\r^^'"^
\t :-\f Yr"^\:^
r- ■ 'A A
jZ
^,^.flr^\
\n'^ \\ f,r\.
■mK
Tjiaan
WHITNEY LIBRARY,
IIARVAKD UNIVERSITY.
'/ -^^p'^N
É^M^
THE GIFT OF
.1. 1). WHITNEY,
Sturi/is Hooper Professer
IN THE
MUSEUM OF COMPARATIVE ZOÔLOGY
V&N^W'?^^\^^\
fl^'m
'^'H^W
f^fmm
mw^:'^.
rr.^\ir'">M
f^V
W' '.,'
IBffil
./v '■■•■'* A^j.i^-
r. \ ■■ i ^'
, l'a*.
' V ' .^AA.
JaA. ij^A i
r---'A
,^A^A
^^
^ïLlft
1 J Wa
ôin
.1? l-
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SEANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
PARIS. — IMPRlMEniE DE GAUTHIEB-VILLABS, QUAI DES AUGUSTINS, 55.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PDBLIF.S,
CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE
Oit OcLie oïL 4$ ôiiille/l -1835 1
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME QUATRE -VEVGT-SEPTIÈME.
JUILLET — DÉCEMBRE 1878.
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS , IMPRIMEUR- LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER,
Quai des Augustins, 55.
1878
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 1" JUILLET 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la saponification sulfiirique;
par M. E. Fremy.
« Dans la séance du 9 mai i83G, j'avais l'honneur de lire à l'Académie
un Mémoire ayant pour titre : Aclton de l'acide sulfurique sur les huiles.
)> Prenant pour base les belles recherches sur les corps gras de notre
illustre doyen, M. Chevreul, j'établissais d'abord, dans ce travail, que
tous les corps gras traités par l'acide sulfurique forment de l'acide siilfo-
glycérique et des acides sulfo-gras, et que ces acides doubles, soumis à l'ac-
tion de l'eau bouillante, se décomposent en donnant de la glycérine et des
acides gras.
» Pour rapprocher ce dédoublement des corps gras par l'acide sulfu-
rique de celui qui est produit par les alcalis, je l'ai désigné sous le nom
de saponification sulfurique.
» Après avoir étudié les principaux phénomènes qui caractérisent la sa-
(6)
ponification sulfiirique, j'ai placé la considération suivante à la fin du Mé-
moire que je communiquais à l'Académie, il y a quarante-deux ans :
« J'ai tout lieu de penser que les expériences que je viens de décrire dans ce travail
pourraient trouver une application utile dans la fabrication des bougies stéariques. En effet,
j'ai déjà dit précédemment que l'huile d'olive, traitée par l'acide sulfurique, m'avait donné
60 pour 100 d'acide parfiiitement blanc et solide. On conçoit que cette opération serait de
la plus grande économie, car l'acide sulfurique employé n'est pas perdu et peut se régénérer
presque indéfiniment. Il est évident qu'on ne pourrait pas opérer sur l'huile d'olive, qui re-
vient à un prix trop élevé, mais tous les corps gras se comportent à peu près de la même
manière avec l'acide sulfurique.
i> Je pense qu'il ne serait pas sans intérêt de tenter quelques expériences industrielles
dans cette direction. »
» Cet appel que je faisais à l'industrie en i836 a été entendu ; et, depuis
la publication de mon Mémoire, j'ai eu la satisfaction de constater qu'un
grand nombre de fabricants de bougies, abandonnant la saponification par
la chaux, ont eu recours à l'acide sulfurique, pour transformer les corps gras
neutres en acides gras. Seulement, comme l'acide sulfurique colore en noir
les substances étrangères azotées qui se trouvent dans les graisses, les acides
gras obtenus par l'action de l'acide sulfurique ont été, jusqu'à présent, puri-
fiés par la distillation.
» C'est ainsi que la saponification sulfurique a été appliquée à la fabri-
cation des bougies : l'acide sulfurique opérait le dédoublement des corps
gras neutres, et la distillation décolorait les acides gras. Quant à moi, je
n'ai jamais considéré la distillation comme indispensable dans la purifica-
tion des acides gras obtenus au moyen de l'acide sulfurique : une partie
du problème industriel que j'avais posé restait donc encore à résoudre.
» Considérant les inconvénients que présente la distillation des acides
gras, je conseillais toujours aux fabricants d'exécuter en grand, dans leurs
usines, ce que j'avais fait en petit dans mon laboratoire ; et, pour les con-
vaincre, je leur montrais les acides parfaitement blancs que j'avais ob-
tenus sans distillation, soit en épurant préalablement les corps gras neutres
employés, soit en faisant agir l'acide sulfurique d'une façon lente et mo-
dérée. Chaque année je répétais ces expériences dans mes cours, et j'atta-
chais d'autant ]ilus d'importance à ce nouveau mode de traitement des
corps gras, qu'il produisait un rendement, en acides solides, plus élevé
que celui qui est donné parla saponification calcaire.
» L'Exposition de 1878 est venue compléter l'application industrielle
des idées que j'avais émises en i836. En effet, d'habiles fabricants, triom-
{ 7 )
phaut des difficultés considérables que présente toujours une opération
nouvelle, ont exposé cette année des acides gras solides, entièrement blancs,
obtenus sans distillation, au moyen de la saponification sulfi.irique.
M Le problème que j'avais proposé aux fabricants est donc absolument
résolu, et les faits que j'avais étudiés, au point de vue de la Science pure, sont
entrés dans la pratique, tels que je les avais décrits.
» J'avais produit autrefois, dans mon laboratoire, des acides gras solides
et blancs, en traitant les corps gras neutres par l'acide suHurique, en dé-
composant les acides sulfo-gras par une longue ébullition et en soumettant
à la presse les acides gras ainsi obtenus. C'est cette réaction qui se fait au-
jourd'hui en grand dans les usines.
» Un de mes maîtres éminents, Gay-Lussac, disait souvent qu'un travail
de Chimie prenait de l'importance lorsqu'il pouvait être utilisé dans l'in-
dustrie; j'ose espérer que l'Académie voudra bien me pardonner le senti-
ment de satisfaction que j'éprouve en lui annonçant que la saponification
sulfurique, sans distillation, est devenue aujourd'hui une opération indus-
trielle. »
ÉLECTRICITÉ. — Sur un système de téléphone sans organes électro-magnétiques^
basé sur le principe du microphone. Note de M. Th. dc Moncel.
/
« Jusqu'à présent le microphone n'avait été considéré que comme un
transmetteur téléphonique, et l'on n'aurait guère soupçonné qu'il pût con-
stituer un récepteur destiné à reproduire à l'oreille les sons transmis par un
appareil du même genre; c'est pourtant ce que MM. Hughes, Blyth et
Robert H. Courtenay nous apprennent aujourd'hui. Un microphone con-
venablement disposé parle distinctement, quoique moins fortement que le
téléphone, et le microphone ordinaire lui-même (du modèle que construi-
sent MM. Berjot et Chardin) peut reproduire à l'oreille les sons résultant
de vibrations mécaniques produites sur la planchette servant de support à
l'appareil. Ainsi les grattements faits sur le support de l'appareil, les trépi-
dations et les sons déterminés par une boîte à musique placée sur le mi-
crophone sont parfaitement entendus; une pile Leclanché de qualre élé-
ments suffit pour cela. Nous avions bien le téléphone à mercure de
M. A. Breguet, qui ne comporte pas d'organes électro-magnétiques et qui
émet des sons par les vibrations résultant des oscillations de la colonne
mercurielle; mais, dans l'appareil en question, les effets produits sont bien
( 8 )
plus extraordinaires, car la vibration destinée à les produire ne peut résulter
que des variations d'intensité d'un courant fermé par l'intermédiaire de
mauvais contacts, et, pour entendre les sons, il suffit de placer l'oreille -
contre la planchette sur laquelle les charbons sont montés. Est-ce aux ré-
pulsions exercées entre les éléments contigus d'un même courant qu'il
faut rapporter cette action ? ou bien faut-il supposer, comme M. Hughes,
que le courant électrique lui-même n'est qu'une vibration moléculaire (')?
L'action qui est en jeu dans ce phénomène serait-elle la même que celle qui
détermine des sons dans un fil de fer traversé par un courant interrompu et
que M. de la Rive a si bien étudiée dans son Mémoire présenté à l'Académie
en iSliG? Il serait imprudent de se prononcer dans l'état actuel de la ques-
tion ; toujours est-il que le fait existe et qu'on ne peut le rapporter à une
transmission mécanique des vibrations, car, quand le circuit est interrompu
en un point quelconque, aucun son ne peut être entendu. Il est vrai que,
quand M. Blyth a annoncé pour la première fois ces résultats, il a ren-
contré, même en Angleterre, beaucoup d'incrédules, et je dois dire que les
expériences que j'avais tentées moi-même pour le vérifier n'étaient pas de
nature à me convaincre, car elles n'avaient donné que des résultats néga-
tifs; mais, maintenant que le fait est bien acquis, grâce à M. Hughes qui, de
son côté et ontérieuremenl (-), avait étudié la question avec ses appareils, il
est probable qu'on retrouvera les effets annoncés par M. Blylh en expéri-
mentant dans de bonnes conditions.
» La forme de microphone qui convient le mieux pour transmettre et
recevoir la parole est, du moins jusqu'à présent, la suivante :
» Sur une planchette verticale de la taille de celle des microphones or-
dinaires, on pratique une ouverture assez grande pour y introduire le
cornet d'un téléphone à ficelle ordinaire, en ayant soin que la membrane
de parchemin affleure la surface de la planchette du côté où est placé le
(' ) Voici ce que M. Hughes m'écrit à ce sujet : « J'hésite h vous dire ou tous ces effets
vont nous mener ; car vous verrez, en étudiant la question, qu'un courant électrique n'est
rien autre chose qu'une vibration moléculaire, et que cette vibration devient manifeste dès
que les molécules du conducteur sont rendues libies de se mouvoir, par suite du faible con-
tact produit sous l'influence d'une pression très- légère entre deux ou plusieurs parties
constituantes de ce conducteur. Si le courant électrique n'est qu'une vibration moléculaire,
cela pourrait nous mener très-loin, car on pourrait en inférer qu'il pourrait en être de
même des autres causes physiques impondérables. »
(-) M. Hughes avait communiqué les résultais de ses expériences à RI. Preecc dès les
premiers jours de mai .
(9)
microphone. Cette membrane porte à sou centre un morceau de charbon
de sapin métalhsé mis en rapport avec le circuit de la pile, et contre ce
morceau de charbon est appliqué, sous luie très-légère pression, un autre
morceau de la même matière, adapté à l'extrémité supérieure d'un levier
vertical pivotant par sa partie médiane sur deux pointes. Ce levier est in-
terposé dans le circuit, et un ressort à boudin très-fin, dont on peut régler
la tension, permet de rendre aussi faible qu'on peut le désirer la pression
exercée au point de contact des deux charbons; enfin le tout est enveloppé
dans une boîte qui ne laisse dépasser extérieurement que le cornet acous-
tique. Dans ces conditions la parole peut être transmise et entendue sous
l'influenced'unepile relativement faible(quatre ou cinqélémentsLeclanché),
mais elle est toujours beaucoup moins accentuée qu'avec le téléphone
Bell.
» Dans les expériences de M. Blyth, le microphone était constitué par de
gros fragments de charbon échappés à la combustion et désignés en
Angleterre sous le nom de cinders cjas, et ces charbons remplis.saient une
boîte plate de i5 pouces sur 9, munie de deux électrodes en fer-blanc. Une
pile de deux éléments deGrove, adaptée à deux appareils de ce genre, per-
mettait de transmettre et d'entendre la parole. En substituant à l'une de
ces boîtes un téléphone et en versant de l'eau dans l'autre boîte, M. Blyth
put se passer de pile, et les paroles prononcées devant la boîte purent
être parfaitement entendues dans le téléphone. D'après ce savant, les sons
transmis ne pouvaient résulter que de l'action des charbons, car, quand
ceux-ci étaient enlevés, aucun son n'était perceptible.
)) Comme je l'ai déjà dit, je n'ai pu entendre aucun son avec le dispo-
sitif indiqué précédemment; il est vrai que j'avais employé des escarbilles
qui, bien qu'indiquées dans leMémoiredeM. Blyth, n'étaient pas probable-
ment dans de bonnes conditions ; mais, en disposant sur les deux côtés op-
posés d'une petite boite plate de 10 centimètres sur 6 deux électrodes
Z!/icel cuivre, et remplissant l'intervalle avec de gros fragments de charbon
de cornue assez rapprochés les uns des autres pour constituer une couche à
peu près continue, j'ai pu, par l'immersion des charbons dans de l'eau, ob-
tenir sans pile un tres-bon transmetteur de téléphone. Tous les bruits et
même la parole étaient nettement reproduits, et l'on avait l'avantagé de ne
pas entendre ces crachements désagréables qui accompagnent quelquefois
les sons provoqués par le microphone.
» Je disais à l'instant que les effets produits dans un microphoneemployé
comme récepteur étaient difficiles à expliquer et qu'ils avaient peut-être
C. R., 1878. 2' Semestre. (T. LXXXVU, N" 1.) ^
( to )
quelques rapports avec ceux qui se produisent dans un fil de fer traversé
par un courant fréquemment interrompu ; mais voici d'autres phénomènes
du même genre qui doivent évidemment avoir une certaine parenté avec
ceux dont il est question dans cette Note.
» Ainsi M. des Portes, dans un complément au Mémoire qu'il m'a en-
voyé ('), a reconnu que, si l'on interpose un barreau aimanté dans le circuit
d'un téléphone, en faisant en sorte que les deux bouts du fil du circuit qui
établissent les contacts fassent quelques circonvolutions autour de ses ex-
trémités polaires, les coups frappés sur l'aimant avec une tige de fer sont
perçus dans le téléphone, mais à la condition cependant que l'un des pôles
de cet aimant soit muni d'une plaque de fer. D'un autre côté, j'ai reconnu
que des grattements effectués sur l'un des fils qui réunissent deux téléphones
entre eux sont perçus dans ces téléphones, quel que soit d'ailleurs le point
du circuit où ces grattements sont produits. Les sons ainsi provoqués sont
à la vérité très-faibles, mais ils se distinguent nettement, et acquièrent une
plus grande intensité quand le grattement est effectué sur les bornes d'at-
tache des téléphones. Tous ces sons, d'ailleurs, ne peuvent pas évidemment
être la conséquence d'une transmission mécanique de vibrations, car, quand
le circuit est interrompu, on ne peut en percevoir aucun. D'après ces expé-
riences, on pourrait croire que certains bruits que l'on constate dans les
téléphones expérimentés sur les lignes télégraphiques pourraient bien pro-
venir des frictions des fils sur les supports, frictions qui donnent lieu à ces
sons souvent si intenses que l'on entend quelquefois sur certaines lignes
télégraphiques. »
MÉDECINE. — De la diplithérie en Orient et particulièrement en Perse.
Note de M. J.-D. ïholozax.
« Pendant onze années de séjour en Perse, de i858 à la fin de 1869, je
n'avais observé que quelques cas isolés de scarlatine, d'angine grave et
de croup, et d'après cela j'étais arrivéàcroire que ces maladies ne devaient
pas figurer dans le cadre nosologique de l'Iran. Depuis quelle époque du-
rait cette immunité presque complète? Il est difficile d'être précis à ce
(') Ce com[)lénient, qui aurait dû suivie la Note de M. des Portes, insérée au dernier
numéro des Comptes rendus, m'est arrivé trop tard pour le présenter à l'Académie le même
jour.
( II )
sujet; ce qui est positif, c'est que les médecins les plus âgés et les plus in-
struits des différentes villes de la Perse, interrogés à plusieurs reprises,
m'ont toujours répondu de la manière la plus nette qu'ils n'avaient jamais
noté avant l'année 1869 aucune épidémie de maux de gorge grave, ni de
croup, aucun cas de scarlatine.
» Dans aucun ouvrage de Médecine, arabe ou persan, usité en Perse,
on ne trouve une description de la scarlatine, de l'angine diphthérique, de
l'angine gangreneuse et du croup. Seuls les historiens arabes et persans
mentionnent quelques faits épidémiques qui se rapportent aux angines
graves et qui, en conséquence, me paraissent importants à citer, vu la pé-
nurie d'observations semblables. L'auteur du Tadjareboul-Omem rapporte
que, en 3/j6 de l'hégire (957 de notre ère), il y eut à Bagdad des angines
très-graves et très-nombreuses qui donnèrent lieu à une grande mortalité.
Il s'y joignit des morts subites. Chez tous ceux qui se faisaient saigner, il
se développa une tumeur au bras qui causa souvent la mort. Ibn-Verdy,
Abouljéda, l'auteur de Y Histoire de mille ans, relatent, d'après le contempo-
rain lbn-Kécir,(\uen 456 de l'hégire (1064 de l'ère chrétienne) il y eut
dans le pays deMossoul, à Bagdad, et dans les autres villes du Djéziré et
de l'Irak-Arab, du Rhouzistan et dans la plupart des autres villes, des
maux de gorge qui firent périr beaucoup de gens et contre lesquels la Mé-
decine se déclara impuissante.
» L'auteur du Kamel-ul-Tavarikli relate, à propos de cette épidémie, qu'en
l'année 600 de l'hégire (1200 de notre ère) il régna à Mossoul et aux envi-
rons des maux de gorge graves qui firent périr la plupart des habitants.
D'Herbelot, à l'article Genn, confirme ce fait, en disant que le célèbre histo-
rien Ebn-Alliir se trouvant en 600 à Mossoul, sur le Tigre, il régnait dans
le pays une maladie épidémique qui s'attachait à la gorge. Six siècles envi-
ron avant l'hégire, Aréléede Cappadoce avait noté d'une manière très-précise
l'existence habituelle de la diphthérieen Egypte et en Syrie ; celte affection
dut sans doute disparaître dans les siècles suivants pour n'y faire que de
courtes apparitions. C'est ainsi que Tournefort rencontra des maux de
gorge gangreneux dans la Cœlésyrie, au commencement du xviii* siècle;
c'est ainsi qu'un siècle et demi plus tôt, en i564, les angines graves sévi-
rent à Constanfinople, à Alexandrie et probablement aussi dans d'autres
points de l'Orient, ainsi que dans une grande partie de l'Europe.
» J'arrive maintenant à l'histoire des faits épidémiques contemporains.
Il me semble d'abord du plus haut intérêt de remarquer qu'en même temps
que la scarlatine se montrait en Perse, elle entrait aussi en Europe dans une
2..
( 12 )
nouvelle phase d'activité. De 1869 a 1870, la scarlatine prit en Europe une
diffusion et une intensité nouvelles et elle se montra depuis les Iles Britan-
niques jusque dans la Russie méridionale. Eu 1869, la diphthérie sévit dans
la Roumanie et le long du Danube. En 1872, l'épidémie se déclara à Con-
stantinople; en 1875, elle éclata à Trébizonde. En décembre 1876, l'angine
couenneuse faisait beaucoup de ravages au sud-ouest de la Russie et, en jan-
vier 1877, la diphthérie, la scarlatine et la dyssenterie sévissaient dans toute
cette région. D'un autre côté, en Mésopotamie, il y avait dans les premiers
mois de 1876 des maux de gorge gangreneux sur les enfants et au mois
d'octobre il y eut à Bagdad une épidémie de diphthérie.
)) Pendant que ces faits épidémiques avaient lieu en Europe, la scarla-
tine se montra au centre de la Perse sans qu'on pîit invoquer aucune
communication, aucun transport des germes de la maladie. Au printemps
de 1869, on observa dans la ville de Cazvine des angines graves. En au-
tomne, la scarlatine sévit sur les enfants et les adultes. Peu de temps après,
cette maladie parut à Téhéran ; elle était quelquefois suivie d'anasarque. Il
y eut plusieurs cas d'angine couenneuse et de croup. En même temps, on
observait au sud-est de la Perse, à Kerman, des angines et des otites
graves. En 1870, il régna à Téhéran et à Tauris une épidémie de rougeoles
graves compliquées de scarlatine. Elle s'accompagnait quelquefois de
bronchites diphthériques, de croups, d'angines, de gangrènes de la bouche
et du siège, de diarrhée rebelle; la complication la plus grave était la
dyssenterie. En 1870, pendant l'été, la scarlatine causa un grand nombre
de décès sur les enfants, à Rermanchah. f/épidémie dont je viens de parler
fut en réalité localisée et de pou de durée. Ce fut ici la scarlatine qui do-
mina; les angines graves et pseudo-membraneuses ne vinrent qu'au second
plan.
» Après cette petite épidémie, on n'entendit plus parler, pendant trois
années, de scarlatine, ni d'angines graves, quand on reçut avis qu'une épi-
démie de maux de gorge diphthériques et gangreneux s'était développée
sans cause connue au sud de la Perse, dans le Fars, en 1874. Tel fut le
début d'un flcau qui envahit, les années suivantes, plus de la moitié du ter-
ritoire de l'Iran, pénétra dans beaucoup de villages, attaqua avec intensité
deux tribus nomades, sévit avec une grande ténacité dans les villes, et sur-
tout à Cliiraz et à Téhéran, et enleva un nombre considérable d'enfants.
Les premiers cas se montrèrent à Chiraz au commencement d'août 1874;
mais l'intensité de la maladie et sa diffusion épidémique dans la ville ne
datent que du mois de novembre 1876. Depuis lors, jusqu'à la fin de 1877,
( i3 )
l'affection ne s'était pas éteinte complètement. Les médecins du pays ont
remarqué qu'en général elle était plus grave et aussi plus fréquente dans
les temps froids qu'à l'époque des chaleurs. Pendant la seconde moitié de
1874 et toutel'année 1876, elleexista, quelquefois forte, quelquefois faible.
Elle semblait avoir disparu en juillet et en août 1876, puis elle reparut en
octobre; en novembre et décembre elle perdit successivement de son inten-
sité ; en février 1877 elle n'existait qu'à l'état sporadique, en mai il y eut
luie augmentation; en juin, juillet, août, septembre, la diphthérie dispa-
rut. Elle reparut au commencement d'octobre et causa une vingtaine de
décès. A la fin de novembre, le mal disparut de nouveau, et cette fois il
ne reparut plus au printemps suivant. Ce fléau attaqua d'abord, à Chiraz,
les enfants, mais il fit aussi des ravages sur les adultes; rarement il s'attaqua
aux personnes d'un âge avancé. Pendant l'existence de ces angines, on a
observé, à plusieurs reprises, de grandes variations dans leur intensité;
quelquefois tous les malades mouraient, d'autres fois il y avait beaucoup
de guérisons.
D Après Chiraz, l'envahissement du reste de la Perse se fit d'une manière
irrégulière et dans un ordre tel, qu'il est bien difficile de soupçonner un
transport de l'infection d'un lieu dans un autre. Pendant l'année 1875,
il n'y eut aucune propagation ni éclosion, pas même aux environs de
Chiraz; puis, au printemps de 1876, les angines se montrent simultanément
à Ispahan, Hamadan, Tauris, Téhéran; au commencement de l'été, la ville
de Roum est envahie; en automne, Bouroudjird, Cazvine, Estérabad, les
environs de Cachan, Kermanchah. Puis aucun foyer nouveau ne se produit
jusqu'en automne 1877, ^"^^ '^ diphthérie éclate en octobre à Ourmiah et
au sud-est de la mer de ce nom, à Maraga et dans les villages voisins. En
même temps, le fléau atteint le Mazendéran. Il apparaît à Recht, et au nord
il dépasse Tauris, en atteignant la petite ville de Marend. Enfin, l'hiver
1877-78, la diphthérie fait beaucoup de ravages à Akoulis, grand village
situé dans la Transcaucasie, à 10 lieues de Djulfa.
Pendant que l'épidémie se propageait ainsi du sud au nord et à l'ouest,
elle laissait indemne toute la région de l'est, représentée par le Rhorassan,
Yezd, Rirman, le Bélouchistan, et tous les pays du sud représentés par la
région du littoral du golfe Persique. Ainsi il n'y eut rien à Bouciiire, ni
dans les autres ports du Fars, ni aux environs de Chiraz, ni à Razeroun,
ni du côté de Bébahan, ni à Mohammera, ni à Basra, ni à Roweit, ni à
Bahrein, ni à Mascate, ni à Bendez-Abbas, ni à Djevadir, ni à Rurrachee.
» Le mode de développement de la maladie et le cours de l'épidémie
( i4 )
ont été mieux étudiés à Téhéran que partout ailleurs. J'ai déjà dit qu'après
avoir régné, en 1869-70, sous forme de petite épidémie, le croup et la scar-
latine disparurent totalement. En 1871-72, il y eut une grande épidémie
de typhus. En 1873, la rougeole enleva beaucoup d'enfants. Dans l'hiver
1874-75, pendant que la diphthérie accentuait ses ravages à Chiraz, à Té-
héran se montrèrent des pneumonies graves, maladies tout à fait exception-
nelles dans ce pays. Les premiers cas de diphthérie datent de la fin de 1876
ou du commencement de 1876, mais l'affection ne prit de l'extension
qu'au printemps de 1876. Elle diminua en juillet et août, pour se rallumer
en automne. A cette époque, elle avait une grande intensité, et s'accompa-
gnait souvent de gangrène des amygdales; elle attaquait quelquefois des
personnes âgées. A coté des cas graves, gangreneux et diphthériques, on
observait un grand nombre d'angines simples ou pultacées. En même
temps, il y avait un certain nombre de cas de scarlatine, dont quelques-
uns furent suivis d'anasarque.
» A la fin de décembre 1876, les maux de gorge étaient encore très-
fréquents, mais la plupart sans gravité. La maladie diminua de fréquence
en janvier 1877; elle reprit en mars, où, du 10 au 17, sur 78 cas, on en
compta 19 d'angines. Du 17 au 3o mars, sur i55 décès, il y en avait 3g
d'angine. Presque tous les maux de gorge observés à cette époque par les
praticiens de la ville sont avec diphthérie. La maladie diminue de nouveau
en juillet et en août; elle augmente en septembre : du 17 septembre au
8 octobre, sur 262 décès, il y en eut ()8 d'angine. Ensuite, nouvelle dé-
croissance : du g au 19 octobre, io3 décès, dont 9 d'angine. A cette
époque, sur 20 angines observées, il n'y en avait que 5 de diphthériques,
et sur ces 5 cas on en guérissait 3. En novembre, les maux de gorge de-
viennent plus fréquents pendant quelques jours, et ils sont aussi plus sou-
vent mortels. Du i*' au 10 mars 1878, il y eut 214 décès, dont 35 d'angines;
la maladie portait surtout ses ravages sur les petits enfants de i à 5 ans;
et, en même temps, il y avait chez eux beaucoup de pneumonies et de
bronchites capillaires. Enfin, du 1*'' au 8 avril, sur 71 décès, il y en eut
5 d'angines. »
NOmNATIONS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un
Membre qui remplira, dans la Section de Chimie, la place laissée vacante
par le décès de M. Reynaull.
( i5 )
Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant Sy :
M. Friedel obtient 25 suffrages
M. Cloëz 18 ).
M. Troost i4 »
Aucun candidat n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, il est
procédé à un deuxième tour de scrutin.
Au deuxième tour de scrutin, le nombre des votants étant encore 5^ :
M. Friedel obtient 3o suffrages.
M. Troost i4 »
M. Cloëz i3 »
M. Friedkl, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé
élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Ré-
publique.
THERMOCHIMIE. — Recherches thermiques sur les chromâtes; par M. Morges.
(Renvoi à l'examen de M. Berthelot.)
« La détermination des éléments thermiques dont j'ai eu l'honneur de
présenter les résultats à l'Académie m'a permis d'aborder l'électrolyse
des composés chromés. Cette nouvelle recherche comprend deux séries
d'expériences : les unes propres à analyser le mode de décomposition des
chromâtes ; les autres, destinées à apprécier les quantités de chaleur mises
en jeu dans ces phénomènes. Les voltamètres dans lesquels on opérait
étaient cloisonnés : l'une des électrodes était une large lame de platine;
l'autre un faisceau de lanières de la même substance; la pile se composait
de cinq couples de Smée, la décomposition était ralentie par un thermo-
rhéostat de 180 millimètres.
» Lorsque les cinq couples et le thermorhéostat sont dans le calorimètre
et que la résistance extérieure est nulle, la quantité de chaleur dégagée est de
39 000 calories. Ce résultat est conforme aux déterminations de M. Favre.
» Cinq couples et le thermorhéostat sont rais dans le calorimètre; la dis-
soluliou saline est placée dans un voltamètre situé au dehors.
Chaleur
Substance Chaleur accusée empruntée
électrolysée. par le calorimètre. à la pile.
Chromale de potasse CrO'It^ 20260 93700
Bichromate Cr=0'K^ 16758 iiiaio
Acide chromique CrO'H^ 2364o 76800
Ciiromale de clilorure de potassium . CrO',Cl,OI<. 3o48o 42Ô00
( '^ j
» Le calorimètre renferme le voltamètre ; la pile et le thermorhéostat
sont au dehors.
Chaleur confinée
Noms de la substance. dans le voltaraètie.
cal
CrO'K' 3754
CrO'K' 8280
CrO'H' 224^18
CrO',Cl,OK 558
» Dans l'électrolyse du chromate de potassium, il y a, au pôle positif,
formation de dichromate et dégagement d'oxygène. Quant au potassium,
il passe au pôle négatif, à l'état d'hydrate, par un phénomène synélectrolj-
tique. En cherchant à préciser le procédé suivant lecpiel ce corps est décom-
posé, on se trouve amené à faire l'une des deux hypothèses suivantes ;
ou les 2 atomes de potassium vont au pôle négatif, en laissant le radical
CrO*, ou encore la molécule ne se trouve entamée que par i atome et le
radical métalloïdique est (CrO-, OR, O). Dans le premier cas, le radical CrO*
réagirait d'abord sur l'eau pour former de l'acide chromique et, dans une
deuxième action, sur le chromale pour produire du dichromate. Dans la
deuxième hypothèse, deux radicaux (CrO-, OR, O) en présence laisseraient
dégager i atome d'oxygène et se souderaient par un deuxième atome
d'oxygène.
» La critique des nombres obtenus exigerait une connaissance plus pro-
fonde que nous ne la possédons des travaux accomplis sur la constitution
des corps, mais on peut montrer que les résultats des expériences présen-
tent un accord satisfaisant avec les nombres calculés s\ir les produits de
l'analyse :
Le voltamètre, qui contenait CrO'K', soumis à l'électrolyse, a 'ï
«^■"P"-""'^ 93700"' j 4823-«
Tandis que le dichromate, en se formant dans le compartimenl 1
jjositif, a dégagé i laS )
» Eu effet, si l'on part des composants 2(CrO^H-), 2(H0R) et qu'on
appUque le théorème de M. Berlhelot sur l'équivalence calorifique des
transformations chimiques , on trouve que :
CrO* H^ + 2HOK dég.igent -h i \ 369"'
CrO'K' + CrO'H' + x
La décomposition du dichromate — 12492
» On eu conclut l'équation
1 1 369 -f- X - 1 2492 = o ;
( >7 )
par suite,
.T
= 1123^=".
Ainsi, il y a eu, clans le vollamètre, ap|)or[ de g4823'-^'
D'autre part, si de ce nombre on sonsirail la clialeur de for- \
mation de deux molécules de ihromatc 22738'°' ' „
Ainsi que la chaleur de formation d'une molécule d'eau '
( Thomsen ) 68 36o
On trouve comme différence 3 726'°'
» Le nonibie ne diffère pas sensiblement de 8754 calories oblenu dans
l'électrolyse dti chromate de potassium.
» De même que le chromate donne du dichroinate au pôle positif, on
avait pensé, dans l'électrolyse d^l dichromate, à la possibilité d'une con-
densation plus avancée au pôle positif, à la formation du trichromate de
potassium; mais on a reconnu directement que la stabilité de ce sel , en
présence de l'eau, est trés-faible, et qu'il y a formation, dans le compar-
timent positif, d'acide chromique avec dégagement d'oxygène. Au pôle
négatif, le potassium, en réagissant sur le dichromate, ramène ce corps à
l'état de chromate.
» Pour apprécier les nombres relatifs au dichromate, il est nécessaire de
calculer la variation de chaleur produite par la transformation du dichro-
mate en acide chromique. Représentons par x la chaleur de formation et
de dissolution du chromate de potassium, par j" la chaleur de formation
et de dissolution du dichromate, par z la chaleur de formation et de dis-
solution de l'acide chromique; poiu' la potasse, 1 16800 calories repré-
sentent ces deux travaux successifs. Cela posé, on a les deux équations
Ci=0'K= + 2HOK = 2(CrO"R=) +tFO -t- 10246^=",
CrOMP -^ 2HOR = CrO'K- + 2HH) + i 1 3G9<^^
qui, formulées au point de vue thermique, donnent
^ -t- 2 X 1 16800 + 10246 — 2.r — 6836o = o,
z + 2 ' I 16800 4- I 1369 — jc — 2 X 6836o = o ;
d'où
2z — r — — 4'0'2''^'.
>. D'autre part, l'acide chromique ne produit pas sur le dichromate
un dégagement de chaleur appréciable.
» Ces observations permettent d'aborder l'interprétation de l'électrolyse
du dichromate de potassium.
C.R.,1878 i' Semestre. {T. LXWWl, V t.) • 3
I 456"'
( '8 )
L'emprunt de chaleur fait à la pile est de m aïo'''''
La réaction de la potasse sur le dichromate dégage lo 246
D'un autre côté, la destruction du type dichromate et sa trans- 1
formation dans le type chromate absorbent 4' 012"^ ; logS'ja
La décomposition d'une molécule d'eau absorbe 6836o )
La différence est i-2o84"'
» Ce nombre diffère notablement de 8280 calories; mais il faut tenir
compte de la multiplicité des éléments qni interviennent dans le calcul ,
qui, d'ailleurs, n'est qu'approximatif et ne porte que sur les produits défi-
nitifs de la réaction.
» L'acide chromique, en solution étendue, a donné, au pôle positif, un
dégagement d'oxygène avec reconstitution de l'acide chromique. Dans le
compartiment négatif, il y a eu dégagement d'hydrogène et formation de
chromate de chrome.
» Enfin le chromate de chlorure de potassium s'est décomposé en
(CrO=),C[,0, et R,CrO-Cl,0, s'est dédoublé en CrO% qui s'est combiné
à l'eau, et en chlore qui s'est dissous datis la liqueur positive. Dans le
deuxième compartiment, le potassium , en réagissant sur le chromate, a
produit du dichromate et du chlorure de potassium.
» Il résulte de ces expériences que la décomposition électrolytique des
chromâtes n'est pas comparable à celle des sulfates alcalins. La quantité de
chaleur qui demeure confinée devrait être de 28000 calories, d'après les
travaux de M. Favre ; elle n'a pas dépassé laSoo calories. Les chromâtes,
au point de vue thermique, paraissent plutôt assimilables aux carbonates,
pour lesquels la chaleur confinée n'a pas dépassé ai 000 calories. »
MÉTÉOROLOGIE. — Trombe du i5 mai \S^8 dans le département de la Vienne.
Mémoire de M. de Touciiimbert, présenté par M. Chatin. (Extrait par
l'auteur.)
(Commissaires : MM, Faye, Lœwy, Mouchez.)
« Le i5 mai 1878, environ à 7 heures du soir, une trombe d'une
extrême violence a traversé la partie sud du département de la Vienne, en
occasionnant d'immenses désastres sur son passage.
» Le météore est entré dans le département de la Vienne par la vallée de
la Charente, qti'il a suivie jusqu'à Charroux. De la vallée de la Charente, il
a gagné la vallée de la Bouleure, a suivi cette rivière jusqu'à sa rencontre
( '9 )
avec le Clain, marchant du sud-sud-ouest au nord-nord-ouest; puis, pre-
nant la'direction de l'est, il a traversé le département en passant à Chàteau-
Larcher, Pindray, Hains et Liglet. La largeur de ce petit cyclone pouvait
atteindre looo à 1200 mètres; la distance qu'il a parcourue dans la Vienne
est d'environ [\o kilomètres. La trajectoire offrait une similitude remar-
quable avec celle des cyclones tropicaux de l'hémisphère nord.
» Le village de Malpierre, rive gauche de la Charente, a beaucoup souffert
du passage du météore. Les toits ont été endommagés, quantité d'arbres
ont été brisés, fendus en deux, déracinés. Un cerisier d'une grosseur de
40 à 5o centimètres de diamètre a été tordu comme une corde. Un peuplier
a été projeté avec tant de violence, qu'une pie, qui avait fait son nid à la
cime, a été jetée si brutalement sur le sol qu'elle a expiré près de son nid.
» A la Morcière, un châtaignier âgé de i5o ans au moins a été soulevé
de terre, laissant juste le vide de sa place; le pivot de cet arbre centenaire a
été brisé à i^jGa de profondeur.
» Au château de la Bouleure, un tilleul, pouvant corder 4o à 5o stères
de bois, a eu une de ses branches transportées à 5o mètres, sur un bâtiment
dont le toit a été effondré, puis une seconde rafale de vent a reporté cette
même branche à 60 ou 80 mètres plus loin.
» Au village de Clavière, la place publique, plantée de châtaigniers cen-
tenaires, offrait un spectacle désolant ; 3oo stères de bois environ jonchaient
le sol.
» Entre Lhommaizé et Fleuré un train a été pris par la trombe, des com-
partiments ont été soulevés au-dessus du rail de gauche; des noyers gigan-
tesques ont été enlevés en l'air, pivotant sur eux-mêmes de droite à gauche.
» A Dierme, une femme a été poussée si violemment par le vent sur le
sol que, toute contusionnée, elle a dû garder le lit pendant trois jours;
une grange a été fondue; dans une autre grange la porte a été jetée contre
le mur opposé.
Aux Vignes, la couverture d'une maison nouvellement construite a été
emportée; trois personnes ont été ensevelies sous un paillier, près duquel
elles avaient cherché un abri : il a fallu opérer un sauvetage.
» Partout la pluie était fine et vaporisée, presque aussitôt tombée. On
ne saurait estimer la quantité d'arbres qui ont été arrachés ou mutilés
par celte trombe. La vitesse du météore pouvait égaler 44 nièlres par se-
conde : elle offrait donc une pression de 220 kilogrammes par mètre carré.»
( 20 )
M. A. d'Eichthal adresse à l'Acailcmie un Mémoire intitulé : « Borde-
reau des pièces relatives à l'emploi des eaux du canal du Midi pour la
submersion des vignes attaquées par le Phylloxéra ». (Extrait.)
« Le traitement par la submersion des vignobles phylloxérés a paru
donner de bons résultats ; et, quoique refficacité de ce moyen ne soit pas
acceptée sans réserve, nous avons cru devoir faire étudier par nos ingé-
nieurs dans quelle mesure les eaux du canal du Midi pourraient être utili-
sées dans les régions traversées par ce canal, l'ouverture de la prise d'eau
de Villedubert laissant disponibles de larges excédants en dehors des be-
soins de la navigation.
» Nous avons l'honneur de vous transmettre les divers documents que
nous avons fait dresser à ce sujet; ils vous permettront d'apprécier le rôle
que peut remplir le canal du Midi pour combattre le Phylloxéra. La Note
n° I indique dans quelles limites le concours des deux Compagnies pro-
priétaire et fermière du canal serait assuré à l'Administration au cas où le
Gouvernement croirait devoir prendre les dispositions nécessaires pour
faire jouir les propriétaires de la zone submersible du bénéfice qu'ils
peuvent retirer des eaux du canal du Midi. »
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
MM. H. Blanc, Boctin, Girkt adressent diverses Communications rela-
tives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. J. Pagliari adresse à l'Académie, par l'entremise de M. Sédillot,
pour les Concours des prix de Médecine et du prix Bréant, la formule
d'un liquide qu'il a nommé niUiscrof aïeux .
(Renvoi aux Commissions nommées.)
M. E. Barbier adresse une Note relative à la direction des ballons.
(Renvoi à la Commission des Aérostats. )
CORRESPONDAIVCE.
M. le Ministre DE l'Instruction publique invite l'Académie à lui pré-
( 2. )
senter deux candidats pour la chaire de Médecine du Collège de France,
devenue vacante par suite du décès de M. Claude Bernard.
(Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.)
M. le MiMSTRE DE l'Instkdctio\ publique invite l'Académie à lui pré-
senter deux candidats pour la place de géographe, devenue vacante au
Bureau des Longitudes par suite du passage de M. Jnnssen dans la Section
d'Astronomie, en remplacement de M. Puiseux, démissionnaire.
(Renvoi à une Commission composée des trois Sections de Géométrie,
d'Astronomie, de Géographie et de Navigation.)
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
Le « Bulletin météorologique du département des Pyrénées-Orientales »,
publié par M. le D'' Fines.
Ce volume renferme, outre les observations faites à Perpignan et dans
d'autres localités du département, une Note fort intéressante de notre
confrère M. Naudin, et une description détaillée de la trombe observée
à Rivesaltes, le 19 août 1876, par M. Fines.
La Société d'Agriculture et de Commerce de Caen lait connaître à
l'Académie la somme qu'elle a votée pour la souscription destinée à l'érec-
tion d'une statue à Le Verrier.
M. Bouquet de la Gkye prie l'Académie de vouloir bien le comprendre
parmi les candidats à la place de géographe, actuellement vacante au Bu-
reau des Longitudes.
(Renvoi à la Commission nommée.)
ASTRONOMIE. -- Découverte d'une petite planète à Clinton [Neiv-i^ork); par
M.Pkters; présentée par M. Yvon Villarceau.
« Dépêche télégraphique de la Sinithsonian-Institution de Washington,
reçue le 27 juin 1878, à 8''i5'" matin :
Ascension
droite. Déclinaison.
1878, Juin 26 i5''37"' — i6°i8'
Mouveiiienl diurue 6' vers nord.
» La planète est de i sà® grandeur. »
( " )
ASTRONOMIE. - Sur les déjormations du disque de Mercure pendant son pas-
sage sur le Soleil. Note de M. Lajiey.
« Observant avec une petite lunette de 47 millimètres d'ouverture libre
le passage de 3Ierciire, je remarquai certaines déformations dont la per-
sistance, au milieu d'ondulations passagères, attira bientôt toute mon atten-
tion. Mercure paraissait ovale; le sommet nord du grand axe, incliné à
gauche, formait avec la verticale un angle d'environ ^7 degrés. Je me suis
assuré que ces déformations ne provenaient ni d'une illusion de l'œil ni
d'iu) défaut de la lunette (').
» C'est d'après sept dessins de ces apparences que j'ai construit le tableau
suivant ; il semble indiquer une marche assez régulière du phénomène :
Rapport
Incliiiaisun
du grand axe
Temps local.
du grand axe.
au petit.
U ui s
3 . 44 • 00
20"
1 ,14
3.49. 00
47
1,25
3.5i.3o
39
.,52
3.52.00
46
0,92
3.55.00
54 -
1,09
5. 3.00
45
i,o4
5. (20I
i3
?
» En prenant la valeur moyenne de ces déformations, le calcul m'a
montré qu'une avance de 8 secondes sur l'instant théorique du contact
a pu être produite par cette ellipticité. Il est à remarquer qu'une avance
sur la théorie semble ressortir des observations récentes. »
ÉLECTRICITÉ. — Sur une pile à un seul liquide se dépolarisant par l'action de
l'air atmosphérique. Mémoire de M. Pclvermacher, présenté par M, du
Moncel. (Extrait par l'auteur.)
« J'ai l'honneur de pré.senter à l'Académie une pile dans laquelle l'air
atmosphérique est employé comme agent dépolarisant naturel sans l'em-
ploi d'aucun oxydant artificiel chimique et donne au couple une constance
relative.
( ') Sortie des utelieis de Utzschneider et Fraunhofer.
( 23 )
» Le liquide excitateur (acide sulfurique dilué, potasse caustique ou sel
ammoniac) est placé dans un vase poreux cylindrique; le métal positif
est constitué par lui bâton de zinc amalgamé qui plonge dans ce liquide,
et le métal négatif est formé par de longs ressorts à boudin en fil fin d'ar-
gent ou de platine (suivant le liquide), enroulés autour du cylindre. Les
petites spires du fil d'argent sont assez écartées les unes des autres pour
qu'il ne puisse pas se produire entre elles d'effets capillaires, et ce fil se
trouve ainsi en contact par une infinité de points avec le liquide qui trnns-
sude du vase poreux. C'est sur toutes ces nombreuses petites surfaces de
tangence que l'air extérieur exerce continuellement son action oxydante et
effectue ainsi la dépolarisation.
» Comme disposition pratique, les éléments sont réunis en batterie, de
façon à former un appareil qui permet de charger et de décharger la pile
par un simple mouvement de robinet, et d'éviter toute conununication
humide et par suite toute perte d'électricité par dérivation. En ayant soin
de renouveler le liquide excitateur et le zinc, l'appareil peut servir presque
indéfiniment, puisque l'agent oxydant se renouvelle de lui-même.
» La force électromotrice du couple chargé avec la potasse caustique
est de I 4 ■volt en moyenne; avec l'acide sulfurique pin- dilué au -j^, elle
est de i^°", i6. Avec un couple à fil d'argent dont le vase poreux de bonne
qualité avait i4 centimètres de hauteur et 35 millimètres de diamètre, la
résistance ne s'est trouvée que de 1°*"", 3.
» Pour donner une idée de la rapidité de dépolarisation, je terminerai
en disant qu'en fermant le circuit (d'une résistance de lo ohms) pendant
dix minutes, la force électromotrice a diminué d'environ i6 pour loo, et
qu'elle est revenue à sa valeur initiale après trois minutes d'ouverture du
circuit. »
MÉTÉOROLOGIE. — Détermination de In température d'un milieu insolé.
Note de M. Aymonnet, présentée par M. Yvon Villarceau. (Extrait.)
« Considérons deux appareils thermométriques A et B, placés, non
loin l'un de l'autre, dans un même milieu soumis au rayonnement d'une
source calorifique : lorsqu'ils sont, ainsi que le milieu, en équilibre de
température avec la source, leurs températures T et t peuvent être repré-
sentées par X + f[z)y et x -\- f^[z)y•, x étant la»tem[iérature du milieu,
/(z) ety, (z) des fonctions dépendant cNaciuie de la nature du rayon-
( ■>■^ )
nenient et de celle de l'appareil correspondanr, y l'intensité totale du
rayonnement.
» Si la nature du rayonnement ne change pas, /(z) ety'(z) sont des
constantes. Si elle change et que cette variation influence les deux thermo-
mètres, de manière qu'on puisse écrire /(:) — Rz et/, (z) — K'z, K et K'
ri \
étant des constantes, /(z) et/, (s) varient encore, mais '77^ demeure inva-
riable.
» Supposons que nous ayons deux thermomètres et que, pour ces appa-
reils, on ait toujours ^^^ = const., quelles que soient les variations du
rayonnement : des deux équations T — o" -l-/(z) r et t — x +f\[z)y on
tire
■l-x __f{z)
d'où
C/-T „, C ,„ .,
Ainsi, lorsqu'on connaît C, on peut déterminer la tempéraliue du milieu.
» Connaissant x, on peut déduire^ (2)7', élévation de température du
thermomètre A, due au rayonnement, et l'on a
_/(z)r = T-.r:^^(T-0:
ainsi cette dernière quantité est proportionnelle à la différence de tempé-
rature des deux thermomètres; elle permet de mesurer les intensités re-
latives du rayonnement, siy (z) est constant.
» Pour déterminer C et vér ifler sa constance, on peut employer deux
procédés.
» Le premier consiste à placer les deux appareils thermornétriques dans
l'obsciH'ité, de manière qu'ils marquent une même température Q == x\ à
envoyer successivement, sur chaque thermomètre, une radiation de même
nature, provenant d'une source constante, le thermomètre non influencé
restant voisin du premier et jdongé dans l'obscurité; à mesurer successive-
ment les lemiiératures T et / des deux thermomètres arrivés à l'équilibre,
sous rinfliience de h tir radiation; et à vérifier que, A étant influencé,
E marque toujours Q, ou une température Q' que marquerait A si ce dernier
était à la place de B, et réciproquement. On a alors
^ T- G
L = • ou
( 25 )
» Pour vérifier la constance de C, il suffit de faire varier la nature du
rayonnement : à cet effet, on fait passer les rayons lumineux et calorifiques
à travers des corps ayant des pouvoirs absorbants électifs différents, avant
de les envoyer sur les appareils thermométriques.
» Le deuxième procédé consiste à placer les deux appareils sous l'in-
fluence d'un rayonnenent dont on peut diminuer ou augmenter l'intensité;
à admettre que le milieu dans lequel plongent les thermomètres conserve
la même température pendant l'intervalle de temps que mettent les deux
appareils à passer du premier état d'équilibre T et ^ qu'ils avaient sous
l'influence du premier rayonnement au second étatT' et t' qu'ils prennent
sous l'influence de ce rayonnement modifié en intensité; à mesurer ï, t,
T' et t'. On a, dans ce cas, les relations
T ^ J: -i-./(2)r, t=X-h/, (2)>-,
T-^x+f{z)r\ l' = x+J,{z)/;
d'où
'1' - T' ^fjz) ^^
» Pour vérifier la constance de C, il suffit de modifier la nature du
rayonnement.
» J'ai d'abord employé ces deux méthodes, en me servant, comme source
de chaleur, de la lampe Bourbouze et comme thermomètre, des deux ther-
momètres conjugués d'Arago, que M. Marié-Davy a remis depuis quelques
années à INI. Pouriau, et que ce dernier a bien voulu me confier. J'ai trouvé,
pour C, avec ces deux thermomètres, qui n'atteignaient leur état d'équilibre
qu'après trente minutes, des nombres compris entre 2,3o et 2,36, et dont
la moyenne est 2,32.
» Si, au lieu d'une source artificielle, on se sert d'une source naturelle
de chaleur, telle que le Soleil, il est difficile de déterminer C par la première
méthode; car on ne peut préserver que très-difficilement le thermomètre
placé dans l'obscurité des rayonnements obscurs émanés des corps échauffés
par le Soleil. La seconde mélhode est plus pratique; mais, pour l'employer,
il fyut admettre d'abord que l'on peut toujours représentery(z) par Kz
ety, (z) par K'z, lorsque la nature du rayonnement varie, et ensuite que,
pendant les deux états d'équilibre ï et t, T et t' , la température de l'air
reste la même, ce qui est d'autant plus admissible que les thermomètres
sont plus rapides. Cela étant admis, on note les températures d'équilibre
c. R., 1878, 2- Semestre. (T. LXXXVU, N» 1.) 4
i 26 )
T et f des deux thermomètres, avant qu'un nuage cache le Soleil; on note
de même les températures T' et t' , après l'obscurcissement de l'astre: on
peut opérer inversement.
1) Mes thermomètres ayant, comme l'indique M. Marié-Davy, leur réser-
voir tourné vers le ciel et placé à i^jSo d'un sol gazonné, j'ai obtenu,
pendant mars et avril, comme résultats d'un grand nombre d'observations,
des valeurs de C comprises entre 2,26 et 2,38 et dont la moyenne est,
comme précédemment, 2,02; d'où Tr^_^ = ^il^l-
» Ces résultats semblent établir que notre méthode est effectivement
propre à la détermination de la température de l'air au soleil. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur V acélal tricldoré. Note de M. H. Byasson,
présentée par M. Berthelot.
a Parmi les produits de l'action du chlore sur l'alcool, Lieben a étudié
divers corps, signalés déjà par M. Dumas et désignés sous le nom d'acé-
ials chlorés. Les acétals monochlorés et bichlorés ont surtout été l'objet
de cette étude {annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. LU, p. 3i3).
L'acétal trichloré n'a pas été préparé par Lieben à un état suffisant de
pureté, et les plus récents ouvrages de Chimie ne donnent sur ce corps
presque aucune indication. Lorsqu'on fait agir le chlore sur l'alcool éthy-
lique concentré à 75 degrés, les corps principaux qui prennent naissance
sont : l'éthylate de chloral, l'hydrate de chloral, l'éther chlorhydrique,
l'acide chlorhydrique, les acétals chlorés, et, en particulier, le trichlor-
acétal. C'est ce mélange qui nous a servi à préparer ce dernier composé à
l'usine de M. Torchon, pour la fabrication du chloral. A cause des perles
occasionnées par les lavages et les distillations fractionnées, il ne faut pas
traiter moins de 5oo litres d'alcool pour obtenir un litre d'acétal trichloré
à un état suffisant de pureté.
» Le trichloracétal est un liquide transparent, mobile, d'une odeur
spéciale, tachant le papier, à la manière des corps gras. Il bout à 197 de-
grés; sa densité est égale à 1,288; l'eau en dissout à peine 5 grammes
par litre; il se mélange, au contraire, en toutes proportions, aux liquides
suivants : alcool, glycérine, éther, élher acétique, chloroforme, carbures
forméniques, benzine. Il brîile avec une flamme fuligineuse, bordée de
vert à la base; et, parmi les produits de la combustion, se trouve en abon-
( 27 )
dance l'acide chlorhydrique. La lumière ne semble pas l'altérer, mais,
sous l'action de la chaleur au-dessus de 200 degrés, il se décompose en
partie, se colore, et renferme du chioral anhydre. Sous l'action combinée
de l'acide sulfurique et de la chaleur, il se décompose en chioral anhydre,
qui passe à la distillation, et en produits noirs qui restent dissous dans
l'acide et dégagent, si la température s'élève vers i5o degrés, des carbures
d'hydrogène. Une expérience, faite avec 5oo grammes d'acétal trichloré et
i5oo grammes d'acide sulfurique concentré, nous a donné 3^8 grammes
de chioral anhydre, le nombre théorique étant 333 grammes. Les alcalis
concentrés, même à chaud, n'attaquent pas sensiblement l'acétal trichloré;
l'acide nitrique fumant l'attaque violemment vers la température de 80 de-
grés, et il se dégage des produits chlorés que nous n'avons pas étudiés,
et parmi lesquels doit figurer certainement l'acide trichloracétique, qui
est formé dans les mêmes circonstances, au moyen du chioral.
» L'alcoolate de chioral, soumis vers 80 degrés à l'action d'un cou-
rant de chlore, est attaqué avec formation d'hydrate de chioral, d'éther
chlorhydrique, d'acide chlorhydrique et d'acétal trichloré. Si l'on consi-
dère, ainsi que le fait M. Berthelot, l'acétal comme l'éther de l'aldéhyde,
savoir :
(C^H^)(C^H*0-)[C''H''0-],
la formule devra s'écrire
(C^HM (C'HCl'O^) [C/'HOQ^j.
» Le dosage du chlore effectué par nous sur le produit, aussi pur que
possible, et présentant les caractères ci-dessus, nous a donné 47 pour
100 et 46,5 pour 100. D'après la formule ci-dessus, le nombre théorique
serait 48 pour 100. »
CHIMIE ORGANIQUE. - Sur V élhoxjacélonilrUe. Note de MM. T. -H. Norton
et J. TcHERXiAK, présentée par M. Wurtz.
« Les cyanures alcooliques ou nitriles forment une classe de corps les
mieux caractérisés, intermédiaires, pour ainsi dire, entre les amides, dont
ds dérivent par la perte d'une molécule d'eau, et les aminés, dans lesquelles
ils se transforment par fixation d'hydrogène. Les représentants de cette
classe sont aussi nombreux dans la série grasse que dans la série aroma-
îique, avec cette seule différence que la série aromatique nous offre un
4..
r 28 )
grand nombre de cyanures substitués, des corps qui remplissent plusieurs
fonctions à la fois, suivant le caractère du groupe qui vient stibstituer l'hy-
drogène du noyau aromatique, tandis que dans la série grasse on ne con-
naît que les n-.triles simples et leurs dérivés halogènes. Nous venons de
combler en partie cette lacune par la synthèse du premier nitrile gras oxy-
géné, du cyanure d'élhoxyméthyle.
» Tout récemment, dans une Note sur la glycolide ('), nous avons eu
l'honneur de rendre compte à l'Académie des expériences que nous avons
entreprises pour déshydrater la glycolamide. Ces expériences ont toutes
abouti à un résultat négatif. Nous avons pensé alors que la transformation
qu'il était impossible d'opérer avec la glycolamide réussirait peut-être bien
avec son dérivé éthylé, l'éthylglycolamide. L'anhydride phosphorique
nous a paru l'agent le plus convenable pour produire cette transformation,
les recherches de M. Henry (^) ayant démontré, d'une manière générale,
que ce corps est sans action sur les groupes éthérés, tandis qu'il altère
profondément les composés contenant un groupe hydroxyle.
« Voici la marche que nous avons suivie pour arriver à la synthèse de
l'éthoxyacétonitrile. Nous sommes partis de l'éther monochloracétique et
nous l'avons transformé successivement en élher éthylglj colique et en
éthylglycolamide.
» Pour la préparation de l'éther élhylglycolique, nous avons adopté, en
la modifiant légèrement, la méihode de Henry ('). Cette méthode consiste
à décotnposer l'éther monochloracétique par l'éthylate de sodium en solu-
tion alcoolique; 188 grammes d'éther chloracétique ont été ajoutés par
petites portions à une solution de 36 granunes de sodium dans 5oo grammes
d'alcool absolu, en ayant soin de plonger le ballon contenant la solution
dans de l'eau glacée. On chauffe ensuite pendant quelques heures au bain-
marie, pour terminer la réaction, et l'on distille au bain d'huile. Le liquide
recueilli est soumis à la distillation fractionnée, qui en sépare une grande
quantité d'élher éthylglycolique pur (65 à 70 pour 100 de la théorie).
» La meilleure méihode pour transformer l'éther en amide (*) consiste
(') Comptes rendus, t. LXXXVI, p. i332. Qu'il nous soit permis de rectilitT une faute
d'impression qui s'est glissée dans la Communication citée; c'est au liain de sable et non au
bain-marie qu'il faut distiller le mélanjje de chaux et d'amide ; le nitrile obtenu est facile à
purifier.
2) Berlchtc der deutschcn chein. Gesellschaft, t. V, p. g^G.
3) Ibid., t. IV, p. •;o6.
;♦) On sait (pie l'éthylglycolamide a été découverte par M. Heintz [Ann. der Chein. und
Phariit., t. CXXIX, p. 27). Nous pouvons ajouter aux |)ropriétés indiquées par ce savant
( 29 )
à l'abandonner, pendant cinq à six jours, avec la quantité calculée d'am-
moniaque concentrée. Au bout de quelques heures, les deux liquides se
mélangent parfaitement. On peut retirer l'éthylglycolamide de sa solution
aqueuse par cristallisation ou par distillation fractioiuiée; io4 grammes
d'éther nous ont fourni Go grammes d'amide pure.
» 4o g'"''' limes d'éthylglycolamide pulvérisée et parfaitement sèche ont
été introduits dans un ballon assez spacieux, avec 60 grammes d'anhydride
phosphorique. On a agité le ballon pendant quelque temps pour mélanger
intimement les deux matières, et l'on a distillé au bain de sable. Le produit
de la réaction, rectifié une ou deux fois, passe nresque totalement de i32 à
i34 degrés et constitue de l'éthoxyacétonitrile assez pur. (On en a obteiui
i5 grammes.) Voici les résultats analytiques que ce produit brut nous a
fournis, sans aucune autre purification préalable :
» o«'',2'jc) de substance ont donné, à la combustion, o ,571 CO- et o^^.iyH'O.
» o^'",2i45 de substance ont donne, par la mélhode de M. Dumas, 32 centimètres cubes
d'azote à 20 degrés et sous la pression de ^55 millimètres.
Théorie. Trouvé.
0 56,47 55^8^ "^
H' 8,23 8,63
Az 16,48 " '6,94
O . . . 18,83 » »
1! Li constitution de ce corps doit être représentée par la formule
AzC- CH%OC=H\
» L'éthoxyacétonitrile se présente sous la forme d'un liquide incolore,
assez fluide, doué d'inie odeur particulière, assez agréable et d'iuie sa-
veur biiilante, peu .soluble dans l'eau et miscible en toutes proportions à
l'alcool et à l'éther. Il bout sans décomposition de iSa à i33 degrés, sous la
pression de ySS'"'",^. Sa densité est égale à 0,9093 à 20 degrés. La potasse
alcoolique le décompose à l'ébullition avec dégagement d'ammoniaque;
rhy<lrogène naissaut, dégagé par le zinc et l'acide chlorhydrique addi-
tionné d'alcool, produit une petite quantité d'une base dont le chloio-
plalinate est soluble dans l'alcool et s'en dépose en cristaux rouge orangé.
Cette base est probablement le dérivé éthylé de l'hydroxéthylène-amine de
M. Wurlz. »
que l'éthylglyccîlamide bout d'une manière constante et sans so décomposer à 226 degrés,
sous une pression de 758 millimètres.
( 3o )
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur lin nouveau mode de formation du glycolate
d'élhyle. Note de MM. T. -H. Norton et J. Tcherniak, présentée par
M. Wurtz.
« La glycolide offre tous les caractères d'un anhydride diatomique; il
fixe une molécule d'eau pour produire de l'acide glycolique, et il se com-
bine avec l'ammoniaque, l'élhylamine, la phénylamine pour former par
addition des glycolamides substituées. Nous venons de trouver que son
action sur l'alcool éthylique est tout à fait analogue : elle donne naissance
au glycolafe d'éthyle. Voici comment il faut opérer pour réaliser cette
transformation :
» On renferme la glycolide avec la quantité équivalente d'alcool absolu
dans des tubes scelléset l'on chauffe pendant quelques heures à 200 degrés;
l'opération est terminée lorsque la glycolide a complètement disparu. On
dilue alors le contenu des tubes avec de l'eau et l'on ajoute assez de carbo-
nate de potassium pour séparer tout l'éther qui vient surnager sur la so-
lution saline. On le dessèche et on le distille. Le glycolate d'éthyle passe à
i55 degrés; l'analyse nous a montré qu'il était parfaitement pur. Le rende-
ment en est presque théorique (').
1) L'éther glycolique se forme ici par l'addition directe d'une molécule
d'alcool à une molécule de glycolide, d'après l'équation
C=H=0= + C=H«0 = CH-HO-CO=C-H^
» Il est très-probable que le mercaptan réagira d'une manière tout à
fî»it analogue sur le glycolide et donnera naissance à l'éther d'un nouvel
acide thioglycolique :
C^PO^ + C^H'SH = CH^OH-COSC=H^ »
(') Il nous semble que la méthode que nous venons de déciire se piêlera beaucoup
mieux h la préparation du glycolate d'éthyle que celles qui ont été proposées par MM. Heintz
[Jnhreshcr. der Cliein., i86r, p. 44^) et Fahlberi; [Journ. fur pract. CIteiii., 2' série,
t. VII, p. 340).
( 3i )
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'action des chlorhjdrales des aminés sur la gly-
cérine. Note de M. J. Persoz, présentée par M. Wurtz.
« M. Hanriot a communiqué à l'Académie, dans sa séance du 2'j mai
dernier, un travail sur l'action réciproque de la monochlorhydrine et de
la triméthylamine.
» Il y a quelques années déjà (fin de 1874), j'avais commencé une étude,
que je continue à l'heure actuelle, relativement à l'action de la glycérine
sur les aminés et diamines aromatiques, en présence de l'acide chlorhy-
drique. Bien que ces expériences ne soient pas identiques à celles de
M. Hanriot, la voie dans laquelle il s'est engagé peut l'amener à exécuter
les mêmes recherches que je poursuis. Je crois donc devoir dire, afin d'évi-
ter plus tard des réclamations de priorité, que j'ai déposé à l'Académie,
en février 187G, un pli cacheté contenant l'exposé de mes premières obser-
vations et le but que j'ai l'espoir d'atteindre.
» L'ouverture de ce pli ne me paraît pas aujourd'hui nécessaire ; je me
bornerai donc à indiquer la méthode générale que j'ai suivie. Elle consiste
à chauffer la cjlycérine directement avec les chlorhydrates des aminés et des
diamines, et en particulier de celles de la série aromatique.
» Par exemple, lorsqu'on chauffe la glycérine avec le chlorhydrate d'ani-
line, on obtient facilement les dérivés phénylés de la glycéramine, à côté
de produits secondaires. »
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l'anaérobiose des micro-organismes.
Note de M. Gunning, présentée par M. Peligot.
« Danslaséance de l'Académie des Sciences d'Amsterdam du 29 avril 1877,
j'ai fait connaître le ferrocyanure de ferrosum comme un réactif extrê-
mement sensible sur l'oxygène, et j ai démontré, par ce moyen, que les ap-
pareils et les milieux ordinairement en usage pour la culture des mi-
cro-organismes ne peuvent être exempts d'oxygène par les méthodes
recommandées dans ce but.
» Ces observations jetaient un doute légitime sur les expériences servant
de base à la doctrine de l'anaérobiose et j'ai été naturellement porté à
répéter ces expériences dans des conditions qui permettent de tenir compte
de ce nouveau point de vue.
( 32 )
» Admettanl l'inipossibililé pratique de se procurer des espaces où
l'absence absolue de l'oxygène pourrait être prouvée, je me suis servi de
vases eu verre, scellés à la lampe, dans lesquels des quantités aussi grandes
que possible de matière putrescible étaient mises en contact avec des
quantités aussi miiiimes que possible d'oxygène.
» Les matières dont on se servait, à savoir: de l'urine, du sang, du bouillon,
de l'eau de levure, du lait, ainsi que de l'eau et de la viande crue, des grains
de riz, des haricots, des pois, des morceaux d'albumine coagulée, etc., prises
à l'état frais, ont été infectées par des bactéries, tirées de malières semblables
se trouvant en pleine putréfaction. Les vases ont ensuite été scellés et
exposés à une température de 38 à /\o degrés; la putréfaction s'y établit
aussitôt, pour s'arrêter cependant dans tous les vases d'une manière défi-
nitive après un laps de temps plus ou moins long, souvent très-court, mais
toujours sensiblement proportionnel à la quantité d'oxygène qu'on pouvait
supposer être présente. J'ai en ma possession, depuis bientôt deux ans, un
nombre considérable de ces vases dont le contenu n'a perdu rien ou
presque rien de son aspect primitif de fraîcheur.
» Les détails de ces expériences sont relatés dans un Mémoire qui a été
publiédans les Annales de l' Académie des Sciences d'Amsterdam, t. XTI (1878)
et dans le fascicule VI de l'année 1878 du Journal fiir praktische Chemie),
ainsi que les argmnents qui me déterminent à attribuer la cessation de la
putréfaction uniquement à la mort des bactéries, causée par l'absence de
l'oxygène libre.
)> Je demanderai la permission de citer ici un de ces arguments,
parce qu'il se rapporte spécialement à un sujet qui a occupé souvent
l'illustre Académie à laquelle j'ai l'honneur d'adresser cette Note.
» Lorsque les vases contenant les matières putrescibles sont terminés
d'un côlé par des tubes munis d'un flocon d'ouate ou recourbés plu-
sieurs fois sur eux-mêmes, et dont la pointe effilée est fermée à la lampe, on
peut, à un moment voulu, en brisant la pointe, exposer de nouveau les
matières au contact de l'air atmosphérique, celui-ci étant privé de germes.
Si, pour établir ce contact, on attend le moment où les matières sont arrivées
à un état d'inertie complète, on observe que l'air n'y produit plus le
moindre phénomène de putréfaction ou d'altération appréciable (').
Ceci prouve, à mon avis, non -seulement que les bactéries, ainsi que leurs
(') Le sang seul fait exception. II subit une altération semblable à celle que M. Pasteur
décrit: Étude sur la bière, p. 4<.), laquelle s'accomplit sans aucun concours d'organismes.
( 33 )
germes, sont réellement mortes, mais aussi que les matières organiques ne
sont pas susceptibles d'en produire spontanément d'autres. Ces expériences
sont donc, à ce qui me paraît, des arguments très-forts contre rarcliébiose,
d'autant plus que les matières organiques n'ont subi ici d'autre manipula-
tion que la séclusion, durant quelques jours ou semaines, de l'air, mani-
pulation qui n'apporte aucune altération ni de couleur, ni de structure, ni
de solubilité et qui paraît leur conserver autant que possible l'état naturel.
C'est pourquoi j'ai appliqué cette méthode aux expériences bien connues
de M. Basiian avec l'urine neutralisée par la potasse. J'opérais comme le
savant anglais, avec cette différence qu'aucune mesure ne fut prise pour
stériliser la matière; au contraire, elle fut mélangée d'une goutte d'urine en
pleine putréfaction. Un certain nombre de ballons d'une capacité d'envi-
ron 5oo centimètres cubes furent remplis aussi complélemeut que possible
de cette urine préparée, puis scellés et exposés à une température de l\o de-
grés. L'urine se troubla, mais redevint parfaitement limpide au bout de quel-
ques jours ; elle resta depuis dans cet état sans changer de couleur et sans
présenter aucun autre signe d'altération. D'autres ballons, arrangés de la
même manière, mais dont les cols effdés se terminaient en orifices de gran-
deur différente, permettaient d'observer que la putréfaction s'y établissait
non-seulement d'une manière évidente, mais aussi que son intensité était
sensiblement proportionnelle à la quantité d'air qui pouvait entrer. Il était
fiicile de cette manière de provoquer la putréfaction à tous les degrés,
depuis zéro jusqu'au maximum, dans différentes portions d'une même
matière éminemment putrescible et infectée, dont les conditions d'exi-
stence n'offraient entre elles aucune autre différence qu'au point de vue de
l'accès plus ou moins libre de l'air.
» L'urine neutralisée par la potasse doit être considérée comme une
matière éminemment propre à la vie de micro-organismes et extrêmement
difficile à stériliser parles méthodes ordinaires; mais, du moment où les
organismes qu'elle contient ne trouvent plus d'oxygène à lein- disposition,
elle perd complètement la faculté de nourrir des bactéries, et à plus forte
raison la faculté d'en produire d'autres.
» La séclusion de l'oxygène offre un moyen simple, généralement appli-
cable et efficace pour stériliser les matières organiques, et fournit les preuves
les plus concluantes contre la génération spontanée. »
M. Pasteur, à la suite de la Communication de M. Gunnimj, fait les
remarques suivantes :
« Il y a déjà dix-sept ans que j'ai publié les premiers faits relatifs à la vie
C. R-, 1878, 2' Semestre. ( T. LXXXVII, N» 1 .) 5
( 34 )
sans air ou anaérobiose. Dès cette époque, je me suis préoccupé de la cause
d'erreur que l'auteur siguale dans la Note précédente, et, malgré la rigueur
très-graude, je crois, de mes premières expériences, j'ai toujours cherché,
depuis lors, à rendre cette rigueur plus parfaite. Tout récemment, à l'occa-
sion des études que j'ai publiées, le 3o avril derniei-, en collaboration de
MM. Joubert et Chamberland, nous avons poussé encore plus avant la
recherche des moyens propres à éliminer d'une manière absolue l'air de
nos vases. A cet effet, nous avons combiné l'action du vide de la pompe à
mercure avec les propriétés de l'indigo blanc, substance si connue pour
ses effets d'absorption de l'oxygène, depuis le beau travail de M. Dumas à
ce sujet.
» Si l'auteur de la Note qui précède veut bien aller plus loin dans ses
observations, s'il veut bien remarquer, ce qu'il ne paraît pas avoir
fait, que la putréfaction s'arrête souvent, non par la mort des organismes
microscopiques, mais parce que ceux-ci ont passé à l'état de germes, je ne
doute pas qu'il ne soit conduit, comme l'a été le D' Brefeld pour le déve-
loppement de la levure alcoolique, à revenir sur ses assertions, et à recon-
naître que l'existence d'êtres anaérobies repose sur des preuves expérimen-
tales irréfutables.
» Dans la seconde partie de sa Note, M. Gunuing combat les conclusions
du D'' Bastian sur la génération spontanée. Je suis heureux de la confir-
mation qu'il apporte aux arguments que j'ai déjà fait valoir contre le tra-
vail de l'auteur anglais. »
PATHOLOGIE. — Sur la « piedra », 7iouveUe espèce d'affection parasitaire des
cheveux. Note de M. E. Desenne, présentée par M. Vulpian.
« Les observations contenues dans cette Note sont relatives à une mala-
die des cheveux qui, nous le croyons, n'a pas encore été décrite. Elle sévit
sur les naturels de la province de La Cauca^en Colombie.
» Les cheveux présentent, assez régulièrement espacées sur leur lon-
gueur, de petites nodosités, excessivement dures, visibles à l'œil nu. C'est
le bruit particulier de crépitation produit par le passage du peigne qui a
valu à cette maladie le nom de ta piedra (la pierre). Elle n'est pas,
dit-on, contagieuse et les personnes qui en sont atteintes s'en guérissent
parfaitement, paraît-il, en se graissant bien la tète.
» Ces quelques détails nous proviennent d'une Communication écrite
de M. le D'' Nicolas Osorio, professeur de Pathologie à Bogota, qui a en-
( 35 )
voyé quelques-uns de ces cheveux à M. le Consul général tle Colombie, de
robli<ïeance duquel nous les tenons. Nous ne nous appesantirons point
sur la Communication de M. le D'^ Osorio, nos recherches histologiques
nous ayant conduit à des conclusions complètement opposées aux siennes,
relativement aux productions cryptogamiques que nous allons signaler.
.) Les nodosités dont il est parlé sont d'une dureté extrême, résistant à
toute tentative de raclage, la lame d'un scalpel s'ébréchant à leur contact.
Le cheveu, traité par l'éther et monté en préparation persistante dans la
glycérine, offre l'aspect suivant, avec un grossissement de iZjo diamètres.
» Ces nodosités sont assez régulièrement espacées, sans toutefois pré-
senter une disposition mathématique. Elles sont de deux genres : ou bien
elles engaînent complètement le cheveu, à la manière d'un véritable an-
neau fusiforme, ou bien elles ne l'enveloppent qu'incomplétetnent, for-
mant de petits monticules à sa surface. Par ce que nous dirons plus loin,
on verra qu'il serait facile d'interpréter ces deux modalités dans la forme
des nodosités, par un degré plus ou moins avancé de maturité du crypto-
game qui les constitue.
» Examinées avec un grossissement de 35o diamètres, elles se décom-
posent en un amas cellulaire à éléments polygonaux de jz^ a i5^, assez ré-
gulièrement alignés, et dont les interstices sont nettement dessinés par un
liséré noir. Ces cellules, dont le centre offre une certaine réfriugence, ne
contiennent pas de noyaux.
» En examinant attentivement les parties avoisinantes de quelques-unes
de ces nodosités, et faisant varier la vis micrométrique, on aperçoit un
réseau réfringent de petits bâtonnets articulés les uns avec les autres et
s'enroulant autour du cheveu, comme le ferait une plante grimpante, du
lierre, par exemple, autour d'une colonne.
» Les bâtonnets semblent, les uns, venir se perdre dans la substance
propre de la nodosité, les autres, se terminer à quelque distance de cette
nodosité, soit par un petit renflement ampulliforme, soit par une petite
grappe cellulaire ombelliforme. Ces bâtonnets sont-ils le mycélium du
cryptogame qui forme l'agrégat cellulaire des nodosités, ou bien en sont-
ils indépendants? C'est ce qu'd est bien diffîcde de décider, le petit nombre
de cheveux mis à notre disposition ne nous ayant offert qu'un champ
restreint de recherches. Ces bâtonnets ne sont que simplement juxtaposés
à la périphérie du cheveu.
» Des dissociations faites dans la glycérine, sur un de ces cheveux, après
l'action de la potasse à l^o pour loo et de l'acide acétique pur pour neu-
5..
( ^fi )
traliser, nous ont prouvé que nulle part, dans la substance propre du
cheveu, on ne trouvait trace d'un parasite végétal.
» Quelques coupes pratiquées transversalement à travers une de ces
nodosités nous ont rendu encore plus évidente l'intégrité du canal mé-
dullaire et des parties environnantes. Les parties centrales de ces nodo-
sités, vues sur une de ces coupes transversales, sont formées par un stroma
cellulaire, semblable à celui qui recouvre leur périphérie et dans lequel
on trouve quelques cavités eu forme de conceptacles, contenant une ou
plusieurs grosses cellules incolores qui sembleraient être alors des thè-
ques ('i').
» En certains points de ces nodosités, alors qu'on les examine de leur
partie superficielle à leur partie profonde, sur des cheveux simplement
immergés dans la glycérine, on rencontre des espaces plus clairs, plus
transparents, tranchant sur le fond brun de la nodosité, laissant deviner
des cavités profondes, espaces qui ne seraient alors que ces mêmes con-
ceptacles, recouverts de la couche cellulaire polygonale que nous avons
déjà mentionnée.
» Rien dans nos préparations ne nous autorise à parler de la déhis-
cence de ces cavités. »
ANATOMIE GÉNÉRALE. — Sur les groupes isogéniques des éléments cellulaires du
cartilage. Note de M. J. Uenact, présentée par M. Bouley.
« On s'est fort peu occupé, jusqu'ici, du mode de grotipement des
éléments cellulaires du cartilage; M. Georges Poucliet a fait seulement re-
marquer que, dans nombre de cas, ces éléments étaient disposés, au sein
delà substance fondamentale, en quelque sorte par /amî7/es ('): chaque
famille provient évidemment de la prolifération d'un élément cellulaire
initialement unique (^).
» Si l'on suit les phénomènes d'accroissement du cartilage dans les rayons
des nageoires de la Raie commune [Raja Bâtis), on constate en outre plu-
sieurs faits intéressants. Une cellule se divise en deux, puis en quatre, puis
en huit, etc., de façon à former un groupe qui provient uniquement de
ses bipartitions successives, et que, pour plus de commodité dans la des-
(') Voir G. PonCHET, Journal de V Anatomie et de la Physiologie, t. XI, p. 249 » '875.
{■) Voir G. PoucHET et Tourneux, Précis d'Histologie, p. 4°!; 1878,
(37 )
cription, je propose d'appeler un groupe isogénique. Le groupe tout entier
garde une forme générale concentrique à la cellule dont il provient. Les
cellules nouvelles forment un petit cercle ou une couronne parleur réunion.
Elles se montrent sur les coupes comme des boules que l'on aurait enfilées
dans un cerceau. Nous donnerons à cette disposition le nom de groupe
isogénique coronaire simple.
» Les cellules cartilagineuses disposées en cercles circonscrivent une aire
occupée par la substance fondamentale. Cette dernière s'est évidemment
produite en vertu d'un phénomène d'accroissement placé sous la dépen-
dance de la prolifération des cellules. Cela revient à dire que les traits car-
tilagineux, interposés entre les éléments cellulaires segmentés, ont aug-
menté sans cesse de volume et ont formé l'aire hyaline circonscrite par les
cellules disposées en couronne. Aucune cellule cartilagineuse n'est englobée
dans cette aire : foutes sont disposées à son pourtour. Les groupes de cel-
lules cartilagineuses ramifiées, décrites chez le Calmar par mon maître
M.Ranvier ('), présentent nettement cette disposition ; l'aire qu'ils circon-
scrivent est même jusqu'à un certain point respectée par les prolongements
protoplasmiques des cellules, qui rayonnent tous au dehors. En un mot, ces
groupes sont des groupes isogéniques coronaires,.
» Ainsi, en même temps que les cellules cartilagineuses augmentent de
nombre, elles forment des groupes arrondis, et sont répandues à la péri-
phérie d'une sphère de substance fondamentale qui s'accroît à mesure
qu'elles-mêmes se divisent. Quand le groupe coronaire simple s'est consi-
dérablement agrandi, sécrétant pour ainsi dire à son centre la substance
fondamentale, chacune des cellules de la couronne devient elle-même l'ori-
gine de nouveaux groupes isogéniques, entés sur le premier, et qu'on voit,
sur les coupes, se dessiner à la manière de festons. Ces festons sont formés
par des cellules rangées en demi-cercle; le demi-cercle renferme de la sub-
stance fondamentale hyaline qui se confond avec celle du noyau primitif.
De la sorte, sur une coupe, le groupe isogénique coronaire composé montre
un pourtour dessiné par des cellules disposées en festons, et un noyau hya-
lin lui-même festonné qui occupe l'aire de la courbe fermée tracée par l'en-
semble des cellules.
» Ce n'est qu'au bout d'un certain temps que les festons du pourtour de
cette courbe se ferment à leur tour, de telle sorte que le feston devienne un
système isogénique séparé et poursuive comme tel son évolution ulté-
rieure.
Traité technique d'Histologie, p. 288-289.
(38)
» Mais ce qui est particulièrement intéressant, c'est de voir comment se
modifie cette disposition, si régulière et si élégante, lorsque le carlilage
hyalin delà Raie doit se transformer en substance ossiforme. f^es vaisseaux
pénètrent dans la substance de la pièce du squelette et la perforent en
formant des canaux anastomosés en mailles rectiligues. Alors la disposition
des éléments cellulaires du cartilage change du tout au tout. Si l'on consi-
dère un vaisseau coupé en travers, on le voit entouré d'une multitude de
rayons semblables à ceux d'une auréole. Chacun de ces rayons est formé
par des cellules cartilagineuses placées à la file, en série rectiligne et en
voie de prolifération active. Les boyaux ainsi formés semblent gagner le
vaisseau par le chemin le plus court; aussi se dirigent-ils vers lui en ligne
droite et l'atteignent normalement à sa circonférence. A la périphérie de
cette dernière ils sont disposés comme des rayons; à une certaine distance
ils gagnent les groupes isôgéniques coronaires dont ils émanent, et qui pa-
raissent nettement s'être dissociés pour les former.
» Je ne veux rien dire ici du tissu ossiforme; je me contenterai d'affir-
mer qu'il ne consiste nullement en une calcification simple du cartilage;
bien au contraire, il s'agit ici d'un tissu complexe, qui, bien qu'il ne soit
pas de l'os, est formé de lamelles très-élégantes et se comportant à l'égard
des éléments du cartilage d'une façon que je définirai dans une autre Com-
numicatiou.
» J'insisterai seulement ici sur ce fait, que les groupes isogéniques coro-
naires, à l'arrivée des vaisseaux qui chez les poissons cartilagineux repré-
sentent les vaisseaux de l'ossification, se changent brusquement en groupes
isogéniques à direction axiale, qui marchent pour ainsi dire, et par le plus court
chemin, à la rencontre des \'aisseaux qui vont modifier la structure de la pièce
du squelette.
» Ce fait est général. Chez les Batraciens, les Oiseaux, les Mammifères,
on trouve des groupes isogéniques coronaires très-nets, bien que moins
élégants que chez les Raies. J^es vaisseaux qui ne sont point destinés à l'os-
sification ne modifient pas la forme de ces groupes. La calcification simple
les laisse intacts. Chacun connaît au contraire le mode de prolifération du
carlilage intérépiphysaire au-dessus de la ligne d'ossification. Les longs
boyaux qui marchent pour ainsi dire également dans ce cas à la rencontre
des vaisseaux venus de la diaphyse sont un cas particulier des groupes
isogéniques axiaux d'ossification ('). )>
(') Ce travail a été fait au laboratoire d'Aiiatoiiiie générale de la Faculté de Médecine de
Lyon.
( 39 )
AGRICULTURE. — Sur l'expUcation des effels des irrigations praliquées dans le
midi de la France. Note de M. J.-A. Barral, présentée par M. Che-
vreul.
« Dans les deux départements des Boiiches-du-Rliône et de Vaucluse,
566oo hectares sont maintenant régulièrement soumis à l'irrigation pen-
dant les six mois d'été de chaque année. Sur cette surface, SgSoo hec-
tares doivent leur fécondité aux eaux de la Durance.
» On a cherché à expliquer les résultats avantageux des arrosages par
la composition des matières dissoutes dans les eaux employées pour four-
nir aux plantes le complément d'humidité nécessaire à la continuation de
leur développeuient arrêté par les sécheresses. Une eau devrait être d'au-
tant plus efficace qu'elle tiendrait en dissolution une plus forte dose de
matières phosphorées, potassiques, azotées, calcaires ou autres. Il y a là
un fait exact, mais ce fait n'est qu'une faible partie de la vérité dans
l'ensemble des effets des arrosages. On y a joint postérieurement celle
autre vue, que les matières limoneuses en suspension dans les eaux appor-
tent au sol des éléments de fertilisation qui profitent immédiatement aux
plantes cultivées. L'action totale de l'irrigation sur la production végétale
serait alors proportionnelle aux quantités de matières, tant dissoutes que
tenues en suspension dans les eaux d'arrosage; par suite, en analysant
d'une part toutes les importations faites par les eaux amenées sur un
champ, et, d'autre part, toutes les substances emportées par les eaux de
colature, lorsque la terre arrosée n'absorbe pas toute l'humidité apportée,
on obtiendrait dans la différence la mesure de la fécondité due aux irri-
gations. La récolte d'une terre arrosée devrait donc contenir une somme
de principes minéraux ou organiques équivalente à la somme des mêmes
principes apportés par les eaux. Or, si l'on analyse les éléments fertilisants
ainsi fournis à une récolte fourragère par les eaux d'irrigation de la Du-
rance, en y joignant ceux du limon déposé en même temps, on ne trouve
même pas dans l'ensemble la sixième partie de ce que la récolte renferme,
tandis que d'autre part on ne saurait affirmer que tout ce que les eaux et les
limons contenaient a réellement servi à nourrir les plantes et à constituer
leurs tissus.
» Les arrosages, tels qu'ils s'effectuent sur les deux rives de la Durance,
ont pour première raison d'être de plonger les racines des plantes dans un
milieu convenablement humide. L'humidité est appelée, per ascensum, d'une
( Ao)
part, par les racines sollicitées à exercer plus fortement leur action de suc-
cion par l'évapoiation des organes foliacés, et, d'autre part, par la masse
terreuse qui a déjà abandonné une certaine proportion de l'eau qu'elle
détenait primitivement. Bientôt, s'il n'y a pas de grandes réserves aqueuses
dans le sous-sol, les racines ne peuvent plus rien puiser dans la terre qui
les entoure, la végétation languit et finit par s'arrêter. Le premier effet
d'un arrosage sera de rendre à la couche où plongent les racines, et per
descensum, l'humidité indispensable. L'eau qui pénètre ainsi dans la terre
possède une température propre; immédialement il s'établit entre elle et
le sol un échange calorifique. Si l'eau est plus froide que la terre, les ra-
cines éprouveront le contre-coup d'un refroidissement subit. Il est donc
avantageux d'employer, pour les irrigations d'été, des eaux qui se sont
échauffées préalablement dans des bassins.
» Dans les irrigations du Rlidi, une hauteur d'eau de i",5o à 3 mètres
[de trois à six fois la pluie totale d'une année) doit être réduite en vapeur en
six mois, en passant à travers les feuilles des plantes, les unes évaporant le
minimum, les antres allant jusqu'au maximum, i degré de moins dans la
température de l'eau d'arrosage, c'est i Sooooo à 3 millions de calories que
la radiation solaire doit fournir en plus par mètre carré. L'évaporation
d'une franche d'eau de i™,5o d'épaisseur sur i mètre de surface exigerait
900 millions de calories ('). Il faut compter aussi l'absorption de calorique
nécessaire à la décomposition de l'acide carbonique et à la fixation du
carbone. Le fait se produit réellement dans les cultures méridionales arro-
sées, sous l'infltience des vents violents qui y régnent, et l'on comprend
comment, sous l'action dévorante de la sécheresse, il ne peut y avoir au-
cune végétation dans les cultures sans eau. On obtient, au contraire, avec
des arrosages et avec le concours d'abondantes fimiures, des rendements
de 12000 à iSoookUogrammes de foin sec par hectare, rendements inconnus
et impossibles à produire sous des climats où la radiation solaire ne fournit
pas assez de chaleur.
» Mais il ne serait pas possible d'obtenir par la radiation réchauffement
(') Cette (luantité de chaleur correspontl à o'"''', 54 par centimètre carré et par minute, en
supposant une journée moyenne de t]uinze heures, pour l'époque des irrigations du i"'' avril
au 3o septembre, soit cent qualre-vingt-lrois jours. Elle est double pour les cultures ma-
raîchères, où il faut euiploycr 2 litres d'eau pour i hectare et par seconde; elle ne peut être
obtenue, d'après les expériences pyrhélioraétriques faites jusqu'à ce jour, que sous les cli-
mats méridionaux.
( 4t )
et la vaporisation de telles masses liquides, si l'on opérait les irrigations en
une seule fois. Aussi faut-il rappeler que, dans le Midi, on répand l'eau
d'arrosage par tranches successives, avec des intervalles de suspension de
toute irrigation.
)) Dans une Communication antérieure faite à l'Académie [Comptes rendus^,
t. LXXXII, p. i3ii), nous avons tiré de ce fait la conclusion que nous
avons constamment vérifiée depuis, savoir que la pratique des irrigations a
pour résultat de renouveler un grand nombre de fois les gaz qui entourent
les racines dans le sein de la terre où elles plongent, et d'y introduire de
l'air atmosphérique nouveau. Cette conclusion fait rentrer en partie la
théorie des irrigations dans celle que M. Chevreul a donnée pour les effets
du drainage. D'autres conséquences apparaissent encore : d'une part, les
principes assimilables par les plantes, contenus dans la couche arable et non
dissous et tenus en suspension dans l'eau d'arrosage, sont mis successive-
ment un grand nombre de fois en contact, tant avec de l'eau nouvelle
qu'avec l'oxygène de l'air et de l'eau, et mis enfin en présence les uns des
autres, à luie température suffisamment élevée; d'autre part, l'évaporation
se fait par les feuilles après l'ascension, à travers les cellules végétales
successives, depuis les racines souterraines jusqu'aux branches aériennes,
dans des circonstances qui permettent mieux les décompositions et les
combinaisons chimiques dont lout végétal est le théâtre.
» Dès lors, on aperçoit clairement que les irrigations sont importantes,
non-seulement par les matières que les eaux d'arrosage apportent avec
elles, non-seulement par le besoin d'humidité qu'elles satisfont, mais en-
core par les réactions qu'elles favorisent dans la couche de terre successi-
vement mouillée, aérée, mise en contact avec des composés minéraux ou
organiques. C'est pour ces motifs qu'il parait impossible de nier que, à la
théorie simplement statique des irrigations, il faut substituer une théorie
dynamique, afin d'expliquer avec certitude tous les faits constatés par la
pratique, l'expérience ou l'observation, et de guider sûrement l'agriculteur
dans ses opérations. »
M. E. DU Bois-Reymond, en faisant hommage à l'Académie d'un ouvrage
imprimé en allemand, sous le titre de « Recueil de Mémoires relatifs à la
physique des muscles et des nt rfs », adresse la Lettre suivante :
« L'Académie des Sciences a bien voulu autrefois me permettre de lui
faire hommage des deux premiers volumes de mes Recherclies d'éleclricilé
C. R., 1878, 2' Semestre. (T. LXXXVII, IN" 1.) 6
( 42 )
animale. Lors de mon séjour à Paris, en i85o , elle me fit l'honneur
d'écouter la lecture de deux Notes contenant quelques-uns de mes résul-
tats les plus saillants, et même elle chargea une Commission, composée des
physiciens et des physiologistes les plus illustres, de lui faire sur ces Notes
un Rapport détaillé.
» L'intérêt que l'Académie a pris à mes travaux déjeune savant m'inspire
aujourd'hui la hardiesse de me rappeler à son souvenir après ini intervalle
de près de trente ans. J'ose la prier d'accepter deux nouveaux volumes que
je viens de publier en allemand, sous le titre de Recueil de Mémoires relatifs
à la physique des muscles el des nerfs.
)) Quoique ces volumes fassent en quelque sorte suite à mes Recherches,
ils n'en sont pourtant pas la continuation directe. J'avais commencé
l'impression d'un troisième volume (ou plutôt d'une seconde Partie du
second volume) de cet ouvrage, mais je me vis, en 1860, arrêté par la
nécessité de revenir sur une partie de mes expériences avec les méthodes
très-supérieures que j'avais, à cette époque, créées pour l'étude des cou-
rants musculaires et nerveux, méthodes qui permettaient de substituer à
l'observation galvanoscopique de ces courants la mesure exacte de leurs
forces électromotrices. Je jouis au présent envoi un exemplaire de ce
volume, malheureusement inachevé, mais que je ne désespère pas de ter-
miner un jour.
» Quant aux deux nouveaux volumes, ils renferment la série à peu près
complète de mes Mémoires scientifiques., imprimés depuis i855 dans
divers recueils. On y a ajouté un Mémoire qui parait ici pour la première
fois, et qui offre un intérêt spécial, sur les phénomènes électriques du
Malaptérure, dont j'ai eu le bonheur de posséder, le premier, des indivi-
dus vivants dans mon laboratoire.
» Dans le premier de ces volumes, j'ai réuni les Mémoires relatifs à mes
méthodes et aux principes, quelquefois nouveaux, qui leur servent de
base. Qu'il me soit permis de signaler plus particulièrement à l'attention
de l'Académie le Mémoire X, sur la mesure des forces électromotrices
réduite à une simple mesure de longueur, et les Mémoires XII-XV, sur
l'état apériodique de l'aiguille aimantée, qu'on obtient en faisant expéri-
mentalement £y,n dans les équations du mouvement d'une aiguille oscil-
lant dans un entourage amortissant, telles qu'elles ont été formulées par
Gauss. >i
( 43)
M. Jamin présente à l'Académie, de la part de M. le professeur Fillari,
de Bologne, un ouvrage imprimé en italien intitulé : u Du pouvoir émissif
et des différentes espèces de chaleur que quelques corps émettent à la tem-
pérature de loo degrés. »
« L'auteur, dit M. Jamin, établit d'abord :
M 1° Qu'il y a pour chaque corps une épaisseur douée du pouvoir émis-
sif maximum ;
» 2° Que cette épaisseur varie avec les substances; elle est de 3'""', 45
pour le sel gemme en poudre et de o^'^.oS pour l'encre de Chine;
» 3° Que cette épaisseur varie également avec le tassement de la matière.
Ainsi, pour le noir de fumée déposé directement, elle est de o""",2oo, tandis
qu'elle ne dépasse pas o""",o69 quand le noir de fumée a été préalablement
délayé dans du sulfure de carbone;
» 4° Que, comme les mêmes lois se rapportent au pouvoir absorbant des
corps, il faut que les thermoscopes, pour produire leur maximum d'effet,
soient couverts d'une couche pourvue de noir de fumée de o""",2 d'épais-
seur. Toutes les épaisseurs ont été mesurées directement au sphéromètre.
» 11 est évident que toutes les mesures du pouvoir émissif qui avaient été
faites précédemment, ne se rapportant qu'à l'épaisseur pour laquelle les
mesures ont été prises, n'indiquent nullement le véritable pouvoir émissif
du corps.
» Les différents corps possèdent des pouvoirs émissifs thermiques et ther-
mochro'icjues différents, c'est-à-dire que, si la chaleur émise à loo degrés par
chacun d'eux était visible, ils paraîtraient tous différemment colorés, avec
des intensités différentes. Les différences entre les pouvoirs émissifs ther-
miques et thennochroiijues croissent et diminuent en même temps.
» Une substance quelconque n'a pas le maximum de transparence pour
les rayons qu'elle émet à la température de loo degrés. »
M. Glébocki adresse une Note sur la culture de la plante Malua syl-
vestris.
M. A. Lefebvre adresse une Note contenant la description d'une pompe.
La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. B.
(44)
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du i'^'' juillet 18^8.
Bulletin international du Bureau central météorolocjique de France; n*" i65
à 178, du i4 au 27 juin 1878; i3 liv. in-4° autographiées.
Bulletin mensuel de l'Observatoire de Zi-Ka-fFeij près Cltancjhai; janvier
1878. Zi-Ka-Wei, 1878; in-4<'.
Bulletin météorolocjique du déparlement des Pyrénées-Orientcdes, publié
par le D"^ Fines; année 1876. Perpignan, typog. Ch. Latrobe, 1877; in-4°.
(2 exemplaires.)
Grammaire de la parole; par J. Lefort. Paris, Firmin-Didot, 1878; in-8".
Précis analytique des travaux de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et
Arts de Rouen pendant l'année 1876-77. Rouen, iiupr. H. Boissel ; Paris,
Derache, 1877; \n-%°.
Expériences sur les effets des refoulements ou écrasements latéraux en Géolo-
gie; par M. A. Favre. Genève, 1878; in-8°. (^Tiré des Archives des Sciences
de la Bibliothèque universelle.)
Hybridation de l'huître; par le D"^ H. Leroux. Nantes, itnpr. Bellinger,
1878; br. in-8«.
La Station thermale de Luchon ; par le D' F. Garrigou. Toulouse, impr.
Pradel, i878;br. in-8°.
Traité de Géologie et de Paléontologie; par Gredner, traduit sur la troi-
sième édition allemande par Monniez; fascicule II. Paris, F. Savy, 1878;
in-8<'.
Gesammette Abhandlungen zur allgemeinen Muskel und Nervenphjsik ; von
E. DU Bois-Reymond. Leipzig, Veit et C'% 1875-77; 2 vol. in-S" reliés.
Untersuchungen iiber thierische Elektiicitdt; von E. du Bois-Reymond;
zweiter Bandes, zweite Abtheilung. Berlin, G. Reinier, 1860; in-8°.
L'Univeiso ossia il mondo disvelato. Cairiera degli esseri nel mondo; per il
D''GiRAUD Giuseppe. Torino, 1878; in-S".
Contributions to terrestrial magnelism ; by gênerai sir Edward Sabine.
Sans lieu ni date; in-Zt". (From the Philosophical transactions of the royal
Society) .
Beport on the fossil plants of the auriferous gravel deposits of the sierra Ne-
vada,- by L. Lesquereux. Cambridge, Welch, Bigelow and G", 1878; in-4''.
Report on the lijdroida; bj G.-J. Allman. Cambridge, Welch, Bigelow
andC°, 1877; iu-4'^.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENGESe
SÉANCE DU LUNDI 8 JUILLET 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
CHIMIE ORGANIQUE. — Aclion de la chaleur sur l'aldol. Note
de M. Ad. Wurtz.
« J'ai soumis à une étude attentive l'action de la chaleur sur l'aldol,
dans le but d'isoler quelques-uns des produits accessoires auxquels il
donne naissance. Le produit principal est de l'aldéhyde crotoniqtie, ainsi
que je l'ai déjà indiqué : il se forme en outre une petite quantité d'aldé-
hyde ordinaire et puis, danscerlaines circonstances, un nouveau polymère
de l'aldéhyde, que je décrirai ci-après.
» La température à laquelle la décomposition s'effectue varie. Tantôt
celte décomposition s'accomplit et s'achève à i4o degrés, le liquide se
séparant en deux couches, une supérieure fortement colorée renfermant
de l'aldéhyde crotonique et d'autres produits, une inférieure aqueuse ( ').
(') Dans une opération où l'on a cliaiiffé à i4o degrés, pendant pliisiedrs heures,
lo grammes d'aldol pur entièrement soluble dans l'eau, on a recueilli 6 grammes d'eau,
C. R., 1S78. oe Se,„e~tre. (T. LXX.X.\ 11, K° 2.) 7
( 4^^ )
» Dans d'autres cas, i'aldol peut supporter une lempérature de i6o et
même (le i8o degrés sans se séparer en deux couches et sans se colorer
notablement. Après le refroidissement, le liquide, coloré eu brun clair,
est devenu mobde, et, lorsqu'on le soumet à la distillation, il laisse dé-
gager de l'aldéliyde crotonique renfermant une petite quantité d'aldéhyde
ordinaire, de l'eau, puis, entre laoet aSo degrés, des produits oléagineux
sans point d'ébullition fixe, enfin, entre aSo et 3oo degrés, un liquide
renfermant un produit soluble dans l'eau et présentant ia composition
de l'aldéhyde elle-même (').
» La portion la moins volatile a été chauffée à i8o degrés, pendant
quelques heures, pour détruire un reste d'aldol qu'elle pouvait renfermer
encore. Soumis à la distillation fractionnée, le liquide ainsi traité s'est par-
tagé en produits inférieurs, sans points d'ébullition fixes, et en un liquide
qui a passé de 280 à 285 degrés, à peine coloré, soluble dans l'eau, et qui
est un nouveau polymère de l'aldéhyde ( -).
I. ir.
Théorie.
G. . .
. 54,43 54,28
G". ..
. 54,54
H...
. 8,83 9,14
H=" . .
9»07
0... .
36,39
II grammes d'Jldéliyde crotonique brut, 5 grammes d'une huile passant de 120 degrés à
3oo degrés.
(') Dans une opération, ^5 grammes d'aldiil pur ont été chauffés à 160 degrés pendant
six heures. Le li(juide a à peine bruni et il ne s'est pas séparé d'eau. A la distillation, la
moitié environ a passé au-dessous de 120 deirrés, une certaine quantité de 120 à 170 degrés
et 17 grammes de l'yo à 3oo degrés.
(') Analyses :
I. Matière 0,3757
Eau o,3o2
Acide carbonique. . 0,750
II. Matière 0,2818
Eau o,232
Acide carbonique. . o,56
On a fait d'autres analyses du même corps, notamment du produit qui a été extrait par
l'eau des huiles passant au-dessus de aSo degrés, i)ar le traitement décrit dans le texte. On
a analysé ce produit, après l'avoir simplement desséché dans le vide, ou encore après dis-
tillation.
Voici quelques-unes de ces analyses :
I. Produit extrait par l'eau, desséché dans le vide et provenant de l'action de la chaleur
sur le ])aral(lol :
Matière 0,3703
Eau 5,3oio
Acide carbonique 0,7265
II et III. Produits extraits par l'eau des huiles passant au-dessus de aSo degrés, desséchés
(47 )
M Ce corps est un liquide épais, mais beaucoup moins visqueux que
l'alflol lui même. Il passe vers l'yo degrés, sous une pression de 2 centi-
mètres. Sa solution aqueuse réduit la liqueur cupropotassique et le nitrate
d'argent ammor.iacal; mais on ne saurait affirmer que cette réduction ne.
soit pas due à une petite quantité de matière étrangère.
» Dans l'opération qui vient d'être décrite, on a obtenu plusieurs
grammes de ce corps. Dans d'autres, il s'en forme peu, et il ne s'en forme
point toutes les fois que l'aldol se sépare par l'action de la chaleur en
deux couches dont la supérieure est brune ou noire. On peut extraire le
corps dont il s'agit des huiles provenant de la décomposition de l'aldol et
passant au-dessus de aSo degrés, en les agitant avec de l'eau, séparant la
couche aqueuse et l'évaporant dans le vide, après lui avoir enlevé avec
l'éfher quelques traces d'huile. Il reste un liquide épais qui présente à peu
de chose près la composition de l'aldéhyde et qu'on peut distiller dans le
vide. C'est le nouveau polymère de l'aldéhyde pins ou moins pur. Ou a
cherché à déterminer les conditions dans lesquelles ce corps se forme et
l'on a trouvé que l'aldol pur provenant de la transformation du paraldol
cristallisé se comportait exactement comme l'échantillon d'aldol qui a
donné plusieurs grammes du nouveau corps. De nouvelles expériences
devront décider si ce corps est le dialdol. »
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. ~ Sur te charbon des 'poules; par MM. Pasteur,
JOUUERT et Chambeklaxd.
i( L'Académie se rappelle que, en mon nom et au nom de MM. Joubert
et Chamberland, je lui ai annoncé récemment qu'on pouvait provoquer le
charbon chez les poules en les refroidissant, résultat facile à obtenir si l'on
fait plonger la partie inférieure du corps dans de l'eau plus froide que le
corps de l'animal.
dans le vide, puis distillés sous une pression de 2 centimètrps :
II. m.
Matière o , 3647 ^ > ^Syo
Eau 0,2882 0,2880
Acide carbonique. . . 0,^353 0,7240
I. II. Ili.
Carbone. .... 53, 20 54>99 55, o5
Hydrogène.... 9)03 8,80 8,gi
(48 )
» Il y avait à ces recherches une contre-partie naturellement indiquée et
d'un puissant intérêt. S il est |iossible de donner le charbon aux poules par
un simple refroidissement, ne serait-il pas possible de les guérir en les ré-
chauffant à temps? Cet espoir est fondé; l'expérience le démontre.
» Lorsque, après avoir inoculé une poule et provoqué le charbon, déjà
à un degré avancé, parle refroidissement, on vient à la réchauffer, sa gué-
rison a lieu.
» On peut donc considérer comme définitivement établi :
M 1° Que les poules sont réfractaires au charbon;
» 2° Que les poules refroidies contractent facilement le charbon;
» 3° Que les poules chez lesquelles on a déjà développé le charbon
largement, par un abaissement de température, peuvent se guérir complète-
ment si on vient à les réchauffer. La bactéridie se résorbe alors, comme
cela a lieu dans le premier cas.
» La guérison n'a pas réussi lorsque le sang était déjà fort envahi par
la bactéridie charbonneuse, dans les dernières heures de la vie. »
HYDRAULIQUE. — Théorie et formules concernant L'action retardatrice des
parois des courants liquides. Note de M. P. Boileait.
« Le but principal de cette nouvelle recherche est de déterminer, pour
l'établissement des canaux et des tuyaux de conduite, des fonctions, plus
complètes que celles qui ont été employées jusqu'à présent, de la vitesse
moyenne, delà perle de chute et du rayon moyen ; l'étude des phénomènes
que les parois des courants liquides occasionnent, et des relations qui ont
lieu entre les vitesses des nappes de ces courants, m'a fait reconnaître que
les formules à obtenir ne pouvaient être assez simples pour que la voie
des déterminations empiriques suivie jusqu'ici y conduisît sûrement, et
qu'il fallait s'appuver sur une théorie, de manière que l'emploi des résultats
d'expérience fîit réduit au calcul des coefficients des fonctions. Celles-ci
concernent, comme les anciennes formules, le régime dit uniforme, qui est
le plus avantageux à tous les points de vue: ayant démontré en i868 que,
même dans cet état de régime, les vitesses des fluides sont périodiques, j'ai
consitléré les moyens mouvements de translation du liquide et les moyennes
intensités de la résistance des parois, afin (pie les applications des formules
fussent réellement praticables. Les moyens mouvements, que les instru-
ments hydrométriques font connaître, étant uniformes, j'ai pris pour base
( 49)
ce principe, que !e travail moteur dépensé sur un courant dans l'unité de
temps est égal à la somme des quanlilés du travail résistant effectué le
lone des parois, et du travail intennoléculaiie dont j'avais trouvé théori-
quement des expressions exactes (').
» Les aspérités des parois peuvent être considérées comme des obstacles
fixes; car, dans le cas des canaux en terre ou en gravier, les ingénieurs li-
mitent assez les vitesses de l'eau, pour que, à l'état de régime, aucune éro-
sion ne puisse être produite ; en conséquence, la force vive de translation
des molécules qui rencontrent ces obstacles est détruite dans les premiers
instants de chaque choc : soient w la vitesse du moyen mouvement du li-
quide en contact avec les parois, et /l;. la somme des masses des molécules
qui, dans l'unité de temps et siu- l'unité de longueur d'un courant, ren-
contrent des aspérités; il l'ésulte de la considération précédente que le tra-
vail résistant de l'inertie de cette masse est égal à |p.iv-, au moins avec le
degré d'exactitude qu'il est possible et utile d'atteindre.
» Une autre cause de résistance est la tendance de l'eau en contact avec
les parois à y adhérer, propriété prouvée par diverses observations.
D'après les résultats de quelques expériences de Coulomb, la résistance à
vaincre serait proportionnelle à la vitesse des molécules qui la subissent,
mais j'ai signalé précédemment (^) des réactions qui s'y ajoutaient dans
ces expériences, et qui n'ont pas heu dans le cas des courants; la seule
explication de la propriété dont il s'agit, qui me paraisse admissible, est
celle que Poncelet a indiquée en i83g ('), savoir qu'entre l'eau située
dans les pores des parois et les molécules mobiles il existe une sorte de
cohésion qui est périodiquement produite, puis rompue, et j'ajouterai que,
d'après les notions acquises sur les forces de cohésion, l'intensité de celle-
ci doit, pour chacune des molécules mobiles, dépendre k chaque instant
de la grandeur variable de l'accroissement de sa distance à celles qui sont
fixées, et non de la vitesse toujours faible avec laquelle cet accroissement a
lieu. Cela posé, soient oc' la moyenne valeur de l'intensité de la résistance
correspondante, sur l'unité de surface, et S' le périmètre mouillé delà sec-
tion transversale des parois, supposé pris en tenant compte de l'augmen-
tation de contour due aux aspérités ; sur l'unité de longueur du courant,
[') Voir \ei Comptes rendus, t. l.XXXV et LXXXVI, ou l'ouvrage inlitulé : Notions
nouvelles d'Hydraulique, que j'ai public récemment.
(') Comptes rendus, t. LXXXV, p. ^'2'.).
(') Voir le remarquable ouvrage intitulé : Introduction h la Mécanique industrielle, phy-
sique ou expérimentale, par J.-V. Poucelet, chef Je bataillon du Génie.
( 5o )
la valeur de cette résistance est «'S', et, dans l'unité de temps, sa quantité
de travail est a'S'w.
» Quant au travnil intermoléculaire qui est produit à l'intérieur des
courants à régime uniforme, l'une des expressions que j'ai dédiiiles du
principe général dont j'ai exposé une démonstration, et d'une partie des
propriétés de ces courants, que j'ai découvertes, est
^ni{\J — xv),
Q, désignant l'aire de la section liquide transversale, U la vitesse moyenne,
i la perte de chute sur l'unité de longueur, et 5 la densité d'un courant.
» Enfin le travail moteur dépensé, correspondant comme les précé-
dents aux unités de temps et de longueur, est exprimé par SilU/.
» En conséquence de ce qui vient d'être dit, l'application du principe
énoncé au commencement de cette Noie donne
ânu i ^.-- ^ IJ.w- + a'S'î.v4- §Oi(U — w),
équation qui se réduit à
(i) âLli=^iJ.w-i- a'S'.
» Pour exprimer la masse [j., je ferai remarquer que l'aire de sa section
transversale est celle que les aspérités des parois interceptent, de sorte que,
S'
en désignant par — la partie correspondante du périmètre mouillé, et par a
la saillie moyenne de ces aspérités, nous avons
S S'
u. = (7 TV.
' 8 P
» On mesure ordinairement le périmètre mouillé en appliquant une règle
graduée sur les parois, ou, en réalité, siu' les sommets de leurs aspérités;
soit S la valeur que l'on obtient ainsi, S' = (i + c] S, c étant une sorte de
coefficient de rugosité. En substituant cette expression et celle de p. dans
l'équation (i), et désignant par R, le rapport^» nous obtenons
( ÛI )
en conséquence, finlensité moyenne de la résistance des parois sur l'unité de
surface est égale à la somme de deux quantités dont l'une est proportionnelle à
la hauteur due à la vitesse du moyen mouvement de translation dujlaiile en con-
tact avec ces parois, et dont l'autre ne dépend, pour un même liquide, que de
leur rugosité et de la substance dont elles sont constituées.
» Les valeurs de g, p et c potirraient être déterminées, dans chaque cas,
au moyen de mesures très-précises, mais ces mesures sernient difficiles, et
il nous paraît plus pratique de grouper les facteurs qui dépendent de l'état
des parois, sous forme de coelficients que l'on puisse facilement déduire
de résultats d'expérience connus; nous ferons
^^(i + c)=-^ agp et {i-;-c)a'=a,
de sorte que notre équation fondamentale sera
(3) B.,i=^jw' + y
» La seconde partie de la théorie a pour objet l'élimination de la vi-
tesse w, vitesse qui n'est pas connue quand on veut établir un courant et
qui, s'il s'agit de calculs relatifs à un courant existant, ne peut èlre observée
que dans le cas des canaux et ties rivières. Deux des propriétés générales
que j'ai découvertes et exposées précédemment sont respectivement repré-
sentées par les relations
(/-,) V-»'=(V -Tv)/(;-)
et
(5) ;- = K(V-w)%
y désignant la distance au filet principal, dont la vitesse est V, du point
inférieur d'intersection de la tranche longitudinale du thalweg et d'une
nappe quelconque de vitesse v; R étant une fonction des dimensions de la
section liquide transversale, fonction qui varie avec la figure géométrique
de cette section, et dont les coefficients dépendent de la rugosité des pa-
rois : soit j-, la valeur de j- pour la nappe dont la vitesse est égale à U;
l'équation (4) donne
(6) V-U-(V~îv) /(/,}.
(52)
Or, en éliminant V au moyen des relations (5) et (6), nous obtenons
et la substitution de cette expression générale dans l'équation (3) donne
V/K
(7) R./^pu^-.Lzi^pUvï+Li^::^^^-^^/
relation qui diffère considérablement de la formule en usage
R,/= AU+BU%
établie en i8o3 par Girard et Pronj', formule que M. Darcy a maintenue
soixante ans après, en améliorant les coefficients A et B d'après les résultats
de ses expériences. Ayant signalé précédemment les erreurs qui ont con-
duit à cette ancienne relation, nous compléterons notre étude en faisant des
applications et des vérifications de la théorie qui vient d'être exposée. »
MÉMOIRES LUS.
ZOOLOGIE. — Sur la propagation et les métamorphoies des Cruslacés suceurs
(le la Jamille des Cymothoadiens. Note de M. Schiodte.
« Ayant pu rassembler tous les Cymothoadiens qui se trouvent dans
les principaux musées zoologiques de la Scandinavie et de l'Allemagne,
grâce à la libéralité des directeurs, je me propose de publier, avec la col-
laboration de M. le D'' Meinert, aide-naturaliste au musée zoologique de
Copenhague, un travail étendu sur l'histoire naturelle de ces Crustacés,
comprenant la biologie, la morphologie et la description des getues et
des espèces. MM. Milne-Edward^et Heinrich Rathke ont les premiers fait
connaître le jeune âge de plusieurs Cymothoadiens; néanmoins, l'étude de
ces animaux marins nous a encore fourni, sur leurs métamorphoses, des
faits nouveaux d'un intérêt général. En mon nom et en celui de M. Mei-
nert, j'aurai l'honneur d'en faire part à l'Académie.
)) Quand les jeunes sortent de l'œuf dans la poche ovifére de la femelle,
ils sont parfaitement glabres; les antennes de la première paire n'ont pas
( 53)
de fils olfactifs; les antennes de la seconde paire, le dernier anneau de la
queue, les pattes et les branchies sont totalement dépourvus de cils nata-
toires. C'est pendant la première mue, qui s'opère avant que le petit ait
quitté la poche ovifère de sa mère, que toutes ces parties se développent.
On observe en même temps des changements plus ou moins considérables
dans la forme du jeune animal, dans la configuration des appendices, sur-
tout de la queue, changements qui tendent tous vers le même but : faire
de l'animal qui rampe, dans son premier âge, un animal nageur. Les
changements ultérieurs qui ont lieu durant une longue suite de mues,
chez le petit Cymolhoadien qui nage librement dans la mer, où il tire sa
nourriture du sang ou du mucus des poissons, le rendent de plus en plus
apte à une natation rapide, en même temps que la marche toujours crois-
sante du développement lui permet de mieux s'attacher au corps des pois-
sons. C'est à cette époque de libre natation que se développent les pattes
de la septième paire; les épimères de ces pattes, qui manquent chez les
jeunes sujets avant la seconde mue, commencent à se détacher du septième
anneau du corps. Jusqu'à la quatrième mue, les pattes de la dernière
paire, entièrement glabres, croissent en demeurant appliquées sous le
ventre, dirigées en dedans, de telle sorte qu'on ne peut les voir si l'on re-
garde l'animal en dessus. Pendant cette période, le ventre des femelles
reste parfaitement uni, sans trace d'orifices sexuels et de poche ovifère.
Chez les mâles, au contraire, les orifices correspondants deviennent de
plus en plus visibles sur l'arceau ventral du septième anneau du corps,
dès que les pattes de la dernière paire ont acquis leur perfection.
» Arrivés à l'état adulte, les individus des deux sexes se retirent pour
s'accoupler. Les Cymothoadiens suceurs erranls cherchent un abri dans les
profondeurs de la mer. Les femelles de plusieurs Cymothoadiens parasites
se fixent fortement sur la peau ou sur les nageoires des poissons; d'autres
pénètrent dans la cavité branchiale ou dans la cavité buccale de ces ani-
maux, en s'accrochant solidement à la surface de la langue, la tête dirigée
en avant, vers l'ouverture de la bouche du poisson. D'ordinaire, un mâle
se tient à côté de la femelle; quelquefois plusieurs mâles se rencontrent
près d'une seule femelle.
» Les mues s'effectuent chez tous ces Crustacés d'une façon particulière :
la dépouille abandonne d'abord la moitié postérieure du corps, l'animal
se tenant fortement accroché par les pattes de devant; à son tour se dé-
gage, de la même manière, la partie antérieure du corps, l'animal étant alors
fixé par les crochets renouvelés des pattes de derrière. Ce mode de chan-
C. R., 187P, 3e Semestre. (T. LXXXVIl, N» 2.) 8
( 54)
gement de peau est une condition absolument nécessaire pour l'accouple-
ment. En effet, l'acte deviendrait impossible si la poche ovifère de la fe-
melle se constituait à la fois sous tous les anneaux du corps, bouchant
ainsi les orifices sexuels, qui se forment en même temps vers les côlés de
l'arceau ventral du cinquième anneau. Mais, comme la poche ovifere, à
demi constituée après la mue de la moitié postérieure du corps, n'ayant
encore que trois feuillets qui dépendent des trois derniers anneaux du
corps, reste largement ouverte en avant, le mâle peut s'y introduire aisé-
ment. Après l'accouplement, la femelle, changeant de peau dans sa partie
antérieure, complète en même temps la poche ovifère avec les feuillets qui
dépendent de cette région du corps. Il est à remarquer que les feuillets
antérieurs de la poche ovifère couvrent les pattes-mâchoires et souvent la
bouche elle-même, disposition qui prouve que la femelle ne prend plus
guère de nourriture. Les feuillets étant dirigés en avant, c'est dans cette
direction, au-dessous de la tête, que les petits sortent de la poche ovifère
après leur première mue. La femelle, restant fixée et immobile pendant la
ponte des œufs, meurt flasque et vide après la sortie des petits.
» Chez plusieurs de ces Crustacés, notamment chez lesCymothoadiens su-
ceurs errants, les petits sont très-grands comparativement à l'animal adulte,
et en revanche peu nombreux; chez d'autres, au contraire, les petits,
au nombre de plus de deux mille, sont d'une petitesse extrême. Il va sans
dire que ces proportions sont en rapport direct avec les difficultés plus ou
moins grandes que les petits doivent rencontrer, pendant leur vie évolu-
tive, suivant le genre d'existence des divers poissons sur lesquels ils se fixent.
Chez les jeunes, la configuration et la grandeur relative de la tête, des
antennes, des yeux, du dernier anneau de la queue et de ses appendices, le
nombre, la forme et la distribution des taches pigmentaires, présentent une
foule de différences suivant les espèces. Les crochets, toujours simples et
peu courbés avant la première mue, deviennent souvent après cette mue
fortement dentelés en scie, conformation qui se perd peu à peu pendant les
mues suivantes. Toutes ces différences pendant le jeune âge deviennent
souvent d'un granil secours pour la distinction spécifique des animaux
adultes, surtout quand ceux-ci, comme c'est le cas pour une grande |)artie
des Cyinothoadiens parasites, ont subi, avec l'âge, ime métamorphose
rétrograde. Les femelles, transformées en sac ovifère pinson moins informe,
perdent en grande partie la symétrie et la forme définie qui distinguait
leurs différents appendices pendant l'état natatoire de leur vie. Même chez
les Cyraothoadiens suceurs errants la femelle subit des changements no-
( 55)
tables en devenant ovifère; les anneaux du corps se raccourcissent, le
premier anneau de la queue se cache plus ou moins complélement sous le
septième anneau du corps, etc. Ces différences simulent souvent à s'y
tromper des caractères zoologiques. »
MÉMOIRES PRESENTES.
ÉCONOMIE RURALE. — Sur une maladie des tomates dans les Alpes-Maritimes.
Note de M. E. Garcin.
(Commissaires : MM. Decaisne, Duchartre.)
K La maladie dont sont atteintes les tomates examinées est connue de-
puis longtemps, mais elle ne s'était pas montrée à ma connaissance avec la
généralité qu'elle présente dans quelques localités des Alpes-Maritimes.
M La cause n'en a pas été déterminée jusqu'ici exactement. Les feuilles
se frisent et se crispent, des taches brunes se forment sur les fruits, dont
la partie tachée n'arrive plus à maturité et reste verte et brune. Sur la face
inférieure des feuilles et dans les sinus du fruit on remarque une légère
elflorescence blanchâtre.
» L'efflorescence me faisant soupçonner la présence d'un champignon
parasite, je recueillis avec soin une portion de cette matière et je l'exami-
nai à un grossissement de 480 diamètres. L'efflorescence sur le porte-objet
du microscope se montre composée de mycélium tubulaire articulé, fine-
ment granulé en certains points; l'article terminal de chaque ramification
est renflé et raccourci, chargé de spores. Des spores libres mêlées au feutrage
du mycélium, et im certain nombre de zoospores, de dimensions plus
considérables, montrent le champignon en pleine fructification. Je ne crois
pas faire erreur en rapportant ce champignon à la famille des Botrytis, dont
plusieurs sont bien connus comme parasites. Ace sujet je ferai remarquer
que cette année, pour la première Jois depuis de longues années, la mmcardine
s'est montrée dans nombre de magnaneries du département. Or la mus-
cardine a pour unique cause le développement dans le corps du ver à soie
du Botrytis Bassiana; n'y a-t-il pas i)lus qu'une coïncidence fortuite entre
cette apparition de la muscardiue et le développement épidémique de la
maladie des tomates ?
» 11 est possible que le soufrage appliqué à temps ou les fumigations
sulfureuses réussiraient contre la maladie comme ces moyens réussissent
dans d'autres cas analogues : oïdium de la vigne, blanc de pèches, etc. »
(56)
M. J. Cauderay adresse une Note intitulée : « Microphone fonctionnant
sans pile ».
(Renvoi à l'examen deM. diiMoncel.)
Le Mémoire de M. Pulvermachee, « Sur une pile à un seul liquide se dé-
polarisant par l'action de l'air atmosphérique », adressé à l'Académie le
i*"^ juillet 1878, est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de
MM. Becquerel, Jamin, du Moncel.
M. Hi'ssoN adresse une Note sur une maladie de la vigne et transmet en
même temps une portion de cep malade.
(Renvoi à l'examen de M. Blanchard.)
M. Paqcelin adresse une Note contenant la description d'un « fera sou-
der à foyer de platine s'échauffant instantanément sans flamme, soit avec
un méhinge d'air et de vapeurs d'essence minérale, soit avec un mélange
d'air et de gaz de houille ».
(Renvoi à la Commission du Concours des Arts insalubres)
M. BouTiN adresse un Mémoire intitulé : « Recherches sur des cristaux
de nature remarquable obtenus par l'élude des sulfocarbonates de potas-
sium et de sodium »
(Commissaires : MM. Boussingault, Debray.)
CORRESPONDANCE.
M. le Secuétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Un ouvrage de M. L. Grandeau intitulé : « Chimie et Physiologie ap-
pliquées à la sylviculture. Travaux de 1868 à 1878. » (Extrait des Annales
de la Station agionomique de l'Est) ;
2° Une brochure de M. G. Darembercj intitulée: « Comparaison des cli-
mals d'hiver sur les côtes africaines et françaises de la Méditerranée » ;
3" Une brochure de M. A. Chassagne portant pour litre : « Les hôpitaux
sans étages et à pavillons isolés » ;
(57 )
4" Une brochure de M. P. de Saiiil'Robert ioMiAée : « Caiinocchiale pen-
sile per lamisura degli angoli verticali ed orizzontali ».
ASTRONOMIE. — Détermination de l'orbite de la planète @ Héra. Note
de M. G. Leveau, présentée par M. Mouchez.
« Dans un Mémoire publié dans les Additions à la Connaissance des
Temps pour 1876, j'ai donné les éléments osculateurs de la planète @
Héra, pour 1868, septembre 18,0. A l'aide de ces éléments, dont la déter-
mination repose sur les observations faites depuis l'année de la découverte,
1868, jusqu'en 1878, j'ai, en prenant considération de l'action perturba-
trice de Mars, Jupiter et Saturne, formé des éphémérides qui ont permis
d'observer cette planète lors de ses oppositions ultérieures. La compa-
raison des observations méridiennes avec ces éphémérides m'a foiu'ni les
résultats suivants :
Lieu
Dates. jRj, — ;r^.. D„ — Dj. de l'observation.
s ' "
1875. Févr. 22 4-0,11 — 0,5 Paris.
25 +0,11 — 0,4 »
Mars 5 -l-o,o5 -+-2,1 »
187C. Mai 29 — o>i7 + 3,4 Grcenwich.
3o — 0,53 -h 4>-^ Krentsmunster,
Juin 12 — 0,18 -1-2,3 Paris.
i5 — 0,45 4- 3,6 Krentsmunster.
16 — 0,34 +2,7 Paris.
19 — 0,17 -t- 3,9
20 — 0,22 -1-3,3 »
1877. Oclob. 10 — 0,17 -t- 2,6 Madrid.
II -I- o,o[ — 3,4 »
12 — 0,04 — 1,2 »
i3 — 0,07 — 3,0 >
i5 — 0,20 -I- 0,4 Leyde.
16 — 0 25 — 1,8 "
22 — 0,11 — 0,4 Madrid.
24 — 0,10 -1-0,7 »
26 — 0,06 — 7,0 »
27 — o,i4 — 2,2 »
» On en conclut
1875. Févi-ier 27 (^^ _ :rJ cosffl =-(- i ,3 ©„ — Ô3, =-i- 0,4
1876. Juin 12 (.ïl„— m,) coââ)=— 4,3 CO^_(î)^=-t-3,3
1877. Octobre 18 («„ — B,) cosCÔ = — 1,7 cD^ _ (D^. = _ , ,i
( 58 )
« De l'ensemble des observations faites pendant deux révolutions con-
sécutives de la planète, nous déduirons une correction définitive des élé-
ments qui ont servi de base à tout le travail. A cet effet j'ai, en ne tenant
compte que des variations des éléments de la planète troublée, calculé,
pour chacune des époques moyennes des observations faites à chaque op-
position, les équations de condition snivanles:
/ascensions droites.
1S68.
Sept.
58.
-M ,5^6 S-u
— 0,393
^Q
+0,396 j('
^- 1.979"?
+ 1,763 JM„
+ 0 , 1 09 J//
= -1,5
1868.
Nov.
'9-
-M,i63
— 0,256
+0,369
^1,624
+ i,3i9
+ o,i3o
= +■,4
1870.
Janv.
27-
+0,721
—0,029
0
+0,861
+0,639
+ 2,970
= -0,6
1871.
Avril
>4-
^.,/|37
— o,3ai
+o,;i>'l4
-2, .46
+ i,3o5
+ i2,o58
= +0,6
1872.
Juill.
27-
+ ■,674
—0,292
-0,002
-1,166
+1,954
+27,616
= 0,0
1873.
Nov.
■4-
-t-I,522
+0,019
+0,309
+2,980
+ 1,491
+28,3o5
= +0, 1
1875.
Fév.
27.
+ >,45^
—0,439
+0,127
-0,594
+ 1 ,245
+29,227
= -i,3
1876.
Juin.
i3.
+ 1,566
+ 0,062
+ 0,278
— 3,o32
'-1,661
+46,660
= -4,3
1877.
Cet.
iS.
+1 ,5o3 oc»
—0,307
sQ'
+ 0,481 0/
-i-2,536(?y
+ 1 ,661 oM,
+54,9>'lV
= —1.7
Déclinaisons.
1868.
Sept.
28.
+o,55oiÎCT
+o,988o'Q'
— I , T090/
+ 0,6.36 o>
+o,63idX
— 0, 102 Sij.'
n
= +0,4
1868.
Nov.
'9-
-1-0,385
+0,593
— 1 ,o5i
+o,,'i94
+0,442
— 0,071
= +'.9
1870.
Janv.
27-
— 0,001
—0,614
—0,339
+ o,oo3
— 0,001
— 0,011
= +2,2
1871.
Avril
i,'i.
— o,5i3
-0,687
+ 1,228
+0,721
-^0,461
— 4.129
= -!-'. 9
1872.
Juil.
27.
-1-0,237
+1,526
+0,371
-0,144
+0,277
+ 3,936
= +0,6
1873.
Nov.
2/,.
+0,324
—0,426
-1,457
+0,649
+0,324
+ 6,011
= —0,3
1875
Fév.
27.
— o,4>6
— 1,286
+n,44i
+ o,i46
-0,356
— 8,3o8
= +0,4
1876.
Juin.
.3.
— 0,302
+0,679
+ i,4o5
+o,6i3
-o,3i3
- 8,65i
= +3,3
1877.
Oct.
18.
+0,534 ifw
+0,642 ^Q'
— 1,3390V
+0,848 o"5>
+0 , 59S 0 M,
+i9,6i5o>'
= -1,5
où l'on a posé
^Q,'==-JQ et C?U.':
au..
» Par la résolution de ces équations on obtient pour les corrections à
appliquer aux éléments osculateurs du 18 septembre 1868 les valeurs sui-
vantes :
(?Mo= - 3", i3; (?3T^ ^-3",6I; ^Çl = -\-\",^o
§i z= -i- o",48; ôip = -h o",26 et Sp. = — o",ooo53.
La substitution de ces valeurs dans les équations de condition laisse pour
résidus :
18C8. Sept. 28.
1868. Nov. 19.
1870. Janv. 0.7.
1871. Avril. 14.
1872. Jiiill. 27.
scension
droite.
Déclinaison.
If
— a, 2
-+- 0,'è
-<-o,8
H- 2,2
-1,3
+ ■^,4
-+- 0,5
+ ",4
-+- Ij9
-0,5
1873. Nov. 24.
1875. Fev. 27 .
1876. Juin i3.
1877. Oct. 18.
iscension
Décli-
droite.
naison.
-0,1
-h 0,5
+ '»7
-+- 0,3
-1,6
+ 2,0
-t-o,i
-1-0,2
(%)
« En ajoutant aux éléments pour 1868, sept. 18,0, ainsi corrigés, les per-
turbations subies par la planète de 1868 à 1870, on obtient les éléments
osculateurs suivants :
Éléments osculateurs de la planète (^ Hèra.
Époque : 1875 mars 6,0; temps moyen de Paris.
Anomalie moyenne M„= 196.59.33,91 ^ „
Longitude du périhélie vs =820.54.24,79] 32 1 . 2.47)35 \
Longitude du nœud ascendant. . Q =; i36. 10. 3i ,61 > 1870,0 i36.i8.23,io / 1880,0
Inclinaison ' = 5.24- 2,43) 5.23.58,53/
Angle (sin = excentricité) y --^ 4-36-3o,4i
Moyen mouvement diurne p :^^ 799", 12221
» Au moyen de ces éléments nous pouvons calculer pour 1877, oc-
tobre 21,0, les valeurs elliptiques x, y, z, -£, -^ et -£\ en y ajoutant les
perturbations âx, oy, ^z, 5'-£, 5^, ô-^ subies par la planète de 1875
à 1877, on obtient pour cette dernière époque le lieu et la vitesse de la
planète. L'application des formules de la Mécanique céleste nous fournit
les éléments osculateurs suivants :
Éléments osculateurs de la planète (J«) Héra.
Époque : 1877, octobre 21,0 ; temps moyen de Paris.
M, = 49. 57'. 59", 95
ro =: 32o.5q. 3o, i6 ) , . • ■• .
^ I equin. et eclipt.
Q = i36. 12.27,00 } 00
' -' mov. 1880,0
/= 5.23. 58, 80 )
ç = 4- 3o.35,47
P = 799".o'^754
» Pour une époque quelconque, on obtiendra les coordonnées rectan-
gulaires équiUoriales de la planète par les relations
JT = (1,99 90772 )/'sin( 5i°7' 8",38 -f- anom. vraie),
jr — (1,974 3-?.l\i) r :iin[322° 26' 3']",8'] -r- anom. vraie),
z= (i,53i 7796)rsin(3io'' 43' 39",66 + anom. vraie).
» La comparaison de la position déduite de ces formules avec la posi-
( fio )
tion normale du i8 octobre 1877 donne
Mo — iîVc = -+- o", 2 ; tDo — ®c = — o", I .
» L'accord de ces résultats avec les résidus des équations de condition
est une preuve de l'exactitude des calculs. »
CHIMIE AGRICOLE. — De l'influence de f électricité atmosphérique sur la
nutrition des plantes. Note de M. L. Gkandeau. (Extrait.)
« Conduit, par la nature de l'enseignement dont je suis chargé à l'École
forestière, à discuter les diverses hypothèses émises pour expliquer l'action
ducouverl dans les massifs, sur le taillis, j'ai bientôt reconnu que les causes
invoquées par les auteurs ne rendent pas un compte satisfaisant des faits
observés. J'ai pensé que l'électricité atmosphérique pouvait jouer un rôle
dans ce phénomène, et j'ai institué, au mois de mars 1877, des expériences
directes en vue d'élucider cette importante question.
» Voici le principe de ces expériences : On place deux plantes de même
espèce, de même âge et d'égale venue, dans des conditions identiques de
sol, d'aération, d'insolation, etc.... La seule condition différente consiste en
ce que l'une des plantes est soustraite à l'action de l'électricité atmosphé-
rique à l'aide d'une cage de Faraday qui la recouvre, tandis que l'autre y
est soumise. La cage est formée de quatre tringles en fer de o", 01 de dia-
mètre et de i"\ 5o de haut ; ces tiges sont reliées entre elles par un treillis
de fil de fer fin à mailles de o™, i5 sur o™, 10. Cette cage, qui permet à l'air,
à la lumière, à l'eau, de circuler librement autour de la plante, soustrait
complètement cette dernière à l'action de l'électricité atmosphérique.
» Première expérience : Tabac. — Le 7 avril 1877, '^^^^^ pieds de tabac,
pesant chacun S?'', 5 et portant quatre feuilles, ont été mis en expérience (').
A partir du i4 avril, époque de la reprise complète des plants, jusqu'au
jour de la récolte, 7 août 1877, on constate mie différence notable dans le
développement des deux tabacs, celui que recouvre la cage croissant beau-
coup moins vite que l'autre. Le plant à l'air libre a fleuri et commençait à
fructifier; le plant sous cage présentait, à celte époque, quelques boutons
non encore épanouis. Les plants, débarrassés avec soin de la terre adhé-
rente aux racines, ont été mesurés, pesés et analysés.
') Dans Jeux caisses contenant ic) kiloj^rammes de terre homogène et identique.
(6i )
» Deuxième expérience : Mais géant. — Le 8 août 1877, on remplace les
tabacs par deux maïs caragua, pesant chacun a^"", 8, vigoureux et mesurant
o™, 18 jusqu'à l'extrémité des feuilles. Le 2/j août, afin d'augmenter très-
notablement la richesse du sol en principes nutritifs, On arrose chacun des
maïs avec un litre de la solution suivante : nitrate de chaux, i gramme;
phosphate de potasse, o8'',25o; nitrate de potasse, o^"', 2 5o; sulfate d'am-
moniaque, oS'", aSo; eau, jusqu'à 1000 centimètres cubes. Le 8 octobre,
les menaces de gelée engagent à mettre fin à l'expérience, qui n'a duré que
deux mois. Les maïs, arrachés avec les mêmes soins que les plants de
tabac, ont été mesurés, pesés et analysés.
» Voici les résultats numériques fournis par ces deux expériences :
TABAC
SOUS c.ije.
à l'aip libre.
SOUS cage
o"\6g
I'", 10
o'",97
i4oe'-
86^'
5o5'-
it
5% 3o
4^-
i5e--,5
7='', 921
5^43
10
M
u
à l'air libre.
Hauteur totale r",o5
Poids (le la plante fraîche d.'j3^'
Diamètre de la tige à o^jac de la racine. »
Poids de la plante sèche Sof
Nombre des feuilles 14
Comparaison des récoltes.
TADAC MAÏS
à l'air libre. sous cas,'!?. â l'air liliie. sous cage.
Trouvé. Eu eoutièmes. Trouvé. En cent. Trouvé. En cent. Tro'jyé. En cenl.
Eau -243,035 89,02 112, 3o 87, .'|6 78,078 90,81 4^.573 89,1,'!
Matières azotées 2,114 o,^^ ',i'lo 0,81 1,084 "i^G 0,578 1,16
Matières hydrocarbonées 24,76.3 9,07 i3,f)?9 9,95 5,690 6,62 4,079 8,16
Cendres 3,098 i,!.') 3,421 1,78 1,142 i,3o 0,771 1,54
Totaux ,, 273,000 100,00 i4o,oo luOjOO 86", 000 100,00 5o,ooo 100,00
» Troisième expérience : Blé Chiddam. — Le 7 novembre, ou a semé du
blé de Chiddam d'automne, au lieu et place des maïs. Afin d'éliminer la
cause autre que l'influence de l'électricité, qui aurait pu agir dans les deux
premières expériences, on a changé la cage de place et on l'a mise sur la
caisse demeurée libre dans les deux piemiers essais. Le 23 mai i8'78, les
blés mesurent o'",4o de hauteur; le blé sans cage est grêle; on coupe quel-
ques tiges dans les deux caisses; on en choisit six des plus belles de chaque
C. R., 1878, 2» Semestre. (T. tXXXVIl, N" 2.) 9
( 6^ )
essai et l'on en détermine respectivement le poids :
fc-r
Six tiges (air libre), pesant 6,67
Six tiges (sous cage) » . .- 4 '95
Différence i ,62
» Du rapprochement des chiffres obtenus et de la discussion des expé-
riences qutî je viens de décrire, je crois pouvoir tirer les conclusions
suivantes :
)) 1° L'électricité atmosphérique est un facteur prépondérant de l'assi-
milation chez les végétaux,
» 2° Les plantes soustraites à cette influence ont élaboré dans des temps
égaux, toutes choses égales d'ailleurs, 5o à 60 pour 100 en moins de
matières vivantes que celles dont la croissance s'est effectuée dans les con-
ditions ordinaires.
» 3° Des végétaux peu élevés au-dessus du sol sont également influencés
par l'électricité atmosphérique.
» 4" f-ie taux centésimal de la matière protéique formée ne paraît pas
dépendre sensiblement de l'action de l'électricité atmosphérique. Il reste
proportionnel au taux de la récolte.
» 5" Le taux de cendres est plus élevé dans les plantes qui ont crû à
l'abri de l'action de l'électricité.
» 6" Le taux de l'eau est moindre dans les mêmes plantes.
» Je me réserve d'appliquer ces faits à l'interprétation du couvert des
forêts et à l'action du voisinage des arbres sur la végétation, etc.
» Je rappellerai en terminant que les belles expériences de M. Mascart
sur l'influence d'un corps électrisé par la végétation confirment les faits
que j'ai constatés et appuient l'interprétation que j'en donne.
» Dans une prochaine Note je ferai connaître les résultats de mes expé-
riences sur l'influence de l'électricité sur la nitrification du sol. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les courbes de solubilité des acides saticj^lique
et benzoïque. Note de M. E. Bourgoin. (Extrait par l'auteur.)
« L'acide salicylique, qui est très-soluble dans l'alcool et dans l'éther,
est au contraire très-peu soluble dans l'eau, surtout à froid. Cependant la
plupart des auteurs indiquent une solubilité trop faible, ce qui tient sans
( 63 )
doute à ce que l'acide salicylique se laisse assez difficilement mouiller par
l'eau, dételle sorte que, pour obtenir des solutions saturées, il faut main-
tenir pendant longtemps l'eau et l'acide en excès à une température con-
stante.
» On admet qu'il se dissout dans looo parties d'eau froide et dans
i3o parties d'eau bouillante. J'ai trouvé que lOoo parties d'eau en dissol-
vent 2,25 à i5 degrés, et 79,25 à la température de 100 degrés.
)) J'ai fait un très-grand nombre de déterminations entre zéro et 75 de-
grés, afin d'établir la courbe de solubilité entre ces limites de température.
COURBES DE SOLUBILITE DES ACIDES SALICYLIQUE ET BEÎfZOIQUE
^<* iff" 1S° ZO° 25° 30° 3S° ffiO° ^S°
E B D , Courbe' de' jolubSUe-' ùfe> l'oade/ S'i^'^fp'^-
» En inscrivant sur la ligne des abscisses les températures et en prenant
pour ordonnées correspondantes des longueurs proportionnelles aux quan-
tités dissoutes, on trouve que la solubilité de l'acide salicylique dans l'eau
est représentée par une courbe parabolique dont la convexité est dirigée
vers l'axe des températures. Cette courbe permet de déduire la valeur des
9-
(64)
solubilités dans i litre d'eau, de 5 en 5 degrés. On obtient alors le tableau
suivant :
o o
Ao 1 ,5o A 4» 5,55
5 1,65 45 6,65
10 i,go 5o 8,oo
1 5 3 , 9.5 55 0 ! So
20 2,'JO 6o 12,55
25 3,25 65 i5,25
3o 3,90 'jo •9>9o
35 4>6^ 7^ 25, 5o
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la matière colorante ferrugineuse des vins rouges.
Note de M. Arm. Gactier, présentée par M. Wurtz.
« La matière colorante bleu indigo, dont j'ai parlé dans une précé-
dente Note des Comptes rendus (t. LXXXVI, p. iSo^) et que j'obtiens en
saturant incomplètement le vin, puis l'additionnant de sel marin, contient
plus de 3,5 pour 100 de fer, comme le démontrent mes analyses (p. i5o8)
et se comporte, dans toutes ses réactions, comme le &e\ ferreux d'un acide
bibasique rouge, un peu soluble dans l'eau, astringent et très-analogue à
un tannin.
» M. Maumené n'a pas analysé cette substance, que j'ai obtenue le pre-
mier ; mais il semble y contester l'existence du fer. Je répète qu'elle en
contient près de 4 pour 100.
» Quant à Vœnocjanine de Mulder, je me suis assuré qu'elle n'était
que le sel ferreux impur de l'une des matières colorantes rouges du vin,
substance rouge que l'on met aisément en liberté en tr<iitaut l'oenocya-
nine bleue par de l'eau légèrement acidulée. Mais le peu de garantie que
j'avais de la pureté de la substance obtenue par la méthode de Mulder
m'a toujours déterminé à n'en pas tenter l'analyse. Toutefois, ses propriétés,
identiques avec celles de la matière colorante bleue ci-dessus, me font
penser qu'elle se confond avec celle que, par saturation, ou simple con-
centration dans l'acide carbonique, j'ai retirée de divers vins, tels que ceux
d'aramon, de carignane, ou des crus mixtes de Roussillon, d'Espagne et
de Sicile. »
(G5 )
CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la diffusion du grisou dans les mines. Note
de M. J.-J. CoQuiLLioN.
« J'ai montré précédemment que le grisou se mêlait difficilement à l'air,
et qu'il avait une grande tendance à se maintenir dans les parties hautes
des galeries; on peut se demander au bout de combien de temps il peut
disparaître d'un chantier en repos, ou avec quelle rapidité la diffusion
s'opère.
» Je citerai les faits suivants, qui peuvent éclaircir la question ; au mois
de mai de l'année 1877, j'eus l'occasion de faire l'observation suivante au
puits Sainte-Marie, des mines de Blanzy. A l'étage 260, se trouvait un chan-
tier de remonte abandonné provisoirement. En pénétrant dans ces travaux
avec l'ingénieur en chef, M. Mathet, nous avons pu observer le grisou à la
lampe; il était en faible proportion d'abord, puis croissait rapidement à
partir de l'entrée du chantier. Le 12 mai suivant, je retournai au même
endroit; je constatai que les lampes ne donnaient aucune indication : le
grisoumètre, au point culminant du front de taille, r.'accusa que i,5 à
2 pour 100 de grisou; presque tout le gaz avait disparu. La pression baro-
métrique observée à la sortie du puits avait subi, du 1"' au 11 mai, deux
dépressions qui ont pu exercer leur influence sur la disparition du grisou,
mais il y a lieu aussi de chercher à l'expliquer, ou par une fissure au toit
de la galerie montante, ou par diffusion à l'entrée du chantier qui commu-
niquait avec une galerie principale.
» Pour justifier cette seconde hypothèse, j'ai fait, au laboratoire de
M. Friedel, les expériences suivantes : j'ai pris un gros tube en verre de
2 mètres de long et de i décimètre de diamètre; l'ouverture inférieure
leposait sur une terrine pleine d'eau, l'ouverture supérieure pouvait être
bouchée plus ou moins hermétiquement ; elle portait un petit tube engagé
dans un bouchon en caoutchouc qui permettait de faire des prises de gaz;
on pouvait introduire du gaz carboné, soit en haut, soit en bas du gros
tube et faire des prises, au bout d'un certain temps, pour analyser le mé-
lange. Quand on introduit le gaz en bas du tube, la diffusion se produit
très-vite, et au bout de trois ou quatre minutes la proportion de gaz car-
buré est la même en haut et en bas. Si la partie supérieure du tube pré-
sente quelques ouvertures, mémei mperceptibles, la diffusion s'opère par
ces points et la proportion de gaz devient bientôt moindre en haut qu'en bas.
» La diffusion s'opère encore très-bien de haut en bas, mais elle est
( 66 ;
longue à se produire; pour le démontrer, j'ai introduit du gaz à la partie
supérieure de mon gros tube, j'ai bouché hermétiquement toutes les ou-
vertures du haut avec de la cire, et j'ai constaté qu'il fallait trois ou quatre
heures pour avoir des traces de gaz en bas; la diffusion complète deman-
dait un temps plus long encore.
» Il importe, comme on voit, de bien connaître les circonstances qui
produisent la diffusion, et, par suite, l'entraînement du grisou dans le
temps le plus court possible; la ventilation est le seul procédé qui paraisse
pratique. »
MINÉRALOGIE. — Sur la Structure de plusieurs minéraux. Note de M. Gaudijv.
« Je me propose de soumettre successivement à l'Académie plusieurs
études que j'ai faites sur divers minéraux, études qui jettent un grand jour
sur leur composition encore incertaine, sur leur forme cristalline intime,
et me permettent de calculer souvent avec une précision absolue leurs
angles principaux, en prenant pour la distance des molécules entre elles
dans ini sens horizontal (assemblage latéral) ou dans un sens vertical (su-
perposition), la distance d'atome, y 2 distance d'atome, 2 distances d'a-
tome, 3 distances d'atome, en un mot la distance d'atome multipliée par
un nombre très-simple qui grandit avec le diamètre des molécules.
M Ces études comprendront la topaze, i'anatase, les tungstates etmolyb-
dates de plomb et de chaux, l'émei aude, la humboldtilite, l'harmotome,
l'épistilbite.
» En traitant de I'anatase je montrerai que son pointement aigu Vb'
n est pas produit par un décroissement; qui] est dû à ce que dans ce cristal
une molécule se met à cheval sur quatre, absolument comme dans le
rhomboèdre une molécule se met à cheval sur trois; et que dès lors les
faces b' sont assimilables aux faces du rhomboèdre. Elles sont en effet des
faces de clivage dans I'anatase comme dans certains cristaux rhomboédri-
ques; ce qui prouvera que les dimensions de la molécule de I'anatase
sont les mêmes que celles du rutile et de l'oxyde d'étain, et que par con-
séquent tous les symboles des facettes obliques à l'axe sont fautifs.
» La cristallisation des tungstates et molybdatesde plomb et de chaux
prouvera que l'acide tungstique et l'acide niolybdique sont assimilables à
l'alumine, à l'acide borique et à l'acide arsénieux, et non à l'acide sulfu-
rique et à l'acide chromique.
( 67 )
» Pour l'émeraiide, je suis amené à la considérer comme composée de
27 molécules de silice, 4 molécules d'alumine et 10 molécules de glucine, for-
mant 7 alvéoles hexagonales régulières, ayant pour axes à 7 atomes, AB-C*
linéaires, 4 molécules d'aluminate de glucium et 3 molécules de silicate de
di-monoxyde de glucium, qui représentent de nouveau la symétrie de
trois axes de deux espèces se croisant autour de l'axe central, comme dans
la néphiline et la pyromorphite, Bgurées dans mon livre sur l'Architecture
des atomes. »
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Des albumines de lliydrocèle et de la fonction de la
tuni(]ue vaginale dans l'état moibide. Note de M. J. Béchamp.
« J'ai eu l'occasion d'étudier, en suivant la méthode donnée par M. A.
Béchamp dans son travail sur l'isomérie dans les matières albuminoïdes ('),
un certain nombre de liquides d'hydrocèle. M. le D'^Birot, en développant
les idées de M. A. Béchamp, a déjà montré (^) que les albumines sont diffé-
rentes par leurs pouvoirs rotatoires et leurs propriétés, suivant les cavités
dans lesquelles elles ont pris naissance, et il concluait à une activité spéciale
des tissus vivants, qui « modifient chacun à leur façon les albumines qu'ils
sécrètent». On n'isole jamais dans ces cas des albumines identiques aux
albumines du sang. Voici de nouveaux faits à l'appui de cette théorie.
» Pour abréger, je ne donnerai que les diagnostics posés par les obser-
vateurs :
» I. Hydrocèle. Atrophie du testicule. Liquide remis par M. le D' Guermonprez.
" Première ponction, i5 avril 1877 : Le liquide est précipité par 3 volumes d'alcool à
90 degrés. Le précipité est recueilli sur un filtre, lavé à l'alcool, essoré et repris par l'eau. La
moyenne partie entre en solution. On filtre et l'on prend le pouvoir rotatoire.
[4-73,3\
» Deuxième ponction, 3 juin 1877. Même traitement du liquide. Le volume du liquide
étant plus considérable, on sépare une petite quantité d'une albumine insoluble.
Albumine soluble ["]y~ 73,2 V
Albumine insoluble [«]y= 89,39 \ en solution acétique.
Comptes rendus, 1873.
Thèse de Montpellier, 1874.
(68 )
» Troisième ponction, 5 septembre 1877.
Albumine soluble [a]y=7o,i5\
Albumine insoluble, [''■]y= 74' ■ % ^" solution acétique.
1' Qiiatiièrae ponction. 28 janvier 1878 :
Albumine soluble [x]j^: 70, 18 \
Albumine insoluble. . Traces.
" Cinquième ponction. 17 mai 1878:
Albumine soluble. [a]y=7i,29\
Albumine insoluble Traces.
» II. Hydrocèle double, sans étiologie appréciable. Liquide remis par M. le D' Jousset.
Le liquide de chaque cavité a été recueilli séparément.
Albumine soluble (cavité droite)., [«]/= 7')*^^%
Albumine insoluble (cavité gauche 1 ['<]/= 7' ' '^ \
Albumine insoluble Traces dans les deux cas.
» III, Hydrocèle, sans étiologie appréciable. Liquide remis par M. le D' Jousset,
Albumine soluble [«]y=:70,i8\
■> IV. Hydrocèle de nature imflammatoire. Liquide remis par M, le D'' Eustache.
Albumine soluble ["];= 7 ' '^ \
Albumine insoluble [«]/= 72,8 \ (petite quantité),
» V. Hydrocèle, sans étiologie appréciable, Liquide remis par ^I, le D'' Kustaihe,
Albumine soluble , . [«]^= 70, i8 \
Albumine insoluble Traces.
» Les albumines isolées dans les divers cas, pures et exemptes de cendres,
ont toutes des caractères communs :
» Elles colorent le réactif de Millon en rouge, l'acide chlorhydrique en
violet. Elles ont sensiblement le même pouvoir rotatoire. Elles sont toutes
solubles dans l'eau après leur précipitation par l'alcool, sauf l'albumine
insoluble qui est toujours en faible quantité quand elle existe. Ce sont
des zymases d'une faible énergie : elles fluidifient l'empois de féctde sans
le transformer en glucose,
» Leur solution aqueuse n'est pas coagulée par la cbaleur, eu solution
suffisamment étendue : o^', i pour 10 centimètres cubes. En solution cou-
Azote.
