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Full text of "comptesrendusheb87acad"

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Sturi/is  Hooper  Professer 

IN    THE 

MUSEUM  OF  COMPARATIVE  ZOÔLOGY 


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COMPTES  RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DES    SEANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


PARIS.    —    IMPRlMEniE   DE   GAUTHIEB-VILLABS,   QUAI    DES  AUGUSTINS,    55. 


COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES   SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PDBLIF.S, 

CONFORMÉMENT  A  UNE  DÉCISION  DE  L'ACADÉMIE 

Oit    OcLie    oïL    4$    ôiiille/l    -1835 1 

PAR    MM.    LES    SECRÉTAIRES    PERPÉTUELS. 


TOME    QUATRE -VEVGT-SEPTIÈME. 

JUILLET  — DÉCEMBRE  1878. 


PARIS, 


GAUTHIER-VILLARS ,  IMPRIMEUR- LIBRAIRE 

DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES, 
SUCCESSEUR  DE  MALLET-BACHELIER, 

Quai  des  Augustins,  55. 

1878 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  1"  JUILLET  1878. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

CHIMIE   ORGANIQUE.  —  Sur  la  saponification  sulfiirique; 
par  M.  E.  Fremy. 

«  Dans  la  séance  du  9  mai  i83G,  j'avais  l'honneur  de  lire  à  l'Académie 
un  Mémoire  ayant  pour  titre  :  Aclton  de  l'acide  sulfurique  sur  les  huiles. 

)>  Prenant  pour  base  les  belles  recherches  sur  les  corps  gras  de  notre 
illustre  doyen,  M.  Chevreul,  j'établissais  d'abord,  dans  ce  travail,  que 
tous  les  corps  gras  traités  par  l'acide  sulfurique  forment  de  l'acide  siilfo- 
glycérique  et  des  acides  sulfo-gras,  et  que  ces  acides  doubles,  soumis  à  l'ac- 
tion de  l'eau  bouillante,  se  décomposent  en  donnant  de  la  glycérine  et  des 
acides  gras. 

»  Pour  rapprocher  ce  dédoublement  des  corps  gras  par  l'acide  sulfu- 
rique de  celui  qui  est  produit  par  les  alcalis,  je  l'ai  désigné  sous  le  nom 
de  saponification  sulfurique. 

»  Après  avoir  étudié  les  principaux  phénomènes  qui  caractérisent  la  sa- 


(6) 
ponification  sulfiirique,  j'ai  placé  la  considération  suivante  à  la  fin  du  Mé- 
moire que  je  communiquais  à  l'Académie,  il  y  a  quarante-deux  ans  : 

«  J'ai  tout  lieu  de  penser  que  les  expériences  que  je  viens  de  décrire  dans  ce  travail 
pourraient  trouver  une  application  utile  dans  la  fabrication  des  bougies  stéariques.  En  effet, 
j'ai  déjà  dit  précédemment  que  l'huile  d'olive,  traitée  par  l'acide  sulfurique,  m'avait  donné 
60  pour  100  d'acide  parfiiitement  blanc  et  solide.  On  conçoit  que  cette  opération  serait  de 
la  plus  grande  économie,  car  l'acide  sulfurique  employé  n'est  pas  perdu  et  peut  se  régénérer 
presque  indéfiniment.  Il  est  évident  qu'on  ne  pourrait  pas  opérer  sur  l'huile  d'olive,  qui  re- 
vient à  un  prix  trop  élevé,  mais  tous  les  corps  gras  se  comportent  à  peu  près  de  la  même 
manière  avec  l'acide  sulfurique. 

i>  Je  pense  qu'il  ne  serait  pas  sans  intérêt  de  tenter  quelques  expériences  industrielles 
dans  cette  direction.  » 

»  Cet  appel  que  je  faisais  à  l'industrie  en  i836  a  été  entendu  ;  et,  depuis 
la  publication  de  mon  Mémoire,  j'ai  eu  la  satisfaction  de  constater  qu'un 
grand  nombre  de  fabricants  de  bougies,  abandonnant  la  saponification  par 
la  chaux,  ont  eu  recours  à  l'acide  sulfurique,  pour  transformer  les  corps  gras 
neutres  en  acides  gras.  Seulement,  comme  l'acide  sulfurique  colore  en  noir 
les  substances  étrangères  azotées  qui  se  trouvent  dans  les  graisses,  les  acides 
gras  obtenus  par  l'action  de  l'acide  sulfurique  ont  été,  jusqu'à  présent,  puri- 
fiés par  la  distillation. 

»  C'est  ainsi  que  la  saponification  sulfurique  a  été  appliquée  à  la  fabri- 
cation des  bougies  :  l'acide  sulfurique  opérait  le  dédoublement  des  corps 
gras  neutres,  et  la  distillation  décolorait  les  acides  gras.  Quant  à  moi,  je 
n'ai  jamais  considéré  la  distillation  comme  indispensable  dans  la  purifica- 
tion des  acides  gras  obtenus  au  moyen  de  l'acide  sulfurique  :  une  partie 
du  problème  industriel  que  j'avais  posé  restait  donc  encore  à  résoudre. 

»  Considérant  les  inconvénients  que  présente  la  distillation  des  acides 
gras,  je  conseillais  toujours  aux  fabricants  d'exécuter  en  grand,  dans  leurs 
usines,  ce  que  j'avais  fait  en  petit  dans  mon  laboratoire  ;  et,  pour  les  con- 
vaincre, je  leur  montrais  les  acides  parfaitement  blancs  que  j'avais  ob- 
tenus sans  distillation,  soit  en  épurant  préalablement  les  corps  gras  neutres 
employés,  soit  en  faisant  agir  l'acide  sulfurique  d'une  façon  lente  et  mo- 
dérée. Chaque  année  je  répétais  ces  expériences  dans  mes  cours,  et  j'atta- 
chais d'autant  ]ilus  d'importance  à  ce  nouveau  mode  de  traitement  des 
corps  gras,  qu'il  produisait  un  rendement,  en  acides  solides,  plus  élevé 
que  celui  qui  est  donné  parla  saponification  calcaire. 

»  L'Exposition  de  1878  est  venue  compléter  l'application  industrielle 
des  idées  que  j'avais  émises  en  i836.  En  effet,  d'habiles  fabricants,  triom- 


{  7  ) 
phaut  des  difficultés  considérables  que  présente  toujours  une  opération 
nouvelle,  ont  exposé  cette  année  des  acides  gras  solides,  entièrement  blancs, 
obtenus  sans  distillation,  au  moyen  de  la  saponification  sulfi.irique. 

M  Le  problème  que  j'avais  proposé  aux  fabricants  est  donc  absolument 
résolu,  et  les  faits  que  j'avais  étudiés,  au  point  de  vue  de  la  Science  pure,  sont 
entrés  dans  la  pratique,  tels  que  je  les  avais  décrits. 

»  J'avais  produit  autrefois,  dans  mon  laboratoire,  des  acides  gras  solides 
et  blancs,  en  traitant  les  corps  gras  neutres  par  l'acide  suHurique,  en  dé- 
composant les  acides  sulfo-gras  par  une  longue  ébullition  et  en  soumettant 
à  la  presse  les  acides  gras  ainsi  obtenus.  C'est  cette  réaction  qui  se  fait  au- 
jourd'hui en  grand  dans  les  usines. 

»  Un  de  mes  maîtres  éminents,  Gay-Lussac,  disait  souvent  qu'un  travail 
de  Chimie  prenait  de  l'importance  lorsqu'il  pouvait  être  utilisé  dans  l'in- 
dustrie; j'ose  espérer  que  l'Académie  voudra  bien  me  pardonner  le  senti- 
ment de  satisfaction  que  j'éprouve  en  lui  annonçant  que  la  saponification 
sulfurique,  sans  distillation,  est  devenue  aujourd'hui  une  opération  indus- 
trielle.  » 


ÉLECTRICITÉ.  —  Sur  un  système  de  téléphone  sans  organes  électro-magnétiques^ 

basé  sur  le  principe  du  microphone.  Note  de  M.  Th.  dc  Moncel. 

/ 

«  Jusqu'à  présent  le  microphone  n'avait  été  considéré  que  comme  un 
transmetteur  téléphonique,  et  l'on  n'aurait  guère  soupçonné  qu'il  pût  con- 
stituer un  récepteur  destiné  à  reproduire  à  l'oreille  les  sons  transmis  par  un 
appareil  du  même  genre;  c'est  pourtant  ce  que  MM.  Hughes,  Blyth  et 
Robert  H.  Courtenay  nous  apprennent  aujourd'hui.  Un  microphone  con- 
venablement disposé  parle  distinctement,  quoique  moins  fortement  que  le 
téléphone,  et  le  microphone  ordinaire  lui-même  (du  modèle  que  construi- 
sent MM.  Berjot  et  Chardin)  peut  reproduire  à  l'oreille  les  sons  résultant 
de  vibrations  mécaniques  produites  sur  la  planchette  servant  de  support  à 
l'appareil.  Ainsi  les  grattements  faits  sur  le  support  de  l'appareil,  les  trépi- 
dations et  les  sons  déterminés  par  une  boîte  à  musique  placée  sur  le  mi- 
crophone sont  parfaitement  entendus;  une  pile  Leclanché  de  qualre  élé- 
ments suffit  pour  cela.  Nous  avions  bien  le  téléphone  à  mercure  de 
M.  A.  Breguet,  qui  ne  comporte  pas  d'organes  électro-magnétiques  et  qui 
émet  des  sons  par  les  vibrations  résultant  des  oscillations  de  la  colonne 
mercurielle;  mais,  dans  l'appareil  en  question,  les  effets  produits  sont  bien 


(  8  ) 
plus  extraordinaires,  car  la  vibration  destinée  à  les  produire  ne  peut  résulter 
que  des  variations  d'intensité  d'un  courant  fermé  par  l'intermédiaire  de 
mauvais  contacts,  et,  pour  entendre  les  sons,  il  suffit  de  placer  l'oreille  - 
contre  la  planchette  sur  laquelle  les  charbons  sont  montés.  Est-ce  aux  ré- 
pulsions exercées  entre  les  éléments  contigus  d'un  même  courant  qu'il 
faut  rapporter  cette  action  ?  ou  bien  faut-il  supposer,  comme  M.  Hughes, 
que  le  courant  électrique  lui-même  n'est  qu'une  vibration  moléculaire  (')? 
L'action  qui  est  en  jeu  dans  ce  phénomène  serait-elle  la  même  que  celle  qui 
détermine  des  sons  dans  un  fil  de  fer  traversé  par  un  courant  interrompu  et 
que  M.  de  la  Rive  a  si  bien  étudiée  dans  son  Mémoire  présenté  à  l'Académie 
en  iSliG?  Il  serait  imprudent  de  se  prononcer  dans  l'état  actuel  de  la  ques- 
tion ;  toujours  est-il  que  le  fait  existe  et  qu'on  ne  peut  le  rapporter  à  une 
transmission  mécanique  des  vibrations,  car,  quand  le  circuit  est  interrompu 
en  un  point  quelconque,  aucun  son  ne  peut  être  entendu.  Il  est  vrai  que, 
quand  M.  Blyth  a  annoncé  pour  la  première  fois  ces  résultats,  il  a  ren- 
contré, même  en  Angleterre,  beaucoup  d'incrédules,  et  je  dois  dire  que  les 
expériences  que  j'avais  tentées  moi-même  pour  le  vérifier  n'étaient  pas  de 
nature  à  me  convaincre,  car  elles  n'avaient  donné  que  des  résultats  néga- 
tifs; mais,  maintenant  que  le  fait  est  bien  acquis,  grâce  à  M.  Hughes  qui,  de 
son  côté  et  ontérieuremenl  (-),  avait  étudié  la  question  avec  ses  appareils,  il 
est  probable  qu'on  retrouvera  les  effets  annoncés  par  M.  Blylh  en  expéri- 
mentant dans  de  bonnes  conditions. 

»  La  forme  de  microphone  qui  convient  le  mieux  pour  transmettre  et 
recevoir  la  parole  est,  du  moins  jusqu'à  présent,  la  suivante   : 

»  Sur  une  planchette  verticale  de  la  taille  de  celle  des  microphones  or- 
dinaires, on  pratique  une  ouverture  assez  grande  pour  y  introduire  le 
cornet  d'un  téléphone  à  ficelle  ordinaire,  en  ayant  soin  que  la  membrane 
de  parchemin  affleure  la  surface  de  la  planchette  du  côté  où  est  placé  le 


('  )  Voici  ce  que  M.  Hughes  m'écrit  à  ce  sujet  :  «  J'hésite  h  vous  dire  ou  tous  ces  effets 
vont  nous  mener  ;  car  vous  verrez,  en  étudiant  la  question,  qu'un  courant  électrique  n'est 
rien  autre  chose  qu'une  vibration  moléculaire,  et  que  cette  vibration  devient  manifeste  dès 
que  les  molécules  du  conducteur  sont  rendues  libies  de  se  mouvoir,  par  suite  du  faible  con- 
tact produit  sous  l'influence  d'une  pression  très- légère  entre  deux  ou  plusieurs  parties 
constituantes  de  ce  conducteur.  Si  le  courant  électrique  n'est  qu'une  vibration  moléculaire, 
cela  pourrait  nous  mener  très-loin,  car  on  pourrait  en  inférer  qu'il  pourrait  en  être  de 
même  des  autres  causes  physiques  impondérables.   » 

(-)  M.  Hughes  avait  communiqué  les  résultais  de  ses  expériences  à  RI.  Preecc  dès  les 
premiers  jours  de  mai . 


(9) 
microphone.  Cette  membrane  porte  à  sou  centre  un  morceau  de  charbon 
de  sapin  métalhsé  mis  en  rapport  avec  le  circuit  de  la  pile,  et  contre  ce 
morceau  de  charbon  est  appliqué,  sous  luie  très-légère  pression,  un  autre 
morceau  de  la  même  matière,  adapté  à  l'extrémité  supérieure  d'un  levier 
vertical  pivotant  par  sa  partie  médiane  sur  deux  pointes.  Ce  levier  est  in- 
terposé dans  le  circuit,  et  un  ressort  à  boudin  très-fin,  dont  on  peut  régler 
la  tension,  permet  de  rendre  aussi  faible  qu'on  peut  le  désirer  la  pression 
exercée  au  point  de  contact  des  deux  charbons;  enfin  le  tout  est  enveloppé 
dans  une  boîte  qui  ne  laisse  dépasser  extérieurement  que  le  cornet  acous- 
tique. Dans  ces  conditions  la  parole  peut  être  transmise  et  entendue  sous 
l'influenced'unepile  relativement  faible(quatre  ou cinqélémentsLeclanché), 
mais  elle  est  toujours  beaucoup  moins  accentuée  qu'avec  le  téléphone 
Bell. 

»  Dans  les  expériences  de  M.  Blyth,  le  microphone  était  constitué  par  de 
gros  fragments  de  charbon  échappés  à  la  combustion  et  désignés  en 
Angleterre  sous  le  nom  de  cinders  cjas,  et  ces  charbons  remplis.saient  une 
boîte  plate  de  i5  pouces  sur  9,  munie  de  deux  électrodes  en  fer-blanc.  Une 
pile  de  deux  éléments  deGrove,  adaptée  à  deux  appareils  de  ce  genre,  per- 
mettait de  transmettre  et  d'entendre  la  parole.  En  substituant  à  l'une  de 
ces  boîtes  un  téléphone  et  en  versant  de  l'eau  dans  l'autre  boîte,  M.  Blyth 
put  se  passer  de  pile,  et  les  paroles  prononcées  devant  la  boîte  purent 
être  parfaitement  entendues  dans  le  téléphone.  D'après  ce  savant,  les  sons 
transmis  ne  pouvaient  résulter  que  de  l'action  des  charbons,  car,  quand 
ceux-ci  étaient  enlevés,  aucun  son  n'était  perceptible. 

))  Comme  je  l'ai  déjà  dit,  je  n'ai  pu  entendre  aucun  son  avec  le  dispo- 
sitif indiqué  précédemment;  il  est  vrai  que  j'avais  employé  des  escarbilles 
qui,  bien  qu'indiquées  dans  leMémoiredeM.  Blyth,  n'étaient  pas  probable- 
ment dans  de  bonnes  conditions  ;  mais,  en  disposant  sur  les  deux  côtés  op- 
posés d'une  petite  boite  plate  de  10  centimètres  sur  6  deux  électrodes 
Z!/icel  cuivre,  et  remplissant  l'intervalle  avec  de  gros  fragments  de  charbon 
de  cornue  assez  rapprochés  les  uns  des  autres  pour  constituer  une  couche  à 
peu  près  continue,  j'ai  pu,  par  l'immersion  des  charbons  dans  de  l'eau,  ob- 
tenir sans  pile  un  tres-bon  transmetteur  de  téléphone.  Tous  les  bruits  et 
même  la  parole  étaient  nettement  reproduits,  et  l'on  avait  l'avantagé  de  ne 
pas  entendre  ces  crachements  désagréables  qui  accompagnent  quelquefois 
les  sons  provoqués  par  le  microphone. 

»  Je  disais  à  l'instant  que  les  effets  produits  dans  un  microphoneemployé 
comme  récepteur  étaient  difficiles  à  expliquer   et  qu'ils  avaient  peut-être 

C.  R.,  1878.  2'  Semestre.  (T.  LXXXVU,  N"  1.)  ^ 


(    to   ) 
quelques  rapports  avec  ceux  qui  se  produisent  dans  un  fil  de  fer  traversé 
par  un  courant  fréquemment  interrompu  ;  mais  voici  d'autres  phénomènes 
du  même  genre  qui  doivent  évidemment  avoir  une  certaine  parenté  avec 
ceux  dont  il  est  question  dans  cette  Note. 

»  Ainsi  M.  des  Portes,  dans  un  complément  au  Mémoire  qu'il  m'a  en- 
voyé ('),  a  reconnu  que,  si  l'on  interpose  un  barreau  aimanté  dans  le  circuit 
d'un  téléphone,  en  faisant  en  sorte  que  les  deux  bouts  du  fil  du  circuit  qui 
établissent  les  contacts  fassent  quelques  circonvolutions  autour  de  ses  ex- 
trémités polaires,  les  coups  frappés  sur  l'aimant  avec  une  tige  de  fer  sont 
perçus  dans  le  téléphone,  mais  à  la  condition  cependant  que  l'un  des  pôles 
de  cet  aimant  soit  muni  d'une  plaque  de  fer.  D'un  autre  côté,  j'ai  reconnu 
que  des  grattements  effectués  sur  l'un  des  fils  qui  réunissent  deux  téléphones 
entre  eux  sont  perçus  dans  ces  téléphones,  quel  que  soit  d'ailleurs  le  point 
du  circuit  où  ces  grattements  sont  produits.  Les  sons  ainsi  provoqués  sont 
à  la  vérité  très-faibles,  mais  ils  se  distinguent  nettement,  et  acquièrent  une 
plus  grande  intensité  quand  le  grattement  est  effectué  sur  les  bornes  d'at- 
tache des  téléphones. Tous  ces  sons,  d'ailleurs,  ne  peuvent  pas  évidemment 
être  la  conséquence  d'une  transmission  mécanique  de  vibrations,  car,  quand 
le  circuit  est  interrompu,  on  ne  peut  en  percevoir  aucun.  D'après  ces  expé- 
riences, on  pourrait  croire  que  certains  bruits  que  l'on  constate  dans  les 
téléphones  expérimentés  sur  les  lignes  télégraphiques  pourraient  bien  pro- 
venir des  frictions  des  fils  sur  les  supports,  frictions  qui  donnent  lieu  à  ces 
sons  souvent  si  intenses  que  l'on  entend  quelquefois  sur  certaines  lignes 
télégraphiques.   » 


MÉDECINE.  —  De  la  diplithérie  en  Orient  et  particulièrement  en  Perse. 
Note  de  M.  J.-D.  ïholozax. 

«  Pendant  onze  années  de  séjour  en  Perse,  de  i858  à  la  fin  de  1869,  je 
n'avais  observé  que  quelques  cas  isolés  de  scarlatine,  d'angine  grave  et 
de  croup,  et  d'après  cela  j'étais  arrivéàcroire  que  ces  maladies  ne  devaient 
pas  figurer  dans  le  cadre  nosologique  de  l'Iran.  Depuis  quelle  époque  du- 
rait  cette  immunité  presque  complète?  Il   est   difficile  d'être  précis  à  ce 

(')  Ce  com[)lénient,  qui  aurait  dû  suivie  la  Note  de  M.  des  Portes,  insérée  au  dernier 
numéro  des  Comptes  rendus,  m'est  arrivé  trop  tard  pour  le  présenter  à  l'Académie  le  même 
jour. 


(  II  ) 

sujet;  ce  qui  est  positif,  c'est  que  les  médecins  les  plus  âgés  et  les  plus  in- 
struits des  différentes  villes  de  la  Perse,  interrogés  à  plusieurs  reprises, 
m'ont  toujours  répondu  de  la  manière  la  plus  nette  qu'ils  n'avaient  jamais 
noté  avant  l'année  1869  aucune  épidémie  de  maux  de  gorge  grave,  ni  de 
croup,  aucun  cas  de  scarlatine. 

»  Dans  aucun  ouvrage  de  Médecine,  arabe  ou  persan,  usité  en  Perse, 
on  ne  trouve  une  description  de  la  scarlatine,  de  l'angine  diphthérique,  de 
l'angine  gangreneuse  et  du  croup.  Seuls  les  historiens  arabes  et  persans 
mentionnent  quelques  faits  épidémiques  qui  se  rapportent  aux  angines 
graves  et  qui,  en  conséquence,  me  paraissent  importants  à  citer,  vu  la  pé- 
nurie d'observations  semblables.  L'auteur  du  Tadjareboul-Omem  rapporte 
que,  en  3/j6  de  l'hégire  (957  de  notre  ère),  il  y  eut  à  Bagdad  des  angines 
très-graves  et  très-nombreuses  qui  donnèrent  lieu  à  une  grande  mortalité. 
Il  s'y  joignit  des  morts  subites.  Chez  tous  ceux  qui  se  faisaient  saigner,  il 
se  développa  une  tumeur  au  bras  qui  causa  souvent  la  mort.  Ibn-Verdy, 
Abouljéda,  l'auteur  de  Y  Histoire  de  mille  ans,  relatent,  d'après  le  contempo- 
rain lbn-Kécir,(\uen  456  de  l'hégire  (1064  de  l'ère  chrétienne)  il  y  eut 
dans  le  pays  deMossoul,  à  Bagdad,  et  dans  les  autres  villes  du  Djéziré  et 
de  l'Irak-Arab,  du  Rhouzistan  et  dans  la  plupart  des  autres  villes,  des 
maux  de  gorge  qui  firent  périr  beaucoup  de  gens  et  contre  lesquels  la  Mé- 
decine se  déclara  impuissante. 

»  L'auteur  du  Kamel-ul-Tavarikli  relate,  à  propos  de  cette  épidémie,  qu'en 
l'année  600  de  l'hégire  (1200  de  notre  ère)  il  régna  à  Mossoul  et  aux  envi- 
rons des  maux  de  gorge  graves  qui  firent  périr  la  plupart  des  habitants. 
D'Herbelot,  à  l'article  Genn,  confirme  ce  fait,  en  disant  que  le  célèbre  histo- 
rien Ebn-Alliir  se  trouvant  en  600  à  Mossoul,  sur  le  Tigre,  il  régnait  dans 
le  pays  une  maladie  épidémique  qui  s'attachait  à  la  gorge.  Six  siècles  envi- 
ron avant  l'hégire,  Aréléede  Cappadoce  avait  noté  d'une  manière  très-précise 
l'existence  habituelle  de  la  diphthérieen  Egypte  et  en  Syrie  ;  celte  affection 
dut  sans  doute  disparaître  dans  les  siècles  suivants  pour  n'y  faire  que  de 
courtes  apparitions.  C'est  ainsi  que  Tournefort  rencontra  des  maux  de 
gorge  gangreneux  dans  la  Cœlésyrie,  au  commencement  du  xviii*  siècle; 
c'est  ainsi  qu'un  siècle  et  demi  plus  tôt,  en  i564,  les  angines  graves  sévi- 
rent à  Constanfinople,  à  Alexandrie  et  probablement  aussi  dans  d'autres 
points  de  l'Orient,  ainsi  que  dans  une  grande  partie  de  l'Europe. 

»  J'arrive  maintenant  à  l'histoire  des  faits  épidémiques  contemporains. 
Il  me  semble  d'abord  du  plus  haut  intérêt  de  remarquer  qu'en  même  temps 
que  la  scarlatine  se  montrait  en  Perse,  elle  entrait  aussi  en  Europe  dans  une 

2.. 


(     12    ) 

nouvelle  phase  d'activité.  De  1869  a  1870,  la  scarlatine  prit  en  Europe  une 
diffusion  et  une  intensité  nouvelles  et  elle  se  montra  depuis  les  Iles  Britan- 
niques jusque  dans  la  Russie  méridionale.  Eu  1869,  la  diphthérie  sévit  dans 
la  Roumanie  et  le  long  du  Danube.  En  1872,  l'épidémie  se  déclara  à  Con- 
stantinople;  en  1875, elle  éclata  à  Trébizonde.  En  décembre  1876,  l'angine 
couenneuse  faisait  beaucoup  de  ravages  au  sud-ouest  de  la  Russie  et,  en  jan- 
vier 1877,  la  diphthérie,  la  scarlatine  et  la  dyssenterie  sévissaient  dans  toute 
cette  région.  D'un  autre  côté,  en  Mésopotamie,  il  y  avait  dans  les  premiers 
mois  de  1876  des  maux  de  gorge  gangreneux  sur  les  enfants  et  au  mois 
d'octobre  il  y  eut  à  Bagdad  une  épidémie  de  diphthérie. 

))  Pendant  que  ces  faits  épidémiques  avaient  lieu  en  Europe,  la  scarla- 
tine se  montra  au  centre  de  la  Perse  sans  qu'on  pîit  invoquer  aucune 
communication,  aucun  transport  des  germes  de  la  maladie.  Au  printemps 
de  1869,  on  observa  dans  la  ville  de  Cazvine  des  angines  graves.  En  au- 
tomne, la  scarlatine  sévit  sur  les  enfants  et  les  adultes.  Peu  de  temps  après, 
cette  maladie  parut  à  Téhéran  ;  elle  était  quelquefois  suivie  d'anasarque.  Il 
y  eut  plusieurs  cas  d'angine  couenneuse  et  de  croup.  En  même  temps,  on 
observait  au  sud-est  de  la  Perse,  à  Kerman,  des  angines  et  des  otites 
graves.  En  1870,  il  régna  à  Téhéran  et  à  Tauris  une  épidémie  de  rougeoles 
graves  compliquées  de  scarlatine.  Elle  s'accompagnait  quelquefois  de 
bronchites  diphthériques,  de  croups,  d'angines,  de  gangrènes  de  la  bouche 
et  du  siège,  de  diarrhée  rebelle;  la  complication  la  plus  grave  était  la 
dyssenterie.  En  1870,  pendant  l'été,  la  scarlatine  causa  un  grand  nombre 
de  décès  sur  les  enfants,  à  Rermanchah.  f/épidémie  dont  je  viens  de  parler 
fut  en  réalité  localisée  et  de  pou  de  durée.  Ce  fut  ici  la  scarlatine  qui  do- 
mina; les  angines  graves  et  pseudo-membraneuses  ne  vinrent  qu'au  second 
plan. 

»  Après  cette  petite  épidémie,  on  n'entendit  plus  parler,  pendant  trois 
années,  de  scarlatine,  ni  d'angines  graves,  quand  on  reçut  avis  qu'une  épi- 
démie de  maux  de  gorge  diphthériques  et  gangreneux  s'était  développée 
sans  cause  connue  au  sud  de  la  Perse,  dans  le  Fars,  en  1874.  Tel  fut  le 
début  d'un  flcau  qui  envahit,  les  années  suivantes,  plus  de  la  moitié  du  ter- 
ritoire de  l'Iran,  pénétra  dans  beaucoup  de  villages,  attaqua  avec  intensité 
deux  tribus  nomades,  sévit  avec  une  grande  ténacité  dans  les  villes,  et  sur- 
tout à  Cliiraz  et  à  Téhéran,  et  enleva  un  nombre  considérable  d'enfants. 
Les  premiers  cas  se  montrèrent  à  Chiraz  au  commencement  d'août  1874; 
mais  l'intensité  de  la  maladie  et  sa  diffusion  épidémique  dans  la  ville  ne 
datent  que  du  mois  de  novembre  1876.  Depuis  lors,  jusqu'à  la  fin  de  1877, 


(  i3  ) 
l'affection  ne  s'était  pas  éteinte  complètement.  Les  médecins  du  pays  ont 
remarqué  qu'en  général  elle  était  plus  grave  et  aussi  plus  fréquente  dans 
les  temps  froids  qu'à  l'époque  des  chaleurs.  Pendant  la  seconde  moitié  de 
1874  et  toutel'année  1876,  elleexista,  quelquefois  forte,  quelquefois  faible. 
Elle  semblait  avoir  disparu  en  juillet  et  en  août  1876,  puis  elle  reparut  en 
octobre;  en  novembre  et  décembre  elle  perdit  successivement  de  son  inten- 
sité ;  en  février  1877  elle  n'existait  qu'à  l'état  sporadique,  en  mai  il  y  eut 
luie  augmentation;  en  juin,  juillet,  août,  septembre,  la  diphthérie  dispa- 
rut. Elle  reparut  au  commencement  d'octobre  et  causa  une  vingtaine  de 
décès.  A  la  fin  de  novembre,  le  mal  disparut  de  nouveau,  et  cette  fois  il 
ne  reparut  plus  au  printemps  suivant.  Ce  fléau  attaqua  d'abord,  à  Chiraz, 
les  enfants,  mais  il  fit  aussi  des  ravages  sur  les  adultes;  rarement  il  s'attaqua 
aux  personnes  d'un  âge  avancé.  Pendant  l'existence  de  ces  angines,  on  a 
observé,  à  plusieurs  reprises,  de  grandes  variations  dans  leur  intensité; 
quelquefois  tous  les  malades  mouraient,  d'autres  fois  il  y  avait  beaucoup 
de  guérisons. 

D  Après  Chiraz,  l'envahissement  du  reste  de  la  Perse  se  fit  d'une  manière 
irrégulière  et  dans  un  ordre  tel,  qu'il  est  bien  difficile  de  soupçonner  un 
transport  de  l'infection  d'un  lieu  dans  un  autre.  Pendant  l'année  1875, 
il  n'y  eut  aucune  propagation  ni  éclosion,  pas  même  aux  environs  de 
Chiraz;  puis,  au  printemps  de  1876,  les  angines  se  montrent  simultanément 
à  Ispahan,  Hamadan,  Tauris,  Téhéran;  au  commencement  de  l'été,  la  ville 
de  Roum  est  envahie;  en  automne,  Bouroudjird,  Cazvine,  Estérabad,  les 
environs  de  Cachan,  Kermanchah.  Puis  aucun  foyer  nouveau  ne  se  produit 
jusqu'en  automne  1877,  ^"^^  '^  diphthérie  éclate  en  octobre  à  Ourmiah  et 
au  sud-est  de  la  mer  de  ce  nom,  à  Maraga  et  dans  les  villages  voisins.  En 
même  temps,  le  fléau  atteint  le  Mazendéran.  Il  apparaît  à  Recht,  et  au  nord 
il  dépasse  Tauris,  en  atteignant  la  petite  ville  de  Marend.  Enfin,  l'hiver 
1877-78,  la  diphthérie  fait  beaucoup  de  ravages  à  Akoulis,  grand  village 
situé  dans  la  Transcaucasie,  à  10  lieues  de  Djulfa. 

Pendant  que  l'épidémie  se  propageait  ainsi  du  sud  au  nord  et  à  l'ouest, 
elle  laissait  indemne  toute  la  région  de  l'est,  représentée  par  le  Rhorassan, 
Yezd,  Rirman,  le  Bélouchistan,  et  tous  les  pays  du  sud  représentés  par  la 
région  du  littoral  du  golfe  Persique.  Ainsi  il  n'y  eut  rien  à  Bouciiire,  ni 
dans  les  autres  ports  du  Fars,  ni  aux  environs  de  Chiraz,  ni  à  Razeroun, 
ni  du  côté  de  Bébahan,  ni  à  Mohammera,  ni  à  Basra,  ni  à  Roweit,  ni  à 
Bahrein,  ni  à  Mascate,  ni  à  Bendez-Abbas,  ni  à  Djevadir,  ni  à  Rurrachee. 

»  Le  mode  de  développement  de  la  maladie  et  le  cours  de  l'épidémie 


(  i4  ) 
ont  été  mieux  étudiés  à  Téhéran  que  partout  ailleurs.  J'ai  déjà  dit  qu'après 
avoir  régné,  en  1869-70,  sous  forme  de  petite  épidémie,  le  croup  et  la  scar- 
latine disparurent  totalement.  En  1871-72,  il  y  eut  une  grande  épidémie 
de  typhus.  En  1873,  la  rougeole  enleva  beaucoup  d'enfants.  Dans  l'hiver 
1874-75,  pendant  que  la  diphthérie  accentuait  ses  ravages  à  Chiraz,  à  Té- 
héran se  montrèrent  des  pneumonies  graves,  maladies  tout  à  fait  exception- 
nelles dans  ce  pays.  Les  premiers  cas  de  diphthérie  datent  de  la  fin  de  1876 
ou  du  commencement  de  1876,  mais  l'affection  ne  prit  de  l'extension 
qu'au  printemps  de  1876.  Elle  diminua  en  juillet  et  août,  pour  se  rallumer 
en  automne.  A  cette  époque,  elle  avait  une  grande  intensité,  et  s'accompa- 
gnait souvent  de  gangrène  des  amygdales;  elle  attaquait  quelquefois  des 
personnes  âgées.  A  coté  des  cas  graves,  gangreneux  et  diphthériques,  on 
observait  un  grand  nombre  d'angines  simples  ou  pultacées.  En  même 
temps,  il  y  avait  un  certain  nombre  de  cas  de  scarlatine,  dont  quelques- 
uns  furent  suivis  d'anasarque. 

»  A  la  fin  de  décembre  1876,  les  maux  de  gorge  étaient  encore  très- 
fréquents,  mais  la  plupart  sans  gravité.  La  maladie  diminua  de  fréquence 
en  janvier  1877;  elle  reprit  en  mars,  où,  du  10  au  17,  sur  78  cas,  on  en 
compta  19  d'angines.  Du  17  au  3o  mars,  sur  i55  décès,  il  y  en  avait  3g 
d'angine.  Presque  tous  les  maux  de  gorge  observés  à  cette  époque  par  les 
praticiens  de  la  ville  sont  avec  diphthérie.  La  maladie  diminue  de  nouveau 
en  juillet  et  en  août;  elle  augmente  en  septembre  :  du  17  septembre  au 
8  octobre,  sur  262  décès,  il  y  en  eut  ()8  d'angine.  Ensuite,  nouvelle  dé- 
croissance :  du  g  au  19  octobre,  io3  décès,  dont  9  d'angine.  A  cette 
époque,  sur  20  angines  observées,  il  n'y  en  avait  que  5  de  diphthériques, 
et  sur  ces  5  cas  on  en  guérissait  3.  En  novembre,  les  maux  de  gorge  de- 
viennent plus  fréquents  pendant  quelques  jours,  et  ils  sont  aussi  plus  sou- 
vent mortels.  Du  i*'  au  10  mars  1878,  il  y  eut  214  décès,  dont  35  d'angines; 
la  maladie  portait  surtout  ses  ravages  sur  les  petits  enfants  de  i  à  5  ans; 
et,  en  même  temps,  il  y  avait  chez  eux  beaucoup  de  pneumonies  et  de 
bronchites  capillaires.  Enfin,  du  1*''  au  8  avril,  sur  71  décès,  il  y  en  eut 
5  d'angines.  » 

NOmNATIONS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  nomination  d'un 
Membre  qui  remplira,  dans  la  Section  de  Chimie,  la  place  laissée  vacante 
par  le  décès  de  M.  Reynaull. 


(  i5  ) 
Au  premier  tour  de  scrutin,  le  nombre  des  votants  étant  Sy  : 

M.   Friedel  obtient 25  suffrages 

M.  Cloëz 18        ). 

M.  Troost i4        » 

Aucun  candidat  n'ayant  réuni  la  majorité  absolue  des  suffrages,  il  est 
procédé  à  un  deuxième  tour  de  scrutin. 

Au  deuxième  tour  de  scrutin,  le  nombre  des  votants  étant  encore  5^  : 

M.   Friedel  obtient 3o  suffrages. 

M.   Troost i4        » 

M.   Cloëz i3        » 

M.  Friedkl,  ayant  obtenu  la  majorité  absolue  des  suffrages,  est  proclamé 
élu.  Sa  nomination  sera  soumise  à  l'approbation  du  Président  de  la  Ré- 
publique. 

THERMOCHIMIE.  —  Recherches  thermiques  sur  les  chromâtes;  par  M.  Morges. 
(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Berthelot.) 

«  La  détermination  des  éléments  thermiques  dont  j'ai  eu  l'honneur  de 
présenter  les  résultats  à  l'Académie  m'a  permis  d'aborder  l'électrolyse 
des  composés  chromés.  Cette  nouvelle  recherche  comprend  deux  séries 
d'expériences  :  les  unes  propres  à  analyser  le  mode  de  décomposition  des 
chromâtes  ;  les  autres,  destinées  à  apprécier  les  quantités  de  chaleur  mises 
en  jeu  dans  ces  phénomènes.  Les  voltamètres  dans  lesquels  on  opérait 
étaient  cloisonnés  :  l'une  des  électrodes  était  une  large  lame  de  platine; 
l'autre  un  faisceau  de  lanières  de  la  même  substance;  la  pile  se  composait 
de  cinq  couples  de  Smée,  la  décomposition  était  ralentie  par  un  thermo- 
rhéostat  de  180  millimètres. 

»  Lorsque  les  cinq  couples  et  le  thermorhéostat  sont  dans  le  calorimètre 
et  que  la  résistance  extérieure  est  nulle,  la  quantité  de  chaleur  dégagée  est  de 
39  000  calories.  Ce  résultat  est  conforme  aux  déterminations  de  M.  Favre. 

»  Cinq  couples  et  le  thermorhéostat  sont  rais  dans  le  calorimètre;  la  dis- 
soluliou  saline  est  placée  dans  un  voltamètre  situé  au  dehors. 

Chaleur 
Substance  Chaleur  accusée  empruntée 

électrolysée.  par  le  calorimètre.  à  la  pile. 

Chromale  de  potasse CrO'It^  20260  93700 

Bichromate Cr=0'K^  16758  iiiaio 

Acide  chromique CrO'H^  2364o  76800 

Ciiromale  de  clilorure  de  potassium .  CrO',Cl,OI<.  3o48o  42Ô00 


(  '^  j 

»  Le  calorimètre  renferme  le  voltamètre  ;  la  pile  et  le  thermorhéostat 
sont  au  dehors. 

Chaleur  confinée 
Noms  de   la  substance.  dans  le  voltaraètie. 

cal 

CrO'K' 3754 

CrO'K' 8280 

CrO'H' 224^18 

CrO',Cl,OK 558 

»  Dans  l'électrolyse  du  chromate  de  potassium,  il  y  a,  au  pôle  positif, 
formation  de  dichromate  et  dégagement  d'oxygène.  Quant  au  potassium, 
il  passe  au  pôle  négatif,  à  l'état  d'hydrate,  par  un  phénomène  synélectrolj- 
tique.  En  cherchant  à  préciser  le  procédé  suivant  lecpiel  ce  corps  est  décom- 
posé, on  se  trouve  amené  à  faire  l'une  des  deux  hypothèses  suivantes  ; 
ou  les  2  atomes  de  potassium  vont  au  pôle  négatif,  en  laissant  le  radical 
CrO*,  ou  encore  la  molécule  ne  se  trouve  entamée  que  par  i  atome  et  le 
radical  métalloïdique  est  (CrO-,  OR,  O).  Dans  le  premier  cas,  le  radical  CrO* 
réagirait  d'abord  sur  l'eau  pour  former  de  l'acide  chromique  et,  dans  une 
deuxième  action,  sur  le  chromale  pour  produire  du  dichromate.  Dans  la 
deuxième  hypothèse,  deux  radicaux  (CrO-, OR, O)  en  présence  laisseraient 
dégager  i  atome  d'oxygène  et  se  souderaient  par  un  deuxième  atome 
d'oxygène. 

»  La  critique  des  nombres  obtenus  exigerait  une  connaissance  plus  pro- 
fonde que  nous  ne  la  possédons  des  travaux  accomplis  sur  la  constitution 
des  corps,  mais  on  peut  montrer  que  les  résultats  des  expériences  présen- 
tent un  accord  satisfaisant  avec  les  nombres  calculés  s\ir  les  produits  de 
l'analyse  : 

Le  voltamètre,  qui  contenait  CrO'K',  soumis  à  l'électrolyse,  a  'ï 

«^■"P"-""'^ 93700"'  j    4823-« 

Tandis  que  le  dichromate,  en  se  formant  dans  le  compartimenl  1 

jjositif,  a  dégagé i  laS       ) 

»  Eu  effet,  si  l'on  part  des  composants  2(CrO^H-),  2(H0R)  et  qu'on 
appUque  le  théorème  de  M.  Berlhelot  sur  l'équivalence  calorifique  des 
transformations  chimiques  ,  on  trouve  que  : 

CrO*  H^  +  2HOK  dég.igent -h  i  \  369"' 

CrO'K'  +  CrO'H' +  x 

La  décomposition  du  dichromate —  12492 

»  On  eu  conclut  l'équation 

1 1 369  -f-  X  -  1 2492  =  o  ; 


(   >7  ) 
par  suite, 


.T 


=    1123^=". 


Ainsi,  il  y  a  eu,  clans  le  vollamètre,  ap|)or[  de g4823'-^' 

D'autre  part,  si  de  ce  nombre  on  sonsirail  la  clialeur  de  for-  \ 

mation  de  deux  molécules  de  ihromatc 22738'°'  '  „ 

Ainsi    que    la    chaleur   de    formation    d'une    molécule    d'eau  ' 


( Thomsen  ) 68  36o 

On  trouve  comme  différence 3  726'°' 

»  Le  nonibie  ne  diffère  pas  sensiblement  de  8754  calories  oblenu  dans 
l'électrolyse  dti  chromate  de  potassium. 

»  De  même  que  le  chromate  donne  du  dichroinate  au  pôle  positif,  on 
avait  pensé,  dans  l'électrolyse  d^l  dichromate,  à  la  possibilité  d'une  con- 
densation plus  avancée  au  pôle  positif,  à  la  formation  du  trichromate  de 
potassium;  mais  on  a  reconnu  directement  que  la  stabilité  de  ce  sel ,  en 
présence  de  l'eau,  est  trés-faible,  et  qu'il  y  a  formation,  dans  le  compar- 
timent positif,  d'acide  chromique  avec  dégagement  d'oxygène.  Au  pôle 
négatif,  le  potassium,  en  réagissant  sur  le  dichromate,  ramène  ce  corps  à 
l'état  de  chromate. 

»  Pour  apprécier  les  nombres  relatifs  au  dichromate,  il  est  nécessaire  de 
calculer  la  variation  de  chaleur  produite  par  la  transformation  du  dichro- 
mate en  acide  chromique.  Représentons  par  x  la  chaleur  de  formation  et 
de  dissolution  du  chromate  de  potassium,  par  j"  la  chaleur  de  formation 
et  de  dissolution  du  dichromate,  par  z  la  chaleur  de  formation  et  de  dis- 
solution de  l'acide  chromique;  poiu'  la  potasse,  1 16800  calories  repré- 
sentent ces  deux  travaux  successifs.  Cela  posé,  on  a  les  deux  équations 

Ci=0'K=  +  2HOK  =  2(CrO"R=)  +tFO  -t-  10246^=", 
CrOMP  -^  2HOR  =  CrO'K-  +  2HH)  +  i  1  3G9<^^ 

qui,  formulées  au  point  de  vue  thermique,  donnent 

^  -t-  2  X  1 16800  +  10246  —  2.r  —  6836o  =  o, 
z  +  2     '  I  16800  4-  I  1369  —  jc  —  2  X  6836o  =  o  ; 
d'où 

2z  —  r  —   —  4'0'2''^'. 

>.  D'autre  part,  l'acide  chromique  ne  produit  pas  sur  le  dichromate 
un  dégagement  de  chaleur  appréciable. 

»  Ces  observations  permettent  d'aborder  l'interprétation  de  l'électrolyse 
du  dichromate  de  potassium. 

C.R.,1878    i'  Semestre.  {T.  LXWWl,   V  t.)  •  3 


I  456"' 


(   '8  ) 

L'emprunt  de  chaleur  fait  à  la  pile  est  de m  aïo''''' 

La  réaction  de  la  potasse  sur  le  dichromate  dégage lo  246 

D'un  autre  côté,  la  destruction  du  type  dichromate  et  sa  trans-  1 

formation  dans  le  type  chromate  absorbent 4'  012"^  ;  logS'ja 

La  décomposition  d'une  molécule  d'eau  absorbe 6836o       ) 


La  différence  est i-2o84"' 

»  Ce  nombre  diffère  notablement  de  8280  calories;  mais  il  faut  tenir 
compte  de  la  multiplicité  des  éléments  qni  interviennent  dans  le  calcul  , 
qui,  d'ailleurs,  n'est  qu'approximatif  et  ne  porte  que  sur  les  produits  défi- 
nitifs de  la  réaction. 

»  L'acide  chromique,  en  solution  étendue,  a  donné,  au  pôle  positif,  un 
dégagement  d'oxygène  avec  reconstitution  de  l'acide  chromique.  Dans  le 
compartiment  négatif,  il  y  a  eu  dégagement  d'hydrogène  et  formation  de 
chromate  de  chrome. 

»  Enfin  le  chromate  de  chlorure  de  potassium  s'est  décomposé  en 
(CrO=),C[,0,  et  R,CrO-Cl,0,  s'est  dédoublé  en  CrO%  qui  s'est  combiné 
à  l'eau,  et  en  chlore  qui  s'est  dissous  datis  la  liqueur  positive.  Dans  le 
deuxième  compartiment,  le  potassium  ,  en  réagissant  sur  le  chromate,  a 
produit  du  dichromate  et  du  chlorure  de  potassium. 

»  Il  résulte  de  ces  expériences  que  la  décomposition  électrolytique  des 
chromâtes  n'est  pas  comparable  à  celle  des  sulfates  alcalins.  La  quantité  de 
chaleur  qui  demeure  confinée  devrait  être  de  28000  calories,  d'après  les 
travaux  de  M.  Favre  ;  elle  n'a  pas  dépassé  laSoo  calories.  Les  chromâtes, 
au  point  de  vue  thermique,  paraissent  plutôt  assimilables  aux  carbonates, 
pour  lesquels  la  chaleur  confinée  n'a  pas  dépassé  ai  000  calories.  » 


MÉTÉOROLOGIE.  —  Trombe  du  i5  mai  \S^8  dans  le  département  de  la  Vienne. 
Mémoire  de  M.  de  Touciiimbert,  présenté  par  M.  Chatin.  (Extrait  par 
l'auteur.) 

(Commissaires  :  MM,  Faye,  Lœwy,  Mouchez.) 

«  Le  i5  mai  1878,  environ  à  7  heures  du  soir,  une  trombe  d'une 
extrême  violence  a  traversé  la  partie  sud  du  département  de  la  Vienne,  en 
occasionnant  d'immenses  désastres  sur  son  passage. 

»  Le  météore  est  entré  dans  le  département  de  la  Vienne  par  la  vallée  de 
la  Charente,  qti'il  a  suivie  jusqu'à  Charroux.  De  la  vallée  de  la  Charente,  il 
a  gagné  la  vallée  de  la  Bouleure,  a  suivi  cette  rivière  jusqu'à  sa  rencontre 


(  '9  ) 
avec  le  Clain,  marchant  du  sud-sud-ouest  au  nord-nord-ouest;  puis,  pre- 
nant la'direction  de  l'est,  il  a  traversé  le  département  en  passant  à  Chàteau- 
Larcher,  Pindray,  Hains  et  Liglet.  La  largeur  de  ce  petit  cyclone  pouvait 
atteindre  looo  à  1200  mètres;  la  distance  qu'il  a  parcourue  dans  la  Vienne 
est  d'environ  [\o  kilomètres.  La  trajectoire  offrait  une  similitude  remar- 
quable avec  celle  des  cyclones  tropicaux  de  l'hémisphère  nord. 

»  Le  village  de  Malpierre,  rive  gauche  de  la  Charente,  a  beaucoup  souffert 
du  passage  du  météore.  Les  toits  ont  été  endommagés,  quantité  d'arbres 
ont  été  brisés,  fendus  en  deux,  déracinés.  Un  cerisier  d'une  grosseur  de 
40  à  5o  centimètres  de  diamètre  a  été  tordu  comme  une  corde.  Un  peuplier 
a  été  projeté  avec  tant  de  violence,  qu'une  pie,  qui  avait  fait  son  nid  à  la 
cime,  a  été  jetée  si  brutalement  sur  le  sol  qu'elle  a  expiré  près  de  son  nid. 

»  A  la  Morcière,  un  châtaignier  âgé  de  i5o  ans  au  moins  a  été  soulevé 
de  terre,  laissant  juste  le  vide  de  sa  place;  le  pivot  de  cet  arbre  centenaire  a 
été  brisé  à  i^jGa  de  profondeur. 

»  Au  château  de  la  Bouleure,  un  tilleul,  pouvant  corder  4o  à  5o  stères 
de  bois,  a  eu  une  de  ses  branches  transportées  à  5o  mètres,  sur  un  bâtiment 
dont  le  toit  a  été  effondré,  puis  une  seconde  rafale  de  vent  a  reporté  cette 
même  branche  à  60  ou  80  mètres  plus  loin. 

»  Au  village  de  Clavière,  la  place  publique,  plantée  de  châtaigniers  cen- 
tenaires, offrait  un  spectacle  désolant  ;  3oo  stères  de  bois  environ  jonchaient 
le  sol. 

»  Entre  Lhommaizé  et  Fleuré  un  train  a  été  pris  par  la  trombe,  des  com- 
partiments ont  été  soulevés  au-dessus  du  rail  de  gauche;  des  noyers  gigan- 
tesques ont  été  enlevés  en  l'air,  pivotant  sur  eux-mêmes  de  droite  à  gauche. 

»  A  Dierme,  une  femme  a  été  poussée  si  violemment  par  le  vent  sur  le 
sol  que,  toute  contusionnée,  elle  a  dû  garder  le  lit  pendant  trois  jours; 
une  grange  a  été  fondue;  dans  une  autre  grange  la  porte  a  été  jetée  contre 
le  mur  opposé. 

Aux  Vignes,  la  couverture  d'une  maison  nouvellement  construite  a  été 
emportée;  trois  personnes  ont  été  ensevelies  sous  un  paillier,  près  duquel 
elles  avaient  cherché  un  abri  :  il  a  fallu  opérer  un  sauvetage. 

»  Partout  la  pluie  était  fine  et  vaporisée,  presque  aussitôt  tombée.  On 
ne  saurait  estimer  la  quantité  d'arbres  qui  ont  été  arrachés  ou  mutilés 
par  celte  trombe.  La  vitesse  du  météore  pouvait  égaler  44  nièlres  par  se- 
conde :  elle  offrait  donc  une  pression  de  220  kilogrammes  par  mètre  carré.» 


(     20    ) 

M.  A.  d'Eichthal  adresse  à  l'Acailcmie  un  Mémoire  intitulé  :  «  Borde- 
reau des  pièces  relatives  à  l'emploi  des  eaux  du  canal  du  Midi  pour  la 
submersion  des  vignes  attaquées  par  le  Phylloxéra  ».  (Extrait.) 

«  Le  traitement  par  la  submersion  des  vignobles  phylloxérés  a  paru 
donner  de  bons  résultats  ;  et,  quoique  refficacité  de  ce  moyen  ne  soit  pas 
acceptée  sans  réserve,  nous  avons  cru  devoir  faire  étudier  par  nos  ingé- 
nieurs dans  quelle  mesure  les  eaux  du  canal  du  Midi  pourraient  être  utili- 
sées dans  les  régions  traversées  par  ce  canal,  l'ouverture  de  la  prise  d'eau 
de  Villedubert  laissant  disponibles  de  larges  excédants  en  dehors  des  be- 
soins de  la  navigation. 

»  Nous  avons  l'honneur  de  vous  transmettre  les  divers  documents  que 
nous  avons  fait  dresser  à  ce  sujet;  ils  vous  permettront  d'apprécier  le  rôle 
que  peut  remplir  le  canal  du  Midi  pour  combattre  le  Phylloxéra.  La  Note 
n°  I  indique  dans  quelles  limites  le  concours  des  deux  Compagnies  pro- 
priétaire et  fermière  du  canal  serait  assuré  à  l'Administration  au  cas  où  le 
Gouvernement  croirait  devoir  prendre  les  dispositions  nécessaires  pour 
faire  jouir  les  propriétaires  de  la  zone  submersible  du  bénéfice  qu'ils 
peuvent  retirer  des  eaux  du  canal  du  Midi.  » 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

MM.  H.  Blanc,  Boctin,  Girkt  adressent  diverses  Communications  rela- 
tives au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  J.  Pagliari  adresse  à  l'Académie,  par  l'entremise  de  M.  Sédillot, 
pour  les  Concours  des  prix  de  Médecine  et  du  prix  Bréant,  la  formule 
d'un  liquide  qu'il  a  nommé  niUiscrof aïeux . 

(Renvoi  aux  Commissions  nommées.) 

M.  E.  Barbier  adresse  une  Note  relative  à  la  direction  des  ballons. 
(Renvoi  à  la  Commission  des  Aérostats.  ) 


CORRESPONDAIVCE. 

M.  le  Ministre  DE  l'Instruction  publique  invite  l'Académie   à    lui  pré- 


(     2.     ) 

senter  deux  candidats  pour  la  chaire  de  Médecine  du  Collège  de  France, 
devenue  vacante  par  suite  du  décès  de  M.  Claude  Bernard. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  de  Chirurgie.) 

M.  le  MiMSTRE  DE  l'Instkdctio\  publique  invite  l'Académie  à  lui  pré- 
senter deux  candidats  pour  la  place  de  géographe,  devenue  vacante  au 
Bureau  des  Longitudes  par  suite  du  passage  de  M.  Jnnssen  dans  la  Section 
d'Astronomie,  en  remplacement  de  M.  Puiseux,  démissionnaire. 

(Renvoi  à  une  Commission  composée  des  trois  Sections  de  Géométrie, 
d'Astronomie,  de  Géographie  et  de  Navigation.) 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

Le  «  Bulletin  météorologique  du  département  des  Pyrénées-Orientales  », 
publié  par  M.    le  D''  Fines. 

Ce  volume  renferme,  outre  les  observations  faites  à  Perpignan  et  dans 
d'autres  localités  du  département,  une  Note  fort  intéressante  de  notre 
confrère  M.  Naudin,  et  une  description  détaillée  de  la  trombe  observée 
à  Rivesaltes,  le  19  août   1876,  par  M.  Fines. 

La  Société  d'Agriculture  et  de  Commerce  de  Caen  lait  connaître  à 
l'Académie  la  somme  qu'elle  a  votée  pour  la  souscription  destinée  à  l'érec- 
tion d'une  statue  à  Le  Verrier. 

M.  Bouquet  de  la  Gkye  prie  l'Académie  de  vouloir  bien  le  comprendre 
parmi  les  candidats  à  la  place  de  géographe,  actuellement  vacante  au  Bu- 
reau des  Longitudes. 

(Renvoi  à  la  Commission  nommée.) 

ASTRONOMIE.  --  Découverte  d'une  petite  planète  à  Clinton  [Neiv-i^ork);  par 
M.Pkters;  présentée  par  M.  Yvon  Villarceau. 

«  Dépêche  télégraphique  de  la  Sinithsonian-Institution  de  Washington, 
reçue  le  27  juin   1878,  à  8''i5'"  matin  : 

Ascension 
droite.  Déclinaison. 

1878,  Juin  26 i5''37"'  —  i6°i8' 

Mouveiiienl  diurue 6'  vers  nord. 

»  La  planète  est  de  i  sà®  grandeur.  » 


(  "  ) 

ASTRONOMIE.   -     Sur  les  déjormations  du  disque  de  Mercure  pendant  son  pas- 
sage sur  le  Soleil.  Note  de  M.  Lajiey. 

«  Observant  avec  une  petite  lunette  de  47  millimètres  d'ouverture  libre 
le  passage  de  3Ierciire,  je  remarquai  certaines  déformations  dont  la  per- 
sistance, au  milieu  d'ondulations  passagères,  attira  bientôt  toute  mon  atten- 
tion. Mercure  paraissait  ovale;  le  sommet  nord  du  grand  axe,  incliné  à 
gauche,  formait  avec  la  verticale  un  angle  d'environ  ^7  degrés.  Je  me  suis 
assuré  que  ces  déformations  ne  provenaient  ni  d'une  illusion  de  l'œil  ni 
d'iu)  défaut  de  la  lunette  ('). 

»  C'est  d'après  sept  dessins  de  ces  apparences  que  j'ai  construit  le  tableau 
suivant  ;  il  semble  indiquer  une  marche  assez  régulière  du  phénomène   : 


Rapport 

Incliiiaisun 

du  grand  axe 

Temps  local. 

du  grand  axe. 

au  petit. 

U        ui      s 

3 . 44 • 00 

20" 

1  ,14 

3.49. 00 

47 

1,25 

3.5i.3o 

39 

.,52 

3.52.00 

46 

0,92 

3.55.00 

54    - 

1,09 

5.  3.00 

45 

i,o4 

5.  (20I 

i3 

? 

»  En  prenant  la  valeur  moyenne  de  ces  déformations,  le  calcul  m'a 
montré  qu'une  avance  de  8  secondes  sur  l'instant  théorique  du  contact 
a  pu  être  produite  par  cette  ellipticité.  Il  est  à  remarquer  qu'une  avance 
sur  la  théorie  semble  ressortir  des  observations  récentes.   » 


ÉLECTRICITÉ.  —  Sur  une  pile  à  un  seul  liquide  se  dépolarisant  par  l'action  de 
l'air  atmosphérique.  Mémoire  de  M.  Pclvermacher,  présenté  par  M,  du 
Moncel.  (Extrait  par  l'auteur.) 

«  J'ai  l'honneur  de  pré.senter  à  l'Académie  une  pile  dans  laquelle  l'air 
atmosphérique  est  employé  comme  agent  dépolarisant  naturel  sans  l'em- 
ploi d'aucun  oxydant  artificiel  chimique  et  donne  au  couple  une  constance 
relative. 


(  ')  Sortie  des  utelieis  de  Utzschneider  et  Fraunhofer. 


(    23    ) 

»  Le  liquide  excitateur  (acide  sulfurique  dilué,  potasse  caustique  ou  sel 
ammoniac)  est  placé  dans  un  vase  poreux  cylindrique;  le  métal  positif 
est  constitué  par  lui  bâton  de  zinc  amalgamé  qui  plonge  dans  ce  liquide, 
et  le  métal  négatif  est  formé  par  de  longs  ressorts  à  boudin  en  fil  fin  d'ar- 
gent ou  de  platine  (suivant  le  liquide),  enroulés  autour  du  cylindre.  Les 
petites  spires  du  fil  d'argent  sont  assez  écartées  les  unes  des  autres  pour 
qu'il  ne  puisse  pas  se  produire  entre  elles  d'effets  capillaires,  et  ce  fil  se 
trouve  ainsi  en  contact  par  une  infinité  de  points  avec  le  liquide  qui  trnns- 
sude  du  vase  poreux.  C'est  sur  toutes  ces  nombreuses  petites  surfaces  de 
tangence  que  l'air  extérieur  exerce  continuellement  son  action  oxydante  et 
effectue  ainsi  la  dépolarisation. 

»  Comme  disposition  pratique,  les  éléments  sont  réunis  en  batterie,  de 
façon  à  former  un  appareil  qui  permet  de  charger  et  de  décharger  la  pile 
par  un  simple  mouvement  de  robinet,  et  d'éviter  toute  conununication 
humide  et  par  suite  toute  perte  d'électricité  par  dérivation.  En  ayant  soin 
de  renouveler  le  liquide  excitateur  et  le  zinc,  l'appareil  peut  servir  presque 
indéfiniment,  puisque  l'agent  oxydant  se  renouvelle  de  lui-même. 

»  La  force  électromotrice  du  couple  chargé  avec  la  potasse  caustique 
est  de  I  4  ■volt  en  moyenne;  avec  l'acide  sulfurique  pin-  dilué  au  -j^,  elle 
est  de  i^°",  i6.  Avec  un  couple  à  fil  d'argent  dont  le  vase  poreux  de  bonne 
qualité  avait  i4  centimètres  de  hauteur  et  35  millimètres  de  diamètre,  la 
résistance  ne  s'est  trouvée  que  de  1°*"",  3. 

»  Pour  donner  une  idée  de  la  rapidité  de  dépolarisation,  je  terminerai 
en  disant  qu'en  fermant  le  circuit  (d'une  résistance  de  lo  ohms)  pendant 
dix  minutes,  la  force  électromotrice  a  diminué  d'environ  i6  pour  loo,  et 
qu'elle  est  revenue  à  sa  valeur  initiale  après  trois  minutes  d'ouverture  du 
circuit.  » 


MÉTÉOROLOGIE.    —    Détermination  de    In    température    d'un    milieu    insolé. 
Note  de  M.  Aymonnet,  présentée  par  M.  Yvon  Villarceau.  (Extrait.) 

«  Considérons  deux  appareils  thermométriques  A  et  B,  placés,  non 
loin  l'un  de  l'autre,  dans  un  même  milieu  soumis  au  rayonnement  d'une 
source  calorifique  :  lorsqu'ils  sont,  ainsi  que  le  milieu,  en  équilibre  de 
température  avec  la  source,  leurs  températures  T  et  t  peuvent  être  repré- 
sentées par  X  +  f[z)y  et  x  -\-  f^[z)y•,  x  étant  la»tem[iérature  du  milieu, 
/(z)  ety,  (z)  des  fonctions  dépendant  cNaciuie  de  la  nature  du  rayon- 


(  ■>■^  ) 

nenient  et  de  celle   de   l'appareil  correspondanr,  y  l'intensité  totale  du 
rayonnement. 

»  Si  la  nature  du  rayonnement  ne  change  pas, /(z)  ety'(z)  sont  des 
constantes.  Si  elle  change  et  que  cette  variation  influence  les  deux  thermo- 
mètres, de  manière  qu'on  puisse  écrire  /(:)  —  Rz  et/,  (z)  —  K'z,  K  et  K' 

ri      \ 

étant  des  constantes, /(z)  et/,  (s)  varient  encore,  mais '77^  demeure  inva- 
riable. 

»  Supposons  que  nous  ayons  deux  thermomètres  et  que,  pour  ces  appa- 
reils, on  ait  toujours  ^^^  =  const.,  quelles  que  soient  les  variations  du 
rayonnement  :  des  deux  équations  T  —  o"  -l-/(z)  r  et  t  —  x  +f\[z)y  on 

tire 

■l-x  __f{z) 

d'où 

C/-T       „,  C      ,„        ., 

Ainsi,  lorsqu'on  connaît  C,  on  peut  déterminer  la  tempéraliue  du  milieu. 
»   Connaissant  x,  on  peut  déduire^ (2)7',  élévation  de  température  du 
thermomètre  A,  due  au  rayonnement,  et  l'on  a 

_/(z)r  =  T-.r:^^(T-0: 

ainsi  cette  dernière  quantité  est  proportionnelle  à  la  différence  de  tempé- 
rature des  deux  thermomètres;  elle  permet  de  mesurer  les  intensités  re- 
latives du  rayonnement,  siy  (z)  est  constant. 

»  Pour  déterminer  C  et  vér  ifler  sa  constance,  on  peut  employer  deux 
procédés. 

»  Le  premier  consiste  à  placer  les  deux  appareils  thermornétriques  dans 
l'obsciH'ité,  de  manière  qu'ils  marquent  une  même  température  Q  ==  x\  à 
envoyer  successivement,  sur  chaque  thermomètre,  une  radiation  de  même 
nature,  provenant  d'une  source  constante,  le  thermomètre  non  influencé 
restant  voisin  du  premier  et  jdongé  dans  l'obscurité;  à  mesurer  successive- 
ment les  lemiiératures  T  et  /  des  deux  thermomètres  arrivés  à  l'équilibre, 
sous  rinfliience  de  h  tir  radiation;  et  à  vérifier  que,  A  étant  influencé, 
E  marque  toujours  Q,  ou  une  température  Q'  que  marquerait  A  si  ce  dernier 
était  à  la  place  de  B,  et  réciproquement.  On  a  alors 

^        T-  G 

L  = •     ou 


(  25  ) 

»  Pour  vérifier  la  constance  de  C,  il  suffit  de  faire  varier  la  nature  du 
rayonnement  :  à  cet  effet,  on  fait  passer  les  rayons  lumineux  et  calorifiques 
à  travers  des  corps  ayant  des  pouvoirs  absorbants  électifs  différents,  avant 
de  les  envoyer  sur  les  appareils  thermométriques. 

»  Le  deuxième  procédé  consiste  à  placer  les  deux  appareils  sous  l'in- 
fluence d'un  rayonnenent  dont  on  peut  diminuer  ou  augmenter  l'intensité; 
à  admettre  que  le  milieu  dans  lequel  plongent  les  thermomètres  conserve 
la  même  température  pendant  l'intervalle  de  temps  que  mettent  les  deux 
appareils  à  passer  du  premier  état  d'équilibre  T  et  ^  qu'ils  avaient  sous 
l'influence  du  premier  rayonnement  au  second  étatT'  et  t'  qu'ils  prennent 
sous  l'influence  de  ce  rayonnement  modifié  en  intensité;  à  mesurer  ï,  t, 
T'  et  t'.  On  a,  dans  ce  cas,  les  relations 

T  ^  J:  -i-./(2)r,        t=X-h/,  (2)>-, 

T-^x+f{z)r\    l'  =  x+J,{z)/; 
d'où 

'1'  -  T'  ^fjz)  ^^ 

»  Pour  vérifier  la  constance  de  C,  il  suffit  de  modifier  la  nature  du 
rayonnement. 

»  J'ai  d'abord  employé  ces  deux  méthodes,  en  me  servant,  comme  source 
de  chaleur,  de  la  lampe  Bourbouze  et  comme  thermomètre,  des  deux  ther- 
momètres conjugués  d'Arago,  que  M.  Marié-Davy  a  remis  depuis  quelques 
années  à  INI.  Pouriau,  et  que  ce  dernier  a  bien  voulu  me  confier.  J'ai  trouvé, 
pour  C,  avec  ces  deux  thermomètres,  qui  n'atteignaient  leur  état  d'équilibre 
qu'après  trente  minutes,  des  nombres  compris  entre  2,3o  et  2,36,  et  dont 
la  moyenne  est  2,32. 

»  Si,  au  lieu  d'une  source  artificielle,  on  se  sert  d'une  source  naturelle 
de  chaleur,  telle  que  le  Soleil,  il  est  difficile  de  déterminer  C  par  la  première 
méthode;  car  on  ne  peut  préserver  que  très-difficilement  le  thermomètre 
placé  dans  l'obscurité  des  rayonnements  obscurs  émanés  des  corps  échauffés 
par  le  Soleil.  La  seconde  mélhode  est  plus  pratique;  mais,  pour  l'employer, 
il  fyut  admettre  d'abord  que  l'on  peut  toujours  représentery(z)  par  Kz 
ety,  (z)  par  K'z,  lorsque  la  nature  du  rayonnement  varie,  et  ensuite  que, 
pendant  les  deux  états  d'équilibre  ï  et  t,  T  et  t' ,  la  température  de  l'air 
reste  la  même,  ce  qui  est  d'autant  plus  admissible  que  les  thermomètres 
sont  plus  rapides.  Cela  étant  admis,  on  note  les  températures  d'équilibre 

c.  R.,   1878,  2-  Semestre.  (T.  LXXXVU,  N»  1.)  4 


i  26  ) 

T  et  f  des  deux  thermomètres,  avant  qu'un  nuage  cache  le  Soleil;  on  note 
de  même  les  températures  T'  et  t' ,  après  l'obscurcissement  de  l'astre:  on 
peut  opérer  inversement. 

1)  Mes  thermomètres  ayant,  comme  l'indique  M.  Marié-Davy,  leur  réser- 
voir tourné  vers  le  ciel  et  placé  à  i^jSo  d'un  sol  gazonné,  j'ai  obtenu, 
pendant  mars  et  avril,  comme  résultats  d'un  grand  nombre  d'observations, 
des  valeurs  de  C  comprises  entre  2,26  et  2,38  et  dont  la  moyenne  est, 
comme  précédemment,  2,02;  d'où  Tr^_^  =  ^il^l- 

»  Ces  résultats  semblent  établir  que  notre  méthode  est  effectivement 
propre  à  la  détermination  de  la  température  de  l'air  au  soleil.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.    —   Sur  V acélal  tricldoré.    Note   de  M.  H.  Byasson, 

présentée  par  M.  Berthelot. 

a  Parmi  les  produits  de  l'action  du  chlore  sur  l'alcool,  Lieben  a  étudié 
divers  corps,  signalés  déjà  par  M.  Dumas  et  désignés  sous  le  nom  d'acé- 
ials  chlorés.  Les  acétals  monochlorés  et  bichlorés  ont  surtout  été  l'objet 
de  cette  étude  {annales  de  Chimie  et  de  Physique,  3"  série,  t.  LU,  p.  3i3). 
L'acétal  trichloré  n'a  pas  été  préparé  par  Lieben  à  un  état  suffisant  de 
pureté,  et  les  plus  récents  ouvrages  de  Chimie  ne  donnent  sur  ce  corps 
presque  aucune  indication.  Lorsqu'on  fait  agir  le  chlore  sur  l'alcool  éthy- 
lique  concentré  à  75  degrés,  les  corps  principaux  qui  prennent  naissance 
sont  :  l'éthylate  de  chloral,  l'hydrate  de  chloral,  l'éther  chlorhydrique, 
l'acide  chlorhydrique,  les  acétals  chlorés,  et,  en  particulier,  le  trichlor- 
acétal.  C'est  ce  mélange  qui  nous  a  servi  à  préparer  ce  dernier  composé  à 
l'usine  de  M.  Torchon,  pour  la  fabrication  du  chloral.  A  cause  des  perles 
occasionnées  par  les  lavages  et  les  distillations  fractionnées,  il  ne  faut  pas 
traiter  moins  de  5oo  litres  d'alcool  pour  obtenir  un  litre  d'acétal  trichloré 
à  un  état  suffisant  de  pureté. 

»  Le  trichloracétal  est  un  liquide  transparent,  mobile,  d'une  odeur 
spéciale,  tachant  le  papier,  à  la  manière  des  corps  gras.  Il  bout  à  197  de- 
grés; sa  densité  est  égale  à  1,288;  l'eau  en  dissout  à  peine  5  grammes 
par  litre;  il  se  mélange,  au  contraire,  en  toutes  proportions,  aux  liquides 
suivants  :  alcool,  glycérine,  éther,  élher  acétique,  chloroforme,  carbures 
forméniques,  benzine.  Il  brîile  avec  une  flamme  fuligineuse,  bordée  de 
vert  à  la  base;  et,  parmi  les  produits  de  la  combustion,  se  trouve  en  abon- 


(  27  ) 
dance  l'acide  chlorhydrique.  La  lumière  ne  semble  pas  l'altérer,  mais, 
sous  l'action  de  la  chaleur  au-dessus  de  200  degrés,  il  se  décompose  en 
partie,  se  colore,  et  renferme  du  chioral  anhydre.  Sous  l'action  combinée 
de  l'acide  sulfurique  et  de  la  chaleur,  il  se  décompose  en  chioral  anhydre, 
qui  passe  à  la  distillation,  et  en  produits  noirs  qui  restent  dissous  dans 
l'acide  et  dégagent,  si  la  température  s'élève  vers  i5o  degrés,  des  carbures 
d'hydrogène.  Une  expérience,  faite  avec  5oo  grammes  d'acétal  trichloré  et 
i5oo  grammes  d'acide  sulfurique  concentré,  nous  a  donné  3^8  grammes 
de  chioral  anhydre,  le  nombre  théorique  étant  333  grammes.  Les  alcalis 
concentrés,  même  à  chaud,  n'attaquent  pas  sensiblement  l'acétal  trichloré; 
l'acide  nitrique  fumant  l'attaque  violemment  vers  la  température  de  80  de- 
grés, et  il  se  dégage  des  produits  chlorés  que  nous  n'avons  pas  étudiés, 
et  parmi  lesquels  doit  figurer  certainement  l'acide  trichloracétique,  qui 
est  formé  dans  les  mêmes  circonstances,  au  moyen  du  chioral. 

»  L'alcoolate  de  chioral,  soumis  vers  80  degrés  à  l'action  d'un  cou- 
rant de  chlore,  est  attaqué  avec  formation  d'hydrate  de  chioral,  d'éther 
chlorhydrique,  d'acide  chlorhydrique  et  d'acétal  trichloré.  Si  l'on  consi- 
dère, ainsi  que  le  fait  M.  Berthelot,  l'acétal  comme  l'éther  de  l'aldéhyde, 
savoir  : 

(C^H^)(C^H*0-)[C''H''0-], 

la  formule  devra  s'écrire 

(C^HM  (C'HCl'O^)  [C/'HOQ^j. 

»  Le  dosage  du  chlore  effectué  par  nous  sur  le  produit,  aussi  pur  que 
possible,  et  présentant  les  caractères  ci-dessus,  nous  a  donné  47  pour 
100  et  46,5  pour  100.  D'après  la  formule  ci-dessus,  le  nombre  théorique 
serait  48  pour  100.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  -  Sur  V élhoxjacélonilrUe.  Note  de  MM.  T. -H.  Norton 
et  J.  TcHERXiAK,  présentée  par  M.  Wurtz. 

«  Les  cyanures  alcooliques  ou  nitriles  forment  une  classe  de  corps  les 
mieux  caractérisés,  intermédiaires,  pour  ainsi  dire,  entre  les  amides,  dont 
ds  dérivent  par  la  perte  d'une  molécule  d'eau,  et  les  aminés,  dans  lesquelles 
ils  se  transforment  par  fixation  d'hydrogène.  Les  représentants  de  cette 
classe  sont  aussi  nombreux  dans  la  série  grasse  que  dans  la  série  aroma- 
îique,  avec  cette  seule  différence  que  la  série  aromatique  nous  offre  un 

4.. 


r  28  ) 

grand  nombre  de  cyanures  substitués,  des  corps  qui  remplissent  plusieurs 
fonctions  à  la  fois,  suivant  le  caractère  du  groupe  qui  vient  stibstituer  l'hy- 
drogène du  noyau  aromatique,  tandis  que  dans  la  série  grasse  on  ne  con- 
naît que  les  n-.triles  simples  et  leurs  dérivés  halogènes.  Nous  venons  de 
combler  en  partie  cette  lacune  par  la  synthèse  du  premier  nitrile  gras  oxy- 
géné, du  cyanure  d'élhoxyméthyle. 

»  Tout  récemment,  dans  une  Note  sur  la  glycolide  ('),  nous  avons  eu 
l'honneur  de  rendre  compte  à  l'Académie  des  expériences  que  nous  avons 
entreprises  pour  déshydrater  la  glycolamide.  Ces  expériences  ont  toutes 
abouti  à  un  résultat  négatif.  Nous  avons  pensé  alors  que  la  transformation 
qu'il  était  impossible  d'opérer  avec  la  glycolamide  réussirait  peut-être  bien 
avec  son  dérivé  éthylé,  l'éthylglycolamide.  L'anhydride  phosphorique 
nous  a  paru  l'agent  le  plus  convenable  pour  produire  cette  transformation, 
les  recherches  de  M.  Henry  (^)  ayant  démontré,  d'une  manière  générale, 
que  ce  corps  est  sans  action  sur  les  groupes  éthérés,  tandis  qu'il  altère 
profondément  les  composés  contenant  un  groupe  hydroxyle. 

«  Voici  la  marche  que  nous  avons  suivie  pour  arriver  à  la  synthèse  de 
l'éthoxyacétonitrile.  Nous  sommes  partis  de  l'éther  monochloracétique  et 
nous  l'avons  transformé  successivement  en  élher  éthylglj colique  et  en 
éthylglycolamide. 

»  Pour  la  préparation  de  l'éther  élhylglycolique,  nous  avons  adopté,  en 
la  modifiant  légèrement,  la  méihode  de  Henry  (').  Cette  méthode  consiste 
à  décotnposer  l'éther  monochloracétique  par  l'éthylate  de  sodium  en  solu- 
tion alcoolique;  188  grammes  d'éther  chloracétique  ont  été  ajoutés  par 
petites  portions  à  une  solution  de  36  granunes  de  sodium  dans  5oo  grammes 
d'alcool  absolu,  en  ayant  soin  de  plonger  le  ballon  contenant  la  solution 
dans  de  l'eau  glacée.  On  chauffe  ensuite  pendant  quelques  heures  au  bain- 
marie,  pour  terminer  la  réaction,  et  l'on  distille  au  bain  d'huile.  Le  liquide 
recueilli  est  soumis  à  la  distillation  fractionnée,  qui  en  sépare  une  grande 
quantité  d'élher  éthylglycolique  pur  (65  à  70  pour  100  de  la  théorie). 

»   La  meilleure  méihode  pour  transformer  l'éther  en  amide  (*)  consiste 


(')  Comptes  rendus,  t.  LXXXVI,  p.  i332.  Qu'il  nous  soit  permis  de  rectilitT  une  faute 
d'impression  qui  s'est  glissée  dans  la  Communication  citée;  c'est  au  liain  de  sable  et  non  au 
bain-marie  qu'il  faut  distiller  le  mélanjje  de  chaux  et  d'amide  ;  le  nitrile  obtenu  est  facile  à 
purifier. 

2)  Berlchtc  der  deutschcn  chein.  Gesellschaft,  t.  V,  p.  g^G. 

3)  Ibid.,  t.  IV,  p.  •;o6. 

;♦)  On  sait  (pie  l'éthylglycolamide  a  été  découverte  par  M.  Heintz  [Ann.  der  Chein.  und 
Phariit.,  t.  CXXIX,  p.  27).  Nous  pouvons  ajouter  aux  |)ropriétés  indiquées  par  ce  savant 


(  29  ) 
à  l'abandonner,  pendant  cinq  à  six  jours,  avec  la  quantité  calculée  d'am- 
moniaque concentrée.  Au  bout  de  quelques  heures,  les  deux  liquides  se 
mélangent  parfaitement.  On  peut  retirer  l'éthylglycolamide  de  sa  solution 
aqueuse  par  cristallisation  ou  par  distillation  fractioiuiée;  io4  grammes 
d'éther  nous  ont  fourni  Go  grammes  d'amide  pure. 

»  4o  g'"''' limes  d'éthylglycolamide  pulvérisée  et  parfaitement  sèche  ont 
été  introduits  dans  un  ballon  assez  spacieux,  avec  60  grammes  d'anhydride 
phosphorique.  On  a  agité  le  ballon  pendant  quelque  temps  pour  mélanger 
intimement  les  deux  matières,  et  l'on  a  distillé  au  bain  de  sable.  Le  produit 
de  la  réaction,  rectifié  une  ou  deux  fois,  passe  nresque  totalement  de  i32  à 
i34  degrés  et  constitue  de  l'éthoxyacétonitrile  assez  pur.  (On  en  a  obteiui 
i5  grammes.)  Voici  les  résultats  analytiques  que  ce  produit  brut  nous  a 
fournis,  sans  aucune  autre  purification  préalable  : 

»   o«'',2'jc)  de  substance  ont  donné,  à  la  combustion,  o  ,571  CO-  et  o^^.iyH'O. 
»   o^'",2i45  de  substance  ont  donne,  par  la  mélhode  de  M.  Dumas,  32  centimètres  cubes 
d'azote  à  20  degrés  et  sous  la  pression  de  ^55  millimètres. 

Théorie.  Trouvé. 

0 56,47  55^8^  "^ 

H' 8,23  8,63 

Az 16,48  "  '6,94 

O .  .  .    18,83  »  » 

1!  Li  constitution  de  ce  corps  doit  être  représentée  par  la  formule 

AzC-  CH%OC=H\ 

»  L'éthoxyacétonitrile  se  présente  sous  la  forme  d'un  liquide  incolore, 
assez  fluide,  doué  d'inie  odeur  particulière,  assez  agréable  et  d'iuie  sa- 
veur biiilante,  peu  .soluble  dans  l'eau  et  miscible  en  toutes  proportions  à 
l'alcool  et  à  l'éther.  Il  bout  sans  décomposition  de  iSa  à  i33  degrés,  sous  la 
pression  de  ySS'"'",^.  Sa  densité  est  égale  à  0,9093  à  20  degrés.  La  potasse 
alcoolique  le  décompose  à  l'ébullition  avec  dégagement  d'ammoniaque; 
rhy<lrogène  naissaut,  dégagé  par  le  zinc  et  l'acide  chlorhydrique  addi- 
tionné d'alcool,  produit  une  petite  quantité  d'une  base  dont  le  chloio- 
plalinate  est  soluble  dans  l'alcool  et  s'en  dépose  en  cristaux  rouge  orangé. 
Cette  base  est  probablement  le  dérivé  éthylé  de  l'hydroxéthylène-amine  de 
M.  Wurlz.  » 

que  l'éthylglyccîlamide  bout  d'une  manière  constante  et  sans  so  décomposer  à  226  degrés, 
sous  une  pression  de  758  millimètres. 


(  3o  ) 

CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  lin  nouveau  mode  de  formation  du  glycolate 
d'élhyle.  Note  de  MM.  T. -H.  Norton  et  J.  Tcherniak,  présentée  par 
M.  Wurtz. 

«  La  glycolide  offre  tous  les  caractères  d'un  anhydride  diatomique;  il 
fixe  une  molécule  d'eau  pour  produire  de  l'acide  glycolique,  et  il  se  com- 
bine avec  l'ammoniaque,  l'élhylamine,  la  phénylamine  pour  former  par 
addition  des  glycolamides  substituées.  Nous  venons  de  trouver  que  son 
action  sur  l'alcool  éthylique  est  tout  à  fait  analogue  :  elle  donne  naissance 
au  glycolafe  d'éthyle.  Voici  comment  il  faut  opérer  pour  réaliser  cette 
transformation  : 

»  On  renferme  la  glycolide  avec  la  quantité  équivalente  d'alcool  absolu 
dans  des  tubes  scelléset  l'on  chauffe  pendant  quelques  heures  à  200  degrés; 
l'opération  est  terminée  lorsque  la  glycolide  a  complètement  disparu.  On 
dilue  alors  le  contenu  des  tubes  avec  de  l'eau  et  l'on  ajoute  assez  de  carbo- 
nate de  potassium  pour  séparer  tout  l'éther  qui  vient  surnager  sur  la  so- 
lution saline.  On  le  dessèche  et  on  le  distille.  Le  glycolate  d'éthyle  passe  à 
i55  degrés;  l'analyse  nous  a  montré  qu'il  était  parfaitement  pur.  Le  rende- 
ment en  est  presque  théorique  ('). 

1)  L'éther  glycolique  se  forme  ici  par  l'addition  directe  d'une  molécule 
d'alcool  à  une  molécule  de  glycolide,  d'après  l'équation 

C=H=0=  +  C=H«0  =  CH-HO-CO=C-H^ 

»  Il  est  très-probable  que  le  mercaptan  réagira  d'une  manière  tout  à 
fî»it  analogue  sur  le  glycolide  et  donnera  naissance  à  l'éther  d'un  nouvel 
acide  thioglycolique  : 

C^PO^  +  C^H'SH  =  CH^OH-COSC=H^  » 


(')  Il  nous  semble  que  la  méthode  que  nous  venons  de  déciire  se  piêlera  beaucoup 
mieux  h  la  préparation  du  glycolate  d'éthyle  que  celles  qui  ont  été  proposées  par  MM.  Heintz 
[Jnhreshcr.   der  Cliein.,    i86r,   p.   44^)    et  Fahlberi;  [Journ.  fur  pract.   CIteiii.,   2'  série, 

t.  VII,  p.  340). 


(  3i   ) 

CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  l'action  des  chlorhjdrales  des  aminés  sur  la  gly- 
cérine. Note  de  M.  J.  Persoz,  présentée  par  M.  Wurtz. 

«  M.  Hanriot  a  communiqué  à  l'Académie,  dans  sa  séance  du  2'j  mai 
dernier,  un  travail  sur  l'action  réciproque  de  la  monochlorhydrine  et  de 
la  triméthylamine. 

»  Il  y  a  quelques  années  déjà  (fin  de  1874),  j'avais  commencé  une  étude, 
que  je  continue  à  l'heure  actuelle,  relativement  à  l'action  de  la  glycérine 
sur  les  aminés  et  diamines  aromatiques,  en  présence  de  l'acide  chlorhy- 
drique.  Bien  que  ces  expériences  ne  soient  pas  identiques  à  celles  de 
M.  Hanriot,  la  voie  dans  laquelle  il  s'est  engagé  peut  l'amener  à  exécuter 
les  mêmes  recherches  que  je  poursuis.  Je  crois  donc  devoir  dire,  afin  d'évi- 
ter plus  tard  des  réclamations  de  priorité,  que  j'ai  déposé  à  l'Académie, 
en  février  187G,  un  pli  cacheté  contenant  l'exposé  de  mes  premières  obser- 
vations et  le  but  que  j'ai  l'espoir  d'atteindre. 

»  L'ouverture  de  ce  pli  ne  me  paraît  pas  aujourd'hui  nécessaire  ;  je  me 
bornerai  donc  à  indiquer  la  méthode  générale  que  j'ai  suivie.  Elle  consiste 
à  chauffer  la  cjlycérine  directement  avec  les  chlorhydrates  des  aminés  et  des 
diamines,  et  en  particulier  de  celles  de  la  série  aromatique. 

»  Par  exemple,  lorsqu'on  chauffe  la  glycérine  avec  le  chlorhydrate  d'ani- 
line, on  obtient  facilement  les  dérivés  phénylés  de  la  glycéramine,  à  côté 
de  produits  secondaires.  » 


CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.  —  Sur  l'anaérobiose  des  micro-organismes. 
Note  de  M.  Gunning,  présentée  par  M.  Peligot. 

«  Danslaséance  de  l'Académie  des  Sciences  d'Amsterdam  du  29  avril  1877, 
j'ai  fait  connaître  le  ferrocyanure  de  ferrosum  comme  un  réactif  extrê- 
mement sensible  sur  l'oxygène,  et  j  ai  démontré,  par  ce  moyen,  que  les  ap- 
pareils et  les  milieux  ordinairement  en  usage  pour  la  culture  des  mi- 
cro-organismes ne  peuvent  être  exempts  d'oxygène  par  les  méthodes 
recommandées  dans  ce  but. 

»  Ces  observations  jetaient  un  doute  légitime  sur  les  expériences  servant 
de  base  à  la  doctrine  de  l'anaérobiose  et  j'ai  été  naturellement  porté  à 
répéter  ces  expériences  dans  des  conditions  qui  permettent  de  tenir  compte 
de  ce  nouveau  point  de  vue. 


(    32    ) 

»  Admettanl  l'inipossibililé  pratique  de  se  procurer  des  espaces  où 
l'absence  absolue  de  l'oxygène  pourrait  être  prouvée,  je  me  suis  servi  de 
vases  eu  verre,  scellés  à  la  lampe,  dans  lesquels  des  quantités  aussi  grandes 
que  possible  de  matière  putrescible  étaient  mises  en  contact  avec  des 
quantités  aussi  miiiimes  que  possible  d'oxygène. 

»  Les  matières  dont  on  se  servait,  à  savoir:  de  l'urine,  du  sang,  du  bouillon, 
de  l'eau  de  levure,  du  lait,  ainsi  que  de  l'eau  et  de  la  viande  crue,  des  grains 
de  riz,  des  haricots,  des  pois,  des  morceaux  d'albumine  coagulée,  etc.,  prises 
à  l'état  frais,  ont  été  infectées  par  des  bactéries,  tirées  de  malières  semblables 
se  trouvant  en  pleine  putréfaction.  Les  vases  ont  ensuite  été  scellés  et 
exposés  à  une  température  de  38  à  /\o  degrés;  la  putréfaction  s'y  établit 
aussitôt,  pour  s'arrêter  cependant  dans  tous  les  vases  d'une  manière  défi- 
nitive après  un  laps  de  temps  plus  ou  moins  long,  souvent  très-court,  mais 
toujours  sensiblement  proportionnel  à  la  quantité  d'oxygène  qu'on  pouvait 
supposer  être  présente.  J'ai  en  ma  possession,  depuis  bientôt  deux  ans,  un 
nombre  considérable  de  ces  vases  dont  le  contenu  n'a  perdu  rien  ou 
presque  rien  de  son  aspect  primitif  de  fraîcheur. 

»  Les  détails  de  ces  expériences  sont  relatés  dans  un  Mémoire  qui  a  été 
publiédans  les  Annales  de  l' Académie  des  Sciences  d'Amsterdam,  t.  XTI  (1878) 
et  dans  le  fascicule  VI  de  l'année  1878  du  Journal  fiir  praktische  Chemie), 
ainsi  que  les  argmnents  qui  me  déterminent  à  attribuer  la  cessation  de  la 
putréfaction  uniquement  à  la  mort  des  bactéries,  causée  par  l'absence  de 
l'oxygène  libre. 

)>  Je  demanderai  la  permission  de  citer  ici  un  de  ces  arguments, 
parce  qu'il  se  rapporte  spécialement  à  un  sujet  qui  a  occupé  souvent 
l'illustre  Académie  à  laquelle  j'ai  l'honneur  d'adresser  cette  Note. 

»  Lorsque  les  vases  contenant  les  matières  putrescibles  sont  terminés 
d'un  côlé  par  des  tubes  munis  d'un  flocon  d'ouate  ou  recourbés  plu- 
sieurs fois  sur  eux-mêmes,  et  dont  la  pointe  effilée  est  fermée  à  la  lampe,  on 
peut,  à  un  moment  voulu,  en  brisant  la  pointe,  exposer  de  nouveau  les 
matières  au  contact  de  l'air  atmosphérique,  celui-ci  étant  privé  de  germes. 
Si,  pour  établir  ce  contact,  on  attend  le  moment  où  les  matières  sont  arrivées 
à  un  état  d'inertie  complète,  on  observe  que  l'air  n'y  produit  plus  le 
moindre  phénomène  de  putréfaction  ou  d'altération  appréciable  ('). 
Ceci  prouve,  à  mon  avis,  non -seulement  que  les  bactéries,  ainsi  que  leurs 


(')   Le  sang  seul  fait  exception.  II  subit  une  altération  semblable  à  celle  que  M.   Pasteur 
décrit:  Étude  sur  la  bière,  p.  4<.),  laquelle  s'accomplit  sans  aucun  concours  d'organismes. 


(  33  ) 
germes,  sont  réellement  mortes,  mais  aussi  que  les  matières  organiques  ne 
sont  pas  susceptibles  d'en  produire  spontanément  d'autres.  Ces  expériences 
sont  donc,  à  ce  qui  me  paraît,  des  arguments  très-forts  contre  rarcliébiose, 
d'autant  plus  que  les  matières  organiques  n'ont  subi  ici  d'autre  manipula- 
tion que  la  séclusion,  durant  quelques  jours  ou  semaines,  de  l'air,  mani- 
pulation qui  n'apporte  aucune  altération  ni  de  couleur,  ni  de  structure,  ni 
de  solubilité  et  qui  paraît  leur  conserver  autant  que  possible  l'état  naturel. 

C'est  pourquoi  j'ai  appliqué  cette  méthode  aux  expériences  bien  connues 
de  M.  Basiian  avec  l'urine  neutralisée  par  la  potasse.  J'opérais  comme  le 
savant  anglais,  avec  cette  différence  qu'aucune  mesure  ne  fut  prise  pour 
stériliser  la  matière;  au  contraire,  elle  fut  mélangée  d'une  goutte  d'urine  en 
pleine  putréfaction.  Un  certain  nombre  de  ballons  d'une  capacité  d'envi- 
ron 5oo  centimètres  cubes  furent  remplis  aussi  complélemeut  que  possible 
de  cette  urine  préparée,  puis  scellés  et  exposés  à  une  température  de  l\o  de- 
grés. L'urine  se  troubla,  mais  redevint  parfaitement  limpide  au  bout  de  quel- 
ques jours  ;  elle  resta  depuis  dans  cet  état  sans  changer  de  couleur  et  sans 
présenter  aucun  autre  signe  d'altération.  D'autres  ballons,  arrangés  de  la 
même  manière,  mais  dont  les  cols  effdés  se  terminaient  en  orifices  de  gran- 
deur différente,  permettaient  d'observer  que  la  putréfaction  s'y  établissait 
non-seulement  d'une  manière  évidente,  mais  aussi  que  son  intensité  était 
sensiblement  proportionnelle  à  la  quantité  d'air  qui  pouvait  entrer.  Il  était 
fiicile  de  cette  manière  de  provoquer  la  putréfaction  à  tous  les  degrés, 
depuis  zéro  jusqu'au  maximum,  dans  différentes  portions  d'une  même 
matière  éminemment  putrescible  et  infectée,  dont  les  conditions  d'exi- 
stence n'offraient  entre  elles  aucune  autre  différence  qu'au  point  de  vue  de 
l'accès  plus  ou  moins  libre  de  l'air. 

»  L'urine  neutralisée  par  la  potasse  doit  être  considérée  comme  une 
matière  éminemment  propre  à  la  vie  de  micro-organismes  et  extrêmement 
difficile  à  stériliser  parles  méthodes  ordinaires;  mais,  du  moment  où  les 
organismes  qu'elle  contient  ne  trouvent  plus  d'oxygène  à  lein-  disposition, 
elle  perd  complètement  la  faculté  de  nourrir  des  bactéries,  et  à  plus  forte 
raison  la  faculté  d'en  produire  d'autres. 

»  La  séclusion  de  l'oxygène  offre  un  moyen  simple,  généralement  appli- 
cable et  efficace  pour  stériliser  les  matières  organiques,  et  fournit  les  preuves 
les  plus  concluantes  contre  la  génération  spontanée.   » 

M.  Pasteur,  à  la  suite  de  la  Communication  de  M.  Gunnimj,  fait  les 
remarques  suivantes  : 

«  Il  y  a  déjà  dix-sept  ans  que  j'ai  publié  les  premiers  faits  relatifs  à  la  vie 

C.  R-,  1878,  2'  Semestre.  (  T.  LXXXVII,  N»  1 .)  5 


(  34  ) 
sans  air  ou  anaérobiose.  Dès  cette  époque,  je  me  suis  préoccupé  de  la  cause 
d'erreur  que  l'auteur  siguale  dans  la  Note  précédente,  et,  malgré  la  rigueur 
très-graude,  je  crois,  de  mes  premières  expériences,  j'ai  toujours  cherché, 
depuis  lors,  à  rendre  cette  rigueur  plus  parfaite.  Tout  récemment,  à  l'occa- 
sion des  études  que  j'ai  publiées,  le  3o  avril  derniei-,  en  collaboration  de 
MM.  Joubert  et  Chamberland,  nous  avons  poussé  encore  plus  avant  la 
recherche  des  moyens  propres  à  éliminer  d'une  manière  absolue  l'air  de 
nos  vases.  A  cet  effet,  nous  avons  combiné  l'action  du  vide  de  la  pompe  à 
mercure  avec  les  propriétés  de  l'indigo  blanc,  substance  si  connue  pour 
ses  effets  d'absorption  de  l'oxygène,  depuis  le  beau  travail  de  M.  Dumas  à 
ce  sujet. 

»  Si  l'auteur  de  la  Note  qui  précède  veut  bien  aller  plus  loin  dans  ses 
observations,  s'il  veut  bien  remarquer,  ce  qu'il  ne  paraît  pas  avoir 
fait,  que  la  putréfaction  s'arrête  souvent,  non  par  la  mort  des  organismes 
microscopiques,  mais  parce  que  ceux-ci  ont  passé  à  l'état  de  germes,  je  ne 
doute  pas  qu'il  ne  soit  conduit,  comme  l'a  été  le  D'  Brefeld  pour  le  déve- 
loppement de  la  levure  alcoolique,  à  revenir  sur  ses  assertions,  et  à  recon- 
naître que  l'existence  d'êtres  anaérobies  repose  sur  des  preuves  expérimen- 
tales irréfutables. 

»  Dans  la  seconde  partie  de  sa  Note,  M.  Gunuing  combat  les  conclusions 
du  D'' Bastian  sur  la  génération  spontanée.  Je  suis  heureux  de  la  confir- 
mation qu'il  apporte  aux  arguments  que  j'ai  déjà  fait  valoir  contre  le  tra- 
vail de  l'auteur  anglais.  » 


PATHOLOGIE.  —  Sur  la  «  piedra  »,  7iouveUe  espèce  d'affection  parasitaire  des 
cheveux.  Note  de  M.  E.  Desenne,  présentée  par  M.  Vulpian. 

«  Les  observations  contenues  dans  cette  Note  sont  relatives  à  une  mala- 
die des  cheveux  qui,  nous  le  croyons,  n'a  pas  encore  été  décrite.  Elle  sévit 
sur  les  naturels  de  la  province  de  La  Cauca^en  Colombie. 

»  Les  cheveux  présentent,  assez  régulièrement  espacées  sur  leur  lon- 
gueur, de  petites  nodosités,  excessivement  dures,  visibles  à  l'œil  nu.  C'est 
le  bruit  particulier  de  crépitation  produit  par  le  passage  du  peigne  qui  a 
valu  à  cette  maladie  le  nom  de  ta  piedra  (la  pierre).  Elle  n'est  pas, 
dit-on,  contagieuse  et  les  personnes  qui  en  sont  atteintes  s'en  guérissent 
parfaitement,  paraît-il,  en  se  graissant  bien  la  tète. 

»  Ces  quelques  détails  nous  proviennent  d'une  Communication  écrite 
de  M.  le  D''  Nicolas  Osorio,  professeur  de  Pathologie  à  Bogota,  qui  a  en- 


(  35  ) 
voyé  quelques-uns  de  ces  cheveux  à  M.  le  Consul  général  tle  Colombie,  de 
robli<ïeance  duquel  nous  les  tenons.  Nous  ne  nous  appesantirons  point 
sur  la  Communication  de  M.  le  D'^  Osorio,  nos  recherches  histologiques 
nous  ayant  conduit  à  des  conclusions  complètement  opposées  aux  siennes, 
relativement  aux  productions  cryptogamiques  que  nous  allons  signaler. 

.)  Les  nodosités  dont  il  est  parlé  sont  d'une  dureté  extrême,  résistant  à 
toute  tentative  de  raclage,  la  lame  d'un  scalpel  s'ébréchant  à  leur  contact. 
Le  cheveu,  traité  par  l'éther  et  monté  en  préparation  persistante  dans  la 
glycérine,  offre  l'aspect  suivant,  avec  un  grossissement  de  iZjo  diamètres. 

»  Ces  nodosités  sont  assez  régulièrement  espacées,  sans  toutefois  pré- 
senter une  disposition  mathématique.  Elles  sont  de  deux  genres  :  ou  bien 
elles  engaînent  complètement  le  cheveu,  à  la  manière  d'un  véritable  an- 
neau fusiforme,  ou  bien  elles  ne  l'enveloppent  qu'incomplétetnent,  for- 
mant de  petits  monticules  à  sa  surface.  Par  ce  que  nous  dirons  plus  loin, 
on  verra  qu'il  serait  facile  d'interpréter  ces  deux  modalités  dans  la  forme 
des  nodosités,  par  un  degré  plus  ou  moins  avancé  de  maturité  du  crypto- 
game qui  les  constitue. 

»  Examinées  avec  un  grossissement  de  35o  diamètres,  elles  se  décom- 
posent en  un  amas  cellulaire  à  éléments  polygonaux  de  jz^  a  i5^,  assez  ré- 
gulièrement alignés,  et  dont  les  interstices  sont  nettement  dessinés  par  un 
liséré  noir.  Ces  cellules,  dont  le  centre  offre  une  certaine  réfriugence,  ne 
contiennent  pas  de  noyaux. 

»  En  examinant  attentivement  les  parties  avoisinantes  de  quelques-unes 
de  ces  nodosités,  et  faisant  varier  la  vis  micrométrique,  on  aperçoit  un 
réseau  réfringent  de  petits  bâtonnets  articulés  les  uns  avec  les  autres  et 
s'enroulant  autour  du  cheveu,  comme  le  ferait  une  plante  grimpante,  du 
lierre,  par  exemple,  autour  d'une  colonne. 

»  Les  bâtonnets  semblent,  les  uns,  venir  se  perdre  dans  la  substance 
propre  de  la  nodosité,  les  autres,  se  terminer  à  quelque  distance  de  cette 
nodosité,  soit  par  un  petit  renflement  ampulliforme,  soit  par  une  petite 
grappe  cellulaire  ombelliforme.  Ces  bâtonnets  sont-ils  le  mycélium  du 
cryptogame  qui  forme  l'agrégat  cellulaire  des  nodosités,  ou  bien  en  sont- 
ils  indépendants?  C'est  ce  qu'd  est  bien  diffîcde  de  décider,  le  petit  nombre 
de  cheveux  mis  à  notre  disposition  ne  nous  ayant  offert  qu'un  champ 
restreint  de  recherches.  Ces  bâtonnets  ne  sont  que  simplement  juxtaposés 
à  la  périphérie  du  cheveu. 

»  Des  dissociations  faites  dans  la  glycérine,  sur  un  de  ces  cheveux,  après 
l'action  de  la  potasse  à   l^o  pour  loo  et  de  l'acide  acétique  pur  pour  neu- 

5.. 


(  ^fi  ) 

traliser,  nous  ont  prouvé  que  nulle  part,  dans  la  substance  propre  du 
cheveu,  on  ne  trouvait  trace  d'un  parasite  végétal. 

»  Quelques  coupes  pratiquées  transversalement  à  travers  une  de  ces 
nodosités  nous  ont  rendu  encore  plus  évidente  l'intégrité  du  canal  mé- 
dullaire et  des  parties  environnantes.  Les  parties  centrales  de  ces  nodo- 
sités, vues  sur  une  de  ces  coupes  transversales,  sont  formées  par  un  stroma 
cellulaire,  semblable  à  celui  qui  recouvre  leur  périphérie  et  dans  lequel 
on  trouve  quelques  cavités  eu  forme  de  conceptacles,  contenant  une  ou 
plusieurs  grosses  cellules  incolores  qui  sembleraient  être  alors  des  thè- 
ques  ('i'). 

»  En  certains  points  de  ces  nodosités,  alors  qu'on  les  examine  de  leur 
partie  superficielle  à  leur  partie  profonde,  sur  des  cheveux  simplement 
immergés  dans  la  glycérine,  on  rencontre  des  espaces  plus  clairs,  plus 
transparents,  tranchant  sur  le  fond  brun  de  la  nodosité,  laissant  deviner 
des  cavités  profondes,  espaces  qui  ne  seraient  alors  que  ces  mêmes  con- 
ceptacles, recouverts  de  la  couche  cellulaire  polygonale  que  nous  avons 
déjà  mentionnée. 

»  Rien  dans  nos  préparations  ne  nous  autorise  à  parler  de  la  déhis- 
cence  de  ces  cavités.   » 


ANATOMIE  GÉNÉRALE.  —  Sur  les  groupes  isogéniques  des  éléments  cellulaires  du 
cartilage.  Note  de  M.  J.  Uenact,  présentée  par  M.  Bouley. 

«  On  s'est  fort  peu  occupé,  jusqu'ici,  du  mode  de  grotipement  des 
éléments  cellulaires  du  cartilage;  M.  Georges  Poucliet  a  fait  seulement  re- 
marquer que,  dans  nombre  de  cas,  ces  éléments  étaient  disposés,  au  sein 
delà  substance  fondamentale,  en  quelque  sorte  par /amî7/es  ('):  chaque 
famille  provient  évidemment  de  la  prolifération  d'un  élément  cellulaire 
initialement  unique  (^). 

»  Si  l'on  suit  les  phénomènes  d'accroissement  du  cartilage  dans  les  rayons 
des  nageoires  de  la  Raie  commune  [Raja  Bâtis),  on  constate  en  outre  plu- 
sieurs faits  intéressants.  Une  cellule  se  divise  en  deux,  puis  en  quatre,  puis 
en  huit,  etc.,  de  façon  à  former  un  groupe  qui  provient  uniquement  de 
ses  bipartitions  successives,  et  que,  pour  plus  de  commodité  dans  la  des- 


(')   Voir  G.  PonCHET,  Journal  de  V Anatomie  et  de  la  Physiologie,  t.  XI,  p.  249  »  '875. 
{■)  Voir  G.  PoucHET  et  Tourneux,  Précis  d'Histologie,  p.  4°!;  1878, 


(37  ) 
cription,  je  propose  d'appeler  un  groupe  isogénique.  Le  groupe  tout  entier 
garde  une  forme  générale  concentrique  à  la  cellule  dont  il  provient.  Les 
cellules  nouvelles  forment  un  petit  cercle  ou  une  couronne  parleur  réunion. 
Elles  se  montrent  sur  les  coupes  comme  des  boules  que  l'on  aurait  enfilées 
dans  un  cerceau.  Nous  donnerons  à  cette  disposition  le  nom  de  groupe 
isogénique  coronaire  simple. 

»  Les  cellules  cartilagineuses  disposées  en  cercles  circonscrivent  une  aire 
occupée  par  la  substance  fondamentale.  Cette  dernière  s'est  évidemment 
produite  en  vertu  d'un  phénomène  d'accroissement  placé  sous  la  dépen- 
dance de  la  prolifération  des  cellules.  Cela  revient  à  dire  que  les  traits  car- 
tilagineux, interposés  entre  les  éléments  cellulaires  segmentés,  ont  aug- 
menté sans  cesse  de  volume  et  ont  formé  l'aire  hyaline  circonscrite  par  les 
cellules  disposées  en  couronne.  Aucune  cellule  cartilagineuse  n'est  englobée 
dans  cette  aire  :  foutes  sont  disposées  à  son  pourtour.  Les  groupes  de  cel- 
lules cartilagineuses  ramifiées,  décrites  chez  le  Calmar  par  mon  maître 
M.Ranvier  ('),  présentent  nettement  cette  disposition  ;  l'aire  qu'ils  circon- 
scrivent est  même  jusqu'à  un  certain  point  respectée  par  les  prolongements 
protoplasmiques  des  cellules,  qui  rayonnent  tous  au  dehors.  En  un  mot,  ces 
groupes  sont  des  groupes  isogéniques  coronaires,. 

»  Ainsi,  en  même  temps  que  les  cellules  cartilagineuses  augmentent  de 
nombre,  elles  forment  des  groupes  arrondis,  et  sont  répandues  à  la  péri- 
phérie d'une  sphère  de  substance  fondamentale  qui  s'accroît  à  mesure 
qu'elles-mêmes  se  divisent.  Quand  le  groupe  coronaire  simple  s'est  consi- 
dérablement agrandi,  sécrétant  pour  ainsi  dire  à  son  centre  la  substance 
fondamentale,  chacune  des  cellules  de  la  couronne  devient  elle-même  l'ori- 
gine de  nouveaux  groupes  isogéniques,  entés  sur  le  premier,  et  qu'on  voit, 
sur  les  coupes,  se  dessiner  à  la  manière  de  festons.  Ces  festons  sont  formés 
par  des  cellules  rangées  en  demi-cercle;  le  demi-cercle  renferme  de  la  sub- 
stance fondamentale  hyaline  qui  se  confond  avec  celle  du  noyau  primitif. 
De  la  sorte,  sur  une  coupe,  le  groupe  isogénique  coronaire  composé  montre 
un  pourtour  dessiné  par  des  cellules  disposées  en  festons,  et  un  noyau  hya- 
lin lui-même  festonné  qui  occupe  l'aire  de  la  courbe  fermée  tracée  par  l'en- 
semble des  cellules. 

»  Ce  n'est  qu'au  bout  d'un  certain  temps  que  les  festons  du  pourtour  de 
cette  courbe  se  ferment  à  leur  tour,  de  telle  sorte  que  le  feston  devienne  un 
système  isogénique  séparé  et  poursuive  comme  tel  son  évolution  ulté- 
rieure. 


Traité  technique  d'Histologie,  p.  288-289. 


(38) 

»  Mais  ce  qui  est  particulièrement  intéressant,  c'est  de  voir  comment  se 
modifie  cette  disposition,  si  régulière  et  si  élégante,  lorsque  le  carlilage 
hyalin  delà  Raie  doit  se  transformer  en  substance  ossiforme.  f^es  vaisseaux 
pénètrent  dans  la  substance  de  la  pièce  du  squelette  et  la  perforent  en 
formant  des  canaux  anastomosés  en  mailles  rectiligues.  Alors  la  disposition 
des  éléments  cellulaires  du  cartilage  change  du  tout  au  tout.  Si  l'on  consi- 
dère un  vaisseau  coupé  en  travers,  on  le  voit  entouré  d'une  multitude  de 
rayons  semblables  à  ceux  d'une  auréole.  Chacun  de  ces  rayons  est  formé 
par  des  cellules  cartilagineuses  placées  à  la  file,  en  série  rectiligne  et  en 
voie  de  prolifération  active.  Les  boyaux  ainsi  formés  semblent  gagner  le 
vaisseau  par  le  chemin  le  plus  court;  aussi  se  dirigent-ils  vers  lui  en  ligne 
droite  et  l'atteignent  normalement  à  sa  circonférence.  A  la  périphérie  de 
cette  dernière  ils  sont  disposés  comme  des  rayons;  à  une  certaine  distance 
ils  gagnent  les  groupes  isôgéniques  coronaires  dont  ils  émanent,  et  qui  pa- 
raissent nettement  s'être  dissociés  pour  les  former. 

»  Je  ne  veux  rien  dire  ici  du  tissu  ossiforme;  je  me  contenterai  d'affir- 
mer qu'il  ne  consiste  nullement  en  une  calcification  simple  du  cartilage; 
bien  au  contraire,  il  s'agit  ici  d'un  tissu  complexe,  qui,  bien  qu'il  ne  soit 
pas  de  l'os,  est  formé  de  lamelles  très-élégantes  et  se  comportant  à  l'égard 
des  éléments  du  cartilage  d'une  façon  que  je  définirai  dans  une  autre  Com- 
numicatiou. 

»  J'insisterai  seulement  ici  sur  ce  fait,  que  les  groupes  isogéniques  coro- 
naires, à  l'arrivée  des  vaisseaux  qui  chez  les  poissons  cartilagineux  repré- 
sentent les  vaisseaux  de  l'ossification,  se  changent  brusquement  en  groupes 
isogéniques  à  direction  axiale,  qui  marchent  pour  ainsi  dire,  et  par  le  plus  court 
chemin,  à  la  rencontre  des  \'aisseaux  qui  vont  modifier  la  structure  de  la  pièce 
du  squelette. 

»  Ce  fait  est  général.  Chez  les  Batraciens,  les  Oiseaux,  les  Mammifères, 
on  trouve  des  groupes  isogéniques  coronaires  très-nets,  bien  que  moins 
élégants  que  chez  les  Raies.  J^es  vaisseaux  qui  ne  sont  point  destinés  à  l'os- 
sification ne  modifient  pas  la  forme  de  ces  groupes.  La  calcification  simple 
les  laisse  intacts.  Chacun  connaît  au  contraire  le  mode  de  prolifération  du 
carlilage  intérépiphysaire  au-dessus  de  la  ligne  d'ossification.  Les  longs 
boyaux  qui  marchent  pour  ainsi  dire  également  dans  ce  cas  à  la  rencontre 
des  vaisseaux  venus  de  la  diaphyse  sont  un  cas  particulier  des  groupes 
isogéniques  axiaux  d'ossification  (').    )> 


(')  Ce  travail  a  été  fait  au  laboratoire  d'Aiiatoiiiie  générale  de  la  Faculté  de  Médecine  de 
Lyon. 


(  39  ) 

AGRICULTURE.  —  Sur  l'expUcation  des  effels  des  irrigations  praliquées  dans  le 
midi  de  la  France.  Note  de  M.  J.-A.  Barral,  présentée  par  M.  Che- 
vreul. 

«  Dans  les  deux  départements  des  Boiiches-du-Rliône  et  de  Vaucluse, 
566oo  hectares  sont  maintenant  régulièrement  soumis  à  l'irrigation  pen- 
dant les  six  mois  d'été  de  chaque  année.  Sur  cette  surface,  SgSoo  hec- 
tares doivent  leur  fécondité  aux  eaux  de  la  Durance. 

»  On  a  cherché  à  expliquer  les  résultats  avantageux  des  arrosages  par 
la  composition  des  matières  dissoutes  dans  les  eaux  employées  pour  four- 
nir aux  plantes  le  complément  d'humidité  nécessaire  à  la  continuation  de 
leur  développeuient  arrêté  par  les  sécheresses.  Une  eau  devrait  être  d'au- 
tant plus  efficace  qu'elle  tiendrait  en  dissolution  une  plus  forte  dose  de 
matières  phosphorées,  potassiques,  azotées,  calcaires  ou  autres.  Il  y  a  là 
un  fait  exact,  mais  ce  fait  n'est  qu'une  faible  partie  de  la  vérité  dans 
l'ensemble  des  effets  des  arrosages.  On  y  a  joint  postérieurement  celle 
autre  vue,  que  les  matières  limoneuses  en  suspension  dans  les  eaux  appor- 
tent au  sol  des  éléments  de  fertilisation  qui  profitent  immédiatement  aux 
plantes  cultivées.  L'action  totale  de  l'irrigation  sur  la  production  végétale 
serait  alors  proportionnelle  aux  quantités  de  matières,  tant  dissoutes  que 
tenues  en  suspension  dans  les  eaux  d'arrosage;  par  suite,  en  analysant 
d'une  part  toutes  les  importations  faites  par  les  eaux  amenées  sur  un 
champ,  et,  d'autre  part,  toutes  les  substances  emportées  par  les  eaux  de 
colature,  lorsque  la  terre  arrosée  n'absorbe  pas  toute  l'humidité  apportée, 
on  obtiendrait  dans  la  différence  la  mesure  de  la  fécondité  due  aux  irri- 
gations. La  récolte  d'une  terre  arrosée  devrait  donc  contenir  une  somme 
de  principes  minéraux  ou  organiques  équivalente  à  la  somme  des  mêmes 
principes  apportés  par  les  eaux.  Or,  si  l'on  analyse  les  éléments  fertilisants 
ainsi  fournis  à  une  récolte  fourragère  par  les  eaux  d'irrigation  de  la  Du- 
rance, en  y  joignant  ceux  du  limon  déposé  en  même  temps,  on  ne  trouve 
même  pas  dans  l'ensemble  la  sixième  partie  de  ce  que  la  récolte  renferme, 
tandis  que  d'autre  part  on  ne  saurait  affirmer  que  tout  ce  que  les  eaux  et  les 
limons  contenaient  a  réellement  servi  à  nourrir  les  plantes  et  à  constituer 
leurs  tissus. 

»  Les  arrosages,  tels  qu'ils  s'effectuent  sur  les  deux  rives  de  la  Durance, 
ont  pour  première  raison  d'être  de  plonger  les  racines  des  plantes  dans  un 
milieu  convenablement  humide.  L'humidité  est  appelée,  per  ascensum,  d'une 


(  Ao) 
part,  par  les  racines  sollicitées  à  exercer  plus  fortement  leur  action  de  suc- 
cion par  l'évapoiation  des  organes  foliacés,  et,  d'autre  part,  par  la  masse 
terreuse  qui  a  déjà  abandonné  une  certaine  proportion  de  l'eau  qu'elle 
détenait  primitivement.  Bientôt,  s'il  n'y  a  pas  de  grandes  réserves  aqueuses 
dans  le  sous-sol,  les  racines  ne  peuvent  plus  rien  puiser  dans  la  terre  qui 
les  entoure,  la  végétation  languit  et  finit  par  s'arrêter.  Le  premier  effet 
d'un  arrosage  sera  de  rendre  à  la  couche  où  plongent  les  racines,  et  per 
descensum,  l'humidité  indispensable.  L'eau  qui  pénètre  ainsi  dans  la  terre 
possède  une  température  propre;  immédialement  il  s'établit  entre  elle  et 
le  sol  un  échange  calorifique.  Si  l'eau  est  plus  froide  que  la  terre,  les  ra- 
cines éprouveront  le  contre-coup  d'un  refroidissement  subit.  Il  est  donc 
avantageux  d'employer,  pour  les  irrigations  d'été,  des  eaux  qui  se  sont 
échauffées  préalablement  dans  des  bassins. 

»  Dans  les  irrigations  du  Rlidi,  une  hauteur  d'eau  de  i",5o  à  3  mètres 
[de  trois  à  six  fois  la  pluie  totale  d'une  année)  doit  être  réduite  en  vapeur  en 
six  mois,  en  passant  à  travers  les  feuilles  des  plantes,  les  unes  évaporant  le 
minimum,  les  antres  allant  jusqu'au  maximum,  i  degré  de  moins  dans  la 
température  de  l'eau  d'arrosage,  c'est  i  Sooooo  à  3  millions  de  calories  que 
la  radiation  solaire  doit  fournir  en  plus  par  mètre  carré.  L'évaporation 
d'une  franche  d'eau  de  i™,5o  d'épaisseur  sur  i  mètre  de  surface  exigerait 
900  millions  de  calories  (').  Il  faut  compter  aussi  l'absorption  de  calorique 
nécessaire  à  la  décomposition  de  l'acide  carbonique  et  à  la  fixation  du 
carbone.  Le  fait  se  produit  réellement  dans  les  cultures  méridionales  arro- 
sées, sous  l'infltience  des  vents  violents  qui  y  régnent,  et  l'on  comprend 
comment,  sous  l'action  dévorante  de  la  sécheresse,  il  ne  peut  y  avoir  au- 
cune végétation  dans  les  cultures  sans  eau.  On  obtient,  au  contraire,  avec 
des  arrosages  et  avec  le  concours  d'abondantes  fimiures,  des  rendements 
de  12000  à  iSoookUogrammes  de  foin  sec  par  hectare, rendements  inconnus 
et  impossibles  à  produire  sous  des  climats  où  la  radiation  solaire  ne  fournit 
pas  assez  de  chaleur. 

»  Mais  il  ne  serait  pas  possible  d'obtenir  par  la  radiation  réchauffement 


(')  Cette  (luantité  de  chaleur  correspontl  à  o'"''', 54  par  centimètre  carré  et  par  minute,  en 
supposant  une  journée  moyenne  de  t]uinze  heures,  pour  l'époque  des  irrigations  du  i"''  avril 
au  3o  septembre,  soit  cent  qualre-vingt-lrois  jours.  Elle  est  double  pour  les  cultures  ma- 
raîchères, où  il  faut  euiploycr  2  litres  d'eau  pour  i  hectare  et  par  seconde;  elle  ne  peut  être 
obtenue,  d'après  les  expériences  pyrhélioraétriques  faites  jusqu'à  ce  jour,  que  sous  les  cli- 
mats méridionaux. 


(  4t  ) 

et  la  vaporisation  de  telles  masses  liquides,  si  l'on  opérait  les  irrigations  en 
une  seule  fois.  Aussi  faut-il  rappeler  que,  dans  le  Midi,  on  répand  l'eau 
d'arrosage  par  tranches  successives,  avec  des  intervalles  de  suspension  de 
toute  irrigation. 

))  Dans  une  Communication  antérieure  faite  à  l'Académie  [Comptes  rendus^, 
t.  LXXXII,  p.  i3ii),  nous  avons  tiré  de  ce  fait  la  conclusion  que  nous 
avons  constamment  vérifiée  depuis,  savoir  que  la  pratique  des  irrigations  a 
pour  résultat  de  renouveler  un  grand  nombre  de  fois  les  gaz  qui  entourent 
les  racines  dans  le  sein  de  la  terre  où  elles  plongent,  et  d'y  introduire  de 
l'air  atmosphérique  nouveau.  Cette  conclusion  fait  rentrer  en  partie  la 
théorie  des  irrigations  dans  celle  que  M.  Chevreul  a  donnée  pour  les  effets 
du  drainage.  D'autres  conséquences  apparaissent  encore  :  d'une  part,  les 
principes  assimilables  par  les  plantes,  contenus  dans  la  couche  arable  et  non 
dissous  et  tenus  en  suspension  dans  l'eau  d'arrosage,  sont  mis  successive- 
ment un  grand  nombre  de  fois  en  contact,  tant  avec  de  l'eau  nouvelle 
qu'avec  l'oxygène  de  l'air  et  de  l'eau,  et  mis  enfin  en  présence  les  uns  des 
autres,  à  luie  température  suffisamment  élevée;  d'autre  part,  l'évaporation 
se  fait  par  les  feuilles  après  l'ascension,  à  travers  les  cellules  végétales 
successives,  depuis  les  racines  souterraines  jusqu'aux  branches  aériennes, 
dans  des  circonstances  qui  permettent  mieux  les  décompositions  et  les 
combinaisons  chimiques  dont  lout  végétal  est  le  théâtre. 

»  Dès  lors,  on  aperçoit  clairement  que  les  irrigations  sont  importantes, 
non-seulement  par  les  matières  que  les  eaux  d'arrosage  apportent  avec 
elles,  non-seulement  par  le  besoin  d'humidité  qu'elles  satisfont,  mais  en- 
core par  les  réactions  qu'elles  favorisent  dans  la  couche  de  terre  successi- 
vement mouillée,  aérée,  mise  en  contact  avec  des  composés  minéraux  ou 
organiques.  C'est  pour  ces  motifs  qu'il  parait  impossible  de  nier  que,  à  la 
théorie  simplement  statique  des  irrigations,  il  faut  substituer  une  théorie 
dynamique,  afin  d'expliquer  avec  certitude  tous  les  faits  constatés  par  la 
pratique,  l'expérience  ou  l'observation,  et  de  guider  sûrement  l'agriculteur 
dans  ses  opérations.  » 


M.  E.  DU  Bois-Reymond,  en  faisant  hommage  à  l'Académie  d'un  ouvrage 
imprimé  en  allemand,  sous  le  titre  de  «  Recueil  de  Mémoires  relatifs  à  la 
physique  des  muscles  et  des  nt  rfs  »,  adresse  la  Lettre  suivante  : 

«  L'Académie  des  Sciences  a  bien  voulu  autrefois  me  permettre  de  lui 
faire  hommage  des  deux  premiers  volumes  de  mes  Recherclies  d'éleclricilé 

C.  R.,   1878,  2' Semestre.  (T.  LXXXVII,  IN"  1.)  6 


(    42    ) 

animale.  Lors  de  mon  séjour  à  Paris,  en  i85o  ,  elle  me  fit  l'honneur 
d'écouter  la  lecture  de  deux  Notes  contenant  quelques-uns  de  mes  résul- 
tats les  plus  saillants,  et  même  elle  chargea  une  Commission,  composée  des 
physiciens  et  des  physiologistes  les  plus  illustres,  de  lui  faire  sur  ces  Notes 
un  Rapport  détaillé. 

»  L'intérêt  que  l'Académie  a  pris  à  mes  travaux  déjeune  savant  m'inspire 
aujourd'hui  la  hardiesse  de  me  rappeler  à  son  souvenir  après  ini  intervalle 
de  près  de  trente  ans.  J'ose  la  prier  d'accepter  deux  nouveaux  volumes  que 
je  viens  de  publier  en  allemand,  sous  le  titre  de  Recueil  de  Mémoires  relatifs 
à  la  physique  des  muscles  el  des  nerfs. 

))  Quoique  ces  volumes  fassent  en  quelque  sorte  suite  à  mes  Recherches, 
ils  n'en  sont  pourtant  pas  la  continuation  directe.  J'avais  commencé 
l'impression  d'un  troisième  volume  (ou  plutôt  d'une  seconde  Partie  du 
second  volume)  de  cet  ouvrage,  mais  je  me  vis,  en  1860,  arrêté  par  la 
nécessité  de  revenir  sur  une  partie  de  mes  expériences  avec  les  méthodes 
très-supérieures  que  j'avais,  à  cette  époque,  créées  pour  l'étude  des  cou- 
rants musculaires  et  nerveux,  méthodes  qui  permettaient  de  substituer  à 
l'observation  galvanoscopique  de  ces  courants  la  mesure  exacte  de  leurs 
forces  électromotrices.  Je  jouis  au  présent  envoi  un  exemplaire  de  ce 
volume,  malheureusement  inachevé,  mais  que  je  ne  désespère  pas  de  ter- 
miner un  jour. 

»  Quant  aux  deux  nouveaux  volumes,  ils  renferment  la  série  à  peu  près 
complète  de  mes  Mémoires  scientifiques.,  imprimés  depuis  i855  dans 
divers  recueils.  On  y  a  ajouté  un  Mémoire  qui  parait  ici  pour  la  première 
fois,  et  qui  offre  un  intérêt  spécial,  sur  les  phénomènes  électriques  du 
Malaptérure,  dont  j'ai  eu  le  bonheur  de  posséder,  le  premier,  des  indivi- 
dus vivants  dans  mon  laboratoire. 

»  Dans  le  premier  de  ces  volumes,  j'ai  réuni  les  Mémoires  relatifs  à  mes 
méthodes  et  aux  principes,  quelquefois  nouveaux,  qui  leur  servent  de 
base.  Qu'il  me  soit  permis  de  signaler  plus  particulièrement  à  l'attention 
de  l'Académie  le  Mémoire  X,  sur  la  mesure  des  forces  électromotrices 
réduite  à  une  simple  mesure  de  longueur,  et  les  Mémoires  XII-XV,  sur 
l'état  apériodique  de  l'aiguille  aimantée,  qu'on  obtient  en  faisant  expéri- 
mentalement £y,n  dans  les  équations  du  mouvement  d'une  aiguille  oscil- 
lant dans  un  entourage  amortissant,  telles  qu'elles  ont  été  formulées  par 
Gauss.   >i 


(  43) 

M.  Jamin  présente  à  l'Académie,  de  la  part  de  M.  le  professeur  Fillari, 
de  Bologne,  un  ouvrage  imprimé  en  italien  intitulé  :  u  Du  pouvoir  émissif 
et  des  différentes  espèces  de  chaleur  que  quelques  corps  émettent  à  la  tem- 
pérature de  loo  degrés.  » 

«  L'auteur,  dit  M.  Jamin,  établit  d'abord  : 

M  1°  Qu'il  y  a  pour  chaque  corps  une  épaisseur  douée  du  pouvoir  émis- 
sif maximum  ; 

»  2°  Que  cette  épaisseur  varie  avec  les  substances;  elle  est  de  3'""', 45 
pour  le  sel  gemme  en  poudre  et  de  o^'^.oS  pour  l'encre  de  Chine; 

»  3°  Que  cette  épaisseur  varie  également  avec  le  tassement  de  la  matière. 
Ainsi,  pour  le  noir  de  fumée  déposé  directement,  elle  est  de  o""",2oo,  tandis 
qu'elle  ne  dépasse  pas  o""",o69  quand  le  noir  de  fumée  a  été  préalablement 
délayé  dans  du  sulfure  de  carbone; 

»  4°  Que,  comme  les  mêmes  lois  se  rapportent  au  pouvoir  absorbant  des 
corps,  il  faut  que  les  thermoscopes,  pour  produire  leur  maximum  d'effet, 
soient  couverts  d'une  couche  pourvue  de  noir  de  fumée  de  o""",2  d'épais- 
seur. Toutes  les  épaisseurs  ont  été  mesurées  directement  au  sphéromètre. 

»  11  est  évident  que  toutes  les  mesures  du  pouvoir  émissif  qui  avaient  été 
faites  précédemment,  ne  se  rapportant  qu'à  l'épaisseur  pour  laquelle  les 
mesures  ont  été  prises,  n'indiquent  nullement  le  véritable  pouvoir  émissif 
du  corps. 

»  Les  différents  corps  possèdent  des  pouvoirs  émissifs  thermiques  et  ther- 
mochro'icjues  différents,  c'est-à-dire  que,  si  la  chaleur  émise  à  loo  degrés  par 
chacun  d'eux  était  visible,  ils  paraîtraient  tous  différemment  colorés,  avec 
des  intensités  différentes.  Les  différences  entre  les  pouvoirs  émissifs  ther- 
miques et  thennochroiijues  croissent  et  diminuent  en  même  temps. 

»  Une  substance  quelconque  n'a  pas  le  maximum  de  transparence  pour 
les  rayons  qu'elle  émet  à  la  température  de  loo  degrés.  » 

M.  Glébocki  adresse  une  Note  sur  la  culture  de  la  plante  Malua  syl- 
vestris. 

M.  A.  Lefebvre  adresse  une  Note  contenant  la  description  d'une  pompe. 
La  séance  est  levée  à  5  heures  trois  quarts.  J.  B. 


(44) 

BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du   i'^''  juillet  18^8. 

Bulletin  international  du  Bureau  central  météorolocjique  de  France;  n*"  i65 
à  178,  du  i4  au  27  juin  1878;  i3  liv.  in-4°  autographiées. 

Bulletin  mensuel  de  l'Observatoire  de  Zi-Ka-fFeij  près  Cltancjhai;  janvier 
1878.  Zi-Ka-Wei,  1878;  in-4<'. 

Bulletin  météorolocjique  du  déparlement  des  Pyrénées-Orientcdes,  publié 
par  le  D"^  Fines;  année  1876.  Perpignan,  typog.  Ch.  Latrobe,  1877;  in-4°. 
(2  exemplaires.) 

Grammaire  de  la  parole;  par  J.  Lefort.  Paris,  Firmin-Didot,  1878;  in-8". 

Précis  analytique  des  travaux  de  l'Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et 
Arts  de  Rouen  pendant  l'année  1876-77.  Rouen,  iiupr.  H.  Boissel  ;  Paris, 
Derache,  1877;  \n-%°. 

Expériences  sur  les  effets  des  refoulements  ou  écrasements  latéraux  en  Géolo- 
gie; par  M.  A.  Favre.  Genève,  1878;  in-8°.  (^Tiré  des  Archives  des  Sciences 
de  la  Bibliothèque  universelle.) 

Hybridation  de  l'huître;  par  le  D"^  H.  Leroux.  Nantes,  itnpr.  Bellinger, 
1878;  br.  in-8«. 

La  Station  thermale  de  Luchon  ;  par  le  D'  F.  Garrigou.  Toulouse,  impr. 
Pradel,  i878;br.  in-8°. 

Traité  de  Géologie  et  de  Paléontologie;  par  Gredner,  traduit  sur  la  troi- 
sième édition  allemande  par  Monniez;  fascicule  II.  Paris,  F.  Savy,  1878; 
in-8<'. 

Gesammette  Abhandlungen  zur  allgemeinen  Muskel  und  Nervenphjsik ;  von 
E.  DU  Bois-Reymond.  Leipzig,  Veit  et  C'%  1875-77;  2  vol.  in-S"  reliés. 

Untersuchungen  iiber  thierische  Elektiicitdt;  von  E.  du  Bois-Reymond; 
zweiter  Bandes,  zweite  Abtheilung.  Berlin,  G.  Reinier,  1860;  in-8°. 

L'Univeiso  ossia  il  mondo  disvelato.  Cairiera  degli  esseri  nel  mondo;  per  il 
D''GiRAUD  Giuseppe.  Torino,  1878;   in-S". 

Contributions  to  terrestrial  magnelism ;  by  gênerai  sir  Edward  Sabine. 
Sans  lieu  ni  date;  in-Zt".  (From  the  Philosophical  transactions  of  the  royal 
Society) . 

Beport  on  the  fossil  plants  of  the  auriferous  gravel  deposits  of  the  sierra  Ne- 
vada,- by  L.  Lesquereux.  Cambridge,  Welch,  Bigelow  and  G",  1878;  in-4''. 

Report  on  the  lijdroida;  bj  G.-J.  Allman.  Cambridge,  Welch,  Bigelow 
andC°,  1877;  iu-4'^. 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENGESe 


SÉANCE  DU  LUNDI  8  JUILLET  1878. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

CHIMIE  ORGANIQUE.    —   Aclion  de  la  chaleur  sur  l'aldol.  Note 
de  M.  Ad.  Wurtz. 

«  J'ai  soumis  à  une  étude  attentive  l'action  de  la  chaleur  sur  l'aldol, 
dans  le  but  d'isoler  quelques-uns  des  produits  accessoires  auxquels  il 
donne  naissance.  Le  produit  principal  est  de  l'aldéhyde  crotoniqtie,  ainsi 
que  je  l'ai  déjà  indiqué  :  il  se  forme  en  outre  une  petite  quantité  d'aldé- 
hyde ordinaire  et  puis,  danscerlaines  circonstances,  un  nouveau  polymère 
de  l'aldéhyde,  que  je  décrirai  ci-après. 

»  La  température  à  laquelle  la  décomposition  s'effectue  varie.  Tantôt 
celte  décomposition  s'accomplit  et  s'achève  à  i4o  degrés,  le  liquide  se 
séparant  en  deux  couches,  une  supérieure  fortement  colorée  renfermant 
de  l'aldéhyde  crotonique  et  d'autres  produits,  une  inférieure  aqueuse  (  '). 


(')  Dans  une  opération  où    l'on  a   cliaiiffé   à    i4o  degrés,    pendant   pliisiedrs    heures, 
lo  grammes  d'aldol  pur  entièrement  soluble  dans    l'eau,   on  a  recueilli  6  grammes  d'eau, 

C.  R.,  1S78.   oe  Se,„e~tre.  (T.  LXX.X.\  11,  K°  2.)  7 


(  4^^  ) 

»  Dans  d'autres  cas,  i'aldol  peut  supporter  une  lempérature  de  i6o  et 
même  (le  i8o  degrés  sans  se  séparer  en  deux  couches  et  sans  se  colorer 
notablement.  Après  le  refroidissement,  le  liquide,  coloré  eu  brun  clair, 
est  devenu  mobde,  et,  lorsqu'on  le  soumet  à  la  distillation,  il  laisse  dé- 
gager de  l'aldéliyde  crotonique  renfermant  une  petite  quantité  d'aldéhyde 
ordinaire,  de  l'eau,  puis,  entre  laoet  aSo  degrés,  des  produits  oléagineux 
sans  point  d'ébullition  fixe,  enfin,  entre  aSo  et  3oo  degrés,  un  liquide 
renfermant  un  produit  soluble  dans  l'eau  et  présentant  ia  composition 
de  l'aldéhyde  elle-même  ('). 

»  La  portion  la  moins  volatile  a  été  chauffée  à  i8o  degrés,  pendant 
quelques  heures,  pour  détruire  un  reste  d'aldol  qu'elle  pouvait  renfermer 
encore.  Soumis  à  la  distillation  fractionnée,  le  liquide  ainsi  traité  s'est  par- 
tagé en  produits  inférieurs,  sans  points  d'ébullition  fixes,  et  en  un  liquide 
qui  a  passé  de  280  à  285  degrés,  à  peine  coloré,  soluble  dans  l'eau,  et  qui 
est  un  nouveau  polymère  de  l'aldéhyde  (  -). 


I.           ir. 

Théorie. 

G.  .  . 

.     54,43    54,28 

G".  .. 

.     54,54 

H... 

.       8,83      9,14 

H=" .  . 

9»07 

0...  . 

36,39 

II  grammes  d'Jldéliyde  crotonique  brut,  5  grammes  d'une  huile  passant  de  120  degrés  à 
3oo  degrés. 

(')    Dans  une  opération,  ^5  grammes  d'aldiil  pur  ont  été  chauffés  à    160  degrés   pendant 
six  heures.  Le   li(juide  a   à  peine   bruni  et  il  ne  s'est  pas  séparé  d'eau.  A  la  distillation,  la 
moitié  environ  a  passé  au-dessous  de  120  deirrés,  une  certaine  quantité  de  120  à  170  degrés 
et  17  grammes  de  l'yo  à  3oo  degrés. 
(')   Analyses  : 

I.  Matière 0,3757 

Eau o,3o2 

Acide  carbonique. .      0,750 

II.    Matière 0,2818 

Eau o,232 

Acide  carbonique.  .      o,56 

On  a  fait  d'autres  analyses  du  même  corps,  notamment  du  produit  qui  a  été  extrait  par 
l'eau  des  huiles  passant  au-dessus  de  aSo  degrés,  i)ar  le  traitement  décrit  dans  le  texte.  On 
a  analysé  ce  produit,  après  l'avoir  simplement  desséché  dans  le  vide,  ou  encore  après  dis- 
tillation. 

Voici  quelques-unes  de  ces  analyses  : 

I.  Produit  extrait  par  l'eau,  desséché  dans  le  vide  et  provenant  de  l'action  de  la  chaleur 
sur  le  ])aral(lol  : 

Matière 0,3703 

Eau 5,3oio 

Acide  carbonique 0,7265 

II  et  III.  Produits  extraits  par  l'eau  des  huiles  passant  au-dessus  de  aSo  degrés,  desséchés 


(47  ) 

M  Ce  corps  est  un  liquide  épais,  mais  beaucoup  moins  visqueux  que 
l'alflol  lui  même.  Il  passe  vers  l'yo  degrés,  sous  une  pression  de  2  centi- 
mètres. Sa  solution  aqueuse  réduit  la  liqueur  cupropotassique  et  le  nitrate 
d'argent  ammor.iacal;  mais  on  ne  saurait  affirmer  que  cette  réduction  ne. 
soit  pas  due  à  une  petite  quantité  de  matière  étrangère. 

»  Dans  l'opération  qui  vient  d'être  décrite,  on  a  obtenu  plusieurs 
grammes  de  ce  corps.  Dans  d'autres,  il  s'en  forme  peu,  et  il  ne  s'en  forme 
point  toutes  les  fois  que  l'aldol  se  sépare  par  l'action  de  la  chaleur  en 
deux  couches  dont  la  supérieure  est  brune  ou  noire.  On  peut  extraire  le 
corps  dont  il  s'agit  des  huiles  provenant  de  la  décomposition  de  l'aldol  et 
passant  au-dessus  de  aSo  degrés,  en  les  agitant  avec  de  l'eau,  séparant  la 
couche  aqueuse  et  l'évaporant  dans  le  vide,  après  lui  avoir  enlevé  avec 
l'éfher  quelques  traces  d'huile.  Il  reste  un  liquide  épais  qui  présente  à  peu 
de  chose  près  la  composition  de  l'aldéhyde  et  qu'on  peut  distiller  dans  le 
vide.  C'est  le  nouveau  polymère  de  l'aldéhyde  pins  ou  moins  pur.  Ou  a 
cherché  à  déterminer  les  conditions  dans  lesquelles  ce  corps  se  forme  et 
l'on  a  trouvé  que  l'aldol  pur  provenant  de  la  transformation  du  paraldol 
cristallisé  se  comportait  exactement  comme  l'échantillon  d'aldol  qui  a 
donné  plusieurs  grammes  du  nouveau  corps.  De  nouvelles  expériences 
devront  décider  si  ce  corps  est  le  dialdol.  » 


CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.   ~  Sur  te  charbon   des 'poules;  par  MM.  Pasteur, 

JOUUERT  et  Chambeklaxd. 

i(  L'Académie  se  rappelle  que,  en  mon  nom  et  au  nom  de  MM.  Joubert 
et  Chamberland,  je  lui  ai  annoncé  récemment  qu'on  pouvait  provoquer  le 
charbon  chez  les  poules  en  les  refroidissant,  résultat  facile  à  obtenir  si  l'on 
fait  plonger  la  partie  inférieure  du  corps  dans  de  l'eau  plus  froide  que  le 
corps  de  l'animal. 

dans  le  vide,  puis  distillés  sous  une  pression  de  2  centimètrps  : 

II.  m. 

Matière o ,  3647  ^  >  ^Syo 

Eau  0,2882  0,2880 

Acide  carbonique.  .  .      0,^353  0,7240 
I.                 II.  Ili. 

Carbone. ....     53, 20         54>99        55, o5 
Hydrogène....        9)03  8,80  8,gi 


(48  ) 

»  Il  y  avait  à  ces  recherches  une  contre-partie  naturellement  indiquée  et 
d'un  puissant  intérêt.  S  il  est  |iossible  de  donner  le  charbon  aux  poules  par 
un  simple  refroidissement,  ne  serait-il  pas  possible  de  les  guérir  en  les  ré- 
chauffant à  temps?  Cet  espoir  est  fondé;  l'expérience  le  démontre. 

»  Lorsque,  après  avoir  inoculé  une  poule  et  provoqué  le  charbon,  déjà 
à  un  degré  avancé,  parle  refroidissement,  on  vient  à  la  réchauffer,  sa  gué- 
rison  a  lieu. 

»  On  peut  donc  considérer  comme  définitivement  établi  : 

M    1°  Que  les  poules  sont  réfractaires  au  charbon; 

»   2°  Que  les  poules  refroidies  contractent  facilement  le  charbon; 

»  3°  Que  les  poules  chez  lesquelles  on  a  déjà  développé  le  charbon 
largement,  par  un  abaissement  de  température,  peuvent  se  guérir  complète- 
ment si  on  vient  à  les  réchauffer.  La  bactéridie  se  résorbe  alors,  comme 
cela  a  lieu  dans  le  premier  cas. 

»  La  guérison  n'a  pas  réussi  lorsque  le  sang  était  déjà  fort  envahi  par 
la  bactéridie  charbonneuse,  dans   les  dernières  heures  de  la  vie.  » 


HYDRAULIQUE.    —    Théorie  et  formules  concernant   L'action  retardatrice  des 
parois  des  courants  liquides.  Note  de  M.  P.  Boileait. 

«  Le  but  principal  de  cette  nouvelle  recherche  est  de  déterminer,  pour 
l'établissement  des  canaux  et  des  tuyaux  de  conduite,  des  fonctions,  plus 
complètes  que  celles  qui  ont  été  employées  jusqu'à  présent,  de  la  vitesse 
moyenne,  delà  perle  de  chute  et  du  rayon  moyen  ;  l'étude  des  phénomènes 
que  les  parois  des  courants  liquides  occasionnent,  et  des  relations  qui  ont 
lieu  entre  les  vitesses  des  nappes  de  ces  courants,  m'a  fait  reconnaître  que 
les  formules  à  obtenir  ne  pouvaient  être  assez  simples  pour  que  la  voie 
des  déterminations  empiriques  suivie  jusqu'ici  y  conduisît  sûrement,  et 
qu'il  fallait  s'appuver  sur  une  théorie,  de  manière  que  l'emploi  des  résultats 
d'expérience  fîit  réduit  au  calcul  des  coefficients  des  fonctions.  Celles-ci 
concernent,  comme  les  anciennes  formules,  le  régime  dit  uniforme,  qui  est 
le  plus  avantageux  à  tous  les  points  de  vue:  ayant  démontré  en  i868  que, 
même  dans  cet  état  de  régime,  les  vitesses  des  fluides  sont  périodiques,  j'ai 
consitléré  les  moyens  mouvements  de  translation  du  liquide  et  les  moyennes 
intensités  de  la  résistance  des  parois,  afin  (pie  les  applications  des  formules 
fussent  réellement  praticables.  Les  moyens  mouvements,  que  les  instru- 
ments hydrométriques  font  connaître,  étant  uniformes,  j'ai  pris  pour  base 


(  49) 
ce  principe,  que  !e  travail  moteur  dépensé  sur  un  courant  dans  l'unité  de 
temps  est   égal  à   la  somme  des   quanlilés  du   travail  résistant  effectué  le 
lone  des  parois,    et  du   travail  intennoléculaiie  dont  j'avais  trouvé  théori- 
quement des  expressions  exactes  ('). 

»  Les  aspérités  des  parois  peuvent  être  considérées  comme  des  obstacles 
fixes;  car,  dans  le  cas  des  canaux  en  terre  ou  en  gravier,  les  ingénieurs  li- 
mitent assez  les  vitesses  de  l'eau,  pour  que,  à  l'état  de  régime,  aucune  éro- 
sion ne  puisse  être  produite  ;  en  conséquence,  la  force  vive  de  translation 
des  molécules  qui  rencontrent  ces  obstacles  est  détruite  dans  les  premiers 
instants  de  chaque  choc  :  soient  w  la  vitesse  du  moyen  mouvement  du  li- 
quide en  contact  avec  les  parois,  et  /l;.  la  somme  des  masses  des  molécules 
qui,  dans  l'unité  de  temps  et  siu-  l'unité  de  longueur  d'un  courant,  ren- 
contrent des  aspérités;  il  l'ésulte  de  la  considération  précédente  que  le  tra- 
vail résistant  de  l'inertie  de  cette  masse  est  égal  à  |p.iv-,  au  moins  avec  le 
degré  d'exactitude  qu'il  est  possible  et  utile  d'atteindre. 

»  Une  autre  cause  de  résistance  est  la  tendance  de  l'eau  en  contact  avec 
les  parois  à  y  adhérer,  propriété  prouvée  par  diverses  observations. 
D'après  les  résultats  de  quelques  expériences  de  Coulomb,  la  résistance  à 
vaincre  serait  proportionnelle  à  la  vitesse  des  molécules  qui  la  subissent, 
mais  j'ai  signalé  précédemment  (^)  des  réactions  qui  s'y  ajoutaient  dans 
ces  expériences,  et  qui  n'ont  pas  heu  dans  le  cas  des  courants;  la  seule 
explication  de  la  propriété  dont  il  s'agit,  qui  me  paraisse  admissible,  est 
celle  que  Poncelet  a  indiquée  en  i83g  ('),  savoir  qu'entre  l'eau  située 
dans  les  pores  des  parois  et  les  molécules  mobiles  il  existe  une  sorte  de 
cohésion  qui  est  périodiquement  produite,  puis  rompue,  et  j'ajouterai  que, 
d'après  les  notions  acquises  sur  les  forces  de  cohésion,  l'intensité  de  celle- 
ci  doit,  pour  chacune  des  molécules  mobiles,  dépendre  k  chaque  instant 
de  la  grandeur  variable  de  l'accroissement  de  sa  distance  à  celles  qui  sont 
fixées,  et  non  de  la  vitesse  toujours  faible  avec  laquelle  cet  accroissement  a 
lieu.  Cela  posé,  soient  oc'  la  moyenne  valeur  de  l'intensité  de  la  résistance 
correspondante,  sur  l'unité  de  surface,  et  S' le  périmètre  mouillé  delà  sec- 
tion transversale  des  parois,  supposé  pris  en  tenant  compte  de  l'augmen- 
tation de  contour  due  aux  aspérités  ;  sur  l'unité  de  longueur   du   courant, 

[')  Voir  \ei  Comptes  rendus,  t.  l.XXXV  et  LXXXVI,  ou  l'ouvrage  inlitulé  :  Notions 
nouvelles  d'Hydraulique,  que  j'ai  public  récemment. 

(')    Comptes  rendus,  t.  LXXXV,  p.  ^'2'.). 

(')  Voir  le  remarquable  ouvrage  intitulé  :  Introduction  h  la  Mécanique  industrielle,  phy- 
sique ou  expérimentale,  par  J.-V.  Poucelet,  chef  Je  bataillon  du  Génie. 


(  5o  ) 
la  valeur  de  cette  résistance  est  «'S',  et,  dans  l'unité  de  temps,  sa  quantité 
de  travail  est  a'S'w. 

»  Quant  au  travnil  intermoléculaire  qui  est  produit  à  l'intérieur  des 
courants  à  régime  uniforme,  l'une  des  expressions  que  j'ai  dédiiiles  du 
principe  général  dont  j'ai  exposé  une  démonstration,  et  d'une  partie  des 
propriétés  de  ces  courants,  que  j'ai  découvertes,  est 

^ni{\J  —  xv), 

Q,  désignant  l'aire  de  la  section  liquide  transversale,  U  la  vitesse  moyenne, 
i  la  perte  de  chute  sur  l'unité  de  longueur,  et  5  la  densité  d'un  courant. 

»  Enfin  le  travail  moteur  dépensé,  correspondant  comme  les  précé- 
dents aux  unités  de  temps  et  de  longueur,  est  exprimé  par  SilU/. 

»  En  conséquence  de  ce  qui  vient  d'être  dit,  l'application  du  principe 
énoncé  au  commencement  de  cette  Noie  donne 

ânu i ^.-- ^ IJ.w-  +  a'S'î.v4-  §Oi(U  —  w), 

équation  qui  se  réduit  à 

(i)  âLli=^iJ.w-i-  a'S'. 

»  Pour  exprimer  la  masse  [j.,  je  ferai  remarquer  que  l'aire  de  sa  section 

transversale  est  celle  que  les  aspérités  des  parois  interceptent,  de  sorte  que, 

S' 
en  désignant  par  —  la  partie  correspondante  du  périmètre  mouillé,  et  par  a 

la  saillie  moyenne  de  ces  aspérités,  nous  avons 

S  S' 

u.  = (7  TV. 

'  8  P 

»  On  mesure  ordinairement  le  périmètre  mouillé  en  appliquant  une  règle 
graduée  sur  les  parois,  ou,  en  réalité,  siu'  les  sommets  de  leurs  aspérités; 
soit  S  la  valeur  que  l'on  obtient  ainsi,  S'  =  (i  +  c]  S,  c  étant  une  sorte  de 
coefficient  de  rugosité.  En  substituant  cette  expression  et  celle  de  p.  dans 

l'équation  (i),  et  désignant  par  R,  le  rapport^»  nous  obtenons 


(  ÛI  ) 

en  conséquence,  finlensité  moyenne  de  la  résistance  des  parois  sur  l'unité  de 
surface  est  égale  à  la  somme  de  deux  quantités  dont  l'une  est  proportionnelle  à 
la  hauteur  due  à  la  vitesse  du  moyen  mouvement  de  translation  dujlaiile  en  con- 
tact avec  ces  parois,  et  dont  l'autre  ne  dépend,  pour  un  même  liquide,  que  de 
leur  rugosité  et  de  la  substance  dont  elles  sont  constituées. 

»  Les  valeurs  de  g,  p  et  c  potirraient  être  déterminées,  dans  chaque  cas, 
au  moyen  de  mesures  très-précises,  mais  ces  mesures  sernient  difficiles,  et 
il  nous  paraît  plus  pratique  de  grouper  les  facteurs  qui  dépendent  de  l'état 
des  parois,  sous  forme  de  coelficients  que  l'on  puisse  facilement  déduire 
de  résultats  d'expérience  connus;  nous  ferons 

^^(i  +  c)=-^  agp      et      {i-;-c)a'=a, 

de  sorte  que  notre  équation  fondamentale  sera 

(3)  B.,i=^jw'  +  y 

»  La  seconde  partie  de  la  théorie  a  pour  objet  l'élimination  de  la  vi- 
tesse w,  vitesse  qui  n'est  pas  connue  quand  on  veut  établir  un  courant  et 
qui,  s'il  s'agit  de  calculs  relatifs  à  un  courant  existant,  ne  peut  èlre  observée 
que  dans  le  cas  des  canaux  et  ties  rivières.  Deux  des  propriétés  générales 
que  j'ai  découvertes  et  exposées  précédemment  sont  respectivement  repré- 
sentées par  les  relations 

(/-,)  V-»'=(V  -Tv)/(;-) 

et 

(5)  ;-  =  K(V-w)% 

y  désignant  la  distance  au  filet  principal,  dont  la  vitesse  est  V,  du  point 
inférieur  d'intersection  de  la  tranche  longitudinale  du  thalweg  et  d'une 
nappe  quelconque  de  vitesse  v;  R  étant  une  fonction  des  dimensions  de  la 
section  liquide  transversale,  fonction  qui  varie  avec  la  figure  géométrique 
de  cette  section,  et  dont  les  coefficients  dépendent  de  la  rugosité  des  pa- 
rois :  soit  j-,  la  valeur  de  j-  pour  la  nappe  dont  la  vitesse  est  égale  à  U; 
l'équation  (4)  donne 

(6)  V-U-(V~îv) /(/,}. 


(52) 
Or,  en  éliminant  V  au  moyen  des  relations  (5)  et  (6),  nous  obtenons 

et  la  substitution  de  cette  expression  générale  dans  l'équation  (3)  donne 


V/K 


(7)  R./^pu^-.Lzi^pUvï+Li^::^^^-^^/ 


relation  qui  diffère  considérablement  de  la  formule  en  usage 

R,/=  AU+BU% 

établie  en  i8o3  par  Girard  et  Pronj',  formule  que  M.  Darcy  a  maintenue 
soixante  ans  après,  en  améliorant  les  coefficients  A  et  B  d'après  les  résultats 
de  ses  expériences.  Ayant  signalé  précédemment  les  erreurs  qui  ont  con- 
duit à  cette  ancienne  relation,  nous  compléterons  notre  étude  en  faisant  des 
applications  et  des  vérifications  de  la  théorie  qui  vient  d'être  exposée.  » 

MÉMOIRES  LUS. 

ZOOLOGIE.    —    Sur  la  propagation  et  les  métamorphoies  des  Cruslacés  suceurs 
(le  la  Jamille  des  Cymothoadiens.  Note  de  M.  Schiodte. 

«  Ayant  pu  rassembler  tous  les  Cymothoadiens  qui  se  trouvent  dans 
les  principaux  musées  zoologiques  de  la  Scandinavie  et  de  l'Allemagne, 
grâce  à  la  libéralité  des  directeurs,  je  me  propose  de  publier,  avec  la  col- 
laboration de  M.  le  D''  Meinert,  aide-naturaliste  au  musée  zoologique  de 
Copenhague,  un  travail  étendu  sur  l'histoire  naturelle  de  ces  Crustacés, 
comprenant  la  biologie,  la  morphologie  et  la  description  des  getues  et 
des  espèces.  MM.  Milne-Edward^et  Heinrich  Rathke  ont  les  premiers  fait 
connaître  le  jeune  âge  de  plusieurs  Cymothoadiens;  néanmoins,  l'étude  de 
ces  animaux  marins  nous  a  encore  fourni,  sur  leurs  métamorphoses,  des 
faits  nouveaux  d'un  intérêt  général.  En  mon  nom  et  en  celui  de  M.  Mei- 
nert, j'aurai  l'honneur  d'en  faire  part  à  l'Académie. 

))  Quand  les  jeunes  sortent  de  l'œuf  dans  la  poche  ovifére  de  la  femelle, 
ils  sont  parfaitement  glabres;  les  antennes  de  la  première  paire  n'ont  pas 


(  53) 
de  fils  olfactifs;  les  antennes  de  la  seconde  paire,  le  dernier  anneau  de  la 
queue,  les  pattes  et  les  branchies  sont  totalement  dépourvus  de  cils  nata- 
toires. C'est  pendant  la  première  mue,  qui  s'opère  avant  que  le  petit  ait 
quitté  la  poche  ovifère  de  sa  mère,  que  toutes  ces  parties  se  développent. 
On  observe  en  même  temps  des  changements  plus  ou  moins  considérables 
dans  la  forme  du  jeune  animal,  dans  la  configuration  des  appendices,  sur- 
tout de  la  queue,  changements  qui  tendent  tous  vers  le  même  but  :  faire 
de  l'animal  qui  rampe,  dans  son  premier  âge,  un  animal  nageur.  Les 
changements  ultérieurs  qui  ont  lieu  durant  une  longue  suite  de  mues, 
chez  le  petit  Cymolhoadien  qui  nage  librement  dans  la  mer,  où  il  tire  sa 
nourriture  du  sang  ou  du  mucus  des  poissons,  le  rendent  de  plus  en  plus 
apte  à  une  natation  rapide,  en  même  temps  que  la  marche  toujours  crois- 
sante du  développement  lui  permet  de  mieux  s'attacher  au  corps  des  pois- 
sons. C'est  à  cette  époque  de  libre  natation  que  se  développent  les  pattes 
de  la  septième  paire;  les  épimères  de  ces  pattes,  qui  manquent  chez  les 
jeunes  sujets  avant  la  seconde  mue,  commencent  à  se  détacher  du  septième 
anneau  du  corps.  Jusqu'à  la  quatrième  mue,  les  pattes  de  la  dernière 
paire,  entièrement  glabres,  croissent  en  demeurant  appliquées  sous  le 
ventre,  dirigées  en  dedans,  de  telle  sorte  qu'on  ne  peut  les  voir  si  l'on  re- 
garde l'animal  en  dessus.  Pendant  cette  période,  le  ventre  des  femelles 
reste  parfaitement  uni,  sans  trace  d'orifices  sexuels  et  de  poche  ovifère. 
Chez  les  mâles,  au  contraire,  les  orifices  correspondants  deviennent  de 
plus  en  plus  visibles  sur  l'arceau  ventral  du  septième  anneau  du  corps, 
dès  que  les  pattes  de  la  dernière  paire  ont  acquis  leur  perfection. 

»  Arrivés  à  l'état  adulte,  les  individus  des  deux  sexes  se  retirent  pour 
s'accoupler.  Les  Cymothoadiens  suceurs  erranls  cherchent  un  abri  dans  les 
profondeurs  de  la  mer.  Les  femelles  de  plusieurs  Cymothoadiens  parasites 
se  fixent  fortement  sur  la  peau  ou  sur  les  nageoires  des  poissons;  d'autres 
pénètrent  dans  la  cavité  branchiale  ou  dans  la  cavité  buccale  de  ces  ani- 
maux, en  s'accrochant  solidement  à  la  surface  de  la  langue,  la  tête  dirigée 
en  avant,  vers  l'ouverture  de  la  bouche  du  poisson.  D'ordinaire,  un  mâle 
se  tient  à  côté  de  la  femelle;  quelquefois  plusieurs  mâles  se  rencontrent 
près  d'une  seule  femelle. 

»  Les  mues  s'effectuent  chez  tous  ces  Crustacés  d'une  façon  particulière  : 
la  dépouille  abandonne  d'abord  la  moitié  postérieure  du  corps,  l'animal 
se  tenant  fortement  accroché  par  les  pattes  de  devant;  à  son  tour  se  dé- 
gage, de  la  même  manière,  la  partie  antérieure  du  corps,  l'animal  étant  alors 
fixé  par  les  crochets  renouvelés  des  pattes  de  derrière.  Ce  mode  de  chan- 

C.  R.,  187P,  3e  Semestre.  (T.  LXXXVIl,  N»  2.)  8 


(  54) 
gement  de  peau  est  une  condition  absolument  nécessaire  pour  l'accouple- 
ment. En  effet,  l'acte  deviendrait  impossible  si  la  poche  ovifère  de  la  fe- 
melle se  constituait  à  la  fois  sous  tous  les  anneaux  du  corps,  bouchant 
ainsi  les  orifices  sexuels,  qui  se  forment  en  même  temps  vers  les  côlés  de 
l'arceau  ventral  du  cinquième  anneau.  Mais,  comme  la  poche  ovifere,  à 
demi  constituée  après  la  mue  de  la  moitié  postérieure  du  corps,  n'ayant 
encore  que  trois  feuillets  qui  dépendent  des  trois  derniers  anneaux  du 
corps,  reste  largement  ouverte  en  avant,  le  mâle  peut  s'y  introduire  aisé- 
ment. Après  l'accouplement,  la  femelle,  changeant  de  peau  dans  sa  partie 
antérieure,  complète  en  même  temps  la  poche  ovifère  avec  les  feuillets  qui 
dépendent  de  cette  région  du  corps.  Il  est  à  remarquer  que  les  feuillets 
antérieurs  de  la  poche  ovifère  couvrent  les  pattes-mâchoires  et  souvent  la 
bouche  elle-même,  disposition  qui  prouve  que  la  femelle  ne  prend  plus 
guère  de  nourriture.  Les  feuillets  étant  dirigés  en  avant,  c'est  dans  cette 
direction,  au-dessous  de  la  tête,  que  les  petits  sortent  de  la  poche  ovifère 
après  leur  première  mue.  La  femelle,  restant  fixée  et  immobile  pendant  la 
ponte  des  œufs,  meurt  flasque  et  vide  après  la  sortie  des  petits. 

»  Chez  plusieurs  de  ces  Crustacés,  notamment  chez  lesCymothoadiens  su- 
ceurs errants,  les  petits  sont  très-grands  comparativement  à  l'animal  adulte, 
et  en  revanche  peu  nombreux;  chez  d'autres,  au  contraire,  les  petits, 
au  nombre  de  plus  de  deux  mille,  sont  d'une  petitesse  extrême.  Il  va  sans 
dire  que  ces  proportions  sont  en  rapport  direct  avec  les  difficultés  plus  ou 
moins  grandes  que  les  petits  doivent  rencontrer,  pendant  leur  vie  évolu- 
tive, suivant  le  genre  d'existence  des  divers  poissons  sur  lesquels  ils  se  fixent. 
Chez  les  jeunes,  la  configuration  et  la  grandeur  relative  de  la  tête,  des 
antennes,  des  yeux,  du  dernier  anneau  de  la  queue  et  de  ses  appendices,  le 
nombre,  la  forme  et  la  distribution  des  taches  pigmentaires,  présentent  une 
foule  de  différences  suivant  les  espèces.  Les  crochets,  toujours  simples  et 
peu  courbés  avant  la  première  mue,  deviennent  souvent  après  cette  mue 
fortement  dentelés  en  scie,  conformation  qui  se  perd  peu  à  peu  pendant  les 
mues  suivantes.  Toutes  ces  différences  pendant  le  jeune  âge  deviennent 
souvent  d'un  granil  secours  pour  la  distinction  spécifique  des  animaux 
adultes,  surtout  quand  ceux-ci,  comme  c'est  le  cas  pour  une  grande  |)artie 
des  Cyinothoadiens  parasites,  ont  subi,  avec  l'âge,  ime  métamorphose 
rétrograde. Les  femelles,  transformées  en  sac  ovifère  pinson  moins  informe, 
perdent  en  grande  partie  la  symétrie  et  la  forme  définie  qui  distinguait 
leurs  différents  appendices  pendant  l'état  natatoire  de  leur  vie.  Même  chez 
les  Cyraothoadiens  suceurs  errants  la  femelle  subit  des  changements  no- 


(  55) 
tables  en   devenant  ovifère;  les   anneaux   du  corps  se  raccourcissent,  le 
premier  anneau  de  la  queue  se  cache  plus  ou  moins  complélement  sous  le 
septième  anneau  du  corps,   etc.  Ces  différences  simulent  souvent  à  s'y 
tromper  des  caractères  zoologiques.  » 


MÉMOIRES  PRESENTES. 

ÉCONOMIE  RURALE.  —  Sur  une  maladie  des  tomates  dans  les  Alpes-Maritimes. 

Note  de  M.   E.   Garcin. 

(Commissaires  :  MM.  Decaisne,  Duchartre.) 

K  La  maladie  dont  sont  atteintes  les  tomates  examinées  est  connue  de- 
puis longtemps,  mais  elle  ne  s'était  pas  montrée  à  ma  connaissance  avec  la 
généralité  qu'elle  présente  dans  quelques  localités  des  Alpes-Maritimes. 

M  La  cause  n'en  a  pas  été  déterminée  jusqu'ici  exactement.  Les  feuilles 
se  frisent  et  se  crispent,  des  taches  brunes  se  forment  sur  les  fruits,  dont 
la  partie  tachée  n'arrive  plus  à  maturité  et  reste  verte  et  brune.  Sur  la  face 
inférieure  des  feuilles  et  dans  les  sinus  du  fruit  on  remarque  une  légère 
elflorescence  blanchâtre. 

»  L'efflorescence  me  faisant  soupçonner  la  présence  d'un  champignon 
parasite,  je  recueillis  avec  soin  une  portion  de  cette  matière  et  je  l'exami- 
nai à  un  grossissement  de  480  diamètres.  L'efflorescence  sur  le  porte-objet 
du  microscope  se  montre  composée  de  mycélium  tubulaire  articulé,  fine- 
ment granulé  en  certains  points;  l'article  terminal  de  chaque  ramification 
est  renflé  et  raccourci,  chargé  de  spores.  Des  spores  libres  mêlées  au  feutrage 
du  mycélium,  et  im  certain  nombre  de  zoospores,  de  dimensions  plus 
considérables,  montrent  le  champignon  en  pleine  fructification.  Je  ne  crois 
pas  faire  erreur  en  rapportant  ce  champignon  à  la  famille  des  Botrytis,  dont 
plusieurs  sont  bien  connus  comme  parasites.  Ace  sujet  je  ferai  remarquer 
que  cette  année,  pour  la  première  Jois  depuis  de  longues  années,  la  mmcardine 
s'est  montrée  dans  nombre  de  magnaneries  du  département.  Or  la  mus- 
cardine  a  pour  unique  cause  le  développement  dans  le  corps  du  ver  à  soie 
du  Botrytis  Bassiana;  n'y  a-t-il  pas  i)lus  qu'une  coïncidence  fortuite  entre 
cette  apparition  de  la  muscardiue  et  le  développement  épidémique  de  la 
maladie  des  tomates  ? 

»  11  est  possible  que  le  soufrage  appliqué  à  temps  ou  les  fumigations 
sulfureuses  réussiraient  contre  la  maladie  comme  ces  moyens  réussissent 
dans  d'autres  cas  analogues  :  oïdium  de  la  vigne,  blanc  de  pèches,  etc.   » 


(56) 
M.  J.  Cauderay  adresse  une  Note  intitulée  :  «  Microphone  fonctionnant 
sans  pile  ». 

(Renvoi  à  l'examen  deM.  diiMoncel.) 

Le  Mémoire  de  M.  Pulvermachee,  «  Sur  une  pile  à  un  seul  liquide  se  dé- 
polarisant par  l'action  de  l'air  atmosphérique  »,  adressé  à  l'Académie  le 
i*"^  juillet  1878,  est  renvoyé  à  l'examen  d'une  Commission  composée  de 
MM.  Becquerel,  Jamin,  du  Moncel. 

M.  Hi'ssoN  adresse  une  Note  sur  une  maladie  de  la  vigne  et  transmet  en 
même  temps  une  portion  de  cep  malade. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Blanchard.) 

M.  Paqcelin  adresse  une  Note  contenant  la  description  d'un  «  fera  sou- 
der à  foyer  de  platine  s'échauffant  instantanément  sans  flamme,  soit  avec 
un  méhinge  d'air  et  de  vapeurs  d'essence  minérale,  soit  avec  un  mélange 
d'air  et  de  gaz  de  houille  ». 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Concours  des  Arts  insalubres) 

M.  BouTiN  adresse  un  Mémoire  intitulé  :  «  Recherches  sur  des  cristaux 
de  nature  remarquable  obtenus  par  l'élude  des  sulfocarbonates  de  potas- 
sium et  de  sodium  » 

(Commissaires  :  MM.  Boussingault,  Debray.) 


CORRESPONDANCE. 

M.  le  Secuétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Un  ouvrage  de  M.  L.  Grandeau  intitulé  :  «  Chimie  et  Physiologie  ap- 
pliquées à  la  sylviculture.  Travaux  de  1868  à  1878.  »  (Extrait  des  Annales 
de  la  Station  agionomique  de  l'Est)  ; 

2°  Une  brochure  de  M.  G.  Darembercj  intitulée:  «  Comparaison  des  cli- 
mals  d'hiver  sur  les  côtes  africaines  et  françaises  de  la  Méditerranée  »  ; 

3"  Une  brochure  de  M.  A.  Chassagne  portant  pour  litre  :  «  Les  hôpitaux 
sans  étages  et  à  pavillons  isolés  »  ; 


(57  ) 
4"  Une  brochure  de  M.  P.  de  Saiiil'Robert  ioMiAée  :  «  Caiinocchiale  pen- 
sile  per  lamisura  degli  angoli  verticali  ed  orizzontali  ». 


ASTRONOMIE.  —  Détermination  de  l'orbite  de  la  planète  @  Héra.  Note 
de  M.  G.  Leveau,  présentée  par  M.  Mouchez. 

«  Dans  un  Mémoire  publié  dans  les  Additions  à  la  Connaissance  des 
Temps  pour  1876,  j'ai  donné  les  éléments  osculateurs  de  la  planète  @ 
Héra,  pour  1868,  septembre  18,0.  A  l'aide  de  ces  éléments,  dont  la  déter- 
mination repose  sur  les  observations  faites  depuis  l'année  de  la  découverte, 
1868,  jusqu'en  1878,  j'ai,  en  prenant  considération  de  l'action  perturba- 
trice de  Mars,  Jupiter  et  Saturne,  formé  des  éphémérides  qui  ont  permis 
d'observer  cette  planète  lors  de  ses  oppositions  ultérieures.  La  compa- 
raison des  observations  méridiennes  avec  ces  éphémérides  m'a  foiu'ni  les 
résultats  suivants  : 

Lieu 
Dates.  jRj,  —  ;r^..  D„  —  Dj.  de  l'observation. 

s       '  " 

1875.    Févr.  22 4-0,11  —   0,5  Paris. 

25 +0,11  —   0,4  » 

Mars    5 -l-o,o5  -+-2,1  » 

187C.   Mai    29 —  o>i7  +   3,4  Grcenwich. 

3o —  0,53  -h  4>-^  Krentsmunster, 

Juin  12 —  0,18  -1-2,3  Paris. 

i5 —  0,45  4-   3,6  Krentsmunster. 

16 —  0,34  +2,7  Paris. 

19 —  0,17  -t-   3,9 

20 —  0,22  -1-3,3  » 

1877.   Oclob.  10 —  0,17  -t-   2,6  Madrid. 

II -I-  o,o[  —   3,4  » 

12 —  0,04  —  1,2  » 

i3 —  0,07  —  3,0  > 

i5 —  0,20  -I-  0,4  Leyde. 

16 —  0  25  —    1,8  " 

22 —  0,11  —   0,4  Madrid. 

24 —  0,10  -1-0,7  » 

26 —  0,06  —   7,0  » 

27 —  o,i4  —  2,2  » 

»  On  en  conclut 

1875.  Févi-ier  27 (^^  _  :rJ  cosffl  =-(- i  ,3       ©„  —  Ô3,  =-i- 0,4 

1876.  Juin  12 (.ïl„— m,)  coââ)=— 4,3       CO^_(î)^=-t-3,3 

1877.  Octobre  18 («„  —  B,)  cosCÔ  =  —  1,7       cD^  _  (D^.  =  _  ,  ,i 


(  58  ) 
«  De  l'ensemble  des  observations  faites  pendant  deux  révolutions  con- 
sécutives de  la  planète,  nous  déduirons  une  correction  définitive  des  élé- 
ments qui  ont  servi  de  base  à  tout  le  travail.  A  cet  effet  j'ai,  en  ne  tenant 
compte  que  des  variations  des  éléments  de  la  planète  troublée,  calculé, 
pour  chacune  des  époques  moyennes  des  observations  faites  à  chaque  op- 
position, les  équations  de  condition  snivanles: 

/ascensions  droites. 


1S68. 

Sept. 

58. 

-M  ,5^6  S-u 

—  0,393 

^Q 

+0,396  j(' 

^- 1.979"? 

+  1,763  JM„ 

+  0 , 1 09  J// 

=  -1,5 

1868. 

Nov. 

'9- 

-M,i63 

—  0,256 

+0,369 

^1,624 

+  i,3i9 

+  o,i3o 

=  +■,4 

1870. 

Janv. 

27- 

+0,721 

—0,029 

0 

+0,861 

+0,639 

+  2,970 

=  -0,6 

1871. 

Avril 

>4- 

^.,/|37 

— o,3ai 

+o,;i>'l4 

-2, .46 

+  i,3o5 

+  i2,o58 

=  +0,6 

1872. 

Juill. 

27- 

+  ■,674 

—0,292 

-0,002 

-1,166 

+1,954 

+27,616 

=     0,0 

1873. 

Nov. 

■4- 

-t-I,522 

+0,019 

+0,309 

+2,980 

+  1,491 

+28,3o5 

=  +0, 1 

1875. 

Fév. 

27. 

+  >,45^ 

—0,439 

+0,127 

-0,594 

+  1 ,245 

+29,227 

=  -i,3 

1876. 

Juin. 

i3. 

+  1,566 

+  0,062 

+  0,278 

— 3,o32 

'-1,661 

+46,660 

=  -4,3 

1877. 

Cet. 

iS. 

+1 ,5o3  oc» 

—0,307 

sQ' 

+  0,481  0/ 

-i-2,536(?y 

+  1 ,661  oM, 

+54,9>'lV 

=  —1.7 

Déclinaisons. 

1868. 

Sept. 

28. 

+o,55oiÎCT 

+o,988o'Q' 

— I ,  T090/ 

+  0,6.36  o> 

+o,63idX 

— 0, 102  Sij.' 

n 

=  +0,4 

1868. 

Nov. 

'9- 

-1-0,385 

+0,593 

—  1  ,o5i 

+o,,'i94 

+0,442 

—  0,071 

=  +'.9 

1870. 

Janv. 

27- 

— 0,001 

—0,614 

—0,339 

+  o,oo3 

— 0,001 

—    0,011 

=  +2,2 

1871. 

Avril 

i,'i. 

— o,5i3 

-0,687 

+  1,228 

+0,721 

-^0,461 

—  4.129 

=  -!-'. 9 

1872. 

Juil. 

27. 

-1-0,237 

+1,526 

+0,371 

-0,144 

+0,277 

+  3,936 

=  +0,6 

1873. 

Nov. 

2/,. 

+0,324 

—0,426 

-1,457 

+0,649 

+0,324 

+  6,011 

=  —0,3 

1875 

Fév. 

27. 

— o,4>6 

—  1,286 

+n,44i 

+  o,i46 

-0,356 

—  8,3o8 

=  +0,4 

1876. 

Juin. 

.3. 

— 0,302 

+0,679 

+  i,4o5 

+o,6i3 

-o,3i3 

-  8,65i 

=  +3,3 

1877. 

Oct. 

18. 

+0,534  ifw 

+0,642  ^Q' 

—  1,3390V 

+0,848  o"5> 

+0 ,  59S  0  M, 

+i9,6i5o>' 

=  -1,5 

où  l'on  a  posé 


^Q,'==-JQ       et      C?U.': 


au.. 


»  Par  la  résolution  de  ces  équations  on  obtient  pour  les  corrections  à 
appliquer  aux  éléments  osculateurs  du  18  septembre  1868  les  valeurs  sui- 
vantes : 

(?Mo=  -  3",  i3;     (?3T^  ^-3",6I;      ^Çl  =  -\-\",^o 

§i     z=  -i-  o",48;     ôip  =  -h  o",26  et  Sp.  =  —  o",ooo53. 

La  substitution  de  ces  valeurs  dans  les  équations  de  condition  laisse  pour 
résidus  : 


18C8.  Sept.  28. 
1868.   Nov.    19. 

1870.  Janv.   0.7. 

1871.  Avril.  14. 

1872.  Jiiill.   27. 


scension 

droite. 

Déclinaison. 

If 
—  a, 2 

-+-  0,'è 

-<-o,8 

H-  2,2 

-1,3 

+  ■^,4 

-+-  0,5 

+  ",4 

-+-  Ij9 

-0,5 

1873.  Nov.  24. 

1875.  Fev.  27 . 

1876.  Juin  i3. 

1877.  Oct.  18. 


iscension 

Décli- 

droite. 

naison. 

-0,1 

-h  0,5 

+  '»7 

-+-  0,3 

-1,6 

+  2,0 

-t-o,i 

-1-0,2 

(%) 

«  En  ajoutant  aux  éléments  pour  1868,  sept.  18,0,  ainsi  corrigés,  les  per- 
turbations subies  par  la  planète  de  1868  à  1870,  on  obtient  les  éléments 
osculateurs  suivants  : 

Éléments  osculateurs  de  la  planète  (^  Hèra. 

Époque  :  1875  mars  6,0;  temps  moyen  de  Paris. 

Anomalie  moyenne M„=  196.59.33,91  ^  „ 

Longitude  du  périhélie vs   =820.54.24,79]  32 1  .    2.47)35  \ 

Longitude  du  nœud  ascendant. .  Q  =;  i36.  10.  3i  ,61  >  1870,0   i36.i8.23,io  /  1880,0 

Inclinaison '    =      5.24-    2,43)  5.23.58,53/ 

Angle  (sin  =  excentricité) y    --^      4-36-3o,4i 

Moyen  mouvement  diurne p   :^^  799",  12221 

»  Au  moyen  de  ces  éléments  nous  pouvons  calculer  pour  1877,  oc- 
tobre 21,0,  les  valeurs  elliptiques  x,  y,  z,  -£,  -^  et  -£\  en  y  ajoutant  les 

perturbations  âx,  oy,  ^z,  5'-£,  5^,  ô-^  subies  par  la  planète  de  1875 
à  1877,  on  obtient  pour  cette  dernière  époque  le  lieu  et  la  vitesse  de  la 
planète.  L'application  des  formules  de  la  Mécanique  céleste  nous  fournit 
les  éléments  osculateurs  suivants  : 

Éléments  osculateurs  de  la  planète  (J«)  Héra. 
Époque  :  1877,  octobre  21,0  ;   temps  moyen  de  Paris. 

M,  =    49. 57'.  59",  95 

ro  =:  32o.5q. 3o,  i6  )   ,     .  •  ■•   . 

^  I  equin.  et  eclipt. 

Q  =  i36. 12.27,00  }  00 

'   -'        mov.   1880,0 

/=      5.23.  58, 80  ) 

ç  =      4- 3o.35,47 

P  =      799".o'^754 

»  Pour  une  époque  quelconque,  on  obtiendra  les  coordonnées  rectan- 
gulaires équiUoriales  de  la  planète  par  les  relations 

JT  =  (1,99  90772 )/'sin(  5i°7'      8",38 -f-  anom.  vraie), 

jr  —  (1,974  3-?.l\i) r  :iin[322°  26' 3']",8']  -r-  anom.  vraie), 

z=  (i,53i  7796)rsin(3io'' 43' 39",66  +  anom.  vraie). 

»  La  comparaison  de  la  position  déduite  de  ces  formules  avec  la  posi- 


(  fio   ) 
tion  normale  du  i8  octobre  1877  donne 

Mo  —  iîVc  =  -+-  o",  2  ;        tDo  —  ®c  =  —  o",  I . 

»  L'accord  de  ces  résultats  avec  les  résidus  des  équations  de  condition 
est  une  preuve  de  l'exactitude  des  calculs.    » 

CHIMIE  AGRICOLE.  —  De  l'influence  de  f  électricité  atmosphérique  sur  la 
nutrition  des  plantes.  Note  de  M.  L.   Gkandeau.  (Extrait.) 

«  Conduit,  par  la  nature  de  l'enseignement  dont  je  suis  chargé  à  l'École 
forestière,  à  discuter  les  diverses  hypothèses  émises  pour  expliquer  l'action 
ducouverl  dans  les  massifs,  sur  le  taillis,  j'ai  bientôt  reconnu  que  les  causes 
invoquées  par  les  auteurs  ne  rendent  pas  un  compte  satisfaisant  des  faits 
observés.  J'ai  pensé  que  l'électricité  atmosphérique  pouvait  jouer  un  rôle 
dans  ce  phénomène,  et  j'ai  institué,  au  mois  de  mars  1877,  des  expériences 
directes  en  vue  d'élucider  cette  importante  question. 

»  Voici  le  principe  de  ces  expériences  :  On  place  deux  plantes  de  même 
espèce,  de  même  âge  et  d'égale  venue,  dans  des  conditions  identiques  de 
sol,  d'aération,  d'insolation,  etc....  La  seule  condition  différente  consiste  en 
ce  que  l'une  des  plantes  est  soustraite  à  l'action  de  l'électricité  atmosphé- 
rique à  l'aide  d'une  cage  de  Faraday  qui  la  recouvre,  tandis  que  l'autre  y 
est  soumise.  La  cage  est  formée  de  quatre  tringles  en  fer  de  o",  01  de  dia- 
mètre et  de  i"\  5o  de  haut  ;  ces  tiges  sont  reliées  entre  elles  par  un  treillis 
de  fil  de  fer  fin  à  mailles  de  o™,  i5  sur  o™,  10.  Cette  cage,  qui  permet  à  l'air, 
à  la  lumière,  à  l'eau,  de  circuler  librement  autour  de  la  plante,  soustrait 
complètement  cette  dernière  à  l'action  de  l'électricité  atmosphérique. 

»  Première  expérience  :  Tabac.  —  Le  7  avril  1877,  '^^^^^  pieds  de  tabac, 
pesant  chacun  S?'',  5  et  portant  quatre  feuilles,  ont  été  mis  en  expérience  ('). 
A  partir  du  i4  avril,  époque  de  la  reprise  complète  des  plants,  jusqu'au 
jour  de  la  récolte,  7  août  1877,  on  constate  mie  différence  notable  dans  le 
développement  des  deux  tabacs,  celui  que  recouvre  la  cage  croissant  beau- 
coup moins  vite  que  l'autre.  Le  plant  à  l'air  libre  a  fleuri  et  commençait  à 
fructifier;  le  plant  sous  cage  présentait,  à  celte  époque,  quelques  boutons 
non  encore  épanouis.  Les  plants,  débarrassés  avec  soin  de  la  terre  adhé- 
rente aux  racines,  ont  été  mesurés,  pesés  et  analysés. 


')  Dans  Jeux  caisses  contenant  ic)  kiloj^rammes  de  terre  homogène  et  identique. 


(6i  ) 

»  Deuxième  expérience  :  Mais  géant.  —  Le  8  août  1877,  on  remplace  les 
tabacs  par  deux  maïs  caragua,  pesant  chacun  a^"", 8,  vigoureux  et  mesurant 
o™,  18  jusqu'à  l'extrémité  des  feuilles.  Le  2/j  août,  afin  d'augmenter  très- 
notablement  la  richesse  du  sol  en  principes  nutritifs,  On  arrose  chacun  des 
maïs  avec  un  litre  de  la  solution  suivante  :  nitrate  de  chaux,  i  gramme; 
phosphate  de  potasse,  o8'',25o;  nitrate  de  potasse,  o^"',  2 5o;  sulfate  d'am- 
moniaque, oS'",  aSo;  eau,  jusqu'à  1000  centimètres  cubes.  Le  8  octobre, 
les  menaces  de  gelée  engagent  à  mettre  fin  à  l'expérience,  qui  n'a  duré  que 
deux  mois.  Les  maïs,  arrachés  avec  les  mêmes  soins  que  les  plants  de 
tabac,  ont  été  mesurés,  pesés  et  analysés. 

»  Voici  les  résultats  numériques  fournis  par  ces  deux  expériences  : 


TABAC 


SOUS  c.ije. 

à  l'aip  libre. 

SOUS  cage 

o"\6g 

I'",  10 

o'",97 

i4oe'- 

86^' 

5o5'- 

it 

5%  3o 

4^- 

i5e--,5 

7='',  921 

5^43 

10 

M 

u 

à  l'air  libre. 

Hauteur  totale r",o5 

Poids  (le  la  plante  fraîche d.'j3^' 

Diamètre  de  la  tige  à  o^jac  de  la  racine.  » 

Poids  de  la  plante  sèche Sof 

Nombre  des  feuilles 14 

Comparaison  des  récoltes. 

TADAC  MAÏS 

à  l'air  libre.  sous  cas,'!?.  â  l'air  liliie.  sous  cage. 

Trouvé.   Eu  eoutièmes.    Trouvé.       En  cent.        Trouvé.      En  cent.        Tro'jyé.     En  cenl. 

Eau -243,035  89,02  112, 3o  87, .'|6  78,078  90,81  4^.573  89,1,'! 

Matières  azotées 2,114  o,^^  ',i'lo  0,81  1,084  "i^G  0,578  1,16 

Matières  hydrocarbonées 24,76.3  9,07  i3,f)?9  9,95  5,690  6,62  4,079  8,16 

Cendres 3,098  i,!.')  3,421  1,78  1,142  i,3o  0,771  1,54 

Totaux ,,     273,000     100,00      i4o,oo      luOjOO      86", 000     100,00      5o,ooo     100,00 


»  Troisième  expérience  :  Blé  Chiddam.  —  Le  7  novembre,  ou  a  semé  du 
blé  de  Chiddam  d'automne,  au  lieu  et  place  des  maïs.  Afin  d'éliminer  la 
cause  autre  que  l'influence  de  l'électricité,  qui  aurait  pu  agir  dans  les  deux 
premières  expériences,  on  a  changé  la  cage  de  place  et  on  l'a  mise  sur  la 
caisse  demeurée  libre  dans  les  deux  piemiers  essais.  Le  23  mai  i8'78,  les 
blés  mesurent  o'",4o  de  hauteur;  le  blé  sans  cage  est  grêle;  on  coupe  quel- 
ques tiges  dans  les  deux  caisses;  on  en  choisit  six  des  plus  belles  de  chaque 

C.  R.,  1878,  2»  Semestre.  (T.  tXXXVIl,  N"  2.)  9 


(  6^  ) 
essai  et  l'on  en  détermine  respectivement  le  poids  : 


fc-r 


Six  tiges  (air  libre),  pesant 6,67 

Six  tiges  (sous  cage)         »     .  .- 4 '95 

Différence i  ,62 

»  Du  rapprochement  des  chiffres  obtenus  et  de  la  discussion  des  expé- 
riences qutî  je  viens  de  décrire,  je  crois  pouvoir  tirer  les  conclusions 
suivantes  : 

))  1°  L'électricité  atmosphérique  est  un  facteur  prépondérant  de  l'assi- 
milation chez  les  végétaux, 

»  2°  Les  plantes  soustraites  à  cette  influence  ont  élaboré  dans  des  temps 
égaux,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  5o  à  60  pour  100  en  moins  de 
matières  vivantes  que  celles  dont  la  croissance  s'est  effectuée  dans  les  con- 
ditions ordinaires. 

»  3°  Des  végétaux  peu  élevés  au-dessus  du  sol  sont  également  influencés 
par  l'électricité  atmosphérique. 

»  4"  f-ie  taux  centésimal  de  la  matière  protéique  formée  ne  paraît  pas 
dépendre  sensiblement  de  l'action  de  l'électricité  atmosphérique.  Il  reste 
proportionnel  au  taux  de  la  récolte. 

»  5"  Le  taux  de  cendres  est  plus  élevé  dans  les  plantes  qui  ont  crû  à 
l'abri  de  l'action  de  l'électricité. 

»  6"  Le  taux  de  l'eau  est  moindre  dans  les  mêmes  plantes. 

»  Je  me  réserve  d'appliquer  ces  faits  à  l'interprétation  du  couvert  des 
forêts  et  à  l'action  du  voisinage  des  arbres  sur  la  végétation,  etc. 

»  Je  rappellerai  en  terminant  que  les  belles  expériences  de  M.  Mascart 
sur  l'influence  d'un  corps  électrisé  par  la  végétation  confirment  les  faits 
que  j'ai  constatés  et  appuient  l'interprétation  que  j'en  donne. 

»  Dans  une  prochaine  Note  je  ferai  connaître  les  résultats  de  mes  expé- 
riences sur  l'influence  de  l'électricité  sur  la  nitrification  du  sol.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  les  courbes  de  solubilité  des  acides  saticj^lique 
et  benzoïque.  Note  de  M.  E.  Bourgoin.  (Extrait  par  l'auteur.) 

«  L'acide  salicylique,  qui  est  très-soluble  dans  l'alcool  et  dans  l'éther, 
est  au  contraire  très-peu  soluble  dans  l'eau,  surtout  à  froid.  Cependant  la 
plupart  des  auteurs  indiquent  une  solubilité  trop  faible,  ce  qui  tient  sans 


(  63  ) 
doute  à  ce  que  l'acide  salicylique  se  laisse  assez  difficilement  mouiller  par 
l'eau,  dételle  sorte  que,  pour  obtenir  des  solutions  saturées,  il  faut  main- 
tenir pendant  longtemps  l'eau  et  l'acide  en  excès  à  une  température  con- 
stante. 

»  On  admet  qu'il  se  dissout  dans  looo  parties  d'eau  froide  et  dans 
i3o  parties  d'eau  bouillante.  J'ai  trouvé  que  lOoo  parties  d'eau  en  dissol- 
vent 2,25  à  i5  degrés,  et  79,25  à  la  température  de  100  degrés. 

))  J'ai  fait  un  très-grand  nombre  de  déterminations  entre  zéro  et  75  de- 
grés, afin  d'établir  la  courbe  de  solubilité  entre  ces  limites  de  température. 


COURBES  DE  SOLUBILITE    DES  ACIDES    SALICYLIQUE    ET  BEÎfZOIQUE 


^<*  iff"  1S°  ZO°  25°  30°  3S°  ffiO°  ^S° 

E  B  D  ,  Courbe'  de'  jolubSUe-'  ùfe>  l'oade/ S'i^'^fp'^- 


»  En  inscrivant  sur  la  ligne  des  abscisses  les  températures  et  en  prenant 
pour  ordonnées  correspondantes  des  longueurs  proportionnelles  aux  quan- 
tités dissoutes,  on  trouve  que  la  solubilité  de  l'acide  salicylique  dans  l'eau 
est  représentée  par  une  courbe  parabolique  dont  la  convexité  est  dirigée 
vers  l'axe  des  températures.  Cette  courbe  permet  de  déduire  la  valeur  des 

9- 


(64) 

solubilités  dans  i  litre  d'eau,  de  5  en  5  degrés.  On  obtient  alors  le  tableau 
suivant  : 

o  o 

Ao 1 ,5o                A  4» 5,55 

5 1,65                   45 6,65 

10 i,go                     5o 8,oo 

1 5 3 , 9.5                     55 0  !  So 

20 2,'JO                                6o 12,55 

25 3,25                   65 i5,25 

3o 3,90                    'jo •9>9o 

35 4>6^                    7^ 25, 5o 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —   Sur  la  matière  colorante  ferrugineuse  des  vins  rouges. 
Note  de  M.  Arm.  Gactier,  présentée  par  M.  Wurtz. 

«  La  matière  colorante  bleu  indigo,  dont  j'ai  parlé  dans  une  précé- 
dente Note  des  Comptes  rendus  (t.  LXXXVI,  p.  iSo^)  et  que  j'obtiens  en 
saturant  incomplètement  le  vin,  puis  l'additionnant  de  sel  marin,  contient 
plus  de  3,5  pour  100  de  fer,  comme  le  démontrent  mes  analyses  (p.  i5o8) 
et  se  comporte,  dans  toutes  ses  réactions,  comme  le  &e\  ferreux  d'un  acide 
bibasique  rouge,  un  peu  soluble  dans  l'eau,  astringent  et  très-analogue  à 
un  tannin. 

»  M.  Maumené  n'a  pas  analysé  cette  substance,  que  j'ai  obtenue  le  pre- 
mier ;  mais  il  semble  y  contester  l'existence  du  fer.  Je  répète  qu'elle  en 
contient  près  de  4  pour  100. 

»  Quant  à  Vœnocjanine  de  Mulder,  je  me  suis  assuré  qu'elle  n'était 
que  le  sel  ferreux  impur  de  l'une  des  matières  colorantes  rouges  du  vin, 
substance  rouge  que  l'on  met  aisément  en  liberté  en  tr<iitaut  l'oenocya- 
nine  bleue  par  de  l'eau  légèrement  acidulée.  Mais  le  peu  de  garantie  que 
j'avais  de  la  pureté  de  la  substance  obtenue  par  la  méthode  de  Mulder 
m'a  toujours  déterminé  à  n'en  pas  tenter  l'analyse. Toutefois,  ses  propriétés, 
identiques  avec  celles  de  la  matière  colorante  bleue  ci-dessus,  me  font 
penser  qu'elle  se  confond  avec  celle  que,  par  saturation,  ou  simple  con- 
centration dans  l'acide  carbonique,  j'ai  retirée  de  divers  vins,  tels  que  ceux 
d'aramon,  de  carignane,  ou  des  crus  mixtes  de  Roussillon,  d'Espagne  et 
de  Sicile.  » 


(G5  ) 

CHIMIE  INDUSTRIELLE.    —    Sur  la  diffusion  du  grisou  dans   les  mines.  Note 

de  M.  J.-J.  CoQuiLLioN. 

«  J'ai  montré  précédemment  que  le  grisou  se  mêlait  difficilement  à  l'air, 
et  qu'il  avait  une  grande  tendance  à  se  maintenir  dans  les  parties  hautes 
des  galeries;  on  peut  se  demander  au  bout  de  combien  de  temps  il  peut 
disparaître  d'un  chantier  en  repos,  ou  avec  quelle  rapidité  la  diffusion 
s'opère. 

»  Je  citerai  les  faits  suivants,  qui  peuvent  éclaircir  la  question  ;  au  mois 
de  mai  de  l'année  1877,  j'eus  l'occasion  de  faire  l'observation  suivante  au 
puits  Sainte-Marie,  des  mines  de  Blanzy.  A  l'étage  260,  se  trouvait  un  chan- 
tier de  remonte  abandonné  provisoirement.  En  pénétrant  dans  ces  travaux 
avec  l'ingénieur  en  chef,  M.  Mathet,  nous  avons  pu  observer  le  grisou  à  la 
lampe;  il  était  en  faible  proportion  d'abord,  puis  croissait  rapidement  à 
partir  de  l'entrée  du  chantier.  Le  12  mai  suivant,  je  retournai  au  même 
endroit;  je  constatai  que  les  lampes  ne  donnaient  aucune  indication  :  le 
grisoumètre,  au  point  culminant  du  front  de  taille,  r.'accusa  que  i,5  à 
2  pour  100  de  grisou;  presque  tout  le  gaz  avait  disparu.  La  pression  baro- 
métrique observée  à  la  sortie  du  puits  avait  subi,  du  1"'  au  11  mai,  deux 
dépressions  qui  ont  pu  exercer  leur  influence  sur  la  disparition  du  grisou, 
mais  il  y  a  lieu  aussi  de  chercher  à  l'expliquer,  ou  par  une  fissure  au  toit 
de  la  galerie  montante,  ou  par  diffusion  à  l'entrée  du  chantier  qui  commu- 
niquait avec  une  galerie  principale. 

»  Pour  justifier  cette  seconde  hypothèse,  j'ai  fait,  au  laboratoire  de 
M.  Friedel,  les  expériences  suivantes  :  j'ai  pris  un  gros  tube  en  verre  de 
2  mètres  de  long  et  de  i  décimètre  de  diamètre;  l'ouverture  inférieure 
leposait  sur  une  terrine  pleine  d'eau,  l'ouverture  supérieure  pouvait  être 
bouchée  plus  ou  moins  hermétiquement  ;  elle  portait  un  petit  tube  engagé 
dans  un  bouchon  en  caoutchouc  qui  permettait  de  faire  des  prises  de  gaz; 
on  pouvait  introduire  du  gaz  carboné,  soit  en  haut,  soit  en  bas  du  gros 
tube  et  faire  des  prises,  au  bout  d'un  certain  temps,  pour  analyser  le  mé- 
lange. Quand  on  introduit  le  gaz  en  bas  du  tube,  la  diffusion  se  produit 
très-vite,  et  au  bout  de  trois  ou  quatre  minutes  la  proportion  de  gaz  car- 
buré est  la  même  en  haut  et  en  bas.  Si  la  partie  supérieure  du  tube  pré- 
sente quelques  ouvertures,  mémei  mperceptibles,  la  diffusion  s'opère  par 
ces  points  et  la  proportion  de  gaz  devient  bientôt  moindre  en  haut  qu'en  bas. 

»   La  diffusion  s'opère  encore  très-bien  de  haut  en  bas,   mais  elle  est 


(  66  ; 
longue  à  se  produire;  pour  le  démontrer,  j'ai  introduit  du  gaz  à  la  partie 
supérieure  de  mon  gros  tube,  j'ai  bouché  hermétiquement  toutes  les  ou- 
vertures du  haut  avec  de  la  cire,  et  j'ai  constaté  qu'il  fallait  trois  ou  quatre 
heures  pour  avoir  des  traces  de  gaz  en  bas;  la  diffusion  complète  deman- 
dait un  temps  plus  long  encore. 

»  Il  importe,  comme  on  voit,  de  bien  connaître  les  circonstances  qui 
produisent  la  diffusion,  et,  par  suite,  l'entraînement  du  grisou  dans  le 
temps  le  plus  court  possible;  la  ventilation  est  le  seul  procédé  qui  paraisse 
pratique.  » 

MINÉRALOGIE.  —  Sur  la  Structure  de  plusieurs  minéraux.  Note  de  M.  Gaudijv. 

«  Je  me  propose  de  soumettre  successivement  à  l'Académie  plusieurs 
études  que  j'ai  faites  sur  divers  minéraux,  études  qui  jettent  un  grand  jour 
sur  leur  composition  encore  incertaine,  sur  leur  forme  cristalline  intime, 
et  me  permettent  de  calculer  souvent  avec  une  précision  absolue  leurs 
angles  principaux,  en  prenant  pour  la  distance  des  molécules  entre  elles 
dans  ini  sens  horizontal  (assemblage  latéral)  ou  dans  un  sens  vertical  (su- 
perposition), la  distance  d'atome,  y 2  distance  d'atome,  2  distances  d'a- 
tome, 3  distances  d'atome,  en  un  mot  la  distance  d'atome  multipliée  par 
un  nombre  très-simple  qui  grandit  avec  le  diamètre  des  molécules. 

M  Ces  études  comprendront  la  topaze,  i'anatase,  les  tungstates  etmolyb- 
dates  de  plomb  et  de  chaux,  l'émei  aude,  la  humboldtilite,  l'harmotome, 
l'épistilbite. 

»  En  traitant  de  I'anatase  je  montrerai  que  son  pointement  aigu  Vb' 
n  est  pas  produit  par  un  décroissement;  qui]  est  dû  à  ce  que  dans  ce  cristal 
une  molécule  se  met  à  cheval  sur  quatre,  absolument  comme  dans  le 
rhomboèdre  une  molécule  se  met  à  cheval  sur  trois;  et  que  dès  lors  les 
faces  b'  sont  assimilables  aux  faces  du  rhomboèdre.  Elles  sont  en  effet  des 
faces  de  clivage  dans  I'anatase  comme  dans  certains  cristaux  rhomboédri- 
ques;  ce  qui  prouvera  que  les  dimensions  de  la  molécule  de  I'anatase 
sont  les  mêmes  que  celles  du  rutile  et  de  l'oxyde  d'étain,  et  que  par  con- 
séquent tous  les  symboles  des  facettes  obliques  à  l'axe  sont  fautifs. 

»  La  cristallisation  des  tungstates  et  molybdatesde  plomb  et  de  chaux 
prouvera  que  l'acide  tungstique  et  l'acide  niolybdique  sont  assimilables  à 
l'alumine,  à  l'acide  borique  et  à  l'acide  arsénieux,  et  non  à  l'acide  sulfu- 
rique  et  à  l'acide  chromique. 


(  67  ) 
»  Pour  l'émeraiide,  je  suis  amené  à  la  considérer  comme  composée  de 
27  molécules  de  silice,  4  molécules  d'alumine  et  10  molécules  de  glucine,  for- 
mant 7  alvéoles  hexagonales  régulières,  ayant  pour  axes  à  7  atomes,  AB-C* 
linéaires,  4  molécules  d'aluminate  de  glucium  et  3  molécules  de  silicate  de 
di-monoxyde  de  glucium,  qui  représentent  de  nouveau  la  symétrie  de 
trois  axes  de  deux  espèces  se  croisant  autour  de  l'axe  central,  comme  dans 
la  néphiline  et  la  pyromorphite,  Bgurées  dans  mon  livre  sur  l'Architecture 
des  atomes.    » 


CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.  —  Des  albumines  de  lliydrocèle  et  de  la  fonction  de  la 
tuni(]ue  vaginale  dans  l'état  moibide.  Note  de  M.  J.  Béchamp. 

«  J'ai  eu  l'occasion  d'étudier,  en  suivant  la  méthode  donnée  par  M.  A. 
Béchamp  dans  son  travail  sur  l'isomérie  dans  les  matières  albuminoïdes  ('), 
un  certain  nombre  de  liquides  d'hydrocèle.  M.  le  D'^Birot,  en  développant 
les  idées  de  M.  A.  Béchamp,  a  déjà  montré  (^)  que  les  albumines  sont  diffé- 
rentes par  leurs  pouvoirs  rotatoires  et  leurs  propriétés,  suivant  les  cavités 
dans  lesquelles  elles  ont  pris  naissance,  et  il  concluait  à  une  activité  spéciale 
des  tissus  vivants,  qui  «  modifient  chacun  à  leur  façon  les  albumines  qu'ils 
sécrètent».  On  n'isole  jamais  dans  ces  cas  des  albumines  identiques  aux 
albumines  du  sang.  Voici  de  nouveaux  faits  à  l'appui  de  cette  théorie. 

»  Pour  abréger,  je  ne  donnerai  que  les  diagnostics  posés  par  les  obser- 
vateurs : 

»  I.  Hydrocèle.  Atrophie  du  testicule.  Liquide  remis  par  M.  le  D'  Guermonprez. 

"  Première  ponction,  i5  avril  1877  :  Le  liquide  est  précipité  par  3  volumes  d'alcool  à 
90  degrés.  Le  précipité  est  recueilli  sur  un  filtre,  lavé  à  l'alcool,  essoré  et  repris  par  l'eau.  La 
moyenne  partie  entre  en  solution.  On  filtre  et  l'on  prend  le  pouvoir  rotatoire. 

[4-73,3\ 

»  Deuxième  ponction,  3  juin  1877.  Même  traitement  du  liquide.  Le  volume  du  liquide 
étant  plus  considérable,  on  sépare  une  petite  quantité  d'une  albumine  insoluble. 

Albumine  soluble ["]y~  73,2    V 

Albumine  insoluble [«]y=  89,39  \  en  solution  acétique. 


Comptes  rendus,  1873. 
Thèse  de  Montpellier,  1874. 


(68  ) 
»  Troisième  ponction,  5  septembre  1877. 

Albumine  soluble [a]y=7o,i5\ 

Albumine  insoluble, [''■]y=  74'  ■    %  ^"  solution  acétique. 

1'  Qiiatiièrae  ponction.  28  janvier  1878  : 

Albumine  soluble [x]j^:  70, 18  \ 

Albumine  insoluble. .    Traces. 

"  Cinquième  ponction.  17  mai  1878: 

Albumine  soluble. [a]y=7i,29\ 

Albumine  insoluble Traces. 

»  II.  Hydrocèle  double,  sans  étiologie  appréciable.  Liquide  remis  par  M.  le  D'  Jousset. 
Le  liquide  de  chaque  cavité  a  été  recueilli  séparément. 

Albumine  soluble  (cavité  droite)., [«]/=  7')*^^% 

Albumine  insoluble  (cavité  gauche  1 ['<]/=  7'  '  '^  \ 

Albumine  insoluble Traces  dans  les  deux  cas. 

»  III,   Hydrocèle,  sans  étiologie  appréciable.  Liquide  remis  par  M.  le  D'  Jousset, 

Albumine  soluble [«]y=:70,i8\ 

■>  IV.  Hydrocèle  de  nature  imflammatoire.  Liquide  remis  par  M,  le  D''  Eustache. 

Albumine  soluble ["];=  7  '  '^  \ 

Albumine  insoluble [«]/=  72,8  \  (petite  quantité), 

»   V.   Hydrocèle,  sans  étiologie  appréciable,  Liquide  remis  par  ^I,  le  D''  Kustaihe, 

Albumine  soluble ,  .      [«]^=  70,  i8  \ 

Albumine  insoluble Traces. 

»  Les  albumines  isolées  dans  les  divers  cas,  pures  et  exemptes  de  cendres, 
ont  toutes  des  caractères  communs  : 

»  Elles  colorent  le  réactif  de  Millon  en  rouge,  l'acide  chlorhydrique  en 
violet.  Elles  ont  sensiblement  le  même  pouvoir  rotatoire.  Elles  sont  toutes 
solubles  dans  l'eau  après  leur  précipitation  par  l'alcool,  sauf  l'albumine 
insoluble  qui  est  toujours  en  faible  quantité  quand  elle  existe.  Ce  sont 
des  zymases  d'une  faible  énergie  :  elles  fluidifient  l'empois  de  féctde  sans 
le  transformer  en  glucose, 

»  Leur  solution  aqueuse  n'est  pas  coagulée  par  la  cbaleur,  eu  solution 
suffisamment  étendue  :  o^',  i  pour  10  centimètres  cubes.  En  solution  cou- 


Azote. 

H 

ydrogène. 

Soufre. 

i5,7 

7'i 

0 

Dumas  et  Cahours. 

i5, 1 

7>' 

» 

Scherer. 

.5,6 

7>'4' 

1,2 

J.  Béchamp» 

(  «9) 
centrée  ia  chaleur  les  coagule.  L'addition  d'un  sel  (acétate  de  soude,  sul- 
fate de  soude)  à  la  solution  aqueuse  tnéme  étendue  de  celte  albumine 
favori?e  l'action  de  la  chaleur  et  la  coagulation  se  fait  complètement. 
Cliauffées  à  i4o  degrés,  ces  albumines  deviennent  insohibles  dans  l'eau. 
»  Tous  ces  caractères  les  éloignent  absolument  de  celle  du  sang  dont  le 
pouvoir  rotatoire  est  [a]y=  6o\,  quoique  la  composition  élémentaire  soit 
identique.  J'ai  fait  l'analyse  de  l'albumine  soluble  que  je  mets  en  paral- 
lèle avec  celle  d'albumine  d'hydrocèle  faite  par  M.  Scherer  et  avec  celle  de 
l'alhuraine  du  sang  faite  par  MM.  Dumas  et  Cahours  : 

Carbone. 
Sérum  humain.  ...      53,3 

Hydrocèle 54  ,2 

Hydrocèle 53 ,  i  3 

»  Ces  faits  fournissent  une  nouvelle  preuve  à  l'appui  de  la  théorie  de 
l'isomérie  dans  les  matières  albuminoïdes  de  M.  A.  Béchamp. 

»  Ces  observations  prouvent  que  les  tissusmodifient  d'une  certaine  façon 
les  albumines  du  sang  qui  les  traversent.  N'est-il  pas  remarquable  de 
voir  le  même  tissu,  la  tunique  vaginale,  donner  toujours  naissance  à  la 
même  albumine,  chez  le  même  sujet,  à  plus  d'un  an  d'intervalle,  et  chez  des 
sujets  différentsPCes  expériences  démontrent  donc  la  fonction  propre  et  tou- 
jours semblable  de  cette  tunique. 

»  La  nature  de  la  maladie  peut  apporter  quelques  modifications  :  l'al- 
bumine insoluble  existe  dans  certains  cas  et  en  quantité  suffisante  pour  en 
prendre  le  pouvoir  rotatoire  (observations  I  et  IV);  dans  d'autres  (obser- 
vations III  et  V),  au  contraire,  on  ne  l'y  rencontre  pas  ou  en  très-mi- 
nime quantité.  L'albumine  soluble  est  toujours  le  terme  dominant.    » 


CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE,  —  Sur  une  maladie  à  forme  charbonneuse,  causée  par 
un  nouveau  vibrion  aérobie.  Note  de  M.  H.  Toussaint,  présentée  par 
M.  Bonley. 

•1  Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Boutet,  de  Chartres,  le  sang  qui  a  servi 
à  ma  première  expérience.  Ce  sang  provenait  d'un  cheval  mort  rapide- 
ment à  la  suite  des  symptômes  de  la  fièvre  charbonneuse.  Il  m'arriva  le 
27  mars  dernier,  soixante  heures  après  la  mort  du  cheval,  et  fut  inoculé 
immédiatement  à  un  lapin  par  deux  piqûres  à  l'oreille. 

C.R.,  1873,  r  Semestre.  fT.  l.XXKVU,  1V«  1 .)  lO 


\  70  ) 

»  Ce  sang  n'exhale  aucune  odeur  pulride;  il  est  noir,  poisseux,  non 
coagulé.  Les  globules,  parfaitement  conservés,  ne  se  réunissent  pas  en 
amas,  comme  dans  le  charbon;  le  sérum,  très-légèrement  rosé,  ne  montre 
aucune  bactéridie,  ni  aucun  des  vibrions  de  la  putréfaction  (mon  attention, 
à  ce  moment,  n'était  attirée  que  sur  ces  formes  connues).  L'étal  de  con- 
servation du  sang  me  permet  d'affirmer  qu'il  n'a  jamais  renfermé  de 
bactéridie. 

»  Le  lapin,  inoculé  le  27,  meurt  vingt-quatre  heures  après,  avec  des 
symptômes  assez  analogues  à  ceux  des  animaux  charbonneux,  à  l'excep- 
tion de  la  température,  qui  était  de  38  degrés  au  moment  de  la  mort.  Nulle 
part  je  n'ai  rencontré  de  bactéridies.  Un  deuxième  lapin,  inoculé  immédia- 
tement, meurt  en  treize  à  quatorze  heures.  C'est  dans  cette  deuxième 
expérience  que  je  reconnus  fh  présence  du  nouveau  microbe.  Depuis  cette 
époque,  54  animaux,  inoculés  dans  des  buts  divers,  me  l'ont  toujours 
montré  et  ont  présenté  la  plus  grande  uniformité  dans  les  symptômes  et  les 
lésions. 

»  Les  inoculations  se  font  avec  yô  'a  \  goutte  de  sang  ou  de  liquide  de 
culture,  La  mort  arrive  habituellement  de  la  dixième  à  la  quatorzième 
heure,  avec  une  température  variant  de  87  à  Sg  degrés.  A  l'autopsie,  ce 
qui  frappe,  c'est  l'injection  extrême  de  tous  les  petits  vaisseaux,  gorgés 
d'un  sang  noir,  et  les  lésions  intestinales.  L'intestin  grêle  est  complètement 
dépouillé  de  son  épithélium;  les  plaques  de  Peyer,  congestionnées,  pré- 
sentent souvent  des  suffusions  sanguines,  des  follicules  et  même  des  ulcé- 
rations au  début.  Les  matières  du  gros  intestin  sont  très-liquides;  presque 
toujours  une  diarrhée  plus  ou  moins  abondante  a  précédé  la  mort. 

»  Le  sang  ne  se  coagule  que  très-lentement  dans  les  vaisseaux,  et  le 
caillot  est  mou,  peu  consistant;  la  rigidité  cadavérique  est  toujours  impar- 
faite ;  les  muscles  ont  une  teinte  blafarde  particulière.  Examiné  au  micro- 
scope, le  sang  se  montre  diffluent,  les  globules  forment  une  couche  continue, 
jamais  de  pus  ni  d'îlots  :  on  en  trouve  de  décolorés;  le  sérum  est  légèrement 
teinté.  Avec  un  grossissement  de  5oo  à  800  diamètres,  on  constate  la  pré- 
sence d'une  grande  quantité  de  vibrions  d'une  extrême  petitesse,  qui  se 
présentent  sous  la  forme  de  points  sphériques  ou  un  peu  ovalaires,  très- 
peu  réfringents  (ce  qui  fait  qu'on  les  distingue  difficdement  dans  le  sérum 
coloré),  isolés  ou  géminés;  jamais  on  n'en  voit  trois  réunis  en  chaînette.  Leurs 
dimensions  varient  peu,  l'épaisseur  est  de  -^^j^de  millimètre,  et  la  longueur 
d^TîToFû^  TTnrViï!  eette  dernière  dimension  n'est  atteinte  que  par  les  vibrions 
qui  vont  se  diviser.  Les  seuls  mouvements  dont  ils  soient  animés  sont  de 


(  7'  ) 
légers  et  lents  déplacements,  qui  me  paraissent  se  distinguer  assez  nettement 
du  mouvement  brownien.  Très-nombreux  dans  le  sang  (5  à  lo  pour  un 
globule),  ils  se  montrent  en  quantité  immense  dans  les  ganglions  lympha- 
tiques, et  fourmillent  dans  l'œdème  du  point  inoculé.  Enfin  on  en  trouve 
dans  tous  les  tissus,  en  dehors  des  vaisseaux,  et  dans  tous  les  liquides  de 
l'économie  :  les  humeurs  de  l'oeil,  les  liquides  des  séreuses,  l'urine.  Lors- 
qu'on examine  l'épiploon  à  un  fort  grossissement,  on  les  dislingue  très- 
nettement  dans  l'intérieur  des  vaisseaux,  sous  la  forme  d'amas  de  granula- 
tions régulières,  qui  occupent  souvent  toute  la  largeur  des  capillaires,  et  se 
détachent  nettement  sur  leur  bord  optique. 

»  Tous  les  liquides  de  l'économie  sont  inoculables  au  même  titre  que  le 
sang  :  l'humeur  aqueuse,  l'urine,  le  chyme  tuent  les  animaux  en  douze 
heures.  La  maladie  est  non-seulement  contagieuse  par  inoculation  directe, 
elle  l'est  également  par  le  tube  digestif,  peut-être  aussi  par  les  voies  respi- 
ratoires. Trois  lapins  sont  morts  de  dix-huit  à  vingt-quatre  heures  après 
avoir  mangé  de  l'avoine  mouillée  par  du  sang  infectieux.  Les  substances  de 
l'intestin,  les  excréments  réduits  en  poudre  et  mélangés  aux  aliments,  ont 
tué  deux  lapins  sur  six  soumis  une  seule  fois  à  cette  nourriture.  Deux  autres 
lapins  vigoureux  sont  morts  le  lendemain,  pour  avoir  cohabité  une  seule 
nuit  avec  des  animaux  inoculés.  Enfin  trois  lapins  adultes,  placés  dans  des 
loges  voisines  de  celles  où  se  trouvaient  mes  animaux  d'expérience,  sont 
morts  de  la  même  manière,  sans  avoir  eu  de  contact  direct  avec  les  ani- 
maux inoculés. 

»  Je  poursuis  en  ce  moment  des  expériences  sur  les  grands  animaux, 
le  chien,  le  mouton,  l'âne  et  le  cheval. 

»  J'ai  cultivé  le  microbe  nouveau  par  la  méthode  de  M.  Pasteur  et  sous 
le  microscope,  dans  la  chambre  à  gaz  et  chaude  de  Ranvier  ('j.  J'ai  pu 
ainsi  constater  directement  leur  multiplication.  En  deux  heures  et  demie 
un  seul  en  a  produit  22.  La  multiplication  se  fait  par  scissiparité  aussitôt 
que  le  microbe  a  atteint  le  double  de  sa  largeur.  Jamais  ils  ne  forment  de 
filaments  analogues  à  ceux  de  la  bactéridie.  Ils  se  multiplient  plus  rapide- 
ment sur  les  bords,  au  voisinage  de  la  rainure  à  air,  que  dans  le  milieu  de 
la  préparation. 

»  Le  contact  de  l'air,  de  l'oxygène  pur,  s'exerçant  dans  une  chambre 
humide  sur  une  couche  de  sang  de  {  de   millimètre  d'épaisseur  pendant 


(')  Ce  moyen  est  extrêmement  commode  pour  étudier  tous  les  êtres  inférieurs,  et  notamment 
la  bactéridie  charbonneuse.  On  peut  suivre  de  minute  en  minute  son   allongement  et  sa 

10.. 


(  72) 
vingt-quatre  heures,  a  conservé  à  ce  sang  toute  son  activité.  Le  sang  re- 
cueilli dans  des  tubes  privés  d'air  et  fermés  à  la  lampe  avait  perdu  toute  son 
activité  au  bout  de  dix  jours.  La   putréfaction  détruit  le  microbe,   mais 
beaucoup  plus  lentement  que  la  bactéridie  charbonneuse. 

»  Mélangés  dans  des  liquides  de  culture,  la  bactéridie  et  le  nouveau 
microbe  se  développent  côte  à  côte.  Inoculés  à  des  animaux  en  ayant  soin 
de  prendre  une  très-petite  quantité  de  ce  dernier,  les  deux  parasites  se  dé- 
veloppent simultanément  et,  à  l'examen  microscopique,  on  les  retrouve 
associés  dans  le  sang.  Mais,  à  la  deuxième  inoculation,  les  bactéridies  sont 
encore  localisées  au  point  d'inoculation  que  déjà  la  mort  est  arrivée,  par 
suite  de  la  multiplication  beaucoup  plus  active  du  vibrion. 

»  Les  symptômes  présentés  par  les  malades,  la  contagion  à  distance  me 
portent  à  penser  que  la  maladie  parasitaire  que  j'étudie  en  ce  moment  est 
la  même  que  celle  qui  a  été  signalée  par  MM.  Leplat  et  Jaillard  comme  un 
charbon  sans  bactéridie,  et  étudiée  par  M.  Davaine  sous  le  nom  de  maladie 
de  la  vache  {*).    » 

ZOOLOGIE.  —  5ur /'Avenardia  Prie!,  Némerlien  géant  de  la  cèle   occidentale 
de  France.  Note  de  M.  A.  Giard. 

«  Le  Némertien  qui  fait  l'objet  de  cette  Note  mesure  jusqu'à  i  mètre 
et  mémo  i™,  20  de  long,  lorsqu'il  est  à  l'état  de  repos;  sa  longueur  peut 
devenir  deux  à  trois  fois  plus  grande  quand  il  entre  en  extension.  La  largeur 
atteint  2  à  3  centimètres,  la  forme  générale  du  corps  est  aplatie.  A  l'état 
de  contraction,  les  bords  latéraux  paraissent  souvent  ondulés  ou  déchi- 
quetés, comme  cela  s'observe  également  chez  les  Tœnias  et  les  Licjides. 

M  Ce  ver  se  rencontre  par  centaines  d'individus  au  Pouliguen  (Loire- 
Inférieure),  mais  dans  une  station  particulière  :  dans  un  ancien  étier  des 
marais  salants,  aujourd'hui  transforuié  en  réservoir,  où  l'eau  de  mer  est 
renouvelée  à  chaque  marée.  L'eau  de  ce  réservoir  sert  à  mettre  en  mouve- 
ment les  roues  d'une  minoterie  dirigée  par  ]NL  Avenard.  Les  ouvriers  de 
cette  minoterie  connaissent,  depuis  nombre  d'années,  cet  énorme  Némer- 

ininsformation  en  spores,  ainsi  que  l'allotigenient  des  spores  pour  reformer  des  bactéridiA. 
J'ai  pu  ainsi  constaler  dernièrement  (jne  la  bacléridie  cultivée  dans  certains  liquides,  notam- 
ment dans  le  sérum  du  sang  du  chien,  donne  quelquefois  de  véritables  sporanges  globuleuses 
ou  en  caleliasses  remplies  de  spores. 

(')   Voir  Comptes  rendus,  t.  LXI,  1.S65,  p.  298,  3oi,  334,  ^^^1  43^'  ^23  et  526, 


(  73  ) 
tien,  qu'ils  rencontrent  de  loà  20  centimètres  de  profondeur,  dans  la  vase, 
chaque  fois  qu'on  opère  le  curage  d'une  partie  du  réservoir.  Les  paludiers 
que  j'ai  interrogés  ne  l'ont  observé  nulle  part  ailleurs  dans  les  marais  sa- 
lants. Il  est  également  inconnu  aux  pécheurs  du  port  de  Pouliguen,  ainsi 
qu'à  ceux  du  Croisic. 

»  Les  principaux  animaux  qui  habitent  la  vase  du  réservoir  sont  :  plu- 
sieurs espèces  de  Néréides,  dont  l'iuie  spéciale  aux  eaux  saumàtres,  des 
Pholades  [Pholas  daclylus  et  Pli.  candula),  des  Scrobiculaires,  des  poissons 
plats  et  des  anguilles.  Des  huîtres,  récemment  introduites  dans  le  réservoir, 
y  prospèrent  d'une  façon  remarquable.  Les  milliers  de  Némertiens  ex- 
traits de  la  vase  au  moment  des  curages  sont  dévorés  avec  avidité  par  des 
canards  domestiques. 

»  Le  Némertien  creuse  dans  la  vase  de  longues  galeries  qu'il  tapisse 
d'un  enduit  muqueux,  de  telle  façon  qu'aucune  particule  terreuse  ne  salit 
son  épiderme.  Plongé  dans  l'eau,  il  nage  avec  la  plus  grande  facilité  en 
accomplissant  des  mouvements  ondulatoires  qui  lui  donnent  une  ressem- 
blance étonnante  avec  une  anguille.  La  couleur  rappelle,  d'ailleurs,  assez 
bien  celle  de  ce  poisson  :  le  dos  est  d'un  gris  noirâtre  plus  ou  moins  foncé, 
tout  à  fait  noir  sur  la  ligne  médiane;  le  ventre  est  entièrement  blanc  ou 
blanc  jaunâtre. 

»  Lorsqu'on  le  sort  de  l'eau,  au  lieu  de  s'étendre  mollement,  comme  le 
Lineus  longissimus,  l'animal  se  brise  très-rapidement  en  une  multitude  de 
fragments  de  plus  en  plus  petits.  Quand  la  division  s'arrête,  les  fragments 
n'ont  guère  plus  de  2  centimètres  de  long,  et  chacun  d'eux  a  pris  une 
forme  arrondie,  grâce  à  la  contraction  des  muscles,  qui  diminue  peu  à  peu 
la  surface  vive  de  la  section,  et  finit  parla  faire  disparaître  complètement. 
Pour  obtenir  un  exemplaire  entier,  le  plus  sur  moyen  est  de  précipiter 
brusquement  le  ver  dans  l'alcool  absolu  ou  de  le  faire  mourir  lentement 
dans  l'eau,  en  remplaçant  graduellement  par  de  l'eau  douce  l'eau  de  mer 
dans  laquelle  il  est  plongé.  On  trouve,  d'ailleurs,  fréquemment  des  individus 
qui  ont  régénéré  une  partie  plus  ou  moins  considérable  de  leur  corps. 
Lorsqu'on  le  place  dans  un  liquide  qui  ne  lui  convient  pas,  le  ver  sort  sa 
trompe  et  la  rejette.  La  trompe,  ainsi  isolée,  continue  à  vivre  longtemps 
encore  :  elle  s'invagine  et  se  dévagine  et  se  meut  d'un  mouvement  de  rep- 
tation assez  rapide.  On  croirait  avoir  sous  les  yeux  un  cas  de  viviparité. 

»  L'organisation  de  notre  Némertien  est  tout  à  fait  celle  des  Némer- 
tiens inermes  ou  Jnojjla;  mais  les  caractères  génériques  ne  concordent 
avec  ceux  d'aucun  type  précédemment  décrit.  La  tète,  nettement  distincte 


(  l'\  ) 

du  corps,  a  la  forme  d'un  cœur  dont  la  pointe  est  dirigée  en  avanl,  et  pré- 
sente une  ouverture  pour  la  sortie  de  la  trompe.  Les  côtés  de  cette  tête 
sont  occupés,  dans  toute  leur  longueur,  par  deux  énormes  fentes  cépha- 
liques  longitudinales.  La  partie  supérieure  est  fortement  pigmentée,  mais 
il  n'y  a  pas  d'appareil  de  vision,  ce  qui  s'explique  aisément  par  la  vie  sou- 
terraine de  l'animal.  La  bouche  occupe  la  partie  antérieure  et  ventrale  du 
tronc  :  elle  est  longue  d'un  centimètre  environ,  par  conséquent  bien 
visible  à  l'œil  nu.  La  partie  antérieure  du  corps,  sur  une  longueur  d'un 
décimètre  environ,  est  occupée  par  un  œsophage  droit,  situé  sous  la  cavité 
de  la  trompe.  A  la  suite  de  cet  œsophage  commence  le  tube  digestif  propre- 
ment dit.  Ce  point  est  marqué  par  un  changement  dans  la  musculature.  Là 
commence  un  sillon  ventral  qui  parcourt  tout  le  corps  de  l'animal  jusqu'à 
l'anus. 

1)  Les  cœcums  de  l'intestin  ne  sont  pas  opposés  deux  à  deux;  il  y  a  au 
contraire  une  alternance  très-marquée  dans  les  points  d'insertion  de  ces 
organes  à  droite  et  à  gauche  du  tube  digestif.  Les  cœcums  ne  sont  pas 
simples  :  ils  se  ramifient  à  leurs  extrémités  en  diverticules  secondaires, 
de  telle  sorte  que  l'intestin  présente  une  véritable  deiulrocœlie.  Une 
semblable  disposition  n'avait  été  signalée  jusqu'à  ce  jour  que  chez  un 
Némertien  pélagique,  le  curieux  Pelagonemertes  Rolleslonij  dont  deux 
exemplaires  seulement  furent  recueillis  et  étudiés  par  Moseley  pendant 
l'expédition  du  Challenger. 

»  Les  vaisseaux  latéraux  ne  paraissent  pas  aussi  bien  organisés  que  le 
tronc  dorsal  ;  ce  sont  plutôt  des  lacunes,  comparables  à  celles  qui  occupent 
la  même  position  chez  les  Cestodes.  Peut-être  sont-ils  en  relation  avec  les 
organes  génitaux  qui  alternent  avec  les  cœcums  du  tube  digestif.  Je  n'ai 
pas  rencontré  d'exemplaires  assez  jeunes  pour  décider  la  question. 

»  Les  pores  génitaux  ne  s'ouvrent  pas  sur  les  côtés  du  corps  comme 
c'est  la  règle  générale  sur  les  Némcrtiens,  mais  bien  sur  la  face  dorsale  et 
de  chaque  côté  de  la  ligne  dorsale  médiane.  Ils  sont  disséminés  d'une  façon 
alterne  et  légèrement  irrégulière,  à  peu  près  comme  les  pores  des  plaques 
ambulacraires  de  certains  Oursins.  Les  spermatozoïdes  sont  tout  à  fait  fili- 
formes et  très-longs.  Les  œufs  sont  excessivement  petits  et  sont  pondus  iso- 
lément, chacun  étant  entouré  d'une  épaisse  enveloppe  muqueuse.  Le  vi- 
tellus  nutritif  est  très-peu  abondant.  Aussi,  quoique  je  n'aie  pu  suivre  le 
développement,  je  suis  convaincu  que  l'embryogénie  doit  être  dilatée  et 
que  la  larve  doit  affecter  la  forme  Pilidium. 

»  Je  donne  à  ce  remarquable  Némertien  le  nom  d' Avenardia  Priei,  le 


(  l"^  ) 

dédiant  à  la  fois  à  M.  J.  Prié,  zélé  naturaliste  du  Poiiliguen,  et  à  M.  Âvenard, 
adjoint  au  maire  du  Pouliguen,  qui  m'a  fourni  les  matériaux  de  cette 
étude  et  facilité  ces  recherclies,  assez  pénibles,  avec  une  obligeance  dont 
je  suis  heureux  de  le  remercier  publiquement.  >> 


ZOOLOGIE.  —  Observations  et  expériences  sur  les  migrations  du  Filaria  ryti- 
pleurites,  parasite  des  Blattes  et  des  Rats.  Note  de  M.  Osman  Galeb  ('), 
présentée  par  M.  Blanchard. 

«  En  1824,  Deslongchamps  découvrit  dans  le  corps  graisseux  de  la  Blatte 
orientale  [Periplaueta  orientalis)  un  grand  nombre  de  petits  corps  lenticu- 
laires visibles  à  l'œil  nu  et  dans  lesquels  il  trouva  un  petit  Nématoïde 
auquel  il  donna  le  nom  de  Filaria  rjtipleurites.  Ce  ver  enkys^té  représente 
tout  simplement  l'état  asexué  d'un  Nématoïde  dont  les  migrations  étaient 
restées  jusqu'à  présent  inconnues. 

»  Le  kysie  constituant  la  loge  de  cet  animal  est  formé  de  deux  mem- 
branes :  l'externe,  fibreuse,  se  colore  facilement  parle  carmin,  l'interne  au 
contraire,  anhyste  et  présentant  parfois  une  apparence  granuleuse,  ne  fixe 
pas  la  matière  colorante.  La  larve,  dont  on  voit  facilement  les  mouvements 
à  travers  la  paroi  du  kyste,  est  repliée  plusieurs  fois  sur  elle-même  et  en- 
tourée d'une  matière  granuleuse  blanchâtre. 

»  Ces  Nématoïdes  ne  peuvent  quitter  leur  prison  tant  que  le  Peri- 
planeta,  dont  ils  sont  parasites,  demeure  vivant.  Si  par  la  dissection  on  sé- 
pare les  kystes  et  si  on  les  met  dans  un  liquide  convenable,  les  petits  vers 
ne  tardent  pas  à  percer  leurs  loges;  une  demi-heure  de  submersion  donne  à 
tous  la  liberté;  leur  vitalité  est  telle  qu'ils  peuvent  demeurer  vivants  trois 
jours,  ou  mêuie  plus. 

))  C'est  au  hasard  que  je  dois  d'avoir  trouvé  la  marche  des  migrations. 
Le  boulanger  chez  lequel  je  logeais,  sachant  que  je  m'occupais  d'Histoire 
naturelle,  mettait  à  ma  disposition  tous  les  Rats  qui  tombaient  dans  ses 
pièges.  Eu  ouvrant  l'estomac  d'un  de  ces  animaux  {Mas  decumanus),  que  je 
sacrifiais  pour  exécuter  quelques  préparations  histologiques,  j'ai  trouvé 
un  Nématoïde  à  l'état  sexué,  et  il  me  fut  facile  d'établir  son  identité  avec 
celui  que  j'avais  rencontré  dans  le  tissu  adipeux  de  la  Blatte  orientale  :  un 


(  '  )  Travail  exécuté  au  laboratoire  tie  M.  le  professeur  E.    Blanchard,   sous  la  direction 
de  M  .  Kùnckel  d'Herculais. 


(  7^  ) 
repli  cutané  qui  existe  sur  le  corps  de  la  larve  à  peu  de  distance  de  l'ex- 
trémité antérieure  se  retrouve  aussi  chez  l'animal  adulte  à  la  même  place; 
c'est  ce  repli  caractéristique  qui  avait  motivé  l'appellation  de  rpipleurites 
que  Deslongchamps  avait  donnée  au  ver  enkysté. 

»  Le  Nématoide  devenu  libre  s'accroît  rapidement,  caria  larvecontenue 
dans  le  kyste  ne  mesure  que  1 1  à  i6  millimètres,  tandis  que  le  ver  adulte 
atteint  souvent  une  longueur  de  plus  de  2  centimètres,  le  mâle  étant 
couîme  d'habitude  plus  petit  que  la  femelle. 

»  I,a  cuticule  est  épaisse  et  régulièrement  annelée;  elle  contient  chez  la 
larve  de  nombreux  canaux  poreux.  Le  système  musculaire  forme  une  cou- 
che continue,  qui  fait  ranger  cet  Helminthe  parmi  les  Holomjaires.  En  de- 
dans de  cette  couche  nuiscnlaire,  la  cavité  du  corps  est  occupée  au  centre 
par  le  tube  digestif  et  dans  l'intervalle  par  un  tissu  spongieux  formé  de  fi- 
bres entre-croisées  dont  les  mailles  sont  remplies  de  grosses  cellules  rondes 
à  noyaux  et  nucléoles. 

»  L'ovaire  unique  et  droit  est  formé  d'un  tube  à  rachis  central,  autour 
duquel  les  œufs  sont  attachés  latéralement  à  la  façon  des  barbes  d'une 
plume.  La  vulve  ne  s'ouvre  pas  loin  de  la  bouche.  Le  mâle  possède  un 
spicule  simple;  son  extrémité  postérieure  est  tordue  en  crosse. 

))  L'identité  spécifique  de  la  larve  enkystée  et  de  l'adulte  libre  me  pa- 
raissait suffisamment  démontrée  par  les  caractères  anatomiques;  mais,  pour 
arriver  à  un  degré  de  certitude  plus  absolu,  j'entrepris  quelques  expériences 
de  migrations  artificielles.  Comme  il  m'était  diffiicile  de  manier  les  Rats  pris 
au  piège,  chez  lesquels  se  passent  naturellement  ces  migrations,  je  me  suis 
servi  de  Rats  blancs  [Mus  ratlits)  que  je  nourrissais  de  Blattes  infestées  par 
ces  par.'isites.  Sacrifiant  au  bout  de  huit  jours  les  trois  Rats  mis  en  expé- 
rience, j'ai  trouvé  dans  les  anfractuosités  de  leur  muqueuse  stomacale  le 
Nématoide  en  question,  vivant  et  débarrassé  de  ses  enveloppes.  Dans  un  de 
ces  Rats  j'ai  trouvé  trois  femelles  et  un  mâle,  qui  avaient  tous  acquis  leurs 
organes  reproducteurs. 

»  Ainsi  s'accomplit  le  dernier  temps  de  l'évolution.  L'accouplement  se 
fait  dans  le  tube  digestif  du  Rat,  et  bientôt  après  les  oeufs  pondus  sont  re- 
jetés avec  les  matières  fécales.  J'ignore  si  ces  œufs  contiennent  un  embryon 
tout  formé.  Quoi  qu'il  en  soit,  ces  œufs  sont  avalés  par  les  Blattes  que  leur 
voracité  pousse  à  dévorer  les  excréments  des  Rats;  les  embryons  éclosent 
alors  dans  le  tube  digestif  de  ces  Orthoptères,  percent  sa  paroi  et  vont  s'en- 
kyster dans  le  co'rps  graisseux,  en  attendant  que  le  Periplaneta  soit  mangé 
à  son  tour  par  le  Rongeur,  chez  lequel  s'achèvera  le  cycle  évolutif.  Une 


(  77  ) 
observation  fort  simple  permet  également  de  démontrer  comment  s'accom- 
plit !a  migration  du  Fitaria  rjtipleiiriles.  Ayant  examiné  les  matières  con- 
tenues dans  l'intestin  du  Periplanela  orienlalis,  j'y  ai  trouvé  des  poils  de 
Rat  en  grande  quantité;  or  les  Rats,  comme  d'ailleurs  tons  les  Mammifères, 
introduisent,  en  se  léchant,  dans  leur  tube  digestif  une  masse  considérable 
de  poils,  lesquels  sont  rendus  avec  les  matières  fécales.  Il  est  donc  certain 
que  les  poils  qui  se  rencontrent  dans  le  canal  alimentaire  des  Blattes  y  ont 
été  amenés  avec  les  fèces  de  Rat,  et  que  les  œufs  des  Nématoïdes  y  ont  été 
ingérés  en  même  temps. 

»  Les  observations  et  les  expériences  que  je  viens  d'exposer  me  pa- 
raissent avoir  quelque  intérêt,  car  on  ne  connaissait  jusqu'ici  qu'un  seul 
fait  de  pérégrination  de  Nématoïde  d'un  Insecte  à  un  Mammifère,  et  réci- 
proquement (').    » 


EMRRYOLOGlK.  —  Sur  le  développemenl  de  la  portion  cêphalo-lhoi acique  de 
rembryon  des  Verlébrés.  Note  de  M.  Cadiat,  présentée  par  M.  Cli. 
Robin. 

«  On  sait  que  l'embryon  de  poulet,  âgé  de  huit  heures,  se  présente  sous 
la  forme  d'une  gouttière  terminée  supérieurement  par  un  capuchon  (ca- 
puchon céphaiique),  lequel  est  coiffé  par  le  capuchon  amniotique.  Dans 
la  rainure  qui  les  sépare  se  trouve  le  cœur,  en  avant  et  sur  la  ligne  mé- 
diane. Nos  recherches  démontrent  que  la  tète,  le  cou,  le  thorax  se  forment 
par  une  sorte  de  bourgeonnement  au-dessus  du  capuchon  céphaiique.  Si 
l'on  compare  ce  capuchon  à  un  casque,  les  organes  dont  nous  parlons 
occuperaient  la  place  du  cimier.  Chez  les  poissons,  sur  la  paroi  antérieure 
de  ce  casque,  qui  est  représentée  par  un  diaphragme  membraneux,  se  pla- 
cent le  cœur  et  les  branchies. 

))  En  suivant  le  développement  du  capuchon  céphaiique,  nous  avons 
montré  que  le  trajet  de  \a  fente  pleuro-péritonéale  est,  à  toutes  les  épo- 
ques, tracé  exactement  par  les  insertions  du  capuchon  amniotique. 

»  Partant  de  là,  nous  avons  fait  voir  par  quel  chemin  les  rameaux  de 
l'aire  vasculaire  venaient  converger  sur  les  deux  points  cardiaques  de 
Dareste.  La  fente  pleuro-péritonéale  se  sépare  en  cavité  du  péricarde  et 


(')  Lnick.irt  a  découvert  que  le  Spiroptern  obliisa,  enkysl  j  dans  la  larve  de  Tciit-hrio  molt- 
tor,  arliève  son  développement  dans  le  canal  diyeslil'de  la  Souris. 

C.  R.,  1878,  2'  Semestre.   (T.  LXXXVII,  N"  î.]  I  I 


(  7B  ) 
cavité  du  péritoine,  dès  la  seconde  moitié  du  second  jour,  contrairement 
à  l'opinion  des  auteurs  allemands  qui  placent  ce  phénomène  au  quatrième 
jour.  La  cloison  de  séparation,  faisant  suite  à  la  couche  mésodermique 
antérieure  du  capuchon  céphalique,  se  plie  eu  deux,  comme  le  ferait  la 
visière  du  casque   auquel  nous  avons  comparé  le  capuchon  céphalique. 

»  Cette  portion  horizontale  donne  le  centre  phrénique.  La  partie  verticale 
et  l'angle  s'épaississent  et  se  prolongent  dans  tous  les  sens  pour  former  la 
capsule  celluleuse  de  tous  les  organes  qui  naissent  à  ce  niveau  (intestin, 
poumon,  foie,  tissus  cellulaire  des  médiastins). 

»  Les  poumons  se  développent  à  la  partie  supérieure  delà  cavité  pleuro- 
péritonéale;  la  trachée  descend  dans  la  cloison  de  séparation  et  le  poumon 
est  primitivement  adhérent  en  avant,  libre  en  arrière,  disposition  commune 
aux  Mammifères  et  aux  oiseaux,  au  début.  Chez  les  Mammifères,  la  séreuse 
pleurale  s'ouvre  davantage  et  dans  une  plus  grande  étendue;  mais  elle 
existe  aussi  chez  l'oiseau,  à  la  place  précise  où  on  la  trouve  pendant  la 
période  embryonnaire,  c'est-à-dire  dans  les  gouttièrres  rachidiennes  et  sur 
les  côtés.  Les  oiseaux  ont  donc  une  plèvre  ayant  tous  les  caractères  histo- 
logiques  des  membranes  séreuses. 

»  A  mesure  que  le  poumon  augmente  de  volume,  chez  les  Mammifères,  il 
repousse  de  chaque  côté  du  cœur  la  cloison  de  séparation.  Ainsi  se  trouve 
formé  le  médiastin  avec  les  deux  feuillets  pleuraux  qui  le  tapissent.  Le 
cloisonnement  horizontal  de  la  cavité  du  péritoine  se  fait  par  un  prolon- 
gement de  la  partie  repliée  horizontalement  de  la  lame  mésodermique  an- 
térieure du  capuchon  céphalique;  prolongement  accompagnant  le  foie, 
qui  primitivement  est  adhérent  de  tous  côtés  aux  lames  ventrales.  Ainsi  se 
forme  la  portion  pleurale  du  diaphragme  ('  ). 

»  L'union  des  deux  feuillets  cutané  et  intestinal  se  fait,  du  côté  de  la  tète, 
en  suivant  la  même  marche  que  celle  que  nous  avons  démontrée  être  suivie 
du  côté  de  l'allantoïde.  Elle  résulte  de  la  jonction  de  ces  deux  couches  au 
niveau  de  chacune  des  fentes  branchiales.  La  première  de  ces  fentes  se  pro- 
duit au  niveau  du  diaphragme,  c'est-à-dire  du  point  qui  marque  la  limite 
inférieure  de  l'œsophage.  L'extrémité  supérieure  de  l'intestin  se  met  en 

(')  Ce  fait  démontre  la  première  proposition  que  nous  avons  énoncée.  Quand  ce  cloison- 
nement ne  se  fait  pas,  le  poumon  est  libre  dans  la  cavité  péiitonéale  :  telle  est  la  disposition 
des  Reptiles.  L'appareil  branchial  des  poissons  diffère  des  appareils  respiratoires  que  nous 
venons  de  citer,  en  ce  que,  pour  ces  derniers,  le  bourgeon  épithélial  pharyngien  du  poumon 
se  ramifie  dans  la  niasse  mésodermique  qui  surmonte  le  fond  du  capuchon  céphalique, 
avant  d'alleindre  la  cavité  péritonéale. 


{  79  ) 
communication  avec  l'enfoncement  bucco-nasal,  clès|le  début  du  troi- 
sième jour,  après  la  formation  des  fentes  viscérales.  » 

ANTHROPOLOGIE.  —  Recherches  expérimentales  sur  tes  variations  de  volume  du 
crâne  et  sur  les  applications  de  la  méthode  graphique  à  la  solution  de  divers 
problèmes  anthropologiques.  Note  de  M.  Le  Bon,  présentée  par  M.  Larrey. 

a  J'ai  l'honneur  d'adresser  à  l'Académie  les  conclusions  d'un  Mémoire 
sur  les  variations  de  forme  et  de  volume  de  la  tête,  et  sur  l'application  de 
la  méthode  graphique  à  la  solution  de  divers  problèmes  anthropologi- 
ques. 

»  Ces  conclusions  reposent  sur  un  nombre  considérable  de  mesures  que 
j'ai  effectuées  sur  le  vivant  ou  sur  les  crânes  du  Musée  d'anthropologie,  et 
sur  des  documents  inédits,  fruits  de  plusieurs  années  de  travail,  que  je  dois 
à  la  gracieuse  obligeance  de  M.  le  professeur  Broca.  Elles  ont  été  exprimées 
sous  forme  de  tracés  graphiques  dans  des  tableaux  qui  figurent  depuis 
quelques  jours  à  l'Exposition,  dans  la  section  des  sciences  anthropolo- 
giques. 

»  1°  Le  développement  de  l'intelligence  a  un  rapport  étroit  avec  la 
forme,  la  structure  et  le  volume  du  cerveau.  Le  volume  est  un  des  plus 
importants  de  ces  facteurs.  En  opérant  sur  des  séries  de  crânes  suffisam- 
ment nombreuses,  on  constate  toujours  que  les  cerveaux  les  plus  volumi- 
neux appartiennent,  dans  l'espèce  humaine,  aux  races  les  mieux  douées 
sous  le  rapport  intellectuel,  et  dans  chaque  race  aux  sujets  les  plus  intel- 
ligents. 

»  2°  En  se  bornant,  comme  on  le  fait  généralement,  à  prendre  la 
moyenne  de  tous  les  crânes  de  chaque  race  et  à  comparer  ces  moyennes 
entre  elles,  on  obtient  des  chiffres  souvent  peu  variables  d'une  race  à 
l'autre.  Mais  si,  avec  ces  crânes  groupés  par  volumes  croissants,  on  con- 
struit des  courbes  faisant  connaître  combien  dans  une  race  donnée  il  y  a  de 
sujets  possédant  un  cerveau  d'un  volume  déterminé,  on  voit  immédiate- 
ment que  ce  qui  constitue  la  supériorité  d'une  race  sur  l'autre,  c'est  que  la 
race  supérieure  contient  beaucoup  plus  de  crânes  volumineux  que  la  race 
inférieiire.  Sur  loo  crânes  parisiens  modernes,  il  y  a  1 1  sujets  environ 
dont  le  volume  du  crâne  est  compris  entre  1700  et  1900  centimètres  cubes, 
alors  que  sur  le  même  nombre  de  nègres  on  n'en  trouve  aucun  possédant 
les  capacités  qui  viennent  d'être  mentionnées. 

II. 


(  8o  ) 

"  3°  La  pesée  de  loo  cerveaux  parisiens  contemporains  du  sexe  mascu- 
lin a  montré  que  leur  poids  variait  entre  looo  et  1700  grammes.  Le  cubage 
d'un  nombre  égal  de  crânes  a  fait  voir  que  les  volumes  de  ces  crânes 
varient  entre  iSooel  1900  centimètres  cubes.  Ces  chilfVes  extrêmes  sont 
reliés  entre  eux  d'une  façon  progressive. 

))  4"  r^es  différences  si  considérables  de  poids  du  cerveau  ou  de  volume 
du  crâne  qui  viennent  d'être  signalées  entre  les  individus  d'une  même 
race  varient  considérablement  d'une  race  à  l'autre.  Elles  sont  d'autant 
plus  grandes  que  la  race  est  plus  élevée  dans  l'échelle  de  la  civilisation. 
On  a  reconnu  cjue  la  différence  entre  le  volume  des  crânes  masculins 
adultes  les  plus  grands  et  les  crânes  les  plus  petits  est  : 

Chez  le  Gorille  de i^S 

Chez  le  nègre  de .  rîo4 

Chez  les  anciens  Egyptiens  de .  353 

Chez  les  Parisiens  du  xvii"  siècle  de 472 

Chez  les  Parisiens  modernes  de 5()3 

»  Les  différences  qu'on  observe  entre  les  crânes  les  plus  grands  et  les 
crânes  les  plus  petits  sont  triples  chez  le  Parisien  moderne  de  celles  qu'on 
observe  chez  le  Nègre  ;  elles  sont  plus  grandes  chez  les  Parisiens  mo- 
dernes que  chez  leurs  ancêtres  d'il  y  a  jjIus  de  600  ans. 

»  5°  La  taille  a  une  influence  sur  le  volume  du  cerveau,  mais  cette 
intluence  est  très-minime.  En  réunissant  en  groupes  tous  les  individus  de 
même  taille,  et  prenant  le  poids  moyen  du  cerveau  de  chaque  groupe,  on 
reconnaît  qu'entre  le  poids  moyen  des  cerveaux  du  groupe  des  individus 
les  plus  grands  et  le  poids  moyen  des  cerveaux  du  groupe  des  individus 
les  plus  petits,  la  différence  atteint  à  peine  100  grammes,  alors  qu'elle 
atteint  souvent  3oo  grammes  chez  des  individus  de  même  taille. 

»  6"  A  taille  égale,  la  femme  a  un  cerveau  beaucoup  moins  lourd  que 
celui  de  l'homme.  En  prenant  le  poids  moyen  de  1  7  cerveaux  de  sujets 
masculins  de  i54  à  160  centimètres  de  hauteur,  et  les  comparant  à  17  cer- 
veaux de  femmes  de  même  taille,  on  constate  entre  ces  deux  moyennes  une 
différence  de  172  giammes  au  profit  des  cerveaux  masculins, 

»  7°  La  différence  existant  entre  le  poids  du  cerveau,  partant  le  volume 
du  crâne,  de  l'homme  et  de  la  femme  va  eu  s'accroissant  constamment  à 
mesure  qu'on  s'élève  dans  l'échelle  de  la  civilisation,  en  sorte  qu'au  point 
de  vue  de  la  masse  du  cerveau,  et  par  suite  de  l'intelligence,  la  femme 
tend  à  se  difFérencier  déplus  en  plus  de  l'homme.  La  différence  qui  existe, 


(  s-  ) 

par  exemple,  enire  la  moyenne  des  crânes  des  Parisiens  contemporains  et 
celle  des  Parisiennes,  est  presque  double  de  celle  qui  existait  entre  les 
crânes  masculins  et  féminins  des  habitants  de  l'ancienne  Egypte. 

»  8°  Drs  sujets  possédant  la  même  circonférence  de  crâne  peuvent  pré- 
senter des  différences  de  volume  supérieures  à  200  centimètres  cubes,  ce 
qui  se  comprend  facilement  lorsqu'on  se  rappelle  que  plusieurs  facteurs, 
notamment  la  hauteur,  peuvent  faire  varier  le  volume  limité  par  la  circon- 
férence; mais,  quand  on  opère'j sur  des  séries,  on  reconnaît  bientôt  que 
I  centimètre  d'accroissement  de  la  circonférence  du  crâne  correspond  à 
une  augmentation  de  volume  oscillant  autour  de   100  centimètres  cubes. 

»  9°  La  circonférence  du  crâne,  d'où  dépend,  comme  on  vient  de  le 
voir,  le  volume  du  cerveau,  a  un  rapport  étroit  avec  l'état  de  l'intelligence. 

»  10°  L'étude  comparative  des  courbes  de  la  circonférence  du  crâne,  de 
celle  de  la  tête,  du  volume  et  du  poids  du  cerveau  a  mis  en  évidence  les 
relations  existant  entre  ces  diverses  valeurs.  Une  tète  dont  la  circonférence 
est  de  57  centimètres  correspond  à  un  crâne  dont  la  circonférence  est  de 
52  centimètres  et  le  volume  de  i55o  centimètres  cubes.  Le  poids  probable 
du  cerveau  contenu  dans  ce  crâne  sera  de  i  aSo  grammes. 

»  1 1°  Il  y  a  une  inégalité  de  développement  constante  entre  les  deux  moi- 
tiés du  crâne,  qui  est  tantôt  plus  développé  à  droite,  tantôt  plus  développé 
à  gauche,  sans  que  la  race  ou  l'état  de  l'intelligence  semblent  avoir  une 
influence  manifeste  sur  le  sens  de  celte  inégalité  de  développement,  i; 


GÉOLOGIE.  —  Imitation  automatique  des  chaînes  de  montagnes  sur  un  globe, 
d'après  le  principe  de  la  lltcorie  des  soulèvements.  JNote  et  spécimens 
communiqués  par  M.  de  Chancoiirtois. 

«  Cette  imitation  est  obtenue  par  le  moyen  indiqué  dans  la  Note  insérée 
aux  Comptes  rendus  du  9,9  avril. 

»  Le  ballon  en  caoutchouc,  qui  joue  le  rôle  de  noyau  contractile,  est 
adapté  hermétiquement  à  une  tige  de  cuivre  à  robinet,  qui  traverse  à  frot- 
tement doux  le  fond  d'un  vase  où  est  maintenu  en  fusion  le  bain  cireux; 
il  peut  ainsi  être  très-facilement  immergé  et  émergé,  de  manière  à  se 
trouver  recouvert  de  la  couche  de  cire  destinée  à  jouer  le  rôle  de  l'écorce 
du  globe.  Le  ballon  ayant  été  préalablement  gonflé  un  peu  au  delà  de  son 
volume  normal,  on  laisse  échapper  l'air  lorsque  la  couche  de  cire  est  figée 
à  un   degré  convenable.  Un  voit  alors  la  surface  du  globe  se  déprimer 


(  «^  ) 

par  des  méplats  autour  desquels  se  dressent  bientôt  des  rides  de  rebrous- 
sement  séparant  les  compartiments  redevenus  sphéroïdaux. 

))  Après  quelques  tâtonnements,  nécessaires  pour  fixer  la  composition 
et  la  température  du  bain  cireux,  le  degré  de  gonflement  et  le  mode  de 
graissage  qui  conviennent  au  ballon  dont  on  Jispose,  eu  égard  à  sa  dimen- 
sion et  à  son  épaisseur,  on  arrive  à  reproduire  couramment  des  reliefs 
dont  les  spécimens  sont  aujourd'hui  soumis  à  l'Académie. 

M  L'un  des  ballons  présentés  montre  l'opération  arrêtée  dans  la  phase 
préliminaire  où  se  produisent  les  méplats. 

»  Sur  le  second,  les  rides  se  sont  produites  en  même  temps  que  les 
méplats  se  sont  effacés. 

»  Le  relief  de  ces  rides  est  relativement  vingt  ou  trente  fois  plus  grand 
que  celui  des  montagnes  terrestres,  et  les  chevauchements  sont  plus 
étendus.  Les  exagérations  du  relief  doivent  être  attribuées  à  ce  que  le 
retrait  du  ballon  de  caoutchouc  est  bien  plus  considérable  que  celui  du 
noyau  fluide  qui  est  nécessaire  pour  déterminer  sur  le  globe  une  crise  de 
soulèvement.  Il  est  facile  d'obtenir  des  effets  beaucoup  moins  accentués; 
mais  on  conçoit  que  ces  effets  doivent  toujours  être  très-exagérés  pour 
être  sensibles  sur  un  ballon  de  8  centimètres  de  rayon,  où  les  plus  hautes 
montagnes  terrestres  seraient  représentées  par  des  saillies  de  ^ô  ^^  niilli- 
mèlre.  » 

ÉCONOMIE  RURALE.  —M.  G.  ViLLE  demande  l'ouverture  d'un  pli  cacheté, 
déposé  par  lui  le  i8  mai  i863  et  inscrit  sous  le  n°  2129. 

Ce  pli,  ouvert  en  séance  par  M.  le  Secrétaire  perpétuel,  contient  un 
Mémoire  intitulé  :  «  Comment  des  graines  également  mûres  et  saines  dé- 
terminent des  rendements  inégaux.  »  (Extrait.) 

«  Voici  les  faits  que  j'ai  été  à  même  d'observer  en  i856.  J'avais  institué 
une  série  de  cultures  de  féverolles  destinées  à  m'éclairer  sur  Futilité  des 
divers  agents  minéraux  et  organiques  que  j'avais  déjà  expérimentés  sur  le 
froment.  L'ensemble  des  cultures  réalisait  huit  combinaisons  différentes; 
chaque  expérience  était  exécutée  deux  fois,  pour  mieux  affirmer  les  résul- 
tats; or  il  advint  que,  sur  les  seize  pots  en  expérience,  l'un  donna  une 
récolte  énorme,  par  ra|)port  à  tous  les  autres.  Dans  ce  pot,  toutes  les  fé- 
verolles avaient  acquis  un  développement  assez  uniforme  et  très-supérieur 
à  celui  des  autres  pots. 

»  Dans  un  second  pot,  la  récolte  dépassa  notabletuent  la  moyenne  gé- 


(  ^'>  ) 

nérale;  mais,  dans  celui-ci,  un  seul  pied  de  féveroUes  avait,  par  un  déve- 
loppement excessif,  déterminé  cet  accroissement. 

»  Si  l'excès  de  rendement  ne  s'était  manifesté  que  sur  un  seul  pot  et  sur 
tous  les  pieds  de  féveroUes  à  la  fois,  je  l'aïu-ais  vraisemblablement  attribué 
à  une  erreur  dans  la  préparation  de  l'expérience;  mais  la  seconde  expé- 
rience, où  l'excès  de  rendement  ne  se  manifestait  au  sein  du  même  pot 
que  sur  un  pied  isolé  de  féveroUes,  excluait  celte  supposition  et  accusait 
un  effet  dépendant  de  l'organisation  même  de  la  graine. 

»  Depuis  cette  époque,  j'ai  multiplié  chaque  année  les  expériences  et 
j'ai  réussi  à  reproduire  les  mêmes  effets  sur  les  pois,  les  haricots  aussi  bien 
que  sur  les  féveroUes,  ce  qui  m'amène  à  poser,  comme  des  axiomes,  ces 
deux  propositions  générales  : 

))  1°  Dans  des  conditions  de  culture  semblables,  des  graines  de  même 
poids,  également  saines  et  mûres,  déterminent  souvent  des  rendements 
très-inégaux  ; 

»  2°  Pour  les  (éréales,  l'inégalité  se  traduit  de  variété  à  variété,  rare- 
ment d'individu  à  individu;  pour  les  légumineuses,  au  contraire,  l'iné- 
galité se  manifeste  à  la  fois  par  l'individu  et  la  variété. 

»  Si  bien  que  sur  dix  cultures  de  pois,  préparées  de  la  même  manière, 
il  est  possible  que  la  récolte  varie,  dans  une  proportion  énorme,  pour  un 
certain  nombre  d'entre  elles,  sans  que  la  nature  des  milieux  ait  contribué 
en  rien  aux  résultats. 

))  Toutes  les  cultures  dont  les  résultats  suivent  ont  été  obtenues  en 
ajoutant  au  sol  o^"',  i  lo  d'azote  à  l'état  de  nitre,  et  un  mélange  composé 
de  phosphate  de  chaux,  de  phosphate  de  magnésie,  de  sulfate  de  chaux  et 
de  silicate  de  potasse.  Ordinairement,  les  plantes  qui  doivent  prendre  un 
développement  excessif  se  font  remarquer  par  leur  couleur  plus  verte,  les 
feuilles  inférieures  ne  jaunissent  pas,  elles  ne  se  dessèchent  pas,  comme 
cela  a  lieu  d'habiiude. 

»  Le  diamètre  de  la  tige  augmente  à  mesure  qu'elle  grandit  :  elle  est 
plus  grande  au  sommet  qu'à  la  base.  Les  feuilles  qui  couronnent  la  plante 
ont  des  pétioles  plus  larges  que  les  autres.  Ces  effets  sont  d'autant  plus  re- 
marquables qu'on  nepeut  pas  les  produire  en  augmentant  la  quantité  de 

NITRE  DANS  LE   SOL. 

On  dirait,  à  considérer  l'ensemble  du  système  végétal  dans  ce  cas  parti- 
culier, qu'il  se  compose  eu  réalité  de  deux  végétaux  indépendants  qui  se 
sont  superposés,  le  dernier  venu  étant  incomparablement  plus  développé 
que  le  premier. 


(84) 

Il  Ce  que  je  dis  là  n'est  pas  une  supposition  imaginaire;  chez  le  haricot 
c'est  avec  ce  caractère  que  le  phénomène  se  manifeste.  Ayant  institué  une 
série  d'expériences,  composée  de  20  pots  dans  chacun  desquels  on  avait 
semé  6  iiaricots,  la  végétation  marcha  assez  uniformément  dans  tous.  Vers 
le  10  août  les  gousses  étaient  mûres.  On  aurait  pu  croire  l'expérience 
terminée  lorsque,  dans  quelques  pots,  l'extrémité  d'un  certain  nombre  de 
plantes  se  mita  reverdir  et  à  repousser,  couronnant  d'une  plante  nouvelle, 
qui  se  couvrit  à  son  tour  de  feuilles,  de  fleurs  et  de  fruits,  une  plante  qui 
paraissait  morte,  car  les  feuilles  en  étaient  flétries  et  les  gousses  tout  à  fait 
mûres. 

Expériences  de  iSSq.   Semence  &  haricots,  a^"', 'j5. 


Paille  et  racines. 
Graines 


sans 

avec  2*  végétation 

3"  végétation. 

d'une  partie  des  haricots, 

i3,3o 

43',68 

4>92 

17.66 

18,22  61,34 

»  Je  le  répète,  jamais  un  excédant  de  nitre  n'a  produit  un  excès  de  dé- 
veloppement comparable  à  ceux  qui  précèdent,  et  jamais  cette  addition 
n'a  imprimé  à  la  végétation  le  caractère  spécifique  qui  fait  l'essence  de  ces 
développements  exceptionnels. 

»  Je  rapporterai  encore  un  exemple  emprunté  à  mes  expériences  de 
1860.  Il  nous  sera  fourni  par  une  culture  de  pois  : 

Semence  10  pois,  2*',  337. 


moyenne. 

er  gr 


Paille  et  racines 1 1 ,  o5  34 ,  90 

Graines 2j47  4 '77 

i3,52  38, 67 

»  Ayant  continué  mes  recherches  depuis  cette  époque,  je  pourrais  rap- 
porter un  grand  nombre  de  résultats  analogues  aux  précédents;  mais  cette 
multiplicité  de  citations  serait  aujourd'hui  sans  utilité.  » 


(  85  ) 
M.  A.  Barthélémy  adresse  une  Note  portant  pour  titre  :  «  Observations 
au  sujet  du  Mémoire  de  M.  Merget,  sur  les  éciianges  gazeux  entre  les  plantes 
et  l'atmosphère  et  sur  le  rôle  des  stomates  ». 

A  4  heures,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


<:,  R.,  1S7S,  2"  Semestre.  (T,  LXXXVII,  N°  2.)  12 


Juin  1878. 


(86) 


Observations  siétéorologiqcb 


I 

3 

3 

4 

5 
6 

7 
8 

9 

10 

II 
\i 
i3 

"1 
i5 
i6 

'7 
ig 

'9 

30 
21 
22 
23 
2/1 
25 
26 
27 
28 
29 

3o 


■^      ca 

t-     — 

a  .-S 


(t) 


mm 
753,0 


730,0 
752,8 
757,8 
762,0 
759-8 

750,2 

7I9.8 
754,3 

749.-'' 
700,6 
753,5 
7.'|8,o 
750,0 
760,7 
751,3 
752,9 
754,0 
758,4 
759,0 
759,3 
756,5 
757,9 
759,7 
759.4 
756,0 

75', 9 
749,5 
753,3 


THERMOMÈTRES 
du  jordin 


(!) 


9,9 

9,3 
i3,o 
i  j  ,3 

12,  I 

,G 
9,7 
10,6 
i3,3 
9,7 
9," 

.2,3 

10, 1 
11,5 
10, 1 
7,9 
7>9 
9,6 
ia,3 

8,9 
II  ,0 

i4,. 
16,1 

i3,8 
16,1 
>7>4 
'7.9 
'7,4 
'4.7 

12,6 


(3) 


21  ,0 

■7.9 
22,2 

23,9 
20,3 
20, s 

24,7 
27,0 
21,3 
20,3 
23,2 

'9,1 
20  ,2 

iS,6 
10,3 

'9,9 
21 ,2 
23,3 

'5,4 
21,0 

2  3,() 

26,6 

27,3 

28,0 
29,9 

39>4 

29,6 
28,2 
27 '4 


U) 


i,),5 
i3,6 
17,0 
18,6 
16,2 

l5,2 

'7.2 
18,8 

.7,3 

i5,o 
16,2 
.5,7 


'3,9 
i4,6 
16,5 
i3,9 
i5,o 
17,5 


23,0 

23,4 
23,8 

23,8 
21,1 

17,2 


(5> 


-  0,9 

-  3,0 

1,2 
2,1 

-  O,  I 


2,0 

0,6 


-  o 

-  I 


-  2,6 

-  5,1 

-  3,4 

-  2,4 

-  0,5 

-  3,4 

-  2,2 

o,  I 

3,2 

4,' 
4,0 

5,7 
5,5 

5,9 

4,9 

3,5 

-0,6 


(6) 


i;,,2 
'7,5 
'7.9 
15,7 
.5,4 
'7,9 
■8,9 
'5,9 
i5,o 
i5,S 

'4,7 
.5,4 
'4.3 

.2,0 

'4.3 
'4,7 
.5,8 

'3.7 
'4,6 
.8,5 
20,8 
2. , . 

21,9 
23,5 
24,3 
24,3 
22,9 

20,8 

.G, G 


(7) 


.0, 1 

'4.7 
17,5 

'7-7 
'4,6 
'4,9 

18,2 

18,9 

i5,6 

'4,0 
i5,8 
■3,9 
.4,6 
14,0 
11,8 
.3,1 
i5,5 
i5,6 
.2,8 
.5,8 
.8,6 

21,7 
20,9 
22,9 

25,0 

24,6 

22,3 

iS,6 


(«) 


54,8 

32,2 

35,6 

5. ,7 
40,3 
42,2 
68,5 
3g,  6 
34,2 
57,3 
34,8 
56,6 
38,1 
23,7 
2.  ,6 

4'. 2 
54.8 

38,0 
.3,6 
5i,i 
45,0 

44,8 
40,5 

49.3 

66,9 
70,1 
70,5 
53,2 
47,6 


THERMOMETRES 
du  sol. 


•4,4 
22,8 
2 1 ,  ,'i 
20,0 
20, 1 

21,1 

2., 3 
21,1 
18,6 

.8,', 
19,3 
>9>2 

'9.' 
.8,3 

19,4 
'9,7 

2U,4 


',  .  h 


..'I 


23,0 

2 1 . 9 
23.4 
20,5 

26,2 

26,0 

26,9 

25,8 

20,3 


(«.) 


'4,9 

l5,2 

i5,6 
.6,6 
■  6,9 
.0,6 
.0,6 
.7,6 

'7.9 
.6,6 
.0,4 

.0,2 

.5,7 

lO,2 

'5,9 

1 5 , 3 
.5,6 
.•■",9 
i0,7 
i5,8 
.6,6 

'7.7 
.8,8 

'9.' 
20, 1 
20,9 
2.  ,6 
22  . 
22,0 
20,9 


(■■) 


14 


.8 


i5,3 
i5,'i 
iO,3 
16,7 
16,6 
.6,0 
17,4 
17,7 
.0,8 
.0,5 
.0,3 
.5,9 

.0,2 

.0,0 
.3,4 
.5,7 

'5,9 
.0,0 

'5,9 
iO,5 
17,3 
.8,', 
iS,8 

19,7 

20 ,4 
21,. 

■M, 7 
21,8 
21  ,. 


(I!l 


Ditn 
8.2 


r.: 


.0 


.  1  ,0 

9.6 

9 . 2 
9,0 
i3.  I 
.l,r, 
.0,0 

9.9 

.  11 , 2 

9.9 
.0,4 
7,0 
\  1 , 3 
9,3 
10,7 
,0,5 

■0,4 
.1,9 

12,8 

.4,3 

'4,5 
.5,8 
.  2 ,  S 


.2,3 

9.9 


(,3) 


88 
85 
75 
79 
76 
08 
84 

84 
85 

78 
89 
84 
87 
76 
85 

78 

85 

96 
84 
80 

74 

S3 

78 
75 
0. 

57 
54 

76 
78 


(II) 


.0,1 

o,  . 
0,0 

0,0 

o,  1 

'.7 
3,8 
4,0 
5,3 
n,8 
.0,5 


0.7 

2,8 

'2,7 
0,0 
0,0 


8,9 

0,0 


f'M 


4,3 
0,7 

1,6 
2,5 

2.9 

2,8 
2,8 

',9 
i.G 


'.7 
.,6 

'  ,2 
3,0 

'  '7 
',9 
',9 
0,6 

'.9 

'.9 

■;!,8 

2.7 

!.9 

2.9 

5,4 
5,9 
0,5 
2,8 

2,9 


,9 

0,5 

,3 

0,5 

,0 

0,4 

,4 

0,3 

,5 

0,1 

,5 

0,5 

0,5 

>,3 

0,5 

hl 

o,e 

,0 

0,6 

).4 

0,5 

5,0 

0-1 

(0)  (23)  (2^)  Moyenne  fies  24  hc.rcs.  —(7)  (12)  (i3)  (lO)  (18)  (19)  (zo)  (21)  Moyenne  des  observations  sexhoraires. 

(8)  Moyennes  des  cinq  observations  trihoraires  de  0''  m.  à  6''  s.  Les  degrés  actinoniétriques  sont  ramenés  à  la  constante  solai 

(5)  La  moyenne  dite  normale  est  déduite  des  moyennes  températures  extrêmes  de  Co  années  d'observations. 

(4)  (9)  Demi-somme  des  extrêmes  pour  chaque  oscillation  complète  la  plus  voisine  de  la  période  diurne  indiquée. 

(32)  (25)  Le  signe  W  indique  l'ouest,  conformément  à  la  décision  de  la  Conlérence  inlernalioualede  Vienne. 

(.7'!  Poids  d'oxygène  fourni  par  l'ozone.  Le  poids  d'ozone  s'en  dédni.ait  on   multipliant  les  ..o.nb.'es  par  3. 


(«7) 


FAITES  A  l'Observatoire  de  Montsouris. 


Juin  1878. 


UAGNÉTISHE   TERRESTRE 

(  moyennes  diurnes). 


(.9) 


'7-   1.4 

3,4 

iG.5()j3 

1 7  ■  0 ,  - 


0 


1 1 


1,4 

Oj  j 

1,6 

0,  I 

0,4 
0,4 
0,4 

1,2 
0,2 
1,0 
0,5 

0,7 
I  ,o 
0,9 
0,5 
0,5 

1 ,  I 

0,5 
16.59,8 
17.  1,0 
10.59,1 


„ 

i  j 

1  1 

2  ? 

0 

(igl 

('") 

65°3o',o 

i,93i8 

3.,i 

9^17 

32,2 

9306 

33,7 

9280 

32,8 

9289 

32,7 

9'^99 

3i,6 

9'Î09 

3i,G 

9308 

3f,3 

9310 

3i,7 

t)3o5 

3. ,9 

y3o8 

3i  ,3 

9806 

3i,3 

93i4 

3i,8 

9312 

32,0 

9308 

3i,S 

93,4 

3i,i 

9309 

3i,o 

9^17 

3i,5 

9319 

3. ,4 

9320 

3o,4 

9325 

3o,8 

93i8 

32,, 

9B18 

32,3 

93.4 

9317 

9323 

3o,7 

9322 

3i,i 

9325 

3l  jQ 

9329 

(il) 


4.6397 
6420 
G429 
641 1 
6406 
6424 
G416 
(î4i3 
6409 

6410 
6422 
64  oG 
64  20 
6431 
6427 
6435 
64o3 
6418 
6439 
6439 
6420 
641 5 
6453 
6448 


6421 

6439 
64,3 


VENTS 

a  2u  mètres. 


(") 


NNE 

NE  à  SSE 

Variable. 

NW  à  SAV 

WiNW 

NW 

SSE 

SSE 

SSW 

S  à  W 

SW 

SW 

Variable. 

NE 

NNW 

Variable. 

SSW 
Variable. 
Wi  NW 
W  {  NW 

E 

Variable. 

Très-variable 

SSE 

NE 

NE 

ENE 

ENE 

ESE  à  SW 

SW  à  NW 


î3  1 


km 

1  4 , 2 

7,8 

8,3 

14,8 

18,1 

9,9 
7,5 
i3,3 

2  (  ,0 

'9,7 
22,7 
22, 1 

12,3 

.3,4 
i5,S 

5,4 
7,' 
6,7 
10,7 

9,3 

4, G 

7," 

8,4 

4.7 

5, G 

1 1  ,G 

l5,2 

18,0 
i',9 

22,3 


a  s  , 


(=-1) 


kg 
',9 
0,6 
o,G 


3,1 

0,9 
0,5 

',7 

4,2 

3,7 
4,9 
4, G 
i,4 
■,7 
2.4 
0,3 
0,5 
0,4 
1 , 1 
0,8 
0,2 
0,5 

0,7 
0,2 
0,3 
1,3 

3     2 

3,1 
I ,  ,3 

4.7 


('5 


NNE 

3 

SSE 

10 

W 

10 

W  \  SW 

6 

w 

7 

NW 

G 

S  hW 

2 

WSW    k 

8 

SW 

6 

SW 

4 

SAV 

10 

SW 

6 

SSW 

10 

NE 

10 

NNW 

10 

Varialjle. 

7 

NW      h 

5 

SW 

8 

NNW 

8 

NW 

4 

NE 

.5 

W  i  SW  A 

6 

Très.-var. 

5 

NNW 

1 

Variable. 

5 

E 

0 

E 

0 

ENE 

0 

W       h 

7 

W 

7 

REMARQUES. 


État  du  ciel  variable. 

Pluies  orapeuses,  surtout  de  8  h.  20  m.  à  i\  h.  i5  m.  matin 

et  de  10  h,  a  ir  h.  i5  m.  soir. 
Prestj.  eouv.  Pluvieux  matîa  et  soir.  Rosées. 

Goult.  de  pluie  par  inlerv  Coupde  TeQtTerszh.s.Ruséea 

Gouttes  de  pUiio  par  intervalles. 

Ciel  clair  le  soir  et  rosée. 

Peu  uuageux.  Forte  rosée  le  matin. 

Var.  Id.  Pluie  laprés-midi,  de  a^SC"  à  6^. 
IMuies  jusqu'à  3  b.  t^  m.  s.,  surtout  (la  6  h.  i5  à  10  h.  i^. 

liourrasques. 
Orage  avec  Krèle  à  i  h.  3o  m.  s.  Tonnerre  à  3  b.  45  m. 

Piuvieui  de  n  h.  matin  à  S  b.  soir. 
Orage  et  rafales  à  ■i''3o'°.  Violente  averse. 
Tonnerres.  Ondées  plus  fortes  de  2  h.  3o  m.  â  3  h.  ?-0  m. 

malin  et  vers  10  li.  55  m.  matin. 
Pluies  assez  fortes  de  8  h    /,u  m    s    jusqu'au  lendemain 

8  b.  45  m  matin,  sauf  intermittences  de  o  b.  40  m.  a 

2  h.  3u  m.  malin  le  14. 

Presque  couvert.  Rosées. 

Après-midi  pluvieuse,  surtout  vers  5''45'*'. 

Variable.  Rosées  matin  et  soir. 

Pluie  depuis  i*"  s.  Ondée  à  5''5o"  s.  et  orage. 

Pluies  le  jour.  Plus  fortes  de  5  b.  70  m.  â  8  b.  20  m.  et 
de  lO  b.  46  m.  à  4  b.  i!)  m.  soir. 

Forte  rosée  mesurable.  Ciel  variable. 

Id.  Id. 

Petites  rosées  matin  et  soir.  Id. 
Tonnerres  et  ondée  à  i**  soir. 
Peu  de  nuages.  Rosées. 
Rosées.  Nuées  orageuses  raprès-midï. 
Rosées.  Beau  temps.  Rares  nuages. 
Beau  temps.  Rares  nuages. 
Beau  temps.  Rares  nuages. 

Rafales  et   tonnerre   l'après-midi.  Pluie  do   6  b.  soir  a 
minuit  i5  m.  Après-midi  du  Su  assez  calme. 


Oscillations  barométriques  extrêmes:  de  762'°°',  3  le  6,  à  10^40"  s-  à  747°™,  9,  le  it,  à  2^  iS""  s.,  et  le  i4,  à  5^  s.  (précédée  et  coupée 
par  des  mouvements  orageux  de  faible  amplitude);  de  759'"'°,7  le  23,  à  8''3o"°m.,  à  748'"",o  le  29,  à  5**  5"  s.,  sauf  retour  à  759,9 
lu  26  à  9*"  5";  de  754"""»^  le  3o  à  11'' 3o"  s.  à  749"")^  I^  "^  juillet  à  G*"  i5™  s.  (Inflexions  de  bourrasque.) 

Vitesses  maxima  du  vent  à  içr  de  hauteur:  de  3o  à  SS*^"",  les  5,  23,  28  et  29;  de  37*'"', 5  le  4;  de  42  à  h^^^^,  les  8,  9,  12  et  3o  ; 
do  So*^-",  le    II,  et  de  58'^'",  le  10. 


(  88) 


Moyennes  horaibes  et  moyennes  mensuelles  (Juin  1878). 


Cl'M.     9'>M.      Midi. 


3t>  &^ 


Déclinaison  magnétique 

Inclinaison  >  

Force  magnétique  totale 

Composante  horizontale 

Composante  verticale 

Électricité  de  tension  (élémentsDaniell).. . 


iG»- 
Gb°- 

4,- 


'l,+ 


5j,7 
3i,S 

Ci '4 

93û5 

2209 

4,3 


j;|,2 

3., 7 
6/|3-2 
93i5 

222'| 

5,. 
mm 

Baromètre  réduit  in  0° 754, 5o  754,71  754,44  75/|,i8  754,04  754,53  75/1, Co 

Pression  de  l'air  sec 743,79  743,52  743,14  743,28  743,09  743,37  743, 72 

Tension  de  la  vapeur  en  millimètres 10,71     11,19     11, 3o     10,90     10,95     11, i()  10,88 

État  hygrométrique 88,9       74,0       G3,8       6.1,0      6g, 4       82,6  90,3 


58,2 
3î,8 
6425 
9398 

2J23 
2,5 
mm 


6C,4 
3. ,6 
6'|ûS 
9307 
2202 
1,0 
mm 


66,8 
3i,4 
C;î3o 

9319 
2221 
10,7 
mm 


Cl  ,7 
3i,3 
6'|.1, 
9322 
2229 
G, 8 


91" 

I 

Co,  I 

3i,6 

Ci  40 
9320 

223o 

8, G 


Minuit.     Moiennes, 


Thermomètre  enregistreur  (nouvel  abri) i4-77     18, 59     21,22     20,78 

Thermomètre  électrique  à  20  mètres i4,4C     18, OJ     20, 5i     20, 2j 

Degré  actinométrique 33,99     62,98     66,19     52, o3 

Thermomètre  du  sol.  Surface 16,49     24,02     28,40     35,19 

•  à  o"", 02  de  profondeur.. .  16, 65     17,17 
a                     h  o'",io                •              ...  17,36     17,3s 

•  à  o"',20                i>              ...  17,52      17,50 
v                    à  o",3o               »             ...  17,3c     17,46 

ïiim  mm 

Udomètre  enregistreur 12,00      5, 41 

Pluie  moyenne  par  heure 0,067     o,oCo 

Évaporation  moyenne  par  heure o,o3o     0,073 

Vitesse  moy.  du  vent  en  liilom.  par  heure 9,99     ii,59 

Pression  moy.  en   kilog.  par   mètre  carré 0,94       1,27 

Données  horaires. 


18,49 
■7,74 
■7.4/ 
17,34 

mm 
11,17 

0,12' 

0,17; 

■4,24 

1,91 


19,72 
18,54 
17,69 

17,36 

mm 
16, ',6 

o,  1S2 

0,219 

13,71 

2,33 


19,28 
19,34 
2', 99 
18,16 
19,90 

19, '4 
18,09 
17,54 


o,  iSg 

14 ,48 

1,9s 


16,73 

iG,8o 

B 

1 1 ,  o5 

'9.24 
19,20 
18, 38 

"7,77 

uim 

4,i(i 
0,046 

o,  106 
1 1,75 
,,3o 


14,90 
14, 63 

M 

.2.45 

18,32 

18,76 

18, 38 

17.88 
mui 
26,74 

0,297 

o,ojo 
10,75 
1 ,09 


17.  0,7 

6j.3i,5 

4,6424 

i,93i2 

4,2216 

4,4 

III  m 

754,40 

7'|3,4'i 
10,96 

78,1 

>7°45 
'7,24 
45,44 
iS,S8 
iS,34 
1 8 , 2  5 
17,87 
17,53 
mm 
t.  82,23 

If 
t.  78,45 
12, 3l 

1,43 


Heures.       Décli- 
naison. 

l'ornât.  16."5S',8 


2  » 

3  . 

4  » 

5  » 

6  . 

7  >. 

8  » 

9  » 

10  . 

11  » 
Midi.. 


58,3 
57,8 
57,1 
56,4 
55,7 
55,6 
56,3 
58,2 
6oi6 
63,8 
66,4 


Pression, 
mm 

73i,44 

54 ,  29 
54, -9 

54,21 
54,33 
54|5o 
54,65 
54,71 
54,71 
5.'l,65 
54,54 
54,44 


Tempér. 


Enregislreurs 
Pluis 


14,29 

14,0  i 

i3.84 

'3,77 
13,92 

•4,46 
15,42 
16,69 

iS.OD 
19,36 


Tempér 

iiouTOl  a 

abri.  3". 

o  mm 

1 i , 3 I  0,63 

i3,88  0,43 

i3,5o  4,35 

1 3 ,  20  5 ,  Il  1 

i3,68  0,06 


'4,77 
16,08 
17,62 
18, 5g 
19,65 
II     20, /|7 

5l        21,23 


1,3, 
'.79 

2,2J 

2,7' 
2,02 

G,  44 


Vitesse 

du 
\cnt. 

k 
10,10 
10, i5 
10,80 
10,60 

8,93 

9,34 
10,58 
1 1 ,82 
12,36 
i3,i8 

.4,27 
1 5,36 


Heures. 


Dccli- 
uaisoii. 


1''  soir  16.  67,9 

2  »  67,9 

3  »  66,8 

4  »  65 , 0 
63,2 
61,7 
60,8 
Go,  3 
60, 1 

J9.9 
59,6 
59,2 


a  » 

6  ), 

7  » 

8  » 

y  .. 

10  .. 

11  » 
Minuit. . 


Pression. 

mm 
754,36 

54,27 
54,18 
54,07 
54,  o3 
54,04 
54,10 
54,33 
54,53 
51,67 
54,70 
54,60 


20,49 
20, 3G 

20,25 

20,  o5 

'9,78 
19,3', 
18, 68 

'7i77 
iG,8o 
i5,88 
i5,  i5 
i/|,63 


21,41 
21,11 
20,77 
20,43 
20,01 

1,9,2  I 

18,42 

'7,47 
16,73 
16,01 
'5,44 
'4,yo 


mm 
4,77 
3,94 
7,75 

'.'4 
0,79 

4,38 
o,o5 
0,45 
3,65 

6,  13 

18,64 
',98 


Vitesse 
du 
vent. 

k 
i5,i4 

16,18 

i5,8i 
l4,6r) 
14,61 
14,22 
12,48 
1 1 ,8a 

'0,97 
II  ,3o 
10,58 
10, 3y 


Des  inininia. 


Des  mininia. 


1878. 


Mai    3i 
Juin     5 


Thermomètres  de  l'ancien  nir/ (moyennes  du  mois). 

....      i2°,o  Des  maxima 23">,o  Moyenne... 

Thermomètres  de  la  surface  du  sol. 
...      10°,  4  Des  maxima Si", 8  Moyenne.,. 

Temftératiires  moyennes  diurnes  par  peutades. 
o  o 

'1  Juin   i5,9  Juin    lo  il   i4...      i5,0  Juin  20  à  i\. 

9..,.      16,8  D       i5  il   19...      14,1  »      20  il  2g. 


17°,  a 


31°,  1 


'9,4 

23,2 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI   15  JUILLET  1878. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 

MÉRIOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

M.  le  MixisTRE  DE  l'Instruction  publique,  des  Cultes  et  des  Beaux-Arts 

adresse  l'ampliation  du  décret  par  lequel  le  Président  de  la  République 
approuve  l'élection  de  M.  Friedel,  dans  la  Section  de  Chimie,  en  remplace- 
ment de  feu  M.  Recjnaidt. 

Il  est  donné  lecture  de  ce  décret. 

Sur  l'invitation  de  M.  le  Président,  M.  Friedel  prend  place  parmi  ses 
confrères. 

MÉCANIQUE.  —  Sur  la  plus  grande  des  composantes  tangentielles  de  tension 
intérieure  en  chaque  point  d'un  solide,  et  sur  la  direction  des  faces  de  ses 
ruptures.  Note  de  M.  de  Saint-Venant. 

«  Dans  une  Note  Sur  la  direction  des  casiures  dans  un  milieu  isotrope,  in- 
sérée au  Compte  rendu  du  24  juin  1878  (p.  1.W9),  M.  Potier  donne  les  for- 
mules 

(i)  T-  =  (N,  ~  N,)c,"-[,^-  +  (N,  -  N3,)a=v=  +  (N,  -  ^,)[^''f-, 

(2)  Maximum  de T  r=  1  (N, —N3), 

0.  R.,   i3;S,  3-  Se:,iesCre.  (T.  LXXXVII,  R"  5.)  1  3 


(  90  ) 
N,,  Nj,  N3  étant,  par  ordre  de  grandeur  posi/iue,  les  trois  tensions  (posi- 
tives ou  négatives)  d'îles  principales,  s'exerçant  à  travers  l'unité  superficielle 
de  ces  trois  faces  rectangulaires  intérieures  qui,  en  chaque  point,  n'en 
supportent  que  normalement  à  leurs  plans;  T  étant  la  composante  tangen- 
tielle  de  la  tension  à  travers  ime  face  oblique  dont  la  normale  fait  avec  les 
directions  de  N,,  N»,  N3  des  angles  quelconques  ayant  «,  p,  -y  pour  cosinus. 
Et  il  ajoute  que  la  tension  tangentielle  maximum  et  son  plan  sont  bissec- 
teurs de  l'angle  de  la  plus  grande  et  de  la  plus  petite,  N,  et  Ns,  des  tensions 
principales. 

»  Ces  formules  (  i  )  et  (2)  et  cette  assertion  de  direction  sont  parfaite- 
ment exactes;  mais  il  convient  d'observer  qu'elles  avaient  été  présentées 
dans  des  écrits  antérieurs. 

»  L'expression  trinôme  élégante  (  i  ),  montrant  bien  que  les  tensions 
tangentielles  ne  dépendent  que  des  différences  des  tensions  normales  prin- 
cipales, et  sa  conséquence  (2),  se  trouvaient  dans  le  Mémoire  de  M.  Kleitz, 
Etudes  sur  les  forces  moléculaires,  lithographie  et  présenté  à  l'Académie  le 
10  décembre  1866,  puis  imprimé  en  1873  (§  15,  p.  23),  sur  lequel  il  a  été 
fait  en  iB'ya  un  Raj^port  où  ces  deux  expressions  sont  signalées  (Comjofes 
rendus,  12  février,  p.  4^1  ). 

»  M.  Maurice  Levy,  de  son  côté,  dans  un  Mémoire  du  20  juin  1870 
{Comptes  rendus,  p.  i323),  approuvé  par  l'Académie  le  10  juillet  1871 
(p.  86),  était  arrivé  à  étendre  à  des  déformations  élastiques  ou  plastiques, 
s'opérant  dans  tous  les  sens,  l'expression  (2)  qui  se  trouvait  appliquée 
seulement  à  des  déformations  planes  dans  un  article  du  7  mars  1870  du 
même  recueil  (p.  473). 

»  Enfin,  et  antérieurement  encore,  à  savoir  dans  l'édition  posthume 
et  annotée  des  Zeco/is  c/e  iVauierj  publiée  en  1864,  l'expression  (2),  avec 
toute  sa  généralité,  avait  été  démontrée  simplement  sans  passer  par  l'ex- 
pression (i),  dans  une  Note  de  quelques  lignes  (§  81  de  V Appendice  com- 
plémentaire, p.  711). 

))  On  conçoit  très-bien  que  M.  Potier  ait  pu  n'avoir  aucune  connais- 
sance de  ces  trois  écrits. 

»  Maintenant,  dans  quelle  mesure  l'expression  (2),  ou  toute  autre  de  ce 
genre,  peut-elle  éclairer  sur  le  mode  ou  la  direction  d'une  cassure  ou  rup- 
ture d'un  solide?  Dans  quels  cas  se  fera-t-elle  par  glissement?  Dans  quels 
cas  par  dilatation,  c'est-à-dire  par  disjonction  avec  séparation? 

»  C'est  là,  même  en  se  réduisant  aux  corps  isotropes  ou  sans  clivages 
ni  état  fibreux,  etc.,  une  question  que  ne  peut  guère  résoudre,  d'une  ma- 


\  9'  ) 
nière  générale  et  sûre,  la  théorie  de  l'élasticité  des  solides.  Les  formules 
de  cette  théorie  ne  s'appliquent,  en  effet,  qu'à  des  déformations  ne  pro- 
duisant d'augmentations  de  distances,  entre  molécules  très-proches,  que 
dans  des  proportions  restant  fort  petites;  augmentations  que  ces  formules 
ont  pour  but  de  limiter  de  manière  qu'elles  n'aillent  pas  jusqu'à  altérer  et 
énerver,  même  à  la  longue,  la  constitution  de  la  matière  soumise  à  des 
forces  données.  Et,  supposé  même  que  ces  formules  restent  à  peu  près 
exactes  jusqu'à  l'instant  où  une  rupture  se  déclare  quelque  part,  comme 
les  tensions  en  jeu  prennent  dès  lors  des  valeurs  tout  autres,  le  point  de 
rupture  occupe  une  suite  de  positions  déterminées  par  la  suite  des  états 
nouveaux;  et,  comme  l'a  remarqué  Vicat  dans  un  Mémoire  très-connu,  de 
i832,  la  surface  de  rupture  peut  être  sensiblement  différente  de  celle  sui- 
vant laquelle  la  somme  des  forces  nécessaires  pour  l'opérer  instantanément 
serait  la  moindre. 

»  On  a  cru  reconnaître,  toutefois,  que  la  rupture  de  petits  blocs  pris- 
matiques, par  écrasement  ou  compression  longitudinale,  avait  une  ten- 
dance à  s'opérer  au  moyen  de  glissements  de  plusieurs  de  leurs  parties  sur 
les  autres,  suivant  des  plans  obliques  à  leurs  arêtes.  Coulomb  avait  tenté 
de  baser  sur  un  mode  de  rupture  de  ce  genre  une  théorie  de  l'écrasement. 
Il  a  très-bien  trouvé  que  la  composante  tangentielle  de  force,  tendant  à 
faire  glisser,  aurait  son  maximum  pour  un  plan  incliné  d'un  angle  demi- 
droit  sur  les  bases  pressées  du  prisme,  et  que  ce  maximum  serait,  confor- 
mément à  la  formule  (2)  réduite  alors  à  T  ==  iN,,  moitié  de  la  force  com- 
primante, par  unité  superficielle  de  la  section  normale  et  de  la  section 
oblique  où  ces  deux  forces  s'exercent  respectivement. 

))  Mais  il  suivrait  de  cette  explication,  combinée  avec  les  résultats  d'ex- 
périences comparatives  récentes  de  ruptures  par  cisaillement  et  par  exten- 
sion, que  la  force  nécessaire  pour  rompre  par  compression  un  prisme  ne 
sera  que  i'°'%6  la  force  nécessaire  pour  le  rompre  par  traction. 

))  Or,  des  expériences  spéciales  et  nombreuses  prouvent  que  ce  rapport, 
pour  les  corps  isotropes  et  non  fibreux,  s'élève  à  4,  à  5  et  plus,  au  lieu 
de  1,6. 

»  Aussi  l'explication  donnée  par  Poncelet  paraît  bien  préférable.  Il 
attribue  la  rupture  par  écrasement  ou  compression  aux  dilatations  trans- 
versales qui  accompagnent  nécessairement  toute  contraction  longitudinale 
d'un  prisme  quand  les  faces  latérales  sont  libres;  dilatation  dont  la  propor- 
tion est  généralement,  d'après  la  théorie  et  les  faits  des  corps  isotropes,  du 
quart  (le  la  contraction,  ce  qui  fournirait,  entre  les  deux  forces,  un  rapport 

i3.. 


(  92  ) 
égal  à  4.  susceptible  d'être  porté  à  5  et  plus  en  tenant  compte  de  certaines 
particularités,  c'est-à-dire  à  très-peu  près  ce  qu'ont  fourni  les  expériences 
spéciales  citées. 

»  Et  divers  faits  confirment  cette  explication  dePoncelet,  par  exemple 
celui  de  la  division,  en  lames  ou  aiguilles  verticales,  des  petits  blocs  de 
pierre  dure  qu'on  écrase;  celui  de  pièces  de  fonte  très-courtes  qui  se 
gercent  sur  les  bords,  de  manière  à  prendre  eu  s'aplatissant  la  forme  d'une 
rosette,  etc.;  tous  faits  annonçant  bien  la  production  de  séparations  trans- 
versales, qui  se  manifestent  même  dans  la  rupture  de  pièces  de  fonte 
fléchies,  puisqu'il  s'en  détache  transversalement  une  sorte  de  coin  fort 
obtus,  du  côté  concave,  que  la  flexion  comprime  longitudinalement. 

»  Des  effets  de  rupture  par  dilatation  me  paraissent  aussi  s'être  produits 
dans  les  curieuses  et  intéressantes  expériences  de  torsion  de  lames  épaisses 
de  verre,  faites  récemment  par  M.  Daubrée  ou  sur  son  indication  (  Comptes 
rendus,  aS  mars  et  i5  avril,  p.  733,  928).  En  effet,  dans  la  torsion  d'un 
prisme,  les  maxima  du  glissement  dans  deux  sens  en  chaque  endroit  ont 
lieu  sur  une  section  droite  transversale  et  sur  une  section  exactement 
longitudinale  :  or  tout  glissement  sur  une  face  d'un  solide  équivaut  à  une 
dilatation  et  à  une  contraction  moitié  moindres,  s'opérant  dans  des  direc- 
tions à  45  degrés  sur  elle.  Comme  la  rupture  des  lames  de  glace  ainsi  tor- 
dues s'est  opérée  dans  des  directions  toutes  inclinées  et  parallèles  entre  elles, 
on  peut  conjecturer  qu'elle  a  eu  lieu  par  dilatation,  et  que  c'est  là  le  mode 
de  rupture  le  plus  général. 

i>  Mais  les  faits  sont  encore  trop  peu  nombreux,  et  leur  interprétation 
théorique  est  trop  complexe  pour  permettre  d'apprécier  le  degré  d'exten- 
sion pouvant  être  donné  à  cette  conclusion,  à  laquelle,  au  reste,  se  sous- 
traient évidemment  les  cisaillements  artificiellement  produits,  ainsi  que 
ceux,  de  direction  non  moins  obligée,  auxquels  sont  exposés  les  rivets, 
boulons,  tenons  ou  embrevements,  clavettes,  filets  devis,  etc.,  soumis  à  ce 
qu'on  a  très-bien  nommé  des  ejfvrts  tranchants.  » 


CHIMIE  AGRICOLE.  —  Remarques  concernant  l'influence  de  l'électricité  atmo- 
sphérique à  faible  tension  sur  la  végétation.  Note  de  M.  Berthelot. 

o  J'ai  lu  avec  un  vif  intérêt,  dans  le  dernier  numéro  des  Comptes  rendus 
(p.  60),  la  Note  de  M.  Grandeau  relative  à  V Influence  de  l' électricité  atmo- 
sphérique sur  la  nutrition  des  plantes.  Entre  autres  résultats,  le  savant  auteur 


(93  ) 
établit  que  la  proportion  de  matière  azotée,  formée  sous  cette  influence  dans 
le  tabac  et  le  mais,  est  sensiblement  double  de  la  proportion  qui  prend 
naissance  dans  les  mêmes  plantes  soustraites  à  l'influence  de  l'électricité 
atmos|)hérique  ;  le  développement  total  de  la  plante  étant  d'ailleurs, 
comme  dans  la  végétation  normale,  proportionnel  à  celui  de  la  matière 
azotée. 

M  Quoique  l'emploi  d'un  engrais  et  d'un  sol  naturellement  azoté  dans 
les  expériences  de  l'habile  professeur  de  Nancy  ne  permette  pas  d'établir 
avec  certitude  l'origine  de  l'azote  de  la  matière  azotée,  origine  probable- 
ment multiple,  je  demande  cependant  la  permission  de  rappeler  l'analogie 
du  résultat  avec  mes  propres  essais,  relatifs  à  la  formation  des  matières 
azotées  sous  l'influence  de  l'électricité  atmosphérique. 

»  En  effet,  j'ai  découvert  que  l'azote  libre  se  fixe  sur  les  matières  orga- 
niques sous  l'influence  de  l'électricité,  non-seulement  en  employant  les 
fortes  tensions  intermittentes  des  appareils  d'induction  ordinaire  ('),  mais 
aussi  avec  des  tensions  très-faibles  et  continues,  telles  que  celle  de  5  éléments 
Leclanché  (^),  et  spécialement  en  employant  l'électricité  atmosphérique 
elle-même  (*).  La  proportion  d'azote  ainsi  fixé  dans  l'espace  de  sept  mois 
sur  le  papier  et  la  dextrine  s'est  élevée  jusqu'à  1,92  millièmes  (');  ce  qui 
représenterait  1,2  centièmes  environ  de  matière  analogue  aux  composés 
azotés  des  végétaux,  dose  comparable  à  celle  des  substances  azotées  for- 
mées dans  les  végétaux  de  M,  Grandeau. 

»  Dans  quelques-unes  de  mes  expériences  {^),  il  s'était  formé  des  végé- 
taux microscopiques  (sans  doute  en  raison  de  la  présence  de  spores 
préexistants),  et  ces  végétaux  avaient  fixé  une  dose  corrélative  d'azote,  en 
vertu  des  mêmes  mécanismes. 

y>  J'ai  appelé,  à  cette  occasion  (*),  l'attention  des  météorologistes  et  des 
agriculteurs  sur  l'importance  de  l'action  continue  de  l'électricité  atmosphé- 
rique à  faible  tension  dans  la  fertilisation  du  sol,  importance  que  nul  ne 
soupçonnait  à  l'époque  de  mes  expériences. 

M  Jusqu'alors,  sous  ce  nom  d'électricité  atmosphérique^  on  entendait  en 
Chimie  agricole  seulement  la  formation  des  acides  nitrique  et  nitreux  et  de 


(')  Annales  de  Cliiniie  et  de  PItysique,  5'^  série,  t.  X,  p.  52. 

(2)  ibid.,  t.  XII,  p.  457. 

{')  Ibid.,  t.  X,  p.  55  et  61. 

(')  Ibid.,  t.  XII,  p.  458. 

(')  Ibid.,  t.  X,  p.  62. 

(/)  Ibid.,  5»  série,  t.  Xll,  p.  46?.,  el  l.  X,  p.  63. 


(  94  ) 
leurs  sels  ammoniacaux,  produits  sur  le  trajet  des  éclairs  et  du  tonnerre; 
sans  avoir  aucune  idée  des  réactions  directes  qui  peuvent  s'exercer  entre 
les  végétaux  et  l'atmosphère  sous  l'influence  des  faibles  tensions  électri- 
ques. Ce  sont,  au  contraire,  ces  dernières  qui  me  paraissent  les  plus 
efficaces,  la  petitesse  des  effets  étant  compensée  par  leur  durée  et  par 
l'étendue  des  surfaces  influencées. 

»  Je  ne  doute  pas,  et  les  remarquables  travaux  de  M.  Grandeau  viennent 
à  l'appui  de  mes  prévisions,  que  ces  études  ne  réservent  un  grand  nombre 
de  découvertes  du  plus  haut  intérêt  à  ceux  qui  les  paursuivront  ;  en  effet, 
«  les  questions  soulevées  par  ces  expériences  au  point  de  vue  physique, 
»  chimique,  physiologique,  sont  d'une  étendue  presque  illimitée  ». 


MÉTÉOROLOGIE.  —  Sur  une  brochure  de  M.  Hirn,  relative  aux  tourbillons. 

Note  de  M.  Faye. 

«  M.  Hirn  vient  de  publier  une  brochure  sur  les  tourbillons  de  l'atmo- 
sphère et  me  charge  de  la  présenter  à  l'Académie.  J'ai  moi-même  quelques 
remarques  à  faire  sur  ce  sujet.  Constatons  d'abord  que  M.  Hirn  a  bien 
voulu  apprécier  favorablement  mes  travaux  sur  cette  question.  Le  temps 
n'est  plus  où  l'on  se  croyait  en  droit  de  me  dire  ici  même  :  Vous  êtes  seul 
de  votre  avis. 

»  Mais  tout  heureux  que  je  sois  d'une  si  haute  approbation,  je  dois  si- 
gnaler à  l'Académie  les  points  principaux  de  ce  travail  et  dire  succinc- 
tement en  quoi  ils  diffèrent  de  mes  vues  propres.  J'ai  réussi  à  établir  en 
fait,  par  une  masse  imposante  de  preuves,  que  tous  les  tourbillons  per- 
manents, àaxe  vertical,  sont  descendants.  M.  Hirn  l'admet,  mais, en  se  fon- 
dant sur  l'examen  approfondi  de  phénomènes  hydrauliques  fort  curieux 
qu'il  a  provoqués  et  étudiés  en  détail,  il  conclut  qu'il  faut  distinguer  deux 
sortes  de  tourbillons  descendants  auxquels  il  rapporte  ensuite,  par  voie 
d'analogie,  d'une  part  les  cyclones,  d'autre  part  les  trombes  de  notre  at- 
mosphère. 

»  Voici  en  quoi  consiste,  suivant  lui,  cette  différence  capitale.  Les  pre- 
miers se  propagent  naturellement  par  en  bas  au  sein  du  milieu  aérien,  par 
simple  communication  latérale  d'un  mouvement  gyratoire  dont  il  faut  cher- 
cher la  source  dans  les  courants  des  hautes  régions.  Cette  première  espèce, 
tout  en  descendant  jusqu'au  sol,  va  en  s'élargissant  de  plus  en  plus  et  en 
diminuant  de  rapidité,  parce  que  la  friction  de  l'air  sur  l'air  s'opère  en  tous 


(  95  ) 
sens.  Quant  aux  seconds,  dont  les  trombes  seraient  le  type,  ils  se  propagent 
aussi  vers  le  bas,  mais  la  simple  raison  mécanique  qu'il  invoque  pour  les 
cyclones  ne  suffit  plus,  puisque,  au  lieu  de  s'étendre  en  tous  sens  comme 
les  cyclones,  ils  se  restreignent  au  contraire  de  plus  en  plus  dans  le  sens  de 
leurs  dimensions  transversales,  et  prennent  la  figure  d'un  entonnoir  droit, 
et  non  celle  d'un  entonnoir  renversé.  L'auteur  en  conclut  que  l'intervention 
d'une  très-pelite  force  non  mécanique,  dans  le  sens  vulgaire  du  mot,  est  ici 
indispensable.  Il  trouve  cette  petite  force  dans  l'électricité  des  nuages  et 
l'attraction  qui  s'établit  entre  le  sol  et  eux  par  l'intermédiaire  d'un  milieu 
imparfaitement  conducteur.  Ce  sera  cette  attraction  qui  déterminera  le 
mouvement  de  descente  du  tourbillon  supérieur  en  opérant  suivant  une 
ligne  de  force  qui  peut  d'ailleurs  se  transporter  parallèlement  à  elle-même. 

))  Je  ne  puis  qu'accueillir  avec  une  grande  déférence  l'opinion  d'un  juge 
si  compétent  et  d'ailleurs  si  favorable  à  mes  idées.  Sa  solution  ferait  dispa- 
raître la  seule  difficulté  que  j'aie  rencontrée  et  que  je  me  suis  efforcé  de 
résoudre.  Néanmoins  je  demande  à  l'Académie  et  à  son  savant  Correspon- 
dant la  permission  de  faire  mes  réserves  en  me  fondant  sur  les  faits  qui 
m'ont  paru  établir  l'identité  mécanique  des  deux  ordres  de  phénomènes. 

»  Je  recommande  cette  brochure  à  l'attention  bienveillante  de  l'Aca- 
démie. Elle  est  écrite  avec  une  saisissante  clarté,  et,  malgré  la  difficulté  des 
sujets  qu'elle  traite,  elle  intéressera  vivement  tous  les  lecteurs.  Je  ne  parle 
pas  de  la  compétence  de  l'auteur  :  on  sait  que  M.  Hirn,  dans  son  bel  Essai 
sur  la  Météorologie  de  l'Alsace,  a  marqué  l'un  des  premiers  le  rôle  qui 
revient,  dans  ces  grands  et  beaux  phénomènes,  à  la  science  nouvelle,  la 
Thermodynamique,  dont  il  a  été  l'iui  des  plus  puissants  promoteurs.  » 

PHYSIOLOGIE  EXPÉRIMENTALE.—  Procédés  et  appareils  pour  V  élude  de  la  vitesse 
de  propagation  des  excitations  dans  les  différentes  catégories  de  nerfs  moteurs 
chez  les  Mammifères.  Note  de  M.  A.  Chauveau. 

«  Je  me  propose  d'exposer  les  résultats  d'une  étude  longue  et  minu- 
tieuse sur  im  point  important  du  mécanisme  de  l'action  nerveuse,  la  com- 
paraison de  la  vitesse  avec  laquelle  se  propagent  les  excitations  centri- 
fuges, chez  les  animaux  supérieurs,  dans  les  différents  points  des  diverses 
catégories  de  nerfs  moteurs  :  i°  nerfs  moteurs  des  muscles  striés  de  la  vie 
animale;  2°  nerfs  moteurs  des  muscles  striés  soustraits  à  l'influence  de  la 
volonté;  3"  nerfs  moteurs  des  muscles  lisses  des  organes  splanchniques; 
4°  nerfs  vaso-moteurs,  ou  nerfs  moteurs  de  la  tunique  contractile  des  vais- 
seaux. 


'  9^  ) 

»  Toutes  mes  déterminations  ont  été  faites,  dans  de  bonnes  conditions 
physiologiques,  sur  des  animaux  mammifères  vivants.  Dès  mes  premières 
tentatives,  j'ai  pu  constater,  en  effet,  que  les  résultats  de  la  belle  expé- 
rience deHelmholtz,  sur  les  nerfs  de  la  grenouille  tuée,  ne  sont  pas  applica- 
bles aux  Mammifères.  Du  reste,  le  plus  grand  nombre  des  nouvelles  expé- 
riences de  mon  programme  n'étaient  possibles  que,  pendant  la  vie,  sur 
des  animaux  de  grande  taille. 

»  C'est  par  la  méthode  graphique,  et  en  m'inspirant  des  principes  ap- 
pliqués dans  l'expérience  fondamentale  de  Helmhoitz,  que  j'ai  cherché  à 
résoudre  tous  les  problèmes  que  je  me  suis  posés.  J'enregistre  les  contrac- 
tions provoquées  par  l'excitation  électrique  de  deux  ou  d'un  plus  grand 
nombre  de  points  du  nerf,  et  j'inscris  simultanément  le  Iracé  d'un  signal 
indicateur  du  moment  précis  de  l'excitation;  j'y  ajoute  les  indications  d'un 
appareil  chronographique  rigoureusement  exact.  De  cette  manière,  je  me 
procure  tous  les  éléments  nécessaires  pour  déterminer  le  temps  qui 
s'écoule  entre  le  moment  de  l'excitation  et  le  début  des  contractions.  La 
différence  de  retard  dans  l'apparition  des  contractions  indique  exactement 
la  vitesse  avec  laquelle  les  excitations  parcourent  les  longueurs  de  nerfs 
comprises  entre  les  points  excités. 

»  Extrêmement  simple  dans  son  principe,  cette  méthode  est  d'une  ap- 
plication généralement  difficile;  elle  l'est  surtout  quand  les  expériences 
sont  faites  sur  les  INIammifères.  La  détermination  de  la  vitesse  de  propaga- 
tion des  excitations  nerveuses,  dans  cette  classe  d'animaux,  compte,  en 
effet,  au  nombre  des  plus  délicates  recherches  de  la  Physiologie  expéri- 
mentale. Les  principales  difficultés  se  rencontrent  surtout  dans  les  expé- 
riences sur  les  nerfs  musculaires  de  la  vie  animale,  où  je  suis  en  mesure  de 
démontrer  que  la  vitesse  de  propagation  est  environ  trois  fois  plus  grande 
que  dans  les  nerfs  de  la  grenouille.  Le  succès,  dans  des  recherches  de  cette 
nature,  dépend  entièrement  du  perfectionnement  de  la  technique  expéri- 
mentale ;  aussi  me  suis-je  appliqué  tout  d'abord  à  rechercher,  d'une 
part,  les  meilleurs  procédés  opératoires,  et  à  rendre,  d'autre  part,  l'outil- 
lage instrumental  aussi  parfait  que  possible. 

»  Il  faut  agir,  ai-je  dit,  sur  les  Mammifères;  c'est  pour  ne  point  s'expo- 
ser, en  appliquant  aux  conditions  delà  vie  normale  les  résultats  des  ex- 
périences faites  j)Ost  movlem,  à  introduire  des  données  erronées  dans  une 
question  physiologique  aussi  délicate  :  j'aurai  l'occasion  de  démontrer 
que  les  expériences  antérieures  ne  sont  pas  toutes  soustraites  à  cet  incon- 
vénient grave.  Or  l'immobilité  complète  des  organes  musculaires  sur  les- 
quels on  opère  est  une  condition  absolument  indispensable  au  succès  des 


(  97  ) 
expériences.  J'obtiens  cette  immobilité  en  soumettant  les  animaux  à  une 
cbloralisalion  légère,  ou  bien  à  la  section  du  bulbe  avec  respiration  artifi- 
cielle. Je  me  suis  assuré,  par  des  expériences  comparatives,  que  ces  condi- 
tions ne  troublent  pas  sensiblement  la  conduction  nerveuse. 

»  C'est  à  l'aide  d'un  courant  induit  direct  que  je  produis  les  excita- 
tions. L'application  des  électrodes,  avec  lesquelles  on  amène  ce  courant 
sur  les  divers  points  du  nerf  où  l'on  veut  déterminer  la  vitesse  de  propaga- 
tion, constitue  la  partie  la  plus  importante  du  manuel  opératoire.  Il  faut  : 
1°  que  les  excitations  soient  parfaitement  localisées  en  chaque  point; 
2"  que  les  excitateurs  soient  appliqués  de  manière  à  n'altérer  en  rien  l'ex- 
citabilile  ou  la  conductibilité  du  nerf  et  à  provoquer  des  contractions  uni- 
formes, partant  bien  comparables. 

»  Le  meilleur  moyen  de  réaliser  les  principales  de  ces  conditions,  c'est 
de  pratiquer  les  excitations  par  la  méthode  unipolaire,  dont  j'ai  exposé  les 
principes  dès  iSSg.  On  découvre  le  nerf  dans  les  divers  points  qui  doivent 
être  excités,  sans  l'isoler  des  parties  voisines;  ce  qui  permet  d'éviter  tout 
trouble  de  nutrition,  toute  influence  perturbatrice  résultant  de  l'exposi- 
tion à  l'air  des  nerfs  isolés.  Le  fil  qui  forme  l'électrode  négative  est  mis  en 
contact  avec  le  nerf,  soit  yjar  une  simple  application  de  l'extrémité  libre  à 
la  surface  de  l'organe,  soit,  si  le  fil  est  fin  et  souple,  à  l'aide  d'une  anse  qui 
embrasse  le  nerf.  Dans  ce  dernier  cas,  le  fil  doit  élre  recouvert  de  gutta- 
percha  et  dénudé  seulement  dans  la  concavité  de  l'anse.  L'autre  électrode 
est  appliquée  au  moyen  d'une  éponge  et  d'une  large  compresse  imbibées 
d'eau  salée,  en  un  point  quelconque  du  tronc,  où  l'électricité  se  diffuse 
immédiatement,  sans  produire  d'effet,  par  la  très-grande  surface  qui  ré- 
pond à  cette  électrode.  En  donnant  au  courant  induit  le  minimum  d'acti- 
vité nécessaire  pour  engendrer  la  contraction  avec  son  maximum  d'ampli- 
tude, on  est  dans  les  meilleures  conditions  propres  à  obtenir  la  localisation 
de  l'excitation.  Si  des  soins  identiques  président  à  l'application  de  l'élec- 
trode sur  tous  les  points  du  nerf  que  l'on  veut  exciter,  les  excitations  pro- 
duisent des  effets  identiques,  et  l'on  assure  ainsi  l'uniformité  des  contrac- 
tions. 

»  Il  est  facile  de  s'expliquer  pourquoi  cette  uniformité  des  contractions 
est  indispensable  au  succès  des  expériences  :  c'est  que  la  courbe  d'une  con- 
traction faible  se  détache  plus  tardivement  de  la  ligne  d'abscisse  que  la 
courbe  d'une  contraction  forte,  et  que  cette  différence  constitue  une  grave 
cause  d'erreur.  J'ai  beaucoup  étudié  cette  cause  d'erreur;  il  y  a  des  cas 
déterminés  où  elle  est  réduite  à  un  minimum  tout  à  fait  négligable  ;  le 
mieux  cependant  est  de  s'en  affranchir  complètement  dans  tous  les  cas. 

C.  R.,  187g,  1'  Simislre.  [1 .  LXXXVII,  N"  5.  '  4 


(  "'^  ) 

»  Dans  le  but  de  satisfaire  le  plus  possible  à  cette  rigoureuse  exigence 
de  l'uniformité  des  excitations,  je  me  suis  arrangé  de  manière  à  les  faire  se 
succéder  avec  une  très-grande  rapidité.  Pour  cela,  on  a  autant  de  fils  ex- 
citateurs que  de  points  du  nerf  à  exciter.  Ces  fils,  préalablement  appliqués 
comme  il  a  été  dit,  sont  reliés  au  pôle  négatif  de  l'appareil  d'induction, 
par  l'intermédiaire  d'un  instrument  spécial  que  j'appelle  distribuleur  aulo- 
malique.  Cet  instrument,  dont  je  me  réserve  de  donner  plus  tard  la  des- 
cription, est  actionné  par  le  cylindre  enregistreur.  A  chaque  tour  de 
celui-ci,  le  distributeur  fait  passer  le  courant  dans  un  point  différent  du 
nerf.  Comme  le  cylindre  actionne  en  même  temps  un  chariot  qui  fait  mou- 
voir l'ensemble  des  appareils  inscripteurs  parallèlement  à  la  génératrice  du 
cylindre,  ces  appareils  marquent  leurs  indications  en  tracés  hélicoïdaux 
indiscontinus,  admirablement  nets  et  distincts,  pouvant  couvrir  en  quel- 
ques secondes  la  surface  entière  du  cylindre. 

»  Il  me  reste  à  signaler  les  principales  particularités  des  organes  inscrip- 
teurs. 

))  Le  cylindre  enregistreur  n'a  pas  moins  de  60  centimètres  de  longueur 
sur  aS  centimètres  de  diamètre.  Il  tourne  assez  vite  pour  que  la  surface 
soit  entraînée  avec  une  vitesse  variant  à  volonté  entre  i™,  20  et  2  mètres 
par  seconde.  Grâce  à  cette  vitesse,  des  durées  de  -^-^  de  seconde  équi- 
valent sur  le  papier  à  des  longueurs  de  |  mUlimètre  au  moins,  et  peuvent 
être  ainsi  rigoureusement  déterminées. 

)>  On  inscrit  le  temps  au  moyen  d'un  appareil  électro-magnétique  qu'ac- 
tionne un  diapason  faisant  600  vibrations  simples  par  seconde.  La  courbe 
de  chaque  vibration  a  sur  le  papier  au  moins  2  millimètres  de  longueur  et 
est  ainsi  facilement  divisible  en  quatre  parties  de  |  millimètre  chacune,  ce 
qui  permet  d'apprécier,  comme  il  vient  d'être  dit,  des  fractions  de  seconde 
de  — *— 

"^    2400 

.)  L'ouverture  du  circuit  inducteur  est  déterminée  à  un  moment  donné 
parle  mouvement  du  cylindre;  un  signal  électromagnétique,  placé  dans 
ce  circuit,  marque  sur  le  papier  le  moment  où  se  produit  le  courant  induit 
excitateur. 

»  Quant  aux  contractions  simples  ou  secousses  résultant  des  excitations, 
elles  sont,  dans  tous  les  cas,  enregistrées  par  un  myographe  à  transmission. 
L'appareil  explorateur  ou  transmetteur  varie  suivant  les  cas  particuliers. 
Le  récepteur  est  toujours  un  tambour  à  levier  complété  par  un  organe 
nouveau.  Cet  organe  est  un  interrupteur  électrique  permettant  d'inscrire, 
avec  un  signal  électromagnétique,  les  moindres  soulèvements  du  levier, 
même  ceux  qui  sont  incapables  de  déformer  la  ligne  droite  que  la  pointe 


^  99  ) 
de  ce  levier  trace,  au   repos,  sur  le  papier.  La  merveilleuse  sensibilité  de 
cet  appareil  rend  très-précieuses  les  indications  qu'on  en  tire. 

»  Dans  une  prochaine  Communication,  je  signalerai  les  résultats  que 
cette  technique  perfectionnée  m'a  permis  d'obtenir,  en  étudiant  la  vitesse 
de  propagation  dans  les  nerfs  de  la  vie  animale.    » 

M.  le  général  Morin  annonce  à  l'Académie  la  perte  que  la  Section  de 
Mécanique  vient  de  faire  dans  la  personne  de  M.  le  général  Didion  : 

«  L'Académie  apprendra,  avec  de  vifs  regrets,  la  perte  qu'elle  vient  de 
faire  en  la  personne  de  l'un  de  ses  plus  savants  Correspondants,  M.  le  gé- 
néral d'artillerie  Didion,  décédé  à  Nancy  le  4  de  ce  mois. 

»  Né  en  1798,  àThionville,  entré  en  1817  à  l'École  Polytechnique, 
et  en  1819  à  l'École  d'application  de  l'artillerie  et  du  génie,  Didion  eut 
plus  tard  l'honneur  de  succéder,  comme  professeur  du  cours  d'artillerie, 
à  notre  illustre  et  regretté  confrère  Piobert.  Devenu,  en  i858,  général  de 
brigade,  et,  en  1873,  Correspondant  de  l'Académie  des  Sciences  pour  la 
Section  de  Mécanique,  il  laissera  dans  la  Science  des  traces  durables  de 
son  passage.  Parmi  ses  nombreux  travaux,  nous  citerons  seulement  ici 
son  Traité  de  Balislique,  qui  a  reçu  en  France  deux  éditions,  et  qui  lui  a 
valu,  de  la  part  des  officiers  instruits  de  tous  les  pays,  les  témoignages 
les  plus  flatteurs. 

»  Sans  entrer,  sur  les  autres  travaux  du  général  Didion,  dans  des  détails 
qui  ne  seraient  pas  ici  à  leur  place,  je  me  contenterai  de  rappeler,  comme 
le  fit  Duhamel  dans  son  Rapport  sur  le  Traité  de  Balistique,  que  la  question 
du  mouvement  des  projectiles  avait  été  l'objet  des  recherches  des  géo- 
mètres les  plus  illustres. 

»  Galilée,  le  premier,  l'avait  résolue  pour  le  cas  du  tir  dans  le  vide. 
Newton,  Jean  Bernoulli,  Euler,  Legendre,  Lambert,  Robins,  Borda, 
Hutton,  Tempelhoff,  Francœur  s'en  étaient  occupés  sans  être  parvenus  à 
obtenir  des  formules  dont  les  résultats  concordassent,  d'une  manière 
suffisante,  avec  les  résultats  de  la  pratique  du  tir.  Didion  a  été  plus 
heureux. 

»  A  ses  travaux  d'officier  d'artillerie,  notre  savant  Correspondant  en 
avait  joint  beaucoup  d'autres,  dont  l'ensemble  lui  avait  obtenu  les  suf- 
frages bien  mérités  de  l'Académie,  et  il  laisse  dans  la  Science  un  vide  que 
votre  Section  de  Mécanique  s'efforcera  de  remplir  d'une  manière  digne 
de  vous.  » 

i4-. 


{    'oo  ) 


MEMOIRES  PRESEATES. 

ÉLECTROCHIMIE.  —  Sur  la  galvanoplastie  du  coball.  Note  de  M.  A.  Gaiffe. 
(Commissaires  :  MM.  Faye,  Peligot,  Becquerel,  du  Moncel.) 

o  En  étudiant  quelques-unes  des  propriétés  des  métaux  magnétiques 
obtenus  par  voie  galvanique,  mon  attention  a  été  attirée  par  la  beauté  du 
cobalt  et  par  sa  dureté,  qui  est  supérieure  à  celles  du  fer  et  du  nickel,  et 
j'ai  pensé  qu'on  pourrait  utiliser  ce  métal  dans  certaines  circonstances,  si 
sa  galvanoplastie  devenait  aussi  facile  à  faire  que  celle  de  ses  voisins  cités 
ci-dessus.  11  est  très-convenable,  par  exemple,  pour  remplacer  le  fer  et  le 
nickel,  comme  couche  protectrice,  sur  les  planches  gravées  en  taille-douce 
et  sur  les  clichés  typographiques.  En  effet,  il  ne  s'oxyde  pas  comme  le  fer, 
et  demande,  par  conséquent,  beaucoup  moins  de  soins  que  lui  pour  que 
sa  surface  soit  conservée  en  bon  état;  et  il  est  dissous  avec  la  plus  grande 
facilité  par  des  acides  faibles  qui  n'attaquent  pas  le  cuivre,  tandis  qu'on 
ne  peut  enlever  le  nickel  déposé  sur  une  planche  de  cuivre  sans  altérer 
celle-ci.  Sa  belle  couleur  blanche  le  fera  encore  rechercher  pour  la  déco- 
ration des  autres  métaux. 

»  Le  bain  avec  lequel  ont  été  obtenus  les  échantillons  que  j'ai  l'honneur 
de  soumettre  à  l'examen  de  l'Académie  est  une  dissolution  neutre  de 
sulfate  double  de  cobalt  et  d'ammoniaque,  qui  n'exige  pas  dans  sa  pré- 
paration, à  beaucoup  près,  autant  de  soins  que  les  bains  de  nickel.  L'anode 
peut  être  une  feuille  de  plaline  ou  mieux  une  plaque  de  cobalt  fondu  ou 
forgé.  Le  cobalt  diffère  en  ceci  du  fer  et  du  nickel,  qui  ne  sont  pas  so- 
lubles  dans  leurs  bains  à  l'état  de  pureté. 

))  Pour  obtenir  un  dépôt  adhérent  et  blanc,  le  courant  doit  être  réglé, 
au  début,  à  6  unités  environ  de  force  électromotrice  de  l'Association 
britannique,  et  être  ramené  à  3  unités  seulement  lor.^que  toute  la  surface 
de  la  pièce  à  couvrir  est  devenue  blanche.  Avec  une  intensité  de  courant 
convenable,  le  dépôt  de  cobalt  se  fait  à  peu  près  aussi  rapidement  que 
celui  du  nickel  :  en  quatre  heures  la  couche  déposée  peut  atteindre  l'é- 
paisseur de  o""",025.  Si  l'on  veut  un  dépôt  très-régulier,  il  est  indispen- 
sable de  fixer  la  pièce  à  cobalter  au  rhéophure  de  la  pile  avant  de  la  plonger 
dans  le  bain;  sans  cette  précaution,  il  se  produit  des  marbrures  qu'on  ne 
peut  faire  disparaître  qu'en  recommençant  l'opération. 


(  "^'  ) 

»  J'ai  l'honneur  de  déposer  aussi  sur  le  Bureau  de  l'Académie  trois 
épreuves  que  M.  Chardon,  imprimeur  en  taille-douce,  a  bien  voulu  tirer 
pour  moi  avec  une  planche  lui  appartenant  :  la  première  a  été  tirée  avant 
le  cobaltage,  la  deuxième  avec  la  planche  couverte  de  cobalt,  enfin  la 
troisième  avec  la  planche  décobaltée.  » 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE.  —  Sur  l' existence  de  lésions  des  racines  antérieures 
dans  la  paralysie  ascendante  aiguë.  Note  de  M.  J.  Dejerine,  présentée  par 
M.  Vulpian  (•).  (Extrait.) 

(Renvoi  à  la  Commission  des  prix  de  Médecine  et  Chirurgie.) 

«  Nous  avons  eu  l'occasion  d'observer  cliniquement  deux  cas  de 

paralysie  ascendante  aiguë  et  d'en  faire  l'autopsie  :  si,  dans  ces  deux  cas, 
l'examen  de  la  moelle  épinière,  soit  à  l'état  frais  (après  macération  dans 
l'alcool  au  ^,  méthode  de  M.  Ranvier),  soit  après  durcissement  dans  l'acide 
chroniique,  ne  nous  a  montré  aucune  espèce  d'altération  appréciable  à  nos 
moyens  actuels  d'investigation,  l'examen  des  racines  antérieures  nous  a 
montré,  au  contraire,  que  ces  dernières  étaient  le  siège  d'altérations. 

»  Voici  le  procédé  que  nous  avons  employé  pour  l'élude  des  lésions  des 
racines.  Les  racines  antérieures  ont  été  placées,  pendant  vingt-quatre 
heures,  dans  une  solution  d'acide  osmique  à-j-^,  puis  elles  ont  été  colorées 
au  picro-carmin  et  montées  dans  la  glycérine  picro-carminée. 

»  L'examen  a  porté  sur  toutes  les  racines  antérieures.  Sur  chaque  pré- 
paration, nous  avons  constaté,  de  la  façon  la  plus  évidente,  l'altération 
d'un  certain  nombre  de  tubes  nerveux,  qui  présentaient  les  lésions  de 
la  névrite  parenchymaleuse,  à  savoir  :  fragmentation  de  la  myéline  en 
gouttes  et  en  gouttelettes,  donnant  à  certains  tubes  l'apparence  monili- 
forme;  hypergénèse  du  protopiasma  de  chaque  segment  inter-aniiulaire, 
et  multiplication  des  noyaux  de  la  gaîne  de  Schwann.  Sur  ces  tubes  ainsi 
altérés,  le  cylindre-axe  avait  complètement  disparu.  La  majorité  des  tubes 
nerveux  ne  présentait  pas  d'altérations  appréciables. 

»  Dans  les  différentes  régions  de  la  moelle,  l'examen  microscopique 
nous  a  donné  les  mêmes  résultats.  Dans  les  nerts  intra-musculaires  des 
membres  paralysés,  nous  avons  trouvé  aussi,  dans  toutes  nos  prépara- 
tions, un  certain  nombre  de  tubes  altérés. 


')  Travail  du  laboratoire  de  M.  Vulpian. 


(  '"'^  ) 
»  Il  résulte  des  recherches  précédentes  que,  dans  certains  cas  de  para- 
lysie ascendante  aiguë,  dans  lesquels  l'examen  le  plus  minutieux  ne  dénote 
aucune  altération  du  côté  de  la  moelle  épinière,  il  existe  une  altération 
des  racines  antérieures.  Sans  vouloir  généraliser  à  tous  les  cas  de  la  para- 
lysie ascendante  ce  que  nous  avons  observé  dans  nos  deux  autopsies,  nous 
croyons  cependant  devoir  attirer  l'attention  sur  ce  point.  Cela  nous  paraît 
d'autant  plus  utile  que,  dans  les  cas  antérieurs  aux  nôtres  et  dont  l'examen 
histologique  a  été  publié,  l'examen  des  racines  antérieures  n'a  pas  été  pra- 
tiqué suivant  la  méthode  que  nous  venons  d'indiquer.  » 


VITICULTURE.  —  Lettre  de  M.  J.  Maistre  à  M.  Dumas. 
(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

«  Depuis  que  vous  avez  recommandé  aux  viticulteurs  l'emploi  dusulfo- 
carbonate  de  potassium,  un  grand  nombre  de  viticulteurs  ont  essayé  ce 
remède  :  aujourd'hui,  d'une  manière  générale,  son  efficacité  semble  bien 
établie.  Pour  ce  qui  me  concerne,  j'ai  opéré  sur  environ  12  hectares,  avec 
l'eau  comme  véhicule.  Mes  expériences  datent  de  trois  ans. 

))  Désirant  utiliser  les  eaux  qui  ont  servi  au  lavage  des  laines  de  mon 
établissement,  j'ai  fait  un  canal  conduisant  l'eau  dans  mes  vignes,  partout 
où  la  pente  le  permettait.  Au  moyen  de  saignées  et  de  barrages  faits  de 
distance  en  distance  sur  ce  canal,  l'eau  arrivait  dans  les  lignes  de  ceps 
préalablement  déchaussés,  soit  sous  forme  de  sillons,  soit  sous  forme 
d'excavations;  des  barrages  secondaires,  comprenant  un  nombre  de  ceps 
plus  ou  moins  grand,  suivant  la  pente,  en  arrêtaient  l'eau  et,  immédia- 
tement après,  on  répandait  la  quantité  de  sulfocarbonate  nécessaire  au 
traitement,  le  mélange  fait  sur  place. 

»  Sur  cette  surface  de  la  à  i5  hectares,  on  constatait,  au  moment  du 
traitement,  de  grandes  taches  disséminées,  où  les  ceps  étaient  déjà  trés- 
affaiblis  au  centre;  la  végétation  dans  les  intervalles  de  ces  centres  se  res- 
sentait déjà  de  la  maladie. 

»  J'ai  d'abord  concentré  mes  efforts  sur  les  parties  les  plus  afiaiblies,  et 
plus  tard  l'étendue  indiquée  ci-dessus  a  été  traitée  en  entier.  Aujourd'hui 
je  suis  heureux  de  vous  dire  que  mes  travaux  ont  donné  de  très-beaux  ré- 
sultats. Ce  qui  frappe  le  visiteur,  c'est  la  belle  couleur  verte  de  ces  vignes, 
la  longueur  des  sarments,  et  la  quantité  de  raisins  qu'elles  portent  malgré 
la  gelée.  Le  centre  des  taches  reste  encore  faible,  vu  le  peu  de  durée  du 


(  io3  ) 
traitement;  mais  les  ceps  de  ces  taches  ont  une  belle  couleur  verte,  et  les  sar- 
ments continuent  à  s'allonger,  ce  qui  est  l'indice  de  la  guérison.  D'ailleurs, 
fait  extrêmement  remarquable,  qui  prouve  le  bon  effet  du  sulfocarbonate, 
c'est  que  ces  taches  sont  parfaitement  délimitées,  c'est-à-dire  que  l'on  passe 
brusquement  des  ceps  rabougris  à  ceux  en  pleine  prospérité  :  ce  qui  n'a 
pas  lieu  quand  il  s'agit  d'une  vigne  qui  dépérit,  où  le  rabougrissement  des 
ceps  est  graduel. 

»  D'après  les  bons  résultats  obtenus  à  Villeneuvette,  avec  le  sulfocar- 
bonate de  potassium  et  l'eau  en  quantité  suffisante,  et  après  les  nombreux 
essais  fliits  avec  le  sulfure  de  carbone,  je  suis  maintenant  persuadé  que, 
sous  le  climat  sec  et  brûlant  du  Midi,  ce  dernier  remède  est  insuffisant 
pour  permettre  à  la  vigne  de  vivre. 

»  Dans  les  vignes  bien  fumées  et  bien  travaillées,  on  peut  bien  retarder, 
par  le  sulfure  de  carbone,  la  mort  des  ceps,  mais  on  ne  peut  parvenir  à  les 
sauver,  tandis  qu'avec  le  sulfocarbonate  de  potassium,  appliqué  avec  l'eau 
comme  véhicule,  ce  remède  donne  toute  sa  puissance  sans  danger  pour  la 
vigne  ;  la  diffusion  étant  complète,  on  obtient  des  résultats  plus  certains 
soiis  tous  les  rapports. 

»  Il  est  donc  établi  maintenant  que  le  sulfocarbonate  constitue  un 
moyen  suffisant  pour  combattre  sûrement  le  terrible  ennemi  de  nos  vignes; 
dès  lors  il  est  donc  inutile  de  s'attarder  à  chercher  la  solution  dans  d'autres 
médications  ou  dans  les  vignes  américaines,  dont  le  mérite  et  la  résistance 
sont  loin  d'être  établis. 

I)  Que  les  pouvoirs  publics  et  les  grandes  Compagnies  de  chemin  de  fer 
se  concertent  donc  pour  favoriser  la  vulgarisation  du  sulfocarbonatage  ; 
que  l'on  mette  de  l'eau  à  la  disposition  du  plus  grand  nombre  de  pro- 
priétaires ,  eu  créant  des  canaux  d'irrigation  et  des  bassins  dans  les 
montagnes,  retenant  une  partie  des  eaux  de  l'automne  et  de  l'hiver;  que 
les  Compagnies  de  chemin  de  fer  transportent  à  prix  réduit  le  sulfocarbo- 
nate, l'outillage,  et  tout  ce  qui  se  rattache  au  traitement  des  vignes  ma- 
lades; qu'on  favorise,  enfin,  les  institutions  de  crédit  ou  les  sociétés  qui 
pourraient  venir  en  aide  aux  cultivateurs,  et  mettre  à  leur  disposition  des 
moyens  permettant  d'appliquer  partout  votre  procédé  avec  économie.  » 


M.  Ddcretet  présente  à  l'xicadémie,  par  l'entremise  de  M.   du  Moncel, 
un  microphone  stéthoscopique  d'une  grande  sensibilité. 

En  raison  de  la  délicatesse  des  taudiours  de  M.  Marey,  utilisés  dans  cet 


(  io4  ) 

appareil,  les  moindres  vibrations  déterminées  par  ini  bruit  quelconque  à 
travers  le  corps  impressionnent  les  membranes  élastiques  qui  lui  sont 
adaptées,  et  l'expérience  a  montré  qu'on  pouvait  de  cette  manière  entendre 
très-bien  les  battements  du  cœur,  les  pulsations  du  pouls,  les  souffles  de 
la  poitrine;  mais  il  faut  une  certaine  habitude  pour  bien  appliquer  le  tam- 
bour explorateur  et  distinguer  les  bruits  que  Ton  veut  étudier  de  ceux  qui 
leur  sont  étrangers. 

(Commissaires  :  MM.  Becquerel,  Bouillaud,  du  Moncel.) 

M.  F.  GarciiV,  M"*'  A.  DE  BoMPAR  adressent  diverses  Communications 
relatives  au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  Maille  adresse  une  Note  relative  «  à  la  restitution  au  sol  de  certains 
éléments  minéraux  ». 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Dumas.) 


CORRESPONDANCE. 

ASTRONOMIE.  —  Découverte  d'une  comète,  par  M.  Lewis  Swift,  à  Rocliester 
[Etats-Unis).  Dépêche  télégraphique  delà  Smithsonian-Institution,  reçue 
le  9  juillet  1878,  communiquée  par  M.  E.  Mouchez. 

«Découverte  par  Lewis  Swift,  de  Rocliester,  d'une  grande  et  faible  comète  le  ■j  juillet 
1878,  à  2  heures,  par  17'' 40"  d'ascension  droite  et  18  degrés  de  déclinaison  nord, 
avec  un  lent  mouvement  vers  le  sud-ouest.  Nulle  queue  ou  noyau,  mais  condensation  cen- 
trale. Demande  si  c'est  comète  Tempel.  » 

»  L'état  du  ciel,  constamment  couvert  à  Paris  depuis  le  comiTiencement 
du  mois,  n'a  pas  permis  de  s'assurer  à  l'Observatoire  de  l'existence  de  la 
nouvelle  comète.  On  ne  paraît  pas  avoir  été  plus  favorisé  dans  le  reste  de 
l'Europe  ;  car,  bien  que  nous  l'ayons  immédiatement  signalée  aux  princi- 
paux Observatoires,  nous  n'avons  reçu  encore  aucuaavis  confirmant  cette 
découverte.  » 


(   'o5  ) 

ASTRONOMIE.  —    Théorie  de  Vesla[*).  Note  de  M.  Perrotin, 
présentée  par  M.  Puiseux. 

«  Parmi  les  termes  du  second  ordre  par  rapport  aux  masses  que  l'on 
rencontre  dans  la  théorie  de  Vesta,  provenant  des  inégalités  de  Jupiter 
produites  par  Saturne,  et  qui  devienneut  sensibles  en  raison  de  l'introduc- 
tion de  faibles  diviseurs  dans  lintégration,  le  plus  important  de  tous  est 
celui  qui  contient  l'argument 

2/"+ 9/'-  3/, 

/,  /'et  l"  étant  les  longitudes  moyennes  de  Vesta,  Jupiter  et  Saturne.  En 
désignant  par  p.,  [i!,  p."  les  moyens  mouvements  sidéraux  annuels  des  trois 
planètes,  et  eu  admettant  pour  [j.  le  nombre  357079",66,  pour  f/.'  et  p."  les 
valeurs  adoptées  dans  le  tome  X  des  Annales  de  r Observatoire,  on  trouve, 
pour  diviseur  correspondant, 

^F-"  -+-9F-'  ~  '^F-  —  6^"'  74- 

Ce  diviseur  étant  une  faible  fraction  de  ix,  il  en  résulte  un  certain  nombre 
de  termes  du  second  ordre,  à  longue  période,  sensibles  dans  la  longitude 
moyenne.  Le  calcul  se  simplifie  par  cette  considération  que  l'on  ne  doit 
avoir  égard,  dans  la  fonction  perturbatrice,  qu'aux  termes  qui  contiennent 
—  '61,  et,  dans  les  inégalités  périodiques  de  Jupiter  par  Saturne,  qu'à  ceux 
qui  dépendent  de  il". 

»  Les  termes  qui  sont  de  beaucoup  les  plus  considérables  proviennent 
de  la  combinaison  des  inégalités  en  2I"  —  /',  avec  les  termes  du  septième 
ordre  de  la  fonction  perturbatrice,  ayant  pour  argument  10/'—  3/.  Nous 
avons  obtenu  l'expression  analytique  de  tous  ces  termes,  au  nombre  de 
40,  qui  sont  du  degré  le  moins  élevé  par  rapport  aux  excentricités  et  à  l'in- 
clinaison mutuelle.  Ils  sont  uniquement  produits  par  les  variations  du 
demi-grand  axe  et  de  la  longitude  moyenne  de  Jupiter,  les  variations  de 
l'excentricité  et  de  la  longitude  du  périhélie  donnant  des  résultats  égaux 
et  de  signes  contraires  qui  se  détruisent. 

»  Il  n'en  serait  plus  ainsi  pour  les  termes  de  même  forme  de  la  fonction 


(')   Comptes  rendus  du  4  mars  1878. 

C.R.,  i8-;8,  i'  Seme<!r<:.{T.  LXXXVII,  N"  3.)  I  5 


(   'o6  ) 
perturbatrice,  mais  d'un  degré  pins  élevé  d'au   moins  deux  unités.  Dans 
aucun  cas,  d'ailleurs,  les  variations  de  l'inclinaison  mutuelle  et  de  la  longi- 
tude de  la  ligne  d'intersection  des  plans   des  orbites  ne  sauraient  avoir 
une  influence  sensible. 

»  En  réduisant  en  nombres  pour  i85o,o  les  expressions  trouvées,  on 
voit  que  les  termes  de  cette  nature  affectent  la  longitude  moyenne  de  —  7'^" 
environ.  Ce  nombre  restera  à  peu  près  constant  pendant  une  longue  suite 
d'années,  la  durée  de  la  période  étant  de  près  de  aoooo  ans.  Cela  suppose 
toutefois  que  la  valeur  de  /j,  est  exacte ,  ce  qui  est  peu  probable.  Le  chan- 
gement à  faire  subir  ultérieurement  au  moyen  mouvement  pourra  modifier 
ces  résultats  d'une  manière  très-considérable. 

»  Une  inégalité  de  moindre  valeur  que  la  précédente  est  celle  qui  résulte 
de  la  combinaison  des  termes  en  il"  —  2Z'  et  d'ordre  zéro  avec  les  termes 
de  la  fonction  perturbatrice  du  huitième  ordre,  ayant  j)our  argiunent 
ï  I Z'  —  3/.  Les  variations  du  demi-grand  axe  et  de  la  longitude  moyenne 
entrent  encore  seules  ici. 

))  Il  nous  a  été  possible,  dans  ce  cas,  de  faire  application  de  la  méthode 
d'interpolation  de  Cauchy,  exposée  par  M.  Puiseux  dans  le  tome  VU  des 
Annales  de  l'Observatoire. 

»  T  et  T'  désignant  les  anomalies  moyennes  de  Vesta  et  de  Jupiter, 
Ne"^  étant  le  coefficient  de  gC^'-sT)^/-!  j^i^g  ]g  développement  de  la  pre- 
mière partie  -  de  la  fonction  perturbatrice,  nous  avons  d'abord  obtenu 
N  et  w.  L'application  des  formules  de  M.  Le  Verrier,  pour  le  calcul  des 
termes  du  second  ordre,  exigeait  également  la  connaissance  de --^.  Nous 

avons  pu  nous  procurer  une  valeur  suffisamment  approchée  de  cette  quan- 
tité, grâce  à  l'extension  que  M.  Puiseux  a  donnée  à  la  méthode  de  Cauchy. 
Le  coefficient  de  l'inégalité  cherchée  a  été  ensuite  calculé  et  trouvé  égal 
à  +  5",  74.  Le  nombre  doit  être  soumis  aux  mêmes  restrictions  que  les 
précéilenls,  en  ce  qui  concerne  son  exactitude,  eu  égard  à  l'indétermina- 
tion du  moyen  mouvement  de  Vesta.  » 


CIULEUR  RAYONNANTE.  —Mesure  de  r  intensité  calorifique  des  radiations  solaires. 
Note  de  M.  A.  Crova,  présentée  par  M.  Desains.  (Extrait.) 

«  J'ai  continué,  pendant  l'année  1877,  à  mesurer,   aussi  souvent  que 
possible,  l'intensité  calorifique  des  radiations  solaires;  les  résultats  que  j'ai 


(   '"7  ) 
obtenus  confirment  ceux   auquels  j'étais  déjà  arrivé  par  la  discussion  des 
observations  des  années  1875  et  1876  ('). 

»  L'intensité,  mesurée  à  midi,  a  augmenté  depuis  la  fin  de  janvier  jus- 
qu'au i5  mars,  époque  à  laquelle  j'ai  observé  un  maximum  do  i"',32o; 
les  observations  ayant  fait  défaut  en  avril  et  au  commencement  de  mai,  le 
minimum  de  mes  observations  a  eu  lieu  le  28  juin;  sa  valeur  est  i'^''',023; 
puis  la  radiation  augmente,  et,  le  16  octobre,  elle  reprend  la  valeur  assez 
forte  de  i"',26o.  De  même  que  je  l'avais  observé  les  années  précédentes, 
les  radiations  les  plus  faibles  ont  été  observées  par  des  vents  du  sud  ou  du 
sud-est  et  à  des  températures  relativement  élevées,  et  les  plus  fortes  par 
des  vents  du  nord  ou  nord-ouest  et  des  températures  relativement  basses; 
les  premières  circonstances  élèvent,  et  les  secondes  abaissent  la  proportion 
de  vapeur  d'eau  contenue  dans  l'atmosphère. 

»  J'ai  observé,  en  même  temps,  les  bandes  telluriques  du  spectre  so- 
laire, et  j'ai  constaté  que  leur  intensité  est  constamment  d'autant  plus 
grande  que  la  radiation  solaire  est  plus  faible. 

»  Il  est  utile  de  mesurer  aussi  la  proportion  des  radiations  transmises  à 
travers  une  couche  d'eau,  d'une  épaisseur  déterminée,  de  i  centimètre, 
par  exemple.  Des  mesures  de  ce  genre  ont  été  entreprises  par  M.  De- 
sains  (^)  et  par  M.  Soret  (');  elles  permettent  d'évaluer,  approximative- 
ment, l'absorption  qu'ont  subie  les  rayons  solaires  avant  de  nous  arriver, 
et  M.  Desains  a  montré  la  possibilité  d'utiliser  ces  déterminations  pour  me- 
surer la  masse  de  vapeur  d'eau  contenue  dans  la  partie  de  l'atmosphère 
traversée  par  les  rayons  solaires. 

»  J'ai  commencé,  dans  le  courant  de  l'année  1876,  à  mesurer,  à  diverses 
époques  de  l'année  et  à  diverses  heures  d'une  même  journée,  la  transmis- 
sion de  la  radiation  solaire  à  travers  l'eau  ;  je  me  suis  servi,  dans  ce  but, 
de  deux  actinomètres  identiques  à  ceux  que  j'ai  décrits  dans  mes  Commu- 
nications précédentes Quand   ces  déterminations  doivent  être  faites  à 

de  grandes  altitudes,  je  fais  usage  d'un  actinomètre  de  dimensions  réduites, 
mais  cependant  très-sensible,  et  donnant  des  indications  identiques  à  celles 
des  grands  actinomètres. 

»  En  opérant  par  l'une  ou  l'autre  de  ces  méthodes,  du  mois  de  février 
au  mois  de  juillet  de  l'année  1877,  j'ai  obtenu  une  série  de  valeurs  de 


(')   Comptes  rendus,  t.   LXXXII,   p.  8i  et   S^S,  et  t.  LXXXIX,  p.  495;  Mémoires  de 
l'Jcadémic  des  Sciences  et  Lettres  de  Mnnlpellier,  années  1876-1877. 
(')  Comptes  rendus,  t.  LXXX,  p.  1420. 
(•)   ïbid.,  t.  LXV,  p.  526,  et  t.  LXVI,  p.  810. 


10. 


(  'o8  ) 
transmission,  observées  à  midi,  assez  peu  différentes  l'une  de  l'autre;  leur 
vaieiu-  moyenne  a  été  0,679. 

»  J'ai  fait  une  série  d'observations  de  transmission,  pendant  toute  la 
durée  de  la  journée  du  1 1  juillet  1876,  à  Talavas,  au  bord  de  la  mer.  J'ai 
déjà  donné  (')  les  résultats  des  observations  de  radiation  directe.  Pendant 
celte  journée,  la  transmission  a  très-peu  varié;  le  minimum,  0,657,  a  eu 
lieu  à  5'' 7™  du  matin,  et  le  maximum,  0,7^7,  à  5''33'"  après  midi;  elle  a 
légèrement  augmenté  dans  la  matinée,  est  demeurée  à  peu  près  constante 
et  égale  en  moyenne  à  0,698  pendant  la  plus  grande  partie  de  la  journée 
et  a  légèrement  augmenté  vers  le  soir. 

»  La  quantité  de  vapeur  d'eau  contenue  dans  un  mètre  cube  d'air  a  été 
en  moyenne  12^', 37  pendant  la  journée,  ce  qui  représente  une  couche 
d'eau  de  o""™, 01237  d'épaisseur  par  mètre  d'épaisseur  atmosphérique, 
dans  le  voisinage  de  la  surface  du  sol;  cette  quantité  a  varié  assez  peu 
dans  la  journée,  mais  elle  a  été  un  peu  plus  forte  le  soir  que  le  matin. 

»  Ainsi  l'atmosphère  produite  par  la  vapeur  d'eau  atmosphérique  a  une 
influence  sur  la  transmission  des  radiations  solaires,  mais  une  part  pré- 
pondérante est  due  à  l'absorption  qu'elles  ont  subies  avant  de  traverser 
notre  atmosphère.  L'énorme  absorption  que  des  couches  d'eau  de  plus  en 
plus  épaisses  font  subir  aux  radiations  qui  émanent  des  corps  incandes- 
cents est  caractéristique  des  radiations  qui  n'ont  subi  aucune  absorption 
antérieure,  comme  l'a  fait  voir  M.  Desains  ("),  et  comme  je  l'ai  constaté 
moi-même  par  de  nombreuses  mesures.  D'autre  part,  quelle  que  soit  la 
couche  d'eau  qui  résulterait  de  la  condensation  de  la  vapeur  contenue 
dans  luie  colonne  d'air  verticale  ayant  la  hauteur  de  l'atmosphère,  comme 
dans  la  journée  du  11  juillet,  l'épaisseur  atmosphérique,  traversée  par  les 
rayons  solaires,  a  varié  dans  le  rapport  de  i  à  9  :  les  rayons  solaires  ont 
dû,  dans  ces  circonstances,  traverser  des  masses  d'eau  dont  l'épaisseur  a 
varié  à  peu  près  dans  le  même  rapport.  La  variation  de  la  transmission,  à 
travers  x  centimètre  d'eau,  ayant  été  très-faible,  on  peut  conclure  que 
l'absorption  qu'avaient  subie  les  rayons,  en  traversant  l'atmosphère  solaire, 
les  avait  privés  d'une  grande  partie  des  radiations  absoibables  par  l'eau; 
l'intensité  calorifique  de  ces  derniers  rayons  étant  très-grande,  celle  de  la 
totalité  des  radiations,  à  la  surface  même  où  elles  sont  émises,  doit  être 
bien  supérieure  à  la  valeur  que  l'on  calculerait  en  parlant  de  l'intensité 
qu'elles  possèdent  aux  limites  de  notre  atmosphère.    » 

(')   Comptes  rendus,   t.  LXXXIV,  p.  49$. 
[')  Ibid.,  t.  LXVII,  p.297. 


(   '09  ) 

CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Sur  la  réforme  de  quelques  procédés  d'analyse  usifés 
dans  les  laboratoires  des  stations  agricoles  et  des  observatoires  de  Météorologie 
chimique.  Dosage  volumétrique  des  sulfates  contenus  dans  les  eaux  (').  Note 
de  M.  AuG.  HorzEAu. 

«  Il  n'existe  pas  encore  de  métliode  volumétrique  exacte  pour  le  dosage 
de  l'acide  sulfurique  contenu  dans  les  eaux.  La  méthode  de  Levol  et  celle 
où  l'on  emploie  la  dissolution  alcoolique  de  savon  n'ont  point  de  valeur 
scientifique,  (restée  que  j'avais  déjà  reconnu  lorsque  j'avais  l'honneur  de 
travailler  dans  le  laboratoire  de  M.  Peligot,  au  Conservatoire  des  Arts  et 
Métiers. 

»  Le  procédé  que  je  présente  aujourd'hui  à  l'Académie  est  simple  et 
d'une  précision  suffisante.  Ces  qualités  sont  obtenues  en  introduisant  dans 
le  méthode  volumétrique  trois  éléments  nouveaux  : 

»    i"  L'emploi  du  compte-gouttes  à  la  place  de  la  burette  graduée; 

»  a°  L'évaluation  du  temps  dans  l'accomplissement  de  la  réaction  chi- 
mique; 

»  3°  Et,  par-dessus  tout,  la  substitution  d'un  équivalent  empirique  à 
l'équivalent  théorique,  dans  le  rapport  entre  le  corps  précipité  et  le  corps 
précipitant. 

»  Cette  méthode  a,  en  outre,  l'avantage  de  n'exiger  le  plus  souvent  que 
lo  centimètres  cubes  d'eau,  employée  à  la  températiu'e  ordinaire. 

1)  Mode  opératoire.  —  i  centilitre  d'eau  est  versé  dans  un  tube  à  essai 
(longueur,  tao  millimètres;  diamètre,  i8  millimètres)  et  additionné  d'une 
goutte  d'acide  acétique.  On  verse  ensuite,  à  l'aide  d'un  compte-gouttes  à 
bec  graissé  (débitant  aS  gouttes  pour  i  centimètre  cube),  2,  4>  6,  8  ou 
10  gouttes  d'une  solution  titrée  de  chlorure  de  baryum,  contenant  par 
litre  3o5',5  BaCl,  2HO.  Au  bout  de  trois  minutes  d'attente,  s'il  s'est  formé 
un  trouble,  on  verse  le  liquide  sur  un  filtre  en  papier  simple  ou  double, 
mouillé  et  égoutté,  d'une  capacité  de  12  centimètres  cubes  environ.  Le 
liquide  filtré,  qui  doit  toujours  être  d'une  limpidité  parfaite  si  le  papier  est 
de  bonne  qualité,  est  reçu  dans  un  tube  à  essai  semblable  au  précédent. 
On  y  verse  à  nouveau  une  ou  plusieurs  gouttes  de  la  solution  barytique, 
et,  au  bout  de  trois  minutes,  s'il  s'est  manifesté  un  trouble,  on  jette  la 
liqueur  sur  le  même  filtre  non  lavé.  On  continue  ainsi  l'addition  du  réactif 


(')  Ce  travail  a  été  exécuté  dans  le  laboratoire  de  l'École  des  Sciences  de  Rouen,  dirigée 
par  M.  Girardin. 


(    i-o  ) 
et  la  filtration,  jusqu'à  ce  que  la  ou  les  dernières  gouttes  de  baryum  ne 
déterminent  plus  aucun  louche  dans  le  liquide  pendant  une  attente  de 
trois  minutes. 

»  L'avantage  du  compte-gouttes,  c'est  de  permettre  de  faire  simulta- 
nément deux  ou  trois  dosages  sur  divers  échantillons  d'eau,  avec  un  seul 
instrument  de  mesure.  On  peut  ainsi  faire  deux  dosages  de  sulfate  en 
moins  de  trente  minutes. 

»  Un  exemple  fera  mieux  comprendre  la  marche  de  l'opératien. 

Eau  de  puits  employée io"+ 1  goutte  d'acide  acétique. 

Chlorure  barytique 
employé. 

Première     addition 16  gouttes       (trouble  abondant) 

Deuxième  »       2        «  (trouble  notable) 

Troisième  »        i         .  (trouble  faible) 

Quatrième  •         i         »  (trouble  plus  faible) 

r;r,«„;A„„  i  (aucunlouclieaubout 

Cinquième         »       i         »         <   > 

—  I       de  trois  minutes) 

Total-des  gouttes  mises 21         » 

Total  des  gouttes  utilisées 20        » 

A  déduire  la  moitié  de  la  goutte  de  la  qua- 
trième addition o,5 

D'où  total  des  gouttes  utilisées  réellement.  .  .  .      ig,5 
»  Or  I  goutte  =  o™6',485SO'  (valeur  déterminée  expérimentalement )i  d'où 

19,5^' 0,485  =  9™«,46SO'; 
d'où  1  litre  d'eau  renferme  o",^^&  d'acide  sulfurique. 

»  D'après  six  expériences  comparatives,  le  dosage  obtenu  par  cette 
méthode  est  à  peine  en  erreur  sur  le  chiffre  des  millièmes. 

»  Cette  méthode,  dans  laquelle  on  fait  intervenir  la  notion  du  temps 
dans  l'accomplissement  de  la  réaction  chimique  et  celle  d'un  équivalent 
empirique,  peut  être  appropriée  au  dosage  de  la  chaux  et  d'autres  oxydes 
métalliques,  m 

CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Sur  les  densités  des  solutions  de  sucre  pur. 
Note  de  M.  Bahbet.  (Extrait.) 

«  Nous  demandons  à  l'Académie  la  permission  de  lui  présenter  une 
nouvelle  Table  des  densités  des  solutions  de  sucre  pur.  Nous  l'avons  con- 


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POIDS 

Ihéorlque 

du  lilre 

à  15°  C. 

t,com     c*     o     r^-^^-i-GOcoco     O     [^'■^«N     Oiocv     OGOu-j 

PI     es     Cl     rt     n     D     c^     r^     Cl     es     (N     n     f^     es     «s     n     c"i     M     M     ^ 

—   -^-T  CO     es    "^     Ci  PO     r^   —    -^r 
Ooo     --     —     esesf.nco 

1 

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GOOOCOOOÛOOOOOOOOO     O) 

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CflOC7ïOO--^f^CS             1 
—     -1     -     n     es     n     CI     es     PI     Cl          1 

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Cl     es     es     M     Cl     es     es     Cl     es     w 

POIDS 
tiléorique 
du  litre 

Oi-frtijTï     n»CTi-«^i^     r^co     O     "-coin     r^-oi    —   c^u-itrsco     o     cN-^^esco     o     «ro 
.__    n      O      l^^cr<-iOOOo^      O      r^'-^fS      CîCOcO      O      L-.in     (N      G^Oco      -COCO      n      G^O'^JT     — 

"irTaïnO     oco     r^»-ir>co     «tû     cj^o     p^m   x.-^  co     fi»^)     CTiro     r-.o^-fCO     "-u^     oico 

-     -     d     P5coroco-<r^-r'-'^iOir)LOtOtO     i-^r^i-^cococo     ciCTiO     O     o      -     -     -     (S 

a    o    S' 

=   h  a 

a    3    2 
"     S    o 

en   co    <ro   oo   c<î    ro   f^   co    co    vr'<r-"^'<r'<r'<r-vTv.^*^*.^Ln 

-.     «co-^-riTîco     r>.GO     Cio 
LDLOinLOintoi.otoiJ^to 

POIDS  RÉEL 

du  litre 
à  15"  C. 

COClO-WNClCCfl- 
ci     o     crir^iOco      i-     Cii-^vo 

"fo     r»-»r)     cSesto     o-=rco     «cr>     Ciro     r>.-u«co     «co 

OOOOOOOOOÛOOOOOOOOOO 

O    "<T    r^    —    irs     Cî  cO    O     O    -"^ 
COCOCO      CDClC^O      o      -      — 

oooooo    —     --- 

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o     —     csfOfOin'JtD     r"-r^cocC'     OïCïo     O     o     cnrc     r» 
^-    iMro^crtncr^     i>.oo    cr>o    «     eipo-<ro    r^cooo     cïo 

oo     c^(Louo--s-ci     oco'^-'rr 

cTm  frprcrcs"es  ??«  cT 

iN-^—  coco     O     -fom     r^cri-ro>o     rNcn-;^>-ri     r^cn 

"m     r^-v^QO     CIO     Oco     (-'•O'-Troo     -Nirs      O:^  td    ^a     c-^— 
o     o     -      -     -     es     ri     «Menco^^^-r  —  in.o»OîOCO     (^rN 
OOOOOOOOOOOOOOOOOOCQ 

o    cj*-T^£)30    o    CT^3-o    r^ 
—   cou^     es     crïi-^*<r—   cou^ 

GO    -in     CTicicD     o-^^r^  — 

[-'OOCOCO      OîOO      o      o      M 

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-    «e^«^ioîD    r^co    O!©    -    Ci  co  •<T  m  i^    r-«co    mo 

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—    cHcOvrî-ioco    r^oo    eno 

d    «i    Cl    CN    n    c^    Cl    Cl    n  co 

(  ''^  ) 

struite  pour  la  température  de  +  1 5°  C. ,  et  en  tenant  soigneusement  compte 
des  contractions  et  des  dilatations  qui  se  manifestent  par  le  fait  de  la  dis- 
solution du  sucre. 

»  Dans  le  tableau  ci-contre,  les  richesses  en  sucre  des  solutions  sont  rap- 
portées à  ICO  centimètres  cubes,  et  les  densités  indiquent  le  poids  absolu 
du  litre  à  i  5  degrés. 

»  Ce  tableau  nous  sert  à  déterminer,  par  une  méthode  rapide,  la  pureté 
des  liquides  sucrés  de  la  betterave,  et  leur  teneur  en  matières  organiques.  » 

ZOOLOGIE.  —  Sur  les  spermatozoïdes  des  Cestodes.  Note  de  M.  R.  Moniez. 

«  L'élude  des  produits  génitaux  mâles  des  Cestodes  paraît  avoir  été 
jusqu'ici  négligée;  mes  recherches  ont  pour  but  de  combler  cette  lacune. 

»  Sommer  et  Landois,  dans  leur  Mémoire  sur  V Ànalomie  des  anneaux 
mûrs  du  Bothriocephalus  tatits[i8']2),  donnèrent  peu  d'attention  aux  éléments 
mâles;  ces  habiles  anatomistes  décrivent  rapidement,  et  sans  donner  d'in- 
terprétation, ce  que  leur  fournissait  l'observation  d'une  coupe  passant  par 
un  testicule.  Il  résulte  avec  évidence  du  texte  et  de  la  succession  des 
figures  que  la  formation  des  spermatozoïdes  est  très-régulière  chez  ces 
animaux,  qu'une  cellule  primitive,  après  division,  forme  simplement  une 
cellule-mère  volumineuse,  dont  les  spermatozoïdes  rompent  la  paroi,  pour 
sortir  avec  leur  très-long  flagelluin. 

»  Dans  le  très-remarquable  travail  de  Salensky  sur  VAmphilina  (1874). 
on  retrouve  tous  les  stades  qu'avaient  observés  Sommer  et  Landois  et,  de 
plus,  un  stade  important  qu'il  appelle  rosellenfôrmig  et  dont  nous  allons 
voir  la  signification.  Salensky  a  observé  avec  soin  les  spermatozoïdes  de 
VAmphilina.  Pour  lui,  la  formation  de  ces  éléments  procède  comme  il  suit  : 
la  cellule  primitive,  sans  membrane,  se  partage  radialement  pour  former 
une  rosette  équivalente  aux  faisceaux  que  l'on  observe  chez  les  Lombrics, 
et  les  spermatozoïdes  qui  les  forment,  en  s'étirant  peu  à  peu,  finissent  par 
former  leur  cil  vibratile. 

»  Le  développement  de  ces  éléments  est,  en  réalité,  plus  complexe. 
C'est  en  employant  à  la  fois  la  méthode  des  coupes  et  la  dilacération  des 
animaux  frais  que  j'ai  pu  la  suivre  en  grande  partie.  Ceux  qui  se  sont  fami- 
liarisés avec  l'étude  des  Taînias  comprendront  comment  je  n'ai  pu  cepen- 
dant arriver  à  faire  une  lumière  complète  à  ce  sujet. 

»  Les   cellules   primitives  du  follicule  testiculaire,  après  être  devenues 


(  ii;^  ) 

graisseuses  et  avoir  formé  des  noyaux  à  leur  intérieur,  bourgeonnent,  sur 
un  de  leurs  hémisphères,  de  petites  ceUuIesqui  augmentent  rapidement  en 
nombre  et  en  volume.  On  peut  suivre  très-bien  le  noyau  soulevant  la  mem- 
brane cellulaire,  augmentant  sa  saillie,  puis  se  pédiculant  à  la  surface.  I-es 
cellules-filles,  en  nombre  qui  varie  entre  lo,  i5  et  même  plus,  forment 
bientôt  une  sorte  de  calotte  dont  le  volume  peut  égaler  ou  surpasser  celui 
de  la  cellule-mère.  Celle-ci,  cependant,  s'est  accrue  et  s'est  multipliée 
pour  son  compte  par  voie  endogène,  en  même  temps  qu'elle  pou.ssait  des 
cellules  à  sa  surface.  Les  cellules-filles  se  détachant  toutes  ensemble  pro- 
duisent la  figure  en  rosette  vue  par  Salenski  chez  V Ainphilina,  mais  que 
les  deux  savants  allemands  n'ont  pas  rencontrée  sur  les  espèces  de  T.xnias 
qu'ils  ont  d'ailleurs  si  bien  observées. 

»  Je  n'ai  jamais  vu  ces  cellules  s'étirer  par  leur  point  fixé  pour  former 
des  spermatozoïdes,  comme  le  suppose  Salensky;  au  contraire,  elles  se 
chargent  de  graisse  et,  par  une  observation  suivie,  ni'appuyant  sur  de  nom- 
breux états  de  passage,  je  suis  très-porté  à  croire  que  ces  cellules  s'isolent 
sans  étirement,  s'arrondissent  et  deviennent  des  cellules-mères  primitives 
qui,  à  leur  tour,  se  comporteront  comme  celles  qvii  leur  ont  donné  nais- 
sauce. 

»  La  destination  de  cette  portion  de  la  cellule  primitive  qui  n'a  pas 
bourgeonné  est  toute  différente.  Ou  rencontre  une  très-grande  quantité  de 
cellules-mères  dont  les  unes,  moins  nombreuses,  ne  présentent  aucune 
particularité  quant  à  leur  membrane  d'enveloppe,  mais  dont  les  autres  rap- 
pellent, en  quelque  manière,  ce  que  nous  venons  de  décrire.  La  multiplica- 
tion endogène  fait  encore  soulever  la  membrane  d'enveloppe,  mais  il  n'y  a 
plus  maintenant  de  lieu  d'élection,  et  la  cellule-mère  se  trouve  bientôt 
hérissée  d'éléments  plus  ou  moins  serrés,  plus  ou  moins  saillants,  qui  finis- 
sent par  se  pincer  à  leur  extrémité  en  contact  avec  la  membrane.  On  voit 
encore  très-nettement  sous  ces  cellules  proéminentes  la  membrane  cellu- 
laire intacte,  continuant  à  enserrer  les  cellules  -  filles  qui  n'ont  pas  fait 
hernie. 

»  Ces  nouvelles  formations  qui  rayonnent  de  la  cellide-mère  sont  les 
vrais  spermatozoïdes;  leur  flagellum  se  forme  à  la  partie  périphérique,  tan- 
dis qu'ils  sont  encore  fixés  par  l'autre  extrémité;  c'est  après  qu'ils  se  sont 
détachés  que  leur  tête  s'atrophie  connue  l'on  sait.  Une  seconde  ou  même 
plusieurs  poussées  semblables  sont  peut-être  déterminées  ultérieurement 
par  la  multiplication  cellulaire  qui  se  continue  plus  ou  moins  longtemps  à 
l'intérieur  de  la  cellule-mère. 

C.  K.,  187S.  2«  Semescre.  (T.  LXXXVll,  h» 5.)  16 


(  »'4  ) 

))  Le  Tœnia  cucumerina  m'a  paru,  à  certains  égards,  le  plus  favorable 
pour  l'obscrvalion  de  ces  phénomènes.  Je  les  ai  retrouvés  chez  diftérentes 
autres  espèces,  T.  expansa,  serrala,  mediocanellala,  denliculala,  etc.,  et  même 
chez  des  formes  aberrantes  comme  le  ïriœnophore.  \\y  a  là  des  faits  com- 
muns à  tout  le  groupe  et  peut-être  même  ne  s'arrêtent-ils  pas  là  :  grâce  à 
l'oljligeance  de  M.  Giard,  qui  a  bien  voulu  mettre  à  ma  disposition  des 
échantillons  frais  de  V Avenardia  Prieij  j'ai  pu  constater  des  faits  analogues 
chez  ce  Némertien  ('  ).  » 


BOTANIQUE  FOSSILE.  —  Structure  de  la  tige  des  Sigillaires.  Note 
de  M.  B.  Renault,  présentée  par  M.  P.  Duchartre. 

«  La  famille  des  vraies  Sigillaires  comprend  quatre  genres,  caractérisés 
par  la  structure  anatomique  de  l'écorce  et  par  la  disposition  des  cicatrices 
laissées  à  la  surface  des  tiges,  lors  de  la  chute  des  feuilles,  savoir; 

»    1°  Genre  Clalharia  Br.,  écorce  lisse,  cicatrices  contiguës  ; 

»   2°  Genre  Ze/oc/ermar/a  Gold.,  écorce  lisse,  cicatrices  séparées; 

>)   3°  Genre  Favulnria  Stern.,  écorce  cannelée,  cicatrices  contiguës; 

»  4°  Genre  Rh/lidolepis  Stern.,  écorce  cannelée,  cicatrices  séparées. 

»  Deux  fragments  de  tiges  silicifiés,  recueillis  à  Autun,  ont  fait  connaître 
la  structure  des  Sigillaires  à  écorce  cannelée  (*),  et  celle  des  Sigillaires  à 
écorce  lisse  (').  Dans  ces  deux  groupes  l'écorce  seule  présente  quelques 
différences;  dans  le  Sig.  elecjans,  la  partie  subéreuse  est  formée  d'un  tissu 
régulier  et  continu,  tandis  que  dans  le  Sig.  spimdosa  cette  même  région 
prend  l'aspect  d'un  réseau  à  mailles  nombreuses,  dont  l'intérieur  est 
rempli  par  des  cellules  de  forme  cubique.  L'examen  d'un  fragment  d'écorce 
deSigil.  Saullii  Br.  (genre  Rhjtidolepis),  provenant  des  environs  de  Man- 
chester, m'a  montré  une  structure  analogue  à  celle  du  Sigil.  elegans;  en 
effet,  au-dessous  du  tissu  cellulaire  parenchymateux,  superficiel,  surtout 
développé  dans  le  voisinage  des  coussinets  foliaires,  on  rencontre  ime 
couche  continue  et  régulière  de  tissu  subéreux;  les  cellules  en  sont  un  peu 

(')  Ces  rechercties  ont  été  faites  au  laboratoire  de  Zoologie  de  la  Faculté  des  Sciences  de 
Lille,  dirigé  par  M.  Giard. 

(')  Brong.,  Observations  sur  la  structure  intérieure  du  Siglllaria  elegans  [JrcJi.  du 
Muséum,  t.  1,  p.  4o5). 

(  ')  B.  Re^jault  et  Grand'Eury,  Études  sur  le  Sigillaria  spinulosa  [Mém,  des  Savants  étran- 
gers à  V Académie,  t.  XXII,  n"  9). 


(    '  I  •J   ) 
plus  allongées  que  dans  l'espèce  cih'e,  décrite  par  Brongniart,  et  prennent 
l'aspect  fibreux  à  une  certaine  profondeur  au-dessous  de  la  surface. 

»  On  peut,  dès  à  présent,  prévoir  les  légères  modifications  qu'offrira 
l'écorce  des  Sigillaires  du  genre  Clatharia. 

•»  De  nouveaux  fragments  de  Siqillaria  spintilosa  et  de  Sigil.  elecjans,  dont 
quelques-uns  étaient  encore  munis  de  leurs  feuilles  et  que  j'ai  rencontrés 
à  Autun,  m'ont  permis  de  suivre  les  faisceaux  vasculaires  dans  ces  organes 
et  à  différentes  hauteurs  dans  la  tige. 

»  La  feuille  du  Sig.  spimdosa  est  parcourue  suivant  sa  longueur  par  un 
faisceau  vasculaire  qui  en  occupe  à  peu  près  la  région  moyenne.  Ce  fai- 
sceau vasculaire  est  formé  en  réalité  de  deux  bandes  parallèles  superposées 
et  recourbées  en  arc,  dont  la  concavité  est  en  dessus.  Les  éléments  spirales 
sont  placés  entre  les  deux  parties  du  faisceau.  Autour  du  faisceau  se  trouve 
une  gaîne  de  cellules  allongées,  et  plus  en  dehors  une  enveloppe  com- 
posée de  cellules  rectangulaires  plus  hautes  que  larges,  à  parois  poreuses. 

»  Les  feuilles  de  Sigil.  elegans  présentent  à  peu  près  la  même  structure; 
cependant,  dans  la  partie  la  plus  large  du  limbe,  elles  offrent  deux 
faisceaux  juxtaposés  côte  à  côte,  triangulaires,  dont  la  pointe  occupée 
par  les  trachées  est  tournée  en  dehors  ;  chacun  de  ces  faisceaux  est  enve- 
loppé à  sa  pointe  par  quelques  vaisseaux  poreux.  Cette  structure  du  fai- 
sceau vasculaire  dans  les  feuilles  de  Sigillaires  rappelle  jusqu'à  un  certain 
point  celle  du  faisceau  dans  les  feuilles  de  Cycadées. 

»  Dans  la  partie  subéreuse  de  l'écorce  du  Sig.  spinulosa,  les  deux  bandes 
du  faisceau  vasculaire  sont  encore  séparées  et  distinctes,  mais  la  bande 
inférieure  a  perdu  beaucoup  de  son  importance.  Dans  la  partie  parenchy- 
mafeuse  qui  sépare  le  suber  du  cylindre  ligneux,  les  deux  portions  sont 
intimement  soudées  sur  une  coupe  transversale;  l'ensemble  présente  la 
figure  d'un  triangle  dont  le  sommet  serait  tourné  en  dehors;  les  éléments 
les  plus  déliés  (spirales?)  sont  placés  à  l'intérieur  du  triangle,  mais  plus  près 
du  sommet.  Tout  autour  du  faisceau  il  existe  une  gaîne  de  tissu  cellulaire 
allongé.  Après  avoir  parcouru  l'épaisseur  du  cylindre  ligneux,  le  faisceau 
va  se  soudera  l'un  des  faisceaux  vasculaires  caractéristiques  qui  entourent 
la  moelle  des  Sigillaires. 

»  Dans  les  vrais  Sigillaires  ces  faisceaux  sont,  comme  on  sait,  isolés,  dis- 
posés parallèlement  suivant  les  génératrices  d'un  cylindre;  jamais  ils  ne  se 
soudent  pour  former  un  cercle  continu  autour  de  la  moelle. 

»  Les  Z)/p/o.rj/ees^  qui  renferment  le  Diploxylon  cy^cadeoideum  (^Corda.), 
V  Jnaballii'apulcherrima  [Wi\ham),  etc.,  offrent   un  développement  de  ces 

16.. 


(  "6  ) 
vaisseaux,  assez  considérable  pour  déterminer  leur  contact  et  la  formation 
d'un  anneau  régulier  continu,  sans  trace  de  tissu  cellulaire  interposé. 

»  Il  peut  arriver  qu'en  outre  de  cet  anneau  intéiùeur,  résultant  de  la 
soudure  d;  s  faisceaux  vasculaires,  il  se  développe  dans  la  moelle  même 
d'autres  faisceaux  plus  ou  moins  nombreux  et  séparés  par  du  tissu  cellu- 
laire :  ex.  Sig.vascularis  (Bianey). 

1)  Le  Mediillosn  stellatn  (Cotta)  offre  une  tige  formée  de  plusieurs 
anneaux  ligneux  concentriques  distincts,  entourant  une  moelle  volumi- 
neuse dans  laquelle  se  développent  souvent  des  productions  ligneuses  se- 
condaires rayonnantes,  comme  dans  certaines  Cycadées  actuelles  [Dioon, 
Encyhalarlos,  etc.),  mais  sans  faisceaux  vasculaires  formant  un  anneau 
discontinu  ou  complet,  comme  dans  les  Sigillaires  et  les  Diploxylées.  C'est 
au  type  offert  par  le  Medullosa  slellaia  que  se  rattacheraient  plus  étroite- 
ment les  Cycadées  actuelles.  Les  quatre  familles  précédentes,  qui  ne  sont 
pas  les  seules  formant  l'ordre  des  Sigillarinées,  peuvent  être  groupées, 
d'après  leurs  caractères,  dans  le  tableau  suivant  : 


Deux cylindresligneux,  l'un  ex-  i 
terne,  formé  de  fibres  rayées 
disposées  en  séries  rayonnan- 
teset  séparées  par  des  rayons 
médullaires;  l'autre  plus  in- 
térieur, composé  de  vais- 
seaux scalariformes,  non  dis- 
posés en  série  rayonnante  et 
sans  rayons  médullaires. 

Un  seul  cylindre  ligneux  formé 
de  fibres  rayées  ou  ponc- 
tuées ,  disposées  en  séries 
rayonnantes,  séparées  par 
des  rayons  médullaires. 


Sigillarinées. 

Faisceaux  vasculaires  plus 
ou  moins  nombreux  dans 
l'intérieur  de  la  moelle. 

Sans  faisceaux  vasculaires 
dans  la  moelle. 


Fibres  du  cylindre  ligneux 
rayées,  un  cercle  de  fais- 
ceaux isclés ,  en  contact 
avec  les  coins  de  bois  du 
cylindre  ligneux  exté- 
rieur. 

Fibres  du  cylindre  ligneux 
ponctuées,  faisceaux  vas- 
culaires épars  dans  l'in- 
térieur de  la  tige. 


Sigillarin  vasculan's  (Binney) . 
Diploxylées  (Corda). 


Sigillaires  (Brong.  ). 


Medullosa  stellata  (  Corda  ) 


(   "7  ) 

CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.  —  La  septicité  du  sang  putréfié  se  perd  par  un  très- 
long  contact  avec  de  l'oxygène  comprimé  à  haute  tension.  Note  de  M.  V.  Feltz, 
présentée  par  M.  Ch.  Robin. 

«  J'ai  démontré  expérimentalement,  dès  iSyS  [Comptes  rendus ,  p.  553), 
que  le  sang  putréfié  septique  traité  pendnnt  quelques  jours  par  contact  ou 
par  passage  de  gaz  oxygène  pm-  semble  devenir  moins  toxique,  et  qu'il  se 
différencie  du  sang  initial  par  une  diminution  des  mouvements  des  vibrio- 
niens.  J'ai  établi,  en  1877  [Comptes  rendus,  p.  i63),  que  l'oxygène  pur  com- 
primé à  haute  tension,  pendant  trente  et  cinquante  jours,  fait  périr  les 
bâtonnets  oscillants  et  les  vibrions  du  sang  putréfié,  mais  qu'il  n'a  aucune 
action  sur  les  corpuscules  germes  ou  spores  conidies,  ce  qui  explique  la 
puissance  de  la  septicité.  J'ai  eu  la  bonne  fortune  de  me  rencontrer  sur  ce 
point  avec  M.  Pasteur,  qui  s'exprime  ainsi  dans  son  lumineux  travad  Sur  la 
théorie  des  qermes,  du  3o  avril  1878  : 

«  Le  vibrion  est  tué  par  l'oxygène,  et  ce  n'est  que  quand  il  est  en  épaisseur  qu'il  se 
transforme  en  |)résence  de  ce  gaz  en  corpuscules  germes  et  que  sa  virulence  peut  se  per- 
pétuer.  » 

»  L'oxygène  comprimé  tuant  les  vibrioniens  adultes,  j'ai  voulu  savoir  s'il 
ne  tuerait  pas  aussi  les  germes  en  insistant  plus  longtemps  sur  la  compression 
oxygénale  à  haute  tension.  M.  Paul  Bert  a,  du  reste,  posé  la  question  sur  ce 
terrain  (voir  son  important  ouvrage  Sur  la  pression  barométrique  (p.  1 134). 

»  Conclusion.  —  L  action  de  l'oxygène  comprimé  à  haute  tension,  main- 
tenue pendant  un  long  espace  de  temps,  agit  sur  le  sang  putréfié  septique 
comme  la  chaleur  portée  à  i5o  degrés;  elle  détruit  les  vibrioniens  et  les 
germes  auxquels  est  inhérente  la  septicité  du  liquide.  » 


CHIRURGIE.  —  De  l'oitéite  et  de  l'ostéo-périostite  du  grand  angle  de  l'orbite 
dans  leurs  rapports  avec  les  affections  désignées  sous  les  noms  de  tumeurs  et 
fistules  du  sac  lacrymal.  Note  de  M.  Fano,  présentée  par  M.  Cloquet. 

«  La  plupart  des  chirurgiens  contemporains,  se  conformant  à  la  théorie 
de  J.-L.  Petit  sur  le  mode  de  production  des  tumeurs  et  des  fistules  du  sac 
lacrymal,  appliquent  au  traitement  de  ces  affections  la  dilatation  du  canal 
nasal.  Cette  dilatation  effectuée,  depuis  plus  d'un  siècle  et  deiui,  par  divers 
procédés,  s'exécute  aujourd'hui  avec  des  mandrins  métalliques  droits,  de 


(   ii8  ^ 
grosseur  progressive,  qu'on  introduit  par  le  conduit  lacrymal  supérieur  ou 
inférieur,  incisés  dans  toute  leur  longueur,  de  façon  à  ne  pas  avoir  à  fran- 
chir la  courbure  qui  existe  au  niveau  du  point  d'abouchement  des  conduits 
lacrymaux  dans  le  sac. 

»  On  peut  faire  valoir  contre  l'opinion  de  J.-L.  Pétilles  arguments  sui- 
vants, dont  l'importance  n'échappera  à  personne  : 

»  i"  On  rencontre  de  nombreux  malades,  chez  lesquels  le  canal  nasal 
est  imperméable  aux  injections  d'eau  poussées  par  le  point  lacrymal,  et 
cependant  ces  mêmes  malades  n'ont  pas  la  moindre  distension  du  sac  lacry- 
mal, qui  ne  sécrète  aucun  produit  pathologique. 

»  2°  Par  contre,  il  n'est  pas  rare  d'observer  d'autres  sujets  chez  lesquels 
il  y  a  une  tumeur  et  même  une  fistule  du  sac  lacrymal,  alors  que  le  canal 
nasal  est  resté  très-perméable,  ou  même  que  ce  canal  est  dilaté,  ce  que 
l'on  constate  en  faisant  une  injection  d'eau  par  le  point  lacrymal  inférieur, 
cette  injection  passant  en  effet  à  flots  par  la  narine  correspondante. 

»  Si  la  théorie  de  J.-L.  Petit,  sur  le  mode  de  production  des  tumeurs  et 
des  fistules  du  sac  lacrymal,  est  erronée,  il  faut  chercher  l'origine  de  ces 
affections  dans  d'autres  lésions. 

»  C'est  le  squelette  de  la  portion  de  la  face,  en  rapport  avec  les  voies 
d'excrétion  des  larmes  (sac  lacrymal,  canal  nasal),  qui  est  le  véritable  point 
de  départ  du  mal.  C'est  le  tissu  osseux  de  cette  région,  notamment  le  tissu 
de  l'apophyse  montante  du  maxillaire  supérieur,  qui  est  affecté  primiti- 
vement. 11  se  produit  primitivement  une  ostéite  ou  une  ostéo-périostite,  et 
d'après  l'étendue  qu'occupe  cette  inflammation  les  premiers  phénomènes 
que  l'on  observe  sont  variables.  Si  l'affection  est  limitée  au  voisinage  du 
sac,  il  y  a  du  larmoiement  et  de  la  tuméfaction  de  la  région  du  grand  an"le 
de  l'orbite;  mais  le  canal  nasal  reste  perméable,  ainsi  que  le  démontrent 
les  injections  d'eau  pratiquées  par  le  point  lacrymal  inférieur.  Si,  au  con- 
traire, l'ostéite  occupe  non-seulement  le  grand  angle  de  l'orbite,  mais  encore 
les  parois  du  canal  nasal,  ce  dernier  devient  promplement  imperméable, 
parce  que  le  gonflement  du  tissu  osseux,  qui  limite  ce  conduit  de  foutes 
parts,  en  elface  la  lumière.  Si,  enfin,  l'ostéite  n'occupe  que  les  parois  du 
canal  nasal,  sans  s'étendre  au  tissu  osseux  du  grand  angle,  il  peut  n'y 
avoir  aucun  trouble  fonctionnel  apparent  dans  l'excrétion  des  larmes, 
celles-ci  se  vaporisant  à  mesure  qu'elles  arrivent  au  niveau  du  cul-de-sac 
interne  de  la  conjonctive,  ni  aucune  tuméfaction  de  la  région  du  grand 
angle;  quelquefois  il  existe  un  peu  de  larmoiement. 

»  Dans  le  plus  grand  nombre  des  cas,  l'ostéite  du  grand  angle  de  l'or- 


(  ^19) 
bite  se  termine  par  suppuration  ;  le  pus  se  fraye  une  voie  dans  le  sac 
lacrymal  qui  est  en  rapport  direct  avec  le  tissu  osseux  malade.  A  partir 
de  ce  moment,  cet  abcès  ossifluent  se  comporte  d'une  manière  variable:  ou 
bien  le  pus  s'écoule  par  la  narine,  alors  que  le  canal  nasal  est  resté  per- 
méable; ou  bien  le  pus  s'accumule  dans  le  sac,  ne  sort  qu'en  partie  par  les 
points  lacrymaux,  et  détermine  dans  la  paroi  antéro-externe  du  sac  un  tra- 
vail d'ulcération  qui  permet  au  liquide  pathologique  de  s'écouler  direc- 
tement au  dehors.  Dans  le  dernier  cas,  l'abcès  du  sac  se  convertit  en  fistule 
ossifluenle  qui  passe  elle-même  par  toutes  les  phases  d'évolution  de  ces 
sortes  de  fistules,  c'est-à-dire  qu'elle  se  ferme  et  se  rouvre  alternativement, 
tant  que  la  lésion  osseuse  n'est  pas  guérie. 

»  Si  les  données  précédentes  sont  vraies,  et  elles  ont  toutes  chances  de 
l'être,  parce  qu'elles  sont  fondées  sur  l'observation  clinique,  la  thérapeu- 
tique des  affections  désignées  sous  les  noms  de  tumeurs  et  fistules  du  sac 
lacrymal  doit  être  complètement  changée.  Lorsqu'on  ne  considère  ces 
affections  que  comme  la  conséquence  d'un  rétrécissement  du  canal  nasal, 
on  ne  se  préoccupe  que  de  dilater  ce  canal.  Le  seul  résultat  qu'on  obtient 
parce  traitement  est  de  permettre  au  pus  de  s'écouler  plus  facilement  par 
la  narine;  ou  établit  une  fistule  ossifluente  borgne  interne  nasale  du  grand 
angle  de  l'orbite. 

»  Ce  traitement  est  palliatif,  parce  qu'il  ne  fait  rien  contre  la  lésion 
osseuse  qui  est  le  véritable  point  de  départ  du  mal.  Pour  que  le  traitement 
devienne  curatif,  il  faut  attaquer  directement  cette  lésion  du  tissu  osseux, 
agir  sur  elle  par  des  topiques  irritants,  notamment  des  injections  iodées, 
ou  par  des  moyens  mécaniques,  tels  que  la  rucjination  du  tissu  osseux 
malade.  De  cette  façon,  on  favorise  l'élimination  de  la  partie  osseuse 
altérée.  A  ces  expédients  locaux  il  faut  ajouter  les  moyens  généraux  indi- 
qués dans  toutes  les  affections  du  système  osseux,  qui  reconnaissent  le 
plus  souvent  pour  causes  le  lymphatisme  ou  la  diathèse  strumeuse.  » 

MÉDECINE.  —  Identité  de  nature  de  Cérysipèle  spontané  et  de  Vérysipèle  trau- 
matique;  conséquences  qui  en  découlent.  Note  de  M.  Real.  (Extrait.) 

«  Depuis  1867,  j'ai  établi,  par  une  recherche  minutieuse  dans  un  grand 
nombre  de  faits,  que  l'érysipèle  dit  spontané  ne  se  produit  jamais  par  un 
mécanisme  différent  de  celui  qui  amène  l'érysipèle  évidemment  trauma- 
tique.  En  d'autres  termes,   l'érysipèle  dit  spontané  est  toujours,  comme 


(    I20    ) 

l'érysipèle  trauniatique  dépendant  d'une  lésion,  si  peu  apparente  qu'elle 
soit,  du  derme  ou  d'une  muqueuse,  comme  la  muqueuse  nasale  dans  le 
cas  le  plus  ordinaire.  Dans  les  faits  de  ma  pratique  que  j'ai  recueillis,  se 
trouvent  encore  des  cas  d'érysipèle  dit  spontané  procédant  soit  d'une  fis- 
sure à  la  lèvre,  soit  d'une  excoriation  des  oreilles,  soit  d'une  simple  pus- 
tule à  la  face- 

»  Ce  point  établi,  j'ai  jugé  que,  pour  guérir  l'érysipèle,  qui  n'est  ainsi, 
dans  tous  les  eus,  qu  une  l/mphangite  l'éticulaire,  ayant  son  point  de  départ 
connu,  il  faut  s'adresser  principalement,  pour  ne  pas  dire  exclusivement, 
à  ce  point  de  départ  tout  comme  s'il  ne  s'agissait  que  d'une  lymphangite, 
autrement  dit  angioleucite  rectiligne.  Les  faits  sont  venus  nombreux  con- 
firmer la  prévision  que  j'avais  eue  de  la  disparition  de  la  lymphangite 
réticulaire  par  le  seul  fait  de  la  réparation  de  la  lésion  qui  est  son  point  de 
départ. 

M  J'ai  obtenu  sûrement  et  rapidement  ce  résultat  en  un,  en  deux  ou  en 
trois  jours,  par  l'emploi  d'une  solution  aqueuse  de  tannin,  que  j'avais 
reconnue,  depuis  plusieurs  années  auparavant,  être  l'agent  le  plus  remar- 
quablement favorable  sur  les  plaies  plus  ou  moins  envenimées,  même  avec 
angioleucite.  » 

M.  Maumené,  à  l'occasion  de  la  Communication  faite  par  M.  Lawrence 
Smith  au  sujet  d'un  accident  survenu  dans  un  moulin  à  farine  aux  États- 
Unis,  rappelle  un  fait  analogue  cité  dans  les  Annales  de  Chimie,  et  remon- 
tant à  l'année  1785  (');  il  propose  une  explication  fondée  sur  la  pré- 
sence du  gaz  hydrogène  condensé  dans  la  matière  pulvérulente  sèche. 

M.  Dumas  rappelle  que  la  Lettre  très-intéressante  qui  lui  a  été  adressée 
par  M.  Lawrence  Smith  signale  une  formidable  explosion  qui  s'est  pro- 
duite dans  un  moulin  à  farine  situé  sur  une  des  chutes  du  Mississipi  et 
parmi  les  plus  grands  du  monde.  La  toiture  projetée  en  l'air,  les  murs 
écroulés,  nombre  de  victimes  et  cinq  grands  moulins  voisins  détruits  par 
les  conséquences  de  la  première  explosion,  donnent  à  cet  événement  un 
caractère  extraordinaire. 

iVI.  L.  Smith,  bien  placé  par  sa  situation  officielle  pour  avoir  des  infor- 
mations précises,  s'est  livré  à  une  enquête  exacte  sur  les  lieux,  et  il  est 
arrivé  à  cette  conviction  que  l'explosion  s'est  produite  au  moyen  de  la 
folle  farine  répandue  dans  l'air  et  constituant  un  mélange  explosif  dont 

(')  MoRozzo,  Annales  de  Cliiiiiie,  l.  IV,  p.   i'3. 


(  '21  ) 

l'inflammation  aurait  été  produite  par  les  meules  marchant  avec  une  vi- 
tesse excessive. 

M.  Dumas  s'est  empressé  de  publier  la  Lettre  de  M.  L.  Smith  (  '  ).  L'avertis- 
sement qu'elle  donnait  pouvait  prévenir  de  nouveaux  malheurs.  Elle  con- 
tenait une  information  précieuse  pour  les  ingénieu.s  chargés  de  rechercher 
les  causes  des  explosions  qui  affligent  l'exploitation  des  houillères. 

Enfin  l'explication  donnée  par  M.  Lawrence  Smith  était  confirmée  d'a- 
vance par  des  expériences  anciennes  sur  l'emploi  du  charbon  en  poussière 
fine,  comme  étant  propre  à  fournir  avec  l'air  des  mélanges  explosifs,  de  na- 
ture à  être  utilisés  dans  des  machines  motrices. 

M.  Dumas  cite  en  particulier  une  machine  de  ce  genre  qui  a  fonctionné 
à  titre  d'essai,  pendant  ces  dernières  années,  chez  M.  Mouchel,  fabricant 
d'aiguilles  bien  connu,  à  Laigle.  Cet  habile  industriel  s'était  passionné  pour 
ce  genre  de  moteur  et  avait  consacré  à  sa  construction  beaucoup  de  temps 
et  de  soins. 

Puisque,  ce  qui  n'a  rien  de  surprenant,  les  poudres  combustibles  agissent 
comme  des  gaz,  il  semble  inutile  de  chercher  à  l'explosion  signalée  par 
M.  L.  Smith  une  autre  cause  que  celle  qu'il  lui  attribue  lui-même. 

M.  Berthei.ot  rappelle,  à  celte  occasion,  les  observations  faites  dans  les 
mines  de  houille,  d'après  lesquelles  les  poussières  de  charbon  soulevées  et 
embrasées  soit  par  un  coup  de  mine,  soit  par  la  combustion  d'une  petite 
quantité  de  grisou,  ont  souvent  servi  à  propager  l'inflammation  de  l'air 
jusqu'à  de  très-grandes  distances,  en  brûlant  les  ouvriers  et  en  produisant 
de  terribles  accidents  (^).  Ces  effets  se  développent  surtout  quand  l'atmo- 
sphère contient  déjà  quelques  traces  de  grisou,  la  poussière  combustible 
faisant  l'effet  de  la  dose  complémentaire  qui  rend  le  mélange  explosif  : 
M.  Galloway  a  fait,  à  cet  égard,  des  expériences  directes  et  très-instructives. 
Mais  la  présence  de  cette  trace  de  gaz  combustible  n'est  pas  indispen- 
sable, comme  le  prouvent  les  observations  de  M.  Dombre,  à  Aniche,  sur 
les  poussières  charbonneuses,  et  les  explosions  des  moulins  à  farine,  ex- 


(  '  )   Annales  de  Chimie  et  de  Physique;  mai  1878. 

(^  )  Voir  le  Rapport  de  M.  Haton  de  la  Goiipillière  à  la  Commission  d'études  des  moyens 
propres  à  prévenir  les  explosions  de  yrisou,  p.  aS  (1878,  chez  Dunod).  —  Voir  aussi  le 
Mémoire  de  M.  L.  Dombre,  Sur  te  grisou,  p.  3i  (Lille,  1878),  et  les  observations  de 
Faraday,  de  M.  du  Souich,  de  M.  Verpilleux,  de  M.  Burat  et  d'autres  ingénieurs  des  Mines 
sur  le  même  sujet. 

G.  R.,  1878,  a-  Semestre.  (T.  LXXXVII,   N°  5.)  I7 


{     122     ) 

plosions  dont  on  connaît  plnsieiirs  cas  et  dont  M.  Lawrence  Smilh  a  cité 
récemment  un  exenijjle  remarquable.  La  poudre  de  charbon  très-divisée 
ou  de  farine  mêlée,  en  certaine  proportion,  à  l'air,  constitue  un  véritable 
mélange  explosif,  auquel  un  accident  quelconque  peut  mettre  le  feu.  Il  y 
a  une  dizaine  d'années,  un  sac  d'amidon,  renversé  par  accident  en  haut 
d'un  escalier,  au  bas  duquel  se  trouvait  un  bec  de  gaz,  a  suffi  pour  pro- 
duire une  véritable  explosion  (').  Ces  effets  peuvent  d'ailleurs  être  réalisés 
expérimentalement,  comme  le  montrent  diverses  machines  motrices,  sur 
lesquelles  Berlhollet  et  Carnot  faisaient  des  Rapports  au  début  de  ce 
siècle. 

La  théorie  en  est  facile  à  concevoir,  si  l'on  réfléchit  qu'un  mélange 
intime  d'air  et  d'une  poussière  très-ténue  peut  être  assimilé  à  un  mélange 
d'air  et  de  gaz  combustible.  Chaque  grain  de  poussière  enflammé  s'en- 
toure aussitôt  d'une  atmosphère  en  ignition  qui  communique  le  feu  aux 
grains  voisins,  et,  si  les  grains  sont  rapprochés,  le  phénomène  peut  être 
assez  rapide  pour  que  toute  une  masse  gazeuse  éprouve  ces  effets  de  dila- 
tation brusque,  qui  caractérisent  l'explosion  des  gaz.  On  conçoit,  d'ailleurs, 
que  ces  effets  exigent  des  conditions  toutes  spéciales  de  mélange  pour  être 
réalisés,  aussi  bien  qu'avec  les  systèmes  gazeux  proprement  dits,  et  avec 
cette  circonstance  de  plus  que  le  mélange  poussiéreux  ne  subsiste  que  pen- 
dant un  moment,  à  cause  de  l'action  de  la  pesanteur. 

Pour  préciser  davantage,  on  peut  remarquer  que  loo  mètres  cubes 
d'air  renferment  près  de  3o  kilogrammes  d'oxygène,  capables  de  brûler 
complètement  ii  kilogrammes  de  poudre  de  charbon,  ou  27  kilogrammes 
de  poudre  d'amidon.  Il  est  clair  qu'il  faut  des  conditions  toutes  particu- 
lières de  division  de  la  poussière  et  de  mouvement  des  gaz  poiu'  réaliser  un 
mélange  homogène  et  explosif,  suivant  de  telles  proportions.  La  proportion 
minima  de  poussière  ne  doit  pas  pouvoir  descendre  beaucoup  au-dessous; 
mais  la  proportion  maxima  est  presque  sans  limite,  à  cause  du  caractère 
superficiel  de  la  comiuistion,  et  contrairement  à  ce  qui  arrive  pour  le 
grisou  :  ce  sont  de  telles  proportions,  excédant  le  pouvoir  comburant  de 
l'air  mêlé  à  la  poussière,  qui  exposent  à  ces  retours  de  flamme  si  dange- 
reux et  signalés  par  les  ingénieurs.  Alors  même  que  l'homogénéité  du  mé- 
lange est  incomplète,  ou  la  dose  des  poussières  insuffisante  pour  produire 
une  détonation,  les  poussières  n'en  demeurent  pas  moins  capables  de  pro- 
pager l'incendie. 


(')  Jounv.il  de  Pharmacie,  4''  série,  t.  X,  p.  6l. 


(     123    J 

M.  Faye,  en  présentant  à  l'Acadéniie,  de  la  part  de  M.  de  Chancourloh, 
un  Atlas  gnomoniqiie,  ajoute  les  observations  suivantes  : 

«  L'intérêt  qui  s'attache  aux  idées  de  M.  Élie  de  Beaumont  sur  les  sys- 
tèmes de  montagnes  a  appelé  de  nouveau  l'attention  des  géographes  sur  la 
projection  gnonionique,  qui  a  l'avantage  de  représenter  les  grands  cercles 
d'alignement  de  la  sphère  par  de  simples  lignes  droites. 

»  Ayant  eu  occasion  de  traiter  cette  question  dans  mon  cours  de  l'Ecole 
Polytechnique,  j'avais  indiqué  la  projection  sur  les  faces  d'un  cube  cir- 
conscrit au  globe  terrestre,  parce  que  ce  système  se  prête  fort  aisément 
au  transport  d'un  alignement  d'une  face  sur  l'autre. 

»  En  effet,  quand  on  a  une  droite  tracée  sur  l'une  des  faces,  on  obtient 
la  direction  de  l'alignement  sur  la  face  suivante  enjoignant  le  milieu  de 
l'arête  de  séparation  des  deux  faces  au  point  où  l'alignement  donné  coupe 
l'axe  de  la  première. 

»  Mais  M.  de  Chancourtois  m'ayant  montré  une  projection  gnomo- 
mique  sur  les  huit  faces  d'un  octaèdre,  j'ai  reconnu  que  ce  système  se  prête 
mieux  à  la  représentation  des  figures  géographiques.  J'ai  l'honneur  de  pré- 
senter à  l'Académie  l'Atlas  gnomonique  publié  par  ce  savant  ingénieur; 
le  réseau  pentagonal  de  M.  Élie  de  Beaumont  peut  y  être  embrassé  d'un 
coup  d'œil. 

B  En  terminant ,  j'exprimerai  le  vœu  que  quelque  géologue  étudie 
sérieusement  si  un  réseau  analogue  ne  s'adapterait  pas  aux  grandes  lignes 
de  la  surface  lunaire.  Pour  moi,  je  n'ai  jamais  examiné  cet  astre  sans  être 
frappé  de  l'analogie  que  présentent  les  nombreuses  fêlures  divergeant  de 
certains  centres,  tels  que  Tycho,  aussi  nombreuses  que  les  hexaédriques, 
octaédriques,  dodécaédriques  et  les  bissecteurs  de  diverses  sortes  de  M.  Elie 
de  Beaumont,  fêlures  opérées  suivant  de  vrais  arcs  de  grand  cercle  dont  on 
suit  la  trace,  pour  quelques-uns,  sur  près  de  i8o  degrés,  ou  bien  les  figures 
pentagonales  qu'on  retrouve  avec  un  peu  de  bonne  volonté  dans  les  prin- 
cipales mers  de  la  Lune  accolées  les  unes  aux  autres  par  des  côtés  com- 
muns. » 

M.  A.  BÉCHAMP  adresse  quelques  remarques  au  sujet  d'une  Communi- 
cation de  MM,  Musculits  et  Giuber  sur  la  matière  amylacée.  Il  pense  que, 
si  ces  chimistes  ont  trouvé  des  résultats  différents  de  ceux  de  ses  propres 
expériences,  c'est  qu'ils  ont  opéré  sur  des  produits  incomplètement  purs. 

M.  Macario  adresse  une  Note  intitulée  :  «  Des  nébuleuses  et  de  la  mul- 
tiplicité des  centres  dans  l'univers  ». 


(     124    ) 

A  4  heures  un  quart,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

COMITÉ   SECRET. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  formation  d'une  liste 
de  deux  Candidats,  qui  doit  èlre  présentée  à  M.  le  Ministre  de  l'Instruction 
publique,  pour  la  place  de  Membre  géographe,  actuellement  vacante  au 
Bureau  des  Longitudes. 

Les  candidats  désignés  sont  : 

En  première  ligne M.  d'Abbadie. 

En  seconde  ligne M.  Bocqi'et  de  la  Grye. 

La  séance  est  levée  à  six  heures.  J.  B. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçds  dans  la  séance  nn  8  juillet   1878. 

Bulletin  international  du  Bureau  central  météorologique  de  France;  n°*  178- 
180  à  i85,  28  juin  à  4  juillet  J878  ;  7  numéros  in-4°. 

Ecole  nationale  des  Mines  ;  année-1877-1878.  Cours  d" agriculture  professé 
par  M.  Delesse.  Paris,  Imp.  nationale,  1878  ;  in-8°. 

Note  sur  le  phénomène  opintique  dans  les  Pyrénées  de  la  Haute-Garonne  ;  par 
A.  Letmerie.  Sans  lieu  ni  date  ;  opuscule  in-8°. 

Compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  de  Médecine,  Chirurgie  et  Pharmacie 
de  Toulouse  depuis  le  i [\  mai  iQ'jj  jusqu'au  12  mai  1878.  Toulouse,  impr. 
Douladoure,  1878  ;  br.  in-8°. 

Association  française  pour  l'avancement  des  Sciences.  Congrès  du  Havre. 
1877.  M.  C.-A.  Laisant  :  Sur  quelques  propriétés  des  poljgones.  Paris, 
A.  Chaix,  sans  date  ;  br.  in-S".  (Deux  exemplaires.) 


EBBJTJ. 

(Séance  du   1"''  juillet  1878.) 
Page  16,  ligne  i5  en  remontant,  au  lieu  de  "jS  degrés,  lisez  95  degrés. 


COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES, 


SÉANCE  DU  LUNDI  22  JUILLET  1878. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉaiOIUES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

M.  Mouchez  présente  le  volume  des  «Annales  de  l'Observatoire  »  conte- 
nant les  Observations  de  iS'yS.  La  publication  de  ce  volume  a  été  un  peu 
retardée  par  de  simples  empêchements  administratifs;  les  volumes  de  1876 
et  de  1877  sont  prêts  à  être  imprimés. 


CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.    —  Sur  la  théorie  de  la  jermenlalion. 
Note  de  M.  Pasteur. 

«  Je  viens  de  lire,  dans  le  dernier  numéro  de  la  Rtvue  scientifique,  un 
article  intitulé  :  La  fermentation  alcoolique,  dernières  expériences  de 
Claude  Bernard. 

»  C'est  à  notre  confrère,  M.  Berthelot,  que  l'on  doit  la  mise  au  jour  de 
ces  Notes  diverses,  écrites  de  la  main  de  l'illustre  physiologiste,  pendant 
le  mois  d'octobre  1877,  et  retrouvées  accidentellement  dans  ses  papiers 
par  l'un  de  ses  jeunes  préparateurs,  M.  d'Arsonval. 

M  L'intérêt  que  j'ai  pris  à  ces  Notes,  ai-je  besoin  d'en  parler,  puisqu'elles 

C.  R.,  1878,  a-  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N°  4.)  1 8 


(     126    ) 

portent  sur  un  sujet  qui  m'occupe  depuis  plus  de  vingt  années,  et  qu'elles 
sont  de  Claude  Bernard!  Je  dois  avouer,  toutefois,  que  cet  intérêt  n'a 
pas  été  pour  moi  sans  un  mélange  de  grande  surprise.  De  la  première  ligne 
à  la  dernière,  en  effet,  elles  ont  pour  objet  le  contrôle  de  faits  et  de  con- 
clusions que  j'ai  souvent  produits  devant  cette  Académie,  et  les  vingt  der- 
nières lignes  sont  la  condamnation  absolue,  sans  restriction  aucune,  de 
mes  vues  au  sujet  de  la  fermentation  en  général,  et  de  la  fermentation  al- 
coolique en  particulier.  Voici  ces  conclusions  : 

Saint-Julien,  20  octobre  1877. 
Théorie  de  la  fermentation  alcoolique. 

«  La  théorie  est  détruite  ; 

B  i"  Ce  n'est  pas  la  vie  sans  air;  car  à  Ya'ir,  comme  à  l'abri  de  son  contact,  l'alcool  se 
forme  sans  levure. 

»  2"  Le  ferment  ne  provient  pas  de  germes  extérieurs,  car  dans  les  jus  aplasmiques  ou 
inféconds  (verjus  et  jus  pourris),  le  ferment  ne  se  développe  pas,  quoiqu'ils  soient  sucrés. 
Si  l'on  y  ajoute  du  ferment,  alors  ils  fermentent. 

j)  3"  L'alcool  se  forme  par  un  ferment  soluhle  en  dehors  de  la  vie  dans  les  fruits  mûris- 
sants ou  pourris;  il  y  a  alors  décomposition  du  fruit  et  non  synthèse  biosique  de  levure  ou 
de  végétation.  L'air  est  absolument  nécessaire  pour  cette  décomposition  alcoolique. 

»  4°  Le  ferment  soluble  se  trouve  dans  le  jus  retiré  du  fruit  (jus  pourri);  l'alcool  con- 
tinue à  s'y  former  et  à  augmenter. 

»   Avec  l'infusion  de  levure  ancienne,  sa  démonstration  devient  encore  plus  facile. 

»  5"  Il  y  a  dans  la  fermentation  deux  états  à  étudier  : 

1»  J.  Décomposition  ; 

D  B.  Synthèse  morphologique. 

»  Ma  surprise  s'est  accrue  lorsque  j'ai  remarqué  que  toutes  ces  Notes  ont 
été  écrites,  par  Claude  Bernard,  du  i"au  20  octobre  dernier,  à  sa  campagne 
de  Saint-Julien,  prèsde  Villefranche,  que  Claude  Bernard  a  passé  le  mois  de 
novembre  et  le  mois  de  décembre  parmi  nous,  assistant,  très-bien  portant, 
à  nos  séances,  assis  à  ma  droite,  vous  le  savez.  Or  il  ne  m'a  pas  dit  un 
seul  mot  de  ses  nouvelles  expériences.  N'est-il  pas  étrange  que  lui,  si 
franc,  si  ouvert,  si  porté  vers  la  libre  discussion,  qui  n'a  cessé  de  me  témoi- 
gner la  plus  bienveillante  affection,  qui,  chaque  semaine,  pour  ainsi  dire, 
causait  avec  moi,  à  cette  place,  sur  la  fermentation,  ait  eu,  par  devers  lui, 
en  revenant  de  Saint-Julien,  à  la  fin  d'octobre,  des  preuves  convaincantes 
que  j'étais  entièrement  dans  l'erreur,  et  qu'il  me  l'eût  caché  sans  y  faire 
même  la  moindre  allusion?  Cela  ne  me  paraît  pas  possible  :  aussi  je  me  de- 
mande si  les  éditeurs  de  ces  Notes  n'ont  pas  trouvé  que  c'est  chose  fort 
délicate  de  prendre  sur  soi,  sans  y  être  formellement  autorisé  par  l'auteur. 


(  ^27  ) 
de  mettre  au  jour  des  notes  et  des  cahiers  d'études?  Qui  d'entre  nous  ne 
serait  ému  à  la  pensée  qu'on  agira  de  même  à  son  égard? 

»  L'existence  de  ces  Notes,  l'énorme  disproportion  entre  les  conclusions 
et  les  faits  qui  les  motivent  me  semblent  avoir  une  explication  très-diffé- 
rente de  celle  que  M.  Berthelot  a  suggérée  aux  lecteurs  de  la  Revue  scienti- 
fique, en  les  invitant  à  croire,  d'après  des  on  dit,  que  «  les  déclarations 
»  de  Claude  Bernard,  quelques  jours  avant  sa  mort,  étaient  tout  à  fait 
»  conformes  aux  affirmations  générales  des  Notes  de  Saint-Julien  ».  Con- 
trairement à  celle  assertion  de  M.  Berthelot,  je  suis  porté  à  croire  que 
Claude  Bernard  n'a  fait,  pendant  ces  quinze  jours  du  mois  d'octobre  1877, 
et  en  novembre  et  décembre,  que  s'essayer  sur  le  sujet  de  la  fermentation 
alcoolique. 

»  Qu'il  fîit  préoccupé,  lui,  le  grand  physiologiste,  de  ces  deux  proposi- 
tions résultant  de  mes  travaux  : 

»  1°  Il  y  a  une  vie  sans  air,  sans  intervention  quelconque  du  gaz  oxygène 
libre; 

»  2"  Toutes  les  fois  qu'il  y  a  vie  sans  air,  la  fermentation  se  manifeste  ; 

»  Qu'il  en  fût  préoccupé,  dis-je,  personne  n'oserait  le  contester. 

»  Ces  deux  principes,  que  jamais  Claude  Bernard  n'a  mis  en  doute,  à  ma 
connaissance,  il  se  proposait,  sur  mon  invitation  même,  de  les  transporter 
dans  la  Physiologie  animale;  il  se  proposait  d'en  faire  l'objet  d'un  de  ses 
cours.  Pi  épatez-vous,  disait-il  pendant  sa  maladie  à  l'un  de  ses  aides,  M.  d'Astre, 
je  prendrai  cette  année,  pour  sujet  d'un  de  mes  cours,  l'étude  de  la  fermenta- 
tion. Nous  irons  voir  Pasteur  et  travailler  avec  lui  dans  son  laboratoire.  Dès 
lors  j'imagine  que,  comme  méthode  de  travail ,  méthode  excellente  dans 
tous  les  cas,  et  pour  savoir  si  j'étais  dans  le  vrai,  j'imagine  qu'il  ne  trouva 
rien  de  mie  ux  que  de  chercher,  par  de  nombreuses  expériences,  et  d'es- 
sayer, par  certaines  vues  préconçues,  à  mettre  en  défaut  mes  opinions 
et  mes  résultats.  Prendre  pour  guide  cette  idée  que  j'étais  sur  tous  les 
points  dans  l'erreur,  instituer  des  expériences  pour  l'établir,  telle  a  dû  être 
sa  méthode  de  préparation  sur  le  sujet  qu'il  voulait  traiter. 

»  N'est-ce  point  là  l'explication  de  ces  Notes  que  M.  Berthelot  vient  de 
publier,  et  du  silence  que  Claude  Bernard  a  gardé  vis-à-vis  du  confrère 
qu'elles  intéressaient  le  plus? 

»  C'eût  été  mon  appréciation  et  celle  de  plusieurs  amis  intimes  de 
Claude  Bernard,  si  nous  avions  été  consultés  avant  qu'on  livrât  ces  Notes 
à  la  publicité. 

»  Si,  malgré  tout  ce  que  je  viens  de  dire,  on  voulait  faire  de  ces  Notes 

18.. 


(    128    ) 

une  sorte  de  manifeste  contre  mes  travaux,  prétendre  que  Claude  Bernard 
ait  été  convaincu  de  la  vérité  des  conclusions  que  j'ai  rappelées  tout  à 
l'heure,  alors  et  malgré  le  profond  respect  que  j'ai  toujours  en  pour  notre 
illustre  confrère,  je  dirais  franchement  que  Bernard  s'est  trompé,  que 
toutes  les  expériences  dont  il  parle,  souvent  d'ailleurs  de  son  propre 
aveu,  sont  douteuses  et  incertaines,  et  que,  suivant  moi,  celles  qui  sont 
vraies  sont  mal  interprétées. 

»  Toutefois,  je  comprends  trop  le  respect  qui  doit  s'attacher  à  ce  qu'a 
pensé  et  écrit,  même  dans  le  silence  du  laboratoire,  notre  illustre  ami,  pour 
me  permettre  de  signaler  dès  à  présent  ce  que  je  trouve  de  très-défectueux 
dans  ces  Notes,  à  les  prendre  dans  leur  texte  absolu.  Je  veux  d'abord  les 
revoir  expérimentalement,  me  placer  dans  le  courant  même  des  idées  et 
des  expériences  de  Claude  Bernard,  et  je  convie  ses  amis,  ses  admirateurs 
à  agir  de  même.  Ils  me  donneront  ainsi  l'occasion  de  défendre  la  vérité 
que  j'attribue  à  mes  travaux,  en  présence  d'opinions  réelles  et  réellement 
exprimées.  » 


Réponse  à  la  Communicalion  de  M.  Pasteur,  par  M.  Bekthelot. 

«  Noire  éminent  Confrère,  M.  Pasteur,  ayant  cru  devoir  entretenir 
l'Académie  d'une  publication  faite  en  dehors  de  son  sein,  dans  une  Revue 
où  Cl.  Bernard  avait  coutume  de  présenter  ses  travaux  depuis  bien  des 
années,  je  demande  à  l'Académie  la  permission  de  reproduire  dans  les 
Comptes  rendus  les  observations  qui  précèdent  cette  publication  et  qui  en 
fixent  le  véritable  caractère.  Les  Notes  de  Cl.  Bernard  constituent  un  do- 
cument important  et  qu'il  ne  nous  a  pas  paru  permis  de  supprimer. 

La  fermentai inn  iitcnoliqac.  Dernières  expériences  de  Claude  Bernard. 

«  Lorsque  Claude  Bernard  fut  enlevé  à  la  Science,  son  génie  était  dans  toute  sa  force  et 
son  esprit  d'invention  n'avait  souffert  aucune  diminution.  Il  avait  entrepris  depuis  quelques 
mois  une  nouvelle  série  de  recherches  sur  la  fermentation  alcoolique,  et  il  annonçait  à  ses 
amis  et  à  ses  élèves  qu'il  croyait  avoir  fait  des  découvertes  susceptibles  de  modifier  profon- 
dément les  théories  régnantes.  Jlalheureusement  la  mort  l'a  surpris  avant  qu'il  ait  pu  donner 
son  secret;  quand  il  en  eut  la  pensée,  il  était  déjà  trop  tard  :  «  Cela  est  dans  ma  tête  », 
disait-il  à  ftl.  d'Arsonval,  son  dévoué  préparateur,  qui  a  entouré  ses  derniers  moments  des 
soins  les  plus  affeclucux,  «  cela  est  dans  ma  léte,  mais  je  suis  trop  fatigué  pour  vous  l'ex- 
u  pliqucr.  « 

»  Cl.  Bernard  n'avait  pas  l'habitude  d'écrire  le  détail  de  ses  expériences  avant  d'être 


(  129  ) 
parvenu  à  des  résultats  définitifs.   Aussi  tout  portait  ses  amis  à  regarder  ses  dernières  dé- 
couvertes comme  complètement  perdues,  lorsque  RI.  d'Arsonval   retrouva  dans  un  coin, 
soigneusement  caché,  le  cahier  de  Notes  qui  suit  et  qui  est  entièrement  autographe. 

»  Ce  sont  des  notes  de  laboratoire,  relatant  sous  une  forme  sommaire  les  essais  que  Cl. 
Bernard  avait  exécutés  en  octobre  1877,  dans  sa  propriété  de  Saint-Julien,  près  de  Ville- 
franche,  à  l'époque  des  vendanges.  Les  résultats  en  sont  présentés  d'une  façon  trop  abrégée 
pour  constituer  une  démonstration  rigoureuse,  pas  plus  que  ne  le  font  en  général  les  notes 
des  inventeurs  :  une  portion  de  leurs  vues  et  de  leurs  travaux,  souvent  la  plus  décisive, 
demeurant  réservée  dans  leur  esprit,  jusqu'au  jour  de  la  rédaction  finale.  Ces  brèves  indi- 
cations offrent  un  intérêt  spécial,  ])arce  qu'elles  sont  accompagnées  de  ces  réflexions  person- 
nelles, que  tout  savant  original  s'adresse  à  lui-même,  à  titre  de  commentaire  provisoire  de 
ses  observations  présentes. 

»  Cl.  Bernard  avait  poursuivi  ses  expériences  au  Collège  de  France  pendant  les  mois  de 
novembre  et  de  décembre,  mais  aucune  note  relative  à  ses  dernières  recherches  n'a  pu 
être  retrouvée. 

»  Tout  ce  que  nous  savons,  c'est  que  ses  déclarations,  quelques  jours  avant  sa  mort, 
étaient  tout  à  fait  conformes  aux  affirmations  générales  des  Notes  de  Saint-Julien. 

»  Dans  cet  état  des  choses,  plusieurs  amis  et  élèves  de  Cl.  Bernard  ont  pensé  qu'il  y 
avait  intérêt  pour  la  Science  à  conserver  la  trace  des  dernières  préoccupations  de  ce  grand 
esprit,  quelque  incomplète  qu'elle  nous  ait  été  laissée.  On  y  verra  comment  il  entendait 
attaquer  le  problème  et  par  quelles  voies  il  espérait  en  atteindre  la  solution.  » 


OPTIQUE.  —  Observations,  à  propos  des  recherches  de  M.  Rosenstichl,  sur  le 
noir  absolu  ou  noir  idéal.  Note  de  M.  Chevreul. 

«  Mon  intention  était  de  présenter  aujourd'lnii  le  résumé  de  l'opuscule 
qui  m'occupe  depuis  plusieurs  mois,  la  suite  de  mes  travaux  sur  les 
contrastes  de  couleur;  mais  j'ai  changé  d'avis  après  avoir  reçu  une  Lettre, 
datée  du  i3  de  juillet  1878,  d'après  laquelle  M.  Rosenstiehl  m'exprime  le 
désir  que  je  reconnaisse  qu'il  s'est  occupé  du  iwir  idéal,  que  j'appelle 
noir  absolu,  dans  un  Mémoire  daté  du  3i  de  mai  1876,  et  de  plus  qu'il 
s'est  servi  du  disque  rotatif  avec  le  noir  idéal  et  des  couleurs. 

)i  Je  m'en  rapporte  à  la  bonne  foi  de  M.  Rosenstiehl;  mais  quelques  ré- 
serves sont  nécessaires,  parce  que,  sur  le  désir  que  m'avaient  exprimé 
plusieiu's  de  mes  confrères  que  je  fisse  un  Rapport  sur  ses  travaux,  c'est 
avec  une  vive  contrariété  que  je  n'ai  pu  y  satisfaire.  Les  recherches  de 
M.  Rosenstiehl  émanant  de  la  méthode  a  priori,  et  les  miennes  de  la  mé- 
thode a  posteriori,  dès  lors,  dans  la  position  ùe  juge  et  partie,  l'abstention  a 
dû  suivre,  non  de  publier  mes  travaux,  mais  de  juger  ceux  d'un  homme 
dont  le  mérite  est  incontestable.  En  faisant  cette  déclai\ition,  j'exprime  le 


(   i3o  ) 
désir  que  M.  Rosenstiehl  veuille  bien  répondre  oui  ou  non  à  une  série  de 
questions  qui  me  sont  nécessaires  pour  éviter  des  écueils  réels  si,  ne  con- 
naissant pas  bien   ses  opinions,  je  les  interprétais  mal.  C'est   donc  dans 
l'intérêt  de  tous  que  je  prie  M.  Dumas  de  lui  remettre  ces  questions. 

QUELQUES    CITATIONS    CONCERNANT    M.    CHEVREUL. 

Distinction  du  noir  absolu  d'avec  le  noir  matériel  faite  en  l835.  Loi  du  contraste 
simultané  des  couleurs  (  [i.  3  et  4)- 

«  Si  la  lumière  qui  tombe  sur  un  corps  est  absorbée  complètement  par  ce  corps,  de 

»  manière  qu'elle  disparaisse  à  la  vue,  comme   celle  qui  tombe  dans  un  trou  parfaitement 

»  obscur,  alors  le  corps  nous  paraît  noir,  et  il  ne  devient  visible  que  parce  qu'il  est  contigu 

»  à  des  surfaces  qui  réfléchissent  ou  transmettent  de   la  lumière.   Parmi  les  corps  noirs, 

"  nous  n'en  connaissons  aucun  qui  le  soit  parfaitement,  et  c'est  parce  qu'ils  réfléchissent  un 

»  peu  de  lumière  blanche  que  nous  jugeons  qu'ils  ont  du  relief,  ou  qu'ils  affectent  notre 

»  œil,  ainsi  que  le  fait  tout  objet  matériel.  Ce  qui  prouve,  au  reste,  cette  réflexion  de 

»  la  lumière  blanche,  c'est  que  les  corps  les  plus  noirs,  étant  polis,  réfléchissent  l'image  des 

»  objets  éclairés  placés  devant  eux.  » 

»  Lire  pages  31-72,  alinéas  4,  5  — 

»  Enfin,  lire  le  passage  suivant  (p.  671),  relatif  à  l'enseignement  de  la 
peinture  : 

«  Enfin,  à  des  élèves  que  l'on  n'a  point  soumis  à  des  épreuves  analogues  à  celles  que  je 
»  fais  subir  aux  teinturiers  que  j'examine  pour  savoir  s'ils  ont  l'œil  bien  conformé  ;  épreuves 
»  fort  simples,  puisqu'elles  consistent  à  leur  présenter  des  objets  colorés  juxtaposés,  comme 
»  le  représente  la  figure  i,  et  de  s'assurer  s'ils  aperçoivent  les  modifications  données  par 
»   la  loi  du  contraste  simultané.   » 

»  Appartient-il  au  doyen  des  étudiants  de  France  de  faire  la  remarque 
en  ce  lieu,  le  palais  de  l'Institut,  que  cet  examen  est  prescrit  par  une  loi 
qui  régit  la  Suède  et  la  Norvège,  non  à  l'égard  des  élèves,  artistes  peintres 
futurs,  mais  à  l'égard  des  personnes  qui  se  présentent  pour  entrer  dans 
la  marine  ou  l'administration  des  chemins  de  fer!  » 


ÉLECTROCHIMIE.  -  -  Sur  le  dépôt  éleclrocfiimique  du  cobalt  et  du  nickel; 

par  M.  Ed.>i.  Becquerel. 

«  M.  Gaiffe  a  publié  lundi  dernier,  dans  les  Comptes  rendus  (p.  loo),  une 
Note  relative  au  dépôt  éli  ctrochimique  du  cobalt  et  à  l'emploi  des  doubles 
combinaisons  ammoniacales  pour  atteindre  ce  but.  Comme  il  n'a  pas  men- 
tionné ce  qui  avait  été  fait  antérieurement  à  cet  égard,  je  rappellerai  de 


(  '31  ) 
nouveau  que  ce  résullat  avait  été  indiqué  par  mon  père  et  par  moi  dans 
un  travail  fait  en  1862  ('),  et  dans  lequel  se  trouvaient  résumées  les  con- 
ditions nécessaires  pour  obtenir  des  dépôts  galvaniques  cohérents  tant  de 
nickel  que  de  cobalt.  Nous  avons  insisté,  dans  ce  travail,  sur  la  neutralité 
nécessaire  des  dissolutions  et  surtout  sur  l'emploi  des  doubles  combinai- 
sons ammoniacales,  savoir,  pour  le  nickel,  le  double  sulfate  de  nickel  et 
d'ammoniaque;  pour  le  cobalt,  le  double  chlorure,  ainsi  que  sur  l'emploi 
d'une  électrode  positive  soluble. 

»  Je  me  borne  à  citer  quelques  lignes  de  ce  Mémoire  relativement  au 
dépôt  du  cobalt  : 

'  L'intensité  du  courant,  pour  obtenir  un  dépôt  cohérent,  est  toujours  en  rapport  avec 
la  densité  de  la  liqueur  à  décomposer. 

»  Le  cobalt  obtenu  est  dur  et  cassant;  recuit  à  une  température  convenable  dans  le 
gaz  hydrogène,  il  devient  très-malléable  et  peut  être  travaillé.  Avec  des  moules  convena- 
blement préparés,  on  obtient  des  cylindres,  des  barreaux  et  des  médailles;  avec  une  élec- 
trode positive  en  cobalt,  il  n'est  pas  nécessaire  de  toucher  à  la  dissolution  après  sa  première 
préparation,  » 

»  Je  mets  sous  les  yeux  de  l'Académie  quelques  médailles  en  nickel  et 
en  cobalt,  faites  en  1862,  et  qui  se  trouvent,  depuis  cette  époque,  dans  le 
cabinet  de  Physique  du  Muséum  d'Histoire  naturelle.  » 


ÉLECTRICITÉ.  —  Sur  la  variation  de  l'intensité  des  courants  transmis  à  travers 
de  médiocres  contacts  suivant  la  pression  exercée  sur  eux.  Note  de  M.  Th.  du 

MONCEL. 

«  A  l'occasion  des  merveilleux  résultats  obtenus  par  MM.  Edison  et 
Hughes  par  l'emploi  de  courants  d'une  intensité  variable  avec  la  pression 
exercée  sur  les  pièces  de  contact  d'iui  conjoncteur  de  circuit,  il  m'a  paru 
intéressant  de  rappeler  à  l'Académie  quelques  travaux  que  j'ai  entrepris  à 
différentes  époques  sur  ce  genre  d'effets. 

»  Dèsl'année  i856,  voulant  me  rendre  compte  des  meilleures  conditions 
des  interrupteurs  électromagnétiques,  je  m'aperçus  bientôt  que  la  plus  ou 
moins  grande  pression  exercée  sur  les  pièces  de  contact  entraînait  des  dif- 
férences assez  notables  sur  les  effets  électromagnétiques  produits;  cet  effet 
me  surprit,  je  l'étudiai  et  je  publiai  en  i85G,  dans  le  tome  I  de  la  deuxième 

(')   Comptes  rendus,  t.  LV,  p.  18. 


(  >3c.  ) 
édition  de  mon  Exposé  des  applicalions  de  l'électricité^  p.  246,  ce  qui  sait  : 

«  Une  choseassez  curieuse  à  constater,  et  qui  parait  au  premier  abord  en  contradiction  avec 
la  théorie  qu'on  s'est  faite  de  l'électricité,  c'est  que  la  plus  ou  moins  grande  pression  exercée 
entre  les  pièces  de  contact  des  interrupteurs  injlue  considérablement  sur  l'intensité  du  courant 
qui  les  traverse.  Cela  tient  souvent  à  ce  que  les  métaux  de  l'interrupteur  ne  sont  pas  tou- 
jours dans  un  état  parfait  de  décapage  au  point  de  contact,  mais  peut-être  aussi  h  une  cause 
physique  encore  mal  appréciée.  Ce  qui  est  certain,  c'est  que  dans  les  interrupteurs*où  la 
pièce  mobile  de  contact  est  sollicitée  par  une  force  extrêmement  minime,  le  courant  éprouve 
souvent  des  affaiblissements  assez  notables  pour  faire  manquer  la  réaction  électrique  qu'on 
attend  d'eux  (  ').   » 

»  J'avais  essayé,  comme  interrupteurs,  différents  corps  conducteurs, 
même  des  charbons  de  différente  nature,  et  j'avais  cru  remarquer  que 
les  différences  d'intensité  étaient  d'autant  plus  grandes  que  les  corps  en  con- 
tact étaient  plus  résistants;  ce  fait  me  fut  démontré  plus  tard,  quand  je 
constatai  les  variations  de  résistance  que  pouvaient  produire  les  poussières 
de  charbon  de  bois  et  de  charbon  de  cornue,  suivant  ieiu'  degré  de  tasse- 
ment; toutefois,  ne  {)révoyant  pas  alors  d'applications  à  cette  propriété, 
je  ne  m'en  préoccupai  pas  davantage,  et  je  ne  pensai  à  utiliser  les  inter- 
rupteurs en  charbon  que  pour  obtenir  des  courants  ondulatoires,  afin  de 
réduire  les  effets  des  extra-courants.  J'ai  décrit  dans  le  volume  cité  pré- 
cédemment (t.  I,  p.  263,  264)  deux  systèmes  d'interrupteurs  de  ce  genre, 
dont  un  a  été  combiné  par  M.  Pulvermacher. 

»  En  1872,  quand  je  commençai  mes  grandes  recherches  sur  la  conduc- 
tibilité des  corps  médiocrement  conducteurs,  je  me  trouvai  conduit  à  me- 
surer les  résistances  de  poussières  charbonneuses  et  de  limailles  métalli- 
ques, et  voici  ce  que  je  dis  dans  une  de  mes  Notes,  insérée  aux  Comptes 
rendus  du  1  décembre  1872  : 

•  La  résistance  du  milieu  intermédiaire  avait  pour  valeur,  avec  la  poussière  sèche  de  char- 
bon de  bois,  de  1200  à  2000  kilomètres  de  fil  télégraphique,  et  avec  les  poussières  métalli- 
ques ou  de  charbon  de  cornue,  de  1200  ù  2000  mètres,  suivant  l'état  plus  ou  moins  brillant 
de  la  surface  des  grains  métalliques  cl  leur  degré  de  tassement  autour  des  électrodes _  etc.   » 

1)  Pour  compléter  mes  recherches  sur  la  conductibilité  de  ces  sortes  de 
corps,  je  voulus  étudier  les  effets  qui  pouvaient  résulter  sm-  cette  conduc- 
tibilité de  l'action  de  la  chaleur,  et  voici  les  conclusions  auxquelles  je  suis 

(')  Les  microphones  à  contacts  métalliques  de  M.  Hughes  ont  démontré,  de  la  manière 
la  plus  fnippanlc,  la  vérité  des  observations  «jui  précèdent. 


(  i33  ) 
parvenu  :  elles  sont  insérées  dans  une  Note,  présentée  à  l'Académie  le 
2  novembre  1875  : 

u  Quand  on  chauffe  les  limailles  métalliques,  aussi  bien  que  les  poussières  des  minerais 
métalliques  très-conducteurs  et  celles  du  graphite  ou  du  charbon  de  cornue,  leur  conductibi- 
lité, au  premier  moment,  semble  diminuer  plus  ou  moins,  mais  elle  augmente  ensuite  ra- 
nidenient  dans  de  grandes  proportions .  .  .  . 

»  L'amoindrissement  de  conductibilité  que  l'on  constate,  en  premier  lieu,  proviendrait-il 
d'une  augmentation  réelle  de  résistance  que  ces  corps  auraient  acquise  sous  l'influence  de 
la  chaleur,  à  l'instar  des  corps  métalliques  massifs,  et  l'augmentation  de  conductibilité  que 
l'on  constate  après,  et  qui  est  infiniment  plus  développée,  proviendrait-elle  de  la  dilatation 
des  particules  de  la  limaille,  dilatation  qui  fournirait  dès  lors,  entre  elles,  un  contact  mieux 
assuré  et  analogue  à  celui  qui  résulterait  d'une  augmentation  dépression  exercée  sur  la  li- 
maille? Il  est  bien  difficile  de  se  prononcer;  toujours  est-il  que  la  meilleure  conductibilité 
qu'acquiert  l'air  interposé  entre  les  grains  de  limaille  ne  paraît  pas  jouer  un  grand 
rôle,  etc.  » 

»  C'est  précisément  sur  la  première  de  ces  propriétés  qu'est  fondé  le 
microphone  tliermoscope  de  M.  Hughes. 

»  La  variation  de  conductibilité  des  poussières  charbonnées,  avec  la 
pression,  avait  été,  du  reste,  appliquée  dès  l'année  i865  par  M.  Clerac, 
fonctionnaire  de  l'Administration  des  lignes  télégraphiques,  à  la  construc- 
tion d'un  rhéostat  économique  qui  se  composait  d'un  tube  rempli  de  plom- 
bagine ou  de  poussière  de  charbon  dans  lequel  se  mouvait  un  piston  poussé 
par  une  vis.  En  serrant  plus  ou  moins  la  vis,  il  augmentait  ou  diminuait, 
dans  de  grandes  proportions,  la  résistance  du  circuit  dans  lequel  ce  tube 
était  intercalé.  M.  Zetzsche,  dans  un  compte  rendu  de  l'Exposition  de 
Vienne  de  1H73,  inséré  dans  le  Journal  lélégrapliujue  de  Berne  du  aS  fé- 
vrier 1874,  en  parle  en  ces  termes,  p.  406  : 

«  En  fait  de  rhéostats,  l'exposition  historique  contenait,  outre  les  appareils  ordinaires..., 
des  rhéostats  de  graphite  employés  depuis  i865  dans  les  stations  intermédiaires  pour  régler 
tes  résistances  de  la  ligne,  etc.,  etc.  u 

»  Ce  n'est  toutefois  que  quand  ces  intermédiaires  charbonnés  furent  ap- 
pliqués aux  systèmes  téléphoniques  qu'ils  purent  révéler  tous  les  merveil- 
leux effets  dont  ils  sont  susceptibles,  et  c'est  M.  Edison  qui  a  montré  le 
pretuier  le  parti  qu'on  pouvait  en  tirer.  Il  vient  du  reste  d'en  faire  une  ap- 
plication des  plus  importantes  dans  son  micro-tasimètre,  qui  permet,  non- 
seulemeiU,  de  révéler  les  plus  petites  variations  de  la  température,  mais 
encore  de  les  mesurer  avec  exactitude,  en  eiuployant  le  galvanomètre  de 
Thomson  et  la  disposition  du  pont  de  Wheatstone.  Ce  dispositif,  présenté 

C.R.,  1878,  2'  Semestre.   (T.  LXXXVll,  K"  à.)  IQ 


(  '34) 
à  l'Académie  des  Sciences  de  Washington,  le  17  avril  1878,  n'a  d'ailleurs 
aucune  ressemblance  avec  le  thernioscope  de  M.  Hughes. 

»  En  rappelant  les  travaux  précédents,  je  n'ai  eu  nullement  la  pensée 
de  vouloir  diminuer,  en  quoi  que  ce  soit,  le  mérite  incontestable  de 
M.  Edison,  ni  de  réclamer  une  part  quelconque  dans  les  inventions  qui, 
depuis  deux  ans,  étonnent  le  monde  savant.  J'ai  voulu  seulement  montrer 
que  le  principe  physique  sur  lequel  est  basée  l'action  du  microphone  est 
connu  depuis  longtemps.  » 

HYDRAULIQUE.  —  Théorie  et  formules  concernant  t' action  retardatrice  des  parois 
des  courants  liquides  (').  Note  de  M.  P.  Boileau. 

«  application  de  la  tliéorie  aux  tuyaux  de  conduite.  —  Soit  R  le  rayon  de 
ces  tuyaux;  d'après  mes  recherches  antérieures  (-), 


et,  comme  )',  est  ici  le  rayon  de  la  nappe  principale  des  courants,  cette 
ordonnée  a  pour  valeur  R\/-;  en  outre,  R  = -^ — -^5  y  étant  une  fonction  du 
rayon  R,  fonction  qui  croît  avec  ce  rayon  et  avec  la  rugosité  des  parois. 
Il  résulte  de  ces  expressions  que,  dans  la  relation  générale  (7)  établie  théo- 
riquement dans  ma  précédente  Note, 

■-/(/') -3,. 
et  que  cette  relation  devient,  pour  le  cas  des  tuyaux  de  conduite, 

(8)  R,/=pu=_^p^Uv/7  +  |/P'  +  ^ 

»   Vérifications.  —  Je  considérerai  d'abord  les  principales  propriétés  qui 
ressortent  des  résultats  des  expériences  de  M.  Darcy,  plus  précises  et  plus 

(')  Voir  Comptes  rendus,  séance  du  8  juillet  1878. 

(  ')  Voir  mon  dernier  ouvrage  intitule  :  Notions  nouvelles  d'Hydraulique  concernant  prin- 
cipalement les  tuyaux  de  conduite,  les  canaux  et  les  rii>iè/es  (  1878). 


(  i35  ) 
étendues  qu'aucune  de  celles  qui  ont  été  faites  sur  les  tuyaux,  i"  J'ai  con- 
staté que  les  valeurs  du  rapport  —5  déduites  directement  de  celles  de  la 

vitesse  moyenne  et  de  la  perte  de  chute  que  M.  Darcy  a  observées,  aug- 
mentent, pour  un  même  tuyau,  avec  cette  perte  /;  or  il  est  facile  de  déduire 
de  l'équation  (8),  dans  laquelle  R,  =  -  R, 


Il  3  /l  /R  a\ 

relation  qui  exprime  cette  propriété,  attendu  que,  pour  un  même  tuyau, 
/  est,  dans  le  second  membre,  la  seule  variable. 

B  2°  M.  Darcy  a  reconnu,  dans  les  limites  de  ses  observations,  que,  pour 
une  même  vitesse  moyenne  et  un  même  état  des  parois,  la  résistance  de 
celles-ci  sur  l'unité  de  surface,  résistance  qui  est  égale  à  oR,/,  augmentait 
lorsque  le  rayon  des  tuyaux  diminuait;  quant  à  l'équation (8),  on  peut 
l'écrire  comme  il  suit  : 

comme,  d'ailleurs,  j'ai  démontré  que  la  vitesse  w  du  moyen  mouvement  de 

translation  du  fluide  en   contact   avec  les  parois  est  égale  à  \J  —  jy\fi, 

3 
le  facteur  U  —  „  7v^'  ^st  toujours  positif,  de  sorte  que  l'expression  théorique 

de  la  résistance  précitée  croît  à  mesure  que  la  fonction  de  y  diminue,  pour 
une  même  valeur  de  U;  or  cette  fonction  décroît  avec  -y,  et  par  conséquent 
avec  R,  jusqu'à  un  minimum  qui  a  lieu  pour  des  rayons  très-faibles  ('), 
et  qui  indique  une  limite  à  l'accroissement  précité  de  la  résistance  des 
parois. 

(  '  )  Le  minimum  de  la  fonction  -  7  y/j'  (  U  —  0  7  \/' )  ^  1'^"  po"""  7  V^'  =^  ^  U,  et,  en  sub- 
stituant ceUe  valeur  dans  l'équation  (8),  on  obtient  R  =  2 —?  ou,  pour  le  cas  des  tuyaux 

r        „  _       o,oooo36  ,   .    ,,        , „        0,000018.    ^ 

neuls  en  lonte,  R  = >  et,  pour  celui  d  un  dopot  intérieur,  R  =; •  On 

i  i 

conçoit,  d'ailleurs,  que  l'influence  du  rayon  se  modifie  quand  il  devient  petit,  la  zone  dans 
laquelle  les  mouvements  intestins  sont  engendrés  occupant  alors  une  partie  proportionnel- 
lement notable  de  la  section  liquide. 

19.. 


(  '3G  ) 
»  3"  M.  Darcy  ayant,  pour  une  partie  de  ses  expériences,  observé   la 
vitesse  V  du  filet  situé  dans  l'axe  des  tuyaux,  j'ai  constaté  que  le  rap- 
port—)  déduit  directement  des  résultats  qu'il  a  publiés,  augmente,  pour 

une  même  conduite,  avec  /;  or  cette  propriété  est  également  indiquée  par 
la  théorie  j  en  effet,  ma  relation  fondamentale 


R,?  =  fifv- 


donne,  pour  les  tuyaux  de  conduite  comme  pour  les  canaux, 


=  ^i 


,v  =  i/;(R,/--, 


et,  d'un  autre  côté,  en  conséquence  de  mon  principe  général  des  pertes  de 
chute, 

V  =  '"  +  \/h 

de  sorte  que,  dans  le  cas  des  tuyaux  de  conduite. 


\/j(^«' 


T'A'» 


expression  théorique  dont  il  résulte 


Je  présenterai  maintenant  des  résultats  numériques.  En  substituant  dans 
l'équation  (8),  pour  chaque  tuyau  considéré,  une  série  de  valeurs  expéri- 
mentales simultanées  de  Uet  de  /,  on  obtient  des  équations  en  j3,  ^  et  y,  dont 
il  est  facile  de  déduire  successivement  les  valeurs  de  ces  quantités;  les 
résultais  numériques  des  expériences  précitées  fournissent  amplement  les 
données  nécessaires  pour  effectuer  ces  calculs.  Ayant,  depuis  plusieurs 
années,  obtenu,  au  moyen  de  la  loi 


V  — TJ 

= 5 


(   '37  ) 
que  j'ai  découverte,  les  valeurs  du  fadeur-/  pour  les  tuyaux  neufs  en  fonte 
de  o",  1 88  et  de  o"",  5oo  de  diamètre,  et  pour  un  tuyau  de  même  métal  dont 
la  paroi  intérieure  était  recouverte  d'un  mince  dépôt  calcaire,  j'ai  considéré 
ces  conduites.   Relativement  aux  deux  premières,  les  valeurs  de  y  sont, 

respectivement,  1,973  et  3,789:  j'ai  trouvé  p  =  o,ooo35,  et-  =  0,000018; 
pour  la  troisième,  dont  leMiamètre  était  de  o",  2432,  y  =^  2, 324>  ^t  j'^i  ob- 
tenu /3  —  o,  00084  >  li  =  G, 000009.  En  considérant  la  relation 


^(1   +C)  =  2g/3, 

posée  dans  ma  précédente  Note,  on  voit  que  l'accroissement  de  /3  est  une 
conséquence  de  celui  de  la  rugosité,  effet  ordinaire  des  dépôts  :  d'un  autre 
côté,  une  cause  de  diminution  de  résistance  se  manifeste  dans  les  valeurs 
de^et  celle-ci,  qui  est  évidemment  indépendante  de  la  rugosité,  ne  peut 
être  attribuée  qu'à  la  différence  des  matières  solides  en  contact  avec  le 
liquide  des  courants  ;  le  dépôt  avait  probablement  obstruéen  partie  les  pores 
de  la  fonte.  Quoi  qu'il  en  soit,  en  substituant  dans  la  relation  (9),  pour  ce 
cas  qui  est  le  plus  fréquent,  les  valeurs  correspondantes  de  j3  et  y  puis  une 
série  de  valeurs  expérimentales  de  /,  j'ai  obtenu  des  valeurs  théoriques 
de  -.,  puis,  d'un  autre  côté,  j'ai  calculé  celles  qui  résultent  immédiatement 

des  vitesses  moyennes  et  des  pertes  de  chute  observées.  Le  tableau  suivant 
contient  les  données  et  les  résultats  de  ces  deux  séries  de  calculs  : 

U 3,833  1,833           1,547  0,452 

' o,i3g8i  o,o32           0,0229  0,00203 

V_  ij  f/iéoriqtie 10,247  10,282  10, 223  g-D^a 

sj i  [  expérimental 10,248  10,246  10,224  io,o57 

»  En  considérant  les  grandeurs  relatives  des  variations  de  i,  on  voit  que, 

dans  la  série  des  valeurs  expérimentales  du  rapport    .^,  la  partie  décimale 

v'' 
de  la  seconde  est  un  peu  trop  grande;  aussi  peut-on  dire  qu'à  l'exception 

du  cas  de  mouvement  lent,  l'exactitude  de  la  relation  (9)  se  trouve  vérifiée 
par  l'ensemble  des  valeurs  numériques  et  de  la  concordance  des  lois  de 
variation  indiquées  précédemment.  Quant  aux  plus  petites  perles  de  chute, 
telles  que  0,00202,  l'écart  entre  le  résultat  théorique  et  celui  que  l'obser- 
vation fournit  directement,  bien  que  sensible,  est  cependant  inférieur 
à  -^  du  dernier  :  pour  l'attribuer  à  la  théorie,  il  faudrait  supposer  que, 
outre  les  causes  de  résistance  dont  elle  tient  compte,  il  en  existerait  une 


(  i38  ) 
dont  l'influence  ne  se  manifesterait  que  dans  le  cas  de  mouvements  lents, 
hypothèse  peu  admissible,  et,  d'ailleurs,  inie  approximation  à  moins 
de  g^  près  serait  très-acceptable  pour  ce  cas  qui  sort  des  limites  ordinaires 
de  la  pratique  des  tuyaux  de  conduite.  En  réalité,  les  valeurs  expérimen- 
tales très-faibles  de  i  sont  incertaines,  attendu  que  les  observations  ont  été 
faites  au  moyen  de  colonnes  liquides  piézométriques  ayant  un  double  (') 
mouvement  d'oscillation  ;  par  suite  de  cette  cause  d'anomalies  et  de 
l'absence  d'instruments  de  précision  dans  la  mesure  des  dénivellations  (-), 
les  plus  petites  valeurs  de  i  ne  nous  paraissent  pas  devoir  être  employées 
pour  des  vérifications.  Considérons  maintenant  la  relation  (lo)  :  ayant 
effectué  des  calculs  analogues  à  ceux  qui  viennent  d'être  indiqués,  j'ai 
obtenu,  pour  le  tuyau  neuf  de  o™,i88  de  diamètre,  les  résultats  inscrits 
dans  le  tableau  suivant,  avec  les  données  d'observation  (')  correspon- 
dantes : 

V 0,878  1,716        2,922  4.976 

/ o,oo368  0,0134        o,o38i  0,1 098 

V    l  théorique i4>43  '4)^7  '4>98  i5,o23 

i/V   (  expérimental •4>47  14,82  '4)97  i5,oi5 

»  En  résumé,  il  y  a  lieu  de  conclure,  des  considérations  et  des  résultats 
numériques  exposés  dans  la  présente  Note,  que  nos  formules  théoriques 
peuvent  être  employées  avec  sécurité  pour  l'établissement  des  tuyaux  de 
conduite.    » 


PHYSIOLOGIE.  —  Vitesse  de  propagation  des  excitations  dans  les  nerfs  moteurs 
des  muscles  de  la  vie  animale,  chez  les  animaux  mammifères.  Note  de 
M.  A.  Chauveac. 

K  Les  Mammifères  domestiques  de  haute  taille,  tels  que  les  animaux 
solipèdes,   offrent  à  l'expérimentateur  un  important  avantage  pour  une 


(  '  )  Outre  les  oscillations  inhérentes,  en  général,  aux  colonnes  fluides  en  communication 
avec  un  courant,  il  se  produisait,  dans  la  hauteur  moyenne  de  celles  dont  il  s'agit,  une 
périodicité  due  à  cette  particularité,  que  l'eau,  avant  d'entrer  dans  les  tuyaux,  traversait 
un  orifice  percé  au  centre  d'une  cloison  transversale. 

(')  Les  valeurs  données  de  /présentent  beaucoup  de  décimales,  parce  qu'elles  sont  les 
quotients  des  dénivellations  observées  par  les  distances  entre  les  piézomètres. 

(')  Les  valeurs  de  V  ont  été  prises  sur  des  courbes  trace'es  par  M.  Darcy  pour  représenter 
la  loi  de  distribution  des  vitesses. 


(  i39) 
étude  expérimentale  de  cette  nature,  à  cause  de  la  grande  longueur  de  leurs 
nerfs.  Cet  avantage  existe  à  un  degré  exceptionnel  dans  les  nerfs  moteurs 
du  larvnx  du  cheval.  Sur  un  sujet  détaille  moyenne,  en  effet,  ceux  du  côté 
gauche,  suivis  depuis  leur  origine  au  bulbe  jusqu'aux  muscles  laryngiens, 
ne  mesurent  pas  moins  de  i^jyo.  Or  le  tronc  et  la  branche  qui  contiennent 
ces  nerfs,  c'est-à-dire  le  pneumogastrique  et  le  récurrent,  sont  très-facile- 
ment accessibles  à  l'expérimentateur,  dans  la  totalité  du  trajet  parallèle 
qu'ils  accomplissent,  en  sens  inverse,  à  la  région  du  cou;  une  seule  petite 
plaie,  pratiquée  en  haut  de  cette  région,  permet  de  placer  des  excitateurs 
sur  deux  points  séparés  par  une  longueur  de  nerf  de  i",5o  environ.  C'est 
une  distance  telle,  que  les  différences  dans  la  durée  de  la  transmission  des 
excitations  sont  relativement  très-grandes;  les  erreurs  possibles  dans  la 
lecture  des  tracés  se  répartissent  alors  sur  des  chiffres  élevés,  d'où  une  pré- 
cieuse garantie  d'exactitude  pour  les  résultats  des  expériences.  Aussi  ai-je 
fait  des  nerfs  laryngiens  le  sujet  de  prédilection  de  mes  recherches,  malgré 
certaines  complications  que  ce  choix  introduit  dans  les  expériences. 

»  Les  complications  tiennent  aux  dispositions  particulières  qu'il  faut 
prendre,  pour  inscrire  la  contraction  laryngienne  provoquée  par  les  excita- 
tions nerveuses. 

»  Une  intéressante  particularité  physiologique  a  été  exploitée  pour  cette 
inscription  :  lorsqu'on  excite  les  pneumogastriques  ou  les  récurrents  sur 
l'animal  vivant,  tous  les  muscles  du  larynx,  dilatateurs  et  constricteurs, 
entrent  en  contraction  simultanément;  mais  l'action  de  ces  derniers  est 
prédominante;  aussi  l'excitation  provoque  toujours  une  énergique  con- 
striction  de  la  glotte.  Sur  l'animal  récemment  tué,  cette  prédominance  se 
constate  encore  aux  premiers  moments;  mais  elle  ne  tarde  pas  à  dispa- 
raître, pour  faire  place  à  la  prédominance  des  dilatateurs;  en  sorte  que, 
quelques  minutes  avant  l'extinction  totale  de  l'excitabilité,  l'excitation  fait 
ouvrir  nettement  les  lèvres  de  la  glotte.  La  même  inversion  peut  s'observer 
pendant  la  vie,  sous  l'influence  de  toute'cause  capable  de  troubler  profon- 
dément l'excitabilité  nerveuse. 

»  Grâce  à  cette  prédominance  normale  des  constricteurs,  il  a  été  facile 
d'appliquer  au  larynx  un  explorateur  myographique  :  c'est  une  ampoule 
ovoïde,  en  membrane  de  caoutchouc  mince  et  légèrement  tendue.  Intro- 
duite entre  les  lèvres  de  la  glotte,  à  l'aide  d'une  incision  sous-cricoïdale, 
cette  membrane  obéit  aux  moindres  mouvements  du  larynx  et  les  trans- 
met à  l'appareil  récepteur  avec  la  plus  grande  fidélité.  Sur  les  animaux 
anesthésiés  ou  qui  ont  la  moelle  coupée,  l'ampoule  est  parfaitement  sup- 


(  i4o  ) 

portée,  sans  provoquer  aucune  réaction  expulsive  des  muscles  expirateurs. 
Les  animaux  à  l'état  physiologique  supportent  l'appareil  avec  la  même  in- 
différence, si  les  nerfs  sensitifs  de  la  glotte  (laryngés  supérieurs)  ont  été 
préalablement  coupés. 

»  L'application  de  cet  appareil  exige,  de  plus,  une  trachéotomie  préa- 
lable, le  volume  de  l'ampoule  obstruant  assez  le  larynx  pour  déterminer 
l'asphyxie. 

»  Il  fiiut,  du  reste,  s'opposer  absolument  au  passage  de  l'air  par  le 
larynx,  pour  éviter  les  oscillations  que  le  mouvement  de  l'air  imprimerait 
à  la  membrane  de  l'appareil  explorateur.  On  tamponne  donc  exactement, 
avec  de  l'étoupe,  la  partie  de  la  trachée  comprise  entre  le  larynx  et  l'ouver- 
ture trachéale. 

»  Cette  précaution  ne  suffit  pas  pour  immobiliser  complètement  la  glotte. 
Il  reste  à  supprimer  les  mouvements  alternatifs  de  resserrement  et  de  dila- 
tation isochrones  à  l'expiration  et  à  l'inspiration,  mouvements  qui  se  ma- 
nifestent dans  toutes  les  conditions,  même  chez  les  animaux  qui  ont  la 
moelle  séparée  du  bulbe  et  auxquels  on  pratique  la  respiration  artificielle. 
La  paralysie  du  larynx  par  la  section  des  deux  pneumogastriques,  sous  la 
base  du  crâne,  est  le  seul  moyen  de  supprimer  ces  mouvements.  Malheu- 
reusement, l'opération  introduit  dans  l'expérience  une  certaine  influence 
perturbatrice  :  les  nerfs  ne  sont  plus  dans  des  conditions  absolument  phy- 
siologiques. Aussi  ai-je  cherché  et  réussi  une  fois  à  faire  luie  bonne  expé- 
rience sur  un  pneumogastrique  qui  avait  conservé  ses  communications  avec 
le  bulbe,  le  nerf  du  côté  opposé  étant  seul  coupé. 

»  Après  le  pneumogastrique,  c'est  sur  le  nerf  facial  que  j'Ai  le  plus  sou- 
vent expérimenté.  Dans  ce  cas,  le  manuel  opératoire  est  des  plus  simples. 
On  excite  le  nerf  dans  sa  traversée  à  la  surface  du  masseter,  et  l'on  inscrit 
le  raccourcissement  du  muscle  releveur  de  la  lèvre  supérieure,  à  l'aide  d'un 
explorateur  à  transmission  attaché  au  tendon  du  muscle. 

»  J'ai  fait  aussi,  pour  comparer,  quelques  expériences  sur  la  grenouille, 
dans  les  mêmes  conditions  que  sur  les  mammifères,  c'est-à-dire  en  excitant 
par  la  méthode  unipolaire,  sur  l'animal  vivant,  le  nerf  sciatique  simplement 
découvert. 

»  Voici  les  principaux  résultats  obtenus  dans  ces  recherches  : 

»  1°  La  vitesse  moyenne  de  propagation  des  excitations  nerveuses  a  été 
de  2  1  mètres  par  seconde,  dans  mes  expériences  comparatives,  sur  des 
grenouilles  dont  la  vigueur  laissait  peut-être  un  peu  à  désirer. 

»   2°  Sur  le  pneumogastrique  des  Solipèdes,  j'ai  constaté  d'assez  grandes 


(  i4i  ) 

différences  dans  les  résultais  des  expériences  nombreuses  dont  ce  nerf  a  été 
l'objet.  Au  lieu  d'établir  une  moyenne  avec  l'ensemble  de  ces  résultats,  j'ai 
cherché  si  les  différences  ne  répondraient  pas  à  la  diversité  des  conditions 
expérimentales,  et  je  suis  arrivé  à  trouver  des  relations  constantes  entre 
celle-ci  et  celle-là.  J'étudierai  d'abord  les  variations  de  la  vitesse  de  propa- 
gation dans  les  différents  points  d'un  même  nerf,  puis  les  variations  qui 
s'observent  sur  des  sujets  différents. 

»  3°  Pour  donner  une  idée  des  variations  du  premier  ordre,  je  citerai 
une  de  mes  expériences  les  mieux  réussies,  sur  l'âne.  Un  excitateur  est 
placé,  tout  près  du  larynx,  sur  le  récurrent;  un  deuxième,  également  sur 
le  récnrrcnt,  à  25*^,  5  du  premier  ;  un  troisième,  appliqué  sur  le  pneumo-gas- 
trique,  est  séparé  du  premier  par  une  longueur  de  nerf  que  l'autopsie  dé- 
montre ultérieurement  équivaloir  à  Sô'^jS;  enfin,  un  quatrième  excitateur 
repose  sur  le  pneumogastrique,  près  du  larynx,  25*^,5  au-dessus  du  troi- 
sième, ce  qui  porte  à  1 1 2  centimètres  la  longueur  de  nerf  qui  sépare  ce  qua- 
trième excitateur  du  premier.  Or,  la  contraction  apparaît  ^H,^  de  seconde 
après  la  première  excitation,—^  de  seconde  après  la  deuxième,  ^iinr  ^^  ^^" 
conde  après  la  troisième,  et  ôxitô  ^^  seconde  après  la  quatrième  excitation. 

»  On  voit,  d'après  ces  chiffres,  que,  si  Con  augmente  ta  dislance  qui  sépare 
du  muscle  le  point  excité,  le  temps  employé  pour  le  transport  de  l'excitation  croît 
moins  vite  que  la  longueur  du  chemin  parcouru. 

»  Ce  n'est  pas  le  résultat  d'une  modification  que  l'excitation  subirait 
dans  son  parcours,  et  en  vertu  de  laquelle  la  vitesse  de  transmission  s'ac- 
célérerait graduellement.  Au  contraire,  les  excitations  cheminent  d'autant 
nwins  vite  quelles  se  rapprochent  davantage  de  la  terminaison  du  nerf.  L'ap- 
parente accélération  tient  exclusivement  à  ce  que  la  conductibilité  est 
moindre  dans  la  partie  terminale  du  nerf.  En  effet,  dans  l'expérience  citée, 
25*^,5  du  récurrent  étaient  franchis  par  l'excitation  en  yH^j-  de  seconde, 
soit  une  vitesse  de  propagation  de  5i  mètres  par  seconde.  La  même  di- 
stance (25*^,5),  prise  sur  le  pneumogastrique,  était  parcourue  en  ^Vo  '^'^  ^^' 
conde,  soit  une  vitesse  de  propagation  de  68  mètres  par  seconde.  Enfin, 
la  section  intermédiaire,  longue  de6i  centimètres,  était  franchie  par  l'ex- 
citation en  ^il^  de  seconde,  soit  une  vitesse  de  propagation  de  66"", 5  par 
seconde. 

M  Une  autre  expérience,  sur  le  cheval,  prise  au  hasard  parmi  beaucoup 
d'autres,  donne,  pour  la  vitesse  de  propagation,  37'", 56  dans  le  récur- 
rent, 64"', 61  dans  le  pneumogastrique,  61'",  5o  dans  la  partie  intermé- 
diaire. 

t.  R.,  1S7S,  2"  Semestre.  (T.  LXXS.VU,  N"  -î.)  20 


(     '42     ) 

»  Donc  l'activité  de  la  conductibilité  décroît  de  l'origine  à  la  terminaison 
des  nerfs. 

»  4°  Dans  les  expériences  post  mortem,  celle  loi  paraît  renversée,  ce  qui 
explique  les  résultats  contradictoires  des  quelques  recherches  faites  sur  les 
nerfs  de  la  grenouille. 

»  5°  Lorsque  le  pneumogastrique  a  été  sectionné  (c'est  le  cas  du  plus 
grand  nombre  de  mes  expériences),  les  résultats  types  de  l'excitation  peuvent 
être  légèrement  modifiés,  si  le  quatrième  excitateur  est  appliqué  trop  près 
du  bout  du  nerf  :  la  conduction  est  alors  sensiblement  ralentie,  sans  ce- 
pendant descendre  jamais  au  chiffre  de  la  portion  terminale  du  nerf  ré- 
current. 

»  6°  Pour  comparer  la  vitesse  de  propagation  des  excitations  nerveuses 
dans  différents  sujets,  j'ai  surtout  expérimenté  sur  la  portion  moyenne  des 
nerfs,  celle  dans  laquelle  la  transmission  se  fait  avec  une  vitesse  moyenne. 
J'ai  pu  constater  ainsi  que  la  vitesse  de  propagation  est  sensiblement  la 
même  sur  les  animaux  placés  dans  les  mêmes  conditions  physiologiques 
moyennes.  Celte  vitesse  est  de  65  mètres  environ  par  seconde,  c'est-à-dire 
trois  fois  plus  considérable  que  dans  les  nerfs  moteurs  de  la  grenouille. 
Sur  les  sujets  énergiques,  de  race  distinguée,  en  bon  état  de  santé,  elle  est 
toujours  plus  grande  que  sur  les  sujets  communs,  mous  et  débiles,  surtout 
s'ils  ont  été  soumis  à  une  anesthésie  trop  prolongée.  Cette  vitesse  peut  ar- 
river à  dépasser  -j  5  mètres  chez  les  uns  et  descendre  au-dessous  de  4o  mètres 
chez  les  autres. 

»  7"  Toutes  mes  expériences  sur  le  facial  onl  donné  des  résultats  sem- 
blables. » 

PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Courants  obseivés  dans  le  canal  de  Suez  et  conséquences 
qui  en  résultent;  par  M.  de  Lesseps. 

«  J'ai  entretenu  l'Académie,  à  diverses  reprises,  de  la  question  des  cou- 
rants qui  sont  produits  dans  le  canal  maritime  de  Suez  par  l'action  des 
marées  de  la  mer  Rouge  et  de  la  Méditerranée,  par  celle  des  vents  et  par 
l'évaporation  à  la  surface  des  grands  lacs  que  traverse  le  canal. 

»  Cette  question,  outre  l'intérêt  qu'elle  comportait  pour  l'exploitation 
du  canal,  pouvait  offrir  aux  études  de  projets  d'autres  canaux  à  grande 
section  des  renseignements  précieux. 

))  Afin  d'obtenir  ces  données  avec  toutes  les  garanties  d'exactitude  dési- 
rables, la  Compagnie  du  canal  de  Suez  a  fait  procéder  par  les  agents  de 


{  '43) 
son  personnel  d'Egypte,  en  diverses  stations  installées  à  Port-Saïd,  à  Suez 
et  à  toutes  les  gares  situées  le  long  de  la  ligne  du  canal,  à  des  observations 
maréométriques,  qui  ont  été  continuées  depuis  le  mois  de  mai  1871  jus- 
qu'à ce  jour. 

»  Les  feuilles  quotidiennes  d'observations  ont  été  consciencieusement 
et  patiemment  relevées  et  revues  par  les  ingénieurs  du  service  technique;  le 
travail  entier  a  été  coordonné  et  résumé  par  l'ingénieur  chef  des  travaux, 
M.  Lemasson.  C'est  ce  travail  savant  et  consciencieux  que  j'ai  l'honneur  de 
présenter  à  l'Académie  (').  Il  traite  en  détail  les  points  suivants  : 

»    i"  L'étude  des  marées  et  des  courants  de  la  Méditerranée  à  Port-Saïd  ; 

»  2"  L'étude  des  marées  et  des  courants  de  la  mer  Rouge  à  Suez; 

»  3°  La  propagation  des  marées  de  la  iMéditerranée  et  de  la  mer  Rouge 
dans  les  principaux  postes  d'observation  du  danal  maritime. 

»  Les  données  multiples  recueillies  sur  le  régime  des  vents  dominants, 
sur  les  variations  périodiques  des  niveaux  moyens  de  deux  mers,  sur  celles 
des  niveaux  des  lacs  Timsah  et  Amers,  sur  les  amplitudes  et  les  vitesses 
de  propagation  des  marées  et  enfin  sur  les  courants  dans  les  deux  branches 
du  canal,  ne  peuvent  être  résumées  dans  cet  exposé. 

»  Je  me  bornerai  à  dire  que  le  lac  Timsah  et  le  grand  bassin  des  lacs  Amers 
forment,  le  premier,  au  milieu  de  la  ligne  de  navigation,  le  second,  à  peu 
près  au  milieu  de  la  branche  sud  du  canal,  deux  grands  régulateurs  où  les 
courants  de  marées,  dus  aux  oscillations  des  deux  mers,  viennent  expirer. 

»  Cependant  les  deux  branches  du  canal  sud  et  nord  ne  sont  pas  indé- 
pendantes l'une  de  l'autre  au  point  de  vue  du  régime  de  leurs  eaux. 

»  Les  vents  dominants  dans  cette  région  soufflent  du  mois  de  mai  au 
mois  d'octobre  dans  les  directions  nord  et  nord-ouest,  élèvent  le  niveau 
moyen  des  eaux  à  Port-Saïd,  tandis  qu'ils  abaissent  le  niveau  moyen  à 
Suez.  Sous  l'action  de  cette  différence  de  niveau,  laquelle  atteint  en  sep- 
tembre près  de  4o  centimètres,  il  s'établit  en  été,  de  la  Méditerranée  vers 
la  mer  Ronge,  un  courant  interrompu  par  les  marées,  mais  qui,  finalement, 
chasse  du  nord  au  sud  un  volume  d'eau  considérable. 

i>  Pendant  l'hiver,  au  contraire,  les  vents  du  sud  soufflent  avec  beaucoup 
de  violence  et  les  feuilles  d'observations  ont  établi  que  le  niveau  moyen 
de  la  mer  Rouge  est  alors  plus  élevé  que  celui  de  la  Méditerranée;  la  diffé- 
rence atteint  en  janvier  son  maximum  :  3o  centimètres. 

»  La  direction  dominante  du  courant  dans  le  canal  est  alors  renversée 
et  chasse  ses  eaux  de  la  mer  Rouge  vers  la  Méditerranée. 

(  ')  Voir  plus  loin,  page  i55. 

20. 


(  >44  ) 

»  Les  fluctuations,  pratiquement  démontrées,  qui  font  alternativement 
couler  par  le  canal  d'une  mer  à  l'autre,  chaque  année,  un  volume  d'en- 
viron 4oo  millions  de  mètres  cubes  d'eau,  contribuent  avec  les  marées  à 
annihiler  les  effets  de  l'évaporation  à  la  surface  des  lacs  et  aident  à  la 
dissolution  du  banc  de  sel  des  lacs  Amers,  dont  j'ai  déjà  eu  l'honneur  d'ex- 
pliquer la  formation  à  l'Académie. 

»  Les  courants  locaux,  produits  par  les  marées  respectives  dans  chacune 
des  branches  sud  et  nord  du  canal,  ont,  entre  Port-Saïd  et  le  lac  Timsah, 
des  vitesses  variant  de  o^.iS  à  o'^j/jS  à  la  seconde;  ils  atteignent  quelque- 
fois o"',5o  et  o^jôo. 

M  Entre  Suez  et  les  lacs  Amers,  l'amplitude  étant  plus  considérable,  les 
courants  ont,  suivant  les  saisons,  des  vitesses  variant  de  o^jôoà  i™,  lo 
à  la  seconde,  et  peuvent  atteindre  i™,  3o. 

»  Ces  courants  ne  gênent  en  rien  la  navigation. 

»  A  la  suite  des  observations  de  marées  sur  toute  la  ligne  du  canal 
maritime,  nous  avons  fait  exécuter  des  sondages  sru'  le  parcours  du  bassin 
des  lacs  Amers.  Il  a  été  reconnu  que  le  banc  de  sel  dont  j'avais  présenté 
un  bloc  à  l'Académie,  et  qui  avait  lo  mètres  d'épaisseur,  est  aujourd'hui 
en  dissolution,  principalement  sous  le  passage  des  navires;  en  conséquence, 
la  profondeur  d'eau  a  augmenté  depuis  que  le  bassin  des  lacs  Amers  a  été 
rempli  en  1869.  Ce  fait  détruit  certaines  objections,  que  j'avais  d'ailleurs 
combattues,  au  sujet  du  remplissage  des  chotts  africains,  avant  d'avoir  en 
ma  faveur  le  résultat  de  l'expérience.  On  m'avait  menacé,  pour  le  canal  de 
Suez,  d'une  continuité  de  dépôts  de  sel  dans  le  bassin  des  lacs  Amers  qui, 
sur  une  contenance  de  2  milliards  de  mètres  cubes  d'eau,  subit,  en  été, 
une  évaporation  de  7  millions  de  mètres  cubes  en  vingt-quatre  heures.  Il 
n'en  a  rien  été,  et  il  en  sera  de  même  lorsque  l'on  introduira  la  mer  dans 
les  chotts  tunisiens  et  algériens.  A  propos  du  projet  du  commandant 
Roudaire,  on  prétendait  qu'on  ne  réussirait  tout  au  plus  qu'à  former  une 
immense  saline.  L'exemple  des  lacs  Amers  fait  justice  de  cette  opinion. 
Ceux  qui  y  persistent  encore  disent  que  la  situation  est  différente  pour  les 
lacs  Amers,  qui  ont  une  entrée  et  une  sortie  dans  les  deux  mers,  et  que  le 
résultat  ne  serait  pas  le  même  pour  la  mer  intérieure  africaine  n'ayant 
qu'une  seule  entrée  parle  golfe  de  Gabès.  La  Méditerranée  elle-même,  qui 
n'a  qu'une  seule  entrée  maritime  par  le  détroit  de  Gibraltar  avec  un  cou- 
rant apparent  et  constant  de  l'ouest  à  l'est,  a  des  contre-courants  latéraux 
et  sous-marins  qui  rétablissent  l'équilibre  lorsque  le  courant  supérieur  a 
suffi  pour  remplacer  l'évaporation.  C'est  ce  qui  a  lieu  dans  le  golfe  Adria- 
tique, dans  la  mer  Noire  et  ce  qui  existait  dans  la  mer  Rouge  avar.t  le  canal. 


(  i45) 
Le  capitaine  américain  Maury,  dans  ses  belles  études  sur  le  mouvement 
des  mers,  avait  calculé  que  la  mer  Rouge  ayant  5oo  lieues  de  longueur,  des 
côtes  brûlées  par  le  Soleil  des  tropiques  et  étant  privée  de  tout  affluent, 
éprouvait  une  telle  évaporation  qu'elle  serait  convertie  en  sel  dans  l'espace 
de  mille  ans  avec  son  courant  supérieur  toujours  constant  venant  de  l'océan 
Indien,  s'il  ne  se  produisait  pas  à  Bab-el-Mandeb  le  même  phénomène 
qu'au  détroit  de  Gibraltar.   » 

M.  Dumas  présente,  au  nom  de  M.  Àlph.  de  Candolle,  Associé  étranger, 
qui  en  fait  hommage  à  l'Académie,  le  premier  volume  d'une  série  de  mo- 
nographies de  familles  de  plantes,  qui  paraîtra  sous  le  litre  de  Monocjra- 
pliiœ  Plianerogamatum. 

»  Cet  ouvrage,  ajoute  M.  Dumas,  doit  être  une  continuation  du  Pw- 
dromuSj  dans  lequel  l'illustre  Pyrame  de  Candolle  se  proposait  de  publier 
des  monographies  de  toutes  les  familles  du  règne  végétal,  et  quelquefois 
une  révision  de  cet  ouvrage,  pour  les  articles  anciens  qui  sont  devenus 
insuffisants.  Le  plan  primitif  de  la  publication  a  été  amélioré,  soit  par  l'ad- 
dition des  planches  nécessaires,  soit  par  l'addition  des  considérations  gé- 
nérales qui  précéderont  les  descriptions  techniques  d'espèces. 

»  La  partie  la  plus  considérable  du  volume  actuel  est  relative  à  la  famille 
des  Méliacées,  et  a  été  rédigée  par  M.  Casimir  de  Candolle,  repi'ésentant  de 
la  troisième  génération  qui  consacre,  depuis  trois  quarts  de  siècle,  sa  for- 
tune et  ses  forces  à  l'érection  de  ce  vaste  monument  scientifique.  L'auteur 
trouve  l'occasion  de  rendre  justice  au  beau  travail  d'Adrien  de  Jussieu, 
qu'il  a  complété  par  les  résultats  des  recherches  modernes. 

»  Quatre  autres  volumes  sont  en  voie  de  préparation.   » 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  annonce  à  l'Académie  la  perte  doulou- 
reuse qu'elle  a  faite  dans  la  personne  de  M.  de  Vibraye,  Correspondant 
pour  la  Section  d'Économie  rurale. 

Les  obsèques  ont  eu  lieu  mardi  dernier,  i6  juillet. 

MÉMOIRES  PRÉSEINTÉS. 

M.  L.  Smith  demande  l'ouverture  d'un  pli  cacheté,  déposé  par  lui  le 
22  septembre  1877.  Ce  pli,  ouvert  en  séance  par  M.  le  Secrétaire  perpé- 
tuel, contient  la  Note  suivante  : 


(  i46) 

CHIMIE.   —  Note  sur  une  nouvelle  terre  du  groupe  du  cérium  et  remarques  sur 
une  méthode  d'analyse  des  colombates  naturels;  par  M.  Lawr.  Smith. 

«  J'ai  déjà  eu  l'honneur  de  communiquer  à  l'Académie  (  '  )  la  découverte 
de  deux  nouveaux  colombates,  elj'ai  publié  (^)  la  description  de  tous  les 
colombates  trouvés  jusqu'ici  aux  États-Unis.  Dans  une  publication  ulté- 
rieure, je  ferai  connaître  les  méthodes  d'anal}'se  que  j'ai  employées  et  la  vé- 
ritable nature  des  terres  qui  entrent  dans  la  composition  de  plusieurs  de 
ces  minéraux. 

»  L'objet  de  la  présente  Note  est  simplement  d'appeler^  l'attention  sur 
l'usage  que  j'ai  fait,  pour  leur  attaque,  de  l'acide  fluorhydrique  concentré 
dont  l'action,  en  particulier  sur  la  samarskite  et  l'euxénite  de  la  Caroline 
du  Nord,  est  aussi  prompte  et  aussi  énergique  que  celle  de  l'acide  chlorhy- 
drique  sur  le  spath  calcaire. 

»  Si  l'on  prend  de  la  samarskite  finement  pulvérisée,  qu'on  mouille  la 
poudre  avec  son  poids  d'eau  et  qu'on  la  traite  par  le  double  de  son  poids 
d'acide  fluorhydrique  fumant  du  commerce,  l'attaque  a  lieu  à  froid  en 
quelques  secondes,  la  masse  s'échauffe  en  produisant  une  légère  efferves- 
cence, et  sa  décomposition  est  effectuée  au  bout  de  cinq  à  dix  minutes. 
Cette  décomposition  est  au  besoin  rendue  plus  complète  en  chauffant  la 
masse  au  bain-marie  pendant  quelques  instants;  on  la  maintient  à  la  tem- 
pérature de  l'eau  bouillante  assez  longtemps  pour  chasser  l'excès  d'acide. 
Le  contenu  de  la  capsule  est  alors  traité  par  3o  ou  /(O  grammes  d'eau  (en 
supposant  que  l'on  ait  employé  5  grammes  de  samarskite),  jeté  sur  un  filtre 
et  soigneusement  lavé,  en  ajoutant  au  besoin  une  ou  deux  gouttes  d'acide 
fluorhydrique. 

»  Le  minéral  est  ainsi  séparé  en  deux  parties  :  i°  la  liqueur  filtrée,  con- 
tenant tous  les  acides  métalliques  et  les  oxydes  de  fer  et  de  manganèse; 
2°  le  précipité  insoluble  renfermant  toutes  les  terres  et  l'oxyde  d'urane. 
Dans  mon  prochain  Mémoire,  je  donnerai  des  détails  complets  sur  la  sépa- 
ration de  ces  deux  parties. 

»  La  difficulté  de  l'attaque  augmente  avec  la  teneur  des  minéraux  en 
acide  tantalique. 

»  Les  constituants  les  plus  intéressants  de  la  samarskite  sont  les  terres. 
Dans  la  description  que  j'ai  publiée  précédemment  de  la  variété  de  la  Caro- 

(')  Comptes  rendus,  t.  LXXXIV,  p.  io36;mai  1877. 

(')  annales  de  Chimie  cl  de  Physique,  5"  série,  t.  XII,  p.  253. 


(  i47  ) 
line  du  Nord,  je  m'étais  conteuté  de  ranger  ces  terres  en  deux  classes  : 
terres  du  groupe  yttria;  terres  du  groupe  cérium  ('),  en  faisant  remarquer 
toutefois  qu'il  y  avait  lieu  de  penser  que  le  groupe  du  cérium  ne  contenait 
pas  d'oxyde  de  cérium_,  et  que  la  thorine,  constatée  dans  la  variété  de  l'Ou- 
ral, existait  en  trop  petite  quantité  pour  avoir  été  reconnue  d'une  manière 
positive. 

»  Depuis  je  suis  arrivé  à  établir  : 

»  1°  Que  les  terres  du  groupe  yttria  se  composent  d'environ  f  d'yttria 
et-jd'erbine; 

»  2°  Qu'il  n'y  a  pas  de  cérium  parmi  les  terres  du  groupe  auquel  il  appar- 
tient, mais  queces  terres  comprennent  environ  lopour  loo  de  thorine  (un 
peu  moins  de  i  pour  loo  du  minéral),  une  très-petite  quantité  d'oxyde  de 
didyme,  et  une  terre  (environ  3  pour  loo  du  minéral)  que  je  regarde  comme 
nouvelle^,  si  elle  n'est  pas  l'hypothétique  terbine  de  Mosander,  sur  laquelle 
nous  n'avons  encore  que  des  renseignements  incomplets. 

»  M.  Delafontaine,  actuellement  à  Chicago,  bien  connu  pour  ses  habiles 
recherches  sur  quelques-unes  des  terres  dont  il  est  question,  a  vérifié  l'ab- 
sence du  cérium  dans  les  produits  que  j'ai  obtenus,  et  il  regarde  conmie 
de  la  terbine  la  terre  que  je  suppose  nouvelle.  Je  crois  que  M.  Marignac 
admet  aussi  l'existence  de  la  terbine,  et  il  étudie  en  ce  moment  celle  qu'il  a 
retirée  de  la  gadolinite.  Tous  les  doutes  pourront  bientôt  être  levés  à  cet 
égard;  pour  le  moment,  je  pense  que  j'ai  affaire  à  une  nouvelle  terre  du 
groupe  du  cérium,  et  que,  si  la  terbine  existe  parmi  les  oxydes  de  la  samar- 
skite  de  la  Caroline  du  Nord,  elle  doit  se  trouver  dans  le  groupe  de  l'yttria. 
Mon  intention  est  de  soumettre  ultérieurement  ce  groupe  aune  étude  pour 
laquelle  je  possède  d'abondants  matériaux  qui  ont  été  séparés  du  minéral 
à  un  état  passablement  pur. 

»  Si  l'on  compare  le  poids  atomique  delà  nouvelle  terre,  soigneusement 
séparée  de  la  thorine  et  de  l'oxyde  de  didyme, avec  ceux  des  oxydes  du  cé- 
rium, de  lanthane  et  de  didyme  déterminés  par  M.  Marignac  (^),  on  trouve 
(0  =  i6). 

Nouvelle  terre 109  (Smith) 

Oxyde  de  cérium 110  (  Marignac) 

Oxyde  de  lanthane 1 10  (Id.) 

Oxyde  de  didyme 112  (Id.) 

(')  Parmi  les  terres  du  groupe  cérium  se  trouvent  toutes  celles  qui  sont  précipitées  par 
une  solution  sursaturée  de  sulfate  de  potasse. 

['')  Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  t.  XXVil,  année  1849,  P-  ^^°'  ^^°'  ^Si,  et 
t.  XXXV,  année  i853. 


(  '/.«  ) 

w  La  nouvelle  lerre  diffère  de  celles  du  groupe  del'yttria,  par  l'action  que 
produit  sur  elle  le  sidfate  de  potasse;  de  l'oxyde  de  cérium,  par  sa  solubi- 
lité dans  l'acide  azotique  très-étendu,  et  dans  une  solution  alcaline  traversée 
par  un  courant  de  chlore;  de  l'oxyde  de  didyme  par  sa  couleur  et  autres 
particularités,  notamment  par  l'absence  des  raies  d'absorption  que  l'on 
constate,  au  spectroscope,  dans  ses  solutions;  de  l'oxyde  de  lanthane,  par 
sa  couleur,  la  plus  grande  facilité  avec  laquelle  ses  sels  sont  décomposés 
par  la  chaleur,  leurs  formes  cristallines  et  autres  caractères  dont  je  don- 
nerai plus  tard  le  détail. 

»  Quant  à  la  thorine,  j'ai  découvert  une  méthode  exacte  pour  la  séparer 
des  antres  terres  :  cette  méthode  consiste,  comme  celle  qu'on  emploie  pour 
séparer  le  cérium  du  didyme  et  du  lanthane,  à  placer  les  oxydes  récem- 
ment précipités  dans  de  l'eau  contenant  4  à  5  fois  leur  poids  de  potasse 
ou  de  soude  caustique,  et  à  faire  passer  pendant  quelque  temps  un  courant 
de  chlore  dans  la  liqueur.  Tous  les  oxydes  sont  dissous,  sauf  les  oxydes 
de  cérium  et  de  thorium;  et  comme  la  samarskite  de  la  Caroline  du  Nord 
ne  contient  pas  de  cérium,  le  résidu  est  un  précipité  blanc,  gélatineux 
comme  de  l'alumine,  dont  le  sulfate  possède  tous  les  caractères  du  sulfiite 
de  thorine.  J'ai  aussi  découvert  un  procédé  simple  pour  séparer  la  plus 
grande  partie  de  la  thorine,  lorsqu'on  opère  en  grand,  mais  il  ne  fournit 
pas  un  dosage  exact. 

»  Je  me  suis  abstenu  de  donner  un  nom  défini  au  métal  de  la  terre 
supposée  nouvelle,  parce  que  je  poursuis  des  recherches  sur  un  groupe 
d'oxydes  et  d'acides  (il  y  en  aurait  onze  d'après  quelques  chimistes),  com- 
pris entre  le  columbium  et  la  nouvelle  terre.  » 


CHIMIE  MINÉRALE.    —    Le  Mosnndnim;  un  nouvel  élément. 
Note  de  M.  J.-Lawr.  Smith. 

(Commissaires  :  MM.  Dumas,  Boussingault,  H.  Sainte-Claire  Deville, 

Daubrée.  ) 

«  Ayant  lu  l'intéressante  Communication  de  M.  J.-L.  Soret  à  l'Académie 
des  Sciences,  relativement  au  spectre  d'absorption  des  terres  des  gado- 
linites  dans  les  rayons  ultra-violets  (' ),  je  m'empresse,  en  vue  de  mon 
propre  intérêt,  de  porter  à  la  connaissance  de  l'Académie  que  la  terre 

(')  Ceci  n'ii  nul  rapport  avec  la  samarskite  de  l'Oural,   où  j'ai  trouve,   eoncurremmcnt 
avec  d'autres  cliiinislcs,  de  l'oxyde  de  ccriuiu. 


(  '49  ) 
désignée  X  a  été  découverte  par  moi  il  y  a  plus  d'un  an  ;  la  découverte  en 
fut  annoncée  publiquement  dans  le  cours  des  travaux  de  l'Académie  des 
Sciences  naturelles  de  Philadelphie,  en  mai  1877  ('),  une  Communication, 
ayant  le  même  but,  fut  aussi  envoyée  à  ladite  Académie  en  novembre  1877. 

»  Mes  conclusions  étaient  entièrement  basées  sur  des  principes  de 
Chimie;  car  il  fut  constatée  que  la  terre  que  je  découvris  alors  se  distin- 
guait par  ses  propriétés  de  toutes  celles  connues  pour  appartenir  aux 
groupes  de  l'yttria  et  du  cérium,  quoiqu'elle  se  rapprochât  beaucoup  de 
ces  terres,  dont  les  propriétés  chimiques  se  confondent  presque  insensi- 
blement. Peu  de  temps  après  avoir  annoncé  la  découverte  de  celte  terre, 
j'en  envoyai  un  spécimen  à  M.  Delafontaine,  de  Chicago,  qui  pensa  que 
ce  devait  être  de  la  terbine  de  Mosander,  ou  quelque  terre  nouvelle  ('^). 
Il  me  fut  toutefois  impossible  d'en  faire  accorder  les  propriétés  avec  celles 
attribuées  alors  à  la  terbine. 