H
ydrogène.
Soufre.
i5,7
7'i
0
Dumas et Cahours.
i5, 1
7>'
»
Scherer.
.5,6
7>'4'
1,2
J. Béchamp»
( «9)
centrée ia chaleur les coagule. L'addition d'un sel (acétate de soude, sul-
fate de soude) à la solution aqueuse tnéme étendue de celte albumine
favori?e l'action de la chaleur et la coagulation se fait complètement.
Cliauffées à i4o degrés, ces albumines deviennent insohibles dans l'eau.
» Tous ces caractères les éloignent absolument de celle du sang dont le
pouvoir rotatoire est [a]y= 6o\, quoique la composition élémentaire soit
identique. J'ai fait l'analyse de l'albumine soluble que je mets en paral-
lèle avec celle d'albumine d'hydrocèle faite par M. Scherer et avec celle de
l'alhuraine du sang faite par MM. Dumas et Cahours :
Carbone.
Sérum humain. ... 53,3
Hydrocèle 54 ,2
Hydrocèle 53 , i 3
» Ces faits fournissent une nouvelle preuve à l'appui de la théorie de
l'isomérie dans les matières albuminoïdes de M. A. Béchamp.
» Ces observations prouvent que les tissusmodifient d'une certaine façon
les albumines du sang qui les traversent. N'est-il pas remarquable de
voir le même tissu, la tunique vaginale, donner toujours naissance à la
même albumine, chez le même sujet, à plus d'un an d'intervalle, et chez des
sujets différentsPCes expériences démontrent donc la fonction propre et tou-
jours semblable de cette tunique.
» La nature de la maladie peut apporter quelques modifications : l'al-
bumine insoluble existe dans certains cas et en quantité suffisante pour en
prendre le pouvoir rotatoire (observations I et IV); dans d'autres (obser-
vations III et V), au contraire, on ne l'y rencontre pas ou en très-mi-
nime quantité. L'albumine soluble est toujours le terme dominant. »
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE, — Sur une maladie à forme charbonneuse, causée par
un nouveau vibrion aérobie. Note de M. H. Toussaint, présentée par
M. Bonley.
•1 Je dois à l'obligeance de M. Boutet, de Chartres, le sang qui a servi
à ma première expérience. Ce sang provenait d'un cheval mort rapide-
ment à la suite des symptômes de la fièvre charbonneuse. Il m'arriva le
27 mars dernier, soixante heures après la mort du cheval, et fut inoculé
immédiatement à un lapin par deux piqûres à l'oreille.
C.R., 1873, r Semestre. fT. l.XXKVU, 1V« 1 .) lO
\ 70 )
» Ce sang n'exhale aucune odeur pulride; il est noir, poisseux, non
coagulé. Les globules, parfaitement conservés, ne se réunissent pas en
amas, comme dans le charbon; le sérum, très-légèrement rosé, ne montre
aucune bactéridie, ni aucun des vibrions de la putréfaction (mon attention,
à ce moment, n'était attirée que sur ces formes connues). L'étal de con-
servation du sang me permet d'affirmer qu'il n'a jamais renfermé de
bactéridie.
» Le lapin, inoculé le 27, meurt vingt-quatre heures après, avec des
symptômes assez analogues à ceux des animaux charbonneux, à l'excep-
tion de la température, qui était de 38 degrés au moment de la mort. Nulle
part je n'ai rencontré de bactéridies. Un deuxième lapin, inoculé immédia-
tement, meurt en treize à quatorze heures. C'est dans cette deuxième
expérience que je reconnus fh présence du nouveau microbe. Depuis cette
époque, 54 animaux, inoculés dans des buts divers, me l'ont toujours
montré et ont présenté la plus grande uniformité dans les symptômes et les
lésions.
» Les inoculations se font avec yô 'a \ goutte de sang ou de liquide de
culture, La mort arrive habituellement de la dixième à la quatorzième
heure, avec une température variant de 87 à Sg degrés. A l'autopsie, ce
qui frappe, c'est l'injection extrême de tous les petits vaisseaux, gorgés
d'un sang noir, et les lésions intestinales. L'intestin grêle est complètement
dépouillé de son épithélium; les plaques de Peyer, congestionnées, pré-
sentent souvent des suffusions sanguines, des follicules et même des ulcé-
rations au début. Les matières du gros intestin sont très-liquides; presque
toujours une diarrhée plus ou moins abondante a précédé la mort.
» Le sang ne se coagule que très-lentement dans les vaisseaux, et le
caillot est mou, peu consistant; la rigidité cadavérique est toujours impar-
faite ; les muscles ont une teinte blafarde particulière. Examiné au micro-
scope, le sang se montre diffluent, les globules forment une couche continue,
jamais de pus ni d'îlots : on en trouve de décolorés; le sérum est légèrement
teinté. Avec un grossissement de 5oo à 800 diamètres, on constate la pré-
sence d'une grande quantité de vibrions d'une extrême petitesse, qui se
présentent sous la forme de points sphériques ou un peu ovalaires, très-
peu réfringents (ce qui fait qu'on les distingue difficdement dans le sérum
coloré), isolés ou géminés; jamais on n'en voit trois réunis en chaînette. Leurs
dimensions varient peu, l'épaisseur est de -^^j^de millimètre, et la longueur
d^TîToFû^ TTnrViï! eette dernière dimension n'est atteinte que par les vibrions
qui vont se diviser. Les seuls mouvements dont ils soient animés sont de
( 7' )
légers et lents déplacements, qui me paraissent se distinguer assez nettement
du mouvement brownien. Très-nombreux dans le sang (5 à lo pour un
globule), ils se montrent en quantité immense dans les ganglions lympha-
tiques, et fourmillent dans l'œdème du point inoculé. Enfin on en trouve
dans tous les tissus, en dehors des vaisseaux, et dans tous les liquides de
l'économie : les humeurs de l'oeil, les liquides des séreuses, l'urine. Lors-
qu'on examine l'épiploon à un fort grossissement, on les dislingue très-
nettement dans l'intérieur des vaisseaux, sous la forme d'amas de granula-
tions régulières, qui occupent souvent toute la largeur des capillaires, et se
détachent nettement sur leur bord optique.
» Tous les liquides de l'économie sont inoculables au même titre que le
sang : l'humeur aqueuse, l'urine, le chyme tuent les animaux en douze
heures. La maladie est non-seulement contagieuse par inoculation directe,
elle l'est également par le tube digestif, peut-être aussi par les voies respi-
ratoires. Trois lapins sont morts de dix-huit à vingt-quatre heures après
avoir mangé de l'avoine mouillée par du sang infectieux. Les substances de
l'intestin, les excréments réduits en poudre et mélangés aux aliments, ont
tué deux lapins sur six soumis une seule fois à cette nourriture. Deux autres
lapins vigoureux sont morts le lendemain, pour avoir cohabité une seule
nuit avec des animaux inoculés. Enfin trois lapins adultes, placés dans des
loges voisines de celles où se trouvaient mes animaux d'expérience, sont
morts de la même manière, sans avoir eu de contact direct avec les ani-
maux inoculés.
» Je poursuis en ce moment des expériences sur les grands animaux,
le chien, le mouton, l'âne et le cheval.
» J'ai cultivé le microbe nouveau par la méthode de M. Pasteur et sous
le microscope, dans la chambre à gaz et chaude de Ranvier ('j. J'ai pu
ainsi constater directement leur multiplication. En deux heures et demie
un seul en a produit 22. La multiplication se fait par scissiparité aussitôt
que le microbe a atteint le double de sa largeur. Jamais ils ne forment de
filaments analogues à ceux de la bactéridie. Ils se multiplient plus rapide-
ment sur les bords, au voisinage de la rainure à air, que dans le milieu de
la préparation.
» Le contact de l'air, de l'oxygène pur, s'exerçant dans une chambre
humide sur une couche de sang de { de millimètre d'épaisseur pendant
(') Ce moyen est extrêmement commode pour étudier tous les êtres inférieurs, et notamment
la bactéridie charbonneuse. On peut suivre de minute en minute son allongement et sa
10..
( 72)
vingt-quatre heures, a conservé à ce sang toute son activité. Le sang re-
cueilli dans des tubes privés d'air et fermés à la lampe avait perdu toute son
activité au bout de dix jours. La putréfaction détruit le microbe, mais
beaucoup plus lentement que la bactéridie charbonneuse.
» Mélangés dans des liquides de culture, la bactéridie et le nouveau
microbe se développent côte à côte. Inoculés à des animaux en ayant soin
de prendre une très-petite quantité de ce dernier, les deux parasites se dé-
veloppent simultanément et, à l'examen microscopique, on les retrouve
associés dans le sang. Mais, à la deuxième inoculation, les bactéridies sont
encore localisées au point d'inoculation que déjà la mort est arrivée, par
suite de la multiplication beaucoup plus active du vibrion.
» Les symptômes présentés par les malades, la contagion à distance me
portent à penser que la maladie parasitaire que j'étudie en ce moment est
la même que celle qui a été signalée par MM. Leplat et Jaillard comme un
charbon sans bactéridie, et étudiée par M. Davaine sous le nom de maladie
de la vache {*). »
ZOOLOGIE. — 5ur /'Avenardia Prie!, Némerlien géant de la cèle occidentale
de France. Note de M. A. Giard.
« Le Némertien qui fait l'objet de cette Note mesure jusqu'à i mètre
et mémo i™, 20 de long, lorsqu'il est à l'état de repos; sa longueur peut
devenir deux à trois fois plus grande quand il entre en extension. La largeur
atteint 2 à 3 centimètres, la forme générale du corps est aplatie. A l'état
de contraction, les bords latéraux paraissent souvent ondulés ou déchi-
quetés, comme cela s'observe également chez les Tœnias et les Licjides.
M Ce ver se rencontre par centaines d'individus au Pouliguen (Loire-
Inférieure), mais dans une station particulière : dans un ancien étier des
marais salants, aujourd'hui transforuié en réservoir, où l'eau de mer est
renouvelée à chaque marée. L'eau de ce réservoir sert à mettre en mouve-
ment les roues d'une minoterie dirigée par ]NL Avenard. Les ouvriers de
cette minoterie connaissent, depuis nombre d'années, cet énorme Némer-
ininsformation en spores, ainsi que l'allotigenient des spores pour reformer des bactéridiA.
J'ai pu ainsi constaler dernièrement (jne la bacléridie cultivée dans certains liquides, notam-
ment dans le sérum du sang du chien, donne quelquefois de véritables sporanges globuleuses
ou en caleliasses remplies de spores.
(') Voir Comptes rendus, t. LXI, 1.S65, p. 298, 3oi, 334, ^^^1 43^' ^23 et 526,
( 73 )
tien, qu'ils rencontrent de loà 20 centimètres de profondeur, dans la vase,
chaque fois qu'on opère le curage d'une partie du réservoir. Les paludiers
que j'ai interrogés ne l'ont observé nulle part ailleurs dans les marais sa-
lants. Il est également inconnu aux pécheurs du port de Pouliguen, ainsi
qu'à ceux du Croisic.
» Les principaux animaux qui habitent la vase du réservoir sont : plu-
sieurs espèces de Néréides, dont l'iuie spéciale aux eaux saumàtres, des
Pholades [Pholas daclylus et Pli. candula), des Scrobiculaires, des poissons
plats et des anguilles. Des huîtres, récemment introduites dans le réservoir,
y prospèrent d'une façon remarquable. Les milliers de Némertiens ex-
traits de la vase au moment des curages sont dévorés avec avidité par des
canards domestiques.
» Le Némertien creuse dans la vase de longues galeries qu'il tapisse
d'un enduit muqueux, de telle façon qu'aucune particule terreuse ne salit
son épiderme. Plongé dans l'eau, il nage avec la plus grande facilité en
accomplissant des mouvements ondulatoires qui lui donnent une ressem-
blance étonnante avec une anguille. La couleur rappelle, d'ailleurs, assez
bien celle de ce poisson : le dos est d'un gris noirâtre plus ou moins foncé,
tout à fait noir sur la ligne médiane; le ventre est entièrement blanc ou
blanc jaunâtre.
» Lorsqu'on le sort de l'eau, au lieu de s'étendre mollement, comme le
Lineus longissimus, l'animal se brise très-rapidement en une multitude de
fragments de plus en plus petits. Quand la division s'arrête, les fragments
n'ont guère plus de 2 centimètres de long, et chacun d'eux a pris une
forme arrondie, grâce à la contraction des muscles, qui diminue peu à peu
la surface vive de la section, et finit parla faire disparaître complètement.
Pour obtenir un exemplaire entier, le plus sur moyen est de précipiter
brusquement le ver dans l'alcool absolu ou de le faire mourir lentement
dans l'eau, en remplaçant graduellement par de l'eau douce l'eau de mer
dans laquelle il est plongé. On trouve, d'ailleurs, fréquemment des individus
qui ont régénéré une partie plus ou moins considérable de leur corps.
Lorsqu'on le place dans un liquide qui ne lui convient pas, le ver sort sa
trompe et la rejette. La trompe, ainsi isolée, continue à vivre longtemps
encore : elle s'invagine et se dévagine et se meut d'un mouvement de rep-
tation assez rapide. On croirait avoir sous les yeux un cas de viviparité.
» L'organisation de notre Némertien est tout à fait celle des Némer-
tiens inermes ou Jnojjla; mais les caractères génériques ne concordent
avec ceux d'aucun type précédemment décrit. La tète, nettement distincte
( l'\ )
du corps, a la forme d'un cœur dont la pointe est dirigée en avanl, et pré-
sente une ouverture pour la sortie de la trompe. Les côtés de cette tête
sont occupés, dans toute leur longueur, par deux énormes fentes cépha-
liques longitudinales. La partie supérieure est fortement pigmentée, mais
il n'y a pas d'appareil de vision, ce qui s'explique aisément par la vie sou-
terraine de l'animal. La bouche occupe la partie antérieure et ventrale du
tronc : elle est longue d'un centimètre environ, par conséquent bien
visible à l'œil nu. La partie antérieure du corps, sur une longueur d'un
décimètre environ, est occupée par un œsophage droit, situé sous la cavité
de la trompe. A la suite de cet œsophage commence le tube digestif propre-
ment dit. Ce point est marqué par un changement dans la musculature. Là
commence un sillon ventral qui parcourt tout le corps de l'animal jusqu'à
l'anus.
1) Les cœcums de l'intestin ne sont pas opposés deux à deux; il y a au
contraire une alternance très-marquée dans les points d'insertion de ces
organes à droite et à gauche du tube digestif. Les cœcums ne sont pas
simples : ils se ramifient à leurs extrémités en diverticules secondaires,
de telle sorte que l'intestin présente une véritable deiulrocœlie. Une
semblable disposition n'avait été signalée jusqu'à ce jour que chez un
Némertien pélagique, le curieux Pelagonemertes Rolleslonij dont deux
exemplaires seulement furent recueillis et étudiés par Moseley pendant
l'expédition du Challenger.
» Les vaisseaux latéraux ne paraissent pas aussi bien organisés que le
tronc dorsal ; ce sont plutôt des lacunes, comparables à celles qui occupent
la même position chez les Cestodes. Peut-être sont-ils en relation avec les
organes génitaux qui alternent avec les cœcums du tube digestif. Je n'ai
pas rencontré d'exemplaires assez jeunes pour décider la question.
» Les pores génitaux ne s'ouvrent pas sur les côtés du corps comme
c'est la règle générale sur les Némcrtiens, mais bien sur la face dorsale et
de chaque côté de la ligne dorsale médiane. Ils sont disséminés d'une façon
alterne et légèrement irrégulière, à peu près comme les pores des plaques
ambulacraires de certains Oursins. Les spermatozoïdes sont tout à fait fili-
formes et très-longs. Les œufs sont excessivement petits et sont pondus iso-
lément, chacun étant entouré d'une épaisse enveloppe muqueuse. Le vi-
tellus nutritif est très-peu abondant. Aussi, quoique je n'aie pu suivre le
développement, je suis convaincu que l'embryogénie doit être dilatée et
que la larve doit affecter la forme Pilidium.
» Je donne à ce remarquable Némertien le nom d' Avenardia Priei, le
( l"^ )
dédiant à la fois à M. J. Prié, zélé naturaliste du Poiiliguen, et à M. Âvenard,
adjoint au maire du Pouliguen, qui m'a fourni les matériaux de cette
étude et facilité ces recherclies, assez pénibles, avec une obligeance dont
je suis heureux de le remercier publiquement. >>
ZOOLOGIE. — Observations et expériences sur les migrations du Filaria ryti-
pleurites, parasite des Blattes et des Rats. Note de M. Osman Galeb ('),
présentée par M. Blanchard.
« En 1824, Deslongchamps découvrit dans le corps graisseux de la Blatte
orientale [Periplaueta orientalis) un grand nombre de petits corps lenticu-
laires visibles à l'œil nu et dans lesquels il trouva un petit Nématoïde
auquel il donna le nom de Filaria rjtipleurites. Ce ver enkys^té représente
tout simplement l'état asexué d'un Nématoïde dont les migrations étaient
restées jusqu'à présent inconnues.
» Le kysie constituant la loge de cet animal est formé de deux mem-
branes : l'externe, fibreuse, se colore facilement parle carmin, l'interne au
contraire, anhyste et présentant parfois une apparence granuleuse, ne fixe
pas la matière colorante. La larve, dont on voit facilement les mouvements
à travers la paroi du kyste, est repliée plusieurs fois sur elle-même et en-
tourée d'une matière granuleuse blanchâtre.
» Ces Nématoïdes ne peuvent quitter leur prison tant que le Peri-
planeta, dont ils sont parasites, demeure vivant. Si par la dissection on sé-
pare les kystes et si on les met dans un liquide convenable, les petits vers
ne tardent pas à percer leurs loges; une demi-heure de submersion donne à
tous la liberté; leur vitalité est telle qu'ils peuvent demeurer vivants trois
jours, ou mêuie plus.
)) C'est au hasard que je dois d'avoir trouvé la marche des migrations.
Le boulanger chez lequel je logeais, sachant que je m'occupais d'Histoire
naturelle, mettait à ma disposition tous les Rats qui tombaient dans ses
pièges. Eu ouvrant l'estomac d'un de ces animaux {Mas decumanus), que je
sacrifiais pour exécuter quelques préparations histologiques, j'ai trouvé
un Nématoïde à l'état sexué, et il me fut facile d'établir son identité avec
celui que j'avais rencontré dans le tissu adipeux de la Blatte orientale : un
( ' ) Travail exécuté au laboratoire tie M. le professeur E. Blanchard, sous la direction
de M . Kùnckel d'Herculais.
( 7^ )
repli cutané qui existe sur le corps de la larve à peu de distance de l'ex-
trémité antérieure se retrouve aussi chez l'animal adulte à la même place;
c'est ce repli caractéristique qui avait motivé l'appellation de rpipleurites
que Deslongchamps avait donnée au ver enkysté.
» Le Nématoide devenu libre s'accroît rapidement, caria larvecontenue
dans le kyste ne mesure que 1 1 à i6 millimètres, tandis que le ver adulte
atteint souvent une longueur de plus de 2 centimètres, le mâle étant
couîme d'habitude plus petit que la femelle.
» I,a cuticule est épaisse et régulièrement annelée; elle contient chez la
larve de nombreux canaux poreux. Le système musculaire forme une cou-
che continue, qui fait ranger cet Helminthe parmi les Holomjaires. En de-
dans de cette couche nuiscnlaire, la cavité du corps est occupée au centre
par le tube digestif et dans l'intervalle par un tissu spongieux formé de fi-
bres entre-croisées dont les mailles sont remplies de grosses cellules rondes
à noyaux et nucléoles.
» L'ovaire unique et droit est formé d'un tube à rachis central, autour
duquel les œufs sont attachés latéralement à la façon des barbes d'une
plume. La vulve ne s'ouvre pas loin de la bouche. Le mâle possède un
spicule simple; son extrémité postérieure est tordue en crosse.
)) L'identité spécifique de la larve enkystée et de l'adulte libre me pa-
raissait suffisamment démontrée par les caractères anatomiques; mais, pour
arriver à un degré de certitude plus absolu, j'entrepris quelques expériences
de migrations artificielles. Comme il m'était diffiicile de manier les Rats pris
au piège, chez lesquels se passent naturellement ces migrations, je me suis
servi de Rats blancs [Mus ratlits) que je nourrissais de Blattes infestées par
ces par.'isites. Sacrifiant au bout de huit jours les trois Rats mis en expé-
rience, j'ai trouvé dans les anfractuosités de leur muqueuse stomacale le
Nématoide en question, vivant et débarrassé de ses enveloppes. Dans un de
ces Rats j'ai trouvé trois femelles et un mâle, qui avaient tous acquis leurs
organes reproducteurs.
» Ainsi s'accomplit le dernier temps de l'évolution. L'accouplement se
fait dans le tube digestif du Rat, et bientôt après les oeufs pondus sont re-
jetés avec les matières fécales. J'ignore si ces œufs contiennent un embryon
tout formé. Quoi qu'il en soit, ces œufs sont avalés par les Blattes que leur
voracité pousse à dévorer les excréments des Rats; les embryons éclosent
alors dans le tube digestif de ces Orthoptères, percent sa paroi et vont s'en-
kyster dans le co'rps graisseux, en attendant que le Periplaneta soit mangé
à son tour par le Rongeur, chez lequel s'achèvera le cycle évolutif. Une
( 77 )
observation fort simple permet également de démontrer comment s'accom-
plit !a migration du Fitaria rjtipleiiriles. Ayant examiné les matières con-
tenues dans l'intestin du Periplanela orienlalis, j'y ai trouvé des poils de
Rat en grande quantité; or les Rats, comme d'ailleurs tons les Mammifères,
introduisent, en se léchant, dans leur tube digestif une masse considérable
de poils, lesquels sont rendus avec les matières fécales. Il est donc certain
que les poils qui se rencontrent dans le canal alimentaire des Blattes y ont
été amenés avec les fèces de Rat, et que les œufs des Nématoïdes y ont été
ingérés en même temps.
» Les observations et les expériences que je viens d'exposer me pa-
raissent avoir quelque intérêt, car on ne connaissait jusqu'ici qu'un seul
fait de pérégrination de Nématoïde d'un Insecte à un Mammifère, et réci-
proquement ('). »
EMRRYOLOGlK. — Sur le développemenl de la portion cêphalo-lhoi acique de
rembryon des Verlébrés. Note de M. Cadiat, présentée par M. Cli.
Robin.
« On sait que l'embryon de poulet, âgé de huit heures, se présente sous
la forme d'une gouttière terminée supérieurement par un capuchon (ca-
puchon céphaiique), lequel est coiffé par le capuchon amniotique. Dans
la rainure qui les sépare se trouve le cœur, en avant et sur la ligne mé-
diane. Nos recherches démontrent que la tète, le cou, le thorax se forment
par une sorte de bourgeonnement au-dessus du capuchon céphaiique. Si
l'on compare ce capuchon à un casque, les organes dont nous parlons
occuperaient la place du cimier. Chez les poissons, sur la paroi antérieure
de ce casque, qui est représentée par un diaphragme membraneux, se pla-
cent le cœur et les branchies.
)) En suivant le développement du capuchon céphaiique, nous avons
montré que le trajet de \a fente pleuro-péritonéale est, à toutes les épo-
ques, tracé exactement par les insertions du capuchon amniotique.
» Partant de là, nous avons fait voir par quel chemin les rameaux de
l'aire vasculaire venaient converger sur les deux points cardiaques de
Dareste. La fente pleuro-péritonéale se sépare en cavité du péricarde et
(') Lnick.irt a découvert que le Spiroptern obliisa, enkysl j dans la larve de Tciit-hrio molt-
tor, arliève son développement dans le canal diyeslil'de la Souris.
C. R., 1878, 2' Semestre. (T. LXXXVII, N" î.] I I
( 7B )
cavité du péritoine, dès la seconde moitié du second jour, contrairement
à l'opinion des auteurs allemands qui placent ce phénomène au quatrième
jour. La cloison de séparation, faisant suite à la couche mésodermique
antérieure du capuchon céphalique, se plie eu deux, comme le ferait la
visière du casque auquel nous avons comparé le capuchon céphalique.
» Cette portion horizontale donne le centre phrénique. La partie verticale
et l'angle s'épaississent et se prolongent dans tous les sens pour former la
capsule celluleuse de tous les organes qui naissent à ce niveau (intestin,
poumon, foie, tissus cellulaire des médiastins).
» Les poumons se développent à la partie supérieure delà cavité pleuro-
péritonéale; la trachée descend dans la cloison de séparation et le poumon
est primitivement adhérent en avant, libre en arrière, disposition commune
aux Mammifères et aux oiseaux, au début. Chez les Mammifères, la séreuse
pleurale s'ouvre davantage et dans une plus grande étendue; mais elle
existe aussi chez l'oiseau, à la place précise où on la trouve pendant la
période embryonnaire, c'est-à-dire dans les gouttièrres rachidiennes et sur
les côtés. Les oiseaux ont donc une plèvre ayant tous les caractères histo-
logiques des membranes séreuses.
» A mesure que le poumon augmente de volume, chez les Mammifères, il
repousse de chaque côté du cœur la cloison de séparation. Ainsi se trouve
formé le médiastin avec les deux feuillets pleuraux qui le tapissent. Le
cloisonnement horizontal de la cavité du péritoine se fait par un prolon-
gement de la partie repliée horizontalement de la lame mésodermique an-
térieure du capuchon céphalique; prolongement accompagnant le foie,
qui primitivement est adhérent de tous côtés aux lames ventrales. Ainsi se
forme la portion pleurale du diaphragme (' ).
» L'union des deux feuillets cutané et intestinal se fait, du côté de la tète,
en suivant la même marche que celle que nous avons démontrée être suivie
du côté de l'allantoïde. Elle résulte de la jonction de ces deux couches au
niveau de chacune des fentes branchiales. La première de ces fentes se pro-
duit au niveau du diaphragme, c'est-à-dire du point qui marque la limite
inférieure de l'œsophage. L'extrémité supérieure de l'intestin se met en
(') Ce fait démontre la première proposition que nous avons énoncée. Quand ce cloison-
nement ne se fait pas, le poumon est libre dans la cavité péiitonéale : telle est la disposition
des Reptiles. L'appareil branchial des poissons diffère des appareils respiratoires que nous
venons de citer, en ce que, pour ces derniers, le bourgeon épithélial pharyngien du poumon
se ramifie dans la niasse mésodermique qui surmonte le fond du capuchon céphalique,
avant d'alleindre la cavité péritonéale.
{ 79 )
communication avec l'enfoncement bucco-nasal, clès|le début du troi-
sième jour, après la formation des fentes viscérales. »
ANTHROPOLOGIE. — Recherches expérimentales sur tes variations de volume du
crâne et sur les applications de la méthode graphique à la solution de divers
problèmes anthropologiques. Note de M. Le Bon, présentée par M. Larrey.
a J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie les conclusions d'un Mémoire
sur les variations de forme et de volume de la tête, et sur l'application de
la méthode graphique à la solution de divers problèmes anthropologi-
ques.
» Ces conclusions reposent sur un nombre considérable de mesures que
j'ai effectuées sur le vivant ou sur les crânes du Musée d'anthropologie, et
sur des documents inédits, fruits de plusieurs années de travail, que je dois
à la gracieuse obligeance de M. le professeur Broca. Elles ont été exprimées
sous forme de tracés graphiques dans des tableaux qui figurent depuis
quelques jours à l'Exposition, dans la section des sciences anthropolo-
giques.
» 1° Le développement de l'intelligence a un rapport étroit avec la
forme, la structure et le volume du cerveau. Le volume est un des plus
importants de ces facteurs. En opérant sur des séries de crânes suffisam-
ment nombreuses, on constate toujours que les cerveaux les plus volumi-
neux appartiennent, dans l'espèce humaine, aux races les mieux douées
sous le rapport intellectuel, et dans chaque race aux sujets les plus intel-
ligents.
» 2° En se bornant, comme on le fait généralement, à prendre la
moyenne de tous les crânes de chaque race et à comparer ces moyennes
entre elles, on obtient des chiffres souvent peu variables d'une race à
l'autre. Mais si, avec ces crânes groupés par volumes croissants, on con-
struit des courbes faisant connaître combien dans une race donnée il y a de
sujets possédant un cerveau d'un volume déterminé, on voit immédiate-
ment que ce qui constitue la supériorité d'une race sur l'autre, c'est que la
race supérieure contient beaucoup plus de crânes volumineux que la race
inférieiire. Sur loo crânes parisiens modernes, il y a 1 1 sujets environ
dont le volume du crâne est compris entre 1700 et 1900 centimètres cubes,
alors que sur le même nombre de nègres on n'en trouve aucun possédant
les capacités qui viennent d'être mentionnées.
II.
( 8o )
" 3° La pesée de loo cerveaux parisiens contemporains du sexe mascu-
lin a montré que leur poids variait entre looo et 1700 grammes. Le cubage
d'un nombre égal de crânes a fait voir que les volumes de ces crânes
varient entre iSooel 1900 centimètres cubes. Ces chilfVes extrêmes sont
reliés entre eux d'une façon progressive.
)) 4" r^es différences si considérables de poids du cerveau ou de volume
du crâne qui viennent d'être signalées entre les individus d'une même
race varient considérablement d'une race à l'autre. Elles sont d'autant
plus grandes que la race est plus élevée dans l'échelle de la civilisation.
On a reconnu cjue la différence entre le volume des crânes masculins
adultes les plus grands et les crânes les plus petits est :
Chez le Gorille de i^S
Chez le nègre de . rîo4
Chez les anciens Egyptiens de . 353
Chez les Parisiens du xvii" siècle de 472
Chez les Parisiens modernes de 5()3
» Les différences qu'on observe entre les crânes les plus grands et les
crânes les plus petits sont triples chez le Parisien moderne de celles qu'on
observe chez le Nègre ; elles sont plus grandes chez les Parisiens mo-
dernes que chez leurs ancêtres d'il y a jjIus de 600 ans.
» 5° La taille a une influence sur le volume du cerveau, mais cette
intluence est très-minime. En réunissant en groupes tous les individus de
même taille, et prenant le poids moyen du cerveau de chaque groupe, on
reconnaît qu'entre le poids moyen des cerveaux du groupe des individus
les plus grands et le poids moyen des cerveaux du groupe des individus
les plus petits, la différence atteint à peine 100 grammes, alors qu'elle
atteint souvent 3oo grammes chez des individus de même taille.
» 6" A taille égale, la femme a un cerveau beaucoup moins lourd que
celui de l'homme. En prenant le poids moyen de 1 7 cerveaux de sujets
masculins de i54 à 160 centimètres de hauteur, et les comparant à 17 cer-
veaux de femmes de même taille, on constate entre ces deux moyennes une
différence de 172 giammes au profit des cerveaux masculins,
» 7° La différence existant entre le poids du cerveau, partant le volume
du crâne, de l'homme et de la femme va eu s'accroissant constamment à
mesure qu'on s'élève dans l'échelle de la civilisation, en sorte qu'au point
de vue de la masse du cerveau, et par suite de l'intelligence, la femme
tend à se difFérencier déplus en plus de l'homme. La différence qui existe,
( s- )
par exemple, enire la moyenne des crânes des Parisiens contemporains et
celle des Parisiennes, est presque double de celle qui existait entre les
crânes masculins et féminins des habitants de l'ancienne Egypte.
» 8° Drs sujets possédant la même circonférence de crâne peuvent pré-
senter des différences de volume supérieures à 200 centimètres cubes, ce
qui se comprend facilement lorsqu'on se rappelle que plusieurs facteurs,
notamment la hauteur, peuvent faire varier le volume limité par la circon-
férence; mais, quand on opère'j sur des séries, on reconnaît bientôt que
I centimètre d'accroissement de la circonférence du crâne correspond à
une augmentation de volume oscillant autour de 100 centimètres cubes.
» 9° La circonférence du crâne, d'où dépend, comme on vient de le
voir, le volume du cerveau, a un rapport étroit avec l'état de l'intelligence.
» 10° L'étude comparative des courbes de la circonférence du crâne, de
celle de la tête, du volume et du poids du cerveau a mis en évidence les
relations existant entre ces diverses valeurs. Une tète dont la circonférence
est de 57 centimètres correspond à un crâne dont la circonférence est de
52 centimètres et le volume de i55o centimètres cubes. Le poids probable
du cerveau contenu dans ce crâne sera de i aSo grammes.
» 1 1° Il y a une inégalité de développement constante entre les deux moi-
tiés du crâne, qui est tantôt plus développé à droite, tantôt plus développé
à gauche, sans que la race ou l'état de l'intelligence semblent avoir une
influence manifeste sur le sens de celte inégalité de développement, i;
GÉOLOGIE. — Imitation automatique des chaînes de montagnes sur un globe,
d'après le principe de la lltcorie des soulèvements. JNote et spécimens
communiqués par M. de Chancoiirtois.
« Cette imitation est obtenue par le moyen indiqué dans la Note insérée
aux Comptes rendus du 9,9 avril.
» Le ballon en caoutchouc, qui joue le rôle de noyau contractile, est
adapté hermétiquement à une tige de cuivre à robinet, qui traverse à frot-
tement doux le fond d'un vase où est maintenu en fusion le bain cireux;
il peut ainsi être très-facilement immergé et émergé, de manière à se
trouver recouvert de la couche de cire destinée à jouer le rôle de l'écorce
du globe. Le ballon ayant été préalablement gonflé un peu au delà de son
volume normal, on laisse échapper l'air lorsque la couche de cire est figée
à un degré convenable. Un voit alors la surface du globe se déprimer
( «^ )
par des méplats autour desquels se dressent bientôt des rides de rebrous-
sement séparant les compartiments redevenus sphéroïdaux.
)) Après quelques tâtonnements, nécessaires pour fixer la composition
et la température du bain cireux, le degré de gonflement et le mode de
graissage qui conviennent au ballon dont on Jispose, eu égard à sa dimen-
sion et à son épaisseur, on arrive à reproduire couramment des reliefs
dont les spécimens sont aujourd'hui soumis à l'Académie.
M L'un des ballons présentés montre l'opération arrêtée dans la phase
préliminaire où se produisent les méplats.
» Sur le second, les rides se sont produites en même temps que les
méplats se sont effacés.
» Le relief de ces rides est relativement vingt ou trente fois plus grand
que celui des montagnes terrestres, et les chevauchements sont plus
étendus. Les exagérations du relief doivent être attribuées à ce que le
retrait du ballon de caoutchouc est bien plus considérable que celui du
noyau fluide qui est nécessaire pour déterminer sur le globe une crise de
soulèvement. Il est facile d'obtenir des effets beaucoup moins accentués;
mais on conçoit que ces effets doivent toujours être très-exagérés pour
être sensibles sur un ballon de 8 centimètres de rayon, où les plus hautes
montagnes terrestres seraient représentées par des saillies de ^ô ^^ niilli-
mèlre. »
ÉCONOMIE RURALE. —M. G. ViLLE demande l'ouverture d'un pli cacheté,
déposé par lui le i8 mai i863 et inscrit sous le n° 2129.
Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient un
Mémoire intitulé : « Comment des graines également mûres et saines dé-
terminent des rendements inégaux. » (Extrait.)
« Voici les faits que j'ai été à même d'observer en i856. J'avais institué
une série de cultures de féverolles destinées à m'éclairer sur Futilité des
divers agents minéraux et organiques que j'avais déjà expérimentés sur le
froment. L'ensemble des cultures réalisait huit combinaisons différentes;
chaque expérience était exécutée deux fois, pour mieux affirmer les résul-
tats; or il advint que, sur les seize pots en expérience, l'un donna une
récolte énorme, par ra|)port à tous les autres. Dans ce pot, toutes les fé-
verolles avaient acquis un développement assez uniforme et très-supérieur
à celui des autres pots.
» Dans un second pot, la récolte dépassa notabletuent la moyenne gé-
( ^'> )
nérale; mais, dans celui-ci, un seul pied de féveroUes avait, par un déve-
loppement excessif, déterminé cet accroissement.
» Si l'excès de rendement ne s'était manifesté que sur un seul pot et sur
tous les pieds de féveroUes à la fois, je l'aïu-ais vraisemblablement attribué
à une erreur dans la préparation de l'expérience; mais la seconde expé-
rience, où l'excès de rendement ne se manifestait au sein du même pot
que sur un pied isolé de féveroUes, excluait celte supposition et accusait
un effet dépendant de l'organisation même de la graine.
» Depuis cette époque, j'ai multiplié chaque année les expériences et
j'ai réussi à reproduire les mêmes effets sur les pois, les haricots aussi bien
que sur les féveroUes, ce qui m'amène à poser, comme des axiomes, ces
deux propositions générales :
)) 1° Dans des conditions de culture semblables, des graines de même
poids, également saines et mûres, déterminent souvent des rendements
très-inégaux ;
» 2° Pour les (éréales, l'inégalité se traduit de variété à variété, rare-
ment d'individu à individu; pour les légumineuses, au contraire, l'iné-
galité se manifeste à la fois par l'individu et la variété.
» Si bien que sur dix cultures de pois, préparées de la même manière,
il est possible que la récolte varie, dans une proportion énorme, pour un
certain nombre d'entre elles, sans que la nature des milieux ait contribué
en rien aux résultats.
)) Toutes les cultures dont les résultats suivent ont été obtenues en
ajoutant au sol o^"', i lo d'azote à l'état de nitre, et un mélange composé
de phosphate de chaux, de phosphate de magnésie, de sulfate de chaux et
de silicate de potasse. Ordinairement, les plantes qui doivent prendre un
développement excessif se font remarquer par leur couleur plus verte, les
feuilles inférieures ne jaunissent pas, elles ne se dessèchent pas, comme
cela a lieu d'habiiude.
» Le diamètre de la tige augmente à mesure qu'elle grandit : elle est
plus grande au sommet qu'à la base. Les feuilles qui couronnent la plante
ont des pétioles plus larges que les autres. Ces effets sont d'autant plus re-
marquables qu'on nepeut pas les produire en augmentant la quantité de
NITRE DANS LE SOL.
On dirait, à considérer l'ensemble du système végétal dans ce cas parti-
culier, qu'il se compose eu réalité de deux végétaux indépendants qui se
sont superposés, le dernier venu étant incomparablement plus développé
que le premier.
(84)
Il Ce que je dis là n'est pas une supposition imaginaire; chez le haricot
c'est avec ce caractère que le phénomène se manifeste. Ayant institué une
série d'expériences, composée de 20 pots dans chacun desquels on avait
semé 6 iiaricots, la végétation marcha assez uniformément dans tous. Vers
le 10 août les gousses étaient mûres. On aurait pu croire l'expérience
terminée lorsque, dans quelques pots, l'extrémité d'un certain nombre de
plantes se mita reverdir et à repousser, couronnant d'une plante nouvelle,
qui se couvrit à son tour de feuilles, de fleurs et de fruits, une plante qui
paraissait morte, car les feuilles en étaient flétries et les gousses tout à fait
mûres.
Expériences de iSSq. Semence & haricots, a^"', 'j5.
Paille et racines.
Graines
sans
avec 2* végétation
3" végétation.
d'une partie des haricots,
i3,3o
43',68
4>92
17.66
18,22 61,34
» Je le répète, jamais un excédant de nitre n'a produit un excès de dé-
veloppement comparable à ceux qui précèdent, et jamais cette addition
n'a imprimé à la végétation le caractère spécifique qui fait l'essence de ces
développements exceptionnels.
» Je rapporterai encore un exemple emprunté à mes expériences de
1860. Il nous sera fourni par une culture de pois :
Semence 10 pois, 2*', 337.
moyenne.
er gr
Paille et racines 1 1 , o5 34 , 90
Graines 2j47 4 '77
i3,52 38, 67
» Ayant continué mes recherches depuis cette époque, je pourrais rap-
porter un grand nombre de résultats analogues aux précédents; mais cette
multiplicité de citations serait aujourd'hui sans utilité. »
( 85 )
M. A. Barthélémy adresse une Note portant pour titre : « Observations
au sujet du Mémoire de M. Merget, sur les éciianges gazeux entre les plantes
et l'atmosphère et sur le rôle des stomates ».
A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à cinq heures.
<:, R., 1S7S, 2" Semestre. (T, LXXXVII, N° 2.) 12
Juin 1878.
(86)
Observations siétéorologiqcb
I
3
3
4
5
6
7
8
9
10
II
\i
i3
"1
i5
i6
'7
ig
'9
30
21
22
23
2/1
25
26
27
28
29
3o
■^ ca
t- —
a .-S
(t)
mm
753,0
730,0
752,8
757,8
762,0
759-8
750,2
7I9.8
754,3
749.-''
700,6
753,5
7.'|8,o
750,0
760,7
751,3
752,9
754,0
758,4
759,0
759,3
756,5
757,9
759,7
759.4
756,0
75', 9
749,5
753,3
THERMOMÈTRES
du jordin
(!)
9,9
9,3
i3,o
i j ,3
12, I
,G
9,7
10,6
i3,3
9,7
9,"
.2,3
10, 1
11,5
10, 1
7,9
7>9
9,6
ia,3
8,9
II ,0
i4,.
16,1
i3,8
16,1
>7>4
'7.9
'7,4
'4.7
12,6
(3)
21 ,0
■7.9
22,2
23,9
20,3
20, s
24,7
27,0
21,3
20,3
23,2
'9,1
20 ,2
iS,6
10,3
'9,9
21 ,2
23,3
'5,4
21,0
2 3,()
26,6
27,3
28,0
29,9
39>4
29,6
28,2
27 '4
U)
i,),5
i3,6
17,0
18,6
16,2
l5,2
'7.2
18,8
.7,3
i5,o
16,2
.5,7
'3,9
i4,6
16,5
i3,9
i5,o
17,5
23,0
23,4
23,8
23,8
21,1
17,2
(5>
- 0,9
- 3,0
1,2
2,1
- O, I
2,0
0,6
- o
- I
- 2,6
- 5,1
- 3,4
- 2,4
- 0,5
- 3,4
- 2,2
o, I
3,2
4,'
4,0
5,7
5,5
5,9
4,9
3,5
-0,6
(6)
i;,,2
'7,5
'7.9
15,7
.5,4
'7,9
■8,9
'5,9
i5,o
i5,S
'4,7
.5,4
'4.3
.2,0
'4.3
'4,7
.5,8
'3.7
'4,6
.8,5
20,8
2. , .
21,9
23,5
24,3
24,3
22,9
20,8
.G, G
(7)
.0, 1
'4.7
17,5
'7-7
'4,6
'4,9
18,2
18,9
i5,6
'4,0
i5,8
■3,9
.4,6
14,0
11,8
.3,1
i5,5
i5,6
.2,8
.5,8
.8,6
21,7
20,9
22,9
25,0
24,6
22,3
iS,6
(«)
54,8
32,2
35,6
5. ,7
40,3
42,2
68,5
3g, 6
34,2
57,3
34,8
56,6
38,1
23,7
2. ,6
4'. 2
54.8
38,0
.3,6
5i,i
45,0
44,8
40,5
49.3
66,9
70,1
70,5
53,2
47,6
THERMOMETRES
du sol.
•4,4
22,8
2 1 , ,'i
20,0
20, 1
21,1
2., 3
21,1
18,6
.8,',
19,3
>9>2
'9.'
.8,3
19,4
'9,7
2U,4
', . h
..'I
23,0
2 1 . 9
23.4
20,5
26,2
26,0
26,9
25,8
20,3
(«.)
'4,9
l5,2
i5,6
.6,6
■ 6,9
.0,6
.0,6
.7,6
'7.9
.6,6
.0,4
.0,2
.5,7
lO,2
'5,9
1 5 , 3
.5,6
.•■",9
i0,7
i5,8
.6,6
'7.7
.8,8
'9.'
20, 1
20,9
2. ,6
22 .
22,0
20,9
(■■)
14
.8
i5,3
i5,'i
iO,3
16,7
16,6
.6,0
17,4
17,7
.0,8
.0,5
.0,3
.5,9
.0,2
.0,0
.3,4
.5,7
'5,9
.0,0
'5,9
iO,5
17,3
.8,',
iS,8
19,7
20 ,4
21,.
■M, 7
21,8
21 ,.
(I!l
Ditn
8.2
r.:
.0
. 1 ,0
9.6
9 . 2
9,0
i3. I
.l,r,
.0,0
9.9
. 11 , 2
9.9
.0,4
7,0
\ 1 , 3
9,3
10,7
,0,5
■0,4
.1,9
12,8
.4,3
'4,5
.5,8
. 2 , S
.2,3
9.9
(,3)
88
85
75
79
76
08
84
84
85
78
89
84
87
76
85
78
85
96
84
80
74
S3
78
75
0.
57
54
76
78
(II)
.0,1
o, .
0,0
0,0
o, 1
'.7
3,8
4,0
5,3
n,8
.0,5
0.7
2,8
'2,7
0,0
0,0
8,9
0,0
f'M
4,3
0,7
1,6
2,5
2.9
2,8
2,8
',9
i.G
'.7
.,6
' ,2
3,0
' '7
',9
',9
0,6
'.9
'.9
■;!,8
2.7
!.9
2.9
5,4
5,9
0,5
2,8
2,9
,9
0,5
,3
0,5
,0
0,4
,4
0,3
,5
0,1
,5
0,5
0,5
>,3
0,5
hl
o,e
,0
0,6
).4
0,5
5,0
0-1
(0) (23) (2^) Moyenne fies 24 hc.rcs. —(7) (12) (i3) (lO) (18) (19) (zo) (21) Moyenne des observations sexhoraires.
(8) Moyennes des cinq observations trihoraires de 0'' m. à 6'' s. Les degrés actinoniétriques sont ramenés à la constante solai
(5) La moyenne dite normale est déduite des moyennes températures extrêmes de Co années d'observations.
(4) (9) Demi-somme des extrêmes pour chaque oscillation complète la plus voisine de la période diurne indiquée.
(32) (25) Le signe W indique l'ouest, conformément à la décision de la Conlérence inlernalioualede Vienne.
(.7'! Poids d'oxygène fourni par l'ozone. Le poids d'ozone s'en dédni.ait on multipliant les ..o.nb.'es par 3.
(«7)
FAITES A l'Observatoire de Montsouris.
Juin 1878.
UAGNÉTISHE TERRESTRE
( moyennes diurnes).
(.9)
'7- 1.4
3,4
iG.5()j3
1 7 ■ 0 , -
0
1 1
1,4
Oj j
1,6
0, I
0,4
0,4
0,4
1,2
0,2
1,0
0,5
0,7
I ,o
0,9
0,5
0,5
1 , I
0,5
16.59,8
17. 1,0
10.59,1
„
i j
1 1
2 ?
0
(igl
('")
65°3o',o
i,93i8
3.,i
9^17
32,2
9306
33,7
9280
32,8
9289
32,7
9'^99
3i,6
9'Î09
3i,G
9308
3f,3
9310
3i,7
t)3o5
3. ,9
y3o8
3i ,3
9806
3i,3
93i4
3i,8
9312
32,0
9308
3i,S
93,4
3i,i
9309
3i,o
9^17
3i,5
9319
3. ,4
9320
3o,4
9325
3o,8
93i8
32,,
9B18
32,3
93.4
9317
9323
3o,7
9322
3i,i
9325
3l jQ
9329
(il)
4.6397
6420
G429
641 1
6406
6424
G416
(î4i3
6409
6410
6422
64 oG
64 20
6431
6427
6435
64o3
6418
6439
6439
6420
641 5
6453
6448
6421
6439
64,3
VENTS
a 2u mètres.
(")
NNE
NE à SSE
Variable.
NW à SAV
WiNW
NW
SSE
SSE
SSW
S à W
SW
SW
Variable.
NE
NNW
Variable.
SSW
Variable.
Wi NW
W { NW
E
Variable.
Très-variable
SSE
NE
NE
ENE
ENE
ESE à SW
SW à NW
î3 1
km
1 4 , 2
7,8
8,3
14,8
18,1
9,9
7,5
i3,3
2 ( ,0
'9,7
22,7
22, 1
12,3
.3,4
i5,S
5,4
7,'
6,7
10,7
9,3
4, G
7,"
8,4
4.7
5, G
1 1 ,G
l5,2
18,0
i',9
22,3
a s ,
(=-1)
kg
',9
0,6
o,G
3,1
0,9
0,5
',7
4,2
3,7
4,9
4, G
i,4
■,7
2.4
0,3
0,5
0,4
1 , 1
0,8
0,2
0,5
0,7
0,2
0,3
1,3
3 2
3,1
I , ,3
4.7
('5
NNE
3
SSE
10
W
10
W \ SW
6
w
7
NW
G
S hW
2
WSW k
8
SW
6
SW
4
SAV
10
SW
6
SSW
10
NE
10
NNW
10
Varialjle.
7
NW h
5
SW
8
NNW
8
NW
4
NE
.5
W i SW A
6
Très.-var.
5
NNW
1
Variable.
5
E
0
E
0
ENE
0
W h
7
W
7
REMARQUES.
État du ciel variable.
Pluies orapeuses, surtout de 8 h. 20 m. à i\ h. i5 m. matin
et de 10 h, a ir h. i5 m. soir.
Prestj. eouv. Pluvieux matîa et soir. Rosées.
Goult. de pluie par inlerv Coupde TeQtTerszh.s.Ruséea
Gouttes de pUiio par intervalles.
Ciel clair le soir et rosée.
Peu uuageux. Forte rosée le matin.
Var. Id. Pluie laprés-midi, de a^SC" à 6^.
IMuies jusqu'à 3 b. t^ m. s., surtout (la 6 h. i5 à 10 h. i^.
liourrasques.
Orage avec Krèle à i h. 3o m. s. Tonnerre à 3 b. 45 m.
Piuvieui de n h. matin à S b. soir.
Orage et rafales à ■i''3o'°. Violente averse.
Tonnerres. Ondées plus fortes de 2 h. 3o m. â 3 h. ?-0 m.
malin et vers 10 li. 55 m. matin.
Pluies assez fortes de 8 h /,u m s jusqu'au lendemain
8 b. 45 m matin, sauf intermittences de o b. 40 m. a
2 h. 3u m. malin le 14.
Presque couvert. Rosées.
Après-midi pluvieuse, surtout vers 5''45'*'.
Variable. Rosées matin et soir.
Pluie depuis i*" s. Ondée à 5''5o" s. et orage.
Pluies le jour. Plus fortes de 5 b. 70 m. â 8 b. 20 m. et
de lO b. 46 m. à 4 b. i!) m. soir.
Forte rosée mesurable. Ciel variable.
Id. Id.
Petites rosées matin et soir. Id.
Tonnerres et ondée à i** soir.
Peu de nuages. Rosées.
Rosées. Nuées orageuses raprès-midï.
Rosées. Beau temps. Rares nuages.
Beau temps. Rares nuages.
Beau temps. Rares nuages.
Rafales et tonnerre l'après-midi. Pluie do 6 b. soir a
minuit i5 m. Après-midi du Su assez calme.
Oscillations barométriques extrêmes: de 762'°°', 3 le 6, à 10^40" s- à 747°™, 9, le it, à 2^ iS"" s., et le i4, à 5^ s. (précédée et coupée
par des mouvements orageux de faible amplitude); de 759'"'°,7 le 23, à 8''3o"°m., à 748'"",o le 29, à 5** 5" s., sauf retour à 759,9
lu 26 à 9*" 5"; de 754"""»^ le 3o à 11'' 3o" s. à 749"")^ I^ "^ juillet à G*" i5™ s. (Inflexions de bourrasque.)
Vitesses maxima du vent à içr de hauteur: de 3o à SS*^"", les 5, 23, 28 et 29; de 37*'"', 5 le 4; de 42 à h^^^^, les 8, 9, 12 et 3o ;
do So*^-", le II, et de 58'^'", le 10.
( 88)
Moyennes horaibes et moyennes mensuelles (Juin 1878).
Cl'M. 9'>M. Midi.
3t> &^
Déclinaison magnétique
Inclinaison >
Force magnétique totale
Composante horizontale
Composante verticale
Électricité de tension (élémentsDaniell).. .
iG»-
Gb°-
4,-
'l,+
5j,7
3i,S
Ci '4
93û5
2209
4,3
j;|,2
3., 7
6/|3-2
93i5
222'|
5,.
mm
Baromètre réduit in 0° 754, 5o 754,71 754,44 75/|,i8 754,04 754,53 75/1, Co
Pression de l'air sec 743,79 743,52 743,14 743,28 743,09 743,37 743, 72
Tension de la vapeur en millimètres 10,71 11,19 11, 3o 10,90 10,95 11, i() 10,88
État hygrométrique 88,9 74,0 G3,8 6.1,0 6g, 4 82,6 90,3
58,2
3î,8
6425
9398
2J23
2,5
mm
6C,4
3. ,6
6'|ûS
9307
2202
1,0
mm
66,8
3i,4
C;î3o
9319
2221
10,7
mm
Cl ,7
3i,3
6'|.1,
9322
2229
G, 8
91"
I
Co, I
3i,6
Ci 40
9320
223o
8, G
Minuit. Moiennes,
Thermomètre enregistreur (nouvel abri) i4-77 18, 59 21,22 20,78
Thermomètre électrique à 20 mètres i4,4C 18, OJ 20, 5i 20, 2j
Degré actinométrique 33,99 62,98 66,19 52, o3
Thermomètre du sol. Surface 16,49 24,02 28,40 35,19
• à o"", 02 de profondeur.. . 16, 65 17,17
a h o'",io • ... 17,36 17,3s
• à o"',20 i> ... 17,52 17,50
v à o",3o » ... 17,3c 17,46
ïiim mm
Udomètre enregistreur 12,00 5, 41
Pluie moyenne par heure 0,067 o,oCo
Évaporation moyenne par heure o,o3o 0,073
Vitesse moy. du vent en liilom. par heure 9,99 ii,59
Pression moy. en kilog. par mètre carré 0,94 1,27
Données horaires.
18,49
■7,74
■7.4/
17,34
mm
11,17
0,12'
0,17;
■4,24
1,91
19,72
18,54
17,69
17,36
mm
16, ',6
o, 1S2
0,219
13,71
2,33
19,28
19,34
2', 99
18,16
19,90
19, '4
18,09
17,54
o, iSg
14 ,48
1,9s
16,73
iG,8o
B
1 1 , o5
'9.24
19,20
18, 38
"7,77
uim
4,i(i
0,046
o, 106
1 1,75
,,3o
14,90
14, 63
M
.2.45
18,32
18,76
18, 38
17.88
mui
26,74
0,297
o,ojo
10,75
1 ,09
17. 0,7
6j.3i,5
4,6424
i,93i2
4,2216
4,4
III m
754,40
7'|3,4'i
10,96
78,1
>7°45
'7,24
45,44
iS,S8
iS,34
1 8 , 2 5
17,87
17,53
mm
t. 82,23
If
t. 78,45
12, 3l
1,43
Heures. Décli-
naison.
l'ornât. 16."5S',8
2 »
3 .
4 »
5 »
6 .
7 >.
8 »
9 »
10 .
11 »
Midi..
58,3
57,8
57,1
56,4
55,7
55,6
56,3
58,2
6oi6
63,8
66,4
Pression,
mm
73i,44
54 , 29
54, -9
54,21
54,33
54|5o
54,65
54,71
54,71
5.'l,65
54,54
54,44
Tempér.
Enregislreurs
Pluis
14,29
14,0 i
i3.84
'3,77
13,92
•4,46
15,42
16,69
iS.OD
19,36
Tempér
iiouTOl a
abri. 3".
o mm
1 i , 3 I 0,63
i3,88 0,43
i3,5o 4,35
1 3 , 20 5 , Il 1
i3,68 0,06
'4,77
16,08
17,62
18, 5g
19,65
II 20, /|7
5l 21,23
1,3,
'.79
2,2J
2,7'
2,02
G, 44
Vitesse
du
\cnt.
k
10,10
10, i5
10,80
10,60
8,93
9,34
10,58
1 1 ,82
12,36
i3,i8
.4,27
1 5,36
Heures.
Dccli-
uaisoii.
1'' soir 16. 67,9
2 » 67,9
3 » 66,8
4 » 65 , 0
63,2
61,7
60,8
Go, 3
60, 1
J9.9
59,6
59,2
a »
6 ),
7 »
8 »
y ..
10 ..
11 »
Minuit. .
Pression.
mm
754,36
54,27
54,18
54,07
54, o3
54,04
54,10
54,33
54,53
51,67
54,70
54,60
20,49
20, 3G
20,25
20, o5
'9,78
19,3',
18, 68
'7i77
iG,8o
i5,88
i5, i5
i/|,63
21,41
21,11
20,77
20,43
20,01
1,9,2 I
18,42
'7,47
16,73
16,01
'5,44
'4,yo
mm
4,77
3,94
7,75
'.'4
0,79
4,38
o,o5
0,45
3,65
6, 13
18,64
',98
Vitesse
du
vent.
k
i5,i4
16,18
i5,8i
l4,6r)
14,61
14,22
12,48
1 1 ,8a
'0,97
II ,3o
10,58
10, 3y
Des inininia.
Des mininia.
1878.
Mai 3i
Juin 5
Thermomètres de l'ancien nir/ (moyennes du mois).
.... i2°,o Des maxima 23">,o Moyenne...
Thermomètres de la surface du sol.
... 10°, 4 Des maxima Si", 8 Moyenne.,.
Temftératiires moyennes diurnes par peutades.
o o
'1 Juin i5,9 Juin lo il i4... i5,0 Juin 20 à i\.
9..,. 16,8 D i5 il 19... 14,1 » 20 il 2g.
17°, a
31°, 1
'9,4
23,2
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 15 JUILLET 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉRIOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le MixisTRE DE l'Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République
approuve l'élection de M. Friedel, dans la Section de Chimie, en remplace-
ment de feu M. Recjnaidt.
Il est donné lecture de ce décret.
Sur l'invitation de M. le Président, M. Friedel prend place parmi ses
confrères.
MÉCANIQUE. — Sur la plus grande des composantes tangentielles de tension
intérieure en chaque point d'un solide, et sur la direction des faces de ses
ruptures. Note de M. de Saint-Venant.
« Dans une Note Sur la direction des casiures dans un milieu isotrope, in-
sérée au Compte rendu du 24 juin 1878 (p. 1.W9), M. Potier donne les for-
mules
(i) T- = (N, ~ N,)c,"-[,^- + (N, - N3,)a=v= + (N, - ^,)[^''f-,
(2) Maximum de T r= 1 (N, —N3),
0. R., i3;S, 3- Se:,iesCre. (T. LXXXVII, R" 5.) 1 3
( 90 )
N,, Nj, N3 étant, par ordre de grandeur posi/iue, les trois tensions (posi-
tives ou négatives) d'îles principales, s'exerçant à travers l'unité superficielle
de ces trois faces rectangulaires intérieures qui, en chaque point, n'en
supportent que normalement à leurs plans; T étant la composante tangen-
tielle de la tension à travers ime face oblique dont la normale fait avec les
directions de N,, N», N3 des angles quelconques ayant «, p, -y pour cosinus.
Et il ajoute que la tension tangentielle maximum et son plan sont bissec-
teurs de l'angle de la plus grande et de la plus petite, N, et Ns, des tensions
principales.
» Ces formules ( i ) et (2) et cette assertion de direction sont parfaite-
ment exactes; mais il convient d'observer qu'elles avaient été présentées
dans des écrits antérieurs.
» L'expression trinôme élégante ( i ), montrant bien que les tensions
tangentielles ne dépendent que des différences des tensions normales prin-
cipales, et sa conséquence (2), se trouvaient dans le Mémoire de M. Kleitz,
Etudes sur les forces moléculaires, lithographie et présenté à l'Académie le
10 décembre 1866, puis imprimé en 1873 (§ 15, p. 23), sur lequel il a été
fait en iB'ya un Raj^port où ces deux expressions sont signalées (Comjofes
rendus, 12 février, p. 4^1 ).
» M. Maurice Levy, de son côté, dans un Mémoire du 20 juin 1870
{Comptes rendus, p. i323), approuvé par l'Académie le 10 juillet 1871
(p. 86), était arrivé à étendre à des déformations élastiques ou plastiques,
s'opérant dans tous les sens, l'expression (2) qui se trouvait appliquée
seulement à des déformations planes dans un article du 7 mars 1870 du
même recueil (p. 473).
» Enfin, et antérieurement encore, à savoir dans l'édition posthume
et annotée des Zeco/is c/e iVauierj publiée en 1864, l'expression (2), avec
toute sa généralité, avait été démontrée simplement sans passer par l'ex-
pression (i), dans une Note de quelques lignes (§ 81 de V Appendice com-
plémentaire, p. 711).
)) On conçoit très-bien que M. Potier ait pu n'avoir aucune connais-
sance de ces trois écrits.
» Maintenant, dans quelle mesure l'expression (2), ou toute autre de ce
genre, peut-elle éclairer sur le mode ou la direction d'une cassure ou rup-
ture d'un solide? Dans quels cas se fera-t-elle par glissement? Dans quels
cas par dilatation, c'est-à-dire par disjonction avec séparation?
» C'est là, même en se réduisant aux corps isotropes ou sans clivages
ni état fibreux, etc., une question que ne peut guère résoudre, d'une ma-
\ 9' )
nière générale et sûre, la théorie de l'élasticité des solides. Les formules
de cette théorie ne s'appliquent, en effet, qu'à des déformations ne pro-
duisant d'augmentations de distances, entre molécules très-proches, que
dans des proportions restant fort petites; augmentations que ces formules
ont pour but de limiter de manière qu'elles n'aillent pas jusqu'à altérer et
énerver, même à la longue, la constitution de la matière soumise à des
forces données. Et, supposé même que ces formules restent à peu près
exactes jusqu'à l'instant où une rupture se déclare quelque part, comme
les tensions en jeu prennent dès lors des valeurs tout autres, le point de
rupture occupe une suite de positions déterminées par la suite des états
nouveaux; et, comme l'a remarqué Vicat dans un Mémoire très-connu, de
i832, la surface de rupture peut être sensiblement différente de celle sui-
vant laquelle la somme des forces nécessaires pour l'opérer instantanément
serait la moindre.
» On a cru reconnaître, toutefois, que la rupture de petits blocs pris-
matiques, par écrasement ou compression longitudinale, avait une ten-
dance à s'opérer au moyen de glissements de plusieurs de leurs parties sur
les autres, suivant des plans obliques à leurs arêtes. Coulomb avait tenté
de baser sur un mode de rupture de ce genre une théorie de l'écrasement.
Il a très-bien trouvé que la composante tangentielle de force, tendant à
faire glisser, aurait son maximum pour un plan incliné d'un angle demi-
droit sur les bases pressées du prisme, et que ce maximum serait, confor-
mément à la formule (2) réduite alors à T == iN,, moitié de la force com-
primante, par unité superficielle de la section normale et de la section
oblique où ces deux forces s'exercent respectivement.
)) Mais il suivrait de cette explication, combinée avec les résultats d'ex-
périences comparatives récentes de ruptures par cisaillement et par exten-
sion, que la force nécessaire pour rompre par compression un prisme ne
sera que i'°'%6 la force nécessaire pour le rompre par traction.
)) Or, des expériences spéciales et nombreuses prouvent que ce rapport,
pour les corps isotropes et non fibreux, s'élève à 4, à 5 et plus, au lieu
de 1,6.
» Aussi l'explication donnée par Poncelet paraît bien préférable. Il
attribue la rupture par écrasement ou compression aux dilatations trans-
versales qui accompagnent nécessairement toute contraction longitudinale
d'un prisme quand les faces latérales sont libres; dilatation dont la propor-
tion est généralement, d'après la théorie et les faits des corps isotropes, du
quart (le la contraction, ce qui fournirait, entre les deux forces, un rapport
i3..
( 92 )
égal à 4. susceptible d'être porté à 5 et plus en tenant compte de certaines
particularités, c'est-à-dire à très-peu près ce qu'ont fourni les expériences
spéciales citées.
» Et divers faits confirment cette explication dePoncelet, par exemple
celui de la division, en lames ou aiguilles verticales, des petits blocs de
pierre dure qu'on écrase; celui de pièces de fonte très-courtes qui se
gercent sur les bords, de manière à prendre eu s'aplatissant la forme d'une
rosette, etc.; tous faits annonçant bien la production de séparations trans-
versales, qui se manifestent même dans la rupture de pièces de fonte
fléchies, puisqu'il s'en détache transversalement une sorte de coin fort
obtus, du côté concave, que la flexion comprime longitudinalement.
» Des effets de rupture par dilatation me paraissent aussi s'être produits
dans les curieuses et intéressantes expériences de torsion de lames épaisses
de verre, faites récemment par M. Daubrée ou sur son indication ( Comptes
rendus, aS mars et i5 avril, p. 733, 928). En effet, dans la torsion d'un
prisme, les maxima du glissement dans deux sens en chaque endroit ont
lieu sur une section droite transversale et sur une section exactement
longitudinale : or tout glissement sur une face d'un solide équivaut à une
dilatation et à une contraction moitié moindres, s'opérant dans des direc-
tions à 45 degrés sur elle. Comme la rupture des lames de glace ainsi tor-
dues s'est opérée dans des directions toutes inclinées et parallèles entre elles,
on peut conjecturer qu'elle a eu lieu par dilatation, et que c'est là le mode
de rupture le plus général.
i> Mais les faits sont encore trop peu nombreux, et leur interprétation
théorique est trop complexe pour permettre d'apprécier le degré d'exten-
sion pouvant être donné à cette conclusion, à laquelle, au reste, se sous-
traient évidemment les cisaillements artificiellement produits, ainsi que
ceux, de direction non moins obligée, auxquels sont exposés les rivets,
boulons, tenons ou embrevements, clavettes, filets devis, etc., soumis à ce
qu'on a très-bien nommé des ejfvrts tranchants. »
CHIMIE AGRICOLE. — Remarques concernant l'influence de l'électricité atmo-
sphérique à faible tension sur la végétation. Note de M. Berthelot.
o J'ai lu avec un vif intérêt, dans le dernier numéro des Comptes rendus
(p. 60), la Note de M. Grandeau relative à V Influence de l' électricité atmo-
sphérique sur la nutrition des plantes. Entre autres résultats, le savant auteur
(93 )
établit que la proportion de matière azotée, formée sous cette influence dans
le tabac et le mais, est sensiblement double de la proportion qui prend
naissance dans les mêmes plantes soustraites à l'influence de l'électricité
atmos|)hérique ; le développement total de la plante étant d'ailleurs,
comme dans la végétation normale, proportionnel à celui de la matière
azotée.
M Quoique l'emploi d'un engrais et d'un sol naturellement azoté dans
les expériences de l'habile professeur de Nancy ne permette pas d'établir
avec certitude l'origine de l'azote de la matière azotée, origine probable-
ment multiple, je demande cependant la permission de rappeler l'analogie
du résultat avec mes propres essais, relatifs à la formation des matières
azotées sous l'influence de l'électricité atmosphérique.
» En effet, j'ai découvert que l'azote libre se fixe sur les matières orga-
niques sous l'influence de l'électricité, non-seulement en employant les
fortes tensions intermittentes des appareils d'induction ordinaire ('), mais
aussi avec des tensions très-faibles et continues, telles que celle de 5 éléments
Leclanché (^), et spécialement en employant l'électricité atmosphérique
elle-même (*). La proportion d'azote ainsi fixé dans l'espace de sept mois
sur le papier et la dextrine s'est élevée jusqu'à 1,92 millièmes ('); ce qui
représenterait 1,2 centièmes environ de matière analogue aux composés
azotés des végétaux, dose comparable à celle des substances azotées for-
mées dans les végétaux de M, Grandeau.
» Dans quelques-unes de mes expériences {^), il s'était formé des végé-
taux microscopiques (sans doute en raison de la présence de spores
préexistants), et ces végétaux avaient fixé une dose corrélative d'azote, en
vertu des mêmes mécanismes.
y> J'ai appelé, à cette occasion (*), l'attention des météorologistes et des
agriculteurs sur l'importance de l'action continue de l'électricité atmosphé-
rique à faible tension dans la fertilisation du sol, importance que nul ne
soupçonnait à l'époque de mes expériences.
M Jusqu'alors, sous ce nom d'électricité atmosphérique^ on entendait en
Chimie agricole seulement la formation des acides nitrique et nitreux et de
(') Annales de Cliiniie et de PItysique, 5'^ série, t. X, p. 52.
(2) ibid., t. XII, p. 457.
{') Ibid., t. X, p. 55 et 61.
(') Ibid., t. XII, p. 458.
(') Ibid., t. X, p. 62.
(/) Ibid., 5» série, t. Xll, p. 46?., el l. X, p. 63.
( 94 )
leurs sels ammoniacaux, produits sur le trajet des éclairs et du tonnerre;
sans avoir aucune idée des réactions directes qui peuvent s'exercer entre
les végétaux et l'atmosphère sous l'influence des faibles tensions électri-
ques. Ce sont, au contraire, ces dernières qui me paraissent les plus
efficaces, la petitesse des effets étant compensée par leur durée et par
l'étendue des surfaces influencées.
» Je ne doute pas, et les remarquables travaux de M. Grandeau viennent
à l'appui de mes prévisions, que ces études ne réservent un grand nombre
de découvertes du plus haut intérêt à ceux qui les paursuivront ; en effet,
« les questions soulevées par ces expériences au point de vue physique,
» chimique, physiologique, sont d'une étendue presque illimitée ».
MÉTÉOROLOGIE. — Sur une brochure de M. Hirn, relative aux tourbillons.
Note de M. Faye.
« M. Hirn vient de publier une brochure sur les tourbillons de l'atmo-
sphère et me charge de la présenter à l'Académie. J'ai moi-même quelques
remarques à faire sur ce sujet. Constatons d'abord que M. Hirn a bien
voulu apprécier favorablement mes travaux sur cette question. Le temps
n'est plus où l'on se croyait en droit de me dire ici même : Vous êtes seul
de votre avis.
» Mais tout heureux que je sois d'une si haute approbation, je dois si-
gnaler à l'Académie les points principaux de ce travail et dire succinc-
tement en quoi ils diffèrent de mes vues propres. J'ai réussi à établir en
fait, par une masse imposante de preuves, que tous les tourbillons per-
manents, àaxe vertical, sont descendants. M. Hirn l'admet, mais, en se fon-
dant sur l'examen approfondi de phénomènes hydrauliques fort curieux
qu'il a provoqués et étudiés en détail, il conclut qu'il faut distinguer deux
sortes de tourbillons descendants auxquels il rapporte ensuite, par voie
d'analogie, d'une part les cyclones, d'autre part les trombes de notre at-
mosphère.
» Voici en quoi consiste, suivant lui, cette différence capitale. Les pre-
miers se propagent naturellement par en bas au sein du milieu aérien, par
simple communication latérale d'un mouvement gyratoire dont il faut cher-
cher la source dans les courants des hautes régions. Cette première espèce,
tout en descendant jusqu'au sol, va en s'élargissant de plus en plus et en
diminuant de rapidité, parce que la friction de l'air sur l'air s'opère en tous
( 95 )
sens. Quant aux seconds, dont les trombes seraient le type, ils se propagent
aussi vers le bas, mais la simple raison mécanique qu'il invoque pour les
cyclones ne suffit plus, puisque, au lieu de s'étendre en tous sens comme
les cyclones, ils se restreignent au contraire de plus en plus dans le sens de
leurs dimensions transversales, et prennent la figure d'un entonnoir droit,
et non celle d'un entonnoir renversé. L'auteur en conclut que l'intervention
d'une très-pelite force non mécanique, dans le sens vulgaire du mot, est ici
indispensable. Il trouve cette petite force dans l'électricité des nuages et
l'attraction qui s'établit entre le sol et eux par l'intermédiaire d'un milieu
imparfaitement conducteur. Ce sera cette attraction qui déterminera le
mouvement de descente du tourbillon supérieur en opérant suivant une
ligne de force qui peut d'ailleurs se transporter parallèlement à elle-même.
)) Je ne puis qu'accueillir avec une grande déférence l'opinion d'un juge
si compétent et d'ailleurs si favorable à mes idées. Sa solution ferait dispa-
raître la seule difficulté que j'aie rencontrée et que je me suis efforcé de
résoudre. Néanmoins je demande à l'Académie et à son savant Correspon-
dant la permission de faire mes réserves en me fondant sur les faits qui
m'ont paru établir l'identité mécanique des deux ordres de phénomènes.
» Je recommande cette brochure à l'attention bienveillante de l'Aca-
démie. Elle est écrite avec une saisissante clarté, et, malgré la difficulté des
sujets qu'elle traite, elle intéressera vivement tous les lecteurs. Je ne parle
pas de la compétence de l'auteur : on sait que M. Hirn, dans son bel Essai
sur la Météorologie de l'Alsace, a marqué l'un des premiers le rôle qui
revient, dans ces grands et beaux phénomènes, à la science nouvelle, la
Thermodynamique, dont il a été l'iui des plus puissants promoteurs. »
PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE.— Procédés et appareils pour V élude de la vitesse
de propagation des excitations dans les différentes catégories de nerfs moteurs
chez les Mammifères. Note de M. A. Chauveau.
« Je me propose d'exposer les résultats d'une étude longue et minu-
tieuse sur im point important du mécanisme de l'action nerveuse, la com-
paraison de la vitesse avec laquelle se propagent les excitations centri-
fuges, chez les animaux supérieurs, dans les différents points des diverses
catégories de nerfs moteurs : i° nerfs moteurs des muscles striés de la vie
animale; 2° nerfs moteurs des muscles striés soustraits à l'influence de la
volonté; 3" nerfs moteurs des muscles lisses des organes splanchniques;
4° nerfs vaso-moteurs, ou nerfs moteurs de la tunique contractile des vais-
seaux.
' 9^ )
» Toutes mes déterminations ont été faites, dans de bonnes conditions
physiologiques, sur des animaux mammifères vivants. Dès mes premières
tentatives, j'ai pu constater, en effet, que les résultats de la belle expé-
rience deHelmholtz, sur les nerfs de la grenouille tuée, ne sont pas applica-
bles aux Mammifères. Du reste, le plus grand nombre des nouvelles expé-
riences de mon programme n'étaient possibles que, pendant la vie, sur
des animaux de grande taille.
» C'est par la méthode graphique, et en m'inspirant des principes ap-
pliqués dans l'expérience fondamentale de Helmhoitz, que j'ai cherché à
résoudre tous les problèmes que je me suis posés. J'enregistre les contrac-
tions provoquées par l'excitation électrique de deux ou d'un plus grand
nombre de points du nerf, et j'inscris simultanément le Iracé d'un signal
indicateur du moment précis de l'excitation; j'y ajoute les indications d'un
appareil chronographique rigoureusement exact. De cette manière, je me
procure tous les éléments nécessaires pour déterminer le temps qui
s'écoule entre le moment de l'excitation et le début des contractions. La
différence de retard dans l'apparition des contractions indique exactement
la vitesse avec laquelle les excitations parcourent les longueurs de nerfs
comprises entre les points excités.
» Extrêmement simple dans son principe, cette méthode est d'une ap-
plication généralement difficile; elle l'est surtout quand les expériences
sont faites sur les INIammifères. La détermination de la vitesse de propaga-
tion des excitations nerveuses, dans cette classe d'animaux, compte, en
effet, au nombre des plus délicates recherches de la Physiologie expéri-
mentale. Les principales difficultés se rencontrent surtout dans les expé-
riences sur les nerfs musculaires de la vie animale, où je suis en mesure de
démontrer que la vitesse de propagation est environ trois fois plus grande
que dans les nerfs de la grenouille. Le succès, dans des recherches de cette
nature, dépend entièrement du perfectionnement de la technique expéri-
mentale ; aussi me suis-je appliqué tout d'abord à rechercher, d'une
part, les meilleurs procédés opératoires, et à rendre, d'autre part, l'outil-
lage instrumental aussi parfait que possible.
» Il faut agir, ai-je dit, sur les Mammifères; c'est pour ne point s'expo-
ser, en appliquant aux conditions delà vie normale les résultats des ex-
périences faites j)Ost movlem, à introduire des données erronées dans une
question physiologique aussi délicate : j'aurai l'occasion de démontrer
que les expériences antérieures ne sont pas toutes soustraites à cet incon-
vénient grave. Or l'immobilité complète des organes musculaires sur les-
quels on opère est une condition absolument indispensable au succès des
( 97 )
expériences. J'obtiens cette immobilité en soumettant les animaux à une
cbloralisalion légère, ou bien à la section du bulbe avec respiration artifi-
cielle. Je me suis assuré, par des expériences comparatives, que ces condi-
tions ne troublent pas sensiblement la conduction nerveuse.
» C'est à l'aide d'un courant induit direct que je produis les excita-
tions. L'application des électrodes, avec lesquelles on amène ce courant
sur les divers points du nerf où l'on veut déterminer la vitesse de propaga-
tion, constitue la partie la plus importante du manuel opératoire. Il faut :
1° que les excitations soient parfaitement localisées en chaque point;
2" que les excitateurs soient appliqués de manière à n'altérer en rien l'ex-
citabilile ou la conductibilité du nerf et à provoquer des contractions uni-
formes, partant bien comparables.
» Le meilleur moyen de réaliser les principales de ces conditions, c'est
de pratiquer les excitations par la méthode unipolaire, dont j'ai exposé les
principes dès iSSg. On découvre le nerf dans les divers points qui doivent
être excités, sans l'isoler des parties voisines; ce qui permet d'éviter tout
trouble de nutrition, toute influence perturbatrice résultant de l'exposi-
tion à l'air des nerfs isolés. Le fil qui forme l'électrode négative est mis en
contact avec le nerf, soit yjar une simple application de l'extrémité libre à
la surface de l'organe, soit, si le fil est fin et souple, à l'aide d'une anse qui
embrasse le nerf. Dans ce dernier cas, le fil doit élre recouvert de gutta-
percha et dénudé seulement dans la concavité de l'anse. L'autre électrode
est appliquée au moyen d'une éponge et d'une large compresse imbibées
d'eau salée, en un point quelconque du tronc, où l'électricité se diffuse
immédiatement, sans produire d'effet, par la très-grande surface qui ré-
pond à cette électrode. En donnant au courant induit le minimum d'acti-
vité nécessaire pour engendrer la contraction avec son maximum d'ampli-
tude, on est dans les meilleures conditions propres à obtenir la localisation
de l'excitation. Si des soins identiques président à l'application de l'élec-
trode sur tous les points du nerf que l'on veut exciter, les excitations pro-
duisent des effets identiques, et l'on assure ainsi l'uniformité des contrac-
tions.
» Il est facile de s'expliquer pourquoi cette uniformité des contractions
est indispensable au succès des expériences : c'est que la courbe d'une con-
traction faible se détache plus tardivement de la ligne d'abscisse que la
courbe d'une contraction forte, et que cette différence constitue une grave
cause d'erreur. J'ai beaucoup étudié cette cause d'erreur; il y a des cas
déterminés où elle est réduite à un minimum tout à fait négligable ; le
mieux cependant est de s'en affranchir complètement dans tous les cas.
C. R., 187g, 1' Simislre. [1 . LXXXVII, N" 5. ' 4
( "'^ )
» Dans le but de satisfaire le plus possible à cette rigoureuse exigence
de l'uniformité des excitations, je me suis arrangé de manière à les faire se
succéder avec une très-grande rapidité. Pour cela, on a autant de fils ex-
citateurs que de points du nerf à exciter. Ces fils, préalablement appliqués
comme il a été dit, sont reliés au pôle négatif de l'appareil d'induction,
par l'intermédiaire d'un instrument spécial que j'appelle distribuleur aulo-
malique. Cet instrument, dont je me réserve de donner plus tard la des-
cription, est actionné par le cylindre enregistreur. A chaque tour de
celui-ci, le distributeur fait passer le courant dans un point différent du
nerf. Comme le cylindre actionne en même temps un chariot qui fait mou-
voir l'ensemble des appareils inscripteurs parallèlement à la génératrice du
cylindre, ces appareils marquent leurs indications en tracés hélicoïdaux
indiscontinus, admirablement nets et distincts, pouvant couvrir en quel-
ques secondes la surface entière du cylindre.
» Il me reste à signaler les principales particularités des organes inscrip-
teurs.
)) Le cylindre enregistreur n'a pas moins de 60 centimètres de longueur
sur aS centimètres de diamètre. Il tourne assez vite pour que la surface
soit entraînée avec une vitesse variant à volonté entre i™, 20 et 2 mètres
par seconde. Grâce à cette vitesse, des durées de -^-^ de seconde équi-
valent sur le papier à des longueurs de | mUlimètre au moins, et peuvent
être ainsi rigoureusement déterminées.
)> On inscrit le temps au moyen d'un appareil électro-magnétique qu'ac-
tionne un diapason faisant 600 vibrations simples par seconde. La courbe
de chaque vibration a sur le papier au moins 2 millimètres de longueur et
est ainsi facilement divisible en quatre parties de | millimètre chacune, ce
qui permet d'apprécier, comme il vient d'être dit, des fractions de seconde
de — *—
"^ 2400
.) L'ouverture du circuit inducteur est déterminée à un moment donné
parle mouvement du cylindre; un signal électromagnétique, placé dans
ce circuit, marque sur le papier le moment où se produit le courant induit
excitateur.
» Quant aux contractions simples ou secousses résultant des excitations,
elles sont, dans tous les cas, enregistrées par un myographe à transmission.
L'appareil explorateur ou transmetteur varie suivant les cas particuliers.
Le récepteur est toujours un tambour à levier complété par un organe
nouveau. Cet organe est un interrupteur électrique permettant d'inscrire,
avec un signal électromagnétique, les moindres soulèvements du levier,
même ceux qui sont incapables de déformer la ligne droite que la pointe
^ 99 )
de ce levier trace, au repos, sur le papier. La merveilleuse sensibilité de
cet appareil rend très-précieuses les indications qu'on en tire.
» Dans une prochaine Communication, je signalerai les résultats que
cette technique perfectionnée m'a permis d'obtenir, en étudiant la vitesse
de propagation dans les nerfs de la vie animale. »
M. le général Morin annonce à l'Académie la perte que la Section de
Mécanique vient de faire dans la personne de M. le général Didion :
« L'Académie apprendra, avec de vifs regrets, la perte qu'elle vient de
faire en la personne de l'un de ses plus savants Correspondants, M. le gé-
néral d'artillerie Didion, décédé à Nancy le 4 de ce mois.
» Né en 1798, àThionville, entré en 1817 à l'École Polytechnique,
et en 1819 à l'École d'application de l'artillerie et du génie, Didion eut
plus tard l'honneur de succéder, comme professeur du cours d'artillerie,
à notre illustre et regretté confrère Piobert. Devenu, en i858, général de
brigade, et, en 1873, Correspondant de l'Académie des Sciences pour la
Section de Mécanique, il laissera dans la Science des traces durables de
son passage. Parmi ses nombreux travaux, nous citerons seulement ici
son Traité de Balislique, qui a reçu en France deux éditions, et qui lui a
valu, de la part des officiers instruits de tous les pays, les témoignages
les plus flatteurs.
» Sans entrer, sur les autres travaux du général Didion, dans des détails
qui ne seraient pas ici à leur place, je me contenterai de rappeler, comme
le fit Duhamel dans son Rapport sur le Traité de Balistique, que la question
du mouvement des projectiles avait été l'objet des recherches des géo-
mètres les plus illustres.
» Galilée, le premier, l'avait résolue pour le cas du tir dans le vide.
Newton, Jean Bernoulli, Euler, Legendre, Lambert, Robins, Borda,
Hutton, Tempelhoff, Francœur s'en étaient occupés sans être parvenus à
obtenir des formules dont les résultats concordassent, d'une manière
suffisante, avec les résultats de la pratique du tir. Didion a été plus
heureux.
» A ses travaux d'officier d'artillerie, notre savant Correspondant en
avait joint beaucoup d'autres, dont l'ensemble lui avait obtenu les suf-
frages bien mérités de l'Académie, et il laisse dans la Science un vide que
votre Section de Mécanique s'efforcera de remplir d'une manière digne
de vous. »
i4-.
{ 'oo )
MEMOIRES PRESEATES.
ÉLECTROCHIMIE. — Sur la galvanoplastie du coball. Note de M. A. Gaiffe.
(Commissaires : MM. Faye, Peligot, Becquerel, du Moncel.)
o En étudiant quelques-unes des propriétés des métaux magnétiques
obtenus par voie galvanique, mon attention a été attirée par la beauté du
cobalt et par sa dureté, qui est supérieure à celles du fer et du nickel, et
j'ai pensé qu'on pourrait utiliser ce métal dans certaines circonstances, si
sa galvanoplastie devenait aussi facile à faire que celle de ses voisins cités
ci-dessus. 11 est très-convenable, par exemple, pour remplacer le fer et le
nickel, comme couche protectrice, sur les planches gravées en taille-douce
et sur les clichés typographiques. En effet, il ne s'oxyde pas comme le fer,
et demande, par conséquent, beaucoup moins de soins que lui pour que
sa surface soit conservée en bon état; et il est dissous avec la plus grande
facilité par des acides faibles qui n'attaquent pas le cuivre, tandis qu'on
ne peut enlever le nickel déposé sur une planche de cuivre sans altérer
celle-ci. Sa belle couleur blanche le fera encore rechercher pour la déco-
ration des autres métaux.
» Le bain avec lequel ont été obtenus les échantillons que j'ai l'honneur
de soumettre à l'examen de l'Académie est une dissolution neutre de
sulfate double de cobalt et d'ammoniaque, qui n'exige pas dans sa pré-
paration, à beaucoup près, autant de soins que les bains de nickel. L'anode
peut être une feuille de plaline ou mieux une plaque de cobalt fondu ou
forgé. Le cobalt diffère en ceci du fer et du nickel, qui ne sont pas so-
lubles dans leurs bains à l'état de pureté.
)) Pour obtenir un dépôt adhérent et blanc, le courant doit être réglé,
au début, à 6 unités environ de force électromotrice de l'Association
britannique, et être ramené à 3 unités seulement lor.^que toute la surface
de la pièce à couvrir est devenue blanche. Avec une intensité de courant
convenable, le dépôt de cobalt se fait à peu près aussi rapidement que
celui du nickel : en quatre heures la couche déposée peut atteindre l'é-
paisseur de o""",025. Si l'on veut un dépôt très-régulier, il est indispen-
sable de fixer la pièce à cobalter au rhéophure de la pile avant de la plonger
dans le bain; sans cette précaution, il se produit des marbrures qu'on ne
peut faire disparaître qu'en recommençant l'opération.
( "^' )
» J'ai l'honneur de déposer aussi sur le Bureau de l'Académie trois
épreuves que M. Chardon, imprimeur en taille-douce, a bien voulu tirer
pour moi avec une planche lui appartenant : la première a été tirée avant
le cobaltage, la deuxième avec la planche couverte de cobalt, enfin la
troisième avec la planche décobaltée. »
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Sur l' existence de lésions des racines antérieures
dans la paralysie ascendante aiguë. Note de M. J. Dejerine, présentée par
M. Vulpian (•). (Extrait.)
(Renvoi à la Commission des prix de Médecine et Chirurgie.)
« Nous avons eu l'occasion d'observer cliniquement deux cas de
paralysie ascendante aiguë et d'en faire l'autopsie : si, dans ces deux cas,
l'examen de la moelle épinière, soit à l'état frais (après macération dans
l'alcool au ^, méthode de M. Ranvier), soit après durcissement dans l'acide
chroniique, ne nous a montré aucune espèce d'altération appréciable à nos
moyens actuels d'investigation, l'examen des racines antérieures nous a
montré, au contraire, que ces dernières étaient le siège d'altérations.
» Voici le procédé que nous avons employé pour l'élude des lésions des
racines. Les racines antérieures ont été placées, pendant vingt-quatre
heures, dans une solution d'acide osmique à-j-^, puis elles ont été colorées
au picro-carmin et montées dans la glycérine picro-carminée.
» L'examen a porté sur toutes les racines antérieures. Sur chaque pré-
paration, nous avons constaté, de la façon la plus évidente, l'altération
d'un certain nombre de tubes nerveux, qui présentaient les lésions de
la névrite parenchymaleuse, à savoir : fragmentation de la myéline en
gouttes et en gouttelettes, donnant à certains tubes l'apparence monili-
forme; hypergénèse du protopiasma de chaque segment inter-aniiulaire,
et multiplication des noyaux de la gaîne de Schwann. Sur ces tubes ainsi
altérés, le cylindre-axe avait complètement disparu. La majorité des tubes
nerveux ne présentait pas d'altérations appréciables.
» Dans les différentes régions de la moelle, l'examen microscopique
nous a donné les mêmes résultats. Dans les nerts intra-musculaires des
membres paralysés, nous avons trouvé aussi, dans toutes nos prépara-
tions, un certain nombre de tubes altérés.
') Travail du laboratoire de M. Vulpian.
( '"'^ )
» Il résulte des recherches précédentes que, dans certains cas de para-
lysie ascendante aiguë, dans lesquels l'examen le plus minutieux ne dénote
aucune altération du côté de la moelle épinière, il existe une altération
des racines antérieures. Sans vouloir généraliser à tous les cas de la para-
lysie ascendante ce que nous avons observé dans nos deux autopsies, nous
croyons cependant devoir attirer l'attention sur ce point. Cela nous paraît
d'autant plus utile que, dans les cas antérieurs aux nôtres et dont l'examen
histologique a été publié, l'examen des racines antérieures n'a pas été pra-
tiqué suivant la méthode que nous venons d'indiquer. »
VITICULTURE. — Lettre de M. J. Maistre à M. Dumas.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
« Depuis que vous avez recommandé aux viticulteurs l'emploi dusulfo-
carbonate de potassium, un grand nombre de viticulteurs ont essayé ce
remède : aujourd'hui, d'une manière générale, son efficacité semble bien
établie. Pour ce qui me concerne, j'ai opéré sur environ 12 hectares, avec
l'eau comme véhicule. Mes expériences datent de trois ans.
)) Désirant utiliser les eaux qui ont servi au lavage des laines de mon
établissement, j'ai fait un canal conduisant l'eau dans mes vignes, partout
où la pente le permettait. Au moyen de saignées et de barrages faits de
distance en distance sur ce canal, l'eau arrivait dans les lignes de ceps
préalablement déchaussés, soit sous forme de sillons, soit sous forme
d'excavations; des barrages secondaires, comprenant un nombre de ceps
plus ou moins grand, suivant la pente, en arrêtaient l'eau et, immédia-
tement après, on répandait la quantité de sulfocarbonate nécessaire au
traitement, le mélange fait sur place.
» Sur cette surface de la à i5 hectares, on constatait, au moment du
traitement, de grandes taches disséminées, où les ceps étaient déjà trés-
affaiblis au centre; la végétation dans les intervalles de ces centres se res-
sentait déjà de la maladie.
» J'ai d'abord concentré mes efforts sur les parties les plus afiaiblies, et
plus tard l'étendue indiquée ci-dessus a été traitée en entier. Aujourd'hui
je suis heureux de vous dire que mes travaux ont donné de très-beaux ré-
sultats. Ce qui frappe le visiteur, c'est la belle couleur verte de ces vignes,
la longueur des sarments, et la quantité de raisins qu'elles portent malgré
la gelée. Le centre des taches reste encore faible, vu le peu de durée du
( io3 )
traitement; mais les ceps de ces taches ont une belle couleur verte, et les sar-
ments continuent à s'allonger, ce qui est l'indice de la guérison. D'ailleurs,
fait extrêmement remarquable, qui prouve le bon effet du sulfocarbonate,
c'est que ces taches sont parfaitement délimitées, c'est-à-dire que l'on passe
brusquement des ceps rabougris à ceux en pleine prospérité : ce qui n'a
pas lieu quand il s'agit d'une vigne qui dépérit, où le rabougrissement des
ceps est graduel.
» D'après les bons résultats obtenus à Villeneuvette, avec le sulfocar-
bonate de potassium et l'eau en quantité suffisante, et après les nombreux
essais fliits avec le sulfure de carbone, je suis maintenant persuadé que,
sous le climat sec et brûlant du Midi, ce dernier remède est insuffisant
pour permettre à la vigne de vivre.
» Dans les vignes bien fumées et bien travaillées, on peut bien retarder,
par le sulfure de carbone, la mort des ceps, mais on ne peut parvenir à les
sauver, tandis qu'avec le sulfocarbonate de potassium, appliqué avec l'eau
comme véhicule, ce remède donne toute sa puissance sans danger pour la
vigne ; la diffusion étant complète, on obtient des résultats plus certains
soiis tous les rapports.
» Il est donc établi maintenant que le sulfocarbonate constitue un
moyen suffisant pour combattre sûrement le terrible ennemi de nos vignes;
dès lors il est donc inutile de s'attarder à chercher la solution dans d'autres
médications ou dans les vignes américaines, dont le mérite et la résistance
sont loin d'être établis.
I) Que les pouvoirs publics et les grandes Compagnies de chemin de fer
se concertent donc pour favoriser la vulgarisation du sulfocarbonatage ;
que l'on mette de l'eau à la disposition du plus grand nombre de pro-
priétaires , eu créant des canaux d'irrigation et des bassins dans les
montagnes, retenant une partie des eaux de l'automne et de l'hiver; que
les Compagnies de chemin de fer transportent à prix réduit le sulfocarbo-
nate, l'outillage, et tout ce qui se rattache au traitement des vignes ma-
lades; qu'on favorise, enfin, les institutions de crédit ou les sociétés qui
pourraient venir en aide aux cultivateurs, et mettre à leur disposition des
moyens permettant d'appliquer partout votre procédé avec économie. »
M. Ddcretet présente à l'xicadémie, par l'entremise de M. du Moncel,
un microphone stéthoscopique d'une grande sensibilité.
En raison de la délicatesse des taudiours de M. Marey, utilisés dans cet
( io4 )
appareil, les moindres vibrations déterminées par ini bruit quelconque à
travers le corps impressionnent les membranes élastiques qui lui sont
adaptées, et l'expérience a montré qu'on pouvait de cette manière entendre
très-bien les battements du cœur, les pulsations du pouls, les souffles de
la poitrine; mais il faut une certaine habitude pour bien appliquer le tam-
bour explorateur et distinguer les bruits que Ton veut étudier de ceux qui
leur sont étrangers.
(Commissaires : MM. Becquerel, Bouillaud, du Moncel.)
M. F. GarciiV, M"*' A. DE BoMPAR adressent diverses Communications
relatives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. Maille adresse une Note relative « à la restitution au sol de certains
éléments minéraux ».
(Renvoi à l'examen de M. Dumas.)
CORRESPONDANCE.
ASTRONOMIE. — Découverte d'une comète, par M. Lewis Swift, à Rocliester
[Etats-Unis). Dépêche télégraphique delà Smithsonian-Institution, reçue
le 9 juillet 1878, communiquée par M. E. Mouchez.
«Découverte par Lewis Swift, de Rocliester, d'une grande et faible comète le ■j juillet
1878, à 2 heures, par 17'' 40" d'ascension droite et 18 degrés de déclinaison nord,
avec un lent mouvement vers le sud-ouest. Nulle queue ou noyau, mais condensation cen-
trale. Demande si c'est comète Tempel. »
» L'état du ciel, constamment couvert à Paris depuis le comiTiencement
du mois, n'a pas permis de s'assurer à l'Observatoire de l'existence de la
nouvelle comète. On ne paraît pas avoir été plus favorisé dans le reste de
l'Europe ; car, bien que nous l'ayons immédiatement signalée aux princi-
paux Observatoires, nous n'avons reçu encore aucuaavis confirmant cette
découverte. »
( 'o5 )
ASTRONOMIE. — Théorie de Vesla[*). Note de M. Perrotin,
présentée par M. Puiseux.
« Parmi les termes du second ordre par rapport aux masses que l'on
rencontre dans la théorie de Vesta, provenant des inégalités de Jupiter
produites par Saturne, et qui devienneut sensibles en raison de l'introduc-
tion de faibles diviseurs dans lintégration, le plus important de tous est
celui qui contient l'argument
2/"+ 9/'- 3/,
/, /'et l" étant les longitudes moyennes de Vesta, Jupiter et Saturne. En
désignant par p., [i!, p." les moyens mouvements sidéraux annuels des trois
planètes, et eu admettant pour [j. le nombre 357079",66, pour f/.' et p." les
valeurs adoptées dans le tome X des Annales de r Observatoire, on trouve,
pour diviseur correspondant,
^F-" -+-9F-' ~ '^F- — 6^"' 74-
Ce diviseur étant une faible fraction de ix, il en résulte un certain nombre
de termes du second ordre, à longue période, sensibles dans la longitude
moyenne. Le calcul se simplifie par cette considération que l'on ne doit
avoir égard, dans la fonction perturbatrice, qu'aux termes qui contiennent
— '61, et, dans les inégalités périodiques de Jupiter par Saturne, qu'à ceux
qui dépendent de il".
» Les termes qui sont de beaucoup les plus considérables proviennent
de la combinaison des inégalités en 2I" — /', avec les termes du septième
ordre de la fonction perturbatrice, ayant pour argument 10/'— 3/. Nous
avons obtenu l'expression analytique de tous ces termes, au nombre de
40, qui sont du degré le moins élevé par rapport aux excentricités et à l'in-
clinaison mutuelle. Ils sont uniquement produits par les variations du
demi-grand axe et de la longitude moyenne de Jupiter, les variations de
l'excentricité et de la longitude du périhélie donnant des résultats égaux
et de signes contraires qui se détruisent.
» Il n'en serait plus ainsi pour les termes de même forme de la fonction
(') Comptes rendus du 4 mars 1878.
C.R., i8-;8, i' Seme<!r<:.{T. LXXXVII, N" 3.) I 5
( 'o6 )
perturbatrice, mais d'un degré pins élevé d'au moins deux unités. Dans
aucun cas, d'ailleurs, les variations de l'inclinaison mutuelle et de la longi-
tude de la ligne d'intersection des plans des orbites ne sauraient avoir
une influence sensible.
» En réduisant en nombres pour i85o,o les expressions trouvées, on
voit que les termes de cette nature affectent la longitude moyenne de — 7'^"
environ. Ce nombre restera à peu près constant pendant une longue suite
d'années, la durée de la période étant de près de aoooo ans. Cela suppose
toutefois que la valeur de /j, est exacte , ce qui est peu probable. Le chan-
gement à faire subir ultérieurement au moyen mouvement pourra modifier
ces résultats d'une manière très-considérable.
» Une inégalité de moindre valeur que la précédente est celle qui résulte
de la combinaison des termes en il" — 2Z' et d'ordre zéro avec les termes
de la fonction perturbatrice du huitième ordre, ayant j)our argiunent
ï I Z' — 3/. Les variations du demi-grand axe et de la longitude moyenne
entrent encore seules ici.
)) Il nous a été possible, dans ce cas, de faire application de la méthode
d'interpolation de Cauchy, exposée par M. Puiseux dans le tome VU des
Annales de l'Observatoire.
» T et T' désignant les anomalies moyennes de Vesta et de Jupiter,
Ne"^ étant le coefficient de gC^'-sT)^/-! j^i^g ]g développement de la pre-
mière partie - de la fonction perturbatrice, nous avons d'abord obtenu
N et w. L'application des formules de M. Le Verrier, pour le calcul des
termes du second ordre, exigeait également la connaissance de --^. Nous
avons pu nous procurer une valeur suffisamment approchée de cette quan-
tité, grâce à l'extension que M. Puiseux a donnée à la méthode de Cauchy.
Le coefficient de l'inégalité cherchée a été ensuite calculé et trouvé égal
à + 5", 74. Le nombre doit être soumis aux mêmes restrictions que les
précéilenls, en ce qui concerne son exactitude, eu égard à l'indétermina-
tion du moyen mouvement de Vesta. »
CIULEUR RAYONNANTE. —Mesure de r intensité calorifique des radiations solaires.
Note de M. A. Crova, présentée par M. Desains. (Extrait.)
« J'ai continué, pendant l'année 1877, à mesurer, aussi souvent que
possible, l'intensité calorifique des radiations solaires; les résultats que j'ai
( '"7 )
obtenus confirment ceux auquels j'étais déjà arrivé par la discussion des
observations des années 1875 et 1876 (').
» L'intensité, mesurée à midi, a augmenté depuis la fin de janvier jus-
qu'au i5 mars, époque à laquelle j'ai observé un maximum do i"',32o;
les observations ayant fait défaut en avril et au commencement de mai, le
minimum de mes observations a eu lieu le 28 juin; sa valeur est i'^''',023;
puis la radiation augmente, et, le 16 octobre, elle reprend la valeur assez
forte de i"',26o. De même que je l'avais observé les années précédentes,
les radiations les plus faibles ont été observées par des vents du sud ou du
sud-est et à des températures relativement élevées, et les plus fortes par
des vents du nord ou nord-ouest et des températures relativement basses;
les premières circonstances élèvent, et les secondes abaissent la proportion
de vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère.
» J'ai observé, en même temps, les bandes telluriques du spectre so-
laire, et j'ai constaté que leur intensité est constamment d'autant plus
grande que la radiation solaire est plus faible.
» Il est utile de mesurer aussi la proportion des radiations transmises à
travers une couche d'eau, d'une épaisseur déterminée, de i centimètre,
par exemple. Des mesures de ce genre ont été entreprises par M. De-
sains (^) et par M. Soret ('); elles permettent d'évaluer, approximative-
ment, l'absorption qu'ont subie les rayons solaires avant de nous arriver,
et M. Desains a montré la possibilité d'utiliser ces déterminations pour me-
surer la masse de vapeur d'eau contenue dans la partie de l'atmosphère
traversée par les rayons solaires.
» J'ai commencé, dans le courant de l'année 1876, à mesurer, à diverses
époques de l'année et à diverses heures d'une même journée, la transmis-
sion de la radiation solaire à travers l'eau ; je me suis servi, dans ce but,
de deux actinomètres identiques à ceux que j'ai décrits dans mes Commu-
nications précédentes Quand ces déterminations doivent être faites à
de grandes altitudes, je fais usage d'un actinomètre de dimensions réduites,
mais cependant très-sensible, et donnant des indications identiques à celles
des grands actinomètres.
» En opérant par l'une ou l'autre de ces méthodes, du mois de février
au mois de juillet de l'année 1877, j'ai obtenu une série de valeurs de
(') Comptes rendus, t. LXXXII, p. 8i et S^S, et t. LXXXIX, p. 495; Mémoires de
l'Jcadémic des Sciences et Lettres de Mnnlpellier, années 1876-1877.
(') Comptes rendus, t. LXXX, p. 1420.
(•) ïbid., t. LXV, p. 526, et t. LXVI, p. 810.
10.
( 'o8 )
transmission, observées à midi, assez peu différentes l'une de l'autre; leur
vaieiu- moyenne a été 0,679.
» J'ai fait une série d'observations de transmission, pendant toute la
durée de la journée du 1 1 juillet 1876, à Talavas, au bord de la mer. J'ai
déjà donné (') les résultats des observations de radiation directe. Pendant
celte journée, la transmission a très-peu varié; le minimum, 0,657, a eu
lieu à 5'' 7™ du matin, et le maximum, 0,7^7, à 5''33'" après midi; elle a
légèrement augmenté dans la matinée, est demeurée à peu près constante
et égale en moyenne à 0,698 pendant la plus grande partie de la journée
et a légèrement augmenté vers le soir.
» La quantité de vapeur d'eau contenue dans un mètre cube d'air a été
en moyenne 12^', 37 pendant la journée, ce qui représente une couche
d'eau de o""™, 01237 d'épaisseur par mètre d'épaisseur atmosphérique,
dans le voisinage de la surface du sol; cette quantité a varié assez peu
dans la journée, mais elle a été un peu plus forte le soir que le matin.
» Ainsi l'atmosphère produite par la vapeur d'eau atmosphérique a une
influence sur la transmission des radiations solaires, mais une part pré-
pondérante est due à l'absorption qu'elles ont subies avant de traverser
notre atmosphère. L'énorme absorption que des couches d'eau de plus en
plus épaisses font subir aux radiations qui émanent des corps incandes-
cents est caractéristique des radiations qui n'ont subi aucune absorption
antérieure, comme l'a fait voir M. Desains ("), et comme je l'ai constaté
moi-même par de nombreuses mesures. D'autre part, quelle que soit la
couche d'eau qui résulterait de la condensation de la vapeur contenue
dans luie colonne d'air verticale ayant la hauteur de l'atmosphère, comme
dans la journée du 11 juillet, l'épaisseur atmosphérique, traversée par les
rayons solaires, a varié dans le rapport de i à 9 : les rayons solaires ont
dû, dans ces circonstances, traverser des masses d'eau dont l'épaisseur a
varié à peu près dans le même rapport. La variation de la transmission, à
travers x centimètre d'eau, ayant été très-faible, on peut conclure que
l'absorption qu'avaient subie les rayons, en traversant l'atmosphère solaire,
les avait privés d'une grande partie des radiations absoibables par l'eau;
l'intensité calorifique de ces derniers rayons étant très-grande, celle de la
totalité des radiations, à la surface même où elles sont émises, doit être
bien supérieure à la valeur que l'on calculerait en parlant de l'intensité
qu'elles possèdent aux limites de notre atmosphère. »
(') Comptes rendus, t. LXXXIV, p. 49$.
[') Ibid., t. LXVII, p.297.
( '09 )
CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la réforme de quelques procédés d'analyse usifés
dans les laboratoires des stations agricoles et des observatoires de Météorologie
chimique. Dosage volumétrique des sulfates contenus dans les eaux ('). Note
de M. AuG. HorzEAu.
« Il n'existe pas encore de métliode volumétrique exacte pour le dosage
de l'acide sulfurique contenu dans les eaux. La méthode de Levol et celle
où l'on emploie la dissolution alcoolique de savon n'ont point de valeur
scientifique, (restée que j'avais déjà reconnu lorsque j'avais l'honneur de
travailler dans le laboratoire de M. Peligot, au Conservatoire des Arts et
Métiers.
» Le procédé que je présente aujourd'hui à l'Académie est simple et
d'une précision suffisante. Ces qualités sont obtenues en introduisant dans
le méthode volumétrique trois éléments nouveaux :
» i" L'emploi du compte-gouttes à la place de la burette graduée;
» a° L'évaluation du temps dans l'accomplissement de la réaction chi-
mique;
» 3° Et, par-dessus tout, la substitution d'un équivalent empirique à
l'équivalent théorique, dans le rapport entre le corps précipité et le corps
précipitant.
» Cette méthode a, en outre, l'avantage de n'exiger le plus souvent que
lo centimètres cubes d'eau, employée à la températiu'e ordinaire.
1) Mode opératoire. — i centilitre d'eau est versé dans un tube à essai
(longueur, tao millimètres; diamètre, i8 millimètres) et additionné d'une
goutte d'acide acétique. On verse ensuite, à l'aide d'un compte-gouttes à
bec graissé (débitant aS gouttes pour i centimètre cube), 2, 4> 6, 8 ou
10 gouttes d'une solution titrée de chlorure de baryum, contenant par
litre 3o5',5 BaCl, 2HO. Au bout de trois minutes d'attente, s'il s'est formé
un trouble, on verse le liquide sur un filtre en papier simple ou double,
mouillé et égoutté, d'une capacité de 12 centimètres cubes environ. Le
liquide filtré, qui doit toujours être d'une limpidité parfaite si le papier est
de bonne qualité, est reçu dans un tube à essai semblable au précédent.
On y verse à nouveau une ou plusieurs gouttes de la solution barytique,
et, au bout de trois minutes, s'il s'est manifesté un trouble, on jette la
liqueur sur le même filtre non lavé. On continue ainsi l'addition du réactif
(') Ce travail a été exécuté dans le laboratoire de l'École des Sciences de Rouen, dirigée
par M. Girardin.
( i-o )
et la filtration, jusqu'à ce que la ou les dernières gouttes de baryum ne
déterminent plus aucun louche dans le liquide pendant une attente de
trois minutes.
» L'avantage du compte-gouttes, c'est de permettre de faire simulta-
nément deux ou trois dosages sur divers échantillons d'eau, avec un seul
instrument de mesure. On peut ainsi faire deux dosages de sulfate en
moins de trente minutes.
» Un exemple fera mieux comprendre la marche de l'opératien.
Eau de puits employée io"+ 1 goutte d'acide acétique.
Chlorure barytique
employé.
Première addition 16 gouttes (trouble abondant)
Deuxième » 2 « (trouble notable)
Troisième » i . (trouble faible)
Quatrième • i » (trouble plus faible)
r;r,«„;A„„ i (aucunlouclieaubout
Cinquième » i » < >
— I de trois minutes)
Total-des gouttes mises 21 »
Total des gouttes utilisées 20 »
A déduire la moitié de la goutte de la qua-
trième addition o,5
D'où total des gouttes utilisées réellement. . . . ig,5
» Or I goutte = o™6',485SO' (valeur déterminée expérimentalement )i d'où
19,5^' 0,485 = 9™«,46SO';
d'où 1 litre d'eau renferme o",^^& d'acide sulfurique.
» D'après six expériences comparatives, le dosage obtenu par cette
méthode est à peine en erreur sur le chiffre des millièmes.
» Cette méthode, dans laquelle on fait intervenir la notion du temps
dans l'accomplissement de la réaction chimique et celle d'un équivalent
empirique, peut être appropriée au dosage de la chaux et d'autres oxydes
métalliques, m
CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur les densités des solutions de sucre pur.
Note de M. Bahbet. (Extrait.)
« Nous demandons à l'Académie la permission de lui présenter une
nouvelle Table des densités des solutions de sucre pur. Nous l'avons con-
( "i )
1
" ta
^ — o
as"
5 ■" «
p.
r^ co O n -V— t-^ o co 1^ —
r]«ricicNMoicic)cifNc>»'r^csr»ciDiMCin
000---(MCIDCO
rOfo-oponrOcOcTicOrO
1
w ^ ©
£ 'ô --
i : =
u , -o
"'.r.r^-"«''^i-i — « o oo oo o o oo o o
r^cOCCCOcO r^tO^J^tr^ O
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
POIDS
Ihéorlque
du lilre
à 15° C.
t,com c* o r^-^^-i-GOcoco O [^'■^«N Oiocv OGOu-j
PI es Cl rt n D c^ r^ Cl es (N n f^ es «s n c"i M M ^
— -^-T CO es "^ Ci PO r^ — -^r
Ooo -- — esesf.nco
1
-. «ro-.^voto r^oo oo
GOOOCOOOÛOOOOOOOOO O)
0 3""
5 ■= «
es o Cft co t^ o v;r r^ - uo 1
CflOC7ïOO--^f^CS 1
— -1 - n es n CI es PI Cl 1
1
h-
" ^ £
5 âS
u -o -o
-<
Ci co r^ o m vrr co c< - o
Cl es es M Cl es es Cl es w
POIDS
tiléorique
du litre
Oi-frtijTï n»CTi-«^i^ r^co O "-coin r^-oi — c^u-itrsco o cN-^^esco o «ro
.__ n O l^^cr<-iOOOo^ O r^'-^fS CîCOcO O L-.in (N G^Oco -COCO n G^O'^JT —
"irTaïnO oco r^»-ir>co «tû cj^o p^m x.-^ co fi»^) CTiro r-.o^-fCO "-u^ oico
- - d P5coroco-<r^-r'-'^iOir)LOtOtO i-^r^i-^cococo ciCTiO O o - - - (S
a o S'
= h a
a 3 2
" S o
en co <ro oo c<î ro f^ co co vr'<r-"^'<r'<r'<r-vTv.^*^*.^Ln
-. «co-^-riTîco r>.GO Cio
LDLOinLOintoi.otoiJ^to
POIDS RÉEL
du litre
à 15" C.
COClO-WNClCCfl-
ci o crir^iOco i- Cii-^vo
"fo r»-»r) cSesto o-=rco «cr> Ciro r>.-u«co «co
OOOOOOOOOÛOOOOOOOOOO
O "<T r^ — irs Cî cO O O -"^
COCOCO CDClC^O o - —
oooooo — ---
1
g 1 1
» o .=
5 » -
s - -
"<
o — csfOfOin'JtD r"-r^cocC' OïCïo O o cnrc r»
^- iMro^crtncr^ i>.oo cr>o « eipo-<ro r^cooo cïo
oo c^(Louo--s-ci oco'^-'rr
cTm frprcrcs"es ??« cT
iN-^— coco O -fom r^cri-ro>o rNcn-;^>-ri r^cn
"m r^-v^QO CIO Oco (-'•O'-Troo -Nirs O:^ td ^a c-^—
o o - - - es ri «Menco^^^-r — in.o»OîOCO (^rN
OOOOOOOOOOOOOOOOOOCQ
o cj*-T^£)30 o CT^3-o r^
— cou^ es crïi-^*<r— cou^
GO -in CTicicD o-^^r^ —
[-'OOCOCO OîOO o o M
oooooo----
1
a S S
Z m u
- «e^«^ioîD r^co O!© - Ci co •<T m i^ r-«co mo
>H»...-»».Mi-iM<-e^
— cHcOvrî-ioco r^oo eno
d «i Cl CN n c^ Cl Cl n co
( ''^ )
struite pour la température de + 1 5° C. , et en tenant soigneusement compte
des contractions et des dilatations qui se manifestent par le fait de la dis-
solution du sucre.
» Dans le tableau ci-contre, les richesses en sucre des solutions sont rap-
portées à ICO centimètres cubes, et les densités indiquent le poids absolu
du litre à i 5 degrés.
» Ce tableau nous sert à déterminer, par une méthode rapide, la pureté
des liquides sucrés de la betterave, et leur teneur en matières organiques. »
ZOOLOGIE. — Sur les spermatozoïdes des Cestodes. Note de M. R. Moniez.
« L'élude des produits génitaux mâles des Cestodes paraît avoir été
jusqu'ici négligée; mes recherches ont pour but de combler cette lacune.
» Sommer et Landois, dans leur Mémoire sur V Ànalomie des anneaux
mûrs du Bothriocephalus tatits[i8']2), donnèrent peu d'attention aux éléments
mâles; ces habiles anatomistes décrivent rapidement, et sans donner d'in-
terprétation, ce que leur fournissait l'observation d'une coupe passant par
un testicule. Il résulte avec évidence du texte et de la succession des
figures que la formation des spermatozoïdes est très-régulière chez ces
animaux, qu'une cellule primitive, après division, forme simplement une
cellule-mère volumineuse, dont les spermatozoïdes rompent la paroi, pour
sortir avec leur très-long flagelluin.
» Dans le très-remarquable travail de Salensky sur VAmphilina (1874).
on retrouve tous les stades qu'avaient observés Sommer et Landois et, de
plus, un stade important qu'il appelle rosellenfôrmig et dont nous allons
voir la signification. Salensky a observé avec soin les spermatozoïdes de
VAmphilina. Pour lui, la formation de ces éléments procède comme il suit :
la cellule primitive, sans membrane, se partage radialement pour former
une rosette équivalente aux faisceaux que l'on observe chez les Lombrics,
et les spermatozoïdes qui les forment, en s'étirant peu à peu, finissent par
former leur cil vibratile.
» Le développement de ces éléments est, en réalité, plus complexe.
C'est en employant à la fois la méthode des coupes et la dilacération des
animaux frais que j'ai pu la suivre en grande partie. Ceux qui se sont fami-
liarisés avec l'étude des Taînias comprendront comment je n'ai pu cepen-
dant arriver à faire une lumière complète à ce sujet.
» Les cellules primitives du follicule testiculaire, après être devenues
( ii;^ )
graisseuses et avoir formé des noyaux à leur intérieur, bourgeonnent, sur
un de leurs hémisphères, de petites ceUuIesqui augmentent rapidement en
nombre et en volume. On peut suivre très-bien le noyau soulevant la mem-
brane cellulaire, augmentant sa saillie, puis se pédiculant à la surface. I-es
cellules-filles, en nombre qui varie entre lo, i5 et même plus, forment
bientôt une sorte de calotte dont le volume peut égaler ou surpasser celui
de la cellule-mère. Celle-ci, cependant, s'est accrue et s'est multipliée
pour son compte par voie endogène, en même temps qu'elle pou.ssait des
cellules à sa surface. Les cellules-filles se détachant toutes ensemble pro-
duisent la figure en rosette vue par Salenski chez V Ainphilina, mais que
les deux savants allemands n'ont pas rencontrée sur les espèces de T.xnias
qu'ils ont d'ailleurs si bien observées.
» Je n'ai jamais vu ces cellules s'étirer par leur point fixé pour former
des spermatozoïdes, comme le suppose Salensky; au contraire, elles se
chargent de graisse et, par une observation suivie, ni'appuyant sur de nom-
breux états de passage, je suis très-porté à croire que ces cellules s'isolent
sans étirement, s'arrondissent et deviennent des cellules-mères primitives
qui, à leur tour, se comporteront comme celles qvii leur ont donné nais-
sauce.
» La destination de cette portion de la cellule primitive qui n'a pas
bourgeonné est toute différente. Ou rencontre une très-grande quantité de
cellules-mères dont les unes, moins nombreuses, ne présentent aucune
particularité quant à leur membrane d'enveloppe, mais dont les autres rap-
pellent, en quelque manière, ce que nous venons de décrire. La multiplica-
tion endogène fait encore soulever la membrane d'enveloppe, mais il n'y a
plus maintenant de lieu d'élection, et la cellule-mère se trouve bientôt
hérissée d'éléments plus ou moins serrés, plus ou moins saillants, qui finis-
sent par se pincer à leur extrémité en contact avec la membrane. On voit
encore très-nettement sous ces cellules proéminentes la membrane cellu-
laire intacte, continuant à enserrer les cellules - filles qui n'ont pas fait
hernie.
» Ces nouvelles formations qui rayonnent de la cellide-mère sont les
vrais spermatozoïdes; leur flagellum se forme à la partie périphérique, tan-
dis qu'ils sont encore fixés par l'autre extrémité; c'est après qu'ils se sont
détachés que leur tête s'atrophie connue l'on sait. Une seconde ou même
plusieurs poussées semblables sont peut-être déterminées ultérieurement
par la multiplication cellulaire qui se continue plus ou moins longtemps à
l'intérieur de la cellule-mère.
C. K., 187S. 2« Semescre. (T. LXXXVll, h» 5.) 16
( »'4 )
)) Le Tœnia cucumerina m'a paru, à certains égards, le plus favorable
pour l'obscrvalion de ces phénomènes. Je les ai retrouvés chez diftérentes
autres espèces, T. expansa, serrala, mediocanellala, denliculala, etc., et même
chez des formes aberrantes comme le ïriœnophore. \\y a là des faits com-
muns à tout le groupe et peut-être même ne s'arrêtent-ils pas là : grâce à
l'oljligeance de M. Giard, qui a bien voulu mettre à ma disposition des
échantillons frais de V Avenardia Prieij j'ai pu constater des faits analogues
chez ce Némertien (' ). »
BOTANIQUE FOSSILE. — Structure de la tige des Sigillaires. Note
de M. B. Renault, présentée par M. P. Duchartre.
« La famille des vraies Sigillaires comprend quatre genres, caractérisés
par la structure anatomique de l'écorce et par la disposition des cicatrices
laissées à la surface des tiges, lors de la chute des feuilles, savoir;
» 1° Genre Clalharia Br., écorce lisse, cicatrices contiguës ;
» 2° Genre Ze/oc/ermar/a Gold., écorce lisse, cicatrices séparées;
>) 3° Genre Favulnria Stern., écorce cannelée, cicatrices contiguës;
» 4° Genre Rh/lidolepis Stern., écorce cannelée, cicatrices séparées.
» Deux fragments de tiges silicifiés, recueillis à Autun, ont fait connaître
la structure des Sigillaires à écorce cannelée (*), et celle des Sigillaires à
écorce lisse ('). Dans ces deux groupes l'écorce seule présente quelques
différences; dans le Sig. elecjans, la partie subéreuse est formée d'un tissu
régulier et continu, tandis que dans le Sig. spimdosa cette même région
prend l'aspect d'un réseau à mailles nombreuses, dont l'intérieur est
rempli par des cellules de forme cubique. L'examen d'un fragment d'écorce
deSigil. Saullii Br. (genre Rhjtidolepis), provenant des environs de Man-
chester, m'a montré une structure analogue à celle du Sigil. elegans; en
effet, au-dessous du tissu cellulaire parenchymateux, superficiel, surtout
développé dans le voisinage des coussinets foliaires, on rencontre ime
couche continue et régulière de tissu subéreux; les cellules en sont un peu
(') Ces rechercties ont été faites au laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de
Lille, dirigé par M. Giard.
(') Brong., Observations sur la structure intérieure du Siglllaria elegans [JrcJi. du
Muséum, t. 1, p. 4o5).
( ') B. Re^jault et Grand'Eury, Études sur le Sigillaria spinulosa [Mém, des Savants étran-
gers à V Académie, t. XXII, n" 9).
( ' I •J )
plus allongées que dans l'espèce cih'e, décrite par Brongniart, et prennent
l'aspect fibreux à une certaine profondeur au-dessous de la surface.
» On peut, dès à présent, prévoir les légères modifications qu'offrira
l'écorce des Sigillaires du genre Clatharia.
•» De nouveaux fragments de Siqillaria spintilosa et de Sigil. elecjans, dont
quelques-uns étaient encore munis de leurs feuilles et que j'ai rencontrés
à Autun, m'ont permis de suivre les faisceaux vasculaires dans ces organes
et à différentes hauteurs dans la tige.
» La feuille du Sig. spimdosa est parcourue suivant sa longueur par un
faisceau vasculaire qui en occupe à peu près la région moyenne. Ce fai-
sceau vasculaire est formé en réalité de deux bandes parallèles superposées
et recourbées en arc, dont la concavité est en dessus. Les éléments spirales
sont placés entre les deux parties du faisceau. Autour du faisceau se trouve
une gaîne de cellules allongées, et plus en dehors une enveloppe com-
posée de cellules rectangulaires plus hautes que larges, à parois poreuses.
» Les feuilles de Sigil. elegans présentent à peu près la même structure;
cependant, dans la partie la plus large du limbe, elles offrent deux
faisceaux juxtaposés côte à côte, triangulaires, dont la pointe occupée
par les trachées est tournée en dehors ; chacun de ces faisceaux est enve-
loppé à sa pointe par quelques vaisseaux poreux. Cette structure du fai-
sceau vasculaire dans les feuilles de Sigillaires rappelle jusqu'à un certain
point celle du faisceau dans les feuilles de Cycadées.
» Dans la partie subéreuse de l'écorce du Sig. spinulosa, les deux bandes
du faisceau vasculaire sont encore séparées et distinctes, mais la bande
inférieure a perdu beaucoup de son importance. Dans la partie parenchy-
mafeuse qui sépare le suber du cylindre ligneux, les deux portions sont
intimement soudées sur une coupe transversale; l'ensemble présente la
figure d'un triangle dont le sommet serait tourné en dehors; les éléments
les plus déliés (spirales?) sont placés à l'intérieur du triangle, mais plus près
du sommet. Tout autour du faisceau il existe une gaîne de tissu cellulaire
allongé. Après avoir parcouru l'épaisseur du cylindre ligneux, le faisceau
va se soudera l'un des faisceaux vasculaires caractéristiques qui entourent
la moelle des Sigillaires.
» Dans les vrais Sigillaires ces faisceaux sont, comme on sait, isolés, dis-
posés parallèlement suivant les génératrices d'un cylindre; jamais ils ne se
soudent pour former un cercle continu autour de la moelle.
» Les Z)/p/o.rj/ees^ qui renferment le Diploxylon cy^cadeoideum (^Corda.),
V Jnaballii'apulcherrima [Wi\ham), etc., offrent un développement de ces
16..
( "6 )
vaisseaux, assez considérable pour déterminer leur contact et la formation
d'un anneau régulier continu, sans trace de tissu cellulaire interposé.
» Il peut arriver qu'en outre de cet anneau intéiùeur, résultant de la
soudure d; s faisceaux vasculaires, il se développe dans la moelle même
d'autres faisceaux plus ou moins nombreux et séparés par du tissu cellu-
laire : ex. Sig.vascularis (Bianey).
1) Le Mediillosn stellatn (Cotta) offre une tige formée de plusieurs
anneaux ligneux concentriques distincts, entourant une moelle volumi-
neuse dans laquelle se développent souvent des productions ligneuses se-
condaires rayonnantes, comme dans certaines Cycadées actuelles [Dioon,
Encyhalarlos, etc.), mais sans faisceaux vasculaires formant un anneau
discontinu ou complet, comme dans les Sigillaires et les Diploxylées. C'est
au type offert par le Medullosa slellaia que se rattacheraient plus étroite-
ment les Cycadées actuelles. Les quatre familles précédentes, qui ne sont
pas les seules formant l'ordre des Sigillarinées, peuvent être groupées,
d'après leurs caractères, dans le tableau suivant :
Deux cylindresligneux, l'un ex- i
terne, formé de fibres rayées
disposées en séries rayonnan-
teset séparées par des rayons
médullaires; l'autre plus in-
térieur, composé de vais-
seaux scalariformes, non dis-
posés en série rayonnante et
sans rayons médullaires.
Un seul cylindre ligneux formé
de fibres rayées ou ponc-
tuées , disposées en séries
rayonnantes, séparées par
des rayons médullaires.
Sigillarinées.
Faisceaux vasculaires plus
ou moins nombreux dans
l'intérieur de la moelle.
Sans faisceaux vasculaires
dans la moelle.
Fibres du cylindre ligneux
rayées, un cercle de fais-
ceaux isclés , en contact
avec les coins de bois du
cylindre ligneux exté-
rieur.
Fibres du cylindre ligneux
ponctuées, faisceaux vas-
culaires épars dans l'in-
térieur de la tige.
Sigillarin vasculan's (Binney) .
Diploxylées (Corda).
Sigillaires (Brong. ).
Medullosa stellata ( Corda )
( "7 )
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — La septicité du sang putréfié se perd par un très-
long contact avec de l'oxygène comprimé à haute tension. Note de M. V. Feltz,
présentée par M. Ch. Robin.
« J'ai démontré expérimentalement, dès iSyS [Comptes rendus , p. 553),
que le sang putréfié septique traité pendnnt quelques jours par contact ou
par passage de gaz oxygène pm- semble devenir moins toxique, et qu'il se
différencie du sang initial par une diminution des mouvements des vibrio-
niens. J'ai établi, en 1877 [Comptes rendus, p. i63), que l'oxygène pur com-
primé à haute tension, pendant trente et cinquante jours, fait périr les
bâtonnets oscillants et les vibrions du sang putréfié, mais qu'il n'a aucune
action sur les corpuscules germes ou spores conidies, ce qui explique la
puissance de la septicité. J'ai eu la bonne fortune de me rencontrer sur ce
point avec M. Pasteur, qui s'exprime ainsi dans son lumineux travad Sur la
théorie des qermes, du 3o avril 1878 :
« Le vibrion est tué par l'oxygène, et ce n'est que quand il est en épaisseur qu'il se
transforme en |)résence de ce gaz en corpuscules germes et que sa virulence peut se per-
pétuer. »
» L'oxygène comprimé tuant les vibrioniens adultes, j'ai voulu savoir s'il
ne tuerait pas aussi les germes en insistant plus longtemps sur la compression
oxygénale à haute tension. M. Paul Bert a, du reste, posé la question sur ce
terrain (voir son important ouvrage Sur la pression barométrique (p. 1 134).
» Conclusion. — L action de l'oxygène comprimé à haute tension, main-
tenue pendant un long espace de temps, agit sur le sang putréfié septique
comme la chaleur portée à i5o degrés; elle détruit les vibrioniens et les
germes auxquels est inhérente la septicité du liquide. »
CHIRURGIE. — De l'oitéite et de l'ostéo-périostite du grand angle de l'orbite
dans leurs rapports avec les affections désignées sous les noms de tumeurs et
fistules du sac lacrymal. Note de M. Fano, présentée par M. Cloquet.
« La plupart des chirurgiens contemporains, se conformant à la théorie
de J.-L. Petit sur le mode de production des tumeurs et des fistules du sac
lacrymal, appliquent au traitement de ces affections la dilatation du canal
nasal. Cette dilatation effectuée, depuis plus d'un siècle et deiui, par divers
procédés, s'exécute aujourd'hui avec des mandrins métalliques droits, de
( ii8 ^
grosseur progressive, qu'on introduit par le conduit lacrymal supérieur ou
inférieur, incisés dans toute leur longueur, de façon à ne pas avoir à fran-
chir la courbure qui existe au niveau du point d'abouchement des conduits
lacrymaux dans le sac.
» On peut faire valoir contre l'opinion de J.-L. Pétilles arguments sui-
vants, dont l'importance n'échappera à personne :
» i" On rencontre de nombreux malades, chez lesquels le canal nasal
est imperméable aux injections d'eau poussées par le point lacrymal, et
cependant ces mêmes malades n'ont pas la moindre distension du sac lacry-
mal, qui ne sécrète aucun produit pathologique.
» 2° Par contre, il n'est pas rare d'observer d'autres sujets chez lesquels
il y a une tumeur et même une fistule du sac lacrymal, alors que le canal
nasal est resté très-perméable, ou même que ce canal est dilaté, ce que
l'on constate en faisant une injection d'eau par le point lacrymal inférieur,
cette injection passant en effet à flots par la narine correspondante.
» Si la théorie de J.-L. Petit, sur le mode de production des tumeurs et
des fistules du sac lacrymal, est erronée, il faut chercher l'origine de ces
affections dans d'autres lésions.
» C'est le squelette de la portion de la face, en rapport avec les voies
d'excrétion des larmes (sac lacrymal, canal nasal), qui est le véritable point
de départ du mal. C'est le tissu osseux de cette région, notamment le tissu
de l'apophyse montante du maxillaire supérieur, qui est affecté primiti-
vement. 11 se produit primitivement une ostéite ou une ostéo-périostite, et
d'après l'étendue qu'occupe cette inflammation les premiers phénomènes
que l'on observe sont variables. Si l'affection est limitée au voisinage du
sac, il y a du larmoiement et de la tuméfaction de la région du grand an"le
de l'orbite; mais le canal nasal reste perméable, ainsi que le démontrent
les injections d'eau pratiquées par le point lacrymal inférieur. Si, au con-
traire, l'ostéite occupe non-seulement le grand angle de l'orbite, mais encore
les parois du canal nasal, ce dernier devient promplement imperméable,
parce que le gonflement du tissu osseux, qui limite ce conduit de foutes
parts, en elface la lumière. Si, enfin, l'ostéite n'occupe que les parois du
canal nasal, sans s'étendre au tissu osseux du grand angle, il peut n'y
avoir aucun trouble fonctionnel apparent dans l'excrétion des larmes,
celles-ci se vaporisant à mesure qu'elles arrivent au niveau du cul-de-sac
interne de la conjonctive, ni aucune tuméfaction de la région du grand
angle; quelquefois il existe un peu de larmoiement.
» Dans le plus grand nombre des cas, l'ostéite du grand angle de l'or-
( ^19)
bite se termine par suppuration ; le pus se fraye une voie dans le sac
lacrymal qui est en rapport direct avec le tissu osseux malade. A partir
de ce moment, cet abcès ossifluent se comporte d'une manière variable: ou
bien le pus s'écoule par la narine, alors que le canal nasal est resté per-
méable; ou bien le pus s'accumule dans le sac, ne sort qu'en partie par les
points lacrymaux, et détermine dans la paroi antéro-externe du sac un tra-
vail d'ulcération qui permet au liquide pathologique de s'écouler direc-
tement au dehors. Dans le dernier cas, l'abcès du sac se convertit en fistule
ossifluenle qui passe elle-même par toutes les phases d'évolution de ces
sortes de fistules, c'est-à-dire qu'elle se ferme et se rouvre alternativement,
tant que la lésion osseuse n'est pas guérie.
» Si les données précédentes sont vraies, et elles ont toutes chances de
l'être, parce qu'elles sont fondées sur l'observation clinique, la thérapeu-
tique des affections désignées sous les noms de tumeurs et fistules du sac
lacrymal doit être complètement changée. Lorsqu'on ne considère ces
affections que comme la conséquence d'un rétrécissement du canal nasal,
on ne se préoccupe que de dilater ce canal. Le seul résultat qu'on obtient
parce traitement est de permettre au pus de s'écouler plus facilement par
la narine; ou établit une fistule ossifluente borgne interne nasale du grand
angle de l'orbite.
» Ce traitement est palliatif, parce qu'il ne fait rien contre la lésion
osseuse qui est le véritable point de départ du mal. Pour que le traitement
devienne curatif, il faut attaquer directement cette lésion du tissu osseux,
agir sur elle par des topiques irritants, notamment des injections iodées,
ou par des moyens mécaniques, tels que la rucjination du tissu osseux
malade. De cette façon, on favorise l'élimination de la partie osseuse
altérée. A ces expédients locaux il faut ajouter les moyens généraux indi-
qués dans toutes les affections du système osseux, qui reconnaissent le
plus souvent pour causes le lymphatisme ou la diathèse strumeuse. »
MÉDECINE. — Identité de nature de Cérysipèle spontané et de Vérysipèle trau-
matique; conséquences qui en découlent. Note de M. Real. (Extrait.)
« Depuis 1867, j'ai établi, par une recherche minutieuse dans un grand
nombre de faits, que l'érysipèle dit spontané ne se produit jamais par un
mécanisme différent de celui qui amène l'érysipèle évidemment trauma-
tique. En d'autres termes, l'érysipèle dit spontané est toujours, comme
( I20 )
l'érysipèle trauniatique dépendant d'une lésion, si peu apparente qu'elle
soit, du derme ou d'une muqueuse, comme la muqueuse nasale dans le
cas le plus ordinaire. Dans les faits de ma pratique que j'ai recueillis, se
trouvent encore des cas d'érysipèle dit spontané procédant soit d'une fis-
sure à la lèvre, soit d'une excoriation des oreilles, soit d'une simple pus-
tule à la face-
» Ce point établi, j'ai jugé que, pour guérir l'érysipèle, qui n'est ainsi,
dans tous les eus, qu une l/mphangite l'éticulaire, ayant son point de départ
connu, il faut s'adresser principalement, pour ne pas dire exclusivement,
à ce point de départ tout comme s'il ne s'agissait que d'une lymphangite,
autrement dit angioleucite rectiligne. Les faits sont venus nombreux con-
firmer la prévision que j'avais eue de la disparition de la lymphangite
réticulaire par le seul fait de la réparation de la lésion qui est son point de
départ.
M J'ai obtenu sûrement et rapidement ce résultat en un, en deux ou en
trois jours, par l'emploi d'une solution aqueuse de tannin, que j'avais
reconnue, depuis plusieurs années auparavant, être l'agent le plus remar-
quablement favorable sur les plaies plus ou moins envenimées, même avec
angioleucite. »
M. Maumené, à l'occasion de la Communication faite par M. Lawrence
Smith au sujet d'un accident survenu dans un moulin à farine aux États-
Unis, rappelle un fait analogue cité dans les Annales de Chimie, et remon-
tant à l'année 1785 ('); il propose une explication fondée sur la pré-
sence du gaz hydrogène condensé dans la matière pulvérulente sèche.
M. Dumas rappelle que la Lettre très-intéressante qui lui a été adressée
par M. Lawrence Smith signale une formidable explosion qui s'est pro-
duite dans un moulin à farine situé sur une des chutes du Mississipi et
parmi les plus grands du monde. La toiture projetée en l'air, les murs
écroulés, nombre de victimes et cinq grands moulins voisins détruits par
les conséquences de la première explosion, donnent à cet événement un
caractère extraordinaire.
iVI. L. Smith, bien placé par sa situation officielle pour avoir des infor-
mations précises, s'est livré à une enquête exacte sur les lieux, et il est
arrivé à cette conviction que l'explosion s'est produite au moyen de la
folle farine répandue dans l'air et constituant un mélange explosif dont
(') MoRozzo, Annales de Cliiiiiie, l. IV, p. i'3.
( '21 )
l'inflammation aurait été produite par les meules marchant avec une vi-
tesse excessive.
M. Dumas s'est empressé de publier la Lettre de M. L. Smith ( ' ). L'avertis-
sement qu'elle donnait pouvait prévenir de nouveaux malheurs. Elle con-
tenait une information précieuse pour les ingénieu.s chargés de rechercher
les causes des explosions qui affligent l'exploitation des houillères.
Enfin l'explication donnée par M. Lawrence Smith était confirmée d'a-
vance par des expériences anciennes sur l'emploi du charbon en poussière
fine, comme étant propre à fournir avec l'air des mélanges explosifs, de na-
ture à être utilisés dans des machines motrices.
M. Dumas cite en particulier une machine de ce genre qui a fonctionné
à titre d'essai, pendant ces dernières années, chez M. Mouchel, fabricant
d'aiguilles bien connu, à Laigle. Cet habile industriel s'était passionné pour
ce genre de moteur et avait consacré à sa construction beaucoup de temps
et de soins.
Puisque, ce qui n'a rien de surprenant, les poudres combustibles agissent
comme des gaz, il semble inutile de chercher à l'explosion signalée par
M. L. Smith une autre cause que celle qu'il lui attribue lui-même.
M. Berthei.ot rappelle, à celte occasion, les observations faites dans les
mines de houille, d'après lesquelles les poussières de charbon soulevées et
embrasées soit par un coup de mine, soit par la combustion d'une petite
quantité de grisou, ont souvent servi à propager l'inflammation de l'air
jusqu'à de très-grandes distances, en brûlant les ouvriers et en produisant
de terribles accidents (^). Ces effets se développent surtout quand l'atmo-
sphère contient déjà quelques traces de grisou, la poussière combustible
faisant l'effet de la dose complémentaire qui rend le mélange explosif :
M. Galloway a fait, à cet égard, des expériences directes et très-instructives.
Mais la présence de cette trace de gaz combustible n'est pas indispen-
sable, comme le prouvent les observations de M. Dombre, à Aniche, sur
les poussières charbonneuses, et les explosions des moulins à farine, ex-
( ' ) Annales de Chimie et de Physique; mai 1878.
(^ ) Voir le Rapport de M. Haton de la Goiipillière à la Commission d'études des moyens
propres à prévenir les explosions de yrisou, p. aS (1878, chez Dunod). — Voir aussi le
Mémoire de M. L. Dombre, Sur te grisou, p. 3i (Lille, 1878), et les observations de
Faraday, de M. du Souich, de M. Verpilleux, de M. Burat et d'autres ingénieurs des Mines
sur le même sujet.
G. R., 1878, a- Semestre. (T. LXXXVII, N° 5.) I7
{ 122 )
plosions dont on connaît plnsieiirs cas et dont M. Lawrence Smilh a cité
récemment un exenijjle remarquable. La poudre de charbon très-divisée
ou de farine mêlée, en certaine proportion, à l'air, constitue un véritable
mélange explosif, auquel un accident quelconque peut mettre le feu. Il y
a une dizaine d'années, un sac d'amidon, renversé par accident en haut
d'un escalier, au bas duquel se trouvait un bec de gaz, a suffi pour pro-
duire une véritable explosion ('). Ces effets peuvent d'ailleurs être réalisés
expérimentalement, comme le montrent diverses machines motrices, sur
lesquelles Berlhollet et Carnot faisaient des Rapports au début de ce
siècle.
La théorie en est facile à concevoir, si l'on réfléchit qu'un mélange
intime d'air et d'une poussière très-ténue peut être assimilé à un mélange
d'air et de gaz combustible. Chaque grain de poussière enflammé s'en-
toure aussitôt d'une atmosphère en ignition qui communique le feu aux
grains voisins, et, si les grains sont rapprochés, le phénomène peut être
assez rapide pour que toute une masse gazeuse éprouve ces effets de dila-
tation brusque, qui caractérisent l'explosion des gaz. On conçoit, d'ailleurs,
que ces effets exigent des conditions toutes spéciales de mélange pour être
réalisés, aussi bien qu'avec les systèmes gazeux proprement dits, et avec
cette circonstance de plus que le mélange poussiéreux ne subsiste que pen-
dant un moment, à cause de l'action de la pesanteur.
Pour préciser davantage, on peut remarquer que loo mètres cubes
d'air renferment près de 3o kilogrammes d'oxygène, capables de brûler
complètement ii kilogrammes de poudre de charbon, ou 27 kilogrammes
de poudre d'amidon. Il est clair qu'il faut des conditions toutes particu-
lières de division de la poussière et de mouvement des gaz poiu' réaliser un
mélange homogène et explosif, suivant de telles proportions. La proportion
minima de poussière ne doit pas pouvoir descendre beaucoup au-dessous;
mais la proportion maxima est presque sans limite, à cause du caractère
superficiel de la comiuistion, et contrairement à ce qui arrive pour le
grisou : ce sont de telles proportions, excédant le pouvoir comburant de
l'air mêlé à la poussière, qui exposent à ces retours de flamme si dange-
reux et signalés par les ingénieurs. Alors même que l'homogénéité du mé-
lange est incomplète, ou la dose des poussières insuffisante pour produire
une détonation, les poussières n'en demeurent pas moins capables de pro-
pager l'incendie.
(') Jounv.il de Pharmacie, 4'' série, t. X, p. 6l.
( 123 J
M. Faye, en présentant à l'Acadéniie, de la part de M. de Chancourloh,
un Atlas gnomoniqiie, ajoute les observations suivantes :
« L'intérêt qui s'attache aux idées de M. Élie de Beaumont sur les sys-
tèmes de montagnes a appelé de nouveau l'attention des géographes sur la
projection gnonionique, qui a l'avantage de représenter les grands cercles
d'alignement de la sphère par de simples lignes droites.
» Ayant eu occasion de traiter cette question dans mon cours de l'Ecole
Polytechnique, j'avais indiqué la projection sur les faces d'un cube cir-
conscrit au globe terrestre, parce que ce système se prête fort aisément
au transport d'un alignement d'une face sur l'autre.
» En effet, quand on a une droite tracée sur l'une des faces, on obtient
la direction de l'alignement sur la face suivante enjoignant le milieu de
l'arête de séparation des deux faces au point où l'alignement donné coupe
l'axe de la première.
» Mais M. de Chancourtois m'ayant montré une projection gnomo-
mique sur les huit faces d'un octaèdre, j'ai reconnu que ce système se prête
mieux à la représentation des figures géographiques. J'ai l'honneur de pré-
senter à l'Académie l'Atlas gnomonique publié par ce savant ingénieur;
le réseau pentagonal de M. Élie de Beaumont peut y être embrassé d'un
coup d'œil.
B En terminant , j'exprimerai le vœu que quelque géologue étudie
sérieusement si un réseau analogue ne s'adapterait pas aux grandes lignes
de la surface lunaire. Pour moi, je n'ai jamais examiné cet astre sans être
frappé de l'analogie que présentent les nombreuses fêlures divergeant de
certains centres, tels que Tycho, aussi nombreuses que les hexaédriques,
octaédriques, dodécaédriques et les bissecteurs de diverses sortes de M. Elie
de Beaumont, fêlures opérées suivant de vrais arcs de grand cercle dont on
suit la trace, pour quelques-uns, sur près de i8o degrés, ou bien les figures
pentagonales qu'on retrouve avec un peu de bonne volonté dans les prin-
cipales mers de la Lune accolées les unes aux autres par des côtés com-
muns. »
M. A. BÉCHAMP adresse quelques remarques au sujet d'une Communi-
cation de MM, Musculits et Giuber sur la matière amylacée. Il pense que,
si ces chimistes ont trouvé des résultats différents de ceux de ses propres
expériences, c'est qu'ils ont opéré sur des produits incomplètement purs.
M. Macario adresse une Note intitulée : « Des nébuleuses et de la mul-
tiplicité des centres dans l'univers ».
( 124 )
A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret.
COMITÉ SECRET.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste
de deux Candidats, qui doit èlre présentée à M. le Ministre de l'Instruction
publique, pour la place de Membre géographe, actuellement vacante au
Bureau des Longitudes.
Les candidats désignés sont :
En première ligne M. d'Abbadie.
En seconde ligne M. Bocqi'et de la Grye.
La séance est levée à six heures. J. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçds dans la séance nn 8 juillet 1878.
Bulletin international du Bureau central météorologique de France; n°* 178-
180 à i85, 28 juin à 4 juillet J878 ; 7 numéros in-4°.
Ecole nationale des Mines ; année-1877-1878. Cours d" agriculture professé
par M. Delesse. Paris, Imp. nationale, 1878 ; in-8°.
Note sur le phénomène opintique dans les Pyrénées de la Haute-Garonne ; par
A. Letmerie. Sans lieu ni date ; opuscule in-8°.
Compte rendu des travaux de la Société de Médecine, Chirurgie et Pharmacie
de Toulouse depuis le i [\ mai iQ'jj jusqu'au 12 mai 1878. Toulouse, impr.
Douladoure, 1878 ; br. in-8°.
Association française pour l'avancement des Sciences. Congrès du Havre.
1877. M. C.-A. Laisant : Sur quelques propriétés des poljgones. Paris,
A. Chaix, sans date ; br. in-S". (Deux exemplaires.)
EBBJTJ.
(Séance du 1"'' juillet 1878.)
Page 16, ligne i5 en remontant, au lieu de "jS degrés, lisez 95 degrés.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
SÉANCE DU LUNDI 22 JUILLET 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉaiOIUES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. Mouchez présente le volume des «Annales de l'Observatoire » conte-
nant les Observations de iS'yS. La publication de ce volume a été un peu
retardée par de simples empêchements administratifs; les volumes de 1876
et de 1877 sont prêts à être imprimés.
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la théorie de la jermenlalion.
Note de M. Pasteur.
« Je viens de lire, dans le dernier numéro de la Rtvue scientifique, un
article intitulé : La fermentation alcoolique, dernières expériences de
Claude Bernard.
» C'est à notre confrère, M. Berthelot, que l'on doit la mise au jour de
ces Notes diverses, écrites de la main de l'illustre physiologiste, pendant
le mois d'octobre 1877, et retrouvées accidentellement dans ses papiers
par l'un de ses jeunes préparateurs, M. d'Arsonval.
M L'intérêt que j'ai pris à ces Notes, ai-je besoin d'en parler, puisqu'elles
C. R., 1878, a- Semestre. (T. LXXXVII, N° 4.) 1 8
( 126 )
portent sur un sujet qui m'occupe depuis plus de vingt années, et qu'elles
sont de Claude Bernard! Je dois avouer, toutefois, que cet intérêt n'a
pas été pour moi sans un mélange de grande surprise. De la première ligne
à la dernière, en effet, elles ont pour objet le contrôle de faits et de con-
clusions que j'ai souvent produits devant cette Académie, et les vingt der-
nières lignes sont la condamnation absolue, sans restriction aucune, de
mes vues au sujet de la fermentation en général, et de la fermentation al-
coolique en particulier. Voici ces conclusions :
Saint-Julien, 20 octobre 1877.
Théorie de la fermentation alcoolique.
« La théorie est détruite ;
B i" Ce n'est pas la vie sans air; car à Ya'ir, comme à l'abri de son contact, l'alcool se
forme sans levure.
» 2" Le ferment ne provient pas de germes extérieurs, car dans les jus aplasmiques ou
inféconds (verjus et jus pourris), le ferment ne se développe pas, quoiqu'ils soient sucrés.
Si l'on y ajoute du ferment, alors ils fermentent.
j) 3" L'alcool se forme par un ferment soluhle en dehors de la vie dans les fruits mûris-
sants ou pourris; il y a alors décomposition du fruit et non synthèse biosique de levure ou
de végétation. L'air est absolument nécessaire pour cette décomposition alcoolique.
» 4° Le ferment soluble se trouve dans le jus retiré du fruit (jus pourri); l'alcool con-
tinue à s'y former et à augmenter.
» Avec l'infusion de levure ancienne, sa démonstration devient encore plus facile.
» 5" Il y a dans la fermentation deux états à étudier :
1» J. Décomposition ;
D B. Synthèse morphologique.
» Ma surprise s'est accrue lorsque j'ai remarqué que toutes ces Notes ont
été écrites, par Claude Bernard, du i"au 20 octobre dernier, à sa campagne
de Saint-Julien, prèsde Villefranche, que Claude Bernard a passé le mois de
novembre et le mois de décembre parmi nous, assistant, très-bien portant,
à nos séances, assis à ma droite, vous le savez. Or il ne m'a pas dit un
seul mot de ses nouvelles expériences. N'est-il pas étrange que lui, si
franc, si ouvert, si porté vers la libre discussion, qui n'a cessé de me témoi-
gner la plus bienveillante affection, qui, chaque semaine, pour ainsi dire,
causait avec moi, à cette place, sur la fermentation, ait eu, par devers lui,
en revenant de Saint-Julien, à la fin d'octobre, des preuves convaincantes
que j'étais entièrement dans l'erreur, et qu'il me l'eût caché sans y faire
même la moindre allusion? Cela ne me paraît pas possible : aussi je me de-
mande si les éditeurs de ces Notes n'ont pas trouvé que c'est chose fort
délicate de prendre sur soi, sans y être formellement autorisé par l'auteur.
( ^27 )
de mettre au jour des notes et des cahiers d'études? Qui d'entre nous ne
serait ému à la pensée qu'on agira de même à son égard?
» L'existence de ces Notes, l'énorme disproportion entre les conclusions
et les faits qui les motivent me semblent avoir une explication très-diffé-
rente de celle que M. Berthelot a suggérée aux lecteurs de la Revue scienti-
fique, en les invitant à croire, d'après des on dit, que « les déclarations
» de Claude Bernard, quelques jours avant sa mort, étaient tout à fait
» conformes aux affirmations générales des Notes de Saint-Julien ». Con-
trairement à celle assertion de M. Berthelot, je suis porté à croire que
Claude Bernard n'a fait, pendant ces quinze jours du mois d'octobre 1877,
et en novembre et décembre, que s'essayer sur le sujet de la fermentation
alcoolique.
» Qu'il fîit préoccupé, lui, le grand physiologiste, de ces deux proposi-
tions résultant de mes travaux :
» 1° Il y a une vie sans air, sans intervention quelconque du gaz oxygène
libre;
» 2" Toutes les fois qu'il y a vie sans air, la fermentation se manifeste ;
» Qu'il en fût préoccupé, dis-je, personne n'oserait le contester.
» Ces deux principes, que jamais Claude Bernard n'a mis en doute, à ma
connaissance, il se proposait, sur mon invitation même, de les transporter
dans la Physiologie animale; il se proposait d'en faire l'objet d'un de ses
cours. Pi épatez-vous, disait-il pendant sa maladie à l'un de ses aides, M. d'Astre,
je prendrai cette année, pour sujet d'un de mes cours, l'étude de la fermenta-
tion. Nous irons voir Pasteur et travailler avec lui dans son laboratoire. Dès
lors j'imagine que, comme méthode de travail , méthode excellente dans
tous les cas, et pour savoir si j'étais dans le vrai, j'imagine qu'il ne trouva
rien de mie ux que de chercher, par de nombreuses expériences, et d'es-
sayer, par certaines vues préconçues, à mettre en défaut mes opinions
et mes résultats. Prendre pour guide cette idée que j'étais sur tous les
points dans l'erreur, instituer des expériences pour l'établir, telle a dû être
sa méthode de préparation sur le sujet qu'il voulait traiter.
» N'est-ce point là l'explication de ces Notes que M. Berthelot vient de
publier, et du silence que Claude Bernard a gardé vis-à-vis du confrère
qu'elles intéressaient le plus?
» C'eût été mon appréciation et celle de plusieurs amis intimes de
Claude Bernard, si nous avions été consultés avant qu'on livrât ces Notes
à la publicité.
» Si, malgré tout ce que je viens de dire, on voulait faire de ces Notes
18..
( 128 )
une sorte de manifeste contre mes travaux, prétendre que Claude Bernard
ait été convaincu de la vérité des conclusions que j'ai rappelées tout à
l'heure, alors et malgré le profond respect que j'ai toujours en pour notre
illustre confrère, je dirais franchement que Bernard s'est trompé, que
toutes les expériences dont il parle, souvent d'ailleurs de son propre
aveu, sont douteuses et incertaines, et que, suivant moi, celles qui sont
vraies sont mal interprétées.
» Toutefois, je comprends trop le respect qui doit s'attacher à ce qu'a
pensé et écrit, même dans le silence du laboratoire, notre illustre ami, pour
me permettre de signaler dès à présent ce que je trouve de très-défectueux
dans ces Notes, à les prendre dans leur texte absolu. Je veux d'abord les
revoir expérimentalement, me placer dans le courant même des idées et
des expériences de Claude Bernard, et je convie ses amis, ses admirateurs
à agir de même. Ils me donneront ainsi l'occasion de défendre la vérité
que j'attribue à mes travaux, en présence d'opinions réelles et réellement
exprimées. »
Réponse à la Communicalion de M. Pasteur, par M. Bekthelot.
« Noire éminent Confrère, M. Pasteur, ayant cru devoir entretenir
l'Académie d'une publication faite en dehors de son sein, dans une Revue
où Cl. Bernard avait coutume de présenter ses travaux depuis bien des
années, je demande à l'Académie la permission de reproduire dans les
Comptes rendus les observations qui précèdent cette publication et qui en
fixent le véritable caractère. Les Notes de Cl. Bernard constituent un do-
cument important et qu'il ne nous a pas paru permis de supprimer.
La fermentai inn iitcnoliqac. Dernières expériences de Claude Bernard.
« Lorsque Claude Bernard fut enlevé à la Science, son génie était dans toute sa force et
son esprit d'invention n'avait souffert aucune diminution. Il avait entrepris depuis quelques
mois une nouvelle série de recherches sur la fermentation alcoolique, et il annonçait à ses
amis et à ses élèves qu'il croyait avoir fait des découvertes susceptibles de modifier profon-
dément les théories régnantes. Jlalheureusement la mort l'a surpris avant qu'il ait pu donner
son secret; quand il en eut la pensée, il était déjà trop tard : « Cela est dans ma tête »,
disait-il à ftl. d'Arsonval, son dévoué préparateur, qui a entouré ses derniers moments des
soins les plus affeclucux, « cela est dans ma léte, mais je suis trop fatigué pour vous l'ex-
u pliqucr. «
» Cl. Bernard n'avait pas l'habitude d'écrire le détail de ses expériences avant d'être
( 129 )
parvenu à des résultats définitifs. Aussi tout portait ses amis à regarder ses dernières dé-
couvertes comme complètement perdues, lorsque RI. d'Arsonval retrouva dans un coin,
soigneusement caché, le cahier de Notes qui suit et qui est entièrement autographe.
» Ce sont des notes de laboratoire, relatant sous une forme sommaire les essais que Cl.
Bernard avait exécutés en octobre 1877, dans sa propriété de Saint-Julien, près de Ville-
franche, à l'époque des vendanges. Les résultats en sont présentés d'une façon trop abrégée
pour constituer une démonstration rigoureuse, pas plus que ne le font en général les notes
des inventeurs : une portion de leurs vues et de leurs travaux, souvent la plus décisive,
demeurant réservée dans leur esprit, jusqu'au jour de la rédaction finale. Ces brèves indi-
cations offrent un intérêt spécial, ])arce qu'elles sont accompagnées de ces réflexions person-
nelles, que tout savant original s'adresse à lui-même, à titre de commentaire provisoire de
ses observations présentes.
» Cl. Bernard avait poursuivi ses expériences au Collège de France pendant les mois de
novembre et de décembre, mais aucune note relative à ses dernières recherches n'a pu
être retrouvée.
» Tout ce que nous savons, c'est que ses déclarations, quelques jours avant sa mort,
étaient tout à fait conformes aux affirmations générales des Notes de Saint-Julien.
» Dans cet état des choses, plusieurs amis et élèves de Cl. Bernard ont pensé qu'il y
avait intérêt pour la Science à conserver la trace des dernières préoccupations de ce grand
esprit, quelque incomplète qu'elle nous ait été laissée. On y verra comment il entendait
attaquer le problème et par quelles voies il espérait en atteindre la solution. »
OPTIQUE. — Observations, à propos des recherches de M. Rosenstichl, sur le
noir absolu ou noir idéal. Note de M. Chevreul.
« Mon intention était de présenter aujourd'lnii le résumé de l'opuscule
qui m'occupe depuis plusieurs mois, la suite de mes travaux sur les
contrastes de couleur; mais j'ai changé d'avis après avoir reçu une Lettre,
datée du i3 de juillet 1878, d'après laquelle M. Rosenstiehl m'exprime le
désir que je reconnaisse qu'il s'est occupé du iwir idéal, que j'appelle
noir absolu, dans un Mémoire daté du 3i de mai 1876, et de plus qu'il
s'est servi du disque rotatif avec le noir idéal et des couleurs.
)i Je m'en rapporte à la bonne foi de M. Rosenstiehl; mais quelques ré-
serves sont nécessaires, parce que, sur le désir que m'avaient exprimé
plusieiu's de mes confrères que je fisse un Rapport sur ses travaux, c'est
avec une vive contrariété que je n'ai pu y satisfaire. Les recherches de
M. Rosenstiehl émanant de la méthode a priori, et les miennes de la mé-
thode a posteriori, dès lors, dans la position ùe juge et partie, l'abstention a
dû suivre, non de publier mes travaux, mais de juger ceux d'un homme
dont le mérite est incontestable. En faisant cette déclai\ition, j'exprime le
( i3o )
désir que M. Rosenstiehl veuille bien répondre oui ou non à une série de
questions qui me sont nécessaires pour éviter des écueils réels si, ne con-
naissant pas bien ses opinions, je les interprétais mal. C'est donc dans
l'intérêt de tous que je prie M. Dumas de lui remettre ces questions.
QUELQUES CITATIONS CONCERNANT M. CHEVREUL.
Distinction du noir absolu d'avec le noir matériel faite en l835. Loi du contraste
simultané des couleurs ( [i. 3 et 4)-
« Si la lumière qui tombe sur un corps est absorbée complètement par ce corps, de
» manière qu'elle disparaisse à la vue, comme celle qui tombe dans un trou parfaitement
» obscur, alors le corps nous paraît noir, et il ne devient visible que parce qu'il est contigu
» à des surfaces qui réfléchissent ou transmettent de la lumière. Parmi les corps noirs,
" nous n'en connaissons aucun qui le soit parfaitement, et c'est parce qu'ils réfléchissent un
» peu de lumière blanche que nous jugeons qu'ils ont du relief, ou qu'ils affectent notre
» œil, ainsi que le fait tout objet matériel. Ce qui prouve, au reste, cette réflexion de
» la lumière blanche, c'est que les corps les plus noirs, étant polis, réfléchissent l'image des
» objets éclairés placés devant eux. »
» Lire pages 31-72, alinéas 4, 5 —
» Enfin, lire le passage suivant (p. 671), relatif à l'enseignement de la
peinture :
« Enfin, à des élèves que l'on n'a point soumis à des épreuves analogues à celles que je
» fais subir aux teinturiers que j'examine pour savoir s'ils ont l'œil bien conformé ; épreuves
» fort simples, puisqu'elles consistent à leur présenter des objets colorés juxtaposés, comme
» le représente la figure i, et de s'assurer s'ils aperçoivent les modifications données par
» la loi du contraste simultané. »
» Appartient-il au doyen des étudiants de France de faire la remarque
en ce lieu, le palais de l'Institut, que cet examen est prescrit par une loi
qui régit la Suède et la Norvège, non à l'égard des élèves, artistes peintres
futurs, mais à l'égard des personnes qui se présentent pour entrer dans
la marine ou l'administration des chemins de fer! »
ÉLECTROCHIMIE. - - Sur le dépôt éleclrocfiimique du cobalt et du nickel;
par M. Ed.>i. Becquerel.
« M. Gaiffe a publié lundi dernier, dans les Comptes rendus (p. loo), une
Note relative au dépôt éli ctrochimique du cobalt et à l'emploi des doubles
combinaisons ammoniacales pour atteindre ce but. Comme il n'a pas men-
tionné ce qui avait été fait antérieurement à cet égard, je rappellerai de
( '31 )
nouveau que ce résullat avait été indiqué par mon père et par moi dans
un travail fait en 1862 ('), et dans lequel se trouvaient résumées les con-
ditions nécessaires pour obtenir des dépôts galvaniques cohérents tant de
nickel que de cobalt. Nous avons insisté, dans ce travail, sur la neutralité
nécessaire des dissolutions et surtout sur l'emploi des doubles combinai-
sons ammoniacales, savoir, pour le nickel, le double sulfate de nickel et
d'ammoniaque; pour le cobalt, le double chlorure, ainsi que sur l'emploi
d'une électrode positive soluble.
» Je me borne à citer quelques lignes de ce Mémoire relativement au
dépôt du cobalt :
' L'intensité du courant, pour obtenir un dépôt cohérent, est toujours en rapport avec
la densité de la liqueur à décomposer.
» Le cobalt obtenu est dur et cassant; recuit à une température convenable dans le
gaz hydrogène, il devient très-malléable et peut être travaillé. Avec des moules convena-
blement préparés, on obtient des cylindres, des barreaux et des médailles; avec une élec-
trode positive en cobalt, il n'est pas nécessaire de toucher à la dissolution après sa première
préparation, »
» Je mets sous les yeux de l'Académie quelques médailles en nickel et
en cobalt, faites en 1862, et qui se trouvent, depuis cette époque, dans le
cabinet de Physique du Muséum d'Histoire naturelle. »
ÉLECTRICITÉ. — Sur la variation de l'intensité des courants transmis à travers
de médiocres contacts suivant la pression exercée sur eux. Note de M. Th. du
MONCEL.
« A l'occasion des merveilleux résultats obtenus par MM. Edison et
Hughes par l'emploi de courants d'une intensité variable avec la pression
exercée sur les pièces de contact d'iui conjoncteur de circuit, il m'a paru
intéressant de rappeler à l'Académie quelques travaux que j'ai entrepris à
différentes époques sur ce genre d'effets.
» Dèsl'année i856, voulant me rendre compte des meilleures conditions
des interrupteurs électromagnétiques, je m'aperçus bientôt que la plus ou
moins grande pression exercée sur les pièces de contact entraînait des dif-
férences assez notables sur les effets électromagnétiques produits; cet effet
me surprit, je l'étudiai et je publiai en i85G, dans le tome I de la deuxième
(') Comptes rendus, t. LV, p. 18.
( >3c. )
édition de mon Exposé des applicalions de l'électricité^ p. 246, ce qui sait :
« Une choseassez curieuse à constater, et qui parait au premier abord en contradiction avec
la théorie qu'on s'est faite de l'électricité, c'est que la plus ou moins grande pression exercée
entre les pièces de contact des interrupteurs injlue considérablement sur l'intensité du courant
qui les traverse. Cela tient souvent à ce que les métaux de l'interrupteur ne sont pas tou-
jours dans un état parfait de décapage au point de contact, mais peut-être aussi h une cause
physique encore mal appréciée. Ce qui est certain, c'est que dans les interrupteurs*où la
pièce mobile de contact est sollicitée par une force extrêmement minime, le courant éprouve
souvent des affaiblissements assez notables pour faire manquer la réaction électrique qu'on
attend d'eux ( '). »
» J'avais essayé, comme interrupteurs, différents corps conducteurs,
même des charbons de différente nature, et j'avais cru remarquer que
les différences d'intensité étaient d'autant plus grandes que les corps en con-
tact étaient plus résistants; ce fait me fut démontré plus tard, quand je
constatai les variations de résistance que pouvaient produire les poussières
de charbon de bois et de charbon de cornue, suivant ieiu' degré de tasse-
ment; toutefois, ne {)révoyant pas alors d'applications à cette propriété,
je ne m'en préoccupai pas davantage, et je ne pensai à utiliser les inter-
rupteurs en charbon que pour obtenir des courants ondulatoires, afin de
réduire les effets des extra-courants. J'ai décrit dans le volume cité pré-
cédemment (t. I, p. 263, 264) deux systèmes d'interrupteurs de ce genre,
dont un a été combiné par M. Pulvermacher.
» En 1872, quand je commençai mes grandes recherches sur la conduc-
tibilité des corps médiocrement conducteurs, je me trouvai conduit à me-
surer les résistances de poussières charbonneuses et de limailles métalli-
ques, et voici ce que je dis dans une de mes Notes, insérée aux Comptes
rendus du 1 décembre 1872 :
• La résistance du milieu intermédiaire avait pour valeur, avec la poussière sèche de char-
bon de bois, de 1200 à 2000 kilomètres de fil télégraphique, et avec les poussières métalli-
ques ou de charbon de cornue, de 1200 ù 2000 mètres, suivant l'état plus ou moins brillant
de la surface des grains métalliques cl leur degré de tassement autour des électrodes _ etc. »
1) Pour compléter mes recherches sur la conductibilité de ces sortes de
corps, je voulus étudier les effets qui pouvaient résulter sm- cette conduc-
tibilité de l'action de la chaleur, et voici les conclusions auxquelles je suis
(') Les microphones à contacts métalliques de M. Hughes ont démontré, de la manière
la plus fnippanlc, la vérité des observations «jui précèdent.
( i33 )
parvenu : elles sont insérées dans une Note, présentée à l'Académie le
2 novembre 1875 :
u Quand on chauffe les limailles métalliques, aussi bien que les poussières des minerais
métalliques très-conducteurs et celles du graphite ou du charbon de cornue, leur conductibi-
lité, au premier moment, semble diminuer plus ou moins, mais elle augmente ensuite ra-
nidenient dans de grandes proportions . . . .
» L'amoindrissement de conductibilité que l'on constate, en premier lieu, proviendrait-il
d'une augmentation réelle de résistance que ces corps auraient acquise sous l'influence de
la chaleur, à l'instar des corps métalliques massifs, et l'augmentation de conductibilité que
l'on constate après, et qui est infiniment plus développée, proviendrait-elle de la dilatation
des particules de la limaille, dilatation qui fournirait dès lors, entre elles, un contact mieux
assuré et analogue à celui qui résulterait d'une augmentation dépression exercée sur la li-
maille? Il est bien difficile de se prononcer; toujours est-il que la meilleure conductibilité
qu'acquiert l'air interposé entre les grains de limaille ne paraît pas jouer un grand
rôle, etc. »
» C'est précisément sur la première de ces propriétés qu'est fondé le
microphone tliermoscope de M. Hughes.
» La variation de conductibilité des poussières charbonnées, avec la
pression, avait été, du reste, appliquée dès l'année i865 par M. Clerac,
fonctionnaire de l'Administration des lignes télégraphiques, à la construc-
tion d'un rhéostat économique qui se composait d'un tube rempli de plom-
bagine ou de poussière de charbon dans lequel se mouvait un piston poussé
par une vis. En serrant plus ou moins la vis, il augmentait ou diminuait,
dans de grandes proportions, la résistance du circuit dans lequel ce tube
était intercalé. M. Zetzsche, dans un compte rendu de l'Exposition de
Vienne de 1H73, inséré dans le Journal lélégrapliujue de Berne du aS fé-
vrier 1874, en parle en ces termes, p. 406 :
« En fait de rhéostats, l'exposition historique contenait, outre les appareils ordinaires...,
des rhéostats de graphite employés depuis i865 dans les stations intermédiaires pour régler
tes résistances de la ligne, etc., etc. u
» Ce n'est toutefois que quand ces intermédiaires charbonnés furent ap-
pliqués aux systèmes téléphoniques qu'ils purent révéler tous les merveil-
leux effets dont ils sont susceptibles, et c'est M. Edison qui a montré le
pretuier le parti qu'on pouvait en tirer. Il vient du reste d'en faire une ap-
plication des plus importantes dans son micro-tasimètre, qui permet, non-
seulemeiU, de révéler les plus petites variations de la température, mais
encore de les mesurer avec exactitude, en eiuployant le galvanomètre de
Thomson et la disposition du pont de Wheatstone. Ce dispositif, présenté
C.R., 1878, 2' Semestre. (T. LXXXVll, K" à.) IQ
( '34)
à l'Académie des Sciences de Washington, le 17 avril 1878, n'a d'ailleurs
aucune ressemblance avec le thernioscope de M. Hughes.
» En rappelant les travaux précédents, je n'ai eu nullement la pensée
de vouloir diminuer, en quoi que ce soit, le mérite incontestable de
M. Edison, ni de réclamer une part quelconque dans les inventions qui,
depuis deux ans, étonnent le monde savant. J'ai voulu seulement montrer
que le principe physique sur lequel est basée l'action du microphone est
connu depuis longtemps. »
HYDRAULIQUE. — Théorie et formules concernant t' action retardatrice des parois
des courants liquides ('). Note de M. P. Boileau.
« application de la tliéorie aux tuyaux de conduite. — Soit R le rayon de
ces tuyaux; d'après mes recherches antérieures (-),
et, comme )', est ici le rayon de la nappe principale des courants, cette
ordonnée a pour valeur R\/-; en outre, R = -^ — -^5 y étant une fonction du
rayon R, fonction qui croît avec ce rayon et avec la rugosité des parois.
Il résulte de ces expressions que, dans la relation générale (7) établie théo-
riquement dans ma précédente Note,
■-/(/') -3,.
et que cette relation devient, pour le cas des tuyaux de conduite,
(8) R,/=pu=_^p^Uv/7 + |/P' + ^
» Vérifications. — Je considérerai d'abord les principales propriétés qui
ressortent des résultats des expériences de M. Darcy, plus précises et plus
(') Voir Comptes rendus, séance du 8 juillet 1878.
( ') Voir mon dernier ouvrage intitule : Notions nouvelles d'Hydraulique concernant prin-
cipalement les tuyaux de conduite, les canaux et les rii>iè/es ( 1878).
( i35 )
étendues qu'aucune de celles qui ont été faites sur les tuyaux, i" J'ai con-
staté que les valeurs du rapport —5 déduites directement de celles de la
vitesse moyenne et de la perte de chute que M. Darcy a observées, aug-
mentent, pour un même tuyau, avec cette perte /; or il est facile de déduire
de l'équation (8), dans laquelle R, = - R,
Il 3 /l /R a\
relation qui exprime cette propriété, attendu que, pour un même tuyau,
/ est, dans le second membre, la seule variable.
B 2° M. Darcy a reconnu, dans les limites de ses observations, que, pour
une même vitesse moyenne et un même état des parois, la résistance de
celles-ci sur l'unité de surface, résistance qui est égale à oR,/, augmentait
lorsque le rayon des tuyaux diminuait; quant à l'équation (8), on peut
l'écrire comme il suit :
comme, d'ailleurs, j'ai démontré que la vitesse w du moyen mouvement de
translation du fluide en contact avec les parois est égale à \J — jy\fi,
3
le facteur U — „ 7v^' ^st toujours positif, de sorte que l'expression théorique
de la résistance précitée croît à mesure que la fonction de y diminue, pour
une même valeur de U; or cette fonction décroît avec -y, et par conséquent
avec R, jusqu'à un minimum qui a lieu pour des rayons très-faibles ('),
et qui indique une limite à l'accroissement précité de la résistance des
parois.
( ' ) Le minimum de la fonction - 7 y/j' ( U — 0 7 \/' ) ^ 1'^" po""" 7 V^' =^ ^ U, et, en sub-
stituant ceUe valeur dans l'équation (8), on obtient R = 2 —? ou, pour le cas des tuyaux
r „ _ o,oooo36 , . ,, , „ 0,000018. ^
neuls en lonte, R = > et, pour celui d un dopot intérieur, R =; • On
i i
conçoit, d'ailleurs, que l'influence du rayon se modifie quand il devient petit, la zone dans
laquelle les mouvements intestins sont engendrés occupant alors une partie proportionnel-
lement notable de la section liquide.
19..
( '3G )
» 3" M. Darcy ayant, pour une partie de ses expériences, observé la
vitesse V du filet situé dans l'axe des tuyaux, j'ai constaté que le rap-
port—) déduit directement des résultats qu'il a publiés, augmente, pour
une même conduite, avec /; or cette propriété est également indiquée par
la théorie j en effet, ma relation fondamentale
R,? = fifv-
donne, pour les tuyaux de conduite comme pour les canaux,
= ^i
,v = i/;(R,/--,
et, d'un autre côté, en conséquence de mon principe général des pertes de
chute,
V = '" + \/h
de sorte que, dans le cas des tuyaux de conduite.
\/j(^«'
T'A'»
expression théorique dont il résulte
Je présenterai maintenant des résultats numériques. En substituant dans
l'équation (8), pour chaque tuyau considéré, une série de valeurs expéri-
mentales simultanées de Uet de /, on obtient des équations en j3, ^ et y, dont
il est facile de déduire successivement les valeurs de ces quantités; les
résultais numériques des expériences précitées fournissent amplement les
données nécessaires pour effectuer ces calculs. Ayant, depuis plusieurs
années, obtenu, au moyen de la loi
V — TJ
= 5
( '37 )
que j'ai découverte, les valeurs du fadeur-/ pour les tuyaux neufs en fonte
de o", 1 88 et de o"", 5oo de diamètre, et pour un tuyau de même métal dont
la paroi intérieure était recouverte d'un mince dépôt calcaire, j'ai considéré
ces conduites. Relativement aux deux premières, les valeurs de y sont,
respectivement, 1,973 et 3,789: j'ai trouvé p = o,ooo35, et- = 0,000018;
pour la troisième, dont leMiamètre était de o", 2432, y =^ 2, 324> ^t j'^i ob-
tenu /3 — o, 00084 > li = G, 000009. En considérant la relation
^(1 +C) = 2g/3,
posée dans ma précédente Note, on voit que l'accroissement de /3 est une
conséquence de celui de la rugosité, effet ordinaire des dépôts : d'un autre
côté, une cause de diminution de résistance se manifeste dans les valeurs
de^et celle-ci, qui est évidemment indépendante de la rugosité, ne peut
être attribuée qu'à la différence des matières solides en contact avec le
liquide des courants ; le dépôt avait probablement obstruéen partie les pores
de la fonte. Quoi qu'il en soit, en substituant dans la relation (9), pour ce
cas qui est le plus fréquent, les valeurs correspondantes de j3 et y puis une
série de valeurs expérimentales de /, j'ai obtenu des valeurs théoriques
de -., puis, d'un autre côté, j'ai calculé celles qui résultent immédiatement
des vitesses moyennes et des pertes de chute observées. Le tableau suivant
contient les données et les résultats de ces deux séries de calculs :
U 3,833 1,833 1,547 0,452
' o,i3g8i o,o32 0,0229 0,00203
V_ ij f/iéoriqtie 10,247 10,282 10, 223 g-D^a
sj i [ expérimental 10,248 10,246 10,224 io,o57
» En considérant les grandeurs relatives des variations de i, on voit que,
dans la série des valeurs expérimentales du rapport .^, la partie décimale
v''
de la seconde est un peu trop grande; aussi peut-on dire qu'à l'exception
du cas de mouvement lent, l'exactitude de la relation (9) se trouve vérifiée
par l'ensemble des valeurs numériques et de la concordance des lois de
variation indiquées précédemment. Quant aux plus petites perles de chute,
telles que 0,00202, l'écart entre le résultat théorique et celui que l'obser-
vation fournit directement, bien que sensible, est cependant inférieur
à -^ du dernier : pour l'attribuer à la théorie, il faudrait supposer que,
outre les causes de résistance dont elle tient compte, il en existerait une
( i38 )
dont l'influence ne se manifesterait que dans le cas de mouvements lents,
hypothèse peu admissible, et, d'ailleurs, inie approximation à moins
de g^ près serait très-acceptable pour ce cas qui sort des limites ordinaires
de la pratique des tuyaux de conduite. En réalité, les valeurs expérimen-
tales très-faibles de i sont incertaines, attendu que les observations ont été
faites au moyen de colonnes liquides piézométriques ayant un double (')
mouvement d'oscillation ; par suite de cette cause d'anomalies et de
l'absence d'instruments de précision dans la mesure des dénivellations (-),
les plus petites valeurs de i ne nous paraissent pas devoir être employées
pour des vérifications. Considérons maintenant la relation (lo) : ayant
effectué des calculs analogues à ceux qui viennent d'être indiqués, j'ai
obtenu, pour le tuyau neuf de o™,i88 de diamètre, les résultats inscrits
dans le tableau suivant, avec les données d'observation (') correspon-
dantes :
V 0,878 1,716 2,922 4.976
/ o,oo368 0,0134 o,o38i 0,1 098
V l théorique i4>43 '4)^7 '4>98 i5,o23
i/V ( expérimental •4>47 14,82 '4)97 i5,oi5
» En résumé, il y a lieu de conclure, des considérations et des résultats
numériques exposés dans la présente Note, que nos formules théoriques
peuvent être employées avec sécurité pour l'établissement des tuyaux de
conduite. »
PHYSIOLOGIE. — Vitesse de propagation des excitations dans les nerfs moteurs
des muscles de la vie animale, chez les animaux mammifères. Note de
M. A. Chauveac.
K Les Mammifères domestiques de haute taille, tels que les animaux
solipèdes, offrent à l'expérimentateur un important avantage pour une
( ' ) Outre les oscillations inhérentes, en général, aux colonnes fluides en communication
avec un courant, il se produisait, dans la hauteur moyenne de celles dont il s'agit, une
périodicité due à cette particularité, que l'eau, avant d'entrer dans les tuyaux, traversait
un orifice percé au centre d'une cloison transversale.
(') Les valeurs données de /présentent beaucoup de décimales, parce qu'elles sont les
quotients des dénivellations observées par les distances entre les piézomètres.
(') Les valeurs de V ont été prises sur des courbes trace'es par M. Darcy pour représenter
la loi de distribution des vitesses.
( i39)
étude expérimentale de cette nature, à cause de la grande longueur de leurs
nerfs. Cet avantage existe à un degré exceptionnel dans les nerfs moteurs
du larvnx du cheval. Sur un sujet détaille moyenne, en effet, ceux du côté
gauche, suivis depuis leur origine au bulbe jusqu'aux muscles laryngiens,
ne mesurent pas moins de i^jyo. Or le tronc et la branche qui contiennent
ces nerfs, c'est-à-dire le pneumogastrique et le récurrent, sont très-facile-
ment accessibles à l'expérimentateur, dans la totalité du trajet parallèle
qu'ils accomplissent, en sens inverse, à la région du cou; une seule petite
plaie, pratiquée en haut de cette région, permet de placer des excitateurs
sur deux points séparés par une longueur de nerf de i",5o environ. C'est
une distance telle, que les différences dans la durée de la transmission des
excitations sont relativement très-grandes; les erreurs possibles dans la
lecture des tracés se répartissent alors sur des chiffres élevés, d'où une pré-
cieuse garantie d'exactitude pour les résultats des expériences. Aussi ai-je
fait des nerfs laryngiens le sujet de prédilection de mes recherches, malgré
certaines complications que ce choix introduit dans les expériences.
» Les complications tiennent aux dispositions particulières qu'il faut
prendre, pour inscrire la contraction laryngienne provoquée par les excita-
tions nerveuses.
» Une intéressante particularité physiologique a été exploitée pour cette
inscription : lorsqu'on excite les pneumogastriques ou les récurrents sur
l'animal vivant, tous les muscles du larynx, dilatateurs et constricteurs,
entrent en contraction simultanément; mais l'action de ces derniers est
prédominante; aussi l'excitation provoque toujours une énergique con-
striction de la glotte. Sur l'animal récemment tué, cette prédominance se
constate encore aux premiers moments; mais elle ne tarde pas à dispa-
raître, pour faire place à la prédominance des dilatateurs; en sorte que,
quelques minutes avant l'extinction totale de l'excitabilité, l'excitation fait
ouvrir nettement les lèvres de la glotte. La même inversion peut s'observer
pendant la vie, sous l'influence de toute'cause capable de troubler profon-
dément l'excitabilité nerveuse.
» Grâce à cette prédominance normale des constricteurs, il a été facile
d'appliquer au larynx un explorateur myographique : c'est une ampoule
ovoïde, en membrane de caoutchouc mince et légèrement tendue. Intro-
duite entre les lèvres de la glotte, à l'aide d'une incision sous-cricoïdale,
cette membrane obéit aux moindres mouvements du larynx et les trans-
met à l'appareil récepteur avec la plus grande fidélité. Sur les animaux
anesthésiés ou qui ont la moelle coupée, l'ampoule est parfaitement sup-
( i4o )
portée, sans provoquer aucune réaction expulsive des muscles expirateurs.
Les animaux à l'état physiologique supportent l'appareil avec la même in-
différence, si les nerfs sensitifs de la glotte (laryngés supérieurs) ont été
préalablement coupés.
» L'application de cet appareil exige, de plus, une trachéotomie préa-
lable, le volume de l'ampoule obstruant assez le larynx pour déterminer
l'asphyxie.
» Il fiiut, du reste, s'opposer absolument au passage de l'air par le
larynx, pour éviter les oscillations que le mouvement de l'air imprimerait
à la membrane de l'appareil explorateur. On tamponne donc exactement,
avec de l'étoupe, la partie de la trachée comprise entre le larynx et l'ouver-
ture trachéale.
» Cette précaution ne suffit pas pour immobiliser complètement la glotte.
Il reste à supprimer les mouvements alternatifs de resserrement et de dila-
tation isochrones à l'expiration et à l'inspiration, mouvements qui se ma-
nifestent dans toutes les conditions, même chez les animaux qui ont la
moelle séparée du bulbe et auxquels on pratique la respiration artificielle.
La paralysie du larynx par la section des deux pneumogastriques, sous la
base du crâne, est le seul moyen de supprimer ces mouvements. Malheu-
reusement, l'opération introduit dans l'expérience une certaine influence
perturbatrice : les nerfs ne sont plus dans des conditions absolument phy-
siologiques. Aussi ai-je cherché et réussi une fois à faire luie bonne expé-
rience sur un pneumogastrique qui avait conservé ses communications avec
le bulbe, le nerf du côté opposé étant seul coupé.
» Après le pneumogastrique, c'est sur le nerf facial que j'Ai le plus sou-
vent expérimenté. Dans ce cas, le manuel opératoire est des plus simples.
On excite le nerf dans sa traversée à la surface du masseter, et l'on inscrit
le raccourcissement du muscle releveur de la lèvre supérieure, à l'aide d'un
explorateur à transmission attaché au tendon du muscle.
» J'ai fait aussi, pour comparer, quelques expériences sur la grenouille,
dans les mêmes conditions que sur les mammifères, c'est-à-dire en excitant
par la méthode unipolaire, sur l'animal vivant, le nerf sciatique simplement
découvert.
» Voici les principaux résultats obtenus dans ces recherches :
» 1° La vitesse moyenne de propagation des excitations nerveuses a été
de 2 1 mètres par seconde, dans mes expériences comparatives, sur des
grenouilles dont la vigueur laissait peut-être un peu à désirer.
» 2° Sur le pneumogastrique des Solipèdes, j'ai constaté d'assez grandes
( i4i )
différences dans les résultais des expériences nombreuses dont ce nerf a été
l'objet. Au lieu d'établir une moyenne avec l'ensemble de ces résultats, j'ai
cherché si les différences ne répondraient pas à la diversité des conditions
expérimentales, et je suis arrivé à trouver des relations constantes entre
celle-ci et celle-là. J'étudierai d'abord les variations de la vitesse de propa-
gation dans les différents points d'un même nerf, puis les variations qui
s'observent sur des sujets différents.
» 3° Pour donner une idée des variations du premier ordre, je citerai
une de mes expériences les mieux réussies, sur l'âne. Un excitateur est
placé, tout près du larynx, sur le récurrent; un deuxième, également sur
le récnrrcnt, à 25*^, 5 du premier ; un troisième, appliqué sur le pneumo-gas-
trique, est séparé du premier par une longueur de nerf que l'autopsie dé-
montre ultérieurement équivaloir à Sô'^jS; enfin, un quatrième excitateur
repose sur le pneumogastrique, près du larynx, 25*^,5 au-dessus du troi-
sième, ce qui porte à 1 1 2 centimètres la longueur de nerf qui sépare ce qua-
trième excitateur du premier. Or, la contraction apparaît ^H,^ de seconde
après la première excitation,—^ de seconde après la deuxième, ^iinr ^^ ^^"
conde après la troisième, et ôxitô ^^ seconde après la quatrième excitation.
» On voit, d'après ces chiffres, que, si Con augmente ta dislance qui sépare
du muscle le point excité, le temps employé pour le transport de l'excitation croît
moins vite que la longueur du chemin parcouru.
» Ce n'est pas le résultat d'une modification que l'excitation subirait
dans son parcours, et en vertu de laquelle la vitesse de transmission s'ac-
célérerait graduellement. Au contraire, les excitations cheminent d'autant
nwins vite quelles se rapprochent davantage de la terminaison du nerf. L'ap-
parente accélération tient exclusivement à ce que la conductibilité est
moindre dans la partie terminale du nerf. En effet, dans l'expérience citée,
25*^,5 du récurrent étaient franchis par l'excitation en yH^j- de seconde,
soit une vitesse de propagation de 5i mètres par seconde. La même di-
stance (25*^,5), prise sur le pneumogastrique, était parcourue en ^Vo '^'^ ^^'
conde, soit une vitesse de propagation de 68 mètres par seconde. Enfin,
la section intermédiaire, longue de6i centimètres, était franchie par l'ex-
citation en ^il^ de seconde, soit une vitesse de propagation de 66"", 5 par
seconde.
M Une autre expérience, sur le cheval, prise au hasard parmi beaucoup
d'autres, donne, pour la vitesse de propagation, 37'", 56 dans le récur-
rent, 64"', 61 dans le pneumogastrique, 61'", 5o dans la partie intermé-
diaire.
t. R., 1S7S, 2" Semestre. (T. LXXS.VU, N" -î.) 20
( '42 )
» Donc l'activité de la conductibilité décroît de l'origine à la terminaison
des nerfs.
» 4° Dans les expériences post mortem, celle loi paraît renversée, ce qui
explique les résultats contradictoires des quelques recherches faites sur les
nerfs de la grenouille.
» 5° Lorsque le pneumogastrique a été sectionné (c'est le cas du plus
grand nombre de mes expériences), les résultats types de l'excitation peuvent
être légèrement modifiés, si le quatrième excitateur est appliqué trop près
du bout du nerf : la conduction est alors sensiblement ralentie, sans ce-
pendant descendre jamais au chiffre de la portion terminale du nerf ré-
current.
» 6° Pour comparer la vitesse de propagation des excitations nerveuses
dans différents sujets, j'ai surtout expérimenté sur la portion moyenne des
nerfs, celle dans laquelle la transmission se fait avec une vitesse moyenne.
J'ai pu constater ainsi que la vitesse de propagation est sensiblement la
même sur les animaux placés dans les mêmes conditions physiologiques
moyennes. Celte vitesse est de 65 mètres environ par seconde, c'est-à-dire
trois fois plus considérable que dans les nerfs moteurs de la grenouille.
Sur les sujets énergiques, de race distinguée, en bon état de santé, elle est
toujours plus grande que sur les sujets communs, mous et débiles, surtout
s'ils ont été soumis à une anesthésie trop prolongée. Cette vitesse peut ar-
river à dépasser -j 5 mètres chez les uns et descendre au-dessous de 4o mètres
chez les autres.
» 7" Toutes mes expériences sur le facial onl donné des résultats sem-
blables. »
PHYSIQUE DU GLOBE. — Courants obseivés dans le canal de Suez et conséquences
qui en résultent; par M. de Lesseps.
« J'ai entretenu l'Académie, à diverses reprises, de la question des cou-
rants qui sont produits dans le canal maritime de Suez par l'action des
marées de la mer Rouge et de la Méditerranée, par celle des vents et par
l'évaporation à la surface des grands lacs que traverse le canal.
» Cette question, outre l'intérêt qu'elle comportait pour l'exploitation
du canal, pouvait offrir aux études de projets d'autres canaux à grande
section des renseignements précieux.
)) Afin d'obtenir ces données avec toutes les garanties d'exactitude dési-
rables, la Compagnie du canal de Suez a fait procéder par les agents de
{ '43)
son personnel d'Egypte, en diverses stations installées à Port-Saïd, à Suez
et à toutes les gares situées le long de la ligne du canal, à des observations
maréométriques, qui ont été continuées depuis le mois de mai 1871 jus-
qu'à ce jour.
» Les feuilles quotidiennes d'observations ont été consciencieusement
et patiemment relevées et revues par les ingénieurs du service technique; le
travail entier a été coordonné et résumé par l'ingénieur chef des travaux,
M. Lemasson. C'est ce travail savant et consciencieux que j'ai l'honneur de
présenter à l'Académie ('). Il traite en détail les points suivants :
» i" L'étude des marées et des courants de la Méditerranée à Port-Saïd ;
» 2" L'étude des marées et des courants de la mer Rouge à Suez;
» 3° La propagation des marées de la iMéditerranée et de la mer Rouge
dans les principaux postes d'observation du danal maritime.
» Les données multiples recueillies sur le régime des vents dominants,
sur les variations périodiques des niveaux moyens de deux mers, sur celles
des niveaux des lacs Timsah et Amers, sur les amplitudes et les vitesses
de propagation des marées et enfin sur les courants dans les deux branches
du canal, ne peuvent être résumées dans cet exposé.
» Je me bornerai à dire que le lac Timsah et le grand bassin des lacs Amers
forment, le premier, au milieu de la ligne de navigation, le second, à peu
près au milieu de la branche sud du canal, deux grands régulateurs où les
courants de marées, dus aux oscillations des deux mers, viennent expirer.
» Cependant les deux branches du canal sud et nord ne sont pas indé-
pendantes l'une de l'autre au point de vue du régime de leurs eaux.
» Les vents dominants dans cette région soufflent du mois de mai au
mois d'octobre dans les directions nord et nord-ouest, élèvent le niveau
moyen des eaux à Port-Saïd, tandis qu'ils abaissent le niveau moyen à
Suez. Sous l'action de cette différence de niveau, laquelle atteint en sep-
tembre près de 4o centimètres, il s'établit en été, de la Méditerranée vers
la mer Ronge, un courant interrompu par les marées, mais qui, finalement,
chasse du nord au sud un volume d'eau considérable.
i> Pendant l'hiver, au contraire, les vents du sud soufflent avec beaucoup
de violence et les feuilles d'observations ont établi que le niveau moyen
de la mer Rouge est alors plus élevé que celui de la Méditerranée; la diffé-
rence atteint en janvier son maximum : 3o centimètres.
» La direction dominante du courant dans le canal est alors renversée
et chasse ses eaux de la mer Rouge vers la Méditerranée.
( ') Voir plus loin, page i55.
20.
( >44 )
» Les fluctuations, pratiquement démontrées, qui font alternativement
couler par le canal d'une mer à l'autre, chaque année, un volume d'en-
viron 4oo millions de mètres cubes d'eau, contribuent avec les marées à
annihiler les effets de l'évaporation à la surface des lacs et aident à la
dissolution du banc de sel des lacs Amers, dont j'ai déjà eu l'honneur d'ex-
pliquer la formation à l'Académie.
» Les courants locaux, produits par les marées respectives dans chacune
des branches sud et nord du canal, ont, entre Port-Saïd et le lac Timsah,
des vitesses variant de o^.iS à o'^j/jS à la seconde; ils atteignent quelque-
fois o"',5o et o^jôo.
M Entre Suez et les lacs Amers, l'amplitude étant plus considérable, les
courants ont, suivant les saisons, des vitesses variant de o^jôoà i™, lo
à la seconde, et peuvent atteindre i™, 3o.
» Ces courants ne gênent en rien la navigation.
» A la suite des observations de marées sur toute la ligne du canal
maritime, nous avons fait exécuter des sondages sru' le parcours du bassin
des lacs Amers. Il a été reconnu que le banc de sel dont j'avais présenté
un bloc à l'Académie, et qui avait lo mètres d'épaisseur, est aujourd'hui
en dissolution, principalement sous le passage des navires; en conséquence,
la profondeur d'eau a augmenté depuis que le bassin des lacs Amers a été
rempli en 1869. Ce fait détruit certaines objections, que j'avais d'ailleurs
combattues, au sujet du remplissage des chotts africains, avant d'avoir en
ma faveur le résultat de l'expérience. On m'avait menacé, pour le canal de
Suez, d'une continuité de dépôts de sel dans le bassin des lacs Amers qui,
sur une contenance de 2 milliards de mètres cubes d'eau, subit, en été,
une évaporation de 7 millions de mètres cubes en vingt-quatre heures. Il
n'en a rien été, et il en sera de même lorsque l'on introduira la mer dans
les chotts tunisiens et algériens. A propos du projet du commandant
Roudaire, on prétendait qu'on ne réussirait tout au plus qu'à former une
immense saline. L'exemple des lacs Amers fait justice de cette opinion.
Ceux qui y persistent encore disent que la situation est différente pour les
lacs Amers, qui ont une entrée et une sortie dans les deux mers, et que le
résultat ne serait pas le même pour la mer intérieure africaine n'ayant
qu'une seule entrée parle golfe de Gabès. La Méditerranée elle-même, qui
n'a qu'une seule entrée maritime par le détroit de Gibraltar avec un cou-
rant apparent et constant de l'ouest à l'est, a des contre-courants latéraux
et sous-marins qui rétablissent l'équilibre lorsque le courant supérieur a
suffi pour remplacer l'évaporation. C'est ce qui a lieu dans le golfe Adria-
tique, dans la mer Noire et ce qui existait dans la mer Rouge avar.t le canal.
( i45)
Le capitaine américain Maury, dans ses belles études sur le mouvement
des mers, avait calculé que la mer Rouge ayant 5oo lieues de longueur, des
côtes brûlées par le Soleil des tropiques et étant privée de tout affluent,
éprouvait une telle évaporation qu'elle serait convertie en sel dans l'espace
de mille ans avec son courant supérieur toujours constant venant de l'océan
Indien, s'il ne se produisait pas à Bab-el-Mandeb le même phénomène
qu'au détroit de Gibraltar. »
M. Dumas présente, au nom de M. Àlph. de Candolle, Associé étranger,
qui en fait hommage à l'Académie, le premier volume d'une série de mo-
nographies de familles de plantes, qui paraîtra sous le litre de Monocjra-
pliiœ Plianerogamatum.
» Cet ouvrage, ajoute M. Dumas, doit être une continuation du Pw-
dromuSj dans lequel l'illustre Pyrame de Candolle se proposait de publier
des monographies de toutes les familles du règne végétal, et quelquefois
une révision de cet ouvrage, pour les articles anciens qui sont devenus
insuffisants. Le plan primitif de la publication a été amélioré, soit par l'ad-
dition des planches nécessaires, soit par l'addition des considérations gé-
nérales qui précéderont les descriptions techniques d'espèces.
» La partie la plus considérable du volume actuel est relative à la famille
des Méliacées, et a été rédigée par M. Casimir de Candolle, repi'ésentant de
la troisième génération qui consacre, depuis trois quarts de siècle, sa for-
tune et ses forces à l'érection de ce vaste monument scientifique. L'auteur
trouve l'occasion de rendre justice au beau travail d'Adrien de Jussieu,
qu'il a complété par les résultats des recherches modernes.
» Quatre autres volumes sont en voie de préparation. »
M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte doulou-
reuse qu'elle a faite dans la personne de M. de Vibraye, Correspondant
pour la Section d'Économie rurale.
Les obsèques ont eu lieu mardi dernier, i6 juillet.
MÉMOIRES PRÉSEINTÉS.
M. L. Smith demande l'ouverture d'un pli cacheté, déposé par lui le
22 septembre 1877. Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpé-
tuel, contient la Note suivante :
( i46)
CHIMIE. — Note sur une nouvelle terre du groupe du cérium et remarques sur
une méthode d'analyse des colombates naturels; par M. Lawr. Smith.
« J'ai déjà eu l'honneur de communiquer à l'Académie ( ' ) la découverte
de deux nouveaux colombates, elj'ai publié (^) la description de tous les
colombates trouvés jusqu'ici aux États-Unis. Dans une publication ulté-
rieure, je ferai connaître les méthodes d'anal}'se que j'ai employées et la vé-
ritable nature des terres qui entrent dans la composition de plusieurs de
ces minéraux.
» L'objet de la présente Note est simplement d'appeler^ l'attention sur
l'usage que j'ai fait, pour leur attaque, de l'acide fluorhydrique concentré
dont l'action, en particulier sur la samarskite et l'euxénite de la Caroline
du Nord, est aussi prompte et aussi énergique que celle de l'acide chlorhy-
drique sur le spath calcaire.
» Si l'on prend de la samarskite finement pulvérisée, qu'on mouille la
poudre avec son poids d'eau et qu'on la traite par le double de son poids
d'acide fluorhydrique fumant du commerce, l'attaque a lieu à froid en
quelques secondes, la masse s'échauffe en produisant une légère efferves-
cence, et sa décomposition est effectuée au bout de cinq à dix minutes.
Cette décomposition est au besoin rendue plus complète en chauffant la
masse au bain-marie pendant quelques instants; on la maintient à la tem-
pérature de l'eau bouillante assez longtemps pour chasser l'excès d'acide.
Le contenu de la capsule est alors traité par 3o ou /(O grammes d'eau (en
supposant que l'on ait employé 5 grammes de samarskite), jeté sur un filtre
et soigneusement lavé, en ajoutant au besoin une ou deux gouttes d'acide
fluorhydrique.
» Le minéral est ainsi séparé en deux parties : i° la liqueur filtrée, con-
tenant tous les acides métalliques et les oxydes de fer et de manganèse;
2° le précipité insoluble renfermant toutes les terres et l'oxyde d'urane.
Dans mon prochain Mémoire, je donnerai des détails complets sur la sépa-
ration de ces deux parties.
» La difficulté de l'attaque augmente avec la teneur des minéraux en
acide tantalique.
» Les constituants les plus intéressants de la samarskite sont les terres.
Dans la description que j'ai publiée précédemment de la variété de la Caro-
(') Comptes rendus, t. LXXXIV, p. io36;mai 1877.
(') annales de Chimie cl de Physique, 5" série, t. XII, p. 253.
( i47 )
line du Nord, je m'étais conteuté de ranger ces terres en deux classes :
terres du groupe yttria; terres du groupe cérium ('), en faisant remarquer
toutefois qu'il y avait lieu de penser que le groupe du cérium ne contenait
pas d'oxyde de cérium_, et que la thorine, constatée dans la variété de l'Ou-
ral, existait en trop petite quantité pour avoir été reconnue d'une manière
positive.
» Depuis je suis arrivé à établir :
» 1° Que les terres du groupe yttria se composent d'environ f d'yttria
et-jd'erbine;
» 2° Qu'il n'y a pas de cérium parmi les terres du groupe auquel il appar-
tient, mais queces terres comprennent environ lopour loo de thorine (un
peu moins de i pour loo du minéral), une très-petite quantité d'oxyde de
didyme, et une terre (environ 3 pour loo du minéral) que je regarde comme
nouvelle^, si elle n'est pas l'hypothétique terbine de Mosander, sur laquelle
nous n'avons encore que des renseignements incomplets.
» M. Delafontaine, actuellement à Chicago, bien connu pour ses habiles
recherches sur quelques-unes des terres dont il est question, a vérifié l'ab-
sence du cérium dans les produits que j'ai obtenus, et il regarde conmie
de la terbine la terre que je suppose nouvelle. Je crois que M. Marignac
admet aussi l'existence de la terbine, et il étudie en ce moment celle qu'il a
retirée de la gadolinite. Tous les doutes pourront bientôt être levés à cet
égard; pour le moment, je pense que j'ai affaire à une nouvelle terre du
groupe du cérium, et que, si la terbine existe parmi les oxydes de la samar-
skite de la Caroline du Nord, elle doit se trouver dans le groupe de l'yttria.
Mon intention est de soumettre ultérieurement ce groupe aune étude pour
laquelle je possède d'abondants matériaux qui ont été séparés du minéral
à un état passablement pur.
» Si l'on compare le poids atomique delà nouvelle terre, soigneusement
séparée de la thorine et de l'oxyde de didyme, avec ceux des oxydes du cé-
rium, de lanthane et de didyme déterminés par M. Marignac (^), on trouve
(0 = i6).
Nouvelle terre 109 (Smith)
Oxyde de cérium 110 ( Marignac)
Oxyde de lanthane 1 10 (Id.)
Oxyde de didyme 112 (Id.)
(') Parmi les terres du groupe cérium se trouvent toutes celles qui sont précipitées par
une solution sursaturée de sulfate de potasse.
['') Annales de Chimie et de Physique, t. XXVil, année 1849, P- ^^°' ^^°' ^Si, et
t. XXXV, année i853.
( '/.« )
w La nouvelle lerre diffère de celles du groupe del'yttria, par l'action que
produit sur elle le sidfate de potasse; de l'oxyde de cérium, par sa solubi-
lité dans l'acide azotique très-étendu, et dans une solution alcaline traversée
par un courant de chlore; de l'oxyde de didyme par sa couleur et autres
particularités, notamment par l'absence des raies d'absorption que l'on
constate, au spectroscope, dans ses solutions; de l'oxyde de lanthane, par
sa couleur, la plus grande facilité avec laquelle ses sels sont décomposés
par la chaleur, leurs formes cristallines et autres caractères dont je don-
nerai plus tard le détail.
» Quant à la thorine, j'ai découvert une méthode exacte pour la séparer
des antres terres : cette méthode consiste, comme celle qu'on emploie pour
séparer le cérium du didyme et du lanthane, à placer les oxydes récem-
ment précipités dans de l'eau contenant 4 à 5 fois leur poids de potasse
ou de soude caustique, et à faire passer pendant quelque temps un courant
de chlore dans la liqueur. Tous les oxydes sont dissous, sauf les oxydes
de cérium et de thorium; et comme la samarskite de la Caroline du Nord
ne contient pas de cérium, le résidu est un précipité blanc, gélatineux
comme de l'alumine, dont le sulfate possède tous les caractères du sulfiite
de thorine. J'ai aussi découvert un procédé simple pour séparer la plus
grande partie de la thorine, lorsqu'on opère en grand, mais il ne fournit
pas un dosage exact.
» Je me suis abstenu de donner un nom défini au métal de la terre
supposée nouvelle, parce que je poursuis des recherches sur un groupe
d'oxydes et d'acides (il y en aurait onze d'après quelques chimistes), com-
pris entre le columbium et la nouvelle terre. »
CHIMIE MINÉRALE. — Le Mosnndnim; un nouvel élément.
Note de M. J.-Lawr. Smith.
(Commissaires : MM. Dumas, Boussingault, H. Sainte-Claire Deville,
Daubrée. )
« Ayant lu l'intéressante Communication de M. J.-L. Soret à l'Académie
des Sciences, relativement au spectre d'absorption des terres des gado-
linites dans les rayons ultra-violets (' ), je m'empresse, en vue de mon
propre intérêt, de porter à la connaissance de l'Académie que la terre
(') Ceci n'ii nul rapport avec la samarskite de l'Oural, où j'ai trouve, eoncurremmcnt
avec d'autres cliiinislcs, de l'oxyde de ccriuiu.
( '49 )
désignée X a été découverte par moi il y a plus d'un an ; la découverte en
fut annoncée publiquement dans le cours des travaux de l'Académie des
Sciences naturelles de Philadelphie, en mai 1877 ('), une Communication,
ayant le même but, fut aussi envoyée à ladite Académie en novembre 1877.
» Mes conclusions étaient entièrement basées sur des principes de
Chimie; car il fut constatée que la terre que je découvris alors se distin-
guait par ses propriétés de toutes celles connues pour appartenir aux
groupes de l'yttria et du cérium, quoiqu'elle se rapprochât beaucoup de
ces terres, dont les propriétés chimiques se confondent presque insensi-
blement. Peu de temps après avoir annoncé la découverte de celte terre,
j'en envoyai un spécimen à M. Delafontaine, de Chicago, qui pensa que
ce devait être de la terbine de Mosander, ou quelque terre nouvelle ('^).
Il me fut toutefois impossible d'en faire accorder les propriétés avec celles
attribuées alors à la terbine.
» Je désirais débarrasser, autant que possible, cette nouvelle terre de la
présence de terres déjà connues, afin d'en étudier les propriétés et les
parties constituantes. Pour y mieux réussir, il me fallait un peu de la ter-
bine que M. Marignac avait récemment extraite de la gadolinite. J'écrivis
donc au mois de mars à ce savant chimiste : il avait une trop petite quan-
tité de cette terre pour pouvoir m'en céder, mais il examina ma nouvelle
terre et le nitrate que je lui avais envoyés, et, en me communiquant le résul-
tat de son examen, il dit entre autres choses : « Non-seulement je suis con-
vaincu de l'identité de votre terre et de ma terbine, mais je puis ajouter
que vous l'avez obtenue plus pure que moi. » Après que M. Soret eut
examiné ma terre au moyen du spectroscope, il me dit : « Je ne puis avoir
aucun doute sur l'identité de la terbine de ce chimiste (') (M. Delafon-
taine), de la mienne et de votre terre. »
M L'observation spectroscopique de M. Soret mettait hors de doute que
les teiTes de la samarskite contiennent un nouveau métal, comme je l'avais
(') Comptes rendus, 2g avril 1878, p. 1062.
(') Le professeur Lawrence Sniitti fit quelques observations sur les propriétés anomales
des oxydes terreux de la saniarskite et donna les raisons qui le portent à croire que ces oxydes
ne contiennent pas de cérium et qu'il est fort probable (jiie la majeure partie de ce que
l'on considère comme du cérium est un élément nouveau [Annales de V Académie des
Sciences naturelles de Philadelphie, 8 mai 1877 ).
(^)Dans le cours de recherches plus récentes, M. Delafontaine crut avoir découvert
encore une nouvelle terie; mais les expériences de M. Soret et les conclusions de M. Mari-
gnac font voir que cette terre est identique avec celle que j'ai découverte.
C. H., 1S78, 1' Semestre. (T. LXXXVIl, iN" ■i.) 21
( i5o )
annoncé en mai 1877, mon premier spécimen obtenu alors donnant le
spectre d'absorption marqué n° 2 dans sa Communication; je n'hésite plus
à donner à ce métal le nom de mosandnim, en hommage au chimiste
distingué dont les recherches et les découvertes remarquables dans cette
classe de terres forment une époque brillante dans l'histoire de la Chimie
métallique.
» Il est à propos qne je donne ici un historique succinct de cette décou-
verte, reconnaissant en même temps mes obligations envers M. Delafon-
taine pour les nombreuses suggestions dont il a bien vonlu aider mes
investigations.
» Vers la fin de 1876, je me suis occupé de l'étude rainéralogique et
chimique des minéraux à acide niobique de l'Amériqne et, entre autres,
de la samarskite, dont une quantité considérable avait été trouvée dans la
Caroline du Nord . J'y découvris deux nouveaux minéraux sur lesquels
un Rapport fut adressé à cette Académie; en séparant les terres de la sa-
marskite, j'obtins la conviction qu'elles ne contenaient pas d'oxyde acide
de céiium, ou n'en contenaient au plus que de faibles traces, fait qui se
trouve consigné dans la publication de mes résultats ('). D'autres chimistes
qui ont examiné cette samarskite, comme M. Hunt, M. Allen et M"^ Swal-
low, s'accordèrent tous à y trouver de l'oxyde de cérium; M. Dehifontaine
m'écrit dans une lettre particulière, en date du 4 mai 1877 : « Je n'ai rien
M constaté qui puisse faire douter de la présence du cér'aim; » et, dans une
lettre du 21 du même mois, il passe en revue les causes qui auraient pu
m'égarer dans mes conclusions, finissant par ces mots : « Mais vous avez,
» je suppose, une méthode également bonne, et nous pouvons nous attendre
» à recevoir de vous une monographie sur un élément nouveau, laquelle
M me ferait, je l'avoue, grand plaisir; car il m'a déjà semblé que l'hypo-
» thèse de l'existence d'un pareil élément donnerait une explication satis-
» faisante de certaines incongruités dans les propriétés des autres terres ».
Dans une lettre encore plus récente du même chimiste, il dit à propos des
terres de la samarskite (- ) :
« Je suis convaincu à cette heure de l'absence presque totale, sinon
» absolument totale, de l'oxyde de cérium, et personne n'a plus aucun
» doute sur ce point. »
(') La tcrbinc et ses composés, et sur fcxistc/ice /jrobab/e d'un nouveau métal [Archives
lies Sciences f//trsi(jues et naturelles, mars 1878, p. 280).
( ^ j Journal des Sciences, vol. XIII, mai 1877, p. 64 et 36g.
( i5i )
» M. Delafontaine, à qui je remis un peu de cette terre, que j'avais puri-
fiée autant qu'il m'était alors possible de le faire, et aussi une grande
quantité du minéral, conclut que c'était de la terbine ou une terre nouvelle;
mais, ne trouvant pas que les propriétés cbimiques correspondissent à
celles de la terbine connues alors, j'adressai un Rapport à l'Académie
des Sciences de Paris, insistant sur mes premières conclusions, établissant
que la nouvelle terre diffère de celle du groupe de l'yttria par l'action du
sulfate de potasse ('), de l'oxyde de cérium par sa solubilité dans l'acide
nitrique fortement étendu et dans une solution des alcalis supersaturés
de chlore, du lanthane par la couleur de son oxyde et de ses sels, du
didyme par les rayons d'absorption de ce dernier dans la partie brillante
du spectre. Je m'abstins de donner aucun nom défini au métal consti-
tuant la base de cette terre; car je savais qu'il était nécessaire de procéder
avec grande circonspection, travaillant, comme je le faisais, parmi un
groupe d'oxydes qui figurent entre les éléments comme les astéroïdes
entre les planètes. Mais le spectroscope, dans la main habile de M. Soret,
a suppléé à ce qui me manquait ; et je saisis cette occasion d'annoncer que
l'existence de l'élément que je soupçonnais en 18-76 n'est plus hypothé-
tique, mais réelle. »
MÉCANIQUE. — Sur les sjslèmes articulés; par M. H. Léauté.
(Extrait par l'auteur.)
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
(( La question traitée dans ce Mémoire est la suivante :
» Trouver dans un système articulé à trois tiges le point d'insertion de la
dernière tige, de telle sorte que l'on fasse décrire à un point une courbe donnée
avec le maximum d'approximation.
» Ce problème pris dans toute sa généralité peut se ramener aux termes
qui suivent :
» Un point A d'une figure mobile décrit une courbe (A) donnée maté-
riellement (c'est-à-dire que A est un point d'articulation de la figure
mobile avec certaines pièces indépendantes), trouver le point C de cette
figure qu'il faut relier à un point fixe par une bielle de longueur constante,
(') Étant précipitée par une solution concentrée de ce sel en présence de cristaux du
même sel, surtout à chaud , mais moins facilemcnl que les oxydes de cérium, de lantliane
et de didyme.
21 ..
( i52 )
pour qu'un autre point B de la figure décrive avec le maximum d'approxi-
mation une courbe (B) donnée géométriquement.
» La méthode indiquée permet de déterminer le point d'articulation C,
la longueur de la bielle qui le réunit au point fixe et la position de ce point
fixe.
» Le mouvement de la figure mobile est déterminé, puisque deux de ses
points doivent parcourir des courbes données. Chercher les meilleurs
points d'insertion pour une tige tournant autour d'un point fixe revient
à chercher les points dont les trajectoires diffèrent le moins possible d'un
cercle dans l'étendue considérée.
M Or j'ai démontré (')que, étant donné un arc de courbe, on pouvait
obtenir selon les cas, pour le cercle qui l'épouse le mieux, des degrés de
rapprochement différents. Ces degrés de rapprochement étant d'autant plus
élevés que le nombre des sommets que présente l'arc est lui-même plus
élevé, on est amené à chercher les points dont les trajectoires ont des
sommets dans les limites considérées et, par suite, à chercher les points
de la figure qui se trouvent, à un instant donné, à un sommet de leur tra-
jectoire.
« M. Mannheim a indiqué le degré de ce lieu (,") en le considérant
comme le lieu des points dont le cercle osculateur reste invariable; mais,
comme il n'en a pas donné l'équation, nécessaire ici, je la cherche direc-
tement.
» J'emploie pour cela deux méthodes : l'une basée sur la théorie de la
suraccélération étudiée par M. Resal (^); l'autre purement géométrique et
reposant sur les propriétés connues de la circonférence des inflexions.
» Je suis alors conduit au théorème suivant :
» Lorsqu'une figure plane se déplace d'une manière quehoîique dans son
plan, le lieu des points qui se trouvent à un instant quelconque donné à un som-
met de leur trajectoire est une courbe unicursale du troisième dtcjré, passant par
les ombilics du plan, ayant pour direction asymptolique réelle la droite menée
par le centre instantané de rotation, de telle sorte que la distance du centre des
accélérations à cette droite soit égale à trois fois la dislance du centre des sai^ac-
céléralions à celte même droite, présentant un point double à tangentes rectan-
gulaires au centre instantané de rotation et ayant pour tangentes en ce point
double la tangente à la circonférence des inflexions et sa perpendiculaire.
(') Comptât rendus, 24 juin 1878.
(^) Mannheim, Sur les Irnjccloircs des points d'une droite mobile danî l'espace.
(') Uksai., Traité de Cinématique puie,^. •?.'^\.
( i53 )
» Celte courbe, celte /oca/e à 7jœut/ étant ainsi déterminée, on opérera,
selon l'approximation que l'on voudra obtenir, de l'une des manières qui
suivent :
» 1° Approximation du premier ordre. — On remplace l'arc bb' de la
courbe (B) à décrire, par l'arc de cercle, dont la construction a été indi-
quée ('), qui, ayant entre bh' un rapprochement du deuxième ordre,
l'épouse le mieux; puis on prendra pour point de suspension de la bielle
le centre de ce cercle, pour longueur de cette bielle le rayon et pour point
d'articulation sur la troisième tige un point de cette tige, situé, dans l'une
des positions qu'elle peut prendre, sur l'arc de cercle que l'on a substitué
kbb'.
» 2° Approximation du deuxième ordre. — Dans ce cas, il faut prendre
pour point d'articulation un point quelconque de la focale correspondant
à la position moyenne delà figure et, par exemple, le point de rencontre de
cette focale avec la dernière lige.
)) Pour cela, soit A, B, la position de cette troisième tige qui correspond
au point B, de (B), milieu de l'arc bb' à décrire : les normales en A, et B,
aux courbes (A)et (B) se coupent au centre instantané C; je prends sur A,C
une longueur A,hî égale à -^ 5 R étant le rayon de courbure (A) en A, ;
je fais de même pour B,Cet, en faisant passer une circonférence par C, m
et m', j'ai la circonférence des inflexions.
» Or, en prenant pour axe des/ la tangente en C à cette circonférence
et pour axe des xla perpendiculaire en C, l'équation de la focale est
{jc- + ;'-2)[(rt — è);- + (r/. + 2b)xtiingx]-{- 3abxr — o;
a est le diamètre connu de la circonférence des inflexions, b est le rayon de
courbure en C du lieu des centres de rotation, a. est l'angle que fait la lan-
genteen C à la circonférence des inflexions avec la tangente menée par le
centre de cette circonférence au lieu de ce centre. Les deux paramètres b
et a s'obtiennent aisément en prenant la qualité de la courbure ^ des deux
' l/s
courbes (A) et (B) aux points A, et B, et l'on peut ainsi construire la focale.
» Cette focale une fois construite coupe A,B,, en un point réel D; on
construit par point le lieu dd' de ce point, quand A,B, de longueur con-
stante, se déplace, B, parcourant bb'. L'arc dd' a un sommet en son milieu;
CumpU's rendus, 3 iléceir.bre 1877,
( i54 )
on peut donc trouver des cercles ayant avec lui un rapprochement du
troisième ordre et en prenant celui de ces cercles qui s'en approche le
plus, le centre et le rayon donnent le point d'attache et la longueur de la
bielle.
)) 3° approximation du troisième ordre. — On détermine tout d'abord
les deux points S et S' de l'arc bb' tels que, O étant le milieu de bb\ OS et
OS' soient les -^ de Ob, on construit la focale correspondant à la position
ST de la troisième tige; on construit de même la focale correspondant à
la position S'T'; ces deux focales se coupent au moins en un point réel] E
qui sera le ])oint d'articulation.
» En traçant alors la trajectoire deE quand B, parcourt bb', on obtient
un arc ayant deux sommets placés aux f~ de sa demi-longueur, comptés
à partir du milieu; on sait qu'alors on peut obtenir des cercles ayant avec
cet arc un rapprochement du quatrième ordre ('); on prend, d'après les
règles indiquées, celui de ces cercles qui épouse le mieux la trajectoire
de E. IjC rayon de ce cercle donne la longueur de la bielle, le centre donne
le point d'attache.
» On voit, par ce qui précède, que le tracé qui vient d'être indiqué
permet de déterminer le point de suspension de la bielle, sa longueur et
son point d'articulation sur la dernière tige par une construction purement
graphique. L'épure à faire se simplifie très-notablement dans la plupart des
cas qui se présentent dans la pratique; je le montrerai en appliquant les
théories qui viennent d'être exposées au parallélogramme de Walt et au
régulateur parabolique. »
PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Réponse à une réclamation de M. Achard, concernant
C embrayeur électrique récemment présenté à l'Académie. Lettre de M. A.
Trêve à M. le Secrétaire perpétuel
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
« J'ai appris, par les Comptes rendus, que M. Achard avait adressé à
l'Académie une réclamation de priorité au sujet de l'embrayeur électrique
que M. Dupuy de Lôme a présenté en mon nom, au mois de mai dernier.
Je me suis empressé d'écrire à cet ingénieur, qui m'a communiqué des
documents de nature à ne me laisser aucun doute sur la légitimité de sa ré-
') Comptes renilus, ■y.^ juin l8^fi.
( '55 )
clamation. L'appareil que j'avais créé et appliqué à bord du Desaix re-
pose absolument sur le principe de M. Achard.
M Parmi les regrets que me fait éprouver cet incident, je place en
première ligne ceux de ne l'avoir pas su plus tôt, et de n'avoir pas pu
rendre à cet ingénieur si distingué l'hommage qui lui est dû.
M Combien aussi sa coopération et son expérience m'eussent été utiles,
pendant toute cette année d'efforts couronnés, enfin, par des résultats tels,
que les puissantes machines de nos navires cuirassés peuvent être mainte-
nant très-sûrement conduites par deux boulons électriques, avantage inap-
préciable pendant le combat, ainsi que l'a si bien fait saisir M. Dnpuy de
Lôme!
» M. Achard et moi serions heureux et reconnaissants si un Rapport
établissait la part que l'un et l'autre avons prise à la solution de cette ques-
tion si nouvelle. »
M. Lemasson adresse à l'Académie, par l'entremise de M. de Lesseps,
un Mémoire portant pour titre : « Régime des eaux dans le canal maritime
de Suez, et à ses embouchures » .
(Commissaires: MM. Morin, Daubrée, de Lesseps.)
M. C. Ladrey informe l'Académie qu'il vient de reconnaître l'existence
d'une tache phylloxérée dans les vignes de Meursault, à peu de distance des
grands crus de vins blancs. Le Comité de vigilance doit prendre des mesures
pour étudier l'étendue de cette tache et combattre le fléau.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. E. Marais, M. A. Quercy, M. Chollet, M. Dpfresne, M. de Pele-
NYSKi, M"^ Cauzique adressent diverses Communications relatives au Phyl-
loxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. Hétet adresse un complément à ses Communications précédentes,
concernant les produits fournis par l'action de la chaux sur les eaux grasses
des condenseurs à surfaces.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
( i56 )
M. Gilbert de Failly adresse diverses Notes relatives aux propriétés
physiques des corps, et à l'étude de la matière.
(Commissaires : MM. Edm. Becquerel, Jamin, Desains.)
M. E. Recordon adresse une Note relative à divers appareils destinés à
faciliter aux aveugles la lecture, l'écriture, le calcul, etc.
(Commissaires : MM. Rolland, Tresca.)
M. J. Hdssox adresse un projet d'appareil pour la direction des aérostats.
(Renvoi à la Commission des Aérostats.)
CORRBSPONDAJVCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance ;
1° La 4^ édition du « Traité de la chaleur considérée dans ses applica-
tions, de Péclet », publiée par M. À. Hudelo ;
2° Les a Observations météorologiques de 1874 à 1878, par M. Fautrat » ;
3° Une brochure de M. G. Tissandier, intitulée « Le grand ballon captif
à vapeur, de M. Henry GiJJard ».
ASTRONOMIE. — Découverte de la coinèle périodique Tcmpel, à Florence;
par M. Tempel, communiquée par M. INIouchez.
DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE DE i'aCADÉMIE DES SCIENCICS DE VIENNE,
REÇUE LE 20 JUILLET 1878.
« Comète périodique trouvée par Tempel, le 19 juillet, à 9''3o"', à l'Ob-
servatoire d'Arcetri, à Florence.
Ascension droite i5'' 17™
Déclinaison — 4° ' 5'
» Depuis il nous est venu une seconde observation, de M. Winnecke,
de Strasbourg :
Temps moyen Ascension Étoile
du lieu. droite. Déclinaison. do comi).
Suasbouig . . . Juillet 20 9''59"'i9' iS^'i']'^ ^i%Ç>?. — 4"'39'24" W. XV''294
( '57 )
y D'après ces observalions, l'éphéméride de M. Schulhof donnée clans
le Comptes rendus du 24 juin exige les corrections siiivanles :
dc/.z=— !()"> 1/1% f/$ = 4- ," 29'.
» Le monvement diurne donné par ]\I. Schulhof dans les Coinples rendus
du 6 mai doit être diminué d'environ 1", 8, c'est-à-dire que !a révohilion
de la comète est de cinq jours plus longue qu'il ne le supposait, n
ANALYSE. — Sur In méthode géométrique pour la solution des équations
numériques de tous les degrés. Extrait d'une Lettre de M. L. Lalanne à
M. Hermite.
« Vous avez bien voulu, en mettant à ma disposition le cahier de février
du Monolsberictïl de Berlin, attirer mon attention sur ce que certains pas-
sages d'une importante Communication de ]\L Kronecker pouvaient pré-
senter d'analogue à la méthode géométrique que j'ai exposée à l'Académie
pour la solution des équations numériques de tons les degrés [Comptes
rendus, 1 3 et 20 décembre iS^S, et 26 juin 1876).
» En effet, je lis à la page 1 19 du Monatsbericht, dans un Mémoire relatif
à une nouvelle extension du théorème de Sturm, que si l'on met l'équation
générale du quatrième degré, aune seule inconnue z, sous la forme
ç(z) = 3j:, + 4a-.,z— dx.z- 4-z'
et que l'on considère a:,, .r^, x^ comme les coordonnées d'un même point
de l'espace, en posant
D=.r,(.r, -?>xlY-^oclx,{-ix, - xl) - x\,
la surface, représentée par D = o, partagera l'espace en trois régions diffé-
rentes, qui, suivant que le nombre de couples des racines imaginaires est
égal à o, à I ou à 2, sont désignées par G„, G, , G, ; que les deux régions G„
et G, peuvent être considérées comme une partie de l'espace limité à l'in-
térieur de la surface; et que G, embrasse complètement tout l'espace exté-
rieur caractérisé par l'inégalité D < o.
» De mon côté, j'ai montré que la surface gauche à plan directeur, dont
C. R., 187R, ,e Semestre. (T. LXXXVII, IV- ^.) 22
( '58 )
l'équation est
(i) j' =xz + cz- + bz^ -\- az\
est représentée, d'une manière très-expressive, par un ])lan coté à lignes de
niveau droites, que l'on obtient en donnant à r, dans l'équation (i), des
valeurs successives, positives ou négatives, de dixième en dixième, d'unité
en unité, etc., .... La résolution de l'équation numérique (i), mise sous la
forme
F = az'' -h bz? + cz^ -h dz — e = o,
se déduira de l'inspection même du plan coté dans lequel on entrera par
les coordonnées x = d, y = e. L'ensemble des droites cotées correspon-
dant aux diverses valeurs de z décrit une enveloppe dont l'équation est
D= o, D étant le discriminant de F, dans lequel on aura remplacé d par
X et e parj;'; x s'y trouve au quatrième et j^au troisième degré.
» Dans le cas général du quatrième degré, cette enveloppe présente deux
points de rebroussement,un point double, et par conséquent trois branches
distinctes. Il y a une je'jy/oncéîî/ra/eGo, dans laquelle à tout système de valeurs
de X et de y correspondent quatre racines réelles ; une région extérieureG, ,
où l'on n'a plus que deux racines réelles; enfin une région intermédiaire Gj,
formée par l'angle des deux branches de courbe qui vont en divergeant à
partir du point double, et dans laquelle il n'y a plus que des racines imagi-
naires {Comptes rendus, t. LXXXI, p. 1186 et 1243, t. LXXXII, p. 1487).
)) Il y a certainement de l'analogie entre ce partage d'un espace plan en
diverses régions suivant le nombre des couples des racines imaginaires et
l'exemple donné par M. Rronecker. Mais, en examinant la question de plus
près, on ne tarde pas à reconnaître que la ressemblance est plus apparente
que réelle. La courbe enveloppe que j'ai nommée sotulive (vous auriez
préféré l'expression de discriminante) joue certainement un rôle de sépa-
ration analogue à celui de la surface discriminante de M. Rronecker. Mais
d'abord il semble bien que l'exemple choisi par l'illustre géomètre l'a été
seulement pour donner un caractère concret à des considérations d'une
nature abstraite, d'un ordre très-élevé; et que, eu égard à la nature des
variables adoptées, parmi lesquelles ne se trouve pas l'inconnue de l'équa-
tion à résoudre, cet exemple n'aurait pas d'analogue pour une équation
complète d'un degré supérieur au quatrième. Le mode de résolution que j'ai
proposé, au contraire, si éloigné des hautes spéculations analytiques qui
( i59 )
viennent de donner une nouvelle extension aux propriétés des fonctions de
Stiirm, est applicable à luie équation de degré quelconque; car je ne
fais varier que deux des coefficients de l'équation, et je prends l'inconnue
pour la variable dépendante. Il n'exige le calcul préalable ni du discrimi-
nant ni d'aucune des fonctions de Sturm, bien qu'il paraisse pouvoir
se rattacher à la considération de ces fonctions, lorsqu'on envisage la so-
lulive avec ses points singuliers dont le nombre est tel que sa classe est
toujours égale à son degré.
M Quoi qu'il en soit d'ailleurs de ces dissemblances, je ne peux que m'ap-
plaudir de voir que l'éminent analyste n'a pas dédaigné de recourir, pour
mieux indiquer la séparation des cas correspondant aux différents nombres
de racines réelles, à une considération géométrique du genre de celle qui
constitue l'essence même de la méthode que j'ai eu l'honneur de présenter
à l'Académie. »
ALGÈBRE. — Sur remploi des identités algébriques dans la résolution, en nombres
entiers, des équations d'un degré supérieur au second. Note de M. Desboves.
« Dans la note IX des Additions à V Algèbre d'Euler, Lagrange déter-
mine des fonctions algébriques d'un degré quelconque qui, étant multi-
pliées entre elles, donnent des fonctions semblables, et il est ainsi conduit
à des identités algébriques qui peuvent servir à résoudre, en nombres entiers,
certaines équations, d'un degré quelconque, contenant un grand nombre
de termes, mais néanmoins particulières. Or il paraît peu intéressant de
s'occuper de la résolution d'équations compliquées lorsque, au delà du se-
cond degré, on ne sait presque rien sur la résolution, en nombres entiers,
des équp.tions les plus simples. J'ai été alors conduit à chercher si la mé-
thode de Lagrange ne pourrait pas s'appliquer à la résolution de quelques
équations générales très-simpies, celles-ci par exemple :
(0 x^+j'=az\
X étant un nombre donné quelconque, positif ou négatif,
» D'après la méthode de Lagrange, on doit faire figurer dans le calcul
les. racines d'une équation donnée qui est du troisième ou du quatrième
pegré, suivant qu'il s'agit de l'équation (i) ou de l'équation (2). Pour ob-
22..
. ( i6o )
tenir des identités de la forme des équations (i) et (2, je prends d'abord,
pour équations données, les équations binômes
'E-' -h a =^ o, 2* + a = o,
qui correspondent respectivement aux équations [i) et (2). Mais cela ne
suffit pas encore pour que les deux identités aient la forme voulue : il faut
encore rendre nuls les coefficients de deux termes, en résolvant deux équa-
tions par rajjport à deux des indéterminées introduites dans le calcul. Or,
les valeurs des indéterminées devant être rationnelles et les équations étant
du second degré, au moins par rapport à Tune des indéterminées, il semble
que la méthode n'est pas applicable. Mais, en faisant figurer a parmi les
indéterminées, et c'est là l'idée principale de mon travail, on a à résoudre
deux équations du premier degré par rapport à deux indéterminées, et
l'on est ainsi conduit aux deux identités
(3)
(4)
— xj{x-^j) [3(x- + x;- + 7-)]-',
/ [y- 4- 2^7- — x^ y + [:2X +j)x-y[-2y -+- do:)*
( = [x'' +j'' + lox'- r'^ + [\xy'^ -\- I nx'^y)-.
» La première identité a été donnée, dans ces derniers temps, par M. E.
Lucas, qui y est arrivé i)ar une autre voie; mais la seconde identité est
nouvelle, et elle met en évidence le théorème suivant:
M L' équation (2) j)eul loajotiis étic résolue en nombres entiers lorsque a
est de l'une des deux jormes [2 x -\- y) X' y ou 2.x- + y' [pour arriver an
dernier énoncé, on chancre, dans l' identité {/[), x eux'- cf 7 chj'*]. L'identité (Z|)
ne donne, il est vrai, qu'une solution ; mais Euler a lait connaître des
foruudes qui permettent de trouver une infinité de solutions de l'équa-
tion (2), lorsqu'on en connaît une seule. Du re^te, les formules d'Euler
se déduisent très-naturellement de notre méthode.
» En cherchant à appliquer la méthode aux équations
(5) x'' +aj'' —z\
(6) x' + ay'' z,^ z\
on voit qu'elle ne peut réussir qu'en supposant l'une des indéterminées
nulle ; mais alors les autres indéterminées disparaissent comme facteurs
( '6. )
communs des deux membres de l'identité finale, et l'on tombe sur les deux
idenlités numériques
i35x 3* -4x7' =11% 17' + 84x 10' = 3i';
c'est-à-dire que les deux équations
i35x* - ky' = ^', oc' + 84 j' = z''
sont satisfaites, la première, par les valeurs 3, 7, 11; la deuxième, par
les valeurs 17, 10, 3i de x.Yy z. Ou arrive d'ailleurs encore au dernier
résultat en remplaçant, dans l'identité (4), x par 2 et j-par3.
Remarque. — Dans le cas de l'équation
(7) a-' -h rt7'' = s',
on peut conserver au nombres son caractère de constante, et, en désignant
par u et v deux nombres quelconques, la méthode conduit à l'identité
et l'on satisfait à l'équation (7) en posant
x — ^u[u'-A-'av'), jr = ^'(fl<^' — 8«%, z ^ a- v"- -\- loaiâ v^ - Ziâ . ^^
ANALYSE MATHÉMATIQUE. —Nouvelle mëlliocle jjour icliminalion des fondions
aibilraiies. Note de M. 11. Mixich.
'( Dans les Comptes rendus du 25 juin 1877, j'ai exposé une méthode
pour éliminer 7i fonctions arbitraires de /; arguments, entre un nombre
/j + I d'équations à p + 2 variables, dont l'une est fonction des autres.
La deuxième méthode que j'ai annoncée consiste dans le théorème sui-
vant :
» On obtient la résultante cherchée en regardant les arguments des fonctions
arbitraires comme des constantes, et en introduisant dans les dijféientielles totales
des p -H 1 éguations données, et de celles cpii s'en déduisent, au lieu de z et de
ses dérivées partielles successives, la ■ioinme de leurs différences partielles.
» Pour démontrer ce théorème, je vais reproduire ici les équations de
ma première méthode, en y corrigeant quelques fautes typographiques.
( '(^2 )
» I. Soient les p -h i équations qui déterminent la fonction z de x,
X,, ..., Xp, et les p arguments «,, «o, ..., a^ des Ti fonctions arbitraires
?lt ^2} •••) ?«>
(0
/=o> /. = o» /2=o, ..., fi,= o.
» En désignant par D^J la dérivée de f relativement à x, quand on
fait varier z avec x, et par T>a^t la somme des termes qu'on trouve en dé-
rivant/ par rapport à a,,, , on déduit, de/~ o, p -h i équations de la forme
da,.
d.x
OÙ la notation eulérienne ["~\ signifie la dérivée de «^ par rapport à x
seulement.
» L'élimination des dérivées de/" relatives aux p arguments entre ces
p -4- I équations donne pour résultante le déterminant
(^)
^j (ê)
dont le développement a la forme
id_^\
\dx,)
dxf
= O,
(3) A„D,/- A,D,,/4- A,D,,,/- ... + (- i)''A,D,/= o.
» Conséquemment, si dans l'équation (3) on substitue à y chacune des
fonctions (i), on a pour résultante de l'élimination de A„, A,, ..., A_
l'équation du premier ordre
(4)
^,=
D,/ D.,./ ... D,,y
D,.yi D,/, ... D.,^/,
( i63 )
et pnisqn'à l'une quelconque/" des fonctions (i) on peut substituer dans
le déterminant (4) 'j'u pour en déduire i];. = o, et ainsi de suite, on a le
système des n équations des ordres respectifs 2, 3, . . . , «
(5)
étant
(6)
^2=0, i{/,
o,
"[,„ =
D../, D.,/;, ... D,,/,
M L'élimination des n fonctions arbitraires et de leurs p arguments,
entre les (i), (4), (5), donne toujours une résultante de l'ordre n.
» Or, si l'on différentie totalement, dans l'hypothèse des arguments
constants, l'une quelconque des équations (i), on a évidemment
dfm = T)J,„dx 4- D.,J„rfjf , + . . . 4- T>^.J,ndx,, = o,
et puisqu'on aurait, dans cette supposition,
da,
d.
x
Tu,
dx,
(7)
^«,= (è)^/-+(èWx,
î^)^-^/' = 0'
il résulte de l'élimination de dx, dx,, . . . , dx^ entre ces p + i équations
le déterminant (2), c'est-à-dire la (3), d'où, par la substitution de chacune
des fonctions (i) à/„, on déduit l'équation (4). De même l'élimination des
éléments différentiels entre la différentielle totale de ^, — o (4), et les (7)
nous donne l'équation ij/j = o, et ainsi de suite, selon les (5), (6). Le théo-
rème proposé et la méthode qui en découle se trouvent être ainsi démontrés.
» L'élimination de dx, dx,, ..., dx,,, dz entre les différentielles totales
des équations (i), dans la supposition des arguments constants, et l'équation
(8)
,£)^^+Ct)^^'+"-- + C^)^^''-^^=°'
f 164
donne la Iransformée suivante du déterminant (4) :
(9)
f/jr.
4f\
d.
dx
fdz
dxi
dz
d.rj \dz
P
Iz
dx,
— I
= o;
d'où il est évident que l'équation (4) est linéaire du premier ordre.
» II. Si les p -t- I équations données étaient une primitive,
(10) y=o,
et ses dérivées par rapport aux arguments «,,«-, . . . , a^, on aurait
(11) D,,/=o, n,,/=o, D,,/=o, ..., D,^/=o,
et puisque dans la (4), qui serait une identité, on peut substituer aux fonc-
tions (i) les (11), on a l'équation du second ordre
(la)
).. =
D;/ D,,D,/
D.,.D.,..y
D^D.J D,,D.„y ... \r:j
Introduisant après, dans la (4), ^-2 au lieu dey, et retenant les autres sub-
stitutions, on a une équation \ = o, etc., en sorte que, posant
(,3)
/„, =
D.,D„y D;?,y
I-^Xp^m-l
D.D,,J D,,D.J ... Dy
on trouve les n — 1 équations des ordres respectifs 3, 4, ••-,"»
(i4) >..■) = o, X^ = o, ..., X„ = o,
et l'élimination des n fonctions arbitraires et de leurs /; arguments entre
les (10), (i i), (12), (i4) donne toujours une résullante de l'ordre n.
» Il est évident que le théorème proposé s'étend au cas du second article. »
( J^5 )
BALISTIQUE. — Sur un appareil destiné à faire connaître simultanément la loi
du recul d'une bouche à feu et la loi du mouvement du projectile. Note de
M. H. Sebert, présentée par M. Berthelot.
« A différentes reprises, on a cherché à réahser des appareils qui puissent
faire connaître avec précision la loi du mouvement de recul des bouches à
feu, pendant les premiers instants qui suivent l'inflammation de la charge
de poudre. La théorie indique, en effet, qu'un canon monté sur un affût
qui le laisse libre de reculer, sans autre obstacle que la résistance due à
l'inertie du système, doit se mettre en mouvement au moment même où
le projectile commence à se déplacer dans l'âme, et que, de la loi de ce mou-
vement, si elle était connue avec une suffisante précision, on pourrait dé-
duire la valeur des pressions successives développées sur le fond de l'âme
de la bouche à feu.
» Cette connaissance de la valeur des pressions développées par les gaz
de la poudre a une importance extrême pour les artilleurs, car elle permet
de déterminer les formes et les épaisseurs à donner aux bouches à feu et
de choisir la poudre qui, pour une bouche à feu et un projectile donnés,
produit les résultats les plus avantageux, c'est-à-dire engendre la plus
grande vitesse initiale du projectile, tout en développant dans l'âme la plus
faible pression.
» J'ai réussi à construire un appareil portatif, simple et facile à manier,
qui fait connaître avec précision la loi du recul d'une bouche à feu montée
sur affût, de forme quelconque, quelle que soit la longueur ou l'irrégularité
du recul.
» Cet appareil, auquel je conserverai le nom de vélocimèire, qu'a pro-
posé M. le major américain Rodman, pour l'appareil qu'il avait essayé de
réaliser dans le même but, donne, en vraie grandeur, le parcours exact de
la bouche à feu dans son mouvement de recul, pour des intervalles de temps
également espacés, dont la durée, dans les appareils que j'ai fait con-
struire, a été amenée au ^^ de seconde (' ) et pourra certainement être ré-
duite encore davantage.
« L'instrument fait connaître, en outre, par l'addition d'organes spé-
ciaux, l'instant précis où le projectile passe à la bouche de la pièce, ou
(') Avec le concours d'un diapason vibrant, entreteim électriquement par le procédé
perfectionné de M. Marcel Deprez.
C. R., 1S73, 2' Semestre. (T. LXXXVII, N° 1.) s'à
( i66 )
même en d'autres points déterminés de l'âme, et il indique également l'in-
stant précis de son passage dans des cadres-cibles, placés sur son parcours
dans l'air; il donne donc la durée du parcours dans l'âme et la vitesse ini-
tiale du projectile, et peut, par suite, remplacer les chronographes en
usage pour la mesure de^cette vitesse.
» J'ai pu, avec cet appareil, obtenir l'enregistrement de la loi de recul
de canons de 24 et de i4 centimètres de la marine, montés sur affûts
d'expériences, ainsi que la loi de recul de canons de 7 et de i38 millimètres
de la guerre, montés chacun sur l'affût réglementaire.
» Le calcul des vitesses acquises fait ressortir nettement ce fait, déjà si-
gnalé par la Commission de Gavre, que la vitesse de recul de l'affût con-
tinue à croître notablement après que le projectile est sorti de l'âme, effet
qui est dû évidemment à la détente des gaz restant encore dans l'âme.
» Pour le canon de 24 centimètres, par exemple, lançant, à la charge de
28 kilogrammes, un projectile du poids de i44 kilogrammes, auquel il im-
prime une vitesse de 45o mètres environ, on trouve que le système du canon
et de son affût a parcouru 3o millimètres en moyenne au moment où le
projectile sort de l'âme, c'est-à-dire au bout de o%oi i4 (7^^ de seconde
environ), que la vitesse du système est alors de 3'", 80, et qu'elle aug-
mente encore ensuite, de façon à atteindre un maximum de 5",uo qui se
produit au bout d'un temps égal à o%o48, c'est-à-dire quand le canon, en
reculant, a parcouru 0'°, 20 environ, et quand le projectile est déjà à plus
de i5 mètres de la bouche à feu.
» Les indications de l'appareil sont tellement sensibles, que le tracé de
la courbe des vitesses met même en évidence la nature ondulatoire du
mouvement imprimé au système, par suite sans doute de l'élasticité des
pièces qui le composent.
» 11 est facile de faire de ce même appareil un chronographe permettant
de mesurer les durées de trajet du projectile, soit dans l'âme, soit dans
l'air.
» Dans l'expérience faite sur le canon de 24 centimètres (modèle 1870
de la Marine), dont les données numériques ont été indiquées précédem-
ment, on a obtenu les résultats suivants :
s
Durée tlti parcours du projectile dans l'âme. . . 0,01 124
Durée du parcours de la bouche de la pièce au j)reniier
cadre, situé à une distance de 33 mètres OjOySoS
Durée du ])arcours du premier cadre au second cadre, situé
à 83 mètres de la pièce 0,1127
( '67 )
)) On déduit de ces valeurs que la vitesse du projectile était, à i6 mètres
de la bouche à feu, 45i"',2, et à 78 mètres 443", 2. >.
CHIMIE. — Sur ta tension de vapeur et sur le point de congélation des solu-
tions salines. Note de M, F. -M. Raoclt. (Extrait par l'auteur.)
« La tension de vapeur d'une solution saline est moindre que celle
de l'eau pure, à la même température; la différence, d'après les expé-
riences de Vûlner, est proportionnelle au poids de sel dissous dans un
poids d'eau constant. D'autre part, la température de congélation d'une
solution saline est toujours inférieure à celle de l'eau pure et, d'après
Rudorff, la différence est également proportionnelle au poids de sel dissous
dans un poids d'eau constant. La diminution dans la tension de la vapeur
et le retard dans le point de congélation correspondent d'ailleurs à une
même action chimique, qui est la séparation d'une petite quantité d'eau
pure, soit sous forme de vapeur, soit sous forme de glace, et ils semblent
dus à une même cause, qui est l'affinité de la solution saline pour l'eau.
S'il en est ainsi, ces deux effets doivent suivre les mêmes lois. On sait déjà,
comme je viens de le rappeler, qu'ils varient de la même manière, quand,
la nature du sel dissous restant la même, on en fait changer la proportion ;
je me suis proposé de rechercher s'il en est encore ainsi quand, le poids
de sel dissous restant le même, on en fait changer la nature.
» Pour cela, il aurait fallu, en toute rigueur, mesurer et comparer les
deux phénomènes dont il s'agit à des températures suffisamment basses et
rapprochées pour que la constitution de chaque solution saline restât
la même; mais j'ai reculé devant la difficulté et l'incertitude que présente
la mesure des tensions de vapeur au voisinage dezeVo^ et j'ai mesuré ces
tensions à la température de 100 degrés. Toutefois, comme il y a lieu de
craindre que, à un intervalle de 100 degrés, les solutions de sels hy-
dratés ne soient pas dans des états suffisamment comparables, j'ai opéré
exclusivement sur des solutions de sels anhydres, pour lesquelles ce
danger est moindre.
» J'ai déterminé le point de congélation des solutions salines en sui-
vant le procédé ordinaire et en me conformant aux indications de Rudorff.
J'ai toujours opéré sur des solutions de même titre et renfermant 45 dé-
cigrammes de sel pour 100 grammes d'eau.
» J'ai déterminé la tension de vapeur des solutions salines par deux
23..
( i68 )
moyens, destinés à se vérifier et à se compléter. Le premier consiste dans
l'emploi d'un appareil analogue à celui de Dalton^ et composé de deux
baromètres à vapeur, l'un pour la solution saline, l'autre pour l'eau
pure, contenus dans un même manchon plein d'eau bouillante. Le second
est fondé sur l'observation du point d'ébuUition des solutions salines.
Je faisais bouillir un volume de 3oo centimètres cubes de solution dans
une cornue de platine, munie d'un réfrigérant à reflux ; et, au moment de
déterminer la température, je rendais l'ébuUition réc/ulière en introduisant
dans le liquide un faible courant électrique. Dans ces conditions, la ten-
sion de vapeur de la solution bouillante est donnée par le baromètre.
» Si l'on désigne par / la tension de vapeur de la solution saline à
une température déterminée, par/' celle de l'eau pure à la même tempé-
rature, par P le poids de sel anhydre dissous dans loo d'eau, par K un
coefficient constant, pour un même sel, dans un intervalle de quelques
degrés, on a
/'-/ = KP/'.
Cette formule permet de calculer K. Le coefficient R étant ainsi déterminé,
il suffit de le multiplier par P x 760 pour avoir la différence des tensions
/' — /à la température de 100 degrés. Les résultats fournis par les deux
méthodes précédentes ayant été ainsi rendus comparables se sont géné-
ralement trouvés d'accord, à un vingtième près, en valeur relative; j'en ai
pris la moyenne.
» Pour rendre facile la comparaison des chiffres qui se rapportent à
l'abaissement du point de congélation et à la diminution de la tension de
vapeur, j'ai divisé les résultats obtenus par le poids de sel dissous dans
100 d'eau, ce qui revient à les rapporter à des solutions au centième.
» L'inspection du tableau ci-après donne lieu aux remarques suivantes:
M 1° La différence de tension de vapeur, de même que l'abaissement
du point de congélation, varie considérablement avec la nature du sel
dissous ;
» 2° Au point de vue du pouvoir de diminuer la tension de vapeur, ou
de retarder le point de congélation, les différents sels anhydres se classent
à peu près dans le même ordre;
» 3" Le pouvoir que les sels anhydres ont de produire l'iui et l'autre
effet est, en général, d'autant plus grand que leur poids atomique est plus
faible.
( i69)
Diflëienoe
entre le point de
^'0"s congélation de l'eau pure
et celui d'une solution
des sels dissous. i-enfennant
I de sel dans loo d'eau.
Bichlorure de mercure o,o48
Cyanure de mercure 0,059
Azotate de plomb o, io4
A/.otate de baryte o, t45
Azotate d'argent o , i45
Prussiate rouge de potasse o, 146
Cliromate neutre de potasse 0,200
Sulfate de potasse 0,210
lodure de potassium. o,2i5
Chlorate de potasse. ... 8,2i5
Azotate de potasse 0,245
Sulfate d'ammoniaque o,2'^3
Bromure de potassium o,2q5
Azotate de soude 0,347
Azotate d'aminoniaque 0,078
Chlorure de potassium o,446
Chlorure de sodium 0,600
Chlorhydrate d'.immoniaque 0,639
CHIMIE ORGANIQUE. — De la présence du plomb dans le sous-nitrate de bismuth.
Note de MM. Cuapuis et Lixossier, présentée par M. Chatin.
« D'un travail de M. Curnot il semblait résulter que tous les sous-
nitrates de bismuth du commerce contiennent du plomb, quelquefois
même dans des proportions inquiétantes pour la santé publique.
» Voici le procédé qualilatit que nous proposons :
» A 3 grammes de sous-nilrale de bisnuith on ajoute environ 4 centi-
mètres cubes d'une solution de soude caustique à i5 pour 100, et assez
(à peu près 4 centimètres cubes) d'une solution de chromate jaune de po-
tasse à 10 pour 100, pour qu'après l'ébuUition la liqueur surnageante soit
colorée en jaune. On fait bouillir, on décante : le résidu solide est reporté
à l'ébuUition avec i centimètre cube de soude, quelques gouttes de chro-
mate, et 1 ou 3 centimètres cubes d'eau distillée; puis liquide et résidu
sont jetés sur le filtre.
» A la liqueur filtrée on ajoute de l'acide acétique jusqu'à acidité
Différence, i
a 100
degrés,
entre 1?
i tension d(
î vapeur
(
Je l'eau pure
et celle d'une so
lution
renfermant
I de s
el dans lOO
tlVaii.
0
,o58
mm
X7,6
0
,087
X7
,6
0
,110
-<7
,(i
0
,i37
X7
,B
0
, 160
X7
,t;
0
,i65
X7
,0
0 .
,2l3
X7.
,G
0
,201
X7
,G
0,
,225
X7
,6
0
,240 X 7
,6
0
,280
X7
,6
0,
|23o
X7
,6
0
,3io
X7
,6
0
,38o
X7
,6
0
,36i
■''•■ J
,6
0
,450
X7
,G
0,
604
X7:
fi
0,
,565
X7
,6
M70 )
franche. Un (rouble jaune, plus ou moins prononcé, accuse la présence du
plomb.
» Pour ^ de plomb, on obtient un précipité abondant; pour jûinT' '^
trouble est très-net, et il se dépose, au bout de peu de temps, un précipité
lourd adhérent aux parois du tube; pour -^^^ le trouble est beaucoup
plus faible, et parfois n'apparaît qu'après le refroidissement; car à chaud
le chromate de plomb est légèrement soluble dans le mélange d'acétate
de soude et d'acide acétique.
» On accuserait facilement des quantités de plomb moindres que g-inni,
en opérant sur une plus grande quantité de matière; mais, la recherche de
traces si minimes de plomb offrant peu d'intérêr, nous avons cru devoir
nous arrêter à la dose de 3 grammes de sous-nitrate.
» Il nous est arrivé une fois d'obtenir, au lieu du précipité lourd de
chromate de plomb, un pi'écipité floconneux qui se rassemble après ébul-
lition en une couche épaisse au fond du tube : cela tenait à ce que le sous-
nitrate contenait du phosphate de chaux souillé de silice et d'alumine. Si
toutefois, ce qui n'est guère possible, on avait des doutes sur la nature
d'un pareil précipité, on les lèverait facilement en faisant bouillir la li-
queur rendue de nouveau alcaline : le précipité se dissout instantanément
si l'on a affaire à du chromate de plomb.
» En opérant avec de la soude impure, le même louche peut se pro-
duire; il est donc utile de faire préalablement un mélange de soude, de
chromate de potasse et d'acide acétique en excès, et de s'assurer qu'il ne
se produit aucun trouble dans la liqueur acide.
)) Ce procédé n'exige que quelques minutes; il élimine toutes les causes
d'erreurs; il accuse facilement la présence de — ittô de plomb; et enfin il
n'exige que 3 grammes de sous-nitrate et des réactifs sans valeur.
» Pour une recherche quantitative, la même méthode peut être em-
ployée. C'est alors sur lo grammes de sous-nitrate de bismuth que l'on
doit agir, en ayant soin de laver le chromate de bismuth avec le mélange
de soude et de chromate de potasse, d'abord par décantation, et ensuite
sur le filtre, jusqu'à ce que le liquide filtré ne trouble plus par l'acide
acétique en excès. On porte alors à l'ébuUition le liquide filtré, on le sur-
sature par l'acide acétique, on laisse déposer pendant vingt-quatre heures,
on jette sur un filtre le précipité, on le lave à l'eau aiguisée d'acide acé-
tique, on sèche à loo degrés et l'on pèse.
» Le poids trouvé, multiplié par o,64o8, doune le poids du plomb
contenu dans les lo grammes de sous-nitrate.
( 17' ;
» Sur 12 échantillons examinés par ce procédé, un seul contenait des
quantités de plomb notables (i-û'iT;; à 7771777), deux en contenaient 7-7j'7777;
dans tous les autres, le plomb était absent ou se trouvait à l'état de traces.
Les trois échantillons qui renfermaient du plomb étaient de fabrication
parisienne, où peut-être on emploie, ainsi que l'a fait remarquer M. Riche,
des eaux séléniteuses. »
CHIMIE. — Sur un nouvel hydrocarbure non saturé, hexavalent,
le diallylène CFP; par M. L. Henry. (Extrait.)
« L'action de P'CP sur l'acétone mono-allylée est vive et énergique dés
la température ordinaire, mais parfaitement régulière; comme dans toutes
les réactions de ce genre, il se dégage abondamment, pendant tout le cours
de l'opération, de l'acide chlorhydrique gazeux.
» Le produit de l'opération est un mélange de méthylchloracéfol allylé
CH'OCP ou C^H^-CH^-CCl— CH', et de diallyle monochloré CH^Cl
ou C'H'-C'H*C1, produit résultant dn premier par éUmination de H Cl.
» Le méthylchloracétol allylé C"I1'°CI* constitue un liquide incolore,
d'une odeur et d'une, saveur piquantes, bouillant vers i5o degrés, en se
décomposant partiellement. Il est insoluble et plus dense que l'eau.
» Il présente les propriétés ordinaires des dérivés acétoniques bichlor-
hjdriques -C-CP, et je crois inutile de m'y arrêter davantage.
» Le diallyle monochloré CH'Cl, qui forme environ les | du produit
réel de la réaction de P^'Cl^, est un liquide incolore, mobile, d'une limpi-
dité parfaite, plus léger que l'eau et insoluble dans celle-ci, sohible dans
l'alcool et l'éther, d'une odeur et d'une saveur piquantes. Sa densité à
i%°,i est égale à 0,9197.
» Il bout vers 120 degrés, sans décomposition. La densité de sa vapeur
trouvée est l\,ïS; la densité tnéorique est 4,02.
« Avec le brome, il forme un tétrabromure
CH^ClBr^ ou C'H^Br--C'H'ClBr%
liquide épais et visqueux, que je ne suis pas parvenu à solidifier. Avec
l'acide sulfurique, il dégage de l'acide chlorhydrique, en formant vraisem-
blablement le sulfate del'alcool acétonique C'H«(OH) -CIP -COCH% sur
lequel je me propose de revenir ultérieurement.
( 17'^ )
» Chauffé avec la potasse caustique, sous pression et en vase clos, il se
transforme en u!i hydrocarbure de la formule C'H^
» Il est très-probable que le diallyle monochloré CH'Cl est formé,
en réalité, par la réunion de deux corps isomères
[a] C7H^-CH--CCl = CH=,
{b) C'H=-CH =CC1-CH%
résultant respectivement du diméthylchloracétol allylé
C^H^ -CH- -CC1-CH%
par réliminalion de HCl entre les chaînons
-CCP- et CH',
-CH— et -CCI--.
» La suite de ce travail fera voir que la variété [a) s'y trouve certaine-
ment.
)) La potasse, en solution alcoolique, n'attaque pas le diallyle monochloré
sous la pression ordinaire. Il faut opérer en vase clos. J'ai d'abord employé
des tubes scellés et, plus tard, un petit autoclave en bronze. On maintient
pendant quelques heures la température vers loo degrés.
» Par l'addition de l'eau acidulée d'acide chlorhydrique à la liqueur
alcoolique refroidie, il s'en sépare immédiatement une couche liquide sur-
nageante, d'une odeur très-forte et de coloration brunâtre. Après l'avoir
lavée à l'eau et desséchée sur le chlorure de calcium, on la soumet à la
distillation.
V Par cette opération plusieurs fois répétée, on parvient à obtenir le
diallylène à l'état de pureté, C''I1^
» Le diallylène constitue un liquide incolore, d'une limpidité parfaite,
très-mobile, très-léger, d'une odeur forte, spéciale, analogue à celle de
tons les hydrocarbures acétyléniques, à l'inverse du dipropargyle, qui
s'altère à l'air en devenant brun et poisseux, et paraît pouvoir se conserver
indéfiniment.
» Il est insoluble dans l'eau, qu'il surnage, soluble dans l'alcool, l'éther,
le sulfure de carbone, la pélroléine.
» Sa densité à 18", 2 est égale à 0,8579. Il bout, sous la pression ordi-
( '7'^ )
naire, vers 70 degrés, température intermédiaire entre celles où bonillenl
le diallyle et le dipropargyle. Sa densité de vapeur a été trouvée égale à
2,-9; la densité calculée est 2,76.
» Le diallylène possède les propriétés générales des composés dits non
saturés et des composés acétyléniques.
)) Il se combine énergiquement au brome, aux hydracides halogènes, à
l'acide sulfurique, en se polymérisanl en partie.
» Il devrait être tout à la fois bi, télra et hexavalent au maximum. Je dois
dire que je n'ai pas réussi à obtenir son bibromure C'H^Br^; théorique-
ment, celui-ci aurait dû se former d'abord; car, d'après les données foiu'-
nies par la Thermochimie, le système acétylénique -C = CH possède un
pouvoir additionnel plus considérable que le système éthyléniqueCH=CH-,
et surtout que le système correspondant à moitié saturé - CB- = CHBr.
» En fait, avec le brome, le diallylène forme immédiatement un tétra-
bromure CH'Br* et idtérieurement un hexabromure C^H'Br"; l'un et
l'autre constituent des liquides très-épais et visqueux, que je ne suis pas
parvenu à solidi6er.
» Dans la solution ammoniacale du chlorure cuivreux, le diallylène
produit le précipité jaune serin, caractéristique des composés acétylé-
niques. Ce précipité répond à la formule CH'Cu + H-0.
» Dans la solution alcoolique de l'azotate d'argent, il forme un préci-
pité blanc, volumineux, répondant à la formule CH^Az + C-H'(OH).
» Dans la solution aqueuse du même azotate, il produit un précipité
blanc, noircissant légèrement après quelques instants, et soluble dans
l'ammoniaque. Ce précipité répond à la formule CIFAz + H^O.
» Dans la solution aqueuse de l'azotate mercureux, il produit un préci-
pité noir, et dans celle du chlorure mercurique un précipité blanc. Il est
probable que l'hydrocarbure C*H% que j'ai eu entre les mains, renferme
deux isomères répondant aux formules
(fl) C'H^-GH--C = CH,
{b) C'H^-C =C-CH',
et correspondant aux deux variétés du diallyle monochloré indiquées plus
haut. Quoi qu'il en soit, l'existence dans cet hydrocarbure de la variété [a)
acétylénique est certaine. »
C. R., iS;S, 2» Semestre. (T, LXXXVII, N" ^t.j "2^
( '74 )
CHIMIE MiiSÉRALE. — Recherches sur la présence du lithium dans les terres et
dans les eaux thermales de la solfatare de Pouzzoles. Note de M. S. de
LucA, présentée par M. Berthelot. (Extrait.)
« I. J'ai laissé évaporer spontanément l'eau provenant du traitement
de ij5o quintaux de terre brute blanche de la solfatare, qui est un pro-
duit de la décomposition lente des trachytes qui existent en abondance
dans cet ancien cratère. Ces terres servent ordinairement à la préparation
industrielle de ce qu'on appelle bianchelto, produit obtenu par la léviga-
tion. Pour la lévigation complète de cette quantité de terre, c'est-à-dire
pour séparer les parties lourdes des parties légères, il faut au delà de
loooo litres d'eau de pluie. Les eaux-mères obtenues après l'évaporation
dont il est question, desséchées complètement, ont fourni, comme résidu,
une matière amorphe très-abondante.
» Après divers traitements, on a obtenu finalement une solution chlor-
hydrique, qui ne précipite pas avec le bichlorure de platine ni avec l'acide
tartrique; mais elle se trouble facilement par le phosphate de soude. Le
carbonate de soude trouble la même solution si elle est concentrée; mais,
au contraire, si elle est diluée, il faut quelques heures pour obtenir la
réaction, et on l'obtient toujours si l'on place la solution aqueuse au-des-
sous d'une cloche et en présence de l'acide sulfiuique concentré. Au
spectroscope, la même solution présente nettement les lignes brillantes du
lithium, et d'une manière très-faible la raie du sodium.
» De ce qui précède il résuite clairement que, dans les terres de la sol-
fatare de Pouzzoles, et spécialement dans les terres trachyliques, on con-
state la présence du lithium sous forme de sulfate, qu'on sépare au moyen
de plusieurs traitements à l'eau de pluie.
)) IL On sait, par mes précédentes Communications faites à l'Académie,
qu'à la profondeur de lo à 12 mètres on trouve, dans toute la localité de
l'ancien cratère de la solfatare, de l'eau thermale en abondance, conte-
nant de l'acide sulfurique libre et plusieurs autres matières. Cette eau a une
double origine : celle de la condensation des vapeurs qui se dégagent des
nombreuses fumerolles de la localité, et celle des eaux de pluie, qui pénè-
trent, en traversant le sol poreux, jusqu'à la couche argileuse, où elles se
déposent. Ces eaux, en traversant les couches chaudes du sol de la solfa-
tare, dissolvent les matières solubles, et celles-ci, par conséquent, s'accu-
mulent dans le liquide, dont la température moyenne est de Sa degrés C.
( '75 )
» En traitant laoo litres de ces eaux, et opérant comme ci-dessiis, on a
obtenu les mêmes résultats relativement à la présence du lithium.
» Il est, par conséquent, démontré que, dans les terres Irachytiques et
dans l'eau thermo-minérale de la solfatare de Pouzzoles, on trouve,
quoique en très-faible proportion, le lithium à l'état de sulfate. »
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE COMPARitES. — Sur le dédoublement du sympa-
thique cervical et sur la dissociation des fiels vasculaires et des filets irido-
dilatateurs, au-dessus du ganglion cervical supérieur . Note de M. Fr. Franck,
présentée par M. Milne-Edwards.
« Dans un travail publié en 1875 dans les Comptes rendus du laboratoire
du professeur Marey, j'avais réuni un certain nombre de faits d'Anatomie
comparée tendant à justifier l'hypothèse déjà émise par deBlainville en 1821
et reprise depuis par Bazin, Bourgery, Swann, etc., que le sympathique
subit un dédoublement à la région cervicale chez l'homme et chez les mam-
mifères. Les filets nerveux situés dans le canal de l'artère vertébrale for-
meraient, d'après ces recherches, un véritable cordon sympathique acces-
soire. J'ai fait depuis 1875 des expériences sur cette question; j'en résume
ici les résultats principaux.
» La moelle cervicale fournit à la chaîne sympathique thoraco-abdomi-
nale, par l'intermédiaire des filets contenus dans le canal des apophyses
transverses, un certain nombre de nerfs vasculaires. La section des nerfs
vertébraux au-dessus du premier ganglion thoracique détermine en effet
une exagération de la circulation dans les viscères abdominaux et particu-
lièrement dans les organes du système porte : de là résulte sans doute l'aug-
mentation très-notable (de i à 3) du sucre dans le sang et souvent la glyco-
surie.
» Les nerfs vertébraux contiennent aussi des filets accélérateurs du
cœur et des filets vaso-moteurs pour les membres supérieurs.
)) On constate enfin, ce qui complète l'assimilation des nerfs vertébraux
et des cordons sympathiques prévertébraux, que l'excitation du bout supé-
rieur de ces nerfs sectionnés au-dessus du premier ganglion thoracique
détermine une dilatation moyenne delà pupille, c'est-à-dire l'effet atténué
de l'excitation du cordon sympathique prévertébral.
» En cherchant à déterminer le trajet suivi par ces filets agissant sur
l'iris, j'ai cru logique de fixer tout d'abord le trajet des nerfs irido-dilatateurs
24..
( 176)
contenus dans le cordon sympathique pré vertébral. Les expériences faites
sur ce sujet m'ont montré que les nerfs irido-dilatateurs contenus dans le
cordon cervical prévertébral sont complètement distincts, au-dessus du
ganglion cervical supérieur, des nerfs vasculaires de la tête. Ils pénètrent
dans le crâne par le trou déchiré postérieur, réunis en un fdet volumineux
qui se délache de l'extrémité supérieure du ganglion cervical supérieur
et va s'appliquer au côté interne du ganglion de Gasser chez le chien. La
dissociation de ce rameau jugulaire du sympathique montre que quelques-
uns de ces fdels se jettent dans le pneumogastrique, quelques autres dans le
moteur oculaire externe et le plus grand nombre dans le ganglion de Gasser,
à l'origine de la branche ophthalmique. Après la section du rameau jugu-
laire pratiquée en dedans de l'apophyse mastoïde, dans la fosse jugulaire
même, l'excitation du sympathique cervical produit encore le resserre-
ment des vaisseaux, mais reste absolument s;ms action sur l'iris.
» Dans une Note qui sera prochainement soumise à l'Académie, j'indi-
querai le résultat d'expériences complémentaires sur la branche ophthal-
mique, le ganglion ophthalmique et les nerfs ciliaires (') ».
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Recherches sur la température périphérique
dans les maladies fébriles. Note de M.L. Couty, présentée par M.Vulpian.
« Les variations de la température périphérique sont-elles soumises à
des règles fixes, faciles à définir, et, par suite, leur constatation peut-elle
avoir quelque utdité diagnostique et clinique? Telle est la question que
nous lûmes amené à nous poser, en constatant, chez un fébricitant atteint
d'embolie crurale, que la température du pied du côté opposé et aussi celle
de la main étaient presque égales à la température axillaire.
)) Nous commençâmes alors, c'est-à-dire en iS'yô, dans le service de
M.Villemin, au Val-de-Grâce, une série de recherches sur les températures
périphériques, et ces recherches nous les avons continuées en 1877, à
l'hôpital Saint-Martin.
» La main et l'aisselle ont été prises comme termes de comparaison et les
résultats de nos très-nombreuses mensurations peuvent se résumer ainsi:
>) 1° Dans toutes les affections fébriles, au moins jusqu'à la période de
déclin, la température de la main et celle de l'aisselle ont été égales ou dif-
Ces recherches ont été faites dans le laiioraloire île M. le professeur RIarey.
( 177 )
férentes seulement de quelques dixièmes de degré ; au contraire, chez les
mêmes malades convalescents ou guéris, la température palmaire a toujours
été plus basse de plusieurs degrés, 4,6 et même loet 12 degrés; la fièvre a
donc produit une égalisation, souvent complète, des températm-es centrale
et périphérique.
» 2° Nous croyons pouvoir établir, au point de vue de la durée de cette
égalisation, deux classes d'affections fébriles.
» Dans la première classe : pneumonie, pleurésie non tuberculeuse,
fièvre intermittente, fièvre typhoïde sans complication, embarras gastrique,
angines, etc.; en un mot dans les affections internes, la température pal-
maire était déjà la plus basse de plusieurs degrés au moment de la chute
de la fièvre, et la tendance à l'égalisation des températures a donc cessé
avec la fièvre. Au contraire, dans les affections fébriles, avec lésions cuta-
nées, rougeole, variole et surtout érysipèle, rhumatisme articulaire, etc.,
la température delà main d'ordinaire restait égale ou presque égale à la
température axillaire, plusieurs jours après que la fièvre avait complète-
ment cessé. Il semblerait donc que, dans ces affections à manifestations
externes, les nerfs vaso-moteurs cutanés sont plus profondément et plus
longtemps modifiés.
» Tous ces résultats ont été obtenus en mesurant la température pal-
maire avec un thermomètre placé dans la paume de la main, procédé plus
simple et cependant plus siir que ceux employés par Jacobson, Schiilein et
d'autres auteurs allemands, et nous avons f;iit à. la plante du pied ou dans
l'uréthre quelques mensurations suffisantes pour prouver que la tempéra-
ture de ces parties se comporte comme celle de la main, et que pendant la
fièvre elle tend à se rapprocher de la température centrale.
» Tout en tenant compte de faits que nous indiquerons dans une pro-
chaine Note, il reste établi que : dans les affections fébriles évoliianl norma-
lement, la température augmente dans les parties périphériques plus que
dans les parties centrales, et il y^a égalisation de la chaleur ou tendance à l'é-
galisation de la chaleur dans toutes les parties du corps, comme l'avaient
prévu M. Marey, Claude Bernard, et comme M. Schiff et M. Vulpian l'ont
constaté dans quelques expériences. «
( 178 )
PHYSIOLOGIE BOTANIQUE. — Maladie des taches noires de l'Érable (Rhytisma
acerinum); par M, Max. Cornp.
« Les Érables présentent fréquemment sur leurs feuilles, pendant l'été,
des taches noires déterminées par un Champignon parasite, le Xyloma
acerinum, qui constitue un type spécial d'affection. Le Aj-/oma n'est qu'une
forme imparfciite et aestivale; lorsque les feuilles tombent à terre, à l'au-
tomne, un accroissement nouveau se produit dans les taches; la plante
acquiert des thèques et devient le Rhylisma acerinum.
» Ces phénomènes coïncident avec la germination des jeunes Erables,
dans les premiers jours du mois d'avril.
» Dans une même localité, ces taches se montrent chaque année. Le
parasite est-il vivace, comme certaines Urédinées [jEcidium Euphorbiœ sjrl-
vaticœ et un grand nombre de Piiccinies)? Est-il annuel, comme \es Bœstelia
et la plupart des /Ecidium? Semé en un point, se répand-il dans toute la
plante, comme ï Endophyllum Semperuivi, le Peronospora Papaveris, etc.?
)) De très -jeunes germinations d'Érables furent placées dans plu-
sieurs vases à fleurs; deux vases en contenaient chacun huit et servirent
de témoins; d'autres plus réduits, en contenant chacun quatre, furent
employés.
» Le*!""^ avril 1874? des taches mûres de Rh/lisma furent coupées en
étroites lanières, comme du tabac à fumer, et humectées d'eau : c'est en
petites masses que le parasite fut mis en contact avec les jeunes Érables.
Toutes les régions ne sont pas également propres à permettre l'inlroduclion
du parasite: ÏUslilacjo Carbo pénètre par le collet, le Cystopus candidus par
les cotylédons. La recherche directe, par la méthode anatomique, du
mode d'introduction des germes est rendue extrêmement difficile par la
forme même des spores qui sont très-allongées, par leur diamètre et celui
des filaments germes qui sont fort grêles, mais surtout par l'irrégularité
de la germination.
» Quatre essais furent faits en vue de déterminer le mode de pénétration :
» A. La petite masse, indiquée ci-dessus, fut déposée tout autour du collet, au niveau
du sol,
» B. La masse fut logte dans le repli dun cotyléilon enroulé et maintenu dans cette
posilinn avec une épingle. Chacun des deux vases fut recouvert d'un autre vase imbibé
d'eau pour éviter la dessiccation, les buées et le transport des spores par le vent : aucune
feuille ne présenta de Rhjtisma, ni en 1874, ni les années suivantes.
( 179 )
» C. La niasse fut déposée dans la fente des deux cotylédons, sur les feuilles du bourgeon
terminal encore peu développé.
» D. La masse fut placée entre les feuilles du bourgeon terminal déjà soulevé par la tige;
les cotylédons furent enduits de suif jusqu'à leur base, afin de les isoler; ils ne tardèrent
pas à se flétrir et à tomber : les plantes, quoique vigoureuses au début, restèrent plus grêles
que les autres.
» Dans les deux derniers cas, le Rhjtisma apparut après deux mois et
demi. Les taches furent d'abord blanches et gris verdâtre, puis tour-
nèrent au noir par places et finalement sur toute leur superficie ; au milieu
du mois de juillet, la tache fut tout à fait formée.
» Ces plantes furent montrées à M. Brongniart, à M. Duchartre, à
M. Roze, et à plusieurs autres botanistes. A l'automne on recueillit les
feuilles qui tombèrent toutes. L'année suivante, et depuis lors, le parasile
ne se montra [)lus : il paraît donc être annuel. Il semble même être très-
étroitement localisé. Sur les plantes en expérience, les feuilles inférieures,
seules développées au moment de l'expérience, furent seules tachées; les
taches étaient toutes au même état : le mycélium ne se répandit pas.
» En i87(J, j'essayai sur les feuilles, non plus très-jeunes, mais déjà
grandes, de tracer des lignes et des croix à l'aide du Rhytisma. Les taches
commencèrent à se montrer, mais le tissu se dessécha sur toutes les feuilles;
le parasite ne se développa que à\\ne manière très-incomplète, et ne re-
parut pas l'année suivante. Le champignon est donc tout à fait localisé
sur les organes foliaires et caducs : il ne se développe bien que sur les
organes jeunes.
» Il semble donc qu'il suffise, pour faire disparaître le Rhylisma, de dé-
truire toutes les feuilles tachées qui tombent à l'automne; mais cela sup-
pose que les petits corpuscules [spermaties de M. Tulasne), produits en
nombre énorme sur les feuilles vivantes [Xjlomu), ne peuvent aussi re-
produire le parasite.
» Les taches rouges du Prunier, produites par le Polptigma rubrum,
champignon ascomycète d'un tout autre groupe et beaucoup plus dange-
reux, ont probablement une histoire très-analogue. »
ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur ta stiucliire des tubes cribreu.x. Note de M. Ed.
DE Jaxczewski, présentée par M. Decaisne.
« Des recherches plus étendues que celles qui avaient été faites jus-
qu'ici sur les tubes cribreux m'ont donné les résultats suivants.
( i8o )
M Les tubes cribreux doivent manquer rarement cliez les Cryptogames
vasculaires, car Vlsoetes Duriœi est la seule plante de ce groupe où je n'aie
pu les trouver. Leurs dimensions varient beaucoup. Très-larges dans les
Pleris, Dicksonia, Lycopodium, ils sont très-petits, au contraire, et difficiles
à reconnaître cbez les Selaginelln et le Salvinin. Ils ont la forme de prismes
terminés par des cloisons horizontales ou obliques; ce dernier cas est de
beaucoup le plus fréquent. Leurs parois latérales sont généralement lisses
quand elles touchent au parenchyme; lorsqu'elles séparent deux tubes
adjacents, elles sont munies de ponctuations rares [Marsilea, Botiycliium)
ou nombreuses [Eqidseliun /n?î05u;ji). Quand les cloisons terminales sont
horizontales ou peu inclinées, les ponctuations sont petites; elles sont
très-grandes lorsque les cloisons sont fortement obliques [Pleris, Dick-
sonia, Marsilea). Ces ponctuations ne sont jamais perforées, comme on
l'admet généralement. Ce ne sont donc pas des tubes cribreux à propre-
ment parler, mais des tubes simplement ponctués, possédant un contenu
analogue à celui des tubes cribreux des Phanérogames.
» Le liber des Gymnospermes (') n'est jamais dépourvu de tubes cri-
breux; souvent même il en est en majeure partie composé. Ces tubes ont
constamment la forme d'un prisme terminé en biseau. Les cribles, perforés
comme ceux des Angiospermes, sont disposés sur les parois des tubes exac-
tement de la même manière que les pores aréoles sur les parois des tra-
chéides; c'est-à-dire qu'ils manquent sur les parois parallèles à la périphérie
de l'organe et ne se trouvent que sur les surfaces radiales et les cloisons
obliques. La structure des tubes ne change pas pendant toute leur durée;
les cribles ont une épaisseur beaucoup moindre que la membrane normale
du tube; ils restent ouverts en toute saison et ne deviennent jamais calleux.
Leur mode de formation est tout particulier et caractéristique. Prenons par
exemple le Pimts sjlveslris ou V Àbies peclinala, etc. Les cellules cambiales
présentent une membrane pourvue de ponctuations assez larges et peu pro-
fondes , dispersées sur les parois radiales et sur les cloisons terminales.
Ces ponctuations sont le point de départ des ponctuations aréolées dans
les trachéides, des cribles dans les tubes cribreux. Lorsque la cellule cam-
biale va se transformer en tube cribreux, la membrane de la ponctuation
se gonfle peu à peu, devient deux fois plus épaisse que la membrane gé-
nérale, et l'on voit se former un crible au milieu de la membrane épaissie.
(') Voir Comptes rendus des séances de l' Académie des Sciences de Cracoyie, -.'O février
1S78.
( '81 )
Ce qu'on a alors sous les yeux est parfaitement analogue à l'élat hivernal
(les cribles des Angiospermes qui a reçu le nom d'état calleux. Rien n'y
manque : le crible est recouvert des deux côlés par un callus. Bientôt ce
callus se dissout sans laisser de Irace et met à nu le crible, perforé à tout
jamais. Il est presque inutile d'ajouter que ces phénomènes ont lieu seule-
ment dans le voisinage immédiat de la couche cambiale, et qu'en hiver,
lorsque cette couche est inactive, il est assez rare de rencontrer des tubes
calleux, leur évolution étant arrêtée par la saison rigoureuse.
» Tout autre est le développement des tubes cribreux chez les Angio-
spermes, et en particulier chez le Cucininta Pepo elVArislolochia Clemalitis.
Les cellules cambiales qui vont se transformer en tubes perdent d'abord
leur contenu, qui finit par être réduit à une mince couche pariétale. Alors
les cloisons transversales, sans avoir éprouvé aucun épaississement [Arislo-
lochin), ou après avoir acquis préalablement une épaisseur double de celle
des parois latérales (Ciictn^bita), se perforent et se changent iinmédiatement
en plaques criblées. Le callus qui précède la formation du crible dans les
Gymnospermes manquant, comme on le voit, chez les Angiospermes, il
était nécessaire de déterminer plus exactement le rôle et la signification de
cet organe dans ce dernier groupe de végétaux. Le fait, observé par
M. de Bary, que les tubes cribreux de la Vigne et du Tilleul sont calleux
en hiver et ouverts eu été m'a conduit à chercher si le même tube pouvait
êlre périodiquement ouvert ou fermé, et si le callus des Angiospermes ne
serait pas une formation passagère résultant de la saison. C'est en effet ce
que j'ai constaté de la manière la plus nette.
» liCs tubes cribreux du rhizome du Phrac/niites commmùs, observés au
mois de février, avaient, à quelques exceptions près, leurs cribles recou-
verts d'un callus plus ou moins épais. Le 2 avril les callus commençaient à
se dissoudre dans beaucoup de tubes, et l'on pouvait étudier tous les détails
de cette dissolution. Enfin, le 8 avril, le même rhizome conservé pendant
six jours dans une chambre chauffée et, ce qui est plus probant encore, le
même entre-nœud ne montraient plus que des tubes dont les cribles étaient
déjà débarrassés de tout vestige de callus.
» Parmi les Dicotylédones je n'ai rencontré auciui exemple où la disso-
lution du callus fût aussi rapide, ou du moins eût lieu avec autant de si-
multanéité dans tous les tubes, que cela s'est présenté dans le Pliragmilcs.
Au début du mois d'avril tous les tubes de V Arislolochia Sipho, sauf de très-
rares exceptions, étaient à l'état calleux. De la mi-avril à la mi-mai le nombre
de ces tubes diminuait de plus en plus, et l'on pouvait observer le mode de
C. R., 187S, 3» Semestre. (T. LXXXVM, N° 4.) zS
( i82 )
dissolution du calliis; à la mi-juin tous les cribles étaient ouverts, un petit
nombre seulement étaietit encore recouverts de callus en voie de disso-
lution. Le Filis vinifeia et VJrislolochia Clemalilis (rhizome) se sont com-
portés d'une manière semblable.
» En résumé, les tubes cribreux des Angiospermes et des Gymnospermes
diffèrent sensiblement sous le rapport de l'évolution des cribles et du rôle
physiologique que joue le callus, mais les cribles y sont réellement
perforés, tandis qu'ils ne le sont point chez les Cryptogames vasculaires.
Entre les tubes clos des Cryptogames et les tubes perforés des Phanérogames,
il y a exactement la même différence qu'entre les trachéides et les vrais
vaisseaux ; ils sont aussi homologues que les deux formes de tissu vasculaire
et celle homologie est morphologique et physiologique en même temps. «
MÉTÉOROLOGIE. — Relation entre les manifestations de l'ozone et les mouve-
ments tournants de r atmosphère ; observations faites en 1877. Note de
M. L. Gui.LY, présentée par M. Paye.
« En comparant les manifestations de l'ozone atmosphérique sur le pa-
pier de tournesol mi-ioduré de M. Houzeau avec les différents phénomènes
météorologiques existant les jours où ces manifestations se produisent, on
ne constate tout d'abord aucune relation entre ces deux ordres de choses;
en effet, dans le courant d'une année, j'ai reconnu la présence de l'ozone
par les hauteurs barométriques les plus variées, les vents de direction et
d'intensité très-différentes, enfin les situations atmosphériques les plus
contraires,
» Ayant néanmoins remarqué que les manifestations de l'ozone étaient
toujours exagéi-ées dans des conditions atmosphériques tout à fait sem-
blables (mauvais temps, par vent d'est ou sud-est), je résolus de rechercher
s'il existait une relation entre ces manifestations et les mouvements totn-
nants de l'atmosphère.
» C'est ainsi que j'ai pu constater que, chaque fois qu'un centre de dé-
pression existait au sud de Rouen, le papier réactif se trouvait toujours
très-fortement bleui. Tels sont, par exemple, les cas qui se sont présentés
particulièrement les 20 et 26 mars, le 17 avril, le 8 septembre et le 2 dé-
cembre.
» Toutes les autres manifestations observées en 1877 se sont de même
généralement produites lorsqu'un centre de dépression existait dans le
( i83 )
voisinage de Rouen, c'est-à-dire étendait son action jusqu'à ce point; mais
c'est principalement dans la partie située au nord d'un pareil centre que la
coloration bleue du papier réactif est exagérée, et c'est là le côté important
qui ressort de mes observations et que je signale à l'attention des météo-
rologistes.
» On sait que les perturbations atmosphériques sont dues à des tourbil-
lons qui se forment par suite de la rencontre de deux courants d'air animés
de directions différentes. La forme et les dimensions de ces mouvements
tournants sont indiquées, d'une façon saisissante, sur les bulletins publiés
chaque jour par l'Observatoire de Paris. C'est dans l'Océan que ces phéno-
mènes prennent naissance, et ils nous arrivent tout formés, en abordant l'Eu-
rope par l'ouest, pour la traverser généralement du sud-ouest au nord-est.
» Dans un pareil mouvement de l'atmosphère, il y a à considérer la
partie supérieure ou située au nord du centre, où la vitesse de l'air est la
différence entre celles de translation du phénomène et de rotation autour
du centre, tandis que, dans la partie sud, la vitesse de l'air est la somme
des deux précédentes. On voit donc apparaître ici, dans les tourbillons à
axe vertical, descendant des couches supérieures de l'atmosphère, et étu-
diés par M. Faye, l'influence dominante du côté maniable de ce phénomène
puisque la manifestation de l'ozone est d'autant plus prononcée que l'on
se trouve davantage placé dans ce côté.
» L'électrisation de l'air dans cette partie se fait probablement dans des
conditions différentes de celles où elle a lieu dans le côté dangereux, ou
bien elle a lieu avec une intensité en rapport avec la distance au centz'e du
mouvement tournant.
» La différence si marquée existant entre les manifestations de l'ozone,
dans les saisons d'été et d'hiver, trouverait aussi son explication; car, en
été, si les mouvements tournants sont moins prononcés qu'en hiver, par
contre, ils abordent l'Europe plus au sud, et nous nous trouvons par suite
plus fréquemment soumis à l'influence des courants de la partie nord.
» M. Houzean, qui avait déjà, dans le remarquable Mémoire présenté
par lui à l'Académie, déduit de ses observations personnelles sur l'ozone
que le plus souvent la manifestation exagérée de cet agent est en relation
étroite avec les grandes perturbations atmosphériques, voit ainsi sa théorie
pleinement confirmée par les résultats auxquels nous ont conduit nos
recherches, et nous exprimons le vœu sincère de les voir acquis d'une
façon définitive à la Science, par l'observation sur une vaste étendue des
manifestations de l'ozone au sein de l'atmosphère. »
( 1^4 )
M. J. Persoz informe l'Académie que, en chauffant la glycérine avec le
chlorhydrate d'aniline, il a obtenu les dérivés phénylés de la glycéramine,
à côté de produits secondaires.
M. C HussoN adresse une nouvelle Note relative aux composés d'hé-
matine.
A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 5 heures trois quarts. D.
BULLETIN BIBLIOGHAPHIQCE.
Ouvrages hEçns dans la séance dd 8 juillet 1878.
(suite.)
Annales de ta station agronomique de l'Est. Chimie et physiologie appliquées
à la sylviculture (Travaux de 1868 à 1878); par L. Grandeau. Paris, Ber-
ger-Levrault, et Librairie agricole, iB'jS ; in-8".
Essai de classification des algues de la Guadeloupe ; par MINL IL Mazé et
A. ScHRAMM ; 2^ édition. Basse-Terre (Guadeloupe), irapr. du Gouverne-
ment, 1870-1878 ; grand in-8°.
Hygiène hospitalière. Les hôpitaux sans étages et à pavillons isolés; par le
D"^ A. Chassagne, avec une préface du D' Marmottan. Paris, J. Dumaiue,
1878 ; in-8''. (Présenté par M. Larrey.)
Ministère de l' Agriculture et du Commerce, Direction du Commerce inté-
rieur. Statistique du personnel médical de la France, i'^^ avril i8'j8. Sans lieu
ni date; in -4°.
Congrès médical international de Genève. Comparaison des climats d'hiver
sur les côtes africaine et française de la Méditerranée ; par le D"' G. Darem-
BERG, Genève, imp. Ramboz et Schuchardt, 1878 ; in-8'\
Eleventh anmial report of ihe Provost lo the trustées of the Peabody Institute
ofthe city of Baltinioie ; June i . 1878. Baltimore, Royie et Son, 1878 ; br.
in-8°.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 29 JUILLET 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. Berthelot dépose sur le btireau de l'Académie le manuscrit des
Notes de Cl. Bernard sur la fermentation alcoolique, dont il a été ques-
tion dans la séance précédente.
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Nouvelle Communication au sujet des Notes sur
la fermentation alcoolique, trouvées dans les papiers de Cl. Bernard; par
M. L. Pasteur.
« Dans la lecture que j'ai faite à l'Académie au sujet d'un manuscrit
trouvé dans les papiers de Claude Bernard, je me sius efforcé de dégager
la responsabilité de notre cher et regretté confrère.
)) M. le D"' Armand Moreau, Membre de l'Académie de Médecine, pour
qui Bernard avait autant d'estime que d'amitié, m'a fait l'honneur de
m'écrire une lettre qui est conforme aux inductions que j'avais présentées
lundi dernier, mais où la méthode d'investigation habituelle de Claude
Bernard est exposée de manière à intéresser l'Académie.
r, R., 1878, 2" Semescre. ( T. LXX.X.VU, N» 3.) 26
( '86 )
» Voici les principaux passages de cette Lettre :
« La Note que vient de donner la Revue scientifique, dans son numéro du ?,o juillet, an
sujet des fermentations, n'a été connue de moi que par cette publication.
» On trouve bien dans celte Note la préoccupation habituelle de Cl. Bernard qui con-
seillait de mettre en doute toutes les tliéories. Il répétait souvent: «Il faut toujours chercher
11 à se démolir >i. Il nous faisait entendre par là, sans s'expliquer davantage, que les théories
ne méritent confiance qu'autant qu'elles résistent aux objections et aux attaques.
■1 C'est donc prudence et sagesse que d'en chercher les points faibles. Il nous racontait
l'anecdote de Faraday qui, ayant admis dans son laboratoire M. Henri Sainte-Claire Deville,
passait journellement près de lui sans lui adresser la parole; cependant, un jour, il s'arrêta
et lui dit : « Ne vous étonnez pas si je ne vous parle pas, je suis très-occupé d'un travail et
11 je fais des hypothèses qui vous paraîtraient tellement absurdes que j'aime mieux ne pas
>i vous les dire. »
B Cl. Bernard, lui aussi, était hardi pour imaginer, mais nullement enclin à publier ses
hypothèses. Il n'avait pour elles aucune faiblesse. « Que m'importe, disait-il, que ce soit blanc
1) ou noir 1 Si je trouve autre chose que ce que j'ai supposé, cela n'en est que plus intéressant.
» A quoi bon, disait-il encore, parler des hypothèses? »
u Si elles sont bonnes, elles font trouver des faits nouveaux et ce sont ces faits qu'il y a
lieu de publier. Si elles sont mauvaises, c'est encombrer la Science que d'en parler.
» Si donc, dans l'intimité des conversations avec ses amis et dans le secret plus intime
encore de notes jetées sur le papier et soigneusement mises de côté, il développe un plan de
recherches en vue de juger une théorie, s'il imagine des expériences, il est résolu à n'en
parler qu'autant que les expériences seront bien claires, auront été vérifiées, plusieurs fois
vérifiées ; on ne saurait donc prendre dans ses notes les propositions formulées même de la
façon la plus expresse sans se rappeler que tout est projet, et qu'il devait recommencer les
expériences déjà faites, s
» J'ai eu la curiosité de voir le manuscrit même de Claude Bernard.
M. d'Arsonval a eu l'obligeance de m'aider à le collationner avec l'édition
qui en a été donnée par la Bévue scientifique. J'ai constaté que l'article
de la Revue, sans doute par les nécessités de l'impiession, renferme des
changements nombreux. Il en résulte que l'édition imprimée rend mal et
d'une manière fort incomplète ce caractère de notes de premier jet, cette
négligence de style, cet air, enfin, de programme d'expériences à entre-
prendre plutôt qu'elles ne sont entreprises, qui caractérisent ce manuscrit.
» Ne pouvant signaler toutes les modifications qui ont été faites, j'en
citerai seulement quelques-unes
» En marge des premières feuilles se trouve un programme ébauché du
cours que Claude Bernard devait faire cette année au Jardin des Plantes.
I^a Revue scientifique a supprimé ce programme, qui est, en effet, illisible en
plusieurs endroits; mais il est assez clair, cependant, pour que la part que
( i87 ,
Claude Bernard devait faire dans ce cours aux phénomènes de la fermen-
tation y soit clairement indiquée. Il se termine ainsi : Puis, à propos de
nutrition^ parler des feimentations, de la génération et de l'innervation.
1) On croyait généralement, sur la foi d'articles de journaux et de coii-
veisations, après la mort de Claude Bernard, qu'il devait faire un cours
entirr sur la fermentation en 1878, ce qui aurait supposé, de sa p;u't,
une longue préparation et des recherches personnelles fort étendues. On
voit au contraire, par le passage du manuscrit que je viens de citer, que
la fermentation devait former un seul des chapitres de son enseignement;
et à ce propos, je dois ajouter que M. d'Arsonval m'a assuré que, nombre
de fois et sous diverses formes, Claude Bernard lui avait dit qu'il tie com-
mencerait pas ses leçons sur la fermentation avant d'avoir discuté avec
moi ses opinions et ses résultats. J'ai interrogé, d'ailleurs, trois des per-
sonnes qui ont reçu les confidences de Claude Bernard : MM. Armand Mo-
reau, d'Astre et d'Arsonval. Toutes trois m'ont affirmé que, en ce qui
concerne mes études, Bernard s'exprimait invariablement ainsi :
» Les expériences de M. Pasteur sont exactes^ mais il n'a vu qu'un côté
de la question. C'est la seule critique qu'on lui ait entendu faire. Certes,
elle est bien vague et bien générale. Tous, tant que nous sommes, nous ne
voyons jamais qu'un côté des choses.
)) Un alinéa de plusieurs lignes a été supprimé par la Revue scientifique.
Bernard se demande pourquoi du ferment pourri (jus pourri?) laissé à l'air
avec les grappes donne lieu à de la levure, tandis qu'il ne s'en forme pas
dans le liquide. Il hésite à répondre et indique des expériences à suivre sur
ce point. L'expression de ce doute importait au lecteur qui avait à décider
jusqu'à quel point Claude Bernard était prêt pour affirmer que les
conclusions de mes travaux sont erronées.
« Partout abondent dans le manuscrit les preuves qu'il ne s'agit ici que
d'expériences à peine commencées, que Bernard devait revoir et contrôler.
Ainsi l'expérience n° 5, datée du 8 octobre 1877, se termine par les lignes
suivantes, que la Revue a supprimées, bien qu'elles soient fort lisibles:
» Faire gonfler dans de l'eau des raisins confits. Aura-t-on un jus ana-
» logue à celui des raisins pourris? Mettre jus de raisin dans un œuf comme
» un grain de raisin et sa pellicule. Air filtré. » Suit un petit dessin informe,
avec ces mots : k Un appareil avec coton à filtrer au soleil. »
» Voici une autre phrase où mon nom est prononcé : « Pasteur ne ré-
» pond pas ou répond mal à l'objection de l'air fermé dans l'expérience de
" Gay-Lussac « ; on lit dans le manuscrit : « Pasteur ne répond pas ou ré-
26..
f i88 )
» pond mal à l'objection de l'air formé par la pile dans l'expérience de
» Gay-Lussac. » La phrase ici est intelligible; elle ne l'est pas dans l'édi-
tion de la Revue.
» Jusque dans les conclusions finales, la Revue a fait un contre-sens.
La Revue dit: L'alcool se forme par un jermenl soluble en dehors de la vie dans
les fruits mtîrissants ou pourris^ il y a alors décomposition du fruit et non, etc..
Le manuscrit porte : L'alcool se forme par im ferment soluble en dehors de
la vie.
» Dans les fruits pourris ou mûrissants il j a alors décomposition du fruit
et non, etc.. .
» Enfin la signature de Claude Bernard termine le texte imprimé, tandis
qu'en réalité on ne la trouve nulle part au bas des Notes.
» Quoi qu'il en soit, je suis complètement de l'avis de notre éminent con-
frère JM. Berthelot. Ce manuscrit est un « document important », très-
important même pour l'histoire des idées de Claude Bernard sur la physio-
logie de la cellule et pour l'histoire des théories de la fermentation; mais,
en jugeant les choses dans toute leur sincérité, j'aurais désiré que la publi-
cation du manuscrit eût été très-fidèle, que de plus elle eût été suivie d'un
commentaire expérimental de la part des éditeurs de ces NOTES. Ilsauraient eu
ainsi l'occasion de reporter à Bernard l'honneur de ce qu'il paut y avoir de
bon dans son manuscrit, en dégageant sa responsabilité pour ce qu'il ren-
ferme d'incomplet et de défectueux, et à moi ils m'auraient évité le désa-
grément da voir mes travaux en apparence vivement attaqués, sans que je
sache à qui m'en prendre.
» Je dirai de nouveau en terminant que je suis toujours résolu à répéter
les expériences de Claude Bernard %n me plaçant dans le courant même de
ses idées préconçues. Je suis décidé également à le faire sur une échelle et
avec une ampleur de résultats dignes du sujet et du respect que nous
devons à la mémoire de notre regretté confrère. »
Observations de M. Berthelot à la suite de la Communication de M. Pasteur.
'( Je commencerai par applaudir au projet annoncé par notre confrère
d'exécuter de nouvelles expériences; la Science ne saurait que profiter des
travaux d'un si habile expérimentateur. La Science vit d'observations et de
contradictions : c'est à ce point de vue que la publication du manuscrit de
Cl. Bernard aura été utile, si elle nous procure de nouvelles découvertes de
( >«0 )
M. Pasteur. Elle le sera doublement, et par les travaux de noire éminent
confrère, et par les travaux des autres savants, suscités sans doute dans un
sens différent et suivant la direction nouvelle et originale signalée par
Cl. Bernard.
i> Un dernier mot pour justifier l'intérêt qui me paraît s'attacher à cette
question.
« Depuis que les découvertes capitales de M. Pasteur ont fixé nos idées
sur l'origine et la multiplication des êtres organisés qui propagent les fer-
mentations, un problème nouveau a été posé : il s'agit de savoir si le chan-
gement chimique, produit dans toute fermentation, ne se résout point en
une réaction fondamentale, provoquée par un principe défini spécial, de
l'ordre des ferments solubles; lequel se consomme, en général, au fur et à
mesure de sa production, c'est-à-dire se transforme chimiquement pen-
dant l'accomplissement même du travail qu'il détermine. Pour connaître
un tel ferment, il faut savoir l'isoler, c'est-à-dire constater les conditions
spéciales où le ferment soluble est sécrété suivant une proportion pluG
grande qu'il n'est consommé.
» Cette relation définie entre le ferment soluble et l'être microscopique
qui le fabrique a été signalée, je crois, pour la première fois avec préci-
sion, dans mes recherches sur le ferment inversif contenu au sein des
cellules de la levure de bière. Elle a été retrouvée depuis dans la fermen-
tation ammoniacale de l'urée et dans diverses autres. Il convient d'examiner
maintenant si elle pourra être étendue à la fermentation alcoolique elle-
même; c'est-à-dire si l'on découvrira quelque condition particulière, telle
que celles que Cl. Bernard semble avoir aperçues, condition où la matière
qui provoque la décomposition alcoolique des sucres soit fabriquée en
proportion excédante et, dès lors, susceptible d'être isolée. La fermenta-
tion alcoolique serait, dès lors, comme le sont déjà la plupart des autres,
ramenée à des actes purement chimiques. »
ÉLECTRICITÉ. — Sur les variations de l'intensité des courants transmis à tra-
vers de médiocres contacts, suivant la pression exercée sur eux. Note de
M. Th. dc Moncel.
« Une des manières les plus intéressantes de démontrer les variations de
l'intensité des courants transmis à travers de médiocres contacts, suivant
la pression exercée sur eux, est d'enrouler sur un tube de verre une hélice
( 19° )
de fil de cuivre (du n" i6, je suppose) dépourvu de toute couverture iso-
lante et d'adapter aux deux bouts du tube deux systèmes de vis à écrous
disposés de manière que les écrous, en tournant et en s'avançant l'un vers
l'autre, puissent comprimer la spirale dans sa longueur, et par conséquent
effectuer un serrage plus ou moins grand des spires les unes contre les
autres.
» Si l'on emploie ce moyen, on reconnaît que, quand le serrage est
très-faible, la résistance du fil de l'hélice es/ de peu inférieure à ce quelle
aurait été si te fit eût été recouvert de soie, mais qu'elle diminue successivement à
mesure qu'on serre les écrotis, jusqu'à ce que le serrage soit arrivé à son maxi-
mum. Quand le fil est bien décapé, cet effet est moins marqué que quand
il est un peu oxydé, mais il est néanmoins très-visible; et comme l'effet in-
verse se produit quand on desserre les écrous, on ne peut l'attribuera une
simple action de la couche oxydée qui pourrait avoir recouvert le fil.
» J'avais fait cette expérience en 1864, lorsque j'ai présenté à l'Académie
les électro-aimants à fil nu de M. Carlier, électro-aimants qui ont attiré à
cette époque beaucoup l'attention du monde savant et qui sont même
encore aujourd'hui employés avec avantage dans certaines circonstances,
par exemple pour éviter les étincelles de l'extra-courant. J'ai publié en
i865, dans les Annales télégraphiques^ un long Mémoire sur les effets
produits dans ces organes intéressants et je cite même l'expérience que j'ai
relatée en commençant ('). (Voir t. VIII, p. 211, livraison de mars-avril.)
» Je crois que l'on ne s'est pas préoccupé assez jusqu'ici des effets phy-
siques produits aux points de contact de corps conducteurs traversés par
(') Voici ce que je dis à ce sujet dans le Mémoire en question : n Avec des bobines de
186 spires, le décapage du fil fait au papier d'émeri n'a fiiit varier l'isolation que dans le
rapport de 1,06 à i,35 ; mais, dans d'autres conditions, par exemple rjuand Vhétice est en-
roulée sur un tube de verre et les spires fortement serrées, ce rapport est infiniment plus
grand. Quoiqu'il en soit, quand le contact devient parfait entre les spires, aucun effet ma-
gnétique n'est produit. Ainsi un fil amalgamé enroulé en hélice ne détermine aucune attrac-
tion, et si l'on entoure l'hélice d'un électro-aimant à une seule rangée de spires d'une che-
mise de papier d'étain, les effets attractifs sont diminués considérablement.
• Il résulte de tout cela que la juxtaposition des spires d'une hélice magnétisante les unes
contre les autres constitue un contact imparfait qui, comme dans les limailles métalliques,
oppose à la propagation des courants électriques une résistance considérable ; mais cette ré-
sistance ne peut évidemment pas expliquer à elle seule une isolation des spires de l'hélice
magnétique aussi complète que celle que nous avons constatée. La preuve, c'est que le con-
tact de ces spires suffit pour consen'er presque sans déperdition de force l'action du courant
lorsqu'on u coupé en un ou plusieurs points le fil de l'hélice magnétisante. »
( «9' )
un coiiranl. Il y a positivement une résistance au passage, qui varie avec la
pression exercée sur les pièces de contact. Cet effet proviendrait-il de ce
que, par suite de cette pression, la surface de contact serait plus développée,
ce qui équivaudrait à un accroissement delà section des conducteurs? ou
bien devrait-on l'attribuer aux répulsions déterminées entre les éléments
conligus d'un même courant qui, s'effectuant plus facilement avec de légers
contacts qu'avec des contacts énergiques, tendraient à les supprimer ?.... ou
bien encore faudrait-il le rapporter aux vibrations moléculaires qui dé-
terminent les sons dans les microphones employés comme récepteurs ?. . .
Voilà autant d'idées qui viennent à res|-rit quand on constate le phéno-
mène, mais qui demandent à être éclaircies, et j'appelle sur ce point l'at-
tention des chercheurs. Toujours est-il que ces effets sont d'autant plus
caractérisés que les résistances au passage sont plus considérables et que
le nombre des contacts est plus grand. C'est pourquoi l'expérience que j'ai
citée précédemment est plus facile à répéter que celles dont il avait été
question dans mon travail de i856, auquel j'ai fait allusion dans ma der-
nière Note. On ne peut pas dire que la résistance considérable que le cou-
rant éprouve à se dériver quand les spires sont peu serrées tiennent à une
absence de contact ; car, si le fil est coupé en un ou plusieurs endroits,
la résistance constatée ne semble pas en être altérée, et l'on remarque
d'ailleurs que la conductibilité propre du fil exerce une plus grande in-
fluence ('). »
M. Lœwy, en présentant plusieurs Mémoires faits par lui-même ou en
collaboration avec d'autres savants, les accompagne des observations
suivantes :
« J'ai l'honneur de faire, au nom de M. Perrier et au mien, hommage
à l'Académie de notre Mémoire relatif à la détermination de la longitude
entre l'Observatoire de Paris et celui du Dépôt de la Guerre à Alger.
» J'ai déjà rendu compte brièvement, dans une Communication précé-
dente, des procédés nouveaux que nous avons employés pour l'étude des
causes si multiples d'erreurs dans la détermination de la longitude, et des
(') Dans ma dernière Note, il s'est glissé une erreur de mot; au dernier alinéa, au lieu
de « J'ai voulu seulement montrer que le principe physique sur lequel est basée l'action du
microphone », etc., lisez : « J'ai voulu seulement montrer que le principe physique sur
lecpicl tsl basée l'action du téléphone à charbon », etc.
( '92 )
dispositions parliculières prises pour pouvoir échanger nos signaux entre
Paris et Alger, la comparaison électrique des pendules présentant des dif-
ficultés considérables, par suite de l'obligation où nous nous trouvions
d'employer des piles excessivement faibles, afin de ménager le câble.
» On trouve, dans le présent Mémoire, l'exposé de toutes les méthodes
employées, le détail des opérations, la description des instruments astro-
nomiques et des appareils électriques, la réduction des observations qui
ont servi à la détermination de l'heure, et un Chapitre spécial relatif à
l'exactitude de la longitude conclue.
» Je profite de cette occasion pour offrir à l'Académie plusieurs autres
travaux; en premier lieu, un Mémoire relatif à la détermination des lon-
gitudes entre Paris et Vienne.
» Dans l'intérêt de cette vaste entreprise européenne, qui a pour but de
mesurer plusieurs arcs de degrés du globe terrestre, il a paru nécessaire
défaire déterminer la différence des longitudes entre un point quelconque
de l'Autriche et de la France.
» Vienne et Paris furent choisis pour faire la jonction entre les deux
pays, et pour l'exécution de ce travail important l'Autriche désigna M. Op-
polzer, membre de la section autrichienne dans la grande Commission
internationale géodésique, et la France M. Loewy, astronome de l'Obser-
vatoire de Paris. Je viens présenter aujourd'hui à l'Académie le Mémoire
publié par MM. Oppolzer et Lœwy, renfermant les travaux effectués et les
résultats obtenus pour la longitude.
» L'Autriche se trouve aujourd'hui doublement reliée à la France par
Vienne et par Bregenz, sa pointe la plus occidentale. Ce rattachement
avec Bregenz est particulièrement important; cette ville formant un des
points principaux du réseau géodésique européen, c'est par elle que l'Au-
triche se trouve reliée aux villes principales d'Allemagne, de Suisse et
d'Italie.