»  Je  désirais  débarrasser,  autant  que  possible,  cette  nouvelle  terre  de  la 
présence  de  terres  déjà  connues,  afin  d'en  étudier  les  propriétés  et  les 
parties  constituantes.  Pour  y  mieux  réussir,  il  me  fallait  un  peu  de  la  ter- 
bine que  M.  Marignac  avait  récemment  extraite  de  la  gadolinite.  J'écrivis 
donc  au  mois  de  mars  à  ce  savant  chimiste  :  il  avait  une  trop  petite  quan- 
tité de  cette  terre  pour  pouvoir  m'en  céder,  mais  il  examina  ma  nouvelle 
terre  et  le  nitrate  que  je  lui  avais  envoyés,  et,  en  me  communiquant  le  résul- 
tat de  son  examen,  il  dit  entre  autres  choses  :  «  Non-seulement  je  suis  con- 
vaincu de  l'identité  de  votre  terre  et  de  ma  terbine,  mais  je  puis  ajouter 
que  vous  l'avez  obtenue  plus  pure  que  moi.  »  Après  que  M.  Soret  eut 
examiné  ma  terre  au  moyen  du  spectroscope,  il  me  dit  :  «  Je  ne  puis  avoir 
aucun  doute  sur  l'identité  de  la  terbine  de  ce  chimiste  (')  (M.  Delafon- 
taine), de  la  mienne  et  de  votre  terre.  » 

M  L'observation  spectroscopique  de  M.  Soret  mettait  hors  de  doute  que 
les  teiTes  de  la  samarskite  contiennent  un  nouveau  métal,  comme  je  l'avais 


(')  Comptes  rendus,  2g  avril  1878,  p.  1062. 

(')  Le  professeur  Lawrence  Sniitti  fit  quelques  observations  sur  les  propriétés  anomales 
des  oxydes  terreux  de  la  saniarskite  et  donna  les  raisons  qui  le  portent  à  croire  que  ces  oxydes 
ne  contiennent  pas  de  cérium  et  qu'il  est  fort  probable  (jiie  la  majeure  partie  de  ce  que 
l'on  considère  comme  du  cérium  est  un  élément  nouveau  [Annales  de  V Académie  des 
Sciences  naturelles  de  Philadelphie,  8  mai  1877  ). 

(^)Dans  le  cours  de  recherches  plus  récentes,  M.  Delafontaine  crut  avoir  découvert 
encore  une  nouvelle  terie;  mais  les  expériences  de  M.  Soret  et  les  conclusions  de  M.  Mari- 
gnac font  voir  que  cette  terre  est  identique  avec  celle  que  j'ai  découverte. 

C.  H.,  1S78,  1'  Semestre.  (T.  LXXXVIl,  iN"  ■i.)  21 


(  i5o  ) 
annoncé  en  mai  1877,  mon  premier  spécimen  obtenu  alors  donnant  le 
spectre  d'absorption  marqué  n°  2  dans  sa  Communication;  je  n'hésite  plus 
à  donner  à  ce  métal  le  nom  de  mosandnim,  en  hommage  au  chimiste 
distingué  dont  les  recherches  et  les  découvertes  remarquables  dans  cette 
classe  de  terres  forment  une  époque  brillante  dans  l'histoire  de  la  Chimie 
métallique. 

»  Il  est  à  propos  qne  je  donne  ici  un  historique  succinct  de  cette  décou- 
verte, reconnaissant  en  même  temps  mes  obligations  envers  M.  Delafon- 
taine  pour  les  nombreuses  suggestions  dont  il  a  bien  vonlu  aider  mes 
investigations. 

»  Vers  la  fin  de  1876,  je  me  suis  occupé  de  l'étude  rainéralogique  et 
chimique  des  minéraux  à  acide  niobique  de  l'Amériqne  et,  entre  autres, 
de  la  samarskite,  dont  une  quantité  considérable  avait  été  trouvée  dans  la 
Caroline  du  Nord .  J'y  découvris  deux  nouveaux  minéraux  sur  lesquels 
un  Rapport  fut  adressé  à  cette  Académie;  en  séparant  les  terres  de  la  sa- 
marskite, j'obtins  la  conviction  qu'elles  ne  contenaient  pas  d'oxyde  acide 
de  céiium,  ou  n'en  contenaient  au  plus  que  de  faibles  traces,  fait  qui  se 
trouve  consigné  dans  la  publication  de  mes  résultats  (').  D'autres  chimistes 
qui  ont  examiné  cette  samarskite,  comme  M.  Hunt,  M.  Allen  et  M"^  Swal- 
low,  s'accordèrent  tous  à  y  trouver  de  l'oxyde  de  cérium;  M.  Dehifontaine 
m'écrit  dans  une  lettre  particulière,  en  date  du  4  mai  1877  :  «  Je  n'ai  rien 
M  constaté  qui  puisse  faire  douter  de  la  présence  du  cér'aim;  »  et,  dans  une 
lettre  du  21  du  même  mois,  il  passe  en  revue  les  causes  qui  auraient  pu 
m'égarer  dans  mes  conclusions,  finissant  par  ces  mots  :  «  Mais  vous  avez, 
»  je  suppose,  une  méthode  également  bonne,  et  nous  pouvons  nous  attendre 
»  à  recevoir  de  vous  une  monographie  sur  un  élément  nouveau,  laquelle 
M  me  ferait,  je  l'avoue,  grand  plaisir;  car  il  m'a  déjà  semblé  que  l'hypo- 
»  thèse  de  l'existence  d'un  pareil  élément  donnerait  une  explication  satis- 
»  faisante  de  certaines  incongruités  dans  les  propriétés  des  autres  terres  ». 
Dans  une  lettre  encore  plus  récente  du  même  chimiste,  il  dit  à  propos  des 
terres  de  la  samarskite  (-  )  : 

«  Je  suis  convaincu  à  cette  heure  de  l'absence  presque  totale,  sinon 
»  absolument  totale,  de  l'oxyde  de  cérium,  et  personne  n'a  plus  aucun 
»  doute  sur  ce  point.  » 

(')  La  tcrbinc  et  ses  composés,  et  sur  fcxistc/ice  /jrobab/e  d'un  nouveau  métal  [Archives 
lies  Sciences  f//trsi(jues  et  naturelles,  mars  1878,  p.  280). 
(  ^  j  Journal  des  Sciences,  vol.  XIII,  mai  1877,  p.  64  et  36g. 


(  i5i  ) 
»  M.  Delafontaine,  à  qui  je  remis  un  peu  de  cette  terre,  que  j'avais  puri- 
fiée autant  qu'il  m'était  alors  possible  de  le  faire,  et  aussi  une  grande 
quantité  du  minéral,  conclut  que  c'était  de  la  terbine  ou  une  terre  nouvelle; 
mais,  ne  trouvant  pas  que  les  propriétés  cbimiques  correspondissent  à 
celles  de  la  terbine  connues  alors,  j'adressai  un  Rapport  à  l'Académie 
des  Sciences  de  Paris,  insistant  sur  mes  premières  conclusions,  établissant 
que  la  nouvelle  terre  diffère  de  celle  du  groupe  de  l'yttria  par  l'action  du 
sulfate  de  potasse  ('),  de  l'oxyde  de  cérium  par  sa  solubilité  dans  l'acide 
nitrique  fortement  étendu  et  dans  une  solution  des  alcalis  supersaturés 
de  chlore,  du  lanthane  par  la  couleur  de  son  oxyde  et  de  ses  sels,  du 
didyme  par  les  rayons  d'absorption  de  ce  dernier  dans  la  partie  brillante 
du  spectre.  Je  m'abstins  de  donner  aucun  nom  défini  au  métal  consti- 
tuant la  base  de  cette  terre;  car  je  savais  qu'il  était  nécessaire  de  procéder 
avec  grande  circonspection,  travaillant,  comme  je  le  faisais,  parmi  un 
groupe  d'oxydes  qui  figurent  entre  les  éléments  comme  les  astéroïdes 
entre  les  planètes.  Mais  le  spectroscope,  dans  la  main  habile  de  M.  Soret, 
a  suppléé  à  ce  qui  me  manquait  ;  et  je  saisis  cette  occasion  d'annoncer  que 
l'existence  de  l'élément  que  je  soupçonnais  en  18-76  n'est  plus  hypothé- 
tique, mais  réelle.  » 

MÉCANIQUE.   —  Sur  les  sjslèmes  articulés;  par  M.  H.  Léauté. 
(Extrait  par  l'auteur.) 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 

((  La  question  traitée  dans  ce  Mémoire  est  la  suivante  : 

»  Trouver  dans  un  système  articulé  à  trois  tiges  le  point  d'insertion  de  la 
dernière  tige,  de  telle  sorte  que  l'on  fasse  décrire  à  un  point  une  courbe  donnée 
avec  le  maximum  d'approximation. 

»  Ce  problème  pris  dans  toute  sa  généralité  peut  se  ramener  aux  termes 
qui  suivent  : 

»  Un  point  A  d'une  figure  mobile  décrit  une  courbe  (A)  donnée  maté- 
riellement (c'est-à-dire  que  A  est  un  point  d'articulation  de  la  figure 
mobile  avec  certaines  pièces  indépendantes),  trouver  le  point  C  de  cette 
figure  qu'il  faut  relier  à  un  point  fixe  par  une  bielle  de  longueur  constante, 


(')  Étant  précipitée  par  une  solution  concentrée  de  ce  sel  en  présence  de  cristaux  du 
même  sel,  surtout  à  chaud  ,  mais  moins  facilemcnl  que  les  oxydes  de  cérium,  de  lantliane 
et  de  didyme. 

21  .. 


(   i52  ) 
pour  qu'un  autre  point  B  de  la  figure  décrive  avec  le  maximum  d'approxi- 
mation une  courbe  (B)  donnée  géométriquement. 

»  La  méthode  indiquée  permet  de  déterminer  le  point  d'articulation  C, 
la  longueur  de  la  bielle  qui  le  réunit  au  point  fixe  et  la  position  de  ce  point 
fixe. 

»  Le  mouvement  de  la  figure  mobile  est  déterminé,  puisque  deux  de  ses 
points  doivent  parcourir  des  courbes  données.  Chercher  les  meilleurs 
points  d'insertion  pour  une  tige  tournant  autour  d'un  point  fixe  revient 
à  chercher  les  points  dont  les  trajectoires  diffèrent  le  moins  possible  d'un 
cercle  dans  l'étendue  considérée. 

M  Or  j'ai  démontré  (')que,  étant  donné  un  arc  de  courbe,  on  pouvait 
obtenir  selon  les  cas,  pour  le  cercle  qui  l'épouse  le  mieux,  des  degrés  de 
rapprochement  différents.  Ces  degrés  de  rapprochement  étant  d'autant  plus 
élevés  que  le  nombre  des  sommets  que  présente  l'arc  est  lui-même  plus 
élevé,  on  est  amené  à  chercher  les  points  dont  les  trajectoires  ont  des 
sommets  dans  les  limites  considérées  et,  par  suite,  à  chercher  les  points 
de  la  figure  qui  se  trouvent,  à  un  instant  donné,  à  un  sommet  de  leur  tra- 
jectoire. 

«  M.  Mannheim  a  indiqué  le  degré  de  ce  lieu  (,")  en  le  considérant 
comme  le  lieu  des  points  dont  le  cercle  osculateur  reste  invariable;  mais, 
comme  il  n'en  a  pas  donné  l'équation,  nécessaire  ici,  je  la  cherche  direc- 
tement. 

»  J'emploie  pour  cela  deux  méthodes  :  l'une  basée  sur  la  théorie  de  la 
suraccélération  étudiée  par  M.  Resal  (^);  l'autre  purement  géométrique  et 
reposant  sur  les  propriétés  connues  de  la  circonférence  des  inflexions. 

»  Je  suis  alors  conduit  au  théorème  suivant  : 

»  Lorsqu'une  figure  plane  se  déplace  d'une  manière  quehoîique  dans  son 
plan,  le  lieu  des  points  qui  se  trouvent  à  un  instant  quelconque  donné  à  un  som- 
met de  leur  trajectoire  est  une  courbe  unicursale  du  troisième  dtcjré,  passant  par 
les  ombilics  du  plan,  ayant  pour  direction  asymptolique  réelle  la  droite  menée 
par  le  centre  instantané  de  rotation,  de  telle  sorte  que  la  distance  du  centre  des 
accélérations  à  cette  droite  soit  égale  à  trois  fois  la  dislance  du  centre  des  sai^ac- 
céléralions  à  celte  même  droite,  présentant  un  point  double  à  tangentes  rectan- 
gulaires au  centre  instantané  de  rotation  et  ayant  pour  tangentes  en  ce  point 
double  la  tangente  à  la  circonférence  des  inflexions  et  sa  perpendiculaire. 

(')  Comptât  rendus,  24  juin  1878. 

(^)  Mannheim,  Sur  les  Irnjccloircs  des  points  d'une  droite  mobile  danî  l'espace. 

(')   Uksai.,  Traité  de  Cinématique  puie,^.  •?.'^\. 


(  i53  ) 

»  Celte  courbe,  celte /oca/e  à  7jœut/ étant  ainsi  déterminée,  on  opérera, 
selon  l'approximation  que  l'on  voudra  obtenir,  de  l'une  des  manières  qui 
suivent  : 

»  1°  Approximation  du  premier  ordre.  —  On  remplace  l'arc  bb'  de  la 
courbe  (B)  à  décrire,  par  l'arc  de  cercle,  dont  la  construction  a  été  indi- 
quée ('),  qui,  ayant  entre  bh'  un  rapprochement  du  deuxième  ordre, 
l'épouse  le  mieux;  puis  on  prendra  pour  point  de  suspension  de  la  bielle 
le  centre  de  ce  cercle,  pour  longueur  de  cette  bielle  le  rayon  et  pour  point 
d'articulation  sur  la  troisième  tige  un  point  de  cette  tige,  situé,  dans  l'une 
des  positions  qu'elle  peut  prendre,  sur  l'arc  de  cercle  que  l'on  a  substitué 
kbb'. 

»  2°  Approximation  du  deuxième  ordre.  —  Dans  ce  cas,  il  faut  prendre 
pour  point  d'articulation  un  point  quelconque  de  la  focale  correspondant 
à  la  position  moyenne  delà  figure  et,  par  exemple,  le  point  de  rencontre  de 
cette  focale  avec  la  dernière  lige. 

))  Pour  cela,  soit  A,  B,  la  position  de  cette  troisième  tige  qui  correspond 
au  point  B,  de  (B),  milieu  de  l'arc  bb'  à  décrire  :  les  normales  en  A,  et  B, 
aux  courbes  (A)et  (B)  se  coupent  au  centre  instantané  C;  je  prends  sur  A,C 

une  longueur  A,hî  égale  à  -^  5  R  étant  le  rayon  de  courbure  (A)  en  A,  ; 
je  fais  de  même  pour  B,Cet,  en  faisant  passer  une  circonférence  par  C,  m 
et  m',  j'ai  la  circonférence  des  inflexions. 

»  Or,  en  prenant  pour  axe  des/  la  tangente  en  C  à  cette  circonférence 
et  pour  axe  des  xla  perpendiculaire  en  C,  l'équation  de  la  focale  est 

{jc-  +  ;'-2)[(rt  —  è);-  +  (r/.  +  2b)xtiingx]-{-  3abxr  —  o; 

a  est  le  diamètre  connu  de  la  circonférence  des  inflexions,  b  est  le  rayon  de 
courbure  en  C  du  lieu  des  centres  de  rotation,  a.  est  l'angle  que  fait  la  lan- 
genteen  C  à  la  circonférence  des  inflexions  avec  la  tangente  menée  par  le 
centre  de  cette  circonférence  au  lieu  de  ce  centre.  Les  deux  paramètres  b 
et  a  s'obtiennent  aisément  en  prenant  la  qualité  de  la  courbure  ^  des  deux 

'  l/s 

courbes  (A)  et  (B)  aux  points  A,  et  B,  et  l'on  peut  ainsi  construire  la  focale. 
»   Cette  focale  une  fois  construite  coupe  A,B,,  en  un  point  réel  D;  on 
construit  par  point  le  lieu  dd'  de  ce  point,  quand  A,B,  de  longueur  con- 
stante, se  déplace,  B,  parcourant  bb'.  L'arc  dd'  a  un  sommet  en  son  milieu; 


CumpU's  rendus,  3  iléceir.bre  1877, 


(  i54  ) 
on  peut  donc  trouver  des  cercles  ayant  avec  lui  un  rapprochement  du 
troisième  ordre  et  en  prenant  celui  de  ces  cercles  qui  s'en  approche  le 
plus,  le  centre  et  le  rayon  donnent  le  point  d'attache  et  la  longueur  de  la 
bielle. 

))  3°  approximation  du  troisième  ordre.  —  On  détermine  tout  d'abord 
les  deux  points  S  et  S'  de  l'arc  bb'  tels  que,  O  étant  le  milieu  de  bb\  OS  et 
OS'  soient  les  -^  de  Ob,  on  construit  la  focale  correspondant  à  la  position 
ST  de  la  troisième  tige;  on  construit  de  même  la  focale  correspondant  à 
la  position  S'T';  ces  deux  focales  se  coupent  au  moins  en  un  point  réel]  E 
qui  sera  le  ])oint  d'articulation. 

»  En  traçant  alors  la  trajectoire  deE  quand  B,  parcourt  bb',  on  obtient 
un  arc  ayant  deux  sommets  placés  aux  f~  de  sa  demi-longueur,  comptés 
à  partir  du  milieu;  on  sait  qu'alors  on  peut  obtenir  des  cercles  ayant  avec 
cet  arc  un  rapprochement  du  quatrième  ordre  (');  on  prend,  d'après  les 
règles  indiquées,  celui  de  ces  cercles  qui  épouse  le  mieux  la  trajectoire 
de  E.  IjC  rayon  de  ce  cercle  donne  la  longueur  de  la  bielle,  le  centre  donne 
le  point  d'attache. 

»  On  voit,  par  ce  qui  précède,  que  le  tracé  qui  vient  d'être  indiqué 
permet  de  déterminer  le  point  de  suspension  de  la  bielle,  sa  longueur  et 
son  point  d'articulation  sur  la  dernière  tige  par  une  construction  purement 
graphique.  L'épure  à  faire  se  simplifie  très-notablement  dans  la  plupart  des 
cas  qui  se  présentent  dans  la  pratique;  je  le  montrerai  en  appliquant  les 
théories  qui  viennent  d'être  exposées  au  parallélogramme  de  Walt  et  au 
régulateur  parabolique.  » 


PHYSIQUE  APPLIQUÉE.  —  Réponse  à  une  réclamation  de  M.  Achard,  concernant 
C  embrayeur  électrique  récemment  présenté  à  l'Académie.  Lettre  de  M.  A. 
Trêve  à  M.  le  Secrétaire  perpétuel 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 

«  J'ai  appris,  par  les  Comptes  rendus,  que  M.  Achard  avait  adressé  à 
l'Académie  une  réclamation  de  priorité  au  sujet  de  l'embrayeur  électrique 
que  M.  Dupuy  de  Lôme  a  présenté  en  mon  nom,  au  mois  de  mai  dernier. 
Je  me  suis  empressé  d'écrire  à  cet  ingénieur,  qui  m'a  communiqué  des 
documents  de  nature  à  ne  me  laisser  aucun  doute  sur  la  légitimité  de  sa  ré- 


')    Comptes  renilus,  ■y.^  juin   l8^fi. 


(  '55  ) 
clamation.  L'appareil  que  j'avais  créé  et  appliqué  à  bord  du  Desaix  re- 
pose absolument  sur  le  principe  de  M.  Achard. 

M  Parmi  les  regrets  que  me  fait  éprouver  cet  incident,  je  place  en 
première  ligne  ceux  de  ne  l'avoir  pas  su  plus  tôt,  et  de  n'avoir  pas  pu 
rendre  à  cet  ingénieur  si  distingué  l'hommage  qui  lui  est  dû. 

M  Combien  aussi  sa  coopération  et  son  expérience  m'eussent  été  utiles, 
pendant  toute  cette  année  d'efforts  couronnés,  enfin,  par  des  résultats  tels, 
que  les  puissantes  machines  de  nos  navires  cuirassés  peuvent  être  mainte- 
nant très-sûrement  conduites  par  deux  boulons  électriques,  avantage  inap- 
préciable pendant  le  combat,  ainsi  que  l'a  si  bien  fait  saisir  M.  Dnpuy  de 
Lôme! 

»  M.  Achard  et  moi  serions  heureux  et  reconnaissants  si  un  Rapport 
établissait  la  part  que  l'un  et  l'autre  avons  prise  à  la  solution  de  cette  ques- 
tion si  nouvelle.  » 

M.  Lemasson  adresse  à  l'Académie,  par  l'entremise  de  M.  de  Lesseps, 
un  Mémoire  portant  pour  titre  :  «  Régime  des  eaux  dans  le  canal  maritime 
de  Suez,  et  à  ses  embouchures  » . 

(Commissaires:  MM.  Morin,  Daubrée,  de  Lesseps.) 

M.  C.  Ladrey  informe  l'Académie  qu'il  vient  de  reconnaître  l'existence 
d'une  tache  phylloxérée  dans  les  vignes  de  Meursault,  à  peu  de  distance  des 
grands  crus  de  vins  blancs.  Le  Comité  de  vigilance  doit  prendre  des  mesures 
pour  étudier  l'étendue  de  cette  tache  et  combattre  le  fléau. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  E.  Marais,  M.  A.  Quercy,  M.  Chollet,  M.  Dpfresne,  M.  de  Pele- 
NYSKi,  M"^  Cauzique  adressent  diverses  Communications  relatives  au  Phyl- 
loxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  Hétet  adresse  un  complément  à  ses  Communications  précédentes, 
concernant  les  produits  fournis  par  l'action  de  la  chaux  sur  les  eaux  grasses 
des  condenseurs  à  surfaces. 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 


(  i56  ) 
M.  Gilbert  de  Failly  adresse  diverses  Notes  relatives  aux  propriétés 
physiques  des  corps,  et  à  l'étude  de  la  matière. 

(Commissaires  :  MM.  Edm.  Becquerel,  Jamin,  Desains.) 

M.  E.  Recordon  adresse  une  Note  relative  à  divers  appareils  destinés  à 
faciliter  aux  aveugles  la  lecture,  l'écriture,  le  calcul,  etc. 

(Commissaires  :  MM.  Rolland,  Tresca.) 

M.  J.  Hdssox  adresse  un  projet  d'appareil  pour  la  direction  des  aérostats. 
(Renvoi  à  la  Commission  des  Aérostats.) 

CORRBSPONDAJVCE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  ; 

1°  La  4^  édition  du  «  Traité  de  la  chaleur  considérée  dans  ses  applica- 
tions, de  Péclet  »,  publiée  par  M.  À.  Hudelo ; 

2°  Les  a  Observations  météorologiques  de  1874  à  1878,  par  M.  Fautrat  »  ; 

3°  Une  brochure  de  M.  G.  Tissandier,  intitulée  «  Le  grand  ballon  captif 
à  vapeur,  de  M.  Henry  GiJJard  ». 


ASTRONOMIE.   —   Découverte  de  la  coinèle  périodique  Tcmpel,  à  Florence; 
par  M.  Tempel,  communiquée  par  M.  INIouchez. 

DÉPÊCHE    TÉLÉGRAPHIQUE   DE     i'aCADÉMIE    DES    SCIENCICS     DE     VIENNE, 
REÇUE  LE   20   JUILLET   1878. 

«  Comète  périodique  trouvée  par  Tempel,  le  19  juillet,  à  9''3o"',  à  l'Ob- 
servatoire d'Arcetri,  à  Florence. 

Ascension  droite i5''  17™ 

Déclinaison —  4°  '  5' 

»  Depuis  il  nous  est  venu  une  seconde  observation,  de  M.  Winnecke, 
de  Strasbourg  : 

Temps  moyen  Ascension  Étoile 

du  lieu.  droite.  Déclinaison.  do  comi). 

Suasbouig .  . .     Juillet  20    9''59"'i9'        iS^'i']'^ ^i%Ç>?.        —  4"'39'24"        W.  XV''294 


(   '57  ) 
y  D'après  ces  observalions,  l'éphéméride  de  M.  Schulhof  donnée  clans 
le  Comptes  rendus  du  24  juin  exige  les  corrections  siiivanles  : 

dc/.z=—  !()">  1/1%       f/$  =  4-    ,"  29'. 

»  Le  monvement  diurne  donné  par  ]\I.  Schulhof  dans  les  Coinples  rendus 
du  6  mai  doit  être  diminué  d'environ  1",  8,  c'est-à-dire  que  !a  révohilion 
de  la  comète  est  de  cinq  jours  plus  longue  qu'il  ne  le  supposait,  n 


ANALYSE.  —  Sur  In  méthode  géométrique  pour  la  solution  des  équations 
numériques  de  tous  les  degrés.  Extrait  d'une  Lettre  de  M.  L.  Lalanne  à 
M.  Hermite. 

«  Vous  avez  bien  voulu,  en  mettant  à  ma  disposition  le  cahier  de  février 
du  Monolsberictïl  de  Berlin,  attirer  mon  attention  sur  ce  que  certains  pas- 
sages d'une  importante  Communication  de  ]\L  Kronecker  pouvaient  pré- 
senter d'analogue  à  la  méthode  géométrique  que  j'ai  exposée  à  l'Académie 
pour  la  solution  des  équations  numériques  de  tons  les  degrés  [Comptes 
rendus,  1 3  et  20  décembre  iS^S,  et  26  juin  1876). 

»  En  effet,  je  lis  à  la  page  1 19  du  Monatsbericht,  dans  un  Mémoire  relatif 
à  une  nouvelle  extension  du  théorème  de  Sturm,  que  si  l'on  met  l'équation 
générale  du  quatrième  degré,  aune  seule  inconnue  z,  sous  la  forme 

ç(z)  =  3j:,  +  4a-.,z—  dx.z-  4-z' 

et  que  l'on  considère  a:,,  .r^,  x^  comme  les  coordonnées  d'un  même  point 
de  l'espace,  en  posant 

D=.r,(.r,  -?>xlY-^oclx,{-ix,  -  xl)  -  x\, 

la  surface,  représentée  par  D  =  o,  partagera  l'espace  en  trois  régions  diffé- 
rentes, qui,  suivant  que  le  nombre  de  couples  des  racines  imaginaires  est 
égal  à  o,  à  I  ou  à  2,  sont  désignées  par  G„,  G, ,  G,  ;  que  les  deux  régions  G„ 
et  G,  peuvent  être  considérées  comme  une  partie  de  l'espace  limité  à  l'in- 
térieur de  la  surface;  et  que  G,  embrasse  complètement  tout  l'espace  exté- 
rieur caractérisé  par  l'inégalité  D  <  o. 

»  De  mon  côté,  j'ai  montré  que  la  surface  gauche  à  plan  directeur,  dont 

C.  R.,  187R,  ,e  Semestre.  (T.  LXXXVII,  IV-  ^.)  22 


(  '58  ) 
l'équation  est 

(i)  j' =xz  + cz- +  bz^ -\- az\ 

est  représentée,  d'une  manière  très-expressive,  par  un  ])lan  coté  à  lignes  de 
niveau  droites,  que  l'on  obtient  en  donnant  à  r,  dans  l'équation  (i),  des 
valeurs  successives,  positives  ou  négatives,  de  dixième  en  dixième,  d'unité 
en  unité,  etc.,  ....  La  résolution  de  l'équation  numérique  (i),  mise  sous  la 
forme 

F  =  az''  -h  bz?  +  cz^  -h  dz  —  e  =  o, 

se  déduira  de  l'inspection  même  du  plan  coté  dans  lequel  on  entrera  par 
les  coordonnées  x  =  d,  y  =  e.  L'ensemble  des  droites  cotées  correspon- 
dant aux  diverses  valeurs  de  z  décrit  une  enveloppe  dont  l'équation  est 
D=  o,  D  étant  le  discriminant  de  F,  dans  lequel  on  aura  remplacé  d  par 
X  et  e  parj;';  x  s'y  trouve  au  quatrième  et  j^au  troisième  degré. 

»  Dans  le  cas  général  du  quatrième  degré,  cette  enveloppe  présente  deux 
points  de  rebroussement,un  point  double,  et  par  conséquent  trois  branches 
distinctes.  Il  y  a  une  je'jy/oncéîî/ra/eGo,  dans  laquelle  à  tout  système  de  valeurs 
de  X  et  de  y  correspondent  quatre  racines  réelles  ;  une  région  extérieureG, , 
où  l'on  n'a  plus  que  deux  racines  réelles;  enfin  une  région  intermédiaire  Gj, 
formée  par  l'angle  des  deux  branches  de  courbe  qui  vont  en  divergeant  à 
partir  du  point  double,  et  dans  laquelle  il  n'y  a  plus  que  des  racines  imagi- 
naires {Comptes  rendus,  t.  LXXXI,  p.   1186  et  1243,  t.  LXXXII,  p.  1487). 

))  Il  y  a  certainement  de  l'analogie  entre  ce  partage  d'un  espace  plan  en 
diverses  régions  suivant  le  nombre  des  couples  des  racines  imaginaires  et 
l'exemple  donné  par  M.  Rronecker.  Mais,  en  examinant  la  question  de  plus 
près,  on  ne  tarde  pas  à  reconnaître  que  la  ressemblance  est  plus  apparente 
que  réelle.  La  courbe  enveloppe  que  j'ai  nommée  sotulive  (vous  auriez 
préféré  l'expression  de  discriminante)  joue  certainement  un  rôle  de  sépa- 
ration analogue  à  celui  de  la  surface  discriminante  de  M.  Rronecker.  Mais 
d'abord  il  semble  bien  que  l'exemple  choisi  par  l'illustre  géomètre  l'a  été 
seulement  pour  donner  un  caractère  concret  à  des  considérations  d'une 
nature  abstraite,  d'un  ordre  très-élevé;  et  que,  eu  égard  à  la  nature  des 
variables  adoptées,  parmi  lesquelles  ne  se  trouve  pas  l'inconnue  de  l'équa- 
tion à  résoudre,  cet  exemple  n'aurait  pas  d'analogue  pour  une  équation 
complète  d'un  degré  supérieur  au  quatrième.  Le  mode  de  résolution  que  j'ai 
proposé,  au  contraire,  si  éloigné  des  hautes  spéculations  analytiques  qui 


(  i59  ) 
viennent  de  donner  une  nouvelle  extension  aux  propriétés  des  fonctions  de 
Stiirm,  est  applicable  à  luie  équation  de  degré  quelconque;  car  je  ne 
fais  varier  que  deux  des  coefficients  de  l'équation,  et  je  prends  l'inconnue 
pour  la  variable  dépendante.  Il  n'exige  le  calcul  préalable  ni  du  discrimi- 
nant ni  d'aucune  des  fonctions  de  Sturm,  bien  qu'il  paraisse  pouvoir 
se  rattacher  à  la  considération  de  ces  fonctions,  lorsqu'on  envisage  la  so- 
lulive  avec  ses  points  singuliers  dont  le  nombre  est  tel  que  sa  classe  est 
toujours  égale  à  son  degré. 

M  Quoi  qu'il  en  soit  d'ailleurs  de  ces  dissemblances,  je  ne  peux  que  m'ap- 
plaudir  de  voir  que  l'éminent  analyste  n'a  pas  dédaigné  de  recourir,  pour 
mieux  indiquer  la  séparation  des  cas  correspondant  aux  différents  nombres 
de  racines  réelles,  à  une  considération  géométrique  du  genre  de  celle  qui 
constitue  l'essence  même  de  la  méthode  que  j'ai  eu  l'honneur  de  présenter 
à  l'Académie.  » 


ALGÈBRE.  —  Sur  remploi  des  identités  algébriques  dans  la  résolution,  en  nombres 
entiers,  des  équations  d'un  degré  supérieur  au  second.  Note  de  M.  Desboves. 

«  Dans  la  note  IX  des  Additions  à  V Algèbre  d'Euler,  Lagrange  déter- 
mine des  fonctions  algébriques  d'un  degré  quelconque  qui,  étant  multi- 
pliées entre  elles,  donnent  des  fonctions  semblables,  et  il  est  ainsi  conduit 
à  des  identités  algébriques  qui  peuvent  servir  à  résoudre,  en  nombres  entiers, 
certaines  équations,  d'un  degré  quelconque,  contenant  un  grand  nombre 
de  termes,  mais  néanmoins  particulières.  Or  il  paraît  peu  intéressant  de 
s'occuper  de  la  résolution  d'équations  compliquées  lorsque,  au  delà  du  se- 
cond degré,  on  ne  sait  presque  rien  sur  la  résolution,  en  nombres  entiers, 
des  équp.tions  les  plus  simples.  J'ai  été  alors  conduit  à  chercher  si  la  mé- 
thode de  Lagrange  ne  pourrait  pas  s'appliquer  à  la  résolution  de  quelques 
équations  générales  très-simpies,  celles-ci  par  exemple  : 

(0  x^+j'=az\ 

X  étant  un  nombre  donné  quelconque,  positif  ou  négatif, 

»  D'après  la  méthode  de  Lagrange,  on  doit  faire  figurer  dans  le  calcul 
les.  racines  d'une  équation  donnée  qui  est  du  troisième  ou  du  quatrième 
pegré,  suivant  qu'il  s'agit  de  l'équation  (i)  ou  de  l'équation  (2).  Pour  ob- 

22.. 


.      (  i6o  ) 

tenir  des  identités  de  la  forme  des  équations  (i)  et  (2,  je  prends  d'abord, 
pour  équations  données,  les  équations  binômes 

'E-'  -h  a  =^  o,     2*  +  a  =  o, 

qui  correspondent  respectivement  aux  équations  [i)  et  (2).  Mais  cela  ne 
suffit  pas  encore  pour  que  les  deux  identités  aient  la  forme  voulue  :  il  faut 
encore  rendre  nuls  les  coefficients  de  deux  termes,  en  résolvant  deux  équa- 
tions par  rajjport  à  deux  des  indéterminées  introduites  dans  le  calcul.  Or, 
les  valeurs  des  indéterminées  devant  être  rationnelles  et  les  équations  étant 
du  second  degré,  au  moins  par  rapport  à  Tune  des  indéterminées,  il  semble 
que  la  méthode  n'est  pas  applicable.  Mais,  en  faisant  figurer  a  parmi  les 
indéterminées,  et  c'est  là  l'idée  principale  de  mon  travail,  on  a  à  résoudre 
deux  équations  du  premier  degré  par  rapport  à  deux  indéterminées,  et 
l'on  est  ainsi  conduit  aux  deux  identités 


(3) 


(4) 


—  xj{x-^j)  [3(x- +  x;- +  7-)]-', 

/  [y-  4-  2^7-  —  x^  y  +  [:2X  +j)x-y[-2y  -+-  do:)* 
(        =  [x''  +j''  +  lox'-  r'^  +  [\xy'^  -\-  I  nx'^y)-. 


»  La  première  identité  a  été  donnée,  dans  ces  derniers  temps,  par  M.  E. 
Lucas,  qui  y  est  arrivé  i)ar  une  autre  voie;  mais  la  seconde  identité  est 
nouvelle,  et  elle  met  en  évidence  le  théorème  suivant: 

M  L' équation  (2)  j)eul  loajotiis  étic  résolue  en  nombres  entiers  lorsque  a 
est  de  l'une  des  deux  jormes  [2 x -\- y)  X' y  ou  2.x- +  y'  [pour  arriver  an 
dernier  énoncé,  on  chancre,  dans  l' identité {/[),  x  eux'-  cf 7 chj'*]. L'identité (Z|) 
ne  donne,  il  est  vrai,  qu'une  solution  ;  mais  Euler  a  lait  connaître  des 
foruudes  qui  permettent  de  trouver  une  infinité  de  solutions  de  l'équa- 
tion (2),  lorsqu'on  en  connaît  une  seule.  Du  re^te,  les  formules  d'Euler 
se  déduisent  très-naturellement  de  notre  méthode. 

»   En  cherchant  à  appliquer  la  méthode  aux  équations 

(5)  x''  +aj''  —z\ 

(6)  x' +  ay'' z,^  z\ 

on  voit  qu'elle  ne  peut  réussir  qu'en  supposant  l'une  des  indéterminées 
nulle  ;  mais  alors  les  autres  indéterminées  disparaissent  comme  facteurs 


(  '6.  ) 

communs  des  deux  membres  de  l'identité  finale,  et  l'on  tombe  sur  les  deux 
idenlités  numériques 

i35x  3* -4x7'  =11%     17'  +  84x  10'  =  3i'; 

c'est-à-dire  que  les  deux  équations 

i35x*  -  ky'  =  ^',     oc'  +  84 j'  =  z'' 

sont  satisfaites,  la  première,  par  les  valeurs  3,  7,  11;   la  deuxième,  par 
les  valeurs  17,  10,  3i  de  x.Yy  z.   Ou  arrive  d'ailleurs  encore  au  dernier 
résultat  en  remplaçant,  dans  l'identité  (4),  x  par  2  et  j-par3. 
Remarque.  —  Dans  le  cas  de  l'équation 

(7)  a-' -h  rt7'' =  s', 

on  peut  conserver  au  nombres  son  caractère  de  constante,  et,  en  désignant 
par  u  et  v  deux  nombres  quelconques,  la  méthode  conduit  à  l'identité 

et  l'on  satisfait  à  l'équation  (7)  en  posant 

x  —  ^u[u'-A-'av'),     jr  =  ^'(fl<^' —  8«%,     z  ^  a- v"- -\- loaiâ  v^  -  Ziâ .  ^^ 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —Nouvelle  mëlliocle  jjour  icliminalion  des  fondions 
aibilraiies.  Note  de  M.  11.  Mixich. 

'(  Dans  les  Comptes  rendus  du  25  juin  1877,  j'ai  exposé  une  méthode 
pour  éliminer  7i  fonctions  arbitraires  de  /;  arguments,  entre  un  nombre 
/j  +  I  d'équations  à  p  +  2  variables,  dont  l'une  est  fonction  des  autres. 
La  deuxième  méthode  que  j'ai  annoncée  consiste  dans  le  théorème  sui- 
vant : 

»  On  obtient  la  résultante  cherchée  en  regardant  les  arguments  des  fonctions 
arbitraires  comme  des  constantes,  et  en  introduisant  dans  les  dijféientielles  totales 
des  p  -H  1  éguations  données,  et  de  celles  cpii  s'en  déduisent,  au  lieu  de  z  et  de 
ses  dérivées  partielles  successives,  la  ■ioinme  de  leurs  différences  partielles. 

»  Pour  démontrer  ce  théorème,  je  vais  reproduire  ici  les  équations  de 
ma  première  méthode,  en  y  corrigeant  quelques  fautes  typographiques. 


(  '(^2  ) 

»  I.  Soient  les  p  -h  i  équations  qui  déterminent  la  fonction  z  de  x, 
X,,  ...,  Xp,  et  les  p  arguments  «,,  «o,  ...,  a^  des  Ti  fonctions  arbitraires 

?lt    ^2}   •••)    ?«> 


(0 


/=o>    /.  =  o»    /2=o,     ...,    fi,=  o. 


»  En  désignant  par  D^J  la  dérivée  de  f  relativement  à  x,  quand  on 
fait  varier  z  avec  x,  et  par  T>a^t  la  somme  des  termes  qu'on  trouve  en  dé- 
rivant/ par  rapport  à  a,,, ,  on  déduit,  de/~  o,  p  -h  i  équations  de  la  forme 


da,. 
d.x 


OÙ  la  notation  eulérienne  ["~\   signifie  la  dérivée  de  «^  par  rapport  à  x 


seulement. 

»  L'élimination  des  dérivées  de/"  relatives  aux  p  arguments  entre  ces 
p  -4-  I  équations  donne  pour  résultante  le  déterminant 


(^) 


^j  (ê) 


dont  le  développement  a  la  forme 


id_^\ 

\dx,) 
dxf 


=  O, 


(3)  A„D,/-  A,D,,/4-  A,D,,,/-  ...  +  (-  i)''A,D,/=  o. 

»  Conséquemment,  si  dans  l'équation  (3)  on  substitue  à  y  chacune  des 
fonctions  (i),  on  a  pour  résultante  de  l'élimination  de  A„,  A,,  ...,  A_ 
l'équation  du  premier  ordre 


(4) 


^,= 


D,/    D.,./     ...     D,,y 
D,.yi     D,/,     ...     D.,^/, 


(  i63  ) 
et  pnisqn'à  l'une  quelconque/" des  fonctions  (i)  on  peut  substituer  dans 
le  déterminant  (4)  'j'u  pour  en  déduire  i];.  =  o,  et  ainsi  de  suite,  on  a  le 
système  des  n  équations  des  ordres  respectifs  2,  3, . . . ,  « 


(5) 
étant 

(6) 


^2=0,     i{/, 


o, 


"[,„  = 


D../,         D.,/;,       ...      D,,/, 


M  L'élimination  des  n  fonctions  arbitraires  et  de  leurs  p  arguments, 
entre  les  (i),  (4),  (5),  donne  toujours  une  résultante  de  l'ordre  n. 

»  Or,  si  l'on  différentie  totalement,  dans  l'hypothèse  des  arguments 
constants,  l'une  quelconque  des  équations  (i),  on  a  évidemment 

dfm  =  T)J,„dx  4-  D.,J„rfjf ,  +  . . .  4-  T>^.J,ndx,,  =  o, 

et  puisqu'on  aurait,  dans  cette  supposition, 


da, 


d. 


x 


Tu, 


dx, 


(7) 


^«,=  (è)^/-+(èWx, 


î^)^-^/'  =  0' 


il  résulte  de  l'élimination  de  dx,  dx,,  .  .  .  ,  dx^  entre  ces  p  +  i  équations 
le  déterminant  (2),  c'est-à-dire  la  (3),  d'où,  par  la  substitution  de  chacune 
des  fonctions  (i)  à/„,  on  déduit  l'équation  (4).  De  même  l'élimination  des 
éléments  différentiels  entre  la  différentielle  totale  de  ^,  —  o  (4),  et  les  (7) 
nous  donne  l'équation  ij/j  =  o,  et  ainsi  de  suite,  selon  les  (5),  (6).  Le  théo- 
rème proposé  et  la  méthode  qui  en  découle  se  trouvent  être  ainsi  démontrés. 
»  L'élimination  de  dx,  dx,,  ...,  dx,,,  dz  entre  les  différentielles  totales 
des  équations  (i),  dans  la  supposition  des  arguments  constants,  et  l'équation 


(8) 


,£)^^+Ct)^^'+"--  +  C^)^^''-^^=°' 


f  164 


donne  la  Iransformée  suivante  du  déterminant  (4)  : 


(9) 


f/jr. 


4f\ 

d. 


dx 


fdz 


dxi 

dz 


d.rj        \dz 


P 
Iz 
dx, 


—  I 


=  o; 


d'où  il  est  évident  que  l'équation  (4)  est  linéaire  du  premier  ordre. 
»  II.  Si  les  p  -t-  I  équations  données  étaient  une  primitive, 

(10)  y=o, 

et  ses  dérivées  par  rapport  aux  arguments  «,,«-,  . . . ,  a^,  on  aurait 

(11)  D,,/=o,     n,,/=o,     D,,/=o,      ...,     D,^/=o, 

et  puisque  dans  la  (4),  qui  serait  une  identité,  on  peut  substituer  aux  fonc- 
tions (i)  les  (11),  on  a  l'équation  du  second  ordre 


(la) 


)..  = 


D;/        D,,D,/ 


D.,.D.,..y 


D^D.J    D,,D.„y     ...       \r:j 


Introduisant  après,  dans  la  (4),  ^-2  au  lieu  dey,  et  retenant  les  autres  sub- 
stitutions, on  a  une  équation  \  =  o,  etc.,  en  sorte  que,  posant 


(,3) 


/„,  = 


D.,D„y     D;?,y 


I-^Xp^m-l 


D.D,,J    D,,D.J     ...       Dy 
on  trouve  les  n  —  1  équations  des  ordres  respectifs  3,  4,  ••-,"» 

(i4)  >..■)  =  o,     X^  =  o,      ...,     X„  =  o, 

et  l'élimination  des  n  fonctions  arbitraires  et  de  leurs  /;  arguments  entre 
les  (10),  (i  i),  (12),  (i4)  donne  toujours  une  résullante  de  l'ordre  n. 

»  Il  est  évident  que  le  théorème  proposé  s'étend  au  cas  du  second  article.  » 


(  J^5  ) 

BALISTIQUE.  —  Sur  un  appareil  destiné  à  faire  connaître  simultanément  la  loi 
du  recul  d'une  bouche  à  feu  et  la  loi  du  mouvement  du  projectile.  Note  de 
M.  H.  Sebert,  présentée  par  M.  Berthelot. 

«  A  différentes  reprises,  on  a  cherché  à  réahser  des  appareils  qui  puissent 
faire  connaître  avec  précision  la  loi  du  mouvement  de  recul  des  bouches  à 
feu,  pendant  les  premiers  instants  qui  suivent  l'inflammation  de  la  charge 
de  poudre.  La  théorie  indique,  en  effet,  qu'un  canon  monté  sur  un  affût 
qui  le  laisse  libre  de  reculer,  sans  autre  obstacle  que  la  résistance  due  à 
l'inertie  du  système,  doit  se  mettre  en  mouvement  au  moment  même  où 
le  projectile  commence  à  se  déplacer  dans  l'âme,  et  que,  de  la  loi  de  ce  mou- 
vement, si  elle  était  connue  avec  une  suffisante  précision,  on  pourrait  dé- 
duire la  valeur  des  pressions  successives  développées  sur  le  fond  de  l'âme 
de  la  bouche  à  feu. 

»  Cette  connaissance  de  la  valeur  des  pressions  développées  par  les  gaz 
de  la  poudre  a  une  importance  extrême  pour  les  artilleurs,  car  elle  permet 
de  déterminer  les  formes  et  les  épaisseurs  à  donner  aux  bouches  à  feu  et 
de  choisir  la  poudre  qui,  pour  une  bouche  à  feu  et  un  projectile  donnés, 
produit  les  résultats  les  plus  avantageux,  c'est-à-dire  engendre  la  plus 
grande  vitesse  initiale  du  projectile,  tout  en  développant  dans  l'âme  la  plus 
faible  pression. 

»  J'ai  réussi  à  construire  un  appareil  portatif,  simple  et  facile  à  manier, 
qui  fait  connaître  avec  précision  la  loi  du  recul  d'une  bouche  à  feu  montée 
sur  affût,  de  forme  quelconque,  quelle  que  soit  la  longueur  ou  l'irrégularité 
du  recul. 

»  Cet  appareil,  auquel  je  conserverai  le  nom  de  vélocimèire,  qu'a  pro- 
posé M.  le  major  américain  Rodman,  pour  l'appareil  qu'il  avait  essayé  de 
réaliser  dans  le  même  but,  donne,  en  vraie  grandeur,  le  parcours  exact  de 
la  bouche  à  feu  dans  son  mouvement  de  recul,  pour  des  intervalles  de  temps 
également  espacés,  dont  la  durée,  dans  les  appareils  que  j'ai  fait  con- 
struire, a  été  amenée  au  ^^  de  seconde  ('  )  et  pourra  certainement  être  ré- 
duite encore  davantage. 

«  L'instrument  fait  connaître,  en  outre,  par  l'addition  d'organes  spé- 
ciaux, l'instant  précis  où  le  projectile  passe  à   la  bouche  de  la  pièce,  ou 


(')  Avec  le  concours  d'un  diapason  vibrant,   entreteim  électriquement  par  le  procédé 
perfectionné  de  M.  Marcel  Deprez. 

C.  R.,  1S73,   2'  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N°  1.)  s'à 


(  i66  ) 
même  en  d'autres  points  déterminés  de  l'âme,  et  il  indique  également  l'in- 
stant précis  de  son  passage  dans  des  cadres-cibles,  placés  sur  son  parcours 
dans  l'air;  il  donne  donc  la  durée  du  parcours  dans  l'âme  et  la  vitesse  ini- 
tiale du  projectile,  et  peut,  par  suite,  remplacer  les  chronographes  en 
usage  pour  la  mesure  de^cette  vitesse. 

»  J'ai  pu,  avec  cet  appareil,  obtenir  l'enregistrement  de  la  loi  de  recul 
de  canons  de  24  et  de  i4  centimètres  de  la  marine,  montés  sur  affûts 
d'expériences,  ainsi  que  la  loi  de  recul  de  canons  de  7  et  de  i38  millimètres 
de  la  guerre,  montés  chacun  sur  l'affût  réglementaire. 

»  Le  calcul  des  vitesses  acquises  fait  ressortir  nettement  ce  fait,  déjà  si- 
gnalé par  la  Commission  de  Gavre,  que  la  vitesse  de  recul  de  l'affût  con- 
tinue à  croître  notablement  après  que  le  projectile  est  sorti  de  l'âme,  effet 
qui  est  dû  évidemment  à  la  détente  des  gaz  restant  encore  dans  l'âme. 

»  Pour  le  canon  de  24  centimètres,  par  exemple,  lançant,  à  la  charge  de 
28  kilogrammes,  un  projectile  du  poids  de  i44  kilogrammes,  auquel  il  im- 
prime une  vitesse  de  45o  mètres  environ,  on  trouve  que  le  système  du  canon 
et  de  son  affût  a  parcouru  3o  millimètres  en  moyenne  au  moment  où  le 
projectile  sort  de  l'âme,  c'est-à-dire  au  bout  de  o%oi  i4  (7^^  de  seconde 
environ),  que  la  vitesse  du  système  est  alors  de  3'",  80,  et  qu'elle  aug- 
mente encore  ensuite,  de  façon  à  atteindre  un  maximum  de  5",uo  qui  se 
produit  au  bout  d'un  temps  égal  à  o%o48,  c'est-à-dire  quand  le  canon,  en 
reculant,  a  parcouru  0'°,  20  environ,  et  quand  le  projectile  est  déjà  à  plus 
de  i5  mètres  de  la  bouche  à  feu. 

»  Les  indications  de  l'appareil  sont  tellement  sensibles,  que  le  tracé  de 
la  courbe  des  vitesses  met  même  en  évidence  la  nature  ondulatoire  du 
mouvement  imprimé  au  système,  par  suite  sans  doute  de  l'élasticité  des 
pièces  qui  le  composent. 

»  11  est  facile  de  faire  de  ce  même  appareil  un  chronographe  permettant 
de  mesurer  les  durées  de  trajet  du  projectile,  soit  dans  l'âme,  soit  dans 
l'air. 

»  Dans  l'expérience  faite  sur  le  canon  de  24  centimètres  (modèle  1870 
de  la  Marine),  dont  les  données  numériques  ont  été  indiquées  précédem- 
ment, on  a  obtenu  les  résultats  suivants   : 

s 

Durée  tlti  parcours  du  projectile  dans  l'âme.  .  .    0,01 124 

Durée   du    parcours  de  la  bouche   de  la  pièce   au  j)reniier 

cadre,  situé  à  une  distance  de  33  mètres OjOySoS 

Durée  du  ])arcours  du  premier  cadre  au  second  cadre,  situé 

à  83  mètres  de  la  pièce 0,1127 


(   '67  ) 
))   On  déduit  de  ces  valeurs  que  la  vitesse  du  projectile  était,  à  i6  mètres 
de  la  bouche  à  feu,  45i"',2,  et  à  78  mètres  443",  2.    >. 


CHIMIE.    —  Sur  ta  tension  de  vapeur  et  sur  le  point  de  congélation  des  solu- 
tions salines.  Note  de  M,  F. -M.  Raoclt.  (Extrait  par  l'auteur.) 

«  La  tension  de  vapeur  d'une  solution  saline  est  moindre  que  celle 
de  l'eau  pure,  à  la  même  température;  la  différence,  d'après  les  expé- 
riences de  Vûlner,  est  proportionnelle  au  poids  de  sel  dissous  dans  un 
poids  d'eau  constant.  D'autre  part,  la  température  de  congélation  d'une 
solution  saline  est  toujours  inférieure  à  celle  de  l'eau  pure  et,  d'après 
Rudorff,  la  différence  est  également  proportionnelle  au  poids  de  sel  dissous 
dans  un  poids  d'eau  constant.  La  diminution  dans  la  tension  de  la  vapeur 
et  le  retard  dans  le  point  de  congélation  correspondent  d'ailleurs  à  une 
même  action  chimique,  qui  est  la  séparation  d'une  petite  quantité  d'eau 
pure,  soit  sous  forme  de  vapeur,  soit  sous  forme  de  glace,  et  ils  semblent 
dus  à  une  même  cause,  qui  est  l'affinité  de  la  solution  saline  pour  l'eau. 
S'il  en  est  ainsi,  ces  deux  effets  doivent  suivre  les  mêmes  lois.  On  sait  déjà, 
comme  je  viens  de  le  rappeler,  qu'ils  varient  de  la  même  manière,  quand, 
la  nature  du  sel  dissous  restant  la  même,  on  en  fait  changer  la  proportion  ; 
je  me  suis  proposé  de  rechercher  s'il  en  est  encore  ainsi  quand,  le  poids 
de  sel  dissous  restant  le  même,  on  en  fait  changer  la  nature. 

»  Pour  cela,  il  aurait  fallu,  en  toute  rigueur,  mesurer  et  comparer  les 
deux  phénomènes  dont  il  s'agit  à  des  températures  suffisamment  basses  et 
rapprochées  pour  que  la  constitution  de  chaque  solution  saline  restât 
la  même;  mais  j'ai  reculé  devant  la  difficulté  et  l'incertitude  que  présente 
la  mesure  des  tensions  de  vapeur  au  voisinage  dezeVo^  et  j'ai  mesuré  ces 
tensions  à  la  température  de  100  degrés.  Toutefois,  comme  il  y  a  lieu  de 
craindre  que,  à  un  intervalle  de  100  degrés,  les  solutions  de  sels  hy- 
dratés ne  soient  pas  dans  des  états  suffisamment  comparables,  j'ai  opéré 
exclusivement  sur  des  solutions  de  sels  anhydres,  pour  lesquelles  ce 
danger  est  moindre. 

»  J'ai  déterminé  le  point  de  congélation  des  solutions  salines  en  sui- 
vant le  procédé  ordinaire  et  en  me  conformant  aux  indications  de  Rudorff. 
J'ai  toujours  opéré  sur  des  solutions  de  même  titre  et  renfermant  45  dé- 
cigrammes  de  sel  pour  100  grammes  d'eau. 

»  J'ai  déterminé  la  tension   de  vapeur  des  solutions  salines  par  deux 

23.. 


(  i68  ) 
moyens,  destinés  à  se  vérifier  et  à  se  compléter.  Le  premier  consiste  dans 
l'emploi  d'un  appareil  analogue  à  celui  de  Dalton^  et  composé  de  deux 
baromètres  à  vapeur,  l'un  pour  la  solution  saline,  l'autre  pour  l'eau 
pure,  contenus  dans  un  même  manchon  plein  d'eau  bouillante.  Le  second 
est  fondé  sur  l'observation  du  point  d'ébuUition  des  solutions  salines. 
Je  faisais  bouillir  un  volume  de  3oo  centimètres  cubes  de  solution  dans 
une  cornue  de  platine,  munie  d'un  réfrigérant  à  reflux  ;  et,  au  moment  de 
déterminer  la  température,  je  rendais  l'ébuUition  réc/ulière  en  introduisant 
dans  le  liquide  un  faible  courant  électrique.  Dans  ces  conditions,  la  ten- 
sion de  vapeur  de  la  solution  bouillante  est  donnée  par  le  baromètre. 

»  Si  l'on  désigne  par  /  la  tension  de  vapeur  de  la  solution  saline  à 
une  température  déterminée,  par/'  celle  de  l'eau  pure  à  la  même  tempé- 
rature, par  P  le  poids  de  sel  anhydre  dissous  dans  loo  d'eau,  par  K  un 
coefficient  constant,  pour  un  même  sel,  dans  un  intervalle  de  quelques 
degrés,  on  a 

/'-/  =  KP/'. 

Cette  formule  permet  de  calculer  K.  Le  coefficient  R  étant  ainsi  déterminé, 
il  suffit  de  le  multiplier  par  P  x  760  pour  avoir  la  différence  des  tensions 
/' — /à  la  température  de  100  degrés.  Les  résultats  fournis  par  les  deux 
méthodes  précédentes  ayant  été  ainsi  rendus  comparables  se  sont  géné- 
ralement trouvés  d'accord,  à  un  vingtième  près,  en  valeur  relative;  j'en  ai 
pris  la  moyenne. 

»  Pour  rendre  facile  la  comparaison  des  chiffres  qui  se  rapportent  à 
l'abaissement  du  point  de  congélation  et  à  la  diminution  de  la  tension  de 
vapeur,  j'ai  divisé  les  résultats  obtenus  par  le  poids  de  sel  dissous  dans 
100  d'eau,  ce  qui  revient  à  les  rapporter  à  des  solutions  au  centième. 
»  L'inspection  du  tableau  ci-après  donne  lieu  aux  remarques  suivantes: 
M  1°  La  différence  de  tension  de  vapeur,  de  même  que  l'abaissement 
du  point  de  congélation,  varie  considérablement  avec  la  nature  du  sel 
dissous  ; 

»  2°  Au  point  de  vue  du  pouvoir  de  diminuer  la  tension  de  vapeur,  ou 
de  retarder  le  point  de  congélation,  les  différents  sels  anhydres  se  classent 
à  peu  près  dans  le  même  ordre; 

»  3"  Le  pouvoir  que  les  sels  anhydres  ont  de  produire  l'iui  et  l'autre 
effet  est,  en  général,  d'autant  plus  grand  que  leur  poids  atomique  est  plus 
faible. 


(  i69) 

Diflëienoe 
entre  le  point  de 
^'0"s  congélation  de  l'eau  pure 

et  celui  d'une  solution 
des  sels  dissous.  i-enfennant 

I  de  sel  dans  loo  d'eau. 

Bichlorure  de  mercure o,o48 

Cyanure  de  mercure 0,059 

Azotate  de  plomb o,  io4 

A/.otate  de  baryte o,  t45 

Azotate  d'argent o ,  i45 

Prussiate  rouge  de  potasse o,  146 

Cliromate  neutre  de  potasse 0,200 

Sulfate  de  potasse 0,210 

lodure  de  potassium. o,2i5 

Chlorate  de  potasse. ...    8,2i5 

Azotate  de  potasse 0,245 

Sulfate  d'ammoniaque o,2'^3 

Bromure  de  potassium o,2q5 

Azotate  de  soude 0,347 

Azotate  d'aminoniaque 0,078 

Chlorure  de  potassium o,446 

Chlorure  de  sodium 0,600 

Chlorhydrate  d'.immoniaque 0,639 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  De  la  présence  du  plomb  dans  le  sous-nitrate  de  bismuth. 
Note  de  MM.  Cuapuis  et  Lixossier,  présentée  par  M.  Chatin. 

«  D'un  travail  de  M.  Curnot  il  semblait  résulter  que  tous  les  sous- 
nitrates  de  bismuth  du  commerce  contiennent  du  plomb,  quelquefois 
même  dans  des  proportions  inquiétantes  pour  la  santé  publique. 

»   Voici  le  procédé  qualilatit  que  nous  proposons  : 

»  A  3  grammes  de  sous-nilrale  de  bisnuith  on  ajoute  environ  4  centi- 
mètres cubes  d'une  solution  de  soude  caustique  à  i5  pour  100,  et  assez 
(à  peu  près  4  centimètres  cubes)  d'une  solution  de  chromate  jaune  de  po- 
tasse à  10  pour  100,  pour  qu'après  l'ébuUition  la  liqueur  surnageante  soit 
colorée  en  jaune.  On  fait  bouillir,  on  décante  :  le  résidu  solide  est  reporté 
à  l'ébuUition  avec  i  centimètre  cube  de  soude,  quelques  gouttes  de  chro- 
mate, et  1  ou  3  centimètres  cubes  d'eau  distillée;  puis  liquide  et  résidu 
sont  jetés  sur  le  filtre. 

»   A  la  liqueur    filtrée  on   ajoute  de   l'acide    acétique  jusqu'à    acidité 


Différence,  i 

a  100 

degrés, 

entre  1? 

i   tension  d( 

î  vapeur 

( 

Je  l'eau  pure 

et  celle  d'une  so 

lution 

renfermant 

I  de  s 

el  dans  lOO 

tlVaii. 

0 

,o58 

mm 

X7,6 

0 

,087 

X7 

,6 

0 

,110 

-<7 

,(i 

0 

,i37 

X7 

,B 

0 

,  160 

X7 

,t; 

0 

,i65 

X7 

,0 

0 . 

,2l3 

X7. 

,G 

0 

,201 

X7 

,G 

0, 

,225 

X7 

,6 

0 

,240  X  7 

,6 

0 

,280 

X7 

,6 

0, 

|23o 

X7 

,6 

0 

,3io 

X7 

,6 

0 

,38o 

X7 

,6 

0 

,36i 

■''•■    J 

,6 

0 

,450 

X7 

,G 

0, 

604 

X7: 

fi 

0, 

,565 

X7 

,6 

M70  ) 
franche.  Un  (rouble  jaune,  plus  ou  moins  prononcé,  accuse  la  présence  du 
plomb. 

»  Pour  ^  de  plomb,  on  obtient  un  précipité  abondant;  pour  jûinT'  '^ 
trouble  est  très-net,  et  il  se  dépose,  au  bout  de  peu  de  temps,  un  précipité 
lourd  adhérent  aux  parois  du  tube;  pour  -^^^  le  trouble  est  beaucoup 
plus  faible,  et  parfois  n'apparaît  qu'après  le  refroidissement;  car  à  chaud 
le  chromate  de  plomb  est  légèrement  soluble  dans  le  mélange  d'acétate 
de  soude  et  d'acide  acétique. 

»  On  accuserait  facilement  des  quantités  de  plomb  moindres  que  g-inni, 
en  opérant  sur  une  plus  grande  quantité  de  matière;  mais,  la  recherche  de 
traces  si  minimes  de  plomb  offrant  peu  d'intérêr,  nous  avons  cru  devoir 
nous  arrêter  à  la  dose  de  3  grammes  de  sous-nitrate. 

»  Il  nous  est  arrivé  une  fois  d'obtenir,  au  lieu  du  précipité  lourd  de 
chromate  de  plomb,  un  pi'écipité  floconneux  qui  se  rassemble  après  ébul- 
lition  en  une  couche  épaisse  au  fond  du  tube  :  cela  tenait  à  ce  que  le  sous- 
nitrate  contenait  du  phosphate  de  chaux  souillé  de  silice  et  d'alumine.  Si 
toutefois,  ce  qui  n'est  guère  possible,  on  avait  des  doutes  sur  la  nature 
d'un  pareil  précipité,  on  les  lèverait  facilement  en  faisant  bouillir  la  li- 
queur rendue  de  nouveau  alcaline  :  le  précipité  se  dissout  instantanément 
si  l'on  a  affaire  à  du  chromate  de  plomb. 

»  En  opérant  avec  de  la  soude  impure,  le  même  louche  peut  se  pro- 
duire; il  est  donc  utile  de  faire  préalablement  un  mélange  de  soude,  de 
chromate  de  potasse  et  d'acide  acétique  en  excès,  et  de  s'assurer  qu'il  ne 
se  produit  aucun  trouble  dans  la  liqueur  acide. 

))  Ce  procédé  n'exige  que  quelques  minutes;  il  élimine  toutes  les  causes 
d'erreurs;  il  accuse  facilement  la  présence  de  — ittô  de  plomb;  et  enfin  il 
n'exige  que  3  grammes  de  sous-nitrate  et  des  réactifs  sans  valeur. 

»  Pour  une  recherche  quantitative,  la  même  méthode  peut  être  em- 
ployée. C'est  alors  sur  lo  grammes  de  sous-nitrate  de  bismuth  que  l'on 
doit  agir,  en  ayant  soin  de  laver  le  chromate  de  bismuth  avec  le  mélange 
de  soude  et  de  chromate  de  potasse,  d'abord  par  décantation,  et  ensuite 
sur  le  filtre,  jusqu'à  ce  que  le  liquide  filtré  ne  trouble  plus  par  l'acide 
acétique  en  excès.  On  porte  alors  à  l'ébuUition  le  liquide  filtré,  on  le  sur- 
sature par  l'acide  acétique,  on  laisse  déposer  pendant  vingt-quatre  heures, 
on  jette  sur  un  filtre  le  précipité,  on  le  lave  à  l'eau  aiguisée  d'acide  acé- 
tique, on  sèche  à  loo  degrés  et  l'on  pèse. 

»  Le  poids  trouvé,  multiplié  par  o,64o8,  doune  le  poids  du  plomb 
contenu  dans  les  lo  grammes  de  sous-nitrate. 


(  17'  ; 

»  Sur  12  échantillons  examinés  par  ce  procédé,  un  seul  contenait  des 
quantités  de  plomb  notables  (i-û'iT;;  à  7771777),  deux  en  contenaient  7-7j'7777; 
dans  tous  les  autres,  le  plomb  était  absent  ou  se  trouvait  à  l'état  de  traces. 
Les  trois  échantillons  qui  renfermaient  du  plomb  étaient  de  fabrication 
parisienne,  où  peut-être  on  emploie,  ainsi  que  l'a  fait  remarquer  M.  Riche, 
des  eaux  séléniteuses.  » 


CHIMIE.   —  Sur  un  nouvel  hydrocarbure  non  saturé,  hexavalent, 
le  diallylène  CFP;  par  M.  L.  Henry.  (Extrait.) 

«  L'action  de  P'CP  sur  l'acétone  mono-allylée  est  vive  et  énergique  dés 
la  température  ordinaire,  mais  parfaitement  régulière;  comme  dans  toutes 
les  réactions  de  ce  genre,  il  se  dégage  abondamment,  pendant  tout  le  cours 
de  l'opération,  de  l'acide  chlorhydrique  gazeux. 

»  Le  produit  de  l'opération  est  un  mélange  de  méthylchloracéfol  allylé 
CH'OCP  ou  C^H^-CH^-CCl— CH',  et  de  diallyle  monochloré  CH^Cl 
ou  C'H'-C'H*C1,  produit  résultant  dn  premier  par  éUmination  de  H  Cl. 

»  Le  méthylchloracétol  allylé  C"I1'°CI*  constitue  un  liquide  incolore, 
d'une  odeur  et  d'une, saveur  piquantes,  bouillant  vers  i5o  degrés,  en  se 
décomposant  partiellement.  Il  est  insoluble  et  plus  dense  que  l'eau. 

»  Il  présente  les  propriétés  ordinaires  des  dérivés  acétoniques  bichlor- 
hjdriques  -C-CP,  et  je  crois  inutile  de  m'y  arrêter  davantage. 

»  Le  diallyle  monochloré  CH'Cl,  qui  forme  environ  les  |  du  produit 
réel  de  la  réaction  de  P^'Cl^,  est  un  liquide  incolore,  mobile,  d'une  limpi- 
dité parfaite,  plus  léger  que  l'eau  et  insoluble  dans  celle-ci,  sohible  dans 
l'alcool  et  l'éther,  d'une  odeur  et  d'une  saveur  piquantes.  Sa  densité  à 
i%°,i  est  égale  à  0,9197. 

»  Il  bout  vers  120  degrés,  sans  décomposition.  La  densité  de  sa  vapeur 
trouvée  est  l\,ïS;  la  densité  tnéorique  est  4,02. 

«  Avec  le  brome,  il  forme  un  tétrabromure 

CH^ClBr^     ou     C'H^Br--C'H'ClBr% 

liquide  épais  et  visqueux,  que  je  ne  suis  pas  parvenu  à  solidifier.  Avec 
l'acide  sulfurique,  il  dégage  de  l'acide  chlorhydrique,  en  formant  vraisem- 
blablement le  sulfate  del'alcool  acétonique  C'H«(OH) -CIP -COCH%  sur 
lequel  je  me  propose  de  revenir  ultérieurement. 


(  17'^  ) 

»  Chauffé  avec  la  potasse  caustique,  sous  pression  et  en  vase  clos,  il  se 
transforme  en  u!i  hydrocarbure  de  la  formule  C'H^ 

»  Il  est  très-probable  que  le  diallyle  monochloré  CH'Cl  est  formé, 
en  réalité,  par  la  réunion  de  deux  corps  isomères 

[a]  C7H^-CH--CCl  =  CH=, 

{b)  C'H=-CH    =CC1-CH% 

résultant  respectivement  du  diméthylchloracétol  allylé 

C^H^ -CH-  -CC1-CH% 

par  réliminalion  de  HCl  entre  les  chaînons 

-CCP-     et       CH', 
-CH—     et     -CCI--. 

»  La  suite  de  ce  travail  fera  voir  que  la  variété  [a)  s'y  trouve  certaine- 
ment. 

))  La  potasse,  en  solution  alcoolique,  n'attaque  pas  le  diallyle  monochloré 
sous  la  pression  ordinaire.  Il  faut  opérer  en  vase  clos.  J'ai  d'abord  employé 
des  tubes  scellés  et,  plus  tard,  un  petit  autoclave  en  bronze.  On  maintient 
pendant  quelques  heures  la  température  vers  loo  degrés. 

»  Par  l'addition  de  l'eau  acidulée  d'acide  chlorhydrique  à  la  liqueur 
alcoolique  refroidie,  il  s'en  sépare  immédiatement  une  couche  liquide  sur- 
nageante, d'une  odeur  très-forte  et  de  coloration  brunâtre.  Après  l'avoir 
lavée  à  l'eau  et  desséchée  sur  le  chlorure  de  calcium,  on  la  soumet  à  la 
distillation. 

V  Par  cette  opération  plusieurs  fois  répétée,  on  parvient  à  obtenir  le 
diallylène  à  l'état  de  pureté,  C''I1^ 

»  Le  diallylène  constitue  un  liquide  incolore,  d'une  limpidité  parfaite, 
très-mobile,  très-léger,  d'une  odeur  forte,  spéciale,  analogue  à  celle  de 
tons  les  hydrocarbures  acétyléniques,  à  l'inverse  du  dipropargyle,  qui 
s'altère  à  l'air  en  devenant  brun  et  poisseux,  et  paraît  pouvoir  se  conserver 
indéfiniment. 

»  Il  est  insoluble  dans  l'eau,  qu'il  surnage,  soluble  dans  l'alcool,  l'éther, 
le  sulfure  de  carbone,  la  pélroléine. 

»  Sa  densité  à  18",  2  est  égale  à  0,8579.  Il  bout,  sous  la  pression  ordi- 


(  '7'^  ) 
naire,  vers  70  degrés,  température  intermédiaire  entre  celles  où  bonillenl 
le  diallyle  et  le  dipropargyle.  Sa  densité  de  vapeur  a  été  trouvée  égale  à 
2,-9;  la  densité  calculée  est  2,76. 

»  Le  diallylène  possède  les  propriétés  générales  des  composés  dits  non 
saturés  et  des  composés  acétyléniques. 

))  Il  se  combine  énergiquement  au  brome,  aux  hydracides  halogènes,  à 
l'acide  sulfurique,  en  se  polymérisanl  en  partie. 

»  Il  devrait  être  tout  à  la  fois  bi,  télra  et  hexavalent  au  maximum.  Je  dois 
dire  que  je  n'ai  pas  réussi  à  obtenir  son  bibromure  C'H^Br^;  théorique- 
ment, celui-ci  aurait  dû  se  former  d'abord;  car,  d'après  les  données  foiu'- 
nies  par  la  Thermochimie,  le  système  acétylénique  -C  =  CH  possède  un 
pouvoir  additionnel  plus  considérable  que  le  système  éthyléniqueCH=CH-, 
et  surtout  que  le  système  correspondant  à  moitié  saturé  -  CB-  =  CHBr. 

»  En  fait,  avec  le  brome,  le  diallylène  forme  immédiatement  un  tétra- 
bromure  CH'Br*  et  idtérieurement  un  hexabromure  C^H'Br";  l'un  et 
l'autre  constituent  des  liquides  très-épais  et  visqueux,  que  je  ne  suis  pas 
parvenu  à  solidi6er. 

»  Dans  la  solution  ammoniacale  du  chlorure  cuivreux,  le  diallylène 
produit  le  précipité  jaune  serin,  caractéristique  des  composés  acétylé- 
niques. Ce  précipité  répond  à  la  formule  CH'Cu  +  H-0. 

»  Dans  la  solution  alcoolique  de  l'azotate  d'argent,  il  forme  un  préci- 
pité blanc,  volumineux,  répondant  à  la  formule  CH^Az  +  C-H'(OH). 

»  Dans  la  solution  aqueuse  du  même  azotate,  il  produit  un  précipité 
blanc,  noircissant  légèrement  après  quelques  instants,  et  soluble  dans 
l'ammoniaque.  Ce  précipité  répond  à  la  formule  CIFAz  +  H^O. 

»  Dans  la  solution  aqueuse  de  l'azotate  mercureux,  il  produit  un  préci- 
pité noir,  et  dans  celle  du  chlorure  mercurique  un  précipité  blanc.  Il  est 
probable  que  l'hydrocarbure  C*H%  que  j'ai  eu  entre  les  mains,  renferme 
deux  isomères  répondant  aux  formules 

(fl)  C'H^-GH--C  =  CH, 

{b)  C'H^-C      =C-CH', 

et  correspondant  aux  deux  variétés  du  diallyle  monochloré  indiquées  plus 
haut.  Quoi  qu'il  en  soit,  l'existence  dans  cet  hydrocarbure  de  la  variété  [a) 
acétylénique  est  certaine.  » 

C.  R.,   iS;S,  2»  Semestre.  (T,  LXXXVII,  N"  ^t.j  "2^ 


(  '74  ) 

CHIMIE  MiiSÉRALE.  —  Recherches  sur  la  présence  du  lithium  dans  les  terres  et 
dans  les  eaux  thermales  de  la  solfatare  de  Pouzzoles.  Note  de  M.  S.  de 
LucA,  présentée  par  M.  Berthelot.  (Extrait.) 

«  I.  J'ai  laissé  évaporer  spontanément  l'eau  provenant  du  traitement 
de  ij5o  quintaux  de  terre  brute  blanche  de  la  solfatare,  qui  est  un  pro- 
duit de  la  décomposition  lente  des  trachytes  qui  existent  en  abondance 
dans  cet  ancien  cratère.  Ces  terres  servent  ordinairement  à  la  préparation 
industrielle  de  ce  qu'on  appelle  bianchelto,  produit  obtenu  par  la  léviga- 
tion.  Pour  la  lévigation  complète  de  cette  quantité  de  terre,  c'est-à-dire 
pour  séparer  les  parties  lourdes  des  parties  légères,  il  faut  au  delà  de 
loooo  litres  d'eau  de  pluie.  Les  eaux-mères  obtenues  après  l'évaporation 
dont  il  est  question,  desséchées  complètement,  ont  fourni,  comme  résidu, 
une  matière  amorphe  très-abondante. 

»  Après  divers  traitements,  on  a  obtenu  finalement  une  solution  chlor- 
hydrique,  qui  ne  précipite  pas  avec  le  bichlorure  de  platine  ni  avec  l'acide 
tartrique;  mais  elle  se  trouble  facilement  par  le  phosphate  de  soude.  Le 
carbonate  de  soude  trouble  la  même  solution  si  elle  est  concentrée;  mais, 
au  contraire,  si  elle  est  diluée,  il  faut  quelques  heures  pour  obtenir  la 
réaction,  et  on  l'obtient  toujours  si  l'on  place  la  solution  aqueuse  au-des- 
sous d'une  cloche  et  en  présence  de  l'acide  sulfiuique  concentré.  Au 
spectroscope,  la  même  solution  présente  nettement  les  lignes  brillantes  du 
lithium,  et  d'une  manière  très-faible  la  raie  du  sodium. 

»  De  ce  qui  précède  il  résuite  clairement  que,  dans  les  terres  de  la  sol- 
fatare de  Pouzzoles,  et  spécialement  dans  les  terres  trachyliques,  on  con- 
state la  présence  du  lithium  sous  forme  de  sulfate,  qu'on  sépare  au  moyen 
de  plusieurs  traitements  à  l'eau  de  pluie. 

))  IL  On  sait,  par  mes  précédentes  Communications  faites  à  l'Académie, 
qu'à  la  profondeur  de  lo  à  12  mètres  on  trouve,  dans  toute  la  localité  de 
l'ancien  cratère  de  la  solfatare,  de  l'eau  thermale  en  abondance,  conte- 
nant de  l'acide  sulfurique  libre  et  plusieurs  autres  matières. Cette  eau  a  une 
double  origine  :  celle  de  la  condensation  des  vapeurs  qui  se  dégagent  des 
nombreuses  fumerolles  de  la  localité,  et  celle  des  eaux  de  pluie,  qui  pénè- 
trent, en  traversant  le  sol  poreux,  jusqu'à  la  couche  argileuse,  où  elles  se 
déposent.  Ces  eaux,  en  traversant  les  couches  chaudes  du  sol  de  la  solfa- 
tare, dissolvent  les  matières  solubles,  et  celles-ci,  par  conséquent,  s'accu- 
mulent dans  le  liquide,  dont  la  température  moyenne  est  de  Sa  degrés  C. 


(   '75  ) 

»  En  traitant  laoo  litres  de  ces  eaux,  et  opérant  comme  ci-dessiis,  on  a 
obtenu  les  mêmes  résultats  relativement  à  la  présence  du  lithium. 

»  Il  est,  par  conséquent,  démontré  que,  dans  les  terres  Irachytiques  et 
dans  l'eau  thermo-minérale  de  la  solfatare  de  Pouzzoles,  on  trouve, 
quoique  en  très-faible  proportion,  le  lithium  à  l'état  de  sulfate.  » 


ANATOMIE  ET  PHYSIOLOGIE  COMPARitES.  —  Sur  le  dédoublement  du  sympa- 
thique cervical  et  sur  la  dissociation  des  fiels  vasculaires  et  des  filets  irido- 
dilatateurs,  au-dessus  du  ganglion  cervical  supérieur .  Note  de  M.  Fr.  Franck, 
présentée  par  M.  Milne-Edwards. 

«  Dans  un  travail  publié  en  1875  dans  les  Comptes  rendus  du  laboratoire 
du  professeur  Marey,  j'avais  réuni  un  certain  nombre  de  faits  d'Anatomie 
comparée  tendant  à  justifier  l'hypothèse  déjà  émise  par  deBlainville  en  1821 
et  reprise  depuis  par  Bazin,  Bourgery,  Swann,  etc.,  que  le  sympathique 
subit  un  dédoublement  à  la  région  cervicale  chez  l'homme  et  chez  les  mam- 
mifères. Les  filets  nerveux  situés  dans  le  canal  de  l'artère  vertébrale  for- 
meraient, d'après  ces  recherches,  un  véritable  cordon  sympathique  acces- 
soire. J'ai  fait  depuis  1875  des  expériences  sur  cette  question;  j'en  résume 
ici  les  résultats  principaux. 

»  La  moelle  cervicale  fournit  à  la  chaîne  sympathique  thoraco-abdomi- 
nale,  par  l'intermédiaire  des  filets  contenus  dans  le  canal  des  apophyses 
transverses,  un  certain  nombre  de  nerfs  vasculaires.  La  section  des  nerfs 
vertébraux  au-dessus  du  premier  ganglion  thoracique  détermine  en  effet 
une  exagération  de  la  circulation  dans  les  viscères  abdominaux  et  particu- 
lièrement dans  les  organes  du  système  porte  :  de  là  résulte  sans  doute  l'aug- 
mentation très-notable  (de  i  à  3)  du  sucre  dans  le  sang  et  souvent  la  glyco- 
surie. 

»  Les  nerfs  vertébraux  contiennent  aussi  des  filets  accélérateurs  du 
cœur  et  des  filets  vaso-moteurs  pour  les  membres  supérieurs. 

))  On  constate  enfin,  ce  qui  complète  l'assimilation  des  nerfs  vertébraux 
et  des  cordons  sympathiques  prévertébraux,  que  l'excitation  du  bout  supé- 
rieur de  ces  nerfs  sectionnés  au-dessus  du  premier  ganglion  thoracique 
détermine  une  dilatation  moyenne  delà  pupille,  c'est-à-dire  l'effet  atténué 
de  l'excitation  du  cordon  sympathique  prévertébral. 

»  En  cherchant  à  déterminer  le  trajet  suivi  par  ces  filets  agissant  sur 
l'iris,  j'ai  cru  logique  de  fixer  tout  d'abord  le  trajet  des  nerfs  irido-dilatateurs 

24.. 


(  176) 

contenus  dans  le  cordon  sympathique  pré  vertébral.  Les  expériences  faites 
sur  ce  sujet  m'ont  montré  que  les  nerfs  irido-dilatateurs  contenus  dans  le 
cordon  cervical  prévertébral  sont  complètement  distincts,  au-dessus  du 
ganglion  cervical  supérieur,  des  nerfs  vasculaires  de  la  tête.  Ils  pénètrent 
dans  le  crâne  par  le  trou  déchiré  postérieur,  réunis  en  un  fdet  volumineux 
qui  se  délache  de  l'extrémité  supérieure  du  ganglion  cervical  supérieur 
et  va  s'appliquer  au  côté  interne  du  ganglion  de  Gasser  chez  le  chien.  La 
dissociation  de  ce  rameau  jugulaire  du  sympathique  montre  que  quelques- 
uns  de  ces  fdels  se  jettent  dans  le  pneumogastrique,  quelques  autres  dans  le 
moteur  oculaire  externe  et  le  plus  grand  nombre  dans  le  ganglion  de  Gasser, 
à  l'origine  de  la  branche  ophthalmique.  Après  la  section  du  rameau  jugu- 
laire pratiquée  en  dedans  de  l'apophyse  mastoïde,  dans  la  fosse  jugulaire 
même,  l'excitation  du  sympathique  cervical  produit  encore  le  resserre- 
ment des  vaisseaux,  mais  reste  absolument  s;ms  action  sur  l'iris. 

»  Dans  une  Note  qui  sera  prochainement  soumise  à  l'Académie,  j'indi- 
querai le  résultat  d'expériences  complémentaires  sur  la  branche  ophthal- 
mique, le  ganglion  ophthalmique  et  les  nerfs  ciliaires  (')   ». 


PHYSIOLOGIE  PATHOLOGIQUE.   —  Recherches  sur  la  température  périphérique 
dans  les  maladies  fébriles.  Note  de  M.L.  Couty,  présentée  par  M.Vulpian. 

«  Les  variations  de  la  température  périphérique  sont-elles  soumises  à 
des  règles  fixes,  faciles  à  définir,  et,  par  suite,  leur  constatation  peut-elle 
avoir  quelque  utdité  diagnostique  et  clinique?  Telle  est  la  question  que 
nous  lûmes  amené  à  nous  poser,  en  constatant,  chez  un  fébricitant  atteint 
d'embolie  crurale,  que  la  température  du  pied  du  côté  opposé  et  aussi  celle 
de  la  main  étaient  presque  égales  à  la  température  axillaire. 

))  Nous  commençâmes  alors,  c'est-à-dire  en  iS'yô,  dans  le  service  de 
M.Villemin,  au  Val-de-Grâce,  une  série  de  recherches  sur  les  températures 
périphériques,  et  ces  recherches  nous  les  avons  continuées  en  1877,  à 
l'hôpital  Saint-Martin. 

»  La  main  et  l'aisselle  ont  été  prises  comme  termes  de  comparaison  et  les 
résultats  de  nos  très-nombreuses  mensurations  peuvent  se  résumer  ainsi: 

>)  1°  Dans  toutes  les  affections  fébriles,  au  moins  jusqu'à  la  période  de 
déclin,  la  température  de  la  main  et  celle  de  l'aisselle  ont  été  égales  ou  dif- 


Ces  recherches  ont  été  faites  dans  le  laiioraloire  île  M.  le  professeur  RIarey. 


(  177  ) 
férentes  seulement  de  quelques  dixièmes  de  degré  ;  au  contraire,  chez  les 
mêmes  malades  convalescents  ou  guéris,  la  température  palmaire  a  toujours 
été  plus  basse  de  plusieurs  degrés,  4,6  et  même  loet  12  degrés;  la  fièvre  a 
donc  produit  une  égalisation,  souvent  complète,  des  températm-es  centrale 
et  périphérique. 

»  2°  Nous  croyons  pouvoir  établir,  au  point  de  vue  de  la  durée  de  cette 
égalisation,  deux  classes  d'affections  fébriles. 

»  Dans  la  première  classe  :  pneumonie,  pleurésie  non  tuberculeuse, 
fièvre  intermittente,  fièvre  typhoïde  sans  complication,  embarras  gastrique, 
angines,  etc.;  en  un  mot  dans  les  affections  internes,  la  température  pal- 
maire était  déjà  la  plus  basse  de  plusieurs  degrés  au  moment  de  la  chute 
de  la  fièvre,  et  la  tendance  à  l'égalisation  des  températures  a  donc  cessé 
avec  la  fièvre.  Au  contraire,  dans  les  affections  fébriles,  avec  lésions  cuta- 
nées, rougeole,  variole  et  surtout  érysipèle,  rhumatisme  articulaire,  etc., 
la  température  delà  main  d'ordinaire  restait  égale  ou  presque  égale  à  la 
température  axillaire,  plusieurs  jours  après  que  la  fièvre  avait  complète- 
ment cessé.  Il  semblerait  donc  que,  dans  ces  affections  à  manifestations 
externes,  les  nerfs  vaso-moteurs  cutanés  sont  plus  profondément  et  plus 
longtemps  modifiés. 

»  Tous  ces  résultats  ont  été  obtenus  en  mesurant  la  température  pal- 
maire avec  un  thermomètre  placé  dans  la  paume  de  la  main,  procédé  plus 
simple  et  cependant  plus  siir  que  ceux  employés  par  Jacobson,  Schiilein  et 
d'autres  auteurs  allemands,  et  nous  avons  f;iit  à.  la  plante  du  pied  ou  dans 
l'uréthre  quelques  mensurations  suffisantes  pour  prouver  que  la  tempéra- 
ture de  ces  parties  se  comporte  comme  celle  de  la  main,  et  que  pendant  la 
fièvre  elle  tend  à  se  rapprocher  de  la  température  centrale. 

»  Tout  en  tenant  compte  de  faits  que  nous  indiquerons  dans  une  pro- 
chaine Note,  il  reste  établi  que  :  dans  les  affections  fébriles  évoliianl  norma- 
lement, la  température  augmente  dans  les  parties  périphériques  plus  que 
dans  les  parties  centrales,  et  il y^a  égalisation  de  la  chaleur  ou  tendance  à  l'é- 
galisation de  la  chaleur  dans  toutes  les  parties  du  corps,  comme  l'avaient 
prévu  M.  Marey,  Claude  Bernard,  et  comme  M.  Schiff  et  M.  Vulpian  l'ont 
constaté  dans  quelques  expériences.  « 


(  178  ) 

PHYSIOLOGIE  BOTANIQUE.  —  Maladie  des  taches  noires  de  l'Érable  (Rhytisma 
acerinum);  par  M,  Max.  Cornp. 

«  Les  Érables  présentent  fréquemment  sur  leurs  feuilles,  pendant  l'été, 
des  taches  noires  déterminées  par  un  Champignon  parasite,  le  Xyloma 
acerinum,  qui  constitue  un  type  spécial  d'affection.  Le  Aj-/oma  n'est  qu'une 
forme  imparfciite  et  aestivale;  lorsque  les  feuilles  tombent  à  terre,  à  l'au- 
tomne, un  accroissement  nouveau  se  produit  dans  les  taches;  la  plante 
acquiert  des  thèques  et  devient  le  Rhylisma  acerinum. 

»  Ces  phénomènes  coïncident  avec  la  germination  des  jeunes  Erables, 
dans  les  premiers  jours  du  mois  d'avril. 

»  Dans  une  même  localité,  ces  taches  se  montrent  chaque  année.  Le 
parasite  est-il  vivace,  comme  certaines  Urédinées  [jEcidium  Euphorbiœ  sjrl- 
vaticœ  et  un  grand  nombre  de  Piiccinies)? Est-il  annuel,  comme  \es Bœstelia 
et  la  plupart  des  /Ecidium?  Semé  en  un  point,  se  répand-il  dans  toute  la 
plante,  comme  ï Endophyllum  Semperuivi,  le  Peronospora  Papaveris,  etc.? 

))  De  très -jeunes  germinations  d'Érables  furent  placées  dans  plu- 
sieurs vases  à  fleurs;  deux  vases  en  contenaient  chacun  huit  et  servirent 
de  témoins;  d'autres  plus  réduits,  en  contenant  chacun  quatre,  furent 
employés. 

»  Le*!""^  avril  1874?  des  taches  mûres  de  Rh/lisma  furent  coupées  en 
étroites  lanières,  comme  du  tabac  à  fumer,  et  humectées  d'eau  :  c'est  en 
petites  masses  que  le  parasite  fut  mis  en  contact  avec  les  jeunes  Érables. 
Toutes  les  régions  ne  sont  pas  également  propres  à  permettre  l'inlroduclion 
du  parasite:  ÏUslilacjo  Carbo  pénètre  par  le  collet,  le  Cystopus candidus  par 
les  cotylédons.  La  recherche  directe,  par  la  méthode  anatomique,  du 
mode  d'introduction  des  germes  est  rendue  extrêmement  difficile  par  la 
forme  même  des  spores  qui  sont  très-allongées,  par  leur  diamètre  et  celui 
des  filaments  germes  qui  sont  fort  grêles,  mais  surtout  par  l'irrégularité 
de  la  germination. 

»  Quatre  essais  furent  faits  en  vue  de  déterminer  le  mode  de  pénétration  : 

»  A.  La  petite  masse,  indiquée  ci-dessus,  fut  déposée  tout  autour  du  collet,  au  niveau 
du  sol, 

»  B.  La  masse  fut  logte  dans  le  repli  dun  cotyléilon  enroulé  et  maintenu  dans  cette 
posilinn  avec  une  épingle.  Chacun  des  deux  vases  fut  recouvert  d'un  autre  vase  imbibé 
d'eau  pour  éviter  la  dessiccation,  les  buées  et  le  transport  des  spores  par  le  vent  :  aucune 
feuille  ne  présenta  de  Rhjtisma,  ni  en  1874,  ni  les  années  suivantes. 


(  179  ) 

»  C.  La  niasse  fut  déposée  dans  la  fente  des  deux  cotylédons,  sur  les  feuilles  du  bourgeon 
terminal  encore  peu  développé. 

»  D.  La  masse  fut  placée  entre  les  feuilles  du  bourgeon  terminal  déjà  soulevé  par  la  tige; 
les  cotylédons  furent  enduits  de  suif  jusqu'à  leur  base,  afin  de  les  isoler;  ils  ne  tardèrent 
pas  à  se  flétrir  et  à  tomber  :  les  plantes,  quoique  vigoureuses  au  début,  restèrent  plus  grêles 
que  les  autres. 

»  Dans  les  deux  derniers  cas,  le  Rhjtisma  apparut  après  deux  mois  et 
demi.  Les  taches  furent  d'abord  blanches  et  gris  verdâtre,  puis  tour- 
nèrent au  noir  par  places  et  finalement  sur  toute  leur  superficie  ;  au  milieu 
du  mois  de  juillet,  la  tache  fut  tout  à  fait  formée. 

»  Ces  plantes  furent  montrées  à  M.  Brongniart,  à  M.  Duchartre,  à 
M.  Roze,  et  à  plusieurs  autres  botanistes.  A  l'automne  on  recueillit  les 
feuilles  qui  tombèrent  toutes.  L'année  suivante,  et  depuis  lors,  le  parasile 
ne  se  montra  [)lus  :  il  paraît  donc  être  annuel.  Il  semble  même  être  très- 
étroitement  localisé.  Sur  les  plantes  en  expérience,  les  feuilles  inférieures, 
seules  développées  au  moment  de  l'expérience,  furent  seules  tachées;  les 
taches  étaient  toutes  au  même  état  :  le  mycélium  ne  se  répandit  pas. 

»  En  i87(J,  j'essayai  sur  les  feuilles,  non  plus  très-jeunes,  mais  déjà 
grandes,  de  tracer  des  lignes  et  des  croix  à  l'aide  du  Rhytisma.  Les  taches 
commencèrent  à  se  montrer,  mais  le  tissu  se  dessécha  sur  toutes  les  feuilles; 
le  parasite  ne  se  développa  que  à\\ne  manière  très-incomplète,  et  ne  re- 
parut pas  l'année  suivante.  Le  champignon  est  donc  tout  à  fait  localisé 
sur  les  organes  foliaires  et  caducs  :  il  ne  se  développe  bien  que  sur  les 
organes  jeunes. 

»  Il  semble  donc  qu'il  suffise,  pour  faire  disparaître  le  Rhylisma,  de  dé- 
truire toutes  les  feuilles  tachées  qui  tombent  à  l'automne;  mais  cela  sup- 
pose que  les  petits  corpuscules  [spermaties  de  M.  Tulasne),  produits  en 
nombre  énorme  sur  les  feuilles  vivantes  [Xjlomu),  ne  peuvent  aussi  re- 
produire le  parasite. 

»  Les  taches  rouges  du  Prunier,  produites  par  le  Polptigma  rubrum, 
champignon  ascomycète  d'un  tout  autre  groupe  et  beaucoup  plus  dange- 
reux, ont  probablement  une  histoire  très-analogue.  » 

ANATOMIE  VÉGÉTALE.  —  Sur  ta  stiucliire  des  tubes  cribreu.x.  Note  de  M.  Ed. 
DE  Jaxczewski,  présentée  par  M.  Decaisne. 

«  Des  recherches  plus  étendues  que  celles  qui  avaient  été  faites  jus- 
qu'ici sur  les  tubes  cribreux  m'ont  donné  les  résultats  suivants. 


(   i8o  ) 

M  Les  tubes  cribreux  doivent  manquer  rarement  cliez  les  Cryptogames 
vasculaires,  car  Vlsoetes  Duriœi  est  la  seule  plante  de  ce  groupe  où  je  n'aie 
pu  les  trouver.  Leurs  dimensions  varient  beaucoup.  Très-larges  dans  les 
Pleris,  Dicksonia,  Lycopodium,  ils  sont  très-petits,  au  contraire,  et  difficiles 
à  reconnaître  cbez  les  Selaginelln  et  le  Salvinin.  Ils  ont  la  forme  de  prismes 
terminés  par  des  cloisons  horizontales  ou  obliques;  ce  dernier  cas  est  de 
beaucoup  le  plus  fréquent.  Leurs  parois  latérales  sont  généralement  lisses 
quand  elles  touchent  au  parenchyme;  lorsqu'elles  séparent  deux  tubes 
adjacents,  elles  sont  munies  de  ponctuations  rares  [Marsilea,  Botiycliium) 
ou  nombreuses  [Eqidseliun  /n?î05u;ji).  Quand  les  cloisons  terminales  sont 
horizontales  ou  peu  inclinées,  les  ponctuations  sont  petites;  elles  sont 
très-grandes  lorsque  les  cloisons  sont  fortement  obliques  [Pleris,  Dick- 
sonia, Marsilea).  Ces  ponctuations  ne  sont  jamais  perforées,  comme  on 
l'admet  généralement.  Ce  ne  sont  donc  pas  des  tubes  cribreux  à  propre- 
ment parler,  mais  des  tubes  simplement  ponctués,  possédant  un  contenu 
analogue  à  celui  des  tubes  cribreux  des  Phanérogames. 

»  Le  liber  des  Gymnospermes  (')  n'est  jamais  dépourvu  de  tubes  cri- 
breux; souvent  même  il  en  est  en  majeure  partie  composé.  Ces  tubes  ont 
constamment  la  forme  d'un  prisme  terminé  en  biseau.  Les  cribles,  perforés 
comme  ceux  des  Angiospermes,  sont  disposés  sur  les  parois  des  tubes  exac- 
tement de  la  même  manière  que  les  pores  aréoles  sur  les  parois  des  tra- 
chéides;  c'est-à-dire  qu'ils  manquent  sur  les  parois  parallèles  à  la  périphérie 
de  l'organe  et  ne  se  trouvent  que  sur  les  surfaces  radiales  et  les  cloisons 
obliques.  La  structure  des  tubes  ne  change  pas  pendant  toute  leur  durée; 
les  cribles  ont  une  épaisseur  beaucoup  moindre  que  la  membrane  normale 
du  tube;  ils  restent  ouverts  en  toute  saison  et  ne  deviennent  jamais  calleux. 
Leur  mode  de  formation  est  tout  particulier  et  caractéristique.  Prenons  par 
exemple  le  Pimts  sjlveslris  ou  V Àbies  peclinala,  etc.  Les  cellules  cambiales 
présentent  une  membrane  pourvue  de  ponctuations  assez  larges  et  peu  pro- 
fondes ,  dispersées  sur  les  parois  radiales  et  sur  les  cloisons  terminales. 
Ces  ponctuations  sont  le  point  de  départ  des  ponctuations  aréolées  dans 
les  trachéides,  des  cribles  dans  les  tubes  cribreux.  Lorsque  la  cellule  cam- 
biale va  se  transformer  en  tube  cribreux,  la  membrane  de  la  ponctuation 
se  gonfle  peu  à  peu,  devient  deux  fois  plus  épaisse  que  la  membrane  gé- 
nérale, et  l'on  voit  se  former  un  crible  au  milieu  de  la  membrane  épaissie. 


(')  Voir  Comptes  rendus  des  séances  de  l' Académie  des  Sciences  de  Cracoyie,  -.'O  février 
1S78. 


(  '81  ) 
Ce  qu'on  a  alors  sous  les  yeux  est  parfaitement  analogue  à  l'élat  hivernal 
(les  cribles  des  Angiospermes  qui  a  reçu  le  nom  d'état  calleux.  Rien  n'y 
manque  :  le  crible  est  recouvert  des  deux  côlés  par  un  callus.  Bientôt  ce 
callus  se  dissout  sans  laisser  de  Irace  et  met  à  nu  le  crible,  perforé  à  tout 
jamais.  Il  est  presque  inutile  d'ajouter  que  ces  phénomènes  ont  lieu  seule- 
ment dans  le  voisinage  immédiat  de  la  couche  cambiale,  et  qu'en  hiver, 
lorsque  cette  couche  est  inactive,  il  est  assez  rare  de  rencontrer  des  tubes 
calleux,  leur  évolution  étant  arrêtée  par  la  saison  rigoureuse. 

»  Tout  autre  est  le  développement  des  tubes  cribreux  chez  les  Angio- 
spermes, et  en  particulier  chez  le  Cucininta  Pepo  elVArislolochia  Clemalitis. 
Les  cellules  cambiales  qui  vont  se  transformer  en  tubes  perdent  d'abord 
leur  contenu,  qui  finit  par  être  réduit  à  une  mince  couche  pariétale.  Alors 
les  cloisons  transversales,  sans  avoir  éprouvé  aucun  épaississement  [Arislo- 
lochin),  ou  après  avoir  acquis  préalablement  une  épaisseur  double  de  celle 
des  parois  latérales  (Ciictn^bita),  se  perforent  et  se  changent  iinmédiatement 
en  plaques  criblées.  Le  callus  qui  précède  la  formation  du  crible  dans  les 
Gymnospermes  manquant,  comme  on  le  voit,  chez  les  Angiospermes,  il 
était  nécessaire  de  déterminer  plus  exactement  le  rôle  et  la  signification  de 
cet  organe  dans  ce  dernier  groupe  de  végétaux.  Le  fait,  observé  par 
M.  de  Bary,  que  les  tubes  cribreux  de  la  Vigne  et  du  Tilleul  sont  calleux 
en  hiver  et  ouverts  eu  été  m'a  conduit  à  chercher  si  le  même  tube  pouvait 
êlre  périodiquement  ouvert  ou  fermé,  et  si  le  callus  des  Angiospermes  ne 
serait  pas  une  formation  passagère  résultant  de  la  saison.  C'est  en  effet  ce 
que  j'ai  constaté  de  la  manière  la  plus  nette. 

»  liCs  tubes  cribreux  du  rhizome  du  Phrac/niites  commmùs,  observés  au 
mois  de  février,  avaient,  à  quelques  exceptions  près,  leurs  cribles  recou- 
verts d'un  callus  plus  ou  moins  épais.  Le  2  avril  les  callus  commençaient  à 
se  dissoudre  dans  beaucoup  de  tubes,  et  l'on  pouvait  étudier  tous  les  détails 
de  cette  dissolution.  Enfin,  le  8  avril,  le  même  rhizome  conservé  pendant 
six  jours  dans  une  chambre  chauffée  et,  ce  qui  est  plus  probant  encore,  le 
même  entre-nœud  ne  montraient  plus  que  des  tubes  dont  les  cribles  étaient 
déjà  débarrassés  de  tout  vestige  de  callus. 

»  Parmi  les  Dicotylédones  je  n'ai  rencontré  auciui  exemple  où  la  disso- 
lution du  callus  fût  aussi  rapide,  ou  du  moins  eût  lieu  avec  autant  de  si- 
multanéité dans  tous  les  tubes,  que  cela  s'est  présenté  dans  le  Pliragmilcs. 
Au  début  du  mois  d'avril  tous  les  tubes  de  V Arislolochia  Sipho,  sauf  de  très- 
rares  exceptions,  étaient  à  l'état  calleux.  De  la  mi-avril  à  la  mi-mai  le  nombre 
de  ces  tubes  diminuait  de  plus  en  plus,  et  l'on  pouvait  observer  le  mode  de 

C.  R.,  187S,  3»  Semestre.  (T.  LXXXVM,  N°  4.)  zS 


(   i82  ) 
dissolution  du  calliis;  à  la  mi-juin  tous  les  cribles  étaient  ouverts,  un  petit 
nombre  seulement  étaietit  encore  recouverts  de  callus  en  voie  de  disso- 
lution. Le  Filis  vinifeia  et  VJrislolochia  Clemalilis  (rhizome)  se  sont  com- 
portés d'une  manière  semblable. 

»  En  résumé,  les  tubes  cribreux  des  Angiospermes  et  des  Gymnospermes 
diffèrent  sensiblement  sous  le  rapport  de  l'évolution  des  cribles  et  du  rôle 
physiologique  que  joue  le  callus,  mais  les  cribles  y  sont  réellement 
perforés,  tandis  qu'ils  ne  le  sont  point  chez  les  Cryptogames  vasculaires. 
Entre  les  tubes  clos  des  Cryptogames  et  les  tubes  perforés  des  Phanérogames, 
il  y  a  exactement  la  même  différence  qu'entre  les  trachéides  et  les  vrais 
vaisseaux  ;  ils  sont  aussi  homologues  que  les  deux  formes  de  tissu  vasculaire 
et  celle  homologie  est  morphologique  et  physiologique  en  même  temps.  « 

MÉTÉOROLOGIE.  —  Relation  entre  les  manifestations  de  l'ozone  et  les  mouve- 
ments tournants  de  r atmosphère  ;  observations  faites  en  1877.  Note  de 
M.  L.  Gui.LY,  présentée  par  M.  Paye. 

«  En  comparant  les  manifestations  de  l'ozone  atmosphérique  sur  le  pa- 
pier de  tournesol  mi-ioduré  de  M.  Houzeau  avec  les  différents  phénomènes 
météorologiques  existant  les  jours  où  ces  manifestations  se  produisent,  on 
ne  constate  tout  d'abord  aucune  relation  entre  ces  deux  ordres  de  choses; 
en  effet,  dans  le  courant  d'une  année,  j'ai  reconnu  la  présence  de  l'ozone 
par  les  hauteurs  barométriques  les  plus  variées,  les  vents  de  direction  et 
d'intensité  très-différentes,  enfin  les  situations  atmosphériques  les  plus 
contraires, 

»  Ayant  néanmoins  remarqué  que  les  manifestations  de  l'ozone  étaient 
toujours  exagéi-ées  dans  des  conditions  atmosphériques  tout  à  fait  sem- 
blables (mauvais  temps,  par  vent  d'est  ou  sud-est),  je  résolus  de  rechercher 
s'il  existait  une  relation  entre  ces  manifestations  et  les  mouvements  totn- 
nants  de  l'atmosphère. 

»  C'est  ainsi  que  j'ai  pu  constater  que,  chaque  fois  qu'un  centre  de  dé- 
pression existait  au  sud  de  Rouen,  le  papier  réactif  se  trouvait  toujours 
très-fortement  bleui.  Tels  sont,  par  exemple,  les  cas  qui  se  sont  présentés 
particulièrement  les  20  et  26  mars,  le  17  avril,  le  8  septembre  et  le  2  dé- 
cembre. 

»  Toutes  les  autres  manifestations  observées  en  1877  se  sont  de  même 
généralement  produites  lorsqu'un   centre  de  dépression  existait  dans  le 


(  i83  ) 

voisinage  de  Rouen,  c'est-à-dire  étendait  son  action  jusqu'à  ce  point;  mais 
c'est  principalement  dans  la  partie  située  au  nord  d'un  pareil  centre  que  la 
coloration  bleue  du  papier  réactif  est  exagérée,  et  c'est  là  le  côté  important 
qui  ressort  de  mes  observations  et  que  je  signale  à  l'attention  des  météo- 
rologistes. 

»  On  sait  que  les  perturbations  atmosphériques  sont  dues  à  des  tourbil- 
lons qui  se  forment  par  suite  de  la  rencontre  de  deux  courants  d'air  animés 
de  directions  différentes.  La  forme  et  les  dimensions  de  ces  mouvements 
tournants  sont  indiquées,  d'une  façon  saisissante,  sur  les  bulletins  publiés 
chaque  jour  par  l'Observatoire  de  Paris.  C'est  dans  l'Océan  que  ces  phéno- 
mènes prennent  naissance,  et  ils  nous  arrivent  tout  formés,  en  abordant  l'Eu- 
rope par  l'ouest,  pour  la  traverser  généralement  du  sud-ouest  au  nord-est. 

»  Dans  un  pareil  mouvement  de  l'atmosphère,  il  y  a  à  considérer  la 
partie  supérieure  ou  située  au  nord  du  centre,  où  la  vitesse  de  l'air  est  la 
différence  entre  celles  de  translation  du  phénomène  et  de  rotation  autour 
du  centre,  tandis  que,  dans  la  partie  sud,  la  vitesse  de  l'air  est  la  somme 
des  deux  précédentes.  On  voit  donc  apparaître  ici,  dans  les  tourbillons  à 
axe  vertical,  descendant  des  couches  supérieures  de  l'atmosphère,  et  étu- 
diés par  M.  Faye,  l'influence  dominante  du  côté  maniable  de  ce  phénomène 
puisque  la  manifestation  de  l'ozone  est  d'autant  plus  prononcée  que  l'on 
se  trouve  davantage  placé  dans  ce  côté. 

»  L'électrisation  de  l'air  dans  cette  partie  se  fait  probablement  dans  des 
conditions  différentes  de  celles  où  elle  a  lieu  dans  le  côté  dangereux,  ou 
bien  elle  a  lieu  avec  une  intensité  en  rapport  avec  la  distance  au  centz'e  du 
mouvement  tournant. 

»  La  différence  si  marquée  existant  entre  les  manifestations  de  l'ozone, 
dans  les  saisons  d'été  et  d'hiver,  trouverait  aussi  son  explication;  car,  en 
été,  si  les  mouvements  tournants  sont  moins  prononcés  qu'en  hiver,  par 
contre,  ils  abordent  l'Europe  plus  au  sud,  et  nous  nous  trouvons  par  suite 
plus  fréquemment  soumis  à  l'influence  des  courants  de  la  partie  nord. 

»  M.  Houzean,  qui  avait  déjà,  dans  le  remarquable  Mémoire  présenté 
par  lui  à  l'Académie,  déduit  de  ses  observations  personnelles  sur  l'ozone 
que  le  plus  souvent  la  manifestation  exagérée  de  cet  agent  est  en  relation 
étroite  avec  les  grandes  perturbations  atmosphériques,  voit  ainsi  sa  théorie 
pleinement  confirmée  par  les  résultats  auxquels  nous  ont  conduit  nos 
recherches,  et  nous  exprimons  le  vœu  sincère  de  les  voir  acquis  d'une 
façon  définitive  à  la  Science,  par  l'observation  sur  une  vaste  étendue  des 
manifestations  de  l'ozone  au  sein  de  l'atmosphère.  » 


(  1^4  ) 

M.  J.  Persoz  informe  l'Académie  que,  en  chauffant  la  glycérine  avec  le 
chlorhydrate  d'aniline,  il  a  obtenu  les  dérivés  phénylés  de  la  glycéramine, 
à  côté  de  produits  secondaires. 

M.  C  HussoN  adresse  une  nouvelle  Note  relative  aux  composés  d'hé- 
matine. 

A  4  heures  un  quart,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  trois  quarts.  D. 


BULLETIN    BIBLIOGHAPHIQCE. 


Ouvrages  hEçns  dans  la  séance  dd  8  juillet   1878. 

(suite.) 

Annales  de  ta  station  agronomique  de  l'Est.  Chimie  et  physiologie  appliquées 
à  la  sylviculture  (Travaux  de  1868  à  1878);  par  L.  Grandeau.  Paris,  Ber- 
ger-Levrault,  et  Librairie  agricole,  iB'jS  ;  in-8". 

Essai  de  classification  des  algues  de  la  Guadeloupe  ;  par  MINL  IL  Mazé  et 
A.  ScHRAMM  ;  2^  édition.  Basse-Terre  (Guadeloupe),  irapr.  du  Gouverne- 
ment, 1870-1878  ;  grand  in-8°. 

Hygiène  hospitalière.  Les  hôpitaux  sans  étages  et  à  pavillons  isolés;  par  le 
D"^  A.  Chassagne,  avec  une  préface  du  D'  Marmottan.  Paris,  J.  Dumaiue, 
1878  ;  in-8''.  (Présenté  par  M.  Larrey.) 

Ministère  de  l' Agriculture  et  du  Commerce,  Direction  du  Commerce  inté- 
rieur. Statistique  du  personnel  médical  de  la  France,  i'^^  avril  i8'j8.  Sans  lieu 
ni  date;  in -4°. 

Congrès  médical  international  de  Genève.  Comparaison  des  climats  d'hiver 
sur  les  côtes  africaine  et  française  de  la  Méditerranée  ;  par  le  D"'  G.  Darem- 
BERG,  Genève,  imp.  Ramboz  et  Schuchardt,  1878  ;  in-8'\ 

Eleventh  anmial  report  of  ihe  Provost  lo  the  trustées  of  the  Peabody  Institute 
ofthe  city  of  Baltinioie  ;  June  i .  1878.  Baltimore,  Royie  et  Son,  1878  ;  br. 
in-8°. 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE    L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  29  JUILLET   1878. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

M.  Berthelot  dépose  sur  le  btireau  de  l'Académie  le  manuscrit  des 
Notes  de  Cl.  Bernard  sur  la  fermentation  alcoolique,  dont  il  a  été  ques- 
tion dans  la  séance  précédente. 


CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.  —  Nouvelle  Communication  au  sujet  des  Notes  sur 
la  fermentation  alcoolique,  trouvées  dans  les  papiers  de  Cl.  Bernard;  par 
M.  L.  Pasteur. 

«  Dans  la  lecture  que  j'ai  faite  à  l'Académie  au  sujet  d'un  manuscrit 
trouvé  dans  les  papiers  de  Claude  Bernard,  je  me  sius  efforcé  de  dégager 
la  responsabilité  de  notre  cher  et  regretté  confrère. 

))  M.  le  D"'  Armand  Moreau,  Membre  de  l'Académie  de  Médecine,  pour 
qui  Bernard  avait  autant  d'estime  que  d'amitié,  m'a  fait  l'honneur  de 
m'écrire  une  lettre  qui  est  conforme  aux  inductions  que  j'avais  présentées 
lundi  dernier,  mais  où  la  méthode  d'investigation  habituelle  de  Claude 
Bernard  est  exposée  de  manière  à  intéresser  l'Académie. 

r,  R.,  1878,  2"  Semescre.  (  T.  LXX.X.VU,  N»  3.)  26 


(  '86  ) 
»   Voici  les  principaux  passages  de  cette  Lettre  : 

«  La  Note  que  vient  de  donner  la  Revue  scientifique,  dans  son  numéro  du  ?,o  juillet,  an 
sujet  des  fermentations,  n'a  été  connue  de  moi  que  par  cette  publication. 

»  On  trouve  bien  dans  celte  Note  la  préoccupation  habituelle  de  Cl.  Bernard  qui  con- 
seillait de  mettre  en  doute  toutes  les  tliéories.  Il  répétait  souvent:  «Il  faut  toujours  chercher 
11  à  se  démolir  >i.  Il  nous  faisait  entendre  par  là,  sans  s'expliquer  davantage,  que  les  théories 
ne  méritent  confiance  qu'autant  qu'elles  résistent  aux  objections  et  aux  attaques. 

■1  C'est  donc  prudence  et  sagesse  que  d'en  chercher  les  points  faibles.  Il  nous  racontait 
l'anecdote  de  Faraday  qui,  ayant  admis  dans  son  laboratoire  M.  Henri  Sainte-Claire  Deville, 
passait  journellement  près  de  lui  sans  lui  adresser  la  parole;  cependant,  un  jour,  il  s'arrêta 
et  lui  dit  :  «  Ne  vous  étonnez  pas  si  je  ne  vous  parle  pas,  je  suis  très-occupé  d'un  travail  et 
11  je  fais  des  hypothèses  qui  vous  paraîtraient  tellement  absurdes  que  j'aime  mieux  ne  pas 
>i  vous  les  dire.  » 

B  Cl.  Bernard,  lui  aussi,  était  hardi  pour  imaginer,  mais  nullement  enclin  à  publier  ses 
hypothèses.  Il  n'avait  pour  elles  aucune  faiblesse.  «  Que  m'importe,  disait-il,  que  ce  soit  blanc 
1)  ou  noir  1  Si  je  trouve  autre  chose  que  ce  que  j'ai  supposé,  cela  n'en  est  que  plus  intéressant. 
»   A  quoi  bon,  disait-il  encore,  parler  des  hypothèses?  » 

u  Si  elles  sont  bonnes,  elles  font  trouver  des  faits  nouveaux  et  ce  sont  ces  faits  qu'il  y  a 
lieu  de  publier.  Si  elles  sont  mauvaises,  c'est  encombrer  la  Science  que  d'en  parler. 

»  Si  donc,  dans  l'intimité  des  conversations  avec  ses  amis  et  dans  le  secret  plus  intime 
encore  de  notes  jetées  sur  le  papier  et  soigneusement  mises  de  côté,  il  développe  un  plan  de 
recherches  en  vue  de  juger  une  théorie,  s'il  imagine  des  expériences,  il  est  résolu  à  n'en 
parler  qu'autant  que  les  expériences  seront  bien  claires,  auront  été  vérifiées,  plusieurs  fois 
vérifiées  ;  on  ne  saurait  donc  prendre  dans  ses  notes  les  propositions  formulées  même  de  la 
façon  la  plus  expresse  sans  se  rappeler  que  tout  est  projet,  et  qu'il  devait  recommencer  les 
expériences  déjà  faites,   s 

»  J'ai  eu  la  curiosité  de  voir  le  manuscrit  même  de  Claude  Bernard. 
M.  d'Arsonval  a  eu  l'obligeance  de  m'aider  à  le  collationner  avec  l'édition 
qui  en  a  été  donnée  par  la  Bévue  scientifique.  J'ai  constaté  que  l'article 
de  la  Revue,  sans  doute  par  les  nécessités  de  l'impiession,  renferme  des 
changements  nombreux.  Il  en  résulte  que  l'édition  imprimée  rend  mal  et 
d'une  manière  fort  incomplète  ce  caractère  de  notes  de  premier  jet,  cette 
négligence  de  style,  cet  air,  enfin,  de  programme  d'expériences  à  entre- 
prendre plutôt  qu'elles  ne  sont  entreprises,  qui  caractérisent  ce  manuscrit. 

»  Ne  pouvant  signaler  toutes  les  modifications  qui  ont  été  faites,  j'en 
citerai  seulement  quelques-unes 

»  En  marge  des  premières  feuilles  se  trouve  un  programme  ébauché  du 
cours  que  Claude  Bernard  devait  faire  cette  année  au  Jardin  des  Plantes. 
I^a  Revue  scientifique  a  supprimé  ce  programme,  qui  est,  en  effet,  illisible  en 
plusieurs  endroits;  mais  il  est  assez  clair,  cependant,  pour  que  la  part  que 


(  i87  , 
Claude  Bernard  devait  faire  dans  ce  cours  aux  phénomènes  de  la  fermen- 
tation y  soit  clairement  indiquée.  Il  se  termine  ainsi  :  Puis,  à  propos  de 
nutrition^  parler  des  feimentations,  de  la  génération  et  de  l'innervation. 

1)  On  croyait  généralement,  sur  la  foi  d'articles  de  journaux  et  de  coii- 
veisations,  après  la  mort  de  Claude  Bernard,  qu'il  devait  faire  un  cours 
entirr  sur  la  fermentation  en  1878,  ce  qui  aurait  supposé,  de  sa  p;u't, 
une  longue  préparation  et  des  recherches  personnelles  fort  étendues.  On 
voit  au  contraire,  par  le  passage  du  manuscrit  que  je  viens  de  citer,  que 
la  fermentation  devait  former  un  seul  des  chapitres  de  son  enseignement; 
et  à  ce  propos,  je  dois  ajouter  que  M.  d'Arsonval  m'a  assuré  que,  nombre 
de  fois  et  sous  diverses  formes,  Claude  Bernard  lui  avait  dit  qu'il  tie  com- 
mencerait pas  ses  leçons  sur  la  fermentation  avant  d'avoir  discuté  avec 
moi  ses  opinions  et  ses  résultats.  J'ai  interrogé,  d'ailleurs,  trois  des  per- 
sonnes qui  ont  reçu  les  confidences  de  Claude  Bernard  :  MM.  Armand  Mo- 
reau,  d'Astre  et  d'Arsonval.  Toutes  trois  m'ont  affirmé  que,  en  ce  qui 
concerne  mes  études,  Bernard  s'exprimait  invariablement  ainsi  : 

»  Les  expériences  de  M.  Pasteur  sont  exactes^  mais  il  n'a  vu  qu'un  côté 
de  la  question.  C'est  la  seule  critique  qu'on  lui  ait  entendu  faire.  Certes, 
elle  est  bien  vague  et  bien  générale.  Tous,  tant  que  nous  sommes,  nous  ne 
voyons  jamais  qu'un  côté  des  choses. 

))  Un  alinéa  de  plusieurs  lignes  a  été  supprimé  par  la  Revue  scientifique. 
Bernard  se  demande  pourquoi  du  ferment  pourri  (jus  pourri?)  laissé  à  l'air 
avec  les  grappes  donne  lieu  à  de  la  levure,  tandis  qu'il  ne  s'en  forme  pas 
dans  le  liquide.  Il  hésite  à  répondre  et  indique  des  expériences  à  suivre  sur 
ce  point.  L'expression  de  ce  doute  importait  au  lecteur  qui  avait  à  décider 
jusqu'à  quel  point  Claude  Bernard  était  prêt  pour  affirmer  que  les 
conclusions  de  mes  travaux  sont  erronées. 

«  Partout  abondent  dans  le  manuscrit  les  preuves  qu'il  ne  s'agit  ici  que 
d'expériences  à  peine  commencées,  que  Bernard  devait  revoir  et  contrôler. 
Ainsi  l'expérience  n°  5,  datée  du  8  octobre  1877,  se  termine  par  les  lignes 
suivantes,  que  la  Revue  a  supprimées,  bien  qu'elles  soient  fort  lisibles: 
»  Faire  gonfler  dans  de  l'eau  des  raisins  confits.  Aura-t-on  un  jus  ana- 
»  logue  à  celui  des  raisins  pourris?  Mettre  jus  de  raisin  dans  un  œuf  comme 
»  un  grain  de  raisin  et  sa  pellicule.  Air  filtré.  »  Suit  un  petit  dessin  informe, 
avec  ces  mots  :  k  Un  appareil  avec  coton  à  filtrer  au  soleil.  » 

»  Voici  une  autre  phrase  où  mon  nom  est  prononcé  :  «  Pasteur  ne  ré- 
»  pond  pas  ou  répond  mal  à  l'objection  de  l'air  fermé  dans  l'expérience  de 
"   Gay-Lussac  «  ;  on  lit  dans  le  manuscrit  :  «  Pasteur  ne  répond  pas  ou  ré- 

26.. 


f    i88  ) 
»   pond  mal    à  l'objection  de  l'air  formé  par  la  pile  dans  l'expérience  de 
»   Gay-Lussac.  »  La  phrase  ici  est  intelligible;  elle  ne  l'est  pas  dans  l'édi- 
tion de  la  Revue. 

»  Jusque  dans  les  conclusions  finales,  la  Revue  a  fait  un  contre-sens. 
La  Revue  dit:  L'alcool  se  forme  par  un  jermenl  soluble  en  dehors  de  la  vie  dans 
les  fruits  mtîrissants  ou  pourris^  il  y  a  alors  décomposition  du  fruit  et  non,  etc.. 
Le  manuscrit  porte  :  L'alcool  se  forme  par  im  ferment  soluble  en  dehors  de 
la  vie. 

»  Dans  les  fruits  pourris  ou  mûrissants  il  j  a  alors  décomposition  du  fruit 
et  non,  etc.. . 

»  Enfin  la  signature  de  Claude  Bernard  termine  le  texte  imprimé,  tandis 
qu'en  réalité  on  ne  la  trouve  nulle  part  au  bas  des  Notes. 

»  Quoi  qu'il  en  soit,  je  suis  complètement  de  l'avis  de  notre  éminent  con- 
frère JM.  Berthelot.  Ce  manuscrit  est  un  «  document  important  »,  très- 
important  même  pour  l'histoire  des  idées  de  Claude  Bernard  sur  la  physio- 
logie de  la  cellule  et  pour  l'histoire  des  théories  de  la  fermentation;  mais, 
en  jugeant  les  choses  dans  toute  leur  sincérité,  j'aurais  désiré  que  la  publi- 
cation du  manuscrit  eût  été  très-fidèle,  que  de  plus  elle  eût  été  suivie  d'un 
commentaire  expérimental  de  la  part  des  éditeurs  de  ces  NOTES.  Ilsauraient  eu 
ainsi  l'occasion  de  reporter  à  Bernard  l'honneur  de  ce  qu'il  paut  y  avoir  de 
bon  dans  son  manuscrit,  en  dégageant  sa  responsabilité  pour  ce  qu'il  ren- 
ferme d'incomplet  et  de  défectueux,  et  à  moi  ils  m'auraient  évité  le  désa- 
grément da  voir  mes  travaux  en  apparence  vivement  attaqués,  sans  que  je 
sache  à  qui  m'en  prendre. 

»  Je  dirai  de  nouveau  en  terminant  que  je  suis  toujours  résolu  à  répéter 
les  expériences  de  Claude  Bernard  %n  me  plaçant  dans  le  courant  même  de 
ses  idées  préconçues.  Je  suis  décidé  également  à  le  faire  sur  une  échelle  et 
avec  une  ampleur  de  résultats  dignes  du  sujet  et  du  respect  que  nous 
devons  à  la  mémoire  de  notre  regretté  confrère.  » 

Observations  de  M.  Berthelot  à  la  suite  de  la  Communication  de  M.  Pasteur. 

'(  Je  commencerai  par  applaudir  au  projet  annoncé  par  notre  confrère 
d'exécuter  de  nouvelles  expériences;  la  Science  ne  saurait  que  profiter  des 
travaux  d'un  si  habile  expérimentateur.  La  Science  vit  d'observations  et  de 
contradictions  :  c'est  à  ce  point  de  vue  que  la  publication  du  manuscrit  de 
Cl.  Bernard  aura  été  utile,  si  elle  nous  procure  de  nouvelles  découvertes  de 


(  >«0  ) 
M.  Pasteur.  Elle  le  sera  doublement,  et  par  les  travaux  de  noire  éminent 
confrère,  et  par  les  travaux  des  autres  savants,  suscités  sans  doute  dans  un 
sens  différent  et  suivant  la  direction   nouvelle  et  originale  signalée  par 
Cl.  Bernard. 

i>  Un  dernier  mot  pour  justifier  l'intérêt  qui  me  paraît  s'attacher  à  cette 
question. 

«  Depuis  que  les  découvertes  capitales  de  M.  Pasteur  ont  fixé  nos  idées 
sur  l'origine  et  la  multiplication  des  êtres  organisés  qui  propagent  les  fer- 
mentations, un  problème  nouveau  a  été  posé  :  il  s'agit  de  savoir  si  le  chan- 
gement chimique,  produit  dans  toute  fermentation,  ne  se  résout  point  en 
une  réaction  fondamentale,  provoquée  par  un  principe  défini  spécial,  de 
l'ordre  des  ferments  solubles;  lequel  se  consomme,  en  général,  au  fur  et  à 
mesure  de  sa  production,  c'est-à-dire  se  transforme  chimiquement  pen- 
dant l'accomplissement  même  du  travail  qu'il  détermine.  Pour  connaître 
un  tel  ferment,  il  faut  savoir  l'isoler,  c'est-à-dire  constater  les  conditions 
spéciales  où  le  ferment  soluble  est  sécrété  suivant  une  proportion  pluG 
grande  qu'il  n'est  consommé. 

»  Cette  relation  définie  entre  le  ferment  soluble  et  l'être  microscopique 
qui  le  fabrique  a  été  signalée,  je  crois,  pour  la  première  fois  avec  préci- 
sion, dans  mes  recherches  sur  le  ferment  inversif  contenu  au  sein  des 
cellules  de  la  levure  de  bière.  Elle  a  été  retrouvée  depuis  dans  la  fermen- 
tation ammoniacale  de  l'urée  et  dans  diverses  autres.  Il  convient  d'examiner 
maintenant  si  elle  pourra  être  étendue  à  la  fermentation  alcoolique  elle- 
même;  c'est-à-dire  si  l'on  découvrira  quelque  condition  particulière,  telle 
que  celles  que  Cl.  Bernard  semble  avoir  aperçues,  condition  où  la  matière 
qui  provoque  la  décomposition  alcoolique  des  sucres  soit  fabriquée  en 
proportion  excédante  et,  dès  lors,  susceptible  d'être  isolée.  La  fermenta- 
tion alcoolique  serait,  dès  lors,  comme  le  sont  déjà  la  plupart  des  autres, 
ramenée  à  des  actes  purement  chimiques.  » 


ÉLECTRICITÉ.  —  Sur  les  variations  de  l'intensité  des  courants  transmis  à  tra- 
vers de  médiocres  contacts,  suivant  la  pression  exercée  sur  eux.  Note  de 
M.  Th.  dc  Moncel. 

«  Une  des  manières  les  plus  intéressantes  de  démontrer  les  variations  de 
l'intensité  des  courants  transmis  à  travers  de  médiocres  contacts,  suivant 
la  pression  exercée  sur  eux,  est  d'enrouler  sur  un  tube  de  verre  une  hélice 


(  19°  ) 
de  fil  de  cuivre  (du  n"  i6,  je  suppose)  dépourvu  de  toute  couverture  iso- 
lante et  d'adapter  aux  deux  bouts  du  tube  deux  systèmes  de  vis  à  écrous 
disposés  de  manière  que  les  écrous,  en  tournant  et  en  s'avançant  l'un  vers 
l'autre,  puissent  comprimer  la  spirale  dans  sa  longueur,  et  par  conséquent 
effectuer  un  serrage  plus  ou  moins  grand  des  spires  les  unes  contre  les 
autres. 

»  Si  l'on  emploie  ce  moyen,  on  reconnaît  que,  quand  le  serrage  est 
très-faible,  la  résistance  du  fil  de  l'hélice  es/  de  peu  inférieure  à  ce  quelle 
aurait  été  si  te  fit  eût  été  recouvert  de  soie,  mais  qu'elle  diminue  successivement  à 
mesure  qu'on  serre  les  écrotis,  jusqu'à  ce  que  le  serrage  soit  arrivé  à  son  maxi- 
mum. Quand  le  fil  est  bien  décapé,  cet  effet  est  moins  marqué  que  quand 
il  est  un  peu  oxydé,  mais  il  est  néanmoins  très-visible;  et  comme  l'effet  in- 
verse se  produit  quand  on  desserre  les  écrous,  on  ne  peut  l'attribuera  une 
simple  action  de  la  couche  oxydée  qui  pourrait  avoir  recouvert  le  fil. 

»  J'avais  fait  cette  expérience  en  1864,  lorsque  j'ai  présenté  à  l'Académie 
les  électro-aimants  à  fil  nu  de  M.  Carlier,  électro-aimants  qui  ont  attiré  à 
cette  époque  beaucoup  l'attention  du  monde  savant  et  qui  sont  même 
encore  aujourd'hui  employés  avec  avantage  dans  certaines  circonstances, 
par  exemple  pour  éviter  les  étincelles  de  l'extra-courant.  J'ai  publié  en 
i865,  dans  les  Annales  télégraphiques^  un  long  Mémoire  sur  les  effets 
produits  dans  ces  organes  intéressants  et  je  cite  même  l'expérience  que  j'ai 
relatée  en  commençant  (').  (Voir  t.   VIII,  p.  211,  livraison  de  mars-avril.) 

»  Je  crois  que  l'on  ne  s'est  pas  préoccupé  assez  jusqu'ici  des  effets  phy- 
siques produits  aux  points  de  contact  de  corps  conducteurs  traversés  par 


(')  Voici  ce  que  je  dis  à  ce  sujet  dans  le  Mémoire  en  question  :  n  Avec  des  bobines  de 
186  spires,  le  décapage  du  fil  fait  au  papier  d'émeri  n'a  fiiit  varier  l'isolation  que  dans  le 
rapport  de  1,06  à  i,35  ;  mais,  dans  d'autres  conditions,  par  exemple  rjuand  Vhétice  est  en- 
roulée sur  un  tube  de  verre  et  les  spires  fortement  serrées,  ce  rapport  est  infiniment  plus 
grand.  Quoiqu'il  en  soit,  quand  le  contact  devient  parfait  entre  les  spires,  aucun  effet  ma- 
gnétique n'est  produit.  Ainsi  un  fil  amalgamé  enroulé  en  hélice  ne  détermine  aucune  attrac- 
tion, et  si  l'on  entoure  l'hélice  d'un  électro-aimant  à  une  seule  rangée  de  spires  d'une  che- 
mise de  papier  d'étain,  les  effets  attractifs  sont  diminués  considérablement. 

•  Il  résulte  de  tout  cela  que  la  juxtaposition  des  spires  d'une  hélice  magnétisante  les  unes 
contre  les  autres  constitue  un  contact  imparfait  qui,  comme  dans  les  limailles  métalliques, 
oppose  à  la  propagation  des  courants  électriques  une  résistance  considérable  ;  mais  cette  ré- 
sistance ne  peut  évidemment  pas  expliquer  à  elle  seule  une  isolation  des  spires  de  l'hélice 
magnétique  aussi  complète  que  celle  que  nous  avons  constatée.  La  preuve,  c'est  que  le  con- 
tact de  ces  spires  suffit  pour  consen'er  presque  sans  déperdition  de  force  l'action  du  courant 
lorsqu'on  u  coupé  en  un  ou  plusieurs  points  le  fil  de  l'hélice  magnétisante.  » 


(  «9'   ) 
un  coiiranl.  Il  y  a  positivement  une  résistance  au  passage,  qui  varie  avec  la 
pression  exercée  sur  les  pièces  de  contact.  Cet  effet  proviendrait-il  de  ce 
que,  par  suite  de  cette  pression,  la  surface  de  contact  serait  plus  développée, 

ce  qui  équivaudrait  à  un  accroissement  delà  section  des  conducteurs? ou 

bien  devrait-on  l'attribuer  aux  répulsions  déterminées  entre  les  éléments 
conligus  d'un  même  courant  qui,  s'effectuant  plus  facilement  avec  de  légers 
contacts  qu'avec  des  contacts  énergiques,  tendraient  à  les  supprimer  ?....  ou 
bien  encore  faudrait-il  le  rapporter  aux  vibrations  moléculaires  qui  dé- 
terminent les  sons  dans  les  microphones  employés  comme  récepteurs  ?. . . 
Voilà  autant  d'idées  qui  viennent  à  res|-rit  quand  on  constate  le  phéno- 
mène, mais  qui  demandent  à  être  éclaircies,  et  j'appelle  sur  ce  point  l'at- 
tention des  chercheurs.  Toujours  est-il  que  ces  effets  sont  d'autant  plus 
caractérisés  que  les  résistances  au  passage  sont  plus  considérables  et  que 
le  nombre  des  contacts  est  plus  grand.  C'est  pourquoi  l'expérience  que  j'ai 
citée  précédemment  est  plus  facile  à  répéter  que  celles  dont  il  avait  été 
question  dans  mon  travail  de  i856,  auquel  j'ai  fait  allusion  dans  ma  der- 
nière Note.  On  ne  peut  pas  dire  que  la  résistance  considérable  que  le  cou- 
rant  éprouve  à  se  dériver  quand  les  spires  sont  peu  serrées  tiennent  à  une 
absence  de  contact  ;  car,  si  le  fil  est  coupé  en  un  ou  plusieurs  endroits, 
la  résistance  constatée  ne  semble  pas  en  être  altérée,  et  l'on  remarque 
d'ailleurs  que  la  conductibilité  propre  du  fil  exerce  une  plus  grande  in- 
fluence (').   » 

M.  Lœwy,  en  présentant  plusieurs  Mémoires  faits  par  lui-même  ou  en 
collaboration  avec  d'autres  savants,  les  accompagne  des  observations 
suivantes  : 

«  J'ai  l'honneur  de  faire,  au  nom  de  M.  Perrier  et  au  mien,  hommage 
à  l'Académie  de  notre  Mémoire  relatif  à  la  détermination  de  la  longitude 
entre  l'Observatoire  de  Paris  et  celui  du  Dépôt  de  la  Guerre  à  Alger. 

»  J'ai  déjà  rendu  compte  brièvement,  dans  une  Communication  précé- 
dente, des  procédés  nouveaux  que  nous  avons  employés  pour  l'étude  des 
causes  si  multiples  d'erreurs  dans  la  détermination  de  la  longitude,  et  des 

(')  Dans  ma  dernière  Note,  il  s'est  glissé  une  erreur  de  mot;  au  dernier  alinéa,  au  lieu 
de  «  J'ai  voulu  seulement  montrer  que  le  principe  physique  sur  lequel  est  basée  l'action  du 
microphone  »,  etc.,  lisez  :  «  J'ai  voulu  seulement  montrer  que  le  principe  physique  sur 
lecpicl  tsl  basée  l'action  du  téléphone  à  charbon  »,  etc. 


(   '92  ) 
dispositions  parliculières  prises  pour  pouvoir  échanger  nos  signaux  entre 
Paris  et  Alger,  la  comparaison  électrique  des  pendules  présentant  des  dif- 
ficultés considérables,  par  suite  de  l'obligation  où   nous  nous  trouvions 
d'employer  des  piles  excessivement  faibles,  afin  de  ménager  le  câble. 

»  On  trouve,  dans  le  présent  Mémoire,  l'exposé  de  toutes  les  méthodes 
employées,  le  détail  des  opérations,  la  description  des  instruments  astro- 
nomiques et  des  appareils  électriques,  la  réduction  des  observations  qui 
ont  servi  à  la  détermination  de  l'heure,  et  un  Chapitre  spécial  relatif  à 
l'exactitude  de  la  longitude  conclue. 

»  Je  profite  de  cette  occasion  pour  offrir  à  l'Académie  plusieurs  autres 
travaux;  en  premier  lieu,  un  Mémoire  relatif  à  la  détermination  des  lon- 
gitudes entre  Paris  et  Vienne. 

»  Dans  l'intérêt  de  cette  vaste  entreprise  européenne,  qui  a  pour  but  de 
mesurer  plusieurs  arcs  de  degrés  du  globe  terrestre,  il  a  paru  nécessaire 
défaire  déterminer  la  différence  des  longitudes  entre  un  point  quelconque 
de  l'Autriche  et  de  la  France. 

»  Vienne  et  Paris  furent  choisis  pour  faire  la  jonction  entre  les  deux 
pays,  et  pour  l'exécution  de  ce  travail  important  l'Autriche  désigna  M.  Op- 
polzer,  membre  de  la  section  autrichienne  dans  la  grande  Commission 
internationale  géodésique,  et  la  France  M.  Loewy,  astronome  de  l'Obser- 
vatoire de  Paris.  Je  viens  présenter  aujourd'hui  à  l'Académie  le  Mémoire 
publié  par  MM.  Oppolzer  et  Lœwy,  renfermant  les  travaux  effectués  et  les 
résultats  obtenus  pour  la  longitude. 

»  L'Autriche  se  trouve  aujourd'hui  doublement  reliée  à  la  France  par 
Vienne  et  par  Bregenz,  sa  pointe  la  plus  occidentale.  Ce  rattachement 
avec  Bregenz  est  particulièrement  important;  cette  ville  formant  un  des 
points  principaux  du  réseau  géodésique  européen,  c'est  par  elle  que  l'Au- 
triche se  trouve  reliée  aux  villes  principales  d'Allemagne,  de  Suisse  et 
d'Italie. 

»  J'aurai,  dans  une  Communication  ultérieure,  l'honneur  de  rendre  à 
l'Académie  un  compte  plus  détaillé  de  cette  seconde  opération  relative  à 
Bregenz,  entreprise  par  moi  au  nom  de  l'Observatoire  de  concert  avec  les 
astronomes  de  l'Autriche. 

»  Les  trois  autres  Mémoires  sont  des  travaux  de  date  plus  ancienne;  l'un 
est  relatif  à  l'usage  des  équatoriaux  et  contient  l'explication  des  méthodes 
les  plus  rapides  et  les  plus  exactes  d'observation  et  de  réduction. 

»  Le  second  renferme  la  théorie  de  la  planète  Eugénie  et  le  calcul  des 
perturbations  de  son  orbite  fondé  sur  des  observations  de  neuf  années. 


(  193) 
»  Le  troisième  est  l'exposé  d'une  nouvelle  méthode  pour  le  calcul  des 
orbites  des  comètes.  » 

M.  le  Seckétaire  perpétcel  annonce  à  l'Académie  la  perte  douloureuse 
qu'elle  vient  de  faire  dans  la  personne  de  M.  C.-F.  Rokilansky,  Correspon- 
dant de  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie,  décédé  le  20  juillet  1878. 


NOMINATIONS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  nomination  d'un  Cor- 
respondant, pour  la  Section  de  Botanique,  en  remplacement  de  feu 
M.  Braun,  de  Berlin. 

M.  Gray  (Asa),  ayant  réuni  la  majorité  absolue  des  suffrages,  est  pro- 
clamé élu. 


MEMOIRES  PRESENTES. 

PHYSIOLOGIE.  —  absorption,  par  t' organisme  vivant,  de  l'oxyde  de  carbone 
introduit  en  proportions  déterminées  dans  l'atmosphère.  Note  de  M.  N. 
Gr^uant. 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 

«  J'ai  continué  les  expériences  d'absorption  de  l'oxyde  de  carbone,  dont 
j'ai  publié  les  premiers  résultats  dans  une  précédente  Communication  f;ute 
à  l'Académie  des  Sciences;  l'appareil  dont  je  me  suis  servi  a  été  modifié 
de  telle  sorte  que  le  mélange  gazeux  qui  pénétrait  dans  les  poumons  par 
l'inspiration  avait  une  composition  constante,  puis  était  rejeté  par  l'expi- 
ration dans  l'air  extérieur;  dans  ces  conditions  nouvelles,  j'ai  pu  mesurer 
le  rapport  qui  existe  entre  le  volume  d'oxyde  de  carbone  fixé  par  100  cen- 
timètres cubes  de  sang  et  celui  du  gaz  contenu  dans  1 00  centimètres  cubes 
d'air  du  mélange  à  volume  indéfini,  qu'un  animal  était  forcé  de  respirer 
pendant  un  certain  temps. 

))  Chez  un  chien,  du  poids  de  i4''^,5,  ou  prend  5o  centimètres  cubes  de 
sang  dans  l'artère  carotide;  ce  sang  est  défibriné  dans  un  flacon  ;  on  adapte 
sur  la  léte  de  l'animal  une  muselière  de  caoutchouc,  par  laquelle  on  fait 

G.  R.,  1878,  3«  Semestre.  {T.  LXXXVU,  N"».)'  ^7 


(  194) 
respirer  un  mélange  de  198  litres  d'air  et  de  2  litres  d'oxyde  de  carbone 
pur, contenu  dans  un  grand  ballon  de  caoutchouc,  en  interposant  un  tube  à 
deux  soupapes  disposées  convenablement  pour  que  l'animal  fasse  les  inspira- 
tions dans  le  ballon  et  les  expirations  dans  l'air.  Au  bout  de  vingt-deux  mi- 
nutes, l'animal  est  mort;  on  ouvre  l'abdomen,  avec  un  trocart  on  pique 
la  veine-cave  inférieure,  et  l'on  recueille  du  sang  rouge  qui  est  défibriné 
dans  un  flacon  :  100  centimètres  cubes  de  sang  normal  ont  absorbé  22*^",  i 
d'oxygène  sec  à  zéro  et  sous  la  pression  de  760  millimètres;  100  centi- 
mètres cubes  de  sang  intoxiqué  ont  absorbé  ii'^'',4  d'oxygène,  et  conte- 
naient par  suite  22,1  —  1 1,4  =  10'^*', 7  d'oxyde  de  carbone.  Ainsi  l'animal 
est  mort  dans  une  atmosphère  à  i  pour  100  d'oxyde  de  carbone,  avant  que 
le  sang  ait  été  saturé  de  ce  gaz;  car  100  centimètres  cubes  de  sang  pou- 
vaient encore  absorber  1 1'^'',4  d'oxygène.  100  centimètres  cubes  du  mélange 
gazeux  contenaient  i  centimètre  cube  d'oxyde  de  carbone ,  tandis  que 
100  centimètres  cubes  de  sang  renfermaient  lo*^*^,  7  du  même  gaz  :  le  rap- 
port que  nous  cherchons  est  donc  égal  à  1 1  environ  ;  le  sang,  dans  les  con- 
ditions de  l'expérience,  a  fixé  i  1  fois  plus  d'oxyde  de  carbone  que  l'air,  a 
volume  égal,  n'en  contenait. 

»  Dans  un  mélange  d'air  et  d'oxyde  de  carbone  à  o,  54  pour  100  ou  à 
j^,  contenant  exactement  autant  de  gaz  toxique  que  le  g;iz  provenant  de 
la  combustion  du  charbon,  qui  fut  analysé  par  M.  F.  Le  Blanc,  un  chien 
mourut  au  bout  de  cinquante-deux  minutes;  100  centimètres  cubes  de  sang 
normal  ont  absorbé  ai '''^,8  d'oxygène,  100  centimètres  cubes  de  sang  in- 
toxiqué purent  absorber  seulement  6'^'^,8  d'oxygène  et  contenaient,  par 
suite,  i5  centimètres  cubes  d'oxyde  de  carbone.  L'air  qui  a  circulé  à  tra- 
vers les  poumons  renfermait  o,  54  pour  1 00  d'oxyde  de  carbone  ;  le  rapport 
de  i5  à  0,54  est  égal  à  27,7;  on  peut  donc  dire  que  100  centimètres  cubes 
de  sang  ont  fixé  à  peu  près  vingt-huit  fois  plus  d'oxyde  de  carbone  que  le 
volume  de  ce  gaz  contenu  dans  100  centimètres  cubes  d'air. 

)»  Dans  une  atmosphère  contenant  ~-^  d'oxyde  de  carbone,  on  fit  res- 
pirer un  chien  du  poids  de  9''s,  4  pendant  une  demi-heure;  100  centimètres 
cubes  de  sang  normal  ont  absorbé  24"^",  2  d'oxygène,  et  100  centimètres 
cubes  de  sang  intoxiqué  ont  absorbé  i4'^'^,2  d'oxygène;  la  différence,  égale 
à  10  centimètres  cubes,  représente  le  volume  d'oxyde  de  carbone  fixé  par 
100  centimètres  cubes  de  sang;  or  100  centimètres  cubes  d'air  contenaient 
seulement  o™,2  d'oxyde  de  carbone;  le  rapport  de  10  à  0,2  est  égal  à  5o; 
ainsi  il  y  avait  cinquante  fois  plus  d'oxyde  de  carbone  dans  100  centimèlres 


(  195  ) 
cubes  de  sang  que  clans    loo  centimètres  cubes  d'air  introduits  dans  les 
poumons. 

»  Dans  une  atmosphère  renfermant  -,  „'„  „  d'oxyde  de  carbone,  on  fit  res- 
pirer le  même  animal  pendant  une  heure  et  dix  minutes;  loo  centimètres 
cubes  de  sang  partiellement  intoxiqué  ont  absorbé  i5,4  d'oxygène,  et 
loo  centimètres  cubes  de  sang  normal  ont  fixé  ^5™,  5  du  même  gaz;  la 
différence,  égale  à  lo'^'',  i,  représente  le  volume  d'oxyde  de  carbone  absorbé 
par  loo  centimètres  cubes  de  sang;  mais  lOO  centimètres  cubes  d'air  ne 
contenaient  que  o™,  I  d'oxyde  de  carbone;  donc  le  sang,  à  volume  égal, 
a  fixé  cent  fois  plus  de  gaz  toxique  que  l'air  n'en  contenait:  le  rapport  va 
donc  toujours  en  augmentant. 

M  Dans  une  atmosphère  à  -r^j-^,  le  sang  fixe  encore  de  l'oxyde  de  car- 
bone :  en  effet,  loo  centimètres  cubes  de  sang  normal  d'un  chien  pesant 
i8''s, 2  ont  absorbé  2i'^'^,8  d'oxygène;  l'animal  ayant  respiré  le  mélange 
gazeux  pendant  trois  quarts  d'heure,  loo  centimètres  cubes  de  sang  n'ont 
absorbé  que  17'='^, 2  d'oxygène;  la  différence  est  4^,7  et  le  rapport  que 
nous  cherchons  devient  égal  àc)4;  ainsi,  dans  les  conditions  énoncées,  le 
sang  a  fixé  94  fois  plus  d'oxyde  de  carbone  que  l'air  n'en  contenait. 

»  Enfin,  j'ai  fait  respirer,  pendant  une  heure,  un  mélange  à  ^  ,/„  ,^  d'oxyde 
de  carbone;  Us  pouvoirs  absorbants  du  sang  normal  et  du  sang  intoxiqué 
ont  été  ai,  I  et  19,9;  la  différence  i™,2  représente  le  volume  d'oxyde  de 
carbone  que  100  centimètres  cubes  de  sang  ont  absorbé,  tandis  que  100  cen- 
timètres cubes  d'air  contenaient  seulement  0*^*^,025;  le  rapport  de  ces  vo- 
lumes d'oxyde  de  carbone  est  égal  à  48  (').  » 


CHIMIE.  —  Sur  le  rôle  des  poussières  charbonneuses  dans  la  production  des 
explosions  des  mines.  Extrait  d'une  Lettre  de  M.  L.  Simoni.x  à  M.  le 
Secrétaire  perpétuel. 

(Renvoi  à  la  Commi.ssion  précédemment  nommée.) 

1  M.  Lawrence  Smith,  en  signalant  à  l'Académie  la  formidable  explo- 
sion des  moulins  Milwaukee,  l'a  attribuée  à  la  poussière  de  farine 
répandue  dans  l'air. 

»  Dans  sa  séance  du  i5  juillet,  l'Académie  est  revenue  sur  ce  curieux 


(')  Ces  recherches  sur  l'absorptioQ  de  l'oxyde  de  carbone  par  l'organisme  vivant  ont  été 
faites  au  laboratoire  de  Physiologie  générale  du  Muséum  d'Histoire  naturelle. 

27.. 


(  196  ) 
phénomène,  et  M.  Berthelot  a  fait  remarquer  que  c'était  principalement  à 
l'accumulation  des  poussières  charbonneuses  dans  les  galeries  des  houil- 
lères qu'était  due  l'inflammation  du  grisou.  M.  le  Secrétaire  perpétuel  a 
partagé  sur  ce  point  l'avis  de  M.  Berthelot. 

M  Je  demande  la  permission  à  l'Académie  de  lui  faire  connaître  quelques 
faits  qui  démontreront  que  c'est  bien,  dans  la  plupart  des  cas,  réchauffe- 
ment des  poussières  de  charbon  répandues  dans  l'air  des  galeries  qui 
amène  les  explosions  de  houillères. 

M  Personne  n'a  oublié  encore  le  terrible  accident  du  puits  Jabin  à  Saint- 
Elienne,  où  deux  cents  mineurs  ont  succombé;  cet  accident  a  eu  lieu  le 
4  février  187G.  Voici  ce  que  m'écrivait,  peu  de  temps  après,  M.  Villiers, 
directeur  de  la  Société  anonyme  des  houillères  de  Saint-Elienne,  dont 
dépend  le  puits  Jabin  : 

«  Au  sujet  de  celte  catastrophe,  nous  sommes  tous  d'accoid  ici,  et  M.  Malliey,  ingénieur 
en  chef  des  mines  de  Blanzy,  que  sa  Compagnie  avait  envoyé  à  Saint-Etienne  pour  en  étudier 
les  causes,  partage  notre  avis  :  c'est  que  la  mine  de  Jabin  renferme  très-peu  de  grisou,  et 
que  les  précautions  prises  jusqu'ici  exclusivement  en  vue  de  ce  gaz  ne  sont  |)as  suffisantes. 
11  fiiut  en  prendre  d'aulres  contre  les  poussières  extrêmement  fines  de  charbon,  qui,  au 
moment  d'une  explosion  de  quantités  faibles  de  grisou,  ou  même  de  poudie  de  mine, 
dégagent  rapidement  une  partie  du  gaz  d'éclairage  qu'elles  renferment  et  propagent  l'explo- 
sion, en  régénérant  la  cause  du  mal  avec  d'autant  plus  d'énergie  que  le  courant  d'air  est 
plus  violent. 

»  Des  croûtes  de  coke  très-épaisses  (2  à  3  cenlimètres)  prouvent  jusqu'à  l'évidence  ce 
fait,  et  expliquent  pourquoi  des  zones  considérables,  dans  lesquelles  on  n'a  jamais  vu  de 
grisou,  ont  été  brûlées  comme  le  reste  des  travaux.  L'année  dernière,  dans  la  même  houillère, 
un  coup  de  mine  a  allumé  les  poussières  sur  une  longueur  consiilcrable,  dans  une  région 
non  grisouteuse;  mais  il  est  probable  que,  si  le  courant  d'air  eût  été  plus  fort,  l'explosion 
aurait  pu  se  développer,  gagner  une  région  grisouteuse  et  produire  une  catastrophe. 

»  Il  résulte  de  ces  renseignetnents  que  les  précautions  à  prendre  dans 
les  mines  à  grisou  sont  complexes,  toutes  les  fois  que  les  poussières  de 
charbon  sont  riches  en  gaz  et  sont  très-fines.  Selon  moi,  les  explosions 
peuvent  alors  survenir,  même  dans  des  mines  qui  n'ont  jamais  eu  de  gri- 
sou. Il  n'est  plus  besoin  d'invoquer  pour  cela  des  poches  tout  à  coup  ren- 
contrées par  le  pic  de  mineur,  et  pleines  de  gaz  oxyde  de  carbone  ou  hy- 
drogène carboné. 

»  Voici,  à  ma  connaissance,  quelques  exemples  d'explosions  survenues, 
il  y  a  une  trentaine  d'années,  dans  des  mines  de  charbon  (jui  n'ont  jamais 
eu  de  grisou. 


(  '97  ) 

»  En  i853,  quand  je  visitais  les  mines  de  lignite  du  bassin  d'Aix  en  Pro- 
vence, il  m'a  été  signalé  une  explosion  qui  avait  eu  lieu  dans  les  mines 
quelques  années  auparavant. 

M  Plus  lard,  en  1857,  quand  je  dirigeais  les  mines  de  houille  de  Monte- 
Bambolien  Toscane,  j'appris  qu'une  explosion  avait  eu  également  lieu 
dans  cette  mine  quelques  années  auparavant,  ainsi  qu'à  celles  de  Tatte  et 
Moiite-Massi,  situées  dans  le  voisinage.  Celles-ci,  en  1862,  furent  le 
théâtre  d'ime  nouvelle  explosion.  Je  séjournais  alors  dans  le  pays  aux  mines 
de  cuivre  de  Rocca-Tederighi. 

»  Voilà  donc  quatre  cas  bien  précis  d'explosions  survenues  dans  des 
houillères  où  il  n'y  a  jamais  eu  de  grisou  et  qui  exploitent  des  lignites  où  le 
grisou  n'a  jamais  été  signalé  nulle  part.  Pour  rendre  compte  de  ces  explo- 
sions, il  suffit  d'avoir  égard  à  la  présence  des  poussières  charbonneuses.  » 

VITICULTURE.  —  Théorie  nouvelle  des  altérations  que  le  Phylloxéra  déter- 
mine sur  les  racines  de  la  vigne  européenne.  Note  de  M.  Millardet, 
présentée  par  M.  Pasteur. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

«  Les  altérations  primitives  que  le  Phylloxéra  détermine  sur  les  racines 
de  la  vigne  sont  de  deux  sortes  : 

»  Lorsque  la  piqûre  de  l'insecte  a  lieu  en  un  point  où  la  racine  n'a  pas 
encore  terminé  son  accroissement  en  longueur,  cette  dernière  se  courbe  à 
l'endroit  blessé  en  même  temps  qu'elle  augmente  en  épaisseur  ;  il  se  forme 
une  nodosité. 

»  Lorsque  la  piqûre  a  lieu  en  un  point  où  la  racine  a  cessé  de  s'allonger, 
il  se  produit  immédiatement  au-dessous,  mais  surtout  autour  du  point 
affecté,  une  hypertrophie  des  tissus  corticaux  qui  détermine  la  formation 
d'une  protubérance  ou  tubérosité. 

))  Tout  ce  que  l'on  sait  de  réellement  important  sur  le  développement 
ultérieur  des  nodosités  et  tubérosités,  c'est  que  les  unes  et  les  autres  ne 
tardent  pas,  une  fois  produites,  à  se  colorer  en  brun  foncé  et  à  pourrir. 
Cette  pourriture,  dans  la  vigne  européenne,  s'étend  insensiblement  à  toute 
l'épaisseur  de  la  racine.  Jusqu'à  présent,  la  pourriture  a  été  regardée 
comme  le  résultat  immédiat  de  la  piqûre  du  Phylloxéra.  Pour  les  uns,  elle 
est  la  suite  naturelle  de  la  multiplication  et  du  gonflement  anormaux  des 


(  '9«  ) 
cellules  au  point  hypertrophié;  pour  les  autres,  elle  résulte  de  l'action 
d'un  poison  subtil  laissé  par  l'insecte  au  fond  de  la  blessure.  L'insuffi- 
sance de  ces  explications  se  trouve  démontrée  par  les  trois  faits  suivants, 
dont  la  constatation  est  facile  :  i°  l'âge  des  nodosités  pas  plus  que  leur 
grosseur  n'exerce  une  influence  immédiate  sur  la  pourriture  de  ces  ren- 
flements; 2°  la  pourriture  des  nodosités  commence  souvent  dans  un  point 
éloigné  de  celui  où  l'insecte  est  appliqué;  3°  les  galles  produites  sur  les 
feuilles  par  la  piqiàre  du  même  insecte  ne  pourrissent  jamais  ou  presque 
jamais. 

))  Des  recherches  que  je  poursuis  depuis  quelques  mois  m'ont  démontré 
que  la  pourriture  des  nodosités  et  tubérosités  doit  être  attribuée  unique- 
ment au  développement,  dans  les  tissus,  de  certains  champignons  et,  dans 
quelques  cas  rares,  à  celui  d'autres  organismes  parasitaires.  En  effet,  on 
trouve  constamment  dans  les  nodosités  et  les  tubérosités,  lorsqu'elles  com- 
mencent à  pourrir,  des  mycéliums  variés  appartenant  à  divers  champi- 
gnons. Ces  mycéliums  se  retrouvent  également  dans  le  corps  même  de  la 
racine,  petite  ou  grosse,  dès  qu'elle  pourrit.  Leur  présence  constante  dans 
les  nodosités,  les  tubérosités  et  le  corps  même  des  racines  altérées  par  la 
maladie,  montre  qu'ils  sont  liés  d'une  façon  intime  à  l'état  pathologique 
Ils  doivent  indubitablement  en  être  la  cause  ou  l'effet. 

»  Jusqu'à  présent,  on  ne  les  a  remarqués  que  sur  les  racines  arrivées 
au  dernier  degré  d'altération;  et  tous  les  observateurs,  sans  exception, 
s'accordent  à  regarder  leur  présence  comme  un  phénomène  ultime,  résul- 
tat de  la  dégénération  des  tissus. 

»  C'est  là  une  erreur,  les  champignons  dont  je  parle  sont  la  cause  de 
l'altération  des  racines,  non  son  effet.  Ils  n'envahissent  pas  ces  dernières 
parce  qu'elles  sont  pourries,  mais  en  déterminent  immédiatement  la  pour- 
riture par  leur  développement.  En  effet,  on  les  découvre  toujours  à  l'ori- 
gine du  mal,  c'est-à-dire  dans  les  taches  de  pourriture  les  plus  petites,  et 
même,  dans  quelques  cas,  au  milieu  de  tissus  d'apparence  saine. 

»  Il  est  vrai  que  ces  mycéliums  se  trouvent  quelquefois  à  l'état  normal, 
c'est-à-dire  en  l'absence  du  Phylloxéra,  dans  l'écorce  primaire  des  radi- 
celles; mais  il  faut  remfMquer  que  dans  les  nodosités  et  les  tubérosités  ils 
sont  infiniment  plus  abondants.  Cela  tient  sans  nul  doute  aux  nombreuses 
fissures  que  détermine  dans  l'épiderme  des  nodosités  l'hypertrophie  des 
tissus  sous-jacents  à  ce  dernier,  fissures  qui  ouvrent  de  bonne  heure  un 
facile  accès  aux  organismes  parasitaires  extérieurs.  La  pénétration  de  ces 


(  199  ) 
derniers  dans  les  tubérosités  a  lieu  d'une  façon  analogue,  c'est-à-dire  par  les 
fissures  du  périderme. 

»  Une  fois  parvenus  dans  l'intérieur  de  la  racine,  les  mycéliums  peuvent, 
suivant  les  circonstances,  demeurer  inoffensifs  ou  déterminer  la  destruction 
de  cet  organe  tout  entier.  Ils  sont  inoffensifs  lorsqu'ils  se  trouvent  arrêtés 
par  l'étui  protecteur  des  faisceaux  fibro-vasculaires  [ScInUzscheide  des 
auteurs  allemands)  ou  par  une  couche  de  tissu  subéreux.  La  pourriture  se 
trouve  alors  limitée  au  système  cortical  de  la  racine;  mais,  si  rien  ne  s'op- 
pose à  leur  marche  envahissante,  ils  atteignent  les  faisceaux  vasculaires; 
la  racine  tout  entière  se  trouve  ainsi  livrée  à  la  pourriture  et  à  la  désorgani- 
sation la  plus  complète. 

M  L'explication  du  mécanisme  de  la  pénétration  des  champignons  dans  la 
racine,  aussi  bien  que  celle  de  la  manière  dont  le  mycélium  passe  de  l'écorce 
dans  les  faisceaux  fibro-vasculaires,  comporterait  un  grand  nombre  de 
détails  que  je  suis  obligé  de  renvoyer  à  un  travail  de  plus  longue  haleine. 
J'espère  être  à  même  de  donner  bientôt  la  démonstration  expérimentale  du 
rôle  nouveau  que  j'attribue  aux  champignons  dans  l'étiologie  de  la  maladie 
delà  vigne.  Si  mes  prévisionsse  réalisent,  les  jeunes  vignes  que  j'ai  soumises 
à  l'action  du  Phylloxéra  dans  un  sol  purgé  d'organismes  parasiUnres  (aussi 
complètement  que  cela  peut  se  faire  dans  des  observations  de  ce  genre) 
ofiriront,  comme  celles  qui  sont  cultivées  dans  un  sol  normal,  des  nodosités 
et  des  tubérosités,  mais  celles-ci  ne  pourriront  pas,  et  par  conséquent 
seront  sans  danger. 

»  La  nouvelle  théorie  que  je  propose,  outre  qu'elle  a  pour  base  des 
faits  bien  détinis,  offre  l'avantage  de  rendre  compte  d'une  foule  d'anomalies 
encore  inexpliquées  dans  la  marche  de  la  maladie  suivant  les  saisons^  le 
climat,  les  terrains,  etc.  Elle  ne  sera  pas  moins  féconde  en  déductions  au 
point  de  vue  de  l'intelligence  de  l'action  des  insecticides  sur  les  vignes 
phylloxérées.  Enfin  elle  permettra,  je  l'espère,  de  formuler  quelques  indi- 
cations relativement  aux  opérations  les  plus  recoramandables  pour  la  recon- 
stitution de  nos  vignobles  à  l'aide  des  vignes  résistantes. 

»  Mais,  en  outre  de  ces  avantages,  la  théorie  dont  je  parle  offre  encore 
celui  de  faire  pressentir  la  cause  véritable  de  la  résistance  du  Phylloxéra 
dont  jouissent  certaines  vignes  américaines.  Comme  les  vignes  non  résis- 
tantes, ces  dernières,  soumises  à  l'action  de  l'insecte,  se  montrent,  il  est  vrai, 
affectées  de  nodosités  et  de  tubérosités;  mais,  tandis  que  chez  les  premières 
ces  altérations  ne  tardent  pas  à  se  compliquer  de  la  pourriture  du  corps 


(    200    ) 

ligneux  de  la  racine,  chez  les  vignes  résistantes,  elles  restent  simples,  en 
vertu  de  certaines  causes  qui  empêchent  l'envahissement  du  corps  ligneux 
par  les  mycéliums.  Je  me  réserve  de  revenir  bientôt  sur  ce  point  important.  » 

M.  N.  Basset,  M.  P.  Clairin,  M.  Fr.  Garcin  adressent  diverses  Commu- 
nications relatives  au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  A.  PicART  soumet  au  jugement  de  l'Académie  un  Mémoire  portant 
pour  titre  :  «  Introduction  à  la  mécanique  moléculaire;  dynamique  des 
atomes;  nouvelle  théorie  cosmogonique  ». 

(Commissaires  :  MM.  Dumas,  Faye,  Bertrand,  Janssen). 

M.  J.  SiLBERMANN  adressc  une  Note  relative  à  une  «  Théorie  générale 
des  phénomènes  météorologiques,  séismiques  et  volcaniques,  sur  la  Terre, 
sur  le  Soleil  et  sur  les  autres  planètes.  » 

(Commissaires  :  MM.  Faye,  Janssen.) 

M.  Cu.  Depuis  demande  l'ouverture  d'un  pli  cacheté,  déposé  par  lui 
le  i8  février  dernier. 

Ce  pli,  ouvert  en  séance  par  M.  le  Secrétaire  perpétuel,  contient  une 
Note  relative  à  un  «  nouveau  levier  hydraulique  ». 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Tresca.) 

M.  T.-L.  Phipsox  adresse  une  Note  relalive  à  un  «  nouveau  blanc 
minéral  ». 

L'auteur  a  essayé  vainement  de  remplacer  le  blanc  de  plomb  par  un 
certain  nombre  de  silicates  artificiels,  dont  il  espérait  rendre  la  pro- 
duction industrielle  plus  économique  que  celle  du  blanc  de  zinc.  Il  a 
récemment  examiné  l'oxysulhire  de  zinc  obtenu  par  M.  Th.  Grilfitlis,  qui 
lui  parait  résoudre  la  question. 

(Commissaires  :  MM.  Chevreul,  Fremy.) 

M.  GiRAULT  soumet  au  jugement  de  l'Académie  un  Mémoire  sur  «  l'hydro- 
pisie  de  la  membrane  séreuse  vaginale  (hydrocèle)  ». 

(Commissaires  :  MM.  Sédillot,  Gosselin.) 


(    20'     ) 

CORRESPONDANCE. 

M.  leBIixisTRE  DE  l'Instruction  publique  invite  l'Académie  à  lui  présenter 
une  liste  de  deux  candidats  pour  la  place  laissée  vacante  au  Bureau  des 
Longitudes,  par  le  décès  de  M.  Le  Verrier,  au  titre  de  Membre  de  l'Académie 
des  Sciences. 

(Renvoi  à  une  Commission  composée  des  Sections  d'Astronomie,  de 
Géométrie,  et  de  Géographie  et  Navigation.) 

M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  adresse  l'ampliation  d'un  Décret 
par  lequel  le  Président  de  la  République  autorise  l'Académie  à  accepter  le 
legs  qui  lui  a  été  fait  par  le  Commandeur  de  Gaina  Machado. 

(Renvoi  à  la  Commission  administrative.) 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Une  brochure  de  M.  Melsens,  intitulée:  «  Cinquième  Note  sur  les  pa- 
ratonnerres ».  (Renvoi  à  la  Commission  des  paratonnerres.) 

2°  Un  Mémoire  de  M.  B.  Stilling,  imprimé  en  allemand,  et  portant  pour 
titre:  «  Nouvelles  recherches  sur  la  structure  du  cervelet  ».  (Ce  Mémoire, 
présenté  par  M.  Ch.  Robin,  est  renvoyé  au  Concours  Montyon,  pour  1879.) 


ASTRONOMIE.  —  Observation  de  la  comète  périodique  de  Tempel,  faite  à  l'ëqiia- 
torial  du  jardin  de  l'Observatoire  de  Paris;  par  M.  Pr.  Henry,  communi- 
quée par  M.  E,  Mouchez. 

Temps  moyen        Ascension  Distanco  Etoilo 

1878.  de  Paris.  droite  lo[;(pai'X  A).  polaire.  log(parXA).    de  compar. 

Juin.  23.      lo^Sy'-i^     i5''2i'"û',03.     +(1,484)     tj5"5o'22",5     -(0,848)     378  W. 

«   La  comète  est  très-faible,  ronde,  sans  noyau  apparent;  son  diamètre 
est  de  3  minutes  environ. 

»   Position  moyenne  de  l'étoile  de  comparaison  pour  1878,0  : 

Ascension  Réduction  Distance  Réduction 

droite.  au  jour.  polaire.  au  jour.' 

373Weisse  H.  XV...     i5'>2i"'45s36        -+-3»,09        96°o'36",4        -m3",i 

C.  R.,  187P,  2»  Semestre.  (T.  L\XXV1I,  N»  S.)  |  sS 


[    202    J 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.    —   Sur  les  covariants  desjormes  binaires. 
Note  de  M.  C.   Jordan. 

«  On  sait,  par  les  beaux  travaux  de  M.  Gordan,  que  les  covariants  d'un 
système  de  formes  binaires  s'expriment  en  fonction  entière  d'un  nombre 
limité  d'entre  eux. 

»  La  détermination  effective  de  cette  limite  constitue  néanmoins  un  pro- 
blème assez  difficile.  Dans  un  premier  essai  sur  ce  sujet,  publié  en  1876, 
nous  avons  donné  une  formule  récurrente  qui  fournit  une  première  solu- 
tion de  cette  question;  mais  la  limite  qui  s'en  déduit  est  beaucoup  trop 
élevée. 

»  La  nouvelle  solution  que  nous  présentons  aujourd'hui  est  fondée  sur 
les  mêmes  principes  que  la  précédente,  mais  présente  sur  elle  un  progrès 
marqué. 

»  Soit  a,  h,  c,  . . .,  f,  g,  . . .  un  système  de  formes  en  nombre  quel- 
conque, mais  d'ordre  =N,  dont  on  demande  les  covariants. 

»  Formons  la  suite  des  entiers  décroissants 

N,N,=E(|N),     N,  =E(fN),     ..., 

E(j:)  désignant  le  plus  grand  entier  contenu  dans  x;  soit  Np  le  premier 
terme  de  la  suite  qui  ne  surpasse  pas  4- 

»  Soient  a,  b,  c,  .  .  .  celles  des  formes  du  système  dont  l'ordre  sur- 
passe N,  •/,  g,  ■  ■  ■  les  autres. 

»  Soient  f,  9',  •  • .  ceux  des  covariants  de  a,  b,  c.  .  .  du  second  ou  du 
troisième  degré  dans  les  coefficients,  et  dont  l'ordre,  par  rapport  aux  va- 
riables, ne  surpasse  pas  N,. 

>)  Soient,  de  même,  a',  b',  c\  .  .  .  celles  des  formes  du  systèmeyj  g,  .  ., 
cp,  cp',  . .  ■  dont  l'ordre  >-N2;  /',  g ,  ...  les  autres.  Nous  désignerons  par 
(p,,  çi',,  ...  les  covariants  de  a',  b',  c',  ...  du  second  ou  du  troisième 
degré,  mais  d'ordre  ^Nj. 

»  Soient  encore  a",  //',  c",..  .  celles  des  formes  y,  g',  .  .  .,  œ,,  o', ,  ... 
dont  l'ordre  ^N.  :  nous  construirons  ceux  de  leurs  covariants  ç.^  'f\^.  .  .  . 
dont  le  degré  est  2  ou  3  et  dont  l'ordre  est  ^N,; 

»   Et  ainsi  de  suite. 

»   Cela  posé,  nous  établissons  le  lemme  suivant  : 

Lemme.    —   Tout   covariant  de  a,  A,  c,  ...  ,y,  g, . .  .  résulte  de  la  compo- 


(    203    ) 

sition  (Uberschiebung)  de  covariants  de  J,  g, . . . ,  çj,  y  , . . . ,  ç», ,  ip'j,  .  . .  avec 
certains  covariants  PQ  de  a,  b,  c,.  .  .  ,  ainsi  définis  : 
»   P  eit  de  Informe 

[abf[bc)'{cdY{deY...alblc'^..., 
oit  les  exposants  ,u.,  v,  p.',  v',  . .  .  satisjont  aux  inégalités  suivantes  : 


p-<|-N,    p:~ij.-M,    ...,    ,j/<p. 


I  /•' 


v<tP"       V  <vp.,       •••,      V'<^fi.' 


))  Q  est  un  produit  dejacteurs  dont  chacun  sera  ou  l'une  des  formes  a,b,c,... , 
ou  l'un  de  leurs  covariants  du  second  degré. 
')  Nous  en  déduisons  ensuite  ce  théorème  : 

•>  Théorème.  —  Tout covariant  du  système  a,b,c,  ....,f,  g,  ...,  (f,m\  ..., 
<5?, ,  ç/',  ,  .  .  s  exprime  linéairement  par  des  produits  R,  S,  T  ainsi  définis  : 

I)  R  est  un  covariant,  dont  l'ordre  O  et  le  degré  D  sont  limités  par  les  iné- 
galités 

0<2W, 

T><:gW  -O. 

')  S  est  un  produit  dont  les  facteurs  S,,  Sj,  ...  sont  les  formes  a,  b,  c,  ..., 
/,  g,  ...,  (p,  9',  ..  ,  ç),,  ?'ii  •■•  ou  leurs  covariants  du  second  degré.  L'ordre  de 
ces  fadeurs  ne  surpasse  pas  2  N  —  2. 

»  T  est  un  produit  d'invariants  T,,  T..  ,..,  dont  les  degrés  sont  <  7N  —  5. 

»  Remarque.  —  Dans  l'expression  des  covariants  R,  S,,  S..,  ...,  T,^ 
T,,  ...  figurent,  outre  les  symboles  des  formes  données  a,  b,  c,  ...,J, 
g,  ...,  ceux  des  formes  auxiliaires  y,  y',  y,,  (s\,  ....  Si  l'on  élimine  ces 
derniers  symboles  de  manière  à  tout  exprimer  par  ceux  des  formes  pri- 
mitives a,b,c,  .-.,/,  g,  ...,  on  trouvera,  pour  les  degrés  de  R,  S|,So,  ..., 
T,.  T2,  ...,  les  limites  suivantes  : 

»   Pour  R, 

pour  S,,  S„  ..., 

pourT,,T,,  ..  , 

(7N  -  5)3f+'. 

28.. 


(  2o4  ) 

w  Une  étude  plus  approfondie  du  covariant  R  montre  qu'il  peut  s'ex- 
primer en  fonction  entière  de  covariants  analogues,  dont  l'ordre  ne  sur- 
passe pas  No  —  2(j5(d*),  â  étant  le  plus  grand  entier  qui  satisfasse  à  l'iné- 
galitéy"(c?)  <;  -  {f  et  ç  désignant  les  deux  fonctions  numériques  définies 
dans  notre  Mémoire  de  1876). 

»  Si  l'on  donne  successivement  à  N  la  série  des  valeurs 

5,     6,     7,      8,     9,      10,     ..., 

la  formule  ci-dessus  donnera,  pour  la  limite  de  l'ordre  des  covariants  irré- 
ductibles, 

9,     12,      i5,      1 8,     22,     26,     ...» 


MÉGAKIQUE,  —  Nole  sur  un  lliéorème  sur  les  mouvements  relatifs; 
par  M.  Laisant,  présentée  par  M.  Resal. 

«  Le  théorème  bien  connu  de  Coriolis  sur  l'accélération  dans  un  mou- 
vement relatif  est  susceptible  d'une  généralisation  qui,  je  le  crois  du  moins, 
n'a  pas  été  remarquée  jusqu'à  présent. 

»  Le  mouvement  d'entraînement  pouvant  être  considéré  à  un  instant 
quelconque  comme  résultant  d'une  translation  et  d'une  rotation,  il  est 
permis,  en  employant  la  notation  des  quaternions,  de  mettre  le  vecteur 
du  point  mobile  sous  la  forme 

(i)  z  =  M  +  L-'xZ/. 

»  Pour  calculer  les  accélérations  des  divers  ordres^  il  faudra  prendre  les 
dérivées  successives  de  z.  Mais  dans  ce  calcul  le  terme  M  n'engendrera 
jamais  qu'un  terme  unique,  appartenant  à  l'accélération  d'entraînement  de 
l'ordre  considéré.  Il  en  résulte  qu'on  peut  conserver  à  z  la  forme  plus 
simple 

(2)  z  =  L-*\L. 

»  Or  un  calcul  facile  permet  de  reconnaître  que,  si  l'on  prend  m  fois  de 
suite  la  dérivée  de  cette  expression,  en  y  considérant  le  vecteur  x  comme 
constant,  puis  n  fois  de  suite  la  dérivée  du  résultat,  en  considérant  cette 


(  2o5  ) 
fois  le  qualernion  L  comme  constant,  le  résultat  sera  le  même  que  si  l'on 
avait  eflectué  ces  opérations  dans  un  ordre  inverse,  et  par  suite  dans  un 
ordre  quelconque;  si  bien  qu'on  a,  par  exemple, 

»  Cela  posé,  la  différentiation  totale  de  z,  successivement  répétée,  nous 
donnera 

Dz  =  Di  z  +  DxZ, 
D'z  =  Bl,z  -4-  aDIxZ  +  D|-.z, 
D'z  =  Df.z  +  D|,  xZ  +  3D2.X.Z  +  ^l^, 


D"z  =  D2„z  +  «D2„.,  xZ  -f  '^ ~  D2„-,x.z  +  .. .  +  «D2x"  .z  +  D^.z, 


»  Les  trois  premières  équations  ci-dessus  donnent  respectivement  la 
composition  de  la  vitesse,  de  ['accélération  et  de  la  sur  accélération  dans  les 
mouvements  relatifs;  et  l'équation  générale  permet  d'énoncer  la  proposi- 
tion suivante  : 

»  Théorème.  —  Soit  O  un  point  quelconque  de  l'axe  instantané  du  mou- 
vement d'entraînement  à  un  instant  déterminé.  Par  ce  point,  soient  menées  les 
droites  OU,,  OUj,  ..•,  0U„_|  éijales  [en grandeurs,  directions  et  sens)  à  la  vi- 
tesse relative,  ...,  à  l'accélération  relative,  à  l'accélération  relative  d'ordre 
n  —  2.  Considérons  maintenant  dans  le  mouvement  d'entraînement  élémentaire, 
la  rotation  autour  de  l'axe  instantané;  et  dans  ce  mouvement  de  rotation 
appelons  : 

w„_,  l'accélération  d'ordre  71—2  du  point  U,  ; 
w„_o  l'accélération  d'ordre  n  —  3  du  point  U^; 


7 


\\'.2  l  accélération  du  point  U„_2  ; 
w,  la  vitesse  du  point  U„_, . 

»  Soient  enfin  w„  l'accélération  d'entraînement  d'ordre  n  —  \ ,  et  w„  l'accé- 
lération relative  du  même  ordre. 

»   L'accélération  absolue  d'ordre  n  —  i  s'obtiendra  en  composant  entre  elles 
les  droites 

vv„,  \v„_,,  \v„.o,  ...,  w,,  vv„, 


(  ao6  ) 
après  leur  avoir  respectivement  appliqué  les  coefficients  du  développement  de 
(t  +  xf ,  c  est-à-dire 


n[n  —  I 
,    w,       \  ^      ,    ■   -,    n,     i. 


Sous  forme  sjmbolique,  on  peut  écrire 

D"z  =.  (D^  ^- Dx)"z  ... 


PHYSIQUE.  —  De  la  non-existence  de  l' allonçiement  d'un  conducteur  traversé 
par  un  courant  électrique^  indépendamment  de  Faction  calorifique.  Note  de 
M.  R.  Bloxdlot,  présentée  par  M.  Jainiu. 

(«  Un  conducteur  traversé  par  un  courant  s'échauffe,  et  en  conséquence 
subit  un  allongement.  En  dehors  de  cet  effet  facile  à  prévoir,  existe-t-il  une 
dilatation  produite  directement  par  le  courant,  en  tant  qu'action  mécanique 
de  celui-ci?  La  solution  expérimentale  de  cette  question  présente  de  très- 
grandes  difficultés,  à  cause  de  la  coexistence  de  la  dilatation  thermique  et 
de  l'effet  cherché,  s'il  existe. 

»  M.  Ediund  en  1866  ('),  et  M.  Streintz  en  1873  i -),  ont  cherché  à  ré- 
soudre le  problème  en  évaluant  par  des  moyens  détournés  la  température, 
et  déduisant,  de  la  dilatation  totale  observée,  l'effet  thermique  calculé  à 
l'avance.  Ces  expérimentateurs  concluent  à  l'existence  d'un  allongement 
purement  électrique.  D'un  autre  côté,  M.  Wiedemann  (')  regarde  ces  ex- 
périences comme  insuffisantes  et  la  question  comme  non  résolue. 

')  En  présence  de  ces  divergences,  j'ai  songé  à  une  méthode  d'expérimen- 
tation fondéesur  un  principe  totalement  différent,  et  où  les  causes  d'erreur 
des  méthodes  précédentes  ne  se  présentent  pas. 

"  Suiiposons  un  mince  ruban  métallique,  intercalé  dans  le  circuit  d'une 
pile  par  l'intermédiaire  de  masses  conductrices  considérables,  soudées  à  ses 
extrémités  :  les  surfaces  d'égal  potentiel  sont  les  sections  droites  du  ruban, 
et  les  lignes  de  courant  des  droites  parallèles  à  la  longueur.  Il  y  a  donc  lieu, 

(')  Edlund,  Pogg.  .Inn;  Bd.  CXXIX,  S.  i5,  186G*;  Archives,  noiiv.  sér.;  t.  XXVII, 
p.  269,   1866*.  —  Edldnd,  Pogg.  Jfin.,  Bd.  CXXXI,  S.  337;  1867*. 

(')Steeintz,  If'iener  Berichte,  Bd.  LXVII,  [2],  1873  (april)*  ;  /'o^^.  Arin.,  Bd.  CL, 
S.  368;  1873*. 

(')  WiEDEMAKN,   GdlfanisiHiis ;  I,  Seite96i;  Nac/ilrage,  S.  704. 


(     207    ) 

par  rapport  aux  phénomènes  électriques,  de  distinguer  deux  directions,  la 
direction  transversale  et  la  direction  longitudinale.  Les  phénomènes  calo- 
rifiques, au  contraire,  ne  différeront  aucunement  selon  quon  considérera  lune 
ou  l'autre  direction.  De  là,  le  moyen  de  séparer  les  deux  ordres  de  phéno- 
mènes. 

»  Il  est  clair  en  effet  que,  tandis  que  la  dilatation  calorifique  portera 
également  sur  la  longueur  et  la  largeur  du  ruban,  en  le  laissant  géométri- 
quement semblable  à  lui-même,  la  dilatation  galvanique,  si  elle  a  lieu, 
portera  inégalement  sur  les  deux  dimensions,  et  déformera  le  ruban.  Par 
conséquent,  foute  déformation  de  la  bande  métallique,  ou  des  figures 
tracées  sur  sa  surface,  doit  être  attribuée  à  un  phénomène  purement  élec- 
trique, de  même  que  l'absence  d  une  déformation  implique  la  non-exis- 
tence d'une  action  mécanique  directe  du  galvanisme. 

»  Supposons  deux  plis  dont  les  arêtes  forment  un  angle  sur  la  surface 
du  ruban  :  cet  angle  augmentera  nécessairement  si  l'électricité  produit  un 
allongement  (un  calcul  des  plus  simples  montre  que  cet  effet  sera  maximum 
si  l'angle  du  pli  avec  le  bord  du  ruban  est  de  4^  degrés).  Le  phénomène 
est  flicilement  multiplié  en  formant  un  grand  nombre  de  plis  à  45  degrés, 
alternativement  vers  la  face  supérieure  du  ruban  et  vers  la  face  inférieure, 
de  façon  à  donner  lieu  à  une  sorte  d'hélice  quadrangulaiie  où  les  accrois- 
sements angulaires  s'ajoutent. 

»  Nous  avons  construit,  avec  du  laiton  laminé  et  recuit,  une  telle  hélice 
renfermant  200  sommets  d'angles.  La  partie  supérieure  élait  invariablement 
fixée;  la  partie  inférieure,  au  contraire,  était  reliée  au  circuit  de  la  pile  par 
l'intermédiaire  de  mercure,  de  façon  à  pouvoir  tourner;  un  miroir  per- 
mettait d'observer  la  rotation  au  moyen  dune  lunette,  d'après  la  méthode 
de  Gauss-Poggendorff.  La  pile,  composée  de  huit  Bunsen,  produisait  un 
courant  ayant  dans  l'hélice  une  densité  de  87,  en  unités  absolues  électro- 
magnétiques. L'observation  la  plus  attentive  ne  nous  a  permis  d'observer 
aucune  déviation,  même  en  portant  à  dix  le  nombre  des  éléments  Bunsen. 

Comme  on  pouvait  apprécier  dans  la  lunette  -    de  millimètre  de  la  règle,  il 

en  résulte  que,  eu  égard  à  la  multiplication  de  notre  appareil,  une  dilata- 
lion  comportant  par  mètre  seulement  o™,oooooo25  eût  été  sensible.  Par 
conséquent,  dans  les  limites  d'extrême  approximation  que  nous  venons  de 
définir,  on  doit  conclure  que  le  passage  d'un  courant  dans  un  conducteur  mé- 
tallique ne  produit  aucun  effet  mécanique  d'allongement  ou  de  raccourcisse- 
ment. 


(    208    ) 

1)  D'aulres  rubans,  entre  autres  un  ruban  de  maillechort,  ont  donné  le 
même  résultat.  Il  est  nécessaire  que  le  métal  de  l'hélice  soit  soigneusement 
recuit,  car  le  laminage  constitue  le  ruban  dans  un  état  moléculaire  analogue 
à  celui  des  cristaux  à  un  axe,  et  alors  on  observe  des  rotations  lentes,  indi- 
quant une  inégalité  du  coefficient  de  dilatation  calorifique  dans  différentes 
directions.  11  faut  aussi  que  les  masses  métalliques  qui  terminent  le  ruban 
soient  conveuablemeiit  soudées,  afin  que  la  distribution  électrique  soit 
bien  celle  que  nous  avons  indiquée  :  dans  le  cas  contraire,  on  obtient  éga- 
lement des  rotations  lentes.  Ces  remarques  démontrent  la  sensibilité  de  la 
méthode  et  la  rigueur  du  résultat,  attendu  que  toute  rotation  cesse  quand 
les  précautions  nécessaires  sont  observées.  » 


CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Nouvelles  observations  sin^  les  sous-nitrates  de  bismuth 
du  commerce.  Note  de  M.  A.  Carnot,  présentée  par  M.  Boussingault, 
(Extrait.) 

«  Amené  par  de  nombreuses  expériences  à  constater  la  présence  du  plomb 
dans  certains  échantillons  de  sous-nitrates  de  bismuth  préparés  pour  la 
pharmacie,  j'ai  cru  devoir,  dans  une  courte  Note  ('),  signaler  aux  fabri- 
cants ce  défaut  de  purification  qu'ils  pouvaient  et  devaient  éviter. 

»  M.  Riche,  professeur  à  l'École  de  Pharmacie,  a  remarqué,  dans  une 
nouvelle  étude  des  sous-nitrates  (^),  qu'ils  ne  renfermaient  assez  souvent 
que  la  moitié  (et  par  exception  même  que  le  vingtième)  de  la  quantité 
d'acide  nitrique  que  comporterait  la  formule  théorique  Bi^O%AzO'  -f-  2  Aq, 
tandis  qu'ils  devraient  toujours  contenir  au  moins  les  deux  tiers  de  cette 
projjorlion.  Il  n'hésite  pas  à  attribuer  ce  défaut  à  «  la  fâcheuse  habitude  », 
prise  par  quelques  fabricants,  «  de  saturer  plus  ou  moins  complètement 
»  les  eaux  mères  du  sous-nitrate  avec  de  l'ammoniaque  »,  au  lieu  de  n'em- 
ployer que  l'eau  pure  pour  cette  préparation,  suivant  la  formule  du  Codex. 

»  La  même  pratique  ou  l'emploi,  que  suppose  aussi  M.  Riche,  d'eau 
sulfatée  ou  carbonatée  explique  facilement  la  présence  du  plomb  en  quan- 
tité sensible  dans  les  sous-nitrates  préparés  avec  un  métal  imparfaitement 
purifié. 

»   Je  n'aurais    donc   qu'à  souscrire  aux   conclusions  du  savnnt  profes- 


(')   Complcs  rendus,  séance  du  18  mai  1878. 
('J   Ibid.,  séance  du  17  juin   i8j8. 


(    209    ) 

seur,  s'il  n'avait  exprimé,  sur  le  point  spécial  de  la  présence  du  plomb,  un 
dissentiment  qui  m'oblige  à  répondre. 

»  J'avais  indiqué,  comme  résultat  de  mes  expériences,  que,  sur  sept 
échantillons  provenant  des  principales  fabriques  de  Paris,  cinq  contenaient 
entre  i,i  et  3,8  millièmes  d'oxyde  de  plomb,  et  les  deux  autres  jusqu'à 
6,5  et  9,8  millièmes. 

M  M.  Riche  annonce  n'avoir  trouvé  que  3,4  millièmes  de  plomb  dans  un 
échantillon  unique,  et  moins  de  i  millième  dans  tous  les  autres,  et  cela 
en  suivant,  dit-il,  exactement  la  même  méthode  de  dosage. 

))  Un  pareil  écart  ne  peut  cependant  s'expliquer,  à  mes  jeux,  que  par  une 
différence  dans  la  manière 'd'opérer.  Peut-être  n'avais-je  pas  suffisamment 
insisté,  dans  la  rédaction  de  ma  première  Note,  sur  la  nécessité  de  rendre 
aussi  peu  acide  que  possible  la  solution  chloihydrique  du  sous-nitrate. 
Un  excès,  même  assez  faible,  d'acide  s'oppose  au  dépôt  complet  du  sel  de 
plomb  ;  aussi  est-il  indispensable  de  n'employer  ensuite  que  de  l'alcool 
rectifié,  le  sel  de  bismuth  commençant  à  se  décomposer  dès  qu'on  ajoute 
quelques  gouttes  d'alcool  ordinaire.  C'est  une  précaution  à  laquelle 
M.  Riche  n'a  probablement  pas  attaché  assez  d'importance,  et  dont  l'inob- 
servation devait  naturellement  avoir  pour  conséquence  un  dosage  incom- 
plet de  l'oxyde  de  plomb. 

»  Quant  à  l'explication  qu'il  propose,  fondée  sur  l'existence,  dans  le 
précipité,  de  sable,  de  silice  gélatineuse,  de  silicates,  d'argent,  de  fer,  de 
bismuth  et  surtout  de  chaux,  je  ne  saurais  l'admettre.  Les  cinq  premières 
de  ces  substances  ne  se  présentent  qu'à  l'état  de  traces  douteuses;  quant  au 
bismuth,  j'avais  déjà  indiqué  comment  je  m'étais  assiué  de  son  absence; 
enfin,  j'avais  aussi  fait  remarquer  qu'il  fallait  se  mettre  à  l'abri  des  erreurs 
que  la  présence  de  la  chaux  pourrait  parfois  faire  commettre. 

»  Néanmoins,  pour  ne  laisser  subsister  aucune  incertitude,  j'ai  soumis  à 
l'expérience  suivante  les  deux  échantillons  de  sous-nitrates,  où  j'avais  pré- 
cédemment trouvé  le  plus  de  plomb,  et  sur  lesquels,  par  conséquent,  nous 
étions  le  plus  en  désaccord. 

»  20  grammes  de  sous-nitrate  furent  attaqués  à  chaud  par  l'acide  chlor- 
hydrique  versé  peu  à  peu  jusqu'à  dissolution  exacte;  après  refroidisse- 
ment, j'ajoutai  environ  40  centimètres  cubes  d'alcool  rectifié  à  98,3  cen- 
tièmes et  je  laissai  reposer  deux  jours.  Je  reçus  le  chlorure  de  plomb  sur 
un  filtre  taré  et  je  le  lavai  à  l'alcool  rectifié.  Le  précipité  cristallin,  séché 
et  séparé  du  filtre,  fut  redissous  par  l'eau  chaude  et  un  peu  d'acide  chlor- 
hydrique,    filtré  et  soumis  à  un  courant  d'hydrogène  sulfuré.  Enfin  le 

C.  R„  iSjS,  a"  Semestre.  (T,  LXXXVIÎ,  N»  J5.)  29 


(     2  10    ) 

sulfure  de  plomb  fut  transformé  en  sulfate,  calciné  el  pesé.  Je  vérifiai 
ensuite  l'absence  complète  du  bismuth;  le  sulfate  pesé  ne  pouvait  donc 
certainement  contenir  que  du  plomb. 

»  Or  les  poids  des  sulfates  obtenus  étaient,  pour  l'un  des  échantillons 
oB'',ig4  et  pour  l'autre  o^'^ji^a,  correspondant  à  oS',i43  et  oS'",io5  d'oxyde 
de  |)lomb  ou  à  7,16  et  5,25  millièmes  de  cet  oxyde  pour  i  partie  de 
sous-nilrate. 

»  Ces  nombres  sont  certainement  un  peu  trop  faibles;  car  le  plomb 
n'est  pas  entièrement  précipité  à  l'état  de  chlorure  dans  une  solution  sen- 
siblement acide.  Je  me  crois  donc  fondé  à  dire  que  mes  premiers  dosages 
étaient  très-près  de  la  vérité,  et  qu'Us  donnent  aux  conclusions  de  mon  ho- 
norable contradicteur  i)lus  d'in>porlance  qu'il  n'en  veut  voir  lui-même. 

»  Il  en  résulte,  en  effet,  que  ce  n'est  pas  seulement  au  point  de  vue  de  la 
conservation  de  l'acide  nitrique,  mais  aussi  pour  l'élimination  de  l'oxyde  de 
plomb,  qu'd  inj porte  d'observer  rigoureusement  les  prescriptions  du  Codex 
et  de  n'employer  que  de  l'eau  pure  à  la  préparation  du  sous-nitrate  de 
bismuth. 

»  P.  S.  -  Après  avoir  rédigé  cette  Note,  j'ai  trouvé,  dans  les  Comptes 
rendus  de  la  dernière  séance  de  l'Académie  (séance  du  22  juillet),  un  tra- 
vail de  MM.  Chapuis  et  Liuossier  sur  le  même  sujet.  La  nouvelle  méthode 
qu'ils  présentent  pour  la  recdierche  du  plomb  dans  les  sous-nitraies,  et  que 
j'ai  aussitôt  expérimentée,  m'a  paru  être  d'une  pratique  facile,  mais  d'une 
sensibilité  moindre  que  celle  que  j'avais  moi-même  indiquée,  ce  qui  s'ex- 
plique aisément  par  la  masse  considérable  de  matière  insoluble,  au  sein  de 
laquelle  il  faut  arriver  à  dissoudre  quelques  millièmes  d'oxyde  de  plomb. 
Néanmoins,  ÎMM.  Chapuis  et  Linossier  annoncent  avou-  trouvé,  dans  l'un 
des  échantillons  qu'ils  ont  examinés,  une  proportion  de  7  à  8  mUhèmes  de 
plomb  :  confirmation  évidente  de  mes  propres  recherches.  » 


THE1\M0CH1MIE.    —    Formation    theimique   de    F lij'droijène  phosphore  el  de 
r liydrocjène  arsenic.  Note  de  M.  J.  Ogiek,  présentée  par  M.  Berlhelot. 

«   T.   Hydrogène  phosphore.  —  La   réaction  de  l'hydrogène  phosphore 
sur  le  brome  se  jirête  aisément  à  des  mesiu'es  thermiques. 
»   Celte  réaction  s'effectue  simplement  selon  la  formule 


PH'    :-  8Br  H-  5 HO  =  PO'  -l-  8HBr, 


(  2.1  ) 

si  l'on  a  soin  d'opérer  en  présence  d'un  assez  grand  excès  de  brosne,  ainsi 
que  je  l'ai  constaté  expressément  dans  chaque  expérience. 

»  L'expérience  thermique  s'effectue  au  sein  du  calorimètre  à  eau,  dans 
un  tube  contenant,  sous  une  couche  d'eau,  le  brome  dans  lequel  on 
amène  par  déplacement  l'hydrogène  phosphore,  soigneusement  privé  de 
phosphure  liquide.  Le  poids  de  l'hydrogène  phosphore  peut  être  calculé 
par  trois  méthodes,  que  j'ai  employées  simultanément,  afin  de  contrôler 
les  résultats  :  i°  pesée  directe  du  tube  avant  et  après  l'expérience;  2°  do- 
sage de  l'acide  phosphorique  à  l'état  de  phosphate  ammoniaco-magnésien; 
3"  dosage,  au  moyen  d'une  solution  titrée  d'acide  sulfureux,  de  l'excès  de 
brome  et,  par  suite,  du  gaz  correspondant  au  brome  disparu.  J'ajouterai 
que  ce  dernier  dosage  peut  être  effectué  calorimétriquement,  ce  qui  permet 
de  constater  la  simplicité  de  la  réaction,  la  quantité  de  chaleur  dégagée 
devant  être  égale  à  celle  qui  correspond  à  la  transformation  de  l'acide  sul- 
fureux et  de  l'acide  bromhycirique,  l'un  en  acide  sulfurique,  l'antre  en 
acide  bromhydrique. 

»  Dans  ces  conditions,  la  chaleur  dégagée  dans  la  réaction  du  brome  sur 
un  équivalent  d'hydrogène  phosphore  a  été  trouvée  égale  à.  254^"', 6, 
moyenne   de  cinq  expériences,   oscillant  entre    les  limites   -;-25i^",9  et 

+  259*^^2. 

»  Des  données  précédentes  on  petit  déduire  la  chaleur  de  formation  de 
l'hydrogène  phosphore  en  observant  que  le  même  état  final  (acide  brom- 
hydrique disrous  plus  acide  phosphorique  dissous)  s'obtient  par  les  deux 
cycles  de  réactions  suivants  : 

Premier  cycle.  !  Deii.riènc  cycle. 


P  -i-  H'  uh.ileur  dégagée  .     .    x 
5(H+0)  .,  ,    A -.-1-147,5 

Pil'  H-SBr  ,  ..    B=; -1-254,6 


P  -I-  0»   diss. .  .  =:  C  -H  203 , 7  (Thomscn) 
8(H-1-Br)diss...  =D  -t-oSe.ofBerthelot) 


u  ou 


X  =  (C  +  D)  -  (A  +-  B)  =  -^  ;36'-",G. 


La  chaleur  de  formation   de  l'hydrogène  phosphore  depuis  les  éléments, 
P  +-  H=  ==  PH%  est  donc  -1-  36<^=',6. 

»  IL  Hydrogène  phosphore  solide.  —  J'ai,  par  des  procédés  analogues, 
mesuré  la  transformation  thermique  de  l'hydrure  de  phosphore  solide, 
représenté  par  la  formule  P=H  et  obtenu  par  l'action  de  l'acide  chlorhy- 
driqne  sur  le  gaz  spontanément  inflammable.  Au  contact  du  brome  et  de 
l'eau,  ce  corps  se  détruit  selon  la  réaction 

P=H  -f-  HBr  +-  loHO  =  2PO'  -h  11  HBr. 

29.. 


(    212    ) 

L'expérience,  qui  s'elfecUie  facilement,  a  donné  une  moyenne  de  367'^'',  2. 
On  en  déduit  pour  la  chaleur  de  formation  de  P^H  le  nombre  +  66'^''',  7. 

»  III.  Hydrogène  arsénié.  —  Les  mêmes  méthodes  s'appliquent  à  la 
mesure  de  la  chaleur  de  formation  de  l'hych-ogèue  arsénié.  Comme  dans  le 
cas  de  l'hydrogène  phosphore,  l'emploi  d'un  assez  grand  excès  de  brome 
permet  d'obtenir  une  oxydation  complète  et  prévient  la  formation  d'acide 
arsénieux  ;  l'expérience  comporte,  du  reste,  les  mêmes  contrôles. L'action  du 
brome  sur  un  équivalent  d'hydrogène  arsénié  a  déterminé  un  dégagement 
de  chaleur  de  212^"',  9,  ce  qui  donne  pour  la  chaleur  de  formation  depuis 
les  éléments,  As  +  H'  =  AsH',  le  nombre  ~  ri^''',7. 

»  IV.  Comparons  la  chaleur  dégagée  dans  la  formation  des  trois  hy- 
drures  de  même  condensation  : 

Cal 

Gaz  ammoniac Az  +  H'  =  AzE-"  =  4-  26, 7  (Favre,  Thomsen) 

Hydrogène  pliosplioré P    -I-  H'  =  PH'    =  -f-  36,6 

Hydrogène  arsénié As  +  H'  ^=  As  H'  =  —  1 1 , 7 

))  Ces  chiffres  sont  en  rapport  avec  la  slabilité  relative  des  hydrures 
gazeux  de  phosphore  et  d'arsenic.  En  effet,  l'hydrogène  phosphore  gazeux, 
bien  privé  de  phosphure  liquide,  est  un  corps  stable,  résistant  à  l'action 
de  la  lumière,  que  la  chaleur  décompose  seulement  vers  le  rouge,  et  qui 
ne  se  condense  en  phosphure  solide  que  sous  l'influence  d'une  action  éner- 
gique, comme  celle  de  l'effluve  électrique.  L'hydrogène  arsénié,  au  con- 
traire, se  détruit  spontanément  dans  les  vases  de  verre  où  on  le  conserve  dès 
la  température  ordinaire  sous  l'influence  de  la  lumière,  et  même  dans 
l'obscurité,  d'après  des  expériences  inédites  de  M.  Berlhelot  ('). 

))  Comparons  encore  les  chlorures  aux  hydrures  : 


Az+  CP... 

.     --38,3 

Az  +  H' .  .  . 

.      -f-  26, 7 

P    -i^Cl'... 

.     +75,8 

P  -+-u=.. . 

.     H-  36,6 

As  +  Cl' .  .  . 

■     +74.6 

As  +  H'.  .  . 

•     -11,7 

»  On  voit  qu'il  y  a  inversion  du  signe  thermique  de  la  combinaison 
lorsqu'on  passe  de  l'azote  à  l'arsenic.  Ces  nombres  s'accordent  avec  les 
propriétés  des  composés;  car  le  chlorure  d'azote  est  un  corps  éminemment 
explosible,  et  les  trichlorures  de  phosphore  et  d'arsenic  sont  au  contraire 
des  combinaisons  stables. 


')  La  picsfiicc  du  nicrcuic  lui  donne  plus  de  slabilité. 


(  2.3  ) 
»  Soient  enfin  les  oxydes 

Az -t- 0'=  AzO' gaz  absorbé..  .    .      —    32,8         Az  +  H' -4-26,7 

p   -t- 0' =  PO' dissous  dégage. ..  .      +122,1  P    +  H' +36,6 

As  +  0'  =  As 0' solide H-    77,3         As  4- H' —  «'>7 

»  Le  rapport  des  stabilités  se  renverse  également  lorsqu'on  passe  de  la 
série  de  l'azote  à  celles  du  phosphore  et  de  l'arsenic. 

))  Il  résulte  de  ces  nombres  que  l'oxygène  et  les  corps  oxydants  doivent 
brûler  et  brûlent  en  effet  les  hydrures  de  phosphore  et  d'arsenic  bien  plus 
aisément  que  l'hydrure  d'azote.  Mais  la  place  me  manque  pour  développer 
davantage  les  conséquences  chimiques  qui  découlent  de  ces  nouvelles  dé- 
terminations (').  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Recherches  sur  l'alcool  amylique  (suite)  :  alcool  dex- 
trogyre.  Note  de  M.  J.-A.  Le  Bel,  présentée  par  M.  C.  Friedel. 

«  On  avait  remarqué  depuis  longtemps  que  le  pouvoir  rotaloire  de  l'al- 
cool amylique  commercial  varie  à  peu  près  entre  les  limites  de  ~  1°  à 
—  2°  pour  10  centimètres;  néanmoins  j'ai  eu  l'occasion,  à  plusieurs  re- 
prises, de  constater  que,  dans  la  distillation  des  phlegmes  basses  renfermant 
des  alcools  butylique  et  projjylique,  qui  bouillent  à  108  et  à  98  degrés,  on 
obtient  comme  résidu  un  alcool  amylique  dont  le  pouvoir  est  —  3°  et  même 
plus.  Comme  ces  alcools  avaient  la  même  provenance  que  l'alcool  amy- 
lique ordinaire,  il  y  avait  lieu  d'admettre  que,  dans  les  distillations  des 
alcools  propylique  et  butylique,  l'alcool  amylique  actif  avait  été  entraîné 
en  plus  forte  proportion  que  son  isomère  inactif;  il  en  résultait  qu'à  basse 
température  il  devait  avoir  une  tension  beaucoup  plus  considérable  que 
ce  dernier,  et,  par  conséquent,  que  la  séparation  pourrait  se  faire  par  la 
distillation  dans  le  vide. 

1)  J'ai  entrepris  cette  opération  en  me  servant  d'une  colonne  de  1 1  pla- 
teaux, le  vide  étant  fait  à  la  trompe  à  6  centimètres  de  mercure  près.  Les 
plateaux  doivent  présenter  plus  de  passage  à  la  vapeur,  qui  possède  ici, 
comme  dans  le  radiomètre,  une  force  de  réaction  plus  grande.  Les  joints 
étaient  faits  avec  des  bandes  de  papier  enroulées  autour  des  tubes,  qui  en- 
traient les  uns  dans  les  autres;  le  tout  était  enduit  de  glucose  et  recouvert 
de  caoutchouc;  ce  joint  est  facile  à  faire,  absolument  hermétique  et  résis- 

(')  Ce  travail  a  été  fait  au  laboratoire  de  M.  Berthelot,  au  Collège  de  France. 


(     2l4    ) 

tant  pour  les  alcools.  J'ai  constaté  qu'à  chaque  distillation  on  gagne  en- 
viron lo'  pf>ur  la  première  et  la  dernière  fraction;  aq  bout  d'un  certain 
temps  les  fractions  intermécHaires  ont  été  mises  de  côté.  L'alcool  employé 
marquait  —  2°io',  j'ai  distillé  les  premières  fractions  jusqu'au  moment  où 
elles  marquaient  —  3°,   chiffre  qui  avait   été  observé  potir  l'alcool  amy- 
lique  retiré  de   l'alcool  btitylique.  Ces  résultats  confirment  absolument 
l'explication  donnée  plus  haut  de  la  présence  de  l'alcool  actif  dans  les  pro- 
duits bulyliques.  Je  n'ai  pas  poussé  plus  loin  la  purification   de  l'alcool 
actif,  parce  que,  forcément,  j'aurais  trouvé  poiu'  limite  un  mélange  à  point 
d'ébullition  constant.  I/examen  des  produits  les  moins  volatils  a  été  pous- 
sée très-loin,  à  cause  d'une  autre  recherche  dont  il  sera  rendu  compte  ulté- 
rieurement; les  derniers  produits  renfermaient  un  alcool  amylique  presque 
inactif,  ne  marquant  plus  que  —  17'  pour  10  centimètres;  on  sait,  du  reste, 
que  si  l'on  distille  un  mélange  de  deux  corps,  et  que  le  moins  volatil  existe 
en  quantité  plus  forte  dans  le  mélange  qui  passe  indécomposé  et  à  tempé- 
rature constante,  ce  produit  peut  être  obtenu  à  l'état  pur.  La  rapidité  de 
l'opération  ne  dépend  que  de  la  puissance  de  l'appareil  employé,   et  elle 
augmente  même  plus  rapidement  que  le  nombre  des  plateaux;  j'estime 
qu'avec  20  ou  o.[\  plateaux  on  arriverait  à  faire  de  l'alcool  inactif  avec  trois 
ou  quatre  distillations.  Cette  séparation  présente  un  intérêt  pratique;  on 
sait,  en  effet,  que  l'alcool  inactif  fournit  un  acide  valérianique  identique  à 
celui  de  la  racine  de  valériane,  lequel  est  employé  de  préférence  pour  pré- 
parer le  valérianate  de  quinine,  parce  que  le  sel  de  l'acide  actif  est  incris- 
tallisable  et   que  l'acide   fait  avec  l'huile  de  pommes  de  terre,  mélange 
d'acide  actif  et  inactif,  donne  un  sel  qui  cristallise  mal  et  laisse  des  résidus 
dont  il  faut  de  nouveau  extraire  la  quinine.  Il  y  a  lieu  d'espérer  que  la 
pharmacie  et  les  laboratoires  pourront  se  procurer  l'alcool  inactif  pur  par 
le  procédé  de  la  distillation  dans  le  vide,  qui  serait  très-économique,  et 
fournirait  en  outre  de  l'alcool  très-riche  en  isomère  actif  et,  par  conséquent 
avantageux  pour  la  préparation  de  ce  dernier. 

»  Alcool  dextrog/re.  —  Tai  annoncé,   dans  une  publication  précédente, 

que  j'ai  obtenu  par  l'action  du  sodium  sur  l'alcool  actif  un  alcool  absolument 
inaciif,  en  parlant  d'alcool  actif  pur  marquant  -  4°33',  et  quece  corpsavait 
conservé  absolument  les  propriétés  chimiques  de  l'alcool  dont  i!  dérive. 
Il  était  probable  que  cet  alcool,  rendu  innctif,  était  formé  d'un  mélanc'eà 
parties  égales  d'alcool  droit  et  d'alcool  gauche;  car,  d'après  la  théorie  des 
pouvoirs  rotatoires  que  j'ai  donnée,  ainsi  que  d'après  celle  de  M.  Vaut'  Hoff 
il  ne  peut  exister  iiu  alcool  inactif,  indécomposable,  analogue  à  l'acide 
tartrique,  attendu  que  la  molécule  d'alcool  actif  ne  possède  qu'un   seul 


(   2.5  ) 
carbone  asymétrique.  Pour  séparer  les  deux  isomères  optiques,  j'ai  essayé 
successivement  les  trois  méthodes  que  M.  Pasteur  a  apj>liquées  à  l'acide 
racéniique,  et  qui,  pour  ce  dernier  corps,  ont  toutes  trois  conduit  au  but. 

n  La  séparation  par  le  triage  de  cristaux,  au  moyen  de  facettes  hémié- 
driques,  sup|)ose  l'existence  d'un  dérivé  actit  bien  cristallisé  et  montrant 
des  facettes  hémiédriques  :  l'alun  mixte  d'amylamine  active  et  inactive  est 
le  seul  corps  bien  cristallisé  que  j'aie  pu  préparer;  les  cristaux  présentent 
le  pouvoir  rotatoirc,  mais  n'ont  pas  de  lacettes  hémiédriques;  les  sulfo- 
amylates,  les  valérates  et  les  sels  d'amylamine  actifs  ne  forment  pas  de  cris- 
taux nets;  enfin  l'alini  d'amylamine  active  pur,  déjà  examinépar  M.  Pasteur 
à  qui  je  dois  un  échantillon  de  ce  corps  intéressant,  cristallise  en  paillettes 
biréfrnigentes  non  mesurables  :  c'est  là  lui  exemple  remarquable  de  l'ui- 
fluence  de  l'isomérie  des  amylamines  sur  la  forme  cristalline  de  la  molécule 
complexe  d'un  alun. 

»  La  méthode  qui  consiste  à  combiner  les  substances  actives  avec  d'au- 
tres corps  actifs,  de  façon  à  obtenu'  des  sels  dont  les  propriétés  physiques 
différent,  ne  m'a  ])as  mieux  réussi  :  les  combinaisons  de  l'acide  valénanique 
actif  ou  de  l'acide  sulfoamylique  actif  avec  les  alcaloïdes  sont  toutes  in- 
cristallisabies. 

)-  Il  restait  à  examiner  l'action  des  moisissures  :  l'acide  valérianique 
et  ses  sels  paraissent  incapables  de  leur  servir  d'aliment;  mais  j'ai  reconnu 
qu'un  liquide,  contenant  par  litre  3  grammes  d'alcool  amylique  et  i^'.aS 
de  sels  divers,  constitue  un  n)ilieu  assez  favorable  à  la  végét.ttion  des  pé- 
nicillium. J'ai  ensemencé,  au  mois  de  mai,  16  litres  de  ce  mélange,  qui 
contenaient  48  grammes  d'alcool  rendu  inactif;  le  tout  était  renfermé  dans 
quatre  flacons  de  8  litres  non  bouchés.  Au  bout  d'un  mois,  la  végétation 
verte,  d'abord  très-prospère,  a  paru  dépérir;  j'ai  alors  distillé  le  tout  et  retiré 
environ  un  tiers  de  l'alcool  employé,  qui  a  distillé  entre  i  wj  et  1  3o  degrés. 
Ce  liquide,  examiné  dans  une  colonne  de  22  centimètres  avec  l'appareil  de 
M.  Cornu,  a  dévié  de  a^aS'  à  droite  le  plan  de  polarisation  de  la  lumière 
jaune  du  sodium;  il  représente,  par  conséquent,  un  mélange  déjà  riche  en 
alcool  dextrogyre.  Cette  expérience,  quoique  isolée,  me  parait  assez  con- 
cluante, à  cause  du  chiffre  élevé  de  la  rotation  observée;  il  est  nécessaire 
néanmoins  de  la  répéter  en  variant  les  circonstances,  et  d'examiner  s'il  est 
possible  d'obtenir  l'alcool  dextrogyre  pur;  je  me  propose,  en  outre,  d'étu- 
dier l'action  des  moisissures  sur  d'autres  substances  inactives  contenant  un 
carbone  asymétrique  (').  » 


Ce  iravail  a  elc  lait  au  "laboratoire  <le  M.  ^Viirtz. 


(    2. G    ) 

CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  l'identité  des  inulines  de  diverses  provenances. 
Note  de  MM.  Lescœur  et  Morelle,  présentée  par  M.  H.  Sainte-Claire 
Deville. 

«  1.  Les  dernières  recherches  sur  rinuHne(')  ont  compliqué  notable- 
ment nos  connaissances  sur  ce  sujet.  On  a  cru  observer  pour  le  produit 
préparé  avec  les  tubercules  de  dahlia  et  celui  qui  provient  de  la  racine 
d'année  des  propriétés  physiques  et  chimiques  différentes;  on  a  pu  aussi 
présumer  que  les  inulines  de  diverses  provenances  constitueraient  autant 
d'espèces  chimiques  distinctes.  Cependant  les  produits  de  saccharification 
de  ces  diverses  substances,  au  lieu  d'être  différents  comme  nous  nous  y 
attendions,  se  sont  trouvés  identiques.  La  matière  sucrée  ainsi  obtenue 
ne  se  dislingue  pas  du  glucose  lévogyre  qui  prend  naissance  dans  l'inter- 
version du  sucre  de  cannes. 

»  Nous  avons  préparé  avec  le  plus  grand  soin  et  à  l'état  de  pureté  les 
inulines  d'année,  de  dahlia  et  de  chicorée;  et  après  avoir  étudié  ces  sub- 
stances, au  point  de  vue  physique  et  chimique,  nous  affirmons  aujourd'hui, 
contrairement  à  l'opinion  de  MM.  Ferrouillat  et  Savigny,  l'identité  com- 
plète de  tous  ces  composés. 

»  2.  L'inuline,  précipitée  par  l'alcool  de  ses  solutions  aqueuses,  se  pré- 
sente sous  l'apparence  de  granules  lenticulaires.  L'aspect  de  ces  granules, 
leurs  dimensions,  leur  action  sur  la  lumière  polarisée  ne  changent  pas, 
quelle  que  soit  l'origine  du  produit  examiné. 

»  Les  chiffres,  qui  expriment  le  pouvoir  rolatoire  de  l'inuline,  varient 
singulièrement  dans  les  différents  auteurs  qui  se  sont  occupés  de  ce  sujet. 
On  trouve,  par  exemple,  des  nombres  aussi  éloignés  que  26"  et  44°-  Ces 
divergences  doivent  être  expliquées,  non  par  des  différences  réelles,  dans  le 
pouvoir  rotatoire  des  diverses  inulines  employées,  mais  par  des  erreurs  com- 
mises dans  cette  détermination,  erreurs  faciles  à  expliquer  par  la  presque 
insolubilité  de  l'inuline  et  la  difficulté  de  l'obtenir  pure.  Quoi  qu'il  en  soit, 
on  admet  communément  pour  pouvoir  rotatoire  moléculaire  de  l'inuline 
d'aunée  [a]  =  —  32°  et  [a\  =  —  26°  pour  celui  de  l'inuline  de  dahlia. 

»  Nous  avons  repris  celte  détermination  avec  de  l'inuline  pure  et  sèche; 
de  plus  nous  avons  employé  des  solutions  chaudes  et  concentrées,  après 
avoir  vérifié  que  la  température  ne  modifie  pas  sensiblement  le  pouvoir 
rotatoire  de  cette  substance.  Dans  ces  conditions  nous  avons  trouvé  des 
nombres  variant  entre  35°  et  37°  poiu'  le  pouvoir  rotatoire  de  toutes  les 


(')  Ferrouillat  et  Savigny,  Comptes  rendus,  t    LXVIII,  p.  iS^i. 


(    217    ) 

inulines  que  nous  avons  examinées,  sans  qu'il  nous  ait  été  possible  de  saisir 
de  différence  constante  entre  les  produits  de  diverses  provenances. 

»  Voici,  entre  au  très,  les  résultats  observés  simultanétnent,  aupolarimèfre 
de  Laurent,  avec  trois  échantillons  préparés  dans  des  circonstances  aussi 
semblables  que  possible  : 

o        , 

Inuline  d'année [a]y  =:=  —  36.56 

Iniiline  de  dahlia.  .  .  .      [a]^  =z  —  36.57 
Inuline  de  chicorée-. .  .      [a]^  =  —  36.  i8 

»  3.  Les  observateurs  que  nous  avons  cités  plus  haut  ont  obtenu  des  dé- 
rivés différents  dans  l'action  de  l'acide  acétique  anhydre  sur  l'inuline 
d'année  et  sur  celle  de  dahlia.  C'est  encore  un  point  que  nous  n'avons  pu 
vérifier.  Les  dérivés  acétiques  des  inulines  d'aunée,  de  dahlia  ou  de  chi- 
corée sont  identiques,  quand  on  les  prépare  dans  les  mêmes  conditions. 

»  I.  En  chaud'ant  pendant  un  quart  d'heure  à  l'cbulliiion  i  p.irtic  d'inuline,  i  partie 
d'acide  acétique  anhydre  et  2  parties  d'acide  acétique  cristallisable,  on  obtient  : 

;>  1°  Un  produit  précipitable  par  l'éther  qui  a  la  composition  de  l'inuline  triacé- 
lique  C-*ri'*0"(C'H'0'j=; 

»  1°  Un  produit  solubledans  l'éther  dont  l'analyse  conduit  à  la  formule  de  l'inuline  tétra- 
cétique  C='H"0'=(C''H''0';'; 

»  II.  C'est  encore  ce  divisé  tctraeétique  que  l'on  obtient  en  faisant  bouillir  pendant  un 
quart  d'heure  une  partie  d'inuline  avec  2  parties  d'acide  acétique  anhydre. 

»  III.  En  faisant  bouillir  une  partie  d'inuline  et  3  parties  d'acide  acétique  anhydre  pen- 
dant une  demi-heure,  nous  avons  obtenu  dans  tous  les  cas  de  l'inuline  pentacétique. 
C''H"0"'(C'H*0*j''. 

)>  4.  Enfin  l'inuline  peut  jouer  le  rôle  d'acide  faible.  Elle  forme  avec  les 
alcalis,  la  potasse, la  soude,  la  chaux,  etc.,  des  combinaisons  solubles  dans 
l'eau  et  précipitables  par  l'alcool.  Ces  combinaisons  se  présentent  sous  la 
forme  d'ime  ma.sse  amorphe,  gommeuse  et  translucide.  Elles  sont  peu 
stables;  il  suffit  de  diriger  dans  leuis  dissolutions  un  courant  d'acide 
carbonique  ou  seulement  d'ajouter  beaucoup  d'eau  pour  en  précipiter 
l'inuline. 

»  L'inulate  de  soude  possède  le  pouvoir  rotatoire  à  gauche  de  —  33°  en- 
viron. Encore  ici,  les  produits  préparés  en  partant  de  l'aunée,  du  dahlia  ou 
de  la  chicorée  se  sont  montrés  absolument  identiques.  » 


C.  R,,  1878,  2'  Semestre,  ij.  LXXXVII,  N»  S.)  3o 


(  ai8  ) 

PHYSIOLOGIE.  —  Sur  la  diffusion  de  l'acide  salicylique  dans  l'économie  animale 
{présence  dans  le  liquide  céphalo-rachidien).  Note  de  MM.  Ch.  LivoN  et 
J.  Bernard,  présentée  par  M.  Ch.  Robin. 

«  Par  une  série  d'expériences,  nous  avons  confirmé  les  conclusions  de 
MM.  Bochefontaine  et  Chabert,  ainsi  que, l'opinion  de  M.  Laborde  sur 
l'action  physiologique  de  l'acide  ^alicylique  ou  du  salicylate  de  soude  (  '  ]  : 
action  sur  la  sensibilité  consciente;  contractions  tétaniques,  mouvements 
convulsits;  troubles  de  la  respiration  et  des  pulsations  cardiaques  ayant 
pour  cause  l'altéiation  des  propriétés  réflexes  de  la  substance  bulbo-mé- 
dullaires. 

»  Mais  notre  attention  s'est  portée  particulièrement  sur  la  diffusion  du 
salicylate  de  soude  dans  l'économie,  et  sur  les  voies  de  son  élimination. 
Nous  avons  trouvé  dans  le  perchlorure  de  fer,  ce  réactif  si  sensible  de 
l'acide  salicylique,   un  instrument  d'investigation  très-précieux. 

B  Première  e.vpérience.  —  Chien  du  poids  de  g'^SjSoo.  6  grammes  de  salicylate  de  soude 
sont  injectés  dans  l'estomac.  L'oesophage  est  lié.  2  heures  cmùrn/i  après,  présence  dans  la 
salive. 

»  Deuxième  expérience.  —  Chien  du  poids  de  iq''^,5oo.  10  grammes  de  salicylate  sont  in- 
jectés dans  l'estomac  comme  précédemment,  i  heure  environ  après,  présence  dans  la  bile. 

•  Troisième  expérience.  —  Chien  du  poids  de  i4  kilogrammes.  3  grammes  de  salicylate 
sont  injectés  dans  la  veine  fémorale,  i''  10"  après,  présence  dans  la  bile. 

t  Quatrième  expérience.  —  Chien  du  poids  de  18  kilogrammes.  7  grammes  de  salicylate 
dans  l'estomac.  4  heures  après,  présence  dans  le  suc  pancréatique. 

»  Cinquième  expérience .  —  Cobaye  du  poids  de  5oo  grammes.  9,  centigrammes  de  sali- 
cylate sont  injectés  sous  la  peau,  i  heure  après,  présence  dans  le  lait. 

M  Dans  toutes  les  expériences  qui  précèdent,  on  a  mis  en  évidence  l'acide 
salicylique  en  traitant  les  tumeurs  par  l'acide  chlorhydrique  et  agitant 
avec  l'éther.  L'évaporation  de  l'éther  abandonne  un  résidu  qui  donne, 
avec  le  perchlorure  de  fer,  une  teinte  violette  si  caractéristique. 

»  La  salive,  la  bile,  le  suc  pancréatique  ont  été  recueillis  à  l'aide  de  fis- 
tules. Les  matières  fécales  et  les  urines  nous  ont  donné  aussi  la  réaction 
du  perchlorure.  Dans  toutes  nos  expériences  sur  les  chiens,  le  liquide 
céphalo-rachidien  conlenail  de  l'acide  salicylique.  Nous  l'avons  reconnu  soit  à 
l'autopsie,  soit  pendant  l'accès  tétanique,  quelques  heures  après  l'adminis- 
tration. 


(')   Voir  les  Comptes  rendus  de  la  Société  de  Biologie,  1877. 


(    219    ) 

Il  II  ne  nous  paraît  pas  invraisemblable  que  la  présence  de  cette 
substance  dans  le  liquide  qui  sert  de  bain  aux  organes  nerveux  centraux 
ne  soit  le  point  de  départ  de  l'action  prolongée  du  médicament  sur  les 
centres  nerveux.  En  injectant  de  2  à  lo  centigrammes  de  salicylate  en  so- 
lution à  travers  la  membrane  occipito-atloïdienne  dans  le  canal  rachidien, 
nous  avons  obtenu  très-rapidement  tous  les  phénomènes  de  l'intoxication 
salicylique.  Nous  avons  eu  soin  préalablement  de  retirer  une  quantité  égale 
de  liquide  céphalo-rachidien,  afin  d'éviter  tout  phénomène  décompression. 
Nous  avons  également  fait  des  expériences  comparatives  avec  de  l'eau  pure, 
qui  ne  nous  ont  donné  que  de  la  prostration,  et  non  des  phénomènes  téta- 
niques bien  dus  au  salicylate  de  soude.   » 


ANATOMIE  COMPARÉE.  —  Sur  les  caractères  analomiques  de  C Aje-aje. 
Note  de  M.  Edm.  Alix,  présentée  par  M.  P.  Gervais. 

«  M.  Alix  a  fait,  au  laboratoire  d'Anatomie  comparée  du  Muséum,  la 
dissection  d'un  jeune  Aye-aye  [Cheiromys  madagascariensis)  mâle,  dont  il 
a  rédigé  une  description  détaillée. 

»  Les  observations  de  M.  Alix  viennent  de  tous  points  confirmer  l'opi- 
nion des  savants  éminents  qui,  depuis  Blainville,  et  contrairement  à  l'opi- 
nion de  Gmelin  et  de  G.  Cuvier,  ont  pensé  que  l'Aye-aye  doit  être  rap- 
proché des  Makis  et  séparé  des  Rongeurs;  elles  y  ajoutent  quelques  faits 
nouveaux  qui  concourent  au  même  résultat. 

»  Les  muscles,  dit  l'auteur,  fournissent  des  caractères  distinctifs  incon- 
testables dont  je  me  bornerai  à  citer  les  plus  saillants. 

»  L'extenseur  commun  des  orteils,  qui  chez  les  Rongeurs  s'attache  au 
condyle  externe  du  fémur,  s'insère  chez  l'Aye-aye  au  tibia.  Le  muscle 
biceps  brachial, qui  n'a  qu'unetête  chez  la  plupart  des  Rongeurs,  en  adeux 
chez  l'Aye-aye.  Le  musclelong  supinateur,qui  manque  le  plus  souventchez 
les  Rongeurs,  est  bien  développé  chez  l'Aye-aye.  A  la  main  antérieure  comme 
à  la  main  postérieure,  l'abducteur  transverse  du  pouce,  qui  manque  chez 
les  Rongeurs,  existe  chez  l'Aye-aye. 

»  D'autres  faits  montrent  une  affinité  particulière  entre  l'Aye-aye  et  les 
Makis.  Ainsi  l'extenseur  commun  des  doigts,  soit  à  la  main,  soit  au  pied, est 
composé  de  deux  faisceaux  distincts,  dont  l'un   fournit  les  tendons  du 

3o.. 


(    220    ) 

deuxième  et  du  huitième  doigt,  l'autre,  ceux  du  qualrièmect  du  cinquième, 
d'où  il  résulte  que  l'Aye-aye,  comme  les  autres  Lémuridés,  possède  un 
système  digital  pair  et  ressemble  à  cet  égard  aux  Pachydermes  bisulques 
et  aux  Ruminants,  tandis  que  les  autres  Mammifères  ont  sous  tous  les  rap- 
ports un  système  digital  impair. 

»  Enfin  d'autres  faits  nous  rappellent  qu'on  ne  doit  pas  se  borner  à 
l'étude  d'un  seul  sujet. 

»  C'est  ainsi  que  l'extenseur  propre  de  l'index  qui,  dans  l'exemplaire 
de  M.  Owen,  fournissait  des  tendons  au  deuxième  et  au  troisième  doigt,  et 
dans  celui  de  MM.  Mûrie  et  Mivart,  au  deuxième,  au  troisième,  au  qua- 
trième et  au  cinquième,  en  donnait,  dans  l'exemplaire  mis  à  ma  disposi- 
tion par  M.  Gervais,  au  deuxième,  au  troisième  et  au  quatrième  seulement. 
Sur  ce  même  sujet,  le  muscle  court  péronier  fournissait  au  quatrième  orteil 
un  tendon  non  mentionné  par  M.  Owen. 

»  J'ai  vérifié  l'existence  du  muscle  rotateur  du  péroné,  signalé  par 
MM.  Mûrie  et  Mivart,  et,  de  plus,  j'ai  trouvé  un  faisceau  musculaire  dont 
aucun  auteur  n'a  parlé.  C'est  un  petit  muscle  apphqué  en  avant  à  la  cap- 
sule de  l'arliculation  coxo-fémorale  et  répondant  à  celui  queStrauss-Durck- 
heim  a  désigné,  chez  le  chat,  sous  le  nom  â'épiméral. 

1)  Le  muscle  grand  droit  postérieur  de  la  tête  était  divisé  en  deux  fais- 
ceaux, l'un  superficiel  et  l'autre  profond,  répondant  à  celui  que  le  même 
auteur  a  désigné,  chez  le  chat,  sous  le  nom  de  moyen  droit. 

»  En  étudiant  les  muscles  peauciers,  dont  les  auteurs  précédents  n'ont 
pas  prirlé,  j'ai  troiivé  un  faisceau  musculaire  qui,  de  la  base  de  l'oreille,  se 
rend  sur  l'angle  de  la  mâchoire  inférieure,  comme  cela  se  voit  chez  les  Pa- 
chydermes et  comme  je  l'ai  particulièrement  constaté  chez  l'Hippopotame; 
j'ai  trouvé  aussi  en  avant  de  la  conque  un  disque  cartilagineux  donnant 
attache  aux  muscles  auriculaires  antérieurs. 

»  En  étudiant  le  système  nerveux  de  la  région  cervicale,  j'ai  trouvé  des 
dispositions  très-différentes  de  celles  que  l'on  voit  chez  les  Rongeurs. 

»  Le  cordon  du  grand  sympathique,  qui  d'ailleurs  est  séparé  du  pneumo- 
gastrique dans  toute  l'étendue  de  cette  région,  ne  présente  pas  de  ganglion 
cervical  moyen,  mais  seulement  un  ganglion  cervical  inférieur  excessi- 
vement réduit.  Le  ganglion  cervical  supérieur  situé  immédiatement  au- 
dessus  de  la  bifurcation  de  la  carotide  jjrimitive  adhère  par  sa  gaîne 
fibreuse  au  pneumogastrique.  C'est  à  ce  niveau  que  le  nerf  laryngé  supé- 
rieur se  détache  du  pneumogastrique  en  croisant  le  ganglion  avec  lequel 


(    221     ) 

il  enlre  en  connexion.  Sur  le  côté  gauche,  je  n'ai  pas  pu  distinguer  de 
filet  nerveux  répondant  à  un  nerf  dépresseur.  Sur  le  côté  droit  j'ai  vu  se 
détacher  du  laryngé  supérieur  deux  filets  d'une  excessive  ténuité  qui 
allaient  retrouver  le  cordon  du  grand  sympathique.  Rien  de  cela  ne 
rappelle  le  cordon  nerveux  si  distinct  chez  les  Rongeurs,  et  surtout  chez  les 
Lapins  qui,  par  cette  circonstance,  ont  fourni  aux  physiologistes  l'occasion 
de  faire  des  expériences  du  plus  grand  intérêt. 

»  Ce  caractère  distingue  aussi  l'Aye-aye  des  Sarigues,  rangées  par  Illiger 
avec  les  Singes  et  les  Makis  dans  son  ordre  des  Pollicata. 

»  Les  dispositions  du  système  nerveux  viennent  donc  confirmer  les 
résultats  auxquels  on  arrive  par  l'étude  des  muscles,  et  auxquels  on  a  été 
conduit  par  celle  des  viscères,  des  organes  delà  génération,  du  squelette, 
des  formes  extérieures  et  de  la  dentition  elle-même.  » 


PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  De  l'influence  des  feuilles  sur  la  production  du 
sucre  dans  les  betteraves.  Note  de  MM.  B.  Couenwinder  et  G.  Contamiive. 
(Extrait  par  les  auteurs.) 

«  Le  Mémoire  que  nous  avons  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  a 
pour  but  de  prouver  que  la  richesse  saccharine  des  betteraves  est  en  rap- 
port direct  avec  l'étendue  en  surface  dos  organes  foliacés  de  ces  plantes. 

»  Des  expériences  nombreuses,  poursuivies  avec  soin  deux  années  de 
suite  (1876  et  1877),  dans  les  mois  de  septembre  et  d'octobre,  nous  per- 
mettent d'affirmer  que  celte  loi  ne  souffre  guère  d'exceptions. 

»  Il  est  essentiel  toutefois,  pour  la  mettre  en  évidence,  d'opérer  dans 
des  conditions  convenables.  On  ne  peut  comparer  nécessairement,  à  ce 
point  de  vue,  que  des  betteraves  de  même  origine,  venues  dans  le  mén)e 
champ,  cultivées,  en  un  mot,  dans  des  conditions  absolument  identiques. 

»  Il  importe  aussi  de  prendre,  pour  termes  de  comparaison,  des  racines 
ayant  des  poids  égaux  ou  très-rapprochés;  car  on  n'ignore  pas  que,  à  peu 
d'exceptions  près,  les  betteraves  de  petites  dimensions  sont  plus  riches  en 
sucre  que  les  grosses. 

»  Nous  citons,  dans  notre  Mémoire,  des  betteraves  de  même  poids,  dont 
les  richesses  saccharines  différaient  de  plus  de  3  pour  100  ;  aussi  les  plus 
riches  avaient-elles  des  feuilles  beaucoup  plus  étendues  en  surface  que  les 
autres. 


(    222    ) 

»  Ces  acquisitions  nous  ont  conduits  à  déterminer  les  proportions  du 
sucre  contenu  dans  les  feuilles  elles-mênips.  Nous  avons  constaté  que  c'est 
particulièrement  dans  les  nervures  médianes  des  feuilles  qu'on  trouve  ce 
principe  immédiat,  et  qu'il  y  existe  à  l'état  de  glucose  mélangé  d'une 
faible  quantité  de  sucre  cristallisable  (').  Dans  les  nervures  secondaires, 
et  surtout  dans  le  parenchyme  des  feuilles  elles-mêmes,  la  proportion  de 
sucre  est  beaucoup  moins  considérable. 

»  Nous  ne  prétendons  pas  absolument  que  la  matière  sucrée  contenue 
dans  les  nervures  des  feuilles  des  betteraves  soit  élaborée  directement 
dans  ces  organes.  Nous  discutons  cette  question  dans  notre  Mémoire.  Il 
n'en  reste  pas  moins  acquis,  par  nos  expériences,  que  le  carbone  6xé  en 
raison  du  sucre  formé  dans  la  plante  est  en  relation  de  quantité  avec  la 
grandeur  des  feuilles;  et,  comme  il  est  facile  de  prouver  que  celles-ci 
puisent,  pendant  le  jour,  dans  l'atmosphère,  des  volumes  d'acide  car- 
bonique d'autant  plus  considérables  qu'elles  ont  plus  de  surface,  il 
est  rationnel  d'admettre  que  le  premier  fait  est  la  conséquence  du  se- 
cond (^).  ') 


GÉOLOGIE.    —    jige  du  gisement  de  Monl-Dol  [llle-et-Fi(aine). 
Note  de  M.  Sirodot. 

«  J'ai  l'honneur  de  communiquer  à  l'Académie  les  résultats  généraux 
des  sondages  appliqués  à  la  détermination  de  la  place  occupée  par  le  gi- 
sement de  Monl-Dol  dans  la  série  des  terrains  stralifiés. 

»  Le  gisement,  disséminé  entre  des  blocs  de  granité,  suivant  trois 
niveaux  correspondant  à  trois  éboidements  successifs,  est  presque  entière- 
ment compris  dans  un  sable  argileux  dont  la  teinte  varie  du  gris  au  jaune 
verdâtre,  à  mesure  qu'on  s'éloigne  des  escarpements  granitiques.  C'est 
encore  dans  un  sable  argileux  que  se  trouve  irrégulièrement  engagée  sa 
partie  superficielle,  mais   ici  avec  une  teinte  d'un  rouge  ocracé,  marbrée 

(')  M.  Dehi'iain  a  annoncé,  il  y  a  déjà  longtemps,  que  les  feuilles  des  betteraves  renfer- 
ment du  glucose  et  du  sucre  cristallisable. 

(^)  L'un  de  nous  a  prouvé,  il  v  a  plus  de  vingt  ans,  que  la  quantité  de  carbone  que  les 
feuilles  acquièrent  en  assimilant  l'acide  carbonique  de  l'air  est  si  importante,  qu'elle  suffit 
pour  justifier  l'accroissement  des  plantes  qui  poussent  avec  le  plus  de  rapidité. 


(    223    ) 

de  taches  d'un  gris  bleuâtre.  Sur  la  coupe  du  terrain,  la  ligne  de  détermi- 
nation des  deux  couches  n'est  pas  toujours  nettement  accusée,  el  cepen- 
dant elles  représentent  deux  formations  très-distinctes;  la  couche  verdàtre 
est  marine,  la  couche  ocracée  un  dépôt  d'eau  douce. 

»  La  formation  marine  de  la  couche  verdàtre  ne  se  révèle  pas  au  premier 
examen;  si  même  il  se  présente  quelques  petites  coquilles,  elles  sont  ter- 
restres [Piipa,  très-abondante  dans  une  direction.  Hélix),  ou  d'eau  douce 
(Lymnées).  Mais,  au  fond  de  deux  puits  creusés  dans  la  direction  du 
thalweg,  la  partie  inférieure  de  la  couche,  assez  riche  en  débris  de  co- 
quilles, a  offert  un  certain  nombre  d'échantillons  de  Cardiuni  edule  et  de 
Uuorines;  de  plus,  le  sable  résultant  du  lavage  du  sédiment  coquillier  ren- 
fermait desForaminifères.  Ce  résultat  conseillait  la  recherche  des  Foramini- 
féres  dans  toutes  les  parties  de  la  couche;  ils  n'ont  fait  défaut  nulle  part. 
Enfin  tous  les  angles  arrondis  des  grains  de  sable  ont  fait  la  preuve  que 
ce  sable  avait  été  longtemps  roulé.  Le  lavage  du  sédiment  de  la  couche 
ocracée  a  donné  des  résultats  tout  différents;  il  n'y  a  plus  de  Foraminifères, 
et  les  arêtes  des  petits  grains  de  quartz  sont  si  bien  conservées,  qu'on  pour- 
rait croire  qu'on  a  sous  la  loupe  des  fragments  de  verre  récemment  brisé. 
Les  taches  gris  bleuâtre  sont  produites  par  la  décomposition  de  fragments 
d'un  schiste  micacé  qui  affleure  à  une  distance  d'environ  5o  mètres.  Ce 
sédiment  est  d'eau  douce,  et  tous  ses  éléments  sont  empruntés  aux  roches 
voisines,  schiste  micacé,  granité  et  diorite. 

»  Le  dépôt  marin  affecte  la  disposition  d'un  talus  dont  le  sommet  n'a 
pas  été  recouvert  par  le  dépôt  d'eau  douce,  sur  une  bande  d'environ  i  o  mè- 
tres de  largeur.  Un  ruisselet  traversant  obliqueuient  cette  bande  supé- 
rieure a  lavé  le  sédiment,  a  transporté  les  parties  les  pins  légères,  sables 
foraminifères,  petites  coquilles  bivalves,  pour  les  abandonner  ensuite  sous 
la  forme  d'une  traînée  blanche,  à  la  surface  du  dépôt  d'eau  douce.  Cette 
circonstance  n'avait  pas  encore  été  relevée  et  discutée,  quand  parut  la  pu- 
blication sommaire  dans  laquelle  la  couche  superposée  au  gisement  est 
indiquée  comme  étant  aussi  d'origine  marine,  les  foraminifères  delà  traînée 
blanche  ayant  été  attribués  à  cette  couche  :  cette  rectification  était  indis- 
pensable. 

»  La  coupe  du  terrain  dans  les  régions  moyennes  et  inférieures  du  gi- 
sement donne  pour  les  couches  l'ordre  suivant  de  superposition  : 

»  1°  Sur  la  roche  solide  de  fond,  schiste  micacé  azoïque,  un  gravier 
d'eau  douce  dont  la  surface  supérieure  représente  le  plus  bas  niveau  du 
gisement; 


(    224    ) 

))  2°  Le  sédiment  marin  jaune  verdâtre,  avec  ses  trois  niveaux  de  blocs, 
représenrant  trois  éboulemenis  successifs; 

»  3°  Le  sédiment  d'eau  douce  de  teinte  ocracée,  marbrée  de  gris 
bleuâtre; 

»  4°  Un  conglomérat  de  sables  et  de  blocs  granitiques  plus  ou  moins 
rouillé  ; 

»  5°  La  terre  végétale; 

»  6°  Des  remblais  irrégulièrement  distribués. 

M  Pour  déterminer  la  place  qu'il  faut  attribuer  au  gisement,  dans  la  série 
des  terrains  plus  ou  moins  récents,  il  fallait  un  point  de  repère  que  j'ai 
cherché  dans  le  plus  bas  niveau  des  dépôts  récents  qui  constituent  le 
marais  de  Dol. 

»  Après  avoir  adopté  la  direction  sud-sud-ouest  pour  l'établissement 
d'une  série  de  puits,  le  premier  fut  creusé  sur  le  bord  d'un  redent  à 
92  mètres  des  escarpements  granitiques.  Le  conglomérat  de  sable  et  de 
blocs  granitiques,  le  sédiment  d'eau  douce  sont  régulièrement  super- 
posés, tout  en  augmentant  de  puissance,  mais  le  dépôt  d'eau  douce  repose 
immédiatement  sur  le  schiste;  la  couche  marine  et  le  gravier  font  défaut. 

»  Le  puits  2,  établi  à  108  mètres  du  premier,  au  milieu  d'une  légère 
dépression  du  sol,  tombait  en  plein  marais.  Après  avoir  traversé,  au- 
dessous  de  la  terre  végétale,  des  couches  alternatives  de  tourbes  et  de 
tangues  plus  ou  moins  argileuses,  j'ai  trouvé,  à  3  mètres  de  profondeur, 
une  tangue  fine,  molle,  tellement  mobile  qu'il  a  été  impossible  d'y  des- 
cendre au  delà  de  o^jGo,  les  pressions  latérales  remplaçant  la  masse  en- 
levée. 

))  A  mi-distance  des  puits  i  et  2,  le  puits  3  présente  les  mêmes  alterna- 
tives de  tourbes  et  de  tangues  :  la  tangue  molle  est  à  peine  représentée; 
une  dernière  couche  de  tangue  argileuse  d'un  gris  bleuâtre  repose  sur  une 
couclie  de  sable  fin  noirci  par  des  matières  organiques.  A  la  limite  de  la 
tangue  et  du  sable,  il  existe  de  nombreuses  valves  de  l'huître  comestible. 
Le  sable  noir,  d'une  épaisseur  moyenne  de  o'",3o,  repose  sur  le  conglo- 
mérat granitique;  il  représente  la  limite  inférieure  des  dépôts  marins 
récents.  Le  conglomérat  a  été  attaqué;  malheureusement  les  ébranlements 
causés  par  le  jeu  des  barres  et  les  coups  de  masse  ne  tardèrent  pas  à 
déterminer  des  éboulements,  et  le  troisième  fut  assez  dangereux  pour  faire 
renoncer  au  déblaiement. 

»  Le  puits  4,  creusé  entre  les  puits  i  et  3,  n'ayant  reproduit  que  les  ren- 
seignements du  |)uits  I,  j'eus  recours  à  une  tranchée  pour  déterminer  la 


(    225    ) 

place  d'un  puits  5,  où  il  serait  possible  de  descendre  jusqu'au  schiste.  La 
couche  de  sable  noir,  Hmite  inférieure  des  dépôts  récents  du  marais,  a  été 
suivie  jusqu'à  son  affleurement  au-dessous  de  la  terre  végétale,  et  le  puits 
5  délimité  aux  points  où  les  dépôts  marins  récents  n'avaient  pUis  qu'une 
épaisseur  de  o",3o  à  o^j/jo.  Les  conglomérats  de  sable  et  de  blocs  grani- 
tiques est  remarquable  par  la  disposition  des  blocs,  qui  reposent  tous  par 
leur  plus  grande  surface.  Le  sédiment  de  sable  argileux,  teinté  de  gris  bleu, 
est  plus  épais  que  jamais  et  repose  directement  sur  le  schiste,  qui  offre  une 
pente  de  aS  à  3o  degrés.  Ce  puits  permet  de  discuter  les  circonstances 
dans  lesquelles  s'est  effectué  le  dépôt  du  sédiment  d'eau  douce  et  de  con- 
glomérat. 

»  Ainsi,  dans  la  direction  sud-sud-ouest,  le  sédiment  marin  avec  le  gise- 
ment n'a  pas  été  retrouvé,  et  c'est  le  sédiment  d'eau  douce  supérieur  qui 
partout  repose  sur  la  roche  de  fond  ;  de  plus,  le  sédiment  d'eau  douce  et 
le  conglomérat  plongent  au-dessous  des  dépôts  marins  récents  du  marais 
duDol. 

»  Une  nouvelle  série  de  puits,  6,  7  et  8,  suivant  la  direction  sud-sud-est, 
ligne  de  plus  grande  pente,  a  donné  les  mêmes  résultats. 

»  Le  gisement  est  donc  renfermé  dans  un  sédiment  marin  limité,  dis- 
posé en  forme  de  talus,  dont  les  caractères  physiques  et  la  position  l'éloi- 
gnent  considérablement  des  dépôts  récents.  » 

M.  C.  HussoN  adresse  une  Note  relative  aux  empoisonnements  par  l'ar- 
senic. 

M.  Chasles  présente  à  l'Académie  le  fascicule  du  mois  de  mai  1878  du 
Bullellino  di  Bibliografia  e  di  Storia  detle  Scienze  matematiche  e  fisiche  de 
M.  le  prince  B.  Boncompagni. 

«  Ce  fascicule,  dit  M.  Chasles,  renferme  un  travail  important  dont 
je  vais  dire  le  sujet  d'après  une  courte  Notice  que  M.  Govi  a  eu  la 
bonté  de  m'en  donner.  Ce  travail  est  une  analyse  d'un  ouvrage  de  M.  le 
D''  Sigismond  Gùnther  sur  la  lliéorie  des  déterminants.  Dans  cette  analyse, 
qui  est  l'œuvre  du  D"^  Giovanni  Garbieri,  se  trouve  d'abord  résumée 
l'histoire  de  la  découverte  et  du  développement  de  la  théorie  des  détermi- 
nants, en  commençant  par  les  essais  de  Leibnitz,  de  Cramer,  d'Euler,  de 
Bezout,  de  Vandermonde,  de  Laplace  et  de  Lagrange,  pour  arriver  aux  re- 
cherches de  Hindenburg,  de  Gauss,  de  Cauchy,  de  Reiss,  de  Grassmann 
et  des  mathématiciens  les  plus  récents  qui  s'en  sont  occupés.  Vient  en- 

C.R.,  1S78,  a-  Semestre.  (T.  LXXXVII,   N»  5.)  3l 


(    226    ) 

suite  une  bibliographie  assez  développée  des  ouvrages  relatifs  aux  déter- 
minants; après  quoi  l'auteur,  analysé  par  M.  Garbieri,  expose  la  théorie 
et  les  usages  des  déterminants  de  manière  à  condenser  dans  son  livre  tout 
ce  qui  a  été  publié  sur  cette  matière.    » 

M.  Cdasles  présente  également  à  l'Académie  un  ouvrage  de  M.  Henri 
d'Ovidio,  professeur  à  l'Université  de  Turin,  àSur /es /onctions  métriques  fon- 
damentales dans  un  espace  de  plusieurs  dimensions  et  de  courbure  constante. 
Ce  travail  est  la  suite  d'autres  Mémoires  de  M.  d'Ovidio  sur  la  Géométrie 
(Mctrico-projectioe),  qui  ont  paru  dans  les  Annali  di  Matematica  et  les  Actes 
des  Académies  des  Lincei,  de  Turin  et  de  Naples.    » 

A  4  iieuresun  quart,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  trois  quarts.  J.  B. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


OdvKAGES    HEÇDS    dans    la    SÉAKCE    DD    8    JUILLET    iS^S. 

(suite.) 

On  the  cryslalloqraphy  of  calcile.  Inaugural-dissertation  on  atlaining  the 
degree  of  Doctor  of  philosophy  from  the  Georgia-Augusta  Universitj  al  Goel- 
tingen;  by  J.-R.-M.-D.  Irby.  Bonn,  Charles  Georgi,  1878  ;  br.  in-8°. 

Records  of  the  geologicalsurvey  of  lndia;vo\.  X,  Part.  3,  4»  1877.  Cal- 
cutta, 1877  ;  2  liv.  in-8''. 

Memoirs  oflhe  geological  survey  of  India.  Palœontologia  indica,etc.;  ser. 
II,  3,  ser.  IV,  2,  ser.  X,  3,  ser.  XI,  2.  Calcutta,  1877-1878  ;  4  'iv-  in-4°. 

Sul  potere  emissivo  e  sulla  diversa  nalura  del  calorico  emesso  da  diverse  sos- 
tanze  riscaldate  a  100  gradi.  Ricerche  del  prof.  E.  Villari.  Bologna,  tipi 
Gamberini  e  Parmeggiani,  1878  ;  in-4°. 

Sul  gobierno  délia  combinazione  fra  gli  elementi  dei  miscugli  gassosi  ;  pel 
D"  P.  Perotti.  Cagliari,  tipog.  Timon,  1878;  br.  in-S". 

Memorie  délia  Società  degli  spettroscopisti  italiani  ;  disp.  5*,  Maggio  1878  . 
Palermo,  tip.  Lao,  1878  ;  in-4". 

Atti  délia  R.  A  ccademia  dei  Lincei,  1877-78;  série  terza,Transunti,  voi.TI, 
fasc.  6°,  Maggio  1878.  Roma,  Salviucci,  1878;  in-4°. 


(    227    ) 

Reale  Accademia  dei  Lincei.  Cannocchiale  pensiteper  la  misitra  degli  angoli 
verticali  ed  orizzontali.  Memoria  del  Socio  Paolo  di  S.  Robert.  In-4°' 


OnVBAGES    REÇUS    DANS    LA    SÉANCE    DU     l5    JUILLET     l8'j8. 

Description  des  machines  et  ptocédés  pour  lesquels  des  brevets  d'invention 
ont  été  pris  sous  le  régime  de  la  loi  du  5  juillet  i844j  publiée  par  les  ordres  de 
M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du  Commerce;  t.  XIII  (nouvelle  série). 
Paris,  Imprimerie  nationale,  iS'yS  ;  in-4°. 

Ministère  de  l' Agriculture  et  du  Commerce.  Catalogue  des  brevets  d'inven- 
tion; année  1877,  n°^  7  à  12.  Paris,  impr.  BoucharJ-Huzard,  1877-1878; 
laliv.   in-8°. 

Nouvelles  techerches  sur  les  Mammifères  fossiles  propres  à  l' Amérique  méri- 
dionale; parM.  Paul  Gervais.  Paris,  Gautbier-Villars,  1878;  in-li°.  (Extrait 
des  Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  Sciences.) 

Ecole  nationale  des  Ponts  et  Chaussées.  Collection  de  dessins  distribués  aux 
élèves.  Légendes  explicatives  des  planches;  t.  II,  i5*  livraison.  Paris,  Impr. 
nationale,  1878;  in-8°,  avec  planches  in-f°. 

Octo-planisphère  gnomonique  ;  par  M.  A.-E.  Beguter  de  Chancourtois. 
Paris,  Bertaux,  1869-1878,  atlas  grand  aigle. 

Annales  des  Ponts  et  Chaussées.  Mémoires  et  documents,  1878,  juin.  Paris, 
Dunod,  1878;  in-8°. 

Claude  Bernard.  Leçon  d'ouverture  du  cours  de  Physiologie;  par  H.  Be^u- 
Nis.  Paris,  Berger-Levrault  et  J.-B.  Baillière,  1878;  in-8°. 

Mémoires  et  Comptes  rendus  des  travaux  de  la  Société  des  Ingénieurs  civils; 
janvier  et  février  1878.  Paris,  E.  Lacroix,  1878;  br.  in-S". 

Méthode  pour  résoudre  les  problèmes  à  l'instant  même  au  moyen  de  peu  de 
chiffres,  et  sans  avoir  recours  à  l'Arithmétique  et  à  l'Algèbre;  par  Boyer.  Agen, 
impr.  Fernand  Lamy,  1878;  br.  in-8°(2  exemplaires). 

Sur  les  coniques  bitangentes  à  une  autre  conique;  par  M.  K.  Lefébure  de 
FouRCT.  Paris,  impr.  Gauthier- Villars,  1874;  in-8°.  (Extrait  des  Nouvelles 
Annales  de  Mathématiques.) 

Application  des  Sciences  à Ja  Médecine;  par  le  D''  Ed.  Fournie.  Paris,  A.  De- 
lahaye,  1878;  in-8°. 

Etude  sur  une  classe  particulière  de  tourbillons  qui  se  manifestent^  sous  de  cer- 
taines conditions  spéciales,  dans  les  liquides.  Analogie  existant  entrée  le  méca- 


(    228    ) 

nisme  de  ces  tourbillons  et  celui  des  trombes;  par  G. -A.  Hirn.  Paris,  Gauthier- 
Villars,  1878;  in-8°. 

Zpnélologie  pathologique.  Le  charbon  ou  fermentation  bactéridienne  chez 
t homme j  etc.,  /;ar /e  D"' Brébant.  Paris,  A.  Delahaye,  1870;  in-8°. 

Le  travail  humain,  son  analyse.,  ses  lois,  son  évolution;  par  Méliton  Martin. 
Paris,  Guillaumin,  1878;  in-12.  (Présenté  par  M.  Resal.) 

Des  mesures  à  prendre  contre  le  Phylloxéra.  De  la  destruction  d'un  foyer  et 
du  système  à  suivre  pour  refouler  l'invasion;  par  M.  Ratnal.  Poitiers,  typog. 
H.  Oudin,  1878;  br.  in-8°.  (Renvoi  à  la  Commission.) 

Quelques  recherches  sur  le  rôle  du  noyau  dans  la  division  des  cellules  végé- 
tales; par  M.  Treub.  Amsterdam,  Van  der  Post,  1878;  in-4°. 

Notes  sur  les  roches  et  gisements  métallifères  de  la  Nouvelle-Calédonie  et 
Catalogue  explicatif  de  la  collection  envoyée  à  Paris  en  1878  ;  par  F.  Ratte. 
Nouméa,  impr.  Bouillaud,  1878;  br.  in-8°.  (2  exemplaires.) 

Travaux  du  Conseil  d'hjgiène  publique  et  de  salubrité  du  département  de  la 
Gironde,  pendant  l'année  1877;  t.  XIX.  Bordeaux,  impr.  Ragot,  1 878  ;  in-8°. 

Bulletin  de  la  Société  minéralogique  de  France;  année  1878,  Bulletin  n"  3. 
Meulai),  impr.  Masson,  1878;  in-8°. 

Decada  l'i  da  Historia  da  India,  composta  por  Antonio  Bocarro,  chroni%ta 
d'aquelle  Estado,pubUcada  da  ordem  da  classe  de  Sciencias  moraes,  politicas  e 
bellas-lettras  da  Academia  real  das  Sciencias  de  Lisboa  e  sob  a  direcçào  de 
Rodrigo  José  de  Lima  Felnek;  Parte  I,  II.  Lisboa,  typogr.  da  Academia 
real  das  Sciencias,  1876;  2  vol.  in-4''. 

Historia  e  Memorias  da  Academia  real  das  Sciencias  de  Lisboa.  Classe  de 
Sciencias  moraes  politicas  e  bellas-lettras;  nova  série,  t.  IV,  Parte  II.  Lisboa, 
typogr.  da  Academia,  1877;  in-4°. 

P.-F.  DA  Costa  Alvarenga.  Symptomatologia  natureza  e  pathogenia  do 
Béribéri.  Lisboa,  typogr.  da  Academia,  187$;  in-4*'. 

P.-F.  DA  Costa  Alvarenga.  Da  propylamina,  trimetylamina  e  sens  sues 
sob  0  ponto  de  visla  pharmacologico  e  therapeutico.  Lisboa,  typogr.  da  Aca- 
demia, 1877;  iii-4°. 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  :i  AOUT  1878. 
PRÉSIDÉE  PAR  M.  PELIGOT. 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

ASTRONOMin:.    —   Nouvelle   observation  probable  de  la  planète   Vulcain  par 
M.  le  professeur  ïValson;  par  M.  E.  Mouchez. 

«  Une  importante  nouvelle  astronomique  nous  est  encore  arrivée  des 
États-Unis.  L'Iiabile  astronome  d'Ann-Arbor,  M.Watson,  a  aperçu,  pendant 
l'éclipsé  totale  de  Soleil  du  2g  juillet,  un  astre  de  l\^  grandeur,  situé  à  2  de- 
grés du  Soleil  (A  =  8''26'",  03  =  i8°o'N.). 

»  L'étoile  la  plus  près  de  cette  position  est  0  Écrevisse, 

^  =  8'' 24'",     ii)  =  i8°3o', 

qui  est  de  5*  ^  grandeur.  Celle  différence  de  grandeur  et  de  position  per- 
met de  supposer  que  c'est  très-probablement  la  planète  Vulcain  quia  été 
de  nouveau  aperçue  par  M.  Watson.  On  sait  que  Le  Verrier  avait  trouvé 
que  certainsdéplacements  du  périhélie  de  l'orbite  de  Mercure  ne  pouvaient 
s'expliquer  que  par  la  présence  d'une  planète  plus  près  du  Soleil  ;  en  com- 
pulsant les  observations  anciennes  relatives  au  passage  d'un  astresur  leSoleil, 
Le  Verrier  en  avait  trouvé  cinq,  parmi  lesquelles  celle  du  D' Lescarbault 

C.  R.,  1878,  2-  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N"  6.)  32 


(  23o  ) 
qui  s'accordaient assezbien  entre  elles  pour  se  rattachera  une  même  orbite; 
il  fit  alors  construire,  dans  le  terrain  Arago,  situé  derrière  l'Observatoire,  un 
grand  appareil  à  l'aide  duquel  il  espérait  atténuer  suffisamment  la  lumière 
du  Soleil  pour  permettre  d'en  explorer  les  alentours  et  d'y  rendre  visible 
l'astre  inconnu  dont  l'existence  lui  semblait  parfaitement  démontrée. 

»  Ses  recherches,  arrêtées  par  sa  maladie,  furent  sans  résultat;  mais  la 
nouvelle  éclipse  totale  du  29  juillet,  visible  aux  États-Unis,  était  une  pré- 
cieuse occasion  de  refaire  ces  recherches  avec  plus  d'espérances  de  succès. 
Nous  devons  vivement  féliciter  M.Watson  d'avoir  su  profiter  de  cette  heu- 
reuse circonstance  pour  faire  cette  belle  observation,  que  l'Académie 
ne  peut  manquer  de  recevoir  avec  une  grande  satisfaction,  car  c'est  une 
nouvelle  consécration  de  la  gloire  scientifique  de  Le  Verrier. 

»  J'ai  prié  notre  habile  directeur  du  Bureau  des  calculs,  M.  Gaillot,  qui 
a  eu  l'honneur  d'assister  Le  Verrier  dans  tous  ses  travaux  depuis  seize  ans, 
de  comparer  la  position  tiouvée  par  M.  Watsou  pour  la  nouvelle  planète 
observée  avec  celle  qui  résulterait  de  la  plus  probable  des  quatre  orbites 
possibles  déterminées  par  Le  Verrier  :  il  a  trouvé  qu'une  de  ces  orbites 
s'accordait  assez  bien  avec  la  position  trouvée  le  29  juillet;  il  a  même  pu 
déjà  en  conclure  une  éphéméride  pour  le  mois  courant.  Cette  éphéméride 
indique  que  la  planète  est  à  sa  plus  grande  dislance  du  Soleil  aujourd'hui, 
et  demain  elle  sera  à  38  minutes  de  temps,  c'est-à-dire  à  9°3o'  en  ^îl  à 
l'Est  du  Soleil  et  à  2  degrés  au  Sud.  Cette  distance  est  assez  grande  pour 
qu'on  puisse  espérer  trouver  le  moyen  de  l'observer  aux  élongations  sui- 
vantes, sinon  à  Paris,  au  moins  dans  des  localités  qui,  par  leur  position 
géographique  et  leur  élévation,  offriront  une  plus  grande  transparence 
d'atmosphère  et  donneront  aux  instruments  une  plus  grande  puissance 
optique. 

»  Une  particularité  remarquable,  qu'on  a  déjà  eu  l'occasion  de  signaler 
une  première  fois  pour  les  satellites  de  Mars,  c'est  quela  duréede  révolution 
de  la  nouvelle  planète  serait  plus  rapide  que  le  mouvement  de  rotation  du 
Soleil;  la  durée  de  cette  révolution  ne  serait  en  effet  que  de  séjours. 

»  Une  Note,  que  I\L  Gaillot  s'est  empressé  de  rédiger  d'après  les  premiers 
calculs  qu'il  a  pu  faire,  aussitôt  qu'il  a  reçu  la  dépêche  de  M.  Watson,  don- 
nera aux  astronomes  les  renseignements  les  plus  urgents,  en  attendant  les 
nouveaux  documents  qui  peuvent  nous  arriver  des  Etats-Unis  et  qui  per- 
mettront de  donner  plus  de  certitude  à  toutes  ces  hypothèses  (').  » 


Voir  cette  Note  |iiiis  loin,  à  la  Correspondance,  page  253. 


(    23l     ) 

PHYSIOLOGIE  EXPÉRIMENTALE.  —  Sur  les  phénomènes  orbito-oculaires  pioduils 
chez  les  Mammifères  par  l'excitation  du  bout  central  du  nerf  scialique,  après 
i excision  du  ganglion  cervical  supérieur  et  du  ganglion  thoracique  supérieur; 
par  M.  A.  Vulpian. 

«  Dans  une  précédente  Communication  [Comptes  rendus,  t.  LXXXVf, 
1878,  p.  1436),  j'ai  relaté  des  expériences  qui  démontrent  que  la 
pupille  se  dilate  encore  sous  l'influence  d'excitations  portant  sur  le 
bout  supérieur  du  nerf  sciatique  coupé,  lorsque  l'animal  soumis  à  l'ex- 
périence a  subi  l'extirpation  du  ganglion  cervical  supérienr  et  du  gaii- 
glion  tlioracique  supérieur.  J'avais  fait  alors  cette  expérience  sur  des  chats  : 
le  ganglion  thoracique  supérieur  avait  été,  non  pas  excisé  complètement, 
mais  privé  de  ses  relations  avec  la  moelle  épinière,  par  la  section  du  cordon 
thoracique  sympathique,  immédiatement  au-dessous  de  lui. 

»  J'ai  répété  depuis  lors  cette  expérience,  non-seulement  sur  des  chats, 
mais  encore  sur  des  chiens,  et  j'ai  eu  soin,  dans  ces  nouvelles  recherches, 
d'enlever  complètement  les  ûeuy.  ganglions  dont  il  s'agit.  J'ai  pu  m'assurer 
que,  dans  ces  conditions,  les  choses  se  passent  de  même. 

»  Si  l'on  curarise  les  animaux  opérés  et  si  on  les  soumet  à  la  respira- 
tion artificielle,  on  voit  la  pupille  se  dilater  notablement  du  côté  où  les 
ganglions  ont  été  excisés,  chaque  fois  qu'on  électrise  le  bout  supérieur  du 
nert  sciatique  coupé,  avec  un  courant  induit  saccadé,  même  de  médiocre 
intensité. 

I)  Dans  cette  expérience,  la  dilatation  de  la  pupille  du  côté  où  les  gan- 
glions sympathiques  ont  été  excisés  est,  en  général,  beaucoup  moins 
grande  que  du  côté  opposé.  Une  autre  particidarité  non  moins  frap- 
pante, c'est  que  l'etfet  commence  du  côté  de  l'opération  quelques  instants 
plus  tard  que  du  côté  où  le  système  sympathique  est  intact. 

»  D'autre  part,  il  me  paraît  important  d'ajouter  que  l'effet  produit  ne 
se  borne  pas,  du  côté  où  les  ganglions  sont  excisés,  à  une  dilatation  de  la 
pupille;  il  y  a,  comme  de  l'autre  côté,  protrusion  de  l'oeil,  écarteraent  plus 
grand  des  paupières,  retrait  de  la  membrane  nictitante. 

))  Il  résulte  clairement  de  ces  expériences,  comme  je  le  disais  dans  ma 
Note  précédente,  que  des  fibres  sympathiques,  ou  jouant  le  même  rôle 
qu'elles,  sont  fournies  à  l'iris  et  aux  muscles  orbito-oculaires  à  fibres  lisses, 
par  certains  nerfs  crâniens.  L'idée  qui  .se  présente  tout  d'abord  à  l'esprit, 
c'est  que  ces  fibres  proviendraient  du  nerf  trijumeau,  car  on  sait  que  la 

32.. 


(    232    ) 

section  de  ce  nerf,  même  faite  entre  le  ganglion  de  Gasser  et  la  protubé- 
rance, détermine,  entre  autres  effets,  une  constriction  considérable  de  la 
pupille  du  côté  correspondant.  Les  expériences  que  j'ai  faites  dans  le  but 
de  reconnaître  si  cette  idée  est  entièrement  exacte  ne  m'ont  pas  encore 
donné  des  résultais  absolument  décisifs.  Toutefois  ces  résultais  sont  de 
nature  à  faire  soupçonner  que  le  nerf  trijumeau  n'est  pas  le  seul  qui  doime 
des  fibres  agissant  sur  l'appareil  oculaire  comme  celles  qui  proviennent 
des  ganglions  sympathiques  dont  il  vient  d'être  question.   » 


VITICULTURE. —  Nouvelle  Noie  sur  les  progrès  du  Phylloxéra  clans  les  deux  dé^ 
parlements  de  la  Charente,  à  l'occasion  de  la  dernière  Communication  de 
M.  de  la  Vergne.  Note  de  M.  Bouillaud. 

«  I.  Dans  la  séance  du  i3  novembre  iS'yG,  j'eus  l'honneur  de  commu- 
niquer à  l'Académie  une  Note  sur  les  récents  progrès  du  Phylloxéra  dans  les 
deux  départements  que  je  viens  de  nommer.  J'avais  présenté  cette  Note  à 
l'occasion  d'une  Communication  de  M.  Mouillefert,  qui,  d'expériences 
faites  sur  une  vigne  de  Cognac,  avait  tiré  la  conclusion  suivante  : 

«  L'efficicilé  du  traileinenl  des  vignes  pliylloxérées  par  le  sulfocarbonate  de  potasse  est 
incontestable.  Lorsque  la  conviction  sur  ce  point  sera  faite,  il  est  permis  d'espérer  que  la 
question  d'économie  dans  la  fabrication  du  produit  pouna  être  résolue  avec  le  temps.  » 

»  Après  avoir  présenté  quelques  renseignements  sur  les  progrès  rapides 
et  vraiment  affligeants  que  le  Phylloxéra  venait  de  faire  dans  les  deux  dé- 
partements de  la  Charente,  où,  dans  le  cours  d'une  année  environ,  il  avait 
frappé  plusieurs  milliers  d'iieclares  de  vignes,  je  terminais  ainsi  qu'il  suit  : 

n  S'il  est  formellement  démontré  que  les  sulfocarbonates  alcalins  détruisent  en  totalité 
les  Phylloxéras,  dès  que  la  question  d'économie  dans  la  fabrication  du  produit  aura  été 
résolue  (comme  l'espère  M.  Mouillefert),  je  prends  l'engagement  de  les  employer,  pourvu 
toutefois  qu'on  me  donne  la  garantie  que  les  vignes  de  mes  voisins  ne  viendront  ])as  ensuite 
infester  les  miennes.  Mais  le  tenqis  presse;  car,  s'il  fallait  attendre  encore  quelques  années  et 
si,  pendant  ce  temps,  le  Phylloxéra  continuait  son  allure  galopante,  que  de  milliers  nou- 
veaux d'hectares  de  vignes  le  fléau  n'aurait-il  i)as  envahis,  et  peut-être  détruits  sans 
retour!   » 

»  Deux  ans  ne  se  sont  pas  encore  écoulés  depuis  celte  triste  prédiction, 
et  déjà,  malheureusement,  la  prédiction  s'est  accomplie  dans  les  deux 
départements  de  la  Charenle.  J'aurais  pu,  l'année  dernière  (1877),  à  mon 
retour  de  l'un  de  ces  deux  départements,  au  mois  de  novembre,  un  an 


(  233  ) 
après  ma  première  Communication,  annoncer  à  l'Académie  cette  funeste 
nouvelle.  Mes  vignes  étaient  au  nombre  de  celles  sur  lesquelles  le  fléau 
avait  le  plus  rudement  sévi.  Pour  donner  une  idée  plus  précise  des  dom- 
mages qu'elles  avaient  éprouvés,  qu'il  me  suffise  de  dire  que  je  n'ai  pas 
récolté  la  sixième  partie  du  vin  sur  lequel  j'avais  droit  de  compter,  si  le 
Phylloxéra  les  eût  épargnées.  Celte  année  sera  plus  malheureuse  encore, 
autant  que  j'ai  pu  le  prévoir,  après  les  avoir  visitées,  il  y  a  quinze  jours. 
Je  ne  me  proposais  pas  de  faire  part  à  l'Académie  de  ce  que  j'avais  observé, 
dans  ce  dernier  voyage,  sur  le  théâtre  de  la  dévaslalion  phylloxérique  ; 
mais  j'ai  cru  devoir  changer  de  résolution,  après  avoir,  dans  la  dernière 
séance,  entendu  la  lecture  de  la  consolante  et  savante  Noie  de  M.  de 
la  Vergue,  Sur  les  succès  obtenus  par  l'application  du  sulfocarbonale  de  potas- 
sium au  traitement  des  vignes  ptiylloxcrées. 

))  Dans  cette  Note,  l'auteur  a  rendu  compte  des  «  résultats  considérables, 
X  dit-il,  qu'il  a  obtenus  d'une  étude  assidue  et  du  traitement  rationnel  aux- 
»  quels  il  a  soumis  une  tache  phylloxérique  depuis  le  mois  de  septembre 
»  i8y6.  Ils  lui  paraissent  fournir  une  règle  pour  la  défense  des  vignes.  » 
[Comptes  rendus  du  2/4  juin  1878.) 

»  Certes,  cette  Note,  présentée  eu  confirmation  d'une  autre  que 
M.  de  la  Vergue  avait  communiquée  à  l'Académie,  le  27  m;irs  1876  ('), 
était  bien  faite  pour  me  décider  à  remplir  rengagement  que  je  m'étais  im- 
posé, de  recourir,  pour  mon  propre  compte,  à  l'emploi  des  sulfocarbonales 
alcalins,  bien  que  toutefois  rien  ne  me  donnât  la  garantie  que,  après  les 
avoir  employés  avec  succès,  les  vignes  de  mes  voisins,  phylloxérées  comme 
les  miennes,  ne  viendraient  pas  les  contagionner  de  nouveau.  Mais  je  se- 
rais en  vain  aujourd'hui  tenté  de  pratiquer  la  méthode  de  M.  de  la  Vergue. 
En  effet,  hélas!  comme  je  le  craignais  en  1876,  le  remède  arrive  trop  tard. 
Je  viens  de  déclarer,  en  effet,  que  dès  l'année  dernière  où,  le  Phylloxéra 
mis  de  côté,  tout  promettait  qu'elle  serait  bonne,  mes  vignobles  avaient 
tellement  souffert  ,  qu'ils  ne  donnèrent  que  le  sixième  d'une  récolte 
moyenne  ;  et  j'ai  ajouté  que  cette  année  le  mal  avait  poursuivi  ses  ravages, 
à  l'abri  desquels  n'ont  pas  été  même  les  contrées  dans  lesquelles  M.  Mouil- 
lefert,  le  savant  délégué  de  l'Académie,  avait  pratiqué,  en  1875,  ses  expé- 

(')  Dans  ceUe  Noie,  on  lisait  :  <.  Ce  traitement  (le  suHocarbonatage  des  vignes)  est  tiès- 
praticable  et  presque  suffisamment  économique,  en  utilisant  l'eau  que  la  pluie  fournit  au 
sol,  et  en  augmentant  son  efficacité  par  deux  opérations  suffisamment  rapprochées,  ce  qui 
prévient  les  conséquences  résultant  de  la  résistance  des  œufs  aux  insecticides,  comme  en 
troublant  les  foyers  d'émigration,  . 


(   234  ) 
riences  (à  Cognac).  Or,  en  présence  d'un  tel  état  de  choses,  à  moins  d'un 
véritable  prodige,  ce  qui  ne  se  voit  pas  tous  les  jours,  il  ne  me  restera  plus 
d'autre  parti  à  prendre  que  l'arrachement,  sinon  de  la  totalité,  du  moins 
de  la  presque  totalité  de  mes  vignes. 

»  II.  On  pourra  bien  me  dire  que  c'est  ma  faute  si  mes  vignes  ont 
éprouvé  un  si  funeste  sort,  puisque,  six  à  sept  mois  avant  ma  première 
Note  lue  à  l'Académie  (i3  novembre  1876),  M.  de  la  Vergue  avait  déjà 
rendu  compte  à  cette  Académie  des  résultats  d'une  expérience  pratiquée, 
en  juin  187.5,  sur  une  vigne  phylloxérée  du  Médoc,  lesquels  résultats  dé- 
montraient, selon  lui,  «  que  le  sulfocarbonate  de  potasse  exerce  sur  la  vigne 
')  une  action  favorable,  et  une  action  mortelle  sur  le  Phylloxéra  ».  De 
plus,  au  mois  de  décembre  de  la  même  année,  le  savant  viticulteur  racon- 
tait à  l'Académie  les  succès  qu'il  avait  obtenus  de  deux  applications  de 
sulfocarbonate  de  potasse,  faites  en  juillel  et  août.  Il  est  possible,  disait-il, 
de  rendre  partout  très-praticable  le  traitement  des  vignes  phylloxérées,  à 
des  conditions  presque  suffisamment  économiques,  en  utilisant  l'eau  que 
la  pluie  fournit  au  sol. 

»  Cette  circonstance  d'un  traitement  encore  insuffisamment  écono- 
mique, et  la  condition  d'utiliser  l'eau  que  la  pluie  fournit  au  sol,  condi- 
tion dont,  certes,  on  ne  dispose  pas  toujours  à  son  gré,  ne  sont  pas  préci- 
sément de  nature  à  me  causer  de  bien  vifs  regrets  de  n'avoir  pas  mis  en 
pratique,  en  1877  et  1878,  la  méthode  curative  proposée  par  M.  de  la 
Vergne. 

»  III.  La  nouvelle  expérience  tentée  par  cet  habile  viticulteur,  lui  a, 
dit-\\,  fourni  des  résultats  considérables,  qui  lui  paraissent  donner  la  solution  de 
deux  problèmes  importants,  et  une  règle  pour  la  défense  des  vignes.  Exposons 
donc  cette  nouvelle  expérience,  et  voyons  ensuite  si  les  éloges  qui  leur 
ont  été  décernés  n'ont  pas  été  exprimés  sous  une  forme  un  peu  trop  pom- 
peuse. Or,  il  s'agit  d'une  vigne  âgée  seulement  d'environ  deux  ans  et 
demi,  dont  vingt-neuf  ceps  étaient  frappés  de  la  tache  phylloxérique.  Le 
premier  envahi  n'avait  plus  de  vie  que  dans  son  axe  principal,  jusqu'à 
quelques  centimètres  dans  l'intérieur  du  sol.  Les  huit  ceps  qui  le  suivaient 
avaient  des  sarments  bien  développés,  mais  leurs  feuilles  étaient  jaunis- 
santes; plusieurs  de  leurs  racines  étaient  mortes,  d'autres,  en  plus  grand 
nombre,  étaient  mourantes  ou  gravement  malades.  Celles  qui  paraissaient 
encore  saines  étaient  littéralement  couvertes  de  Phylloxéras.  Sur  vingt 
ceps  des  plus  rapprochés  de  ces  derniers,  on  découvrit  des  Phylloxéras 
immigrants,   dont  quelques-uns  étaient  déjà  parvenus  jusqu'aux  racines 


(  235  ) 
supérieures  tandis  que  les  antres  stationnaient,  soit  sur  le  collet  de  la 
plante,  soit  dans  les  creux  de  motte  de  terre  de  la  couche  ameublie  du  sol. 
»  IV.  Sans  doute,  si  le  traitement  employé  par  M.  de  la  Vergne  avait  eu 
pour  sujets  vingt-neuf  ceps  de  vigne  adultes,  en  plein  développement  de 
leurs  racines,  et  qu'il  eût  réussi  à  ce  point  que  nul  ne  pourrait  certainement 
aujourd'hui  en  découvrir  la  place,  il  y  aiu'ait  lieu,  sans  être  suspect  de  parler 
un  langage  qui  se  plaîi,  à  fleurir  sur  les  rives  de  la  belle  Garonne,  de  chanter 
victoire  en  l'honneur  de  cet  heureux  mode  de  traitement.  Mais  un  tel  chant 
est-il  déjà  bien  permis,  lorsqu'il  s'agit  de  vignes  âgées  seulement  d'environ 
deux  ans  et  demi,  par  conséquent  encore  à  cet  état  d'enfanCe  où  leurs  ra- 
cines, peu  étendues,  peu  profondes  et  peu  nombreuses,  sont  facilement 
accessibles  au  poison  liquide,  dont  on  les  arrose  à  dose  suffisamment  abon- 
dante et  suffisanunent  répétée?  M.  de  la  Vergne  lui-même  a  pris  soin  de 
noter  que  la  circonstance  signalée  ici  constituait  une  condition  importante 
de  succès.  L'expérience  nouvelle  dont  il  a  rendu  compte  à  l'Académie 
constitue  bien,  selon  lui,  une  preuve  en  faveur  du  sulfocarbonate  de  potas- 
sium, au  double  point  de  vue  de  son  ejftcacilé  et  de  son  emploi  pratique.  Cela 
dit  d'une  manière  générale,  M.  de  la  Vergne  ajoute  : 

"  Cet  agent  est  désormais  indispensable  pour  le  traitement  i\es  Jeunes  plants  et  de  toutes 
les  vignes  qui  sont  cultivées  dans   une  couche  de  terre  végétale  très-mince.  « 

M   II  termine  ainsi  : 

«  Le  sulfure  de  carbone  pur,  par  mesure  d'économie,  aura  peut-être  une  application 
plus  générale,  mais  il  est  moins  puissant  que  le  sous-carbonate  contre  les  Phylloxéras  qui 
vivent  et  se  reproduisent  au  bas  de  la  lige  des  ceps,  et  contre  ceux  qui  stationnent  dans  la 
couche  ameublie  du  sol.   ■■ 

»  On  le  voit,  M.  de  la  Vergne,  dont  l'autorité  est  si  grande,  sous  le 
double  rapport  de  la  théorie  et  de  la  pratique,  considère  la  fncilité  avec 
laquelle  on  peut  pour  ainsi  dire  mettre  en  contact  le  Phylloxéra  avec  son 
insecticide  comme  une  circonstance  émineiument  propice  à  l'emploi  de 
celui-ci.  Je  ne  saurais  jamais  trop  insister  moi-iuéme  sur  l'importance  ca- 
pitale de  cette  condition.  Quelque  puissant  qu'il  soit  en  lui-même,  tout 
insecticide  cesse  de  l'être  par  cela  seul  qu'il  ne  peut  pas,  par  quelque  rai- 
son que  ce  soit,  être  mis  convenablement  en  contact  avec  l'insecte  contagi- 
fère  ou  contacjicjène.  Tout  le  monde  sait  par  cœur  ce  principe  :  sulilata  causa, 
lollittir  cffectns.  Le  principe  inverse  n'est  pas  moins  vrai  :  causa  non  sublata, 
nec  lollitur  ejfectus. 

»  Ce  n'est  pas,  au  reste,  l'effet  déjà  produit  qui,   dans  les  cas  dont   il 


(  ^36  ) 
s'agit  ici,  est  détruit  par  la  destruction  de  la  cause.  Il  persiste,  au  contraire, 
mais  il  suffit  que  sa  cause  n'existe  plus  pour  qu'il  disparaisse,  soit  de  lui- 
même,  soit  par  un  traitement  approprié  à  sa  nature.  Je  citerai  volontiers  ici, 
pour  exemple,  VJcarus  scabiei.  Cet  Acarus  une  fois  défruit,  l'affection  vési- 
culeuse  de  la  peau  disparait  comme  par  enchantement,  ou  d'elle-même,  ou 
sous  l'influence  de  quelques  bains  et  des  soins  ordinaires  de  propreté. 

»  Je  termine  en  faisant  des  vœux  sincères  et  désormais,  hélas!  désinté- 
ressés, pour  que,  grâce  aux  expériences  de  M.  de  la  Vergne  et  de  ses 
émules  ,  les  sulfocarbonates  deviennent  un  poison  non  moins  spé- 
cifique pour  le  Phylloxéra,  cet  Acarus  de  la  maladie  de  nos  vignes,  que 
ne  l'est  pour  Y  Acarus  de  cette  maladie  de  l'homme  et  des  animaux, 
dont  il  n'est  pas  nécessaire  de  répéter  le  nom ,  une  préparation  dont  le 
soufre  est  l'élément  le  plus  actif,  comme  il  l'est  aussi  des  sulfocarbonates 
et  des  sulfures  de  carbone.  Et  il  me  semble  que,  en  dépit  de  toutes  les 
difficultés  de  l'œuvre  commencée,  si,  comme  le  ciron  de  la  gale  (ce  nom 
m'est  échappé),  qui,  pour  son  siège,  a  choisi  la  peau  des  animaux,  le  pu- 
ceron ou  le  ciron  de  la  maladie  des  vignes,  au  lieu  d'avoir  pris  pour  son 
principal  siège  leurs  racines  ou  leurs  entrailles,  cachées  dans  les  profon- 
deurs delà  terre,  l'eût  établi  dansl'ècorce  de  leurs  ceps,  sorte  de  peau  de 
cette  partie  de  la  vigne;  il  me  semble,  dis-je,  que,  s'il  en  avait  été  ainsi,  la 
destruction  du  Phylloxéra  serait  déjà  un  fait  accompli.  Espérons  que,  sous 
les  efforts  redoublés  de  la  Commission  de  celte  Académie,  qui  veille  sans 
cesse,  et  de  ceux  dont  elle  encourage  les  travaux,  ce  qui  re^te  à  faire  se 
fera.  Mais  en  celte  œuvre  aussi,  il  est  permis  de  dire  qu'z7  n'y  a  rien  de  fait 
tant  qu'il  leste  quelque  chose  à  faire. 

«  Or  je  crains  bien  de  ne  pas  me  tromper  en  disant  qu'il  reste  encore 
quelque  chose  à  faire,  eu  matière  de  traitement  préservatif  et  curafif 
d'un  mal  d-igne  d'être  comparé  aux  sept  plaies  de  l'antique  Egypte,  qui, 
s'il  poursuivait  ses  ravages  avec  la  même  fureur  qu'd  a  déployée  depuis 
dix  ans,  finirait  par  exterminer,  sinon  la  totalité,  du  moins  l'immense 
majorité  de  ces  célèbres  vignobles,  orgueil,  fortune,  délices  de  la  France, 
et  que   toutes  les  autres  nations  nous  envient.  » 

«  M.  DrsiAS  ne  se  propose  point,  à  la  fin  d'une  séance  et  pris  à  l'impro- 
viste  par  la  Communication  de  notre  savant  confrère  M.  Rouillaud,  d'exa- 
miner à  fond  les  questions  qu'elle  soulève. 

1)  Il  tient  à  faire  remarquer  seulement  que  l'exemple  de  M.  de  la  Vergne 
prouve  qu'un  propriétaire  vigilant  et  instruit  peut  sauver  ses  récolles  et 


(  -^37  ) 
même  ses  vignes  à  peu  de  frais,  quand,  dès  que  le  mal  apparaît,  il  applique 
le  remède.  En  dépensant  5r  francs,  M.  de   la  Vergne  s'est  débarrassé  de 
la  première  atteinte  du  Phylloxéra. 

»  En  éprouvera-t-il  d'autres?  C'est  possible.  Mais  sauver  deux  ou  trois 
récoltes  et  gagner  deux  ou  trois  ans  en  pareil  cas,  c'est  important  et  peut 
devenir  décisif,  si,  dans  cet  intervalle,  on  découvre  des  moyens  de  destruc- 
tion meilleurs  ou  si  des  mesures  générales  interviennent. 

»  Ces  mesures  générales,  l'Académie  les  a  réclamées  dès  l'origine  ;  elles 
.seules  peuvent  sauver  le  vignoble  français.  En  effet,  un  propriétaire,  assez 
riche  pour  supporter  les  frais  de  traitement  et  assez  instruit  pour  en  com- 
prendre l'importance,  hésite  souvent  parce  qu'à  côté  de  lui  se  trouve  un 
propriétaire  moins  favorisé  qui  ne  peut  en  faire  la  dépense  ou  un  viticul- 
teur obstiné  qui  ne  veut  rien  faire.  L'État  seul  pouvait  intervenir  et  dire 
au  premier  :  «  Agissez  pour  votre  compte  ;  je  me  charge  d'aider  celui  qui 
»  manque  de  ressources  et  de  contraindre  celui  qui  manque  de  bonne  vo- 
«  lonté.  »  Le  traitement  deviendra  général  et  sera  efficace  de  la  sorte.  Il 
fallait  une  loi.  Depuis  qu'elle  est  enfin  votée,  l'Administration  de  l'Agri- 
culture est  année  et  l'Académie  n'a  plus  à  intervenir. 

))  Elle  a  rempli  son  rôle  en  affirmant,  par  les  soins  de  la  Commission 
et  de  ses  délégués,  que  la  maladie  est  due  au  Phylloxéra  ;  que  cet  in- 
secte offre,  dans  son  existence  et  dans  ses  transformations,  des  points 
critiques  dont  le  vigneron  peut  tirer  parti  pour  le  détruire;  que  la  vigne 
meurt  par  suite  de  la  destruction  du  chevelu  et  de  l'altération  des 
racines  ;  que  tous  les  moyens  de  destruction  de  l'insecte  ont  échoué,  sauf 
la  submersion,  le  sulfure  de  carbone  et  les  sulfocarbonates. 

»  L'Académie  ne  peut  plus  rien,  et  l'Administration  seule  possède  le 
pouvoir,  comme  elle  a  le  devoir,  de  mettre  en  mouvement  la  loi  dont  elle 
est  armée. 

»  Cependant,  que  le  découragement  ne  s'empare  point  du  viticulteur. 
Une  vigne  ne  meurt  pas  du  jour  au  lendemain;  elle  met,  en  général,  trois 
ans  à  périr,  et  souvent  davantage.  Les  occasions  de  profiter  des  moments 
où  le  terrain  est  baigné  par  les  pluies  ne  peuvent  donc  pas  manquer. 

M  D'un  autre  côté,  que  les  viticulteurs  ne  se  montrent  pas  trop  impa- 
tients au  sujet  des  effets  des  insecticides.  Une  vigne  qui  a  souffert  pendant 
trois  ans,  et  qui  est  arrivée  au  dernier  terme  de  son  existence,  ne  se  relève 
pas  eu  un  jour.  M.  Bouillaud  est  un  trop  grand  médecin  pour  s'étonner 
que  la  convalescence  soit  longue.  Il  faut  trois  ans  pour  remonter  la  pente 
que  trois  ans  de  maladie  avaient  fait  descendre. 

C.  F..,  1S78,  2«  Semestre.  (T.  LXXXVU,  N«  6.)  33 


(  238  ) 

»  Un  mot  encore.  On  ne  peut  s'empêcher  d'être  surpris,  après  tout  ce 
qui  a  été  dit  et  démontré  à  ce  sujet,  de  voir  avec  quelle  facilité  on  s'extasie 
sur  les  voyages  extraordinaires  que  le  Phylloxéra  se  permet,  et  sur  les 
distances  insensées  qu'il  est  supposé  franchir,  et  dont  on  parle  à  chaque 
cas  nouveau  d'invasion  avec  stupéfaction, 

»  On  ne  saurait  trop  le  répéter,  le  vol  du  Phylloxéra  n'a  jamais  dé- 
passé lo  ou  i5  kilomètres  par  an. 

»  Toutes  les  fois  qu'il  apparaît  à  de  plus  grandes  distances  d'un  pays 
infesté,  c'est  qu'il  est  apporté  de  main  d'homme,  et  qu'il  voyage  en 
chemin  de  fer,  en  hateau  à  vapeur,  sous  forme  de  vignes  américaines  ou 
de  vignes  françaises  infestées. 

»  Il  importe  donc  :  i°  de  considérer  que  le  rôle  de  la  Science  est  ter- 
miné, et  que  c'est  à  l'industrie  et  à  l'Administration  qu'il  appartient  d'agir 
aujourd'hui  par  des  mesures  d'ensemble;  2°  de  ne  pas  se  décourager,  les 
vignes  les  plus  malades  pouvant  être  rétablies  par  des  soins  assidus;  3°  en- 
fin, de  ne  rien  négliger  pour  préserver  les  pays  sains  de  l'invasion  du  Phyl- 
loxéra par  l'introduction  des  vignes  phylloxérées.  » 


PHYSIOLOGIE.  —  Fitesse  de  propagation  des  excitations  dans  tes  nerfs  moteurs 
des  muscles  rouges  de  faisceaux  striés,  soustraits  à  l'empire  de  la  volonté. 
"Note  de  M.  A.  Chadveau.  (Extrait.) 

«...  Mon  nouveau  travail  comprend  deux  séries  distinctes  d'expériences. 
Dans  la  première,  on  a  comparé  la  vitesse  de  transmission  dans  les  nerfs 
des  muscles  du  larynx  (muscles  rouges  volontaires)  et  dans  ceux  de  la  po- 
sition cervicale  de  l'œsophage  (muscles  rouges  involontaires).  Dans  la  se- 
conde série,  la  comparaison  s'est  étendue  aux  nerfs  de  la  portion  terminale 
de  l'oesophage  (muscles  pâles  involontaires  ou  muscles  lisses).  Je  vais  m'oc- 
cuper  aujourd'hui  des  expériences  de  la  première  série. 

»  Le  mode  de  distribution  des  nerfs  moteurs  de  la  portion  cervicale  de 
l'œsophage,  dans  les  animaux  solipèdes,  a  nécessité  des  procédés  spéciaux, 
pour  calculer,  par  la  comparaison  des  contractions  du  conduit,  la  durée 
de  la  transmission  des  excitations  qui  engendrent  ces  contractions.  Tous 
ces  nerfs  moteurs  viennent  de  la  portion  sous-cranieiine  ou  gutturale  du 
tronc  du  nerf  vague.  Ils  sont  fournis,  à  droite  et  à  gauche,  par  les  nerfs  pha- 
ryngien et  laryngé  externe.  De  chaque  côté  de  l'œsophage,  ils  forment  un 
cordon  plexiforme,  incrusté  dans  l'épaisseur  de  la  membrane  charnue  du 


(  239  ) 
conduit  à  laquelle  ils  adhèrent  intimement,  et  accompagnent  ainsi  ce  con- 
duit, depuis  son  origine,  jusque  dans  l'intérieur  de  la  poitrine.  En  raison 
de  cette  disposition,  l'excitation  localisée  de  différents  points  des  nerfs  œso- 
phagiens cervicaux,  sans  être  impossible,  présente  certaines  difficultés, 
qu'il  m'a  paru  préférable  d'éviter,  en  changeant  de  méthode  expéri- 
mentale. 

»  Le  muscle  œsophagien  n'est  pas  un  organe  simple.  On  peut  se  le  re- 
présenter comme  étant  formé  de  segments  annulaires,  imis  bord  à  bord, 
par  pénétration  profonde  et  réciproque,  mais  complètement  indépendants 
les  uns  des  autres  au  point  de  vue  de  l'innervation,  et  capables  de  se  res- 
serrer et  de  se  raccourcir  isolément  sous  l'influence  de  l'excitation  des 
filets  nerveux  moteurs  spécialement  destinés  à  chacun  des  segments.  Ces 
filets  nerveux,  tous  venus  du  même  tronc,  tous  distribués  par  la  même 
branche,  qui  les  abandonne  successivement,  dans  son  trajet  de  haut  en  bas, 
à  chaque  région  de  l'œsophage,  sont  d'autant  plus  longs  qu'ils  innervent 
une  région  plus  inférieure  du  conduit;  d'où  il  résulte  que  les  excitations 
portées  sur  un  seul  point  du  tronc  du  nerf  vague,  au-dessus  de  l'origine 
du  nerf  pharyngien,  ont  d'autant  plus  de  chemin  à  parcourir  qu'elles  sont 
portées  à  une  région  plus  basse  de  l'œsophage.  On  peut  affirmer,  de  plus,  eu 
raison  de  l'uniformité  de  direction  des  ramuscules  nerveux,  que  le  chemin 
parcouru  par  les  excitations  est  exactement  proportionnel  à  la  distance  qui 
sépare,  du  point  excité  du  nerf,  les  différentes  régions  de  l'œsophage.  Si 
donc  on  recueille  simultanément  le  tracé  de  la  contraction  de  deux  de  ces 
régions,  l'élévation  de  la  courbe  musculaire  se  dessinera  plus  tardivement 
dans  le  tracé  de  la  région  la  plus  inférieure,  et  la  différence  de  temps,  com- 
parée à  la  distance  qui  sépare  les  deux  régions,  permettra  de  calculer  très- 
exactement  la  vitesse  avec  laquelle  se  transmettent  les  excitations  dans  les 
nerfs  œsophagiens  cervicaux.  Au  moins  en  sera-t-il  ainsi,  si  l'on  s'est  assuré 
au  préalable  que  les  deux  régions  musculaires  de  l'œsophage  ont  des  pro- 
priétés physiologiques  identiques  et  sont  capables  de  répondre  aux  exci- 
tations avec  la  même  rapidité. 

»  Au  fond,  cette  nouvelle  méthode  est  identique  à  celle  qui  a  été  ap- 
pliquée à  l'étude  de  la  vitesse  de  propagation  dans  les  nerfs  de  la  vie  ani- 
male. Ici,  on  excite  sur  le  nerf  deux  points  inégalement  distants  du  muscle, 
et  l'on  fixe  successivement  la  courbe  des  deux  contractions  sur  le  cylindre 
enregistreur.  Là,  on  excite  un  seul  point  du  nerf,  et  l'on  recueille  simulta- 
nément les  deux  contractions  qui  se  produisent  dans  deux  régions  muscu- 

33.. 


(  a/io  ) 
laires  indépendantes,  inégalement  éloignées  dn  point  excité.  Dans  les  deux 
cas,  la  différence  de  temps  entre  l'apparition  des  deux  contractions  équi- 
vaut à  la  durée  de  la  transmission  de  l'excitation  dans  une  longueur  déter- 
minée de  nerf. 

))  C'est  avec  une  pince  myographique,  tenant  l'œsophage  aplati  entre 
ses  mors,  que  l'on  enregistre  les  contractions  du  conduit.  Il  est  de  la  der- 
nière importance,  pour  avoir  des  tracés  identiques  et  comparables,  que 
les  deux  appareils  employés  aient  la  même  sensibilité  et  soient  appliqués 
de  manière  à  presser  également  sur  la  membrane  du  tambour,  au  moment 
du  gonflement  et  du  durcissement  de  l'œsophage. 

»  Un  exemple  fera  bien  comprendre  comment  les  choses  se  passent  dans 
les  expériences  de  cette  nature.  Celle  que  je  vais  raconter  peut  être  don- 
née, quant  aux  résultats  obtenus,  comme  un  bon  type  moyen.  Sauf  la  modi- 
fication des  explorateurs  myographiques,  rien  n'a  été  changé  à  l'instrumen- 
tation générale;  seulement,  la  vitesse  de  rotation  du  cylindre  enregistreur 
a  été  considérablement  diminuée.  Le  grand  ralentissement  qui  va  être  si- 
gnalé tout  à  l'heure  dans  la  transmission  nerveuse  permet,  en  effet,  d'ob- 
tenir d'excellents  tracés  avec  un  déplacement  de  la  surface  du  cylindre  ne 
dépassant  pas  4o  à  5o  centimètres  par  seconde. 

»  Le  sujet  choisi  est  un  cheval  fin,  encore  vigoureux.  Il  est  couché 
sur  le  côté  droit  et  immobilisé  à  l'aide  d'une  injection  intra-veineuse  de 
chloral.  On  découpe  l'œsophage  près  de  son  origine,  ainsi  qu'en  bas  du 
cou,  pour  placer,  à  /\o  centimètres  l'une  de  l'autre,  deux  pinces  myogra- 
phiques. De  plus,  entre  les  lèvres  de  la  glotte,  est  introduit  l'explorateur 
laryngien.  Le  nerf  vague  est  ensuite  mis  en  rapport,  par  trois  points,  à 
l'aide  d'excitateurs  doubles  (excitation  bipolaire)  avec  les  deux  pôles  de 
l'appareil  d'induction  :  le  plus  haut  point  est  situé  au-dessus  de  l'origine 
des  nerfs  œsophagiens  cervicaux;  le  deuxième  et  le  troisième,  au  niveau 
des  deux  pinces  myographiques.  Celles-ci  sont  elles-mêmes  disposées  de 
manière  à  conduire  directement  les  courants  induits  sur  l'œsophage,  pour 
luie  excitation  immédiate  de  son  tissu  contractile. 

»  Grâce  au  distributeur  automatique,  le  courant  excitateur  passe,  à 
chaque  tour  du  cylindre  enregistreur,  dans  des  points  différents  :  aii  pre- 
mier tour,  c'est  la  partie  supérieure  de  l'œsophage  qui  est  excitée  direc- 
tement, et  la  partie  inférieure  au  deuxième.  Au  troisième  tour,  le  nerf  vague 
est  excité  dans  le  point  supérieur,  de  manière  à  faire  naître  à  la  fois  la 
contraction  dans  le  larynx  et  les  deux  régions  de  l'œsophage.  Ce  sont  enfin 


(    24l    ) 

les  deuxième  et  troisième  points  du  nerf  vague  que  le  courant  irrite,  aux 
Quatrième  et  cinquième  tours,  en  provoquant  seulement  la  contraction  des 
muscles  du  larynx. 

))  Examinons  les  cinq  tracés  obtenus  dans  ces  conditions. 

M  Dans  les  deux  premiers,  on  constate  que  les  deux  contractions  pro- 
voquées par  l'excitation  directe  du  tissu  musculaire  présentent  même  am- 
plitude, même  forme,  et  surviennent  exactement  au  même  moment,  -||ôde 
seconde  après  l'excitation  ,  ces  ^^fiï  ^^  seconde  représentant  à  la  fois  le 
temps  perdu  physiologique  et  le  temps  employé  pour  la  transmission  du 
mouvement  aux  appareils  transmetteurs  et  récepteurs.  La  constatation  de 
cette  identité  des  deux  contractions  excitées  directement  assure  l'exacti- 
tude du  résultat  de  la  comparaison  entre  celles  dont  il  va  être  question 
maintenant. 

M  Le  troisième  tracé,  le  plus  important  de  tous,  montre  que,  à  la  suite  de 
l'excitation  du  pneumogastrique,  au-dessus  de  l'origine  des  nerfs  œsopha- 
giens ;  la  contraction  survient,  dans  la  région  inférieure  de  l'oesophage, 
■j-^^  de  seconde  plus  tard  que  dans  la  région  supérieure.  Ce  chiffre  repré- 
sente donc  la  durée  de  la  transmission  nerveuse  dans  les  4o  centimètres 
de  nerf  qui  s'étendent  du  premier  point  au  second.  C'est  une  vitesse  de  pro- 
pagation de  8'",  1 6  par  seconde  pour  les  excitations  qui  parcourent  les  nerfs 
œsophcKjiens  cervicaux. 

»  Dans  le  quatrième  et  le  cinquième  tracé,  inscrits  dans  le  but  de  com- 
parer, sur  le  même  sujet,  cette  vitesse  de  propagation  avec  celle  des  nerfs 
moteurs  du  larynx,  on  constate  que  la  même  distance  de  /jo  centimètres 
est  franchie,  par  l'excitation  qui  circule  dans  le  tronc  du  nerf  vague  pour 
aller  aux  muscles  laryngiens,  en  j—^  de  seconde,  c'est-à-dire  avec  une 
rapidité  de  66"",  66  par  seconde. 

»  En  résumé  :  i"  l'excitation  directe  du  tissu  musculaire  de  l'œsophage, 
en  haut  et  en  bas  du  cou,  provoque  des  contractions  de  même  forme,  de 
même  amplitude,  et  dont  le  début  occupe  la  même  place,  par  rapport  au 
moment  de  l'excitation. 

»  2°  Si  l'excitation  est  pratiquée  sur  le  nerf  vague,  au-dessus  de  l'origine 
des  nerfs  œsophagiens  moteurs,  les  contractions  de  la  région  inférieure  de 
l'œsophage,  dont  les  nerfs  sont  plus  longs,  apparaissent  avec  un  retard 
très-sensible  sur  celles  de  la  région  supérieure. 

»  3"  La  durée  de  ce  retard,  rapportée  à  la  différence  de  longueur  des 
nerfs,  ne  permet  pas  d'estimer  la  vitesse  de  propagation  des  excitations, 
dans  les  nerfs  moteurs  de  la  partie  cervicale  de  l'œsophage,  à  plus  de  8  mé- 


(    242    ) 

très  par  seconde,  quand  cette  vitesse  atteint  et  dépasse  65  mètres  dans 
les  nerfs  moteurs  du  larynx  et  de  la  face.  Donc,  dans  les  nerfs  moteurs  des 
muscles  involontaires  à  faisceaux  rouges  et  striés,  la  vitesse  de  transmission  des 
excitations  centrijuges  est  environ  huit  fois  moi)idre  que  dans  les  nerfs  des 
muscles  de  structure  identique,  qui  appartiennent  au  système  musculaire  soumis  à 
la  volonté.    » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  SuT  les  covarianls  fondamentaux  d'un  système 
cubo- quadratique  binaire.  Noie  de  M.  Sylvesteu. 

(c  Le  seul  cas  du  dénombrement  des  grundformen  binaires  qui  restait  à 
déterminer  par  ma  méthode,  de  ceux  qui  ont  été  calculés  par  la  méthode 
de  Gordan,  est  celui  de  la  combinaison  d'une  forme  biquadratique  avec 
une  forme  cubique  binaire. 

»  Grâce  à  la  coopération  intelligente  et  à  la  grande  habileté,  comme  cal- 
culateur, de  M.  J.  Franklin,  un  de  mes  élèves  à  Baltimore,  je  suis  en  état 
de  présenter  à  l'Académie  le  tableau  des  invariants  et  covariants  fonda- 
mentaux, donné  par  la  n)élho(le(!e  tamisage. 

»  En  partant  de  la  forme  primitive 


(l  —tu*)    (l  —tlÛ)    [l—t)    (l   —tu-',    (l  —tu-')   (l—  TK')   (l  —ru)    (l  —TU-')   (l  — T«-^J 

on  parvient  à  la  fraction  génératrice  canonique,  dont  le  dénominateur  est 

(l  — /')  [ï  —  t')  [i-r-u')  [i  —  lu*)  (i  — T*)  (i— t'«')  (i  -tu')  (i  —  r-T')  {i  —  tT>)  [i  —  i't')  [l  —  t'r'), 

et  dont  le  numérateur  contient  338  termes,  dont  ceux  qui  portent  des 
coefficients  positifs  sont  égaux  en  nombre  à  ceux  qui  portent  le  signe  né- 
gatif. En  effet,  à  chaque  terme  kt^.v\u'^  correspond  un  terme 

—  kt"' .1^' .iii' , 

où  a  +  «',  /3  4- 13',  Y  +  7'  sont  des  nombres  constants,  lesquels  (si  je  ne 
me  trompe,  car  j'ai  eu  le  malheur  de  perdre  le  manuscrit)  sont  respec- 
tivement 12,  l'y,  II. 

M   En  représentant  un  terme /ci*,  t^.»"'  par  le  symbole  (a./?."/)*,  voici  le 
tableau  des  termes  positifs. 


243 


2. 

4.0 

1.   1.3 

7.  8.4 

(  10.  II. 5)= 

7.13.7 

(6. 

7-   9)^ 

2. 

6.0 

I.   3.3 

7. .0.4 

10. i3.5 

8.  7.7 

(6. 

9-  9)' 

(3. 

4.0)' 

2.    1.3 

(7.. 2. 4)' 

3.   0.6 

(8.  9'7)^ 

7- 

7-  9 

(3, 

6.0)' 

(2.   3.3)' 

(7. .4.4)= 

4.10.6 

(8.  M. 7)' 

(7- 

9-   9)' 

(4- 

4.0)' 

3,    1.3 

(8.  8.41= 

4.1Î.6 

(9-  9- 7V' 

(8. 

9-  9)' 

(4- 

6.0)^ 

(3.  3.3)^ 

8. .0.4 

(5.10.6)= 

(9-II-7)' 

(9- 

9-  9)' 

5. 

4.0 

(3.  5.3)= 

(8.. 2. 4)-' 

(5.12.6)= 

10.  9.7 

10. 

9-  9 

5. 

6.0 

3. II. 3 

(8.14.4)' 

6.  8.6 

(10.11.7)= 

4- 

4. 10 

I . 

I .  I 

(4.   3.3)^ 

9.  8.4 

(6.10.6)= 

1 1 . 1 1 .7 

(4- 

6.io)  = 

(I- 

3.1)= 

(4.  5.3)3 

9.14.4 

(6.12.6)= 

11.13.7 

4- 

8.10 

I . 

5.1 

4. II. 3 

10. i4 .4 

6.14.6 

3.   4.8 

5. 

4. 10 

2. 

I ,  I 

5.  3.3 

11 .i4-4 

7.  8.6 

3.  6.8 

(5. 

6.10)3 

(2. 

3.1)-' 

(5.  5.3)= 

I.    1.5 

^7.10.6)' 

4.  6.8 

(5. 

8.10]' 

(2. 

5.1)' 

5. II. 3 

2.   1 .5 

(7.12.6)3 

4.  8.8 

(6. 

6.10)' 

(3. 

S..)'' 

5.13.3 

4. II. 5 

(7.14.6) 

5.  6.8 

,6. 

8.1 0)3 

(3. 

5.1)^ 

6.13.3 

(5.11.5)= 

8.  8.6 

(5.  8.8)3 

7- 

6. 10 

(4. 

3..) 

(7.13.3)= 

5.13.5 

(8.10.6)' 

5.10.8 

17- 

8.10)= 

(4- 

5.1)= 

7.15.3 

(6.11.5)= 

(8.12.6)' 

(6.  8.8)3 

8. 

8.10 

5. 

5.1 

8.13.3 

(6.13.5)3 

(8.14.6) 

(6.10.8)3 

9- 

8.10 

6. 

5.1 

8.15.3 

6.15.5 

(9.10.6)' 

(7.  8.8)' 

3. 

3. II 

('• 

2.2)'' 

9.15.3 

7,  9.5 

(9.12.6)' 

(7.10.8)3 

5. 

7. II 

(I- 

4.2)= 

1 .  2.4 

(7.11.5)' 

9.14.6 

(8.   8.8)= 

5. 

9.11 

(2. 

2.2)= 

(2.   2.4)= 

(7.13.5)' 

(10. 10.6)= 

(8.10.8)3 

(6. 

7.11)= 

(2. 

4.2)< 

(3.     2.4)3 

7.15.5 

(10. 12.6)3 

(9.10.8)' 

(6. 

9.11)3 

(3. 

2.2)= 

(3.   4.4)= 

(8.  9.5)= 

11.12.6 

(10. 10.8)= 

(7- 

7...)= 

(3. 

4.2)' 

4.   2.4 

(8.11.5)^ 

5.11.7 

11 . 10.8 

{:■ 

9-iO' 

4. 

2.2 

4.   4.4 

(8.13.5)' 

5.13.7 

II. 12. 8 

8. 

7. II 

(4- 

4.2)^ 

4.12.4 

8.i5.5 

[6.  9.71= 

3.  5.9 

8 

9. II 

4 

12.2 

(5.12.4)3 

(9-  9-5)^ 

(6.11.7)' 

(4.  5.9)= 

5 

4.2 

(5. ,4.4 

(9.11.5)' 

(6.13.7)= 

(4-   7-9)' 

5 

12.2 

6. 10.4 

(9.i3.5)< 

7-   7'7 

(5.   5.9)= 

9 

16.2 

(6.12.4)' 

(9.15.5) 

(7-  9-7)' 

(5.   7-9)' 

0 

3.3 

(6.14.4)= 

10.   9.5 

(7->'-7)' 

5-  9-9 

))  En  elfectuant  le  tamisage,  ces 

combinaisons  se  réduisent  aux  5o  sui 

vantes  . 

2.4.0 

I ,  I .  I 

(1.2.2)= 

0.3.3       I 

2.4       1 .  1 .5 

3 

.0.6 

2.6.0 

(1.3. i)= 

(1.4.2)= 

1.1.3       2 

2.4      2.1.5 

(3.4.0)^ 

1.5.1 

(2.2.2)= 

1.3.3       3 

2.4 

(3.6.0)» 

2. 1 . 1 

(2.4.2)= 

2.1.3 

(4.4.0)= 

(2.3.1)3 

3.2.2 

2.3.3 

(4.6.0)= 

(2.5.1)= 

3.1.3 

5.4.0 

(3.3..)= 

3.3.3 

5.6.0 

(3.5..)= 
4.3. ï 

(  24/i  ) 

»  En  ajoutant  à  ces  5o  gnindformen  secondaires  les  1 1  primaires  qui  pro- 
viennent du  dénominateur  dont  les  types  sont 


2.0.0 

0.2.2 

3.0.0 

0. 1 .3 

0.4.0 

1.0.4 

1 .4-0 

2.0.4 

2.4.0    • 

3.2.0 

3.4.0 

on  retrouve  les  64  types  calculés  par  M.  GundelBnger,  selon  la  méthode 
de  M.  Gordan,  avec  l'exception  des  3  suivants  :  3.4-2,  3.4.2,  4-5.1. 

»  Il  reste  à  considérer  les  3  covariants  qui  y  correspondent;  pour  cela, 
je  n'ai  pas  besoin  de  savoir  la  construction  des  cjrundformen  données  par 
M.  Gundelfinger,  car  on  peut  procéder  par  un  calcul  algébrique  direct 
pour  déterminer  si,  oui  ou  non,  le  nombre  des  covariants  linéairement  in- 
dépendants appartenant  à  un  quelconque  de  ces  types  peut  être  comblé 
parla  combinaison  de  certains  des  61  covariants  connus.  Ce  nombre,  on 
peut  toujours  le  déterminer  a  priori  par  le  théorème  fondamental  de 
M.  Cayley,  et,  de  plus,  étant  donné  le  type  d'un  covariant,  on  peut  tou- 
jours trouver  le  covariant  lui-même. 

»  C'est  par  cette  méthode,  abrégée  avec  l'aide  de  quelques  considérations 
appartenant  à  la  théorie  générale  de  la  fraction  génératrice,  que  je  me 
suis  convaincu  de  l'exactitude  des  résultats  donnés  par  le  tamisage  pour  le 
cas  de  deux  biquadratiques,  et  que  les  deux  formes,  dites  irréductibles,  qui 
se  trouvaient  dans  le  tableau  de  M.  Gordan,  mais  qui  ne  figuraient  pas 
dans  le  mien,   étaient  superflues. 

»  C'est  la  méthode  la  plus  courte.  Cependant,  afin  d'ôter  toute  néces- 
sité d'expliquer  la  base  du  raisonnement,  au  lieu  de  suivre  cette  méthode 
dans  la  Note  insérée  dans  les  Comptes  rendus,  je  jugeai  préférable  de 
prendre  les  deux  formes  qu'on  obtient  par  la  construction  donnée  par 
M.  Gordan  et  d'en  effectuer  la  décomposition,  pour  ainsi  dire,  sous  les 
yeux  du  lecteur.  J'espère,  dans  une  prochaine  Communication  à  l'Aca- 
démie, par  l'une  ou  l'autre  de  ces  méthodes,  pouvoir  démontrer  que  les 
3  grundformen  supposées  dont  il  est  question  sont  superflues  aussi,  et 
que  le  véritable  nombre  des  invariants  et  covariants  irréductibles  pour  le 
système  cubo-biquadratique  binaire  est  effectivement  61  et  non  pas  64, 
comme  le  pensait  IM.  Gundelfinger.  En  tout  cas,  je  ferai  savoir  le  vrai 
nombre  de  ces  grundjonnen.    » 


(  245  ) 

NOMINATIONS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  nomination  d'un 
Correspondant,  pour  la  Section  de  Botfinique,  en  remplacement  de  feu 
fFeddell. 

Au  premier  tour  de  scrutin,  le  nombre  des  votants  étant  3g, 

M.  Ch.  Darwin  obtient 26  suffrages. 

M.  deBary  »      4 


» 


M.  Naegeli  »      2  » 

M.  Heer  »     i  » 

M.  Goeppert  »     i  » 

Il  y  a  5  bulletins  blancs. 

M.  Ch,  Darwin,  ayant  réuni  la  majorité  absolue  des  suffrages,  est  pro- 
clamé élu. 


MEMOIRES  PRESENTES. 

CHIMIE.  —  Sur  la  cuisson  du  plâtre  et  sur  la  fabrication  des  plâtres  à  prise  lente. 
Mémoire    de    M.   Ed.   Landrix.   (Extrait.) 

(Commissaires  :  MM.  Fremy,  Debray.) 

»  ...Si  l'on  cuit  simultanément,  dans  les  mêmes  conditions  de  tempéra- 
ture, des  poids  égaux  de  plâtre  en  morceaux  et  de  plâtre  en  poudre,  dans 
une  étuve  chauffée  entre  i5o  et  aoo  degrés,  jusqu'à  ce  qu'ils  aient  perdu 
toute  leur  eau  de  cristallisation,  et  si  l'on  mélange  ensuite  ces  plâtres  fine- 
ment pulvérisés,  poids  pour  poids,  avec  de  l'eau,  on  constate  que  le  plâtre 
cuit  en  morceaux  fait  prise  en  cinq  minutes,  tandis  que  le  plâtre  cuit  en 
poudre  fait  prise  en  vingt  minutes,  c'est-à-dire  en  un  temps  beaucoup  plus 
long.  Cette  différence  de  propriétés  est  très-vraisemblablement  due  à  l'action 
de  la  chaleur,  qui  s'est  fait  plus  vivement  sentir  sur  le  plâtre  en  poudre;  ce 
qui  fend  à  le  prouver,  c'est  qu'en  cuisant  plus  longtemps  le  plâtre  en  mor- 
ceaux on  lui  counnunique  une  prise  plus  lente.  En  outre,  les  faits  suivants 
viennent  à  l'appui  de  cette  hypothèse  : 

»  1°  Les  plâtres  ayant  déjà  servi  ne  peuvent  plus  être  recuits  utilement, 
comme  on  l'a  déjà  maintes  fois  constaté. 

G.  R.,  1878,  2«  Semescre,  (T.  LXXXVII,  N"  6.)  34 


(  246  ) 

»  2°  Le  gypse  cuit  à  une  température  de  plus  eu  plus  élevée  perd  de 
plus  en  plus  son  alBnité  pour  l'eau,  en  conservant  toutefois  la  propriété 
de  reprendre  à  la  longue  son  eau  de  cristallisation. 

»  3°  Le  plâtre  cuit  au  rouge  et  gâché  à  la  façon  ordinaire  ne  fait  plus 
prise;  mais  si,  au  lieu  de  le  noyer  dans  l'eau,  on  le  mélange  avec  la  plus 
petite  quantité  possible  de  ce  liquide,  soit  environ  33  pour  loo  de  son 
poids,  il  fait  prise  en  dix  ou  douze  heures,  et,  moins  poreux,  il  devient 
extrêmement  résistant  après  son  durcissement.  Ce  fait,  qui  n'avait  jamais 
été  observé,  explique  l'action  de  la  température  élevée  nécessaire  à  la  fa- 
brication des  plâtres  alunés  ou  ciments  anglais,  plâtres  qui,  comme  on  le 
sait,  possèdent  au  plus  haut  degré  la  propriété  de  faire  prise  lente  et  de 
devenir  très-durs. 

»  4°  Pour  fabriquer  directement  des  plâtres  à  mouler  ou  à  prise  relative- 
ment lente,  il  faut,  non-seulement  les  cuire  pendant  un  temps  suffisant  pour 
les  déshydrater  complètement,  mais  encore  prolonger  assez  longtemps 
l'action  de  la  chaleur  pour  que  les  molécules  perdent  une  partie  de  leur 
affinité  pour  l'eau.  C'est  ce  qu'on  réalise  depuis  longtemps  dans  l'industrie, 
au  moyen  du  four  dit  four  à  boulanger. 

»  Je  viens  de  dire  quelle  était  la  condition  indispensable  pour  obtenir 
directement  des  plâtres  à  prise  lente;  il  résulte  encore  de  mes  expériences 
qu'on  peut  arriver  au  même  résultat  d'une  tout  autre  façon.  Si  l'on  fait 
cuire  du  plâtre  pendant  un  temps  suffisamment  court  pour  qu'il  contienne 
environ  7  à  8  pour  100  d'eau,  ce  plâtre  ne  peut  être  employé,  car  il  fait 
prise  presque  instantanément;  si  l'on  prolonge  ensuite  l'action  de  la  tem- 
pérature, il  perd  ses  a  équivalents  d'eau;  si  enfin  on  le  laisse  exposé  à 
l'air,  il  reprend  d'abord  très-rapidement  son  eau  de  cristallisation,  puis 
l'absorption  ne  se  fait  plus  qu'avec  une  excessive  lenteur. 

>>  Ainsi,  3oo  grammes  de  gypse  pur  ont  été  cuits,  le  7.5  avril,  jusqu'à  déshydratation 
complète;  ils  ne  pèsent  plus  alors  que  240  grammes. 

Le  2^  avril,  ils  pèsent.    .  . .      aSS^"' 
Le  2g     »  "        :>6o 

»  A  partir  de  ce  moment,  la  déshydratation  s'arrête  et,  le  i5  mai,  le  même  échantillon 
pèse  encore  261  grammes;  il  ne  contient  donc  encore  que  8  pour  loo  d'eau.  Mais,  si  l'on 
essaye  ce  plâtre,  on  constate  que  ses  propriétés  ont  totalement  changé,  et  qu'il  fait  prise  len- 
tement, tout  en  prenant  une  dureté  normale. 

»  L'exposition  à  l'air  et  l'absorption  de  la  vapeur  d'eau  modifient  donc 
les  qualités  du  plâtre,  et  l'on  peut  arriver  ainsi  à  ce  singulier  résultat  :  deux 


(247  ) 

échantillons  de  plâtre  ayant  la  même  teneur  en  eau,  obtenus,  il  est  vrai, 
dans  des  conditions  diverses,  se  comportent  très-différemment  avec  l'eau  : 
l'un  fait  prise  rapidement,  alors  que  l'autre  a  une  prise  lente. 

»  Au  reste,  en  analysant  un  très-grand  nombre  de  plâtres  à  mouler  du 
commerce,  j'ai  toujours  trouvé  qu'ils  contenaient  de  7  à  8  pour  100  d'eau, 
c'est-à-dire  qu'il  étaient  tous  dans  les  mêmes  conditions  d'hydratation  ('  ).  « 


VITICULTURE.  —  Aucun  mycélium  n'intervient  dans  la  formation  et  dans  la 
destruction  normale  des  renflements  développés  sous  l'influence  du  Phyl- 
loxéra. Mémoire  de  M.  3Iaxime  Cornu. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

«  M.  Millardet  ('-)  pense  que  la  destruction  des  renflements  radicel- 
laires  déterminés  par  le  Phylloxéra  sur  les  organes  souterrains  de  la 
vigne  est  due  uniquement  à  un  mycélium,  qui  est  ainsi  la  véritable  cause 
de  la  mort  des  vignes.  Cette  opinion  n'est  pas  nouvelle;  elle  fut  émise 
d'abord  dans  la  Gironde  par  M.  Dupont,  secrétaire  général  de  la  Société 
d'Agriculture  (  1873). 

»  Cette  considération  avait  été  prévue  par  la  Commission  académique, 
et  M.  Duchartre  m'en  avait,  dès  le  mois  de  juillet  de  l'année  1872,  recom- 
mandé spécialement  l'examen. 

»  M.  le  professeur  Schnetzier,  de  Lausanne  ('),  signale  un  mycélium 
comme  étant  la  cause  delà  mort  des  vignes;  à  Cully  (canton  de  Vaud),  en 
Suisse,  j'ai  vérifié  le  fait.  M.  G.  Ville  me  pria,  en  1875,  d'examiner  des 
racines  de  vignes  mourantes;  ces  racines  étaient  envahies  par  le  mycélium 
d'un  champignon  développé  sur  un  échalas.  Ces  exemples  divers  prouvent 
que  l'explication  proposée  aujourd'hui  par  M.  Millardet  n'est  pas  une  idée 
nouvelle;  je  ne  l'ai  pas  admise  parce  que  dans  les  renflements  le  mycé- 
lium est  toujours  accidentel  :  mes  études  antérieures  m'avaient  préparé  à 
des  recherches  de  ce  genre. 


(')  II  résulte  aussi  de  ces  faits  que  c'est  une  opinion  fausse  d'admettre,  comme  on  l'a  fait 
jusqu'à  présent,  que  le  plâtre  x  ('vente  en  peu  de  temps;  ses  propriétés  se  modifient,  cela 
n'est  pas  douteux,  mais  elles  tendent  plutôt  à  s'améliorer.  Je  pense  même  que  les  construc- 
teurs auraient  intérêt  à  employer  ces  plâtres  à  prise  lente,  qui  pourraient  être  gâchés  avec 
beaucoup  moins  d'eau  et  qui,  par  suite,  donneraient  de  bien  meilleurs  enduits. 

(  =  )  Comptes  rendus  du  3o  nov.  1874,  P-  1234. 

(')  Comptes  rendus  du  39  juillet  1878. 

34.. 


(  a48  ) 

»  Les  renflements  radicellaires  et  les  galles  sont  causés  par  cette  parti- 
cularité que  l'insecte  se  fixe  sur  un  organe  dont  les  éléments  formés  sont 
en  voie  d'élongation.  Le  tissu  de  la  feuille  saine  ne  subit  plus  de  change- 
ments; la  radicelle,  au  contraire,  doit  subir  une  modification  profonde 
pour  SQ  transformer  en  racine  :  c'est  à  l'époque  de  celte  modification  que 
meurt  le  renflement,  dans  des  conditions  que  j'ai  longuement  énumérées 
dans  mon  dernier  Mémoire  ('  ). 

»  Les  études  du  développement  et  de  l'altération  d'une  seule  et  même 
radicelle,  à  l'aide  de  vignes  cultivées  dans  des  vases  à  fleurs,  permettent  de 
démontrer  l'absence  de  tout  mycélium  dans  \e  flétrisse  ment  des  renflements  , 
flétrissement  que  j'ai  montré  être,  à  tort,  appelé  du  nom   de  pourriture. 

»  Mais  il  faut  se  garder  de  conserver  les  vases  dans  les  appartements, 
où  les  germes  de  moisissures  abondent;  il  faut  éviter  avec  plus  de  soin 
encore  d'employer  des  matériaux  conservés  dans  des  flacons;  j'ai  insisté 
sur  ce  point  dans  le  Mémoire  cité,  mais  brièvement,  à  cause  de  l'évi- 
dence (^). 

»  Dans  les  taches  nouvelles  d'un  vignoble,  partout  où  se  montrent  les 
renflements,  ces  renflements  meurent  bientôt.  Dans  tons  les  cas,  le  mycé- 
lium est  très-rare,  que  les  renflements  soient  vivants  ou  frappés  de  mort. 
J'ai  conservé  toutes  les  préparations  relatives  à  mes  études,  qui  ont  duré 
cinq  années;  ces  préparations  servii'ont  de  preuve  à  ce  que  j'avance. 

»  Les  renflements  des  vignes  américaines  ou  autres,  résistantes  ou  non, 
présentent  tous  la  même  structure;  j'en  ai  donné  la  preuve  dans  mon 
Mémoire;  le  résultat  final  est  le  même.  Chez  les  espèces  résistantes,  ils 
meurent  comme  chez  les  autres  espèces;  ils  y  sont  formés,  mais  seulement 
en  petit  nombre,  parce  que  le  Phylloxéra  n'y  trouve  pas  une  nourriture 
convenable  et  n'y  pullule  pas.  L'insecte  préfère  les  feuilles  de  plusieurs 
de  ces  espèces;  chez  d'autres  il  n'aime  ni  les  feuilles  ni  les  racines  et  ne 
s'y  fixe  pas  :  chez  les  vignes  européennes,  il  ne  recherche  pas  les  feuilles, 
je  l'ai  établi  (foc.  cit.,  p.  10-29)  par  des  expériences  nombreuses,  mais  les 
racines. 

»  Nous  faisons  nous-mêmes  des  distinctions  semblables  dans  les  différents 
végétaux  alimentaires.  Les  tubercules  de  la  pomme  de  terre  sont  comes- 
tibles taudis  que  le  fruit  est  un  poison;  chez  d'autres  espèces  du  même 
genre  Solamim,  le  fruit  est  au  contraire  comestible  (  to  ;nate,  aubergine  ) .  Des 

(')  Recueil  (lex  Savants  étrangers,  t.  XXVI,  n"  i,  p.  35^,  l\  planclies. 

(M/iw.,1..  174-175. 


(  ^49) 
niantes  très-voisines  ou  des  variétés  de  la  même  espèce  sont  reclierchées 
ou  rejetées*  il  suffit  de  citer  les  amandes  douces  ou  amères,  le  poirier, 
le  pommier,  le  prunier  sauvage  ou  cullivé,  etc.  La  résistance  au  Phylloxéra 
de  certains  cépages  s'explique  par  des  faits  de  cet  ordre,  faciles  à  com- 
prendre; l'explication  est  généralement  admise. 

»  Le  mycélium  n'intervient,  dans  les  radicelles  saines  ou  non,  que  d'une 
manière  accidentelle  dans  la  destruction  des  renflements.  Les  expériences 
que  M.  Millardet  se  propose  de  faire,  nous  les  avons  faites  à  Cognac  sur 
une  très-vaste  échelle  (trois  et  quatre  cents  boiitures  en  pots)  et  elles  ont 
donné  un  résultat  formellement  contraire  à  celui  qu'il  espère  obtenir.   » 


CfilMiE  INDUSTRIELLE.  —  Sur  la  solubililé  anormale  de  certains  corps  dans  les 
savons  et  résinâtes  alcalins.  Note  de  M.  Ach.  Livaciie,  présentée  par 
M.  Berthelot.  (Extrait.) 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

«  On  rencontre,  depuis  quelque  temps,  dans  le  commerce,  des  produits 
qui,  désignés  sous  le  nom  impropre  de  savons  de  pétrole,  sont  obtenus, 
manufaclurièrement,  en  ajoutant  aux  matières  premières  habituellement 
employées  par  la  savonnerie  des  huiles  de  pétrole  mélangées  d'une  cer- 
taine proportion  de  cire  de  Carnauba. 

»  Ces  produits  sont  remarquables  en  effet  :  soumis  à  l'action  d'une  cha- 
leur modérée,  ils  laissent  distiller  tout  le  pétrole  qu'ils  contiennent,  et  le 
savon  auquel  ce  pétrole  était  mélangé  se  retrouve  inaltéré^  mais,  si  on 
les  met  en  contact  avec  l'eau,  ils  s'y  dissolvent  entièrement,  sans  que 
ni  le  pétrole  ni  la  cire  de  Carnauba  s'en  séparent,  même  à  l'état  d'émul- 
siou.  Et  cependant,  si  l'on  cherche  à  dissoudre  du  pétrole,  soit  dans  le 
savon  au  moment  de  l'empâtage,  soit  dans  l'eau  de  savon,  ou  n'y  peut  par- 
venir: le  pétrole  est,  par  lui-même,  absolumentjnsoluble  dans  ce  véhicule. 

M  C'est  donc  à  la  présence  de  la  cire  de  Carnauba,  ajoutée  au  moment 
de  la  fabrication  des  savons  dits  de  pétrole,  qu'il  iaut  attribuer  la  solubilité 
singulière  de  ces  produits. 

»  Mais  la  cire  de  Carnauba  est  un  produit  complexe  ;  au  contact  des 
alcalis,  elle  fournit  elle-même  des  savons  et  laisse,  comme  produit  caracté- 
ristique, de  l'alcool  mélissique,  que  l'on  doit  considérer  comme  la  véri- 
table cause  du  phénomène  que  je  viens  d'indiquer. 

»  Si   l'on   isole,  en  effet,  de    la  cire    de   Carnauba    l'alcool   mélissique 


(  a5o  ) 
qu'elle  contient,  et  si  l'on  met  cet  alcool  mélissique  en  présence  des  savons 
ordinaires  ou  même  de   l'eau  de  savon,  on   le  voit   s'y  dissoudre  complè- 
tement, en  donnant,  si  l'opération  est  bien  conduite,  une  liqueur  parfai- 
tement limpide. 

»  D'autre  part,  le  pétrole  et  l'alcool  mélissique  se  mélangent  en  toutes 
proportions,  et  si  l'on  met  le  mélange  ainsi  obtenu  en  contact  avec  de  l'eau 
de  savon,  on  le  voit  s'y  dissoudre  comme  l'alcool  mélissique  lui-même. 

')  L'alcool  mélissique  et  la  cire  de  Carnauba  qui  le  contient  doivent 
donc,  dans  ce  cas,  être  considérés  comme  entraînant,  par  une  sorte  de  solu- 
bilité communiquée,  ou  plutôt  d'aptitude  à  former  des  émulsions  transpa- 
rentes, le  pétrole  dans  leur  propre  dissolution  par  le  savon. 

»  Ce  fait  acquis,  j'ai  cherché  à  le  généraliser,  et  j'ai  bientôt  reconnu  que 
la  propriété  d'entraînfr  la  solubilité  du  pétrole  dans  le  savon  était  propre 
à  tout  composé  susceptible  à  la  fois  de  se  dissoudre  dans  ce  véhicule  et  de 
dissoudre  le  pétrole.  C'est  ainsi  qu'à  l'aide  de  très-petites  quantités  d'esprit- 
de-bois,  d'alcool  amylique,  etc.,  j'ai  pu  faire  dissoudre,  dans  des  savons 
ordinaires,  jusqu'à  5o  pour  loo  de  leur  poids  de  pétrole,  et  obtenir,  par 
suite,  des  produits  entièrement  solubles  dans  l'eau.  L'huile  de  houille  em- 
ployée de  la  même  façon  m'a  donné  des  résultats  analogues. 

»  Des  phénomènes  semblables  d'entraînement  se  produisent  encore 
avec  d'autres  substances.  C'est  ainsi  qu'en  émulsionnant  de  l'essence  de 
térébenthine  au  milieu  d'eau  de  savon  et  en  additionnant  l'émulsion 
d'huile  de  houille  dissoute  dans  le  savon,  on  voit  l'émulsion  s'éclaircir  et 
l'essence  se  dissoudre  dans  la  benzine  elle-même. 

»  C'est  ainsi  encore  que  les  résinâtes  alcalins,  substitués  aux  savons  or- 
dinaires, se  comportent  exactement  de  la  même  façon. 

»  C'est  ainsi  enfin  que  le  sulfure  de  carbone,  insoluble  dans  les  savons 
ordinaires  ou  résineux,  s'y  dissout  aisément  et  en  proportion  notable, 
lorsque,  à  ces  savons,  on  ajoute  en  même  temps  l'un  des  dissolvants  indi- 
qués. 

«  Intéressants  au  point  de  vue  de  la  théorie  des  solubilités,  les  faits  que 
je  viens  de  faire  connaître  me  paraissent  avoir  également  un  certain  intérêt 
au  point  de  vue  des  applications  que  la  pratique  industrielle  ou  agricole 
en  pourra  faire.  » 


(  25i  ) 

PHYSIQUE.    —    Sur  les  formes  vibratoires  des  corps  solides    et    des  liquides. 
Mémoire  de  M.  G.  Decharme.  (Extrait.) 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 

«  Dans  une  Communication  précédente  ('),  j'ai  indiqué  l'avantage  qu'il 
y  avait  à  substituer  au  sable,  ordinairement  employé,  une  mince  couche 
de  liquide  sur  les  plaques,  pour  étudier  leurs  formes  vibratoires. 

»  En  appliquant  ce  procédé  particulièrement  aux  plateaux  circulaires 
en  verre  à  glace,  j'ai  trouvé,  entre  le  nombre  des  réseaux  ou  des  secteurs 
vibrants  et  le  nombre  des  vibrations,  des  relations  qui  paraissent  géné- 
rales :  j'ai  expérimenté  sur  quinze  plateaux,  dont  les  diamètres  variaient 
de  o™,35  à  o™,5o  et  les  épaisseurs  de  i°"°,5  à  4  millimètres. 

M  Le  plateau  soumis  à  l'expérience  est  fixé  par  son  centre.  Après  avoir 
garni  le  pourtour  d'une  légère  bordure  de  cire  à  modeler,  on  le  dispose 
horizontalement  et  on  le  recouvre  complètement  d'une  couche  d'eau,  de  i  à 
3  n)illimètres  d'épaisseur,  suivant  l'effet  que  l'on  veut  produite.  En  atta- 
quant le  plateau  avec  l'archet  perpendiculairement  au  bord,  on  fait  appa- 
raître à  volonté  4i  6,  8,  lo,  12,  i/i,  i6,  etc.  réseaux  symétriques,  quadrillés, 
plus  ou  moins  étendus,  à  la  surface  du  liquide,  tantôt  disposés  sur  le  pour- 
tour (réseauxpériphériques),  tantôt  complètement  détachés  du  bord  (réseaux 
excentriques). 

»  L'expérience  démontre  qu'en  faisant  vibrer  un  plateau,  soit  à  vide, 
soit  muni  de  sa  bordure  de  cire,  soit  recouvert  d'une  couche  de  liquide 
plus  ou  moins  épaisse,  les  intervalles  entre  les  sons  qui  correspondent  aux 
mêmes  systèmes  de  réseaux  ne  sont  pas  changés,  bien  que  le  son  s'abaisse 
par  l'addition  du  liquide.  On  peut  donc,  sans  inconvénient,  augmenter  ou 
diminuer  la  couche  d'eau  de  manière  à  obtenir  des  sons  qui  coïncident 
très-sensiblement  avec  les  notes  d'un  instrumenta  son  fixe.  Mes  expériences 
ont  été  faites  à  l'aide  d'un  piano  accordé  sur  le  la^  =:  870^. 

»  ...  Parmi  les  nombreux  résultats  qui  sont  consignés  dans  mon  Mémoire, 
le  plus  remarquable  est  le  suivant  :  quand  les  nombres  de  réseaux  sont 
entre  eux  dans  le  rapport  de  i  à  2,  les  nombres  de  vibrations  des  sons  cor- 
respondants sont  dans  le  rapport  de  i  à  4  pour  les  réseaux  périphériques  ; 
il  est  de  i  à  2  pour  les  réseaux  excentriques.  La  hauteur  du  son  auquel 
correspond  le  premier  système  de  réseaux  excentriques  (le  système  à  quatre 


Comptes  rendus,    17   février    1878,   p.    453. 


(    352    ) 

réseaux)  coïncide,  à  un  demi-ton  près,  au-dessus,  avec  le  son  qui  nait  de  la 
division  du  plateau  en  dix  sections  périphériques.  » 

M.  Ch.  Méray  adresse,  par  l'entremise  de  M.  Puiseux,  un  Mémoire  por- 
tant pour  titre  :  «  Démonstration  générale  de  l'existence  des  intégrales  des 
équations  aux  dérivées  partielles  ». 

(Commissaires  :  MM.  Bertrand,  Puiseux.) 

M.  MoRizoT  adresse  une  Note  relative  à  la  possibilité  du  greffage  de  la 
vigne  sur  les  espèces  des  genres  Ampélopsis  et  Cissus. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra). 

M.  BocRSEUL  adresse,  par  l'entremise  de  M.  Berthelot,  une  Note  sur  la 
théorie  des  voyelles. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Physique.) 

M.  Hérouard  adresse  un  Mémoire  relatif  à  l'assimilation  des  substances 
organiques  par  les  végétaux. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Botanique.) 

CORRESPONDANCE. 

M.  le  Secriétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Le  Catalogue  raisonné  des  animaux  utiles  et  nuisibles  de  la  France; 
par  M.  Maurice  Girard; 

2°  Une  brochure  de  M.  Jlf.  Niaudet,  portant  pour  titre  :  «  Téléphones 
et  phonographes;  étude  complète  de  ces  inventions  ». 

M.  le  Directeur  général  des  Docaxes  adresse,  poiu'  la  bibliothèque  de 
l'Institut,  le  tableau  décennal  du  commerce  de  la  France  avec  ses  colo- 
nies et  les  puissances  étrangères  (1867  à  1876). 

M.  le  Ministre  de  i.'Agricllture  et  du  Commerce  adresse  le  VIP  volume 
ilu  «  Recueil  des  travaux  du  Comité  consultatif  d'Hygiène  |)ublique  en 
France.  » 


(  253  ) 

M.  le  Ministre  des  Travaux  publics  adresse  les  «  Notices  relalives  à  la 
participation  du  Ministère  des  Travaux  publics  à  l'Exposition  universelle, 
en  ce  qui  concerne  le  corps  des  Mines  ». 

M.  le  RïixisTiiE  DE  l'Agriculture  et  du  Commerce  transmet  à  l'Académie 
une  Lettre  par  laquelle  un  certain  nombre  de  viticulteurs  algériens  appel- 
lent l'attention  du  Gouvernement  sur  les  dangers  que  peut  présenter,  au 
point  de  vue  de  la  propagation  du  Phylloxéra,  l'importation  des  tonneaux 
et  des  foudres  vendus  dans  le  midi  de  la  France. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 


ASTRONOMIE.  —  Nole  51/r  la  planète  inlra-menurielle;  par  M.  Gaillot. 

«  H  y  a  vingt  ans,  en  publiant  les  Tables  du  mouvement  de  Mercure, 
Le  Verrier  indiquait  comme  probable  la  présence  d'un  ou  de  plusieurs 
petits  corps  circulant  entre  cette  planète  et  le  Soleil:  il  avait  été  amené  à 
cette  conclusion  par  l'impossibilité  d'expliquer  autrement  une  accélération 
assez  considérable  dans  le  mouvement  de  périhélie  de  Mercure. 

M  Dens  la  dernière  année  de  sa  vie,  son  attention  fut  de  nouveau  appelée 
sur  cette  question,  et,  discutant  les  observations  réelles  ou  douteuses  de 
corps  passant  devant  le  disque  du  Soleil,  il  prouva  que  cinq  d'entre  elles 
pouvaient  se  rapporter  aux  passages  d'une  même  planète  dont  il  donnait 
l'orbite  approchée.  Ces  observations  sont  celles  de  : 

Frilsch .  1802  octobre  10. 

De  Cuppis '839  octobre  2. 

Sidebolham 1849  mars  12. 

LescarbauU 'SSg  mars  26. 

Liininiis 1862  mars  20. 

»  M.  Hind  fit  remarquer  ensuite  qu'une  sixième  observation  (Stark, 
i8ig,  octobre  9)  se  trouvait  également  expliquée  par  cette  hypothèse. 

»  Approfondissant  la  question.  Le  Verrier  trouva  que  non-seulement 
il  existait  une  orbite  satisfaisant  aux  conditions  de  ces  observations,  mais 
qu'il  y  en  avait  un  assez  grand  nombre,  dont  il  retint  quatre,  rejetant  celles 
qu  il  jugea  inacceptables,  par  suite  de  considérations  particulières. 

»  En  désignant  par  l  la  longitude  moyenne  et  par  f  la  longitude  vraie  de 

C.R.,   1S7S,  2' Semestre.  (T.  LXXXVll,  N"  G.)  35 


(  254  ) 
la   planète,  il  déânissait  ces  quatre  orbites  par  les  formules  suivantes,   où 
j  exprime  le  nombre  de  jours  écoulés  depuis  i  750  janvier  o. 

o  ^o 

I....  /,  =r  —  228,42 -t- '4>846i98  xy    d'où    <7,  =^0,164    l'i  =  A  —  16,2  cos/, 
II...    /j  =  —    74,24  "^  '-'^73728  X/  «2  =  0,180     ij  ^ /, —  io,8cos/, 

III...   4=:  —  220,06  +  10, 901262  xy  ^3  =  0,201     ('3^/1  —    5,3eos/3 

IV...    A  =  —        5,88+     8,928780X7  rt4:=0,23o       1',:=/,+      0,1  cos/, 

a,,a.2,a3  eta,  désignant  le  demi-grand  axe  correspondant  à  chaque  hypo- 
thèse. 

»  La  position  de  la  planète  découverte  par  M.  Watson  peut-elle  être  re- 
présentée par  l'une  ou  l'autre  de  ces  formules?  C'est  ce  que  nous  allons 
examiner. 

»  Quoique  nous  ne  connaissions  pas  encore  l'heure  exacte  de  l'obser- 
vation, nous  pouvons  admettre  qu'elle  a  été  faite  le  29  juillet  vers  10  heures 
et  demie  du  soir,  temps  moyen  de  Paris;  cette  heure  nous  est  indiquée  par 
les  conditions  mêmes  de  l'éclipsé  pendant  laquelle  la  planète  a  été  vue; 
d'ailleurs  une  différence  de  dix  minutes  en  plus  ou  en  moins  n'aurait 
qu'une  influence  minime  sur  le  résultat  de  notre  comparaison. 

»  Avec  les  coordonnées   de  la   planète,    données  dans  la   dépêche    de 

M.  Watson, 

^  =  8''26'"=  i26°3o',     cD  =  +  i8^o', 

nous  avons  calculé  la  longitude  et  la  latitude  géocentriques 

L=    124°  28',        1'-^    -    I"I2'. 

»  Pour  le  calcul  des  coordonnées  héliocentriques,  nous  avons  supposé 
trois  valeurs  équidistantes  du  rayon  vecteur  /■  de  la  planète,  entre  les- 
quelles sont  comprises  les  quatre  valeurs  de  a  données  ci-dessus  :  ce  sont 
r^  ^0,1 5o,  r^  =  o,  195  et  r^  =  o,  240.  Nous  avons  calculé  parallèlement 
les  coordonnées  héliocentriques  correspondant  à  chacune  de  ces  valeurs; 
nous  avons  également  considéré  siuiultanément  les  positions  de  la  planète 
selon  qu'on  la  suppose  plus  près  de  la  conjonction  inférieure  (solution  A) 
ou  plus  près  de  la  conjonction  supérieure  (solution  B). 

Nous  avons  ainsi  trouvé  : 


Long. 
A 

hél 

ioc.c 
B 

Latitude 

liélioc.  s 

r 

A 

iî 

0,  i5o 

0       ' 
293.57 

143".  54 

0        ' 

-   7.   5 

0        ' 

-  9-37 

0 , 1 95 

297.42 

139.38 

-  5.    I 

-  7.31 

0,240 

299.48 

1 38.  2.5 

-   3.5o 

-  4-59 

(  255  ) 

»  Telles  sont  les  coordonnées  héliocentriques  déduites  de  l'observation 
de  M.  Watson,  considérée  en  elle-même,  indépendamment  de  toute  hypo- 
thèse autre  que  celle  que  nous  avons  faite  sur  la  distance  de  la  planète  au 
Soleil.  On  voit  d'ailleurs  que  les  variations  de  la  longitude  sont  relative- 
ment peu  considérables,  lorsqu'on  passe  de  la  plus  petite  à  la  plus  grande 
valeur  de  r.  C'est  un  point  important  à  constater. 

»  Si  nous    cherchons  les  positions   fournies  par  les    formules  de   Le 

Verrier,  que  nous  avons  rapportées  plus  haut,  nous  avons,  le  29  juillet  1878, 

à  io''3o™,  temps  moyen  de  Paris. 

(» 
Orbite  1 <'i  =  3oo,2 

..       II p,  =    48,6 

..         III P3=:l63,8 

»       IV v,^z.  262,7 

»  Nous  voyons  qu'il  n'existe  aucune  approximation  entre  les  longitudes 
Vi  et  Vi  et  celles  qui  sont  compatibles  avec  l'observation;  l'écart  entre  V3 
et  les  nombres  delà  solution  B  rapportée  plus  haut  est  déjà  moindre; 
quanta  t»,,  sa  valeur  est  très-voisine  de  celles  que  donne  la  solution  A.  Si 
l'on  considère  que  l'excentricité  de  l'orbite  (I),  quoique  imparfaitement 
déterminée,  est  très-considérable  et  comparable  à  celle  de  Mercure,  il  sera 
facile  de  démontrer  qu'U  peut  y  avoir  identité  absolue  entre  la  position 
observée  et  la  position  prévue.  En  effet,  dans  l'équation  du  centre  dont  la 
partie  principale  est  égale  à  2esin  (Z  —  î^-)  =  aecos^^sinZ  —  ie  siuîj  cosZ, 
nous  ne  connaissons  que  le  coefficient  2esin7r  de  cosZ;  le  coefficient  de 
sin/ne  pouvait  être  déterminé  par  Le  Verrier,  car  les  observations  dont 
il  disposait,  ayant  toutes  été  faites  dans  le  voisinage  de  t»  =  o,  ou  de 
p=i8o<',  sin  Z  était  toujours  à  peu  près  nul.  Mais  l'observation  de 
M.  Watson,  si  nous  la  rapportons  à  l'orbite  (I),  nous  fournira  précisé- 
ment un  moyen  de  déterminer  ce  second  coefficient.  C'est  ainsi  que 
nous  avons  trouvé  que  l'accord  serait  établi  en  adoptant  o,  i4  pour  la  va- 
leur de  l'excentricité  et  74  degrés  pour  la  longitude  du  périhéfie. 

»  Quant  à  l'orbite  (III),  il  est  plus  difficile  de  déterminer  les  valeurs  de 
eet  de  7:  qui  établiraient  l'accord  avec  les  nombres  de  la  solution  B  cor- 
respondant à  l'observation  de  M.  Watson.  Nous  pouvons  seulement  dire 
que  l'excentricité  devrait  être  au  moins  égale  à  0,4  ;  quant  au  périhélie,  sa 
longitude  ne  s'éloignerait  pas  beaucoup  de  180  degrés.  Nous  nous  propo- 
sons d'ailleurs  de  déterminer  plus  rigoureusement  ces  valeurs. 

M   Les  observations  de  passages  sur  lesquelles  sont  fondées  les  recherches 

35.. 


(  256  ) 

de  Le  Verrier,  ayant  toujours  été  faites  dans  le  voisinage  des  nœuds,  on 
comprendra  qu'elles  n'ont  pu  rien  lui  apprendre  relativement  à  la  valeur 
de  l'inclinaison  ;  ce  n'est  qu'accidentellement,  dans  l'observation  Lescar- 
bault  notamment,  par  la  considération  de  certaines  circonstances  de  l'ob- 
servation, qu'il  a  pu  avoir  quelques  notions  à  cet  égard. 

))  Les  dates  mêmes  des  observations  indiquent  que  les  longitudes  des 
noeuds  doivent  peu  différer  des  équinoxes.  Si  nous  adoptons  lo  degrés 
pour  la  longitude  du  nœud  ascendant,  valeur  très-voisine  de  celle  qui  ré- 
sulterait de  l'observation  de  M.  Lescarbault,  nous  déduirons  des  latitudes 
calculées  ci-dessus  : 


Incli 

M-    7.21 
+   5.18 

+   4.5 

1  liaison. 

o,  i5o 
0,195 
0,240 

— 

13!  38 
9.55 
6.21 

»  En  acceptant  l'orbite  (I)  comme  étant  réellement  celle  de  la  planète, 
la  valeur  de  l'inclinaison  ne  dépasserait  guère  637  degrés.  L'observation 
Lescarbault  donnait  12  degrés;  maison  comprend  que  les  conditions  dans 
lesquelles  elle  a  été  faite  ne  permettent  pas  d'en  déduire  l'inclinaison 
avec  précision. 

»  L'objection  la  plus  sérieuse  qui  pourrait  être  opposée  à  l'identification 
de  la  planète  observée  avec  celle  qui  se  mouvrait  sur  l'orbite  (T),  c'est  qu'une 
faible  partie  seulement  du  disque  de  celle-ci  eût  été  éclairée  pour  nous. 
Sans  nier  ce  que  cet  objection  a  de  réel,  nous  pouvons  faire  observer  que 
M.  Watson  signale,  comme  étant  de  quatrième  grandeur,  un  astre  dont  le 
diamètre  peut  être  comparable  à  celui  de  Mercure  et  qui,  en  conjonction 
supérieure,  eût  pu  paraître  de  première  grandeur. 

»  De  ce  qui  précède  nous  ne  pouvons,  sans  aucun  doute,  conclure  à 
l'identité  de  la  planète  Watson  avec  celle  dont  Le  Verrier  a  indiqué  la 
marche.  Nous  voulions  seulement  montrer,  et  c'est  ce  que  nous  croyons 
avoir  fait,  qu'il  n'y  a  aucune  incompatibilité  entre  l'astre  réel  et  l'astre 
supposé.  Pour  trancher  définitivement  la  question,  il  faut  d'autres  observa- 
tions. 

»  Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  Le  Verrier  qui,  le  premier,  a  affirmé  l'exis- 
tence de  la  planète,  et  s'il  n'en  a  pas  fixé  théoriquement  l'orbite  et  la  posi- 
tion sur  cette  orbite,  c'est  que  l'une  et  l'autre  restaient  indéterminées;  il 
n'existait,  en  effet,  qu'une  relation  entre  la  masse  et  la  distance  au  Soleil, 


(.57) 
et  il  n'en  existait  aucune  pour  établir,  à  un  moment  donné,  la  position  de 
la  planète  sur  son  orbite. 

»  En  terminant,  nous  présenterons  deux  remarques  qui  pourront  paraître 
intéressantes. 

»  En  admettant  que  la  planète  se  meuve  réellement  selon  l'orbite  (I), 
la  durée  de  sa  révolution  serait  de  24^25,  inférieure  par  conséquent  à  la 
durée  de  la  rotation  du  Soleil. 

))  Dans  le  cas  où  cette  planète  serait  seule  entre  Mercure  et  le  Soleil,  sa 
masse  devrait  être  à  peu  près  égale  à  celle  de  Mercure  pour  produire  la 
perturbation  constatée  sur  le  mouvement  du  périhélie  de  cette  planète. 

Planète  inlra-mcrcurielle.  Éphéméride  déduite  de  Ut  formule  [l)  de  M.  Le  Verrier. 
(Cette  formule  est  celle  qui  paraît  pouvoir  représenter  l'observation  de  M.  Watson.  ) 


Planète. - 

m 

•  +39 

.   +38 

-Soleil. 

0 

—  2,1 

-'>7 

Coordonnées 
de  la  planète. 

a.          ffi. 

Il       m               •) 
9.40       +14,8 

9.44         i5,o 

1878. 

Août  19. 
20. 

Planète. 

-Soleil. 

Coord 
de  la 

onnées 
planète. 

1878. 

Août  5. 
6. 

OJR. 
m 
•     -37 

.   -35 

0 
+  2,1 

+  l,f) 

iR. 
Il        m 

9-'7 
9  •  ^3 

14"  9 
i4,3 

1  • 
8. 

9- 

.     +32 

.    +24 

.   +i5 

—  II! 

—  0,6 

+  0,  I 

94' 
9-37 
9.32 

i5,3 
i5,6 
i5,9 

21 . 
22. 

23. 

.   -3-2 
•    -27 

+  1 ,6 
+  1 ,2 
+0,6 

9.30 
9.38 
9  48 

.3,7 
i3,o 
1 2 , 0 

lO. 

.   +  5 

+  0,6 

9.26 

16, 1 

24. 

.     —12 

0,0 

10.   0 

11,0 

1 1 . 

.   -  5 

+1,1 

g.  20 

■  6,4 

2.5. 

•  -  4 

-0,7 

1 0 . 1 3 

10,0 

12. 

i3. 

.   -.4 

.    — 22 

+  1,5 
+  .,8 

9-'4 

9.10 

16,5 
16,5 

26. 
27. 

•   ^-  7 
.   +18 

-1,3 
—  2,0 

10.27 
10.4' 

9)0 
8,1 

,4. 

.   -28 

+2,2 

9-   7 

16,4 

28. 

.   +27 

-2,4 

10.55 

7>3 

i5, 
i(S. 

.    -33 

+2,2 

+  2,3 

9-  6 
9.  6 

16,2 
16,0 

-9- 
3o. 

.   +34 
.    +38 

-2,6 

-2,7 

II.   5 
11.12 

(i.7 
6,3 

>7- 

.    -38 

-1-2,3 

9.  8 

.5,7 

3i. 

.    +38 

-2,4 

1 1 .  16 

6,2 

Août  18. 

.   -38 

+  2,2 

9.12 

i5,3 

Sept 

.   I . 

.    +34 

— 2, 1 

11.16 

+6,1 

»  L'éphéméride  est  calculée  pour  le  midi  moyen  de  Paris.  » 


ASTRONOMIE  PHYSIQUE.  —  BésuUats  des  observations  solaires,  pendant  le 
deuxième  trimestre  de  1878.  Lettre  de  M.  Tacchisi  à  M.  le  Secrétaire  per- 
pétuel. 

i(  Dans  la  séance  du  16  avril  1878,  j'ai  communiqué  à  l'Académie  quel- 
ques-uns des  résultats  des  observations  solaires  faites  pendant  le  premier 


(  258  ) 

trimestre  1878  :  j'ai  l'honneur  de  lui  communiquer  aujourd'hui  les  résul- 
tats relatifs  au  deuxième.  Le  nombre  des  jours  d'observation  a  été  de  66 
pour  les  taches,  facules  et  granulations,  de  43  pour  la  chromosphère  et  les 
protubérances,  et  de  27  seulement  pour  l'examen  des  raies  b  et  1 474^- Pour 
les  taches,  j'ai  trouvé  : 

FBÊQIIE^•CE 


1878,  1'  trimestre. 


des  jours 

des  taches. 

sans  taches. 

des  groupes. 

3,29 

0,68 

o,5g 

I)  Ces  nombres  indiquent  que  l'activité  solaire  s'est  conservée  très-faible, 
même  dans  le  second  trimestre,  et,  si  l'on  prend  seulement  les  taches 
comme  indice  de  l'activité  solaire,  cette  activité  aurait  quelque  peu  aug- 
menté ;  mais  il  faut  faire  attention  au  nombre  de  jours  sans  taches, 
nombre  qui  est  bien  plus  considérable  dans  ce  trimestre,  et  avec  une  pé- 
riode exceptionnelle  de  65  jours  fdu  20  mars  au  24  mai),  pendant  laquelle 
je  n'ai  observé  aucune  tache;  à  la  fin  de  cette  période,  les  taches  se  sont 
présentées  presque  soudainement,  avec  une  éruption  métallique,  qu'on  a 
même  observée  au  moment  ou  les  taches  avec  les  facules  arrivèrent  au 
bord  occidental.  Or  il  me  semble  assez  intéressant  de  remarquer  que  la  ré- 
gion des  facules,  au  milieu  de  laquelle  nous  avons  observé  l'éruption  métal- 
lique et  les  taches,  a  été  visible  jusqu'au  4  avril  ;  nous  l'avons  revue,  avec  des 
facules  plus  ou  moins  nombreuses,  le  17  juillet,  c'est-à-dire  qu'elle  a  duré 
pendant  quatre  rotations.  Il  paraît  ainsi  démontré  :  1°  que,  même  à  l'époque 
du  minimum  général  d'activité  solaire,  l'action  des  courants  peut  s'exagérer 
et  continuer  pendant  plusieurs  rotations,  dans  nu  espace  limité,  pour  pro- 
duire des  facules;  2"  qu  au  milieu  même  des  facules  il  peut  se  produire 
des  taches,  lorsqu'ime  éruption  métallique  a  lieu. 

»  Les  protubérances  solaires  ont  été  également  très-rares  et  très-petites; 
la  moyenne  est  de  2,1  par  jour.  La  distribution  des  protubérances  par 
latitude  héliocentrique  est  la  suivante  : 


N. 

^mbrc 

Latitude 

proti 

de 

iibérances. 

+90 

-1-60 

3 

+  60 

-(-3o 

3o 

+3o 

0 

'7 

0 

-3o 

7 

-3o 

-60 

33 

-60 

-90 

1 

(  259  ) 

»  Nous  constatons  donc,  comme  dans  le  trimestre  précédent,  la  symétrie 
et  les  deux  maxima  caractéristiques,  entre  les  parallèles  de  3o  et  de  60  de- 
grés dans  les  deux  hémisphères.  La  chromosphère  s'est  conservée  faible; 
l'examen  de  son  spectre  nous  a  donné,  en  moyenne,  le  renversement  des 
raies  b  dans  20  positions  par  jour,  et  38  pour  la  raie  i474  ^  '•  ^'^  compa- 
rant ces  chiftres  avec  les  résultats  du  second  trimestre  18^7,  on  voit  qu'il 
y  a  diminution  et  que  l'excès  de  la  raie  il^'jl^k  sur  les  raies  b  est  plus 
fort.  La  granulation  a  été  presque  toujours  spiendide,  accompagnée  d'un 
grand  nombre  de  taches  et  de  trous  voilés,  avec  de  petites  facules,  que  l'on 
a  vues  disparaître  dans  quelques  cas,  ou  se  former  dans  un  temps  très-court. 
Un  grand  nombre  des  trous  et  des  taches  voilés  formaient  des  groupes  spé- 
ciaux et  plus  fréquents  dans  l'hémisphère  boréal  ;  ces  phénomènes  étaient 
bien  distincts  sur  toute  la  surface  du  Soleil,  à  cause  évidemment  du  calme 
général  :  nous  assistons  au  travail  élémentaire  qui  renouvelle  incessam- 
ment la  photosphère  à  travers  l'enveloppe  coronale,  plus  transparente 
parce  qu'on  n'y  trouve  plus  cette  énorme  quantité  de  vapeurs  qui  s'élèvent 
et  se  répandent  à  l'époque  du  maxima  des  taches. 

»  Je  crois  pouvoir  dire  que  l'activité  solaire  diminue  encore,  et  que  son 
minimum  ne  sera  peut-être  pas  tout  à  fait  d'accord  avec  le  minimum  des 
taches.  Après  le  29  juin,  l'absence  de  taches  s'est  pouisuivie  et  se  pour.suit 
encore  aujourd'hui.  » 


MÉCANIQUE.  —  Sur  une  Noie  de  M.  Laisant,  intitulée  :   «  Sur  un  théorème 
sur  les  mouvements  relatifs   ».  Note  de  M.  Maurice  Levy. 

«  Dans  la  Note  ci-dessus  désignée,  insérée  aux  Comptes  rendus  du  29  juil- 
let, M.  Laisant,  en  faisant  usage  du  Calcul  des  quaternions,  établit,  sur 
la  composition  des  accélérations  d'ordre  quelconque,  un  théorème  qui 
n'est  autre  que  celui  que  j'ai  donné  aux  Comptes  rendus  du  29  avril  der- 
nier et  dont  M.  Ph.  Gilbert  a  bien  voulu  s'occuper  depuis,  dans  une  Note 
présentée  à  l'Académie,  par  M.  Puiseux,  le  3  juin  dernier.  M.  Gilbert,  en 
appelant  l'attention  sur  l'intérêt  que  lui  paraît  présenter  mon  théorème, 
en  donne  une  démonstration  nouvelle. 

»  M.  Laisant  paraît  ignorer  et  mon  travail  et  celui  qui  l'a  suivi.  J'ajoute 
que  sa  démonstration  ne  diffère  pas  de  celle  de  M.  Gdbert.  C'est  cette  der- 
nière, à  cela  près  que  les  notations  du  Calcul  différentiel  y  sont  remplacées 
par  celles  du  Calcul  des  quaternions.    » 


(  26o  ) 

CHIMIE  ORGANIQUE.  —  action  du  cliloiure  de  zinc  sur  l'alcool  méltt^lique; 
hexamélhylbeuzine.  Note  de  MM.  Le  Bel  et  Gheene,  présentée  par 
M.   Boiissingault. 

«  Nous  avons  fait  réagir  l'alcool  mélhyliqiie  sur  le  chlorure  de  zinc 
fondu  dans  une  Louleille  à  mercure,  dans  les  conditions  où  nous  nous 
placions  pour  expérimenter  sur  l'alcool  butylique  de  fermentation  (').  Il 
était  naturel  de  penser  que  la  réaction  serait  analogue  à  celle  qui  se  pro- 
duit avec  les  autres  alcools  de  la  série  grasse  que  nous  avions  examinés, 
c'est-à-dire  que  l'alcool  méthylique  perdrait  de  l'eau  pour  former  du 
méthylène  qui,  en  se  polymérisant,  aurait  dû  doimer  les  divers  carbures 
de  la  série  de  l'éthylène.  C'est  l'étude  de  ces  oléfines,  de  leur  quantité 
respective  et  de  leurs  isoméries  que  nous  nous  proposions  de  faire;  aussi 
avions-nous  établi,  à  la  suite  de  l'appareil  condenseur,  des  laveurs  renfer- 
mant de  l'acide  sulfurique  et  du  brome,  pour  recueillir  d'abord  l'alcool 
et  l'élher  méthylique,  ensuite  les  oléfines.  Mais  la  décomposition  s'opère 
d'une  façon  tout  autre  que  celle  que  nous  avions  prévue  :  on  voit  se 
déposer  dans  l'allonge  une  matière  bien  cristallisée  et  peu  fusible;  dans  le 
récipient  on  trouve  de  l'eau,  de  l'alcool  non  décomposé,  des  huiles  et  la 
matière  cristalline  de  l'allonge;  l'acide  sulfurique  contient  un  peu  d'étiier 
méthylique,  qu'on  peut  mettre  en  liberté  en  étendant  avec  de  l'eau,  enfin 
le  brome  n'absorbe  que  des  traces  de  propylène  et  de  butylène,  au  plus 
I  pour  loo  de  la  matière  décomposée.  Le  produit  principal  de  la  réaction 
est  un  mélange  d'hydrocarbures  saturés  gazeux  qui  renferment  surtout 
du  gaz  des  marais. 

»  La  réaction  est  donc  beaucoup  plus  complexe  que  pour  les  autres 
alcools  :  le  méthylène,  au  lieu  de  se  polymériser,  se  décompose  en  partie 
et  fixe  de  l'hydrogène  pour  former  des  hydrocarbures  saturés;  le  reste  doit 
se  retrouver  dans  le  charbon  et  les  hydrocarbures  moins  riches  en  hydro- 
gène; nous  devons  observer  pourtant  que  la  quantité  de  ces  produits  ne 
semble  pas  répondre  à  l'énoriiie  volume  de  gaz  non  absorbable  par  le 
brome. 

»  Les  produits  condensés  ont  été  examinés  avec  soin  :  ils  renferment 
des  huiles  non  homogènes,  capables  de  s'unir  au  brome,  mais  en  petite 
quantité,  et  des  cristaux  qui,  ajoutés  à  ceux  de  l'allonge,  constituaient 
0,5  pour  100  de  l'alcool  décomposé.  Dans  les  opéralions  suivantes,  faites 

(')    Bull.  Soc.  C/iim.,  1878,  t.  XXIX,  i»,  3o6. 


(  ^6i  ) 
en  vue  d'obtenir  une  quantité  plus  notable  de  ces  cristaux,  on  se  conten- 
tait de  recueillir  les  cristaux  dans  l'allonge  et  de  séparer  par  le  filtre  ceux 
du  récipient,  en  faisant  repasser  indéfiniment  l'alcool  sur  le  chlorure  de 
zinc  qui  doit  être  renouvelé  de  temps  en  temps. 

»  La  matière  ainsi  obtenue  réduit  faiblement  le  nitrate  d'argent,  ce  qui 
indique  des  traces  d'aldéhyde  méthylique;  elle  contient  en  outre  une  huile 
lourde  et  un  produit  chloré  volatil  ;  nous  l'avons  purifiée  par  cristallisation 
dans  l'alcool  ou  le  toluène  et  finalement  fondue  et  distillée  sur  le  sodium. 
Elle  se  présente  en  lamelles  fusibles  à  i5o  degrés,  volatiles  à  259-260  degrés; 
elle  ne  se  combine  pas  au  brome  et  semble  extrêmement  stable.  L'ana- 
lyse fournit  les  chiffres  suivants  :  carbone,  89,0;  hydrogène,  1 1,3.  Ces  don- 
nées correspondent  à  l'hexaméthylbenzine  C'-H'%  qui  exige  C  =  88,8  et 
H  =  1 1,1,  corps  récemment  préparé  par  MM.  Friedel  et  Crafts.  M.  Friedel 
ayant  eu  l'obligeance  de  nous  donner  un  échantillon  de  ce  carbure,  nous 
avons  pu  comparer  non-seulement  ces  cristaux  des  deux  substances,  mais 
encore  leurs  combinaisons  avec  l'acide  picrique,  qui  sont  pour  l'une  et 
pour  l'autre  de  petits  prismes  microscopiques  groupés  en  étoiles,  d'un 
aspect  très-caractéristique  ;  nous  avons  donc  bien   fait  de  l'hexaméthyl- 


ben 


zuie 


'  )  ■ 


ZOOLOGIE.  —  Recherches  sur  les  rapports  qui  existent  entre  le  poids  des  divers 
os  du  squelette  de  la  Baleine  des  Basques.  Note  de  M.  S.  de  Luca,  présentée 
par  M.  Blanchard.  (Extrait.) 

u  En  i863,  j'ai  communiqué  à  l'Académie  des  observations  touchant  le 
poids  des  os  du  squelette  de  l'Homme.  Aujourd'hui  ce  sont  de  nouvelles 
et  récentes  études,  en  continuation  des  précédentes,  sur  les  rapports  qui 
existent  entre  les  poids  des  os  du  squelette  d'une  Baleine  [Balœna  Biscayen- 
sis),  qui  a  été  capturée  dans  les  eaux  du  golfe  de  Tarente  pendant  les 
premiers  mois  de  l'année  1877,  et  qui  se  trouve  actuellement  dans  le  musée 
d'Analomie  comparée  de  l'Université  de  Naples  (-). 

»  J'ai  pensé  qu'il  ne  serait  pas  sans  intérêt  de  peser  tous  les  os  et  de 
faire  connaître  les  résultats  de  cette  étude. 


(')  Ce  travail  a  été  fait  au  laboratoire  de  M.  Wurtz. 

(')  Cette  Baleine,  d'abord  annoncée  et  figurée  par  M.  Capellini,  fut  ensuite  étudiée  d'une 
manière  sérieuse  par  M.  Gasco,  ancien  élève  de  feu  le  professeur  Panceri. 

C.  R.,  1878,  7'  Semestre.  (T.  LXXXVir,  N»  G.)  36 


(  a62  ) 

Poids  du  crâne 146,542 

"     de  la  mandibule  droite 34,o'jo 

u                    i>              gauche 3o ,  060 

"     de  la  caisse  auditive  droite i ,  i32 

»                         »                gauche i ,  ogS 

»     du  fanon  droit 28,970 

»              «        gauche ; aS ,  6 1  o 

)i     de  l'os  hyoïde o  ,845 

>'     de  l'omoplate  droit 7  ,  820 

»                  >'            gauche G,g^o 

»     de  la  nageoire  ou  bras  droit i8,4oo 

■'                         >>                gauche 16,710 

"     du  sternum o ,  507 

»     des  i4  côtes  droites 42>i53 

'<               ■■•           gauches 4o>743 

>     des  7  vertèbres  cervicales 10,742 

"     des  i3          »       dorsales 42j245 

des  i3          »       lombaires 76,200 

-     des  23          »       caudales 86,173 

Poids  total  du  squelette  de  la  Baleine 616, o55 

»  Chaque  fanon  comprend  2^0  lames,  dont  chacune  a  longueur  et 
poids  distincts  :  la  lame  69"  droiie  pèse  189  grammes,  tandis  que  la  cor- 
respondante gauche  ne  pèse  que  122  grammes  seulement. 

))  De  ce  qui  précède  il  est  facile  de  tirer  les  conclusions  suivantes  : 

))  1°  Les  os  de  la  partie  droite  du  squelette  de  la  Baleine  des  Basques, 
sans  aucune  exception,  sont  plus  lourds  que  les  os  correspondants  du  côté 
gauche.  Celte  loi  se  trouve  exacte  même  pour  les  os  de  la  tète. 

»  2°  Les  os  de  la  tète  pèsent  presque  autant  que  ceux  de  la  colonne 
vertébrale. 

;'  3°  La  tête  représente  en  longueur  le  tiers  environ  de  la  longueur  de 
toute  la  colonne  vertébrale,  de  manière  que  le  squelette  entier  mesure 
presque  9  mètres. 

»  4°  Le  poids  de  toutes  les  côtes,  droites  et  'gauches,  correspond  à 
celui  de  toutes  les  vertèbres  caudales,  et,  à  peu  de  chose  près,  à  celui  des 
vertèbres  lombaires. 

»  5°  Le  poids  des  vertèbres  dorsales  est  la  moitié  de  celui  de  toutes  les 
côtes;  par  <;onséquent,  les  côtes  droites  ou  bien  les  côtes  ganclies  pèsent 
autant  que  les  vertèbres  dorsales. 

»  6"  Le  poids  des  vertèbres  cervicales  est  la  quatrième  partie  de  celui 
des  vertèbres  dorsales. 


(  ^63  ) 

»  7°  Dans  la  colonne  vertébrale,  le  poids  des  vertèbres  va  toujours  en 
augmentant  de  la  première  cervicale  jusqu'à  la  quatrième  caudale;  ensuite 
il  diminue  tellement  que  la  dernière  caudale  ne  pèse  que  6  grammes. 

»  8°  Les  fanons  pèsent  autant  que  les  vingt  premières  vertèbres,  c'est- 
à-dire  les  cervicales  et  les  dorsales. 

»  g"  La  longueur  des  côtes  droites  est  plus  grande  que  celle  des  côtes 
gauches,  soit  qu'on  mesure  la  distance  des  deux  extrêmes  par  une  ligne 
droite,  soit  qu'on  suive  la  courbure  des  côtes.  Le  poids  et  la  longueur  des 
côtes  augmentent  de  la  première  à  la  septième,  puis  il  y  a  diminution. 

»  io°  Le  poids  du  sternum  est  la  vingt-huitième  partie  de  celui  des 
deux  omoplates. 

>)  II"  Le  poids  des  nageoires  ou  bras  est  deux  fois  et  demie  plus  grand 
que  celui  des  omoplates. 

»  12"  Le  plan  vertical  qui  passe  entre  les  vertèbres  cervicales  et  les 
dorsales  partage  le  squelette  de  la  Baleine  en  deux  parties  presque  égales, 
relativement  au  poids,  et  par  conséquent  il  est  probable  que  le  centre  de 
gravité  doit  se  trouver  dans  cette  région.  » 


ZOOLOGIE.  —  Sur  le  Prosopistoma  puncfifrons,  Latr.  Note  de  MM.  E.  Joly 
et  A.  Vayssière,  présentée  par  M.  Blanchard. 

«  Nous  devons  à  un  heureux  concours  de  circonstances  d'avoir  pu  nous 
procurer  récemment,  à  l'état  vivant,  un  nombre  considérable  de  Pros- 
opistoma punclifrons,  Latr.,  capturés  dans  la  Garonne. 

»  Mettant  à  profit  d'aussi  favorables  matériaux,  nous  avons  essayé  de 
compléter,  autant  qu'il  nous  a  été  possible,  les  études  antérieurement  faites 
sur  cet  intéressant  Arthropode  ('  ). 

»  On  sait  aujourd'hui  que  le  Pi'osopistome  appartient  aux  Hexapodes 
trachéates.  Mais  à  quel  groupe  de  ces  derniers  faut-il  le  rapporter? 

»  Comme  structure  extérieure,  le  P.  punclifrons  se  rattache  aux  Éphémé- 


(')  E.  JoLT,  Rei'uedes  Soc.  sav.,  i"  série,  t.  V,  1870,  et  Mém.  de  la  Soc.  des  Se.  nat. 
de  Cherbourg,  t.  XVI,  1S71;  —  J.-O.  Westwood,  Trans.  eut.  Soc.  London  [Prnceedings, 
1872)  ;  —  N.  Joly  et  E.  Joly,  Jrm.  des  Se.  nat.,  Zoologie,  t.  XVI,  1872;  et  Ret'ue  des 
Se.  iiat.,t..\V,  Montpellier,  1875;  —  E.  Joly,  Feuille  des  jeunes  naturalistes,  mars  1876; 
—  J.-O.  Westwood,  Irans.  cnt.  Soc.,  London,  Part  III,  1877;  ~  E.  Joly,  Soc.  ent.  de 
France,  Bulletin,  1878,  n"  7. 

-       36.. 


(  2r.4  ) 

riens  actuellement  connus,  par  la  forme  larvaire  du  Bœlisca  obesa,  Say, 
découverte  par  M.  Waish,  dans  l'Ulinois. 

»  Contrairement  à  l'opinion  de  M.  Westwood,  les  organes  buccaux 
existent  chez  le  Prosopisfome;  comme  chez  tous  les  insectes  aquatiques 
broyeurs,  ces  organes  sont  ici  représentés  par  un  labre,  deux  mandibules, 
deux  maxilies  et  une  lèvre  inférieure  très-développée,  qui  cache  et  recouvre 
presque  entièrement  les  mandibules  et  les  mâchoires. 

»  L'œsophage  est  assez  long  et  il  aboutit  à  un  vaste  estomac  intérieu- 
rement tapissé  par  une  épaisse  couche  celluleuse  d'un  jaune  ambré,  cor- 
respondant aux  glandes  gastriques  et  hépatiques,  différenciées  chez  d'autres 
types  d'Hexapodes. 

»  Les  tubes  de  Malpighi,  très-longs  et  assez  nombreux,  aboutissent  de 
chaque  côté  à  une  sorte  de  cœcum  allongé,  qui  débouche  à  l'extrémité  in- 
férieure de  l'estomac. 

»  L'intestin,  qui  est  renflé  à  sa  partie  moyenne,  n'offre  pas  de  circon- 
volutions, et  il  se  termine  par  un  anus  qui  s'ouvre  à  la  face  ventrale,  im- 
médiatement au-dessous  du  dernier  anneau. 

»  Deux  sortes  d'organes  constituent  le  système  respiratoire  :  i°  l'appareil 
trachéen  proprement  dit,  représenté  par  deux  troncs  latéraux  donnant  nais- 
sance à  de  nombreuses  ramifications;  2°  des  organes  supplémentaires 
situés,  à  la  partie  antérieure  de  la  face  dorsale  de  l'abdomen,  dans  une 
sorte  de  cavité  dont  la  carapace  forme  la  paroi  supérieure  et  que  l'on  peut 
désigner  sous  le  nom  de  chambre  respiratoire.  Cette  cavité  est  mise  en  com- 
munication avec  l'extérieur  par  trois  ouvertures  :  deux  situées  latéralement 
à  la  face  ventrale,  et  une  troisième,  médiane,  placée  à  la  face  dorsale.  Cette 
chambre  renferme  un  appareil  trachéo-branchial  composé  de  chaque  côté 
par  cinq  pièces  ayant  plus  ou  moins  la  forme  de  lamelles  ou  de  digitations. 
Ces  pièces  sont  douées  de  mouvements  rhythmiques,  et  elles  déterminent 
l'entrée  de  l'eau  par  les  ouvertures  latérales  ventrales,  et  sa  sortie  par  l'ori- 
fice dorsal. 

))  L'appareil  vasculaire,  très-rudimentaire,  comprend  un  vaisseau  dorsal 
s'étendant  depuis  la  région  antérieure  de  la  carapace  jusque  sous  la  chambre 
respiratoire. 

»  Le  système  nerveux  est  constitué  :  1°  par  deux  ganglions  cérébroïdes 
accolés  l'un  à  l'autre  ;  2°  par  deux  ganglions  «ous-œsophagiens  presque 
complètement  soudés  en  un  seul;  et  3° par  une  masse  ganglionnaire  unique, 
située  dans  le  thorax,  et  se  reliant  par  un  double  connectif  aux  ganglions 
sous-œsophagiens.  Celte  masse  ganglionnaire  représente,  comme  chez  cer- 


(  265  ) 

tains  typps  d'insectes  d'autres  ordres,  une  conceniralion  aussi  complète 
que  possible  des  ganglions  thoraciques  et  abdominaux. 

»  Les  Prosopistomes  sont  pourvus  d'une  paire  d'antennes  à  six  articles, 
de  deux  yeux  composés  et  de  trois  sfemmates. 

»  Nous  désirerions  pouvoir  donner  relativement  aux  organes  de  la  repro- 
duction, tant  mâles  que  femelles,  des  conclusions  aussi  précises  que  celles 
qui  précèdent;  mais,  dans  toutes  nos  dissections,  nous  n'avons  pu  aperce- 
voir que  deux  grosses  glandes  situées  au-dessus  du  tube  digestif  qu'elles 
contournent  et  cachent  en  partie,  et  soudées  par  leur  base.  Ces  organes 
sont  formés  par  une  série  de  petits  lobules  sphériques  réunis  les  uns  aux 
autres.  On  remarque  dans  ces  lobules  des  sortes  de  cellules  (cellules  sper- 
mogènes?),  à  l'intérieur  desquelles  on  voit  se  mouvoir  de  petits  corps  hya- 
lins qui  sont  peut-être  des  spermatozoïdes.  De  la  base  de  ces  organes  glan- 
dulaires partent  deux  conduits  qui  se  rendent  vers  la  face  ventrale  pour 
aboutir  entre  le  sixième  et  le  septième  anneau.  Il  ne  nous  a  pas  été  possible 
de  découvrir  le  point  exact  du  squelette  tégnmentaire  où  s'ouvrent  ces 
canaux.  Nous  n'avons  pas  vu,  non  plus,  d'organes  copulateurs  chez  nos 
Prosopistomes. 

»  Nous  espérons,  en  poursuivant  nos  recherches  en  différentes  époques 
de  l'année,  arriver  à  combler  les  lacunes  de  notre  travail  actuel;  et  nous 
dirons,  en  terminant,  que,  d'après  l'ensemble  des  faits  présentement  ac- 
quis, nous  sommes  tout  disposés  à  adopter  l'opinion  de  M.  Mac  Lachian, 
qui  considère  le  Prosopistome  comme  un  Éphémérien  probablement  adapté 
à  une  vie  aquatique  permanente.    » 


CHIMIE   AGRICOLE.    —   De  l'influence  de    l'électricité   atmosphérique  sur   la 
végétation;  par  M.  L.  Graxdeau,  (Extrait.) 

«  Dans  une  première  Communication,  j'ai  eu  l'honneur  de  faire  con- 
naître à  l'Académie  l'influence  prépondérante  que  mes  expériences  assi- 
gnent à  l'électricité  atmosphérique  ('),  dans  les  phénomènes  de  la  nutrition 
des  plantes. 

»  On  a,  depuis  longtemps,  remarqué  que,  dans  le  périmètre  d'un  arbre 

(')  M.  A.  Leclerc,  directeur  du  laboratoire  de  la  Société  des  agriculteurs  de  France,  qui 
répète,  à  Mettra^',  mes  expériences  sur  le  maïs,  les  confirme  de  tous  points,  d'après  ce  qu'il 
m'écrit.  Quand  ces  essais  seront  terminés,  j'en  ferai  connaître  les  résultats  numériques. 


(  266  , 
isolé,  dépourvu  de  branches  jusqu'à  une  assez  grande  hauteur,  la  végétation 
est  peu  développée  et  ne  parcourt  pas  complètement  ses  phases  normales. 
C'est  ainsi  que,  dans  une  vigne,  les  ceps  situés  sous  un  arbre  produisent 
rarement  des  raisins  mûrs,  bien  que  l'air  et  la  lumière  circulent  librement 
autour  d'eux.  Les  arbres  élevés  qui  bordent  les  champs  en  culture  pro- 
duisent sur  les  récolles  avoisinantes  les  mêmes  effets  ;  enfin,  dans  les  futaies, 
le  sous-bois  a  disparu,  et  le  tapis,  quand  il  existe,  est  formé  par  des  végétaux 
d'une  croissance  médiocre,  et  qui  n'acquièrent  jamais  les  mêmes  dimensions 
qu'en  rase  campagne.  Des  causes  multiples  concourent,  sans  doute,  à  pro- 
duire ces  résultats  :  diminution  dans  l'éclairage,  influence  de  la  lumière 
verte  qui  a  traversé  les  feuilles,  racines  traçantes,  etc. 

»  A  ces  causes  diverses,  invoquées  pour  expliquer  l'action  du  couvert, 
mes  expériences  m'autorisent  à  ajouter  l'absence  d'électricité  statique  dans 
l'atmosphère  où  vivent  les  plantes  placées  dans  les  conditions  que  je  viens 
de  rapporter.  Pour  vérifier  celte  manière  de  voir,  j'ai  institué  des  expé- 
riences directes  qui  m'ont  donné  des  résultats  que  je  crois  concluants. 

»  Dans  un  vaste  jardin  situé  dans  un  des  faubourgs  de  Nancy  et  consacré, 
en  grande  partie,  à  la  culture  potagère,  j'ai  installé,  le  2  août  dernier,  un 
électromètre  de  Thompson,  construit  par  la  maison  Ruhmkorff,  sur  les 
indications  de  M.  E.  Mascart.  Sous  un  arbre  de  10  mètres  de  hauteur  et 
dont  le  périmètre  foliacé  mesure  6  à  7  mètres  de  diamètre,  j'ai  disposé 
l'électromètre  ;  à  5  mètres  environ  de  cet  appareil,  j'ai  placé  une  hinette 
dont  la  tige  verticale  porte  une  règle  horizontale  de  o",5  de  long,  divisée 
en  5o  parties  égales.  L'image  de  cette  règle,  reflétée  par  le  miroir,  était 
suffisamment  amplifiée  par  la  lunette  pour  que  l'œil  put  apprécier  très- 
aisément  les  plus  légères  déviations  du  miroir.  Le  centre  de  ce  dernier 
coïncidait  avec  la  division  25.  L'appareil  communiquait,  par  des  fils  con- 
ducteurs, avec  un  vase  complètement  isolé  (dispositif  JMascart),  dont  on 
réglait  à  volonté  l'écoulement  et  le  niveau  au-dessus  du  sol.  J'ai  fait  succes- 
sivement les  expériences  dont  voici  le  résumé  et  les  résultats  : 

»  1°  Écoulement  dans  l'air,  à  10  mètres  de  l'arbre,  au  milieu  d'une  plantation  de  choux, 
dans  trois  conditions  différentes  :  A,  au  niveau  du  sol:  pas  la  moindre  déviation;  B,  à  o™,io 
au-dessus  du  sol  :  légère  déviation  du  miroir,  correspondant  à  une  tension  très-faible,  vu  la 
sensibilité  de  l'électromètre;  C,  à  o"^,go  du  sol  :  déviation  très-rapide,  dépassant  en  quelques 
secondes  le  zéro  de  la  règle. 

»   2°  On  place  le  vase  à  écoulement  ])rès  du  tronc  de  l'arbre  :  déviation  nulle  (o'",c)o). 

»  3°  On  porte  successivement  le  vase  à  l'extrémité  du  péiimètre  foliacé  de  l'arbre  ;  puis 
à  i™,5o  environ  en  dehors  du  périmètre:  déviation  du  miroir  nulle  dans  les  deux  cas. 


(  267  ) 

»  4°  Le  vase  à  écoulement  est  placé  sous  un  massif  de  lilas  (à  o"',9o)  :  déviation  nulle. 

»  5°  Même  résultat  négatif,  sous  un  berceau  de  verdure  mesurant  4  mètres  de  haut  et 
silué  à  8  mètres  environ  des  grands  aibres. 

u  6°  On  reporte  le  vase  au  milieu  de  la  plantation  de  choux  :  résultat  positif  comme 
dans  la  première  expérience  :  déviation  très-rapide  du  miroir,  au  delà  de  zéro  (à  o™,go). 
Le  2  août,  l'électricilé  atmosphérique  était  positive. 

M  Ces  expériences  montrent  que,  sous  les  grands  arbres,  sous  les  massifs 
d'arbustes  et  sous  un  taillis  recouvert  de  verdure,  la  tension  électrique  de 
l'atmosphère  est  tout  à  foit  nulle,  tandis  qu'au  même  moment,  à  quelques 
mètres  de  ces  corps  conducteurs,  on  constate  la  présence  de  quantités 
notables  d'électricité  (').  » 


GÉOLOGIE.    —  Age  du  gisement  de  Mont-Dol.    Constitution  et  mode  de  for- 
mation   de  la  plaine  basse  dite  Marais   de   Dol.    Note    de   M.   Sirodot. 

(Extrait.) 

«...  La  constitution  du  marais  de  Dol  ne  peut  être  rigoureusement  décrite 
que  dans  sa  partie  supérieure,  écorce  solide  reposant  sur  un  fond  très-mo- 
bile, parce  que  les  sédiments  s'y  trouvent  mélangés  d'eau  dans  une  forte 
proportion.  L'épaisseur  variable  de  la  partie  solide  augmente  dans  des 
proportions  très-sensibles  lorsque,  partant  d'un  point  du  marais,  on  se 
dirige  vers  la  grève. 

»  Si  cette  partie  solide  est  vainable  dans  son  épaisseur,  elle  présente,  au 
contraire,  une  remarquable  constance  dans  sa  constitution  ;  elle  se  com- 
pose des  mêmes  couches;  seulement  cerlaines  de  ces  couches  augmentent 
de  puissance  dans  les  directions  perpendiculaires,  soit  à  la  ligne  du  thal- 
weg, soit  à  celle  de  la  grève. 

»  Au-dessous  de  la  terre  arable,  la  partie  solide  se  compose  de  couches 
alternatives  de  tourbes  et  de  ces  dépôts  marins  qu'on  désigne  par  l'expres- 
sion commune  de  tangue,  quelles  que  soient  les  variations  qu'ils  présentent, 
depuis  le  mont  Saint-Michel  jusqu'au  voisinage  de  Cancale. 

»  En  plongeant  au-dessous  du  niveau  actuel  des  marais,  les  couches  de 
tourbes  conservent  très-sensiblement  la  même  épaisseur,  tandis  que  les 
dépôts  marins  qui  les  séparent  augmentent  de  puissance.  Par  contre,  ces 


(')  Je  vais  répéter  ces  expériences  dans  la  forêt  de  Haye,  et  j'aurai  l'honneur  d'en  com- 
muniquer les  résultats  à  l'Académie.  J'adresse  mes  remercîments  à  mon  collègue  M.  Bichat, 
pour  le  concours  qu'il  a  bien  voulu  me  prêter  dans  ces  essais  préliminaires. 


(  2G8  ) 
sédiments  marins  interposés  s'atténuent  progressivement  à  mesure  qu'on 
s'éloigne  de  la  mer,  et  finissent  par  disparaître  à  l'ouest  de  l'étranglement 
de  la  vallée  formé  par  les  pointes  de  Lillemer  et  de  Saint-Guinoux.  Au  delà 
de  cette  ligne,  jusqu'à  Châteauneuf  ou  Plerguer,  il  n'existe  plus  qu'une 
couche  de  tourbe  superficielle,  de  5,  6  et  7  mètres  d'épaisseur. 

»  Il  faut  remarquer  que,  les  Sphaignes  faisant  défaut  dans  les  marais,  ce 
sont  les  Joncées,  les  Cypéracées  et  quelques  Graminées  qui  ont,  tout 
d'abord,  concouru  à  la  formation  de  la  tourbe,  jusqu'à  ce  que  le  dépôt 
ait  été  suffisant  pour  permettre  le  développement  de  quelques  végétaux 
ligneux.  Je  réserve  la  question  du  développement  siu'  place  des  gros  troncs 
d'arbres  enfouis. 

»  Enfin  les  couches  de  tourbes  ne  sont  pas  limitées  au  marais  de  Dol  : 
elles  s'étendent  dans  toute  la  baie  du  mont  Saint-Michel,  et,  de  plus, 
des  sondages  ont  attesté  leur  présence  dans  l'espace  compris  entre  le  litto- 
ral ouest  du  département  de  la  Manche  et  la  ligne  des  îles  normandes. 

»  Ces  couches  alternatives  de  tangue  et  de  tourbe  délimitent  autant 
de  périodes  pendant  lesquelles  la  baie  du  mont  Saint-Michel  a  été  ouverte 
ou  fermée  à  la  mer. 

»  Pour  rendre  compte  de  la  constitution  du  marais  de  Dol  et  des  vastes 
dépôts  tourbeux  de  la  baie  du  mont  Saint-Michel  et  de  la  côte  normande, 
il  ne  me  paraît  pas  possible  de  faire  intervenir  un  affaissement  lent  ou  des 
oscillations  du  sol,  puisque,  sur  les  contours  du  bassin  tourbeux,  les  di- 
verses couches  affleurent  presque  au  même  niveau  ou  n'en  forment  plus 
qu'une  seule.  Toutes  les  circonstances  relevées  par  l'observation  s'ex- 
pliquent, au  contraire,  très-naturellement,  par  l'existence  d'un  cordon 
littoral  qui  aurait  compris  dans  sa  ligne  les  îles  normandes,  les  îles  Chausey, 
le  plateau  de  Minquières  et  peut-être  l'île  de  Césambre. 

»  En  arrière  de  ce  cordon  littoral,  une  vallée  basse  offre  les  conditions 
les  plus  favorables  au  développement  de  la  tourbe.  Que  ce  cordon  vienne 
à  se  rompre,  la  mer  roule  sur  un  terrain  spongieux  qu'elle  comprime  et 
submerge;  mais  l'eau  incompressible  qui  imprègne  la  tourbe  reflue  en 
arrière  et  relève  la  région  la  plus  éloignée  du  bassin  qui  ne  sera  pas  recou- 
verte; enfin  le  sédiment  marin  ne  s'étendra  que  sur  la  partie  occupée  par 
la  mer. 

»  Le  rétablissement  du  cordon  littoral  devient  le  point  de  départ  d'une 
nouvelle  période,  pendant  laquelle  se  reproduira  la  formation  tourbeuse 
quand  le  degré  de  salure  des  eaux  sera  suffisamment  diminué.  Or,  le  réta- 
blissement d'un  cordon  littoral  après  sa  rupture  n'est  pas  un  fait  si  étrange 


(  ^69) 
qu'on  ne  puisse  l'observer  encore  sur  le  iiltoraldesCôles-dii-Nor(l,et  notam- 
ment à  l'anse  de  Poliis.  Le  rétablissement  et  la  rupture  s'y  sont  succédé  bien 

des  fois. 

»  Comme  la  couche  la  plus  ancienne  des  dépôts  récents  est  un  sable 
tourbeux,  recouvrant  le  conglomérat  granitique,  le  premier  établissement 
du  cordon  littoral  serait  à  peu  près  contemporain  de  la  formation  du  con- 
glomérat. Or,  comme  aussi  ce  conglomérat  et  le  sédiment  de  sable  argileux 
sous-jacent,  par  leurs  propriétés  physiques  et  surtout  par  la  position  qu'ils 
occupent  sur  une  pente  très-marquée,  se  présentent  avec  tout  le  caractère 
d'un  dépôt  résultant  de  la  fonte  de  neiges  et  de  glaces,  il  y  aurait  lieu  de 
rechercher  si  le  cordon  littoral  invoqué  ne  serait  pas,  en  grande  partie,  le 
résultat  de  l'amoncellement  de  matériaux  amenés  par  des  banquises  sur 
les  hauts-fonds  du  littoral.  Les  observations  de  M.  Ch.  Barrois  sur  les 
côtes  du  Finistère  militeraient  en  faveur  de  cette  opinion. 

»  Dans  ces  conditions,  la  formation  d'eau  douce  superposée  au  sédi- 
ment marin  du  gisement  marquerait  la  fin  de  la  période  glaciaire  ;  alors 
ce  sédiment  marin  du  gisement  doit  être  rapporté  à  cette  période,  puis- 
qu'il est  antérieur  à  la  formation  d'eau  douce. 

»  Ce  dépôt  marin  est  relevé  de  i4  mètres  au-dessus  du  niveau  moyen 
actuel.  Le  mouvement  du  sol  qu'il  accuse  est-il  lié  à  celui  qui,  pendant  la 
même  période,  s'est  étendu  sous  les  mers  du  nord?  Je  ne  suis  pas  encore  en 
mesure  de  répondie  à  cette  question.   » 

M.  EdisoxV  présente  à  l'Académie,  par  l'entremise  de  M.  du  Moncel,  un 
appareil  auquel  il  a  donné  le  nom  de  microtasimèlie  et  qui  est  destiné  à 
mesurer  des  différences  infinitésimales  de  température  ou  d'humidité  : 

«  Cet  appareil,  dit  M.  du  Moncel,  est  fondé,  comme  le  téléphone  à  charbon 
de  M.  Edison,  sur  le  principe  des  variations  que  subit  un  courant,  quand  il 
passe  à  travers  deux  corps  juxtaposés,  et  que  l'on  fait  varier  la  pression 
exercée  sur  eux.  Il  se  compose,  en  conséquence,  d'un  système  rigide  sur 
lequel  est  adapté  un  disque  de  charbon  interposé  entre  deux  lames  de  platine 
et  contre  lequel  appuie  une  pièce  résistante  disposée  de  manière  à  recevoir 
l'action  d'une  tige  sensible  aux  variations  de  la  chaleur  ou  de  l'humidité. 
Cette  tige  est  disposée  horizontalement  et  se  trouve  soutenue,  du  côté  op- 
posé à  celui  où  elle  agit  sur  les  disques,  par  une  crapaudine  conduite  par 
une  vis  de  réglage  qui  permet  de  régler  la  pression  initiale  qu'elle  doit 
exercer, 

C.R.,  1878,  j«  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N"  C)  37 


(  270  ) 

»  Naturellement  les  deux  disques  de  platine  entre  lesquels  est  enfermé 
le  disque  de  charbon  sont  en  rapport  avec  les  deux  branches  d'un  circuit 
disposé  en  pont  de  Wheatstone,  et,  de  la  pression  plus  ou  moins  grande 
exercée  sur  le  charbon  par  la  tige  horizontale,  quand  elle  se  dilate  ou  se 
contracte,  résultent  des  variations  considérables  de  résistance  dans  la 
branche  correspondante  du  pont,  lesquelles  variations  peuvent  être  exac- 
tement mesurées  au  moyen  des  bobines  de  résistance  du  système,  et  indi- 
quent par  conséquent  les  allongements  ou  raccourcissements  de  la  tige, 
quelque  petits  qu'ils  soient.  Il  faut,  par  exemple,  que  la  tige  soit  mince  et 
présente  une  surface  un  peu  développée,  afin  d'être  plus  impressionnable 
aux  effets  de  la  chaleur  et  de  l'humidité,  et  que  le  charbon  soit  préparé 
d'une  manière  particulière.  C'est  le  noir  de  fumée  résultant  de  la  flamme 
fuligineuse  de  lampes  à  pétrole  et  im  peu  comprimé  qui  produit  les  meil- 
leurs effets,  et  M.  Edison  a  reconnu  que,  parmi  les  substances  que  l'on  peut 
employer  pour  coiDposer  la  tige,  c'est  l'éhonile  qui  est  la  plus  favorable 
pour  les  effets  calorifiques,  et  la  gélatine  dure  pour  les  effets  hygromé- 
triques. 

»  Il  paraît  que  cet  appareil  est  d'une  sensibilité  extrême  et  supérieure, 
pour  les  applications  précédentes,  aux  piles  thermo-électriques  (').  » 

M.  Edison  présente  également  à  l'Académie,  par  l'entremise  de  M.  du 
Moncel,  un  appareil  connu  sous  le  nom  d'éleclro-motographe. 

«  Cet  appareil,  dit  M.  du  Moncel,  permet  d'obtenir,  sous  l'influence 
d'une  force  électrique  excessivement  minime  et  sur  des  circuits  d'une  très- 
grande  longueur,  des  effets  mécaniques  sans  l'intervention  d'aucun  organe 
électromagnétique.  Il  est  basé  sur  ce  principe  que,  si  une  feuille  de  papier 
un  peu  rugueuse,  trempée  dans  certaines  solutions,  telles  que  de  l'hydrate  de 
potasse,  est  appliquée  sur  une  lame  métallique  platinée  et  qu'on  fasse  glisser 
à  sa  surface  une  lame  métallique  qu'on  choisit  de  préférence  en  plomb  ou  en 
thallium,  mais  qui  peut  être  très-bien  en  platine,  il  se  produit,  au  moment 
du  passage  du  courant,  lui  certain  lissage  de  la  surface  du  papier  qui  rend 
le  frottement  beaucoup  plus  faible,  et  crée  ainsi  une  action  qui,  étant 
différente  de  celle  produite  quand  le  courant  ne  passe  pas,  permet  de  pro- 
voquer des  effets  mécaniques  utilisables.  C'est  ainsi  qu'en  employant 
comme  corps  frotteur  une  tige  métallique  articulée,  maintenue  dans   une 


(')  M.  ilu  Moncel  présente  un  modèle  de  cet  appareil,  construit  par  M.  Carpentier,  suc- 
cesseur de  M.  Rulimkorff. 


(271     ) 

position  déterminée  par  un  ressort,  cette  tige,  étant  pour  un  certain  réglage 
entraînée  par  son  frottement  sur  la  bande  de  papier  que  nous  supposerons 
mobile,  pourra  revenir  sur  ses   pas  au  moment  où  le  courant  passera,  et 
deviendra  ainsi  susceptible  de  déterminer  un   contact  de  pile  locale  qui 
réagira  comme  dans  un  relais.  C'est  encore  ainsi  qu'en  adaptant  le  Trot- 
teur en  question  à  une  caisse  résonnante  et  interposant  le  système  dans  le 
circuit  d'un  téléphone  à  pile,  on  pourra  obtenir,  par  suite  de  la  même  ac- 
tion, des  vibrations  du  résonnateur  qui  seront  la  reprodnction  de  celles 
des  sons  émis  dans  le  téléphone.  Ou  se  trouve  donc  avoir  ainsi  un  récep- 
teur téléphonique,  sans  organe  électromagnétique,   qui  est   d'une   très- 
grande  sensibilité.  Ce  système,  toutefois,  est  surtout  applicable  à  la  repro- 
duction des   sons  musicaux,  bien   que  M.   Adams,   le    collaborateur   de 
M.  Edison,  ait  affirmé  que  la  parole  a  pu  être  reproduite  de  cette  manière. 
»  On  peut,  du  reste,  se  rendre  compte  facilement  de  l'action  déterminée 
en  cette  circonstance,  en  prenant  le  ressort  entre  les  doigts;  si  on  le  pro- 
mène sur  la  feuille  de  papier  sensibilisé  au  moment  où  le  circuit  se  trouve 
fréquemment  interrompu  au  poste  de  transmission,  on  sent  comme  des  pul- 
sations qui  correspondent  à  chaque  passage  du  courant. 

))  Un  certain  nombre  de  substances  peuvent  déterminer  les  effets  dont 
il  vient  d'être  question,  mais  le  pôle  de  la  pile  en  rapport  avec  le  ressort 
frotteur  doit  varier  suivant  ces  substances.  Ainsi,  quand  on  emploie  de 
l'hydrate  de  potasse,  du  ferrocyanure  de  potassium  et  la  plupart  des  alca- 
lis, le  frotleur  doit  être  en  rapport  avec  le  pôle  négatif.  Quand,  au  contraire, 
on  emploie  de  l'acide  pyrogallique,  du  nitrate  de  strontium,  etc.,  ce  frot- 
teur doit  être  positif. 

»  Avec  certaines  substances  cependant,  telles  que  le  silicate  de  soude 
(verre  soluble),  l'hydrate  de  potasse,  l'effet  peut  être  produit,  quelle  que 
soit  la  nature  du  pôle  mis  en  communication  avec  le  frotteur. 

M  Enfin  il  est  certaines  substances,  comme  le  sulfate  d'aniline,  qui  pro- 
duisent, sur  des  circuits  de  grande  résistance,  les  effets  qui  ont  été  décrits, 
alors  qu'elles  ne  les  produisent  pas  sur  des  circuits  peu  résistants.    » 

MM.  Chardin  et  Berjot  présentent  à  l'Académie,  par  l'entremise  de 
M.  Th.  du  Moncel,  un  nouveau  modèle  de  microphone  explorateur  appliqué 
à  la  recherche  des  calculs  pierreux  dans  la  vessie,  et  qu'ils  ont  construit 
sur  les  indications  de  M.  Hughes  lui-même  : 

'(  C'est,  dit  M.  du  Moncel,  une  tige  métallique,  légèrement  recourbée 
par  une  de  ses  extrémités  et  qui  est  adaptée  à  un  manche,  à  l'intérieur 

37.. 


{    272    ) 

duquel  est  fixé  le  microphone.  Celui-ci  consiste  dans  une  petite  bascule 
de  charbon  de  cornue,  maintenue  appuyée  sur  un  contact  de  charbon,  par 
un  petit  ressort  à  boudin,  et  qui  est  reliée,  ainsi  que  ce  contact,  aux  deux 
fils  d'un  circuit  téléphonique  dans  lequel  est  interposée  une  pile.  Quand  la 
pointe  de  la  tige  rencontre  un  corps  pierreux,  il  se  produit  dans  le  télé- 
phone un  bruit  sec  et  métallique,  que  l'on  distingue  très-facilement  des 
autres  bruits  dus  au  frottement  de  la  tige  sur  les  tissus.  Cette  application 
du  microphone,  combinée  par  M.  Henry  Thompson,  conjointement  avec 
M.  Hughes,  est  aujourd'hui  considérée  en  Angleterre  comme  importante, 
et  cet  appareil  devient  un  accessoire  utile  des  autres  instruments  de  lilho- 
tritie.  » 

M.  Desboves  adresse  un  complément  à  sa  Note  précédente,  sur  l'emploi 
des  identités  algébriques  dans  la  résolution  des  équations  en  nombres 
entiers. 

M.  A.  Leci.erc  adresse  la  description  d'un  nouvel  eudiomètre,  destiné  à 
l'analyse  des  gaz  dégagés  par  les  racines  des  végétaux. 

M.  E.  Baube  adresse  une  Note  relative  à  l'emploi,  en  thérapeutique,  de 
l'oxygène  gazeux. 

M.  Tekrien  adresse  une  nouvelle  Note  relative  aux  propriétés  des  gaz 
et  à  leur  liquéfaction. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  et  demie.  D. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçds  dans  la  séance  du   i5  juillet   i8t8. 

(suite.) 

Jorrtal  de  Sciencias  mathemciticas,  physicas  e  naluraes;  t.  V,  dezembro  de 
1878,  dezembro  de  1876.  Lisboa,  typogr.  da  Academia,  1876;  in-8''. 

Hisloria  do  Congo.  Obra  posluma  do  yisconde  de  Paiva  Manso  [Documen- 
(os).  Lisboa,  typogr.  da  Academia,  1877;  '"-S". 

Hisloria  dos  eslabeleciinentos  scientificos ,  UUerarios  e  nrtislicos  de  PorUicjal 


(  =73  ) 
nos  successivos  reinados  da  monarchia;  por  J.  Silvestre  Ribeiro  ;  t.  VI,  Lis- 
boa,  typogr.  da  Academia,  1876;  in-8°. 

Contribucâo  para  o  estudo  dos  progressas  da  Hislologia  em  Fronça.  Segundo 
Belatorio  semeslral,  apr-ezentado  a  Faculdade  de  Medicina  do  Rio  de  Janeiro 
pela  D'  MoTTA  Maia.  Vienna,  typogr.  impérial  e  real  da  Corle,  1877  ;  in-8°. 

Estudo  sobre  o  ensino  medico  na  Amlria  e  na  AUemanha,  terceii^o  Relalorio 
semeslral  aprezenlado  a  faculdade  de  medicina  do  Rio  de  Janeir'o  pelo  D"'  Motta 
Maia.  Paris,  typogr.  Parent,  1877;  in-8°. 


Ouvrages  keçds  dans  la  séance  dd  22  juillet   1878. 

Annales  de  l' Observatoire  de  Paris,  publiées  par  U.-J.  Le  Verrier,  direc- 
teur de  l'Observatoire  :  ObseivationSj  1875.  Paris,  Gauthier-Villars,  1878; 
in-4°. 

Rappor-t  présenté  à  M.  le  Président  de  la'^Répuhlicpie  au  nom  de  la  Commis- 
sion supérieui^e  du  travail  des  enjants  et  des  fdles  mineures  dans  l'Industrie  ; 
par  M.  J.  Dumas.  Paris,  impr.  Boucbard-Huzard,  1878;  br.  iii-8°. 

Mémoires  de  la  Société  académique  d'Agriculture,  des  Sciences,  Arts  et 
Belles-Leltr-es  du  déparlement  de  l'Aube;  t.  XIV,  3"  série,  année  1877. 
Troyes,  Dufour-Bouquot,  1878;  in-8''. 

Monographiœ  Phanerogamarum,  Prodromi  nunc  continuation,  nunc  i-evisio, 
auctoribus  Alvhothso  et  Casimir  de  Candolle  ;  vol.  prinnim  :  Smilacœ, 
Restiaceœ,  Meliaceœ,  cutn  tabulis  IX.  Parisiis,  G.  Masson,  1878;  in-8°. 

Gaston  Tissandier.  Le  grand  Ballon  captif  à  vapeur  de  M.  Henrj  Gif- 
fard.  Paris,  G.  Masson,  1878;  in-8°  illustré. 

Port  de  Gris-Nez  [ou  Porlus  Itius  du  XIX"  siècle).  Projet  de  création  d'un 
vaste  port  de  commerce  au  cap  Gris-Nez^  sur  le  Pas-de-Calais  ;  par  M.  A.-L. 
Cambrelin.  Bruxelles,  imp.  Van  Assche,  1877  ;  in-4°. 

Titr'es  des  Travaux  scientificpies  de  B.  Corenwinder.  Lille,  impr.  Danel, 
sans  date;  br.  in-8°. 

Traité  de  la  chaleur  considérée  dans  ses  applications  ;  par  A.  Péclet  ; 
4'  édition,  publiée  par  A.  Hudelo.  Paris,  G.  Masson,  1878;  3  vol.  in-S". 


Juillet  1878. 


(  274  ) 


Observations  météorologiques 


i3 

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du  Jardln- 


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18,5 

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■  4,5 

17,1 
19,6 

20,7 

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iG,o 
17,1 
17,1 
16,0 
16,7 
iS,3 
1S.6 
22, 1 
23,5 
23,8 

22,8 
23,  I 
23,9 
21,2 

'9,1 

■7,2 

19,3 
18,9 
18,7 

'7,2 

1S.6 


0  ,  I 

1  ,  2 

3,4 

3,9 
1,6 
o,.S 

1,9 
0,0 
0,8 
o,i 
3,6 

2,3 
2,5 

3,9 
3,0 
1,3 

■  ",9 
2,7 
4,2 

4.9 

4,2 

'  : 
),  I 

3,9 

2,3 

0,4 

■  1,6 
0,5 
0,3 

•  0,2 

•  1,6 


(6) 


19.4 
19,2 

i3,3 
i5,3 
18,6 
20,6 

■8,9 
18,0 
18,2 
17,8 
16,1 

.7,3 
16,5 
16,3 
iC,9 
18,6 

20,3 
2Î,3 

33,5 
24,3 

23,2 

23,7 
22,6 
20,  G 
18,8 
18,0 
18,5 

>9>' 
■  8,5 
16,8 

iS,4 


(7) 


2", 9 

i5,G 
12,1 

i-'>,9 
19,3 

21,3 

18,0 
18,0 

18,5 
iG,6 

l5,2 

16,5 

l5,2 

iG,5 
17.2 
18,9 
21,1 

23,4 

23,3 
24.7 

22,3 

23,5 

32,5 
20,  I 

'7,4 
17,2 
.8,6 
18,3 
18,8 
i5,4 

18,2 


71,' 

33,4 

27,9 
46,5 
G6,i 

rifi,2 

35,6 
34,0 
60,7 
3i,6 
23,3 
33,3 
14,6 
48,2 

52,2 

5o,o 
63,3 

52,5 

58,8 

4 '1,9 
66,9 

44,4 

48,1 

42,7 
42,6 

40,4 

6'|,3 
58,7 
42  ,1 
41,3 


TEIERMOIIÈTRES 
do  sol. 


(9) 


25,0 
22,3 
19,5 
19,2 
22  ,4 

23,6 

25,0 
22,2 

22,4 

24,7 

.8,0 
22,4 

'9,0 
20,6 
24,3 
25,3 
25,3 
28,1 
3o,o 
3o,2 
3o,o 
3o,2 
3o,2 
27,6 

27,8 

2  1,5 

27,0 

25,2 

24,9 
23  ,0 


-a 

a 

0 

'0 

«a 

(in) 

0 

'9,4 

20,6 

19,4 

17,8 

19,4 

20,7 

20,0 

.9,8 

20,3 

19,6 

.8,7 

19,0 

.8,0 

iS,3 

iS,6 

19,1 

20,2 

•!I,4 

22,1 

32,7 

22,6 

22,9 

22,6 

2  1  ,5 

20,8 

20,5 

20,3 

20,4 

20,0 

'9'9 

(II) 


'9,7 
20,5 

19,6 
.8,2 
iS,3 
19,3 
20,  i 
20,0 

19,9 
20,2 


{") 


'9-7 

'8,9 

■9-0 

.8,2 

.8,4 

18,6 

19,' 

20,0 

21,0 

2. ,7 

22,3 

22,3 

22,7 

22,5 

2.  ,6 

21  ,0 

20,6 

20,4 

20,5 

30.2 

20,0 

tnm 
10,9 


8,9 

8.7 
'0,9 
11,3 
12,0 
..,5 

9,6 
.0,3 

9,9 
. . , . 
..,6 
10,3 
10,1 
.0,1 

9,8 
.3,1 
•-4,6 
.3,0 
i5,3 
i3,o 

i3,9 
•4,2 
10,5 
11,8 
.1,5 

'0,4 

9,2 
9. '5 
.0,6 


à 

c 

e- 

'U 

0 

a: 

u 

a 

■< 

s 

H 

a 

(,:i) 

(II) 

mm 

86 

3,4 

85 

6,2 

72 

(o,') 

72 

67 

79 

2, 1 

75 

(0,0) 

6'i 

y' 

3,3 

77 

0,0 

Si 

87 

10,11 

74 

70 

66 

62 

67 

7' 

Gi 

79 

0,7 

6fi 

II,  1 

73 

0,9' 

85 

3,7 

70 

0, 1 

Sj 

,>^,3 

69 

64 

/  ' 
70 

(>i) 


mm 

2,8 

',7 
2 , . 
3,3 
3,3 

4,8 

2,7 

3,1 
4,3 
3,3 

2.'l 

2 , 1 
0,8 
2,8 
3,4 

4,3 

5,0 
5 ,  .'> 

'1,7 

2,4 

'1-0 
3,4 
1,9 

3,4 

2,3 

3,0 
3,8 


.6) 


oll 
9,3 

■  9,5 

2,5 

.3,4 
16,8 
17,0 

9,' 
9,4 
8,2 
'0,9 
4.5 
8,3 
5,8 
9,5 
.5, G 
.1,0 
12,7 


5,1 
4.4 

1  ',      ', 

5,4 

.6,8 

5,9 

8,6 

3, 


G, 9 
8.5 


(6)  (23)  (24)  Moyenne  des  2^  heures.  — (7)  {12)  (i3)  (16)  (18)  (19)  (20)  (21)  Moyenne  des  observations  sexhoraires. 

(8)  Moyennes  des  cinq  observations  trihorairos  de  6**  m.  à  6^  s.  Les  degrés  actinométriques  sont  ramenés  à  la  constante  solaire  lOO. 

(5)  La  moyenne  dite  normale  est  déduite  des  moyennes  températures  extrêmes  de  60  années  d'observations. 

{f\)  (9)  Demi-somnni  des  extrêmes  pour  chaque  oscillation  complète  la  plus  voisine  do  la  période  diurne  indiquée. 

(22)  (25)  Le  sif^neW  indique  l'ouest,  conformément  h  la  décision  de  la  Conférence  internationale  de  Vienne. 

(17}  Poids  d'oxy(;i'ne  fourni  prïr  l'ozone.  Le  poids  d'ozone  s'en  déduirait  en   mulliplianl  les  nombres  par  3.  _^^___ 


FAITES  A  l'Observatoire  de  Montsouris. 


(  ^75  ) 


Juillet  1878. 


MAGNÉTISME   TEHUESTRE 
{  aiuyetiues  dluroos  ). 


(iS) 


6. 5g, 2 
7.  1,8 
7-  0.6 
7-  0,-] 
7.  0,0 
7.  0,0 
7.  0,1 
6.59,8 
6.59,3 
7.  0,0 
7.  0,5 
6.59,9 

7-  0,9 
7.  0,5 
7.  0,2 
7.  0,6 
6.59,5 
6.59,9 
6.58,9 
7.  0,1 
6.59,4 
6.59,1 
6.59,3 
G. 59, 9 
6.59,0 
7.  0,0 
6.59,1 
6.59,0 
6.59,7 


(t,) 


65.3i,8 
3i,7 
3. ,9 

32,1 

3i,8 
3o ,  2 
3i,3 
3i,3 
3i,6 
3i,8 

32,2 
32,0 

32 ,3 

32,0 

3i.9 
3i,6 
3i,8 
3i,5 
3i,8 
3i,7 

32,0 

3i,6 
3. ,7 
3i,8 
3. ,7 
3i  ,9 
3i,4 
32,5 

32,0 

32,3 


(20) 


,9336 

9329 
9336 
9336 
9339 
9350 
9340 
9333 
9328 
(j333 
9334 
933s 
933} 
9333 
9336 
9332 
9331 
9324 
9324 
9324 
9334 
9329 
9334 
9333 
9342 
9354 
9345 
9338 
9327 
9337 
9338 


(") 


,6488 
6468 
6491 
6496 
649J 
6475 
6483 
646G 
6463 
6480 
6495 
6498 

6497 
6486 

64Si 
6470 
6459 
6450 
6459 
6480 
6477 

6477 
6478 
65o2 
6528 
65i3 
6481 
6487 
6496 
65o7 


VENTS 

a  20  mètres. 


(22) 


Tiès-vai-iable 
W 

NW 
NW 

W  i  sw 
w 

NW 

N  J-NW 

NW 

WNW 

W^NW 

W 

NNE 

NE 

NE  à  SE 

NE 

ENE 

NE 

NE 

ENE 

SW 

SW 

Très-variable 

WSW 

W 

W 

NW 

NW  à  WSW 

NNE 

N 
NNE 


km 

7.1 

12,7 

.4,3 

10,0 

(9-2) 

11,2 
12,0 

.1.4 
10,9 
14,5 

■7,' 

]2,0 

9.5 
12,6 
10,6 

.3.7 
12,2 
12,2 
i.j,5 
iS,5 
8,3 

y.' 
10,2 
12,9 

i3,S 
11,5 
10,0 

11,4 
(9,6) 

(.15, 0) 
'9,4 


(24) 


0,J 

1  ,5 
1,9 
0.9 

(0,8) 

' ,  * 

1 , 2 
1 , 1 

2,0 
3,8 
■,4 
0,9 
1 ,5 

1 . 1 
1,8 

■  ,4 
<,4 
2,3 
3,2 
0,6 

0,8 
1,0 
1,6 
1,8 
1,3 

0,9 

1 .2 

(0,9) 
3.5 


(25) 


w       k 

W 

NW 

NW 

W 

W  i  NW 

NW      k 

NNW 

NW  à  SW 

W 

NW 

WiSW 

N 

ENE 

NE 

NE 


NE}  E 
SW      /. 

ssw 

SSE     k 
SWiW 

w 
w 

NNW 

W 
WNW 

NW 
NNE 


(25) 


REMARQUES. 


7 

4 
4 

7 
7 

8 
6 


Ciel  variable,  forte  rosée  le  matin. 

Petites  pluies  interniitt.  Orage  vers  l""  soir. 

Pluvieux  sauf  intermitt.  jusqu'au  soir 

Forte  rosée  le  matin,  dépôt  mesurable. 

Forte  rosée  le  matin. 

Rosée  le  matin. 

Pet.  ondées  rapr--midi  suri,  do  2  h.  20  ui,  a  4  h  Rusée  les. 

Soirée  faiblement  pluvieuse. 

Couvert  le  soir. 

Pluvieux  jusqu'à  G""  m.  surt.  de  o'' 55"" à  3'' 55". 

Faiblement  pluvieux  raprès-midi. 

Presque  couvert. 

Pluie  de  II  h.  m.  à 3b. 45,  not.  a  midi  i&nj,  forte  rosée  les. 

Très-nuageux. 

État  du  ciel  variable. 

Peu  de  nuages. 

Keau  temps.  Forte  rosée  le  matin. 

Id  vaporeux. 

Quelques  nuages  au  milieu  du  jour. 
Rosées.  Nuageux  le  soir  avec  éclairs. 
Tonnerre  après  minuit  du  20  ;  matinée  pluv. 
Pluie  de  22''45'°  le  21  à  a''45'"  '^  -3;  P"'s 

ciel  variable  et  rosée  le  soir. 
Pluie  de  lol"  45"à  1 1^'  45'"etde  i5''  35'  à  i5''45'' 
Après-midi  et  soirée  pluvieuses. 
Goutt.  de  pluie  le  matin.  Averse  à  4'"-'5"  soir. 
Matinée  pluvieuse  surt.  de  Si"  20"  à  9"5"'. 
État  du  ciel  variable. 
Id.  Forte  rosée  le  matin. 
Id.  Id. 


Oscillations  barométriques  extrêmes  :  de  761"",  3  le  4  à  23''25"  à  752»»,  8,  le  i3  vers  midi  après  retour  à  759'n-°,  2  le  9  à  Si- 20'"; 
de  762°"»,  7  le  18  vers  9''  m.  U  74S»»,3  le  24  à  18"  i5".  Le  mouvement  de  hausse  suit  lentement  jusqu'au  3i  vers  il''  soir  à  761"", 5. 

Vitesses  maxiraa  du  vent  à  20»  de  hauteur:  de  3o  à  35'-",  les  3,  23,  24  et  3i  ;  de  38i-»,  5  le  11.  Bonne  brise  assez  soutenue  dans 
la  soirée  du  9  et  dans  les  soirées  des  10  et  1 1.  Id.  l'après-midi  et  le  soir  du  16  ainsi  que  le  19  au  soir  et  dans  la  journée  du  20; 
enfin,  le  soir  du  3a,  et  le  3i. 


(  276  ) 


Moyennes  boraihes  et  moyennes  mensuelles  (Juillet  1878). 


6^U.     g^M.      Midi. 


Déclinaison  magnétique iC°  + 


Inclinaison  »  

Force  magrjélique  totale 

Composante  horizontale 

Composante  verticale 

Électricité  de  tension  (éléments Daniell). 


03°- 

4,- 

'>- 

1,- 


55, 1 
3-2,3 
C'187 
9330 


56,  G 
33,0 
6i88 
930, 

228'| 
8,(3 


Cj,  I 
3. ,7 
6/171 
933o 
2j6o 
6,8 
mm 


3h 

6/1,9 

3.,', 

6/|8i 
9338 
2269 

5,9 
mm 


6>> 

6i',4 
3i,6 
6'i93 
934 1 
Î2S0 
5,6 


S*"      Mlnnll. 

59!  4     ''"'■ 

3. ,4 

6^93 
9343 
2279 
12,1 
mm 


3i,5 

G/,8.'| 
9338 
2272 

9.7 

m  lu 


Baromètre  réduit  à  0° 756,08  756,87  756, 18  735,78  755,43  756,06    756,20 

Pression  de  l'air  sec 744>«3  745, o5  744,86  744, 5o  744,52  744,67     744.74 


Tension  de  la  vapeur  en  millimètres 11, 25     11,82 

Étal  hygrométrique 87,1       69,2 


II  ,32 

5g,  4 

0 
22,04 


1 1 ,  23 

58,5 


10,91 
59.9 


'.39 
74;' 


n  ,01 

85, a 


Thermomètre  enregistreur  (nouvel  abri) i5,7'(  19, 73  22,04  22, 3o  21,47  '8,76  16,80 

Thermomètre  électrique  à  20  mètres 16,00  18,90  21, 45  22,06  21, J3  18,82  15,87 

Degré  actiiiométrique 82,25  55, 70  65,43  68,19  18, 43  »             " 

Thermoniètie  du  sol.  Surface 16,90  26,56  3i,44  3o,5o  20,08  10,70  18,92 

»                    à  o"", 02  de  profondeur. . .  19,26  19,84  20,71  22,09  22,35  21,64  20,74 

»                    à  Qu'île               «             ...  20,16  19,82  20,19  21,02  21,66  21,73  21,28 

•                    à  o™,2o               »             ...  20, 5o  20,22  20, i5  20,87  20,73  21,06  21,01 


à  o"',3o 


Udomètre  enregistreur 4j9^       '  j''^ 

Pluie  moyenne  par  heure 0,027  0,018 

Évaporation  moyenne  par  heure 0,089     0,091 

Vitesse  moy.  du  vent  en  kilom.  par  heure 10,  i5  11 ,40 

Pression  moy.  en  kilog.  par  mètre  carré 0,97       1,22 


mm 
0,23 


30,45     20,26     20, i5  20,14  20, 3o     20,54     20,63 

mm  mm  mm          mm 

8,i5  i3,4o  15,72       0,10 

0,084  0;l44  0;lC9     0,001 

0,210  0,260  0,257     Oi'64 

4,i3  18,88  i3,8i     12, i5 

1,89  1,82  1,80       1,89 


0,002 
0,097  t. 
■1,89 
1,34 


.Moyennes. 

16.59,9 

65.3i  ,8 

4,6484 

1,9335 

4,2273 

8,1 

mm 

755,99 

74i.74 

1  I  ,25 

78,1 
0 

18.99 
18,71 
47,00 
20,57 
20,77 
20,82 
20,60 
20,88 
mm 
..  89,20 
If 
07,4s 

12, "9 
1,40 


Données  horaires. 


Enrcgîslrcurs. 


Ueurcl. 


Décli- 
naisoo. 


Tompér.   Tempér.    riuie 
a  iiouTCt         à 

l'u".         abri.         3". 


I''mat.i6.  58,4 
58,8 
58,8 
58,0 
56,6 
55, 1 
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54,7 
56.6 
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62,7 
65, 1 


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Midi. 


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55,71 
55,72 
55,86 
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56,26 
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17,78  18, 56  0,00 

56,39  '8.^9  '9)73  '.39 

56,35  20,00  20,63  0,82 

20,90  21 ,26  ù, 17 

2i,.'|6  22,04  2,66 


Vitesse 
du 
li".  vent. 

mm        k 
0,56     10,24 
1,27     10,87 
1,87     10,38 
I  ,60     10,40 
9.'J4 
9,87 
10,53 


56,26 
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12,36 
18,76 
14,60 
14,02 


Enrogislreurâ. 


Heures.        Décli- 
naison. 

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66,1 


3  . 

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Minuit. . 


04,9 
63,5 
62,3 
61,4 
60,8 
60,2 

5S,2 
58, 1 


Pression 

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55,91 


Tompiir.   Tempér 
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55,75    22, o5     22, 3o    3,19     i3,6i 


55,56 
55,44 
55,43 
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55,80 
56,07 
56,29 
56,36 
J6 ,  l'j 


22, 1 1 

■■!i>97 
2  1,58 
20,71 

'9)57 
18, 83 
17,18 
16,34 
ij,86 


!.'|  4,56  i8,5i 
,98  8,97  '3,83 


21,47 
20,59 
19, 5i 
18,76 
18, o5 
17,33 
ni ,  80 


2, "9 

0,09 

0,01 
0,00 
0,00 
0,21 

0,08 


14,07 

i3,i3 
12,16 
11,16 

12,00 

12,18 
11,48 


Des  ininima. 


Des  niinima . . 


1878.     Juin 
Juillet 


Thermomètres  de  l'ancien  niW  (moyennes  du  mois). 

'3°, 4  Des  ma.\inia 24°, 3  Moyenne '^",9 

Thermomètres  de  la  surface  du  sol. 
.    ...      Il",  6  Des  maxima 37°, 4  Moyenne 24",  5 

Températures  n.oyenues  diurnes  par  pentades. 

1,                                                        a  „ 

4  Juillet  16,8          Juillet  10  à   14. . .      16,8          Juillet  20  il  24 22,9 

9 18,9                >       i5  il   19...     20,5                »       25  il  29 18,6 


COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


»»«Q' 


SÉANCE  DU  LUNDI  12  AOUT  1878. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE, 

PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Sur  la  composition  du  lait  de  l'arbre  de  la 
vache  (Brosimum  galactodendron);  par  M.  Boussingaclt. 

«  Je  demande  à  l'Académie  de  vouloir  bien  me  permettre  de  revenir, 
pour  la  compléter,  sur  une  Communication  que  je  lui  ai  faite  autrefois.  Il 
s'agit  d'un  suc  végétal  que  l'on  considère,  dans  l'Amérique  méridionale, 
comme  tni  aliment  salutaire,  et  qu'Alexandre  de  Humboldt,  lorsque  je 
quittai  l'Europe,  me  recommanda  de  soumettre  à  un  examen  chimique. 
L'illustre  voyageur  ajoutait  que,  parmi  le  grand  nombre  de  phénomènes 
curieux  qu'il  avait  observés,  il  en  était  peu  qui  frappèrent  aussi  vivement 
son  imagination  que  celui  d'un  arbre  donnant  en  abondance  un  lait  rap- 
pelant par  ses  propriétés  celui  des  animaux. 

»  L'arbre  de  la  vache  {palo  de  lèche)  a  le  port  du  CHÏmitier;  il  atteint 
une  hauteur  de  i5  à  20  mètres.  Ses  feuilles  sont  oblongues,  alternes,  ter- 
minées  par  des  pointes  coriaces.  Lorsqu'on  fait  une  incision  sur  le  tronc, 
il  en  sort  un  liquide  blanc  visqueux,  d'une  saveur  agréable. 

C.  R.,   1878,   2«  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N"  7.)  38 


(  ^78  ) 

))  C'est  sur  le  versant  de  la  chaîne  côtière  du  Venezuela,  au-dessus  de 
Ocumare,  que  M.  de  Rivero  et  moi  nous  vîmes  l'arbre  à  lait,  le  Brosimum 
galactodendron,  d'après  le  savant  botaniste  M.  S.  I^iiiden. 

»  Nous  nous  étions  établis  dans  la  petite  ville  de  Maracay,  près  du  lac 
d'eau  douce  de  Tacarigua,  pour  en  fixer  la  position,  et  particulièrement 
pour  contrôler,  par  des  observations  des  satellites  de  Jupiter  et  des  distances 
lunaires,  la  longitude  chronométrique  obtenue  en  transportant  le  temps 
de  la  Guayra  dans  la  vallée  d'Aragua. 

»  Chaque  jour,  des  Indiens  nous  apportaient  du  lait  végétal;  nous 
pûmes  essayer  d'en  déterminer  la  composition,  et  aussi  les  propriétés  nu- 
tritives; car,  pendant  plus  d'un  mois,  nousen  avonsconsomméeu  le  mêlant 
à  du  café  ou  à  du  chocolat. 

»   J'eus  une  seconde  fois  l'occasion  de  rencontrer  \e  palo  de  lèche  dans 


une  circonstance  singulière. 


»  La  guerre  de  l'Indépendance  touchait  à  sa  fin.  La  forteresse  de  Puerto 
Cabello  était  le  seul  point  encore  au  pouvoir  des  Espagnols  sur  les  côtes 
de  la  mer  des  Antilles;  l'armée  américaine  en  faisait  le  blocus.  M'étant 
proposé  de  visiter  les  postes  répartis  sur  le  versant  méridional  de  la  Cor- 
dillère littorale,  je  partis  des  eaux  thermales  de  las  Trincheras,  où  l'on  voit 
encore  les  vestiges  de  fortifications  élevées,  il  y  a  plus  d'un  siècle,  par  des 
boucaniers  français  qui  saccagèrent  la  ville  de  Nueva  Valencia.  Parvenu 
au  torrent  de  Naguanagua,  je  rencontrai  quelques  soldats  portant  des 
bidons. 

»  Je  supposais  que  ces  hommes  allaient  chercher  de  l'eau,  mais  les 
ayant  vus  passer  le  Naguanagua  sans  s'y  arrêter,  je  leur  demandai  où  ils 
allaient.  Un  d'eux  répondit  qu'ils  allaient  traire  l'arbre.  D'abord  je  ne 
compris  pas,  néanmoins  je  les  suivis. 

»  Après  nous  être  élevés  de  5oo  à  600  mètres,  nous  nous  trouvions  au 
milieu  d'une  forêt  où  abondaient  de  magnifiques  Brosimum  galacloden- 
dron,  dont  les  racines  rampantes  couvraient  la  surface  du  sol.  La  tem- 
pérature de  l'air  était  de  20  à  22  degrés.  Aussitôt  arrivés,  les  soldats  prati- 
quèrent, à  coups  de  sabre,  de  nombreuses  incisions  pour  faire  jaillir  du 
lait  ;  en  moins  de  deux  heures,  les  bidons  étant  remplis,  on  reprit  le  chemin 
du  campement. 

»  La  station  où  nous  étions  n'est  pas  éloignée  de  la  ferme  [hacienda)  de 
Barbula,  là  où  de  Humboldt  vit  les  nègres  de  la  plantation  recueillir  du 
lait  végétal  pour  y  tremper  leur  galette  de  cassave  ou  de  mais.  Le  majordome 
affirmait  que  les  esclaves  engraissaient  par  ce  régime.  Dans  la  matinée,  les 


(  ^79  ) 
Indiens  du  voisinage  recevaient  aussi  du  lait  dans  des  calebasses;  les  uns 
le  buvaient  sur  place,    les  autres  le  portaient  à  leurs  enfants;  on  croyait 
voir,  dit  Humboldt,  un  pâtre  distribuant  à  la  famille  le  lait  de  son  trou- 
peau. 

»  Le  B.  galactodendron  est  fort  répandu  dans  les  régions  intertropicales. 
Dans  sa  description  des  Indes  occidentales,  Lœt  l'avait  déjà  signalé  dans 
la  province  de  Cumana.  M.  Linden  l'a  vu  dans  les  montagnes  dominant 
îMaracaibo;  A.  Goudot  dans  la  Sierra  de  Ocana,  là  où  il  découvrit  la 
belle  variété  de  cacao  montaraz.  Le  lait  qu'on  en  tire  par  incision  est 
beaucoup  plus  consistant  que  le  lait  de  vache,  sa  réaction  faiblement 
acide;  exposé  à  l'air,  il  s'aigrit  en  laissant  déposer  un  volumineux  coagu- 
lum,  une  sorte  de  fromage.  Je  n'ai  pas  à  revenir  sur  les  expériences  bien 
incomplètes  faites  à  Maracay;  il  suffira  de  rappeler  ce  que  nous  avons  con- 
staté dans  le  lait  de  l'arbre  de  la  vache  : 

»  1°  Une  substance  grasse  semblable  à  la  cire  d'abeilles,  fusible  à  5o  de- 
grés, en  partie  saponifiable,  Irès-soiuble  dans  l'éther,  peu  soluble  dans  l'al- 
cool bouillant.  Celte  matière,  formée  probablement  de  plusieurs  principes, 
acquiert,  après  avoir  été  fondue  et  refroidie,  l'apparence  de  la  cire  vierge; 
j'ajouterai  que  nous  en  avons  fait  des  bougies. 

>i  2°  Une  substance  azotée  analogue  au  caséum  par  sa  structure  fibreuse, 
rappelant  la  fibrine  végétale  que  Vauquelin  venait  de  reconnaître  dans  le 
suc  du  Carica  papa^a. 

»  3°  Des  matières  sucrées  qu'il  ne  nous  fut  pas  possible  de  caracté- 
riser. 

»  4°  Des  sels  de  potasse,  de  chaux,  de  magnésie,  des  phosphates. 

»  Quant  à  la  quantité  de  matières  fixes,  nous  l'avons  estimée,  à  Mara- 
cay, à  42  pour  100  du  lait  venant  de  la  forêt  de  Periquito. 

»  Pendant  longtemps  j'ai  regretté  de  n'avoir  pu  déterminer  la  nature 
des  matières  sucrées  que  nous  n'avions  fait  qu'apercevoir.  C'était  une 
lacune  que  A.  Goudot  permit  de  combler  en  m'envoyant  un  extrait  du 
lait  végétal  qu'il  avait  obtenu  par  une  évaporation  au  bain-marie.  Je  dois 
aussi  ajouter  que  j'ai  eu  le  bonheur  de  rencontrer,  dans  les  objets  inté- 
ressants présentés  à  l'Exposition  internationale  par  le  gouvernement  de 
Venezuela,  plusieurs  flacons  de  lait  de  l'arbre  de  la  vache,  que  M.  Vicente 
Marcano  s't-mpressa  de  mettre  à  ma  disposition.  J'ai  pu  ainsi  continuer 
des  recherches  commencées  à  une  époque  déjà  bien  éloignée  et  dont  voici 
les  résultats. 


38.. 


(  28o  ) 

Dans  100  parties  d'extrait  du  suc  laiteux  obtenu  dans  des  conditions  où 
il  n'y  avait  pas  eu  de  fermentation,  on  a  dosé  : 

Cire,  matières  grasses 84 ,  i  o 

Sucre  interverti,  réducteur a ,00 

Sucre  interversible i ,  4° 

Gomme  facilement  saccharifiable 3,  i5 

Caséum,  albumine 4>oo 

Cendres  alcalines,' phosphates .  .  1,10 

Substances  non  azotées  indéterminées ^,^5 

100,00 

»  Rapportant  à  100  de  suc  laiteux  contenant  43  de  matières  fixes, 
on  a  : 

Cire  et  matière  saponifiables 35,2 

Substances  sucrées  et  analogues 2,8 

Caséum,  albumine 1,7  J 

Terres,  alcalins,  phosphates o,5l4'0 

Substances  indéterminées i  î»^  ) 

Eau 58, o 

100,0 

»  Le  lait  végétal  se  rapproche  certainement,  par  sa  constitution  géné- 
rale, du  lait  de  vache,  en  ce  sens  qu'il  renferme  un  corps  gras,  des  ma- 
tières sucrées,  du  caséuiîi  et  de  l'albumine,  des  phosphates. 

»  Mais  les  proportions  de  ces  substances  sont  bien  différentes;  la  somme 
des  matières  fixes  est  trois  fois  plus  forte  que  celles  entrant  dans  la  com- 
position du  laitj  aussi  est-ce  à  la  crème  qu'il  convient  de  comparer  le  lait 
végétal.  Par  exemple,  dans  une  crème  douce  analysée  par  M.  Jeannier, 
il  y  avait  pour  100  : 

Beurre 34 ,  3 

Sucre  de  lait t\  ,0 

Caséum  et  phosphates 3,5 

Eau 58,2 

100,0 

»  Le  beurre  s'y  rencontre  à  peu  près  dans  la  même  proportion  que  la 
matière  cireuse  dans  le  lait  du  B.  galactoilendron.  Les  matières  fixes  sont 
|e§  mêmes  à  fort  peu  près. 


(  2«'  ) 

»  Cette  analogie  de  constitution  explique  les  propriétés  nutritives,  bien 
constatées  d'ailleurs,  du  lait  on  plutôt  de  la  crème  végétale;  les  matières 
grasses  susceptibles  d'être  dédoublées  en  acides  et  en  glycérine  étant  assi- 
milables, d'après  les  expériences  de  noire  illustre  et  regretté  confrère 
Claude  Bernard.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Observation  sur  la  découverte,  annoncée  par  M.  L.  Smith, 
d'une  nouvelle  terre  appartenant  au  groupe  du  ceWum;  par  M.  C.  Makigsac. 

«  Dans  deux  Notes  publiées  dans  les  Comptes  rendus  du  22  juillet,  et 
dont  l'une  était  contenue  dans  un  pli  cacheté,  déposé  le  22  septembre  1877, 
M.  li.  Smith  annonce  la  découverte,  dans  la  samarskite,  d'une  terre  nou- 
velle, appartenant  au  groupe  du  cérium. 

»  La  distinction  des  terres  contenues  dans  la  cériteel  la  gadolinite  présente 
de  si  grandes  difficultés,  en  raison  de  leur  nombre  qui  tend  toujours  à 
s'accroître  et  de  l'extrême  analogie  de  leurs  propriétés,  surtout  dans  le  cas 
où  l'on  ne  parvient  pas  à  obtenir  chacune  d'elles  à  un  état  parfait  de  pu- 
reté, que  je  ne  me  permettrai  pas  de  nier  l'existence  de  cette  nouvelle  terre  ; 
mais  il  me  paraît  important,  pour  ne  pas  introduire  de  plus  grandes  com- 
plications dans  un  sujet  déjà  si  embrouillé,  de  ne  pas  accepter,  sans  con- 
testation, l'existence  d'une  nouvelle  terre,  tant  qu'elle  n'est  pas  démontrée 
par  des  preuves  suffisantes;  ni  son  identité  avec  celles  qui  ont  été  déjà 
signalées,  lorsque  leurs  caractères  s'y  opposent  absolument. 

»  Ayant  pu,  grâce  à  l'obligeance  de  M.  L.  Smith,  vérifier  les  propriétés 
de  sa  nouvelle  terre,  dont  il  m'avait  envoyé  un  échantillon,  je  crois  devoir 
faire  remarquer  : 

»  1°  Que  je  ne  vois  encore  aucune  raison  suffisante  pour  la  distinguer 
de  la  terbine  ; 

»  2°  Qu'elle  ne  peut,  en  tout  cas,  être  confondue  en  aucune  façon  avec 
la  terre  dont,  M.  Soret  et  moi,  nous  considérons  l'existence  comme  pro- 
bable dans  les  produits  extraits  de  la  gadolinite,  que  ce  savant  a  désignée 
provisoirement  par  X  ('  ),  et  que  nous  supposons  identique  avec  celle  dont 
M,  Delafontaine  a  signalé  l'existence  dans  la  samarskite  (-). 

»  Ces  aftirmations  reposent  sur  les  faits  suivanis  : 


Comptes  rendus,  29  avril  1878,  p.  1062. 

Archives  des  Sciences  physiques  et  naturelles,  mars  1878,  t.  LXI,  p.  273. 


(    282    ) 

»  i°M.  Smith  considère  sa  nouvelle  base  comme  faisant  partie  du  groupe 
du  cérium,  ce  qui  l'éloignerait  incontestablement  de  la  terbine;  mais  il 
prend,  comme  caractère  distinctif  de  ce  groupe,  le  fait  que  ces  terres  se- 
raient précipitées  de  leurs  solutions  par  une  solution  saturée  de  sulfate 
de  potasse.  Ce  caractère  serait  peu  précis,  car  il  dépendrait  du  degré  de 
concentration  des  liqueurs.  Jusqu'ici  on  a  admis  que  le  caractère  distinctif 
des  deux  groupes  de  terres  résulte  de  ce  que  celles  delà  cérite  forment, 
avec  le  sulfate  de  potasse,  des  sels  doubles  complètement  insolubles  dans  une 
solution  de  sulfate  de  potasse. 

»  Or  j'ai  constaté  que  le  sulfate  de  la  terre  de  M.  Smith  peut  se  redis- 
soudre dans  un  excès  de  cette  solution,  sauf  des  traces  de  résidu  qu'ex- 
pliquent quelques  centièmes  d'oxyde  de  didyme,  dont  la  présence,  facile  à 
constater  par  le  spectroscope,  m'avait  été  d'ailleurs  signalée  par  le  savant 
américain.  Il  est  vrai  que  la  solubilité  est  beaucoup  plus  faillie  que  celle 
de  l'yttria  ou  de  l'erbine;  mais  c'est  là,  précisément,  un  caractère  de  la 
terbine  qui  a  été  signalé,  depuis  longtemps,  par  M.  Delafontaine,  et  sur 
lequel  j'ai  également  insisté. 

»  2"  La  couleur,  d'un  jaune  orangé  foncé,  est  exactement  la  même  pour 
la  terbine  et  pour  la  terre  de  M.  Smith.  Elle  disparaît  de  la  même  manière 
par  une  forte  calcination.  La  coloration  rose,  à  peine  sensible,  des  sels 
préparés  avec  la  terre  de  M.  Smith,  ne  suffit  pas  pour  la  distinguer  de  la 
terbine,  dont  les  sels  sont  complètement  incolores,  puisque  cette  coloration 
s'expliqiie  par  la  présence  du  didyme. 

»  3"  L'étude,  faite  par  M.  Soret,  des  raies  d'absorption  d'une  solution 
de  la  terre  de  M.  Smith,  montre  qu'elle  ne  diffère,  sous  ce  rapport,  des 
solutions  de  la  terbine  extraite  par  moi  de  la  gadolinite,  que  par  les  ca- 
ractères suivants  : 

»  Présence  des  raies  caractéristiques  du  didyme; 

»  Absence  complète  des  raies  de  l'erbine,  que  je  n'avais  pas  réussi  à  éli- 
miner complètement  ; 

»  Diminution  très-marquée  des  raies  d'absorption  situées  dans  le 
spectre  ultra-violet,  qui  se  retrouvent  avec  une  intensité  variable  dans  tous 
les  produits  que  j'avais  extraits  de  la  gadolinite,  qui  ne  paraissent  point  ap- 
partenir à  la  terbine,  puisqu'elles  sont  moins  marquées  dans  les  échantil- 
lons les  plus  purs  de  cette  base,  et  que  M.  Soret  attribue  à  la  terre  hypo- 
thétique X, 

»  C'est  en  raison  de  ces  deux  derniers  caractères  que  j'avais  écrit  à 
M.  Smith  qu'il  avait  obtenu  la  terbine  à  un  degré  de  pureté  plus  grand  que 


(  283  ) 

moi.  Je  ne  pouvais  la  comparer  sous  ce  rapport  à  celle  qu'a  préparée  M .  Dela- 
fontaine,  dont  je  n'ai  pas  eu  d'échantillon  entre  les  mains. 

»  Enfin,  pour  ce  qui  concerne  les  équivalents  respectifs  de  ces  terres, 
M.  Delafontaine  assigne  à  la  terbine  le  nombre  1 14  (O  =  16),  j'ai  trouvé 
moi-même  approximativement  i  r5.  Dans  sa  Notice,  remontant  an  mois  de 
septembre  1877,  M.  Smith assigneà  sa  nouvelle  terre  l'équivalent  109;  mais, 
dans  la  lettre  bien  plus  récente  (11  avril  1878)  qu'il  m'a  adressée,  il  le 
porte  à  118,5.  Malgré  le  désaccord  de  ces  nombres,  si  l'on  remarque 
qu'aucun  de  nous  ne  peut  prétendre  avoir  obtenu  un  produit  pur,  on  trou- 
vera sans  doute  qu'ils  tendent  à  établir  plutôt  l'identité  que  la  différence 
de  ces  terres. 

»  Je  ne  vois  donc  aucun  motif  jusqu'ici  poi;r  distinguer  de  la  terbine  la 
terre  supposée  nouvelle  par  M.  Smith. 

»  En  revanche,  ce  que  j'ai  dit  plus  haut  du  spectre  d'absorption  de  cette 
terre,  pour  les  rayons  ultra-violets,  prouve  évidemment  que,  loin  d'être 
identique  avec  la  terre  X  de  M.  Soret,  elle  n'en  renfermerait  au  contraire 
qu'une  très-faible  proportion. 

)«  Il  reste  à  établir,  par  des  recherches  ultérieures,  si  cette  terre  X  existe 
bien  réellement,  et  si  elle  est  identique,  comme  nous  le  supposons,  avec 
celle  dont  M.  Delafontaine  a  signalé  l'existence  dans  la  samarskite.  » 


PHYSIOLOGIE.  —  Etudes  sur  le  placenta  de  l'Ai  (Bradypus  tridactylus,  Linné). 
Place  que  cet  animal  doit  occuper  dans  la  série  des  Mammifères  ;  par  M.  I\. 

JOLY. 

«  Depuis  l'époque  (20  avril  1  796)  où  Élienne  Geoffroy  Saint-Hilaire  lut 
à  la  Société  d'Histoire  naturelle  de  Paris  le  Mémoire  relatif  à  la  classifica- 
tion des  Mammifères,  qu'il  venait  de  rédiger  avec  la  collaboration  de  Cu- 
vier,  une  fouie  d'essais  plus  ou  moins  heureux  ont  eu  pour  but  d'amé- 
liorer cette  classification,  restée  toujours  imparfaite,  de  l'aveu  même  des 
auteurs  qui  ont  tenté  de  la  réformer. 

»  Pour  corriger  ces  imperfections,  on  a  (our  à  tour  appelé  à  son  aide  la 
morphologie,  l'anatomie  comparée,  l'embryogénie  ou  antogénie,  et  même 
cette  science  nouvelle  à  laquelle  on  donne  aujoin'd'hui  assez  généralement, 
surtout  en  Allemagne,  le  nom  de  ph/logénie. 

o  De  réelles  améliorations  ont  eu  lieu  ;  mais  qui  pourrait  dire  que  l'on 
est  aujourd'hui  arrivé  à  cet  idéal  que  rêvait  Cuvier  lui-même,  et  qui  ne  sera 


(  =84  ) 
jamais  atteint,  tant  la  nature  se  joue  de  ces  systèmes  que  nous  nous  plai- 
sons à  décorer  de  son  nom  [syslema  Naltirœ)?  A  chaque  instant,  elle  semble 
nous  mettre  au  défi  de  ranger,  à  leur  véritable  plan,  ces  créatures  incertœ 
sedis,  qui  font  le  désespoir  de  la  Taxinomie. 

»  Sans  sortir  de  la  classe  des  Mammifères,  nous  trouverions  d'assez  nom- 
breux exemples  à  l'appui  de  cette  assertion.  Qu'il  nous  suffise  de  citer  les 
Galéopithèques,  le  Cheiromys,  V Ai  et  VUnau.  Ces  deux  derniers,  connus 
vulgairement  sous  le  nom  de  Paresseux ^  sont  très-certainement,  d'après 
Buffou,  des  animaux  ruminants,  puisqu'ils  ont  quatre  estomacs,  mais  en 
même  temps  ils  manquent  de  tous  les  autres  caractères  qui  appartiennent 
aux  Ruminants  propremcntdits. 

»  Linné,  au  contraire,  les  classa  d'abord  parmi  lesPrimates(  '  ),  de  Blain- 
villesuivit  son  exemple;  enfin  Cuvier  mit  sanshésitation  les  Tardigrades  ou 
Va.resseux  [Brctfljpus)  à  la  tète  des  Edentés,  bien  qu'ils  aient  des  dents  mo- 
laires et  des  caniiies  très-développées.  On  le  voit,  en  ce  qui  concerne  la 
nature  de  ces  animaux,  l'embarras  des  taxinomistes  est  extrême  et,  par 
suite,  la  place  assignée  aux  Brad/pus  dans  nos  cadres  méthodiques  est  des 
plus  incertaines,  puisqu'on  les  a«ballottés  tour  à  tour  des  Ruminants  aux 
Primates,  et  des  Primates  aux  Edentés. 

))  Depuis  quelques  années,  on  accorde,  avec  raison,  beaucoup  d'impor- 
tance à  la  forme  et  à  la  structure  du  placenta,  comme  caractères  distinc- 
tifs  des  divers  groupes  de  Mammifères,  ou  comme  indices  précieux  de  leurs 
affinités  zoologiques. 

»  Mais  la  classification  du  placenta  établie  par  Cari  Vogt,  il  y  a  à  peine  un 
quart  de  siècle,  placenta  diffus  zonaire,  discoïde,  est  aujourd'hui  recon- 
nue incomplète,  et  même  fautive  dans  quelques-unes  de  ses  applications. 
On  sait  maintenant,  grâce  aux  savants  travaux  de  M.  Alph.  Milne-Ed- 
wards,  que  si  la  plupart  des  Ruminants  ont  un  placenta  multicotylé- 
donaire,  les  chameaux,  le  chevrotain  porte-musc  et  les  Tragulus  ont,  au 
contraire,  un  placenta  f////(/s.  Il  en  est  de  même  des  Pachvdermes  digiti- 
grades (Sangliers,  etc.),  tandis  que  les  Plantigrades  (Proboscidiens,  Hyra- 
cins)  se  distinguent  des  premiers  par  un  placenta  zonaire,  comme  celui  des 
Carnassiers  et  des  Amphibies   (Phoques). 

»  Enfin,  quoi  qu'on  en  ait  dit,  cet  organe  n'est  ni  spansiforme  [diffus)  ni 
subdiscoïde,  chez  aucun  des  Edentés  récemment  étudiés  au  point  de  vue  de 
leur  placentalion.  De  plus,  chez  ces  animaux,  legâteauplacentaireoffre, sui- 


(')  Il  les  ranyca  ]iliii  taril  i>aii)ii  \t:i  Brida  (l^denu's  du  Ctivicij. 


(  285  ) 
vant  les  genres,  et  même  suivant  les  espèces,  des  différences  souvent  telle- 
ment tranchées,  qu'il  faut,  suivant  la  juste  remarque  de  M.  Alpli.  Milne- 
E  dwards,  renoncer  à  voir,  entre  les  divers  types  d'Édentés,  des  affinités  aussi 
étroites  que  celles  qu'on  suppose,  généralement  encore,  exister  parmi  eux. 

»  Quoi  qu'il  en  soit,  un  heureux  hasard  ayant  mis  à  notre  disposition 
un  foetus  d'Aï  et  ses  enveloppes,  nous  avons  cru  devoir  saisir  l'occasion  d'é- 
tudier avec  soin  ces  dernières,  et  c'est  le  résultat  de  nos  observations  per- 
sonnelles que  nous  avons  l'honneur  de  communiquer  à  l'Académie. 

»  Carus  a  représenté  les  enveloppes  fœtales  de  l'Aï  ou  Paresseux  à  trois 
doigts  [Bradjpus  tridactylus)  comme  étant  multilobées,  mais  il  ne  nous 
apprend  rien  de  précis  sur  le  nombre  des  lobes,  sur  leur  structure,  sur  l'é- 
tendue qu'ils  occupent  relativement  aux  membranes  de  l'œuf,  sur  leur  con- 
nexion avec  la  muqueuse  utérine,  etc. 

»  Le  placenta  de  l'Aï,  que  nous  mettons  en  ce  moment  sous  les  yeux 
de  l'Académie,  s'est  présenté  à  nous  sous  la  forme  d'une  véritable  poche 
membraneuse,  constituée  par  l'amnios  et  le  chorion,  et  garnie,  sur  presque 
toute  sa  surface  extérieure,  d'un  grand  nombre  (plus  décent)  de  lobules 
ou  cotylédons,  de  figure  plus  ou  moins  irrégulière  et  de  dimensions  très- 
variées  (de  I  millimètre  à  i  ou  2  centimètres). 

»  Vus  par  la  face  extérieure  du  placenta,  ces  cotylédons  paraissent,  les 
uns  arrondis  et  aplatis  comme  des  nummulites;  d'autres  ont  la  forme  et  la 
grosseur  des  grains  de  millet,  ou  des  lenticelles  que  l'on  aperçoit  sur  la  tige 
encore  jeune  de  certains  végétaux.  D'autres  enfin,  beaucoup  plus  grands, 
groupés  plusieurs  ensemble,  rappellent  par  leur  aspect  les  reins  multilobés 
des  oiseaux  ou  de  certains  reptiles  ophidiens,  dont  les  lobes  seraient  circon- 
scrits par  autant  de  vaisseaux  sanguins  provenant  d'un  tronc  unique. 

»  Des  cavités  plus  ou  moins  spacieuses,  dans  lesquelles  s'insèrent  sans 
doute  les  vaisseaux  de  la  muqueuse  utérine  hypertrophiée,  se  voient  aussi 
sur  la  face  externe  du  placenta  fœtal.  Mais  c'est  surtout  à  sa  face  interne 
que  les  lobules  que  nous  venons  de  décrire  forment  des  renflements  nom- 
breux, exactement  délimités,  d'une  épaisseur  souvent  considérable  (plus 
de  I  centimètre),  adhérant  fortement  au  chorion  par  une  base  assez  longue, 
libre  pour  la  plupart,  dans  le  reste  de  leur  étendue,  contournés  générale- 
ment parles  ramifications  principales  des  vaisseaux  qui  vont  s'épanouir  dans 
leur  intérieur  pour  la  constituer.  Nous  concevons  donc,  jusqu'à  un  certain 
point,  que  Carus  ait  pu  coinpai'er  ce  placenta  à  celui  des  Ruminants,  dont 
il  diffère  pourtant  beaucoup,  puisque  ses  cotylédons  sont  des  lobes  pleins, 
généralement  contigus,  et  non  des  ca])sules  isolées  et  distantes  les  unes  des 

C.  R.,  1R78,  2"  Senmtre.  (T.  LXXXVII,  N»  7.)  39 


(  2-86  ) 

autres,  comme  celles  du  placenta  foetal  chez  la  vache,  on  du  placenta  mater- 
nel chez  la  brebis. 

»  Mais  nous  sommes  encore  plus  disposé  à  assimiler  le  placenta  de  l'Aï 
à  celui  des  Lémuriens,  notamment  à  celui  du  Propithèque  de  Madagascar, 
si  bien  décrit  par  M.  Alph.  Milne-Edwards,  qui  l'a  désigné  sous  le  nom  de 
placenta  en  cloche  ou  placenta  enuahissajit. 

»  En  effet,  chez  l'Aï  comme  chez  le  Propithèque,  le  chorion  est  couvert 
presque  entièrement  de  villosités  épaisses  et  serrées,  constituant  une  sorte 
de  coussin  vasculaire,  et  résultant  de  la  confluence  d'une  multitude  de  co- 
tylédons irréguliers.  De  plus,  les  lobes  placentaires,  dans  les  deux  espèces 
ci-dessus  mentionnées,  sont  beaucoup  moins  épais,  moins  nombreux  sur- 
tout, dans  la  partie  du  chorion  voisine  du  pôlecéphalique,  qu'ils  ne  le  sont 
dans  le  reste  de  son  étendue,  c'est-à-dire  dans  sa  presque  totalité. 

»  En  outre,  l'Aï  (')  se  rapproche  du  Propithèque,  non-seulement  parla 
forme  et  la  structure  de  son  placenta,  mais  encore  par  ses  mœurs.  Tous  deux, 
en  effet,  sont  arboricoles  et  ont  un  régime  essentiellement  végétal.  De  plus,  le 
Sifax  (c'est  le  nom  madécasse  du  Propithèque)  a  des  mains  peu  utiles  pour 
la  préhension,  mais  admirablement  conformées  pour  l'ascension  sur  les 
arbres.  Il  en  est  de  même  de  ses  pieds.  Enfin,  comme  l'Aï,  le  Sifax  passe  sa 
vie  soit  à  brouter  les  feuilles,  soit  à  dormir  (-). 

»  A  tous  ces  traits  de  ressemblance  entre  le  Propithèque  et  l'Aï,  ajoutons 
que  la  matrice  de  ce  dernier  est  piriforme,  comme  celle  de  la  femme  et  des 
femelles  de  la  plupart  des  Singes, autre  particularité  qui,  jointe  à  la  présence 
des  mamelles  pectorales,  rapproche  encore  les  Bradypus  du  Propithèque  ('). 

»  Linné  et  de  Blainville  seiublent  donc  avoir  été  guitlés  par  une  sorte 
d'niluition  divinatoire,  quand  ils  rangèrent,  l'un  et  l'autre,  les  Paresseux 
du  Brésil  dans  l'ordre  des  Primates.  Seulement,  ce  n'est  pas  parmi  les 
Singes  proprement  dits  qu'il  faudra,  selon  nous,  désorm;iis  les  classer, 
mais  bien  à  côté  des  Propithèques  de  Madagascar  (*)  et  des  Loris  pares- 


(')  Je  proposerai  pour  celte  nouvelle  espèce  de  placenta  le  nom  de  placenta  cursiforme. 

(  '' )  Voir  A.  Granuidier,  Types  nouveaux  un  peu  connus  du  Muséum  de  S'-Denis  :  le  Pro- 
pilhèque  de  Verreaux,  in  Album  de  l'île  de  la  Réunion. 

(')  J'ai  pu  nie  convaincre,  de  visu,  de  la  grande  ressenihlance  de  la  matrice  de  l'Aï  avec 
celle  de  la  femme.  Les  diveis  faisceaux  musculaires  de  celle  que  j'ai  eue  sous  les  yeux  étaient 
on  ne  peut  plus  apparents,  et  les  deux  ovaires  éiaient  recouverls  [lar  une  sorte  de  capuchon 
assez  épais. 

{*)  Outre  le  Propithèque  de  Verreaux  (A.  Grandidierj,  Madagascar  nourrit  une  autre 
espèce  du  même  génie,  le  P.  diadème  de  Bennett. 


(  287  ) 

seux  (')  des  Indes  orientales,  dont  ils  sont  les  analogues  ou  les  représen- 
tants américains. 

>>  Conclusion.  —  Par  son  placenta  bursiforme,  comme  par  beaucoup 
d'autres  particularités  de  son  organisation,  l'Aï  est  un  Lémurien  et  non  un 
Edenté.    » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  les  covarianls  fondamentaux  d'un  système 
cuba- quadratique  binaire.  Noie  de  M.  Sylvesteiî  (^). 

»  Pour  m'assnrer  de  l'exactitude  des  résultats  précédemment  donnés, 
j'ai  fait  calculer  la  fraction  génératrice  (fonction  seulement  de  t  et  t)  dont 
le  développement  ne  contient  que  les  puissances  positives  de  ces  lettres, 
et  tel  que  le  coefficient  numérique  de  ^".t'  coïncide  avec  le  nombre  des 
covariants  (d'un  ordre  quelconque  dans  les  variables)  des  degrés  n,  v 
dans  les  coefficients  de  la  biquadratique  et  la  cubique  respectivement. 
Cette  fraction  se  déduit  de  la  génératrice  primitive 


(i  —  tu')  (i  — tu' j(i  —  f)  (•  —  '«"')  {i  —  tii-<  )  [i  —  ra^)  [i  —  T  u)  (i  ~  TU-')  (i  —  ru-') 

(qui  ne  diffère  de  celle  dont  je  me  suis  déjà  servi  que  dans  le  numérateur 
où  se  trouve  i  au  lieu  de  i  —  ir'-)  de  la  manière  suivante.  En  la  traitant 
comme  une  fonction  de  u,  et  en  la  décomposant  en  fractions  partielles,  on 
prend  la  somme  des  coefficients  (fonctions  de  t  et  t)  de  celles  de  ces  frac- 
tions qui  ont  pour  dénominateurs  les  facteurs  de  i  —  tu'',  i  —  tu;  i  —  zu', 
1  -—  ".u  :  cette  somme  sera  la  fraction  génératrice  chercbée.  Or  il  est  facile 
de  démontrer  que,  en  mettant  ?<  =  i  dans  la  fraction  génératrice  canonique 
déjà  obtenue,  les  deux  fractions  doivent  devenir  égales  :  on  a  fait  ce 
calcul  et,  en  comparant  les  deux  expressions,  on  a  trouvé  entre  elles  un 


(')  On  sait  que  M.  Cailisle  a  vu  chez  les  Loris  [Lemur  tardigrachis),  comme  chez  VUnaii 
et  Vjï,  les  artères  principales  des  membres  se  diviser,  presque  dès  leur  naissance,  en  un 
grand  nombre  de  ramificalions  qui  se  rendent  d'abord  aux  muscles,  puis  se  réunissent  en 
un  tronc  unique,  d'où  émanent  les  branches  accoutumées.  On  a  cru  pouvoir  expliquer, 
par  cette  particularité  d'organisation,  la  lenteur  du  mouvement  chez  les  Bradypus  et  les 
Loris.  11  serait  intéressant  de  savoir  si  celle  même  particularité  se  retrouve  chez  les 
Propithèqucs. 

(')   Voir  Cnniplcs  rendus,  même  tome,  p.  o.^i. 


(  288  ) 
accord  parfait  sans  qu'il  y  ait  eu  occasion  d'introduire,  dans  l'une  ou 
l'autre,  un  changement  numérique  quelconque,  preuve  satisfaisante  de 
l'exactitude  des  résultats  et,  en  même  temps,  de  l'habileté  très-peu  com- 
mune du  calculateur  (M.  Franklin),  qui,  par  son  dévouement  conscien- 
cieux et  opiniâtre  à  ce  long  et  pénible  travail,  a  rendu  un  véritable  service 
au  progrès  de  la  science  algébrique. 

»  Ce  qui  ajoute  considérablement  à  la  difficulté  du  travail  est  la  cir- 
constance suivante,  qui  est  assez  intéressante  eu  elle-même  pour  que  je  la 
cite  ici.  En  faisant  la  décomposition  en  fractions  partielles  de  la  généra- 
trice primitive,  on  trouvera  contenus,  dans  les  coefticients  de  celles  mêmes 

qu'on    doit  conserver,    les  facteurs  ,»    :■> .r   ^ -,   lesquels 

ne  doivent  et  ne  peuvent  pas  paraître  dans  la  fraction  canonique,  de  sorte 
qu'on  sait  d'avance  que  ?  —  "-,  i  —  -'',  i'-'  —  t%  t''  —  t'  seront  diviseurs 
exacts  du  numérateur  de  la  fraction  qui  conduit  à  la  fraction  canonique. 
C'est,  en  effet,  un  théorème  général  que  (quel  que  soit  le  nombre  des 
quantics  donnés),  le  dénominateur  de  la  fraction  génératrice  canonique 
ne  peut  jamais  contenir  des  facteurs  où  les  lettres  prises  avec  des  expo- 
sants positifs  sont  distribuées  entre  deux  groupes. 

»  Toujours  des  facteurs  de  cette  forme  se  présenteront  dans  le  cours  du 
calcul;  mais,  à  la  fin,  quand  toutes  les  sommations  auront  été  effectuées, ils 
doivent  nécessairement  disparaître  par  voie  de  division  dans  le  numéra- 
teur. Sans  cette  propriété,  qu'on  peut  démontrer  a  priori,  une  théorie  de 
la  fonction  génératrice  pour  des  systèmes  de  quantics  binaires  aurait  été 
impossible  ou  tout  à  fait  inutile. 

))  En  ajoutant  aux  fractions  canoniques  que  j'ai  déjà  données  dans  les 
Comptes  rendus  celle  qui  appartient  à  deux  quadratiques,  c'est-à-dire 


1   —  iTtÛ 


on  voit  qu'on  est  à  présent  en  possession  des  génératrices  canoniques  pour 
tous  les  systèmes  binaires  qui  proviennent  des  combinaisons  deux  à  deux 
des  ordres  2,  3,  4,  c'est-à-dire  2.2,  2.3,  2.4,  3.3,  3.4,  44  ;  et  en  ajoutant 
les  génératrices  déjà  connues  pour  les  quantics  linéaires,  quadratiques, 
cubiques  et  biquadratiques,  pris  séparément,  à  celles  que  j'ai  données 
dans  les  Comptes  rendus  pour  les  quantics  des  ordres  5,  6,  8,  on  aura  de 
même  les  génératrices  appartenant  aux  quantics  pris  séparément  d'un  ordre 
quelconque,  compris  entre  les  limites  1  et  8,  avec  l'exception  de  7,  lequel 


(  ^89) 
cas  M.  Cayley  a  entrepris  de  calculer.  De  plus,  j'ai  donné,  dans  le  second 
numéro  du  Jmerican  matlieniatical  Journal,  la  génératrice  pour  la  partie 
invariantive  du  quantic  de  l'ordre  lo,  et  je  me  propose  de  la  compléter  en 
faisant  calculer,  en  outre,  sa  partie  covariantive. 

»  J'ai  aussi  obtenu  la  génératrice  générale  pour  un  nombre  quelconque 
donné  des  formes  linéaires,  et  la  même  pour  les  formes  quadratiques,  entre 
lesquelles  deux  génératrices  il  existe  un  rapport  algébrique  vraiment  re- 
marquable, de  sorte  que,  par  le  moyen  d'une  substitution  algébrique  des 
plus  simples,  on  peut  passer  immédiatement  de  l'une  à  l'autre;  mais  ce 
travail  n'a  pas  encore  été  publié. 

»  Si  quelqu'un  voulait  bien  entreprendre  le  calcul  de  la  génératrice 
des  formes  fondamentales  pour  le  quanlic  de  l'ordre  9,  on  aurait  une  col- 
lection irès-compacte  et  assez  étendue  de  ces  fonctions  importantes. 

))  Je  saisis  cette  occasion  pour  renouveler  mes  instances  auprès  des 
disciples  de  M.  Gordan,  si  nombreux  et  si  largement  disséminés  dans 
l'Allemagne,  l'Italie  et  ailleurs,  de  vouloir  bien  faire  exécuter  entre  eux, 
par  sa  méthode,  les  travaux  nécessaires  pour  confirmer  ou  réfuter  le  dé- 
nombrement, que  j'ai  récemment  publié  dans  les  Comptes  rendus,  des  co- 
variants  irréductibles  appartenant  au  quantic  du  huitième  degré.  Ce  serait 
manquer  aux  devoirs  imposés  par  la  science  et  la  grande  renommée  de 
M.  Goidan  que  de  ne  pas  répondre  à  cet  ajipel.  Quant  aux  résultats  que 
j'ai  donnés  ici  pour  le  cas  de  la  combinaison  des  ordres  3  et  4,  il  est  bon 
d'ajouter  que  l'ordre  le  plus  élevé  des  covariants  irréductibles  6  est  d'ac- 
cord avec  la  limite  supérieure  pour  le  cas  d'un  nombre  quelconque  de 
quaniks  dont  l'ordre  de  chacun  n'excède  pas  4>  selon  la  formide  donnée 
par  M.  Camille  Jordan  dans  une  séance  toute  récente  de  l'Académie.  Ou 
trouvera,  en  effet,  que,  pour  le  cas  supposé,  cette  limite  est  le  nombre  6 
lui-même.  » 


MEMOIRES  LUS. 

M.  Dausse  donne  lecture  d'une  Note  relative  à  l'endiguemenl  du  Tibre, 
à  Rome. 

(Commissaires  :  MM.  H.  Mangon,  de  la  Gournerie,  Favé.) 


(  290  ) 

MÉMOIRES  PRÉSEI\TÉS. 

CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Nouveau  procédé  pour  f analyse  du  lait,  donnant 
rapidement  le  beurre,  la  lactose  et  la  caséine  sur  un  seul  et  même  échantillon. 
Note  de  M.  A.  Adam,  présentée  par  M.  Thenard. 

(Commissaires  :  MM.  Boussingault,  Peligot,  Thenard,  Biissy). 

«  L'opération  s'exécute  au  moyen  d'un  appareil  très-simple,  qui  consiste 
essentiellement  en  un  tube  de  verre,  de  la  capacité  de  /jo  centimètres  cubes 
environ,  muni  d'un  bouchon  à  sa  partie  supérieure,  renflé  à  sa  partie 
moyenne  et  effilé  à  sa  partie  inférieure,  que  termine  un  robinet  de  verre. 

»  On  introduit  dans  cet  appareil  :  1°  10  centimètres  cubes  d'alcool  à 
73  degrés,  contenant  -—;  de  son  volume  de  soude  caustique;  2°  10  centi- 
mètres cubes  de  lait  neutre,  ou  ramené  à  cet  état  (  '  )  ;  3"  1 2  centimètres  cubes 
d'éther  pur  (-). 

»   On  bouche,  on  mélange  avec  soin  et  on  laisse  reposer  cinq  minutes. 

»  Presque  instantanément,  il  se  forme  deux  couches  nettement  séparées  : 
1°  une  supérieure  limpide  contenant  tout  le  beurre;  a°  une  inférieure  opa- 
lescente contenant  toute  la  lactose  et  toute  la  caséine.  La  couche  inférieure 
est  soutirée  à  i  centimètre  près.  On  agile  de  nouveau  et  on  laisse  reposer 
encore  quelques  minutes  pour  réunir  à  la  portion  principale  la  petite  quan- 
tité de  solution  caséeuse  qui  s'est  encore  rassemblée  au  bas  de  l'appareil. 
Le  tout  est  mis  à  part. 

»  On  laisse  alors  écouler  la  solution  bu'yreuse  dans  une  capsule  de 
porcelaine  tarée;  on  lave  avec  un  peu  d'éther  pour  recueillir  toute  la  ma- 
tière grasse;  on  évapore  et  l'on  pèse.  La  différence  donne  le  poids  du 
beurre  augmenté  de  0,01  (  i  centigramme),  dû  à  un  peu  de  matière  lacto- 
caséeuse  entraînée. 

»  Si  l'on  reprend  alors  par  l'élher  et  qu'on  évapore  dans  une  autre  cap- 
sule, la  matière  étrangère  restant  adhérente  à  la  première,  on  a  directe- 
ment le  poids  réel  du  beurre. 

»   Pour  opérer  la  séparation  et  le  dosage  de  la  lactose  et  de  la  caséine, 

(')  Dans  ce  dernier  cas,  il  faut  tenir  compte  de  j'angmentation  de  volume  due  à  l'addi- 
tion de  la  soude. 

(")  On  jjeut  éf^alement  opcrci'  avec  le  niclanye,  fait  d'avance,  de  l'alcool,  de  l'élher  et  de- 
là soude  dans  les  proportions  indiquées. 


(  agi  ) 
on  porte  avec  de  l'eau  distillée  la  liqueur  soutirée  la  première  à  loo  cen- 
timètres cubes  et  l'on  ajoute  lo  gouttes  (')  d'acide  acétique. 

»  La  caséine  se  sépare  aussitôt  en  flocons  caillebottés,  comme  du  chlo- 
rure d'argent. 

))  On  laisse  reposer  cinq  minutes  et  l'on  verse  sur  un  filtre  très-sec,  en 
recouvrant  après  chaque  affusion  pour  prévenir  toute  concentration. 

»  On  recueille  ainsi  de  94  à  96  pour  100  d'un  liquide  limpide  qui  ne 
contient  plus  que  les  sels  du  lait,  l'acétate  de  soude  formé  et  la  lactose,  que 
l'on  dose  à  l'aide  de  la  liqueur  cupro-potassique  de  Fehling. 

)>  Si  l'on  en  évapore  à  sec  un  volume  connu,  on  peut  aussi  déterminer 
le  poids  de  la  lactose  par  deux  pesées,  l'une  avant,  l'autre  après  l'inciné- 
ration, en  ayant  soin  de  retrancher  du  poids  obtenu  celui  de  l'acide  acé- 
tique afférent  à  la  soude. 

»  Quant  au  caséum,  il  est  lavé  à  deux  ou  trois  reprises  à  l'eau  distillée, 
ei  le  filtre  qui  le  contient  fortement  pressé  entre  des  feuilles  de  papier  bu- 
vard, de  manière  à  aplatir  le  plus  possible  la  matière.  Quelques  minutes 
suffisent  alors  pour  la  dessécher.  La  différence  entre  le  poids  du  filtre  avant 
et  après  l'opération  donne  celui  de  la  caséine. 

»  On  peut  aussi,  et  avec  la  plus  grande  facilité,  détacher  la  caséine  du 
filtre  avant  la  dessiccation,  et,  après  quelques  minutes  passées  à  l'étuve, 
la  peser  directement. 

»  Toutes  ces  opérations  s'exécutent  facilement  en  une  heure  et  demie, 
et,  sil'on  a  eu  soin,  en  commençant,  de  mettre  à  évaporer  10  centimètres 
cubes  de  lait  additionné,  suivant  le  procédé  que  j'ai  fait  connaître,  de  deux 
gouttes  d'acide  acétique,  on  peut,  dans  le  même  temps,  joindre  au  résultat  le 
poids  du  résidu  sec,  de  l'eau  et  des  cendres. 

»  On  opère  également  bien  sur  5  centimètres  cubes  de  lait.  L'appareil 
étant  très-léger  peut  être  taré,  et  l'on  peut  alors  doser  un  poids  au  lieu  d'un 
volume.  » 

M.  Béiut,  m.  a.  Bonnet,  M.  P.  Rudellk,  M.  1àe\oi\  adressent  diverses 
Communications  relatives  au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 


)  Pour  le  lait  de   femme,  il  faut   employei'  de  l'acide  au  quart   et  l'ajouter  youtte 
goutte  jusqu'à  ce  que  le  trouble  ii'auymente  plus. 


(    292    ) 

M.  A.  Starkoff  soumet  au  jugement  t!e  l'Académie  une  Note  sur  l'inté- 
gration des  équations  différentielles  linéaires. 

(Commissaires  :  MM.  Hermite,  O.  Bonnet,  Bouquet.) 

MM.  DE  RuoLz  et  de  Fontexay  adressent,  comme  complément  à  leurs 
Communications  précédentes,  une  Note  sur  les  pièces  de  bronze  phosphuré 
exposées  par  la  Compagnie  du  Chemin  de  fer  d'Orléans,  à  l'Exposition 
universelle. 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 

M.  RosENSTiEHL  adrcssc,  en  réponse  à  quelques  questions  qui  lui  ont  été 
posées  par  M.  Chevreul,  un  complément  à  ses  Communications  sur  les 
sensations  des  couleurs. 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 


CORRESPONDANCE. 

M.  DE  Saint-Venant  adresse,  à  propos  de  l'édition  des  OEiivres  de 
Cauclij  qui  est  en  préparation,  une  Note  «  Sur  la  réimpression  des  ouvrages 
de  savants  célèbres,  et  généralement  sur  l'impression  des  oeuvres  de 
Sciences  >). 

Cette  Note  est  renvoyée  à  la  Conuiiission  qui  est  chargée  de  la  réim- 
pression des  OEuvres  de  Cauchy. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de 
la  Correspondance,  un  volume  portant  pour  titre  :  «  La  syphilisalion,  pu- 
blication de  rOEuvre  du  D'  .lusias-Tureime,  faite  par  les  soins  de  ses 
amis  ». 

M.  J.  ViNOT  transmet  à  l'Académie  la  Lettre  suivante,  qui  lui  a  été 
adressée  par  Le  Veriier,  en  septembre  1876,  et  à  laquelle  la  découverte 
récente  d'une  planète  intra-mercurielle,  par  M.  Watson,  donne  un  intérêt 
particulier  : 

«   Dès  que  le  temps  sera  au  beau,  je  commencerai  nos  réceptions  du 
soir  pour  les  visiteurs  qui  savent  mettre  au  point. 
»   Existe-t-il  un  ou  plusieurs  Vulcains?  Oui. 


(  293  ) 

»  Quand  je  vous  ai  vu  hier,  un  confrère  m'avait  été,  sur  cette  question, 
désagréable....  De  là  vient  la  mauvaise  réception  que  j'ai  faite  à  une  se- 
conde personne,  en  votre  présence.  Je  vous  serai  obligé  de  lui  dire,  puisque 
vous  la  connaissez,  que  j'aurais  mieux  fait  de  lui  donner  des  explications. 

)>  Les  observations  suffisent  pour  établir  deux  planètes.  Je  vous  remet- 
trai une  Note,  si  on  le  désire.  Bornons-nous  à  l'une  d'elles.  J'en  trouve, 
entre  autres  observations  de  gens  sûrs  : 

18i7.  Oct.    II.  Schmidt  à  Athènes. 

1857.  Nov,  12.  Ohrt. 

1839.  Mars  26.  Lescarbaiilt. 

1862.  Mars  20.  I.ummis,  très-sûr.  Amérique. 

»  Ces  quatre  passages,  à  six  mois  d'intervalle,  sont  à  la  même  planète  ; 
et  comme  il  y  a  peu  de  révolutions,  l'objection  des  grands  nombres  dis- 
paraît elle-même. 

1876.  Avril  6.  Weber. 

»  iSSgà  1862,  1090  jours,  c'est-à-dire  vingt-six  révolutions  de  qua- 
rante-deux jours  -+-  2  jours  entre  les  deux  passages  du  printemps,  etc. 
Il  y  a  sept  passages. 

1)  Mais  il  y  en  a  une  autre  qui  passe  en  juin  et  décembre,  et  dont  on  a 
huit  passages,  dont  ceux  de  Pons,  Coumbary. 

»  La  question  est  assez  mûre  pour  qu'il  y  ait  un  travail  fort  intéressant 
à  faire.  Je  finis,  en  ce  moment,  Uranus  et  Neptune;  je  ferai  les  Vulcains 
après,  si.... 

»   Toutefois,  il  faut  dès  à  présent  organiser  la  recherche  sérieuse. 

»  Il  n'y  aura  pas  de  passage  en  septembre  cette  année,  mais  seulement 
l'année  prochaine. 

»   Pourra-t-il  y  en  avoir  en  décembre?  Je  ne  sais  pas  :  à  examiner. 

»  Si  parmi  vos  gens  il  y  en  avait  qui  voulussent  se  laisser  enrôler  pour 
la  recherche,  on  pourrait  leur  faire  une  explication  ad  hoc. 

»  J'attends  une  lettre  de  Wolf,  homme  bien  srir.    » 


PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Sur  les  fonctions  des  feuilles.  Bôle  des  stomates  dans 
V exhalation  et  dans  l'inhalation  des  vapeurs  aqueuses  par  les  feuilles.  Note 
de  M.  Mf.rget.  (Extrait.) 

«   ...  Le  rôle  des  stomates  dans  l'exhalation  par  les  feuilles  peut  se  dé- 
duire à  priori  de  l'état  permanent  d'ouverture  de  leius   ostioles,   qui  se 

C.R.,  r878,  2' Semeslrr.  (T.  LXXXVII,  N"  7.)  4° 


(  î»94  ) 
trouvent  ainsi  tonjours  prêtes  à  donner  issue  aux  vapeurs  formées  dans 
les  méats  intercelliilaires,  d'où  elles  passent  dans  les  chambres  aériennes 
sous-stomatiqnes.  Pour  démontrer  que  les  vapeurs  exhalées  suivent  réelle- 
ment ce  trajet,  j'ai  cherché  à  les  faire  agir,  immédiatement  au  sortir  de 
la  surface  foliaire  émissive,  sur  des  papiers  hygrométriques  sensibles 
qu'elles  impressionneraient  en  regard  des  points  de  sortie,  de  manière  à 
révéler  exactement  les  positions  de  ces  derniers. 

»  Des  divers  papiers  hygrométriquement  impressionnables  qui  peuvent 
servir  à  ces  fins,  celui  qui  m'a  paru  le  plus  avantageux  a  sa  couche  sen- 
sible formée  par  un  mélange  de  protochlorure  de  fer  et  de  chlorure  de 
palladium,  obtenu  photochimiquement.  D'une  teinte  blanc  jaunâtre  tant 
qu'il  reste  sec,  il  passe  au  noir  par  des  tous  de  plus  en  plus  foncés,  à  me- 
sure qu'il  devient  de  plus  eu  plus  humide,  et,  quand  il  a  reçu  quelque 
empreinte  hygrométrique,  celle-ci  se  fixe  facilement  par  un  simple  lavage 
dans  une  solution  de  perchlorure  de  fer. 

»  Lorsqu'on  veut  l'api^liquer  à  l'étude  de  l'exhalation  foliaire,  on  en 
fait  un  pli  dans  lequel  on  introduit,  en  le  maintenant  à  l'aide  d'une  légère 
pression,  le  limbe  d'une  feuille  qui  reste  adhérente  à  la  plante  vivante,  et 
qui  ne  peut  imprimer  hygrométriquement  que  celles  des  parties  de  sa  sur- 
face par  lesquelles  il  y  a  normalement  émission  de  vapeurs. 

»  C'est  bien  d'ailleurs  aux  vapeurs  émises,  et  non  à  des  réactions  de 
contact,  que  sont  dues  les  empreintes  ainsi  produites,  cir  elles  se  forment 
également  à  travers  des  doubles  de  papier  perméable. 

»  Prises  avec  des  feuilles  de  trois  types  morphologiques,  elles  présentent 
les  caractères  suivants  : 

«  1°  Feuilles  monostoniatées  inférieuremenl.  —  Quand  ces  feuilles  ont 
achevé  leur  développement,  l'empreinte  de  leur  face  inférieure,  qui  appa- 
raît distinctement  dès  les  premiers  instants  de  rap|)lication  du  limbe, 
atteint  en  quelques  minutes  son  maximum  de  vigueur;  et,  pendant  le  court 
intervalle  de  temps  suffisant  pour  sa  formation,  la  ftce  supérieure  ne  vient 
pas  sensiblement  à  l'unpression.  Comme  elle  finit  cependant  par  impres- 
sionner, à  la  longue,  le  papier  hygrométrique,  son  pouvoir  exhalant  n'est 
pas  douteux,  mais  il  est  toujours  très-fiiible  et  peut  passer  pour  négligeable, 
en  comparaison  de  celui  de  la  face  inférieure. 

■K  Dans  l'empreinte  formée  jjar  celle-ci,  les  nervures  se  dessinent  en 
blanc,  sur  le  fond  plus  ou  moins  teinté  qui  correspond  aux  surfaces  paren- 
chymateuses.  Ces  surfaces  émettent  donc  plus  de  vapeurs  aqueuses  que 
celles  des  nervures,  quoique  leur  cuticule  soit  plus  épaisse,  plus  cireuse  et 
qu'elle  recouvre  des  tissus  moins  pénétrés  d'humidité  :  leur  excès  d'émis- 


(  295  ) 
sion  ne  peut  alors  provenir  que  de  la  diffusion  des  vapeurs  intérieures,  à 
travers  les  orifices  de  leurs  nombreux  stomates. 

»  C'est  surtout  en  étudiant  l'exhalation  dans  les  feuilles  monostomatées 
inférieurement,  prises  à  différentes  phases  de  leur  développement,  que  l'on 
voit  dans  quelle  mesure  l'aclivité  de  cette  fonction  dé[)end  de  la  part  que 
les  stomates  prennent  à  son  accomplissement. 

»  Tant  que  ces  petits  organes  ne  sont  pas  formés,  les  deux  faces  foliaires 
exhalent  à  peu  près  de  la  même  manière;  mais,  à  mesure  qu'ils  apparaissent 
et  se  mulli[)lient  sur  la  face  inférieure,  l'exhalation  de  cette  face  augmente 
rapidement,  tandis  que  celle  de  la  face  supérieure  diminue,  par  suite  de 
l'épaississement  de  la  cuticule  et  du  renforcement  de  son  dépôt  cireux. 

»  Quand  le  limbe  est  complètement  développé,  la  face  supérieure  ne 
prend  plus  qu'une  part  Irès-faible,  et  le  plus  souvent  négligeable,  au  phé- 
nomène de  l'exhalation  totale,  car  on  peut  la  priver  de  sa  propriété  évapo- 
ratrice,  en  la  recouvrant  d'un  enduit-réserve  imperméable,  sans  que  la 
feuille  paraisse  en  souffrir.  Cette  même  feuille,  au  contraire,  s'altère 
promptement  et  tombe,  ou  se  pourrit  sur  place,  lorsque  l'imperméabili- 
sation est  pratiquée  sur  sa  face  inférieure. 

"  2"  Feuilles  bislonialées.  —  Dans  celles  de  ces  feuilles  qui  appartiennent 
au  groupe  des  plantes  dicotylédones,  la  face  inférieure,  ayant  des  stomates 
en  plus  grand  nombre  et  distribuées  uniformément,  donne  des  empreintes 
partout  également  foncées,  sur  lesquelles  les  nervures  se  dessinent  en 
blanc.  Pour  la  face  supérieure,  l'empreinte,  à  la  fois  plus  pâle  et  inégale- 
ment teintée,  accuse,  par  cette  double  particularité,  la  rareté  relative  des 
stomates  et  leur  inégale  distribution  qu'elle  reproduit  fidèlement. 

»  Dans  les  feuilles  des  plantes  mouocotylédones,  l'avantage,  sous  le 
rapport  du  nombre  des  stomates,  appartient  parfois  à  la  face  supérieure, 
et  c'est  elle  alors  qui  donne  l'empieinle  la  plus  fortement  teintée.  Sur  cette 
empreinte,  comme  sur  celle  de  la  face  inférieure,  ou  voit  se  reproduire  la 
disposition  des  stomates  en  séries  linéaires  parallèles  aux  nervures. 

»  3°  Feuilles  monostomatées  sapérieuremeiU.  —  La  face  supérieure  seule 
s'imprime,  quoique  sa  cuticule  soit  beaucoup  plus  épaisse  et  beaucoup 
plus  fortement  cireuse  que  celle  de  la  face  inférieure. 

»  La  conclusion  qui  ressort  de  ces  faits  est  la  suivante  :  Les  feuilles 
peuvent  émettre  des  vapeurs  aqueuses,  à  la  fois  par  la  cuticule  et  par  les  sto- 
mates ;  à  mesure  qu  elles  avancent  dans  leur  développement,  le  pouvoir  exhalant 
de  la  cuticule,  qui  va  toujours  en  diminuant,  tend  à  devenir  négligeable  ;  lors- 

40.. 


(  296  ) 
qu  elles  sont  complètement  développées,  c'est  par  la  voie  des  orifices  stomatiques 
qu'a  lieu  normalement  Cexlialation  foliaire. 

»   L'activité  de  l'exhalation  croit  avec  la  richesse  chlorophyllienne  des 
tissus. 

M   L'exhalation   des   vapeurs    aqueuses  se   produit    également    par   les 
stomates.  )) 


PHYSIOLOGIE  PATHOLOGIQUE.  —  Sur  le  relard  du  pouls  dans  les  anévrismes 
inlra-llioraciques  et  dans  l'insuffisance  aorlique.  Note  de  M.  Fr.  Franck, 
présentée  par  M.  Bouley. 

«  L  On  sait  que  le  pouls  de  deux  artères  symétriques,  explorées  à  une 
même  distance  du  cœur,  relarde  d'un  temps  égal  sur  le  début  de  la  systole 
cardiaque.  Quand  l'une  des  deux  artères  symétriques  présente  sur  son 
trajet  une  tumeur  anévrismale,  le  pouls  retarde  davantage  de  ce  côté  : 
cette  augmentation  du  retard  du  pouls  prend  une  véritable  importance 
dans  le  diagnostic  différentiel  des  anévrismes  de  telle  ou  telle  partie  de  la 
crosse  de  l'aorte,  du  tronc  brachio-céphalique,  de  l'origine  de  la  sous- 
clavière  et  de  la  carotide  gauches. 

»  La  diminution  d'amplitude  du  pouls  radial  droit  constitue,  le  plus 
souvent,  un  bon  signe  de  l'anévrisme  du  tronc  brachio-céphalique;  mais 
ce  signe  peut  manquer  et  être  remplacé  par  une  amplitude  exagérée  du 
pouls.  L'augmentation  du  retard  du  pouls  radial  droit,  au  contraire,  est 
un  phénomène  constant  qui  n'est  point,  comme  le  précédent,  susceptible 
d'être  nolableinent  modifié  par  des  influences  étrangères  à  l'anévrisme, 

»  Dans  l'anévrisme  de  la  portion  ascendante  de  la  crosse  de  l'aorte, 
l'inégalité  d'amplitude  des  deux  pouls  radiaux  est  très-fréquente,  et  la  di- 
minution s'opère  tantôt  à  droite,  tantôt  à  gauche  :  si  l'on  tient  compte  du 
retard  du  pouls,  on  trouve  ce  retard  exagéré  des  deux  côtés  dans  l'anévrisme 
de  la  portion  ascendante  de  la  crosse  de  l'aorte,  du  coté  droit  seulement 
dans  l'anévrisme  du  tronc  brachio-céphalique. 

»  L'existence  d'un  retard  exagéré  c!u  pouls  radial  droit  permet  d'élimi- 
ner le  diagnostic  d'anévrisme  de  l'aorte,  mais  laisse  subsister  l'hésitation 
entre  un  anévrisme  du  tronc  brachio-céphalique  et  un  anévrisme  de  la 
portion  thoracique  de  la  sous-claviére  droite.  Pour  établir  ce  diagnostic 
différentiel,  si  important  au  point  de  vue  de  l'intervention  chirurgicale,  on 
pourra  tenir  compte  des  considérations  suivantes  :  si  l'anévrisme  siège  sur 


(  '-^97  ) 
le  tronc  bracliio-céphalique,  le  relard  exagéré  du  pouls  s'observera  sur  la 
carotide  droite  et  sur  la  radiale  droite;  si  l'anévrisme  occupe  la  partie  pro- 
fonde delà  sous-clavière,  le  retard  exagéré  du  pouls  ne  sera  constaté  que 
sur  le  trajet  des  artères  du  membre  supérieur  droit;  le  pouls  de  la  carotide 
droite  conservera  son  relard  normal  sur  le  début  de  la  systole  cardiaque. 
»  II.  J'ai  cherché  à  détermii.er  la  valeur  d'un  signe  de  l'insuffisance 
aoriique,\e  re lard  exagéré  du  pouls  carolidien,  sur  lequel  un  travail  récent 
de  M.  R.  Tripier,  de  Lyon,  venait  de  rappeler  l'attention;  mais,  au  lieu  de 
l'exagération  du  retard  que  je  m'attendais  à  trouver,  j'ai  constaté  qu'en 
réalité  le  pouls  retarde  moins  que  normalement  dans  l'insuffisance  aorlique.  Je 
crois  qu'on  doit  expliquer  par  une  illusion  du  tact  l'exagération  apparente 
du  retard  du  pouls  :  il  suffit  de  tenir  compte  de  ce  fait,  mis  en  évidence 
par  M.  le  professeur  Marey,  en  1869,  à  savoir  que,  dans  l'insuffisance 
aortique  large,  le  reflux  sanguin  s'opérant  brusquement  de  l'aorte  dans  le 
ventricule,  au  début  de  la  diastole  ventriculaire,  donne  au  doigt  appliqué 
sur  la  région  précordiale  la  sensation  d'un  choc  qui  a  été  pris,  sans  doute, 
pour  un  choc  systoliqne,  mais  qui  correspond  en  réalité  au  début  de  la 
diastole  des  ventricules.  Il  s'ensuit  que,  dans  l'évaluation  du  retard  du 
pouls,  on  a  pris  pour  point  de  repère  le  moment  de  la  diastole  et  non  celui 
de  la  systole,  de  telle  sorte  qu'on  a  pu  trouver,  en  effet,  une  augmentation 
apparente  du  retard  du  pouls.  Mais,  si  l'on  recueille  avec  soin  les  tracés 
simultanés  de  la  pulsation  du  cœur  et  du  pouls  carolidien,  il  est  facile 
d'éviter  cette  cause  d'erreiu'  et  de  s'assurer  qu'en  réalité  le  retard  du  pouls 
est  notablement  moins  considérable  dans  l'insuffisance  aorlique  que  dans 
les  conditions  normales.  Ce  fait,  du  reste,  s'accorde  avec  ce  que  nous  sa- 
vons de  la  vitesse  de  translation  des  ondes  liquides  suivant  différentes  con- 
ditions de  résistance  et  d'impulsion  (Marey):  dans  l'insuffisance  aortique, 
la  pression  artérielle  est  notablement  abaissée  et  l'énergie  impulsive  du 
ventricule  gauche  augmentée,  double  condition  qui  favorise  le  transport 
de  l'onde  sanguine  et  diminue  le  retard  du  pouls.    » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Recherches  chimiques  sur  le  dédoublement  de  la  cycla- 
mine  en  glucose  et  mannite;  par  M.  S.  de  Luca. 

«  Mes  premières  Communications  sur  la  cyclamine,  qui  m'ont  valu  un 
Rapport  de  Pelouze  à  l'Académie  des  Sciences,  donnaient  la  préparation  de 
celle  nouvelle  substance,  ses  propriétés  principales  et  son  action  physiolo- 


(  298  ) 
gique    sur  l'organisme  des  animaux,  démontrée  expérimentalement  par 
Claude  Bernard.  Depuis,  je  n'ai  pas  cessé  d'étudier  cette  substance,  et  voici 
quelques  expériences  que  je  soumets  à  l'appréciation  de  l'A-cadémie. 

»  J'ai  fait  bouillir  le  jus  filtré  du  cyclamen,  duquel  j'ai  séparé  la  matière 
coagulée  en  la  versant  sur  un  filtre  à  plis,  et  en  la  lavant  plusieurs  fois  par  de 
l'eau  bouillante;  ensuite,  j'ai  placé  le  filtre,  avec  la  matière  coagulée  et 
lavée,  sous  une  cloche  de  cristal,  eu  plaçant  tout  autour  des  fragments  de 
chaux  vive.  Après  quelques  mois,  j'ai  trouvé  la  matière  contenue  dans  le 
filtre  à  l'état  solide,  ayant  conservé  la  forme  conique  de  l'entonnoir  et  celle 
du  filtre  à  plis.  La  matière,  après  avoir  été  débarrassée  du  filtre,  s'est  mon- 
trée en  masse  cristalline,  avec  des  cristaux  groupés  autour  d'un  centre  com- 
mun. Celte  miitière  n'a  plus  le  goût  particulier  de  la  cyclamine  ;  au  con- 
traire, elle  a  une  saveur  légèrement  sucrée  qui  rappelle  celle  du  glucose 
et  de  la  mannite.  Traitée  à  froid  par  l'alcool  concentré,  employée  en  petites 
quantités,  elle  cède  au  dissolvant  une  substance  que  l'on  peut  isoler  au 
bain-marie,  après  l'évaporation  complète  de  l'alcool.  Le  résidu  qu'on  ob- 
tient ainsi  est  de  consistance  sirupeuse,  a  un  goût  nettement  sucré, 
réduit  facilement  les  sels  de  cuivre,  et  sa  solution  aqueuse  entre  en  fer- 
mentation au  contact  de  la  levure  de  bière,  avec  dégagement  d'acide  car- 
bonique complètement  absorbable  par  la  potasse,  et  production  d'alcool 
séparable  du  liquide  par  distillation. 

»  La  partie  de  la  matière  primitive  déjà  traitée  à  froid  par  l'alcool  con- 
centré se  dissout  en  partie  dans  le  même  alcool  bouillant,  qui,  par  refroi- 
dissement, dépose  en  abondance  une  matière  blanche,  d'aspect  soyeux  et 
cristallin,  laquelle,  lavée  par  l'alcool  froid  et  desséchée,  n'a  aucune  odeur; 
mais  elle  a  une  saveur  faiblement  sucrée.  En  outre,  elle  est  fusible  à  la 
température  de  i65  degrés  environ,  se  décompose  à  une  température  plus 
élevée,  en  produisant  des  fumées  denses  et  des  vapeurs  inflammables,  et 
en  laissant  un  nsidii  noir  volumineux,  qui  disparaît  par  l'action  prolongée 
de  la  chaleur  et  de  l'air. 

M  Une  autre  expérience  a  donné  les  mêmes  résultats.  La  matière  primi- 
tive a  été  épuisée  par  l'alcool  bouillant.  La  liqueur,  après  avoir  été  filtrée  à 
chaud  et  évaporée  au  bain-marie,  a  fourni  un  résidu  qui  s'est  dissous  com- 
plètement dans  l'eau.  Cette  solution,  avec  de  la  levure  de  bière,  a  produit  de 
l'acide  carbonique  et  de  l'alcool.  Le  liquide  fermenté,  après  avoir  été  porté 
à  l'ébullition  pour  séparer  l'alcool  et  filtré  pour  séparer  la  levure  et  les  ma- 
tières insolubles,  a  été  évaporé  à  sec,  puis  le  résidu  traité  par  l'alcool  bouil- 
lant. Celte  sohition  alcoolique,  filtrée  etconceutrée,  a  déposé  de  la  mannite 


(  299  ) 
cristallisée.  De  même  que  la  matière  primitive  traitée  à  chaud  par  l'alcool 
et  la  solution  alcoolique  filtrée,  celle-ci  dépose,  par  refroidissement,  de  la 
mannite,  et  retient  en  solution  tout  le  glucose. 

»  Li  cycl.tmine  en  solution  aqueuse  ne  fermente  pas  par  la  levure  de 
bière  et  ne  réduit  pas  les  sels  de  cuivre;  mais,  abandonnée  à  elle-même 
pendant  longtemps,  elle  produit  lentement  du  glucose  et  delà  mannite, 
matières  séparables  par  les  procédés  indiqués  plus  haut.  Cependant,  après 
un  temps  assez  long,  le  glucose  fermente  et  l'on  ne  peut  alors  retrouver 
dans  le  liquide  que  de  la  mannite. 

»  La  mannite  obtenue  par  tous  ces  traitements  a  les  propriétés  et  la 
composition  de  la  mannite  qu'on  extrait  de  la  manne  du  commerce. 

»  Il  semble  donc  démontré,  par  les  expériences  précédentes,  que  la  cy- 
clamine  coagulée  ou  eu  solution  aqueuse,  abandonnée  à  elle-même  pen- 
dant plusieurs  mois,  dans  les  conditions  déjà  indiquées,  se  dédouble  en 
produisant  deux  substances  bien  distinctes,  du  glucose  et  de  la  mannite 
cristallisée.  Ainsi  donc,  au  point  de  vue  chimique,  la  cyclamine  est  un  glu- 
coside  duquel  on  peut  obtenir  non-seulement  du  glucose,  comme  de  tous 
les  glucosides,  mais  encore  un  autre  sucre,  c'est-à-dire  la  mannite. 

»  Les  chimistes  qui  ont  annoncé  avoir  obtenu  une  cyclamine  cristal- 
lisée ont  probidjlement  examiné  et  analysé  un  mélange  formé  de  cycla- 
mine et  de  mannite.  On  sait  que  la  cyclamine  est  une  matière  amorphe  qui 
se  dépose,  absolument  comme  la  mannile,  par  le  refroidissement  ou  par 
l'évaporation  lente  de  ses  solutions  alcooliques,  et  par  conséquent  il  n'est 
pas  difficile  d'avoir  de  ces  solutions  un  dépôt  de  cyclamine  et  de  mannite 
cristallisée,  dont  la  séparation  ne  peut  se  faire  qu'incomplètement  par 
l'eau  bouillante. 

»  J'aurai  l'honneur  de  présenter  prochainement  à  l'Académie  les  rap- 
ports de  poids  qui  lient  la  cyclamine  aux  deux  matières  sucrées  auxquelles 
elle  donne  naissance.  » 


ZOOLOGIE.  —  Sur  (es  hopodes  parasites  du  genre  Entoniscus. 
Note  de  M.  Alf.  Giard. 

«  Les  singuliers  Isopodes  parasites  que  Fritz  Miiller  a  découverts  et  dé- 
crits sous  le  nom  générique  d' Entoniscus  n'ont  été  rencontrés,  jusqu'à  pré- 
sent, que  sur  la  côte  du  Brésil.  Je  crois  devoir  signaler  l'existence  de  plusieurs 
espèces  de  ce  genre  sur  le  littoral  de  la  Loire-Iuférieure,  et  faire  connaître 
plusieurs  particularités  nouvelles  de  leur  organisation  dégradée. 


(  3oo  ) 
»  L'espèce  la  phis  commune  se  trouve  sous  la  carapace  du  Grapsiis  mar- 
inoratus  Fab.  [variiis  Lalr.),  crabe  très-abondant  sur  les  rochers  du  Ponli- 
gnen.  Je  l'appellerai  Euloniscus  Cavolinii;  il  me  paraît  très  probable,  en 
effet,  que  Cavolini  a  vu  la  femelle  de  celte  espèce  et  l'a  décrite  comme  une 
galle  produite  sur  les  entrailles  du  Grapsiis  [Granchio  depresso,  Grancino 
spirilo)  par  la  ponte  de  V Oniscus  sqtiillijormis,  lequel  n'est  autre  que  le  jeune 
Enloniscus,  au  moment  où  il  sort  du  sac  ovigère  ('). 

\j  Entoniscus  Cavolinii  diffère  notablement  des  deux  espèces  étudiées  par 
Fritz  Millier  :  les   lames  frangées,  si   développées  à  la  partie  ventrale  du 
thorax  de  ï Entonisciis  porcellanœ,  n'existent  pas  ici  :  on  ne  trouve  pas  non 
plus  de  pattes  abdominales  en  forme  de  sabres.  Ces  deux  caractères  rap- 
prochent notre  espèce  de  VEntoniscus  cancrorum,  parasite  des  Xanlho.  Mais 
tandis  que,  dans  ce  dernier,  l'abdomen  porte  seulement  de  chaque  côté  des 
deux  premiers  anneaux  un  repli  ondulé  continu,  nous  trouvons,  chez  VEn- 
tonisciis  Cavolinii,  cinq  paires  d'appendices  lamellaires,  plissés  et  ondulés, 
correspondant  aux  cinq  paires  d'appendices  ramifiés  de  l'abdomen   des 
lone.  Ces  appendices  vont  en  décroissant  jusqu'à  l'extrémité,  de  sorte  qu'en 
apparence  la  première  paire  forme  deux  grosses  touffes  latérales,  et  les 
quatre  dernières   une   touffe   postérieure  médiane,  équivalant   à  chacune 
des  deux  premières.    L'ovaire  présente   quatre   prolongements  latéraux, 
deux  antérieurs  et  deux  postérieurs,  plus  deux  ou  trois  paires  d'émincnces 
moins  visibles,  correspondant  sans  doute  aux  pattes  thoraciques  disparues; 
il  offre,  en  outre,  deux  longs  prolongements  dorsaux  médians.  Des  lobes 
analogues  s'observent  sur  la  femelle  du  Cryptoihiria  balani-).  Ces  lobes, 
très-réguliers  et  très-constants,  n'ont  pas  été  vus  par  Fritz  MûUer.  Je  crois 
que  ceux  de  la  partie  dorsale  rappellent  morphologiquement  certains  traits 
de  la  forme  Zoea. 

«  L'embryon  présente  également  des  caractères  différentiels  bien  nets. 
Le  front  est  presque  droit,  comme  chez  VEntoniscus  porcellanœ.  Outre  les 
yeux  latéraux,  qui  sont  doubles  et  correspondent  aux  yeux  définitifs  des 
Isopodes  normaux,  il  possède  un  œil  médian,  formé  par  deux  cristallins 
contigus,  du  pigment  et  des  nerfs  optiques.  C'est  l'œil  nauplien  qui  a  per- 
sisté, avec  une  structure  identique  à  celle  qu'il  offre  chez  une  foule  de 
Copépodes,  et  qui  disparaît  plus  tard  avec  les  yeux  secondaires,  dans  la  mé- 

('  )  Cavolini,  Memoria  siilla  gencrazionc  ddi  Pesci  et  dei  Granchi.  Napoli,  178'j,  p.  180  et 
suivantes. 

(')  J'ai  pn  étudier  ce  curieux  parnsile  à  Wimereux,  où  on  le  rencontre  de  temps  en  temps 
dans  le  Balanus  balarwides. 


(  3oi  ) 
tamorphose  régressive  de  la  femelle  de  VEnloniscus.  Ce  fait  nie  paraît  très- 
important,  comme  indiquant  une  trace  delà  phase iVrt»p/(i(s dans  l'ontogénie 
des  Isopodes.  Chacune  des  cinq  premières  paires  de  pattes  ihoraciques  se 
termine  par  une  main  préhensile,  dont  l'avant-dernier  article  eslovalaire  et 
porte  deux  denticules  sur  le  côté  qui  fait  face  à  la  dent  opposable.  La 
sixième  paire  de  pattes  thoraciques,  si  importante  pour  la  caractéristique 
des  Entoniscus,  ne  ressemble  en  rien  à  celles  des  espèces  connues.  Elle  est 
composée  de  cinq  articles;  celui  qui  correspond  à  la  main  des  autres  paires 
est  plus  allongé  et  se  termine  à  son  bord  interne  par  une  petite  dent  fixe; 
son  bord  externe  se  prolonge  en  un  bâtonnet  droit,  aussi  long  que  l'article 
qui  le  supporte,  et  garni  à  son  extrémité  d'un  bouquet  de  poils  raides. 

»  Les  cinq  paires  de  pattes  abdominales  sont  toutes  conformées  de  la 
même  façon.  L'article  sétigère  terminal  présente  un  bord  droit  qui  porte 
deux  raies;  une  troisième  est  insérée  à  l'extrémité.  Le  cœur  est  situé  à  la 
partie  dorsale  du  premier  anneau  abdominal  :  on  le  retrouve  à  la  même 
place  chez  l'adulte,  où  il  ne  fait  jamais  saillie  d;ins  une  poche  comme  chez 
VEnloniscus  porcellanœ. 

»  Ces  embryons  vivent  très-bien  dans  l'eau  de  mer,  où  ils  nagent  de  la 
façon  décrite  par  F.  Miiller,  c'est-à-dire  le  corps  recourbé  du  côté  ven^ 
Irai,  la  sixième  paire  de  pattes  thoraciques  faisant  saillie  de  chaque  côté. 

»  La  deuxième  espèce  que  j'ai  observée  est  beaucoup  plus  rare.  Elle  vit 
en  parasite  dans  le  Poiiunus  puber ;  tandis  que,  sur  trente  Gtapsus  environ^ 
on  rencontre  un  Entoniscus  Cavoiinii,  le  parasite  de  l'Étrille  ne  se  trouve 
que  dans  la  proportion  de  i  pour  loo  crabes  à  peu  près  :  encore  ne  l'ai-je 
observé  que  sur  les  Portunus  recueillis  à  l'île  Leven,  en  face  de  la  pointe  de 
Pen-Château.  Il  m'est  arrivé  d'en  trouver  deux  dans  le  même  Porlunus,  Je 
nomme  cette  espèce  Entoniscus  Moniezii,  la  dédiant  à  R.  Moniez,mon  pré- 
parateur. U Entoniscus  Moniezii  diffère  de  VEnloniscus  Cavoiinii  par  la  teinte 
du  sac  ovigère,  qui,  à  maturité,  est  d'un  jaune  nankin,  et  non  d'un  gris  de 
plomb  comme  chez  le  parasite  du  Grapsus.  La  glande  ovarienne  est  d'un 
jaune  tirant  sur  le  rose  :  elle  est  d'un  jaune  paille  chez  VEnloniscus  Cavo- 
iinii.'Une  iemcile  de  V EntoniscusMoniezii ,  non  encore  entièrement  dégradée, 
m'a  permis  d'étudier  d'une  façon  plus  complète  les  phénomènes  de  régres^ 
sion  que  présentent  ces  Isopodes.  La  description  de  ces  phénomènes  fera 
1  objet  d'un  travail  détaillé,  où  j'indiquerai  également  les  résidtats  taxono- 
miques  que  m'a  fournis  l'étude  des  Isopodes  de  la  famille  des  Bopyriens.  » 


G.  R.,  1S78,  i«  Semestre.  (T.  LXXXVll,  N»  7.)  q  I 


(    302    ) 

PHYSIOLOGIE.  —   Sur  les  changements  de  couleur  du  Nika  edulis. 
Note  de  M.   S.   Jourdain.  (Extrait.) 

'  On  sait  que  quelques  Crustacés  macroures,  tels  que  les  Ciangons, 
possèdent  la  faculté  de  changer  de  couleur  sous  l'influence  de  certaines 
impressions  transmises  par  la  vision;  mais  ces  changements  demeurent 
dans  des  Mmites  assez  restreintes.  11  n'en  est  pas  ainsi  d'un  Macioure,  le 
Nika  edulis,  que  l'on  rencontre  sur  nos  côtes  de  la  Manche.  Ce  Crustacé 
peut  passer  d'une  nuance  brunâtre  à  peine  appréciable  à  une  couleur 
rouge  intense. 

»  Ces  changements  sont  dus  tantôt  au  milieu  extérieur,  tantôt  à  des 
causes  internes. 

»  Exposé  à  la  lumière  directe  ou  diffuse  du  soleil,  l'animal  est  translu- 
cide, très-légèrement  teinté  en  brun.  Placé  dans  l'obscurité,  il  devient 
rouge  au  bout  d'un  temps  plus  ou  moins  long.  Soumis  de  nouveau  à 
la  lumière  solaire  ou  à  celle  d'une  bonne  lampe,  il  perd  cette  coloration. 
Dès  lors,  au  moins  lorsqu'on  l'étudié  en  captivité,  leJSika  n'a  pas  la  même 
couleur  la  nuit  que  le  jour. 

>)  Ces  changements  ne  se  produisent  que  dans  certaines  limites  de  tem- 
pérature. Quand  leau  dans  laquelle  le  Crustacé  est  plongé  ne  possède 
qu'une  température  de  5  à  6  degrés  au-dessus  de  zéro,  les  changements  de 
coideur  se  produisent  avec  plus  de  lenteur.  Dans  le  voisinage  de  zéro 
l'animal  reste  couché  sur  le  flanc,  perd  de  sa  translucidité  et  se  couvre  de 
macules  d'un  blanc   mat. 

»  Si  l'on  vient  à  pratiquer  l'ablation  des  yeux,  le  Crustacé  devient  rouge 
et  reste  rouge,  dans  les  conditions  normales  de  température.  Mais,  si 
la  température  approche  de  zéro,  la  décoloration  finit  par  se  produire  et 
la  coloration  rouge  ne  réapparaît  que  lorsque  le  milieu  liquiile  se  ré- 
chauffe ('). 

»  Tous  les  individus  ne  se  comportent  pas  d'une  manière  identique  dans 
des  conditions  déterminées  de  lumière  et  de  température  :  il  en  est  qui 
demeurent  exceptionnellement  et  momentanément  incolores. 

')  I^es  causes  analomiques  de  ces  changements  de  couleur  doivent  être 
recherchées,  comme  l'a  montré  M.  G.  Pouchet,  dans  le  jeu  des  chromato. 


('î   Si  l'cx[)éricnce  est  poursuivie  nssez  longtemps,  les  yeux  se  n  génèrent  et  les  choses  se 
lassent  comme  il  n  été  dit  plus  haut. 


(  3o3  ) 

phores,  à  la  suite  d'une  action  nerveuse  qui  a  pour  point  de  départ  une 
impression  visuelle.  Sous  l'influence  de  la  lumière  et  du  froid,  les  chroma- 
tophores  diminuent  considérablement  de  volume  et  s'enfoncent  en  même 
temps  dans  le  tissu  dermique.  L'animal  paraît  alors  faiblement  teinté. 
Quand  la  lumière  cesse  d'exercer  son  action  ou  que  la  température  se 
relève,  les  cliromatophores  remontent  à  la  surface,  se  dilatent,  s'étalent, 
émettant  des  prolongements  rameux  qui  leur  donnent  une  apparence 
étoilée  bien  connue  des  observateurs. 

M  Toutefois  il  e&t  vrai  de  dire  que  la  lumière  exerce  son  action  principa- 
lement, mais  non  exclusivement,  par  la  voie  de  l'organe  de  la  vue.  En  effet, 
la  coloration  rouge  que  prend  et  conserve  l'animal  rendu  aveugle  perd 
de  son  intensité  à  la  suite  d'une  exposition  prolongée  à  une  lumière  irès- 
vive.    )) 


PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Importance  de  la  paroi  des  cellules  végétales  dans 
les  phénomènes  de  nutrition.  Note  de  M.  Max.  Corxu,  présentée  par 
M.  Duchartre, 

«  Les  coupes  des  tissus  végétaux  dépouillent  parfois,  à  leur  profit,  les 
solutions  colorées-,  certaines  régions  se  teintent  vivement ,  tandis  que 
d'autres  demeiu-ent  incolores.  En  plongeant  dans  une  solution  faible  de 
fuchsine  une  coupe  triuisversale  de  lige  monocotylédone ,  on  voit  les 
gaines  des  faisceaux  et  les  parois  épaissies  se  colorer  vivement;  dans  le 
carmin  ammoniacal,  sensiblement  de  même  teinte,  les  éléments  qui  sont 
colorés  sont  très-différents  ;  ce  sont  ceux  qu'entoure  la  gaîne. 

»  Les  matières  colorantes,  suffisamment  tinctoriales,  se  partagent  ainsi 
en  deux  groupes  :  les  unes  se  portent  sur  les  éléments  épaissis,  les  autres  ne 
s'y  fixent  pas. 

»  Les  éléments  épaissis  sont  les  fibres  et  cellules  ligneuses  des  dicotylé- 
dones, les  fibres  hypodermiques,  certains  vaisseaux,  certaines  fibres  libé- 
riennes, la  gaîne  des  faisceaux  monocotylédones,  la  partie  la  plus  exté- 
rieure de  la  cuticule,  en  général;  mais  il  faut  que  ces  éléments  soient 
adultes. 

»  Les  éléments  de  l'autre  groupe  sont  jeunes  ou  minces,  et,  en  général, 
revêtus  d'une  couche  peu  épaisse  de  protoplasma  :  ce  sont  les  cellules  du 
cambium,  les  tubes  grillagés,  le  collenchyme,  etc.  Les  cellules  ordinaires, 
les  vaisseaux  et  d'autres  élémenls  peuvent,  suivant  les  plantes  ou  la  partie 
de  tissu  considérée,  rentrer  dans  l'une  ou  l'autre  catégorie. 

4i.. 


(  3o4  ) 

»  La  distinclion  de  ces  deux  groupes  s'obtient  aisément  à  l'aide  des 
coupes  de  tiges  herbacées  de  dicotylédones  ou  de  monocotylédones;  il  est 
bon  de  détruire  le  contenu  des  éléments  par  l'acide  acélique,  et  d'employer 
des  solutions  faibles. 

»  La  fixation  des  matières  colorantes  dépend  de  la  f/e»5?<e' relative  delà 
paroi  ;  on  n'a  qu'une  idée  imparfaite  de  celte  densité  par  l'aspect  (couleur 
et  réfringence).  H  est  possible  de  suivre,  à  l'aide  de  ces  réactifs,  l'accumu- 
lation de  substance  nouvelle  dans  la  paroi;  la  résorption  de  cette  [)aroi 
dans  les  trachées  des  faisceaux  en  voie  d'élongation  (Ombellifères,  Cucur- 
bitacées,  etc.)  s'observe  aisément  aussi. 

»  Les  réactifs  chimiques  ordinaires  montrent  facilement  que  la  colora- 
tion n'est  pas  en  rapport  avec  la  composition  chimique;  j'ai  pu  étudier, 
dans  ce  but,  les  produits  purs  de  M.  Fremy  (cutose,  vasculose,  cellulose), 
séparés  du  sein  de  substances  complexes. 

»  Au  point  de  vue  physique,  ces  données  faisaient  défaut. 

»  On  connaît  l'importance  de  la  paroi  cellulaire  dans  les  phénomènes  di- 
vers d'échange  entre  les  cellules  et  l'ascension  des  liquides;  les  expériences 
de  M.  Jamin  ont  montré  la  valeur  de  certaines  forces  physiques  et  notam- 
ment de  l'imbibition.  Mais  il  y  a  plus,  les  parois  peuvent  être  des  réservoirs 
où  s'accumulent  certains  principes  solubles  puisés  par  la  racine;  c'est  ainsi 
qu'on  peut  aisément  comprendre  que  la  sève  soit  de  l'eau  presque  pure, 
et  qu'elle  ne  se  concentre  qu'à  peine  dans  les  parties  supérieures  de  la 
plante,  soumises,  pendant  l'été,  à  une  évaporatiou  considérable.  La  théorie 
de  la  sève  descendante  et  les  autres  théories  laissaient,  à  cet  égard,  sub- 
sister des  difficultés  graves. 

»  Quant  aux  substances  qui  ne  se  fixent  pas  sur  les  pat;ois  des  éléments, 
on  conçoit  ainsi  qu'elles  doivent  circuler  dans  la  plante  d'une  manière 
toute  différente.  Il  y  a  donc  une  distinction  à  établir  au  point  de  vue  phy- 
sique, vis-à-vis  de  la  paroi  cellulaire,  dans  l'absorption  et  la  migration  des 
substances  dissoutes. 

»  L'un  des  groupes  de  substances  colorantes  contient  (dans  l'ordre  des 
couleurs  du  spectre)  : 

1)  Noir  d'aniline,  héniatoxyline,  bleu  Coupier,  acide  osmique,  cyanuiT  de  fer,  l)lc'ii 
d'aniline,  acide  rosoUique,  carmin  ammoniacal,  suc  de  Pliytolacca,  etc. 

»  L'autre  contient  : 

«  Violets  de  mélliyle  et  de  quinoléine,  bleu  de  dipliénylamine,  vert  d'aniline,  vert  cou- 
pier, jaune  et  brun  d'aniline,  permanganate  de  potasse,  coralline,  sulfocyapure  de  fer, 
fuchsine,  rosanaphialine,  etc, 


(  3o5  ) 

»  On  peut  utiliser  ces  propriétés  dans  les  analyses  sommaires,  pour  éli- 
miner facilement  certaines  substances  à  rechercher  (vins,  sirops,  etc.)  ou 
pour  les  concentrer. 

»  Le  sulfocyanure  de  fer  se  porte  sur  les  éléments  épais  (ainsi  que  le 
perclilorure),  et  les  colore  d'une  teinte  sang  de  dragon;  cependant,  une 
pareille  coupe  se  décolore  rapidement  dans  le  cyanoferrure  de  potassium, 
et  le  cyanure  de  fer  précipité  se  porte  sur  les  éléments  minces  et  plasma- 
tiques.  On  voit  que  les  réactions  secondaires  peuvent  modifier  beaucoup 
la  répartition  primitive  des  substances.  Dans  les  expériences  sur  la  nutri- 
tion, les  réactions  de  ce  genre  peuvent  faire  commettre  des  erreurs. 

»  Le  proloplasrna  et  le  noyau  des  éléments  tués  sont  rapidement  colorés 
par  les  substances  qui  se  fixent  sur  les  parties  épaisses  ;  mais  l'ensemble  se 
décolore  aisément.  Les  substances  de  l'autre  groupe  colorent  plus  lente- 
ment, mais  d'une  manière  plus  fixe,  principalement  le  noyau.  Des  expé- 
riences faites  en  collaboration  avec  M.  Mer  nous  ont  permis  de  com- 
prendre ce  fait. 

»  L'explication  de  ces  phénomènes  de  fixation  a  pour  base  une  action 
physique  très-semblable  à  la  capillarité;  la  dimension  des  molécules  et 
leur  intervalle  doivent  probablement  intervenir  :  ce  n'est  pas  le  lieu  d'y  in- 
sister ici. 

»  En  résumé,  nous  voyons  que  des  forces  physiques  peuvent  séparer 
les  uns  des  autres  les  corps  absorbés  par  les  plantes,  d'après  une  loi  facile 
à  démontrer  expérimentalement  avec  des  substances  colorées  :  on  peut  en 
déduire  des  conséquences  très-importantes  pour  les  phénomènes  de  nu- 
trition. » 


MORPHOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  De  la  part  des  stipules  à  l' inflorescence  et  dans 
la  fleur.  Note  de  M.  D.  Clos,  présentée  par  M.  P.  Ducharlre.  (Extrait.) 

«  Il  est  très-fréquent  de  voir,  au  voisinage  de  l'inflorescence,  les  feuilles 
disparaître  sans  s'être  modifiées,  les  stipules  persistant  seules  pour  former 
soit  les  bractées,  soit  à  la  fois  les  bractées  et  les  sépales. 

»  On  admet  une  métamorphose  brusque  des  feuilles  à  l'inflorescence  où, 
dans  certaines  plantes  en  effet,  la  feuille  se  réduit  soit  à  la  gaîne,  soit  à  un 
rudiment  de  hmbe,  soit  à  un  appendice  résultant  de  la  fusion  des  deux. 
Mais  plus  souvent,  si  elles  ont  des  stipules,  celles-ci,  soit  seules,  soit  unies 
à  un  reste  de  limbe,  constituent  les  bractées.  La  grande  famille  des  Légu- 


(  3o6  ) 

mineuses  a,  sans  exagération,  la  moitié  de  ses  représentants  munis  de 
bractées  stipulaires.  Beaucoup  d'inflorescences  nues  à  l'état  complet  de 
développement,  si  elles  n'appartiennent  pas  à  la  ramification  de  partition, 
doivent  cette  apparence  à  la  caducité  des  stipules. 

»  Mais,  si  les  stipules  remplacent  maintes  fois  auprès  des  fleurs  les  feuilles 
disparues,  ne  doivent-elles  pas  aussi,  par  analogie,  se  substituer  parfois  aux 
feuilles  en  tant  qu'éléments  constituants  de  la  fleur?  La  démonstration 
n'est  pas  toujours  sans  difficulté,  car  on  n'a  pu  découvrir  jusqu'ici  de 
caractère  soit  morphologique,  soit  anatomique  ou  autre,  propre  à  distiu- 
guer  dans  tous  les  cas  une  stipule  d'une  feuille.  Bien  plus,  quelques  auteurs 
considèrent,  avec  Auguste  Saint-Hilaire,  les  stipules  comme  des  dédou- 
blements de  la  feuille,  comme  des  feuilles  en  miniature,  opinion  contredite 
par  ce  fait  que  certaines  Légumineuses,  les  Pois  par  exemple,  portent  des 
stipules  au-dessus  des  cotylédons  avaut  d'avoir  des  feuilles,  et  par  cet 
autre  que,  chez  plusieurs  espèces  d'Ononis,  les  stipules  persistent  après  la 
chute  des  feuilles.  Sans  doute  les  stipules  naissent  ordinairement  du  même 
nœud  vital  qu'elles,  et  leur  sort  est  lié  au  leur  quand  elles  sont  pe7io/aiVes, 
mais  fréquemment  aussi  l'on  peut  constater  l'indépendance  des  stipules 
cauliiiaiics;  et  la  part  qu'elles  prennent  à  la  formation,  soit  des  bractées,  soit 
des  organes  floraux,  autorise  à  distinguer  deux  sortes  d'organes  appendi- 
culaires  primaires  :  feuille  et  stipule. 

1)  L'étude  comparée  des  stipules  dans  toutes  les  familles  du  règne  végétal 
qui  eu  sont  pourvues,  en  confirmant  les  résultats  que  j'avais  obtenus, 
en  i854  et  iSStJ,  touchant  la  nature  stipulaire  des  sépales  des  Géraniacées 
et  des  Hélianthémes,  m'a  permis  d'étendre  beaucoup  la  liste  des  plantes 
dont  le  calice  reconnaît  cette  même  origine.  A  côté  des  Bégoniacées,  dont 
le  périanthe  a  été  déclaré  stipulaire  par  MM.  J.-B.  Agardh  et  Alphonse  de 
C.indolle,  je  |)uis  citer  tout  un  groupe  allié  aux  Géraniacées,  savoir  les  Bié- 
bersteiniées,  les  Hugoniacées  et  les  Oxalidées;  puis  les  Nitrariecs,  plusieurs 
genres  de  Zygophyllées  [Rœjjera,  Iribulus),E\d\inées[Meiiinea  et  Bergia), 
Violariées,  Sauvagésiées,  Mélianthées,  Paronychiées,  des  deux  tribus  des 
Caryophyllées  dites  Polycarpées  et  Alsinées;  et  dans  lesTiliacées,  le  Prockia 
Cructs,  le  Coicliorm  lutiiiilis,  le  Triuin/ella  cordifolia,  etc.;  dans  les  Rosacées, 
VJlcIwmilla,  comme  l'a  reconnu  Payer.  J'ajoute  qu'on  a  décrit  comme 
calice  chez  certaines  espèces  de  Magnolia  une  enveloppe  florale  manifes- 
tement formée  par  les  stipules.    » 


(  3o7  ) 

PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Sur  la  chute  des  avalanches.  Note  de  M.  Ch.  Dufocr. 

«  Pendant  mes  voyages  dans  les  Alpes,  les  habitants  m'ont  assuré 
plusieurs  fois  que  les  avalanches  tombent  rarement  lorsque  le  ciel  riemeure 
couvert,  mais  qu'elles  tombent  rapidement  et  en  grand  nombre,  surtout  le 
matin,  quand  le  ciel  s'éclaircit.  Ce  fait  m'a  aussi  été  confirmé  par  les  re- 
ligieux du  Grand  Saint-Bernard. 

»  En  hiver,  ils  engagent  toujours  les  voyageurs  à  ne  pas  quitter  le  cou- 
vent quand  le  ciel  s'éclaircit;  et,  plus  d'une  fois,  ceux  qui  ont  méprisé  ce 
précieux  conseil  ont  été  victimes  de  leur  imprudence. 

»  Je  laisse  de  côté  les  raisons  plus  ou  moins  bizarres  présentées  par  cer- 
tains montagnards  peu  instruits,  pour  expliquer  le  glissement  de  la  neige 
en  ces  moments-là.  Mais  je  crois  que  la  cause  est  la  suivante  : 

»  En  hiver,  quand  le  ciel  s'éclaircit,  la  température  s'abaisse,  surtout 
avant  le  lever  du  Soleil;  alors,  les  petits  filaments  déglace  qui  retiennent  la 
neige  sur  les  flancs  des  montagnes  se  contractent,  se  brisent,  celle-ci  com- 
mence à  glisser  et  en  entraîne  d'autre;  car  on  sait  que  la  plus  petite  cause  de 
mouvement,  le  plus  petit  ébranlement  peut  provoquer  la  chute  d'énormes 
avalanches.  Il  suffit  du  départ  d'un  oiseau,  d'un  cri,  quelquefois  même 
de  mots  prononcés  à  voix  basse,  pour  amener  une  catastrophe.  Voilà  pour- 
quoi, en  pareil  cas,  et  dans  les  endroits  dangereux,  les  guides  recomman- 
dent à  leurs  voyageurs  un  silence  absolu. 

1)  Cette  explication  a  paru  très-plausible  aux  religieux  du  Grand  Saint- 
Bernard,  quand  je  la  leur  présentai,  pendant  un  séjour  que  je  fis  il  y  a  quel- 
ques années  dans  leur  couvent.  Elle  m'a  été  confirmée  par  im  fait  dont  j'ai 
été  témoin,  il  y  a  quelques  mois,  à  Morges.  Pour  les  patineurs,  on  avait 
recouvert  d'eau  une  prairie  de  quelques  hectares.  Cette  eau  gela  par  un 
temps  couvert;  puis  un  soir,  le  ciel  s'éclaircit,  et  immédiatement  je  pus 
constater  un  abaissement  de  température  de  plusieurs  degrés.  Or,  pendant 
ce  refroidissement,  on  entendait  dans  la  glace  des  craquements  qui,  sans 
aucun  doute,  élaicnt  causés  par  les  fentes  qui  se  produisaient  alors.  C'était 
un  phénomène  tout  à  fait  analogue  à  ce  qui  se  passe  quand  paraissent  ces 
éclaircies  qui  amènent  la  chute  des  avalanches   ». 

M.  L.  Hugo  adresse  une  Note  «  Sur  l'arc  chromatique  de  la  gerbe 
»  extérieure,  vue  de  l'une  des  tours  de  l'Exposition  universelle  ". 


(  3o8  ) 
A  5  heures,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  et  demie.  J.  B. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  ueçcs  dans  la  séance  du  33  juillet   1878. 

(sUiTE.) 

De  l'absorption  de  quelques  mëdicamenls  par  le  placenta  et  de  leur  élimina- 
lion  par  l'urine  des  enfants  nouveau-nés  ;  parle  H'  Porak.  Paris,  G.  Masson, 
iS'yS;  br.  in-8°.  (Adressé  par  l'auteur  au  concours  Monfyon,  Médecine  et 
Chirurgie,  1879.) 

Lettres  du  D''  Emile  Cosse  à  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux- Jrts.  Paris,  impr.  Ci).  Blot,  1878  ;  br.  in-8° 

Académie  des  Sciences  et  Lettres  de  Montpellier.  Mémoires  de  la  Section 
de  Médecine;  t.  V;  i*'' fascicule,  années  1872-1876.  Montpellier,  Boehm 
el  fils,  1877  ;  in-^"- 

Administration  générale  de  l' Assistance  publique  à  Paris.  Exposition  uni- 
verselle de  1878.  Index  bibliographique  des  ouvrages,  mémoires  et  publi- 
cationsdiverses  de  MM.  les  médecins  elcliirurgiens  des  hôpitaux  el  hospices  etcata- 
logue  des  volumes  et  brochures  exposés.  Paris,  Grandremy  et  Heiion,  1878; 
in-4°. 

Exposition  universelle  de  1878.  Ministère  de  l'Agticulture  et  du  Commerce. 
Administration  des  forêts.  Observations  météorologiques  fa  ites  de  1877  à  1878  ; 
parM.  Fautrat.  Paris,  Impr.  nationale,  1878;  111-4°  relié. 

Luce  e  cervello  la  fisiologia  délia  ragione,  per  il  D''  G,  Veratti.  Bologna, 
Zanichelli,  1878;  in-12. 

Atli  délia  Socielà  critlogamologica  italiana  ;  vol.  I.  Milaiio,  lypogr.  édi- 
trice lombard;!,  i878;in-8''. 

Anales  del  instiluto  y  observatorio  de  marina  de  San  Fernando,  publicados  de 
orden  de  la  Superioridad,  por  el  director  Don  Cecii.io  Pujazon  ;  seccion  1"  : 
Observaciones  meteorologicas  1875- 1876.  San  Fernando,  typogr.  don  José 
Maria  Gay  y  Bni,  1877  ;  2  liv.  in-Zj". 


COMPTES  RENDUS 


DES   SEANCES 


DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES, 


SÉANCE  DU  LUNDI  19  AOUT  1878, 

PRÉSIDÉE  PAR  M.  DAUBRÉE. 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

ASTRONOMIE.  —  Observations  méridiennes  des  petites  planètes,  faites  à  l'Ob- 
servatoire de  Paris  pendant  le  deuxième  trimestre  de  l'année  1878.  Commu- 
niquées par  M.  Mouchez. 


Temps  moyen 

Correction 

Correction 

Dates. 

de 

Ascension 

de 

Distance 

de 

1878. 

Paris. 

droite. 

© 

l'épliéméride. 
Gallia  (  '  ). 

polaire. 

l'épliéméride. 

Avril  26 

h        m       s 
1 I .22.56 

h       m       s 

10.42.11 ,i4 

-1-    12,72 

68".  11. 39, 3 

^     l",5 

3o 

11.  4.18 

i3.3g.  i6,()2 

© 

-;-  12,60 

Atala  ('). 

67.58.36,9 

+    5,9 

Avril  3o 

11.41,   3 

14.16.   7,69 

-  13,45 

102. 15.28,3 

-  97.6 

@    lÎERMlONE  (  '  ). 

Avril  3o 

12.  2.57 

14.38.     4,89 

-     8,4^ 

98.52.47,0 

—  55,2 

Mai     11 

10.26.  9 

14.23.48,69 

» 

98.14.44,2 

» 

24 

10.12.36 

14.22.   3,38 

'■ 

98. 1 1 .23,6 

" 

Coiiiparuison  avec  le  BerlincrJahrhuch. 
i;.  R.,  1878,  2-  Semestre.  (T.  I.XX.\ViI,  K"  8.) 


42 


(  3io 


Temps  moyen 

Correction 

Correction. 

Dates. 

de 

Ascension 

de 

Dislance 

de 

1878. 

Paris. 

droite. 

l'éphéméride. 

polaire. 

l'éphéméride 

Il        m      s 

Mai     21        I  o  46 . 2  2 

24  10.32.20 

3i        10.   o.    T 


Mai 


21  io.3i .48 
aS  10. I 3. I 1 
27        10.   4-    I 


@  Lachesis('}. 


14. 44-  4,67 

1  4  •  4 ■  • 5o , 22 
14.37.     8,40 


0,37 
0,82 


@  Victobia('1. 

14.29.28,61  —  II584 
14.26.34,70  —  11,63 
14.25. 16,79         —    ■ ' ,39 


I 16.  9.41 ,6 
) I 5 . 59 .  1,2 
ii5.33.4i ,0 


2,9 

9,5 


106.23. 3 1 ,4 

—  48,9 

105.45.    7,9 

-  4,, 6 

105.26.35,5 

-  47'9 

■(i)  Freia  (  '  1 


Mai     21        1 1 . 1 1 .52 

24       10.58.   4 


Mai     27         9.5g.   8 


Juin    24  11,19.1g 

25  1 1 . 14.28 

26  1 1 .   g. 38 

28  II.    o.    o 


i5. 
i5. 


.39,03 
.38,34 


-  4,79 

—  4,21 


14.20 


'^  Camilla,=  . 
23,09        +  3i ,68 

(^  Adstria  (  '  1 . 


106.43.  3,4        —  14,9 


93.45.49,5 


@    TOLOSA  ('). 


@  Palès  (']. 


60,8 


17.31. 10,22 

-t- 

5,46 

17.30. 14,95 

4- 

5,24 

95.40.38,7 

-  83,8 

17.29.20,56 

4- 

5,21 

95.40.54,8 

—  83,0 

17.27.34,25 

-i- 

5,22 

95.42.  6,4 

-  8.  ,8 

Juin    24 

12.28.23 

18.40.26,02 

-i- 

5,i5 

117.15.45,7 

~r~ 

1,5 

25 

12.23.29 

18.39.27,47 

H- 

5,26 

117.18.40,8 

-U 

1,3 

26 

12.18.34 

18.38.28,20 

+ 

5, 19 

117.21 ,33,2 

^t- 

2,7 

27 

i2.i3.3S 

18.37.28,59 

-1- 

5,3o 

1 17 .24.21 ,0 

H- 

3,8 

28 

12.  8.43 

18.36.28,39 

-h 

5,.4 

( 1 7 . 2Ô . 59 , 2 

— 

0,2 

Juin 

26 

12. 

22 

57 

18 

42 

.5i 

73 

-î-     2 

23 

114. 

4 

16,6 

—    1 1 

.9 

27 

12 

18 

.  8 

18 

4" 

.59 

■9 

-1-     2 

3o 

1.4. 

4 

25,7 

—    12 

,5 

28 

12 

i3 

'9 

18 

4i 

•  6, 

07 

-r       2 

o5 

1,4. 

4- 

33,1 

-   i3 

,4 

(')  Comparaison  avec  le  Ecrliner  Jahrbuch. 
(')  Comparaison  avec  la  Circulaire  n"  8g. 
(')  La  planète  était  d'une  extrême  faiblesse. 


(  3.1   ) 


Dates.  Teraps  moyen 

1S78.  de  Paris. 


Corrcclion 

Correction 

Ascension 

de 

Disîancc 

do 

droite. 

ri'-phéniéride. 

polaire. 

rêpliéméridc. 

@  Bellone. 


h        ui        s  II         fi        s  a         '         " 

Juin    24       11.   o.3o  17.12.16,14  »  100  47-S8ji  " 

25  10.55.46  17.11.30,67  »  100. 49  •35,8  <' 

26  io.5i.   4  17.10.43,82  I)  ioo.5i.i3,9  « 

27  10.46.22  17.   g. 57, 70  »  100.52.55,7  1 

28  10-4' •4'  17.    r).  12, 12  »  100.54.46)3  ' 

H  Ces  observations  ont  été  faites  par  MM.  Périgaud  et  Folain.  » 


PHYSIOLOGIE  EXPÉRIMENTALE.  —  Recherches  expérimentales  sur  les  fibres  ner- 
veuses sudorales  du  chat  (suite)  ;  par  M.  A.  Vdlpian. 

«  M.  Lnchsinger  a  constaté  que,  si  l'on  injecte  une  faible  quanlilé  de 
chlorhydrate  de  pilocarpine  (i  centigramme)  sous  la  peau  d'un  chat 
sur  lequel  on  vient  de  couper  transversalement  un  des  nerfs  sciatiques,  on 
voit,  au  bout  de  trois  minutes,  se  produire  une  sueur  abondante  sur  les 
pulpes  digitales  des  quatre  membres,  c'est-à-dire  aussi- bien  sur  celles  du 
membre  dont  le  nerf  principal  a  été  sectionné  que  sur  celles  des  autres 
membres.  Il  a  fait  voir  que,  si  l'on  répète  l'injection  sur  le  même  chat,  deux 
jours  après  la  section  du  nerf,  la  sueur  se  montre  moins  abondante  sur  les 
pulpes  du  pied  correspondant  que  sur  celles  des  autres  pieds,  et  que,  six 
jours  après  l'opération,  l'injection  d'une  même  quantité  de  chlorhydrate 
de  pilocarpine  ne  provoque  plus  de  sueur  que  sur  les  extrémités  digitale  s 
des  membres  dont  les  nerfs  sont  intacts;  d'oii  M.  Lnchsinger  a  conclu: 
i"  que  la  pilocarpine  agit  sur  les  parties  périphériques  de  l'appareil  su- 
doral  ;  2°  que  les  nerfs  sudoraux,  ou  les  éléments  sécréteurs  des  glandes 
sudoripares  eux-mêmes,  perdent  leur  excitabilité  six  jours  après  qu'ils  ont 
cessé  d'être  en  communication  avec  les  centres  nerveux. 

1)  J'ai  répété  ces  expériences  et  j'ai  pu  me  convaincre  de  l'exactitude  des 
faits  observés  par  M.  Lnchsinger  et  confirmés  par  P.L  Nawroclii.  J'ajoute 
que,  si  l'on  fait  une  injection  sous-cutanée  de  chlorhydrate  de  pilocarpine 
le  jour  même  où  l'on  a  coupé  le  nerf  sciatique  d'un  côté,  la  sudation  est 
plus  rapide  et  plus  abondante  sur  les  pul[;es  digitales  du  membre  posté- 
rieur correspondant  que  sur  celle  de  l'autre  membre  postérieur. 

»   Au  bout  de  quelques  jours,  les  pulpes  digitales  du  membre  dont  on  a 


(  3i2  ) 
coupé  transversalement  le  nerf  sciatique  deviennent  pâles,  comme  exsangues; 
elles  sont  ou  semblent  moins  volumineuses  que  celles  du  membre  posté- 
rieur du  côté  opposé.  Si  l'on  soumet  le  bout  périphérique  du  nerf  coupé 
depuis  quelques  jours  à  l'action  d'un  courant  d'induction  saccadé,  d'une 
grande  intensité,  on  ne  détermine  en  général  aucun  effet,  comme  sueur, 
sur  les  pulpes  des  orteils  correspondants;  si  l'on  fait  durer  l'excitation  pen- 
dant une  ou  deux  minutes,  la  pâleur  des  pulpes  de  ces  orteils  diminue  un 
peu  ;  la  peau  se  teinte  d'une  très-légère  coloration  rose  sombre. 

))  La  faradisation  du  bout  périphérique  du  nerf  scialique,  pratiquée 
plusieurs  jours  après  la  section  de  ce  nerf,  n'est  pas  invariablement  impuis- 
sante à  provoquer  de  la  sueur  sur  les  orteils  du  membre  correspondant. 
Un  chat  sur  lequel  on  avait  sectionné  le  nerf  sciatique  droit  le  19  avril 
1878  fut  curarisé  et  soumis  à  la  respiration  artificielle  le  27  avril.  On  fit 
dans  la  veine  jugulaire  droite,  vers  le  cœur,  une  injection  de  quelques 
centimètres  cubes  d'une  infusion  assez  forte  de  feuilles  de  jaborandi.  Une 
sueur  abondante  se  produisit  sur  les  pulpes  digitales  des  deux  membres 
antérieurs  et  sur  celles  du  membre  postérieur  gauche  :  les  pulpes  digitales 
du  membre  postérieur  droit  restèrent  absolument  sèches.  On  électrisa  le 
bout  inférieur  du  nerf  sciatique  qui  avait  été  coupé  huit  jours  auparavant. 
Une  sueur  assez  abondante  se  montra  sur  les  pulpes  digitales  correspon- 
dantes, surfout  sur  la  médiane  postérieure. 

»  Il  m'a  paru  intéressant  de  voir  si  la  section  du  cordon  sympathique 
abdominal  aurait,  sur  l'action  du  jaborandi  ou  de  son  alcaloïde  (la  pilo- 
carpine),  la  même  influence  que  la  section  du  nerf  sciatique.  L'expérience 
a  montré  qu'il  n'en  est  rien.  Un  chat  sur  lequel  le  cordon  abdominal  du 
grand  sympathique  avait  été  coupé  du  côté  gauche,  le  17  nuii  1868,  a  été 
curarisé  et  soumis  à  la  respiration  artificielle,  le  3  août.  On  a  injecté  un 
demi-centigramme  de  chlorhydrate  de  pilocarpine  sous  la  peau  et  l'on  a 
pu  constater  non-seulement  que  les  orteils  du  membre  postérieur  gauche 
se  couvraient  de  sueur,  mais  même  que  la  sudation  y  était  plus  abondante 
et  y  avait  commencé  plus  tôt  que  sur  les  orteils  du  membre  postérieur 
droit.  On  avait  déjà  vu  les  mêmes  faits  sur  ce  chat  le  2  juin. 

»  Ce  résultat  vient  à  l'appui  de  mes  premières  recherches,  qui  démon- 
traient que  toutes  les  fibres  excito-sudorales  destinées  aux  membres  pos- 
térieurs ne  sont  pas  contenues  dans  les  cordons  abdominaux  du  grand 
sympathique. 

»  J'ai  comparé  aussi  les  effets  du  jaborandi  sur  les  pulpes  digitales  d'un 
des  membres  antérieurs,  après  la  section  de  tous  les  nerfs  du  plexus  bra- 


{  3i3  ) 
chial,  à  ceux  que  produit  celte  substance  après  l'excision  du  ganglion  tho- 
racique  supérieur  qui  fournit  la    plupart  des  filets  sympathiques  destinés 
à  ce  membre. 

»  Or  il  en  a  été  pour  les  membres  antérieurs  comme  pour  les  membres 
postérieurs.  L'injection  intra-veineuse  d'infusion  de  jaborandi  ou  l'injec- 
tion sous-cutanée  d'une  faible  quantité  de  chlorhydrate  de  pilocarpine, 
faite  sur  un  chat  curarisé  et  soumis  à  la  respiration  artificielle,  plusieurs 
jours  après  la  section  de  tous  les  troncs  nerveux  du  plexus  brachial  du  côté 
droit,  ne  détermine  pas  la  moindre  sécrétion  des  glandes  sudoripares  des 
pulpes  digitales  du  membre  correspondant  ;  tandis  que  la  même  expé- 
rience, faite  sur  un  chat  qui  a  subi,  plusieurs  jours  auparavant,  l'excision 
du  ganglion  thoracique  supérieur,  donne  lieu  à  une  production  notable 
de  sueur  sur  les  pulpes  digitales  du  membre  antérieur  correspondant  :  la 
sudation  est  à  peu  près  aussi  abondante,  mais  elle  est  moins  rapide  sur  ce 
membre  que  sur  les  autres. 

»  On  voit  donc,  ici  encore,  que  toutes  les  fibres  excito-sudorales  du 
membre  antérieur  ne  passent  pas,  comme  l'ont  indiqué  M.  Nawrocki  et 
M.  Luchsinger,  par  le  ganglion  thoracique  supérieur  du  grand  sympa- 
thique, puisque  l'excision  de  ce  ganglion  ne  produit  point  une  abolition 
progressive  de  l'action  de  toutes  les  fibres  nerveuses  excito-sudorales  du 
membre  antérieur  correspondant,  tandis  que  ce  résultat  est  déterminé  par 
la  section  de  tous  les  nerfs  du  plexus  brachial  du  même  côté. 

»  Il  convient  de  dire  aussi,  à  l'aj^pui  des  conclusions  de  cette  Note,  que, 
plusieurs  jours  après  la  section  d'un  cordon  abdominal  sympathique,  les 
pulpes  sous-digitales  du  membre  postérieur  correspondant  se  couvrent  de 
gouttelettes  de  sueur,  lorsqu'on  faradise  des  parties  sensibles  du  corps,  et 
qu'il  en  est  de  même  ])our  les  pulpes  sous-digitales  du  membre  antérieur, 
du  côté  où  l'on  a  excisé  depuis  plusieurs  jours  le  ganglion  thoracique  su- 
périeur du  grand  sympathique.  » 

M1NÉI\AL0GIE.    —    Sur   une  nouvelle  espèce  minérale    nommée  thaumasile. 

Note  de  M.  Kokdenskiold  ('). 

«  Avant  de  quitter  l'Europe  pour  entrer  dans  l'océan  Arctique  de  Sibérie, 


(')  Communiquée  par  une  LcUie  adressée  à  I\I.  Daubrce,  écrite  de  Tromsoc  en  date  du 
19  juillet,  au  moment  où  M.  NordenskiLild  quiuait  Tlùirope  pour  son  nouveau  voyai^c 
d'exploration. 


(  3.4  ) 
jo  veux,  connue  amende,  pour  n'être  pas  revenu  à  Paris,  comme  je  l'avais 
promis,  offrir  à  mes  amis  minéralogistes  un  nouveau  minéral,  qui  a  été 
dernièrement  trouvé  en  Suède,  et  qui  mérite  bien  son  nom  de  thaumasile 
(du  mot  grec  qui  signifie  étonner).  La  thaumasite  a  été  étudiée  avec  un 
soin  extraordinaire  par  mon  assistant,  M.  G.  Lindstrom. 

1)  Ce  minéral  s'est  rencontré:  i"  dans  des  échantillons  rapportés  par 
moi  des  mines  Gustav  et  Carlberg,  ou  mine  de  Bjelke  à  Areskustan, 
en  iSSg;  2°  dans  des  échantillons  d'une  ancienne  collection  suédoise  et 
rapportés  des  mêmes  mines,  il  y  a  cent  ans,  par  M.  Polhermer,  ingénieur 
des  mines  ;  3°  dans  d'autres  échantillons  ])ris  aux  mêmes  mines,  cette  année, 
sur  ma  demande,  après  que  l'analyse  du  n°  1  et  du  n°  2  avait  montré 
l'étrange  composition  de  cette  substance,  qui  renferme  à  la  fois  de  l'acide 
silicique,  de  l'acide  carbonique  et  de  l'acide  sulfurique. 

))  Toutes  ces  analyses  donnent,  avec  une  précision  atomique,  la  for- 
mule 

Ca  si  -I-  Ca  Su  +  Ca  C  +  i4H0. 

Comme  les  analyses  de  M.  Lindstrom  ont  été  faites  avec  un  soin  extrême 
et  sur  des  matériaux  rapportés  des  mines  celte  année,  il  y  a  dix-neuf  ans 
et  il  y  a  un  siècle,  la  formule  précédente,  si  extraordinaire  qu'elle  paraisse, 
est  bien  établie. 

»  Du  reste,  l'analyse  microscopique  montre  qu'on  a  bien  affaire  à  une 
véritable  espèce  et  non  à  un  mélange  des  variétés  compactes,  fibreuses  et 
pulvérulentes  qui  ont  la  même  composition. 

»  Il  me  semble  que  cette  composition  est  très-importante  pour  la  con- 
naissance des  transformations  que  subissent  les  pâtes  des  roches,  et  je  suis 
convaincu  qu'on  retrouvera  la  thaumasite  dans  d'autres  mines,  quand  une 
fois  l'attention  des  minéralogistes  aura  été  attirée  sur  cette  substance  inté- 
ressante.  » 

JL  le  Secrétaire  perpétuel  annonce  à  l'Académie  la  perte  douloureuse 
qu'elle  vient  de  faire  dans  la  personne  de  M,  //.  Leherl,  Correspondant  de 
la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie. 

NOMINATIONS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  formation  d'une  liste 
de  deux  candidats,  qui  devra  être  présentée  à  M.  le  Ministre  de  l'Instruction 


(  3i5  ) 
publique,  pour  la  place  laissée  vacante  au  Bureau  des  Longitudes  par  le 
décès  de  M.  Le  Verrier. 

Au  premier  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  premier  candidat, 
le  nombre  des  votants  étant  aS, 

M.  Fizeau  obtient 23  suffrages. 


M.  Resal         »      2 


» 


Au  second  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  second  candidat, 
le  nombre  des  votants  étant  aS, 

M.  Resal  obtient -ih  suffrages. 

Il  y  a  deux  bulletins  blancs. 

En  conséquence,  la  liste  présentée  par  l'Académie  à  M.   le  Ministre  de 
l'Instruction  publique  comprendra  : 

En  première  ligne M.  Fizeau 

En  seconde  ligne M.  Resal. 


MEMOIRES  LUS. 

M.  J.  Barberini  donne  lecture  d'un  Mémoire  relatif  aux  meilleures  con- 
ditions hygiéniques  et  économiques  d'établissement  des  foyers  de  chauf- 
fage. 

(Commissaires  :  MM.  Morin,  Tresca,  Rolland.) 


MEMOIRES  PRESE.\TES. 

VITICULTURE.  —  Sur  les  altérations  que  le  Phylloxéra  détermine  sur  les  racines 
de  la  vigne.  Note  de  M.  A.  Millardet.  (Extrait.) 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

«  Dans  un  Mémoire  présenté  à  l'Académie,  le  5  août,  M.  IMax.  Cornu 
attaque  la  théorie  que  j'ai  proposée  récemment,  fies  altérations  que  le 
Phylloxéra  détermine  sur  les  racines  de  la  vigne.  D'après  cet  observateur, 
cette  théorie  ne  serait  pas  nouvelle,  mais  aurait  été  «  émise  d'abord,  dans 
la  Gironde,  par  M.  Dupont  »,  en  1870. 


(  3'6  ) 
»  Je  viens  de  lire  le  travail  de  Sî.  Dupont  (M,  et  j'ai  été  surpris  d'y 
trouver  tout  autre  chose  que  ce  qu'annonce  M.  Cornu.  Dans  cette  Note*, 
M.  Dupont  s'attache  à  prouver  que  la  nouvelle  maladie  de  la  vigne  est 
due  simplement  à  la  présence,  dans  les  racines,  d'un  champignon.  D'après 
lui,  c'est  une  affection  connue  dès  longtemps;  le  Phylloxéra  n'en  serait 
qu'un  épiphénomène,  tout  à  fait  accessoire  et  presque  inoffensif.  Ainsi,  on 
peut  lire,  à  la  page  80  : 

«  Que  le  Pliylloxera  ne  s'attaque  pas  aux  racines  saines  des  vignes  vigoureuses  et  bien 
constituées,  et  que  l'influence  qu'il  exerce  sur  leur  état  physiologique  n'est  pas  ordinaire- 
ment d'une  nature  grave.  » 

»  A  la  page  81,  ce  travail  est  résumé  par  cette  assertion  : 

«  Que  la  maladie  la  plus  générale,  dans  la  Gironde,  la  moisissure,  doit  son  existence  à 
d'autres  causes  que  le  Phylloxéra,  et  qu'il  faut  la  combattre  par  d'autres  moyens  que  ceux 
préconisés  par  les  Phylloxéristes.  » 

))  A  ce  propos,  M.  Cornu  m'objecte  encore  que  M.  Schnetzler  a  signalé 
un  mycélium  comme  étant  la  cause  de  la  mort  des  vignes;  que  lui-même 
a  examiné  une  vigne  mourante  d'un  mycélium  qui  lui  avait  été  com- 
muniqué par  un  échalas.  Mais,  dans  ces  deux  cas,  il  n'est,  en  aucune  façon, 
question  du  Phylloxéra.  Les  vignes  de  M.  Schnetzler,  comme  celles  de 
M.  Cornu,  ont  succombé  à  la  maladie  bien  connue  sous  le  nom  de  pour- 
riclié  ou  blanquet,  qui  existait  en  France  longtemps  avant  l'invasion  du 
Phylloxéra. 

»  Ces  remarques  suffiront  à  établir  que ,  dans  les  faits  cités  par 
M.  Cornu,  il  n'y  a  rien  de  commun  avec  la  théorie  que  j'ai  proposée.  Pour 
M.  Dupont,  «  le  Phylloxéra  ne  s'attaque  pas  aux  racines  saines  »;  et, 
dans  les  cas  de  MM.  Cornu  et  Schnetzler,  il  n'est  même  pas  question  de 
cet  insecte.  Or,  pour  moi,  le  Phylloxéra  joue,  dans  la  maladie  nouvelle  de 
la  vigne,  un  rôle  important.  Par  sa  piqûre,  il  détermine  une  hypertrophie, 
à  la  suite  de  laquelle  la  cuticule  et  l'épiderme,  dans  les  nodosités,  le  péri- 
derme,  dans  les  tubérosités,  éclatent,  laissant  ainsi  l'accès  libre  aux  germes 
parasitaires  qui  pullulent  dans  les  couches  superficielles  du  sol. 

»  Je  laisserai  de  côté,  pour  aujourd'hui,  les  explications  que  M.  Cornu 
donne  du  phénomène  de  la  destruction  des  nodosités,  explications  par  les- 
quelles il  pense  démontrer  que  les  causes  de  destruction  sont  autres  que 
celles  que  j'ai  indiquées. 

(')  Jour/ml  <l'Ji;riciil!urr  pmtitjiie,  iS^S  (janvier),  p.  78. 


(  3.7  ) 

»  Il  me  reste  à  répoïKlre  au  grief  le  plus  important  que  M.  Cornu  fasse 
valoir  coulre  ma  théorie.  Pour  lui,  le  mycélium  est  étranger  au  «  flétrisse- 
»  nient  des  renflements,  fléirissement  qu'il  à  montré  être,  à  tort,  appelé  du 
»  nom  de  pourrilure  ».  Sans  entrer  dans  une  discussion  à  ce  sujet,  je  con- 
tinuerai à  me  servir  de  ce  dernier  terme,  qui  est  universellement  adopté. 

»  Or,  il  se  trouve,  ainsi  qu'on  va  le  voir,  que  l'opinion  de  M.  Cornu, 
relativement  à  ce  mycélium, n'est  pas  aussi  solidement  établie  qu'il  pourrait 
sembler  à  première  vue.  Jusqu'à  la  publication  de  mon  travail  (29  juil- 
let 1878),  M.  Cornu  ignore  l'existence  d'organismes  parasitaires,  surtout 
de  mycéliiuns,  dans  les  nodosités  qui  commencent  à  pouriir  : 

<i  Je  n'ai  jainais  trouvé,  ilit-il,  de  cry|)t(i^'aiiu's  dans  les  renflements  caractéristiques  des 
vignes  phvlloxirées  (').  —  L'étude  anatouiiqiie  montre  que  ces  corps  (les  renflements), 
comme  les  radicelles  ordinaires,  n'en  présentent  jamais  d'une  manière  normale;  mais  il  faut 
se  garder  de  faire  |)orler  ses  observations  sur  des  matériaux  conservés  en  flacon,  où  mille 
productions  secondaires  peuvent  se  développer  (').  » 

»  Telle  était  l'opinion  de  M.  Cornu,  jusqu'à  la  publication  de  mon  tra- 
vail. Huit  jours  après,  il  est  devenu  bien  moins  affirmatif  : 

ti  Dans  les  taches  nouvelles  d'un  vignoble,  partout  où  se  montrent  des  renflements,  ces 
renflements  meurent  bientôt.  Dans  tous  les  cas,  le  myccliuin  est  très-rare,  que  les  renfle- 
ments soient  vivants  ou  frappés  de  mort  (')  >. 

»  Puisque,  dans  l'intervalle  qui  a  séparé  la  publication  de  ma  Note  et 
la  rédaction  de  la  sienne,  M.  Cornu  a  pu  apercevoir,  dans  les  nodosités, 
de  très-rares  mycéliums,  là  où  auparavant  il  affirmait  qu'il  n'en  existe 
yrtmajs,  peut-être  une  étude  plus  approfondie  et  plus  patiente  aclièvera-t-elle 
de  convaincre  un  observateur  aussi  habile  de  la  vérité  de  mes  assertions. 

).  Enfin,  M.  Cornu  pense  avoir  reconnu,  dans  les  expériences  que  j'ai 
annoncées,  sans  donner  de  détails,  des  expériences  qu'il  aurait  faites  à 
Cognac  «  sur  une  très-vaste  échelle  ».  Comme  il  ne  produit  pas  de  rensei- 
gnements sur  ces  dernières,  je  me  garderai  de  conclure  à  ce  sujet.  S'il 
a  réussi  à  cultiver  des  vignes  en  présence  du  Phylloxéra,  et  à  l'abri  des 
organismes  parasitaires  qui  petivent  influer  sur  la  destruction  des  nodo- 
sités, je  m'en  rapporterai  volontiers  au  résultat  de  ses  observations.  Mais 

(']  Comptes  rcnilus  des  travaux  de  la  Soclélê  des  agriculteurs  de  France,  t.  V,  1874» 
p.  384. 

(')  M.  Cornu,  Études  sur  le  Phylloxéra  vastatrix  [Mémoires  des  savants  étrangers, 
t.XXVI,  p.  175,  1878). 

(')   Comptes  rendus.  5  août  1878,  p.  248. 

C.  R.,  1878,  2-  Semestre.  {11.  LXXXVII,  N"  8.)  4^ 


(  3.8  ) 
si,  comme  le  sens  de  sa  Note  le  rend  probable,  il  ne  s'agit,  dans  ses  expé- 
riences, que  de  simples  cultures  en  pots,  en  plein  air  ou  non,  je  répondrai 
que  j'ai  fait  aussi,  depuis  deux  années,  une  centaine  de  ces  cultures,  et 
qu'elles  m'orU  fourni  des  résultats  opposés,  de  tous  points,  à  ceux  dont  il 
parle. 

»  Je  me  mets  à  la  disposition  de  la  Commission  du  Phylloxéra,  au  cas 
où  il  lui  paraîtrait  bon  de  contrôler  l'exactitude  de  mes  assertions.  Si  cette 
Note  ne  peut  suffire  à  la  démontrer,  du  moins  je  pense  qu'elle  aura  réussi 
à  faire  disparaître  les  doutes  que  M.  Cornu  avait  fait  planer  sur  l'originalité 
de  mes  opinions.  » 

M,  Ch.  Plon  adresse,  de  Bruxelles,  par  l'entremise  du  Ministère  de  l'In- 
struction publique,  un  travail  relatif  à  l'aéronautique. 

(Renvoi à  la  Commission  des  aérostats.) 

M,  Auvergne,  M.  Porteu  adressent  diverses  Communications  relatives 
au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.  ) 

M.  DELA  MoissAYE  demande  et  obtient  l'autorisation  de  retirer  du  Secré- 
tariat son  Mémoire  sur  les  vibrations  harmoniques  terrestres. 

M.  RosExsTiEHL  demande  et  obtient  l'autorisation  de  retirer  du  Secré- 
tariat les  Mémoires  qu'il  a  adressés  à  l'Académie,  et  qui  n'ont  point  été 
l'objet  d'un  Rapport. 


CORilESPONDANCE. 

M.  Dauwix,  nommé  Correspondant  pour  la  Section  de  Botanique,  adresse 
ses  remercîments  à  l'Académie. 

M.  le  Ministre  de  l'Ixtériecr  adresse  quelques  exemplaires  d'un  premier 
Rapport  d'ensemble  sur  le  service  des  aliénés,  que  vient  de  publier  son 
Administration. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 


(  3ï9  ) 
Correspondance,  un  Mémoire  publié  à  Budapest,  en  langue  française,  par 
M.  J.  de  Lenhossék,  et  portant  pour  titre  :  «  Des  déformations  artificielles 
»  du  crâne  ». 


ASTRONOMIE.  —   Éléments  de  la  planète  @  Gallia.  Note  de  M.  Bossert, 
présentée  par  M.  Mouchez. 

«  I;a  planète  0  Gallia  a  été  découverte  par  MM.  Henry  à  l'Observa- 
toire de  Paris  dans  la  nuit  du  7  août  iS^S.  Elle  a  été  fréquemment  ob- 
servée à  l'époque  de  sa  découverte,  mais  le  mauvais  état  du  ciel  n'a  permis 
de  faire  qu'un  nombre  restreint  d'observations  dans  les  deux  oppositions 
suivantes.  En  comparant  les  observations  de  cette  planète  auxéphémérides 
publiées  annuellement,  nous  avons  formé  les  positions  normales  suivantes 
(ascension  droite  et  déclinaison),  qui  sont  toutes  ramenées  à  une  même  ori- 
gine, l'équinoxe  et  l'équateur  moyens  de  1880,0. 


1875  Août   3,3,5 337.24.   9,8 

1875  Sept.  3,4, S 332. 14. 3i, 2 

1870  Dec.    29,5.,...  128.28.57,5 

1877  Janv.  26,5 122.42.34,8 

1878  Avril       2,5 210.    5.20,2 

1878  Avril    3o,5 204. 5o.   6,4 

»  Après  avoir  dégagé  des  observations  les  perturbations  produites  par 
Jupiter  et  Saturne,  nous  avons  établi  des  équations  différentielles  dont  la 
résolution  nous  a  conduit  aux  éléments  suivants  : 

Éléments  oscillateurs  de  la  planète  Q  Gallia  pour  le  12  septembre  iStS. 
Midi  moyen  de  Paris. 

Anomalie  moyenne M„  =3i8. 41.43,1 

Longiliule  du  pcriliélie jy  =    36.    7.8,2!  équinoxe  et  écli- 

Longitude  du  nœud  ascendant Q  =  145.  12.57,9  [        ptique  moyens 

Inclinaison ;  =    25.  21 .    6,6  )        de  1880,0. 

Angle  (sin=:  excentricité) ,p  =    io.4o.3i,9 

Moyen  mouvement  héliocentrique  diurne ^i.  ^  769",5i452 

log  «  =:  o ,  44^5265 


No 

mbre 

(B. 

d'obse 

rviitions 

0      , 
-15.26. 

,6",i 

18 

-23.   5. 

16,2 

12 

+   0.19. 

2,8 

4 

+   5.   3. 

39,5 

5 

-H  19.  6. 

55,3 

3 

4-22.      I. 

2,2 

4 

)>  Les  positions  déduites  de  ces  éléments,  et  en  tenant  compte  des  per- 

43.. 


(    32()    ) 

tui'bations  produites  par  Jupiter  et  Saturne,  nous  donnent  comme  résidus  de 
la  comparaison  avec  les  positions  normales  adoptées  : 

Dates.  cos(B(/k.  JtD. 

1875  Août  23,5 +o,i  -1-1,2 

1875  Sept.  24,5 -(-0,7  —0)9 

1876  Duc.    29,5 —4,8  —0,5 

1877  Janv.  26,5 H- 3  ,  i  +0,7 

1878  Avril     2.5 — i,5  -t-2,i-) 

1878  Avril  3o, 5 -i-3,o  —2,5 

))  Une  discussion  approfondie  des  observations  sera  faite  quand  les  coor- 
données d'un  certain  nombre  d'étoiles  de  comparaison  auront  été  observées 
à  l'Observatoire  de  Paris. 

»  A  l'aide  des  éléments  ci-dessus  et  des  perturbations  produites  par  Ju- 
piter et  Saturne,  nous  avons  calculé  l'épbéméride  suivante  pour  l'opposi- 
tion de  1879  : 


Minuit  moyon 

tie  Paris 

m9. 

Ascension 
droile. 

Différence. 

Déclinaison. 

Différence. 

logâ. 

d 

Temps 
aberration 

Juin,     f) 

h        ni         s 

18.28.37,42 

s 
—  45,27 

0       ,       » 
-1-7.    y.  22,0 

/         /        Il 

—  0.  i5,3 

0,328 

>7 

m       s 
17.40 

10 

27.52,15 

—45,99 

H-7.    9.    6,7 

— 0.29,2 

0,326 

97 

1 1 

27.  6,16 

-46,72 

+  7.    8.37,5 

—  0.43 ,2 

o,325 

8r 

12 

26.19,44 

-47,37 

+  7.    7.54,3 

—  0.57,0 

0,324 

7' 

i3 

25.32,07 

—47)97 

-^7.    6.57,3 

— 1.11,2 

o,323 

64 

17.29 

>4 

24.44,10 

-48,60 

-f7.   5.46,1 

-1.25,5 

0,322 

62 

i5 

■.'.3.55,5o 

—49' '9 

4-7.  4 •'■0,6 

—  1.40,2 

0,32I 

65 

16 

0,3.  6,3i 

-49)73 

-1-7.    2.40,4 

-..54,5 

0, 3  20 

73 

17 

22,16,58 

— 5o,24 

-1-7.   0.45,9 

-2.   8,9 

0,319 

85 

17.20 

18 

21 .26,34 

-5o,65 

4-6.58.37,0 

-2.23,8 

0,319 

01 

'9 

20.35,69 

— 5i ,02 

-h6. 56.13, 2 

-2.38,8 

o,3i8 

23 

20 

19.44,67 

-5., 36 

-+-6.53.34,4 

-2.53,3 

0,317 

5o 

21 

i8.53,3i 

— 5i ,62 

-l-6.5o.4t ,  I 

-3.   8,0 

o,3i6  82 

17.12 

22 

18.    1,69 

-5i,84 

-i-6.47.33,1 

—  3.22,8 

o,3t6 

'9 

23 

17,  9,85 

— 52,01 

-(-6.44'  10,3 

-3.37,7 

0,3.5 

61 

24 

16. I 7 , 84 

— 52, i5 

-1-6.40.32,6 

—  3.52,2 

o,3i5 

09 

25 

I 5 . 25 , 69 

-52,25 

-1-6.36.40,4 

-4. 6,7 

o,3i4 

60 

•7-   7 

26 

,4.33,41 

-52,24 

-t-6.32.33,7 

4- 2  1.3 

o,3i4 

18 

27 

13.41 ,20 

— 52,22 

-(-6.28. 12.4 

-4.35,8 

o,3i3 

80 

28 

.2.48,98 

— 52, 10 

-1-6.23. 36, 6 

— 4.5o,i 

0,3 13 

48 

29 

i..5(i,88 

— 5i,97 

-1-6.18.46,5 

-5.   4,0 

o,3i3 

0  I 

.7.   4 

3o 

11.   4,91 

-5i,8r 

-1-6.13.42,5 

-5.18,3 

0 , 3 1 2 

99 

(  3ai  ) 

Minuit  moyen 

de  Paris.  Ascension.  Temps 

1879.                     droite.             DifTérencc.         Déclinaison.  Dilierence.         log.  A.        d'aberralion. 

Juillet.     I      i8.i().rj,io     — 51,59  +6.  8.5.4,2  —5.32,2  o,3i2  83 

2  9.21,51     — 5i,34  -1-6.    2.52,0  — 5.45,8  o,3i2  71 

3  8.30,17     — 5i,o6  +5.57.  6,2  —5.59,3  o,3i2  65     17.  3 

4  7.39,11     — 5o,68  -1-5. 5i.  6,9  —6.12,8  0,31264 

5  6.48,43     -5o,25  4-5.44.54,1  -6.26,2  o,3i2  68 

6  5.58, 18    —49,78  -1-5.38.27,9  — 6.38,9  o,3i2  78 

7  5.  8,40     —49,27  -4-5.3i  .4f),o  — 6,5i,5  o,3i2  92     17.   3 

8  4-'9ï'3     —48,71  M-5.24-57,5  —7.   4.3  o,3i3   12 

9  3.30,42     — 4^)i3  -t-5. 17.53,2  — 7.16,7  o,3i3  37 

10  2.42,29     — 47>5o  -f-5. 10.36,5  — 7.29,1  o,3i3  67 

11  18.1.54,79  +^*   3.    7,4  o,3i4  02     17.   6 

»  Au  moment  de  l'opposition,  vers  le  20  juin,  la  grandeur  stellaire  appa- 
rente de  la  planète  sera  1 1,8  ». 


ANALYSE   MATHÉMATIQUE.    —   Deuxième  Noie  sur  l'emploi  des  idenlités 
dans  la  résolution  des  équations  numériques;  par  M.  Desboves. 

«  Si  l'on  change,  dans  l'identité  (4)  de  ma  première  Noie,  jc  en  .r  -h  J, 
et  que  l'on  fasse  quelques  autres  transformations  très-simples,  on  arrive 
au  théorème  suivant,  plus  complet  que  celui  qui  a  été  précédemment 
énoncé  : 

»   Véquation 

(i)  X'  +  a-Y''  =  Z- 

peut  toujours  être  résolue  en  nombres  entiers  lorsque  a  a  l'une  des  formes  sui- 
vantes : 

—  X- [y- -\- X-),      dti}-—x*,      —  ■r(.r-t-i), 

X  et  j'  étant  des  nombres  entiers  positifs  ou  négatifs,  mais  qui  n  annulent  ni 
a  ni  Y. 

»   La  méthode  de  Lagrange  n'a  conduit  à  aucun  théorème  général  re- 
latif à  la  résolution  de  l'équation 


(2)  X''-t-rtY''=Z"; 


(  3^3  ) 
mais  si  l'on  change,  dans  l'identité  (4)  de  la  première  Note,  x  en  x  +  7-, 
puis,  dans  la  nouvelle  identité,  y  en  ce"  -'r  f^  etx-en  2xr  (2,rj  —  ?-  +  a;-), 
on  obtient  l'identité 

[(x  -f-  /)*—  4'rj--(3jr  -+-  2r)]''  " 

et  l'on  est  ainsi  conduit  à  ce  théorème  : 

»  L'équation  (2)  peut  toujours  être  résolue  en  nombres  entiers  lorsque  a 
est  de  la  forme  —  2x7-  {œ-  — J'')[{^''  —J'')"  —  l[X-j--]. 

»  D'autres  identités,  faciles  à  établir,  montrent  que  l'équation  (2)  peut 
encore  être  résolue  lorsque  a  a  l'une  des  formes 

-8{x'+j-'\      -.r(,r=-i-4),      _(x8-}-4). 

M  Remarque.  —  Si,  dans  la  première  des  quatre  formes,  on  donne  à  x 
et  y  les  valeurs  les  plus  simples  a  et  i,  on  trouve  a  égal  à  84,  c'est-à-dire 
qu'on  arrive  à  l'équation  particulière  obtenue  par  la  méthode  de  La- 
grange.   » 


PHYSIQUE.  —  Étude  speclrométrique  de  quelques  sources  lumineuses. 
Note  de  M.  A.  Crova. 

«  La  loi  générale  de  l'émission  des  radiations  envoyées  par  un  corps 
porté  à  une  haute  température  n'est  pas  complètement  connue;  Dulonget 
Petit  (')  ont  donné  la  loi  empirique  de  l'émission  des  radiations  obscures 
qui  émanent  d'un  corps  chauffé  à  des  températures  inférieures  à  240  de- 
grés, et  M.  Edm.  Becquerel  (-)  a  démontré  que  l'intensité  des  radiations 
rouge,  verte  et  bleue  varie  avec  la  température  du  corps  qui  les  émet,  sui- 
vant une  loi  exponentielle  analogue  à  celle  de  Dulong  et  Petit. 

»  Les  exponentielles  qui  représentent  la  loi  d'émission  des  radiations  de 
réfrangibilité  dilfèrentes  sont  représentées  par  des  courbes  dont  l'origine 
correspond  à  la  température  à  laquelle  la  radiation  considérée  commence 

(')  Jnn,  de  Cltiiidc  et  de  Physique,  2'"  scric,  t.  VII. 
[')  Edm.  Eecqukrel,  La  Lumière,  t.  I,  p.  Gi  ùGy. 


(  323  ) 

à  prendre  naissance,  et  se  relève  d'autant  plus  rapidement  que  les  lon- 
gueurs d'ondes  des  radiations  considérées  sont  plus  f.iibles;  d'nprèsM.Edm. 
Becquerel,  les  logarithmes  des  bases  de  ces  exponentielles  varieraient  en 
raison  inverse  des  longueurs  d'ondes  des  radiations. 

»  Ces  considérations  peuvent  servir  de  point  de  départ  à  une  méthode 
de  détermination,  par  voie  spectromélrique,  de  la  température  des  corps  so- 
lides ou  liquides  incandescents. 

»  En  effet,  il  résulte  des  travaux  de  M.  Draper  (')  et  de  M.  Edm.  Becque- 
rel que,  lorsque  la  température  d'un  corps  solide  incandescent  croît  d'une 
manière  continue,  le  spectre  des  radiations  qu'il  émet  s'allonge  vers  le 
violet,  et  que,  en  même  temps,  chacune  des  radiations  de  ce  spectre  aug- 
mente d'intensité  suivant  une  formule  exponentielle. 

»  La  température  de  la  source  lumineuse  pourrait  donc  être  mesurée  : 

»  i"  Au  moyen  de  la  longueur  d'onde  de  la  radiation  qui  limite  le 
spectre  vers  le  violet; 

B  2°  Par  la  position  du  maximum  calorifique  du  spectre,  qui  se  rapproche 
d'autant  plus  du  violet  que  la  température  d'émission  est  plus  haute; 

»  3°  Au  moyen  du  rapport  de  l'intensité  lumineuse  d'une  radiation  dé- 
terminée X,  prise  dans  le  spectre  de  la  source,  à  l'intensité  de  cette  même 
radiation  dans  le  spectre  d'une  source  de  température  connue,  comparée  au 
rapport  des  intensités  lumineuses  d'une  autre  radiation  )/  dans  ces  deux 
mêmes  spectres. 

»  Ces  dernières  déterminations  peuvent  être  facilement  réalisées  au 
moyen  d'un  spectrophotomètre.  Plusieurs  observateurs  ont  fait  usage 
d'instruments  de  ce  genre  (^).  Je  me  suis  servi  de  celui  de  M.  Glahn,  qui 
permet  de  faire  les  mesures  sur  des  radiations  homogènes. 

»  J'ai,  d'autre  part,  mesuré  l'intensité  calorifique  des  radiations  simples 
du  spectre  solaire,  au  moyen  d'une  pile  thermo-électrique  linéaire  et  d'un 
galvanomètre  très-sensible,  en  me  servant,  pour  les  premiers  essais,  d'un 
prisme  de  flint  et  d'un  miroir  concave  en  verre,  argenté  à  sa  surface,  au 
lieu  de  lentille  achromatique.  L'emploi  d'un  réseau  gravé  sur  métal,  au  lieu 
du  prisme,  permettrait  d'éliminer  l'influence  de  toute  absorption  élective. 

»  J'ai  fait  de  nombreuses  déterminations  de  courbes  calorifiques  du 


(')  DttAPER,  Philosophical  Magazine,  t.  XXX,  p.  345  (1847). 

(^)  Govi,  Comptes  rendus,  t.  L,  p.  i56  (1860).  —  Trannin,  Journal  de  Physique,  t.  V, 
]).  297.  —  ViERORDT,  Pogg.  Ann.  fiinfte  Série,  Bil  XX.  —  Glahn,  Pog-g'.  Ann.,  neue  Foltje, 
Bdl  (1877). 


(324  ) 
spectre  solaire,   par  des  journées  exceptionnellement  belles,  à  diverses 
époques  des  années  1877  et  1878.  Ces  courbes  diffèrent  par  le  rapport  de 
leurs  ordonnées  respectives,  mais  surtout  par  la  position  du  maximum  ca- 
lorifique, comme  l'a  montré  Melloni. 

))  Ces  courbes  ont  été  rendues  comparables  entre  elles,  en  les  ramenant 
à  l'échelle  des  longueurs  d'ondes,  et  en  réduisant,  au  moyen  de  la  courbe 
de  dispersion  du  prisme,  les  intensités  à  celles  qui  correspondraient  au 
cas  théorique  du  spectre  normal,  c'est-à-dire  d'une  dispersion  constante. 

»  Voici,  pour  la  partie  lumineuse  de  ces  spectres,  les  moyermes  d'un 
certain  nombre  d'observations  concordantes,  faites  dans  d'excellentes 
conditions  atmosphériques.  J'ai  représenté  par  1000  l'intensité  calorifique 
qui  correspond  à  une  radiation  rouge  de  longueur  d'onde  o'"™,  000676;  les 
intensités  mesurées  dans  l'uitra-rouge  ne  peuvent  trouver  place  dans  ce 
tableau,  les  longueurs  d'onde  correspondantes  n'élant  pas  exactement 
connues: 


mm 


Longueurs  d'onde 0,000676       6o5       56o       SaS        4^6       ^5q 

Intensitcs 0,0 1000         820       '760       670       54o       460 

»  Voici  maintenant  les  rapports  des  intensités  lumineuses  des  mêmes 
radiations  des  spectres  des  sources  suivantes,  comparées  à  la  lumière  so- 
laire :  lumière  électrique  (60  gros  éléments  de  Bunsen,  régulateur  Fou- 
cault, avec  charbons  de  M.  Carré,  au  foyer  d'un  miroir  métallique  concave)  ; 
lumière  Drummond  (oxygène  et  gaz  d'éclairage  projetés  sur  la  chaux); 
lampe  modérateur  alimentée  par  l'huile  de  colza.  J'ai  mesuré  le  rapport 
de  l'intensité  de  chacune  des  radiations  de  ce  spectre,  correspondant  aux 
longueurs  d'onde  du  tableau  précédent,  à  l'intensité  de  ces  mêmes  radia- 
tions dans  le  spectre  solaire,  en  représentant  ces  dernières  par  les  valeurs 
de  leurs  intensités  calorifiques,  et  représentant  toujours  par  1000  l'intensité 
correspondante  à  la  longueur  d'onde  676. 


mni 


Longueurs  d'onde 0,000676  6o5  56o  5^3  ^SG  4^9 

Luiiiièie  électrique 0,01000  707  597  5o6  807  228 

Lumicie   Drummond....  0,01000  578  f{C)0  299  168  73 

Lampe  modérateur o,rfiooo  44^  296  166  80  27 

)'  Pour  des  radiations  lumineuses  qui  n'ont  subi  aucun  affaiblissement 
par  une  transmission  antérieure,  il  y  aurait  proportionnalité  entre  les  in- 
tensités, calorifique  et  lumineuse,  d'une  même  radiation,  quelle  que  soit 
son  origine,  comme  l'ont  démontré  MM.  Jamin  et  Masson  ;  mais  les  expé- 


(    32^    ) 

rieiices  de  M.  Desains  (')  ont  montré  qtie,  dans  le  cas  contraire,  des  rayons 
de  même  longeiir  d'onde,  pris  dans  des  spectres  différents,  peuvent  avoir 
des  propriétés  notablement  différentes. 

»  Cependant  on  peut  déjà  constater  que,  l'intensité  étant  la  même  dans 
le  rouge  pour  les  quatre  spectres,  l'affaiblissement  vers  le  violet  varie  avec 
chaque  source,  suivant  une  certaine  fonction  de  la  température;  et,  sans 
pouvoir  encore  tenter  une  mesure  de  celle-ci,  on  peut  déjà  les  ranger 
par  ordre  de  températures  croissantes  :  lampe  modérateur,  bougie  stéa- 
rique,  gaz  d'éclairage  (bec  à  couronne  de  trous),  dont  je  n'ai  pas  donné 
les  tableaux  moins  concordants,  lumière  Drummond,  lumière  électrique  ; 
enfin,  la  lumière  solaire,  qui  corresponde  une  température  d'émission  bien 
supérieure  à  celle  de  la  lumière  électrique,  malgré  l'incertitude,  causée  par 
les  absorptions,  qu'elle  a  éprouvée  par  sa  transmission  à  travers  les  enve- 
loppes gazeuses  du  soleil  et  notre  atmosphère. 

))  La  mesure  rigoureuse  des  températures  pourra  être  faite  par  voie 
spectrométrique,  dès  que  l'on  connaîtra  la  loi  exacte  de  l'émission  pour 
toutes  les  radiations  et  les  constantes  numériques  pour  chaque  longueur 
d'onde.  Les  résultats  contenus  dans  celte  Note  peuvent  être  considérés 
comme  un  premier  essai,  tenté  en  vue  de  la  solution  de  cette  importante 
question.  « 


ÉLECTRICITÉ.  —  Étincelle  électrique  ambulante.  Note  de  M.  G.  Planté. 

«  Les  condensateurs  à  lame  de  mica  qui  entrent  dans  la  construction  de 
la  machine  rhéostatique  (-)  se  percent  quelquefois,  quand  les  lames  de 
mica  sont  trop  minces,  sous  l'action  du  courant  de  800  couples  secon- 
daires, de  même  que  le  verre  d'une  bouteille  de  Leyde  trop  fortement 
chargée  par  une  machine  électrique.  Cet  accident  m'a  donné  l'occasion 
d'observer  un  fait  très-curieux,  qui  consiste  dans  une  marche  lente  et  pro- 
gressive de  l'étincelle  électrique,  et  permet  d'assister  au  développement 
successif  de  ses  capricieuses  sinuosités. 

))  L'un  de  ces  condensateurs  étant  posé  sur  un  plateau  métallique  isolé, 
en  relation  avec  un  des  pôles  de  la  batterie  secondaire,  si  l'on  touche  l'ar- 


Comptcs  rendus,  t.  LXVII,  p    297. 
Comptes  rendus,  t.  LXXXV,  p.  7g'(,  et  t.  LXXXVI,   p.  7(31. 

C.  R.,  1S7S,   ,1=  Semestre.  (T.  LXXX.Vn,  N"  S.)  ^^ 


(  326  ) 
mature  supérieure  avec  l'autre  pôle,  une  étincelle  éclate  sur  un  des  points 
du  condensateur  où  le  mica  est  trop  mince,  ou  présente  d'avance  quelque 
fissure.  Cette  étincelle  se  met  en  mouvement,  sous  forme  d'un  petit  globule 
lumineux  Irès-brillant  qui  est  accompagné  d'un  bruissement  particulier, 
et  trace  lentement,  sur  la  lame  d'élain  du  condensateur,  un  sillon  pro- 
fond, sinueux  et  irrégulier. 

n  La  figure  ci-dessous  offre  une  copie  fidèle  de  la  portion  de  la  surface 
d'un   condensateur  où   le  phénomène  s'est  produit.  L'étincelle,  apparue 


d'abord  en  A,  se  ramifie  bientôt  en  B  jusqu'en  C;  là,  elle  disparaît  pour 
reparaître  aussitôt  au  point  B,  avec  une  telle  rapidité  et  dans  un  intervalle 
de  temps  si  peu  appréciable  quelle  semble  avoir  fait  un  bond  ;  elle  se 
dirige  ensuite  vers  D;  là  elle  forme  une  nouvelle  ramification  qui  s'arrête 
en  E,  reparait  en  D,  continue  sa  marche  vers  F,  et  ainsi  de  suite.  Quel- 
quefois, comme  dans  le  cas  présent,  l'étincelle  se  montre  de  nouveau  plus 
loin,  sur  un  point  Q  délaclié  du  sillon  principal,  pour  s'arrêter  ensuite  eu 


(  327  ) 
R,  et  le  phénomène  ne  cesse  que  lorsque  la  lame  de  mica  ne  présente  plus 
de  partie  assez  mince  pour  être  traversée.  Dans  d'autres  cas,  l'étincelle  reste 
quelque  temps  stationnaire  autour  du  même  point  ;  d'autres  fois  encore, 
l'une  des  ramifications  s'allonge  démesurément,  et  décrit,  sur  toute  la  sur- 
face, des  contours  analogues  à  ceux  d'une  carte  géographique.  Un  tube  à 
eau  distillée  a  été  préalablement  interposé  dans  le  circuit  de  la  batterie 
secondaire,  pour  éviter  des  effets  calorifiques  trop  intenses  et  la  déflagra- 
tion de  tout  le  condensateur. 

»  Pendant  que  le  phénomène  se  produit,  on  ne  peut  prévoir  d'avance  par 
quels  points  passera  l'étincelle  ;  rien  n'est  plus  bizarre  que  la  marche  de 
ce  petit  globule  éblouissant,  que  l'on  voit  cheminer  lentement  et  choisir  les 
points  sur  lesquels  il  doit  se  diriger,  suivant  la  résistance  plus  ou  moins 
grande  des  divers  points  de  la  lame  isolante. 

»  Le  condensateur  se  trouve  découpé  à  jour  sur  le  trajet  de  l'étincelle, 
et  l'étain  forme  un  double  chapelet  de  grains  fondus  autour  des  bords  du 
mica  consumé.  C'est  une  sorte  d'arc  voltaïque  qui  se  produit  successive- 
ment, aux  dépens  de  la  matière  du  condensateur,  comme  dans  les  bougies 
électriques  de  M.  Jablochkoff;  mais  le  mica  contribue  ici  à  l'éclat  du  glo- 
bule, plus  encore  que  l'incandescence  du  métal,  en  produisant,  comme  le 
quartz  et  les  silicates,  la  lumière  électrosilicique  ('). 

»  Celte  expérience  peut  jeter  un  nouveau  jour  sur  le  phénomène  de  la 
foudre  globulaire.  Elle  confirme  les  vues  déjà  émises,  sur  ce  sujet,  par 
M.  du  Moncel,  en  iSSy  (^),  et  les  considérations  quej'ai  exposées  depuis, 
en  me  basant  sur  d'autres  expériences  ('  ).  Il  en  résulte  qu'il  doit  se  former 
vraisemblablement,  sur  le  point  où  apparaît  ce  genre  de  manifestation  de 
la  foudre,  les  éléments  d'un  condensateur,  dans  lequel  une  colonne  d'air 
humide  fortement  électrisée  joue  le  rôle  de  l'armature  supérieure,  le  sol 
celui  de  l'armature  inférieure,  et  la  couche  d'air  interposée  celui  de  la 
lame  isolante. 

»  Ici,  l'étincelle  est,  sans  doute,  un  globule  de  matière  en  fusion,  d'une 
nature  différente  de  celle  qui  constitue  les  globules  fulminants.  Mais  j'ai  fait 
voir  aussi  qu'on  pouvait  obtenir,  avec  de  Véleclricitc  d^'-namique  à  haute 
tension,  des  flammes  électriques  globulaires  formées  uniquement  des  élé- 
ments de  l'air  et  des  gaz  de  la  vapeur  d'eau  raréfiés  et  incandescents,  et 

(')   Comptes  rendus,  t.  LXXXIV,  ]).  914. 

(')   Notice  sur  le  tonnerre  et  les  éclairs,  parle  comte  dti  Moncel,  iSS^,  p.  49- 

(')   Bulletin  de  l'Jssociatiun  scicnli/iqitc  de  France,   n"  45:),  p.   3o5. 

/14- 


(  328  ) 

que  ces  globules  suivaient  naturellement  les  mouvements  imprimes  à  lé- 
lectrode  au-dessus  de  la  surface  conductrice  ('). 

»  Il  ne  restait  plus  qu'à  montrer  que  des  globules  électriques  lumineux, 
fussent-ils  formés  d'une  autre  matière,  peuvent  se  mouvoir  sponlanénient 
et  lentement,  alors  même  que  l'électrode  reste  immobile.  L'expérience  que 
je  viens  de  décrire  met  ce  fait  en  évidence,  et  me  paraît  de  nature  à  expli- 
quer, en  particulier,  la  marche  lente  et  capricieuse  de  la  foudre  globulaire.» 


PHYSIQUE.  —  Sur  un  téléphone  pouvant  transmettre  tes  sons  à  distance. 
Note  de  M.  Rigui,  présentée  par  M.  du  Moncel.  (Extrait.) 

«  ...  Le  récepteur  de  ce  téléphone  est,  à  peu  près,  un  téléphone  Bell  ;  seu- 
lement, la  lame  de  fer  est  fixée  sur  une  membrane  de  papier  parchemin, 
tendue  au  fond  d'un  entonnoir,  et  l'aimant  est  plus  gros  qu'à  l'ordinaire. 

»  Le  transmetteur  se  compose  d'une  planchette  de  bois,  ou  d'une  lame 
métallique,  ou  encore  d'une  membrane  tendue,  au  milieu  de  laquelle  est 
fixée  une  pièce  métallique  dont  la  surface  inférieure  est  plane.  Cette  pièce 
s'appuie  sur  de  la  poudre  conductrice  contenue  dans  un  dé  métallique,  qui 
est  porté  par  une  lame  élastique  pressée  par  une  vis.  La  poudre  peut  être 
formée  d'argent,  de  cuivre,  de  fer,  de  charbon,  de  plombagine,  ou  mieux 
encore  d'un  mélange  d'une  des  dernières  substances  avec  de  l'argent. 

»  Le  courant  d'une  pile  passe  par  la  poudre  et  par  la  bobine  du  récep- 
teur. Les  trépidations  de  la  pièce  métallique  qui  touche  la  poudre  produi- 
sent dans  celle-ci  des  variations  notables  de  conductibilité,  qui  donnent 
lieu  à  des  variations  d'intensité  dans  le  courant,  et  enfin  à  des  vibrations 
dans  la  membrane  du  récepteur. 

»  L'avantage  qu'il  y  a  à  faire  usage  d'une  poudre  au  lieu  de  corps  so- 
lides, tels  que  le  charbon  ou  le  graphite,  c'est  qu'avec  ces  corps,  qui  sont 
friables,  des  parcelles  se  détachent  et  donnent  lieu  à  des  sons  discordants 
qui  empêchent  de  bien  comprendre  les  mots. 

»  Pour  correspondre  entre  deux  postes,  il  faut  placer,  à  chacun,  un  trans- 
metteur et  un  récepteur.  Une  boussole  indique  le  passage  et  l'intensité  du 
courant,  et  un  commutateur  permet  d'enlever  du  circuit  le  transmetteur 
dans  le  posie  où  l'on  écoute. 

»...  On  peut  faire  fonctionner  l'appareil  avec  des  lignes  d'une  grande 

(')  Comptes  rendus,  t.  LXXXV,  p.  G 19  à  G'22. 


(  329  ) 
résistance,  en  adaptant  des  bobines  d'induction.  A  chaque  poste,  on  aune 
pile  dont  le  courant  se  ferme,  en  passant  par  le  gros  fil  de  la  bobine  d'in- 
duction, dans  le  récepteur  et  dans  le  transmetteur  (lorsque  l'on  transmet). 
On  a  ainsi  deux  circuits  indépendants  dans  les  deux  postes.  Un  troisième 
circuit  est  formé  par  la  ligne  de  terre  et  le  fil  fin  des  deux  bobines.  On  a 
pu  intercaler  des  bobines  de  résistance  représentant  2000  kilomètres,  sans 
que  les  sons  aient  été  sensiblement  affaiblis.  Enfin,  celui  qui  écoute  dans  un 
des  postes  peut,  à  tout  moment,  parler  à  son  tour  et  interrompre,  s'il  le 
faut,  son  correspondant.  » 


ÉLECTRICITÉ.  —  Sur  un  nouveau  perfectionnement  apporte' à  la  pile  au  peroxyde 
de  manganèse  et  sel  ammoniac.  Note  de  M.  LECLA^XHÉ,  présentée  par 
M.  du  Moncel.  (Extrait.) 

«...  Pour  éviter  les  divers  inconvénients  que  l'expérience  a  signalés 
dans  la  pile  présentée  par  moi  à  l'Académie  en  187G,  et  rendre  la  résistance 
de  la  pile  constante,  j'ai  cherché  à  rendre  cette  résistance  indépendante  de 
la  conductibilité  de  masse  de  l'aggloméré  et  de  l'adhérence  de  l'électrode 
polaire  avec  cette  masse.  Pour  cela,  il  m'a  suffi  d'employer  des  agglomérés 
à  la  presse  hydraulique,  sous  forme  de  plaques  accolées  à  une  lame  de 
charbon  de  cornue,  présentant  environ  un  demi-décimètre  carré  de  sur- 
face. Dans  ce  cas,  la  résistance  intérieure  de  la  pile  n'est  plus  fonction  que 
de  la  conductibilité  du  liquide  excitateur  interposé  entre  la  lame  de  char- 
bon et  le  zinc,  conductibilité  qui  tend  plutôt  à  augmenter  qu'à  diminuer, 
puisque  la  solution,  en  se  chargeant  de  chlorure  de  zinc,  devient  meilleure 
conductrice.  Il  n'y  aura  donc  de  variable  que  la  faculté  dépolarisatrice  de 
la  plaque  agglomérée  accolée  à  la  plaque  de  charbon.  Ce  pouvoir  dépolari- 
sateur  sera  toujours  utilisable  et  effectif,  car  il  est  encore  plus  que  suffisant 
quand  l'aggloméré  ne  contient  plus  que  quelques  centièmes  de  peroxyde 
de  manganèse.  Je  puis  dire  que  sa  réduction  s'opère  jusqu'au  dernier 
atome. 

»  L'entretien  des  éléments  construits  d'après  cette  méthode  est  des  plus 
faciles,  puisqu'il  suffit,  lorsque  la  pile  est  usée,  de  changer  la  plaque  dépo- 
larisanle  accolée  au  charbon.  Dans  mon  nouveau  modèle,  je  suis  arrivé  à 
diminuer  déplus  de  moitié  le  volume  et  le  poids  du  mélange  dépolarisateur; 
et,  en  augmentant  plus  ou  moins  le  nombre  des  plaques  accolées,  je  puis 
diminuer  ou  augmenter  la  résistance  de  mes  couples,  dans  telle  proportion 


(  33o  ) 
qu'il  convient.  Dans  ces  conditions,  cette  résistance  reste  constante  et  tend 
même  à  diminuer.  Les  éléments  peuvent  rester  indéfiniment  chargés,  car 
on  sait  que,  dans  ces  sortes  de  piles,  l'action  chimique  intérieure  est  nulle 
lorsque  le  courant  n'est  ]jas  fermé.  Us  réalisent,  en  conséquence,  les  condi- 
tions désirahles  pour  l'inflammation  des  amorces  et  des  torpilles.  L'action 
dépolarisante  des  plaques  agglomérées  est  si  considérable,  qu'un  simple 
fragment  accolé  à  une  lame  de  charbon  polarisée  suffit  pour  la  dépolariser 
entièrement  en  moins  d'une  minute. 

»   Pour  la  télégraphie  militaire,  je  suis  arrivé  à  construire  ainsi  des  élé- 
ments fort  petits  et  n'ayant  cependant  que  très-peu  de  résistance.   » 


CHIMIE.  —  Sur  la  dissocialion  des  sulfures  méUdliques.  Note  de 
MM.  Ph.  de  Clermont  et  J.  Frommel.  (Extrait.) 

«  La  dissociation  est  un  phénomène  auquel  donne  lieu  un  corps  com- 
plexe, qui,  sous  l'action  de  la  chaleur,  se  décompose  suivant  certaines  lois 
en  corps  plus  simples  que  lui.  On  a  donc  été  naturellement  conduit  à  penser 
que  les  sulfures  en  contact  avec  l'eau  forment  d'abord  des  hydrates  de 
sulfures,  puisse  dissocient  sans  c[ue  l'eau  dans  laquelle  ils  étaient  en  sus- 
pension intervienne  chimiquement.  Cette  idée  a  été  pleinement  confirmée 
par  l'expérience.  En  effet,  si  l'on  prend  du  sulfure  d'arsenic  récemment 
précipité,  et  qu'on  le  dissocie,  on  aura  un  certain  chiffre  pour  la  vitesse  de 
dégagement  de  l'hydrogène  sulfuré.  Si,  d'un  autre  côté,  on  opère  avec  la 
mémo  quantité  de  sulfure  d'arsenic,  après  l'avoir  desséché  à  I25  degrés, 
le  chiffre  de  dégagement  sera  notablement  inférieur  au  précédent.  Si,  en 
troisième  lieu,  on  fait  usage  de  sulfure  desséché  à  isS  degrés,  et  qui  a  été 
mis  préalablement  en  contact,  en  vase  clos,  pendant  plusieurs  heures,  avec 
de  l'eau  bouillante,  le  chiffre  de  dégagement  de  l'acide  sulfhydrique  sera 
sensiblement  le  même  que  dans  le  premier  cas,  où  le  sulfure  n'avait  pas 
été  desséché. 

»  Ces  faits  démontrent  que  c'est  bien  réellement  l'hydrate  de  sulfure 
qui  est  produit  en  premier  lieu  et  qui  se  dissocie  plus  lard. 

»  N'ayant  pu  trouver  une  expression  numérique  pour  la  dissocialion 
des  sulfures  au-dessus  et  au-dessous  de  loo  degrés,  on  a  constaté  leur  dis- 
sociation en  les  faisant  bouillir  avec  de  l'eau,  dans  le  vide,  et  l'on  a,  de  cette 
manière,  reconnu  que  le  sulfure  d'arsenic  se  dissocie  déjà  à  21  degrés,  ce- 
lui de  fer  à  5(3  degrés,  celui  d'argent  à  89  degrés  et  celui  d'antimoine  à 
96  degrés. 


(  33.  ) 

»  La  dissociation  du  sulfure  d'arsenic  a  présenté  certaines  particularités, 
dont  on  s'est  aperçu  en  fractionnant  les  produits  d'ébullition  de  25  en 
25  centimètres  cubes;  il  y  a  eu  un  moment  où  le  dégagement  d'hydrogène 
sulfuré,  après  avoir  été  très-abondant,  diminuait  peu  à  peu,  restait  pendant 
un  instant  constant,  puis  contiiniait  à  suivre  la  marche  normale.  Ce  fait 
est  dû  à  ce  que  l'acide  arsénieux  entrave  la  dissociation  du  sulfure,  en  for- 
mant, sans  doute,  un  oxysulfure  dont  la  tension  de  dissociation  est 
moindre  que  celle  du  sulfure.  Si  l'on  opère  avec  du  sulfure  seul,  mis  en 
contact  avec  de  l'eau,  et  qu'on  fasse  bouillir  le  tout,  le  sulfure,  étant  seul 
au  commencement,  dégagera  une  quantité  considérable  d'hydrogène  sul- 
furé; puis,  petit  à  petit,  l'acide  arsénieux,  à  mesure  qu'il  se  formera,  s'em- 
parera d'une  certaine  quantité  de  sulfure,  pour  produire  un  oxysulfure. 
Celui-ci  se  dissociant  moins  vite  que  le  sulfure,  il  arrivera  un  moment  où 
il  restera  seul  dans  le  liquide,  et  ce  moment  coïncidera  avec  celui  du  mi- 
nimum de  dégagement  d'hydrogène  sulfuré  qu'on  a  observé  dans  les  expé- 
riences. Puis,  cet  oxysulfure  se  dissociant  à  son  tour,  la  réaction  se  ter- 
minera par  l'élimination  de  tout  le  soufre. 

»  On  a  reconnu  aussi  que  les  deux  variétés  d'acide  arsénieux  n'agissaient 
pas  de  la  même  manière  sur  le  sulfure  d'arsenic.  Le  sulfure  d'arsenic, 
additionné  d'acide  arsénieux  cristallisé,  se  dissocie  plus  vite  que  lorsqu'on 
y  ajoute  de  l'acide  arsénieux  provenant  lui-même  de  la  dissociation  du 
sulfure.  On  s'est  assuré  que  ce  dernier  acide  était  de  l'acide  vitreux. 

»  Le  trisulfure  d'arsenic  artificiel,  obteiui  par  fusion,  se  dissocie  égale- 
mont  en  présence  de  l'eau,  mais  faiblement;  le  sulfure  naturel  a  une  ten- 
sion de  dissociation  plus  grande. 

»  En  cherchant  à  dissocier  le  réalgar  naturel  cristallisé,  on  a  recueilli, 
au  commencement  de  l'opération,  une  certaine  quantité  d'acide  sulfhy- 
drique;  bientôt,  le  dégagement  a  complètement  cessé,  quoique  le  sulfure 
se  soit  trouvé  en  grande  quantité  indécomposé.  Il  semble  que  le  bisulfure 
ne  se  dissocie  pas  et  que  le  dégagement  insignifiant  d'hydrogène  sulfuré 
soit  dû  à  la  présence  d'un  peu  d'orpiment,  qui  a  pu  être  mélangé  à  la  masse 
de  réalgar. 

»  Un  certain  nombre  de  chimistes  ont  contesté  l'existence  du  pentasid- 
fure  d'arsenic.  Or,  la  dissociation  pouvait  éclaircir  cette  question;  en  effet, 
il  était  plausible  d'admettre  l'équation  suivante  comme  interprétant  sa 
dissociation  : 

As^SM-  5H=0  =As=0'+  5IPS. 

La  présence  de  l'acide  arsénique  dans  la  dissolution  aurait,  en  quelque 


(  3:^,2  ) 

sorte,  prouvé  rexislence  du  pentasulfure.  Seulement,  on  n'a  jamais  réussi 
à  préparer  le  pentasulfure  à  l'état  de  pureté  complète,  soit  par  précipitation 
de  l'acide  arsénique,  soit  par  celle  des  arséniosulfures,  et  l'on  a  toujours  eu 
comme  produit  de  dissociation  de  l'acide  arsénieux  et  du  soufre  libre.  Du 
reste,  le  pentasulfure  n'a  aucun  caractère  qui  puisse  le  distinguer  d'un 
mélange  de  trisulfure  et  de  soufre.  On  est  donc  porté  à  croire,  ou  que  le 
pentasulfure  n'existe  pas,  ou  qu'il  est  instable  au  point  de  ne  pouvoir  ré- 
sister aux  plus  faibles  agents  de  décomposition.  » 


CHIMIE.   —  Sur  la  valeur  de  la  magnésie  comme  antidote  de  l'acide  arsénieux. 
Note  de  MM.  Ph.  de  Clermoxt  et  J.  Frojimel. 

«  L'influence  perturbatrice  de  l'acide  arsénieux  sur  la  dissociation  du 
sulfure  d'arsenic  ayant  été  constatée  dans  les  expériences  qu'on  a  précé- 
demment décrites  (' ),  on  a  tenté,  à  plusieurs  reprises,  d'en  combattre 
l'effet,  et  de  l'éliminer  au  fur  et  à  mesure  de  sa  formation.  On  a  essayé,  par 
exemple,  de  le  rendre  insoluble  au  moyen  d'une  addition  de  magnésie. 
Or,  lorsqu'on  ajoute  de  la  magnésie  à  de  l'eau  tenant  en  suspension  du 
sulfure  d'arsenic  ,  celui-ci  est  presque  instantanément  décoloré,  et  il  se 
forme  deux  combinaisons  :  un  sulfarsénite  de  magnésie,  Mg'2(AsS^),  so- 
luble  dans  l'eau,  et  un  arsénite,  MgHAsO%  insoluble.  Voici  l'équation  qui 
rend  compte  de  cette  réaction  : 

aAs-S^  +5MgO  +  H^O  =  Mg'2(AsS^)  +  2MgHAsO'. 

»  Ce  sulfarsénite  soluble,  qu'on  peut  séparer  par  filtration  de  l'arsénite 
insoluble,  étant  soumis  à  l'ébullition,  se  dissocie  et  abandonne  tout  son 
soufre  en  se  transformant  en  arsénite  insoluble  : 

Mg'2(AsS')  +  7H=0  =  MgHAsOM-GlFS  +  MgO. 

))  Une  conséquence  curieuse  de  ce  fait  se  présente  à  l'esprit.  On  sait 
que,  dans  les  cas  d'empoisonnement  par  l'acide  arsénieux,  un  des  contre- 
poisons indiqués  est  la  magnésie.  Rien  de  mieux;  si  réellement  l'arsenic 
reste  à  l'état  d'acide  arsénieux  dans  l'organisme,  l'arsénite  qui  se  forme 
est  en  effet  complètement  insoluble.  Mais,  en  siipposant  qu'une  partie  de 

(')  Sur  la  tlissociation  des  xu/fiirc.t  nittalliqucs,  par  MM.  Ph.  de  Clermont  et  J.  l'roiniiiel 
[Comptes  rrndiis,  y.  33o  de  ce  volume \ 


(  333  ) 

cet  acide  arsénieux  passe  à  l'état  de  trisulfiire,  soit  dans  l'eslomac,  soit 
dans  les  intestins,  en  administrant  de  la  magnésie,  dans  ce  cas,  on  rend 
soluble  et  assimilable  ce  snlfure  qni,  par  Ini-même,  n'anrait  pas  été  actif. 

»  Or  cette  transformation  d'acide  arsénienx  en  snlfure  n'est  pas  nne 
hypothèse;  on  n'en  mentionnera  qu'un  exemple.  M.  L.-A.  Bnchner  (')  a 
constaté,  en  effet,  dans  les  membranes  intestinales  d'une  personne  empoi- 
sonnée par  l'acide  arsénieux,  la  présence  d'une  certaine  quantité  de  tri- 
sulfure  à  l'état  d'une  fine  poudre  jaime. 

»  On  voit  donc  que  la  magnésie  n'est  pas  un  antidote  aussi  efficace  qu'on 
le  supposait,  puisqu'elle  rend  soluble  précisément  ce  snlfure  d'arsenic  qui 
aurait  plus  ou  moins  échappé  à  l'absorption,  à  cause  de  son  insolubilité.  » 


CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Sur  deux  gisements  de  chaux  phosphatée, 
dans  les  Vosge'i.  Note  de  M.  P.   Guyot.  (Extrait.) 

«  On  trouve  sur  les  territoires  de  Damblain  et  de  Blevaincourt,  dans  le 
canton  de  Lamarche  (Vosges),  des  rognons  de  phosphate  de  chaux  de 
o'°,02  à  o",  lo  de  diamètre.  Ils  sont  formés  d'une  pâte  tine,  resserrée,  et  ont, 
par  intervalles,  des  cavités  qui  les  traversent  presque  entièrement.  L'épais- 
seur de  la  couche  varie  de  o™,  1 5  à  d^,&o.  Le  phosphate  est  d'un  blanc 
jaunâtre  assez  prononcé  ;  parfois,  et  surtout  celui  qu'on  trouve  dans  la 
direction  deRoziéres-sur-Mouzon,  on  le  renconlre  avec  une  nuance  gris 
bleu  terne  pâle.  C'est  ainsi  qu'est  teinté  celui  que  nous  avons  recueilli, 
aux  abords  de  l'Artan-Boucher,  sur  la  côte  de  Pévot  et  dans  les  champs 
dits  deFlavie  (^). 

»  L'analyse  a  fourni,  pour  le  phosphate  tribasique  correspondant  à  l'a- 
cide phosphorique  :  dans  un  échantillon  de  Damblain,  ^6,99  ;  dans  un 
échantillon  de  Blevaincourt,  77,74-  Dans  un  échantillon  gris-bleu  de  la 
même  localité,  j'ai  tenu  compte  de  la  grande  quantité  de  fer  qu'il  renfer- 
mait et  cherché  la  teneur  moyenne  de  ce  minéral:  les  résultats  de  cinq 
dosages  m'ont  donné  une  moyenne  de  12,60  pour  100  de  pliosphate  fer- 
rique  Ph  0=  Fe'0%  4 HO. 

(')   Nciics  Eepcrtoriiiin  dcr  Pliarmacie,  t.  XVII,  p.  386. 

(')  L'altitude  à  la(juelle  on  rencontre  ces  pliosijliaies  varie  de  365  à  38o  mètres.  Dam- 
blain et  Blevaincourt  sont  sur  le  calcaire  à  gryphées  arquées  ;  l'Artan-Boucher,  sur  le  grès 
infra-liasique. 

r.R.,  1S7S,  o.  Semestre.   (T.  I.XXXMl,  IS°8.)  4^ 


(  334  ) 
L'échantillon  de  Blevaincourt  peut  être  représenté  par 


Acide  pliosphorique 35,43  = 


Pliospliate  de  fer 12,599 

•)  «liaiix. .  .     66,905 


Poids  des  phosphates....      79,504 

»  Il  faut  attribuer  la  coloration  gris-bleu  du  phosphate  de  Blevaincourt 
au  séjour  prolongé,  et  au  contact  de  l'air,  des  rognons  phosphatés  dans  un 
terrain  ferrugineux  dans  lequel  coule  une  eau  chargée  de  matière  miné- 
rale. On  trouve  dans  cette  coloration  une  preuve  évidente  de  la  forma- 
tion contemporaine  de  la  vivianite,  que  J.  Nicklès  a  essayé  de  démontrer 
en  i855  [Mémoires  Je  la  Société  de  Nancy,  i855,  p.  5 18)  par  l'analyse  de 
deux  os  bleus  trouvés  dans  le  charnier  d'Euhnont.  Or,  il  est  à  remarquer 
qu'il  existe  à  Eulmont  une  source  minérale  ferrugineuse,  qui  a  eu  une  cer- 
taine vogue  au  siècle  dernier  (Buc'uoz^  £).  ;»i«.  et  hyilr.,  1785,  t.  I,  p.  3i5- 
3i6).  » 

PHYSIOLOGIE.  —  Recherches  sur  ta  nutrition  des  insectes.  Note  de  M.  L.  Joulix, 

présentée  par  M.  Berthelot. 

«  J'ai  entrepris,  dès  l'année  dernière,  en  septembre  1877,  une  série  de  re- 
cherches sur  la  nutrition  des  animaux  invertébrés,  notamment  des  insectes. 
Mes  études  ont  porté  sur  les  échanges  gazeux  avec  l'atmosphère  aux  diffé- 
rentes périodes  de  la  métamorphose. 

»  J'appellerai  seulement  aujourd'hui  l'attention  de  l'Académie  sur  les 
variations  du  poids  de  l'animal,  surtout  à  l'état  de  nymphe  ou  de  chrysa- 
lide, où  les  excréta  sont  presque  uniquement  gazeux. 

»  Si  l'on  trace  une  courbe  en  prenant  pour  abscisses  les  temps  et  pour 
ordonnées  les  poids  depuis  l'œuf  jusqu'à  l'état  parfait,  on  trouve  : 

»  1°  Dans  Vélat  larvaire,  les  ordonnées  croissant  rapidement,  jusqu'à  un 
maximum  qui  répond  au  moment  où  la  larve  ne  mange  plus;  la  courbe  a 
la  forme  d'une  sinusoïde,  avec  quelques  irrégularités  aux  époques  de  mue; 
au  delà  du  maximum,  les  ordonnées  décroissent,  en  formant  une  branche 
descendante  d'une  autre  sinusoïde. 

»  2°  Celte  courbe  se  continue  dans  les  premiers  temps  de  la  njmphe  ; 
mais,  à  partir  de  Vélat  confirmé  de  M.  Dufour,  pour  lequel  le  poids  est  déjà 
réduit,  chez  les  Lépidoptères  et  les  Diptères  étudiés  [Bombyx  mari,  Musca  vo- 
nnloiia,  etc.),  à  la  moitié  de  la  valeur  qu'il  avait  atteint  dans  la  larve,  les 
variations  deviennent  beaucoup  moindres;   la  courbe  se  change  on  une 


(  335  ) 

ligne  droite  faiblement  inclinée  sur  l'axe  des  temps;  l'inclinaison  augmente 
toutefois  dans  les  derniers  jours  de  la  nymphe. 

»  3°  Au  moment  de  Véclosion,  brusque  diminution  de  poids  par  la  perte 
des  enveloppes.  Dans  le  court  état  d'immaturité,  rapides  alternatives  d'aug- 
mentations et  de  diminutions. 


Schéma  des  variations  tlo  puiJs  chez  le  Bombjx  nioii. 


Larve. 

a  rî,  a  n,  mua! 


Chrysalide. 


»  4°  A.  Yélat  paifail,  chez  l'animal  se  nourrissant,  augmentations  succes- 
sives du  poids,  qui  peut  atteindre  et  dépasser  le  poids  maximum  de  la  larve 
et  devenir  presque  triple  de  ce  qu'il  était  à  l'éclosion  ;  du  reste,  variations 
temporaires  de  ce  poids,  dans  des  conditions  différentes  de  m.ouvement  ou 
de  repos,  de  lumière  ou  d'obscurité,  etc.  Chez  l'animal  soumis  à  l'inani- 
tion dès  l'éclosion,  la  mort  survient  après  une  perte  de  poids,  qui,  pour 
différents  individus  appartenant  à  une  même  espèce,  est  une  fraction  sen- 
siblement constante,  la  moitié  environ,  chez  les  Diptères,  du  poids  initial. 

))  Les  études  mentionnées  plus  haut  sur  les  échanges  gazeux  permettent 
d'interpréter  la  plupart  de  ces  faits,  qui  jettent  du  jour  sur  la  physiologie 
des  animaux  invertébrés.   » 


200L0G1E.  —  Recherches  sur  tes  rapports  de  poids  qui  existent  entre  les  os 
du  squelette  d'une  chîvie;  par  M.  S.  de  Luca. 

«  En  continuation  de  ma  précédente  Communication  sur  hs  rapports 
de  poids  entre  les  os  du  squelette  de  la  Baleine  des  Basques,  je  prends  la 
liberté  de  soumettre  au  jugement  de  l'Académie  les  résultats  que  j'ai  ob- 

45.. 


(  336  ) 
tenus  par  l'examen  du  squelette  d'une  chèvre  âgée  de  trois  ans;  je  m'oc- 
cuperai ensuite  d'autres  animaux  de  la  même  classe. 

I.  —    Os  de  la  te  te. 

Crâne 248,22?, 

Mâchoire  inférieure 1  78,962 

Huit  dents  dites  incisives ....  3,278 

Douze  dents  dites  molaires 32  ,838 


Poids  des  os  de  la  tète 363 ,  3oo 

Détails  sur  le  poids  des  dents. 


Côté  droit.    Coté  gauche. 


incisive Oj^Q? 

0,475 

o ,337 

»        o ,  246 


Poids  total I  ,G55 


o,58G 
0,470 
0,327 
0,240 

1,623 


i"  irolai 

2=        » 

3= 

4e       .. 


Côté  droit. 

Côté  gauche. 

gr 

gr 

o,323 

0,320 

o,855 

0,762 

1,407 

0,980 

2,492 

2,427 

4,ia5 

3,947 

7,765 

7,435 

rtèl 


ire  cervicale. 


3" 

^' 
5= 
G-- 

T 


Poids  total 16,967 

II.  —    Os  de  la  colonne  vertébrale. 

vertèbre  lombaire.    


2b, 000 
24, 100 

l5,20O 

i3,5oo 
i3,85o 
i3 ,900 
I 1 ,qoo 


Poids  des  sept  cervicales. .      i  i8,45o 


I" 
2" 
3= 

4' 

5" 


Poids  des  si.v  lombaires. 


1'"  vertèbre  dorsale. 
2<^       >.  .        .  . 

3=  »  »   .  , 


4-= 

5« 
6'= 


9^ 
10'= 

1 1" 

12° 

13" 


12, 100 

10, 25o 

9 ,  200 
8,700 
7 ,200 
7,65o 

7  ,ÛOO 

6,270 
7,120 
6,950 
7,270 

9,07" 
10, 100 


Poids  des  treize  dorsales.  .      io8,S8o 


rtèb 


re  cauilalo. 


3= 

4^ 
5« 
6= 

r 

9= 
10= 


15,871 


gr  ^ 

I 3 , 65o 
16, i3o 
1 7 , 85o 
ig, 100 
19,270 
i8,25o 

104, 25o 


2,418 

1,564 

I,T09 

I  ,o55 
0,764 
o,566 
0,465 
0,359 
0,276 
0,142 
0,091 


Poids  des  onze  caudales 8,80g 


(  337  ) 

gr 

Poids  des  sept  vertèbres  cervicales i  i8,45o 

des  treize        »          dorsales 108,880 

))      des  six            ■)         lombaires io4,25o 

»       du  sacrum 28, 720 

»      des  onze  vertèbres  caudales 8 ,  8or) 

»       de  la  colonne  vertébrale 369,  loq 

III.  —  Os  du  sternum. 

1"  os 2,162 

2'    ..      3,218 

3"    "    3,465 

4=   '  3,440 

5'    «    3,298 

e'^  ..  2,862 

7"=    »    2,665 

Poids  des  sept  os  du  sternum 21,110 

IV.  —  Côtes. 

Côté  droit.  Côté  gauche. 

1"  cote 6,200  6,000 

2"  • 4 '800  4>45o 

3°  >' ...  5,5oo  5,400 

4°  "     6,25o  6, 100 

5°  »     7,700  7,000 

6"  »     7,800  7,600 

T  "     8,35o  8,i5o 

8°  «     6,600  6,100 

9°  »       4  •  900  4  >  55o 

10"  »     4 ,  25o  4  >  200 

II"  "     4,000  3,85o 

12°  » 3,000  2,85o 

13°  "     2,5oo  2,200 

Poids  total 7i,85o  68,400     • 

V.  —   Os  des  membres  antérieurs . 

Cûté  droit.  Côté  gauche. 

Omoplate 33 ,5oo  33^,'3oo 

Humérus 71,000  70,000 

Radius  et  cubitus 52,200  52 ,  000 

Carpe  formé  de  sept  os 7'773  7>66i 

Métacarpe  ou  canon a3,8oo  23,3oo 

Deu.\  sésaraoïdcs 0,464  0)439 

Deux  doigts i5,456  i5,2o8 

Poids  total 204, 193  201 ,908 


(  3j8  ) 

VI.  —  Os  des  inembics poslcricurs. 

Côté  droit.  Côté  gauche. 

•  gr  gr 

Os  iliaque 447 'oo  421 9^0 

Fémur yy  5  4^"  72,800 

Rotule 3,422  3,320 

Tibia  et  péroné 69 ,  200  66 ,600 

Tarse  formé  lie  sept  os 18,087  '^jS^Q 

Métatarse  ou  canon 22 ,  700  22 ,  200 

Deux  sésamoïdes(  ont  été  perdus  pendant  la  niacéralion) . 

Deux  doigts 1 1  ,889  1 1  ,640 

Poids  total 246,848  236,469 

»  En  résumé  : 

Poids  de  la  tête 363 ,  3oo 

»     de  la  colonne  vertébrale 369,109 

"     du  sternum 21,110 

»     des  vingt-six  côtes i4o,3oo 

"     des  membres  antérieurs 4°^,  loi 

»                »           postérieurs 4^3, 3 17 

»     du  sfiuclelte  entier 1783,237 

»  Conclusions.  —  i  "  Le  poids  des  os  de  la  tète  est  égal  à  celui  de  la  colonne 
vertébrale,  y  compris  le  sacrum,  et  il  est  la  cinquième  partie  du  poids  total 
du  squelette;  2°  les  os  du  coté  droit  pèsent  plus  que  ceux  du  gauche;  3"  les 
os  des  quatre  membres  sont  environ  la  moitié  du  poids  total  du  squelette; 
4"  les  deux  membres  antérieurs  pèsent  moins  que  les  deux  posiérieurs; 
5°  le  poids  des  os  du  tarse  est  presque  le  double  de  celui  des  os  du  carpe; 
6°  les  vingt-six  côtes  pèsent  autant  que  les  deux  humérus;  7°  le  poids  des  huit 
dents  dites  incisives  est  exactement  la  dixième  partie  des  douze  dents  mo- 
laires. 

»  Je  contiiuie  ces  recherches  au  laboratoire  de  M.  P.  Gervais.  » 

MINÉRALOGIE.  —  Le  nouveau  minéral  niéléoritique ,  la  daubréelile ;  sa  consti- 
tution ;  sa  fiéquence  dans  les  fers  météoriques.  ,  ^o[e  de  M.  Lawrence 
SsiiTii,  présentée  par  M.  Daubrée. 

«  Quand  je  communiquai  à  l'Académie  la  découverte  de  ce  nouveau  mi- 
néral niéléoritique  [*  ),  la  quantité  dont  je  pouvais  disposer  était  très-faible. 

(')  Comptes  rendus,  t.  LXXXIII,  p.  74»  1876.  L'analyse  faite  avec  moins  de  loo  milli- 
grammes de  matière,  qui  ii'élait  pas  entièrement  débarrassée  d'impuretés,  parmi  lesquelles 
on  avait  dû  devoir  compter  le  sulfure  de  fer  fourni  [lar  l'analyse. 


(  '339  ) 
Depuis  lors,  j'ai  l'ait  de  nombreuses  sections  dans  deux  volumineuses 
masses  de  fer  de  Cohahuila  (Mexique),  l'une  pesant  25o  kilogrammes, 
l'autre  200  kilogrammes;  dans  chacune  d'elles  les  nodides  de  troïlite  et 
de  daubréelite  sont  très-abondants,  ainsi  que  le  montre  la  moitié  du  pre- 
mier échantillon,  qui  est  déposée  dans  la  galerie  publique  de  l'École  des 
Mines  de  Paris.  Pour  le  second,  une  surface  d'environ  900  centimètres 
carrés  montre  environ  trente  nodules,  d'un  diamètre  qui  varie  de  3  à 
16  millimètres  et  qui,  pour  dix  d'entre  eux,  excède  i  centimètre.  Sur 
tous,  la  daubréelite  se  présente  en  niasses  de  forme  fragmentaire. 

»  Le  minéral  que  j'avais  antérieurement  recueilli  pour  l'analyse  avait 
été  séparé  mécaniquement  de  la  troïlite  et  d'autres  impuretés.  Depuis  que 
j'ai  reconnu  que  l'acide  chlorhydrique  et  l'acide  lluorhydrique,  qui  atta- 
quent facilement  la  troïlite,  sont  sans  action  sur  la  daubréelite,  je  puis 
recueillir  plus  abondamment  le  nouveau  minéral  et  l'obtenir  complète- 
ment pur.  Pour  cela  j'ai  employé  les  poussières  obtenues  en  faisant  les 
sections,  et  dont  j'avais  plusieurs  kilogrammes.  Les  fragments  de  fer  sont 
d'abord  séparés  avec  un  fort  aimant. 

»  A  un  état  de  pureté  complète,  la  daubréelite  se  présente  en  petites 
écailles  noires  et  brillantes,  ressemblant  à  la  molybdénite  pulvérisée;  la 
cassure  est  inégale,  excepté  dans  une  direction  qui  paraît  correspondre  à 
un  clivage;  elle  se  pulvérise  facilement  et  les  parties  fines  conservent  leur 
éclat.  Elle  n'est  pas  magnétique,  mais  elle  le  devient  faiblement  après  avoir 
été  chauffée  à  la  flamme  réductrice  du  chalumeau.  Au  chalumeau  elle 
perd  son  éclat,  mais  ne  fond  pas;  avec  le  borax  elle  donne  une  couleur 
verte  intense,  après  le  refroidissement  ;  l'acide  azotique  la  dissout  complè- 
tement, à  chaud,  sans  dépôt  de  soufre.  Sa  densité  est  5,oi. 

»  Sans  insister  sur  la  méthode  suivie  pour  l'analyse,  je  ferai  remarquer 
que,  lorsqu'on  sépare  les  oxydes  de  chrome  et  de  fer  hydratés,  par  l'addi- 
tion du  brome  à  une  solution  alcaline  qui  tient  les  oxydes  en  suspension, 
l'opération  doit  être  répétée  deux  ou  trois  fois  pour  convertir  la  totalité  de 
l'oxyde  de  chrome  en  acide  chromique,  et  par  conséquent  pour  le  séparer 
complètement  du  fer. 

»  Les  chiffres  suivants  donnent  une  moyeiuie  de  trois  analyses,  qui  ont 
donné  des  résultats  concordants,  à  v  pour  100  près  : 

Soufre 42,69 

Chrome 35,91 

Fer. 20,10 


98,70 


(■34o  ) 
»  Une  matière  charbonneuse  se  trouve  dans  le  résidu.  Il  est  évident, 
d'après  ces  proportions,  que  ce  minéral  est  nn  sulfure  double  correspondant 
par  sa  constitution  à  celle  du  fer  cliroiné  ou  chromile  (FeO,  Cr-0'),  dans 
laquelle  le  soufre  remplacerait  l'oxygène.  La  daubréelite  est  en  effet  repré- 
sentée par  FeSu,  Cr'Su';  la  comjiosilion  sur  loo  parties  est  : 

Calculé.  Trouvé. 

Soiifi'fi 44j29  43526 

Chrome 36,33  36,38 

Fer ig,38  20, 36 

100,00  100,00 

))  Comme  nous  ne  connaissons  aucun  minéral  terrestre  correspondant  à 
cette  composition,  il  était  imporîant  de  l'établir  avec  certitude  sur  des 
échantillons  caractéristiques,  qui  trouveront  leur  place  dans  les  principales 
collections  de  météorites. 

M  La  présence  de  la  daubréelite,  sous  forme  très-visible,  dans  les  fers 
météoriques  de  Cohahuila,  m'a  engagé  à  examiner  avec  soin  d'autres  fers 
météoriques  dans  lesquels  elle  ne  se  montre  pas  tout  d'abord.  Je  n'ai  encore 
examiné  que  la  troïlite  de  trois  autres  fers  météoriques,  ceux  de  Toluca, 
au  Mexique,  Sevier  County,  Tennessee  et  Cranbourne  (Australie).  Dans  ces 
échantillons,  j'ai  trouvé  la  daubréelite  en  quantité  très-sensible,  en  me  ser- 
vant de  2^'", 5  de  Iroïlite;  pour  le  fer  de  Cranbourne,  je  n'ai  employé  que 
I  gramme.  Avec  2800  grammes  de  troïlite  de  Toluca,  la  solution  azotique 
renferme  du  chrome  et  du  fer  en  quantité  qui  correspond  à  environ  60  mil- 
ligrammes de  daubréelite  :  ce  minéral  se  présente  à  l'état  pulvérulent, 
mélangé  de  graphite  et  de  schreibersite. 

»  Il  va  lieu  de  croire  que  des  recherches  ultérieures  montreront  la  pré- 
sence constante  de  la  daubréelite  dans  les  météorites,  soit  à  l'état  visible, 
soit  disséminée,  et  seulement  discernable  par  des  procédés  chimiques.  » 


PALÉONTOLOGIE.  —  Mollusques  nouveaux  des  terrains  tertiaires  parisiens. 

Note  de  M.  Stan.  Mi-.uxier. 

«    1.  Limopsis  concenlTica[S\.Meun.). 

»  L.  testa  ovnto-orhicnlari ;  obliqua;  rlcpressa  ;  iniequilalern  ;  striis  cnncèntrihus  regiila- 
riter  st/iala. 

»  Coquille  très -singulière  dont  la  forme  générale  est  tout  à  fait  voisine  de  celle  des 
Limn,  mais  qui  ne  présente  aucun  vestige  de  stries  divergentes.  Elle  est  ovale,  olilique. 


;  34l  ) 
déprimée  et  couverte  île  stries  d'accroissement  régulières  et  concentriques.  Dans  sa  plus 
grande  largeur  elle  a  7  railliraètres;  sa  longueur  est  de  9  millimètres.  La  charnière, 
composée  de  sept  dents  rayonnantes,  est  divisée  en  deux  parties  très-inégales  (cinq  dents 
d'un  côté  et  deux  de  l'autre)  par  une  dépression  triangulaire  très-regulière  et  très-nette- 
ment délimitée  (  '  ). 

»   2.  Cardium  Stampinense  (St.  Meun.). 

»  C.  testa  subquadrilatera,  cordiformi ;  \kiIvis  carinatis  longttudinaUter  costatis ;  latcre 
anticn  numerosis  et  simplicihus  ornato;  laterc  pnstico  costis  squandfcris  asperaio. 

i>  Jolie  espèce  qui  rappelle  à  première  vue  le  C.  avicaUnum  (Dcsh.).  Elle  est  fort  angu- 
leuse et  presque  quadrilatère.  Une  carène  aiguë,  qui  la  rend  cordifornie,  la  divise  en 
deux  portions  fort  inégales,  dont  l'antérieure  est  limitée  par  un  bord  courbe  et  presque 
hémicirculaire,  tandis  que  la  })OStérieure  se  termine  par  un  bord  recliligne  faisant  avec  le 
|)remier  un  angle  très-aigu.  Extérieurement  la  coquille  est  recouverte  de  stries  diver- 
gentes, interrompues  de  temps  à  autre  par  des  stries  d'accroissement  fort  irrégulières. 
Les  stries  divergentes  sont  simples  sur  le  côté  antérieur;  en  arrière,  au  contraire,  elles 
sont  chargées  d'ecailies  imbriquées.  Ce  cardium  a  i4  millimètres  de  long  et  10  millimètres 
de  largeur  maxima  (^). 

»   3.  Ceritliiuin  Inti-sulcalum  (St.  Meuti.). 

"  C.  testa  conoidea  brei'i;  anfractihiis,  lente  crescentibus,  profonde  separatis  sutura 
canaliciilata;  apertura  depressa,  obliqua,  siibquadrilatcrali. 

V  Coquille  trapue,  régulièrement  conique,  composée  de  huit  tours  croissant  lentement 
de  la  manière  la  plus  régulière.  Les  trois  premiers  tours  sont  recouverts  de  quatre  stries 
longitudinales  dont  la  supérieure  augmente  progressivement  pendant  que  les  trois  autres 
vont  peu  à  peu  en  s'effaçant.  Dès  le  quatrième  tour,  la  strie  supérieure  devient  un  vrai 
sillon  qui  reste  ensuite  seul  sur  les  tours  suivants,  qui  seraient  lisses  sans  les  fines  stries 
d'accroissement  qu'on  y  aperçoit.  En  même  temps,  la  forme  des  tours  change  considéra- 
blement :  dans  les  premiers,  elle  est  régulièrement  cylindrique  et  la  suture  est  simple;  plus 
tard,  ils  s'aplatissent  et  la  suture  se  fait  par  une  très-large  rainure  à  fond  plat,  parallèle 
au  sillon  et  très-rapprochée  de  lui.  La  bouche,  qui  n'est  pas  entière  dans  l'échantillon,  est 
déprimée,  oblitjue  et  quadrilatère.  La  columelle  présente  un  gros  pli  très-bien  marqué.  La 
longueur  totale  est  de  3g  millimètres,  hi  plus  grande  largeur  de  20  millimètres. 

»  Le  C.  lati-sulcninm  diffère  considérablement  de  tous  les  Cérithes  parisiens;  cependant 
on  ne  peut  s'empêcher  de  constater  que  les  tours  de  spire  profondément  sillonnés,  qui 
viennent  d'être  décrits,  sont  identiques  aux  tours  qui,  dans  le  C.  spitaium  (  Lamk.  ),  pré- 
cèdent le  rétrécissement  si  singulier  de  cette  dernière  coquille.  C'est  au  point  que  certains 

(')  J'ai  recueilli  cette  petite  coquille,  dont  je  ne  connais  qu'une  seule  valve,  dans  le 
calcaire  grossier  inférieur  de  Chaumont  en  Vexin. 

('•')  La  valve  unique  que  je  possède  m'a  été  donnée  par  M.  Brisson,  à  qui  je  me  fais  un 
plaisir  d'adresser  mes  vifs  remercîments.  Elle  provient  des  sables  à  Cardita  Bazini  (Desh.), 
niveau  d'Ormoy,  que  l'on  rencontre  à  Valnay,  à  la  porte  d'Étampes. 

C.  R.,   \%'fi,  1'  Semestre.  (T.  LXXXVll,  N°  8.)  4^ 


(  34a  ) 

fragments  convenablejiient  séparés  des  deux  espèces  ne  seraient  ])as  facilement  distingués. 
Cependant  la  forme  générale  du  C.  latisutcatiim  et  sa  bouche,  qui  conduit  à  placer  la 
nouvelle  espèce  dans  le  voisinage  du  C.  emarginatum  (Larak.),  empêchent  de  s'arrêtera 
ridée  d'un  lien  quelconque  avec  le  C.  spirntum  (').■> 

M.  E.  HIacmené  raj)pelle  qu'il  a  signalé,  en  1846,  l'énergie  singulière 
du  rochage  de  l'argent  provenant  de  la  décomposition  de  son  azotate. 

M.  Th.  d'Estocquois  adresse  une  démonstration  d'un  théorème  connu 
sur  les  trajectoires. 

M.  F.  MoRET  adresse,  de  Fribourg,  quelques  observations  relatives  à 
une  formule  établie  par  lui,  et  fournissant  un  caractère  qui  permet  de 
distinguer  les  corps  simples  des  corps  composés. 

M.  L.  HcGo  adresse  une  Note  relative  à  quelques  effets  d'irradiation 
observés  dans  l'éclipsé  de  Lune  du  12  août. 

La  séance  est  levée  à  4  lieures  trois  quarts.  J.  B. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  keçhs  dans  la  séance  dd  2g  juillet   i8'j8. 

Exjjosition  univciselte  à  Paris  en  i8'y8.  France.  Notices  relatives  à  la  parti- 
cipation du  Ministère  des  Travaux  publics  à  l'Exposition  universelle  en  ce  qui 
concerne  le  corps  des  Mines.  Paris,  Impr.  nationale,  1878  ;  in-8°. 

Détermination  des  orbites  des  comètes;  par  M.  M.  Loewy.  Paris,  Gautliier- 
Villars,  1872  ;  in-4. 

Théorie  de  la  planète  Eugénie;  par  M.  M.  Lœwt.  Paris,  Gauthier-Villars, 
1872;  in-4°. 

Travaux  divers  de  M.  Lcevi^y,  publiés  clans  les  Annales  de  C  Observatoire 
[Observations,  t.  XXIII).  Paris,  Gauthier-Villars,  1870;  in-4°. 

Détermination  de  la  différence  de  longitude  entre  Paris  et  Vienne,  exécutée 
par  MM.  M.  Lqevft  et  Th.  von  Oppolzer,  sans  lieu  ni  date;  in-4''. 

(')  C'est  à  Cliaumont  en  Vexin,  dans  les  couches  mêmes  qui  fournissent  le  C.  spiraliim, 
que  nous  avons  recueilli  cette  intéressante  espèce. 


(  343) 

Détermination  télégrapliique  de  la  différence  de  longitude  entre  Paris  et  l'Ob- 
servatoire du  Dépôt  de  la  Guerre  à  Alger  [colonne  Voiiol)  ;  par  MM.  Loewt  et 
Perrier.  Paris,  Impr.  nationale,  1877;  10-4". 

Annales  de  la  Société  linnéenne  de  Lyon;  année  1876,  t.  XXIII;  Lyon, 
H.  Georg;  Paris,  J.-B.  Baillière,  1877;  in-S". 

Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Hautes  Études,  publiée  sous  les  auspices  du  Mi- 
nistère de  r Instruction  publique.  Section  des  Sciences  naturelles;  t.  XVII.  Paris, 
G.  Masson,  1877;  in-8°  (deux  exemplaires). 

Bulletin  des  Sciences  mathématiques  et  astronomiques,  rédigé  par  MM.  G. 
Dareoux,  J.  Houel  et  J.  Tannert;  2*  série,  t.  I,  octobre,  novembre  et 
décembre  1877.  Paris,  Gautbier-Villars,  1877;  3  livr,  in-8°  (deux  ex.). 

Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  des  Lettres  et  des  Arts  d' Amiens  ; 
3'  série,  t.  IV.  Amiens,  impr.  H.  Yvert,  1878;  in-S". 

De  la  rétino-choroïdite  palustre  ;  parF.  Poncet  (Cliniy).  Sans  lieu  ni  date; 
br.  in-8°.  (Extrait  des  Armales  d' Oculistique.)  Présenté  par  M.  le  baron  Lar- 
rey  pour  le  concours  Montyon  (Médecine  et  Chirurgie,  1879). 

Les  eaux  potables,  causes  des  maladies  épidémiques,  avec  annexe;  par  E.-Y. 
Renoir.  Paris  J.-B.  Baillière,  1878;  2  br.  in-8°. 

Les  engins  sous-marins  de  J.-B.  Toselli  ;  l'^et  2*  Partie.  Paris,  G.  Cham- 
pon,  1878;  2  br.  in-8°. 

Études  paléo-ethnologiques  dans  le  bassin  du  Rhône.  Age  du  bronze.  Re- 
cherches sur  l'origine  de  la  métallurgie  en  France  ;  par  E.  Chantre,  1876. 
Carte  de  la  distribution  géographique  des  produits  de  l'industrie  métallurgique. 
Paris,  imp.  Monrocq,  1878;  carte  en  une  feuille. 

Traitement  de  la  parlai)  sie  générale  progressive  ;  par  le  D''  La.gardelle, 
Draguignan,  impr.  Gimbert  et  Giraud  ;  Paris,  Bazin,  1878  ;  in-8°. 

Cinquième  Note  sur  les  paratonnerres.  Observations  sur  le  coût  des  paraton- 
nerres, etc.,  par  M.  Melsejvs.  Bruxelles,  imp.  F.  Hayez,  1878;  br.  in-8". 
(Extrait  des  Bulletins  de  l'Académie  roycde  de  Belgique.) 

Neue  Untersuchungen  iiber  den  Bau  des  Kleinen  Gehir'ns  des  Menschen  ;  von 
D"^  B.  Stilling.  Cassel,  Th.  Fischer,  1878;  in-4'',  avec  atlas  in-f°. 


Ouvrages  reçds  dans  la  séance  du  5  aodt   1878. 

Direction  générale  des  Douanes.  Tableau  décennal  du  commerce  de  la 
France  avec  ses  colonies  et  les  puissances  étrangères,  1867  à  1876.  Paris,  Impr. 
nationale,  1878;  2  vol.  in-4'*. 


(  344  ) 

Téléphones  el  Phonographes;  par  A.  Niaudet.  Paris,  J.  Bandry,  1878; 
in-8°. 

N°  793.  Chambre  des  Dépulés.  Annexe  au  procès-verbal  de  la  séance  du 
[{juin  1878.  Proposiiion  de  loi  relative  à  r agrandissement  de  la  Sorbonne  el 
à  la  construction  d'un  bâtiment  spécial  pour  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris, 
présentée  par  M.  Paul  Bert.  Versailles,  impr.  Cerf,  1878;  in-4°. 

Annales  de  la  Société  d^ Agriculture,  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  du  dé- 
partement d'Indre-et-Loire;  t.  LXII,  n"*  i  à  6,  janvier  à  juin  1878.  Tours, 
impr.  Rouillé-Ladevèze,  1878;  6  liv.  in-8°. 

Essai  sur  l'orographie  des  Alpes  occidentales  ;  par  Ch.  Lort.  Paris,  F.  Savy  ; 
Grenoble,  Maisonville,  1878  ;  in-8°. 

Thèses  présentées  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris;  par  M.  A.-E.  Pellet  : 
i"^*  Thèse  :  Sur  In  théorie  des  équations  algébriques;  2*^  Thèse  :  Sur  la  théorie 
des  surfaces.  Clermont-Ferrand,  F.  Thibaud,  i878;in-4''-  (2  exemplaires.) 

Annales  des  Ponts  et  Chaussées.  Mémoires  et  documents  ;  juillet  1878.  Paris, 
Dunod,  1878;  in-8°. 

Mémoires  couronnés  et  autres  Mémoires  publiés  par  l' Académie  royale  de 
Médecine  de  Belgique;  collection  in-8'',  f.  IV  (sixième  et  dernier  fascicule). 
Bruxelles,  H.  Manceaux,  1878;  in-8°. 

Recueil  des  travaux  du  Comité  consultatif  d' hygiène' publique  de  France  el 
lies  actes  officiels  de  l' Administration  sanitaire;  t.  VII.  Paris,  J.-B.  Baillière, 
1878;  in-8". 

Comptes  rendus  des  séances  de  la  cinquième  conférence  géodésique  interna- 
tionale  pour  la  mesure  des  degrés  en  Europe,  réunie  à  Stuttgart,  du  27  sep- 
tembre au  2  octobre  1877,  l'édigés  par  les  secrétaires  C.BnvnNf,  el  A.  Hirsch. 
Berlin,  George  Reimer,  1878;  in-4°. 


ERRATA. 

(Séance  du    aa  juillet  1878.) 

Page  161,  ligne  i3,  second  membre  de   ricknlitc,  au  tien  de  [a^i'-  n-  ■?oaii''r^  —  Si/']', 
lisez  (a"i«  -h  noau'v'  —  8«")-. 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  26  AOUT  1878, 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉIMOIRES  ET  COMI^IUNICATIOIVS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

M.  le  Président  communique  à  l' Académie  la  Lettre  suivante,  qu'il  a 
reçue  de  S.  M.  l'Empereur  du  Brésil  : 

«   Monsieur  le  Président, 

»  J'allègue  ma  qualité  d'Associé  étranger  de  l'Académie  des  Sciences, 
pour  concourir  à  l'érection  du  monument  à  Le  Verrier.  Tous  ceux  qui 
s'occupent  de  science  connaissent  et  admirent  les  services  que  lui  a  rendus 
Le  Verrier,  et  moi  je  ne  cesserai  de  témoigner  ma  reconnaissance  pour  les 
bontés  que  j'ai  rencontrées  au  sein  de  l'Académie.  Le  Ministre  du  Brésil 
vous  remettra  ma  contribution.  Je  profite  de  cette  occasion  pour  vous 
exprimer,  ainsi  qu'à  tous  les  membres  de  l'Académie,  qui  ont  été  si  ac- 
cueillants pour  moi,  la  vive  sympathie  de 

»   Votre  affectionné, 

»  D.  Pedro  d'Alcantara.    u 
Rio,  r>8  juillet  1878. 

C.  R.,    iSvS,  2'  Semestrr.  (T.  I.XXXVil,  IS"  i).  ^7 


(  346  ) 

M.  le  Président  dépose  sur  le  Bureau  une  publication  qu'il  signale  à 
l'altenlion  et  à  l'intérêt  sympathique  de  l'Académie  :  c'est  le  Recueil  des 
travaux  scientifiques  de  Léon  Foucault,  réunis  et  publiés  par  les  soins  de 
sa  mère,  de  ses  parents  et  de  ses  amis. 

jjme  Foucault  A  désiré  que  ce  premier  exemplaire  des  œuvres  de  son  fils 
fût  offert  à  l'Académie  pour  être  déposé  dans  sa  bibliothèque. 

M.Bertrand  a  bien  voulu  enrichir  cette  édition  d'une  Notice  sur  l'auteur. 

Grâce  aux  soins  intelligents  de  M.  Gariel,  qui  a  surmonté  avec  bon- 
heur les  difficultés  de  diverses  natures  que  présentuit  celte  publication, 
grâce  aussi  à  l'habileté  de  l'éditeur,  M.  Gauthier-Yillars,  l'exécution  de 
l'ouvrage  paraît  tout  à  fait  digne  des  découverles  et  du  nom  de  Léon 
Foucault. 


ASTRONOMIE.  —  Emploi  de  l'ascension  droite  de  la  Lune,  corrigée  des  erreurs 
tabulaires,  pour  déterminer  la  longitude  en  mer.  Note  de  M.  Faye. 

«  Les  Tables  de  la  Lune  de  M.  Hansen  ont  été  accueillies  avec  faveur 
par  les  astronomes  et  les  navigateurs.  Elles  ont  remplacé  immédiatement 
celles  dont  on  se  servait  auparavant.  Celte  confiance  universelle  était 
fondée  sur  l'introduction  d'un  grand  nombre  de  petites  inégalités  que 
Burckhardt  et  Damoiseau  avaient  négligées,  et  sur  la  merveilleuse  exac- 
titude avec  laquelle  ces  Tables  représentaient  les  observations  modernes, 
dans  la  période  où  celles-ci  ont  acquis  toute  leur  précision,  c'est-à-dire  de 
1760  à  i85o.  On  savait,  d'ailleurs,  que  M.  Hansen  avait  découvert  dans  le 
mouvement  de  notre  satellite  d'importantes  inégalités  séculaires  et  que  ses 
Tables  représentaient  parfaitement  les  plus  anciennes  éclipses  dont  l'histoire 
fasse  mention.  On  était  donc  généralement  convaincu  que  désormais  les 
Tables  de  la  Lune  possédaient  la  précision  qu'on  obtient  couramment  pour 
les  planètes  dont  la  théorie  est  loin  d'oflrir  les  mêmes  difficultés.  Le  Gou- 
vernement anglais  en  particulier  les  accueillit  avec  l'idée  que  le  grand 
problème  dont  il  s'est  toujours  montré  si  préoccupé,  de  déterminer  astro- 
nomiquement  les  longitudes  en  mer,  était  désormais  résolu.  Cette  persuasion 
a  très-probablement  diminué  quelque  peu  aux  yeux  du  monde  savant  l'in- 
térêt qu'on  n'a  pas  manqué  pourtant  d'accorder  aux  travaux  de  Delaïuiay, 
et  nous  avons  entendu,  ici  même,  un  de  nos  confrères  invoquer  l'autorité 
des  Tables  lunaires  de  M.  Hansen,  à  l'appui  de  critiques  que  le  temps  n'a 
point  ratifiées. 

»  En  effet,  depuis  qu'on  se  sert  de  ces  Tables,  on  a  remarqué  qu'elles 


(  347  ) 
s'écarlent  de  plus  en  plus  du  ciel  ;  aujourd'hui  il  est  impossible  de  compter 
à  une  demi-minute  de  temps  près  sur  les  longitudes  qu'on  en  déduit,  en 
mer,  par  l'observation  la  plus  exacte  des  distances  lunaires. 

»  En  prenant  simplement  les  moyennes  mois  par  mois,  puis  année  par 
année,  des  erreurs  déterminées  aux  instruments  méridiens  de  l'Observatoire 
de  Radcliffe  (Oxford),  dont  je  possède  les  Annales,  grâce  à  la  libéralité  des 
Trustées  de  cet  établissement  célèbre,  je  trouve: 

Erreurs  en  S\. 

En  1868 +  o,iG 

18C9 H-  0,17 

1870 +  o,i5 

1871 -+-  0,27 

1872 +  0,33 

1873 h  0,48 

1874. -h  o,63 

1873 +  0,59 

»  On  en  déduit,  pour  l'erreur  en  longitude  en  1875,  -H  9", 6,  et  il  y  a 
tout  lieu  de  croire  qu'en  1878,  1879,  1880  cette  erreur  ira  à  environ 
12,  i3  et  \[\  secondes. 

»  Mais,  pour  préjuger  ainsi  l'avenir,  il  est  indispensable  de  remonter  au 
passé  et  de  voir  comment  les  Tables  représentent  les  observations  anciennes. 

»  M.  Newcomb  a  montré,  dans  un  important  travail  qu'il  vient  de  pu- 
blier, que  les  observations  antérieures  à  1760  ne  sont  pas  mieux  représen- 
tées que  les  observations  récentes  (').  Voici  le  tableau  de  ces  écarts  déter- 
minés de  aS  en  ^5  ans  depuis  deux  siècles  et  demi  : 

licarts.  Erreur  probable. 

1623 4-5o  ±  i3 

1650 +39  ±    5 

1675 +32  ±     I 

1700 +21  zh    o 

1723 +7  ±1 

1750 o  ±     I 

1775 o  :3z     I 

1800 o  ±     I 

1825 o  dz     I 

1850 o  ±     I 

1875 -8(')  ±:     I 

(')  Rcsearches  on  the  motion  of  the  Monn.  Washington,  1878. 

(  ')  Les  obseï  valions  méridiennes  de  Washington  et  de  Greenwich  ont  donné  —  9",  7,  ré- 
sultat semblable  à  celui  que  nous  avons  déduit  approximativement  des  observations  d'Oxford. 

47- 


(  348  ) 

»  Si  l'on  se  reporte  aux  observations  des  astronomes  arabes,  de  85o 
à  980,  l'erreur  des  Tables  est  en  moyenne  de  —  200".  Plus  haut  encore,  à 
l'époque  de  Ptolé:née,  elle  était  de  —  16'.  Il  s'agit  donc  là  d'inégalités  à 
longues  périodes  incomplètement  déterminées  par  le  savant  auteur  des 
Tables,  mais  en  tout  cas  empiriquement  agencées  de  manière  à  représenter 
parfaitement  l'époque  la  plus  importante,  c'est-à-dire  le  siècle  qui  s'est 
écoulé  depuis  Bradley  et  La  Caille  jusqu'à  nos  jours.  Je  n'insiste  d'ailleurs 
sur  ce  point  que  pour  montrer  que  l'erreur  actuelle,  que  nous  voyons 
augmenter  d'année  en  année,  ne  doit  pas  s'arrêter  de  sitôt  pour  décroître 
et  disparaître.  On  peut  croire,  au  contraire,  qu'elle  est  encore  loin  d'avoir 
atteint  son  maximum. 

»  Si  notre  regretté  confrère,  M.  Delaunay,  avait  vécu,  nous  aurions 
aujourd'hui  des  Tables  tout  aussi  satisfaisantes  que  celles  de  Hansen  au 
point  de  vue  des  inégalités  à  courte  période,  mais  plus  complètes  et  surtout 
plus  faciles  à  discuter  au  point  de  vue  des  longues  inégalités.  En  atten- 
dant que  son  immense  travail  soit  repris  et  complété,  il  est  heureux,  je 
pense,  que  les  défauts  aujourd'hui  palpables  des  Tables  de  Hansen  soient 
de  la  nature  susdite,  car  ils  ne  nous  forcent  pas  à  renoncer  immédiate- 
ment à  leur  emploi  dans  les  applications  journalières  de  l'Astronomie. 

»  Précisément  parce  que  ces  écarts  se  développent  avec  une  grande  len- 
teur, on  peut  les  déterminer  d'avance  avec  exactitude  pour  une  durée  res- 
treinte et  les  appliquer  aux  observations  de  manière  à  rendre  celles-ci  com- 
parables aux  éphémérides  publiées  et  placées  déjà  entre  les  mains  de  nos 
marnis.  Supposons  avec  M.  Newcornb  que  la  longitude  calculée  de  la 
Lune  doive  être  en  erreur  en  1878  de  ii",9,  en  1879  de  i2",5,  en  1880 
de  i3",a  d'après  les  observations  méridiennes  ;  la  correction  de  l'ascension 
droite 

r/jR  =  clL  (0,92  -f-  o,4o  tangDsinyR) 

s'en  déduira  aisément  à  toute  époque  intermédiaire  avec  l'exactitude  né- 
cessaire dans  la  pratique. 

»  Il  serait  matériellement  impossible  de  corriger  pareillement  toutes  les 
distances  lunaires  contenues  dans  les  éphémérides  déjà  publiées;  mais,  à 
l'aide  d'un  léger  changement  de  méthode,  on  parviendra  à  se  passer  com- 
])létement  de  ces  distances  et  à  leur  substituer,  pour  trouver  la  longitude 
en  mer,  l'ascension  droite  elle-même  de  la  Lune.  Le  procédé  que  je  vais 
indiquer  a  effectivement  cet  avantage  de  rendre  les  distances  calculées  com- 
plètement inutiles  ;  il  permet,  en  outre,  de  comparer  la  Lune  à  des  astres 
voisins,  ce  qui  facilite  singulièrement  les  observations;  enfin  il  se  prête 
très-bien  au  calcul  rigoineux  des  parallaxes. 


(  349) 

»  Désignons  par 
d^ ,  d  les  distances  apparentes  et  vraies  des  deux  astres; 
Z| ,  :;  les  distances  zénithales  apparentes  et  vraies  de  l'astre  de  comparaison  ; 
z^,  z'  celles  de  la  Lnne  ; 
(A)  leur  différence  d'azimut; 
(/H)  leur  différence  d'ascension  droite  ; 
0*,  ô'  leurs  dislances  polaires. 

))  Voici  les  formules  de  parallaxe  dans  le  cas  où  l'on  rapporterait  les  cal- 
culs, non  pas  au  centre  O  de  la  Terre,  mais,  comme  on  l'a  déjà  proposé, 
au  point  N  où  la  verticale  AN  de  l'observateur  A  va  couper  l'axe  de  la 
Terre.  Les  distances  AN  et  ON  seront  prises  à  vue  dans  une  petite  Table 
dont  voici  les  élétnenls,  X  désignant  la  colatitude  de  l'observateur  : 

AN  =  (i  -  e=sin=A)~^     ON  =  ANe=cosX,     £-  =  0,006785. 

Cela  posé,  si  P  est  la  parallaxe  horizontale  tabulaire  pour  l'équateur,  et  D 
la  déclinaison  tabulaire  de  la  Lune,  on  aura,  sans  erreur  sensible, 

ô"  =  90°  —  D  —  P.ONcosD  ; 

11  11  T»    »  «T    •       '  AN.Psini'cos/J 

parallaxe  de  liant. /;=  F.  AW  sniz,    ou   — ; — ^— r- 

^  '  '  I  —  AN.sinPcosz' 

»  Si  le  bord  inférieur  de  la  Lune  a  été  observé,  la  parallaxe  et  la  réduc- 
tion au  point  N.  se  trouvent  comprises  dans  la  formule 

z  =Ç,  -P.ANsinÇ,  -  |A, 

Ç,  représentant  la  distance  zénithale  du  bord  observé,  corrigée  de  la  réfrac- 
tion, et  A  le  diamètre  apparent  de  la  Lune  pris  dans  la  Table. 

n  Maintenant,  pour  obtenir  {/R.),  il  suffira  d'ajouter  aux  deux  équations 
de  Borda 

cosd,  =  cos(£-|  —  ;'j  --  2  sine,  sinz,  sin-|(A), 
cosd  =  cos(z  — z')  —  2sinz   sins'  sin-4^(A) 

la  relation  analogue 

cosd  :=-  cos(ô  —  ô')  —  2sino  sin5'  sin-  o  (^îî), 

et  d'éliminer  entre  elles  cosd  et  sin-^(A).  On  a  ainsi,  en  posant,  pour  abré- 

-s         s,        o     sin:  sin  3'  , 

ger,  Z,  —  Z.  =.  c/.,,  Z  —  Z  —a,  0  —  0  =  li,  -^ -. — r  =  '>, 

•      ^    •       ^/     ■     ■>  f  /  -r.  \  ■      a  —  S     .     a  -h  S  ,     .     f/,  —  a,     .     f/,  -I-  a, 

sniosuio  sm-Jr(yR)  =  sin  ^  sm -+-  /v  sui sin > 


(  35o  ) 

formule  un  peu  plus  longue  que  celle  de  Borda,  mais  qui  n'exige  pas, 
comme  celle-ci,  une  interpolation  compliquée  de  secondes  différences,  parce 
que  la  Connaissance  des  Temps  donne  aujourd'hui  les  iî\.  de  la  Lune  d'heure 
en  heure,  tan'lis  qu'elle  ne  donne  les  distances  lunaires  que  de  trois  heures 
en  trois  heures  ('  ). 

»  Avant  de  comparer  1'^  de  la  Lune  obtenue  par  ce  calcul  avec  l'éphé- 
méride,  on  aura  soin  de  lui  ajouter  la  correction  précédemment  détermi- 
née, à  moins  que  l'on  n'aime  mieux  soustraire  cette  même  correction  des 
ascensions  di'oites  tabulaires  entre  lesquelles  il  faudra  interpoler  pour 
trouver  l'heure  de  Paris.  J'ai  quelque  raison  d'espérer  que  noire  savant 
confrère  M.  hœwy,  qui  s'est  déjà  préoccupé  lui-même  des  erreurs  crois- 
santes des  Tables  de  Hansen,  prendra  les  mesures  nécessaires  pour  déter- 
miner ces  corrections  avec  plus  d'exactitude,  à  l'aide  d'observations  plus 
récentes,  et  les  faire  connaître  au  public  en  temps  utile.  Ce  sera  le  vrai 
moyen  de  prolonger  l'usage  des  Tables  du  célèbre  astronome  allemand 
jusqu'à  l'époque  où  de  nouvelles  Tables,  fondées  comme  le  voulait  Laplace 
sur  la  seule  théorie,  viendront  les  remplacer.  D'ici  là,  si  les  modifications 
que  je  propose  sont  acceptées,  les  navigateurs  n'auront  pas  à  souffrir  d'er- 
reurs devenues  réellement  intolérables.  » 


PHYSIOLOGIE  EXPÉRIMENTALE.  —  Comparaison  entre  les  cjlandes  salivaii  es  el 
les  glandes  sudoripares,  relativement  à  i action  qu  exerce  sur  leur  fonction- 
nement la  section  de  leurs  nerfs  excito-sécréleurs.  Note  de  M.  A.  Vclpiax. 

«  J'ai  rappelé,  dans  la  dernière  séance,  le  fait  suivant,  signalé  par 
M.  Luchsinger  :  si  l'on  sectionne  sur  un  chat  un  des  nerfs  sciatiques,  le 
chlorhydrate  de  pilocarpine  injecté  sous  la  peau,  le  jour  même  de  la  sec- 
tion, provoque  une  abondante  sécrétion  de  sueur  sur  les  pulpes  digitales 
du  membre  correspondant  aussi  bien  que  sur  celles  des  autres  membres; 
mais,  si  la  section  est  faite  depuis  plus  de  six  jours,  l'injection  du  sel  de 
pilocarpine  n'a  plus  d'action  sudorale  sur  les  pulpes  digitales  du  pied  cor- 
respondant. 

M  Eu  est-il  de  même  pour  la  glande  salivaire  sous-maxillaire,  dont  nous 
connaissons  bien  les  nerfs  excito-sécréteurs,  et  sur  laquelle  le  jaborandi  et 

(')  1,'erreur  sur  ô  provenant  d'une  erreur  de  l'estime  n'a  pas  d'inlUience  sensible  si 
l'angle  à  la  Lune  est  voisin  de  90  degrés  ;  en  tous  cas,  on  en  tiendra  aisément  compte,  dans 
le  calcul,  par  une  seconde  approximation  basée  sur  de  simples  différences  logarithmiques. 


(  35i  ) 
son  alcaloïde,  la  pilocarpine,  agissent  comme  sur  les  glandes  sudoripares? 
C'est  ce  que  je  me  suis  proposé  de  rechercher.  Mes  expériences  ont  été 
faites  sur  des  chiens. 

»  Les  études  faites,  sous  ma  direction,  par  M.  Carville  et  M.  Bochefon- 
taine,  oui  montré  que  le  jaborandi  excite  encore  la  sécrétion  de  la  glande 
sous-maxillaire  du  chien,  lorsque  l'on  injecte  l'infusion  de  cette  plante 
dans  une  veine,  le  jour  même  de  l'opération,  soit  après  la  section  de  la 
corde  du  tympan,  soit  après  la  section  du  cordon  cervical  ûu  sympathique 
ou  après  l'excision  du  ganglion  cervical  supérieur,  soit  même  après  que 
l'on  a,  sur  le  même  chien,  enlevé  ce  ganglion  et  coupé  le  nerf  lingual  uni 
à  la  corde  du  tympan. 

))  IjC  26  avril  1878,  j'ai  examiné  l'action  du  jaborandi  sur  un  chien  qui 
avait  subi,  le  19  avril,  c'est-à-dire  sept  jours  auparavant,  la  section  du  nerf 
lingual  du  côté  droit,  au-dessus  du  point  où  une  partie  de  la  corde  du 
tympan  abandonne  ce  nerf  pour  se  rendre  à  la  glande  sous-maxillaire. 
Comme  dans  toutes  les  autres  expériences  dont  je  parlerai  dans  cette  Note, 
la  recherche  de  l'action  du  jaborandi  a  été  faite  sur  l'animal  curarisé  et 
soumis  à  la  respiration  artificielle.  Un  tube  métallique  était  introduit  et 
fixé  dans  chacun  des  deux  conduits  de  Wharton.  Une  petite  quantité  d'une 
assez  forte  infusion  de  feuilles  de  jaborandi  était  injectée  dans  une  des 
veines  saphènes,  vers  le  cœur. 

»  Sur  le  chien  dont  il  est  question,  on  a  constaté  que  l'injection  intra- 
veineuse de  l'infusion  de  jaborandi  provoquait  presque  immédiatement  un 
abondant  écoulement  de  salive  par  le  canal  de  Wharton,  du  côté  gauche 
[lingual  intact);  du  côté  droit,  il  y  avait  aussi  écoulement  de  salive,  mais 
la  sécrétion  était  moins  abondante,  et  les  premières  gouttes  n'appa-f^ais- 
saient  que  quelques  instants  après  que  l'effet  avait  commencé  du  côté 
gauche;  d'autre  part,  la  salive  était  plus  visqueuse,  plus  filante  à  droite 
qu'à  gauche.  Lorsque  l'action  excito-salivaire  de  l'injection  de  jaborandi 
a  été  épuisée,  on  a  pratiqué  une  nouvelle  injection  intra-veineuse  de  l'in- 
fusion de  cette  plante,  et,  cette  fois  encore,  la  même  différence  s'est  mon- 
trée entre  les  effets  produits  sur  les  glandes  des  deux  côtés. 

»  Le  jaborandi  produit  donc  encore  son  action  ordinaire  sur  la  glande 
salivaire  sous-maxillaire,  sept  jours  après  la  section  de  la  corde  du  tympan  : 
cette  action  est  seulement  un  peu  affaiblie,  et  les  caractères  du  produit  de 
sécrétion  sont  un  peu  modifiés. 

»  Mais  la  corde  du  tympan  n'est  pas  le  seul  nerf  excito-sécréteur  de  la 
glande  sous-maxillaire.  Les  filets  nerveux  que  le  grand  sympathique  en- 


(  352  ) 
voie  à  cette  glande  contiennent,  sans  doute,  des  fibres  fréno-sécrétoires; 
mais  ils  sont  surtout  formés  de  fibres  excito-sécrétoires  ;  toutes  les  expé- 
riences le  démontrent. 

»  Pour  comparer  entre  eux  les  effets  produits,  au  bout  de  plusieurs 
jours,  sur  la  glande  sous-maxillaire,  par  la  section  de  la  corde  du  tympan 
et  ceux  que  détermine,  dans  les  mêmes  conditions,  la  section  des  filets 
nerveux  glandulaires  provenant  du  sympalhique,  il  fallait  pratiquer  la 
section  du  cordon  cervical  du  sympathique,  ou  mieux  l'excision  du  gan- 
glion cervical  supérieur.  Cette  dernière  opération  a  été  faite  sur  un  chien, 
du  côté  droit,  le  2i  juillet,  et  l'action  du  jaborandi  a  été  examinée  le 
3i  juillet,  c'est-à-dire  dix  jours  a[)rès  l'opération.  Les  deux  nerfs  linguaux 
ont  été  coupés  transversalement,  au-dessus  du  point  d'où  se  détache  le 
filet  sécréteur  provenant  de  la  corde  du  tympan;  puis  on  a  faradisé  suc- 
cessivement les  bouts  périphériques  de  ces  deux  nerfs,  dans  le  point  où  ils 
contiennent  encore  toute  la  corde  du  tympan,  et  l'on  a  constaté  que  la 
sécrétion  de  salive  provoquée  par  cette  éleclrisation  était  plus  abondante 
du  côté  gauche  que  du  côté  droit  (côté  de  l'excision  du  ganglion  sympa- 
thique). Cette  constatation  faite  à  plusieurs  reprises,  on  injecte  dans  la 
veine  saphène  quelques  centimètres  cubes  d'infusion  de  jaborandi  :  la 
salive  s'écoule  presque  aussitôt  par  les  deux  conduits  de  Wharton;  l'écou- 
lement est  un  peu  plus  abondant  du  côté  droit  que  du  côté  gauche. 

1)  On  voit  donc  que  le  jaborandi  exerce  encore  son  action  excito-sécré- 
toire  sur  la  glande  sous-maxillaire,  quelques  jours  après  l'excision  du  gan- 
glion cervical  supérieur,  ganglion  d'où  paraissent  provenir  toutes  ou 
presque  toutes  les  fibres  sympathiques  qui  innervent  la  glande  sous- 
maxillaire. 

M  Mais  la  comparaison  ne  pouvait  être  faite  entre  les  effets  observés 
chez  le  chat,  à  la  suite  de  la  section  du  nerf  sciatique  ou  des  nerfs  du 
plexus  brachial,  pour  les  glandes  sudoripares  des  pidpes  digitales  de  cet 
animal,  et  ceux  que  peut  produire  chez  le  chien,  sur  le  fonctionnement 
des  glandes  salivaires,  la  section  des  nerfs  excito-sécrcteurs  de  ces  glandes, 
qu'à  la  condition  de  couper,  dans  ce  dernier  cas,  sur  le  même  animal,  la 
corde  du   tympan  et  les  filets  sécréteurs  sympathiques. 

1)   Cette  expérience  a  été  pratiquée  sur  trois  chiens. 

<)  Sur  l'un  d'eux,  le  nerf  lingual  et  le  nerf  vago-sympathique  ont  été 
coupés,  du  côté  droit,  le  3o  avril  1878.  Le  8  mai  suivant,  on  a  injecté 
une  petite  quantité  d'infusion  de  feuilles  de  jaborandi  dans  l'une  des 
veines  saphènes,  vers  le  cœur.  Quelques  instants  après,  i!  se  fait  un  écou- 


(  353  ) 

lement  de  salive,  goutte  à  goutte,  par  le  canal  de  Wharton,  du  côté  droit  : 
cet  écoulement  salivaire  dure  plusieurs  minutes,  se  ralentit,  puis  s'accé- 
lère de  nouveau  sous  l'influence  d'une  nouvelle  injection  de  jaborandi.  (Le 
canal  de  Wharton  n'avait  été  préparé  que  du  côté  des  nerfs  coupés.) 

»  Sur  le  deuxième  chien,  la  section  de  deux  nerfs  avait  été  faite,  du 
côté  droit,  le  19  juin  1878.  Le  3  juillet,  on  injecte,  dans  une  des  veines 
saphènes,  une  petite  quantité  d'infusion  de  jaborandi.  Presque  aussitôt  la 
salive  commence  à  couler  par  le  conduit  de  Wharton,  des  deux  côtés  : 
l'écoulement  salivaire  est  plus  abondant,  plus  rapide,  du  côté  où  les  nerfs 
sont  intacts  que  de  celui  où  ils  ont  été  sectionnés. 

»  Sur  le  troisième  chien,  le  nerf  lingual,  uni  à  la  corde  du  tympan,  a  été 
coupé,  (lu  côté  droit,  le  5  juillet  1878,  et,  le  même  jour,  on  a  excisé 
complètement  le  ganglion  cervical  supérieur  du  même  <;ôté.  Le  18  juillet, 
on  injecte  dans  une  veine  saphène,  vers  le  cœur,  quelques  centimètres 
cubes  d'infusion  de  jaborandi.  On  constate,  comme  dans  les  expériences 
précédentes,  qu'il  se  produit,  par  les  deux  conduits  de  Wharton,  un  écou- 
lement de  salive,  lequel  est  plus  abondant  du  côté  gauche  que  du  côté 
droit,  et  se  manifeste,  de  ce  même  côté  gauche  (nerfs  intacts),  plus  rapi- 
dement après  l'injection  que  du  côté  droit. 

»  Après  avoir  bien  constaté  ces  résultats,  il  fallait  encore,  avant  de  con- 
clure, s'assiuer  que  les  glandes  salivaires  sous-maxillaires  ne  reçoivent  pas 
d'autres  fibres  nerveuses  excito-sécrétoires  que  celles  qui  lui  sont  fournies 
par  la  corde  du  tympan  et  par  la  partie  supérieure  du  grand  sympathique 
cervical.  Pour  être  renseigné  sur  ce  point,  j'ai  soumis  à  une  faradisation 
énergique  le  bout  supérieur  d'un  des  nerfs  sciatiques  sur  un  chien  qui,  dix 
jours  auparavant,  avait  subi,  du  côté  droit,  la  section  de  la  corde  du  tym- 
pan unie  au  lingual  et  l'excision  du  ganglion  cervical  supérieur.  Sous  l'in- 
fluence de  celle  excitation,  un  écoulement  abondant  de  salive  s'est  produit 
par  le  canal  de  Wharton,  du  côté  gauche,  tandis  qu'il  ne  se  montrait  pas 
une  seule  goutte  de  salive  à  l'extrémité  du  tube  placé  dans  le  canal  de 
Wharton,  du  côté  droit. 

»  Il  résulte  donc,  de  ces  expériences,  que  la  section  des  nerfs  excito- 
sécréteurs  de  la  glande  salivaire  sous-maxillaire  n'a  pas,  sur  le  fonction- 
nement de  celle  glande,  une  influence  semblable  à  celle  qu'exerce  sur  les 
glandes  sudoripares  des  pulpes  digitales  du  membre  postérieur  la  section 
du  nerf  sciatique.  Le  jaborandi  agit  encore  sur  la  glande  sous-maxillaire 
plusieurs  jours  après  la  section  des  nerfs  excito-salivaires,  tandis  que  celte 
plante,  ou  son  alcaloïde,  la  pilocarpine,  à  partir  du  sixième  jour  après  la 
section  du  nerf  sciatique  (nerf  qui  paraît  contenir  toutes  les  fibres  excito- 

C.B.,  i8;8,  2'Semesln:  (T.  LXXXVII,  IN°  U.)  4^ 


(  354  ) 
siulorales  du  membre  postérieur),  n'a  plus  d'aclion  sur  les  glandes  sudo- 
ripares  du  membre  correspondant  ('). 

»  Quelle  cause  peut-on  assigner  à  une  telle  dissemblance  entre  les  ré- 
sultats de  deux  expériences  qui  offrent,  an  premier  abord,  une  si  grande 
analogie?  Cette  dissend)lance  est-elle  due  uniquement  à  la  différence  de 
coiislitutiou  de  la  substance  des  éléments  anatoiniques  propres  des  deux 
sortes  de  glandes  sudoripares  et  salivaires?  Doit-on  en  chercher  la  raison 
dans  les  modifications  circulatoires  qui  se  produisent  sous  l'influence  de  la 
section  des  nerfs  soumis  à  l'expérience,  et  qui  auraient  une  influence  dif- 
férente sur  le  fonctionnement  des  glandes  simples  (glandes  sudoripares) 
et  des  glandes  composées  (glandes  sous-maxillaires)?  ou  bien,  enfin,  faut-il 
attribuer  cette  dissemblance  à  l'énorme  quantité  de  cellules  nerveuses  ré- 
parties, soit  isolées,  soit  réunies  en  groupes  ganglionnaires  plus  ou  moins 
volumineux,  sur  toute  la  longueur  des  nerfs  sécréteurs  destinés  à  la  glande 
sous-maxillaire,  cellules  qui,  après  la  section  de  ces  nerfs,  empêchent  vrai- 
semblablement leurs  fibres  de  perdre  peu  à  peu  leur  excitabilité  jusqu'à 
leurs  extrén)ités  périphériques. 

»  La  dernière  de  ces  explications  paraît  la  plus  satisfaisante,  mais  de 
nouvelles  recherches  sont  nécessaires  pour  se  prononcer  d'une  façon  défi- 
nitive sur  sa  valeur.  » 


MEMOIRES  LUS. 

PHYStQUiî.  —  Sur  les  formes  vibratoires  des  corps  solides  et  des  liquides 
(3*^  Mémoire)  (-);  par  M.  C.  Deciiakme.  (Extrait.) 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 

«  J'ai  l'honneur  de  soumettre  à  l'Académie  les  résultats  de  mes  recherches 
sur  la  relation  qui  existe  entre  la  largeur  des  stries  qui  se  produisent  sur 


(  '  )  Une  remarque  que  j'ai  faite  dans  loiites  les  expériences  où  les  nerfs  excito-salivaircs 
ont  été  coupés  d'un  côte  nxinlio  bien  que  la  ylandc  sous-niaxillaiie  de  ce  colé  peut  encore 
fonctionner  dans  une  eerlaine  niesuie.  Lorsqu'on  a  introduit  cl  fixé  dans  les  conduits  de 
■\Yliarlou  des  tubes  nniuis  de  leur  niandiin,  et  qu'on  enlève  ce  mandrin  au  bout  de  quelques 
minutes,  tous  les  préparatifs  étant  achevés,  on  voit  s'écouler  quehpus  gouttes  de  salive  par 
chacun  des  deux  tubes  :  ces  gouttes  sont  moins  nomlircuses,  il  est  vrai,  et  d'ordinaire  ])lus 
visqueuses  et  ])lus  blanchâtres  du  côté  où  les  nerfs  excito-sécréleurs  ont  été  sectionnés  que 
du  côlé  oi)posé. 

(')  Comptes  rendus,  \i.  261  de  ce  volume. 


(  355  ) 
un  plateau  circulaire  vibrant,  recouvert  d'une  mince  couclie  d'eau,  et  le 
nombre  des  vibrations  des  sons  correspondants. 

»  Comme  il  est  impossible  (ie  mesurer  la  largeur  des  stries  liquides, 
fugitives  et  njobiles,  j'ai  du  chercher  à  les  fixer  par  divers  moyens  exposés 
dans  mon  Mémoire.  Les  quatre  photographies  qui  accoinpjignent  le  texte 
sont  les  reproductions  exactes,  en  grandeur  naturelle,  des  premiers  sys- 
tèmes (4,  6,  8  et  11)  de  réseniix  périphériques,  obtenus  avec  nu  plateau 
de  o"',4i6  de  diamètre,  et  de  o'",oo3  d'épaisseur,  recouvert  d'une  couche 
d'eau  de  o™,ooi5,  contenant  en  suspension  une  poudre  insoluble. 

»  Pour  les  largeurs  des  stries  de  même  sorte,  mesurées  soit  siu'  ces  pho- 
tographies, soit  sur  des  réseaux  relevés  à  l'aide  de  papier  gommé,  on  a 
trouvé  : 

3101  01111  Diiii  inm 

Les  moyennes  suivantes 2,78        i,So       1,34       '^>^9 

Dont  les  rapports  sont  sensiblement..     3, 00       3,00        i,5o        1,00 

D'autre  part,  il  a  été  constaté,  dans  un  précédent  Mémoire  ('),  que  les 
intervalles  musicaux  correspondant  à  ces  mêmes  réseaux  sont,  en  général. 

Dans  le  rapport  des  nombres i  f         4  9 

Dont  les  racines  carrées  sont i  i  ,5       2  3 

»   Du  rapprochement  de  ces  deux  résidtats,  on  conclut  la  loi  suivante  : 
»   Suj^  les  plateaux  circulaires,  les  largeurs  des  slries  sont  inversement  pro- 
porlionnelles  aux  racines  carrées  des  nombres  de  vibrations  des  sons  corres- 
pondants.  » 


MEMOlllES  î»llESEr^TES. 

GÉOMÉTRIE  APPLIQUÉE.  —  De  l'emploi  de  ta  Géométrie  pour  résoudre  certaines 
questions  (le  nwyennes  et  de  probabilités.  Note  de  M.  L.Lai.anne.  (Extrait.) 

(Commissaires  :  MM.  Bertrand,  O.  Bonnet,  Pniseux.) 

«  Dans  le  nombre  infini  de  triangles  possibles  dont  les  cotés  ne  sont  assujettis 
cpi'à  la  condition  d'être  compris  entre  deux  limites  connues  d  et  6,  quelles  sont 
les  valeurs  moyennes  des  trois  cùlés  préalablement  rangés  par  ordre  de  grandeur? 

■i   Telle  est  la  question  à  laquelle  on  est  cotiduit  lorsque  l'on  cherche  si 


(')  Comptes  rendus,  p.  aGi  de  ce  volume. 

48. 


(  35G  ) 
quelque  loi  a  présidé  à  la  distribution  des  agglomérations  de  population 
de  même  ordre  à  la  surface  d'un  territoire.  Car  si,  par  exemple,  il  existait 
une  tendance  de  nature  à  placer  ces  agglomérations  à  des  distances  égales 
les  unes  des  autres,  malgré  les  inégalités  très-apparentes  qui  existent 
entre  quelques-unes  de  ces  distances,  les  moyennes  des  plus  petits,  des 
moyens  et  des  plus  grands  côtés  des  triangles  formés,  en  les  joignant  deux 
à  deux  de  manière  à  couvrir  le  territoire  d'un  réseau  de  mailles  trian- 
gulaires, différeraient  assurément  d'une  manière  notable  des  moyennes 
calculées  dans  l'hypothèse  où  tous  les  triangles  auraient  été  également 
possibles. 

»  Pour  y  appliquer  la  Géométrie,  supposons  que  les  trois  côtés  variables 
de  chacun  des  triangles  en  nombre  infini  que  l'on  peut  construire  soient 
représentés  par  les  coordonnées  rectangulaires  x,  y,  z  d'un  même  point 
de  l'espace,  l'axe  des  z  étant  vertical.  La  portion  de  l'espace  dont  tous  les 
points  auront  des  coordonnées  satisfaisant  à  la  condition  d'être  les  trois 
côtés  d'un  des  triangles  possibles  devra  satisfaire  aussi  aux  cinq  conditions 


X 

la, 

Z  _ 

b, 

X 

SJ, 

J= 

;z, 

s 

'Sx 

+  J- 

»  Dans  chacune  de  ces  cinq  relations,  il  ne  faut  retenir  que  le  signe 
d'égalité  qui  en  détermine  le  ternie  extrême,  pour  fixer  les  limites  de  la 
région  de  l'espace  dans  l'intérieur  de  laquelle  les  coordonnées  de  tous  les 
points  satisfont  à  ces  mêmes  conditions  considérées  avec  le  double  signe. 
Les  coordonnées  du  centre  de  gravité  du  volume  circonscrit  de  cette  ma- 
nière seront  évidemment  les  valeurs  moyennes  cherchées. 

»  Or  les  plans  représentés  par  les  quatre  premières  équations  déterminent 
un  tétraèdre  qui  n'est  tronqué  par  le  plan  de  la  cinquième  équation  que  si 
la  limite  inférieure  a  n'excèile  pas  la  moitié  de  la  limite  supérieure  h. 
Pour  des  valeurs  moindres  de  a  la  troncature  a  lieu  et  l'on  a  finalement  un 
pentaèdre  qui  est  la  différence  entre  deux  tétraèdres.  Ce  second  cas  donne 
lieu  à  des  calculs  beaucoup  moins  simples  que  le  premier. 

»  En  appliquant  la  propriété  connue  que,  dans  un  tétraèdre,  l'ordonnée 
du  centre  de  gravité  est  égale  au  quart  de  la  somme  des  ordonnées  des 
sommets,  on  trouve,  dans  le  cas  de  a  >-  {  b,  pour  les  valeurs  des  coor- 
données de  ce  centre  de  gravité. 

(r)  x,^  1(5(1 -hb),     r,=^l{n-hb),     z,  =  {-{a  +  Zb). 


(  357  ) 
»  Dans  le  cas  de  a<ib,  on  détermine  d'abord,  par  le  même  procédé, 
les  coordonnées  des  centres  de  gravité  des  deux  tétraèdres  dont  la  diffé- 
rence est  le  pentaèdre  qui  renferme  tous  les  points  de  l'espace  satisfaisant 
à  la  condition  que  leurs  coordonnées  forment  un  triangle  dont  les  côtés 
soi;t  compris  entre  a  et  b.  On  déduit  ensuite  le  centre  de  gravité  de  ce 
penlaèdre  par  une  composition  de  moments,  dans  laquelle  entrent  les  vo- 
lumes des  deux  tétraèdres,  et  l'on  parvient  aux  formules  suivantes  : 

4(3rt  +  b)  [h  —  nY—[C:>a  +  b]  [h—  inY 

X-l  =  ^-rT-; r; TT-i 1 7T-, ' 


.6[(6- 

-af- 

[b- 

-  2  <•/  )■ 

'J 

4(« 

+  i)(6- 

-aY- 

(ia  H- 

3è)( 

b  - 

■îaY 

^[[b- 

-ay- 

T 

[b- 

-  2(7) 

■'J 

1  (n 

-\-?,b][b- 

-oY- 

[^. 

«4- 

3/.) 

(b- 

-2rt)' 

>)  L'ensemble  des  formules  (i)  et  [n)  donne  une  solution  complète  de  la 
question  proposée. 

»  Si  l'on  fait  b  =  art,  l'un  et  l'autre  système  se  réduisent  à 

a:  =  fa,    J  =;§(/,     z  —  la. 

»  Le  procédé  géométrique  qui  consiste  à  considérer  le  lieu  des  points 
dont  les  coordonnées  satisfont  à  des  conditions  données  entre  leurs  variables 
paraît  susceptible  d'autres  applications.  Telle  est  celle  qu'on  en  peut  faire  à 
la  solnlion  du  problème  suivant,  posé  et  résolu  analytiquement  par 
M.  E.  Lemoiue  duis  le  Bulleliii  de  la  Société  malhéiualique  de  France,  t.  I  : 
«  Une  tige  d'une  longueur  /  se  brise  en  trois  morceaux;  quelle  est  la  pro- 
»  babilité  pour  que,  avec  ces  trois  morceaux,  on  puisse  former  un  Iri- 
»  angle?  »  On  suppose,  d'ailleurs,  que  tous  les  modes  de  brisure  sont 
également  possibles. 

H  Considérons  les  trois  fragments  comme  les  coordonnées  d'un  même 
point  de  l'espace.  Le  lieu  des  points  qui  satisfont  à  la  relation  fondamentale 

(  A  )  X  +  ;  •  +  z  =  / 

est  un  triangle  dont  les  sommets  sont  situés  à  la  distance  /  de  l'origine  sur 
les  trois  axes  des  coordonnées. 

»  Mais,  pour  que  le  triangle  soit  possible,  il  faut  que  l'or,  ait  simultané- 
ment 

(î»)  X<J--r-  Z,      J  i  Z  +  X,        Z  <.X  4-/. 


(  358  ) 

»  Les  trois  plans  déterminés  par  les  équations  de  ce  groupe,  en  ayant 
égard  à  l'équation  (A),  sont  respectivement  perpendiculaires  à  chacun  des 
trois  axes  des  coordonnées,  à  une  distance  de  l'origine  égale  à-^Z.  Leurs 
intersections  avec  le  triangle  déterminé  par  l'équation  (A)  déterminent  un 
nouveau  triangle  qui  joint  deux  à  deux  les  milieux  des  côtés  du  premier  et 
qui  par  conséquent  n'a  que  le  quart  de  sa  superficie.  Or  c'est  seulement 
à  l'inlérieur  de  ce  triangle  central  que  se  trouvent  les  points  dont  les  coor- 
données satisfont  à  l'ensemble  des  relations  (A)  et  (B)  ;  la  probabilité  cher- 
chée est  donc  {  . 

»  Qu'il  soit  permis  à  l'auteur  de  cette  Note  de  rappeler  que,  dans  une 
précédente  Communication,  il  a  iiontré  comment  des  considérations  ana- 
logues permettent  d'évaluer  la  probabilité  du  nombre  des  racines  réelles, 
dans  une  équation  donnée,  qui  renferment  seulement  deux  coefficients 
variables  [Coinples  rendus,  séance  du  26  juin  1876).  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  la  petletiérine,  alcali  de  l'ëcorce  de  grenadier. 
Note  de  M.  Ch.  Tanret,  présentée  par  M.  Berthelot. 

(Renvoi  à  la  Commission  des  prix  de  Médecine  de  la  fondation  Montyon.) 

«  J'ai  annoncé  précédemment  la  découverte  de  la  pelletiérine  :  pour 
préparer  cet  alcali  à  l'état  de  pureté,  on  distille  sa  solution  éthérée  dans 
un  courant  d'hydrogène,  puis  le  résidu  y  est  maintenu  à  i3o-i4o  degrés, 
jusqu'à  ce  qu'il  ne  se  dégage  plus  de  vapeur  d'eau.  On  élève  alors  la  tem- 
pérature et  l'on  recueille  le  liquide  qui  distille  entre  1 80-1 85  degrés. 

»  Propriétés.  —  La  pelletiérine  ainsi  obtenue  est  incolore;  mais,  à  l'air 
ou  dans  des  flacons  incomplètement  remplis,  elle  se  colore  très-rapidement. 
Sa  densité  à  zéro  est  0,999;  ^"^  ^^'-  °î9^^  ^  ^'  degrés.  Trés-soluble  dans 
l'eau,  cet  alcali  s'y  dihsout  avec  contraction  :  c'est  ainsi  que,  si  on  le  dé- 
pose avec  précaution  sur  l'eau,  on  le  voit,  malgré  sa  plus  faible  densité, 
former  des  stries  qui  tombent  au  fond  du  v;ise.  A  un  mélange  de  i  partie 
de  pelletiérine  et  2,5  parties  d'eau,  j'ai  trouvé  pour  densité  1,021  à  21  de- 
grés. 

»  La  pelletiérine  est  dexlrogyre.  En  solution  aqueuse,  elle  a  un  pouvoir 
rolatoire  [aj,  —  -I-  8°.  Celui  du  sulfate  préparé  avec  l'alcaloïde  distillé  est 
de  -f-  i5",9. 

»  Avec  l'acide  sulfurique  et  le  bichiomate  de  potasse,  la  pelletiérine  (ou 
ses  sels)  donne  une  coloration  verte  auisi  intense  cjue  l'alcool  dans  les 
mêmes  conditions. 


ta 


(  359  ) 
»   Composition.  —  Les  analyses  ('),  coml)inées  avec  celles  des  sels  cris- 
lisés   que  la  pelletiérine  donne  avec  les  acides  suKurique  et  clilorhy- 
drique,  conduisent  à  la  formule  C'H'^AzO^.  En  eOet  : 

Trouvé.  Calculé. 

C 68,98  6<i,o6 

H 9.o5  9)35 

Az 9 '8'  '0)07 

0 12,16  11 ,52 


100,00  100,00 

»   Le  chlorhydrate  desséché  dans  l'acide  C'Tl" AzO^,HCl  a  donné 

Trouvé.  Calculé. 

C 54,55  54,70 

II 8,12  7,98 

Az 7,79  7,92 

0 20, 36  20,23 

»  Le  sulfate  (séché  dans  l'acide)  a  donné  à  l'analyse  26,95  et  26,23  de 
SO'HO  pour  100.  En  outre,  la  quantité  d'acide  que  j'ai  employée  poursa- 
turer  la  pelletiérine  représentait  26,98  pour  100  du  poids  de  sulfate  formé. 
Or  la  formule  C"'H^'AzO,SO%HO  exige  26,06  de  SO'HO. 

»  La  densité  de  vapeur  calculée  avec  la  formule  C'°H"  AzO^  serait  4)8i; 
l'expérience  a  donné  4)66. 

»  La  pelletiérine  fournit  donc  vn  nouvel  exemple  d'une  base  volatile  oxy- 
généevoisine  de  la  tropine,  C"'H"AzO-,  et  de  la  conhydrine,  C'*H"*AzO^. 

»  Rendement.  —  11  m'a  paru  intéressant  de  rechercher  la  quantité  d'al- 
caloïdeque  contiennent  les  écorces  des  diverses  parties  du  grenadier,  ainsi 
que  l'influence  de  la  végétation  sur  sa  foimaliou.  Les  arbrisseaux  qui  ont 
servi  à  ces  essais  étaient  de  même  taille  et  âgés  d'une  dizaine  d'années.  Ils 
avaient  grandi  dans  des  caisses  assez  étroites,  sous  le  climat  de  Troyes, 
renfermés  dans  un  hangar  l'hiver  et  mis  au  grand  air  dans  la  bonne  saison. 
Les  résultats  obtenus  sont  ainsi  comparables  entre  eux,  bien  que  les  gre- 
nadiers venus  en  pleine  terre  et  sous  un  ciel  plus  chaud  eussent  peut-être 
donné  des  quantités  de  pelletiérine  différentes.  Comme  il  me  reste  à  doser 


(  '  )  Elles  ont  clé  Tiitcs  dans  le  laLoraloire  de  M.  Berlholol,  au  Colléye  de  France,  avec  le 
concours  de  M.  Villieis. 


(  36o  ) 

la  pelletiérine  de  grenadiers  arrachés  en  automne,  je  donne  sans  commen- 
taire les  chiffres  que  j'ai  trouvés   : 

Rendement,  tn  sulfate  de  pelletiérine,  de  i  oo  grammes  des  parties  suivantes. 

10  juin.         3  août. 
gr  gr 

Chevelu  entier  des  racines  (sec) >,  i  ,3o 

L'écorce  seule,  obtenue  par  contusion  (sèche) 0,66         2,25 

Le  nicditullium  seul  (sec) »  o,63 

,  ,  •  1  ,  ,  .       .  (  fraîclies  .      0,60         o,C)2 

Ecorces  des  racines  plus  crosses  nu  une  plume  de  nigeon      ,  ,  ■' 

(  sèches. . .      i  ,20         i  ,54 

.  ,  1         L      I  fraîches.  . o,34         o.St 

Ecorces  des  grosses  et  moyennes  branches      ,  ,  '   7i  /-A 

(  sèches o,do  0,00 

Ecorces  des  petites  branches  (sèches) ...      0,82 

»  Action  jjhysiolocjkjue.  —  Les  observations  de  phisieiu's  médecins  de 
Troyes  et  de  Paris,  entreprises  sur  ma  demande,  établissent  que  la  pelle- 
tiérine est  le  principe  ta;nicide  du  grenadier,  principe  qui  n'avait  pas  été 
isolé.  )) 

M.  L.  Lassali.e  adresse  une  Note  relative  à  la  direction  des  aérostats. 
(Renvoi  à  la  Commission  des  aérostats.) 

M.  L.  Gabba  adresse  les  résultats  d'expériences  relatives  à  l'influence 
de  l'eau  sur  le  dévidage  de  la  soie. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Pasteur.  ) 

INI.  J.  Word,  de  Dublin,  adresse,  par  l'entremise  du  Mitiisière  de  l'in- 
térieur, une  Note  relative  à  une  nouvelle  pile  électrique. 

(Conuîussaires  :  MM.  Edm.  Becquerel,  Jamin.) 

M.  Lagré-Dlfau,  m.  Nicolle  adressent  diverses  Communications  rela- 
tives au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 


(  36i   ) 
COURESPONDANCE. 

GÉOMÉTRIE.  —  Sur  les  surfaces  orlhorjonnles.  Note  de  M.  de  Tii.ly. 

«  Les  observations  qui  suivent  m'ont  été  suggérées  par  une  Note  de 
M.  Catalan,  insérée  dans  les  Comptes  r«if/i/s  (6  juillet  1874),  où  l'auteur 
cherche  les  surfaces  1,  et  2o  qui,  avec  les  surfaces  données  S,  forment  un 
système  orthogonal  triple. 

»  Si  les  deux  surfaces  S,  et  Sn  sont  orthogonales  entre  elles  et  à  toutes 
les  surfaces  S,  il  est  clair  que  les  séries  de  sin-faces  2^,,  2,,  respectivement 
tangentes  à  S,  et  à  So  le  long  de  la  courbe  d'intersection  de  ces  deux  der- 
nières surfaces,  forment  avec  la  série  S  un  système  orthogonal  triple;  mais 
c'est  un  système  en  quelque  sorte  secondaire^  parce  que  les  trièdres  trirec- 
tangles  formés  par  les  trois  séries  de  surfaces  orthogonales  ont  tons  leurs 
sommets  sur  une  même  ligne. 

»  Si  l'on  exclut  les  solutions  de  ce  genre,  ha  méthode  contenue  dans  les 
deux  premiers  paragraphes  de  la  Note  de  M.  Catalan  permet  de  trouver 
tous  les  autres  systèmes  orthogonaux. 

»  Mais,  d'une  part,  cette  méthode  semble  susceptible  d'un  mode  d'ap- 
plication tout  différent  de  celui  cpii  est  développé  dans  les  paragraphes 
subséquents  de  la  même  Note;  et,  d'autre  part,  il  n'est  pas  nécessaire 
d'exclure  des  solutions.  Après  avoir  posé  l'équation  (5),  on  peut  pour- 
suivre ainsi  : 

»  Supposons  que,  dans  cette  équation,  jc  et  j"  aient  été  remplacés  par 
leurs  valeiu's  en  a,  /3  et  2,  au  moyen  des  équations  connues  (3).  Admettons, 
de  plus,  que,  dans  ij;'  et  dans  tt',  les  constantes  arbitraires  de  t|;  et  de  n  soient 
censées  éliminées,  respectivement,  au  moyen  des  équations  inconnues 

a  =  d;(/3),     «  =  7:(/3). 

»  Alors  l'équation  (5)  ne  contiendrait  plus  que  a,  /3  et  z,  si  i|^'et  n'  (fonc- 
tions de  a  et  de  /3)  étaient  connues. 

»  Mais  le  lieu  des  sommets  doit  comprendre  au  moins  une  trajectoire 
orthogonale  des  surfaces  S,  le  long  de  laquelle  a  et  /3  sont  constants,  tan- 
dis que  z  est  arbitraire. 

»  Différentiant  donc  l'équation  (5),  autant  de  (ois  que  l'on  voudra,  par 
rapport  à  r,  on  aura  une  suite  d'équations,  qui  devront  être  compatibles  si 

C.  R.,  187S,  2°  Semescre.  (T.  LXXXVll,  N"  9.)  49 


(  362  ) 
le  système  orthogonal  existe.  L'élimination  de  z  conduira  alors  à  quatre 
équations  indépendantes  (au  maximum)  entre  ■^'^  n',  a  et  /3. 

»  Si  de  ces  équations  on  peut  tirer  tj;'  et  vî  en  laissant  a  et  /3  arbi- 
traires, il  en  résultera  un  système  orthogonal  principal,  et  en  même  temps 
une  infinité  de  systèmes  secondaires,  d'après  l'observation  faite  au  début 
de  cette  Noie. 

M  Cette  hypothèse  répond  au  cas  traité  par  M.  Catalan. 

»  Dans  tons  les  autres,  les  valeurs  trouvées  pour  a  et  j3  feront  connaître 
les  trajectoires  orthogonales  de  S  suivant  lesquelles  se  coupent  les  sur- 
faces 2,  et  ^2  des  systèmes  secondaires  isolés.  Les  valeurs  correspondantes 
de  ij;'  et  de  71'  feront  connaître  toutes  les  tangentes  aux  courbes  d'inter- 
section de  2,  et  de  2,  avec  S;  les  antres  éléments  sont  évidemment  arbi- 
traires. La  méthode,  ainsi  présentée  et  complétée,  semble  ne  plus  laisser 
échapper  qu'un  seul  cas  :  c'est  celui  où  les  trajectoires  orthogonales  de  S, 
qui  devraient  former  le  lieu  des  sommets  des  trièdres  trirectangles,  seraient 
indéterminées.  Cela  peut  arriver  de  deux  manières  : 

»  1°  Si  les  surfaces  S  sont  toutes  tangentes  entre  elles  suivant  une  même 
ligne  :  alors  ces  surfaces  jouent  le  rôle  des  surfaces  1^  et  ^2  des  systèmes 
secondaires  dont  il  a  été  question  précédemment. 

»  2°  Si  les  surfaces  S  sont  toutes  tangentes  entre  elles  en  un  même  point, 
ce  qui  se  rencontre,  par  exemple,  dans  le  système  orthogonal  triple  formé 
par  trois  séries  de  sphères  se  coupant  toutes  au  sommet  d'un  trièdre 
Irirectangle  et  ayant  respectivement  leurs  centres  sur  les  trois  arêtes  de 
ce  trièdre.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Recherches  sur  la  slrychnine.  Note  de  MM.  H.  Gal 
et  A.  Étard,  présentée  par  M.  Cahours. 

«  Nous  avons  soumis  la  strychnine  à  l'action  de  divers  réactifs  dans  le 
but  d'en  obtenir  des  dérivés  pouvant  nous  éclairer  sur  sa  constitution. 
Jusqu'à  présent  la  baryte  hydratée  seule  nous  a  fourni  des  résultats  assez 
nets  pour  être  communiqués  à  l'Académie. 

»  En  faisant  réagir  la  baryte  hydratée  sur  la  strychnine  dans  des  limites 
de  concentration  et  de  température  que  l'expérience  nous  a  indiquées  et 
qu'il  est  important  de  ne  pas  dépasser,  nous  avons  pu  obtenir  deux  nou- 
velles bases. 

»  La  strychnine,  finement  pulvérisée  et  additionnée  d'environ  dix  fois  son 


(  363  ) 

volume  d'eau  de  baryte  saturée  à  froid,  est  introduite  dans  des  tubes  que 
l'on  scelle  en  ayant  soin  de  laisser  le  moins  d'air  possible.  Quand  la  dis- 
solution est  complète,  ce  qui  arrive  après  une  chauffe  d'environ  4o  heures, 
à  une  température  qui  doit  être  maintenue  entre  i35  et  i4o  degrés,  on 
ouvre  les  tubes  qui  ne  renferment  pas  de  gaz  et  l'on  verse  leur  contenu 
dans  2  volumes  d'eau  distillée  bouillie;  on  se  débarrasse  delà  baryte  par  un 
courant  rapide  d'acide  carbonique;  puis,  après  avoir  filtré  dans  une  atmo- 
sphère de  ce  gaz,  on  évapore  au  bain-marie  dans  un  ballon  mis  en  com- 
munication avec  une  trompe.  Il  ne  tarde  pas  à  se  déposer  un  précipité 
blanc,  cristallin,  qu'on  purifie  par  une  cristallisation  d'eau  bouillante. 

»  Ainsi  préparé,  le  nouveau  corps  se  présente  en  aiguilles  microsco- 
piques quadrangulaires  sans  biseau  terminal  formant  un  feutre  satiné. 
Très-peu  soluble  dans  l'eau  et  dans  la  plupart  des  dissolvants,  il  se  dissout 
avec  la  plus  grande  facilité  dans  l'acide  chlorhydrique,  avec  lequel  il  forme 
un  sel  déliquescent  et  difficilement  cristallisable. 

»  Avec  l'acide  fartrique,  il  forme  un  beau  sel  acide,  très-peu  soluble  à 
froid,  et  qui  se  précipite  de  la  liqueur  bouillante  en  prismes  brillants. 

»  L'analyse  de  cette  base,  malgré  un  léger  déficit  en  carbone,  conduit 
à  la  formule 

C^H^'Az^O»  =C*2H"Az=0''  +  2H20-, 

Stryclinine. 

Calculé. 

C 66,9      68,1 

H 7,2        7,0 

Nous  proposons  pour  ce  corps  le  nom  de  dihjdroshychnine . 

»  En  évaporant,  jusqu'à  cristallisation,  l'eau  mère  qui  a  fourni  cette 
base,  on  obtient  un  dépôt  brun  qu'on  purifie  par  cristallisation  dans  l'eau 
bouillante,  en  opérant  toujours  à  l'abri  de  l'air.  On  recueille  ainsi  une 
certaine  quantité  de  cristaux  jaunâtres  très-brillants,  en  prismes  biseautés, 
et  répondant  à  la  formule 

Cm-^kz-O'"  =  C^H^^Az^O'  -h3H=0-. 

Strychnine. 

w  Le  tarlrate  acide  de  cette  base,  que  nous  appellerons  Irihydro- 
strychnine,  consMuç.  un  beau  sel  qui  cristallise  en  prismes  jaunâtres,  écla- 
tants. 

49- 


(  3G4  ) 

»  Les  deux  bases,  dont  nous  venons  d'indiquer  le  mode  de  formation, 
sont  inaltérables  à  l'élat  sec,  très-altérables  en  dissolution.  Elles  rédui- 
sent l'azotate  d'argent  à  chaud,  avec  formation  d'un  miroir  métallique, 
les  chlorures  d'or  et  de  platine  à  froid,  en  produisant  une  coloration  d'un 
rouge  violet.  L'eau  de  brome  les  oxyde  en  donnant  une  coloration  sem- 
blable, luais  plus  riche.  Un  excès  la  détruit  en  formant  un  précipité  brun 
solubieen  carmin  dans  l'acide  chlorhydrique  concentré.  Le  mélange  d'acide 
sulfurique  et  de  bichromate  de  potasse  ne  produit  pas  la  réaction  caracté- 
ristique de  la  strychnine. 

))  lia  trihydrostrychnine  est  plus  altérable  que  la  première  des  bases 
étudiées;  il  en  est  de  même  des  sels  qui  en  dérivent.  Ces  produits  sont 
aussi  plus  solubles. 

»  Dans  certaines  circonstances  ces  corps  se  conduisent  comme  des 
aldéhydes,  particulièrement  dans  leur  action  sur  les  sels  d'argent  et  sur 
le  bisulfite  de  soude.  Malgré  ces  caractères,  nous  serions  portés,  à  cause 
de  leurs  propriétés  basicjues,  à  rapprocher  ces  bases  des  produits  décrits 
par  M.  Schûlzenberger  sous  les  noms  à'oxyshjchnine  et  de  dioxystrjch- 
niiie.  Nous  aurons,  du  reste,  à  revenir  sur  ces  produits,  dont  nous  pour- 
suivons l'étude.    B 


ZOOLOGIE.  —  Recherches  sur  les  rapports  qui  existent  entre  les  poids  des  os 
d'un  squelette  de  Buffle;  par  M.  S.  de  Luca.  (Extrait.) 

«  Les  squelettes  examinés  jusqu'à  présent  dans  le  laboratoire  de 
M.  P.  Gervais  appartiennent  aux  espèces  suivantes  :  Saïga  tartarica,  Halma- 
turus  tethidis,  Cœlocjenys  subniger,  Capra  hircus,  Truçjlolites  niger,  Camelus 
dromèdarius,  Cervus  elaphus,  Equus  hemionts,  Sus  soofa,  C/noceplialus 
babuin,  Bos  bubalus,  etc.,  etc.  Cet  examen  confirme  la  loi  établie  dans  mes 
précédentes  Communications,  c'est-à-dire  que  le  poids  des  os  du  côté  droit 
est  supérieur  à  celui  des  os  du  côté  gauche. 

»  ...  J'insisterai  aujourd'hui  sur  les  conclusions  suivantes,  auxquelles 
m'ont  conduit  les  pesées  de  tous  les  os  du  squelette  du  Buffle  : 

»    1°  Le  squelette  entier  du  Buffle  pèse  environ  29  kilogrammes. 

»   2°  La  mâchoire  inférieure  est  la  cinquième  partie  du  |)oids  du  crâne. 

»  '6°  La  tète,  sans  la  mâchoire  inférieure,  pèse  autant  que  la  colonne 
vertébrale. 

M   4°  Le  bassin  est  quatre  fois  plus  lourd  que  le  sacrum. 


(  3G5  ) 

»  5°  Les  os  de  la  tète  représentent  la  quatrième  partie  du  poids  du 
squelette. 

»  6°  La  colonne  vertébrale  peut,  quant  à  son  poids,  se  partager  en 
trois  parties  presque  égales,  l'une  représentée  par  les  vertèbres  cervicales, 
une  autre  par  les  dorsales,  et  la  troisième  par  les  lombaires,  le  sacrum  et  les 
caudales. 

»  ■y"  Les  os  des  deux  membres  antérieurs  pèsent  le  double  des  membres 
postérieurs;  mais  les  os  du  carpe  pèsent  la  moitié  des  os  du  tarse,  tandis 
que  le  métacarpe  et  le  métatarse  ont  le  même  poids. 

»  8°  Les  os  du  côté  droit  pèsent  plus  que  les  correspondants  du  côté 
gauche  :  la  différence  est  d'environ  3  pour  loo  du  poids  des  os  du  côté 
droit. 

»  9°  Parmi  les  vertèbres,  la  première  cervicale,  Veillas,  est  celle  qui  pèse 
le  plus;  ensuite  le  poids  diminue  jusqu'à  la  dernière  dorsale,  puis  com- 
mence à  augmenter  dans  les  lombaires  ou  se  maintient  presque  sans  varia- 
tion; dans  ks  caudales,  la  diminution  de  poids  est  progressive  :  la  pre- 
mière pèse  25  grammes  et  la  dernière  est  représentée  par  une  fraction  de 
gramme. 

»  io°  Les  deux  phalanges  des  membres  antérieurs  pèsent  autant  que 
celles  des  membres  postérieurs,  tandis  que  les  phalangiiies  et  les  phalan- 
gettes des  premiers  sont  plus  lourdes  que  les  correspondantes  postérieures.  » 

M.  A.  Marinscueg  adresse  une  Note  concernant  diverses  questions  de 
Physique,  d'Astronomie  physique,  etc. 

La  séance  est  levée  à  4  heures.  J.  B. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçcs  dans  la  séakce  dii  5  août   1878. 

(su. TE.) 

Observatoite  impérial  de  Rio  de  Janeiro.  Mémoire  sur  Mars.  Taches  de  la 
planète  et  durée  de  sa  rotation  d'après  les  observations  failespendant  l'opposi- 
tion de  1877;  par  Luiz  Cruls.  Rio  de  Janeiro,  Typogr.  nationale,  1H78; 
in-8°.  (2  exemplaires.) 

Almanaque  naulico  para  1878.  Madrid,  impr.  Aribau  y  C,  1878;  iu-8°. 


(  366  ) 

Les  fondions  métriques  fondamentales  dans  un  espace  de  plusieurs  dimen- 
sions et  de  courbure  constante;  par  H.  d'Ovidio,  à  Turin.  Sans  lieu  ni  date; 
br.  in-8°. 

Bulleltino  di  Dibliocjiafia  edi  Storia  délie  Scienze  matematiclie  efisiche;  t.  XI, 
maggio  1878.  Roma,  1878;  in-4°.  (Présenté  par  M.  Chasles.) 

//  Tajuja  corne  antisifililico.  Relazione  del  D''  Celso  Pellizari.  Firenze, 
lipog.  Cenniniana,  1878;  br.  in-8°. 

Alti  délia  R.  Accademia  clei  Lincei;  série  terza,  Transunli,  vol  IL  Ronia, 
tip.  Salviucci,  i878;in-4°. 

Iconographia  crinoideorum  in  stratis  Sueciœ  silaricis  fossilium ,  auctore 
N-P.  Angelin.  HolmifE,  Samson  et  Wallin,  1878;  in-fol.  cartonné. 

The  Metecrology  of  ihe  Bombay  presidency ;  by  Ch.  Chambers.  London, 
G.  Ed.  Eyre  and  W.  Spottiswoode,  1878;  in-4°  avec  atlas. 

Stndien  in  der  Anatomie  des  Neruensystems  und  des  Bindecjewebes;  von 
Axel  Rey  und  Gustaf  Retzius.  Stockholm,  Samson  et  Wallin,  1876; 
in-fol. 

Boletin  del  Minislerio  de  fomento  de  la  Repiiblica  mexicana;  t.  I,  n"*  i  à 
80  ;  t.  II,  n°'  I  à  93  ;  t.  III,  n"'  i  à  4-  Sans  lieu  ni  date;  iu-4°.  (Présenté 
par  M.  Decaisne.) 


Ouvrages  keçds  dans  la  séance  do  12  août  i8'j8. 

Agronomie,  Chimie  agricole  et  Phjsiologie;  par  M.  Boussingault;  t.  VI. 
Paris,  Gauthier- Villars,  1878;  in-8°. 

Bulletin  international  du  Bureau  central  météorologique  de  France  ;  n°^  200 
à  220,  du  19  juillet  au  8  août  1878;  20  liv.  in-4  autogroph. 

AuziAs -Turenne,    La  syphilisation.   Paris,     G<'rmer- Baillière,     1878; 
ii)-8°. 

Notice  sur  Tizi-Ouzou  ;  par  M.  le  D'  Gavoy.   Alger,  V.  Aillaud,  1878; 
in-8°.  (Présenté  par  M.  le  baron  Larrey.) 

Les  fécules;  par  M.  G.  Bleicher.  Paris,  F.  Savy,  1878;  br.  in-8''. 

Quelques  points  relatifs  à  la  toxicologie  de  l'arsenic.  Des  glucoses  arsenicales 
du  commerce;  par  E.  Ritteb.  Paris,  Berger-Levrault,  1878;  br.  in-8''. 

Les  uréides,  thèse  présentée  et  soutenue  au  concours  d'agrégation  (^Section  de 
Chimie);  par  A.  Henninger.  Paris,  F.  Savy,  1878;  br.  in-S". 


(  367  ) 

De  la  thoracentèse  par  aspiration  dans  la  pleurésie  aiguë;  par  M.  le  D''  G. 
DiEULAFOT.  Paris,  G.  Massoii,  1878;  br.  in-8°.  (Présenté  par  M.  Bouley.) 

Moteurs  à  vapeur.  Expériences  faites  sur  les  machines  Woolf  verticales  à  ba- 
lancier, etc.;  par  O.  Hallauer.  Mulhouse,  impr.  veuve  Bader,  1878;  in-8°. 
(Présenté  par  M.  Rolland.) 

Les  bactéries.  Thèse  par  M.  le  D''  A.  Magmw.  Paris,  F.  Savy,  1878; 
in-8°. 

annales  agronomiques;  par  M.  P. -P.  Dehérain;  t.  IV,  2"  fascicule, 
juillet  1878.  Paris,  G.  Masson,  1878;  in-8°. 

Académie  de  la  Rochelle.  Section  des  Sciences  naturelles.  Annales;  1S77, 
n°  14.  La  Rochelle,  typogr.  Mareschal  et  Martin,  1878;  in-8°. 

Lettre  de  M.  Dausse  à  S.  E.  M.  le  commandeur  Spnventa,  au  sujet  de  l'en- 
diguement  du  Tibre.  Grenoble,  impr.  Dauphin  et  Dupont,  1876;  br.  in-8°. 

Troisième  lettre  de  M.  Dausse  à  S.  E.  M.  le  commandeur  Zanardelli  au  sujet 
de  Vendiguement  du  Tibre  à  Rome;  Rome,  impr.  Pallotta,  1877;  br.  in-8°. 

jétti  délia  Società  toscana  di  Scienze  naturali;  vol.  III,  fasc.  2.  Pisa,  tipogr. 
Nistri,  1878;  in-8°. 

Memorie  délia  Società  degli  Spettroscopisti  italiani;  Disp.  6,  7,  giugno, 
luglio  1878.  Palermo,  tipog.  Lao,  1878;  2  Uv.  in-4''. 

United  States  geological  exploration  of  tlte  fortieth  paraltel.  Clarence  King, 
geologist  in  charge;  Part.  I  :  Palœonlology ;  by  F.-B.  Meek;  Part.  II  :  Pa- 
lœontologj ;  bj  James  Hall  and  R.  P.  Whitfield;  Part.  III  :  Ornithology  ; 
by  Robert  Ridgway.  Washington,  government  printing  office,  1877; 
in-4°  relié. 

Transactions  of  the  zoologicat  Society  of  London;  vol.  X,  part.  7,  8,9. 
London,  1878;  3  liv.  iu-4°. 


OdVEAGES    reçus    dans    la    séance    du     19    AOUT    l8'j8. 

Rapport  général  à  M.  le  Ministre  de  l'Intérieur  sur  le  service  des  aliénés 
en  1874,  par  les  inspecteurs  généraux  du  service  de  MM.  les  i)"  Constaws,  Lu- 
NiERet  Dumesnil.  Paris,  imprimerie  Nationale,  1878;  in-4°- 

De  la  résorption  de  la  liqueur  séminale,  de  son  action  tonique  excitante  sur 
l'homme  et  sur  la  femme  ;  par  le  D""  Mattei. 

Notice  sur  les  propriétés  médicinales  de  la  feuille  de  chou  et  sur  son  mode 
d'emploi;  par  A.  Blanc.  Romans,  A.  Phèdre,  1877;  1"-^°- 


(  368  ) 

Les  prisons  cellulaires  en  Belgique.  Leur  hygiène  physique  et  morale;  par 
J.  Stevens.  Bruxelles,  F.  Larcier,  1878  ;  in-8°. 

Wagner  et  Gactter,  Nouveau  traité  de  Chintie  industrielle;  t.  II,  fasc.  6. 
Paris,  F.  Savy,  1878;  iii-8. 

Exposition  universelle  de  1878.  Note  adressée  au  Jury  international,  par 
MjM.  de  Ruolz  et  de  Fontenay,  sur  les  pièces  de  bronze  pliospliuré  exposées 
par  la  Compagnie  du  chemin  dejer  d'Orléans.  Paris,  impr.  Donnaud,  1878; 
br.  in-Zj". 

Des  déformations  artificielles  du  crâne  en  général,  de  celles  de  deux  crânes 
macrocéphales  trouvés  en  Hongrie  et  d'un  crâne  provenant  des  temps  barbares, 
du  même  pays;  par  J.  de  Lenhossek.  Budapest,  impr.  de  l'Université  royale, 
18785  in-4°. 

Proceedings  of  the  american  Academy  of  Arts  and  Sciences;  new  séries, 
vol.  V  ;  whole  séries,  vol.  XIII,  part.  II  et  III.  Boston,  Wiison  and  Son, 
1878;  2  br.  in-8°. 

Jddress  lo  the  Dritish  Association  for  the  advancement  of  Science,  delivered 
at  Dublin  14"'  august  1878;  hy  \N .  Spottiswoode.  Sans  lieu  ni  date; 
br.  in-8°. 

The  Quarterly  Journal  oj  the  Geological  Society  ;  vol.  XXXIV,  Part.  III, 
n°  i35.  London,  1878;  in-8°. 

Jnnals  of  the  Jstronomical  Observatory  of  Harvard  Collège;  vol.  IX  :  Obser- 
vations made  under  the  direction  of  the  laie  Joseph  Winlock  :  Pholomelric 
researches.  Leipzig,  W.  Engelmann,  1878;  in-4°. 

Original  research  [Authors  copy-rig ht  édition).  The  governing  principles  of 
the  éléments,  etc.;  ^/Hebbert  Massow.  London,  H.  IMasson,  1878;  br.  in-S". 
(Présenté  par  M.  Fizeaii.) 

The  Art  of  dual  Arithmelic  ivhich  entirely  supersedes  the  use  oflogarithms; 
6/ Oliver  Birne.  Philadelphia,  1878  ;  br.  in-8°. 

G.  St.  Ferrari.  Meteorologia  romana.  Koma,  tipogr.  Elzeviriana,  1878; 
in-8». 

Denkschriflen  der  Kaiserlichen  Académie  der  ïVissenschaften  malhematisch- 
naturwissenschaftliche  Classe;  XXXVIII  Band.  Wien,  1878  ;  in-4°. 


COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  2  SEPTEMBRE  1878, 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

M.  le  PnÉsiDE.NT  DE  l'Institut  invite  l'Académie  à  désigner  l'un  de  ses 
Membres  pour  la  représenter,  comme  lecteur,  dans  la  séance  trimestrielle 
du  2  octobre  et  dans  la  séance  publique  annuelle  des  cinq  Académies,  qui 
doit  avoir  lieu  le  ^5  octobre. 


PLASTICODYNAMIQUE.  —  Emboutissage  c/linclrique  d'un  disque  circulaire. 

Note  de  M.  Tresca. 

«  Parmi  les  objets  que  j'ai  pu  remarquer  à  l'Exposition,  la  transforma- 
tion d'un  disque  circulaire  de  rayon  r  en  un  vase  cylindrique,  de  rayon  Tq, 
avait  particulièrement  attiré  mon  attention.  Cette  application  m'avait  per- 
mis d'y  reconnaître  une  preuve  expérimentale  des  bases  mêmes  de  la 
théorie  de  l'élasticité,  et  je  m'étais  proposé  de  réserver  cette  question  pour 
la  traiter,  devant  l'Académie,  comme  cas  particulier  d'une  méthode  plus 
générale. 

C.R.,   187S,  2' Semestre.  (T,  LXXXVII,  N°  ÎO.)  5o 


(  370  ) 

»  Une  indiscrétion  toute  amicale  s'ét^nt  produite  publiquement,  il  y  a 
quelques  jours,  je  me  trouve  obligé  d'examiner  isolément  la  question  spé- 
ciale indiquée  par  l'énoncé,  en  me  réservant  toutefois  d'y  revenir  ullé- 
rienrement  sous  une  forme  plus  scientifique. 

»  La  base  circulaire,  de  rayon  /„,  du  vase  formé  par  l'emboutissage  étant 
restée  inaltérée,  la  paroi  cylindrique  a  été  exclusivement  formée  avec  l'an- 
neau de  largeur  r  —  /"o  dont  elle  était  primitivement  entourée. 

»  Chaque  anneau  de  rayon  ret  de  largeur  dr^  dans  l'hypothèse  où  l'épais- 
seur serait  restée  constante,  doit  donner  lieu  à  un  élément  cylindrique  de 
base  2nro  et  de  hauteur  dh,  de  sorte  qu'on  peut  poser  l'équation 

inrdr  =  2ni\dh,     d'où     dh  ^=     - 
et  par  suite 

»2  ..2 

h 


2'o 


M  Tout  diamètre  du  cercle  primitif  se  repliera  perpendiculairement,  à 
partir  de  la  circonférence  de  rayon  To,  et  s'y  transformera  en  deux  généra- 
trices du  cylindre,  sur  vuie  longueur  Ii,  de  telle  manière  que  la  relation 
parabolique,  indiquée  par  la  formule,  soit  toujours  vérifiée  entre  la  valeur 
primitive  de  ret  la  valeur  finale  de  h  correspondante. 

»  Si  nous  menons  une  parallèle  A  au  diamètre  considéré,  à  une  dis- 
tance a  du  centre,  et  si  nous  désignons  par  v  l'ordonnée  primitive  du 
point  de  cette  parallèle,  situé  à  la  distance  r  de  l'axe  du  cylindre,  on  aura 
encore 

«  — et     i>-  ~  /-  —  a-  ; 

d'où,  en  substituant, 


Cette  équation  représenterait  une  parabole  tracée  dans  le  plan  dont  la 
droite  A  serait  la  projection  et  la  trace;  et,  pour  obtenir  la  transformée 
de  la  droite  primitive  sur  le  cylindre,  il  suffirait  de  projeter  normalement 
sur  ce  cylindre  chacun  des  points  de  cette  courbe.  La  hauteur  /;  ne  chan- 
gerait pas  dans  cette  projection  conoïde,  et  Ton  reconnaît  ainsi  que  la 
transformée  de  A  serait  exprimée  par  l'ensemble  des  deux  équations 


X-  +j 


„^  ^H  a^  _  r; 
Il  =^ : 


(37-   ) 
.X',  y  et  h  étant  les  trois  coordonnées  d'un  point  quelconque   de  cette 
transformée.   Le  tracé  le  plus  élémentaire  montre,  d'ailleurs,  que 


('  n 

J         a; 


et,  en  remplaçant  i>  par  sa  valeur  en  fonction  des  nouvelles  coordonnées, 
la  deuxième  équation  devient 


/i  = 


a-  r' 

.r'  °  ___  n\r'  -h  n^.r^  —  ;•?.  .r'  _  r]  frt'  —  .t^]  _   r,    (/>'  —  .r' 

2/o  ir^x'-  2ri,a;^  2  x^ 


Cette  seule  équation  va  nous  permettre  de  vérifier  l'exactitude  de  la  trans- 
formation géométrique  que  nous  avons  obtenue  matériellement  sur  la 
pièce  d'acier  que  nous  présentons  à  l'appui  de  cette  théorie. 

))  Pour  a  =  o,  si  l'on  fait  x  --=  o^  il  vient  A  =  -•,  tous  les  points  de  la 
génératrice  a'„  du  cylindre  appartiennent  à  la  transformée  du  diamètre 
primitif,  ce  qui  justifie  nos  premières  indications. 

»  Si  «  est  plus  grand  que  o,  h  devient  infini  pour  j:  =  o;  toutes  les 
transformées  des  lignes  parallèles  A  ont  pour  asymptotes  les  deux  géné- 
ratrices ,r  =r  o,  j'  =  ±  r„,  qui  se  trouvent  dans  le  plan  méridien,  également 
parallèle  à  ces  droites. 

»  Pour  a  =  /■„,  on  a  h  =  — ^,   ce  qui  conduit  à  h  =  o  pour^  =  o,  et 

montre  que  le  sommet  de  la  courbe  est  alors  dans  le  plan  même  de  la  base. 

»  Dans  tous  les  cas,  h  n'est  positif  que  pour  les  valeurs  de  x  plus  pe- 
tites que  a;  la  transformée  n'existe  qu'en  deçà  de  cette  limite,  et  la  défor- 
mation ne  commence  qu'à  partir  de  la  valeur  x  =  a. 

»  Si  a  >  Tp,  la  hauteur  h  est  toujours  positive,  puisque  la  valeur  limite 
de  X  est  j:  =  /„,  et  le  point  le  plus  bas  de  la  courbe  est  donné  par 


expression  qui  nous  ramène  au  point  de  départ. 

»  Ces  considérations  géométriques,  très-simples,  n'auraient  pas  été  par 
elles-mêmes  dignes  d'occuper  l'attention  de  l'Académie;  mais  il  nous  a 
paru  que,  réalisées  par  la  déformation  d'un  disque  de  métal,  elles  offri- 
raient quelque  intérêt,  surtout  en  ce  que  l'on  trouve,  sur  le  modèle  pré- 


(  372  ) 
sente,  toute  la  série  des  courbes  qui  ont  pour  asymptotes  communes  deux 
des  génératrices  opposées  du  cylindre,  et  qui  proviennent  de  deux  séries 
de  lignes  parallèles  tracées  sur  la  base,  à  la  distance  égale  de  i  centimètre, 
les  unes  par  rapport  aux  autres. 

»  Nous  présentons,  à  côté  du  modèle  spécial  qui  justifie  les  précé- 
dentes indications,  le  petit  couvercle  qui  a  passé  très-inaperçu  à  l'Exposi- 
tion, et  qui  nous  a  cependant  engagé  dans  cette  étude  de  curiosité  méca- 
nique. Nous  aurons  à  établir  ultérieurement  qu'il  nous  est  possible,  dès  à 
présent,  de  calculer  un  grand  nombre  de  transformations  analogues.  » 

M.  Adams,  directeur  de  l'Observatoire  de  Cambridge,  adresse  à  l'Aca- 
démie sa  souscription  pour  l'érection  du  monument  à  Le  Verrier. 


NOMINATIOIVS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  nomination  d'une  Com- 
mission de  deux  Membres,  qui  sera  chargée  de  vérifier  les  comptes  de 
l'année  1877. 

MM.  Chevrecl,  Ddpcy  de  Lôme  réunissent  la  majorité  des  suffrages. 


MEMOIRES  LUS. 

ÉCONOMIE  RURALE.  —    ta  litière- fumier.  Mémoire  de  M.  Ch.  Brame. 

(Extrait.) 

(Commissaires  :  MM.  Chevreul,  Boussingault,  Duchartre.) 

«  Conclusions.  —  1°  Le  fumier  de  ferme  ne  pourra  jamais  être  com- 
plètement remplacé,  soit  par  des  engrais  pulvérulents  du  commerce,  soit 
par  des  engrais  chimiques;  ceux-ci  ne  seront  jamais,  sauf  de  rares  excep- 
tions, que  des  adjuvants  qui  ont  besoin  du  premier  pour  devenir  assimi- 
lables. 

»  2°  C'est  une  vérité  bien  connue  que,  pour  obtenir  beaucoup  de  blé, 
il  faut  surtout  préparer  beaucoup  de  fumier.  Par  le  fumier  de  bonne  qua- 
lité, le  bétail  rapporte  plus  au  cuitivateiu'  qu'd  ne  peut  le  faire,  soit  par 
son  travail,  soit  par  son  prix  de  vente  lorsqu'il  a  été  engraissé. 

»   3"  En  puisant  du  fianier  inodore  dans  l'étable  même,  non-seulement  les 


(373  ) 

cultivateurs  en  améliorent  la  qualité,  mais  encore  ils  préservent  ainsi  leur 
santé  et  celle  des  leurs,  aussi  bien  que  celle  du  bétail,  des  atteintes  les  plus 
fâcheuses.  Pour  les  hommes  comme  pour  les  animaux,  rien  n'est  plus 
insalubre  que  le  fumier  accumulé  dans  les  cours  des  fermes,  principale- 
ment à  cause  du  purin  qui  s'écoule  au  hasard  ou  qui  est  rassemblé  dans 
des  fosses  spéciales.  Les  fumiers  les  mieux  aménagés,  endigués,  arrosés 
avec  la  pompe  à  purin,  sont  loin  d'être  exempts  de  causes  d'insalubrité; 
rien  n'est  plus  malpropre  ni  plus  insalubre  que  le  fumier  ordinaire. 

»  [f  II  faut  donc  faire  de  la  lilière- fumier;  la  fiibrication  d'un  fumier 
salubre,  par  le  bétail  lui-même,  présente  tous  les  avantages,  soit  au  point 
de  vue  des  bénéfices  fournis  par  l'exploitation,  soit  au  point  de  vue  de 
l'hygiène.  » 


Physiologie.  —  De  l'influence  de  la  quantité  de  sang  contenue  dans  les  muscles 
sur  leur  irritabilité.  Note  de  M.  J.  Schmoulkwitscii. 

«  L'expérience  de  Stevson,  qui  date  du  xvii"  siècle  et  qui  consiste  dans 
la  production  d'une  paralysie  des  membres  postérieurs  par  l'application 
d'une  ligature  sur  l'aorte  abdominale,  prouve  la  relation  intime  entre  la 
circulation  du  sang  dans  les  muscles  et  leur  fonction.  M.  Brown-Sequard 
a  démontré,  sur  les  animaux  et  même  sur  l'homme,  que  les  muscles  roidis 
peuvent  recouvrer  leur  contractilité  à  la  suite  d'injections  de  sang  artériel. 
On  a  ainsi  admis  généralement  que  les  muscles  privés  de  sang  perdent 
leur  irritabilité  et  cessent  de  fonctionner. 

»  En  répétant  ces  expériences,  j'ai  constaté  que  les  muscles,  en  devenant 
anémiques,  ne  commencent  pas  immédiatement  à  perdre  leur  irritabilité. 
Au  contraire,  cette  dernière  augmente  pendant  quelque  temps  et,  arrivée  à  un 
certain  degré,  commence  à  baisser.  Le  même  phénomène  se  remarque  après 
la  section  d'un  nerf:  l'irritabilité  du  muscle  correspondant  augmente  dans 
les  premiers  moments.  Ce  dernier  phénomène  doit,  à  mon  avis,  être  égale- 
ment attribué  à  l'anémie,  qui  est  la  suite  immédiate  de  la  section  des  nerfs. 

))  Les  célèbres  expériences  de  MM.  CI.  Bernard,  Vulpian  et  d'autres  ont 
démontré  que,  dans  les  nerfs  musculaires,  il  y  a  des  branches  vasomotrices, 
dont  l'excitation  produit  une  anémie  complète  du  nuiscle,  tandis  que  la 
section  produit  une  hypérémie  et  une  augmentation  de  chaleur.  Or,  il  en 
résulterait  que  la  section  est,  au  premier  moment,  un  excitant  mécanique 
pour  les  nerfs. 


{  374  ) 

»  L'anémie  est  la  cause  de  l'augmentation  de  l'irritabilité  des  muscles  ; 
je  le  prouve  par  les  expériences  suivantes  : 

"  1°  En  comprimant  l'aorte,  ou  en  liant  l'artère  d'un  muscle,  on  n'y 
constate  plus  une  augmentation  de  l'irritabilité  après  la  section  du  nerf. 
Cela  démontre  que  cette  augmentation  dépend  exclusivement  de  la  circu- 
lation; car,  je  le  répète,  la  circulation  une  fois  interrompue,  la  section  du 
nerf  ne  produit  plus  aucun  effet. 

»  2°  En  curarisantun  animal  jusqu'à  la  paralysie  complète,  on  constate 
toujours  une  augmentation  de  l'u-ritabilité  musculaire  après  la  section  des 
nerfs.  Ici,  évidemment,  ne  peuvent  agir  que  les  nerfs  vasomoteurs,  qui, 
comme  on  l'a  démontré,  ne  se  paralysent  pas  facilement  par  le  curare. 

»  Ainsi  je  crois  avoir  démontré  que  l'anémie,  de  même  que  certaines 
affections  du  système  nerveux  qui  produisent  une  perturbation  dans  les 
fonctions  des  vasomoteurs,  doivent  augmenter  l'irritabilité  musculaire, 
fait  qui  a  été  constaté  dans  la  clinique,  mais  qui  n'a  pas  été  suffisamment 
expliqué  théoriquement.   /> 

MÉMOIRES  PRÉSENTÉS. 

M.  F.  Proth  adresse  l'énoncé  du  théorème  suivant,  relatif  à  la  théorie 
des  nombres  :  «  Si  le  nombre  i''  -+•  i  est  premier,  il  divise  la  quantité 
3-      +  I .   Si  le  nombre  2''  +  i   est  composé,  il  ne  divise  pas  la  quantité 

3*      -+-  i  {/c  est  égal  à  1")  ». 

(Commissaires  :  MM.  Hermite,  Bouquet.) 

M.  A.  Rrachet  adresse,  par  l'entremise  du  Ministère  de  l'Instruction 
publique,  une  Note  relative  à  la  meilleure  forme  à  donner  aux  violons. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Physique.) 

M.  A.  Gannal  adresse  une  Note  relative  à  une  modification  du  procédé 
delà  balance  hydrostatique  pour  la  détermination  des  densités  des  liquides. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Desains.) 

M.  II.  Regard,  M.  J.  Dcsart  adressent  diverses  Communications 
relatives  à  la  direction  des  aérostats. 

(Renvoi  à  la  Commission  des  Aérostats.) 


(  375  ) 
M.  A.FoACHE  adresse  une  Communication  relative  au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  J.  Tabet  adresse  les  résultats  obtenus  par  un  procédé  dont  il  est 
l'auteur,  pour  la  destruction  du  Phylloxéra. 

Ce  procédé  consiste  dans  l'emploi  du  sang,  mêlé  avec  du  bitume  de 
Judée  délayé  dans  de  l'huile  d'olive. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 


CORRESPONDANCE. 

M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du  Commerce  adresse  ,  pour  la 
Bibliothèque  de  l'Institut,  le  Rapport  sur  le  deuxième  concours  d'irrigation 
dans  le  département  de  Vaucluse,  en  1877. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Un  «  Atlas  uniprojectionnel  »  de  M.  J.-V.  Barbier; 
2°  Une  nouvelle  feuille  de  la  carte  géologique  de  la  Suisse  (Alpes  vau- 
doises),  par  Renevier. 

M.  le  Directeur  de  l'École  de  Médecine  de  Nantes  adresse,  pour  la 
Bibliothèque  de  l'Institut,  un  album  de  reproductions  photographiques  de 
pièces  anatomiques  choisies  dans  le  Musée  de  cette  École. 

C'est  pour  honorer  la  mémoire  de  leur  vénéré  collègue  et  ancien  direc- 
teur, M.  Hélie,  fondateur  du  Musée,  que  les  professeurs  de  l'Ecole  ont  dé- 
cidé de  reproduire,  par  la  photographie,  un  certain  nombre  de  ces  pièces 
anatomiques,  au  moyen  d'une  souscription,  à  laquelle  ils  ont  tous  adhéré. 

M.  AsAPH  Hall  adresse,  de  Washington,  ses  remercîments  pour  le  prix 
Lalande,  qui  lui  a  été  décerné  dans  la  dernière  séance  publique. 

M.  le  Président  de  la  Société  de  Géographie  informe  l'Académie  qu'une 
réunion  des  Sociétés  françaises  de  Géographie  aura  lieu  les  a,  3  et  4  sep- 
tembre. 


(376) 

ASTRONOMIE.  —  Sur  l'exislence  d'une  planète  inlra-mercurielle  observée  pen- 
dant tcclipse  totale  de  Soleil  du  29  juillet.  Lettre  de  M.  J.  Watso\  à 
M.  Fizeaii. 

«  Ann  Arbor  (États-Unis),   14  août  1878. 

»  Pendant  la  récente  éclipse  totale  de  Soleil,  je  me  suis  consacré  exclu- 
sivement à  la  recherche  d'une  planète  intra-mercurielle,  et  j'ai  le  plaisir 
de  vous  informer  que  mes  efforts  ont  été  couronnés  de  succès. 

»  Dans  le  but  d'éviter  la  possibité  d'une  erreur  résultant  de  lectures 
fautives  sur  les  cercles  divisés,  pour  le  cas  oi'i  la  planète  serait  aperçue, 
je  plaçai  sur  les  cercles  de  l'instrument  des  disques  de  papier-carte,  sur 
lesquels  les  directions  de  la  limette,  tant  en  ascension  droite  qu'en  décli- 
naison, pouvaient  être  pointées  au  moyen  d'un  mécanisme  inscripteur.  Avant 
et  après  la  phase  totale,  les  positions  du  Soleil  furent  ainsi  marquées  sur 
les  cercles  de  papier,  en  sorte  que  les  observations  se  trouvent  rapportées 
directement  au  Soleil. 

»  Pendant  le  cours  de  celte  recherche,  je  rencontrai  une  étoile  de 
4*  grandeur,  laquelle  brillait  d'une  lumière  rougeàtre  et  présentait  un 
disque  sensible,  bien  que  le  grossissement  de  la  lunette  ne  fût  que  de  45. 
J'en  marqtjai  la  position  sur  les  cercles  de  papier,  et  ensuite  je  la  vérifiai 
une  seconde  fois.  Je  constatai,  en  outre,  qu'il  n'y  avait  dans  l'astre  aucune 
apparence  de  forme  allongée,  telle  qu'aurait  dû  l'offrir  une  comète  dans 
cette  position  par  rapport  au  Soleil.  D'après  ce  qui  précède,  je  me  crois 
autorisé  à  considérer  l'astre  dont  il  s'agit  comme  étant  la  planète  dont 
M.  Le  Verrier  avait  prédit  l'existence. 

»  Depuis  mon  retour  à  Ann  Arbor,  j'ai  monté  les  cercles  employés  à 
l'observation  sur  un  cercle  gradué,  et  j'ai  relevé  les  positions  marquées. 
Je  suis  ainsi  en  mesure  de  donner  la  position  de  la  planète  avec  une  exac- 
titude considérable.  Le  résultat  que  j'ai  obtenu  est  le  suivant  : 

Position  apparente  de  la  planète. 
VFashington,  temps  moyen.  Ascension  droite.  Déclinaison. 

1878  juillet  29 51'iG"'  8i'a6'"54'  -hi8"i6' 

»  Je  me  ferai  un  plaisir  de  vous  envoyer  prochainement  les  détails  des 
observations.    » 


(377) 

M.  3I011CHEZ  annonce  qu'il  résulte  d'une  autre  lettre  de  M.  Watson, 
reçue  le  4  septembre,  que  des  corrections  doivent  être  apportées  à  la 
position  qu'il  avait  primitivement  assignée  à  la  nouvelle  planète. 

Dans  ces  conditions,  le  travail  de  M.  Caillot,  dont  M.  Mouchez  avait 
donné  lecture  à  l'Académie,  doit  être  complètement  revu  et  ne  peut  être 
publié  dans  le  présent  numéro  des  Comptes  rendus.  » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.   —  Note  relative  à  une  réclamation  récente 
de  M.  Maurice  Levy  ;  par  M.  Laisant. 

n  Dans  le  Compte  rendu  de  la  séance  du  5  août  (p.  aSg)  figure  une  Note 
de  M.  Maurice  Levy,  relative  à  ma  précédente  Communication  du  29  juillet  : 
Note'sur  un  théorème  sur  les  mouvements  relatifs. 

»  La  réclamation  de  M.  Maurice  Levy  est  absolument  fondée.  J'ignorais 
de  la  manière  la  plus  complète  l'existence  de  sa  Communication  et  celle 
de  M.  Gilbert,  et  je  n'en  ai  eu  connaissance  qu'après  l'impression  de  ma 
Note.  Je  me  proposais  de  faire  moi-même  une  rectification  à  ce  sujet, 
lorsque  j'ai  appris  que  M.  Maurice  Levy  avait  pris  les  devants  en  faisant 
cette  réclamation,  que  je  crois  de  mon  devoir  de  confirmer  aujourd'hui.  » 


CHIMIE.    —   Sur  la  diffusion  du  cérium,  du  lanthane  et  du  didyme.  Extrait 
d'une  Lettre  de  M.  Cossa  à  M.  Sella,  présentée  par  M.  Fremy. 

«  On  sait,  depuis  1874,  que  quelques  schéelites,  et  surtout  celle  de 
Traversella  et  l'apatite  de  Jumilla,  observées  au  spectroscope,  montrent 
la  raie  noire  d'absorption  caractéristique  des  composés  de  didyme.  La 
présence  de  ce  métal  laisse  soupçonner  celle  du  cériinn  et  du  lanthane. 
Et,  en  effet,  il  suffit  de  quelques  grammes  de  schéelite  de  Traversella  pour 
mettre  en  évidence  les  trois  métaux,  par  les  méthodes  habituelles  de  sé- 
paration. 

»  Ce  n'est  pas  seulement  l'apatite  de  Jumilla  qui  décèle  la  présence  du 
didyme  par  l'observation  spectroscopique  directe;  on  peut  aussi  l'observer, 
plus  ou  moins  distinctement,  dans  les  apatiies  de  Capo  di  Sales,  Cerno, 
Mercado,  Miask,  Sreiner,  Snarum.  L'analyse  chimique  montre,  en  outre, 
le  cérium  dans  toutes  ces  apatites. 

C.  R.,  1878,  3-  Semescra.  (T.  LXXXVll,  N"  10.)  5  I 


(  378) 

»  Si  l'on  ne  peut  pas  voir  directement  la  ligne  noire  caractéristique  du 
didyme,  il  ne  faut  pas  encore  en  conclure  l'absence  des  métaux  de  la  série 
du  cérium.  En  opérant  sur  5o  grammes  de  dix  échantillons  différents 
d'apatite  qui  ne  décelaient  pas  le  didyme  avec  le  spectroscope,  M.  Cossa 
a  toujours  obtenu,  pour  chaque  échantillon,  et  par  les  méthodes  habi- 
tuelles, une  petite  quantité  d'oxalate  de  cérinm,  de  lanthane  et  de  didyme. 

»  M.  Cossa  a  encore  trouvé  les  trois  métaux  dans  la  schéelite  compacte 
de  Meymac,  dans  la  staffelite  de  Nassau,  et  dans  des  phosphorites,  ostéo- 
lithes  et  coprolithes  de  plusieurs  provenances. 

»  M.  Cossa  a  ensuite  essayé  les  calcaires.  En  attaquant  i  kilogrammes 
de  marbre  saccharoïde  de  Carrara,  il  a  pu  obtenir  un  mélange  des  oxalates 
de  cérium,  de  lanthane  et  de  didyme,  dans  la  proportion  d'environ  2  cen- 
tigrammes par  kilogramme  de  calcaire.  Il  en  a  obtenu  une  quantité  plus 
grande,  environ  i  déc'gramme  pour  chaque  kilogramme,  dans  le  calcaire 
coquillier  d'Avellino. 

»  Les  os  ont,  enfin,  été  l'objet  de  l'examen  de  M.  Cossa.  Il  a  fait  deux 
essais  sur  2  kilogrammes  de  cendres  d'os  lavé,  qui  sert  à  la  préparation  des 
coupelles,  et  il  a  trouvé  à  peu  près  3  centigrammes  d'oxalate  des  métaux 
en  question  pour  chaque  kilogramme. 

»  M.  Cossa  se  propose  de  continuer  ses  recherches  sur  les  cendres  des 
plantes,  sur  d'autres  calcaires  et  d'autres  phosphates;  mais,  en  attendant, 
il  croit  pouvoir  affirmer  que  le  cérium,  le  lanthane,  le  didyme  doivent 
être  mis  paruii  les  métaux  les  plus  répandus  dans  la  nature,  et  qu'ils  en- 
trent dans  la  composition  des  êtres  organisés.  « 


PHYSIOLOGIE  ANIMALE.  —  Sur  tes  cnttses  du  bourdonnement  chez  les  Insectes. 
Note  de  M.  J.  Pérez,  présentée  par  M.  Milne-Edw^ards. 

«  Depuis  les  expériences  de  Chabrier,  Burmeister,  Landois,  etc.,  le 
bourdonnement,  chez  les  Insectes,  est  attribué  aux  vibrations  de  l'air  frot- 
tant contre  les  bords  des  orifices  stigmatiques  du  thorax,  sous  l'action  des 
muscles  moteurs  des  ailes.  Ces  derniers  organes  n'y  prendraient  qu'une 
part  minime,  en  modifiant  plus  ou  moins  le  son  produit  par  les  orifices 
respiratoires. 

»  J'ai  répété  toutes  les  expériences  de  ces  auteurs  :  elles  ne  m'ont  pas 
toujours  donné  les  résultats  qu'ils  annoncent,  ou  j'ai  cru  pouvoir  en  tirer 
une  interprétation  différente  de  la  leur. 


(  379) 

»  i"  En  collant  l'une  à  l'autre  les  ailes  d'une  Mouche  {Sarcophaga  car- 
naria),  comme  l'a  fait  Chabrier,  il  est  très-exact  qu'on  n'empêche  pas  le  son 
de  se  produire;  mais  il  ne  l'est  point  que  les  ailes  puissent  ainsi  être  tenues 
dans  une  immobilité  complète.  La  flexibilité  de  ces  organes  permet  à  leur 
base,  libre  de  soudure,  d'obéir  aux  contractions  des  muscles  du  vol;  cette 
base  vibre  et  le  bourdonnement  se  produit.  Mais  tout  bourdonnement 
cesse  si,  tenant  les  ailes  serrées  l'une  contre  l'autre  dans  une  étendue  aussi 
grande  qu'on  le  peut,  de  manière  à  exercer  une  certaine  traction  sur  leur 
base,  on  rend  tout  mouvement  de  ces  organes  impossible.  De  quelque 
manière  qu'on  maintienne  les  ailes,  pourvu  que  leur  immobilité  soit  com- 
plète, le  bourdonnement  cesse  d'une  manière  absolue,  contrairement  à 
l'opinion  de  Hunier. 

»  2"  En  enlevant  les  parties  écailleuses  qui  garnissent  le  pourtour  des 
stigmates,  loin  d'annuler  le  bourdonnement,  comme  l'affirme  Chabrier, 
on  ne  l'a  en  rieu  modifié,  pourvu  que  l'opération  n'ait  pas  affaibli  l'animal 
d'une  manière  sensible. 

»  3°  On  peut  léser,  de  différentes  manières  et  plus  ou  moins  gravement, 
les  orifices  respiratoires;  on  peut  y  introduire  des  corps  solides  assez 
volumineux,  sans  empêcher  le  bourdonnement  ni  en  changer  le  timbre. 

»  4°  Si  l'on  bouche  hermétiquement  les  stigmates  thoraciques,  comme 
l'a  fait  Burmeister,  le  bourdonnement  n'est  nullement  anéanti  :  il  est  seu- 
lement affaibli,  en  proportion  de  l'affaiblissement  du  vol  lui-même. 

»  Il  se  produit  alors,  surtout  chez  les  Diptères,  des  effets  qui  méritent 
d'être  signalés.  L'animal  devient  lent  et  paresseux;  il  ne  vole  plus  volon- 
tiers. S'il  s'y  décide,  son  vol,  peu  soutenu,  ne  tarde  pas  à  s'arrêter,  puis 
l'Insecte  s'affaisse  et  ne  donne  plus  signe  de  vie.  J'ai  vu,  une  fois,  un  Éristale 
[E.  tenax)  qui,  s'étant  échappé  vivement  de  mes  doigts  vers  la  fenêtre, 
aussitôt  après  l'occlusion  des  stigmates,  tomba  sans  mouvement  à  mes 
pieds,  entièrement  épuisé  par  un  vol  de  quelques  centimètres.  Ce  résultat 
ne  se  produit  pas  toujours  aussi  brusquement,  mais  il  ne  manque  jamais 
de  survenir  après  quelques  essais  de  vol  répétés.  Il  s'explique  aisément  par 
l'absorption  complète  de  la  provision  d'oxygène  contenu  dans  les  trachées 
du  thorax,  par  suite  des  contractions  des  muscles  du  vol.  C'est  une  véri- 
table asphyxie.  Au  bout  de  quelques  minutes  cependant,  la  mouche  revient 
à  la  vie,  grâce  à  l'afflux  de  l'air  venu  par  l'abdomen  dans  le  thorax. 
L'animal  peut  alors  de  nouveau  essayer  de  voler,  de  marcher  tout  au 
moins,  mais  la  mort  définitive  ne  se  fait  jamais  longtemps  attendre.   Ces 

5i.. 


(  38o  ) 

effets  sont  si  constants  et  si  faciles  à  obtenir,  qu'il  est  vraiment  surprenant 
qu'aucun  expérimentateur  ne  les  ait  signalés. 

»  Les  causes  du  bourdonnement  résident  certainement  dans  les  ailes. 
On  a  déjà  reconnu  depuis  longtemps  que  la  section  de  ces  organes,  prati- 
quée plus  ou  moins  près  de  leur  insertion,  influe  d'une  manière  plus  ou 
moins  marquée  sur  le  bourdonnement.  Il  devient  plus  maigre  et  plus  aigu  ; 
le  timbre  est  lui-même  notablement  modifié.  Il  perd  le  velouté  dû  au  frot- 
tement de  l'air  sur  les  bords  des  ailes,  et  devient  en  quelque  sorte  nasil- 
lard. Le  timbre  perçu  dans  ces  circonstances  rappelle  celui  des  instruments 
à  anche  battante  ou  mieux  encore  celui  de  certains  interrupteurs  élec- 
triques, et  n'a  rien  qui  ressemble  au  son  que  peut  produire  le  passage  de 
l'air  à  travers  un  orifice.  Ce  son  est  tout  à  fait  en  rapport,  au  contraire, 
avec  les  battements  répétés  du  moignon  alaire  contre  les  parties  solides  qui 
l'environnent,  ou  des  pièces  carrées  qu'il  contient  [osselets  radicaux  de 
Chabrier),  les  unes  contre  les  autres. 

»  Si,  sur  un  animal  opéré  comme  il  vient  d'être  dit,  on  enduit  le  tron- 
çon alaire  d'une  substance  peu  fluide  que  l'air  ne  dessèche  qu'à  la  longue, 
le  son  précédent  est  sensiblement  assourdi,  sans  que  l'on  n'ait  en  rien  mo- 
difié les  stigmates  ni  gêné  le  mouvement  des  ailes. 

»  Quand  la  section  intéresse  le  moignon  lui-même,  le  son  produit  devient 
de  plus  en  plus  aigre  et  plus  faible.  Il  s'anéantit  dès  qu'elle  atteint  une 
partie  sensible;  mais  c'est  qu'alors,  ainsi  qu'il  est  facile  de  s'en  assurer, 
l'animal  cesse  d'exécuter  des  mouvements  devenus  douloureux. 

B  En  résumé,  chez  les  Hyménoptères  et  les  Diptères,  le  bourdonnement 
est  dû  à  deux  causes  distinctes  :  l'une,  les  vibrations  dont  l'articulation  de 
l'aile  est  le  siège  et  qui  constituent  le  vrai  bourdonnement;  l'autre,  le  frot- 
tement des  ailes  contre  l'air,  effet  qui  modifie  plus  ou  moins  le  premier.  Il 
ne  serait  point  impossible,  d'après  ces  données,  de  réaliser  artificiellement 
le  bourdonnement  de  ces  animaux,  et  j'ai  quelque  espoir  d'y  réussir. 

»  Chez  les  Lépidoptères  à  vol  puissant,  tels  que  les  Si)hynx,  le  bour- 
donnement doux  et  moelleux  que  ces  animaux  fout  entendre  n'est  dû  qu'au 
frôlement  de  l'air  par  les  ailes.  Ce  son,  toujours  grave,  est  seul  à  se  pro- 
duire; il  n'est  point  accompagné  des  battements  basilaires,  grâce  à  une 
organisation  particulière  et  surtout  à  la  présence  des  écailles. 

»  Chez  les  Libellules,  dont  la  base  des  ailes  est  garnie  de  parties  molles 
et  charnues,  il  n'existe  pas  non  plus  de  vrai  bourdonnement,  mais  un 
simple  bruissement  dû  au  froissement  des  organes  du  vol.  m 


(  38i  ) 

PHYSIOLOGIE  VÉGÉTAI,E.   —  Jpplication  du  borax  aux  recherches  de  Physio- 
logie végéude.  Note  de  M.  Sciinetzleu, 

«  Lorsqu'on  plonge,  dans  une  solution  de  borax  dans  l'eau  froide 
(5  à  6  pour  loo),  des  organes  végétaux  renfermant  différentes  matières 
colorantes,  les  matières  liquides  ronges,  bleues,  pourpres,  violettes,  se 
diffusent  rapidement  dans  la  solution,  tandis  que  le  pigmentum  vert  des 
grains  de  chlorophylle  ne  se  diffuse  pas.  On  peut,  de  cette  manière,  dé- 
montrer la  présence  de  la  chlorophylle  dans  des  végétaux  où  elle  se  trouve 
complètement  masquée  par  d'autres  matières  colorantes,  par  exemple  dans 
la  variété  rouge  d'/ltriplex  hortensis,  dans  le  Simodunim  abortivam,  dans  cer- 
taines Algues  rouges,  jaunes,  etc.  Une  petite  Algue  unicelhdaire  qui  pro- 
duit sur  les  voûtes  humides  des  taches  couleur  de  sang,  le  Porphjridium 
cruentum  Naeg,  a  été  placée  par  Rabenhorst  dans  les  Phodoph/cece,  algues 
qui  se  distinguent  entre  autres  par  l'absence  de  la  chlorophylle  et  par  la 
présence  d'une  matière  colorante  ordinairement  rouge.  Or,  il  suffit  de 
plonger  cette  petite  Algue  pendant  quelques  heures  seulement  dans  une 
solution  de  borax,  pour  voir  disparaître  toute  la  matière  rouge;  la  plante 
devient  alors  complètement  verte  sous  l'influence  delà  véritable  chloro- 
phylle finement  granuleuse. 

M  En  plongeant  des  feuilles  vertes  de  différentes  plantes  dans  la  solution 
de  borax,  on  voit,  au  bout  de  deux  à  trois  jours,  une  ujatière  colorante 
jaune  qui  s'est  diffusée  dans  le  liquide  ambiant.  Lorsqu'on  verse  dans  ce 
liquide  jaune  une  solution  de  perchlornre  de  fer,  il  se  produit  un  précipité 
qui  varie  du  vert  sale  jusqu'au  bleu  noir.  Ce  précipité  ne  peut  pas  être 
confondu  avec  le  précipité  orange  produit  par  le  perchlornre  de  fer  dans 
la  solution  pure  de  borax.  La  matière  précipitée  dans  le  liquide  jaune  ap- 
partient évidemment  au  groupe  du  tannin  :  la  solution  de  borax  nous 
fournit  ainsi  un  moyen  d'étudier  la  distribution  relative  du  tannin,  non- 
seulement  dans  les  différenls  végétaux,  mais  dans  leurs  diflérenls  organes 
pendant  les  phases  de  leur  développement.  On  trouve  ainsi  des  différences 
très-frappantes,  tandis  que  des  feuilles  de  mauves,  de  pommes  de  terre,  etc., 
ne  présentent  que  des  traces  de  tannin,  les  feuilles  de  Fraisier  [Fia- 
garia  gnindiflora),  de  Sumac  (/î/u/i  corieria),  etc.,  en  contiennent  tellement 
que  le  perchlornre  de  fer  produit,  dans  le  liquide  jaune  diffusé,  un  précipité 
d'un  bleu  noir  comme  de  l'encre.  L'intensité  de  la  coloration  jaune,  qui 
se  produit  dans  la  solution  de  borax,  n'est  pas  toujours  proportionnelle  à 


(  382  ) 
la  quantité  de  tannin  qu'elle  renferme.  Il  y  a  là,  outre  le  tannin,  une  mn- 
tière  colorante  jaune  qui  provient  probablement  de  la  xanthophylle  des 
grains  de  chlorophylle.  Le  tannin  des  plantes  se  diffuse  aussi  dans  l'eau  or- 
dinaire, mais  il  y  a,  dans  ce  cas,  décomposition  du  tissu  végétal  et  fermen- 
tation, tandis  que  le  liquide  se  trouble  et  prend  une  coloration  d'un  gris 
sale.  Dans  le  borax,  toute  fermentation  est  arrêtée,  et  le  liquide  est  jaune  et 
limpide. 

»  Comme  la  matière  colorante  jaune,  diffusée  des  feuilles  vertes  dans  la 
solution  de  borax,  présente  une  grande  analogie  avec  la  xanthophylle 
qu'on  sépare  d'une  solution  alcoolique  de  chlorophylle  en  l'agitant  avec 
du  benzol,  de  la  ligroïne,  etc.,  on  est  amené  tout  naturellement  à  exami- 
ner si  la  xanthophylle  ainsi  obtenue  réagit  aussi  sur  les  sels  ferriques. 
Lorsqu'on  secoue,  dans  un  tube  à  réaction,  la  solution  verte  de  chlorophylle 
dans  l'alcool,  avec  environ  le  tiers  de  son  volume  de  ligroïne  pure  et  inco- 
lore, cette  dernière  dissout  la  matière  colorante  vert  bleu  (cyanophylle 
de  Kraus,  phyllocyane  ou  phyllocyanate  de  potasse  de  Fremy,  chlorophyl- 
line  de  Timiriazeff),  tandis  que  l'alcool  retient  en  dissolution  la  matière 
colorante  jaune  associée  à  la  précédente  dans  les  grains  de  chlorophylle. 
Quand  on  verse  dans  le  tube,  où  ces  deux  matières  colorantes  sont  plus  ou 
moins  bien  dissociées,  quelques  gouttes  d'une  solution  de  perchlorure  de 
fer,  il  n'y  a  pas  trace  de  réaction  dans  la  matière  colorante  verte  dissoute 
dans  la  ligroïne,  tandis  que,  dans  la  solution  jaune  de  xanthophylle,  il  se 
forme  un  précipité  plus  ou  moins  foncé.  Avec  les  feuilles  de  Phus  coriaria, 
il  se  forme,  dans  la  solution  alcoolique  jaune,  un  précipité  d'un  bleu  noir 
très-beau.  Il  faudra  tenir  compte  de  la  présence  du  tannin,  dans  les  obser- 
vations faites  sur  la  xanthophylle,  préparée  par  le  procédé  indiqué,  sou- 
vent employé  par  les  physiologistes. 

»  Lorsqu'on  secoue  la  solution  de  chlorophylline  dans  la  ligroïne  avec 
un  peu  d'alcool,  ce  dernier  se  colore  en  jaune;  le  perchlorure  de  fer  ne 
produit  aucun  précipité -dans  cette  solution  jaune,  qui  me  paraît  représen- 
ter la  vraie  xanthophylle  débarrassée  de  tannin.  Ces  faits  nous  fournissent 
une  nouvelle  preuve  que  le  tannin  (ou  les  matières  qui  appartiennent  à 
ce  groupe)  est  très-répandu  dans  le  règne  végétal.  Comme  il  se  trouve  en 
solution  dans  déjeunes  cellules,  il  pourrait  fort  bien  jouer  un  rôle  dans  la 
coagulation  du  protoplasma,  sous  forme  de  grains  d'abord  incolores  ou 
jaunes,  qui  se  colorent  plus  tard  en  vert,  sous  l'influence  de  la  lumière. 

»  Les  jeunes  feuilles  et  jeunes  sarments  de  vigne  renferment  beaucoup 
de  tannin  qui  se  diffuse  rapidement  dons  la  solution  de  borax.  Le  liquide 


(  383  ) 

jaune  ainsi  obtenu  brunit  rapidement  à  sa  surface  sous  l'influence  de  l'air  ; 
il  y  a  là  une  fermentaîion  qui  transforme  le  tannin  en  acide  gallique. 
Lorsqu'on  plonge,  dans  la  solution  de  borax,  des  feuilles  et  des  sarments 
de  vignes  frappés  d'anthracnose,  il  se  diffuse  immédiatement  une  matière 
brune,  mélange  d'acide  gallique  et  d'humus,  qui  me  paraît  résulter  de 
l'influence  du  champignon,  cause  de  la  maladie,  qui  transmet  l'oxygène 
de  l'air  au  tannin  et  à  la  cellulose.  > 

MM.  E.  Marchais  et  E.  Perrot  adressent  une  Note  relative  à  une  mé- 
thode de  recherche  de  la  fuchsine  dans  les  vins,  au  moyen  de  l'acétate  de 
plomb. 

M.  François  adresse  une  Note  relative  à  un  nouveau  système  de  propul- 
sion des  navires. 

M.  A.  Gérard  adresse  une  Note  relative  à  une  »  Boussole  de  vitesse  », 
destinée  à  contrôler  la  vitesse  des  motetu's. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  et  demie.  J.  B. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  26  août   1878. 

Recherches  historiques  et  critiques  sur  les  changements  de  volume  des  organes 
périphériques  dans  leurs  rapports  avec  la  circulation  du  sang  ;  par  Charles- 
Denis  Suc.  Paris,  Savy,  1878  ;  in-8°. 

Le  Phylloxéra.  Comités  d'études  et  de  vigilance  [Rapports  et  Documents); 
6*  fascicule,  juillet  1878.  Paris,  G.  Masson,  1878;  broch.  in-S". 

Ribliothèque  universelle  et  Revue  suisse;  u"  248,  août  1878.  Lausanne, 
1878;  in-8«. 

Mémoires  et  compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  des  Ingénieurs  civils  ; 
mars  et  avril  1878.  Paris,  Eugène  Lacroix,  1878  ;  in-8*^. 

Proceedings  of  the  Rojal  Geographical  Society;  vol.  XXII,  11°  VI.  Pu- 
blished  august  16*''  1878.  London  ;  in-8". 

La  Teoria  délie  ombre  e  del  chiaro-scuro  [applicazioni  délia  Geometria  de- 
scri(fiua),  deir  i  11g.  DoMENico  Tessari;  fascicolo  I.  Torino,  1878;  in-S". 


{  384  ) 

Ouvrages  keçus  dans  la  séance  do  2  septembre   iS'jS. 

Les  irrigations  dans  le  département  de  Faucluse.  Rapport  sur  le  concours  ou- 
vert en  1877  pour  le  meilleur  emploi  des  eaux  d'irrigation  ;  pari.-A.  Barral. 
Imprimerie  Nationale.  Paris,  1878;  in^". 

Le  travail  humain;  son  analyse  et  son  évolution;  par  Mfxiton  Martiw. 
Paris,  Guillaiimin,  1878;  in-iô. 

Jnnales  des  Mines,  t.  XlIT,  2*Iivraison  de  1878.  Dtinod,  Paris,  1878, 

Annales  des  Ponts  et  Chaussées;  août  1878.  Dunod,  Paris. 

lîelazione  sulla  necropoli  del  Fusco  in  Siracusa,  secjuila  da  talune  osserva- 
zioni  sui  vasi  rinvenutivi.  Lettera  di  Luigi  Manceri  a  W.  Helbig.  Palermo, 
1878;  broch.  in-8°. 

The  Magazine  of  american  history  wilh  Noies  and  (picries,  edited  by  John 
AlstinStevens;  september  1878,  New-York  and  Chicago;  in-8°. 


ERRATA. 

(Séance  du   26  août  1878.) 
Page  349,  lignes  18  et  19,  au  lieu  de  réduction  au  point  N,  Usez  réiliiclion  au  centre. 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES, 


SÉANCE  DU  LUNDI  9  SEPTEMBRE  1878. 
PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉMOIRIiS  ET  COMMUIVICATIOI^S 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

PHYSIOLOGIE  EXPÉRIMENTALE.  —  Sur  quelques  phénomènes  d'action  vaso- 
motrice  observés  dans  le  cours  de  recherches  sur'  la  physiologie  des\  nerfs 
excito -sécréteurs.  Note  de  M.  A.  Vulpiax. 

((  1,  Chez  le  chat,  la  section  du  nerf  sciatique  détermine  les  résultais 
connus  :  congestion  de  la  peau  de  la  partie  inférieure  du  membre  corres- 
pondant (congestion  bien  visible  sur  les  pulpes  digitales,  lorsqu'elles  sont 
dépourvues  de  pigment)  et  élévation  concomitante  de  la  température  dans 
la  même  région.  Il  en  est  de  même  pour  l'un  des  membres  antérieurs, 
lorsque  le  plexus  brachial  innervant  ce  membre  est  coupé.  Des  effets  sem- 
blables se  manifestent  aussi,  bien  qu'à  un  moindre  degré,  lorsqu'on  sec- 
tionne dans  le  canal  rachidien  les  racines  du  nerf  sciatique  ou  du  plexus 
brachial.  Enfhi  ils  se  produisent  encore,  et  sont  aussi  moins  prononcés, 
dans  l'un  des  membres  antérieurs,  lorsqu'on  a  excité  le  ganglion  thoracique 
supérieur  sympathique  du  même  côté;  dans  l'un  des  membres  postérieurs, 
quand  on  a  coupé  transversalement  la  chaîne  sympathique  abdominale  du 
côté  correspondant. 

C.  R.,   1S7S,  2-Semescrc.  (T.  LXXXVII,  N»  11.)  Ss 


(  386  ) 

»  Ce  sont  là  les  résultats  de  la  paralysie  des  fibres  nerveuses  vaso-con- 
strictives,  atteintes  par  chacune  de  ces  opérations;  ces  résultats  ne  sont 
pas  également  persistants  dans  ces  différents  cas. 

»  La  congestion  des  pulpes  digitales,  produite  par  la  section  du  nerf 
scialique  ou  par  celle  du  plexus  brachial,  n'a  qu'une  durée  limitée.  Au 
bout  de  peu  de  jours,  elle  diminue  et  fait  bientôt  place  à  une  pâleur  pro- 
gressivement croissante.  Cette  pâleur,  déjà  reconnaissable  au  bout  de  trois 
ou  quatre  jours,  a  généralement  atteint  son  degré  extrême  sept  à  huit  jours 
après  l'opération.  Les  pulpes  digitales  paraissent  alors  tout  à  fait  exsan- 
gues et  comme  revenues  sur  elles-mêmes.  Il  n'en  est  pas  de  même  lors- 
que la  congestion  des  pulpes  digitales  a  pour  cause  la  section  de  la  chaîne 
ganglionnaire  sympathique  abdominale  (membre  postérieur),  ou  l'excision 
du  ganglion  thoracique  supérieur  du  grand  sympathique  (membre  anté- 
rieur). Cette  congestion  est  alors  beaucoup  plus  durable;  elle  est  encore 
souvent  très-notable  au  bout  de  dix,  quinze,  vingt  jours  :  elle  diminue 
cependant  après  un  temps  variable,  et  la  teinte  des  orteils  devient  alors 
TUi  peu  moins  colorée  que  celle  des  orteils  de  l'autre  membre  du  même 
train  ;  mais  jamais,  dans  mes  expériences,  les  pulpes  digitales  en  relation 
avec  les  parties  du  grand  sympathique  sur  lesquelles  l'opération  avait 
porté  ne  sont  devenues  d'une  extrême  pâleur,  comme  à  la  suite  de  la  section 
du  plexus  brachial  ou  du  nerf  sciatique. 

)'  La  section  des  fibres  nerveuses  vaso-motrices  qui  mettent  les  vaisseaux 
des  pulpes  digitales  en  rapport  avec  le  centre  nerveux  cérébro-spinal  a 
donc  pour  conséquence  primitive  luie  dilatation  paralytique  de  ces  vais- 
seaux et,  pour  conséquence  secondaire,  une  contracture  de  ces  mêmes  ca- 
naux. Cette  contracture  se  produit  dans  tous  les  vaisseaux,  lorsque  toutes 
les  fibres  nerveuses  susdites  sont  coupées;  dans  un  certain  nombre  d'entre 
eux,  lorsque  la  section  n'atteint  qu'un  nombre  limité  de  ces  fibres.  Elle 
est  due  sans  doute  à  une  action  constrictive  tonique  exercée  sur  les  vais- 
seaux par  les  cellules  nerveuses  et  les  ganglions  situés  sur  le  trajet  péri- 
phérique des  fibres  vaso-motrices,  action  qui  ne  se  manifeste  pleinement 
que  lorsque  ces  ganglions  et  éléments  ganglionnaires  sont  séparés  du  myé- 
lencéphale  depuis  quelques  jours. 

»  La  pâleur  qui  se  produit  dans  les  pulpes  digitales  du  membre  posté- 
rieur dont  le  nerf  sciatique  est  coupé,  ou  dans  celles  du  membre  antérieur 
du  côté  où  le  plexus  brachial  a  subi  une  section  transversale,  ne  s'accom- 
pagne pas  toujours  d'un  refroidissement  considérable  de  ces  pulpes.  Le 
plus  souvent,  j'ai  vu  les  pulpes  digitales,  devenues  très-pâles,  offrir  une 


(387) 
température  ou  égale  ou  même  franchement  supérieure  à  celle  des  pulpes 
de  l'autre  membre  du  même  train. 

»  2.  En  général,  aussitôt  après  l'opération,  en  même  temps  que  les 
pulpes  digitales  du  membre  dont  les  nerfs  viennent  d'être  coupés  se  conges- 
tionnent, celles  de  l'autre  membre  du  même  train  deviennent  plus  ou 
moins  pâles. 

1)  3.  La  faradisation  du  bout  périphérique  du  nerf  sciatique,  pratiquée 
le  jour  de  l'opération,  détermine  d'abord  une  pâleur  notable  des  pulpes 
digitales  correspondantes.  Cette  pâleur  est  moins  complète  que  celle 
dont  nous  venons  de  parler  et  qui  se  manifeste  spontanément  au  bout 
de  quelques  jours;  en  outre,  elle  n'a  qu'une  faible  durée,  même  alors 
que  l'on  n'interrompt  point  l'électrisation.  Après  quelques  secondes,  elle 
diminue  et  l'on  voit  reparaître  la  congestion  qu'avait  produite  la  section 
du  nerf:  cette  congestion  est  toutefois  moins  prononcée  qu'avant  la  fara- 
disation. Ce  retour  de  la  congestion  des  pidpes  digitales  précède  souvent, 
comme  l'a  vu  M.  Nawrocki,  l'issue  des  gouttelettes  de  sueur  provoquée 
sur  ces  pulpes  par  l'électrisation  du  segment  périphérique  du  nerf  scia- 
tique  ('). 

))  La  constriction  des  vaisseaux  cutanés,  déterminée  par  la  faradisation 
de  ce  segment  nerveux,  est  donc  suivie,  pendant  la  durée  même  de  la  fara- 
disation et  au  bout  d'un  temps  très-court,  d'un  relâchement  de  ces  mêmes 
vaisseaux.  Mais  il  est  facile  de  se  convaincre  que  cette  succession  de  phé- 
nomènes n'a  lieu  que  dans  les  petits  vaisseaux  de  la  peau  et  dans  les  tissus 
sous-cutanés  les  plus  superficiels.  Il  suffit  d'exciser  une  partie  de  la  pulpe 
d'un  des  orteils  et,  après  avoir  examiné  la  rapidité  et  l'abondance  de  l'hé- 
morrhagie  à  laquelle  donne  lieu  cette  opération,  de  soumettre  à  l'action 
d'un  courant  d'induction  saccadé  le  bout  périphérique  du  nerf  sciatique  : 
on  constatera  que  l'hémorrhagie  diminue  et  tend  même  à  s'arrêter  après 
quelques  instants  de  cette  faradisation,  c'est-à-dire  au  moment  où  l'on 
observe  la  production  de  la  congestion  secondaire  sur  les  pulpes  digitales 
intactes.  La  diminution  de  l'hémorrhagie  dure  plusieurs  secondes  après 
qu'on  a  cessé  l'électrisation  et  reprend  peu  à  peu  les  caractères  qu'elle 
offrait  auparavant.  On  peut  recommencer  plusieurs  fois  l'expérience  et  les 
résultats  sont  toujours  les  mêmes. 

n  L'effet  de  la  faradisation  du  bout  périphérique  du  nerf  sciatique  sur 
les  vaisseaux  profonds  de  l'extrémité  du  membre  correspondant  est  donc 

(')  La  sueur  des  pulpes  dij^itale»  du  chat  a  une  réaction  nettement  alcaline. 

52.. 


(  388  ) 
vaso-constricteur,  et  l'on  peut  s'expliquer  ainsi  pourquoi  la  température 
des  orteils,  pendant  cette  faradisation ,  tend  plutôt  à  s'abaisser  qu'à  s'é- 
lever.  Je  dois  rappeler  ici  que  la  contracture  secondaire  des  vaisseaux,  qui 
se  manifeste  dans  les  orteils  quelques  jours  après  la  section  du  nerf  scia- 
tique  ou  du  plexus  brachial,  ne  s'étend  pas  toujours  non  plus  probable- 
ment à  toute  la  profondeur  de  ces  orteils,  puisque  souvent  leur  tempé- 
rature reste  égale  ou  même  supérieure  à  celle  des  mêmes  parties  de  l'autre 
membre  du  même  train. 

»  La  faradisation  du  bout  central  du  nerf  sciatique  a  pour  conséquence 
habituelle,  non-seulement  une  sécrétion  apparente  de  sueur  dans  les  pulpes 
des  digitales  des  membres  dont  les  nerfs  sont  intacts,  mais  encore  la  pro- 
duction d'une  légère  congestion  de  ces  pulpes,  soit  en  même  temps  que 
la  sueur  apparaît,  soit  même  un  peu  auparavant. 

»  4.  Quelques  jours  après  la  section  transversale  du  nerf  sciatique  ou 
du  plexus  brachial,  lorsque  les  pulpes  digitales  correspondantes  sont  de- 
venues tout  à  fait  pâles,  anémiques,  on  peut,  par  un  léger  frottement  de 
ces  pulpes,  y  déterminer  une  congestion  réflexe.  Cet  effet  vaso-dilatateur 
réflexe  me  paraît  prouver  l'existence,  si  discutée,  de  centres  nerveux 
périphériques,  ganglions  et  cellules  nerveuses,  en  relation  avec  les  fibres 
nerveuses  vaso-motrices. 

»  Le  frottement  des  pulpes  digitales,  dans  ces  conditions,  ou  même  la 
faradisation  de  ces  pulpes,  ne  provoque  pas  de  sécrétion  reconnaissable 
des  glandes  sudoripares  de  la  peau  ainsi  extitée. 

>)  5.  Lorsqu'on  soumet  k  l'action  du  jaborandi  ou  du  chlorhydrate  de 
pilocarpine  un  chat  dont  le  nerf  sciatique  vient  d'être  coupé,  la  faradisa- 
tion du  bout  périphérique  de  ce  nerf  détermine  ordinairement  une  dimi- 
nuiion  de  la  sécrétion  sudorale  dans  les  pulpes  digitales  du  membre  cor- 
respondant. Cet  effet  s'explique,  sans  doute,  par  le  resserrement  plus  ou 
moins  marqué  produit  dans  l'ensemble  des  vaisseaux  du  membre  par 
cette   faradisation. 

»  La  faradisation  du  bout  périphérique  du  nerf  lingual,  pratiquée  sur 
un  chien  chez  lequel  la  section  de  ce  nerf  vient  d'être  faite  et  pendant  que 
la  sécrétion  salivaire  est  activée  par  une  injection  intra-veineuse  d'infusion 
de  jaborandi,  augmente  encore  la  salivation.  La  différence  entre  ce  résultat 
et  celui  dont  nous  venons  de  parler,  k  propos  des  glandes  sudoripares  ('  ), 

(')  Les  glandes  sativaires  se  comportent,  ait  contraire,  comme  les  glandes  sudoripares, 
lorsqu'on  examine  rinlliience  du  jaborandi  sur  ces  glandes,  immédiatement  après  la  section 


{  389) 
s'explique  facilement,  si  l'on  se  rappelle  que  le  nerf  lingual,  par  suite  de 
son  anastomose  avec  la  corde  du  tympan,  est,  au  point  de  vue  de  son  action 
vaso-motrice,  un  nerf  yjnncî'pa/ement  vaso-dilatateur  ('). 

»  6.  Le  curare,  en  même  temps  qu'il  provoque,  pendant  révolution  de 
son  action  toxique,  une  activité  plus  grande  de  la  sécrétion  sudorale 
(comme  de  la  sécrétion  salivaire),  détermine  un  certain  degré  de  conges- 
tion des  pulpes  digitales.  Ces  effets,  qui  peuvent  être  attribués,  dans  une 
certaine  mesure,  à  l'état  de  léger  éréthisme  fonctionnel  où  se  trouvent  di- 
verses parties  du  système  nerveux  pendant  cette  évolution,  sont  povir  le 
moins  exagérés  par  les  mouvements  ou  les  efforts  de  lutte  que  fait  l'animal 
contre  l'envahissement  de  la  paralysie  ou  contre  les  manœuvres  de  l'expé- 
rimentation. Lorsque  la  curarisation  est  absolument  complète,  les  glandes 
sudoripares  cessent,  en  général,  de  sécréter  d'une  façon  directement  ap- 
préciable :  les  pulpes  digitales  conservent  une  teinte  un  peu  plus  rose  que 
dans  l'état  normal;  si  un  nerf  scialique  a  été  coupé,  si  un  ganglion  cer- 
vical supérieur  ou  thoracique  supérieur  a  été  excisé,  la  congestion  pro- 
duite par  ces  opérations  dans  un  pied  postérieur  ou  antérieur,  dans 
l'oreille,  dans  une  des  narines,  etc.,  devient  plus  iirononcée  sous  l'in- 
fluence du  curare  et  pendant  les  premiers  temps  de  la  paralysie  curarique 
qu'avant  l'intoxication.  Si  l'opération  date  de  quelques  jours  (surtout  la 
section  du  nerf  sciatique),  non-seulement  les  pulpes  digitales  correspon- 
dantes ne  rougissent  pas,  mais  encore,  si  elles  ne  sont  pas  complètement 
pâles,  elles  deviennent  entièrement  anémiques  pendant  que  celles  des 
autres  membres  se  congestionnent. 

de  leurs  nerfs  excito-sécréteurs.  La  sécrétion  provoquée  par  cet  agent  est  habituellement 
plus  abondante  et  apparaît  plus  tôt  du  côlé  où  ces  nerfs  ont  été  coupés.  Cela  tient,  pour 
les  glandes  sallvaires,  à  ce  que  le  nerf  lingual  contient  quelques  (Ibres  vaso-consiriclives 
dont  la  section  détermine,  comme  celle  du  nerf  sciatique  jiour  les  glandes  sudoripares,  une 
certaine  dilatation  des  vaisseaux  sanguins  glandulaires.  On  peut  invoquer  encore  une  autre 
raison  :  c'est  que  les  nerfs,  après  leui'  section,  et,  dans  ces  mêmes  conditions,  les  oi-ganes 
auxquels  ils  se  distribuent  (muscles,  glandes,  etc.)  sont,  pendant  quelques  heures,  plus 
excitables  qu'à  l'état  normal. 

(')  La  faradisalion  du  bout  supérieur  du  cordon  cervical  du  grand  sympatliitpie  (  uni  au 
nerf  vague),  chez  un  chien  soumis  à  l'influence  du  jaboraudi,  produit  sur  la  glande  sous- 
niaxillaire  du  même  côté  un  effet  comparable  à  celui  que  détermine  la  faradisation  du  bout 
inférieur  du  nerf  sciatique,  chez  un  chat  soumis  à  la  même  influence,  sur  les  glandes  sudo- 
ripares du  membre  postérieur  correspondant.  La  salivation  devient  moins  abondante  et 
peut  même  s'arrêter,  après  quelques  instants  de  faradisation,  du  côté  du  cordorf  cervical 
excité,  pour  recommencer  lorsque  l'électrisation  a  cessé.  Cet  effet  est  dû,  vraisemblable- 


(  390  ) 

»  7.  Le  jaborandi  ou  la  pilocarpine  produit  un  certain  degré  de  con- 
gestion des  pulpes  digitales  qui  précède  ou  accompagne  l'apparition  des 
premières  gouttelettes  de  sueur  sur  ces  pulpes.  Si  l'on  a  coupé  un  nerf 
sciatique  sur  un  chat  que  l'on  soumet  à  l'action  de  la  pilocarpine,  la 
congestion  produite  dans  les  pulpes  digitales  correspondantes  augmente 
sous  rinfluence  de  l'absorption  de  cette  substance, 

»  Il  n'y  a,  d'ailleurs,  aucune  relation  constante  entre  le  degré  de  la  con- 
gestion des  pulpes  digitales  et  l'activité  de  la  sécrétion  sudorale  dont  elles 
sont  le  siège. 

»  8.  Chez  certains  chats  âgés,  on  ne  parvient  à  provoquer  la  sécrétion 
des  glandes  sudoripares  des  orteils  ni  par  la  curarisation,  ni  par  l'action  du 
jaborandi  ou  de  la  pilocarpine,  ni  par  l'excitation  du  bout  central  d'un  des 
nerfs  sciatiqiies.  La  faradisation  du  bout  périphérique  d'un  de  ces  nerfs 
peut  même  être  impuissante  à  déterminer  la  sudation  des  pulpes  digitales 
correspondantes.  Cependant,  sur  ces  mêmes  chats,  les  actions  vaso-motrices, 
constrictives  et  dilatatrices,  directes  et  réflexes,  s'obtiennent  encore  facile- 
ment. 

»  9.  Ces  mêmes  actions  vaso-motrices  se  produisent  sous  l'influence 
soit  des  excitations  expérimentales  des  nerfs,  soit  du  curare,  soit  du 
jaboiandi  ou  de  la  pilocarpine,  chez  des  chats  auxquels  on  vient  de  faire 
absorber  une  petite  quantité  de  sulfate  d'atropine  et  qui,  par  suite,  ne 
présentent  pas  le  moindre  phénomène  de  sudation  dans  toutes  ces  cir- 
constances. M 


PHYSIQUE.   —   Sur  de  nouveaux  effets  produits  dans  le  téléphone. 
Note  de  M.  du  Moxcel.  (Extrait.) 

«  Dans  une  Note  présentée  à  l'Académie,  le  4  mars  dernier,  j'avais  émis 
l'opinion  que  la  reproduction  de  la  parole  dans  un  téléphone  récepteur 
devait  être  attribuée  à  des  vibrations  moléculaires  déterminées  au  sein 
du  barreau  magnétique  et  de  son  armature  (représentée  par  le  diaphragme), 
sous  l'influence  des  renforcements  et  affaiblissements  magnétiques  suc- 
cessifs résultant  des  courants  ondulatoires  transmis;  mais  que  le  rôle  du 

ment,  en  partie  du  moins,  ii  l'excitation  des  fibres  nerveuses  vaso-constrictives  que  con- 
tient le  cordon  cervical  sympathique,  et  à  l'anémie  relative  qui  en  résulte  dans  la  glande 
sous-maxillaire  comme  dans  toute  la  région  innervée  par  ce  cordon. 


(  391   ) 
diaphragme  était  surtout  de  renforcer  les  effets  magnétiques  par  sa  réaction 
sur  le  barreau,  renforcement  qui  permettait  aux  liaisons  phonétiques  des 
sons  articulés  d'être  perçues. 

»  Cette  hypothèse  était  principalement  basée  :  i"  sur  ce  que  des  tiges 
électromagnétiques,  enveloppées  simplement  par  des  hélices  magnéti- 
santes, peuvent  émettre  des  sons  sous  l'influence  de  courants  fréquemment 
interrompus;  2°  sur  ce  que,  d'après  les  observations  de  plusieurs  physi- 
ciens, un  téléphone  Bell  sans  diaphragme  peut  reproduire  la  parole; 
3°  sur  ce  que  la  faiblesse  constatée  des  courants,  mis  en  circulation  dans 
un  circuit  téléphonique,  rend  l'hypothèse  d'une  action  attractive  à  dis- 
tance inadmissible. 

)>  Bien  que  plusieurs  physiciens,  entre  autres  MM.  Spottiswoode, 
Warwick,  Blyth,  Buchin,  Rossetti,  etc.,  aient  pu  distinguer  la  reproduc- 
tion de  la  parole  dans  un  téléphone  sans  diaphragme  de  fer,  cet  effet  était 
tellement  difficile  à  constater,  que  plusieurs  personnes  en  nièrent  l'exis- 
tence. M.  Hughes,  en  mettant  à  contribution  son  microphone,  semble 
l'avoir  démontré  par  les  expériences  suivantes  : 

»  1°  Si  une  bobine  magnétisante,  enveloppant  un  barreau  de  fer  doux, 
est  interposée  dans  le  circuit  d'un  microphone  avec  une  pile  de  trois  élé- 
ments, les  battements  d'une  montre  peuvent  être  entendus  en  approchant 
l'oreille  de  l'électro-aimant  ainsi  constitué.  En  fixant  l'électro-aimant  sur 
une  planche  en  bois,  et  adaptant  sur  cette  planche  un  second  microphone, 
celui-ci  amplifie  les  sons  fournis  par  l'électro-aimant,  et  on  les  entend 
très-distinctement  dans  le  téléphone  mis  en  rapport  avec  ce  second  mi- 
crophone. 

»  2°  Les  sons  peuvent  être  encore  plus  amplifiés  en  appuyant  l'une  des 
extrémités  du  noyau  de  l'électro-aimant  sur  l'un  des  pôles  d'iui  aimant 
permanent,  fixé  sur  la  planche.  Alors  V arliculalion  de  la  parole  peut  être 
distinguée  dans  le  téléphone  mis  en  rapport  avec  le  microphone  posé  sur  la 
planche. 

»  3°  Si  l'on  place  l'électro-aimant  entre  les  deux  pôles  d'un  aimant  en 
fer  à  cheval,  les  effets  se  trouvent  encore  plus  marqués. 

»  4°  I-'6s  deux  pôles  d'un  aimant  en  fer  à  cheval  étant  introduits  en- 
semble à  l'intérieur  d'une  même  bobine  donnent  également  des  effets 
énergiques,  bien  que,  par  le  fait  de  cette  disposition,  l'un  des  pôles  puisse 
neutraliser  l'effet  de  l'autre;  mais  les  effets  les  plus  importants  ont  été  ob- 
tenus en  plaçant  une  armature  de  fer  doux  en  travers  des  pôles  de  l'aimant 


(  392  ) 
déjà  introduits  dans  la  bobine.  Dans  ces  conditions,  on  entend  très-dislinc- 
tenient  les  sons  articulés. 

»  5°  Si  l'on  fixe  sur  une  même  planchette  horizontale  deux  micro- 
phones à  charbon  vertical,  et  que  l'on  relie  ces  microphones,  l'un  à  un 
troisième  servant  de  transmetteur,  l'autre  à  un  téléphone,  et  cpi'on  intro- 
duise, dans  chacun  des  deux  circuits,  une  pile,  on  entend  dans  le  téléphone 
les  mots  prononcés  devant  le  microphone  transmetteur.  Les  sons  sont  un 
peu  faibles,  mais  suffisants  pour  montrer  qu'on  peut  constituer  de  cette 
manière  un  relais  téléphonique  sans  organe  électromagnétique  et  sans 
diaphragme  quelconque. 

»  Les  expériences  qui  précèdent  viennent  donc  à  l'appui  des  idées  théo- 
riques que  j'avais  exposées  dès  le  mois  de  mars  1878;  mais  ces  idées  trouvent 
encore  une  confirmation,  du  moins  au  point  de  vue  des  vibrations  molé- 
culaires, dans  les  microphones  récepteurs,  qui  sont  aujourd'hui  assez  per- 
fectionnés pour  permettre  d'entendre  la  parole  presque  aussi  bien  qu'avec 
un  téléphone  Bell,  sous  l'influence  d'une  pile  Leclanché  de  trois  éléments 
seulement.  Un  simple  morceau  de  charbon  adapté  au  centre  d'un  disque 
de  fer-blanc  ou  de  cuivre  et  sur  lequel  appuie,  sous  une  pression  sus- 
ceptible d'être  réglée,  un  autre  morceau  de  charbon  porté  par  un  support 
élastique  et  tendu  :  tel  est  tout  l'appareil,  qui  peut,  d'ailleurs,  être  employé 
aussi  bien  comme  transmetteur  que  comme  récepteur. 

))  Avec  ce  système,  employé  comme  transmetteur,  on  peut  encore  ob- 
tenir des  effets  très-intéressants.  Si  l'on  desserre  la  vis  de  réglage,  de  ma- 
nière que  les  vibrations  de  la  plaque  produisent  des  interruptions  de  cou- 
rant, et  que  l'on  fasse  passer  le  courant  de  la  pile  à  travers  une  petite 
bobine  d'induction,  le  courant  induit  de  cette  bobine,  passant  à  travers  un 
téléphone  dans  le  circuit  duquel  seront  interposées  les  deux  armures 
d'un  petit  condensateur  à  plusieurs  lames,  fera  répéter  à  ce  condensateur 
les  airs  chantés  devant  le  transmetteur,  et  cela  avec  une  force  telle  que  l'on 
pourra  les  entendre  dans  toute  une  salle.  Ils  seront  également  reproduits 
dans  le  téléphone.  Ce  système  n'est,  du  reste,  pas  nouveau;  car  le  lélé- 
])hone  de  '!.  Varley  n'est  pas  aulie  chose;  mais  il  montre,  une  fois  de 
plus,  les  grandes  ressources  que  mettent  entre  nos  mains  les  appareils 
fondés  sur  les  variations  de  l'intensité  des  courants  avec  la  compression, 
appareils  dont  le  téléphone  à  charbon  de  M.  Edison  et  le  microphone  sont 
les  représentations  les  plus  importantes.    » 


(  ?93  ) 

BOTANIQUE  FOSSILE.  —  Sur  le  nouveau  (jwupe  paléozoïqiie  des  Doléwphjllées. 
Note  de  M.  G.  de  Sapouta. 

«  Dans  une  Noie  récente,  insérée  aux  Comptes  rendus  (avril  1878),  j'ai 
signalé,  sous  le  norii  de  Doleiopli/llum,  un  genre  nouveau  de  Gyiiinosperme 
paléozoïque  basé,  d'une  part,  siu'  l'existence  de  gros  bourgeons  coniques, 
attribués  sans  motif  à  des  Musacées  par  M.  Gœppert;  d'autre  part,  sur  des 
feuilles  considérées  jusqu'ici  comme  des  folioles  de  Nœggeralhia  ou  de  Fou- 
gères, et  visiblement  alliées  aux  Doleropleris  de  jM.  Grand'Eury.  Aux  yeux 
(le  ce  dernier  auteur,  les  Doleropleris,  de  même  que  les  Baccopliy l'uni  et  les 
jjplilebia,  constituaient  des  formes  flottantes,  entre  les  Nœggeratliia  et  les 
Fougères,  dont  la  vraie  nature  serait  encore  à  déterminer. 

»  Depuis  la  publication  de  ma  Note,  je  n'ai  cessé  de  poursuivre  l'étude 
des  DoleropliyUum,  et  j'ai  eu  l'avantage  d'obtenir  l'active  coopération  de 
M.  Grand'Eury,  qui  m'a  envoyé  de  Saint-Étienne  toute  une  série  d'em- 
preintes recueillies  par  lui,  tandis  que  les  échantillons  de  la  riche  collec- 
tion du  Muséum  m'étaient  libéralement  communiqués.  11  m'a  été  possible, 
enfin,  de  reprendre  les  mêmes  recherches  à  Paris  même,  avec  le  concours 
et  la  collaboration  de  M.  B.  Renault,  aidt-naturaliste  au  Jardin  des  Plantes, 
et  les  documents  précieux  dont  je  dois  la  connaissance  à  ce  savant,  ainsi 
que  les  observations  résultant  de  notre  commun  examen,  aboutiront,  je 
l'espère,  à  un  travail  destiné  à  décrire  les  princi[)aux  organes  des  Dolero- 
phjllum,  avec  les  traits  si  curieux  de  leur  structure  et  jusqu'à  la  conforma- 
tion de  leurs  organes  reproducteurs. 

»  Aujourd'hui,  je  veux  seulement  résumer  en  quelques  mots  les  pre- 
mières conséquences  de  l'étude  à  laquelle,  M.  Renault  et  moi,  nous  venons 
de  nous  livrer,  en  combinant  nos  efforts. 

»  Les  Dolerophylluin  ne  conslituent  pas  seulement  un  genre,  mais  un 
véritable  groupe  et  probablement  un  ordre,  celui  des  Dolérophyllées,  éga- 
lement distinct  des  Salisburiées,  représentées  dans  le  carbonifère  par  les 
Gingkophyllum,  et  des  Cordaïtées,  auxquelles  pourtant  cet  ordre  se  relie 
quelque  peu,  à  l'aide  de  certaines  formes  observées  récemment  en  Amé- 
rique par  M.  Lesquereux. 

»  Les  feuilles  des  Dolérophyllées,  confondues  généralement  jusqu'ici 
sous  les  divers  noms  de  Cardiopteris,  Cyclopleris ,  Nepliropleris,  Jphlebia, 
avec  des  folioles  de  Fougères  neuroptéroïdes,  se  séparent  nettement  de 
celles-ci  par  leur  structure  caractéristique.    Simples,  sessiles,  largement 

G.  R.,  1878,  a"  Semestre.  (T.  LXXXVIl,   N»  11.)  53 


(  394  ) 
ovales  ou  orbiculaires  et  auriculées  à  la  base,  de  consistance  épaisse, 
cernées  à  la  périphérie  par  un  rebord  cartdagineux,  elles  présentent  con- 
stamment un  très-grand  nombre  de  nervures  flabellées-dichotomes,  qui 
divergent  du  point  d'attache  pour  rayonner  vers  la  marge,  en  donnant  lieu 
à  des  bifurcations  plusieurs  fois  répétées.  L'épiderme  avait  une  notable 
épaisseur  relative,  et  les  nervures  étaient  incluses  entre  les  deux  lames 
épidermiques  ;  mais  ce  qui  dislingne  plus  particulièrement  ces  feuilles, 
c'est  l'extrême  abondance  des  canaux  gonnnenx.  Ces  canaux,  dont  la  vraie 
structure  est  encore  à  déterminer,  accompagnent  et  entourent  les  faisceaux 
vasculaires;  dans  beaucoup  d'empreintes  ces  oiganes  charbonnés  demeu- 
rent visibles  à  l'état  de  filaments  accumulés  qui  se  substituent,  pour  ainsi 
dire,  aux  nervures  vraies,  dont  ils  marquent  la  direction,  tout  en  les  ca- 
chant. Ce  caractère  se  retrouve,  très-amoindri,  il  est  vrai,  dans  les  feuilles 
de  Cordaïtées,  mais  il  est  ici  singubèrement  exagéré  et  dénote  probable- 
ment des  organes  foliaires  gorgés  de  sucs  gommeux  à  l'état  frais. 

»  Les  feuilles  des  Dolérophyllées  ont  dû  donner  lieu,  sur  les  tiges  qui  les 
portaient,  à  des  cicatrices  d'insertion  arrondies  ou  transversalement  ellip- 
soïdales. Des  cicatrices  semblables  se  rencontrent  à  la  surface  de  plusieurs 
des  tiges  réunies  jusqu'ici  .sons  la  dénoinin;ition  de  Calamodendrées  et 
dont  les  feuilles  sont  justement  inconnues.  Ce  sera,  pour  M.  Renault  et 
pour  moi,  un  but  de  recherche,  qui  ne  peut  manquer  d'être  atteint,  grâce 
au  concours  que  M.  Grand'Eiiry  a  bien  voulu  nous  promettre. 

»  Les  organes  reproducteurs,  découverts  par  M.  Renault,  et  qu'il  serait 
porté  à  attribuer  aux  Dolérophyllées,  sont  assurément  fort  étranges  au 
premier  abord;  mais,  tout  en  s'écartant  de  ceux  que  nous  sommes  habitués 
à  rencontrer  chez  les  Phanérogames,  ils  n'en  attestent  pns  moins  l'existence 
rl'nne  catégoiie  de  plantes,  dans  laquelle  la  fécondation  se  serait  opérée  à 
l'aide  de  corpuscules  différant  peu,  en  dépit  de  leur  dimension  considé- 
rable et  de  leur  structure  comi)liquée,  des  grains  de  pollen  observés  dans  le 
micropyle  ou  dans  la  chambre  pollinique  de  plusieurs  gymnospermes 
paléozoïques. 

M  On  voit  que  la  singularité  même  des  détails  de  structure  que  pré- 
sentent les  Doléropliyllées  oppose  des  obstacles  à  une  étude  rapide  et 
complète  de  ce  groupe.  Nous  n'hésiterons  pas  à  y  apporter  le  temps  et  la 
patience  nécessaires,  puisque,  en  dehors  même  de  l'attrait  offert  par  la  nou- 
veauté, il  s'agit  il'introduire  au  sein  d'une  végétation  primitive,  où  les 
Cryptogames  paraissaient  naguère  obtenir  une  prédominance  incontestée, 
et  conformément  aux  dernières  opinions  d'Adolphe  Rrongniart,  un  élément 


(  395  ) 
phanérogamique  de  plus,  sans  lien  direct  avec  aucune  des  Gymnospermes 
actuelles.  Mais  la  liaison  éloignée  des  Dolérophyllées  avec  les  Cordaïtées 
et  les  rapports  de  celles-ci  avec  lesCycaclées,  rapports  récemment  constatés 
par  M.  Renault,  montrent  bien  que  les  Dolérophyllées  se  rattachaient,  à 
l'époque  carbonifère,  à  tout  un  ensemble  île  Phanérogames  prototypiques, 
dont  les  Sigiilariées  ont  dû  faire  également  partie.  » 

M.  DE  LA  GocRSERiE  fait  hommage  à  l'Académie  de  deux  brochures  qu'il 
vient  de  publier,  sous  les  titres  :  «  Le  produit  brut  dans  les  concessions  de 
chemins  de  fer  »  (extrait  du  Journal  des  Économistes)  et  «  Les  chemins  de 
fer  rachetés  »  (extrait  de  la  Revue  de  Bretagne  et  de  Vendée). 


NOaiIIVATIOIVS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  nomination  d'un 
Membre  qui  remplacera,  dans  la  Commission  de  vérification  des  comptes, 
M.  Dupuy  de  Lànie,  momentanément  absent. 

M.  Rolland  réunit  la  majorité  des  suffrages. 


MEMOIRES  PRESEINTES. 

MÉCANIQUE.  —  Sur  un  nouvel  appareil  gyroscopique.  Note  de  M.  Gkuey. 
(Commissaires  :  MM.  Bertrand,  Faye,  ïresca.) 

«  3'ai  prié  M.  Ducrelet  de  construire  un  appareil  gyroscopique  que  j'ai 
l'honneur  de  présenter  à  l'Académie,  et  dont  voici  en  peu  de  mots  la 
description  et  l'usage. 

»  Un  premier  anneau  A,  mobile  autour  d'un  diamètre  vertical  ûxona, 
porte,  suivant  son  diamètre  horizontal  bb,  intérieurement,  un  deuxième 
anneau  concentrique  B,  qui  peut  tourner  sur  deux  pointes  autour  de  bb, 
diamètre  commun  aux  deux  anneaux.  L'anneau  E  porte  lui-même  un 
tore  T,  dont  l'axe  it  est  perpendiculaire  à  bb.  Le  centre  de  gravité  de 
chaque  anneau  et  du  tore,  par  suite  de  tout  leur  système,  est  à  la  ren- 
contre des  axes  an  et  bb  ou  au  centre  commun  des  anneaux. 

»  En  déroulant  une  ficelle,  primitivement  enroulée  sur  l'axe  du  tore, 
donnons  à  T  une  rotation  rapide  autour  de  tt.  Si  nous  abandonnons 
ensuite  le  système  à  lui-même,  les  deux  anneaux  et  l'axe  du  tore  restent 

53.. 


{  390  ) 
immobiles;  mais,  si  nous  exerçons  un  effort  horizontal,  avec  le  doigt, 
pour  faire  tourner  l'anneau  A  dans  un  cetlain  sens,  nous  éprouvons  une 
grande  résistance;  A  reste  à  |ieu  près  immobile,  tandis  que  l'anneau  inté- 
rieur B  tourne  autour  de  bb,  l'axe  it  du  tore  se  rapprochant  de  la  verti- 
cale aà.  Si,  au  moment  précis  où  cet  axe  coïncide  avec  la  verticale,  nous 


changeons  le  sens  de  l'effort  exercé  sur  A,  comme  pour  faire  tourner  A  en 
sens  contraire  du  sens  primitif,  l'axe  du  tore  franchil  la  verticale  et  continue 
à  tourner  dans  le  même  sens,  avec  l'anneau  B,  autour  de  bb,  l'anneau  A 
continuant,  au  contraire,  a  résister  comme  primilivenient  et  à  paraître 
immobile. 

))  On  obtiendra  ainsi  un  mouvement  continu  de  rotation  de  tt  autour 
de  bb,  qui  paraît  immobile,  si  l'effort  horizontal  tendant  à  faire  tourner  A 
autour  de  aa  change  de  sens  au  moment  précis  de  chaque  passage  de  tt 
par  la  verticale. 

»  En  réalité,  le  cercle  A  n'est  pas  absolument  immobile;  il  oscille  avec 
tine  très-faible  amplitude  autour  de  an,  et  l'ime  de  ses  petites  oscillations 
correspond  à  un  tour  de  tt  ou  de  B  autour  de  bb;  ces  oscillations  sont 
insensibles  à  l'œil  lorsqu'elles  sont  rajjides,  c'est-à-dire  lorsque  l'axe  du 
tore  tourne  très-vite  autour  de  bb. 

»  Pour  produire  sûrement  et  avec  régularité  la  rotation  de  B  autour 
de  bb  et  la  rendre  surtout  très-rapide,  j'ai  adopté  la  disposition  suivante: 

"  Une  lige  horizontale  ?7i  part  de  l'aïuieau  extérieur  A,  auquel  elle  est 
liée  invariablement,  et  se  termine  par  un  petit  galet;  ce  galet  s'engage  à 
irottemenl  doux  dans  la  laimu'e,  régulièrement  ondulée,  que  présente  sur 
sa  circonférence  un  tambour  M,  dont  l'axe  repose  sur  le  pied  de  Vinstru- 


(  3î)7  ) 
ment.  En  lournant  ce  laiiiboiir  à  la  main  au  moyen  d'un  bouton,  on  com- 
munique à  la  lige  m  et,  par  suite,  à  l'anneau  A  de  Irès-petiles  oscillations, 
invisibles  a  l'œil  lorsqu'elles  sont  rapides,  de  telle  sorte  que  A  et  l'axe  bb 
paraissent  immobiles. 

»  Le  tore  T  ayant  reçu  une  rotation  initiale  assez  rapide  autour  de  //, 
une  main  un  peu  exercée  parvient  facilement,  et  à  coup  sûr,  après  8  ou 
lo  tours  de  M,  à  donner  à  B  une  rotation  énergique  autour  de  bb,  de  5o  à 
Go  tours  par  seconde. 

»  La  rotation  de  B  autour  de  bb  grandit,  ou  au  moins  persiste,  tant  que 
T  tourne  autour  de  tt;  mais,  aussitôt  que  la  rotation  propre  du  tore  autour 
de  son  axe  est  éteinte,  la  rotation  de  B  autour  de  bb  ne  se  continue  plus 
qu'en  vertu  de  la  vitesse  acquise,  et  finit  par  s'éteindre  aussi,  sous  les  frot- 
tements, malgré  la  rotation  persistante  du  tambour  M. 

»  Ce  petit  appareil  réalise  la  rotation  d'un  tore  autour  de  deux  droites 
rectangulaires  tt,  bb,  dont  la  dernière  est  immobile,  et  cela  sous  laclion 
vibratoire  de  l'anneau  A,  qui  paraît  fixe.  Pour  le  distinguer  des  autres 
appareils  gyroscopiques,  on  pourrait  le  nommer  love  birolaloire  droit  ou 
tore  paradoxal.  » 

M.  L.  Romain  adresse  une  Note  relative  à  «  l'accumulation  du  magné- 
tisme au  sommet  de  pôles  hémisphériques  ». 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Jamin.) 

M.  Cil.  Antoine  adres.se  un  Mémoire  sur  les  lames  de  haute  mer. 
(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Dupuy  de  Lôme.) 

M.  Vasseur,  m.  L.  Lassalle,  M.  J.-F.  Cameron  adressent  diverses 
Communications  relatives  à  la  navigation  aérienne. 

(Renvoi  à  la  Commission  des  aérostats.) 

M.  Girault  a'Iresse  un  complément  à  son  Mémoire  sur  le  traitement  du 

choléra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  legs  Bréant.) 

M.  F.  Betteliiaiî-ser  adresse  une  Communication  relative  à  la  fabrication 
des  divers  produits  employés  contre  le  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 


(  398  ) 

CORRESPONDANCE. 

M.  Gray  (Asa),  nommé  Correspondant  pour  la  Section  de  Botanique, 
adresse,  avec  ses  remercîments,  la  première  partie  d'un  ouvrage  intitulé  : 
«   Flore  synoptique  de  l'Amérique  du  Nord   ». 

ASTRONOMIE.  —  Rectification  de  la  position  assignée  précédemment  au  nouvel 
astre  découvert  pendant  l'éclipsé  du  29  juillet,  et  annonce  de  l'observa- 
tion d'un  second  astre  aperçu  dai^s  les  mêmes  circonstances.  Lettre  de 
M.  J.  Watson  à  M.  Fizeau. 

"   Ann  Arbor  (États-Unis),  22  août  1878. 

((  Par  suite  de  l'emploi  d'une  valeur  inexacte  pour  la  correction  du 
chronomètre,  une  erreur  s'est  glissée  dans  les  résultats  que  je  vous  ai  com- 
muniqués, il  y  a  quelques  jours,  concernant  le  nouvel  astre  que  j'ai  décou- 
vert le  29  juillet. 

»  Veuillez  remplacer  la  position  que  je  vous  ai  envoyée  (le  i4  août) 
par  la  suivante  : 

Position  apparente 
de  l'astre. 

Washington,  temps  moyen.  v.  à 

1878  juillet  29.  .     5^  16'"  37'  S^  27"'  SS''       +  18°  16' 

Les  différences  entre  l'astre  et  le  Soleil  étaient 

Aa  =  —  8■"2I^     Aâ=  —  o°22'. 

»  J'ai  observé  en  outre  un  second  astre,  également  de  4*^  grandeur.  Je 
déterminerai  sa  position;  mais,  avant  que  j'aie  eu  le  temps  de  vérifier  la 
direction  de  la  limette,  poiu*  in'assurer  si  l'instrument  n'avait  éprouvé 
aucun  dérangement,  la  hunière  du  Soleil  avait  reparu. 

»  Les  différences  mesurées  entre  ce  second  astre  et  le  Soleil  étaient: 

Aa=-27™i8%     Acî=-o°:35'; 
d'oîi  résulte  la  position  suivante  : 

Position  apparente 
de  l'astre. 

Washint^ton,  temps  moyen.  «  t? 

1878  juillet  29..     5''i7'"4fr         8"  8"' 38^       -f-i8"3' 


(  399  ) 

THÉORIE  DES  NOMBRES.  —  Méthode  nouvelle  pour  la  décomposition  des  nombres 
en  sommes  quadratiques  binaires;  application  à  i Analyse  indéterminée.  Note 

de   M.   E.   DE  JONQCIÈKES. 

«  I.  Gaiiss,  dans  le  Chapitre  V  des  Disquisiliones,  après  avoir  établi  les 
conditions  de  l'équivalence  des  formes  binaires  au  second  degré,  aborde  et 
résout  le  problème  général  de  la  représentation  d'un  nombre  donné  par  une 
forme  déterminée.  Cette  solution,  préparée  par  un  certain  nombre  de  propo- 
sitions préliminaires,  fait  plus  particulièrement  l'objet  des  n****  180  et  205 
de  ce  Chapitre  célèbre. 

»  Ayant  eu  occasion  d'étudier  ce  problème,  j'ai  reconnu  qu'on  en  pou- 
vait trouvei'  dans  bien  des  cas  une  solution  nouvelle,  en  faisant  dépendre 
la  recherche  des  représentations  du  nombre  N  de  celle  des  décompositions 
de  son  carré  N".  Pour  y  parvenir,  il  était  nécessaire  : 

»  1°  De  découvrir  des  formules  permettant  de  décomposer  N*  dans 
tous  les  cas  où  cette  décomposition  est  possible; 

»  i"  De  trouver  la  loi,  s'il  en  existait  une,  liant  ensemble  les  repr'ésen- 
tations  de  N  avec  celles  de  N^,  et  des  formules  simples  permettent  de  passer 
sans  tâtonnement  des  unes  aux  autres. 

»  Dans  VU!  premier  Mémoire,  inséré  aux  Notw.  Ann.  de  Math.,  t.  XYIT, 
2"  série,  j'ai  résolu  ces  deux  questions  pour  le  cas  des  formes  binaires  les 
plus  simples  u^  -4-  v-.  Cette  première  élude  contient,  entre  autres  résultats: 

»  1°  Deux  formules  fondamentales  (§  IV)  permettant  d'écrire  immédia- 
tement toutes  les  décompositions  du  carré  d'un  nombre  donné  N  en  une 
sonnne  de  deux  carrés  premiers  entre  eux,  lorsque  le  nombre  lui-même  est 
susceptible  de  subir  ime  décomposition  de  cette  sorte  et  que  sa  l'ésolution 
en  facteurs  premiers  est  connue  ; 

»  2°  La  démonstration  (§  VII)  d'une  loi  de  correspondance  ou  de  réci- 
procité, qui  lie  entre  elles,  chacune  à  chacune,  les  décompositions  propres 
ilont  il  s'agit  avec  celles  du  nombre  N  lui-même,  et  qui  permet  de  déduire 
celles-ci  des  premières  pir  \\n*i  simple  addition  ou  soustraction  de  deux 
nombres  entiers,  etc.,  etc. 

»  II.  Moyennant  une  légère  modification  dans  les  coefficients,  les  for- 
mules précitées  servent  à  décomposer  les  nombres  N^  et  N  en  sonnnes 
quadratiques  de  la  forme  ur -^-  t.v'-,  t  étant  un  nombre  rationnel,  positif  ou 
négatif.  Plusieurs  des  propositions,  et  notamment  la  loi  de  réciprocité  dont 


(  4ûo  ) 

je  viens  de  parler,  subsistent  clans  les  conditions  précitées.  Je  suppose  tou- 
jours que  le  nombre  donné  est  résolu  en  ses  facteurs  premiers.  Il  faut  d'ail- 
leurs,pour  que  le  nombreNsoit  décomposable  de  la  sorte,que  tous  ces  flic- 
teurs  (à  moins  qu'un  certain  nombre  d'entre  eux  ne  fassent  un  carré  par- 
fait) soient  des  diviseurs  quadratiques  de  la  forme  donnée,  ou  au  moins  des 
diviseurs  linéaires  satisfaisant  à  certaines  conditions,  quant  à  leiu-  nombre 
et  à  la  valeur,  paire  ou  impaire,  de  l'exposant  avec  lequel  chacun  d'eux 
entre  dans  la  composition  de  N.  J'ajoute  que,  s'il  y  en  a  parmi  eux  qui 
soient  des  diviseurs  linéaires  sans  être  diviseurs  quadratiques,  il  faudra, 
pour  appliquer  la  méthode,  commencer  par  les  rendre  tels,  ce  qui  est  tou- 
jours possible,  en  nudiipliant  chacun  d'eux  par  un  facteur  auxiliaire.  (Voir 
Théorie  des  nombres.  II*  Partie,  §  186. 

1)  Que  le  nombre  N  satisfasse  de  lui-même  à  cette  condition  essentielle,  ou 
qu'il  ait  élé  transformé  provisoirement  en  un  autre  nombre  ]S'=  aN  par 
l'adjonction  de  ces  facteurs  auxiliaires,  on  effectuera  immédiatement  la 
décomposition  X-4-^.Y-  de  son  carré  IN"  (ou,  dans  le  deuxième  cas, 
de  «"N^)  par  les  formules  suivantes  : 


(A) 


X  =  U„{a-  -  th-)  -  2-t  l[U,{ab)  U„_,{n-  -  t/r)] 

^^Y  -^  2l[U,{ab)n„_,{a'  -  tb')]-  2Ul[U,{ab)U„_,{a'  -  tb')] 
^'  -^  2'r-l[U.Jab)U„^,[a-  -  tb')]  -     ... 


»  Si  l'on  effectue  ensuite  et  successivement,  sur  les  termes  individuels 
qui  entrent  dans  les  expressions  de  X  et  de  Y,  les  changements  de  signe 
prescrits  au  §  V  du  Mémoire  précité,  on  obtiendra  toutes  les  autres  dé- 
compositions propres  du  carré  soumis  au  calcul,  dont  le  nombre  est,  en 
totalité,  a"';  mais,  si  l'on  a  dû  recourir  à  des  facteurs  auxiliaires,  dont 
le  produit  soit  «,  afin  de  pouvoir  faire  usage  des  formules  (A),  c'est-à-dire 
si  l'on  a  opéré  la  décomposition  préalable  du  carré  a-N-,  un  certain  nombre 
des  solutions  ainsi  obtenues  seront  étrangères  à  la  question,  soit  que  leurs 
composants  respectifs  X  et  Y  n'aient  pas  de  facteur  commun,  soit  qn'ds 
en  aient  un  autre  que  «.  Ces  solutions  étrangères  devront  être  écartées, 
comme  ne  répondant  pas  à  ce  qui  est  demandé,  les  seules  admissibles 
étant  celles  dans  lesquelles  les  composants  auront  la  forme  aX,  ccY,  avec 
le  produit  a  pour  facteur  comnuui.  Il  sera  donc  aisé  de  les  reconnaître,  et 


(  4oi  ) 

chacune  d'elles  donnera  une  décomposition  propre  de  W,  savoir 

Quel  que  soit  le  nombre  des  décompositions  propres  de  N,  elles  sont, 
dans  tous  les  cas,  de  la  forme  N  =  j:^  +  tj-,  et  on  les  déduit  de  celles  de 
N^  par  les  formules  très-simples 

(B)  x^  = 

dans  lesquelles  le  nombre  X  doit  entrer  avec  le  signe  que  la  formule  (A) 
lui  a  atlribué. 

»  Forcé  d'abréger,  je  laisse  de  côté  pour  le  moment  l'examen  des  cas  où 
t  est  fractionnaire  ou  négatif,  me  bornant  à  dire  que,  dans  ce  dernier  cas, 
la  méthode  fait  connaître  les  valeurs  initiales  ou,  en  moindres  nombres, 
des  indéterminées,  desquelles  on  en  déduit  ensuite  une  infinité  d'autres. 
Quelle  que  soit  la  valeur  de  t,  des  opérations  très-simples  font  passer  des 
représentations  de  N"  et  de  N,  dans  la  forme  n-  -+-  U>- ,  aux  représenta- 
tions de  ces  mêmes  nombres  dans  celles  des  formes  à  trois  termes 

associées  ou  équivalentes  à  la  première,  qui  sont  compatibles  avec  la  na- 
ture de  N,  relativement  au  nombre  de  ses  facteurs  premiers  et  à  leur  forme. 
(Voir  Théorie  des  nombres,  §§  II  et  X,  IP  Partie.) 

»  III.  En  résumé,  la  loi  de  réciprocité  qui  lie  entre  elles  les  décompo- 
sitions propres  deN^  avec  celles  de  N  fournit,  moyennant  le  concours  né- 
cessaire des  formules  (A)  et  (B)  et  sans  autre  recherche  préalable  que  celle 
des  facteurs  premiers  de  N  et,  si  le  cas  l'exige,  de  quelques  multiplicateurs 
auxiliaires  destinés  à  disparaître  du  résultat,  une  solution  très-simple  du 
problème  de  Gauss,  du  moins  dans  des  cas  très-étendus.  Enfin,  comme  je 
vais  le  njontrer,  elle  sert  de  base  à  une  méthode  pour  la  résolution,  en 
nombres  entiers  quand  celle-ci  est  possible,  et  dans  tous  les  cas  en  nombres 
rationnels,  des  équations  indéterminées  du  second  degré 

j  =  X-  -\-  tir ,    j-  =  2-  -h  tv-, 

avec  les  conditions  u  =  x  -\~  a,  v=  z±:  /3. 

C.  R.,  187S,  2' Semestre.  (T.  LWXVII,  N"  II.)  54 


(   4o2  ) 

»  Elle  donne  en  effet  pour  j-,  en  vertu  de  Ja  première  de  ces  deux 
équations,  une  valeur  qui,  égalée  à  celle  donnée  par  la  seconde,  conduit 
à  la  relation 

(c)  «=  j:^  [  -  2a  ±  v/4«'  1-  (ï  -  3)  («^  zp  /3)], 

(le  laquelle  on  conclut  les  valeurs  des  autres  indéterminées.  » 


MÉCANIQUE,  —  Sur  la  dépression  que  produit,  à  la  surface  d'un  sol  horizontal, 
élastique  et  isotrope,  un  poids  qu'on  y  dépose,  et  sur  la  répartition  de  ce  poids 
entre  ses  divers  points  d'appui.  Note  de  M.  J.  Boussinesq,  présentée  par 
M.  de  Saint-Venant. 

«  A  la  fin  d'une  Note  du  bo  mai  1878  {Comptes  rendus,  t.  LXXXVI, 
p.  1260),  j'ai  démontré  que,  lorsqu'un  poids  c^m  est  posé  sur  un  sol  hori- 
zontal poli  et  ne  le  touche  que  dans  un  rayon  infiniment  petit  autour  d'un 
point  donné  (|,  v;),  le  petit  abaissement,  w,  qu'éprouve  chaque  point  (x,  ;) 
de  la  surface  du  sol,  est  le  produit  d'un  facteur  constant,  7 — ±J^ — ^ 

le  potentiel  -  ?  où  7' désigne  la  distance  des  deux  points  (Ç,  yj)  et  {jc,  j). 
Je  me  propose  aujourd'hui  d'étudier  les  enfoncements  pareils,  tv  ou  (à 
part  le  facteur  constant)  /  -- ,  que  produit  un  corps  pesant,  ayant  une 
forme  de  révolution  autour  de  l'axe  vertical  des  z. 

»  Je  décomposerai  la  surface  de  contact  de  ce  corps  avec  le  sol  en 
bandes  annulaires,  de  rayon  p  et  de  largeur  dp,  qui  transmettront  au  sol, 
par  unité  d'aire,  un  certain  poidsy(p^).  Des  droites,  émanées  du  point 
(.r,  J-)  et  inclinées  d'angles  variables  0  sur  le  rayon  R  =  \Jx^  +^^  issu  de 
l'origine,  diviseront  chaque  bande  en  éléments,  rdQcîr,  ayant  pour  poten- 
tiel y  ((^-)rf$r/r.  D'ailleurs,  le  triangle  dont  les  côtés  sont  R,  i\  p  donne 
p=  =  R-  +  /■-  —  2  Rrcos5,  et,  par  suite,  r  =  R  cos9  —  \jp^  —  R^  sin-5  ;  d'où 
résulte,  en  faisant  varier  r  et  p,  une  valeur  absolue  de  dr  qui  change 
J{p-)drdO  enj[p-)[p-  —  R^sin=9)  '^pdpdQ.  Le  potentiel  de  toute  la  bande 
est  l'intégrale  du  double  de  cette  expression,  prise  :  1°  de  S  =  o  à  6  =  tt, 
pour  R  <  p,  et,  2",  pour  R  >  p,  entre  les  limites  —  arcsin  ^5  qui  devien- 
dront =H  ;;  si  l'on  choisit  arcsin  (- sinSj  comme  variable.  Le  potentiel, 
relatif  à  tout  r  anneau  et  rapporté  à  l'unité  de  poids  de  celui-ci,  égale  donc  la 


(  4o3  ) 

valeur  mo/enne  de  {p-  —  R^  sin-(5)~2^,  pour  R<p,  celte  de  (R^  —  p^sin^ô)"  2, 

pour  B.^  p,  d  variant  de  o  à  2n  ou,  plus  simplement,  de  o  à~  •  D'après  la  loi 

de  la  superposition  des  petits  effets,  renfoncement  réel,  u',  éprouvé  par  le 
sol  sous  l'action  de  sa  charge  totale,  sera  la  somme  des  abaissements  dus 
aux  divers  anneaux.  Si  p,  est  le  rayon  du  plus  grand  de  ceux-ci,  on  trouve, 

abstraction  faite  du  facteur  constant  -. — - — ^'  pour  R  <r  o,, 

4  ''r  (  ^  +  f*  )  ^  r  " 


et  pour  R  >  p,, 

7T 

w  —  [\v:  \     (loi  -^^-(i\/ ^-77:  —  p- 


'P  =  Pi 


'>  Quand  J'{p-)  est  une  fonction  entière,  chaque  intégration  par  rapport 
à  (5  se  fait  de  suite,  en  y  prenant  le  radical  comme  variable.  Les  deux  cas 
les  pins  simples  sont  J(p-)  =r  1  {distribution  unifortne  du  poids)  etJ{p'-,—p~ — p" 
[dislnbution  parabolique).  Quelques  réductions  y  donnent  à  w  les  valeurs 
respectives,  pour  R  ■<  p,, 

4  r'(p2  _-  R^s\n^6)hie     et     |   /"'(o^  -  R^  s\n-ûp (16; 
et,  pour  R  >  |5 , , 

Celles-ci  deviennent  très-simples  au  bord  R  ~|D|  et  au  centre  R  —  o,  où 
elles  s'obtiendraient  intuitivement  ;  du  bord  au  centre  elles  grandissent 
sans  cesse,  et,  en  tout,  dans  les  rapports  de  4  '»  271  ou  à  Stï.  Enfin,  les  deux 

casjlp^)  =  p\,  j\p'^]  =  p-  —  pi  donnent,  par  superposition,  le  cas 

poui    lequel  w  se    trouve  être,  au  contraire^  plus  petit  sur  l'axe  qu'au  bord 

54. 


(  4o4  ) 

(comme  l'est  3n:par  rapport  à  lo),  mais  en  somme  peu  variable  de  l'un  à 
l'autre, 

»  Les  intégrations  par  rapport  à  ô  s'effectueront  en  série,  ainsi  que  le 

—  -  - 

calcul  des  valeurs  moyennes  de  (p-  —  R^sin'ô)   '  ou  de  (R-  —  p-  sin-6)-"% 

en  développant  les  radicaux  par  la  formule  du  binôme  et  en  remplaçant, 

dans  les  résultats,  sin-  "  ô  par  sa  valeur  moyenne  -, ~    •  Pour  R  >  o , , 

on  trouve,  quel  que  soit/"(p"), 

en  posant  J dm  =  m,  f  p- dm  =  Jâm.  A  cause  de  k  <  p^,  le  second  terme 
de  la  série  n'est  déjà  guère  que  o,  i  du  premier,  ou  même  moins,  dès  que 
R  =  i,5|2,  :  /e  mode  de  répartition  de  ta  charge  m  à  l'intérieur  du  cercle  de 
contact  injiue  donc  fort  peu  sur  les  effets  produits  à  quelque  distance  de  ce  cercle, 
conformément  à  un  grand  principe  sans  lequel  la  Mécanique  moléculaire 
ou  la  théorie  analytique  de  l'élasticité  serait  inapplicable  à  la  pratique. 

»  Quand  le  corps  posé  sur  le  sol  est  dur,  sa  forme  détermine  tv  en  tous 
les  points  de  la  surface  du  contact,  du  moins  à  part  une  constante,  expri- 
mant l'enfoncement  du  corps  dur  lui-même;  et  la  fonction  inconnuey  (p*), 
qui  définit  le  mole  de  distribution  du  poids  total  entre  les  divers  points 
de  la  surface  considérée,  peut  se  déduire  de  là,  par  des  essais  successifs  ef- 
fectués eu  partant  de  différentes  expressions  de  f{p-),  ou  par  un  calcul 
inverse  d'intégrale  définie.  En  effet,  la  connaissance  de  w,  aux  points 
où  l'on  n'a  |iasy(p-)  —  o,  tient  lieu,  pour  ces  points,  de  la  connaissance 
dej{p-);  et  celle  du  poids  total  équivaut  aussi  à  la  connaissance  de 
l'enfoncement  du  corps  dur.  Quand  celui-ci  est  à  fond  plat,  tv  varie  peu 
du  centre  au  bord,  et  f{p-)  doit  être  presque  proportionnel  à  p-,  ou  mieux 
encore  à  l'expression 

10  —  Stt 


9l7r-2] 


pi  -h  p-  =  o,o56pj  +  p-,  environ, 


qui  rend  ti'  le  même  au  centre  qu'au  bord,  et  peu  variable  entre  ces  deux 
limites. 

»  Calculons  encore  la  capacité,  2 ;t  I     u'Rr/R,  de  la  dépression  due  à 

l'unité  de  poids  d'un  anneau  de  rayon  p  et  de  largeur  dp.  Pour  R  >  p,  sa 


(  4o5  ) 
valeur  est  4/  '  {R-  —  p'  sni-Qf  dO,  abstraction  faite  toujours  du  focleur 

«'o 

7 — i^-^'  A  l'intérieur  de  l'anneau,  ou  pour  R  =  p,  la  dépression  vaut 

4jrfi{X-l-  fi)  '  '  '^'  ' 

donc  4p  :  sa  profondeur  moyenne  est  —  et  sa  profondeur,  sur  l'axe,  -.  » 


PHYSIQUE,  —   Sur  les  vaj^ialions  d'intensité  que  subit  un  courant   quand  on 
modifie  la  pression  des  contacts  établissant  le  circuit.  Note  de  M.  Trêve, 

«  Si  l'on  ferme  le  courant  de  l'électro-aimant  de  Faraday  ou  de  Du- 
crelel  entre  ses  deux  pôles,  on  n'observe,  le  plus  généralement,  ni  étin- 
celle, ni  bruit;  mais,  si  l'on  ouvre  subitement  le  courant,  on  entend  une 
détonation  presque  égale  à  celle  d'un  coup  de  pistolet.  C'est  de  la  Rive 
qui,  le  premier,  a  signalé  ces  remarquables  effets. 

1)  J'ai  montré  depuis,  en  187/i,  que  le  même  phénomène  se  reproduit, 
quoique  moins  éclatant,  en  opérant  cette  ouverture  dans  le  voisinage 
d'un  seul  pôle  de  l'électro-aimant,  et  encore  que  l'influence  de  ce  pôle 
unique  détermine  également  l'arrêt  instantané  du  petit  cube  de  cuivre, 
originairement  mis  en  rotation  entre  les  deux  pôles. 

»  Aujourd'luii,  je  prends  la  liberté  de  faire  remarquer  que  l'expérience 
de  de  la  Rive  permet  de  démontrer  à  un  très-nombreux  auditoire  l'in- 
fluence de  la  pression  des  contacts  sur  l'intensité  du  courant.  On  tient  à  la 
main  les  extrémités  des  deux  fils  de  l'électro-aimant,  que  l'on  porte  au 
contact  entre  ses  pôles.  Dans  cette  position,  on  peut  faire  considérable- 
ment varier  le  bruit  de  rupture,  en  appuyant  plus  ou  moins  fortement  un 
fil  sur  l'autre.  Le  bruit,  qui  esta  peine  perceptible  lorsque  les  deux  fils  se 
touchent  légèrement,  devient  un  coup  de  pistolet  quand  on  les  presse  for- 
tement l'un  sur  l'autre.  On  remarque  également  de  curieux  effets  en  éta- 
blissant le  contact  avec  des  fils  épointés.  » 


PHYSIQUE.  —  5(/;'  une  application  du  téléphone  à  la  détermination  du  méridien 
magnétique.  Note  de  M.  H.  de  Parville,  présentée  par  M.  Th.  du  Moncel. 

«  Lorsque  l'on  remplace,  dans  le  téléphone  ordinaire,  le  court  barreau 
aimanté  par  une  tige  de  fer  doux  d'au  moins  i  mèlre  de  longueur,  l'appa- 
reil transmet  encore  les  sons,  mais  avec  une  intensité  qui  varie  suivant  l'o- 


(  4o6  ) 
rientation  de  la  tige  :  les  expériences  de  M.  Blake  ne  laissent  aucun  doute 
à  cet  égard.  Le  maximum  d'intensité  du  son  qui  parvient  au  récepteur  cor- 
respond à  l'orientation  du  transmetteur,  dans  la  direction  de  l'aiguille 
aimantée.  Le  son  s'éteint  plus  ou  moins  complètement,  lorsque  le  télé- 
phone est  placé  dans  un  plan  perpendiculaire  au  méridien  magnétique. 
Cette  remarque  semble  pouvoir  conduire  à  une  application. 

»  Si  l'on  installe,  en  effet,  sur  une  suspension  à  la  Cardan,  un  téléphone 
transmetteur  à  longue  tige,  muni  d'un  résonnateur  quelconque  et  fixé  obli- 
quement à  peu  près  suivant  l'angle  d'inclinaison  d'un  lieu,  il  sera  toujours 
facile  de  lui  faire  parcourir  l'horizon.  Lorsque  le  récepteur  communiquant 
avec  cet  appareil  restera  silencieux,  c'est  que  le  transmetteur  sera  à  angle 
droit  avec  le  méridien  magnétique.  On  pourra  déterminer  ainsi,  non-seule- 
ment la  direction  de  l'aiguille  aimantée,  mais  encore,  approximativement, 
les  variations  d'intensité  magnétique. 

»  Cette  méthode  semble  applicable,  à  bord  d'un  navire,  pour  la  correction 
des  compas  de  route,  dans  quelques  circonstances,  notamment  lorsque, 
malgré  lesyslème  de  compensation  usité,  les  indications  de  la  boussole  peu- 
vent être  faussées  dans  le  voisinage  de  roches  magnétiques  ou  d'îles  riches 
en  gisements  de  fer. 

»  Il  serait  possible,  au  surplus,  d'utiliser  directement  le  magnétisme  tem- 
poraire que  prend  une  tige  de  fer,  pour  obtenir  un  tracé  des  différentes  direc- 
tions suivies  par  un  navire,  et  un  contrôle  automatique  des  indications  des 
compas.  Imaginons,  en  effet,  immobilisée  dans  l'axe  du  navire,  symétrique- 
ment par  rapport  à  la  coque,  une  tige  de  fer  doux  de  plusieurs  mètres  de 
longueur,  portant  à  l'une  de  ses  extrémités  une  bobine  magnétique.  La  bo- 
bine est  reliée  à  l'appareil  encreur  dont  on  se  sert  en  télégraphie  trans- 
atlaniique  pour  recueillir  la  trace  de  très-faibles  courants  (  '  ).  Les  mouve- 
ments de  tangage,  en  changeant  l'orientation  de  la  tige  de  fer,  créeront 
des  courants  d'induction,  et  l'intensité  de  ces  courants  sera  fonction  du 
cap  du  bâtiment.  Le  diagramme,  tracé  sur  l'appareil  enregistreur,  révélera 
la  direction  suivie  et  contrôlera  lindication  du  compas. 

»  Il  est  à  peine  utile  d'ajouter  qu'une  semblable  tige  de  fer,  installée  le 
long  du  mât,  pourrait  sans  doute  indiquer  aussi,  par  l'enregistrement  des 
courants  d'induction  produits,  l'amplitude  des  mouvements  de  langage  et 
de  roulis  d'un  navire. 

(')  Ce  système  encreur  est  décrit  dans  l'ouvrage  de  M.  Th.  du  Moncel  :  Exposé  des  appli- 
cations de  l'électricité,  tome  HI. 


[  4o7  ) 
»   Ces  idées  ont  besoin  de  recevoir  la  consécration  de  la  pratique,  mais 
nous  nous  sommes  permis  de  les  indiquer  sommairement,  tout  au  moins 
dans  le  but  de  prendre  date.    « 


CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.  —  Sur  la  conslitulion  du  glucose  inactif  des  sucres  bruis 
de  canne  et  des  mélasses.  Note  de  M.  U.  Gayon,  présentée  par 
M.  Pasteur. 

«  Depuis  les  travaux  récents  de  MM.  Mûntz,  Girard  et  Laborde,  Morin, 
on  admet  généralement  que  le  glucose  contenu  dans  les  sucres  bruts  de 
canne  et  dans  les  mélasses  est  inactif  sur  la  lumière  polarisée.  Il  restait  à 
établir  si  ce  sucre  réducteur  est  un  produit  spécial,  ou  un  mélange,  en 
proportions  convenables,  de  glucose  dextrogjre  et  de  glucose  lévogyre. 
M.  Dubrunfaut  a  depuis  longtem|)s  exprimé  cette  dernière  opinion,  sans 
la  vérifier;  les  expériences  que  j'ai  faites  me  paraissent  la  confirmer. 

>i  On  sait  que  la  levure  de  bière  intervertit  le  sucre  avant  de  le  faire 
fermenter;  par  conséquent,  un  mélange  de  sucre  de  canne  et  de  glucose 
inactif  ne  peut  pas  être  étudié,  au  point  de  vue  optique,  à  l'aide  de  la  fer- 
mentation ordinaire.  Mais  j'ai  montré  que  le  Mucor  circinelloides  pur,  qui 
ne  sécrète  pas  de  ferment  inversif  et  laisse  intact  le  saccharose,  fait  cepen- 
dant fermenter  les  sucres  qui  ont  la  composition  du  glucose.  Si  donc  on 
sème  des  cellules  de  ce  mucor  dans  une  dissolution  nutritive  de  sucre  de 
canne  et  d'un  mélange  de  glucose  et  de  lévulose,  en  proportions  telles  que 
la  rotation  au  saccharimetre  soit  due  seulement  au  sucre  de  canne,  on  verra 
la  rotation  diminuer  progressivement  jusqu'à  une  certaine  valeur,  puis 
augmenter  et  reprendre  sensiblement  sa  valeur  initiale.  En  effet,  dans  la 
fermentation  du  sucre  interverti,  le  glucose  proprement  dit  est  détruit  le 
premier,  le  lévulose  disparaît  ensuite. 

<)  Cela  posé,  soumettons  à  l'action  du  mucor  des  solutions  de  sucres 
bruts  ou  de  mélasses,  riches  en  glucose  inactif;  si  la  rotation  reste  con- 
stante, pendant  la  fermentation,  le  glucose  restera  lui-même  inactif  et 
pourra  être  considéré  comme  un  produit  spécial;  si,  au  contraire,  la  rota- 
tion diminue  d'abord  et  augmente  ensuite,  il  devra  être  considéré  comme 
un  mélange  de  glucose  et  de  lévulose. 

»  Voici  les  résultats  fournis  par  l'expérience  ;  la  rotation  est  exprimée  en 
divisions  du  saccharimetre  Laurent. 


(  /lo8  ) 

I.   —  Sucres  bruts  de  canne. 

^  i  Rotations  successives 83,8  82,2  84,4  ^5,4 

(   Sucre  réducteur  pour  100 ,  .  .  i  ,60  0,84  "  " 

^   j   Rotations  successives ao2,o  in8:4  '97'4  202,4 

\   Sucre  réducteur  pour  100 3, 11  2,35  1,10  o,35 

»  Afin  d'obtenir  des  variations  plus  considérables,  je  répète  l'expérience 
avec  un  sirop  obtenu  par  lavage  d'un  sucre  brut,  et  j'obtiens  : 

Rotations  successives 167,6     i63,2     i56,4     i53,2     i5o,o     i5o,8     i5i,f)     ifj6         160 

Sucre  réducteur  pour  100...         t),4o       5,76       4>78       3,44       2,58       1,70       i,35       0,78       o,63 

II.    —   Mélasses. 

Nature  et  ori(;i{io. 

Canne       (  Rotations  successives.  ..  .  108,0  98,0  t)5,o  ii8,o  1,                ..                » 

Martinique.  (  Sucre  réducteur  p.  100.  .  4)^^  3'44  1,20  o,q8  »                u                u 

Canne       (  Rotations  successives.  ..  .  37,0  32, o  28,0  24iO  23,6  33, o  3G,8 

Nantes.      (  Sucre  réducteur  p.   100.  .  8,72  7,83  6,08  4''^"  3,58  2,0  i,i5 

Cunne       (Rotations  successives....  42,4  34, o  4°'"  42>8  44iO              "                ■■ 

Bordeaux.    (  Sucre  réducteur  p.  100..  5,68  3,i3  i,36  i,i5  0,88            »                » 

Betterave    i  Rotations  successives. ,.  .  80,0  74'°  70,0  68,8  76,0  78,0             « 

Le  Havre,    j  Sucre  réducteur  p.  100..  6,16  49''  3,26  2,3o  2,08  1,70           » 

»  Ainsi,  dans  tous  les  exemples  précédents,  pendant  que  le  sucre  réduc- 
teur disparaît  d'une  façon  continue,  la  rotation  diminue  d'abord  progres- 
sivement, puis  elle  reprend  des  valeurs  croissantes  et  tend  à  atteindre  son 
chiffre  initial.  En  outre,  il  disparaît  plus  de  sucre  réducteur  dans  la  pre- 
n)ière  partie  du  phénomène  que  dans  la  seconde.  Le  glucose  inactif  des 
sucres  bruts  de  canne  et  des  mélasses  est  donc  résoluble  en  un  mélange 
de  sucre  dexirogyre  et  de  sucre  lévogyre. 

1)  Il  résulte  de  cette  élude  un  moyen  de  transformer  par  la  fermentation 
le  glucose  des  mélasses  en  alcool,  et  par  suite  d'extraire  de  celles-ci  de 
notivelles  quantités  de  sucre  cristallisable. 

»  Dans  une  autre  Cotumunication,  j'exposerai  l'action  du  mucor  sur  le 
glucose  inactif  de  Mitscherlisch  et  sur  le  glucose  inactif  des  vieilles  cannes 
à  sucre.   « 


PHYSIOLOGIE.  —  Sur  la  ponte  de  l'Abeille  reine  et  la  théorie  de  Dziezzon, 
Note  de  M.  J.  Ferez,  présentée  par  M.  Milne-Edwards. 

«  On  sait  que,  d'après  une  théorie  classique  née  en  Allemagne,  et  que 


(  4o.)  ) 

personne  aujourd'hui  ne  conteste,  un  oeuf  fécondé  de  l'Abeille  reine  est  un 
œuf  de  femelle;  tout  œuf  non  fécondé  Cht  un  œuf  de  mâle.  L'Abeille  mère 
peut  même,  dil-on,  pondre  à  volonté  un  œuf  de  l'un  ou  de  l'autre  sexe. 
Et  l'on  explique  cette  faculté,  exceptionnelle  dans  le  règne  animal,  en  ad- 
mettant que  l'Abeille  peut,  au  moment  du  passage  de  l'œuf  dans  l'oviducte, 
répandre  ou  non  siu-  lui  une  certaine  quantité  du  sperme  contenu  dans  le 
réservoir  séminal.  L'organisation  de  l'appareil  génital  de  l'Abeille  ne  diffère 
cependant  par  rien  d'essentiel  de  celle  de  la  majorité  des  femelles  d'insectes, 
à  qui  l'on  n'a  jamais  songé  à  attribuer  le  pouvoir  d'agir  à  leur  gré  sur  des 
phénomènes  qui  semblent  absolument  soustraits  à  l'influence  de  la  volonté, 

»  L'hypothèse  a  été  imaginée  surtout  en  vue  d'expliquer  ce  fait,  jus- 
qu'ici non  contesté,  qu'une  reine  italienne  fécondée  par  un  mâle  allemand 
donne  des  femelles  (ouvrières  et  reines)  métisses  et  des  mâles  purs  alle- 
mands. L'inverse  aurait  lieu  si  une  reine  allemande  était  fécondée  par  un 
mâle  italien;  en  sorte  qu'un  œuf  de  mâle  ne  recevrait  jamais  le  baptême 
séminal  ;  un  faux-bourdon  n'aurait  point  de  père. 

»  Or  je  possède  en  ce  moment  une  ruche  dont  la  reine,  fille  d'une  ita- 
lienne de  race  pure,  a  été  fécondée  par  un  mâle  français.  Les  ouvrières,  en 
effet,  sont,  les  unes  véritablement  italiennes,  d'autres  françaises,  d'autres 
enfin  présentent  le  mélange,  à  proportions  diverses,  des  caractères  des 
deux  races. 

)»  Surpris  de  voir  dans  cette  ruche  certains  faux-bourdons,  entre  autres, 
aussi  noirs  que  des  mâles  français,  alors  que  tous  devaient  être,  d'après  1.1 
théorie,  italiens  comme  leur  mère,  je  crus  devoir  examiner  ces  divers  mâles 
de  plus  près.  J'en  recueillis  donc  3oo  qui  furent  examinés  avec  un  soin 
scrupuleux,  d'où  il  est  résulté  la  statistique  suivante  : 

i6i[claient  italiens  purs; 
66  métis  à.  degrés  divers  ; 
83  français . 

»  D'où  il  suit  évidemment  que  les  œufs  de  faux-bourdons,  coiiiliie  lés 
œufs  de  femelles,  reçoivent  le  contact  du  sperme  déposé  par  le  mâle  dans 
les  organes  de  la  reine,  et  que  la  théorie  de  Dziezzon,  créée  pour  expliquer 
un  fait  mal  constaté,  devient  inutile  si  ce  fait  est  controuvé. 

»  Il  fst  aisé  de  concevoir  comment  une  observation  insuffisante  a  pu 
faire  croire  que  les  faux-bourdons,  fils  d'une  mère  italienne  fécondée  par 
un  mâle  d'une  autre  race,  étaient  tous  italiens.  Sur  3oo  mâles,  83  seule- 
ment m'ont   paru    être   rigoureusement    français,    tandis  que   l5i'H-  66 

G.  R.,   187F,  2«  SehiEstre.  (T.  LXXXVU,  iS°  il.)  55 


(  4io  ) 

ou  217,  c'est-à-dire  la  grande  majorité,  plus  jaunes  que  les  français,  pou- 
vaient très-bien  passer  pour  italiens  purs.  On  comprend  donc  que,  dans 
des  cas  semblables,  si  l'on  n'a  pas  examiné  très-attentivement  un  à  un, 
comme  je  l'ai  fait,  un  grand  nombre  de  mâles  d'une  ruche  métisse,  on  ait 
pu  croire  que  tous  appartenaient  exclusivement  à  la  race  de  leur  mère.  Et 
cela  d'autant  mieux  que  la  mère  aura  été  de  plus  belle  race,  de  couleur 
plus  jaune,  la  teinte  plus  claire  de  la  pondeuse  devant  éclaircir  encore  da- 
vantage celle  de  sa  progéniture  et  diminuer  de  quelques  unités  le  nombre 
des  individus  se  rapportant  à  l'autre  race.  ■» 


ANATOMiE.  —  La  Balaena  (Macleayius)  australiensis  du  Musée  de  Paris, 
comparée  à  la  Balaena  biscayensis  de  l'Université  de  Naples.  Note  de 
M.  Fr.  Gasco,  présentée  par  M.  P.  Gervais. 

«  On  se  rappelle  que,  le  9  février  de  l'année  dernière,  a  été  capturée 
dans  le  port  de  Tareute  une  vraie  Baleine  qui,  à  ce  qu'il  parait,  est  la  pre- 
mière qu'on  aurait  vue  dans  la  Méditerranée  et  que  son  squelette  complet 
se  trouve  maintenant  dans  le  cabinet  d'Anatomie  comparée  de  l'Université 
de  Naples. 

»  Le  3  novembre  1877,  j'ai  eu  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie 
royale  de  cette  ville  un  premier  travail  qui  a  été  publié  depuis  lors. 
L'examen  scrupuleux  des  caractères  ostéologiques  m'avait  bientôt  appris 
que  la  Baleine  de  Tareute  était  identique  à  celle  capturée,  en  1862,  dans 
la  baie  de  Delav^rare,  en  face  de  Philadelphie,  et  au  sujet  de  laquelle  M,  E. 
Cope  a  publié,  dès  l'année  i865,  un  Rapport  osléologique  très-succinct. 

»  La  Baleine  de  Tarente  et  celle  de  Philadelphie  appartiennent  toutes 
deux  à  l'espèce  de  la  Balœna  biscayensis,  Eschricht,  que  pendant  plusieurs 
siècles  les  Basques  d'abord  et  successivement  les  Sain  tongeois,  les  Normands, 
les  Hollandais,  qui  l'appelèrent  Nordkaper,  les  Danois,  les  Norwégiens,  les 
Anglais  et  les  Américains  poiirsuivu-eut  avec  acharnement,  j'allais  dire 
exterminèrent,  dans  toute  la  région  tempérée  de  l'Atlantique  septentrional. 

»  Invité  à  prendre  part  au  septième  Congrès  de  l'Association  française 
pour  l'avancement  des  Sciences,  je  me  suis  empressé,  en  arrivant  à  Paris, 
de  me  transporter  au  Muséum  pour  prendre  connaissance  de  la  superbe 
collection  cétologique  qui  figure  dans  les  galeries  d'Anatomie  comparée  et 
surtout  des  squelettes  complets  de  la  Balœna  tnjsticetus,  de  la  B.  auslralis 


(    4M     ) 

et  de  la  B.  antipodum,  qui  est  encore  aujourd'hui  l'unique  individu  de  cette 
dernière  espèce  figurant  dans  les  musées  d'Europe. 

»  Dans  le  laboratoire  de  M.  P.  Gervais,  on  est  en  train  de  monter  le 
squelette  d'une  autre  Baleine  également  fort  intéressante,  qui  y  a  été  en- 
voyée de  la  Nouvelle-Zélande  par  M.  Hutton,  deDunedin. 

»  Il  n'existe  en  Europe  que  deux  squelettes  de  cette  espèce  :  l'iui,  qui 
est  au  Musée  britannique  et  a  été  en  grande  partie  décrit  par  J.-E.  Gray, 
l'autre  au  laboratoire  sus-mentionné  et  au  sujet  duquel  M.  le  professeur 
P.  Gervais  a  dernièrement  publié  quelques  notes  et  des  figures  dans  son 
Journal  de  Zootoqie. 

»  A  peine  ai-je  vu  le  squelette  du  Macleayius  que  j'ai  immédiatement 
reconnu  la  grande  ressemblance  qu'il  présente  avec  celui  de  la  Balœna 
bucayensis  de  Naples,  bien  que  ces  deux  espèces  ne  doivent  pas  être  réu- 
nies en  une  seule. 

»  Mesuré  en  ligne  droite,  le  Macleayius  a  2™, 43  et,  en  suivant  le  con- 
tour extérieur,  2™,  ■76.  Par  suite  du  développement  prolongé  des  os  inter- 
maxillaires, les  maxillaires  ne  peuvent  être  en  contact  avec  les  os  du  nez, 
et  la  distance  minimum  entre  le  maxillaire  et  l'occipital  se  trouve  réduite 
à  0,02. 

»  En  suivant  le  contour  extérieur,  la  longueur  des  intermaxillaires  est 
de  2'", 07.  Leurs  extrémités  antérieures  présentent  un  écartement  de  o™,to. 

»  En  ligne  droite,  la  longueur  du  palatin  est  de  o",49.  Le  frontal,  sur 
sa  partie  médiane,  n'a  que  lo-i  r  centimètres  de  longueur;  il  ne  présente 
aucune  protubérance.  En  ligne  droite,  entre  les  deux  apophyses  post- 
oi'bitaires  du  frontal,  il  y  a  la  distance  de  i"',63,  et,  en  suivant  le  contour 
extérieur,  de  2™, 04.  L'apophyse  post-orbitaire  dépasse  celle  du  temporal  de 
3  ou  4  centimètres,  et  leur  distance  minimum  n'est  que  de  23  millimètres. 

»  La  portion  sqtiameuse  de  l'occipital  a  o™,65  de  long  et  o'",63  de  large; 
elle  ne  présente  aucune  crête  médiane.  Sa  plus  grande  dépression  latérale 
est,  comme  chez  la  B.  biscayensis,  de  o^joS. 

»  Les  apophyses  zygomatique  et  glénoïdienne  du  temporal  sont  ici 
moins  distinctes  que  chez  la  B.  biscayensis. 

»  En  suivant  le  contour  extérieur  de  la  mandibule,  la  longueur  est 
de  2"',  47.  et,  en  ligne  droite,  de  2'",i6.  Sa  hauteur  maximum,  à  la  dis- 
tance de  o™,20  de  l'apophyse  coronoïde,  est  de  o'",285. 

»  l^a  caisse  tympanique  droite  a  ime  longueur  maximum  de  o'",  fa;  sa 
largeur,  prise  à  la  moitié  de  la  longueur,  est  de  o'",o8.  Le  contour  de  sa 
face  inférieure  affecte  moins  la  forme  ovale  que  celui  des  Balœna  biscayensis 

55.. 


(  4.2  ) 
et  antipocliim.  On  voit  sur  la  face  inférieure  une  dépression  longitudinale 
bien  marquée  et  presque  médiane,  qui  a  la  largeur  de   2   centimètres,  à 
peu  près.  Les  deux  apophyses  du  rocher  sont  ti'és-bien  développées. 

»  Les  vertèbres  de  la  région  cervicale  sont  solidement  unies  entre  elles, 
mais  tontes  très-distinctes  latéralement,  à  l'exception  d'une  petite  partie 
inférieure  de  la  troisième,  qui,  longue  de  o™,o'7,  se  confond  avec  la  qua- 
trième sur  le  côlé  gauche. 

»  La  largeur  de  l'atlas  est  de  o'",/18. 

»  Il  y  a  1 3  vertèbres  dorsales  et  1 3  lombaires.  C'est  sur  la  neuvième  dor- 
sale que  l'apophyse  musculaire  ou  accessoire  est  déjà  bien  distincte.  Les 
apophyses  transverses  des  troisième  et  quatrième  lombaires  sont  presque 
perpendiculaires  au  corps  de  la  vertèbre.  L'artère  spinale  passe  directement 
à  travers  la  base  de  l'apophyse  transver.se  delà  cinquième  caudale.  Les  der- 
niers rudiments  d'apophyses  transverses  se  remarquent  sur  la  dixième  et 
la  onzième  caudale. 

»  Les  deux  dernières  caudales  sont  presque  rondes,  surtout  l'avaul- 
derniére,  dont  le  diamètre  est  de  o'",oG5. 

»  Les  côtes  de  la  première  paire  ont  leur  extrémité  sternale  beaucouj) 
plus  élargie  que  chez  la  Biscayem'is. 

f  L'omoplate  est  un  peu  plus  épaisse  que  celle  de  cette  espèce  et  présente 
un  très-petit  rudiment  il'apophyse  coracoïde.  Elle  est  beaucoup  plus  large 
que  haute,  et,  comme  chez  la  B.  biscayensis  de  Naples  et  de  Philadelphie, 
sa  largeur  dépasse  de  i5  centimètres  sa  hauteur.  » 


ZOOLOGIE.    —   Sur  la  reprodudion  de  C Hydre.  Note  de  M.  Korotneff, 
présentée  par  M.  de  Lacaze-Duthiers. 

«  Malgré  sou  abondance  considérable,  l'Hyilre  d'eau  douce  piéscnte 
lui  grand  nombre  de  particularités  iusulfisanmienl  étudiées,  et,  en  parti- 
culier, la  reproduction  des  éléments  sexuels  et  le  développement  embryon- 
naire de  l'individu  lui-même. 

»  Ces  phénomènes  ont  été  décrits  d'une  manière  assez  détaillée  ]iar 
Kleiiienberg,  dans  sa  Monographie  de  l'Hydre  ('  ).  D'après  ses  recherches, 
les  cellules  se  trouvent  au-dessous  des  éléments  ectodermiques  i^inlerslï- 

(')  N.  ICLEiNENBEao,  Hydra  cine[An(itt>mi':vli-fiil'vicl\cti(ngs  geschkhtUclic  Untennchiing]^ 
Leipzig,  1872,  mit  4.'l'afeln. 


(  4>3  ) 

tieles  Gewebe),  et  forment  une  agglomération  servant  à  reproduire  les 
œufs,  de  même  que  les  spermatozoïdes.  I.e  développement  de  l'œuf  s'ac- 
complit comme  il  suit  :  une  des  cellules  de  raggiomération  s'accroît  re- 
marquablement et  engloutit  les  cellules  environnantes,  autrement  dit, 
elle  s'en  nourrit.  Le  noyau  se  transforme  en  vésicule  germinalive,  et,  à  la 
fin,  la  cellule  même  représente  l'œuf  de  l'Hydre,  qui  est  ainsi,  d'après  son 
origine,  une  formation  monocellulaire  et  ectodermique. 

»  Les  granulations  d'un  œuf  définitivement  formé  servent  à  produire 
les  éléments  pins  grands,  que  Kleinenberg  décrit  sous  le  nom  de  pseudo- 
cellules  [Pseudocelten,  Kl.) 

»  Après  une  description  détaillée  de  la  segmentation,  le  savant  alle- 
mand passe  à  la  formation  du  blastoderme,  comme  phénomène  succédant 
innnédiatement  à  la  segmentation.  Le  blastoderme  consiste  en  une  couche 
de  cellules,  formant  à  elle  seule  toute  l'enveloppe  de  l'œuf.  Kleinenberg 
considère  le  blastoderme  comme  un  épiihélium  embryonnaire,  ne  prenant 
|)as  part  à  la  foi-mation  ultérieure  de  l'Hydre,  et  rejeté  comme  une  enve- 
loppe, à  une  certaine  époque  du  développement  :  pour  cette  raison,  l'Hydre 
adulte  est  un  animal  privé  d'épithélium. 

»  Mes  propres  recherches,  entreprises  sur  VHydra  fusca,  contredisent 
complètement  celles  de  Kleinenberg.  Néanmoins,  conformément  à  ses  re- 
cherches, j'ai  vu  une  agglomération  de  cellules,  d'une  origine  ectoder- 
mique, que  je  considère  comme  des  cellules  simplement  embryoïuiaires, 
servant  à  reproduire  différents  élèmenls  ectodermiques.  Une  de  ces  cel- 
lules s'accroît,  et  son  noyau  se  transforme  en  vésicule  germinalive.  En 
même  temps,  les  éléments  périphériques  de  l'agglomération  se  séparent 
en  formant  une  rangée  de  cellules  par  de  petits  grains  très-réfringents, 
tandis  que  les  cellules  centrales  se  joignent  entre  elles  et  à  la  cellule 
agrandie;  de  celte  manière,  se  forme  un  plasmodium  commun,  parsemé 
d'un  nombre  considérable  de  noyaux.  La  vésicule  germinalive  commence 
à  se  dégrader  et  disparaît  entièrement  (ce  dernier  phénomène  concorde 
avec  les  observations  de  Kleinenberg);  mais  les  noyaux  des  cellules  cen- 
trales subissent  une  transformation  d'un  autre  genre;  elles  grandissent 
quelque  peu  en  volume  et  dégénèrent  en  corps  graisseux;  en  même  temps, 
certaines  d'entre  elles  se  divisent  (leurs  nucléoles  prennent  aussi  part  à 
celte  divison).  La  dégénérescence  d'un  noyau  commence  par  un  accrois- 
sen.ent  considérable  de  son  nucléole,  qui  devient  très-réfringent  et  finit 
par  se  fondre  avec  le  contenu  du  noyau.  Ce  sont  ces  noyaux  dégénérés, 
employés  probablement  à  la  nutrition  de  l'embryon,   que  Kleinenberg 


(  4'4  ) 

prend  pour  des  pseudocellules.  Les  éléments  périphériques  de  Tagglonié- 
ration,  parsemés  de  grains  d'une  origine  chitinense,  servent  à  former 
l'écaille  de  l'œuf  ou  l'enveloppe. 

»  En  comparant  mes  observations  avec  celles  de  Kleinenberg,  je  conclus 
que  le  savant  allemand  a  pris  les  cellules  périphériques  de  l'aggloméralion 
pour  un  blastoderme,  et  la  masse  de  cellules  centrales  pour  un  effet  de 
segmentation  de  l'œuf.  D'après  mes  observations,  l'Hydre  ne  doit  évidem- 
ment pas  être  considérée  comme  un  animal  privé  d'épithélium  :  mes  re- 
cherches précédentes  (')  ont  établi  que  cet  épithélium  est  musculaire.  » 


BOTANIQUE  FOSSILE.  —   Structure  comparée  des  tiges  des  Lépidodendrons 
et  des  Sujdlnires.  Note  de  M.  B.  Renault,  présentée  par  M.  Duchartre. 

«  Deux  faits  importants,  mais  opposés  parles  conséquences  qui  en  dé- 
coident,  se  présentent  dans  l'histoire  des  Sigillaires  :  le  premier  est  la  des- 
cription anatomique  de  la  tige  du  Sigillaria  elecjans  publiée  par  Ad.  Bron- 
gniart  (-)  en  iSSq  et  qui  établit  que  ces  plantes,  par  leur  organisation,  se 
rapprochent  des  Dicotylédones  gymnospermes  et  peuvent  se  ranger  près 
des  Cjcadées ;  le  second  est  la  découverte  signalée  par  Goldenberg  ('),  de 
strobiles  associés  à  des  débris  de  Sigillaires,  et  renfermant  des  microspores 
et  des  macrospores.  S'il  était  prouvé  que  c'étaient  bien  là  les  organes  de  re- 
production des  Sigillaires,  la  place  de  ces  végétaux  parmi  les  Cryptogames 
serait  incontestable. 

»  La  plupart  des  paléontologistes  allemands  et  anglais,  adoptant  cette 
dernière  opinion,  regardent  les  Sigillaires  conune  des  Lépidodendrons  plus 
élevés  en  organisation,  mais  se  reproduisant  comme  ces  derniers  au 
moyen  de  deux  sortes  despores. 

))  L'exposé  succinct  des  faits  suivants,  loin  d'être  favorable  à  cette  ma- 
nière de  voir,  augmente  de  plus  en  plus  l'intervalle  qui  sépare  les  Lépido- 
dendrons des  Sigillaires,  et  rapproche  davantage  ces  derniers  des  Cycadées. 

n  Dans  \e  Lepidodendron  Bhodunirtense  Ren. ,  le  cylindre  ligneux  est, 
comme  ou  l'a  vu  C),  extrêmement  développé,   puisque,   dans  les  jeunes 


(')  Archives  de  Zoolos;ie  e.Tpcrinieiilolc,  187G  :  Histologie  de  l'Hydre  et  de  lu  Lticenuiiie. 

(')  Archncs  du  Muséuin,  tome  I",  i83f)  (Ad.  Broiif^riiarl  ). 

(')  Flora  Sarœiiontanafossilis,   i855  I  Golilenlierg  1. 

(*)  Comptes  rendus,  séance  Jii  10  juin  iS'jS  :  Sur  lu  struclnte  des  r.eiiidodciulron. 


(  4i5  ) 
rameaux  et  d;ins  les  tiges  d'un  certain  diamètre  (o™,o5  à  o'",o6),  la  moelle 
n'existe  pas,  mais  sa  place  est  occupée  par  du  bois  formé  de  gros  vaisseaux 
scalariformes. 

»  Le  Lepidodendron  Harcourtii  offre,  comme  je  l'ai  rappelé,  un  cylindre 
ligneux  peu  épais,  entourant  une  moelle  centrale. 

»  Dans  un  troisième  type,  non  décrit  jusqu'à  présent  et  que  je  ne  ferai 
qu'indiquer  ici,  le  bois  n'est  plus  représenté  que  par  une  couronne  entou- 
rant la  moelle  et  résultant  de  la  juxtaposition  des  faisceaux  vasculaires, 
d'où  i^artent  les  cordons  foliaires. 

»  Dans  les  deux  premiers  types,  les  faisceaux  vasculaires  auxquels  vien- 
nent se  souder  les  cordons  foliaires  sont  placés  à  la  périphérie  du  cylindre 
ligneux  ;  une  coupe  verticale  tangentielle,  faite  dans  cette  région,  montre 
les  faisceaux  vasculaires  distincts  s'anastomosant  deux  par  deux  et  émet- 
tant alors  un  cordon  foliaire:  ce  dernier  s'élève  verticalement  dans  l'inter- 
valle laissé  par  l'écartement  ultérieur  des  deux  faisceaux  qui  forment  plus 
haut  deux  nouvelles  anastomoses  avec  les  fiiisceaux  latéraux  voisins,  et 
se  recourbe  ensuite  pour  se  porter  dans  une  feuille. 

.  ))  Une  coupe  transversale  du  cordon  foliaire  donne  une  section  en 
forme  de  bande  horizontale  renflée  vers  le  milieu,  ou  en  forme  d'arc  à  con- 
cavité tournée  en  dessus  ;  dans  les  deux  cas,  la  région  médiane  est  occupée 
par  des  vaisseaux  rayés  et  les  deux  bords  latéraux  ou  supérieurs  par  des 
éléments  plus  fins  et  quelques  trachées. 

»  Dans  ces  trois  types  de  Lépidodendrons,  l'écorce  prenait  un  accroisse- 
ment considérable,  soit  dans  la  région  subéreuse  (i*'  'JP^)?  soit  dans  la  ré- 
gion parenchymateuse  i^i^  et  3'^  type)- 

o  Dans  les  Sigiliaiies  (Leiodermariées,  Favulariées)  ( '),  la  nioelle  est 
entourée  par  des  faisceaux  vasculaires  distincts,  en  forme  décroissant,  dis- 
posés parallèlement  aux  génératrices  d'un  cylindre,  et  en  contact  avec  un 
étui  ligneux  extérieur.  Ils  sont  formés  du  côté  de  la  moelle  par  de  gros 
vaisseaux  scalariformes,  et  dans  la  partie  qui  touche  au  cylindre  ligneux 
extérieur  par  de  fins  vaisseaux  scalariformes  et  spirales. 

»  C'est  de  celte  dernière  partie  des  faisceaux,  de  deux  en  deux,  et  de 
la  région  du  bois  qui  est  contiguë,  que  partent  les  cordons  foliaires,  que 
j'ai  démontré  être  formés  dans  toute  leur  longueur  de  deux  portions  dis- 
tinctes, réunies  dans  un  plan  vertical  par  leurs  éléments  spirales.  Dans  les 
Cycadées,  comme  on  le  sait,  le  cordon  foliaire  est  également  double,  mais 
seulement  dans  son  parcours  à  travers  la  feuille. 

(')   Comptes  rendus  Au  i5  juillet  iS'jb  :  Structure  de  la  tige  des  Sigitlaires 


(  4i6) 

"  Le  cylindre  ligneux  qui  se  trouve  en  dehors  des  points  d'origine  des 
cordons  foliaires  est  composé  de  fibres  rayées,  disposées  en  séries  rayon- 
nantes, et  séparées  par  des  rayons  primaires  et  secondaires.  L'écorce  des  Si- 
gillaires,  de  même  que  celle  desLépidodendrons,  prenait  dans  les  tiges  âgées 
un  accroissement  considérable,  mais  surtout  dans  la  région  subéreuse. 

»  En  résumé,  les  tiges  des  Lépidodendrons  ne  croissaient  en  diamètre  que 
par  le  développement  de  leur  écorce.  Si  le  cylindre  ligneux  augmentait 
en  épaisseur  {Lepidodendron  Harcourlii,  Lep.  rliodiimnense  surtout),  ce  ne 
pouvait  être  que  par  un  accroissement  centripète,  mais  de  courte  durée;  il 
n'y  avait  pas  de  zone  génératrice  e;i  dehors  des  points  d'origine  des  cordons 
foliaires;  ces  derniers  présentaient  une  organisation  que  l'on  rencontre  dans 
un  grand  nombre  de  Cryptogames  vasculaires  actuelles.  Les  Lépidoden- 
drons, par  leur  organisation  générale,  sont  donc  bien  des  Cryptogames  et 
leurs  fructifications  [Lepidostrobus],  qui  renferment  des  macrospores  et  des 
niicrospores,  les  rapprochent  des  Lycopodiacées  hétérosporées.  Dans  les  Si- 
gillaires,  au  contraire,  eu  dehors  des  points  d'origine  des  cordons  foliaires, 
il  y  avait  une  zone  génératrice  qui  a  produit  souvent  une  couche  épaisse  de 
bois  à  structure  rayonnante,  uniforme,  divisée  par  des  rayons  médullaires 
primaires  et  secondaires. 

))  La  composition  du  bois  exogène  des  Sigillaires,  plantes  qui  pouvaient 
s'accroître  en  diamètre  et  par  leur  bois  et  par  leur  écorce,  doit  donc  les  faire 
admettre,  comme  Ad.  Brongniart  l'avait  déjà  établi,  parmi  les  Dicotylé- 
dones gymnospermes,  et  la  constitution  de  leurs  faisceaux  foliaires  doubles 
dans  toute  leur  longueur  leur  donne  une  place  voisine,  mais  distincte, 
parmi  les  Cycadécs.   » 

AL  L.  Hugo  adresse  un  «  diagramme  relatif  aux  mesures  agraires  des 
Chinois  » . 

La  séance  est  levée  à  4  heures  et  demie.  J.   B. 


nULLETIN    BIDLIOGRAPUIQUE. 

Ouvrages  keçus  dans  la  séance  du  9  septembee    1878. 

Recueil  des  travaux  scientifiques  de  Léon  Foucault,  publié  par  Madame 
veuve  Foucault,  sa  mère,  mis  en  ordre  |)ar  C.-M.  Garidl  et  précédé 
d'une  i\'o<<Ve  sur  les  OEuvres  de  Léon  Foucault,  par  J.  Bertrand.  Paris,  Gau- 
thier-Villars,  1878;  i  vol.  in-4",  avec  atlas. 


(4>7  ) 

Le  produit  hrut  dans  les  concessions  de  citemins  de  jer  ;  par  J.  de  la  Gour- 
NERiE.  Paris,  1878  ;  br.  in-S".  (Extrait  du  Journal  des  Economistes.) 

Les  Chemins  de  fer  rachetés;  par  J.  de  r,\  Gournerie.  Nantes,  imp.  Vin- 
cent Forest  et  E.  Grimaud,  1878  ;  br.  in-8°. 

Reproduction  par  la  Photographie  de  pièces  analomiques  choisies  dans  le 
Musée  de  l'École  de  jtlein  exercice  de  Médecine  et  de  Pharmacie  de  Nantes. 
Sans  lieu  ni  date  ;  i  vol.  in-f". 

Recherches  sur  la  composition  chimique  et  les  fonctions  des  feuilles  des  végé- 
taux; par  M.  B.  Corenwinder.  Paris,  G.  Masson,  187S;  br.  in-8".  (Extrait 
des  Jnnales  agronomiques,  I.  IV,  11°  2.) 

Sur  l'extension  aux  mouvements  plans  relatifs  de  la  méthode  des  normales  et 
des  centres  de  courbure  ;  par  Va.  Gilbert.  Bruxelles,  ini]).  F.  Hayez,  1878; 
br.  in-8°.  (Extrait  des  Annales  de  la  Société  scientifique  de  Bruxelles.)  (Pré- 
senté par  M.  Puiseux.) 

Sur  le  problème  de  la  composition  des  accélérations  d'ordre  quelconque  ;  par 
M.  Ph.  Gilbert.  Paris,  Gauthier -Villars,  1878;  in-lf.  (Présenté  par 
M.  Puiseux.) 

Du  diamant  artificiel,  carbone  pur  cristallisé  ;  par  J.-N.  Ganjval.  Paris, 
G.  Chaniorot,  1878  ;  br.  in-S". 

Florian  MouGET.  Motcw  ccdoricpie  à  guz  Uquéfiés,  ç[c.  Remiremont,  imp. 
V.  Jacquot,  1877;  '-"'•  '"'4°- 


ERRATA. 

(Séance  du   a6  anût  1878.) 

Page  358,  ligne  33,  au  lieu  de  -\-  i5",9,  lisez  +  S",;). 

Page  35c),  ligne  i5,  au  lieu  de  O.  .  .  20,36,  lisez  Cl.  .  .  20,36. 

Même  page,  ligne  16,  au  lieu  de  séché  dans  l'acide,  lisez  séché  sur  l'acide  siilfuritiue. 

Même  page,  ligne  ig,  au  lieu  de  C'»H"AzO,  S0%  IIO,  lisez  C'^tr'AzO^  S0%  HO. 

(Séance  du  2  septembre  1878.) 

Page  38o,  ligne  z^,  au  lieu  de  carrées,  lisez  cornées. 

Page  38i,  ligne  10,  au  lieu  de  Siniodurum,  lisez  Limodoruiii ;  —  ligne  i3,  au  lieu  de  Pho- 
doi)li;)ceœ,  lisez  Rhodnphyceœ;  —  ligne  33,  au  lieu  de  coricria,  Visez  coriaria. 
Page  382,  ligne  23,  au  lieu  de  Plius^  lisez  Rluts. 


t     R  ,  187S    a»  Semestre.  (T.  LXXXVII.  N»  !  \.) 


56 


AOUT    1878. 


(4i8) 


ObSEUVATIONS    MÉTÉonOLOGIQCES 


3 
4 

5 

6 

7 
8 

9 

10 

1 1 

12 

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21 
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TBEKIÎOMETBES 

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2,8 

0,5 

7-'' 

1 ,7 

0,6 

1 ,1 

0,7 

8,1 

o,G 

5,1 

0,3 

5, 1 

o,i 

10,  1 

o,S 

31,3 

0,7 

(G)  (23)  (24)  Moyenne  des  24  heures.  — (7)  {12)  (i3)(i6)  (18)  (19)  (20)  {21)  Moyenne  des  observations  sexhoraires. 

(8)  Moyennes  des  cinq  observations  Iriboraires  de  G""  m.  à  G""  s.  Les  degrés  actinométriques  sont  ramenés  à  la  constante  sol.Tirc  100. 

(5)  La  moyenne  dite  normale  est  déduite  des  moyennes  températures  extrêmes  de  Go  années  d'observations. 

Cl)  (9)  Oerai-sommc  des  extrêmes  pour  chaque  oscillation  complète  la  plus  voisine  de  la  période  diurne  indiquée. 

(22)  (25)  LesigneW  indique  l'ouest,  conformément  à  la  décision  delà  Conférence  internationale  de  Vienne. 

(17)  Poids  d'oxyîjène  fourni  par  l'ozone.  Le  poids  d'ozone  s'en  déduirait  en  multipliant  les  nombres  i>ar  3 


(4.9  ) 


FAITES  A  l'Observatoire  we  Montsocris. 


Août   1878. 


uag:4étisue  terrestre 
(  moyennes  dLarnes). 


i  î 

—     « 
c     ç 

1 1 

-1-    "^ 

=  1 

o 

(n) 

(M) 

65°3i',9 

1,9341 

3i,8 

9339 

3]  ,9 

9343 

3i,9 

93)2 

> 

n 

3i,3 

9339 

3i,/i 

9329 

3i,8 

9334 

3i,i 

9333 

3, ,7 

,,33 '1 

3.,. 

gjSi 

. 

u 

32,0 

933} 

3. ,9 

93 '9 

32,2 

9336 

3,.9 

9342 

3i,6 

9341 

3i,3 

9^^3 

3i,5 

934^ 

3i,6 

934a 

3.,9 

9339 

3i,o 

9338 

3i,8 

9j)5 

32,1 

9334 

3>,o 

9338 

3i,S 

9340 

32,3 

9335 

3i,5 

9334 

3i,8 

9334 

32,0 

9334 

33,3 

9329 

(»■) 

4,65oo 

6493 

fi5o8 

65o5 

u 

G490 

fi48i 
6438 

64/8 
618G 

6I89 

6-'iy7 

0h99 
65o'( 

649'l 
6^88 

6494 
649  î 
6499 
6'i7' 
6485 
6491 
6 '(99 
6  197 
6)99 
6'i7l 
6483 
0490 
65i2 


VENTS 

a  2u  mètres. 


(") 


HE 

NE 

Très-vai'îab!e 

SSW 
Trùs-variable 

S  à  W 

Três-variable 

WNW 

E 
SSW 

W 

SSW 

SSW 

s  à  w 

SSW 

sw 

W 

ENE 

Très-varîable 

N  à  E 

NW  àE 

ENE  à  S 

S 

SW 

sw 

wsw 

sw 

sw 

SSW 

sw 

WSW 


',3) 


km 
2.3    2 

22,0 

9.6 
i3,3 
10,6 


9.9 

8,4 

i3,6 

IJ,2 
20,8 
17.5 
26,9 

15,3 

i6,6 

16,0 

Faible 

10,5 

6,1 

Pr.nul 

Faible 

(■6,8) 

16,9 

18,6 

(17.0) 

(,5,3) 

(■3.7) 
36,1 

2|,S 


(=4) 


.kg 
5, 1 

4.8 
0.9 
'•7 
1 , 1 
1 ,5 

1.' 

0,9 

0.7 

2  2 
'1.  ' 
2,9 
6,8 
2,2 
6.7 
2,4 

l> 

1  ,0 

0,4 


'.7 
3,3 
5,5 

2.7 

2, 2 

1,8 

12,3 


u 

s 

K 

0 

-J 

U 

f  j5) 

(  7&   ) 

2 

ENE 

ENE 

5 

S 

7 

S  à  AV 

7 

SW      /, 

C^) 

SW 

5 

s  à  w 

5 

N  à  W 

3 

WSW    k 

5 

SSW 

10 

W 

(9) 

SW 

(7) 

SW 

10 

WSW 

6 

SW     A 

8 

SW     / 

G 

WSW 

3 

WSW  k 

7 

SSW 

10 

WSW 

10 

NW  h  SW 

G 

SSW 

8 

SW      X 

9 

WSW 

8 

WSW 

10 

WSW 

8 

sw 

9 

w 

5 

sw 

5 

WSW 

7 

WSAV 

1 

REMARQUES. 


Bonne  brise  soutenue. 

Id.  la. 

Prcsq.  cent,  jjluv.  Orage  de  2'^3o'"  il  3**  lo"'  s. 

Goutles  de  pluie  il  9''45°'  matin. 

Gouttes  de  pluie  matin  et  soir.  Eclairs  le  soir. 

Beau  le  soir  et  rosée. 

Rosée  mat.  et  soir.  Pluvieux  pir  intervalles. 

État  du  ciel  variable, 

Id.  Id. 

Très- pluvieux  durant  le  jour. 

Matinée  pluvieuse. 

Pet.  pluies  intermilt.  le  jour  et  bourrasques. 

Soirée  pluvieuse. 

Bourv.  le  m.  et  pluies  intermitt.  tout  le  jour. 

Soirée  légèrement  pluvieuse. 

Pluv.  le  m.  Orageetondée  vers  i''3o"'.  Bour;'. 

Ciel  variable.  Forte  rosée  le  soir. 

Id.  Orage  vers  lo*"  soir,  suivi  de  ])luies. 

Pluies  intermitt.  depuis  1 1^'  malin. 

Après-midi  pluvieuse.  Forte  rosée  le  soir. 

Pluie  de  2>'5o'"  à  S*"  m.     Id.         Id. 

Petites  pluies  l'après-midi  et  le  soir. 

Faibles  bourr.  et  petites  pluies  iuterinilt. 

Continuellem.  pluvieux,  prineipalem.  le  nuil. 

Soirée   pluvieuse  depuis  g"". 

Pluie  cesse  vers  2"^  soir  et  reprend  à  1 1''.  Bourr. 

A  la  pluie  jusque  vers  ii"  matin. 

Rosée  mat  et  soir.   État  du  ciel  variable. 

Orage  vers  G  h  mat.  avec  l'iaie  et  nouv.  ondée  vers  3  h  s. 

Temps  de  bourrasques.  Ciel  variable. 

Id.  le  malin,  avec  pluie  vers  b^  soir. 


Oscillations  barométriques  extrêmes  :  de  76i»'«,5  le  3i  juillet  à  ii''  soir  il  74j"",4  le  3  à  5''20'"  m.;  de  760""",  6  le  8  à  iii-SS» 
SKra7/|3"",  51e  ,6  à  4i'i5»soir;  de  758"",  8  le  17  il  ii''5o»  soir  il  739"",  7  le  24  à  4'' 35"  m.;  de  754"",  5  le  28  à  midi  30"  il  746""",  2 
«  ît)  vers  5''  soir,  puis  le  baromètre  remonte  jusqu'à  763"",  5  vers  minuit  du  2  septembre. 

Vitesses  maïima  du  vent  h  2o">  de  hauteur:  le  12  de  44'~",i;  le  i4  et  le  iG  de  53'^'",6;  le  aG  de  (?);  le  29  de  35""", 7;  le  3o  de 
V",(ielle  3i  do  So^^o. 


(  4^0  ) 

Moyennes  bobaibes  et  moyennes  mensuelles  (Août  1878). 


el-  M.     9''  M. 


Déclinaison  magnétique 

Inclinaison  »  

Force  ma(jnétique  totale 

Composante  horizontale 

Composante  verticale 

Klectricité  de  tension  (éléments Daniell). 


if)" 
(i,V 

4. 


57.9 

32,3 

fi 'in' 
9332 

23i8 
■'!>■ 


•■^7,9 
33,3 

6 191 
9^19 

232.', 

7.5 
mm 


Midi. 

ce',  3 

3i,5 

6/177 
9335 
23oi 

6,9 


S^         6'' 


65, 1 
3i,6 
6/190 
9340 
23i3 
3,5 


60,7 
3i,7 

C'ig'i 
93/io 

2317 
6,6 


9i> 

3i,6 
65oi 
9344 

2323 

9." 

ni  m 


Minuit.      MoiennoA. 


57,8 

3i,8 
65oo 
9341 

2323 

6,0 


Haroraètre  réduit  à  0" 7-Oi79  7-'"  !"7  7^0,73  750, 3i   760.19  700,76     750, 85 


Pression  de  l'air  sec 708,96  738,66  ^38, 64  738,4',  738,04  738,68 

Tension  de  la  vapeur  en  millimètres 11, 83     12, 4'     12,09     11,87     12, i5     12,08 

État  hygrométrique 9^,4       79i2       C5,9      65,7       5^>7       Sj,o 


Thermomètre  enregistreur  (nouvel  abri) iD.'Jo 

Thermomètre  électrique  à  20  mètres i5,o3 

Degré  actinométrique 9, "28 

Thermomètre  du  sol.  Surface i5,44 

■                      à  o'",02  de  profondeur...  18,24 

»                    à  o^.io               •             ...  '9,07 

»                    à  o'",20               »             ...  19,49 

•                    à  o'",3o               »             ...  19,51 


21,24  21,36 

2 1,1 3  2i,o3 

56,68  5i,79 

26,26  25,19 


18,32 
18,86 
19,28 
19,38 

mm 

4,33 


19,35 

ig.i'i 
19,21 

■9.29 

mm 
7.27 


20,29 
■9,76 


20.29 
19.93 
9,55 
19,35 
20,47 

20,20 


19.39       19,69 
19,28 
mm 

19,10 
0,206 


IJdomètre  enregistreur , 32, 41 

Pluie  moyenne  par  heure "1174  ","47  0,078 

Evaporation  moyenne  par  heure o,023  o,o56  o,i53     0,^09 

Vitesse  moy.  du  vent  en  kilom.  (23  jours) i4,oS  17,16  20,39     21,96 

Pression  moy.  en   kilog.  par  mètre  (23  jours). . .  1,87  2,77  3,92       4,^4 

Données  horaires. 


19.41 

Dim 
8, '19 
0,091 

0.177 

20,00 
3.77 


■/,/■' 
17,04 

B 

i5,88 
20,00 
20,27 

19,92 
19,58 

mm 
3,68 

o,o4o 

0,090 

14,99 

2,12 


17.    0,7 

65.31, 8 
4,6491 
I ,9337 

4,2  ilj 

•'',9 

75o"6'4 

738,66 

11,98 

80,3 

o 

18, 3i 
17,89 

34.49 
18, S6 
"9,33 
'9,^9 
19.57 

'9,47 
mm  mm 

8,65      t.    83,98 

0,093  '■. 

0,003    t.     72,88 

14,290         17,12 

■.920  2,76 


7J9,oi 
11,84 
9",  2 

16, 3o 
i5,45 

II 

14,39 
'9,''7 
19.91 
19.89 
19,66 


Tempér. 

Enresîstreurs. 
Tempér.    Pluio      Vilcsbe 

Tempér. 

Enregistreurs. 

Tenipcr. 

Pluie 

Vitesse 

Heures 

Décli- 

Pression. 

.1 

nouvel 

a 

du 

Heures.        Dccii- 

Pression. 

a 

nouvel 

a 

du 

naison. 

20". 

abri. 

3". 

TCnli'l. 

naison. 

SO". 

abri. 

3-. 

vcnlin. 

0     , 

mm 

0 

0 

mm 

Il 

0      , 

mm 

0 

0 

mm 

k 

li*ma 

.16.  58,7 

750,79 

i5,33 

16,00 

3,28 

i3,o5 

1''  soir  16.  67,3 

75û,6i 

3(  ,27 

21 ,61 

2,67 

21,94 

2     ., 

39,9 

50,69 

i5,i8 

i5,66 

8,29 

i4,o5 

2     .             66,7 

50,43 

21  ,  '9 

ai  ,61 

9,55 

22,76 

3     . 

60,8 

5o,63 

l4:95 

i5,38 

2,23 

i3,S6 

3     »             65,1 

5o,3t 

21, o3 

21,36 

6,93 

21,19 

4     > 

Go,  7 

5o,52 

14,70 

13,22 

9,3o 

i3,a3 

4     »            63,2 

5o,  18 

20,84 

21  ,4o 

2,99 

21,32 

5     » 

59,5 

50,71 

>4.('7 

l5,I2 

7,30 

14.38 

5     ..            61,6 

5o,  i5 

20,49 

20,95 

0,34 

21,23 

b     » 

■'7,9 

5o,79 

i5.o3 

i5,4o 

1,96 

10,91 

6     >.            60,7 

5o,i9 

19,93 

20,29 

8,16 

■  7,44 

7     .. 

56,5 

5o,9J 

15,87 

16,33 

0,65 

16,53 

7     »           60,1 

5o,35 

19,09 

,q,35 

2,36 

15,28 

8    . 

56,4 

5l  ,03 

.7.12 

■7,57 

0,86 

16, 3o 

8     '.            09 , 6 

5o,54 

18,06 

18,39 

0,66 

'4,25 

9     » 

-''7,9 

5i  ,07 

18,54 

18,54 

2,82 

18, 03 

9     ..            5,i,9 

50,76 

17,04 

17,73 

0,66 

15,45 

lu    ., 

60,7 

5 1 , 0 1 

19.79 

'9,70 

.,37 

20,08 

10     ..            58,1 

50,87 

16, 23 

17,16 

2,53 

15,39 

11      » 

03,8 

50,89 

20,69 

30,46 

4,40 

19,61 

11     ..            57,6 

50,93 

i5,7i 

16,73 

1, 16 

i3,85 

Midi.. 

60,3 

50,73 

21, .3 

2  1  ,  24 

1 ,5o 

21,4s 

Minuit..       57,8 

5o,85 

i5,45 

irt.3o 

4,96 

i3,74 

Th 

ermomètres  de 

l'ancien 

«ir/ (moyennes  du  mois). 

Des  mini 

ma. . . . 

",8          Des  maxiraa. 
Tliermornècres  de 

23°,  0 

la  surface  du  sol. 

Moyenn 

iS",  7 

Des  mini 

ma  ...    , 

...     I 

2°,  9 

Des 

niaxima. 

3iO,3 

Moyenne 

22°,  2 

Températures 

moyeniif 

s  diurnes  par  pentades. 

1878.     jLii 

Ilot     3o  à 

3  août 

17.4 

Août  9  à 

i3. . .      19. 1 

Août  19 

à  23   . 

17.7 

Août     4  a  8 

'9,5 

i-    14  à 

18...      18,1 

»       24 

à  28. 

'7,7 

(') 

Les  journées  des  if- 

,  20,  2 

,  22,  23,  26, 

27  et  28 

exceptées. 

COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE    L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SEANCE  DU  LUNDI  16  SEPTEMBRE  1878. 
PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉÎ^ÏOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

M.  Th.  du  Mon'cel  fait  hommage  à  l'Académie  d'un  volume  qu'il  vient 
de  publier,  sous  le  litre  :  c.  Le  téléphone,  le  microphone  et  le  phono- 
graphe. » 

MÉMOIRES  LUS. 

PHYSIOLOGIE.  —  Sur  la  cause  intime  des  mouvements  périodiques  des  fleurs 
et  des  feuilles,  et  de  l'héliotropisme.  Note  de  M.  P.  Bert. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie.) 

«  On  sait  que  les  mouvements  si  souvent  décrits  sous  le  nom  de  sommeil 
et  de  réveil  des  feuilles  ou  des  fleurs  ont  leur  lieu  dans  un  point  spécial 
situé  à  la  base  de  l'organe,  et  qu'on  appelle  d'ordinaire  le  renflement  moteur. 
On  sait  de  plus  qu'ils  ont  pour  mécanisme  des  modifications  dans  l'énergie 
avec  laquelle  ce  renflement  soutient  l'organe  mobile,  énergie  qui  augmente 
pendant  la  période  nocturne  et  diminue  pendant  la  période  diurne, 

»  lMcs  recherches  sur  les  mouvements  de  la  sensitive  ont  en  outre 
montré  que  rien  n'est  plus  facile  à  expliquer  que  ces  faits,  si  l'on  suppose 
qu'alternativement  il  se  forme  ou  s'emmagasine  dans  le  renflement  moteur, 

c.  R.,  187S,  2»  Semestre.  (T.  LXXXVII,  K»  12.)  5^ 


(  4-i2  ) 
pour  s'y  détruire  ou  en  disparaître  ensuite,  une  matière  douée  d'un  grand 
pouvoir  endosmotique;  de  telle  sorte  que,  s'y  trouvant  en  très-grande 
quantité  vers  la  fin  du  jour,  elle  y  attire  de  l'eau  qui  porte  au  maximum 
nocturne  l'énergie  du  ressort  en  tension,  tandis  que  sa  diminution  graduelle 
laisse  pendant  le  jour  la  pesanteur  ou  d'autres  farces  reprendre  leurs 
droits.  Cette  matière,  disais-je,  se  forme  sous  l'influence  des  rayons  jaune 
rouge  du  spectre  solaire,  et  se  détruit  à  l'obscurité  ou  par  l'action  de  la 
région  bleu  violet;  son  emmagasinenient,  sa  formation  ou  son  action 
hydratante,  ont  pour  conséquence  l'abaissement  de  la  température  du  ren- 
flement moteur  qui,  je  l'ai  montré  par  l'emploi  d'aiguilles  thermo-élec- 
triques, est  constamment  plus  froid,  malgré  ses  faibles  dimensions,  que 
l'air  ambiant  et  que  le  point  de  la  tige  le  plus  immédiatement  voisin. 

»  J'ai  cru  pendant  longtemps  qu'il  ne  serait  guère  possible,  vu  le  volume 
si  exigu  des  renflements  moteurs,  de  pousser  plus  loin  l'analyse  et  de  cher- 
cher la  nature  de  la  substance  endosmotique  aux  quantités  périodiquement 
variables.  La  chose  n'était  cependant  pas  aussi  difficile  que  je  me  le  figurais. 

»  Ayant  eu  l'idée,  sur  des  feuilles  de  sensitive  dont  les  folioles  étaient 
mortes,  de  broyer  séparément  des  poids  égaux  de  tige,  de  pétiole  et  de  ren- 
flement moteur,  je  constatai  que  le  liquide  extrait  de  ce  dernier  organe 
réduisait  énergiquem.ent  les  liqueurs  cupro-potassiques,  tandis  que  les 
autres  liquides  n'agissaient  nullement  sur  elles.  L'emploi  successif  des  sels 
de  plomb  et  de  soude  me  montra  que  cette  réduction  était  due  pour  la 
plus  grande  part,  sinon  pour  la  totalité,  à  la  glycose.  En  examinant  alors  les 
feuilles  bien  vivantes,  je  reconnus  que,  si  les  pétioles  contiennent  des  traces 
évidentes  de  glycose,  les  renfleoients  sont  considérablement  plus  chargés 
de  cette  matière  osmotique. 

»  De  là  vient  que,  si  l'on  écrase  dans  une  même  quantité  d'eau  un  même 
poids  de  renflements  moteurs  et  de  pétioles,  et  que  l'on  place  les  deux 
liquides  de  chaque  côté  de  la  membrane  d'un  petit  eudosmomeire  diffé- 
rentiel, on  voit  que  celui  des  renflements  attire  l'autre  avec  force. 

»  Je  ne  puis  m'empêcher  de  voir  dans  cette  glycose  la  raison  fondamen- 
tale du  mouvement  périodique  des  végétaux.  On  sait  que  cette  substance 
se  forme  sous  l'action  de  la  lumière  solaire,  et  qu'elle  se  détruit  dans  l'ob- 
scurité prolongée.  On  s.dt  également  qu'elle  émigré  pour  s'emmagasiner 
parfois  en  divers  points  de  l'organisme  végétal.  Le  renflement  moteur  est  un 
de  ces  points,  et  il  est  bien  évident,  quoique  les  analyses  comparatives  pré- 
sentent de  singulières  difficultés,  que  sa  quantité  doit  y  varier  aux  divers 
moments  de  la  végétation  diurne. 


(  4^3  ) 

»  Préparée  pendant  le  jour  par  les  folioles  que  frappe  le  soleil,  la  gly- 
cose  doit  s'accumuler  vers  le  soir  dans  le  renflement  moteur  et  là  attirer 
progressivement  l'eau  de  la  tige,  d'où  augmentation  graduelle  de  la  tension 
du  ressort  moteur,  par  une  sorte  d'érection  due  à  une  action  chimique. 
Cette  augmentation,  chez  la  sensitive,  commence,  comme  je  l'ai  montré  à 
rencontre  des  descriptions  classiques,  une  ou  deux  heures  avant  la  nuit, 
pour  atteindre  son  maximum  un  peu  après  minuit.  Alors  arrive  une  détente 
qui,  assez  rapide  jusqu'au  moment  où  le  soleil  apparaît,  se  ralentit  tout  en 
se  manifestant  jusqu'au  soir.  C'est  que  la  glycose  cessant  de  se  former  pen- 
dant la  nuit  et  se  détruisant  par  les  actes  nutritifs,  la  tension  due  à  l'hydra- 
tation s'en  va  avec  elle,  rapidement  d'abord,  puis  plus  lentement  quand, 
en  présence  de  la  lumière,  il  commence  à  se  reformer  de  la  glycose  nouvelle. 

»  Mais  ne  reviendrait-il  pas  une  part  considérable  dans  ces  phénomènes 
à  l'évaporation  qui,  à  son  maximum  pendant  la  journée,  se  réduit  considé- 
rablement la  nuit?  Et  ici  se  place  une  observation  qui  me  paraît  présenter 
quelque  intérêt. 

»  Je  ne  crois  pas  que  la  formule  générale  du  mouvement  nocturne  des 
végétaux  ait  été  donnée.  Elle  est  cependant  fort  simple,  et  la  voici  :  au  mo- 
ment où  la  lumière  disparaît,  les  feuilles  et  les  fleurs  se  disposent  de  ma- 
nière à  réduire  au  minimum  leurs  surfaces  d'évaporation.  Si  nous  consi- 
dérons la  sensitive,  nous  voyons  ses  folioles  étalées  horizontalement  se 
redresser  suivant  un  plan  vertical  ;  nous  voyons  leurs  surfaces  supérieures 
s'accoler  deux  à  deux,  les  pétioles  secondaires  se  rapprocher  au  contact, 
les  pétioles  primaires  se  redresser  le  long  de  la  tige  sous  l'abri  les  uns  des 
autres  :  tous  actes  tendant  à  diminuer  l'évaporation.  Il  y  a  plus;  le  mou- 
vement provoqué,  qui  copie  le  mouvement  nocturne,  est  lui-même  une  pro- 
tection contre  l'évaporation  produite  par  le  vent,  le  seul  agent  qui,  dans  la 
nature,  ébranle  fréquemment  la  plante. 

»  On  pourrait  donc  penser  que  les  variations  de  l'évaporation  jouent 
un  rôle  important  dans  le  mouvement  végétal.  J'ai  pu  m'assurer,  au 
contraire,  que  ce  rôle  est  très-restreint ,  par  diverses  expériences,  dont 
la  plus  simple  consiste  à  submerger  complètement  une  sensitive.  Pendant 
une  huitaine  de  jours,  les  mouvements  spontanés  continuent;  seulement, 
l'état  nocturne  débute  environ  une  heure  plus  tôt  et  finit  une  heure  plus 
tard  que  dans  les  conditions  naturelles.  Ces  deux  à  trois  heures  représen- 
tent donc  tout  ce  qui  revenait  à  l'action  de  l'évaporation,  dont  la  suppres- 
sion, par  la  submersion,  facilite  l'arrivée,  puis  le  maintien  de  l'eau  dans  le 
renflement.  La  plus  grande  part  du  phénomène  est  donc  due  à  l'emmagasi- 

57.. 


{  4^4  ) 

neinent,  puis  à  la  destruction  de  la  glycose  endosmotique  dont  l'hvdrata- 
tioii  produit  l'énergie  du  ressort  moteur. 

»  Or  cette  destruction  est  opérée  non-seulement  pendant  la  période 
nocturne  par  le  fait  des  actes  ruilritifs,  mais  aussi  pendant  le  jour  même, 
sous  l'influence  directe  des  rayons  lumineux,  et  en  voici  la  preuve.  Si, 
sur  la  partie  la  plus  éclairée  du  renflement  moteur  d'un  pétiole  primaire 
de  sensitive,  on  place  une  goutte  d'encre,  on  voit  presqvie  immédiatement  la 
feuille  s'incliner  dans  un  sens  qui  indique  que  la  partie  sous-jacente  du 
renflement  a  augmenté  d'énergie.  Une  goutte  d'encre  rouge  ne  produit 
aucun  effet;  mais  si  on  lui  ajoute  un  morceau  d'encre  de  Chine,  on  voit, 
au  fur  et  à  mesure  de  la  dissolution,  s'opérer  le  mouvement  du  pétiole. 

»  L'étude  du  mouvement  périodique  nous  conduit  donc  à  celle  de 
l'héliotropisme,  qui  s'explique  fort  aisément  par  l'action  sur  la  glycose,  ou 
tout  au  moins  sur  son  hydratation,  des  rayons  très-réfringents  du  spectre 
solaire.  Leur  influence  dimiiniant  la  tension  du  côté  du  renflement 
moteur  qu'ils  frappent,  le  côté  opposé  augmente  relativement  d'énergie, 
d'où  un  certain  mouvement.  Le  soleil  tournant  alors,  la  feuille  le  suit, 
toujours  en  vertu  de  la  diminution  de  tension  dans  la  région  éclairée.  Il 
est  évident  que  ce  que  je  dis  des  feuilles  s'applique  également  aux  tiges. 

»  Ainsi,  les  mouvements  périodiques  et  l'héliotropisme  reconnaissent, 
pour  cause  intime,  des  variations  dans  la  quantité  de  glycose  que  contient 
le  lieu  du  mouvement,  par  suite  dans  son  état  d'hydratation  et  son  degré 
consécutif  de  tension.  » 


MEMOIRES  PRESENTES. 

PHYSIQUI^.  —  Sur  un  nouveau  transmetteur  téléphonique.  Note  de 
M.  P.  Ddmont.  (Extrait.) 

(Commissaires  :  MM.  Desains,  du  IMoncel.) 

«   Ce  système,  qui  m'a  donné  des  résultats  supérieurs  à  ceux  des 

appareils  du  même  genre  que  j'ai  pu  expérimenter,  est  une  combinaison 
du  téléphone  à  ficelle  et  du  microphone  électrique  à  charbon. 

»  Une  membrane  de  parchemin,  de  12  centimètres  de  diamètre,  est 
tendue  sur  un  châssis  vertical.  Au  centre,  est  fixé  un  fil  retenu  d'un  côté 
par  un  nœud,  et  qui,  prenant  d'abord,  de  l'autre  côté,  une  direction  ho- 
rizontale, s'engage   sur   une  petite   poulie  et  supporte,   à  son   extrémité 


(  4^5  ) 
inférieure,  un  petit  cône  de  laiton  suspendu  par  un  crochet  fixé  au  centre 
de  sa  base.  Cette  pièce,  relativement  assez  lourde  (20  grammes),  plonge 
par  sa  pointe,  à  une  profondeur  de  i  millimètre  environ,  dans  un  dé  mé- 
tallique plein  de  poussière  de  charbon  de  cornue,  ei  fixé  sur  la  planchette 
horizontale  qui,  formant  le  pied  de  l'appareil,  supporte  la  tige  du  châssis 
muni  du  diaphragme. 

»  Un  des  pôles  de  la  pile  (quatre  éléments  Leclanché)  est  en  communi- 
cation avec  le  cône  métallique;  l'autre  pôle  communique  avec  le  dé  métal- 
lique contenant  la  poussière  de  graphite. 

»  Les  moindres  vibrations  imprimées  à  la  membrane  par  les  ondes  so- 
nores suffisent  pour  modifier,  par  l'intermédiaire  de  la  poulie,  la  pression 
du  cône  dans  la  poussière  de  charbon,  et  déterminer  ainsi  des  variations 
dans  l'intensité  du  courant,  accusées  par  la  reproduction  très-nette  de  tous 
les  sons  dans  un  récepteur  ordinaire  de  Bell,  par  exemple.  » 


CHIMIE  APPLIQUÉE.  —  Observations  sur  un  procédé  proposé  pour  opérer 
l'analyse  du  lait.  Note  de  M.  E.  Mauphan».  (Extrait.) 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Boussinganlt,  Pejigot, 

P.  Thenard,  Bussy.) 

«  A  l'occasion  de  la  Note  présentée  à  l'Académie  le  12  août  dernier, 
par  M.  Adam,  je  demande  la  permission  de  revendiquer  l'honneur  d'avoir 
été  le  premier  à  déterminer  la  façon  dont  le  lait  se  comporte  quand  on  le 
mélange  avec  de  l'alcool  et  de  l'éther  en  présence  d'une  très-petite  quan- 
tité de  soude  caustique. 

»  C'est  dans  un  Mémoire  présenté  à  l'Académie  de  Médecine  en  i854 
que,  m'appuyant  sur  les  faits  que  je  venais  d'observer,  j'ai  fait  connaître 
ma  nouvelle  méthode  de  dosage  du  beurre  dans  le  lait,  au  moyen  de  l'instru- 
ment que  j'ai  désigné  sous  le  nom  de  lacto-butyromèlre.  Les  indications 
fournies  par  cet  instrument  ayant  été  reconnues  exactes  par  les  chimistes, 
et  notamment  par  MM.  Poggiale  et  Soubeiran,  son  usage  s'est  répandu  bien 
vite,  et  on  l'emploie  maintenant  dans  un  certain  nombre  d'hôpitaux  mili- 
taires de  la  France,  dans  les  hôpitaux  civils  de  Paris,  et  dans  les  labora- 
toires où  l'on  s'occupe  de  la  vérification  du  lait,  non-seulement  dans  notre 
pays,  mais  encore  à  l'étranger. 

»  Pour  opérer  une  détermination,  on   mélange   10  centimètres  cubes 


(    426    ) 

du  lait  à  essayer  avec  une  ou  deux  gouttes  de  soude  caustique  liquide  ('), 
lo  centimètres  cubes  d'élher  à  62  degrés,  et  10  centimètres  cubes  d'alcool 
à  86  degrés  (').  Bientôt  la  colonne  liquicie  se  recouvre  d'une  couche  oléa- 
gineuse, dont  le  volume  est  en  relation  directe  et  constante  avec  la  richesse 
du  lait  en  beurre.  On  détermine  celle-ci  à  l'aide  d'une  formule  fort  simple, 
sans  qu'il  soit  nécessaire  de  recourir  à  une  évaporation  préparatoire,  ni  à 
l'emploi  de  la  balance.  L'expérience  bien  conduite  peut  être  accomplie  en 
dix  minutes  (^). 

»  La  méthode  proposée  par  M.  Adam  n'est  donc  qu'une  variante  de  celle 
que  j'ai  imaginée  il  y  a  vingt-quatre  ans.  Il  me  sera  peut-être  permis  de 
faire  remarquer  que  celte  méthode,  en  se  modifiant  entre  ses  mains,  a 
perdu  sa  simplicité  sans  gagner  en  exactitude.  En  outre,  le  mode  de  dosage 
du  beurre  proposé  par  M.  Adam  ne  peut  être  mis  en  pratique  lorsque  l'on 
opère  la  vérification  du  lait  au  moment  même  où  l'on  introduit  ce  liquide 
dans  les  villes,  pour  le  livrer  à  la  consommation  publique » 

M.  RocACLT  soumet  au  jugement  de  l'Académie  un  atlas  contenant  la 
reproduction  d'un  grand  nombre  d'épongés  fossiles,  recueillies  dans  les 
terrains  siluriens  de  la  Bretagne. 

(Commissaires:  MM.  Milne-Edwards,  P.  Gervais,  Daubrée.) 

M.  A.  BLANcadresse  ladescription  et  le  dessin  d'un  h  transvaseur  à  gaz», 
destiné  à  éviter  les  déperditions  dans  le  transvasement  des  gaz  sur  le  mer- 
cure. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Desains.) 

M.  E.  FoRTiER,  M.  Gapbladoux  adressent  diverses  Communications  rela- 
tives au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 


(  '  )  Une  ou  deux  gouttes,  selon  que  le  lait  renferme  plus  ou  moins  d'acide;  une  goutte 
seulement  lorsqu'il  est  neutre  ou  très-peu  acide. 

('  )  M.  Adam  propose  l'emploi  de  l'alcool  à  ^5  degrés.  Avant  lui,  un  chimiste  allemand, 
M.  le  D''  Tollens,  professeur  à  l'Université  de  Gottingue,  a  conseillé  de  se  servir  d'alcool  à 
92  degrés.  Je  persiste  à  donner  la  préférence  à  l'alcool  à  86  degrés. 

[')  Voir  l'Instruction  sur  l'emploi  du  Incto-hutyromctre.  Paris,  Alvergniat  frères,  10, 
rue  de  la  Sorbonne. 


(  427  ) 
CORRESPONDANCE. 

M.  le  Ministre  de  l'Instrcction  publique  adresse,  pour  la  bibliothèque 
de  l'Institut,  uii  exemplaire  de  la  grande  carte  lunaire  publiée  par 
M.  Schmidt,  directeur  de  l'Observatoire  d'Athènes,  avec  texte  explicatif. 

M.  le  Ministre  adresse,  en  outre,  trois  autres  exemplaires  de  la  même 
carte,  destinés  aux  observatoires  des  départements,  et  dont  la  répartition 
devra  être  faite  par  l'Académie. 

(Renvoi  à  la  Section  d'Astronomie.) 


ASTROiSOMlE.  —  Planète  intra-mercurielle  vue  aux  Étals-Unis  ('  ),  pendant 
f  éclipse  totale  du  Soleil  du  2g  juillet  1878;  par  M.  Swift. 

M.  Mouchez  donne  lecture  d'une  lettre  que  lui  adresse  M.  Swift,  dans 
laquelle  cet  astronome  dit  avoir  observé  simultanément,  dans  le  champ  de 
sa  lunette,  deux  astres,  dont  l'un  était  9  de  l'Écrevisse  et  l'autre  un  astre  de 
5"  grandeur,  qui  était  certainement  une  nouvelle  planète.  Il  n'a  pu  déter- 
miner leur  position  que  par  estime  et  il  suppose  que  l'astre  nouveau  était 
dans  la  position  suivante  : 

D  =  +i8°3o'  35", 
position  très-approchée  de  l'astre  vu  et  déterminé  par  M.  Watson. 


ASTRONOMIE.  —  Sur  les  obseivations  du  passage  de  Mercure  du  6  mai  1878, 
faites  à  l'Observatoire  impérial  de  Rio  de  Janeiro,  à  l'aide  de  la  nouvelle 
méthode  de  M.  Emm.  Liais.  Note  de  M.  L.  Ckuls,  transmise  par  Sa 
Majesté  Don  Pedro,  Associé  de  l'Académie.  (Extrait.) 

«  Dans  la  matinée  du  6  mai,  de  gros  nuages,  dont  quelques-uns  don- 
naient des  ondées,  dérobaient  à  chaque  instant  la  vue  du  Soleil  et  faisaient 
craindre  que  le  phénomène  ne  piît  être  observé.  Néanmoins,  S.  M.  l'Em- 
pereur du  Brésil,  qui  s'intéresse  spécialemet)t  aux  travaux  astronomiques, 


r; 


Uenwer,  lonj^ituile  i''5i"48S75  O.  de  Washingloii  ;  latitude  39"44' ^i"- 


(    428    ) 

n'a  pas  reculé  devant  la  difficulté  de  monter  la  colline  du  Castello  pour 
assister  à  nos  observations.  Le  ciel  s'étant  découvert  au  moment  de  l'entrée 
de  la  planète  sur  le  disque,  Sa  Majesté  a  pu  observée  les  contacts  sur  une 
grande  projection  où  nous  observions  nous-mêmes,  et  qui  était  fournie  par 
l'équatorial  portant  le  bel  objectif  de  o™,  aS  de  MM.  Henry.  L'amplification 
était  produite  par  un  excellent  système  de  verres  achromatiques  bicon- 
caves, adapté  pour  la  circonstance  et  interposé  avant  le  foyer.  Cet  appareil 
fournissait  une  projection  dont  l'achromatisme  et  la  netteté  des  bords 
étaient  très-supérieurs  à  ce  que  l'on  obtient  avec  les  oculaires  ordinaires, 
et  sur  laquelle  on  voyait,  non-seulement  les  facules,  mais  encore  tous  les 
détails  les  pins  fins  du  pointillé  de  la  photosphère. 

»  Les  contacts  se  sont  produits  sur  la  belle  image  solaire  avec  une 
grande  netteté  et  les  instants  en  ont  pu  être  déterminés  sans  la  moindre 
hésitation,  ayant  été  aperçus  et  notés  simultanément  par  S.  M.  l'Empereur 
et  tous  les  observateurs  présents.  En  d'autres  termes  plus  précis,  chacun 
de  ces  contacts  a  été  vu  entre  les  deux  mêmes  battements  successifs  de 
seconde  frappés  par  la  pendule  sidérale  de  l'instrument.  Les  heures  de 
cette  pendule  donnent,  après  réduction  en  temps  moyen  de  l'observatoire, 
pour  les  instants  de  ces  contacts  : 

Il        m       s 

Premier  contact  externe  à 0.21 .  \^,'j6 

»  »       interne  à 0.24.    3,37 

»  Les  fractions  ici  données  résultent  de  la  transformation  du  temps 
sidéral  en  temps  moyen,  et  des  corrections  de  l'état  de  la  pendule,  qui  a 
pu  être  déterminé  le  même  jour  où  plusieurs  passages  méridiens  (et  même 
celui  du  Soleil  pour  fixer  son  R)  ont  été,  malgré  les  nuages,  obtenus  dans 
les  éclaire ies. 

»  ...  Le  mode  d'observation  par  projection  a  été  préféré.  Le  direcleiu'  de 
l'Observatoire  a  fait  essayer  une  méthode  imaginée  par  lui,  pour  la  détermi- 
nation précise  des  différences  de  R  et  de  D  des  centres  des  deux  astres  pen- 
dant la  durée  du  passage.  L'essai  de  ce  mode  d'observation  a  été  fait  con- 
jointement par  M.  P.  Reis  et  par  moi,  et  je  dois  ajouter  que,  grâce  à  la  per- 
fection de  cette  méthode,  la  précision  des  résultats  obtenus  a  dépassé 
noire  alleiile  et  a  fourni  des  coordonnées  relatives  des  centres  des  deux 
astres,  qui  pourront  ètte  utilisées  dans  la  discussion  générale  des  passages, 
quoique  leur  nombre  ait  été  considérablement  limité  par  les  circonstances 
atmosphériques  et  réduit  à  deux  groupes  moins  nombreux  que  nous  ne 


(  4:^9  ) 
l'eussions  désiré.  Ils  ont  servi  à  fixer  les  deux  positions  suivantes,  corri- 
gées  de  parallaxes  (en  admettant  8",  76  pour  la  valeur   moyenne  de  la 
parallaxe  solaire)  : 

Temps  moyen  de  Rio  Arc.  Tcmps- 

2.3.'|?  iV'|3        nç  —  RO  =  +  3'.28"7G3        -H  iS'îgiS        D  V  -  »  G  =  +  v'-S'iSâ 
4.i6.3o,5S        P,  V  —  RO  =  —  2-5.'|,9io        —  i!,G6i         U^  -  D  Q  = -i- \.o,or,o 

DilKrences.   .     \.]2.iç),i5  0.23,673  25,679  3.8,073 

D'où  mouvement  horaire  pour  i  heure  vers  l'instant  de  la  conjnncliun... .   R=  224,1120       D=  ito,i  i 
D'après  les  Tables  de  ?  on  aurait  dû  avoir 224,200  iii>,oo 


Différences 0,4^0  0,11 

C'est-à-dire  que  ces  deux  observations  ont  pu,  malgré  leur  grand  rappro- 
chement, fournir  le  mouvement  en  R  à  moins  de  -^  près  de  sa  valein-  et  le 
mouvemeat  en  D  à  rh-^.  Ce  remarquable  accord  démontre  la  perfection 
de  la  méthode  de  M.  Emm.  Liais. 

Le  manque  d'espace  m'empêche  d'exposer  cette  méthode  aujourd'hui 
avec  détails;  je  me  contenterai  de  dire  qu'elle  repose  sur  un  enregistrement 
chronographique  de  passages  de  cordes  solaires  voisines  des  bords  supé- 
rieur et  inférieur  et  par  des  points  équidistants  d'un  système  de  cercles 
tracés  sur  un  écran,  et  dont  les  intersections  par  la  planète  étaient  égale- 
ment enregistrées.  Les  valeurs  angulaires  qui  représentent  les  diamètres 
de  ces  cercles  ont  été  déterminées  par  un  enregistrement  de  même  nature, 
de  manière  à  éliminer  toute  intervention  des  échelles  linéaires  et  rendre 
sans  influence  les  déformations  des  images  par  l'objectif. 

En  résumé,  dans  cette  méthode,  le  disque  solaire  joue,  pour  ainsi  dire,  le 
rôle  d'un  micromètre  circulaire  qui  définit,  par  rapport  à  une  ligne  tracée 
sur  l'écran,  le  passage  de  son  centre  sur  cette  ligne,  et  la  distance  angulaire 
à  laquelle  il  passe  de  la  position  représentée  par  le  centre  de  cette  même 
ii^ue,  en  même  temps  qu'il  fournit  l'inclinaison  de  cette  dernière  par 
rapport  à  son  mouvement  vrai,  tandis  que  le  centre  de  la  ligne  représente 
le  centre  d'un  micromètre  circulaire  sur  lequel  Mercure  est  noté.  Il  va 
sans  dire  que,  dans  la  réduction  des  observations,  il  a  été  tenu  compte  des 
traces  d'ellipliciié  que  la  réfrsction  pouvait  donner  au  disque  solaire.  Celte 
méthode,  qui  me  parait  pouvoir  être  appliquée  avantageusement  à  l'obser- 
vation du  passage  de  Vénus,  fera  l'objet  d'un  travail  ultérieur,  ainsi  que 
les  observations  faites  sur  les  diamètres  de  Mercure  pendant  les  passages.  » 

C.  R.,  1878,   2«  Semestre.  (T.  LXXXVIl,  W  i2.)  58 


■     (  43o  ) 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  la  forme  des  intégrales  des  équations  diffé- 
rentielles du  second  ordre  dans  le  voisinage  de  certains  points  critiques. 
Note  de  M.  É.  Picard. 

«  MM.  Briot  et  Bouquet  ont  étudié  [Journ.  de  C Ecole  Poljt.,  t.  XXI)  la 
forme  des  intégrales  des  équations  différentielles  du  premier  ordre,  quand 
le  coefficient  différentiel  devient  indéterminé.  On  peut  se  proposer  une 
question  analogue  pour  les  équations  différentielles  du  second  ordre. 

»  Soit  z-^=f[u,u',z),  en  posant  -=»',  une  équation  différentielle 
du  second  ordre.  Supposons  que  le  second  membre  s'annule  pour 

z  =  o,     u=i  a.,     n'  ~  ^, 

et  soit  une  fonction  uniforme  et  continue  de  m,  u'  et  z  dans  le  voisinage 
de  ces  valeurs.  Cherchons  la  forme  des  intégrales  de  cette  équation,  qui 
prennent  la  valeur  a,  et  dont  la  dérivée  soit  égale  à  jS  pour  z  =  o. 

B  En  posant  n  =  a  -h-  v,  a'  =  ^  -h  v\  j  [u-i  "',  z)  devient  une  fonction 
9  [y y  v' ^z\  que  l'on  peut  développer  de  la  manière  suivante  : 

0(1»,  t'',z)  =  av  +  hv'  +  cz  -^  .  .., 

et  nous  avons  à  considérer  le  système  d'équations 

(.)  ^-'''  +  P. 

»  Si  le  coefficient  b  n'est  pas  un  nombre  entier  positif,  ces  équations 
admettront  un  système  d'intégrales  s'annulant  tontes  deux  pour  z  =-  o,  et 
holomorphes  dans  le  voisinage  de  ce  point.  En  admettant  qu'il  existe  un 
tel  système  d'intégrales,  on  peut  trouver  les  valeurs  des  dérivées  de  v  et  de 
v'  pour  z  =  o,  par  des  dérivations  successives  des  équations  (i)  et  (2).  On 
peut  donc  former  les  séries  procédant  suivant  les  puissances  croissantes 
de  z,  qui  doivent  représenter  ces  intégrales.  Il  faut  prouver  d'abord  que 
les  séries  ainsi  formées  sont  convergentes.  Nous  considérons  à  cet  effet  les 
équations 

V  ='^{v,v\z).,      i'  =  (t''  +  P)z, 


(  43i  ) 
qui,  dans  le  cas  où  h  n'est  pas  un  entier  positif,  définissent  deux  fonctions 
V  et  v  de  z,  s'annulant  pour  z  =  o,  et  holomorphes  dans  le  voisinage  de  ce 
point.  Si  l'on  compare  la  suite  des  dérivées  de  ces  fonctions  avec  celle  des 
dérivées  précédemment  calculées,  en  suivant  la  marche  employée  par 
MM.  Briot  et  Bouquet  (Mémoire  cité),  on  reconnaît  que  les  séries  formées 
comme  nous  l'avons  indiqué  sont  convergentes.  On  voit  ensuite  aisément 
qu'elles  satisfont  aux  équations  (i)  et  (2). 

«  c,  et  v\  désignant  les  intégrales  holomorphes,  remplaçons  v  et  v'  par 
Vf  4-  V,  et  ('',  +  1'';  les  équations  deviendront 

'ti''  ,    ,  ,„  dv 

S  -7-  =  rtff  H-   Oi'    -t-  f  t»  -   +   .  .  .  ,         —  :=  l'  , 
(Iz  az 

les  termes  suivant  bv'  étant  au  moins  du  secoud  degré,  relativement  à 
V,  i>'  et  z. 

»  Je  dis  maintenant  que,  si  i  a  sa  partie  réelle  positive,  ces  équations 
admettent  une  infinité  d'intégrales  non  holomorphes.  Supposons  d'abord 
la  partie  réelle  de  b  plus  grande  que  l'unité;  posons 

nous  aurons 

3  -;- —  a/. -h  c'u.-z''-'  ^  . .., 

(4)  zp^  =  ix--l{b-\-i). 

Soient  X»  et  p.^  deux  quantités  vérifiant  la  relation  p-^  —  X(,(Z'  +  i)  =  o. 
Les  équations  (3)  et  (4)  admettront  un  système  d'intégrales  prenant  les 
valeurs  de  Xq  f  t  u-o  pour  s  =  o.  Pour  démontrer  ce  point  important,  re- 
marqtions  qu'on  peut  regarder  le  second  membre  de  l'équation  (3)  comme 
une  fonction  holomorphe  des  quatre  quantités  >.,  p.,  z  et  z'  (en  posant 
é—  f  =  b');  nous  la  désignerons  par  F(X,fJL, z, z*').  Considérons  mainte- 
nant les  deux  équations  aux  dérivées  partielles 

z  et  y  sont  les  deux  variables  indépendantes. 

»  Ces  deux  équations  admettront  un  système  d'intégrales  X  et  p.,  pre- 
nant les  valeurs  X„  et  fjio  pour  z=  o,  7  =  o,  et  holomorphes  dans  le  voi- 

58.. 


(  432  ) 
sillage  de  ces  valeurs;  c'est  ce  que  l'on  reconnaît  en  calculant  par  des 
dérivations  successives  les  valeurs  des  dérivées  partielles  de  ).  et  de  p. 
pour  z  r=  G,  j-  =  o.  On  peut  alors  former  deux  séries  procédant  suivant 
les  puissances  croissantes  de  z  et  dej-,  et  l'on  reconnaît  que  ces  séries 
sont  convergentes  pour  des  valeurs  suffisamment  petites  de  z  et  de  j  et 
satisfont  bien  aux  équations  proposées. 
»  Soient 

1  =  ).o  4-  A:;   4-  Hj  +  .. . , 
[J.=  (J-o  +  A,C4-  Bi/H-  ... 
ces  deux  intégrales. 

1)  Les  deux  fonctions  de  z 

X  =  >(,  +  Az    +  Bz'"'  +  ..., 
lj.=  li,-{-  A,z-hB,z''+  ..., 

obtenues  en  remplaçant,  dans  les  expressions  précédentes,  j'  par  z* ,  satis- 
font aux  équations  (2)  et  (3),  et  deviennent  respectivement  égales  à  /„  ef  [J-a 
pour  z  =  o,  j  =  o. 

»  Dans  le  cas  où  la  partie  réelle  de  b  est  comprise  entre  o  et  i,  on 
pose  z  =  j",  Il  étant  un  entier  suffisamment  grand  pour  que  la  partie 
réelle  de  nb  soit  plus  grande  que  l'uniié,  et  l'on  se  trouve  ainsi  ramené  au 
cas  précédent. 

))  J'examinerai  dans  une  autre  Noie,  si  l'Académie  le  permet,  le  cas  où 
la  partie  réelle  de  b  est  négative,  et  celui  où  b  est  un  nombre  entier 
positif.  » 


PHYSIQUE.   —   Sur  la  compressibilité  de  gaz  à  des  pressions  élevées. 
Note  de  M.  E.-H.  Am.4g.\t. 

«  Sans  vouloir  donner  aujourd'hui  la  description  de  l'appareil  que  j'ai 
fait  construire,  je  dirai  seulement  que  le  gaz  est  comprimé  dans  un  mano- 
mètre en  verre  gradué,  en  même  temps  que  le  mercure  est  refoulé  par  une 
pompe  en  bronze  et  par  l'intermédiaire  de  la  glycérine  dans  un  tube  ver- 
tical en  fer  de  3oo  mètres;  ce  tube  a  deux  millimètres  de  diamètre  intérieur, 
comme  ceux  que  IM.  Cailletet  a  employé,  le  premier  je  crois,  pour  le  même 
usage;  le  mercure  s'y  meut  très-facilement;  il  est  formé  de  bouts  de  20  mè- 
tres à  peu  près,  réunis  par  des  raccords  parfaitement  hermétiques  et  qui 
j.euvent  se  démonter  et  se  remonter  facilement  et  rapidement. 


(  433  ) 

»  La  lecture  du  volume  du  gaz  se  fait  avec  un  viseur;  le  manomètre  est 
placé  dans  un  manchon  de  verre  traversé  par  un  courant  d'eau  dont  un 
thermomètre  donne  la  température. 

»  Pour  déterminer  les  hauteurs  de  la  colonne  de  mercure,  iin  observa- 
teur s'élève  successivement  à  la  hauteur  de  chaque  raccord,  le  démonte  et 
le  remplace  par  une  pièce  portant  un  large  tube  en  verre  ;  alors,  par  un  si- 
gnal électrique,  il  avertit  l'opérateur  qui  manœuvre  la  pompe  qu'il  doit  re- 
fouler le  mercure;  quand  le  liquide  atteint  le  tube  en  verre,  un  nouveau 
signal  arrête  le  jeu  de  la  pompe,  et  le  mercure  est  réglé  sur  un  repère  fixe. 

»  On  procède  alors,  à  la  station  inférieure,  à  la  mesure  du  volume  du 
gaz  et  de  la  température,  puis,  sur  un  nouveau  signal,  l'opérateur  de  la 
station  supérieure  refait  le  joint  du  tube  en  fer,  monte  à  la  station  sui- 
vante et  ainsi  de  suite. 

»  L'appareil  a  été  construit  à  Ljon  par  M.  Benevolo  ;  malgré  les  nom- 
breux joints,  raccords  et  pointeaux  qu'il  porte,  il  peut  résister  sans  fuites 
à  des  pressions  de  plus  de  4oo  atmosphères  :  les  essais  ont  été  poussés  plu- 
sieurs fois  jusqu'à  55o. 

»  H  faudrait  se  garder  de  croire  qu'une  légère  fuite  puisse  être  sans  in- 
convénient, pourvu  qu'on  maintieime  le  niveau  du  mercure  constant  à  l'ex- 
trémité de  la  colonne;  dans  ces  conditions,  la  pression  qui  ne  s'exerce  plus 
slatiquement  peut  varier  très-sensiblement,  ainsi  que  je  l'ai  constaté  dans 
une  expérience  où  une  fuite  s'était  déclarée  à  l'un  des  raccords  du  tube  en  fer. 

»  L'appareil  a  été  d'abord  installé  à  Saint-Étienne  dans  un  puits  de  mine 
de  3oo  mètres  de  profondeur;  mais,  un  accident  ayant  fortement  endom- 
magé une  partie  de  l'appareil,  j'ai  dû  renvoyer  à  quelques  mois  les  expé- 
riences complètes,  et  je  présente  aujourd'hui  les  résultats  d'expériences 
préliminaires  poussées  seulement  jusqu'à  io8  atmosphères. 

»  Ces  expériences  ont  été  faites  à  Lyon  sur  le  flanc  d'un  coteau,  le  long 
d'un  escalier  rapide  conduisant  de  la  Saône  au  fort  Saint-Just  et  a[)parte- 
nant  au  génie  militaire,  qui  a  bien  voulu  le  mettre  à  ma  disposition.  Le 
tableau  suivant  résume  les  résultats  de  six  séries  d'expériences  suffisamment 
concordantes  : 

Limites  des  pressions  en  atmosplières.  Valeurs  de  -^ 

Entre  31,176  tt     57,3i5  i,oo48 

57,3i5  87,263  !,ooi4 

57,3i5  98,396  i,ooi5 

57,3i5  108,684  «^'99^5 


(  434  ) 

»  La  température  moyenne  du  gaz  a  été  i8°,  5.  Les  corrections  de  den- 
sité de  la  colonne  de  mercure  ont  été  faites  au  moyen  de  i4  thermomètres 
échelonnés  le  long  du  tube;  il  n'a  pas  été  tenu  compte  de  la  compressibilité 
du  mercure. 

»  Les  valeurs  de  -—  ont  été  calculées  au  moyen  de  la  formule  que  j'ai 
donnée  dans  un  précédent  travail,  et  qui  permet  de  ramener  ce  rapport  à 
la  valeur  qu'il  prendrait  pour  une  réduction  de  volume  à  moitié,  la  com- 
pressibilité moyenne  restant  la  même  qu'entre  les  limites  de  pression  im- 
posées par  l'expérience. 

»  Ces  résultats  sont  de  même  sens  que  ceux  auxquels  est  arrivé  M.  Cail- 
leiet  il  y  a  quelques  années,  en  opérant  avec  un  manomètre  de  Desgoffre. 
D'après  mes  expériences,  le  maximum  de  compressibilité  serait  placé  vers 
la  limite  de  celles  de  Regnault,  et  c'est  vers  loo  atmosphères  que  l'écart  de 
la  loi  de  Mariette  change  de  signe. 

»  D'ici  quelques  mois,  j'aurai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  la 
suite  de  ces  expériences,  pousséesjiisque  vers4oo  atmosphères,  par  la  même 
méthode.  J'ai  également  l'intention  d'opérer  par  le  procédé  suivant,  qui, 
avec  une  hauteur  verticale  relativement  faible,  me  paraît  devoir  conduire 
à  de  bons  résultats.  Supposons  qu'avec  une  hauteur  verticale  de  76  mètres, 
par  exemple,  on  ait  déterminé  la  loi  de  compressibilité  d'un  gaz  jusqu'à 
100  atmosphères  :on  pourra  alors  exercer  par-dessus  la  colonne  de  76  mètres 
des  pressions  de  5o,  80,  100  atmosphères,  déterminées  exactement  par 
un  manomètre  construit  avec  le  même  gaz;  la  loi  sera  connue  jusqu'à 
200  atmosphères.  On  exercera  alors  sur  la  colonne  de  76  mètres  des  pres- 
sions parfaitement  connues  maintenant,  jusqu'à  200  atmosphères,  ce  qui 
donnera  la  loi  jusqu'à  3oo  et  ainsi  de  suite;  ce  qui  revient,  en  résumé,  à 
comparer  successivement  les  compressibilitos  de  deux  masses  gazeuses, 
dont  l'une  supporte  toujours  100  atmosphères  de  plus  que  l'autre. 

■>}  On  pourrait  aussi  remplacer  le  manomètre  supérieur  par  tout  autre 
gradué  de  même,  pourvu  qu'il  reste  comparable  à  lui-même  pendant  le 
temps  des  opérations,  un  manomètre  de  M.  Cailletet  par  exemple.  Il  fau- 
drait bien,  dans  tous  les  cas,  se  garder  d'employer  un  manomètre  métal- 
lique, car  ces  instruments  peuvent  donner,  ainsi  que  j'ai  pu  m'en  assurer, 
des  résultais  erronés  bien  au  delà  de  ce  qu'on  pense  généralement.    » 


(  435  ) 

PHYSIOLOGIE.  —  Nouvelles  recherches  stir  la  physiologie  de  l'épilhélium  vésical. 
Note  de  MM.  P.  Gazeneca-e  et  Cu.  Livox,  présentée  par  M.  Wuriz. 

<r  Des  opinions  souvent  opposées  ont  été  émises  snr  le  rôle  de  la  vessie, 
en  tant  que  surface  absorbante. 

»  MM.  Ségalas  père  et  fils  ont  prétendu  que  l'absorption  dans  la  vessie 
serait  plus  active  que  dans  l'estomac.  Raupp,  Bérard,  Civiale,  Demarquay 
et  bien  d'autres  admettent  aussi  l'absorption  intra-vésicale  ,  tout  en  la 
regardant  comme  faible.  D'autres,  comme  Kûss,  Morel,  Lereboullet, 
Susini,  rejettent  l'absorption  intra-vésicale;  ces  physiologistes  considèrent 
l'épithélium  vésical  comme  une  barrière  opposée  à  la  fonction  absorbante 
de  la  muqueuse.  Susini  surtout  entreprit  une  série  d'expériences  très- 
concluantes,  sous  les  auspices  de  son  maître  le  professeur  Rviss,  qui  prou- 
vèrent que,  pendant  la  vie,  l'épithélium  vésical  présente  toujours  cette 
propriété  physiologique  qu'il  perd  peu  à  peu  après  la  mort,  dans  un  espace 
de  temps  qui  varie  de  deux  à  six  heures. 

»  Quant  aux  modes  d'expérunentation  mis  en  œuvre  par  les  divers  phy- 
siologistes, ils  ont  été  variables.  MM.  Ségalas  et  Martineau  injectent  dans 
la  vessie  d'animaux  sains  et  vivants  des  substances  toxiques  de  diverse 
nature;  ils  attendent  le  résultat  de  ces  injections,  en  les  maintenant  quelque 
temps  dans  la  vessie.  Les  sondages  pratiqués  pour  ces  injections,  surtout 
chez  les  lapins,  risquent  d'amener  des  altérations  de  la  muqueuse  vésicale, 
et,  à  part  les  inconvénients  opératoires,  on  peut  accuser  la  substance 
toxique  de  modifier  l'état  physiologique  de  la  muqueuse,  au  point  de 
dénaturer  sa  fonction. 

»  Susini  tuait  un  animal,  lui  enlevait  sa  vessie,  y  injectait  du  ferrocya- 
nure  de  potassium  et  constatait,  à  l'aide  du  perchlorure  de  fer,  que  le  ferro- 
cyanure  ne  passait  pas  à  travers  la  paroi  vésicale,  tant  que  l'épilhéliiun  était 
intact.  Le  même  expérimentateur  faisait  une  injection  intra-vésicale  d'io- 
dure  de  potassium,  de  ferrocyanure  de  potassium,  et  recherchait  ensuite 
dans  la  salive  la  présence  de  ces  sels,  signe  de  résorption.  Il  n'a  jamais  pu 
la  constater  ('  ). 

»  Nous  avons  cherché  par  de  nouvelles  expériences  à  donner  plus  de 
précision  encore  aux  conclusions  possibles  sur  le  rôle  de  l'épithélium  vé- 
sical. 


Sdsini,   De  l'imperméabilité  de  l'épithélium  vésical.  Thèse  de  Strasbourg,  i86t. 


(  436  ) 

»  Il  ne  s'est  plus  agi,  pour  nous,  do  démontrer  que  l'iodure  de  potas- 
sium, que  le  ferrocyanure  ne  traversaient  pas  la  paroi  vésicale  dans  son  état 
physiologique.  Nous  avons  voulu  prouver  que  l'urée  ne  la  traverse  pas,  c'est- 
à-dire  le  prmcipe  le  plus  important  de  l'excrétion  urinaire.  De  cette  façon 
nous  répondions  directement  à  la  question  de  la  résorption  intra-vésicale. 

1)  Notre  mode  d'expérimentation  est  le  suivant  : 

»  Nous  faisons  une  vivisection  chez  un  chien,  auquel  nous  avons  lié 
le  prépuce  quelques  heures  auparavant  afin  qu'il  garde  ses  urines. 
Nous  enlevons  la  vessie  pleine  d'urine  à  l'aide  d'une  ligature.  Nous  lavons 
rapidement  la  surface  extérieure  à  l'eau  distillée,  puis  nous  plongeons  cette 
vessie  aux  trois  quarts  dans  l'eau  distillée  à  la  température  de  a5  degrés  C. 
De  temps  à  autre,  nous  prenons  un  peu  du  liquide  extérieur  que  nous 
essayons  avec  l'hypobromite  de  soude.  Le  dégagement  gazeux  est  l'indice 
évident  de  la  présence  de  l'urée. 

»  Nous  avons  reconnu,  dans  plus  de  vingt  expériences,  que  la  dialyse 
ne  s'effectuait  que  trois  à  quatre  heures  après  la  mort  de  l'animal.  Une 
vessie,  au  contraire,  extirpée  de  la  veille,  donnait  à  la  dialyse  des  indices 
certains  d'urée  après  lo  ou  i5  minutes. 

»  Une  fois  maîtres  de  notre  procédé,  nous  avons  expérimenté  dans  di- 
verses conditions,  afin  d'apprécier  le  rôle  de  l'épithélium  et  l'influence 
des  diverses  conditions  physiques,  physiologiques  et  pathologiques. 

»  Nous  résumons  en  quelques  lignes  nos  résultats  d'expériences  pra- 
tiquées sur  plus  de  soixante  chiens,  qui  nous  servirent  également  à  faire 
nos  recherches  sur  la  fermentation  ammoniacale  de  l'urine  et  la  génération 
spontanée  (  '). 

M  Premièrement,  le  raclage  de  la  muqueuse  avec  le  bec  mousse  d'une 
sonde  amène  la  diah'se  de  l'urée  avec  une  vessie  qui  vient  d'être  extraite, 
aussi  rapidement  que  si  la  vessie  avait  été  extirpée  la  veille.  Autrement  dit, 
la  desquamation  de  l'épithélium,  favorisée  par  un  moyen  mécanique  quel- 
corique,  est  suivie  de  la  perméabilité  vésicale.  Ce  fait,  que  nous  avons  vé- 
rifié bien  des  fois,  nous  permet  d'affirmer  avec  Kùss  que  l'imperméabilité 
vésicale  est  due  à  la  fonction  physiologique  pi'opre  de  l'épithélium. 

»  L'élévation  ou  l'abaissement  de  la  température  font  perdre  à  l'épi- 
thélium ses  propriétés.  Chez  l'animal  en  pleine  digestion,  la  fonction  épi- 
théliale  est  très-accusée.  Chez  l'animal  dans  l'état  d'inanition,  la  fonction 
de  l'épithélium  est  peu  persistante  après  la  mort. 

(')   Coin/ilfi-  rrr/ild.t,   st'.iiicc  (lu   17   septembre  1877. 


(  437  ) 

»  Nous  avons  pratiqué  des  lésions  des  reins,  des  piqûres,  des  demi- 
sections,  des  sections  delà  moelle.  Dans  ces  expériences,  nous  avons  tou- 
jours constaté,  d'une  manière  évidente,  que  l'on  portait  atteinte  aux  pro- 
priétés physiologiques  de  l'épithélium. 

»  Ces  données  de  l'expérimentation  ont  une  portée  au  point  de  vue  pa- 
thologique, sur  laquelle  nous  nous  étendrons  longuement  dans  un  Mémoire 
spécial.  Nous  nous  contentons  de  rappeler  le  travail  de  M.  Alling  (1871, 
thèse  de  Paris),  qui  concorde  pleinement  avec  nos  résultats.    » 

M.  AV.  Morris  adresse  une  Note  relative  à  la  température  de  l'intérieur 
du  globe. 

Cette  Note  est  extraite  d'une  Communication  faite  par  hii  à  la  réunion 
de  l'Association  britannique,  à  Dublin. 

M.  A.  BoiLLOT  adresse  une  Note  relative  à  un  appareil  destiné  à  démon- 
trer l'invariabilité  de  la  direction  du  plan  d'oscillation  du  pendule,  appa- 
reil auquel  il  donne  le  nom  de  «  galioscope  m. 

M.  H.  Douglas  adresse  une  Note  relative  à  un  «  thermo-hydromoteur  >-. 

A  4  heures  un  quart,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  trois  quarts. 


BULLETIN    BIBLIOGUAPHIQDE. 


l 


Ouvrages  keçus  dans  la  séarxe  du  9  septembse   i8'j8. 

(  SUITE.) 

Éludes  sur  [e  Phylloxéra  vastatrix  ;  par  M.  Maxime  Cornu.  Paris,  Iinpr. 
nationale,  1878;  in-4''.  (Extrait  du  t.  XXVI  des  Mémoires  présentés  par  di- 
vers savants  à  l' Académie  des  Sciences.) 

Mémoires  couronnés  et  autres  Mémoires  publiés  par  l' Académie  racole  de 
Belgique;  collection  in-8*',  t.  V,  i"""  fascicule.  Bruxelles,  H.  Manceaux, 
1878;  in-8". 

Annales  de  la  Société  des  Sciences  industrielles  de  Lyon  ;  u°  3,  1 878.  Lyon, 
H.Storck,  1878;  in-8". 

G.  R.,  187S,  2-  Semestre.  (T.  LXXXVU,  N°  12.)  Sq 


(  438  ) 
Notice  sur  Edouard  Perris;  par  E.  Mulsant.   Lyon,  imp.  Pitrat,  1878; 
br.  in-8°. 

A.  Raimondi.  Minéraux  du  Pérou.  Catalogue  raisonné  d'une  collection  des 
principaux  types  minéraux  de  la  République,  etc.;  traduit  de  l'espagnol  par 
J.-B.-H.  Martinet.  Paris,  A.  Chaix  et  C'%  1878  ;  in-8°. 

Guide  du  géologue  à  rExposilion  universelle  de  1878  et  dans  les  collections 
publiques  et  privées  de  Paris.  Paris,  au  Bureau  de  la  Société  géologique, 
1878;  in-i8. 

Les  sondages  artésiens  de  la  province  de  Constantine  [Algérie].,  et  les  oasis  de 
l'Oued  Rir.  Résumé  des  travaux  exécutés  de  i856  à  1878.  Batna,  typogr.  de 
Soldati,  1878;  br.  in-8°. 

Les  forages  artésiens  de  la  province  de  Constantine  [Algérie).  Résumé  des 
travaux  exécutés  de  i856  à  1878  ;  par  M.  Jus.  Paris,  Impr.  Nationale,  1878  ; 
ii)-8°. 

Encore  deux  mots  sur  l'extraction  de  la  cataracte  chez  les  anciens;  par 
A.  Anagnostakis.  Athènes,  typogr.  de  P.  Perris,  1878;  br.  in-8°. 

Recherches  sur  l'appaieil  venimeux  des  Myriapodes  chilopodes.  Description 
des  véritables  glandes  vénénifiques ;  par  M.  J.  Mac-Leod.  Bruxelles,  impr. 
F.  Hayez,  1878;  br.  in -8°. 

Archives  néerlandaises  des  Sciences  exactes  et  naturelles,  publiées  par  la  So- 
ciété hollandaise  des  Sciences,  à  Harlem,  et  rédigées  par  E.-H.  Von  Baum- 
hauer;  t.  XllI,  livr.  i,  2,  3.  Harlem,  les  liéritiers  Loosjes,  1878;  3  liv, 
iii-8°. 

06se)yaf tons  c/e  Poji/Zfoi'a,  publiées  par  Otto  Struve;  vol.  VII  :  Observa- 
tions faites  au  cercle  méridien.  Saint-Pétersbourg,  impr.  de  l'Académie  impé- 
riale des  Sciences,  1877;  in-4°. 

Mémoires  de  l'Académie  impériale  de  Saint-Pétersbourg,  1877;  Vil*  série, 
t.  XXIV,  n°'  4  à  11  ;  t.  XXV,  n°'  1  à  4.   Saint-Pétersbourg,   1877;    12  livr. 

Hl-4°. 

Synoptical  flora  oj  norlh  America;  by  Asa.  Gray;  vol.  II,  Part.  I  ;  Gamo- 
pétales afler  composites.  New -York,  Ivison ,  Blakeman,  Taylor,  1878; 
I  vol.  in-8°. 

Engineer  department  U.  S.  A.  Geological and  topograpldcal  atlas.,  accompa- 
nying  tlie  report  ofthe  geological  exploration  oj  tlie  fortieth  paratlel  made  by 
aulhority  0/  the  honorable  Secielary  of  n-ar,  umler  ihe  direction  oj  brig.  and 


(  439  ) 
brut,  major  gênerai  A. -A.  Humphrets,   chef  of  engineers  U.  S.   A.;    b/ 
Clarence  King.  Sans  lieu  ni  date;  allas  gr.  aigle. 

Jnlorno  alla  Balena  presa  in  Tarento  nel  febbrajo  1877.  Memoria  del 
D''  Fr.  Gasco.  Napoli,  lip.  delT  Academia  reale  délie  Scienze,  1878; 
br.  in-4''. 

Descrizione  di  atcuni  Ecliinodenni  nuovi  o  per  la  frima  voila  Irovali  nel  Me- 
diterraneo.  Memoria  del  D'^Fr.  Gasco.  Napoli,  tipog.  délia  R.  Accademia 
délie  Scienze,  1876;  in-4°. 

Paolo  Panceri.  Commemorazione  délia  nell'  adunanzn  straordinaria  del 
28  giuqno  1877  al  comilalo  medico  ed  ail'  associazione  dei  naluralislie  medici 
di  Napoli;  dal  socio  Fr.  Gasco.  Napoli,  Angelis,  1878;  br.  in-4°. 

Esperienze  intorno  agli  effelli  del  veleno  délia  naja  egiziana  e  délia  céraste. 
Memoria  di  P.  Panceri  e  di  Fr.  Gasco.  Napoli,  Fibreno,  1873;  in-4°. 
Ces  quatre  dernières  brochures  sont  présentées  par  M.  P.  Gervais. 

Alti  deir  Accademia  ponlificia  dei  Nuovi  Lincei,  compilati  dal  segretario  ; 
anno  XXXI,  sessione  i^  del  16  dicembre  1877.  Roma,  tipogr.  délie  Scienze 
uialeiiiatiche  e  fisiche,  1878  ;  in-4°. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du   16  septembre  1878. 

Huit  années  d'observations  météorologiques  faites  au  jardin  d'expériences  de 
Collioure  ;  par  M.  Ch.  Naudin.  Paris,  imp.  Mutinet,  sans  date;  br.  in-8°. 

Exposition  universelle  de  1878.  Conjérence  de  M.  Ferdinand  de  Lesseps 
sur  le  canal  de  Suez  au  palais  de  l Exposition;  6  juillet  1878.  Paris,  imp. 
A.  Pougin,  1878;  br.  in-8''. 

Leléléplione,  le  microphone  cl  le  phonographe;  parle  ComleTa.DV  Moncel. 
Paris,  Hachette  et  G'®,  1878;  i  vol.  in-12. 

Étude  sur  les  décompositions  en  sommes  de  deux  carrés,  du  carré  d'un  nom- 
bre entier  composé  de jacteur  s  premiers  de  la  forme  4'*+i,  etde  ce  nombre  lui- 
même,  etc.;  parM.  E.  de  JoNQUiÈuES.  Paris,  imp.  Gaulhier-Villars,  1878; 
in-8°.  (Extrait  des  Nouvelles  Annales  de  Malhématiques.) 

La  chirurgie  d'Hippocrate;  par  le  D'  A.  Le  Plé.  Rouen,  imp.  J.  Lecerf, 
1878;  br.  in-8°. 


(  44o  ) 

Exoslose  volumineuse  de  la  face  interne  du  petit  bassin  chez  une  femme  en- 
ceinte, détruite  par  M.  le  D''  Plassard.  Paris,  Germer-Baillière,  1878;  br. 
in-8°.  (  Présenté  par  M.  le  baron  Larrey  pour  le  concours  Barbier  de  1879). 

Charte  der  Gebirge  des  Mondes  nach  eigenen  Beobachtungen  in  den  Jahren 
1 840-1874,  entworfen  von  D'  J.-F.  Julius  Schmidt.  Berlin,  Dietrich  Rei- 
mer,  1868;  i  vol.  in-4°,  avec  atlas  in-f. 

Beitrage  zu  den  Lepidopteren  Patagonien's;  von  C.  Berg.  Moscou,  sans 
date;  br.  in -8°. 

El  généra  Streblola  y  las  Notodonlinas  de  la  Republica  Argenlina;  por  el 
D<"  C.  Berg.  Buenos  Aires,  imp.  de  Pablo  E.  Coni,  1878  ;  br.  in- 8°. 

Contribucion  alestudio  de  lafauna  entomologica  de  Patagonia  ;  por  el  D'D.-C. 
Berg.  Buenos  Aires,  impr.  de  Pablo  E.  Coni,  1877  ;  br.  in-8''. 

J  Hârom-Tagù  Algebrai  egjenlet  megfejtése  :  A  Gyokok  hatvanyai  S  lo- 
garithmusai  Farkas  Gyalatol.  Gyor,  1877;  br.  in-8''. 

Memorie  detln  Sucieta  degli  Spettroscopisti  italiani ;  disp.  8*,  agosto  1878. 
Palermo,  tipogr.  Lao,  1878  ;  in-4°. 

Risposta  di  Paolo  Folpicelli  alla  Memoria  di  Luigi  Palmieri  sulle  presenti 
condizioni  delta  Meteorologia  elettrica.  Roma,  tipog.  Ripamonti,  1878; 
br.  iii-8°. 

Officiai  copy.  Quarterlj  iveather  report  oj  ihe  Meteorological  0//îce; Part.  III. 
july-september  i875.London,  1878;  iiî-4°. 


ERRATA. 

(Séance  du  9  septembre  1878.) 

Page  398,  ligne  28,  nu  lieu  de  déterminerai,  Usez  déterminai. 
Page  4o3,  ligne  7,  au  lieu  de  iv  =i^izj,  lisez  tv  =  ^f. 
Même  page,  ligne  g,  au  lieu  de  w  =  ^T.f,  lisez  <v  =  ^f. 


COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  25  SEPTEMBRE  1878. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

CHIMIE.    —    Dissociation  des  oxydes   de  la  famille  du   platine. 
Note  de  MM.  H.  Sainte-Claire  Deville  et  îl.  Debray, 

«  Le  platine  se  distingue  de  tous  les  métaux  qui  l'accompagnent  dans  son 
minerai  par  ce  fait  qu'il  ne  s'unit  pas  directement  à  l'oxygène  dans  quelque 
condition  que  l'on  place  les  deux  corps. 

»  Le  rhodium,  le  palladium  et  l'iridium  ne  sont  pas  dans  le  même  cas. 
Quand  on  les  chauffe  dans  un  moufle,  si  la  température  n'est  pas  trop 
élevée,  ces  métaux  se  combinent  avec  l'oxygène;  mais  leurs  oxydes  se  dé- 
composent quand  on  élève  suffisamment  la  température. 

)>  L'osmium  et  le  ruthénium  se  combinent  directement  à  l'oxygène.  Le 
produit  de  cette  oxydation  est  volatil  et  se  forme  aux  températures  les  plus 
élevées. 

»  L'osmium  le  plus  fortement  calciné,  bien  moinsaltérable  que  l'osmium 
obtenu  à  basse  température,  se  transforme  en  acide  osmique,  même  à  la 
température  ordinaire  (');  à  la  température  la  plus  élevée,  on  obtient  tou- 
jours de  l'acide  osmique. 


('  )    L'odeur  caractéristique  de  l'acide  osmique  se  manifeste  à  la  longue,  dans  les  flacons 
C.  R.,  1878,  1'  Semestre.   {T.  LXXXVll,  K"  15.  )  6o 


(  44^  ) 

»  Le  ruthénium  se  comporte  tout  à  fait  comme  l'osmium.  Le  meta 
fortement  calciné  s'oxyde  dans  un  moufle  à  une  température  à  peine 
supérieure  à  4oo  degrés,  et  se  volatilise  en  grande  qu;tntité.  Sous  quelle 
forme  ?  Il  est  très-difficile  de  le  dire  :  car  la  matière  répand  alors  l'odeur 
de  l'ozone  dont  la  formation  accompagne  toujours  la  décomposition  de 
l'acide  hyperruthénique.  Toujours  est-il  que  le  produit  déposé  dans  le 
moufle  est  le  bioxyde  de  ruthénium.  Cet  oxyde  se  transporte  en  cris- 
tallisant dans  un  tube  de  porcelaine  traversé  par  un  courant  d'oxygène 
où  l'on  chauffe  des  matières  contenant  du  ruthénium.  C'est  ainsi  que 
M.  Fremy  a  constaté  sa  volatilité  et  découvert  le  moyen  de  l'extraire  direc- 
tement et  sous  les  plus  belles  formes  des  produits  du  grillage  de  l'osmiure 
d'iridium.  Aussi  le  ruthénium,  qui,  à  l'état  métallique,  est  une  des  matières 
les  plus  fixes  que  nous  connaissions,  s'évapore-t-il  très-vite  dans  un  moufle, 
surtout  quand  sa  température  est  élevée  ('  ). 

qui  contiennent  l'osmium  même  cristallisé  préparé  à  haute  température.  Les  bouclions  se 
recouvrent  alors  de  l'enduit  noir  que  donne  la  réduction  de  l'acide  osmique. 

(')  En  opérant  sur  quelques  grammes  de  ruthénium,  nous  avons  pu  en  quelques 
heures  en  volatiliser  24  pour  100  de  son  poids  dans  un  moufle  fortement  chauffé.  Dans  la 
flamme  du  chalumeau  la  volatilisation  est  beaucoup  plus  rapide  et  plus  considérable  encore. 

De  ce  fait  que  l'osmium  et  le  ruthénium  se  volatilisent  très-rapidement  dans  la  flamme  du 
chalumeau  à  hydrogène  et  oxygène,  en  donnant  de  l'acide  osmique  et  du  bioxyde  de  ruthé- 
nium, on  ne  doit  pas  conclure  que  ces  oxydes  sont  indécomposables  par  la  chaleur.  L'acide 
osmique  se  réduirait,  dans  l'intérieur  de  la  flamme  ù  cette  haute  température,  en  sesqui- 
oxyde  d'osmium,  cristallisable  en  lamelles  couleur  d'or,  que  nous  avons  fait  connaître, 
que  le  résultat  final  serait  toujours  le  même:  cet  oxyde,  en  arrivant  à  l'air  dans  une  région 
relativement  froide,  s'y  transformerait  en  acide  osmique.  En  supposant  que  l'oxyde  de  ru- 
thénium ne  se  décompose  pas  en  oxyde  inférieur,  il  n'est  pas  nécessaire  non  plus  d'ad- 
mettre qu'il  soit  absolument  indécomposable  à  la  température  de  aSoo  degrés  donnée  par  la 
combustion  de  l'hydrogène  et  de  l'oxygène.  Cette  combustion  n'est  pas  complète  dans  les 
parties  les  plus  chaudes  de  la  flamme  :  il  y  existe  de  l'hydrogène  et  de  l'oxygène  non  com- 
binés ;  si  l'oxyde  de  ruthénium  a  une  tension  de  dissociation  moindre  que  celle  de  l'eau  à 
cette  haute  température,  on  comprend  qu'il  ne  puisse  s'y  décomposer.  L'oxyde  de  ruthé- 
nium serait  donc  moins  facilement  décomposable  que  l'eau  par  la  chaleur.  Pour  savoir  s'il 
est  réellement  indécomposable,  il  faudrait  pouvoir  le  chauffer,  comme  nous  l'indiquons 
dans  cette  Note  pour  l'oxyde  d'iridium,  dans  un  espace  vide  de  toute  autre  matière,  à  de 
hautes  températures  ;  il  n'existe  malheureusement  pas  de  vases  se  prêtant  à  de  telles  expé- 
riences. Mais  ce  qui  vient  appuyer  l'hypothèse  de  la  stabilité  très-grande  de  l'oxyde  de  ru- 
thénium, c'est  que  cet  oxyde  chauffé  dans  le  tube  de  porcelaine,  comme  l'oxyde  d'iridium, 
ne  donne  pas,  du  moins  au  rouge  vif,  de  tension  sensible  de  dissociation  :  il  se  vulatilise 
seulement  et  se  dépose  sous  forme  de  cristaux  et  d'enduit  de  bioxyde,  dans  les  parties 
froides  du  tube  de  porcelaine. 


(  443  ) 

»  Ces  propriétés  distinguent  absolument  l'osmium  et  le  ruthénium  des 
autres  métaux  du  platine.  Ces  deux  corps,  par  la  manière  dont  ils  se  com- 
portent au  contact  de  l'oxygène,  se  rapprochent  manifestement  de  l'arsenic 
et  de  l'antimoine  :  ils  pourraient,  comme  ces  derniers,  être  placés  parmi  les 
métalloïdes. 

))  Il  n'en  est  pas  de  même,  nous  venons  de  le  dire,  du  rhodium,  du 
palladium  et  de  l'iridium.  Ces  corps  une  fois  oxydés,  se  décomposant  par  la 
chaleur,  nous  permettent  de  constater  les  lois  de  leur  dissociation  et  la  ten- 
sion qu'elle  prend  aux  diverses  températures. 

»  Nous  ne  parlerons  dans  cette  Note  que  de  l'oxyde  d'iridium,  le  seul 
que  nous  ayons  complètement  étudié  jusqu'ici. 

))  On  met  cet  oxyde  dans  une  nacelle  de  porcelaine,  celle-ci  dans  un 
petit  chariot  en  platine,  qu'on  introduit  dans  un  tube  en  porcelaine  fermé 
à  l'une  de  ses  extrémités  par  une  lame  de  verre  maintenue  avec  du  mastic. 
L'autre  extrémité,  au  moyen  d'un  tube  de  plomb  et  d'un  ajutage  en  verre 
mastiqués  l'un  à  l'autre  et  au  tube  de  porcelaine,  est  mise  en  communica- 
tion avec  une  pompe  à  mercure  de  Geissler  et  un  tube  manométrique 
plongeant  dans  le  mercure. 

»  Avant  d'introduire  l'oxyde  d'iridium  dans  le  tube  de  porcelaine,  on 
s'assure  que  celui-ci  tient  le  vide  à  la  température  ordinaire  et  au  rouge, 
ce  qui  n'arrive  pas  toujours.  En  effet,  les  tubes  de  porcelaine  étanches  à 
froid  laissent  souvent  passer  au  rouge  l'hydrogène  et  l'oxyde  de  carbone 
empruntés  au  foyer. 

»  Le  tube  de  porcelaine  est  introduit  dans  un  moufle  cylindrique,  ca- 
pable de  contenir  en  même  temps  un  thermomètre  en  porcelaine,  muni 
de  son  tube  et  de  son  compensateur  de  la  forme  employée  et  décrite  par 
M.  Troost  et  par  l'un  de  nous  (').  Le  moufle  est  placé  dans  un  fourneau 
chauffé  au  pétrole  ou  à  l'huile  lourde  de  houille,  et  celle-ci  est  introduite 
dans  le  fourneau  au  travers  d'un  robinet  à  piston,  divisé  en  deux  cents 
parties  au  moins,  ce  qui  permet  de  faire  varier  l'écoulement  de  l'huile,  et 
partant  la  température  avec  une  perfection  à  laquelle  on  n'aurait  pu  s'at- 
tendre. Le  réservoir  d'huile  est  muni  d'un  tube  de  Mariotte  qui  y  main- 
tient à  une  pression  constante.  Avec  cet  appareil  on  peut  arriver  à  fondre 
complètement  la  porcelaine. 


(')  Col  aiipaieil  a  ùlC'  sinipiiCé  par  remploi  (Je  la  puinpe  de  Sprengtl,  qui  periiift  d'en- 
lever et  de  mesurer,  toutes  les  fois  qu'on  le  désire,  la  matière  thermométrique  (l'azote)  con- 
tenue dans  le  réservoir  et  de  calculer  la  température.  Il  sera  décrit  plus  tard. 

60.. 


{  Ws  ) 

»  On  commence  d'abord  par  chauffer  le  moufle  à  ce  point  que  la  ten- 
sion de  l'oxygène  dégagé  soit  de  3o  à  4o  centimètres  et  revienne  au 
même  point  lorsqu'on  a  vidé,  avec  la  pompe  de  Geissler,  plusieurs  fois 
l'appareil.  On  est  sûr  alors  que  la  composition  de  l'oxyde  d'iridium  non 
décomposé  ne  varie  plus.  Puis  on  diminue  avec  le  robinet  l'écoulement  de 
l'huile  de  houille,  jusqu'à  ce  que  la  pression  de  l'oxygène  ne  soit  plus  que 
de  quelques  millimètres  et  reste  constante.  On  la  note  et  l'on  détermine  la 
température. 

»  On  augmente  alors  successivement  l'écoulement  de  l'huile  pour  obtenir 
des  températures  plus  élevées  et  des  tensions  de  dissociation  plus  fortes; 
on  les  note  quand  elles  sont  devenues  constantes. 

»  On  trouve  ainsi  les  nombres  suivants  : 

Tenipératiii-es.  Tensions  de  dissociation. 

ni  m 

823,8  5, 

ioo3,3  203,27 

1112,0  710,69 

I 139,0  745,00 

»  Si,  lorsqu'on  a  atteint  une  température  et  une  tension  déterminées, 
on  enlève  de  l'oxygène  au  moyen  de  la  pompe  de  Geissler,  on  voit  le  mer- 
cure revenir  à  la  tension  initiale,  pourvu,  bien  entendu,  qu'il  reste  de 
l'oxyde  d'iridium  non  décomposé.  La  tension  de  dissociation  de  cet  oxyde 
dépend  donc  seulement  de  la  température. 

»  Si  l'on  élève  la  température  au-dessus  de  iiSg  degrés,  la  tension  de 
dissociation  dépassant  bientôt  celle  de  l'atmosphère,  l'oxygène  se  dégage 
rapidement  au  travers  du  mercure;  quand  tout  dégagement  a  cessé,  on  fait 
le  vide,  et,  en  retirant  la  nacelle  qui  contenait  l'oxyde  du  tube  refroidi,  on 
y  trouve  de  l'iridium  métallique  et  réduit  par  conséquent,  par  la  seule 
action  de  la  chaleur. 

»  La  tension  de  l'oxygène  dans  l'air  étant  de  i5a  millimètres  environ, 
il  résulte  des  nombres  cités  plus  haut  qu'à  une  température  inférieure 
à  ioo3°,3  l'oxyde  d'iridium  se  décompose  à  l'air  libre  et  par  conséquent 
qu'à  cette  température  ou  à  toute  autre  plus  élevée,  l'iridium  est  absolu- 
ment inoxydable  dans  l'air. 

»  Quand  on  casse  le  tube  de  porcelaine  où  l'oxyde  a  été  chauffé,  on  re- 
marque qu'il  est  tapissé,  aux  endroits  peu  chauffés,  d'une  couche  très-mince 
d'oxyde  bleu  d'iridium,  ce  qui  démontre  une  légère  volatilité  de  cet  oxyde, 
aux  températures  relativement  basses  auxquelles  il  peut  exister.  Au-de.ssus 


(  445 
de  looo  degrés,  toute  volatilisation  devient  impossible  dans  notre  atmo- 
sphère, puisque  l'oxyde  d'iridium  cesse  d'y  exister  et  que  le  métal  est  au 
moins  aussi  fixe  que  le  platine. 

»  Nous  avons  également  constaté  cette  faible  volatilité  de  l'oxyde  d'iri- 
dium dans  d'autres  expériences  faites  avec  M.  Stas,  et  dont  ce  savant  rendra 
compte  lui-même.  » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur   le  vrai  nombre  des  formes  irréductibles 
du  sjrslème  cubo-biquadralique.  Note  de  M.  Sylvester. 

«  En  addition  aux  6i  formes  irréductibles  que  j'ai  trouvées  dans  une  Com- 
munication précédente  faiteà  l'Académie,  M.  Gundelfingeraffirme  l'existence 
de  trois  autres  :  deux  du  type  3.4.2  et  une  du  type  4-5.  i,  où  le  premier,  le 
deuxième  et  le  troisième  chiffre  expriment  respectivement  le  degré  ou 
l'ordre  de  la  forme  dans  les  coefficients  de  la  biquadratique,  de  la  cubique 
et  dans  les  variables. 

»  Je  me  bornerai  dans  cette  Note  à  démontrer  qu'il  n'existe  nul  co- 
variant  du  type  3:4.2. 

»  Ce  que  M.  Gordan  nomme  une  Veberschiebung ,  je  le  nommerai  une 
alliance:  &ij'et(p  représentent  ((7„,  a,,  <7o,  ...)  {x,y)'";  (^„,  /;,,...)  (.r,j-)", 
l'alliance  {/,  (f)',  i  n'étant  pas  plus  grand  ni  que  m  ni  que  ;/,  sera  un  cova- 
riant  de  l'ordre  tii  -h  n  —  21,  dont  le  coefficient  de  oc'"'^""-',  que  je  nom- 
merai son  représentant,  est  (i,  ~  i'f[a(,b,,  a,bi_,,  rto^,_2,  .  ..,  (t^bf,). 

»  Je  considérerai  le  système  spécial  composé  de  («,  b^  c,  d,  e){x,j-)* 
et  de  (r,  /3,  o,  i)(.r,  7)',  où  (i  sera  traité  comme  i>n  infinilésima!. 

»  On  aura  donc 

o.  1.3  =  ,r'  -4-  jfix-  )•  -+-  J^, 

0.2.2  =  QJC-  +  X)-  +  i'5  )  % 

0.3.3  =  j:' +  3/3.r-j- —  j-', 

0.4.6  =  x^  —  J*  -+-  ô^.f^j-, 

1.0.4  =  <^-'^'  +  l\hx^j  +  bcx"-  j-  -\-  [\dxj'^  +  ej''., 

2.0.4  =  Ax'  +  4Bx'j)-4-6G:t-j=+  4D.rr'  -f-  Ej', 


ou 


.  /  •>         /-         2  ac  —  bit 

A  ^  ac  —  il- ,     c  =  — 


3 

0.4.4  =  ^'J'  +  •  • 
2.0.8  "  . . .  +  e'-) 
0.3.9  =  ^^  +  •  •  • 


(446  ) 

Faisons  l  =(i.o.4>  o.i.3)%     dont  le  type  est     i.i.i, 

;«=  (2.0.4,  o.i.3|%  »  2.1.1, 

7«  =  . . . ,  »  2.0.0, 

/)  =  ...,  »  3.2.0, 

/•,  =3  (i.o./j,  0.3. 3)%  »  1.3.1, 

r2=:  (1.0.4,  0.3. 5)',  »  1.3. 1, 

5,  =   2.0.4,  o  3.3)',  »  2.3.1, 

.s'2=  (2.0.4,  o.3.5)\  »  2.3.1, 

^•3  =  (2.0.8,  0.3.9)',  "  2.3.1, 

f,  =  (1.0.4,  0.4.6/,  »  1.4.2, 

^2  =  (1.0.4,  0.4.4)',  »  1.4.2, 

H    =   .  .  .  »  0.2.2. 

Alors  les  huit  produits  wr,,  mt\,  Is,,  /s„,  Is^,  jit,,  nt^,  pu  seront  tous  du 
type  3.4.2. 

»  En  se  servant  de  la  notation  Rçi  pour  exprimer  le  coefficient  de  la  plus 
haute  puissance  de  x  dans  la  forme  la  plus  générale  de  y,  on  obtient,  pour 
le  système  spécial  dont  il  s'agit, 

R/  =rt+    3c/3  —    d,     Rm  =  A+    3C,'3  -    D, 
Rr,  =  rt+    3c/3  H-    d,     Bi',  =  A-H    3C/3  +    D, 
Rr2=  a  +  i2Cj3  — 4r;^,     R^o  =  A  +  laCjS  —  4D; 
donc 

Rm/-,  =  (rt+  d-^  3c/3)(A  -  D+  3C|3), 
R;nr2=  (rt -4f/-4-i2c/3)(A  -  D+  3C/3), 
R/.y,  =(«-  d+  3c/3;(A+  D+  3C/3), 
R/^2   =ia-    flf-f-    3ci3)(A-4D  +  i2C/3). 

»  R-ïj  possédera  évidemment  le  terme  e^. 

»  Rf,,  en  négligeant  les  termes  contenant  jS,  sera  formé  au  moyen  des 
deux  séries  de  coefficients 

a     b     c     d     e, 
10000 

et  sera  égal  à  e,  et  de  même,  sous  la  même  supposition,  Rfj  sera  formé  au 
moyen  des  deux  séries 

a     h     c     d, 

0010, 
et  sera  égal  à  b. 


(  447  ) 

»  De  plus,  R(m)  est  absolument  zéro,  et 

n  =  ae  —  !ibd -{- "ic"^. 

»  On  voit  donc  que  R(/j3),  seul  des  huit  produits,  contiendra  le  ternie 
de',  et  conséquemment  ne  peut  pas  entrer  dans  une  équation  numérique 
quelconque  entre  ces  produits.  En  le  mettant  de  côté,  on  voit  que,  des  sept 
produits  qui  restent,  R(7i^,)  et  Ri^nto)  contiendront,  le  premier,  à  lui  seul, 
le  terme  c^e,  le  second,  à  lui  seul,  le  terme  c^b;  conséquemment,  en  se 
souvenant  (jue  E(/jm)  =  o,  ce  n'est  qu'entre  R/«/,,  Rvh/'o,  R/i', ,  Rls^ 
qu'une  liaison  numérique  (s'il  y  en  a  aucune)  peut  exister.  Quant  à  ces 
quatre  quantités,  si  même  on  ne  tenait  nul  compte  de  /3,  une  seule  com- 
binaison linéaire  existe  entre  elles,  pour  laquelle  la  valeur  est  zéro,  c'est- 
à-dire 

3R(/.ç,)  -  2'R{ls.,)  —  3B.{mi\)  +  2B.{mr._), 
laquelle,  en  ayant  égard  à  |3,  devient 

(a-f/-^3c/3)(5A-5D-l5Ci3)-(A-D^-3Cp)(5«-5^-I5c/5), 

c'est-à-dire 

3o[(A-  D)c-{a-  d)C]^ 

qui,  évidemment,  n'est  pas  zéro.  Donc  les  huit  covariants  réductibles  du 
type  3.4.2,  nir,,  iru\,  Is^,  Z^,,  Is^,  7it,,  nt.,,  pu  pour  le  système  spécial  qu'on 
a  considéré,  et  à  plus  forte  raison  pour  le  système  cubico-biquadratique 
général,  sont  linéairement  indépendants. 

»  Trouvons  le  nombre  total  des  covariants  linéairement  indépendants 
de  ce  type.  En  général,  pour  deux  formes  dont  les  ordres  sont  /,  i',  les 
covariants  du  type  y,/,  s  linéairement  indépendants  sont  en  nombre  égal 
à  S  —  S',  ou 

fil  =  0  7}l  —  0 

S  =.  ^  {m  :  /,;•) (iv -  m  :  i',j')     et     S'  =  ^  {m  :  /,/)  (iv'  -  m  :  /',/), 

ij  +.'■'/  —  ■=■ 

XV  = ,     w  ^=  w  —  r , 

2 

m  :  i,j  représentant  le  nombre  des  compositions  qu'on  peut  effectuer  de  m 


(  448  ) 

avec  j  chiffres  (zéro  y  compris)  dont   nul    ne  surpasse   i,  ou  bien  avec 
/chiffres  dont  nul  ne  surpasse/. 
»  Dans  le  cas  acluel, 


.       4.3  +  3.4-2 

TV  = =   11,       U' 


/=;•'=  4,     J~i'z=3. 


»  En  donnant  à  m  les  valeurs  successives  de  o  jusqu'à  11,  on  trouve 
pour  m  :  3,  4  ou-bien  m'.  ^,3  les  valeurs 

I,  r,  2,  3,  4,  4,  5,  4,  4,  3,  2,  I, 
et,  en  faisant  la  progression  dans  le  sens  inverse, 

1,  2,  3,  4,  4,  5,  /'i,  4,  3,  2,  I,  i. 
On  a  conséquemment 

S—    1+2+0+12  -[■    1  6  H-  20  +   20  +    1  G  +    I  2  +   6  +  2  -f-    I  , 
S'  —  2  +  3   +      8  n  -    !  2    -i-  20  +    I  6  4-  20  +    I  2  +  8  +  3  +  2 

et 

S  -  S'  =  r         -1-3  +    4  -h   4  -+-4—4  —  2  -  I  —  I 

=  8. 

Conséquemment  le  nombre  total  des  covariants  linéairement  indépendants 
du  type  3.4-2  n'est  pas  plus  grand  que  le  nombre  des  covariants  de  ce 
même  type  linéairement  indépendants  et  réductibles:  il  n'y  a  donc  pas  de 
place  in  r-enim  naliira  pour  les  deux  covariants  quadratiques  irréductibles 
du  type  3.4.2  imaginés  par  M.  Gundelfinger. 