» J'aurai, dans une Communication ultérieure, l'honneur de rendre à
l'Académie un compte plus détaillé de cette seconde opération relative à
Bregenz, entreprise par moi au nom de l'Observatoire de concert avec les
astronomes de l'Autriche.
» Les trois autres Mémoires sont des travaux de date plus ancienne; l'un
est relatif à l'usage des équatoriaux et contient l'explication des méthodes
les plus rapides et les plus exactes d'observation et de réduction.
» Le second renferme la théorie de la planète Eugénie et le calcul des
perturbations de son orbite fondé sur des observations de neuf années.
( 193)
» Le troisième est l'exposé d'une nouvelle méthode pour le calcul des
orbites des comètes. »
M. le Seckétaire perpétcel annonce à l'Académie la perte douloureuse
qu'elle vient de faire dans la personne de M. C.-F. Rokilansky, Correspon-
dant de la Section de Médecine et Chirurgie, décédé le 20 juillet 1878.
NOMINATIONS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor-
respondant, pour la Section de Botanique, en remplacement de feu
M. Braun, de Berlin.
M. Gray (Asa), ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro-
clamé élu.
MEMOIRES PRESENTES.
PHYSIOLOGIE. — absorption, par t' organisme vivant, de l'oxyde de carbone
introduit en proportions déterminées dans l'atmosphère. Note de M. N.
Gr^uant.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
« J'ai continué les expériences d'absorption de l'oxyde de carbone, dont
j'ai publié les premiers résultats dans une précédente Communication f;ute
à l'Académie des Sciences; l'appareil dont je me suis servi a été modifié
de telle sorte que le mélange gazeux qui pénétrait dans les poumons par
l'inspiration avait une composition constante, puis était rejeté par l'expi-
ration dans l'air extérieur; dans ces conditions nouvelles, j'ai pu mesurer
le rapport qui existe entre le volume d'oxyde de carbone fixé par 100 cen-
timètres cubes de sang et celui du gaz contenu dans 1 00 centimètres cubes
d'air du mélange à volume indéfini, qu'un animal était forcé de respirer
pendant un certain temps.
)) Chez un chien, du poids de i4''^,5, ou prend 5o centimètres cubes de
sang dans l'artère carotide; ce sang est défibriné dans un flacon ; on adapte
sur la léte de l'animal une muselière de caoutchouc, par laquelle on fait
G. R., 1878, 3« Semestre. {T. LXXXVU, N"».)' ^7
( 194)
respirer un mélange de 198 litres d'air et de 2 litres d'oxyde de carbone
pur, contenu dans un grand ballon de caoutchouc, en interposant un tube à
deux soupapes disposées convenablement pour que l'animal fasse les inspira-
tions dans le ballon et les expirations dans l'air. Au bout de vingt-deux mi-
nutes, l'animal est mort; on ouvre l'abdomen, avec un trocart on pique
la veine-cave inférieure, et l'on recueille du sang rouge qui est défibriné
dans un flacon : 100 centimètres cubes de sang normal ont absorbé 22*^", i
d'oxygène sec à zéro et sous la pression de 760 millimètres; 100 centi-
mètres cubes de sang intoxiqué ont absorbé ii'^'',4 d'oxygène, et conte-
naient par suite 22,1 — 1 1,4 = 10'^*', 7 d'oxyde de carbone. Ainsi l'animal
est mort dans une atmosphère à i pour 100 d'oxyde de carbone, avant que
le sang ait été saturé de ce gaz; car 100 centimètres cubes de sang pou-
vaient encore absorber 1 1'^'',4 d'oxygène. 100 centimètres cubes du mélange
gazeux contenaient i centimètre cube d'oxyde de carbone , tandis que
100 centimètres cubes de sang renfermaient lo*^*^, 7 du même gaz : le rap-
port que nous cherchons est donc égal à 1 1 environ ; le sang, dans les con-
ditions de l'expérience, a fixé i 1 fois plus d'oxyde de carbone que l'air, a
volume égal, n'en contenait.
» Dans un mélange d'air et d'oxyde de carbone à o, 54 pour 100 ou à
j^, contenant exactement autant de gaz toxique que le g;iz provenant de
la combustion du charbon, qui fut analysé par M. F. Le Blanc, un chien
mourut au bout de cinquante-deux minutes; 100 centimètres cubes de sang
normal ont absorbé ai '''^,8 d'oxygène, 100 centimètres cubes de sang in-
toxiqué purent absorber seulement 6'^'^,8 d'oxygène et contenaient, par
suite, i5 centimètres cubes d'oxyde de carbone. L'air qui a circulé à tra-
vers les poumons renfermait o, 54 pour 1 00 d'oxyde de carbone ; le rapport
de i5 à 0,54 est égal à 27,7; on peut donc dire que 100 centimètres cubes
de sang ont fixé à peu près vingt-huit fois plus d'oxyde de carbone que le
volume de ce gaz contenu dans 100 centimètres cubes d'air.
)» Dans une atmosphère contenant ~-^ d'oxyde de carbone, on fit res-
pirer un chien du poids de 9''s, 4 pendant une demi-heure; 100 centimètres
cubes de sang normal ont absorbé 24"^", 2 d'oxygène, et 100 centimètres
cubes de sang intoxiqué ont absorbé i4'^'^,2 d'oxygène; la différence, égale
à 10 centimètres cubes, représente le volume d'oxyde de carbone fixé par
100 centimètres cubes de sang; or 100 centimètres cubes d'air contenaient
seulement o™,2 d'oxyde de carbone; le rapport de 10 à 0,2 est égal à 5o;
ainsi il y avait cinquante fois plus d'oxyde de carbone dans 100 centimèlres
( 195 )
cubes de sang que clans loo centimètres cubes d'air introduits dans les
poumons.
» Dans une atmosphère renfermant -, „'„ „ d'oxyde de carbone, on fit res-
pirer le même animal pendant une heure et dix minutes; loo centimètres
cubes de sang partiellement intoxiqué ont absorbé i5,4 d'oxygène, et
loo centimètres cubes de sang normal ont fixé ^5™, 5 du même gaz; la
différence, égale à lo'^'', i, représente le volume d'oxyde de carbone absorbé
par loo centimètres cubes de sang; mais lOO centimètres cubes d'air ne
contenaient que o™, I d'oxyde de carbone; donc le sang, à volume égal,
a fixé cent fois plus de gaz toxique que l'air n'en contenait: le rapport va
donc toujours en augmentant.
M Dans une atmosphère à -r^j-^, le sang fixe encore de l'oxyde de car-
bone : en effet, loo centimètres cubes de sang normal d'un chien pesant
i8''s, 2 ont absorbé 2i'^'^,8 d'oxygène; l'animal ayant respiré le mélange
gazeux pendant trois quarts d'heure, loo centimètres cubes de sang n'ont
absorbé que 17'='^, 2 d'oxygène; la différence est 4^,7 et le rapport que
nous cherchons devient égal àc)4; ainsi, dans les conditions énoncées, le
sang a fixé 94 fois plus d'oxyde de carbone que l'air n'en contenait.
» Enfin, j'ai fait respirer, pendant une heure, un mélange à ^ ,/„ ,^ d'oxyde
de carbone; Us pouvoirs absorbants du sang normal et du sang intoxiqué
ont été ai, I et 19,9; la différence i™,2 représente le volume d'oxyde de
carbone que 100 centimètres cubes de sang ont absorbé, tandis que 100 cen-
timètres cubes d'air contenaient seulement 0*^*^,025; le rapport de ces vo-
lumes d'oxyde de carbone est égal à 48 ('). »
CHIMIE. — Sur le rôle des poussières charbonneuses dans la production des
explosions des mines. Extrait d'une Lettre de M. L. Simoni.x à M. le
Secrétaire perpétuel.
(Renvoi à la Commi.ssion précédemment nommée.)
1 M. Lawrence Smith, en signalant à l'Académie la formidable explo-
sion des moulins Milwaukee, l'a attribuée à la poussière de farine
répandue dans l'air.
» Dans sa séance du i5 juillet, l'Académie est revenue sur ce curieux
(') Ces recherches sur l'absorptioQ de l'oxyde de carbone par l'organisme vivant ont été
faites au laboratoire de Physiologie générale du Muséum d'Histoire naturelle.
27..
( 196 )
phénomène, et M. Berthelot a fait remarquer que c'était principalement à
l'accumulation des poussières charbonneuses dans les galeries des houil-
lères qu'était due l'inflammation du grisou. M. le Secrétaire perpétuel a
partagé sur ce point l'avis de M. Berthelot.
M Je demande la permission à l'Académie de lui faire connaître quelques
faits qui démontreront que c'est bien, dans la plupart des cas, réchauffe-
ment des poussières de charbon répandues dans l'air des galeries qui
amène les explosions de houillères.
M Personne n'a oublié encore le terrible accident du puits Jabin à Saint-
Elienne, où deux cents mineurs ont succombé; cet accident a eu lieu le
4 février 187G. Voici ce que m'écrivait, peu de temps après, M. Villiers,
directeur de la Société anonyme des houillères de Saint-Elienne, dont
dépend le puits Jabin :
« Au sujet de celte catastrophe, nous sommes tous d'accoid ici, et M. Malliey, ingénieur
en chef des mines de Blanzy, que sa Compagnie avait envoyé à Saint-Etienne pour en étudier
les causes, partage notre avis : c'est que la mine de Jabin renferme très-peu de grisou, et
que les précautions prises jusqu'ici exclusivement en vue de ce gaz ne sont |)as suffisantes.
11 fiiut en prendre d'aulres contre les poussières extrêmement fines de charbon, qui, au
moment d'une explosion de quantités faibles de grisou, ou même de poudie de mine,
dégagent rapidement une partie du gaz d'éclairage qu'elles renferment et propagent l'explo-
sion, en régénérant la cause du mal avec d'autant plus d'énergie que le courant d'air est
plus violent.
» Des croûtes de coke très-épaisses (2 à 3 cenlimètres) prouvent jusqu'à l'évidence ce
fait, et expliquent pourquoi des zones considérables, dans lesquelles on n'a jamais vu de
grisou, ont été brûlées comme le reste des travaux. L'année dernière, dans la même houillère,
un coup de mine a allumé les poussières sur une longueur consiilcrable, dans une région
non grisouteuse; mais il est probable que, si le courant d'air eût été plus fort, l'explosion
aurait pu se développer, gagner une région grisouteuse et produire une catastrophe.
» Il résulte de ces renseignetnents que les précautions à prendre dans
les mines à grisou sont complexes, toutes les fois que les poussières de
charbon sont riches en gaz et sont très-fines. Selon moi, les explosions
peuvent alors survenir, même dans des mines qui n'ont jamais eu de gri-
sou. Il n'est plus besoin d'invoquer pour cela des poches tout à coup ren-
contrées par le pic de mineur, et pleines de gaz oxyde de carbone ou hy-
drogène carboné.
» Voici, à ma connaissance, quelques exemples d'explosions survenues,
il y a une trentaine d'années, dans des mines de charbon (jui n'ont jamais
eu de grisou.
( '97 )
» En i853, quand je visitais les mines de lignite du bassin d'Aix en Pro-
vence, il m'a été signalé une explosion qui avait eu lieu dans les mines
quelques années auparavant.
M Plus lard, en 1857, quand je dirigeais les mines de houille de Monte-
Bambolien Toscane, j'appris qu'une explosion avait eu également lieu
dans cette mine quelques années auparavant, ainsi qu'à celles de Tatte et
Moiite-Massi, situées dans le voisinage. Celles-ci, en 1862, furent le
théâtre d'ime nouvelle explosion. Je séjournais alors dans le pays aux mines
de cuivre de Rocca-Tederighi.
» Voilà donc quatre cas bien précis d'explosions survenues dans des
houillères où il n'y a jamais eu de grisou et qui exploitent des lignites où le
grisou n'a jamais été signalé nulle part. Pour rendre compte de ces explo-
sions, il suffit d'avoir égard à la présence des poussières charbonneuses. »
VITICULTURE. — Théorie nouvelle des altérations que le Phylloxéra déter-
mine sur les racines de la vigne européenne. Note de M. Millardet,
présentée par M. Pasteur.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
« Les altérations primitives que le Phylloxéra détermine sur les racines
de la vigne sont de deux sortes :
» Lorsque la piqûre de l'insecte a lieu en un point où la racine n'a pas
encore terminé son accroissement en longueur, cette dernière se courbe à
l'endroit blessé en même temps qu'elle augmente en épaisseur ; il se forme
une nodosité.
» Lorsque la piqûre a lieu en un point où la racine a cessé de s'allonger,
il se produit immédiatement au-dessous, mais surtout autour du point
affecté, une hypertrophie des tissus corticaux qui détermine la formation
d'une protubérance ou tubérosité.
)) Tout ce que l'on sait de réellement important sur le développement
ultérieur des nodosités et tubérosités, c'est que les unes et les autres ne
tardent pas, une fois produites, à se colorer en brun foncé et à pourrir.
Cette pourriture, dans la vigne européenne, s'étend insensiblement à toute
l'épaisseur de la racine. Jusqu'à présent, la pourriture a été regardée
comme le résultat immédiat de la piqûre du Phylloxéra. Pour les uns, elle
est la suite naturelle de la multiplication et du gonflement anormaux des
( '9« )
cellules au point hypertrophié; pour les autres, elle résulte de l'action
d'un poison subtil laissé par l'insecte au fond de la blessure. L'insuffi-
sance de ces explications se trouve démontrée par les trois faits suivants,
dont la constatation est facile : i° l'âge des nodosités pas plus que leur
grosseur n'exerce une influence immédiate sur la pourriture de ces ren-
flements; 2° la pourriture des nodosités commence souvent dans un point
éloigné de celui où l'insecte est appliqué; 3° les galles produites sur les
feuilles par la piqiàre du même insecte ne pourrissent jamais ou presque
jamais.
)) Des recherches que je poursuis depuis quelques mois m'ont démontré
que la pourriture des nodosités et tubérosités doit être attribuée unique-
ment au développement, dans les tissus, de certains champignons et, dans
quelques cas rares, à celui d'autres organismes parasitaires. En effet, on
trouve constamment dans les nodosités et les tubérosités, lorsqu'elles com-
mencent à pourrir, des mycéliums variés appartenant à divers champi-
gnons. Ces mycéliums se retrouvent également dans le corps même de la
racine, petite ou grosse, dès qu'elle pourrit. Leur présence constante dans
les nodosités, les tubérosités et le corps même des racines altérées par la
maladie, montre qu'ils sont liés d'une façon intime à l'état pathologique
Ils doivent indubitablement en être la cause ou l'effet.
» Jusqu'à présent, on ne les a remarqués que sur les racines arrivées
au dernier degré d'altération; et tous les observateurs, sans exception,
s'accordent à regarder leur présence comme un phénomène ultime, résul-
tat de la dégénération des tissus.
» C'est là une erreur, les champignons dont je parle sont la cause de
l'altération des racines, non son effet. Ils n'envahissent pas ces dernières
parce qu'elles sont pourries, mais en déterminent immédiatement la pour-
riture par leur développement. En effet, on les découvre toujours à l'ori-
gine du mal, c'est-à-dire dans les taches de pourriture les plus petites, et
même, dans quelques cas, au milieu de tissus d'apparence saine.
» Il est vrai que ces mycéliums se trouvent quelquefois à l'état normal,
c'est-à-dire en l'absence du Phylloxéra, dans l'écorce primaire des radi-
celles; mais il faut remfMquer que dans les nodosités et les tubérosités ils
sont infiniment plus abondants. Cela tient sans nul doute aux nombreuses
fissures que détermine dans l'épiderme des nodosités l'hypertrophie des
tissus sous-jacents à ce dernier, fissures qui ouvrent de bonne heure un
facile accès aux organismes parasitaires extérieurs. La pénétration de ces
( 199 )
derniers dans les tubérosités a lieu d'une façon analogue, c'est-à-dire par les
fissures du périderme.
» Une fois parvenus dans l'intérieur de la racine, les mycéliums peuvent,
suivant les circonstances, demeurer inoffensifs ou déterminer la destruction
de cet organe tout entier. Ils sont inoffensifs lorsqu'ils se trouvent arrêtés
par l'étui protecteur des faisceaux fibro-vasculaires [ScInUzscheide des
auteurs allemands) ou par une couche de tissu subéreux. La pourriture se
trouve alors limitée au système cortical de la racine; mais, si rien ne s'op-
pose à leur marche envahissante, ils atteignent les faisceaux vasculaires;
la racine tout entière se trouve ainsi livrée à la pourriture et à la désorgani-
sation la plus complète.
M L'explication du mécanisme de la pénétration des champignons dans la
racine, aussi bien que celle de la manière dont le mycélium passe de l'écorce
dans les faisceaux fibro-vasculaires, comporterait un grand nombre de
détails que je suis obligé de renvoyer à un travail de plus longue haleine.
J'espère être à même de donner bientôt la démonstration expérimentale du
rôle nouveau que j'attribue aux champignons dans l'étiologie de la maladie
delà vigne. Si mes prévisionsse réalisent, les jeunes vignes que j'ai soumises
à l'action du Phylloxéra dans un sol purgé d'organismes parasiUnres (aussi
complètement que cela peut se faire dans des observations de ce genre)
ofiriront, comme celles qui sont cultivées dans un sol normal, des nodosités
et des tubérosités, mais celles-ci ne pourriront pas, et par conséquent
seront sans danger.
» La nouvelle théorie que je propose, outre qu'elle a pour base des
faits bien détinis, offre l'avantage de rendre compte d'une foule d'anomalies
encore inexpliquées dans la marche de la maladie suivant les saisons^ le
climat, les terrains, etc. Elle ne sera pas moins féconde en déductions au
point de vue de l'intelligence de l'action des insecticides sur les vignes
phylloxérées. Enfin elle permettra, je l'espère, de formuler quelques indi-
cations relativement aux opérations les plus recoramandables pour la recon-
stitution de nos vignobles à l'aide des vignes résistantes.
» Mais, en outre de ces avantages, la théorie dont je parle offre encore
celui de faire pressentir la cause véritable de la résistance du Phylloxéra
dont jouissent certaines vignes américaines. Comme les vignes non résis-
tantes, ces dernières, soumises à l'action de l'insecte, se montrent, il est vrai,
affectées de nodosités et de tubérosités; mais, tandis que chez les premières
ces altérations ne tardent pas à se compliquer de la pourriture du corps
( 200 )
ligneux de la racine, chez les vignes résistantes, elles restent simples, en
vertu de certaines causes qui empêchent l'envahissement du corps ligneux
par les mycéliums. Je me réserve de revenir bientôt sur ce point important. »
M. N. Basset, M. P. Clairin, M. Fr. Garcin adressent diverses Commu-
nications relatives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. A. PicART soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant
pour titre : « Introduction à la mécanique moléculaire; dynamique des
atomes; nouvelle théorie cosmogonique ».
(Commissaires : MM. Dumas, Faye, Bertrand, Janssen).
M. J. SiLBERMANN adressc une Note relative à une « Théorie générale
des phénomènes météorologiques, séismiques et volcaniques, sur la Terre,
sur le Soleil et sur les autres planètes. »
(Commissaires : MM. Faye, Janssen.)
M. Cu. Depuis demande l'ouverture d'un pli cacheté, déposé par lui
le i8 février dernier.
Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient une
Note relative à un « nouveau levier hydraulique ».
(Renvoi à l'examen de M. Tresca.)
M. T.-L. Phipsox adresse une Note relalive à un « nouveau blanc
minéral ».
L'auteur a essayé vainement de remplacer le blanc de plomb par un
certain nombre de silicates artificiels, dont il espérait rendre la pro-
duction industrielle plus économique que celle du blanc de zinc. Il a
récemment examiné l'oxysulhire de zinc obtenu par M. Th. Grilfitlis, qui
lui parait résoudre la question.
(Commissaires : MM. Chevreul, Fremy.)
M. GiRAULT soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur « l'hydro-
pisie de la membrane séreuse vaginale (hydrocèle) ».
(Commissaires : MM. Sédillot, Gosselin.)
( 20' )
CORRESPONDANCE.
M. leBIixisTRE DE l'Instruction publique invite l'Académie à lui présenter
une liste de deux candidats pour la place laissée vacante au Bureau des
Longitudes, par le décès de M. Le Verrier, au titre de Membre de l'Académie
des Sciences.
(Renvoi à une Commission composée des Sections d'Astronomie, de
Géométrie, et de Géographie et Navigation.)
M. le Ministre de l'Instruction publique adresse l'ampliation d'un Décret
par lequel le Président de la République autorise l'Académie à accepter le
legs qui lui a été fait par le Commandeur de Gaina Machado.
(Renvoi à la Commission administrative.)
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Une brochure de M. Melsens, intitulée: « Cinquième Note sur les pa-
ratonnerres ». (Renvoi à la Commission des paratonnerres.)
2° Un Mémoire de M. B. Stilling, imprimé en allemand, et portant pour
titre: « Nouvelles recherches sur la structure du cervelet ». (Ce Mémoire,
présenté par M. Ch. Robin, est renvoyé au Concours Montyon, pour 1879.)
ASTRONOMIE. — Observation de la comète périodique de Tempel, faite à l'ëqiia-
torial du jardin de l'Observatoire de Paris; par M. Pr. Henry, communi-
quée par M. E, Mouchez.
Temps moyen Ascension Distanco Etoilo
1878. de Paris. droite lo[;(pai'X A). polaire. log(parXA). de compar.
Juin. 23. lo^Sy'-i^ i5''2i'"û',03. +(1,484) tj5"5o'22",5 -(0,848) 378 W.
« La comète est très-faible, ronde, sans noyau apparent; son diamètre
est de 3 minutes environ.
» Position moyenne de l'étoile de comparaison pour 1878,0 :
Ascension Réduction Distance Réduction
droite. au jour. polaire. au jour.'
373Weisse H. XV... i5'>2i"'45s36 -+-3»,09 96°o'36",4 -m3",i
C. R., 187P, 2» Semestre. (T. L\XXV1I, N» S.) | sS
[ 202 J
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les covariants desjormes binaires.
Note de M. C. Jordan.
« On sait, par les beaux travaux de M. Gordan, que les covariants d'un
système de formes binaires s'expriment en fonction entière d'un nombre
limité d'entre eux.
» La détermination effective de cette limite constitue néanmoins un pro-
blème assez difficile. Dans un premier essai sur ce sujet, publié en 1876,
nous avons donné une formule récurrente qui fournit une première solu-
tion de cette question; mais la limite qui s'en déduit est beaucoup trop
élevée.
» La nouvelle solution que nous présentons aujourd'hui est fondée sur
les mêmes principes que la précédente, mais présente sur elle un progrès
marqué.
» Soit a, h, c, . . ., f, g, . . . un système de formes en nombre quel-
conque, mais d'ordre =N, dont on demande les covariants.
» Formons la suite des entiers décroissants
N,N,=E(|N), N, =E(fN), ...,
E(j:) désignant le plus grand entier contenu dans x; soit Np le premier
terme de la suite qui ne surpasse pas 4-
» Soient a, b, c, . . . celles des formes du système dont l'ordre sur-
passe N, •/, g, ■ ■ ■ les autres.
» Soient f, 9', • • . ceux des covariants de a, b, c. . . du second ou du
troisième degré dans les coefficients, et dont l'ordre, par rapport aux va-
riables, ne surpasse pas N,.
>) Soient, de même, a', b', c\ . . . celles des formes du systèmeyj g, . .,
cp, cp', . . ■ dont l'ordre >-N2; /', g , ... les autres. Nous désignerons par
(p,, çi',, ... les covariants de a', b', c', ... du second ou du troisième
degré, mais d'ordre ^Nj.
» Soient encore a", //', c",.. . celles des formes y, g', . . ., œ,, o', , ...
dont l'ordre ^N. : nous construirons ceux de leurs covariants ç.^ 'f\^. . . .
dont le degré est 2 ou 3 et dont l'ordre est ^N,;
» Et ainsi de suite.
» Cela posé, nous établissons le lemme suivant :
Lemme. — Tout covariant de a, A, c, ... ,y, g, . . . résulte de la compo-
( 203 )
sition (Uberschiebung) de covariants de J, g, . . . , çj, y , . . . , ç», , ip'j, . . . avec
certains covariants PQ de a, b, c,. . . , ainsi définis :
» P eit de Informe
[abf[bc)'{cdY{deY...alblc'^...,
oit les exposants ,u., v, p.', v', . . . satisjont aux inégalités suivantes :
p-<|-N, p:~ij.-M, ..., ,j/<p.
I /•'
v<tP" V <vp., •••, V'<^fi.'
)) Q est un produit dejacteurs dont chacun sera ou l'une des formes a,b,c,... ,
ou l'un de leurs covariants du second degré.
') Nous en déduisons ensuite ce théorème :
•> Théorème. — Tout covariant du système a,b,c, ....,f, g, ..., (f,m\ ...,
<5?, , ç/', , . . s exprime linéairement par des produits R, S, T ainsi définis :
I) R est un covariant, dont l'ordre O et le degré D sont limités par les iné-
galités
0<2W,
T><:gW -O.
') S est un produit dont les facteurs S,, Sj, ... sont les formes a, b, c, ...,
/, g, ..., (p, 9', .. , ç),, ?'ii •■• ou leurs covariants du second degré. L'ordre de
ces fadeurs ne surpasse pas 2 N — 2.
» T est un produit d'invariants T,, T.. ,.., dont les degrés sont < 7N — 5.
» Remarque. — Dans l'expression des covariants R, S,, S.., ..., T,^
T,, ... figurent, outre les symboles des formes données a, b, c, ...,J,
g, ..., ceux des formes auxiliaires y, y', y,, (s\, .... Si l'on élimine ces
derniers symboles de manière à tout exprimer par ceux des formes pri-
mitives a,b,c, .-.,/, g, ..., on trouvera, pour les degrés de R, S|,So, ...,
T,. T2, ..., les limites suivantes :
» Pour R,
pour S,, S„ ...,
pourT,,T,, .. ,
(7N - 5)3f+'.
28..
( 2o4 )
w Une étude plus approfondie du covariant R montre qu'il peut s'ex-
primer en fonction entière de covariants analogues, dont l'ordre ne sur-
passe pas No — 2(j5(d*), â étant le plus grand entier qui satisfasse à l'iné-
galitéy"(c?) <; - {f et ç désignant les deux fonctions numériques définies
dans notre Mémoire de 1876).
» Si l'on donne successivement à N la série des valeurs
5, 6, 7, 8, 9, 10, ...,
la formule ci-dessus donnera, pour la limite de l'ordre des covariants irré-
ductibles,
9, 12, i5, 1 8, 22, 26, ...»
MÉGAKIQUE, — Nole sur un lliéorème sur les mouvements relatifs;
par M. Laisant, présentée par M. Resal.
« Le théorème bien connu de Coriolis sur l'accélération dans un mou-
vement relatif est susceptible d'une généralisation qui, je le crois du moins,
n'a pas été remarquée jusqu'à présent.
» Le mouvement d'entraînement pouvant être considéré à un instant
quelconque comme résultant d'une translation et d'une rotation, il est
permis, en employant la notation des quaternions, de mettre le vecteur
du point mobile sous la forme
(i) z = M + L-'xZ/.
» Pour calculer les accélérations des divers ordres^ il faudra prendre les
dérivées successives de z. Mais dans ce calcul le terme M n'engendrera
jamais qu'un terme unique, appartenant à l'accélération d'entraînement de
l'ordre considéré. Il en résulte qu'on peut conserver à z la forme plus
simple
(2) z = L-*\L.
» Or un calcul facile permet de reconnaître que, si l'on prend m fois de
suite la dérivée de cette expression, en y considérant le vecteur x comme
constant, puis n fois de suite la dérivée du résultat, en considérant cette
( 2o5 )
fois le qualernion L comme constant, le résultat sera le même que si l'on
avait eflectué ces opérations dans un ordre inverse, et par suite dans un
ordre quelconque; si bien qu'on a, par exemple,
» Cela posé, la différentiation totale de z, successivement répétée, nous
donnera
Dz = Di z + DxZ,
D'z = Bl,z -4- aDIxZ + D|-.z,
D'z = Df.z + D|, xZ + 3D2.X.Z + ^l^,
D"z = D2„z + «D2„., xZ -f '^ ~ D2„-,x.z + .. . + «D2x" .z + D^.z,
» Les trois premières équations ci-dessus donnent respectivement la
composition de la vitesse, de ['accélération et de la sur accélération dans les
mouvements relatifs; et l'équation générale permet d'énoncer la proposi-
tion suivante :
» Théorème. — Soit O un point quelconque de l'axe instantané du mou-
vement d'entraînement à un instant déterminé. Par ce point, soient menées les
droites OU,, OUj, ..•, 0U„_| éijales [en grandeurs, directions et sens) à la vi-
tesse relative, ..., à l'accélération relative, à l'accélération relative d'ordre
n — 2. Considérons maintenant dans le mouvement d'entraînement élémentaire,
la rotation autour de l'axe instantané; et dans ce mouvement de rotation
appelons :
w„_, l'accélération d'ordre 71—2 du point U, ;
w„_o l'accélération d'ordre n — 3 du point U^;
7
\\'.2 l accélération du point U„_2 ;
w, la vitesse du point U„_, .
» Soient enfin w„ l'accélération d'entraînement d'ordre n — \ , et w„ l'accé-
lération relative du même ordre.
» L'accélération absolue d'ordre n — i s'obtiendra en composant entre elles
les droites
vv„, \v„_,, \v„.o, ..., w,, vv„,
( ao6 )
après leur avoir respectivement appliqué les coefficients du développement de
(t + xf , c est-à-dire
n[n — I
, w, \ ^ , ■ -, n, i.
Sous forme sjmbolique, on peut écrire
D"z =. (D^ ^- Dx)"z ...
PHYSIQUE. — De la non-existence de l' allonçiement d'un conducteur traversé
par un courant électrique^ indépendamment de Faction calorifique. Note de
M. R. Bloxdlot, présentée par M. Jainiu.
(« Un conducteur traversé par un courant s'échauffe, et en conséquence
subit un allongement. En dehors de cet effet facile à prévoir, existe-t-il une
dilatation produite directement par le courant, en tant qu'action mécanique
de celui-ci? La solution expérimentale de cette question présente de très-
grandes difficultés, à cause de la coexistence de la dilatation thermique et
de l'effet cherché, s'il existe.
» M. Ediund en 1866 ('), et M. Streintz en 1873 i -), ont cherché à ré-
soudre le problème en évaluant par des moyens détournés la température,
et déduisant, de la dilatation totale observée, l'effet thermique calculé à
l'avance. Ces expérimentateurs concluent à l'existence d'un allongement
purement électrique. D'un autre côté, M. Wiedemann (') regarde ces ex-
périences comme insuffisantes et la question comme non résolue.
') En présence de ces divergences, j'ai songé à une méthode d'expérimen-
tation fondéesur un principe totalement différent, et où les causes d'erreur
des méthodes précédentes ne se présentent pas.
" Suiiposons un mince ruban métallique, intercalé dans le circuit d'une
pile par l'intermédiaire de masses conductrices considérables, soudées à ses
extrémités : les surfaces d'égal potentiel sont les sections droites du ruban,
et les lignes de courant des droites parallèles à la longueur. Il y a donc lieu,
(') Edlund, Pogg. .Inn; Bd. CXXIX, S. i5, 186G*; Archives, noiiv. sér.; t. XXVII,
p. 269, 1866*. — Edldnd, Pogg. Jfin., Bd. CXXXI, S. 337; 1867*.
(')Steeintz, If'iener Berichte, Bd. LXVII, [2], 1873 (april)* ; /'o^^. Arin., Bd. CL,
S. 368; 1873*.
(') WiEDEMAKN, GdlfanisiHiis ; I, Seite96i; Nac/ilrage, S. 704.
( 207 )
par rapport aux phénomènes électriques, de distinguer deux directions, la
direction transversale et la direction longitudinale. Les phénomènes calo-
rifiques, au contraire, ne différeront aucunement selon quon considérera lune
ou l'autre direction. De là, le moyen de séparer les deux ordres de phéno-
mènes.
» Il est clair en effet que, tandis que la dilatation calorifique portera
également sur la longueur et la largeur du ruban, en le laissant géométri-
quement semblable à lui-même, la dilatation galvanique, si elle a lieu,
portera inégalement sur les deux dimensions, et déformera le ruban. Par
conséquent, foute déformation de la bande métallique, ou des figures
tracées sur sa surface, doit être attribuée à un phénomène purement élec-
trique, de même que l'absence d une déformation implique la non-exis-
tence d'une action mécanique directe du galvanisme.
» Supposons deux plis dont les arêtes forment un angle sur la surface
du ruban : cet angle augmentera nécessairement si l'électricité produit un
allongement (un calcul des plus simples montre que cet effet sera maximum
si l'angle du pli avec le bord du ruban est de 4^ degrés). Le phénomène
est flicilement multiplié en formant un grand nombre de plis à 45 degrés,
alternativement vers la face supérieure du ruban et vers la face inférieure,
de façon à donner lieu à une sorte d'hélice quadrangulaiie où les accrois-
sements angulaires s'ajoutent.
» Nous avons construit, avec du laiton laminé et recuit, une telle hélice
renfermant 200 sommets d'angles. La partie supérieure élait invariablement
fixée; la partie inférieure, au contraire, était reliée au circuit de la pile par
l'intermédiaire de mercure, de façon à pouvoir tourner; un miroir per-
mettait d'observer la rotation au moyen dune lunette, d'après la méthode
de Gauss-Poggendorff. La pile, composée de huit Bunsen, produisait un
courant ayant dans l'hélice une densité de 87, en unités absolues électro-
magnétiques. L'observation la plus attentive ne nous a permis d'observer
aucune déviation, même en portant à dix le nombre des éléments Bunsen.
Comme on pouvait apprécier dans la lunette - de millimètre de la règle, il
en résulte que, eu égard à la multiplication de notre appareil, une dilata-
lion comportant par mètre seulement o™,oooooo25 eût été sensible. Par
conséquent, dans les limites d'extrême approximation que nous venons de
définir, on doit conclure que le passage d'un courant dans un conducteur mé-
tallique ne produit aucun effet mécanique d'allongement ou de raccourcisse-
ment.
( 208 )
1) D'aulres rubans, entre autres un ruban de maillechort, ont donné le
même résultat. Il est nécessaire que le métal de l'hélice soit soigneusement
recuit, car le laminage constitue le ruban dans un état moléculaire analogue
à celui des cristaux à un axe, et alors on observe des rotations lentes, indi-
quant une inégalité du coefficient de dilatation calorifique dans différentes
directions. 11 faut aussi que les masses métalliques qui terminent le ruban
soient conveuablemeiit soudées, afin que la distribution électrique soit
bien celle que nous avons indiquée : dans le cas contraire, on obtient éga-
lement des rotations lentes. Ces remarques démontrent la sensibilité de la
méthode et la rigueur du résultat, attendu que toute rotation cesse quand
les précautions nécessaires sont observées. »
CHIMIE ANALYTIQUE. — Nouvelles observations sin^ les sous-nitrates de bismuth
du commerce. Note de M. A. Carnot, présentée par M. Boussingault,
(Extrait.)
« Amené par de nombreuses expériences à constater la présence du plomb
dans certains échantillons de sous-nitrates de bismuth préparés pour la
pharmacie, j'ai cru devoir, dans une courte Note ('), signaler aux fabri-
cants ce défaut de purification qu'ils pouvaient et devaient éviter.
» M. Riche, professeur à l'École de Pharmacie, a remarqué, dans une
nouvelle étude des sous-nitrates (^), qu'ils ne renfermaient assez souvent
que la moitié (et par exception même que le vingtième) de la quantité
d'acide nitrique que comporterait la formule théorique Bi^O%AzO' -f- 2 Aq,
tandis qu'ils devraient toujours contenir au moins les deux tiers de cette
projjorlion. Il n'hésite pas à attribuer ce défaut à « la fâcheuse habitude »,
prise par quelques fabricants, « de saturer plus ou moins complètement
» les eaux mères du sous-nitrate avec de l'ammoniaque », au lieu de n'em-
ployer que l'eau pure pour cette préparation, suivant la formule du Codex.
» La même pratique ou l'emploi, que suppose aussi M. Riche, d'eau
sulfatée ou carbonatée explique facilement la présence du plomb en quan-
tité sensible dans les sous-nitrates préparés avec un métal imparfaitement
purifié.
» Je n'aurais donc qu'à souscrire aux conclusions du savnnt profes-
(') Complcs rendus, séance du 18 mai 1878.
('J Ibid., séance du 17 juin i8j8.
( 209 )
seur, s'il n'avait exprimé, sur le point spécial de la présence du plomb, un
dissentiment qui m'oblige à répondre.
» J'avais indiqué, comme résultat de mes expériences, que, sur sept
échantillons provenant des principales fabriques de Paris, cinq contenaient
entre i,i et 3,8 millièmes d'oxyde de plomb, et les deux autres jusqu'à
6,5 et 9,8 millièmes.
M M. Riche annonce n'avoir trouvé que 3,4 millièmes de plomb dans un
échantillon unique, et moins de i millième dans tous les autres, et cela
en suivant, dit-il, exactement la même méthode de dosage.
)) Un pareil écart ne peut cependant s'expliquer, à mes jeux, que par une
différence dans la manière 'd'opérer. Peut-être n'avais-je pas suffisamment
insisté, dans la rédaction de ma première Note, sur la nécessité de rendre
aussi peu acide que possible la solution chloihydrique du sous-nitrate.
Un excès, même assez faible, d'acide s'oppose au dépôt complet du sel de
plomb ; aussi est-il indispensable de n'employer ensuite que de l'alcool
rectifié, le sel de bismuth commençant à se décomposer dès qu'on ajoute
quelques gouttes d'alcool ordinaire. C'est une précaution à laquelle
M. Riche n'a probablement pas attaché assez d'importance, et dont l'inob-
servation devait naturellement avoir pour conséquence un dosage incom-
plet de l'oxyde de plomb.
» Quant à l'explication qu'il propose, fondée sur l'existence, dans le
précipité, de sable, de silice gélatineuse, de silicates, d'argent, de fer, de
bismuth et surtout de chaux, je ne saurais l'admettre. Les cinq premières
de ces substances ne se présentent qu'à l'état de traces douteuses; quant au
bismuth, j'avais déjà indiqué comment je m'étais assiué de son absence;
enfin, j'avais aussi fait remarquer qu'il fallait se mettre à l'abri des erreurs
que la présence de la chaux pourrait parfois faire commettre.
» Néanmoins, pour ne laisser subsister aucune incertitude, j'ai soumis à
l'expérience suivante les deux échantillons de sous-nitrates, où j'avais pré-
cédemment trouvé le plus de plomb, et sur lesquels, par conséquent, nous
étions le plus en désaccord.
» 20 grammes de sous-nitrate furent attaqués à chaud par l'acide chlor-
hydrique versé peu à peu jusqu'à dissolution exacte; après refroidisse-
ment, j'ajoutai environ 40 centimètres cubes d'alcool rectifié à 98,3 cen-
tièmes et je laissai reposer deux jours. Je reçus le chlorure de plomb sur
un filtre taré et je le lavai à l'alcool rectifié. Le précipité cristallin, séché
et séparé du filtre, fut redissous par l'eau chaude et un peu d'acide chlor-
hydrique, filtré et soumis à un courant d'hydrogène sulfuré. Enfin le
C. R„ iSjS, a" Semestre. (T, LXXXVIÎ, N» J5.) 29
( 2 10 )
sulfure de plomb fut transformé en sulfate, calciné el pesé. Je vérifiai
ensuite l'absence complète du bismuth; le sulfate pesé ne pouvait donc
certainement contenir que du plomb.
» Or les poids des sulfates obtenus étaient, pour l'un des échantillons
oB'',ig4 et pour l'autre o^'^ji^a, correspondant à oS',i43 et oS'",io5 d'oxyde
de |)lomb ou à 7,16 et 5,25 millièmes de cet oxyde pour i partie de
sous-nilrate.
» Ces nombres sont certainement un peu trop faibles; car le plomb
n'est pas entièrement précipité à l'état de chlorure dans une solution sen-
siblement acide. Je me crois donc fondé à dire que mes premiers dosages
étaient très-près de la vérité, et qu'Us donnent aux conclusions de mon ho-
norable contradicteur i)lus d'in>porlance qu'il n'en veut voir lui-même.
» Il en résulte, en effet, que ce n'est pas seulement au point de vue de la
conservation de l'acide nitrique, mais aussi pour l'élimination de l'oxyde de
plomb, qu'd inj porte d'observer rigoureusement les prescriptions du Codex
et de n'employer que de l'eau pure à la préparation du sous-nitrate de
bismuth.
» P. S. - Après avoir rédigé cette Note, j'ai trouvé, dans les Comptes
rendus de la dernière séance de l'Académie (séance du 22 juillet), un tra-
vail de MM. Chapuis et Liuossier sur le même sujet. La nouvelle méthode
qu'ils présentent pour la recdierche du plomb dans les sous-nitraies, et que
j'ai aussitôt expérimentée, m'a paru être d'une pratique facile, mais d'une
sensibilité moindre que celle que j'avais moi-même indiquée, ce qui s'ex-
plique aisément par la masse considérable de matière insoluble, au sein de
laquelle il faut arriver à dissoudre quelques millièmes d'oxyde de plomb.
Néanmoins, ÎMM. Chapuis et Linossier annoncent avou- trouvé, dans l'un
des échantillons qu'ils ont examinés, une proportion de 7 à 8 mUhèmes de
plomb : confirmation évidente de mes propres recherches. »
THE1\M0CH1MIE. — Formation theimique de F lij'droijène phosphore el de
r liydrocjène arsenic. Note de M. J. Ogiek, présentée par M. Berlhelot.
« T. Hydrogène phosphore. — La réaction de l'hydrogène phosphore
sur le brome se jirête aisément à des mesiu'es thermiques.
» Celte réaction s'effectue simplement selon la formule
PH' :- 8Br H- 5 HO = PO' -l- 8HBr,
( 2.1 )
si l'on a soin d'opérer en présence d'un assez grand excès de brosne, ainsi
que je l'ai constaté expressément dans chaque expérience.
» L'expérience thermique s'effectue au sein du calorimètre à eau, dans
un tube contenant, sous une couche d'eau, le brome dans lequel on
amène par déplacement l'hydrogène phosphore, soigneusement privé de
phosphure liquide. Le poids de l'hydrogène phosphore peut être calculé
par trois méthodes, que j'ai employées simultanément, afin de contrôler
les résultats : i° pesée directe du tube avant et après l'expérience; 2° do-
sage de l'acide phosphorique à l'état de phosphate ammoniaco-magnésien;
3" dosage, au moyen d'une solution titrée d'acide sulfureux, de l'excès de
brome et, par suite, du gaz correspondant au brome disparu. J'ajouterai
que ce dernier dosage peut être effectué calorimétriquement, ce qui permet
de constater la simplicité de la réaction, la quantité de chaleur dégagée
devant être égale à celle qui correspond à la transformation de l'acide sul-
fureux et de l'acide bromhycirique, l'un en acide sulfurique, l'antre en
acide bromhydrique.
» Dans ces conditions, la chaleur dégagée dans la réaction du brome sur
un équivalent d'hydrogène phosphore a été trouvée égale à. 254^"', 6,
moyenne de cinq expériences, oscillant entre les limites -;-25i^",9 et
+ 259*^^2.
» Des données précédentes on petit déduire la chaleur de formation de
l'hydrogène phosphore en observant que le même état final (acide brom-
hydrique disrous plus acide phosphorique dissous) s'obtient par les deux
cycles de réactions suivants :
Premier cycle. ! Deii.riènc cycle.
P -i- H' uh.ileur dégagée . . x
5(H+0) ., , A -.-1-147,5
Pil' H-SBr , .. B=; -1-254,6
P -I- 0» diss. . . =: C -H 203 , 7 (Thomscn)
8(H-1-Br)diss... =D -t-oSe.ofBerthelot)
u ou
X = (C + D) - (A +- B) = -^ ;36'-",G.
La chaleur de formation de l'hydrogène phosphore depuis les éléments,
P +- H= == PH% est donc -1- 36<^=',6.
» IL Hydrogène phosphore solide. — J'ai, par des procédés analogues,
mesuré la transformation thermique de l'hydrure de phosphore solide,
représenté par la formule P=H et obtenu par l'action de l'acide chlorhy-
driqne sur le gaz spontanément inflammable. Au contact du brome et de
l'eau, ce corps se détruit selon la réaction
P=H -f- HBr +- loHO = 2PO' -h 11 HBr.
29..
( 212 )
L'expérience, qui s'elfecUie facilement, a donné une moyenne de 367'^'', 2.
On en déduit pour la chaleur de formation de P^H le nombre + 66'^''', 7.
» III. Hydrogène arsénié. — Les mêmes méthodes s'appliquent à la
mesure de la chaleur de formation de l'hych-ogèue arsénié. Comme dans le
cas de l'hydrogène phosphore, l'emploi d'un assez grand excès de brome
permet d'obtenir une oxydation complète et prévient la formation d'acide
arsénieux ; l'expérience comporte, du reste, les mêmes contrôles. L'action du
brome sur un équivalent d'hydrogène arsénié a déterminé un dégagement
de chaleur de 212^"', 9, ce qui donne pour la chaleur de formation depuis
les éléments, As + H' = AsH', le nombre ~ ri^''',7.
» IV. Comparons la chaleur dégagée dans la formation des trois hy-
drures de même condensation :
Cal
Gaz ammoniac Az + H' = AzE-" = 4- 26, 7 (Favre, Thomsen)
Hydrogène pliosplioré P -I- H' = PH' = -f- 36,6
Hydrogène arsénié As + H' ^= As H' = — 1 1 , 7
)) Ces chiffres sont en rapport avec la slabilité relative des hydrures
gazeux de phosphore et d'arsenic. En effet, l'hydrogène phosphore gazeux,
bien privé de phosphure liquide, est un corps stable, résistant à l'action
de la lumière, que la chaleur décompose seulement vers le rouge, et qui
ne se condense en phosphure solide que sous l'influence d'une action éner-
gique, comme celle de l'effluve électrique. L'hydrogène arsénié, au con-
traire, se détruit spontanément dans les vases de verre où on le conserve dès
la température ordinaire sous l'influence de la lumière, et même dans
l'obscurité, d'après des expériences inédites de M. Berlhelot (').
)) Comparons encore les chlorures aux hydrures :
Az+ CP...
. --38,3
Az + H' . . .
. -f- 26, 7
P -i^Cl'...
. +75,8
P -+-u=.. .
. H- 36,6
As + Cl' . . .
■ +74.6
As + H'. . .
• -11,7
» On voit qu'il y a inversion du signe thermique de la combinaison
lorsqu'on passe de l'azote à l'arsenic. Ces nombres s'accordent avec les
propriétés des composés; car le chlorure d'azote est un corps éminemment
explosible, et les trichlorures de phosphore et d'arsenic sont au contraire
des combinaisons stables.
') La picsfiicc du nicrcuic lui donne plus de slabilité.
( 2.3 )
» Soient enfin les oxydes
Az -t- 0'= AzO' gaz absorbé.. . . — 32,8 Az + H' -4-26,7
p -t- 0' = PO' dissous dégage. .. . +122,1 P + H' +36,6
As + 0' = As 0' solide H- 77,3 As 4- H' — «'>7
» Le rapport des stabilités se renverse également lorsqu'on passe de la
série de l'azote à celles du phosphore et de l'arsenic.
)) Il résulte de ces nombres que l'oxygène et les corps oxydants doivent
brûler et brûlent en effet les hydrures de phosphore et d'arsenic bien plus
aisément que l'hydrure d'azote. Mais la place me manque pour développer
davantage les conséquences chimiques qui découlent de ces nouvelles dé-
terminations ('). »
CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur l'alcool amylique (suite) : alcool dex-
trogyre. Note de M. J.-A. Le Bel, présentée par M. C. Friedel.
« On avait remarqué depuis longtemps que le pouvoir rotaloire de l'al-
cool amylique commercial varie à peu près entre les limites de ~ 1° à
— 2° pour 10 centimètres; néanmoins j'ai eu l'occasion, à plusieurs re-
prises, de constater que, dans la distillation des phlegmes basses renfermant
des alcools butylique et projjylique, qui bouillent à 108 et à 98 degrés, on
obtient comme résidu un alcool amylique dont le pouvoir est — 3° et même
plus. Comme ces alcools avaient la même provenance que l'alcool amy-
lique ordinaire, il y avait lieu d'admettre que, dans les distillations des
alcools propylique et butylique, l'alcool amylique actif avait été entraîné
en plus forte proportion que son isomère inactif; il en résultait qu'à basse
température il devait avoir une tension beaucoup plus considérable que
ce dernier, et, par conséquent, que la séparation pourrait se faire par la
distillation dans le vide.
1) J'ai entrepris cette opération en me servant d'une colonne de 1 1 pla-
teaux, le vide étant fait à la trompe à 6 centimètres de mercure près. Les
plateaux doivent présenter plus de passage à la vapeur, qui possède ici,
comme dans le radiomètre, une force de réaction plus grande. Les joints
étaient faits avec des bandes de papier enroulées autour des tubes, qui en-
traient les uns dans les autres; le tout était enduit de glucose et recouvert
de caoutchouc; ce joint est facile à faire, absolument hermétique et résis-
(') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Berthelot, au Collège de France.
( 2l4 )
tant pour les alcools. J'ai constaté qu'à chaque distillation on gagne en-
viron lo' pf>ur la première et la dernière fraction; aq bout d'un certain
temps les fractions intermécHaires ont été mises de côté. L'alcool employé
marquait — 2°io', j'ai distillé les premières fractions jusqu'au moment où
elles marquaient — 3°, chiffre qui avait été observé potir l'alcool amy-
lique retiré de l'alcool btitylique. Ces résultats confirment absolument
l'explication donnée plus haut de la présence de l'alcool actif dans les pro-
duits bulyliques. Je n'ai pas poussé plus loin la purification de l'alcool
actif, parce que, forcément, j'aurais trouvé poiu' limite un mélange à point
d'ébullition constant. I/examen des produits les moins volatils a été pous-
sée très-loin, à cause d'une autre recherche dont il sera rendu compte ulté-
rieurement; les derniers produits renfermaient un alcool amylique presque
inactif, ne marquant plus que — 17' pour 10 centimètres; on sait, du reste,
que si l'on distille un mélange de deux corps, et que le moins volatil existe
en quantité plus forte dans le mélange qui passe indécomposé et à tempé-
rature constante, ce produit peut être obtenu à l'état pur. La rapidité de
l'opération ne dépend que de la puissance de l'appareil employé, et elle
augmente même plus rapidement que le nombre des plateaux; j'estime
qu'avec 20 ou o.[\ plateaux on arriverait à faire de l'alcool inactif avec trois
ou quatre distillations. Cette séparation présente un intérêt pratique; on
sait, en effet, que l'alcool inactif fournit un acide valérianique identique à
celui de la racine de valériane, lequel est employé de préférence pour pré-
parer le valérianate de quinine, parce que le sel de l'acide actif est incris-
tallisable et que l'acide fait avec l'huile de pommes de terre, mélange
d'acide actif et inactif, donne un sel qui cristallise mal et laisse des résidus
dont il faut de nouveau extraire la quinine. Il y a lieu d'espérer que la
pharmacie et les laboratoires pourront se procurer l'alcool inactif pur par
le procédé de la distillation dans le vide, qui serait très-économique, et
fournirait en outre de l'alcool très-riche en isomère actif et, par conséquent
avantageux pour la préparation de ce dernier.
» Alcool dextrog/re. — Tai annoncé, dans une publication précédente,
que j'ai obtenu par l'action du sodium sur l'alcool actif un alcool absolument
inaciif, en parlant d'alcool actif pur marquant - 4°33', et quece corpsavait
conservé absolument les propriétés chimiques de l'alcool dont i! dérive.
Il était probable que cet alcool, rendu innctif, était formé d'un mélanc'eà
parties égales d'alcool droit et d'alcool gauche; car, d'après la théorie des
pouvoirs rotatoires que j'ai donnée, ainsi que d'après celle de M. Vaut' Hoff
il ne peut exister iiu alcool inactif, indécomposable, analogue à l'acide
tartrique, attendu que la molécule d'alcool actif ne possède qu'un seul
( 2.5 )
carbone asymétrique. Pour séparer les deux isomères optiques, j'ai essayé
successivement les trois méthodes que M. Pasteur a apj>liquées à l'acide
racéniique, et qui, pour ce dernier corps, ont toutes trois conduit au but.
n La séparation par le triage de cristaux, au moyen de facettes hémié-
driques, sup|)ose l'existence d'un dérivé actit bien cristallisé et montrant
des facettes hémiédriques : l'alun mixte d'amylamine active et inactive est
le seul corps bien cristallisé que j'aie pu préparer; les cristaux présentent
le pouvoir rotatoirc, mais n'ont pas de lacettes hémiédriques; les sulfo-
amylates, les valérates et les sels d'amylamine actifs ne forment pas de cris-
taux nets; enfin l'alini d'amylamine active pur, déjà examinépar M. Pasteur
à qui je dois un échantillon de ce corps intéressant, cristallise en paillettes
biréfrnigentes non mesurables : c'est là lui exemple remarquable de l'ui-
fluence de l'isomérie des amylamines sur la forme cristalline de la molécule
complexe d'un alun.
» La méthode qui consiste à combiner les substances actives avec d'au-
tres corps actifs, de façon à obtenu' des sels dont les propriétés physiques
différent, ne m'a ])as mieux réussi : les combinaisons de l'acide valénanique
actif ou de l'acide sulfoamylique actif avec les alcaloïdes sont toutes in-
cristallisabies.
)- Il restait à examiner l'action des moisissures : l'acide valérianique
et ses sels paraissent incapables de leur servir d'aliment; mais j'ai reconnu
qu'un liquide, contenant par litre 3 grammes d'alcool amylique et i^'.aS
de sels divers, constitue un n)ilieu assez favorable à la végét.ttion des pé-
nicillium. J'ai ensemencé, au mois de mai, 16 litres de ce mélange, qui
contenaient 48 grammes d'alcool rendu inactif; le tout était renfermé dans
quatre flacons de 8 litres non bouchés. Au bout d'un mois, la végétation
verte, d'abord très-prospère, a paru dépérir; j'ai alors distillé le tout et retiré
environ un tiers de l'alcool employé, qui a distillé entre i wj et 1 3o degrés.
Ce liquide, examiné dans une colonne de 22 centimètres avec l'appareil de
M. Cornu, a dévié de a^aS' à droite le plan de polarisation de la lumière
jaune du sodium; il représente, par conséquent, un mélange déjà riche en
alcool dextrogyre. Cette expérience, quoique isolée, me parait assez con-
cluante, à cause du chiffre élevé de la rotation observée; il est nécessaire
néanmoins de la répéter en variant les circonstances, et d'examiner s'il est
possible d'obtenir l'alcool dextrogyre pur; je me propose, en outre, d'étu-
dier l'action des moisissures sur d'autres substances inactives contenant un
carbone asymétrique ('). »
Ce iravail a elc lait au "laboratoire <le M. ^Viirtz.
( 2. G )
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'identité des inulines de diverses provenances.
Note de MM. Lescœur et Morelle, présentée par M. H. Sainte-Claire
Deville.
« 1. Les dernières recherches sur rinuHne(') ont compliqué notable-
ment nos connaissances sur ce sujet. On a cru observer pour le produit
préparé avec les tubercules de dahlia et celui qui provient de la racine
d'année des propriétés physiques et chimiques différentes; on a pu aussi
présumer que les inulines de diverses provenances constitueraient autant
d'espèces chimiques distinctes. Cependant les produits de saccharification
de ces diverses substances, au lieu d'être différents comme nous nous y
attendions, se sont trouvés identiques. La matière sucrée ainsi obtenue
ne se dislingue pas du glucose lévogyre qui prend naissance dans l'inter-
version du sucre de cannes.
» Nous avons préparé avec le plus grand soin et à l'état de pureté les
inulines d'année, de dahlia et de chicorée; et après avoir étudié ces sub-
stances, au point de vue physique et chimique, nous affirmons aujourd'hui,
contrairement à l'opinion de MM. Ferrouillat et Savigny, l'identité com-
plète de tous ces composés.
» 2. L'inuline, précipitée par l'alcool de ses solutions aqueuses, se pré-
sente sous l'apparence de granules lenticulaires. L'aspect de ces granules,
leurs dimensions, leur action sur la lumière polarisée ne changent pas,
quelle que soit l'origine du produit examiné.
» Les chiffres, qui expriment le pouvoir rolatoire de l'inuline, varient
singulièrement dans les différents auteurs qui se sont occupés de ce sujet.
On trouve, par exemple, des nombres aussi éloignés que 26" et 44°- Ces
divergences doivent être expliquées, non par des différences réelles, dans le
pouvoir rotatoire des diverses inulines employées, mais par des erreurs com-
mises dans cette détermination, erreurs faciles à expliquer par la presque
insolubilité de l'inuline et la difficulté de l'obtenir pure. Quoi qu'il en soit,
on admet communément pour pouvoir rotatoire moléculaire de l'inuline
d'aunée [a] = — 32° et [a\ = — 26° pour celui de l'inuline de dahlia.
» Nous avons repris celte détermination avec de l'inuline pure et sèche;
de plus nous avons employé des solutions chaudes et concentrées, après
avoir vérifié que la température ne modifie pas sensiblement le pouvoir
rotatoire de cette substance. Dans ces conditions nous avons trouvé des
nombres variant entre 35° et 37° poiu' le pouvoir rotatoire de toutes les
(') Ferrouillat et Savigny, Comptes rendus, t LXVIII, p. iS^i.
( 217 )
inulines que nous avons examinées, sans qu'il nous ait été possible de saisir
de différence constante entre les produits de diverses provenances.
» Voici, entre au très, les résultats observés simultanétnent, aupolarimèfre
de Laurent, avec trois échantillons préparés dans des circonstances aussi
semblables que possible :
o ,
Inuline d'année [a]y =:= — 36.56
Iniiline de dahlia. . . . [a]^ =z — 36.57
Inuline de chicorée-. . . [a]^ = — 36. i8
» 3. Les observateurs que nous avons cités plus haut ont obtenu des dé-
rivés différents dans l'action de l'acide acétique anhydre sur l'inuline
d'année et sur celle de dahlia. C'est encore un point que nous n'avons pu
vérifier. Les dérivés acétiques des inulines d'aunée, de dahlia ou de chi-
corée sont identiques, quand on les prépare dans les mêmes conditions.
» I. En chaud'ant pendant un quart d'heure à l'cbulliiion i p.irtic d'inuline, i partie
d'acide acétique anhydre et 2 parties d'acide acétique cristallisable, on obtient :
;> 1° Un produit précipitable par l'éther qui a la composition de l'inuline triacé-
lique C-*ri'*0"(C'H'0'j=;
» 1° Un produit solubledans l'éther dont l'analyse conduit à la formule de l'inuline tétra-
cétique C='H"0'=(C''H''0';';
» II. C'est encore ce divisé tctraeétique que l'on obtient en faisant bouillir pendant un
quart d'heure une partie d'inuline avec 2 parties d'acide acétique anhydre.
» III. En faisant bouillir une partie d'inuline et 3 parties d'acide acétique anhydre pen-
dant une demi-heure, nous avons obtenu dans tous les cas de l'inuline pentacétique.
C''H"0"'(C'H*0*j''.
)> 4. Enfin l'inuline peut jouer le rôle d'acide faible. Elle forme avec les
alcalis, la potasse, la soude, la chaux, etc., des combinaisons solubles dans
l'eau et précipitables par l'alcool. Ces combinaisons se présentent sous la
forme d'ime ma.sse amorphe, gommeuse et translucide. Elles sont peu
stables; il suffit de diriger dans leuis dissolutions un courant d'acide
carbonique ou seulement d'ajouter beaucoup d'eau pour en précipiter
l'inuline.
» L'inulate de soude possède le pouvoir rotatoire à gauche de — 33° en-
viron. Encore ici, les produits préparés en partant de l'aunée, du dahlia ou
de la chicorée se sont montrés absolument identiques. »
C. R,, 1878, 2' Semestre, ij. LXXXVII, N» S.) 3o
( ai8 )
PHYSIOLOGIE. — Sur la diffusion de l'acide salicylique dans l'économie animale
{présence dans le liquide céphalo-rachidien). Note de MM. Ch. LivoN et
J. Bernard, présentée par M. Ch. Robin.
« Par une série d'expériences, nous avons confirmé les conclusions de
MM. Bochefontaine et Chabert, ainsi que, l'opinion de M. Laborde sur
l'action physiologique de l'acide ^alicylique ou du salicylate de soude ( ' ] :
action sur la sensibilité consciente; contractions tétaniques, mouvements
convulsits; troubles de la respiration et des pulsations cardiaques ayant
pour cause l'altéiation des propriétés réflexes de la substance bulbo-mé-
dullaires.
» Mais notre attention s'est portée particulièrement sur la diffusion du
salicylate de soude dans l'économie, et sur les voies de son élimination.
Nous avons trouvé dans le perchlorure de fer, ce réactif si sensible de
l'acide salicylique, un instrument d'investigation très-précieux.
B Première e.vpérience. — Chien du poids de g'^SjSoo. 6 grammes de salicylate de soude
sont injectés dans l'estomac. L'oesophage est lié. 2 heures cmùrn/i après, présence dans la
salive.
» Deuxième expérience. — Chien du poids de iq''^,5oo. 10 grammes de salicylate sont in-
jectés dans l'estomac comme précédemment, i heure environ après, présence dans la bile.
• Troisième expérience. — Chien du poids de i4 kilogrammes. 3 grammes de salicylate
sont injectés dans la veine fémorale, i'' 10" après, présence dans la bile.
t Quatrième expérience. — Chien du poids de 18 kilogrammes. 7 grammes de salicylate
dans l'estomac. 4 heures après, présence dans le suc pancréatique.
» Cinquième expérience . — Cobaye du poids de 5oo grammes. 9, centigrammes de sali-
cylate sont injectés sous la peau, i heure après, présence dans le lait.
M Dans toutes les expériences qui précèdent, on a mis en évidence l'acide
salicylique en traitant les tumeurs par l'acide chlorhydrique et agitant
avec l'éther. L'évaporation de l'éther abandonne un résidu qui donne,
avec le perchlorure de fer, une teinte violette si caractéristique.
» La salive, la bile, le suc pancréatique ont été recueillis à l'aide de fis-
tules. Les matières fécales et les urines nous ont donné aussi la réaction
du perchlorure. Dans toutes nos expériences sur les chiens, le liquide
céphalo-rachidien conlenail de l'acide salicylique. Nous l'avons reconnu soit à
l'autopsie, soit pendant l'accès tétanique, quelques heures après l'adminis-
tration.
(') Voir les Comptes rendus de la Société de Biologie, 1877.
( 219 )
Il II ne nous paraît pas invraisemblable que la présence de cette
substance dans le liquide qui sert de bain aux organes nerveux centraux
ne soit le point de départ de l'action prolongée du médicament sur les
centres nerveux. En injectant de 2 à lo centigrammes de salicylate en so-
lution à travers la membrane occipito-atloïdienne dans le canal rachidien,
nous avons obtenu très-rapidement tous les phénomènes de l'intoxication
salicylique. Nous avons eu soin préalablement de retirer une quantité égale
de liquide céphalo-rachidien, afin d'éviter tout phénomène décompression.
Nous avons également fait des expériences comparatives avec de l'eau pure,
qui ne nous ont donné que de la prostration, et non des phénomènes téta-
niques bien dus au salicylate de soude. »
ANATOMIE COMPARÉE. — Sur les caractères analomiques de C Aje-aje.
Note de M. Edm. Alix, présentée par M. P. Gervais.
« M. Alix a fait, au laboratoire d'Anatomie comparée du Muséum, la
dissection d'un jeune Aye-aye [Cheiromys madagascariensis) mâle, dont il
a rédigé une description détaillée.
» Les observations de M. Alix viennent de tous points confirmer l'opi-
nion des savants éminents qui, depuis Blainville, et contrairement à l'opi-
nion de Gmelin et de G. Cuvier, ont pensé que l'Aye-aye doit être rap-
proché des Makis et séparé des Rongeurs; elles y ajoutent quelques faits
nouveaux qui concourent au même résultat.
» Les muscles, dit l'auteur, fournissent des caractères distinctifs incon-
testables dont je me bornerai à citer les plus saillants.
» L'extenseur commun des orteils, qui chez les Rongeurs s'attache au
condyle externe du fémur, s'insère chez l'Aye-aye au tibia. Le muscle
biceps brachial, qui n'a qu'unetête chez la plupart des Rongeurs, en adeux
chez l'Aye-aye. Le musclelong supinateur,qui manque le plus souventchez
les Rongeurs, est bien développé chez l'Aye-aye. A la main antérieure comme
à la main postérieure, l'abducteur transverse du pouce, qui manque chez
les Rongeurs, existe chez l'Aye-aye.
» D'autres faits montrent une affinité particulière entre l'Aye-aye et les
Makis. Ainsi l'extenseur commun des doigts, soit à la main, soit au pied, est
composé de deux faisceaux distincts, dont l'un fournit les tendons du
3o..
( 220 )
deuxième et du huitième doigt, l'autre, ceux du qualrièmect du cinquième,
d'où il résulte que l'Aye-aye, comme les autres Lémuridés, possède un
système digital pair et ressemble à cet égard aux Pachydermes bisulques
et aux Ruminants, tandis que les autres Mammifères ont sous tous les rap-
ports un système digital impair.
» Enfin d'autres faits nous rappellent qu'on ne doit pas se borner à
l'étude d'un seul sujet.
» C'est ainsi que l'extenseur propre de l'index qui, dans l'exemplaire
de M. Owen, fournissait des tendons au deuxième et au troisième doigt, et
dans celui de MM. Mûrie et Mivart, au deuxième, au troisième, au qua-
trième et au cinquième, en donnait, dans l'exemplaire mis à ma disposi-
tion par M. Gervais, au deuxième, au troisième et au quatrième seulement.
Sur ce même sujet, le muscle court péronier fournissait au quatrième orteil
un tendon non mentionné par M. Owen.
» J'ai vérifié l'existence du muscle rotateur du péroné, signalé par
MM. Mûrie et Mivart, et, de plus, j'ai trouvé un faisceau musculaire dont
aucun auteur n'a parlé. C'est un petit muscle apphqué en avant à la cap-
sule de l'arliculation coxo-fémorale et répondant à celui queStrauss-Durck-
heim a désigné, chez le chat, sous le nom â'épiméral.
1) Le muscle grand droit postérieur de la tête était divisé en deux fais-
ceaux, l'un superficiel et l'autre profond, répondant à celui que le même
auteur a désigné, chez le chat, sous le nom de moyen droit.
» En étudiant les muscles peauciers, dont les auteurs précédents n'ont
pas prirlé, j'ai troiivé un faisceau musculaire qui, de la base de l'oreille, se
rend sur l'angle de la mâchoire inférieure, comme cela se voit chez les Pa-
chydermes et comme je l'ai particulièrement constaté chez l'Hippopotame;
j'ai trouvé aussi en avant de la conque un disque cartilagineux donnant
attache aux muscles auriculaires antérieurs.
» En étudiant le système nerveux de la région cervicale, j'ai trouvé des
dispositions très-différentes de celles que l'on voit chez les Rongeurs.
» Le cordon du grand sympathique, qui d'ailleurs est séparé du pneumo-
gastrique dans toute l'étendue de cette région, ne présente pas de ganglion
cervical moyen, mais seulement un ganglion cervical inférieur excessi-
vement réduit. Le ganglion cervical supérieur situé immédiatement au-
dessus de la bifurcation de la carotide jjrimitive adhère par sa gaîne
fibreuse au pneumogastrique. C'est à ce niveau que le nerf laryngé supé-
rieur se détache du pneumogastrique en croisant le ganglion avec lequel
( 221 )
il enlre en connexion. Sur le côté gauche, je n'ai pas pu distinguer de
filet nerveux répondant à un nerf dépresseur. Sur le côté droit j'ai vu se
détacher du laryngé supérieur deux filets d'une excessive ténuité qui
allaient retrouver le cordon du grand sympathique. Rien de cela ne
rappelle le cordon nerveux si distinct chez les Rongeurs, et surtout chez les
Lapins qui, par cette circonstance, ont fourni aux physiologistes l'occasion
de faire des expériences du plus grand intérêt.
» Ce caractère distingue aussi l'Aye-aye des Sarigues, rangées par Illiger
avec les Singes et les Makis dans son ordre des Pollicata.
» Les dispositions du système nerveux viennent donc confirmer les
résultats auxquels on arrive par l'étude des muscles, et auxquels on a été
conduit par celle des viscères, des organes delà génération, du squelette,
des formes extérieures et de la dentition elle-même. »
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — De l'influence des feuilles sur la production du
sucre dans les betteraves. Note de MM. B. Couenwinder et G. Contamiive.
(Extrait par les auteurs.)
« Le Mémoire que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie a
pour but de prouver que la richesse saccharine des betteraves est en rap-
port direct avec l'étendue en surface dos organes foliacés de ces plantes.
» Des expériences nombreuses, poursuivies avec soin deux années de
suite (1876 et 1877), dans les mois de septembre et d'octobre, nous per-
mettent d'affirmer que celte loi ne souffre guère d'exceptions.
» Il est essentiel toutefois, pour la mettre en évidence, d'opérer dans
des conditions convenables. On ne peut comparer nécessairement, à ce
point de vue, que des betteraves de même origine, venues dans le mén)e
champ, cultivées, en un mot, dans des conditions absolument identiques.
» Il importe aussi de prendre, pour termes de comparaison, des racines
ayant des poids égaux ou très-rapprochés; car on n'ignore pas que, à peu
d'exceptions près, les betteraves de petites dimensions sont plus riches en
sucre que les grosses.
» Nous citons, dans notre Mémoire, des betteraves de même poids, dont
les richesses saccharines différaient de plus de 3 pour 100 ; aussi les plus
riches avaient-elles des feuilles beaucoup plus étendues en surface que les
autres.
( 222 )
» Ces acquisitions nous ont conduits à déterminer les proportions du
sucre contenu dans les feuilles elles-mênips. Nous avons constaté que c'est
particulièrement dans les nervures médianes des feuilles qu'on trouve ce
principe immédiat, et qu'il y existe à l'état de glucose mélangé d'une
faible quantité de sucre cristallisable ('). Dans les nervures secondaires,
et surtout dans le parenchyme des feuilles elles-mêmes, la proportion de
sucre est beaucoup moins considérable.
» Nous ne prétendons pas absolument que la matière sucrée contenue
dans les nervures des feuilles des betteraves soit élaborée directement
dans ces organes. Nous discutons cette question dans notre Mémoire. Il
n'en reste pas moins acquis, par nos expériences, que le carbone 6xé en
raison du sucre formé dans la plante est en relation de quantité avec la
grandeur des feuilles; et, comme il est facile de prouver que celles-ci
puisent, pendant le jour, dans l'atmosphère, des volumes d'acide car-
bonique d'autant plus considérables qu'elles ont plus de surface, il
est rationnel d'admettre que le premier fait est la conséquence du se-
cond (^). ')
GÉOLOGIE. — jige du gisement de Monl-Dol [llle-et-Fi(aine).
Note de M. Sirodot.
« J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie les résultats généraux
des sondages appliqués à la détermination de la place occupée par le gi-
sement de Monl-Dol dans la série des terrains stralifiés.
» Le gisement, disséminé entre des blocs de granité, suivant trois
niveaux correspondant à trois éboidements successifs, est presque entière-
ment compris dans un sable argileux dont la teinte varie du gris au jaune
verdâtre, à mesure qu'on s'éloigne des escarpements granitiques. C'est
encore dans un sable argileux que se trouve irrégulièrement engagée sa
partie superficielle, mais ici avec une teinte d'un rouge ocracé, marbrée
(') M. Dehi'iain a annoncé, il y a déjà longtemps, que les feuilles des betteraves renfer-
ment du glucose et du sucre cristallisable.
(^) L'un de nous a prouvé, il v a plus de vingt ans, que la quantité de carbone que les
feuilles acquièrent en assimilant l'acide carbonique de l'air est si importante, qu'elle suffit
pour justifier l'accroissement des plantes qui poussent avec le plus de rapidité.
( 223 )
de taches d'un gris bleuâtre. Sur la coupe du terrain, la ligne de détermi-
nation des deux couches n'est pas toujours nettement accusée, el cepen-
dant elles représentent deux formations très-distinctes; la couche verdàtre
est marine, la couche ocracée un dépôt d'eau douce.
» La formation marine de la couche verdàtre ne se révèle pas au premier
examen; si même il se présente quelques petites coquilles, elles sont ter-
restres [Piipa, très-abondante dans une direction. Hélix), ou d'eau douce
(Lymnées). Mais, au fond de deux puits creusés dans la direction du
thalweg, la partie inférieure de la couche, assez riche en débris de co-
quilles, a offert un certain nombre d'échantillons de Cardiuni edule et de
Uuorines; de plus, le sable résultant du lavage du sédiment coquillier ren-
fermait desForaminifères. Ce résultat conseillait la recherche des Foramini-
féres dans toutes les parties de la couche; ils n'ont fait défaut nulle part.
Enfin tous les angles arrondis des grains de sable ont fait la preuve que
ce sable avait été longtemps roulé. Le lavage du sédiment de la couche
ocracée a donné des résultats tout différents; il n'y a plus de Foraminifères,
et les arêtes des petits grains de quartz sont si bien conservées, qu'on pour-
rait croire qu'on a sous la loupe des fragments de verre récemment brisé.
Les taches gris bleuâtre sont produites par la décomposition de fragments
d'un schiste micacé qui affleure à une distance d'environ 5o mètres. Ce
sédiment est d'eau douce, et tous ses éléments sont empruntés aux roches
voisines, schiste micacé, granité et diorite.
» Le dépôt marin affecte la disposition d'un talus dont le sommet n'a
pas été recouvert par le dépôt d'eau douce, sur une bande d'environ i o mè-
tres de largeur. Un ruisselet traversant obliqueuient cette bande supé-
rieure a lavé le sédiment, a transporté les parties les pins légères, sables
foraminifères, petites coquilles bivalves, pour les abandonner ensuite sous
la forme d'une traînée blanche, à la surface du dépôt d'eau douce. Cette
circonstance n'avait pas encore été relevée et discutée, quand parut la pu-
blication sommaire dans laquelle la couche superposée au gisement est
indiquée comme étant aussi d'origine marine, les foraminifères delà traînée
blanche ayant été attribués à cette couche : cette rectification était indis-
pensable.
» La coupe du terrain dans les régions moyennes et inférieures du gi-
sement donne pour les couches l'ordre suivant de superposition :
» 1° Sur la roche solide de fond, schiste micacé azoïque, un gravier
d'eau douce dont la surface supérieure représente le plus bas niveau du
gisement;
( 224 )
)) 2° Le sédiment marin jaune verdâtre, avec ses trois niveaux de blocs,
représenrant trois éboulemenis successifs;
» 3° Le sédiment d'eau douce de teinte ocracée, marbrée de gris
bleuâtre;
» 4° Un conglomérat de sables et de blocs granitiques plus ou moins
rouillé ;
» 5° La terre végétale;
» 6° Des remblais irrégulièrement distribués.
M Pour déterminer la place qu'il faut attribuer au gisement, dans la série
des terrains plus ou moins récents, il fallait un point de repère que j'ai
cherché dans le plus bas niveau des dépôts récents qui constituent le
marais de Dol.
» Après avoir adopté la direction sud-sud-ouest pour l'établissement
d'une série de puits, le premier fut creusé sur le bord d'un redent à
92 mètres des escarpements granitiques. Le conglomérat de sable et de
blocs granitiques, le sédiment d'eau douce sont régulièrement super-
posés, tout en augmentant de puissance, mais le dépôt d'eau douce repose
immédiatement sur le schiste; la couche marine et le gravier font défaut.
» Le puits 2, établi à 108 mètres du premier, au milieu d'une légère
dépression du sol, tombait en plein marais. Après avoir traversé, au-
dessous de la terre végétale, des couches alternatives de tourbes et de
tangues plus ou moins argileuses, j'ai trouvé, à 3 mètres de profondeur,
une tangue fine, molle, tellement mobile qu'il a été impossible d'y des-
cendre au delà de o^jGo, les pressions latérales remplaçant la masse en-
levée.
)) A mi-distance des puits i et 2, le puits 3 présente les mêmes alterna-
tives de tourbes et de tangues : la tangue molle est à peine représentée;
une dernière couche de tangue argileuse d'un gris bleuâtre repose sur une
couclie de sable fin noirci par des matières organiques. A la limite de la
tangue et du sable, il existe de nombreuses valves de l'huître comestible.
Le sable noir, d'une épaisseur moyenne de o'",3o, repose sur le conglo-
mérat granitique; il représente la limite inférieure des dépôts marins
récents. Le conglomérat a été attaqué; malheureusement les ébranlements
causés par le jeu des barres et les coups de masse ne tardèrent pas à
déterminer des éboulements, et le troisième fut assez dangereux pour faire
renoncer au déblaiement.
» Le puits 4, creusé entre les puits i et 3, n'ayant reproduit que les ren-
seignements du |)uits I, j'eus recours à une tranchée pour déterminer la
( 225 )
place d'un puits 5, où il serait possible de descendre jusqu'au schiste. La
couche de sable noir, Hmite inférieure des dépôts récents du marais, a été
suivie jusqu'à son affleurement au-dessous de la terre végétale, et le puits
5 délimité aux points où les dépôts marins récents n'avaient pUis qu'une
épaisseur de o",3o à o^j/jo. Les conglomérats de sable et de blocs grani-
tiques est remarquable par la disposition des blocs, qui reposent tous par
leur plus grande surface. Le sédiment de sable argileux, teinté de gris bleu,
est plus épais que jamais et repose directement sur le schiste, qui offre une
pente de aS à 3o degrés. Ce puits permet de discuter les circonstances
dans lesquelles s'est effectué le dépôt du sédiment d'eau douce et de con-
glomérat.
» Ainsi, dans la direction sud-sud-ouest, le sédiment marin avec le gise-
ment n'a pas été retrouvé, et c'est le sédiment d'eau douce supérieur qui
partout repose sur la roche de fond ; de plus, le sédiment d'eau douce et
le conglomérat plongent au-dessous des dépôts marins récents du marais
duDol.
» Une nouvelle série de puits, 6, 7 et 8, suivant la direction sud-sud-est,
ligne de plus grande pente, a donné les mêmes résultats.
» Le gisement est donc renfermé dans un sédiment marin limité, dis-
posé en forme de talus, dont les caractères physiques et la position l'éloi-
gnent considérablement des dépôts récents. »
M. C. HussoN adresse une Note relative aux empoisonnements par l'ar-
senic.
M. Chasles présente à l'Académie le fascicule du mois de mai 1878 du
Bullellino di Bibliografia e di Storia detle Scienze matematiche e fisiche de
M. le prince B. Boncompagni.
« Ce fascicule, dit M. Chasles, renferme un travail important dont
je vais dire le sujet d'après une courte Notice que M. Govi a eu la
bonté de m'en donner. Ce travail est une analyse d'un ouvrage de M. le
D'' Sigismond Gùnther sur la lliéorie des déterminants. Dans cette analyse,
qui est l'œuvre du D"^ Giovanni Garbieri, se trouve d'abord résumée
l'histoire de la découverte et du développement de la théorie des détermi-
nants, en commençant par les essais de Leibnitz, de Cramer, d'Euler, de
Bezout, de Vandermonde, de Laplace et de Lagrange, pour arriver aux re-
cherches de Hindenburg, de Gauss, de Cauchy, de Reiss, de Grassmann
et des mathématiciens les plus récents qui s'en sont occupés. Vient en-
C.R., 1S78, a- Semestre. (T. LXXXVII, N» 5.) 3l
( 226 )
suite une bibliographie assez développée des ouvrages relatifs aux déter-
minants; après quoi l'auteur, analysé par M. Garbieri, expose la théorie
et les usages des déterminants de manière à condenser dans son livre tout
ce qui a été publié sur cette matière. »
M. Cdasles présente également à l'Académie un ouvrage de M. Henri
d'Ovidio, professeur à l'Université de Turin, àSur /es /onctions métriques fon-
damentales dans un espace de plusieurs dimensions et de courbure constante.
Ce travail est la suite d'autres Mémoires de M. d'Ovidio sur la Géométrie
(Mctrico-projectioe), qui ont paru dans les Annali di Matematica et les Actes
des Académies des Lincei, de Turin et de Naples. »
A 4 iieuresun quart, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
OdvKAGES HEÇDS dans la SÉAKCE DD 8 JUILLET iS^S.
(suite.)
On the cryslalloqraphy of calcile. Inaugural-dissertation on atlaining the
degree of Doctor of philosophy from the Georgia-Augusta Universitj al Goel-
tingen; by J.-R.-M.-D. Irby. Bonn, Charles Georgi, 1878 ; br. in-8°.
Records of the geologicalsurvey of lndia;vo\. X, Part. 3, 4» 1877. Cal-
cutta, 1877 ; 2 liv. in-8''.
Memoirs oflhe geological survey of India. Palœontologia indica,etc.; ser.
II, 3, ser. IV, 2, ser. X, 3, ser. XI, 2. Calcutta, 1877-1878 ; 4 'iv- in-4°.
Sul potere emissivo e sulla diversa nalura del calorico emesso da diverse sos-
tanze riscaldate a 100 gradi. Ricerche del prof. E. Villari. Bologna, tipi
Gamberini e Parmeggiani, 1878 ; in-4°.
Sul gobierno délia combinazione fra gli elementi dei miscugli gassosi ; pel
D" P. Perotti. Cagliari, tipog. Timon, 1878; br. in-S".
Memorie délia Società degli spettroscopisti italiani ; disp. 5*, Maggio 1878 .
Palermo, tip. Lao, 1878 ; in-4".
Atti délia R. A ccademia dei Lincei, 1877-78; série terza,Transunti, voi.TI,
fasc. 6°, Maggio 1878. Roma, Salviucci, 1878; in-4°.
( 227 )
Reale Accademia dei Lincei. Cannocchiale pensiteper la misitra degli angoli
verticali ed orizzontali. Memoria del Socio Paolo di S. Robert. In-4°'
OnVBAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU l5 JUILLET l8'j8.
Description des machines et ptocédés pour lesquels des brevets d'invention
ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844j publiée par les ordres de
M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce; t. XIII (nouvelle série).
Paris, Imprimerie nationale, iS'yS ; in-4°.
Ministère de l' Agriculture et du Commerce. Catalogue des brevets d'inven-
tion; année 1877, n°^ 7 à 12. Paris, impr. BoucharJ-Huzard, 1877-1878;
laliv. in-8°.
Nouvelles techerches sur les Mammifères fossiles propres à l' Amérique méri-
dionale; parM. Paul Gervais. Paris, Gautbier-Villars, 1878; in-li°. (Extrait
des Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences.)
Ecole nationale des Ponts et Chaussées. Collection de dessins distribués aux
élèves. Légendes explicatives des planches; t. II, i5* livraison. Paris, Impr.
nationale, 1878; in-8°, avec planches in-f°.
Octo-planisphère gnomonique ; par M. A.-E. Beguter de Chancourtois.
Paris, Bertaux, 1869-1878, atlas grand aigle.
Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents, 1878, juin. Paris,
Dunod, 1878; in-8°.
Claude Bernard. Leçon d'ouverture du cours de Physiologie; par H. Be^u-
Nis. Paris, Berger-Levrault et J.-B. Baillière, 1878; in-8°.
Mémoires et Comptes rendus des travaux de la Société des Ingénieurs civils;
janvier et février 1878. Paris, E. Lacroix, 1878; br. in-S".
Méthode pour résoudre les problèmes à l'instant même au moyen de peu de
chiffres, et sans avoir recours à l'Arithmétique et à l'Algèbre; par Boyer. Agen,
impr. Fernand Lamy, 1878; br. in-8°(2 exemplaires).
Sur les coniques bitangentes à une autre conique; par M. K. Lefébure de
FouRCT. Paris, impr. Gauthier- Villars, 1874; in-8°. (Extrait des Nouvelles
Annales de Mathématiques.)
Application des Sciences à Ja Médecine; par le D'' Ed. Fournie. Paris, A. De-
lahaye, 1878; in-8°.
Etude sur une classe particulière de tourbillons qui se manifestent^ sous de cer-
taines conditions spéciales, dans les liquides. Analogie existant entrée le méca-
( 228 )
nisme de ces tourbillons et celui des trombes; par G. -A. Hirn. Paris, Gauthier-
Villars, 1878; in-8°.
Zpnélologie pathologique. Le charbon ou fermentation bactéridienne chez
t homme j etc., /;ar /e D"' Brébant. Paris, A. Delahaye, 1870; in-8°.
Le travail humain, son analyse., ses lois, son évolution; par Méliton Martin.
Paris, Guillaumin, 1878; in-12. (Présenté par M. Resal.)
Des mesures à prendre contre le Phylloxéra. De la destruction d'un foyer et
du système à suivre pour refouler l'invasion; par M. Ratnal. Poitiers, typog.
H. Oudin, 1878; br. in-8°. (Renvoi à la Commission.)
Quelques recherches sur le rôle du noyau dans la division des cellules végé-
tales; par M. Treub. Amsterdam, Van der Post, 1878; in-4°.
Notes sur les roches et gisements métallifères de la Nouvelle-Calédonie et
Catalogue explicatif de la collection envoyée à Paris en 1878 ; par F. Ratte.
Nouméa, impr. Bouillaud, 1878; br. in-8°. (2 exemplaires.)
Travaux du Conseil d'hjgiène publique et de salubrité du département de la
Gironde, pendant l'année 1877; t. XIX. Bordeaux, impr. Ragot, 1 878 ; in-8°.
Bulletin de la Société minéralogique de France; année 1878, Bulletin n" 3.
Meulai), impr. Masson, 1878; in-8°.
Decada l'i da Historia da India, composta por Antonio Bocarro, chroni%ta
d'aquelle Estado,pubUcada da ordem da classe de Sciencias moraes, politicas e
bellas-lettras da Academia real das Sciencias de Lisboa e sob a direcçào de
Rodrigo José de Lima Felnek; Parte I, II. Lisboa, typogr. da Academia
real das Sciencias, 1876; 2 vol. in-4''.
Historia e Memorias da Academia real das Sciencias de Lisboa. Classe de
Sciencias moraes politicas e bellas-lettras; nova série, t. IV, Parte II. Lisboa,
typogr. da Academia, 1877; in-4°.
P.-F. DA Costa Alvarenga. Symptomatologia natureza e pathogenia do
Béribéri. Lisboa, typogr. da Academia, 187$; in-4*'.
P.-F. DA Costa Alvarenga. Da propylamina, trimetylamina e sens sues
sob 0 ponto de visla pharmacologico e therapeutico. Lisboa, typogr. da Aca-
demia, 1877; iii-4°.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI :i AOUT 1878.
PRÉSIDÉE PAR M. PELIGOT.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
ASTRONOMin:. — Nouvelle observation probable de la planète Vulcain par
M. le professeur ïValson; par M. E. Mouchez.
« Une importante nouvelle astronomique nous est encore arrivée des
États-Unis. L'Iiabile astronome d'Ann-Arbor, M.Watson, a aperçu, pendant
l'éclipsé totale de Soleil du 2g juillet, un astre de l\^ grandeur, situé à 2 de-
grés du Soleil (A = 8''26'", 03 = i8°o'N.).
» L'étoile la plus près de cette position est 0 Écrevisse,
^ = 8'' 24'", ii) = i8°3o',
qui est de 5* ^ grandeur. Celle différence de grandeur et de position per-
met de supposer que c'est très-probablement la planète Vulcain quia été
de nouveau aperçue par M. Watson. On sait que Le Verrier avait trouvé
que certainsdéplacements du périhélie de l'orbite de Mercure ne pouvaient
s'expliquer que par la présence d'une planète plus près du Soleil ; en com-
pulsant les observations anciennes relatives au passage d'un astresur leSoleil,
Le Verrier en avait trouvé cinq, parmi lesquelles celle du D' Lescarbault
C. R., 1878, 2- Semestre. (T. LXXXVII, N" 6.) 32
( 23o )
qui s'accordaient assezbien entre elles pour se rattachera une même orbite;
il fit alors construire, dans le terrain Arago, situé derrière l'Observatoire, un
grand appareil à l'aide duquel il espérait atténuer suffisamment la lumière
du Soleil pour permettre d'en explorer les alentours et d'y rendre visible
l'astre inconnu dont l'existence lui semblait parfaitement démontrée.
» Ses recherches, arrêtées par sa maladie, furent sans résultat; mais la
nouvelle éclipse totale du 29 juillet, visible aux États-Unis, était une pré-
cieuse occasion de refaire ces recherches avec plus d'espérances de succès.
Nous devons vivement féliciter M.Watson d'avoir su profiter de cette heu-
reuse circonstance pour faire cette belle observation, que l'Académie
ne peut manquer de recevoir avec une grande satisfaction, car c'est une
nouvelle consécration de la gloire scientifique de Le Verrier.
» J'ai prié notre habile directeur du Bureau des calculs, M. Gaillot, qui
a eu l'honneur d'assister Le Verrier dans tous ses travaux depuis seize ans,
de comparer la position tiouvée par M. Watsou pour la nouvelle planète
observée avec celle qui résulterait de la plus probable des quatre orbites
possibles déterminées par Le Verrier : il a trouvé qu'une de ces orbites
s'accordait assez bien avec la position trouvée le 29 juillet; il a même pu
déjà en conclure une éphéméride pour le mois courant. Cette éphéméride
indique que la planète est à sa plus grande dislance du Soleil aujourd'hui,
et demain elle sera à 38 minutes de temps, c'est-à-dire à 9°3o' en ^îl à
l'Est du Soleil et à 2 degrés au Sud. Cette distance est assez grande pour
qu'on puisse espérer trouver le moyen de l'observer aux élongations sui-
vantes, sinon à Paris, au moins dans des localités qui, par leur position
géographique et leur élévation, offriront une plus grande transparence
d'atmosphère et donneront aux instruments une plus grande puissance
optique.
» Une particularité remarquable, qu'on a déjà eu l'occasion de signaler
une première fois pour les satellites de Mars, c'est quela duréede révolution
de la nouvelle planète serait plus rapide que le mouvement de rotation du
Soleil; la durée de cette révolution ne serait en effet que de séjours.
» Une Note, que I\L Gaillot s'est empressé de rédiger d'après les premiers
calculs qu'il a pu faire, aussitôt qu'il a reçu la dépêche de M. Watson, don-
nera aux astronomes les renseignements les plus urgents, en attendant les
nouveaux documents qui peuvent nous arriver des Etats-Unis et qui per-
mettront de donner plus de certitude à toutes ces hypothèses ('). »
Voir cette Note |iiiis loin, à la Correspondance, page 253.
( 23l )
PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur les phénomènes orbito-oculaires pioduils
chez les Mammifères par l'excitation du bout central du nerf scialique, après
i excision du ganglion cervical supérieur et du ganglion thoracique supérieur;
par M. A. Vulpian.
« Dans une précédente Communication [Comptes rendus, t. LXXXVf,
1878, p. 1436), j'ai relaté des expériences qui démontrent que la
pupille se dilate encore sous l'influence d'excitations portant sur le
bout supérieur du nerf sciatique coupé, lorsque l'animal soumis à l'ex-
périence a subi l'extirpation du ganglion cervical supérienr et du gaii-
glion tlioracique supérieur. J'avais fait alors cette expérience sur des chats :
le ganglion thoracique supérieur avait été, non pas excisé complètement,
mais privé de ses relations avec la moelle épinière, par la section du cordon
thoracique sympathique, immédiatement au-dessous de lui.
» J'ai répété depuis lors cette expérience, non-seulement sur des chats,
mais encore sur des chiens, et j'ai eu soin, dans ces nouvelles recherches,
d'enlever complètement les ûeuy. ganglions dont il s'agit. J'ai pu m'assurer
que, dans ces conditions, les choses se passent de même.
» Si l'on curarise les animaux opérés et si on les soumet à la respira-
tion artificielle, on voit la pupille se dilater notablement du côté où les
ganglions ont été excisés, chaque fois qu'on électrise le bout supérieur du
nert sciatique coupé, avec un courant induit saccadé, même de médiocre
intensité.
I) Dans cette expérience, la dilatation de la pupille du côté où les gan-
glions sympathiques ont été excisés est, en général, beaucoup moins
grande que du côté opposé. Une autre particidarité non moins frap-
pante, c'est que l'etfet commence du côté de l'opération quelques instants
plus tard que du côté où le système sympathique est intact.
» D'autre part, il me paraît important d'ajouter que l'effet produit ne
se borne pas, du côté où les ganglions sont excisés, à une dilatation de la
pupille; il y a, comme de l'autre côté, protrusion de l'oeil, écarteraent plus
grand des paupières, retrait de la membrane nictitante.
)) Il résulte clairement de ces expériences, comme je le disais dans ma
Note précédente, que des fibres sympathiques, ou jouant le même rôle
qu'elles, sont fournies à l'iris et aux muscles orbito-oculaires à fibres lisses,
par certains nerfs crâniens. L'idée qui .se présente tout d'abord à l'esprit,
c'est que ces fibres proviendraient du nerf trijumeau, car on sait que la
32..
( 232 )
section de ce nerf, même faite entre le ganglion de Gasser et la protubé-
rance, détermine, entre autres effets, une constriction considérable de la
pupille du côté correspondant. Les expériences que j'ai faites dans le but
de reconnaître si cette idée est entièrement exacte ne m'ont pas encore
donné des résultais absolument décisifs. Toutefois ces résultais sont de
nature à faire soupçonner que le nerf trijumeau n'est pas le seul qui doime
des fibres agissant sur l'appareil oculaire comme celles qui proviennent
des ganglions sympathiques dont il vient d'être question. »
VITICULTURE. — Nouvelle Noie sur les progrès du Phylloxéra clans les deux dé^
parlements de la Charente, à l'occasion de la dernière Communication de
M. de la Vergne. Note de M. Bouillaud.
« I. Dans la séance du i3 novembre iS'yG, j'eus l'honneur de commu-
niquer à l'Académie une Note sur les récents progrès du Phylloxéra dans les
deux départements que je viens de nommer. J'avais présenté cette Note à
l'occasion d'une Communication de M. Mouillefert, qui, d'expériences
faites sur une vigne de Cognac, avait tiré la conclusion suivante :
« L'efficicilé du traileinenl des vignes pliylloxérées par le sulfocarbonate de potasse est
incontestable. Lorsque la conviction sur ce point sera faite, il est permis d'espérer que la
question d'économie dans la fabrication du produit pouna être résolue avec le temps. »
» Après avoir présenté quelques renseignements sur les progrès rapides
et vraiment affligeants que le Phylloxéra venait de faire dans les deux dé-
partements de la Charente, où, dans le cours d'une année environ, il avait
frappé plusieurs milliers d'iieclares de vignes, je terminais ainsi qu'il suit :
n S'il est formellement démontré que les sulfocarbonates alcalins détruisent en totalité
les Phylloxéras, dès que la question d'économie dans la fabrication du produit aura été
résolue (comme l'espère M. Mouillefert), je prends l'engagement de les employer, pourvu
toutefois qu'on me donne la garantie que les vignes de mes voisins ne viendront ])as ensuite
infester les miennes. Mais le tenqis presse; car, s'il fallait attendre encore quelques années et
si, pendant ce temps, le Phylloxéra continuait son allure galopante, que de milliers nou-
veaux d'hectares de vignes le fléau n'aurait-il i)as envahis, et peut-être détruits sans
retour! »
» Deux ans ne se sont pas encore écoulés depuis celte triste prédiction,
et déjà, malheureusement, la prédiction s'est accomplie dans les deux
départements de la Charenle. J'aurais pu, l'année dernière (1877), à mon
retour de l'un de ces deux départements, au mois de novembre, un an
( 233 )
après ma première Communication, annoncer à l'Académie cette funeste
nouvelle. Mes vignes étaient au nombre de celles sur lesquelles le fléau
avait le plus rudement sévi. Pour donner une idée plus précise des dom-
mages qu'elles avaient éprouvés, qu'il me suffise de dire que je n'ai pas
récolté la sixième partie du vin sur lequel j'avais droit de compter, si le
Phylloxéra les eût épargnées. Celte année sera plus malheureuse encore,
autant que j'ai pu le prévoir, après les avoir visitées, il y a quinze jours.
Je ne me proposais pas de faire part à l'Académie de ce que j'avais observé,
dans ce dernier voyage, sur le théâtre de la dévaslalion phylloxérique ;
mais j'ai cru devoir changer de résolution, après avoir, dans la dernière
séance, entendu la lecture de la consolante et savante Noie de M. de
la Vergue, Sur les succès obtenus par l'application du sulfocarbonale de potas-
sium au traitement des vignes ptiylloxcrées.
)) Dans cette Note, l'auteur a rendu compte des « résultats considérables,
X dit-il, qu'il a obtenus d'une étude assidue et du traitement rationnel aux-
» quels il a soumis une tache phylloxérique depuis le mois de septembre
» i8y6. Ils lui paraissent fournir une règle pour la défense des vignes. »
[Comptes rendus du 2/4 juin 1878.)
» Certes, cette Note, présentée eu confirmation d'une autre que
M. de la Vergue avait communiquée à l'Académie, le 27 m;irs 1876 ('),
était bien faite pour me décider à remplir rengagement que je m'étais im-
posé, de recourir, pour mon propre compte, à l'emploi des sulfocarbonales
alcalins, bien que toutefois rien ne me donnât la garantie que, après les
avoir employés avec succès, les vignes de mes voisins, phylloxérées comme
les miennes, ne viendraient pas les contagionner de nouveau. Mais je se-
rais en vain aujourd'hui tenté de pratiquer la méthode de M. de la Vergue.
En effet, hélas! comme je le craignais en 1876, le remède arrive trop tard.
Je viens de déclarer, en effet, que dès l'année dernière où, le Phylloxéra
mis de côté, tout promettait qu'elle serait bonne, mes vignobles avaient
tellement souffert , qu'ils ne donnèrent que le sixième d'une récolte
moyenne ; et j'ai ajouté que cette année le mal avait poursuivi ses ravages,
à l'abri desquels n'ont pas été même les contrées dans lesquelles M. Mouil-
lefert, le savant délégué de l'Académie, avait pratiqué, en 1875, ses expé-
(') Dans ceUe Noie, on lisait : <. Ce traitement (le suHocarbonatage des vignes) est tiès-
praticable et presque suffisamment économique, en utilisant l'eau que la pluie fournit au
sol, et en augmentant son efficacité par deux opérations suffisamment rapprochées, ce qui
prévient les conséquences résultant de la résistance des œufs aux insecticides, comme en
troublant les foyers d'émigration, .
( 234 )
riences (à Cognac). Or, en présence d'un tel état de choses, à moins d'un
véritable prodige, ce qui ne se voit pas tous les jours, il ne me restera plus
d'autre parti à prendre que l'arrachement, sinon de la totalité, du moins
de la presque totalité de mes vignes.
» II. On pourra bien me dire que c'est ma faute si mes vignes ont
éprouvé un si funeste sort, puisque, six à sept mois avant ma première
Note lue à l'Académie (i3 novembre 1876), M. de la Vergue avait déjà
rendu compte à cette Académie des résultats d'une expérience pratiquée,
en juin 187.5, sur une vigne phylloxérée du Médoc, lesquels résultats dé-
montraient, selon lui, « que le sulfocarbonate de potasse exerce sur la vigne
') une action favorable, et une action mortelle sur le Phylloxéra ». De
plus, au mois de décembre de la même année, le savant viticulteur racon-
tait à l'Académie les succès qu'il avait obtenus de deux applications de
sulfocarbonate de potasse, faites en juillel et août. Il est possible, disait-il,
de rendre partout très-praticable le traitement des vignes phylloxérées, à
des conditions presque suffisamment économiques, en utilisant l'eau que
la pluie fournit au sol.
» Cette circonstance d'un traitement encore insuffisamment écono-
mique, et la condition d'utiliser l'eau que la pluie fournit au sol, condi-
tion dont, certes, on ne dispose pas toujours à son gré, ne sont pas préci-
sément de nature à me causer de bien vifs regrets de n'avoir pas mis en
pratique, en 1877 et 1878, la méthode curative proposée par M. de la
Vergne.
» III. La nouvelle expérience tentée par cet habile viticulteur, lui a,
dit-\\, fourni des résultats considérables, qui lui paraissent donner la solution de
deux problèmes importants, et une règle pour la défense des vignes. Exposons
donc cette nouvelle expérience, et voyons ensuite si les éloges qui leur
ont été décernés n'ont pas été exprimés sous une forme un peu trop pom-
peuse. Or, il s'agit d'une vigne âgée seulement d'environ deux ans et
demi, dont vingt-neuf ceps étaient frappés de la tache phylloxérique. Le
premier envahi n'avait plus de vie que dans son axe principal, jusqu'à
quelques centimètres dans l'intérieur du sol. Les huit ceps qui le suivaient
avaient des sarments bien développés, mais leurs feuilles étaient jaunis-
santes; plusieurs de leurs racines étaient mortes, d'autres, en plus grand
nombre, étaient mourantes ou gravement malades. Celles qui paraissaient
encore saines étaient littéralement couvertes de Phylloxéras. Sur vingt
ceps des plus rapprochés de ces derniers, on découvrit des Phylloxéras
immigrants, dont quelques-uns étaient déjà parvenus jusqu'aux racines
( 235 )
supérieures tandis que les antres stationnaient, soit sur le collet de la
plante, soit dans les creux de motte de terre de la couche ameublie du sol.
» IV. Sans doute, si le traitement employé par M. de la Vergne avait eu
pour sujets vingt-neuf ceps de vigne adultes, en plein développement de
leurs racines, et qu'il eût réussi à ce point que nul ne pourrait certainement
aujourd'hui en découvrir la place, il y aiu'ait lieu, sans être suspect de parler
un langage qui se plaîi, à fleurir sur les rives de la belle Garonne, de chanter
victoire en l'honneur de cet heureux mode de traitement. Mais un tel chant
est-il déjà bien permis, lorsqu'il s'agit de vignes âgées seulement d'environ
deux ans et demi, par conséquent encore à cet état d'enfanCe où leurs ra-
cines, peu étendues, peu profondes et peu nombreuses, sont facilement
accessibles au poison liquide, dont on les arrose à dose suffisamment abon-
dante et suffisanunent répétée? M. de la Vergne lui-même a pris soin de
noter que la circonstance signalée ici constituait une condition importante
de succès. L'expérience nouvelle dont il a rendu compte à l'Académie
constitue bien, selon lui, une preuve en faveur du sulfocarbonate de potas-
sium, au double point de vue de son ejftcacilé et de son emploi pratique. Cela
dit d'une manière générale, M. de la Vergne ajoute :
" Cet agent est désormais indispensable pour le traitement i\es Jeunes plants et de toutes
les vignes qui sont cultivées dans une couche de terre végétale très-mince. «
M II termine ainsi :
« Le sulfure de carbone pur, par mesure d'économie, aura peut-être une application
plus générale, mais il est moins puissant que le sous-carbonate contre les Phylloxéras qui
vivent et se reproduisent au bas de la lige des ceps, et contre ceux qui stationnent dans la
couche ameublie du sol. ■■
» On le voit, M. de la Vergne, dont l'autorité est si grande, sous le
double rapport de la théorie et de la pratique, considère la fncilité avec
laquelle on peut pour ainsi dire mettre en contact le Phylloxéra avec son
insecticide comme une circonstance émineiument propice à l'emploi de
celui-ci. Je ne saurais jamais trop insister moi-iuéme sur l'importance ca-
pitale de cette condition. Quelque puissant qu'il soit en lui-même, tout
insecticide cesse de l'être par cela seul qu'il ne peut pas, par quelque rai-
son que ce soit, être mis convenablement en contact avec l'insecte contagi-
fère ou contacjicjène. Tout le monde sait par cœur ce principe : sulilata causa,
lollittir cffectns. Le principe inverse n'est pas moins vrai : causa non sublata,
nec lollitur ejfectus.
» Ce n'est pas, au reste, l'effet déjà produit qui, dans les cas dont il
( ^36 )
s'agit ici, est détruit par la destruction de la cause. Il persiste, au contraire,
mais il suffit que sa cause n'existe plus pour qu'il disparaisse, soit de lui-
même, soit par un traitement approprié à sa nature. Je citerai volontiers ici,
pour exemple, VJcarus scabiei. Cet Acarus une fois défruit, l'affection vési-
culeuse de la peau disparait comme par enchantement, ou d'elle-même, ou
sous l'influence de quelques bains et des soins ordinaires de propreté.
» Je termine en faisant des vœux sincères et désormais, hélas! désinté-
ressés, pour que, grâce aux expériences de M. de la Vergne et de ses
émules , les sulfocarbonates deviennent un poison non moins spé-
cifique pour le Phylloxéra, cet Acarus de la maladie de nos vignes, que
ne l'est pour Y Acarus de cette maladie de l'homme et des animaux,
dont il n'est pas nécessaire de répéter le nom , une préparation dont le
soufre est l'élément le plus actif, comme il l'est aussi des sulfocarbonates
et des sulfures de carbone. Et il me semble que, en dépit de toutes les
difficultés de l'œuvre commencée, si, comme le ciron de la gale (ce nom
m'est échappé), qui, pour son siège, a choisi la peau des animaux, le pu-
ceron ou le ciron de la maladie des vignes, au lieu d'avoir pris pour son
principal siège leurs racines ou leurs entrailles, cachées dans les profon-
deurs delà terre, l'eût établi dansl'ècorce de leurs ceps, sorte de peau de
cette partie de la vigne; il me semble, dis-je, que, s'il en avait été ainsi, la
destruction du Phylloxéra serait déjà un fait accompli. Espérons que, sous
les efforts redoublés de la Commission de celte Académie, qui veille sans
cesse, et de ceux dont elle encourage les travaux, ce qui re^te à faire se
fera. Mais en celte œuvre aussi, il est permis de dire qu'z7 n'y a rien de fait
tant qu'il leste quelque chose à faire.
« Or je crains bien de ne pas me tromper en disant qu'il reste encore
quelque chose à faire, eu matière de traitement préservatif et curafif
d'un mal d-igne d'être comparé aux sept plaies de l'antique Egypte, qui,
s'il poursuivait ses ravages avec la même fureur qu'd a déployée depuis
dix ans, finirait par exterminer, sinon la totalité, du moins l'immense
majorité de ces célèbres vignobles, orgueil, fortune, délices de la France,
et que toutes les autres nations nous envient. »
« M. DrsiAS ne se propose point, à la fin d'une séance et pris à l'impro-
viste par la Communication de notre savant confrère M. Rouillaud, d'exa-
miner à fond les questions qu'elle soulève.
1) Il tient à faire remarquer seulement que l'exemple de M. de la Vergne
prouve qu'un propriétaire vigilant et instruit peut sauver ses récolles et
( -^37 )
même ses vignes à peu de frais, quand, dès que le mal apparaît, il applique
le remède. En dépensant 5r francs, M. de la Vergne s'est débarrassé de
la première atteinte du Phylloxéra.
» En éprouvera-t-il d'autres? C'est possible. Mais sauver deux ou trois
récoltes et gagner deux ou trois ans en pareil cas, c'est important et peut
devenir décisif, si, dans cet intervalle, on découvre des moyens de destruc-
tion meilleurs ou si des mesures générales interviennent.
» Ces mesures générales, l'Académie les a réclamées dès l'origine ; elles
.seules peuvent sauver le vignoble français. En effet, un propriétaire, assez
riche pour supporter les frais de traitement et assez instruit pour en com-
prendre l'importance, hésite souvent parce qu'à côté de lui se trouve un
propriétaire moins favorisé qui ne peut en faire la dépense ou un viticul-
teur obstiné qui ne veut rien faire. L'État seul pouvait intervenir et dire
au premier : « Agissez pour votre compte ; je me charge d'aider celui qui
» manque de ressources et de contraindre celui qui manque de bonne vo-
« lonté. » Le traitement deviendra général et sera efficace de la sorte. Il
fallait une loi. Depuis qu'elle est enfin votée, l'Administration de l'Agri-
culture est année et l'Académie n'a plus à intervenir.
)) Elle a rempli son rôle en affirmant, par les soins de la Commission
et de ses délégués, que la maladie est due au Phylloxéra ; que cet in-
secte offre, dans son existence et dans ses transformations, des points
critiques dont le vigneron peut tirer parti pour le détruire; que la vigne
meurt par suite de la destruction du chevelu et de l'altération des
racines ; que tous les moyens de destruction de l'insecte ont échoué, sauf
la submersion, le sulfure de carbone et les sulfocarbonates.
» L'Académie ne peut plus rien, et l'Administration seule possède le
pouvoir, comme elle a le devoir, de mettre en mouvement la loi dont elle
est armée.
» Cependant, que le découragement ne s'empare point du viticulteur.
Une vigne ne meurt pas du jour au lendemain; elle met, en général, trois
ans à périr, et souvent davantage. Les occasions de profiter des moments
où le terrain est baigné par les pluies ne peuvent donc pas manquer.
M D'un autre côté, que les viticulteurs ne se montrent pas trop impa-
tients au sujet des effets des insecticides. Une vigne qui a souffert pendant
trois ans, et qui est arrivée au dernier terme de son existence, ne se relève
pas eu un jour. M. Bouillaud est un trop grand médecin pour s'étonner
que la convalescence soit longue. Il faut trois ans pour remonter la pente
que trois ans de maladie avaient fait descendre.
C. F.., 1S78, 2« Semestre. (T. LXXXVU, N« 6.) 33
( 238 )
» Un mot encore. On ne peut s'empêcher d'être surpris, après tout ce
qui a été dit et démontré à ce sujet, de voir avec quelle facilité on s'extasie
sur les voyages extraordinaires que le Phylloxéra se permet, et sur les
distances insensées qu'il est supposé franchir, et dont on parle à chaque
cas nouveau d'invasion avec stupéfaction,
» On ne saurait trop le répéter, le vol du Phylloxéra n'a jamais dé-
passé lo ou i5 kilomètres par an.
» Toutes les fois qu'il apparaît à de plus grandes distances d'un pays
infesté, c'est qu'il est apporté de main d'homme, et qu'il voyage en
chemin de fer, en hateau à vapeur, sous forme de vignes américaines ou
de vignes françaises infestées.
» Il importe donc : i° de considérer que le rôle de la Science est ter-
miné, et que c'est à l'industrie et à l'Administration qu'il appartient d'agir
aujourd'hui par des mesures d'ensemble; 2° de ne pas se décourager, les
vignes les plus malades pouvant être rétablies par des soins assidus; 3° en-
fin, de ne rien négliger pour préserver les pays sains de l'invasion du Phyl-
loxéra par l'introduction des vignes phylloxérées. »
PHYSIOLOGIE. — Fitesse de propagation des excitations dans tes nerfs moteurs
des muscles rouges de faisceaux striés, soustraits à l'empire de la volonté.
"Note de M. A. Chadveau. (Extrait.)
«... Mon nouveau travail comprend deux séries distinctes d'expériences.
Dans la première, on a comparé la vitesse de transmission dans les nerfs
des muscles du larynx (muscles rouges volontaires) et dans ceux de la po-
sition cervicale de l'œsophage (muscles rouges involontaires). Dans la se-
conde série, la comparaison s'est étendue aux nerfs de la portion terminale
de l'oesophage (muscles pâles involontaires ou muscles lisses). Je vais m'oc-
cuper aujourd'hui des expériences de la première série.
» Le mode de distribution des nerfs moteurs de la portion cervicale de
l'œsophage, dans les animaux solipèdes, a nécessité des procédés spéciaux,
pour calculer, par la comparaison des contractions du conduit, la durée
de la transmission des excitations qui engendrent ces contractions. Tous
ces nerfs moteurs viennent de la portion sous-cranieiine ou gutturale du
tronc du nerf vague. Ils sont fournis, à droite et à gauche, par les nerfs pha-
ryngien et laryngé externe. De chaque côté de l'œsophage, ils forment un
cordon plexiforme, incrusté dans l'épaisseur de la membrane charnue du
( 239 )
conduit à laquelle ils adhèrent intimement, et accompagnent ainsi ce con-
duit, depuis son origine, jusque dans l'intérieur de la poitrine. En raison
de cette disposition, l'excitation localisée de différents points des nerfs œso-
phagiens cervicaux, sans être impossible, présente certaines difficultés,
qu'il m'a paru préférable d'éviter, en changeant de méthode expéri-
mentale.
» Le muscle œsophagien n'est pas un organe simple. On peut se le re-
présenter comme étant formé de segments annulaires, imis bord à bord,
par pénétration profonde et réciproque, mais complètement indépendants
les uns des autres au point de vue de l'innervation, et capables de se res-
serrer et de se raccourcir isolément sous l'influence de l'excitation des
filets nerveux moteurs spécialement destinés à chacun des segments. Ces
filets nerveux, tous venus du même tronc, tous distribués par la même
branche, qui les abandonne successivement, dans son trajet de haut en bas,
à chaque région de l'œsophage, sont d'autant plus longs qu'ils innervent
une région plus inférieure du conduit; d'où il résulte que les excitations
portées sur un seul point du tronc du nerf vague, au-dessus de l'origine
du nerf pharyngien, ont d'autant plus de chemin à parcourir qu'elles sont
portées à une région plus basse de l'œsophage. On peut affirmer, de plus, eu
raison de l'uniformité de direction des ramuscules nerveux, que le chemin
parcouru par les excitations est exactement proportionnel à la distance qui
sépare, du point excité du nerf, les différentes régions de l'œsophage. Si
donc on recueille simultanément le tracé de la contraction de deux de ces
régions, l'élévation de la courbe musculaire se dessinera plus tardivement
dans le tracé de la région la plus inférieure, et la différence de temps, com-
parée à la distance qui sépare les deux régions, permettra de calculer très-
exactement la vitesse avec laquelle se transmettent les excitations dans les
nerfs œsophagiens cervicaux. Au moins en sera-t-il ainsi, si l'on s'est assuré
au préalable que les deux régions musculaires de l'œsophage ont des pro-
priétés physiologiques identiques et sont capables de répondre aux exci-
tations avec la même rapidité.
» Au fond, cette nouvelle méthode est identique à celle qui a été ap-
pliquée à l'étude de la vitesse de propagation dans les nerfs de la vie ani-
male. Ici, on excite sur le nerf deux points inégalement distants du muscle,
et l'on fixe successivement la courbe des deux contractions sur le cylindre
enregistreur. Là, on excite un seul point du nerf, et l'on recueille simulta-
nément les deux contractions qui se produisent dans deux régions muscu-
33..
( a/io )
laires indépendantes, inégalement éloignées dn point excité. Dans les deux
cas, la différence de temps entre l'apparition des deux contractions équi-
vaut à la durée de la transmission de l'excitation dans une longueur déter-
minée de nerf.
)) C'est avec une pince myographique, tenant l'œsophage aplati entre
ses mors, que l'on enregistre les contractions du conduit. Il est de la der-
nière importance, pour avoir des tracés identiques et comparables, que
les deux appareils employés aient la même sensibilité et soient appliqués
de manière à presser également sur la membrane du tambour, au moment
du gonflement et du durcissement de l'œsophage.
» Un exemple fera bien comprendre comment les choses se passent dans
les expériences de cette nature. Celle que je vais raconter peut être don-
née, quant aux résultats obtenus, comme un bon type moyen. Sauf la modi-
fication des explorateurs myographiques, rien n'a été changé à l'instrumen-
tation générale; seulement, la vitesse de rotation du cylindre enregistreur
a été considérablement diminuée. Le grand ralentissement qui va être si-
gnalé tout à l'heure dans la transmission nerveuse permet, en effet, d'ob-
tenir d'excellents tracés avec un déplacement de la surface du cylindre ne
dépassant pas 4o à 5o centimètres par seconde.
» Le sujet choisi est un cheval fin, encore vigoureux. Il est couché
sur le côté droit et immobilisé à l'aide d'une injection intra-veineuse de
chloral. On découpe l'œsophage près de son origine, ainsi qu'en bas du
cou, pour placer, à /\o centimètres l'une de l'autre, deux pinces myogra-
phiques. De plus, entre les lèvres de la glotte, est introduit l'explorateur
laryngien. Le nerf vague est ensuite mis en rapport, par trois points, à
l'aide d'excitateurs doubles (excitation bipolaire) avec les deux pôles de
l'appareil d'induction : le plus haut point est situé au-dessus de l'origine
des nerfs œsophagiens cervicaux; le deuxième et le troisième, au niveau
des deux pinces myographiques. Celles-ci sont elles-mêmes disposées de
manière à conduire directement les courants induits sur l'œsophage, pour
luie excitation immédiate de son tissu contractile.
» Grâce au distributeur automatique, le courant excitateur passe, à
chaque tour du cylindre enregistreur, dans des points différents : aii pre-
mier tour, c'est la partie supérieure de l'œsophage qui est excitée direc-
tement, et la partie inférieure au deuxième. Au troisième tour, le nerf vague
est excité dans le point supérieur, de manière à faire naître à la fois la
contraction dans le larynx et les deux régions de l'œsophage. Ce sont enfin
( 24l )
les deuxième et troisième points du nerf vague que le courant irrite, aux
Quatrième et cinquième tours, en provoquant seulement la contraction des
muscles du larynx.
)) Examinons les cinq tracés obtenus dans ces conditions.
M Dans les deux premiers, on constate que les deux contractions pro-
voquées par l'excitation directe du tissu musculaire présentent même am-
plitude, même forme, et surviennent exactement au même moment, -||ôde
seconde après l'excitation , ces ^^fiï ^^ seconde représentant à la fois le
temps perdu physiologique et le temps employé pour la transmission du
mouvement aux appareils transmetteurs et récepteurs. La constatation de
cette identité des deux contractions excitées directement assure l'exacti-
tude du résultat de la comparaison entre celles dont il va être question
maintenant.
M Le troisième tracé, le plus important de tous, montre que, à la suite de
l'excitation du pneumogastrique, au-dessus de l'origine des nerfs œsopha-
giens ; la contraction survient, dans la région inférieure de l'oesophage,
■j-^^ de seconde plus tard que dans la région supérieure. Ce chiffre repré-
sente donc la durée de la transmission nerveuse dans les 4o centimètres
de nerf qui s'étendent du premier point au second. C'est une vitesse de pro-
pagation de 8'", 1 6 par seconde pour les excitations qui parcourent les nerfs
œsophcKjiens cervicaux.
» Dans le quatrième et le cinquième tracé, inscrits dans le but de com-
parer, sur le même sujet, cette vitesse de propagation avec celle des nerfs
moteurs du larynx, on constate que la même distance de /jo centimètres
est franchie, par l'excitation qui circule dans le tronc du nerf vague pour
aller aux muscles laryngiens, en j—^ de seconde, c'est-à-dire avec une
rapidité de 66"", 66 par seconde.
» En résumé : i" l'excitation directe du tissu musculaire de l'œsophage,
en haut et en bas du cou, provoque des contractions de même forme, de
même amplitude, et dont le début occupe la même place, par rapport au
moment de l'excitation.
» 2° Si l'excitation est pratiquée sur le nerf vague, au-dessus de l'origine
des nerfs œsophagiens moteurs, les contractions de la région inférieure de
l'œsophage, dont les nerfs sont plus longs, apparaissent avec un retard
très-sensible sur celles de la région supérieure.
» 3" La durée de ce retard, rapportée à la différence de longueur des
nerfs, ne permet pas d'estimer la vitesse de propagation des excitations,
dans les nerfs moteurs de la partie cervicale de l'œsophage, à plus de 8 mé-
( 242 )
très par seconde, quand cette vitesse atteint et dépasse 65 mètres dans
les nerfs moteurs du larynx et de la face. Donc, dans les nerfs moteurs des
muscles involontaires à faisceaux rouges et striés, la vitesse de transmission des
excitations centrijuges est environ huit fois moi)idre que dans les nerfs des
muscles de structure identique, qui appartiennent au système musculaire soumis à
la volonté. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — SuT les covarianls fondamentaux d'un système
cubo- quadratique binaire. Noie de M. Sylvesteu.
(c Le seul cas du dénombrement des grundformen binaires qui restait à
déterminer par ma méthode, de ceux qui ont été calculés par la méthode
de Gordan, est celui de la combinaison d'une forme biquadratique avec
une forme cubique binaire.
» Grâce à la coopération intelligente et à la grande habileté, comme cal-
culateur, de M. J. Franklin, un de mes élèves à Baltimore, je suis en état
de présenter à l'Académie le tableau des invariants et covariants fonda-
mentaux, donné par la n)élho(le(!e tamisage.
» En partant de la forme primitive
(l —tu*) (l —tlÛ) [l—t) (l —tu-', (l —tu-') (l— TK') (l —ru) (l —TU-') (l — T«-^J
on parvient à la fraction génératrice canonique, dont le dénominateur est
(l — /') [ï — t') [i-r-u') [i — lu*) (i — T*) (i— t'«') (i -tu') (i — r-T') {i — tT>) [i — i't') [l — t'r'),
et dont le numérateur contient 338 termes, dont ceux qui portent des
coefficients positifs sont égaux en nombre à ceux qui portent le signe né-
gatif. En effet, à chaque terme kt^.v\u'^ correspond un terme
— kt"' .1^' .iii' ,
où a + «', /3 4- 13', Y + 7' sont des nombres constants, lesquels (si je ne
me trompe, car j'ai eu le malheur de perdre le manuscrit) sont respec-
tivement 12, l'y, II.
M En représentant un terme /ci*, t^.»"' par le symbole (a./?."/)*, voici le
tableau des termes positifs.
243
2.
4.0
1. 1.3
7. 8.4
( 10. II. 5)=
7.13.7
(6.
7- 9)^
2.
6.0
I. 3.3
7. .0.4
10. i3.5
8. 7.7
(6.
9- 9)'
(3.
4.0)'
2. 1.3
(7.. 2. 4)'
3. 0.6
(8. 9'7)^
7-
7- 9
(3,
6.0)'
(2. 3.3)'
(7. .4.4)=
4.10.6
(8. M. 7)'
(7-
9- 9)'
(4-
4.0)'
3, 1.3
(8. 8.41=
4.1Î.6
(9- 9- 7V'
(8.
9- 9)'
(4-
6.0)^
(3. 3.3)^
8. .0.4
(5.10.6)=
(9-II-7)'
(9-
9- 9)'
5.
4.0
(3. 5.3)=
(8.. 2. 4)-'
(5.12.6)=
10. 9.7
10.
9- 9
5.
6.0
3. II. 3
(8.14.4)'
6. 8.6
(10.11.7)=
4-
4. 10
I .
I . I
(4. 3.3)^
9. 8.4
(6.10.6)=
1 1 . 1 1 .7
(4-
6.io) =
(I-
3.1)=
(4. 5.3)3
9.14.4
(6.12.6)=
11.13.7
4-
8.10
I .
5.1
4. II. 3
10. i4 .4
6.14.6
3. 4.8
5.
4. 10
2.
I , I
5. 3.3
11 .i4-4
7. 8.6
3. 6.8
(5.
6.10)3
(2.
3.1)-'
(5. 5.3)=
I. 1.5
^7.10.6)'
4. 6.8
(5.
8.10]'
(2.
5.1)'
5. II. 3
2. 1 .5
(7.12.6)3
4. 8.8
(6.
6.10)'
(3.
S..)''
5.13.3
4. II. 5
(7.14.6)
5. 6.8
,6.
8.1 0)3
(3.
5.1)^
6.13.3
(5.11.5)=
8. 8.6
(5. 8.8)3
7-
6. 10
(4.
3..)
(7.13.3)=
5.13.5
(8.10.6)'
5.10.8
17-
8.10)=
(4-
5.1)=
7.15.3
(6.11.5)=
(8.12.6)'
(6. 8.8)3
8.
8.10
5.
5.1
8.13.3
(6.13.5)3
(8.14.6)
(6.10.8)3
9-
8.10
6.
5.1
8.15.3
6.15.5
(9.10.6)'
(7. 8.8)'
3.
3. II
('•
2.2)''
9.15.3
7, 9.5
(9.12.6)'
(7.10.8)3
5.
7. II
(I-
4.2)=
1 . 2.4
(7.11.5)'
9.14.6
(8. 8.8)=
5.
9.11
(2.
2.2)=
(2. 2.4)=
(7.13.5)'
(10. 10.6)=
(8.10.8)3
(6.
7.11)=
(2.
4.2)<
(3. 2.4)3
7.15.5
(10. 12.6)3
(9.10.8)'
(6.
9.11)3
(3.
2.2)=
(3. 4.4)=
(8. 9.5)=
11.12.6
(10. 10.8)=
(7-
7...)=
(3.
4.2)'
4. 2.4
(8.11.5)^
5.11.7
11 . 10.8
{:■
9-iO'
4.
2.2
4. 4.4
(8.13.5)'
5.13.7
II. 12. 8
8.
7. II
(4-
4.2)^
4.12.4
8.i5.5
[6. 9.71=
3. 5.9
8
9. II
4
12.2
(5.12.4)3
(9- 9-5)^
(6.11.7)'
(4. 5.9)=
5
4.2
(5. ,4.4
(9.11.5)'
(6.13.7)=
(4- 7-9)'
5
12.2
6. 10.4
(9.i3.5)<
7- 7'7
(5. 5.9)=
9
16.2
(6.12.4)'
(9.15.5)
(7- 9-7)'
(5. 7-9)'
0
3.3
(6.14.4)=
10. 9.5
(7->'-7)'
5- 9-9
)) En elfectuant le tamisage, ces
combinaisons se réduisent aux 5o sui
vantes .
2.4.0
I , I . I
(1.2.2)=
0.3.3 I
2.4 1 . 1 .5
3
.0.6
2.6.0
(1.3. i)=
(1.4.2)=
1.1.3 2
2.4 2.1.5
(3.4.0)^
1.5.1
(2.2.2)=
1.3.3 3
2.4
(3.6.0)»
2. 1 . 1
(2.4.2)=
2.1.3
(4.4.0)=
(2.3.1)3
3.2.2
2.3.3
(4.6.0)=
(2.5.1)=
3.1.3
5.4.0
(3.3..)=
3.3.3
5.6.0
(3.5..)=
4.3. ï
( 24/i )
» En ajoutant à ces 5o gnindformen secondaires les 1 1 primaires qui pro-
viennent du dénominateur dont les types sont
2.0.0
0.2.2
3.0.0
0. 1 .3
0.4.0
1.0.4
1 .4-0
2.0.4
2.4.0 •
3.2.0
3.4.0
on retrouve les 64 types calculés par M. GundelBnger, selon la méthode
de M. Gordan, avec l'exception des 3 suivants : 3.4-2, 3.4.2, 4-5.1.
» Il reste à considérer les 3 covariants qui y correspondent; pour cela,
je n'ai pas besoin de savoir la construction des cjrundformen données par
M. Gundelfinger, car on peut procéder par un calcul algébrique direct
pour déterminer si, oui ou non, le nombre des covariants linéairement in-
dépendants appartenant à un quelconque de ces types peut être comblé
parla combinaison de certains des 61 covariants connus. Ce nombre, on
peut toujours le déterminer a priori par le théorème fondamental de
M. Cayley, et, de plus, étant donné le type d'un covariant, on peut tou-
jours trouver le covariant lui-même.
» C'est par cette méthode, abrégée avec l'aide de quelques considérations
appartenant à la théorie générale de la fraction génératrice, que je me
suis convaincu de l'exactitude des résultats donnés par le tamisage pour le
cas de deux biquadratiques, et que les deux formes, dites irréductibles, qui
se trouvaient dans le tableau de M. Gordan, mais qui ne figuraient pas
dans le mien, étaient superflues.
» C'est la méthode la plus courte. Cependant, afin d'ôter toute néces-
sité d'expliquer la base du raisonnement, au lieu de suivre cette méthode
dans la Note insérée dans les Comptes rendus, je jugeai préférable de
prendre les deux formes qu'on obtient par la construction donnée par
M. Gordan et d'en effectuer la décomposition, pour ainsi dire, sous les
yeux du lecteur. J'espère, dans une prochaine Communication à l'Aca-
démie, par l'une ou l'autre de ces méthodes, pouvoir démontrer que les
3 grundformen supposées dont il est question sont superflues aussi, et
que le véritable nombre des invariants et covariants irréductibles pour le
système cubo-biquadratique binaire est effectivement 61 et non pas 64,
comme le pensait IM. Gundelfinger. En tout cas, je ferai savoir le vrai
nombre de ces grundjonnen. »
( 245 )
NOMINATIONS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un
Correspondant, pour la Section de Botfinique, en remplacement de feu
fFeddell.
Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 3g,
M. Ch. Darwin obtient 26 suffrages.
M. deBary » 4
»
M. Naegeli » 2 »
M. Heer » i »
M. Goeppert » i »
Il y a 5 bulletins blancs.
M. Ch, Darwin, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro-
clamé élu.
MEMOIRES PRESENTES.
CHIMIE. — Sur la cuisson du plâtre et sur la fabrication des plâtres à prise lente.
Mémoire de M. Ed. Landrix. (Extrait.)
(Commissaires : MM. Fremy, Debray.)
» ...Si l'on cuit simultanément, dans les mêmes conditions de tempéra-
ture, des poids égaux de plâtre en morceaux et de plâtre en poudre, dans
une étuve chauffée entre i5o et aoo degrés, jusqu'à ce qu'ils aient perdu
toute leur eau de cristallisation, et si l'on mélange ensuite ces plâtres fine-
ment pulvérisés, poids pour poids, avec de l'eau, on constate que le plâtre
cuit en morceaux fait prise en cinq minutes, tandis que le plâtre cuit en
poudre fait prise en vingt minutes, c'est-à-dire en un temps beaucoup plus
long. Cette différence de propriétés est très-vraisemblablement due à l'action
de la chaleur, qui s'est fait plus vivement sentir sur le plâtre en poudre; ce
qui fend à le prouver, c'est qu'en cuisant plus longtemps le plâtre en mor-
ceaux on lui counnunique une prise plus lente. En outre, les faits suivants
viennent à l'appui de cette hypothèse :
» 1° Les plâtres ayant déjà servi ne peuvent plus être recuits utilement,
comme on l'a déjà maintes fois constaté.
G. R., 1878, 2« Semescre, (T. LXXXVII, N" 6.) 34
( 246 )
» 2° Le gypse cuit à une température de plus eu plus élevée perd de
plus en plus son alBnité pour l'eau, en conservant toutefois la propriété
de reprendre à la longue son eau de cristallisation.
» 3° Le plâtre cuit au rouge et gâché à la façon ordinaire ne fait plus
prise; mais si, au lieu de le noyer dans l'eau, on le mélange avec la plus
petite quantité possible de ce liquide, soit environ 33 pour loo de son
poids, il fait prise en dix ou douze heures, et, moins poreux, il devient
extrêmement résistant après son durcissement. Ce fait, qui n'avait jamais
été observé, explique l'action de la température élevée nécessaire à la fa-
brication des plâtres alunés ou ciments anglais, plâtres qui, comme on le
sait, possèdent au plus haut degré la propriété de faire prise lente et de
devenir très-durs.
» 4° Pour fabriquer directement des plâtres à mouler ou à prise relative-
ment lente, il faut, non-seulement les cuire pendant un temps suffisant pour
les déshydrater complètement, mais encore prolonger assez longtemps
l'action de la chaleur pour que les molécules perdent une partie de leur
affinité pour l'eau. C'est ce qu'on réalise depuis longtemps dans l'industrie,
au moyen du four dit four à boulanger.
» Je viens de dire quelle était la condition indispensable pour obtenir
directement des plâtres à prise lente; il résulte encore de mes expériences
qu'on peut arriver au même résultat d'une tout autre façon. Si l'on fait
cuire du plâtre pendant un temps suffisamment court pour qu'il contienne
environ 7 à 8 pour 100 d'eau, ce plâtre ne peut être employé, car il fait
prise presque instantanément; si l'on prolonge ensuite l'action de la tem-
pérature, il perd ses a équivalents d'eau; si enfin on le laisse exposé à
l'air, il reprend d'abord très-rapidement son eau de cristallisation, puis
l'absorption ne se fait plus qu'avec une excessive lenteur.
>> Ainsi, 3oo grammes de gypse pur ont été cuits, le 7.5 avril, jusqu'à déshydratation
complète; ils ne pèsent plus alors que 240 grammes.
Le 2^ avril, ils pèsent. . . . aSS^"'
Le 2g » " :>6o
» A partir de ce moment, la déshydratation s'arrête et, le i5 mai, le même échantillon
pèse encore 261 grammes; il ne contient donc encore que 8 pour loo d'eau. Mais, si l'on
essaye ce plâtre, on constate que ses propriétés ont totalement changé, et qu'il fait prise len-
tement, tout en prenant une dureté normale.
» L'exposition à l'air et l'absorption de la vapeur d'eau modifient donc
les qualités du plâtre, et l'on peut arriver ainsi à ce singulier résultat : deux
(247 )
échantillons de plâtre ayant la même teneur en eau, obtenus, il est vrai,
dans des conditions diverses, se comportent très-différemment avec l'eau :
l'un fait prise rapidement, alors que l'autre a une prise lente.
» Au reste, en analysant un très-grand nombre de plâtres à mouler du
commerce, j'ai toujours trouvé qu'ils contenaient de 7 à 8 pour 100 d'eau,
c'est-à-dire qu'il étaient tous dans les mêmes conditions d'hydratation (' ). «
VITICULTURE. — Aucun mycélium n'intervient dans la formation et dans la
destruction normale des renflements développés sous l'influence du Phyl-
loxéra. Mémoire de M. 3Iaxime Cornu.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
« M. Millardet ('-) pense que la destruction des renflements radicel-
laires déterminés par le Phylloxéra sur les organes souterrains de la
vigne est due uniquement à un mycélium, qui est ainsi la véritable cause
de la mort des vignes. Cette opinion n'est pas nouvelle; elle fut émise
d'abord dans la Gironde par M. Dupont, secrétaire général de la Société
d'Agriculture ( 1873).
» Cette considération avait été prévue par la Commission académique,
et M. Duchartre m'en avait, dès le mois de juillet de l'année 1872, recom-
mandé spécialement l'examen.
» M. le professeur Schnetzier, de Lausanne ('), signale un mycélium
comme étant la cause delà mort des vignes; à Cully (canton de Vaud), en
Suisse, j'ai vérifié le fait. M. G. Ville me pria, en 1875, d'examiner des
racines de vignes mourantes; ces racines étaient envahies par le mycélium
d'un champignon développé sur un échalas. Ces exemples divers prouvent
que l'explication proposée aujourd'hui par M. Millardet n'est pas une idée
nouvelle; je ne l'ai pas admise parce que dans les renflements le mycé-
lium est toujours accidentel : mes études antérieures m'avaient préparé à
des recherches de ce genre.
(') II résulte aussi de ces faits que c'est une opinion fausse d'admettre, comme on l'a fait
jusqu'à présent, que le plâtre x ('vente en peu de temps; ses propriétés se modifient, cela
n'est pas douteux, mais elles tendent plutôt à s'améliorer. Je pense même que les construc-
teurs auraient intérêt à employer ces plâtres à prise lente, qui pourraient être gâchés avec
beaucoup moins d'eau et qui, par suite, donneraient de bien meilleurs enduits.
( = ) Comptes rendus du 3o nov. 1874, P- 1234.
(') Comptes rendus du 39 juillet 1878.
34..
( a48 )
» Les renflements radicellaires et les galles sont causés par cette parti-
cularité que l'insecte se fixe sur un organe dont les éléments formés sont
en voie d'élongation. Le tissu de la feuille saine ne subit plus de change-
ments; la radicelle, au contraire, doit subir une modification profonde
pour SQ transformer en racine : c'est à l'époque de celte modification que
meurt le renflement, dans des conditions que j'ai longuement énumérées
dans mon dernier Mémoire (' ).
» Les études du développement et de l'altération d'une seule et même
radicelle, à l'aide de vignes cultivées dans des vases à fleurs, permettent de
démontrer l'absence de tout mycélium dans \e flétrisse ment des renflements ,
flétrissement que j'ai montré être, à tort, appelé du nom de pourriture.
» Mais il faut se garder de conserver les vases dans les appartements,
où les germes de moisissures abondent; il faut éviter avec plus de soin
encore d'employer des matériaux conservés dans des flacons; j'ai insisté
sur ce point dans le Mémoire cité, mais brièvement, à cause de l'évi-
dence (^).
» Dans les taches nouvelles d'un vignoble, partout où se montrent les
renflements, ces renflements meurent bientôt. Dans tons les cas, le mycé-
lium est très-rare, que les renflements soient vivants ou frappés de mort.
J'ai conservé toutes les préparations relatives à mes études, qui ont duré
cinq années; ces préparations servii'ont de preuve à ce que j'avance.
» Les renflements des vignes américaines ou autres, résistantes ou non,
présentent tous la même structure; j'en ai donné la preuve dans mon
Mémoire; le résultat final est le même. Chez les espèces résistantes, ils
meurent comme chez les autres espèces; ils y sont formés, mais seulement
en petit nombre, parce que le Phylloxéra n'y trouve pas une nourriture
convenable et n'y pullule pas. L'insecte préfère les feuilles de plusieurs
de ces espèces; chez d'autres il n'aime ni les feuilles ni les racines et ne
s'y fixe pas : chez les vignes européennes, il ne recherche pas les feuilles,
je l'ai établi (foc. cit., p. 10-29) par des expériences nombreuses, mais les
racines.
» Nous faisons nous-mêmes des distinctions semblables dans les différents
végétaux alimentaires. Les tubercules de la pomme de terre sont comes-
tibles taudis que le fruit est un poison; chez d'autres espèces du même
genre Solamim, le fruit est au contraire comestible ( to ;nate, aubergine ) . Des
(') Recueil (lex Savants étrangers, t. XXVI, n" i, p. 35^, l\ planclies.
(M/iw.,1.. 174-175.
( ^49)
niantes très-voisines ou des variétés de la même espèce sont reclierchées
ou rejetées* il suffit de citer les amandes douces ou amères, le poirier,
le pommier, le prunier sauvage ou cullivé, etc. La résistance au Phylloxéra
de certains cépages s'explique par des faits de cet ordre, faciles à com-
prendre; l'explication est généralement admise.
» Le mycélium n'intervient, dans les radicelles saines ou non, que d'une
manière accidentelle dans la destruction des renflements. Les expériences
que M. Millardet se propose de faire, nous les avons faites à Cognac sur
une très-vaste échelle (trois et quatre cents boiitures en pots) et elles ont
donné un résultat formellement contraire à celui qu'il espère obtenir. »
CfilMiE INDUSTRIELLE. — Sur la solubililé anormale de certains corps dans les
savons et résinâtes alcalins. Note de M. Ach. Livaciie, présentée par
M. Berthelot. (Extrait.)
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
« On rencontre, depuis quelque temps, dans le commerce, des produits
qui, désignés sous le nom impropre de savons de pétrole, sont obtenus,
manufaclurièrement, en ajoutant aux matières premières habituellement
employées par la savonnerie des huiles de pétrole mélangées d'une cer-
taine proportion de cire de Carnauba.
» Ces produits sont remarquables en effet : soumis à l'action d'une cha-
leur modérée, ils laissent distiller tout le pétrole qu'ils contiennent, et le
savon auquel ce pétrole était mélangé se retrouve inaltéré^ mais, si on
les met en contact avec l'eau, ils s'y dissolvent entièrement, sans que
ni le pétrole ni la cire de Carnauba s'en séparent, même à l'état d'émul-
siou. Et cependant, si l'on cherche à dissoudre du pétrole, soit dans le
savon au moment de l'empâtage, soit dans l'eau de savon, ou n'y peut par-
venir: le pétrole est, par lui-même, absolumentjnsoluble dans ce véhicule.
M C'est donc à la présence de la cire de Carnauba, ajoutée au moment
de la fabrication des savons dits de pétrole, qu'il iaut attribuer la solubilité
singulière de ces produits.
» Mais la cire de Carnauba est un produit complexe ; au contact des
alcalis, elle fournit elle-même des savons et laisse, comme produit caracté-
ristique, de l'alcool mélissique, que l'on doit considérer comme la véri-
table cause du phénomène que je viens d'indiquer.
» Si l'on isole, en effet, de la cire de Carnauba l'alcool mélissique
( a5o )
qu'elle contient, et si l'on met cet alcool mélissique en présence des savons
ordinaires ou même de l'eau de savon, on le voit s'y dissoudre complè-
tement, en donnant, si l'opération est bien conduite, une liqueur parfai-
tement limpide.
» D'autre part, le pétrole et l'alcool mélissique se mélangent en toutes
proportions, et si l'on met le mélange ainsi obtenu en contact avec de l'eau
de savon, on le voit s'y dissoudre comme l'alcool mélissique lui-même.
') L'alcool mélissique et la cire de Carnauba qui le contient doivent
donc, dans ce cas, être considérés comme entraînant, par une sorte de solu-
bilité communiquée, ou plutôt d'aptitude à former des émulsions transpa-
rentes, le pétrole dans leur propre dissolution par le savon.
» Ce fait acquis, j'ai cherché à le généraliser, et j'ai bientôt reconnu que
la propriété d'entraînfr la solubilité du pétrole dans le savon était propre
à tout composé susceptible à la fois de se dissoudre dans ce véhicule et de
dissoudre le pétrole. C'est ainsi qu'à l'aide de très-petites quantités d'esprit-
de-bois, d'alcool amylique, etc., j'ai pu faire dissoudre, dans des savons
ordinaires, jusqu'à 5o pour loo de leur poids de pétrole, et obtenir, par
suite, des produits entièrement solubles dans l'eau. L'huile de houille em-
ployée de la même façon m'a donné des résultats analogues.
» Des phénomènes semblables d'entraînement se produisent encore
avec d'autres substances. C'est ainsi qu'en émulsionnant de l'essence de
térébenthine au milieu d'eau de savon et en additionnant l'émulsion
d'huile de houille dissoute dans le savon, on voit l'émulsion s'éclaircir et
l'essence se dissoudre dans la benzine elle-même.
» C'est ainsi encore que les résinâtes alcalins, substitués aux savons or-
dinaires, se comportent exactement de la même façon.
» C'est ainsi enfin que le sulfure de carbone, insoluble dans les savons
ordinaires ou résineux, s'y dissout aisément et en proportion notable,
lorsque, à ces savons, on ajoute en même temps l'un des dissolvants indi-
qués.
« Intéressants au point de vue de la théorie des solubilités, les faits que
je viens de faire connaître me paraissent avoir également un certain intérêt
au point de vue des applications que la pratique industrielle ou agricole
en pourra faire. »
( 25i )
PHYSIQUE. — Sur les formes vibratoires des corps solides et des liquides.
Mémoire de M. G. Decharme. (Extrait.)
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
« Dans une Communication précédente ('), j'ai indiqué l'avantage qu'il
y avait à substituer au sable, ordinairement employé, une mince couche
de liquide sur les plaques, pour étudier leurs formes vibratoires.
» En appliquant ce procédé particulièrement aux plateaux circulaires
en verre à glace, j'ai trouvé, entre le nombre des réseaux ou des secteurs
vibrants et le nombre des vibrations, des relations qui paraissent géné-
rales : j'ai expérimenté sur quinze plateaux, dont les diamètres variaient
de o™,35 à o™,5o et les épaisseurs de i°"°,5 à 4 millimètres.
M Le plateau soumis à l'expérience est fixé par son centre. Après avoir
garni le pourtour d'une légère bordure de cire à modeler, on le dispose
horizontalement et on le recouvre complètement d'une couche d'eau, de i à
3 n)illimètres d'épaisseur, suivant l'effet que l'on veut produite. En atta-
quant le plateau avec l'archet perpendiculairement au bord, on fait appa-
raître à volonté 4i 6, 8, lo, 12, i/i, i6, etc. réseaux symétriques, quadrillés,
plus ou moins étendus, à la surface du liquide, tantôt disposés sur le pour-
tour (réseauxpériphériques), tantôt complètement détachés du bord (réseaux
excentriques).
» L'expérience démontre qu'en faisant vibrer un plateau, soit à vide,
soit muni de sa bordure de cire, soit recouvert d'une couche de liquide
plus ou moins épaisse, les intervalles entre les sons qui correspondent aux
mêmes systèmes de réseaux ne sont pas changés, bien que le son s'abaisse
par l'addition du liquide. On peut donc, sans inconvénient, augmenter ou
diminuer la couche d'eau de manière à obtenir des sons qui coïncident
très-sensiblement avec les notes d'un instrumenta son fixe. Mes expériences
ont été faites à l'aide d'un piano accordé sur le la^ =: 870^.
» ... Parmi les nombreux résultats qui sont consignés dans mon Mémoire,
le plus remarquable est le suivant : quand les nombres de réseaux sont
entre eux dans le rapport de i à 2, les nombres de vibrations des sons cor-
respondants sont dans le rapport de i à 4 pour les réseaux périphériques ;
il est de i à 2 pour les réseaux excentriques. La hauteur du son auquel
correspond le premier système de réseaux excentriques (le système à quatre
Comptes rendus, 17 février 1878, p. 453.
( 352 )
réseaux) coïncide, à un demi-ton près, au-dessus, avec le son qui nait de la
division du plateau en dix sections périphériques. »
M. Ch. Méray adresse, par l'entremise de M. Puiseux, un Mémoire por-
tant pour titre : « Démonstration générale de l'existence des intégrales des
équations aux dérivées partielles ».
(Commissaires : MM. Bertrand, Puiseux.)
M. MoRizoT adresse une Note relative à la possibilité du greffage de la
vigne sur les espèces des genres Ampélopsis et Cissus.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra).
M. BocRSEUL adresse, par l'entremise de M. Berthelot, une Note sur la
théorie des voyelles.
(Renvoi à la Section de Physique.)
M. Hérouard adresse un Mémoire relatif à l'assimilation des substances
organiques par les végétaux.
(Renvoi à la Section de Botanique.)
CORRESPONDANCE.
M. le Secriétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Le Catalogue raisonné des animaux utiles et nuisibles de la France;
par M. Maurice Girard;
2° Une brochure de M. Jlf. Niaudet, portant pour titre : « Téléphones
et phonographes; étude complète de ces inventions ».
M. le Directeur général des Docaxes adresse, poiu' la bibliothèque de
l'Institut, le tableau décennal du commerce de la France avec ses colo-
nies et les puissances étrangères (1867 à 1876).
M. le Ministre de i.'Agricllture et du Commerce adresse le VIP volume
ilu « Recueil des travaux du Comité consultatif d'Hygiène |)ublique en
France. »
( 253 )
M. le Ministre des Travaux publics adresse les « Notices relalives à la
participation du Ministère des Travaux publics à l'Exposition universelle,
en ce qui concerne le corps des Mines ».
M. le RïixisTiiE DE l'Agriculture et du Commerce transmet à l'Académie
une Lettre par laquelle un certain nombre de viticulteurs algériens appel-
lent l'attention du Gouvernement sur les dangers que peut présenter, au
point de vue de la propagation du Phylloxéra, l'importation des tonneaux
et des foudres vendus dans le midi de la France.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
ASTRONOMIE. — Nole 51/r la planète inlra-menurielle; par M. Gaillot.
« H y a vingt ans, en publiant les Tables du mouvement de Mercure,
Le Verrier indiquait comme probable la présence d'un ou de plusieurs
petits corps circulant entre cette planète et le Soleil: il avait été amené à
cette conclusion par l'impossibilité d'expliquer autrement une accélération
assez considérable dans le mouvement de périhélie de Mercure.
M Dens la dernière année de sa vie, son attention fut de nouveau appelée
sur cette question, et, discutant les observations réelles ou douteuses de
corps passant devant le disque du Soleil, il prouva que cinq d'entre elles
pouvaient se rapporter aux passages d'une même planète dont il donnait
l'orbite approchée. Ces observations sont celles de :
Frilsch . 1802 octobre 10.
De Cuppis '839 octobre 2.
Sidebolham 1849 mars 12.
LescarbauU 'SSg mars 26.
Liininiis 1862 mars 20.
» M. Hind fit remarquer ensuite qu'une sixième observation (Stark,
i8ig, octobre 9) se trouvait également expliquée par cette hypothèse.
» Approfondissant la question. Le Verrier trouva que non-seulement
il existait une orbite satisfaisant aux conditions de ces observations, mais
qu'il y en avait un assez grand nombre, dont il retint quatre, rejetant celles
qu il jugea inacceptables, par suite de considérations particulières.
» En désignant par l la longitude moyenne et par f la longitude vraie de
C.R., 1S7S, 2' Semestre. (T. LXXXVll, N" G.) 35
( 254 )
la planète, il déânissait ces quatre orbites par les formules suivantes, où
j exprime le nombre de jours écoulés depuis i 750 janvier o.
o ^o
I.... /, =r — 228,42 -t- '4>846i98 xy d'où <7, =^0,164 l'i = A — 16,2 cos/,
II... /j = — 74,24 "^ '-'^73728 X/ «2 = 0,180 ij ^ /, — io,8cos/,
III... 4=: — 220,06 + 10, 901262 xy ^3 = 0,201 ('3^/1 — 5,3eos/3
IV... A = — 5,88+ 8,928780X7 rt4:=0,23o 1',:=/,+ 0,1 cos/,
a,,a.2,a3 eta, désignant le demi-grand axe correspondant à chaque hypo-
thèse.
» La position de la planète découverte par M. Watson peut-elle être re-
présentée par l'une ou l'autre de ces formules? C'est ce que nous allons
examiner.
» Quoique nous ne connaissions pas encore l'heure exacte de l'obser-
vation, nous pouvons admettre qu'elle a été faite le 29 juillet vers 10 heures
et demie du soir, temps moyen de Paris; cette heure nous est indiquée par
les conditions mêmes de l'éclipsé pendant laquelle la planète a été vue;
d'ailleurs une différence de dix minutes en plus ou en moins n'aurait
qu'une influence minime sur le résultat de notre comparaison.
» Avec les coordonnées de la planète, données dans la dépêche de
M. Watson,
^ = 8''26'"= i26°3o', cD = + i8^o',
nous avons calculé la longitude et la latitude géocentriques
L= 124° 28', 1'-^ - I"I2'.
» Pour le calcul des coordonnées héliocentriques, nous avons supposé
trois valeurs équidistantes du rayon vecteur /■ de la planète, entre les-
quelles sont comprises les quatre valeurs de a données ci-dessus : ce sont
r^ ^0,1 5o, r^ = o, 195 et r^ = o, 240. Nous avons calculé parallèlement
les coordonnées héliocentriques correspondant à chacune de ces valeurs;
nous avons également considéré siuiultanément les positions de la planète
selon qu'on la suppose plus près de la conjonction inférieure (solution A)
ou plus près de la conjonction supérieure (solution B).
Nous avons ainsi trouvé :
Long.
A
hél
ioc.c
B
Latitude
liélioc. s
r
A
iî
0, i5o
0 '
293.57
143". 54
0 '
- 7. 5
0 '
- 9-37
0 , 1 95
297.42
139.38
- 5. I
- 7.31
0,240
299.48
1 38. 2.5
- 3.5o
- 4-59
( 255 )
» Telles sont les coordonnées héliocentriques déduites de l'observation
de M. Watson, considérée en elle-même, indépendamment de toute hypo-
thèse autre que celle que nous avons faite sur la distance de la planète au
Soleil. On voit d'ailleurs que les variations de la longitude sont relative-
ment peu considérables, lorsqu'on passe de la plus petite à la plus grande
valeur de r. C'est un point important à constater.
» Si nous cherchons les positions fournies par les formules de Le
Verrier, que nous avons rapportées plus haut, nous avons, le 29 juillet 1878,
à io''3o™, temps moyen de Paris.