»  Dans  une  prochaine  Communication  j'entreprendrai  l'examen  de  la 
seule  forme  qui  reste  à  discuter,  c'est-à-dire  le  covariant  linéaire  des  de- 
grés 5,  4  dans  les  coefficients,  qui  se  trouve  dans  la  Table  de  M.  Gundel- 
finger, mais  en  dehors  de  la  mienne.  On  sait  déjà  que  le  nombre  des  formes 
irréductibles  pour  le  système  en  question  est  ou  Gi  ou  62.  Il  me  semble 
peu  douteux  que  c'est  le  premier  de  ces  nombres  qui  sortira  victorieux  de 
la  discussion  du  type  5.4. i.  » 


(  449  ) 
aiÉMOlRES  LUS. 

THERMODYNAMIQUE.  —  Mémoire  sin'  une  loi  universelle  relative  à  la  dilatation 

(les  corps;  par  M.  M.  Lévy. 

(Commissaires  :  MM.  Phillips,  Resal,  A.  Cornu.) 

«  Entre  le  volume  spécifique  d'un  corps,  sa  température  et  la  pression 
supposée  normale  et  uniforme  qu'il  supporte  à  sa  surface,  il  existe,  comme 
on  sait,  une  relation  qui  permet  d'exprimer  l'une  de  ces  trois  quantités  en 
fonction  des  deux  autres,  par  exemple  la  pression  en  fonction  du  volume 
et  de  la  température. 

»  Jusqu'ici,  à  ma  connaissance  du  moins,  la  théorie  n'a  fourni  aucune 
indication  sur  la  nature  de  cette  relation  et  rien  ne  permet  d'affirmer,  avec 
certitude,  qu'elle  ne  puisse  pas  changer  d'une  manière  quelconque  lors- 
qu'on passe  d'un  corps  à  un  autre.  Pour  chaque  corps,  le  physicien  est 
condamné  à  la  demander  de  toutes  pièces  à  l'expérience,  ce  qui  exige,  en 
quelque  sorte,  un  nombre  oo  ^  d'observations. 

»  Je  me  propose  de  démontrer  que  cette  relation  est  loin  de  pouvoir 
être  arbitraire;  que  la  pression  que  supporte  un  corps  quelconque  ne  peut  être, 
tant  que  ce  corps  ne  change  pas  d'état,  qu'une  fonction  linéaire  de  sa  tempéra- 
ture; en  d'autres  termes  et,  sous  forme  physique,  si  l'on  échauffe  un  corps, 
quel  qu'il  soit,  sous  volume  constant,  la  pression  qu'il  exerce  sur  les  parois  im- 
mobiles  de  l'enceinte  qui  le  renferme  ne  peut  que  croître,  en  toute  rigueur,  pro- 
portionnellement à  sa  température, 

)i  Je  dis  que  cette  proposition  est  un  corollaire  absolument  rigoureux  des 
deux  propositions  fondamentales  de  la  Théorie  mécanique  de  la  chaleur  et 
de  cette  hypothèse  que  les  actions  mutuelles  des  atomes  des  corps  sont 
dirigées  suivant  les  lignes  qui  joignent  leurs  points  d'application  et  ne  dé- 
pendent que  des  distances  de  ces  points  entre  eux. 

»  Pour  démontrer  la  loi  énoncée,  soit  dQ  la  quantité  de  chaleur  néces- 
saire pour  modifier  infiniment  peu  le  volume  v,  la  pression  p  et  la  tempé- 
rature T  d'un  corps  sans  qu'il  change  d'état.  Le  premier  principe  de  la 
Théorie  mécanique  de  la  chaleur  fournit  l'équation  classique 

(i)  dQ^dV  +  Apdi', 

A  =  -  étant  l'équivalent  calorifique  du  travail,  et  U  la  fonction  qu'on 
appelle  souvent  la  chaleur  interne. 


C.  R.,   1878,  i'  Semestre.  (T.  LXXXVII,  ^'"    13.) 


6f 


(  45o  ) 
»  Prenons  y  et  T  pour  variables  indépendantes,  en  sorte  que 

du  =  -=dT  -h  —  di>. 

al  (Iv 

On  aperçoit  de  suite  la  signification  de  chacun  des  deux  termes  du  second 
membre  :  le  premier  représente  la  quantité  de  chaleur  nécessaire  pour  ac- 
croître de  dT  ]a  température  sans  changement  de  volume;  par  suite,  et 
puisqu'il  n'y  a  pas  de  changement  d'état,  le  second  représente  nécessaire- 
ment la  quantité  de  chaleur  équivalente  au  travail  des  actions  moléculaires 
pendant  l'accroissement  du  volume  dv.  Or,  si  l'on  représente  par  min'J \r) 
la  grandeur  de  l'action  mutuelle  de  deux  molécules  de  masses  m  et  m' 
placées  à  la  distance  /•  l'une  de  l'autre,  ce  travail  est  représenté  par  une 
expression  de  la  forme  lmm'J{r)dr,  en  sorte  qu'on  a  identiquement 

'^min'/{r)dr  =  E'-^^d^. 

Le  premier  membre  ne  contenant  pas  la  lettre  T,  il  en  est  de  même  du  se- 
cond ;  ainsi  —  ne  dépend  que  de  la  seule  variable  i>,  et  par  suite  U  est  de 

la  forme  F  (T)  -\-f{y)-  Re  là  celte  première  conséquence  :  La  chaleur  interne 
d\tn  corps,  quel  qu'il  soit,  ne  peut  pas  être  une  fonction  quelconque  du  volume 
spécifique  et  de  la  température  de  ce  corps;  elle  ne  peut  être  cnie  la  somme  de 
deux  jonctions  :  l'une  du  volume  seul,  l'autre  de  la  température  seule. 

))  Ce  premier  corollaire  résulte  aussi  immédiatement  de  l'exposé  si 
lumineux,  dans  sa  brièveté,  de  la  Théorie  mécanique  de  la  chaleur,  que 
donne  M.  Resal  dans  sa  Méccmique  générale. 

»   Ainsi;  nous  pouvons  écrire 

du  ^A[T(p'{T)dT  +■  Rdi>], 

R  étant  une  fonction  de  v  seulement,  et  (p'(T)  une  fonction  quelconque  de 
la  température. 

»  Observons  maintenant  qu'en  vertu  de  la  seconde  proposition  générale 
de  la  Théorie  mécanique  on  a,  si  T  est  la  température  absolue  et  que  p. 
désigne  ce  que  M.  Clausius  appelle  Yentropie. 

rfQ=M,,=T(^rfT+t:*; 

»  Portant  ces  valeurs  de  dU  et  de  dQ  dans  l'équation  (i),  il  vient 
T  [;^  -  A/(T)]  dT  +  (rt  -^R-Ap)d.  =  o, 


(  45.  ) 

ce  qui  exige  qu'on  ait  séparément 

du. 


(fl 


A9'(T)  =  o, 


De  la  première  on  tire,  V  étant  une  fonction  arbitraire  de  la  seule  va- 
riable t', 

»  Ainsi,  on  a  cette  seconde  proposition  : 

»  Quel  que  soit  le  corps  considéré,  la  quanlité  que  31.  Clausius  a  cq?pelée  /'en- 
tropie ne  peut  pas  èlre  une  fonction  quelconque  du  volume  et  de  la  tempéra- 
ture; de  même  que  la  chaleur  interne,  l'entropie  ne  peut  être  que  la  somme  de 
deux  fonctions  :  l'une  du  volume  seul,  l'autre  de  ta  température  seule. 

»  Par  suite,  la  seconde  des  équations  obtenues  donne 

(«)  ip-i-R)Y  =  T, 

ce  qui  établit  la  loi  énoncée.  Telle  est  la  forme  nécessaire  qui  lie  la  pres- 
sion, le  volume  et  la  température  d'un  corps  quelconque,  R  et  V  étant  deux 
fonctions  de  v  seulement. 

i>  Nous  avons  dit,  au  début,  que  jusqu'ici  la  théorie  n'avait  fourni 
aucune  indication  certaine  et  générale  comme  celle  dont  il  s'agit  ici. 

»  Nous  devons,  à  ce  sujet,  faire  une  remarque.  M.  Hirn,  dans  la  dernière 
édition  de  son  Exposition  de  la  Théorie  mécanique  de  la  chaleur,  divise 
très-judicieusement  cette  théorie  en  deux  branches  :  dans  la  première,  il  dé- 
veloppe les  conséquences  rigoureuses  des  deux  propositions  fondamentales; 
dans  la  seconde,  il  expose  un  grand  nombre  de  vues  philosophiques  et  de 
résultats  intuitifs;  dans  cette  seconde  Partie,  M.  Hirn  indique  notamment 
comment  on  pourrait,  selon  lui,  rendre  les  lois  de  Mariolte  et  de  Gay- 
Lussac  applicables  à  tous  les  corps,  à  la  condition  d'adjoindre  à  la  pression/? 
qui  y  entre  une  certaine  pression  fictive  R  qui  équivaudrait  à  ce  qu'il 
appelle  la  somme  de  toutes  les  actions  moléculaires,  laquelle  ne  dépendrait 
que  du  volume.  Il  arrive  ainsi  à  la  formule 

(p  -i-  R)  ^  =  K  =  const., 

coïncidant  avec  les  lois  de  Mariolte  et  Gay-Lussac  pour  R  =  o. 

»  On  voit  que  cette  formule  et  la  nôtre  [a)  seraient  identiques  si  l'on 
admettait  que,  pour  tous  les  corps,  la  fonctionV,  introduite  par  notreana- 

6i.. 


(  452  ) 
lyse,  suit  une  simple  loi  de  proportionnalité.  Il  est  très-remarquable  que 
l'Analyse  confirme  ainsi,  non  en  totalité,  mais  du  moins  en  partie,  les  résul- 
tats auxquels  M.  Hirn  a  été  amené  par  les  profondes  méditations  qu'il  dé- 
veloppe dans  ce  qu'il  appelle  la  seconde  Partie  de  la  Thermodynamique, 
la  partie  qu'on  pourrait  appeler  philosophique  et  conjecturale.  On  voit 
que  notre  loi  («),  pourvu  qu'on  admette  l'hypothèse  fondamentale  de  la 
mécanique  moléculaire,  doit  être  rangée  dans  la  première  Partie,  la  partie 


PHYSIQUE  DU  GLOLE.  —  Sur  les  relations  géologiques  de  l'atmosphère. 
Note  de  M.  T.  Sterry-Hunt.  (Extrait  par  l'auteur.) 

«  Plusieurs  savants  se  sont  occupés  de  la  question  des  changements 
qu'aurait  éprouvés  notre  atmosphère,  par  suite  des  réactions  chimiques  qui 
ont  eu  lieu  à  la  surface  du  globe.  Ainsi,  d'après  M.  Brongniart,la  quantité  de 
carbone  fixé  par  la  végétation  houillère  nous  porterait  à  croire  à  une  atmo- 
sphère primitive  très-chargée  d'acide  carbonique.  Plus  tard,  M.  Ebeimen  a 
appelé  l'attention  sur  les  volumes  énormes  de  ce  gaz  acide,  qui  se  seraient 
fixés  pendant  la  décomposition  des  roches  cristallines  silicatées,  réaction 
donnant  naissance  à  des  carbonates  alcalins  et  terreux,  aux  dépens  de  l'acide 
carbonique  de  l'air.  11  se  demandait  si  cette  quantité  si  considérable  d'acide 
carbonique  aurait  pu  exister  à  un  moment  donné  dans  l'atmosphère,  et 
rappelait  l'opinion  émise  par  M.  Élie  de  Beaumont,  que  le  centre  liquide  et 
igné  du  globe  pourrait  bien  être  imprégné  de  ce  gaz,  qui  se  dégagerait 
par  suite  du  refroidissement  lent  que  subit  notre  planète,  produisant  ainsi 
une  émanation  continue  d'acide  carbonique  pour  suppléer  à  l'absorption 
due  à  des  réactions  chimiques.  Ebeimen,  de  son  côté,  ne  cherchait  pas  à 
résoudre  la  question  de  l'origine  de  ce  gaz,  mais  se  demandait  si  son  déga- 
gement ne  serait  pas  dû  à  des  réactions  secondaires  dans  la  croûte  terrestre. 

M  J'ai  été  conduit  à  partager  cette  opinion  :  à  ne  voir  dans  l'acide  car- 
bonique dégagé  des  volcans  et  des  sources  d'eaux  gazeuses  qu'un  produit 
delà  décomposition  des  carbonates  qui  se  seraient  préalablement  formés  à 
la  surfice  du  globe  aux  dépens  de  l'acide  carbonique  de  l'atmosphère.  Je 
montre,  en  outre,  que  la  formation  des  matières  charbonneuses  et  bitumi- 
neuses des  terrains  stratifiés,  lesquelles  me  paraissent  avoir  toutes  une  ori- 
gine organique,  exigerait  un  poids  d'acide  carbonique  qui  dépasserait  de 
beaucoup  celui  de  notre  atmosphère,  et,  de  plus,  donnerait  lieu  à  un  dégage- 
ment très-considérable  d'oxygène,  provenant  à  la  fois  de  la  désoxydation 


(  453  ) 
de  l'acide  carbonique  et  de  l'eau.  On  pourrait  admettre  la  vue  émise  par 
Ebelmen,que  cet  excès  d'oxygène  aurait  été  absorbé  dans  la  peroxydalion 
du  protoxyde  de  fer  pendant  la  décomposition  des  roches  silicatées. 

»  Je  montre  ensuite  que  la  quantité  d'acide  carbonique  ainsi  fixé  par  la 
désoxvdation  serait  insignifiante  à  côté  de  celle  qu'aurait  exigée  la  forma- 
tion des  carbonates  de  chaux  et  de  magnésie.  Je  crois  devoir  rappeler,  à  ce 
propos,  les  idées  de  M.  Cordier  et  celles  que  j'ai  exposées  moi-même  dans 
une  Communication  insérée  aux  Comptes  renr/us  du 9  juin  1862.  Une  couche 
de  calcaire  recouvrant  le  globe,  d'une  épaisseur  d'environ  8"", 6,  deman- 
derait un  poids  d'acide  carbonique  égal  à  celui  de  notre  atmosphère  ac- 
tuelle :  d'après  nos  données  géologiques,  la  quantité  des  calcaires  et  des 
dolomies  contenus  dans  la  croule  terrestre,  et  qui  se  seraient  déposés  de- 
puis l'apparition  de  la  vie  organique,  dépasserait  probablement  d'au  moins 
deux  cents  fois  cette  épaisseur.  Si  l'on  imagine  l'existence,  dans  noire  atmo- 
sphère, de  tout  l'acide  carbonique  actuellement  fixé  dans  ces  roches  carbo- 
nalées,  on  conçoit  que  la  pression  seule,  à  des  températures  ordinaires, 
aurait  suffi  pour  convertir  à  l'état  liquide  une  forte  proportion  d'une  telle 
atmos[)hère,  et  que  de  pareilles  conditions  auraient  rendu  impossible  la  vie 
organique. 

))  Il  devient,  dès  lors,  nécessaire  d'admettre  pour  cet  acide  carbonique 
une  origine  extra-terrestre.  Je  pense  que  l'on  doit  considérer  noire  atmo- 
sphère comme  un  milieu  cosmique  et  universel,  condensé  autour  des  cen- 
tres d'attraction  en  raison  de  leurs  masses  et  de  leurs  températures,  et  occu- 
pant tous  les  espaces  interstellaires  dans  un  état  de  raréfaction  extrême. 
Dans  cette  manière  de  voir,  les  atmosphères  des  divers  corps  célestes  se- 
raient à  l'état  d'équilibre  entre  elles;  d'où  il  résulterait  que  tout  change- 
ment, survenant  dans  l'enveloppe  gazeuse  d'une  planète  quelconque,  soit 
par  la  condensation  de  la  vapeur  d'eau  ou  de  l'acide  carbonique,  soit  par 
la  mise  en  liberté  d'oxygène  ou  de  tout  autre  gaz,  se  ferait  ressentir,  par 
suite  delà  diffusion,  dans  l'atmosphère  de  toute  autre  planète.  Ainsi,  pen- 
dant les  périodes  où  une  grande  absorption  d'acide  carbonique  aurait  eu 
lieu  à  la  surface  de  notre  globe,  notre  atmosphère  aurait  été  sans  cesse  ali- 
mentée par  de  nouvelles  portions  de  ce  gaz,  provenant  du  milieu  universel, 
et  par  suite  des  enveloppes  gazeuses  des  autres  planètes.  De  là  il  résid- 
terait  que  la  proportion  d'acide  carbonique  aurait  subi,  dans  l'atmosphère 
de  tous  les  corps  célestes,  des  diminutions  égales;  et  en  même  temps,  que 
tout  excédant  d'oxygène,  dégagé  à  la  surface  de  notre  globe,  se  serait  éga- 
lement réparti  sur  les  corps  célestes.  Celte  théorie  d'un  échange  universel 
me  paraît  fournir  une  explication  de  l'origine  des  poussières  cosmiques. 


{  454  ) 

»  Ces  changenienls  clans  le  milieu  gazeux,  étant  ainsi  partagés,  n'au- 
raient pu  modifier  que  danS  des  proportions  peu  sensibles  le  poids  et  la 
composition  chimique  de  notre  atmosphère.  Ebelmen  a  déjà,  le  premier, 
remarqué  que  l'existence  d'une  plus  forte  pression  atmosphérique  permet- 
trait de  rendre  compte  des  températures  plus  élevées  et  des  divers  phéno- 
mènes météoriques  dont  on  croit  retrouver  les  traces  aux  diverses  périodes 
géologiques.  Tyudall,  de  son  côté,  en  montrant  l'action  puissante  qu'exerce, 
sur  la  chaleur  rayonnante,  la  présence  dans  l'atmosphère  de  certains  gaz, 
et  notamment  de  l'acide  carbonique,  même  en  petite  quantité, nous  permet 
de  comprendre  qu'une  diminution  relativement  faible  dans  la  proportion 
de  ce  gaz  a  pu  suffire  pour  produire  de  grands  changements  climatériques 
à  la  surface  du  globe.  En  appliquant  toutes  ces  considérations  aux  phéno- 
mènes géologiques,  je  suis  conduit  à  penser  que  c'est  seulement  vers  la  fin 
de  la  période  tertiaire  que  les  altérations  survenues  dans  la  composition  de 
l'atmosphère  ont  pu  permettre  l'existence,  au  niveau  de  la  mer,  d'une 
température  glaciale  sur  notre  globe. 

M  Je  n'ai  point  la  prétention  d'avoir  émis,  le  premier,  cette  conception 
d'une  atmosphère  universelle  constituant  un  milieu  interstellaire.  Cette  idée 
avait  déjà  été  mise  en  avant,  en  i843,  par  sir  William  Grove;  plus  tard,  en 
1 870,  M.  Matthieu  Williams  en  a  tiré  parti  pour  en  déduire  une  explication 
delà  chaleur  solaire.  J'ai  moi-même,  dans  un  Mémoire  publié  en  1874, 
rattaché  à  cette  matière  universelle  l'origine  des  nébuleuses,  tout  en  ad- 
mettant la  génération  des  éléments  par  une  Chimie  cosmique,  conformé- 
ment aux  idées  de  MM.  F.-W.  Clarke  et  Lockyer.  Mon  travail  actuel  a 
pour  but  de  faire  ressortir  l'importance  de  cette  conception  d'une  atmo- 
sphère universelle,  au  point  de  vue  de  la  Chimie  terrestre  et  de  la  Géologie.  » 


MÉTÉOROLOGIE.  —  Des  variations  nocturnes  de  la  température  à  des  alti- 
tudes différentes,  constatées  à  l'observatoire  du  Puj-de-Dùme.  Note  de 
M.  Alluabd. 

«  Tout  le  monde  sait  que  la  température  s'abaisse  à  mesure  que  l'on 
s'élève  dans  l'atmosphère.  De  nombreux  travaux  ont  été  entrepris  pour 
trouver  la  loi  de  ce  décroissement,qui  est  variable  avec  l'époque  de  l'année, 
et  variable  aussi  avec  la  latitude. 

»  On  sait  aussi  que,  quelquefois,  il  fait  plus  chaud  sur  les  montagnes  que 
dans  les  vallées,  et  que  cette  interversion  se  présente  surtout  dans  les 
hivers  rigoureux.  Aux  exemples  nombreux  que  M.  Fournet  a  mis  un  soin 


(  455  ) 
tout  particulier  à  nous  raconter  autrefois,  nous  pouvons  en  ajouter  un 
antre  assez  récent.  Le  3i  décembre  18745  après  un  froid  assez  vif,  qui  diu-a 
environ  dix  jours,  un  vent  du  sud-ouest  succéda  presque  subitement,  vers 
8  heures  du  matin,  à  un  vent  de  nord-est,  à  l'altitude  du  sommet  du  Puy- 
de-Dôme;  il  se  maintint  pendant  vingt-quatre  heures  à  une  hauteur  de 
1000  mètres  environ,  fondant  seulement  les  cimes  neigeuses  du  Pny-de- 
Dùme,  du  mont  Dore,  du  Forez  et  du  Cnntal,  qui  dépassaient  cette  hauteur, 
et  mit  ensuite  douze  heures  pour  atteindre  le  sol.  Il  ne  se  fit  sentir  à 
Clermont  que  le  i"  janvier  vers  6  heures  du  soir. 

»  Mais,  ce  qui  est  moins  connu  que  ces  interversions,  c'est  la  marche 
comparative  de  la  température  pendant  la  nuit,  en  haut  et  au  bas  des  mon- 
tagnes. 

»  Les  résultats  que  nous  avons  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie 
sont  mis  en  évidence  par  des  tableaux.  Sur  des  papiers  quadrillés,  nous 
avons  tracé,  pour  chaque  mois,  depuis  le  i"  janvier  iSyS  :  1°  les  courbes 
des  températures  minima, obtenues  dans  les  deux  stations  de  l'observaloire; 
2°  les  courbes  des  températures  maxima,  obtenues  dans  les  mêmes  circon- 
stances; 3°  les  courbes  des  températures  moyennes  des  deux  stations, 
déduites  des  maxima  et  des  minima. 

»  On  remarque  d'abord  que  les  courbes  comparatives  des  températures 
minima  se  coupent  fréquemment,  en  été  comme  en  hiver,  de  sorte  que 
souvent,  pendant  la  nuit,  il  fait  moins  froid  au  sommet  du  Puy-de-Dôme 
qu'à  Clermont,  les  différences  atteignant  quelquefois  5  degrés.  Ce  qui  frappe 
ensuite,  c'est  que  les  courbes  des  températures  maxima  n'offrent  rien  de 
semblable;  ordinairement,  elles  sont  presque  parallèles. 

»  Pendant  les  sept  premiers  mois  de  l'année,  nous  avons  eu  49  interver- 
sions de  température,  ainsi  réparties  :  1 1  en  janvier,  i4  en  février,  4  en  mars, 
3  en  avril,  7  en  mai,  2  en  juin  et  8  en  juillet,  ce  qui  fait  7  en  moyenne  par 
mois,  sans  compter  les  cas  où  les  deux  minima  sont  presque  égaux. 

»  La  conséquence  à  déduire  de  là,  c'est  que,  pendant  la  nuit,  ta  tempéra- 
ture varie,  avec  r attitude,  tout  autrement  que  pendant  le  jour. 

')  Quelle  est  la  cause  de  ces  phénomènes  ?  Nos  observations  sont  encore 
trop  peu  nombreuses  pour  essayer  des  explications.  Assurément,  l'inter- 
version se  produit  souvent  quand  les  vents  sont  en  sens  contraire  ou  diffé- 
rents en  haut  et  en  bas,  mais  elle  a  lieu  aussi  quand  ils  soufflent  dans  la 
même  direction.  Elle  n'est  pas  due  non  plus  à  des  différences  de  rayonne- 
ment, car  nos  thermomètres  sont  abrités.  Il  y  a  là  autre  chose,  qu'une  étude 
plus  approfondie  expliquera. 


(  456  ) 
»   Quoi  qu'il   en  soit,  ces  phénomènes,  dont  nons  poursuivons  l'étude, 
nous  ont  semblé  assez  importants  pour  attirer  l'attention  des  météorolo- 
gistes, aujourd'hui  que  l'on  commence  à  se  préoccuper  de  la  création  d'ob- 
servatoires de  montagnes. 


'13  ' 


))  Nouveaux  perjeclionnemenls  apportés  à  r organisation  de  l' observatoire  du 
Puj-de-Dàme.  —  Les  travaux  que  nous  faisons  chaque  jour  à  l'observa- 
toire du  Puy-de-Dôme  nous  montrent  la  nécessité  d'étudier  l'atmosphère 
couche  par  couche.  Aussi  souhaitons-nous  vivement,  non-seulement  que 
l'on  fonde  des  observatoires  de  montagne,  mais  que  ceux-ci  soient  entourés 
de  stations  accessoires,  d'altitudes  régulièrement  croissantes,  si  cela  est  pos- 
sible. Nous  les  préférerions  moins  nombreux,  à  la  condition  qu'ils  ne 
soient  pas  isolés,  mais  munis  de  postes  intermédiaires,  où  des  observations 
faites  simultanément  donneraient  plus  d'intérêt  et  serviraient  de  contrôles 
à  celles  d'en  haut  et  d'en  bas. 

»  C'est  afin  de  réaliser  ce  programme,  qui  offrira  tant  d'avantages  aux 
recherches  scientifiques,  que  nous  avons  fait  des  efforts  pour  créer  une 
station  presque  à  égale  distance  en  altitude  entre  Clermont  et  le  sommet 
du  Puy-de-Dôme.  L'Académie  l'apprendra  avec  plaisir  :  ces  efforts  vien- 
nent d'être  coiu'onnés  de  succès.  Grâce  au  concours  des  officiers  supé- 
rieurs du  i3*=  corps  d'armée,  et  particulièrement  de  M.  le  Directeur  de 
l'École  d'artillerie  de  Clermont,  nous  établissons,  à  une  altitude  d'environ 
looo  mètres  (celle  de  Clermont  est  de  4oo  et  celle  du  sommet  du  Puy- 
de-Dôme  de  1470),  au  champ  de  tir  établi  à  la  base  de  la  montagne  du 
Puy-de-Dôme,  nous  établissons,  disons-nous,  un  poste  météoroloç^ique  de 
second  ordre,  où  des  observations  seront  faites  régulièrement  toute  l'année. 
Nous  pourrons  donc,  à  l'avenir,  dire  ce  qui  se  passe  chaque  jour^  au  centre 
même  de  la  France^  dans  trois  couches  d'air  presque  équidistanies  entre  400  et 
I  5oo  mètres. 

»  Mais  ce  n'est  là  qu'une  partie  de  nos  projets.  On  le  comprendra  faci- 
lement. I-orsque,  du  sommet  du  Puy-de-Dôme,  on  contemple  la  chaîne 
des  volcans  éteints  qui,  au  nombre  de  80  environ,  forment  la  chaîne  des 
Dômes  sur  ime  longueur  d'à  peu  près  8  lieues,  et  tous  ces  autres  centres 
d'éruption  basaltique  dont  le  pays  est  parsemé  depuis  la  plaine  jusque 
sur  la  crête  du  plateau  central,  comment  ne  pas  songer  à  utiliser  la  base 
siipérieure  de  ces  troncs  de  cône  (c'est  la  forme  habituelle  de  ces  volcans) 
pour  des  recherches  scientifiques.  Ce  sont  de  petites  plates-formes,  qui  sem- 
blent prédestinées  aux  études  météorologiques  :  il  y  en  a  à  toutes  les  alfi- 


(  457  ) 
tildes  :  elles  sont  isolées  dans  ratmosphère,  comme  des  nacelles  de  ballon 
captif.  Aussi  avons-nous  songé  à  organiser  des  séries  d'expériences  simul- 
tanées, qui  seront  faites  de  temps  en  temps  avec  le  concours  de  plusieurs 
observateurs,  placés  soit  à  la  même  hauteur,  sur  des  points  diflérents,  soit 
à  des  altitudes  variant  de  loo  à  200  mètres,  tout  autour  de  la  montagne  du 
Puy-de-Dôme,  depuis  la  plaine  jusqu'au  sommet. 

))  Tels  sont  nos  projets.  Des  préparatifs  déjà  commencés,  dans  cet  ordre 
d'idées,  permettront  de  les  réaliser  prochainement,  en  particulier  pour 
l'hygrométrie,  qui  nous  a  donné  des  résultats  inattendus  que  nous  aurons 
bientôt  l'honneur  de  communiquer  à  l'Académie. 

))  En  attendant,  nous  signalerons  aux  météorologistes  l'une  des  diffi- 
cultés les  plus  imprévues  que  l'on  rencontre,  quand  on  poursuit  certaines 
recherches  dans  les  pays  de  montagne.  Nous  voulons  parler  des  dépôts  de 
givre,  réellement  surprenants  par  leurs  grandes  dimensions,  qui  se  pro- 
duisent sur  les  constructions  de  l'Observatoire,  et  sur  tous  les  objets  exté- 
rieurs, au  sommet  du  Puy-de-Dôme,  au  moment  où  soufflent,  pendant 
l'hiver,  les  vents  d'ouest  ou  du  nord-ouest. 

»  Tous  les  instruments  qui  sont  placés  au  dehors,  ainsi  que  leurs  sup- 
ports, se  recouvrent  d'aiguilles  de  glace  présentant  leur  pointe  à  la  direc- 
tion des  vents,  et  ces  aiguilles  horizontales  mesurent  quelquefois  près  d'un 
mètre.  Comment  s'opposer  à  ces  dépôts  de  givre,  qui  entravent  beaucoup 
d'observations?  Les  corps  gras  ne  les  arrêtent  pas  et  s'en  recouvrent  eux- 
mêmes.  Jusqu'ici,  nous  ne  connaissons  d'autres  moyens  efficaces  que  les 
enveloppes  multiples,  de  telle  sorte  que  le  givre  se  dépose  sur  celles  qui 
sont  extérieures.  Mais,  dans  beaucoup  de  cas,  comme  pour  les  anémo- 
mètres, il  est  impossible  de  les  employer.  Il  y  a  là  de  sérieuses  difficultés 
pour  l'organisation  des  observatoires  de  montagne  qui  se  trouveront  dans 
la  région  des  nuages.  L'avenir  nous  apprendra  sans  doute  à  les  résoudre.  » 


MEMOIRES  PRESENTES. 

CHIMIE  APPLIQUÉE.  —  Réponse  aux  observations  présentées  par  M.  E.  Mar- 
chand, sur  unprocédé  d'analyse  du  lait.  Extrait  d'une  lettre  de  M.  A.  Adam 
à  M.  le  Secrétaire  perpétuel. 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Boussingault,  Peligot, 

P.  Thenard,  Bussy.) 

K   ...  En  affirmant  que  mon  procédé,  pour  l'analyse  du  lait,  n'est  qu'une 

C.  R.,  1878,  2-  Semestre.  (T.  LXXXVU,  M"  13.)  62 


(  458  ) 
variante  du  sien,  et  que  son  procédé,  en  se  modifiant  dans  mes  mains,  a 
perdu  de  sa  simplicité  sans  gagner  en  exactitude  ('  ),  M.  Marchand  me  pa- 
raît mettre  en  parallèle  deux  choses  tout  à  fait  distinctes  :  un  procédé 
sommaire,  ne  visant  qu'un  seul  des  éléments  du  lait,  et  une  méthode  d'a- 
nalyse qui  les  détermine  tous.  En  effet  : 

»  1°  I>e  lactobutyromètre  n'évalue  que  le  beurre.  Je  donne  le  beurre, 
la  lactine  et  la  caséine. 

»  2°  M.  Marchand  ne  dose  pas  le  beurre,  il  le  déduit  d'une  formule  em- 
pirique, appuyée  sur  deux  hypothèses.  Dans  mon  procédé,  j'isole,  recueille 
et  pèse  en  nature  les  trois  principes. 

»  3°  Dans  le  lactobutyromètre,  tout  se  passe  à  l'intérieur  d'un  tube 
fermé  et  échappe  au  contrôle.  Dans  mon  procédé,  tout  est  successivement 
retiré  de  l'appareil,  recueilli  sans  perte  et  soumis  à  la  balance. 

»  Reste  l'emploi  des  mêmes  réactifs.  M.  Marchand  revendique  l'honneur 
d'avoir,  le  premier,  déterminé  ce  qui  se  passe  quand  on  mélange  du  lait 
avec  de  l'alcool  et  de  l'éther,  en  présence  de  petites  quantités  de  soude 
caustique.  M.  Marchand  a  constaté,  le  premier,  un  phénomène  intéressant, 
mais  il  a  cru  voir  nn  composé  à  proportions  définies  là  où  il  n'y  a  qu'une 
solution  plus  ou  moins  concentrée,  et  une  constante  là  où  il  n'y  a  qu'une 
variable  :  ce  que  je  suis  en  mesure  de  prouver. 

»  Je  ferai  observer,  en  outre,  que  j'emploie  l'alcool,  l'éther  et  la  soude  à 
des  titres  différents,  dans  des  proportions  inverses  et  dans  un  but  opposé. 
En  effet,  tandis  que  M.  Marchand  s'efforce  de  partager  le  beurre  en  deux 
portions,  distribuées  dans  des  couches  différentes,  je  le  réunis  et  l'isole  en 
entier  dans  une  couche  supérieure  unique  :  d'où  l'emploi  d'un  alcool  très- 
dilué  et  d'un  excès  d'éther » 

MM.  Weil  et  Geoffroy,  M.  C.  IVicolle,  M™^  Gatsiard,  adressent  diverses 
Communications  relatives  au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  O.  Bliecq  adresse  une  Note  relative  à  la  direction  des  aérostats. 
(Renvoi  à  la  Commission  des  aérostats.) 

M.  R.  RicnxER  adresse  une  Communication  relative  au  choléra. 
(Renvoi  à  la  Commission  du  legs  Bréant.) 

(')  Comptât  rendus,  12  août,  p.  4^5  de  ce  volume. 


(4%) 
Le  Mémoire,  adressé  à  l'Académie  par  M.  Popof,  sur  le  mouvement  des 
eaux  dans  les  égouts,  est  renvoyé  à  l'examen  d'une  Commission  composée 
de  MM.  de  Saint- Venant  et  de  la  Gournerie. 


CORRESPONDANCE. 

M.  le  SECRÉTAinE  PERPÉTUEL  signalc,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  une  «  Biographie  de  Charles-Eucjêne  Delaunay,  Membre 
de  l'Institut,  Directeur  de  l'Observatoire  de  Paris  (1816-1872)  »,  par  M.  Ar- 
sène Ihévenol. 

Cette  Biographie,  adressée  à  l'Académie  par  l'auleur  et  par  M.  Gaston 
Delaunay,  est  accompagnée  d'un  portrait  et  du  fac-similé  d'un  autographe 
de  notre  regretté  confrère. 

M.  le  Ministre  de  Portugal  transmet  à  l'Académie  quatre  exemplaires 
d'un  ouvrage  publié  par  le  Gouvernement  portugais,  sous  le  titre  «  Colo- 
nies portugaises  ». 

M.  Cu.  Rrame  prie  l'Académie  de  vouloir  bien  le  comprendre  parmi  les 
candidats  à  la  place  de  Correspondant  pour  la  Section  d'Économie  rurale, 
en  remplacement  de  feu  M.  de  Vibraye. 

(Renvoi  à  la  Section  d'Économie  rurale.) 

ASTRONOMIE.  —  Découverte  d'une  petite  planète  à  l' Observatoire  de  Hamil- 
ton- Collège,  Clinton,  faite  par  M.  C.-H.-F.  Peters,  présentée  par 
M.  Mouchez. 

<(  Nous  avons  reçu  la  dépêche  suivante  de  la  Smithsonian  Institution  : 
«  Planète  nouvelle,   par  M.   Peters,  Clinton,  le   18   septembre   1878, 
»  iî\.  =  i''9'",  D  =  H-Q^So'.  Mouvement  diurne,  5  minutes  vers  le  sud  ; 
»   grandeur  11*.  » 

»  MM.  Henry  ont  observé  celte  planète  à  l'Observatoire  de  Paris,  les 
vendredi  et  samedi  20  et  21  septembre.  Ils  ont  trouvé  les  positions  sui- 
vantes : 

Étoile 
Temps  moyen        Ascension  Distance  de 

1878.  de  Paris.  droite.  log(par.xA).  polaire,      log(par.XA).    compar. 

kmsbms  *^        /         a 

Septembre  20. .      10. 45. 00     1.7.58,44     — (■)37o)     80.38.22,7     — (Oi765       a 
21..     11.53.55     1,7.15,45     —(1,090)     80.45.18,2     — (0,756      b 

62.. 


(  46o  ) 

Positions  moyennes  des  étoiles  de  comparaison. 


Ascension 

Réduction 

Distance 

Réduction 

droite. 

au  jour. 

polaire. 

au  jour. 

a  i33  Weisse  H.I..  . 

h        m       s 

I  .  10.35.  a-j 

+  4,19 

8045'.  4"i 

-27.7 

b   100  AVeisse  H.I.  .  . 

.      I.  8.i8,46 

+  4,21 

80.54.15,5 

-27,8 

GÉOMÉTRIE.  —  Sur  une  nouveUe  espèce  de  courbes  et  de  surfaces  anallagmatiques. 

Note  de  M.  Picqcet. 

«  Dans  une  Communication  faite  au  Congrès  de  l'Association  française 
pour  l'avancement  des  Sciences,  à  Paris  (séance  du  25  août  1878),  nous 
avons  fait  voir  que,  outre  les  courbes  du  quatrième  degré  qui  passent  deux 
fois  par  les  points  cycliques,  courbes  désignées  par  les  géomètres  anglais 
sous  le  nom  de  quartiques  bicirculaires,  qui  sont  les  seules  courbes  anallag- 
matiques de  ce  degré  qui  aient  été  considérées  par  les  savants  qui  ont  traité 
ce  sujet  ('),  il  convient  encore  de  ranger  dans  cette  catégorie  les  courbes 
du  quatrième  degré  qui  ont  un  point  double,  et  dont  les  quatre  points  à 
l'infini  sont  les  points  cycliques  une  fois,  et  les  deux  autres  respectivement 
sur  les  tangentes  au  point  double.  Le  cercle  d'inversion  est  unique,  il  a  pour 
centre  le  point  double  et  passe  par  les  points  de  contact  des  six  tangentes 
menées  à  la  courbe  par  le  point  double.  Il  est  facile  de  généraliser  ce  résul- 
tat ;  considérons,  en  effet,  une  courbe  de  degré  ti,  ayant  à  l'origine  un 
point  multiple  d'ordre  n  —  2,  passant  une  fois  par  les  points  cycliques  et 
dont  les  11  —  2  autres  points  à  l'infini  sont  respectivement  sur  les  n  —  2 
tangentes  au  point  multiple;  son  équation  pourra  s'écrire 

{x^  +  7-)y„-=(x,j)  +  (o„.,{x,jr)  +  R-?„_2(x,j)  =  o; 

(pp[x,y)  désignant  une  fonction  homogène  de  degré  p  en  x  et  j'. 
Il  est  clair  que  si,  dans  celte  équation,  l'on  fait 

x  =  /3  cos  OJ , 
j  =psinu, 


(')  Voir  (liffcrentes  Commtinications  à  la  Société  Philoinalliiqiie  de  Paris,  par  MM.  Mou- 
tard, Mannheim  et  Laguerre,  un  Mcinoire  de  M.  de  la  Gournerie,  Sur  les  lignes  spiriques 
(Journal  de  Liouville,  1869)  et  un  ouvrage  de  M.  Darboii.x  [Sur  une  classe  remarquable  de 
courbes  et  de  surfaces  algébriques). 


(  46i  ) 
on  aura,  après  avoir  divisé  par  f'"-,  une  équation  du  second  degré  en  p, 

p-9„_2(cosw,sin  w)  -+-  p^pn-i  (cosoj,sin  w)  +  R^  y„_3(cos  w,sin  w)  =  o, 

dans  laquelle  le  produit  des  racines  est  égal  à  R%  quel  que  soit  w.  La  même 
chose  aurait  évidemment  lieu  pour  une  surface  de  degré  n,  ayant  à  l'ori- 
gine un  point  multiple  d'ordre  n  —  -i,  passant  une  fois  par  le  cercle  de 
l'infini,  et  dont  l'autre  courbe  (de  degré  ?i  —  2)  à  l'infini  serait  la  courbe  à 
l'infini  du  cône  tangent  au  point  multiple.  S'il  s'agit  d'une  courbe,  le  cercle 
de  transformation  passera  nécessairement  par  les  points  de  contact  des 
tangentes  menées  à  la  courbe  par  le  point  multiple;  s'il  s'agit  d'une  surface, 
la  sphère  de  transformation  passera  par  la  courbe  de  contact  du  cône  cir- 
conscrit à  la  surface,  ayant  pour  sommet  le  point  multiple.  On  en  conclut 
les  théorèmes  suivants  : 

M  Théorème  I.  —  Toute  courbe  de  degré  n,  ayant  un  point  multiple 
d'ordre  n  —  2,  passant  une  fois  par  les  points  cycliques  et  dont  les  «  —  2  autres 
points  à  l'infini  sont  respectivement  sur  les  n  —  2  tangentes  au  point  multiple, 
est  anallagmalique  par  rapport  à  un  cercle  ayant  pour  centre  le  point  multiple, 
et  passant  par  les  points  de  contact  des  i[n  —  i)  tangentes  menées  par  ce  point 
à  la  courbe. 

»  THÉORÎiME  II.  —  Toute  surface  de  degré  n  ayant  un  point  multiple  d'ordre 
n  —  2,  passant  une  fois  par  le  cercle  de  l'infini,  et  dont  l'autre  courbe  à  l'infini 
est  la  courbe  à  l'infini  du  cône  tangent  au  point  multiple,  est  anallagmaticpie  par 
rapport  à  une  sphère  ajanl  pour  centre  le  point  multiple,  et  passant  par  la  courbe 
de  contact  du  cône  de  degré  2  [ti  —  i)  circonscrit  à  la  surface  par  le  point  mul- 
tiple. 

»  De  là,  par  une  transformation  homographique,  on  peut  conclure  des 
propriétés  intéressantes  des  courbes  de  degré  n  à  point  multiple  d'ordre 
n  —  2.  dont  les  points  d'intersection  avec  les  tangentes  au  point  mul- 
tiple sont  en  ligne  droite;  et  des  surfaces  de  degré  m,  à  point  multiple 
d'ordre  fi  —  2,  dont  la  courbe  d'intersection  avec  le  cône  tangent  au  point 
multiple  est  plane. 

»  Si,  dans  les  théorèmes  précédents,  on  fait  n  =  2,  on  obtient  toutes 
les  courbes  et  surfaces  anallagmatiques  du  second  degré  qui  sont  tous  les 
cercles  du  plan  et  toutes  les  sphères  de  l'espace,  par  rapport  à  toute  cir- 
conférence ou  à  toute  sphère  orthogonale.  Si  l'on  fait  n  =  3,  on  obtient 
toutes  les  courbes  et  surfaces  anallagmatiques  du  troisième  degré  déjà  étu- 


(  462  ) 
diées,  qui  sont  les  cubiques  circulaires,  par  rapport  à  des  cercles  ou  à  des 
sphères  ayant  pour  centre  l'un  des  points  de  contact  des  tangentes  ou 
plans  tangents  menés  parallèlement  à  l'asymptote  ou  au  plan  asymptote. 
Si  l'on  donne  à  n  des  valeurs  supérieures,  on  obtient  des  courbes  et  sur- 
faces anallagmatiques  qui,  croyons-nous,  n'ont  pas  encore  été  considérées. 

»  On  sait  (*)  que  toute  courbe  ou  surface  anallagmatique  peut  être 
considérée  comme  l'enveloppe  d'une  série  de  cercles  ou  de  sphères  cou- 
pant orthogonalement  le  cercle  ou  la  sphère  d'inversion  et  dont  le  centre 
décrit  luie  courbe  ou  «une  surface  qu'on  appelle  la  déférente  (-).  Il  est 
facile  de  voir,  en  considérant  le  lieu  du  milieu  de  la  corde  qui  joint  deux 
points  correspondants  de  l'anallagmatique,  lieu  qui  est  de  degré  n  et  qui 
a  un  point  multiple  d'ordre  n  —  i  à  l'origine,  que  la  déférente,  dans  le 
cas  général  que  nous  traitons,  est  une  courbe  ou  une  surface  de  classe 
n  —  I,  admettant  la  droite  ou  le  plan  de  l'infini  pour  tangente  ou  plan  tan- 
gent multiple  d'ordre  ii  —  7.  :  c'est  luie  réciproque  d'unicursale.  On  en 
conclut  facilement  son  degré,  et  l'on  a  les  théorèmes  suivants  : 

»  Théorè.iie  III.  —  La  courbe  déférente  de  l'anallagmatique  de  degré  Ti 
à  point  multiple  d'ordre  n  —  2  est  une  courbe  de  classe  n  —  i  tangente  ?i  —  2 
fois  à  la  droite  de  l'infini,  possédant  en  général  2  («  —  3)  («  —  4)  points 
doubles  et  3  («  —  3)  points  de  rebroussemenl,  et  de  degré  i{n  —  2)  (^). 

»  On  a,  par  exemple,  pour  n  =  4>  'a  quartique  à  trois  rebroussements. 

))  Théorème  IV.  —  La  surface  déférente  de  l'anallagmatique  de  degré  n 
à  point  multiple  d ordre  n  —  2.  est  une  surface  de  classe  n  —  i ,  tangente  n  —  2 
fois  au  plan  de  l'infni,  et  de  degré  [n  —  2)  (3«  —  7). 

M  Le  cône  de  degré  [71  —  i)  («  —  2)  circonscrit  de  l'origine  à  la  surlace 
déférente  est  le  cône  réciproque  du  cône  de  degré  n  —  i  tangent  à  l'origine 
à  la  surface  lieu  des  milieux.  » 

(')  MoDTARD,  Sur  la  transformation  par  rayons  vecteurs  réciproques  [Bulletin  de  la 
Société  Philomathique  de  Paris,  juin  1864,  p.  66). 

(')  De  la  Gournerie,  ibid.,  p.  87. 

(')  Cette  détermination  concorde  avec  les  théorèmes  de  M.  de  la  Gonrnerie  [ibid.,  p.  Sg 
et  4o),  d'après  lesquels  le  degré  d'une  courbe  anallagmatique  est  égal  au  double  de  la 
classe  de  la  déférente  diminué  du  nombre  des  contacts  à  l'inûni  et  de  deux  fois  le  nombre 
des  inflexions  à  l'infini.  A  la  suite  de  ces  théorèmes,  M.  de  la  Gournerie  annonce  qu'il  y  a 
une  seconde  anallagmatique  du  quatrième  degré  dont  la  déférente  est  de  troisième  classe 
avec  une  inflexion  à  l'infini  [parabole  cubique).  C'est  le  cas  particulier  de  notre  anallagma- 
tique du  quatrième  degré  oij,  le  point  double  dégénérant  en  rebroussement,  les  deux  contacts 
de  la  déférente  à  l'infini  viennent  à  coïncider. 


(  463  ) 

ZOOLOGIE.  —  Du  développement  des  Bryozoaires  Cliitostomes.  Note 
de  M.  J.  Barrois,  présentée  par  M.  Milne-Edwards. 

«  1.  Formation  de  la  larve.  —  A.  Dès  le  stade  32  [blastème],  on  peut 
distinguer  dans  l'œuf  quatre  rangées  de  cellules  : 

))  1°  Quatre  cellules  centrales  de  la  face  inférieure  :  elles  sont  recouvertes 
par  les  périphériques  et  pénètrent  à  l'intérieur  pour  former  l'endoderme; 
2°  douze  périphériques  de  la  face  inférieure  se  segmentent  transversa- 
lement pour  former  la  face  orale;  3°  huit  périphériques  de  la  face  supé- 
rieure se  segmentent  en  long  et  pour  former  la  couronne;  4°  J"iit  cen- 
trales de  la  face  supérieure  se  segmentent  transversalement  pour  former 
la  face  aborale. 

»  B.  Les  quatre  cellules  endodermiques  se  multiplient  rapidement  et  ne 
tardent  pas  à  se  séparer  en  deux  portions  distinctes:  i"  une  masse  cen- 
trale pleine,  et  à  cellules  irrégulièrement  déposées;  2°  deux  rangées  péri- 
phériques de  grosses  cellules  régulières,  La  première  de  ces  parties  me 
parait  représenter  le  feuillet  interne,  la  seconde  le  mésoderme. 

»  C.  I-e  feuillet  interne  se  change  en  une  masse  volumineuse  de  vitellus 
nutritif  qui  remplit  l'embryon,  tandis  que  les  rangées  de  cellules  mésoder- 
miques diminuent  au  point  de  devenir  presque  invi.'sibles. 

»  D.  Pendant  que  se  forme  ainsi  un  vitellus  nutritif,  l'exoderme  qui 
paraît  jouer  ici  le  rôle  de  blastoderme  commence  à  former  les  organes  de 
l'embryon  :  les  deux  principaux  sont  \e.  sac  interne  (ancien  estomac),  et 
V organe pirif orme  [ancien  pharynx);  le  premier,  né  par  invagination  de  la 
face  orale,  le  second  par  une  hypertrophie  locale  de  cette  même  face  peut 
être  au  niveau  des  bandes  mésodermiques. 

)>  E.  Le  reste  du  développement  est  occupé  par  deux  processus  impor- 
tants :  1°  l'accroissement  de  la  couronne  au-dessus  de  la  face  aborale,  di- 
visant cette  face  en  deux  portions  distinctes  :  le  repli  et  la  calotte  (ancienne 
ventouse);  2°  la  séparation  de  la  face  orale  en  deux  parties  distinctes, 
l'une  qui  pénètre  au  dedans  de  la  couronne  et  porte  l'organe  piriforme:  la 
lame  échancrée ;  l'autre,  au  centre  de  laquelle  s'ouvre  le  sac  interne  :  la 
lame  arrondie;  elles  sont  séparées  l'une  de  l'autre  par  luie  portion  de  la 
couronne  à  laquelle  je  donne  le  nom  de  lobe  intermédiaire. 

»  2.  Métamorphose.  —  A.  Escharines  [Lepralia  ciliata).  Le  sac  interne 
se  dévagine  et  se  transforme  en  une  plaque  (plaque  operculaire)  dont  la 
face  inférieure  sert  à  la  fixation.  La  lanie  arrondie  qui  recouvrait  cet  organe 
s'affaisse  sur  elle-même  après  sa  sortie,  et  se  transforme  en  un  simple 


(  464  ) 
manchon  tiibulaire  qui  relie  le  bord  inférieur  (oral)  de  la  couronne  au 
milieu  de  la  face  supérieure  de  la  plaque  operculaire.  Eu  même  temps,  on 
voit  la  couronne  (contenant  la  lame  échancrée)  se  retourner  brusquement 
et  subir  une  rotation  de  90  degrés  en  prenant  pour  point  fixe  son  bord 
inférieur  (oral);  son  bord  supérieur  (aboral)  décrit  un  demi-cercle  et  vient 
s'appliquer  contre  la  périphérie  de  la  plaque  operculaire.  Dans  ce  mou- 
vement la  couronne  a  entraîné  la  face  aborale,  dont  la  portion  reployée 
devient  ainsi  visible  à  l'extérieur  et  qui  constitue  dès  lors  toute  la  peau  ex- 
terne, mais  sans  que  Ton  cesse  de  distinguer  la  calotte.  A  cette  époque, 
lembryon  a  la  forme  d'une  cupule  formée  en  entier  par  la  face  aborale  et 
dont  l'ouverture  serait  bouchée  par  la  plaque  operculaire.  La  couroiuie 
est  tout  entière  contenue  dans  cette  cupide,  à  l'intérieur  de  laquelle  les 
cils  vibratiles  font  encore  saillie;  elle  borde  toute  la  face  interne  de  cette 
cupule  et  donne  naissance  par  son  bord  supérieur  (oral)  au  boyau  tubu- 
laire  dérivé  de  la  lame  arrondie,  et  qui  traverse  de  haut  en  bas  la  cavité  de 
la  cupule.  La  face  inférieure  de  la  plaque  operculaire  est  destinée  à  se 
souder  avec  le  bord  inférieur  de  la  face  aborale  pour  constituer  toute  la 
paroi  de  la  loge.  Sa  face  supérieure  se  réunit  au  contraire  au  bord  inférieur 
(aboral)  de  la  couronne  de  manière  à  former  avec  elle  et  le  boyau  central 
un  anneau  creux,  un  tore,  de  la  paroi  duquel  continue  à  faire  partie  la 
lame  échancrée  qui  porte  l'organe  piriforme.  Tout  cet  anneau  est  destiné  à 
entrer  en  dégénérescence,  et  c'est  de  lui  que  dérive  l'épaisse  masse  grais- 
seuse si  souvent  décrite  par  tous  les  auteurs;  cependant  la  lame  échancrée 
et  l'organe  piriforme  subsistent  sans  subir  cette  dégénérescence. 

»  Le  polypide  naît  à  cette  époque  par  invagination  de  la  peau  de  la 
calotte;  on  obtient  ainsi  un  sac  interne  qui  n'est  autre  que  le  feuillet  in- 
terne épithélial  du  rudiment  de  polypide;  en  même  temps  on  voit  l'organe 
piriforme  s'accroître  et  envelopper  cette  première  partie  de  manière  à 
former  le  feuillet  externe,  musculaire,  du  même  rudiment.  Ainsi,  l'on  est 
graduellement  amené  à  l'état  d'une  loge  contenant  une  masse  graisseuse 
et  un  rudiment  de  polypide;  le  reste  du  développement  est  déjà  connu. 

»  B.  VÉSICULA.1RES  [Serialarin  lendigera).  —  On  voit  les  lames  échancrées 
et  arrondies  s'enfoncer  à  l'intérieur  et  déterminer  la  fixation;  en  même 
temps,  les  deux  lobes  intermédiaires,  ainsi  que  tout  le  bord  inférieur  (oral  ) 
de  la  couronne,  se  referment  au-dessus.  Il  se  produit  ainsi  une  première 
cavité  en  forme  de  double  T,  plus  large  aux  deux  extrémités  qui  corres- 
pondent à  l'enfoncement  des  susdites  lames,  plus  étroite  au  milieu,  au  ni- 
veau des  deux  lobes,  qui  font  au-dessus  d'elles  deux  épaisses  saillies. 

»  Peu  après,  on  voit  la  moitié  supérieure  (aborale)  de  la  couronne  se 


(  4<35  ) 
retourner  de  manière  avenir  entourer  ces  deux  lobes  saillants;  ce  retour- 
nement ne  se  fait  |ias  par  rotation  brusque  comme  chez  les  Escharines, 
mais  par  dévagination  en  doigt  de  gant;  il  finit  par  se  former  ainsi  une  se- 
conde cavité  semi-circulaire  qui  entoure  les  deux  lobes  saillants,  et  so 
trouve  limitée  |)ar  la  portion  supéiieure  (aborale)  de  la  couronne.  La  face 
aborale  est  naturellement  entraînée  dans  ce  mouvement,  et  elle  forme, 
après  la  fermeture,  toute  la  peau  externe. 

»  A  cette  époque,  l'embryon  a  la  forme  d'un  sac  arrondi  (loge  future)  à 
peau  externe,  constituée  tout  entière  par  la  face  aborale.  Au  dedans  et  à 
la  partie  inférieure  de  ce  sac  se  trouve  une  niasse  compacte  destinée  à 
tomber  en  dégénérescence,  et  conslituée  ])ar  les  longues  cellules  de  la  cou- 
ronne, reployées  trois  fois  sur  elles-mêmes  et  circonscrivant  deux  cavités 
concentriques;  cette  masse  remplit  presque  tout  l'inlérieur  ;  vers  le  haut 
cependant,  subsiste  une  cavité  qui  correspond  à  la  cavité  générale  de  la 
larve,  et  dans  laquelle  on  doit  théoriquement  retrouver  la  lame  échancrée  et 
la  lame  arrondie  avec  les  organes  qui  leur  correspondent.  Je  n'ai  pas  encore 
pu  réussir  à  retrouver  de  traces  certaines  de  la  première,  mais  j'ai  observé 
souvent  à  ce  stade  une  masse  spéciale  qui  peut  dériver  du  sac  interne. 

»  Le  rudiment  de  poljpide  me  paraît  se  former  différemment  de  ce  que 
nous  avons  vu  chez  les  Escharines;  il  n'y  a  pas  invagination  de  la  peau 
externe,  et  le  sac  interne  joue  peut-êtie  un  rôle  dans  sa  formation. 

)(  C.  Cellularines  [Scrupocellaria  scritposa).  —  On  retrouve  ici  les 
mêmes  processus  fondamentaux  de  retournement  de  la  couronne  et  de  for- 
mation de  la  paroi  de  la  loge  aux  dépens  de  la  peau  de  la  face  aborale.  La 
fixation  se  fait  par  une  espèce  de  cupule  chitineuse  qu'on  voit  sortir  à 
travers  l'ouverture  qui  condnit  dans  la  cavité  de  la  couronne  retournée,  et 
qui,  sans  doute,  provient  de  la  sécrétion  de  l'un  des  oi'ganes  de  la  face 
orale. 

»  3.  Conclusions.  —  i°  Le  développement  des  Chilostomes  est  en  somme 
méroblaslique;  l'exoderme  donne  naissance  à  tous  les  organes,  et  joue  ici  le 
rôle  d'un  véritable  blastoderme;  des  vrais  feuillets  internes  n'ont  qu'un 
rôle  éphémère  et  ne  jouent  que  le  rôle  de  vitellus  nutritif. 

»  2°  La  fixation  se  fait  toujours  par  le  pôle  oral,  et  le  fait  fondamental 
consiste  dans  un  retournement  de  la  couronne  ciliaire,  qui,  d'abord  in- 
curvée en  forme  de  manteau  vers  le  pôle  aboral  (comme  chez  les  Cyclo- 
stomes),  s'infléchit  ensuite  vers  le  pôle  oral. 

»   3°  La  couronne  constitue  ini  organe  provisoire  essentiellement  lar- 

C.  U.,  iS-;S,   2=  Semestre.  (T.  LXXXVU,  N»  lô.)  ^^ 


(  466  ) 
vaire;  c'est  d'elle  que  dérive  l'épaisse  masse  graisseuse  si  souvent  décrite 
dans  la  métamorphose. 

»  ff  Les  faces  orale  et  aborale  paraissent  avoir  chacune  un  rôle  bien 
défini  de  la  pUis  haute  importance  dans  l'embryogénie  :  la  face  aborale 
représente  la  loge,  la  face  orale  semble  être  destinée  à  jouer  un  grand  rôle 
dans  la  formation  du  contenu  de  la  loge;  partout  nous  la  voyons  pénétrer 
à  l'intérieur,  en  tout  ou  en  partie,  pour  fournir  les  rudiments  qui  jouent 
un  rôle  encore  à  préciser  dans  la  formation  des  organes  de  l'adulte.  » 

M.  L.  Hugo  adresse  \\n  «  Diagramme  de  la  longueur  des  feuilles  d'une 
tige  de  Ficus  elastica  ». 

M.  Larret  présente  à  l'Académie,  de  la  part  de  M.  G.  José  Ennes, 
chirurgien  major  de  l'armée  portugaise,  un  Ouvrage  intitulé  «  Hommes  et 
Livres  de  la  médecine  militaire  ». 

Cet  ouvrage  a  pour  but  de  faire  connaître  les  recherches  critiques  et 
historiques  publiées,  depuis  les  travaux  de  Pringle,  en  1762,  jusqu'à  nos 
jours,  au  point  de  vue  de  la  médecine,  de  la  chirurgie,  de  l'hygiène,  de 
l'organisation  du  service  de  santé  militaire,  et  plus  particulièrement  du 
matériel  des  ambulances.  C'est  le  premier  travail  de  ce  genre  publié  au 
Portugal  :  il  a,  sous  ce  rapport,  quelque  mérite,  et  il  se  complète  par  des 
considérations  assez  étendues  sur  la  médecine  de  cette  contrée,  dans  ses 
applications  à  la  médecine  militaire. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  un  quart. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  2 3  septembre  1878. 

Exposition  universelle  de  1 878.  France.  Catalogue  des  échantillons  de  maté- 
riaux de  construction  réunis  par  les  soins  du  Ministère  des  Travaux  publics. 
Paris,  Dunod,  1878,  iu-8". 


(467  ) 
Exposition  universelle  de  1878.  Ministère  de  la  Guerre.  Service  du  Génie. 
Notices  sur  les  objets  exposés  par  le  Dépôt  des  fortifications  dans  la  classe  XV 
[Instruments   de  précision)  et  dans  la  classe  XFI  [Géographie).  Paris,  imp. 
Qiiantin,  1878;  br.  in-8°. 

Biographie  de  Charles-Eugène  Delaunay  (i 816-1872);  par  k.  Thévenot. 
Troyes,  imp.  Dufour-Bouquot,  1878;  in-8''. 

Mémoire  sur  les  lois  de  réciprocité  relatives  aux  résidus  de  puissances  ;  par  le 
P.  T.  Pépin.  Rome,  imp.  des  Sciences  mathématiques  et  physiques,  1878  ; 
in-4°.  (Extrait  des  Àlli  deir  Accademia  Pontificia  dé  nuovi  Lincei. 

Commission  du  Loiret  contre  le  Phylloxéra.  Rapport  au  Conseil  général  sur 
les  expériences  faites  en  1878.  Orléans,  imp.de  Puget,  1878;  br.  in-S". 
(Renvoi  à  la  Commission.) 

Département  de  la  Seine-Jnjérieure.  Commission  départementale  instituée 
pour  l'étude  du  Phylloxéra.  Instructions  sur  les  moyens  pratiques  de  combattre 
le  Phylloxéra,  de  constituer  des  vignobles  à  racines  résistantes  et  de  détruire 
la  Pyrale; par  le  D'  Menudier.  Saintes,  imp.  Hus,  1878;  br.  iu-8°.  (Renvoi 
à  la  Commission.) 

Bulletin  météorologique  du  dépaiiement  de  l'Hérault^  publié  sous  les  auspices 
du  Conseil  général;  année  1877.  Montpellier,  Bœhm  et  fils,  1878  ;  in-4°. 

Le  Calcul  infinitésimal  fondé  sur  des  principes  rationnels  et  précédé  de  la 
théorie  mathématique  de  l'infini;  par  P. -H.  Fleury.  Marseille,  Camoin, 
1879;  in-8°. 

Bulletin  international  du  Bureau  central  météorologique  de  France;  n°'  249 
à  255,  du  6  au  12  septembre  1878;  in-4''  autogr. 

Bulletin  mensuel  de  l' Observatoire  de  Zi-Ka-PFei,prèsdeChang-Haï  [Chine); 
avril  1878.  Zi-Ra-Wei,  typogr.  de  la  Mission  catholique,  1878  ;  in-4°. 

Notice  préliminaire  sur  les  amorphozoaires  du  terrain  silurien  de  la  Bre- 
tagne; par  M.  RouAULT.   Rennes,  impr.  Baraise,  1878  ;  br.  in-8°. 

Les  Colonies  portugaises.  Court  exposé  de  leur  situation  actuelle.  Lisbonne, 
Impr.  nationale,  1878;  in-8°.  (Quatre  exemplaires.  ) 

Homens  e  Livras  da  medicina  militar,  Memoria  historica,  bio-bibliographica 
ecritica;  porG.  José  Ennes.  Lisboa,  lypogr.  das  Horas  romanticas,  1877; 
iu-8°.  (Présenté  par  M.  le  baron  Larrey.) 


(  46«  ) 

Jeta  Universitatis  Lundensis;  t.  X,   XI,  XII,  XIII,   1873-1877.   I.uiui, 
1873-77;  4  vol.  111-4°. 


ERRATA. 

(Séance  du  16  septembre  1878.) 

Page  424,  ligne  9,  nu  lieu  de  «  Une  goiille  d'encre  rouge  ne  produit  aucun  effet;  mais  si 
on  lui  ajoute  un  morceau  d'encre  de  Cliine,  on  voit,  au  fur  et  à  mesure  de  la  dissolution, 
s'opérer  le  mouvement  i\u  pc-liole  »,  —  lisez  »  Une  goutte  d'eau  ne  produit  ...  le  mouve- 
ment du  pétiole.  Une  goutte  d'encre  rouge,  qui  arrête  les  rayons  bleus,  agit  comme  l'encre 


noire  ». 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE    L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES, 


SÉANCE  DU  LUNDI  50  SEPTEMBRE  1878. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉMOIRES  ET  COaiMUIVICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE.     ,       ,  , 

ASTHONOMIE.  —  CréiilioH  d'un  musée  aslronomiqne  à  l' Observatoire  de  Pards^ 

Note  de  M.  E.  MouoiEZ.  i  >iiri;*lt  ;>n  .  > 

«  L'Académie  apprendra  sans  doute  avec  quelque  intérêt  que  M.  le 
Ministre  de  llnstructiou  publique  vient  de  donner  son  approbation  au 
projet  que  j'ai  eu  l'honneur  de  lui  soumettre  pour  la  création  d'une  coli- 
lection  d'objets  et  de  tableaUiX  relatifs  à  l'Astronomie  et  à  l'histoire  de 
l'Observatoire  de  Paris  depuis  l'époque  de  sa  fondation.  Cette  éollection 
aura  de  l'intérêt  non-seulement  pour  les  astronomes,  mais  aussi  pour  le 
public  si  nombreux  qui  afflue  à  l'Observatoire  les  jours  de  visite,  et  dont 
la  légitime  curiosité  n'est  pas  toujours  satisfaite  par  la  vuedesinstruments, 
dont  il  est  difficile  de  lui  faire  comprendre  l'usage,  malgré  les  patiente^ 
explications  et  la  bonne  volonté  des  astronomes  de  service.  ! 

»  Ces  objets  pourront  être  placés  dans  les  deux  grandes  salles  circulaires 
du  premier  étage,  aujourd'hui  entièrement  vides,  et  dont  la  stéfile. nudité 
des  murs  affecte  désagréablement  les  visiteuns.i -.)  -^1  iKUoltcii  n'iintKvTMcdO 
•  '  »  Cette  collection  devra  comprGndrfifi:iii>:>:>i.«ïn  nli  î.  >  n  i-. 
.  iii»  iP. Les  portraits  des  astronomes  et  des  savants  qui  pnt  illustré,  par  leurs 

C.  R.,  1878,  2»  Semestre.  (T.  LXXXVU,  N»  I^Oi  ^4 


(  47"  ) 
travaux  ou  leurs  découverîes,  l'Observatoire  de  Paris,  depuis  l'époque  de 
sa  fondation  ; 

»  2°  Une  collection  des  médailles  relatives  à  l'histoire  de  l'Astronomie 
et  de  l'Observatoire,  dont  les  coins  existent  à  la  Monnaie  ou  dans  les  fa- 
milles, qui  voudraient  bien  en  laisser  tirer  des  exemplaires. 

))  3°  Une  collection  de  dessins,  gravures,  photographies,  représentant 
les  corps  célestes  ou  les  phénomènes  astronomiques,  tels  qu'on  les  voit 
dans  les  plus  puissants  instruments  et  à  diverses  époques;  beaucoup  de  ces 
documents,  tels  que  la  magnifique  collection  de  dessins  de  la  Lune,  due  à 
Jean-Dominique  Cassini,  sont  presque  oubliés  dans  nos  archives,  où  ils 
restent  ignorés  et  inaccessibles  même  pour  beaucoup  d'astronomes,  pour 
lesquels  ils  auraient  cependant  la  plus  grande  valeur. 

»  L'exposition  des  reproductions  photographiques  de  ces  dessins  aurait 
certainement  un  réel  intérêt  ; 

»  4°  Enfin  une  collection  aussi  complète  et  méthodique  que  possible  des 
anciens  instruments  ayant  servi  aux  recherches  ou  aux  découvertes  astro- 
nomiques ou  de  Piiysique  du  globe,  avec  indication  succincte  des  savants 
qui  les  ont  fait  construire  et  des  travaux  auxquels  ils  ont  servi.  Il  nous 
sera  sans  doute  possible  de  la  rendre  plus  intéressante  encore  à  l'aide  de 
petits  modèles  d'instruments  anciens  ou  étrangers  que  nous  ne  possédons 
pas. 

»  Cette  dernière  collection  a  été,  il  est  vrai,  commencée  dans  la  galerie 
du  second  étage;  mais  cette  vaste  salle,  où  l'on  va  rarement,  a  été  quel- 
quefois prêtée  pour  des  expériences  ou  des  travaux  nécessitant  la  présence 
d'un  personnel  non  surveillé  :  il  en  est  résulté  des  avaries  et  des  pertes 
très-regrettables  qui  ne  se  reproduiront  pas  quand  ces  instruments,  souvent 
très-précieux  parles  découvertes  qu'ils  rappellent,  seront  abrités  dans  les 
vitrines  d'un  musée  sans  cesse  surveillé,  assurant  leur  parfaite  conservation. 

»  La  réunion  de  ces  collections  pourra  se  faire  à  très-peu  de  frais;  la 
copie  des  portraits  des  astronomes  exigera  seule  une  dépense  que  le  budget 
de  l'Observatoire,  à  peine  suffisant  |)our  ses  services  ordinaires,  ne 
pourra  pas  supporter.  Mais  nous  pouvons  espérer  que  l'Administration 
des  Beaux-Arts,  qui  a  toujours  des  fonds  disponibles  pour  l'encouragement 
des  artistes  et  l'exécution  de  tableaux  destinés  à  décorer  les  édifices  pu- 
blics, ne  pourra  se  refuser  longtemps  de  faire  reproduire  pour  notre  grand 
Observatoire  national  le  portrait  des  savants  qui  l'ont  illustré. 

»  Cette  galerie  est  du  reste  commencée,  grâce  à  l'inépuisable  générosité 
de  M.  Bishoffsheim  pour  tout  ce  qui  touche  aux  sciences;  nous  aurons  dans 


(  47'  ) 
quelques  jours  le  portrait  de  Le  Verrier,  qui  sera  le  dernier  de  la  série,  et 
nous  en  possédons  déjà  le  premier,  qui  est  celui  de  Louis  XIV,  fondateur 
de  l'Observatoire.  Ce  dernier  portrait,  fait  depuis  dix  ans  sur  la  demande 
du  maréchal  Vaillant,  pour  l'Observatoire  de  Paris,  était  resté  oublié  dans 
les  magasins  des  Beaux-Arts  où  je  l'ai  fait  rechercher. 

»  J'ai  quelque  espoir  que  le  généreux  donateur  du  portrait  de  Le  Verrier 
trouvera  des  imitateurs,  sinon  pour  des  portraits,  au  moins  pour  des  ob- 
jets intéressant  l'histoire  de  l'Astronomie  et  des  sciences  qui  s'y  rappor- 
tent ;  car  ces  objets  perdent,  dans  les  collections  privées,  une  grande  partie 
de  la  valeur  que  leur  donnerait  leur  réunion  dans  une  collection  spéciale, 
méthodiquement  classée  et  entreprise  avec  toutes  les  ressources  que  pos- 
sède l'Observatoire  de  Paris     » 


PHYSIOLOGIE  EXPÉRIMENTALE.  —  Fails  expérimentaux  montrant  que  les  sé- 
crétions stidorates  abondantes  ne  sont  pas  en  rapport  nécessaire  avec  une 
suractivité  de  la  circulation  cutanée.  Note  de  M.  A.  Vulpian. 

«  La  clinique,  de  même  d'ailleurs  que  l'observation  de  l'homme  en 
étal  de  santé,  montre  que  les  phénomènes  sudoraux  ne  sont  pas  liés, 
par  un  rapport  nécessaire,  à  des  modifications  particulières  de  la  circu- 
lation capillaire  cutanée.  Des  sueurs  profuses  peuvent  se  produire  sans 
qu'il  y  ait  congestion  bien  marquée  de  la  peau  :  dans  quelques  cas  même, 
une  sécrétion  sudorale  abondante  peut  avoir  lieu  alors  que  la  circidalion 
cutanée  est  languissante  et  que  la  peau  est  ou  pâle  ou  cyanosée.  Les  ré- 
sultats de  l'expérimentation  sont  absolument  conformes  à  ces  données. 

>;  M.  Ostrumoff  a  constaté  que,  si  on  lie  l'aorte  abdominale  sur  un  chat 
anesthcsié  parle  chloroforme,  l'excitation  du  nerf  sciatique  ou  du  sympa- 
thique abdominal,  à  l'aide  de  courants  d'induction,  provoque  une  sécrétion 
de  sueur  sur  les  orteils  du  membre  correspondant.  M.Luchsinger  a  obtenu 
le  même  résultat,  et  d'une  façon  plus  frappante  encore,  en  injectant  du 
chlorhydrate  de  pilocarpine  dans  la  veine  jugulaire  de  chats  chloroformés 
sur  lesquels  l'aorte  abdominale  avait  été  préalablement  liée. 

D'autre  part,  M.  Adamkiewicz  dit  avoir  vu  de  la  sueur  apparaître  sur 
les  extrémités  des  quatre  membres  de  jeunes  chats,  sous  l'influence  de 
l'excitation  de  la  moelle  allongée,  trois  quarts  d'heure  après  la  mort.  Je  ne 
cite  celte  dernière  expérience  que  sous  toutes  réserves  ;  je  suis  même 
convaincu  qu'elle  est  sans  valeur,  car  j'ai  essayé,  au  moyen  de  la  faradi- 

64.. 


(  472) 
sation  énergique  du  bout  périphérique  d'un  nerf  sciafique,  de  déterminer, 
chez  de  jeunes  chats,  une  sécrétion  sudorale  apparente  sur  les  pulpes 
digilales  du  membre  correspondant,  quelques  instants  (deux  à  cinq  mi- 
nutes) après  la  mort,  et  je  n'ai  pas  réussi  à  déterminer  la  production  de  la 
moindre  moiteur  sur  ces  pulpes,  qu'on  avait  essuyées  avec  soin  avant 
d'éleclriser  le  nerf.  Or,  la  faradisalion  du  bulbe  rachidien,  qui  provoque, 
comme  je  m'en  suis  assuré,  une  sécrétion  de  sueur  sur  tous  les  membres  (  '  ), 
agit  toutefois  moins  énergiquement  sur  les  glandes  sudoripares  des  pulpes 
digitales  que  la  faradisation  directe  des  nerfs  mixtes  qui  innervent  ces  extré- 
mités. 

»  Bien  que  les  faits  publiés  par  M.  Ostrumoff  et  M.  Luchsinger  soient 
tout  à  fait  décisifs,  il  n'est  peut-être  pas  hors  de  propos  d'en  signaler  deux 
autres  qui  parlent  dans  le  même  sens. 

»  i"  L'abondante  sécrétion  de  stieurqui  se  manifeste  sur  les  pulpes  di- 
gitales d'un  membre  postérieur,  sous  l'influence  de  la  faradisation  du 
segment  périphérique  du  nerf  sciatique  correspondant,  lorsque  ce  nerf 
vient  d'être  coupé,  coïncide  avec  un  resserrement  notable  des  vaisseaux 
de  toute  l'extrémité  de  ce  membre,  et,  par  conséquent,  avec  un  amoin- 
drissement considérable  de  l'irrigation  sanguine  de  cette  extrémité.  L'ex- 
périence que  j'ai  citée  dans  une  autre  Comnuinication,  et  dans  laquelle  on 
voit,  sur  un  chat,  l'hémorrhagie  produite  par  une  plaie  des  pulpes  digitales 
diminuer  et  tendre  à  s'arrêter, 'pendant  que  l'on  faradise  le  segment  péri- 
phérique du  nerf  sciatique  correspondant,  met  hors  de  doute  cette  coïnci- 
dence d'une  exagération  du  travail  sécrétoire  des  glandes  sudoripares  et 
d'une  grande  diminution  de  l'afflux  de  sang  artériel  dans  les  pulpes  di- 
gilales d'iui  membre  dont  les  nerfs  sont  soumis  à  la  faradisation. 

))  2°  Au  moment  de  la  mort,  lorsque  le  cœur  est  sur  le  point  de  s'arrêter  et 
que  ses  mouvements  sont  déjà  très-affaiblis,  on  voit,  en  général,  sur  les 
chats,  la  sueur  sourdre  des  pulpes  digitales.  A  ce  moment,  si  ces  pulpes 
sont  dépourvues  de  pigment,  on  constate  qu'elles  sont  devenues  pâles, 
exsangues,  avant  même  l'apparition  des  gouttelettes  de  sueur.  Cette  sécrétion 
sudorale  a  pour  cause  l'excitation  passagère  qui  se  produit  d'ordinaire 


(')  L'c'lectrisation  du  gyrus  sigrnoïde  cérébral  d'un  côté  ne  produit,  chez  les  chats  cu- 
rarisés  et  soumis  à  la  respiration  artificielle,  qu'un  faible  effet  sudoral  :  cependant,  l'effet 
est  incontestable  le  plus  souvent.  La  sueur  ainsi  provoquée  m'a  p.nru  égale,  ou  à  peu  près, 
sur  les  pulpes  digitales  des  deux  membres  antérieurs  ^  peut-être  pk;s  marquée  sur  celles  du 
membre  du  coté  correspondant)  :  elle  est  plus  apparente  sur  les  pulpes  du  membre  posté- 
rieur du  côté  opposé  que  sur  celles  du  membre  du  même  côté. 


(  473  ) 
dans  les  centres  nerveux  de  la  vie  organique,  ganglionnaires  el  myélencé- 
phaliques,  pendant  que  les  centres  nerveux  de  la  vie  animale  subissent 
l'eugourdissement  de  la  mort.  II  est  facile  de  prouver  qu'il  s'agit  bien 
d'une  •excitation  émanée  des  centres  nerveux  et  transmise  aux  fibres  ner- 
veuses excito-sudorales  :  en  effet,  si  l'on  coupe  transversalement  un  des 
nerfs  sciatiques,  sur  un  chat,  avant  d'étudier  le  phénomène  en  question,  la 
sueur  se  montre,  au  moment  de  la  mort,  sur  tous  les  membres,  à  l'excep- 
tion du  membre  postérieur,  du  côté  où  le  nerf  sciatique  est  sectionné.  » 


PHYSIQUE.  —  Remarques  sur  le  phonographe  et  le  téléphone; 
par  M.  BoviLLAUD. 

«  I.  Phonographe.  —  L'expérience  phonographique  faite  devant  l'Aca- 
démie, il  y  a  déjà  quelques  mois,  a  été  répétée,  en  ma  présence,  dans  le 
cabinet  de  mon  savant  confrère,  M.  du  Moncel.  Quelques  phrases,  pronon- 
cées dans  l'ouverture  du  phonographe,  d'abord  par  un  jeune  homme  qui 
faisait  fonctionner  la  machine,  ensuite  par  M.  du  Moncel,  et  enfin  par  moi, 
furent  répétées,  tellement  qiiellement^  et  entendues  de  nous  toug. 

M  1°  Était-ce  le  phonographe  qui  les  répétait,  après  les  avoir  inscrites? 
Était-ce  un  autre  moyen  répétiteur?  Si  c'était  bien  le  phonographe,  était-ce 
par  répétition  des  vibrations  sonores  qu'il  aurait  enregistrées,  et  qu'il  aurait 
reproduites  de  lui-même,  proprio  inolUj,  comme  l'écho  reproduit  les  vibra- 
tions des  ondes  sonores  qu'il  a  recueillies?  Dans  cette  dernière  hypothèse,  cet 
appareil  n'aurait  été  qu'un  écho  sui  generis,  et  n'aurait  pas,  par  conséquent, 
constitué  une  véritable  invention,  puisque  l'expérience  à  laquelle  il  servait 
n'était  qu'une  confirmation  de  celles  déjà  faites,  en  matière  de  cette  partie  de 
l'Acoustique  qui  concerne  les  divers  modes  de  transmission  et  de  répercus- 
sionou  de  réflexion  des  sons.  Ce  rapprochement  de  la  répétition  des  paroles 
par  la  uoi.t  phonographique  avec  celle  de  leur  répétition  par  la  voix  de  l'écho, 
tel  qu'on  l'a  connu  jusqu'ici, tourmentait  en  quelque  sorte  mon  esprit.  Mais 
je  ne  pouvais  me  dissimuler  que  la  répétition  dite  phonographique  n'avait 
pas  lieu  immédiatement  après  la  prononciation  des  paroles,  comme  il 
arrive  dans  le  cas  de  leur  répétition  par  un  écho  très-voisin  de  l'oreille  de 
la  personne  qui  les  a  prononcées.  Je  ne  pouvais  me  dissimuler  non  plus 
que  la  répétition  d'origine  phonographique  pouvait  se  reproduire,  selon 
les  phonographistes,  un  plus  ou  moins  grand  nombre  de  fois,  à  des  inter- 
valles divers,  sans  avoir  besoin  d'une  prononciation  nouvelle  de  la  part  de 


(  474  ) 
la  personne  qui  les  avait  déjà  prononcées,  tandis  que  la  répétition  des  pa- 
roles par  le  moyen  de  l'écho  ne  peut  se  reproduire  qu'à  la  condition,  pour 
celles-ci,  d'être  prononcées  de  nouveau.  De  plus,  il  me  fallait  bien  recon- 
naître que,  sous  le  rapport  de  la  force,  du  ton,  de  la  vitesse  et  du  timbre, 
les  paroles  d'origine  dite  plionoc/raphique  différaient  notablement  de  celles 
qui  avaient  été  prononcées,  tandis  que  c'est  le  contraire  pour  les  paroles 
répétées  par  l'écho. 

»  1°  Était-ce  par  une  sorte  d'imitation  artistique  que  les  paroles  attribuées 
au  phonographe  étaient  reproduites?  Quelques-uns  s'étonneront,  sans 
doute,  de  cette  seconde  hypothèse.  Ce  n'est  pas,  cependant,  sans  aucune 
ombre  de  raison  qu'il  m'est  arrivé  de  la  concevoir.  Je  ne  prétends  pas, 
toutefois,  lui  donner  plus  d'importance  qu'elle  ne  mérite,  ni  l'émettre  sans 
toutes  les  réserves  requises. 

«  En  attendant  mieux,  il  ne  m'est  encore  permis  que  de  m'en  tenir  au 
doute  vraiment  philosophique.  Ce  n'est  pas  que,  à  l'exemple  de  Montaigne, 
je  professe  que  le  doute  est  le  plus  doux  oreiller  sur  lequel  puisse  reposer 
une  tête  bien  faite.  Il  me  semble,  au  contraire,  que  la  certitude,  quand 
rien  ne  lui  manque,  est  un  oreiller  plus  doux  encore.  Mais,  me  demandera- 
t-on,  quel  est  donc  ce  mieux  que  j'attends?  Je  vais  le  dire.  J'attends  que 
M.  du  Moncel,  opérant  lui-même,  soit  chez  lui,  soit  ici,  en  présence  d'une 
Commission  élue  par  l'Académie,  répète,  un  nombre  suffisant  de  fois,  et 
avec  toutes  les  précautions  et  conditions  voulues  par  la  saine  méthode 
scientifique,  les  expériences  sur  lesquelles  s'appuie  la  théorie  qu'il  enseigne 
relativement  au  mécanisme  du  phonographe.  Jusque-là,  je  ne  saui-ais, 
malgré  toute  la  sympathie  que  j'éprouve  pour  sa  personne  et  l'intérêt  que 
je  prends  à  ses  savantes  recherches,  je  ne  saurais,  dis-je,  partager  sa  foi 
phonographique. 

»  Par  une  sorte  d'argumentum  ad  liominem,  M.  du  Moncel  dit  que  la 
phrase  prononcée  par  moi  est  précisément  celle  que  le  phonographe  a 
repétée  le  mieux;  et,  ce  qui  m'a  beaucoup  flatté,  il  a  eu  la  politesse  de 
donner  pour  raison  de  cela  que  je  l'avais  fort  bien  prononcée.  Il  faut,  en 
vérité,  que  mon  caractère  et  mon  esprit  .soient  bien  mal  faits,  pour  ne  pas 
m'avouer  converti  par  une  logique  aussi  éloquente.  Que  ]M.  du  Moncel 
veuille  bien  me  pardonner  une  incrédulité  qui,  pour  être  vaincue,  attend 
uniquement,  comme  je  viens  de  le  déclarer,  l'heureux  moment  où,  fonc- 
tionnant sous  sa  direction  personnelle,  toutes  les  conditions  requises  ob- 
servées, (Ml  présence  de  la  Commission  demandée,  il  fera  répéter  au  pho- 
nographe la  phrase  enregistrée  par  lui,  telle  que  je  l'ai  prononcée,  ce  qu'il 


(475  ) 
a  déjà  fait  plus  d'une  fois,  dit-il,  en  présence  de  certaines  personnes.  Alors, 
moi  aussi,  comme  un  autre  Thomas,  ou  comme  la  femme  de  Polyeucte, 
voire  même  comme  Orgon,  je  m'écrierai  :  j'ai  entendu,  j'ai  touché,  j'ai  vu, 
vu,  dis-je,  ce  qui  s'appelle  vu,  et  je  rendrai  hautement  des  actions  de  grâce 
à  mon  victorieux  confrère.  Je  viendrai  proclamer  ma  défaite,  au  sein  de 
cette  Académie,  et  je  n'en  rougirai  point;  car  s'il  y  a  quelque  chose  de 
plus  beau  peut-être  que  de  découvrir  la  vérité,  c'est  de  reconnaître  son 
erreur  ('). 

»  II.  Téléphone.  —  La  condition  nouvelle  par  laquelle  cet  instrument  se 
distingue  de  ceux  déjà  connus,  au  moyen  desquels  les  sons  se  propagent  à 
des  distances  plus  ou  moins  éloignées,  c'est  qu'une  machine  électrique  en 
fait  partie  comme  moyen  de  renforcement. 

»  M.  du  Moncel  assure  avoir  reconnu,  par  ses  expériences  personnelles, 
l'influence  de  ce  nouveau  pouvoir  électromagnétique,  comme  moyen  de 
propagation  ou  de  transmission  d,es  sons.  lia  répété  devant  moi  l'expérience 
déjà  pratiquée  devant  l'Académie,  pour  prouver  cette  nouvelle  propriété 
de  l'électromagnétisme.  Il  y  a,  pour  moi,  dans  cette  expérience,  je  ne  sais 
quelle  illusion  d'acoustique,  dont  un  examen  plus  approfondi  de  l'appareil 
au  moyeu  duquel  on  l'exécute  permettra,  je  l'espère,  de  se  dégager. 

»  Quant  à  l'expérience  particulière,  au  moyen  de  laquelle  M.  du  Mon- 
cel m'a  fait  entendre  le  bruit  d'une  montre  placée  dans  une  pièce  de 
son  appartement,  distante  d'un  certain  nombre  de  mètres,  d'une  autre 
pièce  où  nous  étions,  je  ne  crois  pas  me  tromper  en  disant  que  j'aurais 
également  entendu  ce  bruit,  si  le  cornet  dont  je  me  servais  pour  l'écouter 
eût  communiqué  avec  la  montre,  au  moyen  d'un  appareil  acoustique 
ordinaire,  suffisamment  multiplicateur  du  son  et  convenablement  disposé. 

«  J'ai  observé,  en  effet,  un  bon  nondjre  de  faits  à  l'appui  de  cette  asser- 
tion. Je  n'ai  pas  eu  le  temps,  depuis  que  j'ai  été  témoin  de  l'expérience  de 
M.  du  Moncel,  de  faire  construire  un  appareil  spécial,  pour  démontrer  que 
le  bruit  d'une  montre  peut  s'entendre  à  plusieurs  mètres  de  distance, 
quand  il  est  transmis  par  ini   moyen  conducteur  suffisamment   puissant. 

(')  Dans  deux  cas  où  j'ai  été  lémoin  de  la  répétition  de  paroles  prononcées  dans  l'oii- 
verture  da  phonoyra|)he,  je  m'aperçus  de  faibles  mouvements  des  lèvres  des  personnes 
par  lesquelles  ces  paroles  avaient  été  prononcées.  J'en  fis  l'observation,  et  je  tins  compte  de 
celte  donnée  dans  mes  recherches  sur  la  question  de  la  phonographie.  J'ai  acquis  expéri- 
mentalement la  conviction  qu'on  peut,  sans  ouvrir  et  remuer  notablement  la  bouche,  pro- 
noncer certains  mots,  certains  discours  mêmes,  mais  qui  passent  alors  uniquement  par  les 
fosses  nasales,  et  avec  un  caractère  tout  particulier. 


(  476  ) 
Toutefois,  en  attendant,  j'ai  fait  les  deux  expériences  suivantes,  bien  gros- 
sières il  est  vrai,  mais  qui  se  trouvaient  en  quelque  sorte  sous  ma  main  : 

»  1°  J'ai  placé  ma  montre  à  la  base  d'une  colonne  creuse,  en  porce- 
laine. Debout  devant  cette  colonne,  et  l'oreille  nue  appliquée  sur  elle,  à 
une  distance  d'environ  2  mètres,  j'ai  parfaitement  entendu  le  tic  tac  de  la 
montre,  et  j'aurais  pu  l'entendre  à  une  distance  plus  grande  si  j'avais  pu 
appliquer  mon  oreille  plus  haut. 

»  2°  J'ai  posé  ma  montre  sur  le  parquet  en  bois  de  mon  antichambre, 
puis,  à  une  distance  de  2  à  3  mètres,  j'ai  appliqué  mou  oreille  nue  sur 
ce  même  parquet,  et  j'ai  aussi  parfaitement  entendu  le  tic  tac  de  cette 
montre. 

»  Une  seconde  expérience  téléphonique,  dont  M.  du  Moncel  a  bien  voulu 
m'offrir  le  très-amusant  et  joli  spectacle,  c'est  celle  de  l'instrument 
qu'il  appelle  le  condensateur  chantant.  Elle  consiste  en  ce  que  les  chants 
d'une  persoime,  recueillis  par  le  téléphone,  sont  transmis  par  un  appareil 
conducteur  à  ce  condensateur,  formé  de  feuilles  de  papier  et  de  lames  mé- 
talliques. Celui-ci  les  propage  dans  la  salle  où  il  est  placé.  Les  chants  ainsi 
formés,  transmis,  condensés,  propagés,  peuvent,  comme  le  tic  tac  de  la 
montre,  dont  il  a  été  question  plus  haut,  cesser  de  se  faire  entendre,  si 
l'on  interrompt  le  circuit  électrique,  nécessaire,  selon  M.  du  Moncel,  au 
jeu  du  téléphone. 

»  Les  chants  communiqués  au  condensateur  sont  purement  vocaux.  Les 
paroles  chantées,  m'a-t-il  été  dit,  ce  qui,  je  l'avoue,  m'a  surpris  un  peu,  ne 
seraient  pas  transmises,  condensées  et  propagées  dans  la  salle.  Quant  à  ces 
chants  vocaux,  ils  offrent  un  timbre  pavlicuUer  qui  ne  peut  guère  se  dé- 
crire, mais  qui  mérite  d'être  signalé. 

»  Ce  que  j'ai  dit  de  l'uifluence  de  l'appareil  électrique  du  téléphone,  à 
l'occasion  de  l'expérience  relative  au  tic  tac  d'une  montre,  est  applicable  à 
celle  dont  il  est  actuellement  question.  Il  ne  m'a  pas  été  suffisamment  dé- 
montré, jusqu'ici,  que  cet  appareil  électrique  jouât  un  rôle  aussi  important 
que  celui  dont  on  le  considère  comme  essentiellement  chargé. 

»  L'argument  que  l'on  fait  valoir  en  sa  faveur,  c'est  que  l'on  peut  à  vo- 
lonté supprimer  le  chant  en  interrompant  le  circuit  électrique  et  le  repro- 
duire en  rétablissant  le  circuit.  Ce  raisonnement  serait  sans  doute  irré- 
futable, s'il  était  clairement  démontré  que  nulle  autre  condition  n'est 
intervenue  pour  déterminer  le  phénomène;  mais  j'avoue  franchement  ne 
pas  en  avoir  la  certitude.  Jusqu'à  plus  ample  informé,  je  me  contenterai 
donc  de  dire  que,  par  l'unique  emploi  d'un  conducteur  acoustique  ordi- 


(    477  ) 
naire,  suffisamment  énergique,  on  produirait  les  phénomènes,  très-curieux, 
je  le  répète,  de  l'expérience  dont  je  viens  de  rendre  un  compte  succinct.  » 

M.  Milne-Edwards  prend  la  parole  pour  dire  que  tous  les  physiologistes 
de  l'Académie  ne  partagent  pas  les  opinions  de  son  savant  confrère, 
M.  Bouillaud,  au  sujet  de  l'impossibilité  de  produire,  sans  le  concours  d'un 
larynx,  de  lèvres,  etc.,  des  sons  articulés  analogues  à  ceux  de  la  parole 
humaine.  II  rappelle  les  expériences  anciennes  de  Rempelen,  de  R.  Willis 
et  de  Wheatstone,  et  il  renvoie,  pour  l'expression  plus  complète  de  son  opi- 
nion à  ce  sujet,  au  XII*  volume  de  son  ouvrage  sur  la  Physiologie  et  l'Ana- 
tomie  comparée  (p.  548  et  suiv.).  Quant  à  la  partie  de  la  discussion  qui 
est  relative  aux  lois  de  l'Acoustique,  M.  Milne-Edwards  ne  croit  pas  néces- 
saire d'y  intervenir. 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Déterminalion  du  nombre  exact  des  covarianls  irré- 
ductibles du  système  cubo-biquadratique  binaire.  Note  de  M.  Sylvester. 

«  Le  seul  type  donné  par  M.  Gundelfinger  qui  reste  à  discuter  est  le  co- 
variant  linéaire  des  degrés  4  et  5  dans  les  coefficients  de  la  biquadratique 
et  la  cubique  respectivement.  Un  type  quelconque  étant  représenté  par 
a./3.y  quand  ce  type  est  monadelphique,  je  me  servirai  de  a.jS.-y  indiffé- 
remment pour  signifier  le  type  et  la  forme  qui  y  appartient  et  de  [a  /3.y] 
pour  signifier  le  coefficient  de  la  plus  haute  puissance  de  J7  dans  cette  forme. 
On  trouvera  que  le  type  4-5. i  qui  est  à  discuter  peut  être  produit  de 
douze  manières  diverses,  par  la  combinaison  entre  eux  des  types  inférieurs 
déjà  reconnus  comme  appartenant  à  des  formes  irréductibles,  et  j'écrirai  les 
douze  produits  correspondants  sous  la  forme 

Z,  =(3. 0.6,0.2. 6)^(1.0.4,0. 3. 3)\  X  =(3.o.o)(i.o.4,o.5.5)\ 

Z,  =(3. 0.6,0.2. 6)»(i. 0.4,0. 3. 5)\  Y,  =  (2.0.0)  (2.0.8,0.5.9)% 

U,  =(i.i.i)(3.o.o)(o.4.o),  Y,  =  (2.o.o)(2.o.4,o.5.5y', 

•     U,  =  (i.i.i)(3.o.6,o.4.6)%  J,  =  (2.1. 0(2.0.4, 0.4.4)', 

U3  =  (i.i.i)(3.o.8,o.4.8)%  J,  =  (2.i.i)(2.o.o)(o.4.o), 

U,  =  (i.i.i)(3.o.i2,o.4.i2)'-,  J3  =  (2.1.1)  (2. 0.8, 0.4. 8)', 

))  Ecrivons 

0.1.3  =  (1,0,  o,\){jc,j-)\      1.0.4  =  [a,  h,  c,  cl,  e){x,xy, 

on  aura 

2.0.4  =  (A,  B,  C,  D,  E)(x,jr)'', 

c.  R.,  1878,  2-  Semestre.  (T.  LXXXVIl,  N»  1^.)  65 


(  478  ) 
où 

,  7 1       r.  "fi —  bc      ^  ae-hlib  —  Sr''  be — rrl  ,, 

A  =  ac  —  b- ,    B  =  5  C  = -^ 5   D  = )  E=:ce  —  «% 

262 


3.0.6  =  (L,  M,  N,  P,  Q,  R,  S)x,f)\ 


ou 


\.  =  a-d  -■inbc+  ■2b\      2V  =  b-e-d-a,     S  =  -  e'b +^edc  -  id\ 

[i.[.i]=  [{i.o.[i,o.i.?,f\  =  a-d,     [2.1.1]  =  [(2.0.4,  0.1.3)^']  =  A  -  -I>, 

0.2.2=:XJ,       0.3.3  =  J:'—J%       O.S.S=^x''jr  —  Xj'',       O.'i  .5  =^  X' )' -\- Xj'' . 

Donc 

[(2.0.4,0.5.5/]=  A  +  4D,     [;  1.0.4,  0.5. 5)']  =«  +  4^. 

0.2.6  =  X^'  +  2X'j-'  4- J"", 


donc 

donc 

»  Faisons 


[(3.0.6,0.2.6)»]  =  L-2P-^  S, 
0.4.6  =  x^  —  f% 

[(3.o.6,o.4.6)'''j  =  L-  s. 
rt  =  I ,     c  =  b',     e  =:^  bd; 


alors  A  =  o,  D  =  o. 

n  Donc 

Y,  =  o,     J,  =  o,     Jo  =  o,     J;,  =  o. 

M  Je  vais  démontrer  que  nulle  liaison  linéaire  ne  subsistera  entre  les 
coefficients  de  la  plus  haute  puissance  de  x  dans  les  huit  covariants 
X,  Ya,  Z,,  Zo,  U|,  Uj,  U3,  U,.  3.0.  12  représente  (1.0.4/,  et  o.4-  «2  re- 
présente (o.  1.3)';  donc  L4  contiendra  a*,  c'est-à-dire  i,  et,  comme  on  va 
voir,  sera  la  seule  des  huit  formes  nommées  qui  le  contient;  donc  la  liai- 
son, si  elle  existe,  ne  peut  pas  contenir  U^. 

2.0.0  ^-  ne  —  libd  -h  ^c-  =  3(b*  —  bd), 

o.  5.9  =  (o.  1 . 3)'  (0.3. 3) = {x'-hfy-  (■^''-  r")  =  •^■° + ^y  -  ^y  "f^ 

a.o.8  =  (i.o.4j'  =  6^/*+ 

»  Donc  [(2.0.8,  0.5.9)']  contiendra  le  terme  e-,  et  Y-,  par  conséquent, 
le  terme  b' c^  ou  b'^ d- . 

[(1.0.4,  o.3.3)]^  =  rt +  ^,     [(t. 0.4.  0.3. 5)']  =--a  -  4^; 

ainsi  on  peut  remplacer  (Z,),  (Z;)  par  les  combinaisons  linéaires  T,,  To, 
où 

T,  =L-2P4-S,      T,=  r/(L-  2P-4-S), 


et 


ou 


L  = 


(  479  ' 


^v= 


a 

b 

c 

b 

c 

d 

= 

c 

d 

e 

I  b  b' 
b  b'  d 
b-   d    bd 


de  sorte  qu'on  peut  substituer,  au  lieu  de  (X)  et  (U,),  A  et  <YA, 

(U,)-(,-r/)(L-S). 
3.  o.  8  =  {a,  b,  c;  d,  e)  {jc,j-y  .  (A,  B,  C,  D,  E)  (x,  j)S 
o.  4-  8  =  jrj'  [x'^  -f-  Y^)-  =  jc'j"  +  j  ^'"J'  -(-  ^J^ • 

»  Donc  (U;,")  —  (i  —  ^)A,  où  A  est  une  fonction  linéaire  de  aB,  bA, 
cb,dB,  bD,  aE,  eA,  dE,  eD,  c'est-à-dire,  puisque  A  ==  o,  D  =  o,  A  est 
une  fonction  linéaire  de  d  —  b^;  b^d+  2b'^  —  3i^;  d"  —  b'd;  b^d—  d^; 
b'd'-d\ 

))  On  voit  que  b^' dr  n'entre  comme  terme  dans  aucune  des  quantités 
T, ,  dT,,  A,  r/A,  (i  —  d){\j  —  S),  (i  —  d)A;  donc  la  liaison  dont  on  discute 
l'existence  ue  peut  pas  contenir  {Y.,\ 

»  Quant  aux  six  quantités  qui  restent,  A  seul  contient  b^,  <^A  seul  db*^, 
et  A  seul  b''  ;  donc  la  liaison,  si  elle  existe,  doit  avoir  lieu  entre  ï,,  dT,, 
(i  —  ^)  (L  —  S),  et  conséquemment  entre  les  trois  quantités  L  —  2P  4-  S, 
(i  —  d)  (L-  P),  (i  —  d){S  —  F),  dont  la  dernière  seule  contient  d'^  et  les 
deux  premières,  c'est-à-dire 

(i  -d)[d+  2d-  -(i  -d)b'],    Kl  -d)[id  +  d'  -{2-hd)b'], 

ne  sont  pas  l'une  un  multiple  de  l'autre.  Donc  il  n'y  a  nulle  liaison  linéaire 
entre  des  coefficients  du  même  rang  des  douze  covariants  qu'on  considère 
pour  le  cas  où  i  .0.  4  et  o.  i  .3  sont  de  la  forme 

{ij>,b-,d,bd){x,jy,     (1,0,0,  i)(:r,jr)= 

respectivement,  et  conséquemment,  dans  le  cas  général,  une  telle  liaison, 
si  elle  existe,  ne  peut  avoir  lieu  qu'entre  les  quatre  dont  les  coefficients  en 
question  s'évanouissent  pour  le  cas  spécial,  c'est-à-dire  entre  Y,,  J,,  Jo,  J3, 
mais  cela  est  inadmissible  ;  car,  sur  cette  supposition,  on  aurait 


X(2.0.0)(2.5.l)   -I-  |U.(2.I.l)(2.4.l)  =  o, 


G5.. 


(  48o  ) 
où  les  quatre  facteurs  sont  irréductibles.  Il  y  a  donc  douze  covariants   ré- 
ductibles, mais  linéairement  indépendants,  du  type  4-5.1 . 

»  Or  le  nombre  total  des  covariants  de  ce  type  linéairement  indépen- 
dants est  S  —  S',  ou 

'|;(7:4,4)(t.'-7:3,5)   et   r.  =  44+M- .  _  ^^^ 

7  =  0 

et  S'  est  ce  que  S  devient  quand  on  substitue  iv  —  i  (c'est-à-dire  i4)  à  w. 
Or,  en  donnant  à  q  les  valeurs  successives  de  o  jusqu'à  i5,  q  :  4i4  prend  les 
valeurs 

I,  I,  2,  3,  5,  5,  7,  7,  8,  7,  7,  5,  5,  3,  2,  1 
et  <7  :  3,5 

I,  I,  2,  3,  4,  5,  6,  6,  G,  6,  5,  4,  3,  2,  1,  i. 
On  a  donc 

S=:i-4-     1+    4+    9+ao+25-l-42 

-I- 42  +  48  +  42 -+- 35  +  20+ i5  +    6  +  2-4-1, 
S'  =  I  +     2  -+-    6  +  12  +  25  -I-  3o 

+  42  +  42  +  48  +  35  +  28-1-  i5  +  10  +  3  +  2 
et 

S  —  S' =1+2  +  3  +  8+  12+6  —  G  —  8— 4—  I—  1  =  12, 

c'est-à-dire  le  nombre  total  des  covariants  linéairement  indépendants  du 
type  4-5.1  est  entièrement  épuisé  par  les  covariants  rétiuctibles  et  linéaire- 
ment indépendants  de  ce  type.  Donc  il  n'y  a  nul  covarianl  irréductible  du 
type4-5.r,  et  conséquemment  le  montant  des  grundformen  pour  le  système 
cubo-biquadratique  binaire  est  61,  comme  j'ai  trouvé,  et  non  pas  64  comme 
M.  Gundelfinger  avait  pensé. 

»  Je  conclus  par  l'observation  importante  que  ma  méthode  serait  par- 
faitement démontrée  à /:)n'on  si  l'on  pouvait  démontrer  le  théorème  sui- 
vant : 

»  Soit  a  le  nombre  total  de  formes  linéairement  indépendantes  d'un 
type  donné  appartenant  à  un  système  donné  do  quantics,  c'est-à-dire 
(7  =  S  — S'  pour  les  formes  binaires  obtenues  par  composition  des  formes 
irréductibles  de  types  inférieurs,  et  u'  le  nombre  de  formes  du  même  type; 
alors,  si  (7  n'est  paspluspetitquea',  le  nombre  des  for  mes  irréductibles  du  type 
sera  c-  —  a'  et  dans  le  cas  contraire  zéro  :  c'est-à-dire  que,  dans  le  premier 
cas,  il  n'existera  nulle  liaison  linéaire  entre  les  formes  composées  et,  dans  le 


(  48.  ) 
cascontraire,  seulement  a'  —  7  telles  liaisons.  Ce  principe,  indubitablement 
vrai  pour  les  quantics  binaires,  s'étend  probablement  à  des  quantics  en 
général  et,  puisque  j'ai  donné  la  règle  universelle  pour  trouver  le  nombre 
total  des  formes  linéairement  indépendantes  d'un  type  donné,  il  s'ensuit 
que,  si  l'on  possède  la  connaissance  d'une  assemblée  de  formes  ou  plus  sim- 
plement la  connaissance  des  types  numériquement  exprimés  qui  figurent 
dans  une  assemblée,  parmi  lesquels  se  trouvent  toutes  les  formes  irréduc- 
tibles, on  a  le  moyen  de  trouver  par  un  calcul  purement  arithmétique 
quels  sont  les  types  qui  correspondent  à  des  formes  irréductibles  et  combien 
il  y  en  a  pour  chaque  type. 

»  On  aurait  donc  la  solution  arithmétique  et  sans  tâtonnement  du  pro- 
blème qui  vient  à  la  fin  de  la  méthode  de  M.  Gordan,  dont  la  difficulté  a 
créé  tant  d'embarras  dans  l'application  de  cette  méthode  et  produit  des 
erreurs  tellement  graves  dans  les  résultats  obtenus  et  jusqu'à  ce  jour 
acceptés  comme  vrais.  « 


ME3IOÏRES  PRESENTES. 

PHYSIQUE  APPLiQUli:E.  —  Ulilisnlion  industrielle  de  la  ctialeur  solaire. 
Note  de  M.  A.  Mouchot.  (Extrait.  ) 

(Renvoi  à  la  Commis-^ion  précédemment  nommée.) 

«  J'ai  l'honneur  de  soumettre  à  l'Académie  les  résultats  de  mes  essais 
d'applications  industrielles  de  la  chaleur  solaire  durant  l'Exposition  uni- 
verselle de  1878.  Ces  essais  ont  eu  pour  but,  les  uns  la  cuisson  des  aliments 
et  la  distillation  des  alcools;  les  autres,  l'euiploi  de  la  chaleur  solaire 
comme  force  motrice. 

»  Les  petits  appareils  de  cuisson  n'ont  pas  cessé  de  fonctionner  pendant 
les  jours  de  soleil.  Des  miroirs  de  moins  de  ^  de  mètre  carré,  construits 
avec  toute  la  régularité  désirable,  ont  suffi  pour  rôtir  \  kilogramme  de 
bœuf,  en  vingt-deux  minutes;  pour  confectionner,  en  une  heiue  et  demie, 
des  étuvées  qui  nécessitent  quatre  heures  avec  lui  feu  de  bois  ordinaire; 
pour  porter,  en  une  demi-heure,  |  de  litre  d'eau  froirle  à  l'ébullition,  ce 
qui  correspond  à  l'utilisation  de  9""', 5  par  minute  et  par  mètre  carré, 
résultat  remarquable  à  la  latitude  de  Paris. 

»    Les   alambics   solaires  ont    également  fourni  d'excellents  résultats. 


(  48a  ^ 
Munis  de  miroirs  de  moins  de  |  mètre  carré,  ils  portaient  3  litres  de  vin 
à  l'ébnllition  en  une  demi-heure,  et  donnaient  une  eau-de-vie  fine,  franche 
de  tout  mauvais  goût.  Cette  eau-de-vie,  soumise  une  seconde  fois  à  Ja  dis- 
tillation dans  le  même  appareil,  prenait  toutes  les  qualités  d'une  bonne 
liqueur  de  table. 

»  Mon  but  principal  était  de  construire,  pour  l'Exposition  universelle 
de  1878,  le  plus  grand  miroir  du  monde,  et  d'en  étudier  les  effets  au  soleil 
de  Paris,  en  attendant  l'occasion  de  l'expérimenter  sous  un  ciel  plus  pro- 
pice. Parfaitement  secondé  dans  ma  tâche  par  un  jeune  et  habile  ingénieur, 
M.  Abel  Pifre,j'ai  pu,  malgré  les  accidents  inséparables  d'une  construction 
nouvelle  de  cette  importance,  installer  définitivement,  le  1^'  septembre,  un 
récepteur  solaire  dont  le  miroir  présente  une  ouverture  d'environ  ao  mètres 
carrés.  Il  porte  à  son  foyer  une  chaudière  de  fer,  pesant,  avec  ses  acces- 
soires, 200  kilogrammes,  haute  de  2'",5o  et  dont  la  capacité  est  de  100  li- 
tres, savoir  3o  pour  la  chambre  de  vapeur  et  70  pour  le  liquide  à  vapo- 
riser. Un  mécanisme  spécial  permet  d'orienter  immédiatement  l'appareil 
pour  chaque  latitude,  puis  de  le  faire  tourner  de  l'orient  à  l'occident,  afin 
de  le  diriger  constamment  vers  le  soleil.  Un  enfant  suffit  pour  cette  der- 
nière tâche,  le  miroir  étant  équilibré  par  un  contre-poids. 

»  Le  récepteur  solaire  du  Trocadéro  a  fonctionné  le  2  septembre,  pour 
la  première  fois.  Il  a  porté,  en  une  demi-heure,  70  litres  d'eau  à  l'ébullilion; 
le  manomètre,  malgré  quelques  fuites  de  vapeur,  a  fini  par  accuser  près 
de  6  atmosphères  de  pression. 

»  Le  12  septembre,  malgré  le  passage  de  quelques  nuages  sur  le  soleil, 
la  chaudière  montait  plus  rapidement  en  pression;  la  vapeur  permettait 
d'alimenter  la  chaudière  à  l'aide  d'un  injecteur,  sans  affaiblir  notablement 
la  pression. 

»  Enfin,  le  32  septembre,  par  un  soleil  continu,  quoique  légèrement 
voilé,  j'ai  pu  pousser  la  pression  dans  la  chaudière  jusqu'à  6''"",2,  et  j'eusse 
certainement  atteint  une  pression  plus  considérable  si  le  soleil  ne  se  fût 
complètement  couvert.  Ce  même  jour,  j'ai  pu  faire  marcher,  sous  une 
pression  constante  de  3  atmosphères,  une  pompe  Tangye  élevant  de  i5oo  à 
1800  litres  d'eau  par  heure  à  la  hauteur  de  2  mètres. 

»  Hier,  29  septembre,  le  soleil  s'étant  dégagé  des  nuages  vers 
I  1''  So'",  j'avais  ^5  litres  d'eau  eu  ébuUition  à  midi  ;  la  tension  de  la  vapeur 
s'est  élevée  graduellement  de  i  à  7  atmosphères,  limite  du  manomètre, 
dans  l'intervalle  de  deux  heures,  malgré  l'interposition  de  quelques  vapeurs 
passagères.  J'ai  pu  recommencer  l'expérience  du  22  septembre,  puis  diriger 


(  483  ) 
la  vapeur  dans  un  appareil  Carré,  ce  qui  m'a  permis  d'obtenir  un  bloc  de 
glace.  .     << 

M.  J.  Canestrelli  adresse,  par  l'entremise  de  M.  Th.  du  Moncel,  une 
Note  relative  à  diverses  expériences  concernant  la  téléphonie  ('). 

L'auteur  signale,  en  particulier  :  i°  l'emploi  d'un  téléphone  sans  dia- 
phragme, combiné  avec  un  microphone;  2°  un  téléphone  récepteur  sans 
aimant;  3°  les  vibrations  d'un  aimant  ou  d'une  barre  de  fer  doux  sous  l'in- 
fluence de  courants  interrompus,  mises  en  évidence  par  le  microphone. 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 

M.  VivARÈs  adresse  une  Note  concernant  un  projet  d'appareil,  auquel  il 
donne  le  nom  de  «  Vocescribe  »,  et  qui  serait  destiné  à  fixer,  en  caractères 
ordinaires  et  automatiquement,  les  mots  émis  par  la  voix. 

(Renvoi  à  la  même  Commission.) 

M.  L.  DuREY  adresse  une  Note  concernant  la  possibilité  d'une  combinai- 
son du  téléphone  et  du  phonographe. 

(Renvoi  à  la  même  Commission.) 

M.  A.  Groslard  adresse  une  Communication  relative  au  Phylloxéra. 
(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra,) 

M.  J.  Balmv  adresse  une  nouvelle  Note  concernant  le  remède  préventif 
qu'il  a  indiqué,  contre  la  maladie  des  pommes  de  terre. 

(Renvoi  à  la  Section  d'Économie  rurale.) 

M.  E.-H.  Deinger  adresse  la  description  d'une  machine  destinée  à  l'uti- 
lisation de  l'acide  carbonique  solide,  comme  force  motrice. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Tresca.) 
M.  A.  PiNEL  adresse  un  Mémoire  concernant  la  «  Pressinervoscopie,  ou 

('  Ces  {•x[>éiiencfs  ont  été  effectuées  à  Rome,  iui  laboratoire  de  Physique  de  l'Univer- 
sité. 


(  48/)  ) 
diagnostic  des  maladies  de  poitrine  par  la  compression  des  pneumogas- 
triques et  du  grand  sympathique  «. 

(Renvoi  au  Concours  de  Médecine  et  de  Chirurgie,  pour  1879.) 

M.  Ch.  Antoine  adresse  un  complément  à  son  précédent  Mémoire  sur 
les  lames  de  haute  mer. 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 

M.  A.  Bracuet  adresse  une  nouvelle  Note  relative  aux  conditions  de 
fabrication  des  violons. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Physique.) 

M.  C.  Bellancé  adresse  un  certain  nombre  de  documents  relatifs  à  la 
fabrication  des  violons  Stradivarius. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Physique.) 


CORRESPONDANCE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la  Cor- 
respondance : 

1°  Une  brochure  de  M.  J.  Geiiocclii,  imprimée  en  italien,  et  relative  aux 
(i  fonctions  interpolaires  »; 

2°  Le  tome  II  de  l'ouvrage  de  M.  Dubrunfaut,  intitulé  :  «  Le  sucre  dans 
ses  rapports  avec  la  science,  l'agriculture,  lindustrie,  etc.  » 


ASTRONOMIE.  —  Découverte  d'une  petite  planète  à  i Observatoire  d' Ann-Arbor^ 
par  M.  Watson,  présentée  par  M.  Mouchez. 

«  Nous  avons  reçu  la  dépêche  suivante,  de  la  Smithsonian-Institution  : 
«  Planète  nouvelle  par  Watson,  Aun-Arbor,  le  23  septembre  1878, 
»  jîl  =  23''  14™,  uD  =  —  S"!'.  Mouvement  lent  vers  le  sud  ;  grandeur,  11*.  » 

»  MM.  Henry  ont  observé  celte  planète  à  l'Observatoire  de  Paris,  le  sa- 
medi 28  septembre.  Ils  ont  trouvé  la  position  suivante  : 


(  485  ) 

Étoile 
Temps  moyen        Ascension  Distanen  de 

1878.  de  Paris.  droite.  Io[;(p.ir. x  A).         polaire.  lo[;(pai'.x  A).       conipar. 

Sept. 08    iii'4i"'27'   23''9'"22%74    +(7,03,3)     98"ii'i4",5     —(0,872)    192W.H.23 
Posilion  moyenne  de  Vèloile  de  conipnrnison. 


Nom 

Ascension 

Réduction 

Dist.ance 

Réduction 

(le  l'étoile. 

droite. 

au  jour. 

polaire. 

au  jour. 

9?- 

Weisse  H. 

23... 

,      23''ii"'28\  3o 

+4%  36 

98°  12' 32",  8 

-25",  3 

ASTRONOMIE.    ~  Sur  les  planètes  inira-merciirielles.  Noie  de  M.  Gaillot, 
présentée  par  M.  Mouchez. 

«  Connaissant  la  position  exacte  observée  par  M.  Wafson,  savoir  : 

Temps  moyen  de  Paris,  1878  juillet  29,    io''34"',     ffl  =  8''27"24%     CD  =  +  18"  16', 

nous  avons  pu  compléter  la  recherche  que  nous  avons  commencée  tlans 
le  but  de  savoir  s'il  est  possible  d'assimiler  l'astre  observé  à  l'un  ou  l'autre 
de  ceux  qui  se  mouvraient  sur  l'une  des  quaire  orbites  hypothétiques 
indiquées  par  Le  Verrier,  et  dont  nous  avons  précédeininent  donné  les 
éléments  (voir  le  Compte  rendu  de  la  séance  du  5  août). 

))  Nous  avons  dû  définitivement  rejeter  les  orbites  (II),  (III)  et  (IV).  Une 
erreur  de  signe,  qu'explique  la  rapidité  avec  laquelle  avait  dû  être  fait  notre 
premier  travail,  avait  altéré  surtout  les  résultats  correspondant  à  la  con- 
jonction supérieure,  et  nous  avait  fait  croire  à  une  approximation  qui  ren- 
dait possible  l'orbite  (III).  Vérification  faite,  l'écart  est  de  5o  degrés.  Il 
nous  reste  donc  à  considérer  seidement  l'orbite  (I). 

»  Nous  avons  revu  tous  les  calculs  relatifs  à  la  détermination  de  cette 
orbite,  et,  après  un  examen  attentif,  nous  avons  dû  rejeter  définitivement 
l'observation  Lummis  (1862,  mars  19)  qui  ne  paraît  nullement  compatible 
avec  l'observation  Lescarbault,  non-seulement  à  cause  des  écarts  entre  les 
résidus  des  équations  de  condition,  mais  parce  que,  ainsi  que  M.  Hiud  l'a 
montré,  ces  deux  observations  donnent  une  différence  de  180  degrés  pour 
la  longitude  des  nœuds.  Le  Verrier  avait  déjà  rejeté  l'observation  Side- 
bolham(i849,  octobre  2).  Il  nous  restait  donc  quatre  observations  pour 
déterminer  la  longitude  moyenne  de  l'époque,  le  moyen  mouvement, 
l'exceniricilé  et  la  longitude  du  périhélie.  Des  deux  autres  éléments,  l'un, 
la  longitude  du  nœud,  était  indiqué  approximativement  par  la  position  du 

('.  R.,  1878,  2'  Semestre.   (T.  LXXXVII,  Hfo  H.  )  66 


(  486  I 
Soleil  au  moment  des  passages  observés;  l'autre,  l'inclinaison,  restait  tout 
à  fait  indéterminé. 

»  Nous  avons  obtenu  ainsi  l'orbite  d'une  planète  qui,  au  29  juillet  iS'yS, 
serait  passée  assez  près  de  la  position  observée  |)ar  AI.  Watson.  Nous  nous 
sommes  cru  autorisé  à  faire  entrer  son  observation  dans  le  système  des 
équations  qui  devaient  nous  donner  les  éléments  auxquels  nous  voulions 
nous  arrêter  définitivement. 

»  Nous  avons  trouvé  ainsi,  le  temps  étant  compté  à  partir  de  midi  moyen 
du  i'"''  janvier  i85o  : 

Longitude  moyenne  de  l'époque.  .  ....  i65",   89 

Moyen  mouvement  diurne -i     i4°,  84563o 

Excentricité o,2538 

Longitude  du  périhélie .  .  iSS",  3 

»  La  comparaison  des  positions  calculées  aux  positions  observées  a 
donné  les  résultats  suivants  : 

Longitude 
héliocen  trique. 
Calcul-observalion. 
o 

Fritsch,  1802,  ocl.    10,0 0,0 

Stark,            '^'9>  o*^'-      9>o '3-14 

De  Cuppis,    i83g,  cet.      2,0. —  2,4 

Lescarbault,  iSSg,  mars  26,22 0,0 

■\Vatson,          1878,  juin.  29,44- 0,0 

»  Le  désaccord  que  présentent  les  observations  Fritsch  et  Staik  n'a  rien 
qui  doive  stupreudre  ;  les  résidus  correspondent  à  environ  3  heures  de  dif- 
férence dans  le  temps  de  l'observation  :  or  nous  ne  pouvons  répondre  de 
l'heure  de  midi  que  nous  avons  choisie  arbitrairement,  à  défaut  de  rensei- 
gnements précis. 

M  La  moyenne  des  longitudes  oix  les  passages  ont  été  observés  donne 
environ  12  degrés  pour  le  nœud  correspondant  au  passage  d'octobre. 
Adoptant  cette  valeur  pour  la  longitude  du  nœud  ascendant,  ou  conclut 
de  l'observation  Watson  4°4'  pour  la  valeiu'  de  l'inclinaison. 

»  A  l'hypothèse  que  nous  avons  faite  on  peut  opposer  deux  graves  ob- 
jections : 

»  i"'  La  partie  éclairée  de  l'hémisphère  visible,  au  moilient  de  l'obser- 
vation Watson,  eût  été  très-faible  si  l'astre  observé  eût  occupé  la  position 
qui  résidterait  de  nos  éléments  ; 

)>   2"  L'inclinaison  de  l'orbite  est   telle   que  la   planète  elevrait   passer 


'  4B7  ) 
chaque  année,  en  avril  et  en  octobre,  entre  la  Terre  et  le  disque  solaire,  et 
il  serait  bien  extraordinaire  qu'on  n'en  eût  pas  fait  de  beaucoup  plus  nom- 
breuses observations. 

»  L'orbite  II,  détersninée  par  Le  Verrier,  peut  également,  au  point  de 
vue  du  nionvemenî  héliocentrique,  représenter  le  second  astre  observé 
par  M.  Watson  (/R  —  8''8'"38%  ©  ^  -i-  i6°3'),  en  admettant  toutefois  que 
la  longitude  du  nœud  ascendant  diffère  peu  de  i8o  degrés,  ce  qui  s'accor- 
derait avec  l'observation  Lummis,  mais  exclurait  l'observation  Lescarbault, 
laquelle  donne  à  peu  près  o"  pour  cette  longitude. 

1)  Les  observations  Fritsch,  Stark,  de  Cu|)pis,  Lummis,  Watson  (2"  astre) 
nous  ont  donné  les  éléments  suivants,  rapportés  au  midi  moyeu  du  i*"^  jan- 
vier i85o  : 

Longitude  nioycniie  de  l'époqHo 336°,  3 7 

Moyen  mouvement  diurne 12°, 873.945 

Longitude  du  [«-nhéliV 28°,  5 

Excentricité 0,2447 

Ou  en  déduit  : 

Demi-grand  uxe o,  i8o3 

Durée  de  la  révolution 2'-J,g8 

»  La  situation  de  l'astre  au  moment  des  passages  sur  le  disqtie  solaire, 
donne  une  valeur  approchée  de  la  longitude  des  nœuds,  et  l'observation 
Watson  permet  iVen  déduire  l'inclinaison  correspondante  Nousadopterons, 
comme  valeur  approchée  seulement  : 

Longitude  du  nœud  ascendant i85" 

Inclinaison 17» 

■)  La  comparaison  des  longitudes  héliocentriques  calculées  aux  longitudes 
observées  donne  les  résultats  suivants  : 

Calcul-observation. 

Fritsch,  1802,  octobre   10,0 —  0,9 

Stark,  181C),   octobre     q,o -I-    0,9 

De  Cuppis,  1839,   octobre     2,0 —   0,6 

Lummis,  1862,  mars       19187 +0,9 

Watson,  1878,  juillet      29,44' —   0.3 

"  Faisons  remarquer  encore  que  pour  cette  seconde  orbite,  contraire- 
ment à  ce  qui  arrive  pour  la  précédente,  l'inclinaison,  étant  considérable, 

66.. 


(  488  ) 
rend  Irès-doiiteiise  la  possibilité  d'un  passage  pour  toutes  les  époques  où 
ils  ont  été  observés. 

»  Il  pourra  paraître  contradictoire  de  combiner  successivement,  comme 
nous  l'avons  fait,  les  mêmes  observations  avec  d'autres  relatives  à  des 
abtres  nécessairement  différents.  On  comprendra  pourtant  facilement  qu'au 
point  où  en  est  encore  la  question,  on  ne  peut  guère  espérer  de  la  résoudre 
qu'au  moyen  d'hypothèses  dont  les  conséquences  devront  être  vérifiées  par 
des  observations  ultérieures. 

»  Les  observations  des  planètes  intra-mercurielles  seront  toujours  très- 
difficiles  et  peut-être  possibles  seulement  pendant  les  éclipses  ou  au  mo- 
ment des  passages  sur  le  disque  solaire.  Elles  seront,  par  conséquent, 
extrêmement  rares,  et,  vu  la  rapidité  du  mouvement, ces  astres  auront  accom- 
pli un  grand  nombre  de  révolutions,  cent  peut-être,  entre  deux  observations 
consécutives.  Il  sera  donc  toujours  difficile  de  relier  ces  observations,  et 
l'on  n'y  arrivera  probablement  que  par  des  procédés  analogues  à  ceux  dont 
Le  Verrier  a  donné  un  exemple,  et  dont  nous  nous  sommes  fait  un  devoir 
de  poursuivre  l'application.  « 


THERMODYNAMIQUE.  —  Sur  l'altractioii  moléciilaiiej  dans  ses  rapports 
avec  ta  température  des  corps.  Note  de  M.  M.  Lévy. 

«  La  démonstration  que  nous  avons  donnée,  dans  notre  dernière  Com- 
munication, d'une  loi  générale  sur  la  dilatation  des  corps,  repose  sur  les 
deux  propositions  fondamentales  de  la  Thermodynamique,  et  sur  cette  autre 
proposition  :  que  les  actions  mutuelles  des  molécules  d'un  corps  sont  in- 
dépendantes de  leurs  températures. 

»  Cette  dernière  proposition,  nous  l'avions  admise  à  titre  d'hypothèse; 
nous  voulons  établir  aujourd'hui  qu'elle  découle  de  la  première  proposi- 
tion de  la  Thermodynamique,  en  sorte  que  notre  loi  elle-même  se  trouvera 
édifiée  unupiement  £ur  les  deux  propositions  qui  servent  de  fondement  à 
cette  science. 

»  Pour  justifier  cette  assertion,  concevons  un  corps  quelconque  en 
mouvement  sous  l'influence  :  i°  de  forces  extérieures  F  ;  2°  d'actions 
nuituelles^,  sur  la  nature  desquelles' ho((s  ne  Jetons  aucune  hjpothèie; 
3"  d'une  certaine  quantité  de  chaleur  reçue  du  dehors. 

»  Soit  ^'Q  la  quantité  positive  ou  négative  de  chaleur  reçue  pendant  un 
intervalle  de  temps  infiniment  petit  dt  (nous  emploierons  la  caractéristique 


(  489  ) 
d'  pour  les  quantités  infiniment  petites  qui  ne  sont  pas  des  différentielles 
exactes  ou  qu'on  ne  sait  pas  à  l'avance  en  être)  ;  une  portion  d'q  de  cette 
chaleur  est  employée  à  accroître  les  températures  des  divers  points  du 
corps;  le  surplus,  soit  d'Ç^  —  d'q,  se  transforme  en  travail  et  donne  lieu 
à  un  travail  E  [d'Ç)  —  d'q),  E  étant  l'équivalent  mécanique  de  la  chaleur, 
»  Supposons  que  le  corps  décrive  un  cycle  complet  quelconque,  ce  qui 
ne  veut  pas  dire  seulement  que  tous  ses  points  décrivent  des  courhes  fer- 
mées et  reprennent  leurs  vitesses  à  la  fin  de  l'orbite,  mais  aussi  qiiils  repren- 
nent leurs  températures;  si' nous  appliquons  le  théorème  des  forces  vives  à 
ce  cycle,  il  viendra 

o  =  /lG,F4-/2E,/-hE/.rQ-E/rfVy, 

£?^  désignant  un  travail  élémentaire. 

»  Mais,  en  vertu  de  la  première  proposition  de  la  Thermodynamique, 

/:St,F-+-E/r/'Q  =  o,  d'où 

[a]  f{2Ej-Ed'q)  =  o, 

ce  qui  équivaut  à  dire  que  la  quantité  sous  le  signe  /  est  la  différentielle 
totale  d'une  certaine  fonction  de  toutes  les  variables  qui,  à  la  fin  du  cycle, 
reprennent  leurs  valeurs,  c'est-à-dire  non-seulement  des  coordonnées  JCi, 
j-j,  Zi  des  divers  points  du  système  matériel  considéré,  et  que  nous  suppo- 
sons au  nombre  de  Ji  (en  sorte  que  /  =  i ,  2,  3,  . . . ,  «),  mais  aussi  des  tem- 
pératures T,  de  ces  points.  Ainsi 

{b)  Ir^J  -Ed'q=  ^EdU, 

U  étant  une  fonction  des  4"  variables  jr,,  ji,  z,,  T,.  Cette  fonction  n'est 
autre  que  celle  qu'on  appelle  la  chaleur  interne. 

»  L'équation  [a)  ou  son  équivalente  [b]  est  la  seule  qu'on  puiese  tirer 
directement  de  la  première  proposition  de  la  Théorie  mécanique  de  la  cha- 
leur, si  l'on  n'admet  aucune  idée  préconçue  sur  la  nature  du  calorique; 
et  nous  ne  comprenons  pas  les  raisonnements  à  l'aide  desquels  on  a  essayé 
d'en  déduire  que  IS^J  esl  une  différentielle.  On  a  bien  pu  prouver  que, 
pour  certains  cycles  particuliers,  pendant  lesquels  la  température  ou  la  quan- 
tité de  chaleur  reçue  reste  invariable,  on  a  J l^^j  =  o  ;  mais  de  là  il  n'est 
pas  permis  de  conclure  que  lil^J so'iX.  une  différentielle. 

M  Maintenant,  je  dis  que,  quelque  idée  qu'on  se  fasse  de  la  nature  de  la  cha- 
leur, la  quantité  de  chaleur  d'q  employée  à  élever   les   températures  des 


(  49"  ) 
divers  points  du  corps,  sans  déplacement  de  ces  points,  est  nécessairement  la 
dif'ff'rentielle  exacte  d'une  fonction  des  ri  variables  T,. 

»  En  effet,  la  quantité  de  chaleur  nécessaire  pour  élever  de  t?Tj  la 
température  d'une  molécule  de  masse  m^  est  nécessairement  une  expression 
de  la  forme  :  iit^y^dTi,  y,  ne  pouvant  dépendre  que  de  la  température  T, 
de  cette  molécule  et  des  constantes  spécifiques  relatives  à  la  matière  qui  la 
compose. 

»   Donc  la  quantité  totale  de  chaleur  restée  à  l'état  sensible  est 


d'(j  =  ^777,7,  «?T,  =:  d^w,j-iidT,  ; 


«V/  étant  ainsi  une  différentielle,  il  en  est  de  même,  en  vertu  de  (a),  de^T^/; 
et,  comme  cette  somme  est  une  expression  de  la  forme 

i 

ne  contenant  aucun  terme  en  ^T,,  elle  ne  peut  être  que  la  différentielle 
d'une  fonction  ne  contenant  pas  les  variables  T,,  ne  contenant,  par  consé- 
quent, que  les  coordonnées  a?;,  j-,,  s,. 

•)  Ainsi  il  résulte  de  là  :  i"  que  les  attractions  moléculaires  admettent 
une  fonction  des  forces  ;  2°  que  cette  fonction  reste  la  même  quelles  que 
soient  les  températures  des  divers  points  du  corps;  3°  que,  par  suite,  l'ac- 
tion mutuelle  de  deux  molécules  d'un  corps  est  bien  indépendante  de  la 
température,  ce  qui  justifie  complètement  la  loi  établie  dans  notre  der- 
nière Communication,  et  la  range  au  nombre  des  conséquences  nécessaires 
des  deux  propositions  de  la  Thermodynamique. 

»  Cette  loi,  qui  consiste  en  ce  que  la  pression  d'un  corps  échauffé  sous 
volume  constant  varie  linéairement  avec  la  température,  prouve  que  la 
définition  expérimentale  de  la  température  adoptée  par  Dulong  et  plus  tard 
par  Regnault,  à  savoir  la  pression  d'une  masse  gazeuse  à  volume  con- 
stant, s'étendrait  facilement  au  cas  où,  au  lieu  d'une  masse  gazeuse,  on 
considérerait  tout  autre  corps. 

))  Enfin,  sans  vouloir  ici  tirer  de  cette  loi  toutes  les  conséquences  qu'elle 
comporte,  nous  ferons  pourtant  la  remarque  suivante  : 

»  Dans  une  précédente  Communication,  nous  avons  cherché  quelles 
sont  les  données  strictement  nécessaires  à  emprunter  à  l'expérience  pour 
pouvoir  étudier  un  corps  au  point  de  vue  thermodynamique  (et  l'in- 
térêt de  cette  question  apparaîtra  surtout  si  l'on  observe  que,  dans  les 


(  491  ) 
meilleurs  traités,  on  emprunte  à  l'observation  des  données  surabondantes, 
même  pour  faire  la  théorie  la  plus  simple  de  toutes,  celle  des  gaz)  ;  nous 
sommes  arrivé  alors  à  un  résultat  que,  pour  abréger,  nous  pouvons 
énoncer  ainsi  :  il  suffit  de  connaître  toutes  les  lignes  isothermes  du  corps 
et  une  seule  de  ses  lignes  adiabaliques. 

))  La  loi  qui  fait  l'objet  du  présent  travail  conduit  au  résultat  suivant,  bien 
plus  satisfaisant  et  très-inattendu  :  Pour  connaître  toutes  les  lignes  isothermes 
et  toutes  les  lignes  adiabatiques  d'un  corps,  et  pouvoir,  par  suite,  l'étudier 
complètement,  iljaut  et  il  suffit  de  connaître  deux  de  ses  lignes  isothermes  et 
une  seule  de  ses  lignes  adiabatiques. 

n  Sous  forme  physique,  on  peut  dire  qu'il  suffit  d'observer  :  i°  la  dilata- 
tion du  corps  sous  t^eu.r  pressions  différentes,  ou  pbis  généralement  pour 
deux  séries  d'états  répondant  à  deux  courbes  arbitrairement  tracées  dans 
le  plan  des  {pv),  ce  qui  équivaut  à  dire  que  les  oo  ^  observations  dont 
nous  parlions  au  début  de  notre  précédente  Communication  sont  rem- 
placées seulement  par  deux  intinités  simples  d'observations;  2°  l'une  des 
chaleurs  spécifiques,  pour  une  seule  pression  particulière,  ou  plus  géné- 
ralement pour  une  seule  série  d'états  du  corps  répondant  à  une  courbe 
arbitrairement  tracée  dans  le  plan. 

»  Si  l'on  admet,  avec  MM.  Clausius  et  Hirn,  que  la  capacité  calori- 
fique de  chaque  corps  est  une  constante,  cette  seconde  série  d'observa- 
tions se  réduit  à  une  observation  unique.  » 


HYDRAULIQUE.  Des  pertes  de  charge  qui  se  produisent  dans  l'écoulement  d'un 

liquide,  quand  la  section  vive  du  fluide  éprouve  un  accroissement  brusque. 
Note  de  M.  J.  Bocssinesq,  présentée  par  M.  de  Saint- Venaut. 

«  Quand  une  masse  fluide  s'écoule  d'un  mouvement  permanent  suivant 
une  certaine  direction,  mais  dans  des  conditions  telles  que  sa  section  nor- 
male, a()rés  avoir  été  sensiblement  constante,  grandisse  rapidement  d'a- 
mont en  aval  et  devienne  de  nouveau  constante,  il  y  a,  comme  on  sait,  une 
portion  plus  ou  moins  grande  de  sou  énergie  ou  charge  qui  se  transforme 
eu  tourbillonnements  et  se  trouve  perdue  pour  l'écoulement  ultérieur. 
M.  Bélanger  a  montré  que  de  telles  inertes  de  charge  s'évaluent  eu  appli- 
quant le  principe  des  quantités  de  mouvement,  suivant  la  direction  de  l'é- 
coulement, au  liquide  compris  entre  l'une,  ffo,  des  dernières  sections 
fluides   précédant  l'épanouissement  des  filets,  et  l'une,  a,,  des  premières 


(  49'^  ) 
sections  qui  suivent  le  même  épanouissement.  La  pression  varie  hvdro- 
statiquement  sur  chacune  de  ces  sections,  car  la  deuxième,  c,,  est  occupée 
tout  entière  par  des  filets  sensiblement  rectiiignes  et  parallèles  qui  la  tra- 
versent normalement  avec  des  vitesses  dont  j'appellerai  U,  la  moyenne;  et 
la  première,  Cq,  se  compose  d'ime  partie  [section  vive)  traversée  de  même, 
normalement,  par  des  filets  sensiblement  rectilignes  et  parallèles,  avec  des 
vitesses  dont  Uo  désignera  la  moyenne,  et  d'une  autre  partie  où  le  fluide  est 
moii,  c'est-à-dire  relativement  stagnant.  D'ailleurs,  dans  les  cas  où  la  diver- 
gence des  filets  liquides  est  précédée  et  résulte  d'un  changement  des  di- 
mensions transversales  du  lit  solide  qui  les  contiennent,  on  suppose  ce 
changement  assez  brusque  pour  qu'il  soit  déjà  effectué  immédiatement  à 
l'amont  de  la  section  7,,,  c'est-à-dire  pour  que  la  paroi  soit  cylindrique 
entre  les  deux  sections  Co,  ff,,  ou,  du  moins,  puisse  être  rendue  telle  sans 
modifier  l'écoulement  :  ce  qui  exige  qu'elle  ne  se  trouve  en  contact  qu'avec 
du  fluide  niorl  aux  endroits  où  elle  s'écarterait  de  la  forme  cylindrique. 
Dans  ces  conditions  et  en  admettant  pour  simplifier  que  l'axe  du  lit  soit 
horizontal,  la  somme  des  actions  extérieures  à  considérer  sera  l'excès  de  la 
pression  P„,  supportée,  suivant  l'axe  du  canal,  par  toute  la  section  rj„  et 
par  la  surface  libre  (quand  il  y  en  a  une),  sur  la  pression  aussi  totale  P,, 
qu'éprouve  la  section  cr,,  et  sur  le  frottement  des  parois  (que  rend  sen- 
sible l'épanouissement  même  des  filets).  Quant  à  l'accroissement  égal,  par 
unité  du  temps,  de  la  quantité  de  mouvement  que  possède  la  masse  fluide, 
il  est  le  produit  de  la  densité  p  par  la  dépense  Q  =  U,  7,  et  par  U,  —  [!„ 
si  l'on  attribue  aux  divers  filets  fluides  les  mêmes  vitesses.  On  aurait  donc 
pQ(U„  —  U,  )  =  P,  —  Po-  sans  le  frottement  extérieur  et  sans  l'inégalité  de 
vitesse  des  filets.  J'ai  montré  au  §  XIV,  n°  53,  de  VEssai  sur  la  théorie  îles 
eaux  cournines  [Savants  étrangers,  t.  XXlll),  qu'on  tient  assez  bien  compte 
de  tout  en  posant 

(i)  pU,ff,(a',U„-«',U,)  =  P, -Po, 

où  oc„,o''i  désignent  les  valenrs  respectives  que  reçoit,  sur  les  sections  (j„,  g,, 
un  coefficient  «'(variable  dans  les  divers  casde  i  à  1,1  5  environ),  exprimant, 
dans  toute  section  vive,  l'excès  de  deux  fois  le  cube  moyen  du  rapport  des 
vilesses  des  divers  filets  à  la  vitesse  moyenne  sur  le  carré  moyen  du  même 
rapport.  Pour  évaluer  P,  —  Po,  appelons  respectivement  p,  et  p„  les  pres- 
sions, par  unité  superficielle,  aux  points  les  plus  hauts  de  <7,  et  dg,  pressions 
qui  se  transmettent  sur  toute  la  section  correspondante  et  sur  la  surface 
libre  contiguë,  quand  il  y  en  a  une  :  elles  donnent  en  tout,  dans  P,  —  Pn. 


(493) 
le  produit  {p,  —  po)^,.  Il  faut  y  joindre,  en  appelant  h  l'élévation  du  niveau 
entre  Cg  et  c;,,  le  ferme  pghag,  différence  des  pressions  hydrostatiques  exer- 
cées sur  la  section  g,  et  sur  la  partie  pareille  de  7,,  plus  la  pression  hydro- 
statique supportée  par  la  partie  supérieure,  a,  —  ^o,  de  7,,  savoir 

I  +  m  ^  ' 

— - —  désignant  la  distance  verticale,  au  sommet  de  celte  partie  a,  —  g„,  de 
son  centre  de  gravité,  en  sorte  que  m  est  un  nombre  positif  d'autant  plus 
grand  que  la  largeur  à  fleur  d'eau  l,  entre  c,,  et  g,,  croît  relativement  plus,  et 
qui  vaudrait  i ,  soit  pour  l  constant,  soit  pour  h  très-petit.  L'équation  (i),  réso- 
lue par  rapport  à  h,  deviendra  ainsi 

(7,-+- /«T.  i  pg  ~^       g      y 

»  Remplaçons  [\-hm)G,  par  (o-,  +  hjco) -H '«(ff,  —  cTo)»  de  manière  à 
dédoubler  le  second  membre  et  à  pouvoir  isoler  — — —  —  //,  qui,  joint  à 

"°  °  ^  ' — '-■,  donne  la  perte  de  charge.  Cette  perte  vaudra,  en  y  substituant 
à  la  grande  parenthèse  de  (a)  sa  valeur  tirée  de  (2), 


(3)  Perte  de  charge  = 


'■g  (  1  +  OT  )  0-, 


»  Sous  cette  forme,  elle  convient  pour  un  liquide  coulant  le  long  d'un 
tuyau,  dans  le  cas,  laissé  jusqu'ici  de  côté  par  les  Traités  d'hydraulique 
(mais  sur  lequel  M.  de  Saint-Yenant  vient  d'appeler  mon  attention),  où  le 
tuyau  n'est  plein  qu'après  l'épanouissement  des  filets  fluides.  Elle  montre 
aussi,  en  y  faisant,  pour  simplifier,  «0=  i,  a',  =^  i,  et  observant  que 
C|  —  ffo>  fi  sont  de  même  signe,  que  la  formule  de  Borda  donne  des  perles 
de  charge  trop  fortes,  si  ce  n'est  quand  l'accroissement  de  la  section  fluide 
totale,  entre  g„  et  a,,  est  insignifiant  par  rapporta  celui  de  la  section  vive. 

»  Si  l'on  n'avait  pas  remplacé  la  grande  parenthèse  de  (2)  par  sa  valeur, 
mais  qu'on  etit  posé  a'^  =  u\  =  a',  quelques  réductions  auraient  donné 

(  Perte  de  charge  =  "'"'(U.- U.)(U„a  -  u,.,) 

,^,  1  °  g[<7,-hm,j,) 

)  a'(Uo— U,)'  C7,  —  ini7a  m{t7,  —  (7„)  ih  —  P« 

\  2g  (7,  H-  «/c-„  CT,  H-  niT,         pg 

»  Le  second  membre  se  réduit:  i"  pour  lui  tuyau  plein  de  liquide  (où 
Gf,  -—  ij,),  au  produit  de  a',  par  ce  que  donne  la  formule  de  Borda;  2°  pour 

t^.  R.,  1878,  2»  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N"  14.)  ^7 


(  494  ) 

un  ressaut  (où  /;„  =  /?,  et  \J„<jo  =  U,  c-,  ),  à  ce  même  produit,  multiplié  par 
= —  ;  i"  quand  on  a  seulement  p,  =  i\,  ou  qu  une  surface 

libre  relie  les  deux  sections  do,  c,  aux  deux  premiers  termes;  et  4°»  enfin, 
aux  deux  derniers  quand  Un^o  =  U,  <7,,  comme  lorsqu'il  s'agit  d'un  tuyau 
où  le  liquide  entre  librement  par  la  section  a^  en  ne  le  remplissant  qu'aux 
approches  de  la  section  a,.  Les  termes  ainsi  obtenus,  dans  le  premier  cas, 
se  réduisent  à  un  carré,  et,  dans  les  trois  autres  cas,  sont  également  tous 
positifs  (du  moins  pourm^i,  c'est-à-dire  quand  Ii  est  très-petit  ou  encore 
quand  la  largeur  à  fleur  d'eau  ne  croît  pas  à  mesure  que  le  niveau  monte)  : 
cela  résulte  des  hypothèses  Uo  >•  U,,  Uo<7oï^U,  (7,  et  de  la  formule  (2)  (don- 
nant /i  >  o,  ff,  >  ffo  dans  un  canal  découvert)  ou,  s'il  s'agit  d'un  tuyau,  de 
ce  fait  qucp,  y  dépasse  p„,  vu  que  l'excès  de  vitesse  s'y  change  partiellement 
en  pression  sur  la  section  a,. 

»  Nous  bornant  au  cas  p,  =  Po,  mettons,  dans  (4),  Uo  —  U,  en  facteur 
commun,  puis  remplaçons  ce  facteur  et,  finalement,  Uo  par  leurs  valeurs 
tirées  de  (2)  et  de  la  relation  p-GaV^  —  i?,  U, ,  où  ^i  désigne  le  rapport  sur  la 
section  c,,,  de  la  partie  vive  à  l'aire  totale.  Il  viendra 


'5)      Perle  de  charge  — 


2    I  4-  w) 


•)[' 


mrr,, 


2111 


G-)} 


»  Pour  un  simple  ressaut,  jj.  ^  i;  et  cette  expression,  si  les  sections  a„, 
G,  sont  des  rectangles  ayant  les  hauteurs  hg,  //,,  prend  la  forme  connue 


PHYSIQUE.  —  Des  minima  produits,  dans  un  spectre  calorifique,  par  l'appareil 
réfringent  et  In  lampe  qui  servent  à  la  formation  de  ce  spectre.  Note  de 
MM.  Atmonnet  et  Maquenne,  présentée  par  M.  Yvoii  Villarceau. 
(Extrait  par  les  auteurs.) 


«  L'un  de  nous,  quelque  temps  avant  de  publier  la  méthode  d'analyse 
spectrale  insérée  dans  les  Comptes  rendus,  t.  LXXXllI,  p.  1102,  s'en  était 
servi  pour  étudier  les  spectres  calorifiques,  fournis  par  une  lampe  Bour- 
bouze  portée  à  diverses  températures,  et  un  appareil  réfringent  de  flint 
composé  de  deux  lentilles  et  d'un  prisme. 

»  Voici  quelles  ont  été  les  limites  des  minima  obtenus  lorsque,  la  lampe 
étant  portée  au  blanc,  la  fente  calorifique  d'admission  ayant  o™'",5,  la  pile 


(  495  ) 
thermo-électrique  linéaire  de  o^jOoi  d'ouverture  était  située  à  178  milli- 
mètres du  prisme  et  se  déplaçait  de  o""",  a  en  0°"°,  2,  par  suite  de  o°4'  en 
o°4'  : 


0  4', 

1  0  0 

I  12  a 

1  20 

2  20  à  2  24 

3  44  à  3  48 

0  16 

0  20 

1  32 

I  36 

2  40  2  44 

3  56   40 

0  3-2 

0  36 

I  4° 

.  44 

3  12  3  16 

0  52 

I  0 

2   0 

2  o4 

3  36   3  40 

Le  point  zéro  correspond  à  la  limite  du  rouge  et  de  l'obscur. 

M  Cette  année,  à  l'École  d'Agriculture  de  Grignon,  avant  d'observer  le 
spectre  d'un  corps  absorbant  quelconque,  nous  avons  dû  reprendre  l'étude 
précédente;  car  notre  appareil  réfringent  n'a  pas  la  même  composition  que 
celui  dont  nous  venons  de  parler.  Il  est  ainsi  disposé  :  quelque  peu  en 
avant  du  foyer  d'un  système  formé  de  deux  lentilles  successives  de  crown 
et  éclairé  par  la  lampe  Bourbouze  portée  au  blanc,  se  trouve  placée  la  fente 
d'admission  large  de  o"'",  5  (')  ;  la  chaleur  rayonnante,  après  avoir  tra- 
versé cette  fente,  est  reçue  d'abord  sur  une  lentille  de  flint,  puis  sur  un 
prisme  de  même  substance,  enfin  sur  la  pile  linéaire  ayant  une  largeur  et 
une  ouverture  de  j""",6.  Devant  la  fente  d'admission  est  située  l'auge  de 
verre,  qui,  pour  des  études  ultérieures,  doit  renfermer  diverses  dissolutions. 
L'intervalle  des  deux  parois  planes  de  cette  auge  est  de  5  millimètres. 

))  Afin  de  vérifier  si  les  minima  que  nous  obtenions  n'étaient  pas  dus  à 
quelques  défauts  de  construction  dans  la  vis  micrométrique  servant  au  dé- 
placement de  la  pile,  nous  avons,  dans  nos  expériences,  changé  plusieurs 
fois  et  les  distances  des  lentilles  entre  elles  et  celle  du  prisme  à  là  pile. 
Malgré  ces  variations,  nous  avons  constamment  obtenu  les  mêmes  résultats. 

»  Le  courant  d'air  alimentant  notre  lampe  est  fourni  par  un  injecteur 
à  vapeur,  muni  d'un  manomètre  régulateur  Schlœsing  ;  pour  régulariser 
encore  la  tension  déjà  presque  invariable  de  cet  air,  et  pour  le  dépouiller 
de  la  plus  grande  partie  des  gouttelettes  d'eau  qu'il  entraîne,  on  l'amène 
par  un  orifice  étroit,  à  la  sortie  de  l'instrument  (^),  dans  un  réservoir  d'une 
capacité  d'environ  12  litres.  Après  s'être  échappé  de  ce  récipient,  par  une 
petite  ouverture,  il  est  conduit  à  la  lampe  ;  pour  retenir  le  reste  de  l'eau 
entraînée,  on  a  disposé,  sur  ce  dernier  trajet,  une  série  de  flacons,  munis 


(')  Si  la  fente  était  placée  au  foyer,   on  n'aurait  pas  son  image  dans  ctiaque  portion  du 
spectre,   mais  celle  de  la  lampe. 

(  =  )  Cet  instrument  a  été  construit  par  M.  Wiesnegy. 

67. 


(496) 
chacun  d'un  large  lulie  de  verre  à  trois  voies  ;  l'air  peut  ainsi  passer  à  la 
partie  supérieure  des  flacons  et  l'eau  être  retenue  par  eux. 

»  Pour  avoir  le  gaz  sous  pression  constante,  sans  régulateur  autre  que 
la  cloche  à  gaz  de  l'École,  et  ne  pas  être  gênés  par  les  variations  diurnes 
de  la  température,  nous  avons  constamment  fait  nos  observations  entre 
lo  heures  du  soir  et  4  heures  du  matin.  Notre  lampe  Bourbouze  avait, 
dans  ces  conditions,  une  constance  remarquable. 

»  Pour  mesurer  l'ouverture  de  notre  pile,  nous  déplaçons  cette  der- 
nière à  l'aide  de  la  vis  micrométrique  qui  la  porte,  de  façon  à  amener 
successivement  ses  deux  bords  en  coïncidence  avec  l'un  des  fils  du  réti- 
cule d'une  lunette  fixe. 

»  Afin  de  déterminer  exactement  la  limite  du  rouge  et  de  l'obscur,  nous 
plaçons,  siu'  la  moitié  de  la  pile,  une  feuille  de  papier  portant  un  trait  fin  ; 
en  nous  servant  de  la  lunette,  nous  faisons  coïncider  ce  trait  avec  le  bord 
de  la  pile  que  doit  quitter  en  premier  lieu  la  limite  cherchée;  et,  le  spectre 
étant  obtenu,  nous  déplaçons  la  pile  jusqu'à  ce  que  la  limite  du  rouge,  vue 
à  travers  la  lunette,  coïncide  avec  le  trait  précédent. 

»  Avec  des  déplacements  de  pile  variant  entre  o^ô'eto'*^',  nous  avons 
eu  des  minima,  dans  les  intervalles  suivants: 


—  o   i5  à  — o     a       I       o  4^1  i'  o  5j 
o  19  o  26       I        I    i4       I    20 


1  4i    à   I   48 
28      2  i5 


2   22   a   2 


29 


»  Tous  ces  minima,  sauf  le  premier  et  celui  qui  est  situé  entre  2°8'  et 
2°  I  5',  se  trouvent  dans  le  premier  spectre  observé,  lequel  était  beaucoup 
plus  étendu  que  ce  dernier,  parce  que  l'appareil  réfringent  qui  l'a  fourni 
ne  renfermait  ni  lentille  de  crov/n,  ni  auge  de  verre. 

»  Les  bandes  fournies  par  les  appareils  réfringents  sont,  comme  on  le 
voit,  assez  nombreuses;  elles  doivent  masquer  d'autant  plus  les  minima 
propres  aux  divers  corps  dialhermanes  en  expérimentation,  que  ces  der- 
niers sont  pris  sous  une  épaisseur  plus  faible,  et  que  la  quantité  de  verre 
traversée  par  la  chaleur  est  plus  considérable  ('). 

»  Ayant  introduit  du  chloroforme  dans  l'auge  de  verre,  nous  avons  eu 
des  minima  entre  les  limites  suivantes  : 


■  o   ii>  a  —  o     2 
-019  026 


o  4'J  ''  iJ  S3 


I    j'    ■!    '   4'''       I      ?  35  à  2  4^ 
28       2   i5 


(')  Ces  minima,  que  nous  croyons  pouvoir  altribuer  plus  spécialement  à  l'appareil  réfrin- 
gent, peuvent  cependant  être  dus  à  la  nature  de  la  lampe  et  à  cflle  de  la  pile. 


(  497  ) 
»  Sauf  le  dernier,  ces  minima  correspondent  à  ceux  du  spectre  précé- 
dent. Lorsqu'on  construit  les  courbes  des  deux  derniers  spectres  et  qu'on 
les  compare,  on  reconnaît  que  le  chloroforme  a  un  pouvoir  absorbant  con- 
sidérable, entre  les  limites  i"34'  à  i°48'  et  2°i'  à  2°  i5'.  » 


PHYSIQUE.  —  Sur  le  pouvoir  rotatoire  du  quartz  et  sa  variation  avec  la 
température.  Note  de  M.  J.  Jodbekt.  (Extrait.) 

«  J'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  les  premiers  résultats  d'un 
travail  que  j'ai  entrepris  sur  les  propriétés  optiques  des  corps  transparents 
aux  hautes  températures.  Ces  résultats  sont  relatifs  au  pouvoir  rotatoire  du 
quartz. 

»  Ce  pouvoir  varie  avec  la  température,  et  plusieurs  physiciens  en  ont 
mesuré  la  variation  entre  zéro  et  100  degrés  :  M.  Fizeau,  avec  la  lumière 
jaune  de  la  sonde;  M.  V.  de  Lang,  avec  celle  du  lithium,  du  sodium  et  du 
thalliuu),  pour  lesquels  il  a  trouvé  le  même  coefficient  de  variation;  enfin, 
tout  récemment,  M.  Sohncke  a  donné  la  courbe  des  variations  entre  zéro 
et  100  degrés  pour  le  quartz  et  le  chlorate  de  soude.  Mes  expériences  s'éten- 
dent beaucoup  plus  loin,  et  vont  de  —  20  à  i5oo  degrés  environ. 

»  Je  me  suis  servi  de  plusieurs  procédés  pour  la  mesure  des  rotations: 
d'abord,  et  surtout  quand  il  s'agissait  de  comparer  les  rotations  relatives 
aux  diverses  couleurs,  du  procédé  classique  de  MM.  Fizeau  et  Foucault; 
mais,  le  plus  souvent,  d'un  procédé  plus  simple  et  plus  précis,  consistant 
à  employer  la  lumière  de  la  soude  et  le  polarimètre  de  Laurent. 

»  Toutes  les  mesures  ont  été  faites  à  température  constante.  Pour  les 
températures  intérieures  à  celle  de  l'atmosphère,  j'ai  employé  la  glace  fon- 
dante et  le  mélange  de  glace  et  de  sel  marin.  Pour  les  températures  supé- 
rieures, j'ai  placé  le  quartz  dans  la  vapeur  d'un  liquide  bouillant,  sous  la 
pression  de  l'atmosphère;  je  n'ai  eu  qu'à  prendre  le  dispositif  employé  par 
MM.  Deville  et  Troost,  dispositif  qu'ils  ont  décrit  dans  leur  Mémoire  sur  la 
mesure  des  densités  de  vapein-.  J'ai  employé  l'alcool  (78°, 26),  l'eau 
(100  degrés),  l'aniline  (i83°,5),  le  mercure  (35o  degrés),  le  soufre  (44^  de- 
grés), le  cadmium  (840  degrés).  Pour  les  températures  supérieures  à  cette 
dernière,  j'ai  eu  recours  à  l'obligeance  de  M.  H.  Deville,  qui  a  bien  voulu 
mettre  à  ma  disposition  un  fourneau  chauffé  aux  huiles  lourdes  de  pétrole; 
j'ai  pu  ainsi  porter  le  quartz  jusqu'à  la  température  du  ramollissement  de 
la  porcelaine. 


(498  ) 

■1  Les  expériences  ont  porté  sur  dix  échantillons  de  quartz,  de  prove- 
nances différentes,  les  uns  droits,  les  autres  gauches,  et  dont  l'épaisseur 
variait  de  i5  à  f\o  millimètres.  On  s'était  assuré,  par  les  procédés  connus, 
de  la  pureté  des  échantillons,  du  parallélisme  des  faces  et  de  leur  exacte 
perpendicularité  à  l'axe.  La  plus  grande  difficulté  des  expériences  est  dans 
le  réglage  des  appareils  :  il  faut  que  le  rayon  de  lumière  traverse  le  quartz 
exactement,  suivant  son  axe;  la  moindre  déviation  entraîne  des  erreurs 
considérables.  J'ai  essayé  plusieurs  procédés  de  vérification  :  l'un  d'eux, 
très-exact,  était,  avec  une  légère  modification  nécessitée  par  la  disposition 
des  appareils,  le  procédé  imaginé  par  M.  H.  Soleil  pour  reconnaître  si  un 
quartz  est  perpendiculaire  à  l'axe;  celui  auquel  je  me  suis  arrêté  et  qui, 
plus  simple,  est  tout  aussi  exact,  quand  on  s'est  assuré,  au  préalable,  que  la 
face  du  cristal  est  bien  perpendiculaire  à  l'axe,  c'est  de  vérifier  que  le  rayon 
tombe  normalement  à  la  face  d'entrée;  il  suffit,  pour  cela,  la  lunette  d'ob- 
servation étant  réglée  pour  l'infini,  d'amener  l'image  du  réticule  donnée 
par  la  face  du  cristal  à  coïncider  avec  le  réticule  lui-même. 

»  J'ai  reconnu,  par  de  nombreuses  expériences,  que  tous  les  échantillons 
de  quarlz  présentent  une  identité  parfaite  au  point  de  vue  du  pouvoir 
rotatoire  à  toute  température,  et  qu'un  même  échantillon,  porté  aux  plus 
hautes  températures,  reprend  après  son  refroidissement  son  pouvoir  pri- 
mitif. J'ajouterai  qu'à  ces  hautes  températures  le  quartz  garde  une  trans- 
parence parfaite,  tout  en  présentant  tm  très-faible  pouvoir  émissif  :  vu 
sur  un  fond  noir,  il  apparaît  comme  lavé  par  une  teinte  rose  extrêmement 
légère. 

»  De  —  20  à  i5oo  degrés,  le  pouvoir  rotatoire  du  quartz  augmente,  d'une 
manière  continue,  avec  la  température.  L'effet  observé  est  la  résidtante  de 
deux  autres  :  l'augmentation  due  à  l'accroissement  de  l'épaisseur  du  cris- 
tal, par  le  fait  de  la  dilatation,  et  l'augmentation  due  à  l'accroissement  du 
pouvoir  rotatoire  lui-même.  Ce  dernier  effet  est  environ  vingt  fois  plus  grand 
que  le  premier,  tout  au  moins  entre  zéro  et  100  degrés,  les  seules  limites 
dans  lesquelles  on  connaisse  la  dilatation  du  quarlz.  Il  serait  intéressant 
de  mesurer  cette  dilatation  jusqu'aux  plus  hautes  températures;  je  ne  crois 
pas  la  chose  impossible  et  je  me  propose  de  la  tenter. 

»  Il  me  paraît  difficile  de  représenter  par  une  formule  luiique  la  courbe 
des  variations  du  pouvoir  rotatoire  du  quartz  avec  la  température.  Le  coef- 
ficient angulaire  de  cette  courbe  croît  d'abord  assez  rapidement  jusqu'à 
3oo  degrés.  De  cette  température  à  celle  de  l'ébullition  du  cadmium  (84o), 
il  reste  sensiblement  constant  et  la  courbe  se  confond  presque  avec  une 


(  499) 
ligne  droite,  en  présentant  un  point  d'inflexion  vers  5oo  degrés.  Au  delà 
de  840  degrés,  la  courbe  change  brusquement  d'allure;  le  pouvoir  rota- 
toire,  qui  variait  si  rapidement,  ne  croît  plus  jusqu'à  i5oo  degrés  qu'avec 
une  lenteur  extrême,  soit  qu'il  tende  vers  une  limite,  soit  que,  le  pouvoir 
restant  constant,  la  rotation  n'augmente  plus  que  par  l'effet  de  la  dilata- 
tion. Voici  d'ailleurs  quelques  nombres  tels  qu'ils  résultent  des  expé- 
riences : 

PoiiToir  i-otatoii-e       Coefficient  moyen     Rotation  d'un  quartz 
Températures,     de  i"""  de  quartz.       a  partir  de  zéro.  de  /|6""",17j. 

—  20  2  1, 599                      »  997 , 3 

o  21,658                       »  iooo,o 

100  21,982  0,000149  'o'4'9 

35o  23,o4o  0,000182  io63,8 

448  23,464  0,000186  io83,4 

840  25,259  0,000190  1166,2 

i5oo?  25,420  »  1173,7 

1)  La  dernière  colonne  montre  que,  pour  l'épaisseur  de  quartz  qui  don- 
nerait une  rotation  de  1000  degrés  à  zéro,  l'augmentation,  de  3oo  degrés  C. 
jusqu'à  900  degrés,  est  d'environ  20°,  5  par  100  degrés  C,  soit  12  minutes 
par  degré  C.  •,  comme  on  saisit  une  variation  de  i  minute,  le  -^  de  degré  C. 
à  ces  températures  élevées  devient  une  quantité  appréciable.  Avec  un 
quartz  de  1 1  millimètres  seulement,  ou  aurait  encore  3  minutes  par  degré. 

"  Le  quartz,  par  son  pouvoir  rotatoire,  constitue  donc  un  thermomètre 
d'une  sensibilité  extrême,  satisfaisant  d'ailleurs  à  la  condition  essentielle 
de  tout  thermomètre,  la  comparabilité.  Si  l'on  ajoute  que,  une  fois  l'appa- 
reil installé,  il  suffit,  pour  avoir  une  température,  de  la  simple  lecture  d'un 
angle  et  de  l'emploi  d'une  table  calculée  une  fois  pour  toutes,  ne  sera-t-il 
pas  permis  d'espérer  que  la  Science  et  même  l'industrie  pourront  trouver, 
dans  le  nouveau  thermomètre,  un  instrument  comparable,  pour  la  simplicité 
de  son  emploi  et  la  sûreté  de  ses  indications,  au  thermomètre  à  mer- 
cure ('j?  » 

PHYSIQUE  APPLIQUÉE.  —  Roue  phonique  pour  la  rcgularisalion  du  synchronisme 
des  mouvements.  Note  de  M.  P.Lacour,  présentée  par  M.  Th.  du  Moncel. 

«  J'ai  l'honneur  de  communiquer  à  l'Académie  le  principe  d'un  instru- 


(  '  )  Ces  expériences  ont  été  faites  dans  le  laboratoire  de  M.  Mascart,  au  Collège  de  France. 


(  5oo  ) 
nient  auquel  j'ai  donné  le  nom  de  roue  phonique  et  qui  peut  recevoir  di- 
verses applications. 

)i  Une  roue  dentée  en  fer  doux  tourne  autour  de  son  axe,  de  manière 
que  ses  dents  passent  très-près  du  pôle  d'un  électro-aimant,  smus  le  toucher. 
Un  courant  électrique,  dont  les  intermittences  sont  réglées  par  les  vibra- 
tions d'un  diapason  toujours  vibrant,  traverse  les  spires  de  l'électro-ain.ant 
dont  le  pôle  exerce  des  attractions  périodiques  sur  la  dent  la  plus  rap- 
prochée. La  roue,  tournant  avec  une  vitesse  telle,  qu'elle  parcoure,  pour 
chaque  période  du  courant,  un  chemin  égal  à  la  distance  qui  existe  entre 
deux  dents,  conserve  un  mouvement  uniforme,  tout  en  étant  à  même  de 
vaincre  des  forces  extérieures,  accélératrices  ou  retardatrices. 

»  Pour  faciliter  la  mise  en  marche  et  pour  bien  assurer  la  stabilité  du 
mouvement,  j'ai  appliqué  à  la  roue  une  capsule  annulaire  en  bois,  renfer- 
mant du  mercure,  qui,  à  raison  de  son  mouvement  indépendant  d'une  part, 
et  agissant  par  le  frottement  d'autre  part,  s'oppose  à  des  variations  brusques 
de  la  vitesse. 

»  L'expérience  a  montré  que  la  roue  phonique  peut  recevoir  différentes 
applications  : 

»    1°  On  peut  évidemment  l'utiliser  comme  chronographe. 

»  2°  Elle  peut  servir  à  déterminer  le  nombre  des  vibrations  d'un  son  : 
pour  cela,  on  applique  sur  l'axe  une  vis  sans  fin  qui  fait  fonctionner  un 
compteur;  on  peut  alors  observer  le  nombre  des  dents  parcourues,  nombre 
qui  sera  égal  à  celui  des  vibrations. 

»  Deux  ou  plusieurs  roues  phoniques,  dont  les  électro-aimants  sont 
traversés  par  un  seul  courant  intermittent,  ont  une  marche  absolument 
synchrone.  Si  un  courant  intermittent,  formé  par  des  contacts  successifs 
produits  par  une  roue  phonique  ou  par  un  autre  appareil,  parcourt  alors 
l'électro-aimant  d'une  seconde  roue  phonique,  celle-ci  aura  un  mouvement 
synchrone  avec  le  premier  appareil,  lors  même  que  celui-ci  aurait  une  vi- 
tesse quelque  peu  variable.  Cette  disposition  paraît  pouvoir  être  utilisée 
dans  la  télégraphie.   » 


CiilMli;.  —  De  la  présence  des  alcools  isopropylique,  butylique  normal  et  amy- 
lique  secondaire,  dans  les  huiles  el  alcools  de  pomme  de  terre.  Note  de 
M.  Rabuteac,  présentée  par  M.  P.  Gervais. 

«  En  distillant  des  huiles  et  des  phlegmes  de  pomme  de  terre,  de  prove- 
nance suédoise,  j'avais  remarqué  certains  points  fixes  qui  ne  correspondaient 


(  Soi  ) 
pas  aux  points  d'ébullition  des  alcools  propyiique,  butylique  et  amylique 
ordinaires.  J'effectuai  alors  de  nouvelles  distillations  fractionnées,  en 
déshydratant  préalablement  les  huiles  et  les  phlegmes  au  moyen  du  carbo- 
nate de  potassium,  et  rectifiant  ensuite  sur  ce  même  sel  ou  bien  sur  la  chaux 
ou  sur  la  litharge. 

»  Le  tableau  suivant  indique  la  nature,  les  points  d'ébullition  et  les 
quantités  moyennes  des  produits  trouvés  dans  t  litre  d'huile  de  pomme 
de  terre  : 

Points  Quantités  pour 

d'ébullition.  looo  centimèt.  cubes. 
0  ce 

Alcool  isopropylique 85  lOO 

Alcool  propyiique 97  3o 

Alcool  butylique  ordinaire log  5o 

Alcool  butylique  normal 106,9  ^^ 

Alcool  amylique  secondaire  (méthylpropylcarbinol).  120  60 

Alcool  amylique  ordinaire 128°   à    i32°  a^S 

Produits  bouillant  au  delà  de  i32  degrés  et  rete- 
nant de  ralcool  amylique »  170 

Eau »  laS 

925 

»  Le  reste  (76  centimètres  cubes)  était  représenté  par  un  mélange  d'al- 
déhyde, d'acétate  d'éthyle  et  d'alcool  éthylique. 

»  L'alcool  isopropylique  a  été  caractérisé  par  son  analyse  élémentaire, 
par  son  éther  acétique  bouillant  vers  76  degrés  et  par  la  propriété  qu'il 
possédait  de  donner  de  l'acétone  sous  l'influence  des  oxydants.  L'alcool 
butylique  normal  a  été  caractérisé  de  la  même  manière.  Son  éther  acé- 
tique entrait  en  ébidlition  à  laS  degrés.  L'alcool  amylique  nouveau  a 
donné  un  éther  acétique  bouillant  à  i3o  degrés.  C'était,  par  conséquent, 
le  premier  alcool  amylique  secondaire. 

»  J'ajouterai  que  les  huiles  et  les  phlegmes  paraissent  contenir  de  l'alcool 
butylique  tertiaire  (triméthylcarbinol),  car  j'ai  observé  parfois,  dans  le  col 
des  cornues,  des  cristaux  en  aiguilles  qui  entraient  en  fusion  vers  aS  de- 
grés. Des  cristaux  semblables  ont  été  vus  également  par  M.  Hermansson, 
chimiste  suédois,  qui  m'a  aidé  dans  mes  distillations.  L'existence  de  l'acé- 
tate d'isopropyle  dans  les  huiles  et  phlegmes  de  pomme  de  terre  me  paraît, 
dès  aujourd'hui,  presque  certaine. 

M  Ces  données  peuvent  présenter  de  l'intérêt  au  point  de  vue  de  l'hygiène 
et  de  l'alcoolisme.  Je  me  propose  de  communiquer  prochainement  à  l'Aca- 

C.  R.,  1878,  2'  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N»  H.)  68 


(  5o2   ) 

demie  les  résultats  de  mes  recherches  sur  les  effets  toxiques  des  impuretés 
précitées,  qui  se  trouvent  dans  les  alcools  industriels  insuffisamment  recti- 
fiés et  livrés  néanmoins  à  la  consommation.  » 

M.  Dherbes  adresse  une  Note  relative  à  un  moyen  d'éviter  les  accidents 
dus  au  daltonisme,  dans  la  perception  des  signaux  colorés. 

L'auteur,  qui  est  lui-même  daltonien,  ne  distingue  sans  hésitation  que  les 
couleurs  suivantes,  quand  elles  sont  bien  accentuées  :  bleu-ciel,  jaune  vif, 
rouge  ponceau.  Il  propose  d'adopter  ces  couleurs,  pour  les  signaux  lumi- 
neux, ou  encore  de  les  remplacer  par  des  signaux  de  couleur  uniforme, 
mais  de  formes  diverses,  telles  que  des  formes  carrées,  triangulaires,  cir- 
culaires, etc. 

M.  P.-E.  Thase  annonce  qu'il  a  pu  prévoir,  d'après  une  loi  harmonique 
dont  il  est  l'auteur,  l'existence  d'une  planète  intra-mercurielle  coïncidant 
avec  l'une  de  celles  qui  ont  été  récemment  signalées. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  trois  quarts.  J.  B. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


OnVKAGES    RBÇOS    DANS    LA    SEANCE    DU    3o  SEPTEMBRE   1878. 

Études  sur  tes  variations  cCënen/ie  potentielle  des  siujaces  liquides;  par 
G.  Van  der  Mensbrcgghe-,  P'  Mémoire.  Bruxelles,  F.  Hayez,  1878  ;  in-4°. 

Le  Sucre;  parM.  Dubrunfaut  ;  T.  IL  Paris, Gauthier-Villars,  1878  ;  in-8°. 

iM  ABio  ViVAREZ.  La  Zcriba  du  Ben-Oued-Keubbi.  Projet  de  fondation  d'une 
factorerie  française  en  Afrique  centrale.  Paris,  E.  Pion,  1878;  grand  in-8°. 
(Trois  exemplaires.) 

La  Balaena  (Macleayius)  australiensis  du  Musée  de  Paris,  comparée  à  la 
Balaena  biscayensis  de  l'Université  de  Naples;  par  M.  Fr.  Gasco.  Paris,  Gau- 
thier-Villars, 1878;  opuscule  in-4°. 

Transactions  oj the  Zoological  Society  of  London  ;  vol.  X,  Part  VI.  London, 
1878;  in-4°. 


{  5o3  ) 

Proceedings  of  the  scientiftc  meetings  of  the  Zootogical  Society  of  London 
forlheyear  1878;  Part.  1,  Jaiiuary  and  February.  London,  1878;   in-8°. 

The  Athenœum;  December  1877,  January,  February,  March,  April, 
May  1878.  London,  1877-1878;  6  livr.  in-4''. 

The  Quarterly  revievo;  N*"  289-290,  January-April  1878.  London,  1878  ; 
2  vol.  in-S". 

Minutes  of  proceedings  oj  the  institution  of  civil  engineers  with  other  selected 
and  abstracted  papers;  vol.  LI,  session  1877-78,  Part  L  London,  1878; 
in-8°. 

Intorno  aile  funzioni  interpolari.  NotadiA.  Genocchi.  Stamperia  reale  di 
Torino,  1878;  br.  in-8°. 

Vorlesungen iiber  UneareDifferential-GleicImngen;  wo/i prof. SimonSpitz er. 
Wien,  Cari  Gerold's  Sohn,  1878;  in-8°. 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES- 


SÉANCE  DU  LUNDI  7  OCTOBRE  1878. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


n".  I 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  les  couatinnls  iiréditclibles  du  qitantic 
du  septième  ordre.  Note  de  M.  Sylvesteu. 

«  M.  Cayley  a  eu  la  bonté  de  calculer  pour  moi,  par  une  méthode 
propre  à  lui,  la  fraction  génératrice  pour  le  qnanlic  (^.J>')'  clans  sa  forme 
réduite.  Il  trouve  que  son  numérateur  est 

~f-«'«.r'* 


-)-a'  (-[~x'-hx<  +  7.3.'-i-.T<'+x"')  +fl"  (.v'  +  .i^+n.v'-hx<'-{-x") 

-t-a'  (2^'  +  ^»  +  .»;'*)  +n"(n-,r«+2x'°) 

-^-a'iv-hl.r'—x'—x")  +a''{  —  x'—.r'-h'î.v"-\-~r") 

^a"  (—1+  2x'— a;'— .r»  — .r'»H-.r")  -Ho"  (.r'— .r'  — ,r«— ,f'»+ a.r"— j:") 

+  rt'  (4,r-)-4.r^— :e'— ^'-t-a;"  — x'2)  +«=»(— ,r +  .r='—.r*—.f'  +  4'^'+4-^") 

^a'  {n—.v-—3x'—ix'~x"'—x")  -ha^'  {—.i-^~x*—3x^—3.v^—x''-h-îx") 

^_„9  (x  +  3.r;'4-.r'  — .îr'  +  2x'+2x'3)  -l-fl"  (ax  +  a.r'— .r'-t-.j'+ 3.r"  +  .r") 

_l_  „io  (_  I  +  4,r2_a,e_  2.i'—'îx">—x")  +  fl='  (—  I  —  1.V*—  ix"—  .l'-h  /^x"—  x") 

+  n"  (5x  +  3a;'+2J:'— :;;'— 2x9— x'+.r")  ^_„!5  (.(._.  ,r3_  2x5—x'+ 2x9+ 3  x"+ 5x'^) 

-ha''  (5-f-x2— 4^;'^— 6x»— 4.r'«— x'  =  4-2x'<)  4- a'<  (2  — x'— 4-r'  — 6x«— 4x«+x"'+5x'«) 

+a"  (x— 4-';'— 4^'— •'^'+-^"+4'''")  +"■'  (+4-^+'^'— ■^*— 4-'^'— 4'^'-t--'^") 

+  fl"  (2-+-5x'  +  x'  +  x«— 2x'+3.r"— j;")  -J.-a"  (— 1  + 3x2— 2x'+x«+x"'  +  5x"+2x'») 

+  «'=■  (3x  — X»— xi-- 'jx'— 5x9— x"  — x'3)  ^_„:i  |_,r_,j;3_5x5— ^x'— x9— x"+3x'3) 

+  «'«  (6  +  3x'+3x<— 4^*— 3x»  — x'2  +  5x'<)  +n=»  (5  — .r'— Sx"— 4x''-J-3x'»+3xi2  +  6x") 

-ha"  (  — X— 2X=— gx^'— 8x'  — 4x'— 3x"  +  4x'=)  +rt"(4.r— 3.r'— 4r*— 8x'  — 9x»— 2x"— x") 
H-a"  (a+6x'+x'+2x«+2.r'-|-x'»-r-6x"+2x'*) 

C.  R.,  1R78.   j=  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N»  lij.)  69 


(  5o6  ) 
»  Quant  au  dénominateur,  on  sait  d'avance  qu'il  est 

»  Pour  obtenir  la  fraction  génératrice  sous  sa  forme  canonique,  je  mul- 
tiplie le  numérateur  et  le  dénominateur  de  celte  forme  réduite  chacun  par 

(iH-  a^)  (i  -+-a'°){^  +  ax){i-h  ax^)  (i  -h  ax'^). 
»  Alors  le  dénominateur  devient  évidemment 

(i  -a'){i  ~a'){i-a'-y{i- a-'>){i  -  a-x-)[i  -  a-x') (i -  a-x''){i  -  ax') 

elle  numérateur  devient  P -f- Q  où,  pour  trouver  Q,  on  n'a  qu'à  substi- 
tuer, pour  un  terme  quelconque  Ka/x^,  le  terme  Ka'x",  avec  la  con- 
dition que  j  -\-  f  =55  et  s  +  g'  =  23. 

»  On  voit  que  la  fraction  sera  alors  sous  sa  forme  canonique,  par  la  raison 
qu'on  ne  trouvera  ni  a\  ni  rt%  ni  a'-,  ni  a""  dans  le  numérateur  affecté 
du  signe — .  On  comprend  qu'en  effectuant  le  développement  de  l'une 
ou  l'autre  expression,  selon  les  puissances  ascendantes  de  a  et  de  x,  le 
coefficient  de  a/x''^  exprimera  le  nombre  total  des  covariants  du  degré/ 
dans  les  coefficients  du  quantic  du  septième  ordre  et  de  l'ordre  £  dans  les 
variables. 

»  Je  trouve  alors,  pour  la  valeur  de  P,  l'expression  suivante  : 

+  a^  (a;'  -i-  x^  -h  .t'  +  .r"  -+-  x"  -h  x^  '') 
+  rt''(2x*  +  x'^-  ax'  +  x'"  +  x''') 

-h  a''  [X  -h   2X^  -\-  2X"  -\-  2X~  -+-  2X^  —  x''  —  X' '  ) 

-+-  a°(x--f-  ^x""  +  3x"  +  2X^  +  2x'^  —  x"'  —  x") 

H-  rt''(3x  -H  x''  +  5x^  +  x"  +x"  —  x"  —  2a?'^  —  x'"  +  x") 

-^  a^{i  -\-  3x^  +  3x''  -\-  Gx"  +  3x'"  —  2x'-  —  2x'''  —  x"  —  2x") 

-+-  fl''*(3x  +  5x'  +  7X*  +  2X''  -\-[\X'^  —  x"  —  2X'^  —  2X'''''  —  3x'"  — x'") 

4-  rt"'(5x''  +  4.a^''  +  6x°+  6x*—  3x"'  —  3x'  =  +  x'''—  4 •3?'°  —  x'*-— x^^) 
-1-  rt'  '  (5x  +  8x^  +  1 1  x^  —  4-^'  —  2X''  '  +  a?''  —  3x'^  —  x") 
+  «'-(4+  9^"  -f-  (^x''  H-  i2X°-f-2x'"—  yx'-  —  ^\  x^''  —  kx''''  --  x^^ + x"^-) 
-j-rt'^(9x  -\-  8x^+  iSx'^+Sx'—  x'-* 

—  3x"  —  i3x" —  9x'^  —  3x"  —  x"  +  X-') 
+  rt'*(4  +  9X-+  i2x''  +  i5x"  —  2.r*—  3x'° 

—  loo;'^-  iix''  -Sx'"  -  3x'«  +  3x") 
+  a"(9x  +  i2x^  +  iGx'^-i-  6x'  +  Gx" 

—  7x"  —  I  I  x'^  —  9x'^—  l\x^'  —  x'"-!-  2X"  +  2X-'j 
H-  «'"(5+  i4x^H-  i5x''+  i2x" -i- X*  —  x*° 

—  i3x'  =  — 4x"-  lox'"  — x'*  +3x-''+  2x='=) 


(  5o7  ) 
-+-  a' ' (i 2 X  -h  î ^ x^ -i-  I '] œ"^  —  5 se'' —  3x"—  17 x" 

—  i6x"  —  lix''  —  Bx'''-h  ax'^  -h  3x-') 
+  a'*(9  +  i4x^+  i4 J^'-+-  i^x^—  /ix^—  \3x'° 

—  2\x"'—  \8x*''  —  i8x"'  —  x'""  -h  2X-°  -h  Bx^") 
-+-  a'"{i5x  H-  îGx^-h  i8j?M-  27.r'~  8x" 

—  iQx"  —  aojr'^  —  20 x'^  —  6x'~  -h  ax-'  -+-  lix-^) 
+  «-"(6  +  i4jî^+  iSx''  +  12  a;"  —  8jî'—  14^'° 

-\-2x'-—  i8x"*  —i3x"^-\-  2x'*4-  5x-"  -\-  6x^-) 
-h  a^'  {i/^x  4-  l'jx'  -+-  ic)X^  —  x'  —  8j:°—  25jc'  ' 

—  23x"—  i4.r'^  —  20;"+  4-^"*+  8x-'  +  4x") 
4-  «"(9  +  ï'jx-  +  iSx''  +  II  x'*  —  8.r'  —  iSj:'" 

—  3ix'^-  17a;'''-  iSx'"  +  6j:'«  +  9x-»-t-9x") 
+  a'^^{i'jx  -{-  l'jx^  —  aox'^  —  43^'  —  iSj?"  —  32x" 

—  26 x'^  —  22X'"^  —  4>^'^'+9'^'^  +  gx^'  -T-  5x-') 
+  «-''(8  +  i7.r-+  i4  J^'  +  O-a^"  —  iÇ)X^  —  66x'° 

—  37X'-— 24x"—  i7x"'+  8j:'^  +  ^x-°+  J2X") 
4-  «'"(i5x  4-  i5.r'  4-  170:^  —  'jx'  —  27X''  —  3ox" 

—  32x'^  —  23x'''  4-  3x'^4-  gx'"  -1-  I  2X-'  4-  gx") 
4-  «'"(9  4-  i3x-4-  i![X'''+  Gx"—  20X^ —  23x"' 

~  35x'-  —  igx'  ''  — lox-"''  4-  lox'*  4-  i4j^'°  +  i4  J^'^") 
4-  «"  (i4^  +  i5x'  4-  i3x^  —  ]5x'  —  i8x°  —  37X" 

—  3ix'^  —  i7x"^4-3x"4-  i4-a^''''4-  i4-^'*  +  6x^'). 

»  Pour  effectuer  le  tamisage,  en  observant  qu'en  vertu  des  formules  de 
M.  C.  Jordan  on  peut  négliger  toute  puissance  dex  dont  l'exposant  excède 
i5,  on  obtient,  pour  les  termes  positifs  de  P  et  de  Q  qu'on  doit  obtenir,  la 
table  suivante  : 

x"(i  4-  2fl'4-  4«'°  +  4«'^+  5a"'4-9fl'^4-  6rt-''4-9a" 

4- 8a=''4- 9«=' 4- 6«"  4- 9fl^°  4- 5rt'- 4- 4a''' 4- 4«"  +  2a* 
4-x  (rt^4-  3a'4-  5rt"  4-  9rt'^4-  i2r«"  4-  i5rt''  4-  i4«"'  +  17^"'  +  i5rt 

4-i4rt"4-i4rt"-°4-i2a''4-9rt"4-6rt-'''4-5rt"4-  2a'' +  3 a" -h a") 

4-  x-(a"  4-  5a*  4-  5^'"  +  4ct'-  4-  9a'  ''  4-  i4«'" 

4-  i4a'*4-  i4«-°+  i7a'"+  i?""''  +  i3a=''4-  i4«"' 
4-  i2a'»  +  9n^-4-  8a^'4-  2a'^''4-  3a-^'*  4- 2a'"  4- a"-) 

4-x'(a=4-  in^  +  a'-h  5  a'> -{- 8  n" -i- S  a"  4-  i2rt'  = 
4-  i4"''  +  iGn'°  4-  i7«^'  4-  17^-^  4-  i!ja-^ 
4- i5a"4- i4a=' +  9a"  4- 9a"  +  5«'^  4- 2rt"  +  3a'«) 

69.. 


25 


(  5o8  ) 

-h  x'' {^a' -h  2a^4-3fl«-i-/|a"'+9a"+i2a'*  +  i5«''+i4a"+  i4a"' 
+  i5a=- +  i4a=' -h  i4«"  H- i4«'' +  g'ï'"  +  9«'' +  4fi"  +  sa'") 

4-x'(a^  +  2fi=+  5a'+  7a'H-  lia"  +  i3fl"+  i6rt"-i-  i7rt'^ 

-+-  i8a'»4-i9a^'  +17^"+  i3«-'  +  loa^"  +  8a»' +  6a"  +  2a'*) 

+  x"  (rt' +  3a° -h  6a*  +  ôa'"  4- 1 2a'' 4- 1 5a"  H- 1 2ri'« 

+  i4fl'^  +  i2a=''-h  iifl"H-9a='  +  6a-«4-  3a2*  +  3a'°) 

+  ^'(a»  +  aa^  -i- a'  -h  2a'  -t-  5a'=  +  6a'^  +  27a") 

-ha:'{'2a'-+-  2 a*^ -h  6a"' +  a"' H- a") 

+  a?"'(a'  +  2a^+4a«+6a''4-a'^+  a^'j 

+  a^'°(a'4-3a*-f-  2a'^+a''\) 

+  x"{a^  4-  a'  +  aa"  +  2a*'') 

+  :r'-(2«''  4-  aa'"  4-  a'»  4-  a") 

4-  ^■'^(a"  4-  2a"  4-  3a''' 4- a^') 

4-  x'\a'  4-  a'"  4-  Ga^"  4-  4a'''  4-  aa»»  4-  a") 

4-x'^(a'4-a''4-6a"4-aa'"4-  2a"). 

»  Le  tamisage  étant  effectué  (ce  qu'on  peut  aisément  opérer  par  simple 
inspection),  les  termes  et  les  coefficients  numériques,  qui  seuls  restent 
sains  et  saufs,  toute  soustraction  faite,  seront  les  suivants  : 

I,  2a%  4«'",  4<^",  5a'%  ga",  «", 

a^x,  3a' X,  5a" X,  ga'^x,  2a"jr,  a'°x, 

a^x\  5a«x%  5a"'j:%  4a'-x%  4a"x% 

a'x%  2a* j;-',  a^x%  5a' J.',  5a"  Jr', 

2a'-x*,  2a*x',  3a'jr%  4«'°-3?% 

a'x',  2n'j:*,  5a'j:'',  aa'x*, 

a''a'%  2a'' x",  3a'x% 

a\r',  aa^x'', 

2a' x',  a^x* 

a'x",  2a'x', 

a\r'", 

a^x",  a'x", 

a''x*  '', 


»  En  ajoutant  à  ces  termes  ceux  qui  sont  fournis  par  le  dénominateur, 
c'est-à-dire 

a',  a%  2a'-,  a-",  crx-,  a-ji-%  a-x'°,  ax', 


(  5o9  ) 
on  a  le  tableau  complet  des  invariants  et  covariants  irréductibles  du  quantic 
du  septième  ordre,  sous  la  convention  qu'on  comprend,  par  Y^a^x^,  K  cova- 
riants (lu  degré  j  et  de  l'ordre  s.  De  même  ia^ ,  a*  signifiera  trois  invariants 
du  degré  8;  l\ci*',  2a'-  six  invariants  du  degré  12.  Le  covariant  dénoté  en 
haut  par  a^x''^  démontre  que  la  limite  inférieure  pour  l'ordre  des  cova- 
riants d'un  système  illimité  de  quantics,  chacun  d'ordre  inférieur  à  ji,  est 
actuellement  atteinte  quand  71  ;=  7,  et  même  quand  le  système  illimité  se 
réduit  à  lui  seul  quantic,  ce  qui  aussi  a  lieu  pour  7Z  =  8  et  pour  tous  les 
ordres  inférieurs,  sauf  pour  n  =  3,  dans  lequel  cas  la  limite  /\,  il  est  vrai, 
est  atteinte;  mais  le  système  doit  contenir  au  moins  deux  quantics.  L'ap- 
parence des  invariants,  dont  les  degrés  sont  i4,  18  et  22  (nombre  néces- 
sairement pairs),  est  aussi  digne  d'observation.  On  en  conclut  (et  même 
un  seul  de  ces  covariants  servirait  à  établir  la  même  conclusion)  que  i  —  «' 
paraîtra  comme  facteur  dans  la  partie  invariantive  du  dénominateur  de  la 
fraction  génératrice  pour  tout  quantic  dont  l'ordre  est  pair  et  plus  grand 
que  10.  » 


MÉCANIQUE  APPLIQUÉE.  —  Observations ,  à  propos  d'une  Communication 
récente  de  M.  Gruey,  sur  un  appareil  cjyroscopique .  Lettre  de  M.  Hirn 
à  M.  Faye. 

«  Je  lis,  dans  le  Compte  rendu  de  la  séance  du  9  septembre,  la  description 
d'un  nouvel  appareil  gyroscopique  de  M.  Gruey,  appareil  qui  doit  être 
soumis  à  l'examen  d'une  Commission  dont  vous  faites  partie.  Je  m'empresse 
donc  de  vous  adresser  à  ce  sujet  quelques  renseignements  qui  me  paraissent 
devoir  offrir  quelque  intérêt. 

))  Vous  trouverez,  dans  le  tome  IX  des  Annales  de  l' Observatoire ,  un 
Mémoire  étendu  de  moi,  ayant  pour  titre  :  «  Théorie  analytique  élémentaire 
du  gyroscope  » .  Ce  travail,  je  puis  le  dire  sans  vanité,  ne  sera  pas  un  des  plus 
mauvais  que  je  laisserai  derrière  moi.  Je  suis  parvenu  à  rendre  clair  et  en 
quelque  sorte  palpable  un  des  problèmes  de  Dynamique  les  plus  diffi- 
ciles, à  mon  sens  du  moins,  qui  puissent  se  rencontrer.  A  la  fin  du  Mé- 
moire, vous  trouverez  des  planches  qui  donnent  l'idée  claire  de  l'instru- 
ment dont  je  me  suis  servi  pour  vérifier  approximativement  les  résultats  de 
l'analyse;  vous  y  reconnaîtrez,  du  premier  coup,  l'appareil  de  M.  Gruey, 
mais  exécuté  à  une  échelle  colossale.  11  y  a  plus,  si  vous  fouillez  bien  la 
collection  des  instruments  conservés  à  l'Observatoire,  vous  y  trouverez 


(  5io  ) 
mon  appareil  lui-même  :  j'en  ai  fait  don  dans  le  temps,  soit  à  l'Association 
scientifique  de  France,  soit  à  l'Observatoire  même,  je  ne  me  rappelle  pas 
bien,  et  le  pauvre  Cazin,  dans  une  conférence  publique,  a  fait  fonctionner 
cet  appareil. 

»  Ce  qui  ressort  avec  évidence  de  mon  analyse,  c'est  que,  si  l'on  exerce 
une  pression  sur  le  cercle  B  de  M.Graey,  le  cercle  A  doit  se  mettre  à  tour- 
ner avec  une  vitesse  dont  j'indique  la  loi  précise;  si  au  contraire  on  exerce 
une  pression  sur  le  cercle  a,  l'axe  it,  supposé  d'abord  horizontal,  doit  se 
redresser,  arriver  à  la  position  verticale  avec  une  vitesse  déterminée  et  telle 
que  si,  à  ce  moment,  on  renverse  le  sens  de  la  pression,  le  mouvement 
de  tt  dans  un  plan  à  peu  près  vertical  se  continue. 

»  Je  n'ai  pas  besoin  de  vous  dire  que  ce  n'est  pas  une  réclamation  de 
priorité  que  je  viens  faire.  Le  but  que  j'ai  poursuivi  et  atteint  était  tout 
autre  que  celui  de  M.  Gruey;  mais  il  n'en  est  pas  moins  certain  que  le 
nouvel  aj)pareil  gyroscopique,  avec  toute  son  explication,  rentre,  comme 
un  cas  particulier,  dans  les  phénomènes  que  j'analyse  dans  mon  Mémoire. 
J'ai  déjà  songé  plusieurs  fois  à  faire  réimprimer  celui-ci  à  part,  en  y 
ajoutant  la  théorie  de  la  précession  des  équinoxes  qui  en  découle  facile- 
ment. » 


PHYSIQUE.  —  Sur  un  cas  singulier  d' échauffement  d'une  barre  de  fer. 

Note  de  M.  Hiujv. 

«  J'assistais,  ces  jours  derniers,  à  la  pose  d'une  des  grandes  clavettes  ser- 
vant à  caler  sur  son  arbre  de  couche  le  volant  d'une  machine  à  vapeur.  Cette 
opération  était  exécutée  par  deux  ouvriers  ajusteurs.  Eu  raison  du  peu  de 
surface  transversale  de  la  clavette  et  de  sa  juxtaposition  avec  l'arbre, 
le  marteau  qui  devait  la  chasser  dans  sa  rainure  ne  pouvait  la  frapper 
directement.  L'un  des  ajusteurs  appuyait  donc,  contre  la  tête  de  cette  cla- 
vette, l'extrémité  d'une  barre  de  fer  cylindritjue,  de  i  mètre  de  longueur 
environ  et  de  o",o8  de  diamètre,  en  ayant  soin  de  lui  donner  la  direction 
convenable  et  de  la  relever  seulement  un  peu  pour  la  séparer  de  l'arbre. 
C'est  sur  l'extrémité  libre  de  celte  barre  que  frappait  l'autre  ouvrier. 

»  L'opération  était  à  peine  commencée,  que  le  premier  homme,  très-in- 
telligent, qui  m'a  aidé  dans  toutes  mes  expériences  sur  les  machines  à  vapeur, 
m'avertit  que,  à  chaque  coup  de  marteau,  il  sentait  la  barre  s'échauffer  for- 
tement et  se  refroidir  de  suite.  Comme  je  me  montrais  incrédule,  il  m'invita 


(  5ii  ) 
à  prendre  sa  place  pour  vérifier  le  fait.  Je  constatai  en  effet,  à  mon  grand 
étonnewent,  que,  à  chaque  coup  de  marteau,  et  sur  toute  l'étendue  de  l'extré- 
mité du  barreau  saisi  par  la  main,  le  fer  s'échauffait  instantanément,  pour 
retomber,  au  bout  d'une  seconde  à  peine,  à  sa  température  initiale;  j'évaluai 
à  près  de  Irente-cinq  decjtés  celte  variatiou  brusque  de  température.  Je  dis 
à  mon  grand  étonuemeiit.  Avant  même  de  me  mettre  en  place,  j'avais  com- 
pris qu'il  ne  pouvait  s'agir  ici  d'un  échauffement  réel  et  ordinaire,  comme 
celui  auquel  donne  lieu  le  martelage  du  plomb  par  exemple.  I^e  marteau 
pesait  près  de  5  kilogrammes;  l'ouvrier  le  soulevait  à  2  mètres  de  hauteur 
environ;  en  admettant  que  l'effort  d'impulsion  des  bras  ajoutât  encore  un 
excès  de  vitesse  due  à  une  chute  de  3  mètres,  ce  qui  est  certainement 
exagéré,  on  arrive  à  un  travail  de  ^^"^  X  5  —  aS*"",  représentant  par  suite 
une  quantité  de  chaleur  de  ^  =  o'^''',o6.  La  capacité  calorifique  du  fer 

,    ,  .    ,.         ,  .  1     0,06  r.   r  I  r 

étant  0,11,  cette  quantité  donnerait  heu  a  un  accroissement  de =  o°,545 

dans  une  pièce  de  fer  de  i  kilogramme;  mais,  puisque  réchauffement  avait 
lieu  sur  une  longueur  de  o"",  i  au  moins,  la  masse  échauffée  pesant  plus  de 
4  kilogrammes,  l'élévation  possible  etmaxima  de  température  était  à  peine 
de  ^^^—-1  soit  o,i3.  Or,  comme  je  l'ai  dit,  la  sensation  de  chaleur  que 
j'éprouvais  répondait  à  une  variation  de  plus  de  3o  degrés.  Ce  phénomène 
thermique,  quoique  très-naturel  au  premier  abord,  est,  comme  on  voit, 
fort  singulier.  Il  est,  je  le  pense,  tout  subjectif;  en  d'autres  termes,  je  crois 
qu'il  ne  s'agit  ici  que  d'une  question  de  sensation. 

))  Pour  bien  observer  le  phénomène,  il  fallait  se  placer  très-près  de  la 
barre,  le  corps  en  avant  de  l'extrémité  frappée,  la  tète  très-rapprochée  de 
la  trajectoire  du  marteau,  et  saisir  le  fer  à  environ  o",  01  de  l'extrémité 
frappée.  Chacun  comprendra  que,  pour  prendre  d'emblée  une  pareille 
position,  il  fallait  avoir  une  foi  bien  robuste  dans  l'adresse  de  l'ouvrier 
frappeur.  J'hésitai  d'abord,  je  l'avoue  ;  je  me  tins  prudemment  un  peu  en 
arrière,  et  je  saisis  la  barre  à  environ  3o  centimètres  en  deçà  de  son  extré- 
mité. J'éprouvai  néanmoins  de  suite  une  sensation  bien  nette  de  chaleur  ; 
mais,  chose  fort  curieuse  et  qui  donne,  je  pense,  la  cltf  de  l'explication 
exacte,  la  source  de  chaleur  me  semblait  résider  dans  l'intérieur  même  de  la 
main,  et  non  à  la  surface  du  métal,  qui,  au  contraire,  me  paraissait  rester 
froid.  Les  choses  changèrent  quand  je  m'enhardis,  et  que  je  pris  la  position 
convenable  et  quelque  peu  risquée  que  j'ai  indiquée  plus  haut  :  ce  fut 
alors  le  fer  même  qui  me  sembla  s'échauffer  et  se  refroidir  rapidement,  à 
chaque  coup  de  marteau  ;  je  remarquai  aussi  de  suite  que  la  sensation  de 


(  5ia  ) 
chaleur  ne  durait  qu'autant  que  les  vibrations  sonores  excitées  dans  la 
barre  par  le  choc. 

»  L'explication  la  plus  probablement  correcte  du  phénomène  que  je 
viens  de  décrire  consiste,  ce  me  semble,  à  admettre  que,  dans  de  certaines 
conditions  particulières,  les  vibrations  sonores  peuvent,  en  ébranlant  les 
nerfs  sensilifs,  déterminer  à  la  périphérie  de  notre  corps  une  sensation  de 
chaleur,  absokiment  comme,  par  exemple,  une  pression  exercée  sur  les 
yeux  ou  un  coup  donné  à  ces  organes  éveille  en  nous  la  sensation  de  lu- 
mière. Cette  explication,  que  je  hasarde  avec  toute  réserve,  mérite  vérifi- 
cation. Les  physiciens  qui  disposent  d'un  thermomètre  de  Melloni  pour- 
ront aisément  s'assurer  si  une  barre  de  fer,  frappée  à  l'une  de  ses  extrémités, 
s'échauffe  effectivement  pendant  un  temps  très-court,  d'une  manière  aussi  in- 
tense que  cela  semblait  avoir  lieu  dans  l'expérience  que  je  viens  de  relater  » . 

M.  D.vuBRÉE  dit  que  M.  Tresca,  s'il  avait  été  présent  à  la  séance,  aurait 
sans  doute  rappelé,  comme  phénomène  analogue  à  celui  dont  il  vient 
d'être  question,  le  fait  remarquable  qu'il  a,  lui-même,  constaté  sur  une 
barre  de  fer  soumise  au  marteau-pilon  et  à  la  surface  de  laquelle  apparaît, 
de  distance  en  dislance,  une  très-forte  élévation  de  température. 


PHYSIQUE.  —  Observations  au  sujet  de  (a  Note  de  M.  Bouillaud,  insérée  dans 
le  Compte  rendu  de  la  séance  précédente;  par  M.  Tu.  du  MoxcEr. 

«  Je  n'ai  pas  cru  devoir  faire  insérer  aux  Comptes  rendus  la  réponse  ver- 
bale que  j'ai  faite,  dans  la  dernière  séance,  aux  observations  de  M.  Bouil- 
laud, car  il  est  certaines  attaques  et  insinuations  auxquelles  on  ne  peut 
répondre  que  les  preuves  matérielles  en  main.  Ce  sont  ces  preuves  que 
j'apporte  aujourd'hui,  et,  au  lieu  d'une  Commission  que  M.  le  Président  n'a 
pas  cru  devoir  nommer,  sans  doute  en  raison  de  la  notoriété  des  effets  con- 
testés, ce  sera  l'Académie  tout  entière  qui  pourra  s'assurer  du  mode  d'in- 
stallation des  expériences  et  des  résultats  obtenus.  Toutefois,  pour  ne  pas 
prendre  tous  les  instants  de  l'x^cadémie,  je  n'ai  préparé  que  les  expériences 
relatives  au  condensateur  chantant  et  au  phonographe  ;  mais  je  pense  qu'a- 
près ces  deux  sortes  d'expériences,  fûtes  par  les  membres  de  l'Institut 
eux-niénics^  il  ne  pourra  rester  aucun  doute  dans  l'esprit  sur  l'authenticité 
des  effets  annoncés  par  moi 


(  5.3  ) 

Il  Ces  expériences,  comme  vous  l'avez  vu,  ont  parfaitement  réussi,  et 
je  ne  vois  plus  maintenant  qu'aucune  contestation  puisse  être  élevée  à  cet 
égard.  Je  ne  puis  cependant  m'empêchcr  de  m'étonner  que  M.  Bouillaud 
ait  formulé  ses  doutes  si  tard  et  alors  que  le  phonographe,  le  téléphone  et 
le  microphone  sont  entre  les  mains  de  tout  le  monde  depuis  longtemps. 
Pourquoi,  d'un  autre  côté,  n'a-t-il  jamais  voulu  répéter  les  expériences 
lui-même,  et  alors  qu'on  lui  donnait  toutes  les  facilités  pour  les  faire? 

»  Je  n'insisterai  pas  sur  la  théorie  des  effets  produits  dans  ces  expériences. 
J'en  ai  parlé  déjà  à  plusieurs  reprises,  et  j'ai  même  montré  que  l'expérience 
du  condensateur  chantant,  jointe  à  beaucoup  d'autres,  montre  que  les  effets 
d'attraction  électromagnétique  ne  son  t  pas  nécessaires  pour  reproduire  la  pa- 
role. Ces  résultats  sont  sans  doute  assez  difficiles  à  expliquer  dans  l'état 
actuel  de  la  science  acoustique;  toutefois,  si  je  considère  l'ensemble  de 
toutes  les  expériences  qui  me  sont  transmises  de  tous  côtés,  et  celles  que 
j'ai  faites  moi-même,  il  semblerait  que  des  vibrations  sonores  doivent  ré- 
sulter de  toute  réaction  entre  deux  corps  ayant  pour  effet  de  provoquer 
brusquement  et  à  intervalles  rapprochés  des  modifications  dans  l'état  de 
leur  équilibre  électrique  ou  magnétique.  On  sait  que  la  présence  de  la  ma- 
tière pondérable  est  indispensable  à  la  propagation  des  effets  électriques, 
et  il  pourrait  peut-être  se  faire  que  les  vibrations  moléculaires  dont  j'ai  si 
souvent  parlé,  et  que  M.  de  la  Rive  avait  admises  le  premier,  soient  le 
résultat  de  mouvements  moléculaires  dus  aux  variations  des  forces  élec- 
triques qui  les  tiennent  dans  un  état  particulier  d'équilibre  réciproque.  » 

RIÉMOIRES  PRÉSENTÉS. 

M.  Abeille  adresse  une  nouvelle  Note  relative  à  la  «  Ténotomie  utéro- 
viiginale  ignée  ». 

(Renvoi  à  la  Commission  des  prix  de  Médecine  et  de  Chirurgie.) 

M.  Leprince  adresse,  de  Bourges,  une  Communication  relative  au 
Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  L.  Boucher  adresse,  par  l'entremise  du   Ministère  de  l'Instruction 

publique,  une  Note  sur  «  Trois  nouveaux  propulseurs  ». 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Tresca.) 

C.R.,  1878,  2-  Semestre.   (T.  LXXXVII,  «o  jg.  ,  rjQ 


(  5i4  ) 
M.  H.  Danglas  adresse  une  description  et  un  dessin  d'un  appareil,  au- 
quel il  donne  le  nom  de  «  Thernio-hydromoteur  ». 

(Commissaires  :  MM.  Desains,  Phillips.  ) 

CORRESPONDANCE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  le  tome  III  de  l'ouvrage  sur  la  «  Triangulation  du  Dane- 
mark »,  publié  par  M.  J.  Jtidrae,  directeur  des  travaux  géodésiques  en  Da- 
nemark. 

ASTRONOMIE.  —  Découverte  de  deux  petites  planètes ,  à  Clinton  {New- York); 
par  M.  Peters.  (Dépêches  de  laSmithsonian  Institution,  communiquées 
par  M.  E.  Mouchez.) 

1°  Planète  (Q.  (Dépêche  reçue  le  i^'  octobre  1878.) 

Ascension  droite 1  ''  6'" 

Déclinaison -+-  4°  '8' 

Mouvement  :  5  minutes  vers  le  sud. 
1 1'  grandeur. 

2°  Planète  (J/-  (Dépêche  reçue  le  2  octobre  1878.) 

Ascension  droite 23'" 44"' 

Déclinaison —     8"  i  o 

Mouvement  faible  vers  le  sud. 
10"  grandeur. 


ASTRONOMIE.  —  Seconde  Lettre  de  M.  Watson,  relative  à  la  découverte  des 
planètes  intr a-mer curielles,  communiquée  par  M.  Mouchez.  (Traduction.) 

«  Ann-Arbor,  2  septembre  1878. 

«  Je  vous  ai  déjà  envoyé  une  information  assez  exacte  par  rapport  aux 
positions  des  deux  nouvelles  étoiles  que  j'ai  observées  le  29  juillet,  durant 
l'éclipsé  totale  de  Soleil.  Les  notations  du  temps  des  observations  furent 
faites  d'une  manière  permanente  siu-  les  cercles  horaires  et  de  déclinai- 
son, qui  avaient  été  détachés  de  l'instrument,  et  peuvent  maintenant  ètro 


(  5.5  ) 
lues  à  loisir.  Dès  mon  retour  de  l'expédition  de  l'éclipsé,  j'étais  presque 
débordé  par  des  lettres  me  demandant  des  renseignements  sur  mes  obser- 
vations, et  alors  je  montai  les  cercles  de  notation,  et  je  les  lus  trop  rapide- 
ment. J'ai  fait  depuis  une  détermination  plus  exacte  et  je  me  hâte  de  vous 
envoyer  les  résultats.  En  montant  le  cercle  horaire,  pour  être  lu  sur  le  cercle 
de  lecture,  il  y  avait  une  erreur  d'excentricité  très-considérable,  qui  n'a 
pas  été  éliminée  dans  la  première  instance,  et  qui  doit  par  conséquent  faire 
les  résultats  apparents  beaucoup  plus  discordants  qu'ils  n'étaient  réellement. 
»  J'ai  fjiit  de  nouvelles  lectures,  dix  sur  chaque  marque,  en  avant  et  en 
arrière,  de  telle  sorte  que  chacune  des  dix  lectures  faites  est  une  détermi- 
nation indépendante,  et  les  moyennes,  corrigées  pour  l'erreur  d'excentri- 
cité, sont  données  par  les  suivantes  : 


en  de  Washington. 

Obj 

et  observé. 

Cercle  de  lecture. 

h        m        9 

5.    7. Si 

Soleil 

0       ( 
164. l3, 7 

±0,7 

5.16.37 

[a] 

159.49,3 

±0,4 

5.17.46 

(^) 

i55.    1,8 

±0,5 

5.22.5l 

Soleil 

160.25,2 

±0,5 

5.32.3. 

Soleil 

157.57,2 

±0,3 

6.14.36 

Soleil 

147.27,4 

±0,7 

»  Afin  que  vous  puissiez  vous  former  une  idée  du  degré  d'exactitude 
obtenu,  j'ai  joint  à  chaque  cas  l'erreur  probable  du  résultat. 
»  De  ces  lectures  je  trouve  : 


(«)-o 

de  Aa 

S — 8r3i,'6 

S, -8.37,6 

S3 -8.25,6 

S, --8.3i,5 


de  Aa 
m       5 
— 26.32,6 

—  26.38,2 

—  26.26,6 

—  26.32,4 


et  il  en  résulte  les  positions  suivantes  des  planètes  : 


Temps  moyen  de  Washington, 
h         m        s 

1878.  Juin.  29       5.16.37   (a) 
Juin.  29       5   I  7  .46  (^  ) 


Planète 

-0. 

Positions  apparentes. 

A« 

AJ 

a                           r? 

m      s 

-   8.3a 

—  0.22 

Il         m        s                    0 
8.27.24        -h  18.  16 

—  26.32 

-0.35 

8.9    .24      H    18.3 

»   La  correction  pour  l'excentricité,  dans  le  cas  des  lectures  du  cercle,  a 
été  déterminée  en  comparant  la  moyenne  des  seconde  et  troisième  lectures 

70.. 


(  5i6  ) 
sur  le  Soleil  avec  les  lectures  extrêmes  et,  on  agissant  ainsi,  les  résultats  sont 
aussi  concordauts  qu'on  peut  l'espérer.  Ils  montrent  que  la  méthode  que 
j'ai  adoptée  peut  être  employée  pour  les  observations  qui  ont  été  faites 
durant  la  courte  période  d'une  éclipse  totale  de  Soleil. 

»  Soyez  assez  bon  de  communiquer  ces  résultats  à  l'Académie  des 
Sciences;  l'information  qu'ils  donnent  intéressera  doublement  les  collègues 
de  feu  l'illustre  Le  Verrier.  J'ai  déjà  transmis  à  Paris  quelque  contribution 
d'argent  de  moi-même  et  d'autres  pour  l'érection  d'une  statue  à  Le  Verrier 
près  de  la  scène  de  ses  œuvres  ;  et  c'est  pour  moi  une  source  de  profonde 
satisfaction  d'avoir  pu  contribuer  à  la  perpétuation  de  sa  gloire  par  les 
découvertes  que  j'ai  faites  dans  le  temps  de  l'éclipsé,  découvertes  parfaite- 
ment d'accord  avec  ce  qu'il  avait  prédit  depuis  longtemps.   » 

M.  Mouchez  présente,  après  la  lecture  de  cette  lettre,  les  observations 
suivantes  : 

((  La  très-grande  habileté  de  M.  Watson,  comme  observateur,  ne  semble 
devoir  laisser  aucun  doute  sur  la  réalité  de  cette  découverte  ;  cependant  cette 
observation  a  luie  telle  importance  qu'il  est  permis,  qu'il  est  même  néces- 
saire de  rechercher  toutes  les  objections  qui  peuvent  lui  être  faites  avant  de  la 
considérer  comme  absolument  démontrée.  C'est  dans  cet  esprit  seulement 
que  je  ferai  les  remarques  suivantes  :  Si  l'on  porte  sur  une  carte  du  ciel  les 
deux  astres  observés  par  M.  Watson,  on  voit  qu'ils  se  trouvent  situés  à  peu 
près  sur  le  même  parallèle  que  deux  étoiles  de  5^  et  6*  grandeur  de  l'Écre- 
visse,  dont  elles  ne  diffèrent,  en  ascension  droite,  que  d'une  quantité  de 
même  signe  à  peu  près  égale,  3  à  4  minutes  environ.  Or,  dans  une  Note  plus 
détaillée,  que  M.  Watson  a  adressée  au  journal  Astronomische  Nacliricliten, 
cet  observateur  dit  que  la  vis  du  mouvement  en  déclinaison  de  son  équato- 
rial  était  légèrement  serrée,  mais  que  le  vent  a  pu  déranger  un  peu  l'instru- 
ment en  ascension  droite  (comme  si  la  vis  de  pression  en  était  restée 
libre).  Ne  pourrait-on  pas  dès  lors  attribuer  à  ce  dérangement  la  différence 
observée  en  ascension  droite  et  supposer  que  ce  sont  les  deux  étoiles  qu'on 
a  vues  et  non  pas  des  astres  nouveaux?  Nulle  part,  M.  Watson  ne  dit,  dans 
sa  lettre,  qu'd  a  vu  simultanément  une  étoile  et  un  astre  voisin  dans  le 
champ  de  son  télescope,  bien  que  cela  pût  arriver,  puisque  leur  distance 
est  de  moins  de  i  degré;  nulle  part,  non  plus,  M.  Watson  ne  dit  qu'après 
avoir  observé  les  nouveaux  astres  il  a  cherché  les  étoiles  voisines  qui  au- 
raient pu  lui  servir  d'étoiles  de  comparaison,  poiu'  mieux  déterminer  la 


(  5i7) 
position  et  la  grandeur  fies  nouveaux  astres.  Il  l'a  sans  doute  fait,  mais 
nous  ne  le  savons  pas. 

»  Enfin  nous  ne  savons  pas  bien  exactement  comment  ont  été  fixés  les 
ronds  de  papier  sur  lesquels  ont  été  pointés  ces  astres,  et  comment  a  pu  se 
produire  ceUe  très-grande  erreur  (V excentricité  que  signale  M.  Watsou. 

»  Il  est  vrai  qu'un  second  observateur,  M.  Swift,  complète  précisément 
ces  renseignements,  puisqu'il  affirme  avoir  vu  simultanément  deux  astres  dans 
le  champ  de  son  télescope,  qui  était  de  i^.AS'.  H  ne  peut  donc  rester  aucun 
doute  sur  l'existence  d'au  moins  un  des  deux  astres  nouveaux  de  M.  Wat- 
son.  Mais,  malheureusement,  M.  Swift,  bien  qu'il  se  fût  exclusivement 
consacré  à  la  recherche  des  planètes  intra-mercurielles,  n'avait  pris  aucune 
disposition  particulière  pour  déterminer  leur  position. 

»  Dans  ses  premières  Communications,  M.  Watson  ne  nous  avait  signalé 
qu'un  astre  nouveau  ;  c'est  dans  ses  dépêches  ultérieures  qu'il  a  annoncé 
la  découverte  d'un  second  astre,  et  c'est  précisément  ce  dernier  qui  semble 
le  mieux  s'adapter  à  l'une  des  orbites  de  Le  Verrier.  En  employant  les  nou- 
veaux éléments  envoyés  par  M.  Watson,  M.  Caillot  n'a  pu  cependant  arriver 
à  représenter  d'une  manière  satisfaisante  les  anciennes  observations  et  les 
observations  actuelles;  il  arrive  à  des  conclusions  difficilement  acceptables. 
Il  semble  donc  résulter  de  tous  ces  faits,  et  jusqu'à  plus  ample  informa- 
tion, que  si  les  observations  faites  en  Amérique,  pendant  l'éclipsé  to- 
tale du  2g  juillet  dernier,  donnent  une  très-grande  probabilité  de  plus  à 
l'existence  des  planètes  intra-mercurielles,  soit  même,  si  l'on  veut,  une 
presque  certitude,  elles  n'ont  pas  apporté  d'amélioration  sensible  dans  la 
connaissance  de  leur  orbite. 

»  Le  travail  définitif  que  fera  M.  Watson  sur  son  importante  observation 
dissipera  certainement  les  doutes  qu'ont  pu  faire  naître  les  incertitudes 
des  premières  Communications.  » 

PHYSIQUE  MATHÉMATIQUE.  —  Deux  remarques  au  sujet  de  la  relation  générale 
entre  la  pression  et  la  température,  déterminée  par  iW.  M.  Lévy  (*);par 
M.  H. -F.  Weber.  (Traduction.) 

Au  commencement  de  son  Mémoire  «  Sur  une  loi  universelle  relative  à  la 
dilatation  des  corps  »,  M.  Lévy  dit  : 

«  Je  me  propose  de  démontrer  que  cette  relation  (entre /v,  c  etT)  est  loin  Je  pouvoir  être 


Comptes  rendus,  23  septembre  1878,  p.  449- 


(  5i8  ) 

arbitraire  ;  :]ue  la  pression  que  supporte  un  corps  quelconque  ne  peut  être,  tant  que  ce  corps 
ne  change  pas  d'état,  qu'une  fonction  linéaire  de  sa  température;  en  d'autres  termes  et 
sous  forme  physique,  si  l'on  échauffe  un  corps,  quel  qu'il  soit,  sous  volume  constant,  la 
pression  qu'il  exerce  sur  les  parois  immobiles  de  l'enceinte  qui  le  renferme  ne  peut  croître, 
en  toute  rigueur,  que  proportionnellement  à  sa  température. 

•)  Je  dis  que  cette  proposition  est  ut  corollaire  absolument  rigoureux  des  deux  propo- 
sitions fondamentales  de  la  Théorie  mécanique  de  la  chaleur  et  de  celte  hypothèse  que  les 
actions  mutuelles  des  atomes  des  corps  sont  dirigées  suivant  les  lignes  qui  joignent  leurs 
points  d'application  et  ne  dépendent  que  des  distances  de  ces  points  entre  eux.  » 

»  Cette  dernière  affirmation  n'est  pas  entièrement  juste. 

»  Dans  sa  démonstration,  M.  Lévy  passe  sous  silence  une  seconde  hypo- 
thèse, qui  est  la  suivante  :  la  quantité ('—)  ,  c'est-à-dire  la  chaleur  spéci- 
fique, sous  volume  constant,  est  indépendante  du  volume  spécifique  v. 
M.  Lévy  paraît  considérer  comme  une  chose  qui  s'entend  de  soi-même 
que  la  quantité  (— ,  j  ne  peut  pas  dépendre  de  v.  Mais  il  faudrait,  pour 
prouver  que  tel  est  le  cas  en  réalité,  faire  de  nouvelles  hypothèses. 

»  Or  il  est  facile  de  démontrer  que  l'hypothèse  de  M.  Lévy  n'est  pas 
nécessaire,  que  bien  au  contraire  il  suffit  d'admettre  la  seconde  hypothèse 
pour  en  déduire  le  résultat  auquel  il  arrive. 

»  On  peut,  des  deux  principes  fondamentaux  de  la  Théorie  mécanique  de 
la  chaleur,  snns  le  secours  d'aucune  hypothèse,  déduire  la  relation 
suivante  : 


»], 


-  -^  T  l'S 


qui  devient,  si  l'on  y  introduit  la  chaleur  spécifique  sous  volume  con- 
stant c. 


(5),-"( 


df' 


dans  laquelle  le  signe  (  j    indique  que  la    quantité   tnise  comme  indice 

reste  constante  dans  la  différentiation  donnée. 

»  Si  l'on  fait  maintenant  l'hypothèse  que,  dans  toutes  les  substances,  la 
chaleur  spécifique  c,  est  indépendante  du  volume  spécifique,  on  obtient, 
au  moyen  de  l'équation  précédente,  le  résultat  de  RLLévy;  p  est,  pour 
toutes  les  substances,  une  fonction  linéaire  de  la  température. 

»  Voilà  la  remarque /orme//e  que  je  voulais  faire. 


(  5-9  ) 

»  Mais  le  résultat  déduit  par  M.  Lévy  est  en  contradiction  absolue  avec  l'ex- 
périence, et  c'est  le  second  point  sur  lequel  je  voulais  attirer  l'attention. 

»  M.  Andrews  a  démontré,  dans  la  dernière  partie  de  ses  Recherches 
classiques     sur    la    façon     dont   se    comporte   l'acide  carbonique    {Philos. 

Transact.  for  1876,  II"  Partie,  p.  436),  que  la  valeur  -^  varie  d'une  façon 
très-notable  avec  la  température  et  la  pression  sous  volume  constant,  et 
que,  par  conséquent,  le  rapport  de  /j  à  T  sous  volume  constant  n'est  pas 
un  rapport  linéaire. 

»  Je  finis  en  donnant  les  résultats  de  M.  Andrews  : 


Valeur  initiale  de /).  f  =  o°,oà6°,5.  t  =  CjO  à  64°,o.  f  =  6/|°,o  à  ioo°,o. 


atm 


16,42 "  0,004^54  o,oo46o'j 

31,48 0,00537  0,006237  0,004966 

25,87 o,oo588  0,005728  o,oo54o6 

30,37 »  0,006357  o,oo586i 

33,53 0,00734  0,006973  0,006334 


MÉCANIQUE.  —  Si»'  la  manière  dont  se  distribue  entre  ses  points  d'appui  le 
poids  d'un  corps  dur,  posé  sur  un  sol  poli,  horizontal  et  élastique  :  identité 
de  ce  mode  de  répartition,  pour  une  base  de  sustentation  plane  et  horizontale, 
avec  celui  d'une  charge  électrique  en  équilibi'e  dans  une  plaque  mince  de 
même  forme.  Note  de  M.  J.  Bovssinesq,  présentée  par  M.  de  Saint- 
Venant. 

«  Dans  deux  articles,  du  20  mai  1878  et  du  9  septembre  1878  (Comptes 
rendus.,  t.  LXXXVI,  p.  ia6o,  et  t.  LXXXVII,  p.  402),  j'ai  montré  :  1°  que 
des  pressions  verticales  quelconques  dm  =J'['S„yi)  dS,d-ri,  appliquées  à 
divers  éléments  plans  d^dri  (ayant  les  coordonnées  ^,  ïj,o)  d'un  sol  hori- 
zontal et  élastique,  produisent,  en  chaque  point  (x,  y.,  o)  du  sol,  un  petit 

enfoncement  w  proportionnel  au  potentiel  $  =  /  —  >  où  r  désigne  la  dis- 
tance de  ce  point  à  l'élément  plan  d^^do  ;  2°  que,  si  les  pressions  dm  sont 
celles  qu'exerce  un  corps  dur,  de  forme  donnée,  pressé  contre  le  sol  par 
son  propre  poids  ou  par  toute  autre  force  verticale,  de  manière  que  l'on 
connaisse,  à  une  constante  près,  iv  en  tous  les  points  de  la  base  de  susten- 
tation (surface  de  contact),  il  est  possible  de  déduire  de  ces  valeurs  de  w  la 


(  5ao  ) 
fonctiony^(S, •/]),  c'est-à-dire  le  mode  même  de  distribution  du  poids  ou  de 
la  pression  totale.  En  effet,  admettons,  pour  simplifier,  que  la  constante, 
valeur  de  l'enfoncement  du  corps  dur,  soit  connue  (ce  qui  revient  à  attri- 
buer au  corps  un  poids  approprié)  ;  0  vérifiera  l'équation  AoO  =  o,  pour 
toutes  les  valeurs  de  x,  y^  z,  et,  en  outre,  les  trois  conditions  spéciales 
$  =  une  fonction  connue  de  x,  y,  en  tous  les  points  de  la  base  du  corps 

dur;  —  =  o  aux  autres  points  du  plan  des  x,  j,  enfin  $  =  une  quantité 

de  l'ordre  de  -  pour  r  infini,  c'est-à-dire  aux  points  [x,  j,  z)  très-éloignés 
du  corps.  Or  on  sait,  du  moins  quand  les  contours  de  la  base  de  sustenta- 
tion sont  connus,  que  ces  équations  déterminent  complètement  une  fonc- 
tion 0  astreinte  à  y  satisfaire,  et  que  celle-ci,  une  fois  trouvée,  pourrait 
également  s'obtenir  en  se  donnant,  au  lieu  de  la  première  condition  spé- 
ciale, c'est-à-dire  au  lieu  des  valeurs  de  0  à  l'intérieur  de  la  base  de  sus- 
tentation, la  valeur,  aux  mêmes  points,  de  la  dérivée  de  $  par  rapport  à  z  : 
nouvelle  condition  spéciale  qui  montre  que  cette  fonction  est  bien  toujours 

un  potentiel  de  la  forme  |   |    ,,       ^,,     ,  .      -^   car  elle  est  satisfaite, 

J  J  Vl^— ?)'+(r— 'li'  +  z'  ' 

ainsi  que  les  autres  équations  du  problème,  si  l'on  choisit^  (x,  j)  égal  au 
quotient  par  —  2  7t  de  la  dérivée  —  >  prise  pour  z  =  o,  on  obtiendra  ainsi 
l'expression  unique  cherchée  Aç.j[x^y),  dès  qu'on  aura  trouvée. 

»  Si  la  base  du  corps  dur  est  plane  et  horizontale,  la  première  condition 
spéciale  devient  $  =  const.;  ce  qui  est  précisément  le  caractère  distinctif 
de  l'équilibre  d'une  charge  électrique  j  dm,  supposée  libre  de  se  mouvoir 
aux  divers  points  de  cette  base,  mais  sans  pouvoir  la  quitter.  Ainsi,  la 
pression  exercée  par  un  corps  à  fond  plat  se  répartit,  entre  les  diverses  parties  de 
sa  base,  comme  le  fait  une  charge  électricpie,  en  équilibre  sur  une  plaque  con- 
ductrice de  même  forme  que  cette  base.  Soit,  par  exemple,  une  base  hmitée 
par  l'ellipse  b'x-  -+-  a-j-  ^  a-b-.  On  sait  qu'alors,  pour  une  charge  élec- 

trique    totale  (ou   pression   totale)    égale  à  i,  0—1  ,^  _^  ^  -  ; 

V  étant  le  demi-petit  axe  (vertical)  de  l'ellipsoïde  — '- 1-  j^ —  -i-  -  =  i, 

passant  par  le  point  {x,j,z);  et  la  charge  par  unité  d'aire / (H,  yj),  en 
chaque  point  (|,ïj)  de  la  plaque   (ou  de  la  base  de  sustentation),  vaut 

2„al,  ('  ^  ^=  ^  1"-)  '■  ^^^  lignes  d'égale  charge  f{H,'o)  =  const.  sont  sem- 
blables et  concentriques  au  contour  :  si  l'on  pose  -^  +  r.  —  Ç,  elles  ont 


a 


(  521  ) 
pour  équation  Ç  =  coiist.,  et  divisent  la  base  du  corps  en  bandes  équiva- 
lentes, nnbdÇ,,  supportant  respectivement  des  poids  inégaux, 

f(i„-n)nabdÇ  =  —  ^v'i  —  Ç, 

d'autant  plus  grands  que  la  bande  considérée  est  plus  loin  du  centre.  Inver- 
sement, on  recontiaît  que  des  droites  éqindistanles,  parallèles  à  l'un  des  axes, 
divisent  la  base  de  susienlalion  en  bandes  d'aires  inégales,  mais  toutes  également 
chargées.  Sur  le  bord  Ç  =  i,/(^,  >2)  devient  infini,  ce  qui  signifie,  ou  que 
le  sol  y  a  ses  limites  d'élasticité  dépassées,  ou  que  le  corps  superposé  y 
fléchit  sensiblement,  hypothèses  écartées  par  notre  analyse. 

i>   Quand    la    base  est   un    cercle   de   rayon    p,  =  a  =  b,    f[^_,  fi)   ou 

y(p^)  = (p^  —  {■''^y^'i  P  désignant  la  distance  du  point  (^,  -ri)  au  centre, 

alors  $  vaut  :  i°  — ,  pour  les  points  de  la  surface  du  sol  qui  sont  à  l'inté- 
rieur du  cercle  de  contact:  2°  -  arc  sin^,  pour  les  autres  points  de  la  sur- 

p,  R    ' 

face  du  sol  situés  à  une  distance  R  du  centre  plus  grand  que  p,.  C'est  d'ail- 
leurs ce  qu'on  trouve,  en  portant  la  valeur  de  /  (f ')  dans  les  deux  premières 
formules  de  ma  Note  du  9  septembre,  puis  en  effectuant  l'intégration  par 

rapport  à  p,  et,  après  avoir  appelé  finalement  sina  le  rapport  -  ou  ^  sui- 
vant que  R  est  <^  (3|  ou  ^  (S,,  en  observant  que 

J^^  r    ï     1       sina  +  sinô                  .           sinacosS       ~\     ,, 
-^-rlog-^-7 — •  arcsin-^ ^^    a&  =0, 
g     Lsin9      '=sin(a-)-9)                       y'i  —  sin'a  sin'ôj 

■71 

C~  /,        I  -+-siiiKsinO\    M 

\    ~       loa; : ^ — -|-r— -:=7ia. 

Jg      \     °i  —  sina  sin  9/ sin  9 

»  Ces  formules  se  déduisent  elles-mêmes  de  celles-ci  : 


i     ,       sina  -t-  sin  e  T  "  (h. 

^^\o^-r—, — —rr=    \      — — r- 

J^       COSic-f-C 


sin9      ^sin(i7.  +  9)  J       cosz-f-cos9 


i 


"        cos9?/9  I       ,       iH-sinasm9 

: : =  -■ lOÇf : ^-r  » 

I  —  5in-asin-9        ■zsinz       "-  i  —  sinxsin9 
^       acosa  f/9 


I  —  sin' a  sur 


=  2  arclang(cosa tango), 


respectivement  multipliées,  la  première  par  dQ,  les  deux  autres  par  da,  et 

C.  U.,  187S,  2"  Semestre.  (T.  LXXXV  II,  ?,»  liî.)  7I 


(    522    ) 

intégrées  sous  le  signe  /  au  premier  ou  au  second  membre,  en  faisant 
$  =  -k  une  limite  supérieure  a  =  o,  à  une  limite  inférieure.  » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  la  résolution  en  nombres  entiers 
de  réqualion  (i)  ax^  +-  h)'-'^  =  cz'. 

Note  de  M.  Desboves. 

«  Dans  le  cas  où  rt  et  c  sont  égaux  à  l'unité,  si  l'on  désigne  par  {x,j,  z) 
une  première  solution  de  l'équation  (i),  on  trouve,  par  la  méthode  de 
Fermât,  qu'une  autre  solution  (X,  Y,  Z)  est  donnée  par  les  formules  sui- 
vantes, que  l'on  doit  à  Lebesgue  ; 

(2)  X=:2^*  — zS     Y  =  2XXZ,     Z  =  z*  -h^bxy*. 

))  Ces  formules  ne  paraissent  pas,  d'ailleurs,  pouvoir  être  étendues  au 
cas  où  «  et  c  sont  des  nombres  entiers  quelconques.  Mais  la  méthode  de 
Fermât,  convenablement  appliquée,  conduit,  quels  que  soient  a,  b,  c,  aux 
formules  suivantes,  qui  sont  nouvelles  : 

(  X,  =--  ^  (4«=^^  -  ^c'z'),    Y,  =  j(4è^-y  -  5cH'), 

^^'  j  Z,=z[c'z^  +  2liab{cH' -2abx'x')]' 

))  Ces  formules  se  distinguent,  comme  on  le  voit,  de  celles  de  Lebesgue, 
en  ce  que  les  nouvelles  valeurs  X,,  Y,,Z|  sont  respectivement  multiples 
de  X,  f,  z.  Elles  peuvent  d'ailleurs,  comme  les  formules  de  Lebesgue,  s'é- 
tendre au  cas  où  l'équation  (i)  contiendrait  un  terme  en  x-/-. 

x>  En  rapprochant  ce  qiû  précède  des  résultats  que  j'ai  indiqués  dans 
mes  précédentes  Communications,  on  est  conduit  au  théorème  suivant  : 

»  Lorsque,  a  et  c  étant  égaux  à  l'unité,  b  est  de  lajorme  u-v[2u-{-i')  ou  de 
l'une  des  formes  dérivées  [v-  ±  2?r)i',  {2U-hv*)u-,  f*  ±  iir,  [v-  —  u-)u-, 
—  u-{u^  -h  i>-),  ±v-  —  u\  —  u'^\>-{u^  —  v-y,  on  peut  toujours  obtenir 
une  première  solution  de  Nquation  (i)  au  moyen  d'une  identité;  puis  on  peut 
calculer  une  infinité  d'autres  solutions  à  t'aide  des  formules  (2)  et  (3). 

»  On  pourra  voir,  en  particulier,  que  les  solutions  obtenues  par 
M.  Lucas,  dans  son  ouvrage  sur  Léonard  de  Pise,  au  moyen  de  formules 


(  5a3  ) 
spéciales  à  chaque  exemple  numérique,  sont  aussi  données  par  les  for- 
mules (2)  et  (3). 

»  L'habile  géomètre  que  je  viens  de  citer  a  aussi  traité  quelques  cas 
particuliers  où,  les  formules  de  Lebesgue  n'étant  plus  applicables,  les 
formules  (3)  ne  donnent  pas  toutes  les  solutions  de  l'équation  (i).  Mais 
j'ai  remarqué  que  tous  les  exemples  choisis  satisfaisaient  à  cette  condition 
que  le  produit  {a  +-  b)c  était  un  carré,  et  je  me  suis  alors  proposé  de 
trouver  les  formules  générales  du  problème  dans  le  cas  que  je  viens  d'in- 
diquer. 

))  Voici,  en  quelques  mots,  la  solution  : 

»  Représentant  par  e-  le  proJuit  (rt  4- ô)c,  et  cherchant  d'abord  des 
nombres  seulement  commensurables,  ce  qui  permet  de  faire  j  égal  à  i, 
on  est  conduit  à  l'équation 

ac[x''  —  i)  +  e-  =  c-z-', 
et  si  l'on  pose 

L  -h  I 

X  =  ) 

t  —  I 

OU  tombe  sur  une  équation  à  laquelle  la  méthode  de  Fermât  est  applicable. 
Cette  méthode  donne  d'abord  deux  solutions  directement;  puis  on  obtient 
deux  systèmes  de  formules  qui  font  connaître  chacun  deux  solutions  cor- 
respondant à  une  première  solution  de  l'équalion  (1). 

I)  Je  ne  reproduirai  pas  ici  ces  formules,  qui  sont  un  peu  compliquées. 
Je  dirai  seulement  que,  dans  le  premier  système,  les  valeurs  de'X,  Y  sont 
données  par  des  polynômes  du  troisième  degré  en  x,  j\  z,  tandis  que, 
dans  le  second  système,  les  polynômes  sont  du  sixième  degré.  On  pourra, 
du  reste,  si  on  le  préfère,  appliquer  la  méthode  générale  à  la  recherche 
des  formules  particulières  à  chaque  exemple  numérique.  » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —   Solution  (l'un  système  d'équations  linéaires. 
Note  de  M.  J.  Farkas,  présentée  par  M.  Yvon  Villarceau. 

«  Je  considère  le  système  remarquable 

71.. 


(  524  ) 
où,  évidemment,  les  inconnues  sont  x,:..t,^  .  ..^.Tf.,  tandis  que  rt  et  s  sont 
des  fonctions  linéaires  l'une  de  l'autre  :  a  =  in£  ■+-  u.  Si  nous  posons 


I    I  £ 

I    I       [i  +  t^i] 
\    I      (s  +  aAs) 


(£+2  As)'--'      o{a  +  ■2^a)     (e  +  aAs)'"-^' 


(£  + As)''" 
(sH-aAîj* 


"KjT-hl 


selon  une  rède  fondamentale,  nous   aurons  Xr  —  '^-^^^-^-  En   joignant  les 

séries  de  ^Ar-u  de  telle  sorte  qu'on  obtienne,  pour  deuxième  élément  de  la 

(r  +  i)'™'=  colonne,  (p{a  -h  Aa)  —  ç(a)  =  A9(rt),  pour  troisième  élément 

de  la  même  colonne  9  '«-f-  2  Art)  —  i^\o[a  -+-  An)  +  9 (a),  et,  en  géné- 
ral, pour  {k  -+- 1)''""^  élément  de  la  (r  -f-  i)'^'"''  colonne, 


o{n-\-hàa)  —  i    j  ç;[a  + (/i  —  i)A«] 
^,J  ?[«  +  (/' -2)  A«]  • 


—  if(p{a)=  A''ç(a), 


en  ayant  encore  égard  aux  identités  [ A'* ( a" )]/,=„  =  «!(A£)"et  [A*(£")]/,>„=  o, 
nous  arrivons  au  produit  des  deux  déterminants  partiels,  dont  l'un  se  ré- 


duit à  sa  diagonale.  Si  l'on  fait 


et,  de  même, 


on  a 


j",  =  m' 


A''(e") 


II 


V;'-*-'      ?£'■■"'     V£''^' 


m^  \o{a)        00  I         . 


V£" 

r-hZ 


(  525  ) 
»  Le  coefficient  de  mT*'  v  ?  («)  dans  cCr  est 


V  s'"-^'      V  £''^'      V  e'"^' 


I 

o 


V£' 


I  VH^ 


7+1 

va'- 

/■+2 


Nous  désignons  ce  déterminant  partiel  par  (s,  Aï),,,.  Conséqueinment,  nous 
obtenons 

Xr—  m''['ço{a)  —  m{î,As.)r,,  V9(«)  +  m-U,  Ai)r,2V  (p(n)  —  ... 

+  (_,„)*+'•(£,  As),.,.,  v<p(^)]- 
Soit  £  =  o.  Puisque 


iv=']«='-r[('; 


/^\  /-''\2V+(M3^. 


(As)'-", 


ou  bien,  en  désignant  le  coefficient  de  (A;)?"''  par/;,ç  [v£'']£=o --- /','7(A£)''"-''; 
après  quelques  transformations,  de  (s,  Aê);.,,  on  déduit 


(o,A£),.,=  (Ae)' 


r,r+3 


r,r-^  t 


I 


/'  -h  I ,  /'  +  2      7-  -H  1 ,  /■  4-  3 
I 


/■  -+-  I ,  /'  +  « 


--=(Ae)'(o,iV,, 


AI 


ors 


+  (772  Ac)''-'\0,l);.,S_rV  ?(«)]• 

Pour  as  =  o,  [.rJe=o  devient  m'  [v  y («)Ja«=o  =  77 


■  !       r/a'- 


Si  l'on  ne  fait  pas  s  ^  o,  mais  que  l'on  fasse  As  =  o,  ^  =:  co  ,  le  détermi- 
,1 
nant  x^,  multiplié  par -^î  devient  la  dérivée  7'™*^  de  la   série  de  Taylor; 

car 


(2:OW  = 


r-+-  I 
I 


('■ 


+  2 


/■  -I-  2\  /'/   -1-  3 

2 

I 


r  -h  t 

t 
r  -H  t 

/■+  t 


—  £  (1,0),.,. 


(  526  ) 


>■  + 1 


»  Divisons  la  première  série  de  (1,0)^,,  par  ■ et  soustrayons  de  la 


deuxième  série,  puis  divisons  la  nouvelle  deuxième  série  par  '-  et  sous- 
trayons de  la  troisième  série,  et  ainsi  de  suite;  on  aura  pour  résultat 


et  en  conséquence 


in'^  >-         J 


o'  (a] 


r  +  I 

A=. 

(/■+l)(r+2) 

(r-)-i)(/-+2)(rH-3) 


(1,0),,,= 


r+  t 


C  :')("-«) 


2     J 

)[u-af 

\     3    . 

]  ("  -  «) 

cr 

j 

(u—  a)- 
[u  —  a) 


de  même 


1  ■3^0  Jii  =  o  ' 


?(«) 

u 

— 

a 

[u  -  af 

(«-<.)■ ,. 

?'(«) 

I 

(:)("--) 

(:)("-«)' .. 

2 

G 

I 

©("-)  •■ 

3! 

0 

0 

I 

... 

.. 

o{n).  » 


MÉCANIQUE  APPLIQUÉE.  —  Sur  un  nouveau  pendule  gjrroscopique. 

Note  de  M.  Gruet. 

«  Construit,  sur  ma  demande,  par  M.  Diicretet,  le  pendule  gyrosco- 
piqtie  que  j'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  possède  un  mouvement 
curieux,  résultant  des  effets  simultanés  dus  à  deux  lois  connues  de  la  rota- 
tion (les  corps  :  la  loi  de  la  toupie  de  Foucault  et  la  loi  du  parallélisme  des 
axes  de  rotation  de  M.  Sire.  Voici  en  quoi  il  consiste  : 

M  Un  tore  T  peut  recevoir,  au  moyen  d'une  ficelle,  un  mouvement  de 


(  5:27  ) 
rotation  rapide  autour  de  son  axe  ab.  Cet  axe  repose  par  des  pointes  a  et  Z> 
à  l'intérieur  d'un  anneau,  dont  il  est  un  diamètre. 

»  L'anneau  est  suspendu,  par  un  point  de  sa  circonférence,  à  l'une  des 
extrémités  d'un  fil  en  caoutchouc,  dont  l'autre  extrémité  est  fixe.  Le  rayon 
du  point  de  suspension  de  l'anneau  peut  faire  un  angle  quelconque  avec 
l'axe  du  tore;  cet  angle  est  droit  dans  notre  appareil. 

»  Si  le  fil  est  sans  torsion  et  le  tore  sans  rotation,  le  système  se  tient  en 


A  /        \ci. 


équilibre  sous  l'action  de  la  pesanteur;  le  fil  et  le  plan  de  l'anneau  sont 
alors  verticaux,  et  l'axe  du  tore  horizontal. 

»  Abandonnons  le  pendule  dans  cette  position  verticale,  sans  impulsion 
aucune,  mais  après  avoir  donné,  isolément  ou  simultanément,  une  torsion 
au  fil,  une  rotation  au  tore  autour  de  ab,  et  voyons  ce  qui  se  passe  dans 
chacun  des  trois  cas  possibles. 

n  PnEMiiîR  CAS  :  Le  fil  est  tordu  et  le  tore  sans  rotation.  —  Le  fil  reste  ver- 
tical et  exécule  les  oscillations  ordinaires  de  torsion,  nettement  accusées 
par  l'anneau  et  le  tore  dont  le  système  joue  uniquement  le  rôle  de  poids 
tenseur. 

»  Deuxième  cas  :  Le  fil  est  sans  torsion  et  le  tore  tourne.  —  Pendant  toute  la 
durée  de  cette  rotation,  le  fil  reste  vertical,  sans  torsion,  et  l'axe  du  tore 
conserve  sa  direction. 

Troisième  cas  :  Lefd  est  tordu  et  le  tore  tourne.  —  Le  phénomène  est  alors 
bien  différent  de  ceux  qui  précèdent  :  le  pendule  sort  spontanément  de  la 
position  verticale  et  peu  à  peu  se  transforme  en  un  pendule  conique  très- 
ouvert,  d'une  espèce  sin<i;ulière.  Le  fil  tourne  autour  de  la  verticale  de  son 
point  fixe  O,  alternativement  dans  un  sens  et  dans  l'autre,  en  passant  par 
la  verticale  à  chaque  changement  de  sens.  En  même  temps,  le  fil  se  tord  et 


(  528  ) 
se  détord  alternativement,  et  le  plan  de  l'anneau  reste  constamment  dans  le 
plan  vertical  V  du  fil;  enfin  l'axe  du  tore  oscille  dans  ce  plan,  de  part  et 
d'autre  de  l'horizontale. 

»  L'étude  expérimentale  de  ce  mouvement  est  très-facile,  parce  qu'il 
est  formé  de  périodes  semblables  et  qu'il  suffit  d'observer  en  détail  et  de 
décrire  la  première  période. 

»  Soient  :  i°  Oz  la  verticale  du  point  fixe  O,  du  fil  01,  menée  de  haut 
en  bas,  et  A  un  premier  observateur  couché  sur  Oz,  la  tète  en  O,  les  pieds 
en  z;  2°  B  un  deuxième  observateur  couché  sur  le  fil  01,  la  tète  en  O,  les 
pieds  en  I,  et  la  torsion  ou  détorsion  qualifiée  de  positive  ou  négative  sui- 
vant qu'elle  a  lieu  ou  non  de  droite  à  gauche  pour  cet  observateur; 
3°  G  un  troisième  observateur  couché  sur  ab,  de  telle  sorte  que  la  rotation 
propre  du  tore  ait  lieu  pour  iui  en  sens  contraire  de  la  torsion  initiale  du 
fil  pour  B.  Supposons  enfin,  pour  fixer  les  idées,  que  cette  torsion  initiale 
est  négative. 

»  On  distingue  dans  la  première  période  quatre  phases  analogues.  Abs- 
traction faite  des  inégalités  dues  aux  résistances  passives  et  à  l'iuiperfection 
de  l'élasticité  du  fil,  ces  phases  sont  d'égale  durée,  et  le  tableau  qui  suit 
renferme  ce  qui  passe  simultanément,  pendant  chacune  d'elles,  pour  la 
torsion  s  du  fil,  son  écart  6  de  la  verticale  Oz,  sa  révolution  ^  autour  de  Oz, 
et  l'angle  a  de  ab  avec  l'horizontale  du  plan  V. 

B  On  voit  que  la  3^  et  la  4*^  phase  ne  diffèrent  respectivement  de  la  i'*  et 
de  la  2"  phase  que  par  le  changement  de  sens  des  mouvements  relatifs  à 
£,  $,  ij;,  a.  A  la  fin  de  la  4*^  phase,  le  pendule  se  retrouve  dans  les  conditions 
initiales  et  une  deuxième  période  commence,  semblable  à  la  première. 

»  En  résumé  :  1°  le  fi!  a  des  oscillations  de  torsion  ;  2"  V  oscille  autour 
de  Oz  ;  3°  le  fil  oscille  dans  V  de  part  et  d'autre  de  Oz  ;  4°  l'axe  du  lore  ab 
oscille  dans  V,  autour  de  l'horizontale  de  ce  plan.  Toutes  ces  oscillations 
ont  une  période  commune,  analysée  dans  le  tableau  ci-contre. 

»  Il  est  clair  que  l'imparfaite  élasticité  du  fil  et  les  résistances  passives 
rendent  les  périodes  de  plus  en  plus  courtes,  et  que  le  pendule  finit  par 
s'arrêter.  Il  arrive  assez  souvent  que  la  rotation  du  tore  s'éteint  à  un  mo- 
ment où  le  fil  est  encore  tordu  et  en  dehors  de  la  verticale;  on  voit  alors  le 
fil  se  détordre  rapidement,  en  toute  liberté,  entraînant  le  tore  et  l'anneau 
dont  le  plan  cesse  dès  lors  de  coïncider  avec  V;  de  ce  moment,  on  doit  re- 
garder l'expérience  gyroscopique  comme  terminée. 


(529) 


i''"  phase. 

Le  fil,  d'abord  loidii 
négativement ,  se 
détord  complète- 
ment, avec  une  vi- 
tesse croissante  et 
positive. 

s  varie  de  sa  valeur 
initiale  —  e»  à  o. 

8  croît  de  o  à  un 
maximum  9,,  et 
dans  le  sens  qui  va 
des  pieds  à  la  léte 
de  C. 


Le  plan  vertical  V 
du  fil  tourne  au- 
tour de  Oz,  avec 
une  vitesse  crois- 
sante, dans  le  sens 
pour  A  de  la  dé- 
torsion pour  B, 
c'est-à-dire  de 
droite  à  gauche,  et 
à  chaque  révolu- 
tion de  V  répond 
un  tour  de  détor- 
sion. 

■i/  varie  de  o  à  +  Cq- 

a  croît  de  o  à  un 
maximum  a,,  dans 
le  sens  qui  va  de 
la  tète  de  C  à  celle 
de  A. 


2"  phase. 

Le  fil  se  tord  posi- 
tivement avec  une 
vitesse  décroissante 
jusqu'à  o. 

e  varie  de  o  à  -1-  ôo. 


décroît  de  9,  à  0. 
Le  fil  est  redevenu 
vertical  et  immo- 
bile à  la  fin  de  la 
1'  phase. 


V  continue  à  tour- 
ner dans  le  même 
sens  que  pendant 
la  i'"*  ])hase,  avec 
une  vitesse  dé- 
croissante jusqu'à 
o,  à  aison  de 
I  tour  pour  i  tour 
de  torsion  positive 
du  fil. 


ij/  varie  de  e,,  à  ii^- 

a.  décroît  de  a,  à  o. 
ab  est  redevenu 
horizontal  à  la  fin 
de  la  2'^  phase. 


3°  phase. 

Le  fil  se  détord  com- 
plètement. 


£  varie  de  -f-  Sp  à  o. 


I  continueàdécroître 
de  o  à  —  6, ,  dans 
le  sens  qui  va  de 
la  tète  aux.  pieds 
de  C. 


V  tourne  autour  de 
Oc  en  sens  con- 
ti'aire  de  celui  qui 
répond  au,\  2  pre- 
mières phases,  ou 
de  gauche  à  droite 
de  A,  à  raison  de 
I  tour  pour  i  tour 
de  délorsion  du 
fil. 


■i  décroît  de  2j,  à  z^. 

a  décroît  de  o  à  — a,, 
fliconiinueàtour- 
ner  dans  V,  dans 
le  même  sens  que 
pendant  la  2"^  phase. 


4°  phase. 

Le  fil  se  tord  néga- 
tivement. 


£  varie  de  oà  —  £„ 


G  croît  de  9,  à  o,  dans 
le  sens  de  la 
i"  phase.  Le  fil  est 
redevenu  vertical 
et  immobile  à  la 
fin  de  la  4*^  phase. 

V  continue  à  tour- 
ner autour  de  Oz 
ou  A,  de  gauchek 
droite,  et  toujours 
à  raison  de  i  tour 
pour  I  tour  de 
torsion  du  fil. 


\  décroît  de  £„  à  o. 

a  croît  de  —  a,  à  o, 
ah  tourne  en  sens 
contraire  du  sens 
relatif  à  la  2'  et  à 
la  3"  phase.  Il  est 
redevenu  horizon- 
tal à  la  fin  de  la 
4"  phase. 


C.  R.,  1878.  V  Semestre.  (T.  LXXXVll,  N»  IS.l 


72 


(  53o  ) 

BOTANIQUE.  —  Révision  de  la  flore  des  Malouines  {Iles  Falklcmd).  Note  de 
M.  L.  Crié,  présentée  par  M.  Chalin. 

(c  Au  nombre  des  faits  singuliers  que  présente  la  flore  des  Malouines, 
on  peut  noter  l'existence  de  certaines  espèces  européennes,  parmi  les  genres 
austro-américains. 

»  C'est  au  milieu  des  Gommiers  [Bolux,  Àzorella),  des  Restiacées  [Gai- 
mardia),  desTliymélées  {Drapeles)  et  desSantalacées  musciformes;  des  Dali- 
barda  et  Jncislrum,  véritables  Ronces  et  Pimprenelles  antarctiques;  des 
Oligosponts  brjiformes,  qui  rivalisent  de  petitesse  avec  les  Cératelles  des 
dernières  terres  australes;  des  Neuropogon,  aux  frondes  polycbroraes,  re- 
couvrant abondamment  les  rochers  du  Spitzberg  et  des  Terres-Magella- 
niques,  que  MM.  Durville  (')  et  Gaudichaud  recueillirent  toute  une  série 
de  plantes  dont  l'identité  spécifique  avec  celles  d'Europe  est  reconnue 
depuis  longtemps  (^). 

»  Le  nombre  total  des  végétaux  récemment  signalés  dans  la  flore  des 
Malouines,  par  Joseph  Dalton  Hooker  ('),  s'élève  à  environ  aSg  Crypto- 
games et  à  129  Phanérogames.  Or  la  révision  de  nombreux  spécimens  in- 
déterminés, recueillis  par  Durville,  nous  permet  d'ajouter  à  la  liste  générale 
les  espèces  suivantes  :  Cypéracées  :  Carex  n^acrosolen,Sx.euà.\  Caiex  atio- 
picla,  Steiid.  Graminées  :  Poa  oligesia,  Steud.;  Hierocldoa  arenaria,  Steud.; 
y4ira  veslUa,  Steud.;  Àiridium  elegantulum,S[eud.  Mousses:  Grirnmia  mari- 
iima, Hnrnev;  Dicranum  aciph/ltain,  Hook;  D.  selosHm,î{ook;  D.  Billardieri, 
Schw.;  D.  longifoliiis,  Brid.;  D.  pungens,  Hook;  Campylopus  inlroflexiis, 
B!'id.;  Lophioilon  slricliis,  JVeissia  slricta,  Hook.  Pyrénomtcètes  :  Pleospora 


(')  Durville  explora  la  baie  de  Soledail  en  novembre  183.2,  Trois  ans  plus  tard,  il  Ut 
paraître  sa  Floride  des  Jlcs  Malouines .  (Voir  Comptes  rendus,  septembre  1S25.) 

(')  Citons  entre  autres  :  Capsetla  Buisa  pnstoris,  Moench.;  Cardamine  hirsuia,  L.;  Sa- 
gina  procamhcns,  L.;  Alsine  mcdia,  L.;  Crrastium  arvcnse,!..;  Montia  fontana,  L.;  Tri- 
foliuin  npcns,  L.;  Epilohium  tetragonum,  L.;  Senccio  vulgiiris,  L.;  Tma.racum  Dens 
Leonis,  Desf.;  Liniosclln  aquatica,  L.;  Pcronica  serpyllifolia,  L.;  Staticc  luniiria,  L.;  Rumex 
iicctosclla,  L.;  Caltitriche  verna,  L.;  Urtica  urcns,  L.;  Poa  nnnun,  L.;  Agrostis  alba,  L, 

Ces  plantes,  qui,  pour  la  plupart,  abondent  dans  l'Archipel,  avaient  été  signalées,  plus 
(le  cinquante  ans  avant  Durville,  par  Commerson,  sur  les  bords  du  détroit  de  Magellan,  et 
par  Forstcr,  sur  les  côtes  de  la  Terre-de-Feu.  L'hypothèse  des  origines  multiples  ou  centres 
de  création  paraît  aujourd'hui  généralement  admise  pour  chacune  de  ces  espèces. 

(')  Flora  antarctica,  Part.  Il  :  Botany  of  l'uvgia  the  Falklands,  Keiguelcns's  land, 
by  Joseph  Dalton  Hoolier.  London,  i844- 


(  53.  ) 
herbar-uin,  TuL;  Depazea  vagans,  NoIj.;  D.  Polj(jonorum,  Nob.;  Diloplios- 
pliora  graminis,  Desm.  Uuédinées  :  Cyslopm  candidus,  de  By.;  Uredo  plaii- 
laginis,  Nob.;  Phragmidium  inciassaluin,  Liiik.;  Triphraginium  Ulinaiiœ, 
Tul.  Ai.GLEs  :  Dclesseria  ruscijolia,  Lamx.;  D.  Iiypoglossum,  Ag.;  Gigartina 
pistlllata,  Lamx. 

»  Actuellement,  la  flore  des  Maloiiines  comprend  donc  environ  3g4  es- 
pèces, qui  se  répartissent  ainsi  dans  les  quatre  grands  embranchements  du 
règne  végétal  : 

riIAKÉnOCAMFS. 

Dicoty/édoncs,  86. 


Composcos 22 

Caryophyllécs t) 

Kcnonculacées 8 

Oaihellifèits 

Scropluilarinces 5 

Rosacées :{. 

Polygonées 3 

Crucifères 3 

Primulacées a 

Rubiacées i 

Onagrariées 2 

Oxalidées 2 

Violariées 2 

Droséracées i 


Euplioi'biacéei 

iMnrces 

Myrlacéos. .  .  . 
Portulacées. .  . 
Crassiilacées.  . 
Lobt'liacées. .  . 
l^lricacées  . . .  . 
Gentianées . . . 
Plombaginées. 
Plantaginées. . 
Chénopodées  . 
Santalacées.  .  . 
Thyaiélées  .  .  . 
Empêtrées  . .  . 


Monocotjléilones,  4q. 


Graminées 


24 


Cypéracées 12 


Joncées. .  . 
Orchidées. 


Iiidées 

Alismacées. 
Rcstiacées, . 


CRYPTOGAMES. 

Jcrogènes,  86. 


Mousses 54 

Hépatiques 2 1 


Fougères 


Lycopodiacées 2 

Marsiléacées 1 


.J/ujJu'gèrics,  iy3. 


23 


Algues  supérieures 

Algues  inférieures.  .  , 

Lictiens 3n 

Pj'rénomycètes 6 


Hymcnomyrètes. 

Urétlinées 

Discninycèles  .  . 
Gastéromycètes  . 


»   Le  tableau  ci-dessus  indique   l'ordre  de  prépondérance  des  familles. 

7a.. 


(  532  ) 

»  Les  Composées  comptent  plus  d'individus  que  les  vingl-sept  autres 
familles  de  Dicotylédones  réunies.  Quinze  d'entre  elles  présentent  une 
seule  espèce. 

»  Les  Graminées  y  occupent  le  second  rang.  Viennent  ensuite  les  Cy- 
péracées,  Caryophyllées,  Renonculacées,  Ombellifères,  Scrophularinées, 
Joncées,  Rosacées,  Orchidées,  Polygonées,  Crucifères,  etc. 

»  Comme  dans  la  plupart  des  flores  arctiques,  les  plus  nombreuses  sont 
les  Cryptogames.  Les  Algues  supérieures  offrent  près  de  cent  représentants  ; 
et  il  est  curieux  de  constater  que,  sur  ce  nombre,  une  trentaine  au  moins 
habitent  les  mers  de  l'Europe.  Ainsi  les  Plocamium  coccineum,  Nilophyl- 
liim  Bonnemaisonii,  Rliodymenia  palinala,  Chorda  lomenlaria,  Eclocarpus  sili- 
culosus,  Delesseria niscifotin j  G'ujarlinajihlillaki,  etc.,  du  littoral  delà  Manche, 
ne  paraissent  guère  plus  rares  sur  les  côtes  du  détroit  de  Magellan. 

»  Aux  Muscinées,  déjà  signalées  par  J.  Dalton-Hooker,  nous  avons 
ajouté  neuf  espèces.  Parmi  celles-ci,  la  Grimmia  marilima,  l'une  des  plus 
intéressantes  de  notre  bryologie  atlantique,  habite  les  rochers  maritimes 
de  Cherbourg  et  de  Chausey  ('  ). 

»  Un  examen  minutieux  des  échantillons  de  l'herbier  Durville  nous  a 
permis  de  constater,  sur  les  plantes  des  Malouines,  la  présence  de  plusieurs 
mycomycètes  des  genres  :  Cyslopus,  Uredo,  Phracjmjdium  Triphracjmium, 
Dilopliospliora,  Pleospora  et  Depazea. 

»  Aux  Falkland,  la  rouille  des  Crucifères  [Cyslopus  candidus,De  Barry) 
ravage  Y  Jrabis  macloviana,  le  Cardarnine  hirsutaet  le  Capsella  bursa  pasloris. 

»  Le  Phragmidium  incrassatiim  Lmk,  qui  infeste  à  l'automne  les  feuilles 
de  nos  Rubus,  développe  ses  beaux  stylospores  phiriloculaires  sur  le  Fram- 
boisier des  Midouines  [Dalibarda  geoides,  Smith). 

»  Les  Triphracjmium  sont  aussi  communs  sur  la  Pimprenelle  des  Ma- 
louines (  Ancislrum  ciscendens,  Wall). 

»  Les  Pyrénomycètes  comptent  plusieurs  types  intéressants  :  le  Dilo- 
phosphorn  (jrnminis,  Desm.  (s|jermogonie  d'un  Depazea),  que  nous  tenons 
pour  un  Darluca  à  spores  ciliées  et  à  cils  rameux,  habite  aux  Falkland  les 
chaumes  de  plusieurs  Graminées. 

»  Nous  avons  aussi  observé  le  Depazea  poZ/j/ono/um,  Nob.,  sur  divers 
Rumex  et  le  Depazea  diffusa,  Nob.,  sur  les  Hêtres  du  détroit  de  Magellan. 

»  Les  feuilles  du  Seneciacandicaiis,  DC.  sont  fréquemment  tachées  par  le 


(')  Voir  L.  Crié,  Essai  sur  la   végétation  de  l'archipel  Chausey  [Manche],  suivi  d'une 
(lorale  comi)arét'  des  îles  de  la  Wanclie  (Jersey,  Guernesey,  Alderney  et  Serti).  Caen,  iS'jy. 


(  533  ) 
Pleospora  herbannn,  Tiil.,  dont  les  pycoïues  accompagnent  le  type  asco- 
phore. 

»   La  même  sphérie  paraît  ravager  le  Planlacja  Stantoni,  à  i'ile  Saint-Paul. 

»  Nous  nous  proposons,  d'ailleurs,  de  faire  connaître  à  l'Académie  plu- 
sieurs faits  de  ce  genre,  tels  qu'ils  résultent  de  l'examen  des  plantes  qui 
ont  été  rapportées,  par  M.  G.  de  l'Isle,  des  îles  Saint-Paul  et  Amsterdam.» 


PHYSIOLOGIE.  —  Recherches  sur  l'urée  des  organes;  par  M.  P.  Picard. 

«  On  sacrifie  un  chien,  parla  section  du  bulbe;  on  prend  une  portion 
des  muscles  de  la  cuisse,  le  cerveau,  le  foie,  et  on  les  hache  finement.  On 
pèse,  dans  des  capsules  de  porcelaine,  un  même  poids  de  chacun  de  ces 
organes  ainsi  réduits  en  pâte  fine,  5o  grammes  par  exemple.  On  additionne 
de  lo  grammes  d'eau  distillée  et  de  60  grammes  de  sulfate  de  soude  en 
petits  cristaux  non  effleuris  ;  on  porte  le  tout  à  l'ébullition,  puis  on  rétablit 
le  poids  initial  de  120  grammes,  en  ajoutant  une  quantité  suffisante  d'eau 
distillée,  et  l'on  filtre.  Sur  le  liquide  ainsi  obtenu,  on  fait  agir  soit  l'hypo- 
bromite  de  soude,  soit  le  réactif  de  Millon,  suivant  un  procédé  que  j'ai 
indiqué  antérieurement. 

»  Il  se  dégage,  dans  ces  conditions,  et  pour  chacun  des  organes  cités,  des 
volumes  gazeux,  azote  et  acide  carbonique,  qui,  à  l'aide  d'une  proportion, 
permettent  d'évaluer  les  quantités  de  gaz  que  fourniraient  les  totalités 
des  organes  employés  et  qui,  par  conséquent,  permettent  de  comparer  les 
poids  d'urée  que  peuvent  contenir  1000  grammes,  par  exemple,  de  muscle, 
de  cerveau  et  de  foie. 

»  C'est  cette  méthode  qui  a  été  employée  dans  des  éludes  que  je  pour- 
suis depuis  longtemps,  en  vue  de  me  faire,  au  milieu  des  opinions  con- 
tradictoires, une  idée  nette  sur  le  lieu  ou  les  lieux  de  formation  de  l'urée 
dans  l'organisme;  j'ai  déjà  fait  connaître  ailleurs  quelques-uns  des  résultats 
que  j'ai  obtenus;  je  désire  aujourd'hui,  en  les  présentant  à  l'Académie, 
les  compléter  le  mieux  possible. 

»  En  premier  lieu,  lorsqu'on  effectue  ces  déterminations  chez  un  animal 
à  jeun,  dont  l'estomac  est  vide,  dix-huit  à  vingt  heures  après  le  repas,  on 
constate  que  les  quantités  de  gaz  dégagées  de  poids  égaux  de  muscles,  de 
cerveau  et  de  foie,  décroissent  du  premier  au  dernier  de  ces  organes.  Si 
l'on  suppose  que  ces  gaz  sont  dus  à  de  l'urée  décomposée,  on  pourra  cal- 
culer les  quantités  de  cette  substance  qui  sont  contenues  dans  1000,  et  l'on 


(  534  ) 
obtiendra  des  chiffres  tels  que  les  suivants  :  looo  grammes  se  comporlent 
comme  s'ils  coiUenaieut  : 

Pour  les  muscles -■>■{'] 

le  cerveau i ,  i 

le  foie Oj^^ 

»  Toutes  les  analyses  que  j'ai  faites  chez  les  chiens  donnent  des  résultats 
de  même  sens, et  même  les  valeurs  absolues  diffèrent  peu  d'un  sujet  à  l'autre. 

)i  J'ai  eu  occasion  de  faire  la  même  étude  sur  les  organes  d'un  supplicié, 
qui  n'avait  pris  aucun  aliment  solide  depuis  un  temps  indéterminé,  et  dont 
l'estomac  ne  co:;tenait  qu'un  peu  de  liquide  pris  quelques  instants  avant 
l'exécution.  J'ai  trouvé  des  résultats  tout  à  fait  analogues  à  ceux  que  j'avais 
obtenus  chez  le  chien  : 

Pour  les  muscles 2,6 

le  cerveau i ,  o5 

le  foie o,4o 

»  Chez  le  chien  en  pleine  digestion,  on  observe,  comme  résultat  con- 
stant, un  accroissement  considérable  de  la  quantité  d'urée  décelable  dans 
le  foie,  tandis  que  les  proportions  en  augmentent  fort  peu  dans  les  muscles 
et  le  cerveau  :  je  crois  même  que,  pour  ces  deux  derniers,  l'accroissement 
n'est  qu'apparent.  Les  chiffres  suivants  expriment  les  résultats  d'analyse 
pratiqués  dans  cet  état  bien  défini  de  la  digestion  : 

Muscles.  Cerveau.  Foie. 

Premier  chien 2,7  i ,  5  i  ,  ?, 

Deuxième  chien .■',,55  i  ,3  i  ,36 

»  Pour  comprendre  la  signification  réelle  de  ces  faits,  il  faut  se  reporter 
aux  chiffres  que  j'ai  communiqués  à  la  Société  de  Biologie,  et  qui  expri- 
ment les  poids  d'urée  contenue  dans  1000  grammes  de  sang  de  la  digestion 
et  du  jeûne  ;  les  proportions  sont  beaucoup  moindres  dans  le  second  de 
ces  états,  comme  le  montrent  les  chiffres  suivants  : 

Sang  de  la  digestion 

(pour  1000].  Sang  du  jeâne. 

Premier  chien 1,18  o,3 

Deu.xième  chien 1,0  o,45 

»  De  cet  ensemble  de  faits,  je  crois  pouvoir  conclure  que,  pendant  la 


(  535) 
digestion,  l'urée  se  forme  dans  les  muscles,  le  cerveau  et  le  foie;  ces  or- 
ganes contiennent  tous  une  plus  grande  quantité  de  cette  substance  qu'un 
poids  égal  de  sang.  Pendant  le  jeûne,  l'urée  semble  se  former  uniquement 
dans  le  cerveau  et  les  muscles. 

»  Ces  conclusions  ont  été  obtenues  en  partant  de  cette  hypothèse,  que 
le  gaz  azote  dégagé  par  l'hypobromite  résulterait  uniquement  d'urée  dé- 
composée; mais,  dans  le  cas  où  cette  hypothèse  serait  erronée,  la  signifi- 
cation physiologique  de  mes  recherches  ne  serait  pas  amoindrie.  Les  oscil- 
lations dans  la  composition  du  sang,  du  foie,  etc.,  n'en  resteraient  pas 
moins  des  faits  acquis  et  que  l'on  pourra  vérifier  en  quelques  heures. 

»  J'ajouterai  enfin  que,  à  l'aide  d'une  méthode  complexe  qui  m'est  par- 
ticulière, j'ai  obtenu  avec  les  muscles  un  liquide  qui  donne  des  précipités 
cristallins  par  l'acide  nitrique  et  l'acide  oxalique  :  ces  précipités  sont  faci- 
lement solubles  dans  l'eau  alcalinisée  par  du  carbonate  de  potasse.  Cette 
solution  donnant  les  réactions  de  l'urée,  on  a  là  un  fait  à  l'appui  de  mes 
conclusions,  » 


PHYSIOLOGIE  ANIMALE.  —  Note  au  sujet  d'un  travail   adressé   à  V Académie 
par   M.   J.   Ferez  sur   le  bourdonnement  des  Insectes;    par    M.    Joussut 

DE  BeLLES.ME. 

«  A  l'occasion  d'une  Communication  faite  par  M.  Ferez,  le  2  septembre 
dernier,  sur  le  bourdonnement  des  Insectes,  je  crois  devoir  faire  connaître 
les  résultats  que  j'ai  communiqués  le  23  août  au  Congrès  pour  l'avance- 
ment des  Sciences  et  dont  le  Mémoire  original  n'a  pas  encore  été  publié. 

))  Tous  les  Insectes  chez  lesquels  la  vitesse  de  vibration  de  l'aile  est  supé- 
rieure à  80  vibrations  émettent  un  son  perceptible,  pourvu  que  leur  sur- 
face alaire  soit  sufllsamment  étendue. 

»   La  suppression  des  ailes  fait  disparaître  ce  son. 

»  Les  Insectes  appartenant  à  l'ordre  des  Diptères  et  à  celui  des  Hyméno- 
ptères ont  seuls  la  faculté  d'émettre  deux  sons  :  celui  dont  nous  venons  de 
parler, qui  est  grave,  et  un  autre  sou  aigu,  généralement  à  l'octave  du  pre- 
mier. C'est  cette  faculté  qui  caractérise  essentiellement  le  bourdonnement. 

»  Quand  on  coupe  les  ailes  à  une  Volucelle  ou  à  un  Bourdon,  le  son 
grave  est  aboli,  mais  le  son  aigu  persiste;  le  son  grave  est  donc  produit  par 
l'aile,  tandis  que  le  son  aigu  en  est  indépendant. 

»   L'opinion  de  Landois,  attribuant  le  son  aigu  à  la  sortie  de  l'air  par  les 


{  536  ) 
stigmates  et  à  la  vibration  des  valvules  qui  les  garnissent,  n'est  pas  soute- 
nable,  attendu  que,  si  l'on  bouche  ceux-ci  avec  de  la  glu,  le  son  aigu  con- 
tinue à  se  produire  avec  la  même  intensité. 

»  Il  faut  en  chercher  l'origine  dans  le  mécanisme  même  de  la  mise  en 
mouvement  de  l'aile.  Cliez  les  Insectes  bourdonnants,  les  muscles  du  vol 
ne  s'insèrent  pas  directement  sur  l'aile,  mais  aux  pièces  du  thorax  qui  la 
supportent.  C'est  le  mouvement  de  celles-ci  qui  entraîne  l'aile  et  la  fait  vi- 
brer. Le  thorax  subit  donc  des  déformations  alternatives  et  incessantes,  sous 
l'influence  de  la  contraction  des  muscles  moteurs  de  l'aile  :  au  repos,  la 
coupe  de  cette  région  représente  une  ellipse  allongée  verticalement;  l'action 
musculaire  la  transforme  en  une  ellipse  allongée  latéralement.  Le  thorax 
vibre  donc  tout  entier  et  successivement  suivant  ses  deux  diamètres.  Comme 
les  masses  musculaires  sont  très-puissantes,  ce  mouvement  vibratoire  est 
très-inlense,  ainsi  qu'on  peut  s'en  assurer  en  tenant  entre  les  doigts  un 
Bourdon  dont  les  ailes  sont  coupées  et  qui  cherche  à  s'envoler.  Le  thorax 
constitue  donc  un  corps  vibrant,  qui  ébranle  directement  l'air  environnant, 
comme  le  fait,  par  exemple,  la  branche  d'un  diapason.  Chez  les  Insectes 
dont  il  s'agit,  les  vibrations  se  répètent  un  grand  nombre  de  fois  par  se- 
conde, et  il  en  résulte  un  son  musical  qui  n'est  autre  que  la  note  aiguë  ca- 
ractéristique du  bourdonnement. 

»  Les  gros  Insectes  produisent  le  son  aigu  avec  plus  d'intensité  que  les 
petits,  parce  que  la  surface  vibrante  de  leur  thorax  en  contact  avec  l'air  est 
plus  étendue. 

»  Si  le  son  thoracique,  après  la  section  des  ailes,  est  plus  élevé  que  le 
son  produit  directement  par  le  mouvement  de  celles-ci,  c'est  parce  que, 
pendant  le  vol,  la  résistance  de  l'air  modère  la  vitesse  de  contraction  des 
muscles;  tandis  que,  si  les  ailes  sont  supprimées,  le  muscle,  vibrant  sans 
produire  d'effet  utile,  atteint  son  maximum  de  vitesse. 

»  On  peut,  après  avoir  coupé  les  ailes,  en  fixant  un  style  à  la  paroi  su- 
périeure du  thorax,  en  inscrire  directement  les  vibrations;  j'ài  obtenu  ainsi 
des  tracés  que  j'ai  communiqués  au  Congrès  pour  l'avancement  des  Sciences 
et  dans  lesquels  le  nombre  de  vibrations  correspond  exactement  à  la  hau- 
teur du  son  aigu  que  perçoit  l'oreille.  Il  n'y  a  donc  nul  doute  à  avoir  sur 
l'origine  thoracique  de  ce  son. 

»  Le  bourdonnement  n'existe  que  chez  les  Hyménoptères  et  les  Di- 
ptères, parce  que  c'est  seulement  chez  ces  Insectes  que  la  déformation  du 
thorax,  par  l'action  des  muscles  du  vol,  a  lieu  sur  une  surface  assez  éten- 
due pour  produire  un  son  perceptible.  Il  n'en  est  pas  de  même  chez  les 
autres  Insectes.  » 


(  5^7  ) 

ZOOLOGIE,  —  5Mr /fl Trichodonopsis  paradoxa  [Cbp.). 
Note  de  M.  A.  Schneideh. 

«  La  Trichodonopsis  paradoxa  est  commune  dans  les  Cyclostomes  des 
environs  de  Poitiers.  Son  étude  m'a  présenté  quelques  faits  intéressants, 
complémentaires  de  la  description  de  Glaparède  et  de  Stein,  que  je  résu- 
merai brièvement. 

»  La  cuticule  offre,  sur  toute  sa  surface,  un  aspect  très-finement  ponctué, 
résultant  de  la  présence,  au-dessous  d'elle,  d'une  couche  ininterrompue  de 
petits  bâtonnets  à  section  circulaire,  disposés  en  palissades,  ainsi  qu'on 
peut  le  constater  dans  les  vues  de  profil.  C'est  sur  la  membrane  basilaire 
du  disque  qu'ils  s'observent  le  plus  aisément.  Ils  rappellent,  par  la  forme  et 
la  position,  les  Trichocystes,  bien  qu'il  soit  impossible  de  mettre  en  relation 
avec  eux  des  filaments  urlicants  quelconques  et  que  ces  bâtonnets  existent, 
je  l'ai  dit,  sur  la  membrane  basilaire  qui  est  constamment  nue,  sans  cils 
ou  autres  appendices. 

»  L'organe  problématique,  en  manière  de  calotte  solide,  envisagé  par 
Claparède  comme  musculaire  et  resté  indéterminé  pour  Stein,  est  le 
nucléus.  Il  est  échancré  d'un  côté;  dans  cette  entaille  ou  en  face  d'elle, 
est  un  petit  nucléole  sphérique,  très-net. 

»  La  détermination  précédente  résulte  :  i°  de  ce  que  l'organe  problé- 
matique et  son  satellite  (nucléole)  sont  les  seules  parties  du  corps  qui 
donnent  avec  les  acides  et  agents  colorants  les  réactions  caractéristiques 
de  la  matière  nucléaire;  2"  de  ce  que  plusieurs  Trichodines,  notam- 
ment celles  de  la  Nerililia  fluvialilis ^  montrent  un  nucléus  et  un  nucléole 
qui  topographiquement  répondent  aux  organes  que  nous  considérons 
comme  identiques  dans  la  Trichodonopsis  ;  3°  de  ce  que  l'organe  problé- 
matique, unique  parfois,  est  quelquefois  double,  triple,  quadruple;  que 
sa  division  peut  aller  plus  loin,  et  qu'il  n'est  pas  rare  de  constater  l'exi- 
stence, dans  le  corps,  de  six  à  sept  spbérules  assez  grosses  et  de  trente  à 
quatre-vingts  granules  plus  petits,  représentant  tous  ensemble  le  noyau 
dont  ils  donnent  les  réactions  ;  le  nucléole  parait  demeurer  indivis  pendant 
que  le  nucléus  éprouve  cette  fragmentation  :  il  est  donc  démontré  que 
l'organe  problématique  joue  ici  le  même  rôle  que  le  nucléus  des  Infu- 
soires  dans  la  reproduction  par  rajeunissement;  4"  de  l'impossibiUté  d'ac- 
corder la  valeur  de  noyau  à  l'organe  que  Glaparède  et  Stein  ont  vonlu 
considérer  comme  tel  dans  la  Trichodonopsis. 

C.  U.,  1878,  3'  Semesire.  (T.  LWXVII,  N°  U5.)  78 


(  538  ) 

»  Cet  organe,  en  effet,  qui  entoure  l'appareil  digestif,  ne  fixe  pas  les 
réactifs  colorants;  sa  structure  est  toute  spéciale;  son  épaisseur  est  le  plus 
souvent  occupée  par  des  calculs  plus  ou  moins  volumineux;  enfin  son 
existence  même  n'est  pas  constante,  car  il  manque  darts  foule  une  catégorie 
d'individus  qui  se  distinguent  en  même  ten)ps  par  le  port,  de  légères  dif- 
férences dans  la  conformation  de  l'extrémité  supérieure  el  surtout  par  une 
disposition  tout  autre  de  l'appareil  digestif;  de  telle  sorte  qu'il  y  a  un  véri- 
table dimorphisme  en  relation  avec  l'existence  ou  l'absence  de  cet  organe, 
qui  ne  peut  être  à  mes  yeux  qu'une  partie  remplissant  un  rôle  glandulaire 
très-secondaire. 

»  L'emploi  des  réactifs  m'a  aussi  permis  de  rectifier  plusieurs  points 
relatifs  à  la  structure  du  disque  et  à  la  conformation  de  l'appareil  digestif, 
dont  je  compte  publier  bientôt  des  figures  exactes.  » 


BOTANIQUE  FOSSILE.  —  Structure  et  affinités  botaniques  des  Cordaites.  Note 
de  M.  B.  Renault,  présentée  par  M.  P.  Duchartre. 

«  D'après  les  derniers  travaux,  si  remarquables  de  M.  Grand'Eury,  sur 
les  bassins  bouillers  du  centre  de  la  France,  d'après  ceux  plus  récents  en- 
core de  M.  Lesquereux,  sur  quelques-iuis  de  l'Amérique  du  Nord,  les  Cor- 
daites ont  joué  un  rôle  considérable  dans  la  production  de  la  bouille. 

»  Des  forêts  immenses,  presque  uniquement  formées  de  ces  arbres  de 
haute  futaie,  ont  covivert  une  partie  des  terres  émergées  à  l'époque  où  se 
déposaient  les  terrains  bouillers  moyen  et  supérieur.  Les  dimensions  de 
leurs  feuilles,  longues  souvent  de  plus  d'un  mètre,  et  surtout  le  dévelop- 
pement extraordinaire  de  leurécorce,  expliquent  l'importance  des  couches 
de  houille  formées  par  ces  débris,  et  que  l'on  rencontre  à  Saarbruck,  la 
Grand'Combe,  Biauzy,  Saint-Etienne,  etc.,  etc. 

»  Grâce  surtout  aux  persévérants  et  sérieux  efforts  de  M.  Graud'Einy,  bien 
des  genres  fo--siles,  tenus  comme  distincts  et  rapportés  à  des  embranchements 
différents  du  règne  végétal,  ont  été  reconnus,  sans  aucun  doute  possible, 
comme  ayant  appartenu  à  un  seul  et  même  groupe  de  végétaux,  celui  des 
Cordaites.  C'est  ainsi  que  le  FLibeilarin  Boiassifolia  de  Sternberg  (rangé  d'a- 
bord parmi  les  Palmiers),  que  certaines  feuilles  de  Nœggeratliia,  que  les 
J'iniles  et  Araucariles  Brandliiuji  de  Witham  et  de  Lindley  et  Hulton,  que 
les  Artisia  de  Sternberg  et  d'Artis  (comparés  aux  Eupliorbiacées),  que  cer- 
tains JiithoUthes,  etc.,  etc.,  sont  venus  successivement  grossir  la  phalange 


(  539) 
composant  les  débris  divers  laissés  par  un  des  types  végétaux  les  plus  re- 
marquables (le  l'époque  houillère. 

»  Les  quartz  de  Grand-Croix  dont  l'étude  fait,  depuis  plus  de  dix  an- 
nées, l'objet  de  mes  efforts  constants,  ont  permis  de  recueillir  un  certain 
nombre  de  faits  importants  pour  l'histoire  de  cet  ordre. 

»  Les  racines,  le  bois  et  l'écorce,  les  feuilles,  les  fleurs  mâles  et  les  fleurs 
femelles,  les  graines  des  Cordaites  sont  actuellement  connus  dans  la  plupart 
de  leurs  détails  intimes.  Naguère,  j'ai  indiqué  (')  sommairement  la  struc- 
ture de  quelques  fleurs  mâles  et  de  quelques  fleurs  femelles;  dans  cette 
nouvelle  Note,  je  désire,  en  peu  de  mots,  appeler  l'attention  sur  le  bois, 
l'écorce  et  les  feuilles  de  ces  plantes  (^). 

»  Au  centre  du  cylindre  ligneux,  se  trouve  une  moelle  volumineuse 
[Jrlisin),  qui,  de  très-bonne  heure,  se  sépare  en  cloisons  Iransver.sales  dans 
sa  partie  médiane;  au  contact  du  bois,  au  contraire,  elle  forme  un  cylindre 
continu,  composé  de  cellules  prismatiques  ou  arrondies,  dont  les  parois 
sont  munies  de  pores  et  disposées  assez  régulièrement  en  files  verticales  et 
concentriques. 

»  Le  bois  offre  deux  zones  distinctes  :  la  plus  interne  est  formée  d'élé- 
ments spirales,  réticulés  et  rayés;  la  plus  extérieure,  de  fibres  ligneuses  à 
ponctuations  aréolées.  Les  pores  ont  la  forme  de  fentes  disposées  oblique- 
ment, ou  d'ellipses  passant  plus  ou  moins  au  cercle,  suivant  l'état  de  con- 
servation du  bois. 

»  Les  fibres  varient  en  largeur  de -5^  à -^^  de  millimètre,  par  couches 
successives,  ce  qui  annonce  des  changements  dans  l'activité  de  la  végéta- 
tion de  cette  époque.  Leurs  parois  latérales  seulement  offrent  deux  ou  trois 
rangées  de  ponctuations. 

»  Les  rayons  médullaires  primaires  ont  une  ou  deux  couches  de  cellules 
en  épaisseur  et  10  à  16  en  hauteur;  les  rayons  secondaires,  généralement 
simples,  présentent  i  à  5  rangs  de  cellules  superposées. 

»  Dans  les  jeunes  rameaux,  l'écorce  se  compose,  à  l'intérieur,  d'une 
assise  épaisse  de  parenchyme,  assez  lâche,  à  l'extérieur,  d'une  zone  cellulaire 
à  éléments  plus  serrés,  traversée  longitudinalement  par  des  bandes  de  cel- 
lules allongées  à  parois  épaissies  (pseudoliber),  qui  s'appuient  d'un  côté 

(')  Comptes  rendus  de  l'Institut,  i6  avril  et  4  ji'in  '87'^.  Fleurs  mâles  et  fleurs  femelles 
des  Cordaites. 

(^)  La  slriictiire  du  bois  des  Dorycordiiites  et  l'oncordaites  diffère  de  celle  du  bois  des 
Cordaites,  et  sera  l'objet  d'une  Note  ultérieure. 

n3.. 


'■  54o  ) 
contre  la  région  épidermique,  de  l'autre  s'avancent  plus  ou  moins  profon- 
dément dans  l'épaisseur  de  l'écorce,  et  sont  accompagnées  d'un  ou  deux 
canaux  résineux. 

))  Dans  les  tiges  âgées,  l'écorce,  qui  peut  atteindre  12  à  i5  centimètres 
d'épaisseur  et  quelquefois  plus,  présente  les  modifications  suivantes.  La 
partie  extérieure,  renfermant  les  bandes  fibreuses,  a  presque  toujours  dis- 
paru ou  a  été  complètement  transformée  en  houille  et  rendue  amorphe. 
En  contact  avec  le  bois,  on  rencontre  un  parenchyme  à  cellules  irrégu- 
lières, souvent  fort  épais  ;  |)Ius  en  dehors,  on  observe  des  productions 
ligneuses  isolées  dans  la  masse  du  parenchyme  cortical,  ou  disposées  en 
zones  concentriques,  alternativement  denses  ou  moins  compactes.  Les 
fibres  ligneuses  qui  constituent  ce  bois  cortical  sont  semblables  à  celles  du 
bois  proprement  dit,  mais  ce  sont  leurs  parois  antérieures  et  postérieures 
seulement  qui  sont  ponctuées,  et  séparées  par  des  rayons  médullaires 
(rayons  circumvecteurs  de  M.  Grand'Eury).  Ces  rayons,  alternativement 
plus  ou  moins  épais,  qui  séparent  les  fibres  lignenses,  déterminent  sur  une 
coupe  transversale  cet  aspect  de  cercles  concentriques  qui  semblent  formés 
de  couches  plus  compactes  ou  plus  lâches. 

»  Les  feuilles  des  Cordailes,  qui  se  distinguent  de  celles  des  Poacordailes 
et  des  Dorycordailes  par  leur  extrémité  arrondie  et  leurs  nervures  parallèles 
[)lus  espacées,  se  composent  à  la  face  supérieure  d'un  épidermeformé  d'un 
seul  rang  de  cellules  à  parois  généralement  épaissies  ;  au-dessous,  se  trouve 
une  couche  de  cellules  en  pahssade  qui  s'étend  sur  toute  la  surface  du 
limbe,  sauf  au-dessus  des  nervures.  La  face  inférieure  est  également  limitée 
par  un  épidenne  sur  lequel  repose  une  assise  de  cellules  arrondies  creusées 
de  lacunes  qui  correspondent  aux  stomates.  Le  nombre  de  ces  derniers  est 
d'environ  i5o  par  millimètre  carré.  Entre  ces  deux  couches  supérieures 
et  inférieures  de  la  feuille  se  voient  de  nombreuses  lacunes  formées  par 
des  lames  de  cellules  perpendiculaires  au  limbe,  et  parallèles  entre  elles 
ou  s'anastomosant  et  se  terminant  à  deux  nervures  voisines.  La  coupe 
transversale  d'une  nervure  montre  le  faisceau  vasculaire  formé  de  deux 
parties,  l'une  supérieure,  ayant  la  figure  d'un  triangle  dont  la  pointe  est 
tournée  vers  la  face  inférieure  de  la  feuille,  l'autre  ayant  celle  d'un  arc  con- 
tournant cette  pointe.  Le  sommet  du  triangle  est  occupé  par  des  trachées,  et 
au-dessus  on  observe  des  vaisseaux  rayés,  puis  ponctués.  La  partie  du  fais- 
ceau contournée  en  arc  est  formée  d'éléments  ponctués  ;  et  plus  extérieu- 
rement, c'est-à-dire  plus  près  de  la  face  inférieure,  on  remarque  quelques 
cellules  cambiformes.  Au  dessus  et  au-dessous  de  ce  double  faisceau  vas- 


(  54i  ) 
culaire  se  trouve  une  bande  de  cellules  allongées,  à  parois  épaissies  (hypo- 
derme)  ;  ces  bandes  s'appuient  sur  l'épiderme  supérieur  et  inférieur  de  la 
feuille.  Ces  deux  bandes  de  cellules  hypodermiques  sont  réunies  par  deux 
arcs,  contournant  le  double  faisceau  vasculaire,  et  composés  de  un  ou 
deux  rangs  de  grandes  cellules  prismatiques  à  parois  poreuses,  qui  forment 
la  gaîne  protectrice  du  faisceau. 

»  De  l'exposé  sommaire  qui  précède  on  peut  conclure  que,  par  la  com- 
position de  leur  bois  et  de  leur  écorce  et  surtout  par  l'orgiuiisalion  de  leurs 
feuilles,  l'ordre  dos  Conidilées  se  rapj)roche  plus  des  Cycadces  que  d'aucune 
autre  famille  de  Gymnospermes,  et  que  les  Cycadées,  renfermant  déjà 
l'ordre  des  Sigillarinées,  avaient  atteint,  à  l'époque  houillère,  lui  dévelop- 
pement immense.  » 


GÉOLOGIE  COMPARÉE.  —  Sur  l'atmosphère  des  corps  planéiaires  et  sur  l'almo- 
sjjhère  teireslre  en  particulier;  remarques  à  l'occasion  d'un  travail  récent  de 
M.  Sterry  Huiit;  par  M.  St.  Meunier. 

«  Les  géologues  auront  lu  avec  intérêt  la  Note  dans  laquelle  M.  Sterry 
Hunt  arrive  à  supposer  que  l'atmosphère  terrestre  a  une  origine  cos- 
mique ('),  On  a  vu  que,  d'ajjrès  lui,  l'océan  aérien  ne  serait  pas  autre 
chose  que  le  produit  d'une  condensation,  au  voisinage  de  notre  globe, 
d'un  mélange  gazeux  répandu  dans  tout  l'univers  et  que  les  divers  astres 
auraient  attiré  autour  d'eux,  eu  quantité  proportionnée  à  leur  volume  et 
à  leur  température. 

»  Cette  manière  de  voir,  renouvelée  de  M.  Grove,  paraît  à  M.  Hunt  de 
nature  à  rendre  compte  des  variations  de  composition  que  notre  atmo- 
sphère peut  avoir  éprouvées  durant  le  cours  des  périodes  géologiques,  et 
même,  ajoute  l'auteur,  des  apports  de  poussières  cosmiques.  Si  la  Terre  ou 
un  autre  astre  vient  à  consommer  en  quantité  exagérée  l'un  des  éléments 
de  son  atmosphère,  l'espace  est  là  pour  réparer  ses  pertes.  Bien  loin  que 
la  végétiition  houillère  se  soit  si  singulièrement  développée  à  cause  d'un 
excès  d'acide  carbonique  de  l'air,  c'est  au  contraire  parce  qu'elle  prospé- 
rait qu'elle  a  déterminé  l'arrivée  extra-terrestre  du  gaz  consommé  plus 
vite;  il  reste  à  expliquer  pourquoi  une  telle  explosion  botanique  a  com- 
mencé et  surtout  comment,  une  fois  commencée,  elle  a  pu  faire  autre- 
ment qu'augmenter  sans  cesse. 


(')  Sterry  IIumt,  Comptes  rendu',  t.  LXXXVII,  p.  452. 


(    5/,2    ) 

»  Il  y  a  longtemps  déjà  que  la  question  traitée  par  M.  Sterry  Huut  me 
préoccupe,  et  c'est  pourquoi  je  demande  à  l'Académie  la  permission  de  lui 
soumettre  les  objections  qui  me  paraissent  décisives,  contre  la  doctrine 
du  savant  américain. 

»  Et  d'abord  il  faut  rappeler  qu'il  existe  des  corps  célestes,  tels  que  la 
Lune  et  les  astéroïdes,  qui  sont  absolument  dépourvus  d'atmosphère, 
tandis  qu'il  en  est  d'autres,  comme  Vénus  et  surtout  Mercure,  dont 
l'énorme  enveloppe  gazeuse  n'est  pas  en  rapport  avec  leur  volume. 

»  Les  études  de  Géologie  comparée  ont  appris  que,  par  le  fait  seul  de 
l'évolution  sidérale,  l'atmosphère  est  peu  à  peu  absorbée  par  le  noyau 
solide  de  l'astre  qu'elle  entoure,  au  fur  et  à  mesure  du  refroidissement 
spontané  de  celui-ci.  C'est  ainsi  qu'après  avoir  eu  la  densité  qu'on  lui 
voit  chez  Mercure,  puis  l'épaisseur  qu'elle  a  dans  Vénus,  elle  acquiert 
les  dimensions  relatives  dont  nous  profitons  sur  la  Terre,  pour  s'amincir 
ensuite  comme  elle  a  fait  autour  de  Mars,  en  attendant  qu'elle  disparaisse 
absolument,  ainsi  que  la  Lune  eu  offre  l'exemple. 

»  Il  résulte  de  là  que  l'atmosphère  est  un  des  éléments  essentiels  de 
chaque  astre  et  doit  compter  parmi  ses  roches  originelles,  au  même  titre 
que  la  mer  et  que  les  assises  pierreuses. 

«  Quant  à  l'origine  de  l'acide  carbonique,  elle  est  certainement  tout 
autre  et,  conformément  à  l'avis  de  M.  Sterry  Hunt,  nous  ne  pensons  pas 
qu'on  puisse  s'arrêter  un  instant  à  l'idée  que  tout  le  gaz  aujourd'hui  fixé  a 
été,  un  seul  moment,  libre  autour  du  globe  :  «  Sa  pression  seule,  à  des  tem- 
»  pératures  ordinaires,  aurait  suffi  pour  convertir  à  l'état  solide  une  forte 
»  proportion  d'une  telle  atmosphère  et  de  pareilles  conditions  auraient 
»  rendu  impossible  la  vie  organique.  »  Il  faut  donc,  de  toute  nécessité, 
admettre  que  le  gaz  en  question  a  été  et  est  encore  fourni  par  une  source 
qui  ne  le  donne  que  successivement.  Mais  rien  ne  justifie  la  supposition 
que  cette  source  soit  extra-terrestre. 

»  M.  Hunt,  en  citant  Élie  de  Bcaumont  etEbelmen,  qui  voyaient  l'un  et 
l'autre  dans  l'acide  carbonique  le  produit  d'émanations  profondes,  aurait 
pu  se  rappeler  les  savantes  observations  par  lesquelles  M.  Daubrée  a  con- 
firmé les  mêmes  vues(').  Ce  savant  géologue,  après  avoir  fait  remarquer 
que  des  arguments  nombreux  portent  à  penser  que  le  globe  terrestre  ren- 
ferme des  substances  analogues  aux  fers  d'Ovifak,  ajoute  que,  s'il  en  est 
ainsi,  les  régions  centrales  de  notre  planète  doivent  être  considérées  comme 


[')  Daudrée,  Bulletin  de  la  Société  géologique,  ï°-  série,  t.  XXVIII,  p.  342;  1871. 


(  ^43) 

un  réservoir  de  carbone,  d'où  peut  s'exhaler  de  l'acide  carbonique,  par 
exemple  par  oxydation  de  la  roche  ferreuse. 

»  Depuis  l'époque  où  mon  illustre  maître  publiait  ce  beau  travail  si 
plein  d'aperçus  hardis,  des  observations  directes  sont  venues  permettre, 
en  confirmant  ces  conceptions,  d'être  beaucoup  plus  affirniatif.  Les  unes 
concernent  l'existence  même  du  fer  carburé  infra-granitique;  les  autres,  le 
procédé  par  lequel  l'acide  carbonique  peut  s'en  dégager. 

»  Au  premier  point  de  vue,  nous  faisons  allusion  aux  études  récentes  de 
M.  Steensirup  sur  les  basaltes  à  fer  natif  du  fjord  deWaigatt  (  '  ).  On  sait  que, 
dans  celle  localité,  le  gisement  du  métal  est  tel  qu'il  n'y  a  pas  possibilité, 
comme  on  l'a  fait  à  tort  pour  les  masses  d'Ovifak,  d'émettre  un  instant 
l'idée  qu'il  soit  d'origine  météoritique.  Quant  à  la  supposition  d'une  réduc- 
tion locale  d'une  roche  basaltique,  elle  ne  peut  être  soutenue. 

»  Pour  ce  qui  est  du  second  point  de  vue,  on  peut  douter  que  ce  soit 
par  oxydation  directe  que  le  métal  infra-granitique  donne  naissance  à  de 
l'acide  carbonique,  l'oxygène  étant  évidemment  très-rare  dans  ces  profon- 
deurs. Mais  il  faut  se  souvenir  que,  d'après  les  belles  expériences  de  M.  Cloëz, 
la  fonte  de  fer,  inaltérable  aux  plus  hautes  températures,  devient,  par  suite 
de  sa  dissolution  dans  certains  réactifs,  une  source  de  carbures  d'hydro- 
gène (■-).  Or,  ceux-ci  une  fois  produits,  leur  combustion,  dans  les  régions 
moins  centrales  et  par  conséquent  oxygénées  où  les  amène  immédiatement 
leur  faible  densité,  les  résout  en  un  mélange  d'eau  et  d'acide  carbonique. 

»  Si  donc,  dans  les  profondeurs  terrestres,  le  noyau  de  fonte,  dont  les 
roches  de  Waigatt  représentent  des  échantillons,  est  soumis  à  l'action  de 
dissolvants  appropriés,  il  doit  résulter  de  ce  contact,  d'abord  des  gaz  car- 
bures et  des  bitumes,  et,  secondairement,  par  oxydation  de  ces  combus- 
tibles, de  l'acide  carbonique  analogue  à  celui  que  vomissent  les  volcans  et 
d'innombrables  sources  et  que  le  sol  granitique  d'Auvergne,  entre  autres, 
laisse  exsuder  constamment  en  si  énorme  quantité.  On  conçoit  d'ailleurs 
aisément  que  le  phénomène  ait  pu,  à  certaines  époques  de  l'histoire  du 
globe,  présenter  des  recrudescences  et  des  affaissements. 

»  Reste  à  préciser  la  nature  du  dissolvant.  Or  il  est  probable  que  l'eau 
résultant  des  infiltrations  superficielles,  et  qui  pénètre  dans  les  profondeurs 
suivant  le  mécanisme  si  complètement  révélé  par  M.  Daubrée,  peut  suffire 
à  la  réaction.  C'est  du  moins  ce  que  font  prévoir  les  expériences  de  M.  Cloëz 


('  )  Steenstrtjp,  Nciies  Jahrbucli,  p.  91  ;    1876. 

(  =  )  Cloez,  Comptes  rendus,  t.  LXXXV,  p.  ioo3  (1S77),  et  t.  I.XXXVI,  p.  1248  (1878) 


(  544  ) 

sur  la  décomposition  de  l'eau  bouillante  par  les  fontes  au  manganèse,  si  l'on 
remarque  que  la  plus  grande  résistance  du  fer  est  peut-être  neutralisée  par 
la  très-haute  température  où  s'exercent  ces  phénomènes;  et  c'est  ce  que  je 
me  propose  de  vérifier  par  des  expériences  directes,  dont  je  n'aurais  pas 
parlé  à  l'avance  sans  la  Communication  de  M.  Slerry  Hunt,  w 

La  séance  est  levée  à  4  heures.  J.  B. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  ^  octobre  1878. 

Bulletin  international  du  Bureau  central  météorologique  de  France;  n°^  256 
à  276,  du  i3  septembre  au  3  octobre  1878;  21  numéros  autogr. 

Les  races  latines  dans  la  Berbérie  septentrionale;  par  le  D''  Lanoaille  de 
Lachèse.  Limoges,  Barbou  frères,  1878;  br.  in-8°.  (Présenté  par  M.  le 
baron  Larrey.  ) 

Densiinètre  hydrostatique  à  volume  métrique;  par  le  D'' A.  Ganwal.  Paris, 
F.  Malteste,  1878;  br.  in-S**. 

Mémoire  sur  les  lois  de  réciprocité  relatives  aux  résidus  de  puissances;  parle 
P.  Th.  Pépin.  Rome,  impr.  des  Sciences  mathématiques  et  physiques, 
1878;  in-4''.  (Extrait  des  Jtti  delC  Accademia  pontificia  de'  Nuovi  Lincei.) 

Note  sur  un  théorème  sur  (es  mouvements  relatifs;  par  M.  Laisant.  Paris, 
Gaulhier-Villars,  1878;  in-4°. 

Quadrature  du  cercle.  Son  existence  prouvée,  etc.;  par  L.  -P.  Matton.  Lyon, 
impr.  Fugère,  1878;  in-4°.  (3  exemplaires.) 

De  la  fièvre  jaune  à  la  Martinique  [Antilles  françaises).  Étude  Jaite  dans  les 
hôpitaux  militaires  de  la  colonie;  par  L.-J.-B.  Bérenger-Féraud.  Paris, 
A.  Delaiiaye,  1878  ;  iii-8°.  (Présenté  par  M.  le  baron  Larrey,  pour  le  Con- 
cours Montyon  (Médecine  et  Chirurgie,  1879). 

Annales  des  Ponts  et  Chaussées.  Mémoires  et  documents;  1878,  septembre. 
Paris,  Dunod,  1878;  in-8°. 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  14  OCTOBRE  1878. 
PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MɻIOIRES  ET  COMMUNICATIOIVS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

M.  le  Président  annonce  à  l'Académie  la  perte  douloureuse  qu'elle  vient 
de  faire,  dans  la  personne  de  M.  G.  Delafosse,  Membre  de  la  Section  de 
Minéralogie,  décédé  à  Paris,  le  i3  octobre. 


ASTRONOMIE.  —  Présentation  -^u  volume  IX  des  Observations  de  Poitikova. 

Note  de  M.  Otto  Strcve. 

«  Je  suis  heureux  de  pouvoir  présenter  personnellement  à  l'Académie  le 
volume  IX  des  Observations  de  Poulkova,  volume  récemment  publié,  qui 
contient  les  mesures  micrométriques  faites  par  moi,  dans  une  période  d'en- 
viron 4o  ans,  sur  les  étoiles  doubles  et  multiples.  Pendant  toute  cette  pé- 
riode, sans  interruption  notable,  les  observations  ont  été  faites  par  le  même 
observateur,  avec  le  même  instrument  et  suivant  les  mêmes  méthodes,  et 
elles  se  rattachent  immédiatement  à  celles  qu'a  exécutées  mon  père,  dans 
les  douze  années  précédentes,  à  Dorpat,  d'après  des  méthodes  identiques. 
Celte  continuité   presque  absolue  des  mesures,  pendant  plus  d'un  detni- 

C.  R.,  i»78,  2°  Semestre.  (T.  LXXXVll,  IN'-    1  C.  i  74 


(  546  ) 
siècle,  ne  pourra  guère  manquer,  j'ose  le  croire,  de  les  signaler  particuliè- 
rement à  l'attention  des  astronomes  qui  s'occupent  de  l'étude  des  mouve- 
ments relatifs  dans  les  systèmes  stellaires,  où  il  s'agit  fréquemment  de 
quantités  tellement  minimes  qu'elles  se  confondent  entièrement  avec  les 
différences  constantes  existant  entre  les  mesures  de  différents  observa- 
teurs. 

»  C'est  cette  continuité  des  mesures  qui  m'a  permis,  il  y  a  quatre  ans, 
de  constater  les  mouvements  épicycloïdaux  auxquels,  dans  le  système 
connu  de  Ç  Cancri,  la  troisième  étoile  plus  éloignée  est  sujette,  par  suite 
de  l'attraction  simultanée  des  deux  autres  étoiles  plus  rapprochées,  tour- 
nant, dans  ime  période  d'environ  70  ans,  autour  de  leur  centre  commun 
de  gravité.  Nous  avons,  dans  ce  système,  l'application  la  plus  splendide 
du  problème  des  trois  corps,  que  présente  l'hémisphère  céleste  boréal,  et 
c'est  parliculièremenf  cette  considération  qui,  dans  le  temps,  m'a  engagé  à 
porter  immédiatement  les  résultats  de  nos  mesures  à  la  connaissance  de 
M.  Le  Verrier,  et  à  le  prier  de  les  soumettre  à  l'Académie  des  Sciences. 

»  Mais  peut-être  l'avantage  inhérent  à  la  continuité  prolongée  des  me- 
sures s'esl-il  prononcé  encore  plus  distinctement  dans  l'évaluation  approxi- 
mative des  éléments  de  l'orbite  de  42  Comœ  Bér.  Dans  ce  cas,  le  plan  de 
l'orbite  coïncide  de  très-près  avec  le  rayon  visuel.  Quoiqu'elle  se  présente 
ainsi  comme  une  ligne  droite,  les  seules  mesures  et  estimations  des  dis- 
tances, faites  à  Dorpat  et  Pouikova,  et  la  courte  période  de  révolution, 
ont  permis  d'établir  les  éléments  de  l'orbite  avec  une  exactitude  à  laquelle 
ne  peuvent  prétendre  que  très-peu  d'autres  orbites  d'étoiles  doubles. 

M  Comme  troisième  exemple  de  l'effet  favorable  produit  par  la  conti- 
nuité prolongée  des  mesures,  je  citerai  encore  le  système,  tant  de  fois  dis- 
cuté, de  61  Cygni.  En  i852,  feu  mon  père  avait  démontré  que  les  positions 
relatives  des  deux  composantes,  déterminées  dans  le  courant  de  près  d'un 
siècle,  par  les  Herschel,  par  W.  Struve  lui-même  et  par  plusieurs  autres 
astronomes,  pouvaient  être  représentées  de  si  près  par  une  ligne  droite,  que 
les  différences  restantes  pouvaient  être  attribuées  sans  difficulté  aux  erreurs 
accidentelles  des  mesures.  Ce  résultat  sur[)renant  devait  faire  conclure  à 
une  durée  presque  inconcevable  de  la  révolution  des  deux  étoiles,  dont  le 
lien  physique  était  prouvé,  suivant  les  lois  de  probabilité,  par  l'égalité  ap- 
proximative du  grand  mouvement  propre,  combinée  avec  les  dénombre- 
ments des  étoiles  de  la  même  grandeur,  presque  avec  la  même  certitude 
que  sur  la  question  de  savoir  si  le  Soleil  se  lèvera  demain, 

»   Néanmoins,  il  y  a  quelques  années,   l'astronome  anglais  M.   Wilson 


(  547  ) 
croyait  déjà  pouvoir  apercevoir  quelques  traces  d'une  déviation  de  la  ligne 
droite.  Aujourd'hui  les  mesures  de  Poulkova,  combinées  avec  celles  de 
Dorpat,  ne  permettent  plus  de  douter  que  l'orbite  du  satellite  ne  soit  nota- 
blement concave  par  rapport  à  l'étoile  principale,  et  bientôt  on  pourra  pro- 
céder au  calcul  approximatif  de  la  révolution  et  en  général  des  éléments 
de  l'orbite.  Il  est  évident  que  c'est  l'imperfection  des  anciennes  mesures 
qui  a  occasionné  la  supposition  d'un  mouvement  en  ligne  droite  et  toutes 
les  spéculations,  plus  ou  moins  hasardées,  provoquées  par  cette  suppo- 
sition. 

»  Sans  entrer  dans  d'autres  détails,  je  dois  faire  remarquer  que  les  me- 
sures micrométriques  réunies  dans  ce  volume  se  rapportent  par  préférence  à 
celles  des  étoiles  doubles  du  catalogue  de  Dorpat,  situées  dans  l'hémisphère 
boréal,  pour  lesquelles  un  mouvement  relatif  a  pu  être  constaté,  et  en  outre 
à  tous  les  systèmes  découverts  à  Poulkova.  Nous  avons  réservé  pour  un  se- 
cond volume  les  résultats  des  mesures  exécutées  sur  un  assez  grand  nombre 
d'étoiles  doubles  des  classes  herschéliennes  V  et  VI,  sur  des  étoiles  à  grand 
mouvement  propre,  ainsi  que  les  séries  de  mesures  exécutées  sur  quelques 
étoiles  choisies  dans  le  but  spécial  de  déterminer  leurs  parallaxes  annuelles. 
Nous  espérons  pouvoir  ajouter  aussi,  au  second  volume,  la  comparaison 
rigoureuse  des  mouvements  relatifs  avec  les  mouvements  absolus  à  déduire 
des  déterminations  méridiennes,  faites,  pour  toutes  les  étoiles  en  question, 
à  Dorpat  et  à  Poulkova. 

»  On  me  reprochera  peut-être  d'avoir  différé  trop  longtemps  la  publi- 
cation de  ces  mesures,  qui  déjà,  depuis  des  dizaines  d'années,  auraient  pu 
porter  des  fruits  entre  les  mains  des  géomètres  habdes  qui  se  sont  occupés 
du  calcul  des  orbites.  Pour  répondre  à  ce  reproche,  je  ferai  remarquer 
d'abord  que  je  n'ai  jamais  refusé  la  communication  de  mes  mesures  à  au- 
cun astronome  qui  se  soit  directement  adressé  à  moi  dans  ce  but  ;  il  suf- 
fira, pour  le  prouver,  de  citer  ici  l'excellent  usage  qu'a  fait  de  mes  observa- 
tions M.  Yvon  Villarceau,  dans  ses  belles  recherches  sur  Ç  Herculis,  y  Vir- 
ginis,  ïj  Coronae  et  autres  systèmes.  Cependant  toutes  ces  communications 
n'ont  été  faites  que  sous  réserve.  Je  ne  regardais  les  mesures  communi- 
quées que  comme  des  matériaux  pour  ainsi  dire  bruts,  qu'il  fallait  encore 
soumettre  à  des  recherches  ultérieures  pour  en  déduire  les  valeurs  défini- 
tives. Ce  sont  ces  recherches  qui  forment  la  partie  principale  de  l'intro- 
duction à  ce  volume.  Par  des  milliers  de  mesures  instituées  sur  des  étoiles 
artificielles,  à  des  intervalles  de  dix  en  dix  ans,  j'ai  cherché  à  évaluer  le  plus 

74.. 


(  548  ) 
exactement  possible  les  erreurs  constanles  et  systématiques  de  mes  me- 
sures et  à  déterminer  le  degré  de  leur  constance. 

»  Depuis  le  commencement,  il  s'est  manifesté  que  mes  mesures,  particu- 
lièrement celles  des  directions,  sont  sujettes  à  des  erreurs  systématiques 
extraordinairement  grandes,  dépendant  de  l'angle  compris  entre  la  direc- 
tion des  deux  étoiles  et  le  cercle  verlicai  passant  par  elles  au  moment  de 
l'observation.  Mais,  au  moyen  des  mesures  prises  sur  des  étoiles  artificielles, 
je  suis  parvenu  à  déterminer  les  corrections,  avec  un  très-haut  degré  d'exac- 
titude, et  à  prouver  que  les  mêmes  lois  des  erreurs  se  sont  maintenues 
rigoureusement,  pour  moi,  au  moins  pendant  les  trente-cinq  dernières 
années.  Il  y  a  lieu  de  supposer  que  ces  erreurs  sont  d'origine  physiologique 
et  dépendent  de  la  construction  des  yeux  de  l'observateur.  Pour  cette 
raison,  nous  devons  admettre  l'existence  d'erreurs  analogues,  plus  ou  moins 
grandes,  pour  tous  les  autres  observateurs,  mais  probablement  leurs  lois 
varient  avec  les  yeux.  Des  comparaisons  étendues,  entre  mes  mesures  et 
celles  de  plusieurs  autres  astronomes  très-exercés,  ont  déjà  indiqué,  pour 
quelques-uns  de  ces  derniers,  des  traces  très-distinctes  d'erreurs  analogues; 
mais  il  a  paru  impossible  de  déduire  les  lois  des  erreurs  des  seules  compa- 
raisons des  mesures  publiées.  C'est  pourquoi  il  serait  bien  à  désirer  que  tout 
astronome,  engagé  dans  des  mesures  analogues,  fît  aussi  des  expériences 
spéciales  sur  des  étoiles  artificielles,  ou,  au  moins,  puisque  les  conditions 
locales  ou  matérielles  des  différents  observatoires  ne  permettent  pas  tou- 
jours d'exécuter  des  recherches  de  ce  genre,  qu'il  rattachât  ces  mesures  à 
celles  des  astronomes  qui  ont  déterminé  les  lois  de  leurs  erreurs,  au  moyen 
d'observations  comparatives  et  contemporaines  à  instituer  sous  différents 
angles  horaires. 

»  C'est  dans  ce  but  que,  le  baron  Dembowski  et  moi,  nous  avons  pro- 
posé, en  commun,  une  liste  d'étoiles  de  comparaison,  situées  au  voisinage 
du  pôle  boréal  :  déjà  plusieurs  astronomes  très-estimés  se  sont  associés 
à  nous  pour  entreprendre  des  mesures  comparatives  de  ce  genre. 

»  J'ai  ajouté  à  l'introduction  les  résultats  d'une  comparaison  soignée  de 
mes  mesures  avec  les  séries  les  plus  étendues  d'observations,  exécutées 
dans  le  dernier  demi-siècle  par  plusieurs  autres  astronomes,  et  en  parti- 
culier par  W.  Struve,  Dawes,  Secchi,  le  baron  Dembowski  et  M.  Dunér. 

>)  Par  ce  moyen,  nous  serons  en  état  de  combiner  plus  exactement 
toutes  ces  mesures  entre  elles,  au  profit  de  la  déduction  des  lois  des  mou- 
vements relatifs,  au  moins  en  tant  que  le  permettent  les  observations  pu- 


(  549  ) 
bliées.  Comme  résultat  assez  intéressant,  je  ferai  encore  remarquer  que 
les  mesures  comparatives  faites  vers  t83o,  par  Bessel  et  W.  Struve,  combi- 
nées avec  mes  propres  mesures  des  étoiles  artificielles,  conduisent  à  la 
conclusion  que  les  distances  mesurées  par  l'héliomètre  de  Ronigsberg  ont 
été  moins  sujettes  à  des  erreurs  constantes  que  les  distances  fournies  par 
le  micromètre  filaire  de  Dorpat.   » 


MÉMOIRES  LUS. 

MÉCANIQUE  APPLIQUÉE.  —  Formules  relatives  au  percement   des  plaques  de 
blindage  en  fer;  par  M.  Martin  de  Brettes.  (Extrait  par  l'auteur.) 

(Commissaires  :  MM.  Morin,  Dupuy  de  Lôme,  Favé,  Tresca.) 

«  J'ai  présenté  à  l'Académie,  en  1870,  une  Note  contenant  une  formule 
qui,  comme  on  le  voit  dans  le  Compte  rendu  de  la  séance  du  20  juin,  re- 
présentait assez  exactement,  à  cette  époque,  les  résultats  du  tir  contre  des 
plaques  de  blindage  en  fer,  dont  l'épaisseur  ne  dépassait  pas  alors  22',  86. 
En  désignant  par  R  le  rayon  du  projectile  en  centimètres;  e  l'épaisseur  en 
centimètres  de  la  plaque  à  percer;  etT  le  nombre  de  tonnes-mèlres  par  cen- 
timètre carré  de  la  section  tiR-  du  projectile,  qui  est  nécessaire  pour  qu'il 
perce  la  plaque,  cette  formule  est 

T  =  o,  I  looe  -I-  o,oooioe-. 

«  Mais,  depuis  1870,  l'épaisseur  des  plaques  et  le  diamètre  des  projec- 
tiles capables  de  les  percer  ont  considérablement  augmenté,  et  l'expé- 
rience a  montré  que  cette  formule  donnait,  pourT,  des  résultats  trop  forts. 
Ainsi,  dans  les  expériences  de  tir  faites  en  Italie,  à  la  Spezzia,  contre  des 
plaques  en  fer  de  55  centimètres  d'épaisseur,  avec  un  canon  de  100  tonnes 
et  un  projectile  de  908  kilogrammes,  dont  le  diamètre  était  43' 1  2,  la  va- 
leur de  T,  déduite  de  l'expérience,  était  de  5'"',  o43,  tandis  que  la  formule 
donne  6"",  3oo. 

»  11  en  résulte  que  la  demi-force  vive  nécessaire  pour  percer  une  plaque 
diminue  quand  e  et  R  augmentent.  J'ai  donc  cberché  à  modifier  ma  for- 
mule, de  manière  qu'elle  représentât  les  résultats  de  l'expérience,  quels 
que  fussent  e  et  R,  dans  les  limites  de  la  prafique.  Elle  est  alors  devenue 

(A)  T  r=  (0,1  looe  +  0,000  loe")  (1,1 8335  --  0,01 763 R). 


{  55o  ) 
»  Le  tableau  suivant  montre  que  cette  formule  satisfait  à   cette   con- 


dition 


Épaisseur 

Diamètre 

Résultats 

des 

des 



plaques. 

projectiles. 

de  la  formule. 

de  1 

l'expérience 

u 

c 

im 

Utl 

l5,24 

.4,6 

1,760 

1,736 

22,86 

20,4 

2,58i 

2,575 

25, 4o 

17,3 

2,964 

3,000 

25, 4o 

22,6 

2,812 

2,795 

3o,5o 

25,, 

3,284 

3,195 

38,12 

20,I 

4,364 

4,360 

55,  oo 

43,2 

5,o63 

5,043 

»  On  évalue  aussi  la  puissance  perforatrice  d'un  projectile  par  le  nombre 
de  tonnes-mètres  T,  par  centimètre  de  sa  circonférence  2  7tR.  Mais  T,  n'est 
pas  plus  que  T  indépendant  de  R  et  de  e;  car,  dans  les  expériences  faites 
en  Hollande  en  1877,  le  projectile  Krupp  de  17'', 3,  avecT,=  i3"",ooo,  a 
toujours  percé  facilement  une  plaque  de  2 5*^,4  d'épaisseur,  tandis  que  le 
projectile d'Armstrong de  22', 6, avec  T,  =  1 3'"', 33o,  l'a  difficilement  percée 
une  seule  fois.  Il  faut  i5"",8oo  à  ce  dernier  projectile  pour  qu'il  la  perce 
franchement. 

»  Les  demi-forces  vives  T,  et  T\,  nécessaires  pour  que  deux  projectiles 
de  rayon  R  et  R'  percent  respectivement  les  plaques  d'épaisseur  e  et  e',  ne 
sont  généralement  pas  proportionnelles  à  ces  épaisseurs.  Elles  ne  le  sont 
que  dans  les  cas  particuliers  suivants,  T  et  T'  étant  les  demi-forces  vives 
par  centimètre  carré  :  quand 


ou 


R' 
R=^^ 

et 

T'          e' 

T' 

et 

R'  _   e' 
R   ~   e 

»  Le  choix  de  T  ou  de  T,  pour  mesurer  la  puissance  perforatrice  d'un 
projectile   est  indifférent,   car  ces  quantités   sont  liées   par  la  relation 


T.- 


R 


T  —  •  Il  en  résulte  que  la  formule  qui  donnera  T,  est 


(B) 


R 


T,  =  (0,1  looe  -+-  0,000 ioe=)  (1,1 8335   -  0,0 1 763 R)  — 


(  55i  ) 
Le  tableau  suivant  montre  qu'elle  s'nccorde  avec  l'expérience  : 


Épaisseur 

des 
plaques. 

Diamètre 

des 

projectiles. 

Résultats 

de  la  formule. 

de 

l'expérience. 

c 

i5,o4 

i4!6 

tm 

6,533 

tm 

6,335 

22,86 

20,4 

i3,i66 

i3,o32 

25, 4o 

17,3 

12,819 

i3,ooo 

25, 4o 

22,6 

15,782 

i5,8oo 

3o,5o 

25,1 

20,607 

19,900 

38,12 

20,  I 

21,834 

22,25o 

55 ,  oo 

43,2 

54,680 

54 , 5oo 

«  Si  l'on  désigne  par  P  le  poids  du  projectile  en  kilogrammes,  par  V  la 
vitesse,  en  mètres,  de  l'arrivée  du  projectile  sur  la  plaque,  on  aura  les 
deux  relations  suivantes  : 

(C)  T==  -V,-        et     T,  =  -^-, 

qui,  avec  les  équations  (A)  et  (B),  permettent  de  déterminer  les  six  quan- 
tités T,  T| ,  R,  e,  P  et  V,  quand  on  se  donnera  deux  d'entre  elles  (  '  j.  » 


MEMOIRES  PRESEIXTES. 

M.  Decharme  adresse  un  complément  à  son  précédent  Mémoire  sur  les 
formes  vibratoires  des  corps  solides  et  liquides  (-  ). 

La  Note  actuelle  est  relative  à  des  expériences  effectuées  avec  un  grand 
plateau  de  verre,  de  o'°,654  de  diamètre,  dans  le  but  de  vérifier  les  résul- 
tats obtenus  avec  des  plateaux  plus  petits.  Ces  expériences  ont  confirmé  les 
relations  formulées  et  ont  permis  de  les  étendre  jusqu'à  la  division  en  trente- 
deux  secteurs  vibrants,  et,  par  suite,  de  les  généraliser  pour  les  plateaux 
circulaires  de  toutes  dimensions. 

(Renvoi  à  la  Commission    précédemment  nommée.) 

(  '  )  Mais  les  solutions  ne  seront  admissibles  pratiquement  que  si  les  valeurs  trouvées  sont 
dans  les  limites  imposées  par  l'état  actuel  des  progrès  de  la  fabrication  de  la  poudre  et  de 
la  métallurgie  de  la  fonte,  du  fer  et  de  l'acier. 

(')  Comptes  rendus,  5  août  1878,  p.  aSi  de  ce   volume. 


(  552  ) 

M.  A.  Champin  adresse,  par  l'entremise  de  M.  Chevreul,  une  observa- 
tion relative  à  la  transformation  du  Phylloxéra  aptère  en  Phylloxéra  ailé, 
dans  les  galles. 

L'aulenr,  en  ouvrant,  le  4  octobre,  une  forte  galle,  prise  sur  un  Clinton, 
dit  avoir  aperçu  deux  Phylloxéras  ailés,  parfaitement  développés;  il  a  con- 
staté, en  outre,  que  l'orifice  de  la  galle  commençait  à  s'entrouvrir  sur  la 
face  supérieure  de  la  feuille,  en  sorte  que  les  Phylloxéras  ailés  étaient  sans 
doute  sur  le  point  de  s'échapper  par  cette  ouverture,  au  moment  où  il  est 
venu  leur  frayer  une  autre  voie.  La  galle  contenait  d'ailleurs  une  mère 
pondeuse,  et  une  certaine  quantité  d'œufs. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  A.  Gérard  adresse  une  Note  relative  à  une  disposition  nouvelle  du 
microphone. 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 

M.  Fano  adresse  une  Note  sur  une  nouvelle  méthode  d'opérer  la  cata- 
racte, dans  certains  cas. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  de  Chirurgie.) 

M.  H.  Beadle  adresse  une  Note  relative  aux  observations  qu'il  a  pu  faire 
sur  la  fièvre  jaune. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  de  Chirurgie.) 


CORRESPONDANCE. 

ASTRONOMIE.  —  Troisième  Lettre  de  M.  Watson,  relative  à  la  découverte  des 
planètes  inlra-mercui ielles,  communiquée  par  M.  Mouchez.  (Traduction.) 

«   Ann-Arbor,  1878,  septembre  24. 

"  J'ai  eu  l'honneur  de  recevoir  aujourd'hui  votre  Lettre  du  10  courant, 
et  je  me  hâte  de  vous  répondre  que  je  vous  ai  déjà  envoyé  le  résultat  de 
la  réduction  définitive  de  mes  observations  du  jour  de  l'éclipsé  totale  de 
Soleil. 


(  55'^  ) 
»   Pour  me  prémunir  contre  la  possibilité  de  la  perte  de  cette  Lettre,  je 
donne  ici  les  positions  résultantes  des  deux  nouvelles  étoiles  : 


Planète-So 

lei 

1. 

V. 

i 

T.  m.  de  Washington. 

Ak 

Ao- 

apparente. 

apparente. 

1878,  juillet  29  5''i6'"37''(«) 

—    8'"  32^ 

— 

0°2l' 

ghj^maifs 

+  18°  16' 

29  5''i7"46'(6) 

—  aô-^Sa' 

— 

o"35' 

8^  9™  24^ 

+  T80    3' 

»  Les  erreurs  probables  de  l'ascension  droite  sont  petites,  ainsi  que  vous 
le  verrez  par  les  résultats  détaillés  que  je  vous  ai  déjà  envoyés.  L'incerti- 
tude en  déclinaison  est  plus  grande  dans  le  premier  astre  que  dans  le 
second,  et  son  erreur,  si  elle  existe,  est  en  moins.  Il  est  possible  que  la 
déclinaison  vraie  ait  été  de  cinq  minutes  plus  grande.  Les  lectures,  pour  la 
déclinaison  de  la  seconde  étoile,  s'accordent  bien. 

»  La  question  est  plus  difficile  à  résoudre  pour  la  seconde  étoile,  dési- 
gnée par  (b),  car  il  peut  y  avoir  eu  un  dérangement  de  mon  télescope, 
occasionné  par  le  vent,  dans  les  quelques  moments  écoulés  entre  le  pointé 
et  la  marque  de  la  position  sur  le  cercle  horaire.  Il  était  mieux  abrité  que 
les  instnunents  du  professeur  Newcomb,  du  commandant  Sampson  et  du 
lieutenant  Booinan,  qui  observaient  près  de  moi,  et  ces  messieurs  m'ont 
informé  qu'il  n'y  avait  eu  aucun  dérangement  de  leurs  instruments  durant 
la  totalité  de  l'éclipsé.  J'ai  aussi  fait  avec  soin  des  expériences  pour  établir 
si  l'instrument  était  sujet  à  un  tel  dérangement,  et  je  trouve  que  le  danger 
d'une  erreur  de  celte  sorte,  que  je  croyais  d'abord  possible,  n'a  aucune  im- 
portance. L'observation  en  question  était  faite  juste  à  la  fin  de  la  totalité,  et 
la  vérification  de  la  première  étoile  fut  négligée,  de  sorte  que  j'ai  hésité  à 
l'annoncer  définitivement  comme  celle  d'une  seconde  planète,  jusqu'à  ce 
que  j'eusse  fait  avec  soin  une  réduction  des  observations.  Les  premières 
réductions  furent  imparfaites  et  provisoires,  les  lectures  de  mes  cercles  de 
papiers  ayant  été  faites  avec  précipitation,  afin  de  me  permettre  de  ré- 
pondre aux  nombreuses  lettres  reçues  à  mon  retour  de  l'expédition  de  l'é- 
clipse. 

»  J'ai  dernièrement  examiné,  deux  matins,  par  un  brillant  clair  de  Lune 
dans  l'ouest  et  un  beau  crépuscule  dans  l'est,  les  étoiles  connues  de  l'Ecre- 
visse,  que  j'avais  observées  au  temps  de  la  totalité  de  l'éclipsé.  J'avais  con- 
servé un  souvenir  très-vif  de  l'éclat  relatif  des  objets  que  j'avais  vus.  Quand 
la  lumière  du  jour  naissant  eut  réduit  la  clarté  des  deux  petites  étoiles,  que 
J'avais  vues  à  l'est  du  Soleil,  à  être  juste  aussi  visibles  dans  le  télescope 

C.  R.,  187R,  5«  Seinestre.  (T.  LXXXVU,  N°  IG.)  7 5 


{  554  ) 
qu'elles  l'étaient  alors,  je  les  ai  comparées  à  des  étoiles  plus  brillantes.  Le 
résultat  m'a  démontré  que  j'avais,  au  moment  de  l'éclipsé,  estimé  au- 
dessous  de  la  réalité  les  grandeurs  des  deux  nouveaux  astres.  La  planète  la 
plus  prés  du  Soleil  serait  classée  comme  une  brillante  If  grandeur,  et  la 
plus  éloignée  comme  une  '5^  grandeur,  si  elle  n'est  encore  plus  brillante. 

»  Le  pouvoir  grossissant  que  j'ai  employé  était  seulement  45,  et  je  crois 
me  souvenir,  sans  que  ce  point  ait  été  l'objet  d'un  examen  spécial  au  mo- 
ment de  l'observation,  que  la  planète  [a]  était  située  au  delà  du  Soleil. 
Cela  cependant  est  trop  incertain,  pour  que  vous  deviez  en  tenir  nécessai- 
rement compte  dans  vos  calculs.  Vous  apprécierez  la  difficulté  de  noter 
beaucoup  de  particularités  dans  une  période  aussi  courte  que  celle  attribuée 
à  ces  observations.  Ce  qui  me  préoccupait  davantage  était  une  détermina- 
tion aussi  précise  que  possible  de  la  position  dans  le  ciel,  ce  que  j'ai  effectué 
de  la  manière  qui  vous  est  connue. 

»  D'après  ce  que  j'ai  entendu  dire,  la  planète  la  plus  près  du  Soleil  a 
été  vue  par  un  autre  observateur,  M.  Swift,  qui  était  en  station  à  Denver- 
Colorado;  mes  observations  ont  été  faites  à  Séparation,  territoire  de 
Wyoming,  lat.  4i°45'5o"N.;  long.  2'>j'"36=  O.  de  Washington.  M.  Swift 
vit  deux  étoiles  dans  le  champ  de  son  chercheur  de  comètes  ;  l'une  d'elles 
paraît  maintenant  être  S  Écrevisse,  et  l'autre,  la  planète  que  j'ai  désignée 
par  [a).  Il  estime  la  position  comme  étant  d'environ  3  degrés  du  Soleil,  et 
jusqu'à  ce  que  mes. observations  eussent  été  publiées,  il  ne  lui  avait  pas  été 
possible  de  déterminer  lequel  des  deux  objets  qu'il  avait  vus  était  5  Ecre- 
visse. Son  observation,  quelque  imparfaite  qu'elle  soit,  est  bonne  pour 
nous  fournir  ime  vérification  indépendante  de  ma  découverte.  » 

M.  3I0UCHEZ  fait  remarquer  que  les  nouveaux  renseignements  contenus 
dans  cette  troisième  Lettre  répondent,  en  grande  partie,  aux  objections 
qu'il  avait  présentées  dans  la  précédente  séance,  et  ne  semblent  laisser 
subsister  aucun  doute  sur  la  réalité  de  la  découverte  d'au  moins  une  des 
deux  planètes  annoncées  par  M.  Watson. 


PHYSIQUE  MATHÉMATIQUE.  —  Réponse  à  une  Communication  de  M.  H. -F. 
Weber  sur  la  Thermodynamique  ;  par  M.  Maurice  Lévy. 

«  M.  Weber,  professeur  à  l'École  polytechnique  de  Zurich,  fait,  au  sujet 
de  ma  Communication  du  23  septembre  :  Sur  une  loi  universelle  relative  à 


(  555  ) 

la  dilatation  des  corps,  deux  remarques,  ou,  si  l'on  veut,  trois  remarques 
que  je  trouve  au  Compte  rendu  de  la  dernière  séance  de  l'Académie. 

»  1°  J'ai  dit  que  la  loi  dont  il  s'agit  est  une  conséquence  rigoureuse  des 
deux  propositions  fondamentales  de  la  Thermodynamique  et  de  la  seule 
hypothèse  que  les  actions  des  molécules  des  corps  ne  dépendent  que  de 
leurs  distances  mutuelles  et  non  de  leurs  températures. 

»  M.  Weber  prétend  que  cette  assertion  n'est  pas  «  entièrement  juste  », 
que  je  passe  sous  silence  une  seconde  hypothèse,  qui  consisterait  à  admettre 
que  la  chaleur  spécifique,  sous  pression  constante,  ne  dépend  que  de  la 
température  et  non  du  volume  spécifique. 

»  2°  Cette  seconde  hypothèse  suffit,  à  elle  seule,  pour  conduire  à  la  loi 
en  question,  en  sorte  que  l'hypothèse  que  j'ai  adoptée  comme  point  de 
départ  serait  inutile,  surabondante. 

»  3°  Celte  même  loi  serait  en  contradiction  absolue  avec  l'expérience. 

»  i"  Si,  comme  le  prétend  M.  Weber,  mon  assertion  n'était  pas  entière- 
ment juste,  elle  ne  pourrait  qu'être  entièrement  fausse  ;  si,  au  contraire, 
elle  est  entièrement  juste,  ce  sera  l'assertion  de  M,  Weber  qui  se  trouvera 
être  entièrement  fausse. 

M  Or,  il  ne  me  sera  véritablement  pas  difficile  de  montrer  qu'il  en  est 
ainsi. 

»  Je  reprends  l'équation  fondamentale  de  ma  Communication  du  23  sep- 
tembre : 

où  '-r=  est  la  chaleur  spécifique  sous  volume  constant;  —- clv  la  chaleur 
équivalente  au  travail  des  actions  moléculaires;  kpdv  celle  équivalente 
au  travail  externe. 

»  L'hypothèse  que  j'ai  admise,  à  savoir  que  les  actions  moléculaires  ne 
dépendent  pas  de  la  température,  équivaut  à  dire  (et  cela  n'est  ni  contesté, 

ni  contestable)  que  —  est  indépendant  de  T  et  ne  dépend,  par  suite,  que 

de  V. 

»  La  seconde  hypothèse,  celle  que  M. Weber  déclare  nécessaire  en  sus  de 
la  première,  et  m'accuse  d'avoir  passée  sous  silence,  consisterait  à  admettre 

en  outre,  que  —  ne  dépend  que  de  T. 

»  Or,  jusqu'ici,  j'avais  toujours  cru  que,  quand  une  fonction  U  de  deux 
variables  i'  et  T  est  telle  que  sa  dérivée  partielle  —  ne  dépend  que  de  c, 

75.. 


(  556  ) 

d'V  .dis  j  ,  j 

il  s'ensuit  nécessairement  que  -^^^  =  o,  et  que,  par  suite,  —  ne  dépend 

que  de  T  :  aucune  nouvelle  hypothèse  physique  n'est  donc  nécessaire. 

»  2*  La  seconde  hypothèse  indiquée  par  M.  Weber  comme  nécessaire 
ne  l'étant  pas,  il  s'ensuit  que  celle  dont  je  suis  parti  n'est  ni  inutile,  ni 
surabondante. 

»  La  vérité,  c'est  que  les  deux  hypothèses  sont  absolument  équiva- 
lentes; car  admettre  que  '-^  est  fonction  de  v  seulement,  ou  que  ^  l'est  de 
T  seulement,  c'est  précisément  la  même  chose.  Était-il  bien  utile  d'aller 
chercher  la  démonstration  de  cette  vérité  dans  les  formules  générales  de 
Thermodynamique  que  M.  Weber  appelle  à  son  aide? 

»  J'ajoute,  en  ce  qui  concerne  celte  seconde  hypothèse,  que  j'ai  montré, 
huit  jours  avant  M.  Weber,  qu'elle  peut  être  prise  pour  point  de  départ. 
C'est  une  partie  de  l'objet  de  ma  Communication  du  3o  septembre,  qui  ne 
paraît  pas  avoir  été  connue  de  M.  Weber  quand  il  a  écrit  la  sienne. 

»  Dans  cette  Communication,  j'indique  en  même  temps  comment  cette 
hypothèse  se  justifie,  quelque  idée  qu'on  se  fasse  de  la  nature  de  la  cha- 
leur; mais  je  n'avais  pas  à  défendre  cette  seconde  hypothèse,  ne  l'ayant  pas 
employée  :  je  n'avais  à  montrer  qu'une  chose,  c'est  que  la  première 
remarque  de  M.  Weber  (  i°  et  2°  ci-dessus),  par  laquelle  il  m'impute  pré- 
cisément cette  hypothèse,  est  absolument  et  mathématiquement  fausse. 

»   3°  Ma  loi  serait  en  contradiction  absolue  avec  l'expérience. 

»)  Ici,  il  ne  s'agit  plus,  comme  dans  les  1°  et  2°,  d'une  discussion  pure- 
ment analytique,  parfaitement  précise.  Il  s'agit  de  comparer  une  loi  théo- 
rique  à  des  chiffres  plus  ou  moins  probants,   fournis  par  l'observation. 

))  Or  M.  Weber  cite,  en  tout,  treize  chiffres  empruntés  à  des  expériences 
de  M.  Andrews  faites  sur  un  seul  corps  :  l'acide  carbonique.  Je  reproduis 
ci-après  ces  chiffres,  en  ayant  soin  d'ajouter,  ce  que  M.  Weber  ne  fait 
pas,  le  volume  i>  occupé  par  le  gaz  pendant  chaque  expérience,  volume 
maintenu  sensiblement  constant  : 


à/, 

d1 

Volume  îiiillal  ^' 
maintenu 

Valeur  initialo  de  p. 

/  =  0",  0  à  6°,  5. 

r  :=  0",  0  à  04",  0, 

c  =  G'|°,o  à  100°, 0. 

sensiblement  constant. 

aim 

16,42 

w 

0,004754 

0,004607 

0,04969 

21,48 

0,00537 

0, 005237 

0,004966 

0,03624 

25,87 

o,oo588 

0,005728 

0, 005406 

0,02867 

30,37 

w 

0 ,006357 

o,oo586i 

o,023o4 

33,53 

0,00734 

0 , 00697  3 

0,006334 

0,01983 

(  55;  ) 

»  D'après  ma  loi,  le  rapport  'jr  ne  doit  dépendre  que  du  volume;  sa 
valeur  doit  donc  être  la  même,  non  pas  dans  tout  le  tableau  ci-dessus, 
mais  seulement  sur  chaque  ligne  horizontale,  c'est-à-dire  pour  chaque  vo- 
lume particulier  du  gaz.  Cela  n'a  pas  lieu  rigoureusement;   -—   paraît 

décroître  un  peu  quand  la  température  t  =  T  —  273°  croît;  mais  on  sait 
combien  des  expériences  à  volume  constant  sont  délicates  à  faire  :  les  for- 
mules de  correction  qu'on  est  obligé  d'employer  pour  tenir  compte  de  la 
dilatation  des  vases,  de  celle  du  mercure  des  manomètres,  etc.,  sont  em- 
piriques, et  leur  inexactitude  peut  parfaitement  expliquer  les  perturbations 
qu'accusent  les  chiffres  ci-dessus. 

»  En  résumé,  M.  Weber  a  produit  deux  négations  de  natures  très-dis- 
tinctes :  l'une  de  doctrine  rigoureuse,  l'autre  appuyée  de  faits  physiques. 
L'essentiel,  pour  moi,  c'était  de  réduire  la  première  à  néant;  quant  à  la 
seconde,  elle  est  loin  d'être  démontrée  par  son  auteur;  et  si,  contre  toute 
vraisemblance,  l'expérience  venait  à  infirmer  ma  loi,  il  me  serait  aisé  de 
montrer  qu'elle  infirmerait  du  même  coup  les  théories  les  plus  classiques 
et  les  plus  solidement  assises  de  la  Physique  mathématique  et  de  la  Méca- 
nique. I) 


PHYSIQUE.  —  Sur  un  nouveau  micromètre  destiné  spécialement  aux  recherches 
mélrologiques.  Note  de  M.  G.  Govi. 

«  Les  micromètres  à  fils  d'araignée,  ou  à  fils  de  platine  très-fins,  pré- 
sentent plusieurs  inconvénients  qui  dépendent,  soit  de  l'épaisseur  des  fils, 
soit  de  leurs  allongements  ou  de  leurs  raccourcissements  sous  l'influence 
des  variations  thermiques  ou  hygrométriques,  soit  de  la  difficulté  que  l'on 
éprouve  à  les  disposer  parallèlement  entre  eux  à  de  très-petites  dislances 
(comme  ils  doivent  l'être  surtout  pour  les  usages  métrologiques),  soit  de  la 
facilité  qu'il  y  a  de  les  casser  et  de  la  difficulté  de  les  remplacer  sans  l'in- 
tervention d'un  mécanicien  fort  habile.  Le  nouveau  micromètre  que  nous 
proposons  ne  paraît  devoir  donner  lieu  à  aucun  de  ces  inconvénients. 
Quant  à  l'exactitude  des  résultats  qu'on  en  peut  obtenir,  elle  a  été  suffi- 
samment démontrée  par  un  très-grand  nombre  de  pointages  auxquels  il  a 
déjà  servi  dans  les  ateliers  de  MM.  Brunner  frères,  comparativement  avec 
un  micromètre  à  fils  d'araignée. 

»  Dans  le  nouveau  micromètre,  les  fils  sont  remplacés  par  les  deux  bords 


(  558  ) 

d'une  fente  pratiquée  dans  une  couche  très-mince  d'argent,  d'or,  de  pla- 
tine ou  d'un  autre  métal  inaltérable,  déposé  à  la  surface  d'une  lame  de 
verre  à  faces  parfaitement  planes  et  parallèles.  On  peut  obtenir  de  telles 
couches  métalliques  suffisamment  opaques,  qui  n'atteignent  pas  l'épaisseur 
de  quelques  cent  millièmes  de  millimètre.  Le  trait  ou  la  fente  se  fait  à  l'aide 
d'un  tracelet  en  acier  assez  léger  pour  ne  pas  entamer  le  verre;  on  peut 
remplacer  au  besoin  l'acier  par  un  corps  moins  dur.  La  largeur  de  la  fente 
dépend  de  la  finesse  du  tracelet;  sa  netteté,  outre  que  de  la  forme  du  tra- 
celet, dépend  aussi  de  la  minceur  de  la  couche  métallique.  Quand  on 
veut  avoir  des  traits  ou  fentes  larges,  il  vaut  mieux  les  produire  en  fai- 
sant avancer  peu  à  peu  le  tracelet,  et  en  enlevant  successivement  le  métal 
par  des  sillons  parallèles,  plutôt  que  de  chercher  à  obtenir  le  même  résul- 
tat par  un  tracelet  plus  large,  qui  pourrait  donner  à  la  fente  des  bords 
irréguliers.  La  largeur  de  l'intervalle  doit  être  proportionnée  à  la  largeur 
des  images  des  traits  ou  des  lignes  sur  lesquelles  on  doit  pointer.  La  dispo- 
sition la  plus  avantageuse  pour  l'exactitude  des  pointages  consiste  à  ne 
laisser  que  deux  jours  très-étroits  des  deux  côtés  de  l'image,  entre  celle-ci 
et  les  bords  de  la  fente.  Plus  les  intervalles  entre  les  bords  de  la  fente  et 
ceux  de  l'image  sont  considérables,  moins  il  est  facile  d'en  apprécier  la 
parfaite  égalité.  Quand  on  a  une  partie  du  champ  libre,  on  peut  encore 
employer  des  fentes  étroites  pour  pointer  sur  l'axe  des  traits  trop  gros, 
mais  il  vaut  mieux,  autant  que  possible,  enfermer  les  images  des  traits 
entre  les  bords  de  la  fente.  La  couche  métallique,  dans  laquelle  est  pra- 
tiquée l'ouverture  micrométrique,  doit  être  placée  du  côté  d'où  vient 
l'image,  afin  que  les  rayons  qui  émanent  de  celle-ci,  et  la  lumière  qui 
rase  les  bords  de  la  fente,  aient  à  traverser  la  même  épaisseur  de  la  lame 
de  verre,  et  en  éprouvent  les  mêmes  modifications. 

»  Par  suite  de  l'extrême  ténuité  de  la  couche  métallique,  les  plus  forts 
oculaires  ne  donnent  aucune  épaisseur  sensible  aux  bords  de  la  fente.  Il 
n'y  a  donc  plus  à  craindre  des  effets  de  parallaxe,  lors  même  qu'on  porte 
le  micromètre  sur  des  images  placées  aux  extrémités  du  champ. 

»  Le  châssis  du  micromètre  peut  être  construit  de  telle  façon  qu'on  y 
puisse  substituer  facilement  l'une  à  l'autre  des  lamelles  de  verre  portant  des 
traits  ou  fentes  de  différentes  largeurs,  suivant  le  besoin,  ce  qui  serait  à 
peu  près  impossible  avec  des  fils  d'araignée.  Il  faut  toujours  qu'une  por- 
tion plus  ou  moins  considérable  de  la  couche  métallique  soit  enlevée  nor- 
malement à  la  fente,  afin  de  permettre  à  l'observateur  de  voir  librement 
les  images  des  traits  à  leur  arrivée  dans  le  champ  du  microscope  et  à  leur 


(  559 
sortie  d'entre  les  bords  de  la  fente.  Une  disposition  assez  commode  consiste 
à  enlever  ini  peu  moins  que  la  moitié  de  la  couche  opaque,  en  laissant 
intacte  l'autre  moitié  qui  porte  la  fente.  On  peut  également  enlever  deux 
bandes  métalliques  égales  aux  deux  extrémités  de  la  fente,  et  ne  laisser 
dans  le  champ  que  la  zone  centrale  dont  il  n'est  pas  nécessaire  d'exagérer 
la  largeur.  Chaque  observateur  pourra  d'ailleurs  imaginer  facilement 
d'autres  dispositions  de  la  fente  et  du  champ  libre  mieux  appropriées  à  ses 
recherches.  Si  l'on  pratiquait  sur  une  même  plaque  un  certain  nombre  de 
fentes  successives  de  largeurs  différentes,  on  pourrait  peut-être  éviter 
l'emploi  de  plusieurs  micromètres. 

»  L'épaisseur  excessivement  faible  de  la  couche  métallique,  son  opacité 
bien  supérieure  à  celle  des  fils  d'araignée,  sa  rigidité  et  son  inaltérabilité 
sous  les  changements  thermométriques  ou  hygrométriques  les  plus  consi- 
dérables, la  possibilité  d'y  pratiquer  sans  peine  des  fentes  aussi  étroites  ou 
des  intervalles  aussi  larges  qu'on  les  peut  désirer,  la  facilité  de  substituer 
l'une  à  l'autre  les  différentes  lames  dans  un  même  châssis,  nous  paraissent 
donner  à  ce  micromètre  assez  d'avantages  pour  engager  les  observateurs  à 
l'employer  en  remplacement  du  micromètre  à  fils. 

»  Il  n'est,  peut-être,  pas  impossible  que  de  tels  micromètres  à  fentes 
larges  ou  à  bandes  métalliques  régulièrement  espacées  puissent  être  uti- 
lisés par  les  géodésiens  et  par  les  astronomes,  sinon  dans  toutes,  au  moins 
dans  quelques-unes  des  observations  qui  se  font  à  présent  avec  des  micro- 
mètres à  fils  d'araignée.  » 


CHlMin:.  —  Sur  un  nouveau  métal,  le   philippium. 
Note  de  M.  Marc  Delafontaine. 

«  Comme  je  l'ai  dit  ailleurs  ('),  les  recherches  que  je  poursuis  depuis 
plus  de  deux  ans  sur  les  terres  de  la  samarskite  m'ont  fait  trouver  dans  ce 
minéral  une  quatrième  terre  du  groupe  de  l'yttria,  jaune  comme  la  ter- 
bine,  mais  avec  un  équivalent  moins  élevé.  Mes  travaux  sur  les  métaux  de 
la  gadolinite  m'avaient  conduit  autrefois  à  une  conclusion  semblable,  que 
la  destruction  de  mon  laboratoire  dans  l'incendie  de  Chicago  ne  m'avait 
jamais  permis  de  mettre  hors  de  doute. 


(')   Àrchwcs  des  Sciences phy s,  et  nat.  de  Genève,  mars  1878,  p,  273. 


(  56o  ) 

»  Comme  cette  terre  nouvelle  a  une  couleur  et  un  poids  moléculaire  in- 
termédiaire entre  ceux  de  l'yttria  et  de  la  terbine  ('  ),  il  était  assez  naturel  de 
supposer  qu'elle  n'est,  après  tout,  qu'un  méhmgede  ces  deux  corps.  Toute- 
fois, les  expériences  aussi  nombreuses  que  variées  que  j'ai  faites  depuis  la 
publication  du  Mémoire  cité  ci-dessus  m'ont  convaincu  du  manque  de 
fondement  de  cette  supposition.  De  plus,  profitant  de  la  révision  que 
M.  Soret  vient  de  faire  du  spectre  d'absorption  de  l'erbium,  et  de  sa  belle 
étude  récente  des  spectres  des  autres  métaux  terreux  (*),  j'ai  été  à  même  de 
confirmer  l'exactitude  de  mes  conclusions  antérieures;  j'annonce  donc 
comme  définitive  la  découverte  de  l'oxyde  d'un  métal  nouveau,  auquel  je 
donne  le  nom  de  pliilippium  (Pp)  en  l'honneur  de  mon  bienfaiteur, 
M.  Philippe  Plantamour,  de  Genève,  l'ami  et  l'élève  de  Berzélius,  dont  il  a 
traduit  les  comptes  rendus  annuels.  Remarquons,  en  passant,  que  ce  nom 
s'adapte  parfaitement  aux  terminaisons  ordinaires  de  la  Chimie,  non-seule- 
ment en  français,  mais  encore  en  anglais,  en  allemand  et  en  suédois  (ainsi 
la  terre  s'appellera p/ii7(/jpine(fr.),  philipia  {ang\ .),  pinliperde  (ail.),  pliilipjord 
(suéd.).  En  voici  les  caractères  dislinctifs  : 

»  En  admettant  provisoirement  que  la  philippine  soit  un  protoxyde,  son 
équivalent  approximatif  est  compris  entre  90  et  gS  •,  je  ne  puis  pas  être  plus 
précis,  quant  à  présent.  Les  métaux  de  la  cérite  et  de  la  gadolinite  sont 
comme  les  corps  gras  ou  les  alcools  de  la  série  ordinaire  :  on  les  caractérise 
assez  bien  quand  on  les  a  purs,  mais  il  est  presque  impossible  de  les  séparer 
absolument  les  uns  des  autres,  et  la  difficulté  se  trouve  augmentée  quand 
leur  nombre  est  porté  de  cinq  à  sept;  on  n'a  encore  aucun  moyen  de  re- 
connaître si  la  philippine  est  complètement  débarrassée  d'yitria,  quoi- 
qu'il soit  facile  de  réduire  beaucoup  la  proportion  de  cette  dernière  ;  l'er- 
bine  et  la  philippine  s'entraînent  et  se  retiennent  mutuellement,  avec  une 
telle  ténacité  que  je  n'ai  pas  encore  pu  en  obtenir  la  séparation   complète. 

»  Le  formiate  philippique  cristallise  avec  la  plus  grande  facilité,  soit  par 
le  refroidissement,  soit  par  l'évaporation  spontanée,  en  petits  prismes 
rhomboïdaux  brillants,  moins  solubles  que  le  formiate  d'yttria,  qui  se  dé- 
pose en  mamelons  d'une  solution  sirupeuse;  le  formiate  terbique  est 
anhydre  et  soluble  dans  3o,35  parties  d'eau.  Le  sulfate  sodico-terbique 
est  à  peine  soluble  dans  le  sulfate  sodique  en  solution  satiu'ée  ;  le  sel  cor- 
respondant s'y  dissout  au  contraire  facilement  :  je  lire  parti  de  cette  pro- 

(')0  =  74,5,TbO=  114. 

(^)  Archives  dn  Sciences phys.  et  nat.,  août  1878,  p.  89. 


(  56.  ) 
priété  pour  simplifier  l'extraction  de  ces  corps.  L'oxalate  philippique  est 
plus  soluble  dans  l'acide  nitrique  que  le  sel  terbique,  mais  moins  que  le  se! 
yttrique.  Le  nitrate  philippique  se  colore  en  jaune  foncé  quand  on  le  fond, 
ceux  d'yttria  et  de  terbine  restent  incolores.  Les  sels  philippiques  sont  in- 
colores par  eux-mêmes;  la  terre  blanchit  dans  un  courant  d'hydrogène  ou 
par  une  forte  calcination  ;  elle  redevient  jaune  par  le  refroidissement  à  l'air. 
Cette  couleur  ne  paraît  pas  due  à  un  mélange  avec  de  la  terbine. 

»  Les  solutions  concentrées  de  philippium  montrent  au  spectroscope, 
dans  le  bleu  indigo  (>  =  45o  environ),  une  magnifique  bande  d'absorption, 
très-intense,  assez  large,  à  bords  bien  définis  surtout  à  droite;  cette  bande, 
qui  frappe  le  regard  au  premier  coup  d'œil,  manque  aux  solutions  ter- 
biques,  yttriques  et  erbiques;  elle  est  donc  caractéristique  du  philippium; 
ainsi  se  trouve  justifiée  la  prévision  de  M.  Soret,  qu'elle  appartient  à  un 
nouveau  corps  simple.  Dans  le  vert,  je  trouve  deux  raies  assez  minces, 
d'intensité  variable,  dont  la  plus  réfrangible  appartient  à  l'erbium,  ainsi 
qu'une  faible  raie  dans  le  bleu,  près  de  la  limite  du  vert;  la  moins  réfran- 
gible des  raies  vertes  appartient  peut-être  au  philippium,  car,  si  quelques 
échantillons  me  la  montrent  moins  intense  que  l'autre,  d'autres,  en  re- 
vanche, la  montrent  presque  aussi  forte.  Enfin,  dans  le  rouge,  il  y  a  au 
moins  une  mince  raie  que  je  ne  suis  pas  en  mesure  d'identifier.  En  diri- 
geant la  fente  de  mon  spectroscope  contre  le  Soleil,  j'observe  à  travers  un 
verre  bleu,  avec  les  solutions  terbiques,  une  bande  pas  très-prononcée, 
située  dans  le  violet  (X  =  4oo  à  4o5  environ);  elle  n'est  pas  facile  à  obser- 
ver :  sa  largeur  est  moitié  de  celle  de  la  bande  caractéristique  du  philip- 
pium; elle  paraît  manquer  totalement  avec  certains  échantillons  de  ce  der- 
nier :  d'autres  en  laissent  voir  une  trace.  J'ai  quelques  raisons  de  douter 
qu'elle  caractérise  réellement  le  terbium,  comme  M.  Soret  le  croit;  il  est 
possible  qu'elle  indique  encore  un  autre  élément,  à  poids  atomique  inter- 
médiaire entre  ceux  du  terbium  et  de  l'erbium.  Du  reste,  j'aurai  peut-être 
à  revenir  prochainement  là-dessus. 

»  Je  poursuis,  depuis  quelque  temps,  l'étude  parallèle  des  composés  du 
philippium  et  du  terbium,  et,  dans  quatre  ou  cinq  semaines,  je  serai  en 
mesure  de  publier  un  Mémoire  dans  lequel  je  décrirai  au  long  les  procédés 
de  préparation  et  de  purification  qui  ne  peuvent  trouver  place  ici.  » 


C.  R.,  1878,  2»  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N"  IC.)  7^ 


(  562  ) 

CHIMIE.  —  Aclion  du  jus  des  feuilles  de  betteraves  sur  le  perchlorure  de  fer, 
sous  l'influence  de  la  lumière.  Note  de  M.  H.  Pellet. 

«  On  sait  avec  quelle  rapidité  les  feuilles  décomposent  l'acide  carbo- 
nique sous  l'influence  de  la  lumière;  mais  on  pense  que  cette  réduction  ne 
peut  avoir  lieu  qu'en  présence  de  la  chloro])hylle,  àl'élat  vivant,  et  qu'elle 
ne  se  produit  point  à  l'état  sec.  En  effet,  des  feuilles  séchées,  ou  desquelles 
on  a  extrait  la  chlorophylle,  sont  incapables  de  réduire  l'acide  carbonique. 

»  Nos  expériences  relatives  à  l'action  qu'exercent  diverses  substances 
sur  le  perchlorure  de  fer,  sous  l'influence  de  la  lumière,  nous  ont  conduit 
à  penser  que  le  jus  extrait  des  feuilles  de  betteraves  pourrait  facilement 
réduire,  non  pas  l'acide  carbonique,  mais  des  sels  à  acides  puissants,  tels 
que  le  perchlorure  de  fer. 

»  Au  mois  de  septembre  1878,  nous  avons  pilé  et  pressé  un  certain  nombre  de  feuilles 
de  betteraves  :  le  jus  marquait  io3o  au  densimètre. 

»  On  a  fait  ensuite  une  solution  de  perchlorure  de  fer,  renfermant  10  pour  100  de  per- 
chlorure à  45  degrés  B.  et  devant  servir  de  solution  témoin;  puis  une  deuxième  solution, 
contenant  également  10  pour  100  de  sel  ferrique,  mais  additionnée  de  5o  centimètres  cubes 
de  jus  de  feuilles  de  betteraves.  On  a  complété  le  volume  de  loo  centimètres  cubes  :  il  s'est 
formé  un  précipité  léger;  on  a  filtré. 

»  Les  deux  liquides  ont  été  déposés,  à  l'aide  d'un  pinceau,  sur  une  feuille  de  papier  serré 
et  on  a  laissé  sécher  à  l'obscurité. 

i>  Dans  un  châssis  ordinaire  à  tirer  les  épreuves  positives  sur  papier,  on  a  mis  un  dessin 
fait  sur  un  papier  à  calque,  l'endroit  touchant  la  glace.  Par-dessus,  on  a  placé  un  carré  de 
papier  sensible,  fait  avec  chacune  des  solutions  ferriques,  et  l'on  a  exposé  au  soleil.  On  a 
reconnu  qu'il  fallait,  pour  opérer  la  réduction  complète  du  sel  de  fer  en  solution  normale, 
un  temps  représenté  par  dix  à  douze  minutes  au  soleil,  tandis  qu'il  ne  fallait  que  deux 
à  trois  minutes  et  demie  pour  opérer  la  réduction  du  sel  de  fer  additionné  de  jus  de  feuilles 
de  betteraves. 

»  Pour  reconnaître  le  moment  où  la  réduction  est  terminée,  nous  nous  servons  d'une 
solution  concentrée  de  prussiate  jaune  de  potasse.  Le  papier,  exposé  sous  un  calque  et  suf- 
fisamment posé  à  la  lumière,  donne  une  coloration  bleu  de  Prusse,  dans  toutes  les  parties 
correspondant  aux  traits,  c'est-à-dire  restées  h  l'état  de  persel  de  fer,  tandis  qu'il  n'y  a 
aucune  coloration  dans  les  parties  insolées,  là  où  le  sel  de  fer  a  été  réduit,  c'est-à-dire  passé 
à  l'état  de  protoxyde  sur  lequel  le  prussiate  n'agit  pas.  Nous  avons  obtenu  ainsi  des  dessins 
reproduits  directement  en  traits  bleus,  sur  fonds  plus  ou  moins  colorés  en  gris. 

»  Une  troisième  expérience  nous  a  montré  que  le  sucre  rristallisable,  ajouté  à  une  solution 
de  perchlorure  de  fer,  ne  diminuait  ])as  le  temps  de  pose  et  par  conséquent  n'agissait  pas 
comme  réducteur  de  sels  de  fer. 


(  563  ) 

»  De  ces  expériences,  on  peut  déduire  les  conclusions  suivantes  : 

»  1°  Le  jus  des  feuilles  possède,  en  l'absence  de  la  chlorophylle,  la 
propriété  de  réduire  facilement  les  sels  de  fer  sous  l'influence  de  la  lu- 
mière. 

»  2°  Cette  réduction  peut  s'opérer  à  sec,  et  avec  des  solutions  n'ayant 
plus  aucune  vitalité. 

»  3°  Cette  action  réductrice  est  due  à  l'oxydation  d'une  ou  de  plusieurs 
substances  organiques  contenues  dans  les  feuilles,  telles  que  les  sucres  (ré- 
ducteurs de  la  liqueur  cuivrique),  le  tannin,  la  matière  azotée,  etc.,  et  les 
acides  végétaux.  » 

M.  RouDEN  adresse,  de  Septèmes  (Bouches-du-Rhône),  une  Note  relative 
à  une  disposition  qui  permet  d'observer  les  astres,  en  plein  jour,  sans  le 
secours  d'une  lunette. 

La  disposition  dont  il  s'agit  consiste  dans  l'emploi  d'un  long  tube,  dont 
l'extrémité  inférieure  aboutit  dans  une  chambre  obscure  :  elle  permet,  à 
lo  heures  du  matin,  de  distinguer,  sans  aucun  instrument  grossissant,  des 
astres  même  voisins  du  Soleil. 

M.  J.  Péroche  adresse  une  Note  relative  aux  difficultés  que  paraît  ren- 
contrer la  théorie  de  M.  Sterry  Hunt,  dans  l'explication  des  variations  cli- 
matériques  qu'a  subies  notre  globe. 

M.  L.  Hugo  adresse  une  Note  relative  à  la  théorie  des  nombres. 

M.  Faye  appelle  l'attention  de  l'Académie  sur  un  Mémoire,  en  langue 
italienne,  que  vient  de  publier  M.  Alessandro  Betocchi,  sur  «  le  fleuve  du 
Tibre  ». 

La  séance  est  levée  à  4  heures  un  quart.  J.  B. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  7  octobre  1878. 

(suite.) 

Le  microphone  et  ses  applications  en  Médecine;  par\e  D'Giboux.  Paris. 
J.-B.  Badlière,  1878;  in-8°. 

"6 


(  564  ) 
La  roue  phonique;  par  M.  Paul  La  Cour.  Copenhague,  K.  Schonberg; 
Paris,  Nilsson,  1878;  br.  in-S". 

Nouveau  recueil  général  de  traités  et  autres  actes  relatifs  aux  rapports  de 
droit  international.  Continuation  du  grand  recueil  de  G.-Fr.  de  Martens;  par 
Ch.  Samwer  el  J.  Hopf.  2°  série,  t.  II,  i  livr.  GoUingue,  Dieterich,  1878; 
in-8°. 

Dizionario  di  Botanica;  da  Ferd.  Cazzuola..  Pisa,  typog.  Nistri,  1876; 
in-i2. 

Estudio  sobre  la  goma  del  quebracho  Colorado  [Loxopterigium  Lorentii^ 
Gris);  por  P.-N.  Avata.  Buenos-Aires,  Pablo  e  Coni,  1878;  in-8°. 

Reale  Accademia  dei  Lincei.  Rettificazione  délie  formule  dalle  quali  viene  rap- 
presentata  la  teorica  Jîsico-matematica  del  condensalore  voltaico.  Memoria 
prima  del  socio  P.  Volpicelli,  Roma,  Salviiicci,  1878;  in-4°. 

Den  danske  gradmaaling  tredie  bind,  indeholdende  de  tilbagestaaende  dele  aj 
triangelneltel  og  dettes  nedlaegning  paa  sphaeroiden,  udgivet  C.-G.  Andrae. 
Kjobenhavn,  1878;  in-4°. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du   i4  octobre  1878. 

Paléontologie  française;  2^  série:  Végétaux.  Terrain  jurassique  ;  livrai- 
son 26  :  Conifères  ou  aciculaires;  par  M.  le  comte  de  Saporta.  Paris, 
G.  Masson,  septembre  1878. 

Traité  de  Géologie  et  de  Paléontologie;  par  Credner,  traduit  par  Monniez; 
fascicules.  Paris,  F.  Savy,  1878;  in-8°. 

Nouveau  Traité  de  Chimie  industrielle;  par  Wagner  et  Gautier;  2*  édi- 
tion française,  t.  II,  fascicule  7.  Paris,  F.  Savy,  187g;  in-8°. 

Description  de  l' invention  ayant  pour  titre  :  ii  Avertisseur  électro-automatique 
pour  la  sûreté  des  trains  de  chemin  de  fer  ».  Pavia,  1878  ;  br.  in-8°. 

Le  Phylloxéra  dans  le  domaine  de  M,  E.  Mourrel.  Lettres  et  Observations 
dans  la  période  d'invasion  de  1868  à  1874.   Nimes,  1874;  br.  in-8°. 

Notices  sur  les  objets  exposés  par  le  Dépôt  des  fortifications  dans  la  classe  XV 
[instrument  de  précision),  et  dans  la  classe  XV 1  [Géographie).  Paris,  A.  Quen- 
tin et  C'^;  br.  petit  in-8°. 

Sur  le  bruit  de  souffle  anémo-spasmodique  de  l'artère  pulmonaire.  Mémoire 
par  le  D"' Constantin  Paul.  Paris,  P.  Asselin,  1878;  br.  in- 8°. 


(  565  ) 

De  l'influence  du  travail  soutet  rain  sur  la  santé  des  mineurs  ;  par  le  D"^  S. -Paul 
Fabre.  Paris,  H,  Lauwereyns,  1878;  br.  in-S".  (Présenté  par  M.  Bouillaud, 
pour  le  Concours  des  Arts  insalubres,  1879.  ) 

Des  conditions  hygiéniques  des  houillères;  par  le  D"^  S. -Paul  Fabre;  br.  in-8°. 
(Présenté  par  M.  Bouillaud,  pour  le  concours  des  Arts  insalubres,  1879.) 

De  l'élévation  de  la  température  dans  les  houillères;  par  le  D''  S. -Paul 
Fabre.  Paris,  J-B.  Baillière  et  fils,  1878;  br.  in-8°.  (Présenté  par  M.  Bouil- 
laud pour  le  concours  des  Arts  insalubres,  1879.  ) 

De  la  cause  réelle  de  la  pellagre  ;  par  le  D''  Cazenave  de  la  Roche.  Ba- 
gnères-de-Bigorre,  D.-L.  Péré,  1878;  br.  in-S".  [Présenté  pour  le  concours 
Montyon  (Médecine  et  Chirurgie,  1879.)] 

Observations  de  Poulkova,  publiées  par  Otto  Struve,  directeur  de  l'Ob- 
servatoire central  Nicolas;  vol.  IX  :  Mesures  micrométriques  des  étoiles  dou- 
bles. Saint-Pétersbourg,  1878;  in-4°. 

Mémoires  de   V Académie   impériale    des  Sciences  de  Saint-Pétersbourg , 
Vil*  série,  tome  XXV,  n"  9  et  dernier  :  Die  Spiral-Gewundenen  Foramini- 
feren   des  Russischen  kohlenkalks ,  von  Valérian-V.  Môller.  Saint-Péters- 
bourg, 1878;  in-4°- 

Del  Fiume  Teyere/yjflr  Alessandro  Betocchi.  Ronia,  1878. 


*;66 


Septembre  1878. 


Observations  MéTÉOROLOGignj 


TliERMOJlCTRES 

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13,5 

0,3 

25 

750,9 

4,5 

■5,7 

10,1 

-  4,8 

II, I 

11,3 

2.  ,6 

.4,0 

.3,2 

i3,7 

8,1 

85 

0,3 

1,3 

2.,i 

0,3 

26 

754,3 

10,7 

16,8 

i3,8 

-  0,7 

.3,0 

1 1  ,G 

6,4 

i5,8 

■  3,9 

■4 ,0 

9,. 

89 

2,2 

1,8 

11,2 

0,3 

27 

759,8 

4,5 

■7,4 

.1,0 

-  3,4 

.1,5 

13,1 

3. ,6 

'7,0 

i3,3 

.3,8 

8,0 

82 

ï>7 

23,2 

0,8 

28 

759,7 

9,8 

'8,7 

.'1,0 

-  0,1 

'4,0 

'3,9 

'7,9 

17,6 

i4,o 

.4,0 

9.7 

88 

i»i 

12,8 

0,; 

29 

755,9 

5,8 

20,4 

i3,i 

-  ',3 

'3,4 

■4,2 

27,0 

19,0 

"1,. 

'4,3 

9,6 

87 

(0,2) 

1,5 

13,8 

0,4 

3o 

752,7 

7,' 

20,2 

'3,7 

-0,6 

.3,5 

12,2 

22,7 

.5,6 

'4,3 

.4,6 

8.6 

81 

(0,2) 

2,3 

■  4,4 

0,2 

(6)  (23)  (24)  Moye 

nne  des  24  heures.  — 

(7)    ('2) 

(i3)(i 

5)  (18)  (19)  (20)  (21)  Moyenne  des  obs 

ervations  sexl 

oraires 

(8)  Moyennes  des 

cinq  observations  triho 

raircs  c 

0  O*"  m. 

à  6''  s.  Les  degrés  actinoinétriques  son 

t  ramenés  à  la 

constar 

te  sola 

rc  10c. 

(5)  La  moyenne  d 

te  normale  est  déduite 

des  mo 

yennes 

températures  extrêmes  de  Go  années  c 

'observations. 

{(\)  (9)  Demi-somi 

ne  des  extrêmes  pour 

:haque 

3scillali 

on  complète  la  ],lus  voisine  de  la  pér 

ode  diurne  in 

iiquée. 

[ii){i'ô)  Lesijjne 

W  indir|uo  l'ouest,  con 

formëm 

ent  i  la 

décision  delà  Conférence  international 

6  de  Vienne. 

(i/|)  Les  nomI>res 

entre  parentlK-ses  ind 

iqucnt 

:xclu6iv 

cmcnt  la  quantité  d'eau  de  brouillard. 

de  givre  ou  d( 

.  rosée. 

= 

ssa- 

(  567 


FAITES  A  l'Observatoire  de  Montsouris. 


Septembre  1878. 


!= 

MAGNÉTISME  TEURESTRE 

VENTS 

f 

< 

a 

(moyennes  diurnes). 

4  20 

Qiùtres. 

C5 

3 

u 
a 

0 

H 

a: 

c 

0 

H 

!a 

0 
.j 

a 

T. 

REMARQUES. 

1  È 

■3    a 

g  î 

a      u 

If 

0  --^ 

a  — 
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0  s   w 

a  2  0 

«  3  a 
£  S  S 

fis) 

(10) 

('0) 

(?>) 

(") 

i:^^') 

(  ■■■:.  ) 

(26) 

(J5) 

9 

I 

0  1 
17.    0,'| 

65°33',  I 

1,9339 

4,6jo9 

W 

km 
('6,4) 

(2^5) 

NW     A 

Pluv.apr.-midi,  notamm.de  la"- 20"°  il  I2»35'". 

2 

, 

NNW 

(9.9) 

(0,9) 

N 

Forte  rosée  le  soir. 

3 

16.59,9 

32,5 

9336 

65o8 

ENE 

8,5 

0,7 

NW     i 

I 

Dépôt  de  rosée  mesurable  le  matin. 

l> 

17.    0,2 

33,4 

93  ■•!7 

65o6 

E 

12,3 

>,4 

W  i  SW  A 

5 

Halo  solaire.  Rosée  le  soir. 

5 

17.    0,2 

32,6 

9334 

65o4 

ssw 

10,0 

0,9 

SSW 

6 

Assez  forte  rosée  le  soir. 

6 

17.    0,1 

.32,5 

9331 

6497 

SàWetNW 

11,0 

■ ,  ■ 

WNW 

5 

Id. 

7 

16.59,7 

32,3 

9331 

6490 

N 

8,0 

0,6 

NW  iïN 

5 

Brumeux.  Assez  forte  rosée  le  soir. 

8 

16.59,5 

32,5 

9326 

fi483 

N  à  W 

7,8 

0,6 

wisw 

6 

Gouttes  de  pluie  le  soir. 

9 

16. 58, 3 

32,5 

9334 

65o6 

NW 

11,8 

1,3 

NW 

6 

Gouttes  de  pluie  l'après-midi. 

10 

17.  0,2 

32,8 

9334 

65  ro 

NE  à  NW 

5,5 

0,3 

N 

6 

Pluie  de  i^  3o"  à  1 0''  So"  m.  Ass.  forte  rosée  les. 

II 

17.  0,3 

32,4 

9340 

63i3 

NE 

10,2 

1 ,0 

ENE 

0 

Rosées  mesurables.  Très-vaporeux. 

II! 

16. 58, 9 

3i,8 

9342 

65o2 

NW 

12,3 

■  •4 

WNW 

3. 

Id.  le  matin.  V.-iporeux,  brumeux. 

i3 

16.59,3 

33,2 

9335 

6526 

WNW 

.6,7 

2  fi 

NNW 

9 

Presque  toujours  couvert. 

l.'l 

17.  1,0 

33,3 

9333 

6524 

NW 

11,3 

'  ,2 

NNW    /t 

3 

Vaporeux,  brumeux.  Rosées. 

i5 

S 

12,8 

1,5 

SW  à  NW 

Rosée  mesurable  le  matin.  Ciel  variable. 

i6 

16.59,6 

32,7 

9337 

65i7 

W 

24,2 

5,5 

W 

6 

Bourrasques.  Pluie  de  4''  à  ^^ùfi"  m. 

'7 

17.  0,8 

32,8 

9336 

65i6 

w  à  s 

■6,7 

2,6 

WJSW 

6 

État  du  ciel  variable. 

i8 

iG.59,9 

32,7 

9339 

6520 

S  à  WNW 

25,1 

5,9 

SW 

7 

Boarrasqncs.  Pluvieux  i'apr.-midi  et  le  soir,  surtout 
do  3  li.îom.  à  E,  h.i5  m. 

'9 

16.59,6 

32,7 

9336 

65i3 

W  à  S 

.5,8 

2,4 

w 

3 

Petite  pluie  apr.-midi.  Assez  forte  rosée  le  s 

10 

17.  0,4 

33,1 

9336 

6525 

S  à  WNW 

17,0 

2,7 

WSW 

5 

Pluie  de  \^  ia'°^  à  \^hw^  soir. 

11 

■6.59,9 

32,9 

9341 

6532 

N 

9,0 

0,8 

NNW 

4 

Ciel  découvert  le  soir  et  rosée  mesurable. 

3J 

16. 5g, S 

32,9 

9346 

654'| 

SE 

8,5 

0,7 

SW     A 

8 

Rosée  mesurable  le  m.  Halo,  puis  ciel  couv 

23 

17.  0,1 

33,2 

9342 

65/|2 

S  à  W 

■8,7 

3,3 

WSW 

8 

Temps  de  bourr.  et  de  pluies,  surtout  le  soir 

M 

16.59,5 

33,0 

9343 

6539 

SSW 

7,5 

0,5 

SW 

5 

Rosée  mesurable  le  m.  et  s.  Léger  brouillard 

JD 

17.  0,6 

32,8 

9350 

655o 

S  ii  W 

9,9 

0,9 

NW 

7 

Id.  et  petite  pluie  vers  io''i5"  soir. 

■i6 

16.59,9 

34,2 

9329 

6540 

SW  àN 

10,6 

I ,  ■ 

NNW 

7 

Pluv.  le  m.  de  -',  h.3ijm.â5  h.  3o  m.  et  gouttes  rapr.-midi 

V 

17.   0,.'| 

33,3 

9340 

6541 

SWà  NW 

7,6 

0,5 

NNW 

6 

État  du  ciel  variable.  Rosées  matin  et  soir. 

î8 

17.  0,7 

33,4 

9343 

655o 

Variable. 

5,2 

0,3 

NW     A 

5 

Rosées.  Brumeux  le  s.  avec  brouill.  sur  Paris 

29 

17.   1,6 

33,4 

9336 

6536 

ESE 

4,8 

0,2 

ENE 

3 

Brouill.  assez  dense  le  m.  Rosées  mesurables 

3o 

16.59,5 

34,3 

9332 

6558 

W 

17,0 

2,7 

W 

5 

Brouill.  le  m.  sur  Paris.  Rosées  mesurables. 

Oscillations  barométriques 

extrême 

3  :  de  763°'",  5 

le  2  ver 

s  minui 

t  à  754»>»,8  le  5  il 

3'' 20"  m.;  de  761™",  7  le  n  à  9'' m. à  749"", 9 

le  i6ii2''20»m.;de  761»»,! 

le  17  i»  9 

'4o°  m.  à  751 

-,41e 

18  à  (i^ 

5™  soir  ;  de  737°" 

",5  le  19  il  io''5o"  m.  à  752»", 7  le  20  à  8'»  m.; 

de  760"",!  le  21   il  gi»  soir  à  7. 

i»",2le 

23  iie^iS"  se 

ir  ;  de 

760"", 6 

le  27  à  9'' 45"  SI. 

ir  à  751™™, 6  le  3o  à  7'^ 25"'  m. 

Vitesses  1 

uaxima  d 

i  vent  h 

20™  de  h 

auteur  :  de  38'' 

»,5  lei: 

;  de  45 

"■".ôle  16; 

de  5o 

i"», 0  le  ! 8 ;  de  39""", 5  le  23;  de  35''", 51e  3o. 

(  568  ) 


Moyennes  boeaibes  et  moyennes  mensuelles  (Septembre  1878). 


6^  M.     S^M.      Midi. 


Si-         eh 


Déclinaison  magnétique 16°-+- 

Inclinaison  »  ; 65°  + 

Force  magnétique  totale 4>"t- 

Composante  horizontale i ,+ 

Composante  verticale 4;-*- 

Electricité  de  tension  (éléments Daniell). . . 


55,8 
33,1 
6523 
9340 
33i6 
6,8 


56,9 
34,3 

6522 

9319 

2821 


66,2 
33,0 
65o6 
9328 
2299 
19,0 


63,7 
32,6 
6524 
9341 
23i3 

12,3 


61 ,0 
32,8 
6529 
9342 
2319 
17,6 


9h 

58*3 
32,9 
653o 
9340 

2330 
14, î 

mm 


MIqqU.     MoyenDea. 


37, 1 
32,9 
6329 
9340 

2320 

9>3 

mra 


Baromètre  réduit  à  0" 756,20  756,65  756,29  755,83  755,83  736,40    756,37 

Pression  de  l'air  sec 746,66  746,1 3  746,07  745,93  745,76  746,29    746,57 

Tension  de  la  vapeur  en  millimètres 9,54     10, 52     10,2a       9,90     10,07     10,11         9,80 

Etat  hygrométrique g4 ,6      81,8      64,1       62,9      73,4      84,9        gi,6 

00  00  000 

Thermomètre  enregistreur  (nouvel  abri) n,57     i5,i7     18,39     '8,5i     16,57     i4i48     12,93 


Thermomètre  électrique  à  20  mètres 11,27 

Degré  actinométrique 4>53 

Thermomètre  du  sol.  Surface 10, 48 

»                    à  o"", 02  de  profondeur.. .  i5,4i 

»                    à  o'",io              •             ...  16,44 

•  à  o",20               »             ...  17,06 

•  à  o™,3o               •             ...  17,19 


i5,65     18,61     18,55 
46,49     57,39     37,36 


21,13 

.5,47 
16,25 
16,90 
17,  i3 
mm 
1,65 


25,8'4 
16, 65 
16, 5o 

16,79 
17,00 

mm 

i,i3 


21,74 

17,83 
17,22 
16,95 
16,96 
mm 
,89 


Udomètre  enregistreur 4,86 

Pluie  moyenne  par  heure 0,027  0,018     o,oi3     o,o32 

Évaporation  moyenne  par  heure o,oao  0,049     0,189     0,206 

Vitesse  moy.  du  vent  en  kilom 9,71  10, 3i     i4,3i     16,22 

Pression  moy.  en  kilog.  par  mètre 0,89  1,00       1,93      2,48 

Données  horaires. 

Enregigtreura. 


16, 4i 
1,28 

i4,o3 

17,92 

>7>74 

'7,29 

"7,09 

mm 

4,83 

o,o54 

o,  171 

14,75 

2,05 


13,98 

> 

II  ,56 
17,23 

'7,70 
17,51 


12,54 

u 

10,20 

16, 5i 
17,30 
17,47 


17,28     17,33 


17.  0,0 
65.33,0 

4,6522 

1,9337 

4,23i4 

l3,2 

mm 

756,17 
746,26 

9,9' 
80,9 

o 
■4,97 
'4'7' 

29,4' 

i5,i4 
16,62 

17,00 

17,  i5 
17, i5 
mm 
t.    21,18 


Décli- 
naison. 


l''mat.  16.58,7 


2 

3  . 

4  » 

5  » 

6  » 

7  » 

8  . 

9  . 
lU  » 
11  » 
Midi.. 


60,^ 
Oi  ,2 

(io,4 

58,3 


3-4,2 

5'|,5 
,50,9 
60,5 
C'1,0 
66,2 


Pression. 

m  ni 
756,25 
56, 10 
56,00 
55,90 
56, 06 
55,33 
56, 40 
56,55 
56,62 
56, 60 
56,49 
56,32 


Tempér.   Tempér. 
a  nouvel 

20".  abri. 


Pluie 
à 

3-. 


11,94 
1 1,26 
10.64 
10, 3i 
10, 5o 
II  ,26 
12,54 

■4.09 
i5,63 


12,76 

12,43 

12,17 

11,92 

11,60 

11,57 

12,37 

i3,8o 

15,17 
17,02  16,34  0,48 
18,00  17,41  0,63 
18,61      18,39     0,00 


",09 
0,63 

■  ,90 

1,25 

0,63 

0,76 
0,27 


Vitesse 

du 

vent, 
k 

9,20 

9.95 
10,32 

10,17 

9.^5 

9>39 

9,66 

10,39 

10.99 
i3,27 
14,36 
i5,4i 


5,18      0,65 

o,o58    0,007  " 

0,078    0,042  t.  65,  i3 

ii,5i     10,00  12,07 

1,25      0,94  1,37 


Enreeislreurs. 


Ucures, 


Tempér.  Tempér.    Pluie 


„,  .  r  —  - f---    Vltessa 

Dôch-       Pression.  a  nouvel  à           du 

nalsOQ.  ;o".         atri.  3".  vent, 

o      ,               mm  o               o  mm          k 

f-soir  16.66,5    756, i3  i8,S0  18,78  1,41  15,39 

2    .           65,4      55,94  18, 84  18,79  ',37  i5,93 

55,80  18, 56  18, 5i  0,11  17,34 

55,73  18, o3  18,09  2,65  16,21 

55,76  17,30  17,55  1,87  14,76 

55,85  16,42  16,57  o,3o  13,28 

55,02  i5,5o  15,71  1,1 3  12,47 

56,21  14, 65  i5,o5  1,56  11,17 

56,38  13,98  14,48  2,49  10,88 

56,48  i3,48  13,82  0,52  10,59 


5  » 

6  « 

7  . 

8  » 

9  » 

10  . 

11  . 
Minuit 


63,7 
62,2 
61,3 
61,0 
60,6 

59,7 
53,3 
57,0 
56,5 
57,. 


56,49     i3,o4     i3,35    o,i3      9,62 
56, 40     12,55     12,93       .  9,80 


Thermomètres  de  l'ancien  fliW  (moyennes  du  mois). 

Des  minima 10°,  i  Des  masima 20°,  4  Moyenne 150,3 

Thermomètrei  de  ta  surface  du  sol. 

Des  minima S",  2  Des  maxima 310,1  Moyenne 190,6 

Températures  moyennes  diurnes  par  pentades. 

7.7 


1878.   Août  29  à  septembre  3.     17,0 
Septembre  3  à  sept.  7.  .     18,4 


Septembre    8  à   12. 
»  |3  il  17. 


Septembre  18  à  33. . 
»  23  à  27. . 


13,5 

11,5 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  MARDI  22  OCTOBRE  1878, 

PRÉSIDÉE  PAR  M.  DAUBRÉE. 


MEMOIRES  ET  COMMUIVICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE, 

M.  le  Président  annonce  à  l'Académie  la  perte  douloureuse  qu'elle  vient 
de  faire  dans  la  personne  de  M.  Bienaymé,  Académicien  libre,  décédé  le 
19  octobre  1878.  M.  Bienaymé  appartenait  à  l'Académie  depuis  l'année 
i852. 

M.  le  Président  annonce  à  l'Académie  la  perte  douloureuse  qu'elle  a 
faite  dans  la  personne  de  M.  A,  Lejmerie,  Correspondant  de  la  Section  de 
Minéralogie,  décédé  à  Toulouse  le  5  octobre  1878.  M.  Leymerie  avait  été 
nommé  Correspondant  en  1873. 

M.  Des  Cloizeacx  donne  lecture  de  la  Note  suivante,  sur  les  travaux  de 

M ,  Delajosse  : 

«  M.  Delafosse  (Gabriel),  né  à  Saint-Qnentin  (Aisne)  en  1796,  admis  à 
l'Ecole  Normale  en  i8i3,  fut  l'élève  de  Haûy  et  son  collaborateur  pour  la 
seconde  édition  de  son  Traité  de  Minéralogie. 

»  Nommé  aide-naturaliste  au  Muséum  en  1817,  il  remplit  ces  modestes, 
mais  utiles  fonctions,  pendant  vingt-quatre  ans,  avec  un  zèle  et  un  dévoue- 

C.  R.,  1878,  2»  Sanestre.  (T.  LXXXVll,  N»  17.)  77 


(  570) 
ment  à  la  Science  dont  il  ne  s'est  jamais  départi  durant  sa  longue  carrière. 

»  Rédacteur  de  nombreux  articles  pour  le  Journal  de  Féinssac  et  le 
Dictionnaire  d'Histoire  naturelle  de  d'Orbigny,  il  a  publié  plusieurs  Mé- 
moires importants,  dont  les  principaux  sont  : 

»  En  1818,  ((  Sur  l'électricité  des  minéraux  ». 

»  En  1826,  «  Observations  sur  la  méthode  générale  du  Rév.  W.  Whe- 
well  pour  calculer  les  angles  des  cristaux  ». 

»  En  1840,  a  Recherches  relatives  à  la  cristallisation  considérée  sous 
les  rapports  physiques  et  mathématiques  ». 

»  En  1848,  «  Mémoire  sur  une  relation  importante  qui  se  manifeste  en 
certains  cas,  entre  la  composition  atomique  et  la  forme  cristalline  » . 

»   En  i85i,  «  Mémoire  sur  le  plésioniorphisme  des  espèces  minérales  ». 

»  En  i856,  «  Sur  la  structure  des  cristaux  et  ses  rapports  avec  les  pro- 
priétés physiques  et  chimiques  ». 

»  En  1857,  «  Sur  la  véritable  nature  de  l'hémiédrie  et  sur  ses  rapports 
avec  les  propriétés  physiques  des  cristaux  ». 

»  En6n,  en  i858,  parut  son  «  Nouveau  Cours  de  Minéralogie  »,  ouvrage 
remarquable  qui,  outre  la  description  des  espèces  minérales,  offre  le 
résumé  des  idées  professées  par  l'auteur  sur  la  cristallographie  et  les  causes 
probables  de  l'hémiédrie. 

»  A  la  suite  de  l'Exposition  de  1867,  il  fut  chargé  par  le  Ministre  de 
l'Instruction  publique  de  rédiger  le  Rapport  sur  les  progrès  de  la  Minéra- 
logie. 

»  M.  Delafosse  a  successivement  ou  simultanément  rempli  les  fonctions 
suivantes  : 

»  En  1822,  conservateur  des  collections  de  la  Faculté  des  Sciences, 
autorisé  à  suppléer  le  professeur  de  Minéralogie. 

»  De  1826  à  1857,  maître  de  conférences  à  l'École  Normale  supérieure. 

»  De  1841  à  1875,  professeur  de  Minéralogie  à  la  Faculté  des  Sciences, 
où  il  succédait  à  Rendant. 

»  De  1857  à  1875,  professeur  administrateur  au  Muséum  d'Histoire 
naturelle. 

»  En  1857,  il  remplaça  à  l'Institut  Élie  de  Beaumont,  nommé  Secrétaire 
perpétuel. 

»  Fidèle  à  ses  devoirs,  notre  regretté  confrère  a  continué  ses  leçons 
tant  que  ses  forces  le  lui  ont  permis  et,  l'année  dernière  encore,  nous 
l'avons  vu  prendre  une  part  assidue  à  nos  séances,  lorsque  déjà  ses  pas 
chaiicelanls  auraient  pu  justifier  aux  yeux  de  tous  un  repos  bien  mérité  ». 


(  57'  ) 

THERMOCHIMIE.  ~  Sur  la  formation  thermique  des  combinaisons  de  l'oxyde 
de  carbone  avec  les  autres  éléments.  Note  de  M.  Berthelot. 

«  1.  L'oxyde  de  carbone  se  combine  aux  éléments  à  la  façon  de  l'hy- 
drogène, en  donnant  naissance  à  un  oxyde,  l'acide  carbonique;  à  un  chlo- 
rure, l'oxychlorure  de  carbone;  à  un  sulfure,  l'oxysulfure  de  carbone,  etc.; 
propriétés  qui  l'ont  fait  quelquefois  assimiler  à  un  radical  composé,  désigné 
sous  le  nom  de  carbonyle.  Sans  attacher  plus  d'importance  qu'il  ne  con- 
vient à  cette  assimilation,  il  m'a  paru  intéressant  d'examiner  la  chaleur 
dégagée  dans  ces  diverses  combinaisons. 

»  2.  Chlore.  —  Le  gaz  chloroxycarboniqne  a  été  absok'bé  par  une  solu- 
tion étendue  de  potasse  contenue  dans  une  fiole  calorimétrique;  on  a  me- 
suré la  chaleur  dégagée,  puis  dosé  le  chlore  fixé  dans  la  liqueur.  Les  poids 
du  composé  absorbé  .par  la  potasse,  dans  quatre  essais,  ont  été  ainsi 
trouvés:  is%i54;  i^^iSi;  i-%']?><^;  i'''',i92. 

»  La  chaleur  dégagée  a  été  trouvée,  en  moyenne,  vers  ao  degrés,  pour 
COCl  =  49^'',5  :  ^-  56,1,  d'où  l'on  déduit  : 

CO  Cl  gaz -4-  HO  +  eau  =  COMissous  -i-  HCl  dissous -i-  32,3 

C  (diamant)  +  O  -t-  Cl  =  COClgaz +  22,3 

Ou  pour  C=  +  0=  4-  CP .  .    -^-  44'^ 

CO  -t-  Cl  =  COCl  :  -t-  9,4;  ou  C=0=+  CI' +  i8,8 

»  J'aurais  désiré  joindre  à  ce  résultat  la  chaleur  de  formation  du  brom- 
oxyde  de  carbone,  dont  l'existence  a  été  annoncée  il  y  a  quelques  années; 
mais  il  m'a  été  impossible  d'obtenir  la  moindre  trace  de  ce  composé,  en  ex- 
posant au  soleil  un  mélange  de  brome  et  d'oxyde  de  carbone,  soit  pendant 
quelques  heures,  soit  même  pendant  quelques  mois  ('  ). 

»  3.  Soufre.  —  On  opère  de  même  l'absorption  de  l'oxysulfure  de  car- 

(')  Dans  un  ballon  ])Iein  d'oxyde  de  carbone  sec  et  pur,  on  place  une  ampoule  scellée, 
renfermant  un  poids  de  brome  pur  et  sec,  équivalant  à  la  moitié  de  l'oxyde  de  carbone  en- 
viron. On  ferme  le  ballon  à  la  lampe,  puis  on  brise  l'ampoule.  Même  après  plusieurs  mois 
d'exposition  au  soleil,  on  observe,  en  ouvrant  le  ballon,  un  accroissement  de  tension,  pré- 
cisément égal  à  la  tension  de  la  vapeur  du  brome,  à  la  même  température.  En  agitant  avec  du 
mercure,  on  retrouve  précisément  le  volume  initial  d'oxyde  de  carbone.  Ces  résultats  sont 
nets  et  faciles  à  constater.  Les  observations  de  M.  Sichiel,  qui  avait  cru  observer  des  in- 
dices de  combinaison  (i863),  doivent  être  explicables  par  la  présence  de  l'eau  ou.de  quelque 
impureté  dans  le  brome. 

77-- 


(  572  ) 
bone  gazeux  par  la  potasse,  avec  la  précaution  de  remplir  à  l'avance  la 
fiole  calorimétrique  avec  de  l'azote,  et  de  la  balayer  à  la  fin  avec  le  même 
gaz;  précaution  sans  laquelle,  d'une  part,  l'oxygène  de  l'air  peut  interve- 
nir, et,  d'autre  part,  la  réaction  de  l'alcali  sur  le  gaz  supérieur  se  prolonge 
indéfiniment.  Mais,  en. opérant  ainsi,  avec  le  concours  d'une  bonne  agita- 
tion, l'absorption  s'effectue  bien,  quoique  lentement  (i5  à  20  minutes), 
et  l'expérience  se  termine  nettement.  On  a  admis  dans  les  calculs  que  l'oxy- 
sulfure  de  carbone  était  changé  par  la  potasse  en  cai'bonate  el  sulfure  : 

COS  +  2RO  -  CO'lv  +  RS. 

»  La  réalité  de  cette  réaction  a  été  démontrée  par  deux  vérifications 
thermiques  :  la  première  consiste  à  ajouter  dans  la  liqueur,  aussitôt  après 
la  réaction,  une  proportion  équivalente  d'acide  acétique  et  à  mesurer  la 
chaleur  dégagée.  On  déduit  de  ce  nombre  la  chaleur  dégagée  par  la  réaction 
de  la  potasse  étendue  sur  les  produits  dérivés  de  l'oxysulfure.  Ces  essais  ont 
donné -1- i3,G  et  +14,0,  moyenne  -f-i3,9  :  ce  qui  est  précisément  la 
somme  (10,1  -+-  3,8)  des  chaleurs  de  neutralisation  de  l'acide  carbonique 
dissous  et  de  l'acide  sulfhydrique  dissous  par  la  potasse. 

»  Pour  plus  de  certitude,  on  a  ajouté  à  la  liqueur  précédente  une  solu- 
tion étendue  d'acétate  de  plomb,  afin  de  changer  l'hydrogène  sulfuré  sup- 
posé en  sulfure  de  plomb,  et  l'on  a  mesuré  la  chaleur  dégagée  :  on  a  trouvé 
+  6,8  dans  les  deux  essais,  c'est-à-dire  exactement  la  différence  entre  la 
chaleur  de  formation  de  l'acétate  de  plomb,  4-6,5,  et  celle  du  sulfure 
de  plomb,  -+-  1 3,3,  au  moyen  de  l'oxyde  de  plomb.  Cette  dernière  vérifica- 
tion est  tout  à  fait  décisive. 

»  Le  poids  de  i'oxysidfure  absorbé  se  calcule  en  déterminant  sur  une 
paitie  de  la  liqueur,  additionnée  d'acide  acétique  et  diluée,  la  dose  de 
l'hydrogène  sidfuré,  au  moyen  d'une  solution  titrée  d'iode.  Dans  trois 
essais,  ce  poids  a  été  trouvé:  +o,524;  -(- 0,592;  -+-o,548.  Les  chaleurs 
dégagées  par  la  réaction  du  gaz  oxysulfurede  carbone  sur  la  potasse  étaient  : 
+  24,22;  +  23,90;  +  24,01  :  moyenne  4-  24, o4- 

n  D'où  l'on  déduit  : 

COS  gaz  +  HO -I- eau  =  CO- dissous  +  IIS  dibsoiis -f-io,i 

C  (diamant)  +0  +  S  solide  =  COS  gaz +9,8;  pour  C»+ 0'+ S' +«9,6 

CO  H-  Ssolide  =  CO  S  gaz —    3 ,  i 

CO  +  S  gaz  =  COSgaz—  1,8;  pourC^O' +S=  gaz —    3,6 

)»  Le  dernier  nombre  est  négatif  ;  ce  qui  répond  à  la  faible  stabilité  de 


(  573  ) 
l'oxysulfure  de  carbone.  Sa  transfornialion  en  sulfure  de  carbone  acide 
carbonique 

2C-0'S-  --=  C=S'  +  C'O'  dégagerait,  ;i  !a  température  ordinaire,  environ.. .  ,      +  4")  o 

On  sait  que  celle  réaction  a  lieu  aisément  au  rouge. 

»  4.  Comparons  maintenant  les  combinaisons  de  l'oxyde  de  carbone  et 
de  Yoxj'cjène  avec  les  précédentes. 

C- ->r  0'  =  C'0'  dégage,  d'après  mes  expériences  (') +68,3. 

»  On  a  dès  lors  : 

OO'+O' H-68,2      H'   i-0>       =:H'0'gaz +59,0 

C=0'  +  S=ga/^ —    3,6      H'  +  S'gaz  =  H=S' -t-    7,2 

C'O'-f-CP +18,8      HM-Cl'      =:H'C1' -J-44,o 

»  L'ordre  relatif  des  dégagements  thermiques  est  le  même,  mais  non  leur 
grandeiu'  absolue,  non  plus  que  celle  de  leurs  différences.  Les  chaleurs 
dégagées  par  les  combinaisons  chlorurées  et  sulfurées  de  Toxyde  de  car- 
bone sont  moindres  que  par  celles  de  l'hydrogène  (-),  ce  qui  répond  à  leur 
moindre  stabilité.  » 


TllERMOClllMlE.    —  Diverses  dclenninations  thermiques  ;  par  M.  BiîiiTUELOT. 

»   Acide  borique.  —  ]'ai  trouvé  : 

B0%  3H0(62E') +2ooH=0'  à   i4'>,7 — 4,90 

»  »  à  1 3°,  5 —  4  '  7  3 

Moyenne —  4)8i   à  iB", 6. 

Le  incme  acide  dissous  à  i3°,5  dans  NaO  (l'^'i  1=  2'"),  en  proporlion 

équivalente,  a  dégagé -4-    5,3 

Ce  qui  ferait  pour  l'acide  dissous +10,10 

valeur  concordant  avec  mes  expériences  et  celles  de  M.  Thomsen  sin-  la 
chaleur  de  neutralisation  de  l'acide  borique  par  la  soude,  dans  les  mêmes 
rapports  d'équivalence  et  de  concentration. 


(')   Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  S"  série,  t.  XIII,  p.  i3. 

(^)  La  condensalion  de  l'oxydilorure  de  carbone  est  double  d'ailleurs  de  celle  de  l'acido 
clilorliydrique. 


{  574  ) 
»   D'autre  part, 

BO'  anhydre  dissous  dans  NaO  (i*'!  =  4'").  en  proportion 

équivalente,  a  dégagé  à  i3°,5 -'v  i3,73. 

»  Pour  vérifier  si  l'acide  borique  atteint  immédiatement  dans  ces  circon- 
stances son  état  définitif,  sans  offrir  quelque  condition  intermédiaire,  ana- 
logue à  celle  de  l'acide  métaphosphorique,  j'ai  ajouté  aussitôt  à  la  liqueur 
I  équivalent  d'acide  chlorhydrique.  Lh  différence  entre  l'effet  thermique 
observé  et  la  chaleur  de  formation  du  chlorure  de  sodium  a  donné,  pour 
la  chaleur  de  formation  du  borate  de  soude  ;  -f-  10,09,  valeur  exactement 
concordante  avec  les  précédentes.  Rien  n'indique  donc  l'existence  de 
l'état  supposé,  dans  les  conditions  de  mes  expériences. 

H   On  lire  des  nombres  précédents  : 

BO'  -h  3H0  liquide  =  BO',  3H0  cristallisé +8,4 

B0'+ 3H0  solide    =  B0',3H0  cristallisé  :+ 6,3,  soit.  .      -f-2,1   pour  HO 

valeurs  intermédiaires  entre  les  chaleurs  d'hydratation  des  acides sulfurique 
solide  (+  9,9)  ou  phosphorique  (+  4,7  <  3)  et  celles  des  acides  azotique 
solide  (+  1,1)  ouiodique  (+  0,8). 

)i   2.  Cluomale  de  soude.  —  J'ai  trouvé  : 

CrO'N  a  séché  dans  le  vide  à  froid,  i  jiartie  -l-4o  à  80  parties  d'eau  à  10°, 5, 

dégage -M  ,08  et  -i- 1  ,06 

»       séché  à  l'étuve  à  i5o  degrés -i- 1 ,20 

»       fondu  au  rouge +  '  >68 

mais  ce  dernier  échantillon  offrait  des  indices  de  décomposition. 

CrO'Na,  4H0  (i  partie  dans  5o  parties  d'eau)  à  ii  degrés —3, 81 

»  autre  préparation — 3,78 

CrO'Na,  loIlO  solide  (i  partie  dans  ^o  parties  d'eau),  à  10",  5 ^7>9° 

Le  même  composé  liquide,  à  l'état  de  surfusion —  1 5  745 

»  Chaleur  spécifique  de  cet  hydrate  fondu:  0,68  entre  48", 5  et  10°, 5, 
soit  pour  I  équivalent  :  ii5,7;  valeur  supérieure  d'un  peu  plus  de  moitié  à 
la  chaleur  spécifique  du  sel  solide  (72  environ,  d'après  le  calcul  théorique). 

»  On  tire  de  ces  nombres  : 

»   La  combinaison  avec  l'eau 

CrO'Na -f-    4IIO ''fl^'i'*-',  'l^'^ge- •  •  •      -l-4'9  Eau  solide +a,o 

CrO'Na  +  loIlO  liquide,  dégage +9.°  Eau  solide.     ...      +(,9 

»  On  voit  que  la  chaleur  de  formation  du  deuxième  hydrate  au  moyen  du 


(  575  ) 
premier  et  de  l'eau  est  égale  sensiblement  à  la  chaleur  de  fusion  de  l'eau. 

»  La  chaleur  de  fusion  de  CrO'Na,  loHO  à  io°,5  est  égale  à  +6'°',i6; 
elle  s'élèverait  à  +  6,70  à  23  degrés,  température  de  la  fusion  normale; 
elle  est  moindre  que  celle  de  l'eau  contenue  dans  le  sel. 

»   3.  Biacétale  de  soude. 

C*H'0',  C'H'NaO'  (i  parlie  +  5o  parties  d'eau),  à  23  degrés,  dégage.  .      +1 ,87 
d'où  résulte 


C'H'O'  liquide  +  C< H' NaO' dégage. 
C  H'  0*  solide  dégage 


-  2,6 
0,1 


quantité  fort  inférieure  à  la  chaleur  de  formation  du  triacétate  :  +  5,5  ;  ce 
qui  explique  la  tendance  plus  grande  de  ce  dernier  à  prendre  naissance. 

»  4.  lodiire  de  silicium.  —  M.  Frie.lel  ayant  eu  l'obligeance  de  me  donner 
quelques  grammes  d'iodure  de  silicium,  j'ai  déterminé  la  chaleur  dégagée 
par  la  réaction  de  ce  corps  sur  l'eau  (3oo  parties)  : 

Sir  +  4^0  ^Ê^u  =  Si  0*  dissoute  +  4HI  dissous,  a  dégagé..      +85,7et  +85,8 

nombre  fort  voisin  de  la  chaleur  développée  par  la  réaction  de  l'eau  sur  le 
bromure  de  silicium  et  aussi  sur  les  bromures  et  iodures  d'aluminium. 
D'où  je  tire,  d'après  les  données  déjà  connues, 


Si-i-  V  gaz  -  Sir  solide. 


58, 0 


»  C'est  précisément  le  chiffre  prévu  par  les  analogies  {Comptes  rendus, 
t.  LXXXVI,  p.  924)  :  il  rend  compte  de  la  facile  combustibilité  de  l'iodure 
de  siliciiHii. 

»  5.  Phosphate?  terreux.  —  J'ai  déterminé  la  chaleur  dégagée  par  l'union 
de  l'acide  phosphorique  dissous  et  des  trois  bases  terreuses,  dissoutes  et 
ajoutées  par  équivalents  successifs  : 


+  CaO  diss +  i4,8 

H-  aCaO  diss..     ,      -  24,5 

+  3  CaO  diss. . .  .    -f-29,2à3o,4 


PO"H»(i  équiv    =6'^')  à  16". 

+  SrO  diss -f-  i5,o5 

-)-2SrO  diss +  25,3 

M-3  SrO  diss +  3o ,  3 


4"  et  5' CaO  ajoutés—    o,6env.?    |  4°  et  5=  SrO  ajoutés  -i-    0,7  euv. 


+  BaO  diss  ...-(-  i5,o(') 
+  2BaO  diss..    4-25,4 
-J-  3  BaO  diss.  .    -i-  3o,4 
4'et5'=BaO  diss  -4-    o,6env. 


(')  Ces  nombres  doivent  être  substitués  à  ceux  que  nous  avons  publiés  avec  M.  Lou- 
gu'.nine  sur  la  formation  des  phosphates  de  baryte  [Annales  de  Chimie  el  de  Physique, 
5*=  série,  t.  IX,  p.  33),  lesquels  ont  été  altérés,  à  l'exception  des  deux  premiers,  par  des 
fautes  de  calcul. 


(  576  ) 

»  Ces  nombres  suivent  une  progression  décroissante  :  ils  sont  analogues 
pour  les  trois  alcalis  terreux,  mais  un  peu  moindres  que  pour  la  potasse 
et  la  soude,  à  partir  de  2  et  surtout  de  3  équivalents, 

»  M.  Joly  a  fait,  dans  mon  laboratoire,  une  étude  approfondie  de  ces 
réactions  et  reconnu  que  les  pbosphates  terreux  précipités  ne  tardent  pas 
à  fixer  de  l'eau,  et  à  devenir  cristallins,  non  sans  de  nouveaux  dégagements 
de  chaleur,  phénomènes  qui  jouent  un  rôle  important  dans  les  doubles 
décompositions  :  il  publiera  prochainement  ses  recherches.    » 


OPTIQUE  PHYSIOLOGIQUE.  —  Sur  ta  vision  des  couleurs  et  parliculièremenl  de 
rinjluence  exercée  sur  la  vision  d'objets  colorés  qui  se  meuvent  circulairemcnt, 
quand  on  les  observe  comparativement  avec  des  corps  en  repos  identiques 
aux  premiers.  Premier  extrait  de  l'opuscule  de  M.  E.  Chevrecl.  [Intro- 
duction.) 

«  L'opuscule  que  je  présente  à  l'Académie  se  compose  de  deux  parties 
assez  distinctes,  quoique  toutes  les  deux  soient  relatives  à  la  vision  des 
couleurs  matérielles  en  mouvement. 

))  Mais,  après  avoir  pris  connaissance  de  ce  qu'on  a  dit  récemment  de  ce 
genre  de  vision,  de  conclusions  que  l'on  tire  de  la  composition  de  la  lu- 
mière, conformément  à  l'hypothèse  de  Thomas  Young,  selon  laquelle  il 
existerait  trois  couleurs  fondamentales,  le  rouge,  le  vert  et  le  violet,  hypo- 
thèse si  différente  c!e  l'opinion  de  Newton;  et  après  avoir  considéré  l'im- 
portance qu'on  attachait  à  la  vision  des  couleurs  en  mouvement,  sans  avoir 
étudié  les  effets  de  ce  mouvement  dans  toutes  ses  phases,  et  dans  une  des 
couleurs  simples  de  Newton,  observée  d'abord  isolément,  puis  associée 
entre  elles  et  au  blanc,  au  noir  et  au  gris,  j'ai  voulu  me  rendre  compte  par 
l'expérience  de  l'ensemble  de  ces  effets. 

»   La  première  partie  de  l'opuscule  est  l'exposé  de  ces  expériences. 

)i  La  seconde  partie  l'application  de  mes  expériences  aux  trois  contrastes 
de  couleurs  que  j'ai  distingués  :  le  premier  en  contraste  simultané,  en  con- 
traste successif  el  en  contraste  mixte. 

»  Le  blanc,  le  noir,  le  gris,  les  couleurs  rouge,  jaune,  bleue,  orangée, 
verle  et  violette,  couvrant  chacun  un  cercle  rotatif,  éprouvent-ils,  eu  égard 
à  nos  yeux,  par  le  mouvement  rapide,  quelques  modifications? 

»   Ils  en  éprouvent,  mais  ces  modifications  sont  légères. 

»  Le  cercle  blanc  prend  du  gris  plutôt  que  de  la  lumière,  puis  du 
jaune. 


(  577  ) 

»  Le  cercle  noir  perd  du  roux  ou  prend  du  bleu,  et  le  Ion  s'élève. 

»   Le  cercle  gris  se  comporte  d'une  manière  analogue. 

»  Les  six  coideurs  paraissent  plus  unies  par  un  mouvement  rapide  :  les 
unes  s'épurent  et  d'autres  se  grisent. 

M  Le  rouge,  ton  lo,  gagne  du  ton  en  prenant  du  bleu. 

»  L'orangé,  ton  lo,  se  comporte  d'une  manière  analogue,  tandis  que 
l'orangé,  ton  2,5,  paraît  baisser  de  ton. 

»  L'orangé-jaune,  ton  9  (sulfure  de  cadmium),  s'embellit  et  semble 
perdre  du  ton. 

>)  Le  jaune,  ton  10,  s'abaisse  au  ton  9,20. 

11  Le  3  jaiuie  vert  prend  du  bleu. 

»  Le  vert,  ton  10,  s'abaisse  en  prenant  du  bleu. 

»  Le  bleu,  ton  8,  peu  de  changement. 

»  Le  violet,  ton  1 1,  perd  du  rouge  ou  prend  du  bleu.  Élévation  de  ton. 

»  Le  violet  rouge,  ton  10,  perd  du  rouge  ou  gagne  du  bleu,  mais  moins 
que  le  violet,  et,  la  lumière  du  jour  variant,  il  m'a  paru  quelquefois  prendre 
du  rouge. 

»  Le  plus  grand  nombre  des  expériences  décrites  dans  la  première  partie 
de  l'opuscule  on  t  été  faites  avec  du  papier  peint  ou  des  étoffes  du  commerce, 
à  la  vérité,  après  que  leurs  couleurs  avaient  été  soumises  à  mes  types 
chromatiques. 

I)  Avant  tout,  je  me  suis  livré  à  des  observations  sur  la  vision  des  cou- 
leurs matérielles  en  mouvement,  comme  Newlon  l'avait  fait  pour  son 
cercle  représentant  les  sept  groupes  de  couleurs,  celui  de  l'indigo  compris; 
puis  j'ai  été  témoin  de  l'usiige  de  cercles  rotatifs,  dont  on  usait  conformé- 
ment à  l'appréciation  des  phénomènes,  d'après  une  hypothèse  de  Th.  Young, 
adoptée  par  M.  Helmholtz,  à  savoir  qu'il  existe  trois  couleurs  simples  :  le 
rouge,  le  verl  et  le  violet,  et  non  trois  :  le  rouge,  le  jaune  et  le  6/eu,  comme 
les  teinturiers  et  les  artistes  l'admettent.  C'est  après  cela  que,  pour  mon 
instruction,  j'ai  voulu  savoir  ce  qu'il  en  est  réellement  en  suivant  les  phé- 
nomènes depuis  leur  rapidité  extrême  jusqu'à  l'extinction  totale  du  mou- 
vement. 

»  L'ensemble  de  mes  expériences,  en  opérant  avec  des  cercles  de  38, 
de  26  et  de  14  centimètres  de  diamètre,  loin  de  me  convaincre  que  Newton 
et  Arago  étaient  dans  l'erreur  relativement  à  la  distinction  des  couleurs  et 
à  leurs  complémentaires,  et  de  plus  que  toutes  mes  expériences  sur  les  trois 
contrastes  de  couleurs,  que  le  premier  j'ai  distingué  en  contraste  simultané, 
contraste  successif  et  contraste  mixte,  étaient  fausses  ou  inexactement  inter- 
prétées, m'a  donné  la  conviction  du  contraire. 

C.  F..,  1878,  2»  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N"  17.)  78 


(578) 

»  Je  conclus  de  cette  Communication  que  les  cercles  rotatifs  dont  on  a 
fait  usage,  conformément  aux  hypothèses  de  Thomas  Young,  de  Helmholtz 
et  de  Plateau,  qui  considère  le  bleu  et  le  jaune  comme  complémentaires, 
ne  justifient  point  ces  hypothèses. 

»  Et,  fait  remarquable,  si  les  partisans  de  ces  hypothèses  considèrent 
l'exlréme  vitesse  comme  un  moyen  infaillible  de  déterminer  les  résultats 
du  principe  que  j'ai  appelé  celui  du  mélange  des  couleurs,  en  adoptant 
comme  une  vérité  que  l'on  fait  de  Vorangé  avec  le  rouge  et  \e  jaune,  du 
ve7-t  avec  ]e  jaune  et  le  bleu,  et  du  violet  avec  le  rouge  et  le  bleu,  je  n'ai  pas 
de  raison  pour  rejeter  ce  principe  tel  que  je  viens  de  le  formuler,  confor- 
mément à  l'opinion  des  teinturiers  et  des  peintres  de  tout  ordre. 

»  Je  m'estime  heureux  d'avoir  suivi  les  phases  du  mouvement  circulaire 
sur  des  couleurs  bien  déterminées,  ])uisqu'en  définitive,  dans  la  seconde 
partie  de  l'opuscule,  je  démontre  aux  yeux  que,  par  un  mouvement  dont  le 
maximum  est  de  i6oà  120  tours,  et  le  minimum  de  60  par  minute,  on  fait 
naître  la  complémentaire  de  toute  couleur  qui  est  soumise  à  ce  mouve- 
ment, et  enfin  que  toutes  les  couleurs  complémentaires  ainsi  développées 
sont  conformes  aux  résultats  des  trois  contrastes  de  couleur  précités.  » 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  l'ytlerbine,  nouvelle  terre  contenue  dans  la  gadolinite. 

Note  de  M.  C.  Maiiignac. 

«  A  la  suite  des  recherches  auxquelles  je  me  suis  livré  sur  les  terres  de 
la  gadolinite  ('),  recherches  qui  avaient  pour  but  et  qui  ont  eu  pour  ré- 
sultat de  confirmer  les  observations  de  M.  Delafontaine  sur  l'existence  de 
la  terbine  et  d'une  nouvelle  base  appartenant  au  même  groupe,  et  à  laquelle 
il  a  donné  le  nom  de  philippine,  j'avais  obtenu  quelques  grammes  d'une 
terre  présentant  tous  les  caractères  qui  appartiennent  à  l'erbine,  d'après 
les  travaux  classiques  de  MM.  Bahr  et  Bunsen,  et  de  MM.  Clève  et 
Hoglund. 

»  Je  dois  rappeler  cependant  que  le  procédé  par  lequel  je  l'avais  séparée 
des  autres  terres  de  la  gadolinite  n'est  pas  absolument  identique  avec  celui 
qu'avaient  employé  ces  chimistes.  Le  procédé  de  Bunsen  consiste  à  chauf- 
fer les  azolates  mélangés  jusqu'à  l'apparition  de  vapeurs  rutilantes,  à  ro- 
dissoudre  dans  l'eau  bouillante  et  à  séparer  le  sous-azolate  enrichi  en 
erbine  qui  se  dépose  en  petits  cristaux  aciculaires  par  le  refroidissement  de 


Archives  des  Sciences  physiques  et  naturelles,  t.  LXI,  p.  aSS. 


(  579) 
la  liqueur.  Pour  moi,  je  poussais  plus  loin  la  décomposition  des  azotates, 
jusqu'au  moment  où  la  masse  devient  pâteuse.  En  traitant  le  résidu  par 
l'eau  bouillante,  il  reste  un  résidu  insoluble  dans  lequel  l'erbine  s'est 
concentrée.  Par  l'un  ou  l'autre  de  ces  procédés,  répétés  un  très-grand 
nombre  de  fois,  on  finit  par  obtenir  une  terre  d'un  rose  pur,  qui  constitue 
l'erbine. 

»  Dans  mes  premières  recherches,  j'avais  cessé  ce  traitement  lorsque 
j'étais  parvenu  à  une  terre  rose  dont  l'équivalent  (' ),  compris  entre  128 
et  129,  correspondait  à  celui  qui  a  été  assigné  à  l'erbine  (-). 

1)  Plus  récemment,  j'ai  repris  les  produits  ainsi  obtenus,  et  j'ai  voulu 
m'assurer  si,  en  continuant  sur  eux  les  mêmes  opérations,  je  n'obtiendrais 
plus  une  nouvelle  augmentation  de  l'équivalent.  Or  j'ai  observé  un  fait  qui 
m'a  beaucoup  surpris. 

»  Tandis  que,  dans  la  première  partie  de  mon  travail,  l'accroissement 
graduel  de  l'équivalent  correspond  à  une  augmentation  d'intensité  de  la 
couleur  rose  et  des  bandes  d'absorption  caractéristiques  de  l'erbine,  il 
arrive  un  moment  où,  l'équivalent  continuant  encore  à  s'élever  lentement, 
la  coloration  rose  et  les  raies  d'absorption  diminuent  assez  rapidement, 
tellement  que  le  dernier  produit  obtenu  était  parfaitement  blanc,  ses  sels 
incolores,  et  ne  donnant  plus  de  raies  d'absorption. 

»  Les  trois  derniers  produits  obtenus  présentaient  les  équivalents  i3o,4, 
i3o,6  et  i3o,8.  Les  deux  premiers  offraient  encore  une  coloration  rose 
sensible,  surtout  pour  les  oxalates  et  les  sulfates  cristallisés.  On  peut  ad- 
mettre approximativement  le  nombre  i3i  comme  la  limite  de  l'équivalent 
auquel  on  parviendrait,  si  l'on  opérait  sur  une  quantité  de  matière  suffisante 
pour  pousser  plus  loin  encore  cette  méthode  de  purification. 

»  Il  résulte  évidemment  de  là  que  la  terre  que  j'avais  extraite  de  la 
gadolinite,  et  que  j'avais  considérée  comme  de  l'erbine,  n'était  encore 
qu'un  mélange  de  deux  oxydes  distincts.  L'un,  d'un  rose  pur  et  présentant 
un  spectre  d'absorption  très-caractéristique,  doit  conserver  le  nom  d'er- 
bine,  puisque  ce  sont  là  les  caractères  qui  ont  été  considérés  comme  les 
plus  distinctifs  de  cette  base.  L'autre  est  une  base  nouvelle,  appartenant  au 
même  groupe,  et  pour  laquelle  je  propose  le  nom  Ayiterbine,  qui  rappel- 
lera sa  présence  dans  le  minéral  d'Ytterbj',  et  ses  analogies  avec  l'yttria, 


(')  Équivalent    calculù  pour    la   formule   ErO,  ou   plus   probablement  Er' O   et  pour 
O  —  16. 

(■)    128,6  suivant  MM.  Bahr  et  Bunsen,   129,7  d'après  MM.  Clève  et  Iloglund. 

78.. 


{  58o  ) 
d'un  côlé,  par  son  absence  de  coloration,  avec  l'erbine,  de  l'autre,  par 
l'élévation  de  son  équivalent,  avec  toutes  les  deux  d'ailleurs  par  l'ensemble 
de  ses  propriétés. 

»  La  faible  quantité  de  matière  dont  je  disposais  ne  m'a  pas  permis  d'en 
étudier  beaucoup  de  propriétés;  voici  seulement  quelques  indications  qui 
établissent  son  individualité  : 

»  J'ai  déjà  signalé  sa  couleur  parfaitement  blanche  ;  ses  sels  sont  inco- 
lores; l'azotate  se  décompose  par  la  chaleur  sans  offrir  aucune  colo- 
ration. 

»  Les  solutions  d'ytterbine  n'offrent  pas  de  raies  d'absorption,  ni  dans 
le  spectre  ordinaire,  ni  dans  le  spectre  ultra-violet,  d'après  les  observations 
qu'a  bien  voulu  faire  M.  Ij.Soret.  On  discernait  à  peine,  dans  l'échantillon 
le  plus  pur  que  j'avais  pu  obtenir,  une  trace  delà  raie  la  plus  forte  de  l'er- 
bine, dans  le  jaune  vert. 

»  L'ytterbine  est  bien  moins  attaquable  par  les  acides  que  les  autres 
terres  de  ce  groupe.  Elle  ne  se  dissout  que  lentement  à  froid,  ou  par  une 
chaleur  modérée,  dans  les  acides  même  peu  étendus  d'eau.  Toutefois  elle 
se  dissout  toujours  aisément,  à  l'aide  de  l'ébullition,  en  présence  des  acides 
étendus,  même  des  acides  faibles,  comme  l'acide  acétique  et  l'acide  for- 
mique. 

n  Son  sulfate  ressemble  tout  à  fait  à  ceux  d'yttria  et  d'erbine.  Il  e.st 
très-probablement  isomorphe  avec  eux,  car  les  solutions  renlermant 
l'ytterbine  et  l'erbine  ne  donnent,  jusqu'à  la  fin,  qu'une  seule  sorte  de 
cristaux,  offrant  toujours  la  même  apparence,  leur  couleur  seule  variant 
suivant  qu'elles  renferment  plus  ou  moins  d'erbine. 

))  Le  sulfate  se  redissout  facilement,  sans  résidu,  dans  une  solution  sa- 
turée de  sulfate  de  potasse.  Il  ne  se  forme  même  pas  de  précipité  par 
l'ébullition  de  cette  solution. 

»  Une  solution  neutre  de  chlorure  d'ylterbium,  si  elle  n'est  pas  trop 
concentrée,  n'est  pas  précipitée  par  l'ébullition  avec  l'hyposulfitede  soude. 
Si  la  solution  est  très-concentrée  et  renferme  à  la  fois  Uerbium  et  l'ytter- 
bium,  on  obtient  un  précipité  plus  riche  en  erbium  que  les  bases  qui  res- 
tent en  dissolution. 

»  L'ytterbium  précipité  de  ses  sels  par  la  potasse,  et  soumis  à  un  cou- 
rant de  chlore  en  présence  d'un  excès  de  potasse,  se  redissout  complè- 
tement. 

»  Le  formiatc  se  dissout  dans  moins  de  son  poids  d'eau.  Il  cristallise  en 
petits  mamelons  cristallins,  comme  les  formiales  d'yttria  et  d'erbine.  Il  se 


(58i  ) 

décompose  comme  eux  par  la  chaleur,  en  se  boursouflant  ;  il  présente  la 
même  composition,  correspondant  à  la  formule 

Yb20%  3C=H='0='  +  4H-0. 

Il  perd  également  son  eau  de  cristallisation  à  loo  degrés, 

»  Tous  ces  caractères  établissent  suffisamment  que  cette  terre  ne  ren- 
ferme point  de  thorine,  la  seule  base  connue,  parmi  celles  dont  on  pourrait 
supposer  l'existence,  dont  l'équivalent  soit  assez  élevé  pour  que  son  mé- 
lange pût  expliquer  l'augmentation  de  celui  de  l'erbine. 

»  L'existence  de  celte  nouvelle  base,  si  difficile  à  séparer  de  l'erbine, 
peut  faire  naître  beaucoup  de  doutes  sur  l'exactitude  de  l'équivalent  attri- 
bué à  cette  dernière  terre.  S'il  m'était  permis  de  me  fiera  des  observations 
faites  sur  de  trop  faibles  quantités  de  matière  pour  être  bien  concluantes, 
je  serais  porté  à  croire  que  cet  équivalent  est  beaucoup  trop  élevé.  Il  m'a 
semblé,  en  effet,  que  le  maximum  de  coloration  rose  et  d'intensité  du 
spectre  d'absorption  correspondait  à  des  produits  dont  l'équivalent  était 
compris  entre  122  et  126,  et  qui  n'étaient  cependant  que  des  mélanges 
d'erbine  et  d'ytterbine. 

»  Peut-on  admettre  que  la  méthode  de  Bunsen  pour  la  purification  de 
l'erbine,  par  la  cristallisation  du  sous-azotate,  a  donné  lieu  à  l'élimination 
de  l'ytterbine,  en  sorte  que  l'erbine  étudiée  par  les  savants  allemands  et 
suédois  en  fût  exemple  ? 

»  La  difficulté  de  se  procurer  la  gadolinite  en  quantité  suffisante  et 
l'exlrème  longueur  du  travail  nécessaire  pour  en  retirer  l'erbine,  qui  n'y 
existe  d'ailleurs  souvent  qu'en  très-faible  proportion,  ne  me  laissent  guère 
l'espoir  de  pouvoir  résoudre  moi-même  ces  questions  et  établir  d'une  ma- 
nière plus  complète  les  propriétés  de  l'ytterbine. 

»  C'est  pourquoi  j'ai  voulu  appeler  sur  ces  faits  l'attention  des  chimistes, 
et  particulièrement  de  ceux  qui  ont  pu  disposer  dans  leurs  travaux  d'une 
quantité  notable  d'erbine  et  qui  en  posséderaient  encore,  dans  l'espoir 
qu'ils  voudront  bien  diriger  leurs  recherches  sur  ce  sujet,  et  s'assurer  si 
cette  terre  ne  renfermait  pas  la  nouvelle  base,  dont  l'existence  me  paraît 
incontestable. 

»  Adoptant  provisoirement  pour  l'ytterbine  l'équivalent  i3i,  on  en  dé- 
duit, pour  le  poids  atomique  de  l'yllerbium,  les  valeurs  ii5  ou  172,5, 
suivant  qu'on  attribue  à  son  oxyde  la  formule  YbO  ou  Yb-0^  « 


(  582  ) 

ANATOMIE  COMPARÉE.   —   Stir  la  dentition  des  Smitodons. 
Note  de  M.  P.  Gervais. 

«  Les  Smilodons  sont  ces  grands  Félis,  fossiles  dans  les  cavernes  ainsi 
que  dans  les  terrains  pampéens  de  l'Amérique  méridionale  (Brésil  et 
République  Argentine),  qui  portent  à  la  mâchoire  supérieure  une  paire 
de  canines  en  forme  de  longs  poignards.  Feu  M.  Lund,  à  qui  l'on  doit 
tant  de  curieuses  découvertes  relatives  aux  Mammifères  éteints,  de  la  pre- 
mière de  ces  deux  régions,  a  d'abord  désigné  l'espèce  de  ces  redoutables 
carnivores  sous  le  nom  à'Hyœna  neogœa,  puis  sous  celui  de  Smilodon 
populntor,  et  de  Blainviile  en  a  figuré,  dans  son  Ostéocjrapine  des  Félis, 
un  crâne  presque  entier,  en  l'appelant  Felis  Smilodon.  Ce  crâne  appar- 
tient à  la  collection  du  Muséum  de  Paris;  il  offre  cela  de  particulier  qu'il 
est  pourvu  de  trois  paires  de  molaires  inférieures,  comme  c'est  aussi  le 
cas  pour  tontes  les  autres  espèces  de  Félidés,  soit  les  Félidés  ordinaires, 
soit  les  Machairodus  ou  Félidés  à  canines  supérieures  cultriformes,  dont 
on  connaît  complètement  la  dentition. 

»  Au  nombre  de  ces  derniers  figurent  le  Machairodus  megantereon,  du 
pliocène  d'Auvergne;  le  M.  leoninus,  du  miocène  supérieur  de  Grèce; 
le  M.  palmidens,  du  miocène  de  Sansans  (Gers);  le  M.  bidentatus  ou 
Eiismilus  perarmalus,  des  phosphorites  du  Quercy,  et  le  M.  [Drepanodon) 
primœvus  du  Dakota  (États-Unis). 

»  Au  contraire,  les  Smilodons  paraissent  n'avoir  possédé,  dans  l'état 
normal,  que  deux  molaires  inférieures  de  chaque  côté,  et  M.  le  professeur 
Reinhardt  était  si  bien  persuadé  de  ce  fait  qu'il  croyait  que  la  troisième 
paire  de  dents  (première  paire  de  prémolaires)  du  crâne  de  Paris  avait 
été  ajoutée  pour  donner  plus  de  valeur  à  cette  pièce  (').  Je  préférerais,  k 
cause  du  peu  de  grandeur  des  dents  dont  il  s'agit  et  de  leur  inégalité,  les 
considérer  comme  accidentelles;  elles  sont  d'ailleurs  implantées  dans  de 
véritables  alvéoles. 

»  Quoi  qu'il  en  soit,  je  ne  trouve  que  deux  paires  de  molaires  à  la 
même  mâclioire  chez  tous  les  autres  Smilodons  qu'il  m'a  été  possible 
d'examiner,  et,  comme  ils  sont  assez  nombreux,  il  me  paraît  difficile 
d'admettre  qu'il  y  ait  plus  d'une  espèce  dans  ce  genre  et  que  sa  formule 

(')    Tijihskrift  /or  populaer  Frcmstillingcr  of  Nuturvidcnsixaben,  p.    344- 


(  583  ) 
dentaire  doive  être   exprimée  autrement  que  de  la  mnnière  suivante  : 


—  /  ~'r   ~  ni 

3      ■  1  ^     2 


»  Le  Macliairodus  necalor,  que  j'ai  indiqué  d'après  le  squelette  rap- 
porté par  M.  Larroque,  rentre  dans  la  régie  commune,  elle  Felis  smilodon 
de  Blainville  ne  devra  très-probablement  être  regardé  que  comme  présen- 
tant un  cas  d'anomalie,  digne  sans  aucun  doute  d'être  mentionné,  mais 
qu'il  ne  faut  pas  regarder  comme  indiquant  une  espèce  à  part. 

»  Un  crâne  de  jeune  Macliairodus  smilodon,  à  deux  dents  molaires  infé- 
rieures, découvert  dans  la  République  Argentine,  fait  partie  du  Musée  de 
Stockholm;  de  plus,  il  existe  deux  crânes  adultes,  ayant  la  même  prove- 
nance, au  Musée  de  Co|)enhague,  dont  la  dentition  est  aussi  la  même;  un 
maxillaire  appartenant  au  Collège  des  Chirurgiens  de  Londres  et  un 
autre  conservé  au  Muséum  de  Paris,  qui  le  doit  à  M.  F.  Seguin,  ne  diffé- 
rent pas  sous  le  même  rapport;  enfin,  ainsi  que  me  l'apprend  M.  Ame- 
ghino,  il  y  a  plusieurs  crânes  exactement  semblables  dans  les  Musées 
de  Buenos-Ayres. 

»)  Rappelons,  en  terminant,  que  le  maxillaire  inférieur  représenté  dans 
les  Mémoires  de  M.  Lund,  et  qui  est  pour  ainsi  dire  le  type  de  l'espèce  qui 
nous  occupe,  possède  aussi  le  même  caractère.  » 


BOTANIQUE.  —  La  maladie  des  châtaigniers  dans  les  Cévennes.  Note 
de  M.  J.-E.  Planchon,  présentée  par  M.  Decaisne. 

«  On  commence  à  s'inquiéter,  dans  les  départements  du  Gard  et  de  la 
Lozère,  de  l'extension  graduelle  d'une  maladie  qui  fait  périr  rapidement 
les  plus  beaux  châtaigniers  de  cette  région.  En  1871,  elle  dévastait  déjà 
quelques  châtaigneraies  riveraines  du  Luech,  entre  Vialas  et  le  pont  du 
Rastel,  où  je  fus  appelé  à  m'en  occuper  comme  expert  dans  un  procès  fait 
par  les  propriétaires  à  l'administration  des  mines  de  plomb  argentifère  de 
Vialas.  Plus  récemment  (1876),  j'ai  pu  l'étudier  encore  dans  la  belle  pro- 
priété de  M.  Eugène  Mazel,  à  Montsauve  près  d'Anduze  (Gard);  actuelle- 
ment les"  foyers  du  mal  se  montrent  à  Saint-Jean-du-Gard,  à  Lassalle,  à 
Pont  d'Hérault,  et  sur  d'autres  points  des  Cévennes.  Il  est  probable  que 
c'est  la  même  maladie  dont  pu  se  plaint  dans  les  environs  de  Rayonne, 
dans  la  haute  Italie,  et  dont  M.  Fouqué,  dans  un  article  de  la  Bévue  des 
Deux-Mondes  (i5  avril  1876,  p.  837),  a  signalé  les  ravages  dans  les  îles 
Açores.  Je  l'ai  vue  moi-même  avec  des  caractères  un  peu  spéciaux  près  de 


(  584  ) 
Cescaii  (Basses-Pyrénées),  où  M.  Louis  Baron,  alors  sous-préfet  à  Orthez, 
avait  eu  l'obligeance  tle  me  conduire  en  octobre  18^6.  (Dans  cette  région 
la  maladie  avait  commencé  trois  ans  auparavant  à  Vielnave  d'Orlhez  et  à 
Mazerolles,  où  je  n'ai  pas  eu  l'occasion  de  l'étudier.)  Ne  voulant  parlei-  à 
cet  égard  que  d'après  des  observations  directes,  je  me  bornerai  pour  cette 
fois  à  signaler  ce  que  j'ai  vu  dans  la  vallée  de  Luecli,  à  Montsauve,  et 
tout  récemment  (17  octobreiSyS),  chez  MM.  Pieyre  et  Adolphe  Plauchon, 
à  Lassalle  (Gard). 

»  Voici  d'abord  quels  sont  les  symptôuies  du  mal  extérieurement  :  dé- 
périssement de  l'arbre  par  les  extrémités  des  branches,  qui  végètent  mai- 
grement et  se  dessèchent,  tantôt  les  unes  après  les  autres,  tantôt  toutes  à  la 
fois.  Dans  ce  dernier  cas  la  mort  est  rapide;  d'autres  fois  l'agonie  dure  de 
deux  à  trois  ans. 

»  Cette  mort  graduelle  ou  subite  de  la  ramure  n'est,  du  reste,  qu'une 
conséquence  d'une  altération  des  racines.  Si  l'on  dénude  ces  dernières  chez 
un  arbre  déjà  souffrant,  on  voit  les  plus  grosses  et  les  moyennes  présenter 
des  portions  d'écorce  et  de  bois,  ramollies  comme  par  une  sorte  de  gan- 
grène humide,  laisser  sortir  de  leur  tissu  fauve  une  exsudation  qui,  par  sa  na- 
tiae  tannique,  fait  de  l'encre  avec  le  fer  du  sol,  et  tache  ainsi  en  noir  la 
surface  des  tissus  et  la  terre  elle-même  dans  une  certaine  étendue.  A  ne  con- 
sidérer que  ces  taches,  très-fréquentes  chez  les  arbres  malades  ou  morts,  on 
pourrait  croire  qu'elles  sont  absolument  caractéristiques  de  la  maladie,  qu'on 
serait  tenté  d'après  cela  d'appeler  la  maladie  de  l'encre.  Néanmoins,  il 
est  probable  que  des  lésions  traumatiques  faites  à  des  racines  saines  et 
l'épanchement  de  sève  normale  qui  en  serait  la  conséquence  produiraient 
aussi  ce  noircissement  de  lécorce  et  du  sol. 

»  Un  symptôme  bien  plus  caractéristique  est  la  présence  habituelle  sur 
les  racines  de  divers  calibres,  depuis  les  radicelles  jusqu'aux  racines  maî- 
tresses, d'un  mycélium  ou  blanc  de  champignon,  qui  prend  des  formes 
variées,  mais  qui  se  retrouve  toujours  semblable  à  lui-même  sur  diverses 
portions  du  système  souterrain  et  plus  lard  du  tronc  de  la  plante. 

»  Ce  mycélium  s'observe  d'abord  à  la  surface  même  des  racines  sous 
forme  de  petites  cordelettes  blanchâtres  plus  ou  moins  ramifiées,  à  divisions 
|)lus  ou  moins  dichotomes  et  tendant  à  prendre  la  disposition  en  éventail 
oblique,  rappelant  une  décoration  en  feuilles  d'Acanthe,  ou  mieux  encore, 
les  rinceaux  élégants  d'une  tapisserie  à  branchages.  Ces  membranes  fiabcl- 
liformes,  relevées  de  nervures  divergentes,  quelquefois  indécises  ou  fran- 
gées sur  leur  contour,  d'autres  fois    nettement  arrêtées  à  leur  bord  obli- 


(  585  ) 

qiienient  arrondi,  rappellent  dans  ce  dernier  cas  certaines  formes  de  cham- 
pignons membraneux  du  genre  Telephora.  Je  n'ai  vu  ce  dernier  état  bien 
prononcé  que  chez  les  châtaigniers  morts  de  Montsauve.  Le  mycélium 
occupe  alors  la  couche  génératrice  entre  bois  et  écorce  ;  sur  son  tissu 
membraneux  et  légèrement  spongieux,  on  voit  perler  des  gouttelettes  d'une 
liqueur  brune,  rappelant  les  exsudations  du  Merulius  lacrytnans. 

»  Les  caractères  du  mycélium  en  question,  son  odeur  tenant  du  cham- 
pignon de  couche  et  du  polypore,  rappellent  exactement  les  productions 
toutes  semblables  qui  sont  fréquentes  dans  les  couches  libériennes  et 
dans  la  zone  entre  écorce  et  bois  de  divers  arbre?,  dont  cette  production 
fongique  amène  rapidement  la  mort  :  tel  est,  en  particulier,  le  blanc  de 
champignon  du  mûrier  que  Dunal  a  figuré,  en  i838,  dans  sa  collection 
iconographique  des  champignons  (Table  206),  aujourd'hui  conservée  à  la 
Faculté  des  Sciences  de  Montpellier,  mycélium  dont  ce  savant  botaniste 
await  y  II  sovtiv  VA  f/ariciis  griseofuscits  de  de  Candolle.  C'est  un  mycélium 
tout  pareil  qui  fait  périr  çà  et  là  les  pommiers,  les  abricotiers,  les  lilas,  les 
marronniers  d'Inde,  et  beaucoup  d'antres  essences  soit  fruitières,  soit  fores- 
tières. Seulement  il  serait  imprirtlent  de  vouloir  conclure  à  l'identité  spé- 
cifique de  ces  productions,  tant  que  l'expérience  n'a  pas  démontré  quel 
est  le  champignon  parfait  dont  ce  mycélium  n'est  que  la  partie  végétative. 
Ce  champignon  est  évidemment  un  Agaric,  et  presque  sûrement  du  groupe 
des  Arniillaria  :  c'est  même  très-vraisemblablement  un  type  voisin  de 
VÀcjaricus  melleus.  Ce  dernier,  véritable  Protée,  vient  d'habitude  par  touffes 
an  pied  des  Pins  tués  par  son  mycélium,  dans  le  cas  delà  maladie  appelée 
rond  des  pinièrcs.  Seulement,  ce  qui  me  fait  doutei'  que  le  mycélium  des- 
tructeur des  châtaigniers,  mûriers,  etc.,  soit  vraiment  celui  de  VAgaricus 
melleus,  c'est  que,  dans  l'excellent  Mémoire  que  le  D"^ Robert  Hartig  a  con- 
sacré à  cette  espèce  en  tant  que  destructive  des  Pins,  le  mycélium  primitif 
sous  la  forme  filamenteuse  est  donné  identique  du  Rliizoniorjihn  fragilis  de 
Roth;  or  ce  dernier  est  formé  de  cordelettes  brunes  au  dehors  et  blanches 
au  dedans,  tandis  que  le  mycélium  dont  il  est  question  chez  les  châtaigniers, 
mûriers  et  autres,  se  présente  en  filaments  blancs,  quelquefois  aranéeux, 
d'autres  fois  plus  compactes  et  ramifiés. 

»  Tous  mes  efforts  à  faire  surgir  de  ce  dernier  mycélium  sa  fructification 
caractéristique  (c'est-à-dire  un  champignon  bien  déterminé)  ont  jusqu'à  ce 
jour  échoué.  Mais  ce  qui  n'est  p;is  douteux  et  ce  qui  pratiquement  est  im- 
portant à  constater,  c'est  le  caractère  essentiellement  contagieux  de  ce  blanc 
de  champignon  ;  c'est  aussi  son  action  délétère  sur  les  arbres  dont  il  saisit 

C.  R.,  1S7S,  2»  Semestre.  (1 .  l.XXXVII,  N»  17.)  79 


(  586  ) 
les  racines  en  remontant  de  là  jusque  dans  le  tronc.  Parasite  à  ses  débuts, 
lorsqu'il   peut  envahir  un   tissu  vivant,   ce  mycélium  devient  ensuite  sa- 
prophyte, c'est-à-dire  qu'il  vit  du  tissu  altéré  dont  il  a  provoqué  la  mort. 

»  Le  même  fait  a  été  observé  par  M.  Schnetzler  pour  le  mycélium  filamen- 
teux qui  détruit  parfois  les  vignes,  et  où  j'ai  reconnu  le  Pourridié  ou 
Blanquet  des  Provençaux,  maladie  dont  je  ne  veux  pas  parler  incidemment, 
parce  qu'elle  mérite  d'être  traitée  d'une  manière  spéciale. 

»  C'est  par  une  raison  semblable  que  j'ajourne  toute  discussion  con- 
cernant les  maladies  comme  la  gomme  ou  lacjrima  de  l'oranger,  où  des 
exsudations  morbides  du  collet  et  des  racines  rappellent  les  exsudations 
noirâtres  des  châtaigniers  et  s'accompagnent  parfois  de  productions  fon- 
giques entre  écorce  et  bois. 

»  Quelles  sont  les  conditions  qui  favorisent  l'évolution  delà  cryptogame 
mortelle  aux  châtaigniers?  Question  complexe  et  délicate  que  je  ne  suis  pas 
encore  à  même  de  décider.  Tout  me  porte  à  croire  néanmoins  que  des  ir- 
rigations intempestives  sont  la  principale  cause  occasionnelle  du  mal. 

»  Quels  remèdes  peut-on  apporter  à  l'extension  de  ce  fléau  ou  à  la  gué- 
rison  des  arbres  dont  la  maladie  est  à  ses  débuts?  Sur  le  premier  point,  on 
est  autorisé  à  penser  que  l'arrachage  des  pieds  morts,  le  brûHs  sur  place 
des  racines  contaminées,  la  précaution  de  ne  pas  planter  d'arbres  à  la 
place  où  le  châtaignier  a  péri,  que  ces  moyens  prophylactiques  réussiront 
à  circonscrire  les  foyers  de  contagion;  quant  aux  moyens  de  guérison 
directe,  on  peut  penser  au  mélange  de  chaux  vive  et  de  cendres,  au  sulfate 
de  fer,  au  sulfure  de  potassium  ;  mais,  outre  que  l'application  de  ces  moyens 
est  difficile  sur  une  masse  énorme  de  racines,  \\  reste  à  déterminer  par  l'ex- 
périence dans  quelle  mesure  ces  substances  agiraient  pour  détruire  le  my- 
célium en  respectant  le  tissu  de  la  plante. 

»  Mon  intention,  en  publiant  cette  Note  encore  incomplète,  est  d'appeler 
sur  ce  sujet  l'attention  des  observateurs  et  de  provoquer  ainsi  des  recher- 
ches d'où  peuvent  sortir  des  résultats  pratiques  et  utiles. 

»  J'ajouterai  que  les  insectes  invoqués  par  quelques  auteurs  comme 
cause  de  la  maladie  en  question  n'en  sont  vraiment  qu'une  aggravation 
dans  certains  cas,  et  n'y  jouent  aucun  rôle  dans  le  plus  grand  nombre. 
Quant  aux  granulations  d'un  blanc  sale  (passant  au  jaune  par  l'action  de  la 
potasse)  que  M.  Gibelli  dit  avoir  observées  dans  le  tissu  altéré  du  bois  des 
châtaigniers  malades,  leur  présence  ne  donnerait  pas  droit  de  conclure, 
comme  l'a  fait  ce  savant,  que  la  maladie  en  question  n'est  due  à  aucun  para- 
sitisme soit  animal,  soit  végétal.  Au  contraire,  le  parasitisme  du  mycélium 


(  587  ) 
est  tellement  la  cause  de  la  mort  des  arbres,  que  je  n'hésite  pas  à  proposer 
d'appeler  la  maladie  en  question  maladie  du  Champignon  ou  du   Rhizo- 
ctone  blanc,  en  l'assimilant  au  Rhizoctone  des  jardiniers,  qui  fait  périr  de 
proche  en  proche  les  arbres  fruitiers.  » 

M.  Broch  fait  hommage  à  l'Académie  d'un  volume  qu'il  vient  de  publier 
sous  ce  titre  :  «  Le  royaume  de  Norvège  et  le  peuple  norvégien.  Rapport  à 
l'Exposition  universelle  de  1878,  à  Paris  ». 

MÉMOIRES  PRÉSEIMÉS. 

CHIMIE  APPLIQUÉE.  —  Des  procédés  à  employer  pour  opérer  le  dosage  du 
beurre  dans  le  lait;  7-éponse  à  une  Note  précédente  de  M.  A.  Adam  ('); 
par  M.  EuG.  Marchand.   (Extrait.) 

(Commissaires   précédemment   nommés   :    MM.    Boussingault ,    Peligot, 

P.  Thenard,  Bussy.) 

Après  avoir  examiné  les  différences  de  détail  qui  existent  entre  le  pro- 
cédé de  M.   Adam  et  le  sien,  M.  Eug.  Marchand  ajoute  : 

«  Tout  ce  qui  peut  revenir  à  M.  Adam  dans  ce  procédé,  c'est,  dans  une 
certaine  limite,  l'isolement  du  beurre  du  liquide  dans  lequel  il  est  dissous, 
et  la  détermination  de  son  poids  à  l'aide  de  sa  balance.  Je  dis  «  dans  une 
certaine  limite  »,  car  on  voudra  bien  me  concéder  que,  pour  établir  ma 
formule,  j'ai  dû  faire  bien  des  fois  cette  opération,  avant  que  M.  Adam  pût 
concevoir  la  pensée  de  l'exécuter. 

»   Lorsque,  en  1 854,  je  ms  suis  occupé  de  résoudre  la  question  qui 

était  alors  le  sujet  des  préoccupations  d'un  grand  nombre  de  chimistes, 
j'ai  cru  devoir  ne  pas  adopter  le  mode  de  dosage  par  la  pesée  directe  du 
beurre,  et  c'est  pour  cela  que  j'ai  inventé  le  laclo-butyromètre.  Je  voulais, 
en  effet,  donner  un  procédé  aussi  rapide  qu  exact  pour  arriver,  sans  le  secours 
de  la  balance,  à  la  connaissance  du  poids  cherché,  parce  qu'il  s'agissait 
surtout  de  mettre  à  la  disposition  de  tous  ceux  qui  sont  appelés  à  opérer 
la  vérification  du  lait,  au  moment  où  on  le  livre  à  la  consommation  pu- 
blique, un  instrument  capable  de  fonctionner  et  de  donner  en  quelques 
minutes,  surtout  à  l'entrée  des  villes  et  dans  les  exploitations  agricoles, 

(')  Comptes   ifiidiis,  paye  4-^7   '''•  '-'■-^  volume. 

79  • 


(  588  ) 
des  renseignements  précis  et  positifs  sur  la  valeur  du  produit  examine.  Je 
ne  voulais  pas  recourir  à  la  pesée  directe,  parce  que,  pour  l'opérer,  il  faut 
du  temps,  et  qu'en  agissant  sur  le  beurre  contenu  dans  lo  centimètres 
cubes  de  lait  il  faut  se  servir  d'une  balance  sensible  à  moins  de  i  milli- 


gramme. 


»  La  première  observation  de  la  façon  dont  le  lait  se  comporte  quand 
on  le  mélange  avec  de  l'éther  el  de  l'alcool,  au  contact  d'une  petite  quan- 
tité d'alcali  caustique,  m'appartient  en  propre,  et  je  la  revendique,  parce 
que  c'est  sur  elle  que  repose  tout  entier  le  procédé  proposé  par  M.  Adam, 
comme  y  reposaient  déjà  la  construction  et  l'emploi  du  lacto-butyromètre. 
J'ajoute  que  M.  Adam  ne  peut  même  pas  s'attribuer  le  mérite  d'avoir 
trouvé  le  moyen  de  réunir,  dans  l'une  des  deux  coucbes  de  liquide  qui  se 
superposent  dans  son  instrument,  la  totalité  du  beurre  qu'il  s'agit  de  doser, 
car,  dès  iSS/î,  dans  mon  Mémoire  présenté  à  l'Académie  de  Médecine,  je 
disais  ceci  : 

«  Un  excès  sensible  d'éther,  ou  une  diniiniition  appréciable  dans  le  volume  de  l'alcool.  .  . 
a  pour  effet  de  modifier  le  degré  de  solubilité  du  beurre.  Dans  certains  cas,  il  ne  faut 
que  j  ou  ■-  centimètre  cube  d'étheren  excès,  pour  empêcher  la  séparation  de  cette  matière.  » 

»  D'ailleurs,  tous  ceux  qui  se  servent  du  lacto-butyromètre  savent  que 
le  mélange  du  lait,  rendu  alcalin,  avec  de  l'éther,  s'éclaircit  d'abord  et 
devient  très-limpide  lorsqu'on  y  ajoute  de  l'alcool  par  petites  quantités 
à  la  fois,  et  que  la  matière  dosable  ne  se  sépare  que  sous  l'influence  de 
nouvelles  affusions  du  liquide  alcoolique. 

»  Par  conséquent,  M.  Adam,  en  diminuant  la  dose  d'alcool  et  augmen- 
tant la  proportion  d'éther  que  j'.ii  conseillé  d'employer,  ne  fait  que  mettre 
à  profit  les  indications  que  j'ai  fournies  moi-même. 

»  Quant  au  mode  général  d'analyse  qui  a  été  proposé  par  M.  Adam,  et 
qu'il  fait  valoir  en  insistant  siu"  ce  que  tous  les  dosages  sont  opérés  sur  les 
produits  extraits  des  mêmes  lo  centimètres  cubes  de  lait,  je  ferai  remar- 
quer qvie  ce  liquide  n'est  pas  assez  rare  pour  que  l'on  soit  réduit  à  n'en 
prendre  que  cette  petite  quantité  pour  en  faire  l'examen  chimique. 

»  Je  ne  veux  point  insister  sur  le  procédé,  si  peu  étudié  et  si  défectueux, 
de  dosage  du  caséum,  de  la  lactine  et  des  sels,  procédé  que  ]M.  Adam  pré- 
conise à  tort,  puisqu'il  ne  peut  servir  à  faire  connaître  la  composition  véri- 
table (lu  produit  examiné.  » 


(  589  ) 

MÉCANIQUE  APPLIQUÉE.  —  Observations  complémentaires  sur  les  formules 
relatives  au  percement  des  plaques  de  blindage  en  jer;  par  M.  Martin  de 
Brettes. 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 

«  Je  crois  ntile  de  faire  observer,  à  l'occasion  du  Mémoire  que  j'ai  lu 
dans  la  dernière  séance  de  l'Académie  ('),  que  mes  formules  relatives  au 
percement  des  plaques  de  blindage  des  navires  s'appliquent  exclusivement 
à  celles  qui  sont  en  fer  :  les  plaques  en  acier  Schneider  (du  Creusot)  se 
comportent  tout  autrement.  Ainsi,  dans  les  expériences  de  tir  faites  en 
Italie  avec  le  canon  de  loo  tonnes,  contre  des  plaques  de  blindage  épaisses 
de  55  centimètres  en  fer  et  en  acier  Schneider,  les  premières  et  le  matelas 
en  bois,  représentant  le  bordage  du  navire,  ont  été  complètement  traversés 
par  le  projectile,  tandis  que  les  secondes  ont  été  brisées,  mais  le  pro- 
jectile n'a  pas  atteint  le  bordage.  Cette  propriété  des  plaques  en  acier 
Schneider,  de  consommer  totalement  les  forces  vives  du  projectile  en  se 
brisant,  les  a  fait  préférer  par  la  Commission  de  tir  de  la  marine  italienne, 
comme  on  le  voit  dans  son  Rapport  officiel,  » 

M.  L.  Saltel  adresse  une  Note  relative  à  «  Une  nouvelle  singularité 
qu'offre  l'étude  analytique  des  lieux  géométriques  ». 

(Commissaires  :  MM.  Puiseux,  Bouquet.) 

M.  P.  George  adresse  une  Note  concernant  un  procédé  pour  la  détermi- 
nation expéditive  des  surfaces  sur  les  plans,  procédé  auquel  il  donne  le 
nom  de  «  baro-géométrie  ». 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Tresca). 

M.  Maille  soumet  au  jugement  de  l'Académie  deux  Notes  relatives  aux 
engrais  artificiels,  et  à  l'utilisation  des  matières  végétales  ou  minérales  de 
peu  de  valeur. 

(Renvoi  à  la  Section  d'Économie  rurale.) 

M.  Bocrdel,  m.  a.  Vigie,  M.  Sebert-Brickas,  M.  Rivière,  M.  Dufresne 
adressent  diverses  Communications  relatives  au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 
(')  Voir  page  549  ^^  <^c  volume. 


{  Sgo) 
M.  J.  JuDYCKi  demande  et  obtient  l'autorisation  de  retirer  du  Secréta- 
riat divers  Mémoires,  sur  lesquels  il  n'a  pas  été  fait  de  Piapport. 

CORRESPONDANCE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  présente  à  l'Académie  la  première  Partie  du 
tome  11  du  «  Recueil  de  Rapports,  Mémoires  et  Documents  relatifs  à  l'Ob- 
servation du  passage  de  Vénus  sur  le  Soleil  ».  Cette  première  Partie  contient 
l'ensemble  des  résultats  obtenus  par  la  mission  de  Pékin,  dirigée  par  le 
capitaine  Fleuriais,  et  par  la  mission  de  l'île  Saint-Paul,  dirigée  par  le  com- 
mandant Mouchez. 

La  Société  royale  de  Londres  adresse  à  l'Académie  un  exemplaire  d'une 
médaille  de  bronze  qui  vient  d'être  frappée  à  l'effigie  de  Humplirj  Davj, 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  présente  à  l'Académie  une  photographie  de 
l'illustre  géomètre  Jacobi,  qui  vient  de  lui  être  adressée  par  M,  Borchardt, 
Correspondant  de  la  Section  de  Géométrie  à  Berlin, 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  un  volume  contenant  l'ensemble  des  travaux  de  la  cin- 
quième session  du  Congrès  périodique  international  des  Sciences  médicales, 
tenue  à  Genève  du  9  au  i5  septembre  1877.  Ce  volume  est  adressé  à  l'Aca- 
démie par  M.  le  D'  Prévost. 

M.  A.  Ponti  adresse,  de  Milan,  une  lettre  par  laquelle  il  informe  l'Aca- 
démie qu'il  se  propose  de  mettre  à  sa  disposition,  pour  la  fondation  d'un 
prix  annuel,  qu'elle  distribuera  selon  qu'elle  le  jugera  opportun,  une 
somme  de  Go  000  livres  italiennes,  sur  la  succession  qu'il  a  recueillie  du 
chevalier  G.  Ponti. 

(Renvoi  à  la  Commission  administrative.) 


ASTRONOMIK.  —  Observations  à  jiropos  d'une  Communicalion  de  M.  Amigues, 
sur  l'aplalissen^ent  de  la  planète  3Iats.  Lettre  de  M.  H.  Hennedy. 

«  M.  Amigues  a  publié,  en  1874,  dans  les  Comptes  rendus  de  l'Académie 
(t.  LXXVin,  p.  i556),  une  Note  sur  la  configuration  de  la  planète  Mars, 


(  59'   ) 
qui  me  paraît  vérifier  complètement  certains  résultais  auxquels  je   suis 
parvenu  moi-même  depuis  longtemps. 
»  L'auteur  dit  : 

«  Je  me  propose,  dans  cette  Note,  de  lever  cette  objection  (l'objection  à  l'hypoihèse  de 
la  fluidité  primitive  des  asties,  en  raison  de  la  grandeur  exceptiiuinelie  de  l'aplalissemcnt 
de  la  planète  Mars),  en  faisant  voir  que  les  géomètres  n'ont  point  abordé  le  problème  des 
sphéroïdes  avec  toute  la  généralité  désirable.  » 

H  Et,  après  avoir  indiqué  la  méthode  dont  il  se  sert,  il  dit  : 

«  Ce  calcul,  fait  par  les  moyens  ordinaires,  c'est-à-dire  en  employant  les  fonctions  de 
Laplace  et  en  négligeant  les  quantités  du  second  ordre,  me  conduit  aux  résultats  que 
voici....  » 

»  Relativement  à  ces  points,  je  me  permettrai  de  faire  remarquer  que 
j'ai  depuis  longtemps  recherché  le  même  problème  des  attractions  sphé- 
roïdales,  et  précisément  par  la  même  méthode,  savoir  l'application  des 
fonctions  de  Laplace  ('). 

))  Dans  le  premier  cas,  j'ai  appliqué  les  résultats  de  mes  solutions  à  la 
question  de  la  figure  de  la  Terre,  dans  le  but  d'étudier  à  fond  la  théorie 
qui  essaye  d'expliquer  sa  forme  spliéroïdale  par  le  frottement  de  sa  surface. 

»  Cette  théorie  a  d'abord  été  proposée  par  Playfair  (?)  dans  ses  Commen- 
taires sur  le  système  de  Newlon,  et  elle  a  de  nouveau  été  mise  en  avant  par 
sir  John  Herschel  dans  ses  Esquisses  sur  l' Astronomie.  Elle  acquiert  aussi 
quelque  intérêt,  parce  qu'elle  a  été  citée  par  sir  Charles  Lyell  et  sert  de 
base  à  l'opinion  qu'il  soutient  dans  ses  Principes  de  Géodésie. 

B  Les  résultats  que  j'ai  obtenus  montrent  que  cette  théorie  ne  peut  être 
soutenue,  car  la  plus  grande  ellipticité  que  la  Terre  puisse  avoir,  en  tant 
que  surface  de  frottement,  ne  peut  dépasser  -^,  fraction  cjui  s'écarte  con- 
sidérablement de  ce  qui  est  ordinairement  admis  comme  résultat  des  ob- 
servations. 

»  En  1864,  j'avais,  pour  la  première  fois,  appliqué  mes  calculs  à  la  ques- 
tion de  Mars,  dans  une  Commimication  à  l'Association  Britannique,  et  un 
court  extrait  de  mon  travail  fut  publié. 

»  En  février  1870,  je  publiai  un  Mémoire  dans  V Atlantis  (")  sur  la  confi- 
guration de  la  planète  Mars,  et  j'appliquai  à  Mars  les  résultats  mathéma- 
tiques de  mes  recherches  précédentes.  Je  trouvai  (page  178)  une  équation 

(')  Proceedings  of  the  Royal  Irish  Academy,  vol.  IV,  p.  333. 

(  =  )    Tlw  Atlantis,  n»  IX,  in- 8",  London,  l'ebr.  1870. 


(    5Ç)2    ) 

donnant  l'ellipticité  en  fonction  de  !a  densité  moyenne  D,  et  de  la  den- 
sité D  de  la  surlace  de  la  planète 


57 


S    <■ 


3  D, 

5  U 


»  Dans  l'équation,  cj  est  le  rapport  de  la  force  centrifuge  à  la  gravité. 
))   Maintenant,  si  nous  emplojoiis  la  notation   de  M.  Amigues,  q  sera 
remplacé  par  o,  et  D'  par  p',  D  par  p,  ce  qui  donne 


e  = 


10  —  fa  —       "  '  • — 


,.(, 


P  \         P 


formule  qui  est  précisément  celle  que  donne  M.  Amigues. 

»  J'ai  aussi  déduit  de  ma  formule  cette  conclusion  que,  si  le  plus  grand 
aplatissement  attribué  quelquefois  à  Mars  est  admis,  nous  devons  conclure 
que  sa  densité  superficielle  est  plus  grande  que  la  densité  de  l'intérieur  de 
la  planète.  Mais,  comme  une  telle  conclusion  me  paraît  contraire  aux  lois 
de  la  Physique,  si  la  constitution  de  Mars  ressemble  à  celle  de  la  Terre,  je 
préfère  accepter  les  conclusions  de  Bessel,  Johnson,  OudemansetWinnecke, 
qui,  jusqu'à  ce  que  des'^observalions  plus  complètes  aient  été  réunies,  ad- 
mettent pour  Mars  un  aplatissement  presque  insensible. 

»  Un  extrait  de  mes  premières  recherches  sur  la  théorie  de  la  forme  de 
la  Terre,  d'après  le  frottement,  a  paru  dans  plusieurs  journaux  scienti- 
fiques, il  y  a  bien  des  années  ;  je  suis  cependant  convaincu  que  les  résul- 
tats obtenus  par  M.  Amigues,  relativement  à  Mars,  l'ont  été  d'une  manière 
tout  à  fait  indépendante  et  sans  qu'il  ait  eu  aucune  connaissance  de  mes 
recherches. 

»  La  conformité  complète  de  ses  calculs  avec  ceux  que  j'avais  faits  an- 
térieurement n'est  pas  seulement  intéressante  en  ce  cjui  regarde  Mars, 
mais  elle  confirme  l'idée  que  j'avais  soutenue  précédemment,  en  opposition 
à  la  théorie  de  Playfair,  Herschel  et  Lyell,  sur  la  forme  et  la  structure  de 
la  Terre  (  '  ).  » 


(')  Dans  le  Mémoire  posthume   d'Aingo  sur  Mars,  il  est  fait  allusion   ;i   mon   opinion. 
(CEmircs  (le  François  Arayo,  t.  XI.) 


(  593  ) 

THERMODYNAMIQUE.  —  Remarques  au  sujet  d'une  Communication  de  M,  Mau- 
rice Lévy,  sur  une  loi   universelle  relative  à  la  dilatation  des  corps;  par 

M.  L.   BOLTZMANN. 


«  Dans  un  Mémoire  lu  à  la  séance  du  23  septembre,  M.  Maurice  Lévy 
propose  la  formule 

y  mm'  H  r\dr  —  F,        , 


;  mm'J{  r)  dr  =  E  y[  (h  ■ 


Cette  formule,  et  toutes  les  conséquences  que  l'ingénieux  auteur  en  déduit, 
seraient  vraies  si,  dans  un  corps  chaud,  chaque  molécule  était  en  repos 
et  si,  par  suite,  deux  molécules  avaient  une  distance  r  indépendante  de  la 
température,  seulement  dépendante  du  volume  du  corps.  Mallieureuse- 
ment  les  molécules  sont  en  mouvement,  leur  distance  /-prend,  en  chaque 
état  du  corps,  une  infinité  de  valeurs. 

»  La  force  moyenne  qui  agit  entre  deux  molécules  ne  dépend  pas  seule- 
ment de  la  distance  moyenne  de  ces  deux  molécules,  mais  elle  est  une 
fonction  tout  à  fait  inconnue  de  toutes  les  distances  que  prennent  ces 
molécules  pendant  leur  mouvement  de  chaletu-;  et  comme  la  série  de  ces 
distances  diverses  que  parcourent  les  molécules  pendant  leur  mouvement 
dépend  non-seulement  du  volume,  mais  aussi  de  la  température,  l'expres- 
sion 'iL  —  dvàoi\.  aussi  être  fonction,  non-seulement  du  volume,  mais  aussi 

de  la  température. 

»  Un  exemple  expérimental,  en  contradiction  avec  le  théorème  énoncé 
par  M.  Lévy,  à  savoir  que,  si  l'on  échauffe  un  corps,  quel  qu'il  soit,  sous  volume 
constant,  la  pression  qu'il  exerce  sur  les  parois  immobiles  de  l'enceinte  qui  le 
renferme  ne  peut  que  croître,  en  toute  rigueur,  proportionnellement  à  sa  tempé- 
rature, se  rencontre  dans  l'eau  fluide.  Si  l'on  a  exactement  i  gramme 
d'eau,  occupant  exactement  i  centimètre  cube,  et  qu'on  échauffe  celte 
quantité  d'eau  sous  volume  constant  de  zéro  C,  jusqu'à  une  température 
plus  élevée  de  4  degrés  C,  la  pression  diminue  au  commencement  jusqu'à 
ce  que  l'eau  atteigne  la  température  d'à  peu  près  4  degrés  C.  :  à  ce 
moment,  la  pression  est  une  atmosphère;  en  échauffant  l'eau  davantage,  la 
pression  monte  de  nouveau.  » 

GiîOMÉTRiE.  —  Note  relative  au  théorème  sur  la  composition  des  accélérations 
d'ordre  quelconque  ;  par  M.  V.  Liguine. 

«  Dans  la  séance  du  29  avril  1878,  M.  Maurice  Lévy  a  communiqué  à 

C.R.;  1878,  2' Semestre.  (T.  LXXXVII,  N»  17.)  8o 


(  594) 
l'Académie  un  théorème  très-remarquable  sur  la  composition  des  accélé- 
rations d'ordre  quelconque,  constituant  une  généralisation  du  théorème 
bien  connu  de  Coriolis.  Peu  après,  M.  Gilbert  donna  une  nouvelle  dé- 
monstration de  ce  théorème  dans  une  Note  présentée  à  l'Académie  le 
3  juin  dernier.  Ensuite,  M.  Laisant  établit,  par  la  méthode  des  quater- 
nions,  le  même  théorème  dans  un  Mémoire  présenté  le  29  juillet.  Ce 
Mémoire  de  M.  Laisant  donna  lieu,  dans  la  suivante  séance,  à  une  récla- 
mation de  priorité  de  la  part  de  M.  Maurice  Lévy. 

»  Puisqu'il  a  été  question  de  priorité,  relativement  à  la  découverte  du 
théorème  mentionné,  il  sera  juste  de  remarquer  que  ce  théorème  ne  peut 
être  l'objet  de  réclamations  d'aucun  de  ces  deux  géomètres,  puisqu'il  a  été 
énoncé  et  démontré  depuis  douze  ans,  par  M.  Sompff,  dans  une  Note  rédi- 
gée en  langue  russe,  intitulée  :  Sur  les  accélérations  de  divers  ordres  dans  le 
mouvement  relatif,  et  insérée  dans  le  tome  IX  de  l'édition  russe  des  Mémoires 
de  l'académie  de  Saint-Pétersbourg,  pour  l'année  1866. 

»  En  effet,  dans  cette  Note,  M.  Somolf,  après  avoir  mené  par  un  point  C 
du  système  mobile  de  comparaison  (B)  des  droites  f,ç>','f",  ...  égales, 
parallèles  et  de  sens  contraires  à  la  vitesse  relative  et  aux  accélérations  rela- 
tives de  divers  ordres  du  point  mobile  m,  dont  on  étudie  le  mouvement 
relatif,  et  avoir  supposé  toutes  ces  droites  invariablement  liées  au  sys- 
tème (B),  démontre  que  : 

«  L'accélération  relative  d'ordre  — i  est  composée  d  d'accélération  absolue  du  même 
ordre,  d'une  accélération  égale  et  contraire  à  l'accélération  du  même  ordre  dans  le  mouve- 
ment d'entraînement,  et  enfin  de  n  —  i  accélérations  supplémentaires 

..    .,     «(«  — l)     ,.,_,, 

,    .  .  .  ,   «i„_i , 


I  .2 


qui   représentent   les   dérivées    géométriques    d 'ordre    1,2,....    {n  —  1  ]    des    q  nantîtes 
linéaires 


T 


■'-^■\   ,.(«-), 


multipliées  respectivement  par 

n[n—  i) 

n,   — = -■   •  ■  ■  :   n. 

I  .2 

»  On  voit  immédiatement  que  ce  théorème  est  identique  à  celui  qui  a 
été  donné  par  M.  Maurice  Lévy,  dans  la  séance  du  29  avril. 

»  J'ajouterai  que  M.  Somoff  a  reproduit  son  théorème  sous  une  forme 
plus  concise  en  1872,  dans  la  première  Partie  de  sa  Mécanique  rationnelle, 
publiée  en  langue  russe,  et  dont  une  traduction  allemande,  faite  par 
M.  Ziwet,  a  paru  tout  récemment.  Dans  cet  Ouvrage,  la  règle  en  question 


est  exprimée  par  la  formule  symbolique 


n-\-  i]n 


ii„  =  w„  -+- 1>„  -h  («  -H  i)Dt^„_,  -i-  ^— j-^^  D'»'«-2  +  ...-+-(«  -t-  l)D"^', 

II,  *',  îr,  ?i/,,  fi,  îi\  désignant  respectivement  les  vitesses  et  les  accélérations 
d'ordre  k  dans  le  mouvement  absolu,  le  mouvement  d'entraînement  et  le 
mouvement  relatif,  D*  étant  le  signe  de  la  dérivée  géométrique  d'ordre  s,  et 
les  traits  placés  au-dessus  des  différents  termes  exprimant  qu'il  s'agit  d'une 
addition  géométrique. 

»  La  circonstance  que  M.  Maurice  Lévy,  tout  en  citant,  au  début  de 
son  premier  Mémoire,  M.  Somoff  parmi  les  auteurs  qui  se  sont  occupés  de 
la  question  des  accélérations  de  divers  ordres,  a  cru  nouveau  le  théorème 
auquel  il  était  parvenu,  s'explique  aisément  par  ce  fait  que  la  Note  du 
géomètre  de  Saint-Pétersbourg,  contenant  l'étude  du  cas  des  mouvements 
relatifs,  n'a  jamais  été  publiée  en  aucune  langue  étrangère.  Enfin,  il  faut 
observer  que  M.  Lévy  y  a  ajouté  une  remarque  intéressante,  et  dont  la 
priorité  ne  pourrait  lui  être  contestée,  d'après  laquelle  le  théorème  de 
M.  Somoff,  démontré  pour  le  cas  ordinaire,  lorsque  le  système  de  compa- 
raison est  supposé  invariable,  subsiste  encore  dans  le  cas,  beaucoup  plus 
général,  où  ce  système  de  comparaison  se  déformerait  d'une  façon  con- 
tinue, en  restant  continuellement  homographique  à  lui-même.  « 


GÉOMÉTRIE.    -  Sur  la  rectificalioli  des  ovales  de  Descartes. 
Note   de  M.  G.  Darboux. 

«  On  sait  que  M.  Samuel  Roberts  a  donné,  en  1873,  la  rectification  des 
ovales  de  Descartes  et  a  montré  qu'un  arc  quelconque  de  ces  courbes  peut 
toujours  s'exprimer  au  moyen  de  trois  arcs  d'ellipse.  M.  Genocchi,  qui  a 
trouvé,  en  1 875,  un  résultat  équivalent,  par  une  méthode  nouvelle,  l'envisage 
comme  un  fait  de  calcul  en  laissant,  dit-il,  à  d'autres  la  rechercheplus  diffi- 
cile d'une  explication  géométrique  ou  philosophique.  Cette  explication, 
cette  raison  d'être  du  théorème  que  désirait  M.  Genocchi,  je  crois  qu'on 
peut  la  trouver  dans  une  propriété  géométrique  remarquable  dont  jouis- 
sent les  ovales  de  Descartes  et  en  général  toutes  les  courbes  anallagmati- 
ques  par  rapport  à  quatre  cercles  orthogonaux  deux  à  deux. 

»   Si  l'on  prend  les  inverses  d'un  point  de  la  courbe  par  rapport  aux 

80.. 


(  596  ) 
quatre  cercles,  puis  les  inverses  de  ces  nouveaux  points  par  rapport  aux 
mêmes  cercles,  en  répélant  la  même  opération,  ou  n'obtiendra  pas  un 
nombre  illimité  de  points  de  la  courbe;  mais  on  formera  simplement  un 
groupe  de  huit  points,  tel  que  chacun  d'eux  ait  pour  inverse  par  rapport  à 
1  un  quelconque  des  cercles  un  autre  point  du  même  groupe.  La  figure  ci- 
dessous  montre  la  disposition  de  ces  huit  points  dans  le  cas  des  ovales  de 
Descartes  où  l'un  des  quatre  cercles  orthogonaux  se  réduit  à  l'axe  de  sy- 
métrie, les  trois  autres  ayant  leurs  centres  aux  trois  foyers  de  la  courbe 

m"- 


»  Les  huit  points  a,  a,,  rto,  rt^,  b,  b^,  b,^  b^  sont  inverses  les  uns  des 
autres  par  rapport  aux  trois  cercles  orthogonaux  décrits  des  pointsy,/',  J 
comme  centres, et  ils  sont  placés  symétriquement  par  rapport  à  l'axe  focal. 
Quand  le  point  ci  décrit  un  arc  de  la  courbe,  arc  que  je  désignerai  par  («), 
les  sept  autres  points  décrivent  d'autres  arcs;  je  vais  montrer  que  l'appli- 
cation répétée  du  théorème  de  M.  William  Roberts  permet  de  déterminer 
sans  calcul  des  arcs  décrits  par  les  huit  points. 

»  Voici  ce  théorème  tel  qu'il  a  été  énoncé  avec  précision  par  M.  Mann- 
heim  : 

M  La  différence  des  arcs  de  l'ovale  compris  enlre  deux  rayonsvecleurs parlant 
du  même  Joyer,  on  la  somme,  si  les  deux  points  ou  le  rayon  vecteur  rencontre  la 
courbe  sont  de  cotes  opposés  par  rapport  au  foyer ,  est  égale  à  un  arc  d'ellipse. 


(  597  ) 
>)  Appliquons  cette  proposition  en  nous    rappelant  qui  les  arcs  décrits 
parles  points  symétriques  sont  égaux. 

»  Le  foyer/ nous  donne  deux  équations  de  la  forme 

{n)  -  {a,'  =E(A-), 

E,  E'  désignant  des  arcs  d'ellipse  de  même  module  A;  le  foyer/'  donne 
de  même  les  équations 

(n)-(rt,)-E(A'), 
{a,)~-{a,)  =  E'{k'). 

Enfin  le  foyer/"  nous  donnera 

(<7o)  +  1^2'  =E'(A") 

ou,  en  remplaçant  les  arcs  {b.,),  [b^)  par  leurs  symétriques, 

(«3)+(«,)  =  E(A"j, 
(«,)  +  («)  =E'(A-"). 

»  On  déduit  de  ces  six  équations 

2(rt) -=E(A)  +  E(A-')H-  E(A"), 

ce  qui  démontre  le  théorème. 

))  Les  équations  précédentes  donnent  aussi 

(„)  +  (rtj_(a,)-(rt,)=^E(/0-E'(/t)  =  E(A-V-E'(A-')-^E'(r)-^E(A";. 

ce  qui  prouve  que  la  somme 

[n)  +  {a,)  — {a,]  —{n,), 

formée  avec  les  arcs   décrits  par  les  quatre  points  a,  rt,,  a,,  a^,  est  algé- 
brique. 

»  Dans  une  prochaine  Communication  je  montrerai,  si  l'Académie  veut 
bien  le  permettre,  que  tout  arc  d'une  des  courbes  planes  appelées  quar- 
tùjucs  bicirculaires  par  les  géomètres  anglais,  ou  d'une  courbe  gauche 
intersection  d'une  sphère  et  d'une  surface  du  second  degré,  est  une  somme 
d'intégrales  elliptiques  des  trois  espèces.  » 


(  598  ) 

ALGÈBRE.  —  Deuxième  Note  sur  la  résolution  en  nombres  entiers  de  l'équation  (i  ) 
ax"  +  bj''  ~  CZ-;  par  M.  Desboves. 

«  On  démontre  d'abord  assez  facilement  que,  si  (.r,  /,  z)  désigne  une 
solution  de  l'équation  (i),  on  obtient  toujours  une  solution  [x,,  y,,  z,)  de 
l'équation 

(2)  x^  H-  abc" y''  -■=  z^, 
à  l'aide  des  formules 

(3)  X,  =^-  sax'  —  CZ-.    j-,  r=  2xj'z,     z,  --  c'z''  -+-  liax''(cz-  -■  ax''  ' 

»  Si  l'on  suppose  maintenant  que  le  produit  (a  -f-  b)c  soit  égal  à  un 
carré  e-,  l'équation  (2)  peut  s'écrire 

x''  -h  ac[é-  •-  ac)Y''  =  s", 

ou  encore,  en  posant  ac  =  «,  e  =  c, 

(4)  x" -^  u{v' -  u) y' =z  z^ . 

De  là,  on  conclut  que  l'équation  (i)  peut  toujours  être  résolue  en  nombres 
entiers  lorsque,  «  et  c  étant  égaux  à  l'unité,  b  est  de  la  forme  ii[v-  —  u). 
Ce  résultat  pouvait  d'ailleurs  se  déduire  de  l'identité  (4)  donnée  dans  les 
Comptes  rendus  du  22  juillet;  car,  en  y  changeant  d'abord  y  en  y  —  .r, 
puis  x"^  en  x,  on  a,  après  avoir  remplacé  les  lettres  x  et  /  par  u  et  v, 
l'identité 

(5)  ['iu  —  v'-y  4-  u{v"  —  u)  X  (2f)'  —  {v''  —  [\u^  -r-  l\uv-f. 

On  déduit,  d'ailleurs,  de  la  forme  u[v-  —  u),  toutes  les  formes  que  j'ai 
déjà  fait  connaître.  En  particulier,  si  l'on  veut  obtenir  la  forme  de  b  qui 
conduit  aux  nombres  congruents  par  rapport  à  deux  carrés,  il  suffit  de 
remplacer,  dans  l'identité  (5),  v-  par  2pq,  et  211  par  [p  +  q)- ,  car  alors  b 
est  do  la  forme  —  p'q'[p'  —  T >' • 

»  Il  résulte,  de  ce  qui  précède,  que  les  formules  générales,  qui  ré- 
solvent l'équation  (i)  dans  le  cas  où  le  produit  [a  -r-  b)c  est  un  carré  e-, 


(  599  ) 
prennent  une  grande  importance.  Voici  quelles  sont  ces  formules,  qui  sont 
assez  simples  en  introduisant  deux  variables  auxiliaires  s  et  t. 

»   Premier  système  : 

s  =  e{ax^  -\-  by^)  —  [ax  -F  bf)cz, 
t  =  {ax  -r-  hj)-  H-  '5nb{x  —  jf  —  [a  ~\-  b)ez, 
X  -^  les  —  ctx, 
Y  =  2es  —  ctj, 
Z=--  [i{a-^b)es-  -~  l^{ax  +  bj)cst  +  c-t^'z. 

n  Second  système  : 

s  =  2(rtx-'  +-  by^  f    -  3(rtj:^  4-  hj-)c7?  -\-  ecz^, 

t  =  {ax  H-  b)'-)cz  —  e{ax^  -+■  by"^), 
X  =  c{s  +  itxz), 
Y  =  c{s  ^  -ityz), 

Z  ==  c[e^-  +  l\{ax^  -f-  èj')j/  -t-  [^ct-z"]. 

»  Comme  les  signes  de  x,  y,  z,  e  sont  arbitraires,  les  formules  précé- 
dentes donnent  huit  solutions  correspondant  à  une  solution  {x,y,  z)  de 
l'équation  (i).  On  a  encore  une  neuvième  solution,  donnée  par  les  for- 
mules (3)  de  la  première  Note,  et  une  dixième  solution,  s'il  s'agit  de  l'é- 
quation (4),  à  l'aide  des  formules  de  Lebesgue  alors  applicables. 

»  Dans  les  exemples  numériques  que  j'ai  traités  jusqu'ici,  le  nombre 
des  solutions  correspondant  à  une  solution  {x,y,z)  de  l'équation  (i)  a  tou- 
jours été  inférieur  aux  nombres  précédents,  parce  que  l'on  trouvait 
plusieurs  fois  la  même  solution  ou  une  solution  déjà  connue.  En  doit-il 
être  de  même  dans  tous  les  exemples?  C'est  là  une  question  difBcile,  que  je 
ne  suis  pas  en  mesure  de  résoudre.  Je  ne  puis  pas  non  plus  affirmer  que 
les  nouvelles  formules  et  celles  de  Lebesgue  ou  une  partie  d'entre  elles 
donnent  la  solution  complète  du  problème.  D'ailleurs,  jusqu'à  présent, 
malgré  des  affirmations  souvent  contraires,  aucun  géomètre  n'a  jamais  pu 
prouver,  en  toute  rigueur,  que  ses  formules  donnaient  la  solution  com- 
plète, en  nombres  entiers,  d'une  équation  à  trois  variables  d'un  degré 
supérieur  au  second  ('). 

>)  Nota.  —  J'ajouterai  ici,  pour  les  personnes  qui  voudraient  retrouver 
les  formules  précédentes,  que  le  calcul  indiqué  dans  ma  première  Note  se 

(')  La  troisième  équation  du  système  (3)  [Comptes  rendus  du  ■;  octobre)  doit  être  rec- 
tifiée ainsi  : 

Z,  --  z\yz<'  -h  24 fli. >.■'.> '{c';<  —  2a6j:*j'!]- 


(  Goo  ) 
simplifie  beaucoup  en  posant  immédiatement 


X  —  -1 


r  étant  une  variable  auxiliaire  et  (/?,</)  une  solution  en  nombres  rationnels 
de  l'équation 


ax 


Z»  =  C2-.  » 


CHIMIE.  —  Sur  le  Mosandruin,  de  M.  Lawrence  Smith. 
Note  de  M.  Mauc  Delafoxïaine. 

«  Dans  un  Mémoire  récent  sur  le  terbium  {Archives  des  Se.  phys.  et 
j2n/.,  mars  1878),  j'ai  fait  connaître  les  faits  qui  mettent  hors  de  doute 
l'existence  de  ce  métal,  nié,  on  le  sait,  par  plusieurs  chimistes;  j'ai 
annoncé,  en  même  temps,  la  découverte  probable,  confirmée  depuis,  d'un 
métal  nouveau  que  j'appelle  le  pldlippium  et  qui  accompagne  i'yUrium  et 
ses  congénères  dans  la  samarskite  des  États-Unis. 

»  Tout  dernièrement  (le  22  juillet),  M.  Lawrence  Smith  a  fait  ouvrir  un 
pli  cacheté,  et  lire  devant  l'Acadéuiie  une  Note,  dans  lesquels  il  réclame 
la  priorité  de  cette  découverte  et  donne,  à  son  nouveau  corps  simple,  le 
nom  de  mosainlrum. 

))  M.  Marignac  a  déjà  écarté  cette  réclamation,  et  je  viens  demander  à 
l'Académie  la  permission  d'ajouter  mes  remarques  aux  siennes.  En  règle 
générale,  si  A  annonce  qu'il  a  découvert  une  substance  inconnue  dans  un 
minéral  donné,  et  qu'ensuite  B  y  eu  trouve  une,  en  effet,  il  est  très-pro- 
bable, mais  non  absolument  certain,  que  la  priorité  de  la  découverte  ap- 
partient bien  à  A.  Mais  cela  ne  s'applique  pas  au  cas  présent  ;  car,  à  l'époqiie 
où  M.  Smith  annonçait  le  résultat  de  ses  recherches  sur  les  terres  de  la 
samarskite,  le  terbium  était  presque  généralement  rayé  des  listes  récentes 
de  corps  simples,  et  j'étais  peut-être  le  seul  chimiste  qui  crût  encore  à  la 
réalité  de  sa  découverte,  par  Mosander,  malgré  l'autorité  de  MM.  Bunsen, 
Bahr,  Clève  et  Hœglunf.  Mais,  depuis  lors,  la  terbine  a  reconquis  sa  place 
légitime, 

»  On  est  en  droit  d'attendre  du  savant  qui  réclame  la  paternité  d'une 
espèce  nouvelle,  qu'il  la  caractérise  de  manière  à  ne  laisser  la  porte  ou- 
verte à  aucune  équivoque.  Sous  ce  rapport,  la  Note  cachetée  de  M.  Sinilh 
est,  il  me  semble,  un  peu  trop  sobre,  et  les  détails  qu'elle  renferme  ne 


(  6oi  ) 
caractérisent  bien  aucune  terre  en  particulier  (');  ils  peuvent  s'appliquer 
à  prescpie  toutes  celles  que  l'on  pourra  découvrir  plus  tard  dans  ce  groupe, 
aussi  bien  qu'à  un  mélange  de  deux  ou  trois  déjà  connues.  Néanmoins,  les 
échantillons  authentiques  reçus  p;»r  M.  Marignac  et  par  moi-même,  la 
correspondance  de  M.  Smith  et  enfin  mes  propres  recherches  combleront 
assez  les  lacunes  pour  me  permettre  de  montrer  que  le  mosandrum  n'est 
pas  un  métal  nouveau,  et  que,  à  la  date  du  22  septembre  1877,  M. Lawrence 
Smith  ne  soupçonnait  même  pas  l'existence  du  philippium. 

»  Pour  que  la  réclamation  de  ce  savant  fût  fondée,  il  faudrait  qu'il 
reconnût  explicitement,  dans  sa  Note,  que  la  samarskite  contient  les  terres 
suivantes  :  oxyde  de  didyme,  ihorine^  jllria  blanche,  erbine  rose,  terbine 
jaune-orange  et  une  autre  terre  également  jaune,  mais  à  équivalent  bien 
moins  élevé  que  celui  de  cette  dernière.  Voyons  ce  qu'il  en  est  ; 

B    ...  Je  suis  arrivé  à  établir,  dit-il  : 

»  1°  Que  les  terres  du  groupe  yttiia  se  composent  d'environ  deux  tiers  d'yttria  et  un 
tiers  d'erbine.  » 

»  M.  Smilh  se  trompe,  je  pense,  quant  au  nombre  et  aux  proportions 
relatives  de  ces  corps. 

u  a°  Qu'il  n'y  a  pas  de  céiium  parmi  les  terres  du  groupe  cérium,  mais  que  ces  terres 
comprennent  de  la  ihorine,  une  très-petite  quantité  d'oxyde  de  didyme  et  une  terre  (envi- 
ron 3  pour  100  du  minéral)  que  Je  regarde  comme  nouvelle  si  elle  n'est  Vhypothétique  ter- 
bine  (^).  » 

»  Quoiqu'il  ne  le  dise  pas,  nous  savons  que  ce  produit  inconnu  est  jaune- 
orange  foncé;  il  lui  assigne  l'équivalent  109. 

»  Ainsi  donc,  pas  de  doute  possible  :  cinq  terres  en  tout,  dont  une  seule 
jaune.  Ce  n'est  pas  un  oxyde  nouveau,  plus  la  terbine  hypothétique.  C'est 
un  oxyde  nouveau,  si  ce  n'est  la  terbine  ('). 

»  Mais,  objectera  t-on  peut-être,  M.  Smith  peut  avoir  reconnu  la  terre 
nouvelle  et  n'avoir  pas  su  voir  la  terbine  qui  était  à  côté.  C'est  chose  im- 
possible. On  pouvait  alors  méconnaître  la  philippine  dans  le  mélange  de 

(  '  )  D'autant  moins  qu'un  eu  deux  de  res  détails  ne  sont  pas  exacts. 

[')  C'est  moi  qui  souligne.  La  terre  nouvelle  en  question  n'appartient  pas  au  groupe  du 
cerium,  car  son  sulfate  double  potassique  n'est  pas  totalement  insoluble  dans  une  solution 
saturée  de  sulfate  potassique, 

(■■)  Même  à  la  date  du  16  novembre  1877,  M.  Smitfi  m'écrit  qu'il  est  sûr  que  sa  terre 
appartient  au  groupe  cérium,  les  autres  terres  de  ce  groupe  présentes  dans  la  samarskite 
étant  la  thorine  et  l'oxyde  de  didyme. 

C.  R.,  |S-;S,  2'  Semestre.  (T.  LXXXVII,  K»  17.)  8l 


(    602    ) 

tant  de  corps,  on  ne  pouvait  ignorer  la  terbine,  surtout  après  avoir  reçu  les 
informations  que  j'avais  communiquées  à  M.  Smith  à  ce  sujet. 

»  Tout  chimiste  qui  suivra  le  procédé  de  séparation  indiqué  par 
M.  Smith  obtiendra,  comme  lui,  un  produit  jaune  (équivalent  109  en- 
viron), qu'il  pourra  ensuite  dédoubler,  comme  je  l'indique  dans  mon 
Mémoire,  en  terbine  (75  à  80  pour  100),  yllria,  erbine,  didyme  et  phi- 
lippine (20,  25  pour  100  en  tout).  Du  reste,  M.  Smith  lui-même  a  re- 
connu que  son  produit  n'était  pas  aussi  homogène  qu'il  le  croyait  d'abord, 
puisqu'il  lui  assigne  successivement  les  équivalents  112  à  116  (')  et 
118,  5(-),  qui  se  confondent  presque  avec  celui  que  M.  Marignac  et  moi 
assignons  provisoirement  à  la  terbine. 

»  L'échantillon  envoyé  en  avril,  cette  année,  à  M.  Marignac,  et  que  ce 
dernier  identifie  avec  la  terbine,  M.  Smith  l'appelle  «  un  échantillon  de  ma 
nouvelle  terre  avec  la  proportion  de  didyme  réduite  à  2,3  pour  100  ». 
(Je  cite  cette  phrase,  parce  que,  dans  une  réplique  dont  il  a  bien  voulu 
m'envoyer  une  épreuve,  il  dit  positivement  qu'il  ne  regardait  comme  sa 
terre  que  cette  trace  de  philippine  que  M.  Soret  y  a  décelée.) 

»  En  résumé,  les  expériences  de  M.  Marignac  et  les  miennes  me  semblent 
ne  laisser  aucun  doute  sur  l'identité  de  la  terbine  et  de  l'oxyde  mosan- 
drique,  et  je  ne  vois  rien  dans  la  Note  de  M.  Lawrence  Smith  qui  justifie  sa 
réclamation  de  priorité  au  sujet  de  la  découverte  de  mon  nouveau  métal; 
par  conséquent,  je  propose  que  le  nom  de  mosandrum  soit  rayé  de  la  liste 
des  corps  simples,  et  je  maintiens  pour  moi  le  droit  de  nommer  l'élément 
dont  j'ai  le  premier  signalé  l'existence  et  fait  connaître  les  caractères 
distinctiis.  » 


CHIMIE.  -    Recherches  sur  les  sulfates.  Note  de  M.  A.  Etard, 
présentée  par  M.  Cahours. 

«  Dans  une  précédente  Note,  j'ai  décrit  une  nouvelle  série  de  sesqui- 
sulfates  mixtes,  obtenus  par  précipitation  au  sein  de  l'acide  sulfurique 
concentré.  Ces  combinaisons  ne  sont  pas  les  seules  qui  puissent  exister  ; 
en  effet,  on  peut  obienir  :  1"  de  nombreux  corps  de  la  forme  générale 


M='(SO^)%  NSO%  «SO'HS 


(')  Communication  particulière  du  16  novembre  18^7. 
(^,  LeUre  à  M.  Murignac,  avril  1878. 


(  6o3  ) 
déjà  représentés  par  quelques  sels  ferrosoferriques  isolés;  2°  des  sulfates 
mixtes  de  la  formule  2(S0''MS0^N),  /itSO'H-;  3°  des  sulfates  simples  ou 
doubles  et  plus  ou  moins  hydratés,  présentant  des  particularités  curieuses. 
>.  I.  Sulfate  ferrosoferrique  rose  :  Fe='(SO')%  FeSO\  2S0*H^  —  Ce  sel  a 
été  rencontré  quelquefois  dans  le  fond  des  alambics  en  platine  servant  à  la 
concentration  de  l'acide  sulfurique  :  on  l'a  considéré  comme  du  sulfate 
ferrique  anliydre.  Il  peut  se  préparer  aisément  en  dissolvant  dans  le  moins 
d'eau  possible  des  quantités  équivalentes  de  sulfates  ferreux  et  ferrique, 
ajoutant  un  grand  excès  d'acide  sulfurique  concentré,  et  portant  la  tempé- 
rature vers  200  degrés  environ.  Il  est  important  d'éviter  le  contact  prolongé 
de  l'air  et  la  présence  d'impuretés  oxydantes.  Pendant  le  refroidissement  du 
bain  acide,  il  se  dépose  de  petites  lamelles  hexagones,  couleur  fleur  de 
pêcher  ;  on  les  purifie  par  essorage  à  la  trompe,  lavage  à  l'acide  acétique 
glacial  et  dessiccation  à  i3o  degrés.  J'ai  obtenu  de  même  : 

Cr^(SO*)^     NiSO<,  3S0^H^  3H^0..  .  Vert  jaunâtre. 

Cr^(SO<)%  2S0'Fe,      SO<B=,  aH'O.    .  Brun-vert. 

Cr'(SO'')',  aSO'Cu,      SO' H\ Aiguilles  asbestoïdes  soyeuses  verdâtres. 

Fe^(SO')\     SO'Ni,  aSO'H'. Cristallin  jaune. 

Fe2(S0')%  5.S0'Mn,  3S0'H= Bien  cristallisé,  lames  jaunes  pâles. 

Al'(SO<)%  aSO'Fe,      SO' H' Blanc,  lames  hexagones. 

A1'(S0<)',  2NiS0%      SO'tP Cristallin  jaunâire. 

»  Tous  ces  sels,  qui  sont  insolubles  dans  l'eau,  sont  décomposés  par  ce 
liquide  au  bout  d'un  certain  temps.  Les  fornudes  ci-dessus  se  joignant  à 
l'ensemble  de  mes  observations  montrent  qu'une  molécule  d'acide  peut, 
dans  ces  corps,  remplacer  une  molécule  de  prolosulfate,  et  vice  versa,  selon 
la  nature  du  métal  et  la  température. 

H  Le  sulfate  manganeux  se  combinant  lui-même  en  plusieurs  proportions 
avec  l'acide  sulfurique  donne  généralement  des  sels  acides  plus  nombreux, 
mais  très-difficiles  à  purifier.  Le  sel  de  chrome  et  de  cuivre  a  une  grande 
tendance  à  se  former  dans  diverses  conditions. 

1)  n.  Les  protosulfales  mixtes  se  préparent  en  dissolvant  les  sels  corres- 
pondants dans  le  moins  d'eau  possible,  et  les  précipitant  par  un  grand 
excès  d'acide  sulfurique  froid.  On  obtient  ainsi  : 

2(NiSO'ZnS0')S0'H'.  .  .    Jaunâtre.  a  (CuSO<COSO')SO'r    .  ,    Rose. 

2(FeS0'ZnS0*)S0'H-.  .  .    Rose.  ■'.(FeSO'COSO')SO'IÎ  .  .  .    Rose. 

2(CuS0'ZnS0*)S0'H'.  .  .        ••  2(S0<CuNiS0<)S0'H^  .  . 

2(NiSO''FeSO'')2SO'H-. 

81.. 


(  Go/,  ) 
»  Avec  les  sulfates  ferreux  et  cuivrique,  il  se  précipite  un  sel  cristallisé 
rouge-brique,  reufermant  SO'CuSO"Fe,  2II-O;  à  uue  température  assez 
élevée,  il  perd  son  eau  et  devient  violet  :  il  contient  alors  SO''Fe,SO^  Cu  et 
garde  sa  forme  cristalline.  Ces  sels  ne  sont  pas  oxydés  par  l'acide  azotique 
fumant,  même  à  l'ébullitiou.  On  obtient  encore,  par  la  niéine  méthode, 

SO^Cu,SO'Mn,  11=0     et     SO'Cu,  SO' Ni,  3H=0 

en  cristaux  microscopiques. 

»  III.  En  substituant  les  sels  simples  aux  mélanges  précédents,  on  ob- 
tient facilement  les  sels  mono  et  bihydralés  sous  forme  cristalline,  ce  qui 
n'aurait  pas  lieu  par  dessiccation  : 

SO'CO,     H^O Rose.  SO'ZnH'O Blanc. 

SO'JNi,  2IFO Vert  pâle.  SO'CuH'O Bleu  pâle. 

SO*Fe,  II-O,  qui  a  été  pris  pour  un  anhydrosulfale,  est  blanc  sale. 

»  Les  prolosulfates  dissous  dans  l'acide  sulfurique  concentré  et  bouillant 
se  déposent  à  l'état  cristallisé.  C'est  ainsi  qu'on  obtient  SO*  CO  en  cristaux 
ayant  la  forme  d'un  prisme  hexagonal  bipyramidé,  strié  parallèlement  à  la 
base,  ce  qui,  sauf  la  couleur  rose,  leur  donne  une  ressemblance  complète 
avec  le  quartz. 

»  SO'Ni  est  jaune-citron  ;  même  forme,  mais  les  arêtes  semblent  ciu-vi- 
lignes  au  microscope. 

»  SO*Cu  est  en  beaux  prismes  blanc  grisâtre  qui  paraissent  fort  réfrin- 
gents. Tous  ces  corps  ont  à  l'œil  nu  l'aspect  d'un  sable  plus  ou  moins 
brillant. 

»  Les  sels  de  nickel  et  de  cobalt  ne  se  dissolvent  dans  l'eau  que  par  voie 
de  décomposition  lente  (')  «. 


ANATOMlE  ANIMALE.    —   Sur  !cs  terminaison'!  nerveuses  dans  les  mtKcles  striés. 

Note  de  M.  S.  Tschiriew. 

«  La  terminaison  des  nerfs  dans  les  muscles  striés  a  donné  lieu,  dans 
ces  temps  derniers,  à  de  nombreuses  recherches,  qui,  malgré  tout  l'intérêt 
qu'elles  présentent,  n'ont  pas  encore  jeté  un  jour  complet  sur  cette  partie 

(')  Ce  travail  a  été  exécuté  au  laboratoire  do  M.  Calioiii-s,  à  l'itcole  Polytcclinique. 


(  Go5  ) 

de  la  science.  On  croyait,  par  exemple,  avoir  découvert  la  terminaison  des 
nerfs  sensitifs  dans  les  muscles;  mais  ces  résultats,  dus  à  des  recherches 
défectueuses,  ne  sauraient  être  considérés  comme  exacts.  En  outre,  to<is 
les  efforts  qu'on  a  faits  pour  rechercher  des  formes  intermédiaires  entre  les 
terminaisons  en  plaques  et  la  terminaison  motrice  chez  la  grenouille  sont 
demeurés  sans  succès. 

M  Le  procédé  de  coloration  des  nerfs  au  moyen  du  chlorure  d'or,  récem- 
ment communiqué  par  M.  L.  Ranvier  ('),  m'ayant  fourni  une  méthode 
excellente  et  certaine  pour  étudier  les  terminaisons  nerveuses,  j'ai  entre- 
pris à  ce  double  point  de  vue  une  série  de  recherches,  qui  m'ont  amené  à 
quelques  résultats  nouveaux,  que  je  vais  avoir  l'honneur  d'exposer  ici. 

»  1.  Les  fibres  nerveuses  sans  myéline  qu'on  trouve  dans  les  muscles 
minces  de  la  grenouille,  comme  par  exemple  dans  le  muscle  peaucier  tho- 
racique,  et  qu'on  avait  regardées  jusqu'ici  comme  des  fibres  sensitives, 
n'appartiennent  pas  au  muscle  proprement  dit,  mais  à  son  aponévrose.  Ces 
fibres,  provenant  des  nerfs  intramusculaires,  forment,  dans  les  aponévroses, 
un  réseau  à  larges  mailles.  Leurs  terminaisons  sont  identiques  aux  termi- 
naisons nervetises  que  l'on  trouve  dans  la  cornée. 

»  Il  est  évident,  d'après  leur  structure  microscopique,  ainsi  que  d'après 
leurs  rapports  anatomiques,  que  ces  nerfs  des  aponévroses  doivent  être 
considérés  comme  des  nerfs  centripètes,  partant  du  muscle.  La  nécessité 
d'admettre  l'existence  de  ces  nerfs  s'est  déjà  imposée  dans  un  travail  phy- 
siologique que  j'ai  récemment  publié  (-)  :  Sur  l'oriqine  et  la  signification 
du  phénomène  du  genou  et  des  autres  phénomènes  analogues. 

»  Des  fibres  nerveuses  semblables  à  celles  dont  je  viens  de  signaler 
l'existence  chez  la  grenouille  se  rencontrent  encore  dans  les  aponévroses 
des  autres  animaux. 

»  2.  Il  m'a  été  tout  à  fait  impossible  de  constater  dans  les  muscles  disso- 
ciés de  la  grenouille  et  de  quelques  autres  espèces  d'animaux  (la  tortue, 
le  triton,  le  lézard,  la  couleuvre  et  le  lapin)  la  présence  de  fibres  nerveuses 
sans  myéline,  autres  que  celles  qui  appartiennent  aux  nerfs  vasculaires  ou 
aponévrotiques,  et  la  présence  de  terminaisons  nerveuses  autres  que  les 
terminaisons  motrices. 

»  3.  J'ai  pu  au  contraire  trouver,  chez  plusieurs  espèces  d'animaux,  des 

(')  De  la  rnct/tode  de  l'or  et  de  la  terminaison  des  nerfs  dans  les  muacles  lisses  [Comptes 
rendus,  1878,  i"  semestre,  t.  LXKXVI,  n°  i8). 

(')  Ursprung  und  Bedeittung  des  Kineph'irwme/is  iind  vcn\'andter  Erscheiniuigen  [Jrc/iif 
fiir  Psychiatrie,  Bel.  VIII,  Hcft.   3). 


(  6o6  ) 

formes  nouvelles  de  terminaisons  nerveuses,  qui  constituent  des  intermé- 
diaires entre  la  terminaison  motrice,  telle  qu'elle  se  rencontre  chez  la  gre- 
nouille, et  les  plaques  terminales. 

»  J'ai  constalé  l'existence  de  terminaisons  de  ce  genre  chez  la  tortue,  le 
triton,  la  salamandre,  le  lézard  et  la  couleuvre.  Chez  les  trois  premiers  de 
ces  animaux,  ces  terminaisons  sont  les  seules  qu'on  puisse  trouver,  tandis 
que  chez  la  couleuvre  et  le  lézard  on  les  rencontre  à  côté  des  plaques  ter- 
minales, surtout  dans  les  6bres  musculaires  jeunes. 

»  La  forme  la  plus  simple  de  ces  terminaisons  se  montre  chez  la  tortue; 
des  fibres  nerveuses,  dépourvues  de  myéline,  se  ramifient  sans  s'anas- 
tomoser et  se  terminent,  sur  les  faisceaux  musculaires,  par  des  tiges  qui 
quelquefois  sont  lisses,  mais  qui,  le  plus  souvent,  sont  moniliformes  ou 
entourées  de  grains  fortement  colorés  par  l'or.  Ces  grains,  qui  sont  dis- 
posés autour  des  tiges  terminales,  sont  parfois  en  nombre  tel  que  leur 
ensemble  donne  une  image  semblable  à  celle  de  l'arborisation  terminale 
d'une  petite  plaque  motrice. 

»  Ces  nouvelles  formes  de  terminaisons  nerveuses  présentent  toutes  cette 
particularité,  de  ne  se  trouver  que  sur  des  nerfs  dépourvus  de  myéline, 
bien  que  ces  derniers  proviennent  toujours  de  nerfs  à  myéline.  Chez  la 
couleuvre,  ces  fibres  sans  myéline  peuvent  même  avoir  un  très-long  par- 
cours. 

»  Dans  le  cas  où  le  nerf  se  termine  dans  le  muscle  par  une  plaque  bien 
développée,  on  n'observe  jamais  qu'une  seule  plaque  pour  toute  une  fibre 
musculaire;  lorsque,  au  contraire,  on  a  affaire  aux  terminaisons  que  nous 
venons  de  décrire,  on  rencontre  généralement  sur  une  même  fibre  muscu- 
laire plusieurs  termin;nsons  nerveuses,  et  chez  la  couleuvre  leur  nombre 
peut  même  être  de  6  à  7. 

»  Un  travail  plus  détaillé,  accompagné  de  figures,  sera  publié  pro- 
chainement (').  » 


CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.  —  Sur  les  matières  albuminoïdes  des  organes  et  de  la 
rate  en  particulier.  Note  de  M.  P.  Picard,  présentée  par  M.  Milne-Edwards. 
(Extrait.) 

<•    ....  Les  travaux  de  M.  Hoppe  Seyler  ont  singulièrement  éclairci  et 


(')  Les  recherches  dont  je  communique  ici  les  résultats  ont  été  faites  au  laboratoire 
d'Histologie  du  Colléize  de  France. 


(6o7  ) 
précisé  l'analyse  quantitative   et   qualitative  des  matières  albutninoïdes. 
L'expérience  que  je  vais  décrire  montre  qu'il  est  possible,  malgré  la  pré- 
sence du  sang,  de  se  faire  une  idée  relative  à  l'existence,  dans  un  organe, 
de  telle  substance  protéique  spéciale. 

u  On  prend  la  rate  d'un  chien  en  état  de  contraction,  on  la  broie  finement  et  on  la  met 
dans  un  flacon  contenant  3oo  à  4oo  centimètres  cubes  d'eau  distillée.  On  laisse  digérer  une 
heure  ou  deux,  puis  on  filtre  une  portion  du  liquide  faiblement  coloré  en  rouge  par  de 
l'hémoglobine,  reconnaissable  au  spectroscope  et  à  ses  caractères  chimiques. 

»  A  côté  de  ce  corps,  le  liquide  contient  plusieurs  matières  albuminoïdes  dont  il  est 
facile  de  montrer  la  présence  de  la  façon  suivante.  Le  liquide  est  traiié  par  un  courant 
d'acide  carbonique,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  saturé  de  ce  gaz.  Cette  simple  opération  déter- 
mine l'apparition  d'un  précipité  floconneux  abondant,  qu'on  laisse  rassembler  au  fond 
du  vase.  On  décante  alors  le  liquide,  on  jette  le  précipité  sur  un  filtre  et  on  le  lave  avec  de 
l'eau  saturée  d'acide  carbonique.  Traité  alors  par  de  l'eau  aérée,  ce  précipité  se  redissout 
aisément  en  donnant  une  liqueur  incolore. 

V  Si  l'on  fait  ai^ir  sur  ce  liquide  les  réactifs  généraux  des  matières  albuminoïdes,  on  con- 
state aisément  qu'on  est  en  présence  d'un  liquide  contenant  un  corps  de  cette  classe  ;  il 
précipite  par  la  chaleur,  par  les  acides  énergiques,  etc.,  par  les  solutions  concentrées  des 
sels  alcalins  et  l'acide  acétique,  etc. 

»  La  substance  se  caractérise  donc  comme  une  matière  albuminoïde;  mais  il  est  facile 
de  reconnaître  aussi  qu'elle  appartient  à  une  des  espèces  déterminées  de  ces  substances. 
Elle  précipite,  en  effet,  par  l'acide  carbonique  et  aussi  par  le  chlorure  de  sodium  en  poudre  : 
ce  sont  l.T  les  caractères  spéciaux  des  globulines. 

»  En  examinant  le  liquide  primitif  du  sein  duquel  on  a  précipité  cette  globuline,  on  y 
reconnaît  aisément  encore  la  présence  d'une  matière  albuminoïde  qui  était  restée  dissoute. 
Comme  elle  se  précipite  par  la  chaleur  seule  vers  75  degrés,  on  est  porté  à  la  considérer 
comme  de  la  serine. 

»  Ainsi  le  liquide  où  une  rate  a  macéré  contient  nettement  deux  matières 
albuminoïdes  distinctes,  à  côté  de  l'hémoglobine  qui  le  colore.  De  ces  deux 
substances,  celle  qui  offre  le  plus  d'intérêt  est  assurément  la  globuline; 
c'est  donc  à  elle  que  nous  allons  nous  attacher,  et  nous  allons  montrer 
que  cette  substance  existe  bien  dans  la  rate,  indépendamment  du  liquide 
sanguin  qui,  dans  notre  expérience,  s'est  mêlé  à  l'eau  siu-  laquelle  nous 
avons  opéré. 

>.  On  pèse,  d'une  part,  10  grammes  de  sang;  et  de  l'autre,  10  grammes  de  la  rate  du  même 
chien.  On  met  les  lo  grammes  de  rate  en  digestion  dans  5oo  centimètres  cubes  d'eau  dis- 
tillée, et  l'on  ajoute  le  même  volume  liquide  aux  10  centimètres  cubes  de  sang.  On  agite 
vivement  les  deux  masses  et  l'on  traite  de  suite  la  solution  de  sang  par  un  courant  d'acide 
carbonique,  tandis  qu'on  laisse  digérer  deux  heures  environ  les  10  grammes  de  rate  avant 
de  laisser  déposer,  de  décantt.r  soigneusement  les  trois  quarts  environ  du  liquide  et  d'y 
faire  passer  un  courant  d'acide  carbonique. 


(  Go8  ) 

»  Des  deux  parts,  on  olitient  un  précipité  qu'on  recueille  sur  un  filtre  taré,  qu'on  lave  avec 
de  l'eau  chargée  d'acide  carbonique,  jusqu'à  ce  que  le  liquide  passe  incolore  el:  ne  soit  plus 
précipitable  à  chaud  par  l'addition  de  quelques  gouttes  d'acide  nitri(jue. 

»  On  place  alors  les  deux  filtres  dans  une  étuve,  on  les  sèche,  et  on  les  pèse  lorsque  leur 
poids  est  devenu  fixe.  Voici  les  résultats  auxquels  on  arrive  : 

Poids  du  filtre  contenant  la  ou  les  globulines  delà  rate i  ,3oo 

Poids  du  filtre 0)773 

Poids  du  filtre  contenant  la  ou  les  globulines  du  sang i  ,0^'?. 

Poids  du  filtre ''lOyi 

u  Les  différences  nous  donnent  o''',  386  de  globulines  dans  la  rate,  et  seulement  qe'',  269 
dans  les  10  grammes  de  sang. 

»  Donc,  même  dans  ces  conditions,  où  l'on  précipite  toute  la  substance 
des  10  grammes  de  sang,  et  seulement  une  portion  de  celle  des  10  grammes 
de  rate,  on  trouve  un  excès  pour  le  tissu  de  cet  organe.  On  doit  en  con- 
clure que  la  globiiline  y  existe  indépendamment  de  la  présence  du  sang. 

»  Ce  résidtat  est  bien  autrement  net,  si  l'on  compare  en  même  temps  les 
quantités  d'hémoglobine  des  deux  liquides,  car  on  voit  alors  qu'il  y  a 
beaucoup  moins  d'hémoglobine  dans  le  liquide  de  la  rate  que  dans  le  li- 
quide sanguin,  c'est-à-dire  que  le  poids  de  globuline  attribuable  au  sang 
des  vaisseaux  spléniques  est  très-inférieur  à  la  différence  résultant  de  la 
soustraction  des  deux  chiffres  ci-dessus. 

»  Outre  la  conclusion  immédiate  qui  ressort  de  cette  Note,  et  à  propos  de 
laquelle  je  rappellerai  que  j'ai  déjà  signalé  dans  la  rate  une  quantité  de  fer 
non  attribuable  à  la  présence  des  globules  sanguins,  je  dirai  qu'il  en  est 
encore  une  autre  sur  laquelle  je  ne  veux  pas  aujourd'hui  appeler  l'atten- 
tion, car  elle  nécessite  de  nouvelles  recherches,  qui  m'amèneront  proba- 
blement à  modifier  l'interprétation  donnée  à  une  ancienne  expérience.  » 

PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Sur  Us  réset'voirs  hydrophores  c/es  Dypsacus. 
Note  de  M.  A.   Barthélémy.   (Extrait.) 

«  Le  petit  genre  D/psacus  présente  un  phénomène  qui  ne  semble  pas 
avoir  attiré  d'une  façon  spéciale  l'attention  des  physiologistes.  Je  veux 
parler  des  réservoirs  d'eau  que  présentent  les  feuilles  opposées,  croisées 
et  connées  à  leur  base  de  manière  à  former  un  cornet  traversé  par  la  lige. 
Ces  cornets  renferment  une  quantité  plus  ou  moins  grande  d'un  liquide 
dont  la  limpidité  est  très-variable  ('). 

(')  Cette  particularité  est  cependant  bien  connue  des  geiis  de  la  campagne,  de  l'est  ou 


(  6o9  ) 

»  Il  n'existe,  à  ma  connaissance,  qu'un  seul  travail,  peu  complet  d'ail- 
leurs, sur  ce  liquide.  Il  est  dû  à  M.  Ch.  Boyer  (  '  )  :  ses  observations  ont 
porté  sur  le  Dypsacus  sjlvestris.  Le  savant  naturaliste  conclut  de  ses  obser- 
vations que  la  sécrétion  joue  le  principal  rôle  dans  la  production  de  l'eau 
et  que  la  rosée  n'y  contribue  guère  que  pour  un  huitième.  Le  siège  de  la 
sécrétion  doit  être  dans  les  feuilles.  Il  était  naturel,  après  cela,  de  com- 
parer les  Dypsacus  aux  Népenthes,  et  c'est  ce  que  fait  M.  Boyer. 

»  Je  suis  arrivé,  par  des  observations  et  des  expériences  de  plusieurs 
années,  à  des  conclusions  toutes  différentes. 

»  Les  réservoirs  des  Dypsacus  fidlonum  sont  plus  vastes  et  plus  nom- 
breux que  ceux  des  Djpsacus  sylvestris.  Ils  s'étendent  même  jusqu'aux 
bractées  que  renferment  les  jeunes  capitules.  J'ai  pu  compter,  sur  un  pied 
haut  de  i",6o,  quinze  de  ces  réservoirs,  d'où  j'ai  pu  tirer  280  grammes  de 
liquide;  comme  il  est  difficile  de  recueillir  tout  le  liquide  accumulé,  on 
peut  estimer  à  3oo  ou  35o  grammes  l'eau  que  peut  présenter  un  beau 
pied,  en  pleine  culture  et  lorsque  les  circonstances  sont  favorables. 

»  Ce  liquide  est  d'abord  très-limpide  et  d'une  pureté  presque  absolue, 
l'analyse  chimique  n'y  faisant  reconnaître  que  quelques  traces  de  bicarbo- 
nates et  un  dépôt  argileux  apporté  par  le  vent.  Plus  tard,  il  se  trouble, 
devient  visqueux  comme  le  liquide  de  l'intérieur  de  la  plante,  en  même 
temps  que  des  mollusques,  des  pucerons,  des  insectes  de  toute  sorte  tom- 
bent dans  ces  réservoirs,  se  décomposent  et  peuvent  rendre  l'eau  fétide. 
On  peut  s'étonner  même,  en  raison  de  cette  circonstance,  que  cette  plante 
n'ait  pas  été  rangée  au  nombre  des  plantes  carnivores,  comme  des  Népenthes, 
d'autant  plus  que  l'examen  microscopique  fait  découvrir,  sur  les  parois  du 
réservoir,  des  glandes  en  tête,  molles,  et  auxquelles  on  pourrait  attribuer  un 
rôle  dans  cette  fonction.  Je  me  hâte  d'ajouter  que  je  ne  partage  nullement 
cette  manière  de  voir. 

))  Quant  à  l'origine  de  ce  liquide,  j'ai  dû,  dés  mes  premières  observations, 
rejeter  la  sécrétion  et  la  rosée.  Cette  dernière,  en  effet,  serait  insuffisante 


du  midi  de  la  France,  où  les  Dypsacus  ont  été  et  sont  encore  cultivés,  notamment  dans  le 
Tarn,  où  la  fabrique  des  draps  emploie  encore  le  Dypsacus  fuUonum  pour  carder,  et  dans  le 
Gers,  où  les  deux  espèces  croissent  spontanément  à  côté  l'une  de  l'autre  et  où  j'ai  eu  l'occa- 
sion de  les  étudier.  On  attribue,  dans  ces  régions,  à  l'eau  des  réservoirs  des  propriétés  cura- 
tives,  soit  contre  les  maladies  des  yeux,  soit  contre  les  affeclions  dartreuses  du  visage.  De  là 
aussi  les  noms  plus  ou  moins  pittoresques  de  Cabaret  des  oiseauj;,  et  Fontaine  de  Vénus 
qu'on  donne  vulgairement  à  ces  plantes. 

(')  Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France,  session  extraordinaire,  i863. 
C.  R.,  iS'jS.  2«  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N"  17.)  82 


(6,o) 

à  expliquer  la  grande  quantité  de  liquide  que  présentent  de  temps  en  temps 
les  réservoirs  du  Dypsaciis.  Pour  constater,  d'autre  part,  si  la  sécrétion 
joue  ici  un  rôle,  j'ai  abrité  de  la  pluie  un  pied  qui  avait  végété  spontané- 
ment, avec  une  guérite  en  planches  percée  de  trous  et  ouverte  du  côté  de 
l'est.  Dans  ces  conditions,  les  réservoirs  hydrophores  ne  présentent  aucune 
trace  de  liquide,  et  les  feuilles  supérieures  cessent  d'être  connées,  surtout 
celles  du  Dypsacus  sylveslris.  C'est  donc  uniquement  à  la  pluie  que  doit 
être  attribué  le  dépôt  liquide.  En  observant  d'ailleurs,  pendant  une  forte 
pluie,  un  Djpsacus  qui  était  d'abord  à  sec,  on  peut  voir  les  réservoirs  se 
remplir  rapidement.  Lorsque  les  réservoirs  supérieurs  sont  pleins,  l'eau 
s'écoule  par  la  partie  latérale  étroite  et,  grâce  à  la  disposition  croisée  des 
feuilles,  tombe  sur  les  feuilles  inférieures  disposées  en  canal  pour  remplir 
les  réservoirs  inférieurs. 

»  On  peut  encore  provoquer  ce  phénomène  en  versant  soi-même  de  l'eau 
dans  les  réservoirs  supérieurs,  et  mesurer  ainsi  la  capacité  totale  des  réser- 
voirs. Le  vent  qui  agite  la  plante  fait  tomber  l'eau  des  réservoirs  supérieurs 
dans  les  réservoirs  inférieurs,  qui  restent  ainsi  plus  longtemps  pleins — 

»  J'indiquerai  encore  l'expérience  et  l'observation  suivantes  :  Que  l'on 
brise  la  tige  d'un  Dypsacus  en  pleine  végétation,  de  manière  à  ne  laisser  que 
quelques  vaisseaux  en  communication  avec  le  tronc  inférieur,  et  à  laisser 
pendre  la  partie  supérieure,  la  tête  en  bas;  au  bout  de  quelques  heures,  la 
tête  tend  déjà  à  se  relever,  et  au  bout  de  quelques  jours  le  rameau  brisé 
s'est  redressé  verticalement  par  une  courbe  aiguë,  à  peu  de  distance  de  la 
section,  et  tend  vers  le  ciel  ses  coupes  qui  se  remplissent  de  liquide.  Le 
pied,  ainsi  mutilé,  arrive  à  maturation  parfaite. 

»  Voici  l'explication  de  ce  redressement  qui  me  paraît  la  plus  plau- 
sible :  l'eau  joue  un  rôle  considérable  dans  la  phase  de  végétation  de 
cette  plante;  que  l'on  coupe  rapidement  le  sommet,  et  l'on  verra  jaillir 
par  la  section  une  sève  incolore,  surtout  par  le  cercle  de  vaisseaux  qui 
entoure  la  moelle,  gorgée  elle  aussi  de  liquide.  Si  l'on  pique  la  fige  avec 
une  épingle,  le  liquide  jaillit  aussi,  comme  l'a  observé  M.  Ch.  Boyer. 
Il  s'ensuit  une  tension  hydrostatique  intérieure,  que  l'on  pourra  appeler 
force  ascensionnelle,  mais  qui  s'exerce  évidemment  dans  tous  les  sens.  Or, 
lorsque  la  tige  est  en  partie  brisée,  cette  tension  n'existe  plus  que  du 
côté  qui  n'est  point  détaché  et  qui  est  l'esté  en  communication  avec  le 
sol  :  de  là  un  resserrement  et  une  courbure  dans  le  sens  opposé.  J'avais 
attaché  au  sol  un  de  ces  rameaux  brisés,  à  l'aide  d'un  fil,  qui  a  été  tendu, 
puis  brisé  par  la  force  de  redressement  du  rameau. 


(6ii) 

»  Dans  la  guérite  où  j'ai  élevé  quelques  pieds  de  Dypsacus  à  l'abri  de  la 
pluie,  le  sommet  du  rameau  s'inclinait  du  côté  de  l'ouest  quand  la  pluie 
tombait  au  dehors. 

»  M.  Boyer  déclare  que  «  le  séjour  de  l'eau  dans  les  feuilles  est  sans 
influence  sur  la  végétation  des  Dypsacus  ».  Car,  ayant  déterminé  l'écou- 
lement de  cette  eau  par  des  trous  pratiqués  au  réservoir,  il  n'a  pu  constater 
que  la  plante  parût  souffrir.  Pour  moi,  j'ai  vu  les  Dypsacus  abrités  ne  par- 
venir qu'au  tiers  ou  au  quart  de  leur  développement  normal,  bien  que  lar- 
gement arrosés  à  la  base.  De  plus,  les  bourgeons  latéraux  qui  doivent,  eux 
aussi,  se  terminer  par  des  capitules  floraux,  ne  se  développent  pas,  soit 
qu'ils  aient  besoin  de  se  développer  dans  l'eau,  soit  que,  n'étant  plus  pro- 
tégés par  le  liquide,  ils  soient  dévorés  par  les  limaces  et  les  pucerons.  Il 
me  paraît  aussi  que  la  présence  de  ce  liquide  doit  diminuer  les  effets  de 
l'évaporation,  qui  est  surtout  rapide  aux  entre-nœuds  et  aux  bourrelets  que 
la  feuille  présente  à  son  articulation  avec  la  tige.  C'est  pourquoi,  lorsque  la 
saison  a  été  sèche,  la  tige  ne  présente  qu'un  seul  capitule.  Les  rameaux  flo- 
raux sont  au  contraire  nombreux,  si  la  pluie  a  été  fréquente. 

»  Ce  bourgeon  est,  par  cela  même,  une  plante  aquatique  qui  ne  présente 
pas  d'atmosphère  gazeuse  intérieure,  et  qui  se  développe  dans  de  l'eau 
privée  d'air.  Aussi  n'observe-t-on  jamais,  dans  cette  petite  cuve  naturelle, 
de  dégagement  gazeux  que  l'on  pourrait  attribuer  à  l'acte  respiratoire.  J'ai 
même  i^ecouvert  le  bourgeon  d'une  petite  cloche  pleine  du  liquide  du 
réservoir,  et  je  n'ai  obtenu  aucune  trace  de  gaz,  bien  que  le  bourgeon  ait 
pris  un  développement  assez  rapide  pour  remplir  et  soulever  la  cloche.  J'ai 
pu  ainsi  démontrer  d'une  autre  manière  que  l'acte  respiratoire  n'est  accom- 
pagné d'aucun  dégagement  gazeux  dans  les  plantes  aquatiques  dépourvues 
d'atmosphère  gazeuse  intérieure,  comme  cela  a  lieu  d'ailleurs  chez  les  ani- 
maux aquatiques.,..  » 


PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Appareil  pour  expérimenter  faction  de  i'élecUicité 
sur  les  plantes  vivantes.  Note  de  M.  Ceu,  présentée  par  M.  Berthelot. 

«  L'appareil  consiste  en  une  grande  cloche  dans  laquelle  on  fait  arriver 
l'électricité,  obtenue  de  la  façon  suivante  : 

»  On  place  un  vase  métallique  sur  un  support  de  2  mètres  de  haut, 
où  il  est  isolé  pour  que  l'électricité  ne  se  perde  pas.  On  remplit  ce  vase 
d'eau.  Quand  on  laisse  l'eau  s'écouler  par  un  tube  très-étroit,  le  vase  se 

82.. 


(    6l2    ) 

charge  continuellement  d'électricité  positive  en  temps  ordinaire,  c'est-à-dire 
l'électricité  atmosphérique  étant  positive;  il  se  charge,  au  contraire,  d'élec- 
tricité négative,  dans  les  cas  peu  fréquents  où  l'éleclricilé  atmosphérique 


est  négative. 


))  Ces  phénomènes,  que  M.  Palmieri  appelle  \a  veine  liquide  descendante, 
ont  été  découverts  et  étudiés  par  lui  en  i85o,  et  décrits  dans  un  Mémoire 
présenté  à  l'Académie  des  Sciences  de  Naples.  Dans  ces  derniers  temps, 
M.  Thomson  a  cru  pouvoir  se  servir  de  ces  faits  pour  mesurer  la  tension 
électrique  de  l'air. 

»  Un  fil  métallique  est  fixé  à  ce  vase  que  nous  appellerons  collecteur  ;  il 
pénètre  dans  l'intérieur  d'une  cloche  de  verre,  où  il  se  relie  à  une  cou- 
ronne de  pointes  métalliques  très-aiguës,  destinées  à  distribuer  l'électri- 
cité. On  place,  sous  cette  cloche,  les  plantes  dans  des  vases  qui  sont  en 
communication  avec  le  sol.  Pour  fermer  hermétiquement,  on  fait  poser  la 
cloche  sur  une  plaque  de  verre  rodée;  elle  porte  des  tubulures,  par  les- 
quelles on  peut  faire  entrer  et  sortir  l'air  au  moyen  d'une  trompe.  D'autres 
plantes  identiques  sont  placées  sous  une  cloche  semblable  à  la  première 
et  de  même  capacité,  mais  dans  laquelle  ne  pénètre  pas  l'électricité  atmo- 
sphérique. 

»  Le  3o  juillet  dernier,  on  sema  trois  grains  de  maïs,  en  prenant  des 
grains  de  poids  égaux  pour  chaque  cloche  et  de  la  même  terre.  De  plus, 
chaque  vase  reçut  la  même  quantité  d'eau.  Le  i*'"  août,  les  graines  com- 
mencèrent à  germer  :  pendant  deux  jours,  l'accroissement  fut  à  peu  près 
le  même  dans  les  deux  cloches.  Le  troisième  jour,  les  plantes  de  la  cloche 
dont  l'air  était  électrisé  commencent  à  se  développer  plus  rapidement  que 
celles  de  l'autre  cloche.  Le  lo  août,  on  mesure  les  plantes,  qui  ont  les  di- 
mensions suivantes  prises  de  la  base  de  la  tige  à  l'extrémité  des  feuilles 
supérieures  : 


Plantes  dans  l'air  électrisé. .  .  . 
Plantes  dans  l'air  non  électrisé. 


»  j\L  P.  Palmieri  a  entrepris,  au  laboratoire  de  l'École  supérieure  d'A- 
griculture, des  recherches  relatives  à  la  composition  de  l'air  dans  chacune 
des  deux  cloches,  et  à  celle  des  plantes  obtenues  dans  les  conditions  ci- 
dessus  énoncées.  » 


(6.3) 

PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  De  iinfliience  des  acides  salirjiique,  ihpnkiue  et 
de  quelques  essences  sur  la  germination.  Note  de  M.  Eo.  Heckel,  présentée 
par  M.  P.  Duchartre. 

«  Le  physiologiste  Vogel,  qui,  dans  ces  derniers  temps,  s'est   le   plus 
occupé  de  l'action  nuisible  de  certaines  substances  sur  l'acte  germinatif, 
dit  [Keiinen  der  Samen  [Sitzungsberictde  der  Kôniyl.  bayer.  Akad.  der  fVissen- 
schnften  zu  Mûnchen^    1870,   Bd.   II.  Heft.  II)],  à  propos  de  l'acide  phé- 
mique,  que  c'est  une  des  substances  qui  opposent  à  ce  phénomène  l'obstacle 
le  plus  accentué,  et   il  ajoute  qu'une   goutte  de  cet   acide  diluée    dans 
5o  centimètres  cubes  d'eau  empêche  toute  germination.  Dans  le  courant 
de  quelques  recherches  sur  les  causes  de  cette  action,  j'ai  dû  reprendre 
cette  expérience  et   l'étendre  à   d'autres  corps  similaires  ou   rapprochés 
comme  composition  chimique.  J'ai   constaté  que  0"',025    de  phénol   pur 
cristallisé  étaient  capables  de  suspendre  la  germination  dans  les  graines  de 
Monocotylédones  et  de  Dicotylédones  placées  dans  les  conditions  que  cet  acte 
physiologique  exige.  L'expérience  a  porté  sur  des  semences  de  Crucifères 
[Brassica,  Napus,  Lepidium,  S  inapis)  et  de  Graminées  (T'nijcum,  Hordeum, 
Secale).   Cette  quantité  minime  d'acide  phénique  suffisait  à  empêcher  la 
germination  d'un  ensemble  de  cent  graines.  Mais  un  fait  plus  surprenant 
est  celui  que  m'a  présenté  l'action  de  l'acide  salicylique,  qui  est  à  peu  près 
insoluble  dans  l'eau.  En  effet,  cet  acide  possède  à  un  haut  degré  le  pouvoir 
d'arrêter  définitivement  la  germination,  car,  à  la  dose  de  o^^'^oS  pour  5o 
d'eau  distillée  (ce  qui  ne  représente  pas  plus  de  o8'',oo5  de  substance  dis- 
soute), toutes  les  graines  ci-dessus  sont  restées  intactes.  En  l'expérimentant 
comparativement  avec  l'acide  phénique,  j'ai  pu  constater  que  cette  der- 
nière substance  suspend  seulement  la  germination,  tandis  que  la  première, 
à  la  même  dose,  l'empêche  à  tout  jamais.  Quand  l'acide  phénique  s'est 
évaporé,  l'acte  germinatif  se  produit  et  le  jeune  végétal  se  couiporte  comme 
si  aucune  substance   n'était  intervenue.  Le  sa/icj/a«e  c^e  soude  agit   comme 
l'acide  salicylique  en  arrêtant  définitivement  la  germination  :  bien  qu'il 
soit  soluble    dans  l'eau,    son   action   ne  paraît  pas  être  plus    prompte. 
L'examen  comparatif  de  semences  de  Ricinus  comniunis,  fait  au  microscope 
m'a  montré  que,  dans  le  cas  île  l'emploi  des  antigerminatifs,  les  cellules  de 
l'endosperme  appelées  à  nourrir  l'embryon  ne  subissent  aucun  changement: 
les  grains  de  fécule  sont  intacts  et  ceux  d'aleurone  n'ont  subi  aucune  modi- 
fication;  il    n'eu    est   pas  de    même,    ainsi  que   l'a  constaté   récemment 


(  6i4  ) 
IM.Van  Tieghem,  pour  les  graines  soumises  à  la  gerniinalion  dans  les  con- 
ditions ordinaires.  Ces  substances  agissent  donc  comme  antifermentescibles, 
aussi  bien  sur  les  ferments  figurés  que  sur  les  ferments  non  organisés,  si 
l'on  tient  compte  de  ce  que  l'on  sait  déjà  de  l'action  de  ces  corps  sur  la  le- 
vure de  bière.  Il  m'a  été  impossible  de  trouver  la  cause  de  la  disparition 
définitive  de  la  faculté  germinative  dans  les  graines  traitées  par  l'acide  sali- 
cylique  :  histologiquement,  je  n'ai  pu  constater  aucune  différence. 

»  L'acide  thymique  cristallisé  possède,  au  point  de  vue  qui  m'occupe, 
une  action  comparable  à  celle  de  l'acide  phénique  et  de  l'acide  salicylique  : 
il  suspend  la  germination  et  l'arrête  même  définitivement  dans  quelques 
cas.  Il  agit  à  la  dose  minime  de  o^'',  oaS  avec  activité  sur  une  centaine  de 
graines,  bien  qu'il  soit  à  peu  près  insoluble. 

»  Les  essences  de  thym  et  de  romarin,  qui  se  trouvent  fréquemment 
mêlées  frauduleusement  au  thymol,  quand  il  n'est  pas  cristallisé,  durent 
être  mises  parallèlement  en  expérience  à  un  moment  où  je  ne  possédais 
encore  que  de  l'acide  thymique  liquide.  Elles  sont  aussi  antigerminatives 
(comme  l'essence  de  térébenthine  que  j'ai  également  expérimentée)  à  très- 
faibles  doses  :  oS'',o5  de  ces  carbures  d'hydrogène  ont  empêché  le  mouve- 
ment germinatif  de  vingt  graines  de  divers  Brassica,  de  Blé  et  de  Ricin 
commun. 

»  Ces  différents  corps  pourraient  être  employés  fructueusement  toutes 
les  fois  qu'on  a  intérêt  à  rendre  les  semences  capables  de  supporter  impu- 
nément des  conditions  cosmiques  propres  à  développer  leur  faculté  germi- 
native. Il  ne  serait  pas  étonnant  non  plus  que  certaines  graines  de  Coni- 
fères, conservées  intactes  à  travers  les  âges  géologiques,  n'aient  résisté 
aux  premières  influences  propres  à  faciliter  leur  germination  qu'à  la  faveur 
des  oléorésines  et  des  essences  provenant  des  arbres  qui  les  portaient  et 
qui  se  répandaient  dans  leur  entourage.  C'est  ainsi  que  j'ai  pu  constater  à 
l'île  Norfolk  et  en  Nouvelle-Calédonie  (Kanala),  autour  des  K.aoris  [Dam- 
mata  Cooki)  qui  y  sont  très-répandus,  une  atmosphère  d'essence  provenant 
de  la  résine  qui  en  découle  en  abondance.  Cette  at(nosphère  préservait  pro- 
bablement les  graines  de  toute  germination.  C'est  cette  observation  qui  m'a 
suggéré  des  recherches  sur  l'action  de  l'essence  de  térébenthine.  » 

La  séance  est  levée  à  f\  heures  et  demie.  D. 


(  6i5 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  23  octobre  i8t8. 

Le  royaume  de  Norvège  et  le  peuple  noivéqien.  Rapport  à  l'Exposilion 
universelle  de  1878  à  Paris;  par  le  D''  O.-J.  Broch.  Christiania,  T.  Mailing; 
Paris,  Challamel,  1878;  i  vol.  in-8°  relié. 

De  la  diphihérie  en  Orient  et  particulièrement  en  Perse;  par  le  D'  J.-D. 
Tholozan.  Paris,  G.  Masson,  1878;  br.  in-8°.  (Présenté  par  M,  le  baron 
Larrey.) 

Emploi  des  matières  tinctoriales  et  extraction  de  l'indigo  chez  les  anciens 
Orientaux  ;  par  M.  J.  Girardin.  Rouen,  imp.  J.  Lecerf,  1878  ;  br.  in-8''. 

Congrès  périodique  international  des  Sciences  médicales,  5*  session.  Genève 
{9  au  i5  septembre  1877).  Comptes  rendus  et  Mémoires^  publiés  par 
MM.  Prévost,  J.-L.  Reverdin,  Picot,  d'Espine.  Genève,  H.  Georg,  1878; 
br.  in-8°. 

Un  document  retrouvé  et  quelques  Jaits  rétablis  concernant  l'histoire  de  V édu- 
cation des  sourds-muets  en  France;  parL.  Vaïsse.  Rodez,  imp.  Ralery,  s.  d.; 
br,  in-8°. 

Société  agricole,  scientifique  et  littéraire  des  Pjr énées-Orientales  ;  t.  XXIII. 
Perpignan,  imp.  G.  Latrobe,  1878;  br.  in-8°. 

Bulletin  de  la  Société  d'Histoire  naturelle  de  Colmar,  1877  et  1878. 
Colmar,  imp.  C.  Decker,  1878;  in-S". 

Taille  de  r olivier  à  l' exploitation  des  Mazets  la  Boche-Sainl-Gabriel,  dirigée 
par  E.  MouRRET.  Montpellier,  imp.  Ricateau,  1872  ;  br.  in-12. 

Culture  de   l'abricotier  dans   la  Provence;  par  E.  Mourret.    Marseille 
imp.  Camoin,   1874;  br.  in-8°. 

Piécolte    des    olives    dans    la   haute  Provence;  par  E.   Mourret.    Paris 
G.  Masson,  1876;  br.  in-S". 

Leçons  sur  les  centres  nerveux,  professées  ci  l' Ecole  pratique  de  la  Faculté  de 
Médecine  de  Paris;  par  M.  J.-A.  Fort,  publiées  par  E. -A.  Ponct  (1877- 
1878).  Paris,  Frédéric  Henry,  1878;  in-4°.  (Présenté  par  M.  le  baron 
Larrey  pour  le  concours  Montyon)  [Médecine  et  Chirurgie,  1879.] 

Introducçâo  à  sciencia  das  finanças;  par  C.  de  B'igueiredo;  fasc.  I. 
Coimbra,  imp.  de  Universidade,  1874;  in-8°. 


(6.6) 

A  Ubcrdade  de  induslria;  por  C.  de  Figueiredo.  Porto,  E.  Chardron; 
Brago,  E.  Chardron,  1872;  iii-8°. 

Saggio  di  un  alfaheto  iiniversale  opplicalo  a  dodici  lingue.  Studio  di  G-B. 
Milano,  tip.  Lamberti,  1878;  in  8°. 

A.  Cattaneo.  Description  de  l'invention  ajant  pour  titre  :  Avertisseur 
électro-automatique.  Télégraphe  voyageant  pour  la  sûreté  des  trains  de  che- 
mins de  fer.  Pavia,  tip.  G.  Mavelli,  1878;  in-8°. 

Di  alcune  riforme  neli  alfabeto  délia  lingua  italiana.  Studio  di  G.-B. 
Milano,  tip.  Lamberti,  1878;  in-8°. 

Reale  Accademia  dei  Lincei.  Campanello  telefonico  senza  la  lapila.  Nota  del 
signor  J.  Canestrelli,  presentata  dal  Socio  Blaserna  al  Présidente  nel 
mese  di  giugno  1878.  Sans  lieu  ni  date;  in-8°. 

Jzione  dei  raggi  solari  sui  composti  aloidi  d'argento.  Nota  del  D''  D.  Toiw- 
MASi.  Milano,  tip.  Bernardoni,  1878;  in-8°. 

Riduzione  del  cloratio.  Nota  del  D'  D.  Tommasi.  Milano,  tip.  Bernardoni, 
1878;  in-8°. 

Report  on  cold-rolled  iron  and  steel  as  manufactured  by  Jones  et  Laughlins 
american  iron  works  Pittsburg ;  bj  Robert-H.  Thdrston.  Pittsburg,  Ste- 
venson, 1878;  in-8°. 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  28  OCTOBRE  1878, 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


WÉRÎOIRES  ET  COM^IUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE, 

M.  DE  LA  GouRXERiE  doiiue  Icctiire  de  la  Note  suivante,  sur  les  travaux 
de  M.  Bienaymé  : 

«  M.  Bienaymé  est  né  à  Paris  le  28  août  1796.  Il  conmiença  ses  études 
au  lycée  de  Bruges,  et  les  termina  au  lycée  Loiiis-le-Grand.  En  i8i/|,  il 
prit  part  à  la  défense  de  Paris  dans  une  compagnie  de  volontaires. 

»  L'année  suivante,  il  fut  reçu  à  l'École  Polytechnique,  mais  le  licen- 
ciement de  18 16  remit  son  avenir  en  question,  Conune  plusieurs  langues 
lui  étaient  familières,  il  fit  d'abord  des  traductions,  principalement  pour 
le  Moniteur.  Il  fut  ensuite  répétiteur  de  Mathématiques  à  Saint-Cyr  (1818); 
il  quitta  cette  école  pour  entrer  dans  l'Administration  des  finances  (1  820), 
et  parvint  au  grade  d'inspecteur  général  (i834).  Plusieurs  Ministres,  no- 
tamment le  baron  I-ouis  et  M.  Humann,  lui  confièrent  des  travaux  impor- 
tants. 

»  A  partir  du  moment  où  Bienaymé  fut  attaché  au  Ministère  des  Finances, 
il  dirigea  ses  études  sur  les  dil'férenles  questions  qui  forment  la  science  des 
actuaires,  la  Statistique  et  le  Calcul  des  probabilités.  Il  présenta  à  l'Aca- 
démie, <lans  les  années  i834  et  i835,  deux  Mémoires,  l'un  Sur  la  probabi- 

C.  R.,  1878,  2"  Semestre.  (T.  lAXXYlI,  N»  18.)  83 


(  6.8  ) 
lilé des  résullats  moyens  des  observations,  l'autre  Sw  la  durée  de  la  vie  en  France 
depuis  le  commencement  du  xix^  siècle.  Ces  travaux  ont  été  insérés,  le  pre- 
mier dans  le  tome  VI  du  Recueil  des  Savants  étrangers,  le  second  dans  le 
tome  XVIIl  des  Annales  dliycjiène. 

»  Bienaymé  communiqua  en  outre  à  la  Société  philomathique,  et  publia 
dans  le  journal  V Institut,  dix  Notes  ou  Mémoires  sur  divers  sujets  de  Statis- 
tique et  de  probabilités. 

»  A  la  suite  de  la  Révolution  de  1848,  Bienaymé,  mis  à  la  retraite,  ne 
s'occupa  plus  que  de  science.  Il  fut  appelé  à  professer,  à  la  Sorbonne,  le 
Calcul  des  probabilités,  mais  seulement  à  litre  provisoire.  Lamé,  qui  plus 
tard  devint  titulaire  de  cette  chaire,  parla  de  lui  en  ces  termes,  le 
26  avril  i85i  : 

<i  J'ai  le  bonheur  de  compter  parmi  mes  amis  un  savant  (M.  Bienaymé),  qui  aujourd'hui 
représente,  presque  seul  en  France,  la  théorie  des  probabilités,  qu'il  a  cultivée  avec  une 
sorte  de  passion,  dont  il  a  successivement  attaqué  et  détruit  les  erreurs;  je  dois  à  ses  con- 
seils d'avoir  bien  compris  la  véritable  portée  de  la  science  que  j'enseigne,  et  quelles  limites 
elle  ne  peut  franchir  sans  s'égarer.  »  [Nouvelles  Annales  de  Mathématiques,  juin  i85i .  ) 

»  En  iSSa,  M.  Liouville  publia,  dans  son  journal,  un  travail  considérable 
de  Bienaymé  Sur  la  probabilité  des  erreurs  d'après  la  méthode  des  moindres 
carrés.  L'insertion  de  ce  Mémoire  au  Recueil  des  Savants  étrangers  avait  été 
ordonnée. 

1)  I^e  5  juillet  iBSa,  Bienaymé  fut  élu  Académicien  libre  en  remplace- 
ment de  Marmont.  A  peine  entré  dans  noire  Compagnie,  il  soutint 
contre  Cauchy  une  discussion  stir  les  différences  qui  distinguent  la  mé- 
thode des  moindres  carrés  d'un  mode  d'interpolation  proposé  par  cet 
illustre  géomètre  [Comptes  rendus,  2'^  semestre  de  i853  et  Journal  de  Matlié- 
malicjues,  1867).  Bienaymé  sut  augmenter  dans  ce  débat  la  grande  opinion 
que  l'on  avait  de  son  mérite. 

»  Toujours  préoccupé  des  applications,  il  communiqua,  en  i855,  à 
l'Académie  des  Sciences  morales,  un  travail  dans  lequel  il  critique  une 
extension  que  Poisson  avait  voulu  donner  au  célèbre  théorème  de  Jacques 
Bernoulli.  Treize  ans  auparavant,  il  avait  présenté  sur  ce  sujet,  à  la  So- 
ciété philomathique,  ime  Note  qui  ti'a  pas  été  publiée. 

«  Parmi  les  Communications  faites  par  Bienaymé  à  l'Académie,  on  en 
remarque  une  sur  un  curieux  théorème  relatif  au  nombre  probable  des 
niaximaetdes  minima  d'une  suite  de  nombres  donnés  par  des  observations, 
et  rangés  dans  l'ordre  où  ils  se  sont  présentés  (6  septembre  iS^S).  La 
formule   de  Bienaymé   se  résume  en  une   proposition    importante,    dont 


(6i9) 
M.  Bertrand  a  donné  une  démonstration  élémentaire  {Comptes  tendus,  i3et 
20  septembre  1875). 

»  C'est  surtout  comme  rapporteur  de  la  Conjmission  pour  le  prix  de 
Statistique  que  Bienaymé  a  pris  une  part  importante  aux  travaux  de  notre 
Compagnie.  Pendant  vingt-trois  années,  il  a  examiné  avec  un  soin  minu- 
tieux et  apprécié  avec  une  autorité  incontestée  les  ouvrages  soumis  à 
l'Académie.  L'ensemble  de  ses  Rapports  forme  une  œuvre  considérable  qui 
sera  toujours  consultée  avec  fruit. 

»  Bienaymé  trouva,  en  i85o,  une  occasion  d'employer,  pour  l'intérêt 
du  pays,  ses  connaissances  en  Statistique.  Dans  un  Rapport  lu  au  Sénat 
le  26  avril  1864,  M.  Dumas  parlant  de  l'organisation  qu'il  avait  donnée  à  la 
Caisse  des  retraites  pour  la  vieillesse,  fondée  pendant  son  Ministère,  dit  qu'il 
consulta  les  travaux  et  qu'il  s'assura  le  concours  «  d'un  honorable  membre 
de  l'Académie  des  Sciences,  M.  Bienaymé,  dont  l'Europe  connaît  la  com- 
pétence en  ces  matières  ».  Les  renseignements  donnés  par  M.  Dumas 
montrent  que  les  tarifs  calculés  par  notre  confrère  ont  assuré,  dans  les 
opérations  de  la  Caisse,  un  équilibre  presque  parfait. 

"  Divers  travaux  de  Bienaymé  témoignent  de  son  érudition  dans  les 
langues.  Le  3  octobre  1870,  il  présenta  à  l'Académie  une  explication  de 
deux  passages  de  Stobée  relatifs  aux  connaissances  mathématiques  des 
pythagoriciens,  et  jusque-là  incompris.  En  i858,  il  inséra  dans  le  Journal 
des  Matliémaliques  la  traduction  d'un  Mémoire  considérable  écrit  en  russe 
par  notre  confrère  M.  Tchebichef.  Enfin  il  s'est  occupé  d'une  traduction 
annotée  d'Aristote  :  quelques  parties  de  ce  grand  travail  sont  terminées 
en  manusctit. 

»  Bienaymé  était  Correspondant  de  l'Académie  des  Sciences  de  Saint- 
Pétersbourg  et  de  la  Commission  centrale  de  Statistique  de  Belgique,  et 
membre  honoraire  de  l'Association  des  conférences  chimiques  de  Naples. 
En  France,  il  appartenait  à  plusieurs  Sociétés  savantes  et  littéraires.  La  So- 
ciété mathématique  avait  tenu  à  honneur  de  l'avoir  pour  Président,  pen- 
dant l'une  des   premières  années   de   son  existence.  » 


CHlMili.  —    Sur  la   décomposition   des  hjdracides  par  les   métaux. 
Note  de  M.  Berthelot. 

"    1.  Si  l'on  dresse  la  liste  des  chlorures  métalliques  rangés  dans  l'ordre 
de  leurs  chaleurs  de  formation  (' ),  on  est  conduit  à  des  conséquences  qui 

(')   Annuaire  du  Bureau  des  Longitudes  pour  1878,  p.  538,   et  surtout  le   inême  pour 
1879,  V-  54°  et  suiv. 

83.. 


(  6io  ) 
ne  s'accordent  pas  avec  l'ancienne  classification  des  métaux,  disposés  en 
sections  suivant  leur  aptitude  à  décomposer  l'eau  pure  et  les  acides  avec 
dégagement  d'hydrogène.  D'après  celte  liste,  en  effet,  la  chaleur  de  for- 
mation de  l'acide  chlorhydrique  gazeux  depuis  ses  éléments,  soit  4-  22,0, 
est  surpassée  par  la  chaleur  de  formation  de  tous  les  chlorures  anhydres, 
même  par  celle  des  chlorures  de  plomb,  de  cuivre,  de  mercure  et  d'ar- 
gent :  l'or  seul  fait  exception  parmi  les  métaux  usuels.  Tous  ces  métaux, 
l'or  excepté,  devraient  donc  décomposer  le  gaz  chlorhydrique. 

»  2.  On  pourrait  objecter  à  celte  conclusion  que  l'hydrogène  et  l'acide 
chlorhydrique,  substances  gazeuses,  n'ont  pas  le  même  état  physique  que 
le  métal  et  son  chlorure,  substances  solides  ;  il  faudrait  donc,  pour  rendre 
les  produits  vraiment  comparables  aux  corps  primitifs:  soit  ajouter  à  la 
chaleur  de  formation  de  l'acide  chlorhydrique  la  différence  entre  la  cha- 
leur de  solidification  de  ce  gaz  et  celle  de  l'hydrogène,  ce  qui  ramènerait 
tout  à  l'état  solide;  soit  retrancher  de  la  chaleur  de  formation  du  chlo- 
rure métallique  la  différence  entre  la  chaleur  de  vaporisation  du  chlorure 
et  celle  du  métal,  ce  qui  ramènerait  tout  à  l'état  gazeux.  Les  données 
exactes  de  ces  calculs  nous  font  défaut;  mais,  d'après  les  analogies,  l'une 
ou  l'autre  de  ces  différences  entre  deux  quantités  du  même  ordre  ne  saurait 
représenter  un  nombre  bien  considérable  (soit  3  ou  4  Calories,  pour  fixer 
les  idées).  Or  les  chaleurs  de  formation  des  chlorures  alcalins,  terreux, 
comme  celles  des  chlorures  des  métaux  du  groupe  du  fer,  de  zinc,  de  cad- 
mium, d'étaiu,  pris  dans  l'état  solide,  sont  comprises  entre  io5  et  4o  Calo- 
ries. Les  chaleurs  mêmes  de  formation  du  chlorure  plombique  (-i-  4i>4)) 
du  chlorure  cuivreux  (+  33,  i),  du  chlorure  mercureux  (  +  40,9)7  du  chlo- 
rure argentique  (+  29,2)  surpassent  notablement  celle  de  l'acide  chlor- 
hydrique (-1-  22,0).  Celles  des  chlorures  palladeux  (+26,3)  et  plati- 
neux  (-f-  22,6),  formés  en  présence  du  chlorure  de  potassium,  seraient 
l'une  à  la  limite,  l'autre  moindre,  en  tenant  compte  à  la  fois  de  la  correc- 
tion précédente,  et  de  cette  circonstance  que  les  chiffres  qui  les  concernent 
comjjrennent,  eu  surplus,  la  chaleur  de  formation  du  chlorure  double. 

»  3.  D'après  ces  données,  le  gaz  chlorhydrique,  je  le  répète,  doit  être 
décomposé  avec  dégagement  d'hydrogène  par  tous  les  métaux,  à  l'excep- 
tion de  l'or,  du  platine  et  probablement  du  palladium.  Le  fait  est  bien 
connu  pour  les  métaux  que  l'on  rangeait  autrefois  dans  les  trois  premières 
sections.  Quant  au  plomb,  lîerzélius  indiquait  déjà  sa  réaction  sur  l'acide 
chlorhydrique;  elle  est  facile  à  vérifier,  même  à  froid,  avec  l'acide  con- 
centré, c'est-à-dire  renfermant  une  certaine  dose  d'hydracide  anhydre.  Il 
en  est  de  même  du  cuivre,  quoique  l'action  soit  plus  lente;  elle  a  été 


(621     ) 

signalée  par  divers  auteurs  et  je  l'ai  vérifiée  à  bien  des  reprises  depuis  vingt 
ans,  toutes  les  fois  que  j'ai  conservé,  en  présence  du  enivre,  les  solutions 
acides  de  chlorure  cuivreux  destinées  à  absorber  l'oxyde  de  carbone. 

»  4-.  Entre  le  mercure  et  le  gaz  chlorhydrique,  il  n'y  a  pas  d'action  à 
la  température  ordinaire;  mais,  comme  il  arrive  souvent  on  Chimie,  c'est 
une  question  de  température.  Pour  le  vérifier,  j'ai  rempli  de  gaz  chlorhy- 
drique pur  et  sec  un  tube  de  verre  dur,  j'ai  ajouté  un  globule  de  mer- 
cure; j'ai  scellé  le  tube  à  la  lampe,  je  l'ai  entouré  d'une  toile  métallique 
et  je  l'ai  chauffé  dans  mes  appareils  oi'dinaires.  L'attaque  n'a  lieu  ni  à 
200  degrés,  comme  je  l'avais  vu  autrefois,  ni  à  34o,  ni  même  à  4oo,  mais 
vers  55o  à  600  degrés;  au  bout  de  quelques  heures  de  chauffe,  la  réaction 
devient  appréciable  :  elle  donne  naissance  à  une  trace  de  chlorure  mer- 
cureux  cristallisé  (noircissant  au  contact  de  la  potasse),  ainsi  qu'à  de  l'hy- 
drogène en  très-petite  quantité  (o™,  i  avec  5o  centimètres  cubes  de  HCl), 
gaz  que  j'ai  réussi  cependant  à  isoler  et  à  caractériser.  Une  dose  fi  faible, 
produite  à  un  point  si  voisin  du  ramollissement  du  verre,  rend  l'expérience 
fort  délicate  à  reproduire.  Mais  on  obtient  un  résultat  plus  net  en  faisant 
passer  le  gaz  chlorhydrique  sec,  chargé  de  vapeur  de  mercure,  à  travers  un 
tube  de  porcelaine  chauffé  à  une  température  que  j'évalue  entre  800  et 
1000  degrés.  Dans  les  conditions  où  j'opérais,  il  se  dégageait  une  dose  sen- 
sible d'hydrogène,  soit  près  d'un  demi-centimètre  cube  par  minute,  et  cela 
indéfiniment,  en  même  temps  qu'il  se  condensait  à  l'extrémité  froide  du 
tube  du  chlorure  mercureux.  Dans  des  conditions  identiques  d'ailleurs, 
l'acide  chlorhydrique  n'a  fourni  aucun  indice  de  dissociation,  aucune  trace 
d'hydrogène,  même  au  bout  de  dix  minutes.  La  décomposition  de  l'acide 
chlorhydrique  par  le  mercure  n'est  donc  pas  douteuse.  Cette  réaction 
prouve,  pour  le  dire  en  passant,  que  le  chlorure  mercureux  existe  réelle- 
ment dans  l'état  gazeux,  à  une  température  voisine  de  800  degrés. 

»  Cependant  la  réaction  demeure  fort  incomplète,  la  majeure  partie  du 
gaz  chlorhydrique  subsistant  en  présence  d'un  excèsdc  mercure  :  sans  aucun 
doute  à  cause  de  l'état  de  dissociation  partielle  du  chlorure  mercureux  en 
ses  éléments;  d'où  résulte  du  chlore  libre,  qui  s'unit  à  l'hydrogène  et  limite 
la  réaction.  Celle-ci  n'en  conserve  pas  moins  sa  signification  au  point  de 
vue  thermochimique,  attendu  que  le  gaz  chlorhydrique  ne  donne  aucun 
signe  de  dissociation,  même  vers  800  degrés. 

»  Au  contraire,  l'état  de  dissociation  du  chlorure  mercureux  rend  pos- 
sible et  même  inévitable  la  réaction  inverse,  c'est-à-dire  la  régénération  de 
l'acide  chlorhydrique,  au  moyen  de  1  hydrogène  libre  et  du  chlorure  mer- 


(    622    ) 

cureux  :  je  l'ai  vérifiée  dans  un  tube  scellé  à  la  lampe,  et  clans  des  condi- 
tions pareilles  aux  précédentes.  La  réaction  commence  même  à  une  tempé- 
rature plus  basse  et  l'on  en  observe  quelques  indices  dès  34o  degrés.  Mais, 
dans  tous  les  cas,  cette  réaction  inverse  est  demeurée  incomplète,  ainsi 
qu'on  devait  s'y  attendre. 

1)  5.  Nous  observons  ici  les  deux  réactions  contraires,  comme  dans  une 
multitude  de  cas  analogues,  c'est-à-dire  dans  ces  conditions  de  dissocia- 
tion, dont  nous  devons  la  connaissance  aux  beaux  travaux  de  M.  H.  Sainte- 
Claire  Deville.  Il  suffirait  d'éliminer  les  produits  ou  de  faire  intervenir  un 
excès,  sans  cesse  renouvelé,  de  l'un  des  composants,  pour  que  la  réaction 
devint  totale,  soit  dans  un  sens,  soit  dans  l'autre,  c'est-à-dire  pour  que  le 
mercure  décomposât  complètement  une  dose  donnée  d'acide  chlorhy- 
drique,  ou  pour  que  l'hydrogène  décomposât  complètement  une  dose 
donnée  de  chlorure  mercureux.  Autrefois  on  expliquait  ces  réactions  in- 
verses, si  fréquentes  dans  la  réaction  de  l'hydrogène  sur  les  chlorures, 
oxydes,  sulfures  métalliques,  par  les  conditions  de  masses  relatives.  Mais 
cette  condition  est  insuffisante;  il  faut  en  faire  intervenir  une  autre,  dont 
j'ai  établi  la  nécessité  par  mes  recherclies  therinochimiques.  Les  réactions 
chimiques,  en  effet,  ne  s'effectuent  directement  que  si  elles  dégagent  de 
la  chaleur. 

»  Quand  tous  les  produits  d'une  réaction  sont  stables,  dans  des  condi- 
tions données,  la  réaction  s'opère  suivant  un  sens  unique,  réglé  par  son 
signe  thermique,  sans  qu'il  y  ait  ni  partage  ni  possibilité  de  réaction  in- 
verse. La  condition  fondamentale  qui  doit  être  remplie  d'une  manière  né- 
cessaire pour  que  le  partage  et  les  réactions  inverses,  déterminées  par  la 
grandeur  des  niasses  relatives,  deviennent  possibles,  est  la  suivante  :  il  faut 
que  l'un  des  produits  soit  en  partie  décomposé,  soit  par  une  dissociation 
proprement  dite,  s'il  s'agit  de  composés  anhydres  binaires  ou  analogues, 
soit  par  un  équilibre  entre  quatre  substances  antagonistes,  comme  il  arrive 
pour  les  élhers  et  pour  les  sels  dissous.  Celte  condition  étant  réalisée,  les 
deux  actions  inverses  sont  possibles,  parce  qu  elles  s'' effectuent  toutes  deux  avec 
dégagement  de  chaleur;  ce  qui  est  praticable,  attendu  qu'elles  n'ont  pas  le 
même  point  de  départ.  Par  exemple,  d'une  part,  le  mercure  décompose 
l'acide  chlorhydrique  et  forme  du  chlorure  mercureux  et  de  l'hydrogène, 
avec  dégagement  de  chaleur,  en  vertu  des  nombres  cités  plus  haut.  Mais, 
d'autre  part,  le  chlorure  mercureux  étant  décomposé  partiellement  par  la 
chaleur,  son  chlore,  devenu  libre,  pourra  réagir  sur  l'hydrogène  libre 
pour  régénérer  l'acide  chlorhydrique,  toujours  avec  dégagement  de  cha- 


(  623  ) 

leur.  On  voit  clairement  ici  le  rôle  distinct  de  l'énergie  étrangère  dévelop- 
pée par  réchauffement,  et  le  rôle  des  énergies  chimiques  développées  par 
la  réaction  des  corps  mis  en  présence.  Les  mêmes  principes  s'appliquent 
aux  autres  expériences  que  je  vais  résumer. 

»  6.  L'argent  pur  et  le  gaz  chlorhydrique  pur,  chauffés  vers  5oo  à  55o  de- 
grés, réagissent  avec  formation  d'hydrogène  et  d'un  sous-chlorure,  qui  re- 
couvre comme  d'un  vernis  la  surface  de  l'argent. 

»  Notre  respecté  confrère,  M.  Boussingault,  a  observé,  il  y  a  bien  des 
années,  cette  décomposition  du  gaz  chlorhydrique  par  l'argent  (');  mais  il 
opérait  à  la  température  du  ronge  vif,  c'est-à-dire  dans  des  conditions  où 
la  dissociation,  ignorée  à  cette  époque,  du  gaz  chlorhydrique,  pourrait 
intervenir  dans  le  phénomène.  Il  n'en  est  pas  de  même  dans  mon  expé- 
rience, le  gaz  chlorhydrique  étant  stable  à  5oo  et  même  à  800  degrés. 

»  Cependant,  j'ai  observé  que  la  réaction  est  limitée  par  la  réaction  in- 
verse, le  chlorure  d'argent  sec  étant  réduit  en  grande  partie  par  l'hydro- 
gène, avec  formation  d'acide  chlorhydrique,  dans  les  mêmes  conditions 
expérimentales  :  ce  qui  est  conforme  à  l'observation  courante  des  chi- 
mistes. Il  y  a  encore  ici  quelque  phénomène  de  dissociation  du  chlorure 
d'argent,  analogue  à  celle  du  chlorure  de  mercure,  et  donnant  lieu,  par 
exemple,  à  du  chlorure  argenleux,  Ag-Cl,  à  du  chlore  libre,  et  à  du  chlo- 
rure argentique,  entre  lesquels  se  produirait  un  certain  équilibre.  Mais  je 
n'insiste  pas.  L'existence  du  chlorure  argenteux  paraît  établie  par  Rose, 
mais  sa  chaleur  de  formation  nous  est  inconnue. 

»  7.  Le  palladium  n'a  pas  décomposé  le  gaz  chlorhydrique  vers  55o  de- 
grés, et  le  platine  pas  davantage  :  faits  qui  s'expliquent  à  la  fois  par  l'in- 
fériorité des  chaleurs  de  formation  de  leurs  chlorures  et  surtout  par  le 
défaut  de  stabilité  de  ces  corps,  lesquels  n'existent  plus  à  la  température 
nécessaire  pour  provoquer  la  réaction  entre  le  gaz  chlorhydrique  et  les 
autres  métaux  nobles. 

"  8.  Telles  sont  mes  observations  sur  la  réaction  entre  l'acide  chlorhy- 
drique gazeux  et  les  métaux.  Si  nous  examinons  maintenant  ce  qui  se 
passe  en  présence  de  l'eau,  c'est-à-dire  avec  l'acide  chlorhydrique  dissous, 
il  faudra  faire  intervenir  les  nouvelles  combinaisons  résultant  de  l'action 
de  l'eau,  comme  je  l'ai  établi  ailleurs  par  une  discussion  détaillée  (^), 
c'est-à-dire  les  hydrates  définis  el  stables  formés  par  l'acide  chlorhydrique 
d'une  part,  par  les  chlorures  métalliques  de  l'autre.  Quand  l'acide  chlor- 

(')   Annales  de  Chimie  et  de  Phyiiqiic,   ('"série,  t.  I.IV,  p,   260;  i833. 
(^)   Annales  de  Chimie  et  dcPhysiqiie,  5"  série,  t    IV,  p.  460  et  488. 


(  624  ) 
hvdrique  se  trouve  dissous  dans  une  quantité  d'eau  suffisante  pour  for- 
mer un  hydrate  stable  et  tel  que  l'hydracide  n'offre  plus  une  tension 
sensible,  les  chaleurs  de  formation  réunies  de  l'acide  chlorhydrique  et  de 
son  hydrate  donnent  une  valeur  voisine  de  +39*^",  valeur  (')  surpas- 
sée par  la  chaleur  de  formation  des  chlorures  hydratés  des  métaux  al- 
calins terreux,  des  métaux  du  groupe  du  fer,  du  zinc,  du  cadmium,  etc.  Le 
plomb  et  l'élain  sont  à  la  limite;  les  chlorures  d'argent,  le  cuivre,  le  mer- 
cure, fournissent  des  valeurs  bien  moindres.  Ces  relations  thermiques  sont 
d'accord  avec  les  faits  connus  relativement  à  l'attaque  des  métaux  par 
l'acide  chlorhydrique  froid  et  étendu.  Mais,  si  la  quantité  d'eau  est  moindre 
ou  la  température  plus  haute,  la  liqueur  pourra  renfermer  de  l'acide  an- 
hydre, intervenant  avec  sa  chaleur  de  formation  propre;  car  il  possède 
en  plus  l'énergie  perdue  dans  la  formation  de  l'hydrate  chlorhydrique.  On 
comprend  dès  lors  l'attaqne  du  plomb  et  du  cuivre  par  l'acide  chlorhy- 
drique concentré.  Quant  au  mercure  et  à  l'argent,  cette  attaque  n'a  pas 
lieu  à  froid  par  l'hydracide,  et  elle  exige  le  concours  d'un  certain  échauf- 
fenient,  au  même  titre  que  l'union  de  l'oxygène  avec  l'hydrogène,  et  un 
grand  nombre  de  réactions  analogues. 

»  On  retrouve  donc  ici,  d'une  manière  générale,  la  conformité  des  ré- 
sultats observés  avec  les  théories  thermiques. 

«  9.  La  théorie  indique,  et  rex|)érience  confirme,  des  réactions  ana- 
logues oour  le  gaz  sulfhydrique.  J'ai  vérifié  notamment  qu'd  est  décomposé 
vers  55o  degrés  par  l'argent  et  par  le  mercure,  avec  formation  de  sulfure 
métallique  et  d'hydrogène,  fort  abondant  avec  l'argent,  en  petite  quantité 
avec  le  mercure.  Mais  les  réactions  inverses  se  produisent  également,  les 
sulfiu-es  d'argent  et  de  mercure  secs  fournissant  de  l'hydrogène  sulfuré  et  du 
métal,  vers  55o  degrés.  Cette  réciprocité  tient  à  l'état  de  dissociation,  tant 
des  sulfures  métalliques  que  de  l'hydrogène  sidfuré  lui-même,  à  la  tempé- 
rature des  expériences.  Le  cuivre  en  excès  décompose  complètement 
l'hvdrogène  sulfuré  gazeux  à  5oo  degrés.  Même  à  froid,  il  attaque  lente- 
me'^nt  ce  gaz  sec,  avec  formation  d'hydrogène.  A  100  degrés,  ce  dégagement 
d'hydrogène  est  assez  rapide  pour  donner  lieu  à  une  expérience  de  cours. 
La  réaction  inverse  (sulfure  de  cuivre  et  hydrogène)  a  lieu  à  55o  degrés; 
elle  s'explique  par  la  dissociation  des  sulfures  de  cuivre. 

»   10.   La  conformité  entre  la  théorie  et  l'expérience  est  plus  frappante 
encore  dans  les  réactions  opérées  sur  les  métaux  par  les  acides  bromhy- 


(I)   li  convitMulrait  un  outre  ilo  tenir  compte  du  cliuiigemtnt  d'otiit  de  l'iiydrogciie,  et  dt 
tout  ramener  à  l'état  solide,  ainsi  qu'il  a  été  dit  jibis  haut. 


(  625  ) 
clrique  et  iodhydriqae.  Non-seulement  les  métaux  alcalins  terreux  et  ceux 
du  groupe  du  fer  et  congénères  attaquent  à  froid  ces  deux  hydracides 
avec  dégagement  d'hydrogène,  conformément  aux  valeurs  thermiques  ('  )  : 

H+Igaz.    ...        —    0,8  HH-Brgaz -f-     i3,5 

M  +  I  gaz de  +  85  à  H-  28  M  +  Brgaz de  4-  1 00  i  H-  4^ ; 

mais  l'écart  entre  les  chaleurs  de  formation  des  deux  hydracides  et  celles 
de  leurs  composés  métalliques  demeure  bien  plus  grand  pour  le  plomb,  le 
cuivre,  l'argent  et  le  mercure,  que  dans  le  cas  de  l'acide  chlorhydrique. 

Pb  -(-  Brgaz -i-  38,5  Pb  -I-  I  gaz -1-  26,4 

Cil"  +  Brgaz -h  3o,o  Cii' -h  I  gaz -♦-  21  ,g 

Hg'+Brgaz -hSg.a  Hg=+Igaz +29,2 

Ag  +  Brgaz +27,7  Ag  +  I  gaz +  I9)7 

»  La  décomposition  des  acides  bromhydrique  et  iodhydrique  par  ces 
métaux  doit  donc  être  plus  prompte  et  plus  facile  que  celle  de  l'acide 
chlorhydrique.  C'est  ce  que  l'expérience  vérifie.  On  sait  comment  le  gaz 
iodhydrique  attaque  à  froid  le  mercure;  M.  H.  Sainte-Claire  Deville  a  vé- 
rifié une  réaction  semblable  sur  l'argent.  J'ai  constaté,  il  y  a  bien  des  an- 
nées, que  l'acide  bromhydrique  est  décomposé  lentement  et  en  totalité  à 
froid  par  le  mercure,  avec  dégagement  d'hydrogène.  Je  viens  de  vérifier 
qu'il  en  est  de  même  pour  l'argent,  soit  avec  le  gaz  bromhydrique,  soit 
avec  une  solution  saturée  de  cet  hydracide;  celte  dernière  agit  d'autant 
mieux  qu'elle  dissout  le  bromure  d'argent  formé.  Aussi  produit-elle  avec 
l'argent  un  dégagement  assez  rapide  d'hydrogène.  Le  bromure  d'argent, 
au  contraire,  n'est  attaqué  par  l'hydrogène  que  très-incomplétement  à 
55o  degrés;  et  l'iodure  d'argent  résiste  totalement,  ou  à  peu  près,  tou- 
jours dans  des  tubes  scellés. 

»  D'après  l'ensemble  de  ces  observations,  la  théorie  thermique  se  trouve 
confirmée  par  la  réalité  des  réactions  qu'elle  permet  de  prévoir.   » 


NAVIGATION    —  Sur  le  «  Pilote  de  Terrc-Netive  »  du  vice-amiral  Cloué. 

Note  de  M.  Faye. 

«  Au  moment  de  quitter  la  direction  du  Dépôt  des  Cartes  de  la  ÎMarine 
pour  prendre  le  commandement  de  la  flotte  de  la  Méditerranée,  INT.  le  vicc- 


(')  Il  y  auiail  en  oiiiie  à  tenir  compte  des  changements  d'états,  conforméiiicnt  à  ce  qui 

C.  R.,   1878,  2'Scmeslie.  (T.LXXXVi!,  K"  ff.);  ^'  f 


(  626  ) 
amiral  Cloué,  Correspondant  du  Bureau  des  Longitudes,  m'a  prié  devons 
présenter,  comme  Président  du  Bureau,  l'ensemble  de  ses  travaux  hydro- 
graphiques, et  notamment  le  Pilote  de  Terre-Neuve,  comprenant  deux  vo- 
lumes de  texte  et  un  grand  Atlas  de  cartes  marines.  L'Académie  accueillera 
avec  intérêt  cet  hommage  de  l'amiral,  et  l'accompagnera  de  ses  vœux  dans 
l'importante  mission  dont  il  vient  d'être  si  honorablement  chargé.  Je  de- 
mande la  permission  d'exposer  en  peu  de  mots  le  caractère  de  ce  grand 
travail  qui  a  fait  époque  dans  les  Annales  de  la  mer  et  d'y  joindre  quelques 
indications  qui  me  sont  personnelles. 

»  L'importance  de  Terre-Neuve  est  due  aux  pêcheries  établies  depuis  des 
siècles  dans  ces  parages.  Il  ne  nous  reste  plus,  de  nos  anciennes  posses- 
sions américaines,  que  l'île  de  Saint-Pierre  et  les  deux  Miquelons,  dont 
notre  savant  collègue  du  Bureau  des  Longitudes,  M.  de  la  Roche-Poncié,  a 
fait  la  carte  ;  mais  nous  conservons  encore  le  droit  de  pêche  sur  une  partie 
des  côtes  de  Terre-Neuve,  et  nos  marins  fréquentent  aussi  pendant  la  belle 
saison  les  vastes  bancs  qui  s'étendent  au  sud  de  1  île.  Dans  ces  régions,  où 
se  rencontrent  le  gulf-stream  et  les  courants  polaires,  les  grands  poissons 
s'accumulent  comme  en  une  impasse  où  ils  trouvent  en  abondance  de  la 
nourriture  animale  et  des  eaux  plus  douces;  ils  offrent  là  une  proie  assurée 
à  nos  hardis  pêcheurs.  La  France  y  envoie  chaque  année  luie  véritable 
flotte,  montée,  aux  époques  de  grande  activité,  par  dix  ou  douze  mille  ma- 
rins. Ces  parages  sont  donc  comme  une  continuation  des  côtes  de  France. 
Cependant,  pour  une  œuvre  si  considérable,  l'amiral  Cloué  a  mis  à  contri- 
bution, non-seulement  les  travaux  de  nos  hydrographes  et  de  nos  marins, 
mais  aussi  ceux  des  Anglais,  depuis  le  si  célèbre  capitaine  Cook  jusqu'au  capi- 
taine J.  Orlebar.  Pour  les  bancs,  il  a  utilisé  les  sondages  si  bien  exécutés  sur 
le  grand  banc  par  l'amiral  Lavaud,  et  ses  propres  études  des  autres  parties 
de  cette  vaste  région  sous-mariue.  Quant  aux  instructions  détaillées,  c'est 
le  fruit  de  l'expérience  durement  acquise  par  l'amiral  pendant  ses  onze  an- 
nées de  navigation  dans  ces  parages  difficiles. 

»  Ce  qui  caractérise,  en  effet,  la  navigation  de  Terre-Neuve,  c'est  que 
toutes  les  difficultés,  tous  les  dangers  de  la  mer  et  de  l'atmosphère  s'y 
trouvent  réunis.  Sur  le  banc  et  autour  de  l'île  les  vapeurs  du  gulf-stream, 
lorsque  les  vents  du  sud  y  poussent  les  eaux  chaudes,  forment  une  brume 
permanente  que  dissipent  seules  les  fortes  brises  du  nord  ou  de  l'ouest. 
Alors  même  qu'on  voit  briller  le  soleil  au-dessus  de  cette  mince  couche  de 

a  été  dit  pour  l'acide  chlorhydrique;  mais  les  résultats  généraux  sont  trop  caiactérisés  pour 
être  affectés  par  cette  correction. 


(  6^7  ) 
brume,  l'horizon  de  la  mer  est  masqué,  et  foute  observation  devient  im- 
possible. De  plus,  c'est  la  région  du  globe  où  la  surveillance  attetitive  de  la 
boussole  est  le  plus  nécessaire.  La  variation  de  l'aiguille  aimantée  y  subit 
d'un  point  à  l'autre  des  changements  considérables,  parce  que  le  voisinage 
du  pôle  magnétique  y  fait  converger  les  lignes  d'égale  déclinaison.  D'autre 
part,  l'intensité  horizontale  y  est  très-faible.  Qu'on  joigne  à  cela  une  forte 
inclinaison  comprise  entre  ^5  et  80  degrés,  et  l'on  comprendra  que  les  er- 
reurs de  la  boussole,  telles  qu'on  les  détermine  au  départ,  deviennent  tout 
autres  à  l'arrivée.  Les  corrections  mécaniques  sont  impraticables,  sinon 
dangereuses;  les  tables  de  déviation  étudiées  en  Europe  doivent  être  en- 
tièrement refaites  après  quinze  jours  de  traversée.  Aussi  de  nombreux  nau- 
frages sont-ils  causés  uniquement  par  les  erreurs  du  compas.  Privés  d'ob- 
servations astronomiques,  obligés  de  se  méfier  de  leur  boussole,  entraînés 
par  des  courants  rapides  et  capricieux,  n'y  voyant  pas  souvent  à  100  mètres 
autour  d'eux,  les  navigateurs  n'ont  alors  qu'une  ressource,  c'est  d'aller  la 
sonde  en  main,  en  tàtant  le  fond  de  la  mer,  comme  des  aveugles  qui  se 
dirigent  avec  leur  bâton.  On  voit  quels  services  l'amiral  Cloué  a  rendus  par 
ses  cartes,  ses  sondages  et  ses  instructions  si  précises  à  ces  marins  intrépides, 
en  lutte  avec  tout  ce  que  la  nature  peut  .iccumuler  contre  eux  de  forces 
ennemies  et  de  dangers. 

«  En  considérant  qu'un  des  obstacles  les  plus  fréquents  est  cette  mince 
couche  de  vapeurs  qui  s'exhalent  des  eaux  mexicaines  venues  au  contact 
des  glaces  polaires,  de  manière  à  masquer  l'horizon  de  la  mer  sans  empê- 
cher pourtant  le  Soleil  de  briller  au  ciel  et  de  sécher  les  poissons  sur  les 
échafauds  de  la  côte,  j'ai  pensé  qu'il  y  aurait  moyen  d'utiliser  la  ligne  de 
visée,  un  peu  onthdante,  que  fournit  le  sommet  du  loch  pour  prendre 
hauteur.  Ce  serait  une  simple  extension  du  procédé  que  je  proposais  der- 
nièrement pour  obtenir  rapidement,  avecle  sextant,  la  direction  de  la  route 
sans  employer  un  compas  de  relèvement  et  un  cercle  de  dérive.  Il  me 
semble  aussi  qu'd  y  aurait  utilité  à  déterminer  de  nouveau,  dans  cette  sin- 
gulière région,  les  éléments  du  magnétisme  terrestre  et  à  en  étudier  les 
anomalies  locales  sur  lesquelles  l'amiral  Cloué  appelle  notre  attention. 
Enfin  je  voudrais  voir  constituer  un  fonds,  soit  à  la  Marine,  soit  au  Com- 
merce, dans  le  but  de  donner  au  quart  du  prix  un  chronomètre  à  chaque 
navire  armé  pour  Terre-Neuve;  ils  ne  seraient  ])lus  exposés  à  aborder  ces 
parages  avec  une  estime  datée  des  ports  français  (*).  Il  s'agirait  aussi  de 


(')  Nous  en  savons,  dit  l'araii-al,  qui  se  sont  brisés  la  nuit  sur  la  côte,  au  moment  où  ils 
s'estimaient  à  plus  de  3o  lieues  de  terre. 

84.. 


(  628  ) 
fournir  aux  navires  banquiers  les  boussoles  et  les  cartes  nécessaires  aux 
chaloupes  qu'ils  envoient  au  loin  poser  et  relever  les  lignes  de  pêche,  au 
risque  de  ne  plus  pouvoir  revenir  au  point  de  départ  lorsque  la  mer  de- 
vient mauvaise  et  que  la  brume  s'épaissit  sur  ces  terribles  bancs. 

»  Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  suggestions  inspirées  par  l'examen  de  l'œuvre 
que  vous  avez  sous  les  yeux,  je  signalerai  encore  à  l'attention  de  l'Aca- 
démie les  cartes  de  la  mer  d'Azof  et  de  la  baie  de  Rinburu  ;  elles  rappellent 
les  services  militaires  de  notre  marine  à  une  époque  peu  éloignée;  puis 
celles  des  îles  Seychelles  et  de  l'île  de  la  Réunion.  Quand  on  voit  sur  ces 
dernières  ces  rades  sans  défense,  on  augure  bien  du  service  qu'on  rendra 
à  notre  pays  en  dotant  enfin  cette  belle  possession  française  de  ports  ca- 
pables d'abriter  nos  navires  contre  les  effrayants  cyclones  de  la  mer  des 
Indes. 

»  Je  joins  aux  Ouvr;iges  déposés  sur  le  Bureau  de  l'Académie  la  liste 
des  travaux  scientifiques  de  M.  l'amiral  Cloué  :  elle  s'étend  à  toutes  les 
parties  du  monde.  Notre  collègue  du  Bureau  des  Longitudes  a  voulu  re- 
commander son  souvenir  aux  hommes  de  science  avant  d'entreprendre  une 
camp.igne  où  les  plus  hautes  qualités  du  commandement  ne  seront  assuré- 
ment pas  déparées  par  d'autres  mérites  que  vous  savez  si  bien  apprécier. 
L'Académie  accueillera  ce  dépôt  avec  faveur,  je  l'espère,  et  n'oubliera  pas 
le  sentiment  élevé  qui  a  dicté  cette  démarche.    » 

MÉMOIRES  LUS. 

PHYSIOLOGIE.  —  Sur   l'élcil  dans  lequel  se  trouve  l'acide  carbonique  du  sang 
et  des  tissus.  Mémoire  de  M.  P.  Bert. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  de  Chirurgie.  ) 

"  La  question  de  savoir  si  l'acide  carbonique  qui  sort  du  sang  veineux 
■1  la  traversée  des  poumons  s'y  trouvait  à  l'étal  de  liberté  ou  à  l'état  de 
cond)inaison  avec  les  alcalis  du  sang  n'a  pas  été  résolue  jusqu'ici  d'une 
manière  satisfaisante.  Le  fait  que  ce  gaz  sort  très-facilement  du  sang  dans 
les  api)areils  à  vide  pneumatique  ne  prouve  rien,  puisque  les  bicarbonates 
et  les  phosphocarbonates  s'y  dissocient  aisément.  Diverses  considérations 
avaient  conduit  plusieurs  auteurs  à  penser,  et,  pour  ma  part,  cette  hypothèse 
me  paraissait  vraisemblable,  que  l'acte  de  la  respiration  consiste,  pour  ce 
qui  a  rap|)ort  à  l'acide  carbonique,  dans  la  sortie  de  la  partie  simplement 
dissoute  au  contact  de  l'air  pulmonaire. 

»  Pour  juger  de  la  valeur  de  cette  hypothèse,  il  fallait  faire  simultané- 


(  629  ) 
ment  l'extraction  des  gaz  du  sang  veineux  et  du  sang  artériel,  puis  cher- 
cher si  la  quantité  d'acide  carbonique  trouvée  dépassait,  pour  le  sang 
veineux,  la  saturation  des  alcalis  du  sang.  Or  les  mesures  alcalinimétriques 
directes  sont  à  peu  près  impraticables,  et  l'analyse  élémentaire  de  la  soude 
et  de  la  potasse  ne  peut  conduire  à  des  résultats  suffisamment  certains,  puis- 
qu'il faut  faire  la  part  des  acides  chlorhydrique,  sulfurique  et  phospliorique. 

»  J'ai  dû  avoir  recours  à  une  méthode  expérimentale  qui  a,  du  reste, 
l'avantage  d'une  extrême  siaiplicité.  Pour  savoir  si  un  sang  donné  est  chi- 
miquement saturé  d'acide  carbonique,  j'en  analyse  d'abord  un  échantillon 
au  moyen  de  la  pompe  à  extraction  des  gaz;  puis  j'en  agite  pendant  plu- 
sieurs heures  un  autre  échantillon  avec  de  l'acide  carbonique  pur,  jusqu'à 
ce  qu'il  ne  se  fasse  plus  d'absorption,  et  je  fais  une  nouvelle  extraction  de 
gaz;  défalquant  alors  du  dernier  nombre  trouvé  la  quantité  d'acide  carbo- 
nique qui,  d'après  les  tables  de  Bunsen  (applicables  au  sang,  suivant 
M.  Fernet),  pourrait,  à  la  température  ambiante,  se  dissoudre  dans  le  sang, 
j'obtiens  un  certain  chiffre.  Si  celui-ci  est  supérieur  à  celui  qui  exprimait 
le  volume  d'acide  carbonique  contenu  naturellement  dans  le  sang,  c'est 
bien  évidemment  que  les  alcalis  de  ce  sang  n'étaient  pas  complètement  sa- 
turés ;  s'il  est  inférieur,  c'est  qu'il  s'y  trouvait  de  l'acide  carbonique  dissous. 

»  Je  prends  un  exemple  :  l'échantillon  de  sang  contenait  45  volumes 
d'acide  carbonique  pour  loo  volumes  de  sang.  Après  agitation  avec  l'acide, 
on  en  trouvait  i6o  volumes.  Or,  à  la  température  de  l'expérience,  le  coef- 
ficient de  dissolution  était  90.  Il  fallait  donc  70  volumes  pour  saturer  les  al- 
calis; il  s'en  manquait  donc  de  i5  volumes  qu'Us  aient  été  primitivement 
saturés. 

»  Or,  dans  toutes  les  expériences  que  j'ai  faites  par  cette  méthode,  je 
n'ai  jamais  trouvé  d'acide  carbonique  dissous  ni  dans  le  sang  artériel,  ni 
dans  le  sang  veineux.  Il  s'en  manquait,  pour  le  sang  artériel,  depuis  i5  vo- 
lumes jusqu'à  57  pour  100  volumes  de  sang,  et  pour  le  sang  veineux,  de- 
puis i5  jusqu'à  49  volumes. 

H  Je  suis  donc  en  droit  de  conclure  que  non-seulement  le  sang  artériel, 
mais  le  sang  veineux  du  cœur  droit  ne  sont  jamais  saturés  d'acide  carbo- 
nique, et  que,  même,  la  dissociation  des  sels  surcarboniqués  y  est  déjà 
assez  avancée.  Donc  la  sortie  de  l'acide  carbonique  pendant  la  traversée 
des  poumons  est  un  phénomène  de  dissociation,  phénomène  qui  peut  aller 
très-loin,  puisque  j'ai  vu,  dans  un  cas  où  l'animal  s'était  mis  à  respirer 
avec  ime  rapidité  et  luie  intensité  extraordinaires,  l'acide  carbonique  de 
son    sang  artériel  tomber  de  4'>5   volumes  pour  100  volumes  de  sang 


à  i5,2. 


(  63o  ) 

»  Il  en  est  de  même  pour  les  tissus  :  ils  ne  contiennent  jamais  d'acide  car- 
bonique libre.  La  méthode  d'analyse  est  la  même;  seulement  il  faut  hacher 
les  tissus  dans  de  l'eau  di^tillée  bouillie.  Dans  ces  conditions,  on  trouve 
que  loo  grammes  de  muscles  d'un  animal  tué  par  hémorrhagie  ou  étranglé 
contiennent  seulement  de  i3  à  ig  centimètres  cubes  d'acide  carbonique, 
c'est-à-dire  beaucoup  moins  que  le  sang  artériel;  ils  peuvent  cependant  en 
fixer  chimiquement  trois  à  quatre  fois  plus. 

»  Si,  d'autre  part,  on  examine  la  richesse  du  sang  et  des  tissus  en  acide 
carbonique  dans  les  diverses  phases  de  l'empoisonnement  par  ce  gaz  (mé- 
langé, bien  entendu,  d'une  quantité  d'oxygène  suffisante  pour  entretenir  la 
vie),  on  voit  que  les  accidents  toxiques  commencent  [irécisément  à  se  mani- 
fester lorsque  lesalcalis  du  sang  sont  complètement  saturés,  et  qu'au  moment 
où  la  mortarrive,  la  limite  delà  saturation  est  également  atteiuteparles  tissus. 

»   Cette  étude  se  résume  dans  les  trois  conclusions  suivantes  : 

-)  1°  I^a  sortie  de  l'acide  carbonique  pendant  l'acte  respiratoire  exige  une 
dissociation  des  sels  surcarboniqués  du  sang. 

>)  2°  Ces  sels  n'étaient  saturés  d'acide  carbonique  ni  dans  le  sang  artériel 
ou  veineux,  ni  dans  les  tissus. 

»  3°  La  vie  des  éléments  anatomiques  ne  peut  être  entretenue  qu'en 
présence  d'acide  carbonique  à  l'état  de  combinaison.  Quand  les  alcalis 
sont  saturés,  et  que  ce  gaz  apparaît  en  excès  à  l'état  de  simple  dissolution, 
il  entraîne  rapidement  la  mort. 

»  Il  est  intéressant  de  voir  que  cette  dernière  conclusion  est  précisément 
celle  à  laquelle  je  suis  déjà  arrivé  pour  l'autre  gaz  du  sang,  l'oxygène.    >> 


PHYSIOLOGIE.  —  Injluence  du  système  nerveux  sur  les  phénomènes  d' absor-ption . 

Note  de  M.  Arm.  Moreau. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  de  Chirurgie.) 

«  L'expérience  suivante  présente  un  exemple  assez  net  d'influence  ner- 
veuse sur  les  phénomènes  d'absorption  pour  mériter,  je  crois,  d'être 
signalée. 

»  Je  fixe  à  la  nageoire  dorsale  d'un  poisson  muni  de  vessie  natatoire  un 
ballon  de  verre  plus  léger  que  l'eau;  au  bout  de  quelques  heures  le  volume 
du  poisson  a  diminué  par  l'absorption  d'une  partie  de  l'air  contenu  dans 
l'organe.  Pour  rendre  plus  marqué  ce  résultat,  je  soumets  des  poissons 
alternativement  à  l'obligation  de  porter  un  ballon  léger,  puis  un  lingot  de 
métal.  Voici  le  tableau  d'une  de  mes  expériences. 


(  63.  ) 
»  Deux  Perclies  de  taille  moyenne  et  en  bon  état  de  santé  sont  placées 
dans  un  bassin  où  l'eau  se  renouvelle:  à  l'épine  de  la  nageoire  dorsale  est 
fixé  un  ballon  de  verre;  le  lendemain  on  substituée  ce  ballon  un  lingot 
de  cuivre  fixé  à  la  nageoire  anale.  Le  surlendemain  le  ballon  est  replacé, 
et  ainsi  de  suite;  chaque  fois  le  volume  est  exactement  mesuré  à  l'aide  d'un 
appareil  dont  33  divisions  représentent  i  centimètre  cube.  Les  Perches  A 
et  B  ont  offert  : 

"  Après  la  première  journée,  le  ballon  étant  fixé  au  dos,  une  perte  de  volume  de  89  di- 
visions pour  A,  de  43  pour  B; 

»  Après  la  deuxième  journée,  avec  le  lingot  de  cuivre  fixé  au  ventre,  une  augmenta- 
tion de  volume  de  ^2  pour  A,  de  4o  pour  B; 

>'  Après  la  troisième  journée,  avec  le  ballon  fixé  au  ventre,  une  perte  de  volume  de 
48  pour  A,  de  49  pour  B; 

»  Après  la  quatrième  journée,  avec  le  lingot  de  cuivre  fixé  au  ventre,  une  augmenta- 
tion de  volume  de  16  pour  A,  de  45  pour  B; 

>  Après  la  cinquième  journée,  avec  le  ballon  fixé  au  ventre,  une  perte  de  volume  de  20 
pour  A,  de  34  pour  B. 

»  L'expérience  suivante  montre  que  ces  variations  de  volume  sont  dues 
à  des  variations  dans  la  quantité  d'air  contenu  dans  la  vessie  natatoire. 

«  Deux  Mulets  i^Mucjil  cephal)  sont  choisis  de  même  taille.  A  l'un  d'eux 
je  fixe  un  lingot  de  cuivre  à  l'épine  de  la  nageoire  anale.  Le  lendemain  il 
offre  une  augmentation  de  volume  de  3*''',5.  Sacrifié,  il  fournit  pour  la 
totalité  de  l'air  contenu  dans  l'organe  7'^'^, 5;  son  compagnon,  sacrifié  aussi, 
ne  contient  que  4  centimètres  cubes.  Dans  cette  expérience,  la  quantité 
de  gaz  avait  presque  doublé. 

»  Déjà,  dans  un  Mémoire  qui  avait  pour  but  d'établir  la  fonction  hydro- 
statique de  la  vessie  natatoire,  j'ai  montré  que  la  quantité  de  gaz  contenu 
dans  l'organe  diminue  quand  le  poisson  est  placé  au-dessus  du  pian  où  il 
possède  la  densité  de  l'eau  [Comptes  rendus,  t.  LXXIX,  p.  1295  et  iSiy). 
J'ai  montré  aussi  que  cette  quantité  augtnente'quand  le  poisson  est  placé 
au-dessous  de  ce  plan  d'équilibre. 

»  La  comparaison  de  ces  expériences  nous  éclaire  sur  la  véritable  cause 
de  l'absorption;  en  effet,  la  position  au-dessus  du  plan  d'équilibre  donne 
nécessairement  au  poisson  une  densité  plus  faible  que  celle  de  l'eau,  et  la 
position  au-dessous  une  densité  plus  forte.  Le  premier  poisson  est  donc 
comparable  à  celui  qui  possède  un  ballon  fixé  à  la  nageoire  dorsale,  le 
second  à  celui  qui  porte  un  lingot  attaché  au  ventre. 

»  Une  seule  condition  est  commune  pour  ces  poissons,  qui  font  partie 
d'un  système  moins  dense  que  l'eau  :  c'est  la  sensation  d'une  poussée  de 


(  632  ) 
bas  en  liaul,  et  pour  les  autres  c'est  la  sensation  d'une  poussée  de  haut  en 
bas.  C'est  donc  sous  l'influence  de  la  sensation  d'ascension  éprouvée  par 
le  poisson  que  se  produit  l'absorption  de  l'air  contenu  dans  l'organe. 

»  L'expérience  suivante  peut  donner  l'idée  du  mécanisme  physiologique 
mis  en  jeu  pour  l'accomplissement  de  ce  travail,  qui  est  manifestement  en 
harmonie  avec  le  rôle  d'organe  d'équilibration  que  des  expériences  déjà 
communiquées  autorisent  à  attribuera  la  vessie  natatoire. 

»  J'ai  pratiqué  la  section  des  différents  nerfs  se  portant  à  l'organe,  et 
j'ai  vu  que,  le  nerf  satellite  de  l'artère  cœliaco-mésentérique  étant  coupé,  la 
quantité  d'air  augmentait,  et,  chose  intéressante,  c'était  de  l'oxygène  pur 
qui  gonflait  l'organe  [Comptes  rendus,  t.  LX,  p.  l\oS).  Le  chemin  de  l'action 
réflexe  qui  donne  lieu  à  la  formation  d'une  nouvelle  quantité  de  gaz  est 
donc  déterminé. 

H  Nous  sommes  conduits  à  penser  que  c'est  par  un  mécanisme  analogue 
que  l'absorption  se  produit;  je  veux  dire  que  la  sensation  spéciale  que 
nous  avons  définie  plus  haut  est  le  principe  d'une  action  réflexe  qui  passe 
par  l'un  des  nerfs  de  l'organe  et  vient  modifier  les  conditions  de  la  surface 
intérieure  de  la  façon  la  plus  favorable  à  l'absorption. 

»  L'absorption  étant,  dans  son  essence,  un  phénomène  physique,  ne 
saurait  s'expliquer  que  par  des  conditions  physiques.  La  présente  Com- 
munication nous  oblige  donc  à  chercher  les  conditions  physiques  que  réa- 
lise l'action  réflexe  suite  de  la  sensation  d'ascension,  et  pareillement  les 
conditions  physico-chimiques,  causes  prochaines  de  l'accumulation  d'oxy- 
gène dans  l'organe  et  conséquences  de  la  sensation  de  chute  éprouvée  par 
le  poisson, 

»  Ces  questions  de  Physiologie  générale  appellent  de  nouvelles  re- 
cherches :  j'ai  fait  celles  qui  précèdent  au  laboratoire  de  Physiologie  géné- 
rale au  Muséum,  et  à  l'aquarium  de  Concarneau  celles  qui  sont  relatives 
aux  poissons  de  mer.  » 


MEMOIRES  PRESEIVTES. 

CHiMli:.    —   Sur  le  décipiiim ,  mêlai  nouveau  de  la  samarskile. 
Note  de  M.  Delafostainr. 

(Renvoi  aux  Commissions  des  prix  de  Chimie.) 

«  Eu    continuant  mes  recherches   sur  hs    terres  de   la   samarskite   de 
a  Caroline  du   Nord,  je  suis  arrivé  à   y  découvrir    un    nouveau  métal 


(  633  ) 
que  j'appelle  décipium  (de  decipiens,  trompeur).  Ce  métal,  qui  possède 
d'ailleurs  les  propriétés  communes  à  ceux  de  la  cérite  et  de  la  gadolinite, 
forme  un  oxyde  dont  l'équivalent  est  approximativement  122  pour  la  for- 
mule DpO  (ou  bien  Dp^O'  =  366);  je  ne  l'ai  pas  encore  assez  séparé  du 
didyme  pour  pouvoir  affirmer  que  sa  couleur  est  blanche;  ses  sels  sont 
incolores  j)ar  eux-mêmes;  l'acétate  cristallise  très-facilement,  et  il  paraît 
nu)ins  soiuble  cjue  celui  de  didyme,  mais  plus  que  celui  de  terbiimi;  le  sul- 
fate décipio-potassique  est  peu  soiuble  dans  une  solution  saturée  de  sulfate 
de  potasse,  mais  il  se  dissout  aisément  dans  l'eau. 

))  Le  nitrate  de  décipium  donne  un  spectre  d'absorption  composé  de 
trois  bandes  au  moins,  dans  l'indigo  et  le  bleu.  Pour  bien  les  voir,  il  faut 
se  .servir  de  la  lumière  solaire;  le  mieux  est  de  diriger  la  fente  du  spec- 
troscope  contre  le  disque  du  soleil,  quitte  à  interposer  un  verre  bleu  devant 
l'oculaire.  La  bande  la  plus  réfrangibie  est  un  peu  moins  large  que  celle 
du  [)hilippium  ou  que  m  du  didyme;  elle  est  assez  foncée;  son  milieu  cor- 
respond à  peu  près  à  la  longueur  d'onde  4'6  ou  au  n°  xgS  de  l'échelle  des 
planches  de  M.  Lecoq;  elle  est  à  peu  près  au  milieu  de  l'espace  entre  G 
et  H  de  Fraunhofer,  quoique  un  peu  plus  rapprochée  de  G.  Ni  le  didyme, 
ni  le  terbium  ne  donnent  de  bande  dans  cette  région.  Celle  qui  caractérise 
le  terbium  est  à  peine  aussi  large;  elle  se  voit  bien  plus  à  droite;  elle  est 
si  près  de  la  limite  du  spectre  que  j'obtiens  avec  mon  instrument,  qu'il 
faut  un  éclairage  solaire  intense  pour  la  bien  distinguer;  dans  des  condi- 
tions d'éclairage  exceptionnelles,  j'ai  pu  observer  un  peu  l'espace  violet  au 
delà  et  y  reconnaître  deux  raies  bien  marquées,  qui  sont  probablement  H 
et  H'. 

»  La  seconde  bande  du  décipium  est  plus  étroite,  intense,  à  bords  un 
peu  indécis;  elle  se  voit  dans  le  bleu  moins  réfrangibie;  son  milieu  cor- 
respond à  peu  près  à  la  longueur  d'onde  478;  elle  esta  peu  près  à  la 
niênie  place  qu'une  bande  du  didyme,  mais  son  intensité  est  incompara- 
blement plus  forte;  enfin,  plus  à  gauche  et  plus  près  de  la  limite  du  bleu 
et  du  vert,  il  y  a  un  minimum  de  transmission  peu  net,  qui  pourrait  bien 
résulter  de  l'accolement  de  deux  bandes  ombrées  très  faibles;  je  n'ai 
cependant  pas  réussi  à  les  s'parer.  Du  reste,  je  me  propose  de  revenir 
sur  ces  faits. 

»  Dans  l'état  actuel  de  mes  connaissances,  je  reconnais,  dans  la  samar- 
skite  (plus  ou  moins  mélangée  d'espèces  voisines)  de  la  Caroline  du  Nord, 
les  terres  suivantes  : 

C.  R.,  1S7R.  2-  Semestre.  (T.  I.XXXMI,  A°  lîî.)  85 


Noms. 


Couleur. 


(  63/,  ) 

Équivalent. 


yitria .    .  .  Blanche 

Eil)ine Rose 

Terlnne .  Orange 

Pliilippini' Jaune 

Décipine Blanche? 

Thorine Blanche 

Oxyde  de didyme.  Brunâtie    DiO 

»      de  cérium  .  Jaune  pâle 


YO     =  74,5  (Delafontaine) 

ErO    =:  i3o  (Biinsen-Clève) 

ThO  =  ii4-ii5  (Dtlafontaine-Marignac) 

PpO   =  90  env.  (Delafontaine) 

DpO  rrri22env.(  id.         ) 

ThO^  =  267,5     (         id.         ) 

ii'2-ii4  (Marignac-Clève) 


Bande  d'absoiplion 

caractéristique 

en  ). 

Point. 

520-522. 

4oo  env. 

416. 
Point. 
572-5'j7. 
Point. 


»  Les  équivalents  (')  des  métaux  contenus  dans  quelques-unes  de  ces 
terres  présentent  entre  eux  des  relations  numériques  assez  intéressantes  : 

Yttrium 58 

Philippiiim 74  ou  58  -I-  2  X  8 

Terbium 98  ou  58  +  5  X  8 

Décipium io6?ou  58-1-6x8 

Erbium 1 14  ou  58  -I-  7  X  8 

»  Si  l'on  regarde  les  métaux  ci-dessus  comme  triatomiques,  la  différence 
sera  12  ou  un  de  ses  multiples,  au  lieu  de  8.  » 


CHIMIE.  —  Le  didj^me  de  la  cérite  est  probablement  un  mélange 
de  plusieurs  corps.  Note  de  M.  Delafontaine. 

(Renvoi  aux  Commissions  des  prix  de  Chimie.) 

«  Depuis  les  beaux  travaux  de  Mosander,  dont  les  résultats  ont  été  con- 
firmés et  étendus  par  MM.  Marignac,  Bunsen,  Clève  et  d'autres,  on  est 
d'accord  pour  regarder  le  didyme  comme  un  corps  simple.  Il  faut  remar- 
quer, cependant,  que  tous  ces  ciiimistes  ont  opéré  sur  des  produits  retirés 
delà  cérite  de  Bastnoes;  il  n'est  pas  à  ma  connaissance  que  l'on  ait  fait  une 
élude  comparée  du  didyme  contenu  dans  d'autres  espèces  minérales.  Mes 
expériences  anciennes  sur  le  didyme  de  la  gadolinite  m'avaient  conduit  à 
soupçonner  que  le  didyme  n'est  pas  un  corps  simple  ;  quelques  observa- 
tions récentes  sur  celui  de  la  samarskite  des  Etats-Unis  ont  beaucoup  for- 
tifié ces  soupçons. 


(')  Ce  terme  eft  employé  en  attendant  que  les  véritables  poids  atomiques  soient  l)ien 
fixés. 


(  635  ) 

»  Comme  on  le  sait,  les  dissolutions  de  sels  didymiques  donnent  un 
beau  spectre  d'absorption,  caractérisé  par  des  bandes  et  des  raies  nom- 
breuses, dont  MM.  Bunsen  et  Lecoq  de  Boisbaudran  ont  déterminé  la  po- 
sition avec  soin  ;  or,  j'ai  trouvé  qu'à  richesse  égale  ou  même  plus  grande 
le  nitrate  didyaiique  obtenu  de  la  samarskite  donne  un  spectre  moins  com- 
plet que  celui  de  la  cérite. 

»  D^ns  le  bleu  le  moins  réfrangible,  c'est-à-dire  près  du  vert,  le  didyme 
de  la  cérite  montre  au  spectroscope  un  groupe  de  quatre  bandes  étroites 
(les  trois  premières  du  moins), sensiblement  équidistantes;  la  première  et  la 
troisième  (y  =  482  et  Ç  =  469  de  M.  Lecoq)  sont  beaucoup  plus  nettes  et  plus 
foncées  que  les  deux  autres;  elles  se  voient  encore  très-bien  avec  une  solu- 
tion assez  étendue.  Quelquefois  la  seconde,  la  troisième  et  la  quatrième 
paraissent  comme  un  large  minimum  de  transmission  au  milieu  duquel  Ç 
se  détache  très-bien.  Il  ne  m'a  pas  été  possible  de  voir  ce  groupe  en  obser- 
vant dans  les  mêmes  conditions  des  dissolutions  de  didyme  de  la  samars- 
kite; quelque  variées  qu'aient  été  les  expériences,  ce  résultat  négatif  a  tou- 
jours été  le  même.  Il  semble  aussi  que  la  bande  située  dans  le  bleu  indigo, 
que  M.  Lecoq  désigne  par  m  et  dont  le  milieu  correspond  à  la  longueur 
d'onde  444?  est  constamment  moins  intense  que  dans  le  spectre  du  didyme 
de  la  cérite. 

»  Comme  les  produits  dont  je  me  suis  servi  dans  ces  dernières  expériences 
n'étaient  pas  complètement  débarrassés  de  terbine  et  de  décipine,  on  pour- 
rait supposer  que  la  présence  de  ces  terres  étrangères  empêche  l'absorp- 
tion de  certains  rayons  et  affaiblit  celle  de  quelques  autres.  Toutefois, 
sans  être  absolument  concluantes,  les  observations  suivantes  me  semblent 
contraires  à  cette  hypothèse. 

»  J'ai  placé  devant  la  fente  du  spectroscope  deux  tubes  contenant  l'un 
du  nitrate  didymique  (de  la  cérite)  plus  ou  moins  étendu  et  le  second  du 
nitrate  terbique  concentré,  de  sorte  que  la  lumière  traversait  successive- 
ment les  deux  sels  en  commençant  par  le  didyme;  les  bandes  du  bleu 
(y,  etc  )  n'ont  pas  disparu  et  m  n'a  subi  aucun  affaiblissement. 

))  Il  me  semble  donc  probable  que  le  didyme  de  la  cérite  contient  un 
nouvel  élément,  tout  au  moins,  caractérisé  par  les  bandes  bleues  signalées 
ci-dessus  comme  manquant  au  spectre  de  celui  que  j'ai  retiré  de  la  samars- 
kite. 

»  Les  nouvelles  préparations  que  je  fais  en  ce  moment  me  permettront 
de  poinsuivre  l'étude  de  ces  faits.  » 

85.. 


(  6^6  ) 

MÉCANIQUE  APPLIQUÉE.  —  Réponse  à  une  Coinniunicalion  récente  de  M.  Hiin, 
sur  un  appareil  gyroscojiique.  Leitre  de  M.  Grury,  adressée  à  M.  Faye. 

(Commissaires  :  INI.M.  Faye,  Bertrand,  Tresca.) 

«  M.  Hirii,  dans  une  Lettre  adressée  à  M.  Faye  et  publiée  dans  le  Compte 
rendu  de  la  séance  du  7  octobre,  veut  bien  s'occuper  de  l'appareil  gyro- 
scopique  que  j'ai  présenté  à  l'Académie  le  9  septembre. 

»  Cette  Lettre  a  pu,  à  l'msu  de  son  auteur,  faire  naître  contre  moi,  dans 
l'esprit  de  ceux  qui  ne  connaissent  pas  le  Mémoire  de  M.  Hirn,  sur  la 
toupie  et  le  gyroscope  de  Foucault,  une  prévention  imméritée  qu'il  m'im- 
porte de  détruire. 

»  Entre  l'appareil  de  M.  Hirn  et  le  mien  il  existe  une  partie  commune, 
mais  cette  partie  se  retrouve  dans  presque  tous  les  appareils  gyroscopiques: 
elle  consiste  dans  le  mode  de  suspension  du  tore  par  le  moyen  de  deux 
cercles  ou  deux  cadres,  suspension  à  la  Cardan,  tombée  depuis  longtemps 
dans  le  domaine  public  et  qui  n'intéresse  plus  désormais  que  par  l'usage 
nouveau  qu'on  peut  en  faire.  M.  Hirn  en  a  usé,  d'une  façon,  pour  étudier 
expérimentalement  des  mouvemenis  déjà  connus,  et  moi,  d'une  autre, 
pour  produire  un  mouvement  nouveau. 

»  Mon  appareil  se  distingue  essentiellement  de  celui  de  M,  Hirn  par  le 
dispositif  qui  permet  de  faire  vibrer  le  cercle  extériem-  A  pour  produire 
une  rotation  continue  du  cercle  intérieur  B,  autour  de  son  diamètre  hori- 
zontal rendu  presque  immobile,  rotation  rapide  de  5o  à  60  tours  par  se- 
conde, accompagnée  d'un  ronflement  énergique. 

»  Dans  tout  le  Mémoire  de  M.  Hirn,  on  ne  voit  pas  que  le  cadre,  repré- 
sentant mon  cercle  B,  ait  jamais  fait  ou  été  appelé  à  faire  en  entier  même 
luie  seule  révolution  autour  de  son  diamètre  horizontal.  Il  se  contente 
d'osciller  autour  de  ce  diamètre,  avec  une  amplitude  de  petitesse  extrême, 
de  part  et  d'autre  d'une  position  moyenne,  ou  bien  de  faire  tout  au  plus 
lui  quart  de  tour. 

»  L'idée  de  cette  vibration  du  cercle  A,  produisant  une  rotation  continue 
du  cercle  B,  doit  nécessairement  se  déduire  de  tout  système  complet  de 
formules  analytiques,  relatives  à  la  rotation  d'un  solide;  elle  pouvait  aussi, 
ce  que  M.  Hirn  indique  pour  la  première  fois  dans  sa  Lettre,  se  déduire 
d'une  étude  de  la  toupie  de  Foucault,  d'après  la  méthode  du  savant  Cor- 
respondant de  l'Académie;  mais  comme,  en  fait,  cette  déduction  n'avait 
jusqu'ici  été  signalée  par  personne,  encore  moins  réalisée  expérimentale- 


(637  ) 
ment,  j'ai  cru  et  je  crois  toujours  pouvoir  donner  mon  appareil  comme 
absolument  nouveau. 

»  Au  fond,  c'est  l'opinion  de  M.  Hirn,  qui  ne  veut  être  que  juste,  lors- 
qu'il reconnaît  que  la  priorité  m'est  acquise  pom-  avoir  poursuivi  et  atteint 
un  but  tout  autre  que  le  sien. 

»  Aussi  ma  réponse,  qui  ne  saurait  être  trop  lespeclueuse  pour  l'éminent 
physicien  et  philosophe,  s'adresse-t-elle  bien  moins  à  W.  Hirn  qu'aux 
lecteurs  de  sa  Lettre  qui  seraient  tentés  de  regarder  ma  Noie  du  g  sep- 
tembre comme  superflue,  sinon  comme  dérobée,  et  l'appareil  en  question 
comme  déposé  depuis  dix  ans  révolus  dans  quelque  collection  de  Paris.    » 

M.  Laurent  adresse  à  l'Académie  un  Mémoire  intitulé  :  «  Sur  la  géné- 
ration des  courbes  du  troisième  degré  et  le  tracé  géométrique  de  leurs  tan- 
gentes w. 

(Commissaires  :  I\1M.  Hermite,  Serret,  Bonnet.) 

M.  Deql'ivre  adresse  une  Note  sur  une  disposition  qu'il  a  imaginée  pour 
transformer  le  télégraphe  à  cadran  en  télégraphe  imprimeur. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M,  Bréguet.) 

M.  GcYOT  adresse  neuf  Rapports  mensuels  sur  la  coloration  du  ciel  et 
des  nuages  à  Nancy  pendant  l'année  1872. 

(Commissaires:  INLM.  Edm.  Becquerel,  Jarain,  Cornu.) 

M.  A.  («ÉUAiiD  adresse  un  complément  de  sa  Note  relative  à  une  dispo- 
sition nouvelle  tlu  microphone. 

(Renvoi  à  l.i  Commission  précédemment  nommée.) 

MM.  Argou,  Taret  adressent  diverses  Communications  relatives  au 
Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 


COMIESPONDANCE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Une  brochure  de  M.  P.  de  Lafttte  intitulée  :  «  Discours  sur  le  Pl>yl- 


(  638  ) 
loxera.  (Cette  brochure  sera  soumise  à  l'examen  de  la  Commission  du  Phyl- 
loxéra.) 

2°  Un  Ouvrage  de  MM.  E.  Decaisne  et  Gorecki,  intitulé  :  «  Dictionnaire 
élémentaire  de  Médecine.   « 

M.  le  Ministre  DE  l'Agriccltcre  et  du  Com.merce  transmet  à  l'Académie 
phisieurs  questions,  relatives  à  la  reproduction  du  Phylloxéra,  qui  lui  ont 
été  adressées  par  le  Président  du  Comité  d'Agriculture  de  l'arrondissement 
de  Beaune, 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 


ASTRONOMIE.  —  Classification  des  étoiles  doubles.  Note  de  M.  C.  Flammarion, 

présentée  par  M.  Faye. 

«  Les  étoiles  doubles  constituent  une  branche  très-importante  de  l'As- 
tronomie sidérale,  la  plus  importante  peut-être;  cependant  aucun  travail 
d'ensemble  n'a  encore  été  fait  sur  elles.  Dans  le  cours  de  l'année  1873, 
ayant  désiré  me  rendre  compte  de  la  nature  de  ces  systèmes,  j'ai  été,  à  ma 
grande  surprise,  immédiatement  arrêté  par  l'absence  complète  de  docu- 
ments satisfaisants.  Combien  connait-on  aujourd'hui  d'étoiles  doubles  ou 
multiples?  Quelle  est  leur  proportion  relativement  aux  étoiles  simples? 
Dans  le  nombre  total  des  groupes  découverts,  lesquels  sont  simplement 
optiques,  dus  aux  hasards  de  la  perspective,  et  lesquels  sont  réels,  formés 
par  plusieurs  étoiles  associées  ensemble?  Parmi  les  groupes  réels  ou  phy- 
siques, combien  en  est-il  qui  manifestent,  par  le  déplacement  relatif  des 
astres  qui  les  composent,  le  témoignage  de  l'action  de  la  gravitation  dans 
ces  lointains  systèmes?  Quels  sont  les  couples  en  mouvement  orbital  cer- 
tain? Quels  sont  ceux  en  mouvement  orbital  probable?  En  est-il  aussi  dont 
le  mouvement  ne  soit  pas  orbital?  Par  quels  mouvements  propres  ces  sys- 
tèmes sont-ils  emportés  dans  l'espace  ?  Déconvre-t-on  quelque  loi  dans  leur 
distribution  comme  dans  leurs  marches,  ainsi  que  dans  l'éclat  relatif  des 
composantes  et  dans  leurs  brillantes  associations  de  couleurs  ?  Il  n'y  avait 
qu'un  seul  moyen  de  répondre  à  ces  questions  et  à  tant  d'autres,  c'était 
d'entrepiendre  résolument  l'examen  détaillé  de  chacune  des  onze  mille 
étoiles  doubles  découvertes,  de  comparer  toutes  les  observations  faites  (ob- 
servations an  nombre  de  plus  de  deux  cent  mille  :  angles  de  position  et 


(639  ) 
distances),  de  déduire  la  conclusion  fournie  par  cet  examen  pour  chaque 
couple;  ensuite  de  former  une  liste  des  couples  dont  les  composantes  sont 
restées  fixes  l'une  par  rapport  à  l'autre,  et  dans  cette  liste  de  distinguer 
ceux  qui  sont  emportés  dans  l'espace  par  un  mouvement  propre  commun; 
enfin  de  réunir  les  couples  en  mouvement,  discuter  les  cas  douteux,  mesu- 
rer les  couples  négligés,  former  un  catalogue  des  étoiles  en  mouvement 
relatif  certain,  identifier  ces  étoiles,  examiner  leurs  mouvements  propres, 
analyser  les  variations  observées,  trouver  définitivement  quels  sont  les  sjs- 
tèmes  physiques  en  mouvement  orbilal  et  quels  sont  les  groupes  optiques  dus  à 
la  rencontre  sur  le  même  rayon  visuel  de  deux  étoiles  animées  de  mouve- 
ments propres  différents....  C'est  ce  que  j'ai  fait  (' ). 

»  Ces  recherches  m'ont  conduit  aux  conclusions  suivantes  : 
»  Sur  les  1 1  ooo  étoiles  doubles  ou  multiples  découvertes,  il  n'y  en  a 
queSig  qui  présentent  les  témoignages  certains  d'un  mouvement  relatif 
des  composantes.  Ces  819  groupes  se  partagent  en  j'ii  doubles,  78  triples, 
12  quadruples,  2  quintuples  et  i  sextuple,  en  tout  1745  étoiles  diversement 
associées.  Elles  ont  été  l'objet  d'environ  28  000  mesures,  tant  d'angles  de 
position  que  de  distances,  que  j'ai  toutes  comparées. 

»  Sur  ces  couples  en  mouvement,  j'en  ai  trouvé  558  qui  forment  des 
systèmes  orbitaux,  3i6  dont  les  composantes  ne  sont  réunies  que  par  le 
hasard  des  perspectives  célestes  et  forment  des  groupes  optiques.  Il  y  a 
17  systèmes  physiques  dont  les  composantes  se  déplacent  en  ligne  droite, 
23  systèmes  ternaires,  82  étoiles  triples  non  ternaires  formées  d'un  système 
binaire  et  d'un  com|)agnon  optique,  5  systèmes  quaternaires.  J'ai  pu  réunir 
aussi  i4  systèmes  stellaires  écartés  à  plus  de  i  minute,  et  85  couples  phy- 
siques {<C  i)  dont  les  composantes  sont  animées  d'un  mouvement  propre 
commun  dans  l'espace,  mais  sont  restées  fixes  l'une  par  rapport  à  l'autre. 

(')  Plusieurs  couples  ont  été  l'objet  d'observaiions  très-nombreuses  :  quelques-uns  en 
ont  jusqu'à  3oo.  Les  plus  beaux  ont  été  remarqués  depuis  plus  de  deux  siècles,  tels 
que  Çde  la  Grande  Ourse  dès  i65o,  7  du  Bélier  dès  1664,  a  du  Centaure  dès  1689;  7  de  la 
Vierge  a  été  mesurée  dès  1718,  Castor  dès  171g,  etc.  D'autres  étoiles,  au  contraire,  n'ont 
que  faiblement  sollicité  l'attention  des  astronomes,  et  il  a  fallu  compulser  les  publications 
des  Observatoires  des  deux  hémisphères  pour  glaner  à  grand'peine  quelques  mesures  rares 
et  souvent  discordantes.  Mais,  par  une  heureuse  coïncidence,  les  principaux  couples  ont  été 
mesurés  par  Mayer  et  Herschel,  il  y  a  juste  un  siècle.  Les  conclusions  ])ubliées  jusqu'à  ce 
jour  sur  le  rapport  du  nombre  entre  les  couples  optiques  et  les  couples  physiques  sont 
toutes  erronées,  parce  qu'on  a  pris  souvent  à  tort  le  mouvement  comme  preuve  de  la  réalité 
des  couples. 


(  64o  ) 

»  D'aprèsles  observations,  la  distance  angulaire  des  deux  compos;intes  d'un 
système  orbital  peut  s'élever  à  22  secondes  d'arc,  des  étoiles  écartées  jusqu'à 
i5  minutes  peuvent  être  animées  d'un  mouvement  propre  commun,  et  les 
composantes  momentanées  d'un  grou|)e  de  perspective  se  sont  parfois  rap- 
prochées à  2  secondes  ;  la  plus  grande  vitesse  aiuiuelle  observée  dans  les  mou- 
vements relatifs  des  groupes  de  perspective  s'est  élevée  à  4")io-  Dans  les 
systèmes  orbitaux,  on  remarque  une  prépondérance  à  tourner  dans  le  sens 
rétrograde,  du  nord  au  sud  par  l'ouest  :  280  tournent  dans  ce  sens,  248  en 
sens  direct,  3o  gravitent  dans  un  plan  passant  par  le  Soleil. 

»  La  comparaison  des  mesures  montre  que  le  calcul  des  orbites  ne 
peut  pas  être  aussi  rigoureux  que  plusieurs  astronomes  l'ont  pensé.  Les 
svstèmes  orbitaux  qui  ont  parcouru  le  plus  grand  angle  sont  les  suivants  : 


A.  —  Ayant  nccniiipli  une  ou  plusicu/s  rci'olutions  depuis  leur  découverte. 

Étoiles  Grondeurs,  Coulturs.  Ucmi-gr.  Période  Années  Sens  do 

axe.  calculée.  d'ubs.  mouv. 

J  PetilCheval 4,5  — 5, o      blanches  o",4o         ;ouil;in.^    aS  P 

3i3oS,(365)2,Lyre. . .     7,}  — 11         blanches  0,23  16::  3;  P 

42  Chevelure. ..  ' 0,0  =  6,0      blanches  o,5o  2â\-i9  5o  P 

Ç  Hercule 3,o  — 6,5      jaune  et  rougeàtre         i,36  34,58  gS  R 

3i2i  2, Cancer 7,2  —  7,)      blanche  et  jaune  o,5o  39,18  45  P 

j)  Couronne  boréale 5,5  — 6,0      jaunes  d'or  0,98  40,17  9^  D 

2173  S,  Uphiuchus 6,0  =  6,0      jaunes  1,01  ^'^^,'\'i  48  P 

7  Couronne  auslrcJe...     5,5  =  5,5      jaunes  d'or  2,40  55,58  ^1  R 

Ç  Cancer  AB 5,5  —  6,2      jaunes  0,91  60, 4»  9^  ^ 

Ç  Grande  Ourse 4,0  — 5, o      jaune  et  cendrée  2,Jo  60, 63  96  R 

a  Centaure 1,0  —  2,0      blanche  et  jaune         21,80  85, 04  169  D 

70  Ophiuchus 4,5  —  6,6      jaune  et  rose  4,88  9t,9'î  9^  \ 

?  Scorpion  AD 5,o  — 5,2      jaunes  1,26  95,00  gS  D 

B.  —  Ayant  parcouru  plua  des  trois  /piarts  d'une  révolution  :  270"  à  36o". 

Ëloilcs  Grandeurs  llouleurs.  Arc  Ucmi-gr.      Période  Années  Sens  du 

parcouru.         fixe.  calculée.  dol)s.  monr. 

3062  2,Cassiopée 6,5  —  7,5      jaune  et  olive  338"       i",27        io4ans       g5  U 

w  Lion 6,2  —  7,0      jaunes  326        0,89        m  95  D 

a5  Chiens  de  (!;hasse. .     5,7  —  7,6      blanche  et  bleue       2S1        o,65        124  5o  P 

7  Vierce 3,o  =  3,o      jaunes  352        3,38         175  iSg  R 

T  Ophiuchus 5,0  —  6,0      blanches  279        1,10        218  cj4  1) 

C.  —  Ayant  parcouru  plus  d'une  demi-rcvolution  :  180"  à  270". 

Éiolles  Grandeurs.  Couleurs,  Arc         Uislancc  Temps       Années  Sons  du 

parcouru.       moy.  pour3Ga°.      d'obs.  niouT- 

8  Sextant  A. G.  5 5,6  —  6,5         blanches  260'=       o",4  33ans        24  R 

p."  Bouvier 6,5  —  7,5         blanches  '      226        1,47        280  96  R 

(7  Couronne  boréale...     5,8  —  6,5        jaune  et  verdâlre     214        2,5  846  96  I) 

(89)  :l,.  Girafe 6,2  —  7,6         blanches  20g:      0,4  52:  3o  D 

(  527)  ï,,  Petit  Cheval..     7,0  —  8,0        bleuàt.elblanche     207        0,4  54  3i  R 

0' Endan  BC 9,5— 10, 5       jaunes  196        .1 ,0  200  94  R 

(234)  ï,,  Gr.  Ourse..     7,0  —  7,8        'blanches  187        o,3  68  35  T) 

4  Verseau 6,0  —  7,0        jaunes  184        0,4  i84  94  U 

7  Couronne  boréale. . .     4,0-7^0        jaune  et  pourpre     plan        0,70         95  52  P 

Céphée  3i6,  ï  2 6,3  —  6,5        jaune  et  verlo     >  180       o,5  '.'  48  R 


(  64i 


D.  —  Jycint  parcouru 

Êtuilcs,  Graodeurâ. 

fji  Hercule  BC 9,4  —  10 

2120  S,  Hercule 7,0  —  9,0 

(235)  S,,  Gr.  Ourse. . .  6,0  —  7,8 

(298)  S„  Bouvier 7,0  —  7,4 

( 25 1  )  ï,,  Chevelure. . .  7,4  —  9,1 

Casier,  AB 2,5  —  2,8 

(387)  2„  Cygne 7,5-8,o 

'fGraniie  Ourse 5,o  —  5,5 

).  Ophiuclius 4,0  —  6,0 

p  Eridan 6,0  =  6,0 

ç  Bouvier 4,5  —  6,5 

JCyi.'ne 3, 0  —  8,0 

44  '  Bouvier 5,3  —  6,0 

)7  Cassiopée 4,0  — 7;6 


plus  du  quart  d'une 

révolution 

••  90° 

à  180". 

Couleurs. 

,\rc 

Distance 

Temps 

Années 

Sens  du 

parcouru. 

moy. 

pour  3Go" 

d'obs. 

mouT. 

bleues 

174° 

i",o 

43ans   21 

p 

jaune  et  bleue 

146 

3,0 

232  ; 

:    94 

R 

blanches 

l32 

o>7 

90 

34 

D 

blanches 

i3o 

1,0 

97 

35 

D 

blanches 

127: 

0,3 

32 

D 

blanches 

121 

5,0 

1000 

i58 

R 

blanches 

112 

0,4 

108 

33 

R 

blanches 

1 11 

0,3 

100 

33 

D 

blanche  et  cendrée 

110: 

1,2 

3oo: 

94 

D 

blanches 

106 

4,0 

200 

52 

R 

jaune  et  rouge 

lOI 

4,9 

127 

95 

R 

blan<'hR  et  bleue 

lOI 

i>7 

336 

94 

R 

blanclie  et  cendrée 

plan 

3,1 

261 

96 

P 

jaune  et  pourpre 

90 

9,0 

384 

9*3 

D 

ANALYSE  iVIATHÉMATlQUE.  —  Sur  i intégration  de  l'équation 
(  I  )  kf-  +  Bj7'  +  C;-  H-  Df  +  \Ly  -i-  F  =  o.  Note  de  M.  N.  Alexéeff. 

«  Les  coefficients  de  l'équalion  précédente  sont  fonctions  de  x.  Posons 
j  =  uv  et  soit  ('  une  fonction  de  x  définie  par  l'équation 


(2) 


kv'^  -\-  Biv'4-  Clt'-  =  o. 


L'équation  (2)  peut  servir  à  la  détermination  de  la  fonction  v,  car  la  réso- 
lution de  cette  équation  par  rapport  à  -  nous  donne  deux  solutions  : 


-  r=  p,      et      -  =  p._. 

On  peut  prendre  une  seule  de  ces  solutions,  par  exemple  la  première 
V  =  e/Pi^'-rj  on  n'ajoute  pas  la  constante,  parce  qu'il  ne  s'agit  que  d'avoir 
une  solution  particulière. 

»  En  mettant  uv  au   lieu  de  _;^  dans  l'équation  (i)et  en  ayant  égard  à 
l'équation  (2),  on  a 

kii"^v-  +  D?<'i'  +  F  +  [(2Aw'+  Bp-  i;/+  Di''-4-  Evu=  o. 
La  résolution  de  cette  équation,  par  rapport  à  11,  donne 

A«'-i'-  +  D«'i'  +  F 


U  =:  — 


(2Ai'i''+  Br-)  u'+  Di''-h  El' 


ou,  plus  simplement,  puisque  la  seconde  partie  ne  contient  de  varinbles 

c.  R.,  1.S78,   2"  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N»  18.)  86 


(  642  ) 
que  II  el  x, 

(3)  U=:f[x,u'). 

En  différentiant,  on  a 

(4)  ^u'-'l)dx-.^,du'  =  o. 

Donc  le  problème  est  ramené  à  l'intégration  d'une  équation  de  premier 
degré  et  de  premier  ordre  sans  introduire  les  radicaux. 
»  Supposons  que  l'intégrale  générale  de  l'équation  (4)  soit 

F{x,i/)=:C; 

en  ajoutant  à  celle-ci  l'équation 

u  =j[x,  «'), 

et  en  éliminant  entre  ces  deux  équations  la  variable  lî ,  on  a  une  solution 
de  l'équation  donnée.  Pour  avoir  l'autre  solution,  on  doit  prendre  l'autre 
valeur  de  v  égale  à  éP^'^^. 

»  L'équation  (4)  est  rarement  intégrable  en  termes  finis,  mais  on  a  plu- 
sieurs cas  particuliers  où  l'intégration  peut  s'effectuer;  je  ne  m'arrête  ici 
que  sur  deux  cas  assez  remarquables.  Ce  sont  les  suivants  : 


et 

\  u  — 

u'         X 


(6)  "  =  ;7-x- 


Dans  ces  deux  équations,  X  est  une  fonction  quelconque  de  x.  En  différen- 
tiant l'équation  (5),  on  a 

En  divisant  par  «',  en  multipliant  par  X  et  en  posant  X-=  m'*/,  on  donne 
à  cette  équation  la  forme  suivante  : 

i^dx-iU    - -^ 


(643) 
dont  l'intégrale  est 


"O' 


2fXdjc=t-\ogi-hC     on     2  fXr/x  =  ^^  —  \og^, -h  C. 

En  éliminant  au  moyen  de  l'équation  (5)  la  variable  u',  on  aura  l'inté- 
grale. 

»  Le  même  procédé  donne  pour  l'équation  (6) 

2  /'  X  (Ix  =  V,  +  loe  V,  +  C.  » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  l'involiition  dans  les  courbes  de  degré  n. 

Note  de  M.  P.  Serret. 

«  1.  I^es  faisceaux  linéaires  d'ordre  71,  F,  conjugués  à  une  courbe  de 
,^ième  classe,  et  décrits  autour  d'une  même  origine  O  prise  à  volonté  dans  le 
plan  de  la  courbe,  peuvent  dépendre  analytiquement  de  v  quelconques 
des  n  tangentes  issues  de  l'origine.  L'un  quelconque  de  ces  faisceaux  con- 
jugués satisfait  alors  à  l'identité  restreinte 

F  +  2;x,  T';  =  o, 

et  l'on  en  déduit,  pour  v  -H  i  de  ces  faisceaux,  dérivés  d'un  même  groupe 
de  V  tangentes,  l'identité  spéciale 

{a)  2r-X,F,  =  o. 

»  Si  V  devient  égal  à  n,  l'identité 

(A)  l'r'l,F,=o 

est  l'expression  analytique  de  la  dépendance  la  plus  générale  existant 
entre  n  -+-  1  faisceaux  concentriques  d'ordre  «,  conjugués  à  une  même 
courbe  de  «'™^  classe.  Ces  «  4-  t  faisceaux  sont  dits  en  involution.  Les 
7t{?i  -h  1)  rayons  qui  les  constituent  peuvent  être  pris  à  volonté,  sauf  un 
seul  qui  sera  à  déterminer  au  moyen  de  tons  les  autres,  ou  sauf  deux 
que  l'on  regardera,  par  exemple,  comme  confondus  en  un  rayon  double 
susceptible  de  deux  déterminations  distinctes,  et  ainsi  de  suite. 

»  La  détermination  du  rayon  simple  ou  des  deux  rayons  doubles  qui 
complètent  une  involution  générale  de  degré  n  se  présente  dans  un  grand 
nombre  de  constructions  relatives  aux  courbes  de  degré  supérieur. 

86.. 


(  G44  ) 

»  Nous  nous  proposons  de  montrer  dans  cette  Note  que,  en  regard  des 
calculs  faciles,  mais  déjà  très-considérables,  qu'exigerait  la  seule  résolution 
numérique  d'une  involution  du  quatrième  degré^  une  analyse  intuitive  mène 
en  un  moment  à  l'indication  d'un  ensemble  de  constructions  simples, 
propres  à  la  résolution  effective  du  problème. 

»  2.  Soient  (ABCD),,5_3_5,5  cinq  faisceaux  quaternaires  eu  involution,  ou 
liés  par  l'identité  normale 

(i)  2JX,A,B,C,D,  =o. 

Il  s'agit  de  déterminer  le  vingtième  rayon  Djau  moyen  des  dix-neuf  autres, 
supposés  connus  ;  ou,  si  l'on  veut,  de  trouver  la  dépendance  générale  qui 
existe  entre  les  deux  derniers  rayons  C5,  D5,  regardés  comme  simultané- 
ment variables. 

»  Pour  cela,  les  rayons  A,,  B,,  C,-,  D,  de  chacun  des  cinq  faisceaux  con- 
sidérés étant  associés  deux  à  deux  d'une  manière  quelconque  s'ils  sont 
tous  réels,  ou  par  rayons  conjugués  s'ils  sont  imaginaires,  désignons  par 
P,-  et  Q,  les  droites  toujours  réelles,  qui  réunissent  les  traces  des  rayons 
aèsociés  A/  et  B,-,  Q  et  D,,  sur  une  conique  auxiliaire  quelconque  S  menée  pai 
l'origine. 

»  Si  T  =  o  désigne  la  tangente  de  cette  courbe  à  l'origine,  on  aura  iden- 
tiquement 

S  EE^  A,- B,  -  P, T,     S  =  C, D,  -  Q,T  ; 

et  l'on  en  conclura 

A,B,C,D,=  (S  +  P,T)  (S  -f-  Q,T )b=S' +  ST (P,  +  Q,)  4-  T=  P,Q,. 
Portant  tontes  ces  valeurs  dans  l'identité  (  i  ),  on  aura  d'abord 

(1')  S'I^l,  +ST2p,,(P, -t-Q,)+T^2?X,P,Q,  =  o. 

Mais  le  facteur  linéaire  T  étant  ici  partout,  sauf  dans  le  premier  terme  qui 
ne  peut  pas  le  contenir,  l'identité  exige  que  ce  premier  terme  disparaisse. 
On  a  donc  1]  1,  =  o.  Or,  le  premier  terme  supprimé,  l'identité  qui  reste 
se  dédouble,  d'une  manière  évidente,  dans  les  deux  qui  suivent  : 

T  =  2^X.P,Q,     et     S  =  2?>.,P,Q,, 

dont  la  première  ne  nous  apprend  rien,  tandis  que  la  seconde 

(i")  S  =  2p.,P,Q. 

nous  mène  aussitôt  à  la  construction  que  nous  avions  en  vue. 


(  645  ) 
»   3.  Posons,  en  effet,  l'identité  auxiliaire 

(2)  S  =  I',  Q,  +MN, 

où  M  et  N  désignent  des  droites,  réelles  et  connues  immédiatement,  si  l'un 
au  moins  des  quatre  faisceaux  (ABCD),  o  3  ,1,  que  nous  regardons  comme 
entièrement  connus,  est  composé  de  rayons  réels. 

»   La  comparaison  des  deux  dernières  formules  entraîne  l'identité 

(3)  M1N  + ^^X',  P,Q,  ^o 

ou  la  conclusion  que  les  six  couples  de  droites  MN,  P,  Q,,. . .,  P5Q5  sont 
conjugués  à  une  même  conique. 

»  4.  Considérons,  dès  lors,  la  conique  S'  définie  par  les  cinq  couples  de 
droites  conjuguées  connues 

(S')  MN,  P,Q,,  ■..,   I\Q.,. 

Ou  déterminera,  par  une  construction  connue,  le  pùK'  oj  de  la  droite 
P5  par  ra|)port  à  cette  conique;  et  l'on  aura,  dans  ce  pôle,  un  point  de  la 
corde  Qs  détachée,  de  la  conique  initiale  S,  par  les  deux  derniers  rayons 
C5  et  Dj  regardés  comme  seuls  variables. 

»  5.  Le  problème  est  donc  résolu  ;  et  il  admet  une  ou  deux  solutions, 
suivant  la  nature  de  la  condition  descriptive  imposée  aux  rayons  C^  et  D5 
qui  doivent  fermer  l'involution. 

»   6.  Si  comme  conique  auxiliaire  on  prend  un  cercle,  la  seule  identité 

(i")  s=2::>,p,Q,, 

où  s  désigne  actuellement  le  cercle  auxiliaire,  fournit  une  détermination 
effective  beaucoup  plus  rapide  du  pôle  fixe  sur  lequel  tourne  la  seule  droite 
variable  ou  inconnue  Q5,  qui  figure  au  second  membre.  Les  propriétés 
évidentes  des  cercles  contenus  dans  la  forme  2"X|  P,  Q,  =  o,  où  ?i  =  3,  4,  5, 
donnent  aussitôt  toute  la  construction. 

»  7.  Dans  ce  qui  précède,  les  rayons  variables  C5  etDj  engendraient  une 
involulion  du  second  degré.  I/iuvolution  générale  de  degré  n  possède  la 
même  propriété,  et,  si  l'on  conçoit  une  involution  du  w'™''  degré,  com- 
posée de  7i  faisceaux  fixes  d'ordre  ;?,  F,,  F-,,  .  .  .,  F,;,  et  d'un  dernier  fais- 
ceau du  même  ordre  {(p'^/),  que  l'on  regardera  comme  composé  de  ^  rayons 
fixes  (ç)  et  de  v  rayons  variables  (i{;),  la  somme  p.  -h-  v  étant  égale  à  «,  cesv 
rajons  variables  {^),  détachés  de  la  sorte  d'une  involulion  initiale  du  7/'"'"' 
degré,  engendreront  une  involulion  nouvelle  de  degré  v. 


me  ) 

»  Si  l'on  conçoit,  en  effet,  une  courbe  quelconque  de  7?'"'""  classe,  S, 
conjuguée  aux  n  faisceaux  fixes  F,,  F.,  ...  ,  F,„  en  vertu  de  l'identité 
supposée 

(A)  ç<f +  2':X,  F,  =o, 

cette  courbe  S  sera  d'elle-même  conjuguée  (')  au  groupe  (y4)).  Par  suite,  la 
courbe  polaire  S',  de  classe  v,  du  groupe  ç  par  rapport  à  S,  sera  conjuguée 
au  groupe  i|).  Le  groupe  variable  t{^,  d'ordre  v,  toujours  conjugué  à  une 
courbe  fixe  S',  de  classe  v,  engendre  donc  une  involution  du  même  degré. 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Remarque  relative  à  deux    inte'grates  obtenues 
par  Lamé  dans  la  Théorie  analyticiuc  de  la  chaleur.  Note  de  M.  EscAry. 

«  En  appliquant  la  méthode  employée  par  M.  Bertrand  à  l'égard  de  la 
fonction  X„  de  Legendre  [Calcul  différentiel,  p.  355),  on  peut  mettre  les 
deux  polynômes  suivants  : 

l  _  (n-l]{n~l-x]  ^.,  ^,„_/_2  _^_  [n-l][n-l-x)[n-l-^]jn-l-?,)  ^_,  ^„_,_,  _ 
\^l  liin  —  Il 


[n 

-l)[n 

— /— I 

)[n 

—  l- 

-=) 

(« 

—  l- 

■3) 

2.4(2« 

—  I 

){in- 

-3 

) 

[" 

-l](n 

—  /—  I 

)  l" 

— /- 

•2l( 

n 

—  l- 

■3) 

/   N  n^-l^  [n-l)[n-l-x)        ,,n-!-,  ,     [n  -  l]  [n  -  t  -  i)[n  -  l  ~  :,]  [n  -  l  -  6)  ,_,  _ 

i?)  P  +    3.(2«-l)  ^    ("  +  2.4(2«-.)l2«-3)  "•     P 

obtenus  par  Lamé  dans  ses  Leçons  sur  les  fondions  inverses,  etc.,  p.  255, 
sous  forme  d'expressions  différentielles. 

»  En  effet,  multipliant  le  polynôme  (i)  par 

-il  -\-  I  .?7  -+-  1.1I-+-  S...-}./! 
■y/'^-'l  -+-  1./-+-  a./M-  ^...7i.i.i..j...n  —  / 

I  .2.3.../ 


[.2. 3, ..2/.  1 .2.3..." 


211.2/1  —  1 . 2 H  —  7....n.n  —  \  .n  —  2...n 


son  terme  général  s'écrit  : 
r(/  +  .)  «•"-'•••"--'"  +  i2n-  2m.2«-  2/n  _  i...«-  Z  _  ,.m  +  iX'«-'-="'c^"' 


2"-'r(2/+  \\Y\n-\-  i)  1 .2.3...'« 


rf/-M)  «.«  — !...«  —  /«  4- 1  rf"+'V"- 


""  2"-'r(2/-i-  i)r(/2  -h  0'  1.2  3. ..m  ^/V"+' 


Comptes  rendus,  "j  janvier  1878. 


(  647  ) 
»  Ce  polynôme  est  donc  la  dérivée  d'ordre  ii  +  l  du  développement 


r(/+i)  A,2«      "  v2»-2„2  ,   «■«— ' 


X'2«  _  'lY'-"-"-c-+  — — lX'-"-''c''-.. 


2"-'r(2/-i- i)r(«  + 1)  \  ■  I  1-2 

,     ,  ,             rf/  +  0            cf'+' [V- —  c--]" 
et  par  suite  eeal  a    „  ,„     ,'  , — r— — ; — ^,  j-7;^i 

n  Le  polynôme  (2)  se  met  de  la  même  manière  sous  la  forme 


2."-'r{'2t  -h- 1)  r  («  +  1)        r/p'"-*-' 

»  On  voit  ainsi  que  le  premier  polynôme  est  le  coefficient  de  «"~^  dans 

le  développement  de  l'expression  (i  —  20)/-+-  c/.^c-)  2  ordonné  suivant 
les  puissances  ascendantes  de  a,  et  que  le  second  coefficient  est  le  coef- 
ficient correspondant  dans  le  développement  de  l'expression 

(i  —  2ct.ifj' -h  a-c-)        2~ 

ordonné  de  la  même  manière.  Car  le  développement  par  la  série  de  La- 
grange  de  la  plus  petite  des  racines  de  l'équation  du  second  degré 

.   ,  lû —  c^ 

U  =  i/s'  +  «  

'  2 

donne 


1\n 

a" 


et,  en  différentiant  par  rapport  à  p,  Ifois  de  suite,  les  deux  membres  de  cette 
identité,  on  trouve 


»  Le  développement  (3)  est  convergent  dans  toute  l'étendue  du  plan. 
Cela  sfc  voit  par  l'application  de  la  règle  de  convergence  de  la  série  de 
Lagrange,  ou  bien  encore  en  observant  que  le  second  membre  de  l'iden- 
tité (3)  est  égal  à  la  somme  de  deux  séries  à  termes  alternativement  positifs 
et  négatifs,  lesquels  finissent  toujours  par  être  constamment  et  indéfini- 
ment décroissants.  La  même  chose  a  lieu,  ajortiori,  dans  le  développe- 
ment (4). 


(  ti4«  ) 
»  En  désignant  par  U"':,+,  le  coefficient  de  a"  dans  ce  développement  (4), 

le  tliéorèine  de  Rolle,  étemlii  par  M.  Liouville  aux  racines  imaginaires  des 
éqnalions  {Journal  de  Matliémaiiciues  pures  et  appliquées,  2"  série,  t.  IX, 
p.  84),  montre  que  l'équation  11^'^+,  =  o  a.  toutes  ses  racines  imaginaires, 

inégales  et  comprises  dans  l'intérieur  d'un  cercle  de  rayon  égal  à  c. 

»  Trois  fonctions  consécutives  du  développement  (4),  dans  lequel  l  reste 
constant,  satisfont  à  la  relation 

2  7.  ^ 

où  l'on  a  fait  disparaître  le  signe  imaginaire  /,  et  laquelle  montre  que  ces 
fonctions  ne  remplissent  pas  l'office  des  fonctions  de  Sturm,  comme  cela 
a  lieu  pour  les  polynômes  qui  naissent  du  premier  développement. 
«   Au  moyen  de  l'intégration  par  parties,  on  obtient 


£ 


^u";/+,u'"',,^,^P'=o, 


tant  que  y  est  différent  de  «.  Pour  v  =  n,  on  trouve,  en  se  servant  de  la 
relation  (5)  et  en  ayant  égard  au  théorème  précédent. 


Cr^'^ 


—    2 : ^  *  • 

2 «  +  2 /  +  I  i  .i.'i.  .  .n 


»  Enfin,  une  même  fonction  U^"^^^  et  ses  deux  premières  dérivées  satis- 

7. 

font  à  l'équation  différentielle  linéaire  et  du  second  ordre 

(f'  +  x-)j"+  2(1  +  \)xr'  —  n{n  +  2/  -h  i)j  =  o, 
dont  l'intégrale  générale  est 

A  et  B  étant  deux  constantes  arbitraires.  » 


(  6/,9  ) 

THERMODYNAMIQUE.  —   Eépoiue  à  une  observation  de  M.  BoUzmann; 

par  M.  Maurice  Lévy. 

((  Dans  une  Note  présentée  à  la  dernière  séance  de  l'Académie,  M.  BoUz- 
mann fait  observer  que  la  formule 

2mm'flr)(/r  =zE  '-r  di>, 

d'où  je  déduis  une  loi  générale  sur  la  dilatation  des  corps,  suppose  les  mo- 
lécules des  corps  chauds  en  repos,  ce  qui  n'a  pas  lieu. 

»  Celte  observation  n'est  pas  fondée,  si  l'on  tient  compte  des  trois  Com- 
munications que  j'ai  eu  l'honneur  de  présenter  à  ce  sujet.  En  effet,  si  l'on 
suppose  les  molécules  animées  d'un  mouvement,  on  doit  conclure  avec  Clau- 
sius,R;uikine,Resal,etc.,que  la  quantité  E -T-T<iT,  qui  représente  la  différen- 
tielle de  l'énergie  actuelle  moyenne  de  ce  mouvement,  ne  dépend  que  de 
la  température,  ce  qui  entraîne  que  —  ne  dépend  que  de  v  et  conduit 
toujours  aux  mêmes  conclusions.  Clausius,  Rankine,  Hirn,  etc.,  vont  même 
plus  loin  :  ils  admettent  que  la  chaleur  spécifique  sous  volume  con- 
stant—est  une  simple  constante;  mais  il  suffit  d'admettre  qu'elle  ne  dépend 

pas  du  volume  ou  de  l'arrangement  des  molécules,  pour  que  la  loi  indi- 
quée soit  vraie.  Il  faut  donc  ou  accepter  ma  loi  ou  s'inscrire  en  faux 
contre  les  bases  mêmes  des  théories  de  tous  ceux  qui  ont  cherché  à  faire 
la  théorie  mécanique  de  la  chaleur,  en  regardant  la  chaleur  comme  un 
mouvement.  Or  l'objection  physique  de  M.  Boitzmann,  quoique  parfaite- 
ment fondée  en  elle-même,  tirée  d'un  fait  aussi  particulier  que  celui  de 
l'anomalie  que  préseiyte  la  dilatation  de  l'eau  entre  zéro  et  4  degrés,  ne  me 
semble  pas  suffisante  pour  faire  renoncer  à  tout  tm  ordre  d'idées.  » 


MAGNÉTISME.  —  Sur  T aimanlaliou  (les  tubes  d'acier. 
Note  de  M.  J.-M.  Gacgain. 

«  Pour  rendre  compte  d'un  certain  nombre  de  faits  exposésdans  mes  précé- 
dentes Notes,  j'ai  eu  recours  à  une  hypothèse  que  j'ai  empruntée  àM.  Jamin, 
et  qui  consiste  à  admettre  que  l'aimantation  développée  par  une  bobine  ai- 

C.  R.,  187P,  2»  Semescre.  (T.  LXXXVII,  W  !8.)  87 


(  65o  ) 
maniante  ne  pénètre  qu'à  une  profondeur  limitée,  variable  avec  l'intensité 
du  courant,  et  d'autant  plus  grande  que  ce  courant  est  plus  fort.  Mais,  en 
admettant  provisoirement  celte  hypothèse,  j'ai  fait  remarquer  (^nna/es  </e 
Pliysique  et  de  Chimie,  5°  série,  t.  IX,  mai  1877,  n°  130)  que  tous  les  faits 
dont  j'ai  rendu  compte  au  moyeu  de  l'hypothèse  de  M.  Jamin  pourraient 
également  s'expliquer  en  admettant  que  les  molécules  d'un  même  barreau 
possèdent  des  forces  coercitivesinégales,etque,  pour  amener  à  l'orientation 
magnétique  une  molécule  donnée,  il  faut  employer  un  courant  d'autant 
plus  énergique  que  la  force  coercitive  de  cette  molécule  est  plus  grande. 
Les  expériences  dont  je  vais  rendre  compte  ont  pour  objet  de  contrôler 
celle  dernière  hypothèse. 

»  J'ai  fait  exécuter,  par  voie  de  forage,  trois  tubes  de  mêmes  dimensions 
et  d'aciers  différents,  le  premier  en  acier  doux  de  la  fabrique  Petin-Gaudet, 
le  deuxième  en  acier  fondu  de  Sheffiekl,  le  troisième  en  acier  d'Allevard  ; 
chaque  tube  a  été  pourvu  d'un  noyau  de  même  acier  que  lui.  En  associant 
successivement  chacun  des  noyaux  à  chacun  des  tubes,  on  peut  former 
neuf  combinaisons  différentes  que  j'ai  pu  étudier  les  unes  après  les  autres. 
Je  me  bornerai  à  citer  les  résultats  qui  m'ont  été  fournis  par  les  deux  com- 
binaisons suivantes  : 

»   A,  noyau  d'Allevard,  tube  d'acier  Petin-Gaudet  ; 

»  B,  noyau  d'acier  Petin-Gaudet,  tube  d'Allevard. 

M  Le  système  A  ayant  été  soumis  successivement  à  l'action  d'une  série 
de  courants  d'intensités  croissantes,  je  n'ai  pas  trouvé  qu'il  fût  possible 
d'aimanter  le  tube  en  laissant  le  noyau  à  l'état  naturel  ;  mais  j'ai  constaté 
que  l'aimantation  du  tube  est  supérieure  à  celle  du  noyau  tant  que  l'inten- 
sité du  courant  reste  faible.  Lorsque  cette  intensité  croît,  les  deux  aiman- 
tations croissent  aussi,  mais  celle  du  noyau  plus  rapidement  que  celle  du 
tube;  la  première  devient  la  plus  forte  quand  le  courant  dépasse  une  cer- 
taine limite,  et  alors  sa  supériorité  devient  d'autant  plus  grande  que 
l'aimantation  du  tube,  après  avoir  atteint  un  maximum,  diminue. 

1)  Si  l'on  aimante  le  système  A  à  saturation,  et  qu'ensuite  onlesoumelle 
à  l'action  d'un  courant  de  sens  contraire  et  d'intensité  convenablement 
choisie,  on  l'amène  aisément  à  l'état  de  neutralité  apparente,  signalé  par 
M.  Jamin,  et  l'on  peut  reconnaître  alors  que  le  tube  est  aimanté  en  sens 
inverse,  tandis  que  le  noyau  conserve  encore  l'aimantation  c/f'rec/e. 

»  Le  système  B,  placé  dans  les  mêmes  conditions  que  le  système  A,  m'a 
fourni  des  résultats  tout  différents  :  tant  que  l'intensité  du  courant  reste 


(65i  ) 

au-dessous  d'une  certaine  limite,  c'est  l'aimantation  du  noyau  qui  l'em- 
porte; quand  cette  limite  est  dépassée,  c'est  l'aimantation  du  tube  qui 
prend  le  dessus,  et  celle  du  noyau,  au  lieu  de  continuer  à  augmenter,  rétro- 
grade. 

»  Si  l'on  aimante  à  saturation  le  système,  et  qu'ensuite  on  l'amène  à 
l'état  de  neutralité  apparente  au  moyen  d'un  courant  de  sens  inverse,  on 
peut  reconnaître  encore  que  le  tube  et  le  noyau  se  trouvent  aimantés  en 
sens  contraire,  mais  c'est  le  tube  qui  garde  l'aimantation  directe,  et  le  noyau 
qui  prend  l'inverse. 

»  De  ces  observations  il  me  paraît  résulter  que,  lorsqu'on  soumet  à 
l'action  d'un  courant  faible  un  système  formé  de  deux  parties  douées  de 
forces  coercitives  différentes,  la  partie  qui  possède  la  plus  petite  force  coer- 
citive  est  toujours  celle  qui  prend  la  plus  forte  aimantation,  quelle  que 
soit  d'ailleurs  sa  position  (tube  ou  noyau).  Ce  résultat  est  tout  à  fait  ana- 
logue à  celui  que  j'ai  précédemment  obtenu  en  comparant  des  barreaux 
pleins  recuits  ou  trempés  [Comptes  rendus,  lo  janvier  1876).   « 


PHYSIQUE.  —  Sur  un  téléphone  avertisseur.  Note  de  M.  Perrodon^ 
présentée  par  M.  A.  Cornu. 

«  La  seule  difficulté  sérieuse  qui  se  présente  dans  l'emploi  du  téléphone 
vient  du  peu  de  sonorité  de  l'instrument,  qui  ne  s'entend  pas  à  distance. 
Pour  rester  en  communication  constante  avec  son  correspondant,  il  fau- 
drait avoir  constamment  l'instrument  appliqué  contre  l'oreille,  et  écouter 
très-attentivement.  Cet  effort  continu  d'attention  n'est  pas  admissible  dans 
un  service  courant;  deux  postes  téléphoniques  ne  peuvent  pas  fonctionner 
normalement  sans  un  système  avertisseur  quelconque. 

))  Essais  tentés  pour  produire  des  avei^tisseurs .  —  Parmi  les  avertisseurs,  les 
uns  fonctionnent  à  l'aide  d'une  pile,  les  autres  sont  des  appareils  magnéto- 
électriques.  En  principe,  ces  derniers  seraient  préférables.  Mais  jusqu'ici 
ces  instruments,  en  particulier  l'avertisseur  Lorenz,  présentent  des  incon- 
vénients au  moins  équivalents  à  ceux  qui  résulteraient  de  l'emploi  d'une 
pile. 

)>  Parmi  les  avertisseurs  à  piles,  le  système  le  plus  simple  paraît  être  la 
sonnerie  électrique  ordinaire  du  téléphone  ;  mais  il  aurait,  dans  les  appli- 
cations aux  services  militaires,  de  graves  inconvénients.  Le  plus  souvent, 
nous  disposons  d'un  seul  fil,  avec  retour  par  la  terre  aux  deux  extrémités. 

87.. 


(  G52  ) 
Les  sonneries  opposent  ordinairement  une  résistance  trop  grande  pour 
qu'on  puisse  les  laisser  dans  le  circuit  des  téléphones.  Chaque  poste  com- 
prendra donc,  outre  ses  téléphones,  une  pile,  une  sonnerie,  un  manipula- 
teur et  un  commutateur.  Un  poste  télégraphique  serait  plus  avantageux, 
sans  être  beaucoup  plus  compliqué. 

»  L'emploi  combiné  du  téléphone  et  du  télégraphe  offre  de  grands  avan- 
tages :  à  l'aide  de  signaux  convenus,  on  passe  facilement  d'un  mode  de 
transmission  à  l'autre;  lorsqu'on  se  sert  du  télégraphe,  toutes  les  dépêches 
traversent  les  téléphones  et  peuvent  être  reçues  au  son,  même  avec  des 
courants  trop  faibles  pour  faire  marcher  la  palette  de  l'appareil  Morse  et 
l'aiguille  du  galvanomètre. 

»  Le  bruit  produit  dans  un  téléphone  par  la  rupture  ou  l'établissement 
d'un  courant  s'entend  bien  à  distance;  depuis  longtemps,  on  a  songé  à 
profiter  de  ce  fait  pour  rendre  le  téléphone  avertisseur;  mais,  pour  que 
l'appel  soit  assez  fort  dans  tous  les  cas  et  ne  puisse  être  confondu  avec  un 
bruit  extérieur  quelconque,  il  est  indispensable  que  les  interruptions  de 
courant  soient  assez  fréquentes  pour  produire  un  son;  il  est  avantageux 
que  le  son  produit  soit  élevé  et  continu.  J'ai  été  conduit  à  un  dispositif 
fondé  sur  ce  principe  par  les  expériences  suivantes  : 

»  Recherches  relatives  aux  avertisseuis .  —  Si  l'on  interpose  dans  le  circuit 
d'une  pile  une  bobine  de  Ruhmkorff  et  des  téléphones,  ceux-ci  vibrent  à 
l'unisson  de  l'interrupteur  de  la  bobine,  avec  assez  d'intensité  pour  qu'on 
les  entende  à  distance.  Au  mois  d'août  dernier,  en  me  servant  d'une  pe- 
tite bobine  et  d'un  élément  de  Bunsen,  j'ai  pu  avertir  ainsi  mon  correspon- 
dant à  5ooo  mètres  de  distance;  mais  je  n'y  ai  pas  réussi  en  remplaçant  la 
pile  de  Bunsen  par  une  pile  portative  de  campagne  (12  petits  éléments  de 
Leclanché);  du  moins  j'ai  été  obligé  de  modifier  l'expérience  :  j'ai  mis  la 
bobine  seule  dans  le  courant  de  la  pile,  et  j'ai  attaché  le  fil  de  ligne  à  la 
borne  qui  porte  la  lame  de  l'interrupteur. 

»  J'ai  ensuite  supprimé  la  bobine,  et,  sur  le  modèle  de  son  interrup- 
teur, j'ai  fait  construire  un  petit  appareil  très-portatif,  qui  a  été  employé, 
avec  une  seule  pile,  par  deux  postes  opposés  et  a  bien  fonctionné  :  quelque- 
fois, cependant,  l'appel  a  été  un  peu  faible.  Pour  interrompre  le  courant, 
on  déplace  la  lame  du  bout  du  doigt;  elle  revient  à  sa  position  de  contact, 
en  vibrant  pendant  une  ou  deux  secondes.  On  peut  rendre  l'appel  continu 
en  présentant  à  la  petite  masse  de  fer  doux  qui  termine  la  lame  le  bout  de 
l'aimant  d'un  téléphone,  opposé  à  la  membrane. 

»  Je  me  suis  demandé  si  le  téléphone,  légèrement  modifié,  ne  chanterait 


(  653  ) 

pas  tout  seul  sous  l'action  d'une  pile.  Pour  en  faire  l'expérience,  j'ai  dé- 
capé avec  soin  la  plaque  d'un  téléphone,  et  j'ai  fait  communiquer  en  per- 
manence l'un  des  bouts  du  fil  de  la  bobine  avec  cette  plaque,  et  l'autre  avec 
le  pôle  —  d'une  pile.  Au  pôle  -i-,  j'ai  attaché  un  fil  de  cuivre  nettement 
coupé  à  l'autre  bout,  et  j'ai  constaté  qu'à  cliaque  contact  de  celte  pointe 
avec  la  plaque  le  téléphone  rendait  un  son  aigu  comme  un  cri  d'oiseau. 

»  J'ai  enfin  réussi  à  rendre  ces  sons  continus  de  la  manière  suivante  : 
au  lieu  de  décaper  la  membrane  du  téléphone,  j'ai  collé  dessus  un  peu  de 
papier  d'élain;  j'ai  placé  le  téléphone  sur  un  support  fixe,  l'embouchure 
en  haut,  et  j'ai  enroulé  le  fil  venant  du  pôle  -h  de  la  pile  autour  du  levier 
et  du  bouton  d'un  manipulateur  Morse.  Le  bout  du  fil  étant  amené  à  peu 
de  distance  de  la  membrane,  j'ai  achevé  le  contact  en  agissant  sur  la  vis  de 
réglage  du  manipulateur.  J'ai  obtenu  ainsi  des  sons  continus  pendant  plus 
d'un  quart  d'heure. 

M  Le  son  produit  est,  en  général,  élevé,  quelquefois  comme  enroué,  sou- 
vent très-pur.  Avec  les  téléphones  que  j'ai  employés,  il  se  produit  plus  fa- 
cilement en  attachant  le  fil  libre  au  pôle  + ,  c'est-à-dire  en  faisant  passer 
le  courant  de  la  pointe  à  la  lame.  Si  l'on  inverse  les  pôles,  le  son  baisse 
d'une  octave  et  donne  à  peu  près  le  la  du  diapason  normal.  J'ai  opéré  sur 
une  quinzaine  de  téléphones  de  divers  modèles,  de  diverses  provenances; 
l'expérience  a  réussi  avec  tous. 

>'  Du  3o  septembre  au  4  octobre  dernier,  j'ai  employé  cet  avertisseur 
au  polygone  d'Orléans,  pendant  les  exercices  de  tir,  à  des  distances  qui  ont 
varié  de  looo  à  3ooo  mètres;  depuis  il  a  bien  fonctionné  jusqu'à  6000  mè- 
tres. Dans  les  abris  des  observateurs,  l'avertissement  dominait  le  bruit 
de  la  conversation  d'une  dizaine  de  personnes.  On  l'entend  bien  aussi,  en 
plein  air,  en  tenant  l'instrument  à  la  main.  Le  poste  sans  pile  fait  marcher 
aussi  facilement  que  l'autre  son  avertisseur,  en  attachant  le  fil  de  ligne  au 
manipulateur. 

»  Dernièrement,  j'ai  fait  construire  à  Paris  ui]  téléphone  avertisseur  qui 
dispense  de  l'emploi  d'un  manipulateur.  La  disposition  additionnelle  est  si 
simple,  qu'il  serait  facile  de  l'adapter  à  un  téléphone  quelconque. 

»  L'organisation  des  postes  téléphoniques  des  champs  de  tir  devient 
alors  très-simple.  Une  pile  serait  établie  à  demeure  à  l'entrée  du  polygone*; 
les  postes  mobiles,  à  hauteur  des  batteries  et  des  cibles,  s'intercaleraient 
sur  la  ligne  qui  serait  mise  à  terre  au  poste  le  plus  éloigné.  On  pourrait 
appliquer  une  disposition  analogue  sur  les  chemins  de  fer  à  une  voie,  et 
munir  les  gardes-barrières  de  téléphones  qui  deviendraient  avertisseurs 
par  le  courant  des  piles  des  stations  voisines.  » 


(654) 

CHIMIE   ORGANIQUE   ~    Sur    la    transformation  du    valérylène  en    teipitène. 
Note  de  M.  G.  Bouchardat,  présentée  par  M.  Berthelot. 

«  Dans  un  précédent  Mémoire,  j'ai  fait  voir  que  l'isoprène,  CH',  car- 
bure d'hydrogène  qui  se  forme  pendant  la  distillation  sèche  du  caoutchouc, 
était  susceptible  de  se  polymériser  sous  l'influence  de  la  chaleur,  et  de  se 
changer  principalement  en  un  carbure  C^^H",  possédant  toutes  les  réac- 
tions du  terpilène  ou  carbure  régénéré  du  dichlorhydrate  d'essence  de 
térébenthine.  Depuis  j'ai  réalisé  la  même  transformation  avec  des  carbures 
delà  formule  C'°H'*  d'origine  différente,  et  en  particulier  avec  le  vaiérylène 
préparé  au  moyen  de  l'amyléne  de  l'alcool  amylique.  Ce  sont  ces  expé- 
riences qui  font  l'objet  de  cefle  Note. 

»  Le  vaiérylène  a  été  maintenu  six  heures  à  la  température  de  aSo  à 
a6o  degrés  dans  des  tubes  scellés  et  dans  une  atmosphère  de  gaz  carbo- 
nique. Il  ne  se  forme  pas  de  gaz  dans  cette  action.  Le  vaiérylène  est  changé 
en  une  masse  complexe,  moins  fluide,  plus  dense,  et  que  j'ai  pu  séparer 
par  la  distillation  en  plusieurs  produits  : 

M  1°  Une  petite  quantité  de  vaiérylène  inaltéré  passant  avant  5o  degrés; 

li  2°  Un  carbure  C^^H"  passant  après  plusieurs  rectifications  entre 
170  et  186  degrés; 

«  3°  Un  produit  passant  de  240  à  aSo  degrés; 

»  4°  Enfin  un  résidu  de  la  consistance  de  la  térébenthine,  que  j'ai  pu 
résoudre  en  produits  volatils  avant  36o  degrés  et  en  un  corps  solide 
amorphe  ressemblant  à  la  colophane  et  au  tétratérébenthène. 

»  C'est  le  produit  passant  de  170  à  186  degrés,  le  plus  abondant 
d'ailleurs,  qui  m'a  surtout  occupé.  Ce  carbure  d'hydrogène,  bien  purifié, 
possède  l'odeur  de  l'essence  de  citron  ou  même  celle  de  la  caoutchine  ou 
de  l'isotérébenthène  ;  son  point  d'ébuUition  est  situé  vers  180  degrés. 
Il  est  plus  léger  que  l'eau;  sa  densité  est  à  zéro  de  0,848,  à  i5  degrés  de 
o,836,  à  60  degrés  de  0,80.2.  Cette  densité  est  légèrement  moindre  que  celle 
(le  l'isotérébenthène  (D  =  o,858),  qui  est  le  moins  dense  des  carbures 
C="'H'»  examinés  par  M.  Riban. 

»  Il  possède  la  composition  centésimale  du  vaiérylène,  de  l'essence  de 
térébenthine  et  de  ses  isomères;  mais  sa  densité  de  vapeur,  qui  est  de  l\,82, 
doit  lui  faire  attribuer  la  formule  de  cette  dernière. 

»  Traité  par  l'acide  sulfurique  concentré  ou  par  le  fluorure  de  bore,  il  se 
comporte  comme  l'essence  de  térébenthine  et  ses  isomères,  en  donnant 
finalement  naissance  à  des  polymères. 


(  655  ) 

»  Il  se  combine  directement  à  froid  à  l'acide  chlorhydrique  gazeux  pour 
former  d'abord  un  raonochlorhydrate  liquide,  puis  finalement  à  un  dichlor- 
hydrate  qui  reste  liquide  à  la  température  ordinaire.  La  réaction  exige  un 
certain  temps  pour  se  compléter;  après  vingt-quatre  heures  de  contact, 
les  f  de  l'acide  correspondant  à  la  formule  du  dichlorhydrate  sont  absorbés, 
et  ce  n'est  qu'au  bout  d'un  temps  très-long  que  la  réaction  est  complétée 
(trois  mois).  Le  produit  ne  renferme  pas  de  camphre  artificiel,  mais  est 
constitué  par  un  dichlorhydrate. 

»  On  réalise  immédiatement  la  combinaison  de  l'acide  chlorhydrique  en 
dissolvant  le  carbure  C*°W  dans  cinq  à  six  fois  son  volume  d'éther  et  en 
saturant  par  un  courant  de  gaz  chlorhydrique.  Après  vingt-quatre  heures 
de  contact,  on  élimine  l'éther  et  on  soumet  le  produit  à  la  distillation  sous 
pression  réduite  à  0,02  de  mercure.  Il  se  sépare  :  1°  en  un  produit  bouillant 
de  1 15  à  120  degrés,  dont  la  composition  se  rapproche  de  celle  d'un  mono- 
chlorhydrateC-''H"'HCl  et  qui  reste  liquide.  Ce  monochlorhydrate  absorbe 
lentement  l'acide  chlorhydrique  et  se  transforme  finaleaient  en  dichlorhy- 
drate; 2°  en  un  produit  bouillant  de  126  à  i4o  degrés;  enfin  il  reste  un 
résidu  liquide  qui  continue  à  distiller  dans  le  vide  en  perdant  de  l'acide 
chlorhydrique. 

))  Le  produit  bouillant  de  laS  à  i4o  degrés  ne  se  solidifie  pas  à  —  14°; 
il  possède  la  composition  du  dichlorhydrate  d'essence  de  térébenthine  ou 
de  citron  C^'H^^aHCl  (Cl  =  32,7  au  lieu  de  32,9). 

)<  Le  résidu  possède  exactement  cette  composition;  maintenu  à  —  14** 
pendant  une  heure,  il  ne  se  solidifie  pas  encore,  mais  vient-on  à  y  projeter 
une  trace  de  dichlorhydrate  d'essence  de  citron  ou  de  caoutchine,  il  cris- 
tallise, et,  si  l'on  égoutte  les  cristaux  formés,  on  obtient  un  corps  qui  fond 
encore  au-dessus  de  aS  degrés,  mais  qui  possède,  ainsi  que  l'eau  mère,  exac- 
tement la  composition  du  dichlorhydrate  d'essence  de  citron  fondant 
à  49  degrés  et  qui  est  identique  ou  tout  au  moins  isomorphe  avec  ce  com- 
posé. Il  m'a  été  impossible,  faute  de  matière,  d'élever  le  point  de  fusion 
davantage  en  purifiant  le  coxps. 

»  Tous  ces  composés,  chauffés  avec  du  perchlorure  de  fer,  présentent 
la  coloration  bleue  que  M.  Riban  donne  comme  caractéristique  du  dichlor- 
hydrate. 

»  Le  monochlorhydrate  et  le  dichlorhydrate  liquides,  traités  séparé- 
ment parla  potasse  alcoolique  à  100  degrés,  ont  fourni  tous  deux  le  même 
produit,  passant  dans  les  mêmes  limites  de  température  que  le  terpinol 
2Q20£<8jj2Q2^  et  en   possédant  la  composition    (C  =  8i,9,  H  =  11, 5)  et 


(  656  ) 
les  autres  propriétés.  Le  diclilorhydrate  commence  par  se  transformer  en 
monochlorhydrate  et  acide  chlorhydriqiie,  puis  ce  dernier  donne  du  ter- 
pinol 

2(C=°H"'HC1)  4-  2KOHO  =  2(C=oH"'HO)  +  2KCI  -  3H^0\ 

»  Ainsi  levalérylène  condensé  par  la  chaleur  renferme  un  carbure  don- 
nant un  dichlorhydrate  solide,  comme  le  terpilène,  et  un  second  carbure 
fournissant  aussi  un  dichlorhydrate  liquide;  mais  l'un  et  l'autre  conservent 
la  propriété  commune  au  terpilène,  de  fournir  directement,  par  l'acide  chlor- 
hydrique  sec,  un  dichlorhydrate  exempt  de  camphre  artificiel.  Enfin  on  peut 
le  transformer  en  lerpinol.  L'ensemble  de  ces  propriétés  tend  donc  à  faire 
considérer  ce  corps  comme  un  terpilène  particulier.  Le  produit  provenant 
de  la  condensation  du  valérylène  et  passant  de  240  à  25o  degrés  possède 
la  composition  d'un  trivalérylène  C'^H^*;  il  ne  se  combine  qu'avec  une 
seule  molécule  d'acide  chlorhydrique,  en  donnant  un  monochlorhydrate 
décomposable  entièrement  par  la  chaleur;  il  se  comporte  à  cet  égard  comme 
le  corps  de  même  formule  que  l'on  obtient  en  distillant  du  caoutchouc;  il 
est  identique  ou  plutôt  isomérique  avec  le  trivalérylène  préparé  par  M.  Re- 
boul  par  le  valérylène  et  l'acide  sulfurique,  action  qui,  d'après  lui,  ne 
fournit  pas  de  divalérylène  (').    » 


MINÉR.-il.OGIE.  —  Reprodiiclion  artificielle  de  la  mélanochroïle ; 
Note  de  M.  Stan.  Mecmer. 

«  A  l'époque  où  j'ai  fait  connaître  à  l'Académie  le  procédé  qui  permet 
d'obtenir  la  brochantite  artificielle  par  la  réaction  de  la  galène  sur  la  solu- 
tion aqueuse  et  froide  du  sulfate  de  cuivre  (^),  M.  le  professeur  Des  Cloi- 
zeaux  voulut  bien  me  suggérer  l'idée  de  répéter  les  mêmes  expériences  avec 
les  chromâtes  alcalins,  qui  devaient  donner  du  plomb  chromé. 

M  Je  me  suis  empressé  de  mettre  ces  précieux  conseils  à  profit  et  de  pla- 
cer des  fragments  de  galène,  obtenus  par  clivage,  dans  la  solution  aqueuse 
et  plus  ou  moins  étendue  du  bichromate  de  potasse. 

»  L'expérience,  arrêtée  au  bout  de  six  mois,  montre  les  fragments  de 
plomb  sulfuré  recouverts  d'un  enduit  jaune  verdâlre  sur  les  uns,  et  rou- 

(')  Ce  travail  a  été  fuit  au  laboratoire  île  M.  Berthelot,  au  Collège  de  France. 
(')Stan.  Meunif.k,   Comptes  rendus,  t.  LXXXVI,  p.  686,   11    mars  1878. 


(657  ) 
geâtre   sur  d'autres,  suivant  le  degré  de  concentralion   de  la   liqueur. 

')  La  substance  ainsi  produite  est  insoluble  dans  l'eau;  on  y  reconnaît 
aisément  la  présence  simultanée  du  plomb  et  du  chrome  et  l'absence  de  la 
potasse.  Elle  n'est  pas  constituée  par  le  plomb  chromaté  proprement  dit 
(crocoïte)  ;  c'est  un  sous-chromate  de  plomb,  que  ses  caractères  physiques 
portent  à  identifier  avec  la  mélanochroïte.  J'ai  même  vu,  dans  la  collec- 
tion du  Muséum,  un  échantillon  venant  de  Berezowsk  et  qui  montre  ce. 
minéral  associé  à  la  galène  sous  forme  d'un  enduit  pulvérulent,  abso- 
lument comme  dans  mes  expériences.  De  même  que  dans  cet  échantillon, 
la  mélanochroïte  artificielle  parait  amorphe;  mais  je  conserve  un  fragment 
de  galène  sur  lequel  on  yoit  une  très-petite  rosace,  constituée  par  des  cris- 
taux groupés  autour  d'un  centre. 

»  On  remarquera  l'analogie  de  celte  production,  par  la  galène,  d'un 
sous-chromate  aux  dépens  d'un  bichromate  alcalin,  avec  la  production, 
par  le  même  sulfure,  d'un  sous-sulfate  de  cuivre  (brochantite)  aux  dépens 
de  la  couperose  bleue.  » 


PHYSIOLOGIE.  —  Sur  l'élimination  du  salicylale  de  soude  el  l'action  de  ce  sel 
sur  le  cœur.  Note  de  MM.  Blanchier  et  Bocuefontaine  ('),  présentée  par 
M.  V  ni  pian. 

a  Nos  expériences  sur  l'élimination  du  salicylate  de  soude  ont  été  faites 
comparativement  sur  l'homme  sain  et  sur  le  chien  à  l'état  normal  ou 
engourdi  par  le  curare;  celles  qui  concernent  le  cœur  ont  été  instituées 
seulement  sur  des  chiens  curarisés.  Les  résultats  que  nous  avons  obtenus 
diffèrent  en  certains  points  de  ceux  qui  ont  été  présentés  à  l'Académie  des 
Sciences,  par  MM.  Ch.  Livon  et  J.  Bernard,  et  ils  nous  paraissent  offrir 
assez  d'intérêt  pour  être  communiqués  à  l'Académie. 

i>  Chez  l'homme,  le  salicylate  a  été  ingéré  dans  l'estomac;  chez  le  chien, 
il  a  été  administré  de  la  même  manière,  ou  bien  injecté  dans  une  veine 
après  avoir  été  convenablement  dissous  dans  l'eau. 

»  La  présence  de  l'acide  salicylique  dans  les  humeurs  a  été  constatée  au 
moyen  du  perchlorure  de  fer,  qui  prend  au  contact  de  l'acide  salicylique 
une  couleur  violette  des  plus  caractéristiques. 

»    A.  Élimination  du  salic/late  de  soude  par  différents  appareils  sécréteurs.  — 


)  Travail  du  laboratoire  de  M.  Vulpian. 

C.  R.,   187?,  2'Semeslrc.  {T ,  LXXXVII,  N"  18.)  88 


(658) 
Chez  l'homme,  nous  avons  étudié  l'élimination  du  salicylate  par  la  salive 
mixte  et  par  l'urine.  Chez  le  chien,  les  conduits  de  Wharton  et  de  Sténon, 
les  canaux  cholédoque  et  pancréatique,  ainsi  qu'un  des  uretères,  ont  été 
munis  de  canules.  Au  moyen  des  fistules  ainsi  établies,  on  a  pu  voir  les 
modifications  qui  sont  survenues  dans  le  fonctionnement  des  glandes  sous- 
maxillaires  et  parotides,  du  foie,  du  pancréas,  des  reins,  et  recueillir  la 
salive,  la  bile,  le  suc  pancréatique,  l'urine,  afin  d'y  constater  la  présence 
de  l'acide  salicylique. 

»  1°  Dans  les  expériences  où  le  salicylate  de  soude  a  été  injecté  dans 
une  veine,  la  salive  et  l'urine  ont  commencé  à  couler,  ou  bien  sont  sorties 
en  plus  grande  abondance,  de  trente  à  soixante-dix  secondes  après  l'injec- 
tion. La  salive  a  toujours  paru  la  première,  l'urine  ensuite,  puis  plus  tard 
la  bile  et  le  suc  pancréatique.  L'hypersécrétion  de  la  salive,  sans  être  con- 
sidérable, a  été  particulièrement  accusée;  l'augmentation  de  la  bile  et  de 
l'urine  a  été  moins  grande;  l'écoulement  du  suc  pancréatique  n'a  pas  été 
notablement  modifié. 

»  On  a  pu  s'assurer  que  l'acide  salicylique  existe  dans  la  salive  quatre 
à  cinq  minutes  après  l'injection  iiitra-veineuse  de  salicylate  de  soude; 
presque  aussitôt  après,  on  le  trouve  dans  l'uriue;  au  bout  de  dix-huit  mi- 
nutes, on  peut  constater  sa  présence  dans  le  suc  pancréatique;  deux  minutes 
plus  tard,  son  existence  dans  la  bile  est  encore  douteuse.  Trente-cinq  mi- 
nutes ne  suffisent  pas  pour  qu'il  passe  dans  le  liquide  céphalo-rachidien. 

»  2°  Lorsque  le  salicylate  de  soude  est  ingéré  dans  l'estomac,  il  semble 
provoquer  surtout  une  augmentation  de  la  sécrétion  biliaire. 

»  Chez  le  chien,  vingt  à  vingt-deux  minutes  après  l'ingestion  intra-sto- 
macale,  l'acide  salicylique  paraît  dans  la  salive:  au  bout  de  quarante-cinq 
minutes,  il  existe  dans  l'urine;  il  est  douteux  qu'il  soit  alors  arrivé  dans  la 
bile,  mais  il  est  parvenu  dans  le  suc  pancréatique. 

»  Chez  l'homme,  le  salicylate  de  soude  est  éliminé  par  les  reins,  ainsi  que 
M.  G.  Sée  l'a  montré.  Contrairement  à  ce  que  nous  avons  remarqué  chez 
le  chien,  on  ne  le  rencontre  jamais  dans  la  salive  mixte  de  l'homme. 

»  B.  Action  du  salicylate  de  soude  sur  le  cœur.  —  Chez  le  chien,  nous 
avons  constaté  que  12  grammes  de  salicylate  de  soude,  injectés  dans  les 
veines  d'un  chien  de  moyenne  taille,  déterminent  des  intermittences  des 
battements  cardiaques  et  entraînent  la  mort  en  quarante-cinq  minutes,  par 
arrêt  diastolique  du  cœur  :  i  5  grammes  de  ce  sel  introduits  dans  l'estomac 
peuvent  donner  la  mort  au  bout  d'une  heure  et  demie,  par  le  même 
mécanisme. 


(  659  ) 

»  En  résumé  : 

»  1°  Le  salicylate  de  soude  active  les  diverses  sécrétions  et  notamment  la 
sécrétion  salivaire. 

»  2°  Chez  le  chien,  quand  il  est  ingéré  dans  l'estomac,  il  met  quarante- 
cinq  minutes  pour  se  montrer  dans  l'urine  et  vingt  minutes  seulement  pour 
parvenir  dans  la  salive.  On  en  rencontre  des  traces  dans  la  bile  et  le  fluide 
pancréatique,  lorsque  la  réaction  de  l'acide  salicylique  est  manifeste  dans 
l'urine. 

»  3°  Chez  l'homme,  il  est  d'emblée  expulsé  par  les  reins  et  ne  passe  pas 
par  la  salive.  Dans  l'urine  de  l'homme,  comme  dans  la  salive  du  chien,  il 
apparaît  au  bout  d'une  vingtaine  de  minutes. 

»  4°  Le  salicylate  de  soude  semble  être  éliminé  de  l'organisme  un  peu 
pins  rapidement  chez  l'homme  que  chez  le  chien. 

M  5"  L'hypersécrétion  de  salive  produite  par  le  salicylate  de  soude  n'est 
pas  la  conséquence  d'une  action  directe  de  ce  sel  sur  les  glandes  salivaires. 
Elle  est  le  résultat  d'une  action  sur  la  substance  grise  du  système  nerveux 
central,  car  elle  cesse  lorsque  les  principaux  nerfs  (corde  du  tympan)  qui 
relient  les  centres  nerveux  à  l'appareil  sécréteur  sont  interrompus  dans 
leur  continuité. 

»  6°  Le  salicylate  de  soude  à  hautes  doses  agit  énergiquenient  sur  le 
cœur  et  l'arrête  en  diastole.  » 


ENTOMOLOGIE.   —    Sur  la  parthénogenèse  chez  les  abeilles.   Note 
de  M.  A.  Sakson,  présentée  par  M.  Milne-Edwards. 

«  Dans  une  récente  Note  [Comptes  rendus,  t.  LXXXVII,  p.  4o8),  M.  J. 
Perez  tend  à  mettre  en  doute  le  phénomène  de  la  parthénogenèse  chez  les 
abeilles,  en  se  fondant  sur  une  certaine  interprétation  de  faits  d'hérédité 
qu'il  a  observés.  J'ai  lieu  d'être  surpris  de  le  voir  qualifier  d'hypothèse  un 
fait  expérimentalement  démontré  un  grand  nombre  de  fois,  et  dont  la  vé- 
rification directe  est  des  plus  faciles.  L'Académie  a  eu  sous  les  yeux,  en  i868 
(  Comptes  rendus,  t.  LXVII,  p.  5i),  une  nouvelle  preuve  de  ce  fait.  Je  lui  ai 
présenté  un  gâteau  ne  contenant  que  des  cellules  d'ouvrières  remplies  des 
mâles  ou  faux-bourdons  développés  dans  ces  loges.  Nous  l'avions  obtenu 
à  Wissembourg,  le  pasteur  Bastian  et  moi,  en  y  faisant  pondre  une  mère 
dont  le  réservoir  séminal  était  dépourvu  de  spermatozoïdes.  Je  présentais 
aussi,  en  même  temps,  des  ouvrières  logées  dans  des  cellules  de  mâles  et 

88.. 


(  66o  ) 

provenant  d'œufs  pondus  par  une  mère  fécondée  qui  n'avait  point  d'autres 
cellules  à  sa  disposition.  Nos  expériences  avaient  eu  pour  objet  de  con- 
trôler la  théorie  avancée  alors  par  Landois  au  sujet  du  mode  de  déveloj)- 
pement  des  sexes.  Tous  les  apiculteurs  au  courant  de  la  science  savent  que 
les  vieilles  mères  qui  deviennent  bourtlonneuses,  c'est-à-dire  qui  ne  pondent 
plus  que  des  œufs  mâles,  ont  épuisé  leur  provision  de  spermatozoïdes. 
Quand  on  examine  au  microscope  leur  réservoir  séminal,  il  ne  contient 
plus  qu'un  liquide  parfaitement  transparent.  On  sait  aussi  qu'il  suffit  d'a- 
baisser la  température  d'une  jeune  mère  fécondée,  au  degré  qui  tue  les 
spermatozoïdes,  pour  la  rendre  aussitôt  bourdonneuse.  Les  jeunes  mères 
qui  ne  se  sont  pas  accouplées,  les  ouvrières  qui  pondent  parfois  dans  les 
ruches  qui  ont  perdu  leur  mère  par  accident  et  qui  sont  dites  orphelines,  ne 
pondent  que  des  œufs  mâles. 

»  Ce  sont  là  des  faits  acquis  à  la  science.  Il  est  facile  de  montrer,  en 
outre,  que  l'interprétation  donnée  par  M.  J.  Ferez  de  ses  observations  n'est 
pas  celle  qui  convient.  Dans  une  ruche  dont  la  mère  était,  dit-il,  filled'une 
ilalienne  de  race  pure  et  avait  été  fécondée  par  lui  mâle  français,  il  a  exa- 
miné avec  un  soin  scrupuleux  3oo  mâles.  Il  a  trouvé  les  caractères  italiens 
chez  j6i;  ceux  de  métis  à  divers  degrés  chez  66,  et  les  caractères  français 
chez  83. 

«  D'où  il  suit  évidemment,  ojoute-t-il,  que  les  œufs  de  fanx-boiirdons,  comme  les  œtifs  de 
femelles,  reçoivent  le  contact  du  sperme  déposé  par  le  mâle  dans  les  organes  de  la  reine, 
et  que  la  théorie  de  Dzierzou,  créée  pour  expliquer  un  fait  mal  constaté,  devient  inutiles! 
ce  fait  est  coutrouvé.  » 

»  On  n'est  pas  du  tout  frappé  de  l'évidence  d'une  telle  conclusion, 
étant  en  mesure  de  faire  intervenir  les  lois  connues  de  l'hérédité.  Avec 
une  mère  italienne  de  race  incontestablement  piue,  les  faux-bourdons 
ont  exclusivement  les  caractères  italiens,  bien  qu'elle  se  soit  accouplée 
avec  un  mâle  d'autre  race.  Les  ouvrières  seules  sont  métisses.  L'auteur 
s'est  évidemment  trouvé  en  présence  d'un  cas  de  réversion.  Dans  sa  ruche 
il  y  avait,  d'après  ce  qu'il  nous  apprend,  des  ouvrières  véritablement  ita- 
liennes, d'autres  françaises,  d'autres  enfin  présentant  le  mélange,  à  pro- 
portions diverses,  des  caractères  des  deux  races.  C'est  conforme  aux 
résidtals  habituels  du  croisement.  La  mère  de  cette  ruche  était  sans  doute 
une  italienne  du  même  acabit  que  celui  des  ouvrières  de  la  première  caté- 
gorie. L'atavisme  d'un  mâle  non-  intervciui  dans  une  génération  précédente 
s'est  manifesté  à  divers  degrés.  Le  même  fait  se  présente  souvent  dans  les 
ruches  de  l'Allemagne  ou  de  la  France  oii  il  a  été  introduit  des  mères  ita- 


(66i  ) 
liennes.  Je  me  souviens  d'avoir  fait  moi-même  une  observation  semblable 
dans  celui  du  pasteur  Basiian,  à  Wissemboiirg,  en  conslatant  l'origine  mé- 
tisse de  la  mère  dont  les  caractères  extérieurs  étaient  toutefois  purement 
italiens. 

»  En  lotit  cas,  il  n'est  point  conforme  à  l'état  de  la  science  de  présenter 
la  parthénogenèse  des  abeilles  comme  une  hypothèse  admise  en  raison  seu- 
lement de  son  utililé,  pour  expliquer  un  fait  d'ailleurs  incontestable,  puis- 
qu'il y  a  longtemps  déjà  que  sa  réalité  a  été  établie  par  l'expérimentation.  » 

M.  CiiASLEs  fait  hommage  à  l'Académie  des  livraisons  de  juin  et 
juillet  1878  du  Bullettino  di  Bibliorjrnfia  e  di  Sloria  délie  Scienze  mntemaliche 
e  fisiche  du  Prince  Ballhazar  Boncompagni.  Ces  deux  fascicules  renferment 
des  documents  historiques  fort  intéressants  d'une  époque  déjà  éloignée, 
sur  lesquels  M.  Govi  a  bien  voulu  me  communiquer  une  analyse  succincte 
dont  je  prends  la  liberté  de  faire  l'objet  de  ma  Communication. 

«  Le  BiilleUîno  de  juin  renferme  une  Note  fort  intéressante  du  Pio- 
fesseur  Antoine  Favaro,  sur  de  nouveaux  documents  relatifs  à  Nicolas 
Copernic  et  à  son  séjour  en  Italie.  On  y  apprend  que  ce  grand  astronome 
s'était  rendu  à  l'Université  de  Bologne,  en  1496,  qu'il  y  fut  inscrit  sur  le 
registre  du  Collège  germanique,  qu'il  y  demeura  jusqu'aux  derniers  mois 
de  l'année  i5oo,  et  que  le  3i  mai  i5o3  il  fut  reçu  docteur  en  droit  canon  à 
l'Université  de  Ferrare. 

»  Le  frère  de  Nicolas,  André  Copernic,  fit  également  ses  études  de  droit 
à  Bologne,  à  partir  de  1498.  L'un  et  l'autre  y  avaient  été  précédés  par 
Luc  Watzelrode,  leur  oncle,  qui  s'y  était  rendu  en  1469,  et  en  était  parti 
docteur  en  147^. 

»  L'Universiié  de  Bologne  avait  eu  l'honneur  de  compter  également 
parmi  ses  élèves  (en  1427)  Nicolas  de  Cusa,  qui  devint  plus  tard  cardinal, 
et  qui  professa  avant  Copernic  le  système  de  Pythagore. 

»  La  même  Notice  contient  aussi  quelques  renseignements  curieux  sur 
Dominique-Marie  Novara,  Ferrarais,  professeur  de  Mathématiques  et  d'As- 
tronomie à  Bologne  du  temps  de  Copernic,  et  sur  Scipion  del  Ferro,  pro- 
fesseur d'Arithmétique  et  de  Géométrie  à  la  même  Université,  de  1496  à 
iSaô,  auquel  on  doit  la  résolution  des  équations  de  troisième  degré. 

»  Ce  Bulleltinose  termine  par  ime  table  extrêmement  étendue  (5o  pages) 
des  publications  scientifiques  récentes,  en  toutes  langues. 

»  Le  fascicule  de  juillet  renferme  une  Notice  écrite  par  M.  D.  Bierens 
de  Haan  sur  un  Pamphlet  malhématique  puhhé  à  Amsterdam  en  i663,  et 


(  662  ) 
intitulé  :  Limettes  pour  les  géomètres  ridicules  d' Amsterdam.  Ce  pamphlet, 
dont  l'auteur  est  Cornelis  Sackersz  van  Leewen,  n'offre  pas  un  grand  in- 
térêt, mais  M.  B.  de  Haan  en  profite  habilement  pour  nous  renseigner  sur 
les  géomètres  hollandais  de  ce  temps-là,  et  pour  en  donner  une  biblio- 
graphie assez  développée,  et  accrue  même  de  Notes  bibliographiques 
fort  étendues.   » 

M.  J.  Gfeller  adresse  la  description  et  le  croquis  d'un  moteur  auquel  il 
donne  le  nom  de  moteur  spiral. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  et  demie.  J.  B. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  28  octobre  1878. 

Revue  générale  des  chemins  de  fer.  Mémoires  et  documents  concernant 
l'établissement,  la  construction  et  l'exploitation  technique  et  commerciale  des 
voies  ferrées;   i'^  année,  juillet  1878,  n°  1.  Paris,  Dunod,  1878;  in-4°. 

La  cuisine  au  soleil;  par  A.  GuEz.  Cabiac,  canton  de  Barjac  (Gard), 
chez  l'auteur,  1878;  br.  iu-8''. 

Société  d'Agriculture  de  Douai.  Bulletin  agricole  de  l' arrondissement  de 
Douai;  année  1878.  Douai,  imp.  L.  Crépin,  1878;  iu-8°. 

La  prévision  du  temps;   par  W.  de  Fonvielle.  Paris,  Gauthier-Villars, 

i878;in-i8. 

Dictionnaire  élémentaire  de  Médecine;  par  les  D"  E.  Decaisne  et 
X.   G0RECK1.  Paris,  Lauwereyns,  1878;  in-8°. 

Astronomie  sidérale.  Catalogue  des  étoiles  doubles  et  multiples  en  mouve- 
ment relatif  certain.  Paris,  Gauthier- Viiîars,  1878;  i  vol.  in-8".  (Épreuves.) 

Mémoires  de  la  Société  des  Sciences  physiques  et  nalurellts  de  Bordeaux; 
2'  série,  t.  II,  3«  cahier.  Paris,  Gauthier-Villars;  Bordeaux,  Chaumas- 
Gayet,  1878;  ii)-8''. 

Discours  sur  le  Phjlloxera;  par  M.  Prospek  de  Lafitte.  Agen,  inip. 
Virgile  Lentliéric,  1878;  in-8°.  (Présenté  par  M.  Resal.) 


(  663  ) 

Manuel  du  voyageur;  par  D.  Kaltbrunwer.  Zurich,  J.  Wurster;  Genève, 
H.  Georg;  Paris,  Reinwald,  t879;  in-8°  relié. 

Bulletin  international  du  Bureau  central  météorologique  de  France;  n°'  277 
à  297,  du  4  au  ^4  octobre  1878.  Paris;  21  numéros  in-4°  autogr. 

Bulleltino  di  Bibliografia  e  di  Storia  délie  Scienze  matematiche  e  ftsiche, 
t.  XI,  Giugno-Luglio,  1878.  Roma,  1878;  2  liv.  in-^*"-  (Présenté  par 
M.  Chasles.) 

Renseignements  hydrographiques  sur  la  mer  d'Azof^  recueillis  et  rédigés 
par  G. -G.  Gloué.  Paris,  typ.  Firmin  Didot,  i856;  in-8°  relié.  (Présenté  par 
M.  Faye.) 

Pilote  de  Terre-Neuve;  par  le  contre-amiral  G. -G.  Cloué.  Paris,  A.  Laîné, 
1869;  2  vol.  in-8°  reliés.  (Présenté  par  M.  Faye.) 

Amiral  Cloué.  Travaux  hydrographiques;  i  vol.  de  cartes  gr.  aigle  relié. 
(Présenté  par  M.  Faye.) 

Atti  délia  Accademia  fisio-medico-statistica  di  Milano  ;  anno  accademico 
1878.  Milano,  G.  Bernardoni,  1878;  in-8°. 

Annals  ofthe  astronomical  Observalory  of  Harvard  Collège  ;  vol.  IV,  part.  II. 
Observations  in  righl  ascension  of  5o5  stars,  Cambridge,  John  Wilson  and 
Son,  1878;  in-4°. 

Schriften  der  Universitàt  zu  Kiel  ans  dein  Jahre  1877;  Band  XXIV.  Kiel, 
Druck  von  C.-F.  Mohr,  1878;  in-4". 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  28  OCTOBRE  1878, 
PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉMOIRES  ET  COllïMUIVICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMTE. 

ASTRONOMIE.  —  Becherches  sur  ta  stabilité  du  sot  et  de  ta  verticate 
de  l'Observatoire  de  Paris.  Note  de  M.  Mouchez. 

«  Depuis  quelque  temps,  plusieurs  astronomes  ont  émis  des  doutes  sur 
l'invariabilité  de  la  verticale,  et  ils  ont  fait  quelques  expériences  pour 
essayer  d'eu  constater  et  d'eu  mesurer  les  variations;  ces  expériences  n'ont 
pas  donné  jusqu'ici  et  ne  pouvaient  guère  donner  de  résultat  bien  satisfai- 
sant; car,  basées  sur  des  procédés  purement  physiques  plus  ou  moins  sem- 
blables à  ceux  dont  on  se  sert  pour  mesurer  les  tremblements  de  terre, 
elles  ne  pouvaient  que  constater  un  certain  mouvement  relatif  de  l'élément 
de  la  surface  terrestre  au  milieu  duquel  on  opérait,  et  non  pas  une  varia- 
tion absolue  de  la  verticale,  car  ces  mouvements,  toujours  fort  limités,  qui 
peuvent  provenir  soit  d'une  secousse  subite  de  tremblement  de  terre,  soit 
d'un  mouvement  lent  et  progressif,  comme  celui  qu'on  constate  dans  ces 
soulèvements  ou  abaissements  à  longue  période  de  certaines  côtes  de 
l'Etu-ope,  ont  presque  exclusivement  lieu  dans  le  sens  vertical,  tandis  qu'il 
n'y  a  qu'un  mouvement  dans  le  sens  horizontal  qui  pourrait  déplacer  la 

C.R.,   187S,  2' Semestre.  (T.  LXXXVII,  N»  !9.)  89 


(  666  ) 
verticale  et  changer  la  latitude  ou  la  longitude.  Ils  n'intéressent  donc  guère 
que  les  géologues  ou  les  géodésiens. 

))  Mais  la  verticale  étant  la  ligne  fondamentale  de  l'Astronomie,  si,  par 
une  cause  encore  inconnue,  cette  ligne  venait  à  éjjrouver  un  dérangement 
réel,  quelque  minime  qu'il  fût,  il  aurait  une  telle  importance  pour  les 
astronomes  que,  du  moment  où  quelques  hommes  de  science  ont  émis  un 
doute  à  cet  égard,  il  est  indispensable  de  rechercher,  par  les  procédés  les 
plus  délicats,  si  cette  variation  a  réellement  lieu  et  dans  quelle  limite  elle 
peut  se  produire.  On  peut  déjà  dire  a  priori  que,  si  la  verticale  n'est  pas 
absolument  fixe,  les  limites  dans  lesquelles  elle  peut  se  mouvoir  doivent 
être  extrêmement  restreintes  et  bien  près  de  la  limite  des  erreurs  d'obser- 
vation. Car,  autrement,  elle  n'aurait  certainement  pas  échappé  depuis 
longtemps  aux  astronomes,  dont  les  procédés  d'observation  ont  acquis  un 
si  grand  degré  de  précision  par  les  progrès  incessants  apportés  dans  la 
construction  de  leurs  instruments.  La  composante  de  cette  variation  de  la 
verticale  dans  le  sens  du  méridien  eût  été  trop  facile  à  trouver  par  la  com- 
paraison des  latitudes  obtenues  pour  un  même  lieu  à  diverses  époques. 

»  Au  moment  où  l'Observatoire  de  Paris  va  mettre  eu  usage  son  nouveau 
cercle  méridien,  dû  à  M.  Bischoffsheim  et  construit  par  Eichens  avec  la  der- 
nière perfection  réalisable  aujourd'hui,  il  m'a  paru  indispensable  de  lui  ap- 
pliquer les  procédés  de  rectification  les  plus  minutieux,  et  par  suite  de  com- 
prendre dans  son  étude  la  recherche  de  la  stabilité  du  sol  et  de  la  verticale. 
J'ai  prié  M.  Wolf  de  s'occuper  de  la  première  question,  en  faisant  con- 
struire l'appareil  le  plus  délicat  de  ceux  qu'on  a  déjà  proposés  on  qu'on 
pourrait  imaginer  encore,  pour  déterminer  le  plus  léger  mouvement  du 
sol.  Il  étudie  maintenant  un  petit  appareil  très-simple  et  ingénieux  qui 
résoudra,  j'espère,  coujplélement  ce  problème. 

»  Déjà,  en  i856,  une  étude  semblable  a  été  faite  avec  le  niveau  de  la  lu- 
nette de  Gambey  et  elle  a  donné  un  résultat  négatif;  cet  instrument,  qui 
pouvait  constater  des  variations  d'inclinaison  correspondant  à  un  centième 
de  seconde  de  temps,  n'a  accusé  aucun  mouvement  du  sol  pendant  un  an. 

»  Pour  la  deuxième  question,  qui  ne  peut  être  résolue  que  par  des  procé- 
dés astronomiques,  j'ai  chargé  M.  Gaillot  de  reprendre  plus  complètement 
une  étiule,  déjà  coiiunencée  aussi  depuis  bien  des  années,  sur  la  latitude 
de  l'Observatoire  à  diverses  époques.  De  cet  intéressant  travail,  contenu 
dans  la  Note  que  j'ai  l'houneui'  de  présenter  aujourd'hui  à  l'Académie  (' ), 

(')  ^o/rj)ius  loin,  à  la  Correspondance,  page  684. 


(  667  ) 
il  résulte  que,  si  l'on  groupe  par  mois  toutes  les  séries  de  latitude  observées 
à  Paris,  on  obtient  des  valeurs  extrêmes  qui  diffèrent  entre  elles  de  près  de 
I  seconde  d'arc,  ce  qui  dépasse  sensiblement  la  limite  des  erreurs  possibles  ; 
si  l'on  exprime  cette  série  de  résultats  par  une  formule  empirique,  qui  en 
représente  les  variations  aussi  exactement  que  possible,  on  voit  avec  évi- 
dence qu'elles  sont  fonction  du  temps  ou,  ce  qui  revient  à  peu  près  au 
même,  de  la  température  :  le  résultat  moyen  tombe  à  l'époque  de  la  tem- 
pérature moyenne  de  l'année,  et  les  deux  résultats  extrêmes  en  plus  et  en 
moins  correspondent  à  l'été  et  à  l'hiver;  on  peut  donc  admeltre,  jusqu'à 
preuve  contraire,  que  ces  variations  de  quelques  dixièmes  de  seconde  dans 
la  latitude,  aux  diverses  époques  de  l'année,  sont  dues  à  l'influence  de  la 
température,  soit  sur  les  instruments,  soit  plutôt  sur  les  réfractions  astro- 
nomiques dont  le  coefficient  ne  serait  pas  encore  parfaitement  bien  déter- 
miné ;  on  pourrait  encore  l'attribuer  à  une  erreur  systématique  de  la  rlécli- 
naison  des  étoiles  répartie  régulièrement  sur  les  vingt-quatre  heures 
d'ascension  droite;  ces  hypothèses  semblent  encore  plus  admissibles  que 
celle  d'une  variation  de  la  verticale.  Nous  poursuivons  ces  délicates  re- 
cherches avec  tout  le  soin  possible  et  nous  ferons  connaître  à  l'Académie 
les  résultats  qui  mériteront  de  lui  être  signalés.  » 


CHIMIE.   —  Sur  les  déplacements  récijyroqiies  entre  l'oxygène^  le  soufre  et  les 
éléments  halogènes,  combinés  avec  l'hydrogène.  Note  de  M.  Berthelot. 

«  1.  Les  déplacements  réciproques  entre  l'oxygène,  le  chlore,  le  brome, 
l'iode,  unis  soit  aux  métaux,  soit  aux  métalloïdes,  sont  réglés  par  le  signe 
des  chaleurs  de  combinaison,  comme  je  l'ai  établi  dans  des  Recherches 
publiées  il  y  a  quelque  temps  [Comptes  rendus,  t.  I.XXXVI,  p.  628,  787, 
869,  920).  L'iiydrogène  seul  et,  ses  composés  ne  figuraient  pas  dans  ces 
Recherches  :  j'ai  cru  devoir  en  faire  une  étude  spéciale. 

»   2.  Donnons  d'abord  le  tableau  des  quantités  de  chaleur  : 

Hh-CI         =IIClgaz....  H-  22,0  H  Cl  dissous +39,3 

H  +  Br  gaz  =  HBr  gaz.  .  .  .  -i-  i3,5 

H  +  Igaz     =HIgaz —      0,8 

H  +  Sgaz    =  IIS  gaz -1-      3,6 

H  H-  O  gaz    =  HO  gaz -+■  29 , 5 

)'   3.   D'après  ces  nombres  : 

»    1°  Le  chlore  doit  déplacer  le  brome  et  l'iode,  et  le  brome  doit  déplacer 

89.. 


HBr  dissous. .  .  . 

-.- 

33,5 

HI  dissous 

.       4- 

18,6 

HS  dissous 

.  .      -h 

5,9 

HO  liquide 

-h 

34,5 

(  668  ) 
Viode,  tant  dans  les  hydracides  gazeux  que  dans  les  bydracides  combinés 
avec  l'eau  :  ce  qui  est  conforme  à  l'expérience  courante. 

»  2°  Le  chlore  et  le  brome  doivent  déplacer  le  soufre  dans  l'hydrogène  sul- 
furé, soit  gazeux,  soit  dissous,  ce  que  l'expérience  vérifie  ;  la  réaction  s'ef- 
fectue d'autant  mieux  qu'un  excès  de  chlore  forme  avec  le  soufre  mis  en 
liberté  du  chlorure  de  soufre,  à  l'état  anhydre,  et  divers  composés  secon- 
daires, en  présence  de  l'eau. 

»  3°  L'iode  doit  déplacer  le  soufre  dans  l'hydrogène  sulfuré  dissous,  avec 
formation  d'acide  iodhydrique  étendu;  mais  le  soufre  doit  au  contraire  dé- 
composer l'acide  iodhydrique  gazeux,  avec  formation  d'hydrogène  sulfuré 
gazeux  :  double  conséquence  conforme  aux  faits  connus.  J'ai  exécuté 
quelques  expériences  nouvelles  sur  ce  point. 

»  Le  gaz  suif  hydrique  sec  étant  introduit  dans  un  tube  qui  contient  un 
peu  d'iode,  le  tube  scellé,  puis  chauffé  vers  5oo  degrés,  aucune  action  sen- 
sible ne  se  développe.  Le  tube,  ouvert  après  refroidissement,  ne  renferme 
pas  d'acide  iodhydrique;  un  peu  d'eau  développe  la  réaction. 

»  Le  gaz  iodhydrique  sec,  au  contraire,  mis  en  présence  du  soufre, 
réagit  aussitôt,  même  à  froid.  Après  quelques  heures  de  contact  à  froid,  ou 
quelques  minutes,  soit  à  loo  degrés,  soit  à  5oo  degrés,  il  s'est  formé  un 
composé  spécial.  Le  tube  ouvert  sur  l'eau  donne  lieu  aussitôt  à  une  dimi- 
nution de  moitié  environ  du  volume  gazeux,  cor)formément  à  la  relation 

m  +  S«+'  =  HS  ^-  IS". 

L'eau  s'élève  d'abord  dans  le  tube,  en  demeurant  transparente.  Mais, 
parvenue  à  la  moitié  de  la  hauteur,  elle  commence  à  se  troubler  et  à  blan- 
chir, par  suite  de  la  réaction  inverse;  l'hydrogène  sulfuré  est  décomposé 
à  son  tour  par  l'iode  (ou  plutôt  par  l'iodure  de  soufre),  en  reproduisant  du 
soufre  tt  de  l'acide  iodhydrique  dissous.  C'est  une  jolie  expérience  de 
cours.  Le  soufre  régénéré  dans  ces  conditions  renferme  une  grande  quan- 
tité de  soufre  modifié  et  insoluble. 

M  Les  deux  actions  inverses  peuvent  être  exécutées  même  en  présence 
de  l'eau,  l'acide  iodhydrique  saturé  étant  attaqué  par  le  soufre,  le  gaz 
sulfhydrique  au  contraire  n'agissant  pas  sur  l'iode,  si  la  liqueur  renferme 
plus  de  52  centièmes  d'hydracide;  tandis  qu'il  est  détruit  nettement  si  elle 
en  contient  moins  de  20  centièmes.  Entre  ces  deux  limites  il  se  forme  des 
composés  spéciaux  [Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  5*^  série,  t.  IV,  p.  4970 

4°  L'oxygène  doit  déplacer  le  soufre  dans  l'hydrogène  sulfuré,  soit  gazeux, 


(  669  ) 
soit  dissous.  En  présence  d'un  excès  d'oxygène,  il   se  forme  à  chaud  de 
l'acide  sulfureux,  ce  qui  augmente  la  chaleur  produite.  Ces  réactions  sont 
trop  connues  pour  y  insister. 

5°  Entre  le  chlore  el  l'oxygène,  au  contraire,  la  théorie  thermique  in- 
dique qu'il  doit  se  produire  des  équilibres  :  d'une  paît,  le  chlore  gazeux  doit 
décomposer  l'eau,  lorsqu'il  se  forme  de  l'acide  chlorhydrique  hydraté  ;  car 

C1  +  («+  i)H0  =  0+(HCl  +  /2H0)  dégage +4,8. 

»  D'autre  part,  l'oxygène  gazeux  doit  décomposer  le  gaz  chlorhydrique 
anhydre,  avec  formation  d'eau  et  de  chlore,  car 

Oh-  U  Cl  =  Cl  +  ho  gaz  dégage +  7,5. 

Ces  deux  réactions  inverses  peuvent,  en  effet,  être  vérifiées,  mais  suivant 
des  conditions  qui  ne  sont  pas  exactement  réciproques,  et  sans  jamais  deve- 
nir complètes,  soit  dans  un  sens,  soit  dans  l'autre.  Citons  des  expériences. 

»  I.  Un  mélange  gazeux,  fait  à  équivalents  égaux,  HCl  -+-  O,  renfermé 
dans  un  tube  scellé  pourvu  de  deux  pôles  métalliques  et  traversé  par  une 
série  d'étincelles  pendant  plusieurs  heures,  s'est  décomposé  aux  ytj.  avec 
formation  d'eau  et  de  chlore  libre. 

)>  II.  Inversement,  le  système  équivalent.  Cl  +  HO  (pesée),  traité  de  la 
même  manière,  n'a  éprouvé  qu'une  décomposition  limitée,  -^  d'équivalent 
d'oxygène,  à  peu  près,  étant  devenu  libre. 

))  III.  On  peut  objecter  l'action  propre  de  l'électricité  et  la  dissociation 
des  deux  composés.  J'ai  reproduit  l'expérience  par  la  chaleur  seule  et  au- 
dessous  de  1000  degrés,  ce  qui  exclut  la  dissociation  du  gaz  chlorhydrique 
(  mais  non  celle  de  l'eau).  A  5oo  degrés,  en  tube  scellé,  l'oxygène  n'agit  pas 
sur  le  gaz  chlorhydrique.  Mais  ces  deux  gaz,  mélangés  et  dirigés  à  travers 
un  tube  de  porcelaine  rougi,  ont  fourni  du  chlore  libre  et  de  l'eau.  La 
réaction  a  donc  lieu,  mais  elle  demeure  incomplète,  à  cause  de  la  dissocia- 
tion de  la  vapeur  d'eau  et  surtout  à  cause  de  la  réaction  inverse  développée 
à  plus  basse  température. 

»  IV.  En  effet,  l'action  du  chlore  sur  l'eau  a  lieu  dès  la  température 
ordinaire,  même  eu  l'absence  de  la  lumière  solaire('),  l'oxygène  produit 
demeurant  alors  uni  au  chlore,  pour  former  divers  oxacides  peu  stables. 
A  100  degrés,  j'ai  obtenu  quelque  dose  d'oxygène  libre  (en  tube  scellé). 
La  réaction  est  mieux  caractérisée,  soit  à  55o  degrés  dans- un  tube  scellé, 

{' j  Voir  mus  oijservations  Annales  de  Chimie  et  de  Phjsiquc,  5"  série,  t.  V,  p.  SiS. 


(  670  ) 

ce  qui  m'a  fourni,  par  exemple,  les  rapports  suivants  : 

4C1+  i2HO  =  HCl-4-0  +  3Cl+  iiHO; 

soit  au  rouge,  le  chlore  étant  mêlé  de  vapeur  d'eau  et  dirigé  à  travers  un 
tube  de  porcelaine. 

»  Ainsi,  d'une  part,  l'oxygène  attaque  l'acide  chlorhydrique  au  rouge, 
température  à  laquelle  les  hydrates  chlorhydriques  n'existent  plus  :  la  réac- 
tion est  donc  exothermique,  mais  la  dissociation  de  leau  empêche  la  réaction 
de  devenir  totale.  D'autre  part,  le  chlore  agit  déjà  à  froid  à  100  degrés  et 
dans  des  conditions  de  tubes  scellés  où  il  est  permis  d'admettre  l'existence 
des  hydrates  chlorhydriques,  soit  à  l'état  stable,  soit  à  l'état  dissocié;  la 
réaction  est  donc  encore  exothermique;  mais  elle  ne  peut  pas  davantage 
devenir  totale,  tant  à  chaud,  à  cause  de  la  dissociation  de  ces  hydrates, 
qu'à  froid,  à  cause  de  la  persistance  d'une  certaine  proportion  d'eau  né- 
cessaire à  leur  formation  (  '  ). 

»  Les  résultats  sont  plus  simples  avec  les  acides  bromhydrique  et  iodhy- 
drique.  En  effet  : 

1)  6°  L'oxygène  doit  déplacer  le  brome  dans  V acide  bromhydrique,  soit  ga- 
zeux, soit  dissous,  d'après  les  valeurs  thermiques. 

»  En  fait,  le  mélange  à  équivalents  égaux,  HBr  +  O  (avec  un  léger  excès 
d'oxygène),  chauffé  vers  5oo  à  55o  degrés  pendant  dix  heures,  se  change 
entièrement  en  brome  libre  et  eau,  HO  +  Br.  Une  heure  ne  suffit  pas 
pour  accomplir  cette  réaction  ;  elle  n'a  lieu  ni  à  froid,  même  au  soleil,  ni 
à  100  degrés  (six  heures).  J'ai  observé  d'ailleurs  que  le  gaz  bromhydrique 
pur  et  exempt  de  toute  trace  d'air  ne  donne,  vers  5oo  degrés,  que  des  in- 
dices douteux  de  dissociation. 

))  Le  brome  et  l'eau,  HO  -1-  Br,  pesés  à  équivalents  égaux,  dans  des 
ampoules  placées  dans  un  tube  vide,  que  l'on  scelle  avant  de  les  briser, 
n'ont  point  réagi  ni  produit  d'oxygène,  à  55o  degrés. 

))  7°  L'oxygène  doit  déplacer  l'iode  dans  l'acide  iodliydrique,  soit  gazeux, 
soit  dissous,  d'après  les  valeurs  thermiques.  En  fait,  le  mélange  de  4  vo- 
lumes de  gaz  iodhydrique  et  de  i  volume  d'oxygène  prend  feu  au  contact 
d'une  allumette  et  brûle  avec  une  flamme  rouge  : 

HI   h  O  =  HO  +-  L 

C'est  là  une  expérience  de  cours. 


(')  Sans    parler  des  complications  secondaires   inUoiiuites  à  Iroid  jiar  la  formation  des 
oxacides  du  chlore. 


(671  ) 

»  Ce  même  mélange,  exposé  au  soleil,  se  décompose  lentement.  A  100  de- 
grés, la  réaction  a  lieu  ;  mais  elle  n'est  pas  complète  au  bout  de  quinze 
heures.  A  5oo  degrés,  au  contraire,  elle  est  totale  en  peu  de  temps.  Quand 
l'acide  iodhydrique  est  dissous,  on  sait  avec  quelle  promptitude  il  se  colore, 
avec  mise  en  liberté  diode,  sous  l'influence  de  l'air. 

»  Inversement,  l'iode  et  l'eau,  placés  dans  vm  tube  vide  en  proportions 
équivalentes,  I  +  IIO,  ne  réagissent  ni  à  100  degrés,  ni  à  5oo  degrés  ('). 

»  L'ensemble  de  ces  résultats  vérifie  complètement  la  théorie  ther- 
mique, et  en  précise  les  applications  à  la  Statique  chimique.  » 


CHIMIE.  —  Déplacements  réciproques,  entre  les  acides  faibles. 
Note  de  M.  Berthelot. 

«  1.  Les  déplacements  réciproques  entre  les  acides,  unis  à  une  même 
base,  sont  réglés  par  le  signe  thermique  de  la  réaction,  calculée  pour  les 
corps  séparés  de  l'eau  :  il  en  est  ainsi,  dis-je,  toutes  les  fois  que  chaque  acide 
forme  avec  la  base  un  sel  unique,  non  décomposable  par  l'eau  en  tout  ou 
en  partie.  Au  contraire,  il  y  a  partage,  toutes  les  fois  que  l'acide,  qui  dégage 
le  plus  de  chaleur,  en  s'unissantà  la  base,  forme  avec  celle-ci,  soit  un  sel 
acide  partiellement  et  progressivement  décomposable  par  le  dissolvant, 
soit  même  un  sel  neutre,  décomposable  d'une  façon  analogue:  ce  qui  est 
le  cas  des  acides  faibles.  J'ai  établi  ces  règles  par  de  nombreuses  expé- 
riences [-);  je  vais  en  faire  de  nouvelles  applications.  Il  s'agit  du  partage 
d'une  base  alcaline  entre  deux  acides  faibles,  tels  que  les  acides  cyanhy- 
drique,  borique,  phénique,  sulfhydrique  et  carbonique. 

»  2.  Rappelons  d'abord  les  quantités  de  chaleur,  N,  dégagées  par  l'union 
de  la  potasse  étendue  avec  divers  acides  : 


KO  étendue   -:-    H Cy  élendu  dégage -f    3,o 

»           -7-   H^S"  étendu ~'~   1  il 

-h   C'^'H^O' étendu j-    7,8 

»           -!-   BO^  étendu.  .  .     4- 10,0 

"           n-  C-0'  étendu +11,0 


-\-  HCI  étendu..  .  .  +  i3,7 
H-  AzO'H  étendu..  ;  i3,8 
-t-   C«H'0'  étendu.        f-    i3,3 


»   Les  acides  de  la  première  colonne  sont  déplacés  de  leur  tuiiou  avec 


(')   A  5oo  degrés,  il  se  produit  une  trace  d'iodure  alcalin,  due  à  l'attaque  du  verre. 
(')   Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  4"  série,  t.  XXX,  p.  456;  même  vol.,   p.    \^5\ 
t.  XXIX,  p.  5o3,  etc. 


(  672  ) 

les  alcalis  en  totalité,  ou  sensiblement,  par  ceux  de  la  seconde,  comme  le 
montrent  les  expériences  que  j'ai  publiées  précédemment. 

»  3.  Opposons  maintenant  les  acides  faibles  les  uns  aux  autres.  J'ai 
trouvé,  à  1 7  degrés  : 

»    1  °  Acides  cyanhjdrique  et  borique  : 

CyK  (i'i  =  4''')+    B0=(i'^i=:2'i') -)-4,2   (  N  — N,  =  7,i; 

B0'R(i''i  =  4''') +  CyH(i''i  =  2'") — 2>9  i     Calculé..  7,0. 

»  Il  y  a  partage;  ce  partage  est  attesté  dans  un  cas  par  un  dégagement  de 
chaleur,  dans  le  cas  réciproque  par  une  absorption  :  ce  qui  est  une  consé- 
quence de  la  décomposition  partielle  des  sels  mis  en  jeu,  sous  l'influence 
de  l'eau. 

»   2°  Acides  cyanhydrique  et  phénique: 

CyK  (i"i  =  4''')  +  C"H"0'(i''i  =  2'")--.      +1,4     )    N— N,  =4,85 

C'^H'K0'(ri  =  4''')  4-       CyH(i*'!;=2ii')...      —3,45)      Calculé..  4,8 

»  Il  y  a  partage,  à  peu  près  suivant  les  rapports  2  :  5  ;  la  dilution  ne  pro- 
duisant ici,  sur  chacun  des  sels  pris  isolément,  que  des  effets  peu  sensibles. 
3°  Acides  plténique  et  borique: 

C"H4<.0' (i^i^l'it) -+-        BO'(i<'i  =  2'").  .  .        +  2,3  1  IN  —  N,  =  2,3 
BO'K         (l'irrr  4"') -^CH^OHi'i^  2''').  ..        — o,i|    Calculé. .  2 , 2 

))  Le  partage  est  ici  très-faible,  l'acide  borique  déplaçant  à  peu  près 
entièrement  l'acide  phénique. 

»   4°  Acides  suif  hydrique  et  carbonique  : 

H=S'(i'^i  =  32i")-+-       C'0'K0,H0(i'i  =  4'") —2,9 

H'S'(i*'i  =  32''')  +  2iC'0'KO,HO(i"i  =  4'") —3,4 

»  Le  déplacement  total  répond  à  —  3,3;  on  voit  que  l'acide  suUhydrique 
en  présence  d'un  excès  de  bicarbonate  se  sature  presque  complètement. 
A  équivalents  égaux,  il  prend  à  peu  près  les  ^  de  la  base. 

»  En  résumé,  deux  acides  faibles  opposés  l'un  à  l'autre  se  partagent  la 
base,  le  partage  étant  réglé  par  l'état  de  décomposition  partielle  des  deux 
sels  dissous,  lequel  dépend  à  la  fois  de  la  proportion  d'eau  et  de  celle  de 
l'acide  correspondant.  Lorsqu'on  met  un  sel  d'un  tel  acide  en  présence 
d'un  acide  antagoniste,  sa  décomposition  par  l'eau  se  reproduit,  à  mesure 
que  la  dose  de  base  libre  existante  dans  la  liqueur  est  saturée  pnr  l'autre 
acide,  et  cela  jusqu'à  ce  qu'il  y  .lil  équilibre  entre  1rs  deux  sels  et  l'eau  qui 


(673  ) 
tend  à  décomposer  chacun  d'eux.  L'effet  thermique  total  est  donc  la  résul- 
tante de  deux  phénomènes,  savoir  :  un  dégagement  de  chaleur,  diî  à  la 
combinaison  de  i'acideavec  la  base  libre  (énergie  chiuiique),etune  absorp- 
tion de  chaleur,  due  à  la  décomposition  produite  par  le  dissolvant.  Cette 
résultante  est,  en  général  [mais  non  toujours  (')],  de  signe  contraire  pour 
les  deux  actions  inverses.   » 


CHIMIE.  —  Sur  la  réaction  entre  le  mercure  et  le  gaz  chlorhydrique. 
Note  de  M.  Berïiielot. 

«  Voici  une  nouvelle  expérience,  relative  à  lu  décomposition  du  gaz 
chlorhydrique  par  le  mercure  :  i3^'', 5  de  raercm'e  et  48  centimètres  cubes 
de  gaz  chlorhydrique  purs,  placés  dans  un  tube  de  verre  scellé  Irès-résis- 
tant,  soit  3o  Hg-  -+-  H  Cl,  et  chauffés  à  la  température  la  plus  haute  possible 
pendant  une  heure,  ont  fourni  un  peu  plus  de  i  centimètre  cube  d'hydro- 
gène :  ce  qui  fait  environ  -^  du  gaz  chlorhydrique  décomposé,  dans  ces 
conditions.  » 

M.  Y.  ViLLAucEAC  fait  hommage  à  l'Académie  de  deux  Notes  imprimées, 
portant  pour  titres:  «  Sur  le  développement,  en  séries,  des  racines  réelles 
des  équations  »  et  «  Origine  géométrique  et  représentation  géométrique  des 
fonctions  elliptiques,  abéliennes  et  transcendantes  d'ordre  supérieur  ».  (Ces 
Notes  sont  extraites  iWi  Journal  de  Mathématiques  pures  et  appliquées,  1877 
et  1878). 


CHIMIE.—  Note  préliminaire  sur  ta  nature  composée  des  éléments  chimiques; 

par  M.  Norman  Lockyer. 

((  En  raisonnant  d'après  les  analogies  fournies  par  la  manière  d'agir  des 
composés  connus,  j'ai  mis  en  évidence  que,  indépendamment  du  calcium, 
beaucoup  de  corps  considérés  comme  éléments  sont  aussi  des  corps  com- 
posés. » 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  ajoute  à  cette  Communication  qu'elle  est 

(  '  )  Voir  mes  Recherches  sur  les  sels  des  acides  gras  [Aiin,  de  Chiin.  et  de  P/ijs.,  5'  série, 

t.vi,  p.  348). 

C.  R.,  1878,  2«  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N"  19.)  9O 


(  674  ) 
la  conséquence  de  trois  ans  de  recherches  assidues,  dans  lesquelles  M.  Nor- 
man Lockyer  a  comparé,  avec  le  plus  grand  soin,  les  spectres  des  éléments 
chimiques  avec  les  spectres  du  Soleil  et  des  autres  corps  célestes  lumineux. 
Dans  la  lettre  personnelle  d'envoi  qui  accompagne  sa  Note,  l'auteur 
annonce  «  l'envoi  prochain  des  photographies  et  des  détails  nécessaires  à 
»  la  conviction  de  l'Académie,  qui  naturellement,  dit-il,  désirera  des 
»  preuves  » . 


3IEM01RES  LUS. 

GÉOLOGIE.  —  Sur  le  Jer  natif  du  Groenland  et  le  basalte  qui  le  renferme. 
Note  de  M.  J.  Lawrence  Smith.  (Extrait  par  l'auteur.) 

(Commis.saires  :  MM.  Daubrée,  H.  Sainte-Claire  Deville,  Des  Cloizeanx.) 

«  On  se  propose  dans  ce  Mémoire  de  rapprocher  tous  les  faits  qui 
concernent  l'une  des  plus  remarquables  découvertes  lithologiques  faites 
dans  les  roches  éruptives  de  notre  globe;  découverte  si  remarquable,  en 
effet,  que  son  auteur  et  d'autres  personnes  ont  été  portés  à  attribuer  les 
particularités  qui  distinguent  ces  roches  à  des  causes  cosmiques,  on,  en 
d'autres  termes,  à  les  considérer  comme  étant  d'origine  météorique. 

»  A  la  présente  Communication  sont  annexés  les  spécimens  qui  m'ont 
servi  dans  n)es  travaux  et  les  substances  séparées  de  quelques-uns  de  ces 
spécimens,  ainsi  que  des  plaques  minces  sur  lesquelles  ont  été  laites  les  ob- 
servations microscopiques. 

»  Les  basaltes  avec  fer  natif  ici  décrits  sont  depuis  quelque  temps  sous  les 
yeux  du  monde  scientifique,  et  plusieurs  observateurs  distingués  ont  beau- 
coup écrit  à  leur  sujet,  entre  autres  les  professeius  E,  Nordenskiold  (à  qui 
l'on  en  doit  la  découverte),  Gustave  Naukhoff  et  G.  Lindslrom,  de  Stock- 
holm; les  professeurs  Johnstrup  et  K.-S.-V.  Steenstrup,  de  Copenhague;  le 
professeur  Tschermak,  de  Vienne  ;  le  professeur  Daubrée,  de  Paris,  et  le  pro- 
fesseur "Vohler,  de  Gottingue.  Tous,  excepté  MM.  Johnstrup  et  Steenstrup, 
ont  assigné  au  fer  une  origine  météorique;  mais  M.  Daubrée  a  élevé  sur  ce 
sujet  des  doutes  bien  motivés  ('). 

»  Peu  après  qu'il  eut  été  découvert,  ce  fer  elle  basalte  qui  le  contenait 


(')    Comptes  rendus,    t.   t.XXIV,  ]).   i546,  1872.   —  Bulleliii   de   la   Sociélé  géologique, 
3'  série,  t.  IV,  p.  1 1 1 . 


(675) 

furent  placés  sous  mes  yeux.  J'en  fis  un  examen  sommaire,  mais  aussi 
exact  que  le  permettait  le  nombre  limité  de  spécimens  mis  à  ma  disposition, 
et  j'arrivai  à  la  conclusion  que  le  fer  est  indubitablement  d'origine  ter- 
restre ('),  puisqu'il  constitue  un  des  éléments  naturels  du  basalte  où  il  se 
trouve.  Je  fis  part  de  cette  conclusion  à  plusieurs  de  mes  confrères,  mais 
sans  la  publier,  ne  me  sentant  pas  autorisé  à  le  faire  avant  d'avoir  étudié  le 
sujet  plus  soigneusement  et  dans  son  intégralité;  car  des  conclusions  si  dif- 
férentes des  miennes  avaient  été  mises  en  avant  par  des  hommes  dont  les 
opinions  ont  le  plus  grand  poids,  que  je  remis  la  publication  de  mes  obser- 
vations et  de  mes  conclusions  jusque  après  l'examen  de  nouveaux  spéci- 
mens et  une  étude  plus  approfondie  des  travaux  d'autres  personnes. 

»  Le  professeur  Nordenskiôid  eut  l'obligeance  de  m'euvoyer,  du  Musée 
royal  minéralogique  de  Stockholm,  5o  kilogrammes  du  fer  séparé,  et  un 
grand  nombre  des  spécimens  mêmes,  d'un  poids  de  plusieurs  kilogrammes, 
sur  lesquels  ses  observations  au  laboratoire,  ainsi  que  celles  du  professeur 
Lindstrôm,  avaient  été  faites.  Je  dois  aussi  au  professeur  Johnstrup  l'usage 
de  spécimens  du  Musée  royal  minéralogique  de  Copenhague,  lesquels 
embrassent  toutes  les  variétés  que  l'on  avait  distinguées.  Parmi  les  basaltes 
étaient  des  échantillons  venant  de  la  plage  d'Ovifak,  et  des  basaltes  et  des 
pyrites  nickelifères  venant  d'autres  parties  du  Groenland:  ces  deux  derniers 
spécimens  m'ont  été  d'une  utilité  toute  spéciale  dans  l'étude  de  ce  sujet. 

»  La  question  de  l'origine  probable  du  fer  et  des  particularités  du  basalte 
est  traitée  en  détail  dans  six  Chapitres,  savoir  : 

»  1°  Nature  du  fer  natif  et  du  basalte  qui  le  renferme,  démontrée  au 
moyen  de  spécimens  provenant  de  la  localité  ;  leurs  propriétés  chimiques 
et  physiques. 

»  2°  Caractère  géologique  de  l'île  de  Disco  et  caractère  lithologique  des 
roches  contenant  le  fer  natif.  Comparaison  de  ces  roches  avec  celles  qui 
n'en  contiennent  pas  et  avec  du  basalte  provenant  d'autres  régions  du 
globe.  Remarques  sur  les  gigantesques  formations  basaltiques  du  Groen- 
land pénétrant  et  inondant  des  gisements  de  houille,  et  les  formations 
abondant  en  débris  végétaux. 

»  3°  Nature  des  autres  minéraux  trouvés  avec  le  fer  et  le  basalte,  et  leurs 
relations  par  rapport  au  fer  et  aux  roches. 

»   4°  Composition  des  roches  basaltiques  provenant  d'autres  parties  du 


{')   Le  professeur  Andrews  rapporte  mon  opinion  dans  son  Adresse  ù  l'Association  bri 
tannique,  en  1876.    [Rapport  des  trai'au.r  de  l' Association  britannique,  p.  lxxiii.) 

90.. 


(676) 

Groenland,  et  étude  spéciale  d'un  basalte  contenant  du  fer  natif,  prove- 
nant d'Assuk,  dans  l'Ile  de  Disco. 

»  5°  Dissemblance  entre  le  fer  natif  d'Ovifak  et  toutes  les  météorites  con- 
nues :  impossibilité  d'expliquer  l'origine  de  ce  métal  autrement  qu'en  le 
considérant  comme  l'un  des  éléments  du  basalte. 

»  6°  Autres  prétendues  météorites  du  Groenland,  et  les  couteaux  des  ha- 
bitants faits  de  fer  natif. 

»  Les  résultats  d'une  longue  élude  m'apportent  une  conviction  absolue 
que  ce  fer  est  d'origine  terrestre,  et,  dans  beaucoup  de  cas,  si  intimement 
uni  au  basalte,  que  les  cristaux  feldspathiques  et  autres  de  celte  dernière 
roche  pénètrent  les  particules  de  fer,  et  que  le  fer  est,  selon  toute  proba- 
bilité, un  produit  secondaire  formé  par  l'action  décomposante  des  couches 
de  lignite  et  autres  matières  organiques  que  les  immenses  dykes  basal- 
tiques ont  pénétrées,  et  par-dessus  lesquelles  le  basalte  s'est  épanché.  » 


MEMOIRES  PRESENTES. 

PHYSIQUE  MATHÉMATIQUE.  —  Sw  une  loi  universelle  relative  à  la  dilatation 
des  corps.  Note  de  M.  Maurice  Lévy. 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Phillips,  Resal,  A.  Cornu.) 

«  1.  Dans  mes  précédentes  Communications,  j'ai  montré  que  si  l'on 
admet  l'une  ou  l'autre  de  ces  deux  hypothèses  équivalentes,  à  savoir,  que 
les  actions  qui  s'exercent  entre  molécules  d'un  corps  chaud  ne  dépendent 
que  de  leurs  distances  mutuelles  et  non  de  la  température,  ou  que  la  cha- 
leur spécifique  sous  volume  constant  ne  dépend,  au  contraire,  (jue  de  la 
température,  il  s'ensuit  nécessairement,  et  en  toute  rigueur,  que  la  pres- 
sion sous  volume  constant  est  une  fonction  linéaire  de  la  température. 

»  Diverses  objections  ont  été  faites  à  celte  loi.  Ces  objections  ne  sau- 
raient s'adresser  à  mes  déductions,  qui  sont  rigoureuses,  mais  seulement  à 
l'hypothèse  qui  m'a  servi  de  point  de  départ. 

»  Je  me  propose  ici  d'examiner  spécialement  cette  hypothèse,  et  de  cet 
examen  ressorliront  les  deux  points  suivants  :  le  premier,  qui  résulte  déjà 
de  mes  précédentes  Communications,  c'est  que  l'hypothèse  en  question, 
loin  d'être  nouvelle,  se  trouve  dans  les  ouvrages  les  |)lus  classiques,  dans 
ceux  de  Clausius,  de  Rankine,  de  Ilirn,  de  M.  Resal,  etc.,  sans  qu'on  ait 
songé  à  la  combattre;  qu'on  ne  s'élève  si  vivement  contre  elle  que  depuis 


(677) 
que  j'en  ai  lire  un  corollaire  qui  y  était  rigoureusement  contenu;  le  se- 
cond, c'est  que,  même  en  écartant  cette  hypothèse,  la  loi  que  j'ai  indiquée, 
et  ceci  me  semble  très-remarquable,  subsisterait  tout  au  moins  comme  loi 
d'approximation;  elle  cesserait  d'être  mathématique,  mais  elle  ne  perdrait 
ni  son  utilité,  ni  son  caractère  d'universalité. 

))  2.  Soient  i>,  p,  T  le  volume,  la  pression  et  la  température  absolue 
d'un  corps;  prenons  f  et  T  pour  variables  indépendantes. 

»  Soit  c  la  chaleur  spécifique  sous  volume  constant;  nous  ne  ferons  d'a- 
bord, sur  cette  quantité,  aucune  hypothèse,  en  sorte  que  c  est  une  fonc- 
tion quelconque  de  v  et  T. 

»  Posons 


r 


""  =  ,,     c  =  ^^, 


q  étant  ainsi  la  chaleur  totale  actuelle  ou  sensible  du  corps. 

»  Quelle  que  soit  la  fonction  c  supposée  donnée,  il  n'est  pas  difficile  de 
montrer  : 

»    1°  Que  la  relation  entre  c,  />,  T  est  nécessairement 


(i)  /?  =  -^o4-nïH-E 


./lTJ;'f.T-, 


dv 


oùp^ei  n  sont  deux  fonctions  du  volume  spécifique  (^seulement;  on  voitque 
Po  est  la  pression  due  à  l'attraction  moléculaire,  si  l'on  refroidit  le  corps 
jusqu'au  zéro  absolu  sans  changer  son  volume; 
')  2°  Que  si  U  est  la  chaleur  interne,  on  a 

(2)  d\]  ^dq-^  Ap.dv  =  cd'T  +  f  ^  +  Ap^  dv. 
»  Le  produit  du  second  terme 

(3)  (S  +  A;,)* 

par  l'équivalent  mécanique  E  représente  ainsi  l'expression  rigoureuse  du 
travail  des  actions  moléculaires,  indépendamment  de  toute  hypothèse. 

»   Ceci  posé  : 

'I    i"  Si  l'on  regarde  les  molécules  d'un  corps  chaud  comme  étant  en 


(678) 

repos,  alors  il  est  clair  que  leurs  actions  mutuelles  ne  dépendent  que  de 
leurs  distances  et  non  de  la  température;  donc  la  pression  due  à  ces  ac- 
tions est  la  même  que  si  la  température  du  corps  était  portée  au  zéro 
absolu  sans  que  son  volume  soit  modifié;  cette  pression  est  donc  p^,  et  la 
chaleur  équivalente  au  travail  de  cette  pression  est  A^,,  dv,  ce  qui  exige,  à 

cause  de  (3),  que  -?  =  c;  par  suite,  il  en  est  de  même  du  troisième  terme 

de  (i)  et  notre  loi  se  trouve  rigoureusement  exacte.  C'est  ce  qui  a  été  admis 
par  M.  Boltzmann. 

»  2°  Supposons  les  molécules  d'un  corps  chaud  en  mouvement  autour 
de  positions  moyennes.  Si  l'on  admet,  avec  tous  les  physiciens  qui  ont 
voulu  tirer  parti  de  cette  conception,  que  la  force  vive  moyenne  de  ce 
mouvement  est  proportionnelle  à  la  température  absolue  du  corps,  comme, 
en  vertu  de  la  première  proposition  de  la  Thermodynamique,  cette  force 
vive  moyenne  est  Eç,  il  s'ensuit  que  Eq  serait  égal  à  la  température  T,  mul- 
tipliée par  un  facteur  constant;  d'où  ^  —  o  et  notre  conclusion  subsiste- 
rait toujours. 

»  Elle  subsiste  même  si  l'on  suppose  que  la  force  vive  moyenne  est  une 
fonction  quelconque  de  la  température  au  lieu  de  lui  être  propor- 
tionnelle. 

»  Maintenant  écartons  toute  espèce  d'hypothèse;  admettons  simplement 
que  le  mouvement  calorifique  est  d'amplitude  très-faible  par  rapport  aux 
distances  moléculaires.  Le  travail  des  forces  moléculaires,  répondant  à  un 
accroissement  de  volume  dv,  ne  sera  plus  rigoureusement  le  même  que 
celui  qui  existerait  si  les  molécnles  n'oscillaient  pas  autour  de  leurs  posi- 
tions moyennes,  c'est-à-dire  qu'd  ne  sera  plus  rigoureusement  p^dv;  mais 
il  ne  différerait  de  cette  expression  que  d'ime  quantité  très-faible  par  rap- 
port à  elle-même,  en  raison  de  la  faible  amplitude  des  oscillations  des 
molécules;  de  là  résulte,  en  vertu  de  (3),  que,  si  '-y  n'est  pas  rigoureuse- 
ment nul,  comme  cela  aurait  lieu  en  vertu  des  hypothèses  précédemment 
admises,  cette  quantité  est  au  moins  très-petite  par  rapport  a  p^  et,  par 
suite,  par  rapport  à^  :  il  s'ensuit  que  le  dernier  terme  de  (i)  est  lui-même 
très-petit  par  rapport  à  p^  en  sorte  que,  si  ce  terme  n'est  pas  rigoureuse- 
ment nul,  il  constitue  tout  au  plus  un  terme  de  correction,  comme  nous 
l'avons  annoncé  en  commençant,  et  cela  en  dehors  de  tonte  hypothèse 
autre  que  la  faible  amplitude  des  oscillations  calorifiques. 

»  Ajoutons  que,  dans  ce  cas,  l'approximation  fournie  par  les  deux  pre- 
miers termes  de  l'équation  (i),  c'est-à-dire  par  la  forme  linéaire,  est  d'au- 


(679) 
tant  plus  grande  que  l'amplitude  de  ces  oscillations  est  plus  faible.  Il  est 
donc  à  présumer  que  cette  approximation  serait  très-grande  pour  les  corps 
solides  et  liquides  dont  les  molécules  ont  moins  de  mobilité;  comme, 
d'autre  part,  la  forme  linéaire  est  rigoureuse  pour  les  gaz  parfaits,  il  s'en- 
suit qu'il  n'y  aurait  à  utiliser  le  terme  de  correction  que  pour  les  gaz  peu 
éloignés  de  leur  point  de  liquéfaction  et  les  vapeurs  surchauffées  ('). 

))  Maintenant,  une  fois  établi  que  le  dernier  terme  de  l'équation  (i)  est 
nécessairement  très-petit  par  rapport  aux  deux  autres,  il  n'est  pas  difficile 
de  mettre  cette  notion  à  profit  pour  donner  de  ce  terme  une  expression 
approchée,  calculable  et  utilisable  pour  le  physicien.  » 


CHIMIE  VÉGÉTALE.  —  Sur  la  maturation  de  la  graine  du  seigle. 

Note  de  M.  A.  Muntz. 

(Renvoi  à  la  Section  d'Économie  rurale.) 

«  Les  résultats  qui  sont  contenus  dans  cette  Note  font  partie  d'un  tra- 
vail d'ensemble,  sur  la  composition  de  la  graine  des  céréales  à  diverses 
époques  de  la  maturation. 

»  Il  sera  question  aujourd'hui,  plus  particulièrement,  de  la  graine  du 
seigle,  examinée  après  la  fécondation  de  l'euibryon  et  à  diverses  époques 
de  l'accroissement  jusque  après  la  maturité,  et  seulement  au  point  de  vue  de 
la  production  de  l'amidon. 

»  La  graine  de  seigle,  à  quelque  degré  de  maturité  qu'on  la  prenne,  a 
une  saveur  insipide,  qui  ferait  penser  à  l'absence  de  matière  sucrée.  Cepen- 


(')  On  admet  souvent  que  la  chaleur  spécifique  sous  pression  constante  de  ces  vapeurs 
est  constante.  On  peut  démontrer  le  théorème  suivant  :  Si  la  chaleur  spécifique  sous  pres- 
sion constante  d'un  corps  est  constante  ou,  plus  généralement,  ne  dépend  que  de  sa  tempé- 
rature, son  volume  spécificjue  ne  peut  être  que  linéaire  par  rapport  à  sa  température. 

Nous  avons  d'ailleurs  vu  que,  si  c'est  la  chaleur  spécifique  sous  volume  constant  qui  ne 
dépend  que  de  la  température,  c'est  la  pression  qui  est  linéaire  par  rapport  à  la  lerapéra- 
lure.  Donc,  s'il  existe  un  corps  dont  les  deux  chaleurs  spécifiques  ne  dépendent  que  de  la 
température,  il  faut  nécessairement,  et  en  toute  rigueur,  que  son  volume  et  sa  pression 
soient  l'un  et  l'autre  linéaiies  par  rajiport  à  la  température. 

C'est  ce  qui  a  lieu  pour  les  gaz  parfaits.  Et  ces  deux  théorèmes  contiennent  l'exposé 
extrêmement  sinqile  de  la  théorie  des  gaz,  comme  de  celle  des  vapeurs  surchauffées,  si, 
pour  ces  dernières,  on  admettait,  à  titre  expérimental,  que  leur  chaleur  spécifique  sous 
pression  constante  est  constante. 


{  68o  ) 
dant,  en  traitant  la  graine  par  l'eau  et  précipitant  la  liqueur  par  le  sous- 
acétate  de  plomb,  on  obtient  une  solution  qui,  sans  action  immédiate 
sur  le  réactif  cuivrique,  devient  fortement  réductrice  lorsqu'on  la  chauffe 
pendant  quelques  instants  avec  un  acide  faible.  Il  existe  donc  dans  ces 
graines  une  matière  capable,  comme  le  sucre  de  canne,  de  se  transformer 
rapidement  en  sucre  réducteur  par  l'action  des  acides. 

»  Dans  le  but  d'isoler  et  de  caractériser  cette  substance,  on  a  broyé  une 
certaine  quantité  de  graine,  prise  avant  la  maturité,  à  l'époque  où  elle 
contient  un  suc  laiteux,  avec  de  l'eau  chargée  de  sous-acétate  de  plomb. 
On  a  exprimé,  saturé  l'excès  de  plomb  par  l'hydrogène  sulfuré,  neutralisé 
l'acide  acétique  devenu  libre  et  évaporé  à  basse  température.  Le  sirop  ob- 
tenu a  été  mis  en  contact  avec  de  l'alcool  fort,  qui  en  a  précipité  une  masse 
blanche,  amorphe,  d'une  apparence  nacrée  et  chatoyante,  refusant  de 
cristalliser.  Purifiée  par  des  traitements  réitérés  à  l'alcool,  cette  matière,  en 
dissolution  dans  l'eau,  ne  dévie  pas  le  plan  de  la  lumière  polarisée  et  ne 
réduit  pas  la  liqueur  de  Fehling.  Chauffée  à  loo  degrés  pendant  deux  à 
trois  minutes,  avec  de  l'eau  contenant  2  pour  100  d'acide  sulfurique,  elle 
dévie  fortement  vers  la  gauche  le  rayon  polarisé  et  réduit  la  liqueur  cui- 
vrique. Le  pouvoir  rotatoire  du  glucose  formé,  rapporté  au  rayon  jaune, 
est  égal  à  —  5'i°  à.  la  température  de  23  degrés,  et  diminue  notablement  à 
mesure  que  la  température  s'élève. 

»  Eu  versant  un  lait  de  chaux  dans  la  solution  de  ce  glucose,  on  obtient 
un  abondant  précipité  caillebotté  qui,  exprimé  à  froid  et  lavé  avec  de  l'eau 
glacée,  donne,  lorsqu'on  sature  la  chaux  par  un  acide,  une  solution  de 
lévulose  normal  dont  on  a  pu  prendre  le  pouvoir  rotatoire  et  constater  les 
principales  réactions. 

))  Ces  divers  caractères  de  la  substance  qui  joue  le  rôle  de  sucre  dans 
la  graine  de  seigle  ont  fait  penser  qu'elle  était  identique  avec  le  sjnmii/irose, 
matière  sucrée  trouvée  par  M.  Pope  (')  dans  les  Synanlliérées,  et  plus  parti- 
culièrement dans  les  tubercules  de  topinambours.  Ces  prévisions  ont  été 
confirmées  par  la  comparaison  avec  le  sucre  des  topinambours  que  nous 
avons  préparé,  M.  Aubin  et  moi,  dans  le  but  d'étudier  quelques-unes  de 
ses  propriétés. 

»  Le  synanthrose  est  la  seule  matière  sucrée  qu'on  ait  rencontrée  dans 
la  graine  du  seigle;  il  existe  en  forte  proportion  dans  le  grain  peu  développé, 
dans  la  substance  duquel  il  entre  pour  prés  de  moitié  ;  il  diminue  graduel- 

(')   Animl.  dcr  Chem.  luid  Pharin.,i.  CLVi,  p.  l8i. 


Pour  100  de 

graine  sèche, 

Svnanthrose. 

Amidon. 

45,00 

24,55 

3o,49 

37,70 

ig,o6 

47>36 

15,29 

56,82 

l3,I2 

64,  o3 

6,85 

68,75 

5,19 

70,45 

(681  ) 

lement  à  mesure  que  la  maturalion  avance,  et  est  remplacé  par  l'amidon 
qui  se  forme,  sans  aucun  doute,  à  ses  dépens. 

»  On  peut  voir  celte  transformation  dans  le  tableau  qui  suit  : 


Eau  pour  100 
de  graine  fraîche. 
25  mai  (  '  ) 73,20 

2  juin 72,90 

12  juin 64  î 6+ 

24  juin 55,01 

6  juillet 26,64 

'2  juillet  (') 14,97 

3  mois  après  (  '  î 1 5 ,  i  o 

»  Cette  transformation  mérite  de  fixer  l'attention  ;  elle  montre  que  la 
cellule  végétale  peut  employer,  pour  la  production  de  l'amidon,  des  ma- 
tières sucrées  très-diverses.  L'inidine,  qui  accompagne  généralement  le  syn- 
anthrose,  n'a  pas  été  rencontrée  dans  le  seigle.  Quant  à  la  dextrine,  que 
les  auteurs  signalent  comme  existant  en  forte  proportion  (i  i  à  12  pour  100) 
dans  cette  graine,  on  n'a  pu  en  trouver  aucune  trace. 

»  Si  la  proportion  de  synanthrose  diminue  à  mesure  que  la  graine  mûrit, 
elle  ne  disparaît  jamais  entièrement  et  l'on  retrouve,  dans  le  seigle  mûr, 
des  quantités  variables,  mais  toujours  notables,  de  ce  sucre.  Le  tableau 
suivant  donne  quelques  résultats  rapportés  au  grain  sec. 

Synanthrose 
pour  100. 

Seigle  (le  la  ferme  de  Vincenncs  (  1878) 5, 16 

Id.  i(I.  id.  (1877) 3,68 

Seigle  de  Montagne  (  A Isace )  (  1 878  ) 4  > ^^ 

Seigle  d'Aubusson  (Creuze)  (1873) 3,44 

Seigle  des  collections  du  Conservatoire  (  i855  1 i  ,9g 

»  La  transformation  en  amidon  paraît  se  continuer  dans  le  grain  con- 
servé. 

»  Le  synanthrose  n'est  pas  également  réparti  dans  les  diverses  parties 


(  '  ]  Dix  jours  après  la  floraison. 
{']  Époque  de  la  récolte. 
(')   Grain  conservé  en  tas. 

C.  R.,  1878.  3"  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N°  19.)  9' 


(  682  ) 

du  grain;  du  seigle  de  Vincennes  (1878)  a  été  moulu  et  divisé  en  trois 
parties  ;  on  a  dosé  : 

Synanthrose 
pour  100. 

Dans  la  farine  blanche. 3,5o 

Dans  la  farine  bise 4'^? 

Dans  le  son 6,23 

»  De  la  farine  blanche  du  commerce  en  a  donné  2, 32.  Ce  sucre  commu- 
nique sans  aucun  doute  au  pain  de  seigle  quelques-unes  de  ses  propriétés 
physiques. 

»  Le  blé,  l'avoine,  l'orge,  le  mais  ne  contiennent  pas  de  synanthrose, 
mais  du  sucre  de  canne;  il  devient  ainsi  facile  de  reconnaître,  dans  inie 
farine,  l'addition  frauduleuse  de  farine  de  seigle.  Il  est  curieux  de  voir  des 
espèces  aussi  voisines  élaborer,  pour  la  même  fonction,  des  sucres  diffé- 
rents. J'insisterai  sur  ce  point  en  parlant  de  la  maturation  chez  les  autres 
espèces  de  graminées  cultivées  comme  céréales  ('  ).  « 


CHIMIE  INDUSTRIELLE.  —  Sur  tes  dangers  de  remploi  de  V alcool méthylique 
dans  l'industrie.  Note  de  M.  L.  Poixcaré.  (Extrait  par  l'auteur.) 

(Renvoi  à  la  Commission  des  Arts  insalubres,  ) 

«  Des  animaux,  ayant  séjourné  pendant  huit  à  seize  mois  dans  un  air 
constamment  renouvelé,  mais  chargé  d'une  certaine  quantité  de  vapeurs 
d'alcool  méthylique,  ont  tous  présenté  pendant  la  vie  une  notable  tendance 
à  l'embonpoint  et  au  développement  de  l'abdomen;  de  la  titubation  tou- 
jours passagère,  et  surtout  des  accès  de  grande  surexcitation,  avec  im- 
pulsions irrésistibles.  A  l'autopsie,  ils  ont  offert,  tous  aussi,  une  hyper- 
trophie considérable  du  foie,  qui  remplissait  la  plus  grande  partie  de  la 
cavité  abdominale  ;  une  dégénérescence  graisseuse  de  cet  organe,  portée  au 
plus  haut  degré;  une  altération  de  même  nature  des  fibres  musculaires  du 
cœur,  des  cellules  épithéliales,  des  tubes  urinifères  et  d'un  grand  nombre 
de  cellules  des  poumons;  enfin  de  la  congestion,  avec  léger  processus  in- 
flammatoire des  méninges  et  des  centres  nerveux. 

»  En  exigeant,  dans  un  but  de  surveillance,  l'addition  de  cetle  substance 
à  l'alcool  destiné  à  l'industrie,  l'administration  des  Contributions  indirectes 

(')  Ces  recherches  ont  ctc  faites  à  l'Instilnt  agronomique. 


(  683  ) 

crée  donc,  pour  la  santé  de  certains  ouvriers,  des  dangers  beaucoup  plus 
graves  que  ne  le  faisaient  supposer  les  observations  de  M.  Dron,  de  Lyon,  et 
les  expériences  d'Eulenberg,  de  Berlin.  Il  est  d'autant  plus  urgent  de  faire 
procéder  à  la  recherche  d'un  autre  mode  de  dénaturation  de  l'alcool,  que 
l'intervention  de  ce  produit  dans  l'industrie  tend  de  jour  en  jour  à  prendre 
de  l'extension.  » 

M .  Gélis  fait  connaître  à  l'Académie  que,  en  ce  qui  le  concerne,  il  lui  a  été 
demandé  cette  année  70000  kilogrammes  de  sulfocarbonate  de  potassium 
pour  le  traitement  des  vignes  phylloxérées.  D'après  les  commandes  qu'il  a 
reçues,  il  se  dispose  à  en  fabriquer  200000  kilogrammes  pour  l'année  qui 
va  s'ouvrir.  Dans  ces  circonstances,  il  prie  l'Académie  de  s'intéresser  auprès 
des  Compagnies  de  chemins  de  fer,  pour  obtenir  le  transport  des  sulfo- 
carbonates  à  prix  réduit,  dans  les  mêmes  conditions  que  le  sulfure  de 
carbone. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  J.  Warton,  de  Philadelphie,  adresse,  par  l'entremise  de  M.  Dau- 
brée,  une  boussole  marine  à  aiguilles  de  nickel,  construite  à  peu  près  sur 
le  modèle  de  sir  William  Thomson.  Quatre  boussoles  identiques  ont  été 
placées  sur  des  croisières  russes;  l'auteur  désirerait  que  cette  boussole  fût 
mise  à  l'épreuve  sur  un  navire  de  la  marine  française,  pour  y  être  comparée 
aux  boussoles  à  aiguilles  d'acier. 

(Commissaires  :  MM.  Daubrée,  Edm.  Becquerel,  Mouchez). 

M.  E.  Bazin  adresse  une  Note  relative  à  un  projet  d'éclairage  des  mines 
à  la  lumière  électrique. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  grisou). 

M.  N.  Zassiatki  adresse,  de  Moscou,  une  Note  intitulée  :  «  Nouvelle  mé- 
thode pour  déterminer  l'aire  d'un  cercle  ». 

(Renvoi  à  la  Section  de  Géométrie). 


(  684  ) 
CORRESPONDANCE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Un  volume  de  M.  Jnn.  Moreau,  intitulé  :  «  Mémoires  de  Physiologie 
(vessie  natatoire,  torpille  électrique,  intestins,  nerfs  vasculaires)  »; 

2°  Une  brochure  de  M.  F.  Le  Blanc,  intitulée  :  «  Méthode  d'essai  du  pou- 
voir éclairant  et  de  la  bonne  épuration  du  gaz  à  Paris,  de  MM.  Dumas  et 
Regnault  »  ; 

3°  Une  brochure  de  M.  Cli.  Broncjniart,  intitulée  :  «  Note  sur  un  nouveau 
genre  d'Orthoplère  fossile,  de  la  famille  des  Phasmiens,  provenant  des  ter- 
rains supra-houillers  de  Commentry  [Protopliasma  Diiinasii)  ». 

M.  Charcot  prie  l'Académie  de  vouloir  bien  le  comprendre  parmi  les 
candidats  à  la  place  laissée  vacante,  dans  la  Section  de  Médecine  et  Chi- 
rurgie, par  le  décès  de  Cl.  Bernard. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie). 


ASTRONOMIE.    —    Sur  la  direction  de  la  verticale  à  l' Observatoire  de  Paris. 
Note  de  M.  A.  Gaillot,  présentée  par  M.  Mouchez. 

«  Nous  avons  été  amené,  dans  ces  derniers  temps,  à  examiner  si  l'on  pou- 
vait constater,  à  l'Observatoire  de  Paris,  des  variations  dans  la  direction 
de  la  verticale,  et,  s'il  s'en  manifestait  réellement,  quelle  pouvait  en  être 
l'amplitude. 

»  Dans  ce  but,  nous  avons  examiné  minutieusement  les  déterminations 
qui  ont  été  faites  de  la  latitude  du  cercle  de  Gambey,  latitude  qui  a  été 
étudiée  avec  assiduité,  surtout  de  1 856  à  1 86 1 .  Il  en  a  été  fait,  pendant  cette 
période  et  par  dix  observateurs  différents,  1077  observations,  dont  la 
moyenne  générale  donne 

Latitude  du  centre  du  cercle  de  Gambey ^S"  5o'  i  i",8o 

»  Nous  allons  examiner  quelles  peuvent  avoir  été  les  variations  de  cette 
valeur,  soit  qu'on  les  suppose  croissant  d'une  manière  continue  avec  le 


(  685  ) 
temps,  soit  qu'on  les  considère  comme  périodiques,  annuelles  ou  diurnes, 
ou  enfin  comme  purement  accidentelles. 

»    1°  Varialions  continues.  —  Nous  avons  trouvé,  en  réunissant  toutes 
les  observations  d'une  même  année  : 


Années. 

1856 

1857 

1858 

1859 

1860 

1861 


Nombre 

de 

déterminations. 

286 
2?.4 

181 

i58 
io3 


Secondes 

de  la 

moyenne  annuelle. 

••"89 

11,53 
11,89 
II  ,78 
12,16 
11,64 


Excès 

sur  la 

moyenne  générale, 

+  o"o9 

—  0,27 
+  0,09 

—  0,07 
-f-  o,36 

—  o,  16 


»  De  ces  écarts  minimes  et  alternativement  positifs  et  négatifs,  on  ne 
peut  évidemment  tirer  aucune  relation  entre  le  temps  et  les  variations  de 
la  latitude.  On  sera  d'autant  plus  porté  à  les  considérer  comme  accidentels, 
qu'ils  sont  exactement  de  même  ordre  que  ceux  qui  résultent  de  la  com- 
paraison suivante  des  moyennes  personnelles  aux  observateurs,  dont  les 
déterminations  alternées  ont  fourni  la  moyenne  générale  : 


Observateurs. 


Besse-Bergier 


Chacornac 

Folain 

Goujon 

Ismaïl 

Lépissier 

Loewy 

OEllzen 

Thiiion 

Yvon  Villarccati  , 


Nombre  Secondes 

de  de  la 

déterminations,     moyenne  personnelle 

143 
54 

335 
28 

72 

■  44 
37 

85 

125 

54 


,1,73 

,1,44 

12,09 

11,68 

11,82 

i.,7t^ 

12,27 

">79 

",47 

.1,83 

Excès 

sur  la 

moyenne  générale 

— 

0,07 

— 

0,36 

+ 

0.29 

— 

0,12 

-1- 

0,02 

— 

o,o4 

4- 

0,47 

— 

0,01 

— 

0,33 

+ 

o,o3 

»  2°  Varialions  périodiques  annuelles.  —  Dès  la  fin  de  i865,  à  la  de- 
mande de  M.  Le  Verrier,  nous  avons  étudié  les  variations  périodiques  an- 
nuelles de  la  latitude  du  centre  du  cercle  de  Gambey.  Nous  allons  présenter 
les  résultats  auxquels  nous  sommes  parvenus,  et  qui  ont  été  déduits  de  la 
même  série  d'observations,  i856  à  1861. 


(  686 


Mois. 


Excès  de  la  moy.  mensuelle 
sur  la  moy.  générale. 


Mois. 


Excès  de  la  moy.  mensuelle 
sur  la  moy.  générale. 


Janvier 

—  0,23 

Juillet.  .  .    . 

-1-  0 ,  25 

Février 

—  0,06 

Août 

-f-  0, 16 

Mars 

—  o,o3 

Septembre. . 

-j-o,i3 

Avril 

+  0,10 

Octobre. .  .  . 

—  0,07 

Mai 

-+-o,i6 

Noveinbrc. . 

—  0,11 

Juin 

+  0,25 

Décembre.  . 

-0,27 

»  On  représentera  très-approximativement  ces  écarts  par  la  formule 

[''60°  1 

^g^-^  X  (i- 95  jours )J, 

t  étant  le  nombre  de  jours  écoulés  depuis  le  i"  janvier. 

»  Ici,  la  variation,  quoique  faible,  est  trop  bien  marquée  et  trop  régu- 
lière pour  qu'il  soit  possible  de  la  méconnaître.  Doit-on  l'attribuer  à  une 
oscillation  annuelle  de  la  verticale? Ce  n'est  certainement  pas  impossible; 
mais  notre  conviction  personnelle  est  qu'elle  peut  parfaitement  s'expliquer 
par  de  légers  cliangements,  dépendant  de  la  température,  dans  les  coeffi- 
cients de  la  réfraction  et  de  la  flexion. 

»  3°  f^arialions  périodiques  diurnes.  —  Nous  avons  relevé  toutes  les  déter- 
minations faites  en  i856,  en  les  séparant  en  observations  de  jour  et  en 
observations  de  nuit,  et  nous  avons  comparé  les  résultats  obtenus,  par  un 
même  observateur,  dans  chaque  série.  Trois  astronomes  seulement,  ayant 
effectué  un  nombre  suffisant  d'observations  dans  les  deux  séries,  nous  ont 
fourni  les  résultats  suivants  : 


observateurs. 

Besse-Bergier 

Goujon 

Lépissier 


Nombre  d'observations. 

Secondes  de 
Jour. 

la  latitude. 

Jour. 

Nuit. 

Nuit. 

29 

45 

11,73 

II  ,72 

18 

10 

11,83 

11,42 

n 
i 

4' 

11,89 

12  ,01 

Moyeniies,  eu  égard  au  nombre  d'observations.  .  .      1 1 ,78  11 ,81 

»  Il  serait  difBcile  de  voir  dans  ces  valeurs  aucune  trace  d'une  variation 
diurne  de  la  latitude. 

»  4°  f^ariadons  accidentelles.  Limites  extrêmes.  —  Nous  tirerons  encore 
du  relevé  complet  des  déterminations  faites  en  i856  les  limites  extrêmes 
des  résultats  obtenus  par  tous  les  observateurs,  sans  éliminer  aucun  de 
ces  résultats,  quelque  raison  que  nous   ayons  parfois  de  le  faire,  et  dans 


i-dessous 

de  1 

a  inoy, 

8", 

63 

9^ 

,i3 

9. 

,26 

9 

,81 

9) 

,90 

-  3,. 7 

4-    2,48 

—  3,67 

-i-  2,22 

-  2,54 

-+-  2,19 

-   i>99 

+  2,09 

—   «>9o 

-(-   1,83 

(  687  ) 

le  but  de  montrer  que  les  plus  grands  écarts  ne  dépassent  pas  ceux  qui  se 
produisent  accidentellement  dans  la  pratique  des  observations. 

Plus  grands  écarts  des  observations  Excès  des  plus  grands  écarts 

-— ^  ""  sur  la  moyenne  générale. 

au-dessus  de  la  moy. 

.4",  28 
l4,02 

'3,99 
13,89 
i3,63 

»  Ceux  qui  savent  combien  l'observation  du  nadir  présente  parfois  de 
difficulté  dans  un  Observatoire  situé  au  milieu  d'une  grande  ville,  à  proxi- 
mité de  voies  très-fréquentées,  où  par  conséquent  les  trépidations  du  sol 
déterminent  des  ondulations  du  mercure  extrêmement  gênantes,  ceux-là 
ne  trouveront  pas  ces  écarts  exagérés,  et  ne  croiront  nullement  avoir  be- 
soin de  faire  intervenir  une  déviation  de  la  verticale  pour  les  expliquer. 

»  De  ce  qui  précède,  nous  pouvons  conclure  qu'à  l'Observatoire  de 
Paris  les  déviations  continues,  périodiques  ou  accidentelles  de  la  verticale, 
si  elles  ne  sont  pas  nulles,  restent  comprises  dans  des  limites  où  l'observa- 
tion est  impuissante  à  les  constater.  Il  n'y  a  par  conséquent  d'autre  indé- 
termination dans  la  fixation  de  la  latitude  que  celle  qui  résulte  des  réfrac- 
tions anormales  et  de  l'imperfection  des  moyens  d'observation,  et  nous 
estimons  que  ces  deux  causes  réunies  ne  doivent  guère  apporter  qu'une 
erreur  possible  de  o",2;  en  admettant  même  que  cette  erreur  fût  un  peu 
plus  grande,  par  suite  de  l'incertitude  sur  la  moyenne  des  déclinaisons  des 
étoiles,  il  pourrait  y  avoir  seulement  une  constante  à  ajouter  à  tous  les 
résultats  précédents,  ce  qui  ne  produirait  aucun  changement  dans  les  va- 
riations que  nous  avions  à  étudier.    « 


MÉCANIQUE.  — Sut  une  propriété  simple^  qui  caractérise  le  mode  de  répartilion 
du  poids  d'un  solide,  posé  sur  un  sol  horizontal  élastique,  entre  les  diverses 
parties  de  sa  base,  quand  celle-ci  est  une  ellipse  horizontale.  Note  de  M.  J. 
BocssiNESQ,  présentée  par  M.  de  Saint-Venant. 

«  J'ai  démontré,   dans  une  Note  du  7  octobre  1878  [Comptes  rendus, 
t.  LXXXVI,  p.  5 19),  que,  lorsqu'un  solide  a  pour  base  une  ellipse 

«1=        0- 


(  688  ) 

et  qu'il  se  trouve  posé  sur  un  sol  horizontal  élastique,  le  poids  de  ce  solide 
se  distribue  entre  les  diverses  parties  de  sa  base,  de  manière  qu'un  élément 

plan  quelconque,  ayant  les  coordonnées  a-,  j,  en  supporte  par  unité  d'aire 

I 

la  fraction  — '—,  i  i  — "^  |     '•  Celle-ci  deviendrait  évidemment 


ZTt a' b' siiiB  \  a'-         l>'' 


I 


si  l'on  remplaçait  les  coordonnées  rectangles  jc,  y  par  des  coordonnées 
obliques  jc',j',  mesurées,  à  partir  de  la  même  origine,  parallèlement  à  deux 
demi-diamètres  conjugués  quelconques  «',  b',  faisant  entre  eux  un  angle  ô. 
Or,  il  résulte  de  la  forme  de  cette  expression  que  des  droites  écjuidislanles 
infiniment  rapprochées,  pai-allèles  à  une  direction  quelconque,  divisent  l'ellipse  de 
sustentation  en  bandes  d'aires  inégales,  mais  toutes  également  chargées. 

»  En  effet,  prenons  pour  axe  des  j'  le  diamètre  parallèle  à  la  direction 
considérée,  pour  axe  des  x  son  conjugué,  et  divisons  la  bande,  comprise 
entre  deux  ordonnées  voisines  ayant  pour  abscisses  x'  et  x'  -\-  dx',  en  élé- 
ments parallélogrammes  clx'dj'  sinQ.   Le  poids  total  porté  par  la  bande 

dx' 

vaudra  évidemment  le  produit  de  —7  par  l'intégrale 


»  Si  nous  adoptons,  sous  le  signe/,  une  nouvelle  variable?/,  définie  par 
la  relation 

cette  intégrale  devient 

1      {"         du        _ 

résultat  qui  est  bien  indépendant  de  x' . 

»  D'ailleurs  la  propriété  démontrée  est  entièrement  caractéristique  du 
mode  de  distribution  qui  la  présente.  En  d'autres  termes,  pour  que  des  pa- 
rallèles cquidistantes  divisent  la  base  elliptique  de  sustentation  en  bandes  égale- 


(689) 
ment  cliair/ées,  quelle  que  soil  leur  orientation,  il  faut  que  la  fraction  du  poids 
total  que  supporte  l'unité  d'aire  d'un  élément  plan  soil  exprimée  par  lajormule 


.1-  y 

I 


•mab  \  a  h 

1)  Je  le  démonlrerai  en  représentant  par 


.  _  'Il  _  -ZJ 

iTzabX'         Ci'  h- 


-J[^o-) 


ce  que  porte  l'unité  d'aire  dans  tout  autre  mode  de  répartition  du  poids, 
j  [x,  r)  désignant  une  fonction  inconnue.  La  charge  sur  chaque  élément 
plan  da  sera  donc  la  somme  de  celle  que  nous  venons  de  considérer  et  d'une 
autre,  exprimée  par/(jr,j)f/cr.  D'ailleurs,  comme  la  première  donne  déjà, 
sur  chaque  bande  parallèle  à  un  axe  quelconque  des  j'  et  de  largeur 
cte'sinS,  la  charge  totale  demandée^?  la  seconde,  f[x,  y)  da,  devra 
donner  en  tout  sur  la  même  bande  une  charge  nulle.  Ainsi  la  moyenne 
des  valeurs  que  prend/(x,  y),  le  long  de  toute  droite  joignant  deux  points 
du  contour  de  la  base  de  sustentation,  doit  être  nulle.  Cela  posé,  menons 
à  l'intérieur  du  contour  une  courbe  qui  s'en  écarte  très-peu,  mais  d'ail- 
leurs quelconque.  Toutes  les  cordes,  tangentes  à  la  courbe  intérieure,  qui 
joindront  deux  points  voisins  du  contour,  seront  aussi  courtes  qu'on  vou- 
dra, et  la  fonction  continue y^(.T, /)  ne  pourra  avoir,  le  long  de  chacune 
d'elles,  sa  valeur  moyenne  nulle,  sans  s'y  annuler  identiquement.  Donc 
J  {x,j)  r=  o,  en  tous  les  points  de  la  bande  comprise  entre  le  contour  pro- 
posé et  une  courbe  voisine  menée  intérieurement;  et  la  valeur  moyenne 
dey  (a.*,/),  le  long  de  toute  corde  joignant  deux  points  de  celle-ci,  est  nulle 
par  le  fait  même  qu'elle  le  serait  en  prolongeant  la  corde  jusqu'au  contour 
proposé.  Ou  peut  ainsi  raisonner  sur  la  courbe  intérieure  comoie  on  l'a 
fait  sur  le  véritable  contour  lui-même,  et  démontrer,  de  proche  en  proche, 
c\\xeJix,  y)  s'annule  en  tous  les  points  de  la  base  de  sustentation,  i) 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  ~  Sur  certaines  séries  ordonnées  par  rapport 
aux  puissances  d'une  variable.  Note  de  M.  Appell,  présentée  par 
M.  Bouquet. 

'!  Je  considère  une  série  ordonnée  par  rapport  aux  puissances  crois- 

C.  R.,  187P,  2"=  Semescre.  (T.  LWXVII,  N°  19.)  02 


(  690  ) 

santés  d'une  variable  réelle  .r 

(l)  S{jc)   =  U^  -i-  U,X  ->r  U2X-  -{-...   +  U„X"  -\-  .  .     , 

dans  laquelle  le  coefficient  u„  reste  positif  pour  les  valeurs  de  n  supérieures 
à  un  nombre  déterminé.  Je  suppose  que  le  produit  n'~''n„.  où  p  désigne 
un  nombre  positif  quelconque,  tend  vers  une  limite  A  différente  de  zéro 
quand  n  croît  indéfiniment.  Une  pareille  série  est  convergente  pour  toutes 
les  valeurs  de  jc  plus  petites  que  l'unité;  elle  est  divergente  si  l'on  attribue 
à  X  la  valeur  i.  La  somme  S(.r)  de  cette  série  est  une  fonction  de  jc  qui 
est  finie  et  continue  tant  que  x  est  plus  petit  que  r,  et  qui  croit  indéfini- 
ment quand x  tend  vers  r.  Je  me  propose  de  montrer  que  le  produit 

(i  —  x)''S{x) 

tend  vers  la  limite  Ar(^)  quand  x  lend  vers  l'unité  par  des  valeurs  infé- 
rieures à  I. 

»  Je  remarque  d'abord  que,  pour  démontrer  ce  théorème,  je  puis  né- 
gliger au  commencement  de  la  série  un  nombre  fini  quelconque  de  termes; 
car,  lorsque  x  tend  vers  i,  la  somme  de  ces  termes  en  nombre  fini  reste 
finie,  et  le  produit  de  cette  somme  par  (i  —  xY  tend  vers  zéro.  Par  suite, 
en  désignant  par  S,„(x)  la  somme  de  la  série  S(a:i  moins  la  somme  des 
m  premiers  termes,  si  l'un  des  deux  produits 

{i-x)PS(x),     {i-'X)PS,„{x) 

a  une  limite,  l'autre  en  a  une  aussi,  et  ces  deux  limites  sont  égaies. 
»  Cela  posé,  je  considère  la  série 


I  .2 


Je  désigne  par  i'„x"  le  terme  général  de  cette  série,  de  façon  que 

p{p-hl)..  .(p-i-n  —  i)^ 


d'où  l'on  déduit 


I  .2.  .  ./2 


> 


„.-.„    =  P±p  +  ^]...{p+n-^_^,_^_ 


«  I^orsque  n  croît  indéfiniment,  le  deuxième  membre  de  cette  égalité 


(  691  ) 
tend  vers  une  limite  qui  est  —  —  ;  donc 

hmn'-r^',,^^^,      {fi  =  co). 

»   D'après  cela,  si  l'on  revient  à  la  série  (i)  et  si  l'on  se  souvient  que, 
dans  cette  série,  on  a 

lim  7i '"''«„  =  A,      (// =1  co  ), 

on  voit  que  le  rapport  —  des  termes  de  même  rang,  dans  les  deux  séries, 

tend  vers  une  limite  qui  est  Ar(/)).  Soit  k  un  nombre  plus  grand  que  cette 
limite  AT{p);  il  existe  un  nombre  entier  m  tel  que,  pour  7i  =  m  et  pour 

toute  valeur  de  ii  plus  grande  que  m,  le  rapport  -  "  soit  inférieur  à  A-,  de 

sorte  que 

et  enfin 

l,„{x)  désignant  la  somme  de  la  série  (2)  moins  la  somme  des  }?i  premiers 
termes.  De  même,  si  l'on  appelle  h  un  nombre  plus  petit  que  AT{p),  il 
existera  un  nombre  m'  tel  que 

S,„-(.r)  >hl,„.{a-); 

par  conséquent,  en  supposant,  par  exemple,  que  m  soit  le  plus  grand  des 
deux  nombres  finis  m  et  ni', 

hl,„{x)  <  S,„(x)  <  kl,„{oc). 

))   En  multipliant  tous  les  termes  par  (i  —ocY,  nous  avons 

//(!  -  x'/'ljx-)<[i  -  x)PS,„[x-Xk{\  -  ocYl,„[x). 

»  Si  maintenant  on  fait  tendre  x  vers  i  par  des  valems  inférieures  à 
l'unité,  le  produit  (i  —  x)''l,„{x)  tend  vers  i,  car,  d'après  la  définition  de 
l{x),  on  a  (i  —  jr)''2(jr)  —  i  ;  donc,  quand  .r  tend  vers  l'unité,  le  produit 
(i  —  a)''S,„(.r)  et,  par  suite,  le  produit  (i  —  x'fSlx)  conservent  une  valeur 
finie  comprise  entre  h  et  A.  Comme  les  nombres  h  et  A  sont  aussi  rap- 
prochés qu'on  le  veut  du  nombre  AT{p),  le  produit  (i  —  x^S^x)  a  une 
limite  qui  est  Ar(^). 

92.. 


(  Gga  ) 
»  Exemples.  —  Dans  la  série  hypergéométrique  F(a,  |3,  7,  .r),  le  coef- 
ficient de  x'\ 

u  =  "(«  +  i)...(a  +  /^-i).p(p  +  i)...(p  +  «-i) 
"  7  (7  -t- 1 ) . . .  (  7  -I-  «  —  I  ) .  1 . 2 . . ,  « 

est  tel  que 

Si  donc  [a.  -\-  Ci  —  y)  est  positif,  on  a 

lim (i  -  x)«-P-ïF (a,  e,  V,  x)  =  ^^v)r(.+ ^- 7.: , 


lorsque  x  tend  vers  i. 
»  Dans  la  série 


?W  =  7  + --=  +  •••• +  7- 


on  a 

I 
n'^'iu,,—  i; 


donc 

lim(i-a:-);ç(.r)=:r(^^)  =  s/7^ 
pour  J?  r=  I. 

))  Si,  dans  la  série  S{x)  (i),  le  produit  nii„  tend  vers  une  limite  A  diffé- 
rente de  zéro  quand  x  croît  indéfiniment,  le  théorème  précédent  ne  peut 
plus  s'appliquer.  Mais  alors  le  quotient 


S(x) 


log  (  I  —  .r  j 


tend  vers  A  quand  x  tend  vers  i.  Pour  le  démontrer,  il  suffit  de  consi- 
dérer, à  la  place  delà  série  l{x)[i),  la  série 


log(!  ~x)   =   --V--  -h 


■i  II 


G(!:0MÉTRIE.  —  Sur  la  rectification  d'une  classe  de  courbes  du  quatrième  ordre. 

Note  de  M.  G.  Darbocx. 

«   Dans  une  Communication  récente,  j'ai  montré  comment  la  reclifica- 
tion  des  ovales  de  Descartes  peut  se  déduire  de  la  propriété  que  possèdent 


(693  ) 
ces  courbes  d'être  anallagmaliqiies  par  rapport  à  quatre  cercles  (dont  l'un 
se  réduit  à  l'axe  de  symétrie).  Je  me  propose  de  montrer  aujourd'hui  que 
ma  méthode  peut  se  générahser,  et  qu'appliquée  soit  aux  quarliques  bicir- 
culaires,  soit  aux  courbes  d'intersection  d'une  sphère  et  d'une  surface  du 
second  degré,  elle  conduit  à  la  rectification  de  ces  courbes  et  montre  que 
leurs  arcs  sont  des  sommes  d'intégrales  elliptiques. 

»  Considérons  une  courbe  plane  ou  sphérique,  anallagmatique  par  rap- 
port à  une  sphère  de  centre  O,  dont  nous  désignerons  le  rayon  par  R. 
Soient  M,  M' deux  points  de  la  courbe,  inverses  ou  réciproques  par  rapport 
à  cette  sphère,  et  soit  P  le  point  réciproque  par  rapport  à  la  même  sphère 
du  point-milieu  du  segment  ^IM'.  Quand  le  point  M  décrit  un  arc  de  la 
courbe,  les  points  M'  et  P  décrivent  des  arcs  que  nous  appellerons  corres- 
pondants au  premier  arc.  Ces  définitions  étant  admises,  on  a  le  théorème 
suivant  : 

»  La  somme  [si  J{- est  négatif)  ou  la  différence  (5/  R-  est  positif)  de  deux  arcs 
correspondants  de  l' anallagmatique  est  égale  à  l'intégrale 

A  =  / ^^^_^_  ],      ,  v'i^" {'^■x''  -)- df- -I-  dz-)  —  [xdy  ~ ydx)-  —  {jdz  —  zdjf  -  {zdx  -  xdz,- 

étendue  à  l'arc  correspondant  de  la  courbe  décrite  par  le  point  P  ;  x,  j\  z 
désignant  les  coordonnées  du  point  P  par  rapport  à  trois  axes  rectangulaires 
ayant  leur  origine  en  O. 

»  Supposons  maintenant  qu'une  courbe  plane  ou  sphérique  soit  anal- 
lagmaticjue  par  rapport  à  quatre  sphères  deux  à  deux  orthogonales  entre 
elles  et  orthogonales  au  plan  ou  à  la  sphère  qui  contient  la  courbe.  Le 
raisonnement  employé  dans  ma  première  Communication  montrera  que 
l'arc  décrit  par  un  point  de  cette  courbe  est  égal  à  la  somme  de  deux,  trois 
ou  quatre  intégrales  semblables  à  l'intégrale  A.  La  détermination  de  l'arc 
sera  donc  ramenée  à  celle  de  ces  intégrales. 

»  Dans  le  cas  des  courbes  du  quatrième  ordre  que  nous  avons  définies 
plus  haut,  les  courbes  lieux  des  pointsP,  et  auxquelles  se  rapportent  les  inté- 
grales A,  sont  des  coniques.  Servons-nous  de  la  propriété  de  ces  courbes 
d'être  unicursa les  et  remplaçons  dans  l'intégrale  x,/,z  |)ar  leurs  expressions 
rationnelles  en  fonction  d'un  paramètre  t.  Nous  reconnaîtrons  ainsi  que 
les  intégrales  A  ne  contiennent  qu'un  radical  du  quatrième  degré.  Il  est 
donc  démontré  que  l'arc  des  courbes  considérées  est  une  somme  d'inté- 
grales elliptiques. 


(  694  ) 
»   On  peut  obtenir  la  même  proposition  en  employant  le  système  de 
coordonnées  curvilignes  que  j'ai  étudié  dans  mon  ouvrage  Sur  une  classe 
remarquable  de  courbes  el  de  surfaces  algébriques.  L'expression  de  l'arc  des 
courbes  du  quatrième  ordre  considérées  se  présente  sous  la  forme 


ds  -   '  VP  -^'''^ 

'  ^\J(?~-a)[f-b){p-c)[p-d)' 


où  M  a  pour  valeur 


M  =  ks!p~a    h  B  v'p  -  A  -i    C  v>  -  c  -.    D  y/p  -  d, 

A,  B, .. .  étant  des  constantes  quelconques.  Si  l'on  multiplie  les  deux  ternies 
de  la  fraction  qui  exprime  ds  par  les  sept  expressions  que  l'on  obtient  en 
changeant  dans  M,  de  toutes  les  manières  possibles,  le  signe  des  trois  der- 
niers radicaux,  ds  prendra  la  forme 


^l^  _  P  y/p^^  ^p  -I-  .  ■  ■  +  S  \f{f^a  )  (  p  -  <!-  )  (  p  -7)  rfp  H-  . . .  ^ 
^(p_„)(p_6)(p-c)(p-^J(p-p,) 

où  p,  s  sont  des  fonctions  rationnelles  de  p,  les  termes  non  écrits  au  numé- 
rateur se  déduisant  de  ceux  qui  y  figurent  par  des  permutations  effectuées 
sur  a,  b,  c,  d.  On  voit  donc  que  l'arc  de  la  courbe  est  une  somme  d'inté- 
grales elliptiques,  telles  que 


L 


Pdp 


^/(p_6)(p-c){p-rf)(p_p,) 
et  d'intégrales  trigonométriques 

S  dp 


I 


\/{p  —  d){p—p,) 

ce  qui  confirme  le  résultat  obtenu  par  notre  première  méthode. 

»  On  voit  qu'il  y  a  des  intégrales  elliptiques  de  quatre  modules  diffé- 
rents; mais  on  établira  aisément  que  deux  des  modules  seulement  sont 
arbitraires,  les  deux  autres  étant  des  fonctions  des  deux  jn-emiers.  Du  reste, 
le  nombre  de  ces  modules  peut  se  réduire  lorsque  les  constantes  A,B,  C,  D 
cessent  d'être  toutes  différentes  de  zéro, 

»   Il  est  juste  de  rappeler,  en  terminant,  les  beaux  travaux  de  M.  Serret 


(  695  ) 
sur  la  rectification  de  l'ellipse  de  Cassini,  qui  fait  partie  des  courbes  aux- 
quelles s'applique  notre  proposition  générale,  et  ceux  de  M.  W.  Roberts 
sur  les  courbes  sphériques  qui  sont  l'intersection  d'une  sphère  et  d'un  cône 
du  second  degré  dont  un  des  axes  principaux  passe  par  le  centre  de  la 
sphère ( ' )    » 

CHIMIE  ORGANIQUE.  ~  Sur  un  dérivé  iorlé  fin  camphre.  Note  de  M.  All.Hali.er. 

(Extrait.) 

«  Dans  le  but  de  préparer  un  dérivé  cyané  du  camphre,  j'ai  traité  à 
chaud  une  solution  benzinique  d'un  mélange  de  camphre  iodé  et  de  bor- 
néol  sodé,  obtenu  d'après  les  indications  de  M.  Baubigny,  par  une  solution 
d'iodure  de  cyanogène  dans  le  même  hydrocarbure....  J'ai  obtenu  des  cris- 
taux qui  présentent  la  composition  d'un  dérivé  iodé  du  camphre.  L'inverse 
s'est  donc  produit  de  ce  qu'on  pouvait  espérer,  c'est-à-dire  que,  au  lieu 
d'une  substitution  de  cyanogène,  il  y  a  eu  substitution  d'iode 

ICAz  4-  C'°H'^  NaO  =  NaCAz  +  C'"H'nO. 

En  effet,  le  liquide  aqueux  renferme  du  cyanure  de  sodium,  de  l'iodure  de 
sodium  et  de  l'iodure  de  cyanogène  en  excès,  qui  est  sans  doute  combiné 
à  l'iodure  de  sodium. 

»  Ce  corps,  lorsqu'il  est  complètement  pur,  se  présente  sous  forme  de 
cristaux  blancs,  croquant  sous  la  dent,  et  paraissant  appartenir  au  système 
clinorhombique.  Il  est  insoluble  dans  l'eau,  soluble  dans  l'alcool,  l'éther, 

la  benzine,  etc 11  fond  entre  43  et  44  degrés  et  ne  se  solidifie  que  vers 

28  à  29  degrés.  Chauffé  à  100  degrés,  il  émet  des  vapeurs  sans  se  décom- 
poser. Vers  i5o  degrés,  il  y  a  un  commencement  de  décomposition. 

')  La  formule  répond  àC'"H'^IO.  » 


PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE,  —  Sw  ta  région  du  spectre  solaire  indispensable  à  la 
vie  végétale.  Note  de  M.  P.  Bert,  présentée  par  M.  P.  Duchartre. 

«  Lorsque  j'eus  constaté,   en  1869  {Comptes  rendus^  i4  février  1870), 
que  les  végétaux,  et  surtout  les  Sensitives,  placés  derrière  un  verre  vert, 


(')   Voir,  en  particulier,  le  Mémoire  sur  quelques  propriétés  géomitnques  relatives  aux 
fonctions  elliptiques  [Journal  de  M.  Lioiivillc,  t.  X,  p.  297  ). 


(  <596  ) 
périssent  rapidemeiil,  je  crus  trouver  l'explication  de  ce  fait  dans  la  couleur 
verte  des  feuilles  vues  par  réflexion  ou  par  transparence.  Ne  laisser  arriver 
sur  ces  feuilles  presque  que  de  la  lumière  verte,  c'était,  me  disais-je,  ne 
leur  donner  que  ce  qu'elles  rejettent  comme  inutile.  Mais  réfléchissant  que 
ces  feuilles,  sous  une  grande  épaisseur,  paraissent  rouges,  et  qu'ainsi  elles 
n'utilisent  pas  non  plus  la  lumière  rouge,  je  pensai  que  les  plantes  de- 
vraient périr  également  derrière  un  verre  rouge.  Ma  surprise  fut  grande  de 
voir  que  la  vie  végétale  persiste  presque  indéfiniment  dans  ces  conditions. 

»  Cette  apparente  contradiction  appelait  un  examen  plus  approfondi. 

1)  Si  l'on  examine  au  spectroscope,  avec  une  lumière  comparable  par 
son  intensité  à  la  lumière  diffuse  du  soleil,  sous  l'influence  de  laquelle 
doivent  être  faites  toutes  les  expériences  sur  les  verres  colorés,  les  verres 
verts  et  les  verres  rouges,  voici  ce  qu'on  voit  :  le  verre  rouge  intercepte 
le  jaune  et  toute  la  partie  plus  réfrangible  du  spectre,  ne  laissant  passer 
que  l'orangé  et  le  rouge  ;  le  verre  vert  laisse  tout  passer,  sauf  les  trois 
quarts  environ  du  rouge,  à  partir  de  la  gauche  du  spectre. 

»  Le  premier  suffit  pour  entretenir  la  vie;  le  second  tue.  Donc  la  partie 
nécessaire  et  suffisante  du  spectre  se  trouve  dans  ce  rouge  qu'absorbe  le 
verre  vert.  Mais  est-ce  à  toute  l'étendue  interceptée  du  rouge  que  doit  être 
attribuée  cette  vertu? 

»  Eu  comparant  avec  mon  verre  vert  une  dissolution  de  chlorophylle, 
je  m'aperçus  que  la  partie  du  rouge  qu'il  absorbait  s'étendait,  de  gauche  à 
droite,  jusqu'à  la  première  bande  d'absorption  caractéristique  de  la  chlo- 
rophylle qui  s'y  trouvait  comprise.  Je  pensai  alors  que  c'était  la  partie 
même  du  spectre  correspondant  à  celte  bande  qui,  absorbée  par  la  feuille, 
lui  était  indispensable  pour  vivre. 

)>  N'ayant  pu,  parmi  les  substances  vertes  que  j'examinai  dans  ce  but, 
en  trouver  une  qui  bornât  son  action  sur  le  spectre  à  arrêter  cette  région, 
je  dus  mettre  en  expérience  la  chlorophylle  elle-même. 

»  Des  plantes,  éclairées  par  une  bonne  lumière  diffuse,  mais  entourées 
de  cuves  à  glaces  parallèles  contenant  une  dissolution  alcoolique  de  chlo- 
lophylle  très-fréquemment  renouvelée,  ont  cessé  immédiatement  de  s'ac- 
croître, et  n'ont  pas  tardé  à  périr.  Or,  cette  dissolution,  très-faible  et  sous 
couche  fort  mince,  n'interceptait  guère  dans  le  spectre  que  la  région  carac- 
téristique du  rouge. 

»  C'est  donc  là  la  partie  indispensable  de  la  lumière  blanche;  c'est  là, 
du  reste,   que  récemment  JM.   Tiiniriazeff  (')  a    reconnu  le  maximum  de 

{')    Comptes  rendus,  scanrc  du  28  mai  1877. 


(  697  ) 
réduction  de  l'acide  carbonique.  Si  on  l'empêche  de  frapper  la  feuille,  il 
n'y  a  plus  d'augmentation  de  poids  de  la  plante,  qui,  réduite  à  consommer 
les  réserves  antérieurement  accumulées  dans  son  organisme,  s'épuise  et  finit 
par  mourir. 

»  Mais  si  cette  région  du  spectre,  comprise  entre  les  raies  B  et  C,  est 
nécessaire  à  la  vie  végétale,  il  y  aurait  quelque  exagération  à  dire  qu'elle 
lui  est  suffisante.  Derrière  les  verres  rouges  les  plantes  vivent  très-long- 
temps, sans  doute,  mais  elles  s'allongent  à  l'excès,  sont  grêles,  avec  des 
limbes  foliaires  étroits  et  peu  colorés.  C'est  qu'elles  sont  privées  des  rayons 
bleu  violet. 

»  Ainsi,  chaque  région  du  spectre  solaire  contient  des  parties  qui 
jouent  un  rôle  actif  dans  la  vie  des  plantes.  Du  côté  des  rayons  les  plus 
rcfrangibles  se  trouvent  ceux  qui  président  à  la  destruction  de  la  tension 
et  par  suite  à  l'héliotropisme  (').  Dans  le  rouge  sont  ceux  qui  déter- 
minent la  tension  des  tissus  et  produisent  les  phénomènes  réducteurs, 
fondement  de  la  vie  végétale.  Leur  ensemble,  pondéré  suivant  les  propor- 
tions qui  forment  la  lumière  blanche,  est  nécessaire  pour  l'entretien  d'une 
bonne  harmonie  vitale. 

»  Il  est  très-vraisemblable  que  ces  régions  utilisables  par  les  plantes 
sont  précisément  marquées  par  les  diverses  bandes  d'absorption  de  la  chlo- 
rophylle; mais  il  faudrait,  pour  en  être  bien  sur,  opérer  sur  des  spectres 
lumineux  dont  on  intercepterait  par  des  écrans  diverses  régions,  pour 
recom[)Oser  ensuite  la  lumière  d'ensemble  à  l'aide  de  lentilles.  Les  mau- 
vais temps  ne  m'ont  pas  permis  d'opérer,  cet  été,  avec  la  lumière  solaire, 
qui  nécessite,  du  reste,  la  complication  d'un  héliostat;  je  me  dispose  à 
entreprendre  des  expériences  avec  une  forte  lumière  électrique.  » 

PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Des  relations  que  présentent  les  phénomènes  de 
mouvement  propres  aux  organes  reproducteurs  de  quelques  Phanérogames 
avec  la  fécondation  croisée  et  la  Jécondation  directe.  Note  de  M.  Ed.  Hec- 
KEL,  présentée  par  M.  Duchartre. 

«  Dans  l'introduction  de  son  livre  récent,  Sur  les  effets  de  la  fécondation 
croisée  et  de  la  fécondation  directe  dans  le  règne  végétal  [^),  Ch.  Darwin, 

(')  Voir  ma  Note  dans  les  Comptes  rendus,  séance  du  i6  septembre  1878. 
(  =  )  Traduction  française  annotée   par  le  D"'   Edouard  Heckel;  Reinwald,  Paris,  1877, 
p.  2  et  3'j5. 

C.  R.,  1878,  2=  Semestre.  (T.  LXXXVll,  N°  19.)  9^ 


(  698  ) 

énumérant  les  différentes  dispositions  qui  assurent  le  croisement,  s'exprime 
ainsi  : 

«  Les  organes  mâles  et  femelles  de  quelques  fleurs  sont  irritables  et  les  insectes  qui  les 
touchent  se  saupoudrent  de  pollen  dont  le  transport  sur  les  autres  fleurs  est  ainsi  effectué.  » 

»  Plus  loin,  il  dit  encore  : 

«  Je  n'ai  rien  à  dire  ici  de  l'irritabilité  des  étamines  qui  se  meuvent  après  le  contact  des 
insectes  :  tous  ces  mécanismes  favorisent  évidemment  ou  assurent  la  fécondation  croisée.  » 

»  John  Lubbock  (')  est  tout  aussi  affirmatif  pour  ce  qui  concerne  le 
mouvement  spontané  des  étamines  :  il  admet  l'opinion  de  Sprengel  qui 
interprète  ce  phénomène  en  faveur  de  la  fécondation  croisée.  J'ai  pensé 
qu'il  était  désirable  d'avoir  sur  ce  point  autre  chose  que  de  simples  pré- 
somptions, et,  après  deux  années  de  recherches,  j'ai  obtenu  les  résultats 
suivants,  que  je  prends  la  liberté  de  faire  connaître  à  l'Académie,  bien  que 
je  sois  résolu  à  poursuivre  mes  expériences,  autant  que  possible,  chez  tous 
les  végétaux  à  organes  reproducteurs  irritables. 

»  I.  Les  plantes  douées  de  mouvement  staminal  provoqué,  telles  que  Ber- 
beris,  Mahonia  et  Centaurea,  Microlonchus ,  Cirshim,  Cichoriurrij  bénéficient 
au  plus  haut  degré  de  la  fécondation  croisée  et  souffrent  au  même  degré 
de  l'autofécondation.  C'est  la  fécondation  croisée  qui  est  le  plus  souvent 
produite,  les  insectes  étant  vivement  attirés  dans  ces  fleurs  par  tm  nectar 
abondant.  Le  mouvement  staminal  ne  pouvant  ici  se  produire  qu'à  la 
suite  de  l'intervention  d'un  insecte,  et,  dans  les  Berbéridées,  les  étamines 
se  trouvant  fortement  éloignées  du  pistil,  il  s'ensuit  qu'en  dehors  de  toute 
irritation  aucune  imprégnation  pollinique  n'est  assurée.  Dans  les  Synan- 
thérées,  une  disposition  spéciale  bien  connue  permet,  malgré  l'état  forte- 
ment protérandre  des  fleurs,  l'arrivée  du  pollen  propre  sur  le  stigmate  et 
une  fécondation  qui,  bien  que  réalisée  par  un  pollen  vieilli  et  desséché, 
est  suivie  d'une  fructification  médiocre,  mais  assurée.  C'est  là  une  supério- 
rité justifiée  par  la  situation  des  Synanthérées  dans  la  série  végétale.  Quant 
au  mouvement  staminal  provoqué,  comme  on  l'avait  admis  a  priori^  il  vient 
en  aide  au  croisement  et  est  au  service  de  cejiiode  fécondatif. 

»  IL  Les  plantes  douées  de  mouvement  staminal  spontané,  et  elles  sont 
les  plus  nombreuses,  ont  été  étudiées  dans  les  genres  Géranium,  Ruta, 
Limnantlœs,  Saxifracja,  Phylolacca.  Ces  végétaux,  comme  les  précédents, 
ont  été  observés  comparativement  dans  les  conditions  ordinaires  et  en  état 

(')  On  britisk  wild  Jlotvers  considcrcd  in  relation  to  insccts;  Londres,  iS^S,  p.  i5i. 


(  699  ) 
de  préservation  (par  une  gaze)  du  contact  des  insectes  :  aucune  différence 
notable,  comme  nombre  des  graines  et  comme  grosseur  des  fruits,  n'a  pu 
être  constatée.  La  fécondation  croisée,  artificiellement  pratiquée,  ne  donne 
pas  de  meilleurs  résultats  que  la  fécondation  directe  également  obtenue 
par  des  moyens  expérimentaux  et  pratiquée  sous  gaze.  Les  graines  prove- 
nant de  l'un  et  de  l'autre  mode  fécondatif  ont  donné  des  plants  presque 
identiques,  quand  elles  ont  été  semées  dans  les  mêmes  conditions.  Ces  faits 
me  portent  à  admettre  que,  contrairement  à  l'assertion  de  Sprengel  et 
de  John  Lubbock,  le  mouvement  spontané  est  appelé  à  réaliser  la  fécon- 
dation directe  le  plus  souvent.  Il  est  à  remarquer  que  le  mouvement  pro- 
voqué qui  constitue,  au  profit  des  plantes  douées  de  cette  fonction,  une 
perfection  physiologique  incontestable,  est  le  privilège,  le  plus  souvent,  des 
Dicotylédones  gamopétales,  c'est-à-dire  de  végétaux  élevés  en  organisation, 
lesquels,  grâce  à  ces  conditions  favorables  à  leur  descendance,  peuvent 
facilement  perpétuer,  en  l'accentuant,  leur  supériorité  acquise.  Cette 
observation  sera  applicable  au  cas  du  mouvement  provoqué  des  organes 
femelles. 

»  IIL  Les  plantes  que  j'ai  fait  connaître  comme  douées  d'un  mouve- 
ment auquel  j'ai  donné  le  nom  de  mixte  présentent,  au  point  de  vue  qui 
m'occupe,  une  manière  d'être  spéciale.  Le  mouvement  staminal  provoqué, 
tout  différent  de  celui  qui  existe  dans  les  autres  plantes,  y  a  pour  résultat 
d'exciter  les  étamines  à  s'éloigner  brusquement  du  pistil.  Il  a  pour  résultat 
de  frotter  les  anthères  contre  la  face  inférieure  de  l'abdomen  et  du  thorax 
de  l'insecte  et  par  conséquent  d'en  faciliter  le  transport  sur  les  autres 
plantes.  Le  mouvement  provoqué  vient  donc  en  aide  à  la  fécondation 
croisée.  Quand  les  insectes  sont  éloignés  des  fleurs  au  moyen  de  gazes,  la 
fécondation  directe  seule  peut  se  produire  par  le  rapprochement  vespéral 
des  étamines  autour  de  l'organe  femelle.  Les  observations  et  les  expé- 
riences ont  porté  sur  les  genres  Hetianthemum,  Sparmannia  et  Portulacca. 
Quant  à  la  fécondité,  elle  est  considérablement  augmentée  par  le  croi- 
sement. 

»  Les  plantes  douées  du  mouvement  mixte  auraient  donc,  d'après  ces 
observations,  l'avantage  d'être  le  plus  souvent  croisées  (et  le  sens  du 
mouvement  staminal  augmente  ici  les  chances  de  réalisation  de  ce  mode 
fécondatif),  et,  quand  le  croisement  fait  défaut,  d'être  certainement  aulo- 
fécondées.  Elles  sont  donc,  au  point  de  vue  qui  m'occupe,  et  par  le  fait 
de  la  superposition  des  deux  ordres  de  mouvements,  aussi  bien  pourvues, 
dans  la  lutte  pour  la  vie,  que  les  Synanthérées,  malgré  leur  place  dans  la 
série. 

93. 


(  700  ) 

»  IV.  Pour  ce  qui  concerne  les  mouvements  des  organes  femelles,  les 
recherches  ont  porté  sur  les  genres  Mimiiliis,  Martjnia  et  Tecoma  pourvus 
de  stigmates  bilamellaires  irritables.  Ces  organes  ne  se  contractent  que 
sous  l'influence  d'une  irritation  directe.  Ce  sont  comme  deux  lèvres  tou- 
jours orientées  de  façon  à  lécher  le  pollen  étranger  appliqué  sur  la  tète 
des  insectes  visiteurs  :  elles  paraissent  de  plus  jouir  d'une  sensibilité  spé- 
ciale, car,  après  une  irritation  déterminée  par  une  poudre  inerte,  le  temps 
d'occlusion  des  lèvres  est  manifestement  plus  court  qu'à  la  suite  de  l'appli- 
cation du  pollen  propre  ou  étranger  à  la  plante.  Quand  les  insectes  sont 
écartés,  la  fécondation  directe  ne  se  produit  que  rarement  ou  point  du 
tout  :  lorsque  cette  dernière  est  réalisée  artificiellement,  il  y  a  manifeste- 
ment infériorité  comme  production  des  graines,  et  celles-ci  donnent  des 
végétaux  rabougris.  La  fécondation  croisée,  qui  est,  dans  les  conditions 
normales,  le  plus  fréquemment  réalisée,  donne  au  contraire  à  ces  plantes 
une  fécondité  remarquable.  Ici  le  mouvement  provoqué  est  donc  au  ser- 
vice de  la  fécondation  croisée. 

»  V.  Le  mouvement  stigmalique  spontané  a  été  étudié  dans  le  Passi- 
flora  cœndea,  très-communément  cultivé  en  Provence,  et  dont  les  fleurs 
sont  fréquemment  visitées  par  les  insectes.  L'influence  de  la  fécondation 
croisée  m'a  paru  rester  sans  avantage  appréciable,  et  l'éloignement  des 
insectes  sans  désavantage  sur  la  fécondité  et  le  développement  des  graines. 

M  Eu  somme,  d'après  ces  recherches,  le  mouvement  provoqué  dans 
les  organes,  tant  mâles  que  femelles,  paraît  servir  physiologiquement  à  la 
fécondation  croisée,  tandis  que  le  mouvement  spontané  paraît  destiné  à 
assurer  la  fécondation  directe  dans  des  plantes  qui  ne  tirent  pas  profit  bien 
sensible  du  croisement. 

»  Le  premier  caractérise  le  plus  souvent  des  végétaux  élevés  en  organi- 
sation, le  second  paraît  être  propre  à  des  plantes  moins  haut  placées  dans 
la  série.  » 

MINÉRALOGIE.  —  Reproduction  des  feldspalhs  par  fusion  el  par  maintien  pro- 
longé à  une  température  voisine  de  celle  de  la  fusion.  Note  de  MM.  F. 
FocQUÉ  et  Michel  Lévy,   présentée  par  M.  Daubrée. 

(Commissaires  :  MM.  Daubrée,  H.  Sainte-Claire  Deville,  Des  Cloizeaux). 

«  Nous  avons  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  le  résultat  de  nos 
premiers  travaux  sur  la  reproduction  artificielle  des  feldspaths,  à  l'aide 
d'un  procédé  sensiblement  identique  à  celui  qui   a   donné  naissance    à  la 


(  70'   ) 
cristallisation  des  mêmes  minéraux  clans  les  roches    éruptives  épanchées  à 
haute  température,  sans  intervention  notable  d'éléments  volatils  modifica- 
teurs. 

»  Nous  fondons  au  fourneau  Schlœsing,  dans  un  creuset  de  platine, 
à  une  température  voisine  de  celle  de  la  fusion  du  platine,  soit  des  feld- 
spaths  naturels  porphyrisés,  soit  des  mélanges  artificiels  des  éléments  chi- 
miques qui  les  constituent:  silice  et  alumine  à  l'état  de  précipités  chimiques 
desséchés,  carbonates  de  sonde  et  de  potasse  fondus,  carbonate  de  chaux 
calciné.  Dans  les  deux  modes  d'opérer,  les  résultats  sont  identiques. 

»  De  tous  les  feldspaths,  l'oligoclase  est  le  plus  fusible,  puis  viennent  le 
labrador,  l'albite,  l'orthose  et  le  microcline,  et  enfin  l'aaorthite,  qui  est  le 
plus  réfractaire.  Cet  ordre  de  fusibilité,  qui  est  le  même  pour  les  mélanges 
artificiels,  nous  a  déterminés  à  opérer  d'abord  sur  l'oligoclase,  le  labrador 
et  l'albite;  nos  expériences  sur  l'orthose  et  l'anorthite  ne  sont  pas  encore 
terminées. 

»  Une  foisle mélange  fondu  et  transformé  en  une  matière  homogène  qui, 
par  refroidissement  brusque,  donne  un  verre  isotrope,  nous  le  transpor- 
tons rapidement  sur  un  bec  de  Bunsen  soufflé  par  une  trompe  et  nous  le 
laissons  pendant  quarante-huit  heures  à  une  température  aussi  peu  infé- 
rieure que  possible  à  celle  du  point  de  fusion.  Après  ce  délai,  nous  lais- 
sons refroidir  le  creuset  sans  autre  précaution. 

»  A  l'état  de  fusion,  la  matière  occupait  un  petit  espace,  par  exemple,  le 
quart  de  la  capacité  d'un  creuset  de  lo  grammes;  pendant  le  chauftage  à 
la  trompe,  la  matière  se  boursoufle  généralement  et  forme  un  champi- 
gnon buUeux  et  volumineux,  d'apparence  porcelanique.  On  soupçonne  à 
peine  à  la  loupe  sa  nature  cristalline  ;  mais  l'examen  au  microscope  pola- 
risant, à  lumière  parallèle,  des  plaques  minces  pratiquées  après  sciage  à 
l'archet,  à  différents  niveaux,  permet  de  reconnaître  qu'il  y  a  eu  cristalli- 
sation par  prise  en  masse. 

■»  L'oligoclase  s'est  présenté  à  nous  sous  la  forme  de  petits  cristaux  (mi- 
crolithes)  généralement  très-allongés  (o""'',4  sur  o"™,o3)  et  fibreux  suivant 
pgf,  s'éteignant  parallèlement  à  cette  arête  qui  coïncide  avec  la  normale 
optique  de  l'oligoclase.  La  plupart  de  ces  microlithes  présentent  la  mâcle 
de  l'albite.  Ils  se  groupent  aussi  suivant  la  mâcle  de  Baveno  et  plus  rare- 
ment suivant  celle  de  Carlsbad.  Nous  avons  également  observé  des  cris- 
taux développés  suivant  la  face  g,,  avec  prédominance  de  l'arête  g, h,',  ces 
cristaux,  comme  les  précédents,  présentent  des  stries  très-fines,  suivant  l'a- 
rête pg, . 


(  lo-i.  ) 

»  Les  cristaux  développés  près  de  la  surface  du  culot  sont  très-fins,  très- 
allongés  suivant  pg,  et  groupés  radialement  à  la  façon  des  sphérolithes. 
On  connaît  des  exemples  naturels  d'oligoclase  ainsi  disposé,  précisément 
aux  salbandes  de  certaines  roches  éruptives  (variolite  de  la  Durance,  mi- 
nettes du  Morvan). 

»  Le  labrador  artificiel  est  encore  mieux  cristallisé  que  l'oligoclase;  ses 
cristaux  présentent  avec  la  plus  grande  netteté  la  niâcle  de  l'albite,  souvent 
répétée  plus  de  vingt  fois  dans  un  même  individu.  Ici  l'allongement  a  lieu 
presque  exclusivement  suivant  l'arête /?§•,  et  les  extinctions  dans  cette  zone 
oscillent  entre  zéro  et  3o  degrés;  les  cristaux  de  labrador  se  groupent  en 
sphérolithes  à  la  surface  du  culot  ;  mais  ces  sphérolithes  sont  moins  fibreux 
que  ceux  de  l'oligoclase.  Les  roches  naturelles  présentent  aussi  de  pareils 
sphérolithes  (andésite  ampbibolique  d'Acrotiri-Santorin). 

»  Pour  l'albite,  des  cristaux  semblables  s'observent,  mais  en  moins  grand 
nombre  et  plus  fins,  ce  qui  tient  à  ce  que  nous  avons  opéré  jusqu'à  présent 
dans  des  conditions  de  température  moins  favorables;  mais  les  propriétés 
de  ces  petits  cristaux  sont  tout  aussi  caractéristiques. 

»  En  résumé,  nous  avons  obtenu  les  précédents  feldspaths  dans  des 
conditions  simples  et  assez  voisines  de  la  fusion  purement  ignée,  avec  la 
composition  chimique,  les  propriétés  optiques  et  même  avec  la  structure 
qu'ils  affectent  généralement  dans  un  grand  nombre  de  roches  éruptives. 
L'action  des  gaz  du  fourneau  ou  de  ceux  qui  sont  contenus  dans  les  matières 
préalablement  fondues  n'est  peut-être  pas  négligeable,  ainsi  que  semblent 
l'indiquer  la  production  simultanée  de  petites  plages  d'opale  et  le  bour- 
souflement de  la  matière. 

»  Les  feldspaths  cristallisent  ainsi  avec  tant  de  facilité  qu'on  a  dû  sou- 
vent, dans  les  expériences  de  laboratoire,  les  obtenir  et  les  méconnaître. 
Le  défaut  d'emploi  du  microscope  et  l'incertitude  qui  a  longtemps  régné 
sur  les  propriétés  optiques  des  feldspaths  dans  la  lumière  polarisée  paral- 
lèle expliquent  comment  ils  ont  pu  passer  inaperçus.  La  cristallisation 
facile  des  feldspaths  était  cependant  à  prévoir,  eu  égard  à  leur  extrême 
abondance  dans  les  roches  éruptives  et  aux  conditions  si  variées  dans  les- 
quelles on  les  observe. 

»  Nous  comptons  poursuivre  ces  études,  en  cherchant  à  reproduire  non 
plus  des  feldspaths  simples,  mais  des  associations  de  minéraux  différents, 
et  en  outre  en  faisant  intervenir  des  éléments  volatils.  » 


(  7o3  ) 

MINÉRALOGIE.  —  Sur  deux  échantillons  de  cristaux  naturels  de  sulfate  de  ma- 
gnésie [epsomite]  de  dimensions  remarquables.  Extrait  d'une  lettre  de 
M.  P.  dkRocville  à  M.  Daubrée. 

«  J'ai  l'honneur  de  vous  adresser,  pour  être  placé  sous  les  yeux  de 
l'Académie,  un  échantillon  de  cristaux  naturels  de  sulfate  de  magnési 
(epsomite)  atteignant  la  proportion  déplus  d'un  centimètre.  C'est,  je  crois, 
le  premier  exemple  observé  de  pareilles  dimensions  pour  les  cristaux  na- 
turels de  cette  substance.  J'ai  cru  y  reconnaître  à  première  vue  les  faces  M 
et  les  modifications  h',  g',  a^,  c-. 

»  Ces  cristaux  ont  été  recueillis  dans  une  carrière  de  gypse  triasique  du 
département  de  l'Hérault  ;  ils  tapissent  les  parois  de  la  carrière  sur  une 
surface  très-limitée  et  sur  une  petite  épaisseur;  le  sulfate  y  est  dans  un 
état  constant  de  suintement,  et  forme,  en  se  solidifiant,  un  enduit  luisant 
sur  le  gypse.  La  matière  encroûte  les  outils  au  bout  de  peu  de  temps,  et  les 
cristaux  qui  se  forment  offrent,  ainsi  que  vous  pouvez  en  juger,  une  très- 
belle  transparence. 

»  Le  sulfate  existe-t-il  tout  formé  dans  la  roche  ou,  ce  qui  est  plus  vrai- 
semblable, se  conslitue-t-il  par  voie  de  double  décomposition  (carbonate 
de  magnésie  et  sulfate  de  chaux)  ?  C'est  ce  que  je  ne  saurais  encore  décider. 
Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  un  fait  de  plus  à  ajouter  aux  phénomènes  de  dépôts 
cristallins  actuels,  que  vous  avez  si  bien  mis  en  lumière.  » 

A  4  heures  et  demie,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  5  heures.  D. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  4  novembre  1878. 

Annales  des  Ponts  et  Chaussées,  Mémoires  et  Documents;  octobre  1878. 
Paris,  Duuod,  1878;  in-8°. 

Rapport  sur  les  travaux  du  Conseil  central  de  salubrité  et  des  Conseils  d'ar- 
rondissement du  déparlement  du  Nord  pendant  l'année  1877,  présenté  à 
M.  le  Préfet  du  Nord  ;  par  M.  le  D'^  Pilât;  n°  XXXVL  Lille,  imp.  L.  Da- 
uel,  1878;  in-8°. 


(  7o4  ) 

Association  viticole  de  l'arrondissen  ent  de  Libourne  pour  l'étude  du  Phyl- 
loxéra et  des  moyens  de  le  combattre.  Bulletin  des  travaux;  octobre  1878. 
Liboiirne,  imp.  Dessiaux  et  Constant,  1878;  in-8". 

Le  Scepticisme  scientifique  de  notre  temps;  par  M.  E.-J.  Pérès.  Nîmes, 
typogr.  Clavel-Ballivet,  1878;  in-S". 

Matériaux  pour  ime  étude  préhistorique  de  l'Alsace;  par  MM.  Bleicher  et 
Faudel.  Colmar,  imp.  C.  Decker,  i878;in-8°.  (Présenté  par  M.  Daubrée.) 

Mémoires  de  Physiologie.  Vessie  natatoire.  Torpille  électrique.  Intestin. 
Nerfs  uasculaires;  par  F. -A.  Moreau.  Paris,  G.  Masson,  1877  ;  in-8°. 

Mémoires  pour  sentir  à  l'histoire  des  découvertes  géographiques  et  ethnogra- 
phiques en  Océanie;  par  M.  leD"  E.-T.  Habit.  —  Le  descobriclor.  Godinho  de 
Eredia.  Paris,  imp.  E.  Martinet,  1878;  in-8°.  (Présenté  par  M.  de  Qualre- 
fages.) 

Méthode  d'essai  du  pouvoir  éclairant  et  de  la  bonne  épuration  du  gaz  à  Pari% 
de  MM.  Dumas  et  Recjnault;  par  M.  F.  Le  Blanc.  Paris,  imp.  Boucliard- 
Huzard,  1878;  in-4". 

Actualités  scientifiques  publiées  par  M.  l'abbé  Moigno.  Les  Microbes  orga- 
nisés. Leur  rôle  dans  la  fermentation^  la  putréfaction  et  la  contagion.  — 
L'ozone.  Ce  qu'il  est,  ses  propriétés  physiques  et  chimiques,  etc.  Paris,  librairie 
des  Mondes  et  Gauthier-Villars,    1878;   2  vol.   in-18. 

Note  sur  un  nouveau  genre  d' Orthoptère  fossile  de  ta  famille  des  Phasmiens, 
provenant  des  terrains  supra- houillers  de  Commentry  [Allier)  (Protophasma 
Dumasii);  par  M.  Ch.  Brongniart.  Sans  lieu  ni  date;  br.  in-8°.  (Extrait 
des  Annales  des  Sciences  naturelles.  ) 

Origine  géométrique  et  représentation  géométrique  des  fonctions  elliptiques, 
abéliennes  et  de  transcendantes  d'ordre  supérieur;  par  M.  Yvon  Villarceau. 
Sans  lien  ni  date;   opuscule  in-4°. 

Sur  le  développpement,  en  séries,  des  racines  réelles  des  équations;  par 
M.  YvoN  Villarceau.  Sans  heu  ni  date.  Opuscule  in-4''. 

Recherches  sur  la  quinamine;  par  A.-C.  Oudemans.  Sans  lieu  ni  date; 
br.  in-8.  (Extrait  des  Archives  néerlandaises ,  t.  XIll.) 

Triplice  omaggio  alla  Santità  di  Papa  Pio  IX  nel  suo  giobileo  episropale 
offérto  dalle  Ire  romane  Accademie.  Roma,  typogr.  délia  Pace,  1877;  in-4°- 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES, 


SÉANCE  DU  LUNDI   li  NOVExAlBRE  1878. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉRÎOmCS  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

M.  Lœwt,  en  présentant  à  l'Académie,  au  nom  de  M.  Sléphan  et  au  sien, 
leur  Mémoire  relatif  à  la  détermination  des  deux  différences  de  longitude 
Paris-Marseille  et  Alger-Marseille,  s'exprime  comme  il  suit  : 

«  Les  résultats  généraux  de  ce  double  travail  ont  été  déjà  communiqués 
par  M.  Stéphan,  dans  une  lecture  faite  devant  l'Académie,  le  i6  avril  1877. 

»  La  publication  actuelle  renferme  l'ensemble  de  toutes  les  opérations  : 
les  appareils  astronomiques  et  électro-magnétiques  dont  nous  avons  fait 
usage  y  sont  décrits  d'une  manière  succincte,  mais  néanmoins  suffisante 
pour  l'intelligence  complète  de  notre  procédé;  les  observations  y  sont  rap- 
portées, dans  leur  ordre  chronologique  et  sans  élimination  arbitraire,  avec 
l'enchaînement  des  calcids  de  réduction  auxquels  elles  ont  donné  lieu; 
enfin  nous  insistons  spécialement  sur  la  marche  suivie  pour  évaluer  les 
petites  erreurs,  de  sources  diverses,  qui  peuvent  affecter  chaque  différence 
de  longitude. 

))  Le  soin  que  nous  avons  apporté  à  celte  appréciation  des  erreurs  pro- 
bables pourrait  paraître  superflu,  eu  égard  à  la  concordance  des  résultats 
individuels  obtenus  dans  les  soirées  successives;  mais  cette  concordance 
ne  suffit  pas  pour  caractériser  la  précision  réelle  de  la  moyenne.  Des  obser- 

C.R.,  1S7S,  -i'  Semestre.  {T.  LXXXVII,  N»  £0.)  9^ 


(  loG  ) 
valions  indépendantes,  mais  réitérées  dans  des  conditions  similaires,  peuvent 
présenter  un  accord  remarquable  et  cependant  être  entachées  d'une  erreur 
systématique  considérable  ;  c'est  seulement  après  une  investigation  de 
toutes  les  causes  d'erreur  possibles  et  une  appréciation  rationnelle  de 
leurs  influences  respectives  sur  le  résultat  cherché  que  l'on  possédera  une 
idée  juste  de  la  précision  finalement  obtenue.  Nous  avons  ainsi  trouvé  que 
l'erreur  probable  de  chacune  des  deux  différences  de  longitude  s'élève 
à  ±  o%oi  I .  La  réalité  de  cette  limite  d'exactitude  est  d'ailleurs  corroborée 
par  une  autre  considération. 

»  La  détermination  des  longitudes  Paris-Marseille  et  Alger-Marseille 
fait  partie  d'un  ensemble  d'opérations  plus  complet,  ayant  pour  but  de 
rattacher  le  réseau  géodésique  algérien  au  réseau  français.  J'ai  effectué, 
en  collaboration  avec  M.  le  commandant  d'état-major  Perrier,  la  mesure 
directe  de  la  différence  Paris-Alger,  travail  exposé  dans  un  autre  Mémoire 
que  j'ai  eu  l'honneur  d'offrir  à  l'Académie  dans  la  séance  du  29  juillet 
dernier.  Or,  si  l'on  examine  les  différences  de  longitude  trouvées  d'une 
manière  indépendante  pour  les  trois  sommets  du  triangle  Paris-Mar- 
seille-Alger, on  constate  que  la  fermeture  de  celui-ci  est  presque  parfaite; 
les  petits  écarts  sont  de  l'ordre  des  erreurs  probables  calculées. 

M  Celte  fermeture  des  triangles,  qui  est  loin  d'avoir  été  toujours  réalisée 
d'une  manière  aussi  satisfaisante  dans  les  entreprises  géodésiques  anté- 
rieures ayant  pour  but,  comme  celle-ci,  l'application  de  la  télégraphie  à  la 
détermination  des  longitudes,  constitue  un  gage  sérieux  de  haute  préci- 
sion pour  les  résultats  auxquels  nous  sommes  parvenus. 

»  Le  Mémoire  est  terminé  par  un  court  appendice,  où  nous  indiquons 
la  durée  de  la  transmission  des  signaux  entre  Marseille  et  les  deux  autres 
stations. 

»  L'inégalité  de  vitesse  avec  laquelle  se  transmettent  ces  signaux  par  le 
conducteur  aérien  et  par  le  câble  sous-méditerranéen  est  frappante.  Nous 
avons  trouvé,  en  nombres  ronds,  pour  le  premier  36 000  kilomètres  à  la 
seconde,  et  pour  le  second  4ooo  kilomètres  seulement.  Le  temps  directe- 
ment déterminé  pour  la  durée  de  la  transmission  des  signaux  entre  Paris 
et  Marseille,  c'est-à-dire  pour  une  distance  de  863  kilomètres,  est  de  0^024, 
tandis  que  celle  trouvée  entre  Alger  et  Marseille  par  le  câble  est  presque 
dix  fois  plus  considérable;  elle  est  égale  à  o%233  pour  une  distance 
de  92G  kilomètres.  Ce  second  nombre  n'exprime  évidemment  que  le  temps 
de  la  charge  pour  arriver  dans  les  deux  extrémités  du  câble  à  Marseille,  à 
Alger,  à  un  même  potentiel  électrique. 


(  707  ) 

»  Des  recherches  viennent  d'être  faites  en  Allemagne  par  M.  le  D''  Al- 
brecht,  au  nom  de  l'Institut  géodésique  de  Prusse,  pour  déterminer  la 
vitesse  de  rélectricité  et  la  vitesse  relative  de  la  transmission  des  signaux 
par  les  conducteurs  aériens  et  par  les  câbles  souterrains.  Les  résultats 
trouvés  par  les  géodésiens  allemands  concordent  d'une  manière  complète 
avec  les  valeurs  relatives  trouvées  par  nous  il  y  a  déjà  quatre  ans.  Nos  expé- 
riences ont  été  faites,  comme  nous  venons  de  l'indiquer,  pour  le  câble 
sous-méditerranéen,  sur  une  longueur  de  926  kilomètres,  plus  grande  de 
33  kilomètres  que  celle  du  câble  souterrain  allemand,  et  pour  les  fils 
aériens  nous  avons  opéré  sur  une  distance  de  863  kilomètres,  c'est-à-dire 
27  kilomètres  de  plus  qu'en  Allemagne.  En  tenant  compte  de  ces  petites 
différences  et  en  appliquant  les  corrections  correspondantes,  on  arriva  à 
un  accord  presque  parfait.  Les  deux  valeurs  pour  la  vitesse  de  transmission 
par  les  conducteurs  aériens  ne  diffèrent  que  de  o%ooi,  et  la  différence  entre 
celles  qu'on  a  obtenues  pour  le  câble  souterrain  et  sous-méditerranéen 
n'atteint  pas  o',oo2. 

»  Cet  accord  extraordinaire  porterait  à  conclure  que  l'état  d'installation, 
de  conservation  et  de  conductibilité  des  fils  télégraphiques  et  des  appareils 
dans  les  deux  pays  conduit  à  des  effets  électriques  identiques.  Mais  je  ne 
connais  pas  encore  les  détails  des  travaux  de  M.  le  D'^  Albrechf,  qui,  dans 
une  publication  faite  en  octobre  dernier,  a  indiqué  seulement  les  résultats 
généraux  de  ses  recherches.  Il  est  donc  impossible  de  préciser  aujourd'hui 
si  cet  accord  exceptionnel  est  purement  accidentel  ou  s'il  est  un  résultat 
forcé  des  conditions  inhérentes  au  problème.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  pro- 
cédés que  nous  avons  employés  et  les  circonstances  dans  lesquelles  nous 
avons  opéré  étant  bien  définis,  nous  espérons  que  les  chiffres  fournis  dans 
le  Mémoire  ne  seront  pas  sans  intérêt  pour  les  physiciens  qui  étudieront 
de  nouveau  la  question  délicate  de  la  prorogation  des  courants  galvaniques 
à  travers  les  conducteurs,  question  qui  a  déjà  donné  lieu  à  tant  de  recher- 
ches importantes  depuis  qu'elle  a  été  traitée  d'une  manière  si  remarquable 
par  notre  confrère  M.  Fizeau  et  par  M.  Gounelle.  » 


OPTIQUE  PHYSIOLOGIQUE.  —  Sur  la  vision  des  couleurs,  et  particulièrement  de 
l'influence  exercée  sur  la  vision  d'objets  colorés  qui  se  meuvent  circulairement, 
quand  on  les  observe  comparativement  avec  des  corps  en  repos  identiques  aux 
premiers.  (Deuxième  Extrait  de  l'Opuscule  de  M.  E.  Chevreul.) 

«  La  première  partie  de  cet  Opuscule  est   relative  à  une  série  de  re- 

94- 


{  7o8) 
cherches  purement  expérimentales,  exécutées  avec  l'intention  de  m'éclairer 
sur  ce  qu'il  faut  penser  de  l'hypothèse  appelée ^'ou;?5f-/ie/;»/io/<:,  parM.Holm- 
gren,  professeur  de  Physiologie  à  l'Université  d'Upsal,  Suivant  cette  hypo- 
thèse, il  existerait  trois  couleurs  fondamentales  :  le  wuge,  le  vert  et  le  violet; 
le  jaune  serait  composé  de  rouge  et  de  vert,  et  le  bleu  de  vert  et  de  violet. 

»  Personne  plus  que  moi  n'avait  intérêt  à  savoir  la  vérité,  car  toutes 
mes  recherclies  sur  la  vision  des  couleurs  et  sur  la  distinction  des  trois 
contrastes  seraient  erronées  si  l'hypothèse  était  vraie,  et,  conséquem- 
nient,  l'opinion  de  Newton  sur  la  composition  de  la  lumière  blanche,  et 
l'interprétation  donnée  par  Arago  relativement  à  l'analyse  de  la  lumière 
et  à  sa  synthèse  opérée  par  son  polariscope,  relativement  aux  couleurs  mu- 
tuellement complémentaires;  en  outre,  toutes  les  recherches  qui  n'ont  pas 
cessé  de  m'occuper  durant  plus  de  cinquante-deux  ans  seraient  inexactes, 
puisque  l'interprétation  des  trois  contrastes  de  couleurs  est  conforme  à  la 
composition  de  la  lumière,  d'après  Newton,  composition  admise  par  Arago. 

»  A  ma  connaissance,  ma  loi  du  cotitrasle  simultané  n'a  été  attaquée  que 
par  M.  Plateau  (');  mais  j'ai  démontré  que,  pour  juger  ce  contraste,  il 
avait  réduit  les  couleurs  juxtaposées  à  des  zones  tellement  étroites,  qu'elles 
présentaient  le  mélange  des  couleurs  à  la  distance  où  M.  Plateau  les  voyait. 

))  Quanta  mes  cercles  chromatiques,  ils  ont  été  considérés,  par  M.Gruyer, 
comme  nuisibles  aux  arts  de  la  tapisserie  des  Gobelins.  Je  me  borne  à  rap- 
peler ma  réponse  à  cette  allégation,  réponse  imprimée  dans  les  Comptes 
rendus  (*). 

»  11  n'est  peut-être  pas  superflu  de  rappeler  ici  que  l'étranger  s'occupe 
sérieusement  de  la  disposition  des  yeux  à  bien  voir  les  couleurs,  lorsqu'il 
s'agit  de  recevoir  des  personnes  demandant  à  entrer  dans  la  marine  de  l'État 
et  dans  l'administration  des  chemins  de  fer.  Une  loi  existe  en  Suède,  depuis 
deux  ans,  pour  éviter  de  recevoir  des  hommes  incapables  de  voiries  cou- 
leurs des  signaux,  en  exigeant  d'eux  un  certificat  officiel  attestant  qu'ils  les 
voient  bien.  J'ajoute  qu'en  France  le  D'  Favre  se  livre  à  des  examens  ana- 
logues pour  l'administration  du  chemin  de  fer  de  Lyon  à  Marseille. 

»  Je  ne  puis  être  étonné  de  cet  état  de  choses  après  avoir  écrit,  dans  le 
livre  De  la  loi  du  contraste  simultané  des  couleurs,  la  phrase  citée  dans  le 
Compte  rendu  de  la  séance  du  22  de  juillet  1878,  relative  à  l'examen  ocu- 
laire auquel  je  soumettais,  déjà  avant  i835,  les  teinturiers  désireux  d'entrer 
dans  l'aleher  des  Gobelins  (voir  la  p.  i3o). 


(')  Comptes  rendus,  2  de  novembre  i863,  t.  LVII,  p.  713,  et  t.  LYIII,  p.  101, 
(')  Comptes  rendus,  22  d'octobre  1872,  t.  LXXV. 


(  7^'9  ) 

§  I.  —  FUion  des  couleurs  inatèrictlcs  en  moui'cment. 

M  Exposons  maintenant  les  expériences  dont  l'objet  est  de  savoir  si  l'hy- 
pothèse de  jou/i(/-/(e/m/io//:  doit  faire  rejeter  la  composition  de  la  lumière 
blanche  admise  par  Newton.  Je  préviens,  avant  tout,  qu'il  s'agit  ici  d'exa- 
miner des  cas  qui  ne  l'ont  point  été  par  les  partisans  de  l'hypothèse;  ce  sont, 
à  savoir,  les  phénomènes  continus  de  la  vision  des  couleurs  en  mouvement 
rotatif,  depuis  l'extrême  vitesse  jusqu'à  la  cessation  du  mouvement. 

»  Evidemment,  en  imaginant  de  recourir  à  un  disque  en  mouvement 
rotatif  sur  lequel  des  couleurs  se  trouvaient,  c'était  un  moyen  de  recon- 
naître la  couleur  que  les  matières  colorées  mélangées  seraient  capables  de 
produire.  Mais,  pour  que  ce  but  fût  atteint,  ne  fallait-il  pas  avoir  la  cer- 
titude que  toutes  les  couleurs  conserveraient  entre  elles  la  même  aptitude 
à  agir  sur  la  rétine,  indépendamment  de  la  vitesse.  Eh  bien,  ces  expé- 
riences n'ayant  point  été  faites,  j'ai  cru  indispensable  de  les  exécuter  et 
de  déterminer  préalablement  les  couleurs  des  mélanges  au  moyen  des  types 
de  mes  cercles  chromatiques.  Ce  sont  ces  expériences  qui  composent  la  pre- 
mière partie  de  mon  Opuscule,  et  dont  je  vais  présenter  les  résultats  prin- 
cipaux. 

»  Le  blanc,  le  noir  et  le  gris,  puis  toutes  les  couleurs  principales,  ont 
été  soumis  isolément  au  mouvement  rotatif,  et  toujours  observés  compa- 
rativement avec  leurs  identiques  respectifs  en  repos;  puis,  toutes  les  cou- 
leurs ont  été  associées,  d'abord  chacune  avec  le  blanc,  le  noir  et  le  gris, 
puis  entre  elles. 

»  De  plus,  il  ne  faut  pas  oublier  que  tous  les  phénomènes  visibles  ont 
été  ramenés  autant  que  possible  aux  types  des  cercles  chromatiques. 

»  Cette  multitude  d'expériences  m'a  conduit  à  des  propositions  générales 
que  je  vais  énoncer  dans  les  paragraphes  suivants,  après  avoir  donné  une 
idée  précise  de  l'idée  qu'on  doit  se  faire,  toujours  d'après  l'expérience,  de 
la  vision  des  couleurs  matérielles  en  mouvement  rotatif. 

»  Il  est  indispensable  de  rappeler  l'existence  de  deux  principes  généraux 
dans  l'histoire  de  la  vision  des  couleurs,  le  principe  de  leur  mélange  et  le 
principe  de  leur  contraste. 

»  1.  Principe  de  mélange  des  couleurs.  — En  comptant  avec  les  artistes 
trois  couleurs  simples,  le  rouge,  le  jaune  et  le  tdeu,  on  compte  trois  cou- 
leurs binaires  :  Vor-angé,  formé  de  rouge  et  de  jaune,  le  vert,  formé  de  jaune 
et  de  bleu,  et  le  violet,  formé  de  bleu  et  de  rouge. 

»  On  admet  que  des  proportions  convenables  des  trois  couleurs  sim- 


(  7'o  ) 
pies  produisent  zéro  couleur,  c'est-à-dire  de  la  lumière  blanche,  si  ce  sont 
des  mélanges  de  rayons  lumineux,  et  du  blanc,  du  gris  et  même  du  noir  si 
ce  sont  des  couleurs  matérielles. 

»  2.  Principe  du  contraste  des  couleurs,  —  Il  est  diamétralement  opposé 
auprincipe  du  mélange  ;  il  n'existe  qu'à  la  condition  que  les  couleurs  soient 
séparées  et  parfaitement  distinctes  à  la  vue;  c'est  à  partir  de  leur  ligne  de 
juxtaposition  mutuelle  que  la  différence  des  couleurs  est  plus  grande;  et, 
comme  je  l'ai  prouvé,  elles  perdent  en  partie  au  moins  ce  qu'elles  ont  d'i- 
dentique, proposition  qui  revient  à  dire  que  leur  modification  est  pro- 
duite sur  la  vue  comme  si  la  complémentaire  de  l'une  des  couleurs  s'ajou- 
tait à  l'autre. 

»  Quel  a  été  le  résultat  de  l'observation  de  la  vision  de  cercles  rotatifs 
partagés  en  deux  moitiés  par  une  ligne  diamétrale,  l'une  des  moitiés  étant 
blanche  et  l'autre  noire,  grise  ou  d'une  couleur  quelconque? 

»  Le  résultat  a  été  le  mélange  uniforme  de  ce  qui  était  visible  sur  les 
deux  moitiés,  conformément  au  principe  du  mélange  des  couleurs. 

■a  Enfin,  quand  le  mouvement  était  réduit  au  maximum  de  i5o  à  120  et 
au  minimum  à  60  tours  par  minute,  alors  le  mélange  commençait  à  se  dé- 
faire, et,  si  une  moitié  du  cercle  était  blanche  et  l'autre  d'une  couleur  a, 
la  moitié  blanche  présentait  la  complémentaire  c  de  a  ;  dans  cette  condition 
de  mouvement,  le  cercle  offrait  donc  à  l'œil  deux  couleurs  mutuellement 
complémentaires,  conformément  au  deuxième  principe,  le  principe  du 
contraste  des  couleurs. 

»  Ainsi,  entre  mes  mains,  et  d'après  le  principe  fondamental  de  la  mé- 
thode a  posteriori  expérimentale,  le  même  appareil  peut  donc  servira  dé- 
montrer les  deux  principes  diamétralement  opposés  de  la  vision  des 
couleurs. 

»  Ajoutons  qu'entre  les  deux  extrêmes  de  phénomènes  il  en  est  d'in- 
termédiaires extrêmement  intéressants,  comme  on  va  le  voir,  et  qu'on  ne 
pouvait  pas  plus  prévoir  que  l'apparition  sur  un  carton  blanc  de  la  com- 
plémentaire c  d'une  couleur  a,  soumise  à  un  mouvement  de  rotation 
d'une  vitesse  convenable. 

§  II.  —  Des  variations  de  ton  d'après  la  clarté  du  jour. 

»  On  aurait  une  idée  fort  imparfaite  de  la  vision  des  couleurs  matérielles 
en  mouvement  de  rotation  en  se  bornant  à  l'étude  des  phénomènes  ren- 
trant dans  le  principe  du  mélange  des  couleurs,  produits  par  les  vitesses  les 
plus  grandes,    et  ceux  qui  le  sont  par  des  vitesses  comprises  entre  160 


(  71'   ) 
et  60  tours  par  minute,  phénomènes  qui  rentrent  dans  le  principe  du  con- 
traste des  couleurs.  La   raison   en    est  que  des  phénomènes   nouveaux  se 
manifestent  par  des  mouvements  de  rotation  intermédiaire  entre  les  deux 
extrêmes. 

»  Rien  de  plus  instructif  que  la  diversité  des  résultats  que  l'on  peut 
observer  entre  le  noir  de  fumée  non  calcine,  associé  au  blanc  à  étendue 
égale,  et  le  rwir  dejumée  calciné,  associé  au  même  blanc  ;  mais  n'exagérons 
rien,  les  différences  ne  sont  pas  grandes  :  elles  ne  concernent  que  des  dif- 
férences de  ton,  et,  heureusement,  on  observe  en  même  temps  que  ces  dif- 
férences ont  un  accord  parfait  entre  les  cercles  rotatifs,  eu  égard  à  des 
phénomènes  d'une  importance  que  je  ne  crois  pas  exagérer  en  la  qualifiant 
de  majeure.  Quant  aux  différences  de  ton,  elles  me  paraissent  dépendre  seu- 
lement de  la  clarté  du  jour  où  on  les  observe. 

»  A  la  clarté  du  jour  la  plus  vive,  sans  être  celle  du  rayon  de  soleil,  les 
résultats  ont  été  les  suivants  : 


Noir  de  fumée  non  calciné moitié 

Blanc moitié 

\. Mouvement)  „  .  ,,   ,  ,  , 

.,       ]  Grislecerementverdutre,ton4 
rapide. .  ) 

i  Couleur  au-dessous  du  ton  i 
Couleurs  séparées  : 
Noir,  plus  haut  quelenorme. 
>,  Blajic,  teinté  dejaune  orangé. 


Noir  de  fumée  calciné moitié 

Blanc moitié 

\.  Mouvement  ]  _   .   ,,  ,    „ 

}  Gris  bleuâtre,  ton  4 1 5. 
rapide.  ,  ) 

i  Couleur  au-dessous  du  ton  i. 
Noir,  plusliaut  nue  le  norme. 
Blanc,  teinte  de  laune  plus 
ralenti..   \        ,,  .  , .  ,  , 

décidément  orange  que  le 

précédent. 


»  Par  une  journée  très-sombre,  les  résultats  ont  été  différents 


Noir  de  fumée  non  calciné moitié 

Blanc moitié 

\, Mouvement  ]  Gris    légèrement     jaunâtre, 

rapide. .  \       ton  6 . 

2.  Mouvement  ] 

Au-dessous  du  ton  i. 


Noir  de  fumée  calciné moitié 

Blanc moitié 

\, Mouvement  rapide...  Gris  bleuâtre,  ton  4. 
1. Mouvement  ralenti...  Au-dessous  du  ton  i. 


ralenti. . 
»  En  définitive,  par  un  mouvement  rapide  : 

Le  noir  de  fumée  non  calciné  donne  un  gris  jaunâtre,  ton  4- 


Par  un  temps  clair. . 
Par  un  temps  sombre. 


Le  noir  de  fumée  calciné  donne  un  gris  bleuâtre,  ton  4,5. 

Le  noir  de  fumée  non  calciné  donne  un  gris  légèrement  jaunâtre,  ton  6 . 

Le  noir  de  fumée  calciné  donne  un  gris  normal,  ton  4. 


§  in.  —  Des  différences  de  ton  et  de  couleur  d'après  la  diversité  des  vitesses, 
depuis  la  plus  grande  jusqu'au  repos. 

»  Certes,  un  des  faits  généraux  les  plus  remarquables  de  ces  recherches 


(    7'2    ) 

est  celui  que  présente  le  blanc  associé  à  des  étendues  superficielles  égales 
de  noir,  de  gris  normal  et  de  verts  foncés. 

»  Pour  fixer  les  idées,  on  peut  distinguer  la  durée  du  phénomène  pour 
chaque  expérience  en  trois  phases  : 

»  Première  phase.  —  Elle  commence  à  l'extrême  vitesse  de  rotation,  et 
l'observateur  doit  fixer  la  couleur  du  mélange  et  l'élévation  de  son  ton. 

»  Il  arrive,  pour  les  associations  précitées,  que  le  ton  s'abaisse  jusqu'au 
premier  ton  et  même  au-dessous  sans  cesser  de  paraître  homogène  à  l'œil. 
Le  minimum  de  ton  est  la  fin  de  la  première  phase. 

»  Deuxième  phase.  —  Elle  commence  à  l'apparition  d'une  moire,  qui  est  le 
commencement  de  la  séparation  des  couleurs.  Elle  finit  avec  la  sépara-tion 
des  couleurs  l'une  de  l'autre. 

»  Troisième  phase.  —  Les  couleurs  sont  nettement  séparées,  et  c'est  l'oc- 
casion de  faire  remarquer  que  les  noirs  matériels  ont,  à  l'instar  du  bleu,  une 
complémentaire  orangée,  résultat  conforme  au  dicton  des  teinturiers  :  que  le 
noir  est  un  bleu  foncé  et  le  bleu  un  noir  clair,  dicton  que  j'ai  cité  plus  d'une 
fois  à  l'Académie. 

»  Les  verts  foncés  du  1 5  au  18  ton  sont  dans  le  cas  du  noir  par  le  fait  de 
leur  association  avec  le  blanc. 

»  Rien  ne  faisait  prévoir  qu'une  étoffe  teinte  auxGobelins,  vert  Ion  i5 
associé  au  blanc,  donnerait  un  vert  rabattu  à  -j^  de  noir  ton  3,  et  descen- 
drait au  ton  I,  et,  fait  encore  imprévu,  que,  le  mouvement  diminuant,  le 
vert,  en  perdant  du  jaune,  bleuirait,  si  le  temps  était  Irès-clair,  sans  pour- 
tant que  le  Soleil  frappât  la  couleur,  et  que,  le  jaune  se  manifestant  plus 
tard,  on  obtiendrait  enfin  un  contraste  entre  un  vert  ton  12  et  un  rouge 
ton  1,3. 

»  Un  vert  ton  5,  associé  au  blanc,  donne  un  vert  légèrement  rabattu 
ton  2,  5,  qui  descend  au-dessous  du  ton  i,  et  enfin  un  contraste,  vert  ton  4 
et  rouge  ion  2. 

»  Les  observations  sur  les  phénomènes  du  vert  associé  au  blanc,  y  com- 
pris les  feuilles  vertes  des  pivoines  et  des  figuiers,  soumis  au  mouvement  ro- 
tafif,  sont  nombreuses,  non-seulement  l'abaissement  du  ton,  mais  des  phé- 
nomènes apparaissant  postérieurement.  Par  exemple,  le  Soleil  abaisse  le  ton 
du  jaune  sert  de  la  feuille  de  figuier  en  repos,  et,  quand  elle  subit  le  mou- 
vement rotatif  et  que  les  couleurs  se  séparent,  du  violâtre  apparaît  encore, 
plus  tard  du  jaune  se  manifeste,  et  enfin  contraste 

De  jaune  veil tnti   i  n 

De  violet  roii(;c Ion    i . 

»  Des  faits  nombreux  et  imprévus,  outre   les  précédents,  sont  encore 


(  7'M 
compris  dans  la  |)remière  Partie  de  l'Opuscule  ;  mais  je  ne  pourrais  en 
parler  sans  des  détails  que  le  règlement  des  Comptes  rendus  interdit  :  je  me 
borne  à  faire  remarquer,  pour  que  cette  seconde  Note  échappe  au  reproche 
de  la  brièveté  ou  pour  prévenir  la  critique  de  l'excès  des  détails  dans  cette 
première  Partie,  que,  sans  ces  détails,  les  faits  nouveaux  composant  la 
seconde  Partie  de  l'Opuscule  n'eussent  pas  été  appréciés,  et  l'expression 
précise  et  exacte  du  contraste  simultané  de  couleur  et  de  ton,  aussi  bien  que 
ceWe  au  contraste  successif  Q\.  au  contraste  mixte,  exaiimnés,  au  point  de  vue 
statique  et  au  point  de  vue  dynamique,  eût  été  impossible.  » 


THERMODYNAMIQUE.  —  Sur  la  dilatation  des  corps  échauffés  et  sur  les  pressions 
qu'ils  exercent.  Note  de  M.  de  Saint- Venant. 

«  Les  Communications  de  M.  Maurice  Lévy,  des  ^3  et  3o  septembre 
1878  [Comptes  rendus,  p.  449>  4'56),  sur  une  loi  relative  à  la  dilatation  des 
corps  et  sur  l'action  moléculaire  dans  ses  rapports  avec  la  température, 
ont  attiré  l'attention  des  savants,  et  ont  été  spécialement,  de  la  part  de 
M.  Weber,  le  7  octobre  (p.  517),  et  de  M.  Bollzmann,  le  22  (p.  SgS), 
l'objet  de  remarques  auxquelles  M.  Lévy  a  répondu  les  1 4  et  28  du  même 
mois  (p.  554,  649),  ainsi  que  le  4  novembre  (p.  676). 

»  Je  pense  que,  pour  arriver  en  pareille  matière  à  des  conséquences 
sûres,  il  y  aurait  nécessité  de  prendre  en  considération,  au  lieu  de  les  re- 
garder comme  négligeables,  des  éléments  analytiques  qui  sont  du  second 
ordre  pour  la  grandeur  habituelle,  mais  qui  subsistent  à  l'exclusion  de 
ceux  du  premier  ordre,  en  sorte  qu'ils  sont  ici  d'une  importance  souve- 
raine, comme  je  crois  l'avoir  démontré  dans  une  Note  du  o  janvier  1876, 
intitulée  :  De  la  manière  dont  les  vibrations  calorifujues  dilatent  les  corps,  et 
déjà  vers  la  fin  d'une  Communication  faite  à  la  Société  Philomathique  le 
20  octobre  i855. 

))  Je  disais  dans  cet  écrit,  inséré  à  un  Recueil  peu  répandu  : 

n  Reste  à  expliquer,  par  des  vibrations  aiomiques,  si  la  chaleur  n'est  pas  autre  chose,  les 
dilatations  produites  dans  les  corps  par  réchauffement;  cela  est  facile  si  l'on  attribue  à  l'ac- 
tion entre  atomes  une  loi  en  rapport  avec  tous  les  faits,  ou  si  l'on  admet  que  leur  répulsion 
(positive  ou  négative)  croît  habituellement  plus  vite  quand  les  distances  diminuent  qu'elle 
ne  décroît  quand  les  distances  augmentent  à  partir  d'une  même  grandeur;  ce  qui  revient  à 
regarder  le  coefficient  différentiel  du  second  ordre  de  cette  répulsion,  pi  is  pai'  rapport  à  la  dis- 
tance, comme  étant  habituellenient  i,osilif.  » 

C.  R.,  1878,  1'  Semestre.  (T.  LX.XXV1I,  N"  20.)  ,  qS 


(  7'4  ) 

»  En  effet,  dans  un  système  réduit  à  deux  atonies  en  vibration,  la  moyenne, 
prise  par  rapport  au  temps,  des  distances  où  ils  se  seront  trouvés  succes- 
sivement l'un  de  l'autre,  aura  été  ainsi  forcément  plus  grande  que  la  dis- 
tance d'équilibre  ou  de  changement  de  signe  de  l'action,  vu  la  résistance 
moyenne  plus  considérable  de  ces  deux  atomes  au  rapprochement  qu'à 
l'écartement.  D'où  l'on  peut  conclure,  en  considérant  un  ensemble  molécu- 
laire, que  les  vibrations  calorifiques,  tout  en  pouvant  affecter  en  sens  diffé- 
rents les  couples  consécutifs  à  chaque  instant,  ont  pour  effet  d'augmenter, 
pour  tous,  l'écartement  moyen,  et,  par  suite,  d'accroître  les  dimensions 
visibles  et  mesurables,  ou  de  dilater  les  corps. 

»  Je  continuais: 

0  On  voit  ainsi  que,  si  l'on  veut  ramener  mathématiquement  les  lois  de  la  chaleur  îi  celles 
des  actions  atomiques,  il  faut  tenir  compte,  dans  le  calcul,  des  quantités  ou  termes  du  se- 
cond ordre  dés  développements  de  l'action  atomique  développée  par  de  petits  changements 
des  distances  des  atomes,  ou  de  la  courbure  de  la  ligne  qui  figure  sa  loi.  » 

»  J'ajoutais  (i855)  que,  comme  cette  ligne  courbe  a  nécessairement, 
pour  certaines  distances  plus  grandes  que  celle  d'équilibre,  une  inflexion 
au  delà  de  laquelle  la  courbure  change  de  sens  (ce  qui  explique  les  rup- 
tures, peut-être  même  les  liquéfactions),  on  peut  s'expliquer  comment,  aux 
abords  du  passage  de  l'état  solide  à  l'état  liquide  ou  réciproquement,  la 
communication  d'une  quantité  de  chaleur  nouvelle  produit  quelquefois 
une  contraction  au  lieu  d'une  dilatation  :  dans  l'eau,  par  exemple,  comme 
le  rappelle  M.  Boitzmann. 

»  2.  J'ai  lâché,  dans  la  Note  de  1876,  d'appliquer  à  cela  le  calcul. 

»  En  considérant  deux  atomes  qiù  exercent  l'un  sur  l'autre  une  action 
/{r),  action  tantôt  répulsive,  tantôt  attractive,  selon  la  grandeur  de  leur 
distance  mutuelle  /',  et  dont  l'un,  pour  plus  de  clarté,  est  supposé  immo- 
bile, puis  en  prenant  pour  inconnue  le  petit  excédant 

^  =  r—  To 

de  leur  distance  r  au  temps  l  sur  celle  d'équilibre  Vq,  en  sorte  que 

y('o)  =  o, 

on  a  une  équation  différentielle 


(  7-5  ) 
»  Si  l'on  ne  conserve  que  le  terme  v/'  (tq)  du  développement,  l'intégrale 
donne,  en  faisant 

(2)  _A_:=_a-     et    -(pourf  =  0,  v  =  o)  =  f„, 
un  mouvement  simplement  pendulaire 

(3)  t  =  -  sinrîiî. 


»  Alors  la  moyenne  --   |     rdt  des  distances,  pour  un  ou  plusieurs  temps 

périodiques  ^—>  est  simplement  égale  à  la   distance  d'équilibre   r„,  et  l'on 
n'obtient  aucune  dilatation  du  système  des  deux  atomes. 

»  Mais  il  en  est  autrement  si  l'on  tient  compte  des  termes  qui  suivent, 
dont  il  suffit  de  considérer  celui  qui  est  affecté  à  la  fois  du  carré  de  la 
course  t  et  de  la  dérivée  seconde  de  la  répulsion  atomique  spécifiée  pour  la 
situation  /•  =  r^.  On  voit  alors  que  la  distance  moyenne,  pour  un  temps  —, 
diffère  de  cette  dernière  distance  et  l'excède  siy"(r„)  est  positif.  L'excès 
obtenu,  ou  la  dilatation  produite  parle  mouvement,  est  en  raison  directe, 
non-seulement  de  l'énergie — ^  de  ce  mouvement  (énergie  tant  potentielle 
qu'actuelle,  constamment  et  justement  égale  à  l'énergie  actuelle  au  passage 
par  l'état  d'équilibre  /•  =  j;,  où  la  vitesse  est  Vg),  mais  encore  de  la  dérivée 
seconde  y'(r„),  et  est  en  raison  inverse  du  carré  de  la  dérivée  première 

»  3.  Si,  au  lieu  de  chercher  ainsi  la  dilatation  que  la  vibration  donne 
à  ce  système  de  deux  points  dont  un  est  libre,  on  désire  se  faire  quelque 
idée  de  la  pression  qu'un  ensemble  atomique,  tel  qu'un  corps  ou  une  por- 
tion de  corps,  peut  exercer,  par  cela  seul  qu'il  vibre,  sur  son  enveloppe 
supposée  rigide,  ou  plus  généralement  sur  ce  qui  l'entoure,  on  n'a  qu'à 
supposer  qu'un  seul  point  matériel  se  meut  entre  deux  points  immobiles 
situés  à  une  distance  fixe  2rg  l'un  de  l'autre,  et  qui  exercent  sur  lui  deux 


(')  On  est  arrivé  simplement  à  ce  résultat  de  1876  par  une  méthode  d'approximations 
successives  pouvant  être  poussée  aussi  loin  qu'on  veut,  et  que  M.  Roiissinesq  m'a  engagé  à 
employer  de  préférence  à  une  intégration  compliquée  par  fonction  elliptique  qui  en  aurait 
masqué  la  loi,  et  qui  d'ailleurs,  elle-même,  n'eût  offert  toujours  qu'une  approximation,  vu  la 
nécessité  de  se  borner  à  deux  ou  trois  termes  du  dernier  membre  de  l'équation  (i). 

95.. 


(7.G) 
répulsions  opposées  (positives  ou  négatives) 

(4)  yK+o=y('-o)  +  ^/'('-o)  +  i/"(o  +  -, 

(5)  /(/o-  0  =/('•„)  -  v"('o)  +  ^V"('o)  +  •••• 

On  aura,  en  prenant  la  différence,  une  équation  de  son  mouvement  telle 
que 

(6)  5  =  ^^^'^'-o)+-- 

»  En  faisant  ^/'{ro)  =  —  a-  et  en  négligeant  les  termes  non  écrits,  qui 
dans  l'équation  (6)  ne  sont  que  des  ordres  troisième,  cinqniènie,  , . . ,  on  a 
un  mouvement  pendulaire 

(7)  .=  '-^sma'L 

»  Il  n'est  pas  question  de  dilatation  dans  un  pareil  système  de  trois 
points,  dont  les  deux  extrêmes  sont  fixes;  mais  le  point  mobile  exerce  sur 
chacun  de  ccnx-ci  une  réaction  ou  pression  (4)  ou  (5)  qni  est  celle  dont 
je  suppose  qu'on  désire  connaître  la  valenr  moyenne /j.  Ponr  l'obtenir, 
remplaçons  dans  le  développement  de  l'une  ou  l'autre  de  ces  réactions, 
/(''u  -T-  •)  pai'  exemple,  t  par  la  valeur  (7)  -sin^V.  Il  vient 

La  valeur  moyenne  de  sina'i  étant  nulle,  et  celle  de 

asin^rt'i  =  I  —  cos  2  a't 


étant  =  I  entre  les  limites  ^  =0  et  /  =  -,'5  si  l'on  remplace,  en  outre,  dans 
le  dernier  terme  écrit,  a'- par  —  2j'{i-o),  il  vient,  pour  la  pression  moyenne 
exercée  par  la  masse  élémentaire  vibrante  sur  son  enveloppe, 


(8)  p=J{i\)---~,-^.--, 


4/'i>-.)  2 


résultat  dont  le  second  terme  est  positif  si  la  dérivée /"(/o)  est  positive, 
car  la  dérivée/' (/'o)  = est  essentiellement  négative  ('). 


']  Cette  sorte  de  considération,  avec  mise  en  comjite,  con)mc  il  est  fait  ici,  des  dcrivées 


(  7'7  ) 

»  On  voit  que,  tant  sous  le  rapport  de  la  dilatation  d'un  système  libre, 
réduit  ainsi  à  deux  ou  trois  points,  que  sous  celui  de  la  pression  qu'il 
exerce  s'il  est  contenu  ou  simplement  entouré,  l'effet  des  vibrations  dé- 
pend de  la  dérivée  seconde  de  la  fonction  qui  exprime  l'intensité  de  ces 
actions  atomiques  en  fonction  des  distances  où  elles  s'exercent. 

»   4.  Ces  résultats  seront-ils  détruits  par  des  compensations  mutuelles 

si,  au  lieu  de  deux  ou  trois  atomes,  on  considère  un  corps  se  composant 

d'une  multitude  d'atomes?  Nullement.  On  peut  même  voir  facilement  que 

de  nouveaux  termes  du  second  degré,  dus  alors  aux  dérivées  premières 

y(r),  viendront  s'ajouter  à  ce  qui  vient  des  dérivées  secondes /"(/'). 

»  En  effet,  les  distances  nouvelles  r  =  Tq  +  ^  des  atomes  deux  à  deux 
sont  alors  les  racines  carrées  de  sommes  des  trois  carrés  de  leurs  projec- 
tions siu'  trois  axes  des  oc,  y,  z.  On  sait  que,  dans  le  calcul  du  potentiel  ou 
de  l'énergie  des  actions  moléculaires,  il  faut  absolument,  en  développant 
ces  racines  ou  ces  puissances  j,  comme  ont  fait  Green  et  M.  Neumann, 
dont  j'ai  été  dans  le  cas  de  généraliser  le  procédé  ('),  tenir  compte  de 
trois  termes  polynômes  des  développements,  dont  le  premier  se  réduit  à  r^. 
Il  en  résulte,  comme  l'a  fait  voir  M.  Boussinesq  dans  un  Mémoire  trop  peu 
remarqué  (-),  qu'il  subsiste,  dans  l'évaluation  de  la  moyenne  de  l'augmen- 
tation i  =  /•  —  /'„  de  la  distance  de  deux  atomes  d'un  corps,  des  termes 
proportionnels  aux  carrés  des  déplacements  Ajt,  Aj-,  Az,  Ax',  Aj',  Az'  des 
deux  points  [x,  y,  z),  (a',  y',  z')  que  sépare  cette  distance 

»  Et  puis  il  y  a  à  tenir  compte  encore,  pour  lai  ensemble,  des  change- 
ments de  direction  des  lignes  de  jonction  r  des  points  matériels  deux  à  deux. 
On  sait,  depuis  les  premiers  travaux  de  Mécanique  moléculaire  de  Cauchy 

et  de  Poisson,  que  ce  sont,  en  conséquence,  les  dérivées  de  -—    plutôt 

que  celles  dey(r)  qui  entrent  naturellement  dans  les  formules,  ce  qui  pro- 
duit de  nouveaux  termes  du  second  degré  capables  d'influer. 

du  second  ordre  /"[r]  des  actions,  n'est-elle  pas  propre  à  remplacer,  avec  avantage,  ces 
cliocs  brusques  des  molécules  des  gaz  contre  les  parois  de  leurs  x'écipienls,  avec  réflexions 
muUi]iles  et  répétées,  que  des  savants  distingués  de  nos  jours  ont  inventés  ou  revivifiés, 
dans  la  vue  de  rendre  compte  niatliéuiatiquemcnt  des  pressions  exercées  sur  ces  parois, etc.? 

(')  Mémoire  de  mars  i863  sur  la  Distribution  des  élasticités,  au  Journal  de  M,  Liouville 
de  1863,6"  note  du  n°  3,  p.  281 .  Voir  aussi,  sous  le  titre  «  Formules  des  augmentations...  », 
une  modification  de  son  préambule,  au  t.  XVI,  1871,  même  Journal. 

['']  Rec/ieichcs . . . .  sur /n  consliliilion  molécnlaiic,  etc.,  même  Journal,  1878,  n'^^  19,  20, 
28,  pages  33o  et  34 1 . 


(  7i8) 
»  5.  Concluons  que,  si  l'on  peut  très-bien  accorder  que  les  actions  mu- 
tuelles des  atomes,  génératrices  des  pressions  exercées  tant  intérieurement 
qu'extérieurement,  sont  constamment  fonctions  de  leurs  seules  distances, 
et,  par  conséquent,  indépendantes  de  la  température  du  corps,  c'est  à  la 
condition  qu'il  s'agisse  de  leurs  distances  actuelles  et  réelles,  et  non  des 
distances  de  leurs  situations  mojennes  pour  un  certain  temps  ;  et  que,  si, 
dans  les  calculs  quelconques  dont  ces  pressions  ou  résultantes  d'actions 
peuvent  être  l'objet,  on  ne  fait  entrer  que  les  termes  linéaires  ou  du  pre- 
mier degré  des  déplacements  ou  courses,  de  part  et  d'autre,  de  ces  situa- 
tions, on  ANNULERA  toutc  dilatation  comme  toute  augmentation  de  pres- 
sion par  réchauffement  ('),  et,  par  suite,  toute  thermodynamique,  bien 
que,  par  une  alliance  dont  on  n'apercevra  pas  la  contradiction,  l'on  com- 
bine les  termes  de  ce  calcul  incomplet,  aboutissant  à  zéro,  avec  les  équa- 
tions exprimant  ce  qu'il  y  a  de  plus  avéré  dans  cette  belle  et  utile  branche 
de  la  Mécanique.  » 


THERMODYNAMIQUE.  —  Sur  l'énergie  d'un  corps  et  sa  chaleur  spécifique. 
Note  de  M.  R.  Clausius. 

«  M.  Lévy,  dans  sa  réponse  à  M.  Boltzmann  (-),  a  cité  deux  fois  mes 
opinions  sur  un  point  de  la  Théorie  mécanique  de  la  chaleur;  mais  il  ne 
les  a  pas  citées  d'une  manière  tout  à  fait  exacte,  et  il  me  semble  nécessaire 
de  donnera  ce  sujet  quelques  explications. 

»  Il  s'agit  d'une  quantité  U  qui  se  trouve  dans  l'équation  connue 

r/Q  =  dU  -h  kpdv, 

et  qui  est  nommée  par  M.  Zeuner  chaleur  interne,  tandis  que  M.  W.  Thom- 
son lui  a  donné  un  nom  qui  me  semble  plus  convenable,  celui  d'énergie 
du  corps.  C'est  la  somme  de  la  chaleur  existant  réellement  dans  le  corps  et 
de  la  chaleur  consommée  par  le  travail  intérieur. 

»  En  parlant  du  mouvement  des  molécules,  M.  Lévy  dit  : 

«  On  doit  conclure,  avec  Cl;iusius,  Rankine,  Resal,  etc.,  que  la  quantité  E  —f^dT,  qui 

(')  Peu  après  ma  Communication  de  i855,  M.  Briot  m'a  dit  penser  aussi  que  la  dilatation 
par  la  chaleur  ne  pouvait  être  due  qu'à  un  terme  affecté  de  la  dérivée  seconde  de  l'action 
moléculaire  exprimée  en  fonction  delà  distance.  Il  paraîtrait  que  M.  Resal  en  aurait  eu  aussi 
le  sentiment,  car  il  ne  donne  que  dubitativement  la  conclusion  qu'il  tire  d'une  formule,  à 
la  lin  du  n°  21  de  la  3'=  Partie  de  son  Traité  de  Mécanique  générale, 

[■)  Comptes  rendus,  séance  du  iQ  octobre,  p.  649. 


(  7^9  ) 

représente  la  tlifférentielle  de  l'énergie  actuelle  moyenne  de  ce  mouvement,  ne  dépend  que 
de  la  température.  » 

»  La  définition  donnée,  qui  se  rapporte  à  l'énergie  acluelle  seule,  ne 
correspond  ni  à  mes   opinions,  ni,  que  je  sache,  à  celles  de  M.  Resal  et 

de  Rankine.  Nous  supposons  plutôt  que  la  quantité  E  —  r/T  contient,  en 

général,  de  l'énergie  actuelle  et  potentielle,  d'où  il  suit  que  ce  qui  s'ap- 
plique à  l'énergie  actuelle  seule  ne  s'applique  pas  à  cette  quantité,  et  nous 
la  considérons,  en  effet,  comme  dépendant  de  la  température  et  du  vo- 
lume. 

»   Un  peu  plus  bas,  M.  Lévy  dit  : 

«  Clausius,  Rankine,  Hirn,  etc.,  vont  même  plus  loin  :  ils  admettent  que  la  chaleur  spé- 
cifique sous  volume  constant  -—  est  une  simple  constante.  » 

»  A  cet  égard,  je  me  permets  de  faire  remarquer  que  ce  n'est  pas  la 
chaleur  spécifique  sous  volume  constant  qui,  d'après  l'opinion  énoncée  par 
moi,  est  constante,  mais  la  vraie  capacité  calorifique,  laquelle  peut  être 
très-différente  de  la  chaleur  spécifique  sous  volume  constant.  » 

M.  Décaisse  présente  à  l'Académie  un  Ouvrage  intitulé  :  «  Études  phyco- 
logiques.  Analyse  d'algues  marines,  par  M.  Gustave  Tliuret  »,  publié  par  les 
soins  de  M.  le  D'  Ed.  Bornel.  Cet  Ouvrage  est  illustré  de  5o  planches 
gravées. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Decaisne,  pour  en  faire  l'objet  d'un  Rapport 

verbal.) 


RAPPORTS. 

HYDRAULIQUE.  —  Rapport  sur  un  Mémoire  de  M.  Popojf,  intitulé  :  «  Nouvelles 
»  recherches  relatives  à  l'expression  des  conditions  du  mouvement  des  eaux 
»  dans  les  égouis  ». 

(Commissaires  :  MM.  de  la  Gournerie,  de  Saint-Venant  rapporteur.) 

«  L'auteur  de  ce  travail  considérable,  sur  lequel  il  désire  avoir  l'opinion 
de  l'Académie,  exprime  que  les  formules  connues  des  eaux  courantes,  ap- 
pliquées comme  on  fait,  fournissent  pour  les  égouts  des  débits  beaucoup 


(   720  ) 
moindres  que  les  débits  effectifs  (');  d'où  il  suit  que  leur  emploi  habituel 
conduit  à  donner,  à  ces  émissaires  souterrains  des  eaux  des  villes,  des  di- 
mensions ou  des  pentes  bien  plus  fortes  que  celles  qui  leur  sont  nécessaires, 
ce  qui  implique  leurs  administrations  dans  des  dépenses  ruineuses. 

»  Il  cherche  donc  des  solutions  nouvelles. 

))  Si  l'on  peut  contester  l'exactitude  de  sa  manière  de  résoudre  les  ques- 
tions y  relatives,  son  travail  a  l'avantage  d'en  soulever  un  grand  nombre, 
de  récapituler  des  résultats  peu  connus  et  de  présenter  plusieurs  considé- 
rations pratiquement  utiles.  11  mérite  donc  d'être  examiné  avec  attention. 

»  Les  formules  de  mouvement  uniforme  des  eaux  dont  il  se  sert  sont 
celles  de  Prony  et  d'Eytelwein,  et  surtout  celles  de  M.  Weisbach.  Il 
convient  d'abord  de  rapporter  celles-ci  et  d'en  préciser  le  sens. 

»  On  sait  que  si  l'on  appelle,  en  employant  nos  notations  ordinaires, 

w  l'aire  et  /^  le  périmètre  mouillé  de  la  section  liquide  d'uncourant  uniforme; 

U  =:  —  sa  vitesse  moyenne,  quotient,  par  u,  du  débit  Q  en  mètres  cubes  par  seconde; 

w 

L  la  longueur  d'une  portion  d'un  courant  èi  air  libre,  ou  celle  d'un  tuyau  ayant  son  origine 

et  son  issue  dans  l'eau  de  deux  réservoirs  ; 
h  la  chute  ou  charge,  différence  des  niveaux  de  la  surface  liquide  aux  deux  extrémités  de 

la  partie  L  du  courant  libre,  ou  celle  des  niveaux  des  surfaces  de  l'eau  des  deux  réservoirs 

que  le  tuyau  unit; 

I  =  -  la  pente  constante,  par  mètre,  du  courant  libre; 

J,  dans  le  tuyau,  \a  pente  fictive,  remplissant  le  même  rôle,  et  à  laquelle  il  faut  donner  là 
valeur  suivante,  afin  de  tenir  compte  de  la  portion  de  la  charge  h  qui  se  trouve  dépensée 
pour  imprimer  la  vitesse  moyenne  U  dans  le  tuyau; 


ou 


•>  (r  I 


/;  —  -^1  i,il  +  ( I 


ni 


/.--•     ^^ 


J=: 


L 


(où  (i^o,82  si  m-=.o,Ç>7.), 


u^  r 

—  {  I,: 

■2-SL 


ou  2J= ^ — ^ L^  —  ;  (ou  |:'.  =  o,79  SI  w  =  o,6i), 


selon  que  le  tuyau  n'est  qu'un  court  ajutage,  ne  faisant  pas  acquérir  aux  filets  Uuides,  à 
leur  sortie,   des  différences  de  vitesse  couijjaraljles  à   celles  qui  existent  à    travers  chaque 

(  '  )  Il  cite  à  ce  sujet  diverses  publications  anglaises,  telles  que  le  Compte  rendu  des  réu- 
nions des  ingénieurs  cifi/s;  On  tfic  main  drainage  nf  London,  byJose]ih  Bal/agette;  opinions 
deUM.  £divin  C/tadivic/c  et  Robert  Ran'linson;  et,  surtout,  Sanitary  Enginering,  a  guide 
qf  construction  of  ivoihs  of  setvcrage,   and  /louse-drainage,  hy  Baldwin  Lathaiu  ;    ib'jS. 


(  7^'   ) 

section  dans  un  régime  uniforme,  ou  selon  qu'il  est,  au  contraire,  assez  long  pour  que  ces 
différences  s'y  établissent  (  '  )  ; 

M  On  sait,  clis-je,  que  si,  Il  étant  le  poids  du  mètre  cube  du  fluide,  on 
appelle  Ub^V^  la  résistance  des  parois  par  mètre  carré,  comme  IIwI  ou 
riwJ  =  yjlbil]^  est  évidemment  la  condition  de  l'équilibre  dynamique  du 
fluide  compris  entre  deux  sections  à  l'unité  de  distance  l'une  de  l'autre,  on  a 

(2)  -T  ou   -J  =  ^,U% 

équation   où    b^    est   un  coefficient,  de   dimension    —  r,  quotient  d'iui 
nombre  par  l'unité  linéaire. 

u  D'après  les  chiffres,  donnés  en  pieds  anglais  =  o™,  3o48  au  Mémoire  de  M.  Popoff, 
on  a,  en  mètres  :  suivant  M.  AVeisbach, 

(3)  Canaux  découverts,    ^'1  =  o,oooj'j'yb  -I » 

on  à  peu  près  ce  qu'a  donné  Eytelvrein;  et  suivant  le  même  ou  RI.  Bornemann, 

, ,,  _,  1  .  •         /  o,orioi?07 

(4)  Tuyaux  coulant  pleins,   /),  ^  o,oooigi  H — — -, 

,.         ,^      ,      .                      ,                       o           o.onooo.o. 
tandis  qu  hytelwein  propose  w,  =  0,000200  -\ rr ,  ou,  plus  simplement, 

(5)  ^1  =  o,noo3'j6. 

»  L'auteur  cite  encore  M.  Weisbach  comme  ayantdonné  pour  calculer  la 
vitesse  dans  un  tuyau  sous  une  charge  /?,  ce  qni  résulte  de  !a  valeur  (i)  de  J 
substituée  dans  (2),  savoir  : 

U  =  —  ^^'  (ott^—  1  =  o,/i87  si  a  =  0,82), 


^,  +  ^l__ij+2g^?^ 


(6) 

expression  oi'i  M.  Weisbach  supprime  le  second   des  trois  termes  sous  le 

(')  Navier  et   Bélanger    mettaient,  entre  les  crochets,    1  -t-  ( i  )  ?  ce  qui    donne 

ini=  0,85  au  lieu  de  0,81  que  fournissent  les  expériences  sur  les  ajutages,   en   posant  une 
,  équation  de  mouvement  où  la  demi-force  vive  Iranslaloire  perdue  en  tourbillonnements  est 

-  ( U  )    par  unité  de  masse  fluide  écoulée,   m  étant  le  coefficient  de  contraction  à  son 

1  \in  J 

entrée  dans  le  tuyau.  RI.  Boussinesq  a  expli<iué  d'une  manière  très-plausible,  par  les  diffé. 
rences  de  vitesse  des  divers  filets  fluides,  etc.,  l'addition  à  faire  de  0,11  ou  de  0,22,  sui- 
vant les  cas,  à  ce  binôme  entre  crochets. 

C.  R.,  1878,  3^  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N»  20.)  96 


(  T^^  ) 
radical  si  l'eau  sensiblement  stagnante  du  réservoir  supérieur  entre  dans 
le  tuyau  sans  contraction  ; 

»  Et  où  il  supprime  même  le  premier  terme  i  si  l'eau  entre  avec  la 
vitesse  U  déjà  acquise,  ou  même  si  la  longueur  L  du  tuyau  est  assez  grande 
pour  que  le  dernier  terme  domine  ;  d'où 

(7)  L  =  sJ TTJ    1^  même  que  (2;,  eu  remplaçant  I  ou  J  par-    « 

»  Ceci  posé,  pour  se  faire  facilement  une  idée  du  travail  de  M.  Popoff,  il 
convient  d'étudier  les  applications  i,  2,  3,  4,  5  qu'il  donne  à  la  fin  de  son 
Mémoire,  et  V Appendice  qui  le  suit. 

»  Dans  la  deuxième  application,  il  se  demande  quelle  vitesse  U  aura  l'eau  à 
la  sortie  d'un  égout  ou  gros  tuyau  horizontal,  ayant  L  =  4io  mètres  de  lon- 
gueur et  une  section  circulaire  de  2™,  i336  de  diamètre,  si  l'eau  y  est  injectée 
horizontalement  avec  une  vitesse  Uq  =  1'",  2192  (4  pieds)  par  seconde. 

»  Aucune  des  formules  connues  ne  permet,  dit-il,  de  résoudre  cette 
question,  car  elles  ne  s'appliquent  pas  aux  canaux  ou  conduits  sans  pente 
ou  sans  charge  motrice.  Il  la  résout  en  posant  une  équation 

(9)  ^-Ç^Çg^US 


2        2 


qui  est  du  quatrième  degré  en  \/U  lorsqu'on  met  pour  b,  l'expression 
(4)  que  lui  assigne  Weisbach,  et  il  trouve,  au  moyen  d'une  table  calculée 
d'avance, 

(10)         U  =  —         '      =  1 1",  566  =  o",  477  par  seconde. 

I  +  2^h,  f-— 


V 


»  Cette  équation  posée  (9  )  revient,  si  on  la  multiplie  par  la  masse  -ojU^f 
de  l'eau  écoulée  dans  le  temps  élémentaire  dt,  à  ce  que  la  demi-force  vive 
du  fluide  qui  entre  dans  le  tuyau  est  égale  à  la  demi-force  vive  de  celui  qui 
en  sort,  plus  le  travail  yJ^Ub,U-Udt  de  la  résistance  des  parois  dans  le 
même  temps.  Elle  serait  exacte  si  l'on  pouvait  regarder  cette  résistance 
comme  ayant,  d'un  bout  à  l'autre  du  tuyau,  ou  depuis  l'entrée  de  l'eau 
jusqu'à  sa  sortie,  l'intensité  qu'elle  aurait  si  la  vitesse,  la  section  fluide  et 
le  contour  mouillé  étaient  partout  U,  o)  et  /  ;  étant  admis,  d'ailleurs, 
que  le  passage  de  la  vitesse  Uo  à   la  vitesse  bien  moindre  U  se  fait  assez 


(  723  ) 
graduellement  pour  ne  pas  produire  des  tourbillonnements  et  une  perte 
de  force  vive  de  translation. 

«  Mais,  si  la  réduction  de  Uq  à  U  se  faisait  brusquement,  nous  obser- 
verons qu'il  faudrait  ajouter  quelque  chose  au  second  membre  pour  cette 
perte,    et   l'équation  donnerait   pour  U    une  valeur  bien    moindre. 

»  Ce  qui  aura  lieu  à  cet  égard,  ou  la  manière  dont  l'eau  se  comportera 
dans  le  passage  de  la  valeur  Uq  à  la  valeur  U  de  la  vitesse,  dépendra  certai- 
nement du  volume  injecté,  qui  ne  figure  pas  dans  l'équalion,  et  qui,  évi- 
demment, ne  pénétrerai!  pas  tout  entier  dans  le  tuyau  si  son  affluence  dé- 
passiiit  inie  certaine  grandeur. 

0  Dans  la  iroisième  app[icalion,V auteuv  se  propose  d'arriver  théorique- 
ment, en  prenant  pour  exemple  Tégout  collecteur  de  la  rive  gauche  de  la 
Seine,  au  débit  de4™'^,G3,  qu'il  croit  pouvoir  tirer  d'un  Mémoire,  de  i86g, 
de  notre  regretté  confrère  M.  Belgrand  (  '  ),  en  supposant  que  sa  pente  to- 
tale, i'",64,  soit  répartie  uniformément  sur  sa  longueur,  533g  mètres,  entre 
la  Bièvre  et  le  siphon  de  l'Aima,  tandis  que  les  formules  de  Prony  etEytel- 
wein  ne  fournissent  qu'un  débit  au-dessous  de  la  moitié  de  celui-là. 

))  Pour  cela ,  et  pour  pouvoir  mettre  d'accord  aussi  la  théorie  avec 
quatre  observations  de  débit  des  égouts  de  Londres,  qu'il  cite  dans  son  ap- 
pendice (*),  M.  Popoff  modifie  profondément  la  formule  (G)  donnée  par 
Weisbach,  comme  par  Navier,  Bélanger,  etc.,  pour  la  vitesse  U  prise  dans 
un  tuyau  sous  une  charge  7i.  Au  dernier  terme  2gh,~  sous  le  radical  du 
dénominateur,  il  substitue 

(,2) 


àgb^^, 


M  h 


Collecteur  de  Piiris 

I"  égout  Londres  (tuyau). 


Penle 
1  ouJ 

Diamètre. 

O,ooo3o7 

m 

0,01 

0,0763 

0,01 

o,ioiC 

0,01 

0,l524 

0,001 2J 

0,  iSî'i 

3,126 

0,00450 
0,008108 
0,01824 
0,01824 


Périuièlrj 

y.- 

/. 

6 

0,021 

0,2394 

0,0190:5 

0,3ig2 

0,0254 

o,4;S8 

o,o38i 

0,4788 

o,o38i 

0,00016 

0,00019 

0,000254 

o,ooo38i 

0,0000476 


Déliit 


4,63 

0,00543 

o,oio85 

0,02997 

0,02227 


Vitesse 
li. 


f,48l 
1,190 

1,338; 

1,643 
1 ,221 


('  )  Mémoire  sur  l'égont  collecteur  de  la  Bièt're  et  sur  le  siphon  de  l\llma  [Annales  des 
Ponts  et  Chaussées,  décembre  1869). 

(^)  Voici  les  exemples  cités  par  1\I.  Popoff,  extraits,  hors  le  premier,  d'un  Rapport  de 
i85o,  inséré  à  VA  ^e?iernlJJoard  0/ the  Health,  by  M.  Medworth. 


96. 


(  724  ) 
ensorleque,  lorsqu'on  peut  supprimer,  comme  il  l'a  dit,  les  deux  premiers 

termes,  on  aurait,  au  lieu  cle(7)  U  =  y  j-  —f'  l'expression  U  =  ^'  V/^^t — r' 
dont  il  se  sert  dans  ses  applications. 

))  Nous  n'exposerons  pas  les  motifs  donnés  de  ce  changement,  qui  rend 
les  formules  hétérogènes,  et  auquel  nous  ne  saurions  acquiescer. 

»  Mais  nous  approuvons  beaucoup  que  l'auteur  signale,  par  divers 
exemples,  la  nécessité  de  quelque  modification. 

»  On  pourrait  chercher  à  l'opérer  en  donnant  des  valeurs  moindres  au 
coefficient  de  résistance  6, ,  car,  si  au  lieu  de  celle  d'environ  o,ooo38  que 
Uii  assignent  Prony,  Eytelwein  et  Weisbach,  on  avait  pris,  pour  l'égout  de 
Paris,  b,  =  o,oooiG,  qui  résulte  des  reclierches  expérimentales  plus  ré- 
centes de  M.  Bazin  sur  des  canaux  à  parois  en  ciment  lissé,  et,  pour  trois 
des  quatre  égouts-tuyaux  de  Londres  en  5/o«e-M)are  (probablement  pierre 
factice),  si  l'on  s'était  servi  des  expériences  de  Darcy  sur  la  fonte  neuve 
donnant  ^,  =  o,ooo3,  on  aurait  trouvé  des  résultats  s'élevant  aux  trois 
quarts  et  aux  deux  tiers  de  ceux  que  l'expérience,  dit-on,  a  donnés. 

»  Il  y  a  aussi  une  incertitude  très-grande  sur  les  pentes  et  sur  les  sec- 
tions, car,  outre  qu'elles  ne  sont  point  constantes  dans  le  collecteur  de 
Paris,  M.  Belgrand  a  très-bien  remarqué  que,  lorsque  les  égouts  débou- 
chent dans  l'air  et  non  dans  l'eau,  la  pente  de  la  surface  de  leur  fluide  peut 
excéder  beaucoup  celle  de  leur  radier,  et  le  mouvement  y  est  accéléré. 

»  Dans  la  première  application,  l'auteur,  évaluant  à  deux  millionièmes 
de  mèlre  cube  par  seconde  et  par  habitant  la  quantité  des  eaux  ména- 
gères que  fournit  chaque  maison,  en  y  ajoutant  les  eaux  pluviales,  cal- 
cule la  pente  à  donner  au  tuyau  qui  les  conduira  à  l'égout,  de  manière 
qu'elles  aient,  autant  que  possible,  la  vitesse  d'au  moins  o^jQo,  qu'il  dit 
être  celle  du  self-cleasing,  ou  du  nettoyage  opéré  de  soi-même.  Déjà 
sir  Baldwin  Latham  avait  observé  que,  pour  éviter  d'opérer  de  fréquents 
et  difliciles  nettoyages,  il  convient  de  donner  bien  plus  de  pente  aux  em- 
branchements supérieurs  qu'aux  galeries. 

M  Dans  la  quatrième  application,  il  fait  un  calcul  analogue,  mais  pour  les 
eaux  d'une  ville  entière,  telle  qu'Odessa. 

»  Dans  la  cinquième,  l'auteur  suppose  qu'un  collecteur  débitant  par 
seconde  une  masse  d'eau  m  est  rencontré  obliquement  par  un  affluent 
qui  roule  une  masse  m'.  Il  cherche  à  évaluer  la  perte  de  charge  qui 
résulte  de  cette  rencontre.  Nous  croyons  inutile  d'exposer  et  de  discuter 
le  procédé  dont  il  fait  usage  pour  cela;  car  nous  pensons  qu'on  arrivera 
d'une  manière  plus  sûre  aux  résultats  désirés  si  l'on  pose  les  équations  ordi- 


(  7^5) 
naires,  tant  de  quaiililés  demouvemenl  que  de  travaux  moteurs  et  résistants, 
et  de  forces  vives,  tant  imprimées  qu'acquises,  en  estimant  leurs  pertes  par 
les  théorèmes  connus,  parloul  où  elles  changent  rapidement  de  grandeur. 

»  Au  résumé,  le  Mémoire  de  décembre  1876  de  M.  Popoff  signale  très- 
bien,  en  citant  un  certain  nombre  de  faits  d'expérience,  la  nécessité  pro- 
bable de  formules  nouvelles  du  calcul  de  la  vitesse  des  eaux  dans  les 
galeries  d'égout,  soit  en  changeant  les  coefficients  numériques  connus,  soit 
en  considérant  le  mouvement  des  eaux  dans  ces  émissaires  souterrains 
comme  étant  généralement  varié  ou  non  uniforme,  etc. 

»  Il  énonce  diveis  problèmes  dont  il  serait  désirable  que  les  liydrauli- 
ciens  cherchassent  la  meilleure  solution.  Ce  sont,  en  les  récapitulant  : 

»  1°  Celui  de  la  vitesse  que  prendra,  dans  un  long  émissaire  supposé 
horizontal,  de  l'eau  uniformément  injectée  avec  une  vitesse  plus  grande, 
en  distinguant,  s'il  y  a  lieu,  les  cas  où  la  diminution  de  grandeur  de  la 
vitesse  se  fera  tranquillement  ou  graduellement,  de  ceux  où  elle  ne  pourra 
s'opérer  que  brusquement  ou  avec  trouble,  ce  qui  pourra  dépendre  de  son 
volume,  problème  pouvant  servir  de  préparation  à  d'autres  plus  pratiques, 
et  où  l'on  prendra  en  considération  la  petite  ascension  nécessaire  du  centre 
de  la  veine  injectée; 

»  2°  Celui  de  la  prise  eu  considération,  plus  généralement,  d'iuie  vitesse 
initiale  ou  d'entrée,  dans  des  tuyaux  ou  galeries  ayant  des  inclinaisons 
quelconques  ; 

»  3"  Celui  du  mouvement  de  l'eau  dans  une  galerie  recevant  des  af- 
fluences  multiples,  continues  ou  temporaires,  sous  diverses  inclinaisons; 

»  4°  Celui  du  mouvement  qui  est  pris  lorsqu'une  galerie  ou  un  tuyau 
débouche,  en  totalité  ou  en  partie,  dans  l'air  et  non  dans  l'eau,  ce  qui  y 
produit  une  dépression  rendant  le  mouvement  varié. 

»  Si  M.  Popoff  n'a  pas,  d'une  manière  certaine,  donné  la  solution  de 
ces  questions  délicates,  il  s'est  rendu  assurément  très-utile  à  la  Science  et 
à  l'Art  en  les  posant  et  en  présentant  des  considérations  nouvelles  avec  des 
citations  de  faits  pouvant  conduire  à  les  résoudre  sûrement.  Nous  sommes 
donc  d'avis  de  le  remercier  de  la  communication  de  son  grand  travail,  et 
de  l'engager  à  recueillir  et  à  publier  le  plus  qu'il  pourra  de  résultats  d'ob- 
servation, en  les  accompagnant  du  détail  des  circonstances  qui  s'y  ratta- 
chent, afin  de  fournir  des  éléments  d'élucidation  de  la  matière  à  laquelle 
il  a  voué  son  labeur  avec  tant  de  persévérance  et  de  zèle.  « 


(  7^6) 

MÉMOmES  LUS. 

OPTIQUE.    —    De  ta  mesure  du  grossissement  dans  les  instruments  d'optique. 
Note  de  M.  G.  Govi.  (Extrait  par  l'auteur.) 

«  Ce  qu'il  faut  entendre  par  grossissement,  c'est  le  rapport  de  grandeur 
entre  l'image  donnée  par  un  instrument  d'optique  et  l'objet  dont  elle  pro- 
vient. L'idée  de  grandeur  qu'on  peut  se  faire  en  regardant  une  image,  sans 
la  mesurer  effectivement,  n'a  rien  de  précis  et  ne  saurait  conduire  à  la  me- 
sure du  grossissement. 

»  Si  les  instruments  d'optique  ne  donnaient  que  des  images  réelles,  leur 
pouvoir  grossissant  serait  bien  facilement  déterminé,  et  il  ne  pourrait  y 
avoir  de  contestation  sur  sa  valeur. 

»  Les  images  virtuelles  ont  cependant  une  grandeur  tout  aussi  mesurable 
que  les  images  réelles,  et  elles  sont,  comme  celles-ci,  dans  un  lieu  déter- 
miné de  l'espace. 

»  On  ne  doit  donc  pas  supposer  gratuitement  que  l'œil  les  rapporte 
constamment  à  la  distance  de  la  vision  distincte,  puisque,  d'abord,  une  telle 
distance  n'existe  pas  pour  les  yeux  normaux,  et  que,  quand  même  elle 
existerait,  elle  ne  serait  d'aucun  usage  pour  la  mesure  du  grossissement, 
puisque  chaque  observateur,  et  le  même  observateur  chaque  fois  qu'il 
remet  au  foyer  une  image,  la  place  ou  peut  la  placer  à  une  distance  dif- 
férente. 

»  Il  suffit,  pour  s'en  convaincre,  de  faire  mettre  au  foyer  une  image  par 
plusieurs  personnes  et  d'examiner  chaque  fois  sa  distance  au  moyen  d'un 
mégamètre  ['  ),  petite  lunette  astronomique  à  tirage  gradué  et  à  oculaire 
micrométrique.  On  trouve  ainsi  que  presque  tous  les  pointages  donnent 
des  distances  différentes. 

»  Le  mégamèire  permet,  en  outre,  de  mesurer,  dans  chaque  cas,  la  gran- 
deur effective  de  l'image,  en  la  reportant,  par  le  micromètre  oculaire, 
sur  une  échelle  divisée  que  l'on  regarde  directement  à  travers  le  méga- 
mètre, dont  on  n'a  pas  changé  la  mise  au  point.  L'image  une  fois  mesurée. 


(  '  )  Voir,  sur  la  mesure  des  grossissements  et  l'emploi  du  mégamètre,  Monitore  tosca/io, 
20  août  1861  ;  —  Memoric  dclla  R.  Accademia  dcllc  Scienze  di  Tori/io,  t.  XXIIT,  p.  455-465; 
Nuoi'o  Cimc/iCo,  t.  XVII,  p.  i-j-j. 


(  7^7  ) 
il  n'y  a  plus  qu'à  la  diviser  par  la  grandeur  de  son  objet  pour  avoir  le  gros- 
sissement. 

M  La  chambre  claire  et  le  procédé  de  la  double  vue  donnent  également  le 
moyen  de  mesurer  les  grossissements,  parce  que  l'œil  est  assez  bon  juge  de 
la  dislance  des  images,  et,  par  conséquent,  de  leur  grandeur,  quand  il  peut 
les  comparer  à  quelques  objets  dont  la  place  est  exactement  déterminée 
(crayon,  papier,  échelle  divisée,  etc.). 

»  En  ayant  recours  à  ces  procédés  de  mesure,  on  reconnaît  que  les 
instruments  à  images  virtuelles  donnent  tous  les  grossissements  possibles, 
depuis  un  minimum  jusqu'à  l'infini,  chaque  grossissement  correspondant  à 
une  distance  différente  de  l'image. 

»  Il  est  donc  inexact  de  dire  que  telle  lentille  ou  tel  microscope  grossit 
un  certain  nombre  de  fois  l'image  des  objets,  à  moins  qu'on  n'ajoute  à 
quelle  distance  doit  être  cette  image  pour  que  le  grossissement  indiqué 
soit  réalisé. 

»  On  pourrait  définir  exactement  le  pouvoir  grossissant  des  divers 
instruments  en  mesurant  pour  chacun  d'eux  le  grossissemeiit  produit  à  une 
distance  déterminée,  à  un  décimètre  par  exemple,  car  tous  les  autres  gros- 
sissements se  déduiraient  de  celui-là,  avec  assez  d'exactitude,  par  une  simple 
proportion. 

»  Ce  qui  a  pu  faire  supposer  que  les  images  virtuelles  (dans  le  micro- 
scope surtout)  étaient  constamment  rapportées  à  une  même  distance 
(distance  de  la  vision  distincte),  c'est  probablement  le  fait  que,  malgré 
l'énorme  variation  d'éloignement  et  de  grandeur  qu'éprouvent  les  images 
virtuelles  données  par  les  instruments  d'optique,  elles  sous-tendent 
toujours  dans  l'œil  à  peu  près  le  même  angle  ('),  ne  varient  pas  sensi- 
blement de  clarté,  ne  perdent  ni  n'acquièrent  aucun  détail,  et  semblent 
par  conséquent  ne  pas  bouger  dans  l'espace.  Dans  les  microscopes  à  fort 
grossissement,  la  minceur  des  pinceaux  qui  partent  de  chaque  point  de 
l'image  contribue  aussi  à  rendre  incertaine  pour  l'œil  sa  position  dans 
l'espace,  puisque  l'accommodation  n'est  plus  nécessaire  pour  la  voir  assez 
nettement.  Elle  n'en  existe  cependant  pas  moins  en  un  lieu  déterminé 
de  l'espace,  où  il  faut  l'aller  mesurer  pour  connaître  le  véritable  grossisse- 
ment, et  c'est  ici  encore  que  le  mégamèlre  peut  être  employé  avec  avan- 
tage. » 

{ '  )  La  méttiodc  employée  par  les  astronomes  pour  mesurer  les  grossissements  donne  des 


(  7^8  ) 

PHYSIOLOGIE.  —  Sur  la  possibililé  d'obtenir,  à  l'aide  du  proloxjde  d'azote,  une 
insensibilité  de  longue  durée,  et  sur  l' itmocidté  de  cet  anestliésique.  Note  de 
M.  P.  Bert. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie.  ) 

«  Le  protoxyde  d'nzote,  dont  les  propriétés  anesthésiques  ont  éié  décou- 
vertes par  Humphry  Davy  àja  fin  du  siècle  dernier,  est  employé  aujourd'hui 
par  un  très-grand  nombre  de  praticiens  pour  obtenir  l'insensibilité  pendant 
l'extraction  des  dents.  Mais  cette  insensibilité  ne  peut  être  prolongée,  pour 
cette  raison  qu'au  moment  même  où  elle  est  suffisante  apparaissent  des 
phénomènes  asphyxiques  qui  deviendraient  bientôt  redoutables.  Aussi  les 
chirurgiens  américains  ne  sont  parvenus  à  faire  avec  le  protoxyde  d'azote 
des  opérations  de  longue  haleine,  qu'en  produisant  des  anesthésies  courtes, 
mais  répétées,  séparées  par  des  phases  de  sensibilité. 

»  Cela  tient  à  ce  qu'on  ne  peut  arrivera  l'anesthésie  qu'à  la  condition 
de  faire  respirer  au  patient  du  protoxyde  d'azote  pur,  sans  aucun  mélange 
d'air  ;  il  en  résulte  que  l'asphyxie  marche  de  pair  avec  l'anesthésie. 

»  Je  me  suis  proposé  de  remédier  à  cet  inconvénient  si  grave,  et  je  suis 
parvenu  à  obtenir  une  anesthésie  indéfiniment  prolongée,  en  me  mettant 
absolument  à  l'abri  de  toute  menace  d'asphyxie. 

»  Le  fait  que  le  protoxyde  d'azote  doit  être  administré  pur  signifie  que 
la  tension  de  ce  gaz  doit,  pour  qu'il  en  pénètre  une  quantité  suffisante  dans 
l'organisme,  être  égale  à  ime  atmosphère.  Sous  la  pression  normale, 
il  faut,  pour  l'obtenir,  que  le  gaz  soit  à  la  proportion  de  loo  pour  loo. 
Mais,  si  nous  supposons  le  malade  placé  dans  un  appareil  où  la  pression 
soit  poussée  à  2  atmosphères,  on  pourra  le  soumettre  à  la  tension  vou- 
lue en  lui  faisant  respirer  un  mélange  de  Sopour  100  de  protoxyde  d'azote 
et  5o  pour  100  d'air  ;  on  devra  donc  obtenir  de  la  sorte  l'anesthésie,  tout 
en  maintenant  dans  le  sang  la  quantité  normale  d'oxygène,  et  par  suite  en 
conservant  les  conditions  normales  de  la  respiration. 

«  C'est  ce  qui  est  arrivé  ;  mais,  je  dois  le  dire  dès  maintenant,  je  n'ai 
expérimenté  que  sur  des  animaux.  Voici  le  dispositif  de  l'expérience  : 
J'entre  dans  le  cylindre,  et  là,  sous  une  augmentation  de  pression  d'un  cin- 

résullats  exacts,  par  suite  tle  cette  invariabilité  presque  absolue  ile  l'angle  sous-lendu  par 
l'image. 


(  7^9  ) 
quièine   d'atmosphère,  je  fais  respirer  à  un   chien  un  mélange  de    cinq 
sixièmes  de  protoxyde  d'azote  et  d'un   sixième  d'oxygène,   mélange  dans 
lequel  on  voit  que  la  tension  du  gaz  dit  hilarant  est  précisément  égale  à 
I  atmosphère.  Dans  ces  conditions,    l'animal  est,  en  une   ou  deux  mi- 
nutes, après  une  phase  d'agitation  très-courte,  anesthésié  complètement  : 
on  peut  toucher  la  cornée  ou  la  conjonctive  sans  faire  cligner  l'œil,  dont 
la  pupille  est  dilatée,  pincer  un  nerf  de  sensibilité  mis  à  nu,  amputer  un 
membre,  sans  provoquer  le  moindre  mouvement;  la  résolution  muscu- 
laire  est  vraiment   extraordinaire,  et  l'animal,  n'étaient  les  mouvements 
respiratoires   qui  continuent  à   s'exécuter   avec  une  régularité    parfaite, 
semble  frappé  de  mort.  Cet  état  peut  durer  une  demi-heure,  une  heure  sans 
nul  changement.  Pendant  tout  ce  temps,  le  sang  conserve  sa  couleur  rouge 
et  sa  richesse  en  oxygène,  le  cœur  sa  force  et  ses  battements  réguliers,  la 
température  son  degré  normal.    Pendant  tout  ce  temps,   une  excitation 
portée  sur  un  nerf  centripète  provoque  sur  la  respiration  ou  la  circulation 
tous  les  phénomènes  d'ordre  réflexe  qui  se  produisent  chez  l'animal  sain. 
En  un  mot,  tous  les  phénomènes  dits  de  la  vie  végétative  demeurent  intacts, 
tandis  que  sont  absolument  abolis  tous  ceux  de  la  vie  animale. 

»  Lorsque,  au  bout  d'un  temps  quelconque,  on  enlève  le  sac  qui  con- 
tenait le  mélange  gazeux,  on  voit  l'animal,  à  la  troisième  ou  à  la  quatrième 
respiration  à  l'air  libre,  recouvrer  tout  à  coup  la  sensibilité,  la  volonté, 
l'intelligence,  comme  le  prouve  le  désir  de  mordre  que  parfois  il  mani- 
feste aussitôt.  Détaché,  il  s'enfuit,  marchant  librement,  et  reprend  immé- 
diatement sa  gaieté  et  sa  vivacité. 

»  Ce  rapide  retour  à  l'état  normal,  si  différent  de  ce  qu'on  observe 
avec  le  chloroforme,  tient  à  ce  que  le  protoxyde  d'azote  ne  contracte  pas, 
comme  le  chloroforme,  de  combinaison  chimique  dans  l'organisme,  mais 
est  simplement  dissous  dans  le  sang.  Dès  qu'il  n'y  eu  a  plus  dans  l'air 
inspiré,  il  s'échappe  rapidement  par  le  poumon,  comme  me  l'ont  montré 
les  analyses  des  gaz  du  sang. 

»  L'innocuité  d'action  du  protoxyde  d'azote  ressort  du  récit  de  ces 
expériences.  D'une  part,  en  effet,  l'anesthésie,  en  frappant  la  sensibilité 
médullaire,  respecte  les  réflexes  de  la  vie  organique,  dont  la  suppression, 
facile  par  le  chloroforme,  peut  seule  mettre  la  vie  en  danger;  d'autre  part, 
le  retour  immédiat  à  l'état  normal,  lorsqu'on  revient  à  l'air  libre,  fait  que 
l'opérateur  est  toujours  maître  de  la  situation.  Cette  innocuité  ressort  non 
moins  nettement  du  nombre  infiniment  petit  d'accidents  qui  ont  suivi  les 

C.  R.,  187R,  2«  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N»  20.)  97 


(  73o  ) 
inhalalions  (lesquelles  se  comptent  par  centaines  de  mille)  exécutées  par 
les  dentistes,  souvent  en  dehors  de  toute  prudence  et  de  toute  compétence, 
et  dans  des  conditions  où  l'asphyxie  vient  augmenter  les  dangers,  s'ils 
existent,  de  l'anesthésie. 

»  Je  suis  donc  autorisé,  dès  maintenant,  par  mes  expériences  faites  sur 
les  animaux,  à  recommander  très-vivement  aux  chirurgiens  l'emploi  du 
protoxyde  d'azote  sous  pression,  en  vue  d'obtenir  une  anesthésie  de  longue 
durée.  Je  puis  leur  affirmer  qu'ils  obtiendront,  en  mesurant,  comme  je 
l'ai  indiqué,  la  pression  barométrique  et  la  composition  centésimale  du 
mélange,  de  manière  à  avoir,  pour  le  protoxyde  d'azote,  la  tension  de  i  at- 
mosphère et  pour  l'oxygène  au  moins  la  tension  normale  dans  l'air,  une 
insensibilité  et  une  résolution  musculaire  aussi  complètes  qu'ils  le  dési- 
reront, avec  retour  immédiat  à  la  sensibilité,  avec  bien-être  consécutif 
parfait.  Le  procédé  d'application  du  médicament  présente  même  une 
commodité  singulière,  puisque,  en  présence  des  petites  inégalités  qui  ne 
pourront  manquer  de  se  produire  d'un  individu  à  l'autre,  en  raison  de 
susceptibilités  spéciales,  il  suffira  soit  d'augmenter  légèrement,  soit  de  di- 
minuer la  pression  barométrique,  ce  qui  se  fait,  avec  la  plus  extrême  fa- 
cilité, par  le  jeu  d'un  robinet. 

»  Je  ne  vois  qu'une  seule  difficulté  :  elle  tient  à  l'appareil  instrumental 
nécessaire  pour  l'application  du  protoxyde  d'azote  sous  tension.  Je  recon- 
nais que  l'obstacle  est  absolu  pour  la  chirurgie  des  armées,  pour  celle  de  la 
campagne.  Mais  la  plupart  des  grandes  villes,  et  c'est  là  que  se  font  presque 
toutes  les  opérations  graves,  possèdent  des  établissements  de  bains  d'air 
comprimé.  L'installation  d'une  salle  où  pourraient  trouver  place,  aux  côtés 
du  patient  et  de  l'opérateur,  une  douzaine  d'assistants  ne  coûterait  pas 
plus  d'une  dizaine  de  mille  francs,  faible  dépense  pour  les  administra- 
tions hospitalières. 

»  Ce  sont  là,  du  reste,  des  difficultés  d'ordre  secondaire,  et  dont  la 
solution  revient  aux  chirurgiens;  c'est  à  eux  également  qu'il  appartiendra 
de  résoudre  les  multiples  questions  de  détails  que  soulève  toujours  l'ap- 
plication d'un  nouvel  agent  thérapeutique.  Il  doit  me  suffire,  comme 
physiologiste,  d'avoir  indiqué  cet  agent,  montré  les  immenses  avantages 
de  son  emploi,  et  insisté,  entre  autres,  sur  son  innocuité  si  merveilleuse  et 
si  facilement  explicable.   » 


(  73i  ) 

MÉMOIRES  PRÉSENTÉS. 

THERMODYNAMIQUE.  —  Observations  concernant  te  Mémoire  de  M.  Maurice 
Lévy  sur  une  loi  universelle  relative  à  la  dilatation  des  corps  ;  par  M.  Massieu. 
(Extrait.) 

(Commissaires  précédemment  nommés  :   MM.  Phillips,  Resal,  Cornu.) 

«  M.  Lévy  se  propose  de  démontrer  que,  si  l'on  échauffe  un  corps,  quel 
qu'il  soit,  sous  volume  constant,  la  pression  qu'il  exerce  sur  les  parois  im- 
mobiles de  l'enceinte  qui  le  renferme  ne  peut  que  croître,  en  toute  rigueur, 
proportionnellement  à  sa  température  ('). 

»  La  température  absolue  T  et  le  volume  i'  étant  pris  pour  les  variables 
indépendantes  dont  dépend  l'état  du  corps,  U  étant  la  fonction  de  ces  deux 
variables  que  l'on  appelle  la  chaleur  interne,  on  a 

»  M.  Lévy  admet  que  le  terme  -tt^'^T  représente  la  chaleur  nécessaire 

pour  élever  la  température  de  dT,  et  que  le  terme  '-i-dv  représente  l'équi- 
valent calorifique  du  travail  des  actions  moléculaires,  c'est-à-dire  de  ce 
qu'on  appelle  ordinairement  travail  interne;  il  admet  que  ce  travail  ne  dé- 
pend pas  de  la  température,  d'où  il  conclut  que  -j-  n'est  fonction  que  de 
la  variable  v. 

»  La  conséquence  est  que  y-y  est  nul,  et  que  par  suite  y-»  qui  est  la 

chaleur  spécifique  à  volume  constant,  n'est  fonction  que  de  la  variable  T; 
d'où  il  résulte  que  U  s'exprime  par  la  somme  d'une  fonction  de  v  et  d'une 
fonction  deT,  et  ne  peut  être  une  fonction  absolument  quelconque  de  ces 

deux  variables  indépendantes.  Réciproquement,  si  —  n'est  fonction  que 

de  T,  —  ne  sera  fonction  que  de  v. 

»  Par  conséquent,  si  l'on  admet  que  le  travail  moléculaire  interne  ne 
dépend  que  du  volume,  il  s'ensuivra  que  la  chaleur  spécifique  à  volume 
constant  ne  dépendra  que  de  la  température,  et  réciproquement. 

(')   Comptes  rendus,  23  septembre. 

97-- 


(  73^  ) 

»  Telle  que  l'a  présentée  M.  Lévy,  cette  hypothèse  revient  à  admettre 
que  les  actions  mutuelles  des  molécules  d'un  corps  sont  indépendantes  de 
leurs  températures;  c'est  bien  ainsi  que,  <lans  sa  Note  du  3o  septembre, 
M.  Lévy  envisage  les  choses,  mais  il  croit  pouvoir  établir  que  ladite  hypo- 
thèse découle  du  premier  principe  de  la  Thermodynamique.  La  démonstra- 
tion qu'il  présente  ne  me  paraît  pas  correcte,  et  il  suffit  de  lire  le  premier 
alinéa  de  la  page  490  pour  voir  que  M.  Lévy  a  admis  implicitement  que  la 
chaleur  spécifique  à  volume  constant  ne  dépend  que  de  la  température. 
Il  devait  en  déduire  que  le  travail  interne  ne  dépend  que  du  volume.  L'hy- 
pothèse avait  donc  changé  d'expression;  mais  elle  persistait  à  n'être  qu'une 
hypothèse,  dont  la  vérification  appartient  à  l'expérience. 

»  De  cette  hypothèse  M.  Lévy  a  déduit,  suivant  l'énoncé  reproduit  au 
début  de  cette  Note,  que  la  pression  ne  peut  varier  que  proportionnelle- 
ment à  la  température,  quand  le  volume  est  constant;  ce  qui  peut  se  tra- 
duire, si  l'on  appelle  p  celte  pression,  par  la  formule 

et  l'on  obtient  cette  formule,  soit  que  l'on  admette  d'abord  que  le  travail 
interne  ne  dépend  que  du  volume,  ou  bien  que  la  chaleur  spécifique  à  vo- 
lume constant  ne  dépend  que  de  la  température.  C'est  là  un  résultat  déjà 
indiqué  par  feu  M.  Dupré,  doyen  de  la  Faculté  des  Sciences  de  Rennes. 

»  On  Irouve  en  effet,  à  la  page  5 1  de  la  Théorie  mécanique  de  la  chaleur, 
de  M.  Diipré  (  '  )  :  Dans  toutes  les  substances  de  cette  classe  (il  s'agit  des  corps 
daiis  lesquels  le  travail  interne  dépend  du  volume  seul),  considérées  à  vo- 
Iwne  constant,  les  variations  de  force  élastique  sont  proportionnelles  aux  varia- 
tions de  température,  et,  réciproquement,  quand  cette  loi  se  manifeste  pour 
une  substance^  le  travail  interne  dépend  du  volume  seul.  C'est  bien  la  loi 
énoncée  par  M.  Lévy. 

»  Cela  serait  vrai  pour  tous  les  corps,  si  la  chaleur  spécifique  à  volume 
constant  ne  dépendait  que  de  la  température,  ainsi  que  M.  Lévy  l'a  admis 
dans  sa  Note  du  3o  septembre  et  que  M.  Dupré  avait  cru  pouvoir  le  dé- 
montrer dans  un  Mémoire  antérieur  (-).  Je  fis  observera  M.  Dupré  que  sa 
démonstration  n'était  pas  valable,  par  la  raison  qu'il  avait  admis  implicite- 

(')  Gaiithier-Villais,  1869. 

(')  Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  t.  II,  ^'  série. 


(  733  ) 
ment  le  résultat  même  qu'il  avait  obtenu;  aussi  y  reuonça-t-il,  et  ce  résultat 
ne  se  retrouve  pas  clans  sou  livre  de  i86g. 

»  Après  avoir  admis  que  la  chaleur  interne  U  est  exprimée  par  la  somme 
d'une  fonction  de  T  et  d'une  fonction  de  i^,  il  s'ensuit  naturellement  que 
l'entropie  s'exprime  de  la  même  manière,  ainsi  que  l'établit  M.  Lévy  et 
qu'on  peut  le  déduire  directement  de  la  foi'mule 

7fï  ~  r/Ù      °"      T  ~  T  ^  ' 

qui  porte  le  n°  7  dans  le  premier  paragraphe  de  mon  Mémoire  sur  les 
fonctions  caractéristiques.  S  représente  l'entropie,  que  M.  Lévy  désigne 

par  fx.  Dans  l'hypothèse  admise  par  lui,  -,„  étant  simplement  fonction  de  T, 

il  est  bien  évident  que  S  ne  peut  être  que  la  somme  d'une  fonction  de  T 
et  d'une  fonction  de  i>. 

»  On  ne  peut,  pour  les  motifs  ci-dessus,  admettre  pour  tous  les  corps  la 
loi  de  M.  Lévy  que  comme  un  troisième  principe  non  démontré,  venant 
s'ajouter  aux  deux  principes  fondamentaux  de  la  Thermodynamique.  C'est 
l'expérience  seule  qui  pourra  le  justifier,  et,  pour  cela,  il  faudra  que,  pour 

un  corps  quelconque,  ^  et,  par  suite,  le  coefficient  de  dilatation  à  volume 

constant  soient  indépendants  de  la  température,  cette  température  étant 
mesurée  sur  le  thermomètre  à  air  normal. 

»  Or  Regnaiilt,  ainsi  que  je  l'ai  indiqué  (p.  i3de  mon  Mémoire  précité), 
a  nettement  constaté,  dans  ses  recherches  sur  les  thermomètres  à  gaz,  que 
ce  coefficient  diminue,  quand  la  température  augmente,  pour  le  gaz  acide 
sulfureux,  et  la  même  diminution,  ainsi  que  le  rapporte  M.  Weber  ('),  a 
été  observée  par  M.  Andrews  pour  le  gaz  acide  carbonique;  je  ne  puis 
d'ailleurs,  contrairement  à  l'opinion  émise  par  M.  Lévy,  porter  cette  di- 
minution au  compte  des  erreurs  d'expérience. 

»  M.  Boltzmann  (-)  a  cité  un  autre  exemple,  relatif  à  l'eau  liquide,  dans 
lequel  la  loi  générale  annoncée  par  M.  Lévy  se  trouve  en  défaut,  en  même 
temps  qu'il  a  cherché  à  expliquer  comment  les  attractions  moléculaires 
peuvent  dépendre  de  la  température.  Quel  que  soit  le  mérite  de  cette  expli- 
cation, l'expérience  ne  m'en  paraît  pas  moins  montrer  que  le  fait  est  exact 

(')   Comptes  rendus  du  7  octobre. 
(^)   Comptes  rendus  du  21  octobre. 


(  iM) 

et  que,  par  suite,  la  loi  de  M.  Lévy  n'est  applicable  qu'aux  corps  dans  les- 
quels le  travail  interne  ne  dépend  que  du  volume,  en  même  temps  que 
la  chaleur  spécifique  à  volume  constant  ne  dépend  que  de  la  température; 
c'est  à  ces  corps  seulement  que  M.  Dupré  avait  reconnu  que  cette  loi  est 
applicable,  et  il  n'y  a  pas  lieu  de  la  généraliser. 

»  Quant  aux  relations  qui  existent  entre  les  différents  coefficients  phy- 
siques et  auxquelles  fait  allusion  M.  Lévy,  je  rappellerai  qu'elles  peuvent 
se  déduire  toutes  de  la  considération  de  la  fonction  caractéristique  de 
chaque  corps,  fonction  que  l'on  peut  déterminer  au  moyen  d'un  nombre 
restreint  de  données  que  l'on  devra  choisir,  ainsi  que  je  l'ai  indiqué  dans 
mon  Mémoire,  parmi  celles  que  l'expérience  fournit  le  plus  facilement.  » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  la  transformation  des  formes  linéaires  des 
nombres  premiers  en  formes  quadratiques.  Note  de  M.  G.  Oltramare. 
(Extrait  par  l'auteur.) 

(Renvoi  à  la  Section  de  Géométrie). 

«  Legendre  a  depuis  longtemps  déterminé  les  formes  linéaires  qui  cor- 
respondent aux  formes  quadratiques  des  nombres  premiers,  mais  la  ques- 
tion inverse,  qui  consiste  à  rechercher  directement  les  formes  quadratiques 
qui  répondent  aux  formes  linéaires,  n'a  pas,  à  ma  connaissance,  été  résolue 
jusqu'à  présent;  c'est  à  la  résolution  de  ce  problème  qu'est  destiné  ce 
Mémoire. 

»  La  solution  que  nous  proposons  repose  d'abord  sur  les  propriétés  de 
la  fonction  transcendante 


[m  +  i)  ...  2/n 
1 . 2 . 3  ...  m 


puis  ensuite  sur  la  détermination  de  la  fonction  6 {m)  qui  satisfait  à  la  con- 
gruence 

V"  —  I 


dans  laquelle  p.  est  un  nombre  premier  et  «  et  p  des  nombres  entiers  quel- 
conques. 

>'  Nous  avons  reconnu  que,  si  un  nombre  premier  p.  de  la  forme  2  a  m  4-  i 
ou  4«'«  -h  I  pouvait  être  mis  directement  sous  la  forme  x-  -+-  «/',  la  valeur 


(  735) 
fie  a:  était  donnée  par  la  congruence 

x^±i  -  A'"  (p  {myt  cp  [2  tiiY'  (p[3  my3 . .  .  ^[amY"     (mod.f;.), 

dans   laquelle  A  est  une  fonction   algébrique  de  m;  c,,  c.,,  Cg  ,  .  .  .,  c^ 
des  nombres  entiers  inférieurs  à  fx  —  i  et  «  un  nombre  entier  inférieur  ou 

tout  au  plus  égal  à  y — ;  ce  qui  limite  le  nombre  des  facteurs  du  second 

membre. 

»  Pour  compléter  nos  recherches,  nous  avons  fait  connaître  par  quel 
procédé  on  pouvait  ramener  au  cas  précédent  la  décomposition  des  nom- 
bres premiersdont  l'expression  n'était  pas  des  formes  zixm-hi  ouliuin  + 1 . 

»  Voici  les  principaux  théorèmes  auxquels  nous  avons  été  conduit  : 

»  Tout  nombre  premier  p.  de  Informe  4'"  -H  x  peut  se  mettre  sous  ta  forme 
ce-  +  j-,  et  la  valeur  de  x  est  donnée  par  la  congruence 

x^±\(f[m)     (mod.  [j.  =  4™  +  0- 

»  Tout  nombre  premier  [j.  de  la  forme  8111  +  i  peut  se  mettre  sous  la  forme 
X'  +  2j',  et  la  valeur  de  x  est  donnée  par  la  congruence 

x^±-^(p[m)     (mod.  p.  =  8/?i  +  x). 

»   Tout  nombre  premier  p.  de  la  forme  8/«  +  3  peut  se  mettre  sous  la  for  me 

x^  -h  2J--,  et  la  valeur  de  x  est  donnée  par  la  congruence 

X  ^^  ±  2-'" 'p  {m)     (mod.  p.  =  8m  4- 3). 

»  Tout  nombre  premier  fx  de  la  forme  6/n  +  i  peut  se  mettre  sous  la  forme 
X'  -h  3j'",  et  la  valeur  de  x  est  donnée  par  la  congruence 

x^±  2"'~'  (p{m)     (mod.  p.  ==  6m  +  x). 

»  Tout  nombre  premier  p.  de  la  forme  ilim  -{-  i  peut  se  mettre  sous  la  forme 
X-  -h  Gj',  et  la  valeur  de  x  est  donnée  par  ta  congruence 

x^±  2'""^' (p[m)     (mod.  p.  =  2lim  -+-  i). 

>)  Tout  nombre  premier  [j,  de  la  forme  24'W  +  7  peut  se  mettre  sous  Informe 
X-  -h  G  y-,  et  la  valeur  de  x-  est  donnée  par  la  congruence 

ic^ssdr  ^f{m)(f>{'Sm  +  i)     (mod.  p.  =  24»*  +  7). 


(  736  )     . 

»   Le  double  de  tout  nombre  premier  p.  de  la  forme  24"^  +  ^  p^ui  se  mettre 
sous  la  forme  jr-  -t-  6)',  et  la  valeur  de  x-  est  donnée  par  la  congruence 

x'ss  ±  ~f{m)(p[Bm  -h  i)     (mod.  p.  =  24'?î  4-  7). 

»   Le  double  de  tout  nombre  premier  p.  de  la  forme  2l\m  -^  11  peut  se  mettre 
sous  la  forme  x"^  -f-  6^"-,  et  la  valeur  de  x  est  donnée  par  la  comjruence 

j:  SE  dr  2'""'^-(p{m)     (  mod.  p.  =  2fi?n  -h  1 1). 

«    Tout  nombre  premier  p.  de  la  forme  20m  +  C)  peut  être  mis  sous  la  forme 
x"  -{-  ^j",  ef  la  valeur  de  x-  est  donnée  par  la  congruence 

x-^  ±  2^'"'^-cp{m)-     (mod.  p,  =  2Qm  -h  9). 

»   Le  double  de  tout  nombre  premier  p.  de  la  forme  10m  +  3  peut  être  mis 
sous  la  forme  x^  ■+-  5^',  et  la  valeur  de  x-  est  donnée  par  la  congruence 

ar-^5  ±  2-'"'ç)(m)ip(3m)     (mod.  p.  —  20m  +  9). 

»   Le  double  de  tout  nombre  premier  p.  de  la  forme  2.0m  -h  7  peut  être  mis 
sous  la  forme  x"'  +  5j",  et  la  valeur  de  x"  est  donnée  par  la  congruence 

x-^dz  2-"'(j5(37n  -h  i)     (mod.  p.  =  20m  +7). 

1)    Tout  nombre  premier  p  de  ta  forme  i/j'"  -1-  i  peut  se  mettre  sous  la  forme 
X-  ■+-  7^"j  et  Id  valeur  de  x  est  donnée  par  la  congruence 


X^^±  a"'--' p^r — -     ( mod .  p.  —  1 4 ;«  +  i ) . 


»   Tout  nombre  premier  p  de  la  forme  3om  -\-  i  peut  se  mettre  sous  Informe 
X'  -\-  i  5j-,  et  la  valeur  de  x  est  donnée  par  la  congruence 


X^zïz  2 


±  o"'"-' 


0(2  771)©  (3  7»)  ,  ,  o  V 

^ f-4 (mod,  a=  3om  ■+-  T 


»  Il  serait  facile,  en  suivant  notre  méthode  générale,  d'obtenir  une  infi- 
nité de  théorèmes  analogues;  nous  nous  sommes  limite  à  ne  considérer 
que  les  cas  les  pins  simples.  » 


(  7^7  ) 

CHIMIE   ORGANIQUE.  —  Dérivés   anilés  de   l'acide  sébacique. 
Mémoire  de  M.  Éd.  Maillot.  (Extrait.) 

(Commissaires  :   MM.  Wuriz,  Cahours.  ) 

«  ....  En  résumé,  l'action  d'iiiie  température  de  i5o  degrés  sur  poids 
égaux  d'acide  sébacique  et  d'aniline  engendre  : 

»  i"  Un  composé  neutre,  soluble  dans  l'alcool  absolu  bouillant,  la  sé- 
banilide; 

»  2°  Un  composé  acide,  soluble  dans  l'alcool  à  90  degrés,  même  froid, 
et  surtout  dans  l'étber,  l'acide  sébanilique,  monobasique  et  susceptible 
d'engendrer  des  sels.  » 


MINÉRALOGIE.    ~   Ciistollisniion  arliftcielle  de   rorthose. 
Note  de  M.  St.  Meunier. 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Daubrée,  H.  Sainte- 
Claire  Deville,  Des  Cloizeaux.) 

«  MM.  F.  Fouqué  et  Michel  Lévy  ont  adressé  à  l'Académie,  dans  sa 
dernière  séance,  luie  très-intéressanle  Note  relative  à  la  dévitrification  de 
l'oligoclase,  du  labrador  et  de  l'albite,  préalablement  transformés  en  verres 
par  la  fusion  ('). 

»  Je  crois,  à  cette  occasion,  devoir  rappeler  que  je  suis  arrivé,  pour  l'or- 
those,  que  MM.  Fouqué  et  Lévy  étudient  en  ce  moment,  à  un  résultat 
analogue  (-).  Ce  n'est  pas,  il  est  vrai,  en  partant  du  feldspath  proprement 
dit,  ni  du  mélange  artificiel  de  ses  éléments  chimiques,  que  l'expérience  a 
été  faite,  mais  en  soumettant  à  la  dévifrification  les  masses  viti'euses  natu- 
relles cou  nues  sous  le  nom  de  rétinites. 

»  Le  rétinite,  placé  dans  un  creuset,  est  porté  à  la  fusion  et  maintenu 
liquide  pendant  très-longtemps  (trente-six  heures  et  plus)  pour  lui  faire 
perdre  son  eau  et  ses  autres  principes  volatils.  Il  se  transforme  ainsi  en  un 
verre  clair  et  grisâtre  qui,  soumis  pendant  huit  jours  à  la  température 
favorable  à  la  dévitrification,  se  remplit  de  noyaux  cristallins.  Ceux-ci 
fournissent   à   l'analyse   la   composition  de  l'orthose  et,  taillés  en  lames 

(')  F.  FouQDÉ  et  Michel  Lévv,   Comptes  rendus,  p.  700  de  ce  volume,   1878. 
(')  Stanislas  Meunieh,  Comptes  rendus,  t.  LXXXIII,  p.  676;  1876. 

C.  R.,  1S7S,  2«  Semestre.  (T.  LXXXVU,  K»  £0.)  98 


(738) 
minces,  agissent  très-énergiquement  sur  la  lumière  polarisée  et  se  colorent 
vivement.  Grâce  à  l'extrême  obligeance  de  M.  Fremy,  j'ai  pu,  au  mois  de 
novembre  1874?  exécuter  ces  expériences  sur  plus  de  1  kilogramme  de 
substance,  dans  les  fours  de  la  manufacture  deSaint-Gobain.  Depuis  lors, 
M.  Feil  m'a  permis  de  les  répéter  dans  son  usine,  et  le  résultat,  qui  a  été 
le  même,  a  fourni  encore  un  intermédiaire  artificiel  entre  le  rétinite  et  le 
porphyre. 

»  Je  me  permettrai  aussi  de  faire  remarquer  que  le  résultat  auquel 
parvient  aujourd'hui  M.  Michel  Lévy  me  semble  faire  disparaître  une  diver- 
gence d'opinions  entre  ce  savant  et  moi.  Il  disait,  en  effet,  en  1 876  : 

«  Les  expériences  de  fusion  par  voie  ignée  sur  lesquelles  M.  St.  Meunier  a  appuyé  cette 
conclusion  (que  les  roches  cristallines  dérivent  des  roches  vitreuses  par  voie  de  dé  vitrifi- 
cation) ne  nous  paraissent  pas  se  rapprocher  des  conditions  dans  lesquelles  la  nature  a 
produit  habituellement  les  roches  cristallines.  »  Et  plus  loin  :  «  Nous  pensons  que  les 
roches  éruptives  ont  amené  en  puissance  avec  elles  les  agents  auxquels  elles  doivent  leur 
texture  et  que  ces  agents  étaient  volatils;  seulement,  ils  n'ont  pas  eu  à  produire  de  phéno- 
mènes de  dévitrification.   » 

»  Tandis  qu'on  lit,  dans  le  travail  publié  dans  le  dernier  numéro  des 
Comptes  rendus,  que  le  procédé  de  dévitrification  mis  en  œuvre  par 
MM.  Fouqué  et  Michel  Lévy  est  «  sensiblement  identique  à  celui  qui  a 
donné  naissance  à  la  cristallisation  des  felspaths  dans  les  roches  éruptives 
épanchées  à  haute  température,  sans  intervention  notable  d'éléments  vola- 
tils modificateurs.   » 


ANATOMIE.  —  Nouveau  procédé  pour  V application  de  la  galvanoplastie  à  la 
conservation  des  centres  nerveux.  Note  de  jM.  Oré,  présentée  par  M.  Gos- 
selin.  (Extrait.) 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie.) 

«  Les  pretiîiers  cerveaux  que  j'ai  présentés  à  l'Académie  (10  dé- 
cembre 1877)  étaient  contenus,  en  nature,  dans  l'enveloppe  métallique. 
Dans  la  crainte  que  ces  cerveaux  ainsi  métallisés  ne  vinssent  à  s'altérer  à 
la  longue,  j'ai  imaginé  un  autre  procédé  qui  m'a  donné  des  résultats  inté- 
ressants, ainsi  que  l'on  pourra  s'en  convaincre  par  l'examen  de  l'hémi- 
sphère cérébral  nickelé  que  j'ai  l'honneur  de  soumettre  aujourd'hui  à 
l'Académie. 

»  Le  procédé  consiste  à  faire  fondre  de  la  gutta-percha  dans  une  boîte 


(  739) 
profonde  et  à  y  plonger  le  cerveau,  en  totalité  ou  en  partie,  préparé  et 
durci  comtne  je  l'ai  déjà  dit  dans  ma  dernière  Communication.  La  pièce 
s'enfonce  dans  la  gutta-percha,avec  laquelle  on  l'enveloppe  de  toutes  parts. 
Quand  lagutla-percha  s'est  durcie  au  contact  de  l'air,  on  la  divise  en  deux, 
trois  ou  quatre  parties,  que  l'on  débarrasse  de  la  substance  cérébrale 
qu'elles  renferment;  on  obtient  ainsi  un  moule  qui  représente  la  surface 
extérieure  de  l'organe. 

j)  La  surface  de  ce  moule  est  plombaginée;  puis  il  est  mis  au  bain. 
Après  trois  ou  quatre  jours,  on  retire  du  moule  une  pièce  creuse  qui  est 
la  reproduction  fidèle  de  celle  qui  a  servi  à  la  faire. 

»  En  procétiant  ainsi,  on  n'a  plus  à  craindre  de  voir  se  développer  à  la 
longue  des  phénomènes  de  décomposition  qui,  je  me  hâte  de  le  dire,  ne 
se  sont  jamais  montrés.  » 

VITICULTURE.  —  Résistance  au  Phylloxéra  de  quelques  types  sauvages 
de  vignes  américaines.  Note  de  M.  A.  Millaubet.  (Extrait.) 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

«  Tout  le  monde  sait  actuellement  qu'un  certain  nombre  de  cépages 
américains  résistent,  en  Europe,  depuis  douze  années  au  moins,  au  Phyl- 
loxéra. Depuis  1874.  je  n'ai  pas  cessé  de  faire  de  ces  cépages  une  étude 
attentive.  Les  résultats  de  mes  observations  ont  été  consignés  dans  un 
Mémoire  présenté  à  l'Académie  au  mois  de  juillet  1876  et  dans  d'autres 
ouvrages. 

»  Après  les  cépages,  il  restait  à  étudier  les  espèces  sauvages  dont  ces 
derniers  sont  issus.  Cette  étude  était  d'autant  plus  importante,  que,  en 
partant  du  principe  de  l'hérédité  de  la  propriété  de  résistance,  on  devait 
s'attendre  à  trouver  cette  résistance  à  son  maximum  de  puissance  chez  les 
prototypes  sauvages  des  variétés  cultivées  résistantes,  non  que  la  culture 
ait  pu  amoindrir  cette  propriété  chez  ces  dernières,  mais  parce  que  toutes, 
ou  à  peu  près,  sont  le  résultat  de  croisements  variés,  dans  lesquels  nous 
pouvons  reconnaître  ou  présumer  l'action  d'espèces  non  résistantes 
[F.  labnisca  et  vinifera). 

»  Ces  prévisions  ont  été  complètement  réalisées.  Les  F.  œslivalis  et 
riparia,  prototypes  de  deux  classes  de  cépages  résistants,  ont  montré  celte 
résistance  à  un  degré  beaucoup  plus  grand  que  les  plus  résistants  des  cé- 
pages de  ces  deux  classes  (  '  ).  Quant  aux  r.  cordijolia  et  cinerea,  auxquelles 

(')  La  résistance  étant  estimée  d'après  les  altérations  produites  sur  les  racines. 

98.. 


(  7'io  ) 
j'ai  pu  étendre  mes  observations,  elles  ont  montré  également  la  propriété  de 
résistance  au  degré  le  plus  éminent....  » 

M.  Th.  Guexaudeau,  M.  A.  Jackson  adressent  diverses  Communications 
relatives  au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

MM.  L.DELAToiiiiE-AYLLONetR.  Heunaxdez demandent  l'ouverture  d'un 
pli  cacheté,  déposé  par  eux  dans  la  séance  du  26  août  1878,  et  contenant 
une  étude  du  développement  du  Phylloxéra  et  des  moyens  de  le  détruire. 

Le  contenu  de  ce  pli,  écrit  en  langue  espagnole,  est  renvoyé  à  la  Com- 
mission du  Phylloxéra. 

M.  P.  PicAiiD  adresse  une  Note  relative  à  l'influence  des  mouvements 
respiratoires  sur  la  circulation  dans  la  veine  porte. 

(Commissaires:  MM.  H.-Milne  Edwards,  Vulpian.) 

M.  C.  HussoN  adresse  des  Recherches  micrographiques  sur  les  cires  et 
les  beurres  utilisés  en  pharmacie, 

(Commissaires  :  MM.  Boussingault,  Wurtz.) 

M.  R.  CiiAzoT  adresse  deux  Notes,  concernant  :  i^une  «  nouvelle  machine 
à  vapeur  régénérée  »  ;  2°  un  «  timbre  indicateur,  pour  passages  à  niveau 
des  chemins  de  fer  d'intérêt  local  ». 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Tresca.) 

CORRESPONDANCE. 

M.  P.  Bert,  m.  a.  Gubler,  m.  Akm.  Moreau,  M.  G.  Sée  prient  l'Aca- 
démie de  vouloir  bien  les  comprendre  parmi  les  candidats  à  la  place  laissée 
vacante,  dans  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie,  par  le  décès  de  Cl.  Ber- 
nard. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie.) 

M.  le  Directeur  général  des  Douanes  adresse  un  exemplaire  du  «  Ta- 


(  74»  ) 
bleau  général  du  commerce  de  la  France  avec  ses  colonies  et  avec  les  puis- 
sances étrangères,  pendant  l'année  i8'77  ». 

M.  le  Secrétaire  perpétcel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

i"  Un  volume  de  M.  Fr.-D.  Coy«nu6ifls,  portant  pour  titre:  o  Voyage 
de  la  Commission  astronomique  mexicaine  au  Japon,  pour  l'observation 
du  passage  de  Vénus  sur  le  Soleil,  le  8  décembre  1874  »  > 

2°  Deux  volumes  de  M.  E.  Donnoj,  intitulés  :  «  Théorie  mathématique 
des  assurances  sur  la  vie  ».  (Renvoi  à  la  Commission  du  prix  de  Statistique.) 


GÉOMÉTRIE.  —  Addition  à  la  Note  sur  la  reclificalion  des  ovales  de  Descartes; 

par  M.  G.  Darboux. 

«  Dans  ma  Communication  du  22  octobre  dernier,  je  me  suis  trompé  en 
affirmant  que  M.  Roberts  a  donné,  le  premier,  la  rectification  des  ovales 
de  Descartes.  Il  est  vrai  que  la  Communication  faite  à  l'Académie  par 
M.  Genocchi  porte  la  date  du  11  janvier  1870,  tandis  que  le  Mémoire  de 
M.  S.  Roberts  a  été  présenté  en  novembre  1878,  à  la  Société  mathématique 
de  Londres.  Mais  M.  Genocchi,  en  communiquant  son  remarquable 
théorème  à  l'Académie,  n'a  pas  indiqué  qu'il  l'avait  déjà  publié  en  i855, 
dans  un  Recueil  périodique  de  Turin,  Jl  Cimenta,  et  aussi  dans  un  Mémoire 
imprimé  en  1864  dans  les  Annali  di  Matenialica  para  ed  applicata,  t.  VI, 
Mémoire  qui  est  intitulé  :  Intorno  alla  rellificazione  e  aile  proprietà  délie 
causticité  secondarie.  J'emprunte  ces  renseignements  à  une  Note  que 
M.  S.  Roberts  a  loyalement  publiée  dans  le  t.  VI  du  Recueil  de  la  Société 
Mathématique  de  Londres,  p.  200.    » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  In  réduction  de  certaines  équations  différen- 
tielles du  premier  ordre  à  lajornie  linéaire,  par  1  apport  à  la  dérivée  de  la 
fonction  inconnue.  Note  de  M.  Oalphen. 

(c  Dans  une  Note  insérée  au  Compte  rendu  de  l'avant-dernière  séance, 
M.  Alexéeff  s'est  occupé  d'une  équation  différentielle  du  premier  ordre, 
dont  le  premier  meiidjra  est  du  second  degré  par  rapport  à  la  fonction 
inconnue  et  à  sa  dérivée,  et  il  a  fait  voir  que  cette  équation  peut  être  ré- 


(  742  ) 
duile  au  premier  degré  par  rapport  à  cette  dérivée,  tout  en  conservant,  par 
rapport  à  la  fonction,  la  forme  rationnelle.  Cette  propriété  appartient  à 
beaucoup  d'autres  équations,  comme  je  vais  le  montrer. 

»  Soit  une  équation  entre  la  variable  x,  la  fonction 7  et  sa  dérivée/'. 
Supposons  que,  d'une  manière  quelconque,  on  puisse  remplacer  cette 
équation  unique  par  le  système  explicite  suivant,  où  ^,  vj  sont  de  nou- 
velles variables  : 

(i)  a-=:H(|,-/3),    j  =  i'{'£,-n),     7'  =  îv(|,-/3). 

S'il  en  est  ainsi,   on  peut  substituer  à  l'équation  différentielle  proposée 
celle-ci  : 


du         i/i'\  lin 
• . — 1  — 

dn         d/ij  de 


du         dv 


qui  est  linéaire  par  rapport  à  la  dérivée  de  la  fonction  inconnue  ïj.  Cette 
équation  étant  intégrée,  la  proposée  le  sera  du  même  coup. 

»  La  réduction  demandée  est  ainsi  ramenée  à  un  problème  de  pure 
Algèbre.  Ce  problème  se  résout,  à  son  tour,  dans  bien  des  cas,  au  moyen 
des  notions  nouvelles  dont  la  Géométrie  s'est  enrichie. 

»  Considérons  or,  j,/'  comme  les  coordonnées  d'un  point  de  l'espace, 
et  l'équation  proposée  comme  celle  d'une  surface.  Si  les  fonctions  «,  v,  w 
sont  rationnelles  en  yj,  c'est  qu'alors,  |  étant  supposée  constante,  la  courbe 
(i)  est  unicursale.  De  là  cette  proposition  : 

»  Si  la  surface  représenlée  par  l'équalion  différentielle,  oii  x,y,y  sont  cen- 
sées les  coordonnées  d'un  point,  contient  une  série  de  courbes  unicursales,  l'équa- 
tion peut  être  réduite  au  premier  degré  par  rapport  à  la  dérivée  de  la  fonction 
inconnue,  sans  cesser  d'être  rationnelle  par  rapport  à  la  fonction  inconnue  elle- 
même. 

»  En  second  lieu,  si  u,v,w  sont  rationnelles  aussi  par  rapport  à  |,  la 
surface  peut,  comme  on  dit,  être  représentée  sur  le  plan.  Donc  : 

»  Si  la  surface  peut  être  représentée  sur  le  plan,  l'équation  différentielle  est 
réductible  au  jjremier  degré  par  rapport  à  la  dérivée  de  la  fonction  inconnue, 
sans  cesser  de  conserver  la  forme  rationnelle  par  rapport  à  la  fonction  inconnue 
et  ù  la  variable  indépendante. 

»  La  première  de  ces  propositions  résout  immédiatement  le  cas  envi- 
sagé par  M.  Alexéeff.  Il  s'agit,  en  effet,  d'une  équation  du  deuxième  degré 


(  743  ) 
en  J,y' .  La  surface  contient  donc  une  série  de  coniques,  dont  une  quel- 
conque s'obtient  quand  on  donne  à  x  une  valeur  constante.  Les  coniques 
étant  des  courbes  iniicursales,  la  réduction  peut  s'effectuer,  et  d'une  infi- 
nité de  manières.  Si  l'on  détermine  individuellement  les  points  de  la  co- 
ni(jue  par  des  parallèles  à  une  des  asymptotes,  on  est  conduit  à  des  calculs 
semblables  à  ceux  de  M.  Alexéeff.  Il  y  a  cependant  lieu  à  une  observa- 
tion :  la  méthode  suivie  par  ce  géomètre  entraîne  à  introduire  une  qua- 
drature préalable  qui,  en  réalité,  est  superflue.  Si  l'on  détermine  indivi- 
duellement les  points  de  la  conique  au  moyen  de  sécantes  issues  d'un  point 
fixe  quelconque  de  cette  courbe,  la  fonction  irrationnelle  de  jc  qui  s'in- 
troduit est  la  valeur  particulière  de  /',  répondant,  d'après  l'équation,  à 
une  valeur  arbitrairement  choisie  de  j.  Dans  certains  cas,  on  pourra 
choisir  cette  valeur  de  j-'de  telle  sorte  que  la  valeur  correspondante  de  y 
soit  rationnelle.  La  transformation  s'opérera  alors  sans  que  la  forme  ra- 
tionnelle en  X  disparaisse.  Si  l'équation  proposée  est 

A j'-  +  Bjj'  +  Cj-  -t-  Dj'  +  Ej  +  F  =  o, 

cette  circonstance  se  présente  notamment  quand  une  quelconque  des 
quantités  B"  —  4AC,  D"  —  4A-F,  E-  —  4CF  est  le  carré  d'une  fonction  ra- 
tionnelle de  X. 

»  Parmi  les  conséquences  de  la  deuxième  proposition,  citons  celle-ci  : 
Une  équation  différenlielle  du  troisième  degré  en  x,j,y'  peut  être  réduite  au 
premier  degré  enj-',  tout  en  restant  rationnelle  en  x,y.  Car,  on  le  sait,  toute 
surface  du  troisième  degré  peut  être  représentée  sur  le  plan.  » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  la  forme  des  intégrales  des  équations  diffé- 
rentielles du  second  ordre  dans  le  voisinage  de  certains  points  critiques.  JNote 
de  M.  E.  Picard. 

7     f 

«  Étant  donnée  l'équation  différentielle  du  second  ordre  z  '—  =/((',  i'',  z), 

en  posant  ^  =  ^'')/('%  ^' i  ~)  s'annulant  pour  p  =  o,  p'  =  o,  z  =  o  et  étant 
dans  le  voisinage  de  ces  valeurs  développable  en  une  série  de  la  forme 

av  +  hv'  +  cz  +  . . . , 

nous  avons  montré  [Comptes  rendus,  i6  septembre  1878)  que,  si  b  n'est  pas 


(  744  ) 
un  entier  positif,  celle  équation  admet  une  intégrale  holomorphe  dans  le 
voisinage  de  z  =  o,  s'annulant  ainsi  que  sa  dérivée  pour  cette  valeur  de  z. 
De  plus,  si  la  partie  réelle  du  coefficient  h  est  positive,  nous  avons  vu  éga- 
lement que  cettejéquation  admet  une  infinité  d'intégrales  non  holomorphes, 
s'annulant,  ainsi  que  leur  dérivée,  pour  c  =  o. 

»  Examinons  maintenant  le  cas  où  la  partie  réelle  de  h  est  négative. 
L'équation  n'admettra  alors  aucune  intégrale  jouissant  des  propriétés  pré- 
cédentes, f  et  y  désignant  l'intégrale  holomorphe  et  sa  dérivée,  si  l'on 
remplace  v  et  v  par/  +  v  et/'  -\-  c',  l'équation  prendra  la  forme 

(i)  z'^^  =  nv-\-bK>'  -\-..., 

le  second  membre  ne  contenant  pas  de  termes  indépendants  à  la  fois  de  c 
et  de  v' .  Supposons  d'abord  qu'il  n'y  ait  pas  de  termes  indépendants  de  v' . 
On  pourra  suivre  dans  ce  cas  la  méthode  employée  par  MM.  Briot  et  Bou- 
quet dans  un  cas  analogue. 
»  L'équation  peut  s'écrire 

ou 

-7-(l  +  at»    +  ■  .  .     =  l> h  ^-^^-^1  +  ai'   +  ...)dz. 

I'     ^  '  z  z        ^ 

»  Remarquons  que,  Z  tendant  vers  zéro,   "^  ' 'j ''    tendra  vers  une  limite, 

car  -  tend  vers  zéro  en  même  temps  que  z.  Si  l'équation  admet  une  inté- 
grale le  long  d'une  certaine  courbe,  on  aura,  en  désignant  par  i<\  la  valeur 
de  v'  en  un  point  z,  de  cette  courbe  et  intégrant  sur  celle-ci  depuis  le  point  z, 
jusqu'au  point  z, 

logîr  =  log(^_^y+£. 

»  £  étant  une  quantité  finie  et  même  très-petite,  si  z  et  z,  sont  suffisam- 
ment voisins  de  l'origine,  nous  la  représenterons  par  log  (i  +  yj). 

»   Il  viendra  alors  —  =  (- )   (i  +  vj). 

»  Quand  z  tend  vers  zéro,  le  module  du  premier  membre  tend  vers  zéro, 
tandis  que  celui  du  second  augmente  indéfiniment,  la   partie  réelle  de  h 


(  745  ) 
étant  supposée  négative.  L'hypothèse  qu'il  existe  uue  intégrale  remplissant 
les  conditions  indiquées  est  donc  inadmissible. 

»  La  remarque  suivante  permet  de  ramener  le  cas  général  au  cas  parti- 
culier que  nous  venons  de  traiter.  Désignons  par  ç(«,  z)  une  fonction  ho- 
lomorphe  de  m  et  z  dans  le  voisinage  de  m  =:  o,  z  =  o,  et  s'annulant  pour 

ces  valeurs,  mais  supposons  que  (  — )„=oSoit  différent  de  zéro.  On  peut 
choisir  une  fonction  (p  remplissant  ces  conditions  de  telle  manière  que,  si 
l'on  fait  le  changement  de  variable  i)=:(f[u,  z),  Téquation  différentielle 
déterminant  u  ait  la  forme  (a).  Cette  équation  n'admettra  donc  pas  d'in- 
tégrale s'annulant,  ainsi  que  sa  dérivée,  pour  z  =  o;  il  en  sera,  par  suite,  de 
même  |)our  l'équation  donnée. 

»  Dans  le  cas  où  la  partie  réelle  de  è  est  positive,  les  considérations  précé- 
dentes montrent  que  v  doit  être  de  degré  b  ;  on  en  conclut  sans  peine  qu'il 
n'y  a  pas  d'autres  fonctions  satisfaisant  à  l'équation  (i)  et  remplissant  les 
conditions  requises  que  celles  qui  ont  été  indiquées  dans  notre  première 
Note. 

n  Revenons  à  l'équation 

"7?^=^>'^(*''"'^')' 

en  supposant  que  b  soit  un  entier  positif.  Nous  examinerons  seulement  le 
cas  où  b  est  égal  à  l'unité. 

»  Si  c  est  égal  à  zéro,  l'équation  admet  une  infinité  d'intégrales  holo- 
morphes.  Posons,  en  effet,  v  —  ).z-,  i>'  =  fjt,z.  Nous  aurons  à  considérer  les 
équations 

rla.  .  (IX 

»  Si  Xo  et  p-o  vérifient  la  relation  p.o  —  2X0  =  o,  ces  équations  admettent 
un  système  d'intégrales  holomorphes  prenant  les  valeurs  ).o  etp-o  pour  r  =  o. 
Dans  le  cas  où  c  n'est  pas  nul,  nous  posons 

v'  =  cz{ii.+  logz), 
et  les  équations  deviennent 


élu        a\  /lo"  : 

-y  — h  rt 

(Iz  2 


C.  R.    187S.  j-  Semestre.  (T.  I.XXXVII,  N»  20.)  99 


(  746  ) 
»  Remplaçant  ensuite  z  par  z'-,  nous  avons 

^  =  alz'  +  a(^2z'\ogz'  -  ^)  +  •  ■   ^      ^'^  =  4(f-i  -  >^)- 

»  Le  second  membre  de  la  première  de  ces  équations  reste  fini 
pour  z'  =  o.  Si  p-o  =  )„,  ces  équations  admettront  un  système  d'intégrales 
prenant  les  valeurs  Xo  et  fx^  pour  z'  =  o.  Pour  démontrer  ce  point,  nous 
avons  recours,  comme  précédemment,  à  deux  équations  aux  dérivées  par- 
tielles, et  nous  obtenons  les  intégrales  sous  forme  de  séries  procédant  sui- 
vant les  puissances  croissantes  de  z'/z'  et  de  tj-  > 


ÉLECTRODYNAMIQUE.    —   Sur  In  théorie  des  machines  du  genre  de  celles  de 
Gramme.  Note  de  M.  Ant.  Bregcet,  présentée  par  M.  Cornu. 

«  La  théorie  du  fonctionnement  de  la  machine  de  Gramme,  telle  qu'elle 
est  généralement  présentée,  ne  rend  qu'un  compte  imparfait  de  la  réversi- 
bilité si  complète  de  cet  appareil. 

»  Le  principe  simple  qui  préside  au  mouvement  de  la  roue  de  Barlow 
(1823),  ainsi  qu'à  la  production  du  courant  dans  le  disque  tournant  de 
Faraday  (i83i),  suffit  pour  expliquer  en  toute  rigueur  les  deux  fonctions 
de  la  machine  de  Gramme  (source  de  courant  et  électromoteur). 

»  Le  rôle  caractéristique  de  son  anneau  de  fer  doux  consiste  à  détourner 
les  lignes  de  force  du  champ  magnétique  après  qu'elles  ont  coupé  une  seule 
fois  les  spires  de  la  bobine.  Sans  l'anneau,  ces  lignes  traverseraient  deux 
fois  chacune  des  spires;  elles  donneraient  ainsi  naissance  à  deux  forces 
électromotrices  contraires  et  d'autant  plus  près  d'être  ég;iles  que  les  spires 
sont  plus  aplaties  suivant  une  parallèle  à  l'axe  de  rotation.  Le  même 
anneau  sert  d'ailleurs  à  concentrer,  dans  la  région  occupée  par  la  bobine, 
un  plus  grand  nombre  de  lignes  de  force. 

»  Dans  le  mode  d'enroulement  du  circuit  de  la  machine  de  M.  Van 
Alteneck,  le  noyau  de  fer  doux  intérieur  à  ce  circuit  n'a  pour  seul  effet 
que  d'exalter  l'intensité  du  champ  magnétique  aux  points  où  se  meuvent 
les  fils  de  la  bobine. 

»  Il  convient  donc  de  remarquer,  au  point  de  vue  de  la  théorie,  que, 
bien  que  ces  appareils  dérivent  tous  deux  du  méuie  principe  d'électro- 
magnétisme,  les  fonctions  de  leurs  armatures  de  fer  doux  sont  essentielle- 


(  747  ) 
ment  différentes  :  dans  la  machine  de  Gramme,  l'anneau  est  indispensable, 
sauf  dans  le  cas  où  les  fils  internes  des  spires  se  trouvent  placés  près  de 
l'axe  de  rotation  ;  dans  la  seconde  machine,  le  noyau  intérieur  ne  sert  qu'à 
permettre  d'obtenir  d'une  machine  donnée  des  effets  beaucoup  plus  con- 
sidérables. 

»  Dans  le  premier  cas,  l'introduction  de  l'armature  est  nécessaire;  dans 
le  second,  elle  est  seulement  utile. 

»  L'expérience  a  montré  que,  dans  ces  machines,  les  frotteurs  ou  distri- 
buteurs de  courant  doivent  occuper  une  position  particulière  différente  de 
celle  que  la  théorie  semblait  leur  assigner,  et  celte  anomalie  apparente 
était  toujours  attribuée  au  seul  retard  à  la  désaimantation  de  r armature  de 
fer  doux. 

»  Je  pense  avoir  établi  que  la  force  coercitive,  dont  n'est  jamais  exempt 
le  fer  réputé  le  plus  doux,  n'agit  que  d'une  façon  tout  à  fait  insignifiante 
pour  produire  ce  déplacement  des  prises  de  contact. 

»  Le  déplacement  des  frotteurs  est  une  conséquence  nécessaire  des  réac- 
tions qui  s'exercent  entre  le  champ  magnétique  des  aimants  excitateurs  et 
le  champ  magnétique  développé  par  les  courants  des  fils  de  la  bobine. 
(J'appellerai  ce  dernier  champ  galvanique,  pour  éviter  toute  confusion.) 

»  Un  certain  nombre  d'expériences,  entreprises  sur  diverses  formes  d'ap- 
pareils de  rotation  électromagnétique,  m'ont  amené  à  formuler  mes  con- 
clusions de  la  manière  suivante  : 

n  Lorsqu'on  veut  obtenir  le  meilleur  effet  possible  du  système  constitué  par  un  circuit 
mobile  animé  d'un  mouvement  de  rotation  dans  un  rhamp  magnétique  : 

«  1°  Si  ce  mouvement  est  causé  par  le  passage  du  courant  d'une  source  étrangère,  le  dia- 
mètre des  prises  de  contact  doit  être  déplacé,  en  se/is  imerse  de  la  rotation,  d'un  angle 
d'autant  plus  grand  que  l'intensité  du  courant  est  plus  considérable  et  que  l'intensité  du 
champ  magnétique  est  plus  faible; 

u  2°  Si  ce  mouvement  est  destiné,  au  contraire,  à  engendrer  un  courant  continu  dans 
l'appareil,  le  même  diamètie  doit  être  déplacé  dans  le  sens  de  la  rotation.  » 

»  Ces  règles  s'appliquent  à  tous  les  systèmes  dont  j'ai  parlé,  même  à 
ceux  qui  ne  comportent  aucune  masse  intérieure  de  fer  doux. 

B  Je  dois  faire  remarquer  que,  dans  le  cas  particulier  où  le  champ  magné- 
tique est  produit  non  par  un  aimant  permanent,  mais  par  un  électro-aimant 
excité  par  le  courant  du  circuit  mobile,  le  déplacement  des  frotteurs  est 
insensible  pour  de  petites  vitesses  de  rotation.  Le  champ  magnétique  et  le 
champ  galvanique  sont  en  effet,  dans  ce  cas,  fonction  l'un  de  l'autre.  Dans 
de  certaines  limites,  leurs  intensités  croissent  ensemble  sans  qu'aucune 

99- 


(  74«  ) 
tlevienne  prédominante.  Au  contraire,  le  champ  magnétique  d'un  aimant 
permanent  reste  constant  en  présence  d'un  champ  galvanique  dont  l'in- 
tensité peut  augmenter  de  plus  en  plus;  l'influence  de  ce  dernier  deviendra 
donc  de  plus  en  plus  grande,  et  les  modifications  du  champ  résultant 
arriveront  à  être  très-profondes.  » 

CHIMIE.  —  Recherches  chimiques  sur  tes  lungslates  des  sesquiox/des  terreux  et 
métalliques.  Troisième  Note  de  M.  J.  Lefort,  présentée  par  M.  Fremj'. 
(Extrait  par  l'auteur.) 

(c  Les  tungstates  compris  dans  ce  Mémoire  s'éloignent  notablement,  du 
moins  quant  à  la  constitution  générale,  de  ceux  que  nous  avons  fait  con- 
naître précédemment  (' ),  en  ce  que  la  proportion  de  l'acide  tungstique  et 
des  sesquioxydes  ne  subit  pas  toujours  la  même  loi  de  multiplication  régu- 
lière; ainsi,  tandis  que  dans  les  tungstates  de  monoxydes,  sauf  cependant 
ceux  de  mercure,  les  rapports  de  l'acide  et  de  la  base  sont  de  i  à  i  pour 
les  tungstates  neutres  et  de  2  à  i  pour  les  bitungstates,  dans  les  tungstates 
de  sesquioxydes,  an  contraire,  la  proportion  de  l'acide  avec  ces  bases  varie 
presque  à  chaque  métal;  il  en  résulte  que  ces  sels  sont  tantôt  avec  excès 
d'acide,  tantôt  avec  excès  de  base. 

»  I.  ÏUNGSTATE  d' ALUMINE.  Tungstulc  ïieulie.  —  L'alun  et  le  tungstate 
de  soude  donnent  un  précipité  blanc,  volumineux,  soluble  dans  environ 
1 5oo  parties  d'eau  à  -H  i5°  et  qui  a  pour  composition 

3(ïuO'),APO\8HO. 

»  Bitungstale.  —  Deux  solutions  aqueuses  concentrées,  l'une  d'alun, 
l'autre  de  bitungstate  de  soude,  ne  semblent  d'abord  pas  produire  de  réac- 
tion; mais,  après  quelques  instants,  il  se  forme  un  dépôt  blanc  plus  dense 
que  le  précédent,  soluble  dans  400  parties  d'eau  à  +  i5°. 

»  Ce  sel  est  le  bitungstale  d'alumine,  qui  a  pour  formule 

/i(TuO'),  Ar^OSglIO. 

»  II.  Tungstates  de  fer.  —  L'acétate  ferreux  et  le  tungstate  neutre  ou 
le  bitungstate  de  soude  produisent  des  précipités  qui  représentent  bien  le 
tungslaie  neutre  et  le  bitungstate  de  protoxyde  de  fer,  mais  ils  sont  telle- 

(')  Journal  (le  Phannacic  cl  de  Chimie,  l.'XXVllI,  p.  280  et  368,  4"  série;  1878. 


(  749  ) 
ment  peu  stables  à  l'air,  qu'il  nous  a  été  impossible  de  les  obtenir  purs  pour 
les  soumettre  à  l'analyse.  L'existence  de  ces  deux  sels  n'en  est  pas  moins 
certaine. 

»  Tuncjstale  ferrique  bibasiqite.  —  L'acétate  ferrique  et  le  tungstate  neutre 
de  soude  donnent  lieu  à  un  précipité  de  couleur  chamois,  soluble  dans 
environ  3oo  parties  d'eau  à  h-  i5°,  et  qui  a  pour^formule 

3(TuO'),  2(Fe-0'),6HO. 

»  Tungslale  ferrique  monobasique.  —  Avec  l'acétate  ferrique,  le  bitung- 
stale  de  soude  fournit  un  dépôt  jaune  brunâtre,  soluble  dans  environ 
5o  parties  d'eau  à  +15°,  et  qui  a  pour  composition 

2(TuO^),Fe=0%4HO. 

»  IIL  TuNGSTATES  DE  CHROME.  Tuugslale  basique.  —  f.e  tungstate  neutre 
de  soude  donne,  avec  l'acétate  chrouiique,  un  précipité  vert  bleuâtre  so- 
luble dans  environ  4oo  parties  d'eau  à  +  iS",  et  qui  se  représente  par 

2(TuO'),  Cr=0%  5IIO. 

»  Tungslnte  neutre.  —  Le  tungstate  neutre  de  chrome  s'oblient  avec 
l'alun  de  chrome  et  le  bitungslate  de  soude.  Il  est  en  poudre  vert  sale,  peu 
soluble  dans  l'eau,  et  il  a  pour  composition 

3(TuO'),Cr=0',  3H0. 

»  BiUmgstale.  —  Le  bitungstate  de  soude  et  l'acétate  chromique  ne  pro- 
duisent pas  de  réaction  apparente;  mais,  si  l'on  verse  le  mélange  des  solu- 
tions clans  de  l'alcool  concentré,  il  se  forme  un  dépôt  vert  foncé,  poisseux, 
que  l'eau  décompose  ensuite  en  une  poudre  blanc  verdâtre  qui  constitue  le 
bitungstate  de  chrome,  ayant  pour  formule 

4(TuO'),Ci-0',6HO. 

))  Ce  sel  est  soluble  clans  5o  parties  d'eau  à  la  température  ordinaire. 

I)  IV.  TuNGSTATEs  d'urane.  Tungslate  basique.  —  L'acétate  d'urane  et 
le  tungstate  neutre  de  soude  produisent  uu  dépôt  jaune,  amorphe,  très-peu 
soluble  dans  l'eau,  ayant  pour  composition 

TuO%l]  =  0%  2HO. 


(  75o  ) 
»    Tungslale  neutre .  —  Si  Ton  remplace  le  lungstate  neutre  de  soude  par 
le  bitungstate  de  cette  base,  on  obtient  encore  avec  l'acétate  d'urane  un 
précipité  jaune  plus  clair  que  le  précédent  et  également  plus  soluble  dans 
l'eau;  ce  sel  est  le  tungstate  neutre  de  chrome,  qui  se  représente  ainsi  : 

3(TuO'),  U^0%5H0. 

«  Y.  TuNGSTATES  d'antimoine.  Tuiiijslate  neutre?  —  Une  solution  d'émé- 
tique,  versée  dans  du  tungstate  neutre  de  soude,  produit,  après  quelques 
minutes,  un  dépôt  blanc,  lourd,  que  les  lavages  décjmposent  et  que  nous 
supposons  être  le  tungstate  neutre  d'antimoine;  mais,  comme  les  analyses 
de  ce  sel  nous  ont  fourni  des  résultats  assez  variables  entre  eux,  nous  signa- 
lons son  existence  avec  un  point  d'interrogation. 

»  Tungstate  acide.  —  Une  solution  de  bitungstate  de  soude  versée  dans 
une  solution  saturée  d'émétique  donne  une  poudre  jaunâtre,  lourde,  no- 
tablement soluble  dans  l'eau  sans  décomposition,  qui  constitue  un  tungstate 
acide  ayant  cette  formule  : 

5(TuO^),  Sb='0%4HO. 

)'  VI.  TuNGSTATES  DE  BISMUTH.  —  Daus  de  l'cau  distillée  contenant  le 
dixième  de  son  poids  de  glycérine,  nous  avons  ajouté  des  cristaux  de  ni- 
trate de  bismuth;  or,  par  cet  artifice,  nous  avons  pu  étendre  à  volonté  la 
solution  sans  produire  de  sous-nitrate  de  bismuth  et,  partant,  sans  mettre 
de  l'acide  nitrique  en  liberté. 

»  Celte  liqueur,  aussi  concentrée  que  possible,  versée  dans  une  solution, 
également  très-concentrée,  de  tungstate  neutre  de  soude,  y  occasionne  un 
précipité  blanc  que  l'eau  décompose  en  tungstate  acide  et  en  tungstate  ba- 
sique de  composition  très-variable.  Ce  résultat  était  facile  à  prévoir. 

»  Bitungstate.  —  Ce  sel  étant  très-soluble  dans  l'eau,  nous  l'avons  pré- 
paré au  moyen  du  bitungstate  de  soude  ajouté  dans  une  solution  de  nitrate 
de  bismuth,  additionné  d'acétate  de  soude  afin  d'éviter  la  production  d'a- 
cide nitrique  libre.  On  obtient  alors,  si  les  liqueurs  sont  très-concentrées, 
des  cristaux  blancs  micacés  qui  ont  pour  formule 

6(TuO^),  Bi^0%8H0  ?.' 

»  Nous  devons  ajouter  cependant  que  cette  formule  est  marquée  d'un 
point  d'interrogation,  mais  seulement  quant  à  son  hydratation,  parce  que 
la  purification  complète  du  sel  est  presque  impraticable. 


(  75i  ) 
»  Nous  résumons  dans  le  tableau  suivant  les  formules  des  nouveaux 
composés  étudiés  dans  ce  Mémoire  : 

„       ^  ,      ,,  ,      .                            (  3(Ti.0'),Al=0',  8 HO 

Tungstates  u  alumine ,;  . 

^                                                        (  4(TuO'),APO',  9HO 

,_..,.  (  3(TuO'),3(Fe=0^),  6H0 

Tnncstates  de  fer )               ^          '  , 

^                                                        I  2(TiiO'),Fc-0»)  4H0 

/  2(TiiO»),Cr'0=),  5H0 

Tu ngstates  de  chrome |  3  (TuO'),  Cr^O',  3H0 

(  4(TiiO'),Cr2  0%  6 HO 

Tungstates  d  iirane. 

(  3(TuO=),U^O%  5H0 

Tungstate  d'antimoine o(TiiO'),  Sb'O',  4HO 

Tungstate  de  bismuth GlTuO"),  Bi'OS  8H0?   » 


CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Ànat/se  de  divers  fragments  métalliques  provenant  des 
sépultures  péruviennes  d^y^ncon,  près  de  Lima.  Note  de  M.  A.  Tebreil, 
présentée  par  M.  Fremy. 


n  M.  Hamy  a  bien  voulu  mettre  à  ma  disposition  cinq  échantillons  de 
fragments  métalliques  trouvés  par  M.  Léon  de  Cessac,  voyageur  du  Mu- 
séum d'Histoire  naturelle,  à  Ancon,  à  35  kilomètres  au  nord  de  I^ima, 
dans  des  sépultures  datant,  très -vraisemblablement,  du  milieu  du 
XVI*  siècle. 

»  J'ai  soumis  ces  fragments  métalliques  à  l'analyse,  pensant  que  la  com- 
position de  ces  alliages  pourrait  jeter  quelque  jour  sur  la  métallurgie  du 
Pérou  au  xvi*  siècle.  Ce  sont  ces  analyses  qui  se  trouvent  résumées  dans  le 
tableau  suivant  : 

N«  1. 

Argent 77,04 

Or tr.  sens. 

Cuivre 7  jfG 

Zinc » 

Fer 

Chlore 15,71 

Oxygène,  soutre ....    j 

Arsenic,  eau \  non  dosés.  0,19 

Acide  carbonique,  etc.    ) 

Sable  quartzeux    >■ 

100,00 


N-2. 

N"3. 

N-A. 

N»5. 

33,35 

'7.-27 

B 

traces. 

5,42 

)> 

» 

.. 

60, 83 

79, o3 

65,90 

94,35 

" 

» 

32,04 

■• 

V. 

. 

I  ,o5 

- 

0,22 

2,3. 

traces. 

traces. 

0,18 

1 ,39 

I  ,01 

5,53 

u 

« 

-• 

0 ,  12 

100.00 

100,00 

100,00 

100,00 

(752  ) 

Échantillon  «°  1.  —  Lame  d'argent  recouverte  d'une  épaisse  patine  de  chlorure  d'argent. 
En  traitant  cet  argent  par  l'acide  azotique,  on  dissout  le  métal  non  altéré,  et  le  chlorure 
d'argent  reste  sous  forme  de  gaine  ayant  deux  fois  l'épaisseur  de  l'argent  métallique  dissous. 
La  présence  du  chlore  dans  tous  les  écliantlHons  analysés  est  un  fait  dépendant  de  l'empla- 
cement des  sépultures  qui  se  trouvent  dans  un  sable  marin. 

»  Dans  cet  échantillon,  l'argent  est  uni  au  cuivre  dans  une  proportion  qui  constitue  un 
alliage  au  douzième,  c'est-à-dire  à  7^;^  de  fin. 

»  Échantillonn"^.  —  Alliage  de  cuivre,  d'argent  et  d'or,  recouvert  d'une  patine  verte 
contenant  du  chlore  qui  doit  être  uni  au  cuivre,  car,  lorsqu'on  attaque  le  métal  par  l'acide 
azotique,  on  voit  se  former  immédiatement  du  chlorure  d'argent  tout  à  fait  blanc.  Cet  alliage 
est  en  plaques  minces;  il  est  dur  et  cassant. 

1)  Échantillon  n°  3.  —  Alliage  de  cuivre  et  d'argent  en  plaques  minces,  recouvertes  d'une 
patine  verte  contenant  également  du  chlore.  Cet  alliage  est  plus  malléable  que  le  précédent. 
Il  ne  contient  pas  d'or. 

»  Échantillon  n"  k.  —  Laiton  ayant  sensiblement  la  composition  des  laitons  fabriqués  de 
nos  jours.  Sa  patine  verte  contient  des  traces  de  chlore. 

»  Échantillon  /2°  5.  —  Cuivre  rosette,  très-malléable,  recouvert  d'une  patine  vert  grisâtre, 
assez  épaisse,  et  dans  laquelle  se  trouvent  incrustés  des  grains  de  sable  quartzeux. 

M  11  résulte  des  analyses  précédentes  que,  si  l'échantillon  n°  1  semble  pro- 
venir d'une  fabrication  régulière,  il  n'en  est  pas  de  même  des  échantillons 
n"  2  et  n"  3,  dont  la  composition  ne  correspond  pas  à  des  alliages  définis; 
les  minerais  de  cuivre  qui  servaient  à  la  fabrication  de  ce  métal  conte- 
naient probablement  de  petites  proportions  d'argent  et  d'or  qui  sont 
restées  dans  ces  alliages. 

»  La  présence  du  laiton  dans  les  sépultures  péruviennes  du  xvi^  siècle 
est  un  fait  intéressant,  qui  prouve  que  déjà  à  cette  époque  le  laiton  était 
connu  au  Pérou,  mais  qu'il  devait  être  importé  d'Europe  par  les  Espagnols, 
puisque  le  zinc  n'existe  pas  dans  ce  pays.  Du  reste,  M.  Hamy  a  déjà  signalé 
la  présence  de  différents  corps  d'origine  européenne  dans  les  objets  re- 
cueillis par  M.  Léon  de  Cessac  dans  les  sépultures  péruviennes  d'Ancon.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.   —  Synthèse  des  dérivés  uriques  de  la  série  de  l'alloxane 
[alloxane,  uramile,  murexide,  etc.).  Note  de  M.  E.  Grimaux. 