(»
Orbite 1 <'i = 3oo,2
.. II p, = 48,6
.. III P3=:l63,8
» IV v,^z. 262,7
» Nous voyons qu'il n'existe aucune approximation entre les longitudes
Vi et Vi et celles qui sont compatibles avec l'observation; l'écart entre V3
et les nombres delà solution B rapportée plus haut est déjà moindre;
quanta t»,, sa valeur est très-voisine de celles que donne la solution A. Si
l'on considère que l'excentricité de l'orbite (I), quoique imparfaitement
déterminée, est très-considérable et comparable à celle de Mercure, il sera
facile de démontrer qu'U peut y avoir identité absolue entre la position
observée et la position prévue. En effet, dans l'équation du centre dont la
partie principale est égale à 2esin (Z — î^-) = aecos^^sinZ — ie siuîj cosZ,
nous ne connaissons que le coefficient 2esin7r de cosZ; le coefficient de
sin/ne pouvait être déterminé par Le Verrier, car les observations dont
il disposait, ayant toutes été faites dans le voisinage de t» = o, ou de
p=i8o<', sin Z était toujours à peu près nul. Mais l'observation de
M. Watson, si nous la rapportons à l'orbite (I), nous fournira précisé-
ment un moyen de déterminer ce second coefficient. C'est ainsi que
nous avons trouvé que l'accord serait établi en adoptant o, i4 pour la va-
leur de l'excentricité et 74 degrés pour la longitude du périhéfie.
» Quant à l'orbite (III), il est plus difficile de déterminer les valeurs de
eet de 7: qui établiraient l'accord avec les nombres de la solution B cor-
respondant à l'observation de M. Watson. Nous pouvons seulement dire
que l'excentricité devrait être au moins égale à 0,4 ; quant au périhélie, sa
longitude ne s'éloignerait pas beaucoup de 180 degrés. Nous nous propo-
sons d'ailleurs de déterminer plus rigoureusement ces valeurs.
M Les observations de passages sur lesquelles sont fondées les recherches
35..
( 256 )
de Le Verrier, ayant toujours été faites dans le voisinage des nœuds, on
comprendra qu'elles n'ont pu rien lui apprendre relativement à la valeur
de l'inclinaison ; ce n'est qu'accidentellement, dans l'observation Lescar-
bault notamment, par la considération de certaines circonstances de l'ob-
servation, qu'il a pu avoir quelques notions à cet égard.
)) Les dates mêmes des observations indiquent que les longitudes des
noeuds doivent peu différer des équinoxes. Si nous adoptons lo degrés
pour la longitude du nœud ascendant, valeur très-voisine de celle qui ré-
sulterait de l'observation de M. Lescarbault, nous déduirons des latitudes
calculées ci-dessus :
Incli
M- 7.21
+ 5.18
+ 4.5
1 liaison.
o, i5o
0,195
0,240
—
13! 38
9.55
6.21
» En acceptant l'orbite (I) comme étant réellement celle de la planète,
la valeur de l'inclinaison ne dépasserait guère 637 degrés. L'observation
Lescarbault donnait 12 degrés; maison comprend que les conditions dans
lesquelles elle a été faite ne permettent pas d'en déduire l'inclinaison
avec précision.
» L'objection la plus sérieuse qui pourrait être opposée à l'identification
de la planète observée avec celle qui se mouvrait sur l'orbite (T), c'est qu'une
faible partie seulement du disque de celle-ci eût été éclairée pour nous.
Sans nier ce que cet objection a de réel, nous pouvons faire observer que
M. Watson signale, comme étant de quatrième grandeur, un astre dont le
diamètre peut être comparable à celui de Mercure et qui, en conjonction
supérieure, eût pu paraître de première grandeur.
» De ce qui précède nous ne pouvons, sans aucun doute, conclure à
l'identité de la planète Watson avec celle dont Le Verrier a indiqué la
marche. Nous voulions seulement montrer, et c'est ce que nous croyons
avoir fait, qu'il n'y a aucune incompatibilité entre l'astre réel et l'astre
supposé. Pour trancher définitivement la question, il faut d'autres observa-
tions.
» Quoi qu'il en soit, c'est Le Verrier qui, le premier, a affirmé l'exis-
tence de la planète, et s'il n'en a pas fixé théoriquement l'orbite et la posi-
tion sur cette orbite, c'est que l'une et l'autre restaient indéterminées; il
n'existait, en effet, qu'une relation entre la masse et la distance au Soleil,
(.57)
et il n'en existait aucune pour établir, à un moment donné, la position de
la planète sur son orbite.
» En terminant, nous présenterons deux remarques qui pourront paraître
intéressantes.
» En admettant que la planète se meuve réellement selon l'orbite (I),
la durée de sa révolution serait de 24^25, inférieure par conséquent à la
durée de la rotation du Soleil.
)) Dans le cas où cette planète serait seule entre Mercure et le Soleil, sa
masse devrait être à peu près égale à celle de Mercure pour produire la
perturbation constatée sur le mouvement du périhélie de cette planète.
Planète inlra-mcrcurielle. Éphéméride déduite de Ut formule [l) de M. Le Verrier.
(Cette formule est celle qui paraît pouvoir représenter l'observation de M. Watson. )
Planète. -
m
• +39
. +38
-Soleil.
0
— 2,1
-'>7
Coordonnées
de la planète.
a. ffi.
Il m •)
9.40 +14,8
9.44 i5,o
1878.
Août 19.
20.
Planète.
-Soleil.
Coord
de la
onnées
planète.
1878.
Août 5.
6.
OJR.
m
• -37
. -35
0
+ 2,1
+ l,f)
iR.
Il m
9-'7
9 • ^3
14" 9
i4,3
1 •
8.
9-
. +32
. +24
. +i5
— II!
— 0,6
+ 0, I
94'
9-37
9.32
i5,3
i5,6
i5,9
21 .
22.
23.
. -3-2
• -27
+ 1 ,6
+ 1 ,2
+0,6
9.30
9.38
9 48
.3,7
i3,o
1 2 , 0
lO.
. + 5
+ 0,6
9.26
16, 1
24.
. —12
0,0
10. 0
11,0
1 1 .
. - 5
+1,1
g. 20
■ 6,4
2.5.
• - 4
-0,7
1 0 . 1 3
10,0
12.
i3.
. -.4
. — 22
+ 1,5
+ .,8
9-'4
9.10
16,5
16,5
26.
27.
• ^- 7
. +18
-1,3
— 2,0
10.27
10.4'
9)0
8,1
,4.
. -28
+2,2
9- 7
16,4
28.
. +27
-2,4
10.55
7>3
i5,
i(S.
. -33
+2,2
+ 2,3
9- 6
9. 6
16,2
16,0
-9-
3o.
. +34
. +38
-2,6
-2,7
II. 5
11.12
(i.7
6,3
>7-
. -38
-1-2,3
9. 8
.5,7
3i.
. +38
-2,4
1 1 . 16
6,2
Août 18.
. -38
+ 2,2
9.12
i5,3
Sept
. I .
. +34
— 2, 1
11.16
+6,1
» L'éphéméride est calculée pour le midi moyen de Paris. »
ASTRONOMIE PHYSIQUE. — BésuUats des observations solaires, pendant le
deuxième trimestre de 1878. Lettre de M. Tacchisi à M. le Secrétaire per-
pétuel.
i( Dans la séance du 16 avril 1878, j'ai communiqué à l'Académie quel-
ques-uns des résultats des observations solaires faites pendant le premier
( 258 )
trimestre 1878 : j'ai l'honneur de lui communiquer aujourd'hui les résul-
tats relatifs au deuxième. Le nombre des jours d'observation a été de 66
pour les taches, facules et granulations, de 43 pour la chromosphère et les
protubérances, et de 27 seulement pour l'examen des raies b et 1 474^- Pour
les taches, j'ai trouvé :
FBÊQIIE^•CE
1878, 1' trimestre.
des jours
des taches.
sans taches.
des groupes.
3,29
0,68
o,5g
I) Ces nombres indiquent que l'activité solaire s'est conservée très-faible,
même dans le second trimestre, et, si l'on prend seulement les taches
comme indice de l'activité solaire, cette activité aurait quelque peu aug-
menté ; mais il faut faire attention au nombre de jours sans taches,
nombre qui est bien plus considérable dans ce trimestre, et avec une pé-
riode exceptionnelle de 65 jours fdu 20 mars au 24 mai), pendant laquelle
je n'ai observé aucune tache; à la fin de cette période, les taches se sont
présentées presque soudainement, avec une éruption métallique, qu'on a
même observée au moment ou les taches avec les facules arrivèrent au
bord occidental. Or il me semble assez intéressant de remarquer que la ré-
gion des facules, au milieu de laquelle nous avons observé l'éruption métal-
lique et les taches, a été visible jusqu'au 4 avril ; nous l'avons revue, avec des
facules plus ou moins nombreuses, le 17 juillet, c'est-à-dire qu'elle a duré
pendant quatre rotations. Il paraît ainsi démontré : 1° que, même à l'époque
du minimum général d'activité solaire, l'action des courants peut s'exagérer
et continuer pendant plusieurs rotations, dans nu espace limité, pour pro-
duire des facules; 2" qu au milieu même des facules il peut se produire
des taches, lorsqu'ime éruption métallique a lieu.
» Les protubérances solaires ont été également très-rares et très-petites;
la moyenne est de 2,1 par jour. La distribution des protubérances par
latitude héliocentrique est la suivante :
N.
^mbrc
Latitude
proti
de
iibérances.
+90
-1-60
3
+ 60
-(-3o
3o
+3o
0
'7
0
-3o
7
-3o
-60
33
-60
-90
1
( 259 )
» Nous constatons donc, comme dans le trimestre précédent, la symétrie
et les deux maxima caractéristiques, entre les parallèles de 3o et de 60 de-
grés dans les deux hémisphères. La chromosphère s'est conservée faible;
l'examen de son spectre nous a donné, en moyenne, le renversement des
raies b dans 20 positions par jour, et 38 pour la raie i474 ^ '• ^'^ compa-
rant ces chiftres avec les résultats du second trimestre 18^7, on voit qu'il
y a diminution et que l'excès de la raie il^'jl^k sur les raies b est plus
fort. La granulation a été presque toujours spiendide, accompagnée d'un
grand nombre de taches et de trous voilés, avec de petites facules, que l'on
a vues disparaître dans quelques cas, ou se former dans un temps très-court.
Un grand nombre des trous et des taches voilés formaient des groupes spé-
ciaux et plus fréquents dans l'hémisphère boréal ; ces phénomènes étaient
bien distincts sur toute la surface du Soleil, à cause évidemment du calme
général : nous assistons au travail élémentaire qui renouvelle incessam-
ment la photosphère à travers l'enveloppe coronale, plus transparente
parce qu'on n'y trouve plus cette énorme quantité de vapeurs qui s'élèvent
et se répandent à l'époque du maxima des taches.
» Je crois pouvoir dire que l'activité solaire diminue encore, et que son
minimum ne sera peut-être pas tout à fait d'accord avec le minimum des
taches. Après le 29 juin, l'absence de taches s'est pouisuivie et se pour.suit
encore aujourd'hui. »
MÉCANIQUE. — Sur une Noie de M. Laisant, intitulée : « Sur un théorème
sur les mouvements relatifs ». Note de M. Maurice Levy.
« Dans la Note ci-dessus désignée, insérée aux Comptes rendus du 29 juil-
let, M. Laisant, en faisant usage du Calcul des quaternions, établit, sur
la composition des accélérations d'ordre quelconque, un théorème qui
n'est autre que celui que j'ai donné aux Comptes rendus du 29 avril der-
nier et dont M. Ph. Gilbert a bien voulu s'occuper depuis, dans une Note
présentée à l'Académie, par M. Puiseux, le 3 juin dernier. M. Gilbert, en
appelant l'attention sur l'intérêt que lui paraît présenter mon théorème,
en donne une démonstration nouvelle.
» M. Laisant paraît ignorer et mon travail et celui qui l'a suivi. J'ajoute
que sa démonstration ne diffère pas de celle de M. Gdbert. C'est cette der-
nière, à cela près que les notations du Calcul différentiel y sont remplacées
par celles du Calcul des quaternions. »
( 26o )
CHIMIE ORGANIQUE. — action du cliloiure de zinc sur l'alcool méltt^lique;
hexamélhylbeuzine. Note de MM. Le Bel et Gheene, présentée par
M. Boiissingault.
« Nous avons fait réagir l'alcool mélhyliqiie sur le chlorure de zinc
fondu dans une Louleille à mercure, dans les conditions où nous nous
placions pour expérimenter sur l'alcool butylique de fermentation ('). Il
était naturel de penser que la réaction serait analogue à celle qui se pro-
duit avec les autres alcools de la série grasse que nous avions examinés,
c'est-à-dire que l'alcool méthylique perdrait de l'eau pour former du
méthylène qui, en se polymérisant, aurait dû doimer les divers carbures
de la série de l'éthylène. C'est l'étude de ces oléfines, de leur quantité
respective et de leurs isoméries que nous nous proposions de faire; aussi
avions-nous établi, à la suite de l'appareil condenseur, des laveurs renfer-
mant de l'acide sulfurique et du brome, pour recueillir d'abord l'alcool
et l'élher méthylique, ensuite les oléfines. Mais la décomposition s'opère
d'une façon tout autre que celle que nous avions prévue : on voit se
déposer dans l'allonge une matière bien cristallisée et peu fusible; dans le
récipient on trouve de l'eau, de l'alcool non décomposé, des huiles et la
matière cristalline de l'allonge; l'acide sulfurique contient un peu d'étiier
méthylique, qu'on peut mettre en liberté en étendant avec de l'eau, enfin
le brome n'absorbe que des traces de propylène et de butylène, au plus
I pour loo de la matière décomposée. Le produit principal de la réaction
est un mélange d'hydrocarbures saturés gazeux qui renferment surtout
du gaz des marais.
» La réaction est donc beaucoup plus complexe que pour les autres
alcools : le méthylène, au lieu de se polymériser, se décompose en partie
et fixe de l'hydrogène pour former des hydrocarbures saturés; le reste doit
se retrouver dans le charbon et les hydrocarbures moins riches en hydro-
gène; nous devons observer pourtant que la quantité de ces produits ne
semble pas répondre à l'énoriiie volume de gaz non absorbable par le
brome.
» Les produits condensés ont été examinés avec soin : ils renferment
des huiles non homogènes, capables de s'unir au brome, mais en petite
quantité, et des cristaux qui, ajoutés à ceux de l'allonge, constituaient
0,5 pour 100 de l'alcool décomposé. Dans les opéralions suivantes, faites
(') Bull. Soc. C/iim., 1878, t. XXIX, i», 3o6.
( ^6i )
en vue d'obtenir une quantité plus notable de ces cristaux, on se conten-
tait de recueillir les cristaux dans l'allonge et de séparer par le filtre ceux
du récipient, en faisant repasser indéfiniment l'alcool sur le chlorure de
zinc qui doit être renouvelé de temps en temps.
» La matière ainsi obtenue réduit faiblement le nitrate d'argent, ce qui
indique des traces d'aldéhyde méthylique; elle contient en outre une huile
lourde et un produit chloré volatil ; nous l'avons purifiée par cristallisation
dans l'alcool ou le toluène et finalement fondue et distillée sur le sodium.
Elle se présente en lamelles fusibles à i5o degrés, volatiles à 259-260 degrés;
elle ne se combine pas au brome et semble extrêmement stable. L'ana-
lyse fournit les chiffres suivants : carbone, 89,0; hydrogène, 1 1,3. Ces don-
nées correspondent à l'hexaméthylbenzine C'-H'% qui exige C = 88,8 et
H = 1 1,1, corps récemment préparé par MM. Friedel et Crafts. M. Friedel
ayant eu l'obligeance de nous donner un échantillon de ce carbure, nous
avons pu comparer non-seulement ces cristaux des deux substances, mais
encore leurs combinaisons avec l'acide picrique, qui sont pour l'une et
pour l'autre de petits prismes microscopiques groupés en étoiles, d'un
aspect très-caractéristique ; nous avons donc bien fait de l'hexaméthyl-
ben
zuie
' ) ■
ZOOLOGIE. — Recherches sur les rapports qui existent entre le poids des divers
os du squelette de la Baleine des Basques. Note de M. S. de Luca, présentée
par M. Blanchard. (Extrait.)
u En i863, j'ai communiqué à l'Académie des observations touchant le
poids des os du squelette de l'Homme. Aujourd'hui ce sont de nouvelles
et récentes études, en continuation des précédentes, sur les rapports qui
existent entre les poids des os du squelette d'une Baleine [Balœna Biscayen-
sis), qui a été capturée dans les eaux du golfe de Tarente pendant les
premiers mois de l'année 1877, et qui se trouve actuellement dans le musée
d'Analomie comparée de l'Université de Naples (-).
» J'ai pensé qu'il ne serait pas sans intérêt de peser tous les os et de
faire connaître les résultats de cette étude.
(') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Wurtz.
(') Cette Baleine, d'abord annoncée et figurée par M. Capellini, fut ensuite étudiée d'une
manière sérieuse par M. Gasco, ancien élève de feu le professeur Panceri.
C. R., 1878, 7' Semestre. (T. LXXXVir, N» G.) 36
( a62 )
Poids du crâne 146,542
" de la mandibule droite 34,o'jo
u i> gauche 3o , 060
" de la caisse auditive droite i , i32
» » gauche i , ogS
» du fanon droit 28,970
» « gauche ; aS , 6 1 o
)i de l'os hyoïde o ,845
>' de l'omoplate droit 7 , 820
» >' gauche G,g^o
» de la nageoire ou bras droit i8,4oo
■' >> gauche 16,710
" du sternum o , 507
» des i4 côtes droites 42>i53
'< ■■• gauches 4o>743
> des 7 vertèbres cervicales 10,742
" des i3 » dorsales 42j245
des i3 » lombaires 76,200
- des 23 » caudales 86,173
Poids total du squelette de la Baleine 616, o55
» Chaque fanon comprend 2^0 lames, dont chacune a longueur et
poids distincts : la lame 69" droiie pèse 189 grammes, tandis que la cor-
respondante gauche ne pèse que 122 grammes seulement.
)) De ce qui précède il est facile de tirer les conclusions suivantes :
)) 1° Les os de la partie droite du squelette de la Baleine des Basques,
sans aucune exception, sont plus lourds que les os correspondants du côté
gauche. Celte loi se trouve exacte même pour les os de la tète.
» 2° Les os de la tète pèsent presque autant que ceux de la colonne
vertébrale.
;' 3° La tête représente en longueur le tiers environ de la longueur de
toute la colonne vertébrale, de manière que le squelette entier mesure
presque 9 mètres.
» 4° Le poids de toutes les côtes, droites et 'gauches, correspond à
celui de toutes les vertèbres caudales, et, à peu de chose près, à celui des
vertèbres lombaires.
» 5° Le poids des vertèbres dorsales est la moitié de celui de toutes les
côtes; par <;onséquent, les côtes droites ou bien les côtes ganclies pèsent
autant que les vertèbres dorsales.
» 6" Le poids des vertèbres cervicales est la quatrième partie de celui
des vertèbres dorsales.
( ^63 )
» 7° Dans la colonne vertébrale, le poids des vertèbres va toujours en
augmentant de la première cervicale jusqu'à la quatrième caudale; ensuite
il diminue tellement que la dernière caudale ne pèse que 6 grammes.
» 8° Les fanons pèsent autant que les vingt premières vertèbres, c'est-
à-dire les cervicales et les dorsales.
» g" La longueur des côtes droites est plus grande que celle des côtes
gauches, soit qu'on mesure la distance des deux extrêmes par une ligne
droite, soit qu'on suive la courbure des côtes. Le poids et la longueur des
côtes augmentent de la première à la septième, puis il y a diminution.
» io° Le poids du sternum est la vingt-huitième partie de celui des
deux omoplates.
>) II" Le poids des nageoires ou bras est deux fois et demie plus grand
que celui des omoplates.
» 12" Le plan vertical qui passe entre les vertèbres cervicales et les
dorsales partage le squelette de la Baleine en deux parties presque égales,
relativement au poids, et par conséquent il est probable que le centre de
gravité doit se trouver dans cette région. »
ZOOLOGIE. — Sur le Prosopistoma puncfifrons, Latr. Note de MM. E. Joly
et A. Vayssière, présentée par M. Blanchard.
« Nous devons à un heureux concours de circonstances d'avoir pu nous
procurer récemment, à l'état vivant, un nombre considérable de Pros-
opistoma punclifrons, Latr., capturés dans la Garonne.
» Mettant à profit d'aussi favorables matériaux, nous avons essayé de
compléter, autant qu'il nous a été possible, les études antérieurement faites
sur cet intéressant Arthropode (' ).
» On sait aujourd'hui que le Pi'osopistome appartient aux Hexapodes
trachéates. Mais à quel groupe de ces derniers faut-il le rapporter?
» Comme structure extérieure, le P. punclifrons se rattache aux Éphémé-
(') E. JoLT, Rei'uedes Soc. sav., i" série, t. V, 1870, et Mém. de la Soc. des Se. nat.
de Cherbourg, t. XVI, 1S71; — J.-O. Westwood, Trans. eut. Soc. London [Prnceedings,
1872) ; — N. Joly et E. Joly, Jrm. des Se. nat., Zoologie, t. XVI, 1872; et Ret'ue des
Se. iiat.,t..\V, Montpellier, 1875; — E. Joly, Feuille des jeunes naturalistes, mars 1876;
— J.-O. Westwood, Irans. cnt. Soc., London, Part III, 1877; ~ E. Joly, Soc. ent. de
France, Bulletin, 1878, n" 7.
- 36..
( 2r.4 )
riens actuellement connus, par la forme larvaire du Bœlisca obesa, Say,
découverte par M. Waish, dans l'Ulinois.
» Contrairement à l'opinion de M. Westwood, les organes buccaux
existent chez le Prosopisfome; comme chez tous les insectes aquatiques
broyeurs, ces organes sont ici représentés par un labre, deux mandibules,
deux maxilies et une lèvre inférieure très-développée, qui cache et recouvre
presque entièrement les mandibules et les mâchoires.
» L'œsophage est assez long et il aboutit à un vaste estomac intérieu-
rement tapissé par une épaisse couche celluleuse d'un jaune ambré, cor-
respondant aux glandes gastriques et hépatiques, différenciées chez d'autres
types d'Hexapodes.
» Les tubes de Malpighi, très-longs et assez nombreux, aboutissent de
chaque côté à une sorte de cœcum allongé, qui débouche à l'extrémité in-
férieure de l'estomac.
» L'intestin, qui est renflé à sa partie moyenne, n'offre pas de circon-
volutions, et il se termine par un anus qui s'ouvre à la face ventrale, im-
médiatement au-dessous du dernier anneau.
» Deux sortes d'organes constituent le système respiratoire : i° l'appareil
trachéen proprement dit, représenté par deux troncs latéraux donnant nais-
sance à de nombreuses ramifications; 2° des organes supplémentaires
situés, à la partie antérieure de la face dorsale de l'abdomen, dans une
sorte de cavité dont la carapace forme la paroi supérieure et que l'on peut
désigner sous le nom de chambre respiratoire. Cette cavité est mise en com-
munication avec l'extérieur par trois ouvertures : deux situées latéralement
à la face ventrale, et une troisième, médiane, placée à la face dorsale. Cette
chambre renferme un appareil trachéo-branchial composé de chaque côté
par cinq pièces ayant plus ou moins la forme de lamelles ou de digitations.
Ces pièces sont douées de mouvements rhythmiques, et elles déterminent
l'entrée de l'eau par les ouvertures latérales ventrales, et sa sortie par l'ori-
fice dorsal.
)) L'appareil vasculaire, très-rudimentaire, comprend un vaisseau dorsal
s'étendant depuis la région antérieure de la carapace jusque sous la chambre
respiratoire.
» Le système nerveux est constitué : 1° par deux ganglions cérébroïdes
accolés l'un à l'autre ; 2° par deux ganglions «ous-œsophagiens presque
complètement soudés en un seul; et 3° par une masse ganglionnaire unique,
située dans le thorax, et se reliant par un double connectif aux ganglions
sous-œsophagiens. Celte masse ganglionnaire représente, comme chez cer-
( 265 )
tains typps d'insectes d'autres ordres, une conceniralion aussi complète
que possible des ganglions thoraciques et abdominaux.
» Les Prosopistomes sont pourvus d'une paire d'antennes à six articles,
de deux yeux composés et de trois sfemmates.
» Nous désirerions pouvoir donner relativement aux organes de la repro-
duction, tant mâles que femelles, des conclusions aussi précises que celles
qui précèdent; mais, dans toutes nos dissections, nous n'avons pu aperce-
voir que deux grosses glandes situées au-dessus du tube digestif qu'elles
contournent et cachent en partie, et soudées par leur base. Ces organes
sont formés par une série de petits lobules sphériques réunis les uns aux
autres. On remarque dans ces lobules des sortes de cellules (cellules sper-
mogènes?), à l'intérieur desquelles on voit se mouvoir de petits corps hya-
lins qui sont peut-être des spermatozoïdes. De la base de ces organes glan-
dulaires partent deux conduits qui se rendent vers la face ventrale pour
aboutir entre le sixième et le septième anneau. Il ne nous a pas été possible
de découvrir le point exact du squelette tégnmentaire où s'ouvrent ces
canaux. Nous n'avons pas vu, non plus, d'organes copulateurs chez nos
Prosopistomes.
» Nous espérons, en poursuivant nos recherches en différentes époques
de l'année, arriver à combler les lacunes de notre travail actuel; et nous
dirons, en terminant, que, d'après l'ensemble des faits présentement ac-
quis, nous sommes tout disposés à adopter l'opinion de M. Mac Lachian,
qui considère le Prosopistome comme un Éphémérien probablement adapté
à une vie aquatique permanente. »
CHIMIE AGRICOLE. — De l'influence de l'électricité atmosphérique sur la
végétation; par M. L. Graxdeau, (Extrait.)
« Dans une première Communication, j'ai eu l'honneur de faire con-
naître à l'Académie l'influence prépondérante que mes expériences assi-
gnent à l'électricité atmosphérique ('), dans les phénomènes de la nutrition
des plantes.
» On a, depuis longtemps, remarqué que, dans le périmètre d'un arbre
(') M. A. Leclerc, directeur du laboratoire de la Société des agriculteurs de France, qui
répète, à Mettra^', mes expériences sur le maïs, les confirme de tous points, d'après ce qu'il
m'écrit. Quand ces essais seront terminés, j'en ferai connaître les résultats numériques.
( 266 ,
isolé, dépourvu de branches jusqu'à une assez grande hauteur, la végétation
est peu développée et ne parcourt pas complètement ses phases normales.
C'est ainsi que, dans une vigne, les ceps situés sous un arbre produisent
rarement des raisins mûrs, bien que l'air et la lumière circulent librement
autour d'eux. Les arbres élevés qui bordent les champs en culture pro-
duisent sur les récolles avoisinantes les mêmes effets ; enfin, dans les futaies,
le sous-bois a disparu, et le tapis, quand il existe, est formé par des végétaux
d'une croissance médiocre, et qui n'acquièrent jamais les mêmes dimensions
qu'en rase campagne. Des causes multiples concourent, sans doute, à pro-
duire ces résultats : diminution dans l'éclairage, influence de la lumière
verte qui a traversé les feuilles, racines traçantes, etc.
» A ces causes diverses, invoquées pour expliquer l'action du couvert,
mes expériences m'autorisent à ajouter l'absence d'électricité statique dans
l'atmosphère où vivent les plantes placées dans les conditions que je viens
de rapporter. Pour vérifier celte manière de voir, j'ai institué des expé-
riences directes qui m'ont donné des résultats que je crois concluants.
» Dans un vaste jardin situé dans un des faubourgs de Nancy et consacré,
en grande partie, à la culture potagère, j'ai installé, le 2 août dernier, un
électromètre de Thompson, construit par la maison Ruhmkorff, sur les
indications de M. E. Mascart. Sous un arbre de 10 mètres de hauteur et
dont le périmètre foliacé mesure 6 à 7 mètres de diamètre, j'ai disposé
l'électromètre ; à 5 mètres environ de cet appareil, j'ai placé une hinette
dont la tige verticale porte une règle horizontale de o",5 de long, divisée
en 5o parties égales. L'image de cette règle, reflétée par le miroir, était
suffisamment amplifiée par la lunette pour que l'œil put apprécier très-
aisément les plus légères déviations du miroir. Le centre de ce dernier
coïncidait avec la division 25. L'appareil communiquait, par des fils con-
ducteurs, avec un vase complètement isolé (dispositif JMascart), dont on
réglait à volonté l'écoulement et le niveau au-dessus du sol. J'ai fait succes-
sivement les expériences dont voici le résumé et les résultats :
» 1° Écoulement dans l'air, à 10 mètres de l'arbre, au milieu d'une plantation de choux,
dans trois conditions différentes : A, au niveau du sol: pas la moindre déviation; B, à o™,io
au-dessus du sol : légère déviation du miroir, correspondant à une tension très-faible, vu la
sensibilité de l'électromètre; C, à o"^,go du sol : déviation très-rapide, dépassant en quelques
secondes le zéro de la règle.
» 2° On place le vase à écoulement ])rès du tronc de l'arbre : déviation nulle (o'",c)o).
» 3° On porte successivement le vase à l'extrémité du péiimètre foliacé de l'arbre ; puis
à i™,5o environ en dehors du périmètre: déviation du miroir nulle dans les deux cas.
( 267 )
» 4° Le vase à écoulement est placé sous un massif de lilas (à o"',9o) : déviation nulle.
» 5° Même résultat négatif, sous un berceau de verdure mesurant 4 mètres de haut et
silué à 8 mètres environ des grands aibres.
u 6° On reporte le vase au milieu de la plantation de choux : résultat positif comme
dans la première expérience : déviation très-rapide du miroir, au delà de zéro (à o™,go).
Le 2 août, l'électricilé atmosphérique était positive.
M Ces expériences montrent que, sous les grands arbres, sous les massifs
d'arbustes et sous un taillis recouvert de verdure, la tension électrique de
l'atmosphère est tout à foit nulle, tandis qu'au même moment, à quelques
mètres de ces corps conducteurs, on constate la présence de quantités
notables d'électricité ('). »
GÉOLOGIE. — Age du gisement de Mont-Dol. Constitution et mode de for-
mation de la plaine basse dite Marais de Dol. Note de M. Sirodot.
(Extrait.)
«... La constitution du marais de Dol ne peut être rigoureusement décrite
que dans sa partie supérieure, écorce solide reposant sur un fond très-mo-
bile, parce que les sédiments s'y trouvent mélangés d'eau dans une forte
proportion. L'épaisseur variable de la partie solide augmente dans des
proportions très-sensibles lorsque, partant d'un point du marais, on se
dirige vers la grève.
» Si cette partie solide est vainable dans son épaisseur, elle présente, au
contraire, une remarquable constance dans sa constitution ; elle se com-
pose des mêmes couches; seulement cerlaines de ces couches augmentent
de puissance dans les directions perpendiculaires, soit à la ligne du thal-
weg, soit à celle de la grève.
» Au-dessous de la terre arable, la partie solide se compose de couches
alternatives de tourbes et de ces dépôts marins qu'on désigne par l'expres-
sion commune de tangue, quelles que soient les variations qu'ils présentent,
depuis le mont Saint-Michel jusqu'au voisinage de Cancale.
» En plongeant au-dessous du niveau actuel des marais, les couches de
tourbes conservent très-sensiblement la même épaisseur, tandis que les
dépôts marins qui les séparent augmentent de puissance. Par contre, ces
(') Je vais répéter ces expériences dans la forêt de Haye, et j'aurai l'honneur d'en com-
muniquer les résultats à l'Académie. J'adresse mes remercîments à mon collègue M. Bichat,
pour le concours qu'il a bien voulu me prêter dans ces essais préliminaires.
( 2G8 )
sédiments marins interposés s'atténuent progressivement à mesure qu'on
s'éloigne de la mer, et finissent par disparaître à l'ouest de l'étranglement
de la vallée formé par les pointes de Lillemer et de Saint-Guinoux. Au delà
de cette ligne, jusqu'à Châteauneuf ou Plerguer, il n'existe plus qu'une
couche de tourbe superficielle, de 5, 6 et 7 mètres d'épaisseur.
» Il faut remarquer que, les Sphaignes faisant défaut dans les marais, ce
sont les Joncées, les Cypéracées et quelques Graminées qui ont, tout
d'abord, concouru à la formation de la tourbe, jusqu'à ce que le dépôt
ait été suffisant pour permettre le développement de quelques végétaux
ligneux. Je réserve la question du développement siu' place des gros troncs
d'arbres enfouis.
» Enfin les couches de tourbes ne sont pas limitées au marais de Dol :
elles s'étendent dans toute la baie du mont Saint-Michel, et, de plus,
des sondages ont attesté leur présence dans l'espace compris entre le litto-
ral ouest du département de la Manche et la ligne des îles normandes.
» Ces couches alternatives de tangue et de tourbe délimitent autant
de périodes pendant lesquelles la baie du mont Saint-Michel a été ouverte
ou fermée à la mer.
» Pour rendre compte de la constitution du marais de Dol et des vastes
dépôts tourbeux de la baie du mont Saint-Michel et de la côte normande,
il ne me paraît pas possible de faire intervenir un affaissement lent ou des
oscillations du sol, puisque, sur les contours du bassin tourbeux, les di-
verses couches affleurent presque au même niveau ou n'en forment plus
qu'une seule. Toutes les circonstances relevées par l'observation s'ex-
pliquent, au contraire, très-naturellement, par l'existence d'un cordon
littoral qui aurait compris dans sa ligne les îles normandes, les îles Chausey,
le plateau de Minquières et peut-être l'île de Césambre.
» En arrière de ce cordon littoral, une vallée basse offre les conditions
les plus favorables au développement de la tourbe. Que ce cordon vienne
à se rompre, la mer roule sur un terrain spongieux qu'elle comprime et
submerge; mais l'eau incompressible qui imprègne la tourbe reflue en
arrière et relève la région la plus éloignée du bassin qui ne sera pas recou-
verte; enfin le sédiment marin ne s'étendra que sur la partie occupée par
la mer.
» Le rétablissement du cordon littoral devient le point de départ d'une
nouvelle période, pendant laquelle se reproduira la formation tourbeuse
quand le degré de salure des eaux sera suffisamment diminué. Or, le réta-
blissement d'un cordon littoral après sa rupture n'est pas un fait si étrange
( ^69)
qu'on ne puisse l'observer encore sur le iiltoraldesCôles-dii-Nor(l,et notam-
ment à l'anse de Poliis. Le rétablissement et la rupture s'y sont succédé bien
des fois.
» Comme la couche la plus ancienne des dépôts récents est un sable
tourbeux, recouvrant le conglomérat granitique, le premier établissement
du cordon littoral serait à peu près contemporain de la formation du con-
glomérat. Or, comme aussi ce conglomérat et le sédiment de sable argileux
sous-jacent, par leurs propriétés physiques et surtout par la position qu'ils
occupent sur une pente très-marquée, se présentent avec tout le caractère
d'un dépôt résultant de la fonte de neiges et de glaces, il y aurait lieu de
rechercher si le cordon littoral invoqué ne serait pas, en grande partie, le
résultat de l'amoncellement de matériaux amenés par des banquises sur
les hauts-fonds du littoral. Les observations de M. Ch. Barrois sur les
côtes du Finistère militeraient en faveur de cette opinion.
» Dans ces conditions, la formation d'eau douce superposée au sédi-
ment marin du gisement marquerait la fin de la période glaciaire ; alors
ce sédiment marin du gisement doit être rapporté à cette période, puis-
qu'il est antérieur à la formation d'eau douce.
» Ce dépôt marin est relevé de i4 mètres au-dessus du niveau moyen
actuel. Le mouvement du sol qu'il accuse est-il lié à celui qui, pendant la
même période, s'est étendu sous les mers du nord? Je ne suis pas encore en
mesure de répondie à cette question. »
M. EdisoxV présente à l'Académie, par l'entremise de M. du Moncel, un
appareil auquel il a donné le nom de microtasimèlie et qui est destiné à
mesurer des différences infinitésimales de température ou d'humidité :
« Cet appareil, dit M. du Moncel, est fondé, comme le téléphone à charbon
de M. Edison, sur le principe des variations que subit un courant, quand il
passe à travers deux corps juxtaposés, et que l'on fait varier la pression
exercée sur eux. Il se compose, en conséquence, d'un système rigide sur
lequel est adapté un disque de charbon interposé entre deux lames de platine
et contre lequel appuie une pièce résistante disposée de manière à recevoir
l'action d'une tige sensible aux variations de la chaleur ou de l'humidité.
Cette tige est disposée horizontalement et se trouve soutenue, du côté op-
posé à celui où elle agit sur les disques, par une crapaudine conduite par
une vis de réglage qui permet de régler la pression initiale qu'elle doit
exercer,
C.R., 1878, j« Semestre. (T. LXXXVII, N" C) 37
( 270 )
» Naturellement les deux disques de platine entre lesquels est enfermé
le disque de charbon sont en rapport avec les deux branches d'un circuit
disposé en pont de Wheatstone, et, de la pression plus ou moins grande
exercée sur le charbon par la tige horizontale, quand elle se dilate ou se
contracte, résultent des variations considérables de résistance dans la
branche correspondante du pont, lesquelles variations peuvent être exac-
tement mesurées au moyen des bobines de résistance du système, et indi-
quent par conséquent les allongements ou raccourcissements de la tige,
quelque petits qu'ils soient. Il faut, par exemple, que la tige soit mince et
présente une surface un peu développée, afin d'être plus impressionnable
aux effets de la chaleur et de l'humidité, et que le charbon soit préparé
d'une manière particulière. C'est le noir de fumée résultant de la flamme
fuligineuse de lampes à pétrole et im peu comprimé qui produit les meil-
leurs effets, et M. Edison a reconnu que, parmi les substances que l'on peut
employer pour coiDposer la tige, c'est l'éhonile qui est la plus favorable
pour les effets calorifiques, et la gélatine dure pour les effets hygromé-
triques.
» Il paraît que cet appareil est d'une sensibilité extrême et supérieure,
pour les applications précédentes, aux piles thermo-électriques ('). »
M. Edison présente également à l'Académie, par l'entremise de M. du
Moncel, un appareil connu sous le nom d'éleclro-motographe.
« Cet appareil, dit M. du Moncel, permet d'obtenir, sous l'influence
d'une force électrique excessivement minime et sur des circuits d'une très-
grande longueur, des effets mécaniques sans l'intervention d'aucun organe
électromagnétique. Il est basé sur ce principe que, si une feuille de papier
un peu rugueuse, trempée dans certaines solutions, telles que de l'hydrate de
potasse, est appliquée sur une lame métallique platinée et qu'on fasse glisser
à sa surface une lame métallique qu'on choisit de préférence en plomb ou en
thallium, mais qui peut être très-bien en platine, il se produit, au moment
du passage du courant, lui certain lissage de la surface du papier qui rend
le frottement beaucoup plus faible, et crée ainsi une action qui, étant
différente de celle produite quand le courant ne passe pas, permet de pro-
voquer des effets mécaniques utilisables. C'est ainsi qu'en employant
comme corps frotteur une tige métallique articulée, maintenue dans une
(') M. ilu Moncel présente un modèle de cet appareil, construit par M. Carpentier, suc-
cesseur de M. Rulimkorff.
(271 )
position déterminée par un ressort, cette tige, étant pour un certain réglage
entraînée par son frottement sur la bande de papier que nous supposerons
mobile, pourra revenir sur ses pas au moment où le courant passera, et
deviendra ainsi susceptible de déterminer un contact de pile locale qui
réagira comme dans un relais. C'est encore ainsi qu'en adaptant le Trot-
teur en question à une caisse résonnante et interposant le système dans le
circuit d'un téléphone à pile, on pourra obtenir, par suite de la même ac-
tion, des vibrations du résonnateur qui seront la reprodnction de celles
des sons émis dans le téléphone. Ou se trouve donc avoir ainsi un récep-
teur téléphonique, sans organe électromagnétique, qui est d'une très-
grande sensibilité. Ce système, toutefois, est surtout applicable à la repro-
duction des sons musicaux, bien que M. Adams, le collaborateur de
M. Edison, ait affirmé que la parole a pu être reproduite de cette manière.
» On peut, du reste, se rendre compte facilement de l'action déterminée
en cette circonstance, en prenant le ressort entre les doigts; si on le pro-
mène sur la feuille de papier sensibilisé au moment où le circuit se trouve
fréquemment interrompu au poste de transmission, on sent comme des pul-
sations qui correspondent à chaque passage du courant.
)) Un certain nombre de substances peuvent déterminer les effets dont
il vient d'être question, mais le pôle de la pile en rapport avec le ressort
frotteur doit varier suivant ces substances. Ainsi, quand on emploie de
l'hydrate de potasse, du ferrocyanure de potassium et la plupart des alca-
lis, le frotleur doit être en rapport avec le pôle négatif. Quand, au contraire,
on emploie de l'acide pyrogallique, du nitrate de strontium, etc., ce frot-
teur doit être positif.
» Avec certaines substances cependant, telles que le silicate de soude
(verre soluble), l'hydrate de potasse, l'effet peut être produit, quelle que
soit la nature du pôle mis en communication avec le frotteur.
M Enfin il est certaines substances, comme le sulfate d'aniline, qui pro-
duisent, sur des circuits de grande résistance, les effets qui ont été décrits,
alors qu'elles ne les produisent pas sur des circuits peu résistants. »
MM. Chardin et Berjot présentent à l'Académie, par l'entremise de
M. Th. du Moncel, un nouveau modèle de microphone explorateur appliqué
à la recherche des calculs pierreux dans la vessie, et qu'ils ont construit
sur les indications de M. Hughes lui-même :
'( C'est, dit M. du Moncel, une tige métallique, légèrement recourbée
par une de ses extrémités et qui est adaptée à un manche, à l'intérieur
37..
{ 272 )
duquel est fixé le microphone. Celui-ci consiste dans une petite bascule
de charbon de cornue, maintenue appuyée sur un contact de charbon, par
un petit ressort à boudin, et qui est reliée, ainsi que ce contact, aux deux
fils d'un circuit téléphonique dans lequel est interposée une pile. Quand la
pointe de la tige rencontre un corps pierreux, il se produit dans le télé-
phone un bruit sec et métallique, que l'on distingue très-facilement des
autres bruits dus au frottement de la tige sur les tissus. Cette application
du microphone, combinée par M. Henry Thompson, conjointement avec
M. Hughes, est aujourd'hui considérée en Angleterre comme importante,
et cet appareil devient un accessoire utile des autres instruments de lilho-
tritie. »
M. Desboves adresse un complément à sa Note précédente, sur l'emploi
des identités algébriques dans la résolution des équations en nombres
entiers.
M. A. Leci.erc adresse la description d'un nouvel eudiomètre, destiné à
l'analyse des gaz dégagés par les racines des végétaux.
M. E. Baube adresse une Note relative à l'emploi, en thérapeutique, de
l'oxygène gazeux.
M. Tekrien adresse une nouvelle Note relative aux propriétés des gaz
et à leur liquéfaction.
La séance est levée à 5 heures et demie. D.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçds dans la séance du i5 juillet i8t8.
(suite.)
Jorrtal de Sciencias mathemciticas, physicas e naluraes; t. V, dezembro de
1878, dezembro de 1876. Lisboa, typogr. da Academia, 1876; in-8''.
Hisloria do Congo. Obra posluma do yisconde de Paiva Manso [Documen-
(os). Lisboa, typogr. da Academia, 1877; '"-S".
Hisloria dos eslabeleciinentos scientificos , UUerarios e nrtislicos de PorUicjal
( =73 )
nos successivos reinados da monarchia; por J. Silvestre Ribeiro ; t. VI, Lis-
boa, typogr. da Academia, 1876; in-8°.
Contribucâo para o estudo dos progressas da Hislologia em Fronça. Segundo
Belatorio semeslral, apr-ezentado a Faculdade de Medicina do Rio de Janeiro
pela D' MoTTA Maia. Vienna, typogr. impérial e real da Corle, 1877 ; in-8°.
Estudo sobre o ensino medico na Amlria e na AUemanha, terceii^o Relalorio
semeslral aprezenlado a faculdade de medicina do Rio de Janeir'o pelo D"' Motta
Maia. Paris, typogr. Parent, 1877; in-8°.
Ouvrages keçds dans la séance dd 22 juillet 1878.
Annales de l' Observatoire de Paris, publiées par U.-J. Le Verrier, direc-
teur de l'Observatoire : ObseivationSj 1875. Paris, Gauthier-Villars, 1878;
in-4°.
Rappor-t présenté à M. le Président de la'^Répuhlicpie au nom de la Commis-
sion supérieui^e du travail des enjants et des fdles mineures dans l'Industrie ;
par M. J. Dumas. Paris, impr. Boucbard-Huzard, 1878; br. iii-8°.
Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, Arts et
Belles-Leltr-es du déparlement de l'Aube; t. XIV, 3" série, année 1877.
Troyes, Dufour-Bouquot, 1878; in-8''.
Monographiœ Phanerogamarum, Prodromi nunc continuation, nunc i-evisio,
auctoribus Alvhothso et Casimir de Candolle ; vol. prinnim : Smilacœ,
Restiaceœ, Meliaceœ, cutn tabulis IX. Parisiis, G. Masson, 1878; in-8°.
Gaston Tissandier. Le grand Ballon captif à vapeur de M. Henrj Gif-
fard. Paris, G. Masson, 1878; in-8° illustré.
Port de Gris-Nez [ou Porlus Itius du XIX" siècle). Projet de création d'un
vaste port de commerce au cap Gris-Nez^ sur le Pas-de-Calais ; par M. A.-L.
Cambrelin. Bruxelles, imp. Van Assche, 1877 ; in-4°.
Titr'es des Travaux scientificpies de B. Corenwinder. Lille, impr. Danel,
sans date; br. in-8°.
Traité de la chaleur considérée dans ses applications ; par A. Péclet ;
4' édition, publiée par A. Hudelo. Paris, G. Masson, 1878; 3 vol. in-S".
Juillet 1878.
( 274 )
Observations météorologiques
i3
■/(
ir>
17
18
19
20
21
25
23
3i
23
2fi
57
28
2!)
3o
3i
(■)
>53,4
751,3
73'|,o
760,;
760,7
737 ,5
7.56,2
7J(),(;
75/1,8
752,8
757.3
-j'"h'l
7fii,9
7li.>.:i
762,2
?J9.9
/■'■'' '9
:';';, '^
I- .'^1 j ^ 2
7",9
7I9.8
7''".7
752. :i
"52, 0
753,3
754,8
737 19
761,1
THERMOMETIXF.S
du Jardln-
(')
i5p3
11,6
s, 6
9,3
12.5
16,5
11, g
12.0
1/1, .
i3 , 1
i3,3
.4,5
10,7
1 0 , 5
1?
->
>4
4
'7
7
'7
6
17
5
16
3
18
0
«7
0
l'i
1
''a
1
12
9
i3
■
11
5
i?j
1
(3)
o
25,0
21 ,6
'7.'
2. ,,3
26,7
24,8
23,7
23,4
23,3
I S , S
20 ,8
'9,7
2, ,3
2 2,8
2 '1,0
26,2
29.7
29.3
3o,o
28, I
29>8
27,8
25,3
•-•'.,7
23,3
•4,4
24,9
24,3
22,8
2'|,0
■7,6
18,5
1^^
■ 4,5
17,1
19,6
20,7
18,3
■7.7
18,7
iG,o
17,1
17,1
16,0
16,7
iS,3
1S.6
22, 1
23,5
23,8
22,8
23, I
23,9
21,2
'9,1
■7,2
19,3
18,9
18,7
'7,2
1S.6
0 , I
1 , 2
3,4
3,9
1,6
o,.S
1,9
0,0
0,8
o,i
3,6
2,3
2,5
3,9
3,0
1,3
■ ",9
2,7
4,2
4.9
4,2
' :
), I
3,9
2,3
0,4
■ 1,6
0,5
0,3
• 0,2
• 1,6
(6)
19.4
19,2
i3,3
i5,3
18,6
20,6
■8,9
18,0
18,2
17,8
16,1
.7,3
16,5
16,3
iC,9
18,6
20,3
2Î,3
33,5
24,3
23,2
23,7
22,6
20, G
18,8
18,0
18,5
>9>'
■ 8,5
16,8
iS,4
(7)
2", 9
i5,G
12,1
i-'>,9
19,3
21,3
18,0
18,0
18,5
iG,6
l5,2
16,5
l5,2
iG,5
17.2
18,9
21,1
23,4
23,3
24.7
22,3
23,5
32,5
20, I
'7,4
17,2
.8,6
18,3
18,8
i5,4
18,2
71,'
33,4
27,9
46,5
G6,i
rifi,2
35,6
34,0
60,7
3i,6
23,3
33,3
14,6
48,2
52,2
5o,o
63,3
52,5
58,8
4 '1,9
66,9
44,4
48,1
42,7
42,6
40,4
6'|,3
58,7
42 ,1
41,3
TEIERMOIIÈTRES
do sol.
(9)
25,0
22,3
19,5
19,2
22 ,4
23,6
25,0
22,2
22,4
24,7
.8,0
22,4
'9,0
20,6
24,3
25,3
25,3
28,1
3o,o
3o,2
3o,o
3o,2
3o,2
27,6
27,8
2 1,5
27,0
25,2
24,9
23 ,0
-a
a
0
'0
«a
(in)
0
'9,4
20,6
19,4
17,8
19,4
20,7
20,0
.9,8
20,3
19,6
.8,7
19,0
.8,0
iS,3
iS,6
19,1
20,2
•!I,4
22,1
32,7
22,6
22,9
22,6
2 1 ,5
20,8
20,5
20,3
20,4
20,0
'9'9
(II)
'9,7
20,5
19,6
.8,2
iS,3
19,3
20, i
20,0
19,9
20,2
{")
'9-7
'8,9
■9-0
.8,2
.8,4
18,6
19,'
20,0
21,0
2. ,7
22,3
22,3
22,7
22,5
2. ,6
21 ,0
20,6
20,4
20,5
30.2
20,0
tnm
10,9
8,9
8.7
'0,9
11,3
12,0
..,5
9,6
.0,3
9,9
. . , .
..,6
10,3
10,1
.0,1
9,8
.3,1
•-4,6
.3,0
i5,3
i3,o
i3,9
•4,2
10,5
11,8
.1,5
'0,4
9,2
9. '5
.0,6
à
c
e-
'U
0
a:
u
a
■<
s
H
a
(,:i)
(II)
mm
86
3,4
85
6,2
72
(o,')
72
67
79
2, 1
75
(0,0)
6'i
y'
3,3
77
0,0
Si
87
10,11
74
70
66
62
67
7'
Gi
79
0,7
6fi
II, 1
73
0,9'
85
3,7
70
0, 1
Sj
,>^,3
69
64
/ '
70
(>i)
mm
2,8
',7
2 , .
3,3
3,3
4,8
2,7
3,1
4,3
3,3
2.'l
2 , 1
0,8
2,8
3,4
4,3
5,0
5 , .'>
'1,7
2,4
'1-0
3,4
1,9
3,4
2,3
3,0
3,8
.6)
oll
9,3
■ 9,5
2,5
.3,4
16,8
17,0
9,'
9,4
8,2
'0,9
4.5
8,3
5,8
9,5
.5, G
.1,0
12,7
5,1
4.4
1 ', ',
5,4
.6,8
5,9
8,6
3,
G, 9
8.5
(6) (23) (24) Moyenne des 2^ heures. — (7) {12) (i3) (16) (18) (19) (20) (21) Moyenne des observations sexhoraires.
(8) Moyennes des cinq observations trihorairos de 6** m. à 6^ s. Les degrés actinométriques sont ramenés à la constante solaire lOO.
(5) La moyenne dite normale est déduite des moyennes températures extrêmes de 60 années d'observations.
{f\) (9) Demi-somnni des extrêmes pour chaque oscillation complète la plus voisine do la période diurne indiquée.
(22) (25) Le sif^neW indique l'ouest, conformément h la décision de la Conférence internationale de Vienne.
(17} Poids d'oxy(;i'ne fourni prïr l'ozone. Le poids d'ozone s'en déduirait en mulliplianl les nombres par 3. _^^___
FAITES A l'Observatoire de Montsouris.
( ^75 )
Juillet 1878.
MAGNÉTISME TEHUESTRE
{ aiuyetiues dluroos ).
(iS)
6. 5g, 2
7. 1,8
7- 0.6
7- 0,-]
7. 0,0
7. 0,0
7. 0,1
6.59,8
6.59,3
7. 0,0
7. 0,5
6.59,9
7- 0,9
7. 0,5
7. 0,2
7. 0,6
6.59,5
6.59,9
6.58,9
7. 0,1
6.59,4
6.59,1
6.59,3
G. 59, 9
6.59,0
7. 0,0
6.59,1
6.59,0
6.59,7
(t,)
65.3i,8
3i,7
3. ,9
32,1
3i,8
3o , 2
3i,3
3i,3
3i,6
3i,8
32,2
32,0
32 ,3
32,0
3i.9
3i,6
3i,8
3i,5
3i,8
3i,7
32,0
3i,6
3. ,7
3i,8
3. ,7
3i ,9
3i,4
32,5
32,0
32,3
(20)
,9336
9329
9336
9336
9339
9350
9340
9333
9328
(j333
9334
933s
933}
9333
9336
9332
9331
9324
9324
9324
9334
9329
9334
9333
9342
9354
9345
9338
9327
9337
9338
(")
,6488
6468
6491
6496
649J
6475
6483
646G
6463
6480
6495
6498
6497
6486
64Si
6470
6459
6450
6459
6480
6477
6477
6478
65o2
6528
65i3
6481
6487
6496
65o7
VENTS
a 20 mètres.
(22)
Tiès-vai-iable
W
NW
NW
W i sw
w
NW
N J-NW
NW
WNW
W^NW
W
NNE
NE
NE à SE
NE
ENE
NE
NE
ENE
SW
SW
Très-variable
WSW
W
W
NW
NW à WSW
NNE
N
NNE
km
7.1
12,7
.4,3
10,0
(9-2)
11,2
12,0
.1.4
10,9
14,5
■7,'
]2,0
9.5
12,6
10,6
.3.7
12,2
12,2
i.j,5
iS,5
8,3
y.'
10,2
12,9
i3,S
11,5
10,0
11,4
(9,6)
(.15, 0)
'9,4
(24)
0,J
1 ,5
1,9
0.9
(0,8)
' , *
1 , 2
1 , 1
2,0
3,8
■,4
0,9
1 ,5
1 . 1
1,8
■ ,4
<,4
2,3
3,2
0,6
0,8
1,0
1,6
1,8
1,3
0,9
1 .2
(0,9)
3.5
(25)
w k
W
NW
NW
W
W i NW
NW k
NNW
NW à SW
W
NW
WiSW
N
ENE
NE
NE
NE} E
SW /.
ssw
SSE k
SWiW
w
w
NNW
W
WNW
NW
NNE
(25)
REMARQUES.
7
4
4
7
7
8
6
Ciel variable, forte rosée le matin.
Petites pluies interniitt. Orage vers l"" soir.
Pluvieux sauf intermitt. jusqu'au soir
Forte rosée le matin, dépôt mesurable.
Forte rosée le matin.
Rosée le matin.
Pet. ondées rapr--midi suri, do 2 h. 20 ui, a 4 h Rusée les.
Soirée faiblement pluvieuse.
Couvert le soir.
Pluvieux jusqu'à G"" m. surt. de o'' 55"" à 3'' 55".
Faiblement pluvieux raprès-midi.
Presque couvert.
Pluie de II h. m. à 3b. 45, not. a midi i&nj, forte rosée les.
Très-nuageux.
État du ciel variable.
Peu de nuages.
Keau temps. Forte rosée le matin.
Id vaporeux.
Quelques nuages au milieu du jour.
Rosées. Nuageux le soir avec éclairs.
Tonnerre après minuit du 20 ; matinée pluv.
Pluie de 22''45'° le 21 à a''45'" '^ -3; P"'s
ciel variable et rosée le soir.
Pluie de lol" 45"à 1 1^' 45'"etde i5'' 35' à i5''45''
Après-midi et soirée pluvieuses.
Goutt. de pluie le matin. Averse à 4'"-'5" soir.
Matinée pluvieuse surt. de Si" 20" à 9"5"'.
État du ciel variable.
Id. Forte rosée le matin.
Id. Id.
Oscillations barométriques extrêmes : de 761"", 3 le 4 à 23''25" à 752»», 8, le i3 vers midi après retour à 759'n-°, 2 le 9 à Si- 20'";
de 762°"», 7 le 18 vers 9'' m. U 74S»»,3 le 24 à 18" i5". Le mouvement de hausse suit lentement jusqu'au 3i vers il'' soir à 761"", 5.
Vitesses maxiraa du vent à 20» de hauteur: de 3o à 35'-", les 3, 23, 24 et 3i ; de 38i-», 5 le 11. Bonne brise assez soutenue dans
la soirée du 9 et dans les soirées des 10 et 1 1. Id. l'après-midi et le soir du 16 ainsi que le 19 au soir et dans la journée du 20;
enfin, le soir du 3a, et le 3i.
( 276 )
Moyennes boraihes et moyennes mensuelles (Juillet 1878).
6^U. g^M. Midi.
Déclinaison magnétique iC° +
Inclinaison »
Force magrjélique totale
Composante horizontale
Composante verticale
Électricité de tension (éléments Daniell).
03°-
4,-
'>-
1,-
55, 1
3-2,3
C'187
9330
56, G
33,0
6i88
930,
228'|
8,(3
Cj, I
3. ,7
6/171
933o
2j6o
6,8
mm
3h
6/1,9
3.,',
6/|8i
9338
2269
5,9
mm
6>>
6i',4
3i,6
6'i93
934 1
Î2S0
5,6
S*" Mlnnll.
59! 4 ''"'■
3. ,4
6^93
9343
2279
12,1
mm
3i,5
G/,8.'|
9338
2272
9.7
m lu
Baromètre réduit à 0° 756,08 756,87 756, 18 735,78 755,43 756,06 756,20
Pression de l'air sec 744>«3 745, o5 744,86 744, 5o 744,52 744,67 744.74
Tension de la vapeur en millimètres 11, 25 11,82
Étal hygrométrique 87,1 69,2
II ,32
5g, 4
0
22,04
1 1 , 23
58,5
10,91
59.9
'.39
74;'
n ,01
85, a
Thermomètre enregistreur (nouvel abri) i5,7'( 19, 73 22,04 22, 3o 21,47 '8,76 16,80
Thermomètre électrique à 20 mètres 16,00 18,90 21, 45 22,06 21, J3 18,82 15,87
Degré actiiiométrique 82,25 55, 70 65,43 68,19 18, 43 » "
Thermoniètie du sol. Surface 16,90 26,56 3i,44 3o,5o 20,08 10,70 18,92
» à o"", 02 de profondeur. . . 19,26 19,84 20,71 22,09 22,35 21,64 20,74
» à Qu'île « ... 20,16 19,82 20,19 21,02 21,66 21,73 21,28
• à o™,2o » ... 20, 5o 20,22 20, i5 20,87 20,73 21,06 21,01
à o"',3o
Udomètre enregistreur 4j9^ ' j''^
Pluie moyenne par heure 0,027 0,018
Évaporation moyenne par heure 0,089 0,091
Vitesse moy. du vent en kilom. par heure 10, i5 11 ,40
Pression moy. en kilog. par mètre carré 0,97 1,22
mm
0,23
30,45 20,26 20, i5 20,14 20, 3o 20,54 20,63
mm mm mm mm
8,i5 i3,4o 15,72 0,10
0,084 0;l44 0;lC9 0,001
0,210 0,260 0,257 Oi'64
4,i3 18,88 i3,8i 12, i5
1,89 1,82 1,80 1,89
0,002
0,097 t.
■1,89
1,34
.Moyennes.
16.59,9
65.3i ,8
4,6484
1,9335
4,2273
8,1
mm
755,99
74i.74
1 I ,25
78,1
0
18.99
18,71
47,00
20,57
20,77
20,82
20,60
20,88
mm
.. 89,20
If
07,4s
12, "9
1,40
Données horaires.
Enrcgîslrcurs.
Ueurcl.
Décli-
naisoo.
Tompér. Tempér. riuie
a iiouTCt à
l'u". abri. 3".
I''mat.i6. 58,4
58,8
58,8
58,0
56,6
55, 1
54,3
54,7
56.6
59,6
62,7
65, 1
2
3 .
4 »
5 >
6 >
7 1.
8 »
9 .
lU »
11 .
Midi.
mm
756,04
55, 85
55,71
55,72
55,86
56,07
56,26
56,86
i5,66 16, i 5
i5,6o i5,65
i5;57 i5,25
1 5 , 55 I j , 8 '1
i5,63 1 1 ,86 0,08
ij,99 i3,74 o,i5
16,69 '7i'7 o>28
17,78 18, 56 0,00
56,39 '8.^9 '9)73 '.39
56,35 20,00 20,63 0,82
20,90 21 ,26 ù, 17
2i,.'|6 22,04 2,66
Vitesse
du
li". vent.
mm k
0,56 10,24
1,27 10,87
1,87 10,38
I ,60 10,40
9.'J4
9,87
10,53
56,26
j6, 17
12,36
18,76
14,60
14,02
Enrogislreurâ.
Heures. Décli-
naison.
l^soir i6.66',8
66,1
3 .
4 »
5 »
6 «
7 .
S ..
9 ..
10 »
11 »
Minuit. .
04,9
63,5
62,3
61,4
60,8
60,2
5S,2
58, 1
Pression
ni m
7l)6,o6
55,91
Tompiir. Tempér
a nuuvct
20™, abri.
riuio VUcsso
A du
3". Teiil.
o u mm k
1,78 22,34 7,16 14,09
,94 22,89 3,o5 13,98
55,75 22, o5 22, 3o 3,19 i3,6i
55,56
55,44
55,43
.55,56
55,80
56,07
56,29
56,36
J6 , l'j
22, 1 1
■■!i>97
2 1,58
20,71
'9)57
18, 83
17,18
16,34
ij,86
!.'| 4,56 i8,5i
,98 8,97 '3,83
21,47
20,59
19, 5i
18,76
18, o5
17,33
ni , 80
2, "9
0,09
0,01
0,00
0,00
0,21
0,08
14,07
i3,i3
12,16
11,16
12,00
12,18
11,48
Des ininima.
Des niinima . .
1878. Juin
Juillet
Thermomètres de l'ancien niW (moyennes du mois).
'3°, 4 Des ma.\inia 24°, 3 Moyenne '^",9
Thermomètres de la surface du sol.
. ... Il", 6 Des maxima 37°, 4 Moyenne 24", 5
Températures n.oyenues diurnes par pentades.
1, a „
4 Juillet 16,8 Juillet 10 à 14. . . 16,8 Juillet 20 il 24 22,9
9 18,9 > i5 il 19... 20,5 » 25 il 29 18,6
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
»»«Q'
SÉANCE DU LUNDI 12 AOUT 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE,
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la composition du lait de l'arbre de la
vache (Brosimum galactodendron); par M. Boussingaclt.
« Je demande à l'Académie de vouloir bien me permettre de revenir,
pour la compléter, sur une Communication que je lui ai faite autrefois. Il
s'agit d'un suc végétal que l'on considère, dans l'Amérique méridionale,
comme tni aliment salutaire, et qu'Alexandre de Humboldt, lorsque je
quittai l'Europe, me recommanda de soumettre à un examen chimique.
L'illustre voyageur ajoutait que, parmi le grand nombre de phénomènes
curieux qu'il avait observés, il en était peu qui frappèrent aussi vivement
son imagination que celui d'un arbre donnant en abondance un lait rap-
pelant par ses propriétés celui des animaux.
» L'arbre de la vache {palo de lèche) a le port du CHÏmitier; il atteint
une hauteur de i5 à 20 mètres. Ses feuilles sont oblongues, alternes, ter-
minées par des pointes coriaces. Lorsqu'on fait une incision sur le tronc,
il en sort un liquide blanc visqueux, d'une saveur agréable.
C. R., 1878, 2« Semestre. (T. LXXXVII, N" 7.) 38
( ^78 )
)) C'est sur le versant de la chaîne côtière du Venezuela, au-dessus de
Ocumare, que M. de Rivero et moi nous vîmes l'arbre à lait, le Brosimum
galactodendron, d'après le savant botaniste M. S. I^iiiden.
» Nous nous étions établis dans la petite ville de Maracay, près du lac
d'eau douce de Tacarigua, pour en fixer la position, et particulièrement
pour contrôler, par des observations des satellites de Jupiter et des distances
lunaires, la longitude chronométrique obtenue en transportant le temps
de la Guayra dans la vallée d'Aragua.
» Chaque jour, des Indiens nous apportaient du lait végétal; nous
pûmes essayer d'en déterminer la composition, et aussi les propriétés nu-
tritives; car, pendant plus d'un mois, nousen avonsconsomméeu le mêlant
à du café ou à du chocolat.
» J'eus une seconde fois l'occasion de rencontrer \e palo de lèche dans
une circonstance singulière.
» La guerre de l'Indépendance touchait à sa fin. La forteresse de Puerto
Cabello était le seul point encore au pouvoir des Espagnols sur les côtes
de la mer des Antilles; l'armée américaine en faisait le blocus. M'étant
proposé de visiter les postes répartis sur le versant méridional de la Cor-
dillère littorale, je partis des eaux thermales de las Trincheras, où l'on voit
encore les vestiges de fortifications élevées, il y a plus d'un siècle, par des
boucaniers français qui saccagèrent la ville de Nueva Valencia. Parvenu
au torrent de Naguanagua, je rencontrai quelques soldats portant des
bidons.
» Je supposais que ces hommes allaient chercher de l'eau, mais les
ayant vus passer le Naguanagua sans s'y arrêter, je leur demandai où ils
allaient. Un d'eux répondit qu'ils allaient traire l'arbre. D'abord je ne
compris pas, néanmoins je les suivis.
» Après nous être élevés de 5oo à 600 mètres, nous nous trouvions au
milieu d'une forêt où abondaient de magnifiques Brosimum galacloden-
dron, dont les racines rampantes couvraient la surface du sol. La tem-
pérature de l'air était de 20 à 22 degrés. Aussitôt arrivés, les soldats prati-
quèrent, à coups de sabre, de nombreuses incisions pour faire jaillir du
lait ; en moins de deux heures, les bidons étant remplis, on reprit le chemin
du campement.
» La station où nous étions n'est pas éloignée de la ferme [hacienda) de
Barbula, là où de Humboldt vit les nègres de la plantation recueillir du
lait végétal pour y tremper leur galette de cassave ou de mais. Le majordome
affirmait que les esclaves engraissaient par ce régime. Dans la matinée, les
( ^79 )
Indiens du voisinage recevaient aussi du lait dans des calebasses; les uns
le buvaient sur place, les autres le portaient à leurs enfants; on croyait
voir, dit Humboldt, un pâtre distribuant à la famille le lait de son trou-
peau.
» Le B. galactodendron est fort répandu dans les régions intertropicales.
Dans sa description des Indes occidentales, Lœt l'avait déjà signalé dans
la province de Cumana. M. Linden l'a vu dans les montagnes dominant
îMaracaibo; A. Goudot dans la Sierra de Ocana, là où il découvrit la
belle variété de cacao montaraz. Le lait qu'on en tire par incision est
beaucoup plus consistant que le lait de vache, sa réaction faiblement
acide; exposé à l'air, il s'aigrit en laissant déposer un volumineux coagu-
lum, une sorte de fromage. Je n'ai pas à revenir sur les expériences bien
incomplètes faites à Maracay; il suffira de rappeler ce que nous avons con-
staté dans le lait de l'arbre de la vache :
» 1° Une substance grasse semblable à la cire d'abeilles, fusible à 5o de-
grés, en partie saponifiable, Irès-soiuble dans l'éther, peu soluble dans l'al-
cool bouillant. Celte matière, formée probablement de plusieurs principes,
acquiert, après avoir été fondue et refroidie, l'apparence de la cire vierge;
j'ajouterai que nous en avons fait des bougies.
>i 2° Une substance azotée analogue au caséum par sa structure fibreuse,
rappelant la fibrine végétale que Vauquelin venait de reconnaître dans le
suc du Carica papa^a.
» 3° Des matières sucrées qu'il ne nous fut pas possible de caracté-
riser.
» 4° Des sels de potasse, de chaux, de magnésie, des phosphates.
» Quant à la quantité de matières fixes, nous l'avons estimée, à Mara-
cay, à 42 pour 100 du lait venant de la forêt de Periquito.
» Pendant longtemps j'ai regretté de n'avoir pu déterminer la nature
des matières sucrées que nous n'avions fait qu'apercevoir. C'était une
lacune que A. Goudot permit de combler en m'envoyant un extrait du
lait végétal qu'il avait obtenu par une évaporation au bain-marie. Je dois
aussi ajouter que j'ai eu le bonheur de rencontrer, dans les objets inté-
ressants présentés à l'Exposition internationale par le gouvernement de
Venezuela, plusieurs flacons de lait de l'arbre de la vache, que M. Vicente
Marcano s't-mpressa de mettre à ma disposition. J'ai pu ainsi continuer
des recherches commencées à une époque déjà bien éloignée et dont voici
les résultats.
38..
( 28o )
Dans 100 parties d'extrait du suc laiteux obtenu dans des conditions où
il n'y avait pas eu de fermentation, on a dosé :
Cire, matières grasses 84 , i o
Sucre interverti, réducteur a ,00
Sucre interversible i , 4°
Gomme facilement saccharifiable 3, i5
Caséum, albumine 4>oo
Cendres alcalines,' phosphates . . 1,10
Substances non azotées indéterminées ^,^5
100,00
» Rapportant à 100 de suc laiteux contenant 43 de matières fixes,
on a :
Cire et matière saponifiables 35,2
Substances sucrées et analogues 2,8
Caséum, albumine 1,7 J
Terres, alcalins, phosphates o,5l4'0
Substances indéterminées i î»^ )
Eau 58, o
100,0
» Le lait végétal se rapproche certainement, par sa constitution géné-
rale, du lait de vache, en ce sens qu'il renferme un corps gras, des ma-
tières sucrées, du caséuiîi et de l'albumine, des phosphates.
» Mais les proportions de ces substances sont bien différentes; la somme
des matières fixes est trois fois plus forte que celles entrant dans la com-
position du laitj aussi est-ce à la crème qu'il convient de comparer le lait
végétal. Par exemple, dans une crème douce analysée par M. Jeannier,
il y avait pour 100 :
Beurre 34 , 3
Sucre de lait t\ ,0
Caséum et phosphates 3,5
Eau 58,2
100,0
» Le beurre s'y rencontre à peu près dans la même proportion que la
matière cireuse dans le lait du B. galactoilendron. Les matières fixes sont
|e§ mêmes à fort peu près.
( 2«' )
» Cette analogie de constitution explique les propriétés nutritives, bien
constatées d'ailleurs, du lait on plutôt de la crème végétale; les matières
grasses susceptibles d'être dédoublées en acides et en glycérine étant assi-
milables, d'après les expériences de noire illustre et regretté confrère
Claude Bernard. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Observation sur la découverte, annoncée par M. L. Smith,
d'une nouvelle terre appartenant au groupe du ceWum; par M. C. Makigsac.
« Dans deux Notes publiées dans les Comptes rendus du 22 juillet, et
dont l'une était contenue dans un pli cacheté, déposé le 22 septembre 1877,
M. li. Smith annonce la découverte, dans la samarskite, d'une terre nou-
velle, appartenant au groupe du cérium.
» La distinction des terres contenues dans la cériteel la gadolinite présente
de si grandes difficultés, en raison de leur nombre qui tend toujours à
s'accroître et de l'extrême analogie de leurs propriétés, surtout dans le cas
où l'on ne parvient pas à obtenir chacune d'elles à un état parfait de pu-
reté, que je ne me permettrai pas de nier l'existence de cette nouvelle terre ;
mais il me paraît important, pour ne pas introduire de plus grandes com-
plications dans un sujet déjà si embrouillé, de ne pas accepter, sans con-
testation, l'existence d'une nouvelle terre, tant qu'elle n'est pas démontrée
par des preuves suffisantes; ni son identité avec celles qui ont été déjà
signalées, lorsque leurs caractères s'y opposent absolument.
» Ayant pu, grâce à l'obligeance de M. L. Smith, vérifier les propriétés
de sa nouvelle terre, dont il m'avait envoyé un échantillon, je crois devoir
faire remarquer :
» 1° Que je ne vois encore aucune raison suffisante pour la distinguer
de la terbine ;
» 2° Qu'elle ne peut, en tout cas, être confondue en aucune façon avec
la terre dont, M. Soret et moi, nous considérons l'existence comme pro-
bable dans les produits extraits de la gadolinite, que ce savant a désignée
provisoirement par X (' ), et que nous supposons identique avec celle dont
M, Delafontaine a signalé l'existence dans la samarskite (-).
» Ces aftirmations reposent sur les faits suivanis :
Comptes rendus, 29 avril 1878, p. 1062.
Archives des Sciences physiques et naturelles, mars 1878, t. LXI, p. 273.
( 282 )
» i°M. Smith considère sa nouvelle base comme faisant partie du groupe
du cérium, ce qui l'éloignerait incontestablement de la terbine; mais il
prend, comme caractère distinctif de ce groupe, le fait que ces terres se-
raient précipitées de leurs solutions par une solution saturée de sulfate
de potasse. Ce caractère serait peu précis, car il dépendrait du degré de
concentration des liqueurs. Jusqu'ici on a admis que le caractère distinctif
des deux groupes de terres résulte de ce que celles delà cérite forment,
avec le sulfate de potasse, des sels doubles complètement insolubles dans une
solution de sulfate de potasse.
» Or j'ai constaté que le sulfate de la terre de M. Smith peut se redis-
soudre dans un excès de cette solution, sauf des traces de résidu qu'ex-
pliquent quelques centièmes d'oxyde de didyme, dont la présence, facile à
constater par le spectroscope, m'avait été d'ailleurs signalée par le savant
américain. Il est vrai que la solubilité est beaucoup plus faillie que celle
de l'yttria ou de l'erbine; mais c'est là, précisément, un caractère de la
terbine qui a été signalé, depuis longtemps, par M. Delafontaine, et sur
lequel j'ai également insisté.
» 2" La couleur, d'un jaune orangé foncé, est exactement la même pour
la terbine et pour la terre de M. Smith. Elle disparaît de la même manière
par une forte calcination. La coloration rose, à peine sensible, des sels
préparés avec la terre de M. Smith, ne suffit pas pour la distinguer de la
terbine, dont les sels sont complètement incolores, puisque cette coloration
s'expliqiie par la présence du didyme.
» 3" L'étude, faite par M. Soret, des raies d'absorption d'une solution
de la terre de M. Smith, montre qu'elle ne diffère, sous ce rapport, des
solutions de la terbine extraite par moi de la gadolinite, que par les ca-
ractères suivants :
» Présence des raies caractéristiques du didyme;
» Absence complète des raies de l'erbine, que je n'avais pas réussi à éli-
miner complètement ;
» Diminution très-marquée des raies d'absorption situées dans le
spectre ultra-violet, qui se retrouvent avec une intensité variable dans tous
les produits que j'avais extraits de la gadolinite, qui ne paraissent point ap-
partenir à la terbine, puisqu'elles sont moins marquées dans les échantil-
lons les plus purs de cette base, et que M. Soret attribue à la terre hypo-
thétique X,
» C'est en raison de ces deux derniers caractères que j'avais écrit à
M. Smith qu'il avait obtenu la terbine à un degré de pureté plus grand que
( 283 )
moi. Je ne pouvais la comparer sous ce rapport à celle qu'a préparée M . Dela-
fontaine, dont je n'ai pas eu d'échantillon entre les mains.
» Enfin, pour ce qui concerne les équivalents respectifs de ces terres,
M. Delafontaine assigne à la terbine le nombre 1 14 (O = 16), j'ai trouvé
moi-même approximativement i r5. Dans sa Notice, remontant an mois de
septembre 1877, M. Smith assigneà sa nouvelle terre l'équivalent 109; mais,
dans la lettre bien plus récente (11 avril 1878) qu'il m'a adressée, il le
porte à 118,5. Malgré le désaccord de ces nombres, si l'on remarque
qu'aucun de nous ne peut prétendre avoir obtenu un produit pur, on trou-
vera sans doute qu'ils tendent à établir plutôt l'identité que la différence
de ces terres.
» Je ne vois donc aucun motif jusqu'ici poi;r distinguer de la terbine la
terre supposée nouvelle par M. Smith.
» En revanche, ce que j'ai dit plus haut du spectre d'absorption de cette
terre, pour les rayons ultra-violets, prouve évidemment que, loin d'être
identique avec la terre X de M. Soret, elle n'en renfermerait au contraire
qu'une très-faible proportion.
)« Il reste à établir, par des recherches ultérieures, si cette terre X existe
bien réellement, et si elle est identique, comme nous le supposons, avec
celle dont M. Delafontaine a signalé l'existence dans la samarskite. »
PHYSIOLOGIE. — Etudes sur le placenta de l'Ai (Bradypus tridactylus, Linné).
Place que cet animal doit occuper dans la série des Mammifères ; par M. I\.
JOLY.
« Depuis l'époque (20 avril 1 796) où Élienne Geoffroy Saint-Hilaire lut
à la Société d'Histoire naturelle de Paris le Mémoire relatif à la classifica-
tion des Mammifères, qu'il venait de rédiger avec la collaboration de Cu-
vier, une fouie d'essais plus ou moins heureux ont eu pour but d'amé-
liorer cette classification, restée toujours imparfaite, de l'aveu même des
auteurs qui ont tenté de la réformer.
» Pour corriger ces imperfections, on a (our à tour appelé à son aide la
morphologie, l'anatomie comparée, l'embryogénie ou antogénie, et même
cette science nouvelle à laquelle on donne aujoin'd'hui assez généralement,
surtout en Allemagne, le nom de ph/logénie.
o De réelles améliorations ont eu lieu ; mais qui pourrait dire que l'on
est aujourd'hui arrivé à cet idéal que rêvait Cuvier lui-même, et qui ne sera
( =84 )
jamais atteint, tant la nature se joue de ces systèmes que nous nous plai-
sons à décorer de son nom [syslema Naltirœ)? A chaque instant, elle semble
nous mettre au défi de ranger, à leur véritable plan, ces créatures incertœ
sedis, qui font le désespoir de la Taxinomie.
» Sans sortir de la classe des Mammifères, nous trouverions d'assez nom-
breux exemples à l'appui de cette assertion. Qu'il nous suffise de citer les
Galéopithèques, le Cheiromys, V Ai et VUnau. Ces deux derniers, connus
vulgairement sous le nom de Paresseux ^ sont très-certainement, d'après
Buffou, des animaux ruminants, puisqu'ils ont quatre estomacs, mais en
même temps ils manquent de tous les autres caractères qui appartiennent
aux Ruminants propremcntdits.
» Linné, au contraire, les classa d'abord parmi lesPrimates( ' ), de Blain-
villesuivit son exemple; enfin Cuvier mit sanshésitation les Tardigrades ou
Va.resseux [Brctfljpus) à la tète des Edentés, bien qu'ils aient des dents mo-
laires et des caniiies très-développées. On le voit, en ce qui concerne la
nature de ces animaux, l'embarras des taxinomistes est extrême et, par
suite, la place assignée aux Brad/pus dans nos cadres méthodiques est des
plus incertaines, puisqu'on les a«ballottés tour à tour des Ruminants aux
Primates, et des Primates aux Edentés.
)) Depuis quelques années, on accorde, avec raison, beaucoup d'impor-
tance à la forme et à la structure du placenta, comme caractères distinc-
tifs des divers groupes de Mammifères, ou comme indices précieux de leurs
affinités zoologiques.
» Mais la classification du placenta établie par Cari Vogt, il y a à peine un
quart de siècle, placenta diffus zonaire, discoïde, est aujourd'hui recon-
nue incomplète, et même fautive dans quelques-unes de ses applications.
On sait maintenant, grâce aux savants travaux de M. Alph. Milne-Ed-
wards, que si la plupart des Ruminants ont un placenta multicotylé-
donaire, les chameaux, le chevrotain porte-musc et les Tragulus ont, au
contraire, un placenta f////(/s. Il en est de même des Pachvdermes digiti-
grades (Sangliers, etc.), tandis que les Plantigrades (Proboscidiens, Hyra-
cins) se distinguent des premiers par un placenta zonaire, comme celui des
Carnassiers et des Amphibies (Phoques).
» Enfin, quoi qu'on en ait dit, cet organe n'est ni spansiforme [diffus) ni
subdiscoïde, chez aucun des Edentés récemment étudiés au point de vue de
leur placentalion. De plus, chez ces animaux, legâteauplacentaireoffre, sui-
(') Il les ranyca ]iliii taril i>aii)ii \t:i Brida (l^denu's du Ctivicij.
( 285 )
vant les genres, et même suivant les espèces, des différences souvent telle-
ment tranchées, qu'il faut, suivant la juste remarque de M. Alpli. Milne-
E dwards, renoncer à voir, entre les divers types d'Édentés, des affinités aussi
étroites que celles qu'on suppose, généralement encore, exister parmi eux.
» Quoi qu'il en soit, un heureux hasard ayant mis à notre disposition
un foetus d'Aï et ses enveloppes, nous avons cru devoir saisir l'occasion d'é-
tudier avec soin ces dernières, et c'est le résultat de nos observations per-
sonnelles que nous avons l'honneur de communiquer à l'Académie.
» Carus a représenté les enveloppes fœtales de l'Aï ou Paresseux à trois
doigts [Bradjpus tridactylus) comme étant multilobées, mais il ne nous
apprend rien de précis sur le nombre des lobes, sur leur structure, sur l'é-
tendue qu'ils occupent relativement aux membranes de l'œuf, sur leur con-
nexion avec la muqueuse utérine, etc.
» Le placenta de l'Aï, que nous mettons en ce moment sous les yeux
de l'Académie, s'est présenté à nous sous la forme d'une véritable poche
membraneuse, constituée par l'amnios et le chorion, et garnie, sur presque
toute sa surface extérieure, d'un grand nombre (plus décent) de lobules
ou cotylédons, de figure plus ou moins irrégulière et de dimensions très-
variées (de I millimètre à i ou 2 centimètres).
» Vus par la face extérieure du placenta, ces cotylédons paraissent, les
uns arrondis et aplatis comme des nummulites; d'autres ont la forme et la
grosseur des grains de millet, ou des lenticelles que l'on aperçoit sur la tige
encore jeune de certains végétaux. D'autres enfin, beaucoup plus grands,
groupés plusieurs ensemble, rappellent par leur aspect les reins multilobés
des oiseaux ou de certains reptiles ophidiens, dont les lobes seraient circon-
scrits par autant de vaisseaux sanguins provenant d'un tronc unique.
» Des cavités plus ou moins spacieuses, dans lesquelles s'insèrent sans
doute les vaisseaux de la muqueuse utérine hypertrophiée, se voient aussi
sur la face externe du placenta fœtal. Mais c'est surtout à sa face interne
que les lobules que nous venons de décrire forment des renflements nom-
breux, exactement délimités, d'une épaisseur souvent considérable (plus
de I centimètre), adhérant fortement au chorion par une base assez longue,
libre pour la plupart, dans le reste de leur étendue, contournés générale-
ment parles ramifications principales des vaisseaux qui vont s'épanouir dans
leur intérieur pour la constituer. Nous concevons donc, jusqu'à un certain
point, que Carus ait pu coinpai'er ce placenta à celui des Ruminants, dont
il diffère pourtant beaucoup, puisque ses cotylédons sont des lobes pleins,
généralement contigus, et non des ca])sules isolées et distantes les unes des
C. R., 1R78, 2" Senmtre. (T. LXXXVII, N» 7.) 39
( 2-86 )
autres, comme celles du placenta foetal chez la vache, on du placenta mater-
nel chez la brebis.
» Mais nous sommes encore plus disposé à assimiler le placenta de l'Aï
à celui des Lémuriens, notamment à celui du Propithèque de Madagascar,
si bien décrit par M. Alph. Milne-Edwards, qui l'a désigné sous le nom de
placenta en cloche ou placenta enuahissajit.
» En effet, chez l'Aï comme chez le Propithèque, le chorion est couvert
presque entièrement de villosités épaisses et serrées, constituant une sorte
de coussin vasculaire, et résultant de la confluence d'une multitude de co-
tylédons irréguliers. De plus, les lobes placentaires, dans les deux espèces
ci-dessus mentionnées, sont beaucoup moins épais, moins nombreux sur-
tout, dans la partie du chorion voisine du pôlecéphalique, qu'ils ne le sont
dans le reste de son étendue, c'est-à-dire dans sa presque totalité.
» En outre, l'Aï (') se rapproche du Propithèque, non-seulement parla
forme et la structure de son placenta, mais encore par ses mœurs. Tous deux,
en effet, sont arboricoles et ont un régime essentiellement végétal. De plus, le
Sifax (c'est le nom madécasse du Propithèque) a des mains peu utiles pour
la préhension, mais admirablement conformées pour l'ascension sur les
arbres. Il en est de même de ses pieds. Enfin, comme l'Aï, le Sifax passe sa
vie soit à brouter les feuilles, soit à dormir (-).
» A tous ces traits de ressemblance entre le Propithèque et l'Aï, ajoutons
que la matrice de ce dernier est piriforme, comme celle de la femme et des
femelles de la plupart des Singes, autre particularité qui, jointe à la présence
des mamelles pectorales, rapproche encore les Bradypus du Propithèque (').
» Linné et de Blainville seiublent donc avoir été guitlés par une sorte
d'niluition divinatoire, quand ils rangèrent, l'un et l'autre, les Paresseux
du Brésil dans l'ordre des Primates. Seulement, ce n'est pas parmi les
Singes proprement dits qu'il faudra, selon nous, désorm;iis les classer,
mais bien à côté des Propithèques de Madagascar (*) et des Loris pares-
(') Je proposerai pour celte nouvelle espèce de placenta le nom de placenta cursiforme.
( '' ) Voir A. Granuidier, Types nouveaux un peu connus du Muséum de S'-Denis : le Pro-
pilhèque de Verreaux, in Album de l'île de la Réunion.
(') J'ai pu nie convaincre, de visu, de la grande ressenihlance de la matrice de l'Aï avec
celle de la femme. Les diveis faisceaux musculaires de celle que j'ai eue sous les yeux étaient
on ne peut plus apparents, et les deux ovaires éiaient recouverls [lar une sorte de capuchon
assez épais.
{*) Outre le Propithèque de Verreaux (A. Grandidierj, Madagascar nourrit une autre
espèce du même génie, le P. diadème de Bennett.
( 287 )
seux (') des Indes orientales, dont ils sont les analogues ou les représen-
tants américains.
>> Conclusion. — Par son placenta bursiforme, comme par beaucoup
d'autres particularités de son organisation, l'Aï est un Lémurien et non un
Edenté. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les covarianls fondamentaux d'un système
cuba- quadratique binaire. Noie de M. Sylvesteiî (^).
» Pour m'assnrer de l'exactitude des résultats précédemment donnés,
j'ai fait calculer la fraction génératrice (fonction seulement de t et t) dont
le développement ne contient que les puissances positives de ces lettres,
et tel que le coefficient numérique de ^".t' coïncide avec le nombre des
covariants (d'un ordre quelconque dans les variables) des degrés n, v
dans les coefficients de la biquadratique et la cubique respectivement.
Cette fraction se déduit de la génératrice primitive
(i — tu') (i — tu' j(i — f) (• — '«"') {i — tii-< ) [i — ra^) [i — T u) (i ~ TU-') (i — ru-')
(qui ne diffère de celle dont je me suis déjà servi que dans le numérateur
où se trouve i au lieu de i — ir'-) de la manière suivante. En la traitant
comme une fonction de u, et en la décomposant en fractions partielles, on
prend la somme des coefficients (fonctions de t et t) de celles de ces frac-
tions qui ont pour dénominateurs les facteurs de i — tu'', i — tu; i — zu',
1 -— ".u : cette somme sera la fraction génératrice chercbée. Or il est facile
de démontrer que, en mettant ?< = i dans la fraction génératrice canonique
déjà obtenue, les deux fractions doivent devenir égales : on a fait ce
calcul et, en comparant les deux expressions, on a trouvé entre elles un
(') On sait que M. Cailisle a vu chez les Loris [Lemur tardigrachis), comme chez VUnaii
et Vjï, les artères principales des membres se diviser, presque dès leur naissance, en un
grand nombre de ramificalions qui se rendent d'abord aux muscles, puis se réunissent en
un tronc unique, d'où émanent les branches accoutumées. On a cru pouvoir expliquer,
par cette particularité d'organisation, la lenteur du mouvement chez les Bradypus et les
Loris. 11 serait intéressant de savoir si celle même particularité se retrouve chez les
Propithèqucs.
(') Voir Cnniplcs rendus, même tome, p. o.^i.
( 288 )
accord parfait sans qu'il y ait eu occasion d'introduire, dans l'une ou
l'autre, un changement numérique quelconque, preuve satisfaisante de
l'exactitude des résultats et, en même temps, de l'habileté très-peu com-
mune du calculateur (M. Franklin), qui, par son dévouement conscien-
cieux et opiniâtre à ce long et pénible travail, a rendu un véritable service
au progrès de la science algébrique.
» Ce qui ajoute considérablement à la difficulté du travail est la cir-
constance suivante, qui est assez intéressante eu elle-même pour que je la
cite ici. En faisant la décomposition en fractions partielles de la généra-
trice primitive, on trouvera contenus, dans les coefticients de celles mêmes
qu'on doit conserver, les facteurs ,» :■> .r ^ -, lesquels
ne doivent et ne peuvent pas paraître dans la fraction canonique, de sorte
qu'on sait d'avance que ? — "-, i — -'', i'-' — t% t'' — t' seront diviseurs
exacts du numérateur de la fraction qui conduit à la fraction canonique.
C'est, en effet, un théorème général que (quel que soit le nombre des
quantics donnés), le dénominateur de la fraction génératrice canonique
ne peut jamais contenir des facteurs où les lettres prises avec des expo-
sants positifs sont distribuées entre deux groupes.
» Toujours des facteurs de cette forme se présenteront dans le cours du
calcul; mais, à la fin, quand toutes les sommations auront été effectuées, ils
doivent nécessairement disparaître par voie de division dans le numéra-
teur. Sans cette propriété, qu'on peut démontrer a priori, une théorie de
la fonction génératrice pour des systèmes de quantics binaires aurait été
impossible ou tout à fait inutile.
)) En ajoutant aux fractions canoniques que j'ai déjà données dans les
Comptes rendus celle qui appartient à deux quadratiques, c'est-à-dire
1 — iTtÛ
on voit qu'on est à présent en possession des génératrices canoniques pour
tous les systèmes binaires qui proviennent des combinaisons deux à deux
des ordres 2, 3, 4, c'est-à-dire 2.2, 2.3, 2.4, 3.3, 3.4, 44 ; et en ajoutant
les génératrices déjà connues pour les quantics linéaires, quadratiques,
cubiques et biquadratiques, pris séparément, à celles que j'ai données
dans les Comptes rendus pour les quantics des ordres 5, 6, 8, on aura de
même les génératrices appartenant aux quantics pris séparément d'un ordre
quelconque, compris entre les limites 1 et 8, avec l'exception de 7, lequel
( ^89)
cas M. Cayley a entrepris de calculer. De plus, j'ai donné, dans le second
numéro du Jmerican matlieniatical Journal, la génératrice pour la partie
invariantive du quantic de l'ordre lo, et je me propose de la compléter en
faisant calculer, en outre, sa partie covariantive.
» J'ai aussi obtenu la génératrice générale pour un nombre quelconque
donné des formes linéaires, et la même pour les formes quadratiques, entre
lesquelles deux génératrices il existe un rapport algébrique vraiment re-
marquable, de sorte que, par le moyen d'une substitution algébrique des
plus simples, on peut passer immédiatement de l'une à l'autre; mais ce
travail n'a pas encore été publié.
» Si quelqu'un voulait bien entreprendre le calcul de la génératrice
des formes fondamentales pour le quanlic de l'ordre 9, on aurait une col-
lection irès-compacte et assez étendue de ces fonctions importantes.
)) Je saisis cette occasion pour renouveler mes instances auprès des
disciples de M. Gordan, si nombreux et si largement disséminés dans
l'Allemagne, l'Italie et ailleurs, de vouloir bien faire exécuter entre eux,
par sa méthode, les travaux nécessaires pour confirmer ou réfuter le dé-
nombrement, que j'ai récemment publié dans les Comptes rendus, des co-
variants irréductibles appartenant au quantic du huitième degré. Ce serait
manquer aux devoirs imposés par la science et la grande renommée de
M. Goidan que de ne pas répondre à cet ajipel. Quant aux résultats que
j'ai donnés ici pour le cas de la combinaison des ordres 3 et 4, il est bon
d'ajouter que l'ordre le plus élevé des covariants irréductibles 6 est d'ac-
cord avec la limite supérieure pour le cas d'un nombre quelconque de
quaniks dont l'ordre de chacun n'excède pas 4> selon la formide donnée
par M. Camille Jordan dans une séance toute récente de l'Académie. Ou
trouvera, en effet, que, pour le cas supposé, cette limite est le nombre 6
lui-même. »
MEMOIRES LUS.
M. Dausse donne lecture d'une Note relative à l'endiguemenl du Tibre,
à Rome.
(Commissaires : MM. H. Mangon, de la Gournerie, Favé.)
( 290 )
MÉMOIRES PRÉSEI\TÉS.
CHIMIE ANALYTIQUE. — Nouveau procédé pour f analyse du lait, donnant
rapidement le beurre, la lactose et la caséine sur un seul et même échantillon.
Note de M. A. Adam, présentée par M. Thenard.
(Commissaires : MM. Boussingault, Peligot, Thenard, Biissy).
« L'opération s'exécute au moyen d'un appareil très-simple, qui consiste
essentiellement en un tube de verre, de la capacité de /jo centimètres cubes
environ, muni d'un bouchon à sa partie supérieure, renflé à sa partie
moyenne et effilé à sa partie inférieure, que termine un robinet de verre.
» On introduit dans cet appareil : 1° 10 centimètres cubes d'alcool à
73 degrés, contenant -—; de son volume de soude caustique; 2° 10 centi-
mètres cubes de lait neutre, ou ramené à cet état ( ' ) ; 3" 1 2 centimètres cubes
d'éther pur (-).
» On bouche, on mélange avec soin et on laisse reposer cinq minutes.
» Presque instantanément, il se forme deux couches nettement séparées :
1° une supérieure limpide contenant tout le beurre; a° une inférieure opa-
lescente contenant toute la lactose et toute la caséine. La couche inférieure
est soutirée à i centimètre près. On agile de nouveau et on laisse reposer
encore quelques minutes pour réunir à la portion principale la petite quan-
tité de solution caséeuse qui s'est encore rassemblée au bas de l'appareil.
Le tout est mis à part.
» On laisse alors écouler la solution bu'yreuse dans une capsule de
porcelaine tarée; on lave avec un peu d'éther pour recueillir toute la ma-
tière grasse; on évapore et l'on pèse. La différence donne le poids du
beurre augmenté de 0,01 ( i centigramme), dû à un peu de matière lacto-
caséeuse entraînée.
» Si l'on reprend alors par l'élher et qu'on évapore dans une autre cap-
sule, la matière étrangère restant adhérente à la première, on a directe-
ment le poids réel du beurre.
» Pour opérer la séparation et le dosage de la lactose et de la caséine,
(') Dans ce dernier cas, il faut tenir compte de j'angmentation de volume due à l'addi-
tion de la soude.
(") On jjeut éf^alement opcrci' avec le niclanye, fait d'avance, de l'alcool, de l'élher et de-
là soude dans les proportions indiquées.
( agi )
on porte avec de l'eau distillée la liqueur soutirée la première à loo cen-
timètres cubes et l'on ajoute lo gouttes (') d'acide acétique.
» La caséine se sépare aussitôt en flocons caillebottés, comme du chlo-
rure d'argent.
)) On laisse reposer cinq minutes et l'on verse sur un filtre très-sec, en
recouvrant après chaque affusion pour prévenir toute concentration.
» On recueille ainsi de 94 à 96 pour 100 d'un liquide limpide qui ne
contient plus que les sels du lait, l'acétate de soude formé et la lactose, que
l'on dose à l'aide de la liqueur cupro-potassique de Fehling.
)> Si l'on en évapore à sec un volume connu, on peut aussi déterminer
le poids de la lactose par deux pesées, l'une avant, l'autre après l'inciné-
ration, en ayant soin de retrancher du poids obtenu celui de l'acide acé-
tique afférent à la soude.
» Quant au caséum, il est lavé à deux ou trois reprises à l'eau distillée,
ei le filtre qui le contient fortement pressé entre des feuilles de papier bu-
vard, de manière à aplatir le plus possible la matière. Quelques minutes
suffisent alors pour la dessécher. La différence entre le poids du filtre avant
et après l'opération donne celui de la caséine.
» On peut aussi, et avec la plus grande facilité, détacher la caséine du
filtre avant la dessiccation, et, après quelques minutes passées à l'étuve,
la peser directement.
» Toutes ces opérations s'exécutent facilement en une heure et demie,
et, sil'on a eu soin, en commençant, de mettre à évaporer 10 centimètres
cubes de lait additionné, suivant le procédé que j'ai fait connaître, de deux
gouttes d'acide acétique, on peut, dans le même temps, joindre au résultat le
poids du résidu sec, de l'eau et des cendres.
» On opère également bien sur 5 centimètres cubes de lait. L'appareil
étant très-léger peut être taré, et l'on peut alors doser un poids au lieu d'un
volume. »
M. Béiut, m. a. Bonnet, M. P. Rudellk, M. 1àe\oi\ adressent diverses
Communications relatives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
) Pour le lait de femme, il faut employei' de l'acide au quart et l'ajouter youtte
goutte jusqu'à ce que le trouble ii'auymente plus.
( 292 )
M. A. Starkoff soumet au jugement t!e l'Académie une Note sur l'inté-
gration des équations différentielles linéaires.
(Commissaires : MM. Hermite, O. Bonnet, Bouquet.)
MM. DE RuoLz et de Fontexay adressent, comme complément à leurs
Communications précédentes, une Note sur les pièces de bronze phosphuré
exposées par la Compagnie du Chemin de fer d'Orléans, à l'Exposition
universelle.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
M. RosENSTiEHL adrcssc, en réponse à quelques questions qui lui ont été
posées par M. Chevreul, un complément à ses Communications sur les
sensations des couleurs.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
CORRESPONDANCE.
M. DE Saint-Venant adresse, à propos de l'édition des OEiivres de
Cauclij qui est en préparation, une Note « Sur la réimpression des ouvrages
de savants célèbres, et généralement sur l'impression des oeuvres de
Sciences >).
Cette Note est renvoyée à la Conuiiission qui est chargée de la réim-
pression des OEuvres de Cauchy.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de
la Correspondance, un volume portant pour titre : « La syphilisalion, pu-
blication de rOEuvre du D' .lusias-Tureime, faite par les soins de ses
amis ».
M. J. ViNOT transmet à l'Académie la Lettre suivante, qui lui a été
adressée par Le Veriier, en septembre 1876, et à laquelle la découverte
récente d'une planète intra-mercurielle, par M. Watson, donne un intérêt
particulier :
« Dès que le temps sera au beau, je commencerai nos réceptions du
soir pour les visiteurs qui savent mettre au point.
» Existe-t-il un ou plusieurs Vulcains? Oui.
( 293 )
» Quand je vous ai vu hier, un confrère m'avait été, sur cette question,
désagréable.... De là vient la mauvaise réception que j'ai faite à une se-
conde personne, en votre présence. Je vous serai obligé de lui dire, puisque
vous la connaissez, que j'aurais mieux fait de lui donner des explications.
)> Les observations suffisent pour établir deux planètes. Je vous remet-
trai une Note, si on le désire. Bornons-nous à l'une d'elles. J'en trouve,
entre autres observations de gens sûrs :
18i7. Oct. II. Schmidt à Athènes.
1857. Nov, 12. Ohrt.
1839. Mars 26. Lescarbaiilt.
1862. Mars 20. I.ummis, très-sûr. Amérique.
» Ces quatre passages, à six mois d'intervalle, sont à la même planète ;
et comme il y a peu de révolutions, l'objection des grands nombres dis-
paraît elle-même.
1876. Avril 6. Weber.
» iSSgà 1862, 1090 jours, c'est-à-dire vingt-six révolutions de qua-
rante-deux jours -+- 2 jours entre les deux passages du printemps, etc.
Il y a sept passages.
1) Mais il y en a une autre qui passe en juin et décembre, et dont on a
huit passages, dont ceux de Pons, Coumbary.
» La question est assez mûre pour qu'il y ait un travail fort intéressant
à faire. Je finis, en ce moment, Uranus et Neptune; je ferai les Vulcains
après, si....
» Toutefois, il faut dès à présent organiser la recherche sérieuse.
» Il n'y aura pas de passage en septembre cette année, mais seulement
l'année prochaine.
» Pourra-t-il y en avoir en décembre? Je ne sais pas : à examiner.
» Si parmi vos gens il y en avait qui voulussent se laisser enrôler pour
la recherche, on pourrait leur faire une explication ad hoc.
» J'attends une lettre de Wolf, homme bien srir. »
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les fonctions des feuilles. Bôle des stomates dans
V exhalation et dans l'inhalation des vapeurs aqueuses par les feuilles. Note
de M. Mf.rget. (Extrait.)
« ... Le rôle des stomates dans l'exhalation par les feuilles peut se dé-
duire à priori de l'état permanent d'ouverture de leius ostioles, qui se
C.R., r878, 2' Semeslrr. (T. LXXXVII, N" 7.) 4°
( î»94 )
trouvent ainsi tonjours prêtes à donner issue aux vapeurs formées dans
les méats intercelliilaires, d'où elles passent dans les chambres aériennes
sous-stomatiqnes. Pour démontrer que les vapeurs exhalées suivent réelle-
ment ce trajet, j'ai cherché à les faire agir, immédiatement au sortir de
la surface foliaire émissive, sur des papiers hygrométriques sensibles
qu'elles impressionneraient en regard des points de sortie, de manière à
révéler exactement les positions de ces derniers.
» Des divers papiers hygrométriquement impressionnables qui peuvent
servir à ces fins, celui qui m'a paru le plus avantageux a sa couche sen-
sible formée par un mélange de protochlorure de fer et de chlorure de
palladium, obtenu photochimiquement. D'une teinte blanc jaunâtre tant
qu'il reste sec, il passe au noir par des tous de plus en plus foncés, à me-
sure qu'il devient de plus eu plus humide, et, quand il a reçu quelque
empreinte hygrométrique, celle-ci se fixe facilement par un simple lavage
dans une solution de perchlorure de fer.
» Lorsqu'on veut l'api^liquer à l'étude de l'exhalation foliaire, on en
fait un pli dans lequel on introduit, en le maintenant à l'aide d'une légère
pression, le limbe d'une feuille qui reste adhérente à la plante vivante, et
qui ne peut imprimer hygrométriquement que celles des parties de sa sur-
face par lesquelles il y a normalement émission de vapeurs.
» C'est bien d'ailleurs aux vapeurs émises, et non à des réactions de
contact, que sont dues les empreintes ainsi produites, cir elles se forment
également à travers des doubles de papier perméable.
» Prises avec des feuilles de trois types morphologiques, elles présentent
les caractères suivants :
« 1° Feuilles monostoniatées inférieuremenl. — Quand ces feuilles ont
achevé leur développement, l'empreinte de leur face inférieure, qui appa-
raît distinctement dès les premiers instants de rap|)lication du limbe,
atteint en quelques minutes son maximum de vigueur; et, pendant le court
intervalle de temps suffisant pour sa formation, la ftce supérieure ne vient
pas sensiblement à l'unpression. Comme elle finit cependant par impres-
sionner, à la longue, le papier hygrométrique, son pouvoir exhalant n'est
pas douteux, mais il est toujours très-fiiible et peut passer pour négligeable,
en comparaison de celui de la face inférieure.
■K Dans l'empreinte formée jjar celle-ci, les nervures se dessinent en
blanc, sur le fond plus ou moins teinté qui correspond aux surfaces paren-
chymateuses. Ces surfaces émettent donc plus de vapeurs aqueuses que
celles des nervures, quoique leur cuticule soit plus épaisse, plus cireuse et
qu'elle recouvre des tissus moins pénétrés d'humidité : leur excès d'émis-
( 295 )
sion ne peut alors provenir que de la diffusion des vapeurs intérieures, à
travers les orifices de leurs nombreux stomates.
» C'est surtout en étudiant l'exhalation dans les feuilles monostomatées
inférieurement, prises à différentes phases de leur développement, que l'on
voit dans quelle mesure l'aclivité de cette fonction dé[)end de la part que
les stomates prennent à son accomplissement.
» Tant que ces petits organes ne sont pas formés, les deux faces foliaires
exhalent à peu près de la même manière; mais, à mesure qu'ils apparaissent
et se mulli[)lient sur la face inférieure, l'exhalation de cette face augmente
rapidement, tandis que celle de la face supérieure diminue, par suite de
l'épaississement de la cuticule et du renforcement de son dépôt cireux.
» Quand le limbe est complètement développé, la face supérieure ne
prend plus qu'une part Irès-faible, et le plus souvent négligeable, au phé-
nomène de l'exhalation totale, car on peut la priver de sa propriété évapo-
ratrice, en la recouvrant d'un enduit-réserve imperméable, sans que la
feuille paraisse en souffrir. Cette même feuille, au contraire, s'altère
promptement et tombe, ou se pourrit sur place, lorsque l'imperméabili-
sation est pratiquée sur sa face inférieure.
" 2" Feuilles bislonialées. — Dans celles de ces feuilles qui appartiennent
au groupe des plantes dicotylédones, la face inférieure, ayant des stomates
en plus grand nombre et distribuées uniformément, donne des empreintes
partout également foncées, sur lesquelles les nervures se dessinent en
blanc. Pour la face supérieure, l'empreinte, à la fois plus pâle et inégale-
ment teintée, accuse, par cette double particularité, la rareté relative des
stomates et leur inégale distribution qu'elle reproduit fidèlement.
» Dans les feuilles des plantes mouocotylédones, l'avantage, sous le
rapport du nombre des stomates, appartient parfois à la face supérieure,
et c'est elle alors qui donne l'empieinle la plus fortement teintée. Sur cette
empreinte, comme sur celle de la face inférieure, ou voit se reproduire la
disposition des stomates en séries linéaires parallèles aux nervures.
» 3° Feuilles monostomatées sapérieuremeiU. — La face supérieure seule
s'imprime, quoique sa cuticule soit beaucoup plus épaisse et beaucoup
plus fortement cireuse que celle de la face inférieure.
» La conclusion qui ressort de ces faits est la suivante : Les feuilles
peuvent émettre des vapeurs aqueuses, à la fois par la cuticule et par les sto-
mates ; à mesure qu elles avancent dans leur développement, le pouvoir exhalant
de la cuticule, qui va toujours en diminuant, tend à devenir négligeable ; lors-
40..
( 296 )
qu elles sont complètement développées, c'est par la voie des orifices stomatiques
qu'a lieu normalement Cexlialation foliaire.
» L'activité de l'exhalation croit avec la richesse chlorophyllienne des
tissus.
M L'exhalation des vapeurs aqueuses se produit également par les
stomates. ))
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur le relard du pouls dans les anévrismes
inlra-llioraciques et dans l'insuffisance aorlique. Note de M. Fr. Franck,
présentée par M. Bouley.
« L On sait que le pouls de deux artères symétriques, explorées à une
même distance du cœur, relarde d'un temps égal sur le début de la systole
cardiaque. Quand l'une des deux artères symétriques présente sur son
trajet une tumeur anévrismale, le pouls retarde davantage de ce côté :
cette augmentation du retard du pouls prend une véritable importance
dans le diagnostic différentiel des anévrismes de telle ou telle partie de la
crosse de l'aorte, du tronc brachio-céphalique, de l'origine de la sous-
clavière et de la carotide gauches.
» La diminution d'amplitude du pouls radial droit constitue, le plus
souvent, un bon signe de l'anévrisme du tronc brachio-céphalique; mais
ce signe peut manquer et être remplacé par une amplitude exagérée du
pouls. L'augmentation du retard du pouls radial droit, au contraire, est
un phénomène constant qui n'est point, comme le précédent, susceptible
d'être nolableinent modifié par des influences étrangères à l'anévrisme,
» Dans l'anévrisme de la portion ascendante de la crosse de l'aorte,
l'inégalité d'amplitude des deux pouls radiaux est très-fréquente, et la di-
minution s'opère tantôt à droite, tantôt à gauche : si l'on tient compte du
retard du pouls, on trouve ce retard exagéré des deux côtés dans l'anévrisme
de la portion ascendante de la crosse de l'aorte, du coté droit seulement
dans l'anévrisme du tronc brachio-céphalique.
» L'existence d'un retard exagéré c!u pouls radial droit permet d'élimi-
ner le diagnostic d'anévrisme de l'aorte, mais laisse subsister l'hésitation
entre un anévrisme du tronc brachio-céphalique et un anévrisme de la
portion thoracique de la sous-claviére droite. Pour établir ce diagnostic
différentiel, si important au point de vue de l'intervention chirurgicale, on
pourra tenir compte des considérations suivantes : si l'anévrisme siège sur
( '-^97 )
le tronc bracliio-céphalique, le relard exagéré du pouls s'observera sur la
carotide droite et sur la radiale droite; si l'anévrisme occupe la partie pro-
fonde delà sous-clavière, le retard exagéré du pouls ne sera constaté que
sur le trajet des artères du membre supérieur droit; le pouls de la carotide
droite conservera son relard normal sur le début de la systole cardiaque.
» II. J'ai cherché à détermii.er la valeur d'un signe de l'insuffisance
aoriique,\e re lard exagéré du pouls carolidien, sur lequel un travail récent
de M. R. Tripier, de Lyon, venait de rappeler l'attention; mais, au lieu de
l'exagération du retard que je m'attendais à trouver, j'ai constaté qu'en
réalité le pouls retarde moins que normalement dans l'insuffisance aorlique. Je
crois qu'on doit expliquer par une illusion du tact l'exagération apparente
du retard du pouls : il suffit de tenir compte de ce fait, mis en évidence
par M. le professeur Marey, en 1869, à savoir que, dans l'insuffisance
aortique large, le reflux sanguin s'opérant brusquement de l'aorte dans le
ventricule, au début de la diastole ventriculaire, donne au doigt appliqué
sur la région précordiale la sensation d'un choc qui a été pris, sans doute,
pour un choc systoliqne, mais qui correspond en réalité au début de la
diastole des ventricules. Il s'ensuit que, dans l'évaluation du retard du
pouls, on a pris pour point de repère le moment de la diastole et non celui
de la systole, de telle sorte qu'on a pu trouver, en effet, une augmentation
apparente du retard du pouls. Mais, si l'on recueille avec soin les tracés
simultanés de la pulsation du cœur et du pouls carolidien, il est facile
d'éviter cette cause d'erreiu' et de s'assurer qu'en réalité le retard du pouls
est notablement moins considérable dans l'insuffisance aorlique que dans
les conditions normales. Ce fait, du reste, s'accorde avec ce que nous sa-
vons de la vitesse de translation des ondes liquides suivant différentes con-
ditions de résistance et d'impulsion (Marey): dans l'insuffisance aortique,
la pression artérielle est notablement abaissée et l'énergie impulsive du
ventricule gauche augmentée, double condition qui favorise le transport
de l'onde sanguine et diminue le retard du pouls. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches chimiques sur le dédoublement de la cycla-
mine en glucose et mannite; par M. S. de Luca.
« Mes premières Communications sur la cyclamine, qui m'ont valu un
Rapport de Pelouze à l'Académie des Sciences, donnaient la préparation de
celle nouvelle substance, ses propriétés principales et son action physiolo-
( 298 )
gique sur l'organisme des animaux, démontrée expérimentalement par
Claude Bernard. Depuis, je n'ai pas cessé d'étudier cette substance, et voici
quelques expériences que je soumets à l'appréciation de l'A-cadémie.
» J'ai fait bouillir le jus filtré du cyclamen, duquel j'ai séparé la matière
coagulée en la versant sur un filtre à plis, et en la lavant plusieurs fois par de
l'eau bouillante; ensuite, j'ai placé le filtre, avec la matière coagulée et
lavée, sous une cloche de cristal, eu plaçant tout autour des fragments de
chaux vive. Après quelques mois, j'ai trouvé la matière contenue dans le
filtre à l'état solide, ayant conservé la forme conique de l'entonnoir et celle
du filtre à plis. La matière, après avoir été débarrassée du filtre, s'est mon-
trée en masse cristalline, avec des cristaux groupés autour d'un centre com-
mun. Celte miitière n'a plus le goût particulier de la cyclamine ; au con-
traire, elle a une saveur légèrement sucrée qui rappelle celle du glucose
et de la mannite. Traitée à froid par l'alcool concentré, employée en petites
quantités, elle cède au dissolvant une substance que l'on peut isoler au
bain-marie, après l'évaporation complète de l'alcool. Le résidu qu'on ob-
tient ainsi est de consistance sirupeuse, a un goût nettement sucré,
réduit facilement les sels de cuivre, et sa solution aqueuse entre en fer-
mentation au contact de la levure de bière, avec dégagement d'acide car-
bonique complètement absorbable par la potasse, et production d'alcool
séparable du liquide par distillation.
» La partie de la matière primitive déjà traitée à froid par l'alcool con-
centré se dissout en partie dans le même alcool bouillant, qui, par refroi-
dissement, dépose en abondance une matière blanche, d'aspect soyeux et
cristallin, laquelle, lavée par l'alcool froid et desséchée, n'a aucune odeur;
mais elle a une saveur faiblement sucrée. En outre, elle est fusible à la
température de i65 degrés environ, se décompose à une température plus
élevée, en produisant des fumées denses et des vapeurs inflammables, et
en laissant un nsidii noir volumineux, qui disparaît par l'action prolongée
de la chaleur et de l'air.
M Une autre expérience a donné les mêmes résultats. La matière primi-
tive a été épuisée par l'alcool bouillant. La liqueur, après avoir été filtrée à
chaud et évaporée au bain-marie, a fourni un résidu qui s'est dissous com-
plètement dans l'eau. Cette solution, avec de la levure de bière, a produit de
l'acide carbonique et de l'alcool. Le liquide fermenté, après avoir été porté
à l'ébullition pour séparer l'alcool et filtré pour séparer la levure et les ma-
tières insolubles, a été évaporé à sec, puis le résidu traité par l'alcool bouil-
lant. Celte sohition alcoolique, filtrée etconceutrée, a déposé de la mannite
( 299 )
cristallisée. De même que la matière primitive traitée à chaud par l'alcool
et la solution alcoolique filtrée, celle-ci dépose, par refroidissement, de la
mannite, et retient en solution tout le glucose.
» Li cycl.tmine en solution aqueuse ne fermente pas par la levure de
bière et ne réduit pas les sels de cuivre; mais, abandonnée à elle-même
pendant longtemps, elle produit lentement du glucose et delà mannite,
matières séparables par les procédés indiqués plus haut. Cependant, après
un temps assez long, le glucose fermente et l'on ne peut alors retrouver
dans le liquide que de la mannite.
» La mannite obtenue par tous ces traitements a les propriétés et la
composition de la mannite qu'on extrait de la manne du commerce.
» Il semble donc démontré, par les expériences précédentes, que la cy-
clamine coagulée ou eu solution aqueuse, abandonnée à elle-même pen-
dant plusieurs mois, dans les conditions déjà indiquées, se dédouble en
produisant deux substances bien distinctes, du glucose et de la mannite
cristallisée. Ainsi donc, au point de vue chimique, la cyclamine est un glu-
coside duquel on peut obtenir non-seulement du glucose, comme de tous
les glucosides, mais encore un autre sucre, c'est-à-dire la mannite.
» Les chimistes qui ont annoncé avoir obtenu une cyclamine cristal-
lisée ont probidjlement examiné et analysé un mélange formé de cycla-
mine et de mannite. On sait que la cyclamine est une matière amorphe qui
se dépose, absolument comme la mannile, par le refroidissement ou par
l'évaporation lente de ses solutions alcooliques, et par conséquent il n'est
pas difficile d'avoir de ces solutions un dépôt de cyclamine et de mannite
cristallisée, dont la séparation ne peut se faire qu'incomplètement par
l'eau bouillante.
» J'aurai l'honneur de présenter prochainement à l'Académie les rap-
ports de poids qui lient la cyclamine aux deux matières sucrées auxquelles
elle donne naissance. »
ZOOLOGIE. — Sur (es hopodes parasites du genre Entoniscus.
Note de M. Alf. Giard.
« Les singuliers Isopodes parasites que Fritz Miiller a découverts et dé-
crits sous le nom générique d' Entoniscus n'ont été rencontrés, jusqu'à pré-
sent, que sur la côte du Brésil. Je crois devoir signaler l'existence de plusieurs
espèces de ce genre sur le littoral de la Loire-Iuférieure, et faire connaître
plusieurs particularités nouvelles de leur organisation dégradée.
( 3oo )
» L'espèce la phis commune se trouve sous la carapace du Grapsiis mar-
inoratus Fab. [variiis Lalr.), crabe très-abondant sur les rochers du Ponli-
gnen. Je l'appellerai Euloniscus Cavolinii; il me paraît très probable, en
effet, que Cavolini a vu la femelle de celte espèce et l'a décrite comme une
galle produite sur les entrailles du Grapsiis [Granchio depresso, Grancino
spirilo) par la ponte de V Oniscus sqtiillijormis, lequel n'est autre que le jeune
Enloniscus, au moment où il sort du sac ovigère (').
\j Entoniscus Cavolinii diffère notablement des deux espèces étudiées par
Fritz Millier : les lames frangées, si développées à la partie ventrale du
thorax de ï Entonisciis porcellanœ, n'existent pas ici : on ne trouve pas non
plus de pattes abdominales en forme de sabres. Ces deux caractères rap-
prochent notre espèce de VEntoniscus cancrorum, parasite des Xanlho. Mais
tandis que, dans ce dernier, l'abdomen porte seulement de chaque côté des
deux premiers anneaux un repli ondulé continu, nous trouvons, chez VEn-
tonisciis Cavolinii, cinq paires d'appendices lamellaires, plissés et ondulés,
correspondant aux cinq paires d'appendices ramifiés de l'abdomen des
lone. Ces appendices vont en décroissant jusqu'à l'extrémité, de sorte qu'en
apparence la première paire forme deux grosses touffes latérales, et les
quatre dernières une touffe postérieure médiane, équivalant à chacune
des deux premières. L'ovaire présente quatre prolongements latéraux,
deux antérieurs et deux postérieurs, plus deux ou trois paires d'émincnces
moins visibles, correspondant sans doute aux pattes thoraciques disparues;
il offre, en outre, deux longs prolongements dorsaux médians. Des lobes
analogues s'observent sur la femelle du Cryptoihiria balani-). Ces lobes,
très-réguliers et très-constants, n'ont pas été vus par Fritz MûUer. Je crois
que ceux de la partie dorsale rappellent morphologiquement certains traits
de la forme Zoea.
« L'embryon présente également des caractères différentiels bien nets.
Le front est presque droit, comme chez VEntoniscus porcellanœ. Outre les
yeux latéraux, qui sont doubles et correspondent aux yeux définitifs des
Isopodes normaux, il possède un œil médian, formé par deux cristallins
contigus, du pigment et des nerfs optiques. C'est l'œil nauplien qui a per-
sisté, avec une structure identique à celle qu'il offre chez une foule de
Copépodes, et qui disparaît plus tard avec les yeux secondaires, dans la mé-
(' ) Cavolini, Memoria siilla gencrazionc ddi Pesci et dei Granchi. Napoli, 178'j, p. 180 et
suivantes.
(') J'ai pn étudier ce curieux parnsile à Wimereux, où on le rencontre de temps en temps
dans le Balanus balarwides.
( 3oi )
tamorphose régressive de la femelle de VEnloniscus. Ce fait nie paraît très-
important, comme indiquant une trace delà phase iVrt»p/(i(s dans l'ontogénie
des Isopodes. Chacune des cinq premières paires de pattes ihoraciques se
termine par une main préhensile, dont l'avant-dernier article eslovalaire et
porte deux denticules sur le côté qui fait face à la dent opposable. La
sixième paire de pattes thoraciques, si importante pour la caractéristique
des Entoniscus, ne ressemble en rien à celles des espèces connues. Elle est
composée de cinq articles; celui qui correspond à la main des autres paires
est plus allongé et se termine à son bord interne par une petite dent fixe;
son bord externe se prolonge en un bâtonnet droit, aussi long que l'article
qui le supporte, et garni à son extrémité d'un bouquet de poils raides.
» Les cinq paires de pattes abdominales sont toutes conformées de la
même façon. L'article sétigère terminal présente un bord droit qui porte
deux raies; une troisième est insérée à l'extrémité. Le cœur est situé à la
partie dorsale du premier anneau abdominal : on le retrouve à la même
place chez l'adulte, où il ne fait jamais saillie d;ins une poche comme chez
VEnloniscus porcellanœ.
» Ces embryons vivent très-bien dans l'eau de mer, où ils nagent de la
façon décrite par F. Miiller, c'est-à-dire le corps recourbé du côté ven^
Irai, la sixième paire de pattes thoraciques faisant saillie de chaque côté.
» La deuxième espèce que j'ai observée est beaucoup plus rare. Elle vit
en parasite dans le Poiiunus puber ; tandis que, sur trente Gtapsus environ^
on rencontre un Entoniscus Cavoiinii, le parasite de l'Étrille ne se trouve
que dans la proportion de i pour loo crabes à peu près : encore ne l'ai-je
observé que sur les Portunus recueillis à l'île Leven, en face de la pointe de
Pen-Château. Il m'est arrivé d'en trouver deux dans le même Porlunus, Je
nomme cette espèce Entoniscus Moniezii, la dédiant à R. Moniez,mon pré-
parateur. U Entoniscus Moniezii diffère de VEnloniscus Cavoiinii par la teinte
du sac ovigère, qui, à maturité, est d'un jaune nankin, et non d'un gris de
plomb comme chez le parasite du Grapsus. La glande ovarienne est d'un
jaune tirant sur le rose : elle est d'un jaune paille chez VEnloniscus Cavo-
iinii.'Une iemcile de V EntoniscusMoniezii , non encore entièrement dégradée,
m'a permis d'étudier d'une façon plus complète les phénomènes de régres^
sion que présentent ces Isopodes. La description de ces phénomènes fera
1 objet d'un travail détaillé, où j'indiquerai également les résidtats taxono-
miques que m'a fournis l'étude des Isopodes de la famille des Bopyriens. »
G. R., 1S78, i« Semestre. (T. LXXXVll, N» 7.) q I
( 302 )
PHYSIOLOGIE. — Sur les changements de couleur du Nika edulis.
Note de M. S. Jourdain. (Extrait.)
' On sait que quelques Crustacés macroures, tels que les Ciangons,
possèdent la faculté de changer de couleur sous l'influence de certaines
impressions transmises par la vision; mais ces changements demeurent
dans des Mmites assez restreintes. 11 n'en est pas ainsi d'un Macioure, le
Nika edulis, que l'on rencontre sur nos côtes de la Manche. Ce Crustacé
peut passer d'une nuance brunâtre à peine appréciable à une couleur
rouge intense.
» Ces changements sont dus tantôt au milieu extérieur, tantôt à des
causes internes.
» Exposé à la lumière directe ou diffuse du soleil, l'animal est translu-
cide, très-légèrement teinté en brun. Placé dans l'obscurité, il devient
rouge au bout d'un temps plus ou moins long. Soumis de nouveau à
la lumière solaire ou à celle d'une bonne lampe, il perd cette coloration.
Dès lors, au moins lorsqu'on l'étudié en captivité, leJSika n'a pas la même
couleur la nuit que le jour.
>) Ces changements ne se produisent que dans certaines limites de tem-
pérature. Quand leau dans laquelle le Crustacé est plongé ne possède
qu'une température de 5 à 6 degrés au-dessus de zéro, les changements de
coideur se produisent avec plus de lenteur. Dans le voisinage de zéro
l'animal reste couché sur le flanc, perd de sa translucidité et se couvre de
macules d'un blanc mat.
» Si l'on vient à pratiquer l'ablation des yeux, le Crustacé devient rouge
et reste rouge, dans les conditions normales de température. Mais, si
la température approche de zéro, la décoloration finit par se produire et
la coloration rouge ne réapparaît que lorsque le milieu liquiile se ré-
chauffe (').
» Tous les individus ne se comportent pas d'une manière identique dans
des conditions déterminées de lumière et de température : il en est qui
demeurent exceptionnellement et momentanément incolores.
') I^es causes analomiques de ces changements de couleur doivent être
recherchées, comme l'a montré M. G. Pouchet, dans le jeu des chromato.
('î Si l'cx[)éricnce est poursuivie nssez longtemps, les yeux se n génèrent et les choses se
lassent comme il n été dit plus haut.
( 3o3 )
phores, à la suite d'une action nerveuse qui a pour point de départ une
impression visuelle. Sous l'influence de la lumière et du froid, les chroma-
tophores diminuent considérablement de volume et s'enfoncent en même
temps dans le tissu dermique. L'animal paraît alors faiblement teinté.
Quand la lumière cesse d'exercer son action ou que la température se
relève, les cliromatophores remontent à la surface, se dilatent, s'étalent,
émettant des prolongements rameux qui leur donnent une apparence
étoilée bien connue des observateurs.
M Toutefois il e&t vrai de dire que la lumière exerce son action principa-
lement, mais non exclusivement, par la voie de l'organe de la vue. En effet,
la coloration rouge que prend et conserve l'animal rendu aveugle perd
de son intensité à la suite d'une exposition prolongée à une lumière irès-
vive. ))
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Importance de la paroi des cellules végétales dans
les phénomènes de nutrition. Note de M. Max. Corxu, présentée par
M. Duchartre,
« Les coupes des tissus végétaux dépouillent parfois, à leur profit, les
solutions colorées-, certaines régions se teintent vivement , tandis que
d'autres demeiu-ent incolores. En plongeant dans une solution faible de
fuchsine une coupe triuisversale de lige monocotylédone , on voit les
gaines des faisceaux et les parois épaissies se colorer vivement; dans le
carmin ammoniacal, sensiblement de même teinte, les éléments qui sont
colorés sont très-différents ; ce sont ceux qu'entoure la gaîne.
» Les matières colorantes, suffisamment tinctoriales, se partagent ainsi
en deux groupes : les unes se portent sur les éléments épaissis, les autres ne
s'y fixent pas.
» Les éléments épaissis sont les fibres et cellules ligneuses des dicotylé-
dones, les fibres hypodermiques, certains vaisseaux, certaines fibres libé-
riennes, la gaîne des faisceaux monocotylédones, la partie la plus exté-
rieure de la cuticule, en général; mais il faut que ces éléments soient
adultes.
» Les éléments de l'autre groupe sont jeunes ou minces, et, en général,
revêtus d'une couche peu épaisse de protoplasma : ce sont les cellules du
cambium, les tubes grillagés, le collenchyme, etc. Les cellules ordinaires,
les vaisseaux et d'autres élémenls peuvent, suivant les plantes ou la partie
de tissu considérée, rentrer dans l'une ou l'autre catégorie.
4i..
( 3o4 )
» La distinclion de ces deux groupes s'obtient aisément à l'aide des
coupes de tiges herbacées de dicotylédones ou de monocotylédones; il est
bon de détruire le contenu des éléments par l'acide acélique, et d'employer
des solutions faibles.
» La fixation des matières colorantes dépend de la f/e»5?<e' relative delà
paroi ; on n'a qu'une idée imparfaite de celte densité par l'aspect (couleur
et réfringence). H est possible de suivre, à l'aide de ces réactifs, l'accumu-
lation de substance nouvelle dans la paroi; la résorption de cette [)aroi
dans les trachées des faisceaux en voie d'élongation (Ombellifères, Cucur-
bitacées, etc.) s'observe aisément aussi.
» Les réactifs chimiques ordinaires montrent facilement que la colora-
tion n'est pas en rapport avec la composition chimique; j'ai pu étudier,
dans ce but, les produits purs de M. Fremy (cutose, vasculose, cellulose),
séparés du sein de substances complexes.
» Au point de vue physique, ces données faisaient défaut.
» On connaît l'importance de la paroi cellulaire dans les phénomènes di-
vers d'échange entre les cellules et l'ascension des liquides; les expériences
de M. Jamin ont montré la valeur de certaines forces physiques et notam-
ment de l'imbibition. Mais il y a plus, les parois peuvent être des réservoirs
où s'accumulent certains principes solubles puisés par la racine; c'est ainsi
qu'on peut aisément comprendre que la sève soit de l'eau presque pure,
et qu'elle ne se concentre qu'à peine dans les parties supérieures de la
plante, soumises, pendant l'été, à une évaporatiou considérable. La théorie
de la sève descendante et les autres théories laissaient, à cet égard, sub-
sister des difficultés graves.
» Quant aux substances qui ne se fixent pas sur les pat;ois des éléments,
on conçoit ainsi qu'elles doivent circuler dans la plante d'une manière
toute différente. Il y a donc une distinction à établir au point de vue phy-
sique, vis-à-vis de la paroi cellulaire, dans l'absorption et la migration des
substances dissoutes.
» L'un des groupes de substances colorantes contient (dans l'ordre des
couleurs du spectre) :
1) Noir d'aniline, héniatoxyline, bleu Coupier, acide osmique, cyanuiT de fer, l)lc'ii
d'aniline, acide rosoUique, carmin ammoniacal, suc de Pliytolacca, etc.
» L'autre contient :
« Violets de mélliyle et de quinoléine, bleu de dipliénylamine, vert d'aniline, vert cou-
pier, jaune et brun d'aniline, permanganate de potasse, coralline, sulfocyapure de fer,
fuchsine, rosanaphialine, etc,
( 3o5 )
» On peut utiliser ces propriétés dans les analyses sommaires, pour éli-
miner facilement certaines substances à rechercher (vins, sirops, etc.) ou
pour les concentrer.
» Le sulfocyanure de fer se porte sur les éléments épais (ainsi que le
perclilorure), et les colore d'une teinte sang de dragon; cependant, une
pareille coupe se décolore rapidement dans le cyanoferrure de potassium,
et le cyanure de fer précipité se porte sur les éléments minces et plasma-
tiques. On voit que les réactions secondaires peuvent modifier beaucoup
la répartition primitive des substances. Dans les expériences sur la nutri-
tion, les réactions de ce genre peuvent faire commettre des erreurs.
» Le proloplasrna et le noyau des éléments tués sont rapidement colorés
par les substances qui se fixent sur les parties épaisses ; mais l'ensemble se
décolore aisément. Les substances de l'autre groupe colorent plus lente-
ment, mais d'une manière plus fixe, principalement le noyau. Des expé-
riences faites en collaboration avec M. Mer nous ont permis de com-
prendre ce fait.
» L'explication de ces phénomènes de fixation a pour base une action
physique très-semblable à la capillarité; la dimension des molécules et
leur intervalle doivent probablement intervenir : ce n'est pas le lieu d'y in-
sister ici.
» En résumé, nous voyons que des forces physiques peuvent séparer
les uns des autres les corps absorbés par les plantes, d'après une loi facile
à démontrer expérimentalement avec des substances colorées : on peut en
déduire des conséquences très-importantes pour les phénomènes de nu-
trition. »
MORPHOLOGIE VÉGÉTALE. — De la part des stipules à l' inflorescence et dans
la fleur. Note de M. D. Clos, présentée par M. P. Ducharlre. (Extrait.)
« Il est très-fréquent de voir, au voisinage de l'inflorescence, les feuilles
disparaître sans s'être modifiées, les stipules persistant seules pour former
soit les bractées, soit à la fois les bractées et les sépales.
» On admet une métamorphose brusque des feuilles à l'inflorescence où,
dans certaines plantes en effet, la feuille se réduit soit à la gaîne, soit à un
rudiment de hmbe, soit à un appendice résultant de la fusion des deux.
Mais plus souvent, si elles ont des stipules, celles-ci, soit seules, soit unies
à un reste de limbe, constituent les bractées. La grande famille des Légu-
( 3o6 )
mineuses a, sans exagération, la moitié de ses représentants munis de
bractées stipulaires. Beaucoup d'inflorescences nues à l'état complet de
développement, si elles n'appartiennent pas à la ramification de partition,
doivent cette apparence à la caducité des stipules.
» Mais, si les stipules remplacent maintes fois auprès des fleurs les feuilles
disparues, ne doivent-elles pas aussi, par analogie, se substituer parfois aux
feuilles en tant qu'éléments constituants de la fleur? La démonstration
n'est pas toujours sans difficulté, car on n'a pu découvrir jusqu'ici de
caractère soit morphologique, soit anatomique ou autre, propre à distiu-
guer dans tous les cas une stipule d'une feuille. Bien plus, quelques auteurs
considèrent, avec Auguste Saint-Hilaire, les stipules comme des dédou-
blements de la feuille, comme des feuilles en miniature, opinion contredite
par ce fait que certaines Légumineuses, les Pois par exemple, portent des
stipules au-dessus des cotylédons avaut d'avoir des feuilles, et par cet
autre que, chez plusieurs espèces d'Ononis, les stipules persistent après la
chute des feuilles. Sans doute les stipules naissent ordinairement du même
nœud vital qu'elles, et leur sort est lié au leur quand elles sont pe7io/aiVes,
mais fréquemment aussi l'on peut constater l'indépendance des stipules
cauliiiaiics; et la part qu'elles prennent à la formation, soit des bractées, soit
des organes floraux, autorise à distinguer deux sortes d'organes appendi-
culaires primaires : feuille et stipule.
1) L'étude comparée des stipules dans toutes les familles du règne végétal
qui eu sont pourvues, en confirmant les résultats que j'avais obtenus,
en i854 et iSStJ, touchant la nature stipulaire des sépales des Géraniacées
et des Hélianthémes, m'a permis d'étendre beaucoup la liste des plantes
dont le calice reconnaît cette même origine. A côté des Bégoniacées, dont
le périanthe a été déclaré stipulaire par MM. J.-B. Agardh et Alphonse de
C.indolle, je |)uis citer tout un groupe allié aux Géraniacées, savoir les Bié-
bersteiniées, les Hugoniacées et les Oxalidées; puis les Nitrariecs, plusieurs
genres de Zygophyllées [Rœjjera, Iribulus),E\d\inées[Meiiinea et Bergia),
Violariées, Sauvagésiées, Mélianthées, Paronychiées, des deux tribus des
Caryophyllées dites Polycarpées et Alsinées; et dans lesTiliacées, le Prockia
Cructs, le Coicliorm lutiiiilis, le Triuin/ella cordifolia, etc.; dans les Rosacées,
VJlcIwmilla, comme l'a reconnu Payer. J'ajoute qu'on a décrit comme
calice chez certaines espèces de Magnolia une enveloppe florale manifes-
tement formée par les stipules. »
( 3o7 )
PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la chute des avalanches. Note de M. Ch. Dufocr.
« Pendant mes voyages dans les Alpes, les habitants m'ont assuré
plusieurs fois que les avalanches tombent rarement lorsque le ciel riemeure
couvert, mais qu'elles tombent rapidement et en grand nombre, surtout le
matin, quand le ciel s'éclaircit. Ce fait m'a aussi été confirmé par les re-
ligieux du Grand Saint-Bernard.
» En hiver, ils engagent toujours les voyageurs à ne pas quitter le cou-
vent quand le ciel s'éclaircit; et, plus d'une fois, ceux qui ont méprisé ce
précieux conseil ont été victimes de leur imprudence.
» Je laisse de côté les raisons plus ou moins bizarres présentées par cer-
tains montagnards peu instruits, pour expliquer le glissement de la neige
en ces moments-là. Mais je crois que la cause est la suivante :
» En hiver, quand le ciel s'éclaircit, la température s'abaisse, surtout
avant le lever du Soleil; alors, les petits filaments déglace qui retiennent la
neige sur les flancs des montagnes se contractent, se brisent, celle-ci com-
mence à glisser et en entraîne d'autre; car on sait que la plus petite cause de
mouvement, le plus petit ébranlement peut provoquer la chute d'énormes
avalanches. Il suffit du départ d'un oiseau, d'un cri, quelquefois même
de mots prononcés à voix basse, pour amener une catastrophe. Voilà pour-
quoi, en pareil cas, et dans les endroits dangereux, les guides recomman-
dent à leurs voyageurs un silence absolu.
1) Cette explication a paru très-plausible aux religieux du Grand Saint-
Bernard, quand je la leur présentai, pendant un séjour que je fis il y a quel-
ques années dans leur couvent. Elle m'a été confirmée par im fait dont j'ai
été témoin, il y a quelques mois, à Morges. Pour les patineurs, on avait
recouvert d'eau une prairie de quelques hectares. Cette eau gela par un
temps couvert; puis un soir, le ciel s'éclaircit, et immédiatement je pus
constater un abaissement de température de plusieurs degrés. Or, pendant
ce refroidissement, on entendait dans la glace des craquements qui, sans
aucun doute, élaicnt causés par les fentes qui se produisaient alors. C'était
un phénomène tout à fait analogue à ce qui se passe quand paraissent ces
éclaircies qui amènent la chute des avalanches ».
M. L. Hugo adresse une Note « Sur l'arc chromatique de la gerbe
» extérieure, vue de l'une des tours de l'Exposition universelle ".
( 3o8 )
A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 5 heures et demie. J. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages ueçcs dans la séance du 33 juillet 1878.
(sUiTE.)
De l'absorption de quelques mëdicamenls par le placenta et de leur élimina-
lion par l'urine des enfants nouveau-nés ; parle H' Porak. Paris, G. Masson,
iS'yS; br. in-8°. (Adressé par l'auteur au concours Monfyon, Médecine et
Chirurgie, 1879.)
Lettres du D'' Emile Cosse à M. le Ministre de l'Instruction publique et des
Beaux- Jrts. Paris, impr. Ci). Blot, 1878 ; br. in-8°
Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. Mémoires de la Section
de Médecine; t. V; i*'' fascicule, années 1872-1876. Montpellier, Boehm
el fils, 1877 ; in-^"-
Administration générale de l' Assistance publique à Paris. Exposition uni-
verselle de 1878. Index bibliographique des ouvrages, mémoires et publi-
cationsdiverses de MM. les médecins elcliirurgiens des hôpitaux el hospices etcata-
logue des volumes et brochures exposés. Paris, Grandremy et Heiion, 1878;
in-4°.
Exposition universelle de 1878. Ministère de l'Agticulture et du Commerce.
Administration des forêts. Observations météorologiques fa ites de 1877 à 1878 ;
parM. Fautrat. Paris, Impr. nationale, 1878; 111-4° relié.
Luce e cervello la fisiologia délia ragione, per il D'' G, Veratti. Bologna,
Zanichelli, 1878; in-12.
Atli délia Socielà critlogamologica italiana ; vol. I. Milaiio, lypogr. édi-
trice lombard;!, i878;in-8''.
Anales del instiluto y observatorio de marina de San Fernando, publicados de
orden de la Superioridad, por el director Don Cecii.io Pujazon ; seccion 1" :
Observaciones meteorologicas 1875- 1876. San Fernando, typogr. don José
Maria Gay y Bni, 1877 ; 2 liv. in-Zj".
COMPTES RENDUS
DES SEANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
SÉANCE DU LUNDI 19 AOUT 1878,
PRÉSIDÉE PAR M. DAUBRÉE.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
ASTRONOMIE. — Observations méridiennes des petites planètes, faites à l'Ob-
servatoire de Paris pendant le deuxième trimestre de l'année 1878. Commu-
niquées par M. Mouchez.
Temps moyen
Correction
Correction
Dates.
de
Ascension
de
Distance
de
1878.
Paris.
droite.
©
l'épliéméride.
Gallia ( ' ).
polaire.
l'épliéméride.
Avril 26
h m s
1 I .22.56
h m s
10.42.11 ,i4
-1- 12,72
68". 11. 39, 3
^ l",5
3o
11. 4.18
i3.3g. i6,()2
©
-;- 12,60
Atala (').
67.58.36,9
+ 5,9
Avril 3o
11.41, 3
14.16. 7,69
- 13,45
102. 15.28,3
- 97.6
@ lÎERMlONE ( ' ).
Avril 3o
12. 2.57
14.38. 4,89
- 8,4^
98.52.47,0
— 55,2
Mai 11
10.26. 9
14.23.48,69
»
98.14.44,2
»
24
10.12.36
14.22. 3,38
'■
98. 1 1 .23,6
"
Coiiiparuison avec le BerlincrJahrhuch.
i;. R., 1878, 2- Semestre. (T. I.XX.\ViI, K" 8.)
42
( 3io
Temps moyen
Correction
Correction.
Dates.
de
Ascension
de
Dislance
de
1878.
Paris.
droite.
l'éphéméride.
polaire.
l'éphéméride
Il m s
Mai 21 I o 46 . 2 2
24 10.32.20
3i 10. o. T
Mai
21 io.3i .48
aS 10. I 3. I 1
27 10. 4- I
@ Lachesis('}.
14. 44- 4,67
1 4 • 4 ■ • 5o , 22
14.37. 8,40
0,37
0,82
@ Victobia('1.
14.29.28,61 — II584
14.26.34,70 — 11,63
14.25. 16,79 — ■ ' ,39
I 16. 9.41 ,6
) I 5 . 59 . 1,2
ii5.33.4i ,0
2,9
9,5
106.23. 3 1 ,4
— 48,9
105.45. 7,9
- 4,, 6
105.26.35,5
- 47'9
■(i) Freia ( ' 1
Mai 21 1 1 . 1 1 .52
24 10.58. 4
Mai 27 9.5g. 8
Juin 24 11,19.1g
25 1 1 . 14.28
26 1 1 . g. 38
28 II. o. o
i5.
i5.
.39,03
.38,34
- 4,79
— 4,21
14.20
'^ Camilla,= .
23,09 + 3i ,68
(^ Adstria ( ' 1 .
106.43. 3,4 — 14,9
93.45.49,5
@ TOLOSA (').
@ Palès ('].
60,8
17.31. 10,22
-t-
5,46
17.30. 14,95
4-
5,24
95.40.38,7
- 83,8
17.29.20,56
4-
5,21
95.40.54,8
— 83,0
17.27.34,25
-i-
5,22
95.42. 6,4
- 8. ,8
Juin 24
12.28.23
18.40.26,02
-i-
5,i5
117.15.45,7
~r~
1,5
25
12.23.29
18.39.27,47
H-
5,26
117.18.40,8
-U
1,3
26
12.18.34
18.38.28,20
+
5, 19
117.21 ,33,2
^t-
2,7
27
i2.i3.3S
18.37.28,59
-1-
5,3o
1 17 .24.21 ,0
H-
3,8
28
12. 8.43
18.36.28,39
-h
5,.4
( 1 7 . 2Ô . 59 , 2
—
0,2
Juin
26
12.
22
57
18
42
.5i
73
-î- 2
23
114.
4
16,6
— 1 1
.9
27
12
18
. 8
18
4"
.59
■9
-1- 2
3o
1.4.
4
25,7
— 12
,5
28
12
i3
'9
18
4i
• 6,
07
-r 2
o5
1,4.
4-
33,1
- i3
,4
(') Comparaison avec le Ecrliner Jahrbuch.
(') Comparaison avec la Circulaire n" 8g.
(') La planète était d'une extrême faiblesse.
( 3.1 )
Dates. Teraps moyen
1S78. de Paris.
Corrcclion
Correction
Ascension
de
Disîancc
do
droite.
ri'-phéniéride.
polaire.
rêpliéméridc.
@ Bellone.
h ui s II fi s a ' "
Juin 24 11. o.3o 17.12.16,14 » 100 47-S8ji "
25 10.55.46 17.11.30,67 » 100. 49 •35,8 <'
26 io.5i. 4 17.10.43,82 I) ioo.5i.i3,9 «
27 10.46.22 17. g. 57, 70 » 100.52.55,7 1
28 10-4' •4' 17. r). 12, 12 » 100.54.46)3 '
H Ces observations ont été faites par MM. Périgaud et Folain. »
PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches expérimentales sur les fibres ner-
veuses sudorales du chat (suite) ; par M. A. Vdlpian.
« M. Lnchsinger a constaté que, si l'on injecte une faible quanlilé de
chlorhydrate de pilocarpine (i centigramme) sous la peau d'un chat
sur lequel on vient de couper transversalement un des nerfs sciatiques, on
voit, au bout de trois minutes, se produire une sueur abondante sur les
pulpes digitales des quatre membres, c'est-à-dire aussi- bien sur celles du
membre dont le nerf principal a été sectionné que sur celles des autres
membres. Il a fait voir que, si l'on répète l'injection sur le même chat, deux
jours après la section du nerf, la sueur se montre moins abondante sur les
pulpes du pied correspondant que sur celles des autres pieds, et que, six
jours après l'opération, l'injection d'une même quantité de chlorhydrate
de pilocarpine ne provoque plus de sueur que sur les extrémités digitale s
des membres dont les nerfs sont intacts; d'oii M. Lnchsinger a conclu:
i" que la pilocarpine agit sur les parties périphériques de l'appareil su-
doral ; 2° que les nerfs sudoraux, ou les éléments sécréteurs des glandes
sudoripares eux-mêmes, perdent leur excitabilité six jours après qu'ils ont
cessé d'être en communication avec les centres nerveux.
1) J'ai répété ces expériences et j'ai pu me convaincre de l'exactitude des
faits observés par M. Lnchsinger et confirmés par P.L Nawroclii. J'ajoute
que, si l'on fait une injection sous-cutanée de chlorhydrate de pilocarpine
le jour même où l'on a coupé le nerf sciatique d'un côté, la sudation est
plus rapide et plus abondante sur les pul[;es digitales du membre posté-
rieur correspondant que sur celle de l'autre membre postérieur.
» Au bout de quelques jours, les pulpes digitales du membre dont on a
( 3i2 )
coupé transversalement le nerf sciatique deviennent pâles, comme exsangues;
elles sont ou semblent moins volumineuses que celles du membre posté-
rieur du côté opposé. Si l'on soumet le bout périphérique du nerf coupé
depuis quelques jours à l'action d'un courant d'induction saccadé, d'une
grande intensité, on ne détermine en général aucun effet, comme sueur,
sur les pulpes des orteils correspondants; si l'on fait durer l'excitation pen-
dant une ou deux minutes, la pâleur des pulpes de ces orteils diminue un
peu ; la peau se teinte d'une très-légère coloration rose sombre.
)) La faradisation du bout périphérique du nerf scialique, pratiquée
plusieurs jours après la section de ce nerf, n'est pas invariablement impuis-
sante à provoquer de la sueur sur les orteils du membre correspondant.
Un chat sur lequel on avait sectionné le nerf sciatique droit le 19 avril
1878 fut curarisé et soumis à la respiration artificielle le 27 avril. On fit
dans la veine jugulaire droite, vers le cœur, une injection de quelques
centimètres cubes d'une infusion assez forte de feuilles de jaborandi. Une
sueur abondante se produisit sur les pulpes digitales des deux membres
antérieurs et sur celles du membre postérieur gauche : les pulpes digitales
du membre postérieur droit restèrent absolument sèches. On électrisa le
bout inférieur du nerf sciatique qui avait été coupé huit jours auparavant.
Une sueur assez abondante se montra sur les pulpes digitales correspon-
dantes, surfout sur la médiane postérieure.
» Il m'a paru intéressant de voir si la section du cordon sympathique
abdominal aurait, sur l'action du jaborandi ou de son alcaloïde (la pilo-
carpine), la même influence que la section du nerf sciatique. L'expérience
a montré qu'il n'en est rien. Un chat sur lequel le cordon abdominal du
grand sympathique avait été coupé du côté gauche, le 17 nuii 1868, a été
curarisé et soumis à la respiration artificielle, le 3 août. On a injecté un
demi-centigramme de chlorhydrate de pilocarpine sous la peau et l'on a
pu constater non-seulement que les orteils du membre postérieur gauche
se couvraient de sueur, mais même que la sudation y était plus abondante
et y avait commencé plus tôt que sur les orteils du membre postérieur
droit. On avait déjà vu les mêmes faits sur ce chat le 2 juin.
» Ce résultat vient à l'appui de mes premières recherches, qui démon-
traient que toutes les fibres excito-sudorales destinées aux membres pos-
térieurs ne sont pas contenues dans les cordons abdominaux du grand
sympathique.
» J'ai comparé aussi les effets du jaborandi sur les pulpes digitales d'un
des membres antérieurs, après la section de tous les nerfs du plexus bra-
{ 3i3 )
chial, à ceux que produit celte substance après l'excision du ganglion tho-
racique supérieur qui fournit la plupart des filets sympathiques destinés
à ce membre.
» Or il en a été pour les membres antérieurs comme pour les membres
postérieurs. L'injection intra-veineuse d'infusion de jaborandi ou l'injec-
tion sous-cutanée d'une faible quantité de chlorhydrate de pilocarpine,
faite sur un chat curarisé et soumis à la respiration artificielle, plusieurs
jours après la section de tous les troncs nerveux du plexus brachial du côté
droit, ne détermine pas la moindre sécrétion des glandes sudoripares des
pulpes digitales du membre correspondant ; tandis que la même expé-
rience, faite sur un chat qui a subi, plusieurs jours auparavant, l'excision
du ganglion thoracique supérieur, donne lieu à une production notable
de sueur sur les pulpes digitales du membre antérieur correspondant : la
sudation est à peu près aussi abondante, mais elle est moins rapide sur ce
membre que sur les autres.
» On voit donc, ici encore, que toutes les fibres excito-sudorales du
membre antérieur ne passent pas, comme l'ont indiqué M. Nawrocki et
M. Luchsinger, par le ganglion thoracique supérieur du grand sympa-
thique, puisque l'excision de ce ganglion ne produit point une abolition
progressive de l'action de toutes les fibres nerveuses excito-sudorales du
membre antérieur correspondant, tandis que ce résultat est déterminé par
la section de tous les nerfs du plexus brachial du même côté.
» Il convient de dire aussi, à l'aj^pui des conclusions de cette Note, que,
plusieurs jours après la section d'un cordon abdominal sympathique, les
pulpes sous-digitales du membre postérieur correspondant se couvrent de
gouttelettes de sueur, lorsqu'on faradise des parties sensibles du corps, et
qu'il en est de même ])our les pulpes sous-digitales du membre antérieur,
du côté où l'on a excisé depuis plusieurs jours le ganglion thoracique su-
périeur du grand sympathique. »
M1NÉI\AL0GIE. — Sur une nouvelle espèce minérale nommée thaumasile.
Note de M. Kokdenskiold (').
« Avant de quitter l'Europe pour entrer dans l'océan Arctique de Sibérie,
(') Communiquée par une LcUie adressée à I\I. Daubrce, écrite de Tromsoc en date du
19 juillet, au moment où M. NordenskiLild quiuait Tlùirope pour son nouveau voyai^c
d'exploration.
( 3.4 )
jo veux, connue amende, pour n'être pas revenu à Paris, comme je l'avais
promis, offrir à mes amis minéralogistes un nouveau minéral, qui a été
dernièrement trouvé en Suède, et qui mérite bien son nom de thaumasile
(du mot grec qui signifie étonner). La thaumasite a été étudiée avec un
soin extraordinaire par mon assistant, M. G. Lindstrom.
1) Ce minéral s'est rencontré: i" dans des échantillons rapportés par
moi des mines Gustav et Carlberg, ou mine de Bjelke à Areskustan,
en iSSg; 2° dans des échantillons d'une ancienne collection suédoise et
rapportés des mêmes mines, il y a cent ans, par M. Polhermer, ingénieur
des mines ; 3° dans d'autres échantillons ])ris aux mêmes mines, cette année,
sur ma demande, après que l'analyse du n° 1 et du n° 2 avait montré
l'étrange composition de cette substance, qui renferme à la fois de l'acide
silicique, de l'acide carbonique et de l'acide sulfurique.
)) Toutes ces analyses donnent, avec une précision atomique, la for-
mule
Ca si -I- Ca Su + Ca C + i4H0.
Comme les analyses de M. Lindstrom ont été faites avec un soin extrême
et sur des matériaux rapportés des mines celte année, il y a dix-neuf ans
et il y a un siècle, la formule précédente, si extraordinaire qu'elle paraisse,
est bien établie.
» Du reste, l'analyse microscopique montre qu'on a bien affaire à une
véritable espèce et non à un mélange des variétés compactes, fibreuses et
pulvérulentes qui ont la même composition.
» Il me semble que cette composition est très-importante pour la con-
naissance des transformations que subissent les pâtes des roches, et je suis
convaincu qu'on retrouvera la thaumasite dans d'autres mines, quand une
fois l'attention des minéralogistes aura été attirée sur cette substance inté-
ressante. »
JL le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte douloureuse
qu'elle vient de faire dans la personne de M, //. Leherl, Correspondant de
la Section de Médecine et Chirurgie.
NOMINATIONS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste
de deux candidats, qui devra être présentée à M. le Ministre de l'Instruction
( 3i5 )
publique, pour la place laissée vacante au Bureau des Longitudes par le
décès de M. Le Verrier.
Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candidat,
le nombre des votants étant aS,
M. Fizeau obtient 23 suffrages.
M. Resal » 2
»
Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat,
le nombre des votants étant aS,
M. Resal obtient -ih suffrages.
Il y a deux bulletins blancs.
En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre de
l'Instruction publique comprendra :
En première ligne M. Fizeau
En seconde ligne M. Resal.
MEMOIRES LUS.
M. J. Barberini donne lecture d'un Mémoire relatif aux meilleures con-
ditions hygiéniques et économiques d'établissement des foyers de chauf-
fage.
(Commissaires : MM. Morin, Tresca, Rolland.)
MEMOIRES PRESE.\TES.
VITICULTURE. — Sur les altérations que le Phylloxéra détermine sur les racines
de la vigne. Note de M. A. Millardet. (Extrait.)
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
« Dans un Mémoire présenté à l'Académie, le 5 août, M. IMax. Cornu
attaque la théorie que j'ai proposée récemment, fies altérations que le
Phylloxéra détermine sur les racines de la vigne. D'après cet observateur,
cette théorie ne serait pas nouvelle, mais aurait été « émise d'abord, dans
la Gironde, par M. Dupont », en 1870.
( 3'6 )
» Je viens de lire le travail de Sî. Dupont (M, et j'ai été surpris d'y
trouver tout autre chose que ce qu'annonce M. Cornu. Dans cette Note*,
M. Dupont s'attache à prouver que la nouvelle maladie de la vigne est
due simplement à la présence, dans les racines, d'un champignon. D'après
lui, c'est une affection connue dès longtemps; le Phylloxéra n'en serait
qu'un épiphénomène, tout à fait accessoire et presque inoffensif. Ainsi, on
peut lire, à la page 80 :
« Que le Pliylloxera ne s'attaque pas aux racines saines des vignes vigoureuses et bien
constituées, et que l'influence qu'il exerce sur leur état physiologique n'est pas ordinaire-
ment d'une nature grave. »
» A la page 81, ce travail est résumé par cette assertion :
« Que la maladie la plus générale, dans la Gironde, la moisissure, doit son existence à
d'autres causes que le Phylloxéra, et qu'il faut la combattre par d'autres moyens que ceux
préconisés par les Phylloxéristes. »
)) A ce propos, M. Cornu m'objecte encore que M. Schnetzler a signalé
un mycélium comme étant la cause de la mort des vignes; que lui-même
a examiné une vigne mourante d'un mycélium qui lui avait été com-
muniqué par un échalas. Mais, dans ces deux cas, il n'est, en aucune façon,
question du Phylloxéra. Les vignes de M. Schnetzler, comme celles de
M. Cornu, ont succombé à la maladie bien connue sous le nom de pour-
riclié ou blanquet, qui existait en France longtemps avant l'invasion du
Phylloxéra.
» Ces remarques suffiront à établir que , dans les faits cités par
M. Cornu, il n'y a rien de commun avec la théorie que j'ai proposée. Pour
M. Dupont, « le Phylloxéra ne s'attaque pas aux racines saines »; et,
dans les cas de MM. Cornu et Schnetzler, il n'est même pas question de
cet insecte. Or, pour moi, le Phylloxéra joue, dans la maladie nouvelle de
la vigne, un rôle important. Par sa piqûre, il détermine une hypertrophie,
à la suite de laquelle la cuticule et l'épiderme, dans les nodosités, le péri-
derme, dans les tubérosités, éclatent, laissant ainsi l'accès libre aux germes
parasitaires qui pullulent dans les couches superficielles du sol.
» Je laisserai de côté, pour aujourd'hui, les explications que M. Cornu
donne du phénomène de la destruction des nodosités, explications par les-
quelles il pense démontrer que les causes de destruction sont autres que
celles que j'ai indiquées.
(') Jour/ml <l'Ji;riciil!urr pmtitjiie, iS^S (janvier), p. 78.
( 3.7 )
» Il me reste à répoïKlre au grief le plus important que M. Cornu fasse
valoir coulre ma théorie. Pour lui, le mycélium est étranger au « flétrisse-
» nient des renflements, fléirissement qu'il à montré être, à tort, appelé du
» nom de pourrilure ». Sans entrer dans une discussion à ce sujet, je con-
tinuerai à me servir de ce dernier terme, qui est universellement adopté.
» Or, il se trouve, ainsi qu'on va le voir, que l'opinion de M. Cornu,
relativement à ce mycélium, n'est pas aussi solidement établie qu'il pourrait
sembler à première vue. Jusqu'à la publication de mon travail (29 juil-
let 1878), M. Cornu ignore l'existence d'organismes parasitaires, surtout
de mycéliiuns, dans les nodosités qui commencent à pouriir :
<i Je n'ai jainais trouvé, ilit-il, de cry|)t(i^'aiiu's dans les renflements caractéristiques des
vignes phvlloxirées ('). — L'étude anatouiiqiie montre que ces corps (les renflements),
comme les radicelles ordinaires, n'en présentent jamais d'une manière normale; mais il faut
se garder de faire |)orler ses observations sur des matériaux conservés en flacon, où mille
productions secondaires peuvent se développer ('). »
» Telle était l'opinion de M. Cornu, jusqu'à la publication de mon tra-
vail. Huit jours après, il est devenu bien moins affirmatif :
ti Dans les taches nouvelles d'un vignoble, partout où se montrent des renflements, ces
renflements meurent bientôt. Dans tous les cas, le myccliuin est très-rare, que les renfle-
ments soient vivants ou frappés de mort (') >.
» Puisque, dans l'intervalle qui a séparé la publication de ma Note et
la rédaction de la sienne, M. Cornu a pu apercevoir, dans les nodosités,
de très-rares mycéliums, là où auparavant il affirmait qu'il n'en existe
yrtmajs, peut-être une étude plus approfondie et plus patiente aclièvera-t-elle
de convaincre un observateur aussi habile de la vérité de mes assertions.
). Enfin, M. Cornu pense avoir reconnu, dans les expériences que j'ai
annoncées, sans donner de détails, des expériences qu'il aurait faites à
Cognac « sur une très-vaste échelle ». Comme il ne produit pas de rensei-
gnements sur ces dernières, je me garderai de conclure à ce sujet. S'il
a réussi à cultiver des vignes en présence du Phylloxéra, et à l'abri des
organismes parasitaires qui petivent influer sur la destruction des nodo-
sités, je m'en rapporterai volontiers au résultat de ses observations. Mais
('] Comptes rcnilus des travaux de la Soclélê des agriculteurs de France, t. V, 1874»
p. 384.
(') M. Cornu, Études sur le Phylloxéra vastatrix [Mémoires des savants étrangers,
t.XXVI, p. 175, 1878).
(') Comptes rendus. 5 août 1878, p. 248.
C. R., 1878, 2- Semestre. {11. LXXXVII, N" 8.) 4^
( 3.8 )
si, comme le sens de sa Note le rend probable, il ne s'agit, dans ses expé-
riences, que de simples cultures en pots, en plein air ou non, je répondrai
que j'ai fait aussi, depuis deux années, une centaine de ces cultures, et
qu'elles m'orU fourni des résultats opposés, de tous points, à ceux dont il
parle.
» Je me mets à la disposition de la Commission du Phylloxéra, au cas
où il lui paraîtrait bon de contrôler l'exactitude de mes assertions. Si cette
Note ne peut suffire à la démontrer, du moins je pense qu'elle aura réussi
à faire disparaître les doutes que M. Cornu avait fait planer sur l'originalité
de mes opinions. »
M, Ch. Plon adresse, de Bruxelles, par l'entremise du Ministère de l'In-
struction publique, un travail relatif à l'aéronautique.
(Renvoi à la Commission des aérostats.)
M, Auvergne, M. Porteu adressent diverses Communications relatives
au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra. )
M. DELA MoissAYE demande et obtient l'autorisation de retirer du Secré-
tariat son Mémoire sur les vibrations harmoniques terrestres.
M. RosExsTiEHL demande et obtient l'autorisation de retirer du Secré-
tariat les Mémoires qu'il a adressés à l'Académie, et qui n'ont point été
l'objet d'un Rapport.
CORilESPONDANCE.
M. Dauwix, nommé Correspondant pour la Section de Botanique, adresse
ses remercîments à l'Académie.
M. le Ministre de l'Ixtériecr adresse quelques exemplaires d'un premier
Rapport d'ensemble sur le service des aliénés, que vient de publier son
Administration.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
( 3ï9 )
Correspondance, un Mémoire publié à Budapest, en langue française, par
M. J. de Lenhossék, et portant pour titre : « Des déformations artificielles
» du crâne ».
ASTRONOMIE. — Éléments de la planète @ Gallia. Note de M. Bossert,
présentée par M. Mouchez.
« I;a planète 0 Gallia a été découverte par MM. Henry à l'Observa-
toire de Paris dans la nuit du 7 août iS^S. Elle a été fréquemment ob-
servée à l'époque de sa découverte, mais le mauvais état du ciel n'a permis
de faire qu'un nombre restreint d'observations dans les deux oppositions
suivantes. En comparant les observations de cette planète auxéphémérides
publiées annuellement, nous avons formé les positions normales suivantes
(ascension droite et déclinaison), qui sont toutes ramenées à une même ori-
gine, l'équinoxe et l'équateur moyens de 1880,0.
1875 Août 3,3,5 337.24. 9,8
1875 Sept. 3,4, S 332. 14. 3i, 2
1870 Dec. 29,5.,... 128.28.57,5
1877 Janv. 26,5 122.42.34,8
1878 Avril 2,5 210. 5.20,2
1878 Avril 3o,5 204. 5o. 6,4
» Après avoir dégagé des observations les perturbations produites par
Jupiter et Saturne, nous avons établi des équations différentielles dont la
résolution nous a conduit aux éléments suivants :
Éléments oscillateurs de la planète Q Gallia pour le 12 septembre iStS.
Midi moyen de Paris.
Anomalie moyenne M„ =3i8. 41.43,1
Longiliule du pcriliélie jy = 36. 7.8,2! équinoxe et écli-
Longitude du nœud ascendant Q = 145. 12.57,9 [ ptique moyens
Inclinaison ; = 25. 21 . 6,6 ) de 1880,0.
Angle (sin=: excentricité) ,p = io.4o.3i,9
Moyen mouvement héliocentrique diurne ^i. ^ 769",5i452
log « =: o , 44^5265
No
mbre
(B.
d'obse
rviitions
0 ,
-15.26.
,6",i
18
-23. 5.
16,2
12
+ 0.19.
2,8
4
+ 5. 3.
39,5
5
-H 19. 6.
55,3
3
4-22. I.
2,2
4
)> Les positions déduites de ces éléments, et en tenant compte des per-
43..
( 32() )
tui'bations produites par Jupiter et Saturne, nous donnent comme résidus de
la comparaison avec les positions normales adoptées :
Dates. cos(B(/k. JtD.
1875 Août 23,5 +o,i -1-1,2
1875 Sept. 24,5 -(-0,7 —0)9
1876 Duc. 29,5 —4,8 —0,5
1877 Janv. 26,5 H- 3 , i +0,7
1878 Avril 2.5 — i,5 -t-2,i-)
1878 Avril 3o, 5 -i-3,o —2,5
)) Une discussion approfondie des observations sera faite quand les coor-
données d'un certain nombre d'étoiles de comparaison auront été observées
à l'Observatoire de Paris.
» A l'aide des éléments ci-dessus et des perturbations produites par Ju-
piter et Saturne, nous avons calculé l'épbéméride suivante pour l'opposi-
tion de 1879 :
Minuit moyon
tie Paris
m9.
Ascension
droile.
Différence.
Déclinaison.
Différence.
logâ.
d
Temps
aberration
Juin, f)
h ni s
18.28.37,42
s
— 45,27
0 , »
-1-7. y. 22,0
/ / Il
— 0. i5,3
0,328
>7
m s
17.40
10
27.52,15
—45,99
H-7. 9. 6,7
— 0.29,2
0,326
97
1 1
27. 6,16
-46,72
+ 7. 8.37,5
— 0.43 ,2
o,325
8r
12
26.19,44
-47,37
+ 7. 7.54,3
— 0.57,0
0,324
7'
i3
25.32,07
—47)97
-^7. 6.57,3
— 1.11,2
o,323
64
17.29
>4
24.44,10
-48,60
-f7. 5.46,1
-1.25,5
0,322
62
i5
■.'.3.55,5o
—49' '9
4-7. 4 •'■0,6
— 1.40,2
0,32I
65
16
0,3. 6,3i
-49)73
-1-7. 2.40,4
-..54,5
0, 3 20
73
17
22,16,58
— 5o,24
-1-7. 0.45,9
-2. 8,9
0,319
85
17.20
18
21 .26,34
-5o,65
4-6.58.37,0
-2.23,8
0,319
01
'9
20.35,69
— 5i ,02
-h6. 56.13, 2
-2.38,8
o,3i8
23
20
19.44,67
-5., 36
-+-6.53.34,4
-2.53,3
0,317
5o
21
i8.53,3i
— 5i ,62
-l-6.5o.4t , I
-3. 8,0
o,3i6 82
17.12
22
18. 1,69
-5i,84
-i-6.47.33,1
— 3.22,8
o,3t6
'9
23
17, 9,85
— 52,01
-(-6.44' 10,3
-3.37,7
0,3.5
61
24
16. I 7 , 84
— 52, i5
-1-6.40.32,6
— 3.52,2
o,3i5
09
25
I 5 . 25 , 69
-52,25
-1-6.36.40,4
-4. 6,7
o,3i4
60
•7- 7
26
,4.33,41
-52,24
-t-6.32.33,7
4- 2 1.3
o,3i4
18
27
13.41 ,20
— 52,22
-(-6.28. 12.4
-4.35,8
o,3i3
80
28
.2.48,98
— 52, 10
-1-6.23. 36, 6
— 4.5o,i
0,3 13
48
29
i..5(i,88
— 5i,97
-1-6.18.46,5
-5. 4,0
o,3i3
0 I
.7. 4
3o
11. 4,91
-5i,8r
-1-6.13.42,5
-5.18,3
0 , 3 1 2
99
( 3ai )
Minuit moyen
de Paris. Ascension. Temps
1879. droite. DifTérencc. Déclinaison. Dilierence. log. A. d'aberralion.
Juillet. I i8.i().rj,io — 51,59 +6. 8.5.4,2 —5.32,2 o,3i2 83
2 9.21,51 — 5i,34 -1-6. 2.52,0 — 5.45,8 o,3i2 71
3 8.30,17 — 5i,o6 +5.57. 6,2 —5.59,3 o,3i2 65 17. 3
4 7.39,11 — 5o,68 -1-5. 5i. 6,9 —6.12,8 0,31264
5 6.48,43 -5o,25 4-5.44.54,1 -6.26,2 o,3i2 68
6 5.58, 18 —49,78 -1-5.38.27,9 — 6.38,9 o,3i2 78
7 5. 8,40 —49,27 -4-5.3i .4f),o — 6,5i,5 o,3i2 92 17. 3
8 4-'9ï'3 —48,71 M-5.24-57,5 —7. 4.3 o,3i3 12
9 3.30,42 — 4^)i3 -t-5. 17.53,2 — 7.16,7 o,3i3 37
10 2.42,29 — 47>5o -f-5. 10.36,5 — 7.29,1 o,3i3 67
11 18.1.54,79 +^* 3. 7,4 o,3i4 02 17. 6
» Au moment de l'opposition, vers le 20 juin, la grandeur stellaire appa-
rente de la planète sera 1 1,8 ».
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Deuxième Noie sur l'emploi des idenlités
dans la résolution des équations numériques; par M. Desboves.
« Si l'on change, dans l'identité (4) de ma première Noie, jc en .r -h J,
et que l'on fasse quelques autres transformations très-simples, on arrive
au théorème suivant, plus complet que celui qui a été précédemment
énoncé :
» Véquation
(i) X' + a-Y'' = Z-
peut toujours être résolue en nombres entiers lorsque a a l'une des formes sui-
vantes :
— X- [y- -\- X-), dti}-—x*, — ■r(.r-t-i),
X et j' étant des nombres entiers positifs ou négatifs, mais qui n annulent ni
a ni Y.
» La méthode de Lagrange n'a conduit à aucun théorème général re-
latif à la résolution de l'équation
(2) X''-t-rtY''=Z";
( 3^3 )
mais si l'on change, dans l'identité (4) de la première Note, x en x + 7-,
puis, dans la nouvelle identité, y en ce" -'r f^ etx-en 2xr (2,rj — ?- + a;-),
on obtient l'identité
[(x -f- /)*— 4'rj--(3jr -+- 2r)]'' "
et l'on est ainsi conduit à ce théorème :
» L'équation (2) peut toujours être résolue en nombres entiers lorsque a
est de la forme — 2x7- {œ- — J'')[{^'' —J'')" — l[X-j--].
» D'autres identités, faciles à établir, montrent que l'équation (2) peut
encore être résolue lorsque a a l'une des formes
-8{x'+j-'\ -.r(,r=-i-4), _(x8-}-4).
M Remarque. — Si, dans la première des quatre formes, on donne à x
et y les valeurs les plus simples a et i, on trouve a égal à 84, c'est-à-dire
qu'on arrive à l'équation particulière obtenue par la méthode de La-
grange. »
PHYSIQUE. — Étude speclrométrique de quelques sources lumineuses.
Note de M. A. Crova.
« La loi générale de l'émission des radiations envoyées par un corps
porté à une haute température n'est pas complètement connue; Dulonget
Petit (') ont donné la loi empirique de l'émission des radiations obscures
qui émanent d'un corps chauffé à des températures inférieures à 240 de-
grés, et M. Edm. Becquerel (-) a démontré que l'intensité des radiations
rouge, verte et bleue varie avec la température du corps qui les émet, sui-
vant une loi exponentielle analogue à celle de Dulong et Petit.
» Les exponentielles qui représentent la loi d'émission des radiations de
réfrangibilité dilfèrentes sont représentées par des courbes dont l'origine
correspond à la température à laquelle la radiation considérée commence
(') Jnn, de Cltiiidc et de Physique, 2'" scric, t. VII.
[') Edm. Eecqukrel, La Lumière, t. I, p. Gi ùGy.
( 323 )
à prendre naissance, et se relève d'autant plus rapidement que les lon-
gueurs d'ondes des radiations considérées sont plus f.iibles; d'nprèsM.Edm.
Becquerel, les logarithmes des bases de ces exponentielles varieraient en
raison inverse des longueurs d'ondes des radiations.
» Ces considérations peuvent servir de point de départ à une méthode
de détermination, par voie spectromélrique, de la température des corps so-
lides ou liquides incandescents.
» En effet, il résulte des travaux de M. Draper (') et de M. Edm. Becque-
rel que, lorsque la température d'un corps solide incandescent croît d'une
manière continue, le spectre des radiations qu'il émet s'allonge vers le
violet, et que, en même temps, chacune des radiations de ce spectre aug-
mente d'intensité suivant une formule exponentielle.
» La température de la source lumineuse pourrait donc être mesurée :
» i" Au moyen de la longueur d'onde de la radiation qui limite le
spectre vers le violet;
B 2° Par la position du maximum calorifique du spectre, qui se rapproche
d'autant plus du violet que la température d'émission est plus haute;
» 3° Au moyen du rapport de l'intensité lumineuse d'une radiation dé-
terminée X, prise dans le spectre de la source, à l'intensité de cette même
radiation dans le spectre d'une source de température connue, comparée au
rapport des intensités lumineuses d'une autre radiation )/ dans ces deux
mêmes spectres.
» Ces dernières déterminations peuvent être facilement réalisées au
moyen d'un spectrophotomètre. Plusieurs observateurs ont fait usage
d'instruments de ce genre (^). Je me suis servi de celui de M. Glahn, qui
permet de faire les mesures sur des radiations homogènes.
» J'ai, d'autre part, mesuré l'intensité calorifique des radiations simples
du spectre solaire, au moyen d'une pile thermo-électrique linéaire et d'un
galvanomètre très-sensible, en me servant, pour les premiers essais, d'un
prisme de flint et d'un miroir concave en verre, argenté à sa surface, au
lieu de lentille achromatique. L'emploi d'un réseau gravé sur métal, au lieu
du prisme, permettrait d'éliminer l'influence de toute absorption élective.
» J'ai fait de nombreuses déterminations de courbes calorifiques du
(') DttAPER, Philosophical Magazine, t. XXX, p. 345 (1847).
(^) Govi, Comptes rendus, t. L, p. i56 (1860). — Trannin, Journal de Physique, t. V,
]). 297. — ViERORDT, Pogg. Ann. fiinfte Série, Bil XX. — Glahn, Pog-g'. Ann., neue Foltje,
Bdl (1877).
(324 )
spectre solaire, par des journées exceptionnellement belles, à diverses
époques des années 1877 et 1878. Ces courbes diffèrent par le rapport de
leurs ordonnées respectives, mais surtout par la position du maximum ca-
lorifique, comme l'a montré Melloni.
)) Ces courbes ont été rendues comparables entre elles, en les ramenant
à l'échelle des longueurs d'ondes, et en réduisant, au moyen de la courbe
de dispersion du prisme, les intensités à celles qui correspondraient au
cas théorique du spectre normal, c'est-à-dire d'une dispersion constante.
» Voici, pour la partie lumineuse de ces spectres, les moyermes d'un
certain nombre d'observations concordantes, faites dans d'excellentes
conditions atmosphériques. J'ai représenté par 1000 l'intensité calorifique
qui correspond à une radiation rouge de longueur d'onde o'"™, 000676; les
intensités mesurées dans l'uitra-rouge ne peuvent trouver place dans ce
tableau, les longueurs d'onde correspondantes n'élant pas exactement
connues:
mm
Longueurs d'onde 0,000676 6o5 56o SaS 4^6 ^5q
Intensitcs 0,0 1000 820 '760 670 54o 460
» Voici maintenant les rapports des intensités lumineuses des mêmes
radiations des spectres des sources suivantes, comparées à la lumière so-
laire : lumière électrique (60 gros éléments de Bunsen, régulateur Fou-
cault, avec charbons de M. Carré, au foyer d'un miroir métallique concave) ;
lumière Drummond (oxygène et gaz d'éclairage projetés sur la chaux);
lampe modérateur alimentée par l'huile de colza. J'ai mesuré le rapport
de l'intensité de chacune des radiations de ce spectre, correspondant aux
longueurs d'onde du tableau précédent, à l'intensité de ces mêmes radia-
tions dans le spectre solaire, en représentant ces dernières par les valeurs
de leurs intensités calorifiques, et représentant toujours par 1000 l'intensité
correspondante à la longueur d'onde 676.
mni
Longueurs d'onde 0,000676 6o5 56o 5^3 ^SG 4^9
Luiiiièie électrique 0,01000 707 597 5o6 807 228
Lumicie Drummond.... 0,01000 578 f{C)0 299 168 73
Lampe modérateur o,rfiooo 44^ 296 166 80 27
)' Pour des radiations lumineuses qui n'ont subi aucun affaiblissement
par une transmission antérieure, il y aurait proportionnalité entre les in-
tensités, calorifique et lumineuse, d'une même radiation, quelle que soit
son origine, comme l'ont démontré MM. Jamin et Masson ; mais les expé-
( 32^ )
rieiices de M. Desains (') ont montré qtie, dans le cas contraire, des rayons
de même longeiir d'onde, pris dans des spectres différents, peuvent avoir
des propriétés notablement différentes.
» Cependant on peut déjà constater que, l'intensité étant la même dans
le rouge pour les quatre spectres, l'affaiblissement vers le violet varie avec
chaque source, suivant une certaine fonction de la température; et, sans
pouvoir encore tenter une mesure de celle-ci, on peut déjà les ranger
par ordre de températures croissantes : lampe modérateur, bougie stéa-
rique, gaz d'éclairage (bec à couronne de trous), dont je n'ai pas donné
les tableaux moins concordants, lumière Drummond, lumière électrique ;
enfin, la lumière solaire, qui corresponde une température d'émission bien
supérieure à celle de la lumière électrique, malgré l'incertitude, causée par
les absorptions, qu'elle a éprouvée par sa transmission à travers les enve-
loppes gazeuses du soleil et notre atmosphère.
)) La mesure rigoureuse des températures pourra être faite par voie
spectrométrique, dès que l'on connaîtra la loi exacte de l'émission pour
toutes les radiations et les constantes numériques pour chaque longueur
d'onde. Les résultats contenus dans celte Note peuvent être considérés
comme un premier essai, tenté en vue de la solution de cette importante
question. «
ÉLECTRICITÉ. — Étincelle électrique ambulante. Note de M. G. Planté.
« Les condensateurs à lame de mica qui entrent dans la construction de
la machine rhéostatique (-) se percent quelquefois, quand les lames de
mica sont trop minces, sous l'action du courant de 800 couples secon-
daires, de même que le verre d'une bouteille de Leyde trop fortement
chargée par une machine électrique. Cet accident m'a donné l'occasion
d'observer un fait très-curieux, qui consiste dans une marche lente et pro-
gressive de l'étincelle électrique, et permet d'assister au développement
successif de ses capricieuses sinuosités.
)) L'un de ces condensateurs étant posé sur un plateau métallique isolé,
en relation avec un des pôles de la batterie secondaire, si l'on touche l'ar-
Comptcs rendus, t. LXVII, p 297.
Comptes rendus, t. LXXXV, p. 7g'(, et t. LXXXVI, p. 7(31.
C. R., 1S7S, ,1= Semestre. (T. LXXX.Vn, N" S.) ^^
( 326 )
mature supérieure avec l'autre pôle, une étincelle éclate sur un des points
du condensateur où le mica est trop mince, ou présente d'avance quelque
fissure. Cette étincelle se met en mouvement, sous forme d'un petit globule
lumineux Irès-brillant qui est accompagné d'un bruissement particulier,
et trace lentement, sur la lame d'élain du condensateur, un sillon pro-
fond, sinueux et irrégulier.
n La figure ci-dessous offre une copie fidèle de la portion de la surface
d'un condensateur où le phénomène s'est produit. L'étincelle, apparue
d'abord en A, se ramifie bientôt en B jusqu'en C; là, elle disparaît pour
reparaître aussitôt au point B, avec une telle rapidité et dans un intervalle
de temps si peu appréciable quelle semble avoir fait un bond ; elle se
dirige ensuite vers D; là elle forme une nouvelle ramification qui s'arrête
en E, reparait en D, continue sa marche vers F, et ainsi de suite. Quel-
quefois, comme dans le cas présent, l'étincelle se montre de nouveau plus
loin, sur un point Q délaclié du sillon principal, pour s'arrêter ensuite eu
( 327 )
R, et le phénomène ne cesse que lorsque la lame de mica ne présente plus
de partie assez mince pour être traversée. Dans d'autres cas, l'étincelle reste
quelque temps stationnaire autour du même point ; d'autres fois encore,
l'une des ramifications s'allonge démesurément, et décrit, sur toute la sur-
face, des contours analogues à ceux d'une carte géographique. Un tube à
eau distillée a été préalablement interposé dans le circuit de la batterie
secondaire, pour éviter des effets calorifiques trop intenses et la déflagra-
tion de tout le condensateur.
» Pendant que le phénomène se produit, on ne peut prévoir d'avance par
quels points passera l'étincelle ; rien n'est plus bizarre que la marche de
ce petit globule éblouissant, que l'on voit cheminer lentement et choisir les
points sur lesquels il doit se diriger, suivant la résistance plus ou moins
grande des divers points de la lame isolante.
» Le condensateur se trouve découpé à jour sur le trajet de l'étincelle,
et l'étain forme un double chapelet de grains fondus autour des bords du
mica consumé. C'est une sorte d'arc voltaïque qui se produit successive-
ment, aux dépens de la matière du condensateur, comme dans les bougies
électriques de M. Jablochkoff; mais le mica contribue ici à l'éclat du glo-
bule, plus encore que l'incandescence du métal, en produisant, comme le
quartz et les silicates, la lumière électrosilicique (').
» Celte expérience peut jeter un nouveau jour sur le phénomène de la
foudre globulaire. Elle confirme les vues déjà émises, sur ce sujet, par
M. du Moncel, en iSSy (^), et les considérations quej'ai exposées depuis,
en me basant sur d'autres expériences (' ). Il en résulte qu'il doit se former
vraisemblablement, sur le point où apparaît ce genre de manifestation de
la foudre, les éléments d'un condensateur, dans lequel une colonne d'air
humide fortement électrisée joue le rôle de l'armature supérieure, le sol
celui de l'armature inférieure, et la couche d'air interposée celui de la
lame isolante.
» Ici, l'étincelle est, sans doute, un globule de matière en fusion, d'une
nature différente de celle qui constitue les globules fulminants. Mais j'ai fait
voir aussi qu'on pouvait obtenir, avec de Véleclricitc d^'-namique à haute
tension, des flammes électriques globulaires formées uniquement des élé-
ments de l'air et des gaz de la vapeur d'eau raréfiés et incandescents, et
(') Comptes rendus, t. LXXXIV, ]). 914.
(') Notice sur le tonnerre et les éclairs, parle comte dti Moncel, iSS^, p. 49-
(') Bulletin de l'Jssociatiun scicnli/iqitc de France, n" 45:), p. 3o5.
/14-
( 328 )
que ces globules suivaient naturellement les mouvements imprimes à lé-
lectrode au-dessus de la surface conductrice (').
» Il ne restait plus qu'à montrer que des globules électriques lumineux,
fussent-ils formés d'une autre matière, peuvent se mouvoir sponlanénient
et lentement, alors même que l'électrode reste immobile. L'expérience que
je viens de décrire met ce fait en évidence, et me paraît de nature à expli-
quer, en particulier, la marche lente et capricieuse de la foudre globulaire.»
PHYSIQUE. — Sur un téléphone pouvant transmettre tes sons à distance.
Note de M. Rigui, présentée par M. du Moncel. (Extrait.)
« ... Le récepteur de ce téléphone est, à peu près, un téléphone Bell ; seu-
lement, la lame de fer est fixée sur une membrane de papier parchemin,
tendue au fond d'un entonnoir, et l'aimant est plus gros qu'à l'ordinaire.
» Le transmetteur se compose d'une planchette de bois, ou d'une lame
métallique, ou encore d'une membrane tendue, au milieu de laquelle est
fixée une pièce métallique dont la surface inférieure est plane. Cette pièce
s'appuie sur de la poudre conductrice contenue dans un dé métallique, qui
est porté par une lame élastique pressée par une vis. La poudre peut être
formée d'argent, de cuivre, de fer, de charbon, de plombagine, ou mieux
encore d'un mélange d'une des dernières substances avec de l'argent.
» Le courant d'une pile passe par la poudre et par la bobine du récep-
teur. Les trépidations de la pièce métallique qui touche la poudre produi-
sent dans celle-ci des variations notables de conductibilité, qui donnent
lieu à des variations d'intensité dans le courant, et enfin à des vibrations
dans la membrane du récepteur.
» L'avantage qu'il y a à faire usage d'une poudre au lieu de corps so-
lides, tels que le charbon ou le graphite, c'est qu'avec ces corps, qui sont
friables, des parcelles se détachent et donnent lieu à des sons discordants
qui empêchent de bien comprendre les mots.
» Pour correspondre entre deux postes, il faut placer, à chacun, un trans-
metteur et un récepteur. Une boussole indique le passage et l'intensité du
courant, et un commutateur permet d'enlever du circuit le transmetteur
dans le posie où l'on écoute.
»... On peut faire fonctionner l'appareil avec des lignes d'une grande
(') Comptes rendus, t. LXXXV, p. G 19 à G'22.
( 329 )
résistance, en adaptant des bobines d'induction. A chaque poste, on aune
pile dont le courant se ferme, en passant par le gros fil de la bobine d'in-
duction, dans le récepteur et dans le transmetteur (lorsque l'on transmet).
On a ainsi deux circuits indépendants dans les deux postes. Un troisième
circuit est formé par la ligne de terre et le fil fin des deux bobines. On a
pu intercaler des bobines de résistance représentant 2000 kilomètres, sans
que les sons aient été sensiblement affaiblis. Enfin, celui qui écoute dans un
des postes peut, à tout moment, parler à son tour et interrompre, s'il le
faut, son correspondant. »
ÉLECTRICITÉ. — Sur un nouveau perfectionnement apporte' à la pile au peroxyde
de manganèse et sel ammoniac. Note de M. LECLA^XHÉ, présentée par
M. du Moncel. (Extrait.)
«... Pour éviter les divers inconvénients que l'expérience a signalés
dans la pile présentée par moi à l'Académie en 187G, et rendre la résistance
de la pile constante, j'ai cherché à rendre cette résistance indépendante de
la conductibilité de masse de l'aggloméré et de l'adhérence de l'électrode
polaire avec cette masse. Pour cela, il m'a suffi d'employer des agglomérés
à la presse hydraulique, sous forme de plaques accolées à une lame de
charbon de cornue, présentant environ un demi-décimètre carré de sur-
face. Dans ce cas, la résistance intérieure de la pile n'est plus fonction que
de la conductibilité du liquide excitateur interposé entre la lame de char-
bon et le zinc, conductibilité qui tend plutôt à augmenter qu'à diminuer,
puisque la solution, en se chargeant de chlorure de zinc, devient meilleure
conductrice. Il n'y aura donc de variable que la faculté dépolarisatrice de
la plaque agglomérée accolée à la plaque de charbon. Ce pouvoir dépolari-
sateur sera toujours utilisable et effectif, car il est encore plus que suffisant
quand l'aggloméré ne contient plus que quelques centièmes de peroxyde
de manganèse. Je puis dire que sa réduction s'opère jusqu'au dernier
atome.
» L'entretien des éléments construits d'après cette méthode est des plus
faciles, puisqu'il suffit, lorsque la pile est usée, de changer la plaque dépo-
larisanle accolée au charbon. Dans mon nouveau modèle, je suis arrivé à
diminuer déplus de moitié le volume et le poids du mélange dépolarisateur;
et, en augmentant plus ou moins le nombre des plaques accolées, je puis
diminuer ou augmenter la résistance de mes couples, dans telle proportion
( 33o )
qu'il convient. Dans ces conditions, cette résistance reste constante et tend
même à diminuer. Les éléments peuvent rester indéfiniment chargés, car
on sait que, dans ces sortes de piles, l'action chimique intérieure est nulle
lorsque le courant n'est ]jas fermé. Us réalisent, en conséquence, les condi-
tions désirahles pour l'inflammation des amorces et des torpilles. L'action
dépolarisante des plaques agglomérées est si considérable, qu'un simple
fragment accolé à une lame de charbon polarisée suffit pour la dépolariser
entièrement en moins d'une minute.
» Pour la télégraphie militaire, je suis arrivé à construire ainsi des élé-
ments fort petits et n'ayant cependant que très-peu de résistance. »
CHIMIE. — Sur la dissocialion des sulfures méUdliques. Note de
MM. Ph. de Clermont et J. Frommel. (Extrait.)
« La dissociation est un phénomène auquel donne lieu un corps com-
plexe, qui, sous l'action de la chaleur, se décompose suivant certaines lois
en corps plus simples que lui. On a donc été naturellement conduit à penser
que les sulfures en contact avec l'eau forment d'abord des hydrates de
sulfures, puisse dissocient sans c[ue l'eau dans laquelle ils étaient en sus-
pension intervienne chimiquement. Cette idée a été pleinement confirmée
par l'expérience. En effet, si l'on prend du sulfure d'arsenic récemment
précipité, et qu'on le dissocie, on aura un certain chiffre pour la vitesse de
dégagement de l'hydrogène sulfuré. Si, d'un autre côté, on opère avec la
mémo quantité de sulfure d'arsenic, après l'avoir desséché à I25 degrés,
le chiffre de dégagement sera notablement inférieur au précédent. Si, en
troisième lieu, on fait usage de sulfure desséché à isS degrés, et qui a été
mis préalablement en contact, en vase clos, pendant plusieurs heures, avec
de l'eau bouillante, le chiffre de dégagement de l'acide sulfhydrique sera
sensiblement le même que dans le premier cas, où le sulfure n'avait pas
été desséché.
» Ces faits démontrent que c'est bien réellement l'hydrate de sulfure
qui est produit en premier lieu et qui se dissocie plus lard.
» N'ayant pu trouver une expression numérique pour la dissocialion
des sulfures au-dessus et au-dessous de loo degrés, on a constaté leur dis-
sociation en les faisant bouillir avec de l'eau, dans le vide, et l'on a, de cette
manière, reconnu que le sulfure d'arsenic se dissocie déjà à 21 degrés, ce-
lui de fer à 5(3 degrés, celui d'argent à 89 degrés et celui d'antimoine à
96 degrés.
( 33. )
» La dissociation du sulfure d'arsenic a présenté certaines particularités,
dont on s'est aperçu en fractionnant les produits d'ébullition de 25 en
25 centimètres cubes; il y a eu un moment où le dégagement d'hydrogène
sulfuré, après avoir été très-abondant, diminuait peu à peu, restait pendant
un instant constant, puis contiiniait à suivre la marche normale. Ce fait
est dû à ce que l'acide arsénieux entrave la dissociation du sulfure, en for-
mant, sans doute, un oxysulfure dont la tension de dissociation est
moindre que celle du sulfure. Si l'on opère avec du sulfure seul, mis en
contact avec de l'eau, et qu'on fasse bouillir le tout, le sulfure, étant seul
au commencement, dégagera une quantité considérable d'hydrogène sul-
furé; puis, petit à petit, l'acide arsénieux, à mesure qu'il se formera, s'em-
parera d'une certaine quantité de sulfure, pour produire un oxysulfure.
Celui-ci se dissociant moins vite que le sulfure, il arrivera un moment où
il restera seul dans le liquide, et ce moment coïncidera avec celui du mi-
nimum de dégagement d'hydrogène sulfuré qu'on a observé dans les expé-
riences. Puis, cet oxysulfure se dissociant à son tour, la réaction se ter-
minera par l'élimination de tout le soufre.
» On a reconnu aussi que les deux variétés d'acide arsénieux n'agissaient
pas de la même manière sur le sulfure d'arsenic. Le sulfure d'arsenic,
additionné d'acide arsénieux cristallisé, se dissocie plus vite que lorsqu'on
y ajoute de l'acide arsénieux provenant lui-même de la dissociation du
sulfure. On s'est assuré que ce dernier acide était de l'acide vitreux.
» Le trisulfure d'arsenic artificiel, obteiui par fusion, se dissocie égale-
mont en présence de l'eau, mais faiblement; le sulfure naturel a une ten-
sion de dissociation plus grande.
» En cherchant à dissocier le réalgar naturel cristallisé, on a recueilli,
au commencement de l'opération, une certaine quantité d'acide sulfhy-
drique; bientôt, le dégagement a complètement cessé, quoique le sulfure
se soit trouvé en grande quantité indécomposé. Il semble que le bisulfure
ne se dissocie pas et que le dégagement insignifiant d'hydrogène sulfuré
soit dû à la présence d'un peu d'orpiment, qui a pu être mélangé à la masse
de réalgar.
» Un certain nombre de chimistes ont contesté l'existence du pentasid-
fure d'arsenic. Or, la dissociation pouvait éclaircir cette question; en effet,
il était plausible d'admettre l'équation suivante comme interprétant sa
dissociation :
As^SM- 5H=0 =As=0'+ 5IPS.
La présence de l'acide arsénique dans la dissolution aurait, en quelque
( 3:^,2 )
sorte, prouvé rexislence du pentasulfure. Seulement, on n'a jamais réussi
à préparer le pentasulfure à l'état de pureté complète, soit par précipitation
de l'acide arsénique, soit par celle des arséniosulfures, et l'on a toujours eu
comme produit de dissociation de l'acide arsénieux et du soufre libre. Du
reste, le pentasulfure n'a aucun caractère qui puisse le distinguer d'un
mélange de trisulfure et de soufre. On est donc porté à croire, ou que le
pentasulfure n'existe pas, ou qu'il est instable au point de ne pouvoir ré-
sister aux plus faibles agents de décomposition. »
CHIMIE. — Sur la valeur de la magnésie comme antidote de l'acide arsénieux.
Note de MM. Ph. de Clermoxt et J. Frojimel.
« L'influence perturbatrice de l'acide arsénieux sur la dissociation du
sulfure d'arsenic ayant été constatée dans les expériences qu'on a précé-
demment décrites (' ), on a tenté, à plusieurs reprises, d'en combattre
l'effet, et de l'éliminer au fur et à mesure de sa formation. On a essayé, par
exemple, de le rendre insoluble au moyen d'une addition de magnésie.
Or, lorsqu'on ajoute de la magnésie à de l'eau tenant en suspension du
sulfure d'arsenic , celui-ci est presque instantanément décoloré, et il se
forme deux combinaisons : un sulfarsénite de magnésie, Mg'2(AsS^), so-
luble dans l'eau, et un arsénite, MgHAsO% insoluble. Voici l'équation qui
rend compte de cette réaction :
aAs-S^ +5MgO + H^O = Mg'2(AsS^) + 2MgHAsO'.
» Ce sulfarsénite soluble, qu'on peut séparer par filtration de l'arsénite
insoluble, étant soumis à l'ébullition, se dissocie et abandonne tout son
soufre en se transformant en arsénite insoluble :
Mg'2(AsS') + 7H=0 = MgHAsOM-GlFS + MgO.
)) Une conséquence curieuse de ce fait se présente à l'esprit. On sait
que, dans les cas d'empoisonnement par l'acide arsénieux, un des contre-
poisons indiqués est la magnésie. Rien de mieux; si réellement l'arsenic
reste à l'état d'acide arsénieux dans l'organisme, l'arsénite qui se forme
est en effet complètement insoluble. Mais, en siipposant qu'une partie de
(') Sur la tlissociation des xu/fiirc.t nittalliqucs, par MM. Ph. de Clermont et J. l'roiniiiel
[Comptes rrndiis, y. 33o de ce volume \
( 333 )
cet acide arsénieux passe à l'état de trisulfiire, soit dans l'eslomac, soit
dans les intestins, en administrant de la magnésie, dans ce cas, on rend
soluble et assimilable ce snlfure qni, par Ini-même, n'anrait pas été actif.
» Or cette transformation d'acide arsénienx en snlfure n'est pas nne
hypothèse; on n'en mentionnera qu'un exemple. M. L.-A. Bnchner (') a
constaté, en effet, dans les membranes intestinales d'une personne empoi-
sonnée par l'acide arsénieux, la présence d'une certaine quantité de tri-
sulfure à l'état d'une fine poudre jaime.
» On voit donc que la magnésie n'est pas un antidote aussi efficace qu'on
le supposait, puisqu'elle rend soluble précisément ce snlfure d'arsenic qui
aurait plus ou moins échappé à l'absorption, à cause de son insolubilité. »
CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur deux gisements de chaux phosphatée,
dans les Vosge'i. Note de M. P. Guyot. (Extrait.)
« On trouve sur les territoires de Damblain et de Blevaincourt, dans le
canton de Lamarche (Vosges), des rognons de phosphate de chaux de
o'°,02 à o", lo de diamètre. Ils sont formés d'une pâte tine, resserrée, et ont,
par intervalles, des cavités qui les traversent presque entièrement. L'épais-
seur de la couche varie de o™, 1 5 à d^,&o. Le phosphate est d'un blanc
jaunâtre assez prononcé ; parfois, et surtout celui qu'on trouve dans la
direction deRoziéres-sur-Mouzon, on le renconlre avec une nuance gris
bleu terne pâle. C'est ainsi qu'est teinté celui que nous avons recueilli,
aux abords de l'Artan-Boucher, sur la côte de Pévot et dans les champs
dits deFlavie (^).
» L'analyse a fourni, pour le phosphate tribasique correspondant à l'a-
cide phosphorique : dans un échantillon de Damblain, ^6,99 ; dans un
échantillon de Blevaincourt, 77,74- Dans un échantillon gris-bleu de la
même localité, j'ai tenu compte de la grande quantité de fer qu'il renfer-
mait et cherché la teneur moyenne de ce minéral: les résultats de cinq
dosages m'ont donné une moyenne de 12,60 pour 100 de pliosphate fer-
rique Ph 0= Fe'0% 4 HO.
(') Nciics Eepcrtoriiiin dcr Pliarmacie, t. XVII, p. 386.
(') L'altitude à la(juelle on rencontre ces pliosijliaies varie de 365 à 38o mètres. Dam-
blain et Blevaincourt sont sur le calcaire à gryphées arquées ; l'Artan-Boucher, sur le grès
infra-liasique.
r.R., 1S7S, o. Semestre. (T. I.XXXMl, IS°8.) 4^
( 334 )
L'échantillon de Blevaincourt peut être représenté par
Acide pliosphorique 35,43 =
Pliospliate de fer 12,599
•) «liaiix. . . 66,905
Poids des phosphates.... 79,504
» Il faut attribuer la coloration gris-bleu du phosphate de Blevaincourt
au séjour prolongé, et au contact de l'air, des rognons phosphatés dans un
terrain ferrugineux dans lequel coule une eau chargée de matière miné-
rale. On trouve dans cette coloration une preuve évidente de la forma-
tion contemporaine de la vivianite, que J. Nicklès a essayé de démontrer
en i855 [Mémoires Je la Société de Nancy, i855, p. 5 18) par l'analyse de
deux os bleus trouvés dans le charnier d'Euhnont. Or, il est à remarquer
qu'il existe à Eulmont une source minérale ferrugineuse, qui a eu une cer-
taine vogue au siècle dernier (Buc'uoz^ £). ;»i«. et hyilr., 1785, t. I, p. 3i5-
3i6). »
PHYSIOLOGIE. — Recherches sur ta nutrition des insectes. Note de M. L. Joulix,
présentée par M. Berthelot.
« J'ai entrepris, dès l'année dernière, en septembre 1877, une série de re-
cherches sur la nutrition des animaux invertébrés, notamment des insectes.
Mes études ont porté sur les échanges gazeux avec l'atmosphère aux diffé-
rentes périodes de la métamorphose.
» J'appellerai seulement aujourd'hui l'attention de l'Académie sur les
variations du poids de l'animal, surtout à l'état de nymphe ou de chrysa-
lide, où les excréta sont presque uniquement gazeux.
» Si l'on trace une courbe en prenant pour abscisses les temps et pour
ordonnées les poids depuis l'œuf jusqu'à l'état parfait, on trouve :
» 1° Dans Vélat larvaire, les ordonnées croissant rapidement, jusqu'à un
maximum qui répond au moment où la larve ne mange plus; la courbe a
la forme d'une sinusoïde, avec quelques irrégularités aux époques de mue;
au delà du maximum, les ordonnées décroissent, en formant une branche
descendante d'une autre sinusoïde.
» 2° Celte courbe se continue dans les premiers temps de la njmphe ;
mais, à partir de Vélat confirmé de M. Dufour, pour lequel le poids est déjà
réduit, chez les Lépidoptères et les Diptères étudiés [Bombyx mari, Musca vo-
nnloiia, etc.), à la moitié de la valeur qu'il avait atteint dans la larve, les
variations deviennent beaucoup moindres; la courbe se change on une
( 335 )
ligne droite faiblement inclinée sur l'axe des temps; l'inclinaison augmente
toutefois dans les derniers jours de la nymphe.
» 3° Au moment de Véclosion, brusque diminution de poids par la perte
des enveloppes. Dans le court état d'immaturité, rapides alternatives d'aug-
mentations et de diminutions.
Schéma des variations tlo puiJs chez le Bombjx nioii.
Larve.
a rî, a n, mua!
Chrysalide.
» 4° A. Yélat paifail, chez l'animal se nourrissant, augmentations succes-
sives du poids, qui peut atteindre et dépasser le poids maximum de la larve
et devenir presque triple de ce qu'il était à l'éclosion ; du reste, variations
temporaires de ce poids, dans des conditions différentes de m.ouvement ou
de repos, de lumière ou d'obscurité, etc. Chez l'animal soumis à l'inani-
tion dès l'éclosion, la mort survient après une perte de poids, qui, pour
différents individus appartenant à une même espèce, est une fraction sen-
siblement constante, la moitié environ, chez les Diptères, du poids initial.
)) Les études mentionnées plus haut sur les échanges gazeux permettent
d'interpréter la plupart de ces faits, qui jettent du jour sur la physiologie
des animaux invertébrés. »
200L0G1E. — Recherches sur tes rapports de poids qui existent entre les os
du squelette d'une chîvie; par M. S. de Luca.
« En continuation de ma précédente Communication sur hs rapports
de poids entre les os du squelette de la Baleine des Basques, je prends la
liberté de soumettre au jugement de l'Académie les résultats que j'ai ob-
45..
( 336 )
tenus par l'examen du squelette d'une chèvre âgée de trois ans; je m'oc-
cuperai ensuite d'autres animaux de la même classe.
I. — Os de la te te.
Crâne 248,22?,
Mâchoire inférieure 1 78,962
Huit dents dites incisives .... 3,278
Douze dents dites molaires 32 ,838
Poids des os de la tète 363 , 3oo
Détails sur le poids des dents.
Côté droit. Coté gauche.
incisive Oj^Q?
0,475
o ,337
» o , 246
Poids total I ,G55
o,58G
0,470
0,327
0,240
1,623
i" irolai
2= »
3=
4e ..
Côté droit.
Côté gauche.
gr
gr
o,323
0,320
o,855
0,762
1,407
0,980
2,492
2,427
4,ia5
3,947
7,765
7,435
rtèl
ire cervicale.
3"
^'
5=
G--
T
Poids total 16,967
II. — Os de la colonne vertébrale.
vertèbre lombaire.
2b, 000
24, 100
l5,20O
i3,5oo
i3,85o
i3 ,900
I 1 ,qoo
Poids des sept cervicales. . i i8,45o
I"
2"
3=
4'
5"
Poids des si.v lombaires.
1'" vertèbre dorsale.
2<^ >. . . .
3= » » . ,
4-=
5«
6'=
9^
10'=
1 1"
12°
13"
12, 100
10, 25o
9 , 200
8,700
7 ,200
7,65o
7 ,ÛOO
6,270
7,120
6,950
7,270
9,07"
10, 100
Poids des treize dorsales. . io8,S8o
rtèb
re cauilalo.
3=
4^
5«
6=
r
9=
10=
15,871
gr ^
I 3 , 65o
16, i3o
1 7 , 85o
ig, 100
19,270
i8,25o
104, 25o
2,418
1,564
I,T09
I ,o55
0,764
o,566
0,465
0,359
0,276
0,142
0,091
Poids des onze caudales 8,80g
( 337 )
gr
Poids des sept vertèbres cervicales i i8,45o
des treize » dorsales 108,880
)) des six ■) lombaires io4,25o
» du sacrum 28, 720
» des onze vertèbres caudales 8 , 8or)
» de la colonne vertébrale 369, loq
III. — Os du sternum.
1" os 2,162
2' .. 3,218
3" " 3,465
4= ' 3,440
5' « 3,298
e'^ .. 2,862
7"= » 2,665
Poids des sept os du sternum 21,110
IV. — Côtes.
Côté droit. Côté gauche.
1" cote 6,200 6,000
2" • 4 '800 4>45o
3° >' ... 5,5oo 5,400
4° " 6,25o 6, 100
5° » 7,700 7,000
6" » 7,800 7,600
T " 8,35o 8,i5o
8° « 6,600 6,100
9° » 4 • 900 4 > 55o
10" » 4 , 25o 4 > 200
II" " 4,000 3,85o
12° » 3,000 2,85o
13° " 2,5oo 2,200
Poids total 7i,85o 68,400 •
V. — Os des membres antérieurs .
Cûté droit. Côté gauche.
Omoplate 33 ,5oo 33^,'3oo
Humérus 71,000 70,000
Radius et cubitus 52,200 52 , 000
Carpe formé de sept os 7'773 7>66i
Métacarpe ou canon a3,8oo 23,3oo
Deu.\ sésaraoïdcs 0,464 0)439
Deux doigts i5,456 i5,2o8
Poids total 204, 193 201 ,908
( 3j8 )
VI. — Os des inembics poslcricurs.
Côté droit. Côté gauche.
• gr gr
Os iliaque 447 'oo 421 9^0
Fémur yy 5 4^" 72,800
Rotule 3,422 3,320
Tibia et péroné 69 , 200 66 ,600
Tarse formé lie sept os 18,087 '^jS^Q
Métatarse ou canon 22 , 700 22 , 200
Deux sésamoïdes( ont été perdus pendant la niacéralion) .
Deux doigts 1 1 ,889 1 1 ,640
Poids total 246,848 236,469
» En résumé :
Poids de la tête 363 , 3oo
» de la colonne vertébrale 369,109
" du sternum 21,110
» des vingt-six côtes i4o,3oo
" des membres antérieurs 4°^, loi
» » postérieurs 4^3, 3 17
» du sfiuclelte entier 1783,237
» Conclusions. — i " Le poids des os de la tète est égal à celui de la colonne
vertébrale, y compris le sacrum, et il est la cinquième partie du poids total
du squelette; 2° les os du coté droit pèsent plus que ceux du gauche; 3" les
os des quatre membres sont environ la moitié du poids total du squelette;
4" les deux membres antérieurs pèsent moins que les deux posiérieurs;
5° le poids des os du tarse est presque le double de celui des os du carpe;
6° les vingt-six côtes pèsent autant que les deux humérus; 7° le poids des huit
dents dites incisives est exactement la dixième partie des douze dents mo-
laires.
» Je contiiuie ces recherches au laboratoire de M. P. Gervais. »
MINÉRALOGIE. — Le nouveau minéral niéléoritique , la daubréelile ; sa consti-
tution ; sa fiéquence dans les fers météoriques. , ^o[e de M. Lawrence
SsiiTii, présentée par M. Daubrée.
« Quand je communiquai à l'Académie la découverte de ce nouveau mi-
néral niéléoritique [* ), la quantité dont je pouvais disposer était très-faible.
(') Comptes rendus, t. LXXXIII, p. 74» 1876. L'analyse faite avec moins de loo milli-
grammes de matière, qui ii'élait pas entièrement débarrassée d'impuretés, parmi lesquelles
on avait dû devoir compter le sulfure de fer fourni [lar l'analyse.
( '339 )
Depuis lors, j'ai l'ait de nombreuses sections dans deux volumineuses
masses de fer de Cohahuila (Mexique), l'une pesant 25o kilogrammes,
l'autre 200 kilogrammes; dans chacune d'elles les nodides de troïlite et
de daubréelite sont très-abondants, ainsi que le montre la moitié du pre-
mier échantillon, qui est déposée dans la galerie publique de l'École des
Mines de Paris. Pour le second, une surface d'environ 900 centimètres
carrés montre environ trente nodules, d'un diamètre qui varie de 3 à
16 millimètres et qui, pour dix d'entre eux, excède i centimètre. Sur
tous, la daubréelite se présente en niasses de forme fragmentaire.
» Le minéral que j'avais antérieurement recueilli pour l'analyse avait
été séparé mécaniquement de la troïlite et d'autres impuretés. Depuis que
j'ai reconnu que l'acide chlorhydrique et l'acide lluorhydrique, qui atta-
quent facilement la troïlite, sont sans action sur la daubréelite, je puis
recueillir plus abondamment le nouveau minéral et l'obtenir complète-
ment pur. Pour cela j'ai employé les poussières obtenues en faisant les
sections, et dont j'avais plusieurs kilogrammes. Les fragments de fer sont
d'abord séparés avec un fort aimant.
» A un état de pureté complète, la daubréelite se présente en petites
écailles noires et brillantes, ressemblant à la molybdénite pulvérisée; la
cassure est inégale, excepté dans une direction qui paraît correspondre à
un clivage; elle se pulvérise facilement et les parties fines conservent leur
éclat. Elle n'est pas magnétique, mais elle le devient faiblement après avoir
été chauffée à la flamme réductrice du chalumeau. Au chalumeau elle
perd son éclat, mais ne fond pas; avec le borax elle donne une couleur
verte intense, après le refroidissement ; l'acide azotique la dissout complè-
tement, à chaud, sans dépôt de soufre. Sa densité est 5,oi.
» Sans insister sur la méthode suivie pour l'analyse, je ferai remarquer
que, lorsqu'on sépare les oxydes de chrome et de fer hydratés, par l'addi-
tion du brome à une solution alcaline qui tient les oxydes en suspension,
l'opération doit être répétée deux ou trois fois pour convertir la totalité de
l'oxyde de chrome en acide chromique, et par conséquent pour le séparer
complètement du fer.
» Les chiffres suivants donnent une moyeiuie de trois analyses, qui ont
donné des résultats concordants, à v pour 100 près :
Soufre 42,69
Chrome 35,91
Fer. 20,10
98,70
(■34o )
» Une matière charbonneuse se trouve dans le résidu. Il est évident,
d'après ces proportions, que ce minéral est nn sulfure double correspondant
par sa constitution à celle du fer cliroiné ou chromile (FeO, Cr-0'), dans
laquelle le soufre remplacerait l'oxygène. La daubréelite est en effet repré-
sentée par FeSu, Cr'Su'; la comjiosilion sur loo parties est :
Calculé. Trouvé.
Soiifi'fi 44j29 43526
Chrome 36,33 36,38
Fer ig,38 20, 36
100,00 100,00
)) Comme nous ne connaissons aucun minéral terrestre correspondant à
cette composition, il était imporîant de l'établir avec certitude sur des
échantillons caractéristiques, qui trouveront leur place dans les principales
collections de météorites.
M La présence de la daubréelite, sous forme très-visible, dans les fers
météoriques de Cohahuila, m'a engagé à examiner avec soin d'autres fers
météoriques dans lesquels elle ne se montre pas tout d'abord. Je n'ai encore
examiné que la troïlite de trois autres fers météoriques, ceux de Toluca,
au Mexique, Sevier County, Tennessee et Cranbourne (Australie). Dans ces
échantillons, j'ai trouvé la daubréelite en quantité très-sensible, en me ser-
vant de 2^'", 5 de Iroïlite; pour le fer de Cranbourne, je n'ai employé que
I gramme. Avec 2800 grammes de troïlite de Toluca, la solution azotique
renferme du chrome et du fer en quantité qui correspond à environ 60 mil-
ligrammes de daubréelite : ce minéral se présente à l'état pulvérulent,
mélangé de graphite et de schreibersite.
» Il va lieu de croire que des recherches ultérieures montreront la pré-
sence constante de la daubréelite dans les météorites, soit à l'état visible,
soit disséminée, et seulement discernable par des procédés chimiques. »
PALÉONTOLOGIE. — Mollusques nouveaux des terrains tertiaires parisiens.
Note de M. Stan. Mi-.uxier.
« 1. Limopsis concenlTica[S\.Meun.).
» L. testa ovnto-orhicnlari ; obliqua; rlcpressa ; iniequilalern ; striis cnncèntrihus regiila-
riter st/iala.
» Coquille très -singulière dont la forme générale est tout à fait voisine de celle des
Limn, mais qui ne présente aucun vestige de stries divergentes. Elle est ovale, olilique.
; 34l )
déprimée et couverte île stries d'accroissement régulières et concentriques. Dans sa plus
grande largeur elle a 7 railliraètres; sa longueur est de 9 millimètres. La charnière,
composée de sept dents rayonnantes, est divisée en deux parties très-inégales (cinq dents
d'un côté et deux de l'autre) par une dépression triangulaire très-regulière et très-nette-
ment délimitée ( ' ).
» 2. Cardium Stampinense (St. Meun.).
» C. testa subquadrilatera, cordiformi ; \kiIvis carinatis longttudinaUter costatis ; latcre
anticn numerosis et simplicihus ornato; laterc pnstico costis squandfcris asperaio.
i> Jolie espèce qui rappelle à première vue le C. avicaUnum (Dcsh.). Elle est fort angu-
leuse et presque quadrilatère. Une carène aiguë, qui la rend cordifornie, la divise en
deux portions fort inégales, dont l'antérieure est limitée par un bord courbe et presque
hémicirculaire, tandis que la })OStérieure se termine par un bord recliligne faisant avec le
|)remier un angle très-aigu. Extérieurement la coquille est recouverte de stries diver-
gentes, interrompues de temps à autre par des stries d'accroissement fort irrégulières.
Les stries divergentes sont simples sur le côté antérieur; en arrière, au contraire, elles
sont chargées d'ecailies imbriquées. Ce cardium a i4 millimètres de long et 10 millimètres
de largeur maxima (^).
» 3. Ceritliiuin Inti-sulcalum (St. Meuti.).
" C. testa conoidea brei'i; anfractihiis, lente crescentibus, profonde separatis sutura
canaliciilata; apertura depressa, obliqua, siibquadrilatcrali.
V Coquille trapue, régulièrement conique, composée de huit tours croissant lentement
de la manière la plus régulière. Les trois premiers tours sont recouverts de quatre stries
longitudinales dont la supérieure augmente progressivement pendant que les trois autres
vont peu à peu en s'effaçant. Dès le quatrième tour, la strie supérieure devient un vrai
sillon qui reste ensuite seul sur les tours suivants, qui seraient lisses sans les fines stries
d'accroissement qu'on y aperçoit. En même temps, la forme des tours change considéra-
blement : dans les premiers, elle est régulièrement cylindrique et la suture est simple; plus
tard, ils s'aplatissent et la suture se fait par une très-large rainure à fond plat, parallèle
au sillon et très-rapprochée de lui. La bouche, qui n'est pas entière dans l'échantillon, est
déprimée, oblitjue et quadrilatère. La columelle présente un gros pli très-bien marqué. La
longueur totale est de 3g millimètres, hi plus grande largeur de 20 millimètres.
» Le C. lati-sulcninm diffère considérablement de tous les Cérithes parisiens; cependant
on ne peut s'empêcher de constater que les tours de spire profondément sillonnés, qui
viennent d'être décrits, sont identiques aux tours qui, dans le C. spitaium ( Lamk. ), pré-
cèdent le rétrécissement si singulier de cette dernière coquille. C'est au point que certains
(') J'ai recueilli cette petite coquille, dont je ne connais qu'une seule valve, dans le
calcaire grossier inférieur de Chaumont en Vexin.
('•') La valve unique que je possède m'a été donnée par M. Brisson, à qui je me fais un
plaisir d'adresser mes vifs remercîments. Elle provient des sables à Cardita Bazini (Desh.),
niveau d'Ormoy, que l'on rencontre à Valnay, à la porte d'Étampes.
C. R., \%'fi, 1' Semestre. (T. LXXXVll, N° 8.) 4^
( 34a )
fragments convenablejiient séparés des deux espèces ne seraient ])as facilement distingués.
Cependant la forme générale du C. latisutcatiim et sa bouche, qui conduit à placer la
nouvelle espèce dans le voisinage du C. emarginatum (Larak.), empêchent de s'arrêtera
ridée d'un lien quelconque avec le C. spirntum (').■>
M. E. HIacmené raj)pelle qu'il a signalé, en 1846, l'énergie singulière
du rochage de l'argent provenant de la décomposition de son azotate.
M. Th. d'Estocquois adresse une démonstration d'un théorème connu
sur les trajectoires.
M. F. MoRET adresse, de Fribourg, quelques observations relatives à
une formule établie par lui, et fournissant un caractère qui permet de
distinguer les corps simples des corps composés.
M. L. HcGo adresse une Note relative à quelques effets d'irradiation
observés dans l'éclipsé de Lune du 12 août.
La séance est levée à 4 lieures trois quarts. J. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages keçhs dans la séance dd 2g juillet i8'j8.
Exjjosition univciselte à Paris en i8'y8. France. Notices relatives à la parti-
cipation du Ministère des Travaux publics à l'Exposition universelle en ce qui
concerne le corps des Mines. Paris, Impr. nationale, 1878 ; in-8°.
Détermination des orbites des comètes; par M. M. Loewy. Paris, Gautliier-
Villars, 1872 ; in-4.
Théorie de la planète Eugénie; par M. M. Lœwt. Paris, Gauthier-Villars,
1872; in-4°.
Travaux divers de M. Lcevi^y, publiés clans les Annales de C Observatoire
[Observations, t. XXIII). Paris, Gauthier-Villars, 1870; in-4°.
Détermination de la différence de longitude entre Paris et Vienne, exécutée
par MM. M. Lqevft et Th. von Oppolzer, sans lieu ni date; in-4''.
(') C'est à Cliaumont en Vexin, dans les couches mêmes qui fournissent le C. spiraliim,
que nous avons recueilli cette intéressante espèce.
( 343)
Détermination télégrapliique de la différence de longitude entre Paris et l'Ob-
servatoire du Dépôt de la Guerre à Alger [colonne Voiiol) ; par MM. Loewt et
Perrier. Paris, Impr. nationale, 1877; 10-4".
Annales de la Société linnéenne de Lyon; année 1876, t. XXIII; Lyon,
H. Georg; Paris, J.-B. Baillière, 1877; in-S".
Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Études, publiée sous les auspices du Mi-
nistère de r Instruction publique. Section des Sciences naturelles; t. XVII. Paris,
G. Masson, 1877; in-8° (deux exemplaires).
Bulletin des Sciences mathématiques et astronomiques, rédigé par MM. G.
Dareoux, J. Houel et J. Tannert; 2* série, t. I, octobre, novembre et
décembre 1877. Paris, Gautbier-Villars, 1877; 3 livr, in-8° (deux ex.).
Mémoires de l'Académie des Sciences, des Lettres et des Arts d' Amiens ;
3' série, t. IV. Amiens, impr. H. Yvert, 1878; in-S".
De la rétino-choroïdite palustre ; parF. Poncet (Cliniy). Sans lieu ni date;
br. in-8°. (Extrait des Armales d' Oculistique.) Présenté par M. le baron Lar-
rey pour le concours Montyon (Médecine et Chirurgie, 1879).
Les eaux potables, causes des maladies épidémiques, avec annexe; par E.-Y.
Renoir. Paris J.-B. Baillière, 1878; 2 br. in-8°.
Les engins sous-marins de J.-B. Toselli ; l'^et 2* Partie. Paris, G. Cham-
pon, 1878; 2 br. in-8°.
Études paléo-ethnologiques dans le bassin du Rhône. Age du bronze. Re-
cherches sur l'origine de la métallurgie en France ; par E. Chantre, 1876.
Carte de la distribution géographique des produits de l'industrie métallurgique.
Paris, imp. Monrocq, 1878; carte en une feuille.
Traitement de la parlai) sie générale progressive ; par le D'' La.gardelle,
Draguignan, impr. Gimbert et Giraud ; Paris, Bazin, 1878 ; in-8°.
Cinquième Note sur les paratonnerres. Observations sur le coût des paraton-
nerres, etc., par M. Melsejvs. Bruxelles, imp. F. Hayez, 1878; br. in-8".
(Extrait des Bulletins de l'Académie roycde de Belgique.)
Neue Untersuchungen iiber den Bau des Kleinen Gehir'ns des Menschen ; von
D"^ B. Stilling. Cassel, Th. Fischer, 1878; in-4'', avec atlas in-f°.
Ouvrages reçds dans la séance du 5 aodt 1878.
Direction générale des Douanes. Tableau décennal du commerce de la
France avec ses colonies et les puissances étrangères, 1867 à 1876. Paris, Impr.
nationale, 1878; 2 vol. in-4'*.
( 344 )
Téléphones el Phonographes; par A. Niaudet. Paris, J. Bandry, 1878;
in-8°.
N° 793. Chambre des Dépulés. Annexe au procès-verbal de la séance du
[{juin 1878. Proposiiion de loi relative à r agrandissement de la Sorbonne el
à la construction d'un bâtiment spécial pour la Faculté des Sciences de Paris,
présentée par M. Paul Bert. Versailles, impr. Cerf, 1878; in-4°.
Annales de la Société d^ Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du dé-
partement d'Indre-et-Loire; t. LXII, n"* i à 6, janvier à juin 1878. Tours,
impr. Rouillé-Ladevèze, 1878; 6 liv. in-8°.
Essai sur l'orographie des Alpes occidentales ; par Ch. Lort. Paris, F. Savy ;
Grenoble, Maisonville, 1878 ; in-8°.
Thèses présentées à la Faculté des Sciences de Paris; par M. A.-E. Pellet :
i"^* Thèse : Sur In théorie des équations algébriques; 2*^ Thèse : Sur la théorie
des surfaces. Clermont-Ferrand, F. Thibaud, i878;in-4''- (2 exemplaires.)
Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents ; juillet 1878. Paris,
Dunod, 1878; in-8°.
Mémoires couronnés et autres Mémoires publiés par l' Académie royale de
Médecine de Belgique; collection in-8'', f. IV (sixième et dernier fascicule).
Bruxelles, H. Manceaux, 1878; in-8°.
Recueil des travaux du Comité consultatif d' hygiène' publique de France el
lies actes officiels de l' Administration sanitaire; t. VII. Paris, J.-B. Baillière,
1878; in-8".
Comptes rendus des séances de la cinquième conférence géodésique interna-
tionale pour la mesure des degrés en Europe, réunie à Stuttgart, du 27 sep-
tembre au 2 octobre 1877, l'édigés par les secrétaires C.BnvnNf, el A. Hirsch.
Berlin, George Reimer, 1878; in-4°.
ERRATA.
(Séance du aa juillet 1878.)
Page 161, ligne i3, second membre de ricknlitc, au tien de [a^i'- n- ■?oaii''r^ — Si/']',
lisez (a"i« -h noau'v' — 8«")-.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 26 AOUT 1878,
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉIMOIRES ET COMI^IUNICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Président communique à l' Académie la Lettre suivante, qu'il a
reçue de S. M. l'Empereur du Brésil :
« Monsieur le Président,
» J'allègue ma qualité d'Associé étranger de l'Académie des Sciences,
pour concourir à l'érection du monument à Le Verrier. Tous ceux qui
s'occupent de science connaissent et admirent les services que lui a rendus
Le Verrier, et moi je ne cesserai de témoigner ma reconnaissance pour les
bontés que j'ai rencontrées au sein de l'Académie. Le Ministre du Brésil
vous remettra ma contribution. Je profite de cette occasion pour vous
exprimer, ainsi qu'à tous les membres de l'Académie, qui ont été si ac-
cueillants pour moi, la vive sympathie de
» Votre affectionné,
» D. Pedro d'Alcantara. u
Rio, r>8 juillet 1878.
C. R., iSvS, 2' Semestrr. (T. I.XXXVil, IS" i). ^7
( 346 )
M. le Président dépose sur le Bureau une publication qu'il signale à
l'altenlion et à l'intérêt sympathique de l'Académie : c'est le Recueil des
travaux scientifiques de Léon Foucault, réunis et publiés par les soins de
sa mère, de ses parents et de ses amis.
jjme Foucault A désiré que ce premier exemplaire des œuvres de son fils
fût offert à l'Académie pour être déposé dans sa bibliothèque.
M.Bertrand a bien voulu enrichir cette édition d'une Notice sur l'auteur.
Grâce aux soins intelligents de M. Gariel, qui a surmonté avec bon-
heur les difficultés de diverses natures que présentuit celte publication,
grâce aussi à l'habileté de l'éditeur, M. Gauthier-Yillars, l'exécution de
l'ouvrage paraît tout à fait digne des découverles et du nom de Léon
Foucault.
ASTRONOMIE. — Emploi de l'ascension droite de la Lune, corrigée des erreurs
tabulaires, pour déterminer la longitude en mer. Note de M. Faye.
« Les Tables de la Lune de M. Hansen ont été accueillies avec faveur
par les astronomes et les navigateurs. Elles ont remplacé immédiatement
celles dont on se servait auparavant. Celte confiance universelle était
fondée sur l'introduction d'un grand nombre de petites inégalités que
Burckhardt et Damoiseau avaient négligées, et sur la merveilleuse exac-
titude avec laquelle ces Tables représentaient les observations modernes,
dans la période où celles-ci ont acquis toute leur précision, c'est-à-dire de
1760 à i85o. On savait, d'ailleurs, que M. Hansen avait découvert dans le
mouvement de notre satellite d'importantes inégalités séculaires et que ses
Tables représentaient parfaitement les plus anciennes éclipses dont l'histoire
fasse mention. On était donc généralement convaincu que désormais les
Tables de la Lune possédaient la précision qu'on obtient couramment pour
les planètes dont la théorie est loin d'oflrir les mêmes difficultés. Le Gou-
vernement anglais en particulier les accueillit avec l'idée que le grand
problème dont il s'est toujours montré si préoccupé, de déterminer astro-
nomiquement les longitudes en mer, était désormais résolu. Cette persuasion
a très-probablement diminué quelque peu aux yeux du monde savant l'in-
térêt qu'on n'a pas manqué pourtant d'accorder aux travaux de Delaïuiay,
et nous avons entendu, ici même, un de nos confrères invoquer l'autorité
des Tables lunaires de M. Hansen, à l'appui de critiques que le temps n'a
point ratifiées.
» En effet, depuis qu'on se sert de ces Tables, on a remarqué qu'elles
( 347 )
s'écarlent de plus en plus du ciel ; aujourd'hui il est impossible de compter
à une demi-minute de temps près sur les longitudes qu'on en déduit, en
mer, par l'observation la plus exacte des distances lunaires.
» En prenant simplement les moyennes mois par mois, puis année par
année, des erreurs déterminées aux instruments méridiens de l'Observatoire
de Radcliffe (Oxford), dont je possède les Annales, grâce à la libéralité des
Trustées de cet établissement célèbre, je trouve:
Erreurs en S\.
En 1868 + o,iG
18C9 H- 0,17
1870 + o,i5
1871 -+- 0,27
1872 + 0,33
1873 h 0,48
1874. -h o,63
1873 + 0,59
» On en déduit, pour l'erreur en longitude en 1875, -H 9", 6, et il y a
tout lieu de croire qu'en 1878, 1879, 1880 cette erreur ira à environ
12, i3 et \[\ secondes.
» Mais, pour préjuger ainsi l'avenir, il est indispensable de remonter au
passé et de voir comment les Tables représentent les observations anciennes.
» M. Newcomb a montré, dans un important travail qu'il vient de pu-
blier, que les observations antérieures à 1760 ne sont pas mieux représen-
tées que les observations récentes ('). Voici le tableau de ces écarts déter-
minés de aS en ^5 ans depuis deux siècles et demi :
licarts. Erreur probable.
1623 4-5o ± i3
1650 +39 ± 5
1675 +32 ± I
1700 +21 zh o
1723 +7 ±1
1750 o ± I
1775 o :3z I
1800 o ± I
1825 o dz I
1850 o ± I
1875 -8(') ±: I
(') Rcsearches on the motion of the Monn. Washington, 1878.
( ') Les obseï valions méridiennes de Washington et de Greenwich ont donné — 9", 7, ré-
sultat semblable à celui que nous avons déduit approximativement des observations d'Oxford.
47-
( 348 )
» Si l'on se reporte aux observations des astronomes arabes, de 85o
à 980, l'erreur des Tables est en moyenne de — 200". Plus haut encore, à
l'époque de Ptolé:née, elle était de — 16'. Il s'agit donc là d'inégalités à
longues périodes incomplètement déterminées par le savant auteur des
Tables, mais en tout cas empiriquement agencées de manière à représenter
parfaitement l'époque la plus importante, c'est-à-dire le siècle qui s'est
écoulé depuis Bradley et La Caille jusqu'à nos jours. Je n'insiste d'ailleurs
sur ce point que pour montrer que l'erreur actuelle, que nous voyons
augmenter d'année en année, ne doit pas s'arrêter de sitôt pour décroître
et disparaître. On peut croire, au contraire, qu'elle est encore loin d'avoir
atteint son maximum.
» Si notre regretté confrère, M. Delaunay, avait vécu, nous aurions
aujourd'hui des Tables tout aussi satisfaisantes que celles de Hansen au
point de vue des inégalités à courte période, mais plus complètes et surtout
plus faciles à discuter au point de vue des longues inégalités. En atten-
dant que son immense travail soit repris et complété, il est heureux, je
pense, que les défauts aujourd'hui palpables des Tables de Hansen soient
de la nature susdite, car ils ne nous forcent pas à renoncer immédiate-
ment à leur emploi dans les applications journalières de l'Astronomie.
» Précisément parce que ces écarts se développent avec une grande len-
teur, on peut les déterminer d'avance avec exactitude pour une durée res-
treinte et les appliquer aux observations de manière à rendre celles-ci com-
parables aux éphémérides publiées et placées déjà entre les mains de nos
marnis. Supposons avec M. Newcornb que la longitude calculée de la
Lune doive être en erreur en 1878 de ii",9, en 1879 de i2",5, en 1880
de i3",a d'après les observations méridiennes ; la correction de l'ascension
droite
r/jR = clL (0,92 -f- o,4o tangDsinyR)
s'en déduira aisément à toute époque intermédiaire avec l'exactitude né-
cessaire dans la pratique.
» Il serait matériellement impossible de corriger pareillement toutes les
distances lunaires contenues dans les éphémérides déjà publiées; mais, à
l'aide d'un léger changement de méthode, on parviendra à se passer com-
])létement de ces distances et à leur substituer, pour trouver la longitude
en mer, l'ascension droite elle-même de la Lune. Le procédé que je vais
indiquer a effectivement cet avantage de rendre les distances calculées com-
plètement inutiles ; il permet, en outre, de comparer la Lune à des astres
voisins, ce qui facilite singulièrement les observations; enfin il se prête
très-bien au calcul rigoineux des parallaxes.
( 349)
» Désignons par
d^ , d les distances apparentes et vraies des deux astres;
Z| , :; les distances zénithales apparentes et vraies de l'astre de comparaison ;
z^, z' celles de la Lnne ;
(A) leur différence d'azimut;
(/H) leur différence d'ascension droite ;
0*, ô' leurs dislances polaires.
)) Voici les formules de parallaxe dans le cas où l'on rapporterait les cal-
culs, non pas au centre O de la Terre, mais, comme on l'a déjà proposé,
au point N où la verticale AN de l'observateur A va couper l'axe de la
Terre. Les distances AN et ON seront prises à vue dans une petite Table
dont voici les élétnenls, X désignant la colatitude de l'observateur :
AN = (i - e=sin=A)~^ ON = ANe=cosX, £- = 0,006785.
Cela posé, si P est la parallaxe horizontale tabulaire pour l'équateur, et D
la déclinaison tabulaire de la Lune, on aura, sans erreur sensible,
ô" = 90° — D — P.ONcosD ;
11 11 T» » «T • ' AN.Psini'cos/J
parallaxe de liant. /;= F. AW sniz, ou — ; — ^— r-
^ ' ' I — AN.sinPcosz'
» Si le bord inférieur de la Lune a été observé, la parallaxe et la réduc-
tion au point N. se trouvent comprises dans la formule
z =Ç, -P.ANsinÇ, - |A,
Ç, représentant la distance zénithale du bord observé, corrigée de la réfrac-
tion, et A le diamètre apparent de la Lune pris dans la Table.
n Maintenant, pour obtenir {/R.), il suffira d'ajouter aux deux équations
de Borda
cosd, = cos(£-| — ;'j -- 2 sine, sinz, sin-|(A),
cosd = cos(z — z') — 2sinz sins' sin-4^(A)
la relation analogue
cosd :=- cos(ô — ô') — 2sino sin5' sin- o (^îî),
et d'éliminer entre elles cosd et sin-^(A). On a ainsi, en posant, pour abré-
-s s, o sin: sin 3' ,
ger, Z, — Z. =. c/.,, Z — Z —a, 0 — 0 = li, -^ -. — r = '>,
• ^ • ^/ ■ ■> f / -r. \ ■ a — S . a -h S , . f/, — a, . f/, -I- a,
sniosuio sm-Jr(yR) = sin ^ sm -+- /v sui sin >
( 35o )
formule un peu plus longue que celle de Borda, mais qui n'exige pas,
comme celle-ci, une interpolation compliquée de secondes différences, parce
que la Connaissance des Temps donne aujourd'hui les iî\. de la Lune d'heure
en heure, tan'lis qu'elle ne donne les distances lunaires que de trois heures
en trois heures (' ).
» Avant de comparer 1'^ de la Lune obtenue par ce calcul avec l'éphé-
méride, on aura soin de lui ajouter la correction précédemment détermi-
née, à moins que l'on n'aime mieux soustraire cette même correction des
ascensions di'oites tabulaires entre lesquelles il faudra interpoler pour
trouver l'heure de Paris. J'ai quelque raison d'espérer que noire savant
confrère M. hœwy, qui s'est déjà préoccupé lui-même des erreurs crois-
santes des Tables de Hansen, prendra les mesures nécessaires pour déter-
miner ces corrections avec plus d'exactitude, à l'aide d'observations plus
récentes, et les faire connaître au public en temps utile. Ce sera le vrai
moyen de prolonger l'usage des Tables du célèbre astronome allemand
jusqu'à l'époque où de nouvelles Tables, fondées comme le voulait Laplace
sur la seule théorie, viendront les remplacer. D'ici là, si les modifications
que je propose sont acceptées, les navigateurs n'auront pas à souffrir d'er-
reurs devenues réellement intolérables. »
PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Comparaison entre les cjlandes salivaii es el
les glandes sudoripares, relativement à i action qu exerce sur leur fonction-
nement la section de leurs nerfs excito-sécréleurs. Note de M. A. Vclpiax.
« J'ai rappelé, dans la dernière séance, le fait suivant, signalé par
M. Luchsinger : si l'on sectionne sur un chat un des nerfs sciatiques, le
chlorhydrate de pilocarpine injecté sous la peau, le jour même de la sec-
tion, provoque une abondante sécrétion de sueur sur les pulpes digitales
du membre correspondant aussi bien que sur celles des autres membres;
mais, si la section est faite depuis plus de six jours, l'injection du sel de
pilocarpine n'a plus d'action sudorale sur les pulpes digitales du pied cor-
respondant.
M Eu est-il de même pour la glande salivaire sous-maxillaire, dont nous
connaissons bien les nerfs excito-sécréteurs, et sur laquelle le jaborandi et
(') 1,'erreur sur ô provenant d'une erreur de l'estime n'a pas d'inlUience sensible si
l'angle à la Lune est voisin de 90 degrés ; en tous cas, on en tiendra aisément compte, dans
le calcul, par une seconde approximation basée sur de simples différences logarithmiques.
( 35i )
son alcaloïde, la pilocarpine, agissent comme sur les glandes sudoripares?
C'est ce que je me suis proposé de rechercher. Mes expériences ont été
faites sur des chiens.
» Les études faites, sous ma direction, par M. Carville et M. Bochefon-
taine, oui montré que le jaborandi excite encore la sécrétion de la glande
sous-maxillaire du chien, lorsque l'on injecte l'infusion de cette plante
dans une veine, le jour même de l'opération, soit après la section de la
corde du tympan, soit après la section du cordon cervical ûu sympathique
ou après l'excision du ganglion cervical supérieur, soit même après que
l'on a, sur le même chien, enlevé ce ganglion et coupé le nerf lingual uni
à la corde du tympan.
)) IjC 26 avril 1878, j'ai examiné l'action du jaborandi sur un chien qui
avait subi, le 19 avril, c'est-à-dire sept jours auparavant, la section du nerf
lingual du côté droit, au-dessus du point où une partie de la corde du
tympan abandonne ce nerf pour se rendre à la glande sous-maxillaire.
Comme dans toutes les autres expériences dont je parlerai dans cette Note,
la recherche de l'action du jaborandi a été faite sur l'animal curarisé et
soumis à la respiration artificielle. Un tube métallique était introduit et
fixé dans chacun des deux conduits de Wharton. Une petite quantité d'une
assez forte infusion de feuilles de jaborandi était injectée dans une des
veines saphènes, vers le cœur.
» Sur le chien dont il est question, on a constaté que l'injection intra-
veineuse de l'infusion de jaborandi provoquait presque immédiatement un
abondant écoulement de salive par le canal de Wharton, du côté gauche
[lingual intact); du côté droit, il y avait aussi écoulement de salive, mais
la sécrétion était moins abondante, et les premières gouttes n'appa-f^ais-
saient que quelques instants après que l'effet avait commencé du côté
gauche; d'autre part, la salive était plus visqueuse, plus filante à droite
qu'à gauche. Lorsque l'action excito-salivaire de l'injection de jaborandi
a été épuisée, on a pratiqué une nouvelle injection intra-veineuse de l'in-
fusion de cette plante, et, cette fois encore, la même différence s'est mon-
trée entre les effets produits sur les glandes des deux côtés.
» Le jaborandi produit donc encore son action ordinaire sur la glande
salivaire sous-maxillaire, sept jours après la section de la corde du tympan :
cette action est seulement un peu affaiblie, et les caractères du produit de
sécrétion sont un peu modifiés.
» Mais la corde du tympan n'est pas le seul nerf excito-sécréteur de la
glande sous-maxillaire. Les filets nerveux que le grand sympathique en-
( 352 )
voie à cette glande contiennent, sans doute, des fibres fréno-sécrétoires;
mais ils sont surtout formés de fibres excito-sécrétoires ; toutes les expé-
riences le démontrent.
» Pour comparer entre eux les effets produits, au bout de plusieurs
jours, sur la glande sous-maxillaire, par la section de la corde du tympan
et ceux que détermine, dans les mêmes conditions, la section des filets
nerveux glandulaires provenant du sympalhique, il fallait pratiquer la
section du cordon cervical du sympathique, ou mieux l'excision du gan-
glion cervical supérieur. Cette dernière opération a été faite sur un chien,
du côté droit, le 2i juillet, et l'action du jaborandi a été examinée le
3i juillet, c'est-à-dire dix jours a[)rès l'opération. Les deux nerfs linguaux
ont été coupés transversalement, au-dessus du point d'où se détache le
filet sécréteur provenant de la corde du tympan; puis on a faradisé suc-
cessivement les bouts périphériques de ces deux nerfs, dans le point où ils
contiennent encore toute la corde du tympan, et l'on a constaté que la
sécrétion de salive provoquée par cette éleclrisation était plus abondante
du côté gauche que du côté droit (côté de l'excision du ganglion sympa-
thique). Cette constatation faite à plusieurs reprises, on injecte dans la
veine saphène quelques centimètres cubes d'infusion de jaborandi : la
salive s'écoule presque aussitôt par les deux conduits de Wharton; l'écou-
lement est un peu plus abondant du côté droit que du côté gauche.
1) On voit donc que le jaborandi exerce encore son action excito-sécré-
toire sur la glande sous-maxillaire, quelques jours après l'excision du gan-
glion cervical supérieur, ganglion d'où paraissent provenir toutes ou
presque toutes les fibres sympathiques qui innervent la glande sous-
maxillaire.
M Mais la comparaison ne pouvait être faite entre les effets observés
chez le chat, à la suite de la section du nerf sciatique ou des nerfs du
plexus brachial, pour les glandes sudoripares des pidpes digitales de cet
animal, et ceux que peut produire chez le chien, sur le fonctionnement
des glandes salivaires, la section des nerfs excito-sécrcteurs de ces glandes,
qu'à la condition de couper, dans ce dernier cas, sur le même animal, la
corde du tympan et les filets sécréteurs sympathiques.
1) Cette expérience a été pratiquée sur trois chiens.
<) Sur l'un d'eux, le nerf lingual et le nerf vago-sympathique ont été
coupés, du côté droit, le 3o avril 1878. Le 8 mai suivant, on a injecté
une petite quantité d'infusion de feuilles de jaborandi dans l'une des
veines saphènes, vers le cœur. Quelques instants après, i! se fait un écou-
( 353 )
lement de salive, goutte à goutte, par le canal de Wharton, du côté droit :
cet écoulement salivaire dure plusieurs minutes, se ralentit, puis s'accé-
lère de nouveau sous l'influence d'une nouvelle injection de jaborandi. (Le
canal de Wharton n'avait été préparé que du côté des nerfs coupés.)
» Sur le deuxième chien, la section de deux nerfs avait été faite, du
côté droit, le 19 juin 1878. Le 3 juillet, on injecte, dans une des veines
saphènes, une petite quantité d'infusion de jaborandi. Presque aussitôt la
salive commence à couler par le conduit de Wharton, des deux côtés :
l'écoulement salivaire est plus abondant, plus rapide, du côté où les nerfs
sont intacts que de celui où ils ont été sectionnés.
» Sur le troisième chien, le nerf lingual, uni à la corde du tympan, a été
coupé, (lu côté droit, le 5 juillet 1878, et, le même jour, on a excisé
complètement le ganglion cervical supérieur du même <;ôté. Le 18 juillet,
on injecte dans une veine saphène, vers le cœur, quelques centimètres
cubes d'infusion de jaborandi. On constate, comme dans les expériences
précédentes, qu'il se produit, par les deux conduits de Wharton, un écou-
lement de salive, lequel est plus abondant du côté gauche que du côté
droit, et se manifeste, de ce même côté gauche (nerfs intacts), plus rapi-
dement après l'injection que du côté droit.
» Après avoir bien constaté ces résultats, il fallait encore, avant de con-
clure, s'assiuer que les glandes salivaires sous-maxillaires ne reçoivent pas
d'autres fibres nerveuses excito-sécrétoires que celles qui lui sont fournies
par la corde du tympan et par la partie supérieure du grand sympathique
cervical. Pour être renseigné sur ce point, j'ai soumis à une faradisation
énergique le bout supérieur d'un des nerfs sciatiques sur un chien qui, dix
jours auparavant, avait subi, du côté droit, la section de la corde du tym-
pan unie au lingual et l'excision du ganglion cervical supérieur. Sous l'in-
fluence de celle excitation, un écoulement abondant de salive s'est produit
par le canal de Wharton, du côté gauche, tandis qu'il ne se montrait pas
une seule goutte de salive à l'extrémité du tube placé dans le canal de
Wharton, du côté droit.
» Il résulte donc, de ces expériences, que la section des nerfs excito-
sécréteurs de la glande salivaire sous-maxillaire n'a pas, sur le fonction-
nement de celle glande, une influence semblable à celle qu'exerce sur les
glandes sudoripares des pulpes digitales du membre postérieur la section
du nerf sciatique. Le jaborandi agit encore sur la glande sous-maxillaire
plusieurs jours après la section des nerfs excito-salivaires, tandis que celte
plante, ou son alcaloïde, la pilocarpine, à partir du sixième jour après la
section du nerf sciatique (nerf qui paraît contenir toutes les fibres excito-
C.B., i8;8, 2'Semesln: (T. LXXXVII, IN° U.) 4^
( 354 )
siulorales du membre postérieur), n'a plus d'aclion sur les glandes sudo-
ripares du membre correspondant (').
» Quelle cause peut-on assigner à une telle dissemblance entre les ré-
sultats de deux expériences qui offrent, an premier abord, une si grande
analogie? Cette dissend)lance est-elle due uniquement à la différence de
coiislitutiou de la substance des éléments anatoiniques propres des deux
sortes de glandes sudoripares et salivaires? Doit-on en chercher la raison
dans les modifications circulatoires qui se produisent sous l'influence de la
section des nerfs soumis à l'expérience, et qui auraient une influence dif-
férente sur le fonctionnement des glandes simples (glandes sudoripares)
et des glandes composées (glandes sous-maxillaires)? ou bien, enfin, faut-il
attribuer cette dissemblance à l'énorme quantité de cellules nerveuses ré-
parties, soit isolées, soit réunies en groupes ganglionnaires plus ou moins
volumineux, sur toute la longueur des nerfs sécréteurs destinés à la glande
sous-maxillaire, cellules qui, après la section de ces nerfs, empêchent vrai-
semblablement leurs fibres de perdre peu à peu leur excitabilité jusqu'à
leurs extrén)ités périphériques.
» La dernière de ces explications paraît la plus satisfaisante, mais de
nouvelles recherches sont nécessaires pour se prononcer d'une façon défi-
nitive sur sa valeur. »
MEMOIRES LUS.
PHYStQUiî. — Sur les formes vibratoires des corps solides et des liquides
(3*^ Mémoire) (-); par M. C. Deciiakme. (Extrait.)
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
« J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie les résultats de mes recherches
sur la relation qui existe entre la largeur des stries qui se produisent sur
( ' ) Une remarque que j'ai faite dans loiites les expériences où les nerfs excito-salivaircs
ont été coupés d'un côte nxinlio bien que la ylandc sous-niaxillaiie de ce colé peut encore
fonctionner dans une eerlaine niesuie. Lorsqu'on a introduit cl fixé dans les conduits de
■\Yliarlou des tubes nniuis de leur niandiin, et qu'on enlève ce mandrin au bout de quelques
minutes, tous les préparatifs étant achevés, on voit s'écouler quehpus gouttes de salive par
chacun des deux tubes : ces gouttes sont moins nomlircuses, il est vrai, et d'ordinaire ])lus
visqueuses et ])lus blanchâtres du côté où les nerfs excito-sécréleurs ont été sectionnés que
du côlé oi)posé.
(') Comptes rendus, \i. 261 de ce volume.
( 355 )
un plateau circulaire vibrant, recouvert d'une mince couclie d'eau, et le
nombre des vibrations des sons correspondants.
» Comme il est impossible (ie mesurer la largeur des stries liquides,
fugitives et njobiles, j'ai du chercher à les fixer par divers moyens exposés
dans mon Mémoire. Les quatre photographies qui accoinpjignent le texte
sont les reproductions exactes, en grandeur naturelle, des premiers sys-
tèmes (4, 6, 8 et 11) de réseniix périphériques, obtenus avec nu plateau
de o"',4i6 de diamètre, et de o'",oo3 d'épaisseur, recouvert d'une couche
d'eau de o™,ooi5, contenant en suspension une poudre insoluble.
» Pour les largeurs des stries de même sorte, mesurées soit siu' ces pho-
tographies, soit sur des réseaux relevés à l'aide de papier gommé, on a
trouvé :
3101 01111 Diiii inm
Les moyennes suivantes 2,78 i,So 1,34 '^>^9
Dont les rapports sont sensiblement.. 3, 00 3,00 i,5o 1,00
D'autre part, il a été constaté, dans un précédent Mémoire ('), que les
intervalles musicaux correspondant à ces mêmes réseaux sont, en général.
Dans le rapport des nombres i f 4 9
Dont les racines carrées sont i i ,5 2 3
» Du rapprochement de ces deux résidtats, on conclut la loi suivante :
» Suj^ les plateaux circulaires, les largeurs des slries sont inversement pro-
porlionnelles aux racines carrées des nombres de vibrations des sons corres-
pondants. »
MEMOlllES î»llESEr^TES.
GÉOMÉTRIE APPLIQUÉE. — De l'emploi de ta Géométrie pour résoudre certaines
questions (le nwyennes et de probabilités. Note de M. L.Lai.anne. (Extrait.)
(Commissaires : MM. Bertrand, O. Bonnet, Pniseux.)
« Dans le nombre infini de triangles possibles dont les cotés ne sont assujettis
cpi'à la condition d'être compris entre deux limites connues d et 6, quelles sont
les valeurs moyennes des trois cùlés préalablement rangés par ordre de grandeur?
■i Telle est la question à laquelle on est cotiduit lorsque l'on cherche si
(') Comptes rendus, p. aGi de ce volume.
48.
( 35G )
quelque loi a présidé à la distribution des agglomérations de population
de même ordre à la surface d'un territoire. Car si, par exemple, il existait
une tendance de nature à placer ces agglomérations à des distances égales
les unes des autres, malgré les inégalités très-apparentes qui existent
entre quelques-unes de ces distances, les moyennes des plus petits, des
moyens et des plus grands côtés des triangles formés, en les joignant deux
à deux de manière à couvrir le territoire d'un réseau de mailles trian-
gulaires, différeraient assurément d'une manière notable des moyennes
calculées dans l'hypothèse où tous les triangles auraient été également
possibles.
» Pour y appliquer la Géométrie, supposons que les trois côtés variables
de chacun des triangles en nombre infini que l'on peut construire soient
représentés par les coordonnées rectangulaires x, y, z d'un même point
de l'espace, l'axe des z étant vertical. La portion de l'espace dont tous les
points auront des coordonnées satisfaisant à la condition d'être les trois
côtés d'un des triangles possibles devra satisfaire aussi aux cinq conditions
X
la,
Z _
b,
X
SJ,
J=
;z,
s
'Sx
+ J-
» Dans chacune de ces cinq relations, il ne faut retenir que le signe
d'égalité qui en détermine le ternie extrême, pour fixer les limites de la
région de l'espace dans l'intérieur de laquelle les coordonnées de tous les
points satisfont à ces mêmes conditions considérées avec le double signe.
Les coordonnées du centre de gravité du volume circonscrit de cette ma-
nière seront évidemment les valeurs moyennes cherchées.
» Or les plans représentés par les quatre premières équations déterminent
un tétraèdre qui n'est tronqué par le plan de la cinquième équation que si
la limite inférieure a n'excèile pas la moitié de la limite supérieure h.
Pour des valeurs moindres de a la troncature a lieu et l'on a finalement un
pentaèdre qui est la différence entre deux tétraèdres. Ce second cas donne
lieu à des calculs beaucoup moins simples que le premier.
» En appliquant la propriété connue que, dans un tétraèdre, l'ordonnée
du centre de gravité est égale au quart de la somme des ordonnées des
sommets, on trouve, dans le cas de a >- { b, pour les valeurs des coor-
données de ce centre de gravité.
(r) x,^ 1(5(1 -hb), r,=^l{n-hb), z, = {-{a + Zb).
( 357 )
» Dans le cas de a<ib, on détermine d'abord, par le même procédé,
les coordonnées des centres de gravité des deux tétraèdres dont la diffé-
rence est le pentaèdre qui renferme tous les points de l'espace satisfaisant
à la condition que leurs coordonnées forment un triangle dont les côtés
soi;t compris entre a et b. On déduit ensuite le centre de gravité de ce
penlaèdre par une composition de moments, dans laquelle entrent les vo-
lumes des deux tétraèdres, et l'on parvient aux formules suivantes :
4(3rt + b) [h — nY—[C:>a + b] [h— inY
X-l = ^-rT-; r; TT-i 1 7T-, '
.6[(6-
-af-
[b-
- 2 <•/ )■
'J
4(«
+ i)(6-
-aY-
(ia H-
3è)(
b -
■îaY
^[[b-
-ay-
T
[b-
- 2(7)
■'J
1 (n
-\-?,b][b-
-oY-
[^.
«4-
3/.)
(b-
-2rt)'
>) L'ensemble des formules (i) et [n) donne une solution complète de la
question proposée.
» Si l'on fait b = art, l'un et l'autre système se réduisent à
a: = fa, J =;§(/, z — la.
» Le procédé géométrique qui consiste à considérer le lieu des points
dont les coordonnées satisfont à des conditions données entre leurs variables
paraît susceptible d'autres applications. Telle est celle qu'on en peut faire à
la solnlion du problème suivant, posé et résolu analytiquement par
M. E. Lemoiue duis le Bulleliii de la Société malhéiualique de France, t. I :
« Une tige d'une longueur / se brise en trois morceaux; quelle est la pro-
» babilité pour que, avec ces trois morceaux, on puisse former un Iri-
» angle? » On suppose, d'ailleurs, que tous les modes de brisure sont
également possibles.
H Considérons les trois fragments comme les coordonnées d'un même
point de l'espace. Le lieu des points qui satisfont à la relation fondamentale
( A ) X + ; • + z = /
est un triangle dont les sommets sont situés à la distance / de l'origine sur
les trois axes des coordonnées.
» Mais, pour que le triangle soit possible, il faut que l'or, ait simultané-
ment
(î») X<J--r- Z, J i Z + X, Z <.X 4-/.
( 358 )
» Les trois plans déterminés par les équations de ce groupe, en ayant
égard à l'équation (A), sont respectivement perpendiculaires à chacun des
trois axes des coordonnées, à une distance de l'origine égale à-^Z. Leurs
intersections avec le triangle déterminé par l'équation (A) déterminent un
nouveau triangle qui joint deux à deux les milieux des côtés du premier et
qui par conséquent n'a que le quart de sa superficie. Or c'est seulement
à l'inlérieur de ce triangle central que se trouvent les points dont les coor-
données satisfont à l'ensemble des relations (A) et (B) ; la probabilité cher-
chée est donc { .
» Qu'il soit permis à l'auteur de cette Note de rappeler que, dans une
précédente Communication, il a iiontré comment des considérations ana-
logues permettent d'évaluer la probabilité du nombre des racines réelles,
dans une équation donnée, qui renferment seulement deux coefficients
variables [Coinples rendus, séance du 26 juin 1876). »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la petletiérine, alcali de l'ëcorce de grenadier.
Note de M. Ch. Tanret, présentée par M. Berthelot.
(Renvoi à la Commission des prix de Médecine de la fondation Montyon.)
« J'ai annoncé précédemment la découverte de la pelletiérine : pour
préparer cet alcali à l'état de pureté, on distille sa solution éthérée dans
un courant d'hydrogène, puis le résidu y est maintenu à i3o-i4o degrés,
jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus de vapeur d'eau. On élève alors la tem-
pérature et l'on recueille le liquide qui distille entre 1 80-1 85 degrés.
» Propriétés. — La pelletiérine ainsi obtenue est incolore; mais, à l'air
ou dans des flacons incomplètement remplis, elle se colore très-rapidement.
Sa densité à zéro est 0,999; ^"^ ^^'- °î9^^ ^ ^' degrés. Trés-soluble dans
l'eau, cet alcali s'y dihsout avec contraction : c'est ainsi que, si on le dé-
pose avec précaution sur l'eau, on le voit, malgré sa plus faible densité,
former des stries qui tombent au fond du v;ise. A un mélange de i partie
de pelletiérine et 2,5 parties d'eau, j'ai trouvé pour densité 1,021 à 21 de-
grés.
» La pelletiérine est dexlrogyre. En solution aqueuse, elle a un pouvoir
rolatoire [aj, — -I- 8°. Celui du sulfate préparé avec l'alcaloïde distillé est
de -f- i5",9.
» Avec l'acide sulfurique et le bichiomate de potasse, la pelletiérine (ou
ses sels) donne une coloration verte auisi intense cjue l'alcool dans les
mêmes conditions.
ta
( 359 )
» Composition. — Les analyses ('), coml)inées avec celles des sels cris-
lisés que la pelletiérine donne avec les acides suKurique et clilorhy-
drique, conduisent à la formule C'H'^AzO^. En eOet :
Trouvé. Calculé.
C 68,98 6<i,o6
H 9.o5 9)35
Az 9 '8' '0)07
0 12,16 11 ,52
100,00 100,00
» Le chlorhydrate desséché dans l'acide C'Tl" AzO^,HCl a donné
Trouvé. Calculé.
C 54,55 54,70
II 8,12 7,98
Az 7,79 7,92
0 20, 36 20,23
» Le sulfate (séché dans l'acide) a donné à l'analyse 26,95 et 26,23 de
SO'HO pour 100. En outre, la quantité d'acide que j'ai employée poursa-
turer la pelletiérine représentait 26,98 pour 100 du poids de sulfate formé.
Or la formule C"'H^'AzO,SO%HO exige 26,06 de SO'HO.
» La densité de vapeur calculée avec la formule C'°H" AzO^ serait 4)8i;
l'expérience a donné 4)66.
» La pelletiérine fournit donc vn nouvel exemple d'une base volatile oxy-
généevoisine de la tropine, C"'H"AzO-, et de la conhydrine, C'*H"*AzO^.
» Rendement. — 11 m'a paru intéressant de rechercher la quantité d'al-
caloïdeque contiennent les écorces des diverses parties du grenadier, ainsi
que l'influence de la végétation sur sa foimaliou. Les arbrisseaux qui ont
servi à ces essais étaient de même taille et âgés d'une dizaine d'années. Ils
avaient grandi dans des caisses assez étroites, sous le climat de Troyes,
renfermés dans un hangar l'hiver et mis au grand air dans la bonne saison.
Les résultats obtenus sont ainsi comparables entre eux, bien que les gre-
nadiers venus en pleine terre et sous un ciel plus chaud eussent peut-être
donné des quantités de pelletiérine différentes. Comme il me reste à doser
( ' ) Elles ont clé Tiitcs dans le laLoraloire de M. Berlholol, au Colléye de France, avec le
concours de M. Villieis.
( 36o )
la pelletiérine de grenadiers arrachés en automne, je donne sans commen-
taire les chiffres que j'ai trouvés :
Rendement, tn sulfate de pelletiérine, de i oo grammes des parties suivantes.
10 juin. 3 août.
gr gr
Chevelu entier des racines (sec) >, i ,3o
L'écorce seule, obtenue par contusion (sèche) 0,66 2,25
Le nicditullium seul (sec) » o,63
, , • 1 , , . . ( fraîclies . 0,60 o,C)2
Ecorces des racines plus crosses nu une plume de nigeon , , ■'
( sèches. . . i ,20 i ,54
. , 1 L I fraîches. . o,34 o.St
Ecorces des grosses et moyennes branches , , ' 7i /-A
( sèches o,do 0,00
Ecorces des petites branches (sèches) ... 0,82
» Action jjhysiolocjkjue. — Les observations de phisieiu's médecins de
Troyes et de Paris, entreprises sur ma demande, établissent que la pelle-
tiérine est le principe ta;nicide du grenadier, principe qui n'avait pas été
isolé. ))
M. L. Lassali.e adresse une Note relative à la direction des aérostats.
(Renvoi à la Commission des aérostats.)
M. L. Gabba adresse les résultats d'expériences relatives à l'influence
de l'eau sur le dévidage de la soie.
(Renvoi à l'examen de M. Pasteur. )
INI. J. Word, de Dublin, adresse, par l'entremise du Mitiisière de l'in-
térieur, une Note relative à une nouvelle pile électrique.
(Conuîussaires : MM. Edm. Becquerel, Jamin.)
M. Lagré-Dlfau, m. Nicolle adressent diverses Communications rela-
tives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
( 36i )
COURESPONDANCE.
GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces orlhorjonnles. Note de M. de Tii.ly.
« Les observations qui suivent m'ont été suggérées par une Note de
M. Catalan, insérée dans les Comptes r«if/i/s (6 juillet 1874), où l'auteur
cherche les surfaces 1, et 2o qui, avec les surfaces données S, forment un
système orthogonal triple.
» Si les deux surfaces S, et Sn sont orthogonales entre elles et à toutes
les surfaces S, il est clair que les séries de sin-faces 2^,, 2,, respectivement
tangentes à S, et à So le long de la courbe d'intersection de ces deux der-
nières surfaces, forment avec la série S un système orthogonal triple; mais
c'est un système en quelque sorte secondaire^ parce que les trièdres trirec-
tangles formés par les trois séries de surfaces orthogonales ont tons leurs
sommets sur une même ligne.
» Si l'on exclut les solutions de ce genre, ha méthode contenue dans les
deux premiers paragraphes de la Note de M. Catalan permet de trouver
tous les autres systèmes orthogonaux.
» Mais, d'une part, cette méthode semble susceptible d'un mode d'ap-
plication tout différent de celui cpii est développé dans les paragraphes
subséquents de la même Note; et, d'autre part, il n'est pas nécessaire
d'exclure des solutions. Après avoir posé l'équation (5), on peut pour-
suivre ainsi :
» Supposons que, dans cette équation, jc et j" aient été remplacés par
leurs valeiu's en a, /3 et 2, au moyen des équations connues (3). Admettons,
de plus, que, dans ij;' et dans tt', les constantes arbitraires de t|; et de n soient
censées éliminées, respectivement, au moyen des équations inconnues
a = d;(/3), « = 7:(/3).
» Alors l'équation (5) ne contiendrait plus que a, /3 et z, si i|^'et n' (fonc-
tions de a et de /3) étaient connues.
» Mais le lieu des sommets doit comprendre au moins une trajectoire
orthogonale des surfaces S, le long de laquelle a et /3 sont constants, tan-
dis que z est arbitraire.
» Différentiant donc l'équation (5), autant de (ois que l'on voudra, par
rapport à r, on aura une suite d'équations, qui devront être compatibles si
C. R., 187S, 2° Semescre. (T. LXXXVll, N" 9.) 49
( 362 )
le système orthogonal existe. L'élimination de z conduira alors à quatre
équations indépendantes (au maximum) entre ■^'^ n', a et /3.
» Si de ces équations on peut tirer tj;' et vî en laissant a et /3 arbi-
traires, il en résultera un système orthogonal principal, et en même temps
une infinité de systèmes secondaires, d'après l'observation faite au début
de cette Noie.
M Cette hypothèse répond au cas traité par M. Catalan.
» Dans tons les autres, les valeurs trouvées pour a et j3 feront connaître
les trajectoires orthogonales de S suivant lesquelles se coupent les sur-
faces 2, et ^2 des systèmes secondaires isolés. Les valeurs correspondantes
de ij;' et de 71' feront connaître toutes les tangentes aux courbes d'inter-
section de 2, et de 2, avec S; les antres éléments sont évidemment arbi-
traires. La méthode, ainsi présentée et complétée, semble ne plus laisser
échapper qu'un seul cas : c'est celui où les trajectoires orthogonales de S,
qui devraient former le lieu des sommets des trièdres trirectangles, seraient
indéterminées. Cela peut arriver de deux manières :
» 1° Si les surfaces S sont toutes tangentes entre elles suivant une même
ligne : alors ces surfaces jouent le rôle des surfaces 1^ et ^2 des systèmes
secondaires dont il a été question précédemment.
» 2° Si les surfaces S sont toutes tangentes entre elles en un même point,
ce qui se rencontre, par exemple, dans le système orthogonal triple formé
par trois séries de sphères se coupant toutes au sommet d'un trièdre
Irirectangle et ayant respectivement leurs centres sur les trois arêtes de
ce trièdre. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la slrychnine. Note de MM. H. Gal
et A. Étard, présentée par M. Cahours.
« Nous avons soumis la strychnine à l'action de divers réactifs dans le
but d'en obtenir des dérivés pouvant nous éclairer sur sa constitution.
Jusqu'à présent la baryte hydratée seule nous a fourni des résultats assez
nets pour être communiqués à l'Académie.
» En faisant réagir la baryte hydratée sur la strychnine dans des limites
de concentration et de température que l'expérience nous a indiquées et
qu'il est important de ne pas dépasser, nous avons pu obtenir deux nou-
velles bases.
» La strychnine, finement pulvérisée et additionnée d'environ dix fois son
( 363 )
volume d'eau de baryte saturée à froid, est introduite dans des tubes que
l'on scelle en ayant soin de laisser le moins d'air possible. Quand la dis-
solution est complète, ce qui arrive après une chauffe d'environ 4o heures,
à une température qui doit être maintenue entre i35 et i4o degrés, on
ouvre les tubes qui ne renferment pas de gaz et l'on verse leur contenu
dans 2 volumes d'eau distillée bouillie; on se débarrasse delà baryte par un
courant rapide d'acide carbonique; puis, après avoir filtré dans une atmo-
sphère de ce gaz, on évapore au bain-marie dans un ballon mis en com-
munication avec une trompe. Il ne tarde pas à se déposer un précipité
blanc, cristallin, qu'on purifie par une cristallisation d'eau bouillante.
» Ainsi préparé, le nouveau corps se présente en aiguilles microsco-
piques quadrangulaires sans biseau terminal formant un feutre satiné.
Très-peu soluble dans l'eau et dans la plupart des dissolvants, il se dissout
avec la plus grande facilité dans l'acide chlorhydrique, avec lequel il forme
un sel déliquescent et difficilement cristallisable.
» Avec l'acide fartrique, il forme un beau sel acide, très-peu soluble à
froid, et qui se précipite de la liqueur bouillante en prismes brillants.
» L'analyse de cette base, malgré un léger déficit en carbone, conduit
à la formule
C^H^'Az^O» =C*2H"Az=0'' + 2H20-,
Stryclinine.
Calculé.
C 66,9 68,1
H 7,2 7,0
Nous proposons pour ce corps le nom de dihjdroshychnine .
» En évaporant, jusqu'à cristallisation, l'eau mère qui a fourni cette
base, on obtient un dépôt brun qu'on purifie par cristallisation dans l'eau
bouillante, en opérant toujours à l'abri de l'air. On recueille ainsi une
certaine quantité de cristaux jaunâtres très-brillants, en prismes biseautés,
et répondant à la formule
Cm-^kz-O'" = C^H^^Az^O' -h3H=0-.
Strychnine.
w Le tarlrate acide de cette base, que nous appellerons Irihydro-
strychnine, consMuç. un beau sel qui cristallise en prismes jaunâtres, écla-
tants.
49-
( 3G4 )
» Les deux bases, dont nous venons d'indiquer le mode de formation,
sont inaltérables à l'élat sec, très-altérables en dissolution. Elles rédui-
sent l'azotate d'argent à chaud, avec formation d'un miroir métallique,
les chlorures d'or et de platine à froid, en produisant une coloration d'un
rouge violet. L'eau de brome les oxyde en donnant une coloration sem-
blable, luais plus riche. Un excès la détruit en formant un précipité brun
solubieen carmin dans l'acide chlorhydrique concentré. Le mélange d'acide
sulfurique et de bichromate de potasse ne produit pas la réaction caracté-
ristique de la strychnine.
)) lia trihydrostrychnine est plus altérable que la première des bases
étudiées; il en est de même des sels qui en dérivent. Ces produits sont
aussi plus solubles.
» Dans certaines circonstances ces corps se conduisent comme des
aldéhydes, particulièrement dans leur action sur les sels d'argent et sur
le bisulfite de soude. Malgré ces caractères, nous serions portés, à cause
de leurs propriétés basicjues, à rapprocher ces bases des produits décrits
par M. Schûlzenberger sous les noms à'oxyshjchnine et de dioxystrjch-
niiie. Nous aurons, du reste, à revenir sur ces produits, dont nous pour-
suivons l'étude. B
ZOOLOGIE. — Recherches sur les rapports qui existent entre les poids des os
d'un squelette de Buffle; par M. S. de Luca. (Extrait.)
« Les squelettes examinés jusqu'à présent dans le laboratoire de
M. P. Gervais appartiennent aux espèces suivantes : Saïga tartarica, Halma-
turus tethidis, Cœlocjenys subniger, Capra hircus, Truçjlolites niger, Camelus
dromèdarius, Cervus elaphus, Equus hemionts, Sus soofa, C/noceplialus
babuin, Bos bubalus, etc., etc. Cet examen confirme la loi établie dans mes
précédentes Communications, c'est-à-dire que le poids des os du côté droit
est supérieur à celui des os du côté gauche.
» ... J'insisterai aujourd'hui sur les conclusions suivantes, auxquelles
m'ont conduit les pesées de tous les os du squelette du Buffle :
» 1° Le squelette entier du Buffle pèse environ 29 kilogrammes.
» 2° La mâchoire inférieure est la cinquième partie du |)oids du crâne.
» '6° La tète, sans la mâchoire inférieure, pèse autant que la colonne
vertébrale.
M 4° Le bassin est quatre fois plus lourd que le sacrum.
( 3G5 )
» 5° Les os de la tète représentent la quatrième partie du poids du
squelette.
» 6° La colonne vertébrale peut, quant à son poids, se partager en
trois parties presque égales, l'une représentée par les vertèbres cervicales,
une autre par les dorsales, et la troisième par les lombaires, le sacrum et les
caudales.
» ■y" Les os des deux membres antérieurs pèsent le double des membres
postérieurs; mais les os du carpe pèsent la moitié des os du tarse, tandis
que le métacarpe et le métatarse ont le même poids.
» 8° Les os du côté droit pèsent plus que les correspondants du côté
gauche : la différence est d'environ 3 pour loo du poids des os du côté
droit.
» 9° Parmi les vertèbres, la première cervicale, Veillas, est celle qui pèse
le plus; ensuite le poids diminue jusqu'à la dernière dorsale, puis com-
mence à augmenter dans les lombaires ou se maintient presque sans varia-
tion; dans ks caudales, la diminution de poids est progressive : la pre-
mière pèse 25 grammes et la dernière est représentée par une fraction de
gramme.
» io° Les deux phalanges des membres antérieurs pèsent autant que
celles des membres postérieurs, tandis que les phalangiiies et les phalan-
gettes des premiers sont plus lourdes que les correspondantes postérieures. »
M. A. Marinscueg adresse une Note concernant diverses questions de
Physique, d'Astronomie physique, etc.
La séance est levée à 4 heures. J. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçcs dans la séakce dii 5 août 1878.
(su. TE.)
Observatoite impérial de Rio de Janeiro. Mémoire sur Mars. Taches de la
planète et durée de sa rotation d'après les observations failespendant l'opposi-
tion de 1877; par Luiz Cruls. Rio de Janeiro, Typogr. nationale, 1H78;
in-8°. (2 exemplaires.)
Almanaque naulico para 1878. Madrid, impr. Aribau y C, 1878; iu-8°.
( 366 )
Les fondions métriques fondamentales dans un espace de plusieurs dimen-
sions et de courbure constante; par H. d'Ovidio, à Turin. Sans lieu ni date;
br. in-8°.
Bulleltino di Dibliocjiafia edi Storia délie Scienze matematiclie efisiche; t. XI,
maggio 1878. Roma, 1878; in-4°. (Présenté par M. Chasles.)
// Tajuja corne antisifililico. Relazione del D'' Celso Pellizari. Firenze,
lipog. Cenniniana, 1878; br. in-8°.
Alti délia R. Accademia clei Lincei; série terza, Transunli, vol IL Ronia,
tip. Salviucci, i878;in-4°.
Iconographia crinoideorum in stratis Sueciœ silaricis fossilium , auctore
N-P. Angelin. HolmifE, Samson et Wallin, 1878; in-fol. cartonné.
The Metecrology of ihe Bombay presidency ; by Ch. Chambers. London,
G. Ed. Eyre and W. Spottiswoode, 1878; in-4° avec atlas.
Stndien in der Anatomie des Neruensystems und des Bindecjewebes; von
Axel Rey und Gustaf Retzius. Stockholm, Samson et Wallin, 1876;
in-fol.
Boletin del Minislerio de fomento de la Repiiblica mexicana; t. I, n"* i à
80 ; t. II, n°' I à 93 ; t. III, n"' i à 4- Sans lieu ni date; iu-4°. (Présenté
par M. Decaisne.)
Ouvrages keçds dans la séance do 12 août i8'j8.
Agronomie, Chimie agricole et Phjsiologie; par M. Boussingault; t. VI.
Paris, Gauthier- Villars, 1878; in-8°.
Bulletin international du Bureau central météorologique de France ; n°^ 200
à 220, du 19 juillet au 8 août 1878; 20 liv. in-4 autogroph.
AuziAs -Turenne, La syphilisation. Paris, G<'rmer- Baillière, 1878;
ii)-8°.
Notice sur Tizi-Ouzou ; par M. le D' Gavoy. Alger, V. Aillaud, 1878;
in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.)
Les fécules; par M. G. Bleicher. Paris, F. Savy, 1878; br. in-8''.
Quelques points relatifs à la toxicologie de l'arsenic. Des glucoses arsenicales
du commerce; par E. Ritteb. Paris, Berger-Levrault, 1878; br. in-8''.
Les uréides, thèse présentée et soutenue au concours d'agrégation (^Section de
Chimie); par A. Henninger. Paris, F. Savy, 1878; br. in-S".
( 367 )
De la thoracentèse par aspiration dans la pleurésie aiguë; par M. le D'' G.
DiEULAFOT. Paris, G. Massoii, 1878; br. in-8°. (Présenté par M. Bouley.)
Moteurs à vapeur. Expériences faites sur les machines Woolf verticales à ba-
lancier, etc.; par O. Hallauer. Mulhouse, impr. veuve Bader, 1878; in-8°.
(Présenté par M. Rolland.)
Les bactéries. Thèse par M. le D'' A. Magmw. Paris, F. Savy, 1878;
in-8°.
annales agronomiques; par M. P. -P. Dehérain; t. IV, 2" fascicule,
juillet 1878. Paris, G. Masson, 1878; in-8°.
Académie de la Rochelle. Section des Sciences naturelles. Annales; 1S77,
n° 14. La Rochelle, typogr. Mareschal et Martin, 1878; in-8°.
Lettre de M. Dausse à S. E. M. le commandeur Spnventa, au sujet de l'en-
diguement du Tibre. Grenoble, impr. Dauphin et Dupont, 1876; br. in-8°.
Troisième lettre de M. Dausse à S. E. M. le commandeur Zanardelli au sujet
de Vendiguement du Tibre à Rome; Rome, impr. Pallotta, 1877; br. in-8°.
jétti délia Società toscana di Scienze naturali; vol. III, fasc. 2. Pisa, tipogr.
Nistri, 1878; in-8°.
Memorie délia Società degli Spettroscopisti italiani; Disp. 6, 7, giugno,
luglio 1878. Palermo, tipog. Lao, 1878; 2 Uv. in-4''.
United States geological exploration of tlte fortieth paraltel. Clarence King,
geologist in charge; Part. I : Palœonlology ; by F.-B. Meek; Part. II : Pa-
lœontologj ; bj James Hall and R. P. Whitfield; Part. III : Ornithology ;
by Robert Ridgway. Washington, government printing office, 1877;
in-4° relié.
Transactions of the zoologicat Society of London; vol. X, part. 7, 8,9.
London, 1878; 3 liv. iu-4°.
OdVEAGES reçus dans la séance du 19 AOUT l8'j8.
Rapport général à M. le Ministre de l'Intérieur sur le service des aliénés
en 1874, par les inspecteurs généraux du service de MM. les i)" Constaws, Lu-
NiERet Dumesnil. Paris, imprimerie Nationale, 1878; in-4°-
De la résorption de la liqueur séminale, de son action tonique excitante sur
l'homme et sur la femme ; par le D"" Mattei.
Notice sur les propriétés médicinales de la feuille de chou et sur son mode
d'emploi; par A. Blanc. Romans, A. Phèdre, 1877; 1"-^°-
( 368 )
Les prisons cellulaires en Belgique. Leur hygiène physique et morale; par
J. Stevens. Bruxelles, F. Larcier, 1878 ; in-8°.
Wagner et Gactter, Nouveau traité de Chintie industrielle; t. II, fasc. 6.
Paris, F. Savy, 1878; iii-8.
Exposition universelle de 1878. Note adressée au Jury international, par
MjM. de Ruolz et de Fontenay, sur les pièces de bronze pliospliuré exposées
par la Compagnie du chemin dejer d'Orléans. Paris, impr. Donnaud, 1878;
br. in-Zj".
Des déformations artificielles du crâne en général, de celles de deux crânes
macrocéphales trouvés en Hongrie et d'un crâne provenant des temps barbares,
du même pays; par J. de Lenhossek. Budapest, impr. de l'Université royale,
18785 in-4°.
Proceedings of the american Academy of Arts and Sciences; new séries,
vol. V ; whole séries, vol. XIII, part. II et III. Boston, Wiison and Son,
1878; 2 br. in-8°.
Jddress lo the Dritish Association for the advancement of Science, delivered
at Dublin 14"' august 1878; hy \N . Spottiswoode. Sans lieu ni date;
br. in-8°.
The Quarterly Journal oj the Geological Society ; vol. XXXIV, Part. III,
n° i35. London, 1878; in-8°.
Jnnals of the Jstronomical Observatory of Harvard Collège; vol. IX : Obser-
vations made under the direction of the laie Joseph Winlock : Pholomelric
researches. Leipzig, W. Engelmann, 1878; in-4°.
Original research [Authors copy-rig ht édition). The governing principles of
the éléments, etc.; ^/Hebbert Massow. London, H. IMasson, 1878; br. in-S".
(Présenté par M. Fizeaii.)
The Art of dual Arithmelic ivhich entirely supersedes the use oflogarithms;
6/ Oliver Birne. Philadelphia, 1878 ; br. in-8°.
G. St. Ferrari. Meteorologia romana. Koma, tipogr. Elzeviriana, 1878;
in-8».
Denkschriflen der Kaiserlichen Académie der ïVissenschaften malhematisch-
naturwissenschaftliche Classe; XXXVIII Band. Wien, 1878 ; in-4°.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 2 SEPTEMBRE 1878,
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le PnÉsiDE.NT DE l'Institut invite l'Académie à désigner l'un de ses
Membres pour la représenter, comme lecteur, dans la séance trimestrielle
du 2 octobre et dans la séance publique annuelle des cinq Académies, qui
doit avoir lieu le ^5 octobre.
PLASTICODYNAMIQUE. — Emboutissage c/linclrique d'un disque circulaire.
Note de M. Tresca.
« Parmi les objets que j'ai pu remarquer à l'Exposition, la transforma-
tion d'un disque circulaire de rayon r en un vase cylindrique, de rayon Tq,
avait particulièrement attiré mon attention. Cette application m'avait per-
mis d'y reconnaître une preuve expérimentale des bases mêmes de la
théorie de l'élasticité, et je m'étais proposé de réserver cette question pour
la traiter, devant l'Académie, comme cas particulier d'une méthode plus
générale.
C.R., 187S, 2' Semestre. (T, LXXXVII, N° ÎO.) 5o
( 370 )
» Une indiscrétion toute amicale s'ét^nt produite publiquement, il y a
quelques jours, je me trouve obligé d'examiner isolément la question spé-
ciale indiquée par l'énoncé, en me réservant toutefois d'y revenir ullé-
rienrement sous une forme plus scientifique.
» La base circulaire, de rayon /„, du vase formé par l'emboutissage étant
restée inaltérée, la paroi cylindrique a été exclusivement formée avec l'an-
neau de largeur r — /"o dont elle était primitivement entourée.
» Chaque anneau de rayon ret de largeur dr^ dans l'hypothèse où l'épais-
seur serait restée constante, doit donner lieu à un élément cylindrique de
base 2nro et de hauteur dh, de sorte qu'on peut poser l'équation
inrdr = 2ni\dh, d'où dh ^= -
et par suite
»2 ..2
h
2'o
M Tout diamètre du cercle primitif se repliera perpendiculairement, à
partir de la circonférence de rayon To, et s'y transformera en deux généra-
trices du cylindre, sur vuie longueur Ii, de telle manière que la relation
parabolique, indiquée par la formule, soit toujours vérifiée entre la valeur
primitive de ret la valeur finale de h correspondante.
» Si nous menons une parallèle A au diamètre considéré, à une dis-
tance a du centre, et si nous désignons par v l'ordonnée primitive du
point de cette parallèle, situé à la distance r de l'axe du cylindre, on aura
encore
« — et i>- ~ /- — a- ;
d'où, en substituant,
Cette équation représenterait une parabole tracée dans le plan dont la
droite A serait la projection et la trace; et, pour obtenir la transformée
de la droite primitive sur le cylindre, il suffirait de projeter normalement
sur ce cylindre chacun des points de cette courbe. La hauteur /; ne chan-
gerait pas dans cette projection conoïde, et Ton reconnaît ainsi que la
transformée de A serait exprimée par l'ensemble des deux équations
X- +j
„^ ^H a^ _ r;
Il =^ :
(37- )
.X', y et h étant les trois coordonnées d'un point quelconque de cette
transformée. Le tracé le plus élémentaire montre, d'ailleurs, que
(' n
J a;
et, en remplaçant i> par sa valeur en fonction des nouvelles coordonnées,
la deuxième équation devient
/i =
a- r'
.r' ° ___ n\r' -h n^.r^ — ;•?. .r' _ r] frt' — .t^] _ r, (/>' — .r'
2/o ir^x'- 2ri,a;^ 2 x^
Cette seule équation va nous permettre de vérifier l'exactitude de la trans-
formation géométrique que nous avons obtenue matériellement sur la
pièce d'acier que nous présentons à l'appui de cette théorie.
)) Pour a = o, si l'on fait x --= o^ il vient A = -•, tous les points de la
génératrice a'„ du cylindre appartiennent à la transformée du diamètre
primitif, ce qui justifie nos premières indications.
» Si « est plus grand que o, h devient infini pour j: = o; toutes les
transformées des lignes parallèles A ont pour asymptotes les deux géné-
ratrices ,r =r o, j' = ± r„, qui se trouvent dans le plan méridien, également
parallèle à ces droites.
» Pour a = /■„, on a h = — ^, ce qui conduit à h = o pour^ = o, et
montre que le sommet de la courbe est alors dans le plan même de la base.
» Dans tous les cas, h n'est positif que pour les valeurs de x plus pe-
tites que a; la transformée n'existe qu'en deçà de cette limite, et la défor-
mation ne commence qu'à partir de la valeur x = a.
» Si a > Tp, la hauteur h est toujours positive, puisque la valeur limite
de X est j: = /„, et le point le plus bas de la courbe est donné par
expression qui nous ramène au point de départ.
» Ces considérations géométriques, très-simples, n'auraient pas été par
elles-mêmes dignes d'occuper l'attention de l'Académie; mais il nous a
paru que, réalisées par la déformation d'un disque de métal, elles offri-
raient quelque intérêt, surtout en ce que l'on trouve, sur le modèle pré-
( 372 )
sente, toute la série des courbes qui ont pour asymptotes communes deux
des génératrices opposées du cylindre, et qui proviennent de deux séries
de lignes parallèles tracées sur la base, à la distance égale de i centimètre,
les unes par rapport aux autres.
» Nous présentons, à côté du modèle spécial qui justifie les précé-
dentes indications, le petit couvercle qui a passé très-inaperçu à l'Exposi-
tion, et qui nous a cependant engagé dans cette étude de curiosité méca-
nique. Nous aurons à établir ultérieurement qu'il nous est possible, dès à
présent, de calculer un grand nombre de transformations analogues. »
M. Adams, directeur de l'Observatoire de Cambridge, adresse à l'Aca-
démie sa souscription pour l'érection du monument à Le Verrier.
NOMINATIOIVS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com-
mission de deux Membres, qui sera chargée de vérifier les comptes de
l'année 1877.
MM. Chevrecl, Ddpcy de Lôme réunissent la majorité des suffrages.
MEMOIRES LUS.
ÉCONOMIE RURALE. — ta litière- fumier. Mémoire de M. Ch. Brame.
(Extrait.)
(Commissaires : MM. Chevreul, Boussingault, Duchartre.)
« Conclusions. — 1° Le fumier de ferme ne pourra jamais être com-
plètement remplacé, soit par des engrais pulvérulents du commerce, soit
par des engrais chimiques; ceux-ci ne seront jamais, sauf de rares excep-
tions, que des adjuvants qui ont besoin du premier pour devenir assimi-
lables.
» 2° C'est une vérité bien connue que, pour obtenir beaucoup de blé,
il faut surtout préparer beaucoup de fumier. Par le fumier de bonne qua-
lité, le bétail rapporte plus au cuitivateiu' qu'd ne peut le faire, soit par
son travail, soit par son prix de vente lorsqu'il a été engraissé.
» 3" En puisant du fianier inodore dans l'étable même, non-seulement les
(373 )
cultivateurs en améliorent la qualité, mais encore ils préservent ainsi leur
santé et celle des leurs, aussi bien que celle du bétail, des atteintes les plus
fâcheuses. Pour les hommes comme pour les animaux, rien n'est plus
insalubre que le fumier accumulé dans les cours des fermes, principale-
ment à cause du purin qui s'écoule au hasard ou qui est rassemblé dans
des fosses spéciales. Les fumiers les mieux aménagés, endigués, arrosés
avec la pompe à purin, sont loin d'être exempts de causes d'insalubrité;
rien n'est plus malpropre ni plus insalubre que le fumier ordinaire.
» [f II faut donc faire de la lilière- fumier; la fiibrication d'un fumier
salubre, par le bétail lui-même, présente tous les avantages, soit au point
de vue des bénéfices fournis par l'exploitation, soit au point de vue de
l'hygiène. »
Physiologie. — De l'influence de la quantité de sang contenue dans les muscles
sur leur irritabilité. Note de M. J. Schmoulkwitscii.
« L'expérience de Stevson, qui date du xvii" siècle et qui consiste dans
la production d'une paralysie des membres postérieurs par l'application
d'une ligature sur l'aorte abdominale, prouve la relation intime entre la
circulation du sang dans les muscles et leur fonction. M. Brown-Sequard
a démontré, sur les animaux et même sur l'homme, que les muscles roidis
peuvent recouvrer leur contractilité à la suite d'injections de sang artériel.
On a ainsi admis généralement que les muscles privés de sang perdent
leur irritabilité et cessent de fonctionner.
» En répétant ces expériences, j'ai constaté que les muscles, en devenant
anémiques, ne commencent pas immédiatement à perdre leur irritabilité.
Au contraire, cette dernière augmente pendant quelque temps et, arrivée à un
certain degré, commence à baisser. Le même phénomène se remarque après
la section d'un nerf: l'irritabilité du muscle correspondant augmente dans
les premiers moments. Ce dernier phénomène doit, à mon avis, être égale-
ment attribué à l'anémie, qui est la suite immédiate de la section des nerfs.
)) Les célèbres expériences de MM. CI. Bernard, Vulpian et d'autres ont
démontré que, dans les nerfs musculaires, il y a des branches vasomotrices,
dont l'excitation produit une anémie complète du nuiscle, tandis que la
section produit une hypérémie et une augmentation de chaleur. Or, il en
résulterait que la section est, au premier moment, un excitant mécanique
pour les nerfs.
{ 374 )
» L'anémie est la cause de l'augmentation de l'irritabilité des muscles ;
je le prouve par les expériences suivantes :
" 1° En comprimant l'aorte, ou en liant l'artère d'un muscle, on n'y
constate plus une augmentation de l'irritabilité après la section du nerf.
Cela démontre que cette augmentation dépend exclusivement de la circu-
lation; car, je le répète, la circulation une fois interrompue, la section du
nerf ne produit plus aucun effet.
» 2° En curarisantun animal jusqu'à la paralysie complète, on constate
toujours une augmentation de l'u-ritabilité musculaire après la section des
nerfs. Ici, évidemment, ne peuvent agir que les nerfs vasomoteurs, qui,
comme on l'a démontré, ne se paralysent pas facilement par le curare.
» Ainsi je crois avoir démontré que l'anémie, de même que certaines
affections du système nerveux qui produisent une perturbation dans les
fonctions des vasomoteurs, doivent augmenter l'irritabilité musculaire,
fait qui a été constaté dans la clinique, mais qui n'a pas été suffisamment
expliqué théoriquement. />
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
M. F. Proth adresse l'énoncé du théorème suivant, relatif à la théorie
des nombres : « Si le nombre i'' -+• i est premier, il divise la quantité
3- + I . Si le nombre 2'' + i est composé, il ne divise pas la quantité
3* -+- i {/c est égal à 1") ».
(Commissaires : MM. Hermite, Bouquet.)
M. A. Rrachet adresse, par l'entremise du Ministère de l'Instruction
publique, une Note relative à la meilleure forme à donner aux violons.
(Renvoi à la Section de Physique.)
M. A. Gannal adresse une Note relative à une modification du procédé
delà balance hydrostatique pour la détermination des densités des liquides.
(Renvoi à l'examen de M. Desains.)
M. II. Regard, M. J. Dcsart adressent diverses Communications
relatives à la direction des aérostats.
(Renvoi à la Commission des Aérostats.)
( 375 )
M. A.FoACHE adresse une Communication relative au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. J. Tabet adresse les résultats obtenus par un procédé dont il est
l'auteur, pour la destruction du Phylloxéra.
Ce procédé consiste dans l'emploi du sang, mêlé avec du bitume de
Judée délayé dans de l'huile d'olive.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
CORRESPONDANCE.
M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce adresse , pour la
Bibliothèque de l'Institut, le Rapport sur le deuxième concours d'irrigation
dans le département de Vaucluse, en 1877.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Un « Atlas uniprojectionnel » de M. J.-V. Barbier;
2° Une nouvelle feuille de la carte géologique de la Suisse (Alpes vau-
doises), par Renevier.
M. le Directeur de l'École de Médecine de Nantes adresse, pour la
Bibliothèque de l'Institut, un album de reproductions photographiques de
pièces anatomiques choisies dans le Musée de cette École.
C'est pour honorer la mémoire de leur vénéré collègue et ancien direc-
teur, M. Hélie, fondateur du Musée, que les professeurs de l'Ecole ont dé-
cidé de reproduire, par la photographie, un certain nombre de ces pièces
anatomiques, au moyen d'une souscription, à laquelle ils ont tous adhéré.
M. AsAPH Hall adresse, de Washington, ses remercîments pour le prix
Lalande, qui lui a été décerné dans la dernière séance publique.
M. le Président de la Société de Géographie informe l'Académie qu'une
réunion des Sociétés françaises de Géographie aura lieu les a, 3 et 4 sep-
tembre.
(376)
ASTRONOMIE. — Sur l'exislence d'une planète inlra-mercurielle observée pen-
dant tcclipse totale de Soleil du 29 juillet. Lettre de M. J. Watso\ à
M. Fizeaii.
« Ann Arbor (États-Unis), 14 août 1878.
» Pendant la récente éclipse totale de Soleil, je me suis consacré exclu-
sivement à la recherche d'une planète intra-mercurielle, et j'ai le plaisir
de vous informer que mes efforts ont été couronnés de succès.
» Dans le but d'éviter la possibité d'une erreur résultant de lectures
fautives sur les cercles divisés, pour le cas oi'i la planète serait aperçue,
je plaçai sur les cercles de l'instrument des disques de papier-carte, sur
lesquels les directions de la limette, tant en ascension droite qu'en décli-
naison, pouvaient être pointées au moyen d'un mécanisme inscripteur. Avant
et après la phase totale, les positions du Soleil furent ainsi marquées sur
les cercles de papier, en sorte que les observations se trouvent rapportées
directement au Soleil.
» Pendant le cours de celte recherche, je rencontrai une étoile de
4* grandeur, laquelle brillait d'une lumière rougeàtre et présentait un
disque sensible, bien que le grossissement de la lunette ne fût que de 45.
J'en marqtjai la position sur les cercles de papier, et ensuite je la vérifiai
une seconde fois. Je constatai, en outre, qu'il n'y avait dans l'astre aucune
apparence de forme allongée, telle qu'aurait dû l'offrir une comète dans
cette position par rapport au Soleil. D'après ce qui précède, je me crois
autorisé à considérer l'astre dont il s'agit comme étant la planète dont
M. Le Verrier avait prédit l'existence.
» Depuis mon retour à Ann Arbor, j'ai monté les cercles employés à
l'observation sur un cercle gradué, et j'ai relevé les positions marquées.
Je suis ainsi en mesure de donner la position de la planète avec une exac-
titude considérable. Le résultat que j'ai obtenu est le suivant :
Position apparente de la planète.
VFashington, temps moyen. Ascension droite. Déclinaison.
1878 juillet 29 51'iG"' 8i'a6'"54' -hi8"i6'
» Je me ferai un plaisir de vous envoyer prochainement les détails des
observations. »
(377)
M. 3I011CHEZ annonce qu'il résulte d'une autre lettre de M. Watson,
reçue le 4 septembre, que des corrections doivent être apportées à la
position qu'il avait primitivement assignée à la nouvelle planète.
Dans ces conditions, le travail de M. Caillot, dont M. Mouchez avait
donné lecture à l'Académie, doit être complètement revu et ne peut être
publié dans le présent numéro des Comptes rendus. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Note relative à une réclamation récente
de M. Maurice Levy ; par M. Laisant.
n Dans le Compte rendu de la séance du 5 août (p. aSg) figure une Note
de M. Maurice Levy, relative à ma précédente Communication du 29 juillet :
Note'sur un théorème sur les mouvements relatifs.
» La réclamation de M. Maurice Levy est absolument fondée. J'ignorais
de la manière la plus complète l'existence de sa Communication et celle
de M. Gilbert, et je n'en ai eu connaissance qu'après l'impression de ma
Note. Je me proposais de faire moi-même une rectification à ce sujet,
lorsque j'ai appris que M. Maurice Levy avait pris les devants en faisant
cette réclamation, que je crois de mon devoir de confirmer aujourd'hui. »
CHIMIE. — Sur la diffusion du cérium, du lanthane et du didyme. Extrait
d'une Lettre de M. Cossa à M. Sella, présentée par M. Fremy.
« On sait, depuis 1874, que quelques schéelites, et surtout celle de
Traversella et l'apatite de Jumilla, observées au spectroscope, montrent
la raie noire d'absorption caractéristique des composés de didyme. La
présence de ce métal laisse soupçonner celle du cériinn et du lanthane.
Et, en effet, il suffit de quelques grammes de schéelite de Traversella pour
mettre en évidence les trois métaux, par les méthodes habituelles de sé-
paration.
» Ce n'est pas seulement l'apatite de Jumilla qui décèle la présence du
didyme par l'observation spectroscopique directe; on peut aussi l'observer,
plus ou moins distinctement, dans les apatiies de Capo di Sales, Cerno,
Mercado, Miask, Sreiner, Snarum. L'analyse chimique montre, en outre,
le cérium dans toutes ces apatites.
C. R., 1878, 3- Semescra. (T. LXXXVll, N" 10.) 5 I
( 378)
» Si l'on ne peut pas voir directement la ligne noire caractéristique du
didyme, il ne faut pas encore en conclure l'absence des métaux de la série
du cérium. En opérant sur 5o grammes de dix échantillons différents
d'apatite qui ne décelaient pas le didyme avec le spectroscope, M. Cossa
a toujours obtenu, pour chaque échantillon, et par les méthodes habi-
tuelles, une petite quantité d'oxalate de cérinm, de lanthane et de didyme.
» M. Cossa a encore trouvé les trois métaux dans la schéelite compacte
de Meymac, dans la staffelite de Nassau, et dans des phosphorites, ostéo-
lithes et coprolithes de plusieurs provenances.
» M. Cossa a ensuite essayé les calcaires. En attaquant i kilogrammes
de marbre saccharoïde de Carrara, il a pu obtenir un mélange des oxalates
de cérium, de lanthane et de didyme, dans la proportion d'environ 2 cen-
tigrammes par kilogramme de calcaire. Il en a obtenu une quantité plus
grande, environ i déc'gramme pour chaque kilogramme, dans le calcaire
coquillier d'Avellino.
» Les os ont, enfin, été l'objet de l'examen de M. Cossa. Il a fait deux
essais sur 2 kilogrammes de cendres d'os lavé, qui sert à la préparation des
coupelles, et il a trouvé à peu près 3 centigrammes d'oxalate des métaux
en question pour chaque kilogramme.
» M. Cossa se propose de continuer ses recherches sur les cendres des
plantes, sur d'autres calcaires et d'autres phosphates; mais, en attendant,
il croit pouvoir affirmer que le cérium, le lanthane, le didyme doivent
être mis paruii les métaux les plus répandus dans la nature, et qu'ils en-
trent dans la composition des êtres organisés. «
PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur tes cnttses du bourdonnement chez les Insectes.
Note de M. J. Pérez, présentée par M. Milne-Edw^ards.
« Depuis les expériences de Chabrier, Burmeister, Landois, etc., le
bourdonnement, chez les Insectes, est attribué aux vibrations de l'air frot-
tant contre les bords des orifices stigmatiques du thorax, sous l'action des
muscles moteurs des ailes. Ces derniers organes n'y prendraient qu'une
part minime, en modifiant plus ou moins le son produit par les orifices
respiratoires.
» J'ai répété toutes les expériences de ces auteurs : elles ne m'ont pas
toujours donné les résultats qu'ils annoncent, ou j'ai cru pouvoir en tirer
une interprétation différente de la leur.
( 379)
» i" En collant l'une à l'autre les ailes d'une Mouche {Sarcophaga car-
naria), comme l'a fait Chabrier, il est très-exact qu'on n'empêche pas le son
de se produire; mais il ne l'est point que les ailes puissent ainsi être tenues
dans une immobilité complète. La flexibilité de ces organes permet à leur
base, libre de soudure, d'obéir aux contractions des muscles du vol; cette
base vibre et le bourdonnement se produit. Mais tout bourdonnement
cesse si, tenant les ailes serrées l'une contre l'autre dans une étendue aussi
grande qu'on le peut, de manière à exercer une certaine traction sur leur
base, on rend tout mouvement de ces organes impossible. De quelque
manière qu'on maintienne les ailes, pourvu que leur immobilité soit com-
plète, le bourdonnement cesse d'une manière absolue, contrairement à
l'opinion de Hunier.
» 2" En enlevant les parties écailleuses qui garnissent le pourtour des
stigmates, loin d'annuler le bourdonnement, comme l'affirme Chabrier,
on ne l'a en rieu modifié, pourvu que l'opération n'ait pas affaibli l'animal
d'une manière sensible.
» 3° On peut léser, de différentes manières et plus ou moins gravement,
les orifices respiratoires; on peut y introduire des corps solides assez
volumineux, sans empêcher le bourdonnement ni en changer le timbre.
» 4° Si l'on bouche hermétiquement les stigmates thoraciques, comme
l'a fait Burmeister, le bourdonnement n'est nullement anéanti : il est seu-
lement affaibli, en proportion de l'affaiblissement du vol lui-même.
» Il se produit alors, surtout chez les Diptères, des effets qui méritent
d'être signalés. L'animal devient lent et paresseux; il ne vole plus volon-
tiers. S'il s'y décide, son vol, peu soutenu, ne tarde pas à s'arrêter, puis
l'Insecte s'affaisse et ne donne plus signe de vie. J'ai vu, une fois, un Éristale
[E. tenax) qui, s'étant échappé vivement de mes doigts vers la fenêtre,
aussitôt après l'occlusion des stigmates, tomba sans mouvement à mes
pieds, entièrement épuisé par un vol de quelques centimètres. Ce résultat
ne se produit pas toujours aussi brusquement, mais il ne manque jamais
de survenir après quelques essais de vol répétés. Il s'explique aisément par
l'absorption complète de la provision d'oxygène contenu dans les trachées
du thorax, par suite des contractions des muscles du vol. C'est une véri-
table asphyxie. Au bout de quelques minutes cependant, la mouche revient
à la vie, grâce à l'afflux de l'air venu par l'abdomen dans le thorax.
L'animal peut alors de nouveau essayer de voler, de marcher tout au
moins, mais la mort définitive ne se fait jamais longtemps attendre. Ces
5i..
( 38o )
effets sont si constants et si faciles à obtenir, qu'il est vraiment surprenant
qu'aucun expérimentateur ne les ait signalés.
» Les causes du bourdonnement résident certainement dans les ailes.
On a déjà reconnu depuis longtemps que la section de ces organes, prati-
quée plus ou moins près de leur insertion, influe d'une manière plus ou
moins marquée sur le bourdonnement. Il devient plus maigre et plus aigu ;
le timbre est lui-même notablement modifié. Il perd le velouté dû au frot-
tement de l'air sur les bords des ailes, et devient en quelque sorte nasil-
lard. Le timbre perçu dans ces circonstances rappelle celui des instruments
à anche battante ou mieux encore celui de certains interrupteurs élec-
triques, et n'a rien qui ressemble au son que peut produire le passage de
l'air à travers un orifice. Ce son est tout à fait en rapport, au contraire,
avec les battements répétés du moignon alaire contre les parties solides qui
l'environnent, ou des pièces carrées qu'il contient [osselets radicaux de
Chabrier), les unes contre les autres.
» Si, sur un animal opéré comme il vient d'être dit, on enduit le tron-
çon alaire d'une substance peu fluide que l'air ne dessèche qu'à la longue,
le son précédent est sensiblement assourdi, sans que l'on n'ait en rien mo-
difié les stigmates ni gêné le mouvement des ailes.
» Quand la section intéresse le moignon lui-même, le son produit devient
de plus en plus aigre et plus faible. Il s'anéantit dès qu'elle atteint une
partie sensible; mais c'est qu'alors, ainsi qu'il est facile de s'en assurer,
l'animal cesse d'exécuter des mouvements devenus douloureux.
B En résumé, chez les Hyménoptères et les Diptères, le bourdonnement
est dû à deux causes distinctes : l'une, les vibrations dont l'articulation de
l'aile est le siège et qui constituent le vrai bourdonnement; l'autre, le frot-
tement des ailes contre l'air, effet qui modifie plus ou moins le premier. Il
ne serait point impossible, d'après ces données, de réaliser artificiellement
le bourdonnement de ces animaux, et j'ai quelque espoir d'y réussir.
» Chez les Lépidoptères à vol puissant, tels que les Si)hynx, le bour-
donnement doux et moelleux que ces animaux fout entendre n'est dû qu'au
frôlement de l'air par les ailes. Ce son, toujours grave, est seul à se pro-
duire; il n'est point accompagné des battements basilaires, grâce à une
organisation particulière et surtout à la présence des écailles.
» Chez les Libellules, dont la base des ailes est garnie de parties molles
et charnues, il n'existe pas non plus de vrai bourdonnement, mais un
simple bruissement dû au froissement des organes du vol. m
( 38i )
PHYSIOLOGIE VÉGÉTAI,E. — Jpplication du borax aux recherches de Physio-
logie végéude. Note de M. Sciinetzleu,
« Lorsqu'on plonge, dans une solution de borax dans l'eau froide
(5 à 6 pour loo), des organes végétaux renfermant différentes matières
colorantes, les matières liquides ronges, bleues, pourpres, violettes, se
diffusent rapidement dans la solution, tandis que le pigmentum vert des
grains de chlorophylle ne se diffuse pas. On peut, de cette manière, dé-
montrer la présence de la chlorophylle dans des végétaux où elle se trouve
complètement masquée par d'autres matières colorantes, par exemple dans
la variété rouge d'/ltriplex hortensis, dans le Simodunim abortivam, dans cer-
taines Algues rouges, jaunes, etc. Une petite Algue unicelhdaire qui pro-
duit sur les voûtes humides des taches couleur de sang, le Porphjridium
cruentum Naeg, a été placée par Rabenhorst dans les Phodoph/cece, algues
qui se distinguent entre autres par l'absence de la chlorophylle et par la
présence d'une matière colorante ordinairement rouge. Or, il suffit de
plonger cette petite Algue pendant quelques heures seulement dans une
solution de borax, pour voir disparaître toute la matière rouge; la plante
devient alors complètement verte sous l'influence delà véritable chloro-
phylle finement granuleuse.