«  Lorsqu'on  chauffe  jusqu'à  1 5o  degrés  un  mélange  d'acide  malonique 
et  d'urée  avec  un  excès  d'oxychloriire  de  phosphore,  on  obtient  une 
masse  jaiuie,  formée  de  deux  substances  amorphes,  peu  solubles  dans 
l'eau,  qui,  d'après  des  analyses  encore  insuffisantes,  et  surtout  d'a- 
près leurs  réactions,  paraissent  être  des  produits  de  condensation  de  la 


(  753  ) 
malonylurée;    en   effet,  il  est  facile  de  les  transformer  en    alloxantine. 

M  On  dissout  dans  l'acide  azotique  le  produit  brut  de  la  réaction,  et 
l'on  fait  passer  dans  la  solution  nitrique  un  courant  d'hydrogène  sulfuré, 
jusqu'à  ce  qu'elle  précipite  en  violet  par  l'eau  de  baryte.  On  filire  alors, 
pour  séparer  le  soufre,  et  l'on  abandonne  la  liqueur  dans  le  vide.  Après 
vingt-quatre  ou  quarante-huit  heures,  il  se  dépose  des  cristaux  qui  pos- 
sèdent les  propriétés  suivantes,  caractéristiques  de  l'alloxantine. 

»  Ces  cristaux  sont  peu  solubles  dans  l'eau  froide,  facilement  solubles 
dans  l'eau  bouillante;  leur  solution  donne,  avec  l'eau  de  baryte,  un  préci- 
pité violet  qui  devient  blanc  par  l'ébullifion. 

»  Dissous  dans  l'eau  additionnée  de  quelques  gouttes  d'acide  azotique, 
ils  donnent  une  solution  qui  colore  l'épiderme  en  pourpre  et  fournit  un 
précipité  cristallin  d'oxaluramile  par  le  cyanure  de  potassium  et  l'ammo- 
niaque [alloxane).  Leur  solution,  portée  à  l'ébullition  et  additionnée  de 
chlorhydrate  d'ammoniaque,  se  remplit  de  fines  aiguilles  presque  inso- 
lubles [uramile). 

»  Cet  uramile,  chauffé  avec  de  l'eau  et  de  l'oxyde  d'argent,  donne  une 
liqueur  pourpre  qui,  filtrée  à  chaud,  laisse  bientôt  déposer  des  prismes 
quadrilatères,  verts  par  réflexion,  rouges  par  transparence,  dont  la  forme 
cristalline,  la  couleur  et  les  réactions  se  confondent  avec  celles  de  la 
murexide. 

»  L'ensemble  de  ces  caractères  ne  laisse  aucun  doute  sur  la  nature  du 
corps  obtenu  par  synthèse,  et  qui  doit  être  identifié  avec  l'alloxantine. 
Ainsi  se  trouve  réalisée  la  synthèse  de  tous  les  dérivés  de  l'acide  uriqiie, 
puisque  j'ai  déjà  fait  connaître  la  reproduction  de  l'allantome  et  des  déri- 
vés parabaniques. 

»  Il  est  à  remarquer  que  l'action  de  l'urée  et  de  l'oxychlorure  de  phos- 
phore sur  l'acide  malonique  permet  de  caractériser  de  très-petites  quan- 
tités de  cet  acide.  Il  suffit,  en  effet,  de  chauffer  un  centigramme  d'acide 
malonique  ou  d'un  malonate  avec  autant  d'urée  et  deux  ou  trois  gouttes 
d'oxychlorure  de  phosphore,  et  de  traiter  successivement  à  chaud  par 
l'acide  azotique,  puis  par  l'ammoniaque,  pour  obtenir  une  couleur  pourpre, 
identique  à  celle  que  fournit  l'acide  urique.  L'acide  tartronique  (oxyma- 
lonique)  se  comporte  comme  l'acide  malonique.  » 


C.  R.,   1878,  2«  Semestre.  (T,  LXXXVII,  N»  20.)  I  OO 


(  754  ) 

CHIMIE  liNDUSTRlELLK.  —  Sur  quelques  causes  d'inversion  du  sucre  de  canne 
et  sur  les  altérations  consécutives  des  glucoses  formés.  Note  de  M.  Durin, 
présentée  par  M.  Peligot.  (Extrait.) 

«  Mes  essais  m'ont  amené  à  considérer  les  formations  du  glucose, 

pendant  les  opérations  du  raffinage,  comme  des  accidents  et  non  comme 
une  coiiséquence  nécessaire  du  glucose  préexistant.  L'action  du  ferment, 
déterminée  par  M.  Gayon,nepeut  se  continuer  à  la  température  à  laquelle 
sont  soumis  les  sirops  pendant  le  raffinage.  Les  altérations  glucosiques  qui 
s'y  produisent  quelquefois  sont  d'un  ordre  purement  chimique  et  peuvent 
être  évitées. 

»  La  chaleur,  l'eau  et  le  temps  sont  autant  d'éléments  desquels  dépend 
la  transformation  partielle  du  sucre  de  canne  en  glucose.  L'action  de  ces 
mêmes  agents,  prolongée  au  delà  de  l'inversion,  modifie  le  glucose  lui- 
même,  en  change  les  propriétés  optiques  et  fermentescibles,  et  l'altère  même 
plus  profondément.  Des  produits  caramélins  et  les  acides  déterminés  par 
M.  Peligot  accompagnent  ces  modifications;  ces  acides  agissent,  à  leur 
tour,  sur  le  sucre  de  canne  et  en  accélèrent  l'inversion  (*  ). 

»   Voici  le  résumé  des  expériences  que  j'ai  faites  : 

»  Lorsqu'on  soumet,  pendant  trente-six  à  quarante  heures,  une  solution 
desucre  pur  d'abord  et  des  solutions  contenant  2  ,  3,  8,  ...,  60  pour  100  de 
glucose,  outre  du  sucre  cristallisable,à  une  température  de  70  à  75  degrés, 
il  n'y  a  aucune  altération  ni  aucune  transformation  de  sucre  en  glucose, 
l'alcalinité  étant  évaluée  à  rûhru  CaO.  Si  l'on  continue  à  chauffer  pendant 
soixante-quinze  heures,  cent  quatorze  heures,  l'alcalinité  disparaît,  et  plus 
tard  l'acidité  se  déclare,  l'inversion  commence  et  cependant  n'est  nulle- 
ment proportionnelle  à  la  quantité  de  glucose  préexistant. 

»  Si  Ton  continue  le  chauffage  plus  longtemps,  que  la  solution  soit  com- 
posée de  sucre  pur  ou  de  mélange  de  sucre  et  de  glucose,  on  observe  une 
inversion  générale  et  non  proportionnelle  de  sucre  de  canne. 

»  Enfin,  si  l'on  maintient  l'alcalinité  du  sirop,  il  n'y  a  pas  d'inversion 
nouvelle. 

»  Les  solutions  dont  nous  nous  sommes  servi  contenaient  61, 34  pour 


(')  Biot,  Soubeiran,  DubninfaiU  ont  depuis  longtemps  constaté  ces  altérations;  mais  le 
remède  a  été  en  même  temps  indiqué  par  M.  Diibrunfaut,  lorsqu'il  recommande  si  instam- 
ment le  travail  alcalin  des  solutions  sucrées. 


(  755) 
xoo  de  sucre  pur,  et  les  mélanges,  dejMiis  60  pour  100  de  sucre  et  o,  85  de 
glucose  jusqu'à  3o,5o  de  sucre  et  21  de  glucose. 

)>  Les  soluiiousde  glucose  pur  se  modifient  elles-mêmes;  leur  pouvoir 
optique  diminue  et  la  fermentation  alcoolique  de  ces  glucoses  chauffés 
devient  lente  et  incomplète  ('). 

))  Bien  que  la  durée  de  chauffage,  la  température,  la  concentration, 
fassent  varier  la  rapidité  et  l'intensité  des  inversions,  nous  pouvons  écarter 
des  causes  de  cette  inversion  l'action  du  ferment  des  sucres,  observée  par 
M.  Gayon,  puisque  l'inversion  est  proportionnelle  à  la  température  de 
chauffage,  ce  qui  n'arriverait  pas  dans  une  action  de  fermentation. 

))  Nous  constatons  enfin  que  l'inversion  du  sucre,  sous  les  influences 
combinées  de  l'eau  et  de  la  chaleur,  est  un  phénomène  chimir|ue  dont  on 
n'oserait  déterminer  la  formule,  mais  qui  acquiert  de  l'intensité  lorsque 
les  solutions  sont  neutres  ou  acides,  et  qui  est  suspendu  par  l'alcali- 
nité (^'V  » 


ZOOLOGIE.  —  Sur  les  pontes  des  Abeilles.  Note  de  M.  M.  Girard, 
présentée  par  M.  Milne  Edwards. 

«  Dans  une  Note  adressée  à  l'Académie  le  9  septembre  1878,  M.  J.  Pérez 
a  pensé  pouvoir  infirmer  le  système  de  Dzierzon,  d'après  ce  fait  qu'une 
'mère  jaune  ou  italienne,  ayant  été  fécondée  par  un  mâle  noir,  la  ruche  a 
présenté  un  mélange  de  faux  Bourdons  jaunes,  noirs  et  métis.  M.  J.  Pérez 
a  observé,  avec  plus  de  précision  qu'on  ne  l'avait  encore  fait,  une  circon- 
stance qui  avait  déjà  été  signalée.  M.  A.  Sanson  (séance  du  28  octobre  1 878) 
attribue  à  un  atavisme  noir  chez  la  mère  italienne  jaune  le  mélange  des 
faux  Bourdons,  sans  qu'il  y  ait  lieu  d'admettre  une  intervention  directe 
de  son  mâle  noir,  ce  qui  serait  contraire  au  système  de  Dzierzon,  bien 
établi  par  l'expérience. 

»  Je  crois  que  l'explication  véritable  de  l'observation  de  M.  J.  Pérez 
provient  d'un  fait  général,  chez  les  Hyménoptères  sociaux,  et  qui  est  pour 
la  nature  ini    moyen    supplémentaire  d'assurer  la   reproduction  de  leur 


(')  La  température  de  chauffage  des  solutions  a  toujours  été  inférieure  à  leur  point 
d'ébullition. 

[■]  L'examen  des  mélasses  de  raffinerie  confirme  ces  données  d'expérience  directe, 
puisque  les  mélasses  issues  d'un  travail  de  raffinerie  alcalin  sont  presque  exemptes  de 
glucose. 

100.. 


(  756) 
mmense  postérité.  Outre  les  mères  normales,  très-fécondes  et  à  ponte 
incessante,  il  y  a  des  ouvrières  fertiles  et  pour  lesquelles  on  n'observe  pas 
'd'accouplement,  qui  est  peut-être  même  impossible  pour  diverses  causes. 
Elles  sont  bien  constatées  et  fréquentes  chez  les  Guêpes  et  les  Polistes;  on 
leur  atlribue,  dans  les  Bourdons,  le  nombre  considérable  de  mâles  qu'on 
observe  à  l'arrière-saison.  Elles  existent  chez  certaines  espèces  de  Four- 
mis, notamment  Formica  sanguinea  (M.  A.  Forel).  Les  ouvrières  fertiles 
ont  été  reconnues  il  y  a  longtemps  chez  les  Abeilles  (Riem,  eu  1768); 
mais,  jusqu'à  une  époque  récente,  on  croyait  très-rares  et  accidentelles  ces 
ouvrières  fertiles,  ne  pondant  que  des  œufs  de  mâles,  comme  les  reines 
bourdonnemes  et  conformément  au  système  de  Dzierzon.  On  sait  qu'elles 
sont  au  contraire  fréquentes  et  qu'elles  coexistent  avec  la  reine  dans  un 
grand  nombre  de  ruches.  Comme  il  y  avait,  dans  la  ruche  de  M.  J,  Pérez,  \\n 
mélange  d'ouvrières  jaunes,  noires  et  métisses,  on  comprend  que  la  ferti- 
lité de  certaines  ouvrières  des  deux  dernières  sortes  suffit  pour  expliquer 
le  mélange  des  faux  Bourdons  jaunes,  noirs  et  métis.  On  a  même  trouvé, 
dans  le  cas  d'une  ruche  analogue,  une  ponte  exclusive  de  faux  Bourdons 
noirs  {voir  journal  l'Apicidleur,  numéro  d'août  1878).  11  y  a  plus  :  nue 
mère  italienne  jaime,  fécondée,  non  plus  par  un  mâle  noir,  mais  par  un 
mâle  italien  jaune  et  de  sa  race  (c'est  le  cas  des  reines  italiennes  envoyées 
par  les  marchands),  étant  donnée  comme  mère,  par  essaimage  artificiel,  à 
nne  colonie  orpheline  d'Abeilles  noires,  on  voit  paraître,  au  bout  de 
quelque  temps,  non-seulement  de  nombreux  faux  Bourdons  jaunes,  mais 
aussi  des  faux  Bourdons  noirs.  Ces  derniers  ne  peuvent,  ce  me  semble,  pro- 
venir que  d'ouvrières  noires  fertiles,  car,  pour  trouver  les  ancêtres  noirs  de 
M.  A.  Sanson,  il  faudrait  faire  remonter  l'atavisme  dans  la  nuit  des  âges, 
plus  loin  peut-être  que  les  Abeilles  de  Virgile.  Four  décider  la  question 
d'une  manière  définitive  et  irréfutable,  il  faut  employer  la  méthode  d'éli- 
mination et  séparer,  par  des  séquestres  convenables,  les  pontes  de  la  reine 
et  des  ouvrières  fertiles.  « 


ZOOLOGIE.  —  Délerminalion  spécifique  des   ossements  fossiles   ou  anciens   de 
Bovidés.  Note  de  M.  A,  Sanson,  présentée  par  M.  Milne  Edwards. 

»  Les  études  comparatives  que  je  poursuis  sur  les  ossements  fossiles  ou 
anciens  de  Bovidés  conservés  dans  les  Musées,  ou  d'après  des  dessins  re- 
connus exacts,  en  prenant  pour  base  la  caractéristique  spécifique   basée 


(75?  ) 
sur  la  transmission  héréditaire  des  formes  craiiiologiqnes  chez  les  espèces 
aciuellement  vivantes,  m'ont  conduit  à   des  résultats  que  je  demande   la 
permission  de  communiquer  à  l'Académie. 

»  L'Aurochs  de  Cuvier,  le  D.  tints  de  Bojanus,  le  B.  priscus  d'Allen, 
le  D.  (at'frons  de  Horlan,  et  le  B.  aiUiquiis  de  Leydy,  sont  tous  des  Bisons 
qui  ne  différent  point  spécifiquement  du  B.  americamis  el  àii  B.  earopœiis, 
actuellement  vivants.  Ce  sont  tout  au  plus  des  variétés  d'une  même  espèce. 
Cela  paraît,  du  reste,  admis  aujourd'hui  par  tout  le  monde.  Il  n'en  est  pas 
de  même  pour  le  groupe  des  Bovidés  taurins,  au  sujet  duquel  il  existe 
beaucoup  d'incertitude  et  de  confusion. 

»  Le  B.  primigenius  de  Bojanus,  considéré  comme  éteint,  est  encore  repré- 
senté aujourd'hui  par  une  race  nombreuse,  dont  les  diverses  variétés  occu- 
pent la  surface  de  terrain  comprise  entre  l'embouchure  de  la  Loi  e  et  celle  de 
la  Gironde,  et  s'étendant  vers  le  sud-est  jusqu'au  mont  Aubrac,  J  ai  assigné 
à  son  espèce  le  nom  de  B.  taunis  tigeriensis,  dans  la  nomenclature  zoo- 
technique. Entre  les  formes  craniologiques  de  cette  espèce  vivante  et  celles 
du  B.  primigenius,  il  n'y  a  aucune  différence  appréciable.  Le  volume  ab- 
solu du  squelette  s'est  seulement  réduit  avec  le  temps.  Les  conditions  ac- 
tuelles de  la  vie  rendent  facilement  compte  d'une  telle  réduction,  qui  s'est 
produite  sous  l'influence  d'une  loi  naturelle  bien  connue  et  fonctionnant 
sans  cesse  sous  nos  yeux  dans  le  même  sens. 

»  Le  B.  Irachoceras  de  Meyer  et  le  B.fronlosus  de  Nilson  appartiennent 
à  une  seule  et  même  espèce,  qui  est  celle  de  notre  B.  taurin  jurassiens.  Sa 
race,  en  voie  constante  d'extension,  parce  qu'elle  est  très-prospère,  peuple 
actuellement  les  cantons  suisses  de  Berne  et  de  Fribourg,  où  elle  est  connue 
sous  le  nom  de  Fleckviehrasse,  en  France  la  Bresse  et  la  vallée  de  la  Saône, 
où  elle  est  appelée  bressane,  comtoise,  femeline  et  charolaise.  Elle  s'étend  de 
plus  en  plus  vers  le  centre  de  la  France,  dnns  la  Nièvre,  le  Cher  et  l'Allier. 
On  la  trouve  aussi  disséminée  en  Allemagne,  en  Autriche  et  en  Italie.  Rii- 
timeyer  a  déjà  reconnu  et  signalé  l'identité  entre  le  bétail  suisse  en  ques- 
tion, l'un  des  types  trouvés  au  fond  des  habitations  lacustres,  et  le 
B.  frontosus  de  Nilson. 

M  Le  B.  longifrons  de  R.  Owen,  que  les  auteurs  allemands  rattachent  au 
B.  primigenius,  ainsi  que  plusieurs  autres  espèces  aciuellement  vivantes  qui 
en  diffèrent  tout  autant,  n'est  pas  autre  chose  qu'un  représentant  ancien 
de  B.  taurus  batavicus  de  notre  classification  zootechnique.  Les  restes 
ainsi  qualifiés  par  Owen  n'ont  d'ailleurs  jamais  été  trouvés,  à  notre  con- 
naissance, en  dehors  de  l'aire  géographique  naturelle  de  la  race  des  Pays- 


(  758  ) 
Bas,  comprise  dans  le  bassin  delà  mer  du  Nord  et  s'étendant  en  Angleterre, 
en  Hollande,  en  Belgique,  dans  le  nord  de  la  France  et  dans  le  nord  de 
l'Allemagne.  Le  type  craniologique  de  cette  race  a  les  caractères  les  plus 
nettement  tranchés,  et  il  est  à  peine  croyable  qu'il  ait  pu  être  confondu 
avec  celui  du  B.  primigenius,  qui  s'en  écarte  de  tout  point.  La  qualification 
adoptée  par  Owen  se  conçoit  mieux,  en  songeant  que,  sans  doute,  le  savant 
anglais  n'a  pas  pris  le  soin  de  le  comparer  avec  aucune  espèce  vivante, 
dans  la  conviction  où  il  était  qu'il  s'agissait  d'un  type  éteint. 

»  Le  B.  bracliyceras  de  Riituneyer,  sur  la  survivance  duquel  il  n'y  a  pas 
de  doute,  puisque  son  auteur  lui  attribue  tout  le  bétail  brun  [Braunvich) 
actuel  de  la  Suisse,  n'a  que  l'inconvénient  d'être  mal  nommé.  Il  n'est  point 
le  seul,  en  effet,  qui  ait  les  chevilles  osseuses  frontales  courtes.  11  a  cela  de 
commun  avec  le  précédent,  qui,  généralement,  les  a  même  plus  courtes 
que  lui.  Nous  lui  avons  donné  le  nom  de  B.  laurus  aljjimts,  parce  que  sa 
race  occupe  les  Alpes  suisses,  allemandes,  noriqnes,  italiennes  et  fran- 
çaises, où  elle  a  formé  de  nombreuses  variétés. 

»  Enfin,  le  prétendu  B.  brachjcephalus  de  Wilekens,  récemment  signalé 
et  qui  n'a  encore  été  admis  que  par  son  auteur,  comme  ayant  laissé  des 
restes  dans  les  tourbières  deLaybach,  dériverait,  d'après  lui,  du  Bison  eu- 
ropéen. Il  signale  son  existence  actuelle  dans  une  population  bovine  du 
Tyrol,  qu'il  avait  auparavant  considérée  comme  métisse  de  Jronlosus  et 
de  braclijceras.  C'est  celte  dernière  détermination  qui  paraît  la  plus  pro- 
bable. Elle  est  en  contradiction  avec  l'admission  d'un  type  naturel. 

»  En  résumé,  on  voit  que  les  ossements  de  Bovidés  trouvés  jusqu'à  pré- 
sent dans  les  gisements  antérieurs  à  l'époque  géologique  actuelle  se  par- 
tagent entre  le  groupe  des  Bisons  et  celui  des  Taureaux,  que  les  premiers 
se  rattachent  tous  à  resjièce  actuellement  vivante  du  B.  ainericunus,  et  les 
seconds  à  quatre  espèces  vivantes  aussi  et  expérimentalement  déterminées 
par  leurs  caractères  craniologiques.  Ces  quatre  espèces  (')  sont  celles  du 
B.  taitrus  licjeriensis,  du  B.  taiirus  jurassicus,  du  B.  taurus  halaviciis  et  du 
B.  taurus  alpiiuis.  Les  deux  premières  sont  brachycéphales,  et  les  deux  der- 
nières dolichocéphales.  Elles  ne  sont  point  les  .seules  du  groupe  des  Bo- 
vidés taurins;  ce  groupe  en  compte  encore  plusieurs  autres,  tout  aussi  net- 
tement caractérisées;  mais,  à  ma  connaissance,  leurs  restes  anciens  n'ont 
encore  été  trouvés  nulle  part. 

»  La  nomenclature  qui  les  désigne,  et  qui  est  celle  de  la  Zootechnie 


(')  Ou  r;ii-cs  |  Edw.  ; 


(  759) 
scientifique,  a  pour  base  essentielle  la  considération  de  l'aire  géographique 
naturelle  de  la  race  qui  représente  chacune  d'elles.  Leur  nom  est  composé 
de  celui  du  genre,  de  celui  du  groupe  auquel  elles  appartiennent  dans  ce 
genre,  et  du  qualificatif  spécifique  tiré  de  l'aire  géographique.  Ce  qualifi- 
catif a  paru  préférable  à  celui  qui  aurait  pu  être  fourni  par  la  morphologie. 
Celui-ci  aurait  eu  certainement  des  avantages,  au  point  de  vue  paléontolo- 
gique,  eu  admettant  qu'il  eût  pu  être,  dans  tous  les  cas,  suffisamment 
précis  et  expressif,  ce  que  les  tentatives  antérieures  ne  semblent  point  avoir 
montré.  Mais,  en  Zootechnie,  les  rapports  nécessaires  entre  les  aptitudes  et 
le  milieu  naturel  sont  tellement  importants,  que  l'utilité  de  l'indication  de 
ce  milieu  par  le  nom  spécifique  a  dià  primer  toutes  les  autres  considéra- 
tions. » 


CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.  —  De  la  présence  dans  l'air  du  ferment  alcoolique. 
Note  de  M,  P.  Miquel,  présentée  par  M.  Sédillot. 

«  D'après  les  belles  recherches  de  M.  Pasteur,  l'atmosphère  est  le  véhi- 
cule de  tous  les  ferments,  et  c'est  aux  poussières  organisées  charriées  par 
le  vent  que  l'on  doit  attribuer  les  cas  plus  ou  moins  fréquents  des  fermen- 
tations spontanées  dont  on  est  le  témoin.  D'autres  auteurs  ont  assigné  aux 
ferments  une  autre'origine,  et  ont  admis  que  les  substances  plastiques  ren- 
fermi=es  dans  les  liquides  fermentescibles  pouvaient  s'organiser  sous  l'ac- 
tion de  forces  occultes  et  donner  naissance  aux  ferments  figurés. 

»  Je  me  contenterai  d'apporter  aujourd'hui  quelques  faits  qui  me  pa- 
raissent venir  à  l'appui  de  la  théorie  physiologique  de  la  fermentation  al- 
coolique établie  par  M.  Pasteur,  dans  des  Mémoires  déjà  anciens  et  dans 
un  Ouvrage  paru  plus  récemment  ('). 

»  Quand  on  expose  à  l'air,  au  mois  de  septembre  et  dans  les  vignobles 
du  midi  de  la  France  ("),  du  moût  de  raisin  stérilisé,  contenu  dans  des 
vases  dépourvus  de  tout  germe,  il  arrive  habituellement  que  le  moût  entre 
en  fermentation  au  bout  de  quelques  jours.  Sur  trente-six  expériences,  j'ai 
constaté  trente-six  cas  de  fermentation  alcoolique  spontanée,  alors  même 
que  plusieurs  vases  renfermant  le  suc  de  raisin  étaient  placés  dans  di- 
verses pièces  d'une  habitation. 

(')  Études  sur  la  Bière,  1875,  Gauthier-Villars. 

(2)  Ces  expériences  ont  été  effectuées  dans  la  commune  de  Gaillac  (Tarn),  dont  la  su- 
perficie totale  est  égale  à5o73  hectares  et  dont  le  sol,  planté  en  vignes,  occupe  environ  une 
étendue  de  33oo  hectares. 


(  7^0  ) 

»  D'après  mes  observations,  ces  cas  si  fréquents  de  fermentation  al- 
coolique sont  dus  aux  moucherons  de  la  vendange,  qui  transportent  à  tra- 
vers l'espace  la  levure  du  vin  attachée  à  leurs  trompes  et  à  diverses  parties 
de  leur  corps.  Que  l'on  vienne,  par  un  dispositif  approprié,  à  préserver  le 
moût  de  raisin,  bouilli  et  limpide,  de  l'approche  de  ces  insectes,  tout  en 
permettant  à  l'air  de  circuler  librement  avec  les  microbes  nombreux  qu'il 
lient  en  supension,  le  moût  donne  le  plus  souvent  des  moisissures  et  ne  fer- 
mente pas. 

»  Ce  fait  démontre  donc  qu'on  serait  le  jouet  d'une  illusion,  si  l'on  met- 
tait sur  le  compte  des  poussières  organisées  de  l'atmosphère  tous  les  cas  de 
fermentation  alcoolique  spontanée;  d'un  antre  côté,  il  est  aisé  de  prouver 
que  l'air  en  mouvement  transporte  réellement  la  levure  alcoolique. 

n  Ayant  ouvert  et  refermé,  dans  le  même  vignoble,  82  ballons  scellés  de  aSo  à  3oo  cen- 
timètres cnbcs,  contenant  du  moût  de  raisin  stérilisé  par  une  ébiillition  de  cinq  minutes, 
j'obtins  par  ce  moyen  trois  cas  de  fermentation  alcoolique  :  le  premier  fut  produit  par 
une  levure  elliptique;  le  second  par  un  ferment  circulaire  très-actif;  le  dernier  par  une 
levure  de  mucor,  dont  les  grains  mesuraient  quelquefois  j~  de  millimètre. 

»  1 1  ballons  de  i  litre  de  capacité,  semblablemcnt  préparés,  furent  de  même  ouverts  et 
refermés  avec  le  plus  yrand  soin.  Deux  nouveaux  cas  de  fermentation  alcoolique  se  produi- 
sirent, et  la  levure  trouvée  dans  les  deux  ballons  était  circulaire,  pure  et  très-active. 

»   20  ballons  témoins,  remplis  d'air  filtré,  ne  s'altérèrent  en  aucune  façon. 

»  La  levure  alcoolique  est  donc  dans  l'air,  et  j'ajouterai  qu'elle  abonde 
dans  la  localité  où  j'ai  expérimenté,  tandis  qu'à  Paris,  dans  le  parc  de 
Montsouris,  je  n'ai  pu,  en  répétant  ces  sortes  d'expériences,  obtenir  un 
seul  cas  de  fermentation  alcoolique  spontanée. 

»  J'ajouterai  également,  en  terminant,  qu'à  Paris  il  n'est  pas  difficile 
d'apporter  sotis  le  microscope  de  nombreux  microbes  ressemblant  exacte- 
ment aux  levures  alcooliques.  Dans  quelques  essais  d'ensemencement,  ces 
organismes,  introduits  dans  du  moût  stérilisé  avec  les  spores  de  moisis- 
sure qui  les  accompagnaient,  ne  le  firent  pas  fermenter.  Il  reste  alors  à 
penser,  ou  bien  que  ces  fructifications  ap|)arlieiinent  à  des  cryptogames 
dont  les  fonctions  physiologiques  différent  de  celles  des  levures  alcooli- 
ques, ou  bien  que  la  germination  de  ces  espèces  peut  être  entravée  par  le 
développement  rapide  de  moisissures  envahissantes.  Dans  le  cours  de  ces 
recherches,  j'ai  été  témoin  de  plusieurs  exemples  de  fermentation,  éternisée 
ou  suspendue  par  l'accroissement  excessif  de  quelques  microphytes.  » 


(  76r   ) 

BOTANIQUE.     -  Organisnlion  de  /'Hygrocrocis  arspiiiciis  Bréb. 
Note  de  M.  L.  Marchand,  présentée  par  M.  Chalin. 

«  Le  végétal  qni  fait  le  sujet  de  cette  Communication  est  un  organisme 
d'autant  plus  singulier,  qu'il  se  développe  dans  les  liqueurs  arsenicales, 
c'est-à-dire  dans  un  milieu  réputé  aussi  funeste  et  aussi  mortel  pour  les 
plantes  que  pour  les  animaux  ('  ). 

»  L'envahissement  de  la  solution  débute  sous  forme  d'un  nuage  opalin 
en  suspension  dans  le  liquide.  Ce  nuage,  examiné  au  microscope,  se  montre 
sous  forme  d'une  masse  glaireuse  parsemée  de  points  brillants,  fine  pous- 
sière dont  les  grains  sont  si  ténus  qu'ils  ne  peuvent  être  mesurés. 

»  Plus  tard,  la  tache  grossit  et  se  colore  au  centre,  f^a  périphérie  est  resiée 
glaireuse,  mais  le  centre  (partie  plus  ancience)  montre  des  globules  dans 
des  tubes  dont  la  paroi,  avec  l'âge,  devient  moins  indécise.  Ces  tubes  sont 
ramifiés,  puis  leur  contenu  devient  homogène.  A  mesure  que  l'âge  avance, 
le  cloisonnement  se  fait,  les  cloisons,  d'abord  fort  éloignées,  se  rappro- 
chant de  telle  façon  que  les  cellules  qui  se  trouvent  ainsi  limitées  sont 
égales  dans  tous  leurs  diamètres. 

»  D'abord  la  masse  est  restée  opaline  et  flottante  dans  le  liquide  si  le 
flacon  n'a  point  été  agité;  plus  tard  le  nuage  devient  obscur  vers  le  centre, 
et  enfin  il  présente  un  point  brunâtre  qui  s'accroît,  gagne  la  périphérie;  les 
portions  opalines  sont  envahies,  et  la  masse,  devenue  entièrement  bru- 
nâtre, se  précipite  au  fond  du  flacon.  Examinée  alors  à  un  faible  grossisse- 
ment, elle  ressemble  à  une  petite  châtaigne  de  i  à  3  millimètres  de  diamètre, 
hérissée  de  pointes.  Ces  pointes  sont  les  extrémités  des  filaments,  qui  sont 
pour  la  plupart  devenus  foruleux,  bossus,  inégaux,  quelques-uns  monili- 

(')  Récolté  pour  la  première  fois  en  i836,  par  M.  Boutigny,  pharmacien  à  Évreux,  ce 
cryptogame  fut  présente  à  l'Académie  des  Sciences  par  Bory  Saint-Vincent,  qui  le  rapporta 
aux  genres  Hygrocrocis  on  Leptomitiis ,  ce  que  de  Brébisson  confirmait  en  le  nommant 
Hygrocrocis  arsenicus.  En  i84i,  M.  Louyet  le  retrouvait  en  Belgique  et  le  présentait  à  l'Aca- 
démie des  Sciences  de  Bruxelles.  Depuis,  quoique  tous  les  pharmaciens  aient  pu  le  voir  dans 
leurs  flacons  à  préparations  arsenicales,  il  n'a  attiré  l'alleniion  de  personne,  et  moi-même 
je  ne  m'en  fusse  point  occupé  sans  M.  Biondin,  pharmacien  à  Choisy-lc-Roi,  qui  me  força  en 
quelque  sorte  à  l'étudier,  en  me  signalant  l'insistance  particulière  avec  laquelle  cette  plante 
envahissait  sa  liqueur  de  Fowler,  malgré  tous  ses  soins. 

Dès  1876,  je  m'occupai  de  suivre  les  différentes  phases  de  la  vie  de  celte  plante,  et  c'est 
la  première  partie  des  résultats  de  cette  recherche  que  je  communique  aujourd'hui. 

r.R.,   1878,  1' Semestre.   (  T.  LXXXVII,  No  20.)  lOI 


(  760 
formes.  De  leurs  bosselures  partent  des  filaments  nouveaux  qui  se  ramifient, 
ou  bien  de  petites  ampoules  qui  sont  hyalines  et  pyriformes.  La  masse 
devient  de  plus  en  plus  brune,  et  enfin  complètement  noire  :  la  plante  est 
en  fructification. 

»  A  ce  moment,  si  l'on  examine  les  éléments  qui  la  composent,  on 
trouve  : 

»  1°  Que  les  filaments  de  la  périphérie  se  sont  allongés  démesurément 
en  tubes  hyalins,  qui  se  terminent  en  une  masse  glaireuse  qui  enveloppe  le 
petit  végétal  et  forme  autour  de  lui  comme  un  nuage  qui  rappelle  le  nuage 
du  début;  dans  ce  lacis  et  dans  cette  masse  glaireuse  flottent  des  spores  et 
des  débris  d'organes  divers  ; 

»  2°  Que  tous  les  filaments  du  centre  ontpris  des  formes  nouvelles.  Les 
filaments  toruleux  moniliformes  ont  grossi  et  sont  devenus  presque  com- 
plètement noirs.  Leur  contenu  est  désormais  impossible  à  apercevoir;  ils 
se  désarticulent  avec  une  facilité  extrême.  Les  filaments  bossus,  irréguliers, 
se  désarticulent  de  même  avec  facilité;  ils  sont  moins  foncés  en  couleur, 
mais  les  ampoules  pyriformes  qu'ils  ont  formées  sont  devenues  dessporan- 
gioles  très-foncées,  surtout  du  côté  de  la  pointe  qui  les  attache  au  filament; 
à  leur  partie  oj -posée,  qui  est  renflée,  ilss'entr'ouvrent  par  une  déhiscenceen 
deux  lèvres  et  laissent  échapper  chacun  deux  à  trois  spores  incolores,  hya- 
lines, manifestement  munies  d'une  membrane.  Les  extrémités  de  ces  mêmes 
filaments,  qui  sont  restés  réguliers  et  dont  les  cellules  sont  rectangulaires, 
plus  ou  moins  allongées,  se  terminent  par  des  bouquets  de  spores  :  les 
unes,  arrondies,  sont  rangées  en  files  ombellées,  autour  de  la  cellule  supé- 
rieure; les  autres,  allongées  en  bâtonnets  qui  deviennent  de  plus  en  plus 
petits  à  mesure  qu'on  s'avance  vers  les  extrémités,  sont  en  grappes  rami- 
fiées. Toutes  deux  rappellent  \esSpicaria. 

»  Il  faut  peut-être  encore  ranger  parmi  les  moyens  de  reproduction  des 
corps  que  nous  avons  rencontrés  en  moins  grand  nombre  que  les  précé- 
dents ;  ils  sont  plus  gros  que  les  spores  des  sporangioles,  réticulés  à  la  sur- 
face, marqués  d'une  étoile  ordinairement  à  trois  rayons.  Je  les  ai  le  plus 
souvent  trouvés  libres;  dans  un  cas,  l'un  d'eux  m'a  paru  porté  par  un  fila- 
ment, et  il  semblait  embrassé  à  sa  base  par  deux  rameaux  qui  étaient  re- 
courbés vers  lui. 

»  De  ces  recherches,  je  tirerai  la  conclusion  suivante  :  V Hj-grocrocis  ar- 
senicus,  que  l'on  plaçait  autrefois  dans  la  classe  des  Algues,  parmi  les 
Leptomitées,  est  un  Champignon  de  la  tribu  des  Dématiées:  confirmation 
pratique  d'opinions  émises  a  priori  par  MM.  Decaisne,  Bornet,  Van 
Tieghem,  etc.  » 


(763) 

M.  le  Ministre  de  la  Marine  transmet  à  l'Académie  la  copie  suivante 
d'une  dépêche  du  capitaine  du  navire  le  Limousin,  de  Bordeaux  : 

Quitté  Gorée  le  23  septembre.  Le  i3  octobre,  entre  Madère  et  les  Açores,  après  un  jour 
de  calme  reçu  une  forte  secousse  de  tremblement  de  terre,  et,  après,  les  vents  de  sud-ouest 
nous  ont  pris.  Rentré  en  rivière  le  22  octobre,  sans  aucun  incident. 

Signé  :  MoKTAnnRT. 

M.  MiMACLT  demande  l'ouverture  d'un  pli  cacheté,  déposé  par  lui  le 
28  octobre  dernier. 

Ce  pli,  ouvert  en  séance,  contient  le  croquis  d'un  appareil  que  l'auteur 
propose  pour  le  tirage  de  la  Loterie  nationale.  J.  B. 

La  séance  est  levée  à  5  heures. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du   ii  novembre  1878. 

Description  des  machines  et  procédés  pour  lesquels  des  brevets  d'invetition  ont 
été  pris  sous  le  régime  de  la  loi  du  5  juillet  1844,  publiée  par  les  oidres  de 
M.  le  Ministre  de  V Agriculture  et  du  Commerce;  t.  LXXXIX.  Paris,  Imp. 
nationale,  1878;  in-4°. 

Direction  générale  des  douanes.  Tableau  général  du  commerce  de  la  France 
avec  ses  colonies  et  les  puissances  étrangères  pendant  l'année  1877.  Paris,  Imp. 
nationale,  1878;  in-4°. 

Bulletin  mensuel  de  l'Observatoire  de  Zi-ka-wei,  près  Chang-hai,  Chine; 
juin  1878.  Zi-ka-wei,  1878;  in-4°. 

Bulletin  international  du  Bureau  central  météorologique  de  France;  n°'  3o5 
à  3 II,  du  i'^'^  au  7  novembre  1878;  7  livr.  in-4°autogr. 

Détermination  de  la  différence  des  longitudes  entre  Paris-Marseille  et  Alger- 
Marseille  ;  \i^r  "M.  LoEWT  et  M.  Stephan.  Paris,  Gauthier-Villars,  1878; 
in-4°.  (Extrait  du  t.  V  des  Annales  de  l' Observatoire  de  Marseille.) 

Leçons  élémentaires  d'hygiène  ;  par  M.  H.  George.  Paris,  Delalain;  in-12. 
(Présenté  par  M.  Milne  Edwards.) 

Esthétique  musicale.  Essai  sur  les  lois  psychologiques  de  l'intonation  et  de 
l'harmonie;  par  le  D'  A.  Camiolo.  Paris,  Heugel,  1878;  in-8°. 


{  764  ) 

Manuel  pratique  d^analyse  des  vins^  jermentation,  alcoolisation,  falsifica- 
ïions;  par  E.  Robinet  fils;  3*"  édition.  Paris,  A.  Lemoine,  1879;  in-12. 
(Présenté  par  M.  Ch.  Robin.) 

Wagner  et  Gautier.  Nouveau  Traité  de  Chimie  industrielle  ;  t.  II,  fasci- 
cule 8.  Paris,  F.  Savy,  1879;  in-8°. 

Rapport  sur  les  travaux:  1°  du  Conseil  central  d'hygiène  publique  et  de  sa- 
lubrité de  la  ville  de  Nantes  et  du  département  de  la  Loire-Injérieure  ;  a°  des 
Conseils  d'hygiène  des  arrondissements  ;  3''  des  médecins,  des  épidémies,  etc., 
pendant  l'année  1877,  présenté  à  M.  le  comte  de  Brancion.  Nantes,  inip. 
V^«  Mellinel,  1878;  in-8°. 

Rapport  fait  à  la  Société  de  Biologie  sur  la  métalloscopie  du  D^  Burq  au  nom 
d'une  Commission  composée  de  MM.  Charcot,  Luys  et  Dumontpallier, 
rapporteur.  Paris,  typ.  F.  Malteste,  1877;  in-8°.  (Présenté  par  M.  Vul- 
pian.) 

Second  Rapport  fait  à  la  Société  de  Biologie  sur  la  métalloscopie  et  la  métal- 
lothérapie  du  D^  Burq,  au  nom  d'une  Commission  composée  de  MM.  Charcot, 
Lhuts  et  Dumontpallier,  rapporteur.  Paris,  imp.  Cusset,  1878;  in-8°. 
(Présenté  par  M.  Vulpian.) 

Théorie  mathématique  des  assurances  sur  la  vie;  par  M.  E.  Dormoy.  Paris, 
Gauthier-Villars,  1878;  2  vol.  in-8°. 

Maladies  du  système  nerveux,  leçons  faites  à  la  Faculté  de  Médecine  de  Mont- 
pellier; par  le  T)' J.  Grasset.  Montpellier,  G.  Goulet;  Paris,  V.-A.  Dela- 
haye,  1879;  2  vol.  in-S".  (Présenté  par  M.  Vulpian,  pour  le  Concours 
Monfyon,  Médecine  et  Chirurgie,  1879.) 

Études  phycologiques.  Analyses  d' algues  m  armes;  par  M.  Gustave  Thuret, 
publiées  par  les  soins  de  M.  le  D'Ed.  Bornet.  Paris,  G.  Masson,  1878; 
in-folio.  (Présenté  par  M.  Decaisne.) 


ERRATA. 

(Séance  du  22  octobre  1878.) 

Page  608,  liynes  6-9,  an  lieu  de  i ,  36o  ;  0,778  el  1,042  ;  0,974,   H'^ez  t,36o  ;  0,974 
cl  1,04?.  ;  0,773. 

(Séance  du  4  novembre  1878.) 

Page  686,  lignes  6-8,   nit  lieu  de  avril   -!-o,io;    mai  -:-o,i6;   juin  -)-o,25,   lisez 
avril — o,o3;  mai +0,10;  juin  +0,16. 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE    L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  18  NOVEMBRE  1878. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉMOIUES  ET  COMMUIXICATIOINS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

ASTRONOMIE.  —  Observalions  méridiennes  des  petites  planètes,  faites  à  V Obser- 
vatoire de  Greenwich  [transmises  par  l'Astronome  royal,  M.  G.-B.  Airy) 
et  à  r Observatoire  de  Paris,  pendant  le  troisième  trimestre  de  r année  1878; 
communiquées  par  M.  Mocchez. 

Correction  Correction  Lieu 

Dates.  Temps  moyen  Ascension  de  Distance  de  de 

1878.  de  Paris.  droite.  l'éphéméride.         polaire.  l'éphéraéride.      l'observation. 

@   Hygie. 

Il         Ul       s  II        ui        s  o       I  „ 

Juillet.      4      1 3.    0.52     it).43.   4>9'  "  iio.54-3'2,i  <>  Greenwich. 

1 3      1 2 . 1 7  .  59      19.35.34,31  "  111.0.47,3  »  Greenwich. 

(^    TOLOSA. 

Juillet.    16      10.40.52      18.19.21,41^  M-   5,18      118.    0.11,2  —      a,i      Paris. 

19      10.26.45      18.17.    1,67  "  118.    2.54,2  »  Paris. 

(49)     P,VLÉS. 

Juillet.    17      10.42.15      18.24.4',1'j         "+"  2,11      ii4-    2.    3,7  —     9,1     Paris. 

19     io.32.5o      18.23.    7,33  -I-  2,1 3      114.    1.10,1  —    12,0     Paris. 

C  R.,    187S,  2-  5e;««f/e.   (1.  LXXXVll,  ^'>2^.  -  102 


Dates. 

1878. 


Août . 
Sept. . 


Sept. 


Août. . 


Sept. . 


Temps  moyen 
de  Paris. 


Ascension 
droite. 


Juillet,    ig      II. 2^5-44      '9- •4-   9'9' 


Sept. , 


Sept. . 


21 

24 

2 

3 

6 

10 

i6 
■  8 

'9 

20 
21 
24 

26 


2.2G. 22 
2 . I 2. 20 
I .3q.22 

I».  34  •  4o 

I .20.37 
I  .  2 .  I 
O . 25 . I I 
0.16.     9 

O . I I . 39 


;  ■ 


I  I 

o .  2 . 44 
9.49.32 
9.50. 10 


23  io.3o.38 

24  10.26.12 


22.27.  414*^ 
9.2.24.50,55 
9,2  . 1 7  .  54 ,  87 
22.17.  9,o3 
39 .  14.53,46 
22. 12.  0,20 
22.  8.  4,36 
22.  6.53,57 
22.  6.19,99 
22.  5.4-7,84 
22 .  5. 16,89 
22.  3.  "12, 24 
22.   3.    2,99 

20.38.54,88 
20.38.24,44 


Août...   24     10.20.  I  g     20.32.30,67 


2  12 . 34  •  16 

6  I 2 . I 5 . 34 

12  I I . 38 .  g 

18  I I . 10.   5 

19  II.   5 . 26 

20  II.   0.47 

21  I o . 56 .   9 
24  10.42. 16 


18     I I .42. 19 


23 . 12 .58, I 3 
23.  9.59,64 
23.  5.28,27 
23.  0.59,27 
23.  o. 15,87 
22 .59.32,74 
22.58.49,74 
22 .56.4îï  1  ' 


6 


23 .33. 18,10 

23.32.43,44 


19    11.37.48 

19     10.32.54     22.27.38,7g 


(  766  ) 

Correction 

de 

l'éphéméride. 

(7ù)  Ate. 

-    37,68 

(3^  Jdnon. 

+  6,i3 

+  6,3i 

-f-  6,4i 

-1-  6,46 

+  6,42 

+  6,43 

+  6,44 
-h  6,i8 

-H  6,09 
+  6,17 
-I-    6,16 

-f-  6,o3 
+  5,93 

@    SlWA. 


@  Cyrène. 

(ï)    P ALLAS. 

—  0,82 

—  o,85 

—  0,54 

—  I  ,og 

—  0,73 

—  o,:h 

—  0,62 

—  0,73 

Lalhentia 

-^  7,02 

+     8,12 

(1^   Gerda. 

—  125,47 


Correction 
Distance  de 

polaire.         l'éphéméride. 


i4-27.58,5   +  96,0 


92  .40 
g3.  10 

94-48 

94  ■  59 

g5.33 
g6.i8 
97.25 
97-47 
97-57 
98.  8 
98.18 

98-49 
99-  9 


-29,2 
.47,6 
-24,6 
.37,5 
.32,5 
.48,6 

-3i,4 
.  i5,o 
.53,4 
.27,3 
.54,3 
.24,2 
•  4,0 


m. 29.  7,7 
I 1 i . 32.  1,3 


110.  9.35,5 

88.32.45,3 
89.24.40,6 
90.44.54,6 
92.  6.32,6 
92.20.  8,6 
92.33.41,8 
92.47.15,5 
93.27.36,9 


99.40.  3,3 
99.36.27, I 

98.56.48,1 


5,3 

4:7 

3,4 

4,6 

3,6 

4,4 

4,2 

0,3 
2  ,6 

2,3 

1,5 
0,4 

8.7 


,,6 
1,3 
1 ,0. 

1 ,2 

2,7 

',7 
1,3 


-■73,4 
-363,9 


Lieu 
de 
l'observation . 


Paris. 


Paris. 

Paris. 

Greenwich. 

Greenwich. 

Greenwich. 

Greenwich. 

Paris. 

Paris. 

Paris. 

Paris. 

Paris. 

Paris. 

Greenwich. 


Paris. 
Paris. 

Paris. 

Greenwich. 

Greenwich. 

Paris. 

Paris. 

Paris. 

Paris. 

Paris. 

Paris. 


Paris 
Paris. 


-681,9       Paris. 


('  j  Ou  n'a  |)ii  s'assurer  si  l'une  ou  l'aLitre  de  ces  deux  observations  se  iMp])!)!  te  à  la  j)laiiète. 


Dates. 

1878. 


Sept. 


Sept. 


Temps  moyen 
de  Paris. 


Ascension 
droite. 


(  767  ^ 

Correction 

de 

l'éphéméride. 

(m)  Mklete. 


Correction  Lieu 

Distance  de  de 

polaire.  l'éphéméride.     l'observation. 


20 
21 
24 


h       m        s 
12.11.32 


o. 10.29,00 
12.    6.49       O.    g. 42, 08 


I I .02.4? 


.49.59 


7.22,31 


4-48,49 


—  4 >82       85.2i.i5,D       +   21,9 

—  5,11       85.3i.i4,8 

—  4,90       86.    1.28,8 


+    21.4 
H-     23,2 


Diane. 


73.35.36,3 


Paris. 
Paris. 
Paris. 


Paris. 


»  Les  comparaisons  de  Junon  et  de  Pallas  se  rapportent  anx  éphémé- 
rides  du  Nautical  Almanac,  celles  de  Melete  à  l'éphéméride  publiée  dans  le 
n"  21 80  des  Astronomische  Nachrichten,  et  toutes  les  autres  aux  éphémérides 
du  Berliner  Jahrbuch. 

»   Les  observations  ont  été  faites,  à  Paris,  par  MM.  Périgaud  et  Folain.  » 


BOTANIQUE  FOSSILE.  —  Sur  une  nouvelle  découverte  de  plantes  terrestres  silu- 
riennes,  dans  les  schistes  ardoisiers  d'Angers,  due  à  M,  L.  Crié.  Note  de 

M.   G.  DE  SaPORTA. 

«  Il  y  a  un  peu  plus  d'un  an  (séance  du  3  septembre  1B77),  j'annonçai 
à  l'Académie  la  présence  d'une  Fougère,  pour  laquelle  je  proposai  le  nom 
à'Eopteris  3Joiierei['),  dans  les  schistes  ardoisiers  d'Angers,  sur  l'horizon 
du  Calymene  Tristani,  c'est-à-dire  vers  la  base  de  la  partie  moyenne  du 
terrain  silurien.  Aucune  plante,  sauf  un  petit  nombre  d'algues  plus  ou 
moins  énigmatiques,  n'ayant  été  encore  rencontrée  à  un  niveau  aussi  re- 
culé, cette  découverte  fut  accueillie  avec  quelque  méfiance  par  plusieurs 
savants  :  aux  yeux  des  uns,  la  provenance  n'était  pas  suffisamment  établie, 
en  dépit  des  affirmations  répétées  de  M.  Morière  ;  les  autres,  parmi  lesquels 
je  citerai  M.  Dawson,  se  sont  bornés  à  soupçonner  qu'il  s'agissait  plutôt 
d'une  plante  marine,  en  se  basant  pour  le  croire  sur  l'inégalité  apparente 
des  pinnules  dont  le  rachis  de  la  fronde  fossile  se  trouvait  pourvu.  Il  est 
vrai  que  l'empreinte  en  question  était,  non-seulement  très-fruste,  mais  lacérée 


(')  En  riioniieur  de  M.  Morière,  professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Cuen,  à  qui  je 
devais  la  preauère  connaissance  de  l'échantillon. 

!.. 


(  768  ) 
sur  une  foule  de  points  et  recouverte  en  partie  d'une  infiltration   de  fer 
sulfuré,  qui  enlevait  aux  principaux  détails  et  aux  contours  eux-mêmes 
presque  toute  leur  précision,  bien  que   l'attribution  même  m'ait  toujours 
paru  incontestable. 

»  L'incertitude  née  de  ces  objections  va  prendre  fin,  grâce  à  la  perspi- 
cacité de  M.  L.  Crié,  qui  a  mis  tout  dernièrement  la  main  sur  une  em- 
preinte de  même  nature  que  la  première,  non  pas  plus  nette,  mais  du 
moins  plus  complète  que  celle-ci,  c'est-à-dire  représentant  une  fronde  ter- 
minée aux  deux  extrémités  et  possédant  intacte  les  diverses  parties  dont 
elle  est  formée.  Cette  empreinte  comprend,  de  plus,  les  deux  faces  du  même 
échantillon,  circonstance  heureuse,  en  ce  qu'elle  permet  de  contrôler  le 
tracé  des  contours  et  l'étude  des  caractères.  L'empreinte,  recueillie  dans  les 
carrières  de  Trélazé,  au  sud-sud-est  d'Angers,  paraît, 'au  premier  abord,  des 
plus  vagues.  La  cavité  à  peine  sensible  occasionnée  par  la  destruction  de 
la  substance  végétale  a  été  plus  tard  occupée  par  une  infiltration  de  fer 
sulfuré,  qui  rendrait  assez  exactement  la  configuration  superficielle  de  la 
plante  silurienne  si  ce  mince  revêtement  métallique  n'avait  été  enlevé  sur 
une  foule  de  points;  mais,  si  l'on  expose  au  reflet  du  jour  celle  des  deux 
plaques  dont  la  surface  est  dépourvue  de  résidus  pyriteux,  on  voit  les 
détails  de  l'empreinte,  teintés  d'une  couleur  plus  sombre,  se  détacher  sur 
le  fond  de  l'ardoise,  assez  nettement  pour  qii'il  soit  possible  de  les  repro- 
duire avec  une  précision  suffisante. 

»  En  procédant  ainsi,  on  reconnaît  que  l'on  a  sous  les  yeux  une  fronde 
longue  de  21  centimètres  sur  une  largeur  moyenne  de  6  à  8  centimètres; 
elle  comprend  un  pétiole  ou  rachis  commun,  mince,  mais  très-bien  mar- 
qué, qui  conserve  à  peu  près  la  même  épaisseur  dans  toute  son  étendue  et 
qui  supporte  sept  paires  de  folioles  successives,  opposées  ou  subopposées, 
ovales-arrondies,  parcourues  par  des  nervures  fines,  divergentes,  flabellées- 
dichotonips.  Ces  nervures  ne  sont  visibles  que  sur  un  petit  nombre  de 
points;  à  l'œil  nu,  on  devine  plutôt  qu'on  ne  suit  leur  direction;  çà  et  là 
pourtant,  on  distingue  leurs  linéaments,  eu  quelques  endroits  de  l'enduit 
métallique. 

»  La  parfaite  régularité  de  la  disposition  des  pinnules  ne  saurait  être  mise 
en  doute,  non  pins  que  leur  opposition  et  la  forme  obovale  de  leur  con- 
tour; elles  se  rétrécissent  plus  ou  moins  vers  la  base,  à  l'ur  point  d'inser- 
tion, qui  cependant  paraît  avoir  été  relativement  large  et  certainement 
sessile.  La  paire  la  plus  inférieure,  située  au-dessus  d'un  espace  de  pétiole 
de  r  centimètre  environ  de  longueur,  comprend  deux  folioles  adhérentes 


(  7^9  ) 
au  rachis  par  tonte  leur  base,  largement  arrondies  à  l'extérieur  et  sensible- 
ment inégales.  Les  folioles  de  la  paire  suivante  sont  plus  étroites,  pins 
ovales  et  plus  allongées  que  les  précédentes;  les  suivantes  sont,  au  contraire, 
plus  largement  ovales  et  plus  arrondies  au  sommet,  l'une  d'elles  étant  beau- 
coup |)ius  courte  tpie  l'autre.  A  partir  de  la  troisième  paire,  les  folioles,  bien 
que  n'étant  jamais  parfaitement  symétriques,  conservent  à  |)eu  près  partout 


EopCeris  Criei,  Sap.  Foii|;iTe  siliiiiriine  des  schistes  arJoisiers  d'An(;crs  (zom;  à  Calrmnie  Trlstnni). 
r'roinle  légèrement  rostauréu  dans  cjnelques-nns  de  ses  détails  secondai i-es.  (Réduction  à  4.) 

la  même  dimension  moyenne,  qui  oscille  entre  4*^,8  pour  les  plus  grandes  et 
3*^,5  pour  les  plus  petites.  Au-dessus  de  la  septième  paire  de  folioles  et 
presque  au  contact  de  celles-ci,  le  sommet  de  la  fronde  se  trouve  occupé  par 
une  terminiile  arrondie,  orbicidaire  ou  réniforme,  repliée  sur  elle-même, 
peut-être  bipartite  ou  formée  de  deux  segments  imparfaitement  soudés.  Ces 
derniers  détails  ne  sauraient  être  précisés,  par  la  raison  que  la  contre- 
empreinte  semble  dénoter  sur  ce  point  uise  configuration  assez  différente 


(  77°  ) 
de  celle  que  présente  celle  des  deux  plaques  qui  se  distingue  par  le  revête- 
ment métallique. 

»  Si  la  fronde  silurienne  n'offrait  aucune  particularité,  en  dehors  de 
celles  que  je  viens  d'exposer,  elle  rentrerait  dans  le  cadre  des  Cardiopleris, 
type  de  Fougères  paléozoïques,  répandu  dans  le  dévonien  supérieur  et  le 
carbonifère  inférieur,  et  elle  rappellerait  plus  spécialement  le  Cardiopleris 
polymorpha  Gœpp.,  qui  caractérise  le  calcaire  carbonifère  de  Silésie  ('). 
Mais,  en  considérant  l'empreinte  silurienne  découverte  par  M.  Crié,  on  dis- 
tingue bien  vite  des  détails  vraiment  frappants,  malgré  leur  manque  de  net- 
teté relative,  qui  communiquent  à  la  fronde  fossile  une  physionomie  toute 
spéciale  :  je  veux  parler  des  segments  secondaires  ou  appendices  en  forme 
d'auricules  qui  alternent  avec  les  folioles,  régulièrement  pour  quelques- 
luis;  pour  d'autres,  au  contraire,  avec  un  certain  désordre,  puisque  ces 
appendices  tirent  parfois  leur  origine  d'un  dédoublement  de  la  base  des 
pinnules  principales,  dont  elles  se  détachent  plus  ou  moins,  tout  en  con- 
servant avec  celles-ci  une  connexion  partielle. 

»  Il  existe,  il  est  vrai,  parmi  les  Cardiopleris,  quelques  espèces,  comme 
le  C.  dissecta  Gœpp.,  qui  montrent  une  tendance  vers  une  semblable  con- 
formation; mais  les  effets  de  cette  tendance  sont  encore  bien  éloignés  de  ce 
que  laisse  voir  la  Fougère  de  Trélazé.  Chez  celle-ci,  l'association  des  seg- 
ments plus  grands  et  plus  petits  entremêlés,  mélange  qui  distingue  juste- 
ment VEopleris  Morierei,  constitue  un  trait  des  plus  saillants,  qui  autorise 
l'attribution  de  l'une  et  l'autre  espèce  au  même  type  générique.  Il  me 
semble  donc  parfaitement  légitime  de  rapporter  au  genre  Eopleris  la  nou- 
velle forme  découverte  à  Trélazé,  et  de  lui  appliquer,  en  l'honneur  du 
jeune  savant  qui  l'a  observée  le  premier,  la  dénomination  de  VEopleris 
Criei. 

»  Les  détails  caractéristiques  du  type  ont  quelque  chose  de  plus  net 
dans  VEopleris  Criei  que  dans  VE.  Morierei;  il  faut  en  attribuer  la  cause  à 
l'état  de  lacération  partielle  dans  lequel  la  fronde  de  ce  dernier  se  trouvait, 
lorsqu'elle  est  devenue  fossile.  La  fronde  de  1'^'.  Ciiei  n'est  pas  mieux  con- 
servée, comme  empreinte,  mais  toutes  ses  folioles  paraiss^ent  intactes,  cir- 
constance qui  permet  de  saisir  et  de  décrire  ses  caractères  distinctifs. 

»  Le  geiu'e  Eopleris,  malgré  le  petit  nombre  des  documents  recueillis  sur 
lui  jusqu'à  ce  jour,  peut  être  considéré  comme  représentant  la  souche  an- 

(')  Vov.  GoEPPEHT,  Ufb.  d.  FI.  d.  Siltir.,  Devon.  und  Kohlciif.,  p.  517,  lab.  XXVIII, 
As-  5-6." 


(  77'  ) 
cestrale,  d'où  les  Cnrdiopteris  et  les  Cyclopleris  dévoniens  et  iiifracarboni- 
fères  seraient  plus  tard  dérivés. 

»  Ces  deux  rencontres,  bien  qu'inattendues,  ne  seront  probablement  pas 
les  seules  qui  nous  feront  connaître  l'état  réel  de  la  végétation  lors  de 
l'époque  silurienne.  M.  Crié  a  déjà  signalé  les  vestiges  d'une  troisième 
espèce,  dont  le  rachis  présenterait  des  folioles  largement  réniformes,  et  il 
assure  que  ces  sortes  de  plaques  à  feuillage,  ainsi  désignées  par  les  ouvriers 
eux-mêmes  dont  elles  ont  frappé  l'attention,  ne  sont  pas  très-rares  dans  les 
ardoisières  d'Angers.    » 


MEMOIRES  LUS. 

PHYSIOLOGIE.   —    Moyen  de  mesurer  la  valeur  manomélrique  de  la  pression 
du  sang  chez  l'homme.  Mémoire  de  M.  E.-J.  Marey.  (Extrait  par  l'auteur.) 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie.) 

«  Les  médecins  ont  depuis  longtemps  constaté  que  les  artères  humaines 
présentent  une  certaine  consistance,  qui  les  fait  paraître  tantôt  dures,  tantôt 
molles  sous  le  doigt  qui  les  presse. 

»  Parmi  les  désignations  bizarres  des  caractères  du  pouls,  on  trouve, 
dans  les  anciens  Traités  de  Médecine,  celles  de  pouls  mou  et  de  pouls  dur. 
Le  temps  a  respecté  ces  deux  expressions,  parce  qu'elles  correspondent  à 
une  chose  réelle  ;  elles  traduisent  le  degré  de  distension  des  vaisseaux 
par  le  sang,  ce  que  nous  appelons  aujourd'hui  la  pression  du  sang  dans  les 
artères. 

M  Mais  le  tact  le  plus  exercé  renseigne  bien  incomplètement  sur  la  va- 
leur de  cette  pression,  tandis  que  l'emploi  de  manomètres  perfectionnés 
fournit  aux  physiologistes  des  mesures  parfaitement  exactes  de  la  pression 
du  sang  chez  les  animaux  vivisectionnés.  Ne  pouvait-on  introduire  un  peu 
de  cette  précision  dans  l'étude  de  la  physiologie  humaine? 

»  11  me  sembla  que  la  pression  du  sang,  chez  l'homme,  pouvait  être 
exactement  estimée  si  l'on  exerçait  sur  un  point  de  la  surface  du  corps 
une  contre- pression  connue,  capable  de  surmonter  la  pression  du  sang  à 
l'intérieur  des  vaisseaux.  En  i856,  je  réalisai  cette  mesure,  en  faisant  agir 
de  l'air  comprimé  sur  la  main  et  l'avant-bras  enfermés  dans  une  caisse 
métallique.  Un  manchon  autoclave  empêchait  l'air  de  s'échapper  autour 
de  lavant-bras  par  l'ouverture  de  la  caisse;  une  glace  permettait  de  voir 


(  77^  ) 
l'état  du  membre  comprimé;  un  manomètre  indiquait  la  contre-pression 
exercée. 

»  Sous  un  ceitaiii  degré  de  contre- pression  de  Tair,  12  à  i5  centimètres 
de  mercure,  la  main  se  décolorait,  diminuait  de  volume  et  perdait  sa  sensi- 
bilité; le  patient  sentait  disparaître  les  pulsations  de  ses  artères,  qui  d'abord 
lui  avaient  été  distinctement  perceptibles.  Diminuait-on  la  contre-pression 
de  quelques  millimètres,  aussitôt  le  sang  rentrait  dans  le  membre,  et  le 
patient  avait  la  sensation  d'une  ondée  chaude  qui  pénétrait  ses  tissus.  La 
valeur  manométrique  de  la  pression  du  sang  était  donc  obtenue  déjà  d'une 
manière  assez  satisfaisante. 

»  Je  fus  détourné  tie  ces  études  par  l'intérêt  particulier  que  m'offrit  celle 
des  variations  de  pression  qui  donnent  naissance  au  pouls.  Le  sphygmo- 
graphe,  que  j'imaginai  à  cet  effet,  traduit  par  des  courbes  très-exactes  les 
moindres  variations  de  la  pression  artérielle;  les  types  du  pouls  qu'il  fournit 
aident  beaucoup  au  diagnostic  dans  les  affections  du  cœur,  dans  les  ané- 
vrysmes,  les  ossifications  des  artères,  etc. 

»  Mais  la  courbe  du  sphygmographe,  semblable  par  sa  forme  à  celle 
d'un  manomètre  inscripteur,  en  diffère  en  ce  qu'elle  ne  fournit  que  des  in- 
dications relatives;  l'instrument  est  une  sorte  de  manomètre  à  échelle  arbi- 
traire, dont  le  zéro  n'est  pas  déterminé. 

»  Je  fus  ramené  à  mes  recherches  sur  la  valeur  absolue  de  la  pression 
du  sang  par  les  essais  infructueux  que  firent  plusieurs  médecins  pour  trans- 
former le  sphygmographe  en  indicateur  des  pressions  absolues.  En  France, 
le  professeur  Béhier,  en  Allemagne  Sommerbrodt,  en  Amérique  le  doc- 
teur Keyt,  crurent  déterminer  la  pression  du  sang  en  exerçant  sur  l'artère 
une  contre-pression  connue,  évaluable  en  grammes.  Mais  l'effort  soulevant 
de  la  paroi  d'une  artère  n'est  pas  simplement  proportionnel  à  la  pression 
du  sang  qu'elle  renferme,  il  croit  avec  l'étendue  de  la  surface  de  vaisseau 
sur  laquelle  il  agit.  C'est  ainsi  qu'un  anévrysme  volumineux,  par  un  mé- 
canisme pareil  à  celui  de  la  presse  hydraulique,  présente  un  effort  de  sou- 
lèvement considérable,  jo  à  20  kilogrammes,  tandis  qu'un  poids  de  quel- 
ques grammes,  posé  sur  un  point  de  l'artère  afférente,  suffit  pour  écraser 
ce  vaisseau  et  vaincre  la  pression  intérieure  du  sang. 

»  Je  revins  donc  à  mes  expériences  primitives,  et,  cette  fois,  ce  ne  fut 
plus  avec  de  l'air,  mais  avec  de  l'tau  que  j'exerçai  la  contre-pression  sur 
le  membre.  11  en  résulla  cet  avantage  énorme,  que  la  pénétration  du  sang 
dans  le  membre  se  faisait  sentir  de  proche  en  proche,  grâce  à  ru}Compres- 
sibilité  de  l'eau,  et  se  traduisait  par  une  oscillation  du  manomètre,  oscilla- 


(  773) 
tion  qui  cessait  au  moment  précis  où  la  contre-pression  empêchait  toute 
pénétration  du  sang  dans  les  tissus. 

»  Mais  les  dimensions  de  l'appareil  étaient  embarrassantes;  j'ai  réussi, 
dans  ces  derniers  mois,  à  mesurer  la  pression  du  sang  par  la  simple  immer- 
sion d'un  doigt  dans  un  appareil  de  petit  volume. 

»  Cette  méthode,  appliquée  déjà  dans  les  hôpitaux,  montre  que,  dans 
certaines  fièvres  adynamiques,  la  pression  du  sang  peut  tomber  à  3  centi- 
mètres, tandis  qu'elle  s'élève  au-dessus  de  20  centimètres  dans  la  né- 
phrite interstitielle.  Entre  ces  deux  points,  qui  ne  présentent  peut-être 
pas  les  limites  extrêmes  des  variations  possibles,  il  y  a  place  pour  bien  des 
degrés  intermédiaires,  qui  renseigneront  le  médecin  beaucoup  mieux  que 
les  sensations  tactiles  dont  il  devait  se  contenter  jusqu'ici.  » 


MEMOIRES  PRESENTES. 

THERMODYNAMIQUE.  —  Nouvelles  remajriues  au  sujet  des  Communications 
de  M.  Maurice  Lévy,  sur  une  loi  universelle  relative  à  la  dilatation  des 
corps;  par  M.  L.  Boi.tzmaxn. 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Phillips,  Resal,  A.  Cornu.) 

«  Mes  objections  s'appliquent  aussi  bien  à  la  Note  de  M.  Lévy  lue  à  la 
séance  du  3o  septembre,  que  je  ne  connaissais  pas  lorsque  j'ai  adressé  à 
l'Académie  mes  premières  remarques  (').  Dans  cette  Note,  M.  Lévy  pro- 
pose la  formule 

2r  J==  lii-Xidxi  +  Y,-  dfi  +  Z,  dz-i). 

»  Si  X,,  jr,-,  Z;  sont  simplement  les  coordonnées  d'une  molécule  à  un 
certain  état  du  corps,  cette  formule  manque  de  sens;  car,  dans  chaque  état 
du  corps,  chaque  molécule  est  en  mouvement  continu,  et  ses  coordonnées 
ont,  par  conséquent,  une  infinité  de  valeurs. 

»  Si,  au  contraire,  x,,j',,  z,  sont  les  valeurs  moyennes  àes  coordonnées, 
la  formule  n'est  pas  exacte;  car,  en  général,  les  forces  mutuelles  des  molé- 
cules ne  dépendent  pas  seulement  des  coordonnées  moyennes.   » 

(  ')   Comptes  rendus,  séance  du  22  octobre,  page  SgS  de  ce  volume. 

C.  R.,  1S7.S,  i'  Semestre.  (T.  LXXWII,  N"  21.)  lo3 


(  774  ) 

MÉCANIQUE  APPLIQUÉE.  —  Obsewatioiis  à  propos  (les  Communications  de 
M.  Gruey  et  de  M.  Hini  sur  un  appareil cjyroscopique.  Note  de  M.  G.  Sire, 
présentée  par  M.  Resal.  (Extrait.) 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Bertrand,  Faye,  Tresca.  ) 

«  L'appareil  présenté  par  M.  Gruey  (')  est  destiné  à  produire  la  rotation 
d'un  tore  simultanément  autour  de  deux  axes  rectangulaires.  Je  crois  de- 
voir rappeler  que  j'ai  produit  ce  genre  de  mouvement,  pour  la  première 
fois,  en  i852. 

B  D'autre  part,  les  mouvements  de  l'axe  d'un  tore  déduits  des  considé- 
rations théoriques  invoquées  par  M.  Hirn  (-)  sont  exacts;  mais  ils  ont  été 
découverts  et  étudiés  expérimentalement,  dès  l'apparition  du  gyroscope, 
par  Foucault,  par  M.  Person  et  par  moi,  ainsi  qu'en  témoignent  plusieurs 
Notes  adressées  à  l'Académie  vers  cette  époque. 

»  Aucune  revendication  ne  saurait  être  faite  à  l'égard  de  la  suspension 
dite  à  la  Cardan,  que  l'on  retrouve  dans  presque  tous  les  appareils  gyro- 
scopiques,  puisque  sa  première  application  à  l'équilibre  de  l'axe  de  rotation 
d'un  tore  semble  avoir  été  faite,  vers  1817,  par  Bohnenberger. 

>>  Le  mouvement  gyroscopique  qui  fait  l'objet  de  la  Communication  de 
M.  Gruey  se  produit  forcément  dans  un  grand  nombre  d'expériences  réa- 
lisées à  l'aide  de  mon  polytrope ,  instrument  que  j'ai  imaginé  dans  le  but 
de  reproduire  artificiellement,  en  les  agrandissant  et  pour  toutes  les  lati- 
tudes, les  phénomènes  d'orientation  de  l'axe  d'un  tore,  phénomènes  que 
le  gyroscope  de  Foucault  n'accuse  que  pour  une  seule  station. 

»  Dans  les  expériences  auxquelles  se  prête  mon  polytrope,  que  j'ai 
décrites  et  expliquées  dans  un  Mémoire  présenté  à  la  Société  d'émulation 
du  Doubs,  en  1860,  j'insiste  surtout  sur  ce  fait  constant,  que,  si  l'on  inter- 
vertit la  rotation  méridienne,  l'orientation  de  l'axe  du  tore  change  immé- 
diatement de  sens,  c'est-à-dire  que  cet  axe  décrit  une  demi-révolution, 
presque  toujours  dépassée  en  vertu  de  la  vitesse  acquise.  Cette  inversion 
de  l'axe  du  tore,  qui  est  une  conséquence  de  la  loi  du  parallélisme  des  axes 
de  rotation  que  j'ai  découverte,  se  produit,  je  le  répète,  dans  la  plupart 
des  expériences  décrites  dans  le  Mémoire  précité,  et  dont  j'ai  l'honneur 
d'adresser  un  exemplaire  à  l'Académie. 

(')  Comptes  rendus,  g  septembre,  p.  SgS  de  ce  volume. 
(-)  Comptes  rendus,  7  octobre  1878,  p.  i5i  (le  ce  volume. 


(  775  ) 

»  Si  le  changement  de  sens  de  la  rotation  méridienne  est  fait  convena- 
blement et  à  de  courts  intervalles,  l'inversion  dans  l'orientation  de  l'axe 
du  tore  du  gyroscope  donne  lieu  à  une  rotation  continue  de  cet  axe  qui 
est  précisément  le  mouvement  produit  dans  l'appareil  de  M.  Gruey.  Dans 
les  expériences  du  polytrope,  ce  mouvement  se  produit  presque  involon- 
tairement, de  sorte  que  je  l'ai  constaté  et  réalisé  dès  l'origine  de  mon  ap- 
pareil ('). 

M  Du  reste,  la  théorie  m'avait  appris,  et  mon  polytrope  le  vérifie  pleine- 
ment :  1°  que,  si  dans  mes  expériences  la  rotation  du  tore  autour  de  deux 
axes  rectangulaires  se  produit  plus  généralement  lorsque  l'axe  de  vibra- 
tion de  la  chape  moyenne  et  l'axe  libre  de  la  suspension  de  Cardan  sont 
respectivement  perpendiculaires,  cette  condition  n'est  pas  absolue,  car  ces 
deux  axes  peuvent  faire  entre  eux  un  angle  moindre  que  45  degrés; 
2°  qu'il  n'est  pas  nécessaire  que  l'axe  de  vibration  passe  par  le  centre  de 
la  figure  du  tore  et  qu'il  peut  même  en  être  assez  éloigné  (-);  3"  que  ces 
deux  axes  peuvent  être  dans  des  plans  quelconques,  mais  que  le  mouve- 
ment du  tore  est  nul  lorsque  ces  axes  sont  parallèles.  Comme  mon  poly- 
trope se  trouve  dans  les  collections  de  l'École  Polytechnique,  de  l'École 
Normale  supérieure,  du  Conservatoire  des  Arts  et  Métiers,  etc.,  il  est  facile 
de  vérifier  ces  assertions.  » 


MÉCANIQUE.  —  Suritn  tourniquet  gyroscopiqiie  alternat  If.  Note  de  M,  Grcey, 

présentée  par  jM.  Puiseux. 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Bertrand,  Faye,  Tresca.) 

«  Le  petit  appareil  gyroscopique  que  je  viens  de  faire  construire,  et  que 
j'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie,  est  une  sorte  de  tourniquet  à 
mouvements  alternatifs.  Dans  une  explication  synthétique  et  sommaire, 
on  peut  le  regarder  comme  une  nouvelle  application  de  la  tendance  des 
axes  de  rotation  au  parallélisme.  Voici  en  quoi  il  consiste  : 

(')  Lorsque  je  présentai  mon  polytrope  l\  l'Académie,  dans  sa  séance  du  i8  juillet  iSSg, 
je  répétai  devant  plusieurs  membres  les  expériences  principales,  et  je  signalai  notamment  le 
mouvement  en  question  comme  une  particularité  assez  singulière.  Elle  piqua  la  curiosité  de 
M.  de  Senarmont,  qui,  croyant  à  une  supercherie,  saisit  à  la  main  le  cercle  de  mon  appa- 
reil et,  lui  impiimant  un  mouvement  de  va-et-vient,  réalisa  du  premier  coup  ce  mouvement 
remarquable  de  l'axe  du  tore. 

')  Dans  mon  polytrope,  la  distance  peut  aller  jusqu'à  20  centimètres  et  niéme  au  delà, 

lo3.. 


(  77G  ) 

»  Un  tore  T  repose  sur  la  circonférence  d'un  anneau  C,  par  les  extré- 
mités a  et  h  de  son  axe,  qui  est  wn  diamètre  de  cet  anneau;  il  peut  rece- 
voir, an  moyen  d'une  ficelle,  une  rotation  rapide  autour  de  ah. 

))  Une  lige  nin  est  fixée  extérieurement  à  l'anneau,  suivant  le  prolonge- 
ment du  rayon  perpendiculaire  à  ah,  et  traverse  à  angle  droit  l'axe 
vertical  AB,  suivant  un  trou  horizontal  dans  lequel  elle  peut  tourner  sur 
elle-même.  Cette  tige  porte  un  tambour  p  et  un  contre-poids  P. 

»  L'axe  vertical  AB  ne  peut  que  tourner  librement  sur  lui-même;  il  est 
terminé  par  des  pointes  qui  reposent  sur  de  petites  crapaudines  fixées  au 
pied  de  l'instrument;  il  porte  latéralement  un  bouton  cylindrique  s,  pa- 
rallèle à  mil. 

»  Un  fil  en  caoutchouc  a  ses  extrémités  fixées,  l'une  en  s  et  l'autre  sur 


le  tambour  p,  autour  duquel  on  peut  l'enrouler  plus  ou  moins  en  faisant 
tourner  la  tige  mn  sur  elle-même. 

»  Pour  mettre  l'appareil  en  mouvement,  on  procède  de  la  manière  sui- 
vante :  1°  on  enroule  le  fil  de  caoutchouc  sur  le  tambour,  de  quatre  ou 
cinq  tours,  de  manière  à  le  tendre  assez  fortement  ;  2°  cet  enroulement 
étant  maintenu,  on  imprime  au  tore  une  rotation  rapide  autour  de  son 
axe;  3°  on  abandonne  aussitôt  tout  le  système,  sans  impulsion  aucune, 
et  le  mouvement  de  l'appareil  commence. 

»  Pour  fixer  les  idées,  supposons  qu'à  l'origine  du  mouvement  l'axe  ab 
du  tore  soit  horizontal  et  imaginons  deux  observateurs  :  le  premier,  O, 
couché  sur  la  tige  mn,  les  pieds  du  côté  du  tore,  la  tête  du  côté  du  contre- 
poids; le  deuxième,  O',  couché  sur  rt/;,  de  telle  sorte  que,  pour  lui,  la 
rotation  du  tore  ait  lieu  dans  le  même  sens  que  celui  dans  lequel  le  dérou- 


(  777  ) 
lement  du  fil  ferait  tourner  le  premier  observateur.  Cela  posé,  l'observation 
du  mouvement  est  facile. 

»  Pendant  toute  la  durée  de  l'expérience,  le  fil  se  déroule  toujours  dans 
le  même  sens,  et,  par  suite,  l'axe  ah  du  tore  tourne  toujours  dans  ce  sens 
autour  de  la  droite  vm  ;  mais  la  vitesse  de  ce  déroulement  on  de  cette 
rotation  est  variable;  elle  est  nulle  lorsque  l'axe  ab  est  horizontal  et 
maximum  lorsqu'il  est  vertical. 

»  En  même  temps  que  ab  tourne  autour  de  la  droite  mn,  cette  droite, 
ou  mieux  la  tige  mn,  avec  tout  ce  qu'elle  porte,  tourne  elle-même  autour 
de  l'axe  AB  de  une  ou  plusieurs  circonférences,  tantôt  dans  un  sens,  tant  t 
dans  l'autre,  et  le  changement  de  sens  a  lieu  aux  instants  où  l'axe  du  tore 
devient  vertical. 

»  Pour  achever  notre  description,  il  suffit  d'ajouter  qu'à  l'origine  du 
mouvement,  l'axe  ab  étant  horizontal  par  hypothèse,  la  tige  mn  commence 
à  tourner  autour  de  AB,  dans  le  sens  qui  va  des  pieds  à  la  tète  du  deuxième 
observateur  O'.  » 


PHYSIQUE  APPLIQUÉE.  —  Sur  un   nouveau  système  de  lampe  électrique. 
Note  de  M.  R.  Werdekmanx,  présentée  par  M.  Th.  du  Moncel. 

(Commissaires  :  MM.  Edm.  Becquerel,  Jamin,  du  Moncel.) 

«  Ce  système,  basé  sur  les  effets  d'incandescence  d'un  charbon  chauffé 
au  ronge  blanc,  est  disposé  de  telle  manière  que,  le  générateur  électrique 
étant  convenablement  combiné,  il  peut  permettre  d'allumer  simultanément 
un  assez  grand  nombre  de  becs  de  lumière  par  simple  dérivation  de  courant. 

»  Il  consiste  essentiellement  dans  un  cliarbon  délié,  mobile  à  l'intérieur 
d'un  tube  métallique  qui  lui  sert  de  guide  et  en'même  temps  de  communi- 
cateur  du  courant.  Un  collier,  adapté  à  la  partie  inférieure,  le  relie  par 
deux  cordons  qui  ressortent  du  tube  par  deux  rainures  et  qui  passent  au- 
dessus  de  deux  poulies,  à  un  contre-poids  qui  tend  à  soulever  continuelle- 
ment le  charbon  et  à  le  faire  adhérer  légèrement  contre  un  large  disque 
de  charbon  de  2  pouces  de  diamètre,  maintenu  dans  une  position  fixe  par 
un  support  vertical.  Ce  support  est  adapté  à  une  sorte  d'enveloppe  en  en- 
tonnoir qui  reçoit  les  cendres  de  la  combustion  et  permet  d'adapter  à  la 
lampe  un  globe  de  verre.  Le  disque  de  charbon  supérieur  est  mis  en  rap- 
port avec  le  pôle  négatif  du  générateur,  et  le  guide  métallique  du  crayon 
de  charbon  correspond  au  pôle  positif,  de  sorte  qu'il  n'y  a  de  porté  à  l'in- 


{  778) 
candesceiice  que  la  partie  du  crayon  de  charbon  (|  de  pouce  à  peu  près) 
comprise  entre  le  tube  métallique  qui  lui  sert  de  support  et  le  charbon  su- 
périeur. Cette  incandescence  est  augmentée  de  l'action  d'un  petit  arc 
vohaïque  qui  se  produit  au  point  de  contact  des  deux  charbons  (').  Le 
charbon  supérieur,  en  raison  de  sa  grande  masse,  ne  brûle  pas,  ni  même  ne 
subit  aucune  altération.  L'action  du  contre-poids  est  d'ailleurs  réglée  au 
moyen  d'un  ressort  muni  d'une  vis  de  réglage  qui,  en  appuyant  plus  ou 
moins  sur  la  partie  du  tube  emboîtée  sur  le  charbon,  forme  frein. 

»  Les  expériences  récentes,  faites  avec  une  machine  Gramme  disposée 
pour  la  galvanoplastie  et  fonctionnant  sous  l'influence  d'une  machine  à 
vapeur  de  deux  chevaux  de  force,  ont  permis  de  constater  les  résultats 
suivants  : 

»  1°  Quand  le  courant  était  distribué  entre  deux  lampes,  l'éclat  de  la 
lumière  équivalait  à  celui  de  36o  candies  (*).  Cette  lumière  était  blanche 
et  semblait  dépouillée  des  rayons  bleus  et  rouges  qui  se  voient  si  souvent 
dans  la  lumière  résultant  de  l'arc  voltaïque.  Elle  était,  de  plus,  parfaitement 
constante. 

»  2°  En  établissant  sur  le  circuit  dix  dérivations  correspondant  chacune 
à  une  lampe,  on  peut  obtenir  dix  foyers  lumineux  représentant  chacun 
environ  4o  candies.  Pour  régulariser  l'action  ,  on  interpose  dans  chaque 
dérivation  une  bobine  defaible  résistance.  Dans  ces  conditions,  la  résistance 
de  chaque  lampe  était  de  o^^^jSga,  et,  par  conséquent,  la  résistance 
totale  du  circuit  n'était  que  de  o°''™,o37. 

»  3"  L'usure  des  charbons  des  lampes  de  petit  modèle  ne  dépassait  pas 
2  pouces  par  heure,  et,  pour  les  lampes  grand  modèle,  cette  usure  attei- 
gnait à  peine  3  pouces  dans  le  même  espace  de  temps.  On  pouvait,  d'ail- 
leurs, les  employer  sur  une  longueur  de  i  mètre.  C'étaient  des  charbons 
de  M.  Carré. 


(')  Quand  on  diminue  la  section  de  l'électrode  positive,  il  se  manifeste  une  tendance  du 
courant  à  égaliser  les  deux  surfaces;  le  bout  de  l'électrode  s'élargit,  et  un  petit  cylindre  est 
déposé  sur  l'électrode  négative.  Quand  on  emploie  des  électrodes  en  charbon,  on  trouve 
sur  la  partie  la  plus  chaude  de  l'appareil,  qui  est  en  cuivre,  un  dépôt  de  graphite  en  pel- 
licules très-fines,  mais  qui  n'adhère  pas  solidement  au  cuivre.  Je  nie  propose  de  faire 
des  expériences  pour  produire,  par  cette  voie,  des  dépots  métalliques,  et  je  me  réserve  de 
faire  ultérieurement  une  Communication  h  ce  sujet. 

(')  La  cnndle,  qui  sert  d'unité  de  mesure  aux  Anglais,  est  une  bougie  de  spermacéti  dont 
lalumière  est  très-constante  et  égale  aux  -pj  de  la  lumière  fournie  parune  bougie  de  l'Étoile. 
Un  bec  Carcel  égale  g"'"',  6. 


(  779  ) 
»  Avec  ce  système,  toutes  les  lampes  peuvent  être  allumées  ou  éteintes 
d'un  seul  coup  ou  successivement,  et,  comme  leur  éclat  peut  ne  pas  ê^^e 
très-grand,  au  lieu  d'employer  des  globes  en  verre  dépoli,  on  peut  avoir 
recours  à  des  globes  transparents.  » 

MINÉRALOGIE.  —  Reproduction  artificielle  defetdspaths  et  d'une  roche  volcanique 
complexe  [labradorite  p/roxénique),  par  voie  de  fusion  ignée  et  maintien 
prolongé  à  une  température  voisine  de  la  fusion.  Note  de  MM.  F.  Fouqcé 
et  Michel  Lévy,  présentée  par  M.  Daubrée  {*). 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Daubrée,  H.  Sainte-Claire 

Deville,  Des  Cloizeaux.) 

«  Un  mélange  artificiel  d'éléments  chimiques  offrant  la  composition  de 
Vanortliite  a  été  traité  par  nous  suivant  la  méthode  que  nous  avons 
décrite  dans  notre  précédente  Note;  nous  avons  toutefois  remarqué, 
d'après  nos  nouvelles  expériences,  que  l'on  peut  interrompre  l'opération 
et  la  reprendre  sans  inconvénient. 

»  A  cause  de  la  fusibilité  difficile  de  l'anorthite,  nous  avons  dû  recourir 
à  des  températures  beaucoup  plus  élevées  que  pour  le  labrador  et  l'oligo- 
clase.  La  matière  traitée  s'est  prise  en  une  masse  entièrement  cristalline; 
les  cristaux  formés  sont  remarquables  par  leurs  dimensions  relativement 
grandes,  la  perfection  de  leurs  formes,  la  netteté  de  leurs  propriétés  optiques, 
la  nature  et  la  disposition  des  inclusions  qui  y  abondent.  Les  plus  nom- 
breux affectent  la  forme  de  microlithes;  ce  sont  des  cristaux  allongés, 
ayant  jusqu'à  i  milliuiètre  de  longueur  sur  o'"™,o5  de  largeur,  générale- 
ment niaclés  suivant  la  loi  de  l'albite,  parfois  suivant  celle  de  Baveno.  Les 
autres  présentent  l'apparence  de  grands  cristaux  ;  leurs  dimensions 
moyennes  sont  de  o'"",5  sur  o™'",2.  Les  microlithes  sont  allongés  suivant 
l'arête  /Jgi,  les  grands  cristaux  sont  aplatis  suivant  g,.  L'extinction  des 
microlithes  dans  la  zone  pg,  se  fait  sous  des  angles  qui  vont  jusqu'à 
45  degrés,  ce  qui  concorde  avec  les  données  optiques  acquises  sur 
l'anorthite. 

»  Dans  les  grands  cristaux,  les  inclusions  vitreuses  à  bulles  de  gaz  sont 
très-fréquentes  et  affectent  les  mêmes  caractères  et  les  mêmes  dimensions 

(')  MM.  Fouqué  et  Michel  Lévy  adressent,  en  même  temps  que  la  présente  Coranuini- 
ciition,  une  «  Piépoiise  à  la  Note  de  M.  Stan.  Meunier,  sur  la  cristallisation  artificielle  de 
l'orthose  »  :  cette  réponse  trouvera  place  au  prochain  Compte  leiula. 


(  7«o  ) 
moyennes  (jue  dans  l'anorthite  des  roches  naturelles;  tantôt  elles  sont 
arrondies,  tantôt  elles  offrent  des  sections  polyédriques  représentant  en 
creux  les  formes  de  l'anorthite.  Le  labrador  nous  a  d'ailleurs  fourni  aussi 
des  grands  cristaux  et,  dans  ceux-ci,  des  inclusions  vitreuses  à  bulles  de  gaz. 

»  Pour  reproduire  l'orthose,  nous  avons  eu  recours  aux  mêmes  procé- 
dés, employant  comme  matière  première  soit  un  mélange  des  éléments  chi- 
miques de  ce  minéral,  soit  l'adulaire  ou  le  microcline  porphyrisés.  A  notre 
grande  surprise,  nous  avons  constaté  que,  quelle  que  fût  la  matière  em- 
ployée, jamais  nous  n'obtenions  une  cristallisation  nette  et  facile,  comme 
celle  qui  caractérise  les  autres  feldspaths.  Dans  tous  les  cas,  quelle  que 
fût  la  durée  du  recuit,  nous  avons  obtenu  une  matière  vitreuse  chargée 
d'un  réseau  délicat  de  productions  d'iuie  finesse  extrême,  s'éteignant  chacun 
dans  le  sens  de  la  longueur,  mais  ne  polarisant  fortement  qu'en  plaques 
d'une  épaisseur  dépassant  0°"",  i .  Ces  productions  sont  disposées  en  petits 
groupes  dans  lesquels  elles  sont  alignées  en  deux  directions  à  angle  droit; 
mais  d'un  groiipe  à  l'autre  l'orientation  varie.  Ce  sont  bien  là  des  phéno- 
mènes de  cristallisation  naissante,  et  non  de  simples  effets  de  trempe,  qui 
cependant  ne  font  pas  entièrement  défaut;  le  réseau  ne  tourne  pas  quand 
on  fait  mouvoir  le  polariseur  seul.  D'ailleurs,  les  lamelles  élémentaires  se 
voient  parfois  à  la  lumière  naturelle.  L'apparence  générale,  entre  les  niçois 
croisés,  est  celle  d'un  réseau  à  angle  droit  de  fines  stries  blanches,  qui  reste 
à  45  degrés  des  plans  principaux  des  niçois,  quelle  que  soit  l'orientation 
de  la  plaque. 

»  Les  phénomènes  que  nous  venons  de  décrire  s'expliquent  si  l'on  sup- 
pose que  dans  la  matière  vitreuse  il  s'est  développé  des  lamelles  cristal- 
lines, parallèles  à  g-,,  trop  minces  pour  être  aperçues  autrement  que  sur  leur 
tranche.  Ces  lamelles,  appartenant  à  l'orthose,  s'éteignent  parallèlement  à 
leurs  arêtes  dans  la  zone  [j/ii,  la  seule  dans  laquelle  elles  soient  visibles,  et 
ont  leur  maximum  d'éclairement  à  45  degrés. 

»  Sous  le  rapport  de  la  reproduction  par  voie  ignée,  l'orthose  se  com- 
porte donc  d'une  manière  tout  à  fait  différente  de  celle  des  autres  feld- 
s|)aths.  Il  n'a  aucune  tendance  à  prendre  naissance  sous  la  forme  microli- 
thique  ordinaire.  De  tels  faits  nous  expliquent  la  rareté  des  microlithes 
d'orthose  dans  les  roches  qui  ne  contiennent  pas  un  excès  de  silice  libre. 
Les  déterminations  dans  lesquelles  les  microlithes  feldspathiques  ont  été 
rapportés  à  l'orthose  doivent  plus  que  jamais  devenir  l'objet  d'une  révi- 
sion sévère. 

»  Ces  faits  font  voir  aussi  pourquoi  l'orlhose  se  montre  presque  exclu- 


(78i  ) 
sivement  clans  des  roches  où  l'intervention  des  agents  volatils  semble  avoir 
joué  un  rôle  important. 

»  Enfin  nos  dernières  expériences  ont  porté  sur  un  mélange  de  labrador 
et  d'augite  naturels  poiphyrisés  {-}  de  labrador,  ~  d'augite).  Ce  mélange, 
fondu  d'abord  en  un  verre  noir  entièrement  amorphe,  a  été  soumis  à  un 
recuit  prolongé  durant  soixante-douze  heures,  à  une  température  inférieure 
à  celle  de  la  fusion  de  la  matière  expérimentée,  qui  est  assez  basse.  Nous 
avons  obtenu  une  roche  cristalline  identique  avec  un  des  types  de  roches 
volcaniques  naturelles  les  plus  répandus.  Le  produit  en  question  est,  par 
exemple,  tellement  semblable  aux  variétés  non  péridotiques  des  laves 
communes  de  l'Etna,  que,  même  au  microscope,  il  serait  impossible  de 
reconnaître  la  moindre  différence  entie  le  produit  artificiel  et  ces  maté- 
riaux volcaniques  naturels. 

»  Le  labrador  y  est  en  microlithes  et  en  grands  cristaux  maclés  suivant 
la  loi  de  l'albite.  Les  microlithes  sont  allongés  suivant  l'arête  pg,  et  s'étei- 
gnent sous  un  angle  qui  va  jusqu'à  3o  degrés. 

»  Le  pyroxène  est  en  petits  cristaux  jaune  verdâlre,  non  polychroïques 
en  plaques  minces,  avec  développement  prédominant  des  faces  g,  et  ^,,  et 
léger  allongement  suivant  l'arèle  g,  h,.  L'angle  d'extinction  maximum 
observé  est  de  89  degrés.  De  même  que  dans  le  basalte  et  dans  les  laves 
basiques,  la  plupart  des  cristaux  de  ce  minéral  ne  sont  pas  maclés.  Les 
sections  rectangulaires  (appartenant  à  la  zone  ph,)  offrent  souvent  des 
cassures  transversales,  ce  qui  est  encore  un  caractère  des  grains  microli- 
thiques  d'augite  dans  les  roches  basiques.  La  consolidation  de  ces  cristaux 
d'augite  s'est  faite  postérieurement  à  celle  du  labrador  sur  lequel  ils 
sont  moulés.  Cette  particularité  signale  aussi  la  cristallisation  de  l'augite 
microlilhique  dans  les  roches  basiques  naturelles,  contrairement  à  ce  qui 
a  lieu  pour  les  grands  cristaux  des  mêmes  minéraux. 

»  Enfin,  le  magma  cristallisé  résultant  de  notre  ex|)érience  présente 
encore  un  autre  minéral  à  l'état  cristallisé,  le  fer  oxydulé,  qui  se  montre 
sous  forme  de  cubes  et  d'octaèdres  réguliers,  et  qui,  comme  d;ms  les 
roches  naturelles,  a  cristallisé  avant  le  pyroxène  et  le  feldspath, 

»  Bien  que  la  matière  expérimentée  ait  cristallisé  par  prise  en  niasse, 
il  reste  entre  les  cristaux  quelques  interstices  remplis  de  matière  amorphe. 

»  Rien  ne  manque  donc  à  l'assimilation  de  notre  produit  avec  les 
labradorites  augitiques  des  volcans  modernes.    » 


C.  R.,  1878,  2«  Semestre.  (T.  LXXXVU,  N»  2J.)  Io4 


(  782  ) 

ZOOLOGIE.   —  Migration  des  Pucerons  des  galles  du  lentisque  aux  racines 
des  graminées.  Note  de  M.  J.  Lichtexsteis. 

(Renvoi  à  la  Commission  chi  Phylloxéra.) 

«  Lorsque,  le  premier,  j'annonçai  les  curieuses  migrations  d'un  des  Phyl- 
loxéras du  chêne  [Phylloxéra  quercûs  Boyer),  du  Qaercus  coccifera,  au  Quer- 
cuspubescens,  j'eus  le  chagrin  de  voir  l'exactitude  de  mes  observations  mise 
en  doute  par  des  entomologistes  français,  et  il  fallut  qu'un  savant  italien, 
M.  Targioni-Tozzetti,  répétât  mes  expériences  sur  le  Phylloxéra  floreutina 
et  établit  le  fait  des  migrations  de  cette  espèce,  du  Quercus  ilex  au  Quercus 
pedwv  ulata,  pour  que  le  changement  d'habitat  de  cet  insecte  entre  le 
deuxième  et  le  troisième  état  larvaire  fvit  décidément  admis. 

»  Aujourd'hui,  c'est  d'une  migration  bien  plus  curieuse  encore  que  j'ai 
à  entretenir  l'Académie.  Le  Puceron  des  galles  du  lentisque  {^no/;/eura 
leniisci)  passe  des  galles  du  lentisque  aux  racines  des  graminées,  ou  au 
moins  de  deux  espèces  de  graminées  ,  le  Bromus  sterilis  et  V Hordeum 
vulgare. 

»  Déjà  j'avais  annoncé,  le  12  juin  dernier,  à  la  Société  entomologique 
de  France,  que  je  trouvais  aux  racines  du  Bromus  sterilis  un  Puceron  en 
tous  points  semblable  à  celui  des  galles  du  lentisque,  dont  les  caractères 
sont  très-tranchés,  car  c'est  le  seul  genre,  parmi  les  Pemphigiens,  qui 
porte  les  ailes  à  plat,  et  ce  genre  n'a  qu'une  espèce.  Mais  le  nouveau  venu 
offrait  la  particularité  de  pondre  des  insectes  sexués  sans  rostre,  tandis  que 
celui  des  galles  me  doimait  des  formes  larvaires  avec  lostre.  Je  terminais 
donc  ma  Communication  en  disant  que  le  problème  qui  restait  à  résoudre 
était  de  trouver  l'anneau  qui  relie  les  deux  formes  d'insectes  connues. 

»  Sur  mes  indications,  un  jeune  élève  de  l'Ecole  de  Pharmacie  de  Mont- 
pellier (^)  vient  d'obtenir,  en  captivité,  la  ponte  de  l'ailé  de  VAnopleura 
lentisci  sur  les  jeunes  racines  d'orge  semé  dans  un  tube,  et  en  même  temps, 
en  liberté,  je  trouve  le  même  insecte  aux  racines  du  Bromus  sterilis. 

»  Ces  jeunes  aptères  souterrains,  pondus  par  l'ailé  aéiien,  ont  déjà  bien 
grossi  et  sont  prêts  à  se  reproduire  à  leur  tour.  L'anneau  que  je  réclamais 
est  donc  trouvé,  et,  en  appliquant  à  l'évolution  de  cet  insecte  la  théorie  que 
j'ai  établie  pour  le  Phylloxéra  du  chêne,  et  de  l'exactitude  de  laquelle  j'ob- 


(')  M.  Courchet,  qui  .t  fait  de  l'étude  des  Pemphigiens  du  pistachier  le  sujet  de  sa  thèse. 


(  7«^  ) 
tiens  chaque  jour  de  uouvelles  preuves,  je  puis  donner  comme  il  suit  le 
cycle  biologique  du  Puceron  du  lentisque  : 

»  Eu  mai  et  juin,  l'œuf  déposé  sur  le  lenlisque  par  la  femelle  fécondée 
éclôt  et  produit  un  insecte  aptère;  c'est  : 

»  Le  Fondateur  (première  forme  larvaire).  Il  produit  la  galle  et/après 
quatre  mues,  il  y  pond,  en  sa  qualité  de  Pseudogyne  vivkjemme,  de  jeunes 
Pucerons  destinés  à  acquérir  des  ailes  et  à  fournir,  après  quatre  mues  : 

»  Les  Emigrants  (deuxième  forme  larvaire).  Ceux-ci  quittent  la  galle, 
volent  sur  les  graminées  et  y  pondent  des  petits  aptères  qui  sont  : 

»  Les  Bourgeonnants  (iroisième  forme  larvaire).  Ceux-ci  pullulent  sous 
terre  en  fournissant  une  série  plus  ou  moins  longue  de  générations  aptères, 
jusqu'à  l'épocjue  de  l'essaimage  et  de  l'apparition  des  nymphes,  qui  four- 
nissent : 

»  Les  Pupifères  (quatrième  forme  larvaire).  Ceux-ci  sortent  de  terre  et 
volent  sur  le  lentisque,  où  ils  déposent  leurs  pupes,  qui  donnent  très- 
promptement  les  sexués  qui  s'accouplent  et  dont  la  femelle  dépose  l'œuf 
fécondé  qui  a  servi  de  point  de  départ. 

»  J'espère  pouvoir  donner  prochainement  l'histoire  complète  d'autres 
insectes  du  groupe  des  Peinphigiens,  car  déjà  M.  Courchet  a  pu  en  élever 
deux  de  plus  [Pemphigus  follicutarius,  Pemphigus  semilunarius)  sur  des  gra- 
minées, et  ceux  du  peuplier  et  de  l'ormeau  sont  trop  abondants  pour  pou- 
voir longtemps  échapper  aux  recherches,  avec  les  données  déjà  acquises.  » 

M.  A.  MiLLARDET  adresse  une  Note  intitulée  :  «  De  la  reconstitution  de 
nos  vignobles  à  l'aide  des  graines  de  vignes  sauvages  d'Amérique  ». 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  E.  PicoN  propose  de  semer  de  Vassa  fœtida  entre  les  ceps  de  vigne  et 
d'enfouir  ensuite  la  plante  pour  détruire  le  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  C.  NicoLLE ,  M.  A,  Ladoread  adressent  diverses  Communications 
relatives  au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission.) 

M.  le  Secrétaire  perpétuel,  en  signalant  un  Opuscule  de  M.  L,  Faucon 

io4-- 


(  IH  ) 

relatif  à  l'emploi  de  la  submersion  pour  détruire  ie  Phylloxéra,    donne 
lecture  du  passage  suivant  : 

"  La  pratique  de  la  siil)mersion  va  se  propageant  tous  les  jours;  aussi  ilevient-il  île 
plus  en  plus  nécessaire  que  les  règles  d'une  méthode  d'application  rationnelle  et  consacrée 
par  l'expérience  soient,  an  jiltis  tôt,  bien  établies  et  bien  connues. 

»   Ces  règles  peuvent  se  résumer  ainsi  ; 

»  Ne  commencer  à  amener  l'eau  dans  les  vignes  que  quand  le  bois  des  sarments  est  bien 
mûr. 

u  La  submersion  doit  être  complète  et,  pendant  toute  sa  durée,  ne  pas  éprouver  la 
moindre  interruption. 

«  Cette  submersion  doit  avoir'  une  durée  de  trente-cinq  à  quarante  jours,  si  elle  a  lien 
en  automne;  de  quarante-cinq  à  cinquante  jours,  si  on  ne  peut  la  faire  qu'en  hiver. 

»  Il  est  essentiel  que  la  couche  d'eau  ait  une  épaisseur  minimum  de  20  à  aS  centimètres; 
il  serait  même  préférable  qu'elle  couvrît  la  couronne  des  souches,  jusqu'un  peu  au-dessus 
de  l'endroit  où  la  taille  doit  être  faite. 

»  Il  est  indispensable  de  fumer  avec  un  engrais  bien  approprié  aux  besoins  de  la  vigne. 
Pins  on  fumera,  plus  beaux  seront  les  résultats,  plus  grands  seront  les  rendements  en  fruits 
et  en  produits  nets. 

»  Quant  à  tous  les  autres  détails  de  l'opération,  je  n'ai  rien  à  modifier  a.  ce  qui  est  prescrit 
dans  ma  brochure  de  iS^/j.-    " 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  J.  VisoT  adresse  les  dessins  d'une  tache  solaire  observée,  du  3o  oc- 
tobre au  8  novembre,  par  M.  A.  Pelletier. 

(Conunissaires  :  Mi\T.  Faye,  Janssen,  Mouchez.) 

M.  Maheu  adresse,  par  l'entremise  de  M.  Larrey,  un  Mémoire  sur  la 
statistique  médicale  de  la  ville  de  Rochefort,  en  1877  (24"  année). 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Concours  de  Statistique.) 

M.  J.  Ferez  adresse  une  réponse  à  la  Commuoicalion  de  M.  Joussct  de 
Bellesme,  sur  les  causes  du  bourdonnement  chez  les  insectes,  et  une  ré- 
ponse à  la  Note  de  M.  Sanson,  sur  la  parthénogenèse  chez  les  abeilles. 

(Commissaires  :  MM.  Milne  Edwards,  Blanchard.) 

M.  F.  Cambe  adresse,  par  l'entremise  dti  Ministère  de  l'Agricidlure  et 
du  Commerce,  une  Note  relative  à  un  remède  contre  le  choléra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  legs  Bréant.) 


(  785  ) 

M.'C.  Ader  présente  à  l'Académie,  par  l'entremise  de  M.  du  Moncel,  un 
nouveau  système  de  téléphone  à  pile  et  à  charbon,  auquel  il  a  donné  le 
nom  cVélectrophone,  et  qui  permet  de  transmettre  la  parole  et  les 'chants 
assez  haut  pour  être  entendus  dans  un  appartcmeiit.  La  parole  peut  même 
être  entendue  à  5  mètres  de  l'instrument.  Cet  appareil  est  constitué  par  une 
sorte  de  tambour,  muni,  d'un  côté  seidement,  d'un  diaphragme  en  papier 
parchemin  de  i5  centimètres  de  diamètre,  au  centre  duquel  sont  fixées 
circulairement  six  petites  lames  de  fer-blanc  de  i  centimètre  de  longueur 
sur  2  millimèlres  de  largeur,  sur  lesquelles  agissent  six  électro-aimants  mi- 
croscopiques en  fer  à  cheval,  dont  le  noyau  magnétique  n'a  guère  plus  de 
I  millimètre  de  diamètre  et  dont  chaque  branche  a  environ  12  millimètres 
de  longueur  avec  bobines  en  proportion.  Tous  ces  électro-aimanls  sont 
reliés  les  uns  aux  autres  et  sont  mis  en  action  par  un  microphone  parleur 
à  charbon.  Une  pile  Leclanché  de  trois  éléments  suffit  pour  le  faire  fonc- 
tionner. 

Les  effets  énergiques  de  cet  appareil  sont  dus  à  la  petitesse  des  éleclro- 
aimants,  dont  la  magnétisation  et  la  démagnétisation  s'effectuent  beaucoup 
plus  rapidement  que  dans  les  autres  systèmes. 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 


CORRESPONDANCE. 

M.  le  Secrétaire  perpétukl  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  !a 
Correspondance  : 

1"  Le  a  Compte  rendu  de  la  sixième  Session  de  l'Association  française 
pour  l'aviuicement  des  Sciences,  tenue  au  Havre,  en  1877  »  (ce  volume  est 
présenté  par  M.  Fremy)  ; 

2°  Deux  brochures  de  M.  l'abbé  Moigno,  intitulées  :  «  L'ozone  »  et 
«  Les  microbes  organisés  ». 

3°  Une  brochure  de  M.  Ilmson,  intitulée  :  «  Les  éléments  de  la  popu- 
lation dans  la  ville  de  Toul  ». 

(Renvoi  au  Concours  de  Statistique.) 

M.  le  Ministre  de  l'Acriculti;re  et  du  Commerce  adresse  le  «  Rapport  de 
l'Académie  de  Médecine  sur  les  vaccinations  pratiquées  en  Fr.ince  pendant 
l'année  1876  ». 


(  786  ) 
M.  G.  Sée  prie  l'Académie  de  considérer  comme  non  avenue  la  demande 
qu'il  lui  avait  adressée  pour  être  classé  parmi  les  candidats  à  la  place  va- 
cante dans  la  Section  de  Médecine. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie.) 


ASTRONOMIE.  —  Planètes  inlr a-mer curielles  obserx'ées  pendant  l'éclipsé  totale 
de  Soleil  du  2C)  juillet  1878.  Lettre  de  M.  Watson  à  M.  Mouchez.  (Tra- 
duction.) 

a   Ann-Arbor,  i"  novembre  187S. 

»  J'ai  lu  votre  Note  dans  les  Comptes  rendus  du  7  octobie,  et  je  me  hâte 
de  répondre  aux  questions  que  vous  avez  posées  : 

B    1°  J'ai  vu  la  planète  [a)  et  9  Écrevisse. 

»  2°  Le  télescope  était  convenablement  serré  en  déclinaison,  mais  pas 
autant  en  ascension  droite.  Dans  ce  dernier  cas,  il  en  était  ainsi  afin  que 
je  pusse  le  mouvoir  régulièrement. 

»  3°  Le  pointé  sur  (rt)  fut  vérifié  après  que  les  positions  eurent  été  mar- 
quées sur  les  cercles,  et  l'instrument  n'avait  pas  été  dérangé.  Le  champ  de 
ma  lunette  était  /|3'. 

»  4°  J'ai  répété  fréquemment,  dans  les  lettres  publiées  et  non  publiées, 
que  j'ai  vu  (a)  et  ô  Écrevisse  après  que  les  positions  eurent  été  marquées 
sur  le  cercle,  mais  je  n'avais  le  temps  de  faire  aucune  comparaison  pour 
les  différences  d'ascension  droite  et  de  déclinaison  entre  les  deux  objets. 
Je  ne  pouvais  compter  que  sur  mes  cercles. 

»  5"  Le  cercle  horaire,  retiré  de  l'instrument  immédiatement  après 
l'éclipsé,  a  été,  dès  mon  retour  à  Ann-Arbor,  placé  sur  un  des  cercles  fixes 
de  notre  cercle  méridien  pour  être  comparé.  J'avais  fait  faire  un  moyeu  en 
bois  sur  lequel  on  pût  le  mettre,  et  l'on  creusa  dans  ce  moyeu  un  Irou  pour 
disposer  le  tout  sur  l'axe  du  cercle.  Je  fis  rapidement  ce  travail,  afin  de 
pouvoir  donner  une  position  approchée  des  objets  que  j'avais  observés  et 
de  me  permettre  de  répondre  aux  lettres  qui  attendaient  mon  retour,  et  je 
ne  tins  pas  compte  de  l'erreur  d'excentricité  de  cette  monture  jusqu'à  ce 
que  je  pusse  faire  avec  soin  une  lecture  préparatoire  à  une  réduction  dé- 
finitive. En  retournant  les  alidades,  je  notai  alors  qu'il  y  avait  une  erreur 
d'excentricité  tres-considérable  dans  cette  monture,  et  si  grande,  que  je 
vis,  par  estimation,  qu'elle  pouvait  faire  varier  les  lectures  absolues  de 
I   degré  ou  plus.  Cette   erreur  était  trop  importante    jiour   être  négligée 


(  787  ) 

dans  les  lectures  relatives,  à  moins  que  les  différences  d'angles  horaires  ne 
fussent  petites.  J'avais  déjà  fait  et  publié  une  série  de  lectures,  et,  comme  il 
y  avait  dans  chacune  l'erreur  d'excentricité  à  déterminer  par  la  substitution 
du  cercle  horaire  employé  dans  l'itistrumetit  au  cercle  de  lecture,  je  ne  re- 
montai pas  l'instrument,  mais  je  Os  encore  des  comparaisons,  et,  autant  que 
possible,  dans  la  même  partie  du  cercle  de  lecture  qu'auparavant.  Mais 
l'effet  de  l'erreur  d'excentricité  qui  s'y  rapporte  restait  le  même  dans  les 
deux  cas,  et  les  quatre  lectures  sur  le  Soleil  fournissent  les  moyens  de  l'éli- 
miner. Tout  astronome  qui  s'occupe  de  la  question  peut  vérifier  la  réduc- 
tion, car  j'ai  publié  toutes  les  données  nécessaires.  S'il  peut  s'élever  un  doute 
au  sujet  de  la  précision  des  résultats,  parce  que  cette  erreur  de  monture 
n'était  pas  corrigée,  je  puis  facilement  remonter  le  cercle  et  le  lire  encore; 
mais  il  me  semble  que  ceux  qui  sont  familiarisés  avec  les  erreurs  des 
instruments  comprendront  ce  que  je  viens  d'expliquer. 

»  Les  cercles  étaient  de  bois  et  les  disques  circulaires  de  carton  étaient 
collés  sur  eux  fermement.  Les  marques  pour  les  pointés  furent  faites  sur 
ces  disques. 

»  6°  L'existence  de  la  seconde  étoile  fut  annoncée  par  moi  au  professeur 
Nev^'comb  quelques  secondes  après  la  totalité  de  l'éclipsé,  quand  j'allai  le 
trouver  pour  lui  demander  s'il  pouvait  pointer  soti  télescope  sur  la 
planète  {a),  dont  j'étais  sûr.  Je  lui  racontai  que  j'avais  trouvé  deux  objets 
douteux  et  que  j'avais  la  conviction  que  l'un  d'eux  était  la  planète  cherchée. 
Quant  à  la  seconde,  je  ne  pouvais  pas  alors  en  être  sûr,  parce  que  je 
n'avais  pas  eu  le  temps  de  la  comparer  à  Ç  Écrevisse,  et,  par  suite,  je  ne 
pouvais  encore  rien  décidera  ce  sujet.  Je  devais  eu  douter  jusqu'à  ce  que 
j'eusse  pu  réduire  avec  soin  les  observations,  et  alors  j'eus  à  examiner 
la  question  de  savoir  s'il  n'y  avait  pas  eu  dans  mon  pointé  quelque 
changement  produit  par  le  vent  dans  cet  intervalle.  J'ai  discuté  soigneuse- 
ment cette  question  et  je  suis  arrivé  à  conclure  qu'aucun  dérangement 
n'a  pu  se  produire. 

»  Je  puis  ajouter  aussi,  dans  cet  ordre  d'idées,  que  les  positions  des 
cercles  sur  les  axes  des  instruuîents  ont  été  marquées  avec  soin  avant  le 
coaunencement  des  observations  et  qu'elles  ont  été  examinées  particulière- 
ment; on  a  trouvé  qu'elles  étaient  restées  sans  changement,  après  que  les 
observations  furent  terminées. 

»  Vous  verrez  ainsi  que  j'ai  pris  toutes  les  précautions  possibles  pour 
éviter  des  erreurs  sérieuses.  J'ai  pleine  confiance  dans  les  résultats  et  je 
crois  que  {a)  et  {b)  sont  des  planètes  voisines  du  Soleil. 


(  7«8  ) 

»  Je  suis  heureux  que  vous  appeliez  l'attention  sur  les  questions  parais- 
sant douteuses  qui  ont  été  soulevées,  et,  si  plus  tard  vous  me  demandiez 
quelques  autres  explications  relatives  à  ces  observations,  je  me  ferais  un 
plaisir  de  vous  fournir  toutes  les  informations  que  je  puis  posséder. 

»  Je  vous  envoie  aussi  aujourd'hui  dans  une  autre  enveloppe  quelques 
papiers  imprimés  relatifs  à  ces  observations.    » 


GÉOMÉTKlE.  —  Sur  le  développement  des  surfaces  dont  l'élément  linéaire  est 
exprimable  par  une  fonction  tiomogène.  Note  de  M.  Maurice  Lévy. 

«  On  connaît  l'élégant  théorème  de  Bour  sur  le  développement  héli- 
coïdal des  surfaces  de  révolution.  Je  vais  d'abord  en  donner  l'énoncé  sous 
une  forme  un  peu  différente  de  celle  qu'on  lui  donne  habituellement. 

»  Soit  ds^  =  lif  {:r  —j)  dx  (iy  le  carré  de  l'élément  linéaire  d'une  surface 
applicable  sur  une  surface  de  révolution.  Si  l'on  pose  J?  =  logx',  j-=  log/', 
ds^  sera  luie  fonction  homogène,  de  degré  —  2  des  nouvelles  variables 
a',  y,  et  il  est  facile  de  montrer  que,  réciproquement,  si  le  ds-  d'une  surface 
est  susceptible  d'être  mis  sous  la  forme 

(i)  ds-  ~  \dx^-  -r  2Bdxdj  -h  Cdj- , 

A,  B,  C  étant  trois  fonctions  homogènes  de  degré  —  2,  cette  surface  est 
applicable  sur  une  surface  de  révolution. 

»  D'après  cela,  si  l'on  cherchait  à  étudier  a  priori  toutes  les  surfaces 
dont  le  carré  de  l'élément  linéaire  est  exprimable  par  une  fonction  homo- 
gène du  degré  particulier  —  2,  on  serait  conduit  à  un  premier  type  remar- 
quable de  ces  surfaces,  à  savoir  :  les  surfaces  de  révolution;  puis  à  un  se- 
cond type  également  remarquable  par  la  simplicité  de  sa  définition 
géométrique  et  comprenant  le  précédent  comme  cas  particulier,  à  savoir  : 
les  moulures  hélicoïdales.  Dans  l'équation  générale  de  ce  dernier  type 
entrent  une  fonction  et  une  constante  arbitraires. 

»  D'après  cela,  le  théorème  de  Bour  peut  s'énoncer  ainsi  :  Etant  donnée 
une  surface  quelconque  dont  l'élément  linéaire  est  exprimable  par  une  fonction 
homogène  du  degré  j)arlicuUer  —  2,  il  existe  une  série  de  moulures  hélicoïdales 
renfermant  deux  constantes  arbitraires  toutes  applicables  sur  cette  surface  et, 
par  suite,  applicables  les  unes  sur  les  autres. 

»  Proposons-nous  de  suivre  une  marche  analogue  pour  l'étude  des  sur- 
faces dont  l'élément  linéaire  est  exprimable  par  une  fonction  homogène  de 


(  7«9  ) 
degré  quelconque  autre  que  —  i ,  et  qui,  par  suite,  ne  sont  pas  applicables 
sur  une  surface  de  révolution. 

»  Supposons  le  ds-  d'une  surface  donné  sous  la  forme  (i),  A,  B,  C  étant 
trois  fouet  ions  homogènes  d'un  degré  quelconque  [Ji.  Si  l'on  posej::=a3(.r',^'), 
^-  =  i|;  (x',  j'),  -p  et  'b  étant  deux  fonctions  homogènes  de  degré  arbitraire  a, 
il  est  clair  que  le  ds"  sera  encore  une  fonction  homogène  des  nouvelles  va- 
riables x'  ,y,  et  le  degré  de  cette  nouvelle  fonction  sera  fj.'  =  «  (p,  +  2)  —  2, 
de  sorte  qu'on  pourra  toujours  disposer  de  a  de  façon  que  ce  degré  [x!  soit 
un  nombre  arbitrairement  donné,  par  exemple  zéro,  excepfe  lorsque  le  degré 
primitif  est  |u,  =  —  2,  auquel  cas  le  degré  nouveau  serahii-mcme  ^u.'  =  —  2, 
quel  que  soit  le  degré  a  de  la  transformation. 

n  Les  surfaces  dont  le  ds"  est  de  degré  —  2  se  distinguent  donc  immédia- 
tement de  toutes  les  autres,  en  ce  que  ce  degré  est  incommiitable  par  le 
mode  de  transformation  indiqué.  Comme  nous  savons  que  ces  surfaces  sont 
cellesapplicablessur  une  surface  de  révolution,  et  celles-là  seulement,  nous 
ne  nous  en  occuperons  pas,  et  alors  nous  pourrons  toujours,  sans  dnni- 
nuer  la  généralité  du  problème  posé,  supposer  le  degré  p.  =■-  o. 

))  Cela  posé,  essayons  de  trouver  une  classe  de  ces  surfaces,  d'une  défi- 
nition géométrique  simple,  pouvant  jouer  dans  leur  développement  le  rôle 
que  jouent  les  moulures  hélicoïdales  dans  le  développement  des  tmfaces 
de  révolution,  ce  qui  exige  que  leur  équation  comprenne,  comme  celle  des 
moulûtes,  une  fonction  et  une  constante  arbitraires.  Les  surfaces  que  nous 
allons  définir  remplissent  ces  conditions. 

»  Concevons  que,  dans  un  plan,  on  trace  une  droite  fixe  OZ  et  une 
courbe  arbitraire.  Imaginons  que  le  plan  tourne  autour  de  l'axe  OZ  pen- 
dant que  la  courbe  se  déforme  en  restant  constamment  homothétique  à 
elle-même  relativement  au  point  O,  ses  dimensions  homologues  croissant 
en  progression  géométrique,  pendant  que  les  angles  dont  tourne  le  |)lan 
croissent  en  progression  arithmétique.  On  engendrera  ainsi  une  surfnce 
que,  pour  abréger  le  langage,  nous  appellerons  luie  pseudo- moulure  loga- 
rithmique. 

»  Il  est  aisé  de  voir  que,  si  r  et  z  sont  les  distances  d'un  point  de  la 
surface  à  l'axe  Os  et  à  un  plan  perpendiculaire  à  cet  axe  mené  par  le 
point  O,   et  Q  l'angle   dont  tourne  le  plan   mobile,  son  équation  est 


nQ 


(7)  -4-  logs  ==  9  {n)  -h-  logz  =  ©  4-  \ogz, 


en  posant,  pour  abréger,  -  —  u.  Cette  équation  contient  donc  une  fonction 
arbitraire  ç  et  une  constante  arbitraire  n. 

G.  R.,  1S7S,  2"  Semestre.  (T.  LXXWll,  iN"21.)  Io5 


(  790  ) 
»  Le  carré  de  l'élément  linéaire  de  la  surface  est  d'ailleurs 

(2)   ds"-=  (^i  -^'îl^\dr'  +  l^cp'{i-fu)rirdz-^-ïi  ^^|(i  -  (p'u)^'jdz', 

expression  homogène  et   de  degré  zéro  relativement  aux  deux  variables 
;•  et  z. 

»  Maintenant,  je  dis  qu'on  a  ce  théorème  : 

»  Etant  donnée  une  sitrjace  dont  l'élément  linéaire  est  exprimable  par  une 
fonction  homogène  d'un  degré  quelconque  autre  que  —  2,  il  existe  une  série  de 
pseudo-moulures  logarithmiques,  avec  deux  constantes  arbitraires,  toutes  appli- 
cables sur  celte  surface  et,  par  suite,  applicables  les  imes  sur  les  autres. 

»  En  effet,  soit  donnée  pour  ds-  une  expression  homogène  (i)  que  nous 
pouvons   toujours  supposer  de   degré    zéro.    Posons   j?--sX,  y  =  zY, 

X  et  Y  étant  deux  fonctions  indéterminées  du  rapport  -  =  u.  Si  l'on  tire  de 

là  les  valeurs  de  dx  et  de  dy,  qu'on  les  porte  dans  (i)  et  qu'on  identifie 
avec  (2),  il   viendra,  après  quelques  transformations  simples, 

AX'=-f-  2BX'Y'  +  CY'^  =  1  +  '■^, 

n' 
3)  ^A (-2B- l-C^  =  2u{ -^], 

^     '  j  cm  (lu  ttu  \       If       I 

AX-+  2BXY  +  CY-=  i  +  fi  +  ^^ 


»  Ces  trois   équations  pourront  toujours  être  satisfaites  en  choisissant 
convenablement  les  trois  fonctions  indéterminées  X,  Y  et  9' qui  y   entrent; 

y  Y 

A,  B,  G  sont  trois  fonctions  données  du  rapport  -  ou  de  son  égal  —,  en  sorte 

que  la  dernière  équation  a  ceci  de  remarquable  qu'elle  est  en  termes 
finis  entre  X  et  Y.  Il  résuite  de  là,  et  de  ce  que  la  fonction  y  n'entre  que 
par  sa  dérivée  9',  que  l'intégration  de  ces  équations  simultanées  se  ramène 
immédiatement  à  celle  d'une  seule  équation  différentielle  ordinaire  du  pre- 
mier ordre  entre  deux  variables;  la  fonction  ç'  se  trouvera  donc  déter- 
minée avec  une  constante  arbitraire  en  sus  de  celle  n  qui  entre  déjà  dans 
les  équations;  «p  sera  ensuite  donné  par  une  quadrature  qui  introduira  une 
nouvelle  constante,  qu'on  peut  supposer  nulle.  (3n  aura  donc,  comme 
nous  l'avons  annoncé,  une  série  de  pseudo-moulures  logarithmiques  avec 
deux  constantes  arbitraires,  toutes  applicables  sur  la  surface  dont  l'élément 
linéaire  est  donné  par  l'équation  (1). 


(  79'  ) 

»  Bour  a  beaucoup  cherché  à  généraliser  son  élégant  théorème  sur  le 
développement  hélicoïdal  des  surfaces  de  révolution.  La  tentative  qu'il  a 
faite  consistait  à  trouver  un  théorème  analogue  pour  les  surfaces  engen- 
drées par  une  courbe  plane  invariable  dont  le  plan  roule  sur  un  cylindre. 
Elle  n'a  pas  réussi,  comme  il  le  montre  lui-même  dans  son  Mémoire. 

»  Des  considérations  très-simples  de  Cinématique  permettent  de  se 
rendre  compte  de  la  raison  de  cet  insuccès  et  de  celui  qu'on  rencontrerait 
si  l'on  faisait  la  même  tentative  même  pour  des  surfaces  beaucoup  plus  géné- 
rales, supposées  engendrées  par  le  déplacement  d'une  courbe  invariable.  » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  --  Nole  sur  la  détermination  des  racines  imaginaires 
des  équations  aUjébriqites;  par  M.  J.  Farkas.  Extrait  d'une  Lettre  com- 
muniquée par  M.  Yvon  Villarceau. 

«  Au  n°  23  des  Comptes  rendus  (  lo  juin  1878),  vous  avez  communiqué  un 
Mémoire  portant  pour  titre  :  Détermination  des  racines  imaginaires  des  équa- 
tions algébriques.  Pour  trouver  séparément  les  modules  p  et  les  argu- 
ments 6  des  racines  de  l'équation 

(i)  (7d  -i-  Uf  X  -i-  a^x"^  +  . .  .  +  a^x'"  =  o, 

vous  construisez  les  deux  systèmes  d'équations  : 

(  [rtoCos/5  4- rt|  pcos(/ —  l)5 

(2)    < 

(        4- rtjp- cos(«  —  2)$  +  ... -!- a^np'"  cos  (z  —  77Z)5],^„_ ,„     =0, 

,.1      j[oosiniô  -i-ajpsin(/ —  \)Q 

\       -(-•  «2  p"  sin  (?'  —  2 '1  (7  +  ...  -I-  r/,„p"'  sinfi  —  m)Q\i=\.i„..,in-\  =^  o- 

En  éliminant  l'argument  Q  de  (2)  ou  de  (3),  on  a  une  équation  en  p^  avec 
des  racines  étrangères  à  l'équation  (1).  Vous  finissez  votre  .Mémoire  comme 
il  suit  : 

«  Nous  devons  faire  connaître  que,  en  faisant  des  applications  de  la  nouvelle  méthode, 
les  solutions  étrangères  (jue  nous  avons  rencontrées  dans  l'équation  finale  en  p'  ont  fourni, 
pour  cette  quantité,  des  valeurs  négatives  ou  imaginaires;  il  y  aurait  lieu  de  rechercher  s'il 
en  doit  toujours  être  ainsi.  Nous  soumettons  l'examen  de  cette  question  à  l'attention  des 
géomètres  qu'elle  pourrait  intéresser.  » 

»  Répondre  à  celte  question  est  le  but  de  celte  Lettre.  Cependant  j'in- 
troduis l'abréviation  rt,p'  =  w,. 

io5. 


(  792  ) 
»  1.  J^e  déterminant  d'élimination  de  6  (au  cas  où  sin5<o),  pour  le 
système  (  3),  est 


W„    —    Oi., 

—  W3 

—   «4          .  .. 

W,    —    C.J3 

Ut.j    —    OJ^ 

ÙJ5          .  .  . 

D,= 

W;.    —    OJ,, 

W,    —   &J5 

w„  —  w,       .  .  . 

W,„_o   —   (u,„ 

f^;«-3 

a)„i_4 

=  o. 


tandis  que  le  déterminant  d'élimination  de  0,  pour  le  système  (2),  est  tou- 
jours 


D,.= 


w 


0) 


U>2 
(O,  C0(|    +    CO2  C1J3 

ooo       W|  -t-  (1)3      W|,  +  W/, 


u,, 


w„ 


En  joignant  les  colonnes  de  ce  dernier  déterminant,  d'une  certaine  ma- 
nière qui  s'offre  elle-même,  on  trouvera  que 


D. 


,  Wg  -1-  oj,  -f-  Wo  -1-  .-.  -h  'ji, 


i)(wo- 


i).> 


+  (-.)'"  co„,)D,; 


conséquemment,  les  valeurs  de  p,  qui  satisfont  à  l'équation  1)^  =  o,  satis- 
font simultanément  aux  deux  systèmes  (^i)  et  (3)  ;  j'ajoute  que  D^  ^  o  peut 
être  écrit  ainsi  (comme  il  est  facile  de  le  voir)  : 


(4) 


A    .       ,û"'("'-') 


^ml/n-l)-2;-' 


^;n(/n-l)-; 


+  ...  -h  Ajp-  -i-Ao  =  o 


(oùAo,A2,A4,  ...  sont  indépendants  de^s);  alors  D,  ==  o  est  une  équation 
du  in{m  —  i)"'"""  degré,  dont  la  moitié  des  racines,  prise  avec  des  signes  in- 
verses, est  égale  à  l'autre  moitié. 

»  II.  Pour  i  =  m,  (2)  et  (3)  deviennent 

(5)    agCosmO  ^-  <7,(3  cos  (w  —  i)5  +  ...  -t-  «,„_,  p'""'  cosô  +  a,„fj"'  —  o, 
{(j)     «u  sinm5  +  rt|  p  sin  (™  —  i)(5  +  ...  -H  rt,„_i  (S'""' sin5  =0. 

»  Mais,  si  A  est  un  nombre  entier,  cosAÔ  est  une  fonction  entière  de 
/.Kiuc  dj.gr,i  çt    '.       est  une  fonction  entière  de  (A  —  i)'^"»<^  degré  de  cos5. 


(793) 
DoiJC,aucasoùsin(5>o,  (5)  et  {6)onlm{m  —  i)  solutions  en  p  et  m[in  —  i) 
solutions  correspondantes  en  cosS.  Comme  l'équation  (4)  a  aussi  in{m  —  i) 
solutions,  il  est  clair  qu'elle  fournit  toutes  les  racines  p  (et  pas  plus)  qui,  au 
cas  où  sinO^o,  satisfont  simultanément  aux  deux  équations  (5)  et  (6). 

1)  III.  Si  l'équation  (i)  a  /•  racines  imaginaires,  le  p-  d'équation  D,  =  o  ne 
peut  avoir  plus  de  -  valeurs  positives,  parce  que,  après  avoir  trouvé  lu 

fonction  cosO  =  f^[p)  du  système  (2)  et  la  fonction  sin5  —/s{p)  t^'»  sys- 
tème (3),  on  a 

tango  -  #], 

qui  est  toujours  réel  si  p  est  réel;  d'où  l'on  conclut  qu'à  chaque  valeur 
réelle  de  p,  tirée  de  l'équation  D^  =  o,  répond  un  9  réel;  de  même,  à 
chaque  valeur  réelle  de  p  tirée  de  l'équation  0^  =  0  répond  une  racine 
imaginaire  de  l'équation  (5)  —  (6).  y/—  1  —  (i),  qui,  d'après  l'hypothèse, 
n'en  peut  avoir  un  nombre  supérieur  à  r. 

»  IV.  Corollaire  I.  —  Les  racines  réelles  et  positives  de  l'équation  D^  =:  o 
sont  les  modules  des  racines  imaginaires  de  l'équation  (1). 

»  Corollaire  II.  —  Il  faut  que  l'équation  yè(—  p)  =  —Jdp)  subsiste.  En 
effet,  du  système  (a)  il  suit  que,  si 


u 


0 


fiJo  Mj  6)1 

CO,     4-    0)j  OJo    -4-     0)4  W;; 

W.j    -f-    W,         0),      f-    OJ5         M„   -h   W|-, 


-N, 


OJ3        Cl),   -h  W-        OJq 


W,;,- 


"4 

0)r. 


S, 


nous  avons 


COSÔ=/,(|S)=  - 


Miy,(p)  -(-  M;(pi(p)  +  MjYatp)  +■  •  .-t-w™--ijj 


(w„  -H  Wj)<fi(p)  -t-  (w,  +  Miijfïlp)  +  ("2  +  "«If^lp)  4--  •  •  +  W/ii-'iT»; 


(  794  ) 

or  (p,(-p„)  =  +9,(,Oo),   ?2{-Po)  =  -  92{po),  ■■■  ,  ou  bien  en  général 

?«(-po)=(-0""'?«(,Oo)  et  [o3,]f=_p„=  -o;,,  [«o]p=_p„  =+«,,...,  ou 
[w«jp=-p„=  (-ij"««-  " 

CHIMIE.  —  Action  des  liydracides  sur  le  sulfate  de  mercure.  Action  de  l'acide 
sulfurique  sur  les  sels  lialoïdes  de  ce  métal.  Note  de  M.  A.  Ditte,  présentée 
par  M.  H.  Debray. 

«  D'après  Berzélius,  le  gaz  chlorhydrique  agit  sur  le  sulfate  de  mercure 
à  une  température  peu  élevée.  L'action  commencée  se  continue  d'elle- 
même  en  dégageant  de  la  chaleur  et  en  donnant  naissance  à  du  chlorure 
mercurique  et  à  de  l'acide  sulfurique  monohydraté,  moins  volatil  que  le 
chlorure  et  pouvant  en  être  séparé  par  l'action  ménagée  de  la  chaleur. 
Les  acides  iodhydrique  et  cyanhydrique  se  comporteraient  de  la  même 
manière  (').  Ce  fait  du  déplacement  de  l'acide  sulfurique  par  un  acide  plus 
volatil,  à  l'aide  de  la  chaleur,  constituerait  une  remarquable  exception  aux 
lois  de  Berthollet;  mais  cette  exception  n'existe  pas  en  réalité  :  la  réaction 
de  l'acide  chlorhydrique  sur  le  sulfate  de  mercure  n'est,  dans  aucun  cas, 
celle  que  BerzéUus  indique  dans  son  Traité  de  Chimie. 

»  Le  sulfate  de  mercure,  légèrement  chauffé  dans  le  gaz  chlorhydrique, 
absorbe  ce  gaz  avec  dégagement  de  chaleur  et  donne  naissance  à  une  ma- 
tière fusible  et  volatile  sans  décomposition,  qui  se  condense  en  belles  ai- 
guilles blanches  ayant  parfois  i  centimètre  de  longueur.  L'analyse  de 
cette  matière  montre  qu'elle  résulte  de  l'union  pure  et  simple  des  éléments 
des  corps  mis  en  présence,  équivalent  à  équivalent.  On  peut  donc  la  repré- 
senter par  la  formule  HgO,  SO'  -i-HCl. 

»  Cette  même  combinaison  prend  encore  naissance  quand  on  évapore  une 
solution  de  sulfate  de  mercure  dans  l'acide  chlorhydrique  concentré  :  l'eau 
et  l'excès  de  gaz  chlorhydrique  sont  chassés;  il  reste  une  masse  blanche 
fusible  et  volatile  à  haute  température,  où  l'on  retrouve  les  éléments  du 
sulfate  mercurique  et  de  l'acide  chlorhydrique  dans  la  proportion  indiquée 
ci-dessus. 

»  On  sait  que  le  sulfate  mercurique  est  découiposable  par  l'eau  en  sulfate 
tribasique  jaune  et  acide  sulfurique;  au  contraire,  la  combinaison  de  ce 
sulfate  avec  l'acide  chlorhydrique   se  dissout  facilement  dans  l'eau,  sans 


Bereélius,  2°  édition  française,  t.  IV,  p.  242. 


(  795  ) 
jamais  produire  de  sulfate  basique  jaune  de  mercure;  cette  circonstance, 
jointe  à  la  volatilité  du  produit,  peut  faire  supposer  qu'il  résulte  plutôt  de 
l'union  du  chlorure  mercurique  avec  l'acide  sulfurique  monohydraté.  Ou 
voit,  en  effet,  que  les  formules  SO'HgO  +  HCl  et  HgCI  +  SO%HO  sont 
équivalentes,  au  point  de  vue  de  la  composition  chimique. 

»  Il  est  facile,  d'ailleurs,  d'obtenir  le  nouveau  composé  par  l'union 
directe  du  chlorure  mercurique  et  de  l'acide  sulfurique  monohydraté.  En 
chauffant  légèrement  le  mélange  de  ces  corps  à  proportions  équivalentes, 
leur  combinaison  s'effectue  et  la  masse  se  solidifie;  en  la  chauffant  davan- 
tage, on  la  volatilise  sans  décomposition,  et  l'on  obtient  les  belles  aiguilles 
blanches  dont  il  a  été  parlé  plus  haut. 

»  Il  existe  un  composé  brome  correspondant  au  nouveau  composé 
chloré,  et  qui  se  forme  dans  les  mêmes  circonstances  que  celui-ci,  c'est-à- 
dire  en  chauffant  du  sulfate  mercurique  dans  le  gaz  bromhydrique,  ou  en 
évaporant  une  solution  de  sulfate  de  mercure  dans  l'acide  bromhydrique, 
ou  encore  en  chauffant  un  mélange  de  bromure  mercurique  et  d'acide  sulfu- 
rique. Ce  composé,  fusible  en  une  masse  jaruiâtre,  mais  moins  facilement 
que  le  produit  chloré,  se  volatilise  aussi,  sans  décomposition,  à  une  plus 
haute  température,  et  se  condense  eu  paillettes  blanches,  brillantes  et 
transparentes,  solubles  dans  l'eau,  s.ins  production  de  sous-sulfale  jaune. 

))  Enfin,  l'action  de  l'acide  iodhydrique  sur  le  sulfate  de  mercure,  ou 
celle  de  l'acide  sulfurique  sur  l'iodure  de  mercure,  déjà  étudiée  par  Sou- 
ville  ('),  ne  donne  pas  de  produit  correspondant  aux  précédents.  » 

CHIMIE.  —  De  l'action  particulière  du  fil  de  platine  sur  les  hydrocarbures  ; 
modification  apportée  au  grisoumèlre.'^ote  àe  M.  J.  Coquillion,  présentée 
par  M.  Friedel.  (Extrait.) 

«  J'ai  montré,  dans  inie  Note  précédente,  comment  les  hydrocarbures 
gazeux,  en  passant  sur  un  fil  de  palladium  porté  au  rouge  blanc,  en  pré- 
sence de  la  vapeur  d'eau,  se  transforment  en  oxyde  de  carbone  et  hydro- 
gène. Depuis,  j'ai  constaté  que,  en  présence  du  fil  de  platine,  les  résultats 
sont  identiques;  cette  action  semble  donc  due  exclusivement  à  l'incan- 
descence du  fil. 

»  Il  m'a  paru  intéressant,  dès  lors,  de  rechercher  si  le  platine  pouvait 
remplacer  le  palladium  pour  l'analyse  des  hydrocarbures  gazeux  et  s'il 

(')  Juin  mil  de  Pharmacie,  t.  XXVI,  p.  474- 


(  796) 
pouvait  brûler,  comme  lui,  de  très-petites  quantités  de  gaz  carbonés  mêlés 
à  l'air.  J'ai  fait  pour  cela  les  expériences  comparatives  suivantes  : 

«  J'ai  pris  un  tube  de  aS  centimètres  cubes  environ,  à  l'extrémité  inférieure  duquel  j'ai  fait 
souder  un  fîl  de  palladium  de  ,'„  de  millimètre  de  diamètre  et  de  2  à  3  centimètres  de  long  ; 
j'ai  introduit  dans  ce  tube  du  gaz  C-  H',  depuis  la  proportion  de  o ,  2  pour  100  jusqu'à 
7  ou  8  pour  100.  Le  carbure  a  été  complétcnient  brûlé,  et  dans  aucun  cas  je  n'ai  obtenu 
de  détonation. 

»  En  opérant  dans  les  mêmes  conditions  avec  le  fîl  de  platine  et  le  portant  au  rouge 
blanc,  je  brûlais  complètement  de  petites  proportions  de  gaz;  mais,  à  partir  de  4  pour  100, 
j'obtenais  de  petits  soubresauts  et,  à  7  pour  loo,  des  détonations  qui  pouvaient  briser 
mon  tube. 

»  J'ai  opéré  ensuite  sur  des  mélanges  d'air  et  de  C*  H';  avec  le  fil  de  palladium,  j'obtenais 
de  petits  soubresauts  et  même  de  petites  détonations  avec  7  ou  8  pour  100;  je  pouvais 
néanmoins  faire  mes  lectures  et  mes  observations;  en  opérant  sur  le  même  gaz  avec  un 
fil  de  platine,  les  détonations  étaient  beaucoup  plus  fortes  et  brisaient  mon  tube.  • 

»  De  ces  expériences  nous  pouvons  conclure  que  :  1°  le  bicarbure  d'hy- 
drogène mêlé  à  l'air  est  plus  détonantque  le  protocarbure;  ■i°\e  palladium 
produit  une  détonation  moindre  que  le  platine;  3°  ces  deux  métaux  peu- 
vent également  brûler  ati  rnuge  blanc  de  petites  quantités  de  gaz. 

»  On  pourra  donc,  dans  certains  cas,  substituer  le  platine  au  palladiiun 
lorsqu'on  n'aura  pas  à  craindre  les  détonations;  c'est  ce  que  j'ai  fait  pour 
mon  grisoumélie  portatif.  Le  mesureur  de  cet  appareil  a  une  capacité  de 
12", 5  setdement,  et  je  l'ai  disposé  de  façon  qu'on  ne  s'en  serve  que  jusqu'à 
3  ou  3  pour  100  de  gaz;  à  partir  de  cette  limite,  la  lampe  donne  des  indi- 
cations. \/A  détonation  avec  le  fil  de  platine  n'est  pas  à^craiudre  dans  ces 
limites,  surtout  avec  une  si  petite  capacité;  le  fil  de  platine  a  sur  le  fil  de 
palladium  cet  avantage  que  la  pile  Planté  ne  le  fond  pas,  qu'elle  peut  facile- 
ment le  porter  au  rouge  blanc  lorsqu'elle  est  complètement  chargée.  Une 
incandescence  de  10  à  12  secondes  suffit  pour  brûler  tout  le  gaz  contenu 
dans  les  12'^'^, 5  et  il  faut  attendre  trois  minutes  environ  potir  le  refroidis- 
sement de  la  masse  gazeuse;  il  faut,  bien  entendu,  veiller  au  contact  des 
bornes-pinces,  ])our  qii'elltis  ne  s'échauffent  pas  et  que,  par  suite,  le  tenq:)s 
du  refroidissement  ne  soit  pas  trop  long.  En  faisant,  du  reste,  une  expé- 
rience à  blanc  sur  de  l'air  ordinaire,  ou  verra  le  temps  que  le  gaz  met  à 
revenir  au  zéro;  s  il  dépassait  trois  ou  quatre  minutes,  on  serait  dans  de 
mauvaises  conditions.    » 


(  797  ) 

CHIMIE. —  Sur  r  alcalinité  des  carbonates  etsilicales  de  magnésie,  libres  ^mélangés 
ou  combinés.  Note  de  M.  Piciiard,  présentée  par  M.  Peligot.  (Extrait.) 

«  Résumé.—  i°  Les  carbonates  de  magnésie  artificiels  ou  naturels,  libres, 
mélangés  ou  combinés,  ont  une  réaction  alcaline  au  papier  de  tournesol. 
La  proportion  de  -^^^  suffit  pour  donner  cette  propriété  au  mélange  ou  à 
la  combinaison. 

»  2°  Les  silicates  naturels  renfermant  de  la  magnésie  ont  une  réaction 
alcaline.  Il  suffit  de  quelques  millièmes  de  cette  base  pour  leur  commu- 
niquer cette  propriété. 

»  3°  Les  silicates  naturels  d'alumine,  de  potasse,  de  soude,  de  chaux, 
isolés  ou  associés,  sont  parfaitement  neutres.  » 


PHYSIOLOGIE.   —    Àclion  du  sympathique  cervical  sur  la  pression  et  la  vitesse 
du  sang.  Note  de  MM.  Dastre  et  Morat,  présentée  par  M.  Vulpian. 

«  Les  modifications  apparentes  de  la  circulation  consécutives  à  la  sec- 
tion et  à  l'excitation  du  sympathique  cervical  sont  bien  connues  depuis 
l'expérience  classique  de  Cl.  Bernard.  Les  modifications  parallèles  de  la 
pression  du  sang  dans  les  vaisseaux  le  sont  beaucoup  moins;  elles  sont 
même  exposées  de  façon  contradictoire.  Les  mesures  de  vitesse  n'ont  ja- 
mais été  faites.  Nous  avons  entrepris  de  combler  ces  lacunes  (  '  ). 

»  Nous  nous  sommes  proposé  :  i°  de  voir  si  les  résultats  indiqués  par 
la  théorie  sont  vérifiés  par  l'expérience;  2°  d'obtenir,  en  enregistrant  les 
pressions  et  les  vitesses  d'une  manière  continue,  des  tracés  types  où  soit 
représentée  l'activité  du  nerf  vaso-moteur  le  mieux  connu,  le  plus  distinct 
anatomiquement  ;  d'avoir  ainsi  le  moyen  de  mesurer,  avec  toutes  leurs 
phases  d'accroissement,  de  décroissance,  d'inversion  même,  les  variations 
de  pression  et  de  vitesse  depuis  le  début  de  l'excitation  jusqu'à  un  mo- 
ment notablement  éloigné  de  celle-ci.  Cette  étude  devait  nous  fournir  un 
terme  de  comparaison  pour  l'interprétation  des  résultats  obtenus  quand  on 
étudie  l'influence  exercée  sur  la  circulation  par  d'autres  nerfs  plus  com- 


(')  Nos  lechei'ches  ont  été  exécutées  dans  le  laboratoire  de  M.  Cliauveaii,  où  nous 
avons  trouvé  des  conditions  exceptionnellement  favoraliles  au  point  de  vue  de  l'instrumen- 
tation et  du  choix  des  sujets. 

G.  R.,  187S,  ^' Scmeslre.  (T,  LXXXVll,  K"  2Î,)  '  o6 


(  798  ) 
plexes,  tels  que  le  sciatique,  dans  lesquels  on  peut  soupçonner  1  existence 
des  deux  espèces  de  vaso-moteurs,  les  constricteurs  et  les  dilatateurs. 

»  Nos  expériences  ont  été  exécutées  sur  des  animaux  de  grande  taille  : 
sur  l'âue,  le  cheval  et  le  mulet.  Tantôt  on  déterminait  la  pression  à  la 
fois  dans  l'artère  et  dans  la  veine  faciale,  tantôt  on  mesurait  simultanément 
la  pression  et  la  vitesse  dans  la  carotide.  Dans  le  premier  cas,  on  em- 
ployait des  sphygmoscopes  convenablement  sensibilisés,  reliés  chacun  à 
un  tambour  à  levier  enregistreur.  La  canule  du  sphygmoscope  était  en- 
gagée, soit  dans  le  bout  central,  soit  dans  le  bout  périphérique  du  vaisseau 
coupé.  Les  résultats  ont  été  de  même  sens,  à  l'intensité  près,  les  variations 
traduites  par  l'instrument  étant  plus  étendues  lorsque  l'on  explore  un 
point  plus  voisin  de  la  périphérie.  Dans  le  second  cas,  les  mesures  de  la  pres- 
sion et  de  la  vitesse  carotidienne étaient  obtenues  au  moyen  de  l'hémodro- 
mographe  de  M.  Chauveau,  sur  lequel  était  branché  un  sphygmoscope. 

M  Les  pressions  artérielle  et  veineuse,  la  vitesse,  lorsqu'on  la  mesure, 
s'inscrivent  sur  le  cylindre  enfumé  par  des  lignes  superposées.  Au-dessous 
de  ces  tracés,  une  ligne  horizontale,  inscrite  par  le  style  d'un  tambour  à 
levier  relié  à  un  métronome,  indique  le  temps  en  secondes,  et  permet 
ainsi  l'appréciation  chronologique  des  modifications  vasculaires  dans  leur 
durée  et  quant  au  moment  de  leur  apparition.  Le  tableau  graphique  de 
l'expérience  est  complété  par  une  dernière  ligne  tracée  par  le  style  d'un 
signal  électrique  de  Marcel  Despretz,  traversé  par  le  courant  excitateur; 
ce  tracé  permet  de  connaître  le  commencement,  la  durée  et  la  fin  de 
l'excitation  dans  ses  rapports  avec  les  variations  correspondantes  des  vais- 
seaux. L'expérience  est  ainsi  tout  entière  fixée  sur  le  graphique. 

»  Effets  de  ta  section.  —  Le  cordon  sympathique  est  découvert  préala- 
blement au  cou  et  isolé  du  tronc  du  vague;  on  l'élreint  dans  une  ligature 
et  on  le  sectionne.  Par  le  fait  de  cette  double  opération,  pratiquée  coup 
sur  coup,  la  pression  monte  simultanément  dans  l'artère  et  dans  la  veine. 
Cet  effet  est  passager;  il  ne  se  soutient  que  4  ou  5  secondes.  Cet  effet  dis- 
sipé, il  se  manifeste  un  abaissement  très-notable  de  la  pression  artérielle 
et  une  élévation  correspondante  de  la  pression  veineuse,  de  très-longue 
durée  (plusieurs  jours). 

»  Effets  de  V excitation.  —  L'excitation  du  bout  céphalique  du  nerf 
coupé  est  alors  pratiquée  avec  des  courants  induits  tétanisants.  L'effet  est 
l'élévation  graduelle  de  la  pression  artérielle  et  l'abaissement  de  la  pres- 
sion veineuse.  Il  est  à  remarquer  que  l'abaissement  du  côté  de  la  veine  ne 
se  produit  pas  d'emblée,  comme  l'élévation  du  côté  de  l'artère  :  l'abais- 


(  799  ) 
sèment   de  la  pression  veineuse  est  précédé  d'une  légère  surélévation  de 
courte  durée. 

»  Cette  manière  d'être  de  la  pression  veineuse,  qui  n'avait  pas  été  pré- 
vue, devait  attirer  notre  attention.  Elle  s'ex]jlique  très-.simplemeiil  et  com- 
porte la  même  interprétation  qui  convenait  tout  à  l'heure  à  l'effet  imméliat 
de  la  section.  La  constriction  brusque  des  petits  vaisseaux  les  décharge 
subitement  dans  le  système  veineux,  et  cette  décharge  brusque,  venant 
s'ajouter  passagèrement  à  la  vis  à  tergo,  augmente  la  pression  dans  les 
veines.  Cet  effet  se  dissipe  rapidement  au  bout  de  quatre  à  cinq  secondes. 
»  L'élévation  de  la  pression  artérielle  se  fait  graduellement,  atteint  un 
maximum  qui  ne  se  maintient  jamais  plus  de  vingt  à  trente  secondes,  quelles 
que  soient  l'intensité  et  même  la  durée  du  courant  excitateur.  Bientôt  la  pres- 
sion baisse  de  nouveau  graduellement,  retombe  au-dessous  de  son  niveau  pri- 
mitif, se  maintient  dans  ce  nouvel  équilibre  assez  longtemps  (deux  ou  trois 
minutes)  ;  après  quoi,  elle  revient  plus  ou  moins  exactement  à  son  point 
de  départ. 

»  Les  résultats  obtenus  en  étudiant  dans  la  carotide  la  vitesse  et  la  pres- 
sion concordent  avec  les  précédents. 

»  Jusque-là  ces  résultats  sont  ceux  que  la  théorie  faisait  prévoir.  Le 
sympathiqvie  cervical  étant  un  nerf  constricteur,  la  suppression  de  son 
action  amène  la  dilatation  des  petits  vaisseaux,  diminue  la  résistance  à 
l'écoulement  du  sang,  abaisse  la  pression  en  amont  dans  l'artère,  l'accroît 
en  aval  dans  la  veine.  L'excitation  du  nerf,  en  resserrant  les  vaisseaux, 
amène  le  résultat  inverse.  La  mesure  simultanée  de  la  pression  artérielle 
et  veineuse  ou  de  la  vitesse  artériellf  est  indispensable;  toutes  les  fois  que 
les  deux  pressions  varient  en  sens  différents,  on  peut  conclure  à  une  modi- 
fication du  calibre  du  réseau  capillaire  interposé;  quand  elles  varient 
dans  le  même  sens,  l'effet  est  imputable  au  cœur. 

»  Mais  le  résultat  imprévu  de  notre  recherche,  c'est  que  la  constriction 
initiale  due  à  l'excitation  est  toujours  suivie  d'une  modification  inverse, 
d'une  dilatation  plus  grande  que  celle  qui  est  détermuiée  par  la  section 
du  sympathique.  Ce  phénomène  de  sur  dilatation  est  remarquable  par  sa 
longue  durée.  Ainsi  l'anémie  provoquée  par  l'excitation  du  sympathique 
est  de  courte  durée  et  fait  place  à  une  congestion  plus  forle. 

»  On  voit  ici  une  succession  d'effets  opposés  remarquable  par  sa  con- 
stance :  une  réaction  succédant  à  l'action,  ou  plutôt  une  phase  d'atténua- 
tion après  une  phase  d'exagération  de  la  fonction  du  nerf.  C'est  là  une 
loi  physiologique  constante. 

0  Bien  qu'il  ne  soit  pas  improbable  que  le  tronc  du  sympathique  con- 

io6.. 


(  8oo  ) 
tienne  un  certain  nombre  d'éléments  dilatateurs  mêlés  aux  constricteurs, 
ces  derniers  ayant  d'ailleurs  la  prédominance,  rien  ne  démontre  que  les 
deux  phénomènes  consécutifs  de  constriction  et  de  dilatation  recon- 
naissent pour  cause  l'activité  de  deux  espèces  de  fibres  différentes,  exci- 
tées au  même  moment.  » 


PHYSIOLOGIE.  —  iSî/r  le  pouvoir  loxiquede  l'extrait  de  semences  de  ciguë.  Note 
deMM.  BocHEFONTAiNE  et  MorRiicT('),  présentée  par  M.  Vnlpian.  (Extrait.) 

«  L'extrait  de  ciguë  [Conium  maculalum)  ,  que  l'on  emploie  vulgaire- 
ment en  thérapeutique,  est  obtenu  avec  toute  la  plante  et,  comme  on  le 
sait,  à  peu  près  dépourvu  d'action  physiologique.  Ainsi  Orfda  a  pu  donner 
à  un  chien,  par  la  voie  stomacale,  Go  grammes  de  cet  extrait,  sans  amener 
chez  l'animal  aucun  trouble  appréciable.  L'inertie  du  médicament  ne  sau- 
rait être  attribuée  au  mode  d'administration,  car  nous  avons  injecté,  sous 
la  peau  d'un  chien  du  poids  de  io''t'',5oo,  4  grammes  d'extrait,  préparé 
avec  toute  la  plante  sèche  et  dissous  dans  l'eau,  sans  obtenir  aucun  effet.. .. 

»  C'est  dans  les  semences  de  ciguë  que  réside  surtout  le  principe  actif 
de  ia  plante  ;  aussi  avons-nous  pensé  à  retirer  des  semences,  sous  forme 
d'extrait,  la  substance  active  qu'elles  renferment. 

»  Nous  avons  épuisé,  par  l'alcool  froid  à  90  degrés  C,  soo  grammes  de 
semences  de  ciguë.  L'alcool,  évaporé  ensuite  à  une  basse  température  au 
moyen  de  la  trompe,  a  laissé  21  grammes  d'un  résidu  possédant  l'odeur 
sui  generis  de  la  ciguë;  cet  extrait,  repris  par  l'eau  distillée  froide  et  soumis 
à  l'évaporation  dans  le  vide  à  une  basse  température,  a  abandonné  enfin 
1 7  grammes  d'un  exlractif  entièrement  soluble  dans  l'eau. 

»  On  a  pris  5  grammes  de  cet  extrait,  et,  après  les  avoir  dissous  dans 
10  grammes  d'eau  distillée  environ,  on  les  a  injectés  sous  la  peau,  en 
différents  points  du  corps,  chez  un  chien  du  poids  de  22''^,5oo.  Dix 
minutes  après  les  injections  hypodermiques,  l'animal  est  affaibli,  som- 
nolent; bientôt  après,  il  a  de  la  raideiu-  des  quatre  membres,  et  son  intel- 
ligence paraît  conservée;  plus  tard  encore,  le  mouvement  et  la  sensibilité 
sont  à  peu  près  abolis;  par  instants,  cependant,  on  remai-que  de  l'agitation 
convulsive  et  l'on  constate  que  la  respiration  est  très-difficile.  Enfin  la  res- 
piration, puisles battements  du  cœur  cessent,  et  l'animal  meurt  cinquante- 
sept  minutes  après  l'injection. 

(')  Travail  du  luboratoirc  de  M.  Vuljiian. 


(  Soi   ) 

»  On  constate  alors  que  l'excito-molricité  du  nerf  sciatique  est  affaiblie 
et  que  la  contractilité  musculaire  est  normale. 

»  Ainsi,  tandis  que  l'extrait  commun,  administré  dans  la  proportion 
de  I  gramme  pour  2^^,62^  de  l'animal,  reste  sans  action,  l'extrait  de 
semences  sèches,  obtenu  comme  nous  l'avons  dit,  et  donné  dans  la  pro- 
portion de  I  gramme  pour  4''^,5oo  de  l'animal,  c'est-à-dire  à  dose  moitié 
plus  faible,  a  déterminé  la  mort  en  moins  d'une  heure. ...   » 

PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Maladie  (les  Laitues  nommée  le  Meunier  {Pero- 
nospora  gaïujliiformis  Berk.).  Note  de  M.  Max.  Cornu,  présentée 
par  M.  P.  Duchartre. 

«  Les  cultures  maraîchères  sont  envahies  depuis  quelques  années  par 
une  maladie  spéciale,  qui  a  reçu  le  nom  populaire  de  Meunier.  Le  Meunier 
s'attaque  aux  variétés  du  Lacluca  saliva  (Laitue  et  Romaine);  il  entrave 
le  développement  de  ces  plantes,  tache,  dessèche  ou  corrompt  les  feuilles. 

»  Les  dégâls  sont  assez  considérables  pour  qu'un  petit  groupe  de  ma- 
raîchers, au  nombre  de  douze  environ  ('),  ait  cru  devoir  assurer  un  Prix 
de  dix  mille  francs  à  celui  qui  fera  cesser  cet  état  de  choses. 

»  La  maladie  est  produite  par  un  Champignon  parasite,  le  Pcronospora 
(jangliiformis  Berk.,  qui  s'attaque  fréquemment  à  d'autres  plantes  (Sé- 
neçon, Laiterons,  etc.),  et  notamment  aux  Artichauts,  où  la  même  maladie 
est  masquée  par  le  duvet  des  feuilles,  sans  qu'on  paraisse  s'en  préoc- 
cuper. 

»  Ce  Peronospora  détermine  à  la  face  inférieure  des  feuilles  des  houppes 
blanchâtres  et  comme  farineuses,  d'où  le  nom  populaire  de  Meunier,-  cette 
espèce,  comme  toutes  ses  congénères,  s'attaque  à  des  jilantes  vivantes, 
qu'elle  épuise  plus  ou  moins,  et  sur  lesquelles  elle  produit  des  taches  fon- 
cées de  tissu  bruni  et  desséché;  elle  est  la  cause  directe  de  la  maladie: 
cela  ne  peut  faire  l'objet  d'aucun  doute.  On  peut  consulter  à  cet  égard  le 
remarquable  travail  de  M.  de  Bary  (^)  sur  les  champignons  de  ce  groupe 
et  lire  le  récit  des  expériences  qu'il  a  exécutées. 

»   On  sait  que  la  maladie  redoutable  des  Pommes  de  terre  et  des  ïo- 

(')  M.  Curt'  (<Ie  Grendle),  président  du  comité;  M.  Diivillard  (de  la  Glacière),  secré- 
taire. 

(')  J/in.  des  Se,  nat.,  Bot., 4"  série,  t.  XX,  p.  5,  iBG3;  i3  planches  (voir  spécialement 
la  page  59). 


(    802    ) 

mates  est  due  à  un  Peronospora  (P.  inje&tans  Mont.),  et  que  nos  vignobles 
sont  menacés  d'un  parasite  semblable;  j'ai  à  plusieurs  reprises  insisté  sur 
ce  danger  ('  ).  M.  le  D"^  Wittmack  a  signalé  récemment  une  espèce  (P.  sparsa 
Berk.)  qui  dévaste  les  cultures  de  Rosiers  près  de  Berlin,  comme  en  plu- 
sieurs points  de  l'Angleterre.  Une  étude  sur  la  maladie  des  Laitues  peut 
offrir  un  certain  intérêt,  en  attirant  l'attention  sur  les  moyens  à  employer 
dans  la  lutte  et  sur  les  altérations  déterminées  par  les  parasites.  Sur  les 
Laitues,  ces  altérations  sont  de  deux  natures  et  fort  différentes  :  elles  sont 
sans  importance  ou  désastreuses,  suivant  les  cas. 

»  Quand  on  arrache  un  lambeau  de  l'épiderme  d'une  Laitue  attaquée 
par  le  P.  rjatigliiforinis,  on  observe  les  filaments  conidiophores,  sortant  par 
l'ouverture  des  stomates,  comme  chez  les  autres  Peronospora,  Ils  sont 
groupés  par  deux  ou  trois,  ou  solitaires;  leur  partie  supérieure  est  diver- 
sement ramifiée;  l'ensemble  simule  un  petit  arbre.  Les  ramuscules  sont 
dilatés  à  leur  extrémité  et  portent  de  trois  à  six  stérigmates  qui  donnent  nais- 
sance aux  spores  ou  conidies.  Les  conidies  sont  largement  ovales,  avec 
une  papille  incomplète;  la  germination  donne  naissance  à  un  filament 
parfois  toruleux  d'une  façon  très-remarquable. 

»  Les  maraîchers  attribuent  la  maladie  aux  vents  d'ouest  et  aux  temps 
pluvieux  et  doux  ;  on  doit  entendre  par  là  que  ces  conditions  favorisent  la 
dissémination  et  la  germination  des  spores  sur  les  plantes  nourricières, 
car  il  ne  peut  être  question  de  génération  spontanée. 

M  Quand  un  semis  de  Laitues  est  envahi  tout  à  coup  par  le  Peronospora, 
où  faut-il  en  chercher  la  cause?  La  cause  doit  être  attribuée  atix  mauvaises 
herbes  des  environs,  aux  Séneçons,  Laiterons  ou  autres,  aux  Artichauts, 
aux  Chicorées  portant  déjà  le  parasite.  Cependant,  quelquefois,  aucune  de 
ces  plantes  ne  se  trouve  aux  environs;  les  taches  sont  alors  produites  par 
la  germination  des  spores  dormantes  ou  oospores,  deuxième  mode  de  repro- 
duction du  parasite,  oospores  qui  germent  après  un  long  temps  de  repos 
et  peuvent  se  conserver  dans  le  sol  ou  à  sa  surface,  qui  n'exigent  pour 
germer  qu'un  peu  d'humidité  et  de  chaleur. 

»  Ces  oospores  se  développent  dans  le  tissu  occupé  par  les  filaments  du 
mycélium  et  desséché  sous  son  action.  Fréquentes  sur  le  Séneçon,  elles 
paraissent  fort  rares  sur  les  Laitues,  quoique  leur  existence  y  soit  des  plus 
probables. 


(')  Saf.  éi/:,  t.  XXII,  n"  6,  p.  35;  1873.  —  Cum/jlcs  iriidus,  séance  <lii  ^3  Juillet  1877; 
c'est  le  P.  viticota  Berk.  et  Cuit. 


(  8o3  ) 

»  Si  l'on  fait  une  coupe  transversale  de  la  feuille  attaquée,  on  y  observe 
le  mycélium  rampant  entre  les  cellules  et  y  émettant  di  s  suçoirs  ovoïdes- 
allongés;  quand  le  tissu  épuisé  meurt,  le  mycélium  disparaît  et  est  lui- 
même  la  cause  de  sa  mort.  C'est  cette  altération  qui  se  rencontre  pendant 
l'été. 

■■>  Si  la  plante  est  envahie  plus  complètement,  les  filaments  conidio- 
phores  sont  plus  rares  sur  la  surface  de  la  feuille  rendue  plus  pâle;  la 
feuille  meurt  en  entier  sans  se  dessécher;  elle  se  ramoUit  et  tourne  au  brun. 
Cette  modification  se  produit,  en  général,  en  dehors  des  feuilles  extérieures  : 
c'est  elle  qui  se  présente  pendant  l'hiver. 

»  Le  commerce  des  primeurs  est  très-lucratif  pour  les  maraîchers; 
l'hiver  et  le  printemps,  on  expédie  à  l'étranger  une  grande  quantité  de 
Laitues.  Celles  qui  sont  atteintes  du  Meunier  arrivent  à  destination  altérées 
comme  on  l'a  vu  plus  haut,  et  cette  altération  est  attribuée  à  un  emballage 
imparfait  ou  à  une  mauvaise  qualité  de  la  plante  au  départ.  La  marchan- 
dise est  refusée  en  bloc;  ce  refus  cause  des  pertes  considérables,  et  l'on  ne 
sait  comment  distinguer  les  Laitues  qui  se  gâteront  de  celles  qui  pourront 
se  conserver. 

»  Le  parasite  n'est  redoutable  que  pour  ce  motif;  c'est  afin  d'y  remé- 
dier que  les  maraîchers  ont  proposé  un  Prix  aussi  considérable. 

»  Il  est  possible  de  trouver  dans  la  culture  des  plantes  et  dans  l'histoire 
du  parasite  un  moyen  de  se  mettre  à  l'abri  de  ses  atteintes  :  je  demande  à 
l'Académie  la  permission  de  lui  présenter  ultérieurement  quelques  consi- 
dérations sur  la  question  générale  des  Peronospora.    » 


BOTANIQUE.  —  Sur  la  morphologie  des  tiges  dicotylédones. 
Note  de  M.  E.  Guinier. 

(I  J'ai  appliqué  à  l'étude  de  la  forme  des  tiges  des  arbres  dicotylédones 
la  méthode  graphique.  La  tige,  considérée  comme  un  solide  de  révolution, 
est  supposée  couchée  horizontalement  et  coupée  par  un  plan  vertical  pas- 
sant par  l'axe;  je  prends  cet  axe  pour  ligne  des  abscisses,  en  y  portant  des 
longueurs  égales  de  4  millimètres,  représentant  chacune  i  mètre;  les  ordon- 
nées sont  représentées  par  les  circonférences  mesurées  au  ruban  d'acier 
gradué,  et  réduites  à  l'échelle  de  i  millimètre  pour  i  centimètre.  On  rend 
ainsi  la  forme  de  l'arbre,  c'est-à-dire  les  variations  du  diamètre  aux 
divers  points  de  la  longueur,  et  les  inflexions  du  profil  infiniment  plus 
sensibles. 


(  8o4  ) 

»  La  comparaison  d'an  grand  nombre  de  tracés  effectués  d'après  mes 
observations  directes  sur  des  arbres  du  massif  de  la  Grande-Chartreuse 
et  d'un  certain  nombre  d'autres  tracés  construits  pour  des  arbres  de  di- 
verses régions,  à  l'aide  de  données  qui  m'ont  été  fournies,  a  permis  de 
constater,  ainsi  qu'on  pouvait  s'y  attendre,  que  les  formes  des  tiges  sont 
constantes  potir  les  arbres  ayant  végété  dans  des  circonstances  semblables 
et  varient  suivant  les  conditions  de  la  végétation. 

»  Mes  travaux  m'ont  conduit  aux  résultats  suivants  : 

»  1°  Les  diamètres  des  tiges  décroissent  toujours  de  la  base  au  sommet  ; 
il  n'existe  pas  de  tige  cylindrique,  si  ce  n'est  suivant  des  tronçons  de 
faible  longueur,  et  encore  par  suite  de  circonstances  accidentelles. 

»  2°  Dans  les  conditions  les  plus  ordinaires  de  la  végétation  et  aux  alti- 
tudes inférieures  à  1400  mètres,  les  tiges  sont  renflées  vers  le  milieu  et 
présentent  dans  leur  ensemble,  si  l'on  lient  compte  de  l'empâtement  du 
pied,  dû  au  voisinage  des  racines,  la  forme  d'une  cloche  évasée  à  sa  base 
et  surmontée  par  un  cône. 

»  3"  A  mesure  qu'on  s'élève  sur  le  versant  des  montagnes,  le  renflement 
du  milieu  de  la  tige  s'atténue  et  disparaît;  vers  i.'ioo  ou  1600  mètres  d'al- 
titude, les  tiges  sont  coniques;  le  cône,  toutefois,  est  toujours  terminé  à  sa 
base  par  l'évasement  correspondant  au  pied  de  l'arbre. 

»  4°  Vers  1700  mètres  d'altitude,  et  jusqu'aux  limites  de  la  végétation 
forestière,  les  tiges  sont  plus  ou  moins  évidées  en  leur  milieu;  le  profil 
donne  une  courbe,  concave  à  l'extérieur,  se  raccordant  sans  inflexions  à  la 
courbe,  toujours  concave  extérieurement,  qui  correspond  à  l'empâtement 
du  pied  de  l'arbre;  l'arbre  a  donc  la  forme  générale  d'un  entonnoir  ren- 
versé. 

»  5°  Si  l'on  observe  la  tète  feuillée  des  arbres,  on  voit  que,  en  général, 
on  peut  en  déduire  la  forme  de  leurs  tiges  :  ainsi,  à  un  profil  convexe  de 
cette  cime  (tête  ovoïde), correspond  un  profil  convexe  de  la  tige;  à  un  profil 
rectiligne  (tète  conique  ou  cylindrique),  correspond  un  profil  également 
rectiligne  de  la  tige;  enfin,  à  un  profil  concave  de  la  tète,  correspond  un 
profil  concave  de  la  tige.  On  peut  se  rendre  compte  de  cette  concordance 
par  l'examen  de  la  répartition  de  la  matière  ligneuse  des  branches  dans 
le  tronc. 

»  G°  La  partie  de  la  tige  qui  est  dépouillée  de  branches  tend,  avec  l'âge, 
à  se  rapprocher  progressivement  de  la  forme  d'un  tronc  de  cône. 

»  7°  Les  observations  faites  sur  les  bois  feuillus  corroborent  la  généra- 
lité de  ces  remarques,  obtenues  par  l'étude  des  arbres  résineux,  les  seuls 
qui  se  prêtent  facilement  à  ces  recherches. 


(  8o5  ) 
»   Il  y  a,  au  point  de  vue  physiologique,  des  conséquences  importantes 
à  tirer  de  ces  résultats  ;  je  me  propose  d'en  faire  prochainement  l'objet 
d'une  Note  spéciale.  » 


GÉOLOGIE.    —  Observations  sur  l'oroqraphie  de   la  chaîne  des   Pyrénées. 
Note  de  M.  Fr.  Schrader,  présentée  par  M,  Daubrée. 

«  J'ai  déjà  eu  l'honneur  de  soumettre  à  l'Académie  l'instrument  à  l'aide 
duquel  j'ai  levé  la  carte  du  massif  du  Mont-Perdu,  que  je  lui  présente  au- 
jourd'hui. Cette  carte  embrasse  une  étendue  de  raoo  kilomètres  carrés 
environ,  qui  n'avait  jamais  été  relevée.  Certaines  rivières,  tributaires  du 
Rio-Cinca,  étaient  figurées  sur  les  cartes  comme  tributaires  du  Rio-Ara, 
distant  de  3o  à  35  kilomètres,  etc.,  etc.  Au  cours  de  mon  travail,  j'ai 
eu  l'occasion  de  faire  quelques  remarques  générales  dont  je  demande  la 
permission  d'entretenir  l'Académie. 

»  Le  massif  du  Mont-Perdu  prolonge  sur  le  versant  espagnol  les  forma- 
tions crétacées,  surmontées  de  lambeaux  tertiaires  (nummulitiques),  dont 
le  cirque  de  Gavarnie  représente  le  rebord  septentrional.  D'autres  grands 
cirques,  à  peine  connus  encore,  entaillent  le  plateau  qui,  des  sommets  de 
Gavarnie  et  du  Mont-Perdu,  descend  doucement  vers  le  sud.  Dans  ce  nia- 
teau,  ondidé,  neigeux  et  stérile,  s'ouvrent  des  vallées  abruptes,  profondes 
parfois  de  1200  à  i5oo  mètres,  avec  des  parois  absolument  verticales  qui 
leur  donnent  l'aspect  de  gouffres.  Le  Mont-Perdu  semble  n'être  qu'un  en- 
tassement, un  reploiement  de  la  lisière  septentrionale  du  plateau. 

»  En  dehors  de  ce  renversement,  le  caractère  général  de  la  région  est 
une  remarquable  régularité  clans  la  position  relative  des  strates,  qui  n'ont 
été  que  légèrement  infléchies  lorsqu'elles  n'ont  pas  conservé  leur  hori- 
zontalité primitive.  On  pourrait  comparer  le  plateau  tout  entier  à  une  gigan- 
tesque plaque  fissurée,  dont  les  brisures  coïncident  parfois  avec  les  grandes 
vallées,  parfois  avec  des  vallons  secondaires,  et  traversent  indifféremment 
les  chaînons  latéraux  ou  la  ligne  de  faîte  de  la  chaîne  centrale. 

»  Les  observations  que  je  vais  présenter  au  sujet  du  parallélisme  de  ces 
brisures  m'ont  été  suggérées  par  une  longue  étude  du  terrain  (');  mais, 
même  après  les  avoir  vues  confirmées  bien  des  fois,  j'aurais  hésité  à  les 


(')   Études  géographiques  et   excursions  dans    le  massif  du   Mont-Perdu  (Société   des 
Sciences  physiques  et  naturelles  de  Bordeaux  ).  Paris,  Gaulhier-Villars,  1874- 

G   R,,  Ï878,  1' Semestre.  (T.  I.XXWll,  N"2I.)  IO7 


(  Ho6  ) 
communiquer  si  je  n'avais  été  frappé  des  analogies  que   présentent  les 
belles  expériences  de  M.  Daubrée  avec  les  fendillements  que  m'ont  montrés 
les  Pyrénées. 

»  En  jetant  un  coup  d'oeil  d'ensemble  sur  la  région  que  j'ai  essayé  de 
reproduire,  on  aperçoit  d'abord  une  suite  d'alignements  formés  par  des 
vallées  ou  des  brisures  de  crêtes,  et  dirigés  du  nord-ouest  au  sud-est,  sui- 
vant un  angle  d'environ  3o  degrés  sur  le  parallèle  et  60  degrés  sur  le  mé- 
ridien. C'est  le  trait  dominant  du  système. 

»  Un  deuxième  alignement  se  montre  dirigé  à  peu  près  du  nord  au 
sud.  Cet  alignement,  transversal  à  la  chaîne,  a  servi  par  cela  même  de 
guide  à  plusieurs  grandes  vailées;  mais  presque  toutes  ces  vallées,  du  moins 
dans  la  région  centrale,  s'interrompent  après  un  assez  faible  parcours  et 
sont  remplacées  pard'autres  vallées  dirigées  suivant  la  première  orientation. 

»  Enfin,  une  troisième  direction,  très-fréquente,  s'aligne  de  l'ouest-sud- 
ouest  à  l'est-nord-est,  avec  un  angle  d'environ  aS  à  35  degrés  sur  le  paral- 
lèle. Celle-ci  coïncide  rarement,  sauf  aux  environs  de  Baréges,  avec  les 
grandes  vallées,  et  recoupe  la  plupart  des  chaînons  par  des  cassures  brus- 
ques et  courtes.  Je  néglige  à  dessein  la  grande  fracture  du  Canigou,  dont 
je  ne  saurais  rien  dire  encore  de  précis.  A  la  rencontre  de  ces  petites  frac- 
tures, les  grandes  coupures  s'interrompent  souvent  ou  se  déjettent  dans  le 
sens  des  moindres  vallées.  Les  exemples  en  sont  nombreux  sur  ma  carte. 

»   De  ces  trois  directions,  et  de  plusieurs  autres  que  je  passe  sous  silence 
résulte  un  réseau  de  cassures  et  de  vallées  divergentes.  Parmi  ces  vallées, 
nous  ne  tiouvons  presque  nulle  part  l'orientation  générale  delà  chaîne,  et 
la  direction  qui  s'en  rappi'oche  le  plus  s'en   écarte  encore  de  12  à  i5  de- 
grés vers  le  sud. 

»  Ramond  avait  déjà  trouvé  une  orientation  à  peu  prés  équivalente  en 
étudiant  les  alignements  géologiques  des  Pyrénées,  mais  il  n'en  avait  pas 
poursuivi  l'étude,  et  la  détermination  de  l'axe  des  Pyrénées,  par  Éiie  de 
Beaumont,  à  l'est  18  degrés  sud,  avait  fait  tomber  les  simples  tracés  de 
Ramond  dans  l'oubli.  Ces  tracés,  du  reste,  ne  s'appliquaient  guère  qu'au 
versant  français,  le  moins  homogène  des  deux.  On  connaît  les  conclusions 
de  Ramond  :  d'après  lui,  l'axe  géologique  des  Pyrénées  était  situé  dans 
cette  région  au  nord  de  la  crête,  et  traversait  la  montagne  de  Néouvielle. 
Peut-être  une  visite  plus  étendue  lui  aurait-elle  montré  que  l'axe  se  trou- 
vait à  la  fois  au  nord  et  au  sud  de  la  ligne  de  faîte. 

»  Cet  axe  est  généralement  considéré  comme  divisé  dans  la  longueur  en 
deux  parties  à  peu  près  parallèles,  séparées  par  la  vallée  d'Aran.  Il  y  a  là, 


(  8o7  ) 
semble-t-il,  une  déviation  accidentelle;  mais  dans  la  largeur,  sur  ce  point 
et  sur  d'autres,  l'axe  est  également  multiple.  Au  sud  de  Néouvielle,  une  pro- 
tubérance granitique,  relativement  moderne  et  accessoire  d'après  Ramond, 
supporte  Gavarnie  et  le  Mont-Perdu.  Au  nord  de  Néouvielle,  une  autre 
ligne  de  pointements  granitiques  semble  se  diriger  vers  l'origine  de  la  chaîne 
orientale.  Voilà  donc  trois  affleurements  parallèles.  Lequel  était  le  prin- 
cipal? 

»  En  visitant  le  cirque  inconnu  de  Barrosa,  revers  espagnol  de  Trou- 
mouse,  je  fus  frappé  de  voir  la  protubérance  méridionale  de  granité  repa- 
raître en  Espagne,  se  diriger  vers  le  sud-est  en  grandissant,  et  atteindre 
près  de  3  loo  mètres  dans  le  pic  d'Érisié.  C'est  la  hauteur  de  Néouvielle.  Dès 
lors,  la  protubérance  de  Ramond  prenait  la  même  importance  que  l'axe  de 
Néouvielle  et  s'alignait  sur  60  kilomètres  environ,  jusqu'au  pic  du  midi 
d'Ossau,  formant  une  ligne  oblique  à  la  chaîne  et  coupant  la  frontière  à 
Troumouse.  Cette  ligne,  inclinée  d'à  peu  près  3o  degrés  sur  le  parallèle, 
comme  le  premier  système  de  cassures,  ne  cadre  ni  avec  Néouvielle,  ni  avec 
les  montagnes  d'Oo,  ni  avec  les  Monts-Maudits,  Ces  trois  massifs  forment 
une  deuxième  ligne  reportée  plus  au  nord-est,  qui  à  son  tour  coupe  la 
frontière  aux  montagnes  d'Oo.  Enfin,  plus  au  nord-est  encore,  commence 
le  troisième  axe  parallèle,  celui  de  la  chaîne  ariégeoise.  Chacun  de  ces  axes 
se  substitue  vers  l'est  à  l'axe  précédent. 

»  De  ces  observations,  dont  je  néglige  les  détails,  il  parait  résulter  ceci  : 

»  Dans  la  partie  centrale  des  Pyrénées,  spécialement  dans  les  plateaux 
du  Mont-Perdu,  les  principales  cassures  sont  obliques  par  rapport  à  l'en- 
semble de  la  chaîne.  Ces  cassures  traversent  indifféremment  les  chaînons 
transversaux  ou  la  crête  principale. 

»  La  direction  d'ensemble  des  Pyrénées,  dans  cette  partie  du  moins, 
semble  être  le  résultat,  non  d'une  orientation  simple,  mais  de  la  direction 
combinée  des  grandes  fractures,  est  3o  degrés  sud,  et  des  rejets  qui  com- 
pensent cette  différence  d'angle.  La  même  orientation  et  les  mêmes  rejets 
s'observent,  plus  confusément  toutefois,  à  cause  des  érosions,  dans  les  axes 
granitiques  qui  ont  surgi  entre  les  couches  plus  modernes.  L'excès  d'obli- 
quité de  ces  axes  est  compensé  par  leur  situation  relative.  La  vallée  d'Aran 
n'est  plus  une  anomalie;  elle  forme  l'intervalle  entre  l'axe  n°  2  et  l'axe 
n"  3,  comme  la  vallée  d'Aure  ou  celle  de  Cèdres  sépare  les  axes  n°  i  et  n°  2. 

»  En  résumé,  dans  la  portion  des  Pyrénées  espagnoles  qui  s'étend,  pour 
le  moins,  du  Rio-Ara  au  Rio-Cinquetta  et  du  Rio-Ginquetta  au  Rio-Rd:)a- 
gorzana,  les  éléments  de  la  grande  chaîne  pyrénéenne  ne  sont  pas  parab 

107.. 


(  8o8  ) 
lèles  à  l'ensemble  de  celte  chaîne  et  ne  lui  donnent  sa  direction  générale, 
est  9  degrés  sud,  ou  est  i8  degrés  sud,  que  grâce  à  une  suite  de  cassures 
en  forme  de  baionneites,  semblables  à  celles  qu'observent  les  mineurs. 

»  La  région  qui  s'étend  jusqu'à  la   Noguera  Ribagorzana  fera  l'objet 
d'une  deuxième  carte,  que  j'espère  publier  en  1879.   » 

]M.  A.  Gérard  adresse,  de  Liège,  une  Note  relative  à  la  divisibilité  de  la 
lumière  électrique. 

A  4  heures  trois  quarts,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  un  quart.  13. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du   18  novembre  18^8. 

Association  Jrançaise  pour  l'avancement  des  Sciences,  Compte  rendu  de  la 
G^  session.  Le  Havre,  1877.  Paris,  au  secrétariat  de  l'Association,  1878; 
in-8"  relié. 

Rapport  présentéà  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  etdu  Commercepar  l'Aca- 
démie de  Médecine^  sur  les  vaccinations  pratiquées  en  France  pendant  l'année 
1876.  Paris,  Imp.  nationale,  1878  ;  in-S".  (Trois  exemplaires.) 

agronomie  du  département  des  Ardennes.  Explication  de  la  carte  géologique 
agronomique  de  C arrondissement  de  Relhet,  département  des  Ardennes,  publiée 
sous  les  au-pices  du  Conseil  général;  /^«rMM.  Meugv  et  Nivoit.  Charleville, 
E.  Jolly,  1878;  in-8°.  (Présenté  par  M.  Daubrée.) 

Région  du  Mont- Perdu  ;  levée  et  dessinée  par  Franz  Schrader.  Paris,  imp. 
Fraillery,  1877;  carte  en  une  feuille.  (Extrait  de  V Annuaire  du  Club 
Alpin,  1877.)  (P''ésenté  par  M.  Daubrée.) 

Les  Aiaclinides  de  France;  par  E.  Simon;  t.  IV,  contenant  la  famille 
des  Drassidœ.  Viwis,  Rorel,  1878;  in-8°,  (Présenté  par  M.  Blanchard.) 

Observation  d'accès  pernicieux  à  forme  apoplectique  avec  hémiplégie.  Etude 
clinique  par  le  D''  J.  Guasset.  Montpellier,  typog.  Boehm;  br.  in-8°. 
(Extrait  du  Montpellier  médical^  1876.) 


(  «09) 

Observation  d'opliasie  complète  ;  par  J.  Grasset.  Montpellier,  typ.  Boehm, 
1873;  in-8°. 

De  (a  médication  vomitive.  Thèse  présentée  au  Concours  pour  l'agrégation; 
parle  D'  J.  Grasset.  Paris,  J.-B.  Bailliére,  1873;  h\-S°. 

Contribution  à  l'élude  de  la  sclérodermie  et  de  ses  rapports  avec  l'asphjrx'ie 
locale  des  extrémités  ;  par  J.  Grasset  et  I>.  Apolinario.  Montpellier,  typ. 
Boehm,  sans  date;  br.  in-8°.  (Extrait  du  Montpellier  médical.) 

Etudes  cliniques  et  anatomo-patliologiques;  par\e  D'' J.  Grasset.  Montpel- 
lier, G.  Goulet,  1874;  in-8°. 

Observations  d'ulcère  latent  de  l'estomac,  etc.  ;  pai  le  D'  J.  Grasset.  Paris, 
imp.  Martinet,  1877;  in-8". 

Du  cancer  de  la  rate  ;  par  le  D' J .  Grasset.  Montpellier,  typ.  Boehm,  1874; 
in-8". 

Etudes  cliniques  et  anatomo-patliologiques  ;  par  le  D'  J.  Grasset.  Montpel- 
lier, Goulet,  1878;  in-8°. 

Etude  clinique  sur  les  affections  chroniques  des  voies  respiratoires,  d  'origine 
paludéenne  ;  par  le  D'  J.  Grasset.  Montpellier,  Goulet,  1873;  in-4''. 

Tous  ces  Ouvrages  de  M.  Grasset  sont  présentés  par  M.  Vulpian,  pour 
le  Concours  de  Médecine  et  Chirurgie  de  1879. 

Phylloxéra,  vignes  et  traitements  en  1878;  par  A.  Rommier.  Paris,  imp. 
Donnaud,  1878;  br.  in-8°. 

Notice  sur  les  travaux  scientifiques  de  M.  Paul  Bert  (novembre  1878). 
Paris,  imp.  Martinet,  1878;  in-4°. 

Exposé  des  titres  scientifiques  du  D''  J.-M.  Charcot.  Versailles,  imp.  Cerf, 
1878;  in-4°. 

Conchyliologie  fliiviatile  de  la  province  de  Nanking  et  de  la  Chine  centrale  ; 
parleR.V.  Heude;  4^  fascicule,  Paris,  F.  Savy,  sans  date;in-4°-  (Présenté 
par  M.  Milne  Edwards.) 

Lettre  adressée  par  M.  de  Meschinet  à  M.  Millardel.  Niort,  typ.  Favre, 
1878;  in-4". 


(  8io) 


Octobre  1878. 


Observations  météorologiqces  i 


12 

i3 

i4 
i3 
i6 

17 
18 

'9 
20 
21 
22 

23 

3-I 
20 
2G 
27 
28 
29 

3o 
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(0 


706,7 

7'ii,'i 
760,3 

7-J91'' 
753,5 

7'l9>-5 
7'|5,  j 
751,3 
7'i6,5 

762,2 
71.3,9 
756,2 
752,8 
757>o 
7-5^.9 
748,2 
7.18,0 
751,3 
7'|3,6 

7'l!)>G 
7|J.' 
7  ■'•),; 
7:;8,o 

751,8 
751,4 

732,0 


TBERUOMETRES 
do  Jardin. 


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■3,7 
4,9 
5,1 
9,3 
i3,8 
i3,4 
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8,2 
G, G 
3,9 
5,0 

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6,5 

6,8 

12  ,6 

10,8 

10,7 

12,7 

6,3 

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■' ,  1 
5,1 
1,5 
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(3) 


16,5 
16,3 

i5,o 

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20, y 

21,3 

21 ,6 
17,0 
18,6 
18,6 
16,0 
14,6 
14,3 
i5,5 
i5,S 
16,3 
12,6 
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20,0 

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■  4,4 

1 5 , 3 

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12,3 

12,0 

9,6 

7,9 

9-3 


12,6 

9,4 
11,2 
i3,o 
i5,3 

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12,1 
10,6 

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10,3 

11,9 
10,5 

9,6 
12,8 
i5,8 
15,0 
i5,4 
i5,5 

10,4 
11,5 
10,5 
10, 1 

9,3 


4,7 
6,2 


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4,1 

1,8 
0,6 

3,2 

0,3 
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0,7 
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1,0 

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(61 


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16,8 
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i3,6 
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11,9 
10,3 

9,4 

10.  ■î 
11,1 

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12 

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11,3 
10,3 


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10,6 

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7,0 
3,9 


(8) 


14,0 

40,9 
32,1 

39,4 
41,5 

14-8 

3o,5 


'9-9 
38,8 
23,9 
34 ,  8 
37,7 
2'l,9 

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16,0 

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1^,3 

22,5 

23,2 

8,2 

33,5 
4,3 
iS,5 

9.9 

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22, '( 

■3,7 

■'9,9 


THEKMOMETRES 
da  50). 


(9) 


■  4,5 

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12,5 

14,6 

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17,0 

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12,1 
10,6 
10,4 
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11,2 
10,6 
12,7 

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17,.. 

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11,5 

10,7 

11,5 

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7,6 

7,0 

8,3 


(10) 


'4,3 
14,2 
i3,4 

I'2,4 

12,6 

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12,6 

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1 1 

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7 

10 

5 

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9 

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10,4 

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6,8 

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11,1 

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6,3 

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9,7 
11,1 
10,5 
1 1 ,3 
9,6 

;,3 

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7,9 
7,9 
7,5 
6,5 

5,9 

5,2 

5,4 


(,,■!) 


93 

77 
82 

78 
74 
83 

78 
95 
84 

87 
86 

79 
75 
72 
81 

94 
97 
89 
89 
90 
89 
93 
85 

93 
95 
92 
93 

86 

9' 
82 
86 


(II) 


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5,2 

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0,6 
3,3 
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(0,0) 
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(0,0) 

(o.i) 
(0,2) 
(0,.) 

12,5 

7.0 
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5,6 

2,9 
1,3 
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(IS) 


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0,6 

1,6 
1,3 
1,3 
1,8 
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0,7 
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2.0 
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1,8 
1,6 
2 ,5 

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0,3 
1,0 
0,7 
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' ,  > 
o,i 

0,7 
0,6 
1,3 

0,7 
1,0 

i'j9 
1 ,2 
I ,  I 


(6)  (23)  (24)  Moyenne  <les  2'|  lifuri>s.  — (7)  (12)  (i3)  (16)  (19)  (20)  (ji)  Moyenne  des  observations  sexlioraircs. 
(8)  Moyennes  des  cinq  observations  Irihoraires  de  6**  m.  il  6''  s.  Les  degrés  actinoinétriques  sont  ramenés  à  la  constante  solaire  lOO- 
(5)  La  moyenne  dite  normaîe  est  déduite  des  températures  moyennes  extrêmes  de  Go  années  d^observations. 
(4)  (9)  Dcmi-soinme  des  extrêmes  pour  chaque  oscillation  complète  la  i>his  voisine  de  la  période  diurne  indiquée. 
(22)  (25)  Lesi(;ne  W  indique  l'ouest,  conformément  a  la  décision  delà  Conlérence  internationale  de  Vienne. 

(i4)  Les  nombres  entre  parenlliéses  icprcsentent  exclusivement  les  quantités  d'eau  de  brouillard,  de  jivre  ou  de  rosée  dont  il  f 
parlé  dans  la  colonne  des  remartiues. 


FAITES  A  l'Observatoire  de  Montsopris. 


8ii   ) 


Octobre  1878. 


UAGNETISME    TERRESTRE 

(  moyennes  diurnes). 


' 


16.59,1 

17.    0,2 

16. 58. 8 
17.  0,3 
16.59,8 
16.59,3 
iG.59,9 

16. 58. 4 

16. 58. 9 
j6.59,7 
16.59,3 
16.59,1 
16.59,8 
17.  0,1 
16.39,3 
iC.59,3 
16.59,6 
17.  0,2 
16.59,0 
16.57,5 
16.59,0 
16. 53, 3 
16.57,2 
16. 58, 9 
16. 58,6 
16. 58, G 
iG.58,3 

16. 58. 5 
iG.57,9 
16. 58, 8 
16. 58, 3 


i  .1 

as 

=  1 

0 

(il1 

(X.) 

0  , 

65.3.1,0 

1 ,933i 

33,7 

9333 

33,3 

9338 

34,3 

9330 

33,1 

9337 

33,1 

9341 

32,8 

9329 

32,4 

9336 

32,0 

93.18 

3i ,  i 

934. 

3i,5 

934. 

31,7 

9339 

3. ,2 

9349 

3i,o 

93',o 

3i,4 

934-^ 

3i.e 

9336 

3. ,7 

93/17 

3:-,, 

9343 

3.,  4 

9326 

32,1 

9330 

3 1 , 9 

9330 

3i,G 

9346 

3:.,. 

9334 

3i,8 

9337 

3i,5 

9339 

3 1,5 

9343 

3i,8 

9346 

3i,S 

9339 

3i,7 

9338 

3i,9 

93 1 6 

3i,6 

9340 

(Ml 


4 ,6540 
6537 
6537 

C547 
G529 
65o8 
65oo 
fi5o5 
6'|98 

6'l79 
6491 
G492 
G5o2 
G474 

6191 
6482 
65i  2 
C5i3 
04  81 
64S2 

G477 
CôoG 
6^92 
G  490 
C486 

0'l97 
65 12 
6495 
G490 
65 1 5 


TENTS 

à  20  mètres. 


s  s  » 


(22) 


SW  à  NW 
E 
ENE 
ESE 
ESE 
SiSE 
S|S\V 
SSW 

ssw 
wsw 

WSAV 

NW  i.  N 

NE 

NE 

E 

Tr. -variable. 

SE  à  NE 

E 

SSE  a  AV 

W  à  S 

SW 

SW  à  NW 

SW 

SW 

WSW 

SSW 

s  h  WNW 

AV 

WSW 

WiSAV 

NW  il  SW 


I,.-.) 


km 
■3,4 
(8,61 
('•■5,1 
3,'| 
5,9 

■0,9 

.8,7 

17,5 

22,4 

36,2 

(.3,5) 

(6,0) 

12,2 

iG,g 

9.3 

6,0 

7,0 

10,3 

6,9 
10,5 

17. S 
28,4 
26,9 
34,0 
(iG,3) 

(33,2) 

11,3 

(■'(,7) 
18,5 

22,5 
18.9 


(n) 


1.7 
0.7 
0,4 
0,  1 
0,3 

< ,  I 

3,3 
3,9 

4,7 
12,4 

•.7 
0,3 

1,4 

■  '  j 

n>9 
0,3 
0,5 
1,0 

0,4 
1 ,0 

3,0 

7.6 

7.3 

10.9 

2,5 

9,8 

I  ,2 

•2,0 

3,2 
4.8 

3,'| 


(25) 


AA'SAV 
E 

SW      A 
NW 

SSW 
SSAV 
SSW 
SSW 
SW 

w 

AV  il  Net  NE 
SE 
ESE 

e:se 


S 

8 

ENE 

9 

AA"  i  NAA^ 

4 

SSAV 

G 

SAV 

G 

AVSAV 

3 

SSW 

10 

WSAV 

6 

SSW 

G 

SSAV 

10 

AV 

5 

AVNAV 

0 

NW 

/ 

NNAV 

4 

REMARQUES. 


Continuel!,  pluv.,  surtout  de  4''io"'à  G'' m. 
Gouttes  de  pluie  av.  le  jour.  Beau  le  s.  et  rosée. 
Fortes  rosées  matin  et  soir. 
Rosées  très-abondantes. 

» 
Pluvieux  de  8''  à  g''  soir. 
Pluv.  de  4''  à  b^  m.  Halos  le  soir  et  éclairs. 

Orase  de  i  h.  3o  m.  à  3  h.  mal.  ayec  ondées.  Pluvieui 
laprùs-midi,  surtout  â  5  h. 
Bourrasques.  Pluie  marquée  de  tj''  |5"»  s.  le  g 

à  4'"  m.,  le  10  et  dans  la  soir,  du  même  jour. 

A'ariable.  Petite  pluie  vers  S""  s. 

Assez  beau  le  soir  et  forte  rosée. 

Rosées.  Assez  beau  le  soir." 

Jolie  brise.  Assez  beau  le  .jour  et  rosée. 

Rosée  très-abondante  le  soir. 

■4ssezbeau  le  jour.  Brouillard  dense  m.  et  s. 

Brouillard  épais  le  m.  Beau  le  soir  et  rosée. 

Brumes  élevées.  A  la  pluie  le  soir. 

i  Gouttes  de  pluie  avant  le  jour.  PJuie  marquée di*s  7  h, 
Jsuir  jusqu'à  i  li.  3o  m.  matin  le  au.  Assez  beau  le  soir  et 
(rosée . 

I   Matinée  pluvieuse.  Soirée  assez  belle. 

)  riuie  jusqu  .nu  soir.  Kafalos.  Ondée  de  2  h  ,.  m.  à 
iT  h.  i5  m.  si:ir. 

Bourrasques  et  pluie  l'après-mitli. 
Bourrasques  et  continuellement  pluvieu.v. 
Id.  A  la  pluie  ;  torrentielle  le  matin. 

\  Journée  pluvieuse,  surtout  de  luh.  jom.  à  11  Ii.  Ij  m 
lel  lie  3  11  âij  m.  a  i  b.  3o  m.  soir. 

i   Pluie  de  4''4o  ^  5''  i5"  s.  et  vers  minuit  i5°'. 

Pet.  pluies  intermittentes  jusqu'à  8''3o"  s. 
I   Temps  de  bourrasques  et  de  pluies  intermilt 
jcessantvers  4''  m.  le  3i  seulement. 
I    Ciel  découvert  le  soir  et  rosées. 


Oscillations  barométriques  extrêmes  :  de  763°'",  4  i»  midi  le  3  .i  7'|3""",  0  le  S  à  3'' 20'"  m.;  de  752"°,  5  le  9  à  8"45'"  m.  à  746°"°,  3 
le  10  à  •i'" 40"  m.  ;  de  765 "".7  vers  9''  m.  le  lî  à  753"'°,  3  vers  4''  m.  le  i5  ;  de  757"'",  2  le  16  vers  i  i''s.  à  746°"°. 0  le  '9  vers  3^  m.;  de 
731"", 8  le  20  vers  10'' 3o"  m.  à  739°"»,o  le  22  vers  2''3û"  s.  ;  de  752'"'",o  le  24  vers  i''m.  à  736"", 2  le  20  à  8'" 30"  m.,  puis  retour  à 
7l)""°, 3  le  25  vers  minuit  et  rechute  à  738°"°, 0  le  26  vers  a*,  s.  ;  de  751"", S  le  29  vers  midi  a  747"", 4  lo  3o  vers  3''  m.;  de  751""", 2 
le3ijà  l'-sS"'  s.  à  74S°'°',()  le  3i  vers  i''  10"  ni. 

Vitesses  luaxima  du  vent  à  20"  de  hauteur:  de  3o  à  35''"  les  7,  8,  i4,  26  et  3i  ;  de  39'"°, 5  le  9;  de  6a'"",5  le  10  ;  de  46'*'".  9  le  21  ; 
de57'"»,7  le  22  ;  de  4'i'"°,i  le  23;  de  5o'"",o  le  2:'|  ;  de  75''°',o  le  36;  de  3;'"", 5  le  39;  de  45'"",  5  le  3o. 


(  8.2  ) 


MOTENKES    BORAIBES    ET    MOYENNES    MENSDELIES    (OclobrC    1878). 

eh  M.    gi-M.   Midi,    s*- s.    6^  s.    911  s. 


Déclinaison  magnétique i6°- 


it.  Moyennes 

5C'4       S6',6       63',5       6i',8  .îg'^       57*6  56*8  iC.59',0 

S-?, 3      33,1       3>,3      33,1  3i,9      3i,S  3i,9  65.3î,i 

6Ji2       65oi       6figo       6.'ig9  6Joi       6Ô00  649^  4>*55oi 

93/10       933G       9332       9337  9340       9341  9339  1,9338 

33oi       2396      2a8o      2388  2289      2287  2287  4>a289 

5,0      18,2      18,7      10,1  20,4       10,3  6,6  12,7 

mm          mm           mm  mm           tum  mra  mm 

732,14  731,75  701,24  751,60  701,87  701,72  751,71 

Pression  de  l'air  sec 743,79743,61  742,98742,71  742,96743,56  743,66  743,35 

8,53      8,77      8,53  8,64      S.ôi  8,û6  8,36 

88,5       73,6      71,3  83,7       88, '1  91,6  S6,o 


60°-+- 
4,+ 
1,-1- 
4,4- 


Inclinaison  »  

Force  magnétique  totale 

Composante  horizontale 

Composante  verticale 

Électricité  de  tension  (éléments Daniell). . 

mm 
Baromètre  réduit  à  0° 75i  ,76 

Pression  de  l'air  sec 

Tension  de  la  vapeur  en  millimètres 7 ;97 

État  hygrométrique 93 ,  i 


Thermomètre  enregistreur  (nouvel  abri; 8. 87 

Thermomètre  électrique  à  30  mètres 8,18 

Degré  actinométrique 0,61 

Thermomètre  du  sol.  Surface 

•  à  o"',o2  de  profondeur... 
»  h  o'",io  •  ... 

•  h  0'",30  » 
>                    à  o™,3o  » 


,68 


'3,79 
1 4 , 1 5 

32!74     47'75 

7,74        13,0.5        1 

10,90  10,76  11,58 

11,87  "i*^'l  "j/^ 

12,47  '-•29  i->i7 

13,69  '2,57  12,45 

mtD  mm  mm 

Udomètre  enregistreur 25, Si  31, 58  8,16 

Pluie  moyenne  par  heure 0.139     0,232     o,oS8 

0,023     0,073 
i5,o6     18,96 
2,i4      3,39 


l',,23 

i4.i'5 

32,97 

39     15,69 

53 

3i 


Évaporation  moyenne  par  heure 0,018 

Vitesse  moy.  du  vent  en  kilom.  par  heure  («). .      i5,oo 
Pression  moy.  en  kilog.  par  mètre 2,12 


13, 3  7 
12, '|2 

mm 
8,87 
0,095 
0, 1  >5 

21 ,23 
4,35 


13.19 
I  ?  ,16 

10,25 
13,59 

'2.7'l 
13,55 
12. 5i 
mm 
15,09 

0,163 
0,078     0,039 
|5, 17 


10, ho 

'0,44 

» 

8,85 
12,06 
13,66 
12,71' 
12,65 
mm 

6,08 

o,o65 


16.77 
2,65 


3,10 


8,06 

91 ,6 

o 
9.73 
9.57 

» 

8, 14 

M,  45 

I3,3o 

13,61 

1 3 ,65 

mm 

18,53 

0,190 
0,038 

■  4. '4 

■  ,89 


11,24 

'0.94 

23, 81 

10,88 

11,63 

13,16 

12,40 

12,58 

mm 

.104,12 

// 

37,. ',0 

1 5 , 1 5 

2,16 


Données  horaires. 


Enregistreurs. 


l''mat. 
9     „ 

3  . 

4  r, 

5  .. 

6  » 

7  .. 

8  » 

9  . 
lU  .. 
11  » 
Midi.. 


Décli- 
naison, 
o      t 
16.58,0 

59,3 
60,  I 

59,7 
58,2 
5(i,4 
55,0 
55,0 
.56,6 
Ô9,i 
fil, 7 
63,5 


Pression. 

mm 
75i ,63 
01,57 
5i,53 
5i  ,53 
5i,62 
51,70 
51,93 
53,07 
53, 1 5 
53, i3 
5i,99 


Tempér.  Terapér.    IMuie 
a  nouvel         a 

SO".         alirl.         3". 


8,88 
8,5. 

8.18 

7. 98 

7.96 
8,18 
8,70 
9,56 
10,63 
11,95 
i3,i8 

'4 1  lô 


9.77 

9>54 
9.4' 
9,25 


Vitesse 
du 
TCnl. 

14,78 

2,07     i4,S6 
1,26     15,93 


mm 
0,96 
i,3o 


9,04    4,63     i5,47 


8,87 
8,9'l 
9,72 
10,72 
11,83 
12,93 
'3,79 


0,09 
4,60 
5,i3 
1,85 
1,33 

'.74 
5,09 


14,35 
'4  >o3 
14,75 
1 6 , 4 1 

'7-97 
18,9s 

i9>9' 


Heures.        Décli- 
naison, 
o      , 
l*"  soir  16.  63,9 

2  »  63,1 

3  ..  61,8 

4  »  60 , 5 
59,8 
09.4 
59,1 
.58,6 
07,6 
56,7 
56,3 
56,8 


0  » 

6  .. 

7  . 

8  .. 

9  » 

10  » 

11  » 
Minuit. . 


Pression. 

mm 
751 ,5i 
5i,33 
5i,25 
01,29 
5 1,40 
51,59 
5i,74 
5 1 ,  83 
01,87 
5i,85 
5 1,79 


Enregistreurs. 

Tempér.   Tempér.  Pluie  Vitesse 

a  nouTel         a  du 

50".         at)ri.         ?•'.        Tent. 

o  o  mm  )i 

14,39  o,3i  21,40 

14. 56  i,7i  21,74 


•4,23     6.84 


"1,75 
i'l,8r 

■  4.46 

13,78     13,87     3,09 

12,96 

12,16 

11,46     11,61     3,58 

10,88     11,17     ''3o 

10,80       1,20 

10, 3o    4>88 


12,96    8,17 
12,19    3,83 


10,44 

10.  o5 

9,66 

9  •■^7 


20,56 
19,65 
'3,77 
14,90 
t5,6o 

'4,97 
'4,94 
14,43 
9,98    S, 18     13,76 

9,73    5,47    14,2', 


Thermomètres  de  l'ancien  abri  (moyennes  du  mois). 

Des  minlma 7°, 5  Des  maxima i5°.S  Moyenne "°,7 

Thermomètres  de  ta  surface  du  soi, 

Desminima... 6°,  5  Des  maxima 19", 3  Moyenne i2°9. 

Températures  n.oyennes  diurnes  par  pentades. 


1878.    Septembre  28  à  octobre  2. 
Octobre  3  à  7 


i3.3 
i3,i 


Octobre    8  à   12. 
»       ij  à  17. 


13,9         Octobre  18  à  22 i3,8 

'0.0  «       23  à  37 9,9 


(n)  Les  2,  3,  II,  12  et  35  exceptés.  La  moyenne  diurne  pour  le  mois  complet  est  de  t5''",6o. 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  2a  NOVEMBRE  1878. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉRIOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.  —  Examen  crilique  d'un  écrit  poslliume  de  Claude 
Bernard  sur  la  fermentation  alcoolique  ;  par  M.  L.  Pasteur. 

K  L'Académie  se  rappelle  qu'au  mois  de  juillet  dernier  la  Revue  scien- 
tifique a  publié  un  manuscrit  de  Claude  Bernard  sur  la  fermentation  alcoo- 
lique, dont  les  conclusions  sont  diamétralement  coniraires  à  celles  que  j'ai 
cru  pouvoir  déduire  de  mes  études  dans  ces  vingt  dernières  années. 

»  Ce  manuscrit  est  une  des  révélations  les  plus  curieuses  qui  se  puissent 
voir  de  l'influence  d'un  système  défectueux  sur  l'esprit  même  le  plus 
juste,  le  plus  voué  au  culte  d'une  expéritnenlation  rigoureuse,  et  c'est 
également  ma  conviction  que,  si  notre  confrère  M.  Beiihelot,  à  qui  l'on 
doit  la  mise  au  jour  de  cet  écrit  posthume,  n'avait  pas  été  lui-même  pré- 
venu par  des  idées  préconçues,  il  n'eût  pas  publié  dans  la  forme  où  il  l'a 
fait  le  travail  de  l'illustre  physiologiste. 

»  Si  l'on  veut  embrasser  d'ini  coup  d'œil  la  liaison  des  vues  et  des  ex- 
périences de  Bernard  dans  le  manuscrit  dont  il  s'agit,  il  faut  se  familiariser 
d'abord  avec  les  préoccupations  habituelles  de  son  esprit  depuis  quelques 
années,  et  dont  l'Ouvrage  qu'il  a  laissé  en  mourant,  5ur  les  phénomènes  de  la 
vie  commune  aux  animaux  et  aux  végétaux,  s,e   trouve  imprégné,   pour  ainsi 

C.  R.,  1878,  a«  Semeftre.  (T.  I.XXXVU,  N»  220  '°^ 


(  8.4) 

dire.  J'empriinle  les  citations  suivantes  à  ce  Livre,  dont  il  corrigeait  les 
épreuves  au  moment  même  où  il  écrivait  les  Notes  de  Saint-Julien  sur  la 
fermentation  alcoolique. 

"  La  vie  ne  saurait  être  caractérisée  exclusivement  par  une  conception  vitalisie  ou  ma- 
térialiste  

«    Je  dirai  île  mon  côté  la  conception  à  laquelle  m'a  conduit  mon  expérience. 

»  Je  considère  qu'il  y  a  nécessairement  dans  l'être  vivant  deux  ordres  de  phénomènes  : 

»    1°  Les  phénomènes  de  création  vitale  ou  de  synthèse  organisatrice  ; 

»   2°  Les  ])hénomènes  de  mort  ou  de  destruction  organique. . .. 

»  Les  actions  du  genre  fermentatifsont  le  type  général  des  actions  vitales  de  destruction...» 

))  Ces  conceptions  au  sujet  des  phénomènes  de  la  vie  obligeaient  Bernard 
à  opposer  les  phénomènes  de  synthèse  et  les  phénomènes  de  destruction, 
c'est-à-dire  la  vie  proprement  dite  et  les  fermentations.  De  là,  et  d'une  ma- 
nière nécessaire,  la  condamnation  des  conclusions  expérimentales  de  mes 
études,  car  il  existe,  suivant  moi,  cert;tines  conditions  oîi,  soudainement, 
apparaissent  des  actes  de  fermentation  en  corrélation  directe  avec  les  actes 
organiques  ;  cela  arrive  toutes  les  fois  qu'il  y  a  vie,  formation  de  cellules, 
synthèse  de  principes  immédiats,  et  pltis  généralement  même  mutations  chi- 
miques dans  les  tissus  et  les  cellules,  sans  intervention  de  gaz  oxygène  libre. 

»   Ces  faits  sont  incompatibles  avec  les  vues  systématiques  de  Bernard. 

»  Pour  Bernard,  les  synthèses  organiques  procèdent  de  phénomènes 
autres  que  ceux  des  destructions  organiques,  parce  que  le  même  mécanisme 
ne  saurait  à  la  fois  édifier  et  détruire.  Tandis  que  ces  mots,  vie  et  fermenta- 
tion^ couvrent,  suivant  moi,  dans  beaucoup  de  circonstances,  la  plus  étroite 
solidarité,  à  la  seule  condition  que  la  vie  ail  lieu  sans  air,  ils  jurent  dans  son 
système.  Pour  concilier  les  faits  que  j'ai  observés  avec  les  déductions  de  ce 
système,  Bernard  fait  une  hypothèse,  puis  des  observations  pour  la  vérifier: 
celte  hypothèse  est  celle  d'un  ferment  alcoolique  soluble,  et  elle  sauve  le 
système;  car,  à  son  aide,  ce  n'est  plus  la  vie,  c'est-à-dire  la  nutrition  dans 
des  conditions  particulières,  qui  fait  la  fermentation,  c'est  un  intermé- 
diaire, c'est  le  fi-rment  sohdjle,  qui  agit  à  la  manière  d'un  phénomène  chi- 
mique. Cent  fois,  m'a  dit  M.  d'Arsonval,  j'ai  entendu  M.  Bernard,  dans  les 
mois  qui  ont  précédé  sa  mort,  me  déclarer  qu'il  fallait  afjranchir  ta  fer- 
mentation de  la  vitalité  des  cellules. 

»  Ce  ferment  soluble  alcoolique,  Bernard  l'a-t-il  rencontré  dans  la  fer- 
mentation par  la  levure?  Eu  aucune  façon  ;  mais  soti  existence  est  une  dé- 
duction obligée  de  .ses  vues  a  priori,  el,  si  on  le  |)0ussait  à  bout,  il  dirait 
volontiers  avec  M.  Berihelol  que,  si  on  ne  le  voit  pas,  ce  ferment  soluble, 
c'est   qu'il   se  «   consomme   au  fur   et  à   mestire  de  sa  production  »,  ce 


(  «i5  ) 
qui  n'est  qu'une  hypothèse  imaginée  pour  en  compléter  une  antre, 
mais  une  hypothèse  très-habile,  à  coup  sûr,  puisqu'elle  suppriuie  jus- 
qu'à la  possibilité  de  la  discussion  et  de  la  contradiction.  Heureusement 
pour  ma  critique,  Bernard  va  plus  loin  que  M.  Berthelot.  Il  déclare  que  ce 
ferment  alcoolique  soluble  existe  dans  le  jus  du  raisin  mûr,  surtout  dans 
le  jus  des  grains  pourris,  en  général  dans  tout  ce  qui  pourrit. 

»  Ici  se  dévoile  encore  la  tyraïuiieque  les  idées  systématiques  de  Bernard 
exercent  à  son  insusursou  esprit.  Voici  l'une  de  ses  déclarations  :  «  Lesphé- 
»  nouiènes  de  destruction  organique  sont  les  mêmes,  soit  par  suite  dufonc- 
»  tionnement  vital,  soit  dans  le  cadavre  après  la  mort  ».  Le  ferment  alcoo- 
lique soluble  existant  par  hypothèse  dans  la  levure  de  bière  en  action,  c'est- 
à-dire  pendant  le  fonctionnement  vital,  peut  donc  être  recherché  avec  succès 
dans  le  grain  de  raisin  qui  pourrit  et  qui  n'est  autre  que  le  cadavre  du  grain. 

«  La  pourriture  est  une  maturité  avancée  »,  dit  Bernard.  S'd  se  fût  ou- 
vert à  moi  au  sujet  de  ses  opinions,  je  lui  aurais  dit  :  Suspenilez  un  grain  de 
raisin  mûr  dans  un  vase  quelconque  où  circule  l'air  humide,  mais  vierge 
de  poussière  vivante,  et  vous  le  retrouverez, après  des  siècles,  sucré,  acide, 
pas  plus  altéré  que  si  vous  aviez  enfermé  dans  le  vase  certaine  matière  mi- 
nérale, moins  altéré  même  que  du  fer,  pas  plus  que  des  cristaux  de  sucre 
ou  d'acide  tartrique,  pas  plus  du  moins  que  le  sang  et  l'urine  que  j'extrais 
du  corps  sain  et  que  j'enferme  dans  des  vases  ouverts  où  ne  peut  circuler 
qu'un  air  pur.  Le  raisin  ne  pourrit  à  l'air  que  par  l'action  de  moisissures 
qui  se  développent  à  sa  surface  et  dans  son  intérieur  après  que  l'air  com- 
mun, toujours  plus  ou  moins  chargé  des  graines  de  ces  petites  plantes,  en 
a  déposé  une  ou  plusieurs  sur  sa  pellicule. 

»  Quoique  l'expression  de  génération  spontanée  de  la  levure  ne  soit 
prononcée  nulle  part  dans  le  matuiscrit  de  Bernard,  la  chose  s'y  trouve 
très-explicitement  à  maintes  reprises.  Dans  ses  conceptions  physiologiques 
et  philosophiques,  Bernard  laissait  volontiers  sa  pensée  courir  à  l'aventure 
plus  (ju'on  ne  le  pense  et  plus  qu'il  ne  le  disait  lui-même.  D'une  nature 
douce  et  aimable,  vivant  ilans  ce  monde  d'élite  de  l'Académie  française  où 
dominent  les  idées  spiritualistes,  il  s'astreignait  volontiers,  soit  dans  la  con- 
versation, soit  principalement  quand  il  avait  la  plume  à  la  main,  à  des  mé- 
nagements qui  seyaient  d'ailleurs  très-bien  à  la  rigueur  scientifique  de  sa 
méthode.  Il  n'y  a  que  des  savants  à  l'esprit  téméraire  qui  puissent  faire 
parade  d'une  philosophie  qu'ils  seraient  impuissants  à  établir.  Je  ne  suis 
donc  nullement  surpris  de  trouver  dans  le  manuscrit  de  Bernard  une  théorie 
de  la  génération  spontanée,  et  cette  conclusion  que  le  ferment  du  raisin  ne 
provient  pas  de  germes  extérieurs. 

108.. 


(  8i6  ) 

»  Mais  j'ai  le  droit  d'être  sévère  lorsque  je  vois  cetle  théorie  reposer 
tout  entière  sur  l'affirinalion  que  dans  le  jus  du  grain  de  raisin  mûr  il  existe 
une  force  qu'il  appelle  propriété  protoplasmique,  propriété  qui  n  existe  pas 
encore  dans  le  verjus  et  qui  est  déjà  tuée  dans  le  jus  des  grains  pourris;  qu'il 
existe  en  conséquence  des  jus  plasjiiques  ou  féconds  et  des  jus  aplasmiques 
ou  inféconds. 

»  A  peiue  avais-je  fait  à  l'Acaiiémie  ma  Communication  du  22  juillet 
dernier,  où  je  témoignais  l'élonnement  que  m'avait  causé  la  publication 
de  \a  Revue  scientifupu;,  que  je  commandai  en  toute  hâte  |)lusieurs  serres 
vitrées  avec  l'intention  de  les  transporter  dans  le  Jura.  Il  n'y  avait  [las  un 
instant  à  perdre. 

»  J'ai  démontré,  dans  un  des  Chapitres  de  mes  Etudes  sur  la  bière,  qu'il 
n'existe  pas  encore  de  germes  de  levure  sur  les  grappes  des  raisins  lorsque 
ceux-ci  sont  à  l'état  de  verjus,  c'est-à-dire,  dans  le  Jura,  vers  la  fin  de 
juillet.  La  levure  n'apparaît  sur  les  gra])pes  que  lorsque  les  raisins  mûrissent, 
lia  saison  avait  été  froide  et  pluvieuse;  les  raisins  devaient  donc  être  à 
l'état  de  verjtis  dans  le  canton  d'Ai'bois.  Dés  lors,  me  dis-je,  en  recou- 
vrant des  pieds  de  vigne  par  des  serres  presque  hermétiquement  closes  que 
l'on  n'ouvrira  pas  jusqu'à  l'époque  de  la  maturité  du  raisin,  j'aurai  en 
octobre,  à  l'époque  des  vendanges,  dis  pieds  de  vigne  portant  des  raisins 
mûrs  sans  germes  extérieurs  des  levures  du  vin.  Ces  raisins,  étant  écrasés 
avec  les  précautions  nécessaires,  ne  pourront  ni  fermenter  ni  faire  de  vin. 

»  Que  l'Académie  me  permette  de  rappeler  que  déjà,  dans  mes  Etudes 
sur  la  bière,  j'ai  montré  que  des  grappes  entières  de  raisins  mûrs,  prélevées 
dans  des  serres,  pouvaient  parfois  être  écrasées  sans  entrer  eu  fermenlalion 
ullérieuremonl.  En  outre,  voici  l'un  des  alinéas  de  cet  Ouvrage  : 

ti  Une  aiilff  conséquence  se  dog.igc  de  tous  les  f  lits  que  rwus  avons  exposés,  relativement 
à  l'origine  des  levures  du  vin  :  c'est  qu'il  serait  facile  de  cultiver  un  ou  plusieurs  ceps  de 
vigne  de  façon  (|ue  les  raisins,  récoltes  même  à  /"automne,  qui  auraient  poussé  sur  ces 
ceps,  fussent  incapables  de  feruienler  spontanément  ajirès  qu'on  les  aurait  écrasés  pour  en 
faire  écouler  le  jus.  Il  suffirait  de  soustraire  les  grappes  aux  poussières  extérieures  pendant 
la  durée  de  la  végéiation  des  gra])pes  et  de  la  maturation  des  grains,  et  de  pratiquer  l'écra- 
sement dans  des  vases  bien  purgés  de  germes  de  levure  alcoolique.  Tous  les  fruits,  tous 
les  végétaux  se  prêteraient  à  ce  genre  d'importantes  recherches,  dont  les  résultats,  suivant 
moi,  ne  sauraient  être  douteux  ('  ).  u 

»  Grâce  à  l'empressement  et  à  l'habileté  de  M.  Oscar  André,  construc- 
teur, mes  serres  étaient  achevées  le  4  août,  prêtes  à  être  montres. 


(')  M.  Cliambeiland,  dans  une  Thèse  pour  le  doctorat  qu'il  souuiellra  bienlot  à  la  Faculté 
des  Sciences,  a  déjà  vérifié  ces  prévisions. 


(  8.7  ) 
))  Pendant  et  après  leur  installation,  je  recherchai  avec  soin  si  les  germes 
de  la  levure  étaient  réellement  absents  sur  les  grappes  des  verjus,  comme 
cela  s'était  présenté  autrefois  dans  les  observations  relatées  au  Chapitre  IV  de 
mes^^wc/esiu/' /a  6;ère.  Je  trouviii,  eneffet,  que  les  verjus  des  pieds  qu  e  recou 
vraient  les  serres,  comme  ceux  des  pieds  de  la  vigne,  ne  portaient  pas  du 
tout  de  germes  de  levure  au  commencement  du  mois  d'août  dernier.  Dans 
la  crainte  qu'une  fermeture  insuffisante  des  serres  n'amenât  des  germes  sur 
les  grappes  et  que  l'expérience  n'eût  pas  toute  la  netteté  que  je  voulais  lui 
donner,  je  pris  la  précaution  d'enfermer  un  certain  nombre  de  celles-ci 
dans  du  coton  qui  avait  été  porté  à  la  température  de  i5o  à  200  degrés. 

»  Vers  le  10  octobre,  les  raisins  des  serres  étaient  mûrs.  Ce  jour-là,  je  iis 
ma  première  épreuve  sur  les  grains  des  grappes  libres  et  sur  ceux  des 
grappes  recouvertes  de  colon,  comparativement  avec  les  gr.iins  des  grappes 
restées  en  plein  air. 

»  Le  résultat  dépassa  pour  ainsi  dire  mon  attente.  Les  tubes  aux  grains 
des  grappes  de  plein  air  fermentèrent  par  les  levures  du  raisin,  après  trente- 
six  ou  quarante-huit  heures  de  séjour  dans  une  étuve  dont  la  température 
variait  entie  aS  et  3o  degrés.  Pas  un,  au  contraire,  des  nombreux  tubes  à 
grains  des  graj^pes  recouvertes  de  colon  n'entrèrent  en  ft^rmentation  par  les 
levures  alcooliques,  et,  chose  remarquable,  il  en  fut  de  même  pour  les  grains 
des  grappes  libres  des  pieds  sous  les  serres.  Les  jours  .suivants,  je  répétai  ces 
expériences  et  j'obtins  les  mêmes  résultats. 

»  Une  observation  comparative  d'une  autre  nature  se  présentait  à  l'es- 
prit. Ainsi  que  je  l'ai  expliqué  tout  à  l'heure,  dans  la  combinaison  expéri- 
mentale qui  précède,  tout  repose  sur  le  fait  que  j'ai  établi  antérieurement 
que,  dans  le  Jura,  jusqu'à  la  fin  de  juillet  et  dans  la  |)reniière  quinzaine 
d'août,  quand  la  saison  est  un  peu  relardée,  les  verjus  ne  portent  pas  du 
tout  de  germes  de  levure  alcoolique  et  qu'il  faut  attendre  l'époque  de  la 
matui  ité  pour  en  trouver. 

))  Lorsque  les  serres  furent  montées,  nous  étions  à  la  première  époque, 
à  celle  lie  l'absence  des  germes;  au  moment  de  l'expérience  dont  je  viens 
de  rendre  compte,  c'est-à-dire  du  10  au  3i  octobre  et  au  delà,  nous  étions, 
au  contraire,  dans  la  période  de  la  présence  des  germes.  Il  était  donc  pré- 
sumable  que,  si  je  détachais  des  grappes  de  mes  serres  recouvertes  de  coton 
pour  les  exposer,  leur  colon  enlevé,  à  des  branches  de  ceps  de  vigne 
restés  en  plein  air,  ces  grappes,  qui  tout  à  l'heure  ne  pouvaient  pas  entrer 
en  fermentation  après  l'écrasement  de  leurs  gi'ains,  fermenteraient  sous 
l'influence  des  germes  qu'elles  ne  manqueraient  pas  de  recevoir  dans  leur 
nouvelle  position.  Tel  fut  précisément  le  résultat  que  j'obtins. 


(8i8) 

1)  J'ai  tenu  à  présenter  à  l'Académie  un  certain  nombre  des  grappes  de 
mes  serres,  les  unes  libres,  les  autres  encore  encolonnées  depuis  le  i5  août, 
et  sur  lesquelles  il  sera  facile  à  ceux  de  nos  confrères  que  ces  expériences 
peuvent  intéresser  de  reproduire  les  faits  que  je  viens  d'aïuioncer. 

»  Il  me  reste  à  discuter  la  plus  grave  des  propositions  du  manuscrit  de 
Bernard,  celle  qui  en  est  l'âme  si  l'on  peut  ainsi  dire,  savoir,  l'existence 
d'un  ferment  alcoolique  soliible.  Une  critique  détaillée  m'entraînerait  trop 
loin.  Je  regrette  de  ne  pouvoir  faire  ressortir  jusqu'à  quel  point,  dans  cette 
partie  de  son  travail,  Bernard  se  montre  encore  l'esclave  de  son  système. 
Il  ne  cherclie  pas  ce  qui  est,  ce  qui  se  présente,  seul  moyen  de  rencontrer 
ce  qui  est  vrai;  il  cheiche  ce  qui  doit  être,  de  par  son  système.  Peu  satis- 
fait à  diverses  reprises  de  ses  preuves  expérimentales,  au  lieu  de  conclure 
à  l'abandon  de  l'idée  directrice  qui  le  guide,  il  s'obstine  dans  la  recherche 
de  l'apparition  de  l'alcool  sans  levure  et  sans  cellules,  et  à  un  moment, 
comme  désarçonné,  il  dit  : 

9  7 

«  Cela  doit  être  possible,  car  //  faut  prouver  ijue  la  formation  de  l'alcool  est  indépen- 
dante de  la  présence  de  toute  cellule.  C'est  lù  dei'i'ièie  que  Pasteur  se  retranche  pour  dire 
que  la  fermentation  est  la  vie  sans  air...  » 

»  La  preuve  qu'il  invoque  et  sur  laquelle  il  aime  à  revenir,  sans  qu'elle 
le  satisfasse  jamais  complètement,  consiste  à  écraser  des  grains  de  raisin 
mùis,  sains  ou  pourris,  à  les  exprimer  et  à  les  filtrer  jusqu'à  |)arfaile  lim- 
pidité, puis  à  comparer  les  quantités  d'alcool  des  liquides  après  leur  filtra- 
tion  et  des  mêmes  liquides  après  qu'ils  ont  été  abandonnés  pendant  qua- 
rante huit  heures  environ.  Bernard  trouve  que  dans  cet  intervalle  de  temps 
l'alcool  augmente.  IMalheureusement,  au  moment  oii  il  a  assez  attendu 
pour  constater  que  de  l'alcool  nouveau  s'est  formé,  la  levure  se  montre 
également  d'ordinaire,  et  il  redevient  plein  d'hésitations.  C'est  seulement 
dans  ses  conclusions  finales  qu'il  ne  laisse  plus  la  moindre  place  au  doute, 
mais  celles-ci  n'ont  plus  que  la  valeur  d'affirmations  sans  preuves. 

>'  Les  raisins  de  mes  serres,  exempts  de  germes  de  levure  à  leur  surface 
et  dont  le  jus  ne  peut  fermenter,  vont  nous  permettre  de  résoudre  aisément 
la  difficulté  expérimentale  qui  tourmentait  si  fort  l'esprit  de  Bernard.  Atten- 
dait-il seulement  quarante-huit  heures,  à  lo  degrés,  il  voyait,  comme  je 
viens  de  le  dire, la  levure  apparaître  et  ses  déductions  troublées. Quoi  de  plus 
facile, avec  nosgrappes  recouvi-rtes  de  coton,  d'obtenir  du  jusde  raisinsuu'irs 
que  nous  pourrons  abandonner  pendant  trois,  quatre,  cinq  jours  et  plus 
à  2o,  25  et  3o  degrés?  Dans  ces  conditions,  dont  la  réalisation  eût  paru  si 
enviable  à  Bernard,  réalisation  qui  l'a  fui  sans  cesse  précisément  parce  que 
ces  mêmes  germes  dont  il  ne  voulait  pas  passaient  toujours  en  petit  nombre 


(  8.9) 
à  travers  ses  filtres,  j'ai  constaté  qu'il  n'y  avait  pas  de  formation  d'alcool. 
La  question  du  ferment  soluble  est  donc  jugée;  ce  ferment  n'existe  pas  là 
où  Bernard  a  cru  le  découvrir. 

»  Dans  la  longue  série  d'observations  à  laquelle  je  viens  de  me  livrer 
dans  le  Jura,  j'ai  rencontré  cependant  un  fait  qui  a  pu  contribuera  induire 
notre  confrère  en  erreur  :  j'ai  reconnu  que  les  grains  de  raisin  écrasés 
absorbent  l'oxygène  de  l'air  et  que  par  suite  de  cette  oxydation  il  se  forme 
des  produits  éthérés  alcooliques  en  quantité  faible,  mais  non  douteuse. 
Cet  effet  est  nul  pour  le  moût  de  raisin  limpide  que  Bernard  employait 
dans  ses  expériences;  mais  on  comprend  que,  dans  certaines  circonstances 
mal  déterminées,  il  ait  pu  attribuer  à  un  tel  moût  ce  qui  s'était  produit 
sur  l'ensemble  des  grains  écrasés.  Le  fait  que  je  signale,  et  sur  lequel  je 
reviendrai  ultérieurement,  est  lié  à  la  présence  de  ces  produits  oxydables 
dont  M.  Boussinganlt,  le  premier,  M.  Berthelot  ensuite  et  moi-même,  avons 
reconnu   l'existence  dans  les  vins. 

»  En  résumé,  le  manuscrit  de  Bernard  est  une  tentative  stérile  de  substi- 
tuer à  des  faits  bien  établis  les  déiluclions  d'un  système  épliémère.  La 
gloire  de  notre  illustre  confrère  ne  saurait  en  être  diininnée.  Les  erreurs 
de  ceux  qui,  dans  bs  sciences,  ont  accodipli  une  vaillante  carrière,  n'ont 
que  l'intérêt  pbilosopbique  qui  s'attacbe  à  la  connaissance  de  notre  lui- 
maine  faiblesse.  Les  hommes  ne  sont  grands  que  par  les  services  qu'ils  ont 
rendus,  maxime  que  je  suis  heureux  d'emprunter  à  l'une  des  pages  du 
dernier  Ouvrage  que  Bernard  nous  a  laissé  en  mourant.  » 

M.  H.-MiLNE  Edwards  présente  à  l'Académie  la  première  Partie  du  trei- 
zième volume  de  son  Ouvrage  intitulé  :  «  Leçons  sur  la  Physiologie  et 
l'Anatomie  comparées  de  l'homme  et  des  animaux  ».  Dans  ce  fascicule,  il 
traite  des  actions  nerveuses  excilomolrices. 

M.  Is.  Pierre  fait  hommage  à  l'Académie  d'un  Volume  qu'il  vient  de 
publier,  sous  le  titre  :  «  Recherches  sur  le  thermomètre  et  sur  la  dilatation 
des  liquides  ». 

NOMINATIONS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  nominntion  d'une 
Conunission  qui  sera  chiirgée  de  présenter  une  liste  de  candidats  pour  la 
place  d'Académicien  libre,  laissée  vacante  par  le  décès  de  M.   Bdijvand. 


(    S20    ) 

Cette  Commission  doit  se  composer  de  deux  Membres  pris  dans  les  Sections 
de  Sciences  mathématiques,  de  deux  Membres  pris  dans  les  Sections  de 
Sciences  physiques,  de  deux  Membres  pris  parmi  les  Académiciens  libres, 
et  du  Président  de  l'Académie. 

Au   premier   tour  de  scrutin,  les  Membres  qui  obtiennent  la  majorité 
des  suffrages  sont  : 

Dans  les  Sections  de  Se.  mathém... 

Dans  les  Sections  de  Se.  phys  

Parmi  les  Académiciens  libres 


\ 


MM. 

Chasles  .... 

5o 

suffrages 

3IoniN  

/|3 

» 

MM, 

.  DlT.MAS 

47 

» 

BOUSSIXGACLT 

42 

» 

MM. 

DE  LeSSEPS..  . 

45 

» 

BCSSY 

4i 

» 

En  conséquence,  la  Commission  se  composera  de  M.  Fizeau,  Président 
en  exercice,  et  de  MM.  Chasles,  Morin,  Dumas,  Boussingault,  de  Lesseps, 
Bussy. 

MÉMOIRES  PRÉSEIXTÉS. 

ANALYSE.  —  Sur  la  réduction  en  fractions  continues  de  e^'^'^\  F  {x)  désignant  un 
polynôme  entier.  Mémoire  de  M.  E.  Laguerre.  (Extrait  par  l'auteur.) 

(Commissaires  :  MM.  Bertrand,  O.  Bonnet,  Puiseux.) 

«  1.  Ti'étude  du  développement  en  fractions  continues  d'une  fonction 
d'une  variable  conduit,  dans  un  très-grand  nombre  de  cas,  à  la  considéra- 
tion d'équations  différentielles  linéaires  et  du  second  ordre  qui  jouent  un 
rôle  important  dans  cette  étude.  Elles  ont  pour  solutions  les  polynômes  qui 
forment  les  dénominateurs  des  réduites. 

))  Dans  deux  Notes  précédemment  publiées  (  '  ),  j'ai  déterminé  la  forme  de 
ces  équations;  pour  résoudre  complètement  le  problème,  il  restait  à  déter- 
miner les  coefficients  des  polynômes  qui  entrent  dans  leur  expression  :  c'est 
à  quoi  je  suis  parvenu  par  une  méthode  très-générale  et  qui  s'applique  à 
tous  les  cas  nondjreux  et  importants  que  j'ai  examinés  dans  les  Notes  que 
je  viens  de  rappeler. 

(')  Sur  l'approximation  des  fonctions  d'une  variable  au  moyen  des  fractions  rationnelles 
(  Bulletin  de  ta  Soc.  math.,  t.  V,  p.  78). 

Sur  V approximation  d'une  classe  de  diverses  transcendantes  qui  comprennent  comme  cas 
particulier  les  intégrales  hyperelliptiques  [Comptes  rendus,  t.  LXXXIV,  p.  643). 


(  »^^  ) 

»  Dans  le  Mémoire  que  j'ai  l'honneur  de  soumettre  aujourd'hui  à  l'Aca- 
démie, je  traite  seulement  le  développement  de  la  fonction  e'  "',  où  F(x)  dé- 
signe un  polynôme  entier  d'un  degré  quelconque  m. 

»  2.  Soit  ^^  une  réduite  de  e'''^',y„(j:)  et  ({>n{x)  étant  deux  polynômes 

du  degré  n;  j'ai  montré  que/„(x)  est  une  solution  d'une  équation  différen- 
tielle linéaire  de  la  forme 

où  0„(x)  et  îi„{x)  désignent  des  polynômes  entiers  ayant  respectivement 
pour  degré  (m  —  i)  et  2(m  —  i). 

»  Le  problème  à  résoudre  consiste  à  déterminer  les  coefficients  des 
polynômes  ©«(x)  et  H„(x),  ou  plutôt  à  trouver  les  relations  qui  lient  entre 
eux  les  coefficients  des  divers  polynômes  @„{x),  0„_|(j:),  ...,  ll„[x], 
H„_i(.r),  ...,  de  façon  à  pouvoir  en  déterminer  la  valeur  par  voie  récur- 
rente. 

»  A  cet  effet,  en  posant,  pour  abréger, 

R  ^  r^  +  ^"('^l   _  lUfl'V  -|_  1  .+-  Ilifl-^  ^  e'-(.^)  ^  jMfl , 

\_x  20„(j:)  2     J  .r-"  9.  dx  2e„(x)         J0„(.r) 

\_       X         ~^   ■?.&n~\[^-]  2      J  X-  2  dx  2  @a~i  [■'<']  X(da^i[x] 

puis 

R-I-S=G,     R  — S  =  R     et     A==0„(x)e„_,(.r), 

je  remarque  que,  en  désignant  par^  une  constante  convenablement  choisie, 
l'expression  rationnelle 

4PA  +  2G  +  ---.- 

est  un  carré  parfait;  de  plus,  Çï  étant  la  valeur  de  sa  racine  carrée,  on  a 
identiquement 

identité  qui  exige  tout  d'abord  que  l'intégrale    /  — r^  ne  renferme  pas  de 

J   V^ 
partie  transcendante. 

»  De  là  découlent  les  relations  cherchées  entre  les  coefficients  des  poly- 
nômes 0,„  ©„_,,  ...,  H„,  H„_,,  .... 

C.R.,  iS-yS,  2»5fmf.t;rf.(T.  LXXXVII,  WaSS.)  I  O9 


(    822    ) 

»  3.  Comme  application  de  la  théorie  générale,  faisons  F (.r)  =  x--f  lax. 
Dans  ce  cas,f„[x)  satisfait  à  une  équation  de  la  forme 

/"—  (—  H ' ^x—  aa)  r'—  (a/i  -h  -"  4 ^)  r  =  o, 


et  le  problème  à  résoudre  consiste  à  déterminer,  en  fonction  de  a  et  de  n, 
les  coefficients  a„,  P„  etQ„, 
»  En  posant,  pour  abréger, 

(2)  Q„  +  -  — «„  — «=^B     et     Q„_, -4- ^^^  -  a„_,  —  rt  =  G, 
l'identité  (i)  donne  les  relations  suivantes  : 

/ov  P„  /i  I    \         Ba„_, +  Ca„ 

(3)  —  —  n—n\ 1 5 

(4        B   H , ;  H ■  —  (««  +  Cl)-  +  n-[—  ^ =  o, 

(5)  G- H -. r  H («„_,  +  fl)=+«M-^  H =0. 

«n-ll»n  —  «n-l  !  a„  —   a„_,  ^  '  \a„'-,  9-n«;,-J 

»  IV.  La  solution  du  problème  est  maintenant  ramenée  à  une  question 
d'Algèbre  élémentaire.  Si,  en  effet,  entre  les  équations  (4)  et  (5),  ou  éli- 
mine successivement  B  et  G,  on  obtiendra  deux  équations  du  quatrième 
degré  auxquelles  satisfont  respectivement  ces  quantités  et  qui  sont  de  la 
forme 

(6)  $(B,  «„,  a„_,,H)  =  o 
et 

(7)  '  $, (G,  «,„«„_,,  n)=  o. 

Si  maintenant  on  observe  que  B  se  déduit  de  G  par  le  changement  de  n 
en  [n  ^-  1),  de  l'équation  (7)  on  déduira  une  nouvelle  équation 

(8)  $,  (B,  a„+,,  «„,  n  +  i)—o. 

»  En  écrivant  que  les  équations  (6)  et  (8)  ont  une  solution  commune, 
on  obtiendra  une  relation  entre  les  trois  quantités  consécutives  a„^_,,  a„ 
et  a„_,  qui  permettra  de  calculer  par  voie  récurrente  les  coefficients  a„.  La 
valeur  de  la  racine  commune  donnera  B,  puis  G  par  le  changement  de  « 
en  (n  —  i);  ces  calculs  effectués,  les  formules  (2)  et  (3)  détermineront  P„ 
et  Q„.  » 


(  823  ) 

GÉOMÉTRIE.  —  Sur  les  figures  isocèles.  Mémoire  de  M.  A.  Badourea«. 

(Extrait  par  l'auteur.) 

(Commissaires  :  MM.  Chasles,  Bertrand,  Daubrée,  Friedel). 

«  Je  désigne  sous  le  nom  de  polyèdres  isocèles  des  polyèdres  formés  par 
des  polygones  réguliers,  convexes  ou  étoiles,  et  tels  qu'on  puisse  les  faire  coïn- 
cider avec  eux-mêmes  ou  avec  leurs  symétriques,  en  plaçant  un  sommet  sur 
n'importe  quel  autre;  je  comprends  également  dans  cette  définition  les 
assemblages  ou  réseaux  plans  qui  ne  sont  autres  que  des  polyèdres  d'une 
infinité  de  faces.  Je  désigne  par  m,,  l'angle  au  sommet  d'un  polygone  régu- 
lier de  m  côtés  et  d'espèce  x,  et  en  particulier  par  co  un  angle  de  i8o  de- 
grés. Je  désigne  un  angle  polyèdre  par  les  formules  de  ses  faces,  en  affec- 
tant d'exposants  celles  des  faces  qui  sont  répétées  plusieurs  fois.  La  formule 
ainsi  obtenue  sert  de  définition  à  l'angle  polyèdre  et  au  polyèdre  isocèle 
correspondant. 

»  I.  Poljèdres  isocèles  convexes.  —  Les  quinze  polyèdres  isocèles  con- 
vexes ont  été  étudiés  en  1862  par  M.  Catalan,  sous  le  nom  de  polyèdres 
semi-réguliers  du  premier  genre,  mais  ils  avaient  été,  dès  1808,  énumérés 
par  Lidonne  sous  le  nom  de  solides  cCJrchimède.  J'ai  cru  devoir  substi- 
tuer le  mot  iVisocèles  à  celui  de  semi-réguliers,  parce  que  ce  dernier  mot 
a  été  employé  en  i8Z|8  par  Babinet  et  Cauchy  pour  désigner  des  polyèdres 
d'une  tout  autre  nature.  J'ai  pu  simplifier  la  théorie  des  polyèdres  isocèles 
convexes,  au  moyen  de  considérations  empruntées  soit  à  la  Géométrie  élé- 
mentaire, soit  à  la  Cristallographie,  soit  aux  notions  introduites  dans  la 
science  par  Bravais  et  développées  par  M.  Jordan.  A  ce  point  de  vue,  les 
polyèdres  convexes  réguliers  et  isocèles  peuvent  être  classés  de  la  manière 
suivante  : 

..    1°  Trois  polyèdres  ont  une  symétrie  prismatique; 

»   2°  Deux  polyèdres  ont  une  symétrie  tétraédrique; 

I)   3''  Sept  polyèdres  présentent  la  symétrie  complète  du  cube; 

»  4°  Un  polyèdre  présente  la  symétrie  des  dérivés  plagièdres  du  cube  : 
c'est  le  polyèdre  3^  4  ; 

»   5°  Sept   polyèdres  présentent  la  symétrie  complète  du  dodécaèdre 
régulier; 

„  6°  Un  polyèdre  présente  la  symétrie  des  dérivés  plagièdres  du  dodé- 
caèdre régidier  :  c'est  le  polyèdre  3^5. 

»  On  sait  que  la  pyrite  de  fer  se  présente  souvent  sous  la  forme  {é%  qui 

109.. 


(  8^4  ) 
diffère  très-peu  d'un  dodécaèdre  régulier,  et  sous  la  forme  a'  ^è*,  qui  diffère 
très-peu  d'un  icosaèdre  régulier.  Ce  même  corps  se  présente  aussi  sous  la 

forme  Prt'  ^\b'  b^  b^j ,  qui  ne  diffère  guère  du  triaconta-ocUièdre  isocèle  3*4 
que  par  le  mode  d'hémiédrie.  Ce  rapprochement  n'est  peut-être  pas  sans 
intérêt,  au  point  de  vue  de  la  tendance  de  la  nature  à  approcher  des  formes 
régulières  qu'elle  ne  peut  pas  atteindre. 

»  II.  assemblages  isocèles  convexes.  —  J'appelle  ainsi  la  figure  obtenue 
en  découpant  un  plan  en  polygones  réguliers  convexes,  sans  vide  ni  dupli- 
cature,  et  de  façon  qu'on  puisse  superposer  la  figure  à  elle-même  en  plaçant 
un  sommet  sur  n'importe  quel  autre. 

»  Un  collaborateur  anonyme  des  Annales  de  Gergonne  a  signalé,  en  i8ig, 
l'existence  de  trois  assemblages  réguliers  et  de  trois  assemblages  semi- 
réguliers  ou  isocèles. 

»  Les  assemblages  convexes  réguliers  et  isocèles  peuvent  être  classés 
de  la  manière  suivante  : 

»    1°  Trois  assemblages  possèdent  une  symétrie  linéaire; 

»   2°   Un  assemblage  possède  une  symétrie  quadrangulaire; 

»   3°  Deux  assemblages  possèdent  une  symétrie  carrée; 

»  4°  Un  assemblage  possède  une  symétrie  carrée  hémiédrique; 

»  5°  Six  assemblages  possèdent  une  symétrie  hexagonale. 

»  III.  Poljèdres  isocèles  éloilés,  —  M.  Bertrand  a  fait  connaître,  pour 
construire  les  polyèdres  réguliers  étoiles,  un  procédé  plus  simple  que  celui 
de  Poinsot;  pour  découvrir  les  polyèdres  isocèles  étoiles,  j'ai  eu  recours 
au  théorème  de  M.  Bertrand,  en  le  généralisant  de  la  manière  suivante  ; 

»  1°  Les  sommets  d'un  polyèdre  isocèle  étoile  A  appartiennent  à  un 
polyèdre  convexe  X; 

»   2°  Les  angles  polyèdres  de  X  sont  égaux  ou  symétriques; 
•  »  3°  Le  polyèdre  X  possède  les  mêmes  axes  de  symétrie  qu'un  polyèdre 
isocèle  convexe  Y; 

»  4"  Si  la  face  M  du  polyèdre  X  est  perpendiculaire  à  un  axe  de  symétrie 
d'ordre  m,  le  polygone  M  est  régulier. 

»  \j  espèce  d'tui  polyèdre  régulier  étoile  est  le  nombre  de  fois  que  sa 
projection  conique  sur  une  sphère  concentrique  recouvre  la  surface  de 
cette  sphère.  MM.  Rouché  et  de  Comberousse  ont  signalé,  à  cet  égard, 
l'inexactitude  de  la  formule  employée  par  Poinsot.  J'ai  dû  généraliser  leur 
formule,  pour  la  rendre  applicable  aux  polyèdres  isocèles.  Pour  obtenir 
rcspéce  G  de  l'angle  polyèdre,  il  faut  projeter  sur  la  sphère  les  angles  qui 
le  constituent,  faire  hi  somme  de  ces  projections  et  la  diviser  par  quatre 


(  825  ) 

angles  droits.  Les  projections,  sur  la  sphère,  des  faces  de  l'angle  polyèdre 
doivent  toutes  être  décrites  dans  le  même  sens  :  elles  varient  d'ailleurs 
entre  zéro  et  quatre  angles  droits.  La  projection  a  sur  la  sphère  d'une  face 
du  polyèdre  doit  être  considérée  comme  construite  soit  sur  la  plus  petite, 
soit  sur  la  plus  grande  des  deux  calottes  sphériques  déterminées  par  son 
plan,  suivant  que  le  centre  est  à  l'intérieur  ou  à  l'extérieur  du  polyèdre 
par  rapport  à  la  face  considérée.  L'espèce  E  du  polyèdre  est  le  quotient 
de  ^rt  par  la  surface  de  la  sphère.  Si  le  polyèdre  a  S  sommets  d'espèce  a, 
F  faces  de  n  côtés  et  d'espèce  y,  F'  faces  de  n'  côtés  et  d'espèce  y',  enfin 
A  arêtes,  on  a 

aA  —  ln¥, 

A  +  2E  =  c7S  +  2yF. 

»  Les  polyèdres  étoiles  réguliers  et  isocèles  peuvent  être  classés  de  la 
manière  suivante  : 

M    1°  Qf/fl/re  polyèdres  possèdent  une  symétrie  prismatique; 

»   2°  0/)ze  polyèdres  possèdent  une  symétrie  cubique; 

1)   3"  Trente  polyèdres  possèdent  une  symétrie  pentagonale; 

»  4°  Un  dernier  polyèdre  possède  une  symétrie  pentagonale  hémié- 
drique. 

»  Dans  le  Mémoire  détaillé  que  j'ai  l'honneur  de  soumettre  à  l'examen 
de  l'Académie,  tous  ces  polyèdres  sont  étudiés  et  classés  au  point  de  vue 
de  leur  espèce,  de  leur/on?ie  et  de  leur  mode  de  construction. 

»  IV.  Assemblages  isocèles  étoiles.  —  Les  assemblages  isocèles  étoiles 
se  déduisent  des  assemblages  convexes,  de  la  même  manière  que  les 
polyèdres  étoiles  des  polyèdres  convexes.  Les  figures  auxquelles  ils 
donnent  lieu  pourraient  bien  avoir  été  connues  des  géomètres  arabes,  si 
l'on  en  juge  par  leur  analogie  avec  les  dessins  dont  l'art  oriental  aime  à 
orner  ses  créations.  Au  point  de  vue  de  la  symétrie,  ces  assemblages  se 
partagent  en  deux  groupes  : 

»    1°  Six  d'entre  eux  se  rattachent  à  l'assemblage  régulier  carré; 

»   a"  Les  treize  autres  se  rattachent  à  l'assemblage  régulier  hexagonal. 

))  En  terminant,  je  ferai  remarquer  que  le  problème,  que  je  me  suis  ef- 
forcé de  résoudre,  est  intimement  lié  à  la  théorie  du  Réseau  pentacjonal,  car 
il  ne  diffère  pas,  au  fond,  de  la  question  suivante  : 

»  Recouvrir  la  surface  d'une  sphère  ou  d'un  plan,  par  un  le'seau  de  poly- 
gones réguliers,  disposés  de  la  même  manière  autour  de  chacun  des  sommets.  » 


(  826  ) 

THERMODYNAMIQUE.  —  Réponse  à  diverses  Communications; 
par  M.  Maurice  Lévy. 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Phillips,  Resal,  A.  Cornu.) 

«  Dans  sa  Note  du  i8  novembre,  M.  Boltzmann  dit  : 
'1  M.  Lévy  propose  la  formule 

S  G,/=  ï,  (  X;  d.Vi  +  Y,  dji  H-  Z;  dXi). 

»  Si  Xi,  r,,  Zi  sont  slinplement  les  coorrlonnées  d'une  molécule  à  un  certain  état  du 
corps,  cette  formule  manque  de  sens;  car,  dans  chaque  état  du  corps,  chaque  molécule  est 
en  mouvement  continu,  et  ses  coordonnées  ont,  par  conséquent,  une  infinité  de  valeurs. 

>>  Si,  au  contraire,  j',,  Jj,  ;,  ont  les  valeurs  tnoycnnes  des  coordonnées,  la  formule 
n'est  pas  exacte  ;  car,  en  général,  les  forces  mutuelles  des  molécules  ne  dépendent  pas  seu- 
lement des  coordonnées  moyennes.   » 

»  La  première  partie  du  dilemme  n'a  pas  besoin  d'être  discutée,  puisque 
M.  Boltzmann  reconnaît  lui-même  qu'elle  manque  de  sens. 

1)  La  seconde  partie  est  la  reproduction  de  l'objection  primitive  de 
M.  Boltzmann  que  j'ai  discutée  précédemment.  Qu'on  me  permette  cepen- 
dant, en  raison  de  l'importance  du  sujet,  de  la  reprendre  sous  la  forme 
même  où  elle  est  posée  ici.  Elle  consiste,  en  somme,  à  dire  que  le  travail 
des  forces  intérieures  ne  dépend  pas  seulement  de  l'état  moyen  du  corps, 
mais  aussi  de  la  température. 

»  Pour  l'apprécier,  on  ne  doit  pas  perdre  de  vue  que  notre  point  de 
départ  a  été  l'assimilation  d'un  corps  à  un  système  de  points  s'altirant 
par  des  forces,  fonctions  des  distances.  Dans  ces  conditions,  considérons 
le  corps,  non  pas  dans  un  de  ces  états  vagues  et  mal  définis  que  M.  Boltz- 
mann invoque  dans  la  première  partie  de  son  dilemme,  mais  à  un  instant 
donné.  Alors  tous  ses  points  ont  des  positions  bien  déterminées,  et,  si  Y 
est  la  fonction  des  forces  intérieures,  cette  fonction,  qui  contient  les  coor- 
données des  divers  points  à  l'instant  considéré,  est  elle-même  parfaitement 
déterminée. 

»  Soit  V  ce  qu'elle  devient  si  l'on  y  remplace  les  coordonnées  vraies  par 
les  coordonnées  moyennes,  et  soit 

V  =  V  +  s; 

le  travail  des  forces  intérieures  pendant  un  intervalle  de  temps  fini  quel- 


(  8^7  ) 

conque  est 

2g/=  AV 


ou 


2g/=  AV  +  Aï. 


»  Les  deux  premiers  termes,  s'il  y  a  un  mouvement  sensible,  ont  des 
valeurs  finies  qui  peuvent  devenir  très-grandes  quand  l'intervalle  de  temps 
considéré  croît. 

»  Pour  la  grandeur  de  As,  il  y  a  deux  cas  à  distinguer,  suivant  que  les 
excursions  des  molécules  autour  de  leurs  positions  moyennes  sont  ou  non 
de  même  ordre  de  grandeur  que  leurs  distances  mutuelles.  Dans  le  premier 
cas,  il  est  clair  que  Ae  est  de  même  ordre  de  grandeur  que  AV  ;  dans  le 
second,  au  contraire,  As  ne  dépasse  jamais  un  maximum  très-petit,  quelque 
grand  que  soit  AV  ;  alors  cette  quantité  doit  être  négligée. 

»  Ce  cas  se  présente  bien  évidemment  dans  les  solides,  très-vraisembla- 
blement dans  les  liquides  ;  quant  aux  gaz  parfaits,  ils  ne  sont  pas  en  ques- 
tion. Pour  les  gaz  imparfaits,  l'expérience  seule  peut  décider  la  question. 

»  Ces  remarques  sont,  sous  une  autre  forme,  celles  que  j'ai  présentées 
dans  ma  Note  du  4  novembre,  où  il  est  répondu  d'avance  aux  diverses  ob- 
servations présentées  à  la  séance  suivante,  notamment  à  celles  de  M.  Mas- 
sieu. 

»  Ces  remarques  s'appliquent  aussi  à  la  distinction  entre  la  chaleur 
spécifique  sous  volume  constant  et  la  capacité  calorifique  vraie  dont  parle 
M.  Clausius  dans  sa  Note  du  1 1  novembre.  Cette  distinction  n'existe  pas 
pour  les  gaz  parfaits  ;  pour  les  autres  corps,  étant  admis  le  point  de  départ 
rappelé  plus  liant,  elle  n'est  à  faire  que  tout  autant  que  leurs  molécules 
se  déplacent  de  quantités  comparables  à  leurs  distances. 

M  Je  me  permettrai,  en  passant,  de  faire  observer  que  M.  Clausius  se 
trompe  dans  l'opinion  qu'il  prête  à  M.  Resal,  comme  il  pourra  s'en  as- 
surer en  consultant  la  Mécanique  générale,  t.  II,  p.  348,  §  8.  » 


PHYSIQUE.  —    Réclamation  de  priorité  au  sujet  de  la  Communication  de 
M.  Werderinann,  sur  ime  lampe  électrique.  Note  de  M.  Ém.  Reynier. 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Edm.  Becquerel, 
Jamin,  Du  Moncel.) 

«   Dans  sa  dernière  séance,  l'Académie  a  reçu  ime  Note  de  M.  Werder- 
mann,  relative  à  un  système  de  lampe  électrique.  J'ai  l'honneur  de  faire 


(  828  ) 

remarquer  à  l'Académie  que,  dans  une  Note  à  elle  soumise  le  i3  mai  der- 
nier et  insérée  aux  Comptes  rendus  ['),  j'ai  exposé  le  principe  d'un  système 
identique  à  celui  que  M.  Werdermaun  vient  de  présenter. 

»   Il  suffit  de  relire  ma  courte  Note  du  i3  mai  pour  s'assurer  que  mon 
invention  a  précédé,  sinon  inspiré,  le  dispositif  de  M.  Werdermann.  « 


ÉLECTRICITÉ.  —   Sur  un  phénomène  nouveau  d'éleclricilt  statique. 
Note  de  M.  E.  Dcter,  présentée  par  M.  Jamin. 

(Commissaires  :  MM.  Fizeau,  Edm.  Becquerel,  Jamin.) 

«  J'ai  l'honneur  de  soumettre  à  l'Académie  la  description  d'une  expé- 
rience qui  prouve  que,  dans  certains  cas,  l'électrisation  peut  changer  le 
volume  des  corps. 

M  Pour  faire  celte  expérience,  on  se  procure  une  enveloppe  thermomé- 
trique de  grandes  dimensions;  on  en  fait  un  condensateur  dont  elle  est  la 
lame  isolante,  en  faisant  pénétrer  à  son  intérieur  un  fil  de  platine,  en  la 
remplissant  d'eau  et  en  collant  sur  sa  surface  extérieure  une  feuille  d'étain. 
On  a  ainsi  une  bouteille  de  Leyde  que  l'on  charge  par  les  procédés  ordi- 
naires. Aussitôt  qu'elle  reçoit  la  charge,  on  voit  l'eau  descendre,  rester 
statiounaire  tant  que  la  charge  persiste  et  reprendre  instantanément  son 
premier  niveau  par  la  décharge.  Comme,  dans  un  condensateur,  l'électri- 
cité ne  réside  que  dans  la  lame  isolante,  il  est  naturel  de  conclure  de  cette 
expérience  que  le  verre  s'est  dilaté.  On  a  une  première  confirmation  de 
cette  idée  en  remarquant  que,  quelle  que  soit  la  nature  des  armatures, 
feuilles  d'étain,  eau,  solutions  salines  ou  mercure,  on  observe  la  même 
contraction  apparente  du  liquide  intérieur.  Pour  lever  les  doutes,  j'ai  mo- 
difié l'appareil  en  plaçant  la  bouteille  de  Leyde  dans  une  enveloppe  de 
verre  fermée,  terminée  aussi  par  une  tige  thermométrique  et  remplie  égale- 
ment d'un  liquide  conducteur.  Dans  cette  disposition,  le  liquide  du  réser- 
voir intérieur  forme  l'armature  interne  du  condensateur,  le  liquide  de 
l'enveloppe  en  forme  l'armature  externe  et  la  surface  du  verre  intérieur 
en  est  la  lame  isolante.  C'est  elle  qui  doit,  si  nos  prévisions  sont  exactes, 
s'agrandir  par  l'électrisation;  on  constate,  en  effet,  que  l'eau  descend  dans 
le  tube  thermométrique  du  vase  intérieur  et  monte  d'une  quantité  sensi- 
blement égale  dans  le  tube  mesureur  de  l'enveloppe.  Aussitôt  que  l'on 

(')  T.  LXXXVI,  j).  1193. 


(  «29  ) 
décharge  Tappareil,  tout  rentre  dans  l'élat  primitif  :  le  liquide  qui  était 
descendu  dans  le  tube  du  vase  intérieur  remonte  et  celui  qui  était  monté 
dans  le  tidje  de  l'enveloppe  redescend.  Il  faut  donc  conclure  que,  pen- 
dant la  charge  d'une  bouteille  de  Leyde,  la  capacité  intérieure  et  le  volume 
extérieur  croissent. 

»  Pour  ne  laisser  aucun  doule  au  sujet  de  cette  conclusion,  je  vais 
passer  en  revue  les  objections  qu'on  peut  y  faire  : 

»  i"  On  ne  peut  attribuer  cet  effet  à  une  augmentation  de  tempéra- 
ture, puisque  la  décharge  le  fait  dispaiaitre  immédiatement,  au  lieu  de 
l'accroître. 

»  2"  On  pourrait  parler  de  la  pression  électrique,  mais  elle  serait  la 
même  sur  les  deux  faces  du  diélectrique,  et  alors  elle  produirait  une  dimi- 
nution de  volume  au  lieu  de  l'augmeiilation  observée. 

»  'i°  On  peut  dire  aussi  que  le  liquide  ne  mouille  pas  parfaitement  le 
verre  avant  l'électrisatiou,  et  qu'après,  par  suite  de  l'atlraclion,  il  se  pro- 
duit un  contact  plus  intitiie  donnant  lieu  à  une  contraction  apparente  du 
liquide;  mais  alors  le  même  phénomène  devrait  se  produire  pour  le  liquide 
extérieur,  ce  qui  n'a  pas  lieu. 

»  4°  On  pourrait  encore  parler  de  propriétés  différentes  des  armatures 
positives  et  négatives;  mais,  si  l'on  intervertit  les  communications  de  l'appa- 
reil avec  la  machine  électrique,  le  sens  du  phénomène  ne  change  pas. 

»  En  résumé,  il  est  établi  que,  dans  tuie  bouteille  de  Leyde,  la  lame 
isolante  subit  par  l'électrisatiou  une  dilatation  qui  ne  peut  s'expliquer  ni 
par  un  accroissement  de  température  ni  par  une  pression  éloctricpie. 

»  On  se  trouve  donc  en  présence  d'un  iiIk  nomène  nouveau  :  quant 
à  l'interprétation  qu'on  en  peut  donner,  bien  qu'il  s'en  présente  plusieurs 
à  l'esprit,  il  serait  prématuré  de  les  tliscuter  (').  d 

M.  Jamix,  en  présentant  celte  Note  à  l'Académie,  s'empresse  de  recon- 
naître que  M.  Govi  avait  exécuté,  il  y  a  environ  dix  ans,  et  publié  dans  les 
Actes  de  l'Académie  de  Turin,  la  première  partie  des  expériences  de  M.Duter. 
M.  Govi  avait  i  econnii  cpie  le  volume  intérieur  semble  augmenter  pendant  la 
charge  d'une  bouteille  de  Leyde,  et  il  avait  attribué  ceteifet  à  une  contraction 
du  liquide  qui  la  remplit  ;  mais  il  n'avait  institué  aucime  expérience  pour 
montrer  que  le  volume  extérieur  augmente  :  c'est  ce  qua  fait  M.  Diiler,  et 

('  )  Ces  expérienct'S  ont  été  faites  au  laboratoire  de  M.  Janiin, 

C.  P..,  1878,  2'  Semesne.  (J.  LXXXVII,  N°  22.)  J  1  O 


(  83o  ) 
c'est  ce  qui  l'a  conduit  à  une  conclusion  contraire  à  celle  de  M.  Govi,  à 
savoir  que  l'effet  observé  est  dû  à  une  simple  dilatation  de  l'enveloppe 
diélectrique. 


GÉOLOGIE.  —  /feyjOHse  à  une  Noie  de  M.  Slan.  Meunier,  utr  la  cristallisation 
ailificielle  de  l'orlliose  ;  par  MAI.  F.  Fouqcé  et  Michel  Lévy. 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Daubrée,  H. Sainte-Claire 

Deville,  Des  Cloizeaux.) 

H  Dans  deux  Notes  insérées  aux  Comptes  rendus,  en  1876,  M.  St.  Meunier 
annonçait  qu'il  avait  soumis  certaines  roches  acides  vitreuses  à  des  essais 
de  dévitrificalion.  M.  Meunier  s'appuyaut  aujourd'hui  sur  ces  Notes  pour 
affirmer  qu'il  a  obtenu,  relativement  à  l'ortliosp,  des  résultats  analogues  à 
ceux  que  nous  ont  fournis  d'autres  feidspaths  ('),  nous  nous  croyons  en 
droit  de  contredire  cette  opinion. 

»  Le  seul  fait  positif  qu'd  avance,  comme  ressortant  directement  de  ses 
expériences,  est  la  reproduction  de  l'orlhose  par  fusion  et  recuit  de  certaines 
roches  acides.  Prenons  l'exemple  qu'il  a  spécifié  avec  netteté,  celui  d'un 
rétinite  vert  pistache  de  Busibad  (Saxe)  : 

<i  Cette  roche  dévitrifiée  présente,  dit-il,  des  noyaux  cristallins,  les  uns  arrondis,  les  autres 
anguleux.  La  cassure  manifeste,  soit  des  rectangles,  suit  des  hexagones,  c'est-à-dire  des 
formes  analogues  à  celles  des  feldspatlu.  L'analyse  ciiimique  des  noyaux,  isolés  autant,  que 
])ossible,  a  donné  des  résultats  voisins  de  ceux  de  l'orthose.  Le  produit  est  donc  intermé- 
diaire entre  les  rétiniles  et  les  porphyres  ■• . 

»  Au  point  de  vue  minéralogique,  nous  ferons  observer  que  les  casstu-es 
hexagonales  et  rectaiigidaires,  signalées  par  M.  Meunier  dans  des  noyaux 
arrondis  ou  anguleux,  ne  constituent  une  détermination  séiieuse  d'aucun 
minéral,  surtout  en  l'absence  de  l'emploi  des  propriétés  optiques. 

M  Au  point  de  vue  chimique,  nous  ne  craignons  pas  d'affirmer  que,  par 
un  simple  triage  mécanique,  M.  Meunier  n'a  pu  effectuer  une  séparation 
assez  nette  des  produits  cristallins  qu'il  avait  obtenus  pour  en  (ixer  la  véri- 
table composition.  D'ailleurs,  les  roches  sur  lesquelles  il  opérait  étaient 
complexes,  et  les  parois  des  creusets  de  biscuit,  dont  il  se  servait,  ont  dû 
eu  modifier  encore  singulièrement  la  composition,  de  telle  sorte  qu'on  ne 
])eiil  méma  prévoir  à  quel  produit  il  est  arrivé. 

[')  Comptes  icndns,  séance  du  1  i  novembre  1878,  |).  787  de  ce  volume. 


(  83i  ) 

»  Enfin,  an  point  de  vue  pétrographiqiie,  nous  sommes  étonnés  de  !>a 
conclusion  sur  la  place  qu'il  assigne  à  sou  produit,  entre  les  rélinites  et  les 
porphyres.  Ce  fait  et  plusieurs  autres,  tels  que  la  production  de  la  struc- 
ture fluidide  par  recuit,  l'obstacle  que  les  gaz  inclus  dans  les  roches  vi- 
treuses, après  un  recuit  de  huit  jours,  opposent  à  la  dévilrificafion,  sont  en 
contradiction  avec  les  données  acquises  par  la  pétrographie  moderne. 

»  Ajoutons  enfin,  relativement  à  l'orthose,  que,  loin  d'avoir  obtenu  des 
résultats  analogues  à  ceux  qu'annonce  M.  Meunier,  nous  constatons,  au 
contraire,  une  différence  marquée  entre  ce  feldspath  et  tous  les  autres,  sous 
le  rapport  de  sa  structure  après  reproduction  [)ar  fusion  ignée.  L'orthose 
ne  prend  pas  ainsi  la  structure  cristalline  ordinaire,  et  cette  difficullé  fait 
pressentir  la  nécessité  de  l'intervention  des  éléments  volatils  dans  la  genèse 
des  roches  acides. 

»  C'est  donc  à  tort  que  M.  Meunier  généralise  une  observation  que 
M.  Michel  Lévy  avait  introduite  incidemment  à  la  fin  d'une  Note  tout 
entière  consacrée  à  l'étude  des  structures  des  roches  acides.  D'ailleurs,  les 
expériences  de  M.  Meunier  ne  sont  que  la  répétition  de  celles  que  James 
Hall  fit  en  1798.  J.  Hall  a  fondu  également  des  roches  naturelles,  les  a 
soumises  à  un  recuit  prolongé  et  a  constaté  que  les  culots  ainsi  obtenus 
présentaient  parfois  une  structure  cristalline. 

»  Seulement  il  n'a  pas  cru  posséder  les  données  suffisantes  pour  déter- 
miner la  nature  des  minéraux  produits  ». 


CtJiMlE  INORGANIQUE.  —  Note  au  sujel  (le  i élément  appelé  mosandnnn ; 
par  M.  J.  Lawiience  Smith. 

(Commissaires  :  MM.  Daubrée,  Des  Cloizeaux,  Friedel.) 

«  Dans  une  Note  récemment  présentée  à  l'Académie  ('),  M.  Marignac 
paraît  croire  que  le  petit  spécimen  d'oxyde,  résultat  d'une  de  mes  préci- 
pitations fractionnaires,  que  je  lui  ai  envoyé,  contient  une  quantité  telle- 
ment grande  de  terbine,  qu'on  devrait  le  classer  avec  la  terbiue. 

»  Bien  que  je  susse  parfaitement  que  j'expérimentais  sur  des  terres  mixtes, 
dont  l'une  était  différente  de  toutes  celles  que  l'on  peut  regarder  comme 
bien  définies,  je  préférai  la  référer  à  la  terbine  hypothétique,  jusqu'à  ce 
qu'on  eût  appris  quelque  chose  de  précis  sur  la  nature  et  les  réactions  de  la 
terbine. 


Comptes  rendus,  août  1878,  p.  281  de  ce  volume. 

1 10. 


(  832  ) 

»  Mais  en  recevant  la  lettre  de  M.  Marignac,  du  4  niai  1878,  dans  laquelle 
il  m'informait  que  M.  Soret  avait  examiné  la  terreaux  rayons  nllra-violets 
du  spectroscope,  il  écrit  : 

n  Aujniird'lini,  cet  examen  a  pu  être  f^it,  et  il  confirme  entièrement  mes  prévisions;  votre 
terre  présente  la  même  raie  d'absorption,  voisine  de  H,  que  ma  lerhine.  Elle  offre  aussi 
toutes  les  raies  que  nous  avons  été  conduits  à  attribuer  à  la  quatrième  terre  i  encore  non 
nommée)  de  l'yttria,  mais  notablement  plus  faible  que  ma  lerbine.  » 

»  Les  choses  étant  ainsi,  et  en  in'appiiyant  sur  les  observations  de 
MM.  Marignac  et  Soret,  je  n'hésitai  pas  davantage  à  donner  le  nom  d'oayrfe 
de  mosandniin  à  cette  quatrième  terre,  existant  dans  celles  que  j'avais  expé- 
rimentées pendant  plus  d'un  an  et  demi  comme  présentant  de  nouveaux 
caractères  et  dont  je  tn'occtipe  encore. 

«  Le3i  décembre  1877,  M.  Delafontaine  m'annonçait  qu'il  croyait  aussi 
avoir  ttou\é  une  nouvelle  terre  dans  ce  qu'on  appelle  le  groupa  yllria  de 
ces  oxydes.  C'est  de  cette  terre  que  parle  fd.  Marignac;  mais  d  ne  l'a  pas 
encore  examinée,  car,  dans  le  paragraphe  final  de  sa  Note  à  l'Académie 
des  Sciences,  en  discutant  l'exactitude  de  mes  conclusions  au  sujet  de  la 
terre  X,  il  dit  : 

n  11  reste  à  établir,  par  des  recherches  ultérieures,  si  cette  terre  X  existe  bien  re'ellement, 
si  elle  est  identique,  comme  nous  le  supposons,  avec  celle  dont  M.  Delafontaine  a  signalé 
l'existence  dans  la  samarskite  (').  • 

»  Maintenant,  si  la  déduction  de  l'examen  spectroscopiqiie  de  M.  Soret 
ne  doit  pas  être  considérée  comme  bien  établie,  il  notis  faut  attendre  jus- 
qu'à ce  que  bs  différentes  terres  en  question  soient  obtenues  chitniquement 
pures  ou  à  peu  près. 

»  Afin  d'établir  clairement  devant  l'Académie  la  nature  de  mes  préten- 
tions au  sujet  de  certaines  des  terres  contenues  dans  le  minéral  samars- 
kite, il  est  important  que  j'indique  les  dates  auxquelles  j'ai  publié  les  ré- 
sultats de  mes  recherches. 

»  1^''  mai  1877  (-}.  —  Je  publiais  les  résidlats  de  mes  travaux  sur  les  nio- 
bates  américains,  e.i  observant  deux  nouveaux  minéraux  dans  ce  groupe; 
j'attirais  également  l'attention  sur  ce  fait,  que  les  terres  classées  dans  le 
groupe  cérium  de  la  samarskite  ne  contiennent  que  peu  ou  point  de  cé- 
rium. 

(')  M.  Delafontaine  parlait  de  la  philip|iine,  qu'il  a  d''crite  depuis,  et  dont  le  sulfate 
sodicophilippiquc  est  même  plus  soluble  que  le  sel  Ci)rres])ondant  de  l'erbia  [Comptes  rendus, 
t.  LXXXVII,  octobre  1878,  p.  56o). 

(')  American  Journal  of  Sciences,  mai  187';'. 


(  833  ) 

»  8  mai  18770.  —  J'annonçais  à  l'Académie  des  Sciences  de  Philadel- 
phie que  j'avais  démontré  l'absence  de  cériiim  et  la  présence  de  ce  que  je 
considère  comme  une  nouvelle  terre  dans  le  minéral  samarskite. 

»  Mai  1877  (').  —  Je  remettais  entre  les  mains  du  professeur  James 
D.  Dana,  éditeur  de  Y  American  Journal  of  Sciences,  un  paquet  cacheté  conte- 
nant la  copie  d'une  lettre  adressée  à  M.  Delafontaine  le  5  mai  1877,  et  dans 
hiqutUe  je  lui  donnais  un  compte  rendu  détaillé  de  la  nature  de  mes  expé- 
riences et  de  ma  nouvelle  manière  d'isoler  la  thoria,  par  l'hyperchlorate  de 
potasse,  des  autres  constituants  de  la  samarskite.  D'après  mes  premières 
recherches,  elle  contenait  environ  {  pour  100  de  cette  terre,  ainsi  qu'im 
peu  de  didymium.  Voici  un  extrait  de  celte  lettre  : 

«  J'ai  soumis  à  une  foule  d'expériences  cette  partie  des  oxydes  de  la  samarskite,  et  le 
résultat  de  mes  recherches  est  que,  tandis  que  les  terres  précipitées,  comme  les  oxydes  de 
cérium,  par  les  sulfates  de  potasse  ou  de  soude,  ne  contiennent  qu'en  petite  quantité  les 
oxydes  de  thorium  et  de  didymium,  et  peut-être  aussi  de  lanthanum  et  de  cérium,  sa  masse 
est  une  nouvelle  terre  appartenant  à  celte  classe  de  précipités,  terre  que  j'ai  déjà  annoncée 
et  signalée  au  professeur  Dana  dans  une  lettre  particulière,  destinée  à  n'être  publiée  qu'alors 
que  je  serai  absolument  certain  que  je  ne  me  trompe  pas.  « 

»  22  septembre  1877  ('),  —  Je  déposais  à  l'Académie  des  Sciences  de 
Paris  un  paquet  cacheté  contenant  le  résumé  de  ce  qui  précède. 

»  Les  dates  ci-dessus  indiquent  mes  documents  publiés  et  les  informa- 
tions officielles  et  inédites,  en  ce  qui  concerne  les  terres  contenues  dans  ta  sa- 
marskite précipitée  d'une  solution  concentrée  de  nitrate  ou  de  chloride  par  une 
solution  concentrée  de  sulfate  de  potasse  ou  de  soude,  avec  un  excès  de  sels  ajoutés 
au  mélange,  lesquelles,  après  isoleinent  de  toutes  traces  d'yttria  et  d'erbia, 
ont  donné  des  oxydes  de  différentes  couleurs  lorsqu'on  les  a  traitées  par 
les  précipités  fractionnaires,  et  dont  l'une  au  moins,  appelée  par  moi  mosan- 
dram,  est  nouvelle. 

»  Certain  dès  lors  que,  jusqu'à  ce  qu'on  ait  découvert  une  bonne  méthode 
d'isoler  les  terres,  meilleure  que  celles  qui  sont  actuellement  eu  pratique, 
peu  de  progrès  seraient  faits  dans  l'étude  de  ces  terres  dont  l'acciunulation 
est  si  r;ipide  (d'après  les  recherches  récentes  du  professeur  Delafontaine), 
mon  attention  s'est  tournée  vers  l'accumulation  des  matières  et  la  méthode 
d'isolement. 


(I)  Proceedings  Academy  o/  Sciences.  Philadelphia,  8  mai  1877. 
(')  Paquet  cacheté  déposé  entre  les  mains  du  professeur  J.-D.  Dana. 
(■')   Commîtes  rendus,  1877,  2=  semestre;  t.  LXXXVII,  ]•.  l\5. 


(  834  ) 

»  J'en  ai,  en  ce  moment,  600  ou  800  grammes,  et  j'ai  fait  choix  de  la 
méthode  de  précipitation  fractionnaire  par  l'ammoniaque. 

»  Nous  ne  devons  pourtant  pas  espérer  obtenir  très-rapidement  des  ré- 
sultats positifs  au  sujVt  de  ces  terres,  alfemlu  que  la  terbia,  que  nous  con- 
naissons depuis  si  longtemps,  est  encore  à  1  état  d'incertitude,  et  que  même 
la  didymia,  que  nous  avons  depuis  quelque  temps  considérée  comme  si 
bien  définie,  menace  d'être  subdivisée  en  d'autres  terres. 

»  Un  mot  au  sujet  de  M.  Delafontaine,  et  de  ses  recherches  sur  les  terres 
de  la  samarskite.  Il  est  évident  qu'il  s'occupait  de  cette  étude  indépen- 
damment de  moi  et  que  nous  avons  à  nous  féliciter  de  voir  que  cette 
étude  est  tombée  entre  les  mains  d'un  élève  si  habile  du  chimiste  distin- 
gué, M.  Marignac,  dont  je  considère  les  recherches  dans  la  Chimie  minérale 
comme  un  modèle  de  précision  à  citer  comme  exemple  à  nos  jeunes  chi- 
mistes. 

»  J'ajouterai  que  je  ne  considère  en  aucune  manière  M.  Delafontaine 
comme  empiétant  sur  mes  recherches;  je  me  suis  mis  et  me  mets  encore  à 
sa  disposition,  pour  fournir  à  mon  éminent  compatriote  et  confrère  toutes 
les  matières  brutes  de  nature  à  faciliter  ses  recherches.  Je  ne  doute  pas  que, 
dans  un  temps  donné,  nous  ne  recevions  de  lui  des  renseignements  précis 
sur  les  nouveaux  éléments  qu'il  a  signalés. 

»  Quant  à  moi,  je  réclame  simplement  la  priorité  pour  avoir  appelé  l'at- 
tention du  monde  scientifique,  par  des  documents  publiés  et  autres,  sur 
l'absence  de  l'oxyde  de  cérium  et  sur  les  nouveaux  caractères  de  certaines 
des  terres  existant  dans  le  minéral  samarskite,  et  pour  en  avoir  signalé 
parmi  elles  une  nouvelle,  que  j'ai  appelée  ntosandnim,  » 

M.  A.  Basi\  adresse  une  Note  relative  au  chauffage  et  à  la  construction 
des  wagons  des  chemins  de  fer. 

(Commissaires  :   MM.  Morin,  Tresca.) 

M.  GiBOux  adresse  une  Note  sur  la  nocnité  de  l'air  expiré  par  les  phthi- 
siques. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie.) 

M.  A.  EsccFFiER,  M.  V.  CouGiT,  M.  G.  Batiste  adressent  diverses 
Communications  relatives  au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 


(  835  ) 

CORUESPONDAIVCE. 

M.  le  Ministre  DE  LA  GuERKE  informe  l'Académie  qu'il  a  désigné  M.  Faye 
et  M.  Chastes  pour  faite  partie  du  Conseil  de  perfectionnement  de  l'École 
Polytechnique,  pendant  rannée scolaire  1 878-1 879,  au  titre  de  Membres  de 
l'Académie  des  Sciences. 

M.  A.  Bertin  prie  l'Académie  de  vouloir  bien  le  comprendre  parmi  les 
candidats  à  l'une  des  deux  places  d'Académicien  libre,  actuelleiuent  va- 
cantes. 

L'Académie  de  Stanislas,  de  Nancy,  adresse  le  Volimie  de  ses  Mémoires 
pour  l'année  1877,  qu'elle  vient  de  publier. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  un  Volume  adressé  par  M.  le  Ministre  des  Travaux  publics 
et  portant  pour  titre  :  «  Conseil  supérieur  des  voies  de  communication. 
Première  session,  1878  ». 

M.  le  Maire  de  Saint-Juliex-du-Teuroux  (canton  de  Lassay)  (Mayenne) 
adresse  à  l'Académie  une  copie  de  l'acte  de  décès  de  l'illustre  Académicien 
de  Réaumur,  décédé  en  son  château  de  la  Bermondière  et  inhumé,  le  19  oc- 
tobre 1757,  dans  l'église  de  Saint-Julien. 

La  commune  de  Saint-Julien  entreprend,  en  ce  moment,  la  reconstruc- 
tion de  son  église.  M.  le  maire  informe  l'Académie  que  le  tombeau  de 
Réaumur  sera  transféré  dans  la  nouvelle  église,  avec  tout  le  respect  dû  à 
sa  mémoire. 

(Renvoi  à  la  Commission  administrative.) 


ASTRONOMIE.  —  Etoiles  doubles.  Groupes  de  perspective  certains. 
Note  de  M.  C.  Flammarion,  présentée  par  M.  Faye. 

«  La  comparaison  de  toutes  les  mesures  micrométriques  d'étoiles  doubles, 
complétée  par  des  mesures  nouvelles,  établit  que  tous  les  couples  suivants 
ne  sont  que  des  groupes  optiques  dus  à  la  rencontre  sur  le  u.ème  rayon 
visuel  d'étoiles  situées  l'une  au  delà  de  l'autre  dans  l'espace  et  animées 
de  mouvements   propres  différents.  Ce   sont  les  premières  qui  seront  à 


(  836  ) 
retrancher  d'un  catalogue  des  véritables  étoiles  doubles  ou  des  couples 
physiques.  PUisieurs  de  ces  groupes  de  perspective  présentent  de  grands 
écarlements  angulaires;  quelques-uns,  au  contraire,  sont  très-serrés.  On. 
en  remarquera  dont  les  codiposanles  offrent  le  même  éclat,  ce  qui  montre 
que  (les  étoiles  de  même  grandeur  apparente  peuvent  être  à  des  distances 
très- différentes  de  nous.  On  en  remarquera  aussi  dont  les  couleurs  pré- 
sentent (les  contrastes  réels,  ce  qui  montre  qu'il  y  a  des  étoiles  bleues  ou 
vertes  isolées.  Quelques-uns  de  ces  couples  ont  été  observés  depuis  plus 
d'un  siècle,  tels  que  o  Baleine  dès  i6B3,  un  compagnon  optique  de  Pro- 
cyon  dès  1692,  Ç  du  Lion  dès  1755,  etc.  J'ai  déterminé  les  éléments  du 
mouvement  du  compagnon  de  chaque  étoile,  en  calculant  sa  direction 
moyenne  (comptée  à  partir  du  nord)  et  sa  vitesse  annuelle,  d'après  l'en- 
semble des  observations.  (Quelques  groupes  n'ont  pas  été  récemment 
mesurés,  soit  par  moi,  soit  par  les  astronomes  qui  ont  bien  voulu  se  mettre 
à  ma  disposition  pour  ces  mesures  si  importantes  :  j'ai  inscrit  entre  paren- 
thèses la  dernière  mesiu'e;  mais  le  calcul  du  mouvement  n'a  pu  être  fait, 
quoique  ces  groupes  soient,  eux  aussi,  cerlainement  optiques.) 

Nom  DirecHun 

ou  Antïle  Distance       du           Miesse 

consteilulion.           N"  x.        2\,lsgo  DP, ,1890         GiaiiJcuis.                     Couleurs.                 actuel,  aclueilc.    muuv       oniiuelle- 

ti        m  s                       ,                                                                                                0                „                o          „ 

a  An(ironiède  [797]  o.   a. 11  ()i.a4         2,3— 11  blanches 271  ~i       Sai       0,19 

Anciromètie  23  11.20  90.21        7,5—10  jaunâtre  etbieiiât.  3jo  IS,5  igO      0,12 

Andromède  [G]  i3.  7  J2.32        7,4—  9,J  blanches ij  C2        2ij      o,35 

42  Poissons..  27  1G.12  77.11        0,8—11  jaune  et  verte. . .  33;  28      21G      0,11 

49  Poissons..  32  24. 35  74-37        G, 8— 10,6  blanches loG  17       101       0,08 

Poissons...  63  43. .56  78.30        8,5— 11  jaunes 222  14      267      0,27 

0-^  Poissons. . .  —  59.35  58.28  ABG,o—  y,o  jaune  et  bleue  . .  (294)  (56)    à  ri^observer. 

■^  Cassiopée . .  117  1. 17.27  22.39  AB4:0 —  9j5  jaune  et  bleuâtre.  io6  29      246      0,07 

B  double. 

Poissons...  123  20. 5o  90.46        7,9 — 10  blanches 353  29      319      o,45 

Poissons...  i32  25.35  73.40        7,0 — 10  blanches 353  3}       328      0,24 

Poissons...  142  33.28  75.22        8,2 —  8,5  blanches 027  18       100      0,22 

Triangle...  1(3  33. 3i  56. 16        7,7—  9  Jaunes (32o)  (33)    àréobserver. 

Bélier 173  4i-25  O9.29        8,2 —  9,0  blanches 343  13        14      0,11 

Triangle...  197  34.  o  55.17        7i3—  8,3  blanches 233  22      233      0,11 

0  Baleine....  —  2.i3.   7  93. 3i         \ar —  9,5  rouge  et  bleuâtre.  82  118         i4       o,34 

6  Persée....  296  35.39  4' -17^0  4     — 10  jaune  et  grise  .. .  218  68  (  '  ) 

41  Btilier [83]  4^.55  63. 1 4  quadruple  de  perspective.  Type  reniarq.  des  mouv.  optiques. 

7  Taureau...  4'2  3.27.20  65.56  AC7,o — 10        blanche  et  bleue.       60        22      32o      o,o5 
Taureau  39  43o  34-  8  85. 16  Tri|)Ie.  AB  restent  fixes.  C  marche  en  li.^iie  droite  :  àréobserver. 
Eridan 436  35. 11     io3.  o        7,2—  8,5    blanches 23i         34      247      0,09 


(')  Smylh  avait  trouvé  27"  en   i833  pour  la  distance.  J"ai  trouvé  68"  en  1S77.  11  n'y  a  pas  d'autres 
observations.  Mouvement  rapide  si  lu  mesure  de  Smyth  est  exacte. 


(  837  ) 


Nom 

ou 

CODStellation. 

S'  :. 

JR.isso 

Persée .... 

434 

h      m     s 

36.   6 

Persce. . . . 

447 

40.  s 

o'  Eridan 

5i8 

4-   9-49 

Âldèbiirnn 

29.   2 

19  II. Girafe.. 

634 

5.   2.47 

Orion  .... 

65 1 

4. .3 

\  Cocher . . . 

11,3 

10.40 

II I  Taureau.. 

r>7ii 

17.25 

Orion 

735 

27.    I 

Orion 

So.  5o3 

49-   7 

0  Cocher . . . 

[213] 

51.32 

Orion  . . . . 

853 

6.2.28 

Cocher . . . 

861 

3.46 

Lynx 

878 

10. 12 

Cocher . . . 

(i54) 

35.5: 

56  Cocher . . . 

[M\] 

38.   5 

45  Gémeaux  . 

(i65) 

7.1.29 

Procyon  .  . 

— 

33.   2 

Potlux  . 


-      37.59 


Gémeaux  .  1 142  7.  ji  .39 

Cancer  . . .  i23o  8.21 .37 

Gr.  Ourse.  1234  23. 5i 

Lynx 1236  23.57 

Lynx 1240  25.37 

Cancer  ...  0119  26.  7 

Lynx 1263  37.   7 

(î  Cancer  ...  37.52 

Gr.  Ourse.  i32i  9.  6.32 

Lion 1324  6.59 

Gémeaux  .  1327  8.26 

Hydre....  1329  9.37 

Lion i36  (  2(  .59 


3o 
27 
37 

1 10 

114 

20 


17 
121 

75 

38 


Ansie     Dîslanie 

D.P.,  18S0          Granileurs.                    Couleurs.  aclucl.    ocluelle. 

o      '  o              » 

52.  O        7,5 —  8,0  jaune  et  bleue.. .  87 

52.   I        7,7 —  9,2  blanches 172 

97.49  AD4  ,5— 12  A  orange 148 

AE4  ,  ') — Il  ,4  339 

73.44         1,6—11  orange  et  bleue. .  3  3,2 

10.54        4,7—  7,9  jaunâtre  et  bleuàt.  i 

97.13  8,4—  9,8  blanches 55 

5o.  o        5,2 —  8,7  jaunes i4 

72.44        ^    —  9  blanches 271 

96.35        8,2—9,0  blanches 352 

76.  4  AB7    —  g  blanche  et  bleue.  ii5 

AC7     —  8  blanches 336 

02.48  AIi3,4 — II  blanches 293 

AC3,4 — 10  blanches 349 

78.19        7,8—  8,3  blanches 349 

59.14  AB7,5—  8,0  blanches (16) 

27.33  7,5—11  jaunes 325 

49.15  6,7—  8,4  jaune  et  pourpre.  12g 
46.18  6,0—  8,5  blanche  et  lilas.. .  22 
73.52        5,0 — 10,7  jaunes 74 

84.34  AE  1,4  —  11  A  blanche 3i4 

AF  1,4—  8,0  80 

AG  1,4—  8,5  286 

61.41  AB2,o— Il  A  jaune 72 

AC2,0 — 12,5  90 

AD  2,0 — 10  7Ï 

76.17        7,6—10  jaunâtres 257 

72.45  8,3—10        blanches 192 

34.14         7,0—9  jaunes 6g 

57.41         8,0 —  8,5    blanches 116 

56.10         7,2 — 10,2     blanches 73 

81.  7        8,0 — Il        A  jaune 204 

47.51        7,0—  7,  j    blanche  et  rouge.  ig 

71.25        4,0— 13        A  blanche ii4 

36.46  7,"=  7,0    jaunes 5() 

63.20         8,4 — II         A  jaune 35o 

61.35  AB  8,0—  ij,2    blanches - .  79 

AC  8,0 —  y,o    blanches ^5 

90.44         8,0—  8,1     blanches 68 

69.28        7,7 —  9,2    blanches i55 


Dircclion 

du 

uiouv. 


Vitesse 
annuelle. 


72 

97 

32 


0,04 

0,08 

4,10 

A  lernaire. 

32      4,10 

a6(')o,i5 

i5i  (-)o,36 


16      0,26 
32 j       0,82 
271       0,26 
347       0,16 
5,7  3i8       o,65 
232  Triple  optique. 
45       333       o,i3 
128  Triple  optique. 
27        35      0,11 
(66)  àréobs.Bdoub. 


3 ,0 
4' 

34c  (■' 
371 
175 

205  (' 

229 

22 
3l 
22 

36 

23 

26 

39 

41 

20 
I  I 
14 
26 
22 
16 


3 
10 

174 
2 

41 


0,1 3 
o,i4 
o,  i5 
o,  10 
1,21 


85      0,66 


i64 
164 

<9 


0,17 
o,o5 
o,o3 


à  réobserver. 

id. 

id. 

22      0,71 

344      0,27 

i54       0,09 

à  rcobserver. 

id. 
triple  non  tern. 
233       0,12 
à  réobserver. 


(')  D'après  mes  observations,  la  petite  étoile  ne  reste  pas  fixe  au  fond  du  ciel,  car,  dans  ce  cas,  sa 
position  devrait  être,  en  parlant  de  i836,  32°, 5  et  112". 

(^)  B  a  un  mouvement  réel,  presque  parallèle  et  contraire  à  celui  de  A,  et  plus  rapide. 

(^  )  Ces  trois  compagnons  sont  optiques.  Le  coin[)agnon  plus  rapproché  que  M.  Olto  Struvc  a  annoncé 
avoir  découvert  en  1873  cl  suivi  pendant  deux  ans  n'existe  pas. 

(')  L'étoile  C,  qui  n'avait  pas  été  mesurée  avant  mon  observation,  complète  ce  groupe  optique. 

C.  R.,  187S,  2°  Semestre.  (T.  LX\XV1I,  K"  22.)  I  I  • 


(  838  ) 


Nom 

nu 
constellalion.         N°  I.        31,1880 

Il      ni      s 

Ç  eLj5  Lion.      i,i8  lo.   g.So 

Lion 1472        40'39 

Gr.  Ourse,  i486  47-52 
Gr.  Ourse. So. 621  u.  3.57 
Dragon...     i5iG  7.25 

Lion S0.120        10.54 

T  Lion 1 ,  19  21 .46 

90  Lion i552  28.28 

Vierge  59.     1604  12.  3.i5 

Lévriers..     1607  5.3o 

7  Crois  . . .  .H,53i7  24.30 

Vierge...     1609  29.82 

Corbeau. .  1664  32.  G 
Chevelure.  1678  09.25 
Vierge...     1682        45.  8 


Angle 

I>.P..1880           Grandears.                    Couleurs.  actuel. 

o       ,  0 

C5.55        3,8 —  6,0  jaune  et  blanche.  34 1 

AC  3,8—11  jaune  et  blanche  .  3o6 

76.24        7,8—8,5  blanches 38 

37.15        7,5—  8,8  jaunes 102 

23.20        7,5=  7,5  blanches Sg 

i5.52        7,0 —  7,5  blanches 91 

96.29AC6,5 —  8,0  blanches 97 

86.29        5,0 —  7,0  blanches 172 

72.32  AC  5, 8 —  9,0  blanches 235 

loi .  1 1  AC  6,5 —  8,0  jaunes 93 

53. i5        7,8—8,3  blanches 358 

146.27        2,0—  5,0  blanches 36) 

101.23  AB  8,0—  3,1  très-blanches....  3".i 

AC  8,0— II  très-blanches 69 

ioo.5i        7,2 —  8,7  orange  et  bleue . .  252 

74-58        6,5 —  7,3  blanche  et  jaune.  200 

99.41        6,5—  9,5  topaze  et  pourpre  3o6 


Direction 

Distance 

du 

Vilesse 

actnelle. 

mouT. 

annuelle. 

3i.j 

240  ('  )       0 

it 

36 

i5 

o,o5 

29 

100 

0,02 

58 

/  * 

0,35 

9,3 

■     94 

0,40 

Gi 

à  réobserver. 

A  est  double. 

92 

280 

0,120 

64 

235 

0,10 

42 

288 

0,32 

3i 

118 

0,10 

(99) 

àréoh 

pscrver. 

27 

Triple 

1  par 

34 

perspective. 

20 

193 

0,17 

32 

109 

o,i4 

^     32 

161 

o,o5 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sw  le  nombre  des  arrangements  complets  où  les 
éléments  consécutifs  satisfont  à  des  conditions  données.  Note  de  JM.  D.  André, 
présentée  par  M.  Hermite. 

»  I.  Lorsqu'on  assemble  m  objets  ou  éléments  distincts  n  à  n,  de  toutes 
les  manières  possibles  et  en  tenant  compte  de  l'ordre,  on  forme  ce  qu'on 
appelle  d'ordinaire  les  arrangements  de  m  objets  n  à  n.  Ces  arrangements 
sont  simples  ou  complets  :  simples,  si  un  même  objet  n'entre  qu'une  fois 
dans  un  même  arrangement;  complets,  s'il  peut  y  être  répété  un  nombre 
de  fois  quelconque  non  supérieur  à  n. 

»  Faisant  abstraction  des  arrangements  simples,  nous  ne  nous  occupons 
ici  que  des  arrangements  complets,  et  nous  considérons  les  problèmes  par- 
ticuliers compris  dans  cet  énoncé  général  : 

)i  Parmi  les  arrangements  complets  de  m  objets  n  à  n,  combien  y  en  a-t-iloh 
les  éléments  consécutifs  satisjont  à  des  conditions  données? 

»  Ces  problèmes  particuliers  sont  en  nombre  illimité,  car  les  conditions 


(')  'Ç  n'a  qu'un  faible  mouvement.  Le  déplacement  est  dû  surtout  à  35.  La  nouvelle  étoile  C 
a  été  mesurée  par  moi  pour  la  première  fois. 

(')  Ne  s'accorde  pas  avec  le  mouvement  propre  adopté  pour  t(— o',ooi  et  -+-o",o2).  Si  la 
petite  étoile  est  fixe,  ce  mouvement  propre  doit  être  positif  en  ascension  droite. 


(«39) 
imposées  aux  éléments  consécutifs  peuvent  varier  à  l'infini.  Ils  sont  diffi- 
ciles, ou  du  moins  réputés  tels.  Voici  une  méthode  générale  qui  permet  de 
les  résoudre  tous  d'une  manière  simple  et  uniforme. 

»  II.  Supposons  formés  tous  ceux  des  arrangements  complets  de  m  objets 
n  A  n  oix  les  éléments  consécutifs  satisfont  aux  conditions  données  ;  ne 
considérons  plus  que  ceux-là,  et  appelons-en  X„  le  nombre. 

M  Si  nous  considérons  les  parties  terminales  de  ces  arrangements,  c'est-à- 
dire  les  groupes  d'éléments  consécutifs  qui  les  terminent,  ces  parties  termi- 
nales satisfont  aux  conditions  qu'on  a  imposées  aux  éléments  consécutifs. 
Dans  chaque  cas,  ces  conditions  fournissent  un  moyen  très-net  de  classer 
ces  parties  terminales  des  arrangements  considérés  et,  par  suite,  ces  arran- 
gements eux-mêmes.  Cette  classification  est  le  fondement  de  la  méthode  que 
nous  exposons. 

»  Distribuons  donc  nos  arrangements  «  à  n  en  différentes  classes  ,  et 
soient  A„,  B„,  C„, ...  les  nombres  de  ces  arrangements  compris  respecti- 
vement dans  ces  classes.  Nous  aurons 

X„  =  A„  +  B„  -h  C„  -t-  .  .  .  , 

et  il  nous  suffira  évidemment,  pour  obtenir  X,,,  de  déterminer  les  expres- 
sions de  A„,  B„,  C„,  ...  et  de  les  ajouter. 

»  Pour  déterminer  ces  dernières  expressions,  comparons  les  arrange- 
ments n  à  n,  classés  comme  nous  venons  de  le  faire,  aux  arrangements 
n  —  1  l\n  —  \ ,  n  —  2  k  n  —  2,  . . . ,  qui  satisfont  aux  mêmes  conditions  et 
que  nous  supposons  classés  de  la  même  manière;  puis  cherchons  de  quelle 
façon  nous  pouvons,  de  ces  arrangements  n  —  i  'a  n  —  i,n  —  2  à  «  —  2,  . . ., 
déduire  d'abord  les  arrangements  n  à  n  dont  le  nombre  estA„,  ensuite  les 
arrangements  7i  à  n  dont  le  nombre  est  B„,  puis  C„  et  ainsi  de  suite.  Ces 
considérations  nous  donnent  entre  A,„  B,„  C,,,...  d'une  part,  A„_,,  B,,_,, 
C„_,,  . .,  A„_2,  B„_2.  C„_o,  . . .,  etc.,  de  l'autre,  des  équations  dont  le  nombre 
est  juste  égal  à  celui  des  espèces  de  noire  classification. 

1)  Entre  ces  équations  et  celles  qu'on  en  tire  en  faisant  varier  «,  séparons 
les  inconnues  ,  c'est-à-dire  déduisons  de  toutes  ces  équations,  à  l'aide  d'éli- 
minations convenables,  des  équations  nouvelles  ne  contenant  plus,  la 
première  que  des  quantités  A,  la  seconde  que  des  quantités  B,  la  troisième 
que  des  quantités  C, .  .  .  .  Ces  dernières  équations  montrent  que  les  quan- 
tités A„,  B„,  C„,  .  .  .  sont  chacune  le  terme  général  d'une  suite  récurrente 
dont  elles  expriment  la  loi. 

»  Nous  pouvons  toujours  calculer  directement  les  premières  valeurs  de 
A„,  c'est-à-dire  les  nombres  A,,  Aj,  A,,  .  .  . .  Ces  nombres  connus,  la  loi  de 

I  I  !.. 


(  8/,o  ) 
récurrence  relative  à  A„  nous  permet  d'écrire  l'expression  générale  de  A„. 
On  écrira  de  même  celle  de  B„,  celle  de  €„,  et  ainsi  de  suite.  Toutes  ces 
expressions  générales  déterminées,  il  suffira  de  les  ajouter  pour  avoir  X„, 
c'est-à-dire  pour  obtenir  la  solution  même  du  problème  considéré. 

M  III.  La  méthode  générale  que  nous  venons  d'exposer  se  réduit,  en 
définitive,  aux  quatre  opérations  suivantes,  dont  les  deux  premières  sont 
purement  combinatoires  et  les  deux  dernières  purement  algébriques  : 

1°  Distribuer  tes  arrancjemenls  dont  on  cherche  te  nombre  X,;  en  différentes 
classes^  comprenant  des  nombres  d'arrangements  respectivement  représentés 
par  A,„  B„,  C„,  . . .  ; 

»  2°  Comparer  les  arrangements  n  à  n  aux  arrangements  n  —  i  an  —  i, 
n  —  2  à  n  —  2,  . . . ,  afin  de  relier  par  des  équations  les  nombres  A„,  B„,  C„,  . .  . 
aux  nombres  A„_,,  B„_|,  C„_,,  .. .,  A„._2,  B„._2,  C„_2,  . . .,  etc.  ; 

»  3"  Entre  les  équations  obtenues  et  celles  qu'on  en  tire  en  faisant  varier  n, 
séparer  les  quantités  obtenues  k,  B,  C, . . .  ; 

»  4°  Des  lois  de  récurrence  fournies  par  cette  séparation^  déduire  les  expres- 
sions générales  de  A,„  B,„  C„,  . . .  ,  puis  ajouter  ces  expressions. 

»  IV.  Telle  est  la  méthode  générale  qui  nous  permet  de  résoudre,  avec 
une  grande  facilité,  tous  les  problèmes  particuliers  rentrant  dans  l'énoncé 
général  donné  en  commençant.  Nous  avons  résolu,  en  l'appliquant  d'une 
manière  absolument  littérale,  nombre  de  problèmes  se  rapportant  notam- 
ment à  l'alphabet,  à  la  musique,  au  pion  du  jeu  de  dames,  au  cavalier  du 
jeu  d'échecs.  Ce  n'est  que  par  des  applications  répétées  que  l'on  comprend 
bien  le  sens,  la  portée  et  la  commodité  de  cette  méthode.  Quant  à  son  im- 
portance, il  suffit,  |)Our  s'en  faire  une  idée,  de  remarquer  que  cette  méthode 
permet  de  résoudre,  d'une  manière  simple  et  uniforme,  une  infinité  de 
problèmes,  et  que  ces  problèmes  appartiennent  à  l'Analyse  combinatoire, 
c'est-à-dire  à  une  partie  des  Mathématiques  où  les  méthodes  générales 
étaient  jusqu'à  présent  fort  rares,  pour  ne  pas  dire  inconnues,  » 


cniMiE  ORGANIQUE.  —  Sur  divers  dérivés  de  l'essence  de  térébenthine. 
Note  de  M.  J.  de  Montc.olfieu. 

«  J'ai  étudié  l'action  de  divers  agents  et  principalement  celle  du  sodium 
sur  les  chlorhydrates  de  térébenthène.  On  sait  que  le  bichlorhydrate,  traité 
par  le  sodium,  a  donné  à  M.  Berthelot  un  seul  produit,  le  terpilène  :  les 
monochlorhydrates,  solide  et  liquide,  m'ont  fourni  des  résultats  différents, 


(  84i   ) 
en  ce  sens  qu'il  se  forme  à  la  fois  des  carbures  C-'H'*  et  des  carbures  plus 
hydrogénés. 

»  1°  Chlorhydrate  solidede  térébenthène.  —  Le  sodium  est  ajouté  par  petites 
portions  au  chlorhydrate  fondu  et  légèrement  chauffé  :  l'action  lente  d'a- 
bord, le  sodium  surnageant  le  chlorhydrate  fondu,  devient  bientôt  plus 
énergique,  et  il  est  difficile,  à  ce  moment,  d'empêcher  qu'il  ne  se  dégage 
de  l'acide  chlorhydrique.  Le  produit,  distillé  et  rectifié  à  plusieurs  reprises 
sur  du  sodium,  est  solide  à  la  température  ordinaire  (quelquefois  il  se 
forme  aussi  un  peu  de  liquide)  et  ne  paraît  pas,  au  premier  abord,  différer 
du  camphène,  dont  il  possède  la  composition  (ou  sensiblement),  le  point 
d'ébullition  et  la  faculté  de  s'unir  à  l'acide  chlorhydrique.  Cependant  ce 
produit,  ne  contenant  plus  trace  sensible  de  chlore,  n'a  pas  un  point  de 
fusion  constant,  et  l'étude  de  ses  réactions  m'y  a  fait  reconnaître  un  mé- 
lange de  deux  carbures  : 

»   Le  premier,  de  beaucoup  le  plus  abondant,  est  du  camphène  inactif; 

»  Le  second  est  un  hydrure  de  camphène  répondant  à  la  formule  C"!!". 
L'analyse  a  donné,  en  effet  : 

Trouvé.  Calculé  C"H". 

C 86,62  87,00  86,96 

H i3,3o  i3,a6  i3,o4 

Ce  nouveau  carbure  possède  l'odeur  et  l'aspect  extérieur  du  camphène, 
tout  en  étant  moins  mou,  plus  cristallin;  son  point  d'ébullition  n'est  pas 
sensiblement  différent.  Il  s'en  dislingue  par  son  point  de  fusion,  situé  à 
120  degrés  environ,  et  sa  résistance  remarquable  à  l'acide  sulfurique  ordi- 
naire ou  fumant  et  même  à  l'acide  nitrique  fumant,  au  moins  à  froid  ;  au 
contraire,  les  divers  camphènes  sont  énergiquement  attaqués  ou  polymé- 
risés  par  ces  réactifs. 

»  En  même  temps  que  ces  deux  composés  se  forme,  mais  en  très-petite 
quantité,  un  carbure  qu'on  isole  de  la  façon  suivante.  Ce  qui  reste  dans  la 
cornue,  après  l'action  du  sodium  et  distillation,  est  traité  avec  précaution 
par  l'eau,  pour  détruire  l'excès  de  sodium,  puis  par  l'éther.  La  solution 
éthérée,  additionnée  de  noir  animal,  filtrée  et  évaporée,  abandonne  un 
carbure  visqueux  qui,  rectifié  à  plusieurs  reprises  sur  du  sodium,  devient 
à  peu  près  incolore  et  possède  un  point  d'ébullition  constant.  Les  analyses 
ont  donné  : 

Trouvé.  Calcule  C'"H". 

C 87,7  87,2  87,6 

H 12,6  12,65  12,4 


(  842  ) 
C'est  la  formule  d'un  hydrure  de  colophène;  mais  je  vois  plutôt  dans  ce 
composé  Vhjdmre  de  dicampbène.  Ce  nouveau  carbure  bout  à  322  degrés 
(corr.);  sa  densité  est  de  0,9674  à  19  degrés.  Il  possède  le  pouvoir  rotatoire 
à  droite  [oc]^  =  4-  21°  18'  (pouvoir  pris  avec  la  solution  alcoolique)  et  en 
sens  inverse  de  celui  du  chlorhydrate  générateur  qui  était  [a]D=  —  26°  envi- 
ron, pouvoir  normal.  Le  carbure  est  à  peine  coloré,  sans  dicbroïsme;  il  pos- 
sède une  odeur  colophéniqne  bien  marquée  et  une  bien  plus  grande  visco- 
sité que  le  colophène.  Il  est  très-soluble  dans  l'élher,  la  benzine,  le  to- 
luène, etc.,  et  se  dissout  dans  cinq  parties  environ  d'alcool  absolu; 
insoluble  ou  très-peu  soluble  dans  l'alcool  à  gS  degrés,  l'acide  acétique 
anhydre  ou  cristallisable,  etc.  Les  acides  sulfurique  et  chlorhydrique  n'ont 
sur  lui  aucune  action  ;  l'acide  nitrique  concentré  l'attaque  à  peine,  même 
à  chaud.  Ce  carbure  ne  prend  naissance  que  dans  la  proportion  d'un 
dixième  et  même  moins  du  chlorhydrate  de  térébenthène. 

»  Avantde  quitter  le  chlorhydrate  solide  de  térébenthène, je  ferai  observer 
que,  malgré  l'instabilité  du  camphène,  il  lui  donne  naissance  dans  un  grand 
nombre  de  réactions  ;  j'ai  constaté  sa  formation  avec  plusieurs  oxydes 
métalliques,  notamment  en  distillant  sans  précautions  particulières  le  mono- 
chlorhydrate sur  l'oxyde  de  mercure.  Il  se  forme,  en  même  temps,  un  li- 
quide qui  n'est  pas  du  térébène  et  que  je  n'ai  pas  examiné  davantage. 

»  2°  Monochlorhydiate  liquide.  —  Ce  composé,  renfermant  à  la  fois  du 
monochlorhydrate  solide  et,  comme  l'a  montré  M.  Riban,  une  petite  quan- 
tité de  bichlorhydrate,  donne  des  résultats  fort  complexes. 

»  Le  produit  brut  du  traitement  par  le  sodium  passe  entièrement  de  i  55 
à  180  degrés  et  est  sensiblement  inactif.  Le  seul  produit  intéressant  de  cette 
réaction  se  trouve,  après  une  série  de  traitements  dont  les  détails  seraient 
trop  longs  à  exposer  ici  et  fractionnement,  dans  la  partie  passant  de  i58  à 
1 65  degrés.Il  est  liquide  et  sa  composition  est  sensiblement  celle  d'un  hydrure 
C"''H"',  mais  il  contient  encore  une  petite  quantité  d'hydrure  de  camphène 
cristallisé  que  je  n'ai  pu  en  séparer  complètement.  Le  carbure  liquide  pos- 
sède une  odeur  citronnée  agréable;  sa  densité  est  de  0,862  à  19  degrés  et 
son  point  d'ébullilion  situé  à  i63  degrés  environ.  Il  se  dissout  entièrement 
dans  l'acide  sulfurique  fumant,  en  donnant  un  acide  sulfoconjugué,  dont 
le  sel  de  baryte  est  très-soluble;  avec  l'acide  nitrique  finnant,  il  donne  un 
dérivé  nitré  liquide. 

»  J'ai  leconnu  aussi  dans  le  produit  brut  la  présence  d'une  petite  quantité 
de  terpilène,  provenant  vraisemblablement  du  bichlorhydrate.  De  plus,  la 
partie  passant  à  178  et  au-dessus  constitue  un  carbure  C"" H""',  reformant 
avec  l'acide  chlorhydrique  un  chlorhydrate  liquide;  cecarburene  paraît  pas 


(  843) 
différer  du  camphilène  ou  térébilène  qui  a  déjà  été  obtenu  par  M.  Deville 
dans  d'autres  conditions.  La  difficulté  de  l'obtenir  pur  m'a  empêché  de 
l'étudier  davantage. 

»  Je  continue  l'étude  des  deux  hydrures  précédents  (  '  ).  » 

CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  un  dérivé  cyané  du  camphre. 
Note  de  M.  A.  Haller.  (Extrait.) 

«  Dans  une  Communication  précédente,  j'ai  montré  qu'en  traitant  le 
camphre  sodé  par  de  l'iodure  de  cyanogène  on  obtenait,  au  lieu  de 
camphre  cyané,  un  dérivé  iodé.  Ce  dernier  produit  s'obtient  également  par 
l'action  de  l'iode  sur  le  mélange  sodé. 

»  J'ai  réussi  à  préparer  le  camphre  cyané  en  faisant  agir  le  gaz  cyanogène 
sur  le  même  mélange. 

»  On  traite  une  solution  de  loo  grammes  de  camphre  dans  loo  grammes  de  benzol  bouil- 
lant entre  loo  et  i  lo  degrés,  par  8  grammes  de  sodium.  Dès  que  la  réaction  est  terminée,  on 
éteint  le  feu  et  l'on  fait  passer  le  courant  de  cyanogène  bien  sec.  La  liqueur  se  fonce  et 
s'épaissit  ;  on  arrête  l'action  du  gaz  dès  qu'elle  commence  à  tourner  au  rouge. 

»  Pour  isoler  le  nouveau  dérivé,  on  lave  la  solution  avec  de  l'eau,  dans  un  entonnoir  à 
robinet.  Après  soutirage  de  ce  dernier  liquide,  qui  renferme  du  cyanure  de  sodium,  on  agite 
l'hydrocarbure  avec  une  solution  de  soude  étendue.  On  sépare  par  décantation.  Celte  opé- 
ration est  répétée  plusieurs  fois,  jusqu'à  ce  qu'une  portion  des  dernières  eaux  de  lavage  ne 
précipitent  plus  par  l'acide  acétique. 

«  Les  solutions  provenant  de  ces  différents  traitements  sont  réunies  et  additionnées 
d'acide  acétique  ou  chlorhydrique  jusqu'à  réaction  légèrement  acide.  Le  précipité  blanc  qui 
se  forme  est  lavé,  desséché  à  l'étuve  et  dissous  dans  l'éther.  Cette  solution  donne,  par  l'éva- 
poration,  des  cristaux  blancs,  se  présentant  le  plus  souvent  sous  la  forme  de  prismes  à  base 
rectangulaire,  surmontés  de  biseaux. 

»  Cecorps  répond  à  laformuleC'H'^CAzO;  c'est  la  formule  du  camphre 
dans  laquelle  un  atome  d'hydrogène  a  été  remplacé  par  CAz.  Il  est  sohible 
dans  l'alcool,  l'éther,  le  chloroforme,  l'acide  acétique  cristallisable.  Les 
lessives  de  soude  et  de  potasse  le  dissolvent  également.  Si  la  solution  est 
concentrée  et  faite  à  chaud,  le  liquide  se  prend  en  masse  par  le  refroidisse- 
metit.  L'éther  l'enlève  facilement  de  ces  dernières  solutions,  ce  qui  prouve 
qu'il  n'y  a  point  combinaison.  Il  fond  à  127-128  degrés,  en  se  volatilisant 
en  partie.  Il  entre  en  ébullition  vers  aSo  degrés,  avec  commencement  de 
décomposition. 

{ '  )   Ce  travail  a  été  fait  au  laboratoire  de  M.  Schiitzenberger,  au  Collège  de  France. 


(  84/,  ) 
»  Camphre  cyonobromé.  —  Ce  composé  s'obtient  en  traitant  une  solution 
sulfocarbonique  du  corps  précédent  par  du  brome,  dans  les  proportions 
indiquées  par  l'équation 

C"H'*AzO+  Br-  =  BrH  +  C"H'''BrAzO, 

«  Il  suffit  de  chauffer  légèrement  le  mélange  et  de  l'exposer  ensuite  au 
soleil.  Dès  qu'il  ne  se  dégage  plus  de  II  Br,  on  chasse  le  sulfure  de  carbone 
par  distillation  et  l'on  expose  le  résidu  pulvérisé  à  l'air.  On  reprend  par  de 
l'alcool  et  l'on  fait  cristalliser. 

»  Ce  corps  se  présente  sous  forme  de  beaux  cristaux,  brillants  lorsqu'ils 
sortent  des  eaux  mères,  mais  se  ternissant  facilement  à  l'air.  Il  est  plus 
soluble  dans  l'alcool,  l'éther,  le  sulfure  de  carbone,  que  le  camphre  cyané. 

»  Je  me  propose  de  continuer  l'étude  de  ces  dérivés  et  d'essayer  sur 
eux  l'action  des  agents  oxydants  et  réducteurs.  » 


CHIMIE  INDUSTRIELLE.  —  Action  des  sels  de  chrome  sur  les  sels  d'aniline 
en  présence  des  chlorates.  Extrait  d'une  lettre  de  M.  S.  Grawitz  à 
M.  Dumas. 

«  On  a  signalé,  il  y  a  deux  ans,  l'énergie  vraiment  extraordinaire  des 
sels  de  vanadium,  qui  déterminent,  avec  les  sels  d'aniline,  en  présence  des 
chlorates,  la  formation  du  noir,  à  la  dose  infinitésimale  de  5  milligrammes 
par  litre  de  couleur  non  épaissie. 

»  Le  vanadium  est  rare  et  très-cher  :  le  bivanadate  d'ammoniaque  vaut 
environ  i5oo  francs  le  kilogramme.  On  a  cherché  vainement  à  lui  trouver 
un  remplaçant,  sans  songer  à  essayer  le  chrome,  qui  est  son  voisin  le  plus 
proche  dans  la  classification  naturelle  des  métaux. 

))  Or  les  sels  chromiques  agissent  avec  une  énergie  encore  plus  grande 
que  les  sels  vanadiques.  yt;  de  milligramme  de  bichromate  de  potasse,  pour 
125  grammes  de  sel  d'aniline  dissous  dans  i  litre  d'eau,  développe  encore 
le  noir.  L'essai  se  fait  très-facilement  en  formant  une  encre  et  développant 
le  noir  sur  du  papier. 

))  Dans  la  pratique  industrielle,  l'emploi  des  sels  chromiques  à  la  place 
des  sels  vanadiques  présente  des  avantages  nombreux,  sur  lesquels  il  n'y 
a  pas  lieu  d'insister  ici.  Mais  j'ai  cru  devoir  signaler  ce  fait  à  l'Académie, 
parce  qu'on  avait  cru  pouvoir  présenter  celte  action  sur  les  sels  d'aniline. 


(  845  ) 
en  présence  des  chlorates,  à  doses  infinitésimales,  comme  caractéristique 
des  sels  de  vanadium,  et  proposer  même  de  l'utiliser  pour  déceler  quali- 
tativement ce  métal.  On  voit  qu'on  s'exposerait  ainsi  à  de  graves  erreurs.  » 


PHYSIOLOGIE.  —  Sur  Inaction  physiologique  du  borax.  Note  de  M.  E.  de  Cyon, 
présentée  par  M.  Vulpian.  (Extrait.) 

«  J'ai  entrepris  une  série  d'expériences  directes  sur  la  valeur  nutritive 
de  la  viande  conservée  par  le  borax  et  sur  l'action  physiologique  de  cette 
substance. 

»  Ces  expériences  ont  été  faites  simultanément  sur  trois  chiens  adultes. 
La  valeur  nutritive  du  borax,  ainsi  que  son  action  sur  l'économie  générale, 
ont  été  étudiées  par  la  détermination  exacte  des  recettes  et  des  dépenses 
quotidiennes  de  ces  animaux,  avantet  pendant  leur  soumission  à  un  régime 
de  cette  substance. 

»  Pour  des  raisons  faciles  à  apprécier,  j'ai  soumis  les  chiens,  pendant 
foute  la  durée  des  expériences,  à  une  alimentation  exclusivement  albumi- 
noïde;  c'était  donc  surtout  l'azote  contenu  dans  l'urine  qui  me  servait  à 
déterminer  la  transformation  subie  dans  le  corps  par  les  aliments. 

»  La  première  série  de  mes  expériences,  faites  avec  la  viande  conservée 
par  le  procédé  inventé  par  M.  Jourdes,  jusqu'à  vingt-quatre  jours,  m'a 
montré  que  cette  viande  garde,  outre  l'aspect  et  le  goût,  toutes  les  qualités 
nutritives  de  la  viande  fraîche. 

»  Le  poids  du  chien  A  a  augmenté,  pendant  quatorze  jours,  de  2  kilogrammes  sur  17  qu'il 
avait  auparavant;  le  second  chien,  B,  est  monté  de  18  kilogrammes  à  23''^,  7  pendant  le 
même  laps  de  temps.  La  quantité  de  borax  absorbée  pendant  cette  première  période  était  de 
4  grammes  par  jour. 

»  L'analyse  de  l'urine  démontrait  que  tout  l'azote  de  la  nourriture  qui  ne  restait  pas 
dans  le  corps,  comme  surcroît  des  tissus  formés,  quittait  l'organisme  dans  l'urée.  La  viande 
consommée  était  donc  réellement  assimilée. 

»  Les  expériences  avec  du  borax  ajouté  à  la  nourriture  fraîche  ont  été 
exécutées  avec  des  doses  montant  jusqu'à  12  grammes  par  jour. 

Le  chien  A  est  arrivé,  en  dix  jours,  de  19,2  à  22,i5o 
Le  chien  B  »  23,7  à  25,6 

Le  chien  C  »  I2,6  à   i5,7 

»  Chez  les  deux  premiers  chiens,  la  quantité  de  viande  donnée  en  vingt-quatre  heures  est 

C.  R.,    1S7S,  2-  Semestre.  (T.  LXX.XV11,  N"  22.)  I  I  2 


(  S/i(]  ) 

restée  presque  la  même  avant  et  pendant  les  expériences.  Le  chien  C,  qui  ne  consommait 
de  viande  saris  bora.r.  que  de  35o  à  5oo  grammes  par  jour,  est  arrivé,  grâce  au  borax,  à  en 
avaler  et  assimiler  i25o  grammes. 

»  Vu  ralimenlation  exclusivement  albuminoïde  de  ces  animaux,  la  sub- 
stitution de  borax  au  sel  marin  et  l'action  physiologique  du  premier  de 
ces  sels,  il  est  permis  de  conclure  de  cette  seconde  série  d'expériences  : 

»  1°  Que  le  borax  ajouté  à  la  viande,  jusqu'à  12  grammes  par  jour 
(quantité  dix  fois  plus  grande  que  celle  que  nécessite  le  procédé  Jourdes), 
peut  être  employé  en  nourriture  sans  provoquer  le  moindre  trouble  dans 
la  nutrition  générale; 

»  2°  Que  le  borax  substitué  au  sel  marin  augmente  la  faculté  d'assimiler 
la  viande  et  peut  amener  une  forte  augmentation  de  poids  de  l'animal, 
même  quand  l'alimentation  est  exclusivement  albuminoïde. 

»  Je  dois  pourtant  faire  observer  que  l'action  du  borax,  telle  que  je  l'ai 
établie  par  mes  recherches,  ne  se  rapporte  qu'au  borax  pur,  c'est-à-dire  ne 
contenant  ni  les  sels  d'alun  et  de  plomb,  ni  le  carbonate  de  soude  qui  se 
trouvent  habiluellement  mélangés  au  borax  du  coimnerce.  » 

A  4  heiHvs  un  quart,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 


COMITE  SECRET. 

La  Section  de  Médecine  et  Chirurgie,  par  l'organe  de  son  doyen,  M.  J. 
Cloquet,  présente  la  liste  suivante  de  candidats  à  la  place  laissée  vacante, 
dans  son  sein,  par  le  décès  de  Claude  Bernard. 

En  première  ligne M.  Gubler. 

En  deuxième  ligne M.   Charcot. 

En  troisième  ligne M.  3Iai{ey. 

E71  qualriéme  ligne, M.   P.    Bert. 

En  cimpiième  ligne M.   Ar.m.  Moreau. 

Les  titres  de  ces  candidats  sont  discutés. 
L'élection  aura  lieu  dans  la  prochaine  séance. 

La  séance  est  levée  à  6  hemes  un  quart.  J.  B. 


(  847  ) 

BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du    i8  novembre  1878. 

(suite.) 

Vin  je  de  la  Coinision  aslronomicn  mexicana  al  Japon,  para  observar  el  It  an- 
silo  del  planeta  Fénus  jiorel  disco  del  Sol,  el  8  de  diciembre  de  1874;  por  Fr. 
DiAz  CovARRUBiAs.  Mexico,  imp.  C.  Ramiro,  1876;  i  vol.  in-8°.  (Renvoi 
à  la  Commission  du  passage  de  Vétnis.) 

Jnnaes  do  Observalorio  do  infante  D.  Liiiz;  vigesirao  segiindo,  anno  1876; 
vol.  XIV.  Lisboa,  Imp.  nacional,  1877;  in-f". 

Jnnaes  do  Obseiualorio  do  infante  D.  Luiz.  Temperatura  do  ar  em  Lisboa, 
1856-1875.  Lisboa,  Imp.  nacional,  1878;  in-folio. 

Postos  meteorologicos,  1876.  Primeiro  semestro .  Jnnexos  ao  volume  XIV 
dos  «  Jnnaes  do  Observalorio  do  infante  D.  Luiz  ».  Lisboa,  Lallemant,  1877; 
in-folio. 

Proceedincjs  of  the royal  irish  Academy ;  vol.I,  n''  12;  vol.  II,  n"  7;  vol.  III, 
n°  i;  vol.  X,  n"  4.  Dublin,  1870-1877;  4  liv.    in-8''. 

The  transactions  oj  the  royal  irish  Jcademy ;  vol.  XXV!,  p.  249  à  474. 
Dublin,  1877-1878;  10  liv.  in-4°. 

Jstronomical  observations  taken  to  the  end  of  1877,  at  the  private  obseivatory 
of  J.  GuRNET  Barclay;  vol.  IV.  London,  Williams  and  Norgate,  1878; 
in-4°. 

Figures  of  characterislic  britishfossils  ivith  descriptive  remarks;  by  W.  Hel- 
LiER  Bailt;  Part.  IV,  PI.   3i-42.  London,  John  van  Voorst,  1875;   in-8°. 
The  proceedincjs  ofthe  linnean  Society  of  New  South  TVales ;  vol.  II,   Part 
Ihethird.  Sydney,  1878;  in-8°. 

Ophiuridae  and  astrophylidae  ofthe  «  Challenger  »  expédition;  by  Th.  Ly- 
MAN;Part.  1.  Cambridge,  sans  date;  in-8^. 

Bullettino  meteorologico  del  reale  Osservatorio  di  Palenno;  anno  XIII,  vol. 
XIII,  1877.  Palermo,  Lao,  1878;  in-4°. 

//  canto  degliuccelli.  Note  di  Fisiologia  e  Diologia  zoologica  in  rapporta  allô 
scella  sessuale  e  alla  lolta  per  l'esistenza,  raccolte  da  L.  Paolucci.  IVIilano, 
Bernardoni,  1878;  in-8". 

The  Meteorology  of  the  north  Jllantic  cluring  august  iS'j3;  by  captain 
II.  ÏOYNBEE.  London,  J.-D.  Potier,  1878;  in-4",  avec  atlas  in-folio. 


(  848  ) 

OnVRAGES    REÇnS    DANS    LA    SÉANCE    DU    25    NOVEMBRE   1878. 

Ministère  des  travaux  publics.  Conseil  supérieur  des  Foies  de  communication; 
I''*  session,  1878.  Paris,  Impr.  nationale,  1878;  in-4''- 

Appendice  au  Compte  rendu  sur  le  service  du  recrutement  de  C armée.  Statis- 
tique médicale  de  l'année  pendant  tannée  1876.  Paris,  Imp.  nationale,  1878; 
in-4°  (deux  exemplaires). 

Leçons  sur  la  Physiologie  et  C Anatomie  comparée  de  l'homme  et  des  ani- 
maux; par  M.  H.-MiLNE  Edwards;  t.  XIII,  première  Partie  :  Fondions  de 
relation  (suite).  Actions  nerveuses  excito-motrices.  Paris,  G.  Masson,  1878- 
1879-,  in-8«. 

Recherches  sur  la  thermométrie  et  sur  la  dilatation  des  liquides;  par  J.  Isi- 
dore Pierre.  Caen,  typog.  Le  Blanc- Hardel,  1878  ;  in-8°. 

Mémoires  de  l' Académie  de  Stanislas,  1877,  4^  série,  t.  X.  Nancy,  impr. 
Berger-Levrault,  1878;  in-8°. 

Mémoires  de  la  Société  d' Agriculture^  de  Sciences  et  d'Arts,  séant  à  Douai, 
Centrale  du  déparlement  du  Nord;  2''  série,  t.  XIII,  1874-1876.  Douai,  Lu- 
cien Crépin,  1878  ;  in-8°. 

Bulletin  des  séances  de  la  Société  nationale  d' Agriculture  de  France.  Compte 
rendu  mensuel,  rédigé  par  M.  J.-A.  Barral  ;  t.  XXXVII,  année  1877.  Paris, 
Bouchard-Huzard,  1878;  in-8°. 

Bulletin  de  la  Société  des  Sciences  historiques  et  naturelles  de  l'Yonne  ;  année 
1878,  33"  volume.  Auxerre,  au  secrétariat  de  la  Société;  Paris,  Masson, 
1878;  in-S". 


ERRATA. 

(Séance  du  22  octobre  1878.) 
Page  090,  ligne  3  en  remontant,  au  lieu  de  Hennedy,  lisez  Hennessy. 

(Séance  du  11  novembre  1878.) 

Page  723,  le  tableau  de  chiffres  devait  être  mis  au  bas  de  celte  page. 
Page  725,  meure  :  Les  conclusions  de  ce  Rapport  sont  adoptées. 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE    UACADÉMÏE    DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  2  DÉCEMBRE  1878, 

PRÉSIDENCR  DE  M.  FIZEAU. 

MÉi^lOIRES  ET  COMSiUNICATIOîVS 

DES  MEMBRKS  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

MÉCAMIQUE.  —  Sur  ta  torsion  des  prismes  à  base  mixliligne,  et  sur  une  singu- 
larité que  peuvent  offrir  certains  emplois  de  la  coordonnée  logarithmique  du 
système  cylindrique  isotherme  de  Lamé.  Note  de  M.  de  Saint- Venant. 

«  1.  J'ai,  en  18/Î7  [Comptes  rendus,  22  mars  et  6  mai,  p.  485  et  847)  et 
surtout  en  i853  [Savants  étrangers,  t.  XIV),  montré  que  la  solution  du 
problème  de  la  torsion  c!e  tout  prisme  par  des  couples  de  forces  agissant  à 
ses  extrémités  se  ramenait  à  la  détermination  de  la  surface  légèrement 
courbe  dans  laquelle  se  changent  nécessairement  les  plans  de  leurs  sections 
transversales  quaiul  les  contours  de  ces  sections  ne  sont  jjas  des  cercles; 
et  que,  si  h  représente  la  petite  ordonnée  de  cette  surface,  c'est-à-dire  le 
déplacement  /o/if/Z/iu/i^a/^  parallèle  aux  arêtes  ou  aux  x,  qu'un  point  quel- 
conque (/,  î)  d'une  de  ces  sections  a  éprouvé,  on  a,  la  cou  texture  de  la 
malière  étant  supposée  égale  dans  les  divers  sens  transversaux, 

,   .  (Pu        d'il 

[2)  (-7-  —  Oz\ch  —  (  -yr  4-  Oj\dy  —o  aux  contours, 


II) 


où  B  est  l'angle  de  torsion  par  unité  de  longueur  du  prisme. 

C.  R.    187R.  Q«  Semestre.  (T.  LXXXVU,  «"25.)  I  I  3 


(  85o  ) 
»  Comme  toute  expression  de  u  en  y,  z,  qui  satisfait  à  (i),  renrl  le  pre- 
mier membre  de  (2)  ime  difl'érentielle  exacte,  l'intégration  de  (2),  qui 
s'effectue  immédiatement,  donne  l'équation  du  contour  de  la  section  pour 
laquelle  u  est  ainsi  exprimé.  Les  expressions  de  u  de  forme  entière  en  j\  z 
fournissent  ainsi  une  infinité  de  contours  continus  de  sections  de  prismes 
ou  cylindres  dont  la  torsion  est  déterminable  d'une  manière  exacte.  Mais 
il  faut,  quand  la  section  est  un  rectangle,  prendre  pour  m  uup  expression 
transcendante  telle  que 

(3)  u  =  Byz  -h  2(Ae"'^  +  .Ve-'"^'){co&mz  ou   sinwz), 

dont  les  constantes  m,  B,  A,  A'  se  déterminent  par  une  méthode  connue, 
de  manière  à  satisfaire  à  (2)  sur  les  quatre  côtés  du  rectangle. 

»  J'ai  remarqué  aussi,  alors,  qu'en  faisant  usage  de  coordonnées  po- 
laires /',  jS,  telles  qu'on  ait  comme  à  l'ordinaire 

(4)  /  =  rcos|3,      z=rsin|3, 
ce  qui  change  les  (i)  et  (2)  en 

(5) 
(6) 
on  a  une  solution  générale  de  la  forme 

( 7 )  u^-l{Ai ■"'  -[-  A ,  r-'" )s\nin^+l{A' r'"'  -h  A', r-'"' )  cos /«' p , 

si  l'équation  du  contour  des  sections  a  la  forme  corrélative 

(h)       ^  =  -l{\r"'    -  A,/-"')cos«2|3  f  l(\'i^"'  -  A',/-'"';  ^min'fi, 

ce  qui  donne  une  plus  grande  variété  de  contours  que  les  solutions  entières 
en  y,  z,  car  les  exposants  m,  m' peuvent  être  pris  fractionnaires  et  même 
irrationnels. 

»  2.  Clebsch  a  remarqué,  en  1862,  qu'on  obtient  une  variété  de  con- 
tours plus  grande  encore  en  se  servant  des  coortionnées  curvilignes  iso- 
thermes orthogonales  de  Lamé  ;  et  MM.  Thomson  et  Tait,  dans  leiubeau 
livre  J  Trcatiseof  nalurnl  Pliilosoplty,  1867,  ont  indiqué,  sans  le  développer, 
leur  emploi  pour  ('tendre  les  solutions  telles  que  (3),relativesaux  rectangles 


,/'/ 
^ 

i 

-  -H 

I   du 

7-  Tir     ' 

I  d^u 

0, 

5, 

rdr 

1 
+  - 

du 

= 

0; 

(  85r  ) 
rectilignes,  à  des  contours  rectangulaires  mixtilignes  se  composant  d'un 
arc  de  cercle  ou  de  deux  arcs  concentriques  et  des  deux  rayons  qui  les  li- 
mitent, «  ce  qui   est  »,  disent-ils,   «  très-intéressant  en    diéorie  et  d'une 
»  réelle  utilité  en  Mécanique  pratique  ->. 

»  Il  m'a  paru  que  la  solution  relative  à  ces  sortes  de  sections  pouvait 
être  obtenue  d'une  manière  simple  et  directe,  sans  substituer  préalablement 
une  certaine  inconnue  auxiliaire  à  l'inconnue  géométrique  a,  et  eu  s'en  te- 
nant aux  coordonnées  polaires  ordinaires  /',  /3. 

»  3.  Soit,  en  effet,  y  l'angle  au  centre  des  deux  côtés  en  arc  de  cercle; 
soient  /■„  et  /■,  >  r^  leurs  rayons,  /le  rayon  vecteur  d'un  point  quelconque 
de  la  figure  ;  enfin  /3  l'angle  positif  ou  négatif  que  fait  /-avec  la  médiane  bis- 
sectrice des  arcs.  L'équation  (6)  relative  au  contour  se  décomposera  en 

(y)     6;=  =  —  ^sur  les  côtKS  rectilignes,  où  c/p  —  o,  (i  =  zh-'  quel  que  soit  rentre /„  et  r„ 

(  lo  )    — ^  i:^  o  sur  les  rôtés  en  arc,  où  dr  =  o,  /  =^  /„  on  i\,  quel  que  soit  p  entre et  -• 

^  dr  2       2 

»  Vu  le  terme  en  /'-  de  la  condition  (9),  il  devra  y  en  avoir  un  aussi  en  r^ 
dans  l'intégrale  de  forme  (  7).  Mettons-le  hors  des  sommes  indéfinies  2,  ou 
ajoutons  un  terme  spécial  /-(iJsin  2|^  +  IJ'cosajS)  à  l'expression  (7),  puis 
mettons  cette  expression  pour  ii  dans  l'équation  (9)  5;-=  —  —  eu  la  spé- 
cifiant pour  [j  ^  -h-  '^et  p  =:  —  -;  nous  aurons  deux  équations  qui,  succes- 
sivement retranchées  l'une  de  l'autre  et  ajoutées  l'une  à  l'autre,  en  don- 
neront, à  leur  place,  deux  nouvelles  qu'on  satisfera  eu  prenant 


(11)        B':^-o,     A'^o,     A',  -r^o,     et     B 


cos  m 


7 


2  cos  y  2 


en  sorte  que  l'expression  de  a  se  réduit,  n  étant  tout  nombre  entier  de 
o  à  oo  ,  à 

fiol         K -"_:. '-  -r     >       A/-'"  +  Air"'")  sin/«B,     ou      m  = ir. 

\       '  2      C0S7  ^j  7 

>)  Pour  satisfaire  aussi  à  (10),  différentions  (12)  en  /',  et  égalons  à  zéro 
après  avoir  fait  successivement  /•  —  /„  et  r  =  ;-, .  Nous  aurons  deux  équa- 
tions dans  chacune  desquelles  nous  réduirons  le  2  à  un  seul  terme  par  le 
procédé  connu  d'élimination,  qui  se  pratique  en  multipliant  les  deux  meiii- 

1 13.. 


(  8d2  ) 

bres  par  sin/«|'3r//3  et  iiilégrant  entre  les  limites  — -et  +  -•  Nous  aurons 
ainsi  deux  équations  fournissant  A  et  A,,  d'où,  pour  la  solution, 

,,  ôr'  sinaS        2&\^  i—  \]^  (>;'"■*-''— r„"'-*-^)r-"—[r,rA'"+'{r,'"-'' —  /;•"-'   i-'"     sinwiS 

>         «  =  ■ ■ > ■-  ' ■ ^ ^ 7-'-  » 

•2     cosy  ;r   ^2«4-i  r,""  —  r'o'"  1— jw 

u 

«+   I 

ou  m  = 77. 

7 

»  4.  Une  fois  trouvée  cette  expression  (i3)  de  u,  on  en  tire  facilement 
le  moment  de  torsion,  ainsi  que  les  glissements  dont  il  faut  molérer  la 
grandeur,   etc. 

»  Mais,  aujourd'hui,  je  me  bornerai  à  signaler  une  singularité  en  quelque 
sorte  paradoxale,  contre  laquelle  on  se  heurte  si  l'on  veut  suivre,  pour  la 
recherche  de  it,  deux  certaines  autres  marches. 

))  Dans  toutes  deux  on  remplace  d'abord  n  par  l'inconnue  auxiliaire  V, 
telle  qu'on  ait 

ce  qui  est  bien  permis;  puis  on  substitue,  ce  qui  l'est  également,  aux 
coordonnées  droites  T',  z  les  coordonnées  de  Lamé,  savoir,  a  désignant 
une  constante, 


(,5)  |5  =  arctang^,     «  =  log  ^-^ 


—  > 


isothermes  et  orthogonales,  ou  satisfaisant  à 
aiubi  qu'à 

tlp  _du.         <^/p  _     _  ^ 
Th-^Th''      ~dl~    '"  TTy' 

ce  qui  conduit  à  chercher  V  de  manière  à  satisfaire  à 

,      ,  d-S       <PV  ^     . 

('7)  77? -'-47  =  "^''"'^°^"' 

f  18)  V  =  -  a'-e'-'-'-  sur  tout  le  contour  de  la  section. 

2 


(  853  ) 

»  îMaintenaiit,  la  première  des  deux  marches  en  question  est  celle  qui  se 
liouve  tracée  dans  la  Onzième  Leçon  de  Lamé,  de  i85(),  surtout  au  §  Cil, 
et  qui  consisic  à  composer  V  de  deux  souimes  3  dont  l'une  s'annule  aux 
points  des  deux  côtés  droits  /5  =  rh  ^  y,  l'autre  à  ceux  des  deux  côtés  en 

arc  a  ;=  «o,  a  =  a,,  mais  dont  chacune  satisfait  à  (i8),  V  =-a'-e-^,  aux 
points  des  deux  côtés  où  elle  ne  s'annule  pas.  On  arrive  ainsi,  sih  et  coh 
étant  les  caractéristiques  du  sinus  el  du  cosinus  hyperboliques,  n  et  i  étant 
des  nombres  entiers,  à 


(19) 


j. 1  in-  V^   (  —  II"  e=%sih;«^a,  —  a)  +  e"'  sihm 

7:      ^   'i  +  l  sih/«^a,  — a,) 

Oo-V'c-'» — e-''iCos/7r  eohw'6    .         ,,  \  /     -       ,  ''" 

j         +  —  >  -—r -sin/«  («  ~  (Zn)    OU  m  =  -  -- 

1  =  1  coli;;/-- 

\ 

»  La  deuxième  marche  est  celle  qui  se  trouve  accessoirement  indiquée 
par  MM.  Thomson  et  Tait  comme  pouvant  être  essayée  concurremment 
avec  celle  où  l'angle  '(j  ne  figure  que  dans  les  sinus  et  cosinus  circulaires 
[et  dont  le  développement  amène  à  une  expression  de  V  revenant  à  celle 
(i3)  de  m]. 

))  Cette  deuxième  marche  conduit  à 


g3aj\  't ^ 


(■20)    [                    eo-'V  I  e""»  — e'".  cosfV  cohw'P    .        ,,  \    /    >       . 

i >T ; r ^SU1»2  (a  —  Ko)       OU/«   : 

F  ,  =  i  cohm  - 

!  2 

»  Ces  expressions  (ig),  (20J  satisfont  bien  à  (ry)  et  (18).  On  les  trans- 
forme facilement,  vu  que  ac^  =  rc.  —  «„  -:;  '"g-  ? . .  . ,  de  manière  qu'elles 
ne  contiennent  que  li?s  coordonnées  polaires/',  j'3.  Et  des  valeurs  qu'elles 
donnent  pour  V  on  déduit  aisémetit  celles  de  u,  vu  que 

du  —  -       dr  —  i—d^ 

r   f/p  di-     ' 

est  une  différentielle  exacte  qui  siutégre  immédiatement. 

«   5.  Mais,  tandis  que  l'expression  (i3)  de  u,  ou  celle  de  V  qui  lui  serait 


(  854  } 

corrélative  et  équivalente,    se  prête  très-  bien   au  cas  d'un  simple  secteur 

ou  à  la  supposition 

ro  —  o, 

on  aperçoit  que  cette  supposition  particulière,  qui  donne  zéro  pour 


m  = 


logr,  —  log/'o 


annule  le  second  1  de  la  formule  (19)  et  le  2  de  celle  (20)  :  en  sorte  qu'on 
aurait,  sur  les  deux  côtés  rectilignes  /3  =  —  4-7  du  secteur ,Y  —  o  d'après  (19), 
el  \  =:  -  a^  e-^' ^= — 'd'après    (20),   conséquences    contraires  à  la  condi- 

tion(i8),  et  d'une  évidente  fausseté. 

»  Quelle  que  soit  l'explication,  peut-être  facile,  de  cette  singularité,  sur 
laquelle  j'appelle  l'attention  de  ceux  qui  voudront  faire  d'autres  usages 
quelconques  de  la  coordonnée  logarithmique  |i6j«,  concluons  que  l'in- 
connue V  ou  u  de  notre  problème  ne  saurait  recevoir  une  expression  qui 
contienne  le  logarithme  du  rayon  vecitur  /•,  engagé  dans  les  sinus  et  cosinus 
circulaires,  avec  l'angle  polaire  |3  engagé  au  contraire  dans  des  exponen- 
tielles; et  que  c'est  de  l'expression  (i3),  à  l'exclusion  de  celles  (19),  (20), 
qu'il  faut  déduire  les  circonstances  de  la  torsion  de  prismes  à  bases  de 
secteurs,  soit  pleins,  soit  évidés  par  des  secteurs  de  même  centre  et  de  même 
angle. 

>)   Il  en  sera  donné  ultérieurement  des  applications.    » 

IXOMEVATIOIVS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  nomination  d'un 
Membre,  pour  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie,  eu  remplacement  de 
feu  Cl.  Bernard. 

Au  premier  tour  de  scrutin,  le  nombre  des  votants  étant  Sg, 

M.  Marev      obtient /jo  suffrages 

M.  P.  Bert        1        i5 

M.  Charcot        >       3  « 

M.  Glirler         "        I  » 

M.  Marey,  ayant  obtenu  ia  majorité  absolue  des  suffrages,  est  proclamé 
élu. 

Sa  nomination  sera  soumise  à  l'approbation  du  Président  de  la  Répu- 
blique. 


(  855  ) 

MÉMOIRES  LUS. 

GÉOLOGfE  c:OMPAnÉE.  —  Recherclies  expéi^imenlales  sur  les  fers  nickelés  mé- 
téoriliques;  mode  de  formation  des  syssidères  concrélionnées.  Mémoire  de 
M.  Stan.  3Ikuxier.  (Extrait  par  l'auteur.) 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Daubrée,  H.  Sainte-Claire 

Deville,  Des  Cloizeaux.) 

((  Depuis  les  travaux  de  M.  Peligof,  la  réduction  du  chlorure  ferreux 
ou  du  clilorure  de  nickel  au  rouge  par  l'hydrogène  n'a  rien  de  nouveau, 
et  l'expérience  est  devenue  classique.  Mais  on  ne  savait  pas  si  le  mélange 
des  deux  chlorures  fournirait  des  aUiages.  S'il  en  devait  être  ainsi,  ou  igno- 
rait si  ces  alliages  auraient  de  l'analogie  avec  les  fers  nickelés  météoritiques 
et  pourraient  s'associer  entre  eux  comme  ont  fait  ces  composés  naturels. 
Enfin  il  fallait  savoir,  en  ce  qui  concerne  les  syssidères  concrélionnées 
(fers  de  Pallas,  d'Atacama,  etc.),  si  l'on  pourrait  produire  les  alliages  en 
question  en  enduits  continus,  sur  des  fragments  rocheux,  et  si  l'on  arriverait 
à  cimenter  ceux-ci  par  les  concrétions  métalliques. 

»  A  ces  différents  points  de  vue,  le  succès  de  mes  expériences  a  été 
complet,  et  je  tiens  à  exprimer  ici  à  M,  Fremy  ma  vive  reconnaissance  pour 
les  précieux  conseils  que  je  lui  dois. 

»  J'ai  d'abord  reconnu  que  le  mélange  des  chlorures  de  fer  et  de  nickel 
donne,  par  réduction  dans  l'hydrogène,  des  alliages  parfaitement  définis  et 
parfois  même  admirablement  cristallisés.  L'analyse  de  toutes  les  combi- 
naisons que  l'on  peut  préparer  ainsi  n'est  pas  encore  terminée,  mais  on 
peut  signaler  l'aspect  très-différent  sous  lequel  se  présentent  des  alliages 
très-voisins  de  la  tœuile  et  de  lakau.acite  météoritique.  Il  suffît,  pour  obtenir 
ces  alliages,  dont  j'ai  indiqué  ailleurs  la  composition  ('),  d'opérer  sur  des 
proportions  convenables  des  deux  chlorures  simples.  La  tœnite  artifi- 
cielle (Fe^Ni),  par  exemple,  déposée  dans  une  cornue  de  porcelaine  de 
'j.5o  grammes,  s'est  développée  en  cristaux  aciculaires  de  3  à  4  centiméu-es 
de  long  sur  i  millimètre  de  grosseur.  Ce  sont  évidemment  des  cubes  dé- 
formés, et  l'on  observe,  à  leur  sommet,  des  troncatures  qui  devront  être 
examinées  de  plus  prés.  Cette  forme  allongée  de  la  tœnite  se  rapproche  de 
celle  qu'elle  affecte  dans  la  masse  des  holosidères,  où  la  décèle  l'expérience 
de  Widmannstœllen. 


Stanislas  iMeumek,  Annalts  de  Chimie,  5"  série,  t.  XVli,  J)    i;   1869. 


(  856  j 

»  Pour  tenter  l'association  des  alliag;ps  cnîre  eux,  on  a  oi)éi'é  de  deux 
manières  :  d'abord,  des  alliages  définis,  obtenus  comme  précédemment, 
ont  été  placés  dans  un  tube  où  devait  se  produire  un  second  alliage,  el, 
comme  il  fallait  s'y  attendre,  la  superposition  s'est  faite  d'une  manière  com- 
plète. Des  aiguilles  de  taenite  ont  été  ainsi  empâtées  dans  un  alliage  den- 
dritique  remarquable.  L'ensemble  donne, parla  méthode  ordinaire,  de  vraies 
figurfs  de  Vidmanusfoetten.  Dans  une  seconde  série  d'essais,  la  réduction 
pu  l'hydrogène  a  porté  sur  un  mélange  très-inégal  des  deux  chlorures,  et  il 
s'est  produit  siimdtauément  des  alliages  très-divers,  sans  donner  lieu  tou- 
tefois à  iitie  association  régulière  comparable  à  celles  de  tant  d'holosidères. 

»  Passant  plus  spécialement  à  l'histoire  des  svssidères  concrétionnées, 
j'ai  recherché  si  les  métaux  réduits  auraient  de  la  tendance  à  envelopper 
et  même  à  cimenter  entre  eux  des  fragments  de  roche  convenablement 
disposés.  Or,  il  résulte  d'expériences  répétées,  que  c'est  avec  la  plus  grande 
facilité  qu'on  recouvre  des  grains  de  péridot  ou  des  fragments  de  dunite 
d'un  enduit,  absolument  continu,  d'alliages  variés  de  fer  et  de  nickel.  En 
brisant  ensuite  les  échantillons,  on  reconnaît  que  la  concrétion  métallique 
a  parfois  pénétré  dans  les  fines  fissures  de  la  pierre,  et  cette  disposition 
reproduit  exactement  l'un  des  traits  les  plus  intéressants  de  la  svssidère 
de  Erahin. 

»  En  prolongeant  suffisamment  l'expérience,  on  arrive  ainsi  à  empâter 
complètement  les  grains  lithoïdes  dans  une  masse  métallique,  de  façon  à 
obtenir  un  ensemble  bréchiforrae,  dont  la  structiu'e  rappelle  à  première 
vue  les  svssidères  concrétionnées.  Toutefois,  eu  général,  la  ressemblance 
n'est  pas  absolument  parfaite,  l'expérience  de  Widmanustœtten  ne  don- 
nant pas  de  figures  nettement  concentriques  à  chacun  des  grains  pierreux. 
Pour  obtenir  cette  identité,  il  faut  replacer,  à  diverses  reprises,  les  mêmes 
échantillons  de  roche  dans  le  milieu  incrustant,  alimenté  de  mélanges 
divers  des  deux  chlorures.  Il  se  fait  alors,  autosu'  de  ceux-ci,  des  dépôts 
superposés  d'alliages  variés.  Dans  ces  conditions,  il  suffira  d'im  peu  de 
patience  pour  réaliser,  en  quelques  jours,  des  [ac  simile  complets  des  roches 
cosmiques. 

»  Parmi  les.  conséquences  que  l'on  peut  tirer  de  cet  ensemble  d'expé- 
riences, on  fera  seulement  remarquer  ici  que  les  faits  précédents  justifient 
amplement  la  qualification  âe  filoniennes,  donnée  aux  svssidères  concré- 
tionnées (').  Ils  peuvent  même  faire  prévoir  que  cette  qualification  devra 
s'étendre  à  de  nombreuses  holosidères,  remarquables  par  la  netteté  des 

(')  Stanislas  AlFijMtn,  Comptes  remliis,  t.  LXXV,  p.  SHS  cl  7!-;   187?. 


(  857  ) 
figures  qu'y  dessinent  les  acides,  et  dont  la  composition  est  identique  à 
celle  de  la  partie  métallique  des  syssidères  précédentes, 

»  Les  réductions  qui  viennent  d'être  décrites  et  la  fameuse  expérience 
de  Gay-Lussac  sur  l'oligiste  spéculaire  des  volcans  différent  simplement 
par  l'oxygène,  absent  des  premières  et  présent  d ms  l'autre.  Celte  différence, 
en  ajoutant  un  terme  nouveau  à  la  série  des  comparaisons  établies  entre  les 
roches  cosmiques  et  les  masses  constituantl'écorce  terrestre,  fait  ressortir, 
une  fois  de  plus,  la  grandiose  unité  des  phénomènes  géologiques  dans  notre 
système  solaire.  » 


PHYSlQUlï.  —  Sur  un  nouveau  phénomène  d^éleclricilé  statique. 
Noie  de  M.  G.  Govi.  (Extrait  par  l'auteur.) 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Fizeau,  Edm.    Becquerel, 

Jamin.) 

«  M.  Jamin,  après  avoir  présenté,  à  la  dernière  séance  de  l'Académie,  un 
Mémoire  de  M.  Duter  sur  un  phénomène  7iouveau  d'électricité  statique,  a  eu  la 
bonté  de  rappeler  des  expériences  analogues  entreprises  par  moi,  il  y  a 
quatorze  ans,  et  dont  j'ai  publié  la  méthode  et  les  résultats  au  commencement 
de  l'année  1866  (').  Ayant  été  depuis  détourné  de  ces  études  par  d'autres 
occupations,  et  surtout  par  l'extrême  difficulté  de  me  procurer  les  appareils 
convenables,  j'éprouve  un  sentiment  de  véritable  reconnaissance  pour  le 
jeune  physicien  qui  vient  de  les  remettre  en  lumière,  et  qui,  plus  favorisé 
que  moi  à  l'endroit  des  ressources  expérimentales,  pourra  peut-être  mieux 
interpréter  ces  faits  et  en  tirer  de  nouvelles  conséquences. 

M  II  serait  inutile  d'entrer  ici  dans  les  détails  de  mes  expériences,  que 
chacun  pourra  voir  facilement  dans  les  recueils  où  elles  ont  paru.  J'opé- 
rais, comme  M,  Duter,  sur  des  bouteilles  de  Leyde  remplies  de  liquide, 
dont  les  variations  de  volume  (apparentes  ou  réelles),  étaient  accusées  par 
les  déplacements  de  ce  même  liquide  dans  un  tuyau  capillaire  communi- 
quant avec  l'intérieur  de  la  bouteille,  que  je  garantissais  par  une  enveloppe 
de  glace  pilée  contre  les  influences  perturbatrices  du  rayonnement  exté- 
rieur. Ce  qui  m'avait  conduit  à  entreprendre  ces  recherches,  c'était  le  phé- 
nomène bien  connu  du  percement  des  parois  en  verre  des  bouteilles  de 
Leyde  trop  chargées 

(')  Il  Nuovo  Cimenta,  t.  XXI-XXII,  i865-i866,  p.  18-26;  Mti  delta  R.  Accademia 
délie  Scienze  di  Torino.  Toiino,   1866;  vol.  I,  p.  2o6-2t'j,  2i8-23o. 

C.R.,    1878,  ■i' Semestre.   (T.  LXXXMl,  N°  25.  ;  I  l4 


(  858  ) 

»  Mes  premiers  essais  furent  faits  avec  de  l'eau,  et  je  pus  constater  (le 
i8  octobre  1864)  que  l'eau  contenue  dans  la  bouteille  de  Leyde  baissait 
dans  le  tube  capillaire  pendant  la  charge  et  y  remontait  au  moment  de  la 
décharge,  quelle  que  fiJt  l'espèce  d'électricité  dont  je  l'avais  chargée. 

»  Ce  premier  résultat  paraissait  favorable  à  l'idée  que  les  parois  du  vase 
se  dilataient  sous  l'action  électrique;  mais,  ayant  remplacé  l'eau  par 
d'autres  liquides,  je  vis  que  l'acide  azotique  se  contractait,  à  charge  égale, 
un  peu  plus  que  l'eau,  l'alcool  beaucoup  plus  que  l'acide  azotique,  et  que 
l'éther  se  comportait  tout  autrement  que  les  trois  autres  corps,  puisqu'il 
commençait  par  monter  sensiblement  dans  le  tube  capillaire  au  moment 
de  la  charge,  puis  il  descendait,  et  enfin,  quand  on  déchargeait  la  bou- 
teille, il  remontait  au-dessus  de  son  niveau  primitif.  En  répétant  plusieurs 
fois  la  charge  et  la  décharge  de  l'appareil,  je  parvins  à  faire  déborder 
l'éther  par  l'ouverture  supérieure  du  tube  capillaire  (').  L'huile  d'olive, 
n'élant  pas  conductrice,  ne  donna  lieu  à  aucun  phénomène  appréciable 

»  Evidemment,  ni  la  simple  déformation  du  récipient,  ni  la  différente 
conductibilité  des  liquides  ne  suffisaient  pour  expliquer  ces  anomalies 

»   Le  mercure,  dans  les  mêmes  circonstances,  ne  parut  pas  se  contracter. 

»  Cette  dernière  expérience,  qui  me  semblait  inconciliable  avec  l'idée 
d'une  variation  sensible  de  capacité  du  diélectrique,  me  fit  penser  que  les 
contractions  observées  précédemment  pouvaient  peut-être  s'expliquer  en 
admettant  que  les  liquides  conducteurs  électrisés  se  condensaient  contre 
les  parois  du  vase. 

»  Bien  qu'il  soit  admis  généralement  que  la  charge  des  condensateurs  s'ac- 
cumule tout  entière  sur  les  faces  opposées  du  diélectrique,  on  sait  cepen- 
dant que  les  armatures  d'un  carreau  de  Franklin  adhèrent  assez  fortement 
au  verre,  et  qu'après  les  en  avoir  arrachées  elles  gardent  toujours  des  quan- 
tités sensibles  d'électricité.  On  sait  également  que,  si  la  charge  qu'on  donne 
à  un  condensateur  est  assez  faible,  ce  sont  les  deux  armatures  seules  qui  la 
gardent,  tandis  que  le  diélectrique  interposé  n'en  conserve  presque  aucune 
trace.  J,es  deux  plateaux  d'un  condensateur,  quel  (ju'il  soit  et  quelle  que 
soit  sa  charge,  doivent  donc  s'attirer  et  s'attirent  en  effet  à  travers  la  ma- 
tière non  conductrice  qui  les  sépare....  Si  donc  les  armatures  s'attirent,  les 
couches  liqiiides  qui  en  tenaient  lieu  dans  mes  expériences  devaient  s'at- 
tirer également  à  travers   les  parois  de  la  bouteille,  en  les  pressant,  et. 


(')  Ce;  même  phénomène  d'une  augmentation  de  volume  du  liquide  après   la   décharge, 
j'ai  pu  le  constater  aussi,  quoique  plus  faiblement,  avec  les  autres  liquides  employés. 


(859) 
comme  les  liquides  sont  plus  compressibles  que  les  solides,  la  contraction 
observée  dans  le  tube  capillaire  pouvait  bien  être  principalement  la  con- 
séquence d'une  véritable  condensation  du   liquide  près  des  parois  de  la 
bouteille. 

»  En  raisonnant  ainsi,  je  trouvais  tout  naturel  que  l'acide  azotique,  plus 
conducteur  que  l'eau  (s'il  n'est  pas  plus  compressible),  se  condensât  da- 
vantage, et  que  l'alcool,  un  peu  moins  conducteur,  mais  beaucoup  plus 
compressible,  se  contractât  encore  plus  que  les  deux  autres  liquides. 
Pour  ce  qui  est  de  l'éther,  sa  forte  compressibilité,  jointe  à  sa  grande  di- 
latabilité thermique,  devait  mettre  en  jeu  un  autre  phénomène,  à  savoir, 
un  développement  de  chaleur  assez  considérable  dès  les  premiers  instants 
et  une  expansion  assez  grande  des  couches  chauffées  pour  masquer  sa 
contraction  et  donner  lieu  à  une  dilatation  réelle  du  liquide.  Cependant, 
la  chaleur  développée  se  diffusant  peu  à  peu  dans  la  masse,  la  contraction 
due  à  l'électricité  devait  finir  par  prendre  le  dessus,  comme  il  m'était 
arrivé  en  effet  de  l'observer.  Au  moment  de  la  décharge,  l'éther,  qui  conser- 
vait la  chaleur  acquise,  devait  présenter  un  volume  plus  considérable  ;  et 
voilà  comment,  d'après  cette  hypothèse,  je  m'expliquais  les  différentes  cir- 
constances observées  par  moi  dans  ces  phénomènes.  La  compressibilité 
extrêmement  faible  du  mercure  paraissait  enfin  s'accorder  avec  l'absence 
de  contraction  appréciable  remarquée  dans  ce  métal. 

»  Je  me  crus  donc  autorisé  à  conclure  que  les  armatures  liquides  des 
condensateurs  éprouvent  une  espèce  décompression  contre  le  diélectrique 
interposé,  et  que  les  variations  de  cspacitéde  ce  dernier,  quoique  fort  pro- 
bables ('),  ne  suffisent  pas  pour  expliquer  les  effets  observés. 

»  Il  se  peut  toutefois  qu'il  se  soit  glissé  dans  mes  expériences  des  causes 
d'erreur  que  je  n'ai  pas  soupçonnées;  ...  je  crois  donc  très-utile  qu'elles 
soient  contrôlées,  et  je  suis  heureux  que  M.  Duter  le  puisse  faire  dans  des 
conditions  bien  meilleures  que  les  miennes. 

»  Si  l'on  remplaçait,  par  exemple,  les  liquides  conducteurs  par  un 
liquide  isolant  (comme  l'huile  d'olive)  qui  serait  contenu  dans  une  bou- 
teille argentée  à  l'intérieur,  et  dont  l'argenture  serait  mise  en  communi- 
cation avec  la  source  électrique,  ou  avec  le  sol,  les  mouvements  du  liquide 
ne  dépendraient  plus  que  des  modifications  du  récipient. 

»  Une  bouteille  de  Leyde,  armée  seulement  à  l'intérieur,  suspend\ie  au 
bras  d'une  balance  et  plongée  dans  un  liquide  conducteur  jouant  le  rôle 


(')   Nuouo  Cimerito,  t.  XXI-XXII,   i865-l866,  p.  9.6. 


(  86o  ) 
d'armature  extérieure,  devrait  augmenter  de  poids  pendant  la  charge,  si 
réellement  les  couches  liquides  se  condensent  contre  ses  parois. 

»  Quoi  qu'il  en  soit,  l'imporlant,  c'était  d'attirer  l'attention  des  physi- 
ciens sur  ces  phénomènes  inattendus;  c'est  ce  que  j'ai  fait  d'abord,  c'est  ce 
que  M.  Duter  vient  de  faire  à  son  tour.  Espérons  que,  cette  fois,  ce  ne  sera 
pas  en  vain,  et  que  la  science  aura  bientôt  l'explication  de  ces  phéno- 
mènes, qui  sont  destinés  peut-être  à  jeter  un  jour  nouveau  sur  la  nature 
des  actions  électriques.  » 

MÉMOIRES  PRÉSENTÉS. 

PHYSIQUE.  —  De  ta  force  électromotrice  d'induction  qui  provient  de  la  rotation 
du  Soleil;  détermination  de  sa  grandeur  et  de  sa  direction,  quelle  que  soit  la 
distance  du  corps  induit.  Note  de  M.  Qitet. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Physique.) 

«  Les  conducteurs  soumis  à  l'action  des  courants  électriques  solaires 
éprouvent  deux  inductions  différentes,  qui  sont  dues,  l'une  à  leur  vitesse 
propre,  et  l'autre  à  la  vitesse  de  rotation  de  l'astre.  S'ils  tournaient  eux- 
mêmes  autour  de  l'axe  du  Soleil  avec  sa  vitesse  angulaire,  leur  mouvement 
rotatif  serait  nul,  et  les  deux  forces  d'induction,  se  contre-balançant  com- 
plètement, devraient  être  égales  et  directement  opposées.  C'est  en  m'ap- 
puyant  sur  ce  principe  que  je  [uiis  calculer,  très-simplement  et  d'une  ma- 
nière très-générale,  les  composantes  de  la  seconde  force. 

»  Quelles  que  soient  la  grandeur  et  la  direction  de  la  vitesse  w'  du 
point  a  d'un  conducteiu'  en  mouvement,  les  composantes  X,  Y,  Z  de  la 
force  électromotrice  d'induction  due  à  cette  vitesse  se  déduisent,  par  per- 
mutation de  lettres,  de  cette  expression  que  j'ai  démontrée 

X^'^^/'C-g'B); 

R'  est  une  constante,  qui  dépend  des  unités  choisies  pour  mesurer  les  quan. 
tités;  e',f',g'  sont  les  cosinus  des  angles  que  la  vitesse  w' fait  avec  trois 
axes  rectangulaires  auxquels  on  rapporte  les  forces;  A,  B,  C  sont  les  com- 
posantes d'une  force  auxiliaire,  qui  se  déduisent  du  type 


=  -■/ 


r'  —  r)dz'  —  {z'  —  z)dx 


(  8Gi  ) 
a-,  y,  3,  x',  /',  :',  p,  i  désignent  les  coordonnées  du  point  a  du  conduc- 
teur induit,  celles  du  point  M  qui  appartient  au  circuit  parcouru  par  le 
courant  d'intensité  i,  enfin  la  distance  des  deux  points  a  et  M  ;  le  signe  / 
s'étend  à  tous  les  éléments  d'un  circuit,  et  le  signe  1  à  tous  les  courants 
du  Soleil. 

»  Appliquons  maintenant  ces  formides  générales  au  cas  où  le  point  a 
tourne  autour  de  l'axe  du  Soleil  avec  la  vitesse  angulaire  N  de  l'aslre.  Si  / 
est  la  perpendiculaire  menée  de  a  sur  l'axe  de  rotation,  on  aura 


w 


NZ. 


Par  le  centre  du  Soleil,  je  mène  trois  axes  parallèles  aux  axes  des  coor- 
données; je  désigne  para,,  ^"1,  2|  les  coordonnées  de  ce  centre,  et  je  pose 

Ç,  Y),  Ç  seront  les  coordonnées  du  point  a  par  rapport  aux  axes  menés  par 
le  centre  du  Soleil.  Les  cosinus  des  angles  que  la  vitesse  du  point  a  fait 
avec  les  directions  des  axes  ont  pour  valeurs 

i;«'  —  -flv'  r,  h/  —  IV  ,  V  —  ?a' 

on  a  désigné  par  X',  p.',  v'  les  cosinus  des  angles  que  l'axe  de  rotation  du  So- 
leil fait  avec  les  directions  des  axes  des  coordonnées. 

»  En  portant  les  valeurs  particulières  de  w',  e',/',  g'  dans  les  expressions 
générales  de  X,  Y,  Z,  on  aura  les  composantes  de  la  force  éleclromotrice 
due  à  ce  mouvement  de  rotation  du  conducteur,  et  l'on  formera  ainsi  cette 
expression 

X  =  ^^  [C(Sv'  -  -Çl')  -  B{nl'  -  ?fx')]. 

Si  maintenant  on  désigne  par  X',  Y',  Z'  les  composantes  de  la  force  électro- 
motrice d'induction  due  à  la  rotation  du  Soleil,  comme  l'on  doit  avoir 


ou  obtient 


X'=-X,     Y'=-Y,     Z'=-Z, 


X'=  '^[Bi-ril'-'çiJ.')  -  C(Sv'-  ÇX')], 
Y'  =  '^  [C(  Ça'  -  -0^/)  -  A (-^X'  -  ?a')] , 
Z'  =  î^[A(Sv'-a')-B(,V--/3v')]. 


(  862  ) 

»  Quelle  quesoit  la  position  du  points,  on  calculera,  à  l'aide  de  ses  coor- 
données X,  y^  z,  les  valeurs  correspondantes  de  A,  B,  C  et  celles  de  2,  v),  Ç; 
les  formules  précédentes  donneront  alors  les  valeurs  de  X',  Y',  Z'.  Ainsi, 
ces  formules  résolvent  très-simplement  et  d'une  manière  générale  le  pro- 
blème proposé. 

»  Il  est  aisé  de  voir  que  ces  formules  donnent  immédiatement  les  valeurs 
particulières  qui  conviennent  au  cas  où  le  conducteur  est  frès-éloigné  du 
Soleil;  les  expressions  de  A,  B,  C  se  réduisent  alors  à  la  forme 

M  est  le  moment  électrodynamique  maximum  du  Soleil  ;  a',  6',  7'  sont  les 
cosinus  des  angles  que  l'axe  de  ce  moment  fait  avec  les  axes  des  coordon- 
nées; e,/,  g  sont  ceux  des  angles  que  la  distance  OS  =  R  des  centres  de  la 
Terre  et  du  Soleil  fait  avec  ces  dernières  directions  ;  h  est  le  cosinus  de 
l'angle  que  l'axe  électrodynamique  fait  avec  la  direction  du  rayon  vec- 
teur R.  Si  l'on  remarque  que  Xt  =  Re,  ;r,  ~  R/,  z,  =  Rg,  et  que  l'on  né- 
glige x^jy  z  par  rapport  à  R,  on  a 

K'  MN 

X'  =  -^[[ep:-Jl')  iVh    -  g')  -  (gl'-e,')  (3s/^  ^-  •/)]. 
En  effectuant  les  produits  et  en  posant 

h'  =  el'+Jp:  -h  gv',     cos  V,  ^=  a'X  n-  g' /a'  +  7'v', 
on  obtient  sans  difficulté 

X'=  -^^  [h{3eh'  —  2).')  -^  ecosv,], 

»  Ces  dernières  formules  se  trouvent  dans  le  manuscrit  que  j'ai  eu  l'hon- 
neur d'adresser  à  l'Académie  le  16  mars  dernier.    » 


(  863  ) 

PHYSIOLOGIE.  —  Note  sur  les  effets  des  vapeurs  du  sulfure  de  carbone. 
Mémoire  de  M.  L.  Poincaré.  (Extrait  par  l'auteur.  ) 

(Renvoi  à  la  Commission  des  Arts  insalubres.) 

«  Dans  le  but  de  rechercher  si  les  symptômes  observés  par  M.  Delpech, 
chez  les  ouvriers  employés  à  la  vulcanisation  du  caoutchouc,  correspon- 
dent à  des  lésions  matérielles  que  l'absence  d'autopsie  a  empêché  de  con- 
stater dans  l'espèce  humaine,  j'ai  maintenu,  pendant  plusieurs  semaines,  des 
animaux  dans  une  atmosphère  chargée  de  vapeurs  de  sulfure  de  carbone, 
en  reproduisant  autant  que  possible  les  conditions  offertes  par  un  atelier. 
Ces  expériences  m'ont  conduit  aux  conclusions  suivantes  : 

»  1°  Les  cobayes  et  les  2;renouilles  résistent  beaucoup  moins  que  l'homme 
à  l'aclion  prolongée  de  ces  vapeurs.  Ils  sont  tous  frappés  de  mort,  dans  un 
espace  de  temps  relativement  court. 

»  2°  Les  symptômes  ne  sont  pas  exactement  les  mêmes  chez  ces  animaux 
que  chez  l'homme  ;  la  période  d'excitation,  signalée  chez  ce  dernier,  fait 
généralement  défaut,  et  les  manifestations  sont  presque  toujours  de  nature 
paralytique.  La  paralysie  est  même,  chez  les  grenouilles,  à  la  fois  absolue 
et  générale,  du  moins  en  ce  qui  concerne  les  muscles  de  la  vie  de  relation. 

»  3°  Les  seules  altérations  appréciables  à  l'œil  nu  consistent  dans  la  dis- 
tension des  deux  oreillettes  par  un  sang  noir  aussi  foncé  à  gauche  qu'à 
droite,  dans  la  présence  fréquente  de  taches  livides  dans  les  poumons,  dans 
une  diminution  notable  de  la  consistance  de  l'encéphale,  qui  parfoisest,  en 
quelques  points,  réduit  à  une  pulpe  diffluenle. 

»  4°  Au  microscope,  on  trouve  toujours  im  certain  nombre  de  cellules  en 
voie  de  dégénérescence  granulo-graisseuse  ;  l'ensemble  de  la  substance 
grise  parsemé  de  gouttes  de  toutes  dimensions,  formées  par  un  liquide  libre, 
de  nature  graisseuse,  offre  un  reflet  jaune  grisâtre,  différant,  sous  tous 
les  rapports,  de  la  myéline.  Parfois  ces  gouttes  sont  agglomérées  et  imbri- 
quées d'une  manière  irrégulière.  Mais  une  altération  qui  domine  toutes  les 
autres,  par  sa  constance, son  intensité  et  son  étendue,  et  qui,  tout  en  existant 
aussi  dans  la  substance  grise,  se  montre  à  un  bien  plus  haut  degré  dans  la 
substance  blanche,  consiste  dans  une  dissémination  excessive  de  la  myéline 
et  la  dissociation  de  la  trame  nerveuse. 

»  5°  Enfin,  le  hasard  m'a  fait  tomber  quelquefois  sur  des  vaisseaux  céré- 
braTix  dans  lesquels  on  apercevait  des  gouttes  d'un  liquide  immiscible  au 
sang  et  offrant  les  caractères  optiques  du  sulfure  de  carbone,  gouttes  qui, 


(  864  ) 
jouant  le  rôle  de  véritables  embolies,  non-seiilemen!  avaient  donné  lieu  à 
une  accumulation  de  globules  en  arrière  d'elles,  mais  même  avaient  parfois 
déterminé  des  ruptures  et  des  hémorrhagies  miliaires.  Toutefois,  je  ne  me 
crois  pasautorisé  à  exprimerce  dernier  fait  autrement  quesousformed'hypo- 
tbèse,carje  n'ai  pas  encore  pu,  jusqu'à  présent,  faire  parvenir  sur  les  gouttes 
observées  dans  l'intérieur  des  vaisseaux  le  réactif  (eau  iodo-iodurée)  capable 
de  démontrer  la  nature  sulfocarbonique  de  ces  gouttes,  sans  déterminer 
une  opacité  générale  qui  rendait  impossible  toute  observation.  De  plus, 
comme  le  sulfure  de  carbone  se  réduit  en  vapeurs  à  la  température  animale, 
il  semble  que  cette  condensation  sous  forme  de  gouttes  liquides  ne  devrait 
pouvoir  se  produire  que  post  nwilem. 

»  6°  Eu  tout  cas,  les  lésions  matérielles,  produites  par  l'action  lente  el 
prolongée  des  vapeurs  de  sulfure  de  carbone,  sont  assez  sérieuses  pour  qu'on 
restreigne  l'emploi  du  caoutchouc  vulcanisé  à  la  confection  des  objets  réel- 
lement utiles,  et  qu'on  interdise  la  fabrication  des  petits  ballons  et  des  jouets 
en  caoutchouc.  » 


LITHOGÉINIE.   —    Origine  des  roches  cristallines;  observation  à  propos  d'une 
Note  de  MM.  Fouqué  el  Michel  Lévy;  par  M.  St.  Mei'mer.  (Extrait.) 

(Commissaires  précédemment  nommés:  MM.  Daubrée,  H.  Sainte-Claire 

Deville,  Des  Cloizeaux.) 

«  ....  Je  ne  puis  laisser  passer  sans  réponse  cette  supposition,  que  je 
place,  au  pointde  vue  pétrographique,  le  produit  dedévilrihcation  qui  nous 
occupe  entre  les  rétinites  et  les  porphyres.  Il  ne  s'agit  pas  ici  de  classification 
lilhologique,  mais  d'une  question  de  pure  lithogénie.  Si  l'on  veut  bien 
jeter  un  coup  d'œil  sur  mon  premier  travail  ('),  on  verra  que  l'idée  do- 
minante eu  est  de  rechercher  si,  d'tme  manière  générale,  les  roches  cristal- 
lines dérivent  des  roches  vitreuses,  et  si,  en  particulier,  le  porphyre  a  sa 
source  dans  le  rétinite.  L'expérience  consiste  à  faire  subir  artificiellement 
à  l'échantillon  une  transformation  qui  a  été  spontanée  pour  d'autres.  Le 
résultat  paraît  représenter  justement  l'une  des  étapes  de  cette  métamor- 
phose et  constituer,  par  conséquent,  un  intermédiaire  entre  le  point  de 
départ  et  le  point  d'arrivée...,  » 


{',    Comj/tcs  rendus,  t.  I.XXXIIF,  p.  Gi6  ;   18  scjilcniluc  18-6. 


(  865  ) 

VITICULTURE.  —  Sur  le  mode  de  formation  de  quelques  nodosités 
phylloxériques.  Note  de  M.  J.  d'Arbahmoxt.  (Extrait.) 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

«  ...  Si  mon  interprétation  des  faits  observés  est  exacte,  la  formation, 
sur  les  radicelles  de  la  vigne,  de  nodosités  phylloxériques  avec  prolongement 
radiciforme,  peut  provenir  d'une  cause  différente  de  celle  qui  a  été  indi- 
quée par  M.  Max.  Cornu.  On  aurait  affaire,  dans  certains  cas,  à  des  nodosités 
réellement  intercalaires,  provoquées  par  la  piqûre  d'un  insecte  qui  se  serait 
fixé  au  point  d'émergence  d'une  radicelle  secondaire,  sur  son  axe  généra- 
teur, et  conséquemment  à  une  certaine  distance  du  point  végétatif  de  ce 
dernier. 

»  L'affirmation  de  M.  Cornu,  que  les  nodosités  à  prolongement  radici- 
fornie,  comme  les  autres,  proviennent  toujours  de  la  piqûre  d'un  insecte 
jeune  au  niveau  du  point  végétatif,  serait  donc  trop  absolue. 

')  Que  si  l'on  se  refuse,  au  contraire,  contre  toute  vraisemblance,  à  ad- 
mettre avec  moi  que  la  piqûre  du  parasite  s'est  produite  après  l'apparition 
de  la  radicelle  secondaire,  il  faudra  bien  reconnaître  alors,  contrairement 
à  ce  qu'a  toujours  observé  M.  Cornu  dans  ses  nombreuses  expériences, 
que  ce  n'est  pas  seulement  sur  la  partie  convexe  du  renflement  que 
peuvent  se  développer  de  nouvelles  radicelles,  mais  encore,  exception- 
nellement si  l'on  veut,  sur  la  partie  concave,  au  fond  même  de  la  dé- 
pression produite  par  la  piqûre  de  l'insecte. 

»  De  quelque  façon  que  se  puisse  retourner  la  question,  le  fait  que  je 
signale  me  paraît  nouveau,  dans  l'histoire  de  l'évolution  des  nodosités  phyl- 
loxériques. » 

M.  L.  MiGNOT,  M.  CouLPiER,  M.  Proffit,  m.  Fr.  Laye  adressent  di- 
verses Communications  relatives  au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 

M.  E.  DucHEMiN  adresse  une  Note  relative  à  l'utilité  de  remplacer  les 
pivots  d'acier,  dans  les  compas  de  mer,  par  des  pivots  en  platine  iridié. 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 

M.  Bellangé  adresse  une  Note  concernant  «  les  tables  des  violons  des 
vieux  maîtres  » . 

(Renvoi  à  la  Section  de  Physique.) 

C.  R.,  1878,  2«  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N°  23.)  1 1  5 


(  866  ) 
M.  D.  Dantost  soumet  an  jugement  de  l'Académie  un  Mémoire  intitulé: 


«  Essai  d'onlologie  ralionnelle  ». 


(Commissaires  :  MM.  de  Qiiatrefages,  Wurtz.) 


CORRESPONDANCE. 

M.  le  vice-amiral  de  la  Roncière  Le  Nocry  prie  l'Académie  de  vouloir 
bien  le  comprendre  parmi  les  candidats  à  l'une  des  places  d'Académicien 
libre  actuellement  vacantes. 

(Renvoi à  la  Commission  nommée.) 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Une  brochure  de  M.  H.  Cennischi,  intitulée:  «  La  diplomatie  moné- 
taire en  1878  »; 

2°  Deux  brochures  de  M.  E.  Marchand,  relatives,  l'une  à  la  composition 
du  lait  sécrété  par  les  vaches  de  différentes  races,  l'autre  à  l'absorption 
atmosphérique  des  forces  contenues  dans  la  lumière  du  Soleil; 

3°  Des  études  sur  le  Phylloxéra  vastatrix,  publiées  en  espagnol,  par 
M.  /.  Mirel  j  Tcrrada. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel,  en  signalant  une  brochiue  de  M.  E.  JViede- 
mann,  imprimée  en  allemand  et  portant  pour  titre:  «  Spectres  des  mélanges 
gazeux  »,  communique  à  l'Académie,  selon  le  désir  de  l'auteur,  quelques 
passages  de  cette  brochure,  qui  peuvent  élre  traduits  comme  il  suit  : 

o  On  a  fait  pénétrer  une  certaine  quantité  de  mercure  dans  un  tube  de  Geissier  rciii|)Ii 
d'hydrogène,  et  l'on  a  chauffé  ce  tube  dans  un  bain  d'air,  pendant  qu'il  était  [)arcouiu  ])ar 
le  courant  d'un  ap|)nreil  d'induction.  Tandis  qu'on  obtenait,  à  la  température  ordinaire,  le 
spectre  de  l'hydrogène,  les  raies  du  mercure  aj)])aiurcnt  par  l'élévation  de  température. 
Celles-ci  devinrent  de  plus  en  plus  manifestes  à  mesure  que  la  tenqjérature  devint  jjIus 
haute,  et,  en  même  temps,  les  raies  de  l'hydrogène  disparuient,  aussi  bien  dans  les  autres 
parties  du  tube  que  dans  l'intervalle  des  électrodes. 

K  ....  Si  l'on  chauffe  un  tube  spectral  rempli  d'azote  et  d'hydrogène  sur  un  point  quel- 
conque, de  manière  que  de  jietites  traces  de  sodium  ou  d'autres  métaux  se  dégagent  du  verre 
en  ce  point,  les  raies  de  l'hydrogène  et  de  l'azote  y  disparaissent  pres(]ue  entièrement,  en  même 
temps  qu'apjiaraissent  les  raies  du  métal.  Des  décharges  très-chaudes  d'étincelles  électriques 
pourraient  même  produire  des  efi'ets  semblables.  On  en  peut  conclure,  peut-être,  que  l'hy- 
drogène dis|)araît  ou  iju'il  se  transforme  en  une  matière  d'une  autre  nature.  » 


(  867  ) 

GÉODÉSIE  ASTRONOMIQUE.    —    Latitude  d'Alger  et  azimut  fondamental  de  la 
triangulation  algérienne.  Note  de  M.  F.  Perrier,  présentée  par  M.  Faye, 

«  L'observatoire  astronomique  du  Dépôt  de  la  guerre,  à  Alger,  est  con- 
sidéré comme  la  station  fondamentale  dont  les  coordonnées,  en  longitude, 
latitude  et  azimut,  doivent  servir  d'éléments  de  départ  pour  le  calcul  des 
positions  géographiques  de  la  triangulation  algérienne. 

»  La  longitude  de  celte  station  a  été  déterminée  par  les  opérations  que 
nous  avons  exécutées  de  concertavec  MM.  Lœwy  etStejihan. 

»  La  Note  que  j'ai  l'honneur  de  soumettre  à  l'Académie  a  pour  objet  de 
faire  connaître  comment  j'ai  mesuré  la  latitude  et  un  azimut,  et  rattaché 
ensuite  l'observatoire  avec  une  station  géodésique  voisine. 

»  Latitude.  —  J'ai  employé  le  cercle  méridien  portatif  de  Secretan- 
Eichens,  qui  venait  de  servir  aux  observations  de  la  longitude,  et  j'ai 
observé  pendant  douze  soirées,  du  25  décembre  1874  a'i  'o  janvier  iStS, 
les  distances  zénithales  méridiennes  de  /\6  étoiles  comprises  en  ascension 
droite  entre  o  de  Pégase  et  0  de  Persée. 

»  Il  n'y  avait  pas  lieu  de  craindre,  sur  le  plateau  de  Voirol,  avec  un  pilier 
scellé  dans  le  roc  et  loin  de  tout  centre  habité,  les  inconvénients  inhérents 
aux  observatoires  des  grandes  villes  :  trépidations  du  sol  et  réfractions 
anormales. 

»  Afin  d'éliminer  autant  que  possible  les  erreurs  dues  à  la  réfraction, 
ainsi  que  les  erreurs  systématiques  qui  proviennent  de  l'instrument  et  de 
l'observateur  :  flexion  de  la  lunette,  erreurs  de  division  et  de  pointé  au 
nadir  et  sur  les  étoiles,  j'ai  opéré  comme  il  suit. 

»  Les  étoiles  choisies  culminaient  à  moins  de  25  degrés  et  à  peu  près  en 
nombre  égal  au  nord  et  au  sud  du  zénith  ;  j'ai  noté  fréquemment  la  tem- 
pérature, donnée  par  un  thermomètre-fronde,  des  couches  d'air  voisines  de 
l'objectif;  grâce  à  la  largeur  des  trappes  et  à  l'ouverture  des  portes  et  fe- 
nêtres, l'écart  entre  la  température  de  l'air  à  l'extérieur  et  à  l'intérieur  n'a 
jamais  dépassé  i",!. 

»  Chaque  série  faite  dans  la  position  directe  du  cercle  est  suivie  d'une 
série  faite  dans  la  position  inverse  pour  un  même  calage  du  cercle,  l'obser- 
v.iteur  prenant  deux  positions  différentes,  face  au  sud  et  face  au  nord,  pour 
l'observation  du  nadir.  Les  douze  séries  forment  six  couples  de  séries  con- 
juguées correspondant  à  six  calages  équidistants  sur  le  limbe. 

»  Les  erreurs  accidentelles  ont  été  atténuées  autant  que  possible  par 

ii5.. 


(  868  ) 
un  grand  nombre  d'observations.  J'ai  obtenu  419  valeurs  de  la  latitude. 

M  En  discutant  les  résultats,  on  voit  que  la  moyenne  générale,  la  moyenne 
des  moyennes  des  douze  séries,  ainsi  que  la  valeur  fournie  par  douze 
étoiles  observées  dans  les  douze  positions  du  cercle,  s'accordent  à  moins 
d'un  dixième  de  seconde  près.  De  même,  en  considérant  les  moyennes  des 
six  couples  de  séries  conjuguées,  on  voit  qu'elles  présentent  un  accord  très- 
satisfaisant. 

»  Mais,  si  l'on  compare  entre  elles  les  deux  valeius  que  donnent  les 
séries  faites  dans  les  positions  directe  et  inverse,  l'écart  atteint -j^  de  se- 
conde, ce  qui  montre  combien  il  est  essentiel  d'observer  dans  les  deux 
positions  du  cercle  et  d'employer  un  cercle  susceptible  de  retournement. 

))  J'ai  adopté  pour  la  latitude  la  valeur  L  =  3G°45'2",  7,  dont  l'erreur 
probable  est  réduite  à  o",i,  abstraction  faite  toutefois  des  variations  ou 
erreurs  qui  entachent  les  déclinaisons  des  étoiles  et  qui,  d'iui  catalogue  à 
l'autre,  vont  jusqu'à  -^  de  seconde. 

»  Azimut  fondamental.  —  Sur  un  mamelon  élevé  de  l'Atlas,  à  3i6oo  mè- 
tres vers  le  sud  et  très-près  du  méridien  de  l'observatoire,  j'ai  fait  construire 
sur  le  roc  un  pilier  maçonné  portant  à  sa  face  supérieure  un  cylindre  de 
repère.  C'est  l'azimut  de  ce  repère  qui  a  été  déterminé  à  deux  reprises  et 
par  des  moyens  différents  en  1874  et  en  1878. 

»  1°  En  1 874,  vers  la  fin  et  après  la  clôture  des  opérations  de  longitude. 
Un  miroir  solaire  était  placé  au  centre  du  pilier,  et,  tons  les  soirs,  avant  le 
coucher  du  Soleil,  on  pointait  un  grand  nombre  de  fois,  dans  les  deux  posi- 
tions de  l'instrument,  sur  le  miroir  et  la  mire  méridienne  nord.  Les  obser- 
vations astronomiques  étaient  ensuite  reprises  et  permettaient  de  calculer 
l'azimut  de  cette  mire,  d'où  l'on  pouvait  conclure  l'azimut  du  miroir  de 
l'Atlas. 

»  2°  En  1878,  pendant  les  observations  relatives  à  la  longitude  Géry- 
ville-Alger.  Sur  le  pilier  de  l'Atlas  était  installé  centre  pour  centre,  non  plus 
un  miroir,  mais  un  collimateur  optique  fournissant,  la  nuit,  une  belle  image 
fixe  et  d'intensité  uniforme  sur  laquelle  je  pointais,- comme  sur  ime  mire, 
dans  le  courant  des  observations  méiidiennes.  L'azimut  du  repère  de 
l'Atlas  était  ainsi  obtenu  directement,  sans  employer  comme  intermédiaire 
la  mire  nord  su|)posée  invariable  du  jour  à  la  nuit. 

Les  deux  méthodes  m'ont  conduit  à  des  résultats  presque  identiques.  J'ai 
trouvé  : 

s 

En  1874 «  =  —  3,859it:o,oi   (onze  soirées,  trente-sept  valeurs), 

Kn  1878 a  =  —  3,853  dr  0,01    (dix  soirées,  Ircntcrjuatrc  valeurs), 


(  869) 
et  j'ai  adopté  pour  la  valeur  définitive 

a=-3',856, 

dont  l'erreur  probable  est  inférieure  à  o',oi  ou  o",i5. 

»  Station  géodéiique.  —  Dans  l'azimut  même  de  la  mire  méridienne  nord, 
et  à  une  distance  de  i6i"',90  mesurée  avec  notre  appareil  des  bases,  sur 
un  pilier  maçonné,  j'ai  fait  sceller  un  cylindre  de  repère  qui  est  devenu  le 
centre  de  la  stition  géodésique  de  l'observatoire. 

»  Celte  station  a  été  rattachée  ensuite  à  la  triangulation  primordiale, 
ainsi  que  le  repère  de  l'Atlas,  par  des  observations  auxquelles  ont  pris  part 
IVIM.  les  capitaines  Penel  et  Bassol. 

»  Les  trois  coordonnées  de  l'observatoire  ont  été  ramenées  enfin  au 
centre  de  la  station  géodésique,  et,  tout  calcul  fait,  j'ai  adopté  pour 
les  coordonnées  fondamentales  de  la  triangulation  algérienne,  en  affectant 
aux  résultats  les  signes  usités  en  Géodésie  : 

À  ta  station  géodésique  de  l'ohseivatoire. 

Longitude  (est) 2.5o,36  =  —  0.42-35,5  ;-  —  0.7887,3 

Latitude  (nord) =     36.45.   7,9=     4o.8357,8 

Az.imutgéodésiquc  du  signal  de 

Melab-el-Kora =  333.16.52,7=  358.ogo3,4-  » 


ASTRONOMIE  —  JSébulemes  découvertes  et  observées  à  l'observatoire  de  Marseille  ; 

par  M.  E.  Stepiiax. 

POSITION   MOÏENSE  POUR   1878. 

Numéro       Ast-ensloii  Distance 

U'oiiire.         droite.  au  pôle  nord.  DESCRIPTION  SOMMAIRE. 

h     ui     s  0      ,      „ 

1  (')    0. -28.3/1 ,88      99.   3.02,9       Assez  faible;  irrégulièrement  ovoïde;  grand  diamèlre( NE  —  SO)  =  î' environ  ;  polit 

diamètre  =  i', 5  environ  ;  bords  barbelés;  une  petite  étoile  projetée  un  peu  cxcen- 
triquement  au  S.-E. 

2  0. .(9.35,77       GC.3i.â3,9      Assez  faible;  petite;  ronde;  condensation  centrale  et  petit  point  central  un  peu  brill. 

3  4.28. 02, 40       70.18.  9,2      Très-faible;  très-petite;  ronde;  un  peu  condensée  vers  le  centre;  petit  point  excen- 

trique un  peu  brillant. 

4  4-45-5i,36      96.   0.3g, 7       Très-faible;  pelitr;  ronde;  lègèromcnt  condensée  vers  le  centre;  pas  de  point  brillant. 

5  !i.bô.So,i()      9^.20. 1^,9      Excessivement   faible;  très-petite;  peu   de  condensation;    petit   point    faiblement 

brillant,  un  peu  excentrique. 
0        G.   0.39,89       71.19.33,8       Excessiveni.,  esc.  faible;  vaporeuse;  assez  étendue;  ovale;  touche  auS. une  étoile  II*. 

;  '  )  blonliiiuc  avec  ;8  J.  l'.-W.  Ilersclitl.  La  di:-lniicc  polaire  du  Calalogno  est  en  erreur  do  î-i  minutes. 


(  87°  ) 


POSITION  MOYENNE  POUR    1878. 


Numéro 

Ascension 

Distance 

d'ordre. 

droite. 

au  pôle  nord, 

Il     m     s 

0         t         „ 

8 

7- 

18.39,73 

55.56. I 5,0 

!) 

7- 

19.  13  .iJD 

55. 55. 40, ,i 

10 

7- 

19.26,7', 

55.35.38,.', 

11 

7- 

19.39,39 

55. 56. 49.0 

1-2 

7- 

40.     1,92 

63.40.54,4 

13 

7- 

,',8.39,3. 

49.45.  5,6 

U 

8. 

i5.29,/,7 

65.18.57,0 

DESCRIPTION    SOMMAIRE. 

7,47       69.19.   5,6      Excessiv.,  excess.  faible  (.i  peine  observable);  à  l'intérieur  J'un  triangle  formé  par 

trois  petites  étoiles. 
E.xcessivem.,  excess.  faible  et  petite;  ronde;  cwntlensation  centrale. 
Faible;  excessivem.  petite;  iirégulière;  vaporeuse;  une  petite  étoile  projetée. 
Deux  étoiles  très-petites  et  très-voisines,  qui,  par  instants,  paraissent  enveloppées 

d'une  nébulosité  presque  imperceptible. 
Très-faible;  très-petite;  un  peu  moins  faible  que  9;  enveloppe  aussi  une  petite  étoile. 
Excessivem.,  excess.  faible  (il  peine  perceptible);  très-petite;  enveloppe  une  très- 
petite  étoile  et  en  suit  immédiatement  une  autre. 
Très-petite  étoile  enveloppée  dVne  nébulosité  excessivement  faible  et  petite. 
Excessivem.,  excessivem.  faible;  irrégulièrement  arrondie;  diamètre  =  i' environ  ; 

enveloppe  plusieurs  très-petites  étoiles;  observation  difficile. 
15         8.18.47,87       go.ii.JijO       Très-petite  étoile;  enveloppée  par  une  nébulosité  très-faible,  très-petite  et  un  peu 

allongée  dans  la  direction  est-ouest. 
Excessivem.  faible;  assez  étendue;  irrégulièrement  ovoïde;  plusieurs  petits  points. 
Excessivement  faible;  très-petite;  ronde;  quelques  scintillements  h  rintérieur. 
Petite  étoile  enveloppée  par  une  nébulosité  très-faible,  très-petite  et  un  peu  allongée 

de  l'est  à  l'ouest. 
Excessivement  faible  et  petite;  ronde;  légère  condensation  centrale;  en  contact  avec 

une  petite  étoile  qui  la  précède. 
Très-faible;  ronde;  diam.  =  3o"  environ;  légèrement  et  graduellement  condensée 

vers  le  centre. 
Excessivement  faible  et  petite;  ronde;  enveloppe  une  petite  étoile. 
Excessivement  faible  et  petite;  ronde;  un  peu  de  condensation. 
Excessivement  faible  et  petite;  ronde;  contlensation  centrale. 
Presque  inobservable. 
Excessivement  faible;  modérément  étendue;  bords  mal  définis;  enveloppe  plusieurs 

très-petites  étoiles. 
Excessivement,  excessiv.  faible;  assez  petite;  un  peu  de  condensation  graduelle  vers 

le  centre;  quelques  petits  points  plus  brillants. 
Etoile  4oo4,  Arg.  Z-h4'°8',5.  Elle  est  fortemonl  nébuleuse;  mais  la  nébulosité  est 

très-condensée. 
Assez  faible;  apparence  d'une  tache  laiteuse;  irrégulièrement  arrondie;  di3m.=  1',  3 

environ;  très-peu  de  condensation;  pas  de  point  brillant. 
Excessivement,  excess.  faible  et  vaporeuse  (presque  imperceptible);  comprise  entre 

trois  petites  étoiles  ;  assez  étendue. 
Assez  faible;  assez  petite;  ronde;  condensation  vers  le  centre;  parait  résoluble. 
Petit  point  excessivem-,  excessiv.  faible,  paraissant  légèrement  nébuleu.x. 
Excessivem.,  excessiv.  faible;  très-petite;  ronde;  enveloppe  plusieurs  petits  points. 
Très-faible;  petite;  rondo;  enveloppe  une  petite  étoile  centrale. 
Faible;  jietite;  ronde;  enveloppe  une  petite  étoile  centrale. 
Très-faible;  petite;  ronde;  un  peu  de  condensation  cenlrale. 

Extrêmement  faible;  un  peu  étendue;  irrégulièrement  arrondie;  vaporeuse;  très- 
faible  condensation  graduelle  vers  le  centre. 
Assez  faible;  petite;  ronde;  condensation  centrale. 
Assez  faible;  petite;  ronde;  condensation  centrale. 
Faible;  très-petite;  ronde;  condensation  centrale  et  petit  point  brillant  central. 


16 

8.35.  6,oy 

84.35.   9,3 

17 

S.  41  33,45 

Si. 49.50, 8 

18 

8.56.26,89 

63.35.10,4 

19 

9.  3.47,55 

70. ',8. 35,6 

20 

9.34.  7,o5 

77.33.26,2 

21 

g.Sg.Si ,28 

86.39.38,0 

09 

10. 32. .i6, 58 

64.    3.38,6 

23 

II.   5.29,76 

61  ..'i4.5o,9 

24 

II.   5.39,   ,3 

61 .42.471O 

25 

ig. 43. 33, 80 

69.  5.33,8 

26 

20.59.45,11 

79-    'l-'7.4 

27 

21.   2.38,20 

48. 1 5. 17,9 

28 

21.   9.53,02 

44.13.   0,5 

29 

32.20.36,    4 

DO. 18. 16,2 

30 

32.35.  7,58 

95.   4.49,7 

31 

33.53.43,90 

01.33.   1,3 

32 

22.53. 5o,oi 

51.34.22,3 

33 

22.53.58,55 

5i .30.27,4 

34 

23.   6.27,77 

.59.32.15,5 

35 

23.   s. 37, 81 

62.20. 12,4 

36 

33. 14.33, 3i 

63.21.  8,3 

37 

23. 14.54,96 

64.46.  4,2 

38 

23.17.43,31 

81.   0.  8,1 

39  ( 

')  23. 32. 35, 72 

58.i5.3i,3 

(')  Identique  avec  \s)V^  J.-F.-W.  Herschel.  La  distance  polaire  du  Catalogue  est  en  erreur  de  4  minutes. 


(  87'  ) 

Positions  moyennes  des  étoiles  de  comparaison  pour   iS'jSjO. 


Numéro 

Ascension 

Distance 

de  la  liste 

Nom  de  1' 

jtoil 

e. 

droite. 

an  pôle  nord. 

1 

523 

Weisse  (A.  C.) 

H 

0 

h       m        s 
0. 32 .21 ,43 

98  57.i7",8 

2 

i  1207 

'  Weisse  (N.  C. 

H 

0 

0.48.30,72 

66.33   12,2 

3 

582 

Weisse  (N.  C. 

H 

IV 

.           4.28.30,56 

70. 16.59,7 

4 

899 

AVeisse  (A.  C^ 

H. 

IV 

4-42-52,43 

96.    3.5"i,4 

5 

1238 

Weisse  (A.  C.) 

H. 

IV 

.     4.56.42,46 

94.23.   8,7 

6 

,984 

Weisse  (N.  C.) 

H. 

V 

6.   o.52,og 

71.19.   5,0 

7 

1287 
536 

Arg.  Z.  -f-  20 
AVeisse  (N.  C. 

3 

6     2.33  82 

69.21 .27,8 
55.48.43,8 

8 

H. 

VII 

7.20.20,67 

9 

Id. 

10 

Id. 

11 

Id. 

12 

1172 

AVeisse(N,  C.) 

H. 

VII 

7.41 .56,3o 

62.56.46,7 

13 

15535 

Lalande 

7.52.40,56 

49.45.27,7 

li 

372 

Weisse  (N.  C. 

H. 

vni 

8.18.   2,27 

65. 15.24,2 

15 

377 

AVeisse  (A.  C.) 

H. 

VIII 

.       8.15.59,59 

90 . 1 1 . 52 , 5 

16 

2025 

Arg.  Z.  -f-  5". 

.       8.34.   7,o'i 

f34.38.58,3 

17 

1907 

Arg.  Z.  +  37° 

.       8. 38. 57,50 

52.53.53,7 

18 

i35o 

Weisse  (N.  C. 

H 

vm 

.       8.56.23,82 

63.38.49,3 

19 

69 

AVeisse  (N.  C.) 

H. 

IX 

9.   5.32,00 

70.49.33,1 

20 

18903 

Lalande 

•       9-^'-   7,4? 

77-34-    7'4 

21 

2326 

Arg.  Z.  +  3°. 

10.  4.17,76 

86.29.37,1 

22 

2119 

Arg.  Z.  ■+  26° 

.      10.35.   4,53 

63.57.51,5 

23    1 

21499  \ 
2i5oo 

Lalande 

.      11.   8.48,64 

61.45.50,0 

24 

Id. 

25 

4311 

22 

Arg.  Z.  -1-  20° 
AVeisse  (A.  C.) 

IQ   An    5'">    01 

69.  2.21,5 
79.    i.i3,o 

26 

H 

XXI 

.     21.   3.25,86 

27 

i55 

AVeisse  (N.  C.) 

H. 

XXI..    . 

21 .   7 .48, 10 

48.   8.44,1 

28 

3458 

Arg.  Z.  +  45° 

.  . 

.     21.  9.35,80 

44>4'2' v6 

29 

4840 

Arg.  Z.  +39» 

22.22.   5,gi 

5o. 16. 12,6 

30 

842 

AVeisse(A.  C.) 

H. 

XXII. .  .  . 

22.41. I 5, 25 

94.57.20,3 

31 

1263 

AVeisse  (N.  C.) 

H. 

XXII.    .  . 

22. 56. 11, o3 

51.32.49,6 

32 

Id. 

33 

Id. 

34 

56 

AVeisse  (N.  C.j 

H. 

XXIIl.  .. 

.     23.   5.   5,3i 

59.30.37,4 

35 

i65 

Weisse  (N.  C.) 

H. 

XXIII. 

.      23.   9.48,74 

62.25.  1,4 

36 

25  1 

AVeisse  (N.  C.) 

H. 

XXIII .  .  . 

.  23.13.37,74 

63. I 0.20, 6 

37 

3i5 

AVeisse  (N.  C.) 

H. 

XXIII..  . 

23. 16.27,94 

64.44.55,8 

38 

274 

AVeisse  (A.  C] 

H. 

XXIII.  .  . 

.    23.14.48,01 

81.    I.  9,8 

39 

37. 

AVi-isse  (N.  C.)  H. 

XXIII    .  . 

23.19.20,97 

S8.12.    2,5 

(  872  ) 


ASTRONOMIE.    —  Etoiles 
Note  de  M 

Nom 
ou 

conslelliilion.         N'  :.  B,1880. 

Il      m     s 

Vierge 1703  12. 53.  - 

Cl  Vierge  ....     —  i3. 12. 10 

Vierge 171''  2?.  12 

Vierge 1847  14.22.14 

Bouvier342. . .   1901  55. 39 

(Balance S0.376  i5.   J.23 

Balance 3093  1G.26 

Couronne....  (297)  29.40 

Hercule 1961  80.21 

-'P.  Ourse...   1972  36.28 

Serpent 1993  54.22 

Serpent 2007  16.  0.27 

Serpent 2017  6.37 

(7  Couronne  . .  ao32  10. 11 

7  Hercule....  [5i6]  iU.38 

Hercule i3i7l  19.18 

Ophiuchus 2i85  17.28.55 

Hercule  401  ■•  2277  18.  o.   r 

Y,  Serpent. ...     11,8  i5.   7 

Taur.Pon.  47-  ^322  24.  8 

Taur.  Pon.  55.  2342  29.  Ji 

Taureau  Pon..  234C  31.27 

Véga —  32 .  52 

Dragon 2398  4'  '34 

Taureau  Pon..  239!)  42-48 

Dragon a4iO  49- 15 

0  Dragon ... .  2420  49-25 

Lyre 2421  5i.37 

1 1  Aigle.  ....  2(24  53.34 

Lyre 2427  53.57 

Taureau  Pon.  2436  56.24 

Aigle 2|34  56.34 

Aigle 2442  58.21 


doubles.  Groupes  de  perspective  certains  (  la*"  à  24*"). 
Flamm.\riox,  présentée  par  M.  Faye. 


D,  p..  1880.  Grandeurs. 

81.27  8  —(I 

107.38  |,5 — 10,5 

79-55  7,7-10,3 

99.40  8,3—  9,4 

58.  9  7,7—  9>5 

log.ao  j  —  g 

91.  6  8,1—  9,1 

64.35  7,5  —  11,5 

46.  3  8,9—  9,2 

9.  9  6,1—  7,0 

72.17  8,2=  8,2 

76.21  6,5—  8,0 
75.  8  7,7-  8,4 
55. 5o  AC  6.0— 13 

.4D  6,0 — lu 

70.34  3,5 —  9,5 

45.24  7,2—11,8 
83.53  AC  7,0 —  7,5 
4 1.3).  6,3—  8,2 
92.55  3,3 — 12 
86.  )  6,5— ti 
85.  9  6,5 —  8,5 
82.34  7,2—  9,1 
5i . 19  I ,0 —  8,8 
jo.35  8,2 —  9,2 

79.22  7,5—11 
38. 5o  S.o — 10 

30.45  ',[:-  8,4 

56.22  8',o—  8,7 

76.32  6,11 —  9,2 

5i.56  AB8,5—  9,0 

81 .25  7,\—   8,1 
90.53  AB7,5—  8 
73.12  8,0—  9,5 


l'irecllon 

.'ingle  UislaDce       du         Vitesse 

Couleurs.  actuel,  actuelle,    mour.    auDUelle. 

0  „              o           „ 

.A  jaunâtre 281  19      108      0,08 

A  blanche 22,6  169         '17       1,48 

A  jaunâtre 2  5o  28   102   o,o3 

A  jaune 2J8  23   294   0,11 

A  jaune 201  28    53   0,08 

blanches 110  57      io2(')o,i2 

jaunes i4o  3i       280      0,08 

A  blanche 147  10  (') 

A  jaunâtre 44  22      332      0,09 

jaunes 82  3i  (^) 

lilanches 218  3i        38      0,07 

blanches 326  33      299      0,04 

jaune  et  blanche.  (25i)  (26)    à  réobserver, 

jaune  et  bleuâtre.  222  16        86      0,26 

88  54  deux  comp.  opt. 

blanche  et  lilas. .  238  4'       >5i      0,09 

A  jaune 226  17       i65      0,10 

A  blanche 194  92      3i6      o,63 

blanches (i2o'i  (27)    à  réobserver. 

A  jaune  d'or 67  ii3        36      0,89 

.A  jaunâtre 169  20       i53      0,02 

blanches 29  9,3  299      0,0g 

blanches 290  19      3i3      0,09 

A  bleuâtre i55  48      216  00,34 

jaune  et  bleue.. .  i45  17       172      0,11 

A  jaune 3i5  21       346      0,47 

-V  blanche (ïJ8)  (16)    à  réobserver. 

or  et  azur SSg  32      270      0,07 

blanches (66)  {22)    à  réobserver. 

jaune  d'or  et  azur.  258  17      357      0,12 

jaunâtres 62  47  Triple.  BCfi.\es. 

jaunâtre  et  bleuât.  3io  33        gS      0,04 

blanches i33  24        36(')o,i4 

jaunâtres (208)  (20)    à  réobserver. 


(')  Ne  correspond  pas  au  mouvement  propre  de  t,  ni  comme  direction  ni  comme  vitesse.  La  petite 
étoile  est  même  animée  d'un  mouvement  plus  rapide. 

(')  Mouvement  rectiligne;  la  petite  étoile  descend  presque  directement  vers  la  grande  ;  il  n'est  pas 
certain  que  le  couple  soit  optique. 

{^)  La  précession  entre  pour  une  grande  part  dans  la  diminution  de  l'angle. 

(  ''  )  Les  autres  compagnons  de  Véga  ne  paraissent  pas  avoir  une  s-^tistence  réelle.  Le  mouvement  propre 
de  cette  brillante  étoile  paraît  se  ralentir. 

(']  Triple,  mais  non  ternaire.  BC  physique.  La  distance  de  Herschel  doit  être  portée  de  iS''à29". 


Sotn 
ou 

consicUaiion.          N*  ::.  jR.isso 
h      m     s 

Lyre 2 ',56     19.   1.39 

Téloscope H/5ii4  19.18.  9 

Petit  Renard..  231 5  19.23 

PelitRenard. .  aSai  21.14 

Aigle 2535  2J.    i 

Dragon 2549  29.48 

Altaïr 11,10  44.54 

Sagittaire. ...  11,2904  47-  ^ 

Aigle 2612  55. 3i 

0  Flèche 2637  20.  4.39 

Cygne 2649  7  .34 

Aigle  241 ... .  2646  8  .  o 

Dauphin 2686  23.58 

i5  Dauphin..  2690  23.29 

fi  Dauphin 2704  3i.55 

■/.Dauphin...  (533)  33.17 

Cygne 270S  34.  7 

Dauphin 2734  21.0  .29 

Cygne 2760  1.52 

lî Petit  Cheval.  2777  8.38 

Verseau 2778  9.28 

P  Cygne 2822  38.46 

Verseau 2855  Sg.  9 

Pégase  12g...     2869  22.  4-32 

Pégase 2877  8.33 

3o  Pégase....  14.25 

Pégase (469)  1 5 . 1 1 

33  Pégase....     2900  17.52 

Lézard (477)  38.  ig 

t' Verseau...     2g43  41-20 

Verseau 2954  4i-39 

Pégase 2954  48. 5 1 

Pégase 3o3g  23 .  4o .  49 

Pégase 3o4i  4i  -45 

85  Pégase...  55. 5i 


(    873    ) 

Direction 
An?le     Distance        du  Vilesso 

D.P.,  18S0  Grandeurs.  Couleurs.  actuel,    actuelle,     niouv.    annuelle, 

o      '                                                                                                 o  "                0           ,/ 

5 1.40        8,2=  8,2    blanches 7  25      235  (')  0,10 

144.34  AC      G-  7        blanches (266)  (66)  (") 

68.43        8,0—  9,0    blanches 22  i5       i83      0,12 

70.21  5,5 — II        jaune  et  bleue .. .       4°  24      35o(')o,o6 

92.22  7,0—10        blanches (298)  (26)    à  réobserver. 

2(J.57  7,7—  7,8— 8,9  Triple  de  perspective. 

81.27  1,5—10        A  blanche 3i2  i56      235      0,67 

114. 14        6,0—10        blanches i4i  18        53      0,23 

83.24  7,8—8,8    blanches 53  38        64      0,0', 

69.26  AC  6,0—   7,0    jaunes 225  76      200  (')  0,14 

58.17  7i7—  8,8    jaun.  et  cendrée.    {i52)  (25)    à  réobserver. 

96. 25  7,0—  8,5    blanches 49  23      262      o,o3 

80.  6        8,3—9,8    jaune (279)  {27)    à  réobserver. 

79.  9AC7,5— 13        blanches (108)  (23)  .  (■') 

75.49  AD  i  ,0—10,5    A  verte 335  35      273  C")  0,12 

80.20  4,8—11,4    A  jaunâtre. .... .     329  10      265      o,35 

5i.46        7,0—  9        jaune  et  bleue. . .     334  22      3i6      o,25 

77.18  8,0—8,7    blanches (3o2)  (33)     à  réobserver. 

56.21  7,0—  8        blanche  et  bleuât.    225  8,2      89      0,12 

80.28  AC  4,0,5— 10    A  très-jaune 24  38      3(6  (')  0,29 

91.44  8,4— io,()    jaunes (270)  (20)      à  réobserver. 

61.48  AC  4,5—  7,5    jaune  et  blanche.       57  210      3o5(')o,36 

92.   I         7,9—9,5    blanches (298)  (27)      à  réobserver. 

75.58        6,5—11,8    A  très-jaune ... .     253  21         £7      0,04 

73.25        0,4—  9,5    jaune  et  verte. . .     35i  9,8      40      0,11 

84.49  5,5— 12— 12 A  jaunâtre Triple  par  perspective. 

55.29        0,8—  8,7    blanches 282  ji        74      0,06 

69.45  AC      6—  8        blanche  et  cend.     33o  63      274  ('')  o,34 
i4-39        7,2—11         A  blanche 148  5,5274      0,17 

104.41        6,0—  9,2    A  très-blanche. ..   (ii4)  (28)    à  réobserver. 

g4.5i  AC  7,0—  8,5    jaun.  etblanclie.     i4i  48      218      0,34 

75.27        9,0—  9,0    blanches (27)  (38)    à  réobserver. 

62.15        7,3—9,7    A  très-jaune ... .     (36)  (3i)    à  réobserver. 

73.35  AB  7,3—  8,1     blanches (34g)  (O9)     ('") 

63.33        6,0-9        A  blanche 34  i4      (") 


(')  Les  deux  étoiles  sont  égales.  C'est  néanmoins  là  un  groupe  de  perspective,  et  l'une  des  deux  est 
beaucoup  plus  éloignée  de  nous  que  la  première. 

(  ')  Diminution  de  distance  de  3"  de  1837  à  1857.  A  réobserver.  C  estimée  de  7'  gr.  par  ll^,  de  9,5  et 
10  par  Jacob- 

(■)  Mesures  discordantes. 

(*)  Diffère  sensiblement  en  direction  du  mouv.  propre  de  0.  AB  physique. 

(')  Quadruple,  trois  fixes,  une  mobile. 

('■)  Quadruple. 

(')  Triple.  AB  physique. 

(')  Triple.  AB  physique. 

(  ")  Triple.  AB  physique. 

('")  \  réobserver;  BC  forment  probablement  un  système  orbital. 

("  )  Cette  étoile  est  la  dernière  que  j'aie  mesurée  à  l'Observatoire.  Mes  oteervalions  ayant  été  arrêtées, 

C.  R.,  1S78,   2"  Semestre.  (T.  LX.XXV11,  N°  23.)  I  I  6 


(  874  ) 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Evaluation  d'une  intégrale  définie. 
Note  de  M.  Appell,  présentée  par  M.  Bouquet. 

«  Désignons  par  F[x)  la  fonction  définie  par  la  série  hypergéométrique 
de  Gauss  F(a,  |3,  y,  x),  et  par  F„(a')  la  fcnction  F(«  +  tz,  fi  —  n,  7,  x);  je 
me  propose  de  démontrer  que  l'intégrale 

(i)  «(/S-a-n)  f  x'>'-'{i-xf^^-^F{x)F„{x)dx 

est  égale  à 

/    ,  j  sin(7  —  a  —  pJTT  |_r(a  +  «)  n  p  — /j)  r(7  —  aj  r(7  —  pi 

'  1 

\  r(«)r(p)r(v_«-«  r(v-p  +  «jj' 

sous  les  conditions 

(3)  7>o,      i>7-a-fi>o, 

la  lettre  n  désignant  un  nombre  quelconque. 

»  Les  deux  fonctions  Ff  j"),  F„{x)  satisfont  respectivement  aux  équations 
différentielles  suivantes  : 

^^  -'  ''"'  ^  'il^  ''"  [V  -  («  +  P  -  >  j^]  ^    -  <5F   =  o, 

(•^•-•^'■/-^  +  [7  -  («  +  /3  +  i)xf-^-r4iF„=.n{^  -  a  -  n)F,,. 

»  Multiplions  la  première  de  ces  équations  par  —  F,„  la  seconde  par  F, 
puis  ajoutons-les  membre  à  membre;  nous  obtenons  l'équation 

^^-•^')S"'-  tV  -(«  +  /5+  i)x]U:^n{fi~-  a-  n)FF„, 
en  posant,  pour  simplifier, 

(4)  'J  =  "S-^-"S- 


j'ai  prié  ^^.  Burnham,  de  Chicago,  de  continuer  ces  mesures.  Il  a  découvert  à  cette  étoile  un 
nouvi-au  compagnon,  qu'il  sera  fort  intéressant  de  suivre  à  cause  du  grand  mouvement  propre 
de  l'éloilo  principale. 


(  875) 
Si,  ei)fin,   nous  multiplions  les  deux  membres  de  l'équation  précédente 
parle  facteur  a:^"'  (i  —  jt)^"*''^"^,  nous  pourrons  écrire  cette  équation 

(5)  dUx-'{i—.xf+'>-f^'  =  n{^  —  a-n)xf''{i  -  x)"'+P-TfFF„r/x. 

Cela  posé,  intégrons  les  deux  membres  de  cette  éqnation  entre  les  limites 
o  et  I ,  en  tenant  compte  des  conditions  (3).  Comme  la  fonction 

(6)  U^Vi  —  xf+P'^+' 

s'annule  pour  jt  :^  o,  l'intégrale  définie  (i)  est  égale  à  la  valeur  que  prend 

r/F     dF 

cette  fonction  pour  .r  m  i.  Des  quatre  fonctions  F,  F„,  y-r  -y^  •  à  l'aide 
desquelles  est  composée  la  quantité  U(4),  les  deux  premières,  F  (j:)  et 
F„(a:)  prennent  pour  x  ^=  i   des  valeurs  finies,  à  savoir, 

Y(j^  ^  r(y)r{y-:>.-|?l        p  f,^  ^        r(y)r(v-a-p) 

^    ■'  r  i  -/  —  a  )  r  I  y  —  fi  i  "  "^    '  r  r/  —  y—  n  ]  n  y  —  p  -h  n] 

et  les  deux  dernières,  —5  -r-^S  croissent  an  delà  de  toute  limite  quand  x 

ti.c      ax  ' 

tend  vers  l'unité;  mais  le  produit  de  chacune  de  ces  deux  fonctions  par  le 
facteur  (i  — x)'^^P~i'+'  tend  vers  une  limite  finie  quand  x  tend  vers  l'unité. 
On  a,  en  effet, 

^^ii^^'  =  ^PF(a  +  ,,i3+.,7  +  i,x); 

et,  d'après  une  Note  précédente  (  '  ),  le  produit 

(i  —  a:)"-^P-'+'  F(«-^  I,  [3  +  I,  7+  r,  x) 

tend  vers  la  limite — ^ — quand  x  tend  vers  i .  Donc 

r  i  a  +  I  )  r  (  p  -h  I  )        ^ 

pour  x  —  I  :  de  même 

^  '  lU-  r  (  a  4-  /2 1  r  (  p  —  n  ) 

pour  X  =  \.  Les  calculs  précédents  permettent  d'exprimer,  à  l'aide  delà 


(')   Comptes  rendus,^  novembre,  p.  692. 

116 


(  «76  ) 
seule  fonction  F,   ia  va'eur  que  prend    !a   fonction  (G)  quand  on  v  fait 
X  =  i.  Cette  valeur,  un  peu  simplifiée  au  moyen  de  la  relation 

r(^)r(i-;j  =  -^— , 

est  précisément  la  quantité  (2),  ce  qui  démontre  la  formule  que  j'avais  en 
vue. 

»  Il  est  à  remarquer  que,  si  l'on  suppose  n  --  o,  la  formule  donne  par 
l'intégrale 

(  7  )  r  '  .r"-  '  (  I  -  ,r)«+?-v  F^  {3c)  dx 

une  expression  de  la  forme-;  en  levant  l'indétermination  par  les  méthodes 
ordinaires,  on  trouve  pour  la  valeur  de  l'intégrale  (7) 


(P 


i ^rnfv) !_ rr'i'pl     r'(a)  ^  r^(7  — p)     r'fy-a)'] 

-«)sin(7-:c-[5),rr^a,f^[}^r,v-a,l-;/-f  Lr-lP;       Y  [^\    'r(7-p)       l\v-«)J 


où  r'(z)  désigne  la  dérivée  de  r(z).   L'hypothèse  n  =  fj~ci  conduit  à  la 
même  intégrale. 

»  Beaucoup  de  cas  particuliers  des  intégrales  que  je  viens  d'évaluer  sont 
connus  depuis  longtemps  ;  parmi  les  plus  simples,  je  citerai  la  réduction 
de  l'intégrale  eulérienne  de  première  espèce  B(/?,  ç)  aux  fonctions  F,  et  les 
formules  connues  relatives  aux  polynômes  naissant  de  la  série  hypergéo- 
métrique  qui  ont  été  considérés  par  Jacobi  (').  » 


PHYSIQUE.    —  Sur  la  répulsion  qui  résulte  de  In  radiation. 
Note  de  M.  W.  Crookes. 

ic  Depuis  que  j'ai  publié  ma  cinquième  Note  au  sujet  de  la  répulsion 
qui  résulte  de  la  radiation,  j'ai  continué  mon  examen  de  l'action  des  écrans 
minces  de  mica,  attachés  à  la  girouette  d'un  radiomètre,  en  modifiant  ses 
mouvements.  Au  lieu  de  laisser  les  écrans  transparents  tourner  sur  un 
pivot,  j'ai  f  lit  construire  un  appareil  dans  lequel  les  écrans  pouvaient  être 
fi.\és  dans  tontes  les  positions  par  rapport  aux  disques  noircis.  J'ai  trouvé 

(')  Journal  de  Crelle,  t.  LVI. 


(  877  ) 
que,  quand  les  écrans  sont  séparés  de  la  surface  noire  par  une  distance 
d'iHi  millimètre,  la  girouetle  tourne  dans  le  sens  négatif,  et  que  la  vitesse 
est  maxima.  Quand  les  écrans  et  les  disques  sont  à  7  millimètres,  tout 
mouvement  est  suspendu.  Quand  la  distance  est  augmentée,  il  se  produit 
une  rotation  positive  qui  devient  de  plus  en  plus  rapide,  à  mesure  que  les 
écrans  se  rapprochent  des  surfaces  brillantes  des  disques,  où  le  mouvement 
positif  est  maximum.  Il  me  paraît  que  ces  rotations  se  produisent  comme 
un  effet  de  réchauffement  de  la  surface  noire  par  les  radiations  qui  les 
frappent  directement  à  travers  les  écrans  de  mica  transparents,  et  de  l'in- 
flexion des  lignes  de  pression  moléculaire  dans  un  sens  opposé. 

»  Avec  un  instrument  dans  lequel  les  disques  étaient  en  aluminium 
poli,  parfaitement  plans  et  placés  symétriquement  par  rapport  à  l'enve- 
loppe de  verre,  le  résultat  a  été  bien  différent.  A  la  lumière  d'une  bougie, 
et  quand  les  écrans  étaient  Irès-rapprochés  des  disques,  la  rotation  a  eu 
lieu  comme  si  la  surface  non  protégée  avait  été  repoussée.  Dans  une  posi- 
tion intermédiaire,  le  mouvement  cessait  de  se  produire. 

»  J'ai  poursuivi  une  longue  série  d'expériences  sur  l'influence  des 
écrans  mobiles,  avec  des  radiomèlres  portant  de  petits  hémisphères  creux, 
ces  écrans  étant  de  différentes  formes  et  placés  clans  différentes  positions 
par  rapport  au  plan  de  rotation,  aussi  bien  que  par  rapport  à  la  distance 
entre  les  hémisphères. 

»  J'ai  aussi  fait  une  série  d'expériences  pareilles,  en  substituant  des 
cylindres  de  métal  aux  hémisphères.  Cette  disposition  m'a  donné  l'explica- 
tion des  différents  mouvements  qui  s'étaient  préalablement  produits. 

»  J'ai  constaté  que,  quand  les  disques  minces  d'aluminium  sont  exposés 
à  la  lumière,  la  température  du  métal  s'élève  et  une  couche  de  pression 
moléculaire  se  produit  sur  leur  surface.  La  grandeur  des  lignes  qui  me- 
surent les  forces  répulsives  est  d'autant  plus  grande  que  le  vide  s'approche 
davantage  de  la  perfection.  Les  lignes  de  force  qui  rayonnent  de  la  surface 
du  nsétal  sont  plus  grandes  dans  un  sens  normal  à  cette  surface.  La  force 
de  répulsion  est  d'autant  plus  grande,  que  le  corps  repoussé  est  plus  rap- 
proché de  la  surface  motrice.  Cette  force  diminue  rapidement  à  mesure  que 
la  distance  augmente,  en  raison  d'une  loi  qui,  en  tout  cas,  ne  paraît  pas 
être  celle  des  carrés  inverses. 

»  J'ai  aussi  fait  des  expériences  à  l'aide  d'un  appareil  à  demi-cylindre 
immobile  d'aliuninium  et  à  écran  mobile  de  mica,  i.nais  muni,  en  outre, 
d'une  très-petite  girouette  à  disques  transparents  de  mica,  montés  de 
façon  qu'on  put  les  fixer  dans  toutes  les  positions,  h  l'aide  d'un  aimant 


(  878  : 

placé  à  l'extérieur.  L'écran  pouvait  être  fixé  à  l'îiide  d'un  deuxième 
aimant.  Ces  instruments  confirtneni:  les  théories  que  j'ai  émises  ('). 

»  En  continuant  mes  expériences  sur  l'othéoscope,  j'ai  fait  construire 
un  instrument  dans  lequel  on  peut  faire  tourner  un  disque  sur  son  propre 
axe.  Le  disque  est  horizontal  et  monté  comme  la  girouette  d'un  rridio- 
mètre.  Il  est  en  mica  et  noirci  sur  la  surface  supérieure. 

»  Quatre  morceaux  plats  de  mica  sont  attachés,  à  l'intérieur,  aux  parois 
de  l'enveloppe  de  verre  et  au-dessus  du  disque;  chaque  morceau  de  mica 
part  de  la  surface  intérieure  de  l'enveloppe  et  se  termine  presque  au  centre, 
en  laissant  assez  de  place  pour  que  le  disque  puisse  tourner.  Le  bord  est 
dirigé  suivant  le  rayon  et  le  plan  des  plaques  est  incliné  à  4-^  degrés  sur 
l'horizon,  toutes  les  plaques  étant  parallèles.  Quand  l'instrument  est  exposé 
à  la  lumière,  la  rotation  est  contre  le  bord  (*  ). 

»  En  faisant  des  expériences  avec  l'othéoscope,  j'ai  trouvé  que,  le  vide 
étant  le  même,  la  vitesse  serait  en  proportion  de  la  contiguïté  des  surfaces 
réagissantes.  J'ai  aussi  démontré  que  la  loi  qui  règle  la  variation  de  la 
pression,  avec  la  diminution  de  la  distance  entre  les  disques,  n'est  pas  uni- 
forme pour  tous  les  degrés  de  raréfaction.  La  portée  moyenne  des  molé- 
cules raréfiées  du  gaz  est  moindre  que  i  millimètre,  comme  on  peut 
le  démontrer  par  la  diminution  rapide  delà  force  de  répulsion  avec  l'ac- 


(  '  )  Quant  à  l'aclion  de  la  chaleur  produite  à  l'intérieur  du  radiomètre,  j'ai  fait  une  expé- 
rience qui  dénuntre  que  la  pression  n'est  pas  tout  à  fait  normale  à  la  surface  sur  laquelle 
elle  se  produit,  mais  qu'une  certaine  proportion  est  tangentielle. 

Pour  déterminer  l'influence  exercée  par  les  parois  intérieures  de  l'enveloppe  de  verre  du 
radiomètre  comnic  surface  réagissante,  \\t\  ruban  en  métal,  noirci  au  noir  de  fumée,  a  été 
attaché  à  l'intérieur  de  l'enveloppe  du  radiomètre,  sur  l'équateur  de  l'enveloppe  de  verre,  de 
sorte  que  la  pression  moléculaire  produite  sous  l'influence  de  la  lumière  aurait  dû  réagir 
entre  les  disques  et  le  ruban  noirci,  et  non  pas  entre  les  disques  et  les  parois  de  l'enveloppe 
de  verre.  Quand  le  ruban  était  en  position,  les  disques  faisaient  quarante  révolutions  par 
minute,  contre  huit  et  un  quart  quand  le  ruban  n'était  pas  en  place. 

(')  En  modifiant  un  peu  cette  forme  d'instrunirnf,  il  devient  plus  sensible.  Six  plaques 
de  cuivre,  qui  ont  été  préalablement  noircies  en  les  chauffant  au  rouge  dans  l'air,  sont  atta- 
chées à  imc  espèce  d'étoile  horizontale  et  «ont  inclinées  à  45  degrés  sur  l'horizon.  Elles  sont 
fixées  au  support.  A  travers  le  centre,  passe  \ine  pointe  d'aiguille  sur  laquelle  on  fait 
balancer  une  petite  coupe  en  verre,  qui  porte  un  disque  de  mica  pouvant  toninerlibrementàla 
distance  d'environ  i  millimètre  au-dessus  des  bords  su))éiieurs  des  plaques  en  cuivre. 
Quand  on  expose  cet  instrument  à  la  lumière,  le  disque  commence  à  tourner  avec  une 
j',rande  vitesse  contre  les  bords.  La  pression  <)ui  fait  marcher  la  girouette  mobile  réagit 
également  sur  la  surface,  car,  si  l'on  suspend  les  plaques  indépendamment  les  unes  des 
autres  sur  des  pointes  d'aiguille,  l'etTet  de  la  lumière  les  fait  tourner  dans  im  sens  opposé. 


(  «79  ) 
croisseuient  de  la  distance.  Quand    la  raréfaction     dépasse    de  9    milli- 
mètres et  quand  on  approche  du  vide,  la  pression  moléculaire  a  une  ten- 
dance à  devenir  uniforme  à  des  distances  considérables,  la  portée  moyenne  • 
des  molécules  étant  comparable  à  la  plus  grande  distance  qui  sépare  les 
surfaces  entre  lesquelles  elles  agissent. 

»  Je  me  suis  servi  d'un  instrument  pareil  pour  mesurer  l'action  à  des 
pressions  voisines  d'une  atmosphère.  Aux  pressions  intermédiaires  entre 
210  millimètres  et  celle  de  l'atmosphère,  la  première  action  est  une  répul- 
sion légère,  suivie  d'une  forte  attraction.  L'attraction  commence  à  dimi- 
nuer immédiatement  jusqu'à  ce  que  le  vide  arrive  à  i5  millimètres,  et 
alors  elle  disparaît.  La  répulsion,  qui  commence  à  se  montrer  vers  aSo  mil- 
limètres, auguiente  à  mesure  que  l'attraction  diminue.  J'ai  de  fortes 
raisons  pour  croire  que  l'attraction  est  le  résultat  de  courants  d'air,  ayant 
pour  origine  réchauffement  permanent  de  la  surface  en  regard  du  disque 
mobile.  Pour  mesurer  la  répulsion,  je  me  suis  servi  d'une  balance  de 
torsion  horizontale,  dans  laquelle  la  force  de  la  répulsion  est  compensée 
par  la  torsion  d'un  fil  de  verre  très-fin.  Le  plateau  de  la  balance  est  un 
disque  de  mica  très-transparent;  un  disque  semblable  est  attaché  au  tube 
dans  lequel  oscille  le  disque.  Ce  disque  immobile  est  noirci  au  noir  de 
fumée  à  sa  face  supérieure;  au-dessous,  se  trouve  une  spirale  en  fil  de  pla- 
tine attaché  aux  extrémités,  scellées  aux  parois  du  tube  en  verre. 

»  Quand  la  spirale  est  chauffée  au  blanc,  à  l'aide  d'un  courant  élec- 
trique constant,  le  disque  de  mica  noirci  qui  est  attaché  au-dessus 
s'échauffe,  et  la  pression  moléculaire  entre  ce  dernier  et  le  plateau  de 
mica  a  pour  effet  de  faire  monter  cette  plaque.  Le  fil  de  verre  attaché 
au  fléau  de  la  balance  est  donc  tordu,  et  l'on  note,  sur  une  échelle  circu- 
laire, le  nombre  de  degrés  dont  il  faut  tordre  le  fil  pour  ramener  le  fléau 
à  l'équilibre.  On  obtient  ainsi  la  mesure  de  la  pression  qu'on  a  employée, 
en  degrés  de  torsion,  qui  sont  transformés  en  grains,  en  déterminant  com- 
bien de  degiés  de  toision  sont  équivalents  à  un  poids  connu.  On  peut 
employer,  comme  aiguille,  un  rayon  de  lumière  réfléchi  par  un  miroir  placé 
au  centre  du  fléau,  en  ayant  soin  de  revenir  au  zéro  à  la  fin  de  chaque 
essai.  Par  cette  méthode,  j'ai  déterminé  la  force,  en  grains,  de  la  pression 
moléculaire  dans  les  espaces  vides.  Elle  varie  entre  2,237  ^^  °>7  niillio- 
nièmes  d'atmosphère.  » 


(  88o  ) 
CHIMIE  ANlM  \LF..  —  Nole  SU)  i acide  cliolaliqiie;  par  IM.  A.  Desteem.  (Extrait.) 

('  J'ai  entrepris,  dans  le  laboratoire  de  M.  Schûtzenberger,  desreciierches 
(iaiis  le  but  d'élablir  la  conslitulion  de  l'acide  cholalique  (C^*H'°(3^)  pro- 
venant du  dédoublement  des  acides  de  la  bile;  ces  recberches  m'ont 
amené  à  étudier  certains  produits  dérivés. 

»  Par  distillation  sèche  de  l'acide,  en  présence  du  zinc  en  |ioudre,  on 
obtient  un  carbure  d'hydrogène  répondant  à  la  formule  C"H^-.  Ce  car- 
bure commence  à  distiller  à  21 5  degrés;  la  température  s'élève  ensuite 
progressivement  jusqu'à  SaS  degrés;  les  dernières  portions  qui  distillent 
sont  très-visqueuses  ;  il  se  dépose  même  dans  le  col  de  la  cornue  de  petites 
aiguilles-cristallines.... 

»  En  faisant  agir,  à  froid,  le  permanganate  de  potasse  sur  une  solution 
étendue  d'acide  cholalique,  j'ai  obtenu,  outre  de  l'acide  oxalique  et  des 
traces  d'acide  butyrique,  plusieurs  termes  d'oxydation,  dont  le  plus  abon- 
dant est  un  acide  répondant  à  la  formule  C^''H"'0''\ 

»  Cet  acide,  séché  dans  le  vide,  se  présente  en  masse  vitreuse,  cassante, 
très-soluble  dans  l'eau  et  dans  l'alcool,  peu  soluble  dans  l'éther;  dissous 
dans  l'alcool  absolu  et  traité  par  un  courant  d'acide  chlorhydrique  sec,  il 
forme  un  éther.  » 


PHYSIOLOGIE.  —  Keclterches  sur  les  nerjs  vaso-moteurs.  Noie  de  MM.  Dastre 
et  MoRAT,  présentée  par  M.  Vulpian. 

«  La  manière  dont  les  nerfs  des  membres  régissent  la  circulation  et  par 
contre-coup  l'activité  nutritive  et  fonctionnelle  dans  les  parties  correspon- 
dantes est  exposée  de  manières  très-différentes  par  les  physiologistes  qui 
se  sont  occupés  récemment  de  celle  question.  Nous  nous  sommes  assurés 
que  ces  contradictions  tenaient  à  l'imperfection  des  méthodes  en  usage,  et 
que  le  problème  ne  pourrait  être  résolu  que  par  rem[)loi  d'une  méthode 
rigoureuse  qui  ne  laissât  échapper  aucune  des  modifications  présentées  par 
les  vaisseaux.  Nous  réalisons  cette  condition  par  l'inscription  continue  des 
variations  de  la  pression  et  de  la  vitesse  dans  les  régions  commandées  par 
le  nerf  sur  lequel  on  expérimente.  Cette  indication  continue,  fournie  par  la 
méthode  graphique,  constitue  un  procédé  vaso-mjographique  comparable, 
pour  sa  rigueur,  à  ceux  que  MM.   Maiey  et  Chauveau  ont  employés  pour 


(  88i   ) 
l'élude  des  mouvements  du  coeur.  En  outre  de  la  méthode,  nous  avons 
modifié  égaiement  le  choix  de  l'animal  et  le  choix  de  la  région. 

»  Les  auteurs  qui  nous  ont  précédés  ont  recherché  le  sens  de  l'action 
vaso-motrice  exercée  par  le  sciatique  chez  le  chien,  choix  défectueux  à 
cause  de  la  complexité  du  nerf,  qui  renferme  des  fibres  motrices,  et  de  la 
faible  dimension  des  vaisseaux,  qui  interdit  l'usage  des  instruments  enre- 
gistreurs. Nous  avons  opéré  sur  lessolipèdes  (âne,  cheval),  dont  le  doigt 
constitue  une  région  exce[)tionnellement  favorable,  en  raison  de  sa  riche 
vascularité  et  de  l'absence  des  muscles.  Le  doigt  des  solipèdes  tire  toute 
son  innervation  du  tronc  commun  des  nerfs  plantaires,  représentant  chez 
l'homme  le  tibial  postérieur,  continuation  du  sciatique  poplité  interne. 
C'est  sur  ce  nerf  que  nous  avons  agi. 

»  Le  dispositif  expérimental  est  celui  que  nous  avons  décrit  précé- 
demment à  propos  de  nos  recherches  sur  le  grand  sympathique;  les 
sphygmoscopes  étaient  engagés  dans  la  veine  et  l'artère  digitale  internes. 

»  Nos  expériences  peuvent  se  diviser  en  deux  séries  :  dans  l'une,  on  a 
étudié  les  effets  de  la  section  et  de  l'excitation  du  nerf  chez  l'animal  chlo- 
ralisé;  dans  l'autre,  l'effet  de  l'excitation  du  nerf  préalablement  coupé 
chez  l'animal  indemne.  Les  résultats  ont  été  de  même  sens  dans  les 
deux  cas. 

I)  La  section  a  pour  effet  immédiat,  de  Irès-courle  durée  (quelques 
secondes),  une  élévation  simultanée  de  la  pression  artérielle  et  veineuse; 
elle  agit  donc  comme  une  excitation  qui  retentit  sur  le  coeur  et  fait  monter 
la  pression  dans  tout  le  système  vasculaire  ;  après  quoi,  la  pression  baisse 
graduellement  dans  l'artère  et  s'élève  d'une  façon  correspondante  dans 
la  veine,  jusqu'à  ce  qu'un  nouvel  équilibre  s'établisse.  L'effet  durable  de 
la  section  est  donc  une  dilatation  des  vaisseaux  de  la  région. 

»  Le  nerf  étant  ainsi  coupé,  quand  on  excite  son  bout  périphérique 
soulevé  et  isolé  sur  les  électrodes  d'tui  appareil  d'induction,  on  voit,  au 
bout  d'un  temps  très-court  (deux  secondes  au  plus),  la  pression  s'élever  gra- 
duellement dans  l'artère,  pendant  qu'elle  s'abaisse  dans  la  veine;  quelles 
que  soient  la  force  et  la  durée  de  l'excitation,  la  pression  revient  graduel- 
lement et  rapidement  à  son  point  de  départ  (quinze  à  vingt  secondes)  et  le 
dépasse  bientôt,  s'abaissant  dans  l'artère  et  s'élevant  dans  la  veine  au 
delà  du  niveau  primitif.  Cet  effet  consécutif  est,  d'ailleurs,  remarquable 
plutôt  par  sa  longue  durée  que  par  son  intensité. 

»  On  voit  par  là  que  l'effet  immédiat  constant  de  l'excitation  des  nerfs 
plantaires  est   la  consiriclion  des  vaisseaux  correspondants,  que  cet  effet 

C.R.,  i8;8,  î«  Semestre.  C^T.  LXXXVII,  ÎN"  23.)  I  I  7 


(  882  ) 
est  suivi  d'un  antre   de  sens  inverse,  exactement  comme  nous  l'avons  vu 
à  propos  du  sympathique   cervical.  Nous  lui  donnons  le  même  nom  de 
sur  dilatation  et  nous  en  proposons  la  même  explication. 

»  Nous  ajouterons  que  les  résultats  de  l'excitation  des  nerfs  plantaires 
ont  toujours  été  les  mêmes,  à  l'intensité  près,  soit  que  nous  nous  servions 
de  courants  continus  o\\  induits,  ascendants  ou  descendants,  d'un  rhylhme 
lent  ou  précipité  (rhylhmiques  ou  tétanisants),  forts,  moyens  ou  faibles, 
soit  que  le  nerf  ait  été  coupé  fraîchement  ou  que  sa  section  datât  de  quel- 
ques heures,  d'un  jour,  de  deux  jours,  jusqu'à  sept  jours. 

»  La  conclusion  de  toutes  ces  expériences,  c'est  que  la  branche  prin- 
cipale de  terminaison  du  nerf  sciatique  joue,  par  rapport  à  la  région  du 
doigt,  le  rôle  d'un  u&rï  voio-comlricteur,  et  qu'il  n'y  a  lieu  d'admettre  dans 
ce  tronc  nerveux  l'existence  d'éléments  vaso-dilatateurs  ni  plus  ni  moins 
que  dans  le  cordon  cervical  du  sympathique  lui-même.  Comme,  pour  tous 
les  physiologistes,  le  sympathique  cervical  est  le  type  des  vaso-constric- 
teurs, la  question  tant  controversée  de  savoir  si  le  sciatique  est  un  nerf 
vaso-dilatateur  nous  paraît  résolue  dans  le  sens  de  la  négative. 

»  Il  nous  paraît  légitune,  jusqii'à  ce  que  l'expérience  ait  prononcé  sur 
ce  point,  d'étendre  les  résullats  précédents  et  de  les  généraliser  pour  tous 
les  tissus  dont  la  striictiu-e  est  analogue  à  celui  dont  nous  avons  étuflié  la 
circulation.  Or,  le  doigt  des  solipèdes,  avec  son  appareil  kéralogène,  n'est 
autre  chose  qu'une  portion  de  la  peau,  dont  le  corps  papillaire,  le  derme, 
l'épidermeet  le  réseau  vasculaire  sont,  en  raison  d'usages  spéciaux,  extraor- 
dinairement  développés.  Il  faut  donc  admettre  que  les  troncs  nerveux  qui 
se  rendent  à  la  peau,  abondamment  pourvus  d'éléments  vaso-constricteurs, 
ne  contiennent  point  d'éléments  vaso-dilatateurs  ou  n'en  contiennent 
qu'une  proportion  insignifiante,  si,  sous  ce  nom,  l'on  entend  des  nerfs  à 
action  centrifuge  dont  l'activité  entraîne  la  dilatation  primitive  des  vais- 
seaux dans  la  région  où  ils  se  distribuent.    » 


PHYSIOT.OGIE.  —  Sur  les  effets  cnnlinques  et  respiratoires  des  irritations  de 
certains  nerfs  sensibles  du  cœur,  et  sur  les  ejfcls  cardiaques  produits  par  l'irri- 
tation des  nerfs  sensibles  de  l'appareil  respiratoire.  Note  de  J\I.  Î'"r.\nçois- 
Fraxck,  présentée  par  M.  H.-Milne  Edwards. 

«    1.  Si  l'on  fait  une  injection  irritante,  par  exemple,  si  l'on  injecte  une 
solution  as;ez  concentrée  dhvdrale  de  chioral  dans  les  cavités  du  cœur 


(  883  ) 
d'un  inainmifère,  on  oljserve  des  effets  tlifféreuls  suivant  que  l'injection  est 
poussée  dans  le  cœur  droit  ou  d;ins  le  cœur  gauche  :  l'injection  dans  le 
cœur  droit  produit  l'arrêt  diastoiique  du  cœur;  l'injection  dans  le  ventri- 
cule gauche  produit  l'arrêt  systolique  ou  la  télanisalion  incomplète  des 
muscles  cardiaques. 

»  i"  L'arrêt  diastoiique  du  cœur,  observé  quand  l'injection  est  poussée 
vers  les  cavités  droites,  reconnaît  pour  point  de  départ,  comme  on  le  sait, 
l'irritation  violente  de  l'endocarde  transmise  aux  centres  nerveux  par  les 
fibres  centripètes  de  certains  filets  cardiaques  des  pneumogastriques  et  réflé- 
chie sur  le  cœur  par  les  fibres  centrifuges  des  mêmes  nerfs.  I>e  même  effet 
s'observe  encore  après  la  double  section  des  pneumogastriques  :  les  appa- 
reils nerveux  inlra-cardiaques  suffisent,  en  effet,  à  l'acte  réflexe  complet, 
comme  le  prouve  l'absence  d'arrêt  du  cœur  quand  on  a  supprimé  par 
l'atropine  l'activité  de  ces  apj)areils  nei'veux  périphériques.  C'est,  dans  tous 
les  cas,  d'un  orrét  léjlexe  diailolùjuc  d'oriyiite  endocardiaque  qu'd  s'agit. 

»  2"  L'arrêt  systolique  du  cœur,  observé  quand  l'injection  est  poussée 
vers  le  ventricule  gauche,  reconnaît  un  tout  autre  mécanisme  :  la  substance 
irritante  est  lancée  dans  les  artères  coronaires  et  injecte  les  parois  muscu- 
laires du  cœur,  en  agissant  sur  elles  conune  elle  le  ferait  sur  un  muscle 
strié  quelconque  dans  l'artère  duquel  on  la  pousserait;  elle  détermine  la 
tétanisation  plus  ou  moins  complète. 

»  C'est  pour  une  raison  identique  qu'on  n'observe  que  l'arrêt  du  cœur 
en  systole  quand  on  fait  des  injections  irritantes  dans  les  cavités  cardiaques 
des  animaux  à  ventricule  unique,  comme  la  grenouille  et  la  tortue  ;  chez 
la  première,  le  passage  du  liquide  irritant  dans  le  tissu  même  du  cœur  se 
fait  par  imbibition;  chez  la  seconde,  d  s'opère  par  projection  dans  les 
coronaires;  d;ins  les  deux  cas,  le  cœur  s'arrête  tétanisé. 

»  Le  même  mécanisme  doit  encore  èli-e  invoqué  |jour  expliquer  la  mort 
qui  survient  quelquefois,  au  début  d'une  expérience  chez  les  animaux 
mammifères,  quand  on  met  un  manomètre  chargé  de  carbonate  de  soude 
sous  trop  forte  pression  en  rapport  avec  le  bout  central  d'une  carotide. 

»  Dans  ce  qui  précéda,  il  n'a  été  question  que  des  effets  immédiats  pro- 
duits sur  les  mouvements  du  cœur  par  les  injections  intra-cardiaques  de 
liquides  irritants,  le  cldoral  étant  pris  pour  exemple;  j'ai  voulu  montrer 
que  ces  effets,  différents  suivant  les  conditions  expérimentales,  pouvaient 
s'expliquer  en  tenant  compte  des  particularités  anatomiques  du  cœur  des 
animaux  employés. 

»  II.  Chez  les  mammifères,  l'injection  d'une  solution  irritante  dans  le 
cœur  droit  proiluit,  en  outre  de  l'arrêt  ou  du  ralentissement  du  cœur,  des 

117.. 


(  884  ) 
troubles  respiratoires  simultanés,  caractérisés  le  plus  souvent  par  l'arrêt 
de  la  respiration  ou  par  son  ralentissement.  Ici  encore  il  s'agit  d'un  acte 
réflexe  dont  le  point  de  départ  est  dans  l'irritation  de  l'endocarde.  On  peut, 
en  effet,  éliminer  l'action  du  liquide  irritant  sur  l'appareil  nerveux  sensitif 
du  poumon  hii-mème,  car  l'arrêt  réflexe  de  la  respiration  se  produit  avant 
que  le  sang  chargé  de  ce  liquide  ait  pu  sortir  du  cœur  et  pénétrer  dans 
les  vaisseaux  pulmonaires;  l'expérience  est  facile  à  réaliser  en  injectant  la 
solution  dans  le  cœur  droit  pendant  une  pause  diastolique  prolongée. 

M  On  voit  que  certains  nerfs  sensibles  cardiaques  relient  la  surface 
interne  du  cœur  à  l'appareil  moteur  de  la  respiration.  Ces  filets  cardiaques 
centripètes  sont  distincts  des  nerfs  dépresseurs,  dont  l'action  sur  les  appa- 
reils vasculaires  a  été  étudiée  par  MM.  Ludwig  et  de  Cyon;  ils  sont  aussi 
distincts  des  nerfs  sympathiques  cervicaux  et  thoraciques  :  la  section  des 
uns  et  des  autres  n'empêche  pas  l'effet  respiratoire  réflexe  de  se  produire. 
Ces  nerfs  cardiaques  suspensifs  de  la  respiration  sont  contenus  dans  les  troncs 
mêmes  des  pneumogastriques,  comme  le  montre  la  disparition  de  l'effet 
respiratoire  quand  on  a  sectionné  ces  derniers  nerfs  au-dessus  de  leurs 
anastomoses  supérieures. 

»  m.  Ces  relations  physiologiques  entre  la  surface  sensible  du  cœur  et 
l'appareil  moteur  de  la  respiration  ont,  pour  ainsi  dire,  leur  réciproque 
dans  les  rapports  qui  existent  entre  la  surface  sensible  de  l'appar^'il  respi- 
ratoire et  l'appareil  musculaire  du  cœur. 

»  Eu  effet,  de  même  qu'on  produit  des  arrêts  respiratoires  réflexes  par 
des  irritations  de  l'endocarde,  de  même  on  détermine  des  arrêts  ou  des 
ralentissements  réflexes  du  cœur  par  des  irritations  laryngées  ou  intrapul- 
monaires  obtenues  avec  des  substances  caustiques,  comme  l'ammoniaque 
liquide,  et  par  des  irritations  des  nerfs  respiratoires  centripètes  (laryngés 
supérieurs,  filets  pulmonaires  ascendants). 

»  La  solidarité  des  deux  ap|)areils  cardiaque  et  respiratoire  apparaît 
ainsi  plus  étroite,  les  nerfs  sensibles  de  l'un  pouvant  modifier  par  voie 
réflexe  les  actes  musculaires  qui  président  à  la  fonction  de  l'autre.  « 


A>JATOMIE  GIÎNliKALfc:.  —  Sur  les  clianfjements  de  fornie  des  cellules  fixes  du  (issu 
conjonclif  lâche,  dans  l'œdème  arlifiriel.  Note  de  M.  J.  IIexaut,  présentée 
par  M.  Boulcy.  (Extrait.; 

«  ....  Tout  l'intérêt  de  la  présente  Communication  consiste  dans  ce  point, 
que  i'œdeme,  quelle  qu'en  soit  la  cause,  par  cela  même  qu'il  consiste  dans 


(  885  ) 
l'irruption  d'un  liquide  dans  les  mailles  du  tissu  connectif,  rompra  le  réseau 
des  cellules  fixes,  et  que  les  altérations  principales  constatées  alors  dans  ces 
éléments  seront  le  résultat /JHremejit  mécanique  de  l'invasion  du  liquide,  de  la 
rupture  du  réseau  protoplasmique  et  de  la  rétraction  qui  suit  cette  der- 
nière. Ces  allératious,  en  d'autres  termes,  s'expliquent  simplement  par  une 
action  irauinalique^  sans  qu'il  soitbesoui  de  faire  intervenir  une  modification 
de  l'activité  vitale  ou  de  la  nutrition,  consécutive  au  contact  du  liquide 
épanché  (').  » 

A  4  heures  et  demie,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  6  heures.  D. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 

Ouvrages  reçus  dans  la  séakce  du  aS  novembre  18^8. 

(sUiTE.) 

annales  de  la  Société  de  Médecine  de  Saint-Élienne  et  de  la  Loire.  Comptes 
rendus  de  ses  travaux  ;  t.  VII,  F'' Partie,  année  i^']']-  S;iint-Etienne,  impr. 
Pichon,  1878;  in-8". 

Société  des  Sciences  médicales  de  Gannal  [Allier).  Compte  rendu  des  travaux 
de  l'année  1877-78;  t.  XXXIT.  Gannat,  imp.  F,  Marion,  1878  ;  in-S". 

Mémoire  sur  un  poljtrope  et  quelques  autres  appareils  servant  à  l'étude  des 
mouvements  de  rotation.  Besançon,  Bulle,  1862  ;  in-S"^. 

Mémoires  de  la  Société  académique  des  Sciences,  Arts,  Belles-Lettres,  Agri- 
culture et  Industrie  de  Saint-Quenlin  ;  4°  série,  T.  P'.  Travaux  de  juillet  1876 
à  janvier  1878.  Saint-Quentin,  imp.  Cli.  Poette,  1878  ;  in-8'^. 

Statistique  médicale  et  hyijiène.  Eléments  de  la  population  dans  la  ville  de 
Toul;  par HussoN.  Toul,  imp.  Lemaire,  1878  ;  in-8°  (Renvoi  au  Concours 
de  Statistique,  187g). 

Begno  d'ilalia.  Ministero  dei  lavori  publici.  Cenni  monografici  sui  singoli 
servizi.   —   L  Relazione  générale.  —  1 L  Strade  ordinarie  {tiazionali  e  ptovin- 


(')  Ce  travail  a  été   fait  au   laboratoire  d'Anatomie   générale   de  la   Faculté  de  Rlédecine 
de  Lyon. 


(  886  ) 
ci'ili  siissidiale).  —  111.    Slrade   ordinnrie  [provincinli  e  lomitnali).  —  IF. 
Slrade  ferrnle    —  l'.Fiuini.  —  VI.    Navigazione  interna.  —    VU.    Comoizi 
iiiraulici.  —   Vlll.  Bonificazioni.    -  IX.  Porli.  —  X  Edilila.  —  XI.  Poste.  — 
Xll.  Telecjrafi.  Roma,  fypog.  eredi  Botta,  1878  ;  12  vol.  in-f°. 

Reale  Accademia  dei  Lincei.  Indogini  sperimentali  sulla  temperalurn  delSole. 
Memoria  del  prof.  Fr.  Rossetti.  Rotiia,  Salviucci,  1878  ;  in-f\°. 

Osservazioni  aslronomiche  e  fisiche  siill'asse  di  rolazione  e  sulla  lopografia 
del pianeta  ^V/or/e.  Memoria  del  socio  G.-V.  Schiaparelli.  Roma,  Salviucci, 
1878;  in-Zi". 

F.  SiACCi.  Il  pcndolo  di  Leone  Foucault  e  la  resistenza  dell'aria.  Torino, 
Stamperia  reale,  1878  ;  it)-8". 

Repertorio  diploinaluo  Creinonese  ordinato  e puhblicalo  per  cura  del  nntni- 
cipio  di  Cremonit;  vol.  I.  Cremona,  typog.  Ronzi  e  Signori,  1878  ;  in-8°. 

Geological survey  oj  Jersey .  Repo)l  on  tlie  Clay  deposits  oj  fVoodbrige,  soulh 
Amboy  and  otlter  Places  in  new  Jersey  logether  with  llieir  uses  for  five  brick, 
poltery^  etc.  Trenton,  Naar,  Day  and  Naar,   1878;  111-8°  relié. 

The  naulical  Alinanac  and  asironoinical  ephemeris  for  ihe  year  1S81,  for 
the  meridian  of  the  royal  Observalory  at  Greenwich.  London,  John  Murray, 
1878;  in-8°. 

Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  2  uécembrk  1878. 

Chauffard.  Claude  Bernard.  Paris,  imp.  Quantin,  1878;  in-8°  (Extrait 
de  la  Revue  des  Deux-Mondes).  (Présenté  par  M.  Gosselin.) 

Du  diagnostic  et  du  traitement  des  maladies  du  cœur,  et  en  particulier  de  leurs 
formes  anomales;  par  le  Prof,  G.  Sée.  —  Leçons  recueillies  par  le  D'^  F.  La- 
badie-Lagrave.  Paris,  A.  Delahaye,  1879;  in-8".  (Présenté  par  M.  Bouil- 
laud.) 

Les  tumeurs  adénoides  du  pliarjnx  nasal,  etc.;  par  Ik;  D''  B.  Loewenberg. 
Paris,  A.  Delahaye,  187g;  br.  in-8°. 

La  diplomatie  monétaire  en  1878;  par  H.  Cernuschi.  Paris,  Guillaumin, 
1878;  in-8". 

Manuel  pour  l'enseignement  normal  du  calcul  élémentaire  ;  par'Sl.  et  M™''  Bar- 
dot. Paris,  chez  les  auteurs,  rue  de  Varenne,  n°  89,  1878;  2  vol.  in-8". 


(  887  ) 
A'o/e  sur  la  composition  Hit  (ail  sécrété  par  les  vaches  de  différentes  races, 
précédée  d' une  élude  sur  la  fermentation  lactique  ;  par  E.   Marchand.  Paris, 
G.  Masson,  1878;  br.  in-8°. 

Note  sur  l'absorption  atmosphérique  des  forces  contenues  dans  la  lumière  du 
Soleil  et  sur  le  calcul  de  cette  absorption;  par  E.  Marchand.  Paris,  impr. 
Chaix,  1877;  br.  in-S". 

The  quarterly  Journal  of  the  gcoloqiral  Society;  vol.  XXXIV,  n"  i36. 
Eondon,  1878;  in-8^\ 

Notes  of  the  Torre  del  Gallo  the  property  of  count  Paolo  Gnlletti  and  on  the 
panorama  of  Florence  and  its  environs.  Dublin,  J.  Dollarci,   1878  ;  in-8°. 

Congreso  cientifico  internacional  Sud-Americano  ;  por  Estaiiislao  S.  Zeba- 
LLOS.  Buenos-Aires,  impr.  de  Pablo  e  Coiii,  1878;  br.  in-8°. 

La  Conquisla  de  quince  mil  léguas  ;  por  Eslanislao  S.  Zeballos.  Buenos- 
Aires,  impr.  de  Pablo  e  Coni,  187S;  in-8°. 

Estudio  geologico  sobre  la  piovincia  de  Buenos- J  ires  ;  par  Estanislao  S.  Ze- 
ballos. Buenos-Aires,  itnpr.  de  Pablo  e  Coni,  1877;  in-8°. 

Esludios  sobre  la  Phylloxéra  vastatrix;  /)or  D.-.T.  Miret  y  Terrada,  Bar- 
celona,  Eiidaldo  Piiig,  1878;  in-8''. 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  9  DÉCEMBRE  1878. 
PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

M.  le. Ministre  de  l'Instruction  publique  adresse  une  ampliatioii  du 
Décret  par  lequel  le  Président  de  la  République  approuve  l'éleclion,  faite 
par  l'Académie,  de  M.  Marey,  pour  remplir  la  place  devenue  vacanle, 
dans  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie,  par  le  décès  de  M.  Claude 
Bernard. 

I!  est  donné  lecture  de  ce  Décret. 

Sur  l'invitation  de  M.  le  Président,  M.  Marey  prend  place  parmi  ses 
confrères. 


ASTRONOMIE.  -    Nouvelle  méthode  pour  déterminer  la  flexion  des  luneUes  ; 

par  M.  Lœwy. 

«  Les  flexions  que  subissent  les  lunettes  dans  leur  rotation  ont  toujours 
été  une  des  causes  principales  d'erreurs  systématiques  dans  la  construction 
des  catalogues  d'étoiles  fondamentales,  et  la  détermination  de  leur  valeur 
a  offert  jusqu'à  présent  des  difficultés  insurmontables.  A  peine  est-on 
parvenu,  au  moyen  de  deux  collimateurs  dont  les  axes  sont  sur  la  même 

C.  R.,  1878,  2«  Semestre.  (T.  LXXXVII,  IN"  24.)  1  1  8 


(  «90  ) 
ligne,  à  déterminer  cet  élément  pour  la  direction  horizontale  de  la  lunetle. 
Mais,  même  dans  cette  condition  si  restreinte,  l'opération  ne  présente  pas 
toutes  les  garanties  d'exactitude  nécessaires,  car  les  rayons  visuels  partant 
des  points  lumineux  des  collimateurs  subissent,  malgré  toutes  les  pré- 
cautions prises,  des  réfractions  de  toute  nature  pendant  leur  trajet  pour 
arriver  jusqu'à  la  lunette;  de  sorte  que  l'évaluation  obtenue  dans  le  sens 
de  la  hauteur,  où  elle  est  plus  considérable,  se  trouve  toujours  entachée 
d'erreurs  très-notables. 

»  Aujourd'hui  que,  dans  presque  tous  les  observatoires,  on  a  accru  de 
beaucoup  la  puissance  optique  des  instruments  méridiens,  leurs  flexions  se 
trouvent  encore  augmentées  par  le  [)oids  et  la  longueur  des  tubes,  ainsi 
que  par  la  pesanteur  des  lentilles  :  il  devient  donc  de  plus  en  pins  néces- 
saire de  pouvoir  étudier  et  déterminer  le  déplacement  relatif  de  l'axe 
optique  pendant  la  rotation. 

»  Au  moyen  de  l'appareil  fort  simple  dont  j'ai  l'honneur  d'entretenir 
l'Académie,  et  dont  je  donne  ci-après  la  description  sommaire,  je  crois  être 
arrivé  à  la  solution  d'un  problème  pour  lequel  il  n'existe  jusqu'à  présent 
aucune  méthode  vraiment  pratique. 

»  La  ligne  de  visée  est  la  ligne  qui  joint  le  centre  de  l'objectif  à  un  point 
du  réticule,  point  choisi  dans  le  voisinage  de  son  centre,  et  où  l'axe  optique 
coupe  le  champ  de  la  lunette.  I/étude  de  la  flexion  consiste  dans  le  dépla- 
cement relatif  du  centre  de  l'objectif  par  rapport  à  ce  point  fixe,  dépla- 
cement qui  peut  subir  de  grandes  variations  par  suite  de  la  longueur  des 
tubes,  de  la  torsion,  du  défaut  d'homogénéité  dans  les  masses,  et  par  le 
mode  plus  ou  moins  parfait  d'attache  des  verres  dans  les  barillets  qui  les 
maintiennent.  La  ligne  de  visée  change  donc  de  direction,  quand  le  tube 
passe  d'une  position  à  une  autre. 

»  Je  vais,  en  quelques  mots  seulement,  exposer  les  tentatives  qui  ont  été 
faites  dans  le  but  de  déterminer  la  flexion  pour  toutes  les  directions  de  la 
lunette. 

»  La  méthode  proposée  par  M.  Porro  consiste  à  faire  faire,  dans  toutes 
les  constructions  idtérieures,  la  surface  intérieure  des  objectifs  concave. 
En  adoptant  ensuite  le  rayon  de  courbure  de  cette  surface,  égal  à  la  dis- 
tance focale  de  la  lunette,  on  parvient  à  former  à  côté  des  fils  du  réticule 
leur  image  réfléchie. 

))  On  voit  d'abord  que  cette  proposition  ne  peut  s'appliquer  à  aucune 
lunette  existante  et  qu'elle  imposerait  en  outre  aux  opticiens  une  gène  sé- 
rieuse dans  la  confection  des  objectifs. 


(Soi  ) 

»  En  dehors  de  ces  graves  inconvénients  que  je  viens  de  signaler,  la 
méthode  de  M.  Porro  ne  présente  nullement  des  garanties  d'exactitude 
suffisantes.  On  reconnaît  immédiatement  qu'un  faible  mouvement  tour- 
nant de  l'objectif  dans  son  barillet  ou  avec  son  barillet  peut  produire  des 
erreurs  très-notables. 

))  M.  Marth,  astronome  anglais,  a  proposé  d'établir,  dans  le  cube  central 
de  la  lunette,  et  à  peu  près  sur  l'axe  de  rotation,  un  appareil  se  composant 
de  deux  objectifs,  dont  chacun  a  la  moitié  de  la  distance  focale  de  l'instru- 
ment, et  entre  lesquels  se  trouve  placé  un  miroir  argenté  percé  à  son 
centre. 

»  Théoriquement,  on  pourrait  arrivera  évaluer  le  déplacement  de  l'objectif 
par  rapport  à  un  point  du  réticule,  mais  il  faudrait,  pour  cela,  recourir  à  des 
hypothèses  qui,  dans  la  réalité,  ne  peuvent  être  nullement  confirmées.  Il 
faut  supposer  que  le  miroir  et  les  deux  objectifs  se  trouvent,  dans  la  rota- 
tion de  la  lunette,  reliés  ensemble  d'une  manière  invariable,  condition 
presque  impossible  à  réaliser;  il  faut  faire  abstraction  de  l'effet  de  torsion 
que  produit  sur  l'appareil  la  flexion  du  cube  central  auquel  il  est  attaché 
et  tenir  compte  de  l'effet  de  la  propre  pesanteur.  On  voit  immédiatement 
que  l'appareil  auxiliaire  lui-même  peut  introduire  des  erreurs  de  même 
ordre  ou  des  inexactitudes  encore  plus  grandes  que  celles  que  l'on  cherche 
à  évaluer. 

»  Une  autre  disposition  bien  plus  compliquée  a  été  proposée  par 
M.  Kaiser,  deDantzig.  Elle  consiste  à  appliquer  aux  deux  extrémités  de  la 
lunette  et  à  l'une  des  extrémités  de  l'axe  de  rotation  deux  olijectifs,  deux 
oculaires  et  deux  miroirs;  mais,  outre  que  l'exécution  en  est  tout  à  fait  im- 
possible, les  inconvénients  signalés  plus  haut  se  reproduisent  ici,  et  d'une 
façon  encore  plus  accentuée;  ce  qui  explique  pourquoi  toutes  ces  propo- 
sitions successivement  faites  depuis  environ  vingt-cinq  années  n'ont  pas 
même  reçu,  que  je  sache,  un  commencement  d'exécution. 

»  L'appareil  que  je  viens  d'imaginer  présente  d'abord,  entre  ses  diverses 
parties,  d'une  manière  absolue,  cette  condition  de  stabilité,  d'invariabilité 
si  nécessaire  dans  l'étude,  condition  capitale  qui  fait  défaut  dans  les  autres 
dispositions  proposées.  D'un  autre  côté,  par  sa  simplicité,  on  peut  dire 
a  priori  que  l'action  de  la  pesanteur  sur  lui  sera  nulle.  Mais,  pour  apporter 
dans  la  recherche  une  rigueur  absolue,  l'appareil  est  disposé  de  manière  à 
éliminer  l'influence  d'un  déplacement  quelconque,  déplacement  qui  n'est 
pas  probable  et  que  l'on  peut  évaluer  au  moyen  de  l'appared  lui-même. 

»  Dans  l'axe  du  cube  central  et  sur  son  axe  de  rotation  se  trouve  placée 

ii8.. 


(  892) 

une  lentille  concave-convexe  dont  le  diamètre  peut,  suivant  les  lunettes 
utilisées,  varier  de  o'",o4  à  o'",o8,  et  dont  l'épaisseur  est  de  o", 02  à  o'°,o3. 
Le  rayon  de  courbure  de  la  surface  concave,  tournée  vers  l'oculaire,  est 
égal  à  sa  distance  de  ce  verre,  soit  à  la  demi-longueur  de  la  distance  focale 
de  l'objectif.  L'image  d'un  point  du  réticule,  réfléchie  par  cette  première 
surface  de  la  lentille,  viendra  donc  se  former  dans  l'oculaire  à  côté  de  l'i- 
mage réelle.  Durant  la  rotation  de  la  Iiuiette,  on  pourra  ainsi  déterminer  la 
flexion  de  l'oculaire  augmentée  d'inie  petite  quantité  provenant  du  mou- 
vement proj)re  de  l'appareil.  Le  rayon  de  courbure  de  la  surtace  convexe, 
tournée  vers  l'objectif,  est  calculé  de  façon  à  former  avec  la  première 
surface  concave  une  lentille  dont  la  distance  focale  est  égale^au  quart  de  la 
distance  focale  de  la  lunette,  de  sorte  qu'un  point  de  l'objectif  formera 
encore  son  image  dans  le  champ  de  la  lunette.  Dans  le  mouvement  de 
rotation,  le  déplacement  d'un  point  de  l'objectif,  observé  dans  l'oculaire, 
donnera  donc  la  somme  des  flexions  subies  par  les  deux  extrémités  de 
l'instrument,  augmentée  encore  de  la  petite  variation  due  à  l'appareil. 

»  Voici  maintenant  les  dispositions  qui  permettent  d'éliminer  directe- 
ment l'influence  de  l'appareil  auxiliaire  sur  le  résultat  cherché,  ou  même, 
si  on  le  veut,  de  calculer  cette  légère  variation  peu  probable. 

»  Sur  les  deux  parties  latérales  de  cette  même  lentille  auxiliaire  regar- 
dant les  tourillons  se  trouvent  taillés,  d'un  côté,  un  petit  plan  incliné, 
d'environ  45  degrés,  et  de  l'autre  une  petite  surface  sphérique.  Ces  deux 
surfaces  accessoires  reçoivent  des  rayons  lumineux  d'un  point  de  l'un  des 
tourillons  percé  à  son  centre  et  suivant  l'axe  de  rotation.  La  courbure  de 
cette  dernière  surface  sphérique  est  calculée  de  manière  à  former  dans  le 
champ  de  la  lunette,  à  l'aide  de  la  surface  concave  et  du  plan  incliné,  l'i- 
mage réfléchie  du  ])oint  lumineux  du  tourillon,  à  côlé  des  autres  images 
déjà  obtenues.  La  partie  de  l'axe  qui  se  trouve  immédiatement  placée  au- 
dessus  des  coussinets  étant  la  seule  vraiment  affranchie  de  toute  flexion,  il 
s'ensuivra  que  l'image  émanant  du  tourillon  ne  pourra  subir  que  le  petit 
déplacement  provoqué  par  l'appareil.  En  comparant  les  images  produites 
par  l'oculaire  et  par  l'objectif  à  celle  provenant  du  tourillon,  on  pourra 
facilement,  par  la  combinaison  des  résultais,  éliminer  l'influence  del'appa- 
reil  et  obtenir  numériquement  le  déplacement  cherché. 

»  Des  expériences  ont  été  faites,  avec  le  concours  qu'ont  bien  voulu  me 
prêter  M.VL  Henry  frères,  pour  connaître  l'influence  de  l'aberration  sphé- 
rique et  chromatique  sur  les  images.  En  employant  une  lunette  de  2"',/\o 
de  dislance  focale,  ces  expériences  ont  démontré  qu'avec  une  ouverture 


(  89^) 
libre  de  o™,oi5  à  o^joSo  donnée  à  la  lentille  auxiliaire,  on  obtient  des 
images  légèrement  colorées  et  parfaitement  nettes.  Ponr  avoir  des  con- 
tours aussi  arrêtés,  avec  une  lentille  d'une  ouverture  libre  plus  grande, 
il  faudrait  placer  derrière  l'oculaire  un  verre  monochromatique;  mais 
cette  augmentation  n'est  nullement  nécessaire. 

»  Le  principe  de  la  méthode  consiste  donc,  comme  on  voit,  à  pro- 
duire, à  côté  des  images  de  l'oculaire  et  de  l'objectif,  dont  la  position 
peut  varier  par  suite  des  flexions  et  par  suite  du  mouvement  propre  de 
l'appareil  auxiliaire,  dans  le  champ,  une  troisième  image  émanant  de  l'axe 
de  rotation,  qui,  complètement  indépendante  de  la  flexion  des  tubes,  ne 
peut  subir  qu'un  petit  déplacement  provenant  de  la  lentille  auxiliaire; 
cette  image  peut  donc  être  considérée,  en  réalité,  comme  point  fixe  par 
rapport  aux  deux  autres,  et  servir  de  base  pour  évaluer  leur  déplacement 
relatif.  La  construction  de  cet  appareil  subira  probablement  certaines  mo- 
difications, dans  le  but  d'augmenter  encore  les  moyens  de  contrôle,  et  je 
ferai  connaître  ultérieurement  les  procédés  à  suivre  et  les  précautions  à 
prendre  pour  éliminer  dans  l'étude  toutes  les  causes  d'erreurs. 

»  La  réalisation  de  cet  appareil,  bien  que  très-délicate,  ne  présente  ce- 
pendant pas  des  difficultés  que  ne  puisse  résoudre  un  opticien  habile.  Il 
suffit,  pour  cela,  de  connaître  avec  précision  la  longueur  de  l'axe  de  rota- 
tion et  la  dislance  focale  de  la  lunette  :  à  l'aide  de  ces  données,  il  sera  facile 
(le  calculer  le  rayon  de  courbure  des  trois  surfaces  sphériques  et  l'angle 
du  plan  inchné,  qui  ne  s'éloignera  pas  sensiblement  de  45  degrés. 

»  Je  crois  donc  avoir  résolu,  par  celte  disposition, le  problème  si  impor- 
tant de  la  détermination  de  la  flexion  propre  des  lunettes  pour  toutes  les 
directions  de  l'axe  optique. 

»  M.  le  Directeur  de  l'Observatoire  a  bien  voulu  ordonner  la  construc- 
tion de  cet  appareil,  qui  sera  consacré  à  l'étude  de  la  flexion  sur  la  lunette 
de  Bischofsheim,  et  je  ne  doute  pas  que  la  partie  de  l'exécution  optique, 
confiée  à  l'habileté  si  connue  de  MM.  Paul  et  Prosper  Henry,  ne  réalise 
complètement  toutes  les  conditions  exigées.    » 


MÉCANIQUE.  ~  Exemples  du  calcul  de  la  torsion  de  prismes  à  hase  mixliligne; 

par  M.  DE  S.\ixt-Venaxt. 

«  6.  Dans  la  séance  du  t.  décembre  1878  {Comptes  rendus,  p.  849),  après 
avoir  rappelé  que  le  problème  de  la  torsion  d'un  prisme  dont  les  sections 


(  «94  ) 
transversales  ne  sont  pas  des  cercles  se  résolvait  en  déterminant  préalable- 
ment les  petits  déplacements  longitudinaux  m,  dont  l'effet  est  de  changer 
les  plans  de  ces  sections  en  surfaces  légèrement  courbes,  nous  avons  établi, 
au  n°  3,  en  coordonnées  polaires  transversales  r,  /3,  une  formule  (i3) 
donnant  u  pour  une  torsion  0,  par  unité  de  longueur,  de  prismes  à  sec- 
tion rectangle  mixtiligne  comprise  entre  deux  arcs  de  rayons  r^,  i\,  et  deux 
droites  partant  de  leur  centre,  faisant  entre  elles  un  angle  -y,  qui  est  divisé 
en  deux  parties  égales  par  la  ligne  à  partir  de  laquelle  se  comptent  les 
angles  jS  ('). 

Pour  tirer  ses  conséquences,  désignons  par  a  l'aire  de  toute  section 
primitivement  perpendiculaire  aux  arêtes  ou  aux  x,  et  appelons  g^,  le 
glissement,  sur  son  élément  (Îg,  de  l'élément  correspondant  d'une  section 
voisine,  divisé  par  leur  petite  distance;  nommons  g^^»  g:cp  'es  projections 
de  ce  glissement  sur  deux  plans  parallèles  à  l'axe  de  torsion,  et  respective- 
ment au  rayon  vecteur  r  et  à  l'élément  rd^  de  son  cercle.  On  a,  comme  il 
est  facile  de  voir,  pour  ces  trois  petits  glissements,  qui  sont  les  cosinus 
d'angles  primitivement  droits  devenus  légèrement  aigus, 

du  .  I    (lu 


(21)  ë.r,  =  'Zr'  S-?  =  ^''  +   7   ;7b  '  §•-  ="  Vg.rr  -+-  gx?, 


expressions  qui  se  réduisent  à  o,  9r  et  Or  si  le  contour  de  la  section  est 
circulaire,  car  alors  on  a  «  =  o. 

Et  si  M^.  est  le  moment  de  torsion  autour  de  l'axe  longitudinal  ou  des  x 
censé  passer  par  le  centre  r  =  o  des  arcs,  G  désignant  le  coefficient  d'élasti- 
cité de  glissement  ou   le  nombre  par  lequel  il  faut  multiplier  les  g  pour 


(')  Je  m'aperçois  que  la  singularité  signalée  au  n"  4  (page  852)  de  ma  Note  du  i  décem- 
bre, et  relative  au  cas  r,  =:  o,  n'offre  rien  de  paradoxal.  Comme  /■„  =  o  répond  à  «„  =  —  so  , 
le  sinus  de  l'arc  m'  (a  —  a»)  ou  iiz  '^  ~  ^°   n'est,  en  effet,  pas  nul;  car,  pour   toute  valeur 

«I    —  «0 

,                       .   ,          «1  —  a         .  .  ., 

finie  de  a  ou  de  r,  cet  arc  est  inférieur  à  (7rd  une  quantité  i-r qui  croit,  avec  1  en- 

a,  —  a» 

lier  /,  indéfiniment,  quoique  par  intervalles  d'autant  plus  petits  que  —  a„  est  plus  grand. 
Les  solutions  données  par  les  expressions  (19),  (20)  ne  deviennent  donc  pas  fausses  à  la 
limite  /„  —  o  :  elles  deviennent  seulement  illusoires,  ou  de  forme  indéterminée.  Cette  indé- 
termination tient  à  ce  que  la  variable  indépendante,  qui,  dans  ces  formules,  remplace  le 

'■'■  —  ^0         '''  —  l'«       f,  .Il 

rayon  vecteur  /•,  est  réellement,  non  pas  a,  mais =  — —  •     Cette    variable    est 

donc,  simplement,   mal  choisie. 

Cela  ne  change  rien  à  notre  conclusion  finale  (page  855),  à  savoir  (|u'on  doit  se  servir, 
pour  les  applications,  de  l'expression  (i3)  de  m  et  non  de  celles  (19),  (20). 


(  895  ) 
avoir  les  tensions  langentielles  de  même  sens,  on  a,  j  désignant  iineintégrale, 
pour  tous  les  éléments 

(22)  r/ c  —  rd^dr 
d'une  section  c,, 

T 

(23)  M.„  =  j^Gg^pr^ff  =  G  '^  y  ^j\drj''^   '^d^. 

»  Mettant  la  valeur  (i3)de  u  dans  cette  formule,  on  en  obtient  une  qu'on 
peut  écrire 

sinv  64  V'        I  I  I 

I ^  --^ ,  ..    >   , Z 7  77:, 

■     1  7COS7  /         r„\  Aj  ■in +  1  m' —  k  -,,'" 


ou  jU.  —  G0  -— — ~  y,      ni  =  — n, 


4 

se  réduisant,  dans  le  cas  particulier  /;,  =  o,  où  la  section  n'est  qu'un  simple 
secteur,  â 


(25) 


où    p.o   =:   GÔ  ^7. 


»   On  trouve  aussi,  en   substituant  (i3)  dans  (21),  encore  pour  le  cas 
r„  =  o. 


(  ,     siiiîR         89/-,  V    (— l'i"   //•\'"-'    .         n 

1  cosy  7     .^ /«^  —  4  V'i/ 

i8.-«^(-'^)H-?^2i,^'î(.0"-"'P 


,2u)       '1  ,  r.^        o.    ^^  I      ^    ,  )f  ou  m  = n. 


expressions  qui  nous  ont  fourni  plusieurs  moyens  de  vérification  de  nos 
formules;  car,  entre  autres,  comme  on  a,  pour  les  glissements  dans  les 


(  896) 

sens^-,  z  de  la  bissectrice  des  arcs  et  de  sa  perpendiculaire, 

(27)  g.,,.  =  g^rCos,3  -  g^psin|3,     g^,  =  garSinp  +  g,,5Cos/3, 

nous  avons  trouvé  numériquement,  pour  neuf  valeurs,  attribuées  à  y,  que 
l'on  a  constamment 


(a8) 


/g.r,d'cr  =  o,       /g,,pf/c7  =  o, 

a/ 5  %-  a 


ce  qui  doit  être,  puisque  les  tensions  tangentielles  Ggr,f/<7,  Gg^.dfj  doivent 
se  réduire  à  un  couple  faisant  équilibre  à  celui  des  forces  qui  font  tordre, 
et  doivent  avoir  ainsi  leur  résultante  nulle. 