M En plongeant des feuilles vertes de différentes plantes dans la solution
de borax, on voit, au bout de deux à trois jours, une ujatière colorante
jaune qui s'est diffusée dans le liquide ambiant. Lorsqu'on verse dans ce
liquide jaune une solution de perchlornre de fer, il se produit un précipité
qui varie du vert sale jusqu'au bleu noir. Ce précipité ne peut pas être
confondu avec le précipité orange produit par le perchlornre de fer dans
la solution pure de borax. La matière précipitée dans le liquide jaune ap-
partient évidemment au groupe du tannin : la solution de borax nous
fournit ainsi un moyen d'étudier la distribution relative du tannin, non-
seulement dans les différenls végétaux, mais dans leurs diflérenls organes
pendant les phases de leur développement. On trouve ainsi des différences
très-frappantes, tandis que des feuilles de mauves, de pommes de terre, etc.,
ne présentent que des traces de tannin, les feuilles de Fraisier [Fia-
garia gnindiflora), de Sumac (/î/u/i corieria), etc., en contiennent tellement
que le perchlornre de fer produit, dans le liquide jaune diffusé, un précipité
d'un bleu noir comme de l'encre. L'intensité de la coloration jaune, qui
se produit dans la solution de borax, n'est pas toujours proportionnelle à
( 382 )
la quantité de tannin qu'elle renferme. Il y a là, outre le tannin, une mn-
tière colorante jaune qui provient probablement de la xanthophylle des
grains de chlorophylle. Le tannin des plantes se diffuse aussi dans l'eau or-
dinaire, mais il y a, dans ce cas, décomposition du tissu végétal et fermen-
tation, tandis que le liquide se trouble et prend une coloration d'un gris
sale. Dans le borax, toute fermentation est arrêtée, et le liquide est jaune et
limpide.
» Comme la matière colorante jaune, diffusée des feuilles vertes dans la
solution de borax, présente une grande analogie avec la xanthophylle
qu'on sépare d'une solution alcoolique de chlorophylle en l'agitant avec
du benzol, de la ligroïne, etc., on est amené tout naturellement à exami-
ner si la xanthophylle ainsi obtenue réagit aussi sur les sels ferriques.
Lorsqu'on secoue, dans un tube à réaction, la solution verte de chlorophylle
dans l'alcool, avec environ le tiers de son volume de ligroïne pure et inco-
lore, cette dernière dissout la matière colorante vert bleu (cyanophylle
de Kraus, phyllocyane ou phyllocyanate de potasse de Fremy, chlorophyl-
line de Timiriazeff), tandis que l'alcool retient en dissolution la matière
colorante jaune associée à la précédente dans les grains de chlorophylle.
Quand on verse dans le tube, où ces deux matières colorantes sont plus ou
moins bien dissociées, quelques gouttes d'une solution de perchlorure de
fer, il n'y a pas trace de réaction dans la matière colorante verte dissoute
dans la ligroïne, tandis que, dans la solution jaune de xanthophylle, il se
forme un précipité plus ou moins foncé. Avec les feuilles de Phus coriaria,
il se forme, dans la solution alcoolique jaune, un précipité d'un bleu noir
très-beau. Il faudra tenir compte de la présence du tannin, dans les obser-
vations faites sur la xanthophylle, préparée par le procédé indiqué, sou-
vent employé par les physiologistes.
» Lorsqu'on secoue la solution de chlorophylline dans la ligroïne avec
un peu d'alcool, ce dernier se colore en jaune; le perchlorure de fer ne
produit aucun précipité -dans cette solution jaune, qui me paraît représen-
ter la vraie xanthophylle débarrassée de tannin. Ces faits nous fournissent
une nouvelle preuve que le tannin (ou les matières qui appartiennent à
ce groupe) est très-répandu dans le règne végétal. Comme il se trouve en
solution dans déjeunes cellules, il pourrait fort bien jouer un rôle dans la
coagulation du protoplasma, sous forme de grains d'abord incolores ou
jaunes, qui se colorent plus tard en vert, sous l'influence de la lumière.
» Les jeunes feuilles et jeunes sarments de vigne renferment beaucoup
de tannin qui se diffuse rapidement dons la solution de borax. Le liquide
( 383 )
jaune ainsi obtenu brunit rapidement à sa surface sous l'influence de l'air ;
il y a là une fermentaîion qui transforme le tannin en acide gallique.
Lorsqu'on plonge, dans la solution de borax, des feuilles et des sarments
de vignes frappés d'anthracnose, il se diffuse immédiatement une matière
brune, mélange d'acide gallique et d'humus, qui me paraît résulter de
l'influence du champignon, cause de la maladie, qui transmet l'oxygène
de l'air au tannin et à la cellulose. >
MM. E. Marchais et E. Perrot adressent une Note relative à une mé-
thode de recherche de la fuchsine dans les vins, au moyen de l'acétate de
plomb.
M. François adresse une Note relative à un nouveau système de propul-
sion des navires.
M. A. Gérard adresse une Note relative à une » Boussole de vitesse »,
destinée à contrôler la vitesse des motetu's.
La séance est levée à 4 heures et demie. J. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 26 août 1878.
Recherches historiques et critiques sur les changements de volume des organes
périphériques dans leurs rapports avec la circulation du sang ; par Charles-
Denis Suc. Paris, Savy, 1878 ; in-8°.
Le Phylloxéra. Comités d'études et de vigilance [Rapports et Documents);
6* fascicule, juillet 1878. Paris, G. Masson, 1878; broch. in-S".
Ribliothèque universelle et Revue suisse; u" 248, août 1878. Lausanne,
1878; in-8«.
Mémoires et compte rendu des travaux de la Société des Ingénieurs civils ;
mars et avril 1878. Paris, Eugène Lacroix, 1878 ; in-8*^.
Proceedings of the Rojal Geographical Society; vol. XXII, 11° VI. Pu-
blished august 16*'' 1878. London ; in-8".
La Teoria délie ombre e del chiaro-scuro [applicazioni délia Geometria de-
scri(fiua), deir i 11g. DoMENico Tessari; fascicolo I. Torino, 1878; in-S".
{ 384 )
Ouvrages keçus dans la séance do 2 septembre iS'jS.
Les irrigations dans le département de Faucluse. Rapport sur le concours ou-
vert en 1877 pour le meilleur emploi des eaux d'irrigation ; pari.-A. Barral.
Imprimerie Nationale. Paris, 1878; in^".
Le travail humain; son analyse et son évolution; par Mfxiton Martiw.
Paris, Guillaiimin, 1878; in-iô.
Jnnales des Mines, t. XlIT, 2*Iivraison de 1878. Dtinod, Paris, 1878,
Annales des Ponts et Chaussées; août 1878. Dunod, Paris.
lîelazione sulla necropoli del Fusco in Siracusa, secjuila da talune osserva-
zioni sui vasi rinvenutivi. Lettera di Luigi Manceri a W. Helbig. Palermo,
1878; broch. in-8°.
The Magazine of american history wilh Noies and (picries, edited by John
AlstinStevens; september 1878, New-York and Chicago; in-8°.
ERRATA.
(Séance du 26 août 1878.)
Page 349, lignes 18 et 19, au lieu de réduction au point N, Usez réiliiclion au centre.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
SÉANCE DU LUNDI 9 SEPTEMBRE 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉMOIRIiS ET COMMUIVICATIOI^S
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur quelques phénomènes d'action vaso-
motrice observés dans le cours de recherches sur' la physiologie des\ nerfs
excito -sécréteurs. Note de M. A. Vulpiax.
(( 1, Chez le chat, la section du nerf sciatique détermine les résultais
connus : congestion de la peau de la partie inférieure du membre corres-
pondant (congestion bien visible sur les pulpes digitales, lorsqu'elles sont
dépourvues de pigment) et élévation concomitante de la température dans
la même région. Il en est de même pour l'un des membres antérieurs,
lorsque le plexus brachial innervant ce membre est coupé. Des effets sem-
blables se manifestent aussi, bien qu'à un moindre degré, lorsqu'on sec-
tionne dans le canal rachidien les racines du nerf sciatique ou du plexus
brachial. Enfhi ils se produisent encore, et sont aussi moins prononcés,
dans l'un des membres antérieurs, lorsqu'on a excité le ganglion thoracique
supérieur sympathique du même côté; dans l'un des membres postérieurs,
quand on a coupé transversalement la chaîne sympathique abdominale du
côté correspondant.
C. R., 1S7S, 2-Semescrc. (T. LXXXVII, N» 11.) Ss
( 386 )
» Ce sont là les résultats de la paralysie des fibres nerveuses vaso-con-
strictives, atteintes par chacune de ces opérations; ces résultats ne sont
pas également persistants dans ces différents cas.
» La congestion des pulpes digitales, produite par la section du nerf
scialique ou par celle du plexus brachial, n'a qu'une durée limitée. Au
bout de peu de jours, elle diminue et fait bientôt place à une pâleur pro-
gressivement croissante. Cette pâleur, déjà reconnaissable au bout de trois
ou quatre jours, a généralement atteint son degré extrême sept à huit jours
après l'opération. Les pulpes digitales paraissent alors tout à fait exsan-
gues et comme revenues sur elles-mêmes. Il n'en est pas de même lors-
que la congestion des pulpes digitales a pour cause la section de la chaîne
ganglionnaire sympathique abdominale (membre postérieur), ou l'excision
du ganglion thoracique supérieur du grand sympathique (membre anté-
rieur). Cette congestion est alors beaucoup plus durable; elle est encore
souvent très-notable au bout de dix, quinze, vingt jours : elle diminue
cependant après un temps variable, et la teinte des orteils devient alors
TUi peu moins colorée que celle des orteils de l'autre membre du même
train ; mais jamais, dans mes expériences, les pulpes digitales en relation
avec les parties du grand sympathique sur lesquelles l'opération avait
porté ne sont devenues d'une extrême pâleur, comme à la suite de la section
du plexus brachial ou du nerf sciatique.
)' La section des fibres nerveuses vaso-motrices qui mettent les vaisseaux
des pulpes digitales en rapport avec le centre nerveux cérébro-spinal a
donc pour conséquence primitive luie dilatation paralytique de ces vais-
seaux et, pour conséquence secondaire, une contracture de ces mêmes ca-
naux. Cette contracture se produit dans tous les vaisseaux, lorsque toutes
les fibres nerveuses susdites sont coupées; dans un certain nombre d'entre
eux, lorsque la section n'atteint qu'un nombre limité de ces fibres. Elle
est due sans doute à une action constrictive tonique exercée sur les vais-
seaux par les cellules nerveuses et les ganglions situés sur le trajet péri-
phérique des fibres vaso-motrices, action qui ne se manifeste pleinement
que lorsque ces ganglions et éléments ganglionnaires sont séparés du myé-
lencéphale depuis quelques jours.
» La pâleur qui se produit dans les pulpes digitales du membre posté-
rieur dont le nerf sciatique est coupé, ou dans celles du membre antérieur
du côté où le plexus brachial a subi une section transversale, ne s'accom-
pagne pas toujours d'un refroidissement considérable de ces pulpes. Le
plus souvent, j'ai vu les pulpes digitales, devenues très-pâles, offrir une
(387)
température ou égale ou même franchement supérieure à celle des pulpes
de l'autre membre du même train.
» 2. En général, aussitôt après l'opération, en même temps que les
pulpes digitales du membre dont les nerfs viennent d'être coupés se conges-
tionnent, celles de l'autre membre du même train deviennent plus ou
moins pâles.
1) 3. La faradisation du bout périphérique du nerf sciatique, pratiquée
le jour de l'opération, détermine d'abord une pâleur notable des pulpes
digitales correspondantes. Cette pâleur est moins complète que celle
dont nous venons de parler et qui se manifeste spontanément au bout
de quelques jours; en outre, elle n'a qu'une faible durée, même alors
que l'on n'interrompt point l'électrisation. Après quelques secondes, elle
diminue et l'on voit reparaître la congestion qu'avait produite la section
du nerf: cette congestion est toutefois moins prononcée qu'avant la fara-
disation. Ce retour de la congestion des pidpes digitales précède souvent,
comme l'a vu M. Nawrocki, l'issue des gouttelettes de sueur provoquée
sur ces pulpes par l'électrisation du segment périphérique du nerf scia-
tique (').
)) La constriction des vaisseaux cutanés, déterminée par la faradisation
de ce segment nerveux, est donc suivie, pendant la durée même de la fara-
disation et au bout d'un temps très-court, d'un relâchement de ces mêmes
vaisseaux. Mais il est facile de se convaincre que cette succession de phé-
nomènes n'a lieu que dans les petits vaisseaux de la peau et dans les tissus
sous-cutanés les plus superficiels. Il suffit d'exciser une partie de la pulpe
d'un des orteils et, après avoir examiné la rapidité et l'abondance de l'hé-
morrhagie à laquelle donne lieu cette opération, de soumettre à l'action
d'un courant d'induction saccadé le bout périphérique du nerf sciatique :
on constatera que l'hémorrhagie diminue et tend même à s'arrêter après
quelques instants de cette faradisation, c'est-à-dire au moment où l'on
observe la production de la congestion secondaire sur les pulpes digitales
intactes. La diminution de l'hémorrhagie dure plusieurs secondes après
qu'on a cessé l'électrisation et reprend peu à peu les caractères qu'elle
offrait auparavant. On peut recommencer plusieurs fois l'expérience et les
résultats sont toujours les mêmes.
n L'effet de la faradisation du bout périphérique du nerf sciatique sur
les vaisseaux profonds de l'extrémité du membre correspondant est donc
(') La sueur des pulpes dij^itale» du chat a une réaction nettement alcaline.
52..
( 388 )
vaso-constricteur, et l'on peut s'expliquer ainsi pourquoi la température
des orteils, pendant cette faradisation , tend plutôt à s'abaisser qu'à s'é-
lever. Je dois rappeler ici que la contracture secondaire des vaisseaux, qui
se manifeste dans les orteils quelques jours après la section du nerf scia-
tique ou du plexus brachial, ne s'étend pas toujours non plus probable-
ment à toute la profondeur de ces orteils, puisque souvent leur tempé-
rature reste égale ou même supérieure à celle des mêmes parties de l'autre
membre du même train.
» La faradisation du bout central du nerf sciatique a pour conséquence
habituelle, non-seulement une sécrétion apparente de sueur dans les pulpes
des digitales des membres dont les nerfs sont intacts, mais encore la pro-
duction d'une légère congestion de ces pulpes, soit en même temps que
la sueur apparaît, soit même un peu auparavant.
» 4. Quelques jours après la section transversale du nerf sciatique ou
du plexus brachial, lorsque les pulpes digitales correspondantes sont de-
venues tout à fait pâles, anémiques, on peut, par un léger frottement de
ces pulpes, y déterminer une congestion réflexe. Cet effet vaso-dilatateur
réflexe me paraît prouver l'existence, si discutée, de centres nerveux
périphériques, ganglions et cellules nerveuses, en relation avec les fibres
nerveuses vaso-motrices.
» Le frottement des pulpes digitales, dans ces conditions, ou même la
faradisation de ces pulpes, ne provoque pas de sécrétion reconnaissable
des glandes sudoripares de la peau ainsi extitée.
>) 5. Lorsqu'on soumet k l'action du jaborandi ou du chlorhydrate de
pilocarpine un chat dont le nerf sciatique vient d'être coupé, la faradisa-
tion du bout périphérique de ce nerf détermine ordinairement une dimi-
nuiion de la sécrétion sudorale dans les pulpes digitales du membre cor-
respondant. Cet effet s'explique, sans doute, par le resserrement plus ou
moins marqué produit dans l'ensemble des vaisseaux du membre par
cette faradisation.
» La faradisation du bout périphérique du nerf lingual, pratiquée sur
un chien chez lequel la section de ce nerf vient d'être faite et pendant que
la sécrétion salivaire est activée par une injection intra-veineuse d'infusion
de jaborandi, augmente encore la salivation. La différence entre ce résultat
et celui dont nous venons de parler, k propos des glandes sudoripares (' ),
(') Les glandes sativaires se comportent, ait contraire, comme les glandes sudoripares,
lorsqu'on examine rinlliience du jaborandi sur ces glandes, immédiatement après la section
{ 389)
s'explique facilement, si l'on se rappelle que le nerf lingual, par suite de
son anastomose avec la corde du tympan, est, au point de vue de son action
vaso-motrice, un nerf yjnncî'pa/ement vaso-dilatateur (').
» 6. Le curare, en même temps qu'il provoque, pendant révolution de
son action toxique, une activité plus grande de la sécrétion sudorale
(comme de la sécrétion salivaire), détermine un certain degré de conges-
tion des pulpes digitales. Ces effets, qui peuvent être attribués, dans une
certaine mesure, à l'état de léger éréthisme fonctionnel où se trouvent di-
verses parties du système nerveux pendant cette évolution, sont povir le
moins exagérés par les mouvements ou les efforts de lutte que fait l'animal
contre l'envahissement de la paralysie ou contre les manœuvres de l'expé-
rimentation. Lorsque la curarisation est absolument complète, les glandes
sudoripares cessent, en général, de sécréter d'une façon directement ap-
préciable : les pulpes digitales conservent une teinte un peu plus rose que
dans l'état normal; si un nerf scialique a été coupé, si un ganglion cer-
vical supérieur ou thoracique supérieur a été excisé, la congestion pro-
duite par ces opérations dans un pied postérieur ou antérieur, dans
l'oreille, dans une des narines, etc., devient plus iirononcée sous l'in-
fluence du curare et pendant les premiers temps de la paralysie curarique
qu'avant l'intoxication. Si l'opération date de quelques jours (surtout la
section du nerf sciatique), non-seulement les pulpes digitales correspon-
dantes ne rougissent pas, mais encore, si elles ne sont pas complètement
pâles, elles deviennent entièrement anémiques pendant que celles des
autres membres se congestionnent.
de leurs nerfs excito-sécréteurs. La sécrétion provoquée par cet agent est habituellement
plus abondante et apparaît plus tôt du côlé où ces nerfs ont été coupés. Cela tient, pour
les glandes sallvaires, à ce que le nerf lingual contient quelques (Ibres vaso-consiriclives
dont la section détermine, comme celle du nerf sciatique jiour les glandes sudoripares, une
certaine dilatation des vaisseaux sanguins glandulaires. On peut invoquer encore une autre
raison : c'est que les nerfs, après leui' section, et, dans ces mêmes conditions, les oi-ganes
auxquels ils se distribuent (muscles, glandes, etc.) sont, pendant quelques heures, plus
excitables qu'à l'état normal.
(') La faradisalion du bout supérieur du cordon cervical du grand sympatliitpie ( uni au
nerf vague), chez un chien soumis à l'influence du jaboraudi, produit sur la glande sous-
niaxillaire du même côté un effet comparable à celui que détermine la faradisation du bout
inférieur du nerf sciatique, chez un chat soumis à la même influence, sur les glandes sudo-
ripares du membre postérieur correspondant. La salivation devient moins abondante et
peut même s'arrêter, après quelques instants de faradisation, du côté du cordorf cervical
excité, pour recommencer lorsque l'électrisation a cessé. Cet effet est dû, vraisemblable-
( 390 )
» 7. Le jaborandi ou la pilocarpine produit un certain degré de con-
gestion des pulpes digitales qui précède ou accompagne l'apparition des
premières gouttelettes de sueur sur ces pulpes. Si l'on a coupé un nerf
sciatique sur un chat que l'on soumet à l'action de la pilocarpine, la
congestion produite dans les pulpes digitales correspondantes augmente
sous rinfluence de l'absorption de cette substance,
» Il n'y a, d'ailleurs, aucune relation constante entre le degré de la con-
gestion des pulpes digitales et l'activité de la sécrétion sudorale dont elles
sont le siège.
» 8. Chez certains chats âgés, on ne parvient à provoquer la sécrétion
des glandes sudoripares des orteils ni par la curarisation, ni par l'action du
jaborandi ou de la pilocarpine, ni par l'excitation du bout central d'un des
nerfs sciatiqiies. La faradisation du bout périphérique d'un de ces nerfs
peut même être impuissante à déterminer la sudation des pulpes digitales
correspondantes. Cependant, sur ces mêmes chats, les actions vaso-motrices,
constrictives et dilatatrices, directes et réflexes, s'obtiennent encore facile-
ment.
» 9. Ces mêmes actions vaso-motrices se produisent sous l'influence
soit des excitations expérimentales des nerfs, soit du curare, soit du
jaboiandi ou de la pilocarpine, chez des chats auxquels on vient de faire
absorber une petite quantité de sulfate d'atropine et qui, par suite, ne
présentent pas le moindre phénomène de sudation dans toutes ces cir-
constances. M
PHYSIQUE. — Sur de nouveaux effets produits dans le téléphone.
Note de M. du Moxcel. (Extrait.)
« Dans une Note présentée à l'Académie, le 4 mars dernier, j'avais émis
l'opinion que la reproduction de la parole dans un téléphone récepteur
devait être attribuée à des vibrations moléculaires déterminées au sein
du barreau magnétique et de son armature (représentée par le diaphragme),
sous l'influence des renforcements et affaiblissements magnétiques suc-
cessifs résultant des courants ondulatoires transmis; mais que le rôle du
ment, en partie du moins, ii l'excitation des fibres nerveuses vaso-constrictives que con-
tient le cordon cervical sympathique, et à l'anémie relative qui en résulte dans la glande
sous-maxillaire comme dans toute la région innervée par ce cordon.
( 391 )
diaphragme était surtout de renforcer les effets magnétiques par sa réaction
sur le barreau, renforcement qui permettait aux liaisons phonétiques des
sons articulés d'être perçues.
» Cette hypothèse était principalement basée : i" sur ce que des tiges
électromagnétiques, enveloppées simplement par des hélices magnéti-
santes, peuvent émettre des sons sous l'influence de courants fréquemment
interrompus; 2° sur ce que, d'après les observations de plusieurs physi-
ciens, un téléphone Bell sans diaphragme peut reproduire la parole;
3° sur ce que la faiblesse constatée des courants, mis en circulation dans
un circuit téléphonique, rend l'hypothèse d'une action attractive à dis-
tance inadmissible.
)> Bien que plusieurs physiciens, entre autres MM. Spottiswoode,
Warwick, Blyth, Buchin, Rossetti, etc., aient pu distinguer la reproduc-
tion de la parole dans un téléphone sans diaphragme de fer, cet effet était
tellement difficile à constater, que plusieurs personnes en nièrent l'exis-
tence. M. Hughes, en mettant à contribution son microphone, semble
l'avoir démontré par les expériences suivantes :
» 1° Si une bobine magnétisante, enveloppant un barreau de fer doux,
est interposée dans le circuit d'un microphone avec une pile de trois élé-
ments, les battements d'une montre peuvent être entendus en approchant
l'oreille de l'électro-aimant ainsi constitué. En fixant l'électro-aimant sur
une planche en bois, et adaptant sur cette planche un second microphone,
celui-ci amplifie les sons fournis par l'électro-aimant, et on les entend
très-distinctement dans le téléphone mis en rapport avec ce second mi-
crophone.
» 2° Les sons peuvent être encore plus amplifiés en appuyant l'une des
extrémités du noyau de l'électro-aimant sur l'un des pôles d'iui aimant
permanent, fixé sur la planche. Alors V arliculalion de la parole peut être
distinguée dans le téléphone mis en rapport avec le microphone posé sur la
planche.
» 3° Si l'on place l'électro-aimant entre les deux pôles d'un aimant en
fer à cheval, les effets se trouvent encore plus marqués.
» 4° I-'6s deux pôles d'un aimant en fer à cheval étant introduits en-
semble à l'intérieur d'une même bobine donnent également des effets
énergiques, bien que, par le fait de cette disposition, l'un des pôles puisse
neutraliser l'effet de l'autre; mais les effets les plus importants ont été ob-
tenus en plaçant une armature de fer doux en travers des pôles de l'aimant
( 392 )
déjà introduits dans la bobine. Dans ces conditions, on entend très-dislinc-
tenient les sons articulés.
» 5° Si l'on fixe sur une même planchette horizontale deux micro-
phones à charbon vertical, et que l'on relie ces microphones, l'un à un
troisième servant de transmetteur, l'autre à un téléphone, et cpi'on intro-
duise, dans chacun des deux circuits, une pile, on entend dans le téléphone
les mots prononcés devant le microphone transmetteur. Les sons sont un
peu faibles, mais suffisants pour montrer qu'on peut constituer de cette
manière un relais téléphonique sans organe électromagnétique et sans
diaphragme quelconque.
» Les expériences qui précèdent viennent donc à l'appui des idées théo-
riques que j'avais exposées dès le mois de mars 1878; mais ces idées trouvent
encore une confirmation, du moins au point de vue des vibrations molé-
culaires, dans les microphones récepteurs, qui sont aujourd'hui assez per-
fectionnés pour permettre d'entendre la parole presque aussi bien qu'avec
un téléphone Bell, sous l'influence d'une pile Leclanché de trois éléments
seulement. Un simple morceau de charbon adapté au centre d'un disque
de fer-blanc ou de cuivre et sur lequel appuie, sous une pression sus-
ceptible d'être réglée, un autre morceau de charbon porté par un support
élastique et tendu : tel est tout l'appareil, qui peut, d'ailleurs, être employé
aussi bien comme transmetteur que comme récepteur.
)) Avec ce système, employé comme transmetteur, on peut encore ob-
tenir des effets très-intéressants. Si l'on desserre la vis de réglage, de ma-
nière que les vibrations de la plaque produisent des interruptions de cou-
rant, et que l'on fasse passer le courant de la pile à travers une petite
bobine d'induction, le courant induit de cette bobine, passant à travers un
téléphone dans le circuit duquel seront interposées les deux armures
d'un petit condensateur à plusieurs lames, fera répéter à ce condensateur
les airs chantés devant le transmetteur, et cela avec une force telle que l'on
pourra les entendre dans toute une salle. Ils seront également reproduits
dans le téléphone. Ce système n'est, du reste, pas nouveau; car le lélé-
])hone de '!. Varley n'est pas aulie chose; mais il montre, une fois de
plus, les grandes ressources que mettent entre nos mains les appareils
fondés sur les variations de l'intensité des courants avec la compression,
appareils dont le téléphone à charbon de M. Edison et le microphone sont
les représentations les plus importantes. »
( ?93 )
BOTANIQUE FOSSILE. — Sur le nouveau (jwupe paléozoïqiie des Doléwphjllées.
Note de M. G. de Sapouta.
« Dans une Noie récente, insérée aux Comptes rendus (avril 1878), j'ai
signalé, sous le norii de Doleiopli/llum, un genre nouveau de Gyiiinosperme
paléozoïque basé, d'une part, siu' l'existence de gros bourgeons coniques,
attribués sans motif à des Musacées par M. Gœppert; d'autre part, sur des
feuilles considérées jusqu'ici comme des folioles de Nœggeralhia ou de Fou-
gères, et visiblement alliées aux Doleropleris de jM. Grand'Eury. Aux yeux
(le ce dernier auteur, les Doleropleris, de même que les Baccopliy l'uni et les
jjplilebia, constituaient des formes flottantes, entre les Nœggeratliia et les
Fougères, dont la vraie nature serait encore à déterminer.
» Depuis la publication de ma Note, je n'ai cessé de poursuivre l'étude
des DoleropliyUum, et j'ai eu l'avantage d'obtenir l'active coopération de
M. Grand'Eury, qui m'a envoyé de Saint-Étienne toute une série d'em-
preintes recueillies par lui, tandis que les échantillons de la riche collec-
tion du Muséum m'étaient libéralement communiqués. 11 m'a été possible,
enfin, de reprendre les mêmes recherches à Paris même, avec le concours
et la collaboration de M. B. Renault, aidt-naturaliste au Jardin des Plantes,
et les documents précieux dont je dois la connaissance à ce savant, ainsi
que les observations résultant de notre commun examen, aboutiront, je
l'espère, à un travail destiné à décrire les princi[)aux organes des Dolero-
phjllum, avec les traits si curieux de leur structure et jusqu'à la conforma-
tion de leurs organes reproducteurs.
» Aujourd'hui, je veux seulement résumer en quelques mots les pre-
mières conséquences de l'étude à laquelle, M. Renault et moi, nous venons
de nous livrer, en combinant nos efforts.
» Les Dolerophylluin ne conslituent pas seulement un genre, mais un
véritable groupe et probablement un ordre, celui des Dolérophyllées, éga-
lement distinct des Salisburiées, représentées dans le carbonifère par les
Gingkophyllum, et des Cordaïtées, auxquelles pourtant cet ordre se relie
quelque peu, à l'aide de certaines formes observées récemment en Amé-
rique par M. Lesquereux.
» Les feuilles des Dolérophyllées, confondues généralement jusqu'ici
sous les divers noms de Cardiopteris, Cyclopleris , Nepliropleris, Jphlebia,
avec des folioles de Fougères neuroptéroïdes, se séparent nettement de
celles-ci par leur structure caractéristique. Simples, sessiles, largement
G. R., 1878, a" Semestre. (T. LXXXVIl, N» 11.) 53
( 394 )
ovales ou orbiculaires et auriculées à la base, de consistance épaisse,
cernées à la périphérie par un rebord cartdagineux, elles présentent con-
stamment un très-grand nombre de nervures flabellées-dichotomes, qui
divergent du point d'attache pour rayonner vers la marge, en donnant lieu
à des bifurcations plusieurs fois répétées. L'épiderme avait une notable
épaisseur relative, et les nervures étaient incluses entre les deux lames
épidermiques ; mais ce qui dislingne plus particulièrement ces feuilles,
c'est l'extrême abondance des canaux gonnnenx. Ces canaux, dont la vraie
structure est encore à déterminer, accompagnent et entourent les faisceaux
vasculaires; dans beaucoup d'empreintes ces oiganes charbonnés demeu-
rent visibles à l'état de filaments accumulés qui se substituent, pour ainsi
dire, aux nervures vraies, dont ils marquent la direction, tout en les ca-
chant. Ce caractère se retrouve, très-amoindri, il est vrai, dans les feuilles
de Cordaïtées, mais il est ici singubèrement exagéré et dénote probable-
ment des organes foliaires gorgés de sucs gommeux à l'état frais.
» Les feuilles des Dolérophyllées ont dû donner lieu, sur les tiges qui les
portaient, à des cicatrices d'insertion arrondies ou transversalement ellip-
soïdales. Des cicatrices semblables se rencontrent à la surface de plusieurs
des tiges réunies jusqu'ici .sons la dénoinin;ition de Calamodendrées et
dont les feuilles sont justement inconnues. Ce sera, pour M. Renault et
pour moi, un but de recherche, qui ne peut manquer d'être atteint, grâce
au concours que M. Grand'Eiiry a bien voulu nous promettre.
» Les organes reproducteurs, découverts par M. Renault, et qu'il serait
porté à attribuer aux Dolérophyllées, sont assurément fort étranges au
premier abord; mais, tout en s'écartant de ceux que nous sommes habitués
à rencontrer chez les Phanérogames, ils n'en attestent pns moins l'existence
rl'nne catégoiie de plantes, dans laquelle la fécondation se serait opérée à
l'aide de corpuscules différant peu, en dépit de leur dimension considé-
rable et de leur structure comi)liquée, des grains de pollen observés dans le
micropyle ou dans la chambre pollinique de plusieurs gymnospermes
paléozoïques.
M On voit que la singularité même des détails de structure que pré-
sentent les Doléropliyllées oppose des obstacles à une étude rapide et
complète de ce groupe. Nous n'hésiterons pas à y apporter le temps et la
patience nécessaires, puisque, en dehors même de l'attrait offert par la nou-
veauté, il s'agit il'introduire au sein d'une végétation primitive, où les
Cryptogames paraissaient naguère obtenir une prédominance incontestée,
et conformément aux dernières opinions d'Adolphe Rrongniart, un élément
( 395 )
phanérogamique de plus, sans lien direct avec aucune des Gymnospermes
actuelles. Mais la liaison éloignée des Dolérophyllées avec les Cordaïtées
et les rapports de celles-ci avec lesCycaclées, rapports récemment constatés
par M. Renault, montrent bien que les Dolérophyllées se rattachaient, à
l'époque carbonifère, à tout un ensemble île Phanérogames prototypiques,
dont les Sigiilariées ont dû faire également partie. »
M. DE LA GocRSERiE fait hommage à l'Académie de deux brochures qu'il
vient de publier, sous les titres : « Le produit brut dans les concessions de
chemins de fer » (extrait du Journal des Économistes) et « Les chemins de
fer rachetés » (extrait de la Revue de Bretagne et de Vendée).
NOaiIIVATIOIVS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un
Membre qui remplacera, dans la Commission de vérification des comptes,
M. Dupuy de Lànie, momentanément absent.
M. Rolland réunit la majorité des suffrages.
MEMOIRES PRESEINTES.
MÉCANIQUE. — Sur un nouvel appareil gyroscopique. Note de M. Gkuey.
(Commissaires : MM. Bertrand, Faye, ïresca.)
« 3'ai prié M. Ducrelet de construire un appareil gyroscopique que j'ai
l'honneur de présenter à l'Académie, et dont voici en peu de mots la
description et l'usage.
» Un premier anneau A, mobile autour d'un diamètre vertical ûxona,
porte, suivant son diamètre horizontal bb, intérieurement, un deuxième
anneau concentrique B, qui peut tourner sur deux pointes autour de bb,
diamètre commun aux deux anneaux. L'anneau E porte lui-même un
tore T, dont l'axe it est perpendiculaire à bb. Le centre de gravité de
chaque anneau et du tore, par suite de tout leur système, est à la ren-
contre des axes an et bb ou au centre commun des anneaux.
» En déroulant une ficelle, primitivement enroulée sur l'axe du tore,
donnons à T une rotation rapide autour de tt. Si nous abandonnons
ensuite le système à lui-même, les deux anneaux et l'axe du tore restent
53..
{ 390 )
immobiles; mais, si nous exerçons un effort horizontal, avec le doigt,
pour faire tourner l'anneau A dans un cetlain sens, nous éprouvons une
grande résistance; A reste à |ieu près immobile, tandis que l'anneau inté-
rieur B tourne autour de bb, l'axe it du tore se rapprochant de la verti-
cale aà. Si, au moment précis où cet axe coïncide avec la verticale, nous
changeons le sens de l'effort exercé sur A, comme pour faire tourner A en
sens contraire du sens primitif, l'axe du tore franchil la verticale et continue
à tourner dans le même sens, avec l'anneau B, autour de bb, l'anneau A
continuant, au contraire, a résister comme primilivenient et à paraître
immobile.
)) On obtiendra ainsi un mouvement continu de rotation de tt autour
de bb, qui paraît immobile, si l'effort horizontal tendant à faire tourner A
autour de aa change de sens au moment précis de chaque passage de tt
par la verticale.
» En réalité, le cercle A n'est pas absolument immobile; il oscille avec
tine très-faible amplitude autour de an, et l'ime de ses petites oscillations
correspond à un tour de tt ou de B autour de bb; ces oscillations sont
insensibles à l'œil lorsqu'elles sont rajjides, c'est-à-dire lorsque l'axe du
tore tourne très-vite autour de bb.
» Pour produire sûrement et avec régularité la rotation de B autour
de bb et la rendre surtout très-rapide, j'ai adopté la disposition suivante:
" Une lige horizontale ?7i part de l'aïuieau extérieur A, auquel elle est
liée invariablement, et se termine par un petit galet; ce galet s'engage à
irottemenl doux dans la laimu'e, régulièrement ondulée, que présente sur
sa circonférence un tambour M, dont l'axe repose sur le pied de Vinstru-
( 3î)7 )
ment. En lournant ce laiiiboiir à la main au moyen d'un bouton, on com-
munique à la lige m et, par suite, à l'anneau A de Irès-petiles oscillations,
invisibles a l'œil lorsqu'elles sont rapides, de telle sorte que A et l'axe bb
paraissent immobiles.
» Le tore T ayant reçu une rotation initiale assez rapide autour de //,
une main un peu exercée parvient facilement, et à coup sûr, après 8 ou
lo tours de M, à donner à B une rotation énergique autour de bb, de 5o à
Go tours par seconde.
» La rotation de B autour de bb grandit, ou au moins persiste, tant que
T tourne autour de tt; mais, aussitôt que la rotation propre du tore autour
de son axe est éteinte, la rotation de B autour de bb ne se continue plus
qu'en vertu de la vitesse acquise, et finit par s'éteindre aussi, sous les frot-
tements, malgré la rotation persistante du tambour M.
» Ce petit appareil réalise la rotation d'un tore autour de deux droites
rectangulaires tt, bb, dont la dernière est immobile, et cela sous laclion
vibratoire de l'anneau A, qui paraît fixe. Pour le distinguer des autres
appareils gyroscopiques, on pourrait le nommer love birolaloire droit ou
tore paradoxal. »
M. L. Romain adresse une Note relative à « l'accumulation du magné-
tisme au sommet de pôles hémisphériques ».
(Renvoi à l'examen de M. Jamin.)
M. Cil. Antoine adres.se un Mémoire sur les lames de haute mer.
(Renvoi à l'examen de M. Dupuy de Lôme.)
M. Vasseur, m. L. Lassalle, M. J.-F. Cameron adressent diverses
Communications relatives à la navigation aérienne.
(Renvoi à la Commission des aérostats.)
M. Girault a'Iresse un complément à son Mémoire sur le traitement du
choléra.
(Renvoi à la Commission du legs Bréant.)
M. F. Betteliiaiî-ser adresse une Communication relative à la fabrication
des divers produits employés contre le Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
( 398 )
CORRESPONDANCE.
M. Gray (Asa), nommé Correspondant pour la Section de Botanique,
adresse, avec ses remercîments, la première partie d'un ouvrage intitulé :
« Flore synoptique de l'Amérique du Nord ».
ASTRONOMIE. — Rectification de la position assignée précédemment au nouvel
astre découvert pendant l'éclipsé du 29 juillet, et annonce de l'observa-
tion d'un second astre aperçu dai^s les mêmes circonstances. Lettre de
M. J. Watson à M. Fizeau.
" Ann Arbor (États-Unis), 22 août 1878.
(( Par suite de l'emploi d'une valeur inexacte pour la correction du
chronomètre, une erreur s'est glissée dans les résultats que je vous ai com-
muniqués, il y a quelques jours, concernant le nouvel astre que j'ai décou-
vert le 29 juillet.
» Veuillez remplacer la position que je vous ai envoyée (le i4 août)
par la suivante :
Position apparente
de l'astre.
Washington, temps moyen. v. à
1878 juillet 29. . 5^ 16'" 37' S^ 27"' SS'' + 18° 16'
Les différences entre l'astre et le Soleil étaient
Aa = — 8■"2I^ Aâ= — o°22'.
» J'ai observé en outre un second astre, également de 4*^ grandeur. Je
déterminerai sa position; mais, avant que j'aie eu le temps de vérifier la
direction de la limette, poiu* in'assurer si l'instrument n'avait éprouvé
aucun dérangement, la hunière du Soleil avait reparu.
» Les différences mesurées entre ce second astre et le Soleil étaient:
Aa=-27™i8% Acî=-o°:35';
d'oîi résulte la position suivante :
Position apparente
de l'astre.
Washint^ton, temps moyen. « t?
1878 juillet 29.. 5''i7'"4fr 8" 8"' 38^ -f-i8"3'
( 399 )
THÉORIE DES NOMBRES. — Méthode nouvelle pour la décomposition des nombres
en sommes quadratiques binaires; application à i Analyse indéterminée. Note
de M. E. DE JONQCIÈKES.
« I. Gaiiss, dans le Chapitre V des Disquisiliones, après avoir établi les
conditions de l'équivalence des formes binaires au second degré, aborde et
résout le problème général de la représentation d'un nombre donné par une
forme déterminée. Cette solution, préparée par un certain nombre de propo-
sitions préliminaires, fait plus particulièrement l'objet des n**** 180 et 205
de ce Chapitre célèbre.
» Ayant eu occasion d'étudier ce problème, j'ai reconnu qu'on en pou-
vait trouvei' dans bien des cas une solution nouvelle, en faisant dépendre
la recherche des représentations du nombre N de celle des décompositions
de son carré N". Pour y parvenir, il était nécessaire :
» 1° De découvrir des formules permettant de décomposer N* dans
tous les cas où cette décomposition est possible;
» i" De trouver la loi, s'il en existait une, liant ensemble les repr'ésen-
tations de N avec celles de N^, et des formules simples permettent de passer
sans tâtonnement des unes aux autres.
» Dans VU! premier Mémoire, inséré aux Notw. Ann. de Math., t. XYIT,
2" série, j'ai résolu ces deux questions pour le cas des formes binaires les
plus simples u^ -4- v-. Cette première élude contient, entre autres résultats:
» 1° Deux formules fondamentales (§ IV) permettant d'écrire immédia-
tement toutes les décompositions du carré d'un nombre donné N en une
sonnne de deux carrés premiers entre eux, lorsque le nombre lui-même est
susceptible de subir ime décomposition de cette sorte et que sa l'ésolution
en facteurs premiers est connue ;
» 2° La démonstration (§ VII) d'une loi de correspondance ou de réci-
procité, qui lie entre elles, chacune à chacune, les décompositions propres
ilont il s'agit avec celles du nombre N lui-même, et qui permet de déduire
celles-ci des premières pir \\n*i simple addition ou soustraction de deux
nombres entiers, etc., etc.
» II. Moyennant une légère modification dans les coefficients, les for-
mules précitées servent à décomposer les nombres N^ et N en sonnnes
quadratiques de la forme ur -^- t.v'-, t étant un nombre rationnel, positif ou
négatif. Plusieurs des propositions, et notamment la loi de réciprocité dont
( 4ûo )
je viens de parler, subsistent clans les conditions précitées. Je suppose tou-
jours que le nombre donné est résolu en ses facteurs premiers. Il faut d'ail-
leurs,pour que le nombreNsoit décomposable de la sorte,que tous ces flic-
teurs (à moins qu'un certain nombre d'entre eux ne fassent un carré par-
fait) soient des diviseurs quadratiques de la forme donnée, ou au moins des
diviseurs linéaires satisfaisant à certaines conditions, quant à leiu- nombre
et à la valeur, paire ou impaire, de l'exposant avec lequel chacun d'eux
entre dans la composition de N. J'ajoute que, s'il y en a parmi eux qui
soient des diviseurs linéaires sans être diviseurs quadratiques, il faudra,
pour appliquer la méthode, commencer par les rendre tels, ce qui est tou-
jours possible, en nudiipliant chacun d'eux par un facteur auxiliaire. (Voir
Théorie des nombres. II* Partie, § 186.
1) Que le nombre N satisfasse de lui-même à cette condition essentielle, ou
qu'il ait élé transformé provisoirement en un autre nombre ]S'= aN par
l'adjonction de ces facteurs auxiliaires, on effectuera immédiatement la
décomposition X-4-^.Y- de son carré IN" (ou, dans le deuxième cas,
de «"N^) par les formules suivantes :
(A)
X = U„{a- - th-) - 2-t l[U,{ab) U„_,{n- - t/r)]
^^Y -^ 2l[U,{ab)n„_,{a' - tb')]- 2Ul[U,{ab)U„_,{a' - tb')]
^' -^ 2'r-l[U.Jab)U„^,[a- - tb')] - ...
» Si l'on effectue ensuite et successivement, sur les termes individuels
qui entrent dans les expressions de X et de Y, les changements de signe
prescrits au § V du Mémoire précité, on obtiendra toutes les autres dé-
compositions propres du carré soumis au calcul, dont le nombre est, en
totalité, a"'; mais, si l'on a dû recourir à des facteurs auxiliaires, dont
le produit soit «, afin de pouvoir faire usage des formules (A), c'est-à-dire
si l'on a opéré la décomposition préalable du carré a-N-, un certain nombre
des solutions ainsi obtenues seront étrangères à la question, soit que leurs
composants respectifs X et Y n'aient pas de facteur commun, soit qn'ds
en aient un autre que «. Ces solutions étrangères devront être écartées,
comme ne répondant pas à ce qui est demandé, les seules admissibles
étant celles dans lesquelles les composants auront la forme aX, ccY, avec
le produit a pour facteur comnuui. Il sera donc aisé de les reconnaître, et
( 4oi )
chacune d'elles donnera une décomposition propre de W, savoir
Quel que soit le nombre des décompositions propres de N, elles sont,
dans tous les cas, de la forme N = j:^ + tj-, et on les déduit de celles de
N^ par les formules très-simples
(B) x^ =
dans lesquelles le nombre X doit entrer avec le signe que la formule (A)
lui a atlribué.
» Forcé d'abréger, je laisse de côté pour le moment l'examen des cas où
t est fractionnaire ou négatif, me bornant à dire que, dans ce dernier cas,
la méthode fait connaître les valeurs initiales ou, en moindres nombres,
des indéterminées, desquelles on en déduit ensuite une infinité d'autres.
Quelle que soit la valeur de t, des opérations très-simples font passer des
représentations de N" et de N, dans la forme n- -+- U>- , aux représenta-
tions de ces mêmes nombres dans celles des formes à trois termes
associées ou équivalentes à la première, qui sont compatibles avec la na-
ture de N, relativement au nombre de ses facteurs premiers et à leur forme.
(Voir Théorie des nombres, §§ II et X, IP Partie.)
» III. En résumé, la loi de réciprocité qui lie entre elles les décompo-
sitions propres deN^ avec celles de N fournit, moyennant le concours né-
cessaire des formules (A) et (B) et sans autre recherche préalable que celle
des facteurs premiers de N et, si le cas l'exige, de quelques multiplicateurs
auxiliaires destinés à disparaître du résultat, une solution très-simple du
problème de Gauss, du moins dans des cas très-étendus. Enfin, comme je
vais le njontrer, elle sert de base à une méthode pour la résolution, en
nombres entiers quand celle-ci est possible, et dans tous les cas en nombres
rationnels, des équations indéterminées du second degré
j = X- -\- tir , j- = 2- -h tv-,
avec les conditions u = x -\~ a, v= z±: /3.
C. R., 187S, 2' Semestre. (T. LWXVII, N" II.) 54
( 4o2 )
» Elle donne en effet pour j-, en vertu de Ja première de ces deux
équations, une valeur qui, égalée à celle donnée par la seconde, conduit
à la relation
(c) «= j:^ [ - 2a ± v/4«' 1- (ï - 3) («^ zp /3)],
(le laquelle on conclut les valeurs des autres indéterminées. »
MÉCANIQUE, — Sur la dépression que produit, à la surface d'un sol horizontal,
élastique et isotrope, un poids qu'on y dépose, et sur la répartition de ce poids
entre ses divers points d'appui. Note de M. J. Boussinesq, présentée par
M. de Saint-Venant.
« A la fin d'une Note du bo mai 1878 {Comptes rendus, t. LXXXVI,
p. 1260), j'ai démontré que, lorsqu'un poids c^m est posé sur un sol hori-
zontal poli et ne le touche que dans un rayon infiniment petit autour d'un
point donné (|, v;), le petit abaissement, w, qu'éprouve chaque point (x, ;)
de la surface du sol, est le produit d'un facteur constant, 7 — ±J^ — ^
le potentiel - ? où 7' désigne la distance des deux points (Ç, yj) et {jc, j).
Je me propose aujourd'hui d'étudier les enfoncements pareils, tv ou (à
part le facteur constant) / -- , que produit un corps pesant, ayant une
forme de révolution autour de l'axe vertical des z.
» Je décomposerai la surface de contact de ce corps avec le sol en
bandes annulaires, de rayon p et de largeur dp, qui transmettront au sol,
par unité d'aire, un certain poidsy(p^). Des droites, émanées du point
(.r, J-) et inclinées d'angles variables 0 sur le rayon R = \Jx^ +^^ issu de
l'origine, diviseront chaque bande en éléments, rdQcîr, ayant pour poten-
tiel y ((^-)rf$r/r. D'ailleurs, le triangle dont les côtés sont R, i\ p donne
p= = R- + /■- — 2 Rrcos5, et, par suite, r = R cos9 — \jp^ — R^ sin-5 ; d'où
résulte, en faisant varier r et p, une valeur absolue de dr qui change
J{p-)drdO enj[p-)[p- — R^sin=9) '^pdpdQ. Le potentiel de toute la bande
est l'intégrale du double de cette expression, prise : 1° de S = o à 6 = tt,
pour R < p, et, 2", pour R > p, entre les limites — arcsin ^5 qui devien-
dront =H ;; si l'on choisit arcsin (- sinSj comme variable. Le potentiel,
relatif à tout r anneau et rapporté à l'unité de poids de celui-ci, égale donc la
( 4o3 )
valeur mo/enne de {p- — R^ sin-(5)~2^, pour R<p, celte de (R^ — p^sin^ô)" 2,
pour B.^ p, d variant de o à 2n ou, plus simplement, de o à~ • D'après la loi
de la superposition des petits effets, renfoncement réel, u', éprouvé par le
sol sous l'action de sa charge totale, sera la somme des abaissements dus
aux divers anneaux. Si p, est le rayon du plus grand de ceux-ci, on trouve,
abstraction faite du facteur constant -. — - — ^' pour R <r o,,
4 ''r ( ^ + f* ) ^ r "
et pour R > p,,
7T
w — [\v: \ (loi -^^-(i\/ ^-77: — p-
'P = Pi
'> Quand J'{p-) est une fonction entière, chaque intégration par rapport
à (5 se fait de suite, en y prenant le radical comme variable. Les deux cas
les pins simples sont J(p-) =r 1 {distribution unifortne du poids) etJ{p'-,—p~ — p"
[dislnbution parabolique). Quelques réductions y donnent à w les valeurs
respectives, pour R ■< p,,
4 r'(p2 _- R^s\n^6)hie et | /"'(o^ - R^ s\n-ûp (16;
et, pour R > |5 , ,
Celles-ci deviennent très-simples au bord R ~|D| et au centre R — o, où
elles s'obtiendraient intuitivement ; du bord au centre elles grandissent
sans cesse, et, en tout, dans les rapports de 4 '» 271 ou à Stï. Enfin, les deux
casjlp^) = p\, j\p'^] = p- — pi donnent, par superposition, le cas
poui lequel w se trouve être, au contraire^ plus petit sur l'axe qu'au bord
54.
( 4o4 )
(comme l'est 3n:par rapport à lo), mais en somme peu variable de l'un à
l'autre,
» Les intégrations par rapport à ô s'effectueront en série, ainsi que le
— - -
calcul des valeurs moyennes de (p- — R^sin'ô) ' ou de (R- — p- sin-6)-"%
en développant les radicaux par la formule du binôme et en remplaçant,
dans les résultats, sin- " ô par sa valeur moyenne -, ~ • Pour R > o , ,
on trouve, quel que soit/"(p"),
en posant J dm = m, f p- dm = Jâm. A cause de k < p^, le second terme
de la série n'est déjà guère que o, i du premier, ou même moins, dès que
R = i,5|2, : /e mode de répartition de ta charge m à l'intérieur du cercle de
contact injiue donc fort peu sur les effets produits à quelque distance de ce cercle,
conformément à un grand principe sans lequel la Mécanique moléculaire
ou la théorie analytique de l'élasticité serait inapplicable à la pratique.
» Quand le corps posé sur le sol est dur, sa forme détermine tv en tous
les points de la surface du contact, du moins à part une constante, expri-
mant l'enfoncement du corps dur lui-même; et la fonction inconnuey (p*),
qui définit le mole de distribution du poids total entre les divers points
de la surface considérée, peut se déduire de là, par des essais successifs ef-
fectués eu partant de différentes expressions de f{p-), ou par un calcul
inverse d'intégrale définie. En effet, la connaissance de w, aux points
où l'on n'a |iasy(p-) — o, tient lieu, pour ces points, de la connaissance
dej{p-); et celle du poids total équivaut aussi à la connaissance de
l'enfoncement du corps dur. Quand celui-ci est à fond plat, tv varie peu
du centre au bord, et f{p-) doit être presque proportionnel à p-, ou mieux
encore à l'expression
10 — Stt
9l7r-2]
pi -h p- = o,o56pj + p-, environ,
qui rend ti' le même au centre qu'au bord, et peu variable entre ces deux
limites.
» Calculons encore la capacité, 2 ;t I u'Rr/R, de la dépression due à
l'unité de poids d'un anneau de rayon p et de largeur dp. Pour R > p, sa
( 4o5 )
valeur est 4/ ' {R- — p' sni-Qf dO, abstraction faite toujours du focleur
«'o
7 — i^-^' A l'intérieur de l'anneau, ou pour R = p, la dépression vaut
4jrfi{X-l- fi) ' ' '^' '
donc 4p : sa profondeur moyenne est — et sa profondeur, sur l'axe, -. »
PHYSIQUE, — Sur les vaj^ialions d'intensité que subit un courant quand on
modifie la pression des contacts établissant le circuit. Note de M. Trêve,
« Si l'on ferme le courant de l'électro-aimant de Faraday ou de Du-
crelel entre ses deux pôles, on n'observe, le plus généralement, ni étin-
celle, ni bruit; mais, si l'on ouvre subitement le courant, on entend une
détonation presque égale à celle d'un coup de pistolet. C'est de la Rive
qui, le premier, a signalé ces remarquables effets.
1) J'ai montré depuis, en 187/i, que le même phénomène se reproduit,
quoique moins éclatant, en opérant cette ouverture dans le voisinage
d'un seul pôle de l'électro-aimant, et encore que l'influence de ce pôle
unique détermine également l'arrêt instantané du petit cube de cuivre,
originairement mis en rotation entre les deux pôles.
» Aujourd'luii, je prends la liberté de faire remarquer que l'expérience
de de la Rive permet de démontrer à un très-nombreux auditoire l'in-
fluence de la pression des contacts sur l'intensité du courant. On tient à la
main les extrémités des deux fils de l'électro-aimant, que l'on porte au
contact entre ses pôles. Dans cette position, on peut faire considérable-
ment varier le bruit de rupture, en appuyant plus ou moins fortement un
fil sur l'autre. Le bruit, qui esta peine perceptible lorsque les deux fils se
touchent légèrement, devient un coup de pistolet quand on les presse for-
tement l'un sur l'autre. On remarque également de curieux effets en éta-
blissant le contact avec des fils épointés. »
PHYSIQUE. — 5(/;' une application du téléphone à la détermination du méridien
magnétique. Note de M. H. de Parville, présentée par M. Th. du Moncel.
« Lorsque l'on remplace, dans le téléphone ordinaire, le court barreau
aimanté par une tige de fer doux d'au moins i mèlre de longueur, l'appa-
reil transmet encore les sons, mais avec une intensité qui varie suivant l'o-
( 4o6 )
rientation de la tige : les expériences de M. Blake ne laissent aucun doute
à cet égard. Le maximum d'intensité du son qui parvient au récepteur cor-
respond à l'orientation du transmetteur, dans la direction de l'aiguille
aimantée. Le son s'éteint plus ou moins complètement, lorsque le télé-
phone est placé dans un plan perpendiculaire au méridien magnétique.
Cette remarque semble pouvoir conduire à une application.
» Si l'on installe, en effet, sur une suspension à la Cardan, un téléphone
transmetteur à longue tige, muni d'un résonnateur quelconque et fixé obli-
quement à peu près suivant l'angle d'inclinaison d'un lieu, il sera toujours
facile de lui faire parcourir l'horizon. Lorsque le récepteur communiquant
avec cet appareil restera silencieux, c'est que le transmetteur sera à angle
droit avec le méridien magnétique. On pourra déterminer ainsi, non-seule-
ment la direction de l'aiguille aimantée, mais encore, approximativement,
les variations d'intensité magnétique.
» Cette méthode semble applicable, à bord d'un navire, pour la correction
des compas de route, dans quelques circonstances, notamment lorsque,
malgré lesyslème de compensation usité, les indications de la boussole peu-
vent être faussées dans le voisinage de roches magnétiques ou d'îles riches
en gisements de fer.
» Il serait possible, au surplus, d'utiliser directement le magnétisme tem-
poraire que prend une tige de fer, pour obtenir un tracé des différentes direc-
tions suivies par un navire, et un contrôle automatique des indications des
compas. Imaginons, en effet, immobilisée dans l'axe du navire, symétrique-
ment par rapport à la coque, une tige de fer doux de plusieurs mètres de
longueur, portant à l'une de ses extrémités une bobine magnétique. La bo-
bine est reliée à l'appareil encreur dont on se sert en télégraphie trans-
atlaniique pour recueillir la trace de très-faibles courants ( ' ). Les mouve-
ments de tangage, en changeant l'orientation de la tige de fer, créeront
des courants d'induction, et l'intensité de ces courants sera fonction du
cap du bâtiment. Le diagramme, tracé sur l'appareil enregistreur, révélera
la direction suivie et contrôlera lindication du compas.
» Il est à peine utile d'ajouter qu'une semblable tige de fer, installée le
long du mât, pourrait sans doute indiquer aussi, par l'enregistrement des
courants d'induction produits, l'amplitude des mouvements de langage et
de roulis d'un navire.
(') Ce système encreur est décrit dans l'ouvrage de M. Th. du Moncel : Exposé des appli-
cations de l'électricité, tome HI.
[ 4o7 )
» Ces idées ont besoin de recevoir la consécration de la pratique, mais
nous nous sommes permis de les indiquer sommairement, tout au moins
dans le but de prendre date. «
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la conslitulion du glucose inactif des sucres bruis
de canne et des mélasses. Note de M. U. Gayon, présentée par
M. Pasteur.
« Depuis les travaux récents de MM. Mûntz, Girard et Laborde, Morin,
on admet généralement que le glucose contenu dans les sucres bruts de
canne et dans les mélasses est inactif sur la lumière polarisée. Il restait à
établir si ce sucre réducteur est un produit spécial, ou un mélange, en
proportions convenables, de glucose dextrogjre et de glucose lévogyre.
M. Dubrunfaut a depuis longtem|)s exprimé cette dernière opinion, sans
la vérifier; les expériences que j'ai faites me paraissent la confirmer.
>i On sait que la levure de bière intervertit le sucre avant de le faire
fermenter; par conséquent, un mélange de sucre de canne et de glucose
inactif ne peut pas être étudié, au point de vue optique, à l'aide de la fer-
mentation ordinaire. Mais j'ai montré que le Mucor circinelloides pur, qui
ne sécrète pas de ferment inversif et laisse intact le saccharose, fait cepen-
dant fermenter les sucres qui ont la composition du glucose. Si donc on
sème des cellules de ce mucor dans une dissolution nutritive de sucre de
canne et d'un mélange de glucose et de lévulose, en proportions telles que
la rotation au saccharimetre soit due seulement au sucre de canne, on verra
la rotation diminuer progressivement jusqu'à une certaine valeur, puis
augmenter et reprendre sensiblement sa valeur initiale. En effet, dans la
fermentation du sucre interverti, le glucose proprement dit est détruit le
premier, le lévulose disparaît ensuite.
<) Cela posé, soumettons à l'action du mucor des solutions de sucres
bruts ou de mélasses, riches en glucose inactif; si la rotation reste con-
stante, pendant la fermentation, le glucose restera lui-même inactif et
pourra être considéré comme un produit spécial; si, au contraire, la rota-
tion diminue d'abord et augmente ensuite, il devra être considéré comme
un mélange de glucose et de lévulose.
» Voici les résultats fournis par l'expérience ; la rotation est exprimée en
divisions du saccharimetre Laurent.
( /lo8 )
I. — Sucres bruts de canne.
^ i Rotations successives 83,8 82,2 84,4 ^5,4
( Sucre réducteur pour 100 , . . i ,60 0,84 " "
^ j Rotations successives ao2,o in8:4 '97'4 202,4
\ Sucre réducteur pour 100 3, 11 2,35 1,10 o,35
» Afin d'obtenir des variations plus considérables, je répète l'expérience
avec un sirop obtenu par lavage d'un sucre brut, et j'obtiens :
Rotations successives 167,6 i63,2 i56,4 i53,2 i5o,o i5o,8 i5i,f) ifj6 160
Sucre réducteur pour 100... t),4o 5,76 4>78 3,44 2,58 1,70 i,35 0,78 o,63
II. — Mélasses.
Nature et ori(;i{io.
Canne ( Rotations successives. .. . 108,0 98,0 t)5,o ii8,o 1, .. »
Martinique. ( Sucre réducteur p. 100. . 4)^^ 3'44 1,20 o,q8 » u u
Canne ( Rotations successives. .. . 37,0 32, o 28,0 24iO 23,6 33, o 3G,8
Nantes. ( Sucre réducteur p. 100. . 8,72 7,83 6,08 4''^" 3,58 2,0 i,i5
Cunne (Rotations successives.... 42,4 34, o 4°'" 42>8 44iO " ■■
Bordeaux. ( Sucre réducteur p. 100.. 5,68 3,i3 i,36 i,i5 0,88 » »
Betterave i Rotations successives. ,. . 80,0 74'° 70,0 68,8 76,0 78,0 «
Le Havre, j Sucre réducteur p. 100.. 6,16 49'' 3,26 2,3o 2,08 1,70 »
» Ainsi, dans tous les exemples précédents, pendant que le sucre réduc-
teur disparaît d'une façon continue, la rotation diminue d'abord progres-
sivement, puis elle reprend des valeurs croissantes et tend à atteindre son
chiffre initial. En outre, il disparaît plus de sucre réducteur dans la pre-
n)ière partie du phénomène que dans la seconde. Le glucose inactif des
sucres bruts de canne et des mélasses est donc résoluble en un mélange
de sucre dexirogyre et de sucre lévogyre.
1) Il résulte de cette élude un moyen de transformer par la fermentation
le glucose des mélasses en alcool, et par suite d'extraire de celles-ci de
notivelles quantités de sucre cristallisable.
» Dans une autre Cotumunication, j'exposerai l'action du mucor sur le
glucose inactif de Mitscherlisch et sur le glucose inactif des vieilles cannes
à sucre. «
PHYSIOLOGIE. — Sur la ponte de l'Abeille reine et la théorie de Dziezzon,
Note de M. J. Ferez, présentée par M. Milne-Edwards.
« On sait que, d'après une théorie classique née en Allemagne, et que
( 4o.) )
personne aujourd'hui ne conteste, un oeuf fécondé de l'Abeille reine est un
œuf de femelle; tout œuf non fécondé Cht un œuf de mâle. L'Abeille mère
peut même, dil-on, pondre à volonté un œuf de l'un ou de l'autre sexe.
Et l'on explique cette faculté, exceptionnelle dans le règne animal, en ad-
mettant que l'Abeille peut, au moment du passage de l'œuf dans l'oviducte,
répandre ou non siu- lui une certaine quantité du sperme contenu dans le
réservoir séminal. L'organisation de l'appareil génital de l'Abeille ne diffère
cependant par rien d'essentiel de celle de la majorité des femelles d'insectes,
à qui l'on n'a jamais songé à attribuer le pouvoir d'agir à leur gré sur des
phénomènes qui semblent absolument soustraits à l'influence de la volonté,
» L'hypothèse a été imaginée surtout en vue d'expliquer ce fait, jus-
qu'ici non contesté, qu'une reine italienne fécondée par un mâle allemand
donne des femelles (ouvrières et reines) métisses et des mâles purs alle-
mands. L'inverse aurait lieu si une reine allemande était fécondée par un
mâle italien; en sorte qu'un œuf de mâle ne recevrait jamais le baptême
séminal ; un faux-bourdon n'aurait point de père.
» Or je possède en ce moment une ruche dont la reine, fille d'une ita-
lienne de race pure, a été fécondée par un mâle français. Les ouvrières, en
effet, sont, les unes véritablement italiennes, d'autres françaises, d'autres
enfin présentent le mélange, à proportions diverses, des caractères des
deux races.
)» Surpris de voir dans cette ruche certains faux-bourdons, entre autres,
aussi noirs que des mâles français, alors que tous devaient être, d'après 1.1
théorie, italiens comme leur mère, je crus devoir examiner ces divers mâles
de plus près. J'en recueillis donc 3oo qui furent examinés avec un soin
scrupuleux, d'où il est résulté la statistique suivante :
i6i[claient italiens purs;
66 métis à. degrés divers ;
83 français .
» D'où il suit évidemment que les œufs de faux-bourdons, coiiiliie lés
œufs de femelles, reçoivent le contact du sperme déposé par le mâle dans
les organes de la reine, et que la théorie de Dziezzon, créée pour expliquer
un fait mal constaté, devient inutile si ce fait est controuvé.
» Il fst aisé de concevoir comment une observation insuffisante a pu
faire croire que les faux-bourdons, fils d'une mère italienne fécondée par
un mâle d'une autre race, étaient tous italiens. Sur 3oo mâles, 83 seule-
ment m'ont paru être rigoureusement français, tandis que l5i'H- 66
G. R., 187F, 2« SehiEstre. (T. LXXXVU, iS° il.) 55
( 4io )
ou 217, c'est-à-dire la grande majorité, plus jaunes que les français, pou-
vaient très-bien passer pour italiens purs. On comprend donc que, dans
des cas semblables, si l'on n'a pas examiné très-attentivement un à un,
comme je l'ai fait, un grand nombre de mâles d'une ruche métisse, on ait
pu croire que tous appartenaient exclusivement à la race de leur mère. Et
cela d'autant mieux que la mère aura été de plus belle race, de couleur
plus jaune, la teinte plus claire de la pondeuse devant éclaircir encore da-
vantage celle de sa progéniture et diminuer de quelques unités le nombre
des individus se rapportant à l'autre race. ■»
ANATOMiE. — La Balaena (Macleayius) australiensis du Musée de Paris,
comparée à la Balaena biscayensis de l'Université de Naples. Note de
M. Fr. Gasco, présentée par M. P. Gervais.
« On se rappelle que, le 9 février de l'année dernière, a été capturée
dans le port de Tareute une vraie Baleine qui, à ce qu'il parait, est la pre-
mière qu'on aurait vue dans la Méditerranée et que son squelette complet
se trouve maintenant dans le cabinet d'Anatomie comparée de l'Université
de Naples.
» Le 3 novembre 1877, j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie
royale de cette ville un premier travail qui a été publié depuis lors.
L'examen scrupuleux des caractères ostéologiques m'avait bientôt appris
que la Baleine de Tareute était identique à celle capturée, en 1862, dans
la baie de Delav^rare, en face de Philadelphie, et au sujet de laquelle M, E.
Cope a publié, dès l'année i865, un Rapport osléologique très-succinct.
» La Baleine de Tarente et celle de Philadelphie appartiennent toutes
deux à l'espèce de la Balœna biscayensis, Eschricht, que pendant plusieurs
siècles les Basques d'abord et successivement les Sain tongeois, les Normands,
les Hollandais, qui l'appelèrent Nordkaper, les Danois, les Norwégiens, les
Anglais et les Américains poiirsuivu-eut avec acharnement, j'allais dire
exterminèrent, dans toute la région tempérée de l'Atlantique septentrional.
» Invité à prendre part au septième Congrès de l'Association française
pour l'avancement des Sciences, je me suis empressé, en arrivant à Paris,
de me transporter au Muséum pour prendre connaissance de la superbe
collection cétologique qui figure dans les galeries d'Anatomie comparée et
surtout des squelettes complets de la Balœna tnjsticetus, de la B. auslralis
( 4M )
et de la B. antipodum, qui est encore aujourd'hui l'unique individu de cette
dernière espèce figurant dans les musées d'Europe.
» Dans le laboratoire de M. P. Gervais, on est en train de monter le
squelette d'une autre Baleine également fort intéressante, qui y a été en-
voyée de la Nouvelle-Zélande par M. Hutton, deDunedin.
» Il n'existe en Europe que deux squelettes de cette espèce : l'iui, qui
est au Musée britannique et a été en grande partie décrit par J.-E. Gray,
l'autre au laboratoire sus-mentionné et au sujet duquel M. le professeur
P. Gervais a dernièrement publié quelques notes et des figures dans son
Journal de Zootoqie.
» A peine ai-je vu le squelette du Macleayius que j'ai immédiatement
reconnu la grande ressemblance qu'il présente avec celui de la Balœna
bucayensis de Naples, bien que ces deux espèces ne doivent pas être réu-
nies en une seule.
» Mesuré en ligne droite, le Macleayius a 2™, 43 et, en suivant le con-
tour extérieur, 2™, ■76. Par suite du développement prolongé des os inter-
maxillaires, les maxillaires ne peuvent être en contact avec les os du nez,
et la distance minimum entre le maxillaire et l'occipital se trouve réduite
à 0,02.
» En suivant le contour extérieur, la longueur des intermaxillaires est
de 2'", 07. Leurs extrémités antérieures présentent un écartement de o™,to.
» En ligne droite, la longueur du palatin est de o",49. Le frontal, sur
sa partie médiane, n'a que lo-i r centimètres de longueur; il ne présente
aucune protubérance. En ligne droite, entre les deux apophyses post-
oi'bitaires du frontal, il y a la distance de i"',63, et, en suivant le contour
extérieur, de 2™, 04. L'apophyse post-orbitaire dépasse celle du temporal de
3 ou 4 centimètres, et leur distance minimum n'est que de 23 millimètres.
» La portion sqtiameuse de l'occipital a o™,65 de long et o'",63 de large;
elle ne présente aucune crête médiane. Sa plus grande dépression latérale
est, comme chez la B. biscayensis, de o^joS.
» Les apophyses zygomatique et glénoïdienne du temporal sont ici
moins distinctes que chez la B. biscayensis.
» En suivant le contour extérieur de la mandibule, la longueur est
de 2"', 47. et, en ligne droite, de 2'",i6. Sa hauteur maximum, à la dis-
tance de o™,20 de l'apophyse coronoïde, est de o'",285.
» l^a caisse tympanique droite a ime longueur maximum de o'", fa; sa
largeur, prise à la moitié de la longueur, est de o'",o8. Le contour de sa
face inférieure affecte moins la forme ovale que celui des Balœna biscayensis
55..
( 4.2 )
et antipocliim. On voit sur la face inférieure une dépression longitudinale
bien marquée et presque médiane, qui a la largeur de 2 centimètres, à
peu près. Les deux apophyses du rocher sont ti'és-bien développées.
» Les vertèbres de la région cervicale sont solidement unies entre elles,
mais tontes très-distinctes latéralement, à l'exception d'une petite partie
inférieure de la troisième, qui, longue de o™,o'7, se confond avec la qua-
trième sur le côlé gauche.
» La largeur de l'atlas est de o'",/18.
» Il y a 1 3 vertèbres dorsales et 1 3 lombaires. C'est sur la neuvième dor-
sale que l'apophyse musculaire ou accessoire est déjà bien distincte. Les
apophyses transverses des troisième et quatrième lombaires sont presque
perpendiculaires au corps de la vertèbre. L'artère spinale passe directement
à travers la base de l'apophyse transver.se delà cinquième caudale. Les der-
niers rudiments d'apophyses transverses se remarquent sur la dixième et
la onzième caudale.
» Les deux dernières caudales sont presque rondes, surtout l'avaul-
derniére, dont le diamètre est de o'",oG5.
» Les côtes de la première paire ont leur extrémité sternale beaucouj)
plus élargie que chez la Biscayem'is.
f L'omoplate est un peu plus épaisse que celle de cette espèce et présente
un très-petit rudiment il'apophyse coracoïde. Elle est beaucoup plus large
que haute, et, comme chez la B. biscayensis de Naples et de Philadelphie,
sa largeur dépasse de i5 centimètres sa hauteur. »
ZOOLOGIE. — Sur la reprodudion de C Hydre. Note de M. Korotneff,
présentée par M. de Lacaze-Duthiers.
« Malgré sou abondance considérable, l'Hyilre d'eau douce piéscnte
lui grand nombre de particularités iusulfisanmienl étudiées, et, en parti-
culier, la reproduction des éléments sexuels et le développement embryon-
naire de l'individu lui-même.
» Ces phénomènes ont été décrits d'une manière assez détaillée ]iar
Kleiiienberg, dans sa Monographie de l'Hydre (' ). D'après ses recherches,
les cellules se trouvent au-dessous des éléments ectodermiques i^inlerslï-
(') N. ICLEiNENBEao, Hydra cine[An(itt>mi':vli-fiil'vicl\cti(ngs geschkhtUclic Untennchiing]^
Leipzig, 1872, mit 4.'l'afeln.
( 4>3 )
tieles Gewebe), et forment une agglomération servant à reproduire les
œufs, de même que les spermatozoïdes. I.e développement de l'œuf s'ac-
complit comme il suit : une des cellules de raggiomération s'accroît re-
marquablement et engloutit les cellules environnantes, autrement dit,
elle s'en nourrit. Le noyau se transforme en vésicule germinalive, et, à la
fin, la cellule même représente l'œuf de l'Hydre, qui est ainsi, d'après son
origine, une formation monocellulaire et ectodermique.
» Les granulations d'un œuf définitivement formé servent à produire
les éléments pins grands, que Kleinenberg décrit sous le nom de pseudo-
cellules [Pseudocelten, Kl.)
» Après une description détaillée de la segmentation, le savant alle-
mand passe à la formation du blastoderme, comme phénomène succédant
innnédiatement à la segmentation. Le blastoderme consiste en une couche
de cellules, formant à elle seule toute l'enveloppe de l'œuf. Kleinenberg
considère le blastoderme comme un épiihélium embryonnaire, ne prenant
|)as part à la foi-mation ultérieure de l'Hydre, et rejeté comme une enve-
loppe, à une certaine époque du développement : pour cette raison, l'Hydre
adulte est un animal privé d'épithélium.
» Mes propres recherches, entreprises sur VHydra fusca, contredisent
complètement celles de Kleinenberg. Néanmoins, conformément à ses re-
cherches, j'ai vu une agglomération de cellules, d'une origine ectoder-
mique, que je considère comme des cellules simplement embryoïuiaires,
servant à reproduire différents élèmenls ectodermiques. Une de ces cel-
lules s'accroît, et son noyau se transforme en vésicule germinalive. En
même temps, les éléments périphériques de l'agglomération se séparent
en formant une rangée de cellules par de petits grains très-réfringents,
tandis que les cellules centrales se joignent entre elles et à la cellule
agrandie; de celte manière, se forme un plasmodium commun, parsemé
d'un nombre considérable de noyaux. La vésicule germinalive commence
à se dégrader et disparaît entièrement (ce dernier phénomène concorde
avec les observations de Kleinenberg); mais les noyaux des cellules cen-
trales subissent une transformation d'un autre genre; elles grandissent
quelque peu en volume et dégénèrent en corps graisseux; en même temps,
certaines d'entre elles se divisent (leurs nucléoles prennent aussi part à
celte divison). La dégénérescence d'un noyau commence par un accrois-
sen.ent considérable de son nucléole, qui devient très-réfringent et finit
par se fondre avec le contenu du noyau. Ce sont ces noyaux dégénérés,
employés probablement à la nutrition de l'embryon, que Kleinenberg
( 4'4 )
prend pour des pseudocellules. Les éléments périphériques de Tagglonié-
ration, parsemés de grains d'une origine chitinense, servent à former
l'écaille de l'œuf ou l'enveloppe.
» En comparant mes observations avec celles de Kleinenberg, je conclus
que le savant allemand a pris les cellules périphériques de l'aggloméralion
pour un blastoderme, et la masse de cellules centrales pour un effet de
segmentation de l'œuf. D'après mes observations, l'Hydre ne doit évidem-
ment pas être considérée comme un animal privé d'épithélium : mes re-
cherches précédentes (') ont établi que cet épithélium est musculaire. »
BOTANIQUE FOSSILE. — Structure comparée des tiges des Lépidodendrons
et des Sujdlnires. Note de M. B. Renault, présentée par M. Duchartre.
« Deux faits importants, mais opposés parles conséquences qui en dé-
coident, se présentent dans l'histoire des Sigillaires : le premier est la des-
cription anatomique de la tige du Sigillaria elecjans publiée par Ad. Bron-
gniart (-) en iSSq et qui établit que ces plantes, par leur organisation, se
rapprochent des Dicotylédones gymnospermes et peuvent se ranger près
des Cjcadées ; le second est la découverte signalée par Goldenberg ('), de
strobiles associés à des débris de Sigillaires, et renfermant des microspores
et des macrospores. S'il était prouvé que c'étaient bien là les organes de re-
production des Sigillaires, la place de ces végétaux parmi les Cryptogames
serait incontestable.
» La plupart des paléontologistes allemands et anglais, adoptant cette
dernière opinion, regardent les Sigillaires conune des Lépidodendrons plus
élevés en organisation, mais se reproduisant comme ces derniers au
moyen de deux sortes despores.
)) L'exposé succinct des faits suivants, loin d'être favorable à cette ma-
nière de voir, augmente de plus en plus l'intervalle qui sépare les Lépido-
dendrons des Sigillaires, et rapproche davantage ces derniers des Cycadées.
n Dans \e Lepidodendron Bhodunirtense Ren. , le cylindre ligneux est,
comme ou l'a vu C), extrêmement développé, puisque, dans les jeunes
(') Archives de Zoolos;ie e.Tpcrinieiilolc, 187G : Histologie de l'Hydre et de lu Lticenuiiie.
(') Archncs du Muséuin, tome I", i83f) (Ad. Broiif^riiarl ).
(') Flora Sarœiiontanafossilis, i855 I Golilenlierg 1.
(*) Comptes rendus, séance Jii 10 juin iS'jS : Sur lu struclnte des r.eiiidodciulron.
( 4i5 )
rameaux et d;ins les tiges d'un certain diamètre (o™,o5 à o'",o6), la moelle
n'existe pas, mais sa place est occupée par du bois formé de gros vaisseaux
scalariformes.
» Le Lepidodendron Harcourtii offre, comme je l'ai rappelé, un cylindre
ligneux peu épais, entourant une moelle centrale.
» Dans un troisième type, non décrit jusqu'à présent et que je ne ferai
qu'indiquer ici, le bois n'est plus représenté que par une couronne entou-
rant la moelle et résultant de la juxtaposition des faisceaux vasculaires,
d'où i^artent les cordons foliaires.
» Dans les deux premiers types, les faisceaux vasculaires auxquels vien-
nent se souder les cordons foliaires sont placés à la périphérie du cylindre
ligneux ; une coupe verticale tangentielle, faite dans cette région, montre
les faisceaux vasculaires distincts s'anastomosant deux par deux et émet-
tant alors un cordon foliaire: ce dernier s'élève verticalement dans l'inter-
valle laissé par l'écartement ultérieur des deux faisceaux qui forment plus
haut deux nouvelles anastomoses avec les fiiisceaux latéraux voisins, et
se recourbe ensuite pour se porter dans une feuille.
. )) Une coupe transversale du cordon foliaire donne une section en
forme de bande horizontale renflée vers le milieu, ou en forme d'arc à con-
cavité tournée en dessus ; dans les deux cas, la région médiane est occupée
par des vaisseaux rayés et les deux bords latéraux ou supérieurs par des
éléments plus fins et quelques trachées.
» Dans ces trois types de Lépidodendrons, l'écorce prenait un accroisse-
ment considérable, soit dans la région subéreuse (i*' 'JP^)? soit dans la ré-
gion parenchymateuse i^i^ et 3'^ type)-
o Dans les Sigiliaiies (Leiodermariées, Favulariées) ( '), la nioelle est
entourée par des faisceaux vasculaires distincts, en forme décroissant, dis-
posés parallèlement aux génératrices d'un cylindre, et en contact avec un
étui ligneux extérieur. Ils sont formés du côté de la moelle par de gros
vaisseaux scalariformes, et dans la partie qui touche au cylindre ligneux
extérieur par de fins vaisseaux scalariformes et spirales.
» C'est de celte dernière partie des faisceaux, de deux en deux, et de
la région du bois qui est contiguë, que partent les cordons foliaires, que
j'ai démontré être formés dans toute leur longueur de deux portions dis-
tinctes, réunies dans un plan vertical par leurs éléments spirales. Dans les
Cycadées, comme on le sait, le cordon foliaire est également double, mais
seulement dans son parcours à travers la feuille.
(') Comptes rendus Au i5 juillet iS'jb : Structure de la tige des Sigitlaires
( 4i6)
" Le cylindre ligneux qui se trouve en dehors des points d'origine des
cordons foliaires est composé de fibres rayées, disposées en séries rayon-
nantes, et séparées par des rayons primaires et secondaires. L'écorce des Si-
gillaires, de même que celle desLépidodendrons, prenait dans les tiges âgées
un accroissement considérable, mais surtout dans la région subéreuse.
» En résumé, les tiges des Lépidodendrons ne croissaient en diamètre que
par le développement de leur écorce. Si le cylindre ligneux augmentait
en épaisseur {Lepidodendron Harcourlii, Lep. rliodiimnense surtout), ce ne
pouvait être que par un accroissement centripète, mais de courte durée; il
n'y avait pas de zone génératrice e;i dehors des points d'origine des cordons
foliaires; ces derniers présentaient une organisation que l'on rencontre dans
un grand nombre de Cryptogames vasculaires actuelles. Les Lépidoden-
drons, par leur organisation générale, sont donc bien des Cryptogames et
leurs fructifications [Lepidostrobus], qui renferment des macrospores et des
niicrospores, les rapprochent des Lycopodiacées hétérosporées. Dans les Si-
gillaires, au contraire, eu dehors des points d'origine des cordons foliaires,
il y avait une zone génératrice qui a produit souvent une couche épaisse de
bois à structure rayonnante, uniforme, divisée par des rayons médullaires
primaires et secondaires.
)) La composition du bois exogène des Sigillaires, plantes qui pouvaient
s'accroître en diamètre et par leur bois et par leur écorce, doit donc les faire
admettre, comme Ad. Brongniart l'avait déjà établi, parmi les Dicotylé-
dones gymnospermes, et la constitution de leurs faisceaux foliaires doubles
dans toute leur longueur leur donne une place voisine, mais distincte,
parmi les Cycadécs. »
AL L. Hugo adresse un « diagramme relatif aux mesures agraires des
Chinois » .
La séance est levée à 4 heures et demie. J. B.
nULLETIN BIDLIOGRAPUIQUE.
Ouvrages keçus dans la séance du 9 septembee 1878.
Recueil des travaux scientifiques de Léon Foucault, publié par Madame
veuve Foucault, sa mère, mis en ordre |)ar C.-M. Garidl et précédé
d'une i\'o<<Ve sur les OEuvres de Léon Foucault, par J. Bertrand. Paris, Gau-
thier-Villars, 1878; i vol. in-4", avec atlas.
(4>7 )
Le produit hrut dans les concessions de citemins de jer ; par J. de la Gour-
NERiE. Paris, 1878 ; br. in-S". (Extrait du Journal des Economistes.)
Les Chemins de fer rachetés; par J. de r,\ Gournerie. Nantes, imp. Vin-
cent Forest et E. Grimaud, 1878 ; br. in-8°.
Reproduction par la Photographie de pièces analomiques choisies dans le
Musée de l'École de jtlein exercice de Médecine et de Pharmacie de Nantes.
Sans lieu ni date ; i vol. in-f".
Recherches sur la composition chimique et les fonctions des feuilles des végé-
taux; par M. B. Corenwinder. Paris, G. Masson, 187S; br. in-8". (Extrait
des Jnnales agronomiques, I. IV, 11° 2.)
Sur l'extension aux mouvements plans relatifs de la méthode des normales et
des centres de courbure ; par Va. Gilbert. Bruxelles, ini]). F. Hayez, 1878;
br. in-8°. (Extrait des Annales de la Société scientifique de Bruxelles.) (Pré-
senté par M. Puiseux.)
Sur le problème de la composition des accélérations d'ordre quelconque ; par
M. Ph. Gilbert. Paris, Gauthier -Villars, 1878; in-lf. (Présenté par
M. Puiseux.)
Du diamant artificiel, carbone pur cristallisé ; par J.-N. Ganjval. Paris,
G. Chaniorot, 1878 ; br. in-S".
Florian MouGET. Motcw ccdoricpie à guz Uquéfiés, ç[c. Remiremont, imp.
V. Jacquot, 1877; '-"'• '"'4°-
ERRATA.
(Séance du a6 anût 1878.)
Page 358, ligne 33, au lieu de -\- i5",9, lisez + S",;).
Page 35c), ligne i5, au lieu de O. . . 20,36, lisez Cl. . . 20,36.
Même page, ligne 16, au lieu de séché dans l'acide, lisez séché sur l'acide siilfuritiue.
Même page, ligne ig, au lieu de C'»H"AzO, S0% IIO, lisez C'^tr'AzO^ S0% HO.
(Séance du 2 septembre 1878.)
Page 38o, ligne z^, au lieu de carrées, lisez cornées.
Page 38i, ligne 10, au lieu de Siniodurum, lisez Limodoruiii ; — ligne i3, au lieu de Pho-
doi)li;)ceœ, lisez Rhodnphyceœ; — ligne 33, au lieu de coricria, Visez coriaria.
Page 382, ligne 23, au lieu de Plius^ lisez Rluts.
t R , 187S a» Semestre. (T. LXXXVII. N» ! \.)
56
AOUT 1878.
(4i8)
ObSEUVATIONS MÉTÉonOLOGIQCES
3
4
5
6
7
8
9
10
1 1
12
i3
l'i
ID
i6
'7
i8
'9
20
21
22
23
2'l
25
26
27
28
3o
3i
(■)
flIQI
,58,4
700,6
7J'>9
7">o ,3
753,8
7J9.2
738,1
7I9.3
753,1
7^9.9
751 ,0
7'|5,3
74'', '1
7'l4.o
750,4
7J7,'
730,2
,52,8
-55,0
732,4
7,'l5,i
74-<,o
746,3
743,.
730,8
73'|,3
740,8
747,9
7^1,9
TBEKIÎOMETBES
dD Jardin-
é
B
a
0
S
fo
(3)
U)
0
0
0
3,2
26,0
20,6
3.3
23,8
18,6
1,0
19,3
i5,5
>,4
25,2
18,3
3, 1
28,7
20,9
4.7
26,1
20,4
2,(J
25,4
19,2
3,5
25,6
19,6
3.9
27,8
20,9
4,8
22,4
18,6
5,i
23,7
19,6
4,4
23,2
18,8
3,4
22,6
18,0
5,0
23,9
20,5
^•9
22,4
"7,7
4,9
23,8
'9,4
1.9
22,3
17, 1
0,7
23,8
■ 7,3
4,2
22,4
iS,3
5,3
18,8
17, ■
4,8.
21,8
18,3
',0
24,4
18,2
5,9
24,3
20,1
3,7
iS.O
.6,2 ■
3,1
20,8
16,5 -
4,8
22,3
iS,6
4,5
23,3
18,9
'(,3
22,5
.8,4
5,1
27.9
21,5
5,5
23,0
19,3
2,0
22,3
.7,5
■3
ce
'â ■?
g =
w 0
u S
e 0
il
0 ^
ce
u
El
H
■w >-
il
0
s
a:
=:
f-
■■^
=>
f-
u
<
C)
(G)
(7)
(8)
0
1,3
0
19,6
0
■9,2
49.7
- o,S
■ fi, 9
.5,9
26,6
-3,9
■5,4
i5,3
27,8
- 0,9
iS,6
'7,''
43,5
',7
20,6
20,9
»
1,8
19,8
iS,3
32,8
0,6
18,8
■8,9
35,6
1,0
■9,8
'9,9
56,3
2, G
20,9
20,9
30,9
0,0
18,8
18,7
16,8
0,7
■9,0
18,5
»
0, 1
18,5
■ 8,4
„
-1,1
18,2
.7.4
25,4
1,0
19,0
18,8
28,8
- 0,7
■8,4
17,3
39,0
0,7
18,1
.7,8
39,5
- ',3
'7,'
16,1
39,2
- 1,3
'7-9
■ 7,5
43,6
- 0,3
■ 7,«
i0,8
'7,0
- 1,3
■ 6,7
.6,.
10,0
- 0,1
■7,4
'7,7
28,3
- o>7
18,3
'7,9
34,5
2,0
'8,7
'7,8
40,6
- ',9
ij,8
i5,6
27,9
- 1,3
■G, 7
16,2
28,4
0,5
.8,5
iS,6
■7,9
■ , I
18,6
iS,6
43,0
",7
.8,7
iS,o
37, -2
3,8
20, I
20,8
28,8
>,G
lS,2
.7,4
43,6
0, 1
iG,9
iC,o
20,8
THEKUOUETRES
da sol.
(0)
25,5
23, I
'9,5
21,9
23,3
34.4
23 ,1
25, I
26,0
'9,3
25,7
21,8
20,5
24,3
20,8
21,5
20,7
23,0
22,7
.8,1
22,0
23,4
23,4
'9,2
'9,2
20,6
22,5
22,7
23,8
21 ,3
19.8
(10)
20,0
20,2
19,5
iS,8
■ 9.7
20,7
20,0
20,2
20,8
21,2
20,1
■9,9
■9,3
■9,2
■9, '
19,2
iS,3
iS,3
19,2
19,0
iS,6
.8,5
'9,0
18,6
■ 7.7
18,0
iR 3
11/, j
iS,5
18,7
18,6
iS,i
(■■)
20,0
20,3
'9,7
'9,.
'9-7
20,5
20,5
20,3
20,8
21 ,2
20,3
20, I
9,6
9,3
9,4
9,3
8,7
8,6
9,'
9,0
8,6
S, 6
8,9
8,7
8,0
8,0
8,2
8,5
8,0
8,7
8,3
(1,1
mm
10,3
9,3
10,2
'1,9
.2,8
12,6
11,2
11,1
i3,3
12,0
12,2
"■7
i3,8
12,3
' ■ ,7
9,7
10,8
.3,7
12,6
12, 1
"2,4
12,0
12,4
12,3
'4,0
12,8
.2,7
'3,9
I j ,2
11,3
(>3)
63
O7
79
74
70
82
S2
68
64
77
79
79
88
84
78
73
7'J
95
93
84
83
81
98
90
90
,S3
80
80
7«
8:3
<it)
2,0
0,0
0,0
(o..)
■ , '
0,7
3,4
0,7
0,2
16,4
0,2
3,0
5,0
,,G
■,9
",7
0,9
21,8
2 , 4
7,fi
0,3
' ,9
(II)
mm
5,5
4,8
.,9
3,2
3,0
3,3
2,2
4,'
3,7
',2
2,8
2,3
2,4
1,3
■•9
2,2
3,0
3,9
0,5
0,8
I , ■
■,7
2,3
0,1
■ ,4
1 , 1
2,1
' .9
2,0
3,8
2,5
Eâ
^Z
Si 0
'= s
li
0 a
■S?^
S S
— 0
< g
£ £
G "
3 ?
ta
i^
161
(■-1
D.l
mg
8,0
0.7
•4,7
0,7
i5,4
0,4
1,7
0,4
D
0,'l
0,4
0,2
2,6
0,6
10,4
0,3
9,8
0,4
6,0
0,4
4-7
0,5
0
0,8
2,7
1,0
2,7
0,9
4,2
0,7
2,0
','
■ 4.8
0,7
- 0,2
0,3
1,8
0,9
0.3
o,G
.,8
0.7
3,5
0,6
2,8
0,5
7-''
1 ,7
0,6
1 ,1
0,7
8,1
o,G
5,1
0,3
5, 1
o,i
10, 1
o,S
31,3
0,7
(G) (23) (24) Moyenne des 24 heures. — (7) {12) (i3)(i6) (18) (19) (20) {21) Moyenne des observations sexhoraires.
(8) Moyennes des cinq observations Iriboraires de G"" m. à G"" s. Les degrés actinométriques sont ramenés à la constante sol.Tirc 100.
(5) La moyenne dite normale est déduite des moyennes températures extrêmes de Go années d'observations.
Cl) (9) Oerai-sommc des extrêmes pour chaque oscillation complète la plus voisine de la période diurne indiquée.
(22) (25) LesigneW indique l'ouest, conformément à la décision delà Conférence internationale de Vienne.
(17) Poids d'oxyîjène fourni par l'ozone. Le poids d'ozone s'en déduirait en multipliant les nombres i>ar 3
(4.9 )
FAITES A l'Observatoire we Montsocris.
Août 1878.
uag:4étisue terrestre
( moyennes dLarnes).
i î
— «
c ç
1 1
-1- "^
= 1
o
(n)
(M)
65°3i',9
1,9341
3i,8
9339
3] ,9
9343
3i,9
93)2
>
n
3i,3
9339
3i,/i
9329
3i,8
9334
3i,i
9333
3, ,7
,,33 '1
3.,.
gjSi
.
u
32,0
933}
3. ,9
93 '9
32,2
9336
3,.9
9342
3i,6
9341
3i,3
9^^3
3i,5
934^
3i,6
934a
3.,9
9339
3i,o
9338
3i,8
9j)5
32,1
9334
3>,o
9338
3i,S
9340
32,3
9335
3i,5
9334
3i,8
9334
32,0
9334
33,3
9329
(»■)
4,65oo
6493
fi5o8
65o5
u
G490
fi48i
6438
64/8
618G
6I89
6-'iy7
0h99
65o'(
649'l
6^88
6494
649 î
6499
6'i7'
6485
6491
6 '(99
6 197
6)99
6'i7l
6483
0490
65i2
VENTS
a 2u mètres.
(")
HE
NE
Très-vai'îab!e
SSW
Trùs-variable
S à W
Três-variable
WNW
E
SSW
W
SSW
SSW
s à w
SSW
sw
W
ENE
Très-varîable
N à E
NW àE
ENE à S
S
SW
sw
wsw
sw
sw
SSW
sw
WSW
',3)
km
2.3 2
22,0
9.6
i3,3
10,6
9.9
8,4
i3,6
IJ,2
20,8
17.5
26,9
15,3
i6,6
16,0
Faible
10,5
6,1
Pr.nul
Faible
(■6,8)
16,9
18,6
(17.0)
(,5,3)
(■3.7)
36,1
2|,S
(=4)
.kg
5, 1
4.8
0.9
'•7
1 , 1
1 ,5
1.'
0,9
0.7
2 2
'1. '
2,9
6,8
2,2
6.7
2,4
l>
1 ,0
0,4
'.7
3,3
5,5
2.7
2, 2
1,8
12,3
u
s
K
0
-J
U
f j5)
( 7& )
2
ENE
ENE
5
S
7
S à AV
7
SW /,
C^)
SW
5
s à w
5
N à W
3
WSW k
5
SSW
10
W
(9)
SW
(7)
SW
10
WSW
6
SW A
8
SW /
G
WSW
3
WSW k
7
SSW
10
WSW
10
NW h SW
G
SSW
8
SW X
9
WSW
8
WSW
10
WSW
8
sw
9
w
5
sw
5
WSW
7
WSAV
1
REMARQUES.
Bonne brise soutenue.
Id. la.
Prcsq. cent, jjluv. Orage de 2'^3o'" il 3** lo"' s.
Goutles de pluie il 9''45°' matin.
Gouttes de pluie matin et soir. Eclairs le soir.
Beau le soir et rosée.
Rosée mat. et soir. Pluvieux pir intervalles.
État du ciel variable,
Id. Id.
Très- pluvieux durant le jour.
Matinée pluvieuse.
Pet. pluies intermilt. le jour et bourrasques.
Soirée pluvieuse.
Bourv. le m. et pluies intermitt. tout le jour.
Soirée légèrement pluvieuse.
Pluv. le m. Orageetondée vers i''3o"'. Bour;'.
Ciel variable. Forte rosée le soir.
Id. Orage vers lo*" soir, suivi de ])luies.
Pluies intermitt. depuis 1 1^' malin.
Après-midi pluvieuse. Forte rosée le soir.
Pluie de 2>'5o'" à S*" m. Id. Id.
Petites pluies l'après-midi et le soir.
Faibles bourr. et petites pluies iuterinilt.
Continuellem. pluvieux, prineipalem. le nuil.
Soirée pluvieuse depuis g"".
Pluie cesse vers 2"^ soir et reprend à 1 1''. Bourr.
A la pluie jusque vers ii" matin.
Rosée mat et soir. État du ciel variable.
Orage vers G h mat. avec l'iaie et nouv. ondée vers 3 h s.
Temps de bourrasques. Ciel variable.
Id. le malin, avec pluie vers b^ soir.
Oscillations barométriques extrêmes : de 76i»'«,5 le 3i juillet à ii'' soir il 74j"",4 le 3 à 5''20'" m.; de 760""", 6 le 8 à iii-SS»
SKra7/|3"", 51e ,6 à 4i'i5»soir; de 758"", 8 le 17 il ii''5o» soir il 739"", 7 le 24 à 4'' 35" m.; de 754"", 5 le 28 à midi 30" il 746""", 2
« ît) vers 5'' soir, puis le baromètre remonte jusqu'à 763"", 5 vers minuit du 2 septembre.
Vitesses maïima du vent h 2o"> de hauteur: le 12 de 44'~",i; le i4 et le iG de 53'^'",6; le aG de (?); le 29 de 35""", 7; le 3o de
V",(ielle 3i do So^^o.
( 4^0 )
Moyennes bobaibes et moyennes mensuelles (Août 1878).
el- M. 9'' M.
Déclinaison magnétique
Inclinaison »
Force ma(jnétique totale
Composante horizontale
Composante verticale
Klectricité de tension (éléments Daniell).
if)"
(i,V
4.
57.9
32,3
fi 'in'
9332
23i8
■'!>■
•■^7,9
33,3
6 191
9^19
232.',
7.5
mm
Midi.
ce', 3
3i,5
6/177
9335
23oi
6,9
S^ 6''
65, 1
3i,6
6/190
9340
23i3
3,5
60,7
3i,7
C'ig'i
93/io
2317
6,6
9i>
3i,6
65oi
9344
2323
9."
ni m
Minuit. MoiennoA.
57,8
3i,8
65oo
9341
2323
6,0
Haroraètre réduit à 0" 7-Oi79 7-'" !"7 7^0,73 750, 3i 760.19 700,76 750, 85
Pression de l'air sec 708,96 738,66 ^38, 64 738,4', 738,04 738,68
Tension de la vapeur en millimètres 11, 83 12, 4' 12,09 11,87 12, i5 12,08
État hygrométrique 9^,4 79i2 C5,9 65,7 5^>7 Sj,o
Thermomètre enregistreur (nouvel abri) iD.'Jo
Thermomètre électrique à 20 mètres i5,o3
Degré actinométrique 9, "28
Thermomètre du sol. Surface i5,44
■ à o'",02 de profondeur... 18,24
» à o^.io • ... '9,07
» à o'",20 » ... 19,49
• à o'",3o » ... 19,51
21,24 21,36
2 1,1 3 2i,o3
56,68 5i,79
26,26 25,19
18,32
18,86
19,28
19,38
mm
4,33
19,35
ig.i'i
19,21
■9.29
mm
7.27
20,29
■9,76
20.29
19.93
9,55
19,35
20,47
20,20
19.39 19,69
19,28
mm
19,10
0,206
IJdomètre enregistreur , 32, 41
Pluie moyenne par heure "1174 ","47 0,078
Evaporation moyenne par heure o,023 o,o56 o,i53 0,^09
Vitesse moy. du vent en kilom. (23 jours) i4,oS 17,16 20,39 21,96
Pression moy. en kilog. par mètre (23 jours). . . 1,87 2,77 3,92 4,^4
Données horaires.
19.41
Dim
8, '19
0,091
0.177
20,00
3.77
■/,/■'
17,04
B
i5,88
20,00
20,27
19,92
19,58
mm
3,68
o,o4o
0,090
14,99
2,12
17. 0,7
65.31, 8
4,6491
I ,9337
4,2 ilj
•'',9
75o"6'4
738,66
11,98
80,3
o
18, 3i
17,89
34.49
18, S6
"9,33
'9,^9
19.57
'9,47
mm mm
8,65 t. 83,98
0,093 '■.
0,003 t. 72,88
14,290 17,12
■.920 2,76
7J9,oi
11,84
9", 2
16, 3o
i5,45
II
14,39
'9,''7
19.91
19.89
19,66
Tempér.
Enresîstreurs.
Tempér. Pluio Vilcsbe
Tempér.
Enregistreurs.
Tenipcr.
Pluie
Vitesse
Heures
Décli-
Pression.
.1
nouvel
a
du
Heures. Dccii-
Pression.
a
nouvel
a
du
naison.
20".
abri.
3".
TCnli'l.
naison.
SO".
abri.
3-.
vcnlin.
0 ,
mm
0
0
mm
Il
0 ,
mm
0
0
mm
k
li*ma
.16. 58,7
750,79
i5,33
16,00
3,28
i3,o5
1'' soir 16. 67,3
75û,6i
3( ,27
21 ,61
2,67
21,94
2 .,
39,9
50,69
i5,i8
i5,66
8,29
i4,o5
2 . 66,7
50,43
21 , '9
ai ,61
9,55
22,76
3 .
60,8
5o,63
l4:95
i5,38
2,23
i3,S6
3 » 65,1
5o,3t
21, o3
21,36
6,93
21,19
4 >
Go, 7
5o,52
14,70
13,22
9,3o
i3,a3
4 » 63,2
5o, 18
20,84
21 ,4o
2,99
21,32
5 »
59,5
50,71
>4.('7
l5,I2
7,30
14.38
5 .. 61,6
5o, i5
20,49
20,95
0,34
21,23
b »
■'7,9
5o,79
i5.o3
i5,4o
1,96
10,91
6 >. 60,7
5o,i9
19,93
20,29
8,16
■ 7,44
7 ..
56,5
5o,9J
15,87
16,33
0,65
16,53
7 » 60,1
5o,35
19,09
,q,35
2,36
15,28
8 .
56,4
5l ,03
.7.12
■7,57
0,86
16, 3o
8 '. 09 , 6
5o,54
18,06
18,39
0,66
'4,25
9 »
-''7,9
5i ,07
18,54
18,54
2,82
18, 03
9 .. 5,i,9
50,76
17,04
17,73
0,66
15,45
lu .,
60,7
5 1 , 0 1
19.79
'9,70
.,37
20,08
10 .. 58,1
50,87
16, 23
17,16
2,53
15,39
11 »
03,8
50,89
20,69
30,46
4,40
19,61
11 .. 57,6
50,93
i5,7i
16,73
1, 16
i3,85
Midi..
60,3
50,73
21, .3
2 1 , 24
1 ,5o
21,4s
Minuit.. 57,8
5o,85
i5,45
irt.3o
4,96
i3,74
Th
ermomètres de
l'ancien
«ir/ (moyennes du mois).
Des mini
ma. . . .
",8 Des maxiraa.
Tliermornècres de
23°, 0
la surface du sol.
Moyenn
iS", 7
Des mini
ma ... ,
... I
2°, 9
Des
niaxima.
3iO,3
Moyenne
22°, 2
Températures
moyeniif
s diurnes par pentades.
1878. jLii
Ilot 3o à
3 août
17.4
Août 9 à
i3. . . 19. 1
Août 19
à 23 .
17.7
Août 4 a 8
'9,5
i- 14 à
18... 18,1
» 24
à 28.
'7,7
(')
Les journées des if-
, 20, 2
, 22, 23, 26,
27 et 28
exceptées.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SEANCE DU LUNDI 16 SEPTEMBRE 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉÎ^ÏOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. Th. du Mon'cel fait hommage à l'Académie d'un volume qu'il vient
de publier, sous le litre : c. Le téléphone, le microphone et le phono-
graphe. »
MÉMOIRES LUS.
PHYSIOLOGIE. — Sur la cause intime des mouvements périodiques des fleurs
et des feuilles, et de l'héliotropisme. Note de M. P. Bert.
(Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.)
« On sait que les mouvements si souvent décrits sous le nom de sommeil
et de réveil des feuilles ou des fleurs ont leur lieu dans un point spécial
situé à la base de l'organe, et qu'on appelle d'ordinaire le renflement moteur.
On sait de plus qu'ils ont pour mécanisme des modifications dans l'énergie
avec laquelle ce renflement soutient l'organe mobile, énergie qui augmente
pendant la période nocturne et diminue pendant la période diurne,
» lMcs recherches sur les mouvements de la sensitive ont en outre
montré que rien n'est plus facile à expliquer que ces faits, si l'on suppose
qu'alternativement il se forme ou s'emmagasine dans le renflement moteur,
c. R., 187S, 2» Semestre. (T. LXXXVII, K» 12.) 5^
( 4-i2 )
pour s'y détruire ou en disparaître ensuite, une matière douée d'un grand
pouvoir endosmotique; de telle sorte que, s'y trouvant en très-grande
quantité vers la fin du jour, elle y attire de l'eau qui porte au maximum
nocturne l'énergie du ressort en tension, tandis que sa diminution graduelle
laisse pendant le jour la pesanteur ou d'autres farces reprendre leurs
droits. Cette matière, disais-je, se forme sous l'influence des rayons jaune
rouge du spectre solaire, et se détruit à l'obscurité ou par l'action de la
région bleu violet; son emmagasinenient, sa formation ou son action
hydratante, ont pour conséquence l'abaissement de la température du ren-
flement moteur qui, je l'ai montré par l'emploi d'aiguilles thermo-élec-
triques, est constamment plus froid, malgré ses faibles dimensions, que
l'air ambiant et que le point de la tige le plus immédiatement voisin.
» J'ai cru pendant longtemps qu'il ne serait guère possible, vu le volume
si exigu des renflements moteurs, de pousser plus loin l'analyse et de cher-
cher la nature de la substance endosmotique aux quantités périodiquement
variables. La chose n'était cependant pas aussi difficile que je me le figurais.
» Ayant eu l'idée, sur des feuilles de sensitive dont les folioles étaient
mortes, de broyer séparément des poids égaux de tige, de pétiole et de ren-
flement moteur, je constatai que le liquide extrait de ce dernier organe
réduisait énergiquem.ent les liqueurs cupro-potassiques, tandis que les
autres liquides n'agissaient nullement sur elles. L'emploi successif des sels
de plomb et de soude me montra que cette réduction était due pour la
plus grande part, sinon pour la totalité, à la glycose. En examinant alors les
feuilles bien vivantes, je reconnus que, si les pétioles contiennent des traces
évidentes de glycose, les renfleoients sont considérablement plus chargés
de cette matière osmotique.
» De là vient que, si l'on écrase dans une même quantité d'eau un même
poids de renflements moteurs et de pétioles, et que l'on place les deux
liquides de chaque côté de la membrane d'un petit eudosmomeire diffé-
rentiel, on voit que celui des renflements attire l'autre avec force.
» Je ne puis m'empêcher de voir dans cette glycose la raison fondamen-
tale du mouvement périodique des végétaux. On sait que cette substance
se forme sous l'action de la lumière solaire, et qu'elle se détruit dans l'ob-
scurité prolongée. On s.dt également qu'elle émigré pour s'emmagasiner
parfois en divers points de l'organisme végétal. Le renflement moteur est un
de ces points, et il est bien évident, quoique les analyses comparatives pré-
sentent de singulières difficultés, que sa quantité doit y varier aux divers
moments de la végétation diurne.
( 4^3 )
» Préparée pendant le jour par les folioles que frappe le soleil, la gly-
cose doit s'accumuler vers le soir dans le renflement moteur et là attirer
progressivement l'eau de la tige, d'où augmentation graduelle de la tension
du ressort moteur, par une sorte d'érection due à une action chimique.
Cette augmentation, chez la sensitive, commence, comme je l'ai montré à
rencontre des descriptions classiques, une ou deux heures avant la nuit,
pour atteindre son maximum un peu après minuit. Alors arrive une détente
qui, assez rapide jusqu'au moment où le soleil apparaît, se ralentit tout en
se manifestant jusqu'au soir. C'est que la glycose cessant de se former pen-
dant la nuit et se détruisant par les actes nutritifs, la tension due à l'hydra-
tation s'en va avec elle, rapidement d'abord, puis plus lentement quand,
en présence de la lumière, il commence à se reformer de la glycose nouvelle.
» Mais ne reviendrait-il pas une part considérable dans ces phénomènes
à l'évaporation qui, à son maximum pendant la journée, se réduit considé-
rablement la nuit? Et ici se place une observation qui me paraît présenter
quelque intérêt.
» Je ne crois pas que la formule générale du mouvement nocturne des
végétaux ait été donnée. Elle est cependant fort simple, et la voici : au mo-
ment où la lumière disparaît, les feuilles et les fleurs se disposent de ma-
nière à réduire au minimum leurs surfaces d'évaporation. Si nous consi-
dérons la sensitive, nous voyons ses folioles étalées horizontalement se
redresser suivant un plan vertical ; nous voyons leurs surfaces supérieures
s'accoler deux à deux, les pétioles secondaires se rapprocher au contact,
les pétioles primaires se redresser le long de la tige sous l'abri les uns des
autres : tous actes tendant à diminuer l'évaporation. Il y a plus; le mou-
vement provoqué, qui copie le mouvement nocturne, est lui-même une pro-
tection contre l'évaporation produite par le vent, le seul agent qui, dans la
nature, ébranle fréquemment la plante.
» On pourrait donc penser que les variations de l'évaporation jouent
un rôle important dans le mouvement végétal. J'ai pu m'assurer, au
contraire, que ce rôle est très-restreint , par diverses expériences, dont
la plus simple consiste à submerger complètement une sensitive. Pendant
une huitaine de jours, les mouvements spontanés continuent; seulement,
l'état nocturne débute environ une heure plus tôt et finit une heure plus
tard que dans les conditions naturelles. Ces deux à trois heures représen-
tent donc tout ce qui revenait à l'action de l'évaporation, dont la suppres-
sion, par la submersion, facilite l'arrivée, puis le maintien de l'eau dans le
renflement. La plus grande part du phénomène est donc due à l'emmagasi-
57..
{ 4^4 )
neinent, puis à la destruction de la glycose endosmotique dont l'hvdrata-
tioii produit l'énergie du ressort moteur.
» Or cette destruction est opérée non-seulement pendant la période
nocturne par le fait des actes ruilritifs, mais aussi pendant le jour même,
sous l'influence directe des rayons lumineux, et en voici la preuve. Si,
sur la partie la plus éclairée du renflement moteur d'un pétiole primaire
de sensitive, on place une goutte d'encre, on voit presqvie immédiatement la
feuille s'incliner dans un sens qui indique que la partie sous-jacente du
renflement a augmenté d'énergie. Une goutte d'encre rouge ne produit
aucun effet; mais si on lui ajoute un morceau d'encre de Chine, on voit,
au fur et à mesure de la dissolution, s'opérer le mouvement du pétiole.
» L'étude du mouvement périodique nous conduit donc à celle de
l'héliotropisme, qui s'explique fort aisément par l'action sur la glycose, ou
tout au moins sur son hydratation, des rayons très-réfringents du spectre
solaire. Leur influence dimiiniant la tension du côté du renflement
moteur qu'ils frappent, le côté opposé augmente relativement d'énergie,
d'où un certain mouvement. Le soleil tournant alors, la feuille le suit,
toujours en vertu de la diminution de tension dans la région éclairée. Il
est évident que ce que je dis des feuilles s'applique également aux tiges.
» Ainsi, les mouvements périodiques et l'héliotropisme reconnaissent,
pour cause intime, des variations dans la quantité de glycose que contient
le lieu du mouvement, par suite dans son état d'hydratation et son degré
consécutif de tension. »
MEMOIRES PRESENTES.
PHYSIQUI^. — Sur un nouveau transmetteur téléphonique. Note de
M. P. Ddmont. (Extrait.)
(Commissaires : MM. Desains, du IMoncel.)
« Ce système, qui m'a donné des résultats supérieurs à ceux des
appareils du même genre que j'ai pu expérimenter, est une combinaison
du téléphone à ficelle et du microphone électrique à charbon.
» Une membrane de parchemin, de 12 centimètres de diamètre, est
tendue sur un châssis vertical. Au centre, est fixé un fil retenu d'un côté
par un nœud, et qui, prenant d'abord, de l'autre côté, une direction ho-
rizontale, s'engage sur une petite poulie et supporte, à son extrémité
( 4^5 )
inférieure, un petit cône de laiton suspendu par un crochet fixé au centre
de sa base. Cette pièce, relativement assez lourde (20 grammes), plonge
par sa pointe, à une profondeur de i millimètre environ, dans un dé mé-
tallique plein de poussière de charbon de cornue, ei fixé sur la planchette
horizontale qui, formant le pied de l'appareil, supporte la tige du châssis
muni du diaphragme.
» Un des pôles de la pile (quatre éléments Leclanché) est en communi-
cation avec le cône métallique; l'autre pôle communique avec le dé métal-
lique contenant la poussière de graphite.
» Les moindres vibrations imprimées à la membrane par les ondes so-
nores suffisent pour modifier, par l'intermédiaire de la poulie, la pression
du cône dans la poussière de charbon, et déterminer ainsi des variations
dans l'intensité du courant, accusées par la reproduction très-nette de tous
les sons dans un récepteur ordinaire de Bell, par exemple. »
CHIMIE APPLIQUÉE. — Observations sur un procédé proposé pour opérer
l'analyse du lait. Note de M. E. Mauphan». (Extrait.)
(Commissaires précédemment nommés : MM. Boussinganlt, Pejigot,
P. Thenard, Bussy.)
« A l'occasion de la Note présentée à l'Académie le 12 août dernier,
par M. Adam, je demande la permission de revendiquer l'honneur d'avoir
été le premier à déterminer la façon dont le lait se comporte quand on le
mélange avec de l'alcool et de l'éther en présence d'une très-petite quan-
tité de soude caustique.
» C'est dans un Mémoire présenté à l'Académie de Médecine en i854
que, m'appuyant sur les faits que je venais d'observer, j'ai fait connaître
ma nouvelle méthode de dosage du beurre dans le lait, au moyen de l'instru-
ment que j'ai désigné sous le nom de lacto-butyromèlre. Les indications
fournies par cet instrument ayant été reconnues exactes par les chimistes,
et notamment par MM. Poggiale et Soubeiran, son usage s'est répandu bien
vite, et on l'emploie maintenant dans un certain nombre d'hôpitaux mili-
taires de la France, dans les hôpitaux civils de Paris, et dans les labora-
toires où l'on s'occupe de la vérification du lait, non-seulement dans notre
pays, mais encore à l'étranger.
» Pour opérer une détermination, on mélange 10 centimètres cubes
( 426 )
du lait à essayer avec une ou deux gouttes de soude caustique liquide ('),
lo centimètres cubes d'élher à 62 degrés, et 10 centimètres cubes d'alcool
à 86 degrés ('). Bientôt la colonne liquicie se recouvre d'une couche oléa-
gineuse, dont le volume est en relation directe et constante avec la richesse
du lait en beurre. On détermine celle-ci à l'aide d'une formule fort simple,
sans qu'il soit nécessaire de recourir à une évaporation préparatoire, ni à
l'emploi de la balance. L'expérience bien conduite peut être accomplie en
dix minutes (^).
» La méthode proposée par M. Adam n'est donc qu'une variante de celle
que j'ai imaginée il y a vingt-quatre ans. Il me sera peut-être permis de
faire remarquer que celte méthode, en se modifiant entre ses mains, a
perdu sa simplicité sans gagner en exactitude. En outre, le mode de dosage
du beurre proposé par M. Adam ne peut être mis en pratique lorsque l'on
opère la vérification du lait au moment même où l'on introduit ce liquide
dans les villes, pour le livrer à la consommation publique »
M. RocACLT soumet au jugement de l'Académie un atlas contenant la
reproduction d'un grand nombre d'épongés fossiles, recueillies dans les
terrains siluriens de la Bretagne.
(Commissaires: MM. Milne-Edwards, P. Gervais, Daubrée.)
M. A. BLANcadresse ladescription et le dessin d'un h transvaseur à gaz»,
destiné à éviter les déperditions dans le transvasement des gaz sur le mer-
cure.
(Renvoi à l'examen de M. Desains.)
M. E. FoRTiER, M. Gapbladoux adressent diverses Communications rela-
tives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
( ' ) Une ou deux gouttes, selon que le lait renferme plus ou moins d'acide; une goutte
seulement lorsqu'il est neutre ou très-peu acide.
(' ) M. Adam propose l'emploi de l'alcool à ^5 degrés. Avant lui, un chimiste allemand,
M. le D'' Tollens, professeur à l'Université de Gottingue, a conseillé de se servir d'alcool à
92 degrés. Je persiste à donner la préférence à l'alcool à 86 degrés.
[') Voir l'Instruction sur l'emploi du Incto-hutyromctre. Paris, Alvergniat frères, 10,
rue de la Sorbonne.
( 427 )
CORRESPONDANCE.
M. le Ministre de l'Instrcction publique adresse, pour la bibliothèque
de l'Institut, uii exemplaire de la grande carte lunaire publiée par
M. Schmidt, directeur de l'Observatoire d'Athènes, avec texte explicatif.
M. le Ministre adresse, en outre, trois autres exemplaires de la même
carte, destinés aux observatoires des départements, et dont la répartition
devra être faite par l'Académie.
(Renvoi à la Section d'Astronomie.)
ASTROiSOMlE. — Planète intra-mercurielle vue aux Étals-Unis (' ), pendant
f éclipse totale du Soleil du 2g juillet 1878; par M. Swift.
M. Mouchez donne lecture d'une lettre que lui adresse M. Swift, dans
laquelle cet astronome dit avoir observé simultanément, dans le champ de
sa lunette, deux astres, dont l'un était 9 de l'Écrevisse et l'autre un astre de
5" grandeur, qui était certainement une nouvelle planète. Il n'a pu déter-
miner leur position que par estime et il suppose que l'astre nouveau était
dans la position suivante :
D = +i8°3o' 35",
position très-approchée de l'astre vu et déterminé par M. Watson.
ASTRONOMIE. — Sur les obseivations du passage de Mercure du 6 mai 1878,
faites à l'Observatoire impérial de Rio de Janeiro, à l'aide de la nouvelle
méthode de M. Emm. Liais. Note de M. L. Ckuls, transmise par Sa
Majesté Don Pedro, Associé de l'Académie. (Extrait.)
« Dans la matinée du 6 mai, de gros nuages, dont quelques-uns don-
naient des ondées, dérobaient à chaque instant la vue du Soleil et faisaient
craindre que le phénomène ne piît être observé. Néanmoins, S. M. l'Em-
pereur du Brésil, qui s'intéresse spécialemet)t aux travaux astronomiques,
r;
Uenwer, lonj^ituile i''5i"48S75 O. de Washingloii ; latitude 39"44' ^i"-
( 428 )
n'a pas reculé devant la difficulté de monter la colline du Castello pour
assister à nos observations. Le ciel s'étant découvert au moment de l'entrée
de la planète sur le disque, Sa Majesté a pu observée les contacts sur une
grande projection où nous observions nous-mêmes, et qui était fournie par
l'équatorial portant le bel objectif de o™, aS de MM. Henry. L'amplification
était produite par un excellent système de verres achromatiques bicon-
caves, adapté pour la circonstance et interposé avant le foyer. Cet appareil
fournissait une projection dont l'achromatisme et la netteté des bords
étaient très-supérieurs à ce que l'on obtient avec les oculaires ordinaires,
et sur laquelle on voyait, non-seulement les facules, mais encore tous les
détails les pins fins du pointillé de la photosphère.
» Les contacts se sont produits sur la belle image solaire avec une
grande netteté et les instants en ont pu être déterminés sans la moindre
hésitation, ayant été aperçus et notés simultanément par S. M. l'Empereur
et tous les observateurs présents. En d'autres termes plus précis, chacun
de ces contacts a été vu entre les deux mêmes battements successifs de
seconde frappés par la pendule sidérale de l'instrument. Les heures de
cette pendule donnent, après réduction en temps moyen de l'observatoire,
pour les instants de ces contacts :
Il m s
Premier contact externe à 0.21 . \^,'j6
» » interne à 0.24. 3,37
» Les fractions ici données résultent de la transformation du temps
sidéral en temps moyen, et des corrections de l'état de la pendule, qui a
pu être déterminé le même jour où plusieurs passages méridiens (et même
celui du Soleil pour fixer son R) ont été, malgré les nuages, obtenus dans
les éclaire ies.
» ... Le mode d'observation par projection a été préféré. Le direcleiu' de
l'Observatoire a fait essayer une méthode imaginée par lui, pour la détermi-
nation précise des différences de R et de D des centres des deux astres pen-
dant la durée du passage. L'essai de ce mode d'observation a été fait con-
jointement par M. P. Reis et par moi, et je dois ajouter que, grâce à la per-
fection de cette méthode, la précision des résultats obtenus a dépassé
noire alleiile et a fourni des coordonnées relatives des centres des deux
astres, qui pourront ètte utilisées dans la discussion générale des passages,
quoique leur nombre ait été considérablement limité par les circonstances
atmosphériques et réduit à deux groupes moins nombreux que nous ne
( 4:^9 )
l'eussions désiré. Ils ont servi à fixer les deux positions suivantes, corri-
gées de parallaxes (en admettant 8", 76 pour la valeur moyenne de la
parallaxe solaire) :
Temps moyen de Rio Arc. Tcmps-
2.3.'|? iV'|3 nç — RO = + 3'.28"7G3 -H iS'îgiS D V - » G = + v'-S'iSâ
4.i6.3o,5S P, V — RO = — 2-5.'|,9io — i!,G6i U^ - D Q = -i- \.o,or,o
DilKrences. . \.]2.iç),i5 0.23,673 25,679 3.8,073
D'où mouvement horaire pour i heure vers l'instant de la conjnncliun... . R= 224,1120 D= ito,i i
D'après les Tables de ? on aurait dû avoir 224,200 iii>,oo
Différences 0,4^0 0,11
C'est-à-dire que ces deux observations ont pu, malgré leur grand rappro-
chement, fournir le mouvement en R à moins de -^ près de sa valein- et le
mouvemeat en D à rh-^. Ce remarquable accord démontre la perfection
de la méthode de M. Emm. Liais.
Le manque d'espace m'empêche d'exposer cette méthode aujourd'hui
avec détails; je me contenterai de dire qu'elle repose sur un enregistrement
chronographique de passages de cordes solaires voisines des bords supé-
rieur et inférieur et par des points équidistants d'un système de cercles
tracés sur un écran, et dont les intersections par la planète étaient égale-
ment enregistrées. Les valeurs angulaires qui représentent les diamètres
de ces cercles ont été déterminées par un enregistrement de même nature,
de manière à éliminer toute intervention des échelles linéaires et rendre
sans influence les déformations des images par l'objectif.
En résumé, dans cette méthode, le disque solaire joue, pour ainsi dire, le
rôle d'un micromètre circulaire qui définit, par rapport à une ligne tracée
sur l'écran, le passage de son centre sur cette ligne, et la distance angulaire
à laquelle il passe de la position représentée par le centre de cette même
ii^ue, en même temps qu'il fournit l'inclinaison de cette dernière par
rapport à son mouvement vrai, tandis que le centre de la ligne représente
le centre d'un micromètre circulaire sur lequel Mercure est noté. Il va
sans dire que, dans la réduction des observations, il a été tenu compte des
traces d'ellipliciié que la réfrsction pouvait donner au disque solaire. Celte
méthode, qui me parait pouvoir être appliquée avantageusement à l'obser-
vation du passage de Vénus, fera l'objet d'un travail ultérieur, ainsi que
les observations faites sur les diamètres de Mercure pendant les passages. »
C. R., 1878, 2« Semestre. (T. LXXXVIl, W i2.) 58
■ ( 43o )
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la forme des intégrales des équations diffé-
rentielles du second ordre dans le voisinage de certains points critiques.
Note de M. É. Picard.
« MM. Briot et Bouquet ont étudié [Journ. de C Ecole Poljt., t. XXI) la
forme des intégrales des équations différentielles du premier ordre, quand
le coefficient différentiel devient indéterminé. On peut se proposer une
question analogue pour les équations différentielles du second ordre.
» Soit z-^=f[u,u',z), en posant -=»', une équation différentielle
du second ordre. Supposons que le second membre s'annule pour
z = o, u=i a., n' ~ ^,
et soit une fonction uniforme et continue de m, u' et z dans le voisinage
de ces valeurs. Cherchons la forme des intégrales de cette équation, qui
prennent la valeur a, et dont la dérivée soit égale à jS pour z = o.
B En posant n = a -h- v, a' = ^ -h v\ j [u-i "', z) devient une fonction
9 [y y v' ^z\ que l'on peut développer de la manière suivante :
0(1», t'',z) = av + hv' + cz -^ . ..,
et nous avons à considérer le système d'équations
(.) ^-''' + P.
» Si le coefficient b n'est pas un nombre entier positif, ces équations
admettront un système d'intégrales s'annulant tontes deux pour z =- o, et
holomorphes dans le voisinage de ce point. En admettant qu'il existe un
tel système d'intégrales, on peut trouver les valeurs des dérivées de v et de
v' pour z = o, par des dérivations successives des équations (i) et (2). On
peut donc former les séries procédant suivant les puissances croissantes
de z, qui doivent représenter ces intégrales. Il faut prouver d'abord que
les séries ainsi formées sont convergentes. Nous considérons à cet effet les
équations
V ='^{v,v\z)., i' = (t'' + P)z,
( 43i )
qui, dans le cas où h n'est pas un entier positif, définissent deux fonctions
V et v de z, s'annulant pour z = o, et holomorphes dans le voisinage de ce
point. Si l'on compare la suite des dérivées de ces fonctions avec celle des
dérivées précédemment calculées, en suivant la marche employée par
MM. Briot et Bouquet (Mémoire cité), on reconnaît que les séries formées
comme nous l'avons indiqué sont convergentes. On voit ensuite aisément
qu'elles satisfont aux équations (i) et (2).
« c, et v\ désignant les intégrales holomorphes, remplaçons v et v' par
Vf 4- V, et ('', + 1''; les équations deviendront
'ti'' , , ,„ dv
S -7- = rtff H- Oi' -t- f t» - + . . . , — := l' ,
(Iz az
les termes suivant bv' étant au moins du secoud degré, relativement à
V, i>' et z.
» Je dis maintenant que, si i a sa partie réelle positive, ces équations
admettent une infinité d'intégrales non holomorphes. Supposons d'abord
la partie réelle de b plus grande que l'unité; posons
nous aurons
3 -;- — a/. -h c'u.-z''-' ^ . ..,
(4) zp^ = ix--l{b-\-i).
Soient X» et p.^ deux quantités vérifiant la relation p-^ — X(,(Z' + i) = o.
Les équations (3) et (4) admettront un système d'intégrales prenant les
valeurs de Xq f t u-o pour s = o. Pour démontrer ce point important, re-
marqtions qu'on peut regarder le second membre de l'équation (3) comme
une fonction holomorphe des quatre quantités >., p., z et z' (en posant
é— f = b'); nous la désignerons par F(X,fJL, z, z*'). Considérons mainte-
nant les deux équations aux dérivées partielles
z et y sont les deux variables indépendantes.
» Ces deux équations admettront un système d'intégrales X et p., pre-
nant les valeurs X„ et fjio pour z= o, 7 = o, et holomorphes dans le voi-
58..
( 432 )
sillage de ces valeurs; c'est ce que l'on reconnaît en calculant par des
dérivations successives les valeurs des dérivées partielles de ). et de p.
pour z r= G, j- = o. On peut alors former deux séries procédant suivant
les puissances croissantes de z et dej-, et l'on reconnaît que ces séries
sont convergentes pour des valeurs suffisamment petites de z et de j et
satisfont bien aux équations proposées.
» Soient
1 = ).o 4- A:; 4- Hj + .. . ,
[J.= (J-o + A,C4- Bi/H- ...
ces deux intégrales.
1) Les deux fonctions de z
X = >(, + Az + Bz'"' + ...,
lj.= li,-{- A,z-hB,z''+ ...,
obtenues en remplaçant, dans les expressions précédentes, j' par z* , satis-
font aux équations (2) et (3), et deviennent respectivement égales à /„ ef [J-a
pour z = o, j = o.
» Dans le cas où la partie réelle de b est comprise entre o et i, on
pose z = j", Il étant un entier suffisamment grand pour que la partie
réelle de nb soit plus grande que l'uniié, et l'on se trouve ainsi ramené au
cas précédent.
)) J'examinerai dans une autre Noie, si l'Académie le permet, le cas où
la partie réelle de b est négative, et celui où b est un nombre entier
positif. »
PHYSIQUE. — Sur la compressibilité de gaz à des pressions élevées.
Note de M. E.-H. Am.4g.\t.
« Sans vouloir donner aujourd'hui la description de l'appareil que j'ai
fait construire, je dirai seulement que le gaz est comprimé dans un mano-
mètre en verre gradué, en même temps que le mercure est refoulé par une
pompe en bronze et par l'intermédiaire de la glycérine dans un tube ver-
tical en fer de 3oo mètres; ce tube a deux millimètres de diamètre intérieur,
comme ceux que IM. Cailletet a employé, le premier je crois, pour le même
usage; le mercure s'y meut très-facilement; il est formé de bouts de 20 mè-
tres à peu près, réunis par des raccords parfaitement hermétiques et qui
j.euvent se démonter et se remonter facilement et rapidement.
( 433 )
» La lecture du volume du gaz se fait avec un viseur; le manomètre est
placé dans un manchon de verre traversé par un courant d'eau dont un
thermomètre donne la température.
» Pour déterminer les hauteurs de la colonne de mercure, iin observa-
teur s'élève successivement à la hauteur de chaque raccord, le démonte et
le remplace par une pièce portant un large tube en verre ; alors, par un si-
gnal électrique, il avertit l'opérateur qui manœuvre la pompe qu'il doit re-
fouler le mercure; quand le liquide atteint le tube en verre, un nouveau
signal arrête le jeu de la pompe, et le mercure est réglé sur un repère fixe.
» On procède alors, à la station inférieure, à la mesure du volume du
gaz et de la température, puis, sur un nouveau signal, l'opérateur de la
station supérieure refait le joint du tube en fer, monte à la station sui-
vante et ainsi de suite.
» L'appareil a été construit à Ljon par M. Benevolo ; malgré les nom-
breux joints, raccords et pointeaux qu'il porte, il peut résister sans fuites
à des pressions de plus de 4oo atmosphères : les essais ont été poussés plu-
sieurs fois jusqu'à 55o.
» H faudrait se garder de croire qu'une légère fuite puisse être sans in-
convénient, pourvu qu'on maintieime le niveau du mercure constant à l'ex-
trémité de la colonne; dans ces conditions, la pression qui ne s'exerce plus
slatiquement peut varier très-sensiblement, ainsi que je l'ai constaté dans
une expérience où une fuite s'était déclarée à l'un des raccords du tube en fer.
» L'appareil a été d'abord installé à Saint-Étienne dans un puits de mine
de 3oo mètres de profondeur; mais, un accident ayant fortement endom-
magé une partie de l'appareil, j'ai dû renvoyer à quelques mois les expé-
riences complètes, et je présente aujourd'hui les résultats d'expériences
préliminaires poussées seulement jusqu'à io8 atmosphères.
» Ces expériences ont été faites à Lyon sur le flanc d'un coteau, le long
d'un escalier rapide conduisant de la Saône au fort Saint-Just et a[)parte-
nant au génie militaire, qui a bien voulu le mettre à ma disposition. Le
tableau suivant résume les résultats de six séries d'expériences suffisamment
concordantes :
Limites des pressions en atmosplières. Valeurs de -^
Entre 31,176 tt 57,3i5 i,oo48
57,3i5 87,263 !,ooi4
57,3i5 98,396 i,ooi5
57,3i5 108,684 «^'99^5
( 434 )
» La température moyenne du gaz a été i8°, 5. Les corrections de den-
sité de la colonne de mercure ont été faites au moyen de i4 thermomètres
échelonnés le long du tube; il n'a pas été tenu compte de la compressibilité
du mercure.
» Les valeurs de -— ont été calculées au moyen de la formule que j'ai
donnée dans un précédent travail, et qui permet de ramener ce rapport à
la valeur qu'il prendrait pour une réduction de volume à moitié, la com-
pressibilité moyenne restant la même qu'entre les limites de pression im-
posées par l'expérience.
» Ces résultats sont de même sens que ceux auxquels est arrivé M. Cail-
leiet il y a quelques années, en opérant avec un manomètre de Desgoffre.
D'après mes expériences, le maximum de compressibilité serait placé vers
la limite de celles de Regnault, et c'est vers loo atmosphères que l'écart de
la loi de Mariette change de signe.
» D'ici quelques mois, j'aurai l'honneur de présenter à l'Académie la
suite de ces expériences, pousséesjiisque vers4oo atmosphères, par la même
méthode. J'ai également l'intention d'opérer par le procédé suivant, qui,
avec une hauteur verticale relativement faible, me paraît devoir conduire
à de bons résultats. Supposons qu'avec une hauteur verticale de 76 mètres,
par exemple, on ait déterminé la loi de compressibilité d'un gaz jusqu'à
100 atmosphères :on pourra alors exercer par-dessus la colonne de 76 mètres
des pressions de 5o, 80, 100 atmosphères, déterminées exactement par
un manomètre construit avec le même gaz; la loi sera connue jusqu'à
200 atmosphères. On exercera alors sur la colonne de 76 mètres des pres-
sions parfaitement connues maintenant, jusqu'à 200 atmosphères, ce qui
donnera la loi jusqu'à 3oo et ainsi de suite; ce qui revient, en résumé, à
comparer successivement les compressibilitos de deux masses gazeuses,
dont l'une supporte toujours 100 atmosphères de plus que l'autre.
■>} On pourrait aussi remplacer le manomètre supérieur par tout autre
gradué de même, pourvu qu'il reste comparable à lui-même pendant le
temps des opérations, un manomètre de M. Cailletet par exemple. Il fau-
drait bien, dans tous les cas, se garder d'employer un manomètre métal-
lique, car ces instruments peuvent donner, ainsi que j'ai pu m'en assurer,
des résultais erronés bien au delà de ce qu'on pense généralement. »
( 435 )
PHYSIOLOGIE. — Nouvelles recherches stir la physiologie de l'épilhélium vésical.
Note de MM. P. Gazeneca-e et Cu. Livox, présentée par M. Wuriz.
<r Des opinions souvent opposées ont été émises snr le rôle de la vessie,
en tant que surface absorbante.
» MM. Ségalas père et fils ont prétendu que l'absorption dans la vessie
serait plus active que dans l'estomac. Raupp, Bérard, Civiale, Demarquay
et bien d'autres admettent aussi l'absorption intra-vésicale , tout en la
regardant comme faible. D'autres, comme Kûss, Morel, Lereboullet,
Susini, rejettent l'absorption intra-vésicale; ces physiologistes considèrent
l'épithélium vésical comme une barrière opposée à la fonction absorbante
de la muqueuse. Susini surtout entreprit une série d'expériences très-
concluantes, sous les auspices de son maître le professeur Rviss, qui prou-
vèrent que, pendant la vie, l'épithélium vésical présente toujours cette
propriété physiologique qu'il perd peu à peu après la mort, dans un espace
de temps qui varie de deux à six heures.
» Quant aux modes d'expérunentation mis en œuvre par les divers phy-
siologistes, ils ont été variables. MM. Ségalas et Martineau injectent dans
la vessie d'animaux sains et vivants des substances toxiques de diverse
nature; ils attendent le résultat de ces injections, en les maintenant quelque
temps dans la vessie. Les sondages pratiqués pour ces injections, surtout
chez les lapins, risquent d'amener des altérations de la muqueuse vésicale,
et, à part les inconvénients opératoires, on peut accuser la substance
toxique de modifier l'état physiologique de la muqueuse, au point de
dénaturer sa fonction.
» Susini tuait un animal, lui enlevait sa vessie, y injectait du ferrocya-
nure de potassium et constatait, à l'aide du perchlorure de fer, que le ferro-
cyanure ne passait pas à travers la paroi vésicale, tant que l'épilhéliiun était
intact. Le même expérimentateur faisait une injection intra-vésicale d'io-
dure de potassium, de ferrocyanure de potassium, et recherchait ensuite
dans la salive la présence de ces sels, signe de résorption. Il n'a jamais pu
la constater (' ).
» Nous avons cherché par de nouvelles expériences à donner plus de
précision encore aux conclusions possibles sur le rôle de l'épithélium vé-
sical.
Sdsini, De l'imperméabilité de l'épithélium vésical. Thèse de Strasbourg, i86t.
( 436 )
» Il ne s'est plus agi, pour nous, do démontrer que l'iodure de potas-
sium, que le ferrocyanure ne traversaient pas la paroi vésicale dans son état
physiologique. Nous avons voulu prouver que l'urée ne la traverse pas, c'est-
à-dire le prmcipe le plus important de l'excrétion urinaire. De cette façon
nous répondions directement à la question de la résorption intra-vésicale.
1) Notre mode d'expérimentation est le suivant :
» Nous faisons une vivisection chez un chien, auquel nous avons lié
le prépuce quelques heures auparavant afin qu'il garde ses urines.
Nous enlevons la vessie pleine d'urine à l'aide d'une ligature. Nous lavons
rapidement la surface extérieure à l'eau distillée, puis nous plongeons cette
vessie aux trois quarts dans l'eau distillée à la température de a5 degrés C.
De temps à autre, nous prenons un peu du liquide extérieur que nous
essayons avec l'hypobromite de soude. Le dégagement gazeux est l'indice
évident de la présence de l'urée.
» Nous avons reconnu, dans plus de vingt expériences, que la dialyse
ne s'effectuait que trois à quatre heures après la mort de l'animal. Une
vessie, au contraire, extirpée de la veille, donnait à la dialyse des indices
certains d'urée après lo ou i5 minutes.
» Une fois maîtres de notre procédé, nous avons expérimenté dans di-
verses conditions, afin d'apprécier le rôle de l'épithélium et l'influence
des diverses conditions physiques, physiologiques et pathologiques.
» Nous résumons en quelques lignes nos résultats d'expériences pra-
tiquées sur plus de soixante chiens, qui nous servirent également à faire
nos recherches sur la fermentation ammoniacale de l'urine et la génération
spontanée ( ').
M Premièrement, le raclage de la muqueuse avec le bec mousse d'une
sonde amène la diah'se de l'urée avec une vessie qui vient d'être extraite,
aussi rapidement que si la vessie avait été extirpée la veille. Autrement dit,
la desquamation de l'épithélium, favorisée par un moyen mécanique quel-
corique, est suivie de la perméabilité vésicale. Ce fait, que nous avons vé-
rifié bien des fois, nous permet d'affirmer avec Kùss que l'imperméabilité
vésicale est due à la fonction physiologique pi'opre de l'épithélium.
» L'élévation ou l'abaissement de la température font perdre à l'épi-
thélium ses propriétés. Chez l'animal en pleine digestion, la fonction épi-
théliale est très-accusée. Chez l'animal dans l'état d'inanition, la fonction
de l'épithélium est peu persistante après la mort.
(') Coin/ilfi- rrr/ild.t, st'.iiicc (lu 17 septembre 1877.
( 437 )
» Nous avons pratiqué des lésions des reins, des piqûres, des demi-
sections, des sections delà moelle. Dans ces expériences, nous avons tou-
jours constaté, d'une manière évidente, que l'on portait atteinte aux pro-
priétés physiologiques de l'épithélium.
» Ces données de l'expérimentation ont une portée au point de vue pa-
thologique, sur laquelle nous nous étendrons longuement dans un Mémoire
spécial. Nous nous contentons de rappeler le travail de M. Alling (1871,
thèse de Paris), qui concorde pleinement avec nos résultats. »
M. AV. Morris adresse une Note relative à la température de l'intérieur
du globe.
Cette Note est extraite d'une Communication faite par hii à la réunion
de l'Association britannique, à Dublin.
M. A. BoiLLOT adresse une Note relative à un appareil destiné à démon-
trer l'invariabilité de la direction du plan d'oscillation du pendule, appa-
reil auquel il donne le nom de « galioscope m.
M. H. Douglas adresse une Note relative à un « thermo-hydromoteur >-.
A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures trois quarts.
BULLETIN BIBLIOGUAPHIQDE.
l
Ouvrages keçus dans la séarxe du 9 septembse i8'j8.
( SUITE.)
Éludes sur [e Phylloxéra vastatrix ; par M. Maxime Cornu. Paris, Iinpr.
nationale, 1878; in-4''. (Extrait du t. XXVI des Mémoires présentés par di-
vers savants à l' Académie des Sciences.)
Mémoires couronnés et autres Mémoires publiés par l' Académie racole de
Belgique; collection in-8*', t. V, i""" fascicule. Bruxelles, H. Manceaux,
1878; in-8".
Annales de la Société des Sciences industrielles de Lyon ; u° 3, 1 878. Lyon,
H.Storck, 1878; in-8".
G. R., 187S, 2- Semestre. (T. LXXXVU, N° 12.) Sq
( 438 )
Notice sur Edouard Perris; par E. Mulsant. Lyon, imp. Pitrat, 1878;
br. in-8°.
A. Raimondi. Minéraux du Pérou. Catalogue raisonné d'une collection des
principaux types minéraux de la République, etc.; traduit de l'espagnol par
J.-B.-H. Martinet. Paris, A. Chaix et C'% 1878 ; in-8°.
Guide du géologue à rExposilion universelle de 1878 et dans les collections
publiques et privées de Paris. Paris, au Bureau de la Société géologique,
1878; in-i8.
Les sondages artésiens de la province de Constantine [Algérie]., et les oasis de
l'Oued Rir. Résumé des travaux exécutés de i856 à 1878. Batna, typogr. de
Soldati, 1878; br. in-8°.
Les forages artésiens de la province de Constantine [Algérie). Résumé des
travaux exécutés de i856 à 1878 ; par M. Jus. Paris, Impr. Nationale, 1878 ;
ii)-8°.
Encore deux mots sur l'extraction de la cataracte chez les anciens; par
A. Anagnostakis. Athènes, typogr. de P. Perris, 1878; br. in-8°.
Recherches sur l'appaieil venimeux des Myriapodes chilopodes. Description
des véritables glandes vénénifiques ; par M. J. Mac-Leod. Bruxelles, impr.
F. Hayez, 1878; br. in -8°.
Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, publiées par la So-
ciété hollandaise des Sciences, à Harlem, et rédigées par E.-H. Von Baum-
hauer; t. XllI, livr. i, 2, 3. Harlem, les liéritiers Loosjes, 1878; 3 liv,
iii-8°.
06se)yaf tons c/e Poji/Zfoi'a, publiées par Otto Struve; vol. VII : Observa-
tions faites au cercle méridien. Saint-Pétersbourg, impr. de l'Académie impé-
riale des Sciences, 1877; in-4°.
Mémoires de l'Académie impériale de Saint-Pétersbourg, 1877; Vil* série,
t. XXIV, n°' 4 à 11 ; t. XXV, n°' 1 à 4. Saint-Pétersbourg, 1877; 12 livr.
Hl-4°.
Synoptical flora oj norlh America; by Asa. Gray; vol. II, Part. I ; Gamo-
pétales afler composites. New -York, Ivison , Blakeman, Taylor, 1878;
I vol. in-8°.
Engineer department U. S. A. Geological and topograpldcal atlas., accompa-
nying tlie report ofthe geological exploration oj tlie fortieth paratlel made by
aulhority 0/ the honorable Secielary of n-ar, umler ihe direction oj brig. and
( 439 )
brut, major gênerai A. -A. Humphrets, chef of engineers U. S. A.; b/
Clarence King. Sans lieu ni date; allas gr. aigle.
Jnlorno alla Balena presa in Tarento nel febbrajo 1877. Memoria del
D'' Fr. Gasco. Napoli, lip. delT Academia reale délie Scienze, 1878;
br. in-4''.
Descrizione di atcuni Ecliinodenni nuovi o per la frima voila Irovali nel Me-
diterraneo. Memoria del D'^Fr. Gasco. Napoli, tipog. délia R. Accademia
délie Scienze, 1876; in-4°.
Paolo Panceri. Commemorazione délia nell' adunanzn straordinaria del
28 giuqno 1877 al comilalo medico ed ail' associazione dei naluralislie medici
di Napoli; dal socio Fr. Gasco. Napoli, Angelis, 1878; br. in-4°.
Esperienze intorno agli effelli del veleno délia naja egiziana e délia céraste.
Memoria di P. Panceri e di Fr. Gasco. Napoli, Fibreno, 1873; in-4°.
Ces quatre dernières brochures sont présentées par M. P. Gervais.
Alti deir Accademia ponlificia dei Nuovi Lincei, compilati dal segretario ;
anno XXXI, sessione i^ del 16 dicembre 1877. Roma, tipogr. délie Scienze
uialeiiiatiche e fisiche, 1878 ; in-4°.
Ouvrages reçus dans la séance du 16 septembre 1878.
Huit années d'observations météorologiques faites au jardin d'expériences de
Collioure ; par M. Ch. Naudin. Paris, imp. Mutinet, sans date; br. in-8°.
Exposition universelle de 1878. Conjérence de M. Ferdinand de Lesseps
sur le canal de Suez au palais de l Exposition; 6 juillet 1878. Paris, imp.
A. Pougin, 1878; br. in-8''.
Leléléplione, le microphone cl le phonographe; parle ComleTa.DV Moncel.
Paris, Hachette et G'®, 1878; i vol. in-12.
Étude sur les décompositions en sommes de deux carrés, du carré d'un nom-
bre entier composé de jacteur s premiers de la forme 4'*+i, etde ce nombre lui-
même, etc.; parM. E. de JoNQUiÈuES. Paris, imp. Gaulhier-Villars, 1878;
in-8°. (Extrait des Nouvelles Annales de Malhématiques.)
La chirurgie d'Hippocrate; par le D' A. Le Plé. Rouen, imp. J. Lecerf,
1878; br. in-8°.
( 44o )
Exoslose volumineuse de la face interne du petit bassin chez une femme en-
ceinte, détruite par M. le D'' Plassard. Paris, Germer-Baillière, 1878; br.
in-8°. ( Présenté par M. le baron Larrey pour le concours Barbier de 1879).
Charte der Gebirge des Mondes nach eigenen Beobachtungen in den Jahren
1 840-1874, entworfen von D' J.-F. Julius Schmidt. Berlin, Dietrich Rei-
mer, 1868; i vol. in-4°, avec atlas in-f.
Beitrage zu den Lepidopteren Patagonien's; von C. Berg. Moscou, sans
date; br. in -8°.
El généra Streblola y las Notodonlinas de la Republica Argenlina; por el
D<" C. Berg. Buenos Aires, imp. de Pablo E. Coni, 1878 ; br. in- 8°.
Contribucion alestudio de lafauna entomologica de Patagonia ; por el D'D.-C.
Berg. Buenos Aires, impr. de Pablo E. Coni, 1877 ; br. in-8''.
J Hârom-Tagù Algebrai egjenlet megfejtése : A Gyokok hatvanyai S lo-
garithmusai Farkas Gyalatol. Gyor, 1877; br. in-8''.
Memorie detln Sucieta degli Spettroscopisti italiani ; disp. 8*, agosto 1878.
Palermo, tipogr. Lao, 1878 ; in-4°.
Risposta di Paolo Folpicelli alla Memoria di Luigi Palmieri sulle presenti
condizioni delta Meteorologia elettrica. Roma, tipog. Ripamonti, 1878;
br. iii-8°.
Officiai copy. Quarterlj iveather report oj ihe Meteorological 0//îce; Part. III.
july-september i875.London, 1878; iiî-4°.
ERRATA.
(Séance du 9 septembre 1878.)
Page 398, ligne 28, nu lieu de déterminerai, Usez déterminai.
Page 4o3, ligne 7, au lieu de iv =i^izj, lisez tv = ^f.
Même page, ligne g, au lieu de w = ^T.f, lisez <v = ^f.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 25 SEPTEMBRE 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
CHIMIE. — Dissociation des oxydes de la famille du platine.
Note de MM. H. Sainte-Claire Deville et îl. Debray,
« Le platine se distingue de tous les métaux qui l'accompagnent dans son
minerai par ce fait qu'il ne s'unit pas directement à l'oxygène dans quelque
condition que l'on place les deux corps.
» Le rhodium, le palladium et l'iridium ne sont pas dans le même cas.
Quand on les chauffe dans un moufle, si la température n'est pas trop
élevée, ces métaux se combinent avec l'oxygène; mais leurs oxydes se dé-
composent quand on élève suffisamment la température.
)> L'osmium et le ruthénium se combinent directement à l'oxygène. Le
produit de cette oxydation est volatil et se forme aux températures les plus
élevées.
» L'osmium le plus fortement calciné, bien moinsaltérable que l'osmium
obtenu à basse température, se transforme en acide osmique, même à la
température ordinaire ('); à la température la plus élevée, on obtient tou-
jours de l'acide osmique.
(' ) L'odeur caractéristique de l'acide osmique se manifeste à la longue, dans les flacons
C. R., 1878, 1' Semestre. {T. LXXXVll, K" 15. ) 6o
( 44^ )
» Le ruthénium se comporte tout à fait comme l'osmium. Le meta
fortement calciné s'oxyde dans un moufle à une température à peine
supérieure à 4oo degrés, et se volatilise en grande qu;tntité. Sous quelle
forme ? Il est très-difficile de le dire : car la matière répand alors l'odeur
de l'ozone dont la formation accompagne toujours la décomposition de
l'acide hyperruthénique. Toujours est-il que le produit déposé dans le
moufle est le bioxyde de ruthénium. Cet oxyde se transporte en cris-
tallisant dans un tube de porcelaine traversé par un courant d'oxygène
où l'on chauffe des matières contenant du ruthénium. C'est ainsi que
M. Fremy a constaté sa volatilité et découvert le moyen de l'extraire direc-
tement et sous les plus belles formes des produits du grillage de l'osmiure
d'iridium. Aussi le ruthénium, qui, à l'état métallique, est une des matières
les plus fixes que nous connaissions, s'évapore-t-il très-vite dans un moufle,
surtout quand sa température est élevée (' ).
qui contiennent l'osmium même cristallisé préparé à haute température. Les bouclions se
recouvrent alors de l'enduit noir que donne la réduction de l'acide osmique.
(') En opérant sur quelques grammes de ruthénium, nous avons pu en quelques
heures en volatiliser 24 pour 100 de son poids dans un moufle fortement chauffé. Dans la
flamme du chalumeau la volatilisation est beaucoup plus rapide et plus considérable encore.
De ce fait que l'osmium et le ruthénium se volatilisent très-rapidement dans la flamme du
chalumeau à hydrogène et oxygène, en donnant de l'acide osmique et du bioxyde de ruthé-
nium, on ne doit pas conclure que ces oxydes sont indécomposables par la chaleur. L'acide
osmique se réduirait, dans l'intérieur de la flamme ù cette haute température, en sesqui-
oxyde d'osmium, cristallisable en lamelles couleur d'or, que nous avons fait connaître,
que le résultat final serait toujours le même: cet oxyde, en arrivant à l'air dans une région
relativement froide, s'y transformerait en acide osmique. En supposant que l'oxyde de ru-
thénium ne se décompose pas en oxyde inférieur, il n'est pas nécessaire non plus d'ad-
mettre qu'il soit absolument indécomposable à la température de aSoo degrés donnée par la
combustion de l'hydrogène et de l'oxygène. Cette combustion n'est pas complète dans les
parties les plus chaudes de la flamme : il y existe de l'hydrogène et de l'oxygène non com-
binés ; si l'oxyde de ruthénium a une tension de dissociation moindre que celle de l'eau à
cette haute température, on comprend qu'il ne puisse s'y décomposer. L'oxyde de ruthé-
nium serait donc moins facilement décomposable que l'eau par la chaleur. Pour savoir s'il
est réellement indécomposable, il faudrait pouvoir le chauffer, comme nous l'indiquons
dans cette Note pour l'oxyde d'iridium, dans un espace vide de toute autre matière, à de
hautes températures ; il n'existe malheureusement pas de vases se prêtant à de telles expé-
riences. Mais ce qui vient appuyer l'hypothèse de la stabilité très-grande de l'oxyde de ru-
thénium, c'est que cet oxyde chauffé dans le tube de porcelaine, comme l'oxyde d'iridium,
ne donne pas, du moins au rouge vif, de tension sensible de dissociation : il se vulatilise
seulement et se dépose sous forme de cristaux et d'enduit de bioxyde, dans les parties
froides du tube de porcelaine.
( 443 )
» Ces propriétés distinguent absolument l'osmium et le ruthénium des
autres métaux du platine. Ces deux corps, par la manière dont ils se com-
portent au contact de l'oxygène, se rapprochent manifestement de l'arsenic
et de l'antimoine : ils pourraient, comme ces derniers, être placés parmi les
métalloïdes.
)) Il n'en est pas de même, nous venons de le dire, du rhodium, du
palladium et de l'iridium. Ces corps une fois oxydés, se décomposant par la
chaleur, nous permettent de constater les lois de leur dissociation et la ten-
sion qu'elle prend aux diverses températures.
» Nous ne parlerons dans cette Note que de l'oxyde d'iridium, le seul
que nous ayons complètement étudié jusqu'ici.