>)   7.   L'expression  (i5)  de  M,  nous  a  fourni  pour 


0,125.1  ; 


»  Comme  7  y-  est  le  moment  d'inertie  du  secteur  autour  de  son  centre, 
ce  que  nous  appelons  p.o  n'est  autre  chose  que  ce  qu'on  aurait  pour  le 
moment  de  torsion  M^.,  suivant  une  théorie  que  nous  ne  cessons  de  com- 
battre depuis  1847  (mais  qui  est  encore  enseignée  dans  plusieurs  Cours), 
et  qui  consiste  à  calculer  M^,  comme  si,  quel  que  soit  le  contour,  toute 
section  d'un  prisme  tordu  restait  plane  et  perpendiculaire  à  l'axe  autour 
duquel  la  torsion  est  supposée  opérée.  Les  valeurs  0,0923,  0,1 333,  ..  . 
qu'on  vient  de  donner  du  rapport  de  M^  à  [ig  fournissent  des  preuves  pal- 
pables des  erreurs  considérables  et  dangereuses  dans  lesquelles  on  peut 
tomber  en  persistant  à  suivre  la  théorie  que  nous  signalons. 

»  Maintenant,  un  des  caractères  de  notre  théorie  nouvelle  est  de  donner 
les  mêmes  valeurs  aux  glissements,  et,  par  suite,  à  M^,  quel  que  soit  l'axe 
fixe,  parallèle  aux  aréles,  autour  duquel  un  prisme  esl  tordu.  Celle  indifférence 
de  l'axe  est  une  conséquence  de  ce  que,  conformément  à  (28)  ou  d'après 
la  nullité  de  la  résultante  des  actions  tangentielles,  leur  moment 


M 


,.  =J  {G^:,,j—G^^y-z.)da 


(  897  ) 
reste  le  même    en    retranchant  de  7,  z  des   constantes  quelconques  re- 
présentant  les  coordonnées    rectangles   de   tout   axe,   différent  de  celui 
(7  =  o,  z  =  o)  autour  duquel  le  moment  serait  pris. 

»  Les  moments  de  torsion  autour  d'axes  toujours  parallèles  aux  arêtes 
et  passant  par  les  centres  de  gravité  des  sections  (centres  désignés  par  de 
petits  traits  sur  les  figures)  auront  donc  toujours  les  valeurs  trouvées  tout 
à  l'heure  pour  M^  ;  mais  les  valeurs  que  lui  attribuerait  la  théorie  ancienne 
et  trompeuse,  à  savoir  les  produits  de  GO  par  les  moments  d'inertie  de  la 
section,  seraient  plus  petites  autour  de  cesaxes-là  qu'autour  de  tous  autres. 
En  les  appelant  fj.'„,  il  est  facile  de  voir  qu'on  a 


(3o) 

»  On  trouvera  en  conséquence  que 


(3i) 


ir  ff  «■  2  3  5 

Po»rv=    ,t;         3;         -;         3^^;        ^i        --;       3-;       3^; 

on  a— -^=0,59215  0,7036;  0,7499;  o, 70285  0,5902;  0,4876;  0,5429;  o,558g. 


»  Ces  valeurs  sont  plus  grandes  que  celles  du  rapport  (29)  de  M^  à  [x^  : 
elles  montrent  toujours  que  les  plus  petites  erreurs  de  la  théorie  ancienne 
sont  toujours  considérables  et  très-préjudiciables  en  pratique. 

1)  8.  Nous  avons  fait  aussi,  parla  formule  complète  (24),  le  calcul  de 
Mj  pour  des  sections  en  forme  de  quadrilatères  rectangles  mixtilignes,  ou 
de  secteurs  de  rayon  r,  cvidés  par  des  secteurs  de  rayon  /'„.  En  appelant 
p.  et  p.'  les  produits  de  Gô  par  les  moments  d'inertie  de  ces  sections  autour 
du  centre  de  leurs  arcs  et  autour  de  leurs  centres  de  gravité,  ou  en 
faisant 

nous  avons  trouvé,  en  supposant /',  =  2 /'o,  que 


pour  l'angle  au  ccnU'e.    ...      7  =  ^=6o\  ^=  uo';   :i  =  i80", 

le  rapport  de  Mj  à  p  est 0,0800;    o,io68;     o,ii6o; 

»  à  ft' est o,(>8i2;    o,3i6o;     o.igog; 

C.  R.,  1878,  2"  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N"  24.)  1  IQ 


(  898  ) 

>i  Les  erreurs  commises  en  prenant  p.  ou  même  p.'  par  la  valeur  de  Mj. 
seraient  toujours,  comme  on  voit,  énormes. 

»  Il  n'est  pas  besoin  d'observer  que  la  torsion  de  prismes  autour  d'un 
axe  extérieur  est  réalisable  en  rendant  solidaires  deux  prismes  égaux  et  sy- 
métriquement disposés,  au  moyen  d'entretoises,  que  l'axe  fixe  traverserait. 

»  9.  On  peut  demander  si,  sur  une  section,  le  centre  de  gravité  est  le 
point  où  gj.,  =  o,  et  où,  par  conséquent,  Vd fibre  ou  ligne  matérielle  paral- 
lèle aux  arêtes  reste  normale  à  l'élément  de  qu'elle  traverse.  Cela  a  lieu 
pour  les  sections  qui  ont  un  centre  de  figure,  mais  non  pour  celles  dont 
nous  nous  occupons  ici.  Nous  avons  trouvé,  pour  les  secteurs  pleins  ayant 

les  angles  au  centre  y  =  -  =  60°  et  y  =  —-  —  120°,  que  ce  point  de  cjlis- 

sement  nul  se  trouve,  sur  la  médiane,  à  des  distances  du  centre  des  arcs 
respectivement  égales  à 

o,6578r,     et     o,5473r,, 

tandis  que  leurs  centres  de  gravité  en  sont  à  des  distances  un  peu  diffé- 
rentes, savoir  : 

-r|  =  o,6366r,     et     — =o,55i3/'|. 

»  10.  Mais,  ce  qu'il  convient  surtout  de  chercher,  c'est  le  point  où  a 
lieu  le  plus  grand  glissement  gj.^,  et  quelle  en  est  la  grandeur;  car  c'est  à 
ce  glissement  maximum  qu'il  faut,  en  modérant  M^,  ou  S,  imposer  une  li- 
mite que  l'expérience  a  fait  connaître  pour  chaque  matière  afin  d'assurer 
la  stabilité  de  sa  cohésion  et  de  prévenir  toute  rupture  prochaine  ou 
éloignée. 

1)  Le  point  cherché  est,  pour  une  section  en  simple  secteur  : 

')    1°  Ou  sur  l'arc,  et  en  son  milieu  /3  =  o,  car  c'est  là  qu'on  a  -^  =  o; 

»  2°  Ou  sur  les  côtés  reclilignes,  à  l'endroit  qui  ne  peut  être  déterminé  que 
par  un  tâtonnement  de  différences  proportionnelles,  où  l'on  a  -^'  =  o. 

»   Nous  avons  trouvé  que  : 

»    1°  Pour  la  section  dont  l'angle  7  est  ;—  60°,  le  ])oint  de  maximum  de  glissement  est  : 

Sur  les  côtés  droits,  celui  où  r  =  0,5622  r,..  ., gi5  =  g„  =  0,4900  Or,, 

Sur  le  côté  en  arc,  celui  où  p  =  o gj,=igi^  i=o,45i5  S/-,; 

i>  2°  Pour  la  section  dont  l'angle  7  est  =  120°,  ce  point  est  : 

Sur  les  côtés  droits,  celui  où    /■=  0,3671  /•, g„  =  g^r  =  o,6525  9r,, 

Sur  le  coté  en  arc,  celui  où   fi  =^  u g„  =  g-,^  =  o,6224  9  ''• 


(  899  ) 
»   C'est,  comme  on  voit,  sur  l'un  ou  l'autre  côté  rectiligne,  à  une  dis- 
tance du  centre  égale  à  un  peu  plus  de  moitié  ou  à  un  peu  plus  du  tiers  du 
rayon,  que  se  trouve  placé  le  point,  dit  dangereux,  où  une  désagrégation 
tend  à  se  faire  (').  » 


ANALYSE.  —  Sur  la  forme  binaire  du  septième  ordre.  Note  de  M.  Sylvester. 

1'  Il  y  a  une  erreur  dans  la  Table  pour  la  fraction  réduite  sur  laquelle  j'ai 
basé  mon  calcul  des  covarianis  irréductibles  de  la  forme  binaire  du 
septième  ordre.  Le  terme  qui  multiplie  «',  au  lieu  de 

llX  +  /{X^  —  x'  —  x'  +  x"  —  x", 

doit  être  écrit  l\x  -{-  x'  -h  3x^  —  x'  -\-  x" ,  et,  conséqnemment,  le  terme 
complémentaire  qui  multiplie  a-',  au  lieu  d'être 

4^?"  -i-  /[X^  —  x'  —  x''  -i-  X^  —  X, 

doit  être  écrit  4,x'^  -h  x"  -h  Sx"  —  x'"  -h  x\  Mais,  de  plus  ,  pour  ne  pas 
parler  d'erreurs  de  multiplication,  le  calcul  a  besoin  d'être  modifié,  par 
suite  d'une  circonstance  qui  s'est  présentée  ici  pour  la  première  fois  dans 
l'application  de  ma  méthode  :  c'est  que  l'existence  d'un  invariant  irréduc- 
tible du  degré  20  a  été  présumée,  tandis  qu'il  y  a  toute  raison  de  croire  qu'il 
n'existe  nul  invariant  dont  le  degré  soit  20  ou  même  un  multiple  quel- 
conque de  10,  appartenant  à  la  forme  du  septième  ordre. 


(')  D'après  les  conditions  (9)  et  (  10)  au  contour,  et  les  expressions  (21  )  des  glissements, 
on  a  g,r  =  G  sur  les  côtés  en  arc,  et  g^j  =  o  sur  les  côtés  rectilignes.  Donc,  à  leurs  jonc- 
tions orthogonales,  le  glissement  résultant  g„  est  nul. 

Il  en  est  de  même  à  la  jonction  des  deux  côtés  rectilignes,  ou  au  centre  des  arcs  dans  le 
cas  (r,  =:  o)  des  simples  secteurs,  mais  seulement  lorsque  y<^K,  ou  que  l'angle  de  ces  deux 
côtés  est  saillant,  car,  lorsqu'il  est  rentrant  ou  que  v>-t,  l'exposant  de  -   dans  le   premier 

terme  de  la  série  2  est  négatif,  et  /■=  o  le  rend  infini,  comme  le  remarquent  MM.  Thomson 
et  Tait  (§  710  de  \'J  Treatise  cité). 

On  ne  peut  pas  en  conclure,  ce  me  semble,  que  le  glissement  soit  infini  aux  angles  ren- 
trants, car  les  formules  de  l'élasticité  des  solides  n'ont  été  établies  que  i)our  leurs  déformations 
non-seulement  finies^  mais  tn-s~petitcs.  Tout  ce  qu'on  peut  dire,  c'est  que  la  formule  don- 
nant g^r  est  en  défaut  pour  le  point  r  =  o,  et  qu'il  convient,  comme  le  conseillent  très- 
bien  ces  deux  savants,  d'arrondir  les  angles  rentrants  des  prismes  soumis  à  des  efforts  qui 
les  déforment. 

119.. 


(  900  ) 
»  Voici  la  marche  à  suivre,  à  cause   de  cette  circonstance.  Lt  fraction 
réduite  a  pour  dénominateur 

[i  —  a>]  [i  -^  a')  [i  -,.  a')  [i  —  a")  [i  ^  a")  [i  ~  a.v]  [î  ~~  (,x')  [j  -  ax'-)  (i  —  n.r'). 

)e  multiplie  le  numérateur  et  le  dé^iominateur  par 

(i  +  rt")  (i  +  ax)  (i  +  rt.r'")  (i  +  ax^). 
Cela  me  donne  une  Table  dont  celle  qui  suit  est  la  moitié  : 


x" 

j:' 

x^ 

.r' 

X* 

x' 

x" 

a' 

j:* 

x' 

,,. 

"" 

a'"' 

.1*^ 

x^* 

^,15 

J.I6 

.r'' 

.r" 

a'^ 

x-' 

.t" 

x" 

x" 

a' 

I 

0 

0 

o 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

a' 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

«' 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

a' 

0 

1 

1 

1 

1 

1 

0 

1 

0 

0 

0 

0 

«' 

0 

o 

2 

I 

2 

' 

0 

1 

0 

—  1 

0 

0 

a' 

1 

1 

2 

2 

2 

0 

0 

0 

0 

0 

— 1 

0 

0 

3 

2 

3 

3 

2 

-1 

—  1 

0 

0 

0 

«' 

3 

3 

■i 

4 

4 

4 

0 

I 

0 

—  2 

0 

-I 

0 

1 

a' 

2 

7 

C 

1 

3 

—  ' 

— '! 

0 

—  I 

0 

I 

0 

a' 

3 

'■1 

1 

4 

O 

— 2 

—  1 

— 2 

0 

0 

0 

a" 

—  1 

5 

8 

0 

4 

1 

-'l 

0 

-3 

-1 

0 

rt" 

5 

8 

S 

S 

4 

-4 

— I 

—  '< 

—  I 

0 

0 

0 

o" 

4 

9 

9 

13 

4 

—  1 

—3 

— (i 

0 

— 1 

1 

«" 

9 

8 

1 1 

10 

5 

— j 

—5 

-4 

—8 

—  1 1 

—  10 

/ 

—3 

— 1 

I 

0 

rt" 

4 

9 

1 1 

-4 

— 10 

—9 

—  2 

0 

3 

a" 

8 

10 

■  4 

1 

0 

— 1 1 

—8 

— 2 

0 

/\ 

2 

a" 

5 

1 1 

i3 

9 

2 

— ■' 

—5 

—  iN 

-8 

Ç; 

—  1 

3 

3 

«" 

9 

lî 

12 

-3 

-iS 

^i3 

-i3 

—5 

3 

2 

3 

—  1 

a" 

7 

1 1 

1 1 

s 

-4 

—  1 3 

-iG 

—  19 

-i3 

-i5 

3 

5 

a" 

13 

1 1 

1  1 

—  1 

-iS 

-18 

-18 

—  1 

3 

4 

4 

a-' 

i 

9 

10 

C 

-,4 

-'-, 

21 

—  19 

—9 

3 

5 

9 

«" 

9 

9 

I  1 

—  9 

—  12 

-23 

-2^ 

—  1 1 

—  I 

4 

8 

4 

a" 

5 

8 

10 

—  1 

—  1 1 

-i; 

-■iS 

—  1  ■:• 

—9 

r. 

10 

8 

(  90I  ) 
»  Pour  la  compléter,  on  n'a  qu'à  se  rappeler  que,  pour  chaque  terme 
ka'^x^  dans  la  moitié  donnée,  il  faut  suppléer  un  terme  kn^^x^  dans  la 
partie  supprimée,  où  «  +  p  =  45,  >.  -t-  fA  =  23;  ainsi,  toutes  les  colonnes 
de  chiffres  dans  la  partie  donnée  se  répéteront  en  sens  inverse,  par  rapport 
en  même  temps  à  la  direction  verticale  et  à  la  direction  horizontale,  dans 
la  partie  supprimée.  Je  suppose  ce  numérateur  multiplié  par 


à  l'infini,  et  le  facteur  i  —  a'"  chassé  du  dénominateur,  qui  ne  contiendra 
alors  que  les  facteurs  i  —  a\  i  —  a'-,  i  —  a*,  i  —  fl'-,  i  —  a^x-,  i  —  rt^x", 
,  _  a'x^^,  I  —  rtx',  dont  chacun  représente  par  ses  indices  le  degré  et 
l'ordre  d'un  covariaut  irréductible  ;  c'est-à-dire,  au  lieu  de  multiplier  le 
numérateur  et  le  dénominateur  par  i  -f-  «'",  je  divise  chacun  par  i  —  a'". 
»  Alors  j'opère  par  tamisage  successivement  sur  les  séries  qui  multi- 
plient les  puissances  successives  de  x  dans  le  numérateur,  ce  qui,  nonob- 
stant le  nombre  infini  des  termes  dans  ces  séries,  est  très-facile  à  faire,  à 
cause  de  la  récurrence  constante  des  mêmes  chiffres.  En  combinant  avec 
les  restes  du  tamisage  ainsi  opéré  les  invariants  et  les  covariants  représen- 
tés par  les  facteurs  du  dénominateur,  j'obtiens  la  Table  suivante,  où  l'on 
remarquera  que  nul  invariant  du  degré  20  ne  figure  : 

Table  des  \l\  coi'arinnfs  irréductibles  de  la  forme  binaire  du  septième  ordre. 

Dejjré 
dans  les  coefficients.  Ordre  dans  les  variables. 

0  1  -2  3  4  o  6  7  8  9  10  11  14.  15 

1 I 

2 I  I  I 

3 I     I     I     I     i     I 

4 I         1  I     2     I     I 

5 1     a     2     2     2 

6 ......  .        3     2     2     2 

7 3     2     4     2 

8 3     3     3     3 

9 3     5     2 

10 4     3 

11 5     3 

12 6     6 


13 7 

14 4 

15 3 

16  2 

17 2 

18 9 

22 I 


(  902  ) 

»  Ce  qui  est  absolument  démontré,  c'est  qu'il  existe  les  124  covariants 
irréductibles  indiqués  par  cette  table.  Ce  qui  est  assujetti  au  doute  mé- 
taphysique dont  j'ai  fréquemment  parlé,  c'est  la  possibilité  de  l'existence 
d'autres  irréductibles  en  dehors  de  la  Table.  Si  le  cas  est  ainsi,  il  sera  en 
contradiction  avec  le  poslulalum  qu'il  ne  faut  jamais  supposer  l'existence  de 
plus  de  rapports  sjzygétiques  entre  les  irréductibles  qu'il  n'est  nécessaire 
pour  satisfaire  aux  valeurs  connues  du  nombre  total  des  covariants 
linéairement  indépendants  pour  chaque  degré  et  ordre,  on,  ce  qui  revient 
à  la  même  chose,  que  des  covariants  irréductibles  et  des  syzygies  indé- 
composables ne  peuvent  pas  coexister  pour  le  même  ordre  et  degré.  En 
faisant  l'énumération  des  invariants  de  tous  les  degrés  jusqu'à  20,  on  trou- 
vera facilement  que,  selon  ce  principe,  on  n'avait  pas  le  droit  d'admettre 
préalablement  l'existence  d'un  invariant  irréductible  du  degré  20.  C'est 
pour  la  première  fois,  dans  tous  les  cas  si  nombreux  que  j'ai  discutés,  que 
cette  difficulté  s'est  présentée,  c'est-à-dire  l'impossibilité  de  trouver  une 
fraction  canonique  avec  un  numérateur  fini,  équivalente  à  la  fraction 
réduite.  Mais  les  résultats  que  j'obtiens  ne  sont  nullement  moins  certains,  à 
cause  de  cette  difficulté  que  j'ai  trouvé  le  moyen  sûr  et  commode  de 
vaincre.  Les  détails  du  calcul  seront  donnés  dans  nne  prochaine  partie  de 
V American  journal  of  Matliematics. 

1)  Je  terminerai  ici  par  une  observation  qui  me  paraît  très-significative  : 
c'est  qu'il  résulte  du  calcul  qui  a  été  fait  que  l'effet  du  tamisage  est  préci- 
sément le  même  que  si  l'on  avait  multiplié  le  numérateur  de  la  forme 
réduite  par  i  +  a'"  au  lieu  de  le  diviser  par  i  —  «'",  de  sorte  qu'on  aurait 
pu  agir  précisément  comme  si  l'invariant  irréductible  du  degré  20  existait  ; 
seulement,  au  bout  du  compte,  on  aurait  exclu  cet  invariant  de  la  Table 
des  formes  irréductibles. 

»  Quant  à  ce  qui  se  rapporte  au  tamisage  que  j'ai  appliqué  aux  séries 
simplement  infinies,  il  est  bon  de  se  rappeler  que  l'usage  qu'on  fait  de 
la  fraction  génératrice  (pour  un  quantic  binaire)  mise  sous  une  forme 
canonique  n'est  qu'une  méthode  abrégée,  et  pour  ainsi  dire  artificielle, 
pour  obtenir  le  même  résultat  qu'on  pourrait  obtenir,  mais  avec  beau- 
coup plus  de  difficulté,  en  opérant  directement  le  tamisage  sur  la  série 
de  nombres,  doublement  infinie,  qu'on  obtient  en  développant  cette 
fraction  en  série  de  puissances  de  a  et  x,  de  laquelle  série  les  coefficients 
représenteront  le  nombre  des  covariants  linéairement  indépendants  pour 
chaque  degré  et  chaque  ordre,  de  zéro  jusqu'à  l'infini.  Cette  remarque 
fait  voir  aussi  que  la  distinction  entre  les  irréductibles  primaires  et  secon- 


(  9o3  ) 
daires  ne  tient  à  aucune  différence  essentielle  de  nature  entre  les  deux, 
mais  seulement  à  la  méthode  qu'on  esnploie  pour  les  obtenir,  et,  en  variant 
cette  méthode,  les  irréductibles  peuvent  changer  leur  nom  de  primaires  en 
secondaires,  et  vice  versa.  » 


MÉGANIQUE.  —  Etude  sur  les  machines  à  vapeur  or.linaires  et  Compound,  les 
chemises  de  vapeur  et  la  surchauffe,  d'après  la  Thermodynamique  expéri- 
mentale; par  M.  A.  Ledieu.  (Extrait.) 

«  Les  machines  à  vapeur,  à  l'Exposition  de  1878,  n'ont  présenté  aucune 
innovation  importante,  particulièrement  en  ce  qui  concerne  le  fonctionne- 
ment de  la  vapeur.  L'objectif  des  constructeurs  a  consisté,  sous  ce  rapport, 
dans  le  perfectionnement  des  moyens  déjà  connus  pour  améliorer  le  ren- 
dement calorifique,  soit  pour  réduire  les  consommations  de  fluide  et,  par 
suite,  de  combustible,  à  égalité  de  force  produite.  Ces  améliorations  ont 
porté  sur  la  restriction  des  espaces  neutres  dans  les  machines  de  terre,  et 
sur  l'emploi  plus  rationnel  des  chemises  de  vapeur  et  du  Woolf  dans  les 
appareils  de  navigation. 

»  Il  importe  de  noter  qu'il  y  a  ici  deux  ordres  de  perfectionnements 
essentiellement  distincts  :  le  premier  est,  en  général,  secondaire  en  face  du 
deuxième.  Comme  ce  point  ne  semble  pas  admis  par  tous  les  ingénieurs, 
et  qu'il  résulte  de  là  luie  tendance  à  f.iire  négliger,  selon  nous,  les 
principes  introduits  à  grand'peine  dans  le  monde  industriel  depuis  une 
quinzaine  d'années,  principes  que  la  Thermodynamique  expérimentale  est 
venue  pleinement  consacrer,  nous  désirons  présenter  une  nouvelle  étude 
de  la  question,  d'après  des  données  irréfutables. 

))  Nous  ferons  d'abord  quelques  observations  concernant  les  espaces 
neutres;  puis  nous  exposerons,  d'après  les  idées  et  les  expériences  les  plus 
récentes,  l'influence  considérable  et  inévitable  de  l'intervention  calori- 
fique des  parois  des  cylindres  sur  le  fonctionnement  de  la  vapeur. 

L  Observations  sur  les  espaces  neutres.  —  Pour  apprécier  la  perte  due  à 
l'espace  neutre,  il  faut  comparer  deux  cylindres  de  même  volume  et  con- 
sommant la  même  quantité  de  vapeur.  Dès  lors,  la  détente  est  la  même 
dans  les  deux  cas,  ainsi  que  le  travail  y  relatif,  et  la  perte  en  question 
provient  uniquement  de  la  partie  de  la  vapeur  introduite  qui  ne  produit 
aucun  travail  pendant  que  le  piston  est  poussé  à  pleine  pression.  On  voit 


(  9o4  ) 
de  suite  que  celte  perle,  évaluée  par  rapport  au  travail  total  par  coup  de 
piston,  diminue  notablement  avec  les  grandes  détentes. 

))  Nous  ne  saurions  trop  insister  sur  notre  manière  de  voir,  qui  nous 
semble  la  seule  rationnelle,  à  l'encontre  du  point  de  vue  auquel  se  placent 
quelques  auteurs  pour  l'appréciation  qui  nous  occupe.  Ainsi,  M.  de  Fré- 
minville,  dans  son  Étude  sur  les  macliiues  Compound,  évalue  ladite  perle 
en  comparant  deux  cylindres,  l'un  sans  espace  neutre,  l'autre  ayant 
son  volume  égal  à  celui  du  premier,  accru  à  chaque  bout  d'un  espace 
neutre  donné,  et  admettant  en  outre  une  quantité  de  vapeur  égale  à  la 
quantité  introduite  dans  le  premier  cylindre,  augmentée  de  la  quantité 
nécessaire  pour  remplir  l'espace  neutre  ajouté.  Dans  ce  mode  d'opérer,  la 
perte  cherchée  se  trouve  indûment  augmentée,  en  raison  de  ce  que  ledegré 
d'expansion    au   second    cylindre   est    moindre    qu'au   premier,  dans   le 

rapport 

I  -f.  espace  neurrc  m  fonction  du  volume  du  premier  cyliniire 

I  -+-  espace  neutre  X  détente  du  premier  cyiindie 

»  En  fait,  on  se  trouve  ici  en  présence  de  deux  machines  à  cylindres 
inégaux  et  ne  consommant  pas  la  même  quantité  de  vapeur  par  coup  de 
piston;  leur  comparaison  ne  saurait  donc  résoudre  la  question  proposée. 
Par  ailleurs,  les  calculs  du  savant  professeur,  reposant  sur  l'hypothèse  de 
détentes  qui  s'effectuent  suivant  la  loi  de  Mariotte,  ne  comportent  pas  une 
généralité  suffisante,  eu  égard  aux  résultats  que  fournissent  les  dernières 
études  siH-  le  travail  de  la  vapeur  d'eau  pendant  son  expansion  dans  les 
machines  ('). 

»  Avec  les  machines  Woolf,  les  pertes"  dues  aux  espaces  neutres  du 
cylindre  admetleur  et  à  ceux  du  cylindre  détendeur,  en  dehors  de  ce  qui 
concerne  Yespace  intermédiaire,  se  calculent  chacune  d'une  manière  diffé- 
rente et  d'ailleurs  distincte  du  procédé  propre  aux  machines  ordinaires. 
Elles  sont,  du  reste,  assez  notablement  inférieures  à  celles  qui  concernent 
ces  machines,  mais  moins  que  M.  de  Fréminville  ne  l'annonce,  en  se  ba- 
sant sur  un  mode  de  comparaison,  analogue  au  mode  réfulé  ci-dessus, 
qu'il  emploie  poiu-  les  machines  ordinaires. 

»  En  tout  état  de  cause,  on  voit  aisément  que  l'infltience  des  espaces 
neutres  serait  tout  à  fait  annidée  si  la  compression  commençait  assez  lot 
pour  que  la  vapeur  refoulée  atteignît,  au  moment  du  botil  de  coiuse,  la 

(  '  )  Comptes  rendus,  t.  LXXX,  p.  1 199,  et  t.  LXXXI,  p.  928. 


(  90^  ) 
pression  ainsi  que  le  degré  d'humidité  ou  de  surchauffe  de  la  vapeur  de  la 
chaudière.  Le  diagramme  du  travail  se  rapprocherait  alors  beaucoup,  pour 
la  quatrième  phase  du  fonctionnement  de  la  vapeur,  du  diagramme  relatif 
au  cycle  de  Carnot;  mais  il  n'en  donnerait  pas  le  bénéfice  calorifique, 
puisque  ici  la  compensation  obtenue  par  le  refoulement  serait  employée 
à  annuler  l'influence  de  l'espace  neutre.  Au  surplus,  U  y  aurait  à  calculer 
si  le  travail  consommé  par  la  contre-pression  n'outre-passerait  pas  le  béné- 
fice résultant  de  l'annulation  de  l'influence  de  cet  espace.  En  pareil  cas, 
il  deviendrait  nécessaire  de  chercher,  en  se  rendant  bien  compte  de  la  loi 
reliant  la  pression  et  le  volume  pendant  l'opération  (et  qui  serait  bien  plus 
près  de  la  loi  du  refoulement  adiabatique  d'une  vapeur  plus  ou  moins 
humide  que  de  la  loi  de  Mariotte),  le  degré  de  compression  donnant  le 
résultat  le  plus  avantageux.  Mais  celte  recherche  n'a  pas,  jusqu'à  ce  jour, 
préoccupé  les  constructeurs,  eu  égard  à  ce  qu'une  grande  compression 
compromettrait  la  bonne  régulation  du  tiroir  et  constituerait,  dès  lors,  un 
grave  inconvénient,  que  ne  saurait  compenser  l'économie  relativement 
restreinte  due  à  l'annulation  de  l'influence  nuisible  qui  nous  occu[)e.  Et 
effectivement,  avec  toutes  les  machines  actuelles,  la  perte  sur  la  consom- 
mation (le  vapeur  et  de  combustible  due  aux  espaces  neutres  ne  dépasse 
jamais  7  à  8  pour  100. 

»  D'autre  part,  l'avantage  qui  résulte,  pour  les  machines  Woolt  ou 
Compound,  d'une  moindre  influence  nuisible  des  espaces  neutres  propre- 
ments  dits,  est  très-limité  et  n'est,  en  aucune  façon,  la  cause  fondamentale 
de  la  supériorité  économique  de  ces  machines.  Toutes  choses  égales  d'ail- 
leurs, cette  supériorité  est  Ane  surtout  à  la  restriction  que  subit  alors 
l'action  calorifique  des  parois  des  cylindres  sur  le  fonctionnement  de  la 
vapeur,  action  qui  peut,  à  elle  seule,  causer  jusqu'à  l\o  pour  100  d'aug- 
mentation dans  la  dépense  de  vapeur.  » 


TRAVAUX  PUBLICS.  —  Sur  les  travaux  du  tunnel  du  Saint-Gothard.  Extrait 
d'une  Lettre  de  M.  D.  Coo.adon,  communiquée  par  M.  Tresca. 

«  L'achèvement  du  tunnel  se  poursuit,  malgré  de  grands  obstacles  et 
iMie  lutte  continuelle  contre  de  nombreuses  difficultés.  M.  Louis  Favre,  de 
Genève,  s'est  engagé  à  percer  et  à  achever  en  moins  de  neuf  ans  ce  tunnel, 
long  de  i4  920  mètres,  dans  le  massif  du  Gothard,  à  travers  de  puissants 
bancs  de  granit,  de  gneiss  variés  et  de  serpentine.  Il  espère  terminer  le  tout  en 

C.  R.,    1878,  2»  Semestre.  (T,  LXXXVII,  N"  24.)  I20 


(  9o6  ) 
huit  années,  cequi  serait  un  puissant  encouragement  à  l'entreprise  de  longs 
tunnels  prenant  naissance  aux  bases  mêmes  des  grandes  chaînes  de  mon- 
tagnes. Il  a  cependant  rencontré  des  séries  de  difficultés  qui  ont  notable- 
ment retardé  les  progrès  du  percement  et  qui  ne  pouvaient  être  prévues 
qu'en  partie. 

»  Outre  k  dureté  excessive  des  bancs  de  serpentine  et  de  quartz,  l'in- 
suffisance de  la  force  hydraidique  du  côté  d'Airolo,  lors  des  très-basses 
eaux  de  la  saison  d'hiver,  des  torrents  du  Tessin  et  de  la  Tremola,  on  a 
rencontré,  pendant  le  percement  des  trois  premierskilomètres  de  la  partie 
sud,  des  infiltrations  d'tuie  gravité  exceptionnelle  et  tout  à  fait  inattendue. 

»  Le  volume  des  infiltrations  s'étant  élevé,  dès  la  seconde  année  de  l'at- 
taque, à  plus  de  23o  litres  par  seconde  dans  la  galerie  d'avancement,  qui 
n'a  que  7  mètres  carrés  de  section,  les  ingénieurs  peuvent  facilement  se 
rendre  compte  de  l'état  de  cette  galerie,  où  coulait  une  rivière  s'élevant  à 
3o  et  4o  centimètres,  où  il  fallait  poser  la  voie  sous  l'eau,  déblayer  dans  les 
mêmes  conditions  etiravaillerà  la  perforation  sous  des  jets  dont  la  violence 
était  parfois  égale  à  celle  d'une  pompe  à  incendie. 

»  Deux  autres  obstacles  également  sérieux  et  peu  prévus  se  sont  ren- 
contrés de  chaque  côté  du  tunnel  :  l'un  sous  la  plaine  d'Andermatt,  qui 
doit  être  un  ancien  lac  ;  l'autre  à  la  partie  sud,  à  environ  5*"",  5  de  l'entrée, 
et  entre  les  couches  qui  doivent  aboutir  au  lac  Sella. 

»  Sous  Andermatt,  le  tunnel  a  traversé  un  massif  de  feldspath  décomposé, 
mélangé  de  gypse,  sur  une  longueur  de  180  mètres  environ;  cette  matière 
plastique  se  gonfle  au  contact  de  l'air  humide  et  exerce,  en  tous  sens,  des 
pressions  d'une  effrayante  énergie,  capables  d'écraser  les  phisforts  boisages 
et  même  une  voûte  en  granit  de  i  mètre  d'épaisseur. 

»  Dans  ces  deux  passages  difficiles,  on  a  dû  procéder  au.  percement  à  la 
main  avec  une  extrême  lenteur  et  l'on  s'estimait  heureux  d'avancer  de 
I  mètre  en  trois  ou  quatre  jours,  tandis  que,  même  à  travers  le  granit, 
nous  avons  obtenu,  par  l'air  comprimé  et  la  perforation  mécanique,  un  avan- 
cement régulier  de  près  de  4  mètres  par  vingt-quatre  heures  d'un  seul  côté 
du  tunnel,  et  cet  avancement  a  atteint  parfois  jusqu'à  6  mètreset  plus  dans 
les  couches  de  gneiss.  Après  cet  exposé  sommaire  des  principaux  obstacles 
qui  ont  ralenti  la  marche,  je  dois  donner  des  renseignements  sur  l'état  ac- 
tuel de  nos  moyens  de  perforation  mécanique,  et  surtout  sur  les  appareils 
qui  compriment  l'air,  aèrent  le  tunnel,  et  sur  les  machines  perforatrices. 

»  Du  côté  d'Airolo,  nous  avions  à  l'origine  l'eau  d'un  seul  torrent,  la 
Tremola, et  trois  roues  tangentielles  en  bronze,  de  i™,20  de  diamètre,  mises 


(  907  ) 

en  mouvement  par  une  chute  de  180  mètres  d'élévation  verticale,  et  devant 
avoir,  par  conséquent,  une  vitesse  excessive  de  3oo  à  35o  tours  par  minute  ; 
on  a  ajouté  ensuite  une  quatrième  turbineii  semblable.  Les  compresseurs 
d'air  que  j'ai  fait  adopter,  actionnés  par  ces  turbines,  donnent  environ 
i5o  à  160  coups  utiles  de  piston  pai"  minute,  et,  malgré  cette  grande  vi- 
tesse, la  température  de  l'air,  comprimé  à  7  ou  8  atmosphères  absolues, 
peut  être  maintenue  facilement  à  3o  degrés  C,  à  la  sortie  des  cylindres, 
par  l'injection  de  l'eau  froide  pulvérulente. 

M  Le  volume  d'eau  de  la  Tremola  ayant  été  reconnu  tout  à  fait  insuffi- 
sant pendant  une  grande  partie  de  l'hiver,  M.  Favre  a  dû  établir  une  autre 
prise  d'eau  dans  leTessin  et  un  aqueduc  de  3ooo  mètres,  suspendu  contre 
les  flancs  presque  à  pic  et  éboulants  de  la  rive  gauche,  et  commander  de 
nouvelles  turbines  et  quatre  compresseurs,  de  même  système  que  les  pré- 
cédents, mais  d'un  plus  grand  volume,  la  hauteur  de  chute  n'étant  plus 
que  de  80  mètres  et  la  vitesse  de  rotation  moindre.  Ces  nouvelles  turbines 
sont  en  fonte  de  fer;  elles  ont  5  mètres  de  diamètre  et  font  environ  5o  à 
60  tours  par  minute. 

»  Un  fait  bien  digne  d'être  noté,  c'est  que  les  turbines  de  petit  diamètre, 
en  bronze,  d'une  seule  pièce,  qui  font  en  moyenne  1 55  millions  de  tours 
par  an,  se  conservent  bien,  et  qu'après  quatre  ou  même  cinq  ans  de  ce  pro- 
digieux service,  elles  peuvent  encore  fonctionner  utilement  après  qu'on  a 
enlevé,  sur  le  tour,  quelques  millimètres  à  leur  circonférence  pour  égaliser 
la  partie  extérieure  des  cubes.  MM.  Escher  Wyss,  qui  les  ont  établies,  ont 
constaté  que,  sous  des  chutes  moindres,  la  fonte  de  fer  et  l'acier  se  perforent 
d'une  multitude  de  petits  trous  et  que  les  turbines  faites  avec  ces  métaux 
durent  au  plus  une  année  sous  ces  pressions  excessives. 

»  Nous  avons  actuellement,  de  chaque  côté  du  tunnel,  seize  compres- 
seurs d'air  en  activité,  servant  à  l'aération  et  aux  travaux  de  perforation  : 
douze  à  grande  vitesse,  mus  par  des  turbines  de  i™,20  àAirolo  et  de2™,/io 
de  diamètre  extérieur  àGoschenen,  et  quatregrands  compresseurs  de  même 
système,  actionnés  par  deux  turbines  de  5  mètres. 

»  Ces  moteurs  et  ces  seize  compresseurs  envoient  dans  le  tunnel,  quand 
l'eaunefait  pas  défaut,  un  volumed'airsousla  pression  de  8  atmosphères, qui 
suffit  à  l'action  de  dix-huit  à  vingt  perforatrices  et  à  luiebonneaération  dans 
toute  la  partie  déjà  perforée,  qui  est  aujourd'hui  de  6100  mètres  du  côté 
nord  et  de  SSgo  du  côté  sud  .  De  chaque  côté  il  y  a,  nuit  et  jour,  plusieurs 
centaines  d'ouvriers,  autant  de  lampes,  et  l'on  y  consomme  environ  3oo  ki- 
logrammes de  dynamite. 

120.. 


(  9o8  ) 

D  On  avait  établi,  il  y  a  deux  ans,  à  chaque  bouche  du  tunnel,  deux 
grandes  cloches  aspirantes,  destinées  à  assainir  le  tuiuiel  en  entraînant,  le 
long  de  la  voûte,  la  fumée  et  l'air  vicié;  quoiqu'elles  soient  entièrement  in- 
stallées et  prêtes  à  fonctionner,  la  nécessité  de  leur  secours  ne  s'est  pas  fait 
sentir.  Les  compresseurs  suffisent  à  la  bonne  aération,  et  ce  fait  démontre 
bien  la  puissance  de  leur  action. 

»  Le  transport  des  matériaux  et  des  déblais  dans  le  tunnel  se  fait  par  des 
chevaux,  dans  la  moitié  la  plus  avancée,  et  par  des  locomotives  à  air  com- 
primé dans  la  moitié  du  côté  de  l'entrée.  Elles  ont  un  réservoir  qui  enuna- 
gasine  de  l'air  comprimé  à  12  atmosphères.  Ces  locomotives  ont  été  con- 
struites au  Creusot. 

»  Pour  alimenter  ces  locomotives  avec  de  l'air  à  12  et  même  à  i/|  atmo- 
sphères, M.  Favre  a  commandé,  à  la  Société  genevoise  de  construction, 
huit  de  mes  compresseurs,  de  26  litres  de  volume  effectif.  Ces  appareils, 
auxquels  j'ai  fait  une  modification  pour  annuler  l'influence  des  espaces 
morts,  sont  répartis,  quatre  à  Airolo  et  quatre  à  Goscheiien  ;  ils  aspirent 
l'air  tic  la  conduite  d'aération  et  refoulent  cet  air,  amené  à  12  ou  i4  at- 
mosphères, dnns  une  conduite  spéciale  de  5  centimètres  de  diamètre,  qui 
se  prolongefsur  la  longueur  que  peuvent  parcourir  les  locomotives. 

»  Nous  avons  essayé,  de  chaque  côté  du  tunnel,  plusieurs  modèles  de 
perforatrices.  Chaque  année  a  vu  paraître  des  modifications  et  des  amélio- 
rations importantes,  permettant  de  percer  avec  plus  de  rapidité  et  de  per- 
forer plus  profondément.  Leur  poids  et  leur  coût  d'établissement  ont  été 
abaissés  :  pour  yne  perforatrice  ayant  un  jeu  de  i"',4o,  le  poids  actuel  est 
d'environ  200  kilogrammes. 

))  Le  nombre  des  organes  extérieurs,  les  plus  exposés  à  des  détériorations, 
a  été  réduit.  Il  est  difficile  d'assigner  un  nom  unique  à  ces  appareils,  (jui 
réunissent  les  idées  de  divers  inventeurs;  on  peut  citer  cependant  quatre 
noms  :  ceux  de  IvlM.  Ferroux,  Mac  Rean,  ïurrettini  et  Séguin.  Je  viens 
d'assister  encore  à  des  essais  de  machines  perforatrices  assez  notablement 
modifiées,  et  peut-être  que  l'année  prochaine  amènera  plusieurs  disposi- 
tions avantageuses. 

»  En  terminant  cet  exposé  sommaire  de  l'état  actuel  de  nos  installations 
mécaniques,  je  crois  utile  de  faire  une  courte  digression  pour  rectifier  les 
notions  erronées  qui  ont  cours  sur  l'état  des  travaux  du  chemin  du 
Golhard  et  de  son  tunnel. 

»  La  Compagnie  du  Gothard  s'est  chargée  jusqu'ici  de  toute  la  ligne,  à 
l'exception  du  grand  tunnel,  que   l'halûle  ingénieiu-  M.  L.  Favre  a  entre- 


(  909  ) 
pris  (le  percer  et  d'achever  complètement  en  moins  de  neuf  années,  d'après 
les  types  arrêtés  par  les  ingénieurs  de  la  Compagnie,  pour  un  prix  déter- 
miné, et  en  suivant  des  méthodes  et  en  créant,  suivant  ses  propres  vues, 
toutes  les  installations.  Il  est  le  seul  auteur  de  tout  le  grand  tunnel,  dont 
la  Compagnie  a  arrêté  à  l'avance  l'emplacement,  le  tracé,  les  pentes  et  les 
dimensions,  ainsi  que  les  profils  des  types  de  maçonnerie  d'après  la  na- 
ture du  terrain. 

»  Les  travaux  de  la  Compagnie,  eu  dehors  du  tunnel,  sont  suspendus 
depuis  deux  ans;  ses  devis  ont  été  dépassés  de  beaucoup,  et  la  différence 
entre  les  dépenses  prévues  à  l'origine  et  celles  qui  sont  aujourd'hui  pro- 
bables a  été  estimée,  par  son  ingénieur  en  chef  actuel,  à  près  de  loo  millions. 

»  Les  travaux  du  tunnel,  ou  de  l'entreprise  Favre,  n'ont  pas  été  inter- 
rompus un  seul  jour  depuis  six  ans,  et  ses  devis,  calculés  à  l'avance,  malgré 
les  obstacles  imprévus  que  j'ai  cités  et  malgré  des  estimations  très-modé- 
rées à  l'origine,  ne  seront  probablement  pas  dépassés,  ou  le  seront  de  fort 
peu;  on  peut  prévoir  qu'environ  huit  années  auront  suffi  pour  mener 
à  bien  cet  immense  travail.  » 


PHYSIQUE  DU  GLOBii,   —    Éludes  de  sondages  entreprises  par  M.  Roudaire  en 
vue  de  l'établissement  de  la  mer  intérieure  africaine.  Note  de  M.  Ferdinand 

DE  LeSSEPS. 

«  L'Académie  se  souvient  qu'elle  a  été  saisie,  précisément  le  jour  même 
où  j'avais  l'honneur  d'être  admis  parmi  ses  Membres,  d'un  Mémoire  du 
capitaine  Roudaire.  Je  l'ai  étudié,  j'en  ai  présenté  un  résumé,  en  deman- 
dant à  l'Académie  de  vouloir  bien  nommer  une  Commission.  Le  Rapport 
approbatif  des  premières  opérations  de  nivellement  a  conclu  à  la  nécessité 
d'exécuter  des  sondages. 

»  Les  nivellements  avaient  bien  constaté  que  les  terrains  des  chotts 
sont  au-dessous  du  niveau  de  la  mer,  mais  il  fallait  compléter  ce  travail 
par  des  sondages.  M.  Paul  B.  rt  avait  fait  obtenir  de  la  Chambre,  au  cajii- 
tainc  Roudaire  ,  \\w  premier  fonds  pour  exécuter  les  nivellements. 
M.  Georges  Pcrin,  par  un  éloquent  discours,  a  obtenu  cette  année  de  la 
Chambre,  pour  l'opération  des  sondages,  une  somme  de  /|0  ooo  francs,  avec 
réserve  d'augmenter  ce  chilfre. 

»  Tel  était  l'état  de  la  question  de  la  mer  intérieure  africaine,  lorsque 
j'ai  eu  occasion  de  irie  rendre  à  Tuîùs,  pour  des  affaires  particulières.  Je 


(  9'o  ) 
me  suis  embarqué  à  Marseille,  le  i4  novembre,  avec  M.  Roudaire  et  tout 
le  personnel  de  sa  mission,    composée   de   deux   ingénieurs  très-expéri- 
mentés, MM.  Baronnet  et  Ségou,  d'un  médecin  de  l'armée,  le  D"^  André, 
et  d'un  habile  dessinateur,  M.  Dufour. 

»  En  passant  à  Bone,  nous  avons  pris,  pour  compléter  l'escorte  du  capi- 
taine Roudaire,  une  douzaine  de  chasseurs  d'Afrique;  à  Tunis,  se  trouvait 
en  rade  le  navire  de  l'État  te  Champlain,  que  notre  Ministre  de  la  Marine, 
l'amiral  Pothuau,  avait  bien  voulu  mettre  à  ma  disposition.  Le  comman- 
dant du  Champlain,  M.  Michaud,  ayant  reçu  à  son  bord  le  commandant 
Roudaire  avec  le  personnel  et  le  matériel  de  sa  mission,  nous  a  conduits 
dans  la  baie  de  Gabès,  et,  se  servant  de  la  récente  Carte  hydrographique 
de  notre  savant  confrère  l'amiral  Mouchez,  a  fait  jeter  l'ancre  à  9  mètres 
de  profondeur  et  à  2  kilomètres  de  la  plage  de  Gabès.  Nous  avons  dé- 
barqué devant  l'embouchure  d'une  petite  rivière,  qui  donne  la  vie  à  une  fer- 
tile oasis  de  i  4- kilomètre  de  longueur;  à  12  kilomètres  de  cette  rivière,  et 
tout  à  fait  au  milieu  du  golfe  de  Gabès,  débouche  le  petit  fleuve  Melah, choisi 
par  M.  Roudaire  pour  servir  de  jonction  entre  la  mer  et  les  chotts.  La 
marée  remonte  dans  celte  rivière  à  une  distance  de  plusieurs  kilomètres. 
En  face  de  l'embouchure,  et  à  5oo  mètres  du  rivage,  M.  Matteï,  vice-consul 
de  France  à  Sousse,  qui  entretient  sur  toute  la  côte  de  la  Tunisie  et  de 
la  Tripolitaine  trois  cents  barques  pour  la  pèche  des  éponges,  m'a  dit  que 
la  marée  produisait  une  telle  poussée,  qu'il  s'était  produit  dans  la  mer 
un  canal  de  l\o  brasses  de  profondeur. 

»  La  marée  de  2™,  5o  du  golfe  de  Gabès,  qui  avait  déjà  été  signalée  par 
M.  Roudaire  et  par  l'amiral  Mouchez,  est  tout  à  fait  exceptionnelle  dans 
la  Méditerranée,  où  l'on  avait  cru,  jusqu'à  présent,  que  la  marée  de  Venise, 
ayant  seulement  o™,  80,  était  une  exception. 

»  Nous  avons  remonté  la  rivière  Melah,  jusqu'à  une  quinzaine  de  kilo- 
mètres, et  nous  avons  reconnu  sommairement  que  les  deux  berges  sont  for- 
mées de  terre  ou  de  sable  agglutiné,  sans  aucun  vestige  de  pierre.  Des 
voyageurs  qui  avaient  parcouru  ces  parages  avaient  cru  remarquer  sur  la  rive 
gauche,  où  l'on  ne  va  guère,  parce  que  le  chemin  est  difficile,  des  espèces 
de  blocs,  ressemblant  à  des  bancs  de  pierre.  J'ai  envoyé  des  Arabes  chercher 
des  morceaux  de  ces  bancs;  ils  en  ont  détaché  quelques  fragments.  J'en  ai 
fait  mettre  un  morceau  dans  la  poche  d'un  de  mes  compagnons;  il  a  suffi 
d'un  quart  d'heure  degalop,pour  le  réduire  en  poussière.  Le  voici  dans  un 
sac;  notre  confrère, M.  Daubrée,  voudra  bien  l'analyser.  Il  a  l'apparence  du 
sable  agglutiné  qu'on  trouve  dans  les  lacs  amers  et  dans  plusieurs  parties 
du  canal  de  Suez. 


(9^1  ) 

»  Nous  nous  sommes  arrêtés  à  l'endroit  où  commencent  les  bassins  des 
chotts.  Les  sondages  que  va  faire  exécuter  M.  Roudaire,  sur  une  longueur  de 
loo  lieues  et  un  pourtour  d'environ  5oo  lieues,  dureront  six  mois,  et  c'est 
après  cette  opération  que  l'on  pourra  établir  le  chiffre  de  la  dépense  néces- 
saire pour  l'entrée  de  la  mer  dans  les  bassins  de  la  Tunisie  et  de  l'Algérie. 

»  Outre  les  moyens  fournis  par  la  France,  le  bey  de  Tunis  fait  accom- 
pagner le  commandant  Roudaire  par  un  des  officiers  de  son  palais  et  une 
escorte,  avec  l'ordre  à  tous  les  gouverneurs  de  prêter  toute  assistance  à  la 
mission  française,  placée  sous  la  protection  de  noire  très-digne  et  très-dis- 
tingué représentant  en  Tunisie,  M.  Roustan,  consul  général  et  chargé 
d'affaires.    » 

M.  CossoN  se  plaît  à  reconnaître  l'intérêt  scientifique  des  recherches 
de  M.  Roudaire,  mais  il  fait  toutes  réserves  sur  les  conclusions  que  M.  Rou- 
daire croit  pouvoir  en  tirer  au  point  de  vue  pratique. 

M.  Faye  fait  hommage  à  l'Académie,  au  nom  du  Rureau  des  Longitudes, 
du  volume  de  la  «  Connaissance  des  Temps  pour  l'année  1878  «. 

M.  Faye  fait  également  hommage  à  l'Académie,  de  la  part  du  Ministre 
de  la  Guerre,  du  Tome  XI  du  «  Mémorial  du  Dépôt  général  de  la  guerre  ». 
Ce  volume,  publié  par  M.  le  commandant  Perrier,  contient  la  détermina- 
tion des  longitudes,  latitudes  et  azimuts  terrestres  en  Algérie. 


RAPPORTS. 

MINÉRALOGIE.  —  Rapport  sur   un  Mémoire  de  M.  Lawrence  Smith,  relatif 
au  fer  natif  du  Groenland  et  à  la  dolérile  qui  le  renferme  ['). 

(Commissaires  :  MM.  Sainte-Claire  Deville,  Des  Cloizeaux, 
Daubrée,  rapporteur.) 

«  Les  corps  d'origine  extra-terrestre,  connus  sous  le  nom  de  météorites, 
qui  de  temps  à  autre  tombent  des  espaces  sur  notre  planète,  présentent, 
dans  leur  constitution  minéralogique,  des  traits  d'une  ressemblance  frap- 
pante avec  certaines  roches  terrestres. 


[')  Présenlé  dans  la  séance  du  4  novembre  {Comptes  rendus,   t.  LXXXVII,  p.  674)' 


(  9'2  ) 

))  Le  fait  important  qui  fait  ressortir  de  telles  similitudes  pour  des  par- 
lies  de  l'univers  très-distantes  les  unes  des  autres  était  déjà  bien  établi, 
lorsque  M.  Nordenskiôld,  voyageant  en  1870  au  Groenland,  découvrit 
dans  l'île  de  Disko,  à  Ovifak,  des  masses  volumineuses  de  fer  natif.  La  pre- 
mière idée  qui  s'est  présentée  à  l'esprit  a  été  de  leur  attribuer  une  origine 
méféoritique;  telle  fut  l'opinion  de  M.  Nordenskiôld.  Contraint  alors  d'ex- 
pliquer comment  ces  masses  sont  intimement  associées  aux  roches  basal- 
tiques, ce  savant  supposa  qu'elles  étaient  tombées  des  espaces  au  milieu  de 
ces  roches  et  aniérieurement  à  leur  consolidation.  Malgré  la  complication 
de  cette  hypothèse,  elle  fut  adoptée  par  plusieurs  savants,  particulièrement 
par  MM.  Nauclikoff  et  Tschermak. 

»  Cependant  M.  Steenstrnp,  assistant  au  Musée  de  Minéralogie  et  de 
Géologie  de  l'Université  de  Copenhague,  après  avoir  fait,  à  deux  reprises, 
un  long  séjour  dans  ces  intéressantes  localités,  et  à  la  suite  d'une  étude 
attentive  qu'il  continua  à  son  retour,  arriva,  au  contraire,  à  la  conviction 
que  les  masses  de  fer  natif  dont  il  s'agit  sont  d'origine  terrestre,  tout  aussi 
bien  que  les  roches  basaltiques  dont  elles  font  partie  intégrante  (').  En  ex- 
plorant, non  loin  d'Ovifak,  le  détroit  de  Waigat,  M.  Steenstrnp  rencontra 
d'ailleurs  des  faits  qui  le  confirmèrent  dans  l'opinion  que  le  fer  doit  avoir 
fiiit  éruption  avec  le  basalte:  c'est,  d'une  part,  la  présence  dans  un  dyke  de 
basalte,  à  Igdiokungonk,  d'une  masse  de  pyrite  magnétique  nickelifère 
d'environ  7  mètres  cubes  et  pesant  28000  kilogrammes;  c'est,  d'autre  part, 
l'existence,  également  dans  le  basalte,  à  Assuk ,  localité  très-distante 
d'Ovifak,  de  petits  grains  de  fer  natif.  Le  graphite  associé  à  ce  fer  le  porta  à 
supposer  que  des  substances  charbonneuses  avaient  contribué  à  la  réduc- 
tion du  métal  ;  il  remarqua  encore  que  la  roche  à  f-r  natif  conîientaussi 
le  silicate  de  fer  hydraté  connu  sous  le  nom  de  liisingévite^  ainsi  que  du 
fer  spathique. 

»  En  présence  de  ces  deux  opinions  contradictoires,  M.  Lawrence  Smith, 
auquel  on  est  re^îevable  d'importantes  et  nombreuses  études  sur  les  météo- 
rites, entreprit  d'élucider  la  question.  Il  a  réuni,  dans  ce  but,  inie  série 
d'échantillons  provenant  des  contrées  dont  il  s'agit,  et  il  a  soumis  à  des 
études  approfondies  leur  nature  chimique  et  minéralogique.  Disons,  en  pas- 
sant, que  l'auteur  a  déposé  ses  matériaux  dans  la  galerie  de  Géologie  du 


(')  Ce  Mémoire  ]>lein  d'intérêt  fut  pulilié  en  1870;  il  a  été  traduit  en  anglais  par 
M.  Roche,  l'un  des  compagnons  de  M.  Steenstrnp,  ijui,  celte  année  encore,  est  retourné  au 
Groenland. 


(  9'3  ) 
Muséum,  où  ils  viennent  accroître  la  série  de  dons  qu'il  ne  cesse  de  faire 
à  cet  établissement. 

»  Nous  ne  saurions  suivre  ici  M.  Lawrence  Smith  dans  tous  les  faits  qui 
ressortent  de  ses  recherches  et  desquels  l'auteur  conclut,  comme  M.  Steen- 
sirup,  que  le  fer  natif  d'Ovifak  est  d'origine  terrestre. 

»  Nous  signalerons  toutefois,  comme  très-remarquable,  la  présence,  au 
milieu  du  graphite,  de  minéraux  inattaquables  par  les  alcalis,  qui,  d'après 
l'auteur,  consistent  en  corindon  et  en  spinelle. 

»  A  cette  occasion,  nous  ne  pouvons  nous  empêcher  de  nous  rappeler 
que  ce  même  minéral,  le  corindon,  longtemps  connu  seulement  dans  un 
petit  nombie  de  lieux,  a  été  découvert,  il  y  a  plus  de  trente  ans,  en  1846, 
en  très-grande  abondance,  par  M.  Lawrence  Suiilh,  dans  six  nouvelles  loca- 
lités de  l'archipel  grec  et  de  l'Asie  Mineure,  ce  qui  ouvrit  les  vastes  mar- 
chés auxquels  font  maintenant  concurrence  les  gisements  découverts 
depuis  lors  aux  Etats-Unis,  aussi  sur  les  données  minéralogiques  signalées 
fort  nettement  parle  même  savant  dès  son  premier  travail  ('). 

M  C'est  dans  la  partie  septentrionale  de  l'île  de  Ditko,  qui  borde  le  dé- 
ti'oit  de  Waigat,  à  Assuk,  situé  à  i5o  kilomètres  d'Ovifak,  que  se  présente 
la  dolérite  avec  péridot  [)arsemée  de  fer  natif,  que  M.  Sleenstrup  avait  dé- 
couverte et  étudiée  avec  soin.  Tout  en  confirmant  les  résultais  auxquels 
était  arrivé  M.  Sleenstrup,  i\L  Lawrence  Smith  y  a  ajouté  d'autres  obser- 
vations qui  nous  font  très-bien  connaître  ce  gisement  de  fer  natif,  non 
moins  remarquable  que  celui  d'Ovifak.  D.ms  la  dolérite  d'Assuk,  comme 
dans  celle  d'Ovifak,  qui  présente  avec  elle  de  grandes  ressemblances,  le  fer 
natif  est  enchâssé  dans  le  labrador,  de  manière  à  montrer  c[u'il  en  est  bien 
contemporain;  de  l'anorthile  a  été  signalée  par  d'autres  observations  dans 
certaines  parties  de  la  masse,  ainsi  que  de  l'oligoclase. 

»  Après  avoir  justement  rappelé  les  résultats  importants  déjà  fournis  par 
les  analyses  de  JNL  Woliler  et  de  M.  Lindsîiôm,  M.  Lawrence  Smith  a 
contribué,  par  ses  études  personnelles,  à  établir  avec  certitude  les  diffé- 
rences qui  séparent  les  masses  d'Ovifak  de  toutes  les  météorites  connues. 

M  A  côté  des  résultats  purement  analytiques,  il  faut  signaler  les  rappro- 
chements remarquables  que  l'auteur  établit  entre  les  masses  de  fer  natif,  dé- 
couvertes depuis  soixante  ans  le  long  des  cotes  groéniandaises.  Elles  pro- 
viennent de  sept  localités. 

(')  Le  iMéinoire  de  M.  Lawrence  Siiiilli  a  été  l'objet  d'un  Rapport  ijui  conclut  à  l'inser- 
tion i]Ans]e  Recueil  des Savanls  étraiigeis[Coiiiples  rendus,  t.  XXXI,  28  oclobre  l85o). 
C  R.,  1878,  2*  Semescre.  (T.  LXXWll,  K»  2'i.)  I  2  l 


(  9'4) 


Lieux  Auteurs  Lieux  Auteurs 

de  la  découTerte.  de  la  découverte.  de  la  découverte.  de  la  découverte. 


Sowallicke( 760131.  N.) Ross(i8i8) 

Fiskeniis  (63"  lat.  N.) Rink. 

Niakornak(69°,2olat.N.i..  .  Rink. 

Baiede  Fortune  (69",  i5  l.N.  ) .  Rudolph. 


Jacobshavn  (69°,  45  lat.N.  ,      Pfaff. 
Ovifak  (69°,  20  lat.  N.) .  .  .  .      Nordenskiôld. 
Assuk  (70°  lat.  N.) Steenstrup. 


»  A  Sowallicke,  l'attention  des  compagnons  de  Ross  fut  attirée  par  la 
vue  d'un  couteau  grossier  dont  se  servaient  les  naturels  et  qui,  d'après  eux, 
provenait  d'iwie  colline  voisine  où  existaient  de  grosses  masses  de  fer,ayant 
chacune  de  5o  à  80  décimètres  cubes.  L'une  était  trop  tenace  pour  qu'on 
pût  la  briser,  tandis  que  l'autre,  contenant  en  même  temps  uneroche  noire, 
était  plus  facile  à  rompre  et  fournissait  ainsi  de  petits  morceaux  de  fer,  que 
l'on  aplatissait  sous  forme  de  couteaux.  Le  fer  fut  analysé  parBrandes,  qui 
y  signala  3  pour  100  de  nickel,  sans  donner  d'autres  détails  sur  sa  com- 
position; il  serait  cependant  intéressant  de  voir  si,  comme  celui  d'Ovifak, 
ce  fer  contient  du  carbone  combiné.  Quant  au  fer  de  Niakornak,  il  res- 
semble aussi  beaucoup,  tant  par  ses  caractères  extérieurs  que  par  sa  com- 
position, à  certains  échantillons  d'Ovifak.  D'après  l'analyse  complète 
qu'en  a  faite  M.  Lawrence  Smith,  il  se  rapproche  de  ce  dernier  par  une 
forte  proportion  de  carbone  combiné  (1,74  pour  100),  ce  qui  ne  se  montre 
pas  dans  les  fers  météoriques.  Dans  l'un  et  l'autre  fer  d'origine  groënlan- 
daise,  on  trouve  aussi  du  cobalt  dans  une  proportion  considérable,  par  rap- 
port au  nickel.  Lorsque,  en  1846,  M.  Rink  découvrit  ce  fer  à  Niakornak, 
quelques  Groënlandais  déclarèrent  l'avoir  trouvé  dans  une  plaine  couverte 
de  galets,  près  de  la  rivière  Annoritok,  c'est-à-dire  dans  les  mêmes  condi- 
tions que  sur  la  plage  d'Ovifak. 

M  D'après  l'examen  auquel  il  s'est  livré,  M.  Smith  conclut  que  tous  les 
fers  natifs  du  Groenland  sont  semblables  entre  eux,  et,  au  contraire,  sont 
différents  des  fers  météoriques. 

»  A  cet  égard,  l'auteur  insiste  aussi,  comme  étant  un  fait  particulière- 
ment significatif,  sur  la  constitution  géologiquement  uniforme  des  localités 
où  les  masses  de  fer  ont  été  recueillies. 

M  Quoique  la  pointe  sud  du  Groenland  soit  séparée  de  l'île  de  Disko  par 
plus  de  1600  kilomètres,  et  que  la  longueur  des  côtes,  en  comprenant  les 
nombreux  îlots,  soit  bien  plus  grande  encore,  le  fer  natif  n'a  pas  été  trouvé 
dans  toute  cette  étendue  de  pays  (*).  Le  fer  ne  se  rencontre  qu'à  partir  de 

(')  li.xcepié  celui  de  Fiskerniis,  dunl  on  ignore  la  iocalilii  originaire. 


(9^5  ) 
la  région  basaltique,  qui  commence  vers  le  69®  degré  de  latitude  nord,  et 
se  montre,    sans   interruption,   en  immenses  dykes  et   nappes,  jusqu'au 
76*  degré,  où  elle  disparaît  sous  un  gigantesque  glacier. 

»  Nous  ne  saurons  peut-être  jamais  de  combien  ces  épanchemenls  volca- 
niques s'étendent  encore  sous  la  glace,  vers  le  nord;  mais  ce  qu'on  en 
voit  représente  une  longueur  égale  à  la  distance  qui  sépare  Gibraltar  de 
Brest.  C'est  dans  la  partie  la  plus  développée  de  ces  épanchements  basal- 
tiques que  le  fer  natif  a  été  trouvé  le  plus  abondamment.  Il  est  vrai  que 
c'est  là  aussi  que  le  basalte  a  été  le  plus  complètement  étudié,  et  il  est 
permis  de  supposer  que,  guidé  que  l'on  est  maintenant  par  une  méthode 
de  recherche,  011  retrouvera  du  fer  natif  dans  d'autres  localités  comprises 
entre  les  69"=  et  76"  degrés  de  latitude. 

»  Ainsi,  ce  n'est  pas  seulement  au  fer  natif  d'Ovifak  que  M.  Lawrence 
Smith  est  amené  à  attribuer  une  origine  terrestre,  mais  aussi  à  la  série  des 
autres  masses  trouvées  à  diverses  époques  dans  les  régions  basaltiques  du 
Groenland. 

»  Comme  il  arrive  d'ordinaire,  la  découverte  que  nous  venons  de  signa- 
ler a  été  précédée  par  d'autres,  dont  elle  est,  en  quelque  sorte,  la  conti- 
nuation et  le  couronnement. 

»  A  part  la  notion  sur  la  forte  densité  des  régions  profondes  du  globe, 
qui  se  déduit  de  sa  densité  moyenne,  les  principales  données  que  nous 
possédons  sur  la  constitution  des  parties  extérieures  de  notre  planète 
nous  sont  fournies  par  des  masses  qui,  à  toutes  les  époques,  en  ont  été 
expulsées  et  poussées  vers  la  surface.  Les  roches  éruptives  sont  pour  nous 
instructives,  comme  des  résultats  de  sondage. 

»  On  savait  que  les  roches  terrestres  qui  offrent  de  grandes  ressem- 
blances avec  les  météorites  appartiennent  toutes  aux  régions  profondes  du 
globe.  Ce  sont  des  roches  éruptives  de  nature  basique,  les  unes  formées 
d'anorthite  et  de  pyroxène,  telles  que  certaines  laves  de  l'Islande,  signalées 
par  M.  Damour;  les  antres,  des  roches  péridotiqucs,  comme  la  Iherzolite, 
auxquelles  sont  analogues  les  météorites  magnésiennes,  particulièrement 
celles  du  type  commun.  La  gangue  d'origine  péridotique  qui  accompagne 
le  platine  natif  dans  l'Oural  et  la  présence  du  nickel  dans  le  fer  natif  allié 
à  ce  platine  ont  apporté  une  confirmation  de  ces  similitudes,  qui  intéres- 
sent à  la  fois  le  géologue  et  l'astronome  ('). 

»  Il  y  a  plus  :  en  1 866,  c'est-à-dire  quatre  années  avant  la  découverte  du 
fer  d'Ovifak,  l'un  de  vos  rapporteurs  imita  les  météorites  les  plus  répan- 

(')    Comptes  rendus,  t.  LXXX,  p.  707. 

12  1    . 


(  9'6  ) 
dues  au  moyen  d'une  action  réductrice  exercée  sur  ces  mêmes  roches.  Dans 
celte  ressemblance,   il   s'agissait  non-seulement  de  la  matière  pierreuse, 
mais  aussi  du  fer,  qui,  dans  ces  produits  de  réduction  artificielle,  de  même 
que  celui  des  météorites,  renferme  du  fer  et  du  cobalt. 

»  De  là  on  avait  été  amené  à  conclure  que,  au-dessous  de  ces  masses 
alumineuses  ou  péridotiques,  il  se  trouve  sans  doute  des  massifs,  dans  les- 
quels commence  à  apparaître  le  fer  natif,  et  qui,  en  continuant  plus  bas, 
constituent  des  types  de  plus  en  plus  riches  en  fer,  dont  les  météorites 
nous  présentent  une  série;  mais,  à  cette  époque,  on  n'avait  pas  encore  ren- 
contré d'éruption  amenant  jusqu'à  la  surface  des  masses  de  fer  métallique. 

»  Aujourd'hui  celte  lacune  se  trouve  heureusement  remplie. 

»  C'est  ainsi  que  des  aperçus  hypolhéliques  ont  été  successivement  ren- 
forcés par  des  faits  positifs  qui  résultent,  tant  d'expériences  synthétiques 
que  d'observations  minéralogiques  certaines. 

»  Dans  les  régions  du  Groenland  où  se  trouve  le  fer  natif,  des  couches 
de  lignite  sont  subordonnées,  çà  et  là,  au  grand  massif  basaltique;  il  parais- 
sait donc  possible  que  ces  matières  charbonneuses  eussent  partiellement 
réduit  le  fer  à  l'état  métallique,  aussi  bien  que  dans  les  expériences  préci- 
tées. Cependant,  il  est  également  possible  que  le  fer  natif  soit  apporté 
lui-même  de  plus  bas,  à  la  manière  du  platine  allié  de  fer  natif  qui  se 
trouve  enchâssé  dans  les  roches  péridotiques  (' ). 

»  Quoi  qu'il  en  soit,  ce  qui  vient  d'être  dit  suffit  pour  montrer  l'intérêt 
de  la  question  que  M.  Lawrence  Smidi  a  poursuivie  avec  persévérance  et 
sagacité.  Le  travail  que  ce  savant  a  présenté  à  l'Académie  est  lui  nouveau 
service  rendu  à  l'étude  des  météorites,  en  même  temps  qu'à  la  Géologie  ; 
aussi  nous  avons  l'honneur  de  proposer  à  l'Académie  de  vouloir  bien  en 
voter  l'insertion  dans  le  Recueil  des  Savants  étrangeis.  » 

Les  conclusions  de  ce  Rappoit  sont  adoptées. 

MÉMOIRES  LUS. 

PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE,  —  Maladies  des  plantes  déCerminces  par  les  Perono- 
spora.  Essai  de  traitement;  application  au  Meunier  des  Laitues  [P.  ganglii- 
formis  Berk.  (-)].  Mémoire  de  M.  3Iax.  Coiixu. 

«  Les  Peronospora  sont  la  cause  d'une  série  de  maladies  qui  dévastent  ou 


^  (')  Bulletin  de  la  Société  géologique,  3' série,  t.  V,  p.  112. 
(^)   Voir  paije  801  de  re  volume. 


(  9'7  ) 
peuvent  dévaster  nos  cultures.  Pour  tenter  de  lutter  contre  eux,  il  y  a  deux 
sortes  déconsidérations  à  utiliser,  les  unes  (A)  tirées  de  la  nature  du  pa- 
rasite et  de  son  histoire;  les  autres  (B)  delà  plante  et  de  la  culture  qu'elle 
réclame. 

»  En  abordant  un  sujet  aussi  difficile,  il  est  nécessaire  de  solliciter  une 
extrême  bienveillance. 

»  Le  P.  gangliiforinis  sera  souvent  pris  comme  exemple,  mais  la  plupart 
des  conclusions  sont  générales  et  applicables  à  d'autres  espèces  avec  quel- 
ques faibles  changements. 

»  A.  Empêcher  soit  l'extension,  soit  même  la  production  locale  du  parasite. 

»  1°  Noter  la  période  d'existence  du  parasite  :  les  uns  sont  précoces  {P. 
Cjparissiœ,  P.  Viciœ)  :  essayer  de  retarder  les  cultures  jusqu'à  leur  dispari- 
tion ;  d'autres  sont  tardifs  (P.  infeslans)  :  terminer  les  cultures  avant  leur 
apparition;  cette  dernière  méthode  est  appliquée  aux  pommes  de  terre, 
mais  ne  peut  l'être  aux  tomates  sous  notre  climat. 

»   Ces  considérations  sont  sans  application  pour  le  P.  gangliifonnis. 

»  2°  Les  plantes  entièrement  attaquées  devront  être  supprimées:  elles  consti- 
tuent un  foyer  d'infection;  elles  sont  en  général  allongées,  pâles  et  plus 
grêles  que  les  autres. 

»  3°  Les  feuilles  atteintes  devront  être  enlevées,  afin  que  la  plante  ne  con- 
tamine ni  les  autres,  ni  elle-même  ;  cette  récolte  devrait  être  faite  avec  pré- 
caution, par  un  temps  sec,  quand  il  n'y  a  ni  vent  ni  rosée. 

»  4°  Supprimer  indistinctement,  dans  le  plus  grand  rayon  possible,  toutes 
les  mauvaises  herbes  pouvant  receler  le  parasite  :  pour  le  P.  gangliijormis, 
enlever  les  chicoracées  (séneçons,  laiterons,  le  Cirsium  arvense);  il  faudra  sur- 
veiller Irès-nclWemeal  les  chicorées,  les  artichauts,  etc.,  s'en  protéger  comme 
d'un  foyer  d'infection,  et  peut-être  renoncer  à  cette  culture  au  point  choisi. 

»  5°  Toutes  les  plantes  ou  portions  de  plantes,  fraîches  on  desséchées,  pré- 
sentant le  Pewnospoi'a  ou  sou  mycélium,  doivent  être  enlevées;  les  parties 
fraîches,  laissées  sur  le  sol,  peuvent,  à  l'humidité,  émettre  des  spores  nou- 
velles; les  organes  desséchés  peuvent  receler  les  spores  dormantes,  qui 
constituent  un  autre  danger  fort  grave. 

»  6°  Elles  doivent  être  immédiatement  plongées  dans  une  solution  qui  dé- 
truise le  parasite  (chlorure  de  chaux,  sulfure  de  potassium,  etc.)  ;  sans  cela, 
l'opérateur  transporterait  lui-même  le  Peronospora. 

»  ']°  Elles  doivent  être  entièrement  détruites  {brûlées  on  enterrées  profon- 
dément) ;  en  aucun  cas  ne  les  utiliser  pour  le  fumier,  le  terreau  ou  la  nour- 
riture des  animaux  domestiques,  comme  cela  se  pratique  souvent;  les  spores 


(  9i8  ) 
dormantes  (oospores)  conservent  leur  vitalité  et  subsisteraient  avec  leurs 
propriétés  nuisibles. 

»  Ensuivant  ces  recommandations,  quisont  générales  et  s'appliquentaisé- 
ment,  dans  le  rayon  accessible  au  cultivateur,  à  un  très-grand  nombre  de 
parasites  végétaux,  on  arriverait  d'une  part  à  neutraliser  les  centres  d'in- 
fection dans  le  temps  présent,  d'autre  part  à  les  détruire  dans  l'avenir.  Ap- 
pliquées avec  d'autant  plus  de  vigilance  que  la  culture  est  plus  rémunéra- 
trice, ces  pratiques  donneraient  les  meilleurs  résultats. 

»  B.  Protéger  les  plaiïtes  contre  les  spores  ;  frapper  de  mort  lesparlies  atteintes. 

)>  C'est  ici  qu'interviennent  les  particularités  relatives  à  la  plante  ;  pour 
préciser,  nous  examinons  le  cas  spécial  des  Laitues,  mais  plusieurs  faits 
sont  généraux  et  applicables  dans  plusieurs  cas. 

»  On  sait  que  le  problème  est  circonscrit  aux  cultures  des  primeurs.  Les 
conditions  sont  très-spéciales;  en  effet,  la  plante  est  :  i°  annuelle  et  pro- 
vient de  semis;  2°  on  la  repique;  3°  elle  est  cultivée  sous  châssis,  le  prin- 
temps et  l'hiver  ;  4°  t-Ue  est  plantée  dans  un  terreau  particulier  très-nutritif; 
5°  la  culture  est  assez  rapide. 

»  1°  Eviter  dans  le  semis  les  débris  pouvant  contenir  les  spores  dormantes  ; 
les  graines  doivent  être  bien  triées  on,  mieux,  prises  sur  des  individus 
sains. 

>)  2°  Repiquage.  —  Ne  faire  profiter  de  cette  opération  que  les  germinations 
visiblement  saines  :  les  feuilles  qui  poi'tent  le  parasite  périssent,  en  général,  à  ta 
suite,  comme  me  l'ont  montré  i\n  grand  nombre  de  cultures  tentées  sur  des 
parasites  divers  (  f/rcf/o,  JEcidiurn.  Puccinia,  Stigmatea,  Dothidea,  Cystopus, 
Peronospora  divers,  parmi  lesquels  le  P.  gang liifor mis)  {*).  (Cela  ne  s'ap- 
plique pas  entièrement  aux  plantes  munies  de  bulbes,  de  rhizomes,  ou 
transplantées  avec  une  grande  masse  de  terre.) 

))  3°  Exposées  à  la  gelée,  les  feuilles  attaquées  par  le  parasite  sont  tes 
premières  frappées  de  mort{-).  Ce  bon  effet  est  connu  des  maraîchers.  Il 
faudra,  dans  ce  cas  et  dans  le  cas  précédent,  enlever  les  feuilles  flétries. 
Il  est  probable  que  toute  cause  d'affaiblissement  ou  de  fatigue  produit  le 

(  '  )  Peut-être  cela  est-il  l'une  des  causes  du  bon  effet  produit  par  le  repiquage  sur  certaines 
plantes.  M.  de  Bary  a  d'ailleurs  montré  que,  chez  les  Crucifères,  la  rouille  blanche 
{Cystopus  candirlus)  entre  d'abord  par  les  cotylédons  et  ne  se  répand  que  plus  tard  dans  la 
plante  entière;  on  voit  que  le  repiquage  peut  la  supprimer.  Ne  pourrait-on  tenter  de  mettre 
à  proQt  ce  résultat  ])our  le  P.  Fngi  R.  llarlig,  qui  attaque  les  cotylédons  du  lictre  ? 

{')  J'ai  observé  ce  fait  et  l'ai  signalé  [Socicté  hot.  i^/f  F/w/zcr,  27  février  1874,  p-  55) 
sur  des  parasites  divers,  deux  Urédinées,  deux  Sphœriarécs,  (juatre  Peronospora. 


(  9'9  ) 
même  effet;  c'est  ainsi  que   j'explique  la  pourriture  humide,  qu'il  s'agit 
de  conjurer  dans  les  plantes  préparées  pour  la  vente. 

»  On  est  conduit  ainsi  à  conseiller,  pendant  la  culture,  l'essai  de  solu- 
tions (sulfures  alcalins  ou  solutions  de  principes  nutritifs  en  excès)  qui  fa- 
tigueraient passagèrement  la  plante. 

»  3°  bis.  Ouvrir  les  châssis  est  dangereux  ;  éviter  le  souffle  direct  du 
vent,  qui  propage  les  spores. 

»  Oa\ rir  séparémenl  les  châssis  contaminés  ou  soupçonnés  de  l'être.  Ne 
pas  réunir  les  châssis  en  un  seul  groupe  pour  éviter  les  contaminations  gé- 
nérales. 

»  4°  Changer  les  cultures  de  place  chaque  année;  employer  du  terreau 
neuf  à  chaque  opération. 

»  Arroser  par  le  sol;  éviter  les  buées;  ne  jamais  mouiller  les  feuilles, 
pour  éviter  la  fixation  el  la  germination  des  spores; 

M  5°  Protéger  rigoureusement  les  premiers  âges  de  la  plante  afin  qu'elle 
prenne  de  l'avance  sur  son  parasite;  ultérieurement,  l'imbrication  des 
feuilles  le  rend  moins  redoutable. 

»  En  suivant  ces  recommandations  et  ces  principes,  le  mal  sera  beau- 
coup atténué. 

»  D'un  autre  côté,  en  dehors  de  ces  précautions,  peut-on  empêcher  la 
putréfaction  des  feuilles  péronosporées  de  Laitue?  Ces  feuilles  meurent  par 
épuisement;  pour  s'y  opposer,  on  peut  essayer  : 

M  o.  D'eutraverla  végétation  sur  place  du  parasite,  en  refroidissant  vers 
zéro  la  plante  cueillie,  jusqu'à  la  vente  ou  la  livraison; 

))  b.  D'empêcher  l'épuisement  des  feuilles  attaquées  en  transportant  les 
Laitues  tout  enracinées. 

»   C'est  aux  praticiens  à  juger  laquelle  des  deux  voies  ils  devront  suivre. 

»  Les  détails  et  les  explications  que  comportent  ces  recommandations 
ont  besoin  d'être  justifiés;  ils  seront  développés  longuement  dans  une 
publication  plus  étendue.  » 


MEftlOlRES  PRESENTES. 

M.  R.  Wekderjiann  adresse  une  Réponse  à  la  réclamation  de  priorité 
présentée  par  M.  E.  Rejnier,  au  sujet  de  son  système  de  lampe  élec- 
trique. 

Après  être  entré  dans  quelques  détails  sur  les  divers  systèmes  de  lampes 


(    920    ) 

électriques  qui  peuvent  se  rapprocher  plus  ou  moins  de  celuideJVI.Reynier, 
M.  Werdermann  ajoute  : 

«  Ma  lampe  électrique  n'est  pas  basée  sur  les  effets  d'incandescence 
d'un  charbon  chauffé  au  rouge  blanc. 

»  Je  m'efforce,  au  contraire,  d'éviter  autant  que  possible  l'incandes- 
cence du  charbon  au  point  de  contact  du  ressort,  et  toutes  les  personnes 
qui  ont  assisté  à  mes  expériences  ont  pu  remarquer  que  la  baguette  du 
charbon,  dans  ma  lampe,  non-seulement  n'est  pas  chauffée  à  l'incandes- 
cence près  du  contact  du  ressort,  mais  n'est  même  pas  chauffée  au  ronge; 
elle  est  parfaitement  noire. 

»  Ma  lampe  est  basée,  au  contraire,  sur  le  principe  d'un  arc  voltaïque 
infiniment  polit,  et  l'incandescence  de  l'électrode  sur  une  petite  longueur 
est  seulemeiit  la  conséquence  inévitable  de  l'arc  voltaïque  même.  » 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 


PHYSIQUE.  —  Sur  un  récjulaleur  aulomalique  de  courants.  Note  de 
M.  Hospitalier,  présentée  par  M.  du  Moncel.  (Extrait.) 

(Commissaires  :  MM.  Edm.  Becquerel,  Bréguet,  du  Moncel.) 

«  L'appareil  que  nous  avons  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  se 
compose  d'une  bobine  de  résistance,  roulée  sur  une  seule  couche,  et  dont 
le  fil  a  été  dénudé  suivant  une  génératrice  sur  une  largeur  de  i  centimètre 
environ.  Un  levier  un  peu  convexe  et  formant  répartiteur  vient  s'appliquer 
sur  la  partie  dénudée  du  fil.  Ce  répirtiteur  est  lié,  aune  de  ses  extrémités,  à 
une  armature  placée  devant  un  électro-aimant  dans  lequel  circule  le  cou- 
rant qu'il  s'agit  de  régler.  Un  ressort  antagoniste  maintient  le  levier  à  son 
autre  extrémité.  Le  circuit  est  formé  par  la  bobine  de  résistance,  le  levier 
et  l'électro-aimant.  L'appareil  étant  réglé  pour  une  intensité  déterminée, 
le  répartiteur  introduit  dans  le  circuit  un  certain  nombre  despires  delà  bo- 
bine. Si  le  courant  vient  à  augmenter,  l'électro-aimant  attire  plus  fortement 
son  armature,  le  répartiteur  déplace  son  point  d'appui  et  introduit  dans  le 
circuit  un  plus  grand  nombre  de  spires  de  la  bobine  ;  la  résistance  augmente 
et  l'intensité  diminue.  L'effet  inverse  se  produit  si  le  courant  diminue  d'in- 
tensité. 

»  En  réglant  convenablement  la  puissance  du  ressortantagoniste,  l'électro- 
aimant,  la  distribution  du  fil  sur  la  bobine  et  la  courbure  du  répartiteur. 


(    921     ) 

on  peut  rendre  le  système  astalique,-  alors  l'appareil  donne  un  courant  ma- 
thématiquement constant. 

M  En  pratique,  on  peut  maintenir  l'intensité  du  courant  entre  deux  limites 
fixées  à  l'avance  et  aussi  rapprochées  qu'on  le  voudra. 

»  Au  point  de  vue  industriel,  on  peut  appliquer  l'appareil  à  la  galvano- 
plastie, à  l'incandescence  des  fils  de  platine  ou  d'iridium  pour  en  empêcher 
la  fusion,  et,  si  le  problème  reçoit  un  jour  sa  solution  pratique,  à  la  distri- 
bution de  l'électricité  à  domicile,  où  l'appareil  jouera  le  rôle  d'un  véritable 
compteur  et  diviseur  de  courant  électrique.  » 

M.  F.  Génin,  m.  J.  Ccltet,  M.  Jordowaud,  M.  Borel  adressent  diverses 
Communications  relatives  au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra.) 


CORRESPONDANCE. 

M.  E.  WiEDEMANN  prie  M.  le  Secrétaire  perpétuel,  au  sujet  de  la  Note 
présentée  dans  la  dernière  séance,  de  rectifier  une  erreur  de  traduction 
qui  change  le  sens  de  ses  conclusions. 

On  lit,  en  effet,  dans  les  Comptes  rendus  : 

«  On  en  peut  conclure  peut-être  que  l'hydrogène  disparaît  ou  qu'il  se  transforme  en  une 
inalière  d'une  autre  nature.  » 

La  vraie  traduction  de  ce  passage  est  : 

«  On  nu  peut  pas  conclure  que  peut-être  l'hydrogène  lui-même  disparaît  ou  qu'il  se 
transforme  en  une  matière  d'une  autre  nature.  » 

M.  le  Secriétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Un  volume  de  M.  Conlamin,  portant  pour  titre:  «  Cours  de  résistances 
appliquées.  » 

2°  Le  tome  II  du  «  Précis  de  Chimie  industrielle,  àe  A.Payen;  &  édition, 
revue  et  mise  au  courant  des  dernières  découvertes  scientifiques,  par 
M.  C.  Vincent  » . 

M.  BouDET  DE  Paris  deiuande  l'ouverture  d'un  pli  cacheté  qui  a  été 
déposé  par  lui  dans  la  séance  du  1 1  novembre,  et  qui  est  relatif  à  un  petit 
appareil  téléphonique  aussi  simplifié  que  possible. 

c.  R.,  187.S,  2»  Semestre.  (T.  LXXXVII,  IS»  24.)  I  22 


{    922    ) 

Ce  pli,  ouvert  en  séance  par  M.  le  Secrétaire  perpétuel,  contient  la  Note 
suivante  : 

K  Les  expériences  instituées  par  M.  du  Moncel,  en  France,  et  par 
MM.  Canestrelli,  Hugues,  Millar  et  Ader,  au  sujet  des  vibrations  molécu- 
laires de  la  lame  téléphonique,  ont  suffisamment  démontré  qu'un  organe 
téléphonique  récepteur  peut  se  composer  essentiellement  d'une  bobine  à 
fil  fin  et  d'une  plaque  de  métal.  J'ai  répété  toutes  ces  expériences  et  j'ai 
trouvé  le  résultat  annoncé  pour  chacune  d'elles;  de  même  que  ces  savants, 
j'ai  pu  remarquer  que  les  sons  se  perçoivent  mieux  lorsque  l'on  emploie 
pour  lame  résonnante  du  fer,  de  préférence  aux  autres  métaux;  si  l'on  ap- 
proche un  aimant  à  une  certaine  distance  de  la  bobine,  les  sons  se  trouvent 
aussitôt  centuplés.  Ceci  étant  bien  établi,  l'idée  m'est  venue  de  construire 
un  téléphone  récepteur  dont  les  dimensions  extrêmement  petites  le  ren- 
draient très-portatif,  et  dont  la  construction  serait  simplifiée  jusque  dans 
les  dernières  limites.  Voici  l'appareil  que  j'ai  construit  et  dont  les  résultats 
ont  parfaitement  répondu  à  mon  attente.  L'enveloppe  de  bois  a  la  forme 
d'une  montre;  son  diamètre  est  de  5  centimètres;  son  épaisseur,  de  3  cen- 
timètres; le  couvercle  représente  en  petit  l'embouchure  d'un  téléphone 
ordinaire  et  se  visse  sur  le  fond, 

»  Dans  la  boîte  est  simplement  collée  une  bobine  de  téléphone,  compo- 
sée d'environ  5o  ou  6o  mètres  de  fil  n°3o.  Devant  cette  bobine, jet  collée  au 
couvercle,  se  trouve  une  petite  lamelle  ronde  d'acierminceet  aimanté. 

M  Tel  est  l'appareil  dans  toute  sa  simplicité.  En  me  servant  d'un  micro- 
phone comme  parleur,  et  avec  un  seul  élément  Leclanché,  j'ai  pu  entendre 
toutes  les  paroles  aussi  distinctement  qu'avec  un  téléphone  ordinaire,  à  une 
distance  de  200  mètres.  Avec  quatre  éléments  Leclanché,  la  voix  est  envi- 
ron double  de  celle  d'un  bon  téléphone  Bell. 

»  Lorsque  cet  instrument  est  actionné,  non  plus  par  un  microphone, 
mais  par  un  chanteur  semblable  à  ceux  que  l'on  construit  pour  les  expé- 
riences du  condensateur  chantant,  le  chant  peut  s'entendre  à  2  ou  3  mètres 
de  distance. 

»  Je  crois  donc  que  ce  téléphone,  si  simple  dans  sa  construction  et  si 
facile  à  transporter,  puisqu'il  ne  dépasse  pas  le  volume  d'une  grosse 
montre,  je  crois,  dis-je,  que  cet  instrument  pourra  rendre  des  services, 
sans  toutefois  espérer  supplanter  le  téléphone  ordinaire. 

»  J'ai  montré  l'appareil  à  MM.  Chardin  etPrayer,  qui  vont  en  construire 
de  semblables,  et  qui  chercheront  à  lui  donner  la  forme  et  la  taille  le  plus 
convenables.  » 


(9^3) 
M.  Th,dd3Ioncel,  à  propos  de  cette  Communication,  montre  à  l'Académie 
le  récepteur  téléphonique  mentionné  par  M.  Boiidet  de  Paris  dans  son  pli 
cacheté  et  annonce  qu'il  a  expérimenté  avec  succès  ce  système  en  n'em- 
ployant qu'un  seul  élément  Leclanché.  La  parole  était  distinctement  en- 
tendue, un  peu  plus  faiblement  cependant  qu'avec  un  bon  téléphone 
ordinaire.  Mais  il  employait  comme  transmetteur  un  microphone  parleur, 
d'une  disposition  particulière  et  très-avantageuse,  qu'il  présentera  ulté- 
rieurement à  l'Académie,  et  qui  permet  de  faire  parlera  haute  voix,  à  plu- 
sieurs mètres  de  distance,  un  téléphone  ordinaire  de  petit  modèle. 


ANALYSE.  —  Sur  la  réduction  en  fractions  continues  dhme  classe  assez  étendue 
de  fonctions.  Note  de  M.  Lagcerre.  » 

«  1.  La  méthode  que  j'ai  employée,  dans  un  Mémoire  présenté  récem- 
ment à  l'Académie,  pour  le  développement  en  fractions  continues  de  e^^^^, 
s'applique  entièrement  à  un  cas  beaucoup  plus  général,  à  savoir  quand  la 
fonction  à  développer  satisfait  à  une  équation  différentielle  linéaire  et  du 
premier  ordre,  dont  les  coefficients  sont  des  fonctions  rationnelles  ûejc. 

»  Soit  V  une  fonction  satisfaisant  à  l'équation  différentielle 

(i)  V'=FV-h$, 

où  F  et  <ï>  désignent  des  fonctions  rationnelles  quelconques  dex. 

»  Supposons,  pour  fixer  les  idées,  que  V  soit  développable  suivant  les 

puissances  croissantes  de  x,  et  soit  --  une  réduite  de  V,  9,,  et  f,,  étant  des 

polynômes  entiers  du  degré  n,  choisis  de  telle  sorte  que  le  développement 

de  V  —  'p  commence  par  un  terme  en  x^""^' . 

>;  De  l'équation  (i)  on  déduit  immédiatement  la  relation 

(2)  rpnfn  -  ?:,  y»  +  ?«/«  r  +_/ -^  0  -  x=«  0,, 

où  Ç>„  désigne  une  fonction  rationnelle  de  jc,  dont  le  dénominateur  es 
connu  et  dont  le  numérateur  est  d'un  degré  déterminé. 
»  Cela  posé,  formons  l'équation  différentielle 

My-N/'  +  p^o, 

qui  a  pour  solutions 

r,  =y»     et    j,=^^,.e-^'"^-JJ^e-^'''^; 

122. 


(9^4  ) 
d'après  une  proposition  connue,  on^a 

ou,  en  vertu  de  (2), 

|  =  ^log(x-'e„e---). 

»  D'où  il  suit  quey„  satisfait  à  une  équation  différentielle  du  second 
ordre,  de  la  forme 

(3)  r~(ï+S:-F)y-H«j  =  o, 

H„  désignant  une  fonction  rationnelle  de  x  dont  le  dénominateur  est  connu, 
le  numérateur  étant  d'un  degré  déterminé. 

»  3.  Dans  un  assez  grand  nombre  de  cas  (ce  sont  les  plus  simples  et  par 
cela  même  les  plus  intéressants),  les  fonctions  rationnelles  0„  et  H„  se  dé- 
terminent immédiatement  et  le  problème  est  complètement  résolu. 

»  Dans  le  cas  général  où  cette  détermination  est  plus  difficile,  on  peut 
employer  la  méthode  suivante  pour  trouver  entre  les  coefficients  des  fonc- 
tions 0„,  H„,  ©„_,,  H„_,,  ...  des  relations  qui  permettent  de  les  obtenir 
par  voie  récurrente. 

»  Considérons  l'équation 

M  j"  -  Nj  -4-  P  =  o, 

à  laquelle  satisfait^^  et  dont  la  solution  la  plus  générale  est  donnée  par  la 
formule 

où  A  et  B  désignent  deux  constantes  arbitraires;  puis  l'équation 

Mott"-N,«'+P„  =  o, 

à  laquelle  satisfaity„_,  et  dont  la  solution  la  plus  générale  est  donnée  par 
la  formule 

A„y„_,  -^  M9n-^e-^""'  -JJ<^e-s^'^-); 

cela  posé,  formons  l'équation  différentielle  linéaire  et  du  quatrième  ordre 
à  laquelle  satisfait  la  fonction 

•    z  =  uy. 


(  925  ) 
»  Il  est  facile  de  former  cette  équation,  dont  les  coefficients  ne  renfer- 
meront d'autres  quantités  inconnues  que  les  coefficients  de  ©„,  H,,,  ©„_,  et 
H„_,  ;  or  cette  équation  admet  évidemment  comme  solution 

et,  d'après  une  propriété  élémentaire  des  fractions  continues,  on  sait  que, 
à  un  facteur  constant  près, 

Jnjn~\        Jn-\  9»  — ^  •^' 

L'équation  différentielle  du  quatrième  ordre  en  z  est  donc  identiquement 
satisfaite  quand  on  y  fait 

et  de  là  découlent  les  relations  cherchées. 

»  3.  La  méthode  que  je  viens  d'exposer  présenterait,  dans  la  pratique, 
des  difficultés  de  calcul  presque  insurmonlables,  même  dans  les  cas  les 
plus  simples.  Pour  pouvoir  l'employer  sans  trop  de  longueurs,  il  est  néces- 
saire de  lui  faire  subir  des  modifications  que  j'ai  développées  dans  le  Mé- 
moire cité  plus  haut  et  relatif  à  !a  réduction  de  e'''*'  en  fractions  con- 
tinues.  » 

ANALYSE.  —  Sur  un  point  de  r histoire  des  Mathématiques. 
Note  de  M.  Desboves. 

n  Dans  mes  Communications  précédentes,  à  l'exemple  des  autres  géo- 
mètres, j'ai  attribué  à  Lebesgue  certaines  formules  relatives  à  la  résolution 
d'une  équation  biquadratique.  Je  viens  de  trouver  ces  mêmes  formules 
dans  le  Mémoire  de  Lagrange  qui  a  pour  titre  :  Sur  quelques  problèmes  de 
r  Analyse  de  Diophante  ['  ).  Lagrange,  il  est  vrai,  ne  les  élend  pas  au  cas  où 
l'équation  contient  un  terme  dx'j";  mais  cette  extension,  en  se  plaçant 
au  point  de  vue  de  sa  méthode,  est  tout  à  fait  insignifiante  ;  car,  pour  l'ob- 
tenir, il  suffit  de  remplacer,  dans  le  calcul  du  grand  géomètre,  l'identité 
qui  lui  sert  de  point  de  départ,  savoir  : 

[u-  —  bv- j-  -4-  b  X  [luv)-  —  {u-  +  bv-  f, 
par  celle-ci  : 

[u-  —  bv'-)-  -<rd[u-  —  bv'j  2UV -h  dv')  +  b[2uv+  dv'-j-  =  [ir  -\  duv  -i-  bv'-  f^ 

qu'il  donne  Note  IX,  p.  644  des  Additions  à  l'Algèbre  d'Euler » 

(  '  )  T.  IV,  p.  3g5,  des  OEuvres  de  Lagrange,  édition  de  M.  Serret. 


(  9^6  ) 

ANALYSE.  —  Théorèmes  sur  les  nombres  premiers.  Note  de  M.  E.  Proth. 

<(  I.  Le  nombre  N  est  un  nombre  jjîremier,  si  «'"  —  i  est  divisible  par  N, 
pour  X  égal  a )  et   non    pour    toute  autre    valeur   de  x,   diviseur 


de 


2 

N—  I 


2 

»  II.  Le  nombre  N  est  un  nombre  premier,  si  «^  —  i  est  divisible  par  N, 

pour  X  égal  à  N  —  i,  et  si  «-^  —  i  est  premier  avec  N,  pour  toute  valeur 

de  X,  diviseur  de  N  —  i,  moindre  que  vN  (caractéristique). 

»  in.  Soit  donné  le  nombre  N  =  ma'',  où  m  est  impair  et  2''>  m.  Soit 

\  - 1 
a  non  résidu  de  N.  Cela  posé,  le  nombre  N  est  premier,  si  a  "    -+- 1  est 

divisible  par  N.  N  est  composé  dans  le  cas  contraire. 

))  IV.  Soit  donné  N  =  mV  -i-i,  où  m  est  un  entier  quelconque  et  P 
un  nombre  premier  plus  grand  que  vVN.  Cela  posé,  le  nombre  N  est  pre- 
mier, si  a''"'  —  I  est  divisible  par  N,  sans  que  a'"  ±  i  le  soit. 

«  Remaïque.  —  Dans  ce  qui  précède,  nous  supposons  toujours  «  et  N 
premiers  entre  eux,  et  a  <^  N. 

»  A  l'aide  des  théorèmes  précédents  et  de  quelques  autres,  nous  avons 
trouvé  la  solution  générale  du  problème  suivant  :  Vérifier  rapidement  si  un 
nombre  cpietconqiie  est  premier  ou  non,  et  même  trouvé  les  diviseurs  de 
certaines  classes  de  nombres.  » 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Note  sur  un  remarquable  spécimen  de  siliciure  de  fer; 

par  M.  J.-L.4WRENCE  Smith. 

K  Le  spécimen  de  fer  sur  lequel  je  désire  appeler  l'attention  est  en  ma 
possession  depuis  deux  ou  trois  ans,  mais  c'est  seulement  tout  i-écemment 
que  je  l'ai  examiné  d'une  façon  sérieuse.  Mon  attention  avait  été  appelée 
sur  lui  par  un  bijoutier  qui  l'avait  en  sa  possession. 

»  C'est  une  pièce  de  fonte  ayant  la  forme  d'un  lingot  des  hauts-fourneaux. 
Sa  surface  brillante  appelait  spécialement  mon  attention.  Il  résistait  à 
presque  tous  les  agents,  sauf  à  l'acide  fluorhydrique,  à  la  soude  caustique 
et  à  la  potasse  fondues  et  chauffées  au  rouge  (la  masse  en  fusion  étant 
subséquemment  soluble  dans  les  acides).  L'acide  chlorhydrique  attaque 
le  fer  légèrement,  en  dégageant  un  peu  de  gaz. 

.)  La  masse  pèse  à  peu  près  3  kilogrammes.  C'est  évidemment  une  partie 
d'une  masse  plus  considérable.  Sa  couleur  est  à  peu  près  celle  du  platine,  et 


(  9^7  ) 
son  poids  spécifique  est6,5o.  Le  fer  est  vésiculeux  et  très-friable,  se  cassant 
facilement  sous  le  marteau  ;  il  fond  à  la  tempéralure  approximative  de  la 
fonte,  et,  si  on  le  chauffe  plus  haut,  il  brûle  avec  une  flamme  très-vive. 

»  L'acide  nitrique  bouillant  dissout  seulement  quelques  milligrammes, 
ne  changeant  pas  la  surface;  l'acide  chlorhydrique  l'attaque  un  peu,  et 
l'eau  régale  Tin  peu  plus. 

»  Je  plaçai  un  petit  morceau  de  la  niasse  dans  un  flacon  bouché  à 
l'émeri  et  contenant  du  brome,  en  en  laissant  une  partie  au-dessus  de  la 
surface  du  liquide.  Il  pesait  originairement  2^',  yGS,  et,  après  ^ine  action  de 
trois  mois,  je  le  retirai  parfaitement  brillant  et  avec  une  augmentation  de  poids 
de  o^'",  002.  Celte  légère  augmentation  était  sans  doute  produite  parle  brome, 
qui  avait  pénétré  dans  quelques  pores  et  y  avait  trouvé  un  peu  de  fer  avec 
lequel  il  s'était  combiné.  Je  répétai  l'expérience  avec  de  l'iode,  et  le  résultat 
fut  le  même. 

»  J'introduisis  aussi  un  morceau  de  la  même  masse,  pesant  4^', 620,  dans 
un  flacon  contenant  du  chlore  et  quelques  gouttes  d'eau;  je  le  laissai  ainsi 
trois  mois,  et,  quand  je  l'en  relirai,  il  pesait  4^'?  390,  ayant  donc  perdu 
o^%i3o,  soit  environ  5  pour  100  de  son  poids  originaire.  En  le  traitantpar 
l'acide  fluorhydrique,  il  se  dissout,  laissant  un  résidu  de  0,6  pour  100  de 
graphite.  L'hydrogène  dégagé  n'avait  aucune  odeur  d'hydrocarbure  et  dé- 
montrait ainsi  l'absence  de  charbon  combiné. 

»  Je  fis  des  analyses  de  fragments  détachés  de  différentes  parties  de  la 
masse  originale,  en  pulvérisant  finement  le  fer,  auquel  j'ajoutai  2  parties 
de  soude  caustique  et  2  parties  de  carbonate  de  potasse.  En  le  fondant 
dans  un  creuset  d'or  et  en  le  chauffant  au  rouge,  l'action  fut  énergique  et 
un  gaz  inflammable  s'échappa  de  la  masse  en  fusion. 

»  Après  que  toute  action  eut  cessé,  je  laissai  refroidir  la  masse  et  la  traitai 
par  l'acide  chlorhydrique.  Le  contenu  du  creuset  fut  complètement 
dissous,  le  peu  de  graphite  qui  s'y  trouvait  ayant  été  oxydé  par  la  soude 
caustique  en  fusion.  En  complétant  alors  l'analyse  par  la  méthode  ordi- 
naire, j'obtins  le  résultat  suivant  : 

Fer 84,021 

Silicium i5,io2 

Graphite 0,601 

Manganèse traces 

99,723 

»  Jja  différence  de  composition  entre  les  morceaux  examinés  était  très- 
légère,  le  silicium  variant  seulement  de  o.i  à  0,2  pour  100. 


(9=^8  ) 

))  Le  résultat  de  mon  investigation  est  donc  que  cette  masse  métallique 
est  un  fer  silicié  remarquablement  riche  en  silicium  et  qu'elle  est  évidem- 
ment le  produit  d'un  haut-fourneau. 

»  Quant  à  son  origine,  tout  ce  que  je  puis  dire,  c'est  que,  dans  les  envi- 
rons immédiats  de  l'endroit  où  elle  fut  trouvée,  il  n'y  a  pas  de  hauts-four- 
neaux ;  mais  on  en  rencontre  à  quelques  milles  de  dislance,  et  à  environ 
loo  milles  se  trouve  un  haut-fourneau  qui  a  fourni  au  commerce  du  fer 
contenant  jusqu'à  8  pour  loo  de  silicium  et  qui  avait  dû  cesser  sa  produc- 
tion pour  cette  même  raison,  parce  qu'à  ce  moment  il  n'y  avait  pas  d'em- 
ploi pour  du  fer  riche  en  silicium,  ce  fer  étant  considéré  comme  de  qualité 
inférieure. 

»  Or  il  est  à  peine  possible  qu'à  un  moment  donné  ce  haut-fourneau  ait 
produit  le  fer  qui  nous  occupe,  quoique  je  ne  puisse  lui  assigner  aucune 
autre  origine  et  que  je  n'aie  jamais  vu  aucune  autre  pièce  de  semblable 
métal.  J'ai  questionné  d'autres  métallurgistes  et  je  n'ai  pas  appris  qu'aucun 
d'eux  ait  jamais  rencontré  pareil  produit  provenant  de  hauts-fourneaux. 

»  Quoi  qu'il  en  soit,  j'ai  vu  plus  récemment  une  masse  de  même  genre 
et  d'un  poids  à  peu  près  égal  dans  la  collection  de  fers  météoriques  du 
professeur  Shepard,  à  Amherst  ;  elle  provenait  de  la  partie  nord-ouest  de  la 
Caroline  du  Nord.  Ne  pouvant  en  déterminer  l'origine,  il  lui  attribuait  une 
source  météorique.  Aussitôt  que  j'eus  complété  mon  examen  du  fer  ci-dessus 
décrit,  je  revins  à  la  description  du  siliciure  météorique  faite  par  M.  She- 
pard ('  )  et  je  constatai  son  analogie  avec  mon  spécimen;  j'en  soumis  quel- 
ques fragments  que  m'avait  envoyés  M.  Shepard  aux  épreuves  déjà  décrites 
et  je  fus  confirmé  dans  mon  opinion. 

»  Je  présumais  que  la  masse  devait  ressembler  en  tous  points  à  la  mienne 
et  ce  fut  en  effet  le  cas  lorsque  je  l'examinai  quelques  mois  après.  Seule- 
ment sa  structure  était  un  peu  moins  vésiculaire,  sa  forme  étant  la  même 
d'ailleurs,  à  savoir  celle  d'un  fragment  de/ontehmte  provenant  d'un  haut- 
fourneau  et  présentant  à  chaque  bout  une  surface  fracturée. 

»  La  découverte  accidentelle  de  ces  masses  de  siliciure  de  fer  n'est  pas 
sans  une  signification  importante,  car  elle  démontre  qu'on  peut  produire 
sur  une  grande  échelle  du  fer  contenant  une  proportion  de  silicium  beau- 
coup plus  forte  qu'on  n'en  a  jamais  produit  dans  les  opérations  de  laboratoire 
et  au  moins  deux  fois  plus  forte  que  celle  contenue  dans  le  silicoferro- 
manganèse  de  Terre-Noire. 

»  Je  ferai  remarquer  que,  si  dans  cet  alliage  le  manganèse  gêne  le  fer  en 


American  journal  of  Sciences,  t.  XXVIII,  p.  îSc);   i85g. 


(  9^9  ) 
emportant  avec  lui  plus  de  silice,  il  serait  peut-être  préférable  de  laisser  de 
côté  le  manganèse  et  d'enrichir  l'alliage  de  silicium,  et  d'introduire 
le  manganèse  par  le  ferromanganèse  si  bien  connu,  en  y  ajoutant  la  quan- 
tité convenable  des  alliages  séparés  au  moment  de  la  conversion  du  fer  en 
acier,  car  la  valeur  du  silicon  pendant  le  chauffage  ne  saurait  être 
trop  estimée.  Et  si  nous  pouvions  en  même  temps  allier  de  l'aluminium  au 
fer,  nous  introduirions  un  agent  précieux  pour  éliminer  le  phosphore  des 
fers,  car  le  sesquioxyde  d'aluminium  une  fois  combiné  avec  l'acide  phos- 
phorique  résiste  très-fortement  à  toute  espèce  de  décomposition,  de  sorte 
que  le  phosphore  s'échapperait  de  l'acier  avec  le  laitier. 

»  Un  échantillon  de  ce  fer  silicié  a  été  soumis,  au  laboratoire  de  l'Ecole 
Normale,  à  l'action  du  chalumeau  à  gaz  de  l'éclairage  et  oxygène.  Il  s'est 
comporté  exactement  comme  le  siliciure  de  fer  à  i5  pour  loo  dans  les  ex- 
périences de  MM.  ïroost  et  Hautefeuille  :  il  a  présenté  le  même  aspect  qu'un 
culot  d'argent  ;  il  n'émettait  aucune  étincelle.  Un  lingot  de  fonte  très-car- 
burée  soumis  immédiatement  à  la  même  flamme  s'est  affiné  en  lançant  de 
très-nombreuses  étincelles.   » 

M.  Daubrée  fait  remarquer,  à  propos  de  la  Communication  de  M.  Law- 
rence Smith,  que  l'industrie  n'est  pas  encore  parvenue  à  obtenir  un 
alliage  de  fer  à  beaucoup  près  aussi  chargé  de  silicium.  La  proportion  la 
plus  forte  en  silicium  des  alliages  de  fer  et  de  manganèse  que  la  Compa- 
gnie de  Terre-Noire  ait  lait  figurer  à  l'Exposition  était  de  lo  pour  loo. 


CHIMIE  ORGANlQUli.  —  Nole  sur  lin  nouvel  acide  dérivé  du  camphre. 
Note  de  M.  A.  Haller. 

«  Dans  une  Note  communiquée  à  l'Académie  dans  sa  séance  du  ^5  no- 
vembre, j'ai  fait  voir  que,  en  traitant  le  camphre  sodé  par  du  cyanogène, 
on  obtenait  un  dérivé  de  la  formule  C  '  H'^  AzO. 

»  Si  l'on  fait  bouillir  ce  produit  avec  une  solution  concentrée  de  potasse 
caustique,  jusqu'à  ce  qu'il  ne  se  dégage  plus  d'ammoniaque,  on  obient  un 
sel  de  potasse  d'un  nouvel  acide  dérivé  du  camphre.  La  réaction  a  lieu 
suivant  l'équation 

»   Pour  isoler  ce  composé,   il  suffit  de  traiter  la  solution  par  un  excès 

c.  R.,  1878,  2"  Semestre.  (T.  LXXX.V11,  N»  24.)  I  ^3 


(93o) 
d'acide  sulfurique  étendu,  de  recueillir  le  précipité  sur  filtre,  de  laver  et 
dessécher.  On  dissout  dans  l'éther,  et  le  liquide  éthéré  est  soumis  à  l'éva^ 
poration. 

»  Ainsi  obtenu,  cet  acide  se  présente  sous  la  forme  de  petits  mamelons 
solubles  dans  l'alcool,  presqiie  insolubles  dans  l'eau.  Sa  composition  ré- 
pond à  la  formule  C'H'^O^  Il  est  bibasique,  ainsi  que  le  démontre  l'ana- 
lyse du  sel  de  plomb.  On  peut  le  regarder  comme  un  homologue  de  l'acide 
camphorique  : 

Acide  camphorique CH'^O' 

Acide  hydroxycampliocarboniqae C"H"0'. 

»  Je  propose  de  l'appeler  ainsi,  parce  qu'il  ne  diffère  de  l'acide  de 
M.  Baubigny  que  par  H-0  en  plus  : 

CH'^O'  +  H^O  ==C'<H'«0'. 

Il  décompose  les  carbonates  alcahns  et  alcalino-terreux,  en  donnant  les 
sels  correspondants. 

»  Le  sel  de  plomb  C"H'^  PbO*  s'obtient  en  traitant  une  solution  d'acé- 
tate de  plomb  par  le  sel  de  soude.  C'est  une  poudre  blanche,  insoluble  dans 
l'eau  et  dans  l'alcool. 

»  Lé  sel  de  cuivre  C"  H'*CuO*  s'obtient,  sous  la  forme  d'un  précipité 
vert,  par  double  décomposition  entre  le  sel  de  soude  et  le  sulfate  de  cuivre. 
Chauffé  à  1 15  degrés,  ce  composé  passe  du  vert  au  bleu,  en  se  déshydra- 
tant; mais  il  suffit  de  l'exposer  au  contact  de  l'air,  pendant  quelques  in- 
stants, pour  qu'il  reprenne  sa  couleur  primitive. 

»  Le  sel  de  zinc  C" H'" ZnO^  présente  la  particularité  d'être  plus  soluble 
à  froid  qu'à  chaud.  En  effet,  en  traitant  une  solution  de  sulfate  de  zinc  par 
de  l'hydroxycamphocarbonate  de  soude,  on  n'obtient  pas  de  précipité;  il 
faut  le  concours  de  la  chaleur  pour  déterminer  la  précipitation  du  sel  de 
zinc,  qui  se  présente  alors  sous  forme  d'aiguilles  microscopiques,  solubles 
dans  l'eau  froide,  insolubles  dans  l'alcool. 

»  Les  sels  de  baryum  et  de  calcium  n'ont  pas  encore  été  analysés;  on  les 
obtient  en  faisant  bouillir  les  carbonates  avec  l'acide  tenu  en  suspension 
dans  l'eau.  Leurs  solutions  concentrées  précipitent  sous  l'influence  de  la 
chaleur,  et  le  précipité  se  dissout  dans  la  liqueur  refroidie.    » 


(  93i  ) 

CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  la  formation  de  l' hexamélhylbenzine  par  la 
décomposition  de  l'acétone.  Note  de  M.  W.-H.  Greene,  présentée  par 
M.  Wuriz.  (Extrait.) 

«  En  faisant  réagir  l'acétone  sur  du  chlorure  de  zinc  fondu,  fortement 
diauffé  dans  une  bouteille  à  mercure,  j'ai  observé  le  dégagement  de  divers 
carbures  non  saturés,  que  j'ai  fait  passer  dans  du  brome.  Les  bromures 
ainsi  obtenus  ont  donné,  par  le  fractionnement,  très-peu  de  bromure 
d'éthyiène,  un  peu  plus  de  bromure  de  propylène,  et  ensuite  des  bromures 
qui  ont  passé  jusqu'à  aSo  degrés,  où  j'ai  arrêté  la  distillation.  Il  ne  s'est 
pas  formé  de  carbures  de  la  série  acétylénique,  car  les  gaz,  en  passant 
préalablement  dans  une  solution  de  chlorure  cuivreux  ammoniacal,  n'y 
ont  produit  aucun  précipité. 

»  Contrairement  à  ce  que  j'attendais,  il  s'est  formé  très-peu  de  produits 
huileux,  et  je  n'ai  pu  constater  la  présence  du  mésitylène  ;  mais  il  se 
forme  une  quantité  assez  notable  d'hexaméthylbenzine,  qu'on  peut  obtenir 
en  distillant  le  liquide  qui  se  condense,  et  en  exprimant  le  résidu  hui- 
leux; alors  on  peut  la  purifier  par  cristallisation  dans  l'alcool  et  par  subli- 
mation. 

»  Cette  formation  de  l'hexaméthylbenzine  et  la  réaction  par  laquelle 
nous  l'avons  obtenue,  M.  Le  Bel  et  moi,  dans  la  décomposition  de  l'alcool 
méthylique  par  du  chlorure  de  zinc  à  de  hautes  températures  ('  ),  me  font 
croire  que  cette  substance,  carbure  le  plus  parfait  des  dérivés  substitués 
de  la  benzine,  se  forme  plus  souvent  qu'on  ne  l'a  pensé,  dans  la  décompo- 
sition pyrogénée  des  carbures,  alcools,  etc.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —   Sur  l'acide  éthyioxybutyrique  normal  et  ses  dérivés. 
INote  de  M.  Duvillier,  présentée  par  M.  VVurtz. 

«  Dans  une  précédente  Communication  (^),  j'ai  eu  l'honneur  d'entre- 
tenir l'Académie  de  mes  recherches  sur  l'acide  éthyioxybutyrique  normal, 
ses  principaux  sels  et  son  éther  éthylique;  je  vais  indiquer  aujourd'hui  la 
suite  de  mes  recherches  sur  ce  sujet. 

»   Étliyloxybutyrate  de  méthyte.  —  On  obtient  cet  éther  en  chauffant  en 


(  '  )   Le  Bel  et  Greene,  Comptes  rendus,  t.  LXXXVII,  p.  260. 
(2)   Comptes  rendus,  t.  LXXXVI,  p.  47;   1878. 

123.. 


(  93^  ) 
vase  clos,  à  loo  ilegrés,  ppiidant  plusieurs  joins,  un  peu  plus  d'une  molé- 
cule d'étliyloxybufyrate  de    sodium  eu  dissolution  dans   l'esprit-de-bois 
parfaitement  sec  avec  une  molécule  d'iodure  de  méthyle;  il  se  forme  de 
l'iodure  de  sodium  et  de  l'éthyloxybutyrate  de  méthyle. 

»  Après  refroidissement,  on  distille  au  bain-marie  pour  chasser  la  ma- 
jeure partie  de  l'esprit-de-bois,  puis  on  traite  le  résidu  par  l'eau  pour 
séparer  l'éther  de  l'iodure  de  sodium.  Ou  sépare  l'éther,  on  le  sèche  sur 
du  carbonate  de  potasse  et  on  le  distille  (*). 

»  L'éthyloxybutyrate  de  méthyle  constitue  un  liquide  mobile,  incolore, 
très-peu  soluble  dans  l'eau,  soluble  en  toutes  proportions  dans  l'esprit-de- 
bois,  l'alcool  et  l'éther;  il  possède  une  odeur  agréable  et  une  saveur  brû- 
lante; il  bout  entre  i56  et  i58  degrés. 

))  Èlhjloxybutpamide  (CH' -  CH"  -  CH.OC'H»  -  CO.AzH=).  -  Cette 
amide  s'obtient  en  chauffant  en  vase  clos,  à  loo  degrés,  un  volume  d'éthyl- 
oxybutyrate  d'éthyle  avec  trois  volumes  d'une  solution  alcoolique  con- 
centrée d'ammoniaque.  Après  refroidissement,  on  abandonne  le  produit  de 
la  réaction  dans  le  vide,  au-dessus  de  l'acide  sulfurique,  jusqu'à  ce  qu'il 
soit  réduit  à  un  petit  volume,  puis  on  le  traite  par  l'eau  pour  séparer 
quelques  gouttes  huileuses  et  l'on  abandonne  la  solution  aqueuse  dans  le 
vide  au-dessus  de  l'acide  sulfurique.  Il  se  dépose  des  lamelles  brillantes 
ayant  plusieurs  millimètres  de  côté.  On  les  purifie  par  une  nouvelle  cris- 
tallisation dans  les  mêmes  conditions. 

»  L'éthyloxybutyramide  s'obtient  le  plus  facilement,  cristallisé  en  belles 
lamelles,  par  évaporation  spontanée  de  sa  dissolution  dans  l'eau.  Cette 
amide  est  soluble  dans  l'eau,  l'alcool  et  l'éther.  On  ne  peut  la  sécher  que 
dans  le  vide,  car,  chauffée  dans  une  étuve  à  loo  degrés,  elle  se  volatilise 
complètement  en  répandant  d'épaisses  vapeurs.  Elle  fond  entre  68  et 
69  degrés,  en  donnant  naissance  à  un  liquide  incolore,  qui  se  solidifie  par  le 
refroidissement  en  une  masse  blanche  cristalline.  Chauffée  plus  fortement, 
elle  entre  en  ébullition  et  se  sublime  en  s'altérant.  Cette  substance  présente 
les  plus  grandes  analogies  avec  ses  homologues,  l'éthylglycolamide  de 
Heintz  et  l'éthyllactamide  de  M.  Wurtz  (^).  » 


(')  Dans  la  préparalion  de  cet  étlier,  on  a  dissous  rétliyloxybutyiatc  de  sodium  dans 
l'csprit-de-bois,  et  non  dans  l'alcool  ordinaire,  afin  d'empêcher  la  formation  d'cthyloxybu- 
tyrate  d'éthyle. 

(M  Ce  travail  a  été  exécuté  dans  le  laboratoire  de  la  Facidté  des  Sciences  de  Lille. 


(933) 

CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  ta  présence  de  iftlerhine  dans  la  sipylile  d'Amherst 
[Virginie).  Note  de  M.  Marc  Delafontaise. 

«  Sous  le  nom  de  sipylile,  M.  Mallet,  de  l'Université  de  Virginie,  a  dé- 
crit un  nouveau  niobate  qui  accompagne  l'allanite  d'Amherst.  M.  Brown, 
qui  en  a  fait  l'analyse,  y  a  trouvé,  entre  autres,  28  pour  100  d'une  terre 
qu'il  regarde  comme  formée  de  27  parties  d'erbine  et  i  d'yttria.  Ce  résultat 
a  été  obtenu  par  le  calcul,  d'après  la  règle  de  Bunsen,  qui  consiste  à  trouver 
le  poids  moléculaire  du  mélange  et  à  le  décomposer  proportionnellement 
aux  équivalents  de  l'yttria  et  de  l'erbine.  Cette  règle  a  déjà  conduit  plu- 
sieurs chimistes  habiles  à  des  conclusions  erronées,  car  elle  suppose  une 
condition  qui  n'a  encore  été  remplie  par  aucun  minéral  connu,  celle  de 
ne  contenir  que  ces  deux  terres,  sans  terbine  ou  philippine. 

»  Sur  ma  demande,  M.  Mallet  a  bien  voulu  m'envoyer  une  petite  quan- 
tité de  ce  mélange  retiré  de  la  sipylite.  Cet  échantillon  avait  une  couleur 
jaune  pâle,  indiquant  la  présence  de  la  terbine  ou  de  la  philippine,  sinon 
de  toutes  deux.  Le  peu  d'intensité  de  son  spectre  d'absorption  et  la  très- 
faible  coloration  rose  de  son  nitrate  et  de  son  oxalate  me  conduisirent  à 
la  conclusion  exprimée  à  M.  Mallet,  il  y  a  un  mois  environ,  que,  la  pro- 
portion d'erbine  étant  très-petite,  il  devait  y  avoir  eu  une  erreur  dans 
la  détermination  de  l'équivalent  du  mélange,  à  moins  qu'il  n'y  eût  là 
une  terre  nouvelle,  sanS  couleur,  à  équivalent  très-élevé,  dont  la  présence 
m'échappait. 

»  Il  me  restait  trop  peu  de  substance  pour  décider  cette  question,  et, 
par  suite  d'un  accident,  ce  peu  n'en  représentait  plus  la  composition  ori- 
ginelle. Ayant  i  livre  ou  2  d'allanite  en  petits  morceaux,  je  me  suis  mis  à 
en  examiner  séparément  tous  les  fragments,  et  j'ai  été  assez  heureux  pour 
en  séparer  quelques-uns  ilont  les  caractères  paraissaient  s'accorder  avec 
ceux  de  la  sipylite,  tels  que  M.  Mallet  nous  les  a  fait  connaître. 

»  Cette  conclusion  s'étant  trouvée  fondée,  j'en  ai  relire  une  petite  quan- 
tité d'une  terre  jaune  pâle,  dont  le  nitrate  accuse  au  spectroscope  la  pré- 
sence d'une  faible  quantité  d'erbine  et  de  philippine.  Son  poids  atomique 
était  127  à  128,  ce  qui,  mis  en  regard  du  peu  d'intensité  relative  de  son 
spectre  d'absorption,  indique  évidemment  une  terre  différente  de  toutes 
celles  que  nous  connaissons.  L'oxalate,  précipité  en  présence  d'un  excès 
d'acide  nitrique,  a  été  ensuite  changé  en  nitrate;  celui-ci,  soumis  à  quelques 
décompositions  partielles  par  la  chaleur,  a  fini  par  laisser  une  base  très- 


(  934  ) 
faiblement  colorée,  retenant  un  peu  d'erbine  et  une  trace  de  philippine. 
Son  équivalent  est  voisin  de  i3/i;  ses  sels  sont  incolores;  son  sulfate  res- 
semble à  celui  d'yttria,  il  cristallise  avec  beaucoup  de  facilité;  son  formiate 
ne  se  sépare  que  de  sa  solution  sirupeuse,  en  mamelons  fibro-radiés  qui 
se  boursouflent  énormément  par  la  calcination.  Son  sulfate  double  potas- 
sique est  très-soluble  dans  une  solution  saturée  de  sulfate  de  potasse. 

»  Au  moment  où  je  terminais  cette  recherche,  et  où  je  me  proposais  de 
chercher  un  nom  pour  cette  nouvelle  terre,  j'ai  appris,  par  une  lettre  de 
M.  Marignac,la  découverte  qu'il  venait  de  faire, d'une  nouvelle  base  associée 
à  l'erbine  dans  la  gadolinite,  qu'il  a  désignée  sous  le  nom  d'j  Iterbine,  et 
dont  les  caractères  s'accordent  si  bien  avec  ceux  de  la  terre  que  j'avais 
extraite  de  la  sipylite,  que  je  ne  puis  avoir  de  doute  sur  leur  identité.  La 
petite  différence  qui  existe  entre  nos  déterminations  provisoires  de  l'équi- 
valent disparaîtra  certainement,  lorsqu'on  pourra  la  reprendre  sur  des 
matériaux  plus  abondants,  permettant  une  purification  plus  complète.  » 


GÉOLOGIE.  —  Existence  de  la  baryte  et  de  ta  strontiane  dans  toutes  les  roches 
constitutives  des  terrains  primordiaux.  Filons  métallifères  à  gangue  de  baryte. 
Mémoire  de  M.  L.  Dieulafait,  présenté  par  M.  Boussingault.  (Extrait  par 
l'auteur.  ) 

«  1.  Totites  les  roches  constituantes  du  sol  primordial  renferment  de  la 
baryteetde  la  strontiane,  en  quantités  telles,  que  ces  deux  substances  peuvent 
être  très-facilement  reconnues  dans  i  gramme  de  chacune  des  roches  sui- 
vantes :  feldspaths  (orthose,  oligoclase,  albite);  o.°  mica  des  roches  pri- 
mordiales, soit  en  place,  soit  entraîné  dans  d'autres  formations;  3°  gneiss; 
!\°  granit  véritable  à  petit  grain;  5°  granit  véritable  à  gros  grain;  6"  syé- 
nite. 

»  2.  La  baryte  et  la  strontiane  ont  été  extraites  des  roches  primordiales 
par  l'action  de  l'eau,  aidée  d'un  principe  sulfurant  et  dont  l'existence  est  ac- 
cusée en  particulier  par  ce  fait  que  le  sulfate  de  baryte,  dans  ses  gisements 
naturels,  est  presque  toujours  associé  à  des  minerais  sulfurés  [galène,  blende, 
pyrite,  etc.). 

»  3.  Les  eaux  qui  agissaient  sur  le  sol  primordial  étaient  en  mouvement, 
dans  le  plus  grand  nombre  des  cas  au  moins;  comme,  d'un  autre  côté,  les 
formations  des  carbonates  et  celles  des  sulfates  dérivant  du  sulfure  de 
baryum   ou   du   sulfure  de   strontium  sont  nécessairement  successives,  ces 


(9^5  ) 
deux  ordres  de  combinaisons  ont  dû  très-rarement  se  déposer  dans  les 
mêmes  lieux.  Ainsi  s'explique,  de  la  manière  la  plus  naturelle,  ce  fait  d'ob- 
servation que,  pour  la  baryte  comme  pour  la  strontiane,  les  combinaisons 
carbonatées  et  les  combinaisons  sulfatées  se  rencontrent  presque  toujours 
dans  des  gisements  différents. 

»  4.  Le  sulfate  de  baryte,  extrêmement  peu  soluble,n'a  été  dissous  qu'en 
proportion  minime  dans  les  eaux  marines;  le  sulfate  de  strontiane,  bien 
plus  soluble,  s'est  dissous  en  quantité  notable  dans  ces  mêmes  eaux,  comme 
je  l'ai  montré  dans  un  précédent  Mémoire  ('). 

»  5.  Le  sulfate  de  strontiane  et  le  sulfate  de  baryte  ainsi  dissous  se  sont 
déposés,  avec  les  gypses,  sous  l'influence  de  l'évaporation  spontanée;  mais 
les  gypses  de  tous  les  âges,  comme  je  l'ai  récemment  fait  voir  (^),  ren- 
ferment toujours  des  quantités  notables  de  sels  ammoniacaux  et  de  ma- 
tières organiques.  Sous  l'action  de  ces  matières,  et  en  vertu  de  réactions 
dont  M.  Chevreul  a  depuis  longtemps  signalé  toute  l'importance,  les  sul- 
fates de  chaux,  de  baryte  et  de  strontiane  ont  été  réduits  et  transformés  en 
sulfures;  les  sulfures  de  baryum  et  de  strontium, beaucoup  plus  solubles,  se 
sont  séparés,  et,  la  double  réaction  signalée  plus  haut  s'effectuant  de  nou- 
veau, il  s'est  déposé  des  carbonates  et  des  sulfates  de  baryte  et  de  stron- 
tiane, ces  derniers  souvent  accompagnés  de  soufre  libre  et  cristallisé.  Voilà 
l'origine  et  le  mode  de  formation  du  carbonate  et  du  sulfate  de  strontiane 
dans  les  terrains  salifères,  dans  les  célèbres  gisements  de  la  Sicile  en  par- 
ticulier. On  voit  par  là  que,  si  les  gisements  ordinaires  de  la  strontiane 
diffèrent  complètement  aujourdlud  de  ceux  de  la  baryte,  cela  tient  sim- 
plement à  ce  que  le  sulfate  de  strontiane,  dans  ses  gisements  actuels 
(terrains  salifères),  en  est  à  sa  deuxième  évolution,  tandis  que  le  sulfate  de 
baryte,  surtout  à  cause  de  sa  très-grande  insolubilité,  en  est  resté  à  \a  pre- 
mière; mais  la  conclusion  définitive  est  que  la  baryte  et  la  strontiane  ont  une 
origine  identique  :  elles  proviennent  l'une  et  l'autre  des  roches  primordiales. 

»  6.  Une  conséquence  de  la  plus  haute  gravité  résulte  de  ce  qui  précède. 
Si  la  baryte  n'a  pas  l'origine  filonienne  qu'on  lui  a  attribuée  jusqu'ici,  si 
au  contraire,  comme  je  l'admets,  elle  a  été  exclusivement  extraite,  molé- 
cule à  molécule,  des  roches  primordiales,  il  faut  nécessairement  admettre 
aussi  que  les  minerais  métallifères  auxquels  elle  sert  de  gangue,  ou  même 
qu'elle  accompagne  ordinairement,  ont  la  même  origine.  Ces  minerais  sont 

(')   Comptes  rendus,  t.  LXXXIV,  p.  i3o3. 

[■")  lbid.,t.  LXXXVI,  et  Ann.  de  Chim.  et  de  Pliys.,  5'  série,  t.  XIV. 


(  936  ) 
nombreux,  et  parmi  eux  il  faut  mettre  au  premier  rang  ceux  de  manga- 
nèse, de  plomb  et  de  zinc.  J'accepte  la  conséquence  qui  vient  d'être  for- 
mulée. Sa  démonstration  sera  faite  le  jour  où  sera  établie  la  vérité  des 
deux  propositions  suivantes,  résumant,  d'une  manière  générale  et  com- 
plète, l'une  le  côté  géologique  et  l'autre  le  côté  chimique  de  cette  grande 
question  :  i°  Les  minerais  barytifères  sont-ils  toujours  en  rapport  direct 
ou  au  moins  évident  avec  les  roches  du  sol  primordial?  2°  Les  roches  pri- 
mordiales, (elles  que  nous  les  connaissons  dans  leiu's  gisements  naturels, 
renferment-elles  en  quantités  parfaitement  reconnaissables  les  métaux 
dont  les  minerais  sont  associés  dans  la  nature  avec  le  sulfate  et  le  carbonate 
de  baryte  ? 

7.  La  |)remière  de  ces  propositions  est  complètement  vraie  pour  les 
combinaisons  des  métaux  considérés  dans  ce  Mémoire  (manganèse,  plomb, 
zinc).  La  seconde  ne  l'est  pas  moins  pour  celui  de  ces  métaux  que  j'ai  pu 
examiner  jusqu'ici  complètement  (manganèse  "i;  mais  j'ai,  dès  aujourd'hui, 
la  certitude  de  pouvoir  démontrer  très-prochainement  qu'elle  est  tout  aussi 
applicable  au  plomb  et  au  zinc,  et  même  à  plusieurs  autres  métaux.  » 


HYGIÈNE  PUBLIQUE.  —  Sur  les  dangers  de  l'emploi  du  borax  pour  ta  conser- 
vation de  la  viande  el  sur  les  raisons  pour  lesquelles  certaines  substances 
font  perdre  à  la  viande  ses  propriétés  nutritives.  Note  tle  INI,  G,  Le  Bon, 
présentée  par  M.  Larrey.  (Extrait.) 

«  Les  Comptes  rendus  ont  publié  récemment  une  Note  sur  la  valeur 
nutritive  de  la  viande  conservée  avec  du  borax.  Ayant  fait,  il  y  a  quatre 
ou  cinq  ans  déjà,  des  expériences  sur  cette  substance,  je  crois  devoir  les 
faire  connaitre. 

»  Plongée  quelques  heures  dans  une  solution  de  borax  pur,  ou  simple- 
ment entourée  de  borax  en  poudre,  la  viande  se  conserve  sans  altération 
pendant  un  temps  fort  long;  mais,  lorsqu'on  l'emploie  comme  aliment 
après  quelques  semaines,  cette  viande  produit  des  troubles  intestinaux 
qui  ont  obligé  à  renoncer  à  son  emploi.  Le  borax,  pris  à  petites  doses 
répétées,  est  une  substance  toxique,  dont  l'usage  dans  la  conservation  des 
substances  alimentaires  me  paraît  devoir  être  sévèrement  proscrit. 
M.  Peligot  avait  déjà  signalé,  du  reste,  l'influence  toxique  du  borax  sur 
les  végétaux.  J'ajouterai  que  diverses  Compagnies,  qui  avaient  commencé 
à  faire  usage  du  borax  en  Amérique,  pour  la  conservation  de  la  viande, 
ont  dû  renoncer  à  son  emploi. 


(  937  ) 

»  Il  me  paraît  alisoluinent  indispensable  d'éviter,  pour  la  conservation 
de  la  viande,  l'emploi  de  substances  chimiques,  même  quand  elles  pa- 
raissent aussi  inoffensives  que  le  sel,  dans  les  salaisons.  Cette  assertion 
repose  sur  des  analyses  que  j'ai  effectuées  pour  reconnaître  pourquoi  la 
viande  salée  conservée  a  si  peu  de  propriétés  alimentaires  et  pourquoi  son 
usage  prolongé  est  souvent  accompagné  de  scorbut.  Elles  ont  conduit  aux 
résultats  suivants  : 

»  La  partie  la  plus  nutritive  de  la  viande  est  le  jus,  dont  on  retire  par  ex- 
pression 3o  à  4o  pour  loo  du  poids  de  la  viande.  Ce  liquide  contient 
diverses  substances  aibuminoïdes  solubles,  telles  que  l'hémoglobine,  et  un 
grand  nombre  de  sels,  tels  que  les  phosphates.  Quand  on  plonge  la  viande 
dans  une  solution  saline,  ou  quand  on  recouvre  sa  surface  d'un  sel  en 
poudre,  il  se  fait  très-rapidement,  par  endosmose,  des  échanges  entre  les 
principes  solubles  de  la  viande  et  ceux  de  la  solution  saline.  Les  seconds 
se  substituent  aux  premiers,  et,  tout  en  n'ayant  pas  sensiblement  changé 
d'aspect,  la  viande  finit  par  perdre  la  plus  grande  partie  de  ses  qualités 
nutritives.  H  suffit  de  plonger,  pendant  une  heure,  de  la  viande  dans  de 
l'eau  salée,  pour  reconnaître  que  ce  liquide  s'est  chargé  d'une  très- 
notable  portion  des  principes  alimentaires. 

»  Je  crois  donc  qu'il  faut  proscrire,  en  principe,  l'emploi  de  solutions 
salines  pour  la  conservation  de  la  viande.  Ainsi  posé,  le  problème  de  la  con- 
servation de  la  viande  ne  peut  sembler  soluble  que  par  l'emploi  du  froid. 
J'espère  prouver  cependant  bientôt  que,  par  la  simple  application  des 
découvertes  si  fécondes  de  M.  Pasteur,  la  viande  peut  être  conservée, 
sans  l'emploi   du   froid,    par  une   méthode   d'une  simplicité  extrême.    » 


MINÉRALOGIE.  —  Sitr  lin  pyroxène  [diopside)  arliftciet.  Note  de  M.  L.  Grpner, 

présentée  par  M.  Friedel. 

«  A  l'usine  de  Blaenavon,  dans  le  pays  de  Galles,  deux  jeunes  métal- 
lurgistes, MM-  G,  Thomas  et  C.  Gilchrist,  ont  fait  fabriquer,  à  l'aide  d'un 
calcaire  argilomagnésien,  des  briques  à  grand  excès  de  base,  pour  en  revê- 
tir une  cornue  Bessemer  dans  laquelle  on  se  proposait  de  déphosphorer  la 
foule,  grâce  à  cet  excès  de  base. 

0  Ces  briques  furent  soumises,  pendant  plusieurs  jours,  à  un  feu  très- 
vif,  dans  un  four  à  parois  siliceuses.  On  voulait  donnera  la  brique,  parce 

c.  R.,   1878,  1'  Semeslre.  (T.  LXXXVll,  N»  24.)  124 


(938) 
chauffage  énergique,  assez  de  consistance  pour  qu'elle  ne  fût  pas  exposée 
à  se  déliter  ensuite  au  contact  de  l'air  humide.  I^e  résultat  a  répondu  à 
l'attente  des  ingénieurs. 

»  Les  briques  sont  denses,  compactes,  dures  et  ne  s'altèrent  nullement 
à  l'air,  malgré  le  grand  excès  de  chaux  et  de  magnésie,  contre  12  à  i3 
pour  100  de  silice;  mais  les  briques  qui  touchaient  les  parois  siliceuses  se 
sont  fondues  sous  l'action  de  la  silice  en  excès.  Après  le  défournement,  on 
a  trouvé  au  fond  du  fourneau  un  amas  de  beaux  cristaux  prismatiques 
entre-croisés,  ayant  les  caractères  du  diopside;  ils  sont  transparents  et 
d'une  nuance  gris  clair  tirant  sur  le  blanc  pâle.  Les  briques  et  les  cristaux, 
analysés  sur  ma  demande,  au  bureau  d'essai  de  l'Ecole  des  Mines,  ont 
donné  les  résultais  suivants  : 


Briques. 

Silice 12,3 

Alumine 11,2 

Oxyde  de  fer i  ,5 

Chaux 49j3 

iMagnésie 25 ,  ? 


99'5 


Cristaux. 

Silice 52,6 

Alumine » 

Oxyde  de  fer o ,  3 

Chaux 27,8 

Magnésie 18,9 

99.6 


»  La  première  analyse  représente  évidemmentun  silico-aluminate  de  chaux 
et  de  magnésie,  puisque  l'excès  de  chaux  ne  s'hydrate  et  ne  se  délite  pas  à 
l'air.  L'oxygène  de  l'acide  est  moitié  de  celui  des  deux  bases. 

»  La  seconde  analyse  représente,  à  très-peu  près,  du  bisilicate  de  chaux  et 
de  magnésie,  c'est-à-dire  du  pyroxène  diopside.  L'absence  totale  d'alumine 
est  remarquable,  lorsqu'on  songe  aux  11  à  12  pour  100  d'alumine  con- 
tenus dans  les  briques  avant  leur  fusion.  On  voit  que  la  silice  des  parois, 
à  cette  haute  température,  a  complètement  expulsé  l'alumine  en  présence 
de  la  chaux  et  de  la  magnésie;  on  en  peut  conclure  que  cette  alumine  a 
dû  bien  réellement,  dans  les  briques,  jouer  le  rôle  d'acide,  aussi  bien  que 
la  silice. 

»  ]M.  Friedel  a  mesuré  les  cristaux  en  question  et  trouvé  qu'ils  présen- 
tent précisément  l'angle  du  pyroxène  (faces  tn  et  //'). 

))  Je  ra])pellerai,  en  outre,  que  Berthier  a  obtenu,  il  y  a  longtemps,  des 
cristaux  analogues  en  fondant  dans  un  creuset  les  éléments  de  ce  minéral.  >' 


(9^9) 

CHIMIE  AGRICOLE.  —  De  Ciiifluence  de  l'éleclricilé  atmosphérique  sur  la 
fructification  des  végétaux.  Note  de  M.  L.  Grandeac. 

«  Mes  expériences  de  1877  ont  eu  pour  résultat  de  mettre  en  évi- 
dence l'influence  qu'exerce  l'électricité  atmosphérique  sur  la  nutrition  des 
plantes;  les  essais  de  culture  effectués  celte  année,  sinndlanément  à  Nancy 
et  à  Mettray  (Indre-et-Loire),  montrent  que  l'action  de  l'électricité  atmo- 
sphérique se  manifeste  d'une  façon  prépondérante  sur  la  floraison  et  sur  la 
fructification  des  végétaux  ('). 

Tabac,   —  Première  série  d'expériences  :  Influence  de  l'électricité  atinoiphériqne 

sur  la  floraison. 

>>  Diins  l'une  des  cases  de  végétation  de  la  station,  contenant  i  mètre  cube  de  terre,  on 
a  planté,  le  3  avril  1878,  deux  pieds  de  tabac  provenant  de  la  même  couche.  L'un  des 
plants  est  demeuré  à  l'air  libre,  l'autre  a  été  recouvert  d'une  cage  de  o'",5o  de  base  sur 
l"',6ode  hauteur,  à  mailles  de  o"',i5  de  largeur.  Le  23  août,  le  pied  à  l'air  libre  était  en 
pleine  floraison  :  il  portait  89  fleurs,  dont  quelques-unes  seulement  n'étaient  pas  épa- 
nouies; le  pied  sous  cage  n'avait,  à  la  même  date,  que  45  fleurs,  dont  le  tiers  à  peine  (i3) 
était  épanoui.  Les  deux  plants  ont  été  arrachés,  pesés  avec  soin  et  desséchés,  pour  être 
ensuite  analysés.  Ils  présentaient  les  dimensions,  poids  et  dispositions  suivants  : 

Tabac 

hors  cage.        sous  catje. 

Hauteur  totale i"',87  i™,42 

Nombre  de  feuilles i4  '3 

Diamètre  à  o'",5o  de  la  racine  . .  .  2'^,5  2"^ 

Poids  de  la  lige  avec  racines 6705"'  56o8'' 

Poids  des  feuilles 4^0  3oo 

Poids  total  de  la  plante 1 1 5o  860 

Nombre   de  fleurs 89  4^ 

»  L'influence  de  l'électricité  sur  la  floraison  s'est  donc  traduite  de  deux 
manières  :  1°  par  le  retard  apporté  dans  la  floraison;  9°  par  le  nombre 
des  fleurs  formées  (5o  poin-  100  environ,  en  plus,  dans  un  cas  que  dans 
l'autre). 


(')  Les  plantes  choisies  en  1878  sont  les  mêmes  qu'en  1877  :  tabac  et  mais  géant. 
M.  Leclerc,  directeur  du  laboratoire  de  la  Société  des  agriculteurs  de  France,  à  Mettray, 
a  bien  voulu  se  charger  des  expériences  sur  le  maïs;  j'ai  fait,  à  la  station  agronomique  de 
l'Est,  les  essais  sur  le  tabac.  Ces  éludes,  entreprises  siniultanénient  sur  deux  points  éloi- 
gnés l'un  de  l'autre,  ont  donné  des  résultats  identiques  et  d'autant  plus  décisifs  que  les 
conditions  climaiologiques  étaient  assez  différentes. 

134.. 


(  94o  ) 

Tabac.  —  Dcuxiciiic  série  tt'v.rpcricnccs  :  Inflacncc  de  l'électricité  atniosjiliérique 

sur  la  fructification. 

i>  Trois  pieds  de  tabac  de  la  même  coiiclie  ont  été  transplantés,  le  3  avril,  dans  des  ])ots 
reni])lis  de  la  même  terre  et  placés,  le  premier,  à  l'air  libre,  dans  nn  endroit  du  jardin  bien 
éclairé;  le  deuxième,  à  côté  du  précédent,  sous  une  cage  identique  à  celle  du  ])rfnner  essai; 
le  troisième,  au  pied  d'un  jeune  marronnier  à  fût  de  5  mètres  environ,  peu  feuillu,  n'empê- 
chant ni  l'air  ni  la  lumière  solaire  directe  d'arriver  au  plant  de  tabac  (  '  ).  Les  pots  conte- 
naient environ  i5  kilogrammes  seulement  de  terre  de  bonne  qualité.  Voici  les  résultats 
obtenus  en  ce  qui  concerne  la  fructification  : 

Nombre  Poids 

de  de 

c'.ipsidcs.        la  graine. 

Tabac  hors  cage 4  '  4  )0^' 

Tubac  sous  cage 20  2,86 

Tabac  sous  marronnier 20  2,5i 

»  L'électricité  aliuosphériqtie  favorise  donc  très-notablement  la  fructi- 
fication, comme  on  devait  s'y  attendre  d'après  son  influence  sur  la  nutri- 
tion, mise  hors  de  doute  par  mes  expériences  antérieures. 

u  JShùs.  —  M.  A.  Leclerc  a  semé,  le  21  mai  187S,  dans  deux  des  cases  de  végétation  de 
Mettray,  contenant  25o  kilogrammes  de  terre  identique  ei  mesurant  i  mètre  carré  de  sur- 
face, des  grains  de  mais  caraqua,  au  nombre  de  49  pa>'  chaque  case.  Le  20  septembre,  ii  a 
récolté  les  mais  des  deux  cases,  qui  ont  été  mesurés,  pesés  et  sécliés  pour  être  analysés. 
Voici  les  résultats  obtenus  : 

Jlaïs 

hors  cage.       snts  cage. 

Nombre  de  pieds 4^  4^ 

Poids  total  de  la  récolte  (état  vert).  .  .  i  1^,578  8'-8,52i 

Poids  moyen  d'un  pied ■i']i^\'o  aiS^'^ 

Longueur  de  la  plus  grande  tige.  .  .    .  2"', 47  2'", 23 

l)etite  tige i"',33  o"',2o 

Diamètre  le  plus  fort  (à  la  base) p.ô  à  27"""    21""" 

»       le  plus  petit i4"""  7'"™ 

Nombre  d'épis  mâles 33  14 

»  femelles 4  ^ 

Tiges  non  fleuries 5  24 

»  Ici  encore,  l'influence  de  l'électricité  siu'  la  floraison  et  la  fructifica- 
tion est,  comme  pour  le  tabac,  des  plus  manifestes.  » 

(')  Ce  marronnier  devait  isoler  le  plant,  aussi  complètement  que  la  cage,  de  l'action  de 
l'électricité  atmosphériepie. 


(94i  ) 

NOSOLOGIE  VÉGÉT.1LK.  —  Sur  une  maladie  du   Caféier  obseivëe   au  Brésil. 
Note  de  IVI.  G.  Jobert,  présentée  par  M.  P.  Ducharlre. 

«  Au  mois  d'août  dernier,  je  fus  convié,  par  un  des  principaux  planteurs 
de  café  de  Cautagaiio  (Brésil,  province  de  Rio  de  Janeiro),  à  étudier  une 
maladie  qui  sévit  sur  l'arbre  à  café.  J'ai  pu  l'observer  à  la  Serraria,  à  la 
Siberia  et  à  la  Fazenda  de  Saint-Clémenî  ;  elle  présente  les  caractères  sui- 
vants : 

»  Les  Caféiers  les  plus  vigoureux,  ceux  de  sept  à  dix  ans,  sont  attaqués 
de  préférence.  C'est  principalement  au  bord  des  rivières,  des  ruisseaux, 
dans  les  vallées  sombres  et  humides,  qu'elle  se  développe. 

»  Les  Caféiers  étant  plantés  en  lignes  parallèles,  tantôt  la  maladie  se 
[)ropage  suivant  les  lignes,  tantôt  elle  se  développe  en  îlots,  d'une  manière 
analogue  à  l'infection  pliylloxérique  de  nos  vignes. 

»  Symptômes.  —  Un  Caféier  qui  offre  toute  l'apparence  d'un  arbre  sain 
et  vigoureux  présente,  du  jour  au  lendemain,  l'aspect  d'un  arbre  étiolé: 
les  feuilles,  pâlies,  deviennent  tombantes;  celles  du  haut  jaunissent  promp- 
tement  et  tombent  les  premières.  En  huit  jours,  et  souvent  moins,  l'arbre 
est  entièrement  dépouillé  de  ses  feuilles,  et  les  extrémités  de  ses  rameaux 
sont  déjà  desséchées;  le  Caféier  est  irrévocablement  perdu.  Si  on  le  fait  arra- 
cher, on  voit  que  le  chevelu  a  disparu  complètement;  plus  de  racines  de 
petite  taille;  les  racines  même  de  la  grosseur  d'un  tuyau  de  plume  appa- 
raissent comme  rongées;  l'écorce  a  disparu,  même  sur  la  plus  grande 
partie  du  pivot;  l'écorce  de  la  tige  ne  présente  rien  d'anormal,  mais,  si  l'on 
en  dépouille  la  lige,  on  reconnaît  que  le  jeune  bois  est  attaqué;  des  points 
couleur  de  rouille  apparaissent,  en  contact  avec  les  vaisseaux  et  situés  à 
leur  partie  extérieure. 

»  Si  l'on  examine,  à  l'aide  d'un  grossissement  de  5o  à  60  fois,  quelques 
fragments  du  chevelu  qui  est  resté  brisé  dans  la  terre,  on  voit  que  la  sur- 
face de  l'écorce  est  inégale,  semée  d'élévations  irrégulières,  au  centre  des- 
quelles s'ouvre  une  cavité  cratériforme  qui  pénètre  jusqu'à  la  partie  cen- 
trale de  la  radicelle.  En  examinant  de  plus  près,  on  reconnaît  qu'en  ces 
points  le  faisceau  fibro-vasculaire  a  été  détruit  complètement,  et  à  tous 
ces  débris  se  trouvent  mêlés  des  mycéliums,  un  surtout  de  couleur  noire 
très-remarquable. 

M  Guidé  par  ces  indications,  je  fis  arracher  des  Caféiers  Irès-vigoureux 
en  ;ipparcnce,  situés  dans  le  voisinage  des  arbres  malades,  et  je  ne  fus  nul- 


(  9-l2  ) 
lement  surpris  en  trouvant  le  chevelu  complètement  couvert  de  nodosités, 
situées  soit  sur  les  extrémités  mêmes,  soit  sur  le  trajet  et  dans  l'axe  de 
l'organe,  ou,  plus  rarement,  sur  ses  parties  latérales.  Les  nodosités  termi- 
nales sont  pyriformes,  acuminées,  souvent  recourbées.  Les  plus  grosses  ne 
dépassent  pas  la  dimension  d'un  grain  de  chènevis  ou  d'un  tout  petit  pois; 
l'aspect  général  est  celui  des  racines  de  la  Vigne  attaquées  par  le  Phylloxéra. 

))  En  faisant  des  coupes  très-minces  au  travers  de  ces  renflements,  dans 
le  sens  longitudinal  ou  dans  le  sens  transversal,  j'ai  constaté  :  i"  que  ces 
renflements  contiennent  des  kystes  à  paroi  hyaline,  qui  ont  pour  siège  soit 
le  parenchyme  cortical,  soit  le  cylindre  central;  2°  que  ceux  qui  siègent 
dans  le  parenchyme  cortical,  en  se  développant,  ont  pour  action  de  déjeter 
et  de  détruire  parapproche  le  faisceau  fibro-vasciilaire.  Ceux  qui  siégentau 
centre  commencent  par  disséquer  et  isoler  les  divers  éléments  qui  les  avoi- 
sinent;  on  chercherait  en  vain  trace  du  faisceau  central  quand  les  kystes 
sont  développés.  Enfin,  il  est  facile  de  voir  que  plusieurs  de  ces  kystes  sont 
venus  s'ouvrir  au  dehors,  et  la  radicelle  est  couverte  de  ces  blessures  pro- 
fondes, largement  ouvertes.  Les  cellules  extérieures  des  renflements  sont 
très-grandes;  quelques-unes  présentent  des  signes  de  segmentation;  elles 
ne  contiennent  ni  raphides  ni  amidon. 

»  Si  l'on  examine  les  jeunes  renflements,  ceux  des  extrémités  particu- 
lièrement, on  trouve  dans  ces  kystes,  situés  tout  près  du  point  végétatif, 
une  quantité  d'éléments  ressemblant  à  de  jeunes  ovules;  sur  les  plus 
gros  renflements  les  kystes  contiennent  ces  éléments  à  tous  les  degrés  de 
développement.  Ce  sont  bien  des  ovules  à  tous  les  degrés  de  l'évolu- 
tion; les  plus  avancés  présentent  l'aspect  suivant  : 

»  La  forme  est  elliptique,  quelquefois  réniforme;  la  membrane  d'enve- 
loppe est  hyahne,  et  dans  l'intérieur  se  trouve  enroulé  sur  lui-même  un 
petit  Ver  nématoïde,  long,  quand  il  est  développé,  d'environ  un  quart  de 
millimètre,  qui  n'est  autre  qu'une  Anguillule.  Cet  animalcule  n'offre  pas 
trace  d  organes  sexuels;  il  n'est  encore  qu'à  une  première  phase  de  son 
développement.  Chaque  kys!e  contient  de  40  à  5o  œufs,  et,  si  l'on  fait  im 
calcul  approximatif,  on  arrive  au  chiffre,  trop  faible  certainement  et  pour- 
tant effrayant,  de  plus  de  3o  millions  d'Anguillnles  par  Caféier. 

»  Arrivés  au  terme  du  développement  intra-ovulaire  et  de  la  vie  intra- 
radicellaire,  les  animalcules  s'échappent  au  dehors,  laissant  béante  la  ca- 
vité dans  laquelle  ils  se  sont  développés,  et  la  radicelle  ne  tarde  pas  à 
pourrir  et  à  être  envahie  par  les  cryptogames;  la  ferre  qui  entoure  les  Ca- 
féiers morts  est  ren)plie  d'Anguillides  n'offrant  pas  encore  d'organes  gêné- 


(  9^3  ) 
ratetirs.  Ces  Angnillnles  ne  sont  pas  révwiscenles;\a  sécheresse  les  tue,  ce  qui 
explique  l'immunité  des  Caféiers  en  terrains  très-secs. 

»  Il  me  resterait  à  f;iire  l'histoire  zoologique  rie  l'AnguilIule,  qui  fera 
connaître  le  mode  de  propagation  de  la  maladie  et  pourra  servir  de  guide 
pour  le  traitement  des  arbres  malades.  Je  poursuis  activement  ces  études 
et  j'espère,  avant  peu,  pouvoir  communiquer  à  l'Académie  le  résultat  de 
mes  recherches.  » 


PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Sur  la  diffusion  de  la  chaleur  par  les  feuilles. 
Note  de  M.  Maquense.   (Extrait.) 

«  Conclusions.  —  i°  Les  organes  verts  des  végétaux  diffusent  une  pro- 
portion notable  des  rayons  calorifiques  qu'ils  reçoivent;  cette  diffusion  est 
presque  toujours  accompagnée  d'une  réflexion  imparfaite;  dans  le  cas  des 
incidences  obliques,  les  rayons  réfléchis  sont  alors  polarisés  dans  le  plan 
d'incidence,  et  le  maximum  de  polarisation  s'observe  pour  i  =  55°. 

»  2°  La  proportion  [de  rayons  diffusés,  dans  le  cas  de  l'incidence  nor- 
male, est,  en  moyenne,  de  o,  25  pour  la  chaleur  émanant  d'une  lampe 
Bourbouze;  elle  diminue  quand  la  température  de  la  source  s'abaisse  et  se 
réduit  à  o,o3  ou  o,o4  pour  la  chaleur  d'un  cube  rempli  d'eau  bouillante. 

»  3"  JjCS  deux  côtés  d'une  feuille  ne  diffusent  pas  également  les  rayons 
venant  d'une  même  source;  le  plus  souvent,  l'endroit  diffuse  moins  que 
l'envers;  cependant,  pour  certains  végétaux,  tels  que  le  marronnier  et  le 
merisier,  on  observe  l'inverse. 

»  [f  A  mesure  que  la  température  de  la  source  diminue,  les  propriétés 
diffusantes  des  deux  faces  d'une  même  feuille  se  rapprochent  davantage, 
et  l'on  ne  trouve  plus  de  différence  sensible  quand  on  emploie  la  chaleur 
émise  par  un  corps  à  loo  degrés.  » 


CHIMIE  INDUSTRIELLE.  —  Sur  la  puissance  d'absorption  de  l'eau  par  les  bois. 
Note  de  M.  E.-J.  Macmené.  (Extrait.) 

«  La  puissance  d'absorption  de  l'eau  joue  un  si  grand  rôle  dans  la  végé- 
tation et  dans  les  applications  des  bois  aux  nombreux  besoins  de  l'industrie, 
qu'on  peut  être  étonné  de  ne  posséder  à  son  égard  aucune  expérience  pré- 
cise. J'ai  soumis  le  plus  grand  nombre  possible  d'échantillons  à  une  série 
d'expériences  dont  les  résultats  me  semblent  dignes  d'intérêt. 


(  944  ) 

))  Voici  comment  j'ai  procédé.  Tous  les  bois  ont  été  pris  en  plein  cœur 
de  la  lige  et  dans  les  parties  les  plus  homogènes.  On  a  disposé  les  frag- 
ments destinés  aux  expériences  en  forme  de  cylindres,  de  i  décimètre 
(le  hauteur  et  de  5o  millimètres  de  diamètre;  les  cylindres,  con- 
servés à  l'air  pendant  quelque  temps,  ont  éprouvé  de  légères  dimiuTi- 
tions  de  volume.  Au  moment  de  mesuier  leurs  véritables  dimensions,  pour 
les  exposer  à  une  dessiccation  complète,  j'ai  déterminé,  à  l'aide  d'un  com- 
parateurà  vis  micrométrique,  leshautenrs  aux  extrémités  de  deux  diamètres 
situés  à  go  degrés  l'un  de  l'autre  (l'un  suivant  le  plan  tangent  au  cercle 
perpendiculaire  à  l'axe  de  la  tige)  et  les  longueurs  de  ces  diamètres.  11 
est  facile  de  Cidculer  le  volume  vrai  du  bois  au  moment  de  cet  examen.  La 
dessiccation  a  été  ensuite  obtenue  par  le  séjour  des  bois  dans  une  grande 
cloche  où  le  vide  était  fait  à  moins  de  2  millimètres  de  mercure,  et  où  le 
voisinage  d'un  vase  à  large  ouverture,  contenant  de  l'acide  snlfurique  con- 
centré, produisait  une  sécheresse  presque  absolue.  Les  bois  n'étaient 
mesurés  de  nouveau  qu'à  la  suite  de  trois  pesées  consécutives,  ne  présentant 
aucune  différence. 

I)  Les  cylindres,  amenés  à  cet  état  de  dessiccation  et  soigneusement  mesu- 
rés, étaient  alors  placés  dans  une  autre  cloclie  où  l'on  pouvait  de  nouveau 
faire  le  vide,  au  même  degré,  puis  plongés,  à  vingt-quatre  heures  au  moins 
de  distance  de  l'établissement  du  vide,  dans  un  grand  vase  où  l'on  faisait 
arriver  de  l'eau  distillée  jusqu'à  submersion  complète  avant  de  rendre  l'air. 
On  conservait  les  cylindres  dans  l'eau  jusqu'à  ce  que  trois  pesées  consécu- 
tives de  chacun  d'eux,  roulé  d'abord  sur  une  large  éponge  à  peine  imbibée, 
puis  sur  une  feuille  de  papi(r  buvard,  ne  présentassent  plus  de  différence 
supérieure  à  5  ou  6  milligrammes.  Ces  pesées  n'offrent  pas  de  difficulté 
sérieuse,  quand  on  loge  le  cylindre,  immédiatement  après  son  roulage  sur 
le  papier,  dans  une  éprouvette  à  pied  dont  les  bords  dressés  peuvent  rece- 
voir un  disque  de  verre  à  glace  ou  bien  dépoli,  de  manière  à  produire 
une  fermeture'hermétique.  Alors,  on  mesurait  les  dimensions  nouvelles  du 
cylindre  humecté,  par  le  moyen  même  dont  on  avait  fait  usage  pour  ce 
cylindre  desséché. 

»  L'ensemble  de  ces  mesures  permet  de  connaître,  aussi  exactement  que 
possible,  la  puissance  d'absorption  de  l'eau  par  les  divers  bois  :  je  dis  aussi 
exactement  que  possible,  parce  que,  malgré  les  plus  grands  soins  dans  le 
choix  des  bois,  deux  cylindres  taillés  l'un  près  de  l'autre,  à  la  même  distance 
du  centre  des  tiges,  présentent  cependant  une  différence,  parfois  assez 
grande. 

)■   Mes  expériences  ont  porté  sur  trente-deux  espèces  de  bois.... 


(  945  ) 

»  Conclusions.  —  i°La  propriété  d'absorber  l'eau  varie,  pour  les  divers 
bois,  dans  la  proportion  de  9, 87  à  i74»86  d'eau  pour  100  de  bois  absolu- 
ment sec  (séché  dans  le  vide,  ce  qui  serait  de  même  à  100  degrés),  soit 
comme  i  à  18,66.  En  d'autres  termes,  un  bois  tel  que  celui  du  marronnier 
peut  absorber  près  de  19  fois  autant  que  le  combat. 

»  2°  Le  maximum  d'eau  absorbée  par  un  bois  complètement  sec  peut 
être  de  174,86  pour  100,  ou  |  de  son  poids.  Ce  maximum  est  présenté  par 
le  marronnier. 

»  3°  La  quantité  d'eau  absorbée  par  les  bois  pris  dans  l'état  ordinaire 
varie  dans  la  proportion  de  4»  36  à  i5o,64  d'eau  pour  100  de  bois,  soit 
comme  i  à  34,55  :  minimum  offert  par  le  courbai;  maximum,  par  le  mar- 
lonnier. 

»  4°  I^a  quantité  d'eau  contenue  dans  les  bois  à  l'état  ordinaire  (') 
varie  de  l\-,&i  à  i3,56d'eau  |)our  100  de  bois,  soitcomme  i  à  2,g4, 

»  5°  Les  densités  des  bois  présentent,  en  général,  à  peu  près  les  mêmes 
valeurs.  Voici  le  tableau  comparatif  de  ces  densités  fournies,  d'un  côté  par 
les  résultats  de  mes  expériences,  et  de  l'autre  par  V Annuaire  du  Bureau  des 
Longitudes,  c'est-à-dire  à  des  époques  diverses  et  par  des  observateurs  dif- 
férents : 

Annuaire.  Mauinené.  Annuaire.  Maiiraené. 

Acacia 0,72  à  0,82  0,7897   !  Frêne 0,70  à    0,84  0,8423 

Acajou 0,56  à  o,85  0,8343           »  '  '  0,7751 

Aune 0,55  à  0,60  o,56g8  Grisart  (peuplier).  0,89  à  o,5i  0,4709 

Bouleau 0,78  à  0,81  o,6562  Hêtre 0,66  à  0,82  0,7059 

Buis "'9'   ^'    1,32  I  ,o55o  IN'oyer  .  0,68  à  0,92  0,6060 

Cèdre Oi49          "  0,5087  Orme o, 55  à  0,76  0,6610 

Charme 0,76          «  0,7768  Platane o,65          -  o,664o 

Chêne 0,61   à   1,17  0,8245  Sapin o,53  à  0,55  o,5324 

Érable 0,64          "  0,6817    ;  Sycomore °^^9          "  o,6iq3 

»  6°  F^e  pouvoir  d'absorber  l'eau  varie  peu  d'un  échantillon  a  un  autre 
du  mêine  bois.  Voici  des  nombres  exprimant  rhuinidité  contenue  dans 
l'état  ordinaire  : 

Buis  n"  1 8,77  Marronnier  n"  1 g, 00 

2 8,63                           ..              2 8,81 

Cèdie  n°  1 8,87  Platane  n°  1 8,71 

2 8,40                        .            2 9,73 

Chêne  n»! 7,34  Violet  n°  1 5,71 

..           2 7,3o                      ..           2 4,96 

Cormier  n°  1 Qj^g 

2 9,44 


Les  cylindres  mis  en  expérience  avaient  été  tournés  plus  d'un  an  auparavant.  Au 

(;.  R.,  187S,  2'5em«rre.  (T.  LXXXVII,  iN»  M.)  125 


(  946  ) 

)i  ...  Une  dernière  observation  pour  terminer,  et  un  seul  exemple:  Le  mar- 
ronnier n*^  2,  mis  dans  l'eau,  plonge  assez  promptemeiit  ;  mais  quand  le 
vide  arrive  à  22  millimètres,  il  remonte  et  flotte  avec  une  sûreté  durable. 
C'est  par  suite  d'une  expansion  permanente  des  gaz  intérieurs,  car,  malgré 
l'émergence  de  6  millimètres  en  hauteur  verticale,  une  élévation  très-sen- 
sible du  niveau  de  l'eau  se  présente  en  même  temps.  L'augmentation  de 
volume  est,  au  total,  de  38'^'=, 325,  ou  presque^  du  volume  plongé. 

))  Peu  à  peu,  les  gaz  qui  ont  produit  cette  expansion  sont  absorbés,  ou 
par  dissolution  simple  ou  par  une  action  chimique,  et  le  bois  plonge  de 
nouveau  entièrement.  » 


PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Note  sur  V ascension  scientifique  en  ballon 
du  3i  octobre;  par  M.  L.  Trido.\. 

«  Tirant  profit  des  renseignements  sur  la  prévision  du  temps  pro- 
bable que  m'avait  transmis  le  Bureau  central  météorologique,  j'ai  exécuté, 
le  3i  octobre  dernier,  une  ascension  scientifique  organisée  par  l'École 
d'aéroiiaiites  français;  j'ai  recueilli  un  certain  nombre  de  faits  qui  vien- 
nent pleinement  justifier  les  recommandations  de  AT.  Janssen,  relativement 
à  l'importance  des  études  météorologiques  en  ballon  ('). 

»  Partis  à  a'': 5'"  de  l'usine  à  gaz  de  la  Villette,  par  un  vent  du  nord-ouest  (dont  la 
vitesse  fut  de  3  mètres  à  la  seconde  jusqu'à  3  heures,  et  de  2  mètres  et  moins  jusqu'à 
4  heures),  nous  prîmes  terre  (sans  avoir  tiré  une  fois  la  soupape),  à  3''45'",  à  Noisy-Ie- 
Grand,  sur  la  lisière  du  bois  du  Richardet  (Scine-et-Oise),  à  18  kilomètres  de  Paris  (ou  à 
près  de  12  kilomètres  en  ligne  droite,  à  vol  d'oiseau).  Pendant  toute  la  durée  du  voyage, 
qui  s'effectua  avec  un  ciel  pur,  je  me  livrai  à  des  observations  très-rapprochées,  à  l'aide  des 
instruments  que  m'avait  remis,  en  giande  partie,  l'Observatoire  de  Montsouris,  auquel  je 
fus  aussi  redevable,  à  mon  retour,  de  nombreux  renseignements.  De  son  côté,  le  Bureau 
central  météorologique  me  donna  son  Bulletin,  et  compara  à  ses  étalons  l'unique  thermo- 
mètre qui  me  soit  resté,  afin  de  faire  les  corrections  de  température  nécessaires.  L'Observa- 
toire du  parc  de  Saint-Maur  me  prêta  également  un  concours  efficace  après  l'ascension. 

moment  des  mesures,  la  température  était  de  -4-  16",  2  à  -H  i5",8;  le  baromètre  de  0,7594 
(corrigé)  à  0,^597;  l'hygromètre,  à  6o-65. 

(')  J'ai  eu  pour  collaborateurs,  dans  cette  ascension,  M.  Volckmar,  consul  général  de 
Bolivie,  qui  me  donnait  l'heure  d'instant  en  instant;  iVI.  le  docteur  Benoît  du  Martouret, 
médecin  à  l'Exposition  universelle,  qui,  l'œil  fixé  sur  le  baromètre,  notait  le  résultat  de 
mes  observations  et  se  livrait  lui-même  à  des  observations  physiologiques  intéressantes  ; 
M.  Delahogue,  membre  de  l'École  d'aéionautes  français,  qui  s'occupait  de  la  manœuvre  et 
de  la  surveillance  de  l'aérostat,  et  pointait  sur  la  carte  la  route  qu'il  suivait. 


(  947  ) 

»  Le  diagramme  ci-dessous  résume,  sous  une  forme  saisissable,  la  plupart  de  nos  ob- 
servations. 

»  Entre  i852  et  1980  mètres  d'allitude  ('),  par  exemple,  nous  avons  pénétré,  à  travers 
un  brouillard  très-léger,  dans  une  couche  d'air  d'une  épaisseur  de  i3o  mètres  au  moins,  où 
le  thermomètre  descendait  à  —  2°  C.  Nous  avons  atteint,  en  trente-huit  minutes,  notre 
point  culminant,  à  2700  mètres  d'élévation,  avec  une  température  de  zéro.  Nous  avons 
passé  verticalement  dans  un  courant  d'air  à  la  température  de  i4  degrés,  de  i5o  mètres 
environ   d'épaisseur,  circulant  à  24^4  mètres  à  sa  plus  grande  altitude;    1 54  mètres  plus 


z*/r'    u'    «*'     s^     ï^*     ••*'    *5'     -■''     *>"   ^^ 


iS'      8«'       i**      to^     9i"      40'     jr^js' 


."  t  jVi 


/o  f'iU  :ti 


bas,  nous  avons  trouvé  (nos  barbes  semblaient  couvertes  de  neige)  une  température  de 
—  6  degrés,  de  laquelle  nous  sortîmes  horizontalement  en  cinq  minutes.  A  la  hauteur  de  ce 
courant,  nous  avons  retrouvé  la  température  normale  de  l'air  ambiant,  qui  était  de  -f-  6  de- 
grés à  peu  près,  comme  à  226g  mètres  d'élévation  dans  la  montée.  Nous  avons  vu  tomber 
sur  nous,  à  i33o  mètres,  des  aiguilles  de  glace  épaisses,  alors  que  le  thermomètre  mar- 
quait -f-  7°,  etc. 

»  Les  variations  de  température  que  je  viens  de  signaler  ne  sont  pas  sans 
précédents;  de  plus  surprenantes  encore,  on  le  sait,  ont  été  parfois  ob- 
servées. Ainsi,  M.  Glaislier,  dans  une  ascension  faite  à  Londres  pendant  le 


Baromètre  anéroïde  Rédier  jusqu'à  i5oo  mètres,  ensuite  le  baromètre  Secrétan, 


C  948  ) 
deuxième  trimestre  de  i863,  trouva,  en  descendant,  un  courant  d'air  chaud 
au-dessus  duquel  se  déchaînait  un  orage  de  neige  très-finement  cristallisée.  De 
son  côté,  M.  Gaston  Tissandier,  dans  son  ascension  du  7  février  1869,  faite 
à  Paris,  rencontra,  au-dessus  des  nuages,  un  fleuve  aérien  brûlant  au  sein 
duquel  le  thermomètre  s'élevait  à  27  degrés  G.,  tandis  que  la  température 
de  l'hiver  régnait  à  terre.  Des  variations  analogues  ont  été  souvent  con- 
statées sur  des  montagnes.  Dans  les  Alpes,  par  exemple,  au  col  de  Saint- 
Théodule,  à  plusde34oo  mètres  d'altitude,  ou  au  sommet  du  Grand-Saint- 
Bernard,  à  plus  de  2400  mètres  de  hauteur,  la  neige  fond  en  plein  cœur 
d'hiver,  lorsque  le /ce/in  sotiffle.  Dans  la  chahie  du  Jura,  sur  le  Chaumont, 
à  près  de  1200  mètres  d'altitude,  un  fait  semblable  se  produit,  comme  me 
l'écrivait  dernièrement  (le  20  novembre)  M.  Renou,  directeur  de  l'Obser- 
vatoire du  parc  de  Saint-Maur,  très-compétent  en  ces  matières. 

»  L'ozonomètre  a  accusé  une  teinte  indécise,  à  l'exception  d'une  feuille  qui  s'est  colorée 
très-faiblement,  ce  qui  semble  prouver  qu'il  n'y  avait  presque  pas  d'ozone  dans  les  diffé- 
rentes couches  d'air  où  nous  sommes  entres. 

»  Le  spectroscope  a  donné,  dans  la  montée,  à  partir  de  2000  mètres,  un  spectre  où  la 
double  raie  du  sodium  diminuait  d'intensité  apparente;  où  les  raies  B,  E,  F,  H,  et  leurs 
régions  rouges,  vertes,  bleues,  violettes,  augmentaient,  au  contraire,  d'intensité  apparente; 
où  les  raiessombres  de  la  vapeur  d'eau,  situées  à  droite  et  à  gauche  Je  la  raie  D  de  Fraûn- 
hofer,  s'affaiblissaient  progressivement.  Au-dessus  de  2200  mètres,  la  bande  sombre  placée 
à  droite,  du  côlé  du  rouge,  était  presque  invisible;  mais,  par  contre,  la  raie  sombre  placée 
à  gauche,  et  qui  persiste  le  plus  longtemps,  était  encore  un  peu  distincte.  A  2700  mètres, 
la  première  disparut,  et  la  seconde  fut,  à  son  tour,  presque  invisible. 

..  Cette  remarque,  on  le  voit,  confiraie  l'opinion  de  M.  Janssen,  lequel 
croit  que  les  raies  de  la  vapeur  d'eau,  au  lieu  d'appartenir  au  spectre 
solaire,  proviennent  de  l'atmosphère  terrestre.  » 

A  5  heures  un  quart,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  6  heures.  J.  R. 


ERRATA. 
(Séance  du  2  décembre  1878.) 

fl                    du 
Page  85 1 ,  ligne  1 8,  au  lieu  de -^ ,  lisez —  • 

Page 852,  formule  (i3),  au  lieu  de  (—  T*,  lisez  (—  i)". 

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Même  page,  ligne  4i  au  lieu  de  m  ^=. 77,  lisez  m^^ ir. 

Page  853,  ligne  6  en  remontant,  au  lieu  de  rx  —  aj,  lisez  r  [  y.  —  a,, 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


— ^^a^wtt«»Mi«^^— 


SÉANCE  DU  LUNDI  16  DÉCEMBRE  1878. 
PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉaiOIRES  ET  COMMUIVICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE, 

CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.  —  Obseivatioris  sur  la  Noie  de  M.  Pasteur,  relative 
à  la  fermentation  alcoolique  ;  par  M.  Berthelot. 

i(  Je  lis,  dans  le  Compte  rendu  de  la  séance  de  l'Académie  du  25  novembre, 
une  Note  de  notre  confrère  M.  Pasteur  qui  me  paraît  de  nature  à  donner 
lieu  à  quelques  observations. 

»  En  parlant  d'un  ferment  alcoolique  soluble,  susceptible  de  se  con- 
sommer au  fur  et  à  mesure  de  sa  production  et  dans  l'acte  chimique  même 
qu'il  détermine,  j'avais  pris  soin  d'ajouter  que,  pour  démontrer  cette  hypo- 
thèse, il  était  nécessaire  de  découvrir  les  conditions  dans  lesquelles  ce 
ferment  se  produirait  suivant  une  dose  plus  considérable  que  la  quantité 
détruite  dans  la  fermentation. 

a  C'étaient  ces  conditions  que  Cl.  Bernard  paraissait  avoir  rencon- 
trées, dans  des  expériences  dont  le  récit  nous  est  parvenu  malheureusement 
d'une  façon  incomplète  ;  j'ai  cru  cependant  utile  à  la  Science  de  les  publier 
telles  quelles,  parce  qu'il  ne  s'agissait  point,  dans  ma  pensée,  d'ouvrir  une 
polémique,  mais  de  signaler  une  voie  nouvelle  de  reciierches,  ouverte  par 
Cl.  Bernard. 

C.  R.,  187?,  2»  Semestre.  (T.  LWXVII,  N°  23.)  I  26 


(  95o  ) 

»  M.  Pasteur  me  semble  être  resté  étranger  à  cet  ordre  d'idées.  Il  n'a 
vil  dans  ces  Notes  qu'un  texte  à  réfuter  ;  il  a  recherché  aussitôt  et  trouvé, 
avec  son  habileté  ordinaire,  les  conditions  dans  lesquelles  aucun  ferment 
alcoolique  ne  se  produit  et  où,  par  conséquent,  il  n'y  a  point  fermentation. 
Cependant,  pour  avoir  quelque  chance  de  découvrir  le  ferment  soluble, 
il  faudrait  d'abord  se  placer  dans  les  conditions  où  ce  ferment  peut  exister, 
c'est-à-dire  en  pleine  fermentation  alcoolique,  sauf  à  réaliser,  en  outre, 
cette  condition  inconnue  qui  en  exagérerait  la  production  relative.  Le 
problème  subsiste  donc  tout  entier,  la  démonstration  donnée  par  M.  Pas- 
teur ne  lui  étant  pas  applicable. 

»  Si  l'on  entre  plus  profondément  dans  la  discussion  générale  des  causes 
de  la  fermentation,  qui  est  au  fond  de  cette  question  particulière,  peut-être 
sera-t-il  permis  d'observer  que  M.  Pasteur  n'a  pas  davantage  démontré 
cette  antithèse  séduisante  par  laquelle  il  oppose  les  êtres  aérobies,  qui 
consomment  l'oxygène  libre,  et  les  êtres  anaérobies,  qui  consommeraient 
l'oxygène  combiné  :  un*e  telle  fonction  est  purement  hypothétique.  Jus- 
qu'ici elle  échappe  même  à  la  discussion,  parce  qu'on  n'a  jamais  cité  le 
moindre  fait  chimique  pour  la  prouver.  Précisons  :  si  la  levure  de  bière 
prenait  au  sucre  de  l'oxygène  combiné,  on  devrait  retrouver  dans  les 
liqueurs  le  résidu  désoxydé,  par  exemple  C'-H'-O"  ou  C'-H'-O'",  ou  les 
produits  de  sa  décomposition.  Ce  qu'on  retrouve  en  réalité,  c'est  de  l'alcool 
et  de  l'acide  carbonique,  dont  les  poids  réunis  représentent  à  peu  près  le 
poids  du  sucre;  ils  le  représentent  avec  le  même  degré  d'approximation 
que  l'on  est  accoutumé  d'accepter  comme  démonstratif  dans  les  équations 
ordinaires  de  la  Chimie  organique,  et  en  négligeant  de  même  les  produits 
accessoires  des  métamorphoses  secondaires.  Si  la  levure  avait  pris  de  l'oxy- 
gène au  sucre,  on  aurait  dû  obtenir,  au  lieu  d'acide  carbonique,  de  l'oxyde 
de  carbone,  ou  bien,  au  lieu  d'alcnol,  de  l'hydrure  d'éfhylène.  Aucun  fait 
connu  ne  nous  autorise  donc  à  dire,  ni  même  à  supposer,  que  les  ferments 
aient  la  propriété  chimique  singulière  d'enlever  au  sucre  une  portion  de 
son  oxygène  combiné. 

»  En  tout  cas,  la  science  m'a  toujours  paru,  comme  à  CI.  Bernard, 
tendre  à  réduire  l'action  des  ferments  à  des  conditions  purement  chimiques, 
c'est-à-dire  relativement  simples,  mais  indépendantes  de  la  vie,  qui  répond 
à  un  ensemble  de  phénomènes  plus  compliqués.  C'est,  en  effet,  ce  qui  a  été 
réalisé  successivement  pour  presque  toutes  les  fermentations,  comme  le 
prouvent  l'histoire  de  la  fermentation  glucosique  de  l'amidon  dans  l'orge 
germée,  celle  des  corps  gras  dans  l'intestin,  celle  de  l'amygdaline  dans  les 


(  95i  ) 
amandes,  celle  du  sucre  de  canne  s'intervertissant  sous  l'influence  de  la 
levure,  celle  de  l'urée  dans  l'urine,  etc.,  etc.  Deux  ou  trois  cas  seidement 
demeurent  encore  obscurs.  Aussi,  si  la  genèse  des  ferments  figurés  relève 
de  phénomènes  biologiques,  comme  les  travaux  de  M.  Pasteur  l'ont  dé- 
montré, d'autre  jjart,  on  ne  saurait  méconnaître  que  la  tendance  générale 
de  la  science  moderne  ne  soit  de  ramener  l'étude  des  métamorphoses  maté- 
rielles produites  dans  les  fermentations  à  des  explications  purement  chi- 
miques. 

»  Je  demande  la  permission  de  citer  maintenant  une  expérience  nou- 
velle, qui,  si  elle  ne  résout  pas  la  question  de  la  transformation  du  sucre 
en  alcool  par  des  agents  inorganiques,  semble  cependant  de  nature  à  y 
apporter  quelque  linnière.  Voici  l'hypothèse  dont  il  m'a  paru  intéressant 
de  suivre  les  conséquences.  Supposons  que  l'action  du  ferment  consiste  à 
d(kloubler  le  sucre  en  deux  produi's  complémentaires,  l'un  plus  oxygéné, 
l'autre  plus  hydrogéné,  mode  de  dédoublement  dont  la  réaction  de  la 
potasse  sur  les  aldéhydes  (corps  comparables  au  glucose)  nous  fournit  pré- 
cisément l'exemple;  ces  deux  produits  exerceraient  ensuite  une  action 
réciproque.  Mais,  l'énergie  consommée  dans  le  premier  dédoublement  ne 
pouvant  être  reproduite,  on  ne  saurait  régénérer  le  sucre  primitif.  Dès  lors, 
en  son  lieu  et  place,  apparaîtront  les  produits  d'une  décomposition  nouvelle 
et  plus  profonde,  tels  que  l'alcool  et  l'acide  carbonique. 

»  J'ai  cherché  à  réaliser  ces  conditions  d'hydrogénation  et  d'oxydation 
simultanées  du  sucre,  par  l'artifice  suivant.  J'ai  disposé  une  pile  de  6  à 
8  éléments  Bunsen,  dont  les  deux  pôles  étaient  en  relation  avec  un  com- 
mutateur oscillant,  de  façon  à  rendre  tour  à  tour  positifs  et  négatifs,  douze 
à  quinze  fois  par  seconde,  deux  cylindres  de  mousse  de  platine  jouant  le 
rôle  d'électrodes.  Cet  appareil,  plongé  dans  de  l'eau  acididée,  développe, 
à  chacun  des  deux  pôles,  tour  à  tour  de  l'hydrogène  et  de  l'oxygène.  En 
réglant  convenablement  l'appareil,  aucun  gaz  ne  se  dég;ige,  l'eau  s'y  refor- 
mant incessamment  aussitôt  après  sa  décomposition.  C'est  cet  appareil,  ainsi 
réglé,  que  j'ai  plongé  dans  des  solutions  aqueuses  de  glucose,  tantôt  neutres, 
tantôt  légèrement  acides  ou  alcalines  :  j'espérais  provoquer  ainsi  le  dédou- 
blement du  sucre.  J'ai  obtenu  en  effet  de  l'alcool,  mais  en  très-petite  quan- 
tité (quelques  millièmes),  la  majeure  partie  du  glucose  ayant  résisté.  Une 
transformation  aussi  limitée  n'autorise  pas  de  conclusion  définitive,  car  la 
limite  peut  résulter  aussi  bien  de  l'inexactitude  de  l'hypothèse  fondamen- 
tale que  de  l'imperfection  des  conditions  destinées  à  la  réaliser  :  cepen- 
dant le  fait  seul  d'une  production  d'alcool,  réalisée  à  froid  et  au  moyen  du 

ia6.. 


(  052  ) 
sucre  soumis  à  l'influence  de  rélectrolyse,ni'a  semblé  cligne  d'être  commu- 
niqué à  l'Académie.   » 

MÉCANIQUE.  —  Etude  sur  les  machines  à  vapeur  ordinaires  et  Compound,  Us 
chemises  de  vapeur  el  la  surchauffe,  d'après  la  Thermodynamique  expéri- 
mentale; par  M.  A.  Ledieu  ('). 

«  II.  Considérations  générales  sur  l' intervention  calorifique  des  parois  des 
rjlindres  dans  les  machines  à  vapeur.  —  La  question  dont  il  s'agit  est  de- 
venue capitale  pour  l'établissement  rationnel  d'une  nouvelle  théorie  expé- 
rimentale des  machines  à  vapeur.  Afin  de  faire  ressortir  son  importance,  il 
nous  semble  indispensable  de  rappeler  sommairement  les  phases  qu'elle  a 
parcourues,  et  comment  elle  a  échappé  à  beaucoup  d'hommes  éminents, 
dans  leurs  travaux  sur  les  machines  à  vapeur. 

»  Il  y  a  plus  de  vingt-cinq  ans,  Combes,  puis  l'amiral  Paris  el  M.  Hirn, 
commencèrent  à  signaler  l'influence  thermique  des  parois  des  cylindres 
sur  le  travail  de  la  vapeur,  mais  sans  bien  préciser  le  mode  de  cette  in- 
fluence. A  mesure  que  la  Thermodynamique  s'affirmait  et  prenait  de  plus 
en  plus  d'essor,  on  aurait  pu  croire  que  le  sujet  allait  faire  immédiatement 
l'objet  de  recherches  spéciales.  11  n'en  fut  rien. 

»  Clausius  et  Zeuner,  et  beaucoup  d'autres  après  eux,  se  confinèrent 
dans  des  idées  abstraites  qui  les  tinrent  écartés  de  la  réalité.  Verdet  prit 
même,  dans  sa  Théorie  mécanique  de  la  chaleur  (1868),  la  question  à  re- 
bours. Il  admit  qu'il  se  produisait  des  condensations  pendant  la  détente, 
comme  cela  aurait  effectivement  lieu  si  elle  était  adiabatique.  Or,  dans  les 
applications,  c'est  au  contraire  une  vaporisation  qu'on  constate,  et  qui 
provient  de  l'eau  se  formant  en  principe  dans  le  cylindre  pendant  la  pé- 
riode d'admission.  Tout  en  s'étant  trompé  sur  l'origine  même  de  cette  eau, 
Verdet  aurait  pu  néanmoins  apprécier  sainement  les  effets  réfrigérants 
considérables  qui  en  résultent  pendant  la  communication  du  cylindre  avec 
le  condenseur;  mais  il  se  contenta  de  mentionner  l'accroissement  de  dé- 
perdition de  chaleur  externe,  c'est-à-dire  à  travers  les  parois  du  cylindre, 
que  la  présence  de  l'eau  tend  à  produire,  en  raison  de  ce  qu'un  mélange  de 
liquide  et  de  vapeur  est  bien  meilleur  conducteur  que  de  la  vapeur  sèche  : 
c'était,  même  pour  cette  partie,  considérer  le  problème  dans  un  détail  se- 
condaire et  négliger  le  point  capital. 

(')  Voir  les  Comptes  rendus,  scancc  du  9  dccciiibrr,  page  go3  de  ce  volume. 


(953) 

»  De  son  côté,  Combes,  dans  sa  Théorie  mccanique  de  ta  chaleur  [\86']), 
se  borne  à  dire  que  l'utilité  de  maintenir,  à  l'aide  de  chemises  de  vapeur, 
les  cylindres  à  la  température  de  la  chaudière,  s'explique  par  l'avantage 
de  prévenir  les  refroidissements  qu'éprouvent  les  parois  de  ce  récipient 
pendant  la  détente  et  l'évacuation,  et,  par  suite,  d'éviter  la  liquéfaction  que 
subit,  durant  l'admission,  sous  l'inflLieiice  de  ces  relroidissements,  une  por- 
tion de  la  vapeur  arrivant  de  la  chaudière.  Cette  énonciation  est  en  partie 
conforme  aux  résultats  des  expériences  mentionnées  ci-après,  entreprises 
pour  élucider  la  question  ;  mais  aucun  développement  subsidiaire  ne  vient  la 
compléter.  De  plus,  on  retrouve,  en  un  autre  endroit,  l'idée  praliquernent 
fausse  de  Verdet,  sur  les  condensations  de  la  vapeur  pendant  la  détente. 

»  Après  les  savants  que  nous  venons  de  citer,  plusieurs  auteurs  distin- 
gués ont  abordé  le  sujet  plus  à  fond;  mais,  somme  toute,  la  question  ne 
se  trouve  encore  là  qu'ébauchée.  D'ailleurs,  on  y  retrouve,  la  plupart  du 
temps,  l'idée  fausse  précitée. 

»  Enfin,  depuis  1870,  l'éminenl  M.  Hirn  a  repris  à  fond  cette  importante 
étude.  Il  a  tout  de  suite  reconnu  qu'elle  était  bien  plus  complexe  qu'il  ne 
l'avait  pensé  dans  ses  publications  antérieures,  où  il  avait  effleuré  le  sujet, 
en  ne  l'envisageant  que  sous  une  face.  Un  grand  pas  lui  restait  à  faire, 
mais  il  dut,  pour  mener  à  bonne  fin  les  nouvelles  et  importantes  expé- 
riences nécessaires  à  cette  entreprise,  s'adjoindre  deux  ingénieurs  de 
mérite,  MM.  Leloulre  et  Hallauer. 

»  En  dehors  d'un  travail  déjà  ancien  (1862)  publié  à  Liège  par  M.  Por- 
ter, il  n'est,  à  notre  connaissance,  aucun  livre  à  l'étranger  qui  traite  du 
sujet  qui  nous  occupe.  Du  reste,  tous  les  auteurs  susmentionnés  semblent 
avoir  écrit  leurs  publications  sans  consulter  les  ouvrages  antérieurs  de 
l'espèce.  Aussi  ont-ils  émis,  sur  la  question,  en  dehors  d'idées  communes  à 
tous,  des  points  de  vue  propres  à  chacun  d'eux,  et  dont  un  certain  nombre 
sont  de  nature  à  être  pris  en  considération,  à  côté  d'autres  complètement 
inacceptables. 

»  Les  constructeurs  ont  eu  depuis  longtemps  le  sentiment  des  déperdi- 
tions notables  qui  sont  dues  à  l'intervention  calorifique  des  parois  des  cy- 
lindres, et  qui  prennent  des  proportions  considérables  avec  la  liante  pression 
accompagnée  de  grandes  détentes.  Sans  se  préoccuper  d'étudier  le  phéno- 
mène en  lui-même,  ils  ont  essayé  de  remédier  à  ses  inconvénients  par  di- 
verses combinaisons,  que  leur  instinct  leur  suggérait.  Après  bien  des  tâton- 
nements, ils  ont  trouvé  que  la  meilleure  manière  d'atténuer  plus  ou  moins 
radicalement  les   déperditions   en  question   consistait  dans    l'emploi   de 


(  954  ) 
chemises  de  vapeur  revêtues  de  matières  bien  isolantes,  et  surtout  accom- 
pagnées d'un  léger  surchauffage  du  fluide  et  de  l'usage  du  Woolf. 

»  En  présence  de  l'état  de  choses  que  nous  venons  d'exposer,  tant  au 
point  de  vue  de  l'étude  de  la  question  que  de  la  solution  adoptée  par  les 
constructeurs,  il  nous  a  semblé  utile  de  reprendre  le  sujet  ab  ovo,  pour  le 
traiter  aussi  à  fond  que  possible,  en  empruntant  à  chacun  de  nos  devan- 
ciers le  point  de  vue  particulier  et  exact  qu'il  a  pu  émettre,  et  en  y  joignant 
le  résultat  de  nos  propres  investigations. 

»  Selon  nous,  la  question  doit  être  ainsi  subdivisée  : 

»  1°  Rechercher  les  expressions  maihématiques  des  réchauffements  in- 
ternes des  parois  du  cylindre  durant  l'admission,  et  de  leurs  refroidisse- 
ments pendant  la  détente  d'une  part,  et  pendant  l'évacuation  d'autre 
part,  cette  recherche  étant  d'ailleurs  faite  dans  le  cas  de  simple  enveloppe 
sèche  ou  même  d'absence  de  tout  revêtement,  de  chemise  de  vapeur,  de 
surchauffe,  et  enfin  de  fonctionnement  au  Woolf; 

»  2°  Trouver  une  formule  pour  calculer  les  pertes  dues  exclmivemenl  à 
l'intervention  calorifique  inévitable  des  parois  du  cylindre; 

»  3"  Déduire,  de  la  considération  des  résultats  où  conduisent  les  diverses 
formules  susmentionnées,  appliquées  à  des  essais  certains,  des  principes  de 
départ  rationnellement  acceptables; 

»  4"  A  l'aide  de  ces  principes,  examiner  pas  à  pas  ce  qui  se  passe,  au 
point  de  vue  calorifique,  du  côté  d'une  face  déterminée  du  piston  et  pen- 
dant une  allée  et  venue  de  cet  organe,  dans  une  machine  à  vapeur  ordi- 
naire, puis  avec  le  Woolf,  sans  ou  avec  chemise  de  vapeur,  sans  ou  avec 
surchauffe; 

»  5°  Enfin,  établir  une  expression  analytique  générale  du  rendement 
calorifique  des  machines  à  vapeur,  tenant  compte,  eji  pai'ticulier,  de  l'in- 
fluence thermique  des  parois  du  cylindre,  et  discuter  dès  lors  la  diminu- 
tion que  ce  rendement  éprouve,  suivant  le  degré  de  la  détente;  apprécier 
la  valeur  de  ce  degré  qui  rend  maximum  ladite  diminution,  toutes  choses 
égales  d'ailleurs;  déterminer  la  restriction  de  cette  diminution  sous  l'in- 
fluence d'une  quantité  de  chaleur  auxiliaire  fournie,  soit  aux  parois  du 
cylindre  par  une  chemise  de  vnpeur,  soit  à  la  vapeur  même  par  un  sur- 
chauffage; même  déternnnation  sous  l'influence  de  l'emploi  du  Woolf, 
soit  seul,  soit  associé  aux  deux  combinaisons  précédentes. 

»  En  tout  état  de  cause,  il  faut  commencer  par  prouver  que,  quels  que 
soient  les  moyens  employés  pour  restreindre  les  pertes  mentionnées  en  '^°, 
on  ne  saurait  jamais  les  annuler  complètement;  en  d'autres  termes,  que  la 


(  955  ) 
perméabilité  à  la  chaleur  des  parois  du  cylindre  ne  met  jamais  à  même 
d'obtenir  un  rendement  calorifique  égal  à  celui  qui  correspond  au  cas 
d' adiabaiisme .  Il  suffit,  à  cet  effet,  de  démontrer  que  toute  addition  de 
chaleur  externe,  telle  qu'on  peut  la  réaliser  en  pratique,  est  désavanta- 
geuse au  i)oint  de  vue  de  l'économie  du  calorique.  Cela  se  voit  a  priori, 
car,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  pour  tirer  le  plus  de  travail  d'une 
quantité  donnée  de  chaleur,  on  doit,  d'après  un  principe  bien  connu  de 
Thermotiyuamique,  incorporer  cette  chaleur  dans  le  corps  travailleur  à 
une  température  constante  et  égale  à  la  plus  haute  que  ce  corps  est  appelé 
à  posséder  dans  le  cours  de  chaque  cycle  de  la  machine  considérée.  Or, 
lesdits  moyeus  correspondent,  par  le  mode  même  de  leur  action,  à  une 
incorporation  de  chaleur  s'effectuant  à  la  température  variable  que  subit 
le  fluide  à  chaque  allée  du  piston.  » 


RAPPORTS. 

PHYSIQUE.  —  Rapport  sur  une  boussole  marine  avec  aiguille  de  nickel, 

de  M.  Wharton. 

(Commissaires  :  MM.  Daubrée,  Mouchez,  Ed.  Becquerel  rapporteur.) 

(I  M.  Wharton,  de  Philadelphie,  qui  a  préparé  avec  succès  du  nickel 
métallique  au  moyen  du  sulfure  de  ce  métal,  a  présenté  à  l'Académie  une 
boussole  marine  dont  l'aiguille  est  formée  par  une  lame  de  ce  mêlai,  douée 
d'une  force  coërcilive  et  d'un  état  magnétique  permanent  qu'il  croit  suffi- 
sants. Il  a  demandé  en  même  temps  que  la  boussole  fût  placée  sur  un  des 
navires  de  l'État. 

»  Votre  Commission  est  d'avis  de  répondre  favorablement  à  celte  de- 
mande et  a  l'honneur  de  vous  proposer  d'adresser  la  boussole  de  M.  Whar- 
ton à  M.  le  Ministre  de  la  IMarine,  en  le  priaut  de  vouloir  bien  en  faire 
étudier  la  marche  sur  un  des  navires  de  l'Etat,  concurremment  avec  les 
boussoles  ordinaires  en  usage.  » 


Les  conclusions  de  ce  Rapport  sont  adoptées. 


(  956) 
MÉMOIRES  LUS. 

PALÉONTOLOGIE.  —  Sur  les  Reptiles  des  temps  primaires. 
Note  de  M.  Alb.  Gaudry. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Minéralogie.) 

«  Les  Vertébrés  des  temps  primaires  plus  élevés  que  les  Poissons  ont  été 
presque  inconnus  en  France  jusqu'à  ces  dernières  années.  iJJplielosaiirus 
de  Lodève,  dont  on  doit  la  description  à  M.  Paul  Gervais,  était  le  seul 
Reptile  qui  eût  été  trouvé  au-dessous  des  formations  secondaires.  Il  y  avait 
là  une  grande  lacune  dans  l'histoire  des  habitants  primitifs  de  notre  pays; 
cette  lacune  commence  à  diminuer  par  suite  des  découvertes  successives 
qui  se  font  dans  les  terrains  permiens  d'Autun. 

»  Depuis  que  l'on  exploite  les  schistes  bitumineux  des  environs  de  cette 
ville,  on  avait  remarqué  de  nombreux  coprolites  de  Reptiles,  variés  non- 
seulement  de  taille,  mais  aussi  de  forme.  Ces  restes  fossiles  annonçaient 
qu'à  la  fin  des  temps  primaires  il  existait  déjà,  dans  nos  contrées,  de  nom- 
breux Reptiles,  qui  tôt  ou  lard  apparaîtraient  aux  regards  des  géologues. 
J'ai  fait  connaître,  en  i86-j,  l'Actinodon,  et,  en  1875,  le  Protriton.  Plus  ré- 
cemment, MM.  Roche,  l'abbé  Duchène,  Vélain,  Pellat,  Renault,  Jutier, 
Durand  et  Aymard  m'ont  comnuuiiqué  de  nouveaux  échantillons,  dont 
quelques-uns  me  paraissent  dignes  d'attirer  l'attention  de  l'Académie. 

»  Je  citerai  d'abord  les  vertèbres  de  l'Actinodon,  que  j'ai  reçues  de 
MM.  Roche  et  Vélain.  Elles  sont  très-curieuses  pour  les  naturalistes  qui 
cherchent  à  comprendre  l'histoire  du  type  vertébré.  J'ai  l'honneur  de 
montrer  à  l'Académie  une  de  ces  vertèbres;  lorsqu'elle  m'a  été  remise, 
elle  était  en  plusieurs  morceaux,  dont  chacun  était  isolé  dans  le  schiste  au 
milieu  de  diverses  pièces;  une  fois  qu'ils  eurent  été  bien  dégagés,  l'inspec- 
tion de  leiu's  facettes  indiqua  qu'on  pouvait  les  articuler  ensemble,  et  je 
les  replaçai,  comme  on  le  voit  dans  l'échantillon  que  je  présente  en  ce 
moment.  Le  centrum  est  composé  de  trois  parties  :  un  os  inférieur  et  deux 
os  que  je  propose  d'appeler  pleurocentrum ,  parce  qu'ils  occupent  les 
parties  latérales  du  centrum.  Ces  pièces  ne  sont  pas  soudées;  entre  elles, 
il  reste  un  vide  qui  était  occupé  par  une  portion  de  la  notocorde  encore 
persistante  :  la  vertèbre  a  donc  conservé  en  partie  l'état  embryonnaire. 
Dans  l'arc  neural  lui-même,  les  sutures  restées  visibles  indiquent  la  sépa- 
ration des  parties  constituantes. 


(  957  ) 

»  On  observe  des  dispositions  analogues  dans  VArchegosaiirus  du  permien 
d'Allemagne;  seulement,  il  y  a  un  peu  moins  d'ossification,  et  le  mode  de 
fossilisation  a  rendu  les  pièces  plus  difficiles  à  étudier.  M.  Cope  vient  de  si- 
gnaler, dans  le  permien  du  Texas,  des  vertèbres  qu'il  a  bien  voulu  me  montrer 
et  qui  sont  presque  semblables  à  celles  de  TActinodon.  Ainsi,  vers  la  même 
période  des  temps  géologiques,  en  Amérique,  en  Allemagne  et  en  France, 
des  animaux  se  sont  trouvés  dans  le  même  état  d'évolution.  T.orsqu'on  ré- 
fléchit que  le  caractère  des  plus  anciens  Vertébrés  primaires  a  été  de  n'avoir 
pas  de  vertèbres,  ou  d'avoir  des  vertèbres  sans  centrum,  on  ne  peut  man- 
quer d'être  frappé  de  l'état  dans  lequel  se  présente  la  colonne  vertébrale 
de  plusieurs  des  Vertébrés  à  la  fin  des  temps  primaires  :  les  éléments  des 
centrum,  déjà  en  grande  partie  formés,  mais  non  soudés,  indiquent  le  mo- 
ment de  l'évolution  où  va  se  terminer  l'ossification  de  la  colonne  verté- 
brale, ébauchée  dans'les  âges  dévoniens;  ils  marquent  le  passage  du  Ver- 
tébré imparfait  au  Vertébré  parfait. 

»  Parmi  les  fossiles  permiens  d'Autun,  j'ai  encore  à  citer  un  nouveau 
genre  de  Reptile,  qui  a  été  trouvé  par  M.  Pellat  et  que  je  propose  d'ap- 
peler Pleuronoura  Pellali.  C'était  un  être  presque  aussi  chétif  que  le  Protri- 
ton; il  s'en  distinguait  par  sa  queue,  notablement  plus  grande,  composée 
de  quinze  vertèbres  dont  les  premières  portaient  des  côtes;  il  ne  s'en  faut 
pas  de  beaucoup  que  la  queue  égalât  le  tiers  de  la  longueur  totale  du 
corps,  tandis  que,  le  plus  souvent,  dans  le  Protriton,  elle  n'en  est  que  le 
sixième  et  n'a  que  huit  vertèbres. 

»  Comme  le  Pleuronoura  a  eu  la  partie  postérieure  de  son  corps  mieux 
adaptée  pour  la  locomotion  aquatique  que  chez  le  Proiriton,  il  n'a  pas  eu 
besoin  d'avoir  ses  membres  de  devant  disposés  pour  la  natation  ;  aussi,  au 
lieu  d'être  tournés  en  arrière,  comme  chez  le  Protriton,  ils  sont  tournés 
en  avant,  comme  chez  les  Batraciens  qui  vont  à  terre.  Les  parties  molles 
du  Pleuronoura  ont  laissé  leur  empreinte,  et  l'on  peut  tracer  à  peu  près  le 
contour  qu'avait  le  corps  de  l'animal;  rien  de  pareil  ne  se  voit  dans  le 
Protriton  ;  peut-être  en  doit-on  conclure  que  le  Pleuronoura  avait  une 
peau  plus  résistante. 

»  A  côté  de  pièces  qui  annoncent  chez  les  Vertébrés  du  permien  des 
élatsd'organisation  peu  élevés,  M.  Roche  vient  de  découvrir,  àIgornay,un 
os  qui  provient  d'un  Reptile  dont  If^s  membres  de  devant  devaient  être  très- 
perfectionnés.  Cet  os  est  un  humérus  d'une  forme  étrange;  sa  portion 
proximale  est  développée  d'arrière  en  avant,  tandis  que  sa  portion  distale 
s'étale  transversalement;  il  a  une  crête  deltoïde  très-proéminente;  sa  face 

C.R.,   1878,  2' Semestii:.  (T.  LXXXVII,  N<i  23.  )  12^ 


(958) 
inférieure,  bien  que  brisée,  indique  la  présence  d'un  condyle;  sur  le  côté, 
on  voit  des  piliers,  qui  semblent  être  les  rudimeuls  d'une  arcade  destinée 
au  passage  d'une  artère,  comme  dans  plusieurs  Mammifères  carnivores.  Cet 
os  appartient  à  un  bien  plus  grand  Reptile  que  tous  ceux  dont  on  a  jus- 
qu'à présent  découvert  les  débris  dans  les  terrains  primaires  de  notre  pays, 
car  il  a  o™,  120  de  long,  o"",  067  de  profondeur  d'arrière  en  avant  dans  sa 
partie  proximale  et  o™,o85  de  largeur  dans  sa  partie  distale.  Je  l'inscris 
sous  le  nom  à' Euchyrosaurus  Rocliei,  parce  qu'il  révèle  un  animal  qui 
devait  être  plus  adroit  de  ses  mains  que  les  Reptiles  actuels.  Des  os  un 
peu  iinalogues  ont  déjà  été  signalés  par  Rutorga  en  Russie,  par  M.  Owen 
dans  l'Afrique  australe,  par  M.  Cope  dans  le  Texas;  ces  savants  paléonto- 
logistes ont  élé  frappés  de  leurs  rapports  avec  ceux  des  Mammifères.  L'hu- 
rérus  du  Reptile  d'Igornay  fournit  un  exemple  de  plus  de  l'inégalité  avec 
laquelle  l'évolution  des  êtres  s'est  produite,  dans  les'temps  géologiques,  et 
il  porte  à  penser  qu'il  y  a  encore  à  exhumer  beaucoup  de  vieilles  formes 
de  Vertébrés,  car  sans  doute  l'animal  dont  il  provient  n'a  pas  élé  un  type 
initial:  il  a  dû  être  précédé  par  plusieurs  genres  de  Reptiles  moins  élevés.  » 


MEMOIRES  PRESENTES. 

MÉCANIQUE  APPLIQUÉE.  —  Réponse  aux  observations  de  M.  G.  Site  sur  un 
appareil gyroscopique.  Note  de  M.  Grcey,  présentée  par  M.  Faye. 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Bertrand,  Faye,  Tresca.) 

«  Dans  une  Note  insérée  par  extrait  au  Compte  rendu  du  18  novembre 
dernier,  M.  Sire  fait,  à  propos  de  mon  premier  appareil  gyroscopique, 
présenté  le  9  septembre,  quelques  observations  auxquelles  je  crois  devoir 
répondre. 

»  M.  Sire  affirme  que  le  mouvement  de  mon  appareil  lui  était  connu 
dès  iSSa;  puis,  des  l'invention  de  son  polylrope,  c'est-à-dire  en  1869; 
qu'il  l'a  signalé  à  plusieurs  Membres  de  l'Académie  le  18  juillet  1859, 
notamment  à  M.  de  Senarmont,  qui  l'aurait  réalisé  sur-le-champ  à  l'aide 
dupolytrope;  qu'enfin  ce  mouvement  se  produit  forcément  dans  un  grand 
nombre  d'expériences  exécutées  par  lui. 

»  Je  ferai  remarquer  qu'il  n'existe  pas  trace  des  affirmations  précé- 
dentes, ni  dans  les  Comptes  rendus,  ni  dans  les  écrits  de  M.  Sire  sur  la  ro- 
tation, que  je  viens  de  relire  avec  soin.  Quant  aux  affirmations  actuelles, 


(  9^9  ) 
je  n'ai  qu'à  leur  appliquer  la  réponse  que  M.  de  la  Rive  adressait  à  M.  Sire, 
en  i858,  dans  les  archives  de  Genève,  pour  établir  la  priorité  de  Foucault 
à  l'égard  du  principe  du  parallélisme  des  axes  de  rotation  : 

«  Il  est  admis  universellement,  en  Science,  que  la  date  de  la  publication  détermine  seule 
la  priorité;  nous  ne  pouvons  donc  admettre  en  faveur  de  IM.  Sire  les  témoignages  très-res- 
pectables fju'il  invoque,  non  plus  que  des  expériences  qui  n'ont  pas  été  publiées.   » 

»   .M.  Sire  invoque  une  pièce  écrite,  son  intéressant  Mémoire  de  1860  : 

«  ...  où,  dit-il,  j'insiste  surtout  sur  ce  fait  constant,  que,  si  l'on  intervertit  la  rotation 
méridienne,  Vorientation  de  l'axe  du  tore  change  immédiatement  de  sens,  c'est-à-dire  que  cet 
axe  décrit  une  clemi-réi<olution,  presque  toujours  dépassée  en  vertu  de  la  vitesse  acquise... 
Cette  inversion  de  l'axe  du  tore  se  produit  dans  les  expériences  réalisées  à  l'aide  de  mon 
polytrope,  instrument  que  j'ai  imaginé  dans  le  but  de  reproduire  artificiellement,  en  les 
agrandissant  et  pour  toutes  les  latitudes,  les  phénomènes  A' orientation  de  l'axe  d'un  tore, 
phénomènes  que  le  gyroscope  de  Foucault  n'accuse  que  pour  une  seule  station.   » 

»  M.  Sire  donne  lui-même  l'explication  du  silence  qu'il  a  gardé  jusqu'à 
ce  jour  sur  une  observation  qui  avait  si  vivement  frappé  de  Senarmont. 
L'orientation  de  l'axe  du  tore  et  son  application  à  la  rotation  terrestre 
sont  la  préoccupation  constante  et  exclusive  de  son  Mémoire  de  1860, 
comme  de  ses  autres  écrits  sur  le  même  sujet.  Partout  on  y  voit  un  axe  qui 
se  fixe,  après  quelques  oscillations,  soit  dans  une  direction  déterminée,  soit 
dans  la  direcîion  contraire,  après  un  demi-tour  seulement;  on  n'v  voit 
nulle  part  une  rotation  continue  provenant  de  cette  inversion.  Il  n'est  plus 
permis  de  douter  aujourd'hui  que  cetfe  rotation  continue  ait  été  observée 
par  M.  Sire;  le  serait-il  de  supposer  qu'elle  a  été  écartée  systématiquement 
de  tous  ses  écrits,  comme  un  phénomène  radicalement  contraire  à  celui  de 
l'orientation,  pour  lequel  le  polytrope  a  été  spécialement  construit  ? 

»  Je  lis,  il  est  vrai,  un  peu  plus  loin,  dans  la  Note  à  laquelle  je  réponds  : 

«  Si  le  changement  de  sens  de  la  rotation  méridienne  est  fait  convenablement  et  à  de 
courts  intervalles,  l'inversion  dans  l'orientation  de  l'axe  du  tore  donne  lieu  à  une  rotation 
continue  de  cet  axe,  qui  est  précisément  le  mouvement  produit  dans  l'appareil  de  M.  Gruey.» 

»  Mais  c'est  la  première  fois,  à  ma  connaissance,  que  M.  Sire  publie  cet 
énoncé,  qui  était  depuis  si  longtemps  dans  son  esprit. 

»  Ai-je  besoin  d'ajouter  que  M.  Sire  n'a  pas  construit  d'appareil  spécial 
pour  produire  régulièrement,  avec  une  grande  rapidité,  la  rotation  continue 
de  l'axe  du  tore  sous  une  action  vibratoire  invisible,  phénomène  qui  a 
peut-être  son  analogue  dans  certains  faits  de  Météorologie  ou  de  Physique 
moléculaire?  M.  Sire  dit  aujourd'hui  que  son  polytrope  peut  servira  celte 

127.. 


(  96o  ) 
expérience;  mais  il  écrivait  autrefois,  dans  son  Mémoire  de  1860,  page  i4, 
que,  pour  produire  tine  seule  inversion  de  l'axe  du  tore,  c'est-à-dire  un 
seul  demi-tour,  il  fallait  opérer  avec  précaution  et  lenteur,  sous  peine  de 
briser  l'axe.  Que  deviendrait  donc  le  polytrope  si  l'on  réussissait,  ce  qui 
est  impossible,  à  produire  un  instant  avec  lui  une  rotation  de  cinquante  à 
soixante  tours  par  seconde?...    » 


PHYSIQUE.  —  Sur  un  phénomène  nouveau  d'éleclricilé  stalique. 
Note  de  M.  E.  Duter,  présentée  par  M.  Jamin. 

(Commissaires  précédemment  nommés  :  MM.  Fizeau,  Edm.  Becquerel, 

Jamin.) 

«  M.  Govi,  dans  sa  Note  du  2  décembre  dernier,  présente  comme  une 
continuation  de  ses  recliercbes  mes  expériences  établissant  un  phénomène 
nouveau  d'électricité  statique.  L'Académie  me  permettra,  j'espère,  de  faire 
remarquer  que  cette  manière  de  présenter  les  faits  n'est  pas  exacte  :  le  sa- 
vant italien  a  seulement  observé  qu'un  liquide  formant  l'armature  interne 
d'une  bouteille  de  Leyde  subit,  par  la  charge,  une  contraction  apparente, 
et  son  expérience  ne  permet  pas  de  décider  si  l'effet  observé  est  dû  soit  à 
une  diminution  réelle  du  volume  du  liquide,  soit  à  une  dilatation  de  l'en- 
veloppe; aussi  s'est-il  arrêté  à  une  interprétation  fausse,  en  admettant  que 
c'est  le  liquide  qui  se  contracte.  L'expérience  que  j'ai  instituée  établit,  au 
contraire,  de  la  manière  la  plus  irrécusable,  que,  dans  l'éleclrisation  d'une 
bouteille  de  Leyde,  c'est  l'enveloppe  qui  se  dilate. 

))  Je  viens  confirmer  cette  conclusion  par  une  nouvelle  expérience.  Puisque 
c'est  l'enxeloppe  qui  se  dilate,  il  faut  que  le  verre  éprouve  l'effet  d'une 
pression  intérieure  :  or,  la  théorie  de  l'élasticité  et  les  formules  de  Lamé 
prouvent  que  l'effet  d'une  telle  pression,  dans  une  sphère  creuse,  est  en 
raison  inverse  de  l'épaisseur.  En  conséquence,  j'ai  fait  préparer,  d'après 
les  conseils  de  M.  Jamin,  trois  ballons  de  même  volume,  dont  les  épaisseurs 
sont  4  millimètres,  o""",8  et  o*"'",  5;  je  les  ai  remplis  d'eau  et  entourés  de 
feuilles  d'étain;  ils  portent  un  tube  thermométrique  capillaire,  en  commu- 
nication avec  le  liquide,  dont  les  variations  de  niveau  servent  à  mesurer 
leschangements  de  volume  dus  à  l'électrisation.  J'ai  trouvé  que  ces  chan- 
gements sont  imperceptibles  dans  le  ballon  épais,  Irès-notables  dans  le 
ballon  d'épaisseur  moyenne,  et  s'élèvent  jusqu'à  3o  millimètres  dans  le  plus 
mince. 


(96<  ) 

»  En  effectuant  les  mesures,  j'ai  reconnu  que  les  variations  de  volume 
sont  sensiblement  eu  raison  inverse  des  racines  carrées  des  épaisseurs,  ce 
qui  devait  être,  car,  d'une  part,  les  charges  électriques  sont  inversement 
proportionnelles  aux  épaisseurs,  et,  d'autre  part,  les  changements  de  volume 
par  l'effet  de  la  pression  varient  de  la  même  manière;  l'effet  total  résul- 
tant de  la  superposition  de  ces  deux  causes  doit  donc  être  en  raison  invei'se 
du  carré  de  l'épaisseur. 

»  Ces  nouvelles  expériences  ne  confirment  pas  seulement  mes  premières 
conclusions,  contraires  à  celles  de  M.  Govi  :  elles  me  permettent  d'assimiler 
l'effet  à  celui  d'une  pression  exercée  de  l'intérieur  à  l'extérieur;  par  con- 
séquent, de  le  mesurer  par  la  pression  contraire,  qui  détruirait  l'effet,  et  de 
trouver  ainsi  une  mesure  simple  et  précise  de  la  charge  électrique.  Je  m'oc- 
cupe de  réaliser  cette  mesure.    » 


MlNiiRALOGlE.  —  Production  artificielle  de  la  néfjlicline  et  de  l'ampliigèite,  par 
voie  de  fusion  ignée  et  recuit  à  une  (einpéralure  voisine  de  la  fusion.  Note 
de  MM.  F.  FouQi'É  et  A.-Micuel  Lévy,  présentée  par  M.  Daubrée. 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée). 

«  La  méthode  que  nous  avons  appliquée  à  la  reproduction  des  feld- 
spatlis  nous  a  également  permis  de  reproduire  artificiellement  la  néphéline 
et  l'amphigène. 

))  Néphéline.  —  Lorsqu'on  opère  sur  un  mélange  de  silice,  d'alumine  et 
de  carbonate  de  soude  tel  que  les  proportions  d'oxygène  du  protoxyde, 
du  sesquioxyde  et  de  l'acide  soient  comme  i  ;  3  :4,  on  obtient  facilement 
par  fusion  et  recuit  peu  prolongé  un  culot  blanc  à  reflet  soyeux,  que  le 
microscope  montre  composé  de  petits  prismes  hexagonaux  (o""",  12  de 
long  sur  o""",o8  de  large),  doués  des  propriétés  optiques  connues  de  la 
néphéline;  les  sections  hexagonales  restent  constamment  éteintes  entre 
les  niçois  croisés  ;  les  sections  rectangulaires  s'éteignent  suivant  leurs  côtés  ; 
les  cristaux  présentent  parfois  un  noyau  central  opaque,  comme  la  néphé- 
line de  certains  phonolithes.  On  remarque  aussi  quelques  rosettes  hexago- 
nales à  màcles  multiples,  composées  de  secteurs  triangulaires  diversement 
orientés. 

»  Quand  on  part  d'un  mélange  légèrement  surchargé  en  silice  (i  :3:4i)) 
on  obtient  un  culot  entièrement  cristallisé,  qui,  au  point  de  vue  optique, 
est  à   la  néphéline  hexagonale  ce  que  la  calcédoine  est  au  quartz.  Les 


(  962  ) 
lamelles  cristallines  sont  composées  de  nombreux  cristaux  élémentaires, 
se  pénétrant  mutuellement  et  constituant  des  mâcles  multiples  qui  ne 
s'éteignent  pas  en  une  seule  fois  entre  les  niçois  croisés.  Parfois  on  aper- 
çoit au  centre  d'une  lamelle  deux  rectangles  allongés  ee  croisant  suivant 
un  angle  voisin  de  120  degrés;  l'extinction  de  l'ensemble  se  fait  alors 
simultanément,  ce  qui  suppose  un  axe  de  rotation  de  la  niâcle  coïncidant 
avec  un  des  axes  principaux  de  l'ellipsoïde  d'élasticité,  resté  commun  à 
chacun  des  cristaux  élétnentaires  et  en  même  temps  à  la  lamelle  ambiante. 
Cette  variété  singulière  de  néphéline,  d'apparence  calcédonieuse,  présente 
par  places  de  véritables  phénomènes  de  concrétion;  comme  la  néphéline 
typique,  elle  fait  facilement  gelée  avec  les  acides. 

»  Nous  avons  essayé  de  faire  cristalliser  simultanément  -^  de  pyroxène 
avec  ~  de  néphéline  ;  le  résultat  a  été  la  production  d'un  mélange  de 
quatre  minéraux  différents  : 

»  1°  Néphéline  typique,  bien  caractérisée,  se  présentant  à  peu  près 
dans  les  proportions  attendues; 

))  2°  Spinelle  vert  marin  pâle,  en  petits  octaèdres  réguliers  très-nets, 
doués  au  microscope  du  relief  qui  caractérise  le  spinelle  naturel; 

»  3°  Grenat  mélanite  jaune  brunâtre  en  dodécaèdres  réguliers,  plus 
voltmiineuxque  les  octaèdres  de  spinelle,  mais  moins  abondants; 

»  4°  Microlithes  très-fins,  très-allongés,  d'une  substance  incolore, 
fibreuse,  prenant  des  teintes  vives  entre  les  niçois  croisés  et  s'éteignant  en 
long. 

»  Àinpliigéne.  —  L'amphigène,  obtenu  artificiellement  par  fusion  et 
recuit  prolongé  à  haute  température,  s'est  présenté  à  nous,  comme  l'am- 
phigène naturel,  sous  forme  de  polyèdres  à  ari^les  arrondis,  voisins  de  la 
forme  sphérique;  quelques-uns  nous  ont  présenté  des  formes  géométriques 
nettes  se  rapportant  à  un  trapézoèdre  et  donnant  en  plaque  mince  des 
sections  souvent  octogonales. 

))  On  peut  parfois  détacher  du  fond  des  culots  ces  petits  sphéroïdes  et 
les  isoler  sous  forme  d'une  poussière  cristalline;  lorsqu'on  en  examine 
une  préparation  entre  les  niçois  croisés,  on  constate  qu'ils  ont  une  action 
sensible  sur  la  lumière  polarisée;  tantôt  on  aperçoit  des  bandes  parallèles 
disposées  en  séries  rectangulaires,  comme  on  les  observe  dans  les  plaques 
épaisses  d'amphigène  naturel  ;  tantôt  on  n'y  découvre  que  la  croix  noire 
commune  aux  perles  de  verre  comprimé.  Tous  les  phénomènes  dispa- 
raissent, comme  d'ailleurs  pour  l'amphigène  naturel,  dans  les  plaques 
très-minces,  et  ne  se  montrent  pas  non  plus  dans  les  cristaux  de  très- 
petite  taille. 


(  963  ) 

»  Les  cristaux  d'amphigéne  artificiel  contiennent  des  inclusions  vi- 
treuses avec  bulles  de  gaz,  plus  fréquentes  au  centre  qu'à  la  périphérie. 

»  Nous  avons  tenté  de  reproduire  simultanément  i'amphigène  et  le 
pyroxèiie  et  nous  y  sommes  arrivés  avec  la  plus  grande  facilité;  dans  ce 
cas,  les  petits  cristaux  de  pyroxène  produits  sont  identiques  à  ceux  des 
leucitophyres.  Ils  forment  couronne  autour  des  cristaux  d'amphigéne  dont 
ils  définissent  nettement  les  contours;  parfois  même,  ils  s'y  implantent 
radialement.  Les  inclusions  vitreuses  de  I'amphigène  sont  alors  composées 
d'un  verre  brun  clair, 

»  Dans  certaines  plages  où  les  cristaux  d'amphigéne  se  fondent  les  uns 
avec  les  autres,  le  pyroxène  s'oriente  en  arborisations  rectangulaires,  rap- 
pelant la  disposition  analogue  des  inclusions  d'autre  nature  que  contient 
l'haûyne  ou  la  noséane.  Les  amphigénes  naturels  présentent  aussi  excep- 
tionnellement de  pareilles  arborisations. 

»  La  production  du  pyroxène  est  accompagnée  de  celle  du  fer  oxydulé, 
et  du  fer  oligiste  en  lamelles  transparentes  d'un  rouge  vif.  » 


OLOGIE  PATHOLOGIQUE.  —  Troisième  Note  sur  l'infection  vaccinale.  Rôle 
élaborateur  des  ganglions  lymphatiques;  par  M,  Maurice  Haynacd,  pré- 
sentée par  M.  Vulpian. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  de  Chirurgie). 

«  J'ai  précédemment  indiqué  les  probabilités  qui  se  réunissent  pour 
faire  attribuer  au  système  lymphatique  un  rôle  prépondérant  dans  le  méca- 
nisme physiologique  de  l'infection  vaccinale.  Ce  rôle  consisterait,  non- 
seulement  clans  un  phénomène  d'absorption,  mais  dans  une  élaboration 
spéciale  dont  les  ganglions  seraient  le  théâtre. 

))  J'ai  surtout  insisté  :  i°  sur  la  constance  absolue  de  l'engorgement 
du  ganglion  le  plus  proche  du  lieu  d'inoculation  :  ce  que  j'ai  appelé  le 
bubon  vaccinal  ;  2°  sur  la  possibilité  de  déceler  des  traces  de  virulence  dans 
le  contenu  des  vaisseaux  lymphatiques  en  amont  de  ce  ganglion,  celui-ci 
n'étant,  au  contraire,  jamais  virulent.  C'est  en  ce  point  que  le  phénomène 
de  l'inoculabilité  disparaîtrait,  pour  faire  place,  par  une  sorte  de  transfor- 
mation, cà  celui  de  l'immunité.  Les  expériences  nouvelles  que  je  vais  rap- 
porter me  paraissent  propres  à  confirmer  cette  manière  de  voir. 

»  Je  commence  par  poser  eu  axiome  que  le  critérium  infaiUible  de  l'in- 
fection vaccinale,  c'est   ru)aptitude   à  une  réinoculation.   La  démonstra- 


(  964  ) 
tion  cherchée,  en  ce  qui  concerne  le  rôle  des  ganglions  lymphatiques, 
peut  se  ramener  à  ce  double  problème  : 

1°  Faire  pénéirer  dans  l'économie  le  virus  vaccin  par  une  voie  qui  se 
rapproche  autant  que  possible  de  celle  des  lymphatiques  et  du  tissu  con- 
jonctif  (ce  qui,  au  point  de  vue  anatomique,  est  tout  un),  mais  qui  soit 
telle  cependant  que  le  virus  n'ait  pas  à  passer  par  un  ganglion  ,  et  s'as- 
surer alors  que,  dans  ces  conditions,  l'immunité  n'existe  pas  ; 

»  2°  Supprimer  l'action  du  ganglion  et,  grâce  à  cette  suppression,  pou- 
voir inoculer  la  peau  sans  que  l'immunité  en  soit  la  conséquence. 

»  Premier  problème.  —  J'ai  dit  :  par  nue  voie  qui  se  rapproche  autant  que 
possible  de  celle  des  lymphatiques  et  du  tissu  conjonrtif.  C'est,  en  effet,  volon- 
tairement que  je  laisse  de  côté  les  injections  directes  de  virus  vaccin  dans 
le  sang.  Outre  que  le  résultat  de  ces  injections  est  inconstant,  il  convietit 
d'observer  que  l'on  ne  peut  les  faire  qu'à  des  doses  relativement  massives  ; 
dés  lors,  le  virus  une  fois  entré  artificiellement  dans  la  masse  sanguine,  on 
peut  toujours  supposer  qu'H  se  répand  dans  tous  les  organes  vasculaires,  y 
compris  les  ganglions  lymphatiques,  qu'il  s'agit  précisément  de  mettre 
hors  de  cause. 

»  Cherchons  donc  un  organe  qui  possède  une  structure  lymphatique; 
qui  soit,  comme  tel,  éminemment  propre  à  l'absorption;  qui,  cependant, 
ne  soit  pas  en  connexion  avec  un  ganglion  ;  enfin,  qui  soit  facilement 
accessible  à  l'opérateur.  Je  n'en  vois  guère  qu'un  qui  satisfasse  à  ces  con- 
ditions multiples:  c'est  la  chambre  antérieure  de  l'œil.  La  membrane  de 
Descemet  est,  en  effet,  histologiquement  analogue  aux  espaces  lympha- 
tiques. Néanmoins,  on  ne  connaît  aucun  ganglion  qui  soit  en  rapport  avec 
les  membranes  internes  de  l'œil  ;  en  fait,  les  inflammations  profondes  du 
globe  oculaire  ne  donnent  jamais  lieu  à  une  adénite. 

»  Il  n'est  pas  douteux  que  ce  ne  soit  là  un  puissant  organe  d'absorp- 
tion; tous  les  chirurgiens  savent  avec  quelle  rapidité  se  résorbent  les  épan- 
chements  sanguins  sous-cornéaux.  J'ai  tenu,  du  reste,  à  constater  le  fait 
par  une  expérience  directe.  Avec  une  seringue  de  Pravaz,  j'injecte  sous  la 
cornée  d'un  veau  3  centigrammes  de  sulfate  d'atropine  dissous  dans  un 
peu  d'eau  distillée.  Trois  quarts  d'heure  après,  je  recueille  l'urine  de  cet 
animal;  une  goutte  de  celte  urine  instillée  dans  l'œil  d'un  cabiais  produit 
la  dilatation  pupillaire. 

»  Cette  certitude  acquise,  j'injecte,  dans  la  chambre  antérieure  de  l'œil 
d'un  veau,  quelques  millimètres  cubes  de  bon  vaccin.  Sept  jours  après,  je 
pratique  une  nouvelle  inoculation  à  la  peau  par  les  procédés  ordinaires  ; 


(  965  ) 
elle  réussit.  Cette  expérience  a  été  faite  deux  fois  avec  le  même  succès. 
Inutile  de  dire  que   l'œil  ainsi  injecté  s'est  troublé,  et  que  la  cornée  est 
devenue  opaque. 

»  Nous  voici  donc  en  possession  d'une  voie  d'introduction  du  virus 
vaccin  dans  l'organisme,  qui  n'empêche  pas  l'aptitude  à  une  nouvelle  ino- 
culation. En  d'autres  termes,  il  y  a  eu  absorption,  pénétration  du  virus, 
mais  il  n'y  a  pas  eu  infection.  J'attribue  ce  résultat  à  l'absence  d'un  gan- 
glion élaborateur. 

»  Second  problème.  —  Il  s'agit  de  supprimer  l'action  du  ganglion;  le 
moyen  le  plus  simple  est  l'extirpation  préalable  de  cet  organe,  avant  l'ino- 
culation cutanée. 

»  Dans  une  expérience  antérieure,  le  ganglion  poplité  d'un  veau  ayant 
été  préalablement  extirpé,  je  faisais  sur  la  face  externe  du  canon  quelques 
inoculations.  Une  semaine  après,  les  boutons  étant  bien  développés,  je  pra- 
tiquais sous  le  ventre  une  nouvelle  inoculation,  qui  restait  stérile,  comme 
cela  a  lieu  dans  les  conditions  ordinaires.  La  première  inoculation  n'était 
donc  pas  restée  un  accident  local  et  avait  bien  produit  l'infection,  malgré 
l'absence  du  ganglion. 

»  Mais  cette  expérience  est  passible  d'une  grave  objection.  On  peut 
admettre  que  le  virus  secondairement  éclos  dans  les  boutons  de  vaccin 
avait  été  charrié  par  les  lymphatiques  jusque  dans  la  plaie  du  creux  poplité, 
puis  repris  là  par  l'absorption,  et  transporté  à  des  ganglions  ultérieurs. 
C'est  cette  cause  d'erreur  que  j'ai  voulu  éviter. 

»  Je  suis  obligé  de  rappeler  ici  un  fait  capital  :  si,  après  avoir  fait  une 
inoculation,  on  enlève,  le  lendemain,  la  petite  rondelle  de  peau  inoculée, 
l'animal  n'en  est  pas  moins  dûment  vacciné  et  réfractaire  à  une  nouvelle 
inoculation,  bien  qu'il  n'ait  pas  eu  d'éruption  locale. 

))  Cela  ne  tiendrait-il  pas  à  ce  que,  dans  l'intervalle  de  temps  écoulé, 
quelques  parcelles  de  lymphe  virulente  ont  pu  pénétrer  jusqu'au  ganglion 
le  plus  proche,  de  sorte  que,  au  moment  où  l'on  enlève  la  rondelle  di;  peau, 
déjà  l'ennemi  est  dans  la  place?  Quoi  qu'il  en  soit  de  celte  interprétation, 
il  m'a  paru  instructif,  pour  le  but  que  je  poursuis,  de  combiner  cette  expé- 
rience avec  celle  de  l'extirpation  préalable  du  ganglion.  Voici  comment  je 
procède  : 

»  Je  commence  par  enlever  le  ganglion  poplité  de  mon  veau,  puis  je 
fais,  comme  ci-dessus,  trois  points  d'inoculation  vaccinale  sur  la  face 
externe  du  canon.  Voulant  laisser  les  choses  en  l'état,  assez  de  temps  pour 
être  certain  que  l'absorption  a  pu  se  faire,  mais  assez  peu  pour  qu'il  n'v 
ait  aucun  travail  de  prolifération  locale,  je  reviens  au  bout  de  dix-huit 

G.  R.,  1878,  2'  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N»  28.)  128 


(  966) 
heures,  et  j'enlève  la  languette  de  peau  inoculée;  puis,  au  moyen  de  sutures 
métalliques,  je  réunis  par  première  intention  :  naturellement  il  ne  se  pro- 
duit aucune  éruption  locale. 

»  D'après  ce  que  je  disais  tout  àH'heure,  dans  les  conditions  ordinaires, 
l'immunité  devrait  être  acquise.  Or,  elle  ne  l'est  pas,  car  lorsque,  après 
six  jours  écoulés,  je  fais  une  nouvelle  inoculation  sur  le  ventre,  celle-ci 
réussit  et  donne  lieu  à  une  belle  éruption.  Donc,  la  première  fois,  il  y 
avait  eu  absorption,  mais  il  n'y  avait  pas  eu  infection. 

»  Quelle  différence  y  a-t-il  entre  cette  expérience  et  celle  de  l'enlève- 
ment pur  et  simple  de  la  languette  d'inoculation?  Une  seule  :  c'est  qu'ici 
le  ganglion  a  été  préalablement  extirpé.  Le  virus  qui  a  pu  être  absorbé 
pendant  dix-huit  heures  n'a  pas  rencontré  de  ganglion  où  il  put  être 
élaboré;  il  est  resté  inoffensif. 

»  D'un  autre  côté,  les  boutons  de  vaccin  n'ayant  pu  se  développer, 
grâce  a.  la  résection  du  lambeau  cutané  récepteur  du  virus,  ce  dernier  n'a 
pas  proliféré;  il  n'y  a  pas  eu  de  matière  virulente  secondairement  ab- 
sorbée. Aussi,  les  piqûres  faites  n'ont-elles  eu  que  la  valeur  d'un  simple 
accident  local,  et  l'économie,  restée  vierge,  a  été  apte  à  une  réinoculation. 

M  Les  deux  problèmes  expérimentaux  dont  je  parlais  en  commençant 
ont  donc  reçu  leurs  solutions,  et  ces  solutions  concordent  dans  le  sens 
du  rôle  que  j'avais  cru  pouvoir  attribuer  aux  ganglions  lymphatiques.  » 

M,  G.  PÉRAiTX  soumet  au  jugement  de  l'Académie  une  Table  graphique 

pour  le  jaugeage  des  tonneaux.  Cette  Table  est  accompagnée  d'une  Note 

dans  laquelle  l'auteur  indique  les  principes  d'après   lesquels  elle  a  été 

construite. 

(Commissaires  :  MM.  de  la  Gournerie,  Tresca.) 

M.  PENAUD  soumet  au  jugement  de  l'Académie  un  Mémoire,  avec  de 
nombreuses  Tables  numériques,  sur  l'aréomètre  alcoométrique. 

(Commissaires  :  MM.  Edm.  Becquerel,  Jamin,  Tresca.) 

M.  PuisECS  est  adjoint  à  la  Commission  qui  a  été  nommée,  le  22  juillet 
1878,  pour  examiner  diverses  Notes  de  M.  Gilbert  de  Fa////,  sur  les  pro- 
priétés de  la  matière. 

M.  A.  Cornu  est  adjoint  à  la  Commission  qui  a  été  nommée  pour  juger 
le  concours  du  prix  Bordin  pour  l'année  1878  (loi  d'Ampère). 


(  9^7  ) 
CORRESPONDANCE. 

M.  IcPrésident  présente  à  l'Académie,  pour  être  déposés  à  la  bibliothèque 
de  l'Institut,  au  nom  de  la  famille  Cabnot  : 

1°  Un  exemplaire  imprimé  d'une  nouvelle  édition  du  Mémoire  publié 
en  1824  Dixr  Sadi  Carnot,  sous  le  titre  de  Réflexions  sur  la  puissance  molrice 
du  feu,  avec  addition  de  Fragments  inédits  trouvés  dans  les  papiers  de  l'au- 
teur, et  d'une  Notice  biographique  par  M.  IL  Carnol; 

2°  Le  manuscrit  de  ce  Mémoire  et  des  fragments  nouveaux,  en  quatre 
cahiers,  écrits  en  entier  de  la  main  de  Sadi  Carnol. 

La  Lettre  suivante  de  M.  H.  Carnol  accompagne  cet  envoi,  que  l'Académie 
reçoit  avec  reconnaissance  : 

n   Paris,  le  3o  novembre  1878. 
»  Monsieur  le  Président, 

»  Le  nom  de  mon  frère  auié,  Sadi  Carnot,  a  été  pkjsienrs  fois  prononcé 
devant  l'Académie;  plusieurs  fois  ses  Réflexions  sur  la  puissance  motrice  du 
feu  ont  été  signalées  comme  ayant  engendré  une  science  nouvelle,  la  Ther- 
modynamique. Ce  Mémoire,  seul  écrit  que  l'auteur  ait  achevé,  n'a  reçu 
qu'une  ptd^licité  très-restreinte,  en  1824,  et  peu  de  personnes  ont  con- 
naissance de  son  texte.  Une  édition  nouvelle  était  donc  nécessaire,  et  j'ai 
cru  devoir  l'accompagner  d'une  Notice  biographique  sur  mon  frère,  dont 
la  vie  est  encore  moins  connue  que  l'Ouvrage.  J'y  joins  quelques  fragments 
inédits  qui,  s'ils  n'apportent  point  à  la  Science  des  résultats  nouveaux,  té- 
moignent que  Sadi  Carnot  avait  prévu  avec  une  assez  grande  netteté  les 
conséquences  que  l'on  a  plus  tard  tirées  de  ses  idées.  Leur  révélation  est 
donc  envers  l'auteur  un  acte  de  justice.  Et,  pour  qu'il  ne  reste  à  cet  égard 
aucune  incertitude,  j'ai  l'honneur  de  vous  adresser  le  manuscrit  même  de 
mon  frère,  avec  prière  de  vouloir  bien  en  ordonner  le  dépôt  dans  les  ar- 
chives de  l'Institut,  où  il  pourra  toujours  être  consulté. 

»  Permettez-moi,  monsieur  le  Président,  d'ajouter  à  cet  envoi  celui  d'un 
manuscrit  autographe  des  Réflexions  sur  la  puissance  molrice  du  feu.  Peut- 
être  l'Académie  le  jugera-t-elle  digne  du  même  honneur  :  le  point  de  dé- 
part d'une  science  ne  saurait  manquer  d'intérêt  à  vos  yeux,  surtout  quand 
elle  a  contribué,  comme  la  Théorie  mécanique  de  la  chaleur,  au  progrès 
moderne  de  toutes  les  Sciences  physiques, 

n  L'Ouvrage  de  Sadi  Carnot  renferme,  avec  d'importantes  observations 

128.. 


(968  ) 
sur  les  propriétés  des  gaz,  sur  leurs  chaleurs  spécifiques,  sur  les  effets  de 
leurs  changements  de  volumes,  l'exposé  de  l'un  des  deux  principes  fon- 
damentaux de  la  Thermodynamique,  du  principe  auquel  est  particulière- 
ment attaché  son  nom,  et  dont  plus  lard  Clausius  a  démontré  l'exactitude 
en  dehors  de  toute  hypothèse  sur  la  nature  de  la  chaleur. 

»  On  trouve  dans  le  même  Ouvrage  les  premiers  exemples  de  ces  cycles 
d'opérations,  dont  la  Théorie  mécanique  delà  chaleur  a  fait  depuis  un  si  fé- 
cond usage.  L'importance  n'en  fut  pas  appréciée  tout  de  suite;  mais,  dix 
ans  plus  tard,  Clapeyron  remit  en  lumière  les  nouvelles  formes  de  raison- 
nement de  Sadi  Carnot,  en  y  joignant  une  représentation  graphique  qui 
rendit  beaucoup  plus  faciles  leur  intelligence  et  leur  application. 

»  La  Science  se  trouva  donc  pourvue  de  méthodes  qui  devaient  lui  per- 
mettre de  développer  rapidement  les  conséquences  des  lois  de  la  Thermo- 
dynamique, lorsque  ces  lois  eurent  été  complétées  et  solidement  assises  par 
les  découvertes  de  Mayer,  de  Colding  et  de  Joule. 

»  Ces  lois,  la  loi  d'équivalence  du  moins,  était  ignorée  de  tous  et  de 
Sadi  Carnot  lui-même,  lorsqu'il  composa  son  Livre.  Elle  se  dégagea  peu  à 
peu  dans  la  suite  de  ses  travaux.  Il  arriva  à  la  concevoir  et  à  la  formuler 
exactement  :  ses  notes  manuscrites,  ses  programmes  d'expériences  ne  lais- 
sent aucun  doute  à  cet  égard.  On  sera  frappé,  en  les  lisant,  de  l'analogie 
qui  existe  entre  certaines  des  idées  qu'il  exprime  et  celles  qui  ont  été  plus 
tard  développées  par  Mayer,  entre  ses  projets  d'expériences  et  les  expé- 
riences qui  ont  été  réalisées  par  Joule.  Il  est  bien  entendu  que  la  similitude 
dont  nous  parlons  ne  diminue  en  rien  le  mérite  de  ces  savants,  puisqu'ils  n'eu- 
rent pas  connaissance  des  travaux  de  leur  prédécesseur.  Mais  il  estjusteaussi 
de  dire  que  celui-ci  était  parvenu,  dix  ou  quinze  ans  plus  tôt,  à  la  notion 
exacte  des  mêmes  principes,  car,  sans  pouvoir  assigner  une  date  précise 
aux  Notes  manuscrites  de  Sadi  Carnot,  on  sait,  du  moins,  qu'elles  sont 
postérieures  à  1824  et  antérieures  à  1882,  époques,  l'une  de  la  publication 
de  son  Ouvrage,  et  l'autre  de  sa  mort. 

»  Les  Notes  de  Sadi  Carnot  contiennent  une  série  d'objections  contre 
l'hypothèse  de  la  matérialité  du  calorique,  hypothèse  admise  presque  uni- 
versellement jusqu'alors  sous  l'autorité  des  plus  grands  noms,  et  que  lui- 
même  avait  prise  pour  point  de  départ  dans  ses  Réflexions  sur  la  puissance 
motrice  du  feu.  Il  propose  d'y  substituer  une  autre  hypothèse,  d'après  la- 
quelle la  chaleur  serait  le  résultat  d'un  mouvement  vibratoire  des  molé- 
cules. 

«  La  chaleur,  dit-il,  est  donc  le  résultat  d'un  mouvement. 


(  969) 

"  Alors  il  est  tout  simple  qu'elle  puisse  se  produire  par  la  consommation  de  puissance 
motrice  et  qu'elle  puisse  produire  celle  puissance.  » 

))  Satli  Carnot  ne  se  borne  pas  à  signaler  la  transforma  lion  de  la  chaleur 
en  travail  :  il  insiste,  à  pliisienrs  reprises,  sur  l'équivalence  de  ces  deux 
quantités.  Le  principe  d'équivalence,  tel  que  nous  le  concevons  aujour- 
d'hui,  n'est-il  pas  clairement  exprimé  dans  les  phrases  suivantes? 

"  Partout  où  il  y  a  destruction  de  puissance  motrice,  il  y  a  en  même  temps  production  de 
chaleur,  en  quantité  précisément  proportionnelle  à  la  quantité  de  puissance  motrice  dé- 
truite. Réciproquement,  partout  où  il  y  a  destruction  de  chaleur,  il  y  a  production  de  puis- 
sance motrice. 

»  D'après  quelques  idées  que  je  me  suis  formées  sur  la  Théorie  de  la  chaleur,  la  produc- 
tion d'une  unité  de  puissance  motrice  nécessite  la  destruction  de  2,70  unités  de  chaleur.  » 

»  Si  l'on  compare  celte  évaluation  à  celles  qui  ont  été  données  plus  tard, 
on  remarquera  que  l'unité  de  puissance  motrice  dont  il  est  ici  question 
est  la  dynamie,  définie  ailleurs  le  travail  effectué  en  élevant  i  mètre  cube 
d'eau  à  i  mètre  de  hauteur.  Elle  équivaut  donc  à  1000  kilogrammètres,  et, 
par  conséquent,  l'unité  de  chaleur  correspondrait,  d'après  cette  Note, 
à  ^^  ou  à  370  kilogrammètres. 

«  En  1842,  Mayer,  prenant  pour  point  de  départ  de  ses  calculs  les 
valeurs  du  coefficient  de  dilatation  et  de  la  chaleur  spécifique  de  l'air 
qui  avaient  cours  à  cette  époque  dans  la  Science,  arriva  au  nombre  de 
365  kilogrammètres.  Depuis  les  expériences  de  Joule,  on  a  généralement 
adopté  le  nombre  425  pour  l'équivalent  mécanique  d'une  unité  de 
chaleur. 

»  Ainsi,  non-seulement  Sadi  Carnot  était  arrivé  à  la  notion  précise  de 
l'équivalence  entre  les  quantités  de  chaleur  et  de  puissance  motrice,  mais 
il  avait  réussi  à  représenter  cette  équivalence  par  une  valeur  numérique, 
et  cette  valeur  était  même  un  peu  plus  voisine  de  la  vérité  que  celle  de 
Mayer. 

»  Nous  sommes  donc  fondés  à  dire  que,  si  dans  son  premier  Ouvrage, 
publié  en  1824,  il  a  formulé  le  principe  auquel  on  a  conservé  son  nom, 
par  ses  travaux  ultérieurs  il  est  aussi  parvenu  à  la  découverte  du  principe 
d'équivalence,  qui  forme,  avec  le  premier,  la  base  fondamentale  de  la 
Thermodynamique. 

»  Une  mort  prématurée  ne  lui  a  pas  permis  d'établir  cette  loi  sur  des 
preuves  assez  solides  pour  la  faire  coiujaître  au  monde  savant. 

»  "Veuillez,  monsieur  le  Président,  recevoir  l'hommage  de  ma  plus 
haute  considération.  » 


(  97°  ) 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Les  deux  premiers  volumes  de  la  4*  édition  du  «  Traité  de  Physique 
théorique  et  expérimentale  »,  par  M.  P. -A.  Dacjidn; 

2°  Un  volume  de  M.  L.  Figuier,  portant  pour  titre  :  «  Connais-toi  toi- 
même;  notions  de  Physiologie  à  l'usage  de  la  jeunesse  et  des  gens  du 
monde  «  ; 

3°  Les  Rapports  de  M.  Girard  de  Cailleux  sur  les  résultats  obtenus  à 
l'asile  d'aliénés  de  Marsens  (canton  de  Fribourg)  en  1875,  1876  et  1877. 
(Ces  Rapports  seront  renvoyés  à  la  Commission  du  Concours  de  Sta- 
tistique.) 

ASTRONOMIE.  —  M.  MoucHEz,  en  communiquant  à  l'Académie  les  dessins 
astronomiques  qu'il  vient  de  recevoir  de  M.  Trouvelot,  pour  l'Observa- 
toire, s'exprime  comme  il  suit  : 

«  M.  Trouvelot,  astronome  français  habitant  les  Etats-Unis,  s'occupe 
depuis  plusieurs  années,  à  l'observatoire  de  Harvard  Collège,  de  dessiner 
les  corps  célestes  tels  qu'il  peut  les  apercevoir  avec  une  grande  lunette  de 
26  pouces  d'ouverture  ;  il  adresse  à  Paris,  pour  les  collections  en  formation 
à  l'Observatoire,  cinq  magnifiques  dessins  gravés,  que  j'ai  l'honneur  de  pré- 
senter à  l'Académie. 

»  Deux  de  ces  dessins  représentent  des  taches  du  Soleil,  vues  le  16  juin 
1875; 

"  Le  troisième  représente  Saturne  et  son  anneau  (3o  novembre  1874); 

))  Le  quatrième,  une  protubérance  solaire  (4  niai  1878); 

>i   Le  cinquième,  une  éclipse  totale  du  Soleil. 

"  M.  Trouvelot  offre  encore  de  nous  donner  une  collection  de  deux 
cent  cinquante  vues  de  Jupiter  et  de  Mars,  si  l'Observatoire  de  Paris  veut  se 
charger  de  les  publier;  comme  Français,  il  préférerait  voir  ses  travaux 
publiés  en  France.  Malheureusement,  l'élat  du  budget  de  l'Observatoire 
ne  nous  permettrait  pas  d'entreprendre  une  publication  aussi  coûteuse, 
et,  d'ailleurs,  MM.  Henry  frères  ont  fait,  à  l'Observatoire  de  Paris,  une  série 
semijlable  de  vues  de  ces  planètes,  avec  une  lunette  moins  puissante  il  est 
vrai,  mais  que  nous  devrions  d'abord  publier  si  nos  moyens  nous  le  per- 
mettaient. C'est  donc  avec  regret  que  nous  sommes  obligés  de  refuser  une 
offre  aussi  intéressante.  » 


(  97'  ) 


ASTRONOMIE. — Sur  les  lâches  et  protubérances  solaires  observées  à  l'équalorialdu 
Collège  romain.  Note  du  P.  Ferrari,  présentée  par  M.  Mouchez. 

«  J'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  la  suite  des  observations  sur 
l'état  physique  du  Soleil,  commencées  par  le  R.  P.  Secchi,  mon  vénéré 
maître,  et  poursuivies  avec  assiduité  à  l'observatoire  du  Collège  romain. 

M  La  méthode  employée  actuellement  pour  cette  élude  est  connue  des 
astronomes  et  décrite  par  le  R.  P.  Secchi  dans  son  Ouvrage,  le  Soleil:  c'est 
l'examen  du  spectre  de  dilfractiou  obtenu  avec  un  réseau  qui  a  été  con- 
struit par  M.  Rutherfurd  et  donné  par  lui-même  au  R.  P.  Secchi.  Il  a  réussi 
à  tracer,  non -seulement  sur  verre,  mais  aussi  sur  le  métal  des  miroirs,  des 
réseaux  ayant  une  surface  d'environ  i  pouce  carré  et  contenant  4ooo  li- 
gnes parfaitement  égales  et  rigoureusement  parallèles.  Le  spectre  ainsi 
obtenu  est  magnifique.  Nous  observons  dans  le  spectre  de  second  ordre, 
et,  pour  détruire  la  confusion  du  violet  avec  le  rouge,  nous  employons  un 
verre  rouge  ('  ). 

»  Les  tableaux  que  nous  présentons  à  l'Académie,  pour  le  second  se- 
mestre 1877,  sont  construits  delà  même  manière  que  ceux  qui  ont  été 
donnés  par  le  R.  P.  Secchi  pour  le  premier  semestre.  Ceux  du  premier 
semestre  de  1878  sont  déjà  préparés. 

Tablead  I.  —  Comparaison  entre  les  taches  et  les  protubérances  du  Soleil  pendant  le  n}  semestre  187'j. 


NUMÉROS 

d'ordre 

des 

rotations 

D\TE  APPROCHÉE 
du 

commencement 

des 

rftlalions. 

PBOTUBÉRANCES. 

TACHES. 

Nombre 
des  protobéraiices 
dans  l'hémisphère 

Nombre 
des  jours 
d'obser- 
vation. 

Nombre  total 
des  proiubér. 

divisé 

par  le  nombre 

des  jours. 

Nombre 

de  groupes 

des 

taches. 

Snper- 

ncle 

des 

taches. 

Nombre 
des 
jours 
d'obser- 
vation. 

Superficie 

divisée 

par  le  nombre 

des  jours. 

nord. 

sud 

LXXXII..    .. 
LXXXUI.... 
LXXXIV.... 

LXXXV 

LXXXVI.... 
LXXXVII.  .  . 
LXXXVIII  . . 

i3  juin  18^7. 
iG  juillet. 
7  août. 
3  septembre. 
1  octobre. 
28  novembre. 
2.5  décembre. 

27 
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38 
23 

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8 

27 
59 
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3,5 

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3,6 
3,8 

5 
3 
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4 

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I 

42 
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4-5 

162 
28 

435 
42 

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24 

'7 

'4 

'9 

7 

■-7 
0,8 

'.9 
9.5 
2,0 

23,9 

6,0 

(')  Il  y  a  déjà  presque  trois  ans  que  nous  employons  ce  réseau,  et  l'image  obtenue  est 
toujours  tiès-nette;  il  n'y  a  pas  trace  d'oxydation  nuisible  sur  le  réseau.  Une  boîte  circulaire 
reçoit  la  plaque  métallique  aussitôt  que  l'on  a  achevé  l'observation. 


f  972  ) 


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(973  ) 

M  Nous  nous  bornerons  ici  à  la  remarque  que  les  tableaux  eux-mêmes 
font  ressortir,  savoir  la  forme  pyramidale  très-marquée  et  décroissante 
pour  les  dernières  rotations,  surtout  pour  les  facules,  laquelle  indique  une 
diminution  de  l'activité  solaire,  comparativement  aux  années  précédentes, 
et  sa  concentration  vers  les  zones  équatoriales  du  Soleil. 

»  Nous  ne  cherchons  pas  à  avancer  des  théories,  mais  uniquement  à  en- 
registrer des  faits  qui  pourront,  lorsqu'on  viendra  à  les  comparer  entre 
eux,  à  l'époque  du  maximum,  fournir  quelques  conclusions  sur  l'ordre  de 
corrélation  et  de  dépendance.  Pour  le  moment,  nous  nous  bornerons  à  la 
tâche  de  simples  observateurs,  suivant  le  mot  :  Quidquid  nitel  nolandum.  » 


ALGÈBRE.  —  Sur  la  sommation  des  séries.  Deuxième  Note  de  M.  D.  André, 

présentée  par  M.  Hermite. 

«  Dans  ma  première  Note  (')  sur  la  sommation  des  séries,  j'ai  fait  con- 
naître la  somme  de  toutes  les  séries  dont  le  terme  général  affectait  une  cer- 
taine forme  donnée.  Cette  seconde  Note  a  un  objet  tout  à  fait  analogue  : 
je  m'y  propose  de  donner  la  somme  de  toutes  les  séries  convergentes  dont 
le  terme  général  U„  est  défini  par  l'égalité 

dans  laquelle  n  est  un  entier  supérieur  à  zéro  et  i<„  le  terme  général  d'une 
série  récurrente  proprement  dite  quelconque. 

»  J'admettrai  que  la  fonction  de  n  représentée  par  ;/„  n'est  divisible  ni 
par  le  dénominateur  «(/i  +  i)...(«  -f-p  —  i)  tout  entier,  ni  par  ti,  ni  par 
n -h  p  —  I.  J'admettrai  de  même  que  l'équation  génératrice  de  la  série 
récurrente  u„  n'a  aucune  racine  dont  le  degré  de  multiplicité  soit  supérieur 
k  p:\e  cas  où  celte  dernière  conditionne  serait  point  satisfaite  se  ramène- 
rait immédiatement  au  cas  où  elle  l'est. 

»  Supposant  donc  remplies  toutes  les  conditions  précédentes,  désign.int 
par  a  l'une  quelconque  des  racines  de  l'équation  génératrice  de  «„  et  par  a 
son  degré  de  multiplicité,  je  sais  que  «„,  qui  constitue,  par  hypothèse,  le 
terme  général  d'une  série  récurrente,  est  de  la  forme  donnée  par  l'égalité 


(')   Comptes  rendus,  séance  du  i5  avril  1878. 

C.  R.    1878.  2«  Semestre.  (T.  LXXXVll,  iS"  23.)  I  29 


(  974  ) 
dans  laquelle  le  signe  2  s'étend  à  toutes  les  racines  de  l'équation  généra- 
trice, et  où  ^al")  représente  un  polynôme  correspondant  à  la  racine  a, 
entier  en  n,  et  du  degré  a —  i. 

»  Dire  que  «„  est  connu,  c'est  dire  que  l'on  connaît  toutes  les  racines 
a,  h,  c,  ...  de  l'équation  génératrice,  ainsi  que  leurs  degrés  respectifs  de 
multiplicité   a,  |3,  -y,  ...   et  les    polynômes  correspondants  (pa{)i),  <?b[''i)i 

cpci")', Ce  sont  là  les  données  de  la  question,  en  fonction  desquelles  il 

fallait  exprimer  la  somme  cherchée  S. 

)■  Pour  y  parvenir,  j'ai  suivi  une  méthode  simple,  que  j'exposerai  ailleurs 
avec  tous  les  détails  nécessaires.  Quant  à  la  valeur  que  j'ai  obtenue  pour  S, 
on  a 

S=S,  4-  S., 
si  l'on  pose  à  la  fois 


s,=yy 


Z^'  ,        ,    , 

a.r  a'.J.  n'.f 


^^    [/'  —   1  —  t]lcl        ll'.l'       \\  2  ■  t 

L(i  —  ax), 


■n, 


-n 


I  —  t\[l\      a'x' 


en  indiquant  par  L  un  logariîhme  népérien  et  convenant  d'étendre,  dans 
chacune  de  ces  deux  égalités,  le  premier  2  à  toutes  les  racines  de  l'équa- 
tion génératrice. 

»  Cette  expression  de  S  résout  complètement  le  problème  que  je  m'étais 
proposé.  Elle  prend  une  forme  indéterminée  lorsque  x  s'annule,  mais  celte 
indétermination  n'est  qu'apparente  :  l'entier  n^  en  effet,  étant  toujours  su- 
périeur à  zéro,  il  est  clair  que  la  série  considérée  s'annule  en  même  temps 
que  X. 

»  On  voit,  sur  les  formules  qui  précèdent,  que  la  somme  cherchée  S  se 
compose  d'une  prt^mière  partie  S,,  purement  algébrique,  et  d'une  seconde 
partie  So,  à  la  fois  algébrique  et  logarithmique.  La  première  n'est  qu'un 
polynôme  entier  en  -  et,  par  rapport  à  -)  du  degré /9  —  2.  La  seconde  est 
la  somme  des  quantités  L(i  —  ax),  L(i  —  hx'),  L(i  —  ex), ...,  multipliées 

■  1  A  .  I  .  I  , 

respectivement  par  des  polynômes  entiers  en  -  et,  par  rapport  a  -?  du 

degré  p  —  i .  La  première  disparaît  dans  le  cas  où  ^  est  égal  à  l'unité.  La 
seconde  ne  disparaît  jamais,  même  partiellement-,  en  d'autres  termes,  Sj  fi- 
gure toujours  dans  S  et  y  présente  toujours  les  logarithmes  correspondant 
à  toutes  les  racines  de  l'équation  génératrice. 


(  975) 
»  Les  formules  qui  précèdent  permettent  de  sommer  toutes  les  séries 
convergentes,  en  nombre  infini,  dont  le  terme  général  est  de  la  forme  con- 
sidérée. Elles  permettent  encore  d'en  sommer  une  infinité  d'autres,  puisque, 
à  l'aide  des  racines  imaginaires  de  l'unité,  on  sait  déduire  de  la  somme 
d'une  série  donnée  celles  de  Joutes  les  séries  qu'on  obtient  en  prenant, 
dans  la  proposée,  les  termes  de  deux  en  deux,  de  trois  en  trois,  etc.   » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.   —   Sur  i éliminaiion .  Note   de  M.  P.  Mansion, 
présentée  par  M.  Cli.  Hermite. 

«  1.  Si  l'on  a  deux  équations  algébriques  de  degré  m,n  [tUyii),  on 
trouve  assez  aisément  les  conditions  suffisantes  pour  qu'elles  aient p  racines 
communes  (p^n),  comme  l'ont  montré  MM.  Lemonnier,  Darboux  et 
Rouché;  mais  il  est  plus  difficile  d'établir  que  ces  conditions  sont  néces- 
saires. Nous  nous  proposons,  dans  la  présente  Note,  de  simplifier  la  dé- 
monstration donnée  par  ces  géomètres  de  la  suffisance  de  ces  conditions,  et 
surtout  de  prouver,  par  une  méthode  nouvelle,  aussi  simple  que  naturelle, 
qu'elles  sont  nécessaires.  Pour  abréger  les  écritures,  nous  nous  bornons  à 
deux  équations,  respectivement  du  5*  et  du  4"  degré  : 

A  =  Ax  =  a„  -f-  rt,  j:  4-  .  .  ,  H-  a^x^  =  o, 


B  =  Ba: 


b,x 


-+-  h.x''  =  o. 


»   2.   Principe  1.  —  D'après  la  théorie  des  équations  linéaires,  si 

c,,      .  . 


r  = 


Cm 


■ih 


Chk 


{k>h^ 


c'est-à-dire  si  tous  les  déterminants  formés  en  prenant  h  colonnes  du  ta- 
bleau rectangulaire  sont  nuls,  il  existe  une  même  i  dation  linéaire 

L  =  X,  C|,  H-  X2Co,+  ...  +  1^1=.  o 

entre  les  éléments  de  chaque  colonne. 

))   3.  Principe  II.  —  Soient  a,  [i,  y,  ...  des  racines  d'une  équation  algé- 
brique : 

C  —  Cx=  Co-h  c,x  -h  Cna-^+  c^x^  -+-  c^x''  -h  c^x'^  =  o. 

129.. 


(  97^  ) 


Posons 

(m)  =:  a'"^      (^m,  n)  =  {mn)  = 

{mC)=a'"Cc(,     {inC,n) 


[^ 


Qm  On 


/3'"Cj3,  p« 


(»j,  ??,/j)  —  [mnp) 


î     [tnC,n,p)  = 


a'"  a"  i>:P 

')  = 

fi'"fi"fiP 

rrr 

a'"C«,  a",  a" 

rcp,  fi",  f^" 

•/"C- 

h   7".    7" 

On   a(wC)  =  o,  (mC,x)  =  o,  («^C,  7i,/j)  =  o,   ...,   ou  explicitement 

Ca{iii)  -{-  c,{in  +  i)  +  ...  -\-  c^{in-h5)  =  o, 

Co(ot,  ?^)  +  c  (w -I- i,«)       -i- ... -h  c^{in-h  5,n)      =  o, 
Ca{m,n,p)  +  c,(/«  +  i,n,p)  +  ...  H-  C5(m-l-  5,«,p)  =  o,  .... 

')  4.  Méthode  dialytique  généralisée.  —  Si  A  =  o,  B  =  o  ont  une  racine 
commune  a,  l'éliniination  de  (o),  (i),  (2),  ..,,(8)  entre 

(oA)=o,    (iA)=:o,   ...,    (3A)=o,    (oB)  =  o,    (iB)  =  o,    ...,  (4B)  =  o 

conduit,  comme  l'on  sait,  à  la  résultante  R  =  o,  où  R  est  le  déterminant 
de  Sylvester,  2  dr  «„  «o^o^o  ^^^^4  ^'4  ^1  ^'.>  dont  les  4  premières  lignes  ne 
contiennent  que  les  éléments  a,  les  5  dernières  que  les  coefficients  b. 
»  S'il  y  a  trois  racines  communes  a,  /3,  y,  on  aura  de  même 


«0 

a, 

a  2 

a. 

fh 

«s 

0 

0 

rt„ 

a, 

a.. 

^3 

«4 

--'s 

^0 

^ 

h. 

^ 

b,. 

0 

0 

0 

^, 

b, 

b. 

/'a 

^ 

0 

0 

0 

K 

b, 

b. 

^'3 

b, 

=  0, 


r  désignant  l'un  quelconque  des  déterminants  formés  en  prenant  5  co- 
lonnes de  ce  tableau  rectangulaire,  où  les  4  — (3—  i)  premières  lignes 
ne  contiennent  que  des  a,  les  5  —  (3  —  i)  dernières  que  des  b.  En  effet, 
si  rest,  par  exemple,  le  déterminant  obtenu  en  excluant  les  colonnes  5 
et  7  du  tableau  précédent,  r  =  o  est  le  résultant  des  relations  suivantes  : 

(oA,4,6)=o,  (iA,4,6)  — o,  (oB,4,6)=o,  (iB,4,6)  =  o,  (2B,4,6)  =  o, 

d'où  l'on  a  éliminé  (0,4.6),  (1 ,4? G),  (2,4)  6),  (3,4,6),  (5,4,6). 


(  977  ) 
»  Réciproquement,  des  relations  r  =  o,  on  conclut  que  A  =  o,  B  =  o 
ont  trois  racines  communes,  car  alors  il  existe  une  relation  linéaire 

lJ.,C,i-h  p.2C2,+  V,C.i+  VoC<,+  Va  Csi=  o 

entre  les  éléments  Cy,  de  chaque  colonne  de  r.  Les  équations 
A  =  o,      xA  =  o,     B  =  o,     ^B  =  o,     x-B  =  o, 
multipliées  par  /x,,  /jCj,  v,,  Vo,  Vj  donnent  la  relation 

{[j.,  H-  fj.2x)A  +  (v,  -I-  VoX  -H  V3X^)B  =  o, 

qui  prouve  que  des  cinq  racines  de  A  =  o,  trois  au  moins  annulent  B. 
')   5.  Méllwde  de  Bezoul  et  Cauchy.  —  Posons 

A  =-.  a„  +  j:-y,  ==  a,  +  x=73  =  a,,  +  jr'y,  =  a,  -f-  x''-^, , 

a,  /3,  y,  5  désignant  des  polynômes  en  x  dont  le  degré  est  indiqué  par  l'in- 
dice ;  on  aura,  comme  l'on  sait, 

Ac?3  —  By,  =  «oOa  —  /3o74  =  ^^^  =  c,,  +  c.o.r  +  c^^x-  H-  f,,.x'  +  c.jJ:'', 

^^2—  t^'/3  =  <z,  5,  —  p,73  =  Co  =  Ca,  -h  Cojo:  + 

Ao,  —  By„  =  a„o,  —  jSoyj  =  03=03,+  Cj^cc 

Ao\  -  By,  =  a,â„  —  ,337,  =  C,  =  c,,  +  6-,,oa-+  c„:c=  +  l\„jl''  -+-  c^^x\ 

Toute  racine  commune  à  A  =  o,  B=;o  vérifiera  les  équations 

C|  =0,     Co  =  o,     63  =  0,     G,  =  o     et     B  =  o  ; 

on  aura  donc  R  =  o,  R  étant  le  déterminant  i  iCiiCjaCajC,,,^^  de  Cauchy. 
»  S'il   y   a    trois  racines   communes,   tous  les   mineurs  de  R  qui   ont 
5  — (3  — i)   lignes  seront  nuls,   en  particulier,  ceux  qui  sont  contenus 
dans  l'égalité  symbolique 


1         C  f)  A<X/ 


c,,x^  +  c\.,x^  -h  Cs^a-'' 


'23  ^' 

'3  3' 


25  «^    j 
35' 


'31    ^32    "-sa 


^3  î     ^3 


Ci2    C,, 


bç.    b,     b-,    /',    /;,. 


=  o. 


»  En  effet,  le  déterminant  obtenu  en  supprimant  dans  ce  tableau  rec- 
tangulaire les  colonnes  o,  5,  par  exemple,  est  le  résultant  des  relations 
(oC3,o,4)  =  o,  (oCj,o,4)  =  o,  (oB,o,  4),  d'où  l'on  a  éliminé  les  quan- 
tités (î,  o,  4),  (2,  o,  4),  (3,o,4). 


(978  ) 
»  Réciproquement,  des  relations  r=:o  on   peut  conclure  que  A  =  o, 
B=:o  ont  trois  racines  communes.   En  effet,  si  r=o,   on   a 

X, C3, -+- XjC.,,,  +  Xj^,.,  — -  o 
pour  i—  I,  2,  3,  4,  5.  Par  suite, 

X,C,  -f-X,C,  -^XjB  r=  A(X,o\  -]-X,5o)-K(>-.72  +  >.27.-f-^3J  =  o. 

Donc,    des  cinq  racines  de  A  ^  o,  trois  au  moins  annulent  B. 

»  6.  Remarques.  —  Les  fonctions  symétriques  des  racines  de  l'équation 
aux  racines  communes,  analogues  à  {m,}i,p),  sont  proportionnelles  aux 
mineurs  des  fléterminants  r.  I-a  considération  de  ces  quantités  est  utile 
dans  d'autres  parties  de  la  théorie  de  l'élimination  que  celle  qui  est  traitée 
ici.    » 


PHYSIQUE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  diverses  propriétés  dont  jouit  le  mode  de 
distribution  d'une  charge  électrique  à  la  surface  d'un  conducteur  ellipsoidal. 
Note  de  M.  J.  Boussinesq,  présentée  par  M.  de  Saint-Venant.  (Extrait.) 

((  Ces  propriétés,  quisedémonlrent  aisément,  résultent  de  ce  que  la  quan- 
tité d'électricité  répandue  par  unité  d'aire,  sur  chaque  élément  delà  surface 
d'un  ellipsoïde,  est  proportionnelle  à  la  perpendiculaire  menée  du  centre 
sur  le  plan  tangent  à  l'élément.  Elles  s'énoncent  ainsi  : 

»  1°  Une  charge  électrique  en  équilihre  sur  un  ellipsoïde  reste  en 
équilibre  quand  chacune  de  ses  parties  est  transportée,  parallèlement  à 
une  même  direction  quelconque,  sur  une  plaque  coïncidant  avec  la  sec- 
tion diamétrale  de  l'ellipsoïde  conjuguée  à  ce! te  direction  ; 

»  2°  Un  système  quelconque  de  plans  parallèles  infiniment  voisins  et 
équidistants  découpe,  à  la  surface  de  l'ellipsoïde,  des  zones  électriques 
équivalentes  ; 

»  3"  Il  n'y  a  pas  de  mode  de  distribution  de  la  charge  électrique,  autre 
que  celui  pour  lequel  elle  est  en  équilibre,  qui  rende  ainsi  équivalentes  des 
zones  d'égale  hauteur  découpées  par  des  plans  parallèles  d'une  direction 
quelconque. 

»  La  deuxième  de  ces  propriétés  comporte  deux  énoncés  purement  géo- 
métriques :  l'un  consiste  en  ce  que  des  surfaces  coniques,  menées  à  partir 
du  centre  d'un  ellipsoïde  comme  sommet  et  s'appuyant  sur  les  ellipses 
d'uiterseclion  de  l'ellipsoïde  par  des  plans  parallèles  équidistants,  divisent 


(  979  ) 
le  volume  de  l'ellipsoïde  en  parties  équivalentes  ;  l'autre  énoncé,  auquel 
on  arrive  en  observant  qu'une  couche  infiniment  mince,  limitée  par  deux 
ellij)soïdes  concentriques  semblables  et  seniblablement  placés,  a  son  épais- 
seur proportioiuielle,  en  chaque  point,  à  la  perpendiculaire  abaissée  du 
centre  sur  le  plan  tangent,  consiste  à  dire  qu'un  système  quelconque  de 
plans  parallèles  el  équidistants  divise  une  pareille  couche  en  tranches 
équivalentes.  » 


PHYSIQUE.  —  Sur  la  mesure  spectromélrique  des  hautes  températures. 
Note  de  M.  A.  Crova,  transmise  par  M.  Berthelot. 

n  L'étude  spectrométrique  des  radiations  lumineuses  émises  par  les 
corps  incandescents  m'a  conduit  à  un  nouveau  mode  de  détermination 
des  hautes  températures,  par  l'analyse  de  la  lumière  qu'ils  émettent. 
Les  considérations  théoriques  que  j'ai  exposées  dans  des  travaux  récem- 
ment publiés  (')  m'ont  déjà  permis  de  classer,  par  ordre  de  températures 
croissantes,  les  diverses  sources  lumineuses  que  j'ai  soumises  à  l'analyse 
spectrométrique.  Il  est  facile  d'en  déduire  une  méthode  purement  optique 
pour  la  détermination  des  hautes  températures. 

»  Prenons,  en  effet,  dans  les  spectres  continus  de  la  lumière  émise  par 
deux  sources  incandescentes,  l'iuie  de  température  connue  T,  l'autre  de 
température  inconnue  x,  deux  radiations  simples,  de  longueurs  d'onde 
très-différentes  X  et  X',  auxquelles  nous  rapporterons  toutes  nos  mesures; 
déterminons,  au  moyen  d'un  spectrophotomètre,  les  rapports  7  et  -  des 
intensités  des  deux  radiations  X  et  X'  dans  les  deux  spectres. 

»  Le  quotient  de  ces  deux  rapports  représente  le  rapport  des  intensités 
de  la  radiation  X'  dans  les  deux  spectres,  lorsque  le  plus  intense  a  été  affai- 
bli de  manière  à  donner  la  même  intensité  à  la  radiation  X  dans  les  deux 
spectres  considérés. 

»  Deux  corps  incandescents,  ayant  même  pouvoir  d'irradiation,  ont 
même  température,  lorsque  les  intensités  de  toutes  les  radiations  simples 
de  leurs  spectres  continus  sont  entre  elles  dans  un  rapport  constant,  c'est- 
à-dire  sont  rigoureusement  égales  entre  elles,  lorsqu'on  a  affaibli  le  plus 

(')  Élude  spectromctn'r/iii;  de  quelques  sources  lumineuses  [Comptes  rendus,  t.  LXXXVII, 
p.  322).  —  Etude  des  radiations  émises  par  les  sources  calorifiques  et  lumineuses  [Journal 
de  Physique,  t.  VII,  novembre  i8'j8). 


(98o) 
intense  (au  moyen  de  deux  niçois),  de  manière  à  rendre  égales  les  intensités 
de  deux  radiations  quelconques,  de  même  longueur  d'onde,  dans  les  deux 
spectres  considérés. 

»  Prenons  connue  terme  de  comparaison  la  lumière  d'une  lampe  modé- 
rateur, et  soit  looo  sa  température  dans  l'échelle  optique,  nécessairement 
arbitraire,  des  températures.  Mesurons,  au  moyen  d'un  spectrophoto- 
mètre,  le  rapport  des  intensités  de  deux  radiations,  X'  dans  le  vert  et  X 
dans  le  rouge,  prises  dans  la  source  de  température  inconnue  et  dans  la 
flamme  de  la  lampe.  Le  quotient  de  ces  deux  rapports  sera  un  nombre 
supérieur  ou  inférieur  à  looo,  selon  que  la  température  de  la  source  con- 
sidérée sera  supérieure  ou  inférieure  à  celle  de  la  flamme  de  la  lampe.  Si  la 
température  de  la  source  lumineuse  varie  d'une  manière  continue,  les 
nombres  obtenus  constitueront  une  échelle  optique  arbitraire,  dont  le 
degré  dépendra  de  la  température  de  la  flamme  de  la  lampe  et  d'une  cer- 
taine fonction  des  longueurs  d'onde  X  et  X'. 

»  J'établis  la  correspondance  de  cette  échelle  avec  celle  des  tem- 
pératures d'un  thermomètre  à  air,  dont  le  réservoir  en  porcelaine, 
porté  à  divers  degrés  d'incandescence,  est  pris  comme  source  de  radia- 
tions. 

»  La  température  de  la  flamme  de  la  lampe  s'obtient  en  élevant  celle 
du  thermomètre  à  air  au  degré  où  les  deux  spectres  sont  identiques  dans 
toute  leur  étendue. 

»  La  Table  étant  ainsi  dressée,  il  suffira  d'une  simple  mesure  speclro- 
métiique  pour  mesurer  exactement  la  température  d'un  corps  incandes- 
cent; je  m'occupe  de  dresser  une  Table  de  ce  genre,  en  prenant  comme 
radiations  fixes  celles  dont  les  longueurs  d'onde  sont  ô-jG  et  523.  Voici 
quelques  nombres  qui  représentent,  dans  cette  échelle  ai  biliaire,  les  degrés 
ojjlicjues  de  diverses  sources  lumineuses  : 

Lame  de  platine  chauffée  au  rouge  dans  une  lampe  à  gaz 524 

>>                  »            au  rouge  blanc  par  un  cliaUuneau  à  gaz.  .  .  Sic 

Lam])e  modérateur  aliniontéo  par  riiuile  de  colza looo 

Bougie  sléarique =    ....    1 162 

Gaz  de  l'éclairage  (bec  d'Argand) 1373 

Lumière  oxyliydrique  (oxygène  et  gaz  de  l'éclairage  sur  la  chaux) .  .  .  1806 

Lumière  électrique  (60  éléments  de  Bunsen  ^ 3o6o 

Lumière  solaire 4°49 

»  Le  carbone,  la  chaux  et  le  platine  incandescents  ont  même  pouvoir 


(98i  ) 
d'irradiation;  M.  E.  Becquerel  a  démontré,  en  effet,  cette  identité  pour  la 
porcelaine,  le  platine,  le  carbone  et  la  magnésie  ('). 

»  Cette  nouvelle  méthode  permettra  d'étendre  l'échelle  des  températures 
au  delà  de  celles  que  peut  mesurer  le  thermomètre  à  air,  et  qui  ne  peuvent 
dépasser  celle  où  la  porcelaine  commence  à  se  ramollir.  Au  delà  de  cette 
limite,  elle  sera  arbitraire,  mais  toujours  comparable  à  elle-même,  et  four- 
nira des  points  de  repère  rigoureux;  on  pourra  l'étendre  aux  limites  où  la 
chaleur  est  assez  forte  pour  vaporiser  les  corps  les  plus  réfractaires;  on 
peut  même  espérer  l'étendre  au  delà  de  ce  point,  en  appliquant  la  mé- 
thode à  la  comparaison  des  intensités  des  radiations  simples  émises  par  les 
vapeurs  incandescentes,  pourvu  que  leur  spectre  ait  plus  d'une  raie  lumi- 
neuse. 

»  Celte  méthode  permettra  la  mesure  à  distance  de  la  température  des 
sources  lumineuses,  notamment  du  Soleil  et  des  étoiles;  dans  un  autre  ordre 
d'idées,  elle  permettra  de  régler  et  de  surveiller  l'allure  de  la  température 
dans  les  foyers  industriels,  en  disposant  à  poste  fixe  un  spectrophotomètre 
en  face  d'un  regard  pratiqué  dans  le  fourneau.  On  obtiendra  sa  tempéra- 
ture en  degrés  centigrades,  au  moyen  d'une  Table,  tant  qu'elle  sera  infé- 
rieure à  celle  du  ramollissement  de  la  porcelaine.  Au  delà  de  ce  point,  il 
faudra  se  borner  à  la  mesure  des  degrés  optiques  de  température,  jusqu'à 
ce  que  le  développement  de  la  Thermodynamique  permette  d'établir  une 
relation  mathématique  entre  l'émission  lumineuse  à  une  température 
donnée  et  la  force  vive  du  mouvement  calorifique  correspondant.  » 


PHYSIQUE.    —   Chaleur  spécifique  et  chaleur  de  fusion  du  palladium. 
Note  de  M.  J.  Violle. 

«  I.  La  chaleur  spécifique  du  palladium  a  été  mesurée  sur  trois  échan- 
tillons de  métal  pur,  pesant  respectivement  4o^'',626,  402^'",  35  et  88s'',  aaS, 
qui  m'avaient  été  donnés,  le  premier  par  M.  Debray,  les  deux  autres  par 
M.  Matthey,  dont  l'inépuisable  obligeance,  aussi  bien  connue  et  aussi  sou- 
vent mise  à  l'épreuve  en  France  qu'en  Angleterre,  a  jadis  permis  à  Graham 
ses  belles  recherches  sur  ce  même  palladium.  Je  prie  ces  messieurs  de  vou- 
loir bien  recevoir  ici  mes  remercîments. 

»  La  méthode  suiviepour  déterminer  la  chaleur  spécifiquedu  palladium, 

{')   Ed.  Becquerel,  la  Lumière,  t.  I,  p.  78. 

C.R.,    1S78,  2' Semestre.  (T.  LXXXVII,  IN°  Çlî.)  I  3o 


(  982  ) 

aux  températures  comprises  entre  zéro  et  i3oo  degrés,  est  la  même  que 
celle  qui  m'a  servi  à  obtenir  la  chaleur  spécifique  du  platine  entre  zéro  et 
1200  degrés  (').  La  mesure  des  températures  s'est  toutefois  trouvée  simpli- 
fiée par  l'élude  précédemment  faite  du  platine.  Si,  en  effet,  on  a,  comme 
contrôle  nécessaire,  mesuré  directement  au  thermomètre  à  air  un  certain 
nombre  de  températures,  on  a  pu  dans  la  plupart  des  cas  obtenir  la  tempé- 
rature qu'eût  donnée  le  thermomètre  à  air  par  une  simple  expérience  calo- 
rimétrique effectuée  avec  le  platine.  Pour  mesurer  la  chaleur  spécifique  du 
palladium  à  une  température  déterminée,  il  suffisait  donc  généralement  de 
chauffer  l'une  à  côté  de  l'autre,  dans  le  creuset  à  expériences,  deux  masses, 
l'une  de  platine,  l'autre  de  palladium,  et  de  procéder  simultanément  à  deux 
mesures  calorimétriques  :  la  première  de  ces  mesures  donnait  la  tempéra- 
ture au  thermomètre  à  air;  la  deuxième,  la  chaleurspécifique  du  palladium 
à  cette  même  température. 

»  Le  tableausuivant  résumeles  expériences,  rangées,  d'après  l'échantillon 
du  métal  employé,  eu  trois  séries,  I,  Il  et  III;  Cl  désigne  la  chaleurspéci- 
fique moyenne  du  palladium  entre  zéro  et  T. 

Sérip.  T.  Cl.  A. 

o 
1 100  0,0592  0,0000 

1 626  0,0634  —  0,0009 

II 685  0,0644  — 0.0007 

II ^38  0,0645  — 0,0011 

Il 89-2  o , 0646  -+-  o , ooo5 

I c)33  0,0675  0,0000 

II 1008  0,0688  4-  o,ooo5 

III 1 1 6 1  (  '  )  o ,  0694  —  o ,  0004 

1....;."...;.:.  1171  0,0698  — 0,0006 

III 1 181  (')  0,0701  +  0,0001 

II ii83  0,0705  +o,ooo5 

III.  .  1200  0,0698  —  o,ooo4 

II •244  0,0713  -1-0,0007 

III 1265  0,0714  -i-o,ooo5 

»  La  colonne  marquée  A  contient  les  différences  entre  les  nombres  ob- 
servés et  les  valeurs  de  la  chaleur  spécifique  moyenne  calculée  d'après  la 
formule 

(i)  C^  =  o,o582  H- o,ooooioT. 

(')   Comptes  rendus,  t.  LXXXV,   p.  543-546. 

(')  Température  mesurée  directement  au   thermomètre  à  air. 


(  983  ^ 
»  Celte  formule  donne  pour  CJ  les  valeurs  suivantes,  aux  diverses  tem- 
pératures atteintes  par  l'expérience  : 


cr"  ^0,0592, 

CS""    =0,0642, 

Ci'»»  =  0,0692, 

CJ"=  0,0602, 

C,;"    =o,o652, 

c:'»»  =  0,0702, 

CJ°»  =  0,0612, 

c;""  =0,0662, 

Cl"'  =  0,0712. 

Cl"  =0,0622, 

C»"    =0,0672, 

C;"  =  o,o632, 

c;»"»  =  0,0682, 

»  La  chaleur  spécifique  vraie  à  T",  — =!  est,  par  suite,  égale  à 

■y,,  =  o,o582  +  0,000020T, 
ce  qui  donne 

7o  =  o,o582;     7.00  =  0,0682;     7,000  =  0,0782;     7,300=0,0842. 

«  II.  La  température  de  fusion  du  palladium  a  été  obtenue  de  deux 
manières  différentes  : 

M  1°  En  plongeant,  dans  le  calorimètre,  du  palladium  solide,  chauffé 
aussi  près  que  possible  du  point  de  fusion,  e(  déduisant  de  la  chaleur  spé- 
cifique donnée  par  la  formule  (i)  la  température  T  à  laquelle  avait  été 
chauffé  le  tnétal; 

M  2°  En  chauffant  ensemble  une  masse  de  platine  et  à  côté  une  certaine 
quantité  de  palladium,  et  cherchant  à  obtenir  deux  températures  très-voi- 
sines, telles  que  pour  l'une  le  palladium  fonde  et  non  pour  l'autre,  ces 
températures  étant,  dans  chaque  cas,  données  par  l'expérience  calorimé- 
trique effectuée  avec  le  platine.  Ces  deux  méthodes  ont  donné  très-exacte- 
ment, pour  la  température  de  fusion  du  palladium,  i5oo  degrés. 

»  Il  est  à  noter  que  le  palladium  se  ramollit  avant  de  fondre,  comme  le 
platine;  deux  fragments  de  palladium  se  soudent  très-bien  ensemble,  à  une 
température  inférieure  à  i5oo  degrés. 

»  III.  La  chaleur  totale  de  fusion,  mesurée  en  coulant  dans  le  calori- 
mètre du  palladium  fondu  à  la  température  même  de  fusion,  a  été  trouvée, 
avec  trois  coulées  de  28'^, 234,  5^',  58o  et  i38'',423  de  métal,  égale  à  146", o, 
i45",8  et  146", 4;  moyenne  i46",i  pour  i  gramme  de  métal.  Si  l'on  re- 
tranche de  cette  chaleur  totale 

L=  146",  1 

la  quantité  de  chaleur  109°,  8,  nécessaire  pour  échauffer  i  gramme  de  pal- 

i3o.. 


(  9^4  ) 
ladium  de  zéro  à  i5oo  degrés,  quantité  de  chaleur  donnée  parles  expé- 
riences (  II  ),  on  a  la  chaleur  latente  de  fusion  du  palladium 

X  =  3G",3. 

»  Je  ne  tire,  pour  le  moment,  aucune  conclusion  de  ces  nombres,  les 
conséquences  que  l'on  en  peut  déduire  devant  trouver  leur  place  dans  une 
étude  d'ensemble,  déjà  assez  avancée  aujourd'hui,  et  dont  j'aurai  bientôt 
l'honneur  de  soumettre  à  l'Académie  quelques  nouveaux  résultats  numé- 
riques. » 


PHYSIQUE.  —  Influence  de  la  température  sur  le  pouvoir  rotatoire  magnétique. 

Note  de  M.  J.  Joubert. 

((  Dans  une  Is'ote  récente,  j'ai  montré  que  le  pouvoir  rotatoire  du 
quartz  augmente  d'une  façon  continue  avec  la  température  ;  cet  effet  est 
précisément  l'inverse  de  celui  qu'on  observe  dans  les  liquides  doués  du 
pouvoir  rotatoire,  comme  l'essence  de  térébenthine.  Plusieurs  physiciens  ont 
cherché  aussi  quelle  est  l'influence  d'une  élévation  de  température  sur  la 
rotation  produite  par  l'action  du  magnétisme.  Pour  les  liquides,  le  résul- 
tat n'est  pas  douteux,  d'après  les  expériences  de  M.  de  la  Piive  :  le  pouvoir 
rotatoire  diminue,  en  général,  un  peu  plus  vite  que  la  densité.  Pour  les 
solides,  au  contraire,  il  y  a  contradiction  entre  les  résultats  obtenus  par 
les  divers  observateurs.  D'après  Matteucci,  la  rotation  du  flint  augmen- 
terait dans  le  rapport  de  2  à  3,  de  zéro  à  jtSo  degrés.  Lûdtge,  au  con- 
traire, trouve  que  la  rotation,  qui  était  de  8', 4  à  20  degrés,  n'est  plus  que 
de  8',i  à  200;  M.  Bichat  obtient  un  résultat  analogue  :  un  flint  dont  la 
rotation  était  i°3o'  à  i4  degrés  ne  lui  donna  plus  que  i"24'à  i4o  de- 
grés. 

»  J'ai  repris  ces  expériences  sur  le  flint  entre  des  limites  de  température 
plus  étendues  ;  j'ai  opéré  sur  deux  échantillons  inégalement  teintés,  d'une 
densité  d'environ  4,3.  Pour  l'un  d'eux,  l'expérience  a  été  poussée  jusqu'à 
la  fusion,  qui  a  eu  lieu  à  582  degrés.  Les  résultats  donnés  par  les  deux 
échantillons  ont  été  sensiblement  les  mêmes  :  le  pouvoir  rotatoire  aug- 
mente avec  l'élévation  de  température,  et  de  ^  environ  de  sa  valeur,  en 
passant  de  la  température  ordinaire  à  celle  de  la  fusion. 

»  Voici  les  résultats  d'une  série  dans  laquelle  les  rotations  ont  été  me- 


(985) 
surées  pendant  la  période  ascendante  et  la  période  descendante  de  la  tem- 
pérature : 


Températures. 

Rotations. 

10° 

3^37 

025 

3,6o 

5oo 

3,69 

i8o 

3, Si 

!0 

3 , 3-2  (le  £lint  garde  un  peu  de  trempe 

»  Les  contradictions  signalées  plus  haut  doivent  être  attribuées  aux 
difficultés  de  toute  nature  que  présentent  ces  expériences.  J'ai  déter- 
miné la  température  à  l'aide  du  pouvoir  rotatoire  du  quariz,  en  opé- 
rant de  la  manière  suivante.  Un  petit  four  Perrot  ('),  traversé  par  deux 
tubes  de  porcelaine  suivant  deux  diamètres  rectangulaires,  était  placé  entre 
les  branches  de  l'électro-aimant  de  Faraday  construit  par  Ruhmkorff. 
L'un  de  ces  tubes,  contenant  le  flint,  s'engageait  dans  la  cavité  cylindrique 
des  noyaux  de  fer  doux;  l'autre  renfermait  un  quartz  de  i4  millimètres  de 
longueur,  qui  servait  de  thermomètre;  i  degré  de  variation  dans  la 
rotation  du  quartz  correspond  environ  à  une  variation  de  température 
de  18  degrés  C.  Les  deux  tubes  qui  se  trouvaient  en  contact  étaient 
engagés  dans  une  espèce  de  creuset  rempli  de  limaille  de  cuivre,  pour 
mieux  assurer  l'égalité  de  leurs  températures;  d'ailleurs,  les  mesures  n'é- 
taient faites  qu'après  que  la  température  était  restée  longtemps  station- 
naire.  J'opérais  des  deux  côtés  avec  la  lumière  jaune  de  la  soude  et  le 
polarimètre  de  Laurent. 

»  Le  flint  doit  être  chauffé  avec  beaucoup  de  précaution  ;  sitôt  que  la 
variation  de  température  est  un  peu  brusque,  il  présente  des  signes  très- 
manifestes  de  double  réfraction,  qui  se  traduisent  par  une  croix  noire 
plus  ou  moins  intense;  outre  que  les  mesures  de  rotation  deviennent  alors 
plus  difficiles  et  beaucoup  moins  précises,  le  pouvoir  rotatoire  diminue 
d'une  façon  très-marquée;  il  faut  ensuite  un  temps  très-long  pour  que 
toute  trace  de  double  réfraction  disparaisse  et  que  le  pouvoir  rotatoire 
reprenne  sa  valeur  normale.  Ainsi,  dans  la  série  citée  plus  haut,  et  que  j'ai 
choisie  en  vue  de  la  remarque  actuelle,  la  température  ayant  été  portée 
un  peu  brusquement  de  325  à  45o  degrés,  la  rotation,  qui  était  d'abord 
de  3°, 60,  est  tombée  à  2°, 68;  on  voyait  une  croix  noire  très-accentuée;  la 

(')  Ces  fours  sont  ordinairement  recouverts  d'une  garniture  en  tôle;  je  l'ai  fait  remplacer 
par  une  garniture  de  cuivre  rouge.  L'enveloppe  de  lôle  réduisait  l'intensité  du  champ  ma- 
gnétique, à  l'intérieur  du  fourneau,  à  peu  près  à  la  moitié  de  sa  valeur. 


(986) 
température  étant  restée  quelques  heures  à  5oo  degrés,  toute  trace  de  double 
réfraction  disparut  et  la  rotation  fut  de  3°,  69.  A  la  fin  de  l'expérience,  le 
flint  conserva  une  légère  trempe;  la  rotation  n'était  plus  que  de  3°,  Sa,  au 
lieu  de  3°,  S'y  qu'elle  était,  à  l'origine,  à  la  même  température. 

»  Indépendamment  de  la  détermination  des  températures,  une  des  plus 
grandes  difficultés  de  ces  expériences  est  l'affaiblissement  progressif  du  cou- 
rant et,  par  suite,  du  champ  magnétique.  J'ai  employé,  mais  avec  une  mo- 
dification nécessitée  par  le  dispositif  expérimental, la  méthode  bien  connue 
qui  consiste  à  faire  alternativement  les  mesures  sur  le  corps  en  expérience 
et  sur  un  corps  de  comparaison  dont  l'état  reste  constant.  J'ai  placé  dans 
le  même  circuit  deux  électro-aimants  presque  identiques,  après  avoir  vé- 
rifié par  des  mesures  de  rotation  que  les  intensités  magnétiques  des  deux 
champs  restaient  proportionnelles  à  -foô  P^ès,  quand  on  faisait  varier  de 
I  à  4  lintensité  du  courant.  L'un  agissait  sur  le  flint  chauffé,  l'autre  sur 
un  échantillon  identique  pris  dans  le  même  morceau  et  maintenu  à  tem- 
pérature constante. 

»  Le  courant  était  celui  d'ime  pile  de  16  grandséléments  Bunsen  à  zincs 
plats.  Quand  ces  cléments  viennent  d'être  montés  avec  des  liquides  neufs, 
leur  résistance  n'est  que  de  o°'"",ooi-,  elle  devenait  à  peu  près  le  triple  au 
bout  de  quarante-huit  heures;  la  résistance  de  chaque  électro-aimant  était 
de  o°''°,8i,  celle  du  fil  interpolaire,  o°'"",27.  L'intensité  du  courant  était 

donc  à  peu  près  de  — ^ — —  =■  ^  d'unité  absolue  (cent.  gr.  sec). 
'        '  2,4.109       3  ^  °  ' 

»  Pour  ramener  ces  expériences  à  des  mesures  absolues,  il  faudrait 
connaître  en  nombres  absolus  l'intensité  du  champ.  Or,  cette  détermina- 
tion, aujourd'hui  très-difficile,  deviendrait  extrêmement  simple  si  l'on 
connaissait  une  fois  pour  toutes  le  pouvoir  rotatoire  d'un  liquide  déterminé 
sous  l'influence  d'un  champ  magnétique  dont  on  aurait  mesuré  l'intensité 
en  valeur  absolue. 

»  Or,  la  méthode  de  Gauss  permet  de  déterminer  avec  une  grande  pré- 
cision la  composante  horizontale  d'un  magnétisme  terrestre;  j'ai  cherché 
s'il  serait  possible  de  mesurer  la  rotation  du  plan  de  polarisation  produite 
par  un  corps  soumis  à  cette  seule  influence. 

»  Si  l'on  fait  traverser  horizontalement  une  substance  transparente  par 
un  rayon  polarisé  dirigé  dans  le  méridien  magnétique,  le  plan  de  polari- 
sation tournera  de  gauche  à  droite  pour  l'observateur  qui  reçoit  le  rayon 
venant  du  nord,  et  de  droite  à  gauche  dans  le  cas  contraire.  Si  donc  on 
fait  tourner  l'appareil  de  180  degrés  entre  ces  deux  observations,  le  dé- 
placement du  plan  de  polarisation  correspondra  au  double  de  la  rotation 
magnétique. 


(  987  ) 

»  L'expérience  a  mieux  réussi  que  je  n'eusse  osé  l'espérer  :  avec  un  tube 
de  5o  centimètres  de  sulfure  de  carbone,  j'ai  obtenu  une  rotation  de  1  mi- 
nutes; avec  le  même  tube  et  trois  réflexions,  une  rotation  de  6  minutes; 
enfin,  en  employant  une  pile  de  glaces  multiplicatrices,  comme  celles  que 
décrit  M.  Fizeau  dans  son  célèbre  Mémoire  relatif  à  l'influence  du  mou- 
vement de  la  Terre  sur  iazimut  de  polarisation  du  rayon  réfracté,  j'ai  ob- 
tenu un  peu  plus  de  18  minutes.  Ces  nombres  sont  très-petits;  mais,  en 
augmentant  la  longueur  de  la  colonne  liquide  et  le  nombre  de  piles  de 
glaces,  enfin  en  perfectionnant  la  détermination  de  l'azimut  du  plan  de 
polarisation  (je  crois  pouvoir  compter  sur  la  demi-minute),  j'espère,  sans 
pourtant  me  dissimuler  les  très-grandes  difficultés  de  l'expérience,  arriver 
à  une  précision  suffisante  pour    la  plupart  des  applications  (' ).  » 


PHYSIQUE.  —  Sur  la  densité  et  tes  coefficients  dedilntation  du  chlorure  de  méthyle 
liquide.  Note  de  MM.  C.Vincent  et  Delachanal.  (Extrait.) 

«  Le  produit  .soumis  à  cette  élude  a  été  préparé  par  la  décomposition 
pyrogénée  du  chlorhydrate  de  triméthylamine,  et  purifié  à  l'état  gazeux 
par  plusieurs  passages  sur  de  l'acide  sulfurique  concentré,  puis  sur  du 
chlorure  de  calcium  pulvérisé,  et  enfin  liquéfié  par  refroidissement. 

M  Nous  avons  suivi  la  méthode  employée  par  M.  Isidore  Pierre  pour  la 
détermination  des  coefficients  de  dilatation  d'un  grand  nombre  de  liquides 
organiques.  Cette  méthode  consiste  à  construire  un  thermomètre  avec  un 
poids  déterminé  du  liquide,  puis  à  observer  les  volumes  occupés  par  ce 
liquide  à  différentes  températures. 

»  L'instrument  dont  nous  nous  sommes  servis  se  composait  d'un  réser- 
voir thermométrique,  dont  la  capacité  était  d'environ  ^'^'^,1,  et  auquel  était 
soudée  une  tige  divisée  en  longueurs  représentant  des  volumes  égaux,  c'est- 
à-dire  calibrée  avec  soin,  et  ayant  environ  70  centimètres.  Les  proportions 
de  notre  appareil  permettaient  au  chlorure  de  méthyle  de  parcourir  la 
presque  totalité  de  la  tige  graduée  dans  les  limites  de  température  de  nos 
expériences,  comprises  entre  — 25°  et  +45°. 

I)  Les  déterminations  de  volume  de  l'appareil  ont  été  faites  au  moyeu 
du  mercure,  à  la  température  de  zéro  et  de  100  degrés.  Le  volume  à  zéro 
du  réservoir  thermométrique,  jusqu'à  la  naissance  de  la  graduation,  est 
de  2*^°, 23475;  celui  de  chacune  des  divisions  de  la  tige  est  de  o™,ooo268'7. 

(')  Ces  expériences  ont  été  faites  au  laboratoire  de  Physique  du  Collège  de  France. 


(988) 
Le  poids  de  chlorure  de  méthyle  contenu  dans  l'appareil  était  de  2^'', 2. 
Nous  donnons,  dans  le  tablenu  ci-dessous,  les  différents  niveaux  auxquels 
il  affleurait  aux  diverses  températures  de  nos  expériences,  toutes  correc- 
tions faites  : 

Expériences.  Températures.         Divisions. 

1 —3.3,7  201,! 

2 o  537,1 

3 i3,4  772,9 

4 i;»9  8^7»» 

5 23,8  966,3 

6 3o,2  1093,0 

7 39,0  1278,7 

»  Densité.  —  Ces  nombres  ont  servi  à  calculer  d'abord  les  densités  du 
chlorure  de  méthyle  à  ces  températures  : 

Densités 
Températures.  trouvées. 

—  23,7 Oî99'45 

o 0.95231 

i3,4 0,92830 

17,9 o.9'969 

23,8 0,90875 

3o,2 0,89638 

39,0., 0,87886 

»  Ces  résultats  nous  ont  permis  de  construire  une  courbe,  à  l'aide  de 
laquelle  nous  avons  déterminé,  de  5  en  5  degrés,  les  densités  du  chlorure 
de  méthyle,  entre  —  3o°  et  -t-  So". 

»  Coefficients  de  dilatation.  —  Les  expériences  précédentes  nous  ont 
donné  le  volume  du  chlorure  de  méthyle  à  différentes  températures;  mais, 
comme  ces  nombres  varient  suivant  le  poids  de  chlorure  de  méthyle  em- 
ployé, nous  avons  cru  utile,  pour  les  rendre  comparables,  de  prendre  pour 
unité  le  volume  à  zéro  du  produit  soumis  à  l'expérience,  et  nous  avons 
ainsi  dressé  le  tableau  suivant  : 

Volumes  relatifs, 
en    prenant    pour  unité 
Températures.  Volumes  observés.  le  volume  h  zéro. 

c  ec 

—  23,7 2,28589  0,96216 

O   2,37579  1,00000 

i3,4 2,43892  1,02657 

17,9 2,46169  i,o36i6 

23,8 2,49129  1,04862 

3o,2 2,52587  j,  06317 

39,0 2,57701  1 ,08470 


(  989) 

»  Nous  avons  choisi  les  observations  faites  à  i3°,4,  à  23°, 8  et  à  89  degrés 
pour  déterminer  les  coefficients  de  dilatation  du  chlorure  de  méthyle, 
d'après  la  formule 

nous  avons  obtenu  les  valeurs  suivantes  pour  les  trois  coefficients  a,  |3,  7: 

a  =  0,00193929, 
j3  =  o,  00000 1 83  j  2 1 , 
y  =  0,000000105916.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  Vox)  dation  de  quelques  dérivés  aromatiques. 
Note  de  M.  A.  Etard,  présentée  par  M.  Cahours. 

«  En  oxydant  divers  composés  organiques  par  li  chlorhydrine  chro- 
mique,  j'ai  pu  remarquer,  selon  les  cas,  des  réactions  bien  différentes  et 
constater  que  son  mode  d'action  est  principalement  réglé  par  la  nature  du 
corps  attaqué  et  par  celle  des  groupes  substitués  qu'il  renferme.  C'est  ainsi 
qu'il  peut  se  former  des  acétones,  des  aldéhydes  ou  des  quinones;  comme 
produit  accessoire,  il  se  dégnge  de  l'acide  chlorhydrique  et  même  du 
chlore  ;  d'autres  fois,  et  c'est  le  cas  des  hydrocarbures,  il  n'y  a  aucun  déga- 
gement gazeux  :  il  se  forme  une  combinaison  directe  et  totale.  En  recher- 
chant l'influence  de  quelques  groupes  substitués  sur  la  marche  de  la  réac- 
tion, j'ai  obtenu  les  résultats  suivants  : 

»  I.  Bromololuène,  —  L'oxydation  s'effectue  commodément  en  ajoutant 
le  réactif  chromique,  par  portions  de  5  grammes  environ,  dans  un  excès 
de  bromololuène  chaud  et  en  agitant.  Il  se  dégage  de  l'acide  chlorhy- 
drique. Quand  le  contenu  du  ballon  est  devenu  pâteux,  on  ajoute  un 
excès  d'eau  pour  enlever  les  sels  chromiques,  puis  on  distille  le  produit 
huileux  après  l'avoir  desséché.  Vers  la  fin  de  la  distillation,  j'ai  obtenu  une 
huile  se  concrétant  dans  le  récipient  et  cristallisant  dans  l'alcool  en  belles 
lames  rectangulaires;  elles  renferment  C  =  42, o3,  II  =  2,7,  et  fondent 
à  25o  degrés  :  c'est  l'acide  parabromobenzoïque. 

»  Le  bromololuène  employé  contenait  les  trois  modifications  oriho, 
meta  et  para.  Ce  dernier  seul  paraît  attaqué  dans  le  mélange;  il  y  a  donc 
là  encore  un  moyen  d'enlever  le  parabromotohiène  par  oxydation.  La 
substitution  du  brome  dans  le  toluène  n'empêche  pas  la  destruction  du 

c  R.,  1878,  a«  Semestre.  (  T.  LXXXVU,  N°  23.)  1 3  I 


(99»  ) 
groupe  mélhyle,  ainsi  que  le  fait  celle  du  groupe  AzO*;  dans  ce  dernier 
cas,  il  se  fait  de  la  méthylnitroquinone. 

»  II.  D'après  les  conseils  de  M.  Cahours,  j'ai  essayé  d'oxyder  un  com- 
posé aromatique  renfermant  un   groupe   oxaméthyle  0-CH%   i'anéthol. 

»  On  opère  en  solutions  sulfocarboniques  à  lo  pour  looet  on  distille 
le  produit  obtenu  avec  la  vapeur  d'eau;  celle-ci  entraîne  une  huile  odo- 
rante, qui  n'est  autre  que  l'aldéhyde  anisique  COH  -  C°H'-0  -  CH%  ca- 
ractérisée par  son  analyse,  son  point  d'ébullition  et  sa  transformation  en 
iicide  anisique.  L'anéthol  C'H^-C°H'-  0-CH'  perd  luie  partie  du  groupe 
C^H*  et  conserve  l'oxaméthyle  0,CH'. 

»  III.  Le  cymène,  dérivé  de  l'essence  de  térébenthine  par  l'action  du 
brome,  n'est  autre  que  la  méthylparapropylbenzine.  Traité  par  l'acide 
chlorochromique,  il  s'y  combine  avec  dégagement  de  chaleur,  et,  si  l'on 
opère  en  solutions  sulfocarboniques  à  lo  pour  loo,  on  peut  recueillir,  par 
filtration,  un  précipité  bruu-cliocolat  renfermant 

aCrO^'Cl^  C'°H'\ 

»  Dans  ce  composé,  le  chlore  paraît  lié  au  carbone,  car,  soit  par  distil- 
lation sèche,  soit  par  l'action  de  l'eau,  on  obtient  des  carbures  chlorés.  L'eau 
le  décompose  immédiatement  avec  dégagement  de  chaleur;  si,  après  un 
contact  de  quelques  heures  avec  ce  liquide,  on  le  distille  clans  un  courant 
de  vapeur,  ou  qu'on  l'agite  avec  de  l'éther,  on  enlève  aux  sels  chromiques 
un  corps  huileux  odorant,  formant  avec  lebisullite  de  soude  une  belle  com- 
binaison cristallisée.  Si  l'on  effectue  la  décomposition  de  ce  dérivé  en  le  dis- 
tillant avec  une  solution  de  carbonate  de  soude,  il  passe  dans  le  récipient 
une  huile  qui  s'y  concrète  et  présente,  dès  lors,  toutes  les  propriétés  exté- 
rieures du  camphre,  y  compris  le  goîit,  l'odeur  et  la  propriété  de  tour- 
noyer sur  l'eau. 

»  Ce  corps  n'est  autre  que  l'aldéhyde  isocuminique,  combinée  à  i  molé- 
cule d'eau, 

COR^O,  H^O. 

»  Elle  fond  à  80  degrés;  chauffée  au  delà  d'une  certaine  limite,  elle 
perd  de  l'eau  et  reste  liquide. 

»  Je  prépare  en  ce  moment  une  plus  forte  quantité  de  ce  corps,  afin 
d'en  compléter  l'étude. 

»   I.'éthyl  et  la  diméthylbenzine,  ainsi  que  le  térébenthèue,  m'ont  déjà 


(  99'  ) 
donné  des  résultats  positifs  qui  feront  l'objet  d'une  nouvelle  Communi- 
cation f  M.    » 


CHIMIE  INDUSTRIELLE.  —  Sur  ta  nature  de  certains  produits  cristallisés,  obtenus 
accessoirement  dans  le  traitement  industriel  des  pétroles  de  Pensylvanie. 
Note  de  MM.  L.  Prcnieu  et  R.  David,  présentée  par  M.  Chatin. 

«  1.  A  Philadelphie,  en  1876,  on  pouvait  voira  l'Exposition  universelle 
un  corps  solide,  cristallisé,  d'un  vert  magnifique,  exposé  sous  la  rubrique 
new  product,  au  mileu  de  la  série  complète  des  pélroles  américains.  L'un  de 
nous  parvint  à  se  mettre  en  rapport  avec  l'exposant,  et  aussi  avec  le  D"^  Her- 
bert Tweddie,  de  Pittsburgh,  qui  avait  obtenu  le  corps  en  question  et 
l'avait  déjà  réparti  en  composés  offrant  des  points  de  fusion  différents, 
mais  tous  élevés  bien  au-dessus  des  paraffines  de  190  à  240  degrés  environ. 

»  Ce  produit  prend  naissance  dans  la  redistillation  des  pétroles  qui  ont 
déjà  fourni  l'essence  (densité  0,716)  et  l'huile  lampante  (densité  0,800  en- 
viron). Il  paraît  contenir  la  muliére  colorante  jaune  verdàtre  et  le  principe 
fluorescent  des  pélroles  d'Amérique. 

»  Par  des  distillations  et  redistillations  successives,  le  D"' Tweddie  a  pré- 
paré le  produit  verdàtre  qu'd  nomme  pe<?'Ofè«e,  lequel,  par  sublimation, 
fournit  un  corps  vert  jaunâtre  désigné  sous  le  nom  de  ttiallène,  puis  par 
cristallisation  fractionnée  les  autres  produits  (carbozène,  carbopétro- 
cène,  etc.),  distingués  par  leur  point  de  fusion. 

»  2.  Tel  est  le  produit  qui  a  été  rapporté  en  France  pour  être  soumis  à 
l'étude  chimique. 

»  Ija  quantité  en  est  très-minime,  puisque  les  quelques  kilogrammes 
qu'a  préparés  le  D'' Tweddie  provenaient  du  traitement  déplus  de  cinquante 
mille  barils  de  pétrole.  Guidés  par  une  étude  antérieure  faite  par  l'un 
de  nous  sur  les  produits  de  dissociation  des  pétroles  légers  soumis  à  l'ac- 
tion brusque  de  la  chaleur  (^),  nous  avions  entamé  déjà  l'étude  des  com- 
posés analogues  qui  prennent  naissance  dans  la  redistillation  industrielle 
des  pélroles  naturels. 

»  Un  accident  nous  avait  empêchés  de  poursuivre  en  France  ces  études 
jusqu'à  leur  complet  achèvement,  lorsque  le  produit  qui  fait  l'objet  du 
présent  Mémoire  nous  a  permis  de  combler  cette  lacune. 


(')   Ces  recherches  ont  été  exécutées  au  laboratoire  deM.  Cahours,  à  l'École  Polytechnique. 
(^)  L.  Prunier,  Bulletin  de  la  Soc.  chim.,  \^.  loget  147;  iStS. 

i3i.. 


(  992  ) 

»  3.  Nous  avons  constaté  tout  d'abord  que  les  produits  obtenus  par  dis- 
tillation fractionnée  (pétrozène,  carbozène,  carbopétrorène  et  thallène) 
ne  sont  en  définitive  que  des  mélanges.  Leurs  points  de  fusion  n'ont  rien 
(le  fixe,  et,  par  l'emijloi  méthodique  des  dissolvants,  ils  se  résolvent  tons 
en  une  série  de  carbures  complets  (paraffines)  ou  incomplets  de  différents 
ordres. 

»  La  densité  de  ces  corps  est  considérable;  le  pétrozène,  c'est-à-dire  la 
matière  première,  a  pour  densité  1,206  environ,  et  il  se  sépare  en  carbures 
dont  les  densités  les  plus  faibles  (paraffines)  sont  voisines  de  0,990,  les 
carbures  les  plus  lourds  atteignant  i,  27  et  même  i  ,3o. 

»  L'action  du  brome  et  de  l'acide  sulfurique,  qui  s'emparent  des 
carbures  incomplets,  a  permis  d'évaluer  la  quantité  di  paraffines  (5  à 
i5  pour  100). 

»  Ces  paraffines  ont  des  points  de  fusion  fort  élevés  (70°,  80°  et  même 
85°  C),  les  paraffines  ordinaires  étant  fusibles  au-dessous  de  65  degrés. 

»  4.  Parmi  les  carbures  incomplets,  l'emploi  de  l'acide  picrique  et  de 
l'anthracène  binitré,  uni  aux  indications  des  points  de  fusion,  d'ébullition 
et  des  solubilités,  a  permis  de  caractériser  la  présence  de  l'anthracène, 
du  phénanthrène,  du  chrysène,  du  chrysogène,  etc. 

»  5.  L'analyse  organique  accuse  des  teneurs  en  carbone  qui  varient  de 
88  à  96  pour  100. 

»  Le  dernier  résultat  est  seul  intéressant,  en  ce  qu'il  montre  jusqu'à 
quel  point  est  poussée  la  ,"perte  d'hydrogène,  puisque  le  carbure  est  plus 
riche  en  carbone  que  l'anthracène,  le  relène,  le  chrysène,  le  chryso- 
gène, etc.,  c'est-à-dire  les  plus  riches  et  les  mieux  étudiés  des  carbures,  et 
même  que  la  houille  (80  à  90  pour  100),  l'anthracite  (94  environ),  le 
coke,  etc.,  etc.,  qui  atteignent  rarement  95  pour  100. 

»  C.  Par  l'application  méthodique  de  dissolvants  variés  (alcool,  éther, 
benzine,  toluène,  chloroforme,  sulfure  de  carbone,  essence  de  pétrole, 
acide  acétique,  etc.),  nous  sommes  parvenus  à  résoudre  les  composés 
ci-dessus  en  une  série  de  corps  sensiblement  les  mêmes,  la  proportion 
variant  seule,  et  constituant  les  différents  mélanges  qui  prennent  naissance 
dans  l'opération  primitive. 

»  Par  des  précipitations  fractionnées  et  des  cristallisations  successives, 
nous  avons  séparé  et  purifié  les  produits  de  façon  à  pouvoir  en  aborder 
l'étude,  et  nous  espérons  pouvoir  prochainement  en  préciser  la  nature  et 
])réparer  les  principaux  dérivés. 

»  Toutefois,  nous  pouvons  dire  dès  à  présent  que  ces  carbures  intéres- 


(  993  ) 
sants  comprennent  les  termes  les  plus  élevés  parmi  les  carbures  aujourd'hui 
connus. 

»  Eu  effet,  le  chrysogène  de  M.  Frifzsche,  le  parachrysène  de  M.  Rasenack, 
le  benzér/thrène  de  M.  Schulz,  tirent  moins  de  95  pour  100  de  caibone. 

»  Les  points  de  fusion  de  ces  corps  s'élèvent, il  est  vrai,jusqu'à3o7  degrés 
et  même  Sao  degrés,  tandis  que  nous  n'avons  guère  observé  jusqu'à  pré- 
sent au  delà  de  3oo  degrés  (attendu  qu'à  celte  température  le  produit 
noircit  sensiblement);  mais  nous  avons  obtenu  jusqu'à  95,7  pour  100  de 
carbone  dans  des  corps  entièrement  solubles  dans  le  sulfure  de  carbone. 

»  Or  cette  proportion,  supérieure  à  celle  qu'on  rencontre  dans  les  car- 
bures décrits  jusqu'à  ce  jour,  est  rarement  atteinte  même  par  les  combus- 
tibles proprement  dits  (coke,  houille,  etc.),  sans  tenir  compte,  bien  en- 
tendu, du  résidu  minéral. 

»  7.  On  voit,  en  résumé,  que,  dans  les  produits  accessoires  du  traite- 
ment industriel  des  pétroles,  on  retrouve  les  carbures  dérivés  de  l'acéty- 
lène et  de  la  benzine  (anthracène,chrysène,  etc.),  découverts  dans  les  pro- 
duits de  la  distillation  de  la  houille,  conformément  aux  lois  des  équilibres 
pyrogénés  formulées  à  cette  occasion  par  M.  Berthelot  et  exposées  dans 
ses  Mémoires  classiques  sur  ce  sujet  important,  Mémoires  complétés  dans 
ce  Recueil  (')  par  de  récentes  études  sur  le  gaz  d'éclairage. 

M  Les  carbures  tirés  du  pétrole  dans  des  conditions  toutes  semblables 
viennent  donc  se  ranger,  avec  quelques  termes  nouveaux  sans  doute, 
parallèlement  à  ceux  qu'on  avait  extraits  des  huiles  de  houille  ou  dérivés 
par  pyrogénalion  de  la  benzine. 

»  Tel  est  le  résultat  qui  ressort  dès  maintenant  de  notre  travail. 

»  Nous  poursuivons  nos  recherches,  et  si,  comme  nous  l'espérons, 
elles  nous  conduisent  à  quelques  résultats  nouveaux,  nous  demanderons 
à  l'Académie  la  permission  de  les  lui  soumettre.  » 


PHYSIOLOGIE.  —  Recherches  sur  rmée.  Note  de  M.  P.  Picard, 

présentée  par  M.  Milne  Edwards. 

«   1.   Urée  des  reins.  —  En  faisant  l'analyse  du  tissu  du  rein  parle  pro- 
cédé que  j'ai  indiqué  pour   l'étude  des  muscles,  etc.,   et  dans   diverses 

(')  Berthelot,  Comptes  rendus,  t.  LXXXII,  p.  872  cl  suivantes.  Voir  aussi  la  Srnthcte 
chimique  du  même  auteur,  p.  219  à  225;  1876. 


(994  ) 
conditions  physiologiques,  on  arrive  à  des  résultats  qui  peuvent  s'exprimer 
de  la  façon  suivante  : 

»  Les  quantités  décelables  dans  looo  grammes  de  cet  organe  varient 
avec  l'activité  de  la  sécrétion  urinaire;  c'est  ce  que  montrent  les  chiffres 
suivants. 

»    looo  grammes  de  reins  se  comportent  comme  s'ils  contenaient  : 

i"  chien 3,3  :  sécrétion  active. 

i  pas  une  goutte  d'urine  pendant  les  deuxheures 
(       qui  ont  précède  la  mort. 

.)  La  signification  de  ces  faits  est  claire,  et  il  est  évident  que  les  chiffres 
élevés  résultent  de  la  présence  de  l'urine  dans  les  canalicules  uriniféres. 

))  2.  Urée  du  liquide  qui  s'écoule  du  canal  thoracique  pendant  la  dicjestion. 
—  La  quantité  d'urée  contenue  dans  le  liquide  mixte  qu'on  obtient  en 
pratiquant  une  fistule  du  canal  thoracique  pendant  la  digestion  est  très- 
voisine  de  celle  qui  est  contenue  dans  le  sang. 

»  Il  suffira,  pour  le  montrer,  de  citer  ici  deux  chiffres  obtenus  en  trai- 
tant ce  liquide  absolument  comme  je  l'avais  fait  dans  mes  analyses  de  sang 
antérieurement  publiées  : 

gr         gr 

Chien  en  digestion  de  viande looo  =1,2 

»  de  pain »  o,3 

»  Le  premier  chiffre  est  analogue  à  celui  que  donne  le  sang  pris  chez 
un  animal  dans  les  mêmes  conditions. 

»  Le  second  est  analogue  au  chiffre  obtenu  dans  l'état  de  jeijne.  On 
devait  le  prévoir  d'après  ce  que  j'ai  dit  à  la  Société  de  Biologie  en  iSyy. 

))  Ces  résultats  concordent  avec  ceux  que  les  analyses  de  M.  Wurtz  ont 
fait  connaître  :  il  suffit,  pour  le  montrer,  de  faire  remarquer  qu'on  a  opéré 
sur  un  mélange  de  lymphe  et  de  chyle,  c'est-à-dire  sur  de  la  lymphe 
diluée. 

»  3.  Urée  des  orq ânes  chez  le  lapin.  —  En  traitant  les  muscles  et  le  foie 
de  cet  herbivore,  exactement  comme  l'avaient  été  les  organes  du  chien, 
dans  la  Note  que  j'ai  publiée  aux  Comptes  rendus,  on  trouve  les  chiffres 
suivants  : 

»  1000  grammes  de  muscles  blancs  du  lapin  se  comportent  comme 
s'ils  contenaient  : 

Urée. 

!"■  lapin 3,0 

2"    lapin 3,1 


(995  ) 
c'est-à-dire  une  proportion  un  peu  plus  élevée  que  celle  que  contiennent 
les  muscles  du  chien  nourri  «  d'une  façon  mixte  ». 

»  looo  grammes  de  foie  se  comportent  comme  s'ils  contenaient 
(période  digestive  active)  : 

Urée. 

i"  lapin 0,3 

2'=  lapin 0,5 

»  Ce  sont  là  des  quantités  analogues  à  celles  que  contenait  le  foie  du 
chien  à  jeun.  Ce  résultat  pouvait  être  prévu,  puisque  j'ai  annoncé  que  la 
proportion  d'urée  du  foie  varie  avec  celle  du  sang,  et  cette  dernière  avec 
celle  de  l'urée  éliminée  en  vingt-quatre  heures  par  les  urines  [Comptes 
rendus  de  la  Société  de  Biologie,  1877). 

»  4.  Influence  de  la  section  des  nerfs  qui  entourent  l^artère  hépatique  sur 
la  proportion  d'urée  du  sang.  —  On  choisit  un  chien  en  digestion  (aliments 
mixtes),  peu  gras,  à  abdomen  peu  saillant.  On  fait  une  incision  au-dessous 
de  l'appendice  xyphoïde  et  s'étendant,  en  suivant  la  ligne  blanche,  à  5  ou 
6  centimètres  dans  la  direction  du  pubis.  On  introduit  le  doigt  et  on  le 
conduit  directement  jusque  vers  la  colonne  vertébrale;  puis  on  le  dirige 
vers  l'hypochondre  droit,  en  suivant  la  face  inférieure  du  foie.  On  arrive 
ainsi  à  sentir  l'artère  hépatique  ;  on  la  saisit,  en  passant  sous  elle  le  doigt 
demi-fléchi,  et,  par  des  tractions  douces  et  graduées,  on  l'amène  jusqu'à 
ce  qu'elle  fasse  saillie  dans  la  plaie.  On  coupe  alors  rapidement  les  nerfs 
qui  l'entourent,  puis  on  la  laisse  aller  et  on  coud  la  plaie. 

»  Si  après  cette  opération  on  fait  des  saignées  à  l'animal,  on  trouve  dans 
le  sang  une  quantité  d'urée  moindre,  en  général,  que  celle  qui  existe  chez 
l'animal  normal  ;  quelquefois  elle  est  à  peu  près  la  même  ;  en  tous  cas, 
elle  n'est  jamais  plus  considérable. 

Analyses. 
1"  chien  (prise  de  sang,  3  heures  après  l'opération) 1000  =  0,7 

2"  >>  »  2  )i  1000  rr:  0,<J 

3'  u  "  2  »  .......  1000  :^  I  ,  I 

Le  même  »  10  »  1000  =  0,7 

»  Je  ne  veux  pas  donner  de  ce  fait  une  explication  prématurée.  Je  me 
borne  à  ajouter  que  les  animaux  ci-dessus  ne  sont  jamais  devenus  dia- 
bétiques, comme  me  l'a  montré  l'examen  de  leurs  urines  et  de  leur  sang, 
et  je  rappelle  que  Cl.  Bernard  a  fini  par  affirmer  que  le  diabète  artificiel 
est,  non  un  phénomène  paralytique,  mais  une  excitation  nerveuse. 


(996  ) 
»  Pour  terminer  les  grands  traits  de  la  question  de  l'urée  des  organes, 
j'ai  encore  à  signaler  ce  fait,  que  la  section  du  nerf  sciatique  amène  une 
légère  diminution  de  la  quantité  d'urée  contenue  dans  les  muscles  auxquels 
ce  nerf  se  distribue.  » 


PHYSIOLOGIE.  —  Sur  riiémocjanwe,  substance  nouvelle  du  sang  de  Poulpe 
(Octopus  vulgaris).  Note  de  M.  L.  Fredericq,  présentée  par  M.  de 
Lacaze-Duthiers. 

«  La  partie  liquide  du  sang  des  Poulpes  contient  une  substance  albumi- 
noïde  incolore,  formant  avec  l'oxygène  une  combinaison  peu  stable,  qui 
est  d'un  bleu  foncé.  L'action  du  vide,  le  contact  avec  les  tissus  vivants 
ou  la  conservation  envase  clos  suffisent  pour  dissocier  cette  combinaison  et 
en  chasser  l'oxygène.  Cette  substance  joue,  dans  la  respiration  du  Poulpe,  le 
même  rôle  que  l'hémoglobine  dans  celle  desVcrtébrés.  Elle  se  charge  d'oxy- 
gène dans  la  branchie  du  Poulpe;  puis,  cheminant  dans  le  système  artériel 
et  dans  les  capillaires,  elle  transporte  cet  oxygène  et  le  cède  aux  tissus,  qui 
en  sont  avides.  Le  sang  veineux  du  Poulpe  est  incolore,  le  sang  artériel 
bleu  foncé.  Ces  changements  de  coloration  sont  bien  dus  au  fait  de  la  res- 
piration. On  peut  s'en  assurer  en  mettant  à  nu  la  grande  artère  céphalique 
du  Poulpe  :  le  sang  qu'elle  charrie  est  bleu  tant  que  l'animal  respire  norma- 
lement dans  l'eau  ;  dès  qu'on  l'en  empêche,  en  le  retirant  de  l'eau  ou  sim- 
plement en  introduisant  les  doigts  dans  la  cavité  palléale,  le  sang  de  l'artère 
se  décolore  et  prend  la  teinte  pâle  asphyxique.  Il  en  est  de  même  si  l'on 
paralyse  les  muscles  respiratoires  par  la  section  des  nerfs  palléaux. 

»  Celte  substance,  que  j'appellerai  hémocjanine  (de  càiia.^  sang,  et  kûkvo?, 
bleu\  paraît  être  la  seule  substance  albuminoïde  contenue  dans  le  sang  de 
poulpe,  comme  le  montre  la  méthode  des  coagulations  successives  par  la 
chaleur  (méthode  basée  sur  ce  fait,  que  chaque  substance  albuminoïde 
offre  un  point  de  coagulation  spécial).  Si  l'on  chauffe  graduellement,  au 
bain  d'eau,  du  sang  de  Poulpe  convenablement  dilué  avec  une  solution  de 
chlorure  de  sodium  (le  mélange  renfermant  environ  lopour  loo  de  NaCI), 
le  liquide  devient  opalescent  vers  -H  68  degrés  et  se  coagule  à  +  69  degrés, 
en  donnant  des  grumeaux  bleuâtres  et  un  liquide  parfaitement  clair  et 
incolore.  Ce  liquide,  filtré,  peut  être  porté  à  l'ébuUition  sans  se  coaguler. 
Le  sang  du  Poulpe  ne  contient  donc  qu'une  seule  substance  congulable  par 
la  chaleur.  La  co;iguh»tion  par  l'alcool  conduit  à  la  même  conclusion.  Si  à 


(  997  ) 
du  sang  (le  Poulpe  dilué  on  ajoute  de  l'alcool  par  petites  portions,  chaque 
goutte  d'alcool  y  produit  un  précipité  de  substance  albuminoïde  ;  mais  ce 
caillot  se  redissout  immédiatement,  à  condition  que  l'on  ait  soin  d'agiter  le 
liquide.  Si  l'on  continue  à  verser  de  nouvelles  portions  d'alcool,  il  arrive 
un  moment  où  la  limite  d'insolubilité  de  la  matière  albuminoïde  bleue 
dans  le  mélange  d'alcool  et  d'eau  se  trouve  dépassée;  d  se  forme  un  pré- 
cipité bleuâtre  qui  ne  se  redissout  plus.  Si  l'on  filtre  à  ce  moment,  on 
obtient  un  liquide  parfaitement  incolore,  qui  ne  contient  plus  de  substance 
coagulable  par  l'alcool.  On  peut  y  ajouter  de  nouvelles  quantités  d'alcool 
sans  y  produire  de  précipité.  La  totalité  de  la  substance  albuminoïde  se 
coagule  donc  en  une  fois,  ce  qui  n'aurait  pas  lieu  si  elle  était  formée  par 
un  mélange  de  plusieurs  substances  albuminoïdes. 

«  Il  est  facile  d'isoler  Vhémocyanine.  Comme  c'est  la  seule  substance  col- 
loïde que  contienne  le  sang  de  Poulpe,  il  suffit  de  soumettre  le  plasma  de  ce 
sang  à  une  dialyse  énergique  pendant  trois  à  quatre  jours,  de  façon  à  éli- 
miner complètement  les  sels  et  les  autres  substances  diffusibles.  On  filtre  le 
liquide,  on  l'évaporé  à  une  basse  température  pour  obtenir  une  substance 
bleue,  brillante,  offrant  l'aspect  de  la  gélatine. 

»  V hémocyanine  se  colore  en  bleu  au  contact  de  l'oxygène,  se  décolore 
parle  vide,  se  coagule  en  grumeaux  par  la  chaleur,  par  l'alcool,  l'éther,  le 
tannin,  les  acides  minéraux,  et  par  la  plupart  des  sels  des  métaux  pesants  : 
nitrate  d'argent,  sublimé,  sulfate  de  cuivre,  acétates  neutre  et  basique  de 
plomb.  La  solution  d'hémocyanine  se  prend  en  gelée  par  l'acide  acétique 
glacial.  Elle  donne  les  réactions  caractéristiques  des  albuminoïdes  par  le 
réactif  de  Millon,  par  l'acide  nitrique  et  l'ammoniaque,  par  le  ferrocya- 
nure  de  potassium  et  l'acide  acétique.  Elle  brûle  en  répandant  une  odeur 
de  corne  brûlée  et  en  laissant  un  résidu  riche  en  cuivre.  Le  cuivre  y  est  si 
abondant,  qu'un  simple  essai  au  chalumeau  permet  d'y  constater  sa  pré- 
sence. 

»  Le  cuivre  paraît  y  être  dans  le  même  état  que  le  fer  dans  l'hémoglobine 
ety  joue  un  rôle  analogue.  L'hémoglobine  est  susceptible,  comme  on  sait, 
de  se  décomposer  en  hématine  ferrifère  et  substance  albuminoïde  coa- 
gulée ne  contenant  pas  de  (er.  V hémocyanine  présente  la  même  réaction. 
Sa  solution,  traitée  par  l'acide  chlorhydrique  ou  nitrique,  donne  un  coa- 
gulum  de  substance  albuminoïde  qui  ne  laisse  pas  de  cuivre  à  la  calcination. 
Le  liquide,  filtré  et  évaporé,  fournit  un  résidu  renfermant  des  cristaux  pris- 
matiques et  laissant  de  l'oxyde  de  cuivre  à  la  calcination.  Je  n'ai  pu,  jus- 
qu'ici, déterminer  la   proportion  de  cuivre  contenue  dans  V  hémocyanine 

C.  R.,  1878,  2»  Semestre.  (T.  LXXXVU,  N»  2S.)  l32 


(  998  ) 
ni  la  proportion  d'oxygène  à  laquelle  elle  se  combine.  J'espère  pouvoir 
combler  ces  lacunes  et  étudier  d'une  façon  plus  complète  sou  produit  de 
décomposition  cuprifère  (').  » 


PHYSIOLOGIE.  —  De  iinfluence  des  différentes  couleurs  du  spectre  sur  le  déve- 
loppement des  animaux.  Note  de  M.  E.  Ydng,  présentée  par  M.  deLacaze- 
Duthiers. 

«  Grâce  à  des  travaux  déjà  nombreux  dont  les  végétaux  ont  surtout  été 
l'objet,  nous  savons  aujourd'hui  que  les  divers  rayons  colorés  de  la 
lumière  solaire  ont  une  action  particulière  sur  le  processus  de  la  nutrition 
en  général  de  ces  êtres  organisés. 

»  Quant  à  l'action  de  ces  différents  rayons  lumineux  sur  le  développe- 
ment des  animaux,  les  recherches  sont  peu  nombreuses  et  la  littérature 
scientifique  est  assez  pauvre  sur  cette  question.  Pour  ne  citer  que  les  prin- 
cipales, nous  rap[)ellerons  les  recherches  de  MM.  Higginbottom  (-),  Mac 
Donnell  (^),  Béclard  (*),  Schnetzier  (=)  et  Pleasonton  {"). 

»  Parmi  ces  auteurs,  M.  Béclard  est  le  seul  qui  ait  expérimenté  tous  les 
rayons  du  spectre.  Il  plaça  des  œufs  de  mouche  [Masca  carnaria)  sous 
des  verres  diversement  colorés,  et  remarqua  que  ces  œufs  se  développaient 
d'une  manière  très-inégale  :  les  vers  les  plus  développés  correspondaient 
au  rayon  violet  et  au  rayon  bleu;  les  vers  éclos  dans  le  rayon  vert  étaient 
les  moins  développés. 

»  Voici  comment,  d'après  M.  Béclard,  on  peut  grouper  les  divers  rayons 
colorés,  eu  égard  au  développement  des  larves  : 

Violet,  bleu,  rouge,  Jaune,  blanc,  vert. 


{ '  )  Ce  travail  a  été  fait  à  Koscoff,  dans  le  laboratoire  de  Zoologie  expérimentale  de 
M.  de  Lacaze-Duthiers. 

(')  Higginbottom,  Influence  des  agents  physiques  sur  le  développement,  etc.  [Journal  de 
Physiologie àe  Brown-Secjuard,  t.  II,  p.  GaS). 

(')  Mac  Donnell,  Exposé  de  quelques  expériences,  etc.  [Journal  de  Physiologie  de 
Brown-Sequard,  t.  II,  p.  625). 

(*)  fiÉcLiiiD,  Note  relative  à  l'influence  de  la  lumière  sur  les  animau.r  [  Comptes  rendus, 
l.  XLVI;  i858). 

(')  ScnNETZLER,  Influence  de  la  lumière  sur  les  larves  de  Grenouille  [  Archives  des  Sciences 
physiques  et  naturelles,  t.  LI,  p.  247  5   ^^l^)- 

(")  Pleasonton.  Voir  Poey,  Influence  de  la  lumière  violette,  etc.  [Comptes  rendus, 
t.  LXXIII,  p.  1236;  1871). 


(  999  ) 

»  Nous  avons  poursuivi  depuis  trois  ans,  dans  le  laboratoire  d'Anatomie 
comparée  de  l'Université  de  Genève,  des  recherches  dans  cette  direction. 

»  Trois  séries  d'observations  ont  porté  sur  les  œufs  de  la  Rann  teinporaria 
et  de  la  R.  esculenta,  une  série  sur  les  œufs  de  truite  [Salmo  Initia)  et  une 
série  sur  les  œufs  du  Lymnée  des  étangs  [Lymnea  stagnalis). 

»  Les  œufs,  aussitôt  après  leur  fécondation,  furent  placés  dans  des  vases 
plongeant  eux-mêmes  dans  des  sokitions  colorées. 

»  Toutes  les  autres  conditions  étant  identiques,  les  œufs  étaient  éclairés 
par  des  rayons  violets,  bleus,  verts,  jaunes,  rouges,  blancs.  Un  vase  spécial 
fut  tenu  dans  l'obscurité  d'une  armoire. 

»  Les  résultats  des  cinq  séries  d'expériences  s'étant  toujours  portés  dans 
le  même  sens  pour  les  trois  types  d'animaux  que  nous  avions  choisis,  ils 
nous  paraissent  significatifs. 

»  Sans  entrer  dans  les  détails  qui  trouveront  place  ailleurs,  nous  pré- 
sentons à  l'Académie  les  conclusions  générales  de  notre  étude  : 

»  1°  I>es  divers  rayons  colorés  de  la  lumière  solaire  agissent  d'une 
manière  très-différente  sur  le  développement  des  œufs  des  animaux  cités 
plus  haut. 

D  2°  La  lumière  violette  active  d'une  manière  très-remarquable  le  déve- 
loppement. Elle  est  bientôt  suivie  sous  ce  rapport  par  la  lumière  bleue,  puis 
par  la  jaune  et  la  blanche. 

»  3°  Les  lumières  rouge  et  verte  paraissent  nuisibles,  en  ce  sens  que 
nous  n'avons  jamais  pu  obtenir  le  développement  complet  des  œufs  dans 
ces  couleurs. 

»  4°  L'obscurité  n'empêche  pas  le  développement;  mais,  contrairement 
aux  résultats  de  MM.  Higginbottom  et  MacDonnell,  nous  avons  constaté 
qu'elle  le  retarde. 

»  5°  On  peut  disposer  les  différentes  couleurs  du  spectre,  eu  égard  à  leur 
influence  sur  le  développement,  dans  la  série  décroissante  suivante  : 

violet. 
Bleu. 
.Taune   I 
Blanc    \   ^  '' 
Obscur. 
Rouge  / 
Vert       j    ^   '• 

(')  Les  rcsuUats  obtenus  avec  ces  deux  lumières  sont  très-rapprochés. 
(')  Ces  deux  couleurs  semblent  nuisibles  au  développement. 

l32.. 


(    lOOO   ) 

»  6°  Des  têtards  de  Grenouille  de  même  taille  et  soumis  jusqu'alors  aux 
mêmes  conditions  physiques,  privés  de  toute  nourriture,  meurent  sensi- 
blement plus  vile  d'inanition  dans  les  rayons  violet  et  bleu  que  dans  les 
autres;  ils  consomment  plus  rapidement  leur  économie  alimentaire. 

»  7°  La  mortalité  paraît  plus  grande  dans  les  lumières  colorées  que  dans 
la  lumière  blanche.  Toutefois,  les  chiffres  n'ayant  pas  toujours  concordé 
sur  ce  point,  il  serait  prématuré  de  se  prononcer  d'une  manière  positive.   » 

M.  G.  DE  LoNGCHAMPS  adrcsse,  par  l'entremise  de  M.  Tisserand,  une 
Note  sur  la  recherche  des  facteurs  commensurables  d'une  équation. 

M.  G.  Mangenot  adresse  une  Note  relative  aux  modifications  qu'il  a 
apportées  à  son  système  de  télégraphie  militaire,  pour  conserver  une  trace 
imprimée  des  dépêches. 

M.  C.  HussoN  adresse  une  Note  relative  à  une  méthode  de  recherche  des 
falsifications  dont  le  café,  le  thé  et  les  chicorées  peuvent  être  l'objet. 

M.  TiTRNEit,  professeur  à  l'Université  d'Edimbourg,  adresse  à  l'Académie 
une  série  de  Mémoires  imprimés  Sur  C Anatomie  comparée  du  placenta  ;  il 
signale  particulièrement  à  l'attention  son  travail  sur  le  placenta  de  l'Ai, 
publié  en  iS^S,  et  il  ajoute  que,  si  M.  Joly  avait  eu  Voccasion  de  le  lire,  ce 
naturaliste,  qui  en  1878  s'est  occupé  du  même  sujet,  aurait  vu  qu'il  existe 
des  différences  essentielles  entre  la  structure  du  placenta  de  ce  Mammifère 
et  celle  du  placenta  des  Lémuriens,  notamment  du  Propithèque  de  Mada- 
gascar. 

A  4  heures  et  demie,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

COMITÉ  SECRET. 

La  Commission  nommée  pour  préparer  une  liste  de  candidats  à  la  place 
d'Académicien  libre,  laissée  vacantepar  le  décès  de  M;  BeUjrand,  présente, 
par  l'organe  de  son  Président,  M.  Fizeau,  la  liste  suivante  : 

En  première  ligne M.  Damour. 

/  M.  A.  Bertin. 
En  seconde  ligne,  ex  œquo,   |  M.  Gruner. 
et  par  ordre  alpliabélique...    j  M.  L.  Lalanne. 

'    M.  DE    LA    RON'CIÈRE    LE    IVoURY. 


(    lOOI    ) 

Les  titres  de  ces  candidats  sont  discutés. 
L'élection  aura  lieu  dans  la  prochaine  séance 

La  séance  est  levée  à  6  heures.  1) 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


OnVRiGES    REÇCS    DANS    LA    SÉANCE    DU    g    DÉCEMBRK    1878. 

Précis  de  Chimie  industrielle;  par  A.  Payen,  6^  édition;  par  C.  Vincent, 
t.  IL  Paris,  Hachette  et  C'%  1878;  i   vol.  in-8°  avec  Atlas. 

Mémorial  du  Dépôt  général  de  la  Guerre,  imprimé  par  ordre  du  Ministre; 
X.  XL  publié  par  le  commandant  Perrier.  Détermination  des  longitudes, 
latitudes  et  azimuts  terrestres  en  Algérie;  i"'"'  fascicule.  Paris,  Iinpr.  nationale, 
1877;  in-/)°.  (Deux  exemplaires.) 

Connaissance  des  temps  ou  des  mouvements  célestes  à  l'usage  des  astronomes 
et  des  navigateurs  pour  l'an  1880,  publiée  par  le  Bureau  des  Longitudes. 
Paris,  impr.  Gauthier-Villars,  1878;  in-8°. 

Communication  préliminaire  sur  les  mouvements  et  l'innervation  de  l'organe 
central  de  ta  circulation  citez  les  animaux  articulés;  par  F.  Plateau.  Bruxelles, 
F.  Hayez,  1878;  in-8°.  (Deux  exemplaires.) 

Annales  des  Ponts  et  Chaussées.  Mémoires  et  documents  ;  novembre  1878. 
Paris,  Dunod,  1878;  in-8°. 

Principes  fondamentaux  sur  la  connaissance  de  soi-même,  de  la  nature  et  de 
Dieu;  par  l'abbé  L.  Desprez,  Paris,  Palmé;  Le  Mans,  iinpr.  Monnoyer, 
1878;  in-8°.  

ERRJTA. 

(Séance  du  9  décembre  1878.) 

Page  gi  i,  ligne  16,  nii  lieu  de  <<  la  Connaissance  des  Temps  pour  l'année  1878  «^  lisez 
»  la  Connaissance  des  Temps  |)oiir  l'année  1880  », 


Novembre  1878. 


(  looa  ) 


Observations  météorologiques 


min 
^53,. S 

56,7 

59,3 

00,2 

15,7 
'|3,t 
48,8 

'19.' 
Go.o 

02,  I 
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39.4 
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4. ,3 
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'.«.9 
'1'  ,5 
42,2 
38,1 
'7  '1  ' .  ' 
749.9 
755,9 


THERMOUBTRES 

du  jardin 


(2) 


0,3 
1,6 

■■^,7 
1.3 

2,3 

0,8 

0,9 
0.4 
1,6 
0,3 
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2,8 
3,5 
3,6 

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3,3 

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6,3 

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4,3 

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ï   1   I 

0,4 

6,1 

THERMOMETRES 

du  ËOl. 


(9J 


3,6 
6,7 
6,9 
3,8 
3,1 
5,0 

7,' 
3,8 
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3,3 
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6,9 
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5,9 
6,2 


5.4 
5,3 
5  ,2 
4,8 
4,6 

3,9 
3,8 

3,5 
6,0 
7,5 
8,2 
8,1 
7,5 
5,6 


8,0 

7'7 
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7,4 

-  ,  O 

6,5 
6,3 

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5.0 

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5,6 

5.7 
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5,6 
5,3 
5.6 


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4.5 


(,3) 


96 
89 
90 
95 
92 

87 
87 
89 

66 
80 
80 
86 
88 
95 
86 

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92 
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79 

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0,0 
0,1 

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1,2 


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0,6 


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32.3 
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9,1 

12,3 

5,4 
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43,8 
36,3 
48,4 
.7,4 
28,3 

7,9 
',9 

■  7,6 
2,2 

i5,8 

4.5,0 

5o,5 


(6)  (23)  (2^)  Moyenne  des  2^  heures.  — (7)  (12)  (lit)  (i6)  (19)  (20)  (21)  Moyenne  des  observations  sexhoraires. 

(8)  Moyennes  des  cinq  observations  Irîhoraires  de  G^  m.  à  6^  s.  Les  degrés  actinomôtriques  sont  ramenés  à  la  constante  solaire  lOO 

(5)  La  moyenne  dite  normale  est  déduite  des  températures  moyennes  extrêmes  de  Go  années  d'observations  faites  à  Paris. 

(/|)  (9)  l)»^mi-somme  des  extrêmes  pour  chaque  oscillatinn  complète  la  plus  voisine  de  la  période  diurne  indiquée. 

(i.'l)  Les  nombres  entre  parenthèses  représentent  exclusivement  les  quantités  d'eau,  de  brouillard,  de  givre  ou  de  rosée  dont  li  est 
jiarle  dans  la  colunne  des  remarques.  —  (17}  Poids  d'oxygène  fourni  par  l'ozone.  Le  poids  d'ozone  s'en  déduirait  en  triplant  le» 
nombres.  —  (1)  Ajouter  o""",  22  depuis  Juin  1S75  fies  pressions  se  rapporUmt  h  l'altitude  antérieurement  choisie  de  77"\5). 


(   ioo3 


FAITES  A  l'Observatoire  de  Montsocris. 


Novembre  1878. 


UAGNÉTISUE 

TEBRESTRE 

VENTS 

h 

(  oioyentios 

dloraes). 

A  20  mètres. 

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(  jb) 

(  26) 
9 

i6°58',i 

65°3i',4 

1,9340 

4,6485 

SE  à  NE 

km 
9.1 

0,8 

E 

Brumeux  avec  bruines  et  pluies  fines  le  soir. 

3 

58,6 

3i,8 

9341 

65oo 

NNW  à  NE 

12,0 

■,4 

N 

9 

Brumes  élevées,  parfois  pluies  fines. 

3 

5S,o 

32,0 

9352 

6532 

NW^N 

10, 1 

0,9 

NNW  à  N 

7 

Id.;  pluie  faible  au  milieu  du  jour. 

4 

59,3 

33,2 

9326 

65o7 

Wà  sw 

12,5 

1 ,5 

W  à  NW 

9 

Brumes  élevées,  petites  pluies  intermitt. 

5 

37.9 

33,1 

9330 

65i2 

NNW 

16,3 

2,5 

NNEpuisW 

9 

Sombre;  pluvieux  avant  midi. 

6 

58,9 

32,5 

9337 

65 1 1 

WiNW 

.4,3 

•>9 

NW 

S 

A  la  pluie  avec  quelque  peu  de  grésil. 

7 

58,6 

32,1 

9339 

65o4 

WNW 

12,7 

1,5 

NW 

6 

Ciel  variable;  pluie  cesse  avant  le  jour. 

8 

58,0 

9339 

S  à  W 

28,7 

7,8 

W      A 

7 

Après-midi  et  soirée  pluv.  avec  bourrasques. 

9 

58,4 

3i,S 

9337 

6490 

NW  puis  SW 

23,6 

5,3 

N^NW  A 

3 

Pluie  cesse  à  2''i5"  m.  Bourrasques. 

10 

58,7 

32,0 

|;34l 

65o7 

SSW 

36,2 

12,3 

SW 

10 

Bourrasques.  Pluie  de  S""  1 5"  à  ii''45''s. 

n 

58,1 

32,  I 

9341 

65oS 

WSW 

28,2 

7,5 

SWàWNW 

6 

Id.  Variable.  Un  peu  de  pluie  glacée. 

i:i 

57, G 

32,0 

9339 

65oo 

SSW 

28,5 

7,7 

SSW 

10 

Id.         Id.         Constamment  pluvieux. 

i3 

57,4 

3i,9 

9343 

65o6 

s  à  WetNW 

'4,4 

2  ,0 

SSW 

10 

Pluv.,  surtout  de  S""  s.  à  i""  3o"  m.  le  i4,  avec 

11 

55,9 

32,2 

9338 

65o6 

SSWp.WNN 

14,9 

2, 1 

■ 

.0 

neige;  la  pi.  seule  reprend  à  8''3o"°  s.  le  14. 

i5 

55,9 

3.,7 

9335 

65i3 

NW  puis  SW 

33,9 

.0,8 

SW 

(10) 

Folles  bourrasques.  Continuell.  pluv. 

i6 

57.9 

32,8 

9331 

65o3 

SW 

27,4 

7.' 

WSW 

6 

Quelq.  bourr.  Goutt.  de  pluie.  Rosée  le  s. 

'7 

57.7 

33,4 

9331 

6524 

WSW 

i5,o 

2 , 1 

WSW 

9 

Pluie  de  5'»45"  m.  àii''3o°'  m.  et  de  4'' à  S*"  s. 

i8 

57, f, 

33,0 

9337 

6524 

s  à  E  et  NE 

12,2 

',4 

9 

Brumes  élevées. 

'9 

57.9 

32,3 

9340 

65 12 

NNE 

23,4 

5,2 

0 

Jolie  brise.  Assez  beau  ciel. 

20 

57,2 

33,0 

9340 

6532 

NNE 

22,5 

4.8 

NE 

10 

Jolie  brise,  mais  brumes  élevées. 

11 

56,4 

32,5 

9337 

65io 

N 

14,2 

'.9 

10 

Bruines  légères  mais  persistantes. 

33 

57,2 

32,8 

9338 

6520 

Tr. -variable. 

6,1 

0,4 

10 

Premières  gelées  durables.  Bruines. 

23 

57,6 

3i,8 

9342 

63o3 

SE 

".7 

1,3 

SE 

4 

Découvert  le  soir  avec  petit  givre. 

24 

59,0 

3i-9 

9345 

65ii 

S}SE 

16,9 

2,7 

10 

Pluie  de  G'' 45"  à  S""  i5"  m.  et  depuis  5'"  s. 

25 

58,3 

3 1,4 

9345 

6497 

SSE 

■8,4 

3,2 

SSW 

10 

Pluies  intermitt.  surtout  de  i  i>'5o'"  m.  h  7''  s. 

26 

57,3 

3l,2 

9344 

64  8S 

SjSE 

iG,7 

2,6 

SW 

10 

et  de  g*"  10"  s.  le  25,  à  i''45°'  m.  le  26;  reprise  de 

57 

57,0 

3o,8 

9343 

64/6 

SSE 

16, 1 

2,'| 

SSW 

S 

ii''3o"m.à5''45"m.le27;  enfin  de  3''à6''3o°'s. 

î8 

56,6 

3i,3 

9347 

6499 

Ti". -variable. 

i3,6 

',7 

SSE 

8 

Pluie  du  28  à  i''3o°'  s.  au  29  à  &^  m.;  ciel  dé- 

29 

55,9 

32,3 

9341 

65i4 

NNW 

,7,2 

2,8 

N 

7 

couvert  le  soir  du  29  avez  petit  givre. 

3o 

56,8 

32,2 

934. 

65i2 

S 

7'7 

0,6 

N 

10 

Froid  le  m.  Pluie  depuis  6''  s.  avec  neige. 

Oscillatio 

ns  baroms 

triques  t 

strèmes  :  de  759°"°,  5  le  3  à  9'' 

4o°  m. 

à743««',oi 

e  6  Vf 

rs  3''  s.;  de  762""°,  5  le  9  à  6''25™  s.  à  73S"",5 

le 

i3  à5i'i 
■■  à  io''4o 

5"  m.  et  1 
"  s. 

e  14  à  10 

'"35"  s.;  de  762"",5  le  19  à  11 

^  s.  à  7C 

6»», 4  le  27 

à  Si-s 

.;  de  756°"°, 2  le  3o  vers   10''  m.  il  746"",  5  le 

Vitesses  r 

Qaxima  di 

i  vent  à 

20"  de  hauteur:  de  3o  à  35'""  le 

s  5,  14, 

20,  24.  -5, 

6,  27 

et  2»;  de  68"°  les  8  et  10  et  de  54'""  le  9;   de 

-l'i 

^-len; 

de  471"°  le 

12;  de 

37i'",5  le 

i3  ;  de57''",S 

le  I  j  ; 

de  44"- 

le  16;  de  4 

3K„, 

a  19. 

(   ioo4  ) 

MOYENRES    HOBAIRES    ET    HOTERHES    MENSUELLES    (NovembrC    1878). 


Déclinaison  magnétique 16°  + 

Inclinaison  »  Gô"-!- 

Force  magnétique  totale 4>+ 

Composante  horizontale i  ,+ 

Composante  verticale 4  j  -*- 

Électricité  de  tension  (éléments  Daniell). . . 


9'' M.     Midi.      S''  S.       e*"  S.       9t  S.     Mlnolt.    Moiennei. 

•  »      , 

16.57,7 

65.33,2 

4,G5o6 

1,9339 

4,2294 

18,  J 


53,9  ■''6, 4  60,9  59,5  58,0  56,4  55,8 

32,1  33,3  32,3  32,5  32,2  32,3  32,2 

65 u7  65ô3  65o2  6009  65o9  65 10  65o6 

93 ',1  9336  9336  9336  9341  9339  9339 

sig'i  2292  2291  2298  2297  23oo  229') 

i4,o  21,2  q4i8  27,9  22,8  26,5  11,2 

mm  Dim  mm  mm  oim  mm  (dib 


Baromètre  réduit  à  zéro 748,89  749,44  749,14  74^,62  748,85  749,02    749. oo 

Pression  de  l'air  sec 743,42  743,84  743,34  74^,69  742,95  743,25     743,32 


Tension  de  la  vapeur  en  millimètres 5, '17  5, 60 

État  hygrométrique 91,9  88,5 

o  0 

Thermomètre  enregistreur  (nouvel  abri) 3,46  4  ,48 


Thermomètre  électrique  à  20  mètres 3 ,  ]  5 

Degré  actinométrique 0,00 

Thermomètre  du  sol.  Surface 2.95 

»                   à  o", 02  de  profondeur.. .  4>S' 

•            ...  5,60 


a  o'",io 

il  0™,20 

h  o'°,3o 


6, 12 
6,33 


L'domètre  enregistreur i5,44 


4. "9 

17,11 

4.78 
4.7' 
5,48 
6,04 
0,27 

mm 
1,43 


748.97 

743,26 

5,71 

88,5 

o 

4.72 

4.44 

9,74 

4,43 

5,i5 

5,73 

6,11 

6,27 

...u.  u.o^  ...«.  ."...  mm 

5,81     16,07     '0,65     12,60    t. ^65, 56 


5,80  5,93  5,90  5,77        5,68 

80,8  82,2  88,6  91,6  92,6 
00000 

6,41  6,5i  5,17  4,35  3,83 

5,97  6,o3  4i93  4i°8  3,71 

21,79  9,80  0,00  »            » 

7,i5  6,29  4>37  3,53  3,23 

5,07  5,56  5,62  5,')i  5,09 

5, '19  5,80  6,02  5,99  5,So 

5,97  6,02  6,16  G, 23  6,18 

6,22  6,1g  6,2'|  6,3o  6,3o 

mm 
3,56 


Pluie  moyenne  par  heure 0,086    0,016     o,o4o     o,o65  0,179  0,1  iS  0,140  " 

Évaporation  moyenne  par  heure  (24  jours)  («). .  0,027     o,o33     0,067     o,oSS  o,o56  o,o4'i     0,027  t. (26, 56) 

Vitesse  moy.  du  vent  en  kilom.  par  heure 17,28     16,6g     18,21     19,21  17,74  18,27  '7 178  '7i8o 

Pression  moy.  en  kilog.  par  mètre  carré 2,81       2,62      3, 12      3,48  3,97  3, 14      2,98  2,99 


Données  horaires. 


Heures. 

Décli- 
naison. 

rresslon. 

0      , 

mm 

l''mat 

16. 56,8 

748,96 

2    . 

57,8 

48, ts 

3     . 

58,3 

48,79 

4    » 

58,0 

48,74 

5    » 

57,, 

48,77 

6     . 

jj,9 

48,89 

7     .. 

jj,  I 

49.03 

8     . 

55,3 

49.30 

y    » 

56,4 

49,41 

10   . 

58,3 

49.48 

11    . 

59'9 

49,36 

Midi.. 

Go, 9 

49.  >  4 

Des  minima.    . . 

Des  minima .    . 

Enregistreurs. 

Tempér.  Tempér.  l'iuie  Vitesse 

à  nouTCI         à  du 

80".  abri.  3".  vent. 

o  o  mm        k 

3,67        3,80  5,52  18, OJ 

3,58       3,67  1,69  18,04 

3.46  3,61  2,01  17,12 
3,32  3,6i  3,13  17,70 
3,iS  3,5i  2,71  iG,5i 
3,i5  3,46  1,36  16,26 
3,28  3,45  0,97  17,15 
3,64  3,79  0,12  iG,59 
4,19  4,48  0,34  16,32 
4,8S       5,29  0,64  18, oS 

5.47  5,97  1,85  17,75 
5,97       6,4i  1,07  18, Si 


Heures. 

Décli- 
naison. 

Pression 

0      . 

mm 

l*"  soir 

16. 61 ,0 

748,90 

2     . 

60,4 

48,70 

3       n 

59,5 

48,(12 

4     . 

58,7 

48,64 

5     » 

58,3 

48,73 

G    .. 

58,0 

48,85 

7    . 

57.7 

48,93 

8     » 

07,3 

49,  "0 

y   » 

56,4 

49,02 

10   . 

55,7 

49.02 

11   .. 

55,5 

49.02 

Minuit. 

.      55,8 

49,00 

Enregistreurs. 

Tempér.   Tempér.    fluie     Vitesse 

a  nuuTei         à  du 

20".         abri.         3".        lenl. 


6,24  6,77  0,96  19,14 

6,o3  G,5t  3,73  19,26 

5.70  5,95  9,75  18,09 
5,32  5,5i  2,52  17,57 
4,93  5,17  3,80  17,57 
4,5S  4,85  4,39  18,26 
4,3o  4.55  3,85  18,16 
4,08  4)35  2,4i  18,39 
3,90  4,16  4,25  18,17 
3,79  4.04  4.49  '8,09 

3.71  3,83  3,86  17,08 


Tliermomèlres  de  l'ancien  air/ (moyennes  du  mois). 

.     2",  2  Des  ma.xiina 7°,  S  Moyenne 5°,  0 

Thermomètres  de  la  surface  du  sol. 

1°,  5  Des  nioxima 8°, 7  Moyenne.     5^,i 

TempéraCUres  moj'enfies  diurnes  par  pentades. 


1878.  Octobre    28  au  Novembre  i".     5,7      Novembre   7  ii  1 1 . 
Novembre  2     il  »  6..     4,3  »  12  k  iG. 

a)  Observations  interrompues  par  la  gelée. 


4,9       Novembre  17  ii  21. 


■1.7 


22  il  26. 


3,2 

5,7 


COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  25  DÉCEMBRE  1878. 
PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 
CHIMIE,  —  Explosion  de  matières  fusantes.  Noie  de  M.  Dupcy  de  Lomé. 

«  M.  Zédé,  ingénieur  de  la  Marine,  mon  ancien  collaborateur  à  la  direc- 
tion du  Matériel  de  la  flotte,  vient  d'être  victime,  le  12  novembre  dernier, 
d'une  explosion  qui  a  failli  causer  sa  mort.  Cette  explosion  est  survenue 
de  la  manière  la  plus  inattendue,  dans  le  cours  des  expériences  qu'il  fai- 
sait sur  une  composition  fusante  destinée,  suivant  ses  vues,  à  donner  par 
sa  combuslion  une  grande  quantité  de  gaz  et  de  vapeur  propre  à  être 
employée  comme  force  motrice  pour  un  appareil  particulier  destiné  à  la 
flotte. 

M  Quand  on  voit  sur  les  murs,  sur  les  portes,  les  fenêtres  et  jusque 
dans  le  toit  du  local  où  M.  Zédé  procédait  à  ses  expériences  les  traces  si 
nombreuses  et  si  profondes  de  la  mitraille  projetée  par  l'explosion  de  son 
appareil,  on  se  demande  comment  il  a  pu  en  être  quitte  pour  une  cuisse 
brisée  et  quelques  autres  blessures  moins  graves  qui,  toutes,  sont  heureu- 
sement, aujourd'hui,  en  voie  de  guérison. 

»  Les  causes  de  l'explosion  dont  je  viens  de  parler  me  paraissent  si  peu 
expliquées,  que  je  crois  utile  de  faire  connaître  à  l'Académie  les  conditions 

C.  R.,  1878,  1'  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N»  26.)  1  33 


(   ioo6  ) 
dans  lesquelles  elle  s'est  produite,  quand  ce  ne  serait  que  pour  mettre  en 
garde  les  personnes,   même  les  plus  prudentes,  qui  se  livreraient  à   des 
expériences  analogues. 

»  M.  Zédé  cherchait  à  obtenir  une  composition  fusante  ne  donnant 
comme  résultat  de  la  combustion  aucune  matière  solide,  et  produisant  du 
gaz  et  des  vapeurs  à  une  température  aussi  basse  que  possible. 

M  D'après  le  conseil  de  notre  savant  confrère  M.  Berthelot,  qui  a  traité 
cette  question  avec  tant  d'autorité,  M.  Zédé  essayait,  pour  arriver  au  résul- 
tat désiré,  nn  mélange  de  fulmi-coton  et  d'azolate  d'ammoniaque.  Il  se 
livrait  à  ces  études  à  l'École  Normale,  dont  notre  confrère  M.  Sainte- 
Claire  Deville,  avec  son  obligeance  habituelle,  avait  bien  voulu  mettre  les 
précieuses  ressources  à  sa  disposition,  en  l'installant  dans  un  local  éloigné 
du  laboratoire  des  élèves,  local  où  se  font  d'habitude  les  expériences  dan- 
gereuses. 

»  Préoccupé  d'éviter  tout  accident,  non-seulement  pendant  les  essais 
préparatoires,  mais  encore  plus  tard,  lorsque  la  composition  serait  em- 
ployée en  service  à  l'usage  auquel  elle  était  destinée,  M.  Zédé  chercha  tout 
d'abord  s'il  ne  serait  pas  possible  de  proportionner  le  fulmi-coton  et  l'azo- 
tate d'ammoniaque  de  façon  que  le  mélange,  tout  en  restant  fusant, 
fût  absolument  inexplosible,  même  sous  l'action  d'un  fulminate  et  d'une 
tension  assez  élevée  des  produits  gazeux  de  la  combustion. 

»  A  cet  effet,  il  prépara  une  série  de  mélanges  dans  lesquels  la  propor- 
tion d'azotate  d'ammoniaque  allait  toujours  en  augmentant,  et  il  les 
essaya  successivement  dans  un  pistolet  à  piston. 

»  Il  leconruit  ainsi  qu'il  fallait  ajouter  au  fulmi-coton  son  poids  d'azo- 
tate d'ammoniaque  pour  obtenir  sûrement  une  composition  que  la  capsule 
fulminante  enflammait  sans  produire  d'explosion. 

»  Ce  premier  point  établi,  il  détermina  par  une  série  d'expériences  le 
volume  de  gaz  et  de  vapeur  que  produisait  un  poids  donné  de  cette  sub- 
stance, ainsi  que  la  température  des  produits  de  la  combustion. 

»  Il  restait  encore  un  second  point  à  déterminer  :  pour  l'usage  que 
M.  Zédé  avait  en  vue,  la  matière  devait  fuser,  non  pas  à  l'air  libre,  mais 
sous  une  pression  de  plusieurs  atmosphères.  Il  fallait  donc  étudier  comment 
la  vitesse  de  combustion,  très-lente  à  l'air  libre,  se  modifiait  quand  la  pres- 
sion augmentait. 

"  A  cet  effet,  il  fit  confectionner  un  tube  de  bronze  épais,  ayant 
2  centimètres  de  diamètre  intérieur  et  portant  à  l'extrémité  destinée  à  l'échap- 
pement des  gaz  un  chapeau  à  vis  muni  d'un  orifice  circulaire  pouvant  être 


(     T007    ) 

successivement  réduit  de  diamètre.  De  plus,  l'intérieur  du  récipient  d'où 
s'échappaient  les  produits  de  la  combustion  pouvait  être  mis  en  commu- 
nication avec  un  manomètre;  le  tout  avait  été  essayé  à  une  pression  de 
5o  atmosphères.  Le  tube  était  chaque  fois  rempli  d'un  même  poids  de  la 
substance  fortement  comprimée. 

»  Les  produits  gazeux  de  la  combustion,  sortant  par  un  orifice  de  plus 
en  plus  étroit,  devaient  atteindre,  dans  l'intérieur  du  récipient,  une  tension 
de  plus  en  plus  grande,  constatée  parle  manomètre. 

»  A  l'air  libre,  la  durée  de  la  combustion  était  de  deux  minutes  pour  un 
volume  de  matières  fusantes  de  20  centimètres  de  longueur.  Après  avoir 
petit  à  petit  réduit  le  diamètre  de  l'orifice  circulaire  de  sortie,  depuis 
2  centimètres  (diamètre  du  tube)  jusqu'à  6  millimètres,  M.  Zédé  constata 
que  la  durée  de  la  combustion  restait  sensiblement  la  même  et  que  les  ten- 
sions dans  l'intérieur  n'atteignaient  encore  qu'une  fraction  d'atmosphère. 

»  Le  jour  de  l'accident,  le  diamètre  de  l'orifice  avait  été  réduit  à  5  mil- 
limètres au  lieu  de  6  millimètres  de  la  précédente  expérience;  M.  Zédé  ne 
s'attendait  donc  encore  rationnellement  qu'à  des  tensions  minimes  des 
gaz.  Il  mit  le  feu,  comme  les  jours  précédents,  au  moyen  d'un  fil  de  cuivre 
mince  et  recourbé  dont  la  pointe  était  rougie  et  qu'il  introduisait  dans  l'ori- 
fice jusqu'à  toucher  la  matière  fusante.  Cette  fois  il  se  produisit  une  ex- 
plosion violente  avec  dégagement  d'une  vive  lumière.  M.  Zédé  se  sentit 
frappé  et  tomba  à  terre  avec  la  cuisse  droite  brisée  et  des  éclats  dans  les 
chairs  de  l'autre  jambe.  Des  débris  de  l'appareil  allèrent  traverser  le  toit; 
on  en  trouva  plus  de  soixante  morceaux  dans  le  laboratoire;  quelques-uns 
avaient  pénétré  de  plus  de  4  centimètres  dans  la  brique  des  murailles. 

»  On  ne  saurait  expliquer  cet  accident  par  une  obstruction  fortuite  de 
l'ouverture  de  sortie  des  gaz,  car  cet  orifice  avait  été  successivement  réduit 
par  l'addition  d'un  petit  bout  de  tube  en  plomb,  et,  comme  M.  Zédé,  par 
suite  des  essais  précédents,  ne  comptait  pas  encore  sur  une  pression  sen- 
sible, ce  bout  de  tube  était  à  peine  tenu.  Donc,  si  la  matière  enflammée  eût 
continué  à  être  fusante,  la  pression  ne  se  fût  accrue  que  graduellement 
dans  l'espace  compris  en  arriére  du  chapeau,  et  le  bout  de  tube  en  plomb 
eût  été  certainement  projeté  avant  que  le  tube  en  bronze  ait  pu  être  brisé 
par  une  tension  qui,  pour  produire  cette  rupture,  a  dû  dépasser  de  beau- 
coup 5o  atmosphères;  enfin,  la  vive  lumière  produite  et  la  ru|)ture  de 
l'appareil  en  un  si  grand  nombre  de  fragments  prouvent  qu'il  y  a  eu  dé- 
composition instantanée  de  la  matière  enflammée  et  qu'elle  a  détoné  au 
lieu  de  fuser. 

i33.. 


(  ioo8  ) 

»  Je  répète  que  cette  matière,  qui  avait  brûlé  en  fusant  à  tant  de  reprises, 
quand  les  produits  de  sa  combustion  s'échappaient  par  un  orifice  d'un 
diamètre  supérieur  ou  égal  à  6  millimètres,  ne  produisait  qu'une  tension 
mesurée  par  une  minime  fraction  d'atmosphère,  et  que  cette  même  matière 
a  détoné  quand  l'orifice  a  été  réduit  à  5  millimètres.  Son  mode  de  com- 
bustion a  donc  brusquement  changé  sous  l'influence  d'une  très-petite  aug- 
mentation de  la  tension  des  gaz. 

»  Si  je  suis  bien  informé,  le  service  des  Poudres  et  Salpêtres  va  faire 
des  expériences  pour  se  bien  rendre  compte  d'un  fait  qu'il  regarde  comme 
très-intéressant  pour  l'étude  des  matières  expiosib'es,  et  j'ai  cru  devoir, 
de  mon  côté,  le  signaler  à  l'Académie.   » 


BOTANIQUE.  —  Formation  des  feuilles  el  ordre  d'apparition  de  leurs  premiers 
vaisseaux  chez  des  Graminées  ;  j)ar  M.  A.  Trécul. 

«  M.  Th.  Clauson  annonça  en  iSSg  [Bull.  soc.  bol.  Fr.,  t.  "VI,  p.  199) 
que  la  fente  de  la  gaîne  des  feuilles  ne  peut  servir  à  caractériser  la  famille 
des  Graminées;  que  certaines  plantes  ont  la  gaine  entièrement  fermée  (des 
Melica);  que  d'autres  l'ont  en  partie  tubuleuse  ;  que  d'autres  encore  l'ont 
complètement  fendue  dans  la  plante  adulte.  11  ajouta  : 

«  Je  crois  que  l'on  peut  avancer  que  dans  la  majorité  des  cas,  si  ce  n'est  dans  tous,  les 
gaines  des  feuilles  primordiales  sont  tubiileuses,  et  que,  dans  les  plantes  oii  la  fissure  existe, 
celle-ci  est  d'autant  plus  profonde  que  la  feuille  est  plus  haut  placée  sur  l'a.xc.  « 

»  J'ai  consacré  l'année  qui  vient  de  s'écouler  à  l'étude  du  développe- 
ment des  inflorescences  et  des  feuilles  d'un  certain  nombre  de  Graminées, 
et  j'ai  trouvé  que  poin-  les  feuilles  l'assertion  de  M.  Clauson  est  exacte 
dans  ses  traits  principaux.  Les  plantes  que  je  cite  avaient  toutes  la  gaîne 
plus  ou  moins  tubideuse.  Dans  le  Maïs,  par  exemple,  dont  les  feuilles  par- 
faites semblent  entièrement  fendues,  un  examen  attentif  fait  voir  à  la  base 
un  tube  très-court,  sur  la  face  interne  duquel  est  inséré  le  bord  interne 
de  la  partie  fendue,  tandis  que  le  bord  externe  s'insère  sur  la  face  externe 
de  ce  tube.  Dans  le  Trilicum  villosum,  le  nœud  saillant,  qui  est  au  bas  de 
chaque  feuille,  appartient  à  celle-ci;  il  est  formé  par  une  partie  du  court 
tube  de  la  gaîne.  Ce  nœud  a  une  structure  analogue  à  celle  du  renflement 
articulaire  de  beaucoup  de  feuilles  de  Dicotylédones.  Les  faisceaux,  au  lieu 
d'arriver  au  contact  de  l'épiderme,  comme  dans  les  autres   parties  de  la 


tnin 
18,00 

mm 
14,00 

mm 
10,00 

mm 

7,00 

19,00 

19,00 

26,00 

26,00 

(  1009  ) 

feuille,  sont  entièrement  enveloppés  p:ir  chi  tissu  parenchymateiix.  Dans 
les  rameaux  qui  subsistent  actuellement  du  Trisehim  rkjidum,  les  feuilles 
adultes  supérieures  ont  un  tube  de  la  gaine  plus  long  (\u&  la  partie  fendue, 
tandis  que  les  feuilles  moyennes  de  ces  rameaux,  situées  plus  bas  par  con- 
séquent, ont,  au  moins  souvent,  la  fissure  plus  longue  que  le  tube  ;  ce  qui 
fait  exception  à  la  règle  posée  par  M.  Clauson.  Un  même  rameau  m'a 
donné  les  chiffres  suivants  : 

moi 

Fente 21 ,00 

Tube 1 5 ,  00 

»  Les  feuilles  supérieures  d'autres  rameaux  donnaient  seulement  5"'",5o 
pour  la  fente  et  3o"™,oo  pour  le  tube,  ou  4""")0^  pour  la  fente  et  24'°'°, 00 
pour  le  tube.  Les  feuilles  parfaites  des  Glyceria  aqualica  et  fluilans  m'ont 
fourni  les  exemples  à  gaîne  entièrement  fermée. 

»  J'ai  donc  étudié  l'évolution  de  la  feuille  chez  des  plantes  où  la  gaîne 
est  ouverte  à  des  degrés  divers  ou  complètement  close,  et  j'ai  trouvé  que, 
de  l'existence  d'une  gaîne  ouverte  ou  d'une  gaîne  tout  à  fait  tubuleuse 
résultent  deux  types  ou  modes  de  développement  pour  cette  partie  de  la 
feuille.  Ils  sont  décrits  plus  loin.  Cherchons  d'abord  à  préciser  l'ordre 
d'apparition  des  deux  parties  principales  de  la  feuille  :  \n  gaine  et  le  limbe. 

»  Eu  i853  [Ann.  Se.  uni.,  3"  série,  t.  XX,  p.  53),  j'ai  émis  l'opinion 
que,  dans  la  feuille  du  Glyceria  aqualica,  la  gaine  est  représentée,  'dès  le 
début,  par  le  bourrelet  circulaire  qui  embrasse  complètement  la  jeune 
tige,  et  que  le  limbe  s'élève  ensuite  sur  cette  gaîne  rudimentaire.  C'est  cette 
opinion  que  je  vais  développer  aujourd'hui,  en  l'appuyant  sur  des  preuves 
nouvelles.  Je  montrerai  aussi  par  quelle  erreur  on  a  pu  croire  que  le 
limbe  naît  avant  la  gaîne. 

»  Dans  toutes  les  espèces  que  j'ai  examinées,  la  feuille  commence  par 
un  bourrelet  qui  lui-même  débute  par  le  côté  dorsal  de  l'organe,  et  em- 
brasse bientôt  le  petit  axe  qui  le  produit. 

»  Ce  bourrelet,  alors  complètement  annulaire  et  un  peu  plus  élevé  d'un 
côté,  ne  peut  représenter  le  limbe  exclusivement,  puisque  celui-ci  est  tou- 
jours ouvert.  Au  contraire,  de  toute  la  feuille,  le  tube  de  la  gaîne  étant  seul 
fermé,  on  peut  affirmer  que  cette  gaîne  existe  dès  le  début  de  l'organe.  La 
même  affirmation  ne  peut  être  faite  pour  le  limbe,  qui  n'y  est  pas  caracté- 
risé d'une  façon  incontestable.  Les  premières  feuilles  des  bourgeons  axil- 
laires  ûesGlyceria  cités,  qui  sont  incomplètes,  sont  bien  susceptibles  de  nous 
éclairer  à  cet  égard. 


(     lOlO    ) 

»  Feuilles  incomplètes.  —  Ces  feuilles  commencent  par  un  bourrelet  circu- 
laire qui  s'élève  plus  ou  moins  obliquement  en  tube  court,  d'abord  large- 
ment ouvert;  mais,  à  mesure  que  ce  tube  s'exhausse,  le  côté  le  plus  élevé, 
croissant  davantage,  finit  par  rejeter  l'ouverture  sur  le  côté  opposé.  Cette 
ouverture  se  rétrécit  graduellement  et  ne  laisse,  à  la  fin,  qu'une  petite  fente 
en  boutonnière,  en  virgule  ou  un  peu  étoilée.  Dans  la  première  feuille  à 
peu  près  conique  de  chaque  bourgeon,  ce  pertuis  est  placé  prés  du  som- 
met, sur  la  face  externe  (préfeuille);  dans  les  suivantes,  l'ouverture  est 
alternativement  sur  le  côté  droit  et  sur  le  côté  gauche.  Dans  ces  premières 
feuilles,  c'est  la  gaîue  qui  domine;  dans  les  feuilles  plus  haut  placées,  le 
limbe  prend  des  proportions  de  plus  en  plus  considérables. 

»  Je  recommautle  surtout  l'étude  de  bourgeons  d'environ  o'"™,5o  de 
hauteur.  On  y  trouvera  souvent  la  deuxième  feuille,  en  forme  de  cône 
tronqué,  terminée  par  une  ouverture  encore  large  et  seulement  un  peu 
oblique.  Ces  feuilles  peuvent  n'avoir  que  o""°, 33  de  hauteur;  mais  on  trouve 
parfois,  dans  des  bourgeons  plus  âgés,  des  feuilles  hautes  de  o""",5o  et 
de  o"'°,75,  qui  ont  une  ouverture  terminale  semblable.  Là  le  limbe,  si 
limbe  il  y  a,  ne  peut  être  représenté  que  par  ce  qui  prédomine  du  côté  le 
plus  élevé.  En  avançant  en  âge,  ce  côté  s'exhaussant,  l'ouverture  devient 
latérale  et  donne  ainsi  lieu  à  un  petit  limbe  en  forme  de  capuchon.  C'est 
donc  bien  ici  la  gaîue  qui  s'accuse  la  première. 

»  Ces  feuilles  primordiales  croissant,  la  petite  ouverture  latérale  peut 
êtreportée  par  un  tube  long  de  2  ou  3  millimètres  ou  de  2  ou  3  centimètres  et 
plus.  De  telles  feuilles  de  3  à4  centimètres  peuvent  être  dépourvues  de  ligule 
[Gl.  aquatica);  mais,  dans  les  feuilles  qui  suivent,  le  limbe  et  la  ligule 
prennent  un  développement  déplus  en  plus  grand.  Aussi  l'aspect  de  ces 
dernières  feuilles  est-il  tout  différent  dans  le  jeune  âge;  cependant  elles 
montrent  toujours,  avant  que  le  limbe  soit  reconnaissable,  un  bourrelet 
circulaire  complet,  comme  les  feuilles  basilaires.  Ce  sont  ces  feuilles  nor- 
males ou  su[iérieures  des  Gljceria  qui  m'ont  offert  le  premier  des  deux 
types  de  développement  de  la  gahie  mentionnés  plus  haut,  et  que  voici  : 

»  Premier  type  de  fonitatioii  de  la  cjaine.  —  Sur  le  bourrelet  circulaire, 
né  d'arrière  en  avant,  conune  je  l'ai  dit,  s'élève  une  lame  pliée  sur  sa  face 
antérieure.  Si  l'on  n'a  pas  vu  le  bourrelet  initial,  complètement  fermé,  on 
peut  croire  que  c'est  cette  lame  qui  commence  la  feuille,  et  dire  que  c'est 
le  liuibe  qui  naît  le  premier.  Ce  serait  inie  erreur.  Le  bourrelet  [jrimitif, 
étant  aiuiulaire,  représente  le  tube  fermé,  qui,  du  reste,  ne  tarde  pas  à 
s'élever  et  à  dessiner  la  gaîue  d'abord  très-courte.  Quand  la  feuille  a  un  mil- 


(     lOll     ) 

limètre  on  un  millimètre  et  demi  de  hauteur,  on  voit  que  le  bord  libre  du 
tube  est  continu  avec  un  bourrelet  transversal  de  jeunes  cellules  naissant, 
à  la  même  hauteiu-,  sur  la  face  interne  de  la  feuille,  lequel  bourrelet  s'é- 
tend, sur  cette  face,  d'un  bord  à  l'autre.  C'est  le  début  de  la  ligule;  elle 
s'accroît  par  la  multiplication  de  ces  cellules  dans  le  sens  vertical. 

»  Toutes  les  parties  morphologiques  de  la  feuille  sont  alors  ébauchées. 
Dans  des  feuilles  parfaites,  non  lacérées,  la  ligule  forme  une  couronne 
complète  autour  du  sommet  du  tube.  La  fente  que  l'on  observe  dans  les 
feuilles  vieillies  est  due  à  la  rupture  du  tube,  dont  la  paroi  est  fort  mince 
à  la  face  antérieure.  Les  feuilles  des  Melica  ciliata  et  Magnolii  présentant 
aussi  une  couronne  ligulaire  au  sommet  du  tube,  il  est  probable  qu'elles 
offriront  le  même  mode  de  développement. 

»  Deuxième  tjpe  de  formation  de  la  gaine.  —■  Il  a  été  donné  par  les 
feuilles  à  gaine  naturellement  fendue  des  Tiiticum  villositm,  Loliuni  mul- 
tijlorum,  Triselum  rigidum,  Plileum  pratense,  Lagurus  ovatus,  etc.  Elles 
débutent  aussi  par  un  hourrelet  annulaire  formé  d'arrière  en  avant.  Ce 
bourrelet,  continuant  de  s'élever  d'arrière  en  avant,  produit  une  petite 
lame  graduellement  surbaissée  dans  cette  direction,  dont  les  deux  bords, 
très-écartés  dans  le  principe,  ne  sont  reliés  en  avant  que  par  le  bourrelet 
primitif.  Ces  bords  s'exhaussant  se  dressent  l'un  vis-à-vis  de  l'autre;  puis, 
par  un  accroissement  simultané  de  la  lame  et  du  bourrelet,  ils  finissent 
par  se  croiser  par  en  bas,  un  bord  couvrant  l'autre.  Comme  ils  continuent 
de  s'élargir  au  delà  de  leur  insertion,  chacun  d'eux  décrit  à  sa  base  une 
petite  courbe,  que  je  comparerai,  pour  mieux  être  compris,  à  celle  que 
ferait  une  feuille  cordiforme  sessile. 

»  Un  examen  peu  attentif  ferait  croire  que  cette  lame  est  uniquement 
constituée  par  le  limbe,  et  il  est  probable  que  c'est  là  ce  qui  a  fait  dire 
que  le  limbe  naît  le  premier.  Il  n'en  est  pas  ainsi  ;  cette  lame  représente 
à  la  fois  le  limbe  et  la  partie  fendue  de  la  gaine.  La  courbe  basilaire  de 
chaque  bord  n'appartient  pas  à  la  base  du  limbe,  mais  à  celle  de  cette 
partie  fendue  de  la  gaîne.  On  s'en  convainc  bientôt,  quand  on  voit  cette 
base  de  chaque  bord  s'étendre  horizontalement,  de  façon  à  produire  un 
petit  lobe  latéral.  Ce  lobe  est  le  bord  de  la  gaîne  fendue  proprement  dite. 
On  remarque  quelquefois  que  l'extension  qui  l'engendre  s'effectue  de  bas 
en  haut.  Il  est  dans  le  principe  parfaitement  continu  avec  le  bord  du 
limbe;  mais  bientôt  le  bord  de  ce  lobe  semble  se  prolonger  sur  la  face 
interne  de  la  feuille,  suivant  une  ligne  transversale  qui  s'élève  un  peu 
obliquement  vers  la  nervure  médiane  de  cette  feuille.  Cela  est  dû  à  une 


(    loi  2    ) 

multiplication  iitriculaire  de  la  laine,  qui  produit  ainsi  un  faible  bour- 
relet, base  de  la  ligule;  celle-ci  s'élève  ensuite  verticalement.  Ce  commen- 
cement de  la  ligule  arrive  dans  des  feuilles  de  hauteurs  variables,  suivant 
les  espèces.  J'ai  vu  la  multiplication  utriculaire  transversale  débuter  près 
du  bord  dans  une  feuille  de  Triselum  ufjidum,  haute  de  3  millimètres. 

»  Dans  les  jeunes  feuilles  du  premier  type,  la  limite  de  la  gaîne  est 
indiquée  par  la  hauteur  du  tube.  Dans  les  feuilles  du  deuxième  type,  la 
game  fendue  et  le  limbe  sont  confondus  avant  l'apparition  de  la  ligule, 
puisque  la  courbe  basilaire  des  bords  appartient  à  la  gaîne.  De  plus,  il 
serait  erroné  de  penser  que  l'âge  du  lobe  ou  sinus  marginal  inférieur 
dénote  l'âge  de  la  gaîne,  c'est-à-dire  de  la  zone  inférieure  correspondante 
à  ce  lobe;  car  il  est  aisé  de  voir  que  les  cellules  de  ce  lobe  marginal  sont 
plus  petites  et  de  formation  plus  récente  ou  plus  prompte  que  celles  de 
tout  le  reste  de  la  zone.  Ce  lobe  (qui  s'étend  ensuite  en  longueur  avec  la 
gaîne,  dont  il  fait  le  bord  aminci)  est,  en  quelque  sorte,  une  addition  faite 
à  la  gaîne;  précédant  la  ligule  et  apparaissant  quelquefois  manifestement 
de  bas  en  haut,  il  est  comme  le  commencement  de  celle-ci,  qui  est  con- 
tinue avec  lui  quand  elle  est  née. 

»  La  gaîne,  quoique  dessinée  de  bonne  heure,  peut  ne  pas  prendre  un 
accroissement  égal  ou  proportionné  à  celui  du  limbe.  Elle  reste  souvent 
courte  pendant  quelque  temps,  tandis  que  le  limbe  s'étend  considérable- 
ment. On  peut  remarquer  de  bonne  heure,  par  l'apparition  de  courts  poils 
à  la  partie  supérieure  du  limbe,  que  cette  partie  vieillit  plus  vite  que  la 
partie  inférieure,  où  la  multiplication  utriculaire  est  plus  active  et  se  con- 
tinue plus  longtemps. 

»  Appanlion  des  premiers  vaisseaux.  —  Pendant  cette  extension  de  la  jeune 
feuille,  des  nervures  apparaissent  dans  son  intérieur.  C'est  d'abord  la  ner- 
vure médiane  et  de  chaque  côté  des  nervures  longitudinales  primaires. 
Entre  celles-ci  s'interposent  des  nervures  secondaires,  qui,  comme  les 
primaires,  p;ircourent  la  gaîne  et  le  limbe.  Entre  elles  s'intercalent  des 
nervures  tertiaires  et  quaternaires.  On  peut  voir  que  de  ces  nervures  inter- 
calées sont  propres  au  limbe  et  s'arrêtent  à  la  partie  supérieure  de  la 
gaîne,  où  elles  se  joignent  à  celles  qui  les  ont  précédées.  Les  nervures 
primaires  sont  d'autant  plus  courtes  et  plus  tardives  qu'elles  sont  plus 
rapprochées  des  bords,  où,  du  reste,  elles  sont  reliées  entre  elles  et  aux 
secondaires  voisines. 

»  Si  l'on  cherche  l'ordre  d'apparition  des  vaisseaux  à  l'intérieur  de  ces 
nervures,   on  trouve  que  les  premiers  montent  de  la  tige  dans  la  gaîne. 


(  ioi3  ) 
qu'ils  pénètrent  ensuite  dans  le  limbe,  s'allongeant  de  bas  en  haut.  H  en 
naît  ainsi  un  d'abord  dans  la  nervure  médiane,  puis  un  dans  la  nervure 
primaire  la  plus  voisine  de  chaque  côté,  puis  un  antre  dans  la  nervure 
primaire  suivante,  plus  rapprochée  du  bord,  etc.  Les  nervures  secondaires 
et  tertiaires  interposées  n'en  sont  pourvues  que  plus  tard,  comme  il  \a. 
être  dit. 

»  Quand  le  premier  vaisseau  de  la  nervure  médiane  est  arrivé  près  du 
sommet  du  limbe,  ou  même  avant,  suivant  les  espèces  ou  la  rapidité  de  la 
végétation,  des  vaisseaux  se  développent  dans  le;;  nervures  conducntes  de  la 
partie  supérieure  du  limbe,  dans  les  nervures  secondaires  et  tertiaires  aussi 
bien  que  dans  les  primaires.  Ceux  des  nervures  primaires  descendent  à  la 
rencontre  de  ceux  qui  y  moulent,  tandis  que  ceux  des  nervures  secondaires 
atteignent  souvent  la  base  du  limbe  avant  que  l'on  en  ait  vu  monter  dans  les 
nervures  secondaires  de  la  gaine  (').  En  même  temps,  des  fascicules  trans- 
verses, unissant  les  nervures  longitudinales,  apparaissent  aussi  de  haut  en 
bas  du  limbe,  et  sont  pourvus  de  vaisseaux  de  même  suivant  l'ordre  de 
leur  apparition.  Leur  formation  est  d'autant  plus  remarquable  que,  par 
leur  union  avec  les  faisceaux  longitudinaux,  elles  donnent  lieu  à  des  mailles 
d'autant  plus  comtes  qu'elles  sont  situées  plus  près  de  la  partie  inférieure 
du  jeune  limbe,  où  elles  peuvent  même  cesser  d'exister,  si  elles  n'y  ont 
pas  encore  été  ébauchées  (feuilles  d'environ  4o  millimètres  du  Gl/ceria 
aqttalica).  Il  est  à  peine  nécessaire  d'ajouter  que  ces  mailles  plus  courtes 
sont  dilatées  à  mesure  que  la  feuille  grandit. 

»  Les  stomates  et  les  poils  naissent  de  même  du, haut  en  bas  du  limbe. 
A  cette  occasion,  je  ferai  remarquer,  en  terminant,  que,  dans  des  feuilles 
de  Triticum  villosum,  au  moment  où  l'apparition  basipète  des  poils  attei- 
gnait la  base  du  limbe,  l'auricule  qui  termine  celui-ci  inférieurement  ne 
faisait  que  commencer,  tandis  que  la  ligule  était  déjà  avancée  dans  son 
développement,  et  qu'elle-même  avait  été  précédée  par  la  gaîne  fendue, 
qui  surmontait  la  partie  tubuleuse  inférieure.  » 


(')  La  double  apparition  (ascendante  et  descendante)  des  vaisseaux  a  été  oljseivée  dans 
les  plantes  suivantes  :  Glyceria  fluitans,  G.  aquatica .  Andropogon  [jrovinciale,  Phalaris  ca- 
nariensis,  Phleum  Micheli,  Triticum  villosiiin,  etc.  I,es  vaisseaux  descendants  anivcnt  quel- 
quefois déjà  très-bas,  quand  il  n'y  a  encore  de  vaisseaux  ascendants  que  darjs  la  nervure 
médiane  et  une  latérale  primaire  de  chaque  côté  (  Poa  anima,  Kœleiia  lirei'ifolia). 


G.  R.,  1878,  2'  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N°  26.)  1  34 


(   ior4  ) 
ANTHROPOLOGIE.  —  Cmniologie  de  la  race  Papoita  ;  par  M.  de  Quatrefages. 

«  J'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie,  au  nom  de  M.  Hamy  et  au 
mien,  ainsi  qu'an  nom  des  éditeurs,  la  ■y'^  livraison  des  Crania  ethnica. 
Cette  livraison  comprend  la  fin  de  l'histoire  de  la  race  Papoua  et  presque 
toute  celle  des  races  australiennes. 

»  Dès  1861,  dans  un  cours  dont  il  a  été  publié  ini  très-court  résumé, 
je  séparais  nettement  la  race  Papoua  des  populations  plus  ou  moins  voi- 
sines, et  en  particulier  de  la  race  Négrito.  Je  montrais  que  celte  dernière, 
traversée  et  rompue  par  diverses  invasions,  ne  présente  plus  aujourd'hui 
que  des  témoins  isolés,  tandis  que  les  Papouas  ont  été  attaqués  et  pénétrés 
de  la  circonférence  au  centre  et  occupent  encore  une  aire  continue,  autant 
que  le  permet  leur  habitat  pélasgique.  Je  signalais  aussi  les  traces  que  les 
Nègres  mélanésiens  ont  laissée»  ou  envoyées  en  Polynésie,  en  Micronésie, 
dans  les  archipels  indiens  et  jusqu'à  Madagascar.  IMais  je  n'avais  examiné 
avec  quelque  soin  qUe  les  Néo-Calédoniens,  et  l'étude  détaillée  de  la  race 
était  encore  à  faire. 

»  M.  Hamy  s'est  acquitté  de  ce  travail  avec  toute  la  patience  et  la  saga- 
cité qu'il  exigeait.  Je  n'ai  eu  qu'à  constater  l'exactitude  des  résultats  de  ses 
investigations  et  le  résumé  de  ce  cliapitre  de  notre  livre  n'est  eu  réalité 
qu'un  rapport  sur  cette  monographie. 

»  M.  Hamy  a  pu  faire  porter  ses  recherches  sur  402  têtes  osseuses, 
dont  296  de  race  pure  et  106  de  race  plus  ou  moins  mélangée.  On  com- 
prend que  la  très-grande  majorité  des  variations  du  type,  sinon  toutes, 
ont  dû  passer  sous  ses  yeux  ;  on  voit  aussi  que  les  moyennes  numériques, 
si  importantes  en  craniologie,  reposent  ici  sur  un  nombre  d'observations 
plus  que  suffisant  pour  garantir  leur  exactitude. 

»  Le  crâne  papoua  diffère  notablement  de  ceux  que  nous  avons  étudiés 
précédemment.  Chez  les  Tasmaniens,  l'indice  horizontal  moyen  s'élevait 
encore  à  77,37.  Ici,  il  descend  à  71,08  pour  les  29G  crânes  de  race  pure  et 
ne  monte  qu'à  71,22,  si  l'on  tient  compte  des  106  tètes  plus  ou  moins 
métissées.  Dans  les  crânes  masculins,  il  tombe  en  moyenne  à  70,52.  Nous 
sommes  donc  pour  la  première  fois  en  présence  d'une  race  franchement 
dolichocéphale. 

»  La  tète  papoua,  très-allongée  d'arrière  en  avant,  l'est  tout  autant  de 
bas  en  haut.  M.  Barnard  Davis,  qui  le  premier  com|)rit  l'importance  de 
cette  particularité,   lui  donne  le  nom  d' hypsislénocëphaUe,  mais  sans  rien 


(  ioi5  ) 
préciser  à  ce  sujet.  M.  Hamy  ne  reconnaît  pour  hypsislénocépliales  que  les 
têtes  chez  lesquelles  la  hauteur  mesurée  par  le  diamètre  basilo-bregmatique 
est  supérieure  à  la  largeur  donnée  par  le  transverse  maximum.  La  fêle 
masculine  des  Papouas  présente  ce  caraclère  à  un  haut  degré.  La  largeur 
étant  représentée  par  loo,  la  hauteur  moyenne  est  de  io4,63. 

»  La  tête  osseuse  masculine  que  M.  Hamy  a  prise  pour  type  est  celle  d'un 
Mafor  du  Port-Doréi.  Elle  a  pour  indice  horizontal  71,  S,'»;  l'indice  ver- 
tical est  de  io5,  5  i . 

»  La  planche  où  la  tête  de  notre  Mafor  est  représentée  de  face  et  de 
profd  coniient  aussi  les  dessins  de  celle  d'un  Négrito  de  Rawack.  Rien  de 
plus  frappant  que  le  contraste  offert  par  ces  têtes  de  deux  races  longtemps 
confondues  et  que  récemment  encore  un  voyageur  qui  a  visité  ces  contrées 
se  refusait  à  distinguer.  Vue  de  face,  celle  du  Négrito  est  large,  renflée  sur 
les  côtés  et  figure  une  courbe  régulière  avec  de  légers  méplats  au-dessus  de 
la  ligne  horizontale  indiquée  par  la  projection  du  maxillaire  supérieur. 
Dans  le  Mafor,  au-dessus  de  celte  même  ligne,  la  projection  des  parois 
latérales  dn  crâne  s'élève  à  pic  en  lignes  presque  parallèles  jusqu'aux 
bosses  pariétales.  Elle  présente  même  une  légère  inflexion  en  dedans  à  la 
hauteur  de  la  portion  supérieure  de  l'écaillé  temporale.  A  partir  des  bosses 
pariétales,  la  projection  dessine  de  chaque  côté  une  ligne  presque  droite 
qui  se  porte  obliquement  vers  le  sommet  de  la  tète,  où  elle  s'arrondit  pour 
former  une  large  pointe  mousse. 

»  Le  front  est  étroit,  même  relativement  à  ce  cràiie  déjà  si  rétréci.  Il  ré- 
sidte  de  là  que  les  os  malaires,  bien  que  ne  présentant  rien  d'exagéré  dans 
leur  développement  latéral,  semblent  se  projeter  eu  dehors,  sans  que  la 
tête  cesse  d'ailleurs  de  présenter  une  certaine  harmonie. 

»  Ajoutons  que  les  orbites  ont  un  indice  de  85, 00,  qui  place  notre  Mafor 
parmi  les  mésosèmes  de  M.  Broca.  L'indice  nasal,  52,94,  en  fait  de  même 
un  mésorhinien  touchant  aux  platyrhiniens. 

»  A  la  face,  les  os  du  nez  sont  assez  longs  et  légèrement  concaves; 
l'épine  nasale  peu  marquée,  les  fosses  canines  presque  effacées.  Le  pro- 
gnathisme est  accusé  de  telle  sorte  que,  dans  la  normn  verlicalis,  la  projec- 
tion crânienne  permet  de  voir  non-seulement  le  bord  alvéolaire,  mais  aussi 
une  partie  des  os  placés  au-dessus. 

»  La  femme  papoua  reproduit  les  traits  que  nous  venons  de  signaler 
chez  riiomme,  en  atténuant  toutefois,  d'une  manière  sensible,  les  deux 
caractères  essentiels  indiqués  plus  haut.  En  moyenne,  l'indice  céphalique 
horizontal  s'élève  à  73,3g,  l'indice  céphalique  vertical  descend  à  101,82. 

i34.. 


(  ioi6  ) 

C'est-à-dire  que  la  tète  féminine  est  à  la  fois  moins  dolichocéphale  et 
moins  hypsisténocéphale  que  la  tête  masculine.  On  rencontre  pourtant  de 
remarquahles  exceptions.  Six  tètes  d'hommes  des  Fiji  ont  donné,  en 
moyenne,  pour  l'indice  horizonla!  69,31,  et  10^,  b6  pour  l'indice  vertical. 
Le  même  nombre  de  tètes  de  femmes  de  la  même  localité  a  foin'ni  les  in- 
dices 69,23  et  108,^3. 

))  La  tête  de  la  femme,  prise  pour  type  par  M.  Hamy,  rentre  dans  la  règle 
générale,  et  l'exagère  pour  ainsi  dire.  C'est  celle  d'une  femme  Lobo,  de  la 
baie  du  Triton.  L'indice  cèphalique  horizontal  monte  chez  elle  à  ^8,  :s3;  l'in- 
dice verlical  descendu  89,47.  En  revanche,  le  prognathisme  augmente  si 
bien  que,  dans  la  Jîor/jm  iic/'i(c«//5,  on  dislingue  les  os  du  nez  et  le  contour  des 
os  malaires.  D'ailleurs,  l'ensemble  de  l'ossalure  s'adoucit,  et  un  léger  ren- 
flement remplace,  dans  la  région  pariétale,  l'aplatissement  extrême  signalé 
plus  haut. 

M.  Hamy  ne  s'est  pas  contenté  de  comparer  aux  types  |M'écèi!ents  l'en- 
semble des  individus  dont  il  possédait  les  têtes  osseuses.  H  a  décomposé 
cet  ensemble  et  suivi  la  race  Papoua  de  tribu  en  tribu,  sur  les  grandes 
terres  comme  la  Nouvelle-Guinée,  d'Ile  en  île  dans  les  archipels. 

I)  On  comprend  que  je  ne  saurais  qu'indiquer  ici  quelques-uns  des  faits 
les  plus  intéressants. 

»  Lesson  avait  attribué  le  nom  d'Eiidamènes,  qu'il  avait  entendu  prO" 
noncer  par  les  Papouasdu  Port-Doréi,à  de  prétendus  Noirs  à  cheveux  lisses, 
qui  auraient  peuplé  l'intérieur  de  la  Nouvelle-Guinée.  Or,  il  n'y  a  pas  de 
Noirs  à  cheveux  lisses  dans  la  Nouvelle-Guinée.  INIais  M.  Hamy  a  relevé, 
dans  le  fond  du  golfe  de  Geelvink,  sur  les  cartes  hollandaises,  une  grande 
tribu  appelée  JJ^uidammen.  Ces  Néo-Guinéens  sont  de  vrais  Papouas.  Les 
Wandammcn  sont,  non  pas  une  race,  mais  une  tribu. 

»  Les  mois  d'j4//'oi/;o!(,  Alfour,  Alfoer,  Avfour,  Arafor,  etc.,  ont  aussi 
embarrasisé  les  anlhro|)ologistes.  On  a  décrit  sous  ces  appellations  des  po- 
pulations fort  différentes;  puis  on  a  fini  par  reconnaître  qu'elles  désignaient 
les  tribus  restées  indépendantes.  Doréi  a  aussi  ses  Alfourous,  qui  habitent 
les  montagnes,  et  dont  les  crânes,  en  particulier  ceux  que  possède  le 
Muséum,  sont  en  tout  de  vrais  crânes  papouas. 

»  La  Nouvelle-Guinée  est,  pour  ainsi  dire,  la  terre  classique  de  la 
race  Papoua.  Elle  ne  lui  appartient  pourtant  pas  exclusivement.  Dans  mon 
travail  sur  les  Négritos,  j'ai  montré  que  le  rameau  oriental  de  ces  popula- 
tions, les  Négrito-Papous  de  nos  dernières  livraisons,  y  est  juxtaposé  aux 
Papouas  et  j'ai  suivi  leui'  trace  jusqu'à  l'île  Tond,  dans  le  détroit  de  Torrès, 


(    'Cl?    ) 

Ail  delà,  un  autre  élémenl  se  mêle  progressivement  à  la  race  fondamentale. 

»  L'élément  ethnologique  qui  intervient  ici  est  emprunté  à  la  Polynésie. 
Or  les  types  mélanésien  et  polynésien  sont  assez  diffcrenis  pour  que  le 
mélange  des  sangs  s'accuse  par  des  phénomènes  m;u"qiiés.  Au  crâne,  on 
dirait  que  les  modifications  tiennent  surtout  à  la  fusion  des  caractères.  La 
tète  du  métis  est  à  la  fois  moins  dolichocéphale  et  moins  hypsisténocéphale 
que  chez  le  Papoua,  sans  atteindre  les  proportions  du  Polynésien.  Ala  face, 
les  choses  ne  se  passent  pas  aussi  simplement.  L'indice  nasal,  en  particulier, 
oscille  dans  des  limites  remarquablement  étendues;  il  descend  parfois 
à  44  pour  remonter  ailleurs  à  58.  Un  auteur  anglais  a  vu  dans  ce  fait  une 
objection  aux  idées  émises  par  M.  P.roca  dans  son  beau  Mémoire  sur  l'in- 
dice nasal.  En  réalité,  il  n'y  a  là  qu'un  cas  particulier  des  phénomènes  com- 
plexes du  croisement,  sur  lesquels  j'ai,  depuis  longtemps,  attiré  l'attention. 

))  L'élément  polynésien  paraît  exister  également  dans  l'archipel  de  la 
Louisiade.  11  paraît  manquer  dans  le  grand  archipel  de  la  Nouvelle- 
Bretagne.  Pourtant,  une  nouvelle  pièce  du  nouveau  Hanovre,  fort  singu- 
lièrement préparée,  et  récemment  acquise  par  le  Muséum,  a  pour  indice 
horizontal  77  et  présente  quelques  particularités  morphologiques  qui  la 
rapprochent  du  type  polynésien. 

»  Mais,  à  partir  des  lies  Salomon,  le  mélange  des  sangs  s'accuse  dans 
toute  la  Mélanésie  orientale  de  la  manière  la  plus  irrécusable.  Dans  quel- 
ques-iuies  des, îles  septentrionales  de  l'archipel  de  Santa-Cruz,  la  race  poly- 
nésienne est  même  pure  ou  presque  pure.  A  Vanikoro,  au  contraire,  les 
Papouas  reparaissent  à  l'état  de  pureté.  Les  Nouvelles-Hébrides  présentent 
des  fiiits  analogues. 

»  Pour  les  archipels  précédents,  M.  Hamy  ne  disposait  que  de  docu- 
ments étrangers.  En  revanche,  les  collections  du  Muséum  lui  ont  fourni 
de  riches  matériaux  d'étude  pour  les  îles  Loyalty  et  la  Nouvelle-Calédonie. 
Cette  circonstance  est  d'autant  plus  heureuse  c|ue  l'on  connaît  le  point 
de  départ,  le  lieu  d'arrivée  et,  à  bien  peu  près,  la  date  de  l'immigration 
polynésienne  dans  ce  canton  de  la  Mélanésie.  MM.  de  Rochas  et  De- 
planche  placent  cet  événement  à  cinq  ou  six  générations  avant  l'époque 
où  ils  recueillaient  séparément  leurs  renseignements,  c'est-à-dire  vers  1780 
ou  1700.  Les  émigrants  venaient  d'Ouvea,  une  des  îles  Wallis,  et  donnè- 
rent le  nom  de  leur  patrie  à  celle  des  îles  Loyally  où  ils  abordèrent.  C'est 
de  là  que  le  sang  polynésien  s'est  infiltré  dans  les  îles  voisines  et  jusque 
sur  les  eûtes  nord-est  de  la  Nouvelle-Calédonie.  Toutefois,  à  Ouvéa  même,  où 
s'est  opéré  le  premier  métissage,  la  race  fontlamentale  ressort  parfois  avec 
la  plus  grande  pureté.  Trois  crânes  de  cette  localité,   faisant  partie  de  la 


(  loi.S  ) 

collection  du  Muséum,  sont  parfaitement  papouas  par  tous  leurs  ca- 
ractères. Ils  ont,  entre  autres,  un  indice  horizontal  de  68,25  et  un  indice 
vertical  de  io5,42.  Ajoutons  que  la  population  de  Mare,  la  plus  méridio- 
nale du  groupe,  semble  avoir  échappé  jusqu'ici  au  croisement. 

»  Pour  l'étude  des  Néo-Calédonieus,  M.  Hamy  disposait  de  cinquante 
et  une  tètes  des  régions  nord-est  de  l'île  et  de  soixante  et  onze  tètes  pro- 
venant des  autres  cantons.  Les  moyennes,  prises  sur  ces  deux  nombreuses 
séries,  attestent  dans  la  première  une  influence  polynésienne  incontestable, 
mais  faible. 

»  Des  faits  entièrement  semblables  aux  précédents,  u)ais  accomplis  sur 
une  plus  grande  échelle,  se  présentent  aux  îles  Viti.  Ici  le  mélange  des  deux 
races  a  été  signalé  depuis  longtemps  par  bien  des  voyageurs;  on  sait, 
depuis  les  récits  de  Mariner,  que  des  relations  ininterrompues  régnent  entre 
cet  archipel  et  celui  de  Tonga  ;  les  recherches  de  Haie  permettent  d'admettre, 
au  moins  comme  très-vraisemblable,  que  ces  relations  remontent  aux  pre- 
miers temps  des  migrations  polynésiennes,  et,  pourtant,  la  fusion  est 
bien  loin  d'être  complète.  Si,  parmi  les  tètes  osseuses  rapportées  entre 
autres  par  M.  Filhol,  il  en  est  qui  accusent  à  un  haut  degré  l'influence 
polynésienne,  d'autres,  et,  en  particulier,  celle  d'une  femme  de  l'intérieur 
de  Viti-Lévou,  sont  absolument  papouas. 

))  Il  est  évident  que  dans  l'est  l'aire  papoua  a  été  envahie  par  les  P0I3'- 
nésiens  venus  du  dehors.  Les  choses  se  sont-elles  passées  de  même  à  l'ouest 
de  la  Nouvelle-Guinée,  là  où  la  race  noire  qui  nous  occupe  confine  à 
l'aire  malaise  et  où  l'on  constate  des  mélanges  correspondant  à  ceux  que 
je  viens  de  signaler?  On  peut,  il  me  semble,  répondre  affirmativement  pour 
un  certain  nombre  de  cas.  Mais,  d  autre  part,  on  sait  que  les  Néo-Guinéens 
de  l'ouest,  surtout  ceux  des  environs  de  la  baie  Macluer,  sont  d'intrépides 
pirates  dont  les  pm/ios  vont  porter  la  terreur  jusqu'aux  Moluques.  Il  est 
donc  fort  possible  que  la  race  se  soit  étendue  dans  cette  direction  par  voie 
de  conquête  et  d'émigration. 

»  Les  récits  d'une  foule  de  voyageurs  ont  attesté  depuis  longtemps  l'exis- 
tence de  l'élément  noir  en  Micronésie.  La  collection  du  Muséum  a  permis 
à  M.  Hamy  d'ajouter  que  cet  élément  est  papoua.  Deux  têtes  osseuses  de 
Pouynipet  rappellent  exactement  celles  de  Lifou  des  îles  Loyal ty.  On  ne 
peut  douter  que  la  présence  de  ces  Noirs  aux  Carolines  ne  soit  due  à  un 
mouvement  d'expansion. 

«  Un  crâne  entièrement  semblable  aux  précédents  a  été  envoyé  des  îles 
Sandwich  au  Muséum  par  M.  Bailleul.  Des  photographies  achèvent  de 
mettre  hors  de  doute  l'existence  d'un  élément  papoua  dans  cet  archipel, 


(   IOI9  ) 
l'un  des  points  extrêmes  de  la  Polynésie,  et  justifient  l'explication  que  j'ai 
donnée  il  y  a  longtemps  des  caractères  quelque  peu  exceptionnels  de  ses 
habitants.  Les  dieux,  les  esprits  trouvés  à  Hawaï  par  les  premiers  colons 
tahitiens  n'étaient  que  des  Noirs  plus  ou  moins  purs. 

»  Les  Papouas  ont  atteint  l'extrémité  opposée  de  la  Polynésie,  la  Nou- 
velle-Zélande. La  présence  dans  cette  grande  île,  antérieurement  à  l'ar- 
rivée des  Maoris,  d'une  population  que  l'un  des  chefs  immigrants  eut  à 
combattre  est  attestée  par  un  des  chants  historiques  traduits  par  sir  Georges 
Grey.  L'étude  des  caractères  extérieurs  de  certains  individus  m'avait  fait 
rattacher  cette  population  au  type  nègre.  M.  Hamy,  après  avoir  étudié  un 
des  crânes  du  Muséum,  incontestablement  origisiaire  de  la  Nouvelle- 
Zélande,  a  montré  que  cet  élément  négritique  était  entièrement  papoua.  Il 
est  même  curieux  de  constater  que  l'exagération  la  plus  marquée  du  type 
qui  nous  occupe  a  été  observée  sur  une  tête  venant  de  la  Nouvelle-Zélande 
et  que  M.  Huxley  a  fait  connaître.  Chezelle,  l'indice  horizontal,  quidescend  à 
63,54,  en  fait  la  tête  la  plus  dolichocéphale  connue;  l'indice  vertical  s'élève 
à  I i3,i r . 

»  Les  migrations  volontaires  ou  accidentelles  n'ont  pas  seules  causé 
la  dissémination  des  Papouas  :  l'esclivage  a  contribué  à  ce  résultat.  Sans 
nous  arrêter  à  ce  qui  se  passe  à  l'ouest  de  la  Nouvelle-Guinée,  rappelons 
que  Haie  a  vu  des  Polynésiens  amener  avec  eux  des  esclaves  noirs.  C'est 
ainsi  sans  doute  que  quelques  représentants  de  cette  race  étaient  arrivés 
jusqu'à  l'extrémité  orientale  de  la  Polynésie,  bien  avant  l'arrivée  des  Eu- 
ropéens. M.  Pinart  a  extrait  d'une  ancienne  tombe  de  l'ile  de  Pâques  un 
crâne  qui  a  montré  à  M.  Hamy  les  caractères  les  plus  accusés  de  la  l'ace 
papoua.  L'indice  horizontal  est  de  66, o6;  le  vertical  de  io6,25. 

»  Ainsi,  la  race  Papoua,  soit  par  sa  force  d'expansion  propre,  soit  par 
suite  d'accidents  de  diverse  nature,  a  atteint  en  tout  sens  les  dernières 
limites  du  monde  maritime,  dont  elle  occupe  pour  ainsi  dire  le  centre.  Je 
n'ai  pas  besoin  de  faire  ressortir  tout  ce  que  ce  résultat  a  d'intéressant.  » 


HYDRAULIQUE.  —  Expériences  sur  les  momiements  des  molécules  liquides  des 
ondes  courantes,  considérées  dans  leur  mode  d'action  sur  la  uiarche  des 
navires.  Note  de  M.  A.  de  Caugny. 

<c  La  longueur   limitée   des   canaux   factices   a  été  longtemps  regardée 
comme  rendant   très-difticile  l'étude  des  ondes  dites  courantes.  En  i858, 


(   loao  ) 

j'ai  disposé,  H  l'extrémité  opposée  à  celle  où  l'on  engendre  les  ondes,  un 
plan  incliné  formant  une  sorte  de  plage  où  elles  viennent  mourir  sans 
revenir  sensiblement  en  arrière,  de  sorte  qu'on  peut  en  produire  un  nombre 
indéfini.  Déjà,  en  1842,  j'avais  étudié  l'onde  dite  solitaire,  en  conservant 
au  contraire  les  pai'ois  verticales  des  extrémités  d'un  canal  factice,  de  ma- 
nière à  la  faire  promener  longtemps  d'une  extrémité  à  l'antre  de  ce  canal. 
Au  moyen  de  ces  deux  méthodes,  on  peut,  aujourd'hui,  étudier  plus  sé- 
rieusement les  phénomènes  de  ces  deux  espèces  d'ondes.  J'ai  repris  celte 
étude  dans  ces  dernières  années,  avec  M.  Berlin,  ingénieur  des  construc- 
tions navales.  Nous  avons  fait  en  commun  les  expériences  objet  de  cette 
Note. 

»  La  longueur  du  canal  factice  sur  lequel  nous  avons  opéré  est  de  29™,  no, 
du  point  de  suspension  du  corps,  dont  les  mouvements  périodiques  pro- 
duisent les  vagues,  au  sommet  du  plan  incliné  sur  lequel  elles  se  brisent. 
La  profondeur  du  canal  est  de  o'",47,  sa  largeur  est  de  o™,  5o.  La  longueur 
de  la  projection  horizontale  du  plan  formant  la  plage  inclinée  est  de 
6", 45.  Il  y  a  trois  vitres  latérales,  qui  servent  à  faire  les  observations  sur 
les  mouvements  des  corpuscules  en  suspension  dans  l'eau.  L'une  est  à 
3  mètres,  la  seconde  à  10™,  10,  la  troisième  à  20™, 3o  du  point  de  nais- 
sance des  ondes.  La  profondeur  de  l'eau  p  était  de  o™,36.  Le  mouvement 
des  vagues  était  régulier;  il  était  produit  par  une  machine  à  vapeur.  La 
période  des  vagues  2T  était  d'une  seconde,  la  longueur  2L  était  de  i'",3o, 
la  hauteur  ah  était  de  o™,oG.  Le  canal  n'est  pas  assez  long  pour  que,  dans 
les  conditions  où  l'on  opérait,  les  caractères  du  mouvement  de  l'eau  aient 
pu  varier  d'une  manière  apparente  devant  les  trois  vitres  précitées.  Les  dif- 
férences entre  les  relevés  obtenus  à  ces  trois  vitres  ne  dépassaient  pas  du 
moins  les  limites  d'erreur  des  observations  indiquées  par  la  variation  dans 
les  relevés  faits  à  divers  instants.  Ou  ne  peut  donc  donner  que  des 
résultats  moyens  déduits  de  l'ensendjle  des  mesures  prises,  et  s'appliqiiant 
sensiblement  aux  trois  distances  dont  il  s'agit.  Cette  remarque  s'applique 
plus  particulièrement  aux  mouvements  d'avance  et  de  recul,  et  aux  cou- 
rants résultant  du  mouvement  oscillatoire.  Nous  nous  attendions  à  trouver 
des  changements  devant  la  vitre  la  moins  éloignée  du  plan  incliné,  mais 
nous  n'avons  rien  pu  observer  de  sensible  en  ce  genre. 

»  Je  dois  rappeler,  cependant,  que  des  phénomènes,  fonction  de  la  dis- 
tance des  vagues  du  corps  dont  les  oscillations  les  produisent,  se  sont  pré- 
sentés dans  d'autres  conditions  lie  l'appareil.  Ainsi,  en  1 8  j8,  dans  un  canal 
beaucoup  plus  long  et  beaucoup  moins  profond,  où  ce  corps  était  mis  eu 


(     I02I     ) 

nioiiveineiit,  assez  régiilièreinent  d'ailleurs,  par  la  main  d'un  homme,  et 
sur  toute  la  hauteur  de  l'eau  dans  le  canal,  les  mouvements  d'avance  à  la 
surface  et  de  recul  au  fond  de  l'eau,  très-forts  près  de  l'origine,  diminuaient 
de  plus  en  plus  à  mesure  que  la  distance  augmentait,  et  finissaient  par  ne 
plus  pouvoir  être  observés,  à  la  surface  au  moyen  de  brins  d'herbes,  et  au 
fond  au  moyen  de  grains  de  raisin.  Les  expériences  dont  il  s'agit  aujour- 
d'hui sont  d'ailleurs  faites  au  moyen  d'une  méthode  d'observation  plus 
rigoureuse,  sans  doute,  que  l'emploi  de  la  main  exercée  d'un  observa- 
teur. 

»  I.e  canal  n'est  pas  assez  long  pour  qu'on  puisse  distinguer  le  mou- 
vement préliminaire  avant  que  les  vagues  commencent  à  briser  sur  le 
plan  inclin;\  Tout  ce  qu'on  aperroit  un  peu  nettement  dans  cette  pre- 
mière période  est  le  passage  d'une  onde  solitaire,  qui  prélude  aux  oscil- 
lations périodiques  et  qui  imprime  aux  molécules  un  mouvement  hori- 
zontal de  plus  grande  amplitude  près  du  fond. 

»  Les  observations,  objet  de  cette  Note,  ont  principalement  porté  sur  les 
mouvements  d'avance  et  de  recul.  Au  fond  du  canal  il  y  avait  une  vitesse 
dans  le  sens  des  vagues  de  o'",  004  par  seconde.  A  5  centimètres  au-dessus, 
il  n'y  avait  eu  définitive  ni  avance  ni  recul.  A  o'^jOg  au-dessus  du  fond,  il 
y  avait  une  vitesse  de  o",oo3  par  seconde  dans  le  sens  du  recul.  A  o",  i5 
au-dessus  du  fond,  il  y  avait,  dans  le  même  sens,  une  vitesse  de  o'",oo5 
par  seconde,  vitesse  de  recul  maximum.  A  o™,  23  au-dessus  du  fond,  il  n'y 
avait  en  définitive  ni  avance  ni  recul.  A  o'",  27  au-dessus  du  fond,  il  y  avait 
une  vitesse  de  o'",oo3  par  seconde,  dans  le  sens  des  vagues.  A  o™,36  au- 
dessus  du  fond,  il  y  avait  une  vitesse  de  o'",oo5  par  seconde,  dans  le  même 
sens  :  c'était  la  vitesse  en  avant  maximum,  qui  se  trouvait  ainsi  à  la  sur- 
fice  supérieure  de  l'eau.  Ces  nombres  satisfont  assez  bien  à  la  condition 
de  donner  un  débit  total  nul.  Les  vitesses  variaient  un  peu  d'un  moment 
à  l'autre,  surtout  celles  de  la  surface  de  l'eau.  Les  chiffres  précédents 
donnent  seulement  des  moyennes. 

»  Ces  résullats  peuvent  avoir  un  intérêt  pratique,  le  recul  se  produisant  à 
une  hauteur  notable  au-dessus  du  fond,  tandis  que  je  ne  l'avais  observé, 
notamment  en  i8Zi3  et  i85(S,  que  sur  des  grains  de  raisin  roulant  sur  le 
fond,  dans  des  circonstances  diverses,  très-différentes  d'ailleiu^s  de  celles 
dont  il  s'agit  dans  cette  Note.  Il  y  a  lieu  d'examiner  si  les  navires  à  grand 
tirant  d'eau  subissent  son  influence  et  si  elle  pourrait  neutraliser  celle  du 
courant  de  la  surface.  Il  ne  s'agit  pas  d'ailleurs,  dans  ces  expériences,  des 
phénomènes  du  flot  courant  sur  une  plage  inclinée,  qui  n'est  employée  ici 

C.  R.,  1S7S,  2«  Semestre.  (T.  LXXXVII,  KoSC;  l35 


(    1022    ) 

que  pour  iaire  mourir  les  oncles,  après  qu'elles  ont  été  étudiées,  quant  à 
leurs  mouvements  sur  un  fond  horizontal.  Je  fais  cette  remarque  pour  éviter 
tout  malentendu.  Les  phénomènes  dont  il  s'agit  dépendent  d'ailleurs, 
comme  je  l'ai  dit,  de  tant  de  circonstances  variées,  qu'on  ne  saurait  mettre 
trop  de  réserves  dans  les  conséquences,  tout  en  appelant  l'attention  des 
navigateurs  sur  des  points  de  vue  entièrement  nouveaux. 

)'  J'avais  depuis  longtemps  observé  que,  dans  les  ondes  dites  courantes, 
les  corpuscules  décrivaient  des  orbites  de  plus  en  plus  aplaties  à  mesure 
qu'on  s'approche  davantage  du  fond  de  l'eau,  sur  lequel  je  n'avais  remar- 
qué, dans  mes  expériences  les  plus  anciennes,  qu'un  mouvement  de  va-et- 
vient  horizontal,  avec  un  peu  plus  de  recul  que  d'avance.  J^'axe  vertical 
de  ces  orbites  à  la  surface  m'avait  semblé  être  plus  grand  que  l'axe  hori- 
zontal. Cela  s'accordait  avec  ce  qu'avait  cru  voir  M.  Aimé  dans  des  obser- 
vations faites  en  mer.  Mais  les  observations  sur  ce  point  ne  pouvaient  être 
faites  que  bien  difticilement  sans  l'emploi  de  vitres  latérales,  comme  celles 
que  nous  venons  d'employer.  Voici  les  résultats  que  nous  avons  obtenus; 
pour  leur  discussion,  il  faut  tenir  compte  de  ce  qu'il  peut  y  avoir  une  erreur 
d'un  dixième  en  plus  ou  en  moins  sur  la  longueur  mesurée  pour  les  axes. 

Axe  vertical  2l>.        Axe  lioiizoïital  2a. 

m  m 

Au  fond 0,000  0,022 

A  o'^jOg  au-dessus  du  fond 0,00g  OjOa; 

A  o"',l8  au-dessus  du  fond 0,018  0,082 

A  0", 27  au-dessus  du  fond 0,02g  o,o4o 

A  o™,36  surface 0,060  o,o55 

»  Les  causes  d'erreur  résultent  principalement  de  ce  qu'il  est  difficile 
de  saisir  le  passage  d'un  corpuscule  près  de  la  vitre  et  de  le  suivre  quel- 
que temps,  sans  qu'il  cesse  de  se  retrouver  périodiquement  à  la  même 
hauteur.  Il  y  a  d'ailleurs,  dans  cette  espèce  de  mouvement  orbitaire,  cer- 
taines irrégularités  qui  augmentent  à  mesure  que  l'on  s'approche  de  la 
surface  supérieure  de  l'eau.  A  la  surface  même,  peut-être  à  cause  de  la 
manière  dont  les  ondes  étaient  engendrées,  nous  avons  remarqué  des  irré- 
gularités particulières  de  nature  à  faire  croire  à  la  superposition  d'ondes 
différentes. 

»  Ainsi  que  je  l'ai  d'ailleurs  observé  depuis  longtemps,  le  mouvement 
de  progression  existe  donc  bien  réellement,  de  telle  sorte  que  l'expression 
orbite  n'est  pas  rigoureuse,  appliquée  aux  courbes  décrites  par  les  molé- 
cules d'eau.  Ces  molécules  ne  décrivent  pas  des  courbes  fermées  dans  les 


régions  où  il  n'y  a  pas  une  translation  réelle  quelconque;  elles  décrivent  des 
courbes  de  la  nature  des  trochoïdes,  avec  des  ellipses  de  l'orme  variable,  au 
lieu  de  cercles,  pour  courbes  génératrices  (  ').  » 

M.  Norman  Lockyer  adresse  à  l'Académie  le  Mémoire  en  anglais  qu'il  a 
lu  à  la  Société  Royale  de  Londres,  le  12  décembre,  en  présence  d'une  réu- 
nion nombreuse.  La  discussion  de  plus  de  looooo  observations  spectro- 
scopiques  effectuées  sur  le  Soleil,  les  étoiles  ou  les  matières  chimiques  ter- 
restres ont  conduit  l'auteur  à  des  considérations  graves  sur  la  nature  des 
éléments  chimiques.  Dans  un  prochain  numéro  des  Comptes  rendus,  il  sera 
donné  une  analyse  exacte  de  ce  travail  considérable  ;  mais,  avant  de 
la  publier,  il  a  paru  nécessaire  de  la  soumettre  à  l'auteur,  afin  d'être 


(')  M.  Berlin  a  remarqué  que  l'amplitude  tlu  mouvement  du  fond  est  moindre  que  celle 
(jui  est  indiquée  par  une  formule  généralement  admise  comme  approchée,  et  se  réduisant, 
pour  le  cas  dont  il  s'agit,  à 

■}.h 


Il  trouve,  en  faisant  les  calculs  numériques  pour  /;  =  o,  o3,  L  =  o,  65,  p  =  o,36,  qu'on 
arrive  à  «  =  0,01  \,  tandis  que  nous  avons  trouvé  0,01 1;  et,  de  plus,  il  m'écrit  que,  dans 
une  dernière  série  d'expériences,  il  a  trouvé  au  plus  a  =  o'",oio;  de  sorte  que,  dans  le 
chiffre  0,011,  l'erreur  est  en  excès.  Ainsi  0,0?.?,  est  un  maximum.  Du  reste,  l'excentricité 
dans  toute  la  hauteur  du  liquide  paraît  suivre  une  loi  différente  de  la  loi  théorique.  Au  lieu 
de  rester  constante,  la  différence  «^  —  /j-  a  doublé  à  peu  près  du  fond  du  liquide  à  la  couche 
située  à  o"','î7  au-dessus.  A  la  surface  même,  l'axe  vertical  a  paru  plus  grand  que  l'axe 
horizontal.  Sur  ce  dernier  point,  les  erreurs  possibles  dans  les  relevés  ne  permettent  pas 
d'être  tout  à  fait  affirmatif;  mais  il  a  paru  intéressant  de  signaler  cette  observation,  d'ail- 
leurs convenablement  réitérée,  d'autant  plus  qu'elle  s'accorde  avec  d'autres  plus  anciennes 
et  avec  des  explications  nouvelles  de  ce  phénomène,  basées  sur  le  mode  d'action  des  résis- 
tances passives. 

Malgré  l'extrême  réserve  avec  laquelle  ces  diverses  observations  sont  présentées,  elles 
donneront  peut-être  la  pensée  de  revoir  les  principes  sur  lesquels  reposent  les  formules 
théoriques  admises.  Ainsi,  on  n'a  peut-être  pas  assez  tenu  compte  de  ce  que  j'ai  depuis 
longtemps  établi,  par  la  théorie  et  l'expérience,  que,  dans  les  mouvements  oscillatoires,  la 
moyenne  des  pressions,  sur  certains  points,  est  notal)lement  moindre  que  la  pression  dans 
l'état  d'équilibre  stable.  Au  moyen  du  canal  factice  dont  il  s'agit,  j'ai  d'ailleurs  vérifié,  par 
expérience,  que  l'eau  baisse  de  quelques  millimètres  dans  un  réservoir  latéral  en  communi- 
cation avec  lui  par  un  tuyau  horizontal,  quand  le  mouvement  des  ondes  est  établi  avec  une 
certaine  intensité  dans  les  conditions  précitées,  ce  qui  semble  permettre  de  généraliser  ce 
principe  nouveau. 

i35.. 


(    I024    ) 

assuré  qu'on  a  bien  compris  et  bien  rendu  sa  pensée  sur  ces  questions 
délicates. 

M.  A.  Lediec  adresse  une  troisième  Partie  de  son  Mémoire  portant  pour 
titre  :  «  Élude  sur  les  machines  à  vapeur  ordinaires  et  Compound,  les  che- 
mises de  vapeur  et  la  surchaidfe,  d'après  la  Thermodynamique  expéri- 
mentale »  ('). 

Ce  INIénioire  est  accompagné  d'un  Tableau  servant  à  apprécier  les  effets 
complexes  et  nuisibles  de  l'intervention  calorifique  des  parois  des  cylindres 
dans  les  machines  à  vapeur. 

M.  le  comte  de  Saport.v  f;iit  hommage  à  l'Académie  de  son  Ouvrage 
intitulé  :  c  Le  Monde  des  Plantes  avant  l'apparition  de  l'Homme  ». 


iVOMINATIOKS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  nomination  d'un 
Membre  libre,  en  remplacement  de  feu  M.  Belgrand. 

Au  premier  tour  de  scrutin,  le  nombre  des  votants  étant  6i, 

M.   Damonr  obtient /|8  suffrages. 

M.  Lalanne lo  « 

M.   de  la  Roncière  Le  Noury.  ...        3  » 

M.  Damour,  ayant  obtenu  la  majorité  absolue  des  suffrages,  est  proclamé 
élu.  Sa  nomination  sera  soumise  à  l'approbation  du  Président  de  la 
République. 

MÉMOIRES  PRÉSENTÉS. 

PHYSIQUE.  —  Sur  un  procédé  pour  mesurer  avec  précision  les  variations  de 
niveau  cF  a  ne  suif  ace  liquide.  Note  de  I\L  H.  Le  Chatelier,  présentée  par 
M.  Daubrée. 

(Commissaires  ;  MM.  Fizeau,  Tresca  et  Cornu.) 

«   La  détermination  exacte  du  niveau  d'un  liquide  est  une  opération  géné- 


(')  Comptes  rendus,  séances  du  9  el  du  iG  déccuilire  1878. 


(     102  5    ) 

raleineni  fort  difficile.  La  défonnation  que  sa  surface  éprouve  par  suite  de 
la  capillarité  au  voisinage  des  corps  solides  s'oppose  à  loule  mesure  précise. 
Dans  le  procédé  que  je  vais  décrire,  la  capillarité,  loin  d'être  un  obstacle, 
est  un  auxiliaire  indispensable. 

»  Une  pointe  complètement  noyée  dans  le  liquide  est  soulevée  graduel- 
lement jusqu'au  moment  où  son  extrémité  va  émerger,  c'est-à-dire  est 
tangente  à  la  surface  terminale  du  liquide.  Les  déplacements  de  cette  sur- 
face se  mesurent  par  ceux  qu'il  faut  donner  à  la  pointe  pour  les  maintenir 
toutes  deux  en  contact. 

')  On  reconnaît  le  moment  où  ce  contact  a  lieu,  ou  plus  exactement  celui 
où  il  est  un  peu  dépassé,  par  les  déformations  que  la  surface  liquide 
éprouve  autour  du  point  d'émergence  de  la  pointe.  Celle-ci  soulève  autour 
d'elle,  par  capillarité,  un  petit  ménisque  qui,  chose  essentielle  à  noter, 
présente  des  dimensions  horizontales  extrêmement  considérables  par  rap- 
port à  ses  dimensions  verticales,  c'est-à-dire  que  la  dénivellation  de  la 
surface  se  produit  dans  un  rayon  extrêmement  grand  par  rapport  à  la 
quantité  dont  la  pointe  émerge. 

1»  On  reconnaît  le  moment  où  cette  déformation  commence  à  se  produire 
en  appliquant  la  méthode  de  Foucault  pour  l'étude  optique  des  surfaces 
planes,  ou  plutôt  une  simplification  de  cette  méthode  qui  me  paraît  donner 
une  précision  plus  que  suffisante  dans  la  plupart  des  cas.  La  surface  du 
liquide  est  éclairée  par  un  point  lumineux  ;  le  faisceau  des  rayons  réfléchis 
est  examiné  avec  une  loupe  dont  le  plan  focal  passe  par  le  sommet  de  la 
pointe.  Tant  que  la  pointe  est  sous  l'eau,  on  voit  une  section  régulière  du 
faisceau  lumineux,  c'est-à-dire  un  cercle  uniformément  éclairé.  Dès  que  la 
pointe  émerge,  on  voit  apparaître  une  lâche  noire  dans  le  cercle  lumineux. 
Le  ménisque  soulevé  paraît  complètement  sombre;  il  réfléchit  en  dehors 
de  l'œil  les  rayons  lumineux  qu'il  reçoit.  En  se  reportant  à  ce  que  j'ai  dit 
plus  haut  siu'  les  dimensions  horizontales  du  ménisque,  on  voit  c[ue  le 
point  noir  est  visible  à  l'œil  nu  ou  avec  une  loupe  d'un  faible  grossissement, 
quand  la  pointe  émerge  de  quantités  qui,  observées  directement,  seraient 
tout  à  fait  invisibles.  Une  loupe  grossissant  trois  ou  quatre  fois  permet  de 
mestu'er,  avec  une  erreur  inférieure  à  ,,'„„  de  millimètre,  le  déplacement 
d'une  surface  liquide. 

»  On  voit  facilement  les  applications  possibles  de  ce  procédé  :  mesures 
de  volumes  liquides  par  les  vases  jaugés;  études  par  points  des  surfaces 
capillaires;  mesures  de  l'évaporation, 

M   L'application  plus  spéciale  que  j'avais  en  vue  en  étudiant  celle  ques- 


loa'o  ) 
tion  était  de  construire  un  manomètre  d'une  extrême  sensibilité  qui  permît 
de  mesurer  la  vitesse  de  faibles  courants  d'air,  tels  que  ceux  que  la  venti- 
lation produit  dans  les  galeries  de  mines.  Un  manomètre  construit  sur  ce 
principe  et  donnant  le  ,„'„„  de  millimètre  permet  d'apprécier  la  vitesse  de 
l'air  depuis  lo  centimètres  par  seconde,  c'est-à-dire  que  sa  sensibilité  est 
égale  à  celle  des  anémomètres  à  ailettes  ordinaires. 

»  Une  autre  application  de  cet  instrument,  que  j'étudie  en  ce  moment, 
est  la  mesure  rapide  de  la  densité  des  eaz.  Deux  tubes  verticaux  de  i  mètre 
de  long,  remplis  l'un  d'air,  l'autre  d'un  gaz  différent,  communiquent  par 
une  extrémité  avec  l'air,  par  l'autre  avec  les  branches  du  manomètre.  La 
dépression  observée  donnera  la  différence  de  poids  des  deux  colonnes 
gazeuses.  On  en  déduira  aisément  la  densité  du  gaz  que  l'on  compare  à 
l'air. 

M  J'aurai  l'houneur  de  soumettre  prochainement  à  l'Académie  le  résultat 
des  expériences  que  je  vais  faire  avec  ce  manomètre  et  l'instrument  lui- 
même.  Quelques  modifications  nécessaires  dans  les  détails  de  la  con- 
struction m'empêchent  de  le  mettre  dés  aujourd'hui  sous  les  yeux  de 
l'Académie.  » 

M.  Ch.  Gros  adresse  une  Note  sur  la  classification  des  couleurs  et  sur 
les  moyens  de  les  reproduire  par  la  photographie. 

(Commissaires  :  MM.  Desains,  Cornu  ). 

M.  J.  Girard  adresse  une  Note  accompagnée  d'une  photographie  rela- 
tive à  un  amas  de  pierres  observé  sur  les  côtes  de  la  Manche,  près  de 
Beaumont-Hague. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Daubrée). 

MM.  CuAMEREAu,  H.  DupcY,  JuNCA,  Rabourdin,  Teste-Lebeau  adressent 
diverses  Communications  relatives  au  Phylloxéra. 

(  Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra). 


CORRESPONDANCE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  un  Ouvrage  intitulé  :  «  Explication  de  laCarte  géologique 


(   ">^7  ) 
de   la  France,  t.  IV,  Atlas,  i'*  Partie  :  Fossiles  principaux  des    terrains, 
par  M.  E.  Dayle;  2"  Partie  :  Végétaux  fossiles  des  terrains  houillers,  par 
M.  R.  Zeiller  ».  (Cet  ouvrage  est  présenté  par  M.  Daubrée.) 

Le  Comité  d'Iïeilbronn  pour  l'érection  d'un  monument  à  la  mémoire 
du  D""  Jiilius  Robert  Mayer,  Correspondant  de  l'Académie,  s'adresse  aux 
savants  français  qui  voudraient  contribuer  à  cet  hommage  rendu  à  l'illustre 
fondateur  de  la  Théorie  mécanique  de  la  chaleur. 

M.  Ch.  Louy  prie  l'Académie  de  vouloir  bien  le  comprendre  parmi  les 
candidats  à  la  place  laissée  vacante,  dans  la  Section  de  Minéralogie,  par 
le  décès  de  M.  Delafosse. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Minéralogie). 

M.  A.  Gaudry  prie  l'Académie  de  vouloir  bien  le  comprendre  parmi  les 
candidats  à  la  place  laissée  vacante,  dans  la  Section  de  Minéralogie,  par  le 
décès  de  M.  Delafosse. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Minéralogie). 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sii7'  la  détermination  des  racines  imaginaires  des 
équations  algébriques.  Note  de  M.  J.  Farkas.  (Extrait  d'une  Lettre  commu- 
niquée par  M.  Yvon  Villarceau.) 

«  Dans  une  première  Note  ('),  j'ai  examiné  le  cas  où  sin^^o  (cas  II  de 
votre  Mémoire)  ('),  c'est-à-dire  où  toutes  les  racines  de  l'équation  à  ré- 
soudre sont  imaginaires  ('). 

»  Dans  cette  deuxième  Note,  je  me  propose  d'analyser  la  question  en 
général. 

»  Pour  les  valeurs  de  (5,  tirées  de  l'équation 

(wo+   W|  -f-  W2+    •  •  •    +  ^hn)  [  Wo  —    OJ,  +   W,  —  .  .  .    +  (—    I  )'"«,„]   —  O, 

on  a  naturellement  sin(5  =  o;  par  conséquent,  les  racines  de  l'équation 


(')  Comptes  rendus,  séance  tUi  18  novembre  1878. 

[')   Comptes  rendus,  séance  du  10  juin  1878. 

(')  Dans  ma  première  Note,  §  III,  au  lieu  de  r  doit  se  trouver  m. 


(     t028    ) 

De  =  o  satisfont  simultanément  aux  deux  équations  (5)  et  (6).  Su[)posons 
que 

soit  une  racine  de  l'équation  D^  =  o,  et  qu'à  cette  valeur  de  p  réponde 


nous  aurons 


P'[cos(hi  -/)5  +  s  -  r  sin(/72-  t)S]  =  e"' *+^'-');e«-'[cosfa  -  j-S)  +  y'-  r  sin(i<  -  ,S)]  J', 
p'[cos{m  -  if)5  -  s  ^Tsin(m  -  fS]  =  e-""'*^?vCT;  ;e"**[cos(K  +  [i]  +  v^sin(a  +  ^)]î'. 


Alors 

/  ==  0,  I,  . . .,  ;;i 


(7)    ^'^^^l^-  "y      «>«-[:cos(a-r^)  +  v'-'sin(.-,^)];'  =  o, 

/  =  O,  r,  . .      //i 

:  8  )    i^Hl^^i  :=.      y      a,  ;  e«-*  [cos (a  4-  ,S  )  +  S  ^  sin  ( a  +  fî  j] ;  =  o. 

Supposons  que 

p/,(cosô/,+  V  —  isinS^),     p>,{cos$k-^  \  —  i  siii5/,) 

soient  deux  racines  quelconques  de  l'équation  (i);  en  conséquence  des 
équations  (7)  et  (8),  il  faut  que  l'on  ait 


—  0/, 

\pApf.,         (/.  —  — 


puis 

enfin 

p-  =  c-  «+'V-0  —  pi^  (cos5/,  +  V'—  I  sin5/,;  O/,  (cosôy^  4-  v  —  i  sin  5^)  : 

ce  qui  démontre  que  les  valeurs  de  p-  tirées  de  l'équation  D,.  =  o  sont  les 
combinaisons  du  second  degré  des  racines  de  l'équation  (ij.  Le  nombre 
de  ces  combinaisons   est  — ^ •  Aussi,    1  équation  De  =  o  a  justement 

racines  en  rr .  A  cause  de  la  relation  qui  existe  entre  D^  et  D„ 


{    1029    ) 

les  carrés  des  racines  de  l'équation  D^  =  o  sont  les  combinaisons  du  second 
degré,   sans  répétition,  des  racines  de  l'équation  (i).  Le  nombre  de   ces 

...  ni  hn  —  il  ..,  .1-1  •  »! 

combniaisons   est >   ou   précisément  celui   des   racines  en   p"  de 

l'équation  Dj,  =  o.  On  en  conclut  que,  si  l'équation  (i)  n'a  que  des  racines 
imaginaires  ou,  au  plus,  une  racine  réelle,  les  racines  réelles  et  positives  de 
l'équation  Dj  ^=  o  sont  les  modules  des  racines  imaginaires  de  l'équa- 
tion (i).  Si  l'équation  (i)  a  deux  racines  réelles  différentes  et  de  même 
signe,  une  certaine  racine  positive  en  p-  de  l'équation  D^  =  o  ne  fournit 
ni  nu  module  des  racines  imaginaires,  ni  les  racines  réelles  de  l'équa- 
tion (i),  tandis  que  les  autres  racines  positives  donnent  les  modules  cher- 
chés, etc. 


Exemple  : 
Racines  : 


lo  +  7  jr  —  5.r^  —  x'*  -f-  x'' 


,  I  2  _,       t.  .10 


2. 


D,  =  p'-  -f-  bp'"  —  i^p'  —  iSqp"  —  ijop''  H-  5oop-  -T-  looo  =  o. 
Valeurs  de  p^  : 

5,2,     —  (a  +  v'-O,     -(2--V-');     —  2(2  +  V-^):     -2(2—  V^)-" 


MÉCANIQUE  CÉLESTK.  —  Sur  la  théorie  des  perltirbalions  des  comètes. 
Mémoire  de  M.  E.  Mathieu.  (Extrait  par  l'auteur.) 

«  Afin  de  perfectionner  la  théorie  des  perturbations  des  comètes,  je  me 
suis  proposé  de  trouver  des  séries  qui  expriment  le  rayon  vecteur  r,  l'ano- 
malie vrai  $  et  le  temps  t  au  moyen  d'une  même  variable  et  qui,  lorsque 
l'excentricité  est  très-voisine  de  l'unité,  soient  très-convergentes  dans 
toute  l'étendue  de  l'orbite.  De  plus,  de  même  que  les  formules  con- 
nues pour  les  développements  de  /•  et  <I>  dans  la  théorie  des  planètes 
sont  très-commodes  pour  étudier  le  mouvement  dans  des  orbites  presque 
circulaires,  il  faut  que  les  formules  cherchées  soient  appropriées  au  calcul 
des  perturbations  d'un  corps  qui  se  meut  dans  une  orbite  extrêmement 
allongée. 

»   Soient  a  le  demi-grand  axe  de  l'orbite  d'une  comète,  p  un  demi-para- 

C.  R.,   1S7S,  -i- Si-mesm.  (T.  LXWVli,  I\o   2G.  I  36 


•  (  io3o  ) 

mètre  et  c  la  distance  de  son  périhélie  au  Soleil.  Cette  orbite  étant  sup- 
posée très-excentrique,    c  sera  donné  au  moyen  de  a,  et  p  par  la  série 


tres-convergente 


P 

2 


II 

8« 


5/?' 


»  Désignons  par  —  t  le  temps  de  passage  de  la  comète  au  périhélie,  par  n 
sa  vitesse  angulaire  moj'enne  et  par  11  une  variable  auxiliaire  qui,  dans 
toute  l'étendue  de  l'orbite,  varie  depuis  —  \j2a  —  2c  jusqu'à  -!-  y'2«- 
J'exprime  r,  t,  <I>  par  les  formules  suivantes  : 


2C. 


/•  =  ir  -1-  c, 

1.3       P3 


,  ,     ,        ,     2    /     I      /        I     P,         1.3: 

n  y    9.11  —  c  \  Q.  la  —  c       i.!^  [7.a 

1.3         P, 


.3.5        P, 


<I>  =  2  arc  tane:  -^ 


\<^    /  I 


iJ^"- 


-cy        2.4.6  ;2n  —  c} 

1.3.5      p. 


Je    '     la  —  c  \^2     "    ■     2.4  (art  —  C]         2.4.6  [an  —  c- 

Pq,  p,,  Po,  .  .  .  étant  des  polynômes  entiers  donnés  par  la  formule 


i/o 


c]'  du. 


»  Les  séries  qui  précèdent  peuvent  facilement  être  ordonnées  par  rapport 
aux  puissances  de  c  qui  se  trouvent  dans  Pq,  P,,  .  .  .  ,  et  il  en  résulte  des 
formules  qui  peuvent  être  considérées  comme  résolvant  le  problème  de 
Kepler  pour  les  comètes. 

»  Les- formules  de  perturbations  ne  renferment  l'angle  <I'  que  par  les 
expressions  7'sin$,  rcos$  et  leurs  dérivées  par  rapport  à  a,p\  ce  sont 
donc  ces  expressions  plutôt  que  celles  de  l'angle  <I>  qu'il  importe  de  déter- 
miner; elles  sont  aussi  plus  faciles  à  former  et  elles  sont  les  suivantes  : 


y/ap 


irsin$  = 


/•cos<î' 


c 
a 


C, 


ll\l- 


«' 


1  c 

7^  I  I 

2  fl       V  2n 


(   io3i  ) 

où  l'on  aura  à  développer  les  puissances  de  i -■>  suivant  la  formule  du 

binôme.  Toutefois,  ces  développements  seront  peu  convergents  dans  l'ex- 
trémité de  la  partie  supérieure  de  l'orbite;  mais,  des  formules  [a)  et  [b], 
on  peut  facilement  en  déduire  d'autres  également  entières  et  qui  sont  ex- 
trêmement convergentes  à  cette  extrémité.  Au  reste,  il  pourra  être  conve- 
nable dans  la   pratique  de  remplacer,   au  moyen   de  l'interpolation,   les 

puissances  de  i par  des  polynômes  entiers  d'un  nombre  limité  de 


n 
la 

termes. 


»  Ainsi  —  étant  en  général  une  très-petite  quantité(elleest,par  exemple, 

environ  égale  à  ^  pour  la  comète  de  Halley),i  et  r  sin<ï>  pourront  être  expri- 
més par  des  séries  entières  par  rapport  à  la  variable  et  très-convergentes. 
))  En  partant  de  ces  idées,  je  m'attache  à  représenter  l'inverse  du  cube 
de  la  distance  de  la  comète  à  la  planète  perturbatrice,  par  une  série  en- 
tière en  u;  puis  je  calcule  les  différentielles  des  éléments  de  la  comète,  qui 
peuvent  être  également  exprimés  par  des  séries  entières  en  u,  en  sorte  que 
les  intégrations  peuvent  se  faire  sans  aucune  difficulté.  » 


ASTRONOMIE  PHYSlQUlî.  —   Résultais  des  observations  solaires  faites  pendant 
le  troisième  trimestre  de  1878.  Note  de  M.  Tacchini. 

«  Pour  faire  suite  à  ma  Note  insérée  dans  le  n**  6  des  Comptes  rendus,  j'ai 
l'honneur  de  communiquer  à  l'Académie  les  résultats  des  observations  so- 
laires que  j'ai  pu  faire  pendant  le  troisième  trimestre  de  1878.  Le  nombre 
des  jours  d'observation  a  été  de  66  pour  les  taches,  facules  et  granulations, 
de  3o  pour  la  chromosphère  et  les  protubérances,  de  22  pour  l'examen 
des  raies  b  et  i474  ^-  Pour  les  taches,  mes  observations  donnent  : 


rRÉQUEN'CE 


des  jours 
des  taches.  sans  taches.  des  groupes. 

1878.   3"  trimestre 0,22  o>9o  0,07 

1)  En  comparant  ces  nombres  avec  ceux  des  précédents  trimestres,  il  faut 
conclure  que  le  calme  à  la  surface  du  Soleil  s'est  augmenté  dans  la  dernière 
période,  de  manière  que,  sur  100  joiu'S  d'observation,  90  figurent  sans  taches 
ni  trous,  tandis  qu'en  1877  ce  nombre  était  seulement  de  [\o.  Il  est  donc 
probable  que  le  minimum  des  taches  solaires  passera  en  1879. 

1:36.. 


(  io32  ] 
))  Les  facules  mêmes  oui  été  très-peu  nombreuses  et  faibles;  mais  je  nie 
suis  aperçu  que  vers  le  pôle  nord  on  avait  souvent  l'occasion  de  noter  des 
facules  assez  brillâmes;  j'ai  calculé  alors,  d'après  les  angles  de  position 
des  facules,  les  latitudes  héliocentriques  correspondantes  comme  pour  les 
protubérances,  et  j'ai  trouvé  que  la  fréquence  par  zones  est  la  suivante  : 

l'acules.         l'rotuljéiances. 

Entre  H-  90   et    +  'jo 22  1 

+  70  -f-  5o 4  3 

-H  5o  +  3o 3  ao 

+  3o  +10 i5  1 5 

+  10               o i3  8 

o  ^10 II  7 

—  10  —  3o 9  5 

—  3o  — 5o 1  20 

—  5o  —  'jo 4  • 

—  7"         -90 2  ' 

))  On  voit  que,  dans  les  zones  du  maximum  de  fréquence  des  protubé- 
rances, il  y  a  un  minimum  pour  les  facules;  le  maximum  pour  les  facules 
est  compris  dans  chaque  hémisphère  entre  zéro  et  3o  degrés,  et  pour  les 
protubérances  entre  3o  et  5o  degrés;  les  protubérances  figurent  ime  seule 
fois  dans  les  parallèles  de  70  à  90  degrés,  tandis  que  les  facules  présentent 
des  maxima  aux  régions  polaires,  et  notamment  au  pôle  boréal,  oi'i  la 
chromosphère  était  plus  marquée.  Un  autre  fait  caractéristique,  et  qui  se 
rattache  au  précédent,  est  la  différence  de  distribution  des  protubérances 
aux  époques  du  minimum  et  du  maximum  des  taches.  En  comparant  les 
observations  du  troisième  trimestre  1878  avec  celles  du  troisième  tri- 
mestre 1871,  je  trouve  que,  en  1871,  une  grande  zone  entre  -f-  5o°  et 
—  5o°  correspond  au  maximum  de  fréquence  des  protubérances,  presque 
uniformément  distribuées  dans  cette  zone;  en  outre,  il  y  a  deux  minima 
entre  5o  et  70  degrés,  et  deux  autres  maxima  près  des  pôles;  en  1878, 
nous  avons  seulement  deux  maxima  entre  3o  et  /jo  degrés,  et  deux  minima 
très-accentués  de  60  à  90  degrés  dans  chaque  hémisphère.  Relativement 
aux  zones  de  10  degrés,  le  maximum  diurne  des  protubérances  tombe 
dans  riiémisphère  austral,  en  1871,  entre  20  et  3o  degrés,  et  dans  l'hé- 
misphère boréal,  en  1878,  entre  3o  et  4o  degrés;  mais,  en  1871  comme 
on  1878,  le  pins  grand  nombre  des  protubérances  se  rencontre  dans  l'hé- 
misphère boréal,  qui  s'est  maintenu  toujours  le  plus  actif. 

>'   Les  différences  k  —  ù  sont  plus  grandes  que  dans  le  trimestre  précé- 


(   io33  ) 

dent;  on  a,  par  conséquent,  une  nouvelle  preuve  qu'en  allant  vers  le  nii- 
niiruin  des  taches  solaires  cette  différence  augmente  toujours;  et  la  i^']/\h, 
ainsi  que  les  b,  s'est  montrée  presque  toujours  faible.  Pas  d'éruptions 
inélalliques  ni  de  spectres  élémentaires;  la  chromosphère  mèuie  était  très- 
peu  brillante;  au  contraire,  les  granulations  étaient  très-distinctes,  et 
même,  pour  les  taches  et  trous  voilés  et  les  petites  facules,  on  pourrait 
répéter  ici  ce  que  nous  avons  dit  dans  la  Note  précédente.  » 


THERMODYNAMIQUE.  —  Sur  un  nouveau  ihermogvaphe  et  sur  une  méthode 
générale  d'intégration  d'une  fonction  numérique  quelconque.  Note  de 
MM.  R.  PicTET  et  Celi-euier. 

«  La  mesure  des  températures  ne  repose  actuellement  que  sur  la  mesure 
des  changements  de  volume,  soit  la  dilatation  des  corps.  Or,  tant  que  le 
mot  température  n'aura  pas  été  défini  physiquement  d'une  manière  pré- 
cise, celte  méthode  expérimentale  ne  repose  que  sur  un  postulat  scienti- 
fique. 

»  Le  second  principe  mécanique  delà  chaleur  établit  une  relation  entre 
une  quantité  de  travail  exprimée  en  kilogrammètres  et  la  différence  des 
températures  entre  lesquelles  le  cycle  s'accomplit.  On  peut  donc  considé- 
rer le  second  principe  comme  une  définition  de  la  température.  En  effet, 
si  l'on  connaît  le  travail  fourni  par  un  cycle  et  une  des  deux  tempéra- 
tures prise  comme  base,  l'autre  température  sera  déterminée  par  l'équation 
dynamique. 

M  Le  changement  d'état  des  liquides  en  vapeur  et  les  tensions  maxima 
des  vapenrs  permettent  d'établir  des  cycles  absolument  réversibles  et  nu- 
mériquement connus  dans  tons  leurs  éléments.  C'est  sur  ce  principe  que 
nous  avons  établi  la  mensuration  rationnelle  des  températures  vraies. 

»  Un  liquide  volatil  émet  des  vapeurs  sous  des  tensions  variables  sui- 
vant les  températures;  la  variation  des  tensions  et  des  températures  est 
donnée  par  la  variation  du  travail  que  peuvent  effectuer  ces  vapeurs  entre 
les  limites  des  tensions  mesurées.  Ainsi,  connaissant  la  tension  d'une  va- 
peur, on  détermine  a  priori  la  température  correspondante. 

»  La  formule  générale  que  fournit  l'Analyse  mathématique  appliquée  à 
ce  cycle  s'exprime  ainsi  : 

,//  _  [)/  -f-  ( C  —  Iv )  (<'  —  f)l43 1  X  f,9Ç)3S-x  o.r;i [t'  —  t) 
/;  ~  io333[(374 -+-;')■'— (274 -)-<')(«'  — 0] 


(   loV,  ) 
))    Voici  la  signification  ties  lettres  : 
t'  est  une  température  arbitraire  prise  comme  base  de  Ja  mesure  des  tem- 
pératures :  ébullition  de  l'eau,  du  soufre,  etc.  ; 
t  est  la  température  variable  que  l'on  veut  déterminer  ; 
/',  la  clialeur  totale  de  volatilisation  à  la  température  t'  d'un  liquide  quel- 
conque ; 
p\  la  tensioH  des  vapeurs  à  t' \ 
p,  la  tension  des  vapeurs  à  i°  ; 
C,  la  clialeur  spécifique  du  liquide  ; 
K,  la  chaleur  spécifique  des  vapeurs; 

5,  la  densité  des  vapeurs  exprimée  par  la  loi  des  covolumes; 
43 1,  équivalent  mécanique  de  la  chaleur; 

g^i,  coefficient  provenant  de  l'adoption  de  l'échelle  cenfigrade; 
10 333,  pression  atmosphérique  sur  i  mètre  carré. 

»  Au  moyen  de  cette  formule  on  détermine  les  températures  avec  un 
liquide  quelconque. 

»  Si  on  l'applique  à  Vacide  sulfureux  liquide,  on  arrive  à  mesurer  les 
températures  comprises  entre  —  aS"  et  +  40°  avec  une  grande  exac- 
titude. Il  suffit  de  mesurer  les  tensions  des  vapeurs  de  l'acide  sulfureux  au 
moyen  de  colonnes  de  mercure.  Les  dénivellations  entre  ces  limites  sont  de 
4'",  25.  Le  ~-^  de  degré  est  sensible  dans  ces  instruments. 

»  Appliquant  cette  méthode  à  l'enregisfrement  des  températures  dans 
les  stations  météorologiques,  nous  avons  établi  un  dispositif  automatique 
qui  trace  la  courbe  des  températures  sur  un  papier  mobile. 

))  Pour  amener  tous  les  degrés  à  être  égaux,  nous  avons  dû  introduire 
une  courbe  de  correction  qui  donne  au  crayon  enregistreur  un  mouve- 
ment uniforme.  C'est  l'étude  de  cette  courbe  qui  nous  a  amenés  à  une  mé- 
thode générale  d'intégration  d'une  fonction  numérique  rjuetconque. 

»  Si  l'on  considère  deux  courbes  quelconques  reliées  entre  elles  par  un 
fil  tangent  et  inextensible,  on  aura  ce  que  nous  appelons  un  système  de 
courbes  solidaires.  Chacune  de  ces  courbes  ne  peut  que  tourner  autour  d'un 
axe  fixe. 

))  Si  l'on  établit  la  relation  qui  existe  entre  les  équations  de  ces  courbes 
et  les  angles  de  rotation  de  chacune  d'elles,  on  trouve  un  théorème  fonda- 
mental qui  lie  les  valeurs  des  intégrales  de  ces  fonctions  entre  deux  limites 
données  par  les  angles  de  rotation. 

»  La  discussion  dece problème  permet  d'obtenir  aisément  une  méthode 
d'intégration  d'une  fonction  numérique  quelconque.  11  snffit  de  se  servir 


(  io35  ) 
comme  iiUeimédiaire  d'une  fonction  inlérjrable ;  l'aiUre  fonction  correspon- 
dante à  l'autre  courbe  sera  intégrée  par  le  mouvement  du  fil  qui  relie  les 
courbes  solidaires. 

»  L'étude  complète  de  ce  problème  de  Cinématique  permet  la  résolution 
numérique  d'une  foule  de  problèmes  où  le  Calcul  intégral  est  complètement 
en  défaut.  En  étendant  les  propriétés  des  courbes  solidaires  à  un  système 
complexe  de  ces  courbes,  on  arrive  à  la  machine  à  calcul  universelle,  capable 
de  donner  instantanément  les  valeurs  numériques  de  fonctions  multiples 
de  plusieurs  variables.  » 


PHYSIQUE.  —  Rotation  magnétique  du  plan  de  polarisation  de  la  lumière  sous 
l'influence  de  la  Terre.  Note  de  M.  Henri  Becquerel. 

«Dans  les  Comptes  rendus  de  la  dernière  séance  de  l'Académie  (')  se  trouve 
ime  Note  de  M.  Joubert,  relative  à  certains  phénomènes  de  polarisation  ro- 
tatoire  magnétique.  M.  Joiibert  termine  celte  Note  en  décrivant  une  expé- 
rience qui  est  la  reproduction  identique  de  l'expériencedont  j'ai  eu  l'honneur 
de  présenter  les  résultats  à  l'Académie,  le  29  avril  1878  (^),  en  montrant 
comment  on  peut  mesurer  la  rotation  du  plan  de  polarisation  de  la  lumière 
sous  l'influence  du  magnétisme  terrestre,  et  arriver  ainsi  par  un  moyen  op- 
tique à  la  mesure  de  la  constante  magnétique  du  globe.  Je  suis  étonné  que 
M.  Jonbert  n'ait  pas  rappelé  cette  expérience.  M.  Joubert  emploie,  comme 
je  l'ai  fait,  un  tube  de  5o  centimètres  rempli  de  sulfure  de  carbone,  et  je 
vois  avec  plaisir  qu'il  a  été  conduit  à  des  nombres  très-voisins  de  ceux  que 
j'avais  observés.  Depuis  cette  époque,  j'ai  fait  construire  un  appareil  de 
grandes  dimensions,  permettant  d'obtenir  des  rotations  beaucoup  plus 
considérables;  j'espère  pouvoir  prochainement  rendre  compte  de  ces  ex- 
périences à  l'Académie.  Je  n'avais,  du  reste,  publié  la  Note  du  29  avril 
dernier  que  pour  prendre  date  et  avoir  le  temps  nécessaire  pour  traiter 
ce  sujet  important  avec  tous  les  développements  qu'il  comporte.  » 


(')   Comptes  rendus,  t.  LXXXVII,  p.  984. 
(M    Comptes  rendus,  t.  LXXXVI,  p.  lo^S. 


(  io36  ) 

PHYSIQUE.  —  Sur  un  phénomène  nouveau  d'étectiicité  statique.  Note 
de  M.  DuTEK,  présentée  par  M.  Jamin. 

«  Pour  expliquer  les  changements  apparents  de  volume  qu'on  observe 
pendant  l'électrisation  d'une  bouteille  de  Leyde  remplie  d'un  liquide, 
M.  Govi  admet  que  c'est  le  liquide  intérieur  qui  se  comprime  et  non  pas  le 
verre  qui  se  dilate,  et  il  cite  une  expérience  qui  serait  favorable  à  son  opi- 
nion et  contraire  à  la  mienne  si  elle  était  exacte,  à  savoir,  que  tout  effet 
disparaît  si  la  bouteille  est  remplie  de  mercure,  ce  qui  tient,  suivant  lui,  à 
la  petite  compressibilité  de  ce  métal. 

»  Dans  ma  première  Note,  j'ai  montré  par  une  expérience  décisive  que 
ce  n'est  pas  le  liquide,  mais  l'enveloppe  de  verre  qui  éprouve  un  change- 
ment de  volume,  et,  dans  une  seconde  Communication,  j'ai  fait  voir,  comme 
il  était  facile  de  le  prévoir,  qu'en  diminuant  l'épaisseur  du  verre  sans  tou- 
cher au  liquide  l'effet  observé  augmente  considérablement  et  se  trouve 
en  raison  inverse  du  carré  de  son  épaisseur.  On  ne  peut  donc  conserver 
aucun  doute  sur  la  justesse  de  mon  interprétation  et  sur  l'inexactitude  de 
celle  de  M.  Govi.  Cependant,  comme  l'expérience  de  ce  physicien  sur  le 
mercure  pouvait  encore  laisser  quelques  doutes,  je  l'ai  reprise  avec  le  |)lus 
grand  soin.  Je  prends  un  ballon  de  verre  mince  dont  le  col  se  termine  par 
un  tube  thermométiique  qui  lui  est  soudé,  je  le  remplis  de  mercure  avec 
toutes  les  précautions  usitées  dans  la  construction  des  thermomètres  et  je 
colle  sur  sa  surface  extérieure  une  feuille  d'étain;  je  charge  la  bouteille  de 
Leyde  ainsi  formée,  et  j'observe  aussitôt  une  contraction  de  mercure  égale 
à  celle  qu'on  obtient  quand  on  le  remplace  par  un  liquide  quelconque. 

»  Il  est  probable  que,  si  M.  Govi  n'a  pas  obtenu  de  résultat  avec  le  mer- 
cure, c'est  que  ce  liquide  n'était  pas  en  contact  intime  avec  le  verre  et 
qu'il  restait  des  bulles  d'air  entre  le  liquide  et  la  paroi;  c'est  ce  qui  arrive 
toujours  quand  on  ne  prend  pas  les  précautions  nécessaires  pour  les 
chasser.   » 


MÉTÉOROLOGIE.  —  Sur  quatre  époques  sincjuHères  de  la  marche  annuelle 
des  éléments  uK'téorologiques.  Note  de  iM.  D.  Ragoxa. 

w   11  y   a  dans  le  courant  de  l'année    quatre  époques    remarquables, 
placées  deux  à  deux  à  six  mois  de  distance,  qui  jouissent  de  la  propriété 


(  io37  ) 
que  les  élémenls  météorologiques  correspondants  reproduisent  en  moyenne 
dans  chaque  couple  la  valeur  moyenne  annuelle. 

»  Pour  étudier  exactement  les  relations  de  ces  quatre  époques,  dans  les 
différents  éléments  météorologiques,  j'ai  discuté  douze  années  d'observa- 
tions exécutées  avec  les  plus  grands  soins  et  avec  d'excellents  appareils, 
et  j'ai  dressé  les  Tables  des  valeurs  normales  pour  chaque  jour  de  l'année. 

»  La  température,  la  pression  atmosphérique,  l'humidité  absolue  (ten- 
sion de  la  vapeur),  l'humidité  relative  (fraction  de  saturation)  et  la  vitesse 
du  vent  se  classent,  pour  ce  qui  regarde  les  époques  dont  nous  parlons, 
sous  trois  systèmes. 

Le  premier  est  celui  de  la  température  et  de  l'humidité  relative. 

Température  moyenne  de  Modène  :   li",^"]. 

24  janvier i  ,;6  aS  avril i5,o8 

25  juillet 25,17  25  octobre '  ■  , 76 

Moyenne i3,4t>  Moyenne  ....      13,42 

Humidité  ?vlatii'e  moyenne  de  Modène  :  70,22. 

23  janvier 83 ,6(î  24  avril 64,02 

24  juillet 56,78  24  of'o'^''s 76,52 

Moyenne 70,22  Moyenne 70,27 

»  On  a  pris  les  dates  en  nombres  ronds.  En  tenant  compte  des  fractions 
du  jour  et  des  variations  correspondantes  des  éléments  météorologiques, 
on  obtient  une  moyenne  égale,  jusqu'aux  centièmes,  à  la  moyenne  an- 
nuelle. Donc,  pour  la  température  et  pour  la  fraction  de  saturation,  les 
quatre  époques  sont  presque  les  mêmes. 

Le  second  système  est  celui  de  la  pression  atmosphérique  et  de  la  vitesse 
kilométrique  horaire  du  vent.  Pour  ces  deux  derniers  éléments,  on  a  ; 

Pression  atmosphérique  moyenne  de  Modène  :  756'"'",  17. 

mm  _  mm 

19  février 756,35  21   mai ....      756,42 

20  août 755,95  19  novembre 755,92 

Moyenne 756,  i5  Moyenne....      756,17 

Vitesse  du  vent  moyenne  de  Modène  :  8'"",4i- 

km  hm 

23  février 8,69  26  mai 8>97 

25  août 8,11  24  novembre 7,83 

Moyenne 8,40  Moyenne 1^)4° 

»  Le  troisième  système  est  celui  de  l'humidité  absolue.  La  valeur 
moyenne  de  cet  élément  est,  à  Modène,  8™™,  5o. 

CR.,  1878,  1'  Semestre.  {T.  LWWW,  N"  2C.)  iSy 


(   io38  ) 

mm  mm 

23  mars .  .        6,  lo  ?.3  juin. la  ,3o 

11  septembre io,88  22  décembre 4-72 

Moyenne S>49  Moyenne 8,5i 

)>  On  voit  que  les  quatre  époques  singulières  dont  nous  parlons  sont 
liées,  pour  tons  les  éléments  météorologiques,  aux  dates  des  solstices  et 
des  équinoxes.  Dans  le  premier  système  (température  et  fraction  de  satu- 
ration) il  y  a  presque  un  mois  de  retard,  dans  le  second  système  (pression 
atmosphérique  et  vitesse  du  vent)  presque  un  mois  d'avance,  et  dans  le 
troisième  système  (tension  de  la  vapeur)  il  y  a  presque  coïncidence. 

«  De  ce  que  nous  venons  d'exposer,  on  déduit  que,  en  calculant  les 
observations  par  la  formule  périodique  de  Bessel,  les  valeurs  angulaires 
de  second  terme  pour  la  pression  atmosphérique  et  la  vitesse  du  vent 
doivent  différer  à  peu  près  de  i8o  degrés,  et  de  la  même  quantité,  à  peu 
près,  celles  de  la  température  et  de  la  fraction  de  saturation.  En  calculant 
les  tormules,  j'ai  obtenu  : 

Valeur  angulaire 
du  second  terme. 

Pression  atmosphérique 82,56 

Vitesse  du  vent .  253,45 

Température 3i3,52 

Fraction  de  saturation 1 35,46 

))  La  différence  entre  les  valeurs  angulaires  de  la  pression  atmosphé- 
rique et  de  la  vitesse  du  vent  est  de  T7o''49'-  La  moitié  (parce  qu'il  s'agit 
du  second  terme)  4°  35',  5  de  la  différence  entre  i8o  degrés  et  170° 49', 
divisée  par  |g-°,  donne  4^6(),  qui  sont  les  5  jours  que  nous  avons  trouvés 
entre  les  époques  de  la  pression  atmosphérique  et  de  la  vitesse  du  vent. 
La  différence  entre  les  valeurs  angulaires  de  la  température  et  de  la  frac- 
tion de  saturation  est  de  i78''6'.  La  moitié  57', o  de  la  différence  entre 
180  degrés  et  178° 6',  divisée  par  ||-2^,  donne  0^,96  :  c'est  le  jour  que  nous 
avons  retrouvé  entre  les  époques  de  la  température  et  de  l'humidité  relative. 

»  Ces  relations  changent  d'une  latitude  à  l'autre.  Mais  il  est  remarquable 
qu'à  Genève  se  vérifie  encore  la  coïncidence  des  quatre  époques  pour  la 
tension  de  la  vapeur  avec  les  dates  des  solstices  et  des  équinoxes.  De  la 
Table  de  l'excellent  Ouvrage  de  M.  Planfamour,  Nouvelles  éludes  sur  le 
climat  de  Genève  {p.  198-201),  ou  déduit  pour  l'humidilé  absolue  : 


mm 


23  mars 4 '^7                       -^  juin 10,  1 3 

22  septembre 9-3o                      22  décembre 4'07 

Moyenne 7 ,08                                Moyenne....  7,'0 

»  Ce  sont  les  mêmes  époques  qu'à  Modène. 


(  io39  ) 
»  De  la  même  Table  de  M.  Plantamoiir  on  déduit  : 

Baromètre. 

mm  tum 

8  mars 'j25,58              4  j"ii 726,42 

3  septembre 727,72                4  décembre 726,86 

Moyenne 726,65                        Moyenne 726,64 

Température  de  l'air. 

o  o 

ig  janvier — o,  i8                 ao  août 9^4^ 

20  juillet 18,89                 19  octobre 9)^9 

Moyenne...    .  .          9i35                            Moyenne 9>36 

Fraction   de  saturation. 

3i   janvier 84,6                     2  mai 6g, 5 

2  août 68,2                  V  novembre 83,4 

Moyenne y6)4                            Moyenne 76>4 

»  La  différence  avec  les  dates  de  Modène  est  pour  le  baromètre  14  jours 
après,  pour  la  température  5  jours  en  anticipation,  et  pour  la  fraction  de 
saturation  8  jours  eu  retard.  » 


CHIMIE.  —  Préparation  du  cobnhocyanure  de  potassium  et  de  quelques  dérivés. 
Note  de  JNI.  A.  Descamps.  (Extrait  par  l'auteur.) 

«  Grâce  aux  froids  continuels  que  nous  possédons  à  Nancy,  j'ai  réussi 
à  préparer  le  cobaltocyanure  de  potassium  en  cristaux  d'un  bleu  améthyste 
Irès-foncé. 

»  Lorsqu'on  verse  une  solution  froide  de  cyanure  de  potassium  dans  du 
clilorure  de  cobalt,  on  obtient  un  précipité  brun  rougeâtre  de  cyanure 
cobalteux.  Il  faut  avoir  soin  de  ne  pas  dépasser  la  limite  de  la  décompo- 
sition. Ce  précipité,  maintenu  à  zéro,  lavé  avec  soin  à  l'eau,  est  dissous 
dans  un  faible  excès  de  solution  à  zéro  de  cyanure  de  potassium;  la  li- 
queur, étendue  d'alcool,  abandonne  le  lendemain  des  paillettes  cristal- 
lines d'un  bleu  améthyste  très-foncé.  Recueillies  et  lavées  à  l'alcool  pour 
enlever  l'excès  de  KCy,  elles  sont  conservées  dans  l'alcool  à  93  degrés. 
Ce  sel  est  très-altérable;  il  devient  bientôt  rouge.  Mêlé  à  une  grande 
quantité  d'eau,  il  donne  presque  instantanément  le  cobaltocyanure. 
Dissous  dans  peu  d'eau,  il  est  très-sol uble;  la  solution  est  rouge  très- 
foncé  et  peut  servir  à  produire  quelques  réactions. 

137.. 


(   io4o  ) 

w  Avec  l'acétate  de  plomb,  on  obtient  un  précipité  de  cobaltocyanure 
de  plomb  jaune  orangé  qui,  lavé,  se  conserve  et  se  dessèche,  et  me  per- 
mettra probablement  d'analyser  ce  sel. 

»  Avec  le  chlorure  de  cobalt,  j'obtiens  un  précipité  vert  très-foncé,  bien 
que  mes  liqueurs  ne  contiennent  pas  trace  de  nickel.  Ce  sel  est  le  cobalto- 
cyanure de  cobalt  et  de  potassium.  Dissous  dans  le  cyanure  de  potassium, 
il  reproduit  aussitôt  le  cobaltocyanure.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Action  de  la  Iriinélh/lamine  sur  le  sulfure  de  carbone. 

Note  de  M.  A.  Blev\ard. 

«  M.  Camille  Vincent  ayant  mis  à  ma  disposition  quelques  kilogrammes 
du  chlorhydrate  de  triméthylamine  qu'il  obtient,  par  la  calcinalion  en  vase 
clos,  des  vinasses  de  mélasses  de  betteraves,  j'ai  étudié  quelques  combinai- 
sons delà  triméthylamine.  Ce  chlorhydrate  de  triméthylamine  est  souillé 
par  du  chlorure  de  fer  et  de  faibles  quantités  de  chlorhydrate  d'ammo- 
niaque. En  le  décomposant  par  la  lessive  de  soude  et  recueillant  les  pro- 
duits gazeux  dans  l'acide  chlorhydrique  pur,  on  obtient  une  solution  qui 
laisse  d'abord  cristalliser  le  chlorhydrate  d'anunoniaque.  En  traitant  la 
nouvelle  liqueur  par  la  soude,  on  obtient  la  triméthylamine  pure.  Cette 
triméthylamine  bout   entre  g  et  lo  degrés;  sa  densité  à  zéro    est  0,673. 

»  Triméthylamine  et  sulfure  de  carbone.  —  En  versant  goutte  à  goutte  du 
sulfure  de  carbone  sur  la  triméthylamine  maintenue  liquide  à  zéro,  il  se 
manifeste  une  violente  réaction  ;  une  partie  de  la  matière  est  projetée  hors 
du  tube,  en  même  temps  que  ses  parois  se  tapissent  de  cristaux  mélangés 
avec  une  matière  jaunâtre  et  fétide.  On  obtient  le  même  composé  en  faisant 
arriver  un  courant  de  triméthylamine  dans  du  sulfure  de  carbone  refroidi. 
A  cause  de  la  température  élevée  produite  par  la  réaction,  la  matière 
formée  se  décortipose  eu  partie  et  abandonne  du  soufre.  Ou  purifie  ce 
corps  en  le  lavant  avec  du  sulfure  de  carbone,  qui  ne  dissout  que  le 
soufre. 

»  On  prépare  facilement  le  même  composé  en  faisant  passer  le  courant 
de  triméthylamine  à  travers  un  mélange  de  sulfure  de  carbone  et  d'alcool. 
L'alcool  dissout  le  produit  à  mesure  qu'il  se  forme.  On  arrête  le  courant 
gazeux  lorsqu'une  baguette  de  verre,  plongée  dans  le  liquide  et  retirée,  se 
couvre  immédiatement  de  cristaux.  On  abandonne  la  dissolution  à  elle- 
même  dans  un  vase  ouvert,  et  des  cristaux  se  déposent. 


(  io4i  ) 

»  Si  l'on  opère  avec  un  mélange  à  volumes  égaux  d'alcool  et  de  sulfure 
de  carbone,  on  a  des  aiguilles  fines  et  blanches.  Si  la  liqueur  contient  un 
grand  excès  d'alcool,  les  cristaux  sont  volumineux,  incolores  et  très-nets. 
On  peut  obtenir  des  passages  entre  ces  deux  modes  de  cristallisation.  Tous 
ces  cristaux  appartiennent  au  système  orlhorhombique,  et  donnent  à 
l'analyse  les  mêmes  résultats. 

»  Ce  composé  résulte  de  l'union  de  i  équivalent  de  triméthylamine 
avec  I  équivalent  de  sulfure  de  carbone. 

Az(C^H')M-  C''S*=  Az(CMl^)'C=S'. 

C'est  un  sulfocarbamate  de  triméthylamine. 

»  Ce  corps  fond  vers  123  degrés.  Il  est  soluble  dans  l'alcool  étendu,  le 
chloroforme,  à  peine  soluble  dans  l'alcool  absolu,  le  sulfure  de  carbone, 
l'éther,  la  benzine.  L'eau  le  dissout  assez  difficilement  en  donnant  lieu  à 
un  dépôt  laiteux.  Il  se  dissocie  à  la  température  ordinaire.  Sa  dissociation 
augmente  rapidement  avec  la  température;  vers  100  degrés,  il  se  produit 
un  courant  abondant  de  gaz  et  le  sulfure  de  carbone  se  condense.  Les 
cristaux  incolores  doivent  être  gardés  à  l'abri  de  l'air,  sinon  ils  se  recou- 
vrent d'une  pellicule  jaunâtre  et  deviennent  opaques. 

»  Le  sulfocarbamate  de  triméthylamine  s'unit  aux  acides  minéraux.  Les 
acides  concentrés  le  détruisent;  la  triméthylamine  s'unit  à  l'acide  et  le 
sulfure  de  carbone  reste  libre.  Les  acides  étendus  forment  un  précipité 
blanc  caillebotlé,  qui  se  dissout  bientôt  dans  la  liqueur.  Les  alcalis,  tels 
que  la  potasse,  la  soude,  etc.,  le  décomposent  et  mettent  la  triméthylamine 
en  liberté.  Un  grand  nombre  de  sels,  le  ^bichlorure  de  mercure,  par 
exemple,  s'unissent  à  ce  corps  équivalent  à  équivalent.  Le  chlore,  le 
brome  forment  également  des  combinaisons. 

»  J'ai  obtenu  quelques  combinaisons  avec  les  acides  minéraux. 

»  1°  Acide  cidorhydrique.  —  En  faisant  dissoudre  i  équivalent  de  sulfo- 
carbamate de  triméthylamine  dans  i  équivalent  d'acide  chlorhydrique 
étendu,  on  obtient  une  liqueur  neutre.  Le  sel  obtenu  a  pour  compo- 
sition 

Az(C^H')'C^S*  +  HCl  =  Az(C='H')'C=S'',  H  Cl. 

En  ajoutant  i  équivalent  d'acide  chlorhydrique,  on  obtient  une  nouvelle 
combinaison  : 

aAz(C^H^)»C2S'H-3HCl  =  2Az(CMP)»C-S'',  3HCI. 


f   1042  ) 
»   1°  Acide  sulfuriijue  et  acide  azotique.  —  Ces  acides  agissent  comme 
l'acide  chlorhydrique. 

»   3°  Acide  pkosphorique  ordinaire.  —  Cet  acide  donne  lieu  au  composé 

2 Az  (C^H')'C=S'  +  PhO%  3HO  =  2Az(C'H')'C^S%PhO%  3H0. 

»   Les  réactions  du  sulfocarbamate  de  triméthylamine  rapprochent  ce 
corps  des  urées  (').    » 


ZOOLOGIE.  —  Sur   la  fonction   chromatique  chez  le  Poulpe.  Note 
de  M.  L.  Fredericq,  présentée  par  M.  de  Lacaze-Duthiers. 

«  Les  changements  de  coloration  que  présente  la  peau  du  Poulpe  ne 
correspondent  généralement  pas  à  des  faits  de  mimétisme:  ils  doivent 
phitôt  être  rapprochés  des  changements  que  produisent  les  vasomoleurs 
du  visage  humain.  Ils  expriment  les  diverses  émotions,  surtout  la  colère 
ou  la  peur. 

>)  Il  suffit  de  faire  un  mouvement  brusque  en  face  d'un  Poulpe  qui  res- 
pire paisiblement  dans  l'aquarium  pour  voir  immédiatement  une  tache 
noire  se  dessiner  aux  deux  extrémités  de  la  pupille,  qui  se  dilate  en  même 
temps.  Le  phénomène  disparaît  presque  aussi  vite  qu'il  est  apparu.  Si  l'on 
excite  plus  fortement  l'animal,  il  entre  dans  une  grande  fureur;  tout  son 
corps  prend  une  teinte  foncée,  les  papilles  de  son  dos  se  hérissent.  Ces 
changements  de  coloration  sont  sous  la  dépendance  du  système  nerveux 
central.  Il  suffit  de  la  section  du  nerf  qui  se  rend  aux  muscles  des  chro- 
matophores  pour  paralyser  ces  derniers,  pour  amener  la  phase  passive  de 
retrait  des  chromatophores.  Toute  la  partie  de  la  peau  innervée  par  le 
nerf  pâlit  immédiatement  et  présente  alors  le  minimum  de  coloration. 

»  L'excitation  du  bout  périphérique  du  nerf  coupé  a  précisément  l'effet 
contraire.  Dans  ce  cas,  tous  les  chromatophores  qui  se  trouvent  sous  sa 
dépendance  sont  amenés  à  l'état  d'expansion,  par  suite  de  la  contraction 
des  muscles  radiés,  et  la  partie  correspondante  de  la  plaie  présente  le 
maximum  de  coloration.  Grâce  à  leur  situation  superficielle  et  à  leur  dis- 
tribution étendue,  les  nerfs  palléaux  se  prêtent  étonnamment  bien  à  la 
démonstration  de  ces  faits. 

{')  Ce  travail  a  élé  fait  au  laboratoire  de  M.  Berlheiot,  au  Collège  de  France. 


(  io43  ) 

»  A  l'état  normal,  les  Ponlpes  présentent  généralement  ime  teinte  d'in- 
tensité moyenne:  les  mnscles  dilatateurs  de  leurs  chromatophores  sont  dans 
un  état  de  lonus,  de  demi-tension  continuelle.  Cet  état  de  tonus  fait  place 
au  relâchement  des  muscles  dès  que  l'on  sectionne  les  nerfs  :  ceux-ci  trans- 
mettent donc  continuellement  à  la  périphérie  une  certaine  somme  d'influx 
nerveux  émanant  des  centres  nerveux.  Le  centre  physiologique  de  ces 
mouvements  des  muscles  des  chromatophores  réside  dans  la  masse  ner- 
veuse sous-oesophagienne,  car  l'ahlation  de  la  masse  sus-œsophagienne 
ne  produit  pas  la  décoloration  de  l'animal. 

»  La  contractilité  des  muscles  dilatateurs  des  chromatophores  peut  aussi 
être  mise  en  jeu  autrement  que  par  l'intermédiaire  du  système  ner- 
veux :  ces  muscles  sont  directement  excitables.  Il  suffit  d'irriter  la  peau 
(après  section  des  nerfs)  par  l'électricité,  par  la  chaleur,  par  une  goutte 
d'acide,  par  un  froissement  mécanique,  pour  y  provoquer  l'apparition 
d'une  tache  foncée. 

»  L'action  d'une  lumière  très-vive  a  un  effet  tout  opposé  :  elle  fait  pâlir 
les  portions  de  peau  sur  lesquelles  elle  agit. 

»  La  phase  colorée,  foncée,  représente  donc  l'état  d'activité  des  mus- 
cles des  chromatophores.  La  phase  de  décoloration  représente  l'état 
passif  de  retrait  des  chromatophores. 

))  I,es  résultats  de  ces  expériences,  faites  dans  le  laboratoire  de  Zoologie 
expérimentaledeM.  le  professeur  de  Lacaze-Dulhiers,  à  Roscoff,  établissent 
donc  l'exactitude  de  la  conception  généralement  admise  de  la  structure 
histologique  du  chromatophore,  et  plaident  en  faveur  de  la  nature  mus- 
culaire des  fibres  radiées  de  ces  éléments.  » 


PHYSIOLOGIE  ANIMALE.  —  Sur  l'appareil  excréteur  du  Solenophorus  megalo- 
cephalus.  Note  de  M.  J.  Poiiuer,  présentée  par  M.  de  Lacaze-Duthiers. 

«  Ayant  eu  à  ma  disposition  des  Solénophores  qui  n'avaient  séjourné 
que  quelque  temps  dans  l'alcool,  et  qui  avaient  été  remis  au  laboratoire  de 
Malacologie  du  Muséum  par  MM.  Latasie  et  Raphaël  Blanchard,  j'eus 
l'idée  de  faire  des  injections  de  leur  appareil  excréteur. 

»  En  examinant  le  résultat  de  mes  injections,  je  vis  qu'il  ne  concordait 
nullement  avec  ce  qui  avait  été  publié  jusqu'ici.  En  effet,  on  n'avait 
signalé  chez  les  Solénophores,  et  encore  par  comparaison  avec  les  Bothryo- 
céphales,  que  deux  vaisseaux  longitudinaux  de  chaque  côté  des  anneaux. 


(  1044  ) 

sans  indiquer  du  reste  les  modes  de  communication  de  ces  vaisseaux  entre 
eux. 

»  Or,  j'ai  pu  m'assurer  que,  dans  les  Solénophores,  comme  chez  les  Du- 
thiersies,  il  n'y  a  pas  quatre,  mais  bien  six  vaisseaux  longitudinaux. 

»  Les  deux  vaisseaux  internes  conimuniqiient  seuls  entre  eux  par  des 
canaux  transversaux  situés,  comme  chez  tous  les  Cestodes,  au  commence- 
ment de  chaque  anneau.  M;ns  ces  vaisseaux,  qui,  à  part  les  vaisseaux  in- 
ternes, ne  présentent  dans  les  anneaux  aucune  communication  directe 
entre  eux,  viennent  former  dans  le  scolex  un  réseau  qui  les  réunit  les  uns 
aux  autres. 

»  Le  vaisseau  externe,  arrivé  dans  le  scolex,  s'enfonce  plus  profondé- 
ment en  passant  sous  les  deux  autres,  monte  le  long  de  la  fente  qui  sépare 
les  deux  bothridies,  jusque  vers  l'extrémité  du  scolex;  là,  il  se  divise  en 
deux  branches  qui  vont  se  ramifier  dans  chaque  bothridie.  Le  vaisseau 
médian,  d'un  calibre  plus  petit  que  celui  des  deux  autres,  passe  au-dessus 
du  vaisseau  externe  et,  vers  la  moitié  de  la  longueur  du  scolex,  se  bifurque 
en  deux  branches  qui  vont  se  réunir  au  réseau  formé  par  les  branches  de 
division  du  vaisseau  externe. 

»  Quant  au  vaisseau  interne,  il  se  bifurque  immédiatement  après  son 
entrée  dans  la  tête  et  forme  un  réseau  à  mailles  très-larges  qui  se  réunit  au 
réseau  à  mailles  plus  serrées  provenant  du  vaisseau  externe.  Ces  trois 
paires  de  vaisseaux  ne  forment  donc  qu'un  seul  système, 

M  Outre  ces  vaisseaux,  d'une  grosseur  assez  grande,  on  trouve,  à  la  sur- 
face même  du  corps,  un  deuxième  système  de  fins  vaisseaux,  que  M.  Blan- 
chartl  a  signalé  depuis  longtemps  déjà  chez  les  T.xnias  comme  un  appa- 
reil circulatoire,  et  dont  Gegenbauer,  dans  son  Analomie  comparée,  nie 
entièrement  l'existence. 

»  Ces  vaisseaux,  très-délicats,  forment,  à  la  surface  des  anneaux  et  du 
scolex,  un  fin  réseau  à  mailles  rectangulaires  beaucoup  plus  serré  chez 
les  Solénophores  que  chez  lesT.xnias,  chez  qui  les  vaisseaux  longitudinaux 
de  ce  réseau  sont  en  petit  nombre,  comme  M.  Blanchard  l'a  indiqué  chez 
le  Tœnia  solium  et  comme  j'ai  pu  m'en  assurer  chez  le  T.  crassicoUis  du 
chat. 

»  Ce  réseau  n'est  interrompu  qu'autour  des  orifices  génitaux.  Ce  système 
de  vaisseaux,  qui,  d'après  M.  Blanchard,  serait  complètement  isolé,  commu- 
nique'en  réalité  avec  le  sybtème  précédent. 

»  En  effet,  dans  la  partie  postérieure  de  chaque  anneau,  le  vaisseau  ex- 
terne du  premier  système  émet  une  branche  se  prolongeant  jusqtj'au  bord 


(  io45  ) 
de  l'anneau  et,  là,  envoie  des  ramifications  se  jetant  dans  les  vaisseaux  lon- 
gitudinaux les  plus  externes  du  deuxième  système.  Les  autres  vaisseaux  du 
premier  système  n'ont  aucune  communication  avec  ces  fins  vaisseaux  péri- 
phériques; mais,  comme  ils  se  réunissent  dans  le  scolex  avec  le  vaisseau 
externe,  il  s'ensuit  que  les  deux  systèmes  communiquent  et  ne  forment 
qii'un  seul  appareil. 

»  Jjes  fins  vaisseaux  périphériques  communiquent  par  des  vaisseaux  très- 
fins  et  très-courts  avec  les  corpuscules  calcaires  répandus  à  la  surface  du 
corps. 

»  L'appareil  serait  donc  un  appareil  excréteur.  Il  pourrait  peut-être 
aussi  servir  d'organe  d'absorption  et  de  nutrition,  les  fins  vaisseaux  péri- 
phériques conduisant  les  produits  absorbés  dans  les  grands  vaisseaux, 
qui  les  répartiraient  dans  les  parties  les  plus  profondes  de  l'organisme. 

»  Dans  le  genre  Duthiei'sia,  l'appareil,  d'après  mes  injections,  est  iden- 
tique à  celui  des  Solénophores,  les  vaisseaux  externes  seuls  étant  rela- 
tivement un  peu  plus  petits.  Je  n'ai  pu  malheureusement  me  procin-er  de 
scolex  et  voir  comment  les  différents  vaisseaux  y  circulaient.  Mais,  dans  le 
Tœnia  crassicolis  du  chat,  j'ai  pu  m'assurer  qu'il  y  avait  de  chaque  côté  des 
anneaux  deux  gros  vaisseaux,  venant  se  jeter  tous  deux  dans  un  même 
cercle  vasculaire  situé  entre  la  couronne  de  crochets  et  les  ventouses. 

»  Les  vaisseaux  externes  communiquent  seuls  avec  le  système  des  fins 
vaisseaux  périphériques.  » 


EMBRYOLOGIE.  -  Nouvelles  recherches  sur  la  suspension  des  phénomènes  de  la 
vie  dans  l'embryon  de  la  poule.  Note  de  M.  Daiîeste,  présentée  par 
M.  de  Quatrefages. 

«  J'ai  présenté  à  l'Académie,  dans  la  séance  du  i8  mars,  une  Note  sur 
la  suspension  des  phénomènes  de  la  vie  dans  l'embryon  de  la  poule. 

»  Ces  expériences  avaient  été  faites  par  une  température  de  8  à  lo  de- 
grés. J'ai  fait  depuis  de  nouvelles  expériences  à  des  températures  diffé- 
rentes. Voici  les  résultats  qu'elles  m'ont  donnés,  résultats  qui  se  sont 
trouvés  conformes  à  mes  prévisions. 

))  J'ai  opéré  de  la  même  façon,  en  soumettant  à  l'expérience  des  œufs 
couvés  pendant  trois  jours.  Dans  ces  conditions,  le  cœur  est  encore  en 
dehors  de  la  paroi  thoracique;  l'oreillette  est  tantôt  complètement  relevée 
en  arrière  du  bulbe  aortique;  tantôt  elle  n'est  qu'incomplètement  relevée 

C.  R.,  1S7S,  2»  Semestre.  (T.  I.XXWII,  N"  2G.)  I  38 


(  io46  ) 
et  se  trouve  encore  au-dessous  du  bulbe.  Ces  inégalités  de  développement 
du  cœur  sont  un  exemple  manifeste  de  l'individualité  des  embryons,  fait 
sur  lequel  j'ai  souvent  appelé  l'attention  dans  mes  expériences  tératogé- 
niques. 

»  Dans  une  première  série  d'expériences,  faites  au  mois  d'août,  j'ai  con- 
staté les  résultats  suivants.  La  température  était  de  20  degrés. 

»  Les  œufs  furent  rais  en  incubation  le  12  août  et  retirés  de  la  cou- 
veuse le  I  5 

»  16  août.  —  Permanence  de  la  circulation,  qui  est  seulement  ralentie. 
Les  battements  du  cœur  sont  au  nombre  de  lo  par  minute.  Comme  dans 
la  circulation  languissante,  si  bien  décrite  par  Spallanzani,  il  y  a,  au  mo- 
ment de  la  systole,  un  reflux  très-manifeste  du  sang  dans  le  système  vei- 
neux. Le  cœur  se  vide  complètement  pendant  la  systole. 

»  i-j  août.  —  Le  cœur  bat;  il  y  a  six  pulsations  par  minute.  La  circula- 
tion est  arrêtée.  Elle  se  rétablit  sous  l'influence  de  l'eau  chaude.  Le  cœur 
ne  se  vide  pas  complètement. 

»    18,  19  août.  —  Mêmes  faits. 

»   20,  21,  22  août.  —  Trois  pulsations  par  minute. 

»  23  août.  —  Arrêt  complet  du  cœur,  en  diastole.  Réapparition  des  bat- 
tements sous  l'influence  de  l'eau  chaude. 

»  24  août.  —  Arrêt  complet  du  cœur.  Les  battements  ne  reparaissent 
pas  sous  l'influence  de  l'eau  chaude. 

»  Ainsi,  dans  cette  expérience,  la  circulation  se  faisait  encore  vingt- 
quatre  heures  après  la  sortie  des  œufs  de  la  couveuse;  les  battements  du 
cœur  ont  persisté  pendant  six  jours;  l'arrêt  du  cœur,  avec  reprise  des 
battements  sous  l'influence  de  l'eau  chaude,  ne  s'est  produit  qu'au  bout 
de  sept  jours,  et  l'arrêt  définitif  qu'au  bout  de  huit  jours.  Les  œufs  qui 
restaient  furent  remis  en  incubation  le  24;  aucun  d'eux  ne  se  développa. 

»  Cette  expérience  montre  que  la  vie  peut  persister,  à  une  température 
de  20  degrés,  pendant  sept  jours  écoulés  depuis  l'interruption  de  l'incu- 
bation, mais  avec  un  arrêt  complet  des  phénomènes  embryogéniques. 
Elle  nous  explique  comment  les  femelles  d'oiseaux  peuvent  abandonner 
leurs  œufs  pendant  un  temps  plus  ou  moins  long,  pendant  la  saison 
chaude,  sans  qu'ils  en  éprouvent  d'autre  inconvénient  qu'un  retard  dans 
révolution. 

»  Dans  une  autre  expérience,  faite  au  mois  de  septembre,  par  une  tem- 
pérature de  14  à  i5  degrés,  les  battements  du  cœur  se  sont  arrêtés  plus  tôt. 
Les  œufs  furent  mis  en  incubation  le  i8  et  retirés  le  21.  Le  22,  ta  circula- 


(  io47  ) 
tion  était  arrêtée;  le  cœur  battait  trois  fois  par  minute.  Le  24,  le  cœur  ne 
battait  plus  qu'une  fois  par  minute.  Le  a5  et  le  26,  l'arrêt  du  cœur  était 
complet;  mais  les  battements  reparaissaient  sous  l'influence  de  l'eau 
chaude.  Le  27  seulement,  c'est-à-dire  six  jours  après  la  cessation  de  l'in- 
cubation, les  battements  ne  reparaissaient  plus  sous  l'influence  de  l'eau 
chaude. 

»  J'ai  voulu  savoir  ce  qui  se  produirait  sous  l'influence  d'une  basse  tem- 
pérature], et  je  me  suis  servi,  dans  ce  but,  d'un  appareil  que  m'a  prêté 
M.  Tellier,  ce  qui  m'a  permis  de  soumettre  mes  œufs  à  l'influence  d'une 
température  de  1  à  2  degrés. 

»  Les  œufs  furent  mis  en  incubation  le  8  octobre,  à  10  heures  du  ma- 
tin ,  puis  sortis  de  la  couveuse  et  placés  dans  l'appareil  réfrigérant  le 
i  I  octobre,  à  10  heures  du  matin.  Ce  même  jour,  à  2  heures,  le  cœur 
était  arrêté,  mais  les  battements  reprenaient  sous  l'influence  de  l'eau 
chaude.  Le  12  octobre,  à  10  heures  du  matin,  même  état  du  cœur;  à 
2  heures,  la  reprise  des  battements  sous  l'influence  de  l'eau  chaude  était 
très-peu  marquée.  Le  i3  octobre,  à  10  heures  du  matin,  l'arrêt  du  cœur 
était  complet. 

■»  Un  certain  nombre  d'œufs  furent  remis  en  incubation  le  11,  le  12  et 
le  i3.  Ceux  du  i3  n'ont  point  recommencé  à  se  développer. 

»  Mais  les  embryons  des  œufs  remis  dans  la  couveuse  le  1 1  et  le  12  ont 
presque  tous  recommencé  à  se  développer,  et  ils  ont  pour  la  plupart  atteint 
l'époque  de  l'éclosion.  L'un  d'eux  avait  même  commencé  à  briser  son  œuf. 
Ils  auraient  certainement  éclos  si  la  couveuse  artificielle  dans  laquelle  ils 
étaient  placés  ne  s'était  éteinte,  accident  qui  les  a  fait  périr. 

»  Cette  expérience  prouve  d'abord  que  l'arrêt  du  cœur,  lorsqu'il  n'est 
pas  définitif,  n'est  point  un  obstacle  à  la  reprise  des  phénomènes  embryo- 
géniques,  et  aussi  que  cette  reprise  est  d'autant  plus  certaine  que  la  durée 
de  l'interruption  de  l'évolution  a  été  moins  longue,  quel  que  soit  d'ailleurs 
le  degré  d'abaissement  de  la  température  extérieure. 

»  Tous  ces  faits  sont  parfaitement  conformes  à  ceux  que  j'ai  signalés 
dans  ma  première  Note. 

»  Je  dois  indiquer  un  fait  intéressant  au  point  de  vue  de  l'histoire  des 
congestions  sanguines.  Lorsque  la  circulation  est  arrêtée  et  qu'il  y  a  sta- 
gnation dans  les  vaisseaux,  les  globules  en  occupent  toute  la  capacité,  tandis 
que,  lorsque  le  sang  est  en  mouvement,  on  ne  les  observe  que  dans  la  partie 
centrale  du  vaisseau.  Je  n'ai  pas  vu  que  le  diamètre  des  vaisseaux  fût  sen- 
siblement augmenté  lorsque  le  sang  avait  cessé  de  se  mouvoir.   » 

i38.. 


(  io48  ) 

GÉOLOGIE.  —  Sur  les  terrains  tertiahes  de  la  Bretagne.  Note 
de  M.  G.  Vassecr,  présentée  par  M.  Hébert. 

«  L'éocéne  inférieur  n'est  pas  connu  dans  cette  région,  mais  le  calcaire 
grossier  (éocène  moyen,  pars.)  y  est  entièrement  représenté.  11  faut  rap- 
porter à  la  base  de  son  niveau  inférieur  les  couches  à  Nummulites  des  îlots 
delaBancheet  du  Four.  Vient  ensuite  le  calcaire  à  Échinides  et  à  empreintes 
de  Fimbria  lameUos'i,  Crassalella  gibbosnla,  Jrca  radis  et  Ostrea  Jlabellula, 
d'Arthon,  de  Machecoul  et  Noirmoutiers,  de  la  Chapelle-des-Marais  et  des 
Mortiers  de  Drefféac,  que  j'ai  retrouvé  dans  la  butte  de  Sullertaine,  en 
Vendée. 


20    BOISGOUET 

rs.o. 


Nlreaa  de  la  mer. 


COUPE    DE  SAFFRE   A   BOIS   GOUET, 

Longueur  3300"  Kchellcs  :  h  ■ 


M  Le  niveau  moyen  est  intimement  lié  au  précédent  ;  il  est  caractérisé  par 
l'abondance  des  Foraminifères  (miliolites,  alvéolines  et  orbitolites).  Il  ren- 
ferme peu  de  gros  fossiles  et  affleure  à  Arlhon,  à  Saiiit-Gildas-des-Bois  et 
dans  les  marais  de  Drefféac.  Il  passe  à  sa  partie  supérieure  aux  sables 
coquilliers  de  Campbon  et  de  Bois-Gouët  (n°  1),  dont  la  faune  pré- 
sente une  analogie  frappante  avec  celle  d'Hauteville,  dans  le  Cotentin. 
Récemment  M.  Dufour  a  essayé  à  tort  de  rapporter  cet  horizon  à  celui 
des  sables  de  Fontainebleau.  J'y  ai  recueilli  plus  de  deux  cents  espèces, 
qui  sont  nouvelles  pour  la  plupart  ou  caractéristiques  du  calcaire  grossier 
et  des  sables  de  Beauchanip  [Fimbria  lamellosa,  Liicina  Menardi,  Caliptrœa, 
trochiforinis,  Cerilliium  pentagonaliim ,  C.  hexcKjnnum,  C.  tricarinalum,  Avj- 
tica  Stiideri,  Fiisus  bulbifonnis,  Roslellaria  fnsiirella,  Oliua  Laumonliana,  Cy- 
prœa  elegans,  C/clostoma  miimia. 

»  Le  calcaire  à  cérites  et  les  caillasses  de  Paris  sont  représentés  à  Camp- 
bon  par  les  calcaires  des  fours  à  chaux  et  à  la  Rivière  par  les  calcaires  à 
Cerilliium  tricarinalum.  A  Bois-Gouët  ce  sont  des  grès  micacés  à  végétaux 
et  corbules  (n°2)  recouverts  de  marnes  blanches  et  verdâtres  (n°  3).  Ce 


{  io49  ) 
niveau  lermiiie   la  série  des  couches  que  l'on  peut  attribuer  à  l'éocène 
dans  la  Loire-Inférieure. 


N.-E. 


Rebelles.  h=:^r^;  ^— ^rs-oTô*  '""  altilude. 

Coupe  de  la  Butte  du  Télégraphe  (près  Saffré).  Coupe  de  la  carrière  Cazo,  ii  la  Chausserie. 

»  M.  Tournouër  a  signalé,  en  (808,  la  présence  des  sables  de  Fontaine- 
bleau et  du  calcaire  de  Beauce  à  la  Chausserie  et  à  Lormandière,  près  de 
Rennes,  La  base  de  ce  dépôt  est  formée  de  calcaire  argileux  bleu  à  Natica 
crassalina.  C'est  à  cet  horizon  que  se  rapporte  l'argile  coquillière  à  Nalica 
ciassatina,  N,  anguslata,  Bayania  semi-decussata  signalée  par  M.  Tournouër. 
Puis  vient  la  masse  du  calcaire  à  milioles,  Archiacina  armorica['  )  [cyclolhin) 
et  empreintes  de  Cerithium  trocideare,  C.  conjunrlum,  pétoncles,  etc.  (coupe 
la  Chausserie  n°  1),  que  recouvrent  les  assises  fluvio-marines  (n°'  2-4)  à 
Limnea  cornea  et  Potamides  Lamanki.  Ces  dernières  correspondent  à  la 
base  du  calcaire  de  Beauce.  Elles  sont  ravinées  et  perforées  par  les  Pho- 
lades  au  contact  des  faltms  (n°  5)  dont  l'inclinaison  des  strates  est  bien 
moindre,  ce  qui  indique  entre  le  miocène  inférieur  et  le  miocène  moyen 
une  discordance  de  stratification. 

»  Le  faciès  méridional  de  la  faune  de  Rennes  a  conduit  M.  Tournouër  à 
admettre  l'existence  d'une  communication  entre  ce  bassin  et  l'Atlaiilique, 
par  la  vallée  de  la  Vilaine  et  le  bassin  de  Campbon  à  l'époque  des  sables 
de  Fontainebleau.  La  découverte  que  je  viens  de  faire  dans  la  Loire- 
Inférieure  de  deux  gisements  nouveaux  du  même  âge  confirme  celte  asser- 
tion. C'est  à  Saffré,  près  de  Nantes,  que  j'ai  reconnu  (coupe  de  Saffré  n"  5) 
les  calcaires  à  Archiacina  annonça,  Cerilliiiini  plicaluin  et  C.  trocideare,  qui 
ont  ici  le  même  faciès  qu'à  la  Chausserie.  Ils  paraissent  recouvrir  directe- 
ment le  calcaire  grossier  supérieur.  Toutefois,  je  n'ai  pu  en  observer   la 


(')  Le  Cfclolina  annonça  il'Arch.  devient  le  type  du  nouveau  genre  /i^/c/(/3c;>(a  Municr- 
Clialnias,  voisin  des  Peneroplis. 


(  io5o  ) 
base  sur  3  on  4  mètres  (n°  4),  correspondant  sans  doute  à  l'horizon  de 
la  Natica  crassatina. 

»  On  voit,  à  la  partie  supérieure  des  couches  à  Jrchiacina,  des  calcaires 
concrétionnés  [id.,  ï\°  6.  —  La  Chênaie,  n"  2),  renfermant  des  Mollusques 
marins  et  d'eau  douce,  puis  un  calcaire  blanc,  fin  (n°7),  à  Ceiilliium 
plicatuin  et  Potnmides  Lamarcki,  enfin  une  masse  épaisse  (ù/.,  n°  8.  —  La 
Chênaie,  n"  3)  de  calcaire  travertin  blanc  à  Limnea  corne.a  et  bithynies, 
surmonté  de  véritables  meulières  (n°  9)  avec  bithynies  et  bois  silicifiés  : 
c'est  le  calcaire  de  Beauce  proprement  dit;  il  affleure  au  bourg  et  au  ro- 
cher de  Saffré. 

»  Nous  avons  retrouvé  à  la  Ville  effondrée,  près  de  Bréhain,  les  calcaires 
à  milioles,  Arcliiacina,  Cerilhium  plicatum  et  C.  trochleare  qui  corres- 
pondent aux  sables  de  Fontainebleau.  Le  miocène  moyen  n'était  pas 
connu  dans  le  bassin  de  Campbon;  je  rapporte  à  ce  niveau  un  horizon  de 
grès  et  sables  ferrugineux  que  l'on  observe  en  terrasse  autour  de  la  butte 
du  télégraphe  (n°4),  près  de  Saffré.  Ils  renferment  quelques  empreintes 
de  cérites,  de  turritelles,  de  mytiles  et  huîtres,  ainsi  que  du  bois  silicifié,  et 
passent  à  leur  partie  supérieure  à  un  poudingue  (n"  5)  quartzeux  dont  les 
éléments  ont  été  arrachés  aux  schistes  anciens  (u°  1)  qui  constituent  le 
centre  de  la  butte. 

))  Il  faut  signaler  encore  un  nouveau  gisement  de  miocène  supérieur 
qui  affleure  dans  les  prairies  de  Séverac.  Il  est  formé,  comme  au  Loroux- 
Botlereaux,  par  une  argile  jaune,  à  cailloux  roulés,  renfermant  de  grandes 
térébratules,  des  huîtres,  des  turritelles,  etc. 

«  Les  conclusions  de  ce  travail  montrent  que  le  bassin  du  Cotentin, 
comme  celui  de  Campbon,  dépendait  de  l'Atlantique,  et  qu'à  l'époque  des 
sables  de  Fontainebleau  la  mer,  pénétrant  plus  avant  dans  la  Loire-Infé- 
rieure, a  gagné  Rennes  par  la  vallée  de  la  Vilaine. 

»  Mais  il  n'y  avait  pas  communication  directe  de  là  au  bassin  du  Co- 
tentin. Ce  dernier,  séparé  peut-être  du  bassin  de  Paris  par  un  isthme 
reliant  l'Angleterre  à  la  France,  communiquait  par  l'entrée  de  la  Manche 
avec  l'Atlantique, qui  contournait  le  périmètre  de  la  Bretagnepour  rejoindre 
Campbon  et  le  Bordelais  (*).    » 

M.     Chasles    présente  à    l'Académie   les    deux     fascicules    d'aoîit     et 


(  '  )  Les  déterminations  des  espèces  ont  été  faites  on  collaboration  avec  M.  Munier-Chalmas, 
au  hihoialoire  de  Géoloi;ie  de  la  Soibonne. 


{  io5i  1 
septembre  du  Bulletlino  di  Bibliograftn  e  di  Storia  délie  Scienze  matematiche  e 
fisiche  du  prince  Boncompagni.  Le  premier  contient  une  Biographie  du 
mathématicien  russe  Joseph-Ivanovitch  Somoff,  écrite  par  M.  André  So- 
moff  et  traduite  par  M.  J.  Hoûel.  A  la  suite  de  cette  biographie  se  trouvent 
un  catalogue  complet  de  toutes  les  publications  mathématiques  de  M.  So- 
moff, compilé  par  M.  le  prince  Boncompagni,  et  une  lettre  de  M.  Somoff, 
relative  à  la  correspondance  de  Lagrange,  possédée  par  l'Académie  impé- 
riale de  Saint-Pétersbourg.  On  trouve  ensuite  une  démonstration  de  ce 
théorème  de  la  théorie  des  nombres  :  La  somme  des  carrés  des  nombres  impairs 
de  rang  pair,  diminuée  de  la  somme  des  carrés  des  nombres  impairs  de  rang 
impair,  est  le  double  d'un  carré.  M.  Boncompagni  trouve,  pour  l'expression 
demandée,2  (2«)^.  M.  le  professeur  Z.  Siacci  lui  en  a  adressé  une  autre  qui 
se  trouve  à  la  suite  de  la  première.  Ce  fascicule  se  termine  par  un  catalogue 
très-étendu  des  publications  mathématiques  les  plus  récentes. 

Le  Bulletlino  de  septembre  contient  une  Notice  historique  sur  l'invention 
du  thermomètre,  par  M.  Raphaël  Caverni.  L'auteur  cherche  à  démontrer 
que  Galilée  inventa  et  employa  le  thermomètre  à  air  entre  r6o6  et  1612  ; 
queSanctorius  en  imagina  un  autre  peu  différent  avant  1612;  queSagredo, 
l'ami  de  Galilée,  construisit  plusieurs  thermomètres  à  air  en  i6i5;  que 
c'est  à  Torricelli  que  revient  l'honneur  d'avoir  substitué  le  mercure  à  l'air 
comme  corps  thermométrique;  que  les  académiciens  du  Cimento  rempla- 
cèrent le  mercure  par  l'alcool  et  donnèrent  aux  thermomètres  une  très- 
grande  sensibilité;  et  qu'enfin  ni  Porta,  ni  Fr.  Bacon,  ni  Drebbel,  ni  Flud 
n'ont  aucim  droit  à  être  considérés  comme  inventeurs  du  thermomètre. 

M.  Maquenne  adresse  une  Note  sur  l'absorption  de  la  chaleur  par  les 
feuilles. 

M.  Lavacd  de  Lestrade  adresse  la  description  d'un  appareil  destiné  à 
produire  l'éclairage  d'une  veine  liquide  par  un  effet  de  réflexion  totale. 

M.  PsARoxDAKis  adresse  une  brochure,  en  langue  grecque,  sur  Je  vol  des 
oiseaux. 

A  4  heures  et  demie,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  et  demie. 


(     lo52    ) 
BULLETIN    BIBLIOGRAPUIQUE. 


Ouvrages  heçus  daks  la  séance  du  g  décembrk  i8'j8. 

(  SI), TE.) 

Sur  une  corrélation  palhogénique  entre  les  maladies  du  cœur  [insuffisance  et 
rélrécissemeiit  aortiques)  et  l'hyslérie  chez  l'homme;  par  le  D'  Armaingaud. 
Paris,  Delahaye,  18^8;  br.  in-S".  (Deux  exemplaires.) 

Sur  un  cas  de  sclérodennie.  application  des  courants  électriques  continus 
suivie  de  succès;  par  le  D'  Armaingaud.  Paris,  Delahaye,  1878;  br.  iii-8. 
(Deux  exemplaires.) 

Emile  ÏRiEoULET.  Les  petits  grands  hommes,  1877.  ^'"'1*5  Tresse,  1878; 
in-i 2. 

5!»'  les  corrélations  des  effets  physiques  pour  confirmer  la  vérité  de  la  nouvelle 
théorie  de  Melloni  sur  l'induction  électrostatique.  Note  de  M.  P.  Volpicelli. 
Rome,  impr.  du  Popolo  romano,  sans  dale;  in-/j°- 

Mémoires  de  la  Société  d'Emulation  d'Abbeville;  'i"  série,  IP  volume, 
1 873-1876.  Abbeville,  typ.  Paillart,  1878;  iu-8". 

Cours  de  résistance  appliquée;  par  V.  Contamin,  Paris,  Dejey,  1878; 
iu-8°. 

Réflexions  sur  la  cinématique  du  plan;  par  M.  A.  Laisant.  Paris,  impr. 
Gaulhier-VUlars,  1878;  br.  111-8°. 

Alciine  ossetvnzioni  sulle  recenti  Memorie  diM.  M.  Lévy,  relative  ail'  equa- 
zionedell'  eqililihrio  molecolaredei  corpi.  Lelluradall'  Ing.  P.  Guzzi.  Mdano, 
lip.  degli  Ingegueri,  1878;  in-8. 

Memorie  délia  Renie  Accademia  dclle  Scienze  di  Torino ,  série  2'',  t.  XXIX. 
Torino,  Paravin,  1878;  in-4°. 

Atti  délia  R.  Accademia  dclle  Scienze  di  Torino;  vol.  Xlil,  disp.  i''"-8''' 
(Novembre  1877-Giugno  1878).  Torino,  Pai'avia,  1877-1878;  8  liv.  in-8". 

Bollettino  deW  Osservaloiio délia  rcgia  Universita  di  Torino. Torino,  Stamp. 
reale,  1878;  in-4°  oblong. 

ERRATA. 

(Séance  du  iG  décembre  1878.) 

P.Tgc  985,  ligno  -,  tm  lieu  rfc  3,3i,  lisez  3,5i. 

Piige  986,  ligne  ig,  nu  lieu  de  o''"'',ooi,  lisez  o''"",oo3. 

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COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE    L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  50  DÉCEMBRE  1878. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  FIZEAU. 


MÉRÏOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPOINDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 
CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.  —  Réponse  à  M.  Bertlielot;  par  M.  Pasteur. 

K  La  réfutation  que  j'ai  faite  devant  l'Académie  des  Notes  posthumes 
de  Claude  Bernard  a  donné  lieu,  de  la  part  de  notre  confrère  M.  Berthelor, 
dans  la  séance  du  i6  décembre,  à  une  critique  que  je  vais  examiner. 

»  Après  avoir  fait,  au  début  de  sa  Note,  une  confusion  non  justifiée  et 
inexacte,  entre  ses  hypothèses  personnelles  et  celles  de  Bernard,  au  sujet 
de  l'existence  d'un  ferment  alcoolique  soluble,  M.  Berihelot  ajoute  : 

n  M.  Pasteur  me  semble  être  reste  étranger  à  cet  ordre  d'idées.  Il  n'a  vu  dans  ces  Notes 
fjii'un  texte  à  réfuter;  il  a  recherclié  aussitôt  et  trouvé  les  conditions  dans  lesquelles  aucun 
ferment  alcoolique  ne  se  produit  et  où,  par  conséquent,  il  n'y  a  point  fermentation.  Cepen- 
dant, pour  avoir  quelque  chance  de  découvrir  le  ferment  soluble,  il  faudrait  d'abord  se  pla- 
cer dans  des  conditions  où  ce  ferment  peut  exister,  c'est-à-dire  en  pleine  fermentation  alcoo- 
li((ue,  sauf  à  réaliser  en  outre  cette  condition  inconnue  qui  en  exagérerait  la  production 
relative.  Le  problème  subsiste  donc  tout  entier,  la  démonstration  donnée  par  M.  Pasteur  ne 
lui  étant  pas  applicable.    » 

»  Peut-être  aurais-je  pu  prévoir  que,  derrière  l'obstacle  dressé  inopi- 
nément contre  mes  travaux  par  la  publication  du  manuscrit  posthume  de 

C.  R.,  187S,  2'  Semestre.  (T.  LXXXVH,  N»  27.)  I  ^9 


(  io5/,  ) 
Claude  Bernard,  je  trouverais  notre  confrère  M.   Berihelot;  mais  jamais  je 
lie  me  serais  attendu  aux  appréciations  que  je  viens  de  reproduire. 

»  Par  quel  artifice  de  dialectique  subtile  M.  Bertbelot  peut-il  produire 
des  assertions,  suivant  moi,  aussi  contraires  à  l'évidence?  La  chose  mérite 
d'être  contée,  parce  que  dans  les  discussions  scientifiques  il  y  a  un  intérêt 
particulier  à  dégager  les  questions  de  méthode  et  de  logique.  Je  crois  l'avoir 
fait  avec  imparlialilé  pour  le  manuscrit  de  Bernard;  je  vais  tenter  de  le  faire 
également  pour  la  Noie  de  iM.  Berihelot. 

»  Notre  confrère  est  l'auteur  de  trois  liypolhèses  concernant  l'existence 
possible  d'un  ferment  alcoolique  soluble  dans  la  fermentation  alcoolique 
proprement  dite;  les  voici  : 

»  1°  Dans  la  fermentation  alcoolique  il  se  produit  peut-être  un  ferment 
alcoolique  soluble. 

»  2°  Ce  ferment  soluble  se  consomme  peut-être  au  fur  et  à  mesure  de 
sa  production. 

»  3"  Il  y  a  peut-être  des  conditions  dans  lesquelles  ce  ferment  hypo- 
thétique se  produirait  en  dose  plus  considérable  que  la  quantité  détruite. 

»  Ces  hypothèses  de  M.  Berthelot  sont  absolument  gratuites;  jamais,  à 
ma  connaissance,  notre  confrère  ne  s'est  donné  la  peine  de  les  présenter  avec 
honneur  au  public,  c'est-à-dire,  en  les  accompagnant  d'observations  et 
d'expériences  personnelles.  N'aurais-je  pas  été  singulièrement  naïf  en  don- 
nant à  ces  hypothèses  de  notre  confrère,  à  ces  vues  de  l'esprit  si  habilement 
conçues  qu'elles  déjouent  toute  contradiction  expérimentale,  en  leur  don- 
nant, dis-je,  une  considération  que  lui-même  ne  leur  a  jamais  accordée?  Eh 
bien,  c'est  précisément  cette  naïveté  que  je  n'ai  pas  eue  que  M.  Berihelot 
dénonce  dans  l'étrange  alinéa  que  je  viens  d'extraire  de  sa  Note.  Quoique 
dans  cet  alinéa  l'écrit  posthume  de  Bernard  soit  mentionné,  il  n'en  est 
question,  à  vrai  dire,  que  pour  donner  le  change  au  lecteur.  M.  Berthelot 
ne  peut  ignorer  quednns  ma  réfutation  du  25  novembre  j'aie  suivi  Bernard 
dans  ses  idées  et  dans  ses  expériences.  Dès  lors,  lorsque  M.  Berthelot  dit  : 
M.  Pasteur  est  resté  élrainjer  à  cet  ordre  d^ idées,  ce  n'est  pas  des  idées  de 
Bernard  qu'il  s'agit,  comme  on  peut  le  croire;  il  s'agit  de  ses  idées  à  lui, 
M.  Berthelot,  c'est-à-dire  des  trois  hvpolhèses  que  je  viens  de  rappeler. 
Lorsque  M.  Berthelot  dit  :  Le  problème  subsiste  donc  tout  entier,  ce  n'est  pas 
du  problème  posé  par  Bernard  qu'il  s'agit,  et  que  Bernard  croyait  avoir 
résolu,  c'est  de  son  problème  à  lui,  M.  Berihelot,  |)rol)lème  imaginé  par 
ses  hypothèses  personnelles. 

»  Claude  Bernard  a  fail,  lui  aussi,  des  hypothèses  sur  l'existence  d'un 


(  io55  ) 

ferment  alcoolique  soluble  :  elles  remplissent  son  écrit  posthume;  mais,  à  la 
différence  de  M.  Berthelot,  Bernard  a  institué  des  expériences  nombreuses 
pour  vérifier  l'exactitude  de  ses  vues.  J'ai  donc  pu  prendre  corps  à  corps 
les  expériences  de  Bernard  et  démontrer  qu'il  s'était  trompé.  Lorsque, 
à  l'exemple  de  Claude  Bernard,  M.  Berthelot  aura  tenté  d'appuyer  par  l'ex- 
périence ses  hypothèses,  aujourd'hui  sans  valeur  parce  qu'elles  sont  toutes 
gratuites,  s'il  découvre  un  ferment  alcoolique  soluble,  j'applaudirai  à  sa 
découverte,  qui  sera  des  plus  intéressantes  et  ne  me  gênera  aucunement; 
s'il  arrive  à  des  conclusions  contraires  aux  principes  que  j'ai  établis,  je 
l'assure  ici  que  je  m'empresserai  de  faire  pour  son  travail  ce  que  j'ai  fait 
pour  celui  de  Bernard,  c'est-à-dire  que  j'en  montrerai  les  défaillances  et 
l'impuissance.  Jusque-là  je  n'ai  pas  à  me  préoccuper  de  ses  vues  précon- 
çues, qui  ne  sauraient  atteindre  des  faits  et  des  conclusions  que  je  crois 


avoir  rigoureusement  cicmonires. 


»  Je  passe  à  un  second  ordre  d'arguments  de  M.  Berthelot  : 

«  Si  l'on  entre,  dit-il,  plus  profondciiient  dans  la  discussion  générale  des  causes  de  la 
fermentation,  tjùi  est  au  fond  de  cette  (juestiou  particulière,  peut-être  sera-t-il  permis  d'ob- 
server que  M.  Pasteur  n'a  pas  davantage  démontré  cette  antithèse  séduisante  par  laquelle  il 
oppose  les  êtres  aérobies,  qui  consomment  l'oxygène  libre,  et  les  êtres  anaérobies,  qui  con- 
sommeraient l'oxygène  combiné:  une  telle  fonction  est  purement  hypothétique  ;  jusqu'ici 
elle  échappe  même  à  la  discussion,  parce  qu'on  n'a  jamais  cité  le  moindre  fait  chimique 
pour  la  prouver.  « 

»  M.  Berthelot  parle  ensuite  de  produits  désoxydés,  d'équation  de  la 
fermentation,  etc.  A  lire  ce  passage,  ne  dirait-on  pas  que,  dans  ce  que  j'ai 
écrit  sur  l'existence  et  l'opposition  de  propriétés  d'êtres  qui  consomment 
de  l'oxygène  libre  et  d'êtres  qui  font  leurs  matériaux  oxygénés  à  l'aide  de 
combinaisons  oxygénées  toutes  faites,  je  n'ai  produit  que  des  hypothèses 
gratuites,  un  système  séduisant  par  l'antithèse  qui  s'y  trouve  mêlée,  et  que 
je  n'aurais  eu  le  droit  de  poser  des  conclusions  que  si  j'avais  découvert 
dans  les  liquides  de  fermentation  des  corps  se  représentant  par  du  sucre, 
moins  i  ou  2  équivalents  d'oxygène;  que  si,  dans  la  fermentation,  l'oxyde 
de  carbone  apparaissait  au  lieu  d'acide  carbonique,  l'hydrure  d'éthy- 
lène  au  lieu  de  l'alcool  ? . . . 

»  Ces  extraits  de  la  Note  de  M.  Berthelot  ne  me  surprennent  pas  moins 
que  ceUii  que  j'ai  rappelé  tout  à  l'heure.  M.  Berthelot  me  somme,  en 
quelque  sorte,  de  faire  connaître  la  physiologie  des  êtres  que  j'ai  appelés 
anaérobies.  Ce  serait  merveilleux  vraiment  que  de  la  posséder,  et  M.  Ber- 
thelot  sait  très-bien  que  je   n'ai  jamais  eu  cette  prétention.  Connait-on 

iSq.. 


(  io56  ) 
l'équation  de  la  nutrition  des  êtres  aérobies  grands  ou  petits?  Et  depuis 
quand,  demanderai-je  à  notre  confrère,  un  progrès  acquis  peut-il  êlre 
compromis  par  un  progrès  qui  ne  l'est  pas  encore?  Le  progrès  acquis,  le 
progrès  que  je  revendique,  le  progrès  considérable  à  mes  yeux,  dans  l'his- 
toire de  la  fermentation,  c'est  d'avoir  |)rouvé  qu'il  existe  des  êtres  anaérobies, 
des  êtres  vivant  sans  air,  et  que  ces  êtres  sont  des  ferments;  c'est  d'avoir 
prouvé  que  les  fermentations  proprement  dites  sont  corrélatives  d'actes  de 
nutrition,  d'assimilation  et  de  génération  accomplis  en  dehors  de  foute 
participation  du  gaz  oxygène  libre.  N'est-il  pas  évident  que,  dans  ces  con- 
ditions, tous  les  matériaux  qui  composent  le  corps  de  ces  êtres  sont  em- 
pruntés à  des  combinaisons  oxygénées?  L'être  aérobie  fait  la  chaleur  dont 
il  a  besoin  par  les  combustions  résultant  de  l'absorption  du  gaz  oxygène 
libre;  l'être  anaérobie  fait  la  chaleur  dont  il  a  besoin  en  décomposant  une 
matière  dite  ferinentescible  qui  est  de  l'ordre  des  substances  explosibles, 
susceptibles  de  dégager  de  la  chaleur  par  leur  décomposition.  A  l'état  libre, 
l'être  anaérobie  est  souvent  si  avide  d'oxygène,  que  le  simple  contact  de 
l'air  le  brûle  et  le  détruit,  et  c'est  dans  cette  affinité  pour  l'oxygène,  j'ima- 
gine, que  réside  le  premier  principe  d'action  de  l'organisme  microscopique 
sur  la  matière  fermentescible.  Avant  de  pouvoir  donner  de  la  chaleur  par 
leur  décomposition,  il  faut  bien  que  ces  matières  soient  provoquées  à  se 
décomposer. 

»  Jamais  on  n'est  entré  plus  profondément,  ce  me  semble,  dans  la  cause 
des  fermentations  proprement  dites,  et  je  ne  ferai  pas  à  notre  confrère 
M.  Berthelot  l'injure  de  croire  qu'il  ne  saisit  pas  toute  la  portée  des  faits 
que  je  viens  de  rappelei-. 

1)   Voici  un  troisième  oriire  d'arguments  de  M.  Iierthelot  : 

«  La  Science,  dit-il,  m'a  toujours  [)arii,  comuie  à  Claude  Bernard,  tendre  à  réduire  l'ac- 
tion des  ferments  à  dos  conditions  purement  chimiques,  indépendantes  de  la  vie,  qui  répond 
à  un  ensemble  de  phénomènes  plus  compliqués.  >> 

M  Je  comprends  mal  le  second  membre  de  cette  phrase,  mais  je  saisis 
assez  le  sens  de  l'alinéa  dans  son  ensemble  pour  affirmer  que  cette  appré- 
ciation historique  de  notre  confrère  est  tout  à  fait  contraire,  suivant  moi, 
à  la  vérité.  En  effet,  lorsque,  il  y  a  vingt  et  un  ans,  j'ai  présenté  à  l'Académie 
mon  premier  travail  sur  une  des  fermentations  proprement  dites,  la  doc- 
trine chimique  de  ces  i^hénomèues  régnait  poiu'  ainsi  dire  sans  partage.  Les 
actions  de  diastases  étaient  déjà  nombreuses,  et,  quant  aux  fermentations 
proprement  dites,  bien  plus  nombreuses  aujourd'hui  qu'à  l'époque  que  je 


(  '0^7  ) 
rappelle,  on  se  plaisait  à  les  expliquer  par  des  actions  chimiques.  On  disait  : 
Lps  ferments  sont  des  matières  albuminoïdes  altérées  au  contact  de  l'air. 
La  levure  de  bière  elle-même  n'agissait  pas  comme  corps  organisé,  mais 
comme  matière  albuminoïde  qui  avait  commencé  à  s'altérer  au  contact  de 
l'air.  Seul  peut-être,  au  milieu  de  l'enlraîiiement  général,  M.  Dumas  profes- 
sait la  doctrine  plus  ou  moins  vitaliste  de  Cagniard-Latour.  La  doctrine  de 
Liebig  était  tellement  en  honneur,  que  Gerhardt  venait  de  la  développer  de 
nouveau  très-longuement  dans  son  Trailé  de  Chimie  organique,  et,  quelques 
années  auparavant,  notre  confrère  M.  Fremy  croyait  se  conformer  aux 
faits  en  disant  que  la  caséine,  par  une  altération  progressive  au  contact  de 
l'air,  est  tantôt  ferment  alcoolique,  tantôt  ferment  lactique,  tantôt  ferment 
butyrique. 

»  Toutes  ces  opinions  sont  aujourd'hui  abandonnées  ou  impossibles  à 
soutenir,  et  dans  la  patrie  même  de  Liebig  elles  n'ont  plus  un  seul  repré- 
sentant. Il  est  admis  généralement,  en  conformité  des  résultats  de  mes 
études,  que  les  fermentations  proprement  dites  doivent  être  considérées 
comme  liées  à  des  actions  de  nutrition  accomplies  dans  des  conditions  par- 
ticulières, notamment  en  dehors  de  la  participation  du  gaz  oxygène  libre. 

»  J'ajoute,  en  terminant,  que  c'est  toujours  une  énigme  pour  moi  que 
l'on  puisse  croire  que  je  serais  gêné  par  la  découverte  de  ferments  soiubles 
dans  les  fermentations  proprement  dites  ou  par  la  formation  de  l'alcool 
à  l'aide  du  sucre,  indépendamment  des  cellules.  Certainement,  je  l'avoue 
sans  hésitation,  et  je  suis  prêt  à  m'en  expliquer  plus  longuement  si  on  le 
désire,  je  ne  vois  présentement  ni  la  nécessité  de  l'existence  de  ces  ferments 
ni  l'utilité  de  leur  fonctionnement  dans  cet  ordre  de  fermentations.  Pour- 
quoi vouloir  que  les  actions  de  diaslases,  qui  ne  sont  que  des  phénomènes 
d'hydratation,  se  confondent  avec  celles  des  ferments  organisés,  ou  inver- 
sement? Mais  je  ne  vois  pas  que  la  présence  de  ces  substances  soiubles,  si 
elle  était  constatée,  puisse  rien  changer  aux  conclusions  de  mes  travaux, 
et  moins  encore  si  de  l'alcool  prenait  naissance  dans  une  action  d'élec- 
trolyse. 

»  On  est  d'accord  avec  moi  lorsque  :  i°  on  accepte  que  les  fermentations 
proprement  dites  ont  pour  condition  absolue  la  présence  d'organismes 
microscopiques  ;  2"  que  ces  organismes  ne  sont  pas  d'origine  spontanée  ; 
3°  que  la  vie  de  tout  organisme  qui  peut  s'accomplir  en  dehors  de  l'oxygène 
libre  est  soudainement  concomitante  avec  des  actes  de  fermentation,  qu'il 
en  est  ainsi  de  toute  cellule  qui  continue  de  produire  des  actions  chimiques 
hors  du  contact  de  l'oxygène. 


(  io58  ) 
»   M.  Berthelot  peut-il,  oui  ou  non,  contredire  l'un  ou  l'autre  de  ces  trois 
points,  non  par  des  vues  a  priori,  mais  par  des  faits  sérieux  ?  Si  oui,  que 
notre  confrère  veuille  bien  le  dire;  si   non,  il  n'y  a  pas  d'objet  de  discus- 
sion entre  nous.    » 


FERMENTATIONS.  -  Observations  de  M.  Trécui-,  concenvinl  la  Communication 

de  M.  Pasteur. 

(c  Dans  la  Communication  que  vient  de  faire  notre  confrère  M.  Pasteur, 
il  revient  à  son  ancienne  opinion,  selon  laquelle  les  êtres  inférieurs  furent 
divisés  en  aérobies  ou  azymiques  et  en  anaérobies  ou  z/miques,  puisqu'il 
nous  dit  que  les  levures  sont  toutes  des  anaérobies.  Je  croyais  qu'il  avait 
renoncé  à  cette  classification.  Craignant  de  mal  interpréter  son  avis, 
je  demandai  à  M.  Pasteur  si  c'est  bien  son  ancienne  division  qu'il  admet 
aujourd'hui.  Il  me  répondit  :  «  Parfaitement;  c'est  là  ce  que  je  soutiens; 
je  ne  l'ai  jamais  abandonnée  ».  Alors  je  lui  fis  observer  que,  pendant  nos 
discussions  de  1871  ou  1872,  je  lui  recommandai  d'étudier  de  nouveau 
ces  deux  sortes  d'êtres,  que  j'étais  convaincu  qu'il  trouverait  des  passages 
des  uns  aux  autres,  comme  je  l'ai  fait  pour  les  levures,  ainsi  que  d'autres 
observateurs.  Je  rappelai  ensuite  que  M.  Pasteur  reconnut  que  la  levîire 
de  bière  vit  très-bien  au  contact  de  l'oxygène,  et  que,  dans  des  travaux 
plus  récents,  notre  confrère  accepta,  comme  nous,  l'existence  d'une  levure 
de  Mucor ;  que,  par  conséquent,  toutes  les  levures  ne  sont  pas  exclusive- 
ment des  anaérobies. 

»  M.  Pasteur,  qui,  tout  à  l'heure,  partageait  encore  les  êtres  inférieurs 
en  aérobies  et  awiérobies^  rangeant  les  levures  dans  les  anaérobies,  ajouta 
qu'il  avait  reconnu  une  troisième  classe  d'êtres,  qui,  suivant  les  circon- 
stances, jouissent  de  la  propriété  de  vivie  à  l'air  ou  à  l'abri  de  l'oxy- 
gène. 

»  Je  fis  alors  remarquer  que  l'établissement  de  cette  troisième  classe 
d'êtres  constitue  une  opinion  toute  nouvelle,  et  met  à  néant  la  première, 
puisqu'elle  est  représentée  par  des  levures,  et  qu'elle  contiendrait,  outre  la 
levure  de  Mucor,  la  levure  de  bière  elle-même,  qui,  pendant  bon  nombre 
d'années,  fut  pour  M.  Pasteur  Y anaérobie  par  excellence,  c'est-à-dire  le 
type  des  ferments  ou  zymiques. 

»  On  voit,  par  ce  qui  vient  d'être  dit  aujourd'hui,  que  notre  confrère 
soutient  à  la  fois  des  opinions  contradictoires,  savoir  :  1°  le  maintien  de 


(  loSg  ) 
son  ancienne  classification;  2°  l'établissement  d'une  troisième  classe  d'êtres, 
aux  dépens  des  deux  premières  (').  » 

Réponse  de  M.  Pasteur. 

«  Les  souvenirs  de  M.  Trécul  le  trompent.  Il  s'en  convaincra  lorsqu'il 
aura  recours  à  des  citations  textuelles  pour  appuyer  ses  observations. 

»  Dès  i86x,  et  sans  avoir  jamais  varié  d'opinion  sur  ce  point,  j'ai  établi 
qu'il  existait  des  êtres  aérobies,  des  êtres  anaérobies  et  d'autres  qui, 
comme  la  levure  de  bière,  étaient  à  la  fois  aérobies  et  anaérobies.  Je  le 
répète,  ces  assertions  et  leurs  preuves  sont  de  18G1.  M.  Trécul  est  donc 
tout  à  fait  dans  l'erreur.  « 


PtiYSlQUE  DU  GLOBE.  —  Eludes  de  sondarjcs,  entreprises  par  M.  Roudaire,  en  vue 
de  rétablissenicnl  de  In  mer  intérieure  africaine.  Note  de  M.  de  Lesseps. 

K  Dans  la  séance  du  9  de  ce  mois,  j'ai  eu  l'honneur  de  rendre  compte 
de  ma  récente  excursion  sur  l'isthme  de  Gabès,  entre  la  mer  et  les  bassins 
des  chotts  tunisiens  et  algériens.  Depuis  lors,  notre  savant  confrère, 
M.  Daubrée,  a  bien  voulu  me  remettre  l'analyse  de  réchantillon  de  terrain 
que  j'avais  recueilli  sur  les  bords  de  VOued  Melah  (rivière  salée),  destiné, 
suivant  M.  Roudaire,  à  servir  de  passage  maritime  entre  la  Méditerranée  et 
l'ancienne  baie  de  Triton.  Il  me  semble  utile  que  cette  analyse  soit  consi- 
gnée dans  notre  Compte  rendu. 

))  La  voici  : 

École  des  Mines  (18  décembre  1878). 

Marne  argileuse  recueillie  par  M,  de  Lesseps  dans  une  rivière  du  golfe  de  Gabès 

[Oued  Melah). 

Argile 66,  (jo 

Peroxyde  de  fei' 1, 00 

Chaux  (du  carbonate) 9,'jo 

Magnésie 3 ,  60 

Chlorure  de  sodium 5,4o 

Sulfate  de  chaux 5,r)0 

Eau  et  acide  carbonique ■>,(), 00 

99-90 
I.e  Chef  du  Bureau  Jes  essais  :  Carnot. 

(')   Ce  n'est  pas  une    troisième  classe   <)u'il  faut  instituer,  c'est  la   fusion  des  deux  ]>re- 


(   io6o  ) 

»  Je  viens  de  recevoir  du  commandant  Rondairc  une  letlre  datée  d'Ou- 
deref,  où  il  a  établi  son  campement,  à  égale  distance  entre  la  mer  et  les 
chotts,  au  bord  d'une  source  très-pure  qui  lui  épargnera  les  frais  de  trans- 
port d'eau  pendant  ses  premières  opérations. 

»  M.  Roudaire  m'écrit,  le  1 1  décembre  : 

n  Les  sondages  sont  commencés  au  sommet  du  seuil.  Nous  avons  déjà  aUeint  une  pro- 
fondeur de  i8  mètres.  Nous  n'avons  trouvé  absolument  que  des  sables  et  de  l'eau;  pas  la 
moindre  trace  des  fameux  rochers  rjui  avaient  été  signales.  •> 

i>  Je  crois  devoir  déposer  sur  le  bureau  un  Mémoire  intitulé  la  Question 
des  cliotls  algériens,  et  publié  par  sir  Richard  Wood,  agent  et  consul  géné- 
ral de  l'Angleterre  à  Tunis,  un  de  ces  anciens  représentants  attardés  de  la 
vieille  politique  d'antagonistne  et  de  jalousie  contre  la  France.  Les  conclu- 
sions de  ce  Mémoire,  dont  le  but  est  de  jeter  auprès  du  gouvernement  tu- 
nisien de  la  défaveur  sur  le  projet  du  cotumandant  Roudaire,  offriront  de 
l'intérêt  lorsque,  les  sondages  étant  terminés,  elles  pourront  être  compa- 
rées à  des  études  sérieuses.  Les  objections  de  sir  Richard  Wood  s'appuient 
d'ailleurs  sur  des  observations  faites  par  un  de  nos  ingénieurs  des  Mines 
fort  distingué;  mais  elles  ne  mentionnent  point  le  fait  important  que  ces 
observations  s'appliquent  aux  terrains  constituant  le  lit  de  l'Oued  Akarit, 
situé  à  une  distance  de  12  kilomètres  au  nord  de  l'Oued  Melah,  dans  une 
localité  qui  présente,  en  effet,  à  la  vue,  une  apparence  rocheuse. 

»  Ma  précédente  Communication  avait  mentionné  le  fait  exceptionnel 
d'une  marée  de  2'",  5o  dans  le  golfe  de  Gabès. 

M  Des  oftlciers  de  marine,  que  j'ai  consultés  à  ce  sujet,  croient  que  ce 
golfe  profond,  étant  le  dernier  de  la  côte  d'Afrique  avant  de  doubler  le 
cap  Bon,  reçoit,  après  une  première  évaporation,  des  masses  d'eau  prove- 
nant de  tous  les  fleuves  débouchant  dans  la  Méditerranée  et  se  dirigeant 
de  l'ouest  à  l'est  ou  du  nord  au  sud  pour  se  déverser  dans  l'Océan  par 
les  courants  sous-marins  du  détroit  de  Gilbraltar;  déplus,  l'évaporation 
étant  beaucoup  plus  forte  sur  les  côtes  d'Afrique  que  sur  les  côtes  opposées, 
les  courants  viennent  y  remplacer  l'évaporation,  qui,  jointe  à  l'influence 
lunaire,  peut  contribuer  à  expliquer  la  hauteur  de  2™,  5o  qui,  sur  tous  les 
autres  points  du  littoral  méditerranéen,  n'est  en  général  que  de  o'",3o. 

»  Passant  à  un  autre  sujet,  j'ai  la  satisfaction  d'annoncer  à  l'Académie 
que  les  provinces    du    Soudan    qui    avaient  été   confiées  |)ar  le  khédive 

uiières  (pi'il   faut  eflectuer,   cl  admettre  des  étals  de  végétation  différents  pour  une  uicme 
espèce  :  ce  qu'uni  fait  depuis  longtemps  les  botanistes. 


(   to6i   ) 

d'Egypte  à  la  direction  et  à  l'ad,ministration  du  général  Gordon-Pacha  sont 
actuellement  organisées  jusqu'à  l'équateiir. 

»  Le  célèbre  Gordon  m'envoie  lui-même  les  noms  de  ces  provinces,  au 
nombre  de  dix-huit,  et  qui  sont  ainsi  désignées  : 

»  Kartoum,  Berber,  Dongola,  Souakin,  Taka,  Sennaar,  Kordofan, 
Moussouah,  Harrar.  Berberah,  Zeyla,  Ivalerda,  Equateur,  Shaka,  Ssascher, 
Dara,  Rolkol,  Bar-el-Gazal  (rivière  des  Gazelles).  « 

M.  d'Abbadie,  en  offrant  à  l'Académie,  de  la  part  de  l'auteur,  un  Mé- 
moire intitulé  «  il  Microfono  nella  Meteorologia  endogena,  par  M.  Michel 
de  Rossi  )),  ajoute  ce  qui  suit  : 

«  Dans  l'Inde,  on  connaît  ces  chercheurs  de  sources  qui  réussissent  le 
plus  souvent  à  désigner  le  lieu  souterrain  où  l'eau  passe  :  ils  se  couchent 
sur  le  sol  et  fondent  leurs  jugements  sur  leur  ouïe,  devenue  très-sensible 
à  force  d'exercice.  Il  y  a  quelques  années,  lors  d'un  tremblement  de  terre 
à  Baguères-de-Bigorre,  M.  Maxwell  Lyte  eut  l'idée  de  poser  sur  la  terre 
vuie  sorte  d'énorme  stéthoscope  et  put  entendre  ainsi  les  craquements  des 
couches  terrestres. 

»  Il  était  réservé  à  M.  de  Rossi  d'élever  ces  pratiques  jusqu'à  la  hauteur 
d'une  science,  en  appliquant  le  microphone  à  l'exploration  du  sol  dans 
ses  profondeurs  cachées.  Ce  savant  fondatetir  du  Biitletlino  ciel  vulcanhmo 
ilaliano  a  commencé  ses  recherches  dans  son  Observatoire  de  Rocca  di 
Papa,  près  de  Rome,  et  n'a  pas  tardé  à  distinguer  trois  espèces  de  bruits, 
qu'il  a  pu  lier  avec  les  divers  mouvements  de  ses  pendules  séismiques.  Il 
a  confirmé  ses  résultats  en  observant  ensuite  le  microphone  au  Vésuve  et 
à  la  solfatare  de  Pozzuoli,  où  les  secousses  du  sol  sont  très-fréquentes. 
Sans  entrer  dans  d'autres  détails  sur  ce  Mémoire,  il  convient  de  citer  le 
fait  de  très-fortes  explosions  endogènes,  perçues  au  microphone  et  précé- 
dant immédiatement  une  secousse  du  sol.  Bien  que  M.  de  Rossi  soit  trop 
prudent  pour  le  dire,  on  entrevoit  la  possibilité  de  prédire  ainsi  des  cata- 
strophes prochaines.  Quoi  qu'il  en  soit,  ce  savant  a  doté  la  Science  d'un 
nouveau  moyen  d'étude,  qu'on  devrait  employer  dans  tons  les  Observa- 
toires météorologiques.  En  y  constatant  des  faits  qui  nous  ont  échappé 
jusqu'ici,  on  parviendra  peut-être  à  expliquer  les  causes,  encore  si  mysté- 
rieuses, des  tremblements  de  terre.  » 

M.  Dacbrée  présente  à  l'Académie  la  carte  qui  représente  \' Itinéraire  de 
M.  Nordenskiôld  dans  In  mer  Glaciale  de  Sibérie,  du  7  août  dernier,  époque 

C.  n.,    1S7S,  2-  Seinestre.  (T.  LXXXVII,  N"  27.)  I^O 


(   io6a  ) 

de  son  départ  du  port  Dickson  (Dicksons-Hamn),  situé  à  l'embouchure  du 
leniséi,  jusqu'au  27  du  même  mois.  Ce  relevé  a  été  tracé  par  M.  le  capi- 
taine Palander. 

<c  Le  19  août,  le  navire  à  vapeur  JVega  avait  atteint  le  cap  Tcheliouch- 
kine,  qui  forme  la  partie  la  plus  septentrionale  de  l'ancien  monde.  Malgré 
la  rapidité  inespérée  de  ce  voyage,  l'intrépide  et  savant  chef  de  l'expédition 
n'avait  pas  négligé  de  faire  opérer  des  recherches  importantes  sur  l'Histoire 
naturelle  et  la  Physique  du  globe.  D'après  les  collections  qu'il  a  recueillies, 
les  animaux  marins  de  ces  parages  ont  des  formes  qui  appartiennent  à 
l'océan  Glacial,  sans  qu'on  n'y  aperçoive  aucune  trace  demigraliondesmers 
méridionales,  comme  c'est  certainement  le  cas  pour  la  faune  du  Spitzberg. 
Un  fossile  caractéristique  d'un  grand  groupe  de  terrains  secondaires,  une 
bélemnite,  a  été  recueilli  sur  un  des  points  du  parcours. 

M  Les  mesures  de  températures  prises  à  différentes  profondeurs  démon- 
trent qu'un  courant  superficiel,  chaud  et  peu  salé,  s'avance  des  embou- 
chures de  rObi  et  du  leniséi  d'abord  vers  le  nord-est,  et  que,  ensuite, 
sans  doute  sous  l'influence  de  la  rotation  de  la  Terre,  \\  poursuit  vers 
l'est.  D'autres  courants  analogues  sont  produits  par  les  autres  fleuves  de 
Sibérie,  la  Khatanga,  l'Anabara,  l'Olensk,  la  Lena,  la  Yana,  l'Indighirka 
et  la  Rolyma,  qui  tous  déversent  dans  la  mer  Glaciale  leurs  eaux  plus  ou 
moins  réchauffées  par  l'ardeur  de  l'été  sibérien  et  la  déblayent  presque  en- 
liéremenl  de  glaces,  le  long  des  côtes,  pendant  une  partie  de  l'année. 
C'est  la  |)révision  exacte  de  cet  état  de  choses  qui  avait  fait  concevoir  à 
M.  Nordenskiôld  le  projet  grandiose  de  l'expédition  actuelle;  jusqu'au 
jour  de  cette  dernière  dépêche  du  2-j  août,  toutes  ses  espérances  s'étaient 
réalisées  de  la  manière  la  plus  heureuse. 

»  La  carte  dont  il  s'agit,  accompagnée  d'un  Rapport  sommaire  adressé 
à  M.  Oscar  Dickson,  a  été  apportée  par  la  Lena,  autre  bateau  à  vapeur 
qui,  après  avoir  accompagné  le  JVega,  s'en  est  séparé  pour  remonter  le 
fleuve  dont  il  porte  le  nom  et  s'arrêter  à  la  ville  de  Yakoutsk,  terme  de 
son  voyage.  » 

M.  A.  Ledieu  adresse  la  quatrième  Partie  de  son  Mémoire  portant  pour 
titre  :  «  Étude  sur  les  machines  à  vapeur  ordinaires  et  Compound,  les 
chemises  de  vapeur  et  la  surchauffe,  d'après  la  Thermodynamique  expéri- 
meniale  ». 

Cette  quatrième  Partie  est  relative  aux  phénomènes  calorifiques  qui 
se  passent  à  l'intérieur  d'un  cylindre  de  machine  ordinaire,  sans  chemise 
de  vapeur. 


(  io63  ) 
M.  Cahours,  en  présentant  à  l'Académie  les  trois  premiers  volumes  de 
la  4*  édition  de  son  «  Traité  de  Chimie  générale  élémentaire  »,  s'exprime 
comme  il  suit  : 

«  Cet  Ouvrage  est  consacré  à  l'histoire  des  métalloïdes  et  des  métaux, 
ainsi  qu'à  celle  des  composés  les  plus  intéressants  qu'ils  sont  susceptibles 
de  former  par  leur  union  mutuelle.  J'ai  cru  toutefois  devoir  insister  plus 
particulièrement  sur  ceux  qui  ont  des  applications  dans  les  Arts. 

))  Les  deux  volumes  qui  traitaient  de  ces  matières  dans  l'édition  précé- 
dente formaient  un  effectif  de  io44  pages  ;  les  trois  volumes  de  la  nouvelle 
en  renferment  i335,  soit  une  augmentation  de  291  pages.  Non-seulement 
j'ai  fait  des  additions  nombreuses,  dans  cette  nouvelle  édition,  mais  j'ai 
appoité  des  modifications  destinées  à  la  mettre  aussi  complètement  que 
possible  en  harmonie  avec  l'état  actuel  de  la  Science. 

»  C'est  ainsi  que  dans  le  premier  volume,  qui  est  exclusivement  consa- 
cré à  l'histoire  des  métalloïdes,  j'ai  donné  plus  de  développements  que  je 
ne  l'avais  fait  précédemment  à  l'égard  de  l'ozone,  en  même  temps  que  j'ai 
f;iit  connaître  les  différentes  phases  par  lesquelles  a  passé  l'étude  de  ce 
curieux  produit  que  les  chimistes  considèrent  aujourd'hui,  d'un  commun 
accord,  comme  une  modification  allotropique  de  l'oxygène. 

»  J'ai  traité,  d'une  manière  plus  détaillée,  l'histoire  des  composés  du 
soufre  et  du  phosphore  et  j'ai  remanié  complètement  le  Chapitre  relatif 
au  silicium.  Je  me  suis  borné  cà  esquisser  les  principaux  modes  de  produc- 
tion des  hydrocarbures,  que  j'ai  cru  devoir  étudier  d'une  manière  appro- 
fondie, dans  la  partie  de  ce  Traité  consacrée  à  l'étude  des  matières  orga- 
niques. J'ai  fait  de  nombreuses  additions  à  l'histoire  des  dérivés  du 
cyanogène.  Enfin,  j'ai  modifié  notablement  le  Chapitre  qui  termine  ce 
volume,  lequel  est  consacré  à  la  révision  de  l'histoire  des  métalloïdes. 

»  J'ai  cru  devoir  consacrer  deux  volumes  à  l'histoire  des  métaux  au 
lieu  d'un  seul,  ainsi  que  je  l'avais  fait  dans  l'édition  précédente,  en  raison 
des  additions  nombreuses  qu'il  était  indispensable  de  faire  pour  complé- 
t,ei-  leur  étude.  J'ai  fait  ici  des  lemaniements  beaucoup  plus  considérables 
que  dans  le  volume  qui  est  relatif  à  l'histoire  des  métalloïdes.  J'ai  donné 
de  plus  grands  développements,  en  ce  qui  concerne  le  potassium,  le  so- 
dium, l'aluminium  et  les  iirincipaux  composés  qui  s'y  rapportent.  J'ai 
complété  et  modifié  les  Chapitres  relatifs  au  fer  et  à  l'étain.  J'ai  insisté  plus 
que  je  ne  l'avais  fait  sur  les  alliages  du  cuivre.  Enfin,  j'ai  apporté  quel- 
ques changements  dans  les  Chapitres  qui  traitent  de  l'Argent,  de  l'Or  et 
du  Platine.  » 

140.. 


(  io64  ) 

RAPPORTS. 

MÉCANIQUE  APPLIQUÉE.  —  Rapport  sur  le  cliplograplie  de  M.  Recordon 
et  ses  appareils  à  l'usage  des  aveugles. 

(Commissaires  :  MM.  Rolland,  Tresca  rapporteur). 

«  Si  l'appareil  présenté  à  l'Académie  par  M.  Recordon  sous  le  nom 
de  diplographe  devaitêtreapprécié  seulement  au  point  de  vue  de  ses  dispo- 
sitions mécaniques,  nous  hésiterions  peut-être  à  lui  consacrer  un  Rapport 
spécial,  au  moment  surtout  où  plusieurs  machines  à  écrire  sont  devenues 
toutàfait  pratiques,  à  l'aide  de  dispositions  dont  on  est  d'autant  plus  conduit 
à  reconnaître  la  bonne  appropriation  à  mesure  qu'on  les  étudie  davantage. 

»  Nous  ne  rencontrons  dans  celle-ci  que  des  dispositions  simples,  ré- 
pondant correctement  aux  fonctions  qu'on  exige  d'elle,  mais  il  faut  voir 
de  plus  haut  la  pensée  qui  a  dirigé  l'auteur  et  l'importance  du  but  huma- 
nitaire auquel  il  a  su  atteindre. 

»  Les  aveugles  ne  peuvent  communiquer  entre  eux  par  l'écriture  qu'au 
moyen  de  caractères  en  relief,  le  plus  ordinairement  formés  d'un  petit 
nombre  de  points,  six  au  plus,  distribués  sur  trois  lignes,  suivant  un  ordre 
déterminé.  Leur  toucher  si  délicat  leur  permet,  dans  ces  conditions,  une 
lecture  rapide  et,  au  moyen  de  caractères  spéciaux  qui  les  reproduisent, 
ils  arrivent,  avec  une  certaine  facilité,  à  composer  des  pages  et  même  des 
livres.  Mais  ces  signes  spéciaux  exigent  pour  être  lus  une  pratique  telle 
que,  dans  l'état  actuel  des  choses,  les  aveugles  ne  peuvent  encore  commu- 
niquer avec  les  voyants  ni  en  recevoir  des  communications. 

»  Le  diplographe  met  fui  à  cette  difficulté  en  produisant  à  la  fois  l'é- 
criture dans  les  deux  modes  et  sur  deux  feuilles  distinctes;  l'aveugle  pourra 
ainsi  écrire  sans  aucun  aide  l'adresse  qu'il  devra  mettre  à  sa  lettre;  le 
voyant  pourra,  sans  même  connaître  les  caractères  de  convention,  écrire 
mécaniquement  de  manière  à  être  lu  par  l'aveugle  avec  une  entière  cer- 
titude. 

»  L'appareil,  qui  ne  coûte  pas  plus  de  aSo  francs,  se  compose  principa- 
lement de  deux  disques  qui  portent  respectivement  les  signes  et  les  carac- 
tères et  qui  viennent  simultanément  s'appuyer  sur  les  deux  feuilles  de 
papier,  de  manière  à  y  imprimer  la  lettre  reconnue  au  loucher  ou  choisie 
par  l'œil.  La  traduction  est  ainsi  effectuée  lettre  par  lettre,  sans  qu'il  se 
produise  aucune  divergence  entre  les  significations  des  deux  empreintes. 


(   io65  ) 

))  M.  Recordon  était  déjà  rinventeur  d'un  système  de  presse  qui  permet 
à  l'aveugle  de  composer,  non  plus  avec  des  lettres  toutes  faites,  mais  avec 
des  chevilles  isolées,  d'un  placement  et  d'une  distribution  faciles,  ainsi  que 
d'une  planchette  dont  l'idée  lui  a  été  suggérée  par  M.  Levitte,  censeur  de 
notre  établissement  national,  et  à  l'aide  de  laquelle  les  opérations  arithmé- 
tiques ne  sont  plus  pour  les  aveugles  que  la  reproduction  de  celles  que 
nous  sommes  obligés  d'effectuer  nous-mêmes. 

»  Il  s'occupe  en  ce  moment  de  la  construction  d'un  autre  diplographe 
musical  qui  permettra  d'écrire  une  partition  dans  les  deux  modes,  et  nous 
avons  pensé  que  la  publicité  dont  l'Académie  dispose  devait  être  ouverte 
à  une  tentative  qui  a  déjà  fait  ses  preuves  et  qui  ne  peut  manquer  de  rece- 
voir près  des  intéressés  le  meilleur  accueil. 

»  Nous  proposons,  en  conséquence,  à  l'Académie  de  remercier  l'auteur 
de  sa  Communication.  » 

Les  conclusions  de  ce  Rapport  sont  adoptées. 


MÉMOIRES  LUS. 

MlNÉRALOGlli.  ~  V luirmolome  et  la  stilbile.  Mémoire  de  M.  M. -A.  Gaudin. 

(Extrait  par  l'auteur,  ) 

(Renvoi  à  la  Section  de  Minéralogie). 

«  Les  deux  espèces  minérales  qui  font  l'objet  de  cette  étude  sont  l'har- 
motome  et  la  stilbite  :  la  première  est  composée  de  53  éléments  linéaires. 


0 

0 

s 

0 

s 

0 

s 

0 

s 

0 

s 

B 

s 

0 

s 

0 

s 

0 

s 

0 

s 

0 

s 

B 

s 

HK 

s 

B 

,  s 

0 

s 

0 

S 

0 

s 

0 

s 

0 

s 

B 

s 

0 

s 

0 

s 

0 

S 
0 

0 

s 

0 

O       s       B      s     KIÏ    S       B      S       0 


(   io66  ) 
soit  179  atomes,  comme  le  montre  la  figure  eu  caractères  d'imprimerie  ;  la 
seconde  ne  renferme  que  175  atomes. 

»  Dans  le  cliché,  les  lettres  indiquent  les  atomes  qui  occupent  le  réseau 
central  :  K,  N,  B  représentant  un  atome  de  potassium,  de  sodium  ou  de 


Ilarmolomo. 


baryum,  S  un  atome  de  silicium  de  la  silice,  et  Ô  un  atome  d'oxygène  de 
l'eau.  Dans  ces  groupes  remarquables,  les  atomes  sont  rangés  avec  une 
symétrie  parfaite.  Les  deux  minéraux  cristallisent  en  prisme  rhomboïdal 
droit. 

»   I.e  rhombe  de  l'harmotome  est  engendré  par  le  placement  des  saillies 


(  '067  ) 

moléculaires,  à  i  distance  d'atome  ;  règle  qui  m'a  servi  déjà  avec  succès 
pour  l'épidote,  le  feldspath  orthose  et  la  topaze  ;  il  y  a  aussi  l'observation 
de  3  distances  d'atome  pour  toutes  les  files  des  faces  à  -j  rangées  ;  ce  qui 
donne,  d'après  la  figure,  en  tenant  compte  des  distances  obliques,  un 
rhombe  dont  la  petite  diagonale  mesure  4''"S5,  et  la  grande  8''"',  SgS, 
qui  répondent  à  un  angle  obtus  de  i24°44'49",  »e  différant  de  l'angle 
admis  i24°47'  que  de  i'5"  à  chaque  extrémité,  soit,  pour  la  figure,  —  de 
millimètre;  moindre  que  l'épaisseur  d'un  fil  d'araignée. 

»  Pour  la  stilbite,  l'angle  est  plus  près  du  prisme  carré.  Il  est  obtenu  par 


Stilbile. 


l'alignement  rigoureux  des  saillies  avec  les  côtés  à  7  files  d'atomes  :  ce  qui 
donne  pour  la  petite  diagonale  6**'^',  5,  pour,  la  grande  7  distances;  son 
angle  est  ^t\°  1 1\' "à^  ,  au  lieu  de  94°  16'  adopté. 

»  D'après  le  rapport  6,5  à  7  ou  i3  à  i4  des  diagonales,  la  dislance  des 
rangées  moléculaires  est  6,5  pour  la  petite  diagonale  et  7  pour  la  grande; 
et,  comme  la  hauteur  des  échelons  doit  être  7  pour  la  grande  diagonale 
(nombre  des  réseaux  +  i  distance  d'atome),  elle  est  égale  à  la  largeur. 
L'angle  des  facettes  e  sur  g'  doit  donc  dériver  du  multiple  de  ces  rapports. 

Il  existe,  en  effet,  une  facette^  =  ^j  soit  6  rangées  en  hauteur  pour  5  en 


largeur  : 


(  1068  ) 


L  12 

■  =  0,0791812  =  L  tangSo"  i  l'^o'S 


10 

qui  répond  à  l'angle  observé  compris  entre  i4o  et  i4i  degrés;  et  comme 

M.  Des  Cloizeaux  le  marque  e'g',  incompatible  avec  e' g\  il  y  a  là  évi- 
demment une  indication  fautive,  qui  a  été  prise  ainsi  par  manque  de  don- 
nées. 

»  Ainsi,  à  l'aide  de  ma  théorie,  qui  est  la  vérité  même,  et  non  pas  une  con- 
ception imaginaire,  je  possède  une  clairvoyance  qui  me  permet  d'arriver 
par  la  synthèse  à  la  composition  atomique  des  molécules  et  à  leius  di- 
mensions, ce  qui  me  donne  a  priori  leur  hauteur,  y  compris  leur  éloigne- 
ment  dans  le  cas  de  superposition  directe  des  prismes  droits. 

»  Les  formules  de  ces  minéraux  sont  représentées  aujourd'hui  par 

MO  +  APO'  +  6SiO=  -!-  6H=0, 

ce  qui  n'est  pas  le  quart  de  la  formule  que  j'ai  adoptée, 

KO  ou  NaOAl-0^  -h  4(BaOAPO^)  -+-  24SiO=  +  24H=0, 

pour  l'harmotome;  l'aluminate  de  soude  ou  de  potasse  étant  remplacé, 
dans  la  stilbite,  par  ime  molécule  de  silice,  et  la  baryte  par  la  chaux.  Ces 
deux  formules,  suggérées  par  ma  théorie,  sont  vérifiées  par  les  analyses 
avec  toute  l'exactitude  désirable,  comme  je  le  montre  dans  mon  Mémoire. 
))  La  ligne  perpendiculaire  sur  m  =  sin  ^  angle  obtus  X  petite  diagonale, 
aboutissant  à  la  circonférence,  est  la  mesure  de  la  largeur  pour  les  faces  b 
sur  m  ou  sur  P.  » 


MEMOIRES  PRESENTES. 

ÉLECTROCHIMIE.   —  Sur  les  actions  électrochimiques  sous  pression. 
Lettre  de  M.  A.  Bouvet  à  M.  Dumas. 

(  Commissaires  :  MM,  Edm.  Becquerel,  Berthelot,  Cornu). 

«  Dans  une  longue  série  d'expériences  (environ  cinquante),  qui  ont 
duré  chacune  plusieurs  heures,  et  pendant  lesquelles  j'ai  pu  produire, 
avec  une  extrême  facilité,  des  pressions  de  100,  200,  3oo  atmosphères,  etc., 
j'ai  constamment  reconnu  l'existence  des  deux  lois  suivantes  ; 

»  1°  La  décomposition  de  l'eau  par  un  courant  est  indépendante  de  la 
pression. 


(     10%    ) 

»  2°  La  quantité  d'électricité  nécessaire  pour  décomposer  un  mênie 
poids  d'eau  est  sensiblement  la  même,  quelle  que  soit  la  pression  à  laquelle 
s'opère  la  décomposition, 

»  J'ai  pu  m'assurer  expérimenlalement  que  la  Théorie  mécanique  de  la 
chaleur  rend  parfaitement  compte  de  ces  deux  lois.  Ainsi,  profitant  de 
ce  que  les  gaz  produits  au  milieu  de  l'eau  sont  obtenus  à  une  température 
sensiblement  fixe,  j'ai  pu  vérifier  la  formule  qui  représente  le  travail  dé- 
pensé pour  la  compression  des  gaz,  sans  variation  de  température, 


Ï^PvJ^^  =  PVloghyp^. 


»   T,  travail  =  V,,  volume  final  après  la  détente; 

»   V,  volume  du  gaz  comprimé; 

»   P,  pression. 

»  Le  résultat  de  l'expérience  faite  avec  des  gaz  à  200  atmosphères  a 
concordé  parfyitement  avec  le  résultat  calculé  d'après  cette  formule. 

»  Pour  ne  pas  allonger  cette  Lettre,  j'ajouterai  seulement  ceci  : 

»  1°  Les  gaz  oxygène  et  hydrogène,  quelle  que  soit  la  pression,  se  dé- 
gagent avec  une  égale  facilité. 

»  2"  Les  gaz  (O  et  H)  peuvent  être  produits  dans  une  seule  éprouvette 
ou  dans  deux;  dans  aucun  cas,  il  n'y  a  de  phénomènes  secondaires  déter- 
minant une  recomposition,  même  partielle^  comme  on  l'a  cru  jusqu'alors. 
Les  indications  précises  et  constcinles  du  manomètre,  les  accroissements 
réguliers  de  pression,  constatés  de  minute  en  minute  pendant  plusieurs 
heures  consécutives,  ne  laissent  pas  de  doute  à  cet  égard. 

»  3°  L'oxygène  et  l'hydrogène,  lorsqu'ils  sont  rétuiis  dans  une  même 
éprouvette,  même  à  une  pression  considérable,  et  bien  que  constituant 
le  mélange  détonant,   ne  présentent,  comme  maniement,   aucun  danger. 

»  Les  électrodes  que  j'ai  employées  étaient  en  platine;  j'ai  toujours  eu 
soin  de  les  laisser  complètement  immergées. 

1)  Dans  le  cours  de  mes  expériences,  qui  ont  duré  plusieurs  mois,  je  n'ai 
jamais  constaté  de  variation  appréciable  de  température,  bien  que  j'aie 
employé  quelquefois  des  courants  ayant  une  tension  très-énergique.  » 

M.  A.  Bouvet  adresse  une  Note  relative  au  principe  de  la  méthode 
d'après  laquelle  a  été  opérée  la  liquéfaction  des  gaz,  par  M.  Cailletet  et  par 
M.  Piclet. 

(  .  R.,   1878,  2' Semestre.   (  T.  LXXXVII,  i\o  07   ;  1^1 


(  1070  ) 

D'après  M.  Bouvet,  ce  principe  avait  élé  indiqué  par  lui,  dès  le  8  oc- 
tobre 1877.  Dans  uu  Mémoire  adressé  à  l'Académie,  il  indiquait  que  la 
détente  des  gaz,  fortement  comprimés,  amènerait  la  liquéfaction,  voire 
même  la  solidification  paitielle  de  ces  gaz. 

(Commissaires  :  MM.  Edm.  Becquerel,  Berthelot,  A.  Cornu.) 

M.  Em.  MoNNiEK  adresse  une  nouvelle  Note  concernant  la  décomposi- 
tion, à  la  température  ordinaire,  d'un  silicate  alcalin  par  un  sel  d'alumine 
(hydrophane  arlilicielle). 

Dans  un  Mémoire  présenté  à  l'Académie  le  27  mai  1878,  M.  E.  Mon- 
nier  avait  déjà  dit  quelques  mots  de  cette  substance.  Il  a  répété  plusieurs 
fois  cette  expérience,  et  il  indique  aujourd'hui  les  meilleures  conditions 
pour  préparer  la  matière  vitreuse  signalée  par  lui,  laquelle  a  quelques-Jines 
des  propriétés  de  l'hydrophane.  Il  pense  qu'on  arrivera  à  la  rétinite  ou 
roche  feldspalhique  hydratée,  en  prolongeant  l'action  des  sels  d'alumine 
sur  les  silicates. 

La  Note  est  accompagnée  de  deux  échantillons.  Dans  le  premier,  la 
matière  siliceuse  est  imbibée  d'eau  et  complètement  transparente.  Dans  le 
second,  la  même  substance,  desséchée  à  l'air,  a  perdu  une  grande  partiede 
sa  translucidité. 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 

M.  Arxoldi  adresse  un  Mémoire  sur  la  nature  de  l'épidémie  cholérique. 
(Renvoi  à  la  Commission  du  legs  Bréaiit.) 

M.  AxuRior,  INI.  Axdué,  M.  Ckeissac,  M.  L.  Margaine,  M.  E.  Gé.vot, 
M.  A.  l)o.\.\ET,  M.  Dai.ichoux,  m.  A.  Axtiioixk,  adressent  diverses  Com- 
niuiiicalions  relatives  au  Phylloxéra. 

(Renvoi  à  la  Commission  du  Phylloxéra  ). 


C01\UESP0\DAIVCE. 

M.  le  Secrétaire  PERPÉTUEL  signale,   parmi    les  pièces  imprimées  delà 
Correspondance  : 

1"  Les  deux   premiers  Vohimes  d'un  Ouvrage  en  espagnol   de  M.  Rai- 


(   '07'   ) 
motidi,de  Lima,  intilulé  «  El  Peru  ».  L'ouvrage  comprendra  quatorze  ou 
quinze  Volumes,    consacrés    à  la   description    de  la    géographie    et  des 
richesses  minérales  du  Pérou; 

2°  Un  Volume  du  même  auteur  sur  les  richesses  minérales  du  déparle- 
ment d'Ancachas,  au  Pérou. 

Ces  deux  Ouvrages  sont  présentés  par  M.  Des  Cloizeaux. 


Détermination,  par  les  méthodes  de  M.  Gyldén,  du  mouvement  de  In  jilanète 
@  Héra.  Noie  de  M.  O.  Cali.an'dreau,  présentée  par  M.  Mouchez. 

«  Je  suis  parti  des  éléments  oscillateurs  qui  ont  été  donnés  par  RL  Le- 
veau  {Comptes  rendus^  t.  LXXXVII,  p.  Sg)  et  qui  m'ont  été  communiqués, 
avant  leur  publication,  par  mon  collègue  à  l'Observatoire. 

»  Les  éléments,  dans  le  travail  de  M.  Leveau,  étant  rapportés  à  l'éclip- 
tique  et  à  l'équinoxe  moyens  de  1 880,0,  et  les  éléments  de  Jupiter 
adoplés  étant  ceux  de  M.  Le  Verrier,  dans  le  calcul  qui  sert  d'éclaircisse- 
ment à  l'usage  des  Tables,  lesquels  se  rapportent  à  l'écliptique  et  à  l'équi- 
noxe moyens  de  1878,  janvier  r,o,  j'ai  ramené  les  éléments  de  la  pla- 
nète (3  à  cette  même  origine  ,  en  négligeant  les  perlurbations  qu'ils 
subissent  dans  l'inlervalleet  qui  sont  de  nulle  importance  pour  la  présente 
recherche. 

»   On  n'a  tenu  compte  ici  que  de  l'action  de  Jupiter. 

»  Jje  tableau  ci-après,  dans  lequel  s  désigne  l'anomalie  excentrique  de 
la  planèle,  donne  les  expressions  analytiques  :  i"de  la  perturbation  n^z  de 
l'anomalie  moyenne;  1°  de  la  perturbation  i'  du  logarithme  du  rayon  vec- 
teur (calculé  lui-même  avec  l'anomalie  moyenne  corrigée);  3°  de  la  per- 
turbation  — r  perpendiculaire  au  plan  de  l'orbile. 

@  héra;  époque:  1877,  octobre  21  ,0,  t.  111.  Paris;  e  =;  53°35' ?)3"  ,  i . 
PciUirbatinns  par  Jupiter. 

--<s<-+--  H--<ô<H 


COEFFICIESTS.  COEFFICIESTS. 


Termes nSz  2v Termes nSt  21'  r 

COS  1^  cos  /„ 

g — 87"36      —  9"i6      —0,07  e — 88"45  +  4li5  +o"o6 

«sine —23,37        —67,52        —0,19  ssinj —17,80  —72,45 


i-'l 


/H. 


1072  ) 


Termes n  Cz 

•  r  "    ~ 

ECOSE -  07  ,t)3 

=' -^  4,107 

ssinae..  .  .  -i-  o,45 

Icosl^£  ...  -I-  I  ,33 

cos: ^  8,24 

COS26  ....  +  2,76 

cos3e ....  —  o,o3 

C0S4£  ....  H-  0,18 

cos5e  ....  -{-  o,o3 

cos6î ....  -i-  o,o3 

COS7  -:....  --  0,02 

COsSe  ....  -r-  0,01 

sins -!-  187  ,67 

sinae  .  .  .  .  —  9,^5 

sin3£  ....  -i-  I ,  i6 

ssin4E.  ...  —  0,34 

sinSe  .  .  .  .  -4-  o,  i3 

sin6s  ....  —  o.o3 

sin7£  .  .  .  .  -h  0,01 
sinSE  ... 

const —  i3  ,5o 


COEI 

FICIENTS 



tl 

cos  (■„ 

Termes 

COEFFICIENTS 

Il  0  - 

3  1' 

22,80 

0,86 

ECOSE.  .  .  . 

0 

Esin2e. .  . 

ErOS2E.  .  . 

.      -1- 

72,45 
1 ,025 
0,35 
1,43 

-f- 

18,02 

o,"8i 

— 

,37,78 

-4- 

o,56 

COSE   .... 

— 

'o,77 

— 

,  2  ,  5  I 

-4- 

0,46 

-- 

10.57 

-+- 

0,0^ 

C0S2E  .    .  . 

— 

0,46 

— 

2,61 

— 

0,04 

— 

')9i 

-+■ 

0,02 

cos3e  .  .  . 

— 

o,a6 

~ 

1,4' 

— 

0,01 

~i- 

0,64 

-4- 

0,01 

cos4e  .  .  . 

— 

0,  10 

— 

o,56 

— 

0,18 

-+- 

0,01 

COS  5  e  .  .  . 

— 

0,04 

— 

0,21 

+ 

0,01 

cosGe  .  .  . 

— 

o,oi 

— 

0,06 

— 

0,02 

C0S7E  .    .  . 

— 

0,01 

— 

0,01 

cos8e  .  .  . 

-■' 

^4,53 

-T 

o,9' 

sins 

+ 

67,03 

-f- 

1,45 

-+■ 

0,42 

— 

4>i4 

— 

0,04 

sin2£  .  .  . 

— 

0'79 

— 

o,56 

-f- 

o,o5 

— 

o,o3 

-\- 

0,01 

sin3£  .  .  . 

+- 

0,79 

— 

0,43 

-t- 

o,o3 

4- 

0,23 

sin4E  .  •  •  • 

+ 

0,32 

— 

0,20 

-1- 

0,02 

0,00 

sinSs  .  .  .  . 

+ 

o,i3 

— 

0,10 

-f- 

0,01 

-- 

0,04 

sinÔE  .  .  . 

+ 

o,o5 

— 

0,04 

-•- 

0,01 

sin7E  .  .  . 

-^- 

0,01 

— 

0,02 

--- 

0,02 

sinSs  .  .  . 

_i- 

106,76 

— 

0,44 

const. .  .  . 

+ 

9,58 

-Mo4,?4 

— 

0,29 

»  On  remarquera  que  chaque  développement  vaut  sesilement  entre  des 
limites  déterminées  de  l'anomalie  excentrique;  elle  varie  successivement  de 

à  H-  -,  de  -î-  -  à  -I ^  •  •  •  ;  le  tableau  précédent  correspond  à  une  ré- 

2222  '  ' 

volution  complète  de  la  planète. 

»  Je  donne  maintenant  les  expressions  des  coordonnées  rectangulaires 
de  la  planète  troublée;  elles  se  rapportent  à  l'équateur  et  à  l'équinoxe 
moyens  de  1880,0  : 

.r  =  (i  ,9990771) /•sin(  5i°   7'  8",39 -!- anom.  vraîel -f-  f  1 ,2453)  r> 

y  :=  (i  ,9743240)  rsin'322°26'37",9i  +anom.  vraie)  +  (1,9553)  ■ r? 

c  :=  (i  ,53i  7796)  rsin(3io''43'39",67 -J- anom.  vraie]  +    0,4049)  r* 

>)  Dans  ces  formules,  le  rayon  vecteur  r  et  l'anomalie  vraie  sont  calculés 
avec  l'anomalie  moyenne  corrigée  et  en  tenant  compte  de  la  perturba- 
tion V. 


(  >o73  ) 

»  Dans  la  suite,  on  tiendra  compte  de  l'action  de  Saturne  et  de  Mars. 

»  Les  nombres  suivants  montrent  comment  les  observations  sont 
représentées.  Pour  1876,  juin  i3,5,t.  m.  de  Berlin,  la  position  observée 
rapportée  à  1880,0  est,  d'après  M.  Leveau, 

M=  246°  i/,' 8",  2,     Décl.  rrr.  -  i3<'48'2",8; 

les  formules  précédentes  donnent 

JK  =  346°i4'4",8,     Décl.  ^  -  i3°47'd8",8. 


Minuit 
t.  m.  de  Berlin. 

1879. 

Janv.  o 
I 


Èphéméride  de  la  planète  '\^  Héra. 


Fé\ 


3 

4 
5 

6 

7 
8 

9 
10 
1 1 
12 
i3 

■1 
i5 
16 

'7 
18 

'9 
20 

?.  I 

3.2 
9,3 
24 
25 

iG 
27 
28 

'9 

3o 

3i 

I 

3 

4 
5 
6 


M 


npparente.        Différence. 


8.  O 

7-% 

7.58 

7.5-. 

7-56. 

7.56. 

7.55. 

7.54. 

7.53. 

7.52. 

7.51. 

7 .5o. 

7-49- 
7.48. 

7-47- 
7.46. 
7.45. 
7.44. 
7.43. 
7.43. 
7.42. 
7.41. 
7.40. 
7.39. 
7.37. 
7.37. 
7.36. 
7.35. 
7.34. 
7.34. 
7.33. 

7 .  32. 

7,3i. 
7  .3o. 
7 .3o. 

7-29- 
7.28. 

7.27. 


.25, I I 

.34,83 
.43,71 
.51,82 
.59,21 

•  5,94 
.12,04 
.17,57 
.22,60 
.27,17 
.31,37 
.35,25 
.38,87 
.42,31 
.45,59 
.48,78 
.5i,97 

.55,22 

.58,58 
.  2,  i3 

•  5,92 
.  io,o3 
.14,55 
.19,54 
.25,06 
•3r,i7 
.37,93 
.45,38 
.53,58 

•  2,57 
.12,47 

23, 3o 
35.  n 

47>93 

1,83 

16,84 

32,99 

5o,3i 


-5o,28 
— 5i , 12 
-5,, 89 
—52, 61 

-53,27 
—53,90 
-54,47 

-54>97 
—55,43 
-55,80 
— 56, 12 
-56,38 
-56,56 

-%,72 
-56, 81 
-56, 8[ 

—  56,73 
-56,64 
-56,45 
— 56,21 

—  55, 8q 
-55,48 

—  55,01 
-54,48 
-53,89 
-53,24 
-52,55 
-5i,8o 
— 5i ,01 

—  5o , I o 

-49. '7 
-48,19 
-47,18 

—  46, 10 

—44.99 

-43,85 

-42,68 


Déclinaison 
apparente. 

7.i5.45,'i 
7.19.17,3 

7 .22.53, I 

7.26.32,3 
7  3o.  i4,t) 
7.33.59,8 
7.37.47,5 
74'-37,8 

7 .45.30. 1 
7.49.24,3 
7 .53.20,4 

7 .57 . 18.2 
8.  1.17,3 
8.  5.17,7 
8.  9.19,0 

8.  I  !.  2  1  ,0 

8.17.23,5 

8.21 .26.3 
8.25.29.0 
8.29. 3i ,7 
8. 33. 33, g 
8.37.35,6 
8.41.36,4 
8.45.36,3 
8.49.34,9 
8.53.32,2 
8.57.27,8 

9 .  1.21,8 
9.  5.i4,o 
9.   9.   4,2 

9. 12.52, 2 
9.16.37.9 

9.20.21 ,3 
9.24.  2,4 
9.27.40,5 
9. 3i . i5,g 
9.34.48,3 
9.38.17,9 


Différence. 


-4-3.32 

-1-3.35 
-i-3.39 
-t-3.42 
-1-3.45 
-f3.47 
H-3.5o 
-1-3.52 
+3.54 
-K3.56 
+  3.57 
3.59 

o 
4.  . 
4.   2 

2 
-1-4.  2 

2 

2 
-i-4-  2 
-h4.  I 
+4-  o 
-1-3.59 

-f-3.58 
+3.57 
-4-3.55 
-4-3.54 
-1-3.52 
-l-3.5o 
H- 3  48 
-1-3.45 
-h3.43 
+3.41 
-1-3.38 
-1-3.35 
-1-3.32 
-^3.29 


+4- 


+4 


H- 4. 

+4. 


Temps 
loga.     d'aberration. 

m  i 

O , 28689  1 6 . 


^  0,28372   5  57 


0,281 58 


0,28052  i5.5o 

o , 28 1 63  I 5 . 52 

0,2.8383  15.57 

0,28707  16.4 

0,29130  16. i4 

0,29643  16.25 


(  1074  ) 


Minuit 
t.  ni.  de  llerli 
1879. 

Fév.  6. . . 

7... 

8... 

g... 
10.  . . 
II... 
12. .  . 
i3..  . 


app.ironte. 
h       m        â 

27 . 5o,3i 
27.  8,88 
26 . 28 , 7 I 
25.49,83 
7 .25. 12,26 
7 .34-36,07 

7.24.      1,25 

7.23.27,87 


Difl'érence. 

-4' 43 
—40,17 

-38,88 
—  37,57 
— 36, iq 
-34,82 
-33,38 


Déclinaison 
.Tpparpnto. 


19.38.17,9 

,9.41.44,4 
19.45.  7,9 
19.48.28,3 

19. 5i .45,6 

19.54.59,8 

19.58. 10,5 

+  20.    1.17,5 


Diflerencj. 
+3.  26" 5 

+  3.23,5 
4-3  20,4 
-4-3. 17,3 
H-3. l4,2 

+  3.10,7 
+  3.    7,0 


log.  A. 


Temps 
d'aberration. 


O,3o24o   16.39 


0,30910   16.55 


»  L'Académie  me  permettra  de  donner,  dans  une  antre  Note,  qnelques 
indications  sur  la  méthode  de  M.  Gyldén. 

»  M.  Backlnnd,  alors  assistant  à  l'Observatoire  de  Stockholm,  en  fit  une 
première  appHcation  en  1874  à  la  planète  @(*);  depuis  ce  temps,  M.  Gyl- 
dén a  pu  augmenter  notablement  la  convergence  des  développements. 
Je  dois  à  la  bienveillance  du  savant  astronome  la  communication  de  ces 
nouveaux  artifices;  ils  sont,  si  je  ne  me  trompe,  de  nature  à  intéresser  les 
géomètres  et  les  astronomes.  » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  une   interj)rétntion    des  valeurs  imaginaires 
du  temps  en  Mécanique.   Note  de  M.  Appei.i-,  présentée  par  M.  Bouquet. 

c(  Je  m'occupe  dans  celte  Note  d'un  simple  changement  de  variables 
dont  les  conséquences  importantes  n'ont  pas,  à  ma  connaissance,  été  signa- 
lées jusqu'à  présent. 

))  Considérons  un  système  de  n  points  matériels  assujettis  à  des  liaisons 
indépendantes  du  temps  et  soumis  à  des  forces  qui  ne  dépendent  que  des 
positions  de  différents  points.  Désignons  par  m^  la  masse  d'un  quelconque 
des  points,  et  par  oc/,,  //,,  z^  ses  coordonnées;  les  équations  du  mouvement 
seront,  d'après  la  méthode  de  Lagrange,  de  la  forme 


(0 


m, 


X;t  étant  la  composante  suivant  l'axe  des  coordonnées  jc  de  la  résultante 
des  forces  agissant  sur  le  point  n^,  X, ,  X,,  ...,  X^  étant  des  indéterminées, 


(')   Comptes  rendus  de  l'Académie  de  Stockholm,  1874' 


(   I075  ) 
et 

(2)  /,    =   O,      /,  =   0,  ..,,      ./,;=:  O 

désignant  les  équations  de  liaison.  On  aura  en  tout  3n  équations  de  la 
forme  (1),  à  savoir  trois  pour  chacun  des  n  points.  Imaginons  qu'entre 
ces  3A^  équations  on  élimine  les  p  indéterminées  X,,  ).2,  ...,  X^,  on  arrivera 
à  un  système  de  3«  —  p  équations  que  j'appellerai  les  éqiialioiis  A.  Ces 
équations  A,  jointes  aux  équations  de  liaison  (2),  déterminent  le  mouve- 
ment du  système,  si  l'on  donne  les  positions  des  différents  points  au 
temps  i  =  o, 

et  leurs  vitesses  initiales 

»  Considérons  maintenant  le  même  système  de  points  soumis  aux  mêmes 
liaisons,  placés  dans  les  mêmes  conditions  initiales,  mais  sollicités  par  des 
forces  respectivement  égales  et  opposées  aux  forces  précédentes.  Les  équa- 
tions du  nouveau  mouvement  du  système  pourront  s'écrire  sous  la  forme 

(5)  -  »h  -^  -  X,  .+■  /.,  ^3-  +  p.,_  +  . . .  +  p.^  -, 

/J.,,  |j.2,  .  . .,  iJ.p  étant  de  nouvelles  indéterminées. 

»  On  voit  que,  pour  obtenir  le  système  des  3»  —  p  équations  résultant 
de  l'élimination  des  indéterminées  ;x,,  [j..,,  ...,  p.^  entre  les  3/*  équations 
telles  que  (5),  il  suffit  de  remplacer  dans  les  équations  A  toutes  les  déri- 
vées, telles  que  -jr''  P^"" JT"  Appelons  B  le  système  d'équations  ainsi 

formées.  Ces  équations  B,  jointes  aux  équations  de  liaison  (2),  déterminent 
le  nouveau  mouvement  du  système  avec  les  conditions  initiales 

Mais  je  remarque  que  les  équations  B  et  les  conditions  initiales  (6)  se 
déduisent  des  équations  A  et  des  conditions  initiales  (3)  et  (4)  par  le  chan- 
gement de  t  en  t  \J  —  i  et  de  y,,,  /S^,  y^  en  —  «<  V-  i,  —  fi^.  y'  -  1 ,  -  '/a  V  —  '  • 


(  I07G  ) 

Donc,  si  l'on  a  des  intégrales  des  équations  différentielles  A  du  premier 
mouvement,  on  en  déduira  des  intégrales  des  équations  différentielles  B 
du  second  mouvement  par  ce  même  changement.  On  a  ainsi  la  proposition 
générale  suivante  : 

»  Etant  donné  un  système  de  points  matériels  assujettis  à  des  liaisons 
indépendantes  du  temps  et  soumis  à  des  forces  qui  ne  dépendent  que  des 
positions  des  différents  points,  les  intégrales  des  équations  différentielles 
du  mouvement  de  ce  système  restent  réelles  si  l'on  y  remplace  t  par 
t\l  —1  et  les  projections  des  vitesses  initiales  k^,  ,jyi,  y^;  par  — a^  y'  —  i, 
—  PaV — I»  — Va  V — !•  L^s  expressions  ainsi  obtenues  sont  les  équations 
du  nouveau  mouvement  que  prendraient  les  mêmes  points  matériels  si, 
placés  dans  les  mêmes  conditions  initiales,  ils  étaient  sollicités  par  des 
forces  respectivement  égales  et  opposées  à  celles  qui  produisaient  le  pre- 
mier mouvement. 

»  Pour  appliquer  les  considérations  précédentes  à  un  exemple,  prenons 
le  pendule  simple,  et  supposons  qu'on  abandonne  le  pendule  à  lui-même 
à  l'instant  t  =^  o,  après  l'avoir  écarté  de  la  verticale  d'un  angle  Q.  Soient 
y  l'angle  que  fait  le  pendule  au  temps  t  avec  la  verticale  et  l  la  longueur 
du  pendule;  on  sait  que  l'on  a 

(n)  sin-  =  sin-^     (mod.  sin-)» 

^ '  '  2  2dnu\  2/ 

en  posant  «=  ^\/^"  ^^  durée  d'une  oscillation  est  2  K  w-^  2K  étant  la 
période  réelle  des  fonctions  elliptiques  employées;  la  période  imaginaire 
2K'y/ —  I  reste  sans  signification  dans  le  mouvement. 

»  Cela  posé,  dans  la  formule  (  7)  je  change  t  en  t  \j  —  i  et  je  remarque 
que,  la  vitesse  initiale  étant  nulle,  je  n'ai  que  ce  seul  changement  à  faire. 
J'obtiens  l'équation 

,„.                                    .    ti           .     0    cn»v' — '      /       j      •     ^ 
(8)  sui- =  SU] -=       mod.sin- 

OU,  en  appliquant  des  formules  connues, 

(n)  sin-:^sui-T —        inod.  cos 

^  •■'  '  o  'y   tin  II        \ 


1  2  dnw       \  2 


»  Cette  formule  (9),  déduite  de  (7)  par  le  changement  àetent\J  —  i,  repré- 
sente le  mouvement  que  prendrait  le  même  pendule  abandonné  dans  la 


(   1077  ) 
même  position  initiale,  si  la  force  constante  qui  le  sollicite  était  dirigée  de 
bas  en  haut.  Dans  ce  nouveau  mouvement  pendulaire,  la  durée  d'une  os- 
cillation est  aR'  \// •   On  a  ainsi  une  interprétation  de  la  période  imagi- 
naire 2R'\/—  1  • 

»  On  trouvera  de  même  une  interprétation  de  la  période  imaginaire 
dans  les  formules  qui  expriment  par  des  fondions  elliptiques  les  coordon- 
nées de  l'extrémité  d'un  pendule  sphérique.    » 


MÉCANIQUE.  —  Sur  itne  loi  intuitive,  d' après  laquelle  se  répartit  le  poids  d'un 
disque  circulaire  solide,  supporté  par  un  sol  horizontal  élastique.  Note  de 

M.    J.    BoiSSlNESQ. 

«  J'ai  démontré,  dans  un  article  du  7  octobre  1878  [Comptes  rendus, 
p.  519  de  ce  volume),  que,  lorsqu'un  solide  à  fond  plat  et  horizontal 
repose  sur  un  sol  élastique,  poli  et  horizontal  lui-même,  la  pression  totale 
qu'il  exerce  sur  le  sol,  par  l'effet  de  son  poids  ou  de  toute  autre  force  verti- 
cale qu'on  lui  suppose  appliquée,  se  distribue  entre  les  diverses  parties  de 
sa  base  comme  le  ferait  une  charge  électrique  dans  une  plaque  conduc- 
trice mince  de  même  forme  que  cette  base.  D'autre  part,  d'après  une  Note 
récente  dont  l'Académie  a  bien  voulu  insérer  également  les  résultats  dans 
les  Comptes  rendus  (iG  décembre,  p.  978),  la  répartition  d'une  charge  d'é- 
lectricité aux  divers  points  d'une  plaque  elliptique  peut  se  déduire  de 
celle  qui  se  réalise  à  la  surface  d'un  ellipsoïde  ayant  cette  plaque  pour  sec- 
lion  principale,  en  faisant  arriver  sur  le  plan  même  de  la  plaque,  le  long 
d'un  chemin  perpendiculaire  à  celle-ci,  chaque  [)articule  électrique  située 
à  la  surface  de  l'ellipsoïde.  Le  rapprochement  de  ces  deux  théorèmes  et 
leur  application  au  cas  où  l'ellipsoïde  devient  une  sphère  conduisent  à  la 
loi  suivante  : 

»  Quandun  disque  circulaire  solide,  chargé  de  poids  et  posé  sur  un  sol  horizontal 
élastique,  y  reste  horizontal,  la  charge  supportée  par  chaque  élément  de  sa  hase 
est  celle  qui  se  trouverait  directement  au-dessus  de  cet  élément,  si  l'on  supposait  la 
charge  totale  répartie  uniformément  sur  la  surface  convexe  d'une  demi-sphère 
ayant  même  hase  que  le  disque. 

0  Telle  est,  dans  le  cas  le  plus  simple,  la  solution  du  problème  célèbre 
delà  répartition  du  poids  d'un  corps,  en  équilibre  sur  un  plan,  entre  les 

C.  R.,  1878,  2«  Semestre.  (T.  LXXXVII,  N°  27.)  14^ 


(  '078  ) 

diverses  parties  de  sa  base  de  sustentation.  Mes  Notes  du  7  octobre  et  du 
9  septembre  (p.  402)  e"  contiennent  la  solution  pour  d'autres  cas,  notam- 
ment jîour  celui  de  disques  solides  elliptiques  et  pour  les  corps  à  fond 
courbe,  dont  on  détermine  la  forme  de  manière  que  la  charge  s'y  distribue 
d'après  luie  loi  donnée  (uniformément,  paraboliquement,  etc.).    » 


PHYSIQUE.  —  Rotation  magnétique  du  plan  de  polarisation  de  la  lumière, 
sous  l'influence  de  la   Tcrie.  Note  de  M.  J.  Joubert. 

«  La  réclamation  de  M.  H.  Becquerel,  au  sujet  de  l'expérience  qui 
termine  maNote  du  23  décembre,  estparfaitement  légitime.  M.  H.  Becquerel 
a  constaté  et  mesuré,  avant  moi,  la  rotation  du  plan  de  polarisation  du 
rayon  lumineux  sous  l'influence  du  magnétisme  terrestre.  Si  je  n'ai  pas 
cité  son  expérience,  et,  j'ajoute,  si  j'ai  publié  la  mienne,  c'est  que  sa  Note 
du  29  avril  1878  m';ivait  conîplétement  échappé.  » 


PHYSIQUE.  —  Sur  un  moyen  de  constater,  avec  une  grande  précision,  le  contact 
entre  le  mercure  et  la  pointe  d'ivoire  de  la  cuvette  d'un  baromètre  de  Fortin. 
Note  de  M.  C.-M.  Goulier,  présentée  par  M.  Daubrée. 

«  Je  demande  à  l'Académie  la  permission  d'insister,  pour  ma  part,  sur  la 
précision  du  mode  d'observation  signalé  par  M.  Le  Chatelier  (')et  d'en  faire 
connaître  une  application  importante  que,  pendant  de  loiigues  années,  j'ai 
professée  à  l'École  d'application  de  l'Artillerie  et  du  Génie, 

»  Si  l'on  dispose  l'œil,  par  rapport  à  la  cuvette  d'un  baromètre  de  Fortin, 
de  telle  sorte  que  le  bout  de  la  pointe  d'ivoire  soit  vu  dans  la  même  direc- 
tion que  le  bord  de  l'image  du  chapeau  de  cette  cuvette,  que  réfléchit  le 
mercure,  le  reste  de  la  surface  de  celui-ci  réfléchissant  le  ciel,  on  distingue 
très-facilement,  même  à  l'œil  nu,  l'ombilic,  quelque  faible  qu'il  soit,  que 
produit  la  pénétration  de  la  pointe  d'ivoire  dans  la  surface  du  mercure.  Cet 
ombilic  y  apparaît,  en  effet,  comme  une  étoile  brillante  sur  un  fond  obscur. 
On  sait  d'ailleurs  combien  il  est  facile  d'apprécier,  par  des  effets  ana- 
logues, le  moindre  définit  de  régularité  de  toute  surface  réfléchissante, 
quand  on  voit  ce  défaut  dans  la  direction  du  bord  de  l'image  d'un  objet 
brillant,  comme  une  flamme,  se  détachant  sur  un  fond  obscur. 

(']   Comptes  ffiidics,  séance  du  ?,3  (léieiiiljrc  iS-S,  p    102}  t\ii;  ce  vdltiine. 


l  1079  ) 

))  Des  expériences,  faites  avec  une  pointe  d'ivoire  portée  par  une  vis  mi- 
crométrique  verticale,  nous  ont  montré  que,  par  le  mode  d'observation 
ci-dessus  indiqué,  on  estime  le  contact  à  moins  de  :~^  de  milliinèlre  près, 
quand  la  surface  du  mercure  est  suffisamment  propre.  C'est  là  une  exacti- 
tude bien  supérieure  à  celle  que  peut  donner  le  procédé  généralement 
indiqué  :  le  contact  apparent  de  la  pointe  d'ivoire  et  de  son  image  réfléchie 
par  la  surface  du  mercure.  » 


PHYSIQUE.  —  Sur  l'emploi  du  Icléphone  et  du  microphone  pour  les  recherches 
scientifiques.  Note  de  M.  Hughes,  présentée  par  M.  ïli.  du  Moncel. 
(Extrait.) 

«  Le  téléphone  et  le  microphone  peuvent  être  employés  d'une  manière 
très-avantageuse  pour  les  recherches  scientifiques,  et  particulièrement  pour 
celles  qui  concernent  les  couinants  induits  très-faibles,  résultant  du  mou- 
vement d'un  aimant  devant  une  hélice. 

»  On  dispose  pour  cela  un  microphone  et  un  téléphone  dans  le  circuit 
même  de  l'hélice  ou  autre  organe  de  ce  genre  que  l'on  veut  expérimenter, 
et  c'est  le  microphone  qui,  en  servant  de  rhéotome  aux  courants  déter- 
minés, en  accuse  la  présence  et  même  l'intensité  par  la  répétition  plus  ou 
moins  accentuée,  dans  le  téléphone,  des  sons  produits  par  luie  horloge- 
réveil.  Par  ce  moyen  on  peut  constater  la  présence  de  courants  que  le 
galvanomètre  le  plus  sensible  ne  pourrait  révéler.  Déjà  M.  d'Arsouval, 
dans  une  Note  publiée  aux  Comptes  rendus  chi  i"'  avril  1878,  a  montré  tout 
le  parti  qu'on  pouvait  tirer  du  téléphone  dans  ce  genre  de  recherches  ; 
mais  il  n'employait  pas  le  microphone,  et  les  expériences  suivantes  mon- 
treront les  avantages  que  les  expérimentateurs  pourront  en  tirer. 

»  1.  Si  l'on  approche  un  aimant  du  pôle  d'un  électro-aimant  introduit 
dans  le  circuit  d'un  téléphone,  on  entendra  des  sons  au  moment  où  l'ai- 
mant s'approchera  du  fer  et  au  momentoù  on  l'en  arrachera;  mais  si  l'on 
tient  l'aimant  à  une  certaine  distance  de  ce  pôle  (5  millimètres  par  exemple) 
et  sans  mouvement  apparent,  on  n'entendra  absolument  rien. Toutefois,  si 
dans  ces  conditions  on  introduit  dans  le  circuit  un  rhéotome  à  interruptions 
rapides,  on  pourra  distinguer  quelques  sons.  Mais  avec  le  microphone  et 
une  source  de  son  constante,  comme  celle  qui  résulte  du  mouvement  d  une 
horloge,  on  pourra  entendre  parfaitement  les  sons  de  cette  horloge,  qui 
pourront  même  être  amplifiés,  pour  un  réglage  convenable  du  microphone; 

142.. 


(   io8o  ) 
alors   il  devient  impossible  de  tenir  à   la  main    un  aimant   en  face  d'un 
électro-aimant  sans   qu'il  y  ait  production  de  sons  et,  par  conséquent,  de 
courants  induits.  Quand  l'aimant  sera  fixé  solidement  sur  une  pièce  im- 
mobile, les  sons  disparaîtront. 

1)  2.  Si  l'on  remplace  l'électro-aimant  par  une  simple  bobine  ayant  un 
diamètre  extérieur  de  5  centimètres,  une  épaisseur  de  i  centimètre  et  un 
diamètre  intérieur  de  4  centimètres,  formée  de  loo  mètres  de  fil  i>°32, 
on  entend  des  sous  aussitôt  que  l'aimant  s'approche  d'une  partie  quel- 
conque de  cette  délice  et  ils  acquièrent  une  plus  grande  intensité  vers  le 
centre;  mais  ce  qui  e^t  curieux,  c'est  le  prolongement  de  ces  sons.  Ainsi, 
siun  aimant  de  20  centimètres  met  trois  secondes  pour  traverser  la  bobine, 
les  sons  produits  paraissent  continus,  mais  faibles  ;  mais  ils  deviennent  in- 
tenses et  à  peu  près  égaux  à  ceux  que  produirait  i  élément  Daniell  si  le 
mouvement  de  l'aimant  est  rapide. 

»  3.  Si,  au  lieu  d'un  aimant  particulier  qtie  l'on  présente  à  la  bobine, 
on  fait  mouvoir  cette  bobine  devant  le  téléphone,  on  entendra  dans  ce 
téléphone  des  sons  qui  résulteront  de  l'induction  de  l'aimant  du  téléphone 
sur  l'hélice  de  la  bobine  mobile. 

»  4.  On  pourra  encore  obtenir  le  même  résultat  si,  au  lieu  de  la  bobine,  on 
agite  un  aimant  devant  le  téléphone,  et  l'on  pourra  même  entendre  alors  les 
sons  articulés  qui  seront  prononcés  devant  le  micro|)hone.  Mais  il  se  pro- 
duit dans  ce  cas  cet  effet  curieux  que  les  courants  induits  sont  produits  dans 
l'hélice  même  qui  transforme  les  ondes  électriques  eu  ondes  sonores,  et 
ces  courants  induits  se  trouvent  avoir  leur  intensité  modifiée  par  l'action  du 
microphone  en  même  temps  que  les  sons  reproduits. 

»  5.  Si,  eu  employant  une  bobine  d'induction  à  deux  hélices  dont 
l'une,  la  primaire,  est  mise  en  rapport  avec  le  microphone  et  la  seconde 
avec  le  téléphone,  on  approche  du  noyau  de  la  bobine  un  aimant,  on 
entend  les  sons  déterminés  par  le  microphone,  et  dans  ce  cas  de  doubles 
courants  d'induction  sont  en  jeu  simultanément  ;  mais  l'intensité  de  l'un, 
modifiée  par  le  microphone,  réagit  sur  l'autre  (dans  l'hélice  secondaire)  de 
manière  à  le  faire  passer  par  les  mêmes  phases. 

»  6.  Au  lieu  de  bobines  et  d'aimants  pour  la  production  des  faibles 
courants  dont  il  a  été  question,  on  peut  employer  un  second  téléphone,  et, 
en  pressant  le  doigt  sur  le  diaphragme,  on  entend  parfaitement  les  sons 
excités  par  le  microphone,  surtout  si  le  diaphragme  est  très-flexible.  Il  est 
en  effet  impossible  détenir  le  doigt  appuyé  sur  une  lame  sans  qu'il  s'y 
détermine  un  mouvement,  et,  par  conséquent,  sans  qu'il  y  ait  production 
de  courants. 


(  io8i   ) 
»  Les   expériences  qui  précèdent  suffisent  pour  appeler  l'attention  sur 
les  avantages  qui  pourraient  résulter  pour  la  Science  de  l'emploi  d'un  sys- 
tème d'appareils  aussi  sensible.    » 

PHYSIQUE.  -  Sur  une  nouvelle  lampe  électrique.  Note    de  M.  E.  Ducretet, 
présentée  par  M.  Cornu.  (Extrait.) 

«  La  principale  pnriicularité  que  présente  cette  lampe  consiste  dans 
l'emploi  d'une  colonne  de  mercure  dans  laquelle  plongent  un  ou  plusieurs 
crayons.  La  différence  de  densité  agit  seuh-,  en  produisant  une  poussée(') 
qui  amène  constamment  et  régulièrement  les  crayons  à  leur  point  d'appui 


aufur  et  à  mesure  de  leur  usure.  Une  partie  des  crayons  devient  incandes- 
cente. Plus  la  poussée  est  forte,  plus  cette  incandescence  devient  prolongée. 


(')  CeUe  ponss('o  peut  ctrc  nyéc-,  au  besoin,  p;ir  l'adjonction    «l'une  petite   niasse  à  la 
parlie  infciieure  des  erayons. 


(  loSa  ) 

Une  pile  de  G  à  lo  Bunsen  donne  déjà  de  beaux  effets,  soit  à  l'air  libre, 
soit  à  l'intérieur  d'un  récipient. 

«  Notre  disposition  assure  une  résistance  égale  dans  le  circuit,  quelles 
que  soient  la  longueur  des  crayons  et  leur  usure  ;  la  partie  immergeant  dans 
le  mercure  n'intervenant  pas  dans  le  circuit,  celle  qui  ressort  reste  con- 
stante. Un  seul  ou  plusieurs  crayons  de  longueurs  et  de  sections  quel- 
conques peuvent  être  mis  dans  un  même  réservoir,  arriver  à  leur  point 
d'appui  et  produire  lui  large  foyer  lumineux.  A  volonté  et  à  distance,  ces 
crayons  étant  enrayés,  on  peut  les  amener  successivement,  à  volonté  ou 
automatiquement,  à  leur  point  d'appui  et  avoir  une  lampe  à  très-longue 
durée. 

»  Un  courant  d'oxygène  dirigé  sur  la  partie  incandescente  active  la 
combustion,  et,  avec  une  pile  relativement  faible,  on  obtient  une  vive  lu- 
mière. » 


CHIMIE.  ~  S ur\  l'existence  et   les  conditions  de  formalion    de  l'oxyde 
de  nickel  Ni'O*.  Note  de  M.  H.  Bacbigny. 

H  L'oxyde  de  nickel  Ni^O'',  correspondant  à  l'oxyde  de  fer  magnétique 
Fe'O'*  et  à  son  isomorphe  Co'O*  du  cobalt,  n'a  pu  encore  être  préparé. 

M  J'ai  été  conduit  à  observer  cet  oxyde  intéressant  dans  une  étude,  à  la- 
quelle j'avais  soumis  plusieurs  sels  de  nickel,  comparativement  avec  les 
mêmes  sels  de  zinc.  J'aurai  l'honneur  de  soumettre  ultérieurement  au  juge- 
ment de  l'Académie  les  résultats  de  ce  travail,  qui  contient  déjà  une  mé- 
thode de  séparation  fort  précise  de  ces  deux  métaux. 

»  Dans  la  présente  Note,  je  me  bornerai  purement  à  l'exposition  de 
quelques  points  relatifs  à  l'histoire  de  l'oxyde  de  nickel  Ni'O'. 

»  Cet  oxyde,  en  raison  de  l'analogie  de  sa  composition  avec  celle  de 
l'oxyde  de  fer  magnétique,  aurait  pu  être  dénommé  oxjde  magnétique  du 
nickel;  sa  forme  cristalline  elle-même,  qui  est  celle  des  spinelies,  accentuait 
encore  ce  rapprochement.  Mais,  comme  le  coiuposé  correspondant  du  co- 
balt, déjà  bien  connu,  cet  oxyde  de  nickel  m'a  paru  absolument  réfrac- 
laire  à  l'action  du  barreau  aimanté.  Cette  dénomination  d'oxjde  magné- 
tique ne  peut  donc  être  employée  dans  le  cas  du  nickel,  comme  pour  le 
cobalt,  qu'au  point  de  vue  générique,  et  nullement  comme  qualificatif. 

»  Ce  composé  peut  se  produire  dans  un  grand  nombre  de  circonstances, 
mais  toujours  subordonnées  à  une  question  de  température;  et  c'est  dans 


(  io83  ) 

ce  fait  que  je  crois  voir  la  cause  de  l'insuccès  des  recherches  antérieures 
faites  en  vue  d'obtenir  cet  oxyde.  Lorsque,  sur  du  chlorure  de  nickel  porté 
à  35o  degrés  ('),  on  fait  passer  un  courant  d'oxygène  sec,  tout  au  plus 
aperçoit-on  après  plusieurs  heures  une  légère  efflorescence  noirâtre  à  la 
surface  du  produit,  dont  la  variation  de  poids  est  d'ailleurs  sensiblement 
nulle.  Mais,  à  44o  degrés,  l'action  est  plus  nette;  il  se  dégage  du  chlore, 
reconnaissable  à  son  odeur  et  à  ce  fait,  qu'en  faisant  barbotter  les  gaz,  sor- 
tant de  l'appareil,  dans  une  lessive  faible  de  soude,  on  obtient  en  quelques 
instants  une  véritable  solution  d'hypochlorite,  caractérisée  par  son  odeur 
et  ses  réactions.  Le  produit  a  en  outre  subi  une  altération  notable  dans  son 
aspect,  et  l'on  constate  une  perle  sensible  de  poids,  qui  n'est  point  due  |à 
une  volatilisation  par  entraînement;  car  si  l'on  traite  la  masse  dans  la  na- 
celle même  par  de  l'acide  chlorhydrique  bouillant,  jusqu'à  redissolution 
totale,  on  retrouve,  après  dessiccation  à  loo  degrés,  le  poids  initial  de  chlo- 
rure de  nickel 

NiCl  +  2(H0)  (-). 

Il  y  a  donc  substitution  de  l'oxygène  au  chlore. 

»  Cette  action  est  encore  plus  rapide  si,  au  lieu  d'o[)érer  avec  de  l'oxy- 
gène sec^  on  le  prend  humide;  cela  conformément  aux  données  thermiques 
énoncées  par  M.  Berthelot,  parce  qu'il  se  dégage  de  l'acide  chlorhydrique, 
l'eau  intervenant  dans  la  réaction.  En  quelques  heures,  tout  le  chlorure  est 
transformé  en  un  corps  insoluble  dans  l'eau,  gris  et  d'aspect  métallique; 
vu  à  la  loupe,  il  est  cristallin  et  présente,  sous  l'objectif  du  microscope, 
une  infinité  de  cristaux  à  faces  triangulaires  très-nettes. 

»  Ce  corps  est  un  oxyde,  car  il  ne  renferme  plus  trace  de  chlore.  L'acide 
chlorhydrique  chaud  l'attaque  lentement,  en  dégageant  du  chlore;  c'est 
donc  un  oxyde  supérieur;  en  effet,  quoique  très-stable,  une  forte  chaleur 
le  décompose  et  il  se  transforme  en  protoxyde  de  nickel  NiO,  en  perdant 
les  ytIq  de  son  poids;  il  offre  donc  la  composition  de  l'oxyde  de  nickel  dit 
maf/nélique. 

»  Le  protoxyde  qui  résulte  de  cette  calcination,  dans  quelque  condition 

)  Pour  tous  ces  essais  à  température  constante,  je  me  suis  toujours  servi  avec  grand 
succès  lies  bouteilles  à  mercure  et  à  soufre,  introduites  dans  la  Science  par  mes  maîtres  de 
l'Ecole  Normale  et  décrites  par  eux. 

(')  A  loo  degrés,  le  chlorure  de  nicke!  retient  2  équivalents  d'eau;  ce  fait  est  donc  à 
mettre  en  relief  vis-à-vis  de  celui  de  zinc,  qui  n'en  relient  que  i   : 

ZnCl  +110. 


(  io8/|  ) 
d'oxydation  qu'on  le  place,  n'est  plus  susceptible  de  fournir  un  oxyde 
supérieur:  fait  important  à  noter  au  point  de  vue  de  l'analyse.  De  plus, 
cette  remarque  explique  pourquoi  le  nickel  ou  certains  de  ses  sels,  oxydés 
à  liante  température,  n'ont  jamais  fourni  que  du  protoxyde,  ce  qu'obtinrent 
notamment  Desprelz  et  Regnault  avec  la  vapeur  d'eau  et  le  nickel  métal- 
lique au  rouge;  tandis  qu'à  la  température  de  /|4o  degrés,  du  nickel  métal- 
lique, obtenu  par  réduction  de  l'oxyde,  de  même  que  certains  composés 
de  ce  métal  susceptibles  de  s'oxyder,  m'ont  toujours  donné  le  même  oxyde 
Ni=0\  » 


CHIMIE  AGRICOLE.  —  Sur  les  nitrates  qui  se  rencontrent  dans  les  betteraves  et 
quelques  autres  racines.  Note  de  M.  J.-A.  Barrai,,  présentée  par  M.  Peli- 

got.  (Extrait.) 

<i  Au  commencement  de  décembre,  un  agriculteur  anglais,  M.  Sutton,  a 
envoyé  à  la  Société  d'Agriculture  de  France  des  betteraves  dont  quelques- 
unes  pesaient  au  delà  de  i4  kilogrammes.  Deux  de  ces  betteraves  ont  été 
envoyées  au  laboratoire  de  M.  Peligot,  et  j'ai  étudié  les  autres.  Nous  avons 
constaté  que  ces  betteraves  étaient  très-pauvres  en  sucre  et  ne  devaient 
élre  considérées  que  comme  betteraves  fourragères. 

»  M.  Peligot  a  constaté  que,  pour  loo  de  betterave  fraîcbe,  il  y  avait 
1,23  de  cendres,  renfermant  o,36  de  potasse  se  trouvant  probablement 
à  l'état  de  nitre  et  représentant  0,66  de  ce  sel.  J'ai,  de  mon  côté,  déter- 
miné directement  la  quantité  d'acide  nitrique  contenue  non-seulement  dans 
ces  betteraves,  mais  encore  dans  beaucoup  d'autres  plantes.  La  méthode 
que  j'ai  suivie  a  consisté  à  traiter  une  partie  de  la  plante  desséchée  à  100  de- 
grés par  de  l'alcool  bouillant  pour  dissoudre  le  nilre,  à  évaporer  l'alcool, 
et  ensuite  à  traiter  le  résidu  dissous  dans  l'eau  par  le  prolochlorure  de 
cuivre  en  présence  de  l'acide  chlorhydrique.  Je  me  suis  assuré  que  la  pré- 
sence de  diverses  matières  organiques  solubles  dans  l'alcool  n'altérait  en 
rien  l'exactitude  du  procédé  analytique.  Par  le  volume  du  bioxyde  d'azote 
obtenu,  on  calcule  le  poids  de  l'acide  nitrique,  et  par  suile  celui  des 
nitrates. 

»  Je  demande  à  l'Académie  la  permission  de  lui  présenter  le  Tableau 
des  résultats  que  j'ai  obtenus  (')  : 

(']  La  prùsence  tlu  nitrate  dans  les  betteraves  est  depuis  lonjjienijis  eonniie  jiar  les  faliri^ 


(   io85  ) 


Noms  dL's  racines. 

Bcllerave  IManimniitli  de  Sallou. . 
»         Borksliire  » 

"        Cœur-de-Bœiif     >> 
"        ïankarcl  » 

Choii-rave  (Kohl-Rabi)        » 

Betlerave  globe  jaune  de  M.  Du- 
montier, à  Claville  (Eure) .... 

Betterave     Corne-de-Bœuf ,     du 
même  agi'icidteur 

Betterave  Disette  géante,  du  même 
agriculteur 

Betlerave   blanche  à  collet   vert, 
du  même  agriculteur 

Betterave  blanche  à  collet  rose, 
du  même  agriculteur 

Navet   de  la  plaine  des  Vertus, 
acheté  à  la  Halle  de  Paris 


Acide  niti'iiiuc 

ovalué  011  Sucre  Matières 

Malièrcs   nitrate  dépotasse     p.  loo         albuminoïdes 


Poids  de  la 

sèches 

p.  100  de 

de  matière 

p.  100 

racine. 

p.  100. 

matière  sèche. 

sèche. 

de  matière  si 

Ks 
i4 , i5o 

5,81 

13,89 

17,21 

22,  I  3 

i(),Go(> 

7,95 

4,98 

25,  16 

20,43 

I  1  ,  ■•90 

6,35 

9,21 

3i  ,5o 

31  ,5l 

8,920 

7,88 

1 1 ,39 

12,69 

19,52 

6, 200 

9  '  ''6 

4,55 

20,93 

20,86 

3,083 

11,54 

.,37 

34,66 

9,43 

1,782 

12 ,60 

o,G4 

3r  ,75 

8,07 

2,444 

9-46 

o,G8 

52,86 

10,91 

0 ,  I  ?4 

!I,9?. 

0 , 1 3 

58,72 

6,91 

0  ,780 

i(),73 

0,09 

48,10 

6,07 

u 

8,'7 

0,79 

» 

» 

»  Les  matièies  albuminoïdes  ont  été  déterminées  par  le  dosage  de  l'azote 
fait  au  moyen  de  la  chaux  sodée. 

»  Ou  voit  d'abord  que  la  plus  grande  quantité  de  nitre  pour  100  de  ma- 
tière sèche  se  rencontre  dans  les  betteraves  les  plus  grosses,  et  aussi  dans 
celles  qui  sont  le  moins  riches  en  sucre. 

))  Quand  on  donne  les  betteraves  fourragères  au  bétail,  on  rationne, 
en  général,  une  tète  de  l'espèce  bovine  à  raison  de  3o  à  4o  kilogrammes 
par  jour.  D'après  le  Tableau  précédent,  une  betterave  Mammouth  ren- 
fermerait par  kilogramme  7  grammes  de  nitre,  et  i  kilogramme  de  belte- 


cants  de  sucre;  elle  a  été  signalée  par  M.  Dubrunfaut  et  par  d'autres  observateurs.  Il  y  a 
de  longues  années  déjà  que  j'ai  eu  l'occasion  de  voir  des  vapeurs  rutilantes  se  dégager  pen- 
dant la  fermentation  dans  les  distilleries  de  betteraves.  On  n'avait  pas  encore  signalé  des 
quantités  aussi  considérables  que  celles  que  j'ai  constatées  dans  les  betteraves  monstrueuses 
des  cultures  anglaises.  Ces  quantités,  en  effet,  dépassent  celles  qui  ont  été  trouvées  dans  les 
])lantes  réputées  comme  étant  le  plus  nitrifères,  notamment  dans  le  pastel,  il  y  a  plus  d'un 
demi-siècle,  par  M.  Chevreul;  dans  VJmniantiis  bl'uum,  signalé  à  ce  sujet  par  M.  Boutin  à 
l'Académie  en  1873,  et  dans  toute  la  série  des  végétaux  appelés  concentrateurs  de  nitrate 
de  potasse  par  M.  Chatin,  dans  une  Note  lue  à  la  Société  d'Agriculture  [Bulletin  des  séances 
de  lu  Société  nationale  d' Agricullure  de  trancc,  année  1872-73,  p.  4851. 

C.  r,.    187S.  a»  Scmcitrc.  (T.  LXXXVll,  Pi»  27.)  l43 


(  io86  ) 
rave  Tankard  9  grammes.  Par  conséquent,  avec  une  ration  ordinaire  de 
betteraves  Irès-nitrifiées  donnée  au  bétail,  on  pourrait  administrer  à  un  bœut 
depuis  210  jusqu'à  36o  grammes  par  jour.  Il  est  très-vrai  que  tout  l'acide 
nitrique  n'est  pas  à  l'état  de  nitrate  de  potasse;  mais  j'ai  dosé  la  potasse 
directement  dans  chacune  des  betteraves,  et  elle  constitue  au  moins  les 
deux  tiers  des  alcalis  combinés  avec  l'acide  nitrique.  Par  conséquent,  c'est 
au  moins  i4o  à  240  grammes  de  nitrate  de  potasse  en  nature,  c'est-à-dire 
beaucoup  plus  que  les  doses  maxima  prescrites  en  médecine  vétérinaire, 
que  l'emploi  de  telles  betteraves  fait  prendre  à  une  tète  de  l'espèce  bovine. 
Une  telle  alimentation  ne  saurait  être  sans  inconvénients  graves.  Il  est 
arrivé  souvent,  dans  les  étables,  des  accidents  après  l'emploi  de  certains 
aliments,  et  l'on  ne  pouvait  se  rendre  compte  des  causes  des  mauvais  résul- 
tats constatés.  Même  dans  l'emploi  des  betteraves  sucrières,  les  agriculteurs 
avaient  trouvé  que  la  pulpe  de  sucrerie  ou  de  distillerie  était  préférable 
à  la  betterave,  à  poids  égal  de  matières  albuminoïdes  dans  la  ration.  On 
n'avait  pas  songé  à  remarquer  que,  dans  la  pulpe,  les  nitrates  ont  été 
presque  entièrement  enlevés. 

u  J'ai  cherché,  par  le  même  procédé,  l'acide  nitrique  dans  des  carottes 
Crécy,  dans  des  pommes  de  terre,  enfin  dans  des  foins.  J'ai  obtenu  tout  au 
plus  I  centimètre  cube  de  bioxyde  d'azote  pour  le  traitement  de  5  à 
10  grammes  de  matière  sèche,  tandis  que,  pour  les  végétaux  du  Tableau 
précédent,  le  minimum  du  dosage  pour  ces  mêmes  quantités  n'est  pas 
descendu  au-dessous  de  i4  centimètres  cubes  ('). 

»  Les  betteraves  monstrueuses  des  cultures  anglaises  sont  surtout  signa- 
lées en  raison  des  rendements  considérables  qu'elles  foiu'nissent  par  hec- 
tare. Ainsi,  la  Mammouth  donne,  dit-on,  en  moyenne,  a'yS  000  kilogrammes 
et  la  Tankard  220000.  La  culture  de  ces  racines  enlèverait  par  conséquent 
au  sol,  par  hectare,  la  première  igaS  kilogrammes  de  nitre  et  la  deuxième 
1980  kilogrammes.  Tous  les  faits  agricoles  que  j'ai  observés  démontrent  que 
ces  énormes  proportions  de  nitrate  dans  de  pareilles  plasites  proviennent 
de  fumures  extrêmement  abondantes,  auxquelles  on  ajoute  du  nitiate  de 
soude  en  très-grande  proportion.  Depuis  longtemps  les  fabricants  de  sucre 
prohibent,  dans  leurs  marchés  avec  les  cultivateurs,  l'emploi  du  nitrate  de 
soude.  On  voit  qu'ils  ont  raison  d'agir  ainsi.  Les  éleveurs  qui  emploient  les 
racines  pour  l'alimentation  du  bétail  feraient  peut-être  bien  de  prendre  le 


(')   Dans  I  kilogramme  de  navels,  il  y  a  645  milliL;raiuiiics  de  nitre,  fait  intéressant  à 
connaître,  en  raison  de  l'emploi  constant  des  navels  dans  le  p(iL-aii-ftu. 


(  '"«7  ) 
même  parli.  Enfin,  ne  conviendrait-il  pas  aussi  de  se  préoccuper  de  la  ques- 
tion, dans  la  culture,  de  quelques  racines  destinées  à   la  nourriture  de 
l'homme  ?   » 

CHIMIE  INDUSTRIELLE.  —  Inertie  des  dérivés  du  chrome  comparée  à  l'action 
du  vanadium  sur  les  sels  d'aniline  en  présence  des  chlorates  dans  l'impression 
en  noir  d'aniline.  Noie  de  M.  G.  Witz.  (Extrait.) 

«  ...  A  ses  divers  états,  non-seulement  le  chrome  est  impropre  à  la 
formation  du  noir  d'aniline  à  l'aide  des  chlorates,  mais  la  présence  de  ce 
métal  paraît  même  être  légèrement  nuisible. 

H  Nous  avons  lu  dans  les  Comptes  rendus  (t.  LXXXVII,  p.  844?  séance  du 
25  novembre  1878)  l'extrait  d'une  Lettre  de  M.  S.  Gravvitz  à  M.  Dumas, 
traitant  du  même  sujet  avec  des  conclusions  différentes. 

»  Un  seul  fait  précis  s'y  trouve  indiqué  : 

n  Yj  de  niilligraninie  de  bichromate  de  potasse  pour  i?,5  grammes  de  sel  d'aniline  dissous 
dans  I  litre  d'eau  développe  encore  le  noir.  L'essai  se  fait  très-facilement  en  formant  une 
encre  et  développant  le  noir  sur  du  papier.   » 

»  f,e  contrôle  a  été  tenté  scrupuleusement  :  même  avec  1  milligramme 
de  bichromate  de  potasse  en  présence  de  chlorate  de  potasse,  à  froid  ou 
en  employant  la  chaleur,  la  coloration  noire  indiquée  ne  s'est  développée 
ni  dans  le  bain  ni  sur  du  pnpier  Berzélius.  Avec  i  centigramme  de  bichro- 
mate, le  bain  verdit  par  le  repos,  de  légers  flocons  vert-foncé  s'isolent  du 
liquide  à  peine  brunâtre  ;  la  séparation  est  plus  prompte  à  l'aide  de  la  cha- 
leur, et  la  laque  n'occupe  que  fort  peu  de  volume;  mais  la  réaction  ne 
continue  pas,  et  il  n'existe  aucun  indice  de  formation  d'encre,  etc. 

»   Nous  résumons  le  résultat  de  toutes  nos  recherches  comme  suit  : 

»  Les  sels  de  chrome  ne  peuvent  remplacer  les  sels  de  vanadium  dans 
leur  action  sur  les  sels  d'aniline  en  présence  des  chlorates. 

»  Les  composés  vanadiques  possèdent  au  contraire,  dans  les  mêmes  cir- 
constances, une  énergie  véritablement  extraordinaire. 

»  Dans  luie  solution  qui  contient,  au  volume  d'un  litre,  ia5  grammes 
de  chlorhydrate  d'aniline  et  du  chlorate  de  potasse  ou  du  chlorate  de  soude 
en  proportion  équivalente  ou  réduite  au  dixième  de  l'équivalent  chimique, 
la  quantité  excessivement  minime  d'im  cinquantième  de  milligramme  de 
vanadium,  sans  aucun  autre  métal,  suffit  pour  développer  la  production 
du  noir  d'aniline  d'une  manière  très-sensible  ;  dans  les  bains  conservés  un 

143.. 


(   io88  ) 

ou  deux  jours,  à  la  température  ordinaire,  les  flocons  vert-foncé  deviennent 
d'autant  plus  abondants  qu'il  existe  plus  de  vanadium  en  présence. 

»  On  peut  encore  reconnaître  plus  aisément  la  formation  de  la  couleur, 
en  laissant  tomber  une  simple  goutte  de  chaque  solution  mixte  sur  du 
calicot  blanc  et  exposant  comparativement,  pendant  deux  jours,  à  l'air,  à 
35  degrés  C.  :  la  réaction  se  produit  ainsi  sur  y^  de  centimètre  cube,  qui 
renferme  seulement  louoonoou  *^^  gramme  de  vanadium.   » 


CHIMIE  INDUSTRIELLE.  —  Analyse  des  sucres  bruts  et  des  matières  sucrées. 
Dosacje  de  l'eau,  de  rensemble  des  sels  à  bases  minérales  et  des  acides  orga- 
niques. Note  de  M.  E.  Laugier. 

«  1°  Dosnqe  de  l'eau.  —  La  dessiccalion  des  matières  sucrées  dans  les 
étuves  à  air  chaud,  telles  qu'on  les  emploie  dans  les  laboratoires  industriels, 
donne  prise,  on  le  sait,  à  des  critiques  fondées.  Déjà  si  difficile  à  terminer, 
sans  altération,  pour  les  sucres  indigènes  de  faible  titrage  et  plus  encore 
pour  les  sucres  exotiques  riches  en  glucose,  elle  devient  presque  impos- 
sible pour  les  mélasses,  dont  la  viscosité  ralentit  le  départ  de  l'eau. 

»  Dans  le  but  d'éviter  autant  que  possible  les  difficultés  et  les  causes 
d'erreur  de  la  dessiccation  à  l'air  libre,  nous  employons  une  étuve  à  courant 
de  gaz  inerte,  qui  possède,  croyons-nous,  les  avantages  des  tubesà  dessic- 
cation de  Liebig,  tout  en  offrant  une  manipulation  plus  aisée.  C'est  une 
boite  cylindrique  en  bronze,  de  17  centimètres  environ  de  diamètre 
et  de  5  à  7  de  hauteur.  Le  couvercle,  amovible  et  du  diamètre  de  la 
boîte,  est  rodé  sur  celle-ci,  comme  un  clapet  sur  son  siège.  La  fermeture 
est  assurée  simplement  par  le  poids  du  couvercle  et  le  joint  se  maintient 
parfaitement  étanche.  Sur  le  couvercle  sont  percées  deux  ouvertures  :  la 
plus  grande,  au  centre,  est  recouverte  d'une  glace  d'appareil  à  cuire  dans 
le  vide,  qui  permet  de  suivre  la  marche  de  la  dessiccation;  la  plus  petite 
porte  un  thermomètre.  Une  tubulure  latérale,  venue  de  fonte  avec  la  boîte, 
reçoit  un  régulateur  de  d'Arsonval  ou  de  Schlœsing.  Le  gaz  est  de  l'hydro- 
gène, ou  plus  simplement  du  gaz  d'éclairage,  purifié  et  desséché.  Il  vient 
brîiler  sous  la  boîte  après  avoir  traversé  un  condenseur.  La  dessiccalion  est 
très-rapide;  deux  heures  au  plus  suffisent  pour  dessécher  5  grammes  de 
mélasse.  Le  départ  de  l'eau  d'hydratation  s'effectue  à  une  température  in- 
férieure à  5o  degrés  ;  puis,  on  chauffe  à  la  température  fixée  par  le  régula- 


(  1089  ) 

tciir.  Dans  ces  conditions,  la  prise  d'essai  est  desséchée  sans  altération,  et 
les  résultats  obtenus  sont  concordants  ('). 

Dosage  des  sets.  —  Voici  maintenant:  comment  se  fait  le  dosage  de  l'en- 
semble des  sels  à  bases  minérales.  Une  prise  d'essai  de  la  matière  sucrée, 
desséchée  dans  l'éluve  que  nous  venons  de  décrire,  est  incinérée  dans  un 
appareil  tout  semblable,  mais  en  fonte  ou  en  bronze  platiné,  et  traversé 
par  un  courant  d'oxygène.  La  température  est  maintenue  au-dessous  du 
point  de  fusion  des  chlorures.  L'incinération  se  fait  ainsi  sans  qu'il  puisse 
y  avoir  de  perte  par  volatilisation  et  très-rapidement. 

»  Dans  une  deuxième  prise  d'essai,  double  en  poids  de  celle  qui  a  servi 
à  la  préparation  des  cendres,  on  isole  les  acides  organiques,  en  suivant  le 
procédé  indiqué  par  M.  Schloesing  dans  ses  remarquables  travaux  sur  l'ana- 
lyse du  tabac.  Les  acides  organiques  sont  déplacés  parla  quantité  un  peu 
plus  que  suffisante  d'acide  sulfurique  dilué,  versé  goutte  à  goutte  en  refroi- 
dissant la  masse  ;  puis,  après  avoir  mélangé  celle-ci  à  de  la  ponce  con- 
cassée, on  l'épuisé  par  l'éther,  dans  im  appareil  à  distillation  continue. 
L'appareil  dont  nous  nous  servons  est  une  modification  de  celui  de 
M.  Schlœsing.  Ainsi,  l'allonge  est  cylindrique  et  entourée  d'un  manchon 
réfrigérant,  pour  éviter  toute  altération  des  sucres.  Un  tube  à  boule,  fermé 
par  une  soupape  en  caoutchouc  s'ouvrant  de  dedans  en  dehors,  est  fixé  sur 
le  bouchon  de  l'allonge;  en  cas  de  surchauffe  du  ballon,  il  donne  issue  aux 
vapeurs  d'éther,  qui  pourraient  causer  la  rupture  de  l'appareil. 

»  L'épuisement  terminé,  l'éther  d'extraction  est  divisé  en  deux  parties 
égales.  La  première  est  versée  dans  la  capsule  qui  contient  les  cendres 
préalablement  pesées  (-).  L'acide  carbonique  correspondant  aux  acides 
organiques  est  chassé,  et  les  sels  préexistants  se  trouvent  reconstitués.  On 
replace  la  capsule  dans  l'étuve  à  dessiccation,  dont  la  tubulure  d'entrée  de 
gaz  est  fermée,  tandis  que  la  tubulure  de  sortie  est  reliée  à  un  réfrigérant, 
où  l'éther,  évaporé  à  aS  ou  3o  degrés,  va  se  condenser. 

»   Lorsque  l'évaporation  de  l'éther  a  pris  fin,  on  ouvre  le  robinet  d'ar- 


(  '  )  Nous  avons  pu  dessécher,  dans  cette  étuvi:,  des  solutions  de  glucates,  préparées  suivant 
les  procédés  indiqués  pnr  MM.  Peligot  et  Mulder,  sans  que  l'extrait  sec  fut  notablement  plus 
coloré  que  l'extrait  obtenu  dans  le  vide. 

(')  Il  est  inutile,  à  moins  qu'on  ne  désire  les  doser  à  part,  de  séparer,  par  agitation  avec 
de  l'eau  distillée,  les  matières  grasses  des  acides  organiques.  Introduites  pendant  la  cuite 
des  sirops  à  l'état  d'huile  ou  de  beurre,  ces  matières  grasses  sont  très-vite  saponifiées,  grâce 
à  la  réaction  presque  toujours  alcaline  du  milieu.  Elles  doivent  donc  compter  comme 
acides. 


(  I090  ) 
rivée  de  gaz  de  l'étuve;  on  chauffe  les  sels  à  la  température  adoptée  pour 
le  dosage  de  l'eau,  et  on  les  pèse.  La  quantité  d'eau  qu'ils  retiennent  est 
précisément  celle  qu'ils  retenaient  à  l'état  salin  da«s  la  matière  sucrée  des- 
séchée ('). 

»  Dosage  des  acides  organiques.  —  On  neutralise  exactement,  avec  une 
liqueur  titrée  alcaline,  la  deuxième  partie  de  l'éther  d'extraction.  A  l'aide 
du  nombre  de  centimètres  cubes  nécessaires  pour  la  neutralisation,  on  cal- 
cule le  poids  de  l'acide  carbonique  équivalent  aux  acides  organiques  et 
déplacé  par  ceux-ci.  En  retranchant  du  poids  des  sels  celui  des  cendres, 
diminué  du  poids  de  l'acide  carbonique  déplacé,  on  obtiendra  le  poids  de 
l'ensemble  des  acides  organiques  et  de  l'eau  que  retieiuient  leurs  sels  à  la 
température  de  dessiccation  adoptée. 

»  L'exactitude  des  dosages  des  sels  et  des  acides  organiques  dépend,  en 
grande  partie,  des  soins  apportés  aux  manipulations.  Elle  ne  saurait  at- 
teindre une  rigueur  scientifique;  mais  elle  est  suffisante  pour  les  besoins 
de  la  pratique,  comme  nous  l'ont  montré  de  nombreux  essais  de  contrôle, 
effectués  sur  des  mélanges  de  sucre  pur  et  de  sels  et  s\ir  les  divers  produits 
de  fabrication  et  du  raffinage. 

»  Les  analyses  qui  suivent  sont  celles  de  masses  cuites  de  quatrième  jet 
de  raffinage.  Les  dosages  des  sucres  ont  été  vérifiés  par  la  pesée  de  l'oxyde 
de  cuivre  réduit  avant  et  après  inversion  (prooédé  de  M.  A.  Girard  ). 

Masses  cuites  de  quatrième  jet. 


I. 

II. 

III. 

IV. 

V. 

Sucre  cristall.. . 

57, 5o 

56, 20 

55, 3o 

54,60 

53,80 

Sucre  incrist.  .. 

16,68 

.8,44 

19,10 

19,75 

20 ,  64 

Eau  à  iio".    .  . 

12,82 

12, i5 

12,53 

12,27 

•',94 

Sels  à  110° 

10,67 

10,93 

11,21 

11,4s 

11,78 

Acides    organi- 
ques à  1 1 0° .  . 

:>07 

7' 

'9 

1 

,40 

1 

,73 

8,10 

Matières    azo  - 

tées,  etc.,  par 
différence. .  . 

2,33 
100,00 

2,28 

1,86 

'  .90 

.,84 

Totaux  .  . 

I 00 , 00 

100,00 

100,00 

100,00 

Az.  organique. . 

o,3i 

0,33 

0,27 

0,22 

0,25 

(')  On  ajoute  aux  sels,  après  le  di'part  de  l'éther,  les  poids  convenables  d'acide  azotique 
et  d'ammoniaque,  s'il  s'en  trouvait  dans  l'échantillon  analysé.  Il  en  serait  de  même  pour  les 
acides  pectiijuo  et  parapectique,  insolubles  dans  l'éther. 


(   logi    ) 

HYGIÈNE  PUBLIQUE.  —  Sur  l'innocuité  du  borax  employé  dans  la  conservation 
des  viandes.  Note  de  M.  E.  de  Cyon.  (Extrait.) 

«  A  propos  des  observations  qui  ont  été  faites  sur  mes  recherches  con- 
cernant l'action  physiologique  du  borax,  je  ferai  remarquer  que,  dans  le 
procédé  lourdes  que  j'ai  employé,  ou  ne  trempe  pas  la  viande  dans  une 
solution  saline.  On  en  saupoudre  très-légèrement  la  surface,  avec  du  borax 
chimiquement  pur  (de  i  à  2  grammes  par  kilogramme  de  viande).  La  viande 
reste  absolument  dans  son  état  normal,  et  mes  expériences  ont  montré 
qu'elle  garde  toute  sa  valeur  nutritive. 

)>  ...Je  ferai  remarquer  enfin  que,  bien  avant  mes  expériences,  le  savant 
professeur  de  Physiologie  de  Copenhague,  M.  Panum,  avait  mis  en  évidence 
la  complète  innocuité  du  borax  et  de  l'acide  borique,  employés  pour  con- 
server les  viandes  (').  Ses  recherches  avaient  été  entreprises  précisément 
dans  le  but  de  savoir  si  le  procédé  de  conservation  des  viandes  par  le  borax, 
assez  répandu  dans  les  pays  Scandinaves  pour  qu'il  y  soit  même  préféré 
au  procédé  de  conservation  par  le  froid,  ne  pourrait  pas  présenter  quelque 
inconvénient  pour  la  santé  publique. 

»  Le  borax  est  également  employé,  notamment  en  Angleterre  et  en 
Amérique,  pour  mettre  les  substances  organiques  à  l'abri  de  la  fermenta- 
tion. En  Angleterre,  c'est  M.  Redwood  qui  s'en  est  fait  le  propagateur.  » 


PHYSIOLOGIE.    --   Recherches  sur  radian  physiologique  du  maté. 
JNote  de  M.  L.  Couty,  présentée  par  M.  Vulpian  (-). 

(Commissaires  :  MM.   Milne  Edwards,  Vulpian,  Marey.) 

«  Mes  expériences  ont  porté  sur  des  chiens.  J'avais  d'abord  essayé 
d'injecter  sous  la  peau  ou  même  dans  une  veine  des  extraits  aqueux  ou 
alcooliques  de  maté,  dissous  dans  une  petite  quantité  d'eau.  Mais,  sous  la 

(')   Panum,  Nordiskt  medicinskl  Arkiv,  vol.  VI,  p.  12;  1874- 

(')  M.  le  Ministre  plénipotentiaire  du  Brésil  ayant  bien  voulu  mettre  à  ma  disposition 
une  assez  grande  quantité  de  maté,  j'ai  pu  faire,  dans  le  laboratoire  de  M.  Vulpian,  de  nom- 
breuses expériences  destinées  à  étudier  méthodiquement  l'action  de  cette  plante,  connue 
sous  les  noms  de  Yeiba  maté,  Ilex  paragtiayensis,  Thé  des  jésuites,  Thé  du  Paraguay,  etc., 
et  depuis  longtemps  employée  presque  partout  comme  médicament,  et,  dans  rAnKri(pie  du 
Sud,  comme  aliment  remplaçant  surtout  le  llié  et  le  calé. 


(  1092  ) 
peau,  ces  solutions  très-acides  déterminent  constamment  une  irritation 
violente  suivie  de  phlegmons  et  d'abcès;  dans  les  veines,  elles  ont  paru 
produire,  au  moins  dans  quelques  cas,  des  troubles  très-marqués  d'em- 
bolie pulmonaire.  Ces  complications  m'ont  forcé  à  renoncer  à  ces  deux 
procédés  expérimentaux,  au  moins  provisoirement,  et  jusqu'à  ce  que  des 
analyses  chimiques  du  maté,  faites  en  collaboration  avecM.  Mourrut,nous 
aient  fourni  des  produits  définis,  solubles  et  facilement  injectables. 

»  Dans  les  expériences  que  je  vais  résumer,  j'ai  simplement  poussé  en 
une  ou  plusieurs  fois,  par  une  sonde  œsophagienne,  dans  l'estomac  d'un 
chien,  de  l'injection  très-concentrée  de  maté,  en  quantités  variant  de  loo 
à  4oo  centimètres  cubes. 

«  Oh  observe,  dans  ces  conditions,  vingt  à  soixante  niinutos  a])rès  l'injcclion  stomacale,  une 
série  de  selles  d'abord  solides,  puis  liquides,  mais  plus  ou  moins  abondantes.  Chez  certains 
animaux  même,  tout  se  borne  à  des  efforts  de  défécation,  à  des  cpreintcs  sans  expulsion 
de  matières;  chez  d'autres  au  contraire,  surtout  si  l'on  a  fait  des  injections  muiiiples,  après 
une  heure  et  demie  ou  deux  heures,  les  selles  diarrhéiques  contiennent  déjà  des  matières 
résineuses  brun  verdàtre,  résidus  du  maté  poussé  dans  la  jireinière  injection.  11  y  a  donc 
une  excitation  très-vive  des  mouvements  de  l'appareil  intestinal,  cl  cependant  le  gros  et  le 
petit  intestin,  si  on  les  examine  directement,  paraissent  peu  volumineu.x,  presque  immobiles 
et  comme  contractures;  congestionnés  dans  toutes  leurs  tuniques,  sur  toute  leur  longucui-, 
même  dans  les  points  que  l'infusion  de  maté  n'a  pas  encore  atteints,  ils  ne  présentent  cepen- 
dant ni  cette  infiltration  de  leur  muqueuse  avec  rougeur  vive,  ni  cette  augmentation  des 
liquides  de  sécrétion,  qui  caractérisent  l'action  des  purgatifs. 

"  L'animal  a,  dans  les  intervalles  de  défécation,  de  fréquents  efforts  de  miction;  mais  la 
quantité  d'urine  rendue,  (juoique  probablement  augmentée,  peut  être  fort  variable.  La 
vessie  est  congestionnée  comme  les  intestins,  comme  le  foie  et  les  reins;  la  rate  est,  au  con- 
traire, peu  voluinineuse. 

I'  Le  pénis  s'érige  et  se  tuméfie;  mais  ce  phénomène  est  quelquefois  à  peine  appréciable. 

»  Il  y  a  une  accélération  considérable  des  contractions  du  cœur,  dont  le  nombre  peut 
être  jM-esque  doublé;  enfin,  la  ])ression  du  sang  dans  les  artères  diininue  et  s'abaisse,  plus 
OH  moins  suivant  la  quantité  de  liquide  absorbée. 

1  Au  contraire,  d'autres  organes  du  système  sympathique  paraissent  rester  complètement 
intacts.  Pas  de  vomissements;  la  pupille  n'est  nulleinent  modifiée;  quoique  le  cœur  soit 
accéléré,  son  nerf  modérateur,  le  pneumogastrique,  conserve  toute  son  excitabilité;  la  sécré- 
tion de  la  bile,  celle  de  la  salive  sous-maxillaire  n'ont  été  ni  augmentées  ni  diminuées. 

»  Enfin,  toutes  les  fonctions  de  l'encéphale  et  de  la  moelle  semblent  rester  normales; 
pas  de  modification  nette  et  constante  de  la  respiration;  pas  de  trouble  directement  appré- 
ciable des  mouvements  ou  de  la  sensibilité;  et  l'excitation  d'un  nerf,  du  sciatique  par  exem|)le, 
conserve  tous  ses  effets,  soit  directs,  soit  réflexes,  sur  les  muscles  lisses  ou  .striés.  » 

»  Le  maté  semble  donc  localiser  son  influence  sur  les  app;ireils  de  la 
vie  organique,  et  plus  spécialement  sur  des  organes  qui  sont  relativement 


(  1093  ) 
très-indépendants  des  centres  nerveux  et  surtout  de  l'encéphale  :  tels  les 

intestins,  la  vessie,  les  nerfs  accélérateurs  du  cœur Au  contraire,  le  maté 

ne  paraît  agir  ni  sur  les  centres  nerveux,  ni  sur  les  appareils  nerveux  de  la 
vie  organique,  qui,  comme  ceux  de  la  pupille,  de  l'estomac,  de  la  glande 
sous-maxillaire,  et  comme  les  nerfs  modérateurs  du  cœur,  sont  en  rapport 
direct  et  intime  avec  l'encéphale. 

1)  Le  maté  a-t-il  véritablement  une  action  élective  et  spécifique  sur 
quelques  éléments  nerveux,  ou  doit-on  simplement  chercher  la  raison  de 
ces  troubles  dans  certaines  conditions  d'introduction  ou  d'éhmination  de 
la  substance?  Ce  sont  là  des  questions  que  peuvent  résoudre  seulement  de 
nouvelles  expériences. 

»  En  tout  cas,  il  reste  acquis  que  le  maté  excite  seulement,  ou  tout  au 
moins  primitivement,  le  système  sympathique  dans  ceux  de  ses  organes  qui 
sont  le  plus  indépendants  des  centres  nerveux;  et  celte  action  si  spé- 
ciale sur  la  plupart  des  organes  inira-abdominaux,  outre  sa  valeur  physio- 
logique, nous  semble  avoir  une  grande  importance  pour  le  médecin  clini- 
cien et  aussi  pour  l'hygiéniste,  surtout  si,  comme  on  peut  l'espérer,  cette 
substance  peu  coûteuse  et  très-active  devient  d'un  usage  plus  général 
comme  agent  thérapeutique  et  alimentaire.  » 


PflYSlOLOGlE.  —  Venin  des  serpents.   Note   de  M.  Lacerda, 
présentée  par  M.  de  Quatrefages. 

«  J'ai  l'honneur  d'appeler  l'attention  de  l'Académie  sin- un  fait  que  j'ai 
observé  au  laboratoire  de  Physiologie  du  Miiseii  nacional  de  Rio  de  Ja- 
neiro, dans  mes  recherches  sur  l'action  du  venin  du  Serpent  à  sonnettes. 

»  On  croyait  en  général,  jusqu'à  présent,  que  la  matière  venimeuse 
sécrétée  par  certaines  espèces  de  serpents  n'était  autre  chose  qu'une  salive 
toxique,  agissant  à  la  manière  des  ferments  soUibUs.  J'ai  observé  des  faits 
qui  prouvent,  au  contraire,  que  cette  matière  contient  desferments  figurés 
dont  les  analogies  avec  les  bactéries  me  paraissent  remarquables.  Voici 
comment  je  suis  arrivé  à  ce  résullal  : 

»  Un  serpent  assez  jeune  et  très-vigoureux  se  trouvant  actuellement  au 
Museu  nacional,  je  l'ai  soumis,  dans  des  occasions  différentes,  à  l'action 
du  chloroforme,  et  j'en  ai  extrait  une  goutte  de  venin  en  la  faisant  tomber 
sur  une  plaque  de  verre  préalablement  lavée  dans  l'alcool  et  légèrement 
chauffée.  J'ai  porté  de  suite  la  j)réparation  sur  le  microscope,  et  j'y  ai  vu 

G  R.,  i8;8,  2' Semestre.  (T.  LXXXVII,  N"  27.)  l44 


(  '094  ) 
une  espèce  de    matière   protoplasmatique  filamenteuse  formée  par  une 
agrégation  cellulaire,  disposée  en  forme  arborescente  comme  de  certaines 
lycopodiacées. 

B  Peu  à  peu,  le  filament  épaissi  où  poussent  ces  spores  se  dissout  et  dis- 
paraît, et  les  spores  sont  mises  en  liberté,  affectant  une  disposition  linéaire. 
Alors,  si  les  conditions  du  milieu  sont  favorables  à  leur  développement, 
elles  se  gonflent  et  grossissent  sensiblement,  en  poussant  au  bout  de  quelque 
temps  une  espèce  de  petit  tube  qui  s'allonge  rapidement.  Ce  petit  tube  se 
sépare  bientôt,  et  il  va  constituer  une  autre  spore  qui  se  reproduit  de  la 
même  façon. 

»  Lorsque  ces  spores  ont  atteint  une  certaine  grandeur,  on  observe  dans 
leur  intérieur  un  filament  qui  devient  de  plus  en  plus  accusé  et  qui  est  di- 
rigé dans  le  sens  du  plus  grand  diamètre  de  la  spore.  Ce  filament  présente, 
départ  et  d'autre,  des  corpuscules  ovoïdes  très-réfringents;  en  peu  de 
temps,  le  protoplasme  de  la  spore  se  rétracte,  sa  membrane  se  dissout, 
et  les  corpuscules  sont  mis  en  liberté  pour  continuer  ensuite  le  même 
procédé  de  reproduction. 

»  Les  spores  du  venin  ont  pourtant  deux  modes  principaux  de  multi- 
plication :  par  scission  et  par  noyaux  intérieurs.  Dans  le  sang  des  animaux 
qui  étaient  morts  par  la  piqûre  du  serpent,  nous  avons  observé  les  phé- 
nomènes suivants  : 

»  Les  globules  rouges  commençaient  par  présenter  des  petits  points  bril- 
lants dans  la  surface  du  disque;  ces  petits  points  formaient  quelquefois  des 
saillies  et  devenaient  de  plus  en  plus  nombreux.  En  suivant  attentivement 
les  différentes  phases  de  l'altération,  on  arrivait  à  voirie  globule  se  dé- 
truire complètement  et  être  remplacé  par  de  nombreux  corpuscules  ovoïdes 
très-brillants,  doués  de  mouvements  spontanés  oscillatoires.  D'autres  fois, 
les  corpuscules  ovoïdes,  ne  se  dégageant  pas  de  la  masse  globulaire,  y  res- 
taient emprisonnés,  et  les  globules  se  fusionnaient  les  uns  avec  les  autres 
formant  une  espèce  de  pâte  amorphe  très-diffluente. 

))  Dans  les  animaux  qui  étaient  piqués  par  ce  crotale  et  dont  le  sang 
était  recueilli  avant  que  l'action  du  venin  eût  été  bien  prononcée,  nous 
avons  observé  toujours  le  premier  degré  de  l'altération  ;  peu  de  temps 
avant  la  mort,  les  globules  se  présentaient  déjà  fusionnés  dans  la  ma- 
jeure partie. 

»  Les  animaux  sur  lesquels  nous  avons  fait  une  injection  hypodermique 
de  ce  sang,  immédiatement  après  la  mort  de  l'animal  piqué  parle  serpent, 
sont  tous  morts  au  bout  de  quelques  heures,  à  peu  près  avec  les  mêmes 


(  logS  ) 
symptômes  ,  et  leur  sang  révélait  toujours  les  mêmes  altérations  que  nous 
avons  remarquées  dans  les  animaux  envenimés  directement. 

»  Nous  avons  reconnu  aussi,  par  de  nombreuses  expériences,  que  l'alcool 
injecté  sous  la  peau  ou  ingéré  par  la  bouche  était  le  vrai  antidote  de  ce 
ferment  ('  ).  » 

M.  DE  QuATREFAGES,  60  présentant  le  travail  de  M.  Tjacerda,  ajoute  qu'il 
croit  devoir  faire  de  sérieuses  réserves  au  sujet  des  déterminations  adoptées 
par  l'auteur. 

PHYSIOLOGIE.  —  Sur  la  fonction  de  la  chlorophylle  avec  les  Planaires  vertes. 
Note  de  M.  P.  Geddes,  présentée  par  M.  de  Lacaze-Dulhiers. 

«  Quoique  la  présence  de  la  chlorophylle  ait  été  reconnue  depuis  long- 
temps dans  les  tissus  d'un  nombre  assez  considérable  d'animaux  inverté- 
brés, il  n'a  pas  été  donné  encore  de  répondre  à  cette  question  fondamen- 
tale :  cette  chlorophylle  fonctionne-teile  dans  le  règne  animal  comme  dans 
le  règne  végétal?  Ces  animaux  peuvent-ils  effectuer  la  décomposition  de 
l'acide  carbonique  sous  l'influence  de  la  lumière  solaire,  avec  assimilation 
du  carbone  et  dégagement  d'oxygène? 

»  Un  séjour  récent  à  Roscoff,  au  laboratoire  de  Zoologie  expérimentale 
de  M.  le  professeur  H.  de  Lacaze-Duthiers,  m'a  donné  les  moyens  de  sou- 
mettre à  l'expérience  ce  sujet  attrayant.  Là,  on  est  frappé  par  l'abondance 
d'une  espèce  de  Planaire  verte,  dont  la  description  sera  donnée  ultérieure- 
ment, et  par  l'habitude  qu'a  cet  animal  de  chercher  la  lumière  et  de  s'y 
exposer,  comme  \esHyclraviridis.  A  moins  que  le  temps  ne  soit  très-mauvais, 
ces  Planaires  se  trouvent  sur  le  sable  blanc,  loin  de  tout  abri  de  roche  ou 
d'algue,  couvertes  seulement  de  quelques  centimètres  d'eau.  Emprisonnées 
dans  un  petit  aquarium,  elles  se  portent  toujours  du  côté  d'où  vient  le 
jour.  Quand  l'aquarium  est  exposé  au  soleil,  leurs  mouvements  sont  fort 
accélérés.  Après  quelques  minutes,  des  bulles  de  gaz,  petites  d'abord,  se 
montrent  çà  et  là;  elles  augmentent  de  nombre  et  de  volume  avec  une 


(  '  )  Nous  réservons  tous  les  détails  de  ces  recherches  pour  le  travail  que  nous  préparons 
et  qui  doit  être  p\iblié  prochainement  dans  les  Jrckivos  do  Muscu  nacional. 

A  cette  Communication,  que  nous  avons  l'honneur  de  faire  à  l'Académie  nous  ajoutons 
quelques  dessins  qui  serviront  à  éclaircir  notre  exposition. 

.44.. 


(  1096  ) 

rapidité  étonnante,  qui  ne  le  cède  point  à  celle  de  la  formation  du  gaz  par 
une  algue  verte  dans  des  circonstances  semblables. 

»  On  peut  facilement  recueillir  le  gaz  en  plaçant  les  animaux  dans  une 
cuvette  recouverte  par  une  autre  un  peu  moins  grande,  renversée  sous  l'eau. 
Les  bulles  monlenl  et  s'unissent,  et  à  la  fin  de  la  journée  le  volume  de  gaz 
est  assez  considérable  pour  reirplir  un  ])elit  tube  à  essai.  Quand  on  plonge 
dans  ce  tube  une  allumette  presque  éteinte,  on  voit  nettement  se  produire 
l'incandescence  blanche  caractéristique  de  l'oxygène  dilué.  Par  l'emploi  de 
dix  ou  douze  appareils,  il  est  facile  de  recueillir  assez  de  gaz  pour  remplir 
la  longue  branche  du  grand  lube  coudé  qu'on  emploie  pour  les  analyses 
lapides  et  approximatives.  L'agitation  avec  la  solution  de  potasse  ne  montre 
plus  qu'une  trace  d'acide  carbonique;  mais,  avec  l'addition  de  l'acide  pyro- 
gallique,  la  présence  de  l'oxygène  reçoit  une  confirmation  parfaite  par  la 
coloration  en  brun  foncé  et  par  l'ascension  du  liquide  dans  le  tube. 

»  Une  série  de  ces  dosages  a  donné  de  43  à  02  pour  100  d'oxygène; 
une  analyse  semblable  de  l'air  atmosphérique,  entreprise  pour  savoir  la 
proportion  d'oxygène  perdu  par  ce  procédé,  a  permis  de  constater  une 
perte  de  5  pour  100,  on  peut  dire  que  le  gaz  développé  par  ces  animaux  ne 
contient  pas  moins  de  45  à  55  pour  100  d'oxygène,  le  résidu  étant  considéré 
comme  de  l'azote. 

»  Il  est  facile  de  démontrer  l'importance  extrême  de  l'action  delà  lumière 
sur  la  vie  de  ces  animaux.  Mis  dans  l'obscurité,  après  avoir  subi  le  transport 
deRoscoff  à  Paris,  tous  sont  morts  dans  deux,  trois  ou  quatre  jours,  tan- 
dis que  d'autres,  exposés  à  la  lumière  diffuse,  décomposaient  l'acide  car- 
bonique et  survivaient  au  moins  deux  semaines. 

))  Traitées  par  l'alcool,  les  Planaires  donnent  une  première  solution 
jaune,  et  après  ct-lle-ci,  mais  un  peu  moins  facilement,  une  solution  de  chlo- 
rophylle d'un  vert  magnifique.  Le  résidu  des  corps  des  animaux,  coagulé 
et  décoloré  par  l'alcool,  bouilli  dans  l'eau  et  filtré,  fournit  encore  luie  so- 
lution claire  qui,  traitée  par  l'eau  iodée,  donne  la  coloration  bleu-foncé, 
laquelle,  disparaissant  par  le  chauffage,  démontre  la  présence  d'une  quan- 
tité considérable  d'amidon  végétal  ordinaire.  » 


o^ 


M.  DE  Qi;atref.4ges,  à  la  suite  de  la  présentation  de  cette  Note  par 
M.  do  Lacaze-Duthiers,  annonce  que,  dans  un  de  ses  anciens  séjoursau  bord 
de  la  mer,  à  Saint- Vaast,  d  a  rencontré  une  algue  d'apparence  charnue, 
draguée  au  chalut  à  une  profondeur  sans  doute  médiocrement  considérable. 
M.  de  Qualrifiges,  ayant  examiné  au  microscope  de  nombieux  fragments 


(  1097  ) 
de  ce  végétal,  n'y  a  trouvé  aucune  trace  de  matière  verte.  I-es  grains  de 
chlorophylle  étaient  remplacés  par  des  grains  analogues,  mais  de  couleur 
rouge.  Cette  algue  n'en  décomposait  pas  moins  l'acide  carbonique.  Des 
faits  analogues  ont  été  signalés  dans  les  feuilles  de  végétaux  aériens  rougies 
parles  progrès  mêmes  de  la  végétation;  mais  ou  pourrait  peut-être  les  at- 
tribuer à  un  reste  de  matière  verte  qui  aurait  persisté  après  la  maturation 
de  la  feuille.  M.  de  Quatrefages  croit  que  rien  de  semblable  n'existait  dans 
l'algue  qu'il  a  examinée. 


GÉOLOGIE.    —    Obserualiolis  géologiques  sur   les  îles  Majorque  et  Minorque. 
Note  de  M.  H.  Hermite,  présentée  par  M.  Hébert. 

«  J'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  le  résumé  des  observations 
géologiques  que  je  viens  de  faire   aux  îles  Majorque  et  Minorque. 

»  I.  Minorque.  —  Minorque  est  divisée  en  deux  parties  à  peu  près 
égales,  suivant  une  ligne  dirigée,  nord-ouest-sud-est,  tie  Mahon  à  Algai- 
len;  les  deux  régions  ainsi  délimitées  offrent  un  aspect  très-différent. 

«  La  région  du  sud  est  formée  par  un  plateau  ondulé,  coupé  de  vallées 
profondes,  à  parois  verticales;  les  couches  calcaires  qui  le  composent  sont 
presque  horizontales;  elles  viennent  buter  en  stratification  discordante 
contre  les  strates  fortement  relevées  du  nord  de  l'île. 

»  La  partie  nord  de  Minorque  renferme  les  terrains  les  plus  anciens  des 
îles  Baléares  :  ce  sont  des  schistes  et  des  grès  gris  ou  verdâtres  ayant  une 
épaisseur  d'environ  looo  mètres;  ils  présentent  de  nombreuses-empreintes 
végétales  (Calamités).  La  découverte  de  couches  calcaires  fossilifères  situées 
vers  le  milieu  de  ce  système  m'a  permis  de  reconnaître  qu'une  partie 
de  ce  dépôt  appartenait  au  dévonien  moyen;  entre  M^rcadal  et  Ferrerias 
on  trouve,  en  effet,  les  fossiles  suivants  :  Plincops  lalifrons,  Abypa  relicu- 
laris,  Splrifer  Arcinaci,  Spirijer  eurjglossus,  etc.,  indiquant  bien  la  présence 
de  cet  horizon.  La  partie  la  plus  supérieure  des  schistes  et  grès  à  végétaux 
devra  peut-être  représenter  un  des  termes  du  terrain  carbonifère. 

»  A  cette  formation  succèdent  des  grès  rouges  ou  blancs,  à  grains  fins, 
qui  rei'.ferment  aussi  des  traces  végétales.  Comme  M.  Paul  Mares,  je  place 
ce  dépôt,  auquel  j'attribue  une  épaisseur  iqiproximative  de  5oo  mètres,  dans 
les  terrains  triasiques. 

»  Les  terrainsjurassiquescommencentpardes  calcaires  qui  appartiennent 
au  lias  moyen  ;  ils  sont  bien  développés  près  de  Monte-Toro  et  à  Alcoitg, 


(  loyS  ) 
où  ils  renferment  en  abondance  la  Rhynchonella  tetraedra.  Au-dessus  de 
ces  assises,  on  voit  des  calcaires  souvent  dolomitiques  qui  constituent  le 
Monte-Toro  et  le  plateau  d'Alayor,  etc.;  l'absence  de  fossiles  m'empêche 
de  préciser  leur  âge. 

»  A  Minorque,  la  partie  supérieure  des  terrains  secondaires  est  formée 
par  des  calcaires  blanchâtres,  que  j'ai  seulement  rencontrés  au  cap  Pon- 
tinat;  ils  appartiennent  au  néocomien  et  renferment  VÀmmoniles  Duma- 
sianus  et  d'autres  espèces  caractéristiques. 

B  C'est  contre  ces  terrains,  qui  forment  la  région  nord  de  l'île,  que  le 
miocène  moyen,  représenté  par  les  calcaires  à  clypéastres,  vient  s'ap- 
puyer. 

»  Après  le  miocène  moyen  on  observe  la  formation  de  dépôts  calcaires 
très-récents,  qui  renferment  VHelijo  vermicularis  et  quelques  rares  débris  de 
fossiles  marins.  Ces  couches  reposent  indistinctement  sur  le  miocène  ou 
sur  des  terrains  plus  anciens.  Leur  grande  extension  atteste  qu'à  cette 
époque  une  oscillation  descendante  avait  réduit  considérablement  la  sur- 
face de  Minorque  ;  ou  voit  en  effet  ces  dépôts  affleurer  au  centre  de  l'île, 
au  pied  du  Monte-Toro  et  du  Monte-Santa-Agueda. 

»  II.  Majorque.  —  A  Majorque,  on  ne  voit  pas  affleurer  de  dépôts  aussi 
anciens  que  ceux  de  Minorque  ;  des  grès  rouges  identiques  à  ceux  de 
cette  dernière  île  forment  la  partie  visible  la  plus  ancienne;  on  les  voit  seu- 
lement à  Estellenchs,  sur  le  bord  de  la  mer. 

»  On  rencontre  au-dessus  de  cet  horizon  la  même  succession  de  couches 
qu'à  Minorque;  le  lias  moyen  n'est  fossilifère  que  sur  un  petit  nombre  de 
points,  la  Muleta  près  Soller,  Alcudia,  et  Maria.  Il  supporte  4oo  mètres 
de  calcaires,  en  général  sans  fossiles,  qui  doivent  représenter  très-probable- 
ment une  grande  partie  des  terrains  jurassiques;  au  Puig  de  Lofre,  j'ai 
trouvé  des  ammonites  indiquant  selon  toute  probabilité  la  présence  de 
l'oxfordien.  Ces  assises  sont  couronnées  par  des  calcaires  à  céphalopodes  in- 
diquant l'horizon  des  couches  à  Ammonites  traijsitorius.  Le  néocomien  est 
largement  développé;  il  renferme  une  belle  faune,  Terebratula  dipli/a,  Am- 
monites diffîcilis,  Crioceras  Duvalii. 

»  Ce  dernier  étage  se  trouve  directement  surmonté  par  les  terrains  ter- 
tiaires, qui  sont  beaucoup  plus  complets  et  bien  mieux  développés  qu'à  Mi- 
norque. Ils  commencent  par  une  formation  lacustre  connue  aux  environs 
d'Alaro,  de  Itinisalem  et  de  Selva.  On  exploite  depuis  longtemps  à  la  base 
de  ce  dépôt  des  couches  de  lignites.  La  position  géologique  de  cet  horizon 
a  été  souvent  discutée;  M.  Haime  le  plaçait  au-dessus  des  terrains  num- 


(  I099  ) 
mulitiqiies,   mais  j'ai    constaté  au  contraire,  sur  un   grand   nombre   de 
points,  que  les  couches  lacustres,   qui  reposent  toujours   sur   le  néoco- 
mien,  sont  recouvertes  par  le  calcaire  nummulitique,  appartenant  à  l'éo- 
cène  moyen. 

»  Ce  niveau  lacustre  était  connu  seulement  sur  une  longueur  d'environ 
i4  kilomètres,  d'Alaro  à  Selva;  il  a  une  extension  beaucoup  plus  considé- 
rable, car  on  l'observe  encore  à  l'est  de  Rinisalem,  à  Santa-Margarita  et  à 
Son-Llorens;  les  lignites,  dans  cette  région,  sont  remplacées  par  des  marnes 
blanchâtres  surmontées  de  calcaires,  renfermant  de  nombreuses  empreintes 
de  fossiles  lacustres.  La  présence  de  ces  couches  entre  Andraitx  et  Can 
Toni  Llaro,  dans  la  partie  ouest  de  l'île,  montre  la  grande  importance  de 
cet  ancien  lac,  dont  le  plus  grand  diamètre  est  de  plus  de  80  kilomètres, 
d'après  mes  observations  faites  entre  Andraitx  et  Son-Llorens. 

»  Cette  puissante  série  de  couches  lacustres,  qui  a  été  ravinée  par  la  mer 
de  l'éocène  moyen,  doit,  par  ses  rapports  stratigraphiques  et  l'ensemble  de 
sa  faune,  se  rapporter  à  un  des  membres  de  l'éocène  inférieur  :  Achatinn 
Bouvfi,  J.  Haime;  Clausilia  Beaumonti,  J.  Haime;  Planorbis,  Melania,  Me- 
lanopsis,  etc.  » 

M.  V.  PiETKiEwicz  adresse  une  Note  sur  la  valeur  et  l'emploi  thérapeu- 
tique de  certaines  anomalies  du  système  dentaire. 

M.  Daubrée  présente,  de  la  part  de  l'auteur,  la  minute  de  la  «  Carte 
géologique  d'Espagne  et  de  Portugal  »,  qui  vient  d'être  exécutée  à  l'échelle 
de  ^ ,  par  M.  de  Bolella,   inspecteur  général   au  corps  des  Mines 

I  0110  u  0  0  '   r  ;  r  o  i 

d'Espagne  et  ancien  élève  de  l'École  des  Mines  de  Paris.  Cette  œuvre,  où 
M.  de  Botella  a  résumé  les  observations  qu'il  a  poursuivies  avec  persévé- 
rance et  énergie  pendant  une  série  d'années,  s'appuie  sur  les  travaux  anté- 
rieurs, parmi  lesquels  ceux  dont  on  est  redevable  à  notre  éminent  et  re- 
gretté confrère  M.  de  Verneuil  jouent  un  rôle  fondamental.  En  examinant 
la  carte  de  M.  de  Botella,  on  reconnaît  avec  quelle  sûreté  de  vues  et  quelle 
exactitude  M.  de  Verneuil,  à  la  suite  des  douze  voyages  qu'il  fit,  de  1849 
à  1862,  dans  la  Péninsule,  accompagné  de  M.Collomb,  avait  caractérisé  les 
grands  traits  des  principales  formations  géologiques. 

Une  feuille  de  coupes,  faites  sur  les  principaux  méridiens,  complète  la 
carte. 

A  5  heures,  l'Académie  se  forme  eu  Comité  secret. 


(     I lOO    ) 

COmXÉ  SECRET. 

La  Section  de  Minéralogie,  par  l'organe  de  son  doyen,  M.  Daubrée,  pré- 
sente la  liste  suivante  de  candidats  à  la  place  laissée  vacante  clans  son  sein, 
par  le  décès  de  M.  G.  Debfosse  : 

En  première  ligne M.  Delessb. 

iM.  F,  FocQUÉ. 
M.  A.  Galduv. 
M.  Hautefeuili.e. 


RI.  LORY. 


Les  titres  de  ces  candidats  sont  discutés. 
L'élection  aura  lien  dans  la  prochaine  séance. 

La  séance  est  levée  à  6  heures  un  quart. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 

OnVBAGES    REÇnS    DANS    LA    SEANCE    DTI     l6    DÉCEMBRE   1878. 

Bulletin  international  du  Bureau  central  météorologique  de  France;  n°'  34o 
à  346  (du  6  au  12  décembre  1878);  6  liv.  in-/l°  autogr. 

Réflexions  sur  la  puissance  motrice  du  feu  et  sur  les  machines  propres  à  déve- 
lopper cette  puissance  ;  par  S.  Caunot.  Paris,  Gauthier-VUIars,^i878;  in-4''. 

Travaux  originaux  de  Physiologie  comparée ;\..  1"  :  Insectes,  Digestion,  Mé- 
tamorphose, Vol;  par  le  1^  Jousset  de  Bellesme.  Paris,  Germer-Bail- 
lière,  1878;  in-8°.  (Présenté  par  M.  Blanchard.) 

Traité  élémentaire  de  Physique  théorique  et  expérimentale;  par  P. -A.  Da- 
guin;  4"  édition.  Paris,  Delagrave;  Toulouse,  P.  Pivrat,  1878;  a  vol.  iu-S". 
(Présenté  par  M.  Tisserand.) 

Mémoires  de  la  Société  des  Sciences,  de  l' agriculture  et  des  Arts  de  Lille; 
4'  série,  t.  V.  Paris,  Didron;  Lille,  Quarré,  1878;  in-8''. 

Excursion  et  pèche  du  corail  ù  la  Calle  en  1837;  par  M.  le  D'' Bonnafont. 
Paris,  iiiipr.  Martinet,  1877;  br.  in-8°.  (Extrait  iln  BuHelin  de  la  Société 
d'acclimatation.) 


'     I lOI     1 

Bulletin  de  la  Société  des  amis  des  Sciences  naturelles  de  Rouen;  2*  série, 
la*"  année,   1877,  a"'  semestre.  Rouen,  L.  Deshays,  1878;  in-8. 

Le  climat  de  Brest,  ses  rapports  avec  l'état  sanitaire;  par  A.  Borius.  Paris, 
J.-B.  Baillière,  1879;  in-8.  (Présenté  par  M.  le  baron  Larrej,  pour  le  con- 
cours de  Statistique  de  l'année  1879.) 

Rapports  sur  l'Exposition  universelle  de  1878.  Les  progrès  de  l' hygiène  ;  par 
le  D''  Ad.  Nicolas.  Paris,  Lacroix,  1878;  in-8°.  (Présenté  par  M.  le  baron 
Larrey,  pour  le  concours  Montyon,  Médecine  et  Chirurgie,  1879.) 

Bulletin  de  la  Société  minéralogique  de  France,  année  1878,  bulletin  n°4- 
Meulan,  impr.  Masson,  1878;  in-8°.  (Présenté  par  M.  Des  Cloizeaux.) 

Connais-toi  toi-même.  Notions  de  Physiologie;  par  L.  Figuier.  Paris,  Ha- 
chette, 1879;  I  vo'-  in-8°  illustré. 

Cario,  Mémoire  11°  3.  Représentation  graphique  des  puissances.  C(dcul  li- 
néaire. Rennes,  impr.  Bodin,  1878;  br.  iii-S". 

Elude  sur  le  système  artériel  articulaire  et  périarticulaire  des  membres;  par 
J.-F.-M.  Chiais.  Montpellier,  impr.  centrale  du  Midi,  1877;  br.  in-8°. 
(Deux  exemplaires.) 

Discours  adressé  à  M.  le  comte  Ferdinand  de  Lesseps,  au  consulat  général 
de  Fiance,  à  Tunis,  au  nom  delà  colonie  française;  par 'Notsce  Rocca.  Paris, 
Salmon  et  Challamel,  1878;  br.  in-4''. 

Bévue  géographique  internationale,  dirigée  par  G.  Renaud;  t.  P', 
année  1876;  t.  II,  année  1877;  t.  III,  de  janvier  à  septembre  1878.  Paris, 
1876-1878;  in-4°. 

W.  TuRNER,  Some  gênerai  observations  on  the  placenta,  ivilh  especial  réfé- 
rence to  the  theory  of  évolution.  —  .A  Jurther  contribution  to  the  placentation 
of  the  Cctacea  [Mouodon  monoceros).  —  Observations  on  the  structure  of  the 
human  placenta.  —  Note  on  the  placentation  of  Hyrax.  —  The  placenta  in 
Buminants.  —  A  deciduale  placenta.  —  On  the  structure  of  the  non  gravid 
utérine  mucous  membrane  in  the  Knrvjuroo.  —  On  the  placentation  of  the 
Jpes,  ivith  a  comparison  of  the  structure  of  their  placenta  ivilh  thaï  ofthe  Hu- 
man Female.  —  On  the  placenta  of  the  Hog-Deer  (Cervus  porcinus).  —  On 
the  placentation  of  the  Cape  ant-cater.  —  On  the  gravid  utérus  and  placenta  of 
Hyomoschus  aquaticus.  —  Lectur'es  on  the  comparative  anatomy  of  the  pla- 
centa. —  On.  the  placentation  of  the  Sloths.  —  On  the  placentation  of  the 
Lemurs.  —  On  the  gi^avid  utérus  and  on  the  arr^angement  of  the  fœtal  mem- 
brrmes  in  the  Cetacea.  —  On  ihe placentation  ofSeals.  Edinbnrgh,  sans  date; 
i/}  broclunes  in-4°et  in-8°. 

C.  K.,  1S78,  2'  Semestre.  (T.  LXXXVIl,  N"  27.)  l45 


(     I I02    ) 
OOVKAGES    KEÇnS    DANS    LA    SÉANCE    DO    23    DÉCEMBRE     l8'j8. 

Bullelm  international  du  Bureau  central  météorolocjique  de  France;  n°^  347 
à  353  (du  i3  au  19  décembre  1878)  ;  7  livr.  iii-4°  autogr. 

Annales  de  la  Société  d'émulation  du  département  des  Vosges,  1878.  Épi- 
nal,  Coilot;  Paris,  Goin,  1878;  in-8°. 

Bulletin  de  l' Académie  delpliinale;  3"  série,  t.  XIII,  1877.  Grenoble, impr. 
Prudhoiimie-Dauphin,  1878;  in-8°. 

Revue  de  Géologie;  par  M.  Delesse  et  M.  de  Lapparent.  T.  XV.  Paris, 
F.Savy,  1879;  in-8°. 

Jtlas  des  maladies  profondes  de  l'œil,  comprenant  rOphtlialmoscopie;  par 
Maurice  Perein,  et  l'Analomie  pathologique ,  par  F.  Poncet  (de  Cluny). 
Paris,  G.  Masson,  1879;  i  vol.  in-8°.  (Présenté  par  M.  Gosselin,  pour  le 
concours  Montyon,  Médecine  et  Chirurgie,  1879.) 

Structure  et  fonctions  du  corps  humain  ;  par  G.  Witrowski.  Paris,  Lauwe- 
reyns,  187g;  i  vol.  in-8°  avec  Atlas.  (Présenté  par  M.  le  baron  Larrey, 
pour  le  concours  Montyon,  Médecine  et  Chirurgie,  1879.) 

Sur  la  genèse  des  ferments  figurés;  par  J.  Duval.  Paris,  J.-B.  Baillière, 
1878;  2  br.  in-8°.  (Présenté  par  M.  Ch.  Robin,  pour  le  concours  de  Phy- 
siologie expérimentale,  1879.) 

Monographie  de  la  rage;  par  J.  Bon.tean.  Cliambéry,  impr.  Châtelain, 
1878  ;   I  vol.  in-i2. 

Mémoires  et  Bulletins  de  la  Société  de  Médecine  et  de  Chirurgie  de  Bordeaux; 
je.^  ^e^  je^  ^e  fasciculcs,  1877.  Paris,  G.  Masson;  Bordeaux,  Féret,  1877; 
in-8°. 

Traité  de  Géologie  et  de  Paléontologie,  par  Credner  ;  traduit  sur  la  3''  édi- 
tion allemande,  par  Monniez;  fascicule  4-  Paris,  F.  Savy,  1878;  in-8°. 

Des  stipules  et  de  leur  rôle  à  l' inflorescence  et  dans  la  fleur  {Morphologie 
comparée  et  Taxinomie);  parM.D.  Clos.  Toulouse,  impr. Douladoure,  1878; 
in-80. 

Bullettino  di  Bibliografia  e  di  Storia  délie Scienze  matematiclie  e  fisiche,  pub- 
blicato  da  B.  Boncompagni.  T.  XI,  agosto,  settembre  1878.  Roma,  1878; 
1  livr.  in-4''-  (Présenté  par  M.  Chasies.) 

Flora  batava  afbeelding  en  beschrijuing  vannederlandsche  Gewassen,  etc.; 
i!\i-'il\i  aflevering.  Leyden,  1878  ;  2  livr.  in-4°. 

Minutes  of  proceedings  of  the  institution  of  civil  engineers  ;  vol,  LU,  LUI, 
LIV.  London,  1878;  3  vo!.  in-8*'  reliés. 


(   iio3  ) 
Ouvrages  reçus  dams  ia  séance  du  3o  déceii:bre  1878. 

Traité  de  Chimie  générale  élémentaire;  par  M,  A.  Cahours.  4*  édition. 
Paris,  Gauthier-Villars,  1879;  3  vol.  in- 12. 

Guide  pour  l'analyse  des  matières  sucrées;  par  E.  Commerson  et  E.  Lau- 
GiER.  2"  édition,  Paris,  au  Bureau  du  Journal  des  fabricants  de  sucre,  sans 
date;  i  vol.  in-8°. 

Explication  de  la  Carte  géologique  de  la  France,  publiée  par  ordre  de  M.  le 
Ministre  des  Travaux  publics.  T.  IV.  Atlas.  Première  Partie:  Fossiles  prin- 
cipaux des  terrains  ;  par  E.  Bayle.  Seconde  Partie  :  Végétaux  fossiles  du  ter- 
rain houiller ;  par  R.  Zeiller.  Paris,  Imprimerie  nationale,  187H  ;  in-4°. 

Bulletin  de  la  Société  minéralogicpte  de  France;  année  1878,  bulletins 
n"'*  5  et  6.  Meulan,  impr.  Masson,  1878;  slivr.  in-8°.  (Présenté  par  M.  Des 
Cloizeaux.) 

Les  Etoiles.  Essai  d'Jstronomie  sidérale;  parle  f.  A.  Secchi.  Paris,  Ger- 
mer-Baillière,  1879;  2  vol.  in-8°  reliés.  (Présenté  par  M.  Tisserand.) 

Fonctionnement  médical  et  administratif  du  service  des  aliénés  de  la  Seine 
pendant  sa  période  d'installation  ;  par  le  D''  Girard  de  Cailletjx.  Paris, 
J.-B.  Bailiière;  Genève  et  Bâle,  H.  Georg,  1878;  iii-8".  (Renvoi  au  concours 
de  Statistique,  1879.) 

De  la  résistance  des  milieux  aux  projectiles  sphériques;  par  Touche.  Paris, 
J.  Dumaine,  1878;  br.  in-8°.  (Présenté  par  M.  le  général  Morin.) 

Sul serpentino di  Verrayes  in  valled'Aosta.  Notadel  Socio  Al.  Cossa.  Roma, 
Salviucci,  1878;  in-4°.  (Présenté  par  M.  Daubrée.) 

//  Microfono  nella  Meteorologia  endogena.  Studi  ed  esperienze  del  prof. 
M. -S.  DE  Rossi.  Roma,  tip.  délia  Pace,  1878;  br.  in-8°.  (Présenté  par 
M.  d'Abbadie.) 

El  departamiento  de  Ancachs  y  sus  riqnezas  minérales  ;  par  A.  Raimondi. 
Lima  (Peru),  impr.  de  el  Nacional,  1873;  in-4°.  (Présenté  par  M.  Des  Cloi- 
zeaux.) 

Antonio  Raimondi. £■/  Peru.  Lima,  impr.  delEstado,  1874  ;  2  vol.  in-4°. 
(Présenté  par  M.  Des  Cloizeaux.) 


FIN  DU  TOME  QUATRE-VINGT-SEPTIÈME. 


COMPTES  RENDUS 


DES    SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 


TABLES    ALPHABÉTIQUES. 


JUILLET  —  DECEMBKE  1878. 


TABLE  DES  MATIÈRES  DU  TOME  LXXXVII. 


Pages. 
Abeilles.  —  Sur  la  ponto  de  l'abeille  reine 
et  la  lliéorie  de  Dziezzon;  Note  de  M.  J . 
Pcrcz 408 

—  Sur  la  parthénogenèse  chez  les  abeilles; 

Note  de  M.  .-/.  Sansoii Gig 

—  M.  /.  Pérez  adresse  une  réponse  à  la  Note 

de  M.  A.  Sdiison 784 

—  Sur  les  pontes  des  abeilles  ;  Note  de  M.  M. 

Girard 7  rj 

Acétique  (Acide)  et  ses déhivés.  —  Sur  l'a- 

f  étal  tricliloré  ;  Noie  de  M.  H.  Byasson.       26 

—  Sur  la  formation  de  l'hexaméthylbenzino 

par  la  décomposition  de  l'acétone;  Noie 

de  M.  IF.-H.  Grcciw 93i 

Acoustique.  —  Sur  les  formes  vibratoires 
des  corps  solides  et  des  liquides;  Notes 
de  M.  C.  Dcchariiw aSi,  35(  et     jji 

—  Roue  phonique,  pour  la  régularisation  du 

synchronisme  des  mouveinents  ;  Note  de 

M.  P.  Lncniir 400 

—  M.  Boiirsciil  adresse,  par  l'entremise  de 

M.  Berlhelot,  ur.c  Note  sur  la  théorie  des 
voyelles aSa 

—  IH.  J.  Brachet  adresse  des  Notes  relatives 

aux  conditions  de  fabrication  des  vio- 
lons   374  et    484 

—  M.  C.  Brllaiii^é  adresse  des  documents 

sur  la   fabrication  des  violons  Stradi- 
varius      484 

—  M.  Bcllwigc  adresse  une  Note  concer- 

P..,  iS'iS,  i":'  Semestre.  (T. LXXXVII.) 


Pages 
nant  «  les  tables  des  violons  des  vieux 

maîtres  » 86i 

AÉnosTATS.  —  M.  E.  Barbier  adresse  une 

Note  relative  à  la  direction  des  ballons.      20 

—  M.  J.  Hiissnii  adresse  un  projet  d'appa- 

reil pour  la  direction  des  aérostats. ...     i56 

—  M.  Cit.  Pion  adresse  un  travail  relatif  à 

l'aéronautique 3i8 

—  M.  L.  La.ssallc  adresse  des  Notes  rela- 

tives à  la  direction  des  aérostats.  36o  et    897 

—  M.  H.  Regard,  M.  J.  Diisart  adressent 

des  Communications  relatives  à  la  direc- 
tion des  aérostats 374 

—  M.  Faiseur,  M.   Camcrnn  adressent  di- 

verses Communications  relatives  à  la 
navigation  aérienne 3y7 

—  M.  O.  Bliccq  adresse  une  Note  relative  à 

la  direction  des  aérostats 458 

—  Note  sur  l'ascension  scientifique  en  ballon 

du  3i  octobre,  par  M.  L.  Tridon 94G 

Alcools.  —  Recherches  sur  l'alcool  amy- 
lique;  alcool  dextrogyrc;  Note  de  M.  /.- 

A.  Le  Bel ". 2i3 

~  Action  du  chlorure  de  zinc  sur  l'alcool 
raélhylique;  hexaméthylbenzine;  Note 
de  IMM.  Le  Bel  et  Grecne 260 

—  De  la  présence  des  alcools  isopropylique, 

butylique  normal  et  amylique  secon- 
daire, dans  les  huiles  et  alcools  de 
pomme  de  terre;  Note  de  M.  Rabutcau.    5oo 

i46 


682 


io4o 


(  " 

Pages. 

—  Sur  les  dangers  de  l'emploi  de   l'alcool 

méthyliqiie   dans   l'industrie;  Note   de 

SI.  L.  Poincnrré 

Voir  aussi  Fermentations. 
LDOL.  —  Action  de  la  chaleur  sur  l'aldol  ; 

Note  de  M.  Jd.  JVurtz 

AiMiNEs.  —  Sur  l'action  des  chlorliydrates 
des  aminés  sur  la  glycérine;  Note  de 
M.  /.  Pcrsoz " 

—  iU.  /.  Persoz  communique  une  méthode 

de  préparation  des  dérivés  phénylés  de 
la  glycéramine 

—  Action  de  la  triméthylamine  sur  le  sul- 

fure de  carbone;  Note  de  M.  A.  Bleu- 
nard 

Amylacées  (Matièhes).  —  M.  A.  BrclKimp 
adresse  des  remarques  au  sujet  d'une 
Communication  de  iMM.  Musculus  et 
Grubor  sur  la  matière  amylacée 120 

Analyse  MAraÉJLVTiQdE.  —  Sur  la  méthode 
géométrique  pour  la  solution  des  équa- 
tions numériques  de  tous  les  degrés; 
Note  de  M .  L.  Lnlanne i  J7 

—  De  l'emploi  de  la  Géométrie  pour  résoudre 

certaines  questions  de  moyeimes  et  do 
probabilités;  Note  de  M.  L.  Lidannc. 

—  Sur  l'emploi  des   identités  algébriques 

dans  la  résolution,  en  nombres  entiers, 
des  équations  d'un  degré  supérieur  au 

second  ;  Notes  de  M.  Desboves 

i5g,  272  et 

—  Sur  la  résolution  en  nombres  entiers  de 

l'équation  «.r' +  ir' =  f  z- ;  Notes  de 
M.  Desbnvcs 522  et 

—  Sur  un  point  de  l'histoire  des  IMathcmn- 

tiques;  Note  de  M.  Dcshoves 92 j 

—  Nouvelle  méthode  pour  l'élimination  des 

fonctions  arbitraires;  Note  de  M.  R.  Mi- 
"ich 161 

—  Sur  les  covariants  des  formes  binaires; 

Note  de  M.  C.  Jordan 202 

—  M.  Ch.  Méray  adresse  un  Mémoire  inti- 

tulé «  Démonstration  générale  de  l'exis- 
tence des  intégrales  des  équations  aux 
dérivées  partielles  » 232 

—  M.  A.  S/arioffa{iiesso  une  Note  sur  l'in- 

tégration des  équations  différentielles 
linéaires 292 

—  Sur  les  covariants  fondamentaux  d'un  sys- 

tème cubo-quadratique  binaire;  Notes 
do  M.  Svlfcstcr 242  et 

—  Sur  la  forme  binaire  du  septième  ordre  ; 

Note  de  JI.  Sy/vcxter 

—  Sur  le  vrai  nombre  des  formes  irréduc- 

tibles (lu  système  cubo-bi(iuadiatiqu('; 
Note  do  M.  Sflvcsicr 

—  Détermination  du  nombre  exact  des  cova- 

rianls  irréductibles  du  système  cubo-bi- 


355 


321 


598 


28: 


899 


4-43 


06     ) 

Pages. 

quadratique  binaire;  Note  de  J'.  Syl- 
vcstcr 477 

—  Sur  les  covariants  irréductibles  du  quantic 

du  septième  ordre  ;  Note  de  M.  Syhester.     5o5 

—  Méthode  nouvelle  pour  la  décomposition 

des  nombres  en  sommes  quadratiques 
binaires;  application  à  l'Analyse  indé- 
terminée; Note  de  M.  E.  de  Jonqidères.     399 

—  Sur  la  transformation  des  formes  linéaires 

des  nombres  premiers  en  formes  qua- 
dratiques; Note  de  M.  G.  Ollrnmare . .     -]T>\ 

—  Sur   la   forme  des  intégrales  des  équa- 

tions diiïérentiellesdu  second  ordre,  dans 
le  voisinage  de  certains  points  critiques; 
Note  de  M.  E.  Picard 43o  et     743 

—  Solution   d'un  système   d'équations    li- 

néaires;  Note  de  M.  /.  Fnrins 523 

—  Sur  la  détermination  des  racines  imagi- 

naires des  équations  algébriques;  Notes 

de  M.  /.  Farkas 791  et  1027 

—  Sur  l'intégration  de  l'équation 

Aj"  h-  B  ry-H  C.>"  +  Dj'4-  Ej  -f-  F  =  o  ; 

Note  de  M.  N.  Alexccjf. 64 1 

—  Remarque  relative  à  deux  intégrales 
obtenues  par  Lamé  dans  la  théorie  ana- 
lytique de  la  chaleur;  Note  do  M.  Escnry.     64(J 

—  Sur  certaines  séries  ordonnées  par  rap- 

port aux  puissances  d'une  variable  ;  Note 

de  M.  Appell C8g 

—  Sur  la  réduction  de  certaines  équations 

différentielles  du  premier  ordre  à  la 
forme  linéaire,  par  rapportais  dérivée 
de  la  fonction  inconnue  ;  Note  de  M.  Hal- 
phen       7  î  I 

—  Sur  la  réduction  en  fractions  continues  de 

e^'-^),  F  (.r)  désignant  un  polynômeentier  ; 
Note  de  M.  E.  Las^itcrrc 820 

—  Sur  la  réduction  en  fractions  continues 

d'une  classe  assez  étendue  de  fonctions; 
Note  de  M.  E.  La-^uerrc 923 

—  Sur  le  nombre  des  arrangements  complets 

où  les  éléments  consécutifs  satisfont  à 
des  conditions  données;  Note  de  M.  D. 
André 838 

—  Sur  la  sommation  des  séries  ;   Note  de 

M.  D.  André 97^ 

—  Sur  l'élimination  ;  Note  de  W.  P.  Man- 

sinn 97'* 

—  Évaluation  d'une  intégrale  définie;  Note 

de  M.  Apprit 874 

—  M.  }".  t'illarceau  fait  hommage  à  l'Aca- 

démie de  deux  Notes  portant  pour  litres 
«  Sur  le  développement  en  séries  des 
racines  réelles  des  éipiations  »  et  «  Ori- 
gine géométrique  et  représentation 
géométrique  des  fonctions  elliptiques 
abéliennos    et    transcendantes  d'ordre 


I  I07 


) 


Pajîes. 

supérieur  » 673 

—  M.  L.  Hugo  adresse  une  Note  relative  à 

la  théorie  des  nombres 5G3 

—  M.  G.  de  Lo/igc/iûiups  adresse  une  Note 

sur  la  recherche  des  facteurs  commen- 
surables  d'une  équation :ooo 

—  M.  F.  Prot/i  adresse  l'énoncé  d'un  théo- 

rème relatif  à  la  théorie  des  nombres. .     874 

—  Théorèmes  sur  les  nombres  premiers; 

Note  de  M.  Proth 926 

Anatomie  animale.  —  Sur  les  groupes  isogé- 
niques  des  éléments  cellulaires  du  carti- 
lage ;  Note  de  M.  J.  Renaut 3G 

—  Sur  le  dédoublement  du  sympathique  cer- 

vical et  sur  la  dissociation  des  fdets  vas- 
culaires  et  des  filets  irido-dilatateurs, 
au-dessus  du  ganglion  cervical  supérieur; 
Note  de  M.  Fr.  Franck 1 75 

—  Rapports  qui  e.xistent  entre  les  poids  des 

divers  os  du  squelette  chez  divers  mam- 
mifères; Notes  de  M.  S.  de  Luca 

261,  335  et    364 

—  M .  le  Directeur  de  F  Ecole  de  Médecine  de 

Nantes  adresse  un  album  de  reproduc- 
tions photographiques  de  pièces  anato- 
miques  choisies  dans  le  Musée  de  cette 
École 375 

—  Sur  les  terminaisons  nerveuses  dans  les 

muscles  striés  ;  Note  de  M.  S.  Tscldriciv.    Co4 

—  Sur  l'appareil  excréteur  du  Solenopknriis 

megidocephalus;  Note  de  M.  /.  Poirier.    io43 

—  M.  TV/raf  7- adresse  une  série  de  Méuioires 

«Surl'anatomie  comparée  du  placenta  ».  1000 
Anatomie  pathologique.  —  Sur  l'existence 
de  l'ésions  des  racines  antérieures,  dans 
la  paralysie  ascendante  aiguë;  Note  do 
M.  /.  Dejerine 101 

—  De  l'ostéite  et   de  l'ostéo-périostite  du 

grand  angle  de  l'orbite,  dans  leurs  rap- 
ports avec  les  affections  désignées  sous 
les  noms  de  tumeurs  et  fistules  du  sac 
larryinal;  Note  de  M.  Fano 117 

—  Identité  de  nature  de  l'érysipèle  spontané 

et  de  l'érysipèle  traumatique  ;  Note  de 

M.  Real 1 1  () 

—  M.  Girauit  soumet  au  jugement  de  l'Aca- 

démie un  Mémoire  «  Sur  l'hydropisie 
de  la  membrane  séreuse  vaginale  (hydro- 

cèle  )  » 200 

Anatomie  végétale.  —  Sur  la  structure  des 
tubes  cribreux  ;  Note  de  M.  Ed.  de  Janc- 
zeivs/ii 1 79 

—  Sur  la  morphologie  des  tiges  dicotylé- 

dones ;  Note  de  M.  E.  Guinier 8o3 

—  Formation  des  feuilles  et  ordre  d'appari- 

tion de  leurs  premiers  vaisseaux  chez 
des  Graminées;  Note  de  M.  A.  Trécul. .    1008 
Voir  aussi  Botaniijne  et  Botbnique  jossUc. 


Pages. 


Aniline.  —  Action  des  sels  de  chrome  sur 
les  sels  d'aniline  en  présence  des  clilo- 
rates ;  Note  de  M.  S.  Grmvitz 844 

—  Inertie  des  dérivés  du  chrome,  comparée 

à  l'action  du  vanadium  sur  les  sels  d'ani- 
line en  présence  des  chlorates,  dans 
l'impression  en  noir  d'aniline;  Note  de 

M.  G.  Ifitz 1087 

Anthropologie.  —  Recherches  expérimen- 
tales sur  les  variations  de  volume  du 
crâne  et  sur  les  applications  de  la  mé- 
thode graphique  à  la  solution  de  divers 
problèmes  anthropologiques;  Note  de 
M.  Le  Bon 79 

—  Race  Papoua  ;  Note  deM.  f/c  Ç"ff'/'e^flgtfi'.   ioi4 

—  M.   le   Secrétaire   perpétuel   signale   un 

Mémoire  de  M.  /.  de  Lenhossék,  intitulé 
«Des  déformations  artificielles  du  crâne».     3i8 

Aréomètres.  —  M.  Pénard  soumet  au  juge- 
ment de  r.Académie  un  Mémoire,  avec 
de  nombreuses  Tables  numériques,  sur 
l'aréomètre  alcoométrique 966 

Argent.  —  M.  E.  Mnumené  rappelle  qu'il 
a  signalé  l'énergie  du  rochage  de  l'ar- 
gent provenant  de  la  décomposition  de 
son  azotate 342 

Aromatiques  (Composés).  —  Sur  l'oxydation 
de  quelques  dérivés  aromatiques;  Note 
de  M.  J.  Étard 989 

.\rsenic.  —  M.  C.  Husson  adresse  une  Note 
relative  aux  empoisonnements  par  l'ar- 
senic         225 

—  Sur   la  valeur  de  la   magnésie   comme 

antidote  de  l'acide  arsénieux;  Note  de 
MM.  Ph.  de  Clermont  et  /.  Frommel.  .  .     332 
Astronomie.    —    Sur   les   déformations   du 
disque  de  Mercure  pendant  son  passage 
sur  le  Soleil  ;  Note  de  M.  Lamey 11 

—  Présentation,  par  M.  Lœwy,  de  divers  Mé- 

moires faits  par  lui-même  ou  en  collabo- 
ration avec  d'autres  savants 191 

—  Emploi  d^l'ascension  droite  de  la  Lune, 

corrigée  des  erreurs  tabulaires,  pour 
déterminer  la  longitude  en  mer;  Note  de 
M.  Paye 34e 

—  Disposition    permettant    d'observer    les 

astres  en  plein  jour,  sans  le  secours  d'une 
lunette;  Note  de  M.  Rouden 563 

—  Recherches  sur  la  stabilité  du  sol  et  de 

la  verticale  de  l'Observatoire  de  Paris; 

Note  de  M.  Mouchez 665 

' —  Sur  la  direction  de  la  verticale  à  l'Obser- 
vatoire de  Paris;  Note  de  M.  A.  Gaillot.    684 

—  Présentation,  par  M.  Lœwy,  du  Mémoire 

qu'il  a  publié,  avec  M.  Stépluin,  sur  la 
délermination  des  longitudes  Paris-Mar- 
seille et  Alger-Marseille 705 

—  Nouvelle   méthode    pour  déterminer  la 

i4C).. 


(    iio8  ) 

Paires 


flexion  des  lunettes;  Note  de  M.  Lœivy.     88g 
—  Présentation,  par  ^{. Mouchez,  A&  dessins 

astronomiques  de  M.  Traiwclnt 970 

Voir   aussi  Comètes,   Etoiles,    Géodésie, 

Lune ,    Mécaiiiijue  céleste ,    Plniiètes, 

Soleil,  Vénus  {Passages  de),  etc. 
Aveugles.  —  M.  E.  Recordon  adresse  une 


Pages. 

Note  relative  à  divers  appareils  destinés 
à  faciliter  aux  aveugles  la  lecture,  l'écri- 
ture, le  calcul,  etc i56 

Rap|iort  de  M.  Tresca  sur  le  diplograplie 
de  M.  Recordnn  et  ses  appareils  à  l'usage 
des  aveugles 1064 


B 


Balistique.  —  Sur  un  appareil  destiné  à  faire 
connaître  simultanément  la  loi  du  recul 
d'une  bouche  à  feu  et  la  loi  du  mouve- 
ment du  projectile;  Note  de  M.  H.  Sehcrt. 

—  Formules    relatives   au    percement   des 

plaques  de  blindage  en  fer  ;  par  IVI.  Mar- 
tin de  Brettes 649  et 

Benzoïque  (Acide).  —  Courbes  de  solubilité 
des  acides  salicylique  et  benzoïque; 
Note  de  M.  E.  Bnurgoin 

Bismuth  et  ses  composés.  —  Présence  du 
plomb  dans  le  sous-nitrate  de  bismuth; 
Note  de  MM.  Chapuis  et  Linossier. . .  . 

—  Nouvelles  observations  sur  les  sous-ni- 

trates de  bismuth  du  commerce;  par 
M.  A.  Carnot 

Bois.  —  Sur  la  puissance  d'absorption  de 
l'eau  par  les  bois  ;  Note  de  M.  E.-J.  Mau- 
mené 

Borax.  —  Application  du  borax  aux  re- 
cherches de  Physiologie  végétale;  Note 
de  M.  Schnetzler 

—  Sur  l'action  physiologique  du  borax  ;  Note 

de  M.  E.  de  Cyon 

-—  Sur  les  dangers  de  l'emploi  du  borax 
pour  la  conservation  de  la  viande;  Note 
de  M.  G.  Le  Bon 

—  Sur  l'innocuité  du  borax  employé  pour 

la  conservation  des  viandes;  Note  de 

M.  E.  de  Cyon 

Botanique.  —  Présentation,  par  M.  Dumas, 
au  nom  de  M.  Al/ih.  de  Candolle,  du  pre- 
mier Volume  d'une  série  de  monogra- 
phies de  familles  botaniques,  portant 
pour  titre  «  Monographiœ  Pliancroga- 
matuni  » 

—  iM.    Gray   [Jsa]    adresse    la    première 

Partie  d'un  Ouvrage  intitulé  «  Flore 
synoptique  du  l'Amérique  du  Nord  ».. . 

—  M.  Decaisrie  présente  un  Ouvrage  intitulé 

«  Études  pliycologiques.  Analyse  d'al- 
gues marines  »,  par  M.  G.  Thurct  .... 

—  Maladie  des   taches   noires  de   l'Érablo 

[Rhylisma  acerinum)  ;  Note  de  M.  Max. 
Cornu 

—  De  la  part  des  stipules  à  l'inllorescence  et 

dans  la  lleur;  Note  de  M.  D.  Clos 

—  Révision  do  la  llore  des  Malouines  (îles 


589 
62 
.69 
20S 
943 

38 1 

845 

93G 
1091 


145 
398 

7'9 

178 
3o5 


Falkland)  ;  Note  de  M.  L.  Crié 

-  Organisation  de  VMygrocrocis  arsenicus 
Bréb.  ;  Note  de  M.  L.  Marchand 

•  Maladie  des  Laitues,  nommée  «  le  Meu- 
nier» [Peronospora  gangliiformis  Berk.)  ; 
Note  de  M.  Max.  Cornu 

-  Maladies  des  plantes  déterminées  par  les 
Peronospora.  Essai  de  traitement;  appli- 
cation au  Meunier  des  laitues;  Note  de 
M.  Max.  Cornu 

-  M.  L.  Hugo  adresse  un  «  Diagramme  de 
la  longueur  des  feuilles  d'une  lige  de  Ei- 
cus  clastica  » 

Voir  aussi  Anntomie  végétale  et  Physio- 
logie végétale. 
Botanique  fossile.  —  Structure  de  la  tige 
des  Sigillaires;  Note  de  M.  B.  Renault. 

—  Structure  comparée  des  tiges  des  Lépido- 

dendrons  et  des  Sigillaires;  Note  de 
M.  B.  Renault 

—  Structure  et  atiinités  botaniques  des  Cor- 

daïtes;  Note  de  M.  B.  Renault 

—  Sur  le  nouveau  groupe  paléozoïque  des 

Dolérophyllées;  Note  de  M.  G.  de  Sa- 
porta 

—  Sur  une  nouvelle  découverte  de  plantes 

terrestres  siluiiennes,  dans  les  schistes 
ardoisiers  d'Angers,  due  à  M.  L.  Crié; 
Note  de  M.  G.  de  Saporta 

—  M.   de  Saporta  fait    liommage   ;\   l'Aca- 

démie de  son  Ouvrage  intitulé  «  Le 
monde  des  Plantes  avant  l'apparition  de 
l'Homme  » 

—  M.    le  Secrétaire  perpétuel   signale    un 

Atlas  des  végétaux  fossiles  des  terrains 

houillers;  par  M.  Zeiller 

Boussoles.  —  M.  J.  IFharion  adresse  une 
boussole  marine  à  aiguilles  de  nickel  . . 

—  M.  E.  Duchemin  adresse  une  Note  rela- 

tive à  l'utilité  de  remplacer  les  pivots 
d'acier,  dans  les  compas  de  mer,  par  des 
pivots  en  platine  iridié 

—  Rapport  de  i\l.  Edni.  Becquerel  sur  une 

boussole  marine  avec  aiguille  de  nickel, 

de  M.  IFInirlon 

BnoNZES.  —  MM.  <le  Ruolz  et  de  Eontenny 
adressent  une  Note  sur  les  pièces  de 
bronze  phosphuré  exposées  par  la  Com- 


53o 

761 

801 

916 

466 

114 

4'4 

538 

393 

7G7 

1024 

102G 
083 

805 
955 


pagnie  du  Chemin  de  fer  d'Orléans  à 
l'Exposition  universelle 

BnYozoAiiiES.  —  Du  développement  des  bryo- 
zoaires chilostomes;  Note  de  M.  /.  Dur- 
rois  

Bulletins  bibliogrvpiiioues.  —  44i  i24i 
i84,  226,  272,  3o8,  342,  365,  383,  4 'G, 
437,466,  5o2,  544,  563,  615,662,  703, 
763,808,  847,  885,  looi,  io52,  iioo. 

Bureau  des  Longitudes.  —  M.  le  Ministre 
de  l'Instruction  inihliquc  invite  l'Aca- 
démie à  lui  présenter  deux  candidats 
pour  la  place  de  géographe,  devenue 
vacante  au  Bureau  des  Longitudes  par 
suite  du  passage  de  M.  Jansscn  dans  la 
Section  d'Astronomie 

--•  M.  Bomiuct  (le  lu  Grre  prie  l'Académie 
de  le  comprendre  parmi  les  candidats  à 


(  i'09  ) 

rages.  Pages 

cet(e  place 21 

292  —  Candidats  proposés  par  l'Académie  : 
1°  IM.  (t'Jhbaitic;  2°  M.  Bniuiucl  de  la 
Grre 124 

463  —  M.  le  Ministre  de  Vliistruclion  imhlitjue 
invite  l'Académie  à  lui  présenter  deux 
candidats  pour  la  place  laissée  vacante 
au  Bureau  des  Longitudes  par  le  décès 
de  M.  Le  Verrier 201 

—  Candidats  présentés  par  l'Académie  : 
1°  M.  Fizcau;  1"  M.  Resûl 3i4 

—  M.  Fr/re  tait  hommage  à  l'Académie,  au 
nom  du  Bureau  des  Longitudes,  de  la 
«  Connaissance  des  Temps  pour  l'an- 
née 1880  » 911 

Butyrique  (Acide)  et  ses  dérivés.  —  Sur 
l'acide  élhyloxybutyri(iue  normal  et  ses 
dérivés  ;  Noie  de  M.  Diwillier 93 1 


Calori.métrie.  —  Chaleur  spécifique  et  cha- 
leur de  fusion  du  jialladium;  Note  de 
M.  /.  ?'iolle 981 

Camphre  et  ses  dérivés.  —  Sur  un  dérivé 
iodé  du  camphre;  Note  de  M.  Al.  Hal- 
ler 695 

—  Sur  un  dérivé  cvané  du  camphre;  Note 

de  M.  Al.  Hnllër 843 

—  Sur  un  nouvel  acide  dérivé  du  camphre; 

Note  de  M.  Al.  Haller 929 

Candidatures.  —  M.  Ch.  Brame  prie  l'Aca- 
démie de  le  comprendre  parmi  les  can- 
didalsàlaplacede  Correspondant  pour  la 
Section  d'Économie  rurale,  en  rempla- 
cement de  feu  M.  de  Vihraye 459 

—  M.  Charcnt  prie  l'Académie  do  ie  com- 

prendre parmi  les  candidats  à  la  place 
laissée  vacante,  dans  la  Section  de  Méde- 
cine et  Chirurgie,  par  le  décès  de  Cl.  Ber- 
nard       684 

—  M.  P.  Bert,  M.  A.  Gubler,  M.  Arm.  Mo- 

reau,  M.  G.  Sée  font  la  mèmedemande.     740 

—  M.  G.  Sée  prie  l'Académie  de  considérer 

comme  non  avenue  sa  candidature 786 

—  M.  A.  Berlin  prie  l'Académie  do  le  com- 

prendre parmi  les  candidats  à  l'une  des 
places  d'Académicien  libre 835 

—  M.  le  vice-amiral  rftf /ci  lioncière  te  Notiij 

prie  l'Académie  de  le  comprendre  parmi 
les  candidats  à  l'une  des  places  d'Acadé- 
micien libre 866 

—  MM.  Cit.  Lory  et  A.  Gaiidry  prient  l'A- 
cadémie de  les  comprendre  parmi  les 
candidats  à  la  place  laissée  vacante,  dans 
la  Section  de  Minéralogie,  par  le  décès 

de  M.  Delafusse 1027 

Cartil\ges.  —  fur  les  groupes  isogéniques 


des  éléments  cellulaires  du  cartilage; 
Note  de  M.  /.  Renault 36 

Chaleur.  —  M.  le  Secrétaire  perpétuel  si- 
gnale la  4"  édition  du  «  Traité  de  la  cha- 
leur considérée  dans  ses  applications,  do 
Péclet  »,  publiée  par  M.  A.  Huilelo.. . .     i56 

Chaleur  RAVONiVANTE.  —  M.  Jamin  présente, 
de  la  part  de  M.  Villari,  un  Ouvrage 
intitulé  «  Du  pouvoir  émissif  et  des 
différentes  espèces  de  chaleur  que  quel- 
ques cor|)S  émettent  à  la  température  de 
1 00  degrés  » 43 

—  Mesure  de  l'intensité  calorifique  des  ra- 

diations solaires;  Note  de  M.  A.  Crova.     106 

—  Utilisation  industrielle  de  la  chaleur  so- 

laire ;  Note  de  M.  A.  Mmicliot 481 

CiiARBOM.NEusE  (Maladie).  —  Sur  le  charbon 
des  poules;  Note  de  MM.  Pasteur,  Jou- 
bert  et  Chamherland 47 

—  Sur  une  maladie  à  forme  charbonneuse,      • 

causée  par  un  nouveau  vibrion  aérobie; 
Noie  do  M.  H.  Toussaint 69 

Chauffage.  —  M.  /.  Barberini  donne  lecture 
d'un  Mémoire  relatif  aux  conditions  d'é- 
tablissement des  foyers  de  chauffage..     3i5 

Chemins  de  fer.  —  M.  de  la  Gnurnerie  fait 
hommage  à  l'Académie  de  deux  bio- 
chures  relatives  à  l'administration  des 
chemins  de  fer 395 

—  Sur    les    travaux   du   tunnel  du  Saint- 

Gothard  ;  Note  de  M.  D.  Colladon go5 

—  M.  B.  Cliazot  adresse  deux  Notes,  concer- 

nant :  1°  une  «  nouvelle  machine  à 
vapeur  régénérée  »  ;  2°  un  «  timbre  in- 
dicateur, pour  passages  à  niveau  des 
chemins  de  fer  d'intérêt  local  » 740 

—  M.  A.  Basin  adresse  une  Note  relative 


l   m 

Pages. 
au  chauffage  et  à  la   construction  des 

wagons  des  chemins  de  fer 834 

Chimie.  —  M.  F.  Mnrct  adresse  quelques  ob- 
servations relatives  à  une  formule  établie 
par  lui,  et  fournissant  un  caraclère  qui 
permet  de  distinguer  les  corps  simples 
des  corps  composés 342 

—  Recherches   sur  les  sulfates;  par  M.  J. 

Etard 602 

—  Action  des  hydracides  sur  le  sulfate  de 

mercure.  Action  de  l'acide  sulfurique 
sur  les  sels  haloïdes  de  ce  métal  ;  Note 
de  M.^.  Diitc 794 

—  Sur  l'alcalinité  des  carbonates  et  silicates 

de  magnésie,  libres,  mélangés  ou  com- 
binés ;  Note  de  M.  Picard 797 

—  Préparation  du  cobaltocyanure  de  potas- 

sium et  de  quelques  dérivés;  Note   de 

M.  A  Dcxcaiiips io3g 

—  Présentation,  par  M.    Cnlwurs,  des  trois 

premiers  Volumes  de  la  4'  édition  de  son 
«Traité  de  Chimie  générale  élémentaire».  io63 
Voir  aussi  Therniocliiniie. 
Chimie  analytique.  —  De  la  présence  du 
plomb  dans  le  sous-nitrate  de  bismuth  ; 
Note  de   MM.  Cliapids  et  Linossirr.. .      169 

—  Nouvelles  observations  sur  les  sous-ni- 

trates de  bismuth  du   commerce;   par 

M.  J.  Carnot 208 

—  Nouveau  procédé  pour  l'analyse  du  lait; 

par  M.  A.  Jdum ago 

—  Observations  sur  ce  procédé;  par  M.  E. 

Marchand 425 

—  Réponse  aux  observations  précédentes; 

par  M.  J.  Adam 45? 

—  Des  procédés  à  employer  pour  le  dosage 

du  beurre  dans  le  lait;  réponse  à  la  Note 
précédente  de  M.  Adam;  par  M.  Eitg. 
Marchand 387 

—  11.  C.  Hussnn  adresse   des   Recherches 

micrographiques    sur    les   cires    et   les 

'   beurres  utilisés  en  Pharmacie 7io 

CimiiE  ANIMALE.  — Sur  l'acide  cholalique; 

Note  de  M.  A.  Destrem 880 

—  Sur  l'hémocyanine,  substance  nouvelle  du 

sang  de  Poulpe  (  Ocinpiis  viilgaris)  ;  Note 

de  M.  L.  Frcdcricff 996 

—  Sur  la  fonction  chromatique  chezlePoulpe; 

Note  de  M.  L.  Frédéricq 104 

Chimie  industrielle.  —  Sur  la  cuisson  du 
plAtre  et  sur  la  fabrication  des  plâtres  à 
prise  lente  ;  Note  de  M.  Ed.  Landrin. . .     24 

—  Sur  les  dangers  de  l'emploi   do  l'alcool 

méthylique  dans    l'industrie  ;    Note    de 

M.  L.  Poincaré G82 

—  Action   des  sels  de   chrome  sur  les  sels 

d'aniline  en  i)résence  des  chlorates;  Note 

de  M.  a.  Graivitz 844 


o   ) 

Pa.'jos. 

—  Inertie  des  dérivés  du  chrome,  comparée 

à  l'action  du  vanadium  sur  les  sels  d'ani- 
line en  présence  des  chlorates,  dans 
l'impression  en  noir  d'aniline;  Note  de 
M.  G.  IFitz 1087 

—  Sur  la  nature  de  certains  produits  cristal- 

lisés, obtenus  accessoirement  dans  le 
traitement  industriel  des  pétroles  de  Pen- 
sylvanie;  Note  de  MM.  L.  Prunier  et 
li.  David 991 

—  Sur  la  puissance  d'absorption  de  l'eau 

par  les  Ijois  ;  Note  de  M .  E  -J.  Maumcné.     943 

—  M.  Paqurlin  adresse  la  description  d'un 

«  fer  à  souder  à  fo\  er  de  platine  s'échauf- 
fant  sans  flamme,  soit  avec  un  mélange 
d'air  et  de  vapeurs  d'essence  minérale, 
soit  avec  un .  mélange  d'air  et  de  gaz 
de  houille  » 5G 

—  M.  Hétetiàvene  un  complémentà  ses  Com- 

munications précédentes,  concernant  les 
produits  fournis  par  l'action  de  la  chaux 
sur  les  eaux  grasses  des  condenseurs  à 
surfaces 1 55 

—  M.  T.-L.  Phipso/i  adresse  une  Note  rela- 

tive à  un  «  nouveau  blanc  minéral  »...     200 

—  M.    le    Secrt'lairc  perpéliiel    signale    le 

Tome  II  du  «  Précis  de  Chimie  indus- 
trielle, de  A.  Payen,  6"  édition,  revue 

par  M.  C.  Vincent  » 92 1 

Chimie  minérale.  —  Note  sur  une  nouvelle 
terre  du  groupe  du  cérium  et  remarque 
sur  une  méthode  d'analyse  des  colom- 
bates  naturels;  par  M.  L.  Smith 146 

—  Le  mosandrum  ;  un  nouvel  élément  ;  Note 

de  M.  L.  Smith 148 

—  Observation  de   M.  C.  Marignac  sur  la 

découverte,  annoncée  par  M.  L.  Smith, 
d'une  nouvelle  terre  appartenant  au 
groupe  du  cérium 281 

—  Sur  la  diffusion  du  cérium,  du  lanthane  et 

du  didyme;  Note  de  M.  Cossa 377 

—  Sur  un  nouveau   métal,  le  philippium; 

Note  de  M.  M.  Delajontainc 559 

—  Sur  l'ylterbiiie,  nouvelle  terre  contenue 

dans  la  gadolinile  ;  Note  de  M.  C.  Mari- 
anne       578 

—  Surle  mosandrum  (le  M.  Lawrence  Smith  ; 

Note  de   M.  Marc  Detafontaine Goo 

—  Sur  le  décipiura,  mêlai  nouveau  de  la  sa- 

marskile  ;  Note  de  M.  Dctafnntaine ....     632 

—  Le  didyme  de  la  cérile  est  probablement 

un  mélange  de  plusieurs  corps;  Note  de 

M.  Dclafont(dne • 634 

—  Recherches  chimi(iues  sur  les  tungstales 

des  scsquioxydes  terreux  et  métalliques; 
Note  de  M.  y.  Lcforl 748 

—  Note  au  sujet  de  l'élément  appelé  0  mosan- 

drum ;  par  M.  J.-L.  Smith 83 1 


(  " 

Pages. 

—  Sur  la  présence  de   l'ylterbine  clans  la 

sipylitc  d'Aniliersl  (Virginie)  ;  Note  de 

M.  M.  Delnfontaine 933 

—  Note  sur   un  remarquable  spécimen  de 

siliciure  de  fer;  par  M.  J .-Lawrence 
Siniili 9'iG 

—  Observations  de  M.  Daiibréc,  relatives  à 

la  Communication  précédente 9 '9 

—  Sur  l'existence  et  les  conditions  déforma- 

tion de  l'oxyde  de  nickel  Ni'O';  Note  de 

M.  H.  Biiubigny i  oS-2 

Cin5iiE  ORGANIQUE.  —  Sur  la  saponification 

sulfurique  ;  Note  de  M.  E.  Fremy à 

—  Sur  l'acétal  trichloré;    Note   de  M.  H. 

Byosson '26 

—  Sur  rélhoxyacétonilryle  ;  Note  de  MM.  T.- 

H.  Norton  et  /.  Tcherniak 27 

—  Sur  un  nouveau  mode  de  formation  du 

s^lycolato  d'éthyle;  Note  de  MM.  T. -H. 
Norton  et  /.  Tchcrniali 3o 

—  Sur  l'action  des  chlorhydrates  des  aminés 

sur  la  glycérine;  Note  de  M.  /.  Pcrsoz.      3i 

—  Action  de  la  chaleur  sur  l'aldol;  Note  de 

M.  Jd.  fViirtz , 45 

—  Sur  les  courbes  de  solubilité  des  acides 

salicylique  et  benzo'i'que;  Note  de  M.  E. 
Boiiri^'HU G2 

—  Sur  un  nouvel  hydrocarbure  non  saturé, 

hexavalent,  le  diallylène  C^ll";  Note  de 

M.  L.  Henry 171 

—  M.  /.  Persoz  communique  une  méthode 

de  préparation  des  dérivés  phénylés  de 

la  glycéramine 184 

—  M.  C.  Hassnn  adresse  une  nouvelle  Note 

relative  aux  composés  d'hématine 184 

—  Recherches  sur  l'alcool  amylique  :  alcool 

dextrogyre;  Note  de  M.  J.-A.  Le  Bel.    21 3 

—  Sur  l'identité  des  inulines  de  diverses 

provenances;  Note  de  MM.  Le.srœur  et 
Morclle 2 1 G 

—  Sur   la    solubilité   anomale    de   certains 

corps  dans  les  savons  cl  résinâtes  aUa- 
lins;  Note  de  M.  Ach.  Lh'iiche 24g 

—  Action  du  chlorure  de  zinc  sur  l'alcool 

mothylique;    hexaméthylbenzine  ;  Note 

de  M.\I.  Le  Bel  et  Grecne 260 

—  Recherches  chimiques  sur  le  dédouble- 

ment de  la  cyclamine  en  glucose  et  man- 
nite;  par  SI.  S.  de  Liica 297 

—  Recherches  sur  la  strychnine;  par  MM. 

H.  Gai  et  A.  Étard 3G2 

—  De  la  présence  des  alcools  isopropylii|ue, 

bu  tylique  normal  et  amylique  seconda  ire, 
dans  les  huiles  et  alcools  de  pomme  de 
terre  ;  Note  de  M.  Rabuteaa 5oo 

—  Sur  la  transformation  du  valérylène  en 

terpilène;  Note  de  M.  G.  Boucliardai..     654 

—  Sur  un  dérivé  iodé  du  camphre;  Note  de 


'■    ) 

Pai'es. 
M.  A.  Haller GgS 

—  Dérivés  anilés  de  l'acide  sébacique;  Note 

de  M.  Ed.  Maillot 737 

—  Synthèse  des  dérivés  uriques  de  la  série 

de  l'allo.Kane  (alloxane,  uramile,  mu- 
rcxide,  etc.  )  ;  Note  de  M.  E.  Griniaii.v.     ■jri, 

—  Sur  divers  dérivés  de  l'essence  de   téré- 

benthine ;  Noie  de  M . ./.  de  Monti;'ilfier.     840 

—  Sur  un  dérivé  cyané  du  camphre;  Note 

de  M.  A.  Hnller 843 

—  Sur  un  nouvel  acide  dérivé  du  camphre  ; 

Note  de  M.  A.  H(dler 929 

—  Sur  la  formation  de  l'hexaméthylbenzine 

par  la  décomposition  de  l'acétone;  Note 

de  M.  jr.-H.  Greene 93i 

—  Sur  l'acide  éthyloxybutyrique  normal  et 

ses  dérivés  ;  Note  de  M.  DnvHlier 931 

. —  Sur  la  densité  et  les  coefficients  de  dila- 
tation du  chlorure  de  méthyle  liquide; 
Note  de  MM.  C.  Vincent  et  Dclnclianal.     9S7 

—  Sur  l'oxydation  de  quelques  dérivés  aro- 

matiques; Noie  do  M.  A.  Ètard 989 

—  Action  de  la  Iriméthylamine  sur  le  sulfure 

de  carbone;  Note  de  M.  A.  Bleunard.   1040 
Chimie  végétale.  —   Sur   la   pelletiérine, 
alcali  de  l'écorce  de  grenadier;  Note  de 
M.  Ch.  Tnnret 3  j8 

—  Sur  les  nitrates  qui  se  rencontrent  dans 

les  betteraves  et  quelques  autres  ra- 
cines ;  Note  de  M.  J.-A.  Barrai 1084 

'Voir  aussi  Sacres. 
Chirurgie.  —  M.  Abeille  adresse  une  nou- 
velle Note  relative  à  la  ce  ténotomie  utéro- 
vaginale  ignée  » >  1 3 

—  M.  Fano  adresse  une  Note  sur  une  nou- 

velle méthode  d'opérer  la  cataracte. . . .     5.52 
Choléra.  —  M.  Giraidt  adresse  un  complé- 
ment à  son  Mémoire  sur  le  traitement 
du  choléra 897 

—  M.  R.  Richter  adresse  une  Communication 

relative  au  choléra 458 

—  M.  F.  Crt/«/«?  adresse  une  Note  relative  à 

un  remède  contre  le  choléra 784 

—  M.  Arnoldi  adresse  un  Mémoire  sur  la 

nature  de  l'épidémie  cholérique 1070 

Circulation.  —  Sur  le  relard  du  pouls  dans 
les  anévrisnies  intra-thoraciques  et  dans 
rinsutfisance  aortique;  Note  de  JI.  Fr. 
Franck 296 

—  Moyen  de  mesurer  la    valeur   manomé- 

trique   de   la    pression    du    sang    chez 
l'homme  ;  Note  de  M.  E.-J.  Marey 771 

—  Action  du  sympathique  cervical  sur  la 

pression  et  la  vitesse  du  sang;  Note  de 
MM.  Dastre  et  Morat 797 

—  Effets  cardiaques  des  irritations  de  cer- 

tains nerfs  sensibles  du   cœur   ou  de 
l'appareil  respiratoire;  Note  de  M.  Fr. 


(  " 

l'aiies. 

Franch 882 

CoDALT.  —  Sur  la  galvanoplastie  du  cobalt; 

Note  de  M.  À.  Gniffc 100 

—  Sur  le  dépôt  électrochimique  du  cobalt 

et  du  nickel;  Note  de  M.  Edm.  Bcc- 
([uerel 1 3o 

—  Préparation  du  cobaltocyanure  de  potas- 

sium et  de  quelques  dérivés;  Note  de 

M.  A.  Descanips ioSq 

Collège  de  Fiiance.  —  M.  le  Ministre  de 
l'Instructidii  i>uhli(iue  invite  l'Académie 
à  lui  présenter  deux  candidats  pour  la 
Chaire  de  Médecine  du  Collège  deFrance, 
devenue  vacante  par  suite  du  décès  de 
M.  Claude  Bernard 20 

Comètes.  —  Découverte  d'une  comète,  à 
llochester  (États-Unis);  par  M.  Lewis 
Swift .      104 

—  Découverte  de  la  comète  périodique  de 

Tempel,  à  Florence  ;  par  M.  Tciupel. . .     \'jÇ, 

—  Observation   de    la    comète    périodique 

de  ïempel,  faite  à  l'équatorial  du  jardin 
de  l'Observatoire  de  Paris;  par  M.  Pr. 
Henry 201 

—  Mémoire  sur  la  théorie  des  perturbations 

des  comètes;  par  M.  E.  Mathieu 1029 

Commerce.  —  M.  le  Directeur  général  des 
Douanes  adresse  le  Tableau  décennal  du 
commerce  de  la  France  avec  ses  colonies 
et   les  puissances   étrangères   (18G7   à 

1876) 202 

—  M.    le  Directeur   général  des   Douanes 

adresse  le  Tableau  général  du  commerce 
de  la  France  avec  ses  colonies  et  avec 
les  puissances  étrangères,  pendant  l'an- 
née 1 877 740 

Commissions  spéciales.  —  Commission  char- 
gée de  la  vérification  des  comptes  pour 
1877  •  M'^1-  Chcfreul,  Dupur  de  Lômc.     372 

—  M.  Rolland  est  nommé  membre  de  cette 

Commission,  en  remplacement  de  M.  Du- 
pur  de  Lônie,  absent SgS 

—  Commission  chargée  de   présenter   une 

liste  de  candidats  pour  la  place  d'Acadé- 


.2   ] 

P;i50S. 

micien  libre,  laissée  vacante  parle  décès 
de  M.  Belgrand  :  MM.  Fizeau,  Cliaslcs, 
Morin,  Dumas,  Boussingault,  de  Lcs- 
seps,  Bussr 820 

—  Liste  de  candidats  présentés  par  celte 

Commission  ;  1°  M.  Dainour,  2°  MM.  Ber- 
lin, Gntner,  L.  Lalanne,  de  la  Roncière 
le  Noury 1000 

—  M.  J.  Cornu  est  adjoint  à  la  Commission 

nommée  pour  juger  le  concours  du  prix 
Bordin  pour  l'année  1878  (loi  d'Am- 
père)       966 

Couleurs.  —  Observations  de  M.  Chcvreul 
à  propos  des  recherches  de  M.  Rosenstiehl 
sur  le  noir  absolu  ou  noir  idéal 129 

—  M.  Rosenstiehl  adresse,  en  réponse  aux 

questions  de  M.  CheiTeul,  un  complé- 
ment à  ses  Communications  sur  les 
sensations  des  couleurs '^92 

—  Sur  un  moyen  d'éviter  les  accidents  dus 

au  daltonisme,  dans  la  perception  des 
signaux  colorés;  Note  de  M.  Dherhes. .     5oi 

—  Sur  la  vision  des   couleurs,  et  particu- 

lièrement de  l'influence  exercée  sur 
la  vision  d'objets  colorés  qui  se  meuvenU» 
circulairement,  quand  on  les  observe 
comparativement  avec  des  corps  en  re- 
pos identiques  aux  premiers;  Notes  de 
M.  Chevreul 676  et     707 

—  M.  Ch.  Cros  adresse  une  Note  sur  la  clas- 

sification des  couleurs  et  sur  les  moyens 

de  les  reproduire  par  la  Photographie. .   1026 

Cristallographie.  —  M.  Boulin  adresse  un 
Mémoire  intitulé  «  Recherches  sur  des 
cristaux  obtenus  par  l'étude  des  sulfo- 
carbonates  de  potassium  et  de  sodium  ».      56 

Crustacés.  —  Propagation  et  métamorphoses 
des  Crustacés  suceurs  de  la  famille. des 
Cymothoadiens;  Note  de  M.  Schiodte. . .       Sa 

—  Sur    les    Isopodes    parasites   du    genre 

Entoniscus;  Note  de  M.  Atf.  Giard 299 

Ctjlnures.  —  Préparation  du  cobaltocyanure 
de  potassium  et  de  quelques  dérivés; 
Note  de  M.  A.  Descanips io3_) 


D 


DÉCÈS  DE  Membres  et  de  Correspondants 
DE  l'AcADÉMiE.  —  M.  le  Général  Marin 
annonce  à  l'Académie  le  décès  de  M.  lo 
Général  Didion,  Correspondant  pour  la 
Section  de  Mécanique 99 

—  M.    le    Secrétaire   perpétuel  annonce    à 

l'Académie  le  décès  de  M.  de  nliraye, 
Correspondant  pour  la  Section  d'Écono- 
mie rurale l 'p 

—  M.    le    Secrétaire   perpétuel  annonce    à 

l'Académie  le  décès  de  M.  C.-F.  Rokt- 


tanshy.  Correspondant  de  la  Section  de 
.Médecine  et  Chirurgie igB 

Vi. Xii  Secrétaire  perpétuel  w,X[QiWiz'a  l'Aca- 
démie le  décès  de  M.  H.  Lehert,  Corres- 
pondant de  la  Section  de  Médecine  et 
Chirurgie 3i4 

M.  le  Président  annonce  à  l'Académie  la 
|icrlc  qu'elle  vient  de  faire  dans  la 
j-ersonne  de  M.  G.  Dclafnssc,  Membre 
de  la  Section  de  Minéralogie 545 

Note  de  M.  Des  Chizeaux  sur  les  Ira- 


(  >■ 

Pages, 
vaux  de  M.  G.  Deln fosse 669 

—  M.  le  Présutent  annonce  à  l'Académie  la 

perle  qu'elle  vient  de  faire  dans  la 
personne  de  M.  Bietuiymé,  Académicien 
libre 5G9 

—  Note    de   51.    de   la   Gnurnerie  sur    les 

travaux  de  M.  Biennymé 617 

—  M.  le  Président  annonce  à  l'Académie  le 

décès  de  M.  A.  Lermcric,  Correspondant 

de  la  Section  de  Minéralogie 669 

DÉCRETS.  —  M.  le  Ministre  de  l'Instruction 
publique  adresse  l'ampliation  du  Décret 
par  lequel  le  Président  de  la  République 
approuve  l'élection  de  M.  Friedcl 89 

—  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique 

adresse  l'amplialion  d'un  Décret  auto- 
risant l'Académie  à  accepter  le  legs 
qui  lui  a  été  fait  par  le  Commandeur 
de  Gamn  Machado 20 1 


.3  ) 

Paccs. 

—  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique 
adresse  une  ampliation  du  Décret  par 
lequel  le  Président  de  la  République 
approuve  l'élection  de  M.  Miircy,  en 
remplacement  de  JM.  Claude  Bernnrd..     889 

Densités.  —  M.  J.  Cannai  adrase  une  Note 
relative  à  une  modification  du  procédé 
de  la  balance  hydrostatique  pour  la  dé- 
termination des  densités  des  liquides  . .     874 

Dentaihe  (Système).  —  M.  /''.  Piethiavicz 
adresse  une  Note  sur  la  valeur  et  l'em- 
ploi thérapeutiques  de  certaines  anoma- 
lies du  système  dentaire 1099 

Dissociation.  —  Sur  la  dissociation  des  sul- 
fures métalliques;  Note  de  MM.  Pli.  de 

Clermont  et  /.  Frommel 33o 

■  Dissociation  des  oxydes  de  la  famille  du 
platine;  Note  de  Ws\.  H.  Sninte-Claiic 
Denlle  et  H.  Debrar 44 1 


Eacx  naturelles.  —  Dosage  volumétrique 
des  sulfates  contenus  dans  les  eaux  ; 
Note  de  M.  Jug-  Houzenu 109 

—  Recherches  sur  la  présence  du  lithium 

dans  les  terres  et  dans  les  eaux  ther- 
males de  la  solfatare  de  Pouzzoies;  Note 

de  M.  S.  de  Luca 1-4 

Éclairage  électrique.  —  Sur  un  nouveau 
système  de  lampe  électrique;  Note  de 
M.  R.  IVerdcrninnn 777 

—  Réclamation  de  priorité  de  M.  Êm.  Rey- 

nier,  au  sujet  de  la  Communication  de 

M.  Werdermann 827 

—  Réponse  de  M.  R.  Werderman  à  M.  E. 

Reynier 919 

—  Sur  une  nouvelle  lampe  électrique;  Note 

de  M.  E.  Ducretet 1081 

—  M.  E.  Bazin  adresse  une  Note  relative 

à  un  projet  d'éclairage  des  mines  à  la 
lumière  électrique G83 

—  M.  A.  Gérard  AAteno  une  Note  relative 

à  la  divisibilité  de  la  lumière  électrique.  808 
École  Polytechnique.  —  M.  le  Minisire  de 
la  Guerre  informe  l'Académie  qu'il  a 
désigné  M.  Paye  et  M.  Chnsles  pour 
faire  partie  du  Conseil  de  perfectionne- 
ment de  l'École  Polytechnique,  pendant 
l'année  scolaire  1878-1879,  au  titre  de 
Membres  de  l'Académie  des  Sciences. . .  835 
Économie  rurale.  —  M.  Clebochi  adresse 
une  Note  sur  la  culture  de  la  Maha 
sjlvestris 43 

—  Sur  une  maladie  des  tomates  dans  les 

Alpes-Maritimes;  Note  de  M.  E.  Cnrcin.      5J 

—  Corauient  des  graines  également  mûres  et 

saines  déterminent  des  rendements  iné- 

C.  K.,  1878,  \"  Semestre.  (T.  I.XXXYll.) 


gaux  ;  Note  de  Jf.  G.  Fille Sa 

—  M.  Maille  adresse  une  Note  relative  a  à 

la  restituiion  au  sol  de  certains  élé- 
ments minéraux  » 104 

—  La  litière-fumier;  Note  de  M.  Ch.  Brame.     872 

—  M.  /.  Bahny  adresse  une  nouvelle  Note 

concernant  le  remède  préventif  qu'il  a 
indiqué  contre  la  maladie  des  pommes 
déterre 483 

—  La  maladie  des  châtaigniers  dans  les  Cé- 

vennes;  Note  de  M. /.-il.  Planclion. .     583 

—  M.  Maille  soumet  au  jugement  de  l'Aca- 

démie deux  Notes  relatives  aux  engrais 
artificiels  et  à  l'utilisation  des  matières 
végétales  ou  minérales  de  peu  de  valeur.    589 

—  Sur  une  maladie  du  Caféier  observée  au 

Brésil  ;  Note  de  M.  C.  Jobert 941 

Voir  aussi  Botanique  et  Viticulture. 
Électricité.  —  Étincelle  électrique  ambu- 
lante ;  Note  de  M.  G.  Planté Saâ 

—  Sur  un  nouveau  phénomène  d'électricité 

slatique  ;  Note  de  M.  -fi'.  Dater 828 

—  Observations  de  M.  Jamin  relatives  à  la 

Communication  précédente 829 

—  Sur  un  phénomène  nouveau  d'électricité 

statique  ;  Note  de  M.  G.  G<ivi 857 

—  Sur  un  phénomène  nouveau  d'électricité 

statique;  Notes  de  M.  E.  Dater.  960  et  io3G 

—  M.   Edison  présente  un  inicrotasiinétre, 

destiné  à  mesurer  dos  différences  infini- 
tésimales de  température  ou  d'humidité.    2O9 

—  M.  Edison  présente  également  un  appa- 

reil connu  sous  le  nom  d'électro/noto- 
graphc 270 

—  Sur  diverses  propriétés  dont  jouit  le  modo 

de  distribution  d'une  charge  électrique 

147 


Pages, 
à  la  surface  d'un  conducteur  ellipsoïdal  ; 
Note  de  M.  /.  Boussinesq 978 

Électrochimie.  —  Sur  les  actions  électro- 
chimiques sous  pression;  NoledeM.  J. 
Bom>et 1068 

Èlectrodynamiqle.  —  Sur  la  variation  de 
l'intensité  des  courants  transmis  à  tra- 
vers de  médiocres  contacts,  suivant  la 
pression  exercée  sur  eux;  Note  de  M.  Th. 
duMonccl i3i  et     189 

—  Sur  les  variations  d'intensité  que  subit 

un  courant  quand  on  modifie  la  pres- 
sion des  contacts  établissant  le  circuit; 
Note  de  M.  Treize 4o5 

—  De  la  non-existence  de  l'allongement  d'un 

conducteur  traversé  par  un  courant 
électrique,  indépendamment  de  l'action 
caloriûque  ;  Note  de  M.  R.  Blondlot aoG 

—  De  la  force  électromotrice  d'induction  qui 

provient  de  la  rotation  du  Soleil;  déter- 
mination de  sa  grandeur  et  de  sa  direc- 
tion, quelle  que  soit  la  distance  du  corps 
induit  ;  Note  de  M.  Quet 860 

—  Sur  un  régulateur  automatique  de  cou- 

rants ;  Note  de  M.  Hospiuilicr 920 

Électbomagnétisme.  —  Sur  la  théorie  des 
machines  du  genre  de  celles  de  Gramme  ; 

Note  de  M.  Ant.  Breguet 746 

Embryologie.  —  Sur  le  développement  de 
la  portion  céphalo-thoracique  de  l'em- 
bryon des  "Vertébrés;  Note  de  M.  Ca- 
cliat 77 

—  Sur   les  spermatozoïdes    des   Cestodes; 

Note  de  M.  R.  Moniez 112 

—  Sur  la  parthénogenèse  chez  les  Abeilles  ; 

Note  de  M.  A.  Sansoii 639 


'4  ) 

1 

—  Sur  la  reproduction  de  l'Hydre  ;  Note  de 

M.  Knrotneff. 

—  Nouvelles  recherches  sur  la  suspension 

des  phénomènes  de  la  vie  dans  l'em- 
bryon de  la  poule;  Note  de  M.  Dareste. 

ÉpiTiiÉLiuM.  —  Nouvelles  recherches  sur  la 
physiologie  de  l'épithélium  vésical  ;  par 
MM.  P.  Cazeiienvc et  Ch.  Lwnn 

Errata.  —  124,  344,  384,  417,  44o,  4G8,  7G4, 
848,  948,  lOOI,   io52. 

ÉTiiYLE  ET  SES  DÉRIVÉS.  —  Sur  l'éthoxyacé- 
tonitryle  ;  Note  de  MM.  Norton  et  Tcher- 
nidh 

—  Sur  un  nouveau  mode  de  formation  du 

glycolale  d'éthyle;  Note  de  MM.  Nor- 
ton et  Tclierniak 

Étoiles.  —  Sur  les  étoiles  doubles  ;  Note  de 
M .  C  Flammarion 

—  Étoiles  doubles.  Groupes  de  perspective 

certains;  Note  de  M.  C.  Flammarion.. 

—  Étoiles  doubles.  Groupes  de  perspectives 

certains  (  12  h.  à  24  h.)  ;  Note  de  M.  C. 

Flammarion 

Voir  aussi  Nébuleuses. 
ExPLOSio.N.  —  M.  Maumené  propose  une  ex- 
|ilicalion  de  l'explosion  survenue  dans 
un  moulin  à  farine  des  États-Unis 

—  Observations  de  M.  Dumas  relatives  à  la 

Communication  de  M.  Maumené 

—  Observations  deM.  Berthelot  relatives  au 

même  sujet 

—  Sur  le  rôle  des  poussières  charbonneuses 

dans  la  production  des  explosions  des 
mines  ;  Noie  de  M.  L.  Simonin 

—  Explosion  de  matières  fusantes;  Note  de 

M .  Dupuy  de  Lôme 


âges 
412 

1045 

434 


27 

3o 
C38 
835 

872 

120 
120 
121 

195 
ioo5 


Fer.  —  Sur  le  fer  natif  du  Groenland;  Note 

de  M.  L.  Smith 674 

—  Rapport  sur  ce  Mémoire  de  M.  L.  Smith  ; 

par  M.  Daubrée 91 1 

—  Recherches  expérimentales  sur  les  fers 

nickelés  météoriques;  Note  de  M.  Stan. 
Meunier 855 

—  Sur  un  remarquable  spécimen  de  sili- 

ciure  de  fer;  Note  de  M.  J.-L.  Smrih. .     926 

—  Observations  de  M.  Daubrée  au  sujet  de 

la  Communication  précédente 929 

Fermentations.  —  Sur  l'anaérobiose  des  mi- 
cro-organismes ;  Note  de  M.  Gunning  .       3i 

—  Observations  verbales  de  M.  Pasteur  sur 

la  Communication  précédente 33 

—  La  septicité  du  sang  putréfié  se  perd  (lar 

un  très-long  contact  avec  de  l'oxygène 
comprimé  à  haute  tension  ;  Note  de 
M.  r.Feltz 117 


Sur  la  théorie  de  la  fermentation  ;  Note 
de  M.  Pasteur '23 

Réponse  de  M.  Berthclot  à  la  Communi- 
cation de  M.  Pasteur. ''^^ 

M.  Berthelot  dépose  sur  le  bureau  de 
l'Académie  le  manuscrit  des  Notes  de 
Cl.  Bernard,  sur  la  fermentation  alcoo- 
lique       '^^ 

Nouvelle  Communication  de  M.  L.  Pas- 
teur au  sujet  de  ces  Notes "85 

Observations  de  M.  Berthelot  relatives  à 
la  Communication  de  M.  Pasteur 188 

De  la  présence  dans  l'air  du  lèrment  al- 
coolique; Note  de  M.  P.  Mii/url 759 

-  Examen  critique  d'un  écrit  posthume  de 
Claude  Bernard  sur  la  fermentation  al- 
coolique ;  Note  do  M.  L.  Pasteur 8 1 3 

■  Observations  de  M.  Bert/ielot  sur  \à  Note 
précédente  de  M.  Pasteur 949 


(  >ii5) 

Pages. 

—  Réponse  de  M.  Pasteur  à  M.  Berthelot. .    io53 

—  Observations  de  M.  Trécid  relatives  à  la 

Communication  de  M.  Pasteur io58 


PaifC 


Réponse  de  M.  Pasteur  aux  observations 

de  M .  Trécul i  oSg 

Voir  aussi  Charbonneuse  [Maladie). 


Galvanoplastie.  —  Sur  la  galvanoplastie  du 

cobalt;  Note  de  M.  A.  Gaiffe loo 

—  Sur  le  dépôt  électrochimiqne  du  cobalt  et 

du  nickel;  Note  de  M.  Ediii.  Becquerel.     i3o 

—  Nouveau  procédé  pour  l'application  de  la 

galvanoplastie    à    la    conservation    des 

centres  nerveux;  Note  de  M.   Oré 738 

Gaz.  —  Sur  la  compressibilité  des  gaz  à  des 
pressions  élevées;  Note  de  M.  E.-H. 
Amagat 432 

—  M.  A.  Som'et  adresse  une  Note  relative 

au  principe  de  la  méthode  d'après  la- 
quelle a  été  opérée  la  liquéfaction  des  gaz 
par  M.  Cailletet  et  par  M.  Pictet 1070 

—  M.   Terrien  adresse  une  nouvelle   Note 

relative  aux  propriétés  des  gaz  et  à  leur 
liquéfaction 272 

—  M.    A.    Blanc   adresse    la    description 

d'un  «  transvaseur  a  gaz  »,  destiné  à 
éviter  les  déperditions  dans  le  transva- 
sement des  gaz  sur  le  mercure 4-2(1 

GÉODÉSIE.  —  Latitude  d'Alger  et  azimut  fon- 
damental de  la  triangulation  algérienne; 
Note  de  M.  F.  Pcrrier 867 

—  M.  Paye  fait  hommage  à  l'Académie,  de  la 

part  du  Ministre  de  la  Guerre,  du 
Tome  XI  du  «  Mémorial  du  Dépôt  général 
de  la  guerre  ».  contenant  la  détermi- 
nation des  latitudes,  longitudes  et  azi- 
muts terrestres  en  Algérie,  par  le  com- 
mandant F.  Perrier gi  i 

—  M.    le  Secrétaire  perpétuel  signale    le 

Tome  III  de  la  «  Triangulation  du  Dane- 
mark »,  publiée  par  M.  /.  Andrae 5i4 

—  Présentation,  par  M.  Lœwy,  du  Mémoire 

qu'il  a  publié,  avec  M.  Siéphan,  sur 
la  détermination  des  longitudes  Paris- 
Marseille  et  Alger-Marseille 701 

GÉOGRAPHIE.  —  Courants  observés  dans  le 
canal  de  Suez  et  conséquences  qui  en 
résultent  ;  Note  de  M.  de  Lesseps 142 

—  M.  Leniassnn  adresse  un  .Mémoire  portant 

pour  titre  «  Régime  des  eaux  dans  le 
canal  maritime  de  Suez  et  à  ses  embou- 
chures » i55 

—  M.  le  Ministre  de  Portugal  transmet  un 

Ouvrage  publié  par  le  gouvernement 
portugais,  sous  le  titre  «  Colonies  por- 
tugaises » 459 

—  M.  Broch  fait  hommage  à  l'Académie  d'un        < 

Volume  qu'il  vient  de  publier  sous  ce 
titre  :   «  Le  royaume  de  Norvège  et  le 


peuple  norvégien.  » 587 

—  Études    de    sondage,    entreprises    par 

M.  Roudairc,  en  vue  de  l'établissement 
de  la  mer  intérieure  africaine;  Notes  de 
M.  de  Lesseps 909  et   loSg 

—  Observations  de  M.  Cosson  relatives  à  la 

Communication  précédente 911 

GÉOLOGIE.  —  Imitation  automatique  des 
chaînes  de  montagnes  sur  un  globe, 
d'après  le  principe  de  la  théorie  des 
soulèvements;  Note  de  M.  <le  Chan- 
courtois 81 

—  M.  /V7)'(?présenteunAtlasgnomonique,de 

la  part  de  M.  de  Chancoiirtois 128 

—  Age  du  gisement  de  Mont-Dol  (Ille-et-Vi- 

laine)  ;  Note  de  M.  Sirodot 222 

—  Age  du  gisement    de   Mont-Dol;  consti- 

tution et  mode  de  formation  de  la  plaine 
basse  dite  «  Marais  de  Dol  »;  Note  de 
M.  Sirodot 2G7 

—  Sur  deux  gisements  de  chaux  phosphatée, 

dans  les  Vosges  ;  Note  de  M.  P.  Guyot.     333 

—  Observations  sur  l'orographie  de  la  chaîne 

des  Pyrénées;  par  M.  Fr.  Schrader. . . .     8o5 

—  Sur  les  terrains  tertiaires  de  la  Bretagne; 

Note  de  M.  G.  T'asscur 1048 

—  Observations  géologiques  sur  les  îles  iMa- 

jorque  et  Minorque  ;  par  M.  H.  Hermile.    1097 

—  Présentation  de  la   «    Carte  géologique 

d'Espagne  et  de  Portugal  »,  de  M.  de 
Bntclla;  par  M.  Daubrée 1099 

—  M.  J.  Girard  adresse  une  Note  accom- 

pagnée d'une  photographie  relative  à  un 
amas  de  pierres  observé  sur  les  côtes  de 
la  Manche,  près  de  Beaumont-Hague. .    1026 
GÉOMÉTRIE.  —  Sur  les  surfaces  orthogonales  ; 

Note  de  M.  de  Tilly \ 36i 

—  Sur  une  nouvelle  espèce  de  courbes  et 

de  surfaces  anallagmatiques;  Note   de 

M.  Picquct 4C0 

—  M.  L.  Sidirl  adresse  une  Note  relative  à 

(I  une  nouvelle  singularité  qu'offre  l'é- 
tude analytique  des  lieux  géométri- 
ques » 589 

—  M.  P.  Georg-e  adresse  un  procédé  pour  la 

détermination  expéditive  des  surfaces 
sur  les  plans,  procédé  auquel  il  donne 
le  nom  de  «  baro-géométrie  » SSg 

—  Sur  la  rectiOcation  des  ovales  de  Des- 

cartes; Note  de  M.  G.  Darhoux 695 

—  Sur  la  rectification  d'une  classe  de  courbes 

du   quatrième  ordre;  Note  de  M.   G. 

1/17.. 


(  'I 

l'aies. 
Dnihoux C92 

-  Addilion  à  la  Note  sur  la  reclificalion  des 

ov.iles  de  Descartps;  Note  de  M.  G. 
DarboiLv 74 1 

-  M.  Laurent  adresse  un  Mémoire  sur  la  gé- 

nération des  combes  du  troisième  degré 
et  le  tracé  géométrique  de  leurs  tan- 
gentes      63; 

-  Sur    i'involution    dans   les   courbes   de 

degré  n\  Note  de  M.  P.  Serrct G43 

-  Sur  le  développement  des  surfaces  dont 

l'élément  linéaire  est  exprimable  piruno 
fonction  homogène  ;  Note  de  M.  Maurice 
Levy 788 

-  Sur  les  figures  isoscèles;  Note  de  M.  J. 

Badourcnu 823 

-  M.  N.  Zï7,«7Vï///adresseune  Note  intitulée 

«  Nouvelle   métliode  pour  déterminer 

l'aire  d'un  cercle  » 683 

Voir    aussi    Analyse     mathématique    et 
Mécanique. 


.6) 

Pages. 
Grisou.  —  Sur  la  diffusion  du  grisou  dans  les 

mines  ;  Note  de  M.  /.-/.  Cnquillinn. . .       65 

—  De  Faction  particulière  du  fil  de  platine 

sur    les    hydrocarbures;    modification 
apporté  eau  grisoumètre;  Note  de  M./. 

Coquillion 795 

Gyroscopes.  —  Sur  un  nouvel  appareil  gyro- 

scopique  ;  Note  de  M.  Grury 3g5 

—  Observations  de  M.  Hirn  à  propos  de  la 

Communication  précédente 5og 

—  Sur  un   nouveau  pendule  gyroscopique ; 

Note  de  M.  Grucy 526 

—  Réponse  de  M.  Gnicrà  la  Communication 

de  M.  Hirn " 636 

—  Observations  de  M.  G.  Sire  à  propos  des 

Communications   de   M.  Gruey   et  de 

M.  Hirn ,771 

—  Sur   un   tourniquet  gyroscopique  alter- 

natif; Note  de  M.  Gruey 775 

—  Réponse  aux  observations  de  M.  G.  Sire  ; 

par  M.  Grmy 9  38 


lï 


Histoire  des  Scienxrs.  —  M.  Chasles  pré- 
sente à  l'Académie  divers  fascicules  du 
BuUettino  de  M.  le  prince  B.  Bon- 
compagni  et  un  Ouvrage  de  M.  H.  iVO- 
i'i:lio 225,  661  et  lojo 

—  M.   de  Saint-T'cnant  adresse   une  Note 

«  Sur  la  réimpression  des  ouvrages  de 
savants  célèbres,  et  généralement  sur 
l'impression  des  œuvres  de  Sciences  ».     292 

—  M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  le 

0  Recueil  des  travaux  scientifiques  de 
Léon  Foucault  » 3/|() 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi 

les  pièces  imprimées  de  la  Conespon- 
dance,  une  biographie  de  Charles-Eu- 
gène Delaunay,  par  M.  Arsène  Théve- 
not 459 

—  La  Société  royale  de  Londres  adrcsîe  un 

exemplaire  d'une  médaille  à  l'eRigie  de 
Humphry  Daiy Sgo 

—  M.   le   Sicrctairc  perpétuel  présente    à 

l'Académie  une  photographie  du  géo- 
mètre Jacnbi Sgo 

—  M.  le  Maire  de  Saint-Julie n-du-Tcrrnujc 

(canton  de  Lassay)  (Mayenne)  adresse 
une  copie  de  l'acte  de  décès  de  de  Réau- 
mur 835 

—  Lettre  do  M.  H.  Canmt  accompagnant 

l'envoi  d'une  nouvelle  édition  des  «  Ré- 
tlexions  sur  la  puissance  motrice  du  feu, 
par  Sudi  Carnnt  »,  et  de  divers  manu- 
scrits du  mCmc  auteur 967 

M.  L.  Hugo  adresse  un  ><  diagramme  re- 
latif aux  mesures  agraires  des  Chinois  ».     i  16 


—  Le  Comité  d' Hcilbronn  pour  l'érection 

d'un  monument  à  la  mémoire  du  D'  Ju- 
lius  Robert  Maycr  s'adresse  aux  savants 
français  qui  voudraient  contribuer  à  cet 
hommage 1027 

Hydrocarbures.  —  Sur  un  nouvel  hydrocar- 
bure non  saturé,  hexavalent,  lediallylène 
C  H»  ;  Note  de  M.  L.  Henry " 171 

Hydrodynamique.  —  Théorie  et  formules 
concernant  l'action  retardatrice  des  pa- 
rois des  courants  liquides;  Notes  de 
M.  P.  Bodcau {8  et     l34 

—  Le  Mémoire  do  M.  Popoff  sur  le  mouve- 

ment des  eaux  dans  les  égouls  est  ren- 
voyé à  l'examen  d'une  Commission 459 

—  Des  perles  de  charge  qui  se  produisent 

dans  l'écoulement  d'un  liquide  quand  la 
section  vive  du  fluide  éprouve  un  ac- 
croissement brusque;  Note  de  M.  /. 
Boussincsq Igi 

—  Rapport  de  M.  de  Saint-T'enaut  sur  le 

Mémoire  de  M.  Popoff,  intitulé  «  Nou- 
velles recherches  lelalivesà  l'expression 
des  conditions  du  mouvement  des  eaux 
dans  les  égouts  » 719 

—  Expériences    sur   les    mouvements   des 

molécules  liquides  des  ondes  courantes, 
considérées  dans  leur  mode  d'action  sur 
la  marche  des  navires;  par  M.  A.  de 
Caligny i  o  1  g 

—  M.  Ch.  Dupuis  demande  l'ouverture  d'un 

pli  cacheté,  relatifà  un  «  levier  hydrau- 

lii|uo  » 200 

11yi)Ri>logie.  —   M.  Hausse  donne  lecture 


d'une  Note  reklive  k  rendigiiement  du 
Tibre,  à  Rome 

—  M.  F«r6- appelle  l'attention  de  l'Académie 

sur  un  Mémoire  que  vient  de  publier 
H.Al.Betocchi,  sur  «le  fleuve  du  Tibre». 
Hydrostatique.  —  Procédé  pour  mesurer 
avec  précision  les  variations  de  niveau 
d'une  surface  liquide  ;  Note  do  M.  //.  Le 
CluHtlicr 

—  Sur  un   moj'en  de  conslater,   avec  une 

grande  précision,  le  cent ict  entre  le  mer- 
cure et  la  pointe  d'ivoire  de  la  cuvette 
d'un  baromètre  de  Fortin;  Note  de  M.C.- 

Goiilicr 

Hygiène  publique.  —  M.  le  Ministre  de  V A- 
griculutrc  et  du   Commerce  adresse  le 


âges. 
289 

5G3 
1024 

1078 


r,i;;es. 
VH'  Volume  du  «  Recueil  des  travaux 
du  Comité  consultatif  d'Hygiène  publique 
en  France  » 262 

Sur  les  dangers  de  l'emploi  du  borax  pour 
la  conservation  de  la  viande,  et  sfir  les 
raisons  pour  lesquelles  certaines  sub- 
stances font  perdre  à  la  viande  ses  pro- 
priétés nutritives;  Note  de  M.  G.  Le 
Bnn 986 

Sur  l'innocuité  du  borax  employé  dans  la 
conservation  des  viandes  ;  Note  de  M.  E. 
de  Croît 1 09 1 

M.  C.  H  assort  adresse  une  Note  relative  à 
une  méthode  de  recherches  des  falsifi- 
cations dont  le  café,  le  thé  et  les  chico- 
rées peuvent  être  l'objet 100 

o 


I 


I.NSECTES.  —  Recherches  sur  la  nutrition  des 

Insectes;  par  j\f.  L.  Jnidin 33.( 

—  Sur  les  causes  du  bourdonnement  chez 

les    Insectes;   Note  de    M.    /.   Ferez.     378 

—  Note  relative  à  la  Communication  précé- 

dente de  M.  J.  Ferez;  par  M.  fausset  de 
Bellesme 53  J 

—  M.  J.  Ferez  adresse  une  réponse  à   la 

Communication  de  M.  Joussel  de  Bel- 
lesme       78.1  i 


—  Migration  des  Pucerons  des  galles  du 
lentisque  aux  racines   des  graminées; 

Note  de  M.  J.  Lichtenstetn 782 

Voir  aussi  Abeilles,  et,  pour  tout  ce  qui 
concerne  le  Flijlloxera  vastiUrix,  l'ar- 
ticle T'iticulturc. 

Inui-ine.  —  Sur  l'identité  des  inulines  de  di- 
verses provenances;  Note  de  MM.  Les- 
cœiir  et  Marelle 216 


L 


Lait.  —  Nouveau  procédé  pour  l'analyse  du 

lait  ;  par  M .  A.  Adam 290 

—  Observations  sur  ce  procédé;  par  M.  E. 

Miircliniid 4^5 

—  Réponse  aux  observations  précédentes; 

par  M.  ^.  Adam 457 

—  Procédés    pour    opérer   le    dosage    du 

beurre  dans  le  lait;  réponse  à  la  Note 

de  M.  Adam;  par  M.  Eujr.  Marehaiul.      587 

Legs  faits  à  l'Académie.  —  M.  A.  Fonii 
informe  l'Académie  qu'il  se  propose  do 
mettre  à  sa  disposition,  pour  la  fondation 
d'un  prix,  une  somme  deCoooo  livres 
italiennes,  sur  la  succession  qu'il 
a  recueillie  du  chevalier  G.  Ponti 5qo 

LiTiiiu.M.  —  Recherches  sur  la  présence  du 
lithium  dans  les  terres  et  dans  les  eaux 
thermales  de  la  solfatare  de  Pouzzolcs; 
par  M.  S.  de  Luca 174 


Longitudes.  —  Emploi  de  l'ascension  droite 
de  la  Lune,  corrigée  des  erreurs  tabu- 
laires, pour  déterminer  la  longitude  en 
mer;  Note  de  M.  Fnye 346 

—  Présentation,  par  M.  Za?a'>-,  du  Mémoire 

qu'il  a  publié,  avec  M.  Stéphan,  sur  la 
détermination  des  longitudes  Paris-Mar- 
seille et  Alger-Marseille 706 

LoTEniES.  —  M.  Mimmdt  demande  l'ouver- 
ture d'un  pli  cacheté,  contenant  le  cro- 
quis d'un  appareil  qu'il  propose  pour  lo 
tirage  de  la  Loterie  nationale 7C3 

Lune.  —  Emploi  de  l'ascension  dj'oite  de  la 
Lune,  corrigée  des  erreurs  tabulaires, 
pour  déterminer  la  longitude  en  mer; 
Note  de  i\L  Paye 346 

—  M.  le  Ministre  de  l'Inslraction  jmbliquc 

adresse  un  exemplaire  de  la  grande  Carte 
lunaire  publiée  par  Jl.  Schmidt 427 


Machines  a  vapeur.  —  Élude  sur  les  ma- 
chines à  vapeur  ordinaires  etCompound, 
les  chemises  à  vapeur  et  la  surchauffe, 
d'après  la  Thermodynamique  expérimcn- 


M 


taie;  Notes  de  M.  A.  Ledieii 

903,  932,  1024  et 

Mag.nésie.  —  Sur  l'alcalinité  des  carbonates 
et  silicates  de  magnésie,  libres,  mélangés 


062 


(  " 

Pages. 

OU  combinés;  Note  de  Jf.  Picm-d 797 

Magnétisme.  —  Sur  l'aimantation  des  tubes 

d'acier;  Note  de  M.  J.-M.  Gaiignin. . .     64G 

—  M.  L.  Rnmnin  adresse  une  Note  relative 

à  «  l'accumulation  du  magnétisme  au 
sommet  de  pôles  hémisphériques  ». . . .  897 
Magnétisme  terrestre.  —  Rotation  magné- 
tique du  plan  de  polarisation  de  la  lu- 
mière sous  l'induencc  de  la  Terre  ;  Note 
de  ^I.  H.  Becquerel io35 

—  Rotation  magnétique  du  plan  de  polari- 

sation de  la  lumière  sous  rinfliienre  d3 

la  Terre  ;  Note  de  M.  /.  Jouberi 1078 

Mammifères.  —  Sur  les  caractères  anato- 
miques  de  l'Aye-aye  ;  Note  de  M.  Edm. 
Alix 219 

—  Sur  le   placenta  de  l'Aï;   place  de  cet 

animal  dans  la  série  des  Mammifères; 
Note  de  M.  i\'.  Joly 283 

—  La  Balœnii    { Mnclcayius)  austmliensii 

du  Musée  de  Paris,  comparée  à  hSr/lœna 
biscayensix  de  l'Université  de  Naples; 

Note  de  M.  Fr.  Gascn 4  '  o 

Mécanique.  -^  Sur  la  plus  grande  des  com- 
posantes tangent ielk's  de  tension  inté- 
rieure en  chaque  point  d'un  solide,  et 
sur  la  direction  des  faces  de  ses  ruptures; 
Note  de  M.  de  Snint-Venant 8g 

—  Sur  la  torsion  des  prismes  à  base  mixli- 

ligne  et  sur  une  singularité  que  peuvent 
offrir  certains  emplois  de  la  coordonnée 
logarithmique  du  système  cylindrique 
isotherme  de  Lamé  ;  Note  de  M.  de 
Saint-Vcnanl 8  (g 

—  Exemples   du  calcul    de   la    torsion  de 

prismes  à  base  mixtiligne  ;  Note  de  M.  de 
Saint-Venant 8g3 

—  Note  sur  un  théorème  sur  les  mouvements 

relatifs  ;  par  M.  Laisant 20  j 

—  Obser\  allons  de  M.  Maurice  Levy  sur  la 

Noie  précédente  de  M.  Laisant 209 

—  Note  de  M.  Laisant  relative  à  la  réclama- 

tion de  M.  Maurice  Levy 377 

—  M.  Th.  r/'.£.v/ociy«o(Vadresseunedémons- 

tration  d'un  théorème  connu  s'.ir  les  tra- 
jectoires      342 

—  Sur  la  dépression  que  produit,  à  la  sur- 

face d'un  sol  horizontal,  élastique  et 
isotrope,  un  poids  qu'on  y  dépose,  et 
sur  la  répartition  de  ce  poids  entre  ses 
divers  points  d'appui  ;  Note  de  M.  .1 . 
Bmissinexf] 402 

—  Sur  la  manière  dont  se  distribue  entre 

ses  points  d'appui  le  poids  d'un  corps 
dur,  posé  sur  un  sol  poli,  horizontal  et 
élastique,  etc.  Note  de  M.  /.  Bmis- 
xiriexf/ 5, g 

—  Sur  une  propriété  simple,  qui  caracté- 


18) 

PatcF. 
rise  le  mode  de  répartition  du  poids 
d'un  solide,  posé  .=ur  un  sol  horizontal 
élastique,  etc.  ;  Note   de  M.   /.  Bous- 
sinesq G87 

—  Sur  une  loi  intuitive,  d'après  laquelle  se 

répartit  le  poids  d'un  disque  circulaire 
solide,  supporté  par  un  sol  horizontal 
élastique;  Note  de  M.  /.  Bmissincsq . . .   1077 

—  Note  relative  au  théorème  sur  la  compo- 

sition des  accélérations  d'ordre  quel- 
conque; par  M.  y.  Liiuine 393 

—  Sur  une  interprétation  des  valeurs  ima- 

ginaires du  temps  en  Mécanique;  Note 

de  M.  Appcll 1074 

Mécanique  appliquée.    —  Sur  les  systèmes 

articulés;  Note  de  M.  H.  Lêaulé i5i 

—  Réponse  à  une  réclamation  de  M.  Achard, 

concernant  l'embrayeur  électrique  ré- 
cemment présenté  à  l'Académie ,  par 
M.  A.  Trêve i54 

—  Embo\itissage   cylindrique    d'un   disque 

circulaire;  Note  de  M.  Tresca 36g 

—  M.  A.  Gérard  adresse  une  Note  relative 

à  une  «  Boussole  de  vitesse  '>.  destinée 

à  contrôler  la  vitesse  des  moteurs. . . .     383 

—  M.  H.  Dnitglns  adresse  une  Note  relative 

à  un  a  thermo-hydromoteur  ».    |37  et    5i4 

—  M.  E.-H.  Dcinger  adresse  la  description 

d'une  machine  destinée  à  l'utilisation  de 
l'acide  carbonique  solide  comme  force 
motrice 483 

—  M.  /.  Gfcllrr  adresse  la  description  d'un 

moteur  qu'il  appelle  «  moteur  spiral  ».     662 

—  Mémoire  sur  la  théorie  des  perturbations 

des  comètes;  par  M.  E.  Mathieu 102g 

MécANioiE  céleste.  —  Théorie  de  Vesta  ; 

par  M.  Perrntin 'o^ 

MÉCANIQUE     .MOLÉCULAIRE.    —  M.   A.  PiCCirt 

soumet  au  jugement  de  l'Académie  un 
Mémoire  portant  pour  titre  «  Introduc- 
tion à  la  Mécanique  moléculaire  ;  dyna- 
mique des  atomes  ;  nouvelle  théorie  cos- 
mogonique  » 200 

—  Sur  la  répulsion  qui  résulte  de  la  radia- 

tion ;  Note  de  M.  //'.  Cronkes 876 

Médecine.  —  De  la  diphthérie  en  Orient  et 
particulièrement  en  Perse;  Note  de 
M.  J.-D.  Tholoznn 10 

—  Sur  \î\  piedra,  nouvelle  espèce  d'alTeclion 

parasitaire  des  cheveux;  Note  de  M.  E. 
Desenne 3  j 

—  Troisième  Note  sur  l'infection  vaccinale. 

Rôle  élaborateur  des  ganglions  lympha- 
tiques ;  par  W.  M.  Rnrnniid 963 

—  M.  J.  Pagliari  adresse  la  formule  d'un 

liquide  qu'il  a  nommé  anlixcmfuteux. . .       20 

—  M.  le  Secrétaire  per/iéttiel  signale  un  Vo- 

lume portant  pour  titre  «   La  syphi- 


(     •! 
Pages, 
lisation,    publication   de    l'Œuvre   du 
D'  Ausias-Tiireniie  » sga 

—  i\l.  le  Ministre  de  l'Inlérieur  adresse  un 

Rapport  d'ensemble  sur  le  service  des 
aliénés 3iS 

—  M.  H.  Beadle  adresse  une  Note  relative 

aux  observations  qu'il  a  pu  faire  sur  la 
lièvre  jaune S'yx 

—  M.   Millier  adresse  un  Mémoire  sur  la 

statistique  médicale  de  la  ville  de  Ro- 
cliefort  en  1877  (24e  année) 78, 

—  M.   le  Ministre  de    r Agriculture  et  du 

Commerce  adresse  le  Rapport  de  l'Aca- 
démie de  Médecine  sur  les  vaccinations 
pratiquées  en  France  pendant  l'année 
187G -83 

—  M.  Giboux  adresse  une  Note  sur  la  no- 

cuité  de  l'air  expiré  par  les  phthisiques.     834 

—  M.  Larrer  présente,  de  la  part  de  M.  G. 

Jnse  Ennes,  un  Ouvrage  intitulé 
«  Hommes  et  Livres  de  la  Médecine  mi- 
litaire » 466 

MÉTALLURGIE.  —  Analyse  de  divers  fragments 
métalliques  provenant  des  sépultures 
péruviennes  d'Ancon,  près  de  Lima  ;  par 
M .  A .  Terreil 761 

MÉTÉORITES.—  Le  nouveau  minéral  méléo- 
ritique,  la  daubréelite;  sa  constitution; 
sa  fréquence  dans  les  fers  météoriques; 
Note  de  M.  L.  Smith 338 

—  Recherches  expérimentales  sur  les  fers 

nickelés  météoritiques;  mode  de  forma- 
tion des  syssidères  concrétionnées;  Note 

de  M.  Stan.  Meunier 855 

MÉTÉOROLOGIE.  —  Trombc  du  i5  mai  1878 
dans  le  département  de  la  Vienne;  Note 
de  M.  (le  Tnudiimbert 18 

—  M.    le    Secrétaire   perpétuel    signale    le 

«  Bulletin  météorologique  du  départe- 
ment des  Pyrénées-Orientales  »,  publié 
par  M .  le  D'  Fines 21 

—  Sur  une  brochure  de   M.  Hirn,  relative 

aux  tourbillons;  Note  de  M.  F«_)v 94 

—  Relation  entre  les  manifestations  de  l'ozone 

et  les  mouvements  tournants  de  l'atmo- 
sphère; observations  faites  en  1877; 
Note  de  M.  L.  Gully 1S2 

—  M.  /.  Silbernianu  adresse  une  Note  rela- 

tive à  une  «  Théorie  générale  des  phé- 
nomènes météorologiques,  séismiques  et 
volcaniques,  sur  la  Terre,  sur  le  Soleil 
et  sur  les  autres  planètes  « 200 

—  Sur  la  chute   des  avalanches;  Note  de 

M.  Ch.  Diifour 307 

—  Des  variations  nocturnes  de  la  tempéra- 

ture à  des  altitudes  différentes,  consta- 
tées à  rùbserv;itoire  du  Puy-de-Diime  ; 
Note  de  M.  Alluard 45^ 


•9) 

Pages. 

—  Sur   quatre   époques    singulières   de  la 

marche  annuelle  des  éléments  météoro- 
logiques; Note  de  M.  D.  Ragonn io36 

—  Présentation,   par    M.    d'Abbndie,  d'un 

Ouvrage  de  M.  Michel  de  liossi,  intitulé 
<(  Il  microfono  nella  Meteorologia  endo- 
gena  »,  et  observations  à  ce  sujet 1061 

—  M.  L.  Hugo  adresse  une  Note  «  Sur  l'arc 

chromatique  de  la  gerbe  extérieure,  vue 
de  l'une  des  tours  de  l'Exposition  uni- 
verselle » 3o7 

—  M.  L.  Hugo  adresse  une  Note  relative  à 

quelques  effets  d'irradiation  observés 
dans  l'éclipsé  de  Lune  du  12  août 342 

—  M.  Giifot  adresse  neuf  Rapports 
mensuels  sur  la  coloration  du  ciel  et  des 
nuages  à  Nancy  pendant  l'année  1872..     637 

Voir  aussi  Physique  du  globe. 

MÉTÉOROLOGIQIES    (OBSERVATIONS).     —     86, 

274,  4i8,  566,   810,   1002. 

MÉTHTLE  ET  SES  DÉRIVÉS.  —  Sur  1»  dcnsité  et 
les  coefficients  de  dilatation  du  chlorure 
de  méthyle  liquide;  Note  de  MM.  C. 
T'incent  et  Dclachanal 987 

Micromètres.  — Sur  un  nouveau  micromètre 
destiné  spécialement  aux  recherches  mé- 
trologiques;  Note  de  M.  G.  Gow 557 

Microphone.  —  Voir  Téléplione. 

.Minéralogie.  —  Sur  la  structure  de  plu- 
sieurs minéraux;  Note  de  M.  Gandin.  .       66 

—  Sur  une  nouvelle  espèce  minérale  nommée 

thaiimasitc ;  Note  de  M.  Nordensf.ivld .  .     3i3 

—  Le  nouveau  minéral  météoritique,  la  dau- 

bréelite; sa  constitution;  sa  fréquence 
dans  les  fers  météoriques;  Note  de 
M.  L.  Smith 338 

—  Reproduction  artificielle  de  la  mélano- 

chroïte  ;  Note  de  M.  Stan.  Meunier. . . .     656 

—  Sur  le  fer  natif  du  Groenland  et  le  basalte 

qui  le  renferme  ;  Note  de  M.  J.-L.  Smith    674 

—  Sur  deux  échantillons  de  cristaux  naturels 

de  sulfate  de  magnésie  (epsomite)  de 
dimensions  remarquables  ;  Note  de  M.  P. 
de  Rom'ille 703 

—  Reproduction  des  feldspaths  par  fusion  et 

par  maintien  prolongé  à  une  tempé- 
rature voisine  de  celle  de  la  fusion; 
Note  de  MM.  F.  Fouqué  et  Michel 
LévY 700 

—  Cristallisation   artificielle    de    l'orlhose; 

Note  de  M.  Stan.  Meunier 737 

—  Reproduction  artificielle  des   feldspaths 

et  d'une  roche  volcanique  complexe  (la- 
bradorite  pyroxénique),  par  voie  de 
fusion  ignée  et  maintien  prolongé  à  une 
température  voisine  de  la  fusion;  Note 
de  MM.  F.  Fouijué  t- 1  Michel  Lévy.  .  .  .     779 

—  Réponse  à  une  Note  de  M.  Stan.  Meunier 


(  " 

Paf;es. 
sur  la  cristallisation  artificielle  de  l'or- 
lhose;parMM.  Foiir/iié  elMic/ir/  I.évr.     83o 

Origine  des  roches  cristallines;  obsorva- 
lion  à  propos  de  la  Note  précédente  do 
iM.M.  Foiiqué  cl  Michel  Lévyi  par  M.  S. 
Meunier 864 

Production  artificielle  de  la  néphéline  et 
de  l'amphigène,  par  voie  de  fusion  ignée 
et  recuit  à  une  température  voisine  de 
la  fusion  ;  Noie  de  MM.  F.  Fnuqué  et 
À. -Michel  Léiy g6i 

Rapport  sur  un  Mémoire  de  M.  Lawrence 
Smith,  rehuif  au  fer  natif  du  Groenland 
et  à  la  dolérite  cjui  le  renferme;  par 
M .  Dnubrée g  1 1 

Existence  de  la  baryte  et  de  la  strontiane 
dans  toutes  les  roches  constitutives  des 


20 


) 


Pages. 


terrains  primordiaux.  Filons  métallifères 
à  gangue  de  baryte;  Note  de  M.  L. 
Diriiliifiiit g34 

—  Sur  un    pyroxène    (diopside)    artificiel; 

Note  de  M.  L.  Gruncr 937 

—  L'iuirmotome    et  la   stilbite;    Note   de 

M.  M.- A.  Gandin i  o65 

—  M.  Em.  Mnruiier  adresse  une   nouvelle 

Note  concernant  la  décomposilion,  à  la 
température  ordinaire,  d'un  silicate  al- 
calin par  un  sel  d'alumine  (hydrophane 

artificielle) , 1070 

Mines.  —  M.  \e  Ministre  des  Travnux  publics 
adresse  les  «  Noiices  relatives  à  la  par- 
ticipation du  Ministère  des  Travaux  pu- 
blics à  l'Exposition  universelle,  en  ce  qui 
concerne  le  corps  des  Mines  » a53 


N 


Navigation.  —  M.  François  adresse  une  Note 
relative  à  un  nouveau  système  de  pro- 
pulsion des  navires 383 

—  M.  Ch.  Antoine  adresse  un  Mémoire  sur 

les  lames  de  haute  mer 3g7  et  484 

—  M.  L.    Boucher  adresse    une   Note   sur 

«  trois  nouveaux  propulseurs  « 3i3 

—  Sur  le  (1  Pilote  de  Terre-Neuve  »  du  vice- 

amiral   Cloué;  Note  de  M.  Faye 625 

NÉBULEUSES.  —  Nébuleuses  découvertes  et 
observées  à  l'Observatoire  de  Marseille  ; 
Note  de  M.  E.  Stéphan 869 

—  M.  Macario  adresse  une  Note  intitulée  : 

«  Des  nébuleuses  et  de  la  multiplicité  des 

centres  dans  l'univers i23 

Nerveux  (Système).  —  M.  E.  du  Bois-Rey- 
nwnd  fait  hommage  à  l'Académie  d'un 
«  Recueil  de  Mémoires  sur  la  physique 
des  muStles  et  des  nerfs  » 4  • 

—  Sur  le  dédoublement  du  sympathique  cer- 

vical, et  sur  la  dissociation  des  filets  vas- 
culaires  et  des  filets  irido-dilalateurs 
au-dessus  du  ganglion  cervical  supé- 
rieur; Note  de  M.  Fr.  Franck 17J 

—  Sur  les  terminaisons  nerveuses  dans  les 

muscles  striés;  Note  do  M.  S.  Tschi- 
riew Co4 

—  Lésions  des  racines  antérieures  dans  la 

paralysie   ascendante   aiguë;    Note   de 

iL  y .  Dejerinc loi 

—  Élude  de  la  vitesse  de  propagation  des 

excitations  dans  les  différentes  catégories 
de  nerfs  moteurs  chez  les  Mammifères; 
Notes  de  M.  A.  Chuuveuu. .  g5,  i38  et     238 

—  Phénomènes  orbilo-oculaires  produits  par 

l'excitation  du  bout  central  du  nerf  scia- 
tique,  etc.  ;  Note  de  M.  A.  Vulpian 23i 

—  Recherches  sur  les  fibres  nerveuses  sudo- 


rales  du  Chat  ;  par  M.  A.  Vulpian  ....     3i  i 

—  Comparaison  entre  les  glandes  salivaires 

et  sudoripares,  au  point  de  vue  de  l'ac- 
tion exercée  par  la  section  des  nerfs 
excito-moteurs;  Notede  M.  A.  Vulpian.     35o 

—  Application  de  la  galvanoplastie  à  la  con- 

servation des  centres  nerveux;  Note  de 

M.  Oré 738 

—  Sur  quelques  phénomènes  d'action  vaso- 

motrice  ;  Note  de  M.  A.  Vulpian 385 

—  Les  sécrétions  sudorales  abondantes   ne 

sont  pas  en  rapport  nécessaire  avec  une 
suractivité  de  la  circulation  culanée; 
Noie  de  M.  A.  Vulpian 471 

—  Infiuence  du   système   nerveux    sur   les 

phénomènes     d'absorption;     Note     de 

M .  Arm .  Morerni 63o 

—  Insensibilité  de  longue  durée,  à  l'aide  du 

protoxyde  d'azote  ;  innocuité  de  cet  anes- 
thésique  ;  Note  de  M.  P.  Brrt 728 

—  Action  du  sympathique  cervical  sur  la 

pression  et  la  vitesse  du  sang;  Note  de 
JDL  Daslre  et  Moral 797 

—  Recherches  sur  les  nerfs  vaso-moteurs; 

Note  de  MU.  Dastre  et  Moiat 880 

Nickel.  —  Sur  le  dépôt  électrochimique  du 
cobalt  et  du  nickel;  Note  de  M.  Edni. 
Becquerel 1 3o 

—  Sur  l'existence  et  les  conditions  de  for- 

mation de  l'oxyde  de  nickel  Ni'O'  ;  Note 

de  M.  //.  Baubigny 1082 

Nominations  de  Membres  et  de  Correspon- 
dants. —  M. /'/vW/c/ est  nommé  Membre 
de  la  Section  de  Chimie,  en  remplace- 
ment de  feu  M.  Regnault i4 

—  M.    Gray  (Asa]   est  nommé  Correspon- 

dant, pour  la  Section  de  Botanique,  en 
remplacement  de  feu  M.  Braun igS 


(     1121 

Pages. 

—  M.  Ch.  Darwin  est  nommu  Correspon- 

dant, pour  la  Section  de  Botanique,  en 
remplacement  de  feu  M.  JVcddell 245 

—  M.  Marcy  est  élu  Membre  de  la  Section 


) 

Pages 

de  Médecine  et  Chirurgie,  en  remplace- 
ment de  feu  M.  CL  Bernard 854 

M.  i)rt«;o(//- est  nommé  Académicien  libre, 
en  remplacement  de  teu  M.  Bcl^rand..   1024 


0 


Obseuvatoires.  —Présentation,  par  M.  Mou- 
chez, d'un  Volume  des  «  Annales  do 
l'Observatoire  »  contenant  les  Observa- 
tions de  1875  

—  Création  d'un  musée  astronomique  à  l'Ob- 

servatoire de  Paris;   Note   de  M.    E. 
Mouchez 

—  Présentation,  par  M.  O.  Stnwe,  du  Vo- 

lume IX  des  Observations  de  Poulkova.. 

Optique  (Instruments  d').  —  De  la  mesure 

du  erossissement  dans  les  instruments 


125 


469 


d'Optique  ;  Note  de  M.  G.  Govi 726 

Voir  aussi  Couleurs. 

OsTÉOLOGiË.  —  Rapports  entre  les  poids  des 
divers  os  du  squelette  chez  un  certain 
nombre  de  Mammifères;  Notes  de  M.  S. 
de  Luca 261 ,  335  et     364 

Ozone.  —  Relation  entre  les  manifestations 
de  l'ozone  et  les  mouvements  tournants 
de  l'atmosphère;  observations  faites 
en  1877  ;  Note  de  M.  L.  Gully 182 


Paléontologie.  —  Mollusques  nouveaux  des 
terrains  tertiaires  parisiens;  Note  de 
M.  Stan.  Meunier ■ 34o 

—  M.  I\ouauh  soumet  au  jugement  do  l'Aca- 

démie un  Allas  contenant  la  reproduction 
d'un  grand  nombre  d'épongés  fossiles, 
recueillies  dans  les  terrains  siluriens  de 
la  Bretagne 426 

—  Sur  la  dentition  des  Smilodons;  Note  de 

M.  P.  Gcn'ûis 582 

—  Détermination  spécifique  des  ossements 

fossiles  ou  anciens  de  Bovidés;  Note  de 

M.  ^.  Siinson 75c 

—  Sur  les  Reptiles  des  temps  primaires;  Note 

de  M.  J.  Gcmdry 956 

—  M.  le.Secre7rt//c ;je7y;e;«e/ signale  unAtlas 

des  fossiles  principaux  des  terrains,  par 
M.  Barle,  et  un  Atlas  des  végétaux  fos- 
siles des  terrains  houiUers,  par  M.  Zeil- 
ler 1 026 

Pendule.  —  M.  J .  Boillot  adresse  une  Noie 
relative  à  un  appareil  destiné  à  démon- 
trer l'invariabilité  de  la  direction  du  plan 
d'oscillation  du  pendule,  appareil  auquel 
il  donne  le  nom  de  galioscoj/e 4^7 

Pétroles.  —  Sur  certains  produits  cristalli- 
sés, obtenus  accessoirement  dans  le  trai- 
tement industriel  des  pétroles  do  Pensyl- 
vanie;  Note  de  MM.  L.  Prunier  et  l{. 
David 991 

PiioîocnAPiiE.  —  Remarques  sur  le  phono- 
graphe et  le  téléphone;  par  M.  Bouil- 
liitid 47  J 

—  Observations  de  51.  Milne  Edwards,  re- 

latives à  cette  Communication 477 

—  Observations  de  M.  Th.  du  1\1  mcel,  rela- 

tives à  la  même  Communication 5i2 

C.  R.,  iS-;8,  \"Seniest,  ^.  (  T.,LXXXVll.) 


PnoTocHiMiE.  —  Action  du  jus  des  feuilles  de 
betteraves  sur  le  perchlorure  de  fer,  sous 
l'influence  de  la  lumière;  Note  de  M.  H. 
Pellcl ; 562 

—  M.  Ch.  Gros  adresse  une  Note  sur  les 

moyens  de  reproduire  les  couleurs  par  la 

Photographie 102G 

Physiologie  animale.  —  M.  E.  du  Bois-Rcy- 
luond  fait  hommage  à  l'Académie  d'un 
«  Recueil  de  Mémoires  relatifs  à  la  phy- 
sique des  muscles  et  des  nerfs  » 4i 

—  Étude  de  la  vitesse  do  propagation  des 

excitations  dans  les  nerfs  moiteurs  chez 
les  Mammifères;  Notes  de  M.  A.  Chau- 
irau 95,   1 38  et     238 

—  Absorption,  par  l'organisme  vivant,  do 

l'oxjde  de  carbone  introduit  en  propor- 
tions déterminées  dans  l'atmosphère  ; 
Note  de  M.  N.  Gréhanl 193 

—  De  l'influence  de  la  quantité  de  sang  con- 

tenue dans  les  muscles  sur  leur  irrita- 
bilité ;  Note  de  M.  J.  Schiiiou/ctvitsch. . .     373 

—  Recherches  sur  la  nutrition  des  Insectes; 

par  M.  L.  Joulin 334 

—  Sur  les  phénomènes  orbito-oculaires  pro- 

duits chez  les  Mammifères  par  l'excita- 
tion du  bout  central  du  nerf  scialique, 
après  l'excitation  du  ganglion  cervical 
supérieur  et  du  ganglion  thoracique  su- 
périeur ;  Note  de  M.  A.  Fulpian 281 

—  Recherches  expérimentales  sur  les  fibres 

nerveuses  sudorales  du  chat;  par  M.  A. 
Vulpian 3i  i 

—  Comparaison  entre  les  glandes  salivaires 

et  les  glandes  sudoripares,  relativement 
à  l'action  qu'exerce  sur  leur  fonclioniic- 
ment  la  section  de  leurs  nerfs  excito-sé- 

i/,8 


(  II 

Pages, 
créteurs;  Note  de  M.  A.  Vidpian 35o 

Sur  quelques  phénomènes  rl'aclion  vaso- 
molrice,  observés  d;ins  le  cours  de  re- 
cherches sur  la  physiologie  des  nerfs 
excito-sécréteurs;  Note  de  M.  A.  Vid- 
pian      385 

Faits  expérimentaux  montrant  que  les  sé- 
crélions  sudoralcs  abondantes  ne  sont 
pas  en  rapport  nécessaire  avec  une  sur- 
activité de  la  circulation  cutanée;  Note 
de  M.  A.  J'idp'mn 47i 

Nouvelles  recherches  sur  la  physiologie 
de  l'épithélium  vésical;  par  MM.  P. 
Cazerwiivc  et  Cli.  Lh'on 435 

Recherches  sur  l'urée  des  organes;  Notes 
AnW.V.  Picard 533  et     993 

Sur  les  matières  albuminoïdes  dos  organes 
et  de  la  rate  en  particulier  ;  Note  de  M.  P. 
Picard 606 

M.  P.  Picard  adresse  une  Note  relative  à 
l'iniluence  des  mouvements  respiratoires 
sur  la  circulation  dans  la  veine  porte. . .     740 

Sur  l'état  dans  lequel  se  trouve  l'acide 
carbonique  du  sang  et  des  tissus;  Note 
de  M.  P.  Bcrt. ...". 628 

Sur  la  possibilité  d'obtenir,  à  l'aide  du 
protox\-de  dazote,  une  insensibilité  de 
longue  durée,  et  sur  l'innocuité  de  cet 
anesthésique  ;  Note  de  M.  P.  Bert 728 

InQuence  du  système  nerveux  sur  les  phé- 
nomènes d'ab;orption  ;  Note  de  M.  Arnt. 
IMoreau C3o 

Sur  l'élimination  du  salicylate  de  soude 
et  l'action  de  ce  sel  sur  le  cœur;  Note 
de  MM.  Blnnchicr  et  Bochcfontaine  . . .     637 

Moyen  de  mesurer  la  valeur  raanomé- 
trique  de  la  pression  du  sang  chez 
l'Homme;  Note  de  M.  E.-J.  Marey 771 

Action  du  sympathique  cervical  sur  la 
pression  et  la  vitesse  du  sang;  Note  de 
MM.  Dastre  et  Marat 797 

Sur  le  pouvoir  toxique  de  l'extrait  de 
semences  de  ciguë;  Note  de  MM.  Boche- 
fontaine  et  Moiirrut 8co 

Sur  l'action  physiologique  du  borax  ;  Note 
de  M.  E.  de  Cyon 845 

Sur  les  effets  des  vapeurs  du  sulfure  de 
carbone;  Note  de  M.  L.  Pnincaré 8G3 

Recherches  sur  l'action  physiologique  du 

maté;  Note  do  M.  L.  Cmity ioç)i 

■  Venin  des  Serpents  ;  Note  de  M.  Laccrda.  1093 
•  Observations  relatives  à  la  Communica- 
tion de  M.  Lacerda;  par  M.  de  Quatre- 
f"ges 1095 

Recherches  sur  les  nerfs  vaso-moteurs; 
Note  de  MM.  Dastre  et  Moral 8S0 

Sur  les  effets  cardiaques  et  respiratoires 
des  irritations  de  certains  nerfs  sensibles 


22    ) 


Pages. 


du  cœur,  et  sur  les  effets  cardiaques 
produits  par  l'irritation  des  nerfs  sen- 
sibles de  l'appareil  respiratoire;  Note 
d."^  M.  Françitis  Franck 8S2 

—  Sur  l'influence  des  différentes  couleiirs 

du  spectre  sur  le  développement  des 
animaux;  Note  de  M.  E.   Yung 998 

—  Sur  la  fonction  de  la  chlorophylle  chez 

les  Planaires  vertes;  Note  de  M.  P. 
Geddes 1095 

—  Observations  relatives  à  la  Communica- 

tion de  M.  Geddes;  par  M.  de  Qtiatre- 
fagcs 1096 

—  M.  Psarondakis  adresse   une   brochure 

en  langue  grecque  sur  le  vol  des  oiseaux.  io5i 

—  M.  Milite  Edivards  présente  la  première 

Partie  du  treizième  Volume  de  ses  «  Le- 
çons sur  la  physiologie  et  l'anatomie 
comparéesde  l'Homme  etdes  animaux  ».  819 
Physiologie  pathologique.  —  Des  albumines 
de  l'hydrocèle  et  de  la  fonction  de  la 
tunique  vaginale  dans  l'état  morbide; 
Note  de  M.  /.  Bcchamp 67 

—  Recherches  sur  la  température  ])ériphé- 

rique  dans  les  maladies  fébriles;  par 

M.  L.  Couty 176 

—  Sur  le  retard  du  pouls   dans   les  ané- 

vrismes  intra-thoraciques  et  dans  l'insuf- 
fisance aortique  ;  Note  de  M.  Fr.  Franck.     296 

—  M.  A.  Pincl  adresse  un  Mémoire  concer- 

nant la  «  Pressinervoscopie,  ou  dia- 
gnostic des  maladies  de  jioitrine  par  la 
compression  des  pneumogastriques  et 
du  grand  sympathique  » 484 

—  Sur  les  changements  de  forme  des  cel- 

lules fixes  du  tissu  conjonctif  lâche,  dans 
l'œdème  artificiel  ;  Note  de  M.  Renaiit. .  884 
Physiologie  végétale.  —  De  l'influence  de 
l'électricité  atmosphérique  sur  la  nutri- 
tion des  plantes;  Notes  de  M.  L.  Gran- 
dcaii 60  et    265 

—  Remarques    concernant    l'influence    de 

l'électricité  atmosphérique  à  faible  ten- 
sion sur  la  végétation  ;  par  JI.  Bcrtliclit.       92 

—  De  l'influence  de  l'électricité  atmosphé- 

rique sur  la  fructification  des  végétaux  ; 
Note  de  M.  L.  Grandeau 939 

—  M.  Hérntiard  adresse  un  Mémoire  relatif 

à  l'assimilation  des  substances  orga- 
niques par  les  végétaux 232 

—  M.  A.  Leclcrc  adresse  la  description  d'un 

nouvel  eudiomètre  destiné  à  l'analyse 
des  gaz  dégagés  par  les  racines  des 
végétaux '. 27a 

—  Sur  la  composition  du  lait  de  l'arbre  de 

la  vache  [Brosinmin  galactodcndron); 
Note  de  M.  Botis.dngaul/ 277 

—  Sur  les  fonctions  des  feuilles.  Rôle  des 


(  >I 

Pages. 

Stomates  dans  l'exhalation  et  dans  l'inha- 
lation des  vapeurs  aqueuses  par  les 
feuilles  ;  Note  de  M.  Merget 293 

—  M.  A.  Barthélémy  adresse  des  observa- 

tions au  sujet  du  Mémoire  de  M.  Merget.      85 

—  Sur  les  changements  de  couleur  du  Nika 

cdulis;  Note  de  M.  S.  Jourdain 3o2 

—  Importance  de  la  paroi  des  cellules  végé- 

tales dans  les  phénomènes  de  nutrition; 
Note  de  M.  Max.  Cornu 3o3 

—  Application  du  borax  aux  recherches  de 

Physiologie  végétale  ;  Note  de  M.  Schnetz- 

ler 38i 

—  Sur   la  cause   intime  des    mouvements 

périodiques  des  fleurs  et  des  feuilles,  et 

de  l'héliotropisme;  Note  de  M.  P.  Bert.     421 

—  Sur  la  région  du  spectre  solaire  indispen- 

sableàla  vie  végétale;  Note  deM.  P. -i'er/.    695 

—  Sur  les  réservoirs  hydropliores  des  Drp- 

sacii.t;  Note  de  M.  A.  Barthélémy 608 

—  Appareil  pour  expérimenter  l'action  de 

l'électricité  sur  les  plantes  vivantes; 
Note  de  M.  Celi 611 

—  De    l'influence    des    acides    salicylique, 

thymique,  et  de  quelques  essences  sur 

la  germination  ;  Note  de  M.  Ed.  Heckel.    61 3 

—  Sur  la  maturation  de  la  graine  du  seigle; 

Note  de  M.  A.  Muntz 679 

—  Des  relations  que  présentent  les  phéno- 

mènes de  mouvement  propres  aux  or- 
ganes reproducteurs  de  quelques  phané- 
rogames avec  la  fécondation  croisée  et 
la  fécondation  directe;  Note  de  M.  Ed. 
Hechel 697 

—  Sur  la  diffusion  de  la  chaleur  par  les 

feuilles;  Noie  de  M.  Maquenrw 943 

—  M.  Marjuenr.e  adresse  une  Note  sur  l'ab- 

sorption de  la  chaleur  par  les  feuilles. .   io5i 
Phvsique  du   globe.   —  Sur   les  relations 
géologiques  de  l'atmosphère;  Note  de 
M.  T.  Sterry-Hunt 452 

—  Sur  l'atmosphère  des  corps  planétaires 

et  sur  l'atmosphère  terrestre  en  parti- 
culier; remarques  à  l'occasion  de  la  Note 
précédente  de  M.  Sterry-Hunt;  par 
M.  Sian.  Meunier 541 

—  M.  /.  Péroehe  adresse  une  Note  relative    » 

aux  difficultés  que  paraît  rencontrer  la 
théorie  de  M.  Sterry-Hunt,  dans  l'expli- 
cation des  variations  climatériques  qu'a 
subies  notre  globe 563 

—  M.  fV .  Morris  adresse  une  Note  relative 

à  la  température  de  l'intérieur  du  globe.     437 

—  M.  le  Ministre  de  la  Marine  transmet 

une  dépêche  signalant  un  tremblement 
de  terre,  le  i3  octobre,  entre  Madère  et 

les  Açores 763 

Voir  aussi  Météorologie. 


a3  ) 


Pngos. 


Piles  électriques.  —  Sur  -une  pile  à  un 

seul  liquide,  se  dépolarisant  par  l'action 
de  l'air  atmosphérique  ;  Notes  de  M.  Pul- 
i'ernuiclier 22  et       56 

—  Sur  un  nouveau  perfectionnement  apporté 

à  la  pile  au  peroxyde  de  manganèse  et 

au  sel  ammoniac  ;  par  M.  Leclanché. . .     329 

—  M.  J.  fp'ord  adresse  une  Note  relative  à 

une  nouvelle  pile  électrique 36o 

Planètes.  —  Découverte  d'une  petite  planète 

à  Clinton  (New-York);  par  M.  Peters.       21 

—  Sur  les  déformations  du  disque  de  Mer- 

cure pendant  son  passage  sur  le  Soleil  ; 
Note  de  M.  Lamey 22 

—  Détermination  de  l'orbite  de  la  planète 

(  io3  )  Héra  ;  Note  de  M.  G.  Leveau. . .       5y 

—  Théorie  de  Vesta;  Noie  de  M.  Permtin. .     io5 

—  Nouvelle  observation  probable  de  la  pla- 

nète Vulcain  par  M.  le  professeur  Wat- 

son  ;  Noie  de  M.  E.  Mouchez 229 

—  Sur    la    planète    intra-mercurielle    par 

M.  Gailloi 2.53 

—  M.  J.  Vinnt  transmet  une  Lettre  qui  lui 

a  été  adressée  par  Le  Verrier,  en  sep- 
tembre 1 876 292 

—  Observations  méridiennes  des  petites  pla- 

nètes, faites  à  l'Observatoire  de  Paris  pen- 
dant le  deuxième  trimestre  de  1878; 
communiquées  par  M.  Mouchez 309 

—  Éléments  de  la  planète  (  148  )  Gallia  ;  par 

M.  Bossert 319 

—  Sur  l'existence  d'une  planète  intra-mer- 

curielle observée  pendant  l'éclipsé  totale 
de  Soleil  du  29  juillet;  Note  de  M.  /. 
JFatson 376 

—  M.  Mouchez  annonce  que,  d'après  une 

Lettre  récente  de  M.  Watson,  la  posi- 
tion primitivement  assignée  par  lui  à  la 
nouvelle  planète  doit  être  modifiée  ....     377 

—  Rectification  de  la  position  assignée  précé- 

demment au  nouvel  astre  découvert 
pendant  l'éclipsé  du  29  juillet,  et  an- 
nonce de  l'observation  d'un  second 
astre  aperçu  dans  les  mêmes  circon- 
stances; par  M.  /.  ÎVatson 398 

—  Planète  intra-mercurielle  vue  aux  États- 

Unis  pendant  l'éclipsé  totale  de  Soleil 

du  29  juillet  1878  ;  Note  de  M.  Swift. . .     427 

—  Observations  du  passage  de  Mercure  du 

6  mai  1B78,  faites  à  l'Observatoire  impé- 
rial de  Rio  de  Janeiro,  à  l'aide  de  la 
nouvelle  méthode  de  M.  Emm.  Liais  ; 
Note  de  I\L  L.  Cmls 427 

—  Découverte  d'une  petite  planète  à  l'Obser- 

vatoire de  Hamilton-College,  à  Clinton  ; 

par  i\L  C.-H.-F.  Peters 45g 

—  Découverte  d'une  petite  planète  à  l'Obser- 

vatoire d'Ann-Arbor;  par  M.  fVatson..     484 

148.. 


(  I' 

Pages 

Sur  les  planètes  iiUra-mercurielles;  Note 
do  M.  À.  Gaillot 485 

M.  P.-E.  Thasc  annonce  qu'il  a  pu  pré- 
voir, d'après  une  loi  harmonique,  l'exis- 
tence d'une  planète  intra-mercurielle  . .     5o2 

Découverte  de  deux  petites  planètes  à 
Clinton  (New- York);  par  M.  Peters..     5ii 

Seconde  Lettre  relative  à  la  découverte 
des  planètes  inlra-mercurielles;  par 
M.  JFatso/i 5i  i 

Observations  de  M.  Mouche-:,  relatives  à 
la  Communication  de  M.  Watson 5i6 

Troisième  Lettre  relative  à  la  découverte 
des  planètes  intra-mercurielles;  par 
M.  IVatson 552 

Observations  de  M.  Mouchez  relatives  à 
cette  Lettre 554 

Observations  de  M.  H.  Hennedy  à  propos 
d'une  Communication  de  M.  Amigucs, 
sur  l'aplatissement  de  la  planète  Mdrs  . .     Sgo 

Observations  méridiennes  des  petites  pla- 
nètes, faites  à  l'Observatoire  de  Green- 
wich  (transmises  par  l'astronome  royal, 
M.  G.-£.  Airy)  et  à  l'Observatoire  de 
Paris,  pendant  le  troisième  trimestre 
de  l'année  1S78;  communiquées  par 
M.  Mouchez 7G5 

Planètes  intra-mercurielles  observées  jien- 
dant  l'éclipsé  totale  de  Soleil  du  29  juil- 


24) 

Pages, 
let  1878  ;  Note  de  M.  JFaison 786 

—  Détermination,  parles mélhodesde  M.Gyl- 

rién,  du  mouvement  de  la  planète  (  io3) 

liera  ;  Note  de  M.  O.  Callandrcau 107 1 

Voir  aussi  Vénui  (Passages  de). 
Platine.  —  Dissociation  des  oxydes  de  la 
famille  du  platine;  Note   de   MM.  H. 
Sainte-Claire  Devdle   el  H.   Dcbray..     44 1 

—  Chaleur  spécifique  et  chaleur  de  fusion 

du  platine;  Note  de  M.  J.  f'iulle 9S1 

Plathes.  —  Sur  la  cuisson  du  plâtre  et  sur 
la  fabrication  dos  plâtres  à  prise  lente; 

Note  de  M.  Ed.  Landrin 245 

Polarisation  de  la  lumièue.  —  Sur  le  pou- 
voir rotatoire  du  quartz  et  sa  variation 
avec  la  température;  Note  de  M.  /. 
Jouhert 437 

—  Influence  de  la  température  sur  le  pou- 

voir rotatoire  magnétique;  Note  de  M.  J . 
Joubert 984 

—  Rotation  magnétique  du  plan  de  polari- 

sation de  la  lumière  sous  l'influence  de 

la  Terre  ;  Note  de  M.  H.  Becquerel io35 

—  Rotation  magnétique  du  plan  de  polari- 

sation de  la  lumière  sous  l'influence  de 

la  Terre;  Note  de  M.  /.  Jouhert 1078 

Pompes.  —  M.  A.  Lefelm-e  adresse  une  Note 

contenant  la  description  d'une  pompe.       43 


R 


Radiomètres.  —  Sur  la  répulsion  qui  ré- 
sulte de  la  radiation;  Note  de  M.  IF. 
Crookes 876 

RÉFLEXION.  —  M.  Lavaud  de  Lcstrade 
adresse  la  description  d'un  appareil  des- 
tiné à  produire  l'éclairage  d'une  veine 
liquide  par  réflexion  totale io5i 


Respiration.  —  Effets  cardiaques  et  respira- 
toires des  irritations  de  certains  nerfs 
sensibles  du  cœur,  et  efl'ets  cardiaques 
produits  par  l'irritation  des  nerfs  sen- 
sibles de  l'appareil  respiratoire;  Note 

de  M.   Fr.  Franck 

'Voir  aussi  Sans. 


Salicïlique  (Acide  ).  —  Courbes  de  solubilité 
des  acides  salicylique  etbenzo'i'que  ;  Note 
de  M.  E.  Bour^oin 62 

—  Sur  la  diffusion  de  l'acide  salicylique  dans 

l'économie  animale  (présence  dans  le 
liquide  céphalo-rachidien);  Note  de 
MM.  Ch.  Livon  et  /.  Bernard.  ., 218 

—  Élimination  du  salicylate  de  soude;  son 

action  sur  le  cœur;  Note  de  MM.  £/a/i- 
chier  et  Bochejontainci G57 

Salines  (Solutions).  —  Sur  la  tension  de 
vapeur  et  sur  le  pointde  congélation  des 
solutions  salines;  Noie  de  AL  F.-M. 
Raoult 1C7 

Sang.  —  Absorption,  par  l'organisme  vivan', 


de  l'oxyde  de  carbone  introduit  dans 
l'atmosphère;  Note  de  M.  N.  Gréhant.     193 

—  Influence  de  la  quantité  de  sang  conlenue 

dans  les  muscles  sur  leur  irritabilité; 
Note  de  M.  /.  Schmoulcu'itsch 373 

—  Sur  l'état  dans  lequel  se  trouve  l'acide 

carbonique  du  sang  et  des  tissus;  Note 

do  M.  P.  Bert 628 

—  Sur  l'hémocyanine;  substance  nouvelle 

du  sang  du  Poulpe;  Note  de  M.  L.  Fré- 

'>('>'"'l 996 

—  Sur    la   fonction    chromatique    chez   le 

Poulpe  ;  Note  de  M.  L.  Frédéricr/ 1042 

Saponification.  —  Sur  la  saponification  sul- 

furi(iue  ;  Note  de  M.  E.  Freiny 5 


(    1125    ) 
l'ages 

Savons.  —  Solubilité  anormale  de  certains 
corps  dans  les  savons  et  résinâtes  alca- 
lins ;  Note  de  M.  Ach.  LU'achc 2^9 

SÉANCES    rUBLIQUES.    —  M.    Ic    Plisidcilt    llc 

l' Institut  invite  l'Académie  à  désigner 
l'un  do  ses  Membres  pour  la  représenter, 
comme  lecteur,  dans  les  séances  du 
a  octobre  et  du  25  octobre 3G9 

SÉBACiQUE  (Acide)  et  dérivés.  —  Dérivés 
anilés  de  l'acide  sébacique  ;  Note  do 
M.  Ed.  Maillot ■J^^ 

Sections  de  l'Académie.  —  La  Section  de 
Médecine  et  Chirurgie  présente  la  liste 
suivante  de  candidats  à  la  place  laissée 
vacante  par  le  décès  de  M.  Cl.  Bernard  : 
1°  M.  Gabier;  2°  M.  Clinrcot ;  3°  M.  Mu- 
rey;  4"  M.  P.  Bert;  5°  M.  Arm.  Mn- 
reaii 8^0 

—  La  Section  de  Minéralogie  présente  la  liste 

suivante  de  candidats  à  la  place  laissée 
vacante  par  le  décès  de  M.  G.  Delafosse  : 
1°  M.  Deles.se;  2°  MM.  F.   Foiiqué,  A. 

Gaudry,  Hautefeiiille,  Loty 1 100 

Sociétés  scientifiques.  —  M.  le  Président 
de  1(1  Société  de  Géographie  informe 
l'Académie  qu'une  réunion  des  Sociétés 
françaises  de  Géographie  aura  lieu  les  2, 
3  et  4  septembre 875 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale  un  Vo- 

lume contenant  les  travaux  de  la  cin- 
quième session  du  Congrès  périodique 
international  des  Sciences  médicales, 
tenue  à  Genève  en  1877 Sgo 

—  M.    le  Secrétaire  perpétuel  signale    le 

«  Compte  rendu  de  la  sixième  session  do 
l'Association  française  pour  l'avancement 
des  Sciences,  tenue  au  Havre  en  1877  ».    780 

—  h' Académie  de  Stanislas,  de  Nancy, 
adresse  le  Volume  de  ses  Mémoires 
pour  1 877 835 

Soie.  —  M.  L.  Gabba  adresse  les  résultats 
d'expériences  relatives  à  l'influence  de 
l'eau  sur  le  dévidage  de  la  soie 3Go 

Soleil.  —  Résultats  des  observations  so- 
laires pendant  le  deuxième  trimestre 
do  1878;  Note  de  M.  Taccinni 257 

—  M.  /.  yiiiot  adresse  les  dessins  d'une  tache 

solaire  observée  par  M.  A.  Pelletier. . .     781 

—  Sur  les  taches  et  protubérances  solaires 

observées  à  l'équatorial  du  Collège  ro- 
main ;  Note  du  P.  Ferrari 97 1 

—  Résultats  des  observations  solaires  faites 

pendant  lo  troisième  trimestre  de  1878; 
Noie  de  M.  Tacchini io3i 

—  Force  électromotrice  d'induction  qui  pro- 

vient de  la  rotation  du  Soleil;  Note  do 

M.  C'''""' 8G0 

Voir  aussi  Spcctroscopie. 


Pages. 


Souscriptions  scientifiques.  —  La  Société 
d\tgriculturc  et  de  commerce  de  Cnc/i 
adresse  la  souscription  pour  l'érection 
d'une  statue  à  Le  Verrier ai 

—  M.  le  Président  communique  une  Letire 
par  laquelle  S.  U.  don  Pedro  d'Alcan- 
tara  adresse  sa  cotisation  pourl'éreclion 
du  monument  à  Lo  Verrier 345 

—  M.  Adains  adresse  sa  souscription  pour 
l'érection  du  monument  à  Le  Verrier. .     372 

SpECTiioscoPiE.  —Étude  spectromôtriquo  de 
quelques  sources  lumineuses;  Note  de 
M.  A.  Crom 322 

—  Des  minima  produits,  dans  un  spectre 
calorifique,  par  l'appareil  réfringent  et 
la  lampe  qui  servent  à  la  formation  de 
ce  spectre;  Note  de  MM.  Aymnnnet  et 
Mctijuenne 494 

—  Note  préliminaire  sur  la  nature  composée 
des  éléments  chimiques;  par  M.  TV.  Loc- 
hcr 673 

—  Observations  de  M.  Z)Kwa.r  relatives  à  la 
précédente  Communication 673 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel,  en  signalant 
une  brochure  de  M.  E.  JFiedemann, 
portant  [>our  titre  «  Spectres  des  mé- 
langes gazeux  »,  communique  quelques 
passages  de  cette  brochure 8GG 

—  Rectification  à  un  passage  de  cette  Com- 
munication ;  par  M.  E.  IViedemann. . . . 

—  Considérations  sur  la  nature  des  éléments 
chimiques  déduites  d'observations  spec- 
troscopiques ;  Note  de  M.  N.  Lâcher.. 

—  Sur  la  mesure  spectrométrique  des  hautes 
températures;  Note  de  M.  A.  Croin... 

Stuyciinine.  —  Recherches  sur  la  strychnine; 

par  MM.  H.  Gai  et  A.  Etard.  '. 36'j 

SucuES.  —  Sur  les  densités  des  solutions  de 

sucre  pur;  Note  de  M.  Barbet no 

—  De  l'influencedes  feuilles  sur  la  production 
du  sucre  dans  les  betteraves;  Note  de 
MIL  B.  Coremvinder  et  G.  Contanune.     121 

—  Sur  la  constitution  du  glucose  inactif  des 
sucres  bruts  de  canne  et  de  mélasse  ;  Note 
de  M.  U.  Gayon 407 

—  Sur  quelques  causes  d'inversion  du  sucre 
de  canne  et  sur  les  altérations  consécu- 
tives des  glucoses  formés;  Note  de 
M .  Darin n^^ 

—  Recherches  sur  le  dédoublement  de  la 
cyclamine  en  glucose  et  raannite;  par 
M .  S.  de  Luca 

—  Analyse  des  sucres  bruts  et  des  matières 
sucrées.  Dosage  de  l'eau,  de  l'ensemble 
des  sels  à  bases  minérales  et  des 
acides  organiques  ;  Note  de  M.  E.  Lau- 
S'"' 

—  Sur  les  nitrates  qui  se  rencontrent  dans 


921 


1023 


979 


297 


(    II26    ) 


Pages, 
les  betteraves  ;  Note  de  M.  J.-A.  Banni.  1084 
Si'LFATEs.  —   Recherches  sur  les  sulfates; 

par  M.  A.  Êlard G02 


Pages. 
Sulfures.  —  Sur  la  dissociation  des  sulfures 
métalliques;  Note  de  MM.  Ph.  de  Cler- 
mont  et  /.  Frommel 33o 


TÉLÉGRAPHES.  —  M.  Dequivre  adresse  une 
Note  sur  une  transformation  du  télé- 
graphe à  cadran  en  télégraphe  impri- 
meur     637 

—  M.  G.  Mangennt  adresse  une  Note  rela- 

tive aux  modifications  qu'il  a  apportées 
à  son  système  de  télégraphie  militaire, 
pour  conserver  une  trace  imprimée  des 

dépêches 1 000 

TÉLÉPnoNES  ET  MICROPHONES.  —  Sur  Un 
système  de  téléphone  sans  organes 
électromagnétiques,  basé  sur  le  prin- 
cipe du  microphone;  Note  de  M.  Th.  du 
Moncel 7 

—  M.    J .     Cauderay    adresse    une    Note 

intitulée  «  Microphone  fonctionnant  sans 
pile  » 5G 

—  M.    Ducrctet   présente    un    microphone 

stéthoscopique  d'une  grande  sensibilité.     io3 

—  MM.   Chardin  et  Berjot  présentent   un 

nouveau  modèle  de  microphone  explo- 
rateur, appliqué  à  la  recherche  des 
calculs  pierreux  dans  la  vessie 271 

—  Sur  un   téléphone  pouvant  transmettre 

les  sons  à  distance;  Note  de  M.  Ixighi.     328 

—  Sur  de  nouveaux  effets  produits  dans  le 

téléphone;  Note  de  M.  Th.  du  Moncel.     3go 

—  Sur  une  application  du  téléphone  à  la 

détermination  du  méridien  magnétique; 
Note  de  M.  H.  de  Pareille 4o5 

—  M.  Th.  du  Moncel  fait  hommage  à  l'Aca- 

démie d'un  Volume  intitulé  «  Le  télé- 
phone, le  microphone  et  le  jjhono- 
graphe  » 421 

—  Sur  un  nouveau  transmetteur  télépho- 

nique; Note  de  M.  P.  Dumont 4*4 

—  Remarques  sur  le  phonographe  et  le  télé- 

phone ;  par  M.  Bouillaud 473 

—  Observations  de  M.  Mitne  Edwards  rda- 

tives  à  cette  Communication 477 

—  Observations  de  M.    Th.  du  Moncel  au 

sujet  de  la  Note  de  M.  Bouillaud 5i2 

—  Note  relative  à  diverses  expériences  con- 

cernant la  téléphonie;  par  M.  J.  Canes- 
trelli 483 

—  M.  Fwarès  adresse  une  Note  concernant 

un  projet  d'appareil,  auquel  il  donne  le 
nom  de  vocescribe  et  qui  .serait  destiné 
à  fixer,  en  caractères  ordinaires  et  aulo- 
matiqr.ement,  les  mots  émis  par  la  voix.     483 

—  M.  L.  Durer  adresse  une  Note  concernant 

la  possibilité  d'une  combinaison  du  télé- 


phone et  du  phonographe 483 

—  M.  A.  Gérard  adresse  une  Note  relative 

à  une  disposition  nouvelle  du  micro- 
phone   552  et    637 

—  Sur  un  téléphone  avertisseur  ;  Note  de 

M.  Perrochn 65 1 

—  M.  C.  Ader  présente  un  nouveau  sys- 

tème de  téléphone  à  pile  et  à  charbon, 
auquel  il  a  donné  le  nom  d'élcciro- 
phone 783 

—  Note   contenue  dans  un   pli   cacheté  et 

relative  à  un  petit  appareil  téléphonique 
simplifié;  par  M.  Bon/let  de  Paris 921 

—  Observations  de  M.  Th.  du  Moncel  rela- 

tives à  cette  Note 923 

—  Sur  l'emploi  du  téléphone  et  du  micro- 

phone pour  les  recherches  scientifiques  ; 
Note  de  M.  Hughes 1079 

TÉnÉBENTiiiNE.  —  Sur  divors  dérivés  de 
l'essence  de  térébenthine  ;  Note  de 
M.  J.  de  Montgùljîer 84o 

Thérapeutique.  —  M.^.  ^^ric  adresse  une 
Note  relative  à  l'emploi,  en  thérapeu- 
tique, de  l'oxygène  gazeux 27a 

TnERMocniMiE.   —  Recherches  thermiques 

sur  les  chromâtes;  Note  de  M.  Marges.       i5 

—  Formation  thermique  de  l'hydrogène  phos- 

phore et  de  l'hydrogène  arsénié  ;  Note 

de  M.  /.  Ogier 210 

—  Sur  la  formation  thermique  des  combi- 

naisons de  l'oxyde  de  carbone  avec  les 
autres  éléments;  Note  de  M.  Berthclot.     571 

—  Diverses  déterminations  thermiques;  par 

M.  Berthclot 573 

—  Sur  la  décomposition  des  hydracides  par 

les  métaux  ;  Note  de  M.  Brrtheloi 619 

—  Sur  les  déplacements  réciproques  entre 

l'oxygène,  le  soufre  et  les  éléments  halo- 
gènes, combinés  avec  l'hydrogène;  Note 
de  M.  Berthelot 667 

—  Déplacements  réciproques  entre  les  acides 

faibles;  Note  de  M.  Berthelot 671 

—  Sur  la  réaction  entre  le  mercure  et  le  gaz 

chlorhydrique;  Note  de  M.  Berthelot . .     673 
Thermodynamique.  —  Mémoire  sur  une  loi 
universelle  relative  à  la  dilatation  des 
corps  ;  par  M.  M.  Levy 449 

—  Sur  l'attraction  moléculaire,  dans  ses  rap- 

ports avec  la   température  des  corps; 

Note  de  M.  M.  Levr 488 

-•  Sur  un  cas  singulier  d'échaulfeinent  d'une 

barre  de  fer;  Note  de  M.  Uirn 5io 


Pages. 

Observations  de  M.  Dauhràe  relatives  à 
la  Communication  précédente 5 12 

Deux  remarques  au  sujet  do  la  relation 
générale  entre  la  pression  et  la  tempé- 
rature, déterminée  par  M.  Levy;  Note 
de  M.  H.-F.  irehcr Si; 

Réponse  de  M.  Maurice  Lcrj-  à  la  Commu- 
nication de  M.  II. -F.  Weber 554 

Remarques  de  M.  L.  Bnltzmann  au  sujet 
de  la  Communicalion  do  M.  Maurice 
Levy,  sur  une  loi  universelle  relative  à 
la  dilatation  des  corps SgB 

Réponse  de  M.  Maurice  Levy  aux  obser- 
vations de  M.  Boitzmann 649 

Sur  une  loi  universelle  relative  à  la  di- 
latation des  corps;  Noto  de  M.  Maurice 
Levy 676 

Sur  ia  dilatation  des  corps  échauffés  et 
sur  les  pressions  qu'ils  exercent;  Note 
de  M.  de  Saint-Venant 7 1 3 

Sur  l'énergie  d'un  corps  et  sa  chaleur 
spécifique;  Note  de  M.  R.  Claiisius.. ..     718 

Observations  de  M.  Massicu  concernant 
le  Mémoire  de  M.  Levy,  sur  une  loi  uni- 
verselle relative  à  la  dilatation  descorps.     781 

Nouvelles  remarques  de  M.  L.  Boitzmann 
au  sujet  des  Communications  de  M.  Mau- 
rice Levy 773 


27   ) 

Pages. 

—  Réponses  à  diverses  Communications;  par 

M.  Maurice  Lery 826 

—  Étude  sur  les  machines  à  vapeur  ordi- 

naires et  Compound,  les  chemises  de 
vapeur  et  la  surchauffe,  d'après  la  Ther- 
modynamique expérimentale;  Notes  de 
M.  ^.  Ledicii 903,  952,  1024  et  1062 

—  Lettre  do  M.  H.  Caniot,  accompagnant 

l'envoi  d'une  nouvelle  édition  des  «  Ré- 
flexions sur  la  puissance  motrice  du  feu, 
par  Sadi  Carnnt  »,  et  de  divers  ma- 
nuscrits du  même  auteur ,     967 

Thermométrie.  —  Déterminalion  de  la  tem- 
pérature d'un  milieu  insolé;  Note  de 
M.  Aymonnet 23 

—  Sur  un  nouveau  thermographe  et  sur  une 

méthode  générale  d'intégration  d'une 
fonction  numérique  (|uelconque  ;  Note 
de  MM.  R.  Pictct  et  Cellcrier io33 

—  M.  Edisnn   présente  un   microtati mètre, 

destiné  à  mesurer  des  diflérences  infini- 
tésimales de  température  ou  d'humidité.     269 

—  M.  Is.  Pierre  fait  hommage  à  l'Académie 

de  ses  «  Recherches  sur  le  thermomètre 

et  sur  la  dilatation  des  liquides  » 819 

TuNGSTATES.  —  Rechcrches  chimiques  sur  les 
tungstates  des  sesijuioxydes  terreux  et 
métalliques;  par  M.  /.   Lefurt 748 


u 


Urée.  —  Recherches  sur  l'urée  des  organes  ; 

Notes  de  M.  P.  Picard 533  et  993 

Urique  (Acide)  et  dérivés.  —  Synthèse  des 


dérivés  uriques  de  la  série  de  l'alloxane 
(alloxane,  uramile,  murexide,  etc.); 
Noto  de  M.  E.  Griniaux 752 


Vaccination.  —  Troisième  Note  sur  l'infec- 
tion vaccinale  ;  rôle  élaborateur  des  gan- 
glions lymphatiques;  par  M.  M.  Ray- 
naud g63 

—  M.  \n  Ministre  de  l'Agriculture  et  du  Com- 

merce adresse  le  Rapport  de  l'Académie 
de  Médecine  sur  les  vaccinations  pra- 
tiquées en  France  pendant  l'année  1876.     785 

VÉNUS  (Passages  de).  —  M.  le  Secrétaire 
perpétuel  présente  à  l'Académie  la  pre- 
mière Partie  du  Tome  II  du  «  Recueil 
de  Rapports,  Mémoires  et  Documents  re- 
latifs à  l'observation  du  passage  rie  Vé- 
nus sur  le  Soleil  » Sgo 

Vers.  —  Sur  V Avenardia  Priei,  Némerlien 
géant  de  la  côte  occidentale  de  France  ; 
Note  de  M.  A.  Gianl 72 

—  Migration  du  Fdaria  rytipleurites,  para- 

site des  Blattes  et  des  Rats;  Note  de 

M.  O.  Galcb 75 


Vins.  —  Sur  la  matière  colorante  ferrugi- 
neuse des  vins  rouges  ;  Note  de  M.  Arm. 
Gautier C4 

—  MM.  E.  Marchais  et  E.  Perrot  adressent 

une  Note  relative  à  une  méthode  de  re- 
cherche de  la  fuchsine  dans  les  vins,  au 
moyen  de  l'acétate  de  plomb 383 

—  M.  G.  Pcraux  soumet  au  jugement  do 

l'Académie  une  Table  graphique  pour  le 

jaugeage  des  tonneaux gCG 

Viticulture.  —  M.  A.  d'Eic/it/ia/ adresse  un 
Mémoire  intitulé  «  Bordereau  des  pièces 
relatives  à  l'omiiloi  des  eaux  du  canal  du 
Midi  pour  la  submersion  des  vignes  at- 
taquées par  le  Phylloxéra  » 20 

—  MM.  Blanc,  Boulin,  Giret  adressent  di- 

verses Communications  relatives  au  Phyl- 
loxéra         20 

—  Sur  l'explicalion  des  effets  des  irrigations 

pratiquées  dans  le  midi  de  la  France  ; 


(     112 


Pages. 
Note  de  M.  J .-A.  Barrai Sg 

M.  Hussnn  adresse  une  Note  sur  une  ma- 
ladie de  la  vigne. . . .' 56 

Emploi  du  sulfocarbonato  de  potassium 
pour  le  traitement  des  vignes  phyl- 
loxérées  ;  Note  de  M.  J.  Maistre 102 

M.  F.  Garrin,  W"  A.  de  Bompar  adres- 
sent diverses  Communications  relatives 
au  Piiylloxera loj 

M.  C.  Ladrey  informe  l'Académie  qu'il 
vient  de  reconnaître  l'existence  d'une 
tache  pliylloxéréo  dans  les  vignes  de 
Meursault i5) 

M.  E.  Marais,  M.  A.  Qi/rrrr,  M.  C/ml/ct, 
M.  Dtifrcsnc,  M.  de  Pe/c//ysAi,^r'  Caii- 
ziqiie  adressent  diverses  Communica- 
tions relatives  au  Phylloxéra i5'j 

Théorie  nouvelle  des  altérations  que  le 
Phylloxéra  détermine  sur  les  racines  de 
la  vigne  européenne;  Note  de  M.  Ald- 
lardet 197 

M.  N.  Basset,  M.  P.  Clairin,  M.  Fr.  Gar- 
cin  adressent  diverses  Communications 
relatives  au  Phylloxéra 200 

Nouvelle  Noie  sur  les  progrès  du  Phyl- 
loxéra dans  les  deux  départements  de  la 
Charente,  à  l'occasion  d'une  Communi- 
cation de  M.  de  la  Vergno  ;  par  M.  Bmdl- 
laiid 232 

Observations  de  M.  Dumas  relatives  à  la 
Communication  de  M.  Botiillaud 236 

Aucun  mycélium  n'intervient  dans  la  for- 
mation et  dans  la  destruction  normale 
des  renflements  développés  sous  l'in- 
fluence du  Phylloxéra  ;  Note  de  M.  Max. 
Cornu 24" 

M.  Moriznt  adresse  une  Note  relative  à 
la  possibilité  du  greffage  de  la  vigne  sur 
les  espèces  des  genres   Ampélopsis  et 

CisSIlS 2J2 

M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du 
Commerce  transmet  une  Lettre  des  viti- 
culteurs algériens,  sur  les  dangers  que 
peut  présenter  l'importation  des  ton- 
neaux vendus  dans  le  midi  de  la  France.    253 

61.  Bcrat,  M.  A.  Bonnet,  M.  P.  Riidcllc, 
M.  Renoin  adressent  diverses  Communi- 
cations relatives  au  Phylloxéra 291 

Sur  les  altérations  que  le  Phylloxéra  dé- 
termine sur  les  racines  do  la  vigne  ;  Note 
de  M.  A.  Millardet 3 1 5 

M.  Aut'crgnc,  M.  Portcu  adressent  di- 
verses Communications  relativesauPhyl- 
loxera ...     3 1 8 

M.  Lagré-Diifau,  M.  Nicolle  adressent  di- 
verses Communications  relatives  au  Phyl- 
loxéra       36o 

M.  A.  Foaclie  adresse  une  Communication 


M 

Pages, 
relative  au  Phylloxéra "i-i 

M.  J.  Tabet  adresse  les  résultats  obtenus 
par  son  procédé  pour  la  destruction  du 
Phylloxéra SjS 

M.  le  Ministre  de  l'Agi'icidtiire  et  du 
Commerce  adresse  le  Rapport  sur  le 
deuxième  Concours  d'irrigaticn  dans  le 
département  de  Vaucluse,  en  1877 875 

M.  F.  Bettellumscr  adresse  une  Commu- 
nication relative  à  la  fabrication  des  pro- 
duits employés  contre  le  Phylloxéra. . .     397 

M.  E.  Portier,  M.  Caphladoux  adressent 
diverses  Communications  relatives  au 
Phylloxéra 4'^6 

MM.  JVeill  et  Geoffroy,  M.  C.  Nicolle, 
M'"'  Gqimard  adressent  diverses  Com- 
munications relatives  au  Phylloxéra...     458 

M.  A.  Groslard  adresse  une  Communi- 
cation relative  au  Phylloxéra 483 

M.  Leprincc  adresse  une  Communication 
relative  au  Phylloxéra 5i3 

Observation  relative  à  la  transformation 
du  Phylloxéra  aptère  en  Phylloxéra  ailé, 
dans  les  galles;  par  M.  A.  Champin. . .     552 

JI.  Bourdel,  M.  A.  Hgié,  M.  Sebert-Bric- 
kas,  M.  Rivière,  M.  Dufresne  adres- 
S'.'nt  diverses  Communications  relatives 
au  Phylloxéra 589 

M.  Argod,  M.  Tabet  adressent  diverses 
Communications  relatives  au  Phylloxéra.    637 

M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du  Com- 
merce transmet  à  l'Académie»  plusieurs 
questions,  relatives  à  la  reproduction  du 
Phylloxéra G38 

M.  Gélis  prie  l'Académie  de  s'intéresser, 
auprès  des  Compagnies  de  chemins  de 
fer,  pour  obtenir  le  transport  des  sul- 
focarbonates  à  prix  réduit 683 

Résistance  au  Phylloxéra  de  quelques 
types  sauvages  de  vignes  américaines; 
Note  de  M.  A^  Millardet 739 

M.  Th.  Guenardcau,  M.  A.  Jachson  adres- 
sent diverses  Communications  relatives 
au  Phylloxéra 740 

MM.  L.  de  la  Torre-Ayllon  el  R.  Her- 
nandez  demandent  l'ouverture  d'un  pli 
cacheté,  contenant  une  étude  du  déve- 
loppement du  Phylloxéra  et  dos  moyens 
de  le  détruire 740 

■  M.   A.  Millardet  adresse  une  Note  inti- 

tulée «  De  la  reconstitution  de  nos 
vignobles  à  l'aide  des  graines  de  vignes 
sauvages  d'Amérique  » 783 

■  JI.  E.  Piron  propose  l'emploi    do   Vassa 

fœiida  pour  détruire  le  Phylloxéra. . . .     7S3 

■  M.  C.  Nicolle,  M.  A.  Ladorcau  adressent 

diverses  Communications  relatives  au 
Phylloxéra 783 


(  " 

Pages. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  donne  lecture 
d'un  passage  d'un  Opuscule  do  M.  L. 
Faucon,  relatif  à  l'emploi  de  la  submer- 
sion pour  détruire  le  Phylloxéra 

M.  J.  Kscoffier,  M.  V.  Gougit,\\.  G. 
Batiste  adressent  diverses  Communi- 
cations relatives  au  Phylloxéra 

Sur  ie  mode  de  formation  de  quelques  no- 
dosités phylloxériques  ;  Note  de  M.  J. 
(V  Arhauniont 

M.  L.  Mignot,  M.  Coulpier,  M.  Proj'fit, 
M.  Fr.  Laye  adressent  diverses  Commu- 
nications relatives  au  Phylloxéra 8G5 

M.  F.  Géniri,  M.  /.  Cuttet,  M.  Jorihii- 
riaud,  M.  -Bore/ adressent  diverses  Com- 


/°'\ 


834 


8G5 


29   ) 

Pages. 

munications  relatives  au  Phylloxéra 921 

—  M.  Chamcreau,  M.  B.  Dupur,  M.  Juiicti, 

M.  Rabounliii,  M.  Tcste-Lcbcau  adres- 
sent diverses  Communications  relatives 
au  Phylloxéra 1026 

—  M.  Andriot,  M.  André,  M.  Creissac,  M.  L. 

Marraine,  M.  E.  Génot,  M.  A.  Bonnet, 
M.  Dalichoux,  M.  A.  Anlhoine  adres- 
sent  diverses  Communications  relatives 

au  Phylloxéra 1070 

Voyages  scientifiques.  —  Présentation,  par 
M.  Daubrée,  d'une  Carie  représentant 
l'itinéraire  de  M.  NordenskiiJld  dans  la 
mer  Glaciale  de  Sibérie io6i 


Zoologie.  —  Sur  la  propagation  et  les  méta- 
morphoses des  Crustacés  suceurs  de  la 
famille  des  Cymothoadiens;  Note  de 
M.  Schiodie 52 

— •  Sur  \ Avenardia  Priei,  Némertien  géant 
de  la  côte  occidentale  de  France;  Note 
de  M.  A.  Giard 72 

—  Observations  et  expériences  sur  les  migra- 

tions du  Filaria  rjtipleurites,  parasite 
des  Blattes  et  des  Rats;  Note  de  M.  O. 
Galeb 75 

—  Sur  les  caractères  anatomiques  de  l'Aye- 

aye  ;  Note  de  M.  Edm.  Alix 219 

—  Sur  le  Prosopistoina  punctifrons ,  Latr.; 

Note  de  MM.  E.Jolr  et  A.  J'arssière. .     2G3 

—  Études  sur  le  placenta  de  l'Aï  (  Bradypus 

trjt/iictdus  Linn.);  place  que  cet  ani- 


mal occupe  dans  la  série  des  Mammi- 
fères ;  Note  de  M.  N.  Joly 283 

—  Sur  les  Isopodes  parasites  du  genre  Ento- 

«W(v«,- Note  de  M.  Alf.  Giard 299 

—  Sur  la  ponte  de  l'Abeille  reine  et  la  théo- 

rie de  Dziezzon  ;  Note  de  M.  J.  Parez. . .     408 

—  La  Balœim  [Macleayius]  australienxis  du 

Musée  de  Paris,  comparée  à  la  Balœna 
biscayensis  de  l'Université  de  Naples; 
Note  de  M.  Fr.  Gasco 4io 

—  Du  développement  des  Bryozoaires  Chilo- 

stomes;  Note  de  M.  /.  Barrois 463 

—  Sur  la  Tricliodonopsis  paradoxa  Clap.  ; 

Note  de  M.  A.  Schneider 537 

—  Sur  les  pontes  des  Abeilles;  Note  de  M.  A/. 

Girard 755 

Voir  aussi  Anatomie  aninude. 


C.  R.,  1877,  l'SemciUe.  (T.  LXXXVII.) 


'49 


TABLE  DES  AUTEURS. 


A 


MM.  Pages, 
ABBADIE  (d')  est  présenté  par  rAcadémie, 
àM.leMinistre  de  l'Instruction  publique, 
pour  la  place  de  Membre  géographe  va- 
cante au  Bureau  des  Longitudes 124 

—  Présentation  d'un  Ouvrage  de  M.  M.  de 

Rossi,  intitulé  «  il  Microfono  nella  Meteo- 
rologia  endogena  » loCi 

ABEILLE  adresse  une  nouvelle  Note  sur  la 

ténotomie  utéro-vaginale  ignée, 5i3 

ACADÉMIE  DE  STANISLAS  DE  NANCY  (l') 
adresse  le  Volume  de  ses  Mémoires  pour 
1877 835 

ADAM  (A.)  —  Nouveau  procédé  pour  l'ana- 
lyse du  lait,  donnant  le  beurre,  le  lactose 
et  la  caséine  sur  un  seul  échantillon ....     290 

—  Réponse  aux  observations  présentées  par 

M.  E.  Marchand,  sur  un  procédé  d'ana- 
lyse du  lait 457 

ADAMS  adresse  sa  souscription  pour  l'érec- 
tion du  monument  à  Le  "Verrier 372 

ADER  (C.)  présente  un  nouveau  système 
de  téléphone  à  pile  à  charbon,  auquel 
il  a  donné   le   nom   A'ctcctrophoiu' . . .     785 

ALCANTARA  (don  Pedro  d'),  empereur  du 
Brésil,  adresse  sa  cotisation  pour  l'é- 
rection du  monument  à  Le  Verrier 345 

ALEXÉEFF  (N.).  —  Sur  l'intégration  de  l'é- 
quation 

A  j  '  +  V,yy'  -¥  G/  -+-  D  j'  +  E.r  -H  F  =  o.    64 1 

ALIX  (Edm.).  —  Sur  les  caractères  anato- 

miques  de  l'Aye-aye 219 

ALLUARD.  —  Des  variations  nocturnes  de 
la  température  à  des  al  ti  tudes  dilférentes, 
constatées  à  l'Observatoire  du  Puy-de- 
Dôme 454 


B 


BADOUREAU  (A.).  -  Sur  les  figures  iso- 

sceles 823 

BALMY  (.1.)  adresse  une  nouvelle  Note  con- 
cernant un  remède  |)rôventif  contre  la 


MM. 

AMAGAT  (E.-H.).  -  Sur  la  compressibilitô 

des  gaz  à  des  pressions  élevées 432 

ANDRÉ  adresse  une  Communication  relative 

au  Phylloxéra 1070 

ANDRÉ  (D.  ).  —  Sur  le  nombre  des  arran- 
gements complets  oii  les  éléments  consé- 
cutifs satisfont  à  des  conditions  données. .    838 

—  Sur  la  sommation  des  séries.  Deuxième 

Note 973 

ANDRIOT  adresse  une  Communication  rela- 
tive au  Phylloxéra 1070 

ANTHOINE  (  A .  )  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 1070 

ANTOINE  (Ch.)   adresse   un   Mémoire  sur 

les  lames  de  haute  mer 397  et    484 

APPELL.  —  Sur  certaines  séries  ordonnées  par 

rapport  aux  puissances  d'une  variable.     689 

—  Évaluation  d'une  intégrale  définie S74 

—  Sur  une  interprétation  des  valeurs  imagi- 

naires du  temps  en  Mécanique 1074 

ARBAUMONT  (J.d').  —  Sur  le  modede  for- 
mation de  quelques  nodosités  phylloxé- 
riques 865 

ARGOD  adresse  une  Communication  rela- 
tive au  Phylloxéra 637 

ARNOLDI  adresse  un  Mémoire  sur  la  nature 

de  l'épidémie  cholérique 1070 

AUVERGNE  adresse  une  Communication  rela- 
tive au  Phylloxéra 3i8 

AYMONNET.  —  Détermination  de  la  tempé- 
rature d'un  milieu  insolé 23 

—  Des  minima  produits,  dans  un  spectre 

calorifique,  par  l'appareil  réfringent  et 
la  lampe  qui  servent  à  la  formation  de 
ce  spectre.  (En  commun  avec  M.  Ma- 
(jucnne.  ) 4g4 

maladie  des  pommes  de  terre 483 

BARBE  (E.)  adresse  une  Note  relative  à 
l'emploi,  en  thérapeutique,  de  l'oxygène 
gazeux 272 

149  • 


MM.  Pages. 

BARBERIM  donne  lecture  d'un  Mémoire  re- 
latif aux  meilleures  conditions  hygié- 
niques et  économiques  d'établissement 
des  foyers  de  chauffage 3i5 

B.\RBET.  —  Sur  la  densité  des  solutions  de 

sucre  pur no 

BARBIER    (E.)  adresse  une  Noie  relative 

à  la  direction  des  ballons 20 

BARRAL  (J.-A.).  —  Sur  l'explication  des 
effets  des  irrigations  pratiquées  dans  le 
midi  de  la  France 39 

—  Sur  les  nitrates  qui  se  rencontrent  dans 

les  betteraves  et  quelques  autres  ra- 
cines    1084 

BÂRROIS  (J.i.  —  Du   développement   des 

Bryozoaires  chilostomes 4*53 

BARTIIÉLEMV  (A.)  adresse  des  Observa- 
tions au  sujet  du  Mémoire  de  M.  Mer- 
gct,  sur  les  échanges  gazeux  entre  les 
plantes  et  l'atmosphère  et  sur  le  rôle  des 
stomates 83 

—  Sur  les  réservoirs  hydrophores  des  Drp- 

sacus 608 

BASIN  (A.)  adresse  une  Note  relative  au 
chauffage  et  à  la  construction  des  wagons 
des  chemins  de  fer 834 

BASSET  (N.  )  adresse    une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 200 

BATISTE  (G.)  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 834 

BAUBIGXY  (H.).  —  Sur  l'existence  et  les 
conditions  de  formation  de  l'oxyde  de 
nickel  Ni'O' io8a 

BAZIN  (E.)  adresse  une  Note  relative  à  un 
projet  d'éclairage  des  mines  à  la  lumière 
électrique 683 

BEADLE  (H.)  adresse  une  Note  relative  aux 
observations  qu'il  a  pu  faire  sur  la  fièvre 
jaune 

BÉCHA.MP  (A.)  adresse  des  remarques  au 
sujet  d'une  Communication  do  MM.  Miis- 
culiis  et  Griibcr  sur  la  matière  amy- 
lacée        123 

BÉCHAMP  (J.).  -  Des  albumines  de  l'hy- 
drocèle  et  de  la  fonction  de  la  tunique 
vaginale  dans  l'état  morbide 67 

BECQUEREL  (Edm.).  -  Sur  le  dépôt  élec- 
Irochimique  du  cobalt  et  du  nickel 

—  Rapport  sur  une  boussole  marine  avec 

aiguille  de  nickel,  de  M.  JVharlon. . .  . 

BECQUEREL  (H.).  —  Rotation  magnétique 
du  plan  de  polarisation  de  la  lumière  sous 
l'inlluence  de  la  Terre io35 

BELLANGÉ  (C.)  adresse  un  certain  nombre 
de  documents  relatifs  à  la  fabrication  des 
violons  Stradivarius 484 

—  Adresse  une  Note  concernant  «  les  tables 

des  violons  des  vieux  maîtres  » 865 


I  l32    ) 

MM.  Pages. 

BÉRAT  adresse  une  Communication  relative 

au  Phylloxéra 291 

BERJOT  présente  un  nouveau  modèle  de  mi- 
crophone explorateur,  appliqué  à  la  re- 
cherche des  calculs  pierreux  dans  la 
vessie.  (  En  commun  avec  M.  Chardin.  ).     27 1 

BERN.4RD  (J.).  —  Sur  la  diffusion  de  l'a- 
cide salicylique  dans  l'économie  animale 
(présence  dans  le  liquide  céphalo-rachi- 
dien). (En  communavec  M.  Cil.  Limn.)     218 

BERT  (P.).  —  Sur  la  cause  intime  des  mou- 
vements périodiques  des  fleurs  et  des 
feuilles,  et  de  l'héliotropisme 421 

—  Sur  l'état  dans  lequel  se  trouve  l'acide 
carbonique  du  sang  et  des  tissus 628 

—  Sur  la  région  du  spectre  solaire  indispen- 
sable à  la  vie  végétale 695 

—  Sur  la  probabilité  d'obtenir,  à  l'aide  du 
protoxydo  d'azote,  une  insensibilité  de 
longue  durée,  et  sur  l'innocuité  do  cet 
anesthésique 728 

—  Prie  l'Académie  de  le  comprendre  parmi 
les  candidats  à  la  place  vacante  dans  la 
Section  de  Médecine  et  Chirurgie,  par 
le  décès  de  M.  Cl.  Bernard 740 

—  Est  présenté,  par  la  Section  de  Médecine 
et  Chirurgie,  pour  cette  place 846 

BERTHELOT.  —  Remarques  concernantl'in- 
fluence  de  l'électricité  atmosphérique 
à  faible  tension  sur  la  végétation 92 

—  Sur  les  explosions  de  poussières  com- 
bustibles      121 

—  Théorie  do  la  fermentation.  Réponse  à 
M.  Pasteur 128 

—  Dépose  sur  le  bureau  de  l'Académie  le 
manuscrit  des  Notes  de  Cl.  Bernard 
sur  la  fermentation  alcoolique i8j 

--  Observations  à  la  suite  d'une  Communi- 
cation de  M.  Pasteur  sur  la  fermenta- 
tion      188 

—  Sur  la  formation  thermique  des  combi- 
naisons de  l'oxyde  de  carbone  avec  les 
autres  éléments 5-1 

—  Diverses  déterminations  thermiques....     573 

—  Sur  la  décomposition  des  hydracides  par 
les  métaux 619 

—  Sur  les  déplacements  réciproques  entre 
l'oxygène,  le  soufre  et  les  éléments  halo- 
gènes, combinés  avec  l'hydrogène 6G7 

—  Déplacements  réciproques  entre  les  acides 
faibles G71 

—  Sur  la  réaction  entre  le  mercure  et  le  gaz 
chlorhydri(]ue C73 

—  Observations  sur  uneNole  de  },[.  Pasteur, 
relative  à  la  fermentation  alcoolique. . .     949 

BERTIN  (A.)  prie  l'Académie  de  le  com- 
prendre parmi  les  candidats  à  l'une  des 
places  d'Académicien  libre 835 


552 


i3o 


955 


(  " 

MM.  Pages. 

—  Est  présenté  comme  candidat  à  la  place 

d'Académicien  libre  vacante  par  le  décès 

de  i\[.  Belgrand looo 

BERTRAND  (,I.)  annonce  à  l'Académie  le 
décès  de  M.  Rokitrinsky,  Correspon- 
dant de  la  Section  de  Médecine  et  Clii- 
nirgie igS 

—  M.  le  Serré/aire per/ictiiel  annonce  à  l'A- 

cadémie le  décès  de  M.  //.  Lcbcri,  Cor- 
respondant de  la  Section  de  Médecine 
et  Chirurgie 3i4 

—  M.  lo  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi 

les  pièces  imprimées  de  la  Corres- 
pondance, les  Ouvrages  suivants  :  Le 
Bulletin  météorologique  du  département 
des  Pyrénées-Orientales,  21.  —  Une 
brochure  de  M.  Mclsens ;  un  Mémoire 
de  M.  Ij.  Stilling.  201.  —  Un  Ouvrage 
ûqI\.  A!(sias-Tiirenne,i^i.  —  Un  Mé- 
moire de  M.  de  Lenliossrk,  3iS.  — 
Diverses  publications  do  Jl^i.  /.-/'.  Bar- 
bier e\,  7{cv;r('/c/',375.—  Divers  Ouvrages 
de  MM.  Genocchi  et  Diibriiiifiiiit,  484. 

—  Lo  tome  III  de  la  «  Triangulation  du 
Danemark»,  par  M.  .-ïmlrae,  5\^.  — 
Une  brochure  de  M.  P.  de  Lafitic;  \m 
Ouvrage  do  MM.  Deeaisne  et  Gorechi, 
G37.  —  Divers  Ouvrages  de  MM.  Cu- 
varrubias  ci  Dormoy,  y4i.  —  Un  Volume 
portant  pour  titre  «  Conseil  supérieur 
des  voies  do  communication.  Première 
session,  187S  »,  835.  —  Un  Volume  de 
M.  Contamin,  et  le  Tome  II  du  «  Précis 
de  Chimie  de  .\.  Payen,  6' édition  »,  921. 

—  Un  Atlas  des  fossiles  principaux  des 
terrains,  par  M.  Dayk,  et  des  végé- 
taux fossiles  des  terrains  houillers,  par 

M.  Zciller 1026 

BETTELHAUSER  adresse  une  Communica- 
tion relative  à  la  fabrication  des  divers 
produits  employés  contre  le  Phylloxéra.     097 

BLANC  (A.)  adresse  la  description  et  le  des- 
sin d'un  transi'aseur  à  gaz  destiné  à 
éviter  les  déperditions  dans  le  trans- 
versement des  gaz  sur  le  mercure {2C 

BLANC  (H.)  adresse  une  Communication  re- 
lative au  Phylloxéra 20 

BLANCHIER.  —  Sur  l'élimination  du  salicy- 
late  de  soude  et  l'action  de  ce  sel  sur 
le  cœur.  (En  commun  avec  M.  Boclie- 
fontaine.  ) 667 

BLEUN.\RD  (A.).  —  Action  de  la  Irimélliyl- 

amine  sur  le  sulfure  de  carbone 10 {o 

BLIECQ  (0.)  adresse  une  Note  relative  à  la 

direction  des  aérostats 458 

BLONDLOT  (R.).  —  De  la  non-e.xistencc  de 
l'allongement  d'un  conducteur  traversé 
par   un   courant   électrique,    indépeu- 


33  ) 

MM.  Pages, 

damment  do  l'action  calorifique 206 

BOCHEFONTAINE.  —  Sur  l'élimination  du 
salicylate  de  soude  et  l'action  de  ce  sel 
sur  le  cœur.  (En  commun  avec  M.  Blan- 
eliier.  ) CSy 

—  Sur  le  pouvoir  toxique  de  l'extrait  de 

semences  de  ciguë.  (En  commun  avec 

M.  Mourriit .) 800 

BOILEAU  (P.).  —  Théorie  et  formules  con- 
cernant l'action  retardatrice  des  parois 
des  courants  liquides 4S  et     i34 

DOILLOT  (A.)  adresse  une  Note  relative  à 
un  appareil  destiné  à  démontrer  l'inva- 
riabilité de  la  direction  du  plan  d'oscil- 
lation du  pendule,  appareil  auquel  il 
donne  le  nom  de  galinscope 437 

BOIS-REYMOND  (E.  du)  fait  hommage  à  l'A- 
cadémie d'un  «  Recueil  de  Mémoires 
relatifs  à  la  physique  des  muscles  et 
des  nerfs  » 41 

BOLTZMANN  (L.).  —  Remarques  au  sujet 
d'une  Communication  de  M.  Maurice 
Lcvy,  sur  une  loi  universelle  relative  à 
la  dilatation  des  corps 593  et    773 

ROMPAR  {W"  A.  de)  adresse  une  Commu- 
nication relative  au  Phylloxéra io4 

BONNET  (A.)  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 291 

BOREL  adresse  une  Communication  relative 

au  Phylloxéra 921 

BOSSERT.'—  Éléments  de  la  planète  (14B) 

Gallia 3 19 

BOUCHARDAT  (G.),  —  Sur  la  transforma- 
tion du  valérylène  en  terpilène 654 

BOUCHER  (  L.  )  adresse  une  Note  sur  trois 

nouveaux  propulseu  rs 5 1 3 

BOUDET  DE  PARIS.  —  Note  contenue  dans 
un  pli  cacheté  et  relative  à  un  petit 
appareil  téléphonique  simplifié 921 

BOUILLAUD.  —  Nouvelle  Note  sur  les  pro- 
grès du  Phylloxéra  dans  les  deux  dépar- 
tements de  la  Charente 232 

—  Remarques  sur  le  phonographe  et  le  télé- 

phone       4/3 

BOUQUET  DE  LA  GRYE  prie  l'Académio 
de  le  comprendre  parmi  les  candidats  à 
la  place  de  géographe  vacante  au  Bu- 
reau des  Longitudes 21 

—  Est  présenté  par  l'Académie,  à  M.  le  Mi- 

nistre de  l'Instruction  publique,  pour 
cette  place 124 

BOURDEL  adresse  une  Communication  sur 

le  Phylloxéra SSg 

BOURGOIX  (E.).  —  Sur  les  courbes  de  solu- 
bilité des  acides  salicyliquc  et  ben- 
zoïqne 62 

BOURSEUL  adresse  une  Note  sur  la  théorie 

des  voyelles 252 


(  I> 

MM.  Pages. 

BOUSSINESQ  (J.).  —  Sur  la  dépression  que 
produit,  à  la  surface  d'un  sol  horizontal, 
élastique  et  isotrope,  un  poids  qu'on  y 
dépose,  et  sur  la  répartition  de  ce  poids  ' 
entre  ses  divers  points  d'appui 402 

—  Des  pertes  de  charge  qui  se  produisent 

dans  l'écoulement  d'un  liquide,  quand 
la  section  vive  du  fluide  éprouve  un 
accroissement  brusque 491 

—  Sur  la  manière  dont  se  distribue  entre 

ses  points  d'appui  le  poids  d'un  corps 
dur,  posé  sur  un  sol  poli,  horizontal  et 
élastique 5 19 

—  Sur  une  propriété  simple  qui  caractérise 

le  mode  de  répartition  du  poids  d'un 
solide  posé  sur  un  sol  liorizontal  élas- 
tique       687 

—  Sur  diverses  propriétés  dont  jouit  le  mode 

de  distribution  d'une  charge  électrique 

à  la  surface  d'un  conducteur  ellipsoïdal.     978 

—  Sur  une  loi  intuitive,  d'après  laquelle  se 

répartit  le  poids  d'un  disque  circulaire 
solide,  supporté  par  un  sol  horizontal 

élastique 1077 

BOUSSINGAULT.  —  Sur  la  composition  du 
lait  de  l'arbre  de  la  vache  [Broxiimim 
^aUiclodcndron  ) 277 

—  Est  nommé  Membre  de  la  Commission 

chargée  de  présenter  une  liste  de  can- 
didats pour  kl  place  d' .académicien  libre, 
vacante  par  le  décès  de  M.  Bclgmnd. .     820 


34    ) 
MM.  Pages- 

BOUTIN  adresse  une  Communication  relative 

au  Phylloxéra 20 

—  Adresse  des  «  Recherches  sur  des  cris- 

taux de  nature  remarquable  obtenus  par 
l'étude  des  sulfocarbonates  de  potassium 

et  de  sodium  » 56 

BOUVET  (A.).  —  Sur  les  actions  électro- 
chimiques  sous  pression ioG8 

—  Adresse  une  Note  relative  au  principe  de 

la  méthode  d'après  laquelle  a  été  opérée 
la  liquéfaction  des  gaz  par  M.  Cnillciet 
et  par  M.  Pictet 10G9 

BR.4CHET  (A.)  adresse  une  Note  relative  à 
la  meilleure  forme  à  donner  aux  vio- 
lons    374  et    484 

BRAME  (Ch.).  —  La  lilière-fumier 3-2 

—  Prie  l'Académie  de  le  comprendre  parmi 

les  candidats  à  la  place  de  Correspon- 
dant pour  la  Section  d'Économie  rurale, 
en  remplacement  de  feu  M.  île  f'diraye.     459 

BREGUET  (Ant.  ).  —  Sur  la  théorie  des  ma- 
chines du  genre  de  celles  de  Gramme..     74G 

BROCH  fait  hommage  à  l'Académie  d'un  Vo- 
lume intitulé  :  «  Le  royaume  de  Norvège 
et  le  peuple  norvégien.  » 587 

BUSSY  est  nommé  Membre  de  la  Commission 
chargée  de  présenter  une  liste  de  can- 
didats pour  la  place  d'Académicien  libre, 
vacante  par  le  décès  de  M.  Belgniml. .     820 

BYASSON  (II.).  —  Sur  l'acétal  tric'hloré.. .       26 


c 


CADL\T.  —  Sur  le  développement  de  la  por- 
tion céphalo-thoracique  de  l'embryon 
des  Vertébrés 77 

CAHOURS  présente  les  trois  premiers  Vo- 
lumes de  la  4'  édition  de  son  t  Traité  de 
Chimie  générale  élémentaire  » io63 

CALIGNY  (A.  de).  —  Expériences  sur  les 
mouvements  des  molécules  liquides  des 
ondes  courantes,  considérées  dans  leur 
mode  d'action  sur  la  marche  des  navires.  1019 

CALL.UNDRE.VU  (0.).  —Détermination,  par 
les  méthodes  de  M.  Grldcn,  du. mouve- 
ment de  la  planète  (  i  o3  )  liera 1071 

CAMBE  (F.)  adresse  une  Note  relative  à  un 

remède  contre  le  choléra 784 

CAMERON  adresse  une  Communication  rela- 
tive à  la  navigation  aérienne 397 

CANESTRELLI  (J.).  -  Note  relative  à  di- 
verses expériences  concernant  la  Télé- 
phonie      483 

CAPBLADOUX  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra JiG 

CARNOr  (  A.).  —  Nouvelles  observations  sur 
les  sous-nitrates  de  bismuth  du  com- 


merce      208 

C.4RN0T  (H.).  —  Lettre  accompagnant  l'en- 
voi d'une  nouvelle  édition  des  «  Ré- 
flexions sur  la  puissance  motrice  du  feu, 
par  Sadi  Cartiut  »,  et  de  divers  ma- 
nuscrits du  même  auteur 967 

CAUDERAY  (J.)  adresse  une  Note  intitulée 

«  Microphone  fonctionnant  sans  pile  »..       56 

CAUZIQUE  (M""")  adresse  une  Communica- 
tion relative  au  Phylloxéra 1 55 

CAZENEUVE  (P.).  —  Nouvelles  recherches 
sur  la  physiologie  de  l'épithéliuin  vésical. 
(En  commun  avec  M.  Ch.  Livnn.) 435 

CELI.  —  Appareil  pour  expérimenter  l'action 

de  l'électricité  sur  les  plantes  vivantes.     Ou 

CELLERIER.  —  Sur  un  nouveau  thermo- 
graphe et  sur  une  méthode  générale 
d'intégration  d'une  fonction  numérique 
quelconque.  (En  commun  avec  M.  H. 
Pictet.  1 io33 

CHAMBERLAND.  —  Sur  le  charbon  des 
poules.  (En  commun  avec  MM.  Pnxtei/r 
et  Jatdiert.  ) 4? 

CHAMEKE.\U  adresse    une  Communication 


(  " 

MM.  Pages, 

relative  au  Phylloxéra 1026 

CHANCOURTOIS  (de).  —  Imitation  automa- 
tique des  chaînes  de  montagnes  sur  un 
globe,  d'après  le  principe  de  la  théorie 
des  soulèvements 81 

CHAMPIN  (  A.  )  adresse  une  observation  rela- 
tive à  la  transformation  du  Phylloxéra 
aptère  en  Phylloxéra  ailé,  dans  les 
galles 55-2 

CHAPUIS.  —  De  la  présence  du  plomb  dans 
le  sous-nitrate  de  bismuth.  (En  commun 
avec  M.  Linossier.  ] 169 

CHARCOT  prie  l'Académie  de  le  comprendre 
parmi  les  candidats  à  la  place  vacante, 
dans  la  Section  de  Médecine  et  Chi- 
rurgie, par  le  décès  de  M.  Claude  Ber- 
nard      G84 

—  Est  présenté,  parla  Section  de  Médecine 

et  Chirurgie,  pour  cette  place 84G 

CHARDIN  présente  un  nouveau  modèle  de 
microphone  explorateur,  appliqué  à  la 
recherche  des  calculs  pierreux  dans  la 
vessie.  (En  commun  avec  M.  Berjot.).  271 
CHASLES  est  nommé  Membre  de  la  Com- 
mission chargée  de  présenter  une  liste 
de  candidats  pour  la  place  d'Académicien 
libre,  vacante  par  le  décès  de  M.  Bel- 
grand 820 

—  Présente  à  l'Académie  divers  fascicules  du 

Bulletin  de  M.  le  prince  B.  Boncnni- 
pag'ii  et  un  Ouvrage  de  M.  H.  d'Oiw- 

dio 225,  6G1  et  io5o 

CHAUVEAU  (A.).  -  Procédés  et  appareils 
pour  l'étude  de  la  vitesse  de  propagation 
des  excitations  dans  les  différentes  caté- 
gories de  nerfs  moteurs  chez  les  Mammi- 
fères        95 

—  Vitesse  de  propagation  des  excitations 

dans  les  nerfs  moteurs  des  muscles  de 
la  vie  animale,  chez  les  animaux  mam- 
mifères       1 38 

—  Vitesse  de  propagation  des  excitations 

dans  Itsnerfs  moteurs  des  muscles  rouges 
de  faisceaux  striés,  soustraits  à  l'empire 
de  la  volonté 238 

CHAZOT(R.)  adresse  deux  Notes  concernant  : 
1°  une  nouvelle  machine  à  vapeur  régé- 
nérée; 2°  un  timbre  indicateur  pour 
passage  à  niveau  des  chemins  de  fer 
d'intérêt  local 740 

CHEVREUL.  —  Observations,  à  propos  des 
recherches  de  M.  Rosenstiehl,  sur  le 
noir  absolu  ou  noir  idéal.    1 2g 

—  Sur  la  vision  des  couleurs,  et  particuliè- 

rement de  l'influence  exercée  sur  la 
vision  d'objets  colorés  qui  se  meuvent 
circulairement,  quand  on  les  observe 
comparativement   avec   des   corps    en 


35  ) 

MM.  Pajes. 

repos,  identiques  aux  premiers..  576  et    707 

—  Est  nommé  Membre  de  la  Commission 

chargée  de  vérifier  les  comptes  de  l'an- 
née 1 877 372 

CIIOLLET  adresse  une  Communication  rela- 
tive au  Phylloxéra i55 

CLAIRIN  (P.)  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 200 

CLAUSIUS  (R.).  —  Sur  l'énergie  d'un  corps 

et  sa  chaleur  spécifique 718 

CLERMONT  (Ph.  de).  —  Sar  la  dissociation 
des  sulfures  métalliques.  (En  commun 
avec  M.  /.  Frommel.) 33o 

—  Sur   la    valeur  de  la  magnésie  comme 

antidote  de  l'acide  arsénieux.  (En  com- 
mun avec  M.  /.  Frommel.  ) 332 

CLOS  (D.  ).  —  De  la  part  des  stipules  à  l'in- 

Horescence  et  dans  la  fleur 3o5 

COLLADON  (  D.  ).  —  Sur  les  travaux  du  tun- 
nel du  Saint-Gothard goS 

COMITÉ  D'HEILBRONN  (le)  pour  l'érec- 
tion d'un  monument  h  la  mémoire  du 
D''  Jiilius  Robert  Mayer  s'adresse  aux 
savants  français  qui  voudraient  contri- 
buer à  cet  hommage 1027 

CONTAMINE  (G.).  — "Oe  l'influence  des 
feuilles  sur  la  production  du  sucre  dans 
les  betteraves.  (En  commun  avec  M.  H. 
Corentvinder.  ) 221 

COQUILLION  (J.-J.).  —  Sur  la  diffusion  du 

grisou  dans  les  mines 65 

—  De  l'action  particulière  du  ûl  de  platine 

sur  les  hydrocarbures;  modification  ap- 
portée au  grisoumètre 795 

CORENWINDER  (H.)-  —De  l'innuence  des 
feuilles  sur  la  production  du  sucre  dans 
les  betteraves.  (En  commun  avec  M.  G. 
Contamin .  ) 221 

CORNU  (A.)  est  adjoint  à  la  Commission  qui 
a  été  nommée  pour  juger  le  concours  du 
prix  Bordin  pour  l'année  1878 966 

CORNU  (Max.).  —Maladie  des  taches  noires 

de  l'Érable  [Rliyiisma  acerinum) 178 

—  Aucun  mycélium  n'intervient  dans  la  for- 

mation et  dans  la  destruction  normale 
des  renflements  développés  sous  l'in- 
fluence du  Phylloxéra 247 

—  Importance  de  la  paroi  des  cellules  vé- 

gétales dans  les  phénomènes  de  nutri- 
tion       3o3 

—  Maladie  des  Laitues  nommée  le  Meunier.     801 

—  Maladies  des  plantes  déterminées  par  les 

Peronospora.  Essai  de  traitement;  ap- 
plication au  Meunier  des  Laitues gi6 

COSSA.  —  Sur  la  diffusion  du  cérium,  du 

lanthane  et  du  didyme 377 

COSSON.  —  Observations  relatives  à  une 
Note  de  M.  de  Lcsxeps  sur  l'établisse- 


(  '^ 

MM.  Pages, 

mont  de  la  mer  intérieure  africaine...     911 

COUGIT  (V.)  adresse   une  Communication 

relative  au  Pliylloxera 834 

COUTi'  (L.).  —  Reclierclies  sur  la  tem- 
pérature périphérique  dans  les  maladies 
fébriles 176 

—  Recherches  sur  l'action  physiologique  du 

Maté 1091 

CREISSAC  adresse  une  Communication  rela- 
tive au  Phylloxéra 1070 

CRIÉ.  —  Révision  de  la  flore  des  Malouines 

(îles  Falkland) 53o 

CROOKES  (  W.  ).  —  Sur  la  répulsion  qui  ré- 
sulte de  la  radiation 876 

GROS  (CH.)  adresse  une  Note  sur  la  classi- 
fication des  couleurs  et  sur  les  moyens 
de  les  reproduire  par  la  Photographie. .   1026 


36  ) 

MM.  Pages. 
CROVA  (A.).  —Mesure  de  l'intensité  calo- 
rifique des  radiations  solaires loG 

—  Élude    spectrométrique     de     quelques 

sources  lumineuses 822 

—  Sur  la  mesure  spectrométrique  des  hautes 

températures 979 

CRULS  (L.  ).  —  Sur  les  observations  du  pas- 
sage de  Mercure  du  6  mai  1878,  faites 
à  l'Observatoire  de  Rio  de  Janeiro,  à 
l'aide  de  la  méthode  de  M.  E.  Liais. . .  ^ly 
CULTET  (J.  )  adresse  une  Communication  re- 
lative au  Phylloxéra 92 1 

CYON  (E.  de).  —  Sur  l'action  physiologique 

du  borax 845 

—  Sur  l'innocuité  du  borax  employé  dans  la 

conservation  des  viandes 1091 


D 


DALICHOUX  adresse  une  Communication  re- 
lative au  Phylloxéra 1070 

DAMOUR  est  présenté  comme  candidat  à 
la  place  d'.Acadéraicien  libre  vacante  par 
le  décès  de  M.  Belgraml 1000 

—  Est  nommé  Académicien  libre,  en  rempla- 

cement de  feu  M.  Bcls^rand 1024 

DANGLAS  (H.)  adresse  une  description  et  un 
dessin  d'un  appareil  auquel  il  donne  le 

nom  de  iheniio-hydromotcur 5 14 

D.ANTON  (D.  )  soumet  au  jugement  de  r.\ca- 
démie  un  Mémoire  intitulé  «  Essai  d'on- 
tologie rationnelle  » 866 

D.\RBOUX  (G.).  —  Sur  la  rectification  des 

ovales  de  Descartes SgS 

—  Sur  la  rectification  d'une  classe  de  courbes 

du  quatrième  ordre 692 

—  Addition  à  la  Note  sur  la  rectification  des 

ovales  de  Descartes 741 

DARESTE.  —  Nouvelles  recherches  sur  la 
suspension  des  phénomènes  de  la  vie 

dans  l'embryon  de  la  Poule io43 

DARWIN  (Ch.)  est  élu  Correspondant  pour 
la  Section  de  Botanique,  en  remplace- 
ment de  feu  M.  IVeddeU a45 

—  Nommé  Correspondant  pour  la  Section  de 

Botanique,  adresse  ses  remercîments  à 

l'Académie 3i8 

DASTRE.  —  Action  du  sympathique  cervical 
sur  la  pression  et  la  vitesse  du  sang.  (En 
commun  avec  M.  Morat.  ) 797 

—  Recherches  sur  les  nerfs  vaso-moteurs. 

(  En  commun  avec  -M.  Moral.  ) 880 

DAUBRÉE.  —  Observations  sur  une  Commu- 
nication de  M.  Hini,  relative  à  un  cas 
d'échaufTc-ment  d'une  barre  de  fer 5i2 

—  Rapport  sur  un  Mémoire  de  M.  Laivrence 

Smith,  relatif  au  fer  natif  du  Groenland 


et  à  la  dolérite  qui  le  renferme 911 

—  Remarques  sur  une  Note  de  M.  J.-L. 

SinUli,  concernant  un  spécimen  de  sili- 
ciure  de  fer 929 

—  Présente  la  carte  qui  montre  l'itinéraire 

de  M.  Nordenskiijld  dans  la  mer  Glaciale 

de  Sibérie 1061 

—  Présente  la  Carte  géologique  de  l'Espagne 

et  du  Portugal,  par  M.  de  Botella 1099 

DAUSSE  donne  lecture  d'une  Note  relative 

à  l'endiguemenl  du  Tibre  à  Rome 28g 

DAVID  (R.). —Sur  la  nature  de  certains 
produits  cristallisés,  obtenus  accessoire- 
mentdans  le  traitement  industriel  des  pé- 
troles de  Pensylvanie.  (En  commun  avec 
M.  L.  Prunier.  ) 991 

DEBR.VY  (H.).  —  Dissociation  des  oxydes 
de  la  famille  du  platine.  (En  commun 
avec  M.  H.  Sainte-Claire  Deville.]. ...     44' 

DEC.\ISNE  présente  un  Ouvrage  intitulé 
a  Études  physiologiques.  Analyse  d'Al- 
gues marines,  par  M.  G.  Thuret  » 719 

DECHAR.ME  (C).  —  Sur  les  formes  vibra- 
toires des  corps  solides  et  des  liqui- 
des  aSi ,  354  et    55i 

DEINGER  (E.-H.)  adresse  la  description  d'une 
machine  destinée  à  l'utilisation  de  l'acide 
carbonique  solide  comme  force  motrice.     483 

DEJERINE  (J.  ).  —  Sur  l'existence  de  lésions 
des  racines  antérieures  dans  la  paralysie 
ascendante  aiguë loi 

DEL.4CH.\NAL.  —  Sur  la  densité  et  les  coef- 
ficients de  dilatation  du  chlorure  de 
mélhyle  liquide.  (En  commun  avec 
M.  C.  Vincent.  ) 987 

DELAFONTAINE  (Marc).  —  Sur  un  nou- 
veau métal,  le  philippium 559 

—  Sur   le    mosandrura   de    M.    Lawrence 


(  ii37) 


MM.  Paf;es. 

Smith 600 

—  Sur  le  décipium,   métal  nouveau  de  la 

samarskite GSz 

—  Le  didyme  de  la  cérite  est  probablement 

un  mélange  do  plusieurs  corps 634 

—  Sur  la  présence   de  l'ytterbine  dans  la 

sipylited'Amherst  (Virginie) gSS 

DELESSE  est  présenté  par  la  Section  de  Mi- 
néralogie comme  candidat  à  la  place  lais- 
sée vacante  par  le  décès  de  M.  Dehifossc.  11 00 
DEQUIVRE  adresse  une  Note  sur  une  dis- 
position pour  transformer  le  télégraphe 
à  cadran  en  télégraphe  imprimeur....  687 
DESBOVES.  — Sur  l'emploi  des  identités  algé- 
briques dans  la  résolution,  en  nombres 
entiers,  des  équations  d'un  degré  supé- 
rieur au  second 169,  272  et    32 1 

—  Sur  la  résolution  en  nombres  entiers  de 

l'équation  rt.t'' 4- 6y=  C3'.. ..     522  et     SgS 

—  Sur  un  point  de  l'histoire  des  Mathéma- 

tiques      925 

DESCAMPS  (A.).  —  Préparation  du  cobalto- 
cyanure  de  potassium  et  de  quelques 
dérivés 1039 

DES  CLOIZEAUX.  —  Note  sur  les  travaux 

de  M.  G.  Dclnfosse 669 

DESENNE  (E.).  —  Sur  \di  piedra,  nouvelle 
espèce  d'affection  parasitaire  des  che- 
veux        34 

DESTREM  (A.).  —  Note  sur  l'acide  choia- 

liqiie 880 

DHERBES.  —  Note  relative  à  un  moyen 
d'éviter  les  accidents  dus  au  daltonisme 
dans  la  perception  des  signaux  co- 
lorés       502 

DIEULAFAIT  (L.).  —  Existence  de  la  baryte 
et  de  la  strontiane  dans  toutes  les  roches 
constitutives  des  terrains  primordiaux. 
Filons  métallifères  à  gangue  de  baryte.    934 

DIRECTEUR  DE  L'ÉCOLJE  DE  MÉDECINE 
DE  NANTES  (M.  le)  adresse  un  Album 
de  reproductions  photographiques  de 
pièces  anatomiques  choisies  dans  le  mu- 
sée de  cette  École 375 

DIRECTEUR  GÉNÉRAL  DES  DOUANES  (M. 
LE  )  adresse  le  Tableau  décennal  du  com- 
merce de  la  France  avec  ses  colonies  et 
les  puissances  étrangères  (1867  à  1876).    252 

—  Adresse  le  Tableau  général  du  commerce 
de  la  France  avec  ses  colonies  et  avec 
les  puissances  étrangères  pendant  l'an- 
née 1877 740 

DITTE(A.).  —  Action  des  hydracides  sur  le 
sulfate  de  mercure;  action  de  l'acide 
sulfurique  sur  les  sels  haloïdes  de  ce 
mêlai 794 

DONNET  (A.)  adresse  mie  Communication 

relative  au  Phylloxéra 1070 

C.  R.,  1878,  2»  S>:m,:sire.  (T.  LXXXVII.) 


MM.  Pfljos. 

DOUGLAS  (II.)  adresse  une  Note  relative  à 

un  thnino-liydromnteur 437 

DUCIIEMIN  (E.)'adresse  une  Note  relative  à 
l'utilité  de  remplacer  les  pivots  d'acier, 
dans  les  compas  do  mer,  par  des  pivots 
en  platine  iridié 865 

DUCRETET  (E.)  présente  à  l'Académie  un 
microphone  stéthoscopique  d'une  grande 
sensibilité io3 

—  Sur  une  nouvelle  lampe  électrique 1081 

DUFOUR  (Cii.).  —  Sur  la  chute  des  ava- 
lanches      307 

DUFRESNE  adresse  une  Communication  rela- 
tive au  Phylloxéra i55 

—  Adresse  une  Communication  sur  le  Phyl- 

loxéra       589 

DUMAS.  — Sur  une  explosion  survenue  dans 

un  moulin  à  farine  des  États-Unis 120 

—  Observations  sur  une  Note  de  M.  Boidl- 

/(vm/ relative  au  Phylloxéra 236 

—  Remarques  sur  une  Note  de  M.  Lockyer, 

concernant  la  nature  composée  des  élé- 
ments chimiques G73 

—  Présente,  au  nom  de  M.  Jlph.  de  CandoUc, 

le  premier  Volume  d'une  série  de  mono- 
gra|)hies  de  familles  de  plantes,  qui 
paraîtra  sous  le  titre  de  Monographiœ 
Plia/ierngamatiim 145 

—  Est  nommé  Membre  de  la  Commission 

chargée  de  présenter  une  liste  de  can- 
didats pour  la  place  d'Académicien  libre, 
vacante  par  le  décès  de  M.  Bcli^rand. .     820 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  pré.^ente  à  l'A- 

cadémie une  photographie  de  Jacobi. .     Sgo 

—  En  signalant  un  opuscule  de  M.  L.  Fau- 

con, relatif  à  l'emploi  de  la  submersion 
pour  détruire  le  Phylloxéra,  donne  lec- 
ture d'un  passage  de  ce  travail 783 

—  Ensignalantune brochure  deM.  ii'.  fp'ie- 

deiiKinn,  portant  pour  titre  «  Spectres 
des  mélanges  gazeux  »  ,  communique 
quelques  passages  de  cette  brochure..     8C6 

—  Signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 

Correspondance,  les  Ouvrages  suivants  : 
Divers  Ouvrages  de  MM.  L.  Grandcau, 
G.  Darembe/g,  A.  Cluisscigiie,  P.  de 
Saint -Robert,  56.  —  Divers  Ouvrages 
de  MM.  A.  Hudelul,  Faittr-at  et  Tissan- 
ilier,  i56.  —  Divers  Ouvrages  de  MM.  M. 
Girard  et  A.  Niaudet,  252.  —  Une  bio- 
graphie de  Charles-Eugène  DeUmnay, 
par  M.  A.  Thcveimt,  459.  —  La  première 
Partie  du  Tome  II  du  «  Recueil  de  Rap- 
ports, Mémoires  et  Documents  relatifs 
à  l'observation  du  passage  de  Vénus  sur 
le  Soleil  »,  590.  —  Un  Volume  contenant 
l'ensemble  des  travaux  de  la  cinquième 
session  du  Congrès  périodique  interna- 

i5o 


(  'I 

MM.  Pages, 

tional  fies  Sciences  médicales,  tenue  à 
Genèveen  1877,  Sgo.  —  Divers  Ouvrages 
de  MM.  J.  Morenii,  F.  Le  Blanc  et 
Ch.  Brongniart ,  684.  —  Le  Con:iple 
rendu  do  la  sixième  session  de  l'Associa- 
tion française  pour  l'avancement  des 
Sciences,  tenue  au  Havre  en  1877,  et  di- 
verses brochures  de  M.  l'ubbé  Mnigri') 
et  de  M.  Hinsnn,  785.  —  Divers  Ou- 
vrages de  MM.  H.  Cerrmschi,  E.  Mar- 
chand, el  /.  Mirel  y  Tcrrnda,  866.  — 
DiversOuvragesdeMM.  Dogiiin,  Figuier 
et  Girard  île  Cailleux,  970.  —  Deux 
Ouvrages  de  M.  Raimondi 1070 

DUMONT  (p.).  —  Sur  un  nouveau  trans- 
metteur téléphonique 4^4 

DUPUIS  (Ch.)  demande  l'ouverture  d'un  pli 
cacheté  relatif  à  un  nouveau  levier 
hydraulique 200 


38  ) 

MM.  ^ages. 

DUPUY  DE  LOME.  —  Explosion  de  matières 

fusantes ioo5 

—  Est  nommé  Membre  de  la  Commission 
chargée  de  vérifier  les  comptes  de  l'an- 
née 1877 372 

DUPUy  (H.)  adresse  une  Communication  re- 
lative au  Phylloxéra ioa6 

DUREY  (L.)  adresse  imo  Note  concernant  la 
possibilité  d'une  combinaison  du  télé- 
phone et  du  phonographe 4^3 

DURIN.  —  Sur  quelques  causes  d'inversion 
du  sucre  de  canne  et  sur  les  altérations 
consécutives  des  glucoses  formés 754 

DUSART  (  J.  )  adresse  une  Communication  re- 
lative à  la  direction  des  aéroslats 374 

DUTER  (E.).  —  Sur  un  phénomène  nouveau 

d'électricité  statique 828,  960  et  io3C 

DU'VILLIER.  —  Sur  lacide  éthyloxybuly- 

rique  normal  et  ses  dérivés 93 1 


E 


EDISON  présente  un  appareil   auquel  il  a 

donné  le  nom  de  microtasiinètrc 269 

—  Présente  à  l'Académie  un  appareil  connu 

sous  le  nom  &' électmmntographe 270 

EDWARDS  (H.-MiLNE).—  Remarquessur  une 
Communication  de  M.  Boidllaud,  rela- 
tive au  phonographe  et  au  téléphone.. .     477 

—  Présente  hi  première  Partie  du  treizième 

Volume   de  ses  «  Leçons  sur  la  phy- 
siologie  et    l'anatomie    comparées    de 

l'Homme  el  des  animaux  « 819 

EICHTHÂL  (  A.  d'  ).  —  Bordereau  des  pièces 
relatives  à  l'emploi  des  eaux  du  canal 


du  Midi  pour  la  submersion  des  vignes 
attaquées  par  le  Phylloxéra 20 

ESCOFFIER  (A.)  adresse  une  Communi- 
cation relative  au  Phylloxéra 834 

ESTOCQUOIS  (Th.  d')  adresse  une  démons- 
tration d'un  théorème  connu  sur  les 
trajectoires 34?- 

ÉTARD  (  A .  ) .  —  Recherches  sur  la  strychnine. 

(En  commun  avec  M.  Gai.) 362 

—  Recherches  sur  les  sulfates O02 

—  Sur  l'oxydation  de  quelques  dérivés  aro- 

matiques       989 


F 


F.4N0.  —  De  l'ostéite  et  de  l'ostéo-périoslitc 
du  grand  angle  de  l'orbite,  dans  leurs 
rapports  avec  les  affections  désignées 
sous  les  noms  de  tumeurs  et  fistules 
du  sac  lacrymal 117 

—  Adresse  une  Note  sur  une  nouvelle  mé- 

thode d'opérer  la  cataracte 552 

PARKAS  (J.).    —    Solution    d'un    système 

d'équations  linéaires 523 

—  Sur  la  détermination  des  racines  imagi- 

naires des  équations  algébriques.  791  et  1027 
PAYE.  —  Note  sur  une  brochure  de  M.  Him 

relative  aux  tourbillons 94 

—  Emploi  de  l'ascension  droite  de  la  Lune, 

corrigée  des  erreurs  tabulaires,  pour  dé- 
terminer la  longitude  en  mer 34G 

—  Appelle  l'attention  sur  un  Mémoire  de 

i<\.  A.  Beiocclii  sur  «  le  fleuve  du  Tibre  » .     563 

—  l'ail  hommage  à  l'Académie,  au  nom  du 

Bureau  des  Longitudes,  de  la  «  Connais- 


sance des  temps  pour  1880  »  et  du 
Tome  XI  du  «  Mémorial  du  Dépôt  de  la 
guerre 911 

—  Présente  un  Atlas  gnomonique  de  la  part 

de  M.  de  Chancourtnis 1 23 

—  Sur  le  «  Pilote  de  Terre-Neuve  »  du  vice- 

Amiral  Cloué 625 

FELTZ  (  V.  ).  —  La  septicité  du  sang  putréfié 
se  perd  par  un  très-long  contact  avec  de 
l'oxygène  comprimé  à  haute  tension ...     117 

FERRARI  (le  P.).  —  Sur  les  lâches  et  pro- 
tubérances solaires  observées  à  l'équa- 
torial  du  Collège  romain 971 

FIZEAU  est  présenté  par  l'Académie,  à  M.  le 
Ministre  de  l'Instruclion  publique,  pour 
la  place  vacante  au  Bureau  des  Longi- 
tudes par  le  décès  de  M.  Le  Verrier. . .     3i4 

FLAMMARION    (C).    —   Classification   des 

étoiles  doutles 638 

—  Étoiles  doubles.  Groupes  de  perspective 


(  " 

MM.  Pages. 

certains 835  et    872 

F0-4CHE  (A.)  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra SyS 

FONTENAY  (dk)  adiesse  une  Note  sur  les 
pièces  de  bronze  phospliuré  exposées  par 
la  Compagnie  du  chemin  do  fer  d'Orléans 
à  l'Exposition  universelle.  (En  commun 
avec  M.  de  Rtioh.  ) 292 

FORTIEd  (E.)  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 4'-'6 

FOUQUÉ  (F.).  —  Reproduction  de  feld- 
spaths  par  fusion  et  par  maintien  pro- 
longé à  une  température  voisine  de  celle 
de  la  fusion. (En  commun  avec  M.  Michel 
Léi'Y.) 700 

—  Reproduction   artificielle    de    feldspaths 

et  d'une  roche  volcanique  complexe 
(labradoiite  pyroxénique)  par  voie  de 
fusion  ignée  et  maintien  prolongé  à  une 
température  voisine  de  la  fusion.  (En 
commun  avec  M.  Michel  Lévy.  ) 779 

—  Production  artificielle  de   la   néphéline 

et  de  l'amphigène  par  voie  de  fusion 
ignée  et  recuit  à  une  température  voi- 
sine de  la  fusion.  (En  commun  avec 
M.  A.-Michel  Lé"/-) 961 

—  Réponse  à  une  Note  de  M.  Stnn.  Meunier 

sur  la  cristallisation  artificielle  de  l'or- 
those.  (En  commun  avec  M.  Michel 
Léi'j.) 83o 

—  Est  présenté  par  la  Section  de  Minéra- 


175 


39   ) 

MM.  Pages. 

logie  comme  candidat  à  la  place  laissée 
vacante  par  le  décès  de  M.  Delnfo.sse  . .   1 100 

FRANCK  (Fr.).  —  Sur  le  dédoublement  du 
sympalhi(iue  cervical  et  sur  la  disso- 
ciation des  filets  vasculaires  et  des  filets 
irido-dilatateurs,  au-dessus  du  ganglion 
cervical  supérieur 

—  Sur  le  retard  du  pouls  dans  les  anévrismes 

intra-thoraciques  et  dans  l'insuffisance 
aortique 296 

—  Sur  les  effets  cardiaques  et  respiratoires 

des  irritations  de  certains  nerfs  sensibles 
du  cœur,  et  sur  les  efi'ets  cardiaques 
produits  par  l'irritation  des  nerfs  sen- 
sibles de  l'appareil  respiratoire 882 

FRANÇOIS  adresse  une  Note  relative  à  un 
nouveau  système  de  propulsion  des  na- 
vires      383 

FRÉDÉRICQ  (L.).  -  Sur  l'hémocyanine, 
subslance  nouvelle  du  sang  du  Poulpe. . 

—  Surla  fonction  chromatique  chez  le  Poulpe 
FREMY  (E.).  —  Sur  la  saponification  sulfu- 

rique 

FRIEDEL  est   élu  Membre  de   l'Académie, 

en  remplacement  de  JI.  Rcgmiult 

FROMMEL  (J.).  —  Sur  la  dissociation  des 

sulfures  mélalliques.  (En  commun  avec 

M.  Ph.  de  Clennnnt.) 33o 

—  Sur  la   valeur  de  la    magnésie  comme 

antidote  de  l'acide  arsénieux.  (En  com- 
mun avec  M.  Ph.  de  Clermont.) 332 


996 
1042 


li 


GABHA  adresse  les  résultats  d'expériences 
relatives  à  l'innuence  de  l'eau  sur  le  dévi- 
dage de  la  soie 36o 

GAIFFE  (A.).  —  Sur  la  galvanoplastie  du 

cobal  t 1 00 

GAILLOT.  —  Note  sur  la  planète  inlra-mer- 

curielle 253 

—  Sur  les  planètes  intra-mercurielles 4^5 

—  Sur  la  direction  de  la  verticale  à  l'Obser- 

vatoire de  Paris 684 

GAL  (  11.).  —  Recherches  sur  la  strychnine. 

(  En  commun  avec  M.  Elard.  ) 362 

GALEB  (Osman).  —  Observations  et  expé- 
riences sur  les  migrations  du  Filaria 
ryiipleuriies,  parasite  des  Blattes  et  des 
Rats 75 

GANNAL  (A.)  adresse  une  Note  relative  à 
une  modification  du  procédé  de  la  ba- 
lance hydrostatique  pour  la  détermina- 
tion des  densités  des  liquides 374 

GARCIN  (E.).  —  Sur  une  maladie  des  To- 
mates dans  les  .\lpes-Maritimes 55 

GARCIN   (F.)  adresse   une  Communication 

relative  au  Phylloxéra io4  et    200 


GASCO  (Fr.).  —  La  Bnhena  (Macleayiiis) 
australiensis  du  Musée  de  Paris,  com- 
parée à  la  Balœna  hiscciycnsis  de  l'Uni- 
versité de  Naples 4  'o 

G.\UDIN.  —  Sur  la  structure  de  plusieurs 

minéraux 66 

—  L'harmotome  et  la  stilbite io65 

GiVUDRY  (Alb.).  —  Sur  les  Reptiles  des 

temps  primaires gSG 

—  Prie  r.\cadémie  de  le  comprendre  parmi 

les  candidats  à  la  place  laissée  vacante 
dans  la  Section  de  Minéralogie  par  le 
décès  de  M.  Delafosse 1027 

—  Est  présenté  par  la  Section  de  Minéralo- 

gie comme  candidat  à  cette  place iioo 

GAUGAIN  (J.-M.).  —  Sur  l'aimantation  des 

tubes  d'acier 649 

GAUTIER  (Arm.).  —  Sur  la  matière  colo- 
rante des  vins  rouges C4 

GAYMARD  (M"")  adresse  une  Communica- 
tion relative  au  Phylloxéra 458 

G.4Y0N  (U.).  —  Sur  la  constitution  du  glu- 
cose inactif  des  sucres  bruts  de  canne 
et  des  mélasses 407 

1 5o.. 


(  n 

MM.  Pages, 

GEDDES  (P.).  —  Sur  la  fonction  de  la  chlo- 
rophylle chez  les  Planaires  vertes logS 

GÉLIS  prie  l'Académie  de  s'inloresser  au- 
près des  Compagnies  de  chemins  de  fer 
pour  obtenir  le  transport  des  sulfocarbo- 
nates  à  pris  réduit 683 

GÉNIX  (F.)  adresse  une  Communication  re- 
lative au  Phylloxéra 921 

GENOT  (E.)  adresse  une  Communication  re- 
lative au  Phylloxéra 1070 

GEOFFROY  adresse  une  Communication  re- 
lative au  Phylloxéra 458 

GEORGE  (P.)  adresse  une  Note  concernant 
un  procédé  pour  la  détermination  expé- 
dilive  des  surfaces  sur  les  plans,  pro- 
cédé auquel  il  donne  le  nom  de  bnro- 
géoniéthe 689 

GÉRARD  (A.)  adresse  une  Note  relative  à 
une  boussole  de  vitesse,  destinée  à  con- 
trôler la  vitesse  des  moteurs 383 

—  Adresse  des  Notes  relatives  à  une  disposi- 

tion nouvelle  du  microphone  . . .  .552  et    637 

—  Adresse  une  Note  relative  à  la  divisibilité 

de  la  lumière  électrique 808 

GERVAIS  (P.).  —  Sur  la  dentition  des  Smi- 

lodons 082 

GFELLER  adresse  la  description  d'un  moteur 

auquel  il  donne  le  nom  de  moteur  s/Aral.  662 
GIARD  (A.).  —  Sur  YAn-nardia  Priei,  Né- 

mertien  géant  de  la  côte  occidentale  de 

France 72 

—  Sur  les  Isopodes  parasites  du  genre  En- 

to/iiscus 299 

GIBOUX  adresse  une  Note  sur  la  nocuité  de 

l'air  expiré  par  les  phtliisiques 834 

GILBERT  DE  FAILLY  adresse  diverses  Notes 
relatives  aux  propriétés  physiques  des 
corps  et  à  l'étude  de  la  matière i56 

GIRARD  (J.)  adresse  une  Note  accompagnée 
d'une  photographie  relative  à  un  amas 
de  pierres  observé  sur  les  côtes  de  la 
Manche,  près  do  Beaumont-Hague 1026 

GIRARD  ( M.  ).  -  Sur  les  pontes  des  Abeilles.     755 

GIRAUD  adresse  un  complément  à  son  Mé- 
moire sur  le  traitement  du  choléra 397 

GIRAULT  soumet  au  jugement  de  TAcadémie 
un  Mémoire  sur  «  l'hydropisic  de  la  mem- 
brane séreuse  vaginale  (hydrocèle)  » . .     200 

GIRET  adresse  une  Communication  relative 

au  Phylloxéra 20 

GLEBOCKI  adresse  une  Note  sur  la  culture 

do  la  plante  MuIm  syli-estris 43 

GOULIEU  (C.-M.  ).  —  Sur  un  moyen  de  con- 
stater, avec  une  grande  précision,  le  con- 
tact entre  le  mercure  et  la  pointe  d'ivoire 
delà  cuvette  d'un  baromètre  de  Fortin.  1078 

GOULPIER  adresse  une  Connuunication  rela- 
tive au  Phylloxéra 8G5 


4o  ) 

MM.  Pages. 

GOURNERIE  (de  la)  fait  hommage  de  deux 
brochures  relatives  à  l'administration 
des  chemins  de  fer SgS 

—  Note  sur  les  travaux  de  M.  Bienaymé . .     617 
GOVI  (G.).  —  Sur  un  nouveau  micromètre, 

destiné  spécialement  aux  recherches  mé- 
trologiques 557 

—  De  la  mesure  du  grossissement  dans  les 

instruments  d'Optique 726 

—  Sur  un  nouveau  phénomène  d'électricité 

statique 85; 

GRANDEAU  (L.  ).  -  De  l'inQuence  de  l'élec- 
tricité atmosphérique  sur  la  nutrition 
des  plantes 60 

—  De  l'influence  de  l'électricité  atmosphé- 

rique sur  la  végétation 265 

—  De  l'influence  de  l'électricité  atmosphé- 

rique sur  la  fructification  des  végétaux.  gSg 
GR.4WITZ  (S.).  —  .4ction  des  sels  de  chrome 

sur  les  sels  d'aniline,  en  présence  des 

chlorates 844 

GRAY  (Asa)  est  élu  Correspondant  pour  la 

Section  de  Botanique igS 

—  Adresse,   avec  ses  remercîments,  la  pre- 

mière Partie  d'unOuvrage  intitulé  «Flore 
synoptique  de  l'Amérique  du  Nord  »...     898 
GREENE  (W.-H.).  -  Action  du  chlorure  de 
zinc  sur  l'alcool  métliylique;  hexaméthyl- 
benzine.  (En  commun  avec  M.  Le  Bel.).     260 

—  Sur  la  formation  de  l'hexaméthylbenzine 

par  la  décomposition   de  l'acétone 981 

GRÉHANT  (N.).  —  Absorption,  par  l'orga- 
nisme vivant,  de  l'oxyde  de  carbone 
introduit  en  proportions  déterminées 
dans  l'atmosphère 193 

GRELLER  (J.)  adresse  la  description  et  le 
croquis  d'un  moteur  auquel  il  donne  le 
nom  de  moteur  sjiiral C62 

GRIMAUX    (E.).   —  Synthèse  des  dérivés 

uriques  de  la  série  de  l'alloxane 752 

GR0SL.\11D  (  A.  )  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 483 

GRUEY.  —  Sur  un  nouvel  appareil  gyrosco- 

pique 395 

—  Sur  un  nouveau  pendule  gyroscopique. .     026 

—  Réponse  à  une  Communication  de  M.  Hirn 

sur  un  a[)pareil  gyroscopique.' 636 

—  Sur  un  tourniquet   gyroscopique  alter- 

natif      775 

—  Réponse  aux  observations  de  M.  G.  Sire 

sur  un  appareil  gyroscopique 958 

GRUNER  (  L.  ).  —  Sur  un  pyroxène  (diopside) 

artificiel 987 

—  Est  présenté  comme  candidat  à  la  place 

d'.Académicien  libre,  vacante  par  le  décès 

de  M.  Belgraiid 1 000 

GUBLER  (A.)  prie  l'Académie  de  le  com- 
prendre parmi  les  candidats  à  la  placo 


(  II 

MM.  Pages, 

vacante  dans  la  Section  do  Médecine 
et  Chirurgie  par  le  décès  de  M.  Claude 
Bernard 74o 

—  Est  présenté,  par  la  Section  de  Médecine 
et  Chirurgie  comme  candidat  à  cette 
place 84G 

GUENARDEAU  (Tu.  )  adresse  une  Commu- 
nication relative  au  Ph\ilo.\era 740 

GUINIER  (E.).  —  Sur  la  morphologie  des 

dicotylédones 8o3 

GULLY  (L.).  —  Relation  entre  les  manifes- 


41    ) 

MM.  Pages, 

talions  de  l'ozone  et  les  mouvements 
tournants  de  l'atmosphère;  observations 
faites  en  1877 18-2 

GUNNING.  —  Sur  l'anaérobiose  des  micro- 
organismes         3 1 

GUYOT    (P.).  —   Sur  deux   gisements  de 

chaux  pho?phatée  dans  les  Vosges 333 

—  Adresse  neuf  Rapports  mensuels  sur  la 
coloration  du  ciel  et  des  nuages  à 
Nancy  pendant  l'année  1872 087 


H 


HALL  (Asaph)  adresse  ses  remercîmenls 
pour  le  prix  Lalande,  qui  lui  a  été 
décerné 376 

IIALLER   (A.).  —  Sur  un  dérivé  iodé  du 

camphre 695 

—  Sur  un  dérivé  cyané  du  camphre 843 

—  Note  sur   un    nouvel  acide    dérivé   du 

camphre 929 

ILVLPHEN.  —  Sur  la  réduction  de  certaines 
équations  différentielles  du  premier  ordre 
à  la  forme  linéaire,  par  rapport  à  la 

dérivée  de  la  fonction  inconnue 74' 

IIAUTEFEUILLE  est  présenté  par  la  Section 
de  Minéralogie  comme  candidat  à  la  place 
laissée  vacante  par  le  décès  do  M.  De- 
la  fosse  1100 

IlECKEL  (Ed.).  —  De  l'intluence  des  acides 
salicylique,  thymique,  et  de  quelques 
essences  sur  la  germination 6 1 3 

—  Des  relations  que  présentent  les  phéno- 

mènes de  mouvement  propres  aux  or- 
ganes reproducteurs  de  quelques  Phané- 
rogames, avec  la  fécondation  croisée  et 
la  fécondation  directe 697 

HENNEDY  (H.).  —Observations  à  propos 
d'une  Communication  de  M.  Jniigues 
sur  l'aplatissement  de  la  planète  Mars.     Sgo 

HENRY  (L.).  —  Sur  un  nouvel  hydrocar- 
bure non  saturé,  hexavalent,  le  dially- 
lène  C'H' 171 

HENRY  (Pn.).  —  Observation  de  la  comète 
périodique  de  Tempel,  faite  à  l'équatorial 
du  jardin  de  l'Observatoire  de  Paris. . .     201 

HERMITE  (H.).  —  Observations  géologiques 

sur  les  îles  Majorque  et  Minorque 1097 

HERN.ANDEZ  (R.  )  et  DE  LA  TORRE-AYL- 
LON  demandent  l'ouverture  d'un  pli 
cacheté  contenant  une  étude  du  déve- 
loppement du  Phylloxéra  et  des  moyens 
de  le  détruire 740 

HÉROUARD  adresse  un  Mémoire  relatif  à 
l'assimilation  des  substances  organiques 
par  les  végétaux aSa 

HÉTET  adresse  un  complément  à  ses  Com- 


munications sur  les  produits  fournis  par 
l'action  de  la  chaux  sur  les  eaux  grasses 

des  condenseurs  à  surfaces i55 

HIRN.  —  Observations  à  propos  d'une  Com- 
munication de  M.  Graey  sur  un  appa- 
reil gyroscopique Sog 

—  Sur  un  cas  singulier  d'échaufïement  d'une 

barre  de  fer 5io 

HOSPITALIER.  —  Sur  un  régulateur  auto- 
matique de  courants 920 

H0UZE.4U  (Ai'G.).  —  Dosage  volumétriquo 

des  sulfates  contenus  dans  les  eaux  . . .     109 

HUGHES.  —  Sur  l'emploi  du  téléphone  et  du 
microphone  pour  les  recherches  scien- 
tifiques    1079 

HUGO  (  L.  )  adresse  une  Note  «  sur  l'arc  chro- 
matique de  la  gerbe  extérieure,  vue  de 
l'une  des  tours  de  l'Exposition  univer- 
selle » 307 

—  Adresse   une  Note   relative  à  quelques 

effets  d'irradiation  observés  dans  l'éclipsé 

de  Lune  du  12  aoiit 342 

—  Adresse  un  «  diagramme  relatif  aux  me- 

sures agraires  des  Chinois  » _. . . .     416 

—  Adresse  un  «  diagramme  de  la  longueur 

des  feuilles  d'une  tige  de  Ficus  elus- 

tica 46G 

—  Adresse  une  Note  relative  à  la  théorie 

dos  nombres 503 

HUSSON  (C.  )  adresse  une   nouvelle  Note 

relative  aux  composés  d'hématine 184 

—  Adresse  une  Note  relative  aux  empoison- 

nements par  l'arsenic 225 

—  Adresse  une  Note  relative  à  une  méthode 

de  recherche  des  falsifications  dont  le 
café,  le  thé  et  les  chicorées  peuvent 
être  l'objet 1000 

—  .adresse  des  recherches  micrographiques 

sur  les  cires  et  les  beurres  utilisés  en 

Pharmacie 740 

HUSSON  (  J.  )  adresse  une  Note  sur  une  ma- 
ladie de  la  vigne 56 

—  Adresse  un  projet  d'appareil  pour  la  direc- 

tion des  aérostats 1 56 


(    >l42    ) 


J 


MM.  Pages. 

JACKSON  (A.)  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 740 

JAMIN.  —  Observations  relatives  à  une  Note 
de  M.  Dater,  sur  un  piiénomène  d'élec- 
tricité statique, 829 

—  Présente,  de  la  part  de  51.  Villmi,  un 
Ouvrage  intitulé  «  Du  pouvoir  émissit' 
et  des  différentes  espèces  de  chaleur  que 
quelques  corps  émettent  à  la  tempéra- 
ture de  100  degrés  » 43 

JAKCZEWSKY  (Ed.  de).  —  Sur  la  structure 

des  tubes  cribreux 179 

JOLY  (E.).  —  Sur  le  Prosopistoma  puncti- 
frnns  Latr.  (En  commun  avec  M.  A. 
Vayxsière.  ) 263 

JOLY  (N.  ).  —  Études  sur  le  placenta  de 
l'Aï  [Bradypus  trirlnct  y  lus  L\nn.  )  ;  place 
que  cet  animal  doit  occuper  dans  la  série 
des  Mammifères 283 

JONQUIÈRES  (E.  de).  —  Méthode  nouvelle 
pour  la  décomposition  des  nombres  en 
sommes  quadratiques  binaires;  appli- 
cation à  l'Analyse  indéterminée 899 

JORDAN  (C).  —   Sur   les   covariants  des 

formes  binaires 202 


MM.  Pages. 

JORDONNAUD  adresse  une  Comnmnication 

relative  au  Phylloxéra 921 

JOBERT  (C).  —  Sur  une  maladie  du  Caféier 

observée  au  Brésil 941 

JOUBERT  (  J.).  —  Sur  le  charbon  des  Poules. 

(  En   commun    avec  MM.    Pasteur    et 

Clianiheilanil.  ) 47 

—  Sur  le  pouvoir  rotatoire  du  quartz  et  sa 

variation  avec  la  température 497 

—  Influence  de  la  température  sur  le  pou- 

voir rotatoire  magnétique 984 

—  Rotation  magnétique  du  plan  de  polari- 

sation de  la  lumière  sous  l'influence  de 

la  Terre 1 078 

JOULIN  (L.  ).  —  Recherches  sur  la  nutrition 

des  Insectes 334 

JOURDAIN  (S.).  —  Sur  le  changement  de 

couleur  du  Niha  edulis 3o2 

JOUSSET  DE  BELLESME.  —  Note  au  sujet 
d'un  travail  de  M.  J .Perez,  sur  le  bour- 
donnement des  Insectes 535 

JCDYCKI  obtient  l'autorisation  de  retirer  du 

Secrétariat  divers  Mémoires 090 

JUNCA  adresse  une  Communication  relative 

au  Phylloxéra 1026 


KOROTNEFF. 


K 

Sur   la  reproduction  de  l'Hydre 412 


LACERDA.  —  Venin  des  Serpents logS 

LACOUR  (P.).  —  Roue  phonique  pour  la  ré- 
gularisation du  synchronisme  des  mou- 
vements      499 

LADDREAU  (A.  )  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 783 

LADREY  (C.)  informe  l'Académie  qu'il  vient 
de  reconnaître  l'existence  d'une  tache 
phylloxérée  dans  les  vignes  de  Meur- 
sault i55 

LAGRÉ-DUFAU  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 36o 

LAGUERRE  (E.).'—  Sur  la  réduction  en 
fractions  continues  de  e*"(-'),  F(x)  dési- 
gnant un  polynôme  entier 820 

—  Sur  la  réduction  en  fractions  continues 

d'une  classe  assez  étendue  de  fonctions.    928 
LAIS.VNT.  —  Note  sur  un  théorème  sur  les 

mouvements  relatifs 204 

—  Note  relative  il  une  réclamation  de  .M.  Mau- 

rice Levy 377 

LALANNE  (L. ).  —  Sur  la  méthode  géomé- 
trique pour  la  solution  des  équations 


numériques  de  tous  les  degrés 157 

—  De  l'emploi  de  la  Géométrie  pour  résoudre 

certaines  questions  de  moyennes  et  de 
probabilités 355 

—  Est  présenté  comme  candidat  à  la  place 

d'Académicien  libre,,  vacante  par  le  décès 

de  M.  Bclgriimt 1 000 

LÂMEY.  —  Sur  la  déformation  du  disque  de 
Mercure  pendant  son  passage  sur  le 
Soleil 22 

LANDRIN  (Ed.).  —  Sur  la  cuisson  du  plâtre 
et  sur  la  fabrication  des  plâtres  à  prise 
lente 245 

L.ARREY  présente,  de  la  part  de  M.  Ptissnrd, 
une  observation  d'exostose  volumineuse 
de  la  face  interne  du  bassin  chez  une 
femme  enceinte  . . .' 44o 

—  Présente,   de   la    part  de  M.    G.   José 

Ennes,  un  Ouvrage  intitulé  «  Hommes 

et  Livres  de  la  Médecine  militjire  » 466 

—  Présente,  de  la  part  de  M.  Bàrenger-Fé- 

rnud,  un  Ouvrage  intitulé  «  De  la  fièvre 
jaune  à  la  Martinique  » 5^4 


G37 


(    '143 
MM.  Pages. 

—  Présente,  de  la  part  de  M.  Boriin;,  un  Ou- 

vrage intitulé  «  Le  climat  de  Brest,  ses 
rapports  avec  l'état  sanitaire  » i  loi 

—  Présente,  de  la  part  de  M.  le  D'  Nicolas, 

un  Rapport  sur  les  «Progrès  de  l'hygiène 

à  l'Exposition  universelle  » i  ici 

—  Présente,    de  la  part  de  M.  f-FitrntvsU, 

un  ouvrage  intitulé  «  Structure  et  fonc- 
tions du  corps  iuimain  » 1 102 

LASSALLE  (  L.  )  adresse  une  Note  relative  à 

la  direction  des  aérostats 3Go 

—  Adresse  une  Communication  relative  à  la 

navigation  aérienne 397 

LAUGIER  (  E.  ).  —  Analyse  des  sucres  bruts 
et  des  matières  sucrées  ;  dosage  de  l'eau, 
de  l'ensemble  des  sels  à  bases  minérales 

et  des  acides  organiques 1088 

LAURENT  adresse  un  Mémoire  «  Sur  la  géné- 
ration des  courbes  du  troisième  degré 
et  le  tracé  géométrique  de  leurs  tan- 
gentes»   

LAVAUD  DE  LESTRADE  adresse  la  descrip- 
tion d'un  appareil  destiné  à  produire 
l'éclairage  d'une  veineliquidepar  un  effet 

de  réflexion  totale io5i 

LAYE  (Fr.  )  adresse  une  Communication  re- 
lative au  Phylloxéra 865 

LEAUTÉ  (H.).  —  Sur  les  systèmes  articulés.     i5i 
LE  BEL  (J.-A.).  —  Recherches  sur  l'alcool 

amylique  (suite);  alcool  dextrogyre. .  .     2i3 

—  Action  du  chlorure  de  zinc  sur   l'alcool 

méthylique;     hexaméthylbenzine.    {En 

commun  avec  M.  Greene.) 260 

LE  BON  (G.).  —  Recherches  expérimentales 
sur  les  variations  de  volume  du  crâne  et 
sur  les  applications  de  la  méthoiie  gra- 
phique à  la  solution  de  divers  problèmes 
anthropologiques -n 

—  Sur  les  dangers  de  l'emploi  du  borax  pour 

la  conservation  de  la  viande  et  sur  les 
raisons  pour  lesquelles  certaines  sub- 
stances font  perdre  à  la  viande  ses  pro- 
priétés nutritives g35 

LE  CHATELIER  (H.).  -  Procédé  pour  me- 
surer avec  précision  les  variations  de  ni- 
veau d'une  surface  liquide 1024 

LECLANCHÉ.  —  Sur  un  nouveau  perfection- 
nement apporté  à  la  pile  au  peroxyde  de 
manganèse  et  au  sel  ammoniac 32n 

LECLEliC  (A.).  —  Description  d'un  nouvel 
eudiomètre  destiné  à  l'analyse  des  gaz 
dégagés  par  les  racines  des  végétaux..     272 

LEDIEU  (A.).  —  Etude  sur  les  machines  à 
vapeur  ordinaires  et  Compound,"  les  che- 
mises de  vapeur  et  la  surchauffe,  d'après 
la  Thermodynamique  expérimentale  . . . 
go3,  gSa,  I02'i  et  10G2 

LEFEBVRE  (A.)  adresse  une  Note  contenant 

la  description  d'une  pompe 43 


MM.  Pages. 

LEFORT  (J.).  —  Recherclie.s  chimiques  sur 
les  tungstates  des  sesquioxydes  terreux 
et  mélalliques 748 

LEMASSON  adresse  un  Mémoire  sur  le  «  Ré- 
gime des  eaux  dans  le  canal  maritime 
de  Suez  et  à  ses  embouchures  " iS*) 

LEPRINCE  adresse  une  Communication  rela- 
tive au  Phylloxéra 5i3 

LESCQEUR.  —  Sur  l'identité  des  inulines 
de  diverses  provenances.  (En  commun 
avec  M.  Morclh.  ) 216 

LESSEPS  (F.  de).  —  Courants  observés 
dans  le  canal  de  Suez  et  conséquences 
qui  en  résultent i4'- 

—  Étudesde  sondagesentreprisesparM./?"»- 
daire,  en  vue  de  l'établissement  de  la 
mer  intérieure  africaine 909  et  loSg 

—  Est  nommé  Membre  de  la  Commission 
chargée  de  présenter  une  liste  de  can- 
didats pour  la  place  d'Académicien  libre 
vacante  par  le  décès  de  M.  Belgrnml . .     820 

LEVEAU  (G.).  —  Détermination  de  l'orbite 

de  la  planète  (io3)  Héra 57 

LEVY  (Maurice).  —  Sur  une  Note  de  M.  Lai- 
sont,  intitulée  »  Sur .  un  théorème  sur 
les  mouvements  relatifs  » aSg 

—  Mémoire  sur  une  loi  universelle  relative 
à  la  dilatation  des  corps 449 

—  Réponse  à  une  Communication  de  M.  M.- 
F.  JT'eher  sur  la  Thermodynamique. . .  -  5.54 

—  Réponse  à  une  observation  de  M.  Boltz- 
mnnn 649 

—  Sur  une  loi  universelle  relative  à  la  dila- 
tation des  corps 676 

—  Sur  le  développement  des  surfaces  dont 
l'élément  linéaire   est  exprimable   par 

une  fonction  homogène 788 

—  Réponse  à  diverses  Communications 826 

—  Mémoire  sur  une  loi  universelle  relative 
à  la  dilatation  des  corps 449 

—  Sur  l'attraction  moléculaire,  dans  ses 
rapports  avec  la  température  des  corps.     488 

l.ÉVl'  (Michel).  —Reproduction  des  feld- 
spaths  par  fusion  et  par  maintien  pro- 
longé à  une  température  voisine  de 
celle  de  la  fusion.  (En  commun  avec 
M .  Foi«jiié.  ] 700 

—  Rpproduction  artilicielle  de  feldspaihs  et 
d'une  roche  volcanique  complexe  1  labra- 
(lorite  pvroxénique)  par  voie  de  fusion 
ignée  et  maintien  prolongé  à  une  tem- 
pérature voisine  delà  fusion.  (En  com- 
mun avec  M.  Fmiqiw.  ) 779 

—  Réponse  à  une  Note  de  M.  Stiin.  Meunier, 
sur  la  cristallisation  artificielle  de  l'or- 
those.  (En  commun  avec  M.  Fnnr/iié.).     83o 

—  Production  artificielle  de  la  néphéline  et 
de  l'amphigène  par  voie  de  fusion  ignée 
et  recuit  à  une  température  voisine  de  la 


( 

MM.  Pï 

fusion.  (Encommun  avecM.  F.  Fnuqiià.  ) 

LEWIS  SWIFT.  —  nt'coii  verle  d'une  comète, 
à  Rochester  (  États-Unis) 

LICHTENSTEIN  (  J.  ) .  -  Migrations  des  Puce- 
rons des  galles  du  Lentisque  aux  racines 
des  Graminées 

LIGUINE(V.).  —  Note  relative  au  théorème 
sur  la  composition  des  accélérations 
d'ordre  quelconque 

LINOSSIER.  —  De  la  présence  du  plomb  dans 
le  sous-nitrate  de  bismuth.  (En  commun 
avec  AI.  Chnpidx.  ) 

LIVACHE  (Acii.).  —  Sur  la  solubilité  ano- 
male de  certains  corps  dans  les  savons 
et  résinâtes  alcalins 

LIVON  (Cn).  —  Sur  la  diffusion  de  l'acide 
salicylique  dans  l'économie  animale  (  pré- 
sence dans  le  liquide  céphalo-rachidien  ). 
(En  commun  avec  M.  /.  Bernard.]. . . . 

—  Nouvelles  recherches  sur  la  physiologie 

de  l'épithélium   vésical.    (  En  commun 

avec  M.  Cnzcneuve.  ) 

LOCKYER  (N.  ).  —  Note  préliminaire  sur  la 
nature  composée  des  éléments  chi- 
miques   

—  Considérations  sur  la  nature  des  éléments 

chimiques,  déduites  d'observations spec- 

trosco[)iques 

LCEWY.  —  Nouvelle  méthode  pour  déter- 
miner la  flexion  des  lunettes 


ii44  ) 

MM.  Pages. 

—  Présentation  de  divers  Mémoires  faits  par 
lui-môme  ou  en  collaboration  avec 
d'autres  savants 191 

—  Présentation  du  Mémoire  qu'il  a  publié, 
avec  M.  Stéplmn,  sur  la  idéterminatii  n 
des  longitudes  Paris-Marseille  et  Alger- 
Marseille  705 

LONGCHAMPS  (G.  de)  adresse  une  Note  sur 
la  recherche  des  facteurs  commensu- 
rables  d'une  équation 1000 

LORY  (Cil.)  prie  l'Académie  de  le  com- 
prendre parmi  les  candidats  à  la  place 
laissée  vacante  dans  la  Section  de  Miné- 
ralogie par  le  décès  de  M.  Delafosse. . .   1027 

—  Est  présenté  par  la  Section  de  Minéralogie 
comme  candidat  à  cette  place 1 100 

LUCA  (S.  de).  —  Recherches  sur  la  pré- 
sence du  lithium  dans  les  terres  et  dans 
les  eaux  thermales  de  la  solfatare  de 
Pouzzoles 1 74 

—  Recherches  sur  les  rapports  qui  existent 
entre  les  poids  des  divers  os  du  squelette 
do  la  Baleine  des  Basq  

—  Rechercheschimiques  sur  le  dédoublement 
de  la  cyclamine  en  glucose  et  mannite. 

—  Recherches  sur  les  rapports  de  poids  qui 
existent  entre  les  os  du  squelette  d'une 
Chèvre 335 

—  Recherches  sur   les  rapports  entre   les 

889  poids  des  os  d'un  squelette  de  Buffle. . .     364 


fies. 
(jGi 

104 


593 


169 


249 


218 


435 


6-3 


1023 


261 


297 


M 


MACARIO  adresse  une  Note  intitulée  «  Des 
nébuleuses  et  de  la  multiplicité  des 
centres  dans  l'univers  » i23 

MAILLE.  —  Note  relative  à  la  «restitution 

au  solde  certains  éléments  minéraux  ».     104 

—  Soumet  au  jugement  de  l'Académie  deux 
Notes  relatives  aux  engrais  artificiels  et 
à  l'utilisation  des  matières  végétales  ou 
minérales  de  peu  de  valeur 589 

MAILLOT  (Ed.  ).  —  Dérivés  anilés  de  l'acide 

séhacique 737 

MAIRE  DE  SAINT-JULIEN-DU-TERROUX 
(M.  le)  adresse  à  l'Académie  une  copie 
de  l'acte  de  décès  de  Rcmunur 835 

MAISTRE.  —  Emploi  du  svdfocarbonate  de 
potassium  pour  le  traitement  des  vignes 
phylloxérées 102 

M.\NGENOT  (G.)  adresse  une  Note  relative 
aux  modifications  qu'il  a  apportées  à  son 
système  de  télégraphie  militaire 1000 

M.ANSION  (P.).  —Sur  l'élimination 97-3 

MAQUENNE.  —  Des  minima  produits,  dans 
un  spectre  calorifique,  par  l'appareil 
réfringent  et  la  lampe  qui  servent  à  la 
formation  de  ce  spectre.  (En  commun 
avec  M.  Aymonnet.] 494 


—  Diffusion  de  la  chaleur  par  les  feuilles.     943 

—  Adresse  une  Note  sur  l'absorption  de  la 

chaleur  par  les  feuilles io5i 

MARAIS  (E.)    adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 1 55 

MARCHAIS  (E.).  —  Note  relative  à  une  mé- 
thode de  recherche  de  la  fuchsine  dans 
les  vins,  au  moyen  de  l'acétate  de  plomb. 
(En  commun  avec  M.  E.  Perrot.)...  383 
MARCHAND  (E).  —  Observations  sur  un 
procédé  proposé  pour  opérer  l'analyse 
du  lait 425 

—  Des  procédés  à  employer  pour  opérer  le 

dosage  du  beurre  dans  le  lait  ;  réponse  à 

une  Note  précédente  de  M.  ^.  Jdam...     587 

MARCHAND  (L.).  —  Organisation  de  \'Hy- 

grncrocis  nrsenicus  Breb 761 

MARER.  —  Mémoire  sur  la  statistique  mé- 
dicale de  la  ville  de  Rochcfort  en  1877.     784 

MAREY  (E.-J.).  —  Moyen  de  mesurer  la  va- 
leur manométrique  de  la  pression  du 
sang  chez  l'Homme 771 

-  Est  présenté,  par  la  Section  de  Médecine 
et  Chirurgie,  pour  la  place  vacante  par 
le   décos   de  M.    Claude  Bcrnurd. .. .      846 

-  Est  élu  Membre  de  l'Académie,  en  rem- 


(  •' 

MM.  Pn(;es. 

placement  de  M.  Cl.  Bernard 854 

MARGAINE  (L.)  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 1070 

MARIGNAC  (C).  —  Observation  sur  la  dé- 
couverle,  annoncée  par  M.  L.  Smitli, 
d'une  nouvelle  terre  appartenant  au 
groupe  du  cérium 2S1 

—  Sur  l'ytterbine,  nouvelle  terre  contenue 

dans  la  gadolinite 57S 

MARINSCHEG  (A.  )  adresse  une  Note  concer- 
nant diverses  questions  de  Physique, 

d'Astronomie  physique,  elc 3G5 

MARTIN  DE  BRETTES.  -  Formules  relatives 
au  percement  des  plaques  de  blindage 
en  fer 549 

—  Observations  complémentaires  sur  les  for- 

mules relatives  au  percement  des  pla- 
ques de  blindage  en  fer 589 

MASSIEU.  —  Observations  concernant  le 
Mémoire  de  M.  Maurice  Levj,  sur  une 
loi  universelle  relative  à  la  dilatation 
des  corps yli 

MATHIEU  (E.).  -  Sur  la  théorie  des  per- 
turbations des  comètes 1029 

MAUMENÉ  (E.)  propose  une  explication  de 
l'explosion  survenue  dans  un  moulin  à 
farine  des  États-Unis 120 

—  Rappelle  qu'il  a  signalé,  en  1846,  l'éner- 

gie du  rochage  de  l'argent  provenant 

de  la  décomposition  de  son  azotate. . .     34-> 

—  Sur  la  puissance  d'absorption  de  l'eau 

par  les  bois 943 

MÉRAY  (Cii.)  adresse  un  Mémoire  portant 
pour  titre  «  Démonstration  générale  de 
l'existence  des  intégrales  des  éq\iations 

aux  dérivées  partielles  » i'jî 

MERGET.  —  Sur  les  fonctions  des  feuilles. 
Rôle  des  stomates  dans  l'exhalation  et 
dans  l'inhalation  des  vapeurs  aqueuses 

par  les  feuilles 293 

MEUNIER  (Stan.  ).  —  Mollusques  nouveaux 

des  terrains  tertiaires  parisiens 340 

—  Sur  l'atmosphère  des  corps  planétaires 

et  sur  l'atmosphère  terrestre  en  parli- 
culier;  remarques  à  l'occasion  d'un  tra- 
vail récent  de  M.  Slcrry-Hunt 54 1 

—  Reproduction   artificielle  de  la  mélano- 

chroïte 656 

—  Cristallisation  artificielle  de  l'orthose...     737 

—  Pvecherches  expérimentales  sur   les  fers 

nickelés  météori tiques;  mode  de  forma- 
tion des  syssidères  concrétionnées 855 

—  Origine   des  roches   cristallines;   obser- 

vation à  propos  d'une  Note  de  MM.  Fou- 

qué   et  Mklœl  Léiy ^  . .     8G4 

MIGNOT  (L.)  adresse  une   Communication 

relative  au  Phylloxéra 865 

MILLARDET  (A.).  —  Théorie  nouvelle  des 

altérations  que  le  Phylloxéra  détermine 

C.  R.,  187S,  2»  Semestre  (T.  LXXXVIl.) 


-^5  ) 

MM.  Pjjcs 

sur  les  racines  de  la  vigne  européenne.     197 

—  Sur  les  altérations  que  le  Phylloxéra  dé- 

termine sur  les  racines  de  la  vigne.. . .     3i5 

—  Résistance    au  Phylloxéra  de    quelques 

types  sauvages  de  vignes  américaines. .     739 

—  Adresse  une  Note  intitulée  «  De  la  re- 

constitution de  nos  vignobles  à  l'aide 
des  graines  de  vignes  sauvages  d'Amé- 
rique » 783 

MIMAULT  demande  l'ouverture  d'un  pli  ca- 
cheté contenant  le  croquis  d'un  appa- 
reil (|u'il  propose  pour  le  tirage  de  la 
Loterie  nationale 763 

MINICH  (R.  ).  —  Nouvelle  méthode  pour  l'éli- 
mination des  fonctions  arbitraires 161 

MINISTRE  DE  L'AGRICULTURE  ET  DU 
COMMERCE  (  M.  le)  transmet  une  Lettre 
par  laquelle  les  viticulteurs  algériens 
signalent  les  dangers  que  peut  présenter, 
au  point  de  vue  de  la  propagation  du 
Phylloxéra,  l'importation  des  tonneaux 
du  midi  de  la  France 253 

—  Adresse  le  huitième  Volume  du  «  Recueil 

des  travaux  du  Comité  consultatif  d'Hy- 
giène publique  en  France  » 1S1 

—  Adresse  le  Rapport  sur  le  deuxième  con- 

cours d'irrigation  dans  le  département 

de  Vaucluse,  en  1877 375 

—  Transmet  à  l'Académie  plusieurs  ques- 

tions relatives  à  la  reproduction  du  Phyl- 
loxéra      638 

—  Adresse  le  Rapport  de  l'Académie  de  Mé- 

decine sur  les  vaccinations  pratiquées 

en  France  pendant  l'année  1876 785 

MINISTRE  DE  LA  GUERRE  (M.  lu)  informe 
r.4cadémie  qu'il  a  dési^çné  MM.  Farc 
et  Cliasles  pour  faire  partie  du  Conseil 
de  perfectionnement  de  l'École  Poly- 
technique pendant  l'année  scolaire 
1878 -1879,  au  titre  de  Membres  do 
l'Académie  des  Sciences 835 

MINISTRE  DE  LA  MARINE  (M.  le)  transmet 
une  dépèche  signalant  un  tremblement 
de  terre,  le  i3  octobre,  entre  Madère 
et  les  Açores 768 

MINISTRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE 
(M.  le)  invite  l'Académie  à  lui  présenter 
deux  candidats  pour  la  chaire  de  Méde- 
cine du  Collège  de  France,  vacante  par 
suite  du  décès  de  M.  Claude  Bernard. .       20 

—  Invile  l'Académie  à  lui  présenter  deux 

candidats  pour  la  place  de  géographe 
devenue  vacante  au  Bureau  des  Longi- 
tudes par  suite  du  passage  de  M.  Jansuen 
dans  la  Section  d'Astronomie 21 

—  Adresse  l'ampliation  du  Décret  par  lequel 

le  Président  de  la  République  approuve 
l'éleclion  de  M.  Fricdcl,  en  remplacc- 
ia:nt  de  feu  M.  Rcgnautt 89 

1  JI 


(  " 

MM.  Pages. 

—  Invite  l'Académio  i'i   lui   présenter  une 

liste  de  deux  candidats  pour  la  place 
laissée  vacante  au  Bureau  des  Longitudes 
par  le  décès  de  M.  Le  J'crricr,  au  titre 
de  Membre  de  l'Acndémie  des  Sciences.     201 

—  Adresse  l'ampliation  d'un  Décret  par  lequel 

le  Président  de  la  République  autorise 
l'Académie  à  accepter  le  legs  qui  lui  a 
été  fait  par  le  commandeur  de  Gnma 
Mnchndo 20 1 

—  Adresse  un  exemplaire  de  la  grande  Carte 

lunaire  publiée  par  M.  Sclimidt 427 

—  Adresse  une  ampliation  du  Décret  par 

lequel  le  Président  delà  République  ap- 
prouve l'élection  do  M.  Marcy,  en  rem- 
placement de  M.   Claude  Bernard 88g 

MINISTRE  DE  L'INTÉRIEUR  (  M.  le)  adresse 
un  premier  Rapport  d'ensemble  sur  le 
service  des  aliénés 3 1 8 

MINISTRE  DE  PORTUGAL  (M.  le)  transmet 
un  Ouvrage  publié  par  le  gouvernement 
portugais  sous  le  titre  :  «  Colonies  por- 
tugaises. » 459 

MINISTRE  DES  TRAVAUX  PUBLICS  (M. le) 
adresse  les  «  Notices  relatives  à  la  par- 
ticipation du  Ministère  des  Travaux  pu- 
blics à  l'Exposition  universelle,  en  ce  qui 
concerne  le  corps  des  Mines  » 253 

MIQUEL  (P.).  —  De  la  présence  dans  l'air 

du  ferment  alcoolique 769 

MONCEL  (Th.  du).  —  Sur  un  système  de 
téléphone  sans  organes  électromagné- 
tiques, basé  sur  le  principe  du  micro- 
phone          7 

—  Sur  la  variation  de  l'intensité  des   cou- 

rants transmis  à  travers  de  médiocres 
contacts  suivant  la  pression  exercée  sur 
eux i3i  et     i8.j 

—  Sur  de  nouveaux  effets  produits  dans  le 

téléphone Sijo 

—  Observations    au  sujet    d'une   Note    de 

M.   Bouillnud 5i2 

—  Remarques  à   l'occasion  d'une  Note  de 

M.  Bnudet  de  Paris  sur  un  appareil 
téléphonique  simplifié 923 

—  Fait  hommage  d'un  Volume  intitulé  :  «  Le 

téléphone,  le  microphone  et  le  phono- 
graphe. » 42' 

MONIEZ  (R.  ).  —  Sur  les   spermatozoïdes 

des  Cestodes 112 

MONNIER  (Em.)  adresse  une  Note  concer- 
nant ia  décomposition,  à  la  température 
ordinaire,  d'un  silicate  alcalin  par  un  sel 
d'alumine  (hydrophane  artificielle). . . .    1070 

MONTGOLFIER  (J.  de).  —  Sur  les  divers 

dérivés  de  l'essence  de  térébenthine. . .     840 

MORAT.  —  Action  du  sympathique  cervical 
sur  la  pression  et  la  vitesse  du  sang.  (En 
commun  avec  M.  Dastrc.) 797 


46  ) 


MM.  I 

—  Recherches  sur  les  nerfs  vaso-moteurs. 

(En  commun  avec  M.  Dnstre.) 

MOREAU  (Ar.m.).  —  Influence  du  système 
nerveux  sur  les  phénomènes  d'absorp- 
tion  

—  Prie  l'Académie  de  le  comprendre  parmi 

les  candidats  à  la  place  vacante  dans  la 
Section  de  Médecine  et  Chirurgie  par  le 
décès  de  Cl.  Bernard 

—  Est  présenté,  par  la  Section  de  Médecine 

et  Chirurgie,  comme  candidat  à  cette 
place 

MORELLE.  —  Sur  l'identité  des  inulines  de 
diverses  provenances.  (En  commun  avec 
M.  Lescœur.  ) 

MORET  (F.)  adresse  des  observations  sur 
une  formule  établie  par  lui,  et  fournis- 
sant un  caractère  qui  permet  de  distin- 
guer les  corps  simples  des  corps  com- 
posés   

MORGES.  —  Recherches  thermiques  sur  les 
chromâtes 

MORIN  (M.  LE  Général)  annonce  à  l'.Aca- 
démie  le  décès  de  M.  le  Général  Didion. 

—  Est  nommé  Membre  de  la  Commission 

chargée  de  présenter  une  liste  de  can- 
didats pour  la  place  d'Académicien  libre 
vacante  par  le  décès  de  SI.  Betgrand. . 

MORISOT  adresse  une  Note  relative  à  la 
possibilité  du  greffage  de  la  vigne  sur 
les  espèces  des  genres  Ampélopsis  et 
Cissus 

MORRIS  (  W.)  adresse  une  Note  relative  à 
la  température  de  l'intérieur  du  globe.. 

MOUCHEZ  (E.).  —  Création  d'un  Musée 
astronomique  à  l'Observatoire  de  Paris. 

—  Présente  le  Volume  des  «  Annales  de  l'Ob- 

servatoire pour  1875  » 

—  Nouvelle  observation  probable  de  la  pla- 

nète Vulcain,  par  M.  le  professeur  Wat- 
son 

—  Observations  méridiennes  des  petites  pla- 

nètes, faites  à  l'Observatoire  de  Paris 
pendant  le  deuxième  trimestre  de  l'an- 
néei878 

—  Annonce  que,  d'après  une  Lettre  récente 

de  M.  JJ'atson,  la  position  primilive- 
nient  assignée  par  lui  à  la  nouvelle  pla- 
nète doit  être  modifiée 

—  Observations  sur  ia  Lettre  de  M.  IFatson 

relative  à  la  découverte  des  deux  pla- 
nètes intra-mercurielles 

—  Remarques  sur  une  Lettre  de  M.  JVatsnn 

relative  à  la  découverte  des  petites  pla- 
nètes intra-mercurielles 

—  Recherches  sur  la  stabilité  du  sol  et  do  la 

verticale  de  l'Observatoire  de  Paris 

—  Observations  méridiennes  des  petites  pla- 

nètes, faites  à  l'Observatoire  de  Green- 


'ages 
880 

G3o 

740 
846 
216 

342 
i5 
99 

820 

252 

437 
469 
125 

229 
309 


5i6 


GG5 


(  "47  ) 


MM.  Pages. 

wich  (  transmises  par  l'astronome  roy;il, 
M.  G.-B.  Airy]  et  à  l'Observatoire  de 
Paris  pendant  le  troisième  trimestre  de 
l'année  1 868 7G5 

—  Présentation  de  dessins  astronomiques  de 

M.  Trouvclol 970 

MOUCHOT  (A.)-  -  Utilisation  industrielle 

de  la  chaleur  solaire 481 


MM.  l'aies. 

MOURRUT.  —  Sur  le  pouvoir  toxique  de 
l'extrait  de  semences  de  ciguë.  (En  com- 
mun avec  M.  Bnchcfuntainc.  ) 800 

MOUSSAYE  (delà)  obtient  l'autorisation  de 
retirer  son  Mémoire  sur  les  vibrations 
harmoniques  terrestres 3 18 

MUNTZ  (A.).  —  Sur  la  maturation  de   la 

graine  du  seigle Cyg 


N 


NICOLLE  adresse  diverses  Communications 

relatives  au  Phylloxéra 36o,  458  et     ySÎ 

NORDENSKIOLD.  —Sur  une  nouvelle  espèce 

minérale  nommée  tluniinasite 3i3 

NORTON  (T.-II.).  -  Sur  l'éthoxyacétoni- 


tryle.  (  En  commun  avec  M.  Tclwrniak.  ] .       27 
Sur  un  nouveau  mode  de  formation  du 
glycolale  d'éthyle.   (En  commun  avec 
M.  Tcherniah.  ) 3o 


OGIER  (J.).  —  Formation  thermique  de  l'hy- 
drogène phosphore  et  de  l'hydrogène 
arsénié 

OLTRAMARE  (G.).  —  Sur  la  transformation 
des  formes  linéaires  des  nombres  premiers 


o 


en  formes  quadratiques 734 

ORÉ.  —  Nouveau  procédé  pour  l'application 
de  la  galvanoplastie  à  la  conservation  des 
centres  nerveux 788 


PAGLIARI  (J.)  adresse  la  formule  d'un  li- 
quide qu'il  a  nommé  antiscrojideiix.. . .       20 

PAQUELIN  adresse  une  Note  contenant  la 
desfription  d'un  fer  à  souder  à  foyer  de 
platine  s'échauffant  instantanément  sans 
llamme,  soit  avec  un  mélange  d'air  et  de 
vapeurs  d'essence  minérale,  soit  avec  un 
mélange  d'air  et  de  gaz  de  houille 56 

PARVILLE  (H.  de).  —  Sur  une  application 
du  téléphone  à  la  détermination  du  mé- 
ridien magnétique 4o5 

PASTEUR  (L.y.  —  Observations  sur  le  Mé- 
moire de  M.  Giiririiiig,  intitulé  «  Sur  l'a- 
naérobiose  des  micro-organismes»....       33 

—  Sur  le  charbon  des  poules.  (En  commun 

avec  MM.  Joubi-rt  et  Chamberland.). .       47 

—  Sur  la  théorie  de  la  fermentation 125 

—  Nouvelle    Communication   au   sujet  des 

Notes  sur    la  fermentation    alcoolique 
trouvées  dans  les  papiers  de  Cl.  Bernard.     1 85 

—  Examen  critique  d'un  écrit  posthume  de 

Claude  Bernard  iwT  la  fermentation  al- 
coolique       8 1 3 

—  Réponse  à  M.  Bcrtlwht io53 

—  Réponse  aux  observations  de  M.  Trécid, 

relatives  à  la  fermentation 1059 

PELLENYSKI  (de)  adresse  une  Communi- 
cation relative  au  Phylloxéra i55 

PELLET  (II.).  —  Action  du  jus  des  feuilles 
de  betteraves  sur  le  perchlorure  de  fer, 
sous  l'iniluence  de  la  lumière 562 


PÉNARD  adresse  un  Mémoire  sur  l'aréomé- 

trie  alcoométrique 966 

PÉRAUX  (G.)  adresse  une  Table  graphique 

pour  le  jaugeage  des  tonnenax 966 

PEREZ  (J.).  —  Sur  les  causes  du  bourdon- 
nement chez  les  Insectes 878 

—  Sur  la  ponte  de  l'Abeille  reine  et  la  théorie 

de  Dziezzon 408 

—  Adresse  une  réponse  à  la  Communication 

de  M.  Jousset  de  Bellesnie  sur  les  causes 
du  bourdonnement  chez  les  Insecles,  et 
une  réponse  à  la  Note  de  M.  Sanson  sur 

la  parthénogenèse  chez  les  Abeilles 784 

PÉROCHE  (J.)  adresse  une  Note  relative 
aux  diticultés  que  parait  rencontrer  la 
théorie  de  M.  Stcrry-Hunt,  dans  l'expli- 
cation des  variations  climatériques  qu'a 

subies  notre  globe 563 

PERRIER  (  F.  ).  —  Latitude  d'Alger  et  azimut 
fondamental  de  la  triangulation  algé- 
rienne      867 

PERRODON.  —  Sur  un  téléphone  avertisseur.  65i 
PERROT  (E.)  adresse  une  Note  relative  à 
une  méthode  de  recherche  de  la  fuchsine 
dans  les  vins,  au  moyen  de  l'acétate  de 
plomb.  (En  commun  avec  SI.  E.  Mar- 
chais .  ) 383 

PIÎRROTIN.  —  Théorie  de  \esta io5 

PERSOZ  (J.).  —  Sur  l'action  des  chlorhy- 

draies  des  aminés  sur  la  glycérine 3i 

—  Annonce  que,  en  chaulfant  la  glycérine 

1  5  1  . . 


{ • 

r.lM.  Pases. 

avec  le  chlorhydrate  d'aniline, il  a  ob- 
tenu les  dérivés  phénylés  de  la  glycéra- 
mine,  à  côlé  de  produits  secondaires..     184 

PETERS    (C.-H.-F.).  —  Dérouverte   d'une 

petite  planète  à  Clinton  (New-York)  ...       21 

—  Découverte  d'une  petite  planète  à  l'Obser- 

vatoire de  Hamilton-CoUege,  à  Clinton.     459 

—  Découverte  de  deux  petites  planètes  à 

Clinton  (New-York) 5i{ 

PHIPSON  (T.-L.)  adresse  une  Note  relative 

à  un  nouveau  blanc  ininénil 200 

PICART  (A.)  adresse  un  Mémoire  portant 
pour  titre  :  «  Introduction  à  la  méca- 
nique moléculaire;  dynamique  des  ato- 
mes; nouvelle  théorie  cosmogonique  ».     200 

PIC.4RD  (E.).  -  Sur  hi  forme  des'intégrales 
des  équations  ditTérentielles  du  second 
ordre  dans  le  voisinage  de  certains  points 
critiques 43o  et    743 

PICARD  (P.).  —  Recherches  sur  l'urée  des 

organes 533 

—  Sur  les  matières  albuniinoïdesdes  organes 

et  de  la  rate  en  particulier C06 

—  Adresse  une  Note  relative  à  l'influence  des 

mouvements  respiratoires  sur  la  circu- 
lation dans  la  veine  porte 740 

—  Recherches  sur  l'urée gg3 

PICHARD.  —  Sur  l'alcalinité  des  carb(mates 

et  silicates  de  magnésie,  libres,  mélangés 

ou  combinés 797 

PICON  (  E.  )  propose  l'emploi  de  Vassa  fœtidii 

pour  détruire  le  Phylloxéra 783 

PICQUET.  —  Sur   uns  nouvelle  espèce  de 

courbes  et  de  surfaces  anallagmatiques.     460 

PICTET  (R.).  —  Sur  un  nouveau  thermo- 
graphe et  sur  une  méthode  générale  d'in- 
tégration d'une  fonction  numérique  quel- 
conque. (En  commun  avecM.  Cellerier.  )   io33 

PIERRE  (Is.)  fait  hommage  à  l'Académie  de 
ses  «  Recherches  sur  le  thermomètre  et 
sur  la  dilatation  des  liquides  »; 819 

PIETKIEWICZ  (V.)  adresse  une  Note  sur  la 
valeur  et  l'emploi  thérapeutique  de  cer- 
taines anomalies  du  système  dentaire. . .   1099 

PINEL  (A.  )  adresse  un  Mémoire  concernant 
la  «  Pressinervoscopie,  ou  diagnostic  des 
maladies  do  poitrine  par  la  compression 
des  pneumogastriques  et  du  grand  sym- 
palhi(|ue  » 483 

PLANCHON  (J.-E.).  —  La  maladie  des  Châ- 
taigniers dans  les  Cévcnnes 583 

PLANTÉ  (G.).  —  Étincelle  électrique  am- 
bulante       3^5 

PLON  (Cn.)  adresse  un  travail  relatif  à  l'aé- 

ronautitiue 3i8 

POINCARÉ  (L.).  —  Sur  les  dangers  de  l'em- 

ploidel'alcoolmélliyliqucdansrinduslrio    G82 

—  Note  sur  les  effets  dos  ^alleurs  du  sulfure 


i/,8  ) 

MM.  Papes. 

de  carbone 863 

POIRIER  (J.).  —  Sur  l'appareil  excréteur  du 

Snlenoplionis  niegnlucepludiis io43 

PONTI  (.\.  )  informe  l'Académie  qu'il  se  pro- 
pose de  mettre  à  sa  disposition,  pour  la 
fondation  d'un  prix  annuel,  une  somme 
de  60000  livres  italiennes,  sur  la  succes- 
sion du  chevalier  G.  Point 590 

POPOFF.  —  Son  Mémoire  sur  le  mouvement 
des  eaux  dans  les  égouts  est  renvoyé  à 
l'examen  d'une  Commission 459 

—  Nouvelles  recherches  relatives  à  l'expres- 

sion des  conditions  du  mouvement  des 
eaux  dans  les  égouts.  Rapport  sur  ce 
Mémoire,  par  M.  de  Sainl-Vcnant 719 

PORTEU  adresse  une  Communication  rela- 
tive au  Phylloxéra 3iS 

PRÉSIDENT  (M.  le)  dépose  sur  le  bureau 
le  Rccucd  des  travaux  scientifiques  de 
Léon  Foucniilt 346 

—  Annonce  à  l'Académie  la  perte  doulou- 

reuse qu'elle  vient  de  faire  dans  la  per- 
sonne de  M.  G.  Dclafosse,  Membre  de 
la  Section  de  Minéralogie,  décédé  à  Paris 
le  1 3  octobre 545 

—  Annonce  à   l'Académie  la  perte  qu'elle 

vient    de   faire   dans   la  personne    de 

M.  Bienoymé,  Académicien  libre 5G9 

—  Annonce  à  l'Académie  la  perte  qu'elle 

vient  do  faire  dans  la  personne  de 
M.  A.  Leynietie,  Correspondant  de  la 
Section  de  Minéralogie 5Gg 

PRÉSIDENT  DE  L'INSTITUT  (M.  le)  invite 
l'Académieà  désigner  l'undesesniembres 
pour  la  représenter,  comme  lecteur,  dans 
les  séances  du  1  et  du  25  octobre 369 

PRÉSIDENT  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRA- 
PHIE (M.  le)  informe  l'Académie  qu'une 
réunion  des  Sociétés  françaises  de  Géo- 
graphie aura  lieu  les  2,  3  et  4  septembre.     373 

PROFFIT adresse  une  Communication  relative 

au  Phylloxéra 8G5 

PROTIl  (F.)  adresse  l'énoncé  d'un  théorème 

relatif  à  la  théorie  des  nombres 374 

—  Théorèmes  sur  les  nombres  premiers..     926 
PRUNIER  (L.).  —  Sur  la  nature  de  certains 

produits  cristallisés,  obtenus  accessoi- 
rement dans  le  traitement  industriel  des 
pétroles  de  Pensylvanie.  (En  commun 
avec  M.  II.  David.  ) 99 1 

PSARONDAKIS  adresse  une   brochure,  en 

limgue  grecque,  sur  le  vol  des  oiseaux,   loji 

PUISEUX  est  adjoint  à  la  Commission  qui 
a  été  nommée,  le  22  juillet  1878,  pour 
examiner  diverses  Notes  de  M.  Gilbert 
lie  Failly,  Sur  les  propriétés  de  la 
maiière 9OG 

PULVERMACIIER.  —  Sur  une  pile  à  un  seul 


{  'i49) 


MM.  Pases. 

liquide,  se  dépolarisant  par  l'action  do 
l'air  atmosphérique 22 


MM.  Pages. 

—  Ce  Mémoire  est  renvoyé  à  l'examen  d'une 

Commission 56 


Q 


QUATREFAGES  (de).  —  Craniologie  de  la 

race  papoua 1014 

—  Observations  sur  un  Mémoire  de  M.  L<i- 

cerdd,  conceinant  le  venin  des  Serpents.   1095 

—  Observations   relatives   à    une    Note  de 

M.  Gcildcs,  sur  la  fonction  de  la  chloro- 
phylle chez  les  Planaires  vertes 1096 


QUERCY  (A.)  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 1 55 

QUET.  —  De  la  force  électromotrice  d'in- 
duction qui  provient  de  la  rotation  du 
Soleil;  détermination  de  sa  grandeur  et 
de  sa  direction,  quelle  que  soit  la  distance 
du  corps  induit 8C0 


R 


RABOURDIN   adresse   une    Communicalion 

relative  au  Phylloxéra 1026 

RABUTEAU.  —  De  la  présence  des  alcools 
isopropylique,  butylique  normal  etaniy- 
lique  secondaire  dans  les  huiles  etalcools 
de  pomme  de  terre 5oo 

RAGONA  (D.).  —  Sur  quatre  époques  sin- 
gulières de  la  marche  annuelle  des  élé- 
ments météorologiques io3G 

RAOULT(  F. -M.).— Sur  la  tension  de  vapeur 
et  sur  le  point  de  congélation  des  solu- 
tions salines 1 67 

RAYNAUD(Mai'riciî).  —  Troisième  Note  sur 
l'infection  vaccinale.  Rôle  élaborateur 
des  ganglions  lymphatiques 9G3 

RÉAL.  —  Identité  de  nature  de  l'érysipèle 
spontané  et  de  l'érysipèle  traumalique; 
conséquences  qui  en  découlent 119 

RECORDON  (E.)  adresse  une  Noie  rela- 
tive à  divers  appareils  destinés  à  faciliter 
aux  aveugles  la  lecture,  l'écriture,  le 
calcul,  etc i5G 

—  Ra[)port  sur  son  diplographe  et  ses  ap- 

pareils   à    l'usage    des   aveugles;    par 

M .   Tresca 1 064 

REGARD  (H.)  adresse  une  Communication 

relative  à  la  direction  des  aérostats. . . .  374 
RENAULT  (B.).  —  Structure  delà  tige  des 

Sigillaires 114 

—  Structure  comparée  des  tiges  des  Lépido- 

dendrons  et  des  Sigillaires 4'4 

—  Structure  et  atTinités  botaniques  des  Cur- 

chiïics  538 

RENAUT  (J.).  —  Sur  les  groupes  iso- 
géniques  des  éléments  cellulaires  du 
cartilage 36 

—  Sur  les  changements  de  forme  des  cellules 

fixes  du  tissu  conjonctif  lâche,  dans  l'œ- 
dème artificiel 884 

RENOIN  adresse  une  Communication  relative 

au    Phylloxéra 291 

RESAL  est  présenté  par  l'Académie,  à  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  publique,  pour 


la  place  vacante  au  Bureau  des  Longi- 
tudes par  le  décès  de  M.  Le  Verrier. . 

REYNIER  (  Em.  ).  —  Réclamation  de  priorité 
au  sujetd'une  Communication  de  M. //->/•- 
dermann  sur  une  lampe  électrique. . . . 

RICHTER  (R.)  adresse  une  Communication 
relative  au  choléra 

RIGllI.  —  Sur  un  téléplione  pouvant  trans- 
mettre les  sons  à  distance 

RIVIÈRE  adresse  une  Communication  sur  le 
Phylloxéra 

ROLLAND  est  nommé  Membre  de  la  Com- 
mission de  vérification  des  comptes,  en 
remplacement  de  M.  Diipuy  de  Lomé, 
momentanément  absent 

ROM.\IN  (L.)  adresse  une  Note  relative  à 
«  l'accumulation  du  magnétisme  au  som- 
met de  pôles  hémisphériques  » 

RONCIÈRE  LE  NOURY  (de  la)  prie  l'Aca- 
démie de  le  comprendre  parmi  les  can- 
didats à  l'une  des  places  d'Académicien 
libre 

—  Est  présenté  comme  candidat  à  la  place 

d'Académicien  libre,  vacante  par  le  décès 

de  M.  Belgrnnd 

ROSENSTIEUL  adresse,  en  réponse  à  quel- 
ques questions  de  M.  Clicvrcid,  un  com- 
plément à  ses  Communications  sur  les 
sensations  des  couleurs 

—  Obtient  l'autorisation  de  retirer  ses  Mé- 

moires qui  n'ont  point  été  l'objet  d'un 
Rapport 

ROUAULT  adresse  un  Atlas  contenant  la  re- 
production d'un  grand  nombre  d'é- 
ponges  fossiles,  des  terrains  siluriens 
de  la  Bretagne 

ROUDEN  adresse  une  Note  relative  à  une 
disposition  qui  permet  d'observer  les 
astres,  en  plein  jour,  sans  le  secours 
d'une  lunette 

ROUVILLE(P.de).— Sur  deux  échantillons 
de  cristaux  naturels  de  sulfate  do  ma- 
gnésie (epsoniite)  de  dimensions  remar- 


3i4 

827 
458 
828 
589 

395 
397 

866 


292 
3i8 

426 

563 


(  I i5o  ) 


MM.  Papes. 

quables 7o3 

RUDELLE  (P.)  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 291 

RUOLZ  (de)  adresse  une  Note  sur  les  pièces 


MM.  Pages. 

de  bronze  phosphuré  exposées  par  la 
Compagnie  du  chemin  do  fer  d'Orléans 
à  l'Exposition  universelle.  (En  commun 
avec  M.  de  Fontcnay .) 292 


SAINT-VENANT  (de).  —  Sur  la  plus  grande 
des  composantes  tangentielles  de  tension 
intérieure  en  chaque  point  d'un  solide, 
et  sur  la  direction  des  faces  de  ses  rup- 
tures         89 

—  Adresse  une  Note  «  Sur  la  réimpression 

des  Ouvrages  de  savants  célèbres,  et  gé- 
néralement sur  l'impression  des  œuvres 
de  Sciences  » 292 

—  Sur  la  dilatation  des  corps  échauffés  et  sur 

les  pressions  qu'ils  e.\er(;ent 718 

—  Rapport  sur  un  Mémoire  de  M.  Popnff, 

intitulé  «  Nouvelles  recherches  relatives 
à  l'expression  des  conditions  du  mouve- 
ment des  eaux  dans  les  égouts  » 719 

—  Sur  la  torsion  des  prismes  à  base  mixti- 

ligne,  et  sur  une  singularité  que  peuvent 
offrir  certains  emplois  de  la  coordonnée 
logarithmique  du  système  cylindrique 
isotherme  de  Lamé 849 

—  Exemples  du    calcul  de  la  torsion  des 

prismes  à  base  mixtiligne 898 

SAINTE-CLAIRE  DEVILLE  (IL).  -  Disso- 
ciation des  oxydes  de  la  famille  du  pla- 
tine. (  En  commun  avec  M .  //.  Dehray.  ) .  44' 
SALTEL  (L.)  adresse  une  Note  relative  à  «Une 
nouvelle  singularité  iju'offre  l'étude  ana- 
lytique des  lieux  géométriques  » SSg 

SANSON    (A.).    —  Sur  la   pailhénogénèse 

chez  les  Abeilles 659 

—  Détermination  spécifique  des  ossements 

fossiles  ou  anciens  de  Bovidés 756 

SAPORTA  (G.  de).  —  Sur  le  nouveau  groupe 

paléozoïque  des  Dolérophyllées 398 

—  Sur  une  nouvelle  découverte  de  plantes 

terrestres  siluriennes,  dans  les  schistes 
nrdoisiers  d'Angers,  due  à  M.  L.  Ciic.     767 

—  Fait  hommage  à  l'Académie  de  son  Ou- 

vrage intitulé  «  Le  monde  des  plantes 
avant  l'apparition  de  l'Homme  » 1024 

SCHIOOrE.  —  Sur  la  propagation  et  les  méta- 
morphoses des  Ci'ustacés  suceurs  de  la 
famille  des  Cymolhoadiens '>x 

SCHMODLEWITSCU  (,L).  -  De  l'inlluencede 
la  quantité  de  sang  contenue  dans  les 
muscles  sur  leur  iiritabilité 3;3 

SCHNEIDER  (A.).  -  Sur  lu  Tnc/io,lono/j.sis 

piirado.rii  Cla[) 537 

SCIINETZLER.  —  Application  du  borax  aux 

recherches  de  Physiologie  végétale 38i 

SCHRADËU  (  l'a.  ).  -  Observations  sur  l'oro- 


graphie de  la  chaîne  des  Pyrénées 

SÉE  (G.)  prie  r.\cadémiede  le  comprendre 
parmi  les  candidats  à  la  place  vacante 
dans  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie 
|)ar  le  décès  de  I\l.  Cl.  Bernard 

—  Prie  l'Académie  de  considérer  cette  de- 
mande comme  non  avenue 

SERRET  (IL).  —  Sur  un  nouvel  appareil 
destiné  à  faire  connaître  simultanément 
la  loi  du  recul  d'une  bouche  à  feu  et  la  loi 
du  mouvement  du  projectile 

SERRET  (P.).  —  Sur  l'involution  dans  les 
courbes  de  degré  n 

SERRET-BRICKAS  adresse  une  Communica- 
tion sur  le  Phylloxéra 

SILBEUMANN  (J.)  adresse  une  Note  relative 
à  une  «  Théorie  générale  des  phénomènes 
météorologiques,  séismiqucs  et  volca- 
niques, sur  la  Terre,  sur  le  Soleil  et  sur 
les  autres  planètes  » 

SIMONIN  (L.).  —Sur  le  rôle  des  poussières 
charbonneuses  dans  la  production  des 
explosions  des  mines 

SIRE  (G.).  —  Obsci'vaiions  à  propos  des  Com- 
munications de  M.  Grucy  et  de  M.  Hini 
sur  un  appareil  gyroscoiiique 

SIRODOT.  —  Age  du  gisement  du  Mont-Dol 
(Ille-el-'Vilaine) 

—  Age  du  gisement  du  Mont-Dol;  constitu- 

tion et  mode  do  formation  de  la  |)laine 

basse  dite  Marais  de  Dol 

SMITH  (Lawr.).  —  Note  sur  une  nouvelle 
terre  du  groupe  du  cérium,  et  remarques 
sur  une  méthode  d'analyse  des  colom- 
batos  naturels 

—  Le  mosandrum;  un  nouvel  élément.... 

—  Le  nouveau  minéral  météorique,  la  dau- 

bréelite  ;  sa  constitution,  sa  fréquence 
dans  les  fers  météoriques.^ 

—  Sur  le  fer  natif  du  Groenland  et  le  basalte 

qui  le  renferme 

—  Note  au  sujet  de  l'élément  appelé  mosan- 

drum   

—  Rap|)ort  sur  son  Mémoire  relatif  au  fer 

natif  du  Groenland  et  à  la  dolérite  qui 
le  renferme  ;  par  M.   Dauhréc 

—  Note  sur  un  remarquable  spécimen  de 

siliciuro  de  fer 

SOCIÉTÉ  D'AGRICULTURE  ET  DE  COM- 
MERCE DE  CAEN  (L.\)  fait  connaître  à 
l'AcaJémie  la   somme  qu'elle  a   volée 


8o5 

74o 
78G 

i65 
643 

589 


195 

774 
222 

267 


146 

148 


338 
674 
83 1 

91' 
92G 


(  I> 

MM  Pajcs. 

pour  la  souscription  destinée  à  l'érection 
d'une  statue  à  Le  Verrier 21 

SOCIÉTÉ  ROYALE  DE  LONDRES  (la)  adresse 
à  l'Académie  un  exemplaire  d'une  mé- 
daille de  bronze  qui  vient  d'être  frappée 
à  l'elBgie  de  Humjihrv  Dnry Sgo 

STARKOFF  adresse  une  Note  sur  l'intégration 

des  équations  dilTérenlielles  linéaires.. .     292 

STÉPHAN  (E.).  —  Nébuleuses  découvertes 

à  l'Observatoire  de  Marseille 869 

STERRY-llUNT  (T.).  —  Sur  les  relations 

géologiques  de  l'atmosphère 45a 

STRUVE  (Otto).  —  Présentation  du  Vo- 
lume IX  des  Observations  de  Poulkova. .     545 


5.   ) 

MM.  Pages- 

SWIFT.  —  Planète  intra-mercurielle  vue  aux 
Etats-Unis  pendant  l'éclipsc  totale  de 
Soleil  du  29  juillet  1878 427 

SYLVESTER.  — ■  Sur  les  rovariants  fonda- 
mentaux d'un  système  cubo-quadratique 
binaire 242  et     287 

—  Sur  le  vrai  nombre  des  formes  irréduc- 

tibles du  système  cubo-biquadratique. .     445 

—  Détermination  du  nombre  exact  dos  cova- 

riants   irréductibles  du   système  cubo- 
biquadratique  binaire 477 

—  Surlescovariantsirréiluctiblesdu  quantic 

du  septième  ordre 3o5 

—  Sur  la  forme  binaire  du  septième  ordre.     899 


TABET  (  J.  )  adresse  les  résultats  obtenus 
par  un  procédé  dont  il  est  l'auteur,  pour 
la  destruction  du  Phylloxéra  . . .     375  et  637 

TACCHINI.  —  Résultats"  des  observations 
solaires  pendant  le  deuxième  trimestre 
de  1878 257 

—  Résultats  des  observations  solaires  faites 

pendant  le  troisième  trimestre  de  1878.  io3i 
TANRET  (Cn.  ).  —  Sur  la  pelletiérine,  alcali 

de  l'écorce  du  grenadier 358 

TCHERNIAK(J.).  — "Sur  l'éthoxyacétonitrile. 

(En  commun  avec  M.  Norion.) 27 

—  Sur  un  nouveau  mode  de  formation  du 

glycolate  d'éthyle.  (En  commun  avec 

M.  Norton .) 3o 

TEMPEL.  —  Découverte  de  la  comète  pério- 
dique de  Tempel  à  Florence i5C 

TERREIL  (A.).  —  Analyse  de  divers  frag- 
ments métalliques  provenant  des  sépul- 
tures péruviennes  d'Acon,  près  de  Lima.     751 

TERRIEN  adresse  une  Note  sur  les  propriétés 

des  gaz  et  leur  liquéfaction 272 

TESTE-LEBEAU  adresse  une  Communication 

relative  au  Phylloxéra 102C 

THASE  (P.-E.)  annonce  qu'il  a  pu  prévoir, 
d'après  une  loi  barométrique  dont  il  est 
l'auteur,  l'existence  d'une  planète  intra- 
mercurielle  coïncidant  avec  l'une  de 
celles  qui  ont  été  signalées 5o2 

THOLOZAN  (J.-D.).  —  De  la  diphthérie  en 

Orient  et  particulièrement  en  Perse ...       10 

TILLY  (de),  —  Sur  les  surfaces  orthogo- 
nales       36i 

TORRE-AYLLON  (L.  de  la)  etR.  HERNAN- 


DEZ  demandent  l'ouverture  d'un  pli 
cacheté,  contenant  une  étude  du  dévelop- 
pement du  Phylloxéra  et  des  moyens  de 
le  détruire 740 

TOUCHIiMBERT  (de).  —  Trombe  du  i5  mai 

1878  dans  le  département  do  la  Vienne.       18 

TOUSSAINT  (H.).  —  Sur  une  maladie  à 
forme  charbonneuse,  causée  par  un 
nouveau  vibrion  aérobie 09 

TRÉCUL  (A.).  —  Formation  des  feuilles 
et  ordre  d'apparition  de  leurs  premiers 
vaisseaux  chez  des  Graminées 1008 

—  Observations  concernant   la   Communi- 

cation de  M.  Pasteur,  relatives  à  la  clas- 
sification des  êtres  inférieurs  en  aérobies 
ou  azyiuiques  et  en  anaêrobies  ou  zy- 

miques io58 

TRESCA.  —  Emboutissage  cylindrique  d'un 

disque  circulaire 369 

—  RapportsurlediplographedeM.7ief()/r//;« 

et  ses  appareils  à  l'usage  des  aveugles.   1064 
TRÊVE  (A.).  —  Sur  les  variations  d'inten- 
sité que  subit  un  courant  quand   on 
modifie  la  pression  des  contacts  établis- 
sant le  circuit 4o5 

—  Réponse  à  une  réclamation  de  M.  Jcliard^ 

concernant  l'embrayeur  électrique  ....     i54 
TRIDON  (L.).  —  Note  sur  l'ascension  scien- 
tifique en  ballon  du  3i  octobre 946 

TSCHIIUEW  (S.).  —  Sur  les  terminaisons 

nerveuses  dans  les  muscles  striés 604 

TURNER  adresse  à  l'Académie  une  série  de 
Mémoires  imprimés  sur  l'anatomie  du 
placenta 1000 


VASSEUR  adresse  une  Communication  rela- 
tive à  la  navigation  aérienne 397 

VASSEUR  (G.).  —  Sur  les  terrains  tertiaires 

de  la  Bretagne 1048 

VAYSSIÈRE'(A';).  —  Sur  le  Vrosopislomn 


pimciifrons   Latr.    (En   commun  avec 

M.  Joly.) 263 

VlGlÉ  (A.)  adresse  une  Communication  sur 

le  Phylloxéra SSg 

VILLARCEAU  (Y.)  fait  hommage  à  l'Aca- 


(  1' 

MM.  Pages. 

demie  rlo  deux  Notes  imprimées  :  i"Sur 
le  développement,  en  séries,  des  racines 
réelles  des  équations;  2°  Origine  géomé- 
trique et  représentation  géométrique 
des  fonctions  elliptiques,  abéliennes  et 
transcendantes  d'ordre  supérieur 673 

VILLE  (G.).  —  Comment  des  graines  égale- 
ment mûres  et  saines  déterminent  des 
rendements  inégaux 83 

VINCENT  (C).  — "Sur  la  densité  et  les 
coefficients  de  dilatation  du  chlorure  de 
méttiyle  liquide.  (En  commun  avec 
M.  Dclachnnal.  ] 987 

VINGT  { J.  )  transmet  à  l'Académie  une  Lettre 
de  Le  Verrier  de  septembre  1876,  et 
à  laquelle  la  découverte  récente  d'une 
planète  intra-mercurielle,  par  M.  JVat- 
snn,  donne  un  intérêt  particulier 299. 

—  Adresse  les  dessins  d'une  tache  solaire 

observée  du  3o  octobre  au  8  novembre.     784 

VIOLLE  (.1.).  —  Chaleur spécihqueetchalcur 

de  fusion  du  palladium 981 

VIVARÈS  adresse  une  Note  concernant  un 
projet  d'appareil  auquel  il  donne  le  nom 


52    ) 

MM.  Pages, 
de  vnccxci-iheci  qui  serait  destiné  à  fixer, 
en  caractères  ordinaires  et  automatique- 
ment, les  mots  émis  par  la  voix 483 

VULPIAN(A.).  — Surlesphénomènesorbito- 
oculaires  produits  chez  les  Mammifères 
par  l'excitation  du  bout  central  du  nerf 
Eciatique,  après  l'excision  du  ganglion 
cervical  supérieur  et  du  ganglion  thora- 
cique  supérieur aSi 

—  Recherches  expérimentales  sur  les  fibres 

nerveuses  sudorales  du  chat 3ii 

—  Comparaison  entre  les  glandes  salivaires 

et  les  glandes  sudoripares,  relativement 
à  l'action  qu'exerce  sur  leur  fonctionne- 
ment la  section  de  leurs  nerfs  excito- 
sécréteurs 35o 

—  Sur  quelques  phénomènes  d'action  vaso- 

motrice  observés  dans  le  cours  de  re- 
cherches sur  la  physiologie  des  nerfs 
excito-sécréteurs 385 

—  Faits  expérimentaux  montrant  que  les 

sécrétions  sudorales  abondantes  ne  sont 
pas  en  rapport,  nécessaire  avec  une 
suractivité  de  la  circulation  cutanée 471 


w 


WATSON  (J.).  —  Sur  l'existence  d'une  pla- 
nète intra-mercurielle  observée  pendant 
l'éclipsé  totale  de  Soleil  du  29  juillet.     376 

—  Rectification  de  la  position  assignée  pré- 

cédemment au  nouvel  astre  découvert 
pendant  l'éclipsé  du  29  juillet,  et  annonce 
de  l'observation  d'un  second  astreaperçu 
dans  les  mêmes  circonstances 898 

—  Découverte  d'une  petite  planète  à  l'Obser- 

vatoire d'Ann-Arbor 484 

—  Seconde  Lettre  relative  à  la  découverte 

des  deux  planètes  intra-mercurielles. . .     5i4 

—  Troisième  Lettre  relative  à  la  découverte 

des  planètes  intra-mercurielles 552 

—  Planètes  intra-mercurielles  observées  pen- 

dant l'éclipsé  totale  de  Soleil  du  29  juil- 
let 1878 786 

WEBER  (H. -F.).  —  Deux  remarques  au 
sujet  de  la  relation  générale  entre  la 
pression  et  la  température,  déterminée 
par  M.  M.  Lcvy 517 

WEIL  adresse  une  Communication  relative 


au  Phylloxéra 458 

WERDERMANN  (R.).   -  Sur  un  nouveau 

système  de  lampe  électrique 777 

—  Adresse  une  réponse  à  la  réclamation  de 

priorité  présentée  par  M.  E.  Reynicr, 
au  sujet  de  son  système  de  lampe  élec- 
trique       919 

VVHARTON  (  J.  )  adresse  une  boussole  marine 

à  aiguilles  de  nickel 683 

—  Rapport  sur  sa  bo\issole  marine  avec  ai- 

guille de  nickel,  par  M.  Ediii.  Becquerel.     955 

WIEDEMANN.  —  Rectification  à  un  passage 
de  sa  Communication  présentée  dans  la 
séance  précédente 921 

WITZ  (G.).  —  Inertie  des  dérivés  du  chrome 
comparée  à  l'action  du  vanadium  sur  les 
sels  d'aniline  en  présence  des  chlorates 
dans  l'impression  en  noir  d'aniline. . . .   1087 

WORD  (J.l  adresse  une  Note  relative  à  une 

nouvelle  pile  électrique. 36o 

WURTZ  (Ad.  ).  — Action  de  la  chaleur  sur 

l'aldol 45 


YUNG  (E.).—  De  l'inllLience  des  différentes  couleurs  du  spectre  sur  le  développement  des  animaux    998 


ZASSIÂLKI(N.)  adresse  une  Note  intitulée  «  Nouvelle  méthode  pour  déterminer  l'aire  d'un  cercle»    683 


GAUriIlER-VlLI.VllS, 


l.\Il'lll.MliUU-LIBUA[RE  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SEAN'CES  DE  L  ACADEMIE  DES  SCIENCES 

Paris.  —  Quai  des  Augustins,  55. 


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