)) On met cet oxyde dans une nacelle de porcelaine, celle-ci dans un
petit chariot en platine, qu'on introduit dans un tube en porcelaine fermé
à l'une de ses extrémités par une lame de verre maintenue avec du mastic.
L'autre extrémité, au moyen d'un tube de plomb et d'un ajutage en verre
mastiqués l'un à l'autre et au tube de porcelaine, est mise en communica-
tion avec une pompe à mercure de Geissler et un tube manométrique
plongeant dans le mercure.
» Avant d'introduire l'oxyde d'iridium dans le tube de porcelaine, on
s'assure que celui-ci tient le vide à la température ordinaire et au rouge,
ce qui n'arrive pas toujours. En effet, les tubes de porcelaine étanches à
froid laissent souvent passer au rouge l'hydrogène et l'oxyde de carbone
empruntés au foyer.
» Le tube de porcelaine est introduit dans un moufle cylindrique, ca-
pable de contenir en même temps un thermomètre en porcelaine, muni
de son tube et de son compensateur de la forme employée et décrite par
M. Troost et par l'un de nous ('). Le moufle est placé dans un fourneau
chauffé au pétrole ou à l'huile lourde de houille, et celle-ci est introduite
dans le fourneau au travers d'un robinet à piston, divisé en deux cents
parties au moins, ce qui permet de faire varier l'écoulement de l'huile, et
partant la température avec une perfection à laquelle on n'aurait pu s'at-
tendre. Le réservoir d'huile est muni d'un tube de Mariotte qui y main-
tient à une pression constante. Avec cet appareil on peut arriver à fondre
complètement la porcelaine.
(') Col aiipaieil a ùlC' sinipiiCé par remploi (Je la puinpe de Sprengtl, qui periiift d'en-
lever et de mesurer, toutes les fois qu'on le désire, la matière thermométrique (l'azote) con-
tenue dans le réservoir et de calculer la température. Il sera décrit plus tard.
60..
{ Ws )
» On commence d'abord par chauffer le moufle à ce point que la ten-
sion de l'oxygène dégagé soit de 3o à 4o centimètres et revienne au
même point lorsqu'on a vidé, avec la pompe de Geissler, plusieurs fois
l'appareil. On est sûr alors que la composition de l'oxyde d'iridium non
décomposé ne varie plus. Puis on diminue avec le robinet l'écoulement de
l'huile de houille, jusqu'à ce que la pression de l'oxygène ne soit plus que
de quelques millimètres et reste constante. On la note et l'on détermine la
température.
» On augmente alors successivement l'écoulement de l'huile pour obtenir
des températures plus élevées et des tensions de dissociation plus fortes;
on les note quand elles sont devenues constantes.
» On trouve ainsi les nombres suivants :
Tenipératiii-es. Tensions de dissociation.
ni m
823,8 5,
ioo3,3 203,27
1112,0 710,69
I 139,0 745,00
» Si, lorsqu'on a atteint une température et une tension déterminées,
on enlève de l'oxygène au moyen de la pompe de Geissler, on voit le mer-
cure revenir à la tension initiale, pourvu, bien entendu, qu'il reste de
l'oxyde d'iridium non décomposé. La tension de dissociation de cet oxyde
dépend donc seulement de la température.
» Si l'on élève la température au-dessus de iiSg degrés, la tension de
dissociation dépassant bientôt celle de l'atmosphère, l'oxygène se dégage
rapidement au travers du mercure; quand tout dégagement a cessé, on fait
le vide, et, en retirant la nacelle qui contenait l'oxyde du tube refroidi, on
y trouve de l'iridium métallique et réduit par conséquent, par la seule
action de la chaleur.
» La tension de l'oxygène dans l'air étant de i5a millimètres environ,
il résulte des nombres cités plus haut qu'à une température inférieure
à ioo3°,3 l'oxyde d'iridium se décompose à l'air libre et par conséquent
qu'à cette température ou à toute autre plus élevée, l'iridium est absolu-
ment inoxydable dans l'air.
» Quand on casse le tube de porcelaine où l'oxyde a été chauffé, on re-
marque qu'il est tapissé, aux endroits peu chauffés, d'une couche très-mince
d'oxyde bleu d'iridium, ce qui démontre une légère volatilité de cet oxyde,
aux températures relativement basses auxquelles il peut exister. Au-de.ssus
( 445
de looo degrés, toute volatilisation devient impossible dans notre atmo-
sphère, puisque l'oxyde d'iridium cesse d'y exister et que le métal est au
moins aussi fixe que le platine.
» Nous avons également constaté cette faible volatilité de l'oxyde d'iri-
dium dans d'autres expériences faites avec M. Stas, et dont ce savant rendra
compte lui-même. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le vrai nombre des formes irréductibles
du sjrslème cubo-biquadralique. Note de M. Sylvester.
« En addition aux 6i formes irréductibles que j'ai trouvées dans une Com-
munication précédente faiteà l'Académie, M. Gundelfingeraffirme l'existence
de trois autres : deux du type 3.4.2 et une du type 4-5. i, où le premier, le
deuxième et le troisième chiffre expriment respectivement le degré ou
l'ordre de la forme dans les coefficients de la biquadratique, de la cubique
et dans les variables.
» Je me bornerai dans cette Note à démontrer qu'il n'existe nul co-
variant du type 3:4.2.
» Ce que M. Gordan nomme une Veberschiebung , je le nommerai une
alliance: &ij'et(p représentent ((7„, a,, <7o, ...) {x,y)'"; (^„, /;,,...) (.r,j-)",
l'alliance {/, (f)', i n'étant pas plus grand ni que m ni que ;/, sera un cova-
riant de l'ordre tii -h n — 21, dont le coefficient de oc'"'^""-', que je nom-
merai son représentant, est (i, ~ i'f[a(,b,, a,bi_,, rto^,_2, . .., (t^bf,).
» Je considérerai le système spécial composé de («, b^ c, d, e){x,j-)*
et de (r, /3, o, i)(.r, 7)', où (i sera traité comme i>n infinilésima!.
» On aura donc
o. 1.3 = ,r' -4- jfix- )• -+- J^,
0.2.2 = QJC- + X)- + i'5 ) %
0.3.3 = j:' + 3/3.r-j- — j-',
0.4.6 = x^ — J* -+- ô^.f^j-,
1.0.4 = <^-'^' + l\hx^j + bcx"- j- -\- [\dxj'^ + ej''.,
2.0.4 = Ax' + 4Bx'j)-4-6G:t-j=+ 4D.rr' -f- Ej',
ou
. / •> /- 2 ac — bit
A ^ ac — il- , c = —
3
0.4.4 = ^'J' + • •
2.0.8 " . . . + e'-)
0.3.9 = ^^ + • • •
(446 )
Faisons l =(i.o.4> o.i.3)% dont le type est i.i.i,
;«= (2.0.4, o.i.3|% » 2.1.1,
7« = . . . , » 2.0.0,
/) = ..., » 3.2.0,
/•, =3 (i.o./j, 0.3. 3)% » 1.3.1,
r2=: (1.0.4, 0.3. 5)', » 1.3. 1,
5, = 2.0.4, o 3.3)', » 2.3.1,
.s'2= (2.0.4, o.3.5)\ » 2.3.1,
^•3 = (2.0.8, 0.3.9)', " 2.3.1,
f, = (1.0.4, 0.4.6/, » 1.4.2,
^2 = (1.0.4, 0.4.4)', » 1.4.2,
H = . . . » 0.2.2.
Alors les huit produits wr,, mt\, Is,, /s„, Is^, jit,, nt^, pu seront tous du
type 3.4.2.
» En se servant de la notation Rçi pour exprimer le coefficient de la plus
haute puissance de x dans la forme la plus générale de y, on obtient, pour
le système spécial dont il s'agit,
R/ =rt+ 3c/3 — d, Rm = A+ 3C,'3 - D,
Rr, = rt+ 3c/3 H- d, Bi', = A-H 3C/3 + D,
Rr2= a + i2Cj3 — 4r;^, R^o = A + laCjS — 4D;
donc
Rm/-, = (rt+ d-^ 3c/3)(A - D+ 3C|3),
R;nr2= (rt -4f/-4-i2c/3)(A - D+ 3C/3),
R/.y, =(«- d+ 3c/3;(A+ D+ 3C/3),
R/^2 =ia- flf-f- 3ci3)(A-4D + i2C/3).
» R-ïj possédera évidemment le terme e^.
» Rf,, en négligeant les termes contenant jS, sera formé au moyen des
deux séries de coefficients
a b c d e,
10000
et sera égal à e, et de même, sous la même supposition, Rfj sera formé au
moyen des deux séries
a h c d,
0010,
et sera égal à b.
( 447 )
» De plus, R(m) est absolument zéro, et
n = ae — !ibd -{- "ic"^.
» On voit donc que R(/j3), seul des huit produits, contiendra le ternie
de', et conséquemment ne peut pas entrer dans une équation numérique
quelconque entre ces produits. En le mettant de côté, on voit que, des sept
produits qui restent, R(7i^,) et Ri^nto) contiendront, le premier, à lui seul,
le terme c^e, le second, à lui seul, le terme c^b; conséquemment, en se
souvenant (jue E(/jm) = o, ce n'est qu'entre R/«/,, Rvh/'o, R/i', , Rls^
qu'une liaison numérique (s'il y en a aucune) peut exister. Quant à ces
quatre quantités, si même on ne tenait nul compte de /3, une seule com-
binaison linéaire existe entre elles, pour laquelle la valeur est zéro, c'est-
à-dire
3R(/.ç,) - 2'R{ls.,) — 3B.{mi\) + 2B.{mr._),
laquelle, en ayant égard à |3, devient
(a-f/-^3c/3)(5A-5D-l5Ci3)-(A-D^-3Cp)(5«-5^-I5c/5),
c'est-à-dire
3o[(A- D)c-{a- d)C]^
qui, évidemment, n'est pas zéro. Donc les huit covariants réductibles du
type 3.4.2, nir,, iru\, Is^, Z^,, Is^, 7it,, nt.,, pu pour le système spécial qu'on
a considéré, et à plus forte raison pour le système cubico-biquadratique
général, sont linéairement indépendants.
» Trouvons le nombre total des covariants linéairement indépendants
de ce type. En général, pour deux formes dont les ordres sont /, i', les
covariants du type y,/, s linéairement indépendants sont en nombre égal
à S — S', ou
fil = 0 7}l — 0
S =. ^ {m : /,;•) (iv - m : i',j') et S' = ^ {m : /,/) (iv' - m : /',/),
ij +.'■'/ — ■=■
XV = , w ^= w — r ,
2
m : i,j représentant le nombre des compositions qu'on peut effectuer de m
( 448 )
avec j chiffres (zéro y compris) dont nul ne surpasse i, ou bien avec
/chiffres dont nul ne surpasse/.
» Dans le cas acluel,
. 4.3 + 3.4-2
TV = = 11, U'
/=;•'= 4, J~i'z=3.
» En donnant à m les valeurs successives de o jusqu'à 11, on trouve
pour m : 3, 4 ou-bien m'. ^,3 les valeurs
I, r, 2, 3, 4, 4, 5, 4, 4, 3, 2, I,
et, en faisant la progression dans le sens inverse,
1, 2, 3, 4, 4, 5, /'i, 4, 3, 2, I, i.
On a conséquemment
S— 1+2+0+12 -[■ 1 6 H- 20 + 20 + 1 G + I 2 + 6 + 2 -f- I ,
S' — 2 + 3 + 8 n - ! 2 -i- 20 + I 6 4- 20 + I 2 + 8 + 3 + 2
et
S - S' = r -1-3 + 4 -h 4 -+-4—4 — 2 - I — I
= 8.
Conséquemment le nombre total des covariants linéairement indépendants
du type 3.4-2 n'est pas plus grand que le nombre des covariants de ce
même type linéairement indépendants et réductibles: il n'y a donc pas de
place in r-enim naliira pour les deux covariants quadratiques irréductibles
du type 3.4.2 imaginés par M. Gundelfinger.
» Dans une prochaine Communication j'entreprendrai l'examen de la
seule forme qui reste à discuter, c'est-à-dire le covariant linéaire des de-
grés 5, 4 dans les coefficients, qui se trouve dans la Table de M. Gundel-
finger, mais en dehors de la mienne. On sait déjà que le nombre des formes
irréductibles pour le système en question est ou Gi ou 62. Il me semble
peu douteux que c'est le premier de ces nombres qui sortira victorieux de
la discussion du type 5.4. i. »
( 449 )
aiÉMOlRES LUS.
THERMODYNAMIQUE. — Mémoire sin' une loi universelle relative à la dilatation
(les corps; par M. M. Lévy.
(Commissaires : MM. Phillips, Resal, A. Cornu.)
« Entre le volume spécifique d'un corps, sa température et la pression
supposée normale et uniforme qu'il supporte à sa surface, il existe, comme
on sait, une relation qui permet d'exprimer l'une de ces trois quantités en
fonction des deux autres, par exemple la pression en fonction du volume
et de la température.
» Jusqu'ici, à ma connaissance du moins, la théorie n'a fourni aucune
indication sur la nature de cette relation et rien ne permet d'affirmer, avec
certitude, qu'elle ne puisse pas changer d'une manière quelconque lors-
qu'on passe d'un corps à un autre. Pour chaque corps, le physicien est
condamné à la demander de toutes pièces à l'expérience, ce qui exige, en
quelque sorte, un nombre oo ^ d'observations.
» Je me propose de démontrer que cette relation est loin de pouvoir
être arbitraire; que la pression que supporte un corps quelconque ne peut être,
tant que ce corps ne change pas d'état, qu'une fonction linéaire de sa tempéra-
ture; en d'autres termes et, sous forme physique, si l'on échauffe un corps,
quel qu'il soit, sous volume constant, la pression qu'il exerce sur les parois im-
mobiles de l'enceinte qui le renferme ne peut que croître, en toute rigueur, pro-
portionnellement à sa température,
)i Je dis que cette proposition est un corollaire absolument rigoureux des
deux propositions fondamentales de la Théorie mécanique de la chaleur et
de cette hypothèse que les actions mutuelles des atomes des corps sont
dirigées suivant les lignes qui joignent leurs points d'application et ne dé-
pendent que des distances de ces points entre eux.
» Pour démontrer la loi énoncée, soit dQ la quantité de chaleur néces-
saire pour modifier infiniment peu le volume v, la pression p et la tempé-
rature T d'un corps sans qu'il change d'état. Le premier principe de la
Théorie mécanique de la chaleur fournit l'équation classique
(i) dQ^dV + Apdi',
A = - étant l'équivalent calorifique du travail, et U la fonction qu'on
appelle souvent la chaleur interne.
C. R., 1878, i' Semestre. (T. LXXXVII, ^'" 13.)
6f
( 45o )
» Prenons y et T pour variables indépendantes, en sorte que
du = -=dT -h — di>.
al (Iv
On aperçoit de suite la signification de chacun des deux termes du second
membre : le premier représente la quantité de chaleur nécessaire pour ac-
croître de dT ]a température sans changement de volume; par suite, et
puisqu'il n'y a pas de changement d'état, le second représente nécessaire-
ment la quantité de chaleur équivalente au travail des actions moléculaires
pendant l'accroissement du volume dv. Or, si l'on représente par min'J \r)
la grandeur de l'action mutuelle de deux molécules de masses m et m'
placées à la distance /• l'une de l'autre, ce travail est représenté par une
expression de la forme lmm'J{r)dr, en sorte qu'on a identiquement
'^min'/{r)dr = E'-^^d^.
Le premier membre ne contenant pas la lettre T, il en est de même du se-
cond ; ainsi — ne dépend que de la seule variable i>, et par suite U est de
la forme F (T) -\-f{y)- Re là celte première conséquence : La chaleur interne
d\tn corps, quel qu'il soit, ne peut pas être une fonction quelconque du volume
spécifique et de la température de ce corps; elle ne peut être cnie la somme de
deux jonctions : l'une du volume seul, l'autre de la température seule.
)) Ce premier corollaire résulte aussi immédiatement de l'exposé si
lumineux, dans sa brièveté, de la Théorie mécanique de la chaleur, que
donne M. Resal dans sa Méccmique générale.
» Ainsi; nous pouvons écrire
du ^A[T(p'{T)dT +■ Rdi>],
R étant une fonction de v seulement, et (p'(T) une fonction quelconque de
la température.
» Observons maintenant qu'en vertu de la seconde proposition générale
de la Théorie mécanique on a, si T est la température absolue et que p.
désigne ce que M. Clausius appelle Yentropie.
rfQ=M,,=T(^rfT+t:*;
» Portant ces valeurs de dU et de dQ dans l'équation (i), il vient
T [;^ - A/(T)] dT + (rt -^R-Ap)d. = o,
( 45. )
ce qui exige qu'on ait séparément
du.
(fl
A9'(T) = o,
De la première on tire, V étant une fonction arbitraire de la seule va-
riable t',
» Ainsi, on a cette seconde proposition :
» Quel que soit le corps considéré, la quanlité que 31. Clausius a cq?pelée /'en-
tropie ne peut pas èlre une fonction quelconque du volume et de la tempéra-
ture; de même que la chaleur interne, l'entropie ne peut être que la somme de
deux fonctions : l'une du volume seul, l'autre de ta température seule.
» Par suite, la seconde des équations obtenues donne
(«) ip-i-R)Y = T,
ce qui établit la loi énoncée. Telle est la forme nécessaire qui lie la pres-
sion, le volume et la température d'un corps quelconque, R et V étant deux
fonctions de v seulement.
i> Nous avons dit, au début, que jusqu'ici la théorie n'avait fourni
aucune indication certaine et générale comme celle dont il s'agit ici.
» Nous devons, à ce sujet, faire une remarque. M. Hirn, dans la dernière
édition de son Exposition de la Théorie mécanique de la chaleur, divise
très-judicieusement cette théorie en deux branches : dans la première, il dé-
veloppe les conséquences rigoureuses des deux propositions fondamentales;
dans la seconde, il expose un grand nombre de vues philosophiques et de
résultats intuitifs; dans cette seconde Partie, M. Hirn indique notamment
comment on pourrait, selon lui, rendre les lois de Mariolte et de Gay-
Lussac applicables à tous les corps, à la condition d'adjoindre à la pression/?
qui y entre une certaine pression fictive R qui équivaudrait à ce qu'il
appelle la somme de toutes les actions moléculaires, laquelle ne dépendrait
que du volume. Il arrive ainsi à la formule
(p -i- R) ^ = K = const.,
coïncidant avec les lois de Mariolte et Gay-Lussac pour R = o.
» On voit que cette formule et la nôtre [a) seraient identiques si l'on
admettait que, pour tous les corps, la fonctionV, introduite par notreana-
6i..
( 452 )
lyse, suit une simple loi de proportionnalité. Il est très-remarquable que
l'Analyse confirme ainsi, non en totalité, mais du moins en partie, les résul-
tats auxquels M. Hirn a été amené par les profondes méditations qu'il dé-
veloppe dans ce qu'il appelle la seconde Partie de la Thermodynamique,
la partie qu'on pourrait appeler philosophique et conjecturale. On voit
que notre loi («), pourvu qu'on admette l'hypothèse fondamentale de la
mécanique moléculaire, doit être rangée dans la première Partie, la partie
PHYSIQUE DU GLOLE. — Sur les relations géologiques de l'atmosphère.
Note de M. T. Sterry-Hunt. (Extrait par l'auteur.)
« Plusieurs savants se sont occupés de la question des changements
qu'aurait éprouvés notre atmosphère, par suite des réactions chimiques qui
ont eu lieu à la surface du globe. Ainsi, d'après M. Brongniart,la quantité de
carbone fixé par la végétation houillère nous porterait à croire à une atmo-
sphère primitive très-chargée d'acide carbonique. Plus tard, M. Ebeimen a
appelé l'attention sur les volumes énormes de ce gaz acide, qui se seraient
fixés pendant la décomposition des roches cristallines silicatées, réaction
donnant naissance à des carbonates alcalins et terreux, aux dépens de l'acide
carbonique de l'air. 11 se demandait si cette quantité si considérable d'acide
carbonique aurait pu exister à un moment donné dans l'atmosphère, et
rappelait l'opinion émise par M. Élie de Beaumont, que le centre liquide et
igné du globe pourrait bien être imprégné de ce gaz, qui se dégagerait
par suite du refroidissement lent que subit notre planète, produisant ainsi
une émanation continue d'acide carbonique pour suppléer à l'absorption
due à des réactions chimiques. Ebeimen, de son côté, ne cherchait pas à
résoudre la question de l'origine de ce gaz, mais se demandait si son déga-
gement ne serait pas dû à des réactions secondaires dans la croûte terrestre.
M J'ai été conduit à partager cette opinion : à ne voir dans l'acide car-
bonique dégagé des volcans et des sources d'eaux gazeuses qu'un produit
delà décomposition des carbonates qui se seraient préalablement formés à
la surfice du globe aux dépens de l'acide carbonique de l'atmosphère. Je
montre, en outre, que la formation des matières charbonneuses et bitumi-
neuses des terrains stratifiés, lesquelles me paraissent avoir toutes une ori-
gine organique, exigerait un poids d'acide carbonique qui dépasserait de
beaucoup celui de notre atmosphère, et, de plus, donnerait lieu à un dégage-
ment très-considérable d'oxygène, provenant à la fois de la désoxydation
( 453 )
de l'acide carbonique et de l'eau. On pourrait admettre la vue émise par
Ebelmen,que cet excès d'oxygène aurait été absorbé dans la peroxydalion
du protoxyde de fer pendant la décomposition des roches silicatées.
» Je montre ensuite que la quantité d'acide carbonique ainsi fixé par la
désoxvdation serait insignifiante à côté de celle qu'aurait exigée la forma-
tion des carbonates de chaux et de magnésie. Je crois devoir rappeler, à ce
propos, les idées de M. Cordier et celles que j'ai exposées moi-même dans
une Communication insérée aux Comptes renr/us du 9 juin 1862. Une couche
de calcaire recouvrant le globe, d'une épaisseur d'environ 8"", 6, deman-
derait un poids d'acide carbonique égal à celui de notre atmosphère ac-
tuelle : d'après nos données géologiques, la quantité des calcaires et des
dolomies contenus dans la croule terrestre, et qui se seraient déposés de-
puis l'apparition de la vie organique, dépasserait probablement d'au moins
deux cents fois cette épaisseur. Si l'on imagine l'existence, dans noire atmo-
sphère, de tout l'acide carbonique actuellement fixé dans ces roches carbo-
nalées, on conçoit que la pression seule, à des températures ordinaires,
aurait suffi pour convertir à l'état liquide une forte proportion d'une telle
atmos[)hère, et que de pareilles conditions auraient rendu impossible la vie
organique.
)) Il devient, dès lors, nécessaire d'admettre pour cet acide carbonique
une origine extra-terrestre. Je pense que l'on doit considérer noire atmo-
sphère comme un milieu cosmique et universel, condensé autour des cen-
tres d'attraction en raison de leurs masses et de leurs températures, et occu-
pant tous les espaces interstellaires dans un état de raréfaction extrême.
Dans cette manière de voir, les atmosphères des divers corps célestes se-
raient à l'état d'équilibre entre elles; d'où il résulterait que tout change-
ment, survenant dans l'enveloppe gazeuse d'une planète quelconque, soit
par la condensation de la vapeur d'eau ou de l'acide carbonique, soit par
la mise en liberté d'oxygène ou de tout autre gaz, se ferait ressentir, par
suite delà diffusion, dans l'atmosphère de toute autre planète. Ainsi, pen-
dant les périodes où une grande absorption d'acide carbonique aurait eu
lieu à la surface de notre globe, notre atmosphère aurait été sans cesse ali-
mentée par de nouvelles portions de ce gaz, provenant du milieu universel,
et par suite des enveloppes gazeuses des autres planètes. De là il résid-
terait que la proportion d'acide carbonique aurait subi, dans l'atmosphère
de tous les corps célestes, des diminutions égales; et en même temps, que
tout excédant d'oxygène, dégagé à la surface de notre globe, se serait éga-
lement réparti sur les corps célestes. Celte théorie d'un échange universel
me paraît fournir une explication de l'origine des poussières cosmiques.
{ 454 )
» Ces changenienls clans le milieu gazeux, étant ainsi partagés, n'au-
raient pu modifier que danS des proportions peu sensibles le poids et la
composition chimique de notre atmosphère. Ebelmen a déjà, le premier,
remarqué que l'existence d'une plus forte pression atmosphérique permet-
trait de rendre compte des températures plus élevées et des divers phéno-
mènes météoriques dont on croit retrouver les traces aux diverses périodes
géologiques. Tyudall, de son côté, en montrant l'action puissante qu'exerce,
sur la chaleur rayonnante, la présence dans l'atmosphère de certains gaz,
et notamment de l'acide carbonique, même en petite quantité, nous permet
de comprendre qu'une diminution relativement faible dans la proportion
de ce gaz a pu suffire pour produire de grands changements climatériques
à la surface du globe. En appliquant toutes ces considérations aux phéno-
mènes géologiques, je suis conduit à penser que c'est seulement vers la fin
de la période tertiaire que les altérations survenues dans la composition de
l'atmosphère ont pu permettre l'existence, au niveau de la mer, d'une
température glaciale sur notre globe.
M Je n'ai point la prétention d'avoir émis, le premier, cette conception
d'une atmosphère universelle constituant un milieu interstellaire. Cette idée
avait déjà été mise en avant, en i843, par sir William Grove; plus tard, en
1 870, M. Matthieu Williams en a tiré parti pour en déduire une explication
delà chaleur solaire. J'ai moi-même, dans un Mémoire publié en 1874,
rattaché à cette matière universelle l'origine des nébuleuses, tout en ad-
mettant la génération des éléments par une Chimie cosmique, conformé-
ment aux idées de MM. F.-W. Clarke et Lockyer. Mon travail actuel a
pour but de faire ressortir l'importance de cette conception d'une atmo-
sphère universelle, au point de vue de la Chimie terrestre et de la Géologie. »
MÉTÉOROLOGIE. — Des variations nocturnes de la température à des alti-
tudes différentes, constatées à l'observatoire du Puj-de-Dùme. Note de
M. Alluabd.
« Tout le monde sait que la température s'abaisse à mesure que l'on
s'élève dans l'atmosphère. De nombreux travaux ont été entrepris pour
trouver la loi de ce décroissement,qui est variable avec l'époque de l'année,
et variable aussi avec la latitude.
» On sait aussi que, quelquefois, il fait plus chaud sur les montagnes que
dans les vallées, et que cette interversion se présente surtout dans les
hivers rigoureux. Aux exemples nombreux que M. Fournet a mis un soin
( 455 )
tout particulier à nous raconter autrefois, nous pouvons en ajouter un
antre assez récent. Le 3i décembre 18745 après un froid assez vif, qui diu-a
environ dix jours, un vent du sud-ouest succéda presque subitement, vers
8 heures du matin, à un vent de nord-est, à l'altitude du sommet du Puy-
de-Dôme; il se maintint pendant vingt-quatre heures à une hauteur de
1000 mètres environ, fondant seulement les cimes neigeuses du Pny-de-
Dùme, du mont Dore, du Forez et du Cnntal, qui dépassaient cette hauteur,
et mit ensuite douze heures pour atteindre le sol. Il ne se fit sentir à
Clermont que le i" janvier vers 6 heures du soir.
» Mais, ce qui est moins connu que ces interversions, c'est la marche
comparative de la température pendant la nuit, en haut et au bas des mon-
tagnes.
» Les résultats que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie
sont mis en évidence par des tableaux. Sur des papiers quadrillés, nous
avons tracé, pour chaque mois, depuis le i" janvier iSyS : 1° les courbes
des températures minima, obtenues dans les deux stations de l'observaloire;
2° les courbes des températures maxima, obtenues dans les mêmes circon-
stances; 3° les courbes des températures moyennes des deux stations,
déduites des maxima et des minima.
» On remarque d'abord que les courbes comparatives des températures
minima se coupent fréquemment, en été comme en hiver, de sorte que
souvent, pendant la nuit, il fait moins froid au sommet du Puy-de-Dôme
qu'à Clermont, les différences atteignant quelquefois 5 degrés. Ce qui frappe
ensuite, c'est que les courbes des températures maxima n'offrent rien de
semblable; ordinairement, elles sont presque parallèles.
» Pendant les sept premiers mois de l'année, nous avons eu 49 interver-
sions de température, ainsi réparties : 1 1 en janvier, i4 en février, 4 en mars,
3 en avril, 7 en mai, 2 en juin et 8 en juillet, ce qui fait 7 en moyenne par
mois, sans compter les cas où les deux minima sont presque égaux.
» La conséquence à déduire de là, c'est que, pendant la nuit, ta tempéra-
ture varie, avec r attitude, tout autrement que pendant le jour.
') Quelle est la cause de ces phénomènes ? Nos observations sont encore
trop peu nombreuses pour essayer des explications. Assurément, l'inter-
version se produit souvent quand les vents sont en sens contraire ou diffé-
rents en haut et en bas, mais elle a lieu aussi quand ils soufflent dans la
même direction. Elle n'est pas due non plus à des différences de rayonne-
ment, car nos thermomètres sont abrités. Il y a là autre chose, qu'une étude
plus approfondie expliquera.
( 456 )
» Quoi qu'il en soit, ces phénomènes, dont nons poursuivons l'étude,
nous ont semblé assez importants pour attirer l'attention des météorolo-
gistes, aujourd'hui que l'on commence à se préoccuper de la création d'ob-
servatoires de montagnes.
'13 '
)) Nouveaux perjeclionnemenls apportés à r organisation de l' observatoire du
Puj-de-Dàme. — Les travaux que nous faisons chaque jour à l'observa-
toire du Puy-de-Dôme nous montrent la nécessité d'étudier l'atmosphère
couche par couche. Aussi souhaitons-nous vivement, non-seulement que
l'on fonde des observatoires de montagne, mais que ceux-ci soient entourés
de stations accessoires, d'altitudes régulièrement croissantes, si cela est pos-
sible. Nous les préférerions moins nombreux, à la condition qu'ils ne
soient pas isolés, mais munis de postes intermédiaires, où des observations
faites simultanément donneraient plus d'intérêt et serviraient de contrôles
à celles d'en haut et d'en bas.
» C'est afin de réaliser ce programme, qui offrira tant d'avantages aux
recherches scientifiques, que nous avons fait des efforts pour créer une
station presque à égale distance en altitude entre Clermont et le sommet
du Puy-de-Dôme. L'Académie l'apprendra avec plaisir : ces efforts vien-
nent d'être coiu'onnés de succès. Grâce au concours des officiers supé-
rieurs du i3*= corps d'armée, et particulièrement de M. le Directeur de
l'École d'artillerie de Clermont, nous établissons, à une altitude d'environ
looo mètres (celle de Clermont est de 4oo et celle du sommet du Puy-
de-Dôme de 1470), au champ de tir établi à la base de la montagne du
Puy-de-Dôme, nous établissons, disons-nous, un poste météoroloç^ique de
second ordre, où des observations seront faites régulièrement toute l'année.
Nous pourrons donc, à l'avenir, dire ce qui se passe chaque jour^ au centre
même de la France^ dans trois couches d'air presque équidistanies entre 400 et
I 5oo mètres.
» Mais ce n'est là qu'une partie de nos projets. On le comprendra faci-
lement. I-orsque, du sommet du Puy-de-Dôme, on contemple la chaîne
des volcans éteints qui, au nombre de 80 environ, forment la chaîne des
Dômes sur ime longueur d'à peu près 8 lieues, et tous ces autres centres
d'éruption basaltique dont le pays est parsemé depuis la plaine jusque
sur la crête du plateau central, comment ne pas songer à utiliser la base
siipérieure de ces troncs de cône (c'est la forme habituelle de ces volcans)
pour des recherches scientifiques. Ce sont de petites plates-formes, qui sem-
blent prédestinées aux études météorologiques : il y en a à toutes les alfi-
( 457 )
tildes : elles sont isolées dans ratmosphère, comme des nacelles de ballon
captif. Aussi avons-nous songé à organiser des séries d'expériences simul-
tanées, qui seront faites de temps en temps avec le concours de plusieurs
observateurs, placés soit à la même hauteur, sur des points diflérents, soit
à des altitudes variant de loo à 200 mètres, tout autour de la montagne du
Puy-de-Dôme, depuis la plaine jusqu'au sommet.
)) Tels sont nos projets. Des préparatifs déjà commencés, dans cet ordre
d'idées, permettront de les réaliser prochainement, en particulier pour
l'hygrométrie, qui nous a donné des résultats inattendus que nous aurons
bientôt l'honneur de communiquer à l'Académie.
)) En attendant, nous signalerons aux météorologistes l'une des diffi-
cultés les plus imprévues que l'on rencontre, quand on poursuit certaines
recherches dans les pays de montagne. Nous voulons parler des dépôts de
givre, réellement surprenants par leurs grandes dimensions, qui se pro-
duisent sur les constructions de l'Observatoire, et sur tous les objets exté-
rieurs, au sommet du Puy-de-Dôme, au moment où soufflent, pendant
l'hiver, les vents d'ouest ou du nord-ouest.
» Tous les instruments qui sont placés au dehors, ainsi que leurs sup-
ports, se recouvrent d'aiguilles de glace présentant leur pointe à la direc-
tion des vents, et ces aiguilles horizontales mesurent quelquefois près d'un
mètre. Comment s'opposer à ces dépôts de givre, qui entravent beaucoup
d'observations? Les corps gras ne les arrêtent pas et s'en recouvrent eux-
mêmes. Jusqu'ici, nous ne connaissons d'autres moyens efficaces que les
enveloppes multiples, de telle sorte que le givre se dépose sur celles qui
sont extérieures. Mais, dans beaucoup de cas, comme pour les anémo-
mètres, il est impossible de les employer. Il y a là de sérieuses difficultés
pour l'organisation des observatoires de montagne qui se trouveront dans
la région des nuages. L'avenir nous apprendra sans doute à les résoudre. »
MEMOIRES PRESENTES.
CHIMIE APPLIQUÉE. — Réponse aux observations présentées par M. E. Mar-
chand, sur unprocédé d'analyse du lait. Extrait d'une lettre de M. A. Adam
à M. le Secrétaire perpétuel.
(Commissaires précédemment nommés : MM. Boussingault, Peligot,
P. Thenard, Bussy.)
K ... En affirmant que mon procédé, pour l'analyse du lait, n'est qu'une
C. R., 1878, 2- Semestre. (T. LXXXVU, M" 13.) 62
( 458 )
variante du sien, et que son procédé, en se modifiant dans mes mains, a
perdu de sa simplicité sans gagner en exactitude (' ), M. Marchand me pa-
raît mettre en parallèle deux choses tout à fait distinctes : un procédé
sommaire, ne visant qu'un seul des éléments du lait, et une méthode d'a-
nalyse qui les détermine tous. En effet :
» 1° I>e lactobutyromètre n'évalue que le beurre. Je donne le beurre,
la lactine et la caséine.
» 2° M. Marchand ne dose pas le beurre, il le déduit d'une formule em-
pirique, appuyée sur deux hypothèses. Dans mon procédé, j'isole, recueille
et pèse en nature les trois principes.
» 3° Dans le lactobutyromètre, tout se passe à l'intérieur d'un tube
fermé et échappe au contrôle. Dans mon procédé, tout est successivement
retiré de l'appareil, recueilli sans perte et soumis à la balance.
» Reste l'emploi des mêmes réactifs. M. Marchand revendique l'honneur
d'avoir, le premier, déterminé ce qui se passe quand on mélange du lait
avec de l'alcool et de l'éther, en présence de petites quantités de soude
caustique. M. Marchand a constaté, le premier, un phénomène intéressant,
mais il a cru voir nn composé à proportions définies là où il n'y a qu'une
solution plus ou moins concentrée, et une constante là où il n'y a qu'une
variable : ce que je suis en mesure de prouver.
» Je ferai observer, en outre, que j'emploie l'alcool, l'éther et la soude à
des titres différents, dans des proportions inverses et dans un but opposé.
En effet, tandis que M. Marchand s'efforce de partager le beurre en deux
portions, distribuées dans des couches différentes, je le réunis et l'isole en
entier dans une couche supérieure unique : d'où l'emploi d'un alcool très-
dilué et d'un excès d'éther »
MM. Weil et Geoffroy, M. C. IVicolle, M™^ Gatsiard, adressent diverses
Communications relatives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. O. Bliecq adresse une Note relative à la direction des aérostats.
(Renvoi à la Commission des aérostats.)
M. R. RicnxER adresse une Communication relative au choléra.
(Renvoi à la Commission du legs Bréant.)
(') Comptât rendus, 12 août, p. 4^5 de ce volume.
(4%)
Le Mémoire, adressé à l'Académie par M. Popof, sur le mouvement des
eaux dans les égouts, est renvoyé à l'examen d'une Commission composée
de MM. de Saint- Venant et de la Gournerie.
CORRESPONDANCE.
M. le SECRÉTAinE PERPÉTUEL signalc, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, une « Biographie de Charles-Eucjêne Delaunay, Membre
de l'Institut, Directeur de l'Observatoire de Paris (1816-1872) », par M. Ar-
sène Ihévenol.
Cette Biographie, adressée à l'Académie par l'auleur et par M. Gaston
Delaunay, est accompagnée d'un portrait et du fac-similé d'un autographe
de notre regretté confrère.
M. le Ministre de Portugal transmet à l'Académie quatre exemplaires
d'un ouvrage publié par le Gouvernement portugais, sous le titre « Colo-
nies portugaises ».
M. Cu. Rrame prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les
candidats à la place de Correspondant pour la Section d'Économie rurale,
en remplacement de feu M. de Vibraye.
(Renvoi à la Section d'Économie rurale.)
ASTRONOMIE. — Découverte d'une petite planète à l' Observatoire de Hamil-
ton- Collège, Clinton, faite par M. C.-H.-F. Peters, présentée par
M. Mouchez.
<( Nous avons reçu la dépêche suivante de la Smithsonian Institution :
« Planète nouvelle, par M. Peters, Clinton, le 18 septembre 1878,
» iî\. = i''9'", D = H-Q^So'. Mouvement diurne, 5 minutes vers le sud ;
» grandeur 11*. »
» MM. Henry ont observé celte planète à l'Observatoire de Paris, les
vendredi et samedi 20 et 21 septembre. Ils ont trouvé les positions sui-
vantes :
Étoile
Temps moyen Ascension Distance de
1878. de Paris. droite. log(par.xA). polaire, log(par.XA). compar.
kmsbms *^ / a
Septembre 20. . 10. 45. 00 1.7.58,44 — (■)37o) 80.38.22,7 — (Oi765 a
21.. 11.53.55 1,7.15,45 —(1,090) 80.45.18,2 — (0,756 b
62..
( 46o )
Positions moyennes des étoiles de comparaison.
Ascension
Réduction
Distance
Réduction
droite.
au jour.
polaire.
au jour.
a i33 Weisse H.I.. .
h m s
I . 10.35. a-j
+ 4,19
8045'. 4"i
-27.7
b 100 AVeisse H.I. . .
. I. 8.i8,46
+ 4,21
80.54.15,5
-27,8
GÉOMÉTRIE. — Sur une nouveUe espèce de courbes et de surfaces anallagmatiques.
Note de M. Picqcet.
« Dans une Communication faite au Congrès de l'Association française
pour l'avancement des Sciences, à Paris (séance du 25 août 1878), nous
avons fait voir que, outre les courbes du quatrième degré qui passent deux
fois par les points cycliques, courbes désignées par les géomètres anglais
sous le nom de quartiques bicirculaires, qui sont les seules courbes anallag-
matiques de ce degré qui aient été considérées par les savants qui ont traité
ce sujet ('), il convient encore de ranger dans cette catégorie les courbes
du quatrième degré qui ont un point double, et dont les quatre points à
l'infini sont les points cycliques une fois, et les deux autres respectivement
sur les tangentes au point double. Le cercle d'inversion est unique, il a pour
centre le point double et passe par les points de contact des six tangentes
menées à la courbe par le point double. Il est facile de généraliser ce résul-
tat ; considérons, en effet, une courbe de degré ti, ayant à l'origine un
point multiple d'ordre n — 2, passant une fois par les points cycliques et
dont les 11 — 2 autres points à l'infini sont respectivement sur les n — 2
tangentes au point multiple; son équation pourra s'écrire
{x^ + 7-)y„-=(x,j) + (o„.,{x,jr) + R-?„_2(x,j) = o;
(pp[x,y) désignant une fonction homogène de degré p en x et j'.
Il est clair que si, dans celte équation, l'on fait
x = /3 cos OJ ,
j =psinu,
(') Voir (liffcrentes Commtinications à la Société Philoinalliiqiie de Paris, par MM. Mou-
tard, Mannheim et Laguerre, un Mcinoire de M. de la Gournerie, Sur les lignes spiriques
(Journal de Liouville, 1869) et un ouvrage de M. Darboii.x [Sur une classe remarquable de
courbes et de surfaces algébriques).
( 46i )
on aura, après avoir divisé par f'"-, une équation du second degré en p,
p-9„_2(cosw,sin w) -+- p^pn-i (cosoj,sin w) + R^ y„_3(cos w,sin w) = o,
dans laquelle le produit des racines est égal à R% quel que soit w. La même
chose aurait évidemment lieu pour une surface de degré n, ayant à l'ori-
gine un point multiple d'ordre n — -i, passant une fois par le cercle de
l'infini, et dont l'autre courbe (de degré ?i — 2) à l'infini serait la courbe à
l'infini du cône tangent au point multiple. S'il s'agit d'une courbe, le cercle
de transformation passera nécessairement par les points de contact des
tangentes menées à la courbe par le point multiple; s'il s'agit d'une surface,
la sphère de transformation passera par la courbe de contact du cône cir-
conscrit à la surface, ayant pour sommet le point multiple. On en conclut
les théorèmes suivants :
M Théorème I. — Toute courbe de degré n, ayant un point multiple
d'ordre n — 2, passant une fois par les points cycliques et dont les « — 2 autres
points à l'infini sont respectivement sur les n — 2 tangentes au point multiple,
est anallagmalique par rapport à un cercle ayant pour centre le point multiple,
et passant par les points de contact des i[n — i) tangentes menées par ce point
à la courbe.
» THÉORÎiME II. — Toute surface de degré n ayant un point multiple d'ordre
n — 2, passant une fois par le cercle de l'infini, et dont l'autre courbe à l'infini
est la courbe à l'infini du cône tangent au point multiple, est anallagmaticpie par
rapport à une sphère ajanl pour centre le point multiple, et passant par la courbe
de contact du cône de degré 2 [ti — i) circonscrit à la surface par le point mul-
tiple.
» De là, par une transformation homographique, on peut conclure des
propriétés intéressantes des courbes de degré n à point multiple d'ordre
n — 2. dont les points d'intersection avec les tangentes au point mul-
tiple sont en ligne droite; et des surfaces de degré m, à point multiple
d'ordre fi — 2, dont la courbe d'intersection avec le cône tangent au point
multiple est plane.
» Si, dans les théorèmes précédents, on fait n = 2, on obtient toutes
les courbes et surfaces anallagmatiques du second degré qui sont tous les
cercles du plan et toutes les sphères de l'espace, par rapport à toute cir-
conférence ou à toute sphère orthogonale. Si l'on fait n = 3, on obtient
toutes les courbes et surfaces anallagmatiques du troisième degré déjà étu-
( 462 )
diées, qui sont les cubiques circulaires, par rapport à des cercles ou à des
sphères ayant pour centre l'un des points de contact des tangentes ou
plans tangents menés parallèlement à l'asymptote ou au plan asymptote.
Si l'on donne à n des valeurs supérieures, on obtient des courbes et sur-
faces anallagmatiques qui, croyons-nous, n'ont pas encore été considérées.
» On sait (*) que toute courbe ou surface anallagmatique peut être
considérée comme l'enveloppe d'une série de cercles ou de sphères cou-
pant orthogonalement le cercle ou la sphère d'inversion et dont le centre
décrit luie courbe ou «une surface qu'on appelle la déférente (-). Il est
facile de voir, en considérant le lieu du milieu de la corde qui joint deux
points correspondants de l'anallagmatique, lieu qui est de degré n et qui
a un point multiple d'ordre n — i à l'origine, que la déférente, dans le
cas général que nous traitons, est une courbe ou une surface de classe
n — I, admettant la droite ou le plan de l'infini pour tangente ou plan tan-
gent multiple d'ordre ii — 7. : c'est luie réciproque d'unicursale. On en
conclut facilement son degré, et l'on a les théorèmes suivants :
» Théorè.iie III. — La courbe déférente de l'anallagmatique de degré Ti
à point multiple d'ordre n — 2 est une courbe de classe n — i tangente ?i — 2
fois à la droite de l'infini, possédant en général 2 (« — 3) (« — 4) points
doubles et 3 (« — 3) points de rebroussemenl, et de degré i{n — 2) (^).
» On a, par exemple, pour n = 4> 'a quartique à trois rebroussements.
)) Théorème IV. — La surface déférente de l'anallagmatique de degré n
à point multiple d ordre n — 2. est une surface de classe n — i , tangente n — 2
fois au plan de l'infni, et de degré [n — 2) (3« — 7).
M Le cône de degré [71 — i) (« — 2) circonscrit de l'origine à la surlace
déférente est le cône réciproque du cône de degré n — i tangent à l'origine
à la surface lieu des milieux. »
(') MoDTARD, Sur la transformation par rayons vecteurs réciproques [Bulletin de la
Société Philomathique de Paris, juin 1864, p. 66).
(') De la Gournerie, ibid., p. 87.
(') Cette détermination concorde avec les théorèmes de M. de la Gonrnerie [ibid., p. Sg
et 4o), d'après lesquels le degré d'une courbe anallagmatique est égal au double de la
classe de la déférente diminué du nombre des contacts à l'inûni et de deux fois le nombre
des inflexions à l'infini. A la suite de ces théorèmes, M. de la Gournerie annonce qu'il y a
une seconde anallagmatique du quatrième degré dont la déférente est de troisième classe
avec une inflexion à l'infini [parabole cubique). C'est le cas particulier de notre anallagma-
tique du quatrième degré oij, le point double dégénérant en rebroussement, les deux contacts
de la déférente à l'infini viennent à coïncider.
( 463 )
ZOOLOGIE. — Du développement des Bryozoaires Cliitostomes. Note
de M. J. Barrois, présentée par M. Milne-Edwards.
« 1. Formation de la larve. — A. Dès le stade 32 [blastème], on peut
distinguer dans l'œuf quatre rangées de cellules :
)) 1° Quatre cellules centrales de la face inférieure : elles sont recouvertes
par les périphériques et pénètrent à l'intérieur pour former l'endoderme;
2° douze périphériques de la face inférieure se segmentent transversa-
lement pour former la face orale; 3° huit périphériques de la face supé-
rieure se segmentent en long et pour former la couronne; 4° J"iit cen-
trales de la face supérieure se segmentent transversalement pour former
la face aborale.
» B. Les quatre cellules endodermiques se multiplient rapidement et ne
tardent pas à se séparer en deux portions distinctes: i" une masse cen-
trale pleine, et à cellules irrégulièrement déposées; 2° deux rangées péri-
phériques de grosses cellules régulières, La première de ces parties me
parait représenter le feuillet interne, la seconde le mésoderme.
» C. I-e feuillet interne se change en une masse volumineuse de vitellus
nutritif qui remplit l'embryon, tandis que les rangées de cellules mésoder-
miques diminuent au point de devenir presque invi.'sibles.
» D. Pendant que se forme ainsi un vitellus nutritif, l'exoderme qui
paraît jouer ici le rôle de blastoderme commence à former les organes de
l'embryon : les deux principaux sont \e. sac interne (ancien estomac), et
V organe pirif orme [ancien pharynx); le premier, né par invagination de la
face orale, le second par une hypertrophie locale de cette même face peut
être au niveau des bandes mésodermiques.
)> E. Le reste du développement est occupé par deux processus impor-
tants : 1° l'accroissement de la couronne au-dessus de la face aborale, di-
visant cette face en deux portions distinctes : le repli et la calotte (ancienne
ventouse); 2° la séparation de la face orale en deux parties distinctes,
l'une qui pénètre au dedans de la couronne et porte l'organe piriforme: la
lame échancrée ; l'autre, au centre de laquelle s'ouvre le sac interne : la
lame arrondie; elles sont séparées l'une de l'autre par luie portion de la
couronne à laquelle je donne le nom de lobe intermédiaire.
» 2. Métamorphose. — A. Escharines [Lepralia ciliata). Le sac interne
se dévagine et se transforme en une plaque (plaque operculaire) dont la
face inférieure sert à la fixation. La lanie arrondie qui recouvrait cet organe
s'affaisse sur elle-même après sa sortie, et se transforme en un simple
( 464 )
manchon tiibulaire qui relie le bord inférieur (oral) de la couronne au
milieu de la face supérieure de la plaque operculaire. Eu même temps, on
voit la couronne (contenant la lame échancrée) se retourner brusquement
et subir une rotation de 90 degrés en prenant pour point fixe son bord
inférieur (oral); son bord supérieur (aboral) décrit un demi-cercle et vient
s'appliquer contre la périphérie de la plaque operculaire. Dans ce mou-
vement la couronne a entraîné la face aborale, dont la portion reployée
devient ainsi visible à l'extérieur et qui constitue dès lors toute la peau ex-
terne, mais sans que Ton cesse de distinguer la calotte. A cette époque,
lembryon a la forme d'une cupule formée en entier par la face aborale et
dont l'ouverture serait bouchée par la plaque operculaire. La couroiuie
est tout entière contenue dans cette cupide, à l'intérieur de laquelle les
cils vibratiles font encore saillie; elle borde toute la face interne de cette
cupule et donne naissance par son bord supérieur (oral) au boyau tubu-
laire dérivé de la lame arrondie, et qui traverse de haut en bas la cavité de
la cupule. La face inférieure de la plaque operculaire est destinée à se
souder avec le bord inférieur de la face aborale pour constituer toute la
paroi de la loge. Sa face supérieure se réunit au contraire au bord inférieur
(aboral) de la couronne de manière à former avec elle et le boyau central
un anneau creux, un tore, de la paroi duquel continue à faire partie la
lame échancrée qui porte l'organe piriforme. Tout cet anneau est destiné à
entrer en dégénérescence, et c'est de lui que dérive l'épaisse masse grais-
seuse si souvent décrite par tous les auteurs; cependant la lame échancrée
et l'organe piriforme subsistent sans subir cette dégénérescence.
» Le polypide naît à cette époque par invagination de la peau de la
calotte; on obtient ainsi un sac interne qui n'est autre que le feuillet in-
terne épithélial du rudiment de polypide; en même temps on voit l'organe
piriforme s'accroître et envelopper cette première partie de manière à
former le feuillet externe, musculaire, du même rudiment. Ainsi, l'on est
graduellement amené à l'état d'une loge contenant une masse graisseuse
et un rudiment de polypide; le reste du développement est déjà connu.
» B. VÉSICULA.1RES [Serialarin lendigera). — On voit les lames échancrées
et arrondies s'enfoncer à l'intérieur et déterminer la fixation; en même
temps, les deux lobes intermédiaires, ainsi que tout le bord inférieur (oral )
de la couronne, se referment au-dessus. Il se produit ainsi une première
cavité en forme de double T, plus large aux deux extrémités qui corres-
pondent à l'enfoncement des susdites lames, plus étroite au milieu, au ni-
veau des deux lobes, qui font au-dessus d'elles deux épaisses saillies.
» Peu après, on voit la moitié supérieure (aborale) de la couronne se
( 4<35 )
retourner de manière avenir entourer ces deux lobes saillants; ce retour-
nement ne se fait |ias par rotation brusque comme chez les Escharines,
mais par dévagination en doigt de gant; il finit par se former ainsi une se-
conde cavité semi-circulaire qui entoure les deux lobes saillants, et so
trouve limitée |)ar la portion supéiieure (aborale) de la couronne. La face
aborale est naturellement entraînée dans ce mouvement, et elle forme,
après la fermeture, toute la peau externe.
» A cette époque, l'embryon a la forme d'un sac arrondi (loge future) à
peau externe, constituée tout entière par la face aborale. Au dedans et à
la partie inférieure de ce sac se trouve une niasse compacte destinée à
tomber en dégénérescence, et conslituée ])ar les longues cellules de la cou-
ronne, reployées trois fois sur elles-mêmes et circonscrivant deux cavités
concentriques; cette masse remplit presque tout l'inlérieur ; vers le haut
cependant, subsiste une cavité qui correspond à la cavité générale de la
larve, et dans laquelle on doit théoriquement retrouver la lame échancrée et
la lame arrondie avec les organes qui leur correspondent. Je n'ai pas encore
pu réussir à retrouver de traces certaines de la première, mais j'ai observé
souvent à ce stade une masse spéciale qui peut dériver du sac interne.
» Le rudiment de poljpide me paraît se former différemment de ce que
nous avons vu chez les Escharines; il n'y a pas invagination de la peau
externe, et le sac interne joue peut-êtie un rôle dans sa formation.
)( C. Cellularines [Scrupocellaria scritposa). — On retrouve ici les
mêmes processus fondamentaux de retournement de la couronne et de for-
mation de la paroi de la loge aux dépens de la peau de la face aborale. La
fixation se fait par une espèce de cupule chitineuse qu'on voit sortir à
travers l'ouverture qui condnit dans la cavité de la couronne retournée, et
qui, sans doute, provient de la sécrétion de l'un des oi'ganes de la face
orale.
» 3. Conclusions. — i° Le développement des Chilostomes est en somme
méroblaslique; l'exoderme donne naissance à tous les organes, et joue ici le
rôle d'un véritable blastoderme; des vrais feuillets internes n'ont qu'un
rôle éphémère et ne jouent que le rôle de vitellus nutritif.
» 2° La fixation se fait toujours par le pôle oral, et le fait fondamental
consiste dans un retournement de la couronne ciliaire, qui, d'abord in-
curvée en forme de manteau vers le pôle aboral (comme chez les Cyclo-
stomes), s'infléchit ensuite vers le pôle oral.
» 3° La couronne constitue ini organe provisoire essentiellement lar-
C. U., iS-;S, 2= Semestre. (T. LXXXVU, N» lô.) ^^
( 466 )
vaire; c'est d'elle que dérive l'épaisse masse graisseuse si souvent décrite
dans la métamorphose.
» ff Les faces orale et aborale paraissent avoir chacune un rôle bien
défini de la pUis haute importance dans l'embryogénie : la face aborale
représente la loge, la face orale semble être destinée à jouer un grand rôle
dans la formation du contenu de la loge; partout nous la voyons pénétrer
à l'intérieur, en tout ou en partie, pour fournir les rudiments qui jouent
un rôle encore à préciser dans la formation des organes de l'adulte. »
M. L. Hugo adresse \\n « Diagramme de la longueur des feuilles d'une
tige de Ficus elastica ».
M. Larret présente à l'Académie, de la part de M. G. José Ennes,
chirurgien major de l'armée portugaise, un Ouvrage intitulé « Hommes et
Livres de la médecine militaire ».
Cet ouvrage a pour but de faire connaître les recherches critiques et
historiques publiées, depuis les travaux de Pringle, en 1762, jusqu'à nos
jours, au point de vue de la médecine, de la chirurgie, de l'hygiène, de
l'organisation du service de santé militaire, et plus particulièrement du
matériel des ambulances. C'est le premier travail de ce genre publié au
Portugal : il a, sous ce rapport, quelque mérite, et il se complète par des
considérations assez étendues sur la médecine de cette contrée, dans ses
applications à la médecine militaire.
La séance est levée à 4 heures un quart.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 2 3 septembre 1878.
Exposition universelle de 1 878. France. Catalogue des échantillons de maté-
riaux de construction réunis par les soins du Ministère des Travaux publics.
Paris, Dunod, 1878, iu-8".
(467 )
Exposition universelle de 1878. Ministère de la Guerre. Service du Génie.
Notices sur les objets exposés par le Dépôt des fortifications dans la classe XV
[Instruments de précision) et dans la classe XFI [Géographie). Paris, imp.
Qiiantin, 1878; br. in-8°.
Biographie de Charles-Eugène Delaunay (i 816-1872); par k. Thévenot.
Troyes, imp. Dufour-Bouquot, 1878; in-8''.
Mémoire sur les lois de réciprocité relatives aux résidus de puissances ; par le
P. T. Pépin. Rome, imp. des Sciences mathématiques et physiques, 1878 ;
in-4°. (Extrait des Àlli deir Accademia Pontificia dé nuovi Lincei.
Commission du Loiret contre le Phylloxéra. Rapport au Conseil général sur
les expériences faites en 1878. Orléans, imp.de Puget, 1878; br. in-S".
(Renvoi à la Commission.)
Département de la Seine-Jnjérieure. Commission départementale instituée
pour l'étude du Phylloxéra. Instructions sur les moyens pratiques de combattre
le Phylloxéra, de constituer des vignobles à racines résistantes et de détruire
la Pyrale; par le D' Menudier. Saintes, imp. Hus, 1878; br. iu-8°. (Renvoi
à la Commission.)
Bulletin météorologique du dépaiiement de l'Hérault^ publié sous les auspices
du Conseil général; année 1877. Montpellier, Bœhm et fils, 1878 ; in-4°.
Le Calcul infinitésimal fondé sur des principes rationnels et précédé de la
théorie mathématique de l'infini; par P. -H. Fleury. Marseille, Camoin,
1879; in-8°.
Bulletin international du Bureau central météorologique de France; n°' 249
à 255, du 6 au 12 septembre 1878; in-4'' autogr.
Bulletin mensuel de l' Observatoire de Zi-Ka-PFei,prèsdeChang-Haï [Chine);
avril 1878. Zi-Ra-Wei, typogr. de la Mission catholique, 1878 ; in-4°.
Notice préliminaire sur les amorphozoaires du terrain silurien de la Bre-
tagne; par M. RouAULT. Rennes, impr. Baraise, 1878 ; br. in-8°.
Les Colonies portugaises. Court exposé de leur situation actuelle. Lisbonne,
Impr. nationale, 1878; in-8°. (Quatre exemplaires. )
Homens e Livras da medicina militar, Memoria historica, bio-bibliographica
ecritica; porG. José Ennes. Lisboa, lypogr. das Horas romanticas, 1877;
iu-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.)
( 46« )
Jeta Universitatis Lundensis; t. X, XI, XII, XIII, 1873-1877. I.uiui,
1873-77; 4 vol. 111-4°.
ERRATA.
(Séance du 16 septembre 1878.)
Page 424, ligne 9, nu lieu de « Une goiille d'encre rouge ne produit aucun effet; mais si
on lui ajoute un morceau d'encre de Cliine, on voit, au fur et à mesure de la dissolution,
s'opérer le mouvement i\u pc-liole », — lisez » Une goutte d'eau ne produit ... le mouve-
ment du pétiole. Une goutte d'encre rouge, qui arrête les rayons bleus, agit comme l'encre
noire ».
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
SÉANCE DU LUNDI 50 SEPTEMBRE 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉMOIRES ET COaiMUIVICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. , , ,
ASTHONOMIE. — CréiilioH d'un musée aslronomiqne à l' Observatoire de Pards^
Note de M. E. MouoiEZ. i >iiri;*lt ;>n . >
« L'Académie apprendra sans doute avec quelque intérêt que M. le
Ministre de llnstructiou publique vient de donner son approbation au
projet que j'ai eu l'honneur de lui soumettre pour la création d'une coli-
lection d'objets et de tableaUiX relatifs à l'Astronomie et à l'histoire de
l'Observatoire de Paris depuis l'époque de sa fondation. Cette éollection
aura de l'intérêt non-seulement pour les astronomes, mais aussi pour le
public si nombreux qui afflue à l'Observatoire les jours de visite, et dont
la légitime curiosité n'est pas toujours satisfaite par la vuedesinstruments,
dont il est difficile de lui faire comprendre l'usage, malgré les patiente^
explications et la bonne volonté des astronomes de service. !
» Ces objets pourront être placés dans les deux grandes salles circulaires
du premier étage, aujourd'hui entièrement vides, et dont la stéfile. nudité
des murs affecte désagréablement les visiteuns.i -.) -^1 iKUoltcii n'iintKvTMcdO
• ' » Cette collection devra comprGndrfifi:iii>:>:>i.«ïn nli î. > n i-.
. iii» iP. Les portraits des astronomes et des savants qui pnt illustré, par leurs
C. R., 1878, 2» Semestre. (T. LXXXVU, N» I^Oi ^4
( 47" )
travaux ou leurs découverîes, l'Observatoire de Paris, depuis l'époque de
sa fondation ;
» 2° Une collection des médailles relatives à l'histoire de l'Astronomie
et de l'Observatoire, dont les coins existent à la Monnaie ou dans les fa-
milles, qui voudraient bien en laisser tirer des exemplaires.
)) 3° Une collection de dessins, gravures, photographies, représentant
les corps célestes ou les phénomènes astronomiques, tels qu'on les voit
dans les plus puissants instruments et à diverses époques; beaucoup de ces
documents, tels que la magnifique collection de dessins de la Lune, due à
Jean-Dominique Cassini, sont presque oubliés dans nos archives, où ils
restent ignorés et inaccessibles même pour beaucoup d'astronomes, pour
lesquels ils auraient cependant la plus grande valeur.
» L'exposition des reproductions photographiques de ces dessins aurait
certainement un réel intérêt ;
» 4° Enfin une collection aussi complète et méthodique que possible des
anciens instruments ayant servi aux recherches ou aux découvertes astro-
nomiques ou de Piiysique du globe, avec indication succincte des savants
qui les ont fait construire et des travaux auxquels ils ont servi. Il nous
sera sans doute possible de la rendre plus intéressante encore à l'aide de
petits modèles d'instruments anciens ou étrangers que nous ne possédons
pas.
» Cette dernière collection a été, il est vrai, commencée dans la galerie
du second étage; mais cette vaste salle, où l'on va rarement, a été quel-
quefois prêtée pour des expériences ou des travaux nécessitant la présence
d'un personnel non surveillé : il en est résulté des avaries et des pertes
très-regrettables qui ne se reproduiront pas quand ces instruments, souvent
très-précieux parles découvertes qu'ils rappellent, seront abrités dans les
vitrines d'un musée sans cesse surveillé, assurant leur parfaite conservation.
» La réunion de ces collections pourra se faire à très-peu de frais; la
copie des portraits des astronomes exigera seule une dépense que le budget
de l'Observatoire, à peine suffisant |)our ses services ordinaires, ne
pourra pas supporter. Mais nous pouvons espérer que l'Administration
des Beaux-Arts, qui a toujours des fonds disponibles pour l'encouragement
des artistes et l'exécution de tableaux destinés à décorer les édifices pu-
blics, ne pourra se refuser longtemps de faire reproduire pour notre grand
Observatoire national le portrait des savants qui l'ont illustré.
» Cette galerie est du reste commencée, grâce à l'inépuisable générosité
de M. Bishoffsheim pour tout ce qui touche aux sciences; nous aurons dans
( 47' )
quelques jours le portrait de Le Verrier, qui sera le dernier de la série, et
nous en possédons déjà le premier, qui est celui de Louis XIV, fondateur
de l'Observatoire. Ce dernier portrait, fait depuis dix ans sur la demande
du maréchal Vaillant, pour l'Observatoire de Paris, était resté oublié dans
les magasins des Beaux-Arts où je l'ai fait rechercher.
» J'ai quelque espoir que le généreux donateur du portrait de Le Verrier
trouvera des imitateurs, sinon pour des portraits, au moins pour des ob-
jets intéressant l'histoire de l'Astronomie et des sciences qui s'y rappor-
tent ; car ces objets perdent, dans les collections privées, une grande partie
de la valeur que leur donnerait leur réunion dans une collection spéciale,
méthodiquement classée et entreprise avec toutes les ressources que pos-
sède l'Observatoire de Paris »
PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Fails expérimentaux montrant que les sé-
crétions stidorates abondantes ne sont pas en rapport nécessaire avec une
suractivité de la circulation cutanée. Note de M. A. Vulpian.
« La clinique, de même d'ailleurs que l'observation de l'homme en
étal de santé, montre que les phénomènes sudoraux ne sont pas liés,
par un rapport nécessaire, à des modifications particulières de la circu-
lation capillaire cutanée. Des sueurs profuses peuvent se produire sans
qu'il y ait congestion bien marquée de la peau : dans quelques cas même,
une sécrétion sudorale abondante peut avoir lieu alors que la circidalion
cutanée est languissante et que la peau est ou pâle ou cyanosée. Les ré-
sultats de l'expérimentation sont absolument conformes à ces données.
>; M. Ostrumoff a constaté que, si on lie l'aorte abdominale sur un chat
anesthcsié parle chloroforme, l'excitation du nerf sciatique ou du sympa-
thique abdominal, à l'aide de courants d'induction, provoque une sécrétion
de sueur sur les orteils du membre correspondant. M.Luchsinger a obtenu
le même résultat, et d'une façon plus frappante encore, en injectant du
chlorhydrate de pilocarpine dans la veine jugulaire de chats chloroformés
sur lesquels l'aorte abdominale avait été préalablement liée.
D'autre part, M. Adamkiewicz dit avoir vu de la sueur apparaître sur
les extrémités des quatre membres de jeunes chats, sous l'influence de
l'excitation de la moelle allongée, trois quarts d'heure après la mort. Je ne
cite celte dernière expérience que sous toutes réserves ; je suis même
convaincu qu'elle est sans valeur, car j'ai essayé, au moyen de la faradi-
64..
( 472)
sation énergique du bout périphérique d'un nerf sciafique, de déterminer,
chez de jeunes chats, une sécrétion sudorale apparente sur les pulpes
digilales du membre correspondant, quelques instants (deux à cinq mi-
nutes) après la mort, et je n'ai pas réussi à déterminer la production de la
moindre moiteur sur ces pulpes, qu'on avait essuyées avec soin avant
d'éleclriser le nerf. Or, la faradisalion du bulbe rachidien, qui provoque,
comme je m'en suis assuré, une sécrétion de sueur sur tous les membres ( ' ),
agit toutefois moins énergiquement sur les glandes sudoripares des pulpes
digitales que la faradisation directe des nerfs mixtes qui innervent ces extré-
mités.
» Bien que les faits publiés par M. Ostrumoff et M. Luchsinger soient
tout à fait décisifs, il n'est peut-être pas hors de propos d'en signaler deux
autres qui parlent dans le même sens.
» i" L'abondante sécrétion de stieurqui se manifeste sur les pulpes di-
gitales d'un membre postérieur, sous l'influence de la faradisation du
segment périphérique du nerf sciatique correspondant, lorsque ce nerf
vient d'être coupé, coïncide avec un resserrement notable des vaisseaux
de toute l'extrémité de ce membre, et, par conséquent, avec un amoin-
drissement considérable de l'irrigation sanguine de cette extrémité. L'ex-
périence que j'ai citée dans une autre Comnuinication, et dans laquelle on
voit, sur un chat, l'hémorrhagie produite par une plaie des pulpes digitales
diminuer et tendre à s'arrêter, 'pendant que l'on faradise le segment péri-
phérique du nerf sciatique correspondant, met hors de doute cette coïnci-
dence d'une exagération du travail sécrétoire des glandes sudoripares et
d'une grande diminution de l'afflux de sang artériel dans les pulpes di-
gilales d'iui membre dont les nerfs sont soumis à la faradisation.
)) 2° Au moment de la mort, lorsque le cœur est sur le point de s'arrêter et
que ses mouvements sont déjà très-affaiblis, on voit, en général, sur les
chats, la sueur sourdre des pulpes digitales. A ce moment, si ces pulpes
sont dépourvues de pigment, on constate qu'elles sont devenues pâles,
exsangues, avant même l'apparition des gouttelettes de sueur. Cette sécrétion
sudorale a pour cause l'excitation passagère qui se produit d'ordinaire
(') L'c'lectrisation du gyrus sigrnoïde cérébral d'un côté ne produit, chez les chats cu-
rarisés et soumis à la respiration artificielle, qu'un faible effet sudoral : cependant, l'effet
est incontestable le plus souvent. La sueur ainsi provoquée m'a p.nru égale, ou à peu près,
sur les pulpes digitales des deux membres antérieurs ^ peut-être pk;s marquée sur celles du
membre du coté correspondant) : elle est plus apparente sur les pulpes du membre posté-
rieur du côté opposé que sur celles du membre du même côté.
( 473 )
dans les centres nerveux de la vie organique, ganglionnaires el myélencé-
phaliques, pendant que les centres nerveux de la vie animale subissent
l'eugourdissement de la mort. II est facile de prouver qu'il s'agit bien
d'une •excitation émanée des centres nerveux et transmise aux fibres ner-
veuses excito-sudorales : en effet, si l'on coupe transversalement un des
nerfs sciatiques, sur un chat, avant d'étudier le phénomène en question, la
sueur se montre, au moment de la mort, sur tous les membres, à l'excep-
tion du membre postérieur, du côté où le nerf sciatique est sectionné. »
PHYSIQUE. — Remarques sur le phonographe et le téléphone;
par M. BoviLLAUD.
« I. Phonographe. — L'expérience phonographique faite devant l'Aca-
démie, il y a déjà quelques mois, a été répétée, en ma présence, dans le
cabinet de mon savant confrère, M. du Moncel. Quelques phrases, pronon-
cées dans l'ouverture du phonographe, d'abord par un jeune homme qui
faisait fonctionner la machine, ensuite par M. du Moncel, et enfin par moi,
furent répétées, tellement qiiellement^ et entendues de nous toug.
M 1° Était-ce le phonographe qui les répétait, après les avoir inscrites?
Était-ce un autre moyen répétiteur? Si c'était bien le phonographe, était-ce
par répétition des vibrations sonores qu'il aurait enregistrées, et qu'il aurait
reproduites de lui-même, proprio inolUj, comme l'écho reproduit les vibra-
tions des ondes sonores qu'il a recueillies? Dans cette dernière hypothèse, cet
appareil n'aurait été qu'un écho sui generis, et n'aurait pas, par conséquent,
constitué une véritable invention, puisque l'expérience à laquelle il servait
n'était qu'une confirmation de celles déjà faites, en matière de cette partie de
l'Acoustique qui concerne les divers modes de transmission et de répercus-
sionou de réflexion des sons. Ce rapprochement de la répétition des paroles
par la uoi.t phonographique avec celle de leur répétition par la voix de l'écho,
tel qu'on l'a connu jusqu'ici, tourmentait en quelque sorte mon esprit. Mais
je ne pouvais me dissimuler que la répétition dite phonographique n'avait
pas lieu immédiatement après la prononciation des paroles, comme il
arrive dans le cas de leur répétition par un écho très-voisin de l'oreille de
la personne qui les a prononcées. Je ne pouvais me dissimuler non plus
que la répétition d'origine phonographique pouvait se reproduire, selon
les phonographistes, un plus ou moins grand nombre de fois, à des inter-
valles divers, sans avoir besoin d'une prononciation nouvelle de la part de
( 474 )
la personne qui les avait déjà prononcées, tandis que la répétition des pa-
roles par le moyen de l'écho ne peut se reproduire qu'à la condition, pour
celles-ci, d'être prononcées de nouveau. De plus, il me fallait bien recon-
naître que, sous le rapport de la force, du ton, de la vitesse et du timbre,
les paroles d'origine dite plionoc/raphique différaient notablement de celles
qui avaient été prononcées, tandis que c'est le contraire pour les paroles
répétées par l'écho.
» 1° Était-ce par une sorte d'imitation artistique que les paroles attribuées
au phonographe étaient reproduites? Quelques-uns s'étonneront, sans
doute, de cette seconde hypothèse. Ce n'est pas, cependant, sans aucune
ombre de raison qu'il m'est arrivé de la concevoir. Je ne prétends pas,
toutefois, lui donner plus d'importance qu'elle ne mérite, ni l'émettre sans
toutes les réserves requises.
« En attendant mieux, il ne m'est encore permis que de m'en tenir au
doute vraiment philosophique. Ce n'est pas que, à l'exemple de Montaigne,
je professe que le doute est le plus doux oreiller sur lequel puisse reposer
une tête bien faite. Il me semble, au contraire, que la certitude, quand
rien ne lui manque, est un oreiller plus doux encore. Mais, me demandera-
t-on, quel est donc ce mieux que j'attends? Je vais le dire. J'attends que
M. du Moncel, opérant lui-même, soit chez lui, soit ici, en présence d'une
Commission élue par l'Académie, répète, un nombre suffisant de fois, et
avec toutes les précautions et conditions voulues par la saine méthode
scientifique, les expériences sur lesquelles s'appuie la théorie qu'il enseigne
relativement au mécanisme du phonographe. Jusque-là, je ne saui-ais,
malgré toute la sympathie que j'éprouve pour sa personne et l'intérêt que
je prends à ses savantes recherches, je ne saurais, dis-je, partager sa foi
phonographique.
» Par une sorte d'argumentum ad liominem, M. du Moncel dit que la
phrase prononcée par moi est précisément celle que le phonographe a
repétée le mieux; et, ce qui m'a beaucoup flatté, il a eu la politesse de
donner pour raison de cela que je l'avais fort bien prononcée. Il faut, en
vérité, que mon caractère et mon esprit .soient bien mal faits, pour ne pas
m'avouer converti par une logique aussi éloquente. Que ]M. du Moncel
veuille bien me pardonner une incrédulité qui, pour être vaincue, attend
uniquement, comme je viens de le déclarer, l'heureux moment où, fonc-
tionnant sous sa direction personnelle, toutes les conditions requises ob-
servées, (Ml présence de la Commission demandée, il fera répéter au pho-
nographe la phrase enregistrée par lui, telle que je l'ai prononcée, ce qu'il
(475 )
a déjà fait plus d'une fois, dit-il, en présence de certaines personnes. Alors,
moi aussi, comme un autre Thomas, ou comme la femme de Polyeucte,
voire même comme Orgon, je m'écrierai : j'ai entendu, j'ai touché, j'ai vu,
vu, dis-je, ce qui s'appelle vu, et je rendrai hautement des actions de grâce
à mon victorieux confrère. Je viendrai proclamer ma défaite, au sein de
cette Académie, et je n'en rougirai point; car s'il y a quelque chose de
plus beau peut-être que de découvrir la vérité, c'est de reconnaître son
erreur (').
» II. Téléphone. — La condition nouvelle par laquelle cet instrument se
distingue de ceux déjà connus, au moyen desquels les sons se propagent à
des distances plus ou moins éloignées, c'est qu'une machine électrique en
fait partie comme moyen de renforcement.
» M. du Moncel assure avoir reconnu, par ses expériences personnelles,
l'influence de ce nouveau pouvoir électromagnétique, comme moyen de
propagation ou de transmission d,es sons. lia répété devant moi l'expérience
déjà pratiquée devant l'Académie, pour prouver cette nouvelle propriété
de l'électromagnétisme. Il y a, pour moi, dans cette expérience, je ne sais
quelle illusion d'acoustique, dont un examen plus approfondi de l'appareil
au moyeu duquel on l'exécute permettra, je l'espère, de se dégager.
» Quant à l'expérience particulière, au moyen de laquelle M. du Mon-
cel m'a fait entendre le bruit d'une montre placée dans une pièce de
son appartement, distante d'un certain nombre de mètres, d'une autre
pièce où nous étions, je ne crois pas me tromper en disant que j'aurais
également entendu ce bruit, si le cornet dont je me servais pour l'écouter
eût communiqué avec la montre, au moyen d'un appareil acoustique
ordinaire, suffisamment multiplicateur du son et convenablement disposé.
« J'ai observé, en effet, un bon nondjre de faits à l'appui de cette asser-
tion. Je n'ai pas eu le temps, depuis que j'ai été témoin de l'expérience de
M. du Moncel, de faire construire un appareil spécial, pour démontrer que
le bruit d'une montre peut s'entendre à plusieurs mètres de distance,
quand il est transmis par ini moyen conducteur suffisamment puissant.
(') Dans deux cas où j'ai été lémoin de la répétition de paroles prononcées dans l'oii-
verture da phonoyra|)he, je m'aperçus de faibles mouvements des lèvres des personnes
par lesquelles ces paroles avaient été prononcées. J'en fis l'observation, et je tins compte de
celte donnée dans mes recherches sur la question de la phonographie. J'ai acquis expéri-
mentalement la conviction qu'on peut, sans ouvrir et remuer notablement la bouche, pro-
noncer certains mots, certains discours mêmes, mais qui passent alors uniquement par les
fosses nasales, et avec un caractère tout particulier.
( 476 )
Toutefois, en attendant, j'ai fait les deux expériences suivantes, bien gros-
sières il est vrai, mais qui se trouvaient en quelque sorte sous ma main :
» 1° J'ai placé ma montre à la base d'une colonne creuse, en porce-
laine. Debout devant cette colonne, et l'oreille nue appliquée sur elle, à
une distance d'environ 2 mètres, j'ai parfaitement entendu le tic tac de la
montre, et j'aurais pu l'entendre à une distance plus grande si j'avais pu
appliquer mon oreille plus haut.
» 2° J'ai posé ma montre sur le parquet en bois de mon antichambre,
puis, à une distance de 2 à 3 mètres, j'ai appliqué mou oreille nue sur
ce même parquet, et j'ai aussi parfaitement entendu le tic tac de cette
montre.
» Une seconde expérience téléphonique, dont M. du Moncel a bien voulu
m'offrir le très-amusant et joli spectacle, c'est celle de l'instrument
qu'il appelle le condensateur chantant. Elle consiste en ce que les chants
d'une persoime, recueillis par le téléphone, sont transmis par un appareil
conducteur à ce condensateur, formé de feuilles de papier et de lames mé-
talliques. Celui-ci les propage dans la salle où il est placé. Les chants ainsi
formés, transmis, condensés, propagés, peuvent, comme le tic tac de la
montre, dont il a été question plus haut, cesser de se faire entendre, si
l'on interrompt le circuit électrique, nécessaire, selon M. du Moncel, au
jeu du téléphone.
» Les chants communiqués au condensateur sont purement vocaux. Les
paroles chantées, m'a-t-il été dit, ce qui, je l'avoue, m'a surpris un peu, ne
seraient pas transmises, condensées et propagées dans la salle. Quant à ces
chants vocaux, ils offrent un timbre pavlicuUer qui ne peut guère se dé-
crire, mais qui mérite d'être signalé.
» Ce que j'ai dit de l'uifluence de l'appareil électrique du téléphone, à
l'occasion de l'expérience relative au tic tac d'une montre, est applicable à
celle dont il est actuellement question. Il ne m'a pas été suffisamment dé-
montré, jusqu'ici, que cet appareil électrique jouât un rôle aussi important
que celui dont on le considère comme essentiellement chargé.
» L'argument que l'on fait valoir en sa faveur, c'est que l'on peut à vo-
lonté supprimer le chant en interrompant le circuit électrique et le repro-
duire en rétablissant le circuit. Ce raisonnement serait sans doute irré-
futable, s'il était clairement démontré que nulle autre condition n'est
intervenue pour déterminer le phénomène; mais j'avoue franchement ne
pas en avoir la certitude. Jusqu'à plus ample informé, je me contenterai
donc de dire que, par l'unique emploi d'un conducteur acoustique ordi-
( 477 )
naire, suffisamment énergique, on produirait les phénomènes, très-curieux,
je le répète, de l'expérience dont je viens de rendre un compte succinct. »
M. Milne-Edwards prend la parole pour dire que tous les physiologistes
de l'Académie ne partagent pas les opinions de son savant confrère,
M. Bouillaud, au sujet de l'impossibilité de produire, sans le concours d'un
larynx, de lèvres, etc., des sons articulés analogues à ceux de la parole
humaine. II rappelle les expériences anciennes de Rempelen, de R. Willis
et de Wheatstone, et il renvoie, pour l'expression plus complète de son opi-
nion à ce sujet, au XII* volume de son ouvrage sur la Physiologie et l'Ana-
tomie comparée (p. 548 et suiv.). Quant à la partie de la discussion qui
est relative aux lois de l'Acoustique, M. Milne-Edwards ne croit pas néces-
saire d'y intervenir.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Déterminalion du nombre exact des covarianls irré-
ductibles du système cubo-biquadratique binaire. Note de M. Sylvester.
« Le seul type donné par M. Gundelfinger qui reste à discuter est le co-
variant linéaire des degrés 4 et 5 dans les coefficients de la biquadratique
et la cubique respectivement. Un type quelconque étant représenté par
a./3.y quand ce type est monadelphique, je me servirai de a.jS.-y indiffé-
remment pour signifier le type et la forme qui y appartient et de [a /3.y]
pour signifier le coefficient de la plus haute puissance de J7 dans cette forme.
On trouvera que le type 4-5. i qui est à discuter peut être produit de
douze manières diverses, par la combinaison entre eux des types inférieurs
déjà reconnus comme appartenant à des formes irréductibles, et j'écrirai les
douze produits correspondants sous la forme
Z, =(3. 0.6,0.2. 6)^(1.0.4,0. 3. 3)\ X =(3.o.o)(i.o.4,o.5.5)\
Z, =(3. 0.6,0.2. 6)»(i. 0.4,0. 3. 5)\ Y, = (2.0.0) (2.0.8,0.5.9)%
U, =(i.i.i)(3.o.o)(o.4.o), Y, = (2.o.o)(2.o.4,o.5.5y',
• U, = (i.i.i)(3.o.6,o.4.6)% J, = (2.1. 0(2.0.4, 0.4.4)',
U3 = (i.i.i)(3.o.8,o.4.8)% J, = (2.i.i)(2.o.o)(o.4.o),
U, = (i.i.i)(3.o.i2,o.4.i2)'-, J3 = (2.1.1) (2. 0.8, 0.4. 8)',
)) Ecrivons
0.1.3 = (1,0, o,\){jc,j-)\ 1.0.4 = [a, h, c, cl, e){x,xy,
on aura
2.0.4 = (A, B, C, D, E)(x,jr)'',
c. R., 1878, 2- Semestre. (T. LXXXVIl, N» 1^.) 65
( 478 )
où
, 7 1 r. "fi — bc ^ ae-hlib — Sr'' be — rrl ,,
A = ac — b- , B = 5 C = -^ 5 D = ) E=:ce — «%
262
3.0.6 = (L, M, N, P, Q, R, S)x,f)\
ou
\. = a-d -■inbc+ ■2b\ 2V = b-e-d-a, S = - e'b +^edc - id\
[i.[.i]= [{i.o.[i,o.i.?,f\ = a-d, [2.1.1] = [(2.0.4, 0.1.3)^'] = A - -I>,
0.2.2=:XJ, 0.3.3 = J:'—J% O.S.S=^x''jr — Xj'', O.'i .5 =^ X' )' -\- Xj'' .
Donc
[(2.0.4,0.5.5/]= A + 4D, [; 1.0.4, 0.5. 5)'] =« + 4^.
0.2.6 = X^' + 2X'j-' 4- J"",
donc
donc
» Faisons
[(3.0.6,0.2.6)»] = L-2P-^ S,
0.4.6 = x^ — f%
[(3.o.6,o.4.6)'''j = L- s.
rt = I , c = b', e =:^ bd;
alors A = o, D = o.
n Donc
Y, = o, J, = o, Jo = o, J;, = o.
M Je vais démontrer que nulle liaison linéaire ne subsistera entre les
coefficients de la plus haute puissance de x dans les huit covariants
X, Ya, Z,, Zo, U|, Uj, U3, U,. 3.0. 12 représente (1.0.4/, et o.4- «2 re-
présente (o. 1.3)'; donc L4 contiendra a*, c'est-à-dire i, et, comme on va
voir, sera la seule des huit formes nommées qui le contient; donc la liai-
son, si elle existe, ne peut pas contenir U^.
2.0.0 ^- ne — libd -h ^c- = 3(b* — bd),
o. 5.9 = (o. 1 . 3)' (0.3. 3) = {x'-hfy- (■^''- r") = •^■° + ^y - ^y "f^
a.o.8 = (i.o.4j' = 6^/*+
» Donc [(2.0.8, 0.5.9)'] contiendra le terme e-, et Y-, par conséquent,
le terme b' c^ ou b'^ d- .
[(1.0.4, o.3.3)]^ = rt + ^, [(t. 0.4. 0.3. 5)'] =--a - 4^;
ainsi on peut remplacer (Z,), (Z;) par les combinaisons linéaires T,, To,
où
T, =L-2P4-S, T,= r/(L- 2P-4-S),
et
ou
L =
( 479 '
^v=
a
b
c
b
c
d
=
c
d
e
I b b'
b b' d
b- d bd
de sorte qu'on peut substituer, au lieu de (X) et (U,), A et <YA,
(U,)-(,-r/)(L-S).
3. o. 8 = {a, b, c; d, e) {jc,j-y . (A, B, C, D, E) (x, j)S
o. 4- 8 = jrj' [x'^ -f- Y^)- = jc'j" + j ^'"J' -(- ^J^ •
» Donc (U;,") — (i — ^)A, où A est une fonction linéaire de aB, bA,
cb,dB, bD, aE, eA, dE, eD, c'est-à-dire, puisque A == o, D = o, A est
une fonction linéaire de d — b^; b^d+ 2b'^ — 3i^; d" — b'd; b^d— d^;
b'd'-d\
)) On voit que b^' dr n'entre comme terme dans aucune des quantités
T, , dT,, A, r/A, (i — d){\j — S), (i — d)A; donc la liaison dont on discute
l'existence ue peut pas contenir {Y.,\
» Quant aux six quantités qui restent, A seul contient b^, <^A seul db*^,
et A seul b'' ; donc la liaison, si elle existe, doit avoir lieu entre ï,, dT,,
(i — ^) (L — S), et conséquemment entre les trois quantités L — 2P 4- S,
(i — d) (L- P), (i — d){S — F), dont la dernière seule contient d'^ et les
deux premières, c'est-à-dire
(i -d)[d+ 2d- -(i -d)b'], Kl -d)[id + d' -{2-hd)b'],
ne sont pas l'une un multiple de l'autre. Donc il n'y a nulle liaison linéaire
entre des coefficients du même rang des douze covariants qu'on considère
pour le cas où i .0. 4 et o. i .3 sont de la forme
{ij>,b-,d,bd){x,jy, (1,0,0, i)(:r,jr)=
respectivement, et conséquemment, dans le cas général, une telle liaison,
si elle existe, ne peut avoir lieu qu'entre les quatre dont les coefficients en
question s'évanouissent pour le cas spécial, c'est-à-dire entre Y,, J,, Jo, J3,
mais cela est inadmissible ; car, sur cette supposition, on aurait
X(2.0.0)(2.5.l) -I- |U.(2.I.l)(2.4.l) = o,
G5..
( 48o )
où les quatre facteurs sont irréductibles. Il y a donc douze covariants ré-
ductibles, mais linéairement indépendants, du type 4-5.1 .
» Or le nombre total des covariants de ce type linéairement indépen-
dants est S — S', ou
'|;(7:4,4)(t.'-7:3,5) et r. = 44+M- . _ ^^^
7 = 0
et S' est ce que S devient quand on substitue iv — i (c'est-à-dire i4) à w.
Or, en donnant à q les valeurs successives de o jusqu'à i5, q : 4i4 prend les
valeurs
I, I, 2, 3, 5, 5, 7, 7, 8, 7, 7, 5, 5, 3, 2, 1
et <7 : 3,5
I, I, 2, 3, 4, 5, 6, 6, G, 6, 5, 4, 3, 2, 1, i.
On a donc
S=:i-4- 1+ 4+ 9+ao+25-l-42
-I- 42 + 48 + 42 -+- 35 + 20+ i5 + 6 + 2-4-1,
S' = I + 2 -+- 6 + 12 + 25 -I- 3o
+ 42 + 42 + 48 + 35 + 28-1- i5 + 10 + 3 + 2
et
S — S' =1+2 + 3 + 8+ 12+6 — G — 8— 4— I— 1 = 12,
c'est-à-dire le nombre total des covariants linéairement indépendants du
type 4-5.1 est entièrement épuisé par les covariants rétiuctibles et linéaire-
ment indépendants de ce type. Donc il n'y a nul covarianl irréductible du
type4-5.r, et conséquemment le montant des grundformen pour le système
cubo-biquadratique binaire est 61, comme j'ai trouvé, et non pas 64 comme
M. Gundelfinger avait pensé.
» Je conclus par l'observation importante que ma méthode serait par-
faitement démontrée à /:)n'on si l'on pouvait démontrer le théorème sui-
vant :
» Soit a le nombre total de formes linéairement indépendantes d'un
type donné appartenant à un système donné do quantics, c'est-à-dire
(7 = S — S' pour les formes binaires obtenues par composition des formes
irréductibles de types inférieurs, et u' le nombre de formes du même type;
alors, si (7 n'est paspluspetitquea', le nombre des for mes irréductibles du type
sera c- — a' et dans le cas contraire zéro : c'est-à-dire que, dans le premier
cas, il n'existera nulle liaison linéaire entre les formes composées et, dans le
( 48. )
cascontraire, seulement a' — 7 telles liaisons. Ce principe, indubitablement
vrai pour les quantics binaires, s'étend probablement à des quantics en
général et, puisque j'ai donné la règle universelle pour trouver le nombre
total des formes linéairement indépendantes d'un type donné, il s'ensuit
que, si l'on possède la connaissance d'une assemblée de formes ou plus sim-
plement la connaissance des types numériquement exprimés qui figurent
dans une assemblée, parmi lesquels se trouvent toutes les formes irréduc-
tibles, on a le moyen de trouver par un calcul purement arithmétique
quels sont les types qui correspondent à des formes irréductibles et combien
il y en a pour chaque type.
» On aurait donc la solution arithmétique et sans tâtonnement du pro-
blème qui vient à la fin de la méthode de M. Gordan, dont la difficulté a
créé tant d'embarras dans l'application de cette méthode et produit des
erreurs tellement graves dans les résultats obtenus et jusqu'à ce jour
acceptés comme vrais. «
ME3IOÏRES PRESENTES.
PHYSIQUE APPLiQUli:E. — Ulilisnlion industrielle de la ctialeur solaire.
Note de M. A. Mouchot. (Extrait. )
(Renvoi à la Commis-^ion précédemment nommée.)
« J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie les résultats de mes essais
d'applications industrielles de la chaleur solaire durant l'Exposition uni-
verselle de 1878. Ces essais ont eu pour but, les uns la cuisson des aliments
et la distillation des alcools; les autres, l'euiploi de la chaleur solaire
comme force motrice.
» Les petits appareils de cuisson n'ont pas cessé de fonctionner pendant
les jours de soleil. Des miroirs de moins de ^ de mètre carré, construits
avec toute la régularité désirable, ont suffi pour rôtir \ kilogramme de
bœuf, en vingt-deux minutes; pour confectionner, en une heiue et demie,
des étuvées qui nécessitent quatre heures avec lui feu de bois ordinaire;
pour porter, en une demi-heure, | de litre d'eau froirle à l'ébullition, ce
qui correspond à l'utilisation de 9""', 5 par minute et par mètre carré,
résultat remarquable à la latitude de Paris.
» Les alambics solaires ont également fourni d'excellents résultats.
( 48a ^
Munis de miroirs de moins de | mètre carré, ils portaient 3 litres de vin
à l'ébnllition en une demi-heure, et donnaient une eau-de-vie fine, franche
de tout mauvais goût. Cette eau-de-vie, soumise une seconde fois à Ja dis-
tillation dans le même appareil, prenait toutes les qualités d'une bonne
liqueur de table.
» Mon but principal était de construire, pour l'Exposition universelle
de 1878, le plus grand miroir du monde, et d'en étudier les effets au soleil
de Paris, en attendant l'occasion de l'expérimenter sous un ciel plus pro-
pice. Parfaitement secondé dans ma tâche par un jeune et habile ingénieur,
M. Abel Pifre,j'ai pu, malgré les accidents inséparables d'une construction
nouvelle de cette importance, installer définitivement, le 1^' septembre, un
récepteur solaire dont le miroir présente une ouverture d'environ ao mètres
carrés. Il porte à son foyer une chaudière de fer, pesant, avec ses acces-
soires, 200 kilogrammes, haute de 2'",5o et dont la capacité est de 100 li-
tres, savoir 3o pour la chambre de vapeur et 70 pour le liquide à vapo-
riser. Un mécanisme spécial permet d'orienter immédiatement l'appareil
pour chaque latitude, puis de le faire tourner de l'orient à l'occident, afin
de le diriger constamment vers le soleil. Un enfant suffit pour cette der-
nière tâche, le miroir étant équilibré par un contre-poids.
» Le récepteur solaire du Trocadéro a fonctionné le 2 septembre, pour
la première fois. Il a porté, en une demi-heure, 70 litres d'eau à l'ébullilion;
le manomètre, malgré quelques fuites de vapeur, a fini par accuser près
de 6 atmosphères de pression.
» Le 12 septembre, malgré le passage de quelques nuages sur le soleil,
la chaudière montait plus rapidement en pression; la vapeur permettait
d'alimenter la chaudière à l'aide d'un injecteur, sans affaiblir notablement
la pression.
» Enfin, le 32 septembre, par un soleil continu, quoique légèrement
voilé, j'ai pu pousser la pression dans la chaudière jusqu'à 6''"",2, et j'eusse
certainement atteint une pression plus considérable si le soleil ne se fût
complètement couvert. Ce même jour, j'ai pu faire marcher, sous une
pression constante de 3 atmosphères, une pompe Tangye élevant de i5oo à
1800 litres d'eau par heure à la hauteur de 2 mètres.
» Hier, 29 septembre, le soleil s'étant dégagé des nuages vers
I 1'' So'", j'avais ^5 litres d'eau eu ébuUition à midi ; la tension de la vapeur
s'est élevée graduellement de i à 7 atmosphères, limite du manomètre,
dans l'intervalle de deux heures, malgré l'interposition de quelques vapeurs
passagères. J'ai pu recommencer l'expérience du 22 septembre, puis diriger
( 483 )
la vapeur dans un appareil Carré, ce qui m'a permis d'obtenir un bloc de
glace. . <<
M. J. Canestrelli adresse, par l'entremise de M. Th. du Moncel, une
Note relative à diverses expériences concernant la téléphonie (').
L'auteur signale, en particulier : i° l'emploi d'un téléphone sans dia-
phragme, combiné avec un microphone; 2° un téléphone récepteur sans
aimant; 3° les vibrations d'un aimant ou d'une barre de fer doux sous l'in-
fluence de courants interrompus, mises en évidence par le microphone.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
M. VivARÈs adresse une Note concernant un projet d'appareil, auquel il
donne le nom de « Vocescribe », et qui serait destiné à fixer, en caractères
ordinaires et automatiquement, les mots émis par la voix.
(Renvoi à la même Commission.)
M. L. DuREY adresse une Note concernant la possibilité d'une combinai-
son du téléphone et du phonographe.
(Renvoi à la même Commission.)
M. A. Groslard adresse une Communication relative au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra,)
M. J. Balmv adresse une nouvelle Note concernant le remède préventif
qu'il a indiqué, contre la maladie des pommes de terre.
(Renvoi à la Section d'Économie rurale.)
M. E.-H. Deinger adresse la description d'une machine destinée à l'uti-
lisation de l'acide carbonique solide, comme force motrice.
(Renvoi à l'examen de M. Tresca.)
M. A. PiNEL adresse un Mémoire concernant la « Pressinervoscopie, ou
(' Ces {•x[>éiiencfs ont été effectuées à Rome, iui laboratoire de Physique de l'Univer-
sité.
( 48/) )
diagnostic des maladies de poitrine par la compression des pneumogas-
triques et du grand sympathique «.
(Renvoi au Concours de Médecine et de Chirurgie, pour 1879.)
M. Ch. Antoine adresse un complément à son précédent Mémoire sur
les lames de haute mer.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
M. A. Bracuet adresse une nouvelle Note relative aux conditions de
fabrication des violons.
(Renvoi à la Section de Physique.)
M. C. Bellancé adresse un certain nombre de documents relatifs à la
fabrication des violons Stradivarius.
(Renvoi à la Section de Physique.)
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor-
respondance :
1° Une brochure de M. J. Geiiocclii, imprimée en italien, et relative aux
(i fonctions interpolaires »;
2° Le tome II de l'ouvrage de M. Dubrunfaut, intitulé : « Le sucre dans
ses rapports avec la science, l'agriculture, lindustrie, etc. »
ASTRONOMIE. — Découverte d'une petite planète à i Observatoire d' Ann-Arbor^
par M. Watson, présentée par M. Mouchez.
« Nous avons reçu la dépêche suivante, de la Smithsonian-Institution :
« Planète nouvelle par Watson, Aun-Arbor, le 23 septembre 1878,
» jîl = 23'' 14™, uD = — S"!'. Mouvement lent vers le sud ; grandeur, 11*. »
» MM. Henry ont observé celte planète à l'Observatoire de Paris, le sa-
medi 28 septembre. Ils ont trouvé la position suivante :
( 485 )
Étoile
Temps moyen Ascension Distanen de
1878. de Paris. droite. Io[;(p.ir. x A). polaire. lo[;(pai'.x A). conipar.
Sept. 08 iii'4i"'27' 23''9'"22%74 +(7,03,3) 98"ii'i4",5 —(0,872) 192W.H.23
Posilion moyenne de Vèloile de conipnrnison.
Nom
Ascension
Réduction
Dist.ance
Réduction
(le l'étoile.
droite.
au jour.
polaire.
au jour.
9?-
Weisse H.
23...
, 23''ii"'28\ 3o
+4% 36
98° 12' 32", 8
-25", 3
ASTRONOMIE. ~ Sur les planètes inira-merciirielles. Noie de M. Gaillot,
présentée par M. Mouchez.
« Connaissant la position exacte observée par M. Wafson, savoir :
Temps moyen de Paris, 1878 juillet 29, io''34"', ffl = 8''27"24% CD = + 18" 16',
nous avons pu compléter la recherche que nous avons commencée tlans
le but de savoir s'il est possible d'assimiler l'astre observé à l'un ou l'autre
de ceux qui se mouvraient sur l'une des quaire orbites hypothétiques
indiquées par Le Verrier, et dont nous avons précédeininent donné les
éléments (voir le Compte rendu de la séance du 5 août).
)) Nous avons dû définitivement rejeter les orbites (II), (III) et (IV). Une
erreur de signe, qu'explique la rapidité avec laquelle avait dû être fait notre
premier travail, avait altéré surtout les résultats correspondant à la con-
jonction supérieure, et nous avait fait croire à une approximation qui ren-
dait possible l'orbite (III). Vérification faite, l'écart est de 5o degrés. Il
nous reste donc à considérer seidement l'orbite (I).
» Nous avons revu tous les calculs relatifs à la détermination de cette
orbite, et, après un examen attentif, nous avons dû rejeter définitivement
l'observation Lummis (1862, mars 19) qui ne paraît nullement compatible
avec l'observation Lescarbault, non-seulement à cause des écarts entre les
résidus des équations de condition, mais parce que, ainsi que M. Hiud l'a
montré, ces deux observations donnent une différence de 180 degrés pour
la longitude des nœuds. Le Verrier avait déjà rejeté l'observation Side-
bolham(i849, octobre 2). Il nous restait donc quatre observations pour
déterminer la longitude moyenne de l'époque, le moyen mouvement,
l'exceniricilé et la longitude du périhélie. Des deux autres éléments, l'un,
la longitude du nœud, était indiqué approximativement par la position du
('. R., 1878, 2' Semestre. (T. LXXXVII, Hfo H. ) 66
( 486 I
Soleil au moment des passages observés; l'autre, l'inclinaison, restait tout
à fait indéterminé.
» Nous avons obtenu ainsi l'orbite d'une planète qui, au 29 juillet iS'yS,
serait passée assez près de la position observée |)ar AI. Watson. Nous nous
sommes cru autorisé à faire entrer son observation dans le système des
équations qui devaient nous donner les éléments auxquels nous voulions
nous arrêter définitivement.
» Nous avons trouvé ainsi, le temps étant compté à partir de midi moyen
du i'"'' janvier i85o :
Longitude moyenne de l'époque. . .... i65", 89
Moyen mouvement diurne -i i4°, 84563o
Excentricité o,2538
Longitude du périhélie . . iSS", 3
» La comparaison des positions calculées aux positions observées a
donné les résultats suivants :
Longitude
héliocen trique.
Calcul-observalion.
o
Fritsch, 1802, ocl. 10,0 0,0
Stark, '^'9> o*^'- 9>o '3-14
De Cuppis, i83g, cet. 2,0. — 2,4
Lescarbault, iSSg, mars 26,22 0,0
■\Vatson, 1878, juin. 29,44- 0,0
» Le désaccord que présentent les observations Fritsch et Staik n'a rien
qui doive stupreudre ; les résidus correspondent à environ 3 heures de dif-
férence dans le temps de l'observation : or nous ne pouvons répondre de
l'heure de midi que nous avons choisie arbitrairement, à défaut de rensei-
gnements précis.
M La moyenne des longitudes oix les passages ont été observés donne
environ 12 degrés pour le nœud correspondant au passage d'octobre.
Adoptant cette valeur pour la longitude du nœud ascendant, ou conclut
de l'observation Watson 4°4' pour la valeiu' de l'inclinaison.
» A l'hypothèse que nous avons faite on peut opposer deux graves ob-
jections :
» i"' La partie éclairée de l'hémisphère visible, au moilient de l'obser-
vation Watson, eût été très-faible si l'astre observé eût occupé la position
qui résidterait de nos éléments ;
)> 2" L'inclinaison de l'orbite est telle que la planète elevrait passer
' 4B7 )
chaque année, en avril et en octobre, entre la Terre et le disque solaire, et
il serait bien extraordinaire qu'on n'en eût pas fait de beaucoup plus nom-
breuses observations.
» L'orbite II, détersninée par Le Verrier, peut également, au point de
vue du nionvemenî héliocentrique, représenter le second astre observé
par M. Watson (/R — 8''8'"38% © ^ -i- i6°3'), en admettant toutefois que
la longitude du nœud ascendant diffère peu de i8o degrés, ce qui s'accor-
derait avec l'observation Lummis, mais exclurait l'observation Lescarbault,
laquelle donne à peu près o" pour cette longitude.
1) Les observations Fritsch, Stark, de Cu|)pis, Lummis, Watson (2" astre)
nous ont donné les éléments suivants, rapportés au midi moyeu du i*"^ jan-
vier i85o :
Longitude nioycniie de l'époqHo 336°, 3 7
Moyen mouvement diurne 12°, 873.945
Longitude du [«-nhéliV 28°, 5
Excentricité 0,2447
Ou en déduit :
Demi-grand uxe o, i8o3
Durée de la révolution 2'-J,g8
» La situation de l'astre au moment des passages sur le disqtie solaire,
donne une valeur approchée de la longitude des nœuds, et l'observation
Watson permet iVen déduire l'inclinaison correspondante Nousadopterons,
comme valeur approchée seulement :
Longitude du nœud ascendant i85"
Inclinaison 17»
■) La comparaison des longitudes héliocentriques calculées aux longitudes
observées donne les résultats suivants :
Calcul-observation.
Fritsch, 1802, octobre 10,0 — 0,9
Stark, 181C), octobre q,o -I- 0,9
De Cuppis, 1839, octobre 2,0 — 0,6
Lummis, 1862, mars 19187 +0,9
Watson, 1878, juillet 29,44' — 0.3
" Faisons remarquer encore que pour cette seconde orbite, contraire-
ment à ce qui arrive pour la précédente, l'inclinaison, étant considérable,
66..
( 488 )
rend Irès-doiiteiise la possibilité d'un passage pour toutes les époques où
ils ont été observés.
» Il pourra paraître contradictoire de combiner successivement, comme
nous l'avons fait, les mêmes observations avec d'autres relatives à des
abtres nécessairement différents. On comprendra pourtant facilement qu'au
point où en est encore la question, on ne peut guère espérer de la résoudre
qu'au moyen d'hypothèses dont les conséquences devront être vérifiées par
des observations ultérieures.
» Les observations des planètes intra-mercurielles seront toujours très-
difficiles et peut-être possibles seulement pendant les éclipses ou au mo-
ment des passages sur le disque solaire. Elles seront, par conséquent,
extrêmement rares, et, vu la rapidité du mouvement, ces astres auront accom-
pli un grand nombre de révolutions, cent peut-être, entre deux observations
consécutives. Il sera donc toujours difficile de relier ces observations, et
l'on n'y arrivera probablement que par des procédés analogues à ceux dont
Le Verrier a donné un exemple, et dont nous nous sommes fait un devoir
de poursuivre l'application. «
THERMODYNAMIQUE. — Sur l'altractioii moléciilaiiej dans ses rapports
avec ta température des corps. Note de M. M. Lévy.
« La démonstration que nous avons donnée, dans notre dernière Com-
munication, d'une loi générale sur la dilatation des corps, repose sur les
deux propositions fondamentales de la Thermodynamique, et sur cette autre
proposition : que les actions mutuelles des molécules d'un corps sont in-
dépendantes de leurs températures.
» Cette dernière proposition, nous l'avions admise à titre d'hypothèse;
nous voulons établir aujourd'hui qu'elle découle de la première proposi-
tion de la Thermodynamique, en sorte que notre loi elle-même se trouvera
édifiée unupiement £ur les deux propositions qui servent de fondement à
cette science.
» Pour justifier cette assertion, concevons un corps quelconque en
mouvement sous l'influence : i° de forces extérieures F ; 2° d'actions
nuituelles^, sur la nature desquelles' ho((s ne Jetons aucune hjpothèie;
3" d'une certaine quantité de chaleur reçue du dehors.
» Soit ^'Q la quantité positive ou négative de chaleur reçue pendant un
intervalle de temps infiniment petit dt (nous emploierons la caractéristique
( 489 )
d' pour les quantités infiniment petites qui ne sont pas des différentielles
exactes ou qu'on ne sait pas à l'avance en être) ; une portion d'q de cette
chaleur est employée à accroître les températures des divers points du
corps; le surplus, soit d'Ç^ — d'q, se transforme en travail et donne lieu
à un travail E [d'Ç) — d'q), E étant l'équivalent mécanique de la chaleur,
» Supposons que le corps décrive un cycle complet quelconque, ce qui
ne veut pas dire seulement que tous ses points décrivent des courhes fer-
mées et reprennent leurs vitesses à la fin de l'orbite, mais aussi qiiils repren-
nent leurs températures; si' nous appliquons le théorème des forces vives à
ce cycle, il viendra
o = /lG,F4-/2E,/-hE/.rQ-E/rfVy,
£?^ désignant un travail élémentaire.
» Mais, en vertu de la première proposition de la Thermodynamique,
/:St,F-+-E/r/'Q = o, d'où
[a] f{2Ej-Ed'q) = o,
ce qui équivaut à dire que la quantité sous le signe / est la différentielle
totale d'une certaine fonction de toutes les variables qui, à la fin du cycle,
reprennent leurs valeurs, c'est-à-dire non-seulement des coordonnées JCi,
j-j, Zi des divers points du système matériel considéré, et que nous suppo-
sons au nombre de Ji (en sorte que / = i , 2, 3, . . . , «), mais aussi des tem-
pératures T, de ces points. Ainsi
{b) Ir^J -Ed'q= ^EdU,
U étant une fonction des 4" variables jr,, ji, z,, T,. Cette fonction n'est
autre que celle qu'on appelle la chaleur interne.
» L'équation [a) ou son équivalente [b] est la seule qu'on puiese tirer
directement de la première proposition de la Théorie mécanique de la cha-
leur, si l'on n'admet aucune idée préconçue sur la nature du calorique;
et nous ne comprenons pas les raisonnements à l'aide desquels on a essayé
d'en déduire que IS^J esl une différentielle. On a bien pu prouver que,
pour certains cycles particuliers, pendant lesquels la température ou la quan-
tité de chaleur reçue reste invariable, on a J l^^j = o ; mais de là il n'est
pas permis de conclure que lil^J so'iX. une différentielle.
M Maintenant, je dis que, quelque idée qu'on se fasse de la nature de la cha-
leur, la quantité de chaleur d'q employée à élever les températures des
( 49" )
divers points du corps, sans déplacement de ces points, est nécessairement la
dif'ff'rentielle exacte d'une fonction des ri variables T,.
» En effet, la quantité de chaleur nécessaire pour élever de t?Tj la
température d'une molécule de masse m^ est nécessairement une expression
de la forme : iit^y^dTi, y, ne pouvant dépendre que de la température T,
de cette molécule et des constantes spécifiques relatives à la matière qui la
compose.
» Donc la quantité totale de chaleur restée à l'état sensible est
d'(j = ^777,7, «?T, =: d^w,j-iidT, ;
«V/ étant ainsi une différentielle, il en est de même, en vertu de (a), de^T^/;
et, comme cette somme est une expression de la forme
i
ne contenant aucun terme en ^T,, elle ne peut être que la différentielle
d'une fonction ne contenant pas les variables T,, ne contenant, par consé-
quent, que les coordonnées a?;, j-,, s,.
•) Ainsi il résulte de là : i" que les attractions moléculaires admettent
une fonction des forces ; 2° que cette fonction reste la même quelles que
soient les températures des divers points du corps; 3° que, par suite, l'ac-
tion mutuelle de deux molécules d'un corps est bien indépendante de la
température, ce qui justifie complètement la loi établie dans notre der-
nière Communication, et la range au nombre des conséquences nécessaires
des deux propositions de la Thermodynamique.
» Cette loi, qui consiste en ce que la pression d'un corps échauffé sous
volume constant varie linéairement avec la température, prouve que la
définition expérimentale de la température adoptée par Dulong et plus tard
par Regnault, à savoir la pression d'une masse gazeuse à volume con-
stant, s'étendrait facilement au cas où, au lieu d'une masse gazeuse, on
considérerait tout autre corps.
)) Enfin, sans vouloir ici tirer de cette loi toutes les conséquences qu'elle
comporte, nous ferons pourtant la remarque suivante :
» Dans une précédente Communication, nous avons cherché quelles
sont les données strictement nécessaires à emprunter à l'expérience pour
pouvoir étudier un corps au point de vue thermodynamique (et l'in-
térêt de cette question apparaîtra surtout si l'on observe que, dans les
( 491 )
meilleurs traités, on emprunte à l'observation des données surabondantes,
même pour faire la théorie la plus simple de toutes, celle des gaz) ; nous
sommes arrivé alors à un résultat que, pour abréger, nous pouvons
énoncer ainsi : il suffit de connaître toutes les lignes isothermes du corps
et une seule de ses lignes adiabaliques.
)) La loi qui fait l'objet du présent travail conduit au résultat suivant, bien
plus satisfaisant et très-inattendu : Pour connaître toutes les lignes isothermes
et toutes les lignes adiabatiques d'un corps, et pouvoir, par suite, l'étudier
complètement, iljaut et il suffit de connaître deux de ses lignes isothermes et
une seule de ses lignes adiabatiques.
n Sous forme physique, on peut dire qu'il suffit d'observer : i° la dilata-
tion du corps sous t^eu.r pressions différentes, ou pbis généralement pour
deux séries d'états répondant à deux courbes arbitrairement tracées dans
le plan des {pv), ce qui équivaut à dire que les oo ^ observations dont
nous parlions au début de notre précédente Communication sont rem-
placées seulement par deux intinités simples d'observations; 2° l'une des
chaleurs spécifiques, pour une seule pression particulière, ou plus géné-
ralement pour une seule série d'états du corps répondant à une courbe
arbitrairement tracée dans le plan.
» Si l'on admet, avec MM. Clausius et Hirn, que la capacité calori-
fique de chaque corps est une constante, cette seconde série d'observa-
tions se réduit à une observation unique. »
HYDRAULIQUE. Des pertes de charge qui se produisent dans l'écoulement d'un
liquide, quand la section vive du fluide éprouve un accroissement brusque.
Note de M. J. Bocssinesq, présentée par M. de Saint- Venaut.
« Quand une masse fluide s'écoule d'un mouvement permanent suivant
une certaine direction, mais dans des conditions telles que sa section nor-
male, a()rés avoir été sensiblement constante, grandisse rapidement d'a-
mont en aval et devienne de nouveau constante, il y a, comme on sait, une
portion plus ou moins grande de sou énergie ou charge qui se transforme
eu tourbillonnements et se trouve perdue pour l'écoulement ultérieur.
M. Bélanger a montré que de telles inertes de charge s'évaluent eu appli-
quant le principe des quantités de mouvement, suivant la direction de l'é-
coulement, au liquide compris entre l'une, ffo, des dernières sections
fluides précédant l'épanouissement des filets, et l'une, a,, des premières
( 49'^ )
sections qui suivent le même épanouissement. La pression varie hvdro-
statiquement sur chacune de ces sections, car la deuxième, c,, est occupée
tout entière par des filets sensiblement rectiiignes et parallèles qui la tra-
versent normalement avec des vitesses dont j'appellerai U, la moyenne; et
la première, Cq, se compose d'ime partie [section vive) traversée de même,
normalement, par des filets sensiblement rectilignes et parallèles, avec des
vitesses dont Uo désignera la moyenne, et d'une autre partie où le fluide est
moii, c'est-à-dire relativement stagnant. D'ailleurs, dans les cas où la diver-
gence des filets liquides est précédée et résulte d'un changement des di-
mensions transversales du lit solide qui les contiennent, on suppose ce
changement assez brusque pour qu'il soit déjà effectué immédiatement à
l'amont de la section 7,,, c'est-à-dire pour que la paroi soit cylindrique
entre les deux sections Co, ff,, ou, du moins, puisse être rendue telle sans
modifier l'écoulement : ce qui exige qu'elle ne se trouve en contact qu'avec
du fluide niorl aux endroits où elle s'écarterait de la forme cylindrique.
Dans ces conditions et en admettant pour simplifier que l'axe du lit soit
horizontal, la somme des actions extérieures à considérer sera l'excès de la
pression P„, supportée, suivant l'axe du canal, par toute la section rj„ et
par la surface libre (quand il y en a une), sur la pression aussi totale P,,
qu'éprouve la section cr,, et sur le frottement des parois (que rend sen-
sible l'épanouissement même des filets). Quant à l'accroissement égal, par
unité du temps, de la quantité de mouvement que possède la masse fluide,
il est le produit de la densité p par la dépense Q = U, 7, et par U, — [!„
si l'on attribue aux divers filets fluides les mêmes vitesses. On aurait donc
pQ(U„ — U, ) = P, — Po- sans le frottement extérieur et sans l'inégalité de
vitesse des filets. J'ai montré au § XIV, n° 53, de VEssai sur la théorie îles
eaux cournines [Savants étrangers, t. XXlll), qu'on tient assez bien compte
de tout en posant
(i) pU,ff,(a',U„-«',U,) = P, -Po,
où oc„,o''i désignent les valenrs respectives que reçoit, sur les sections (j„, g,,
un coefficient «'(variable dans les divers casde i à 1,1 5 environ), exprimant,
dans toute section vive, l'excès de deux fois le cube moyen du rapport des
vilesses des divers filets à la vitesse moyenne sur le carré moyen du même
rapport. Pour évaluer P, — Po, appelons respectivement p, et p„ les pres-
sions, par unité superficielle, aux points les plus hauts de <7, et dg, pressions
qui se transmettent sur toute la section correspondante et sur la surface
libre contiguë, quand il y en a une : elles donnent en tout, dans P, — Pn.
(493)
le produit {p, — po)^,. Il faut y joindre, en appelant h l'élévation du niveau
entre Cg et c;,, le ferme pghag, différence des pressions hydrostatiques exer-
cées sur la section g, et sur la partie pareille de 7,, plus la pression hydro-
statique supportée par la partie supérieure, a, — ^o, de 7,, savoir
I + m ^ '
— - — désignant la distance verticale, au sommet de celte partie a, — g„, de
son centre de gravité, en sorte que m est un nombre positif d'autant plus
grand que la largeur à fleur d'eau l, entre c,, et g,, croît relativement plus, et
qui vaudrait i , soit pour l constant, soit pour h très-petit. L'équation (i), réso-
lue par rapport à h, deviendra ainsi
(7,-+- /«T. i pg ~^ g y
» Remplaçons [\-hm)G, par (o-, + hjco) -H '«(ff, — cTo)» de manière à
dédoubler le second membre et à pouvoir isoler — — — — //, qui, joint à
"° ° ^ ' — '-■, donne la perte de charge. Cette perte vaudra, en y substituant
à la grande parenthèse de (a) sa valeur tirée de (2),
(3) Perte de charge =
'■g ( 1 + OT ) 0-,
» Sous cette forme, elle convient pour un liquide coulant le long d'un
tuyau, dans le cas, laissé jusqu'ici de côté par les Traités d'hydraulique
(mais sur lequel M. de Saint-Yenant vient d'appeler mon attention), où le
tuyau n'est plein qu'après l'épanouissement des filets fluides. Elle montre
aussi, en y faisant, pour simplifier, «0= i, a', =^ i, et observant que
C| — ffo> fi sont de même signe, que la formule de Borda donne des perles
de charge trop fortes, si ce n'est quand l'accroissement de la section fluide
totale, entre g„ et a,, est insignifiant par rapporta celui de la section vive.
» Si l'on n'avait pas remplacé la grande parenthèse de (2) par sa valeur,
mais qu'on etit posé a'^ = u\ = a', quelques réductions auraient donné
( Perte de charge = "'"'(U.- U.)(U„a - u,.,)
,^, 1 ° g[<7,-hm,j,)
) a'(Uo— U,)' C7, — ini7a m{t7, — (7„) ih — P«
\ 2g (7, H- «/c-„ CT, H- niT, pg
» Le second membre se réduit: i" pour lui tuyau plein de liquide (où
Gf, -— ij,), au produit de a', par ce que donne la formule de Borda; 2° pour
t^. R., 1878, 2» Semestre. (T. LXXXVII, N" 14.) ^7
( 494 )
un ressaut (où /;„ = /?, et \J„<jo = U, c-, ), à ce même produit, multiplié par
= — ; i" quand on a seulement p, = i\, ou qu une surface
libre relie les deux sections do, c, aux deux premiers termes; et 4°» enfin,
aux deux derniers quand Un^o = U, <7,, comme lorsqu'il s'agit d'un tuyau
où le liquide entre librement par la section a^ en ne le remplissant qu'aux
approches de la section a,. Les termes ainsi obtenus, dans le premier cas,
se réduisent à un carré, et, dans les trois autres cas, sont également tous
positifs (du moins pourm^i, c'est-à-dire quand Ii est très-petit ou encore
quand la largeur à fleur d'eau ne croît pas à mesure que le niveau monte) :
cela résulte des hypothèses Uo >• U,, Uo<7oï^U, (7, et de la formule (2) (don-
nant /i > o, ff, > ffo dans un canal découvert) ou, s'il s'agit d'un tuyau, de
ce fait qucp, y dépasse p„, vu que l'excès de vitesse s'y change partiellement
en pression sur la section a,.
» Nous bornant au cas p, = Po, mettons, dans (4), Uo — U, en facteur
commun, puis remplaçons ce facteur et, finalement, Uo par leurs valeurs
tirées de (2) et de la relation p-GaV^ — i?, U, , où ^i désigne le rapport sur la
section c,,, de la partie vive à l'aire totale. Il viendra
'5) Perle de charge —
2 I 4- w)
•)['
mrr,,
2111
G-)}
» Pour un simple ressaut, jj. ^ i; et cette expression, si les sections a„,
G, sont des rectangles ayant les hauteurs hg, //,, prend la forme connue
PHYSIQUE. — Des minima produits, dans un spectre calorifique, par l'appareil
réfringent et In lampe qui servent à la formation de ce spectre. Note de
MM. Atmonnet et Maquenne, présentée par M. Yvoii Villarceau.
(Extrait par les auteurs.)
« L'un de nous, quelque temps avant de publier la méthode d'analyse
spectrale insérée dans les Comptes rendus, t. LXXXllI, p. 1102, s'en était
servi pour étudier les spectres calorifiques, fournis par une lampe Bour-
bouze portée à diverses températures, et un appareil réfringent de flint
composé de deux lentilles et d'un prisme.
» Voici quelles ont été les limites des minima obtenus lorsque, la lampe
étant portée au blanc, la fente calorifique d'admission ayant o™'",5, la pile
( 495 )
thermo-électrique linéaire de o^jOoi d'ouverture était située à 178 milli-
mètres du prisme et se déplaçait de o""", a en 0°"°, 2, par suite de o°4' en
o°4' :
0 4',
1 0 0
I 12 a
1 20
2 20 à 2 24
3 44 à 3 48
0 16
0 20
1 32
I 36
2 40 2 44
3 56 40
0 3-2
0 36
I 4°
. 44
3 12 3 16
0 52
I 0
2 0
2 o4
3 36 3 40
Le point zéro correspond à la limite du rouge et de l'obscur.
M Cette année, à l'École d'Agriculture de Grignon, avant d'observer le
spectre d'un corps absorbant quelconque, nous avons dû reprendre l'étude
précédente; car notre appareil réfringent n'a pas la même composition que
celui dont nous venons de parler. Il est ainsi disposé : quelque peu en
avant du foyer d'un système formé de deux lentilles successives de crown
et éclairé par la lampe Bourbouze portée au blanc, se trouve placée la fente
d'admission large de o"'", 5 (') ; la chaleur rayonnante, après avoir tra-
versé cette fente, est reçue d'abord sur une lentille de flint, puis sur un
prisme de même substance, enfin sur la pile linéaire ayant une largeur et
une ouverture de j""",6. Devant la fente d'admission est située l'auge de
verre, qui, pour des études ultérieures, doit renfermer diverses dissolutions.
L'intervalle des deux parois planes de cette auge est de 5 millimètres.
)) Afin de vérifier si les minima que nous obtenions n'étaient pas dus à
quelques défauts de construction dans la vis micrométrique servant au dé-
placement de la pile, nous avons, dans nos expériences, changé plusieurs
fois et les distances des lentilles entre elles et celle du prisme à là pile.
Malgré ces variations, nous avons constamment obtenu les mêmes résultats.
» Le courant d'air alimentant notre lampe est fourni par un injecteur
à vapeur, muni d'un manomètre régulateur Schlœsing ; pour régulariser
encore la tension déjà presque invariable de cet air, et pour le dépouiller
de la plus grande partie des gouttelettes d'eau qu'il entraîne, on l'amène
par un orifice étroit, à la sortie de l'instrument (^), dans un réservoir d'une
capacité d'environ 12 litres. Après s'être échappé de ce récipient, par une
petite ouverture, il est conduit à la lampe ; pour retenir le reste de l'eau
entraînée, on a disposé, sur ce dernier trajet, une série de flacons, munis
(') Si la fente était placée au foyer, on n'aurait pas son image dans ctiaque portion du
spectre, mais celle de la lampe.
( = ) Cet instrument a été construit par M. Wiesnegy.
67.
(496)
chacun d'un large lulie de verre à trois voies ; l'air peut ainsi passer à la
partie supérieure des flacons et l'eau être retenue par eux.
» Pour avoir le gaz sous pression constante, sans régulateur autre que
la cloche à gaz de l'École, et ne pas être gênés par les variations diurnes
de la température, nous avons constamment fait nos observations entre
lo heures du soir et 4 heures du matin. Notre lampe Bourbouze avait,
dans ces conditions, une constance remarquable.
» Pour mesurer l'ouverture de notre pile, nous déplaçons cette der-
nière à l'aide de la vis micrométrique qui la porte, de façon à amener
successivement ses deux bords en coïncidence avec l'un des fils du réti-
cule d'une lunette fixe.
» Afin de déterminer exactement la limite du rouge et de l'obscur, nous
plaçons, siu' la moitié de la pile, une feuille de papier portant un trait fin ;
en nous servant de la lunette, nous faisons coïncider ce trait avec le bord
de la pile que doit quitter en premier lieu la limite cherchée; et, le spectre
étant obtenu, nous déplaçons la pile jusqu'à ce que la limite du rouge, vue
à travers la lunette, coïncide avec le trait précédent.
» Avec des déplacements de pile variant entre o^ô'eto'*^', nous avons
eu des minima, dans les intervalles suivants:
— o i5 à — o a I o 4^1 i' o 5j
o 19 o 26 I I i4 I 20
1 4i à I 48
28 2 i5
2 22 a 2
29
» Tous ces minima, sauf le premier et celui qui est situé entre 2°8' et
2° I 5', se trouvent dans le premier spectre observé, lequel était beaucoup
plus étendu que ce dernier, parce que l'appareil réfringent qui l'a fourni
ne renfermait ni lentille de crov/n, ni auge de verre.
» Les bandes fournies par les appareils réfringents sont, comme on le
voit, assez nombreuses; elles doivent masquer d'autant plus les minima
propres aux divers corps dialhermanes en expérimentation, que ces der-
niers sont pris sous une épaisseur plus faible, et que la quantité de verre
traversée par la chaleur est plus considérable (').
» Ayant introduit du chloroforme dans l'auge de verre, nous avons eu
des minima entre les limites suivantes :
■ o ii> a — o 2
-019 026
o 4'J '' iJ S3
I j' ■! ' 4''' I ? 35 à 2 4^
28 2 i5
(') Ces minima, que nous croyons pouvoir altribuer plus spécialement à l'appareil réfrin-
gent, peuvent cependant être dus à la nature de la lampe et à cflle de la pile.
( 497 )
» Sauf le dernier, ces minima correspondent à ceux du spectre précé-
dent. Lorsqu'on construit les courbes des deux derniers spectres et qu'on
les compare, on reconnaît que le chloroforme a un pouvoir absorbant con-
sidérable, entre les limites i"34' à i°48' et 2°i' à 2° i5'. »
PHYSIQUE. — Sur le pouvoir rotatoire du quartz et sa variation avec la
température. Note de M. J. Jodbekt. (Extrait.)
« J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les premiers résultats d'un
travail que j'ai entrepris sur les propriétés optiques des corps transparents
aux hautes températures. Ces résultats sont relatifs au pouvoir rotatoire du
quartz.
» Ce pouvoir varie avec la température, et plusieurs physiciens en ont
mesuré la variation entre zéro et 100 degrés : M. Fizeau, avec la lumière
jaune de la sonde; M. V. de Lang, avec celle du lithium, du sodium et du
thalliuu), pour lesquels il a trouvé le même coefficient de variation; enfin,
tout récemment, M. Sohncke a donné la courbe des variations entre zéro
et 100 degrés pour le quartz et le chlorate de soude. Mes expériences s'éten-
dent beaucoup plus loin, et vont de — 20 à i5oo degrés environ.
» Je me suis servi de plusieurs procédés pour la mesure des rotations:
d'abord, et surtout quand il s'agissait de comparer les rotations relatives
aux diverses couleurs, du procédé classique de MM. Fizeau et Foucault;
mais, le plus souvent, d'un procédé plus simple et plus précis, consistant
à employer la lumière de la soude et le polarimètre de Laurent.
» Toutes les mesures ont été faites à température constante. Pour les
températures intérieures à celle de l'atmosphère, j'ai employé la glace fon-
dante et le mélange de glace et de sel marin. Pour les températures supé-
rieures, j'ai placé le quartz dans la vapeur d'un liquide bouillant, sous la
pression de l'atmosphère; je n'ai eu qu'à prendre le dispositif employé par
MM. Deville et Troost, dispositif qu'ils ont décrit dans leur Mémoire sur la
mesure des densités de vapein-. J'ai employé l'alcool (78°, 26), l'eau
(100 degrés), l'aniline (i83°,5), le mercure (35o degrés), le soufre (44^ de-
grés), le cadmium (840 degrés). Pour les températures supérieures à cette
dernière, j'ai eu recours à l'obligeance de M. H. Deville, qui a bien voulu
mettre à ma disposition un fourneau chauffé aux huiles lourdes de pétrole;
j'ai pu ainsi porter le quartz jusqu'à la température du ramollissement de
la porcelaine.
(498 )
■1 Les expériences ont porté sur dix échantillons de quartz, de prove-
nances différentes, les uns droits, les autres gauches, et dont l'épaisseur
variait de i5 à f\o millimètres. On s'était assuré, par les procédés connus,
de la pureté des échantillons, du parallélisme des faces et de leur exacte
perpendicularité à l'axe. La plus grande difficulté des expériences est dans
le réglage des appareils : il faut que le rayon de lumière traverse le quartz
exactement, suivant son axe; la moindre déviation entraîne des erreurs
considérables. J'ai essayé plusieurs procédés de vérification : l'un d'eux,
très-exact, était, avec une légère modification nécessitée par la disposition
des appareils, le procédé imaginé par M. H. Soleil pour reconnaître si un
quartz est perpendiculaire à l'axe; celui auquel je me suis arrêté et qui,
plus simple, est tout aussi exact, quand on s'est assuré, au préalable, que la
face du cristal est bien perpendiculaire à l'axe, c'est de vérifier que le rayon
tombe normalement à la face d'entrée; il suffit, pour cela, la lunette d'ob-
servation étant réglée pour l'infini, d'amener l'image du réticule donnée
par la face du cristal à coïncider avec le réticule lui-même.
» J'ai reconnu, par de nombreuses expériences, que tous les échantillons
de quarlz présentent une identité parfaite au point de vue du pouvoir
rotatoire à toute température, et qu'un même échantillon, porté aux plus
hautes températures, reprend après son refroidissement son pouvoir pri-
mitif. J'ajouterai qu'à ces hautes températures le quartz garde une trans-
parence parfaite, tout en présentant tm très-faible pouvoir émissif : vu
sur un fond noir, il apparaît comme lavé par une teinte rose extrêmement
légère.
» De — 20 à i5oo degrés, le pouvoir rotatoire du quartz augmente, d'une
manière continue, avec la température. L'effet observé est la résidtante de
deux autres : l'augmentation due à l'accroissement de l'épaisseur du cris-
tal, par le fait de la dilatation, et l'augmentation due à l'accroissement du
pouvoir rotatoire lui-même. Ce dernier effet est environ vingt fois plus grand
que le premier, tout au moins entre zéro et 100 degrés, les seules limites
dans lesquelles on connaisse la dilatation du quarlz. Il serait intéressant
de mesurer cette dilatation jusqu'aux plus hautes températures; je ne crois
pas la chose impossible et je me propose de la tenter.
» Il me paraît difficile de représenter par une formule luiique la courbe
des variations du pouvoir rotatoire du quartz avec la température. Le coef-
ficient angulaire de cette courbe croît d'abord assez rapidement jusqu'à
3oo degrés. De cette température à celle de l'ébullition du cadmium (84o),
il reste sensiblement constant et la courbe se confond presque avec une
( 499)
ligne droite, en présentant un point d'inflexion vers 5oo degrés. Au delà
de 840 degrés, la courbe change brusquement d'allure; le pouvoir rota-
toire, qui variait si rapidement, ne croît plus jusqu'à i5oo degrés qu'avec
une lenteur extrême, soit qu'il tende vers une limite, soit que, le pouvoir
restant constant, la rotation n'augmente plus que par l'effet de la dilata-
tion. Voici d'ailleurs quelques nombres tels qu'ils résultent des expé-
riences :
PoiiToir i-otatoii-e Coefficient moyen Rotation d'un quartz
Températures, de i""" de quartz. a partir de zéro. de /|6""",17j.
— 20 2 1, 599 » 997 , 3
o 21,658 » iooo,o
100 21,982 0,000149 'o'4'9
35o 23,o4o 0,000182 io63,8
448 23,464 0,000186 io83,4
840 25,259 0,000190 1166,2
i5oo? 25,420 » 1173,7
1) La dernière colonne montre que, pour l'épaisseur de quartz qui don-
nerait une rotation de 1000 degrés à zéro, l'augmentation, de 3oo degrés C.
jusqu'à 900 degrés, est d'environ 20°, 5 par 100 degrés C, soit 12 minutes
par degré C. •, comme on saisit une variation de i minute, le -^ de degré C.
à ces températures élevées devient une quantité appréciable. Avec un
quartz de 1 1 millimètres seulement, ou aurait encore 3 minutes par degré.
" Le quartz, par son pouvoir rotatoire, constitue donc un thermomètre
d'une sensibilité extrême, satisfaisant d'ailleurs à la condition essentielle
de tout thermomètre, la comparabilité. Si l'on ajoute que, une fois l'appa-
reil installé, il suffit, pour avoir une température, de la simple lecture d'un
angle et de l'emploi d'une table calculée une fois pour toutes, ne sera-t-il
pas permis d'espérer que la Science et même l'industrie pourront trouver,
dans le nouveau thermomètre, un instrument comparable, pour la simplicité
de son emploi et la sûreté de ses indications, au thermomètre à mer-
cure ('j? »
PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Roue phonique pour la rcgularisalion du synchronisme
des mouvements. Note de M. P.Lacour, présentée par M. Th. du Moncel.
« J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie le principe d'un instru-
( ' ) Ces expériences ont été faites dans le laboratoire de M. Mascart, au Collège de France.
( 5oo )
nient auquel j'ai donné le nom de roue phonique et qui peut recevoir di-
verses applications.
)i Une roue dentée en fer doux tourne autour de son axe, de manière
que ses dents passent très-près du pôle d'un électro-aimant, smus le toucher.
Un courant électrique, dont les intermittences sont réglées par les vibra-
tions d'un diapason toujours vibrant, traverse les spires de l'électro-ain.ant
dont le pôle exerce des attractions périodiques sur la dent la plus rap-
prochée. La roue, tournant avec une vitesse telle, qu'elle parcoure, pour
chaque période du courant, un chemin égal à la distance qui existe entre
deux dents, conserve un mouvement uniforme, tout en étant à même de
vaincre des forces extérieures, accélératrices ou retardatrices.
» Pour faciliter la mise en marche et pour bien assurer la stabilité du
mouvement, j'ai appliqué à la roue une capsule annulaire en bois, renfer-
mant du mercure, qui, à raison de son mouvement indépendant d'une part,
et agissant par le frottement d'autre part, s'oppose à des variations brusques
de la vitesse.
» L'expérience a montré que la roue phonique peut recevoir différentes
applications :
» 1° On peut évidemment l'utiliser comme chronographe.
» 2° Elle peut servir à déterminer le nombre des vibrations d'un son :
pour cela, on applique sur l'axe une vis sans fin qui fait fonctionner un
compteur; on peut alors observer le nombre des dents parcourues, nombre
qui sera égal à celui des vibrations.
» Deux ou plusieurs roues phoniques, dont les électro-aimants sont
traversés par un seul courant intermittent, ont une marche absolument
synchrone. Si un courant intermittent, formé par des contacts successifs
produits par une roue phonique ou par un autre appareil, parcourt alors
l'électro-aimant d'une seconde roue phonique, celle-ci aura un mouvement
synchrone avec le premier appareil, lors même que celui-ci aurait une vi-
tesse quelque peu variable. Cette disposition paraît pouvoir être utilisée
dans la télégraphie. »
CiilMli;. — De la présence des alcools isopropylique, butylique normal et amy-
lique secondaire, dans les huiles el alcools de pomme de terre. Note de
M. Rabuteac, présentée par M. P. Gervais.
« En distillant des huiles et des phlegmes de pomme de terre, de prove-
nance suédoise, j'avais remarqué certains points fixes qui ne correspondaient
( Soi )
pas aux points d'ébullition des alcools propyiique, butylique et amylique
ordinaires. J'effectuai alors de nouvelles distillations fractionnées, en
déshydratant préalablement les huiles et les phlegmes au moyen du carbo-
nate de potassium, et rectifiant ensuite sur ce même sel ou bien sur la chaux
ou sur la litharge.
» Le tableau suivant indique la nature, les points d'ébullition et les
quantités moyennes des produits trouvés dans t litre d'huile de pomme
de terre :
Points Quantités pour
d'ébullition. looo centimèt. cubes.
0 ce
Alcool isopropylique 85 lOO
Alcool propyiique 97 3o
Alcool butylique ordinaire log 5o
Alcool butylique normal 106,9 ^^
Alcool amylique secondaire (méthylpropylcarbinol). 120 60
Alcool amylique ordinaire 128° à i32° a^S
Produits bouillant au delà de i32 degrés et rete-
nant de ralcool amylique » 170
Eau » laS
925
» Le reste (76 centimètres cubes) était représenté par un mélange d'al-
déhyde, d'acétate d'éthyle et d'alcool éthylique.
» L'alcool isopropylique a été caractérisé par son analyse élémentaire,
par son éther acétique bouillant vers 76 degrés et par la propriété qu'il
possédait de donner de l'acétone sous l'influence des oxydants. L'alcool
butylique normal a été caractérisé de la même manière. Son éther acé-
tique entrait en ébidlition à laS degrés. L'alcool amylique nouveau a
donné un éther acétique bouillant à i3o degrés. C'était, par conséquent,
le premier alcool amylique secondaire.
» J'ajouterai que les huiles et les phlegmes paraissent contenir de l'alcool
butylique tertiaire (triméthylcarbinol), car j'ai observé parfois, dans le col
des cornues, des cristaux en aiguilles qui entraient en fusion vers aS de-
grés. Des cristaux semblables ont été vus également par M. Hermansson,
chimiste suédois, qui m'a aidé dans mes distillations. L'existence de l'acé-
tate d'isopropyle dans les huiles et phlegmes de pomme de terre me paraît,
dès aujourd'hui, presque certaine.
M Ces données peuvent présenter de l'intérêt au point de vue de l'hygiène
et de l'alcoolisme. Je me propose de communiquer prochainement à l'Aca-
C. R., 1878, 2' Semestre. (T. LXXXVII, N» H.) 68
( 5o2 )
demie les résultats de mes recherches sur les effets toxiques des impuretés
précitées, qui se trouvent dans les alcools industriels insuffisamment recti-
fiés et livrés néanmoins à la consommation. »
M. Dherbes adresse une Note relative à un moyen d'éviter les accidents
dus au daltonisme, dans la perception des signaux colorés.
L'auteur, qui est lui-même daltonien, ne distingue sans hésitation que les
couleurs suivantes, quand elles sont bien accentuées : bleu-ciel, jaune vif,
rouge ponceau. Il propose d'adopter ces couleurs, pour les signaux lumi-
neux, ou encore de les remplacer par des signaux de couleur uniforme,
mais de formes diverses, telles que des formes carrées, triangulaires, cir-
culaires, etc.
M. P.-E. Thase annonce qu'il a pu prévoir, d'après une loi harmonique
dont il est l'auteur, l'existence d'une planète intra-mercurielle coïncidant
avec l'une de celles qui ont été récemment signalées.
La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
OnVKAGES RBÇOS DANS LA SEANCE DU 3o SEPTEMBRE 1878.
Études sur tes variations cCënen/ie potentielle des siujaces liquides; par
G. Van der Mensbrcgghe-, P' Mémoire. Bruxelles, F. Hayez, 1878 ; in-4°.
Le Sucre; parM. Dubrunfaut ; T. IL Paris, Gauthier-Villars, 1878 ; in-8°.
iM ABio ViVAREZ. La Zcriba du Ben-Oued-Keubbi. Projet de fondation d'une
factorerie française en Afrique centrale. Paris, E. Pion, 1878; grand in-8°.
(Trois exemplaires.)
La Balaena (Macleayius) australiensis du Musée de Paris, comparée à la
Balaena biscayensis de l'Université de Naples; par M. Fr. Gasco. Paris, Gau-
thier-Villars, 1878; opuscule in-4°.
Transactions oj the Zoological Society of London ; vol. X, Part VI. London,
1878; in-4°.
{ 5o3 )
Proceedings of the scientiftc meetings of the Zootogical Society of London
forlheyear 1878; Part. 1, Jaiiuary and February. London, 1878; in-8°.
The Athenœum; December 1877, January, February, March, April,
May 1878. London, 1877-1878; 6 livr. in-4''.
The Quarterly revievo; N*" 289-290, January-April 1878. London, 1878 ;
2 vol. in-S".
Minutes of proceedings oj the institution of civil engineers with other selected
and abstracted papers; vol. LI, session 1877-78, Part L London, 1878;
in-8°.
Intorno aile funzioni interpolari. NotadiA. Genocchi. Stamperia reale di
Torino, 1878; br. in-8°.
Vorlesungen iiber UneareDifferential-GleicImngen; wo/i prof. SimonSpitz er.
Wien, Cari Gerold's Sohn, 1878; in-8°.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES-
SÉANCE DU LUNDI 7 OCTOBRE 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
n". I
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les couatinnls iiréditclibles du qitantic
du septième ordre. Note de M. Sylvesteu.
« M. Cayley a eu la bonté de calculer pour moi, par une méthode
propre à lui, la fraction génératrice pour le qnanlic (^.J>')' clans sa forme
réduite. Il trouve que son numérateur est
~f-«'«.r'*
-)-a' (-[~x'-hx< + 7.3.'-i-.T<'+x"') +fl" (.v' + .i^+n.v'-hx<'-{-x")
-t-a' (2^' + ^» + .»;'*) +n"(n-,r«+2x'°)
-^-a'iv-hl.r'—x'—x") +a''{ — x'—.r'-h'î.v"-\-~r")
^a" (—1+ 2x'— a;'— .r» — .r'»H-.r") -Ho" (.r'— .r' — ,r«— ,f'»+ a.r"— j:")
+ rt' (4,r-)-4.r^— :e'— ^'-t-a;" — x'2) +«=»(— ,r + .r='—.r*—.f' + 4'^'+4-^")
^a' {n—.v-—3x'—ix'~x"'—x") -ha^' {—.i-^~x*—3x^—3.v^—x''-h-îx")
^_„9 (x + 3.r;'4-.r' — .îr' + 2x'+2x'3) -l-fl" (ax + a.r'— .r'-t-.j'+ 3.r" + .r")
_l_ „io (_ I + 4,r2_a,e_ 2.i'—'îx">—x") + fl=' (— I — 1.V*— ix"— .l'-h /^x"— x")
+ n" (5x + 3a;'+2J:'— :;;'— 2x9— x'+.r") ^_„!5 (.(._. ,r3_ 2x5—x'+ 2x9+ 3 x"+ 5x'^)
-ha'' (5-f-x2— 4^;'^— 6x»— 4.r'«— x' = 4-2x'<) 4- a'< (2 — x'— 4-r' — 6x«— 4x«+x"'+5x'«)
+a" (x— 4-';'— 4^'— •'^'+-^"+4'''") +"■' (+4-^+'^'— ■^*— 4-'^'— 4'^'-t--'^")
+ fl" (2-+-5x' + x' + x«— 2x'+3.r"— j;") -J.-a" (— 1 + 3x2— 2x'+x«+x"' + 5x"+2x'»)
+ «'=■ (3x — X»— xi-- 'jx'— 5x9— x" — x'3) ^_„:i |_,r_,j;3_5x5— ^x'— x9— x"+3x'3)
+ «'« (6 + 3x'+3x<— 4^*— 3x» — x'2 + 5x'<) +n=» (5 — .r'— Sx"— 4x''-J-3x'»+3xi2 + 6x")
-ha" ( — X— 2X=— gx^'— 8x' — 4x'— 3x" + 4x'=) +rt"(4.r— 3.r'— 4r*— 8x' — 9x»— 2x"— x")
H-a" (a+6x'+x'+2x«+2.r'-|-x'»-r-6x"+2x'*)
C. R., 1R78. j= Semestre. (T. LXXXVII, N» lij.) 69
( 5o6 )
» Quant au dénominateur, on sait d'avance qu'il est
» Pour obtenir la fraction génératrice sous sa forme canonique, je mul-
tiplie le numérateur et le dénominateur de celte forme réduite chacun par
(iH- a^) (i -+-a'°){^ + ax){i-h ax^) (i -h ax'^).
» Alors le dénominateur devient évidemment
(i -a'){i ~a'){i-a'-y{i- a-'>){i - a-x-)[i - a-x') (i - a-x''){i - ax')
elle numérateur devient P -f- Q où, pour trouver Q, on n'a qu'à substi-
tuer, pour un terme quelconque Ka/x^, le terme Ka'x", avec la con-
dition que j -\- f =55 et s + g' = 23.
» On voit que la fraction sera alors sous sa forme canonique, par la raison
qu'on ne trouvera ni a\ ni rt% ni a'-, ni a"" dans le numérateur affecté
du signe — . On comprend qu'en effectuant le développement de l'une
ou l'autre expression, selon les puissances ascendantes de a et de x, le
coefficient de a/x''^ exprimera le nombre total des covariants du degré/
dans les coefficients du quantic du septième ordre et de l'ordre £ dans les
variables.
» Je trouve alors, pour la valeur de P, l'expression suivante :
+ a^ (a;' -i- x^ -h .t' + .r" -+- x" -h x^ '')
+ rt''(2x* + x'^- ax' + x'" + x''')
-h a'' [X -h 2X^ -\- 2X" -\- 2X~ -+- 2X^ — x'' — X' ' )
-+- a°(x--f- ^x"" + 3x" + 2X^ + 2x'^ — x"' — x")
H- rt''(3x -H x'' + 5x^ + x" +x" — x" — 2a?'^ — x'" + x")
-^ a^{i -\- 3x^ + 3x'' -\- Gx" + 3x'" — 2x'- — 2x''' — x" — 2x")
-+- fl''*(3x + 5x' + 7X* + 2X'' -\-[\X'^ — x" — 2X'^ — 2X''''' — 3x'" — x'")
4- rt"'(5x'' + 4.a^'' + 6x°+ 6x*— 3x"' — 3x' = + x'''— 4 •3?'° — x'*-— x^^)
-1- rt' ' (5x + 8x^ + 1 1 x^ — 4-^' — 2X'' ' + a?'' — 3x'^ — x")
+ «'-(4+ 9^" -f- (^x'' H- i2X°-f-2x'"— yx'- — ^\ x^'' — kx'''' -- x^^ + x"^-)
-j-rt'^(9x -\- 8x^+ iSx'^+Sx'— x'-*
— 3x" — i3x" — 9x'^ — 3x" — x" + X-')
+ rt'*(4 + 9X-+ i2x'' + i5x" — 2.r*— 3x'°
— loo;'^- iix'' -Sx'" - 3x'« + 3x")
+ a"(9x + i2x^ + iGx'^-i- 6x' + Gx"
— 7x" — I I x'^ — 9x'^— l\x^' — x'"-!- 2X" + 2X-'j
H- «'"(5+ i4x^H- i5x''+ i2x" -i- X* — x*°
— i3x' = — 4x"- lox'" — x'* +3x-''+ 2x='=)
( 5o7 )
-+- a' ' (i 2 X -h î ^ x^ -i- I '] œ"^ — 5 se'' — 3x"— 17 x"
— i6x" — lix'' — Bx'''-h ax'^ -h 3x-')
+ a'*(9 + i4x^+ i4 J^'-+- i^x^— /ix^— \3x'°
— 2\x"'— \8x*'' — i8x"' — x'"" -h 2X-° -h Bx^")
-+- a'"{i5x H- îGx^-h i8j?M- 27.r'~ 8x"
— iQx" — aojr'^ — 20 x'^ — 6x'~ -h ax-' -+- lix-^)
+ «-"(6 + i4jî^+ iSx'' + 12 a;" — 8jî'— 14^'°
-\-2x'-— i8x"* —i3x"^-\- 2x'*4- 5x-" -\- 6x^-)
-h a^' {i/^x 4- l'jx' -+- ic)X^ — x' — 8j:°— 25jc' '
— 23x"— i4.r'^ — 20;"+ 4-^"*+ 8x-' + 4x")
4- «"(9 + ï'jx- + iSx'' + II x'* — 8.r' — iSj:'"
— 3ix'^- 17a;'''- iSx'" + 6j:'« + 9x-»-t-9x")
+ a'^^{i'jx -{- l'jx^ — aox'^ — 43^' — iSj?" — 32x"
— 26 x'^ — 22X'"^ — 4>^'^'+9'^'^ + gx^' -T- 5x-')
+ «-''(8 + i7.r-+ i4 J^' + O-a^" — iÇ)X^ — 66x'°
— 37X'-— 24x"— i7x"'+ 8j:'^ + ^x-°+ J2X")
4- «'"(i5x 4- i5.r' 4- 170:^ — 'jx' — 27X'' — 3ox"
— 32x'^ — 23x''' 4- 3x'^4- gx'" -1- I 2X-' 4- gx")
4- «'"(9 4- i3x-4- i![X'''+ Gx"— 20X^ — 23x"'
~ 35x'- — igx' '' — lox-"'' 4- lox'* 4- i4j^'° + i4 J^'^")
4- «" (i4^ + i5x' 4- i3x^ — ]5x' — i8x° — 37X"
— 3ix'^ — i7x"^4-3x"4- i4-a^''''4- i4-^'* + 6x^').
» Pour effectuer le tamisage, en observant qu'en vertu des formules de
M. C. Jordan on peut négliger toute puissance dex dont l'exposant excède
i5, on obtient, pour les termes positifs de P et de Q qu'on doit obtenir, la
table suivante :
x"(i 4- 2fl'4- 4«'° + 4«'^+ 5a"'4-9fl'^4- 6rt-''4-9a"
4- 8a=''4- 9«=' 4- 6«" 4- 9fl^° 4- 5rt'- 4- 4a''' 4- 4«" + 2a*
4-x (rt^4- 3a'4- 5rt" 4- 9rt'^4- i2r«" 4- i5rt'' 4- i4«"' + 17^"' + i5rt
4-i4rt"4-i4rt"-°4-i2a''4-9rt"4-6rt-'''4-5rt"4- 2a'' + 3 a" -h a")
4- x-(a" 4- 5a* 4- 5^'" + 4ct'- 4- 9a' '' 4- i4«'"
4- i4a'*4- i4«-°+ i7a'"+ i?""'' + i3a=''4- i4«"'
4- i2a'» + 9n^-4- 8a^'4- 2a'^''4- 3a-^'* 4- 2a'" 4- a"-)
4-x'(a=4- in^ + a'-h 5 a'> -{- 8 n" -i- S a" 4- i2rt' =
4- i4"'' + iGn'° 4- i7«^' 4- 17^-^ 4- i!ja-^
4- i5a"4- i4a=' + 9a" 4- 9a" + 5«'^ 4- 2rt" + 3a'«)
69..
25
( 5o8 )
-h x'' {^a' -h 2a^4-3fl«-i-/|a"'+9a"+i2a'* + i5«''+i4a"+ i4a"'
+ i5a=- + i4a=' -h i4«" H- i4«'' + g'ï'" + 9«'' + 4fi" + sa'")
4-x'(a^ + 2fi=+ 5a'+ 7a'H- lia" + i3fl"+ i6rt"-i- i7rt'^
-+- i8a'»4-i9a^' +17^"+ i3«-' + loa^" + 8a»' + 6a" + 2a'*)
+ x" (rt' + 3a° -h 6a* + ôa'" 4- 1 2a'' 4- 1 5a" H- 1 2ri'«
+ i4fl'^ + i2a=''-h iifl"H-9a=' + 6a-«4- 3a2* + 3a'°)
+ ^'(a» + aa^ -i- a' -h 2a' -t- 5a'= + 6a'^ + 27a")
-ha:'{'2a'-+- 2 a*^ -h 6a"' + a"' H- a")
+ a?"'(a' + 2a^+4a«+6a''4-a'^+ a^'j
+ a^'°(a'4-3a*-f- 2a'^+a''\)
+ x"{a^ 4- a' + aa" + 2a*'')
+ :r'-(2«'' 4- aa'" 4- a'» 4- a")
4- ^■'^(a" 4- 2a" 4- 3a''' 4- a^')
4- x'\a' 4- a'" 4- Ga^" 4- 4a''' 4- aa»» 4- a")
4-x'^(a'4-a''4-6a"4-aa'"4- 2a").
» Le tamisage étant effectué (ce qu'on peut aisément opérer par simple
inspection), les termes et les coefficients numériques, qui seuls restent
sains et saufs, toute soustraction faite, seront les suivants :
I, 2a% 4«'", 4<^", 5a'% ga", «",
a^x, 3a' X, 5a" X, ga'^x, 2a"jr, a'°x,
a^x\ 5a«x% 5a"'j:% 4a'-x% 4a"x%
a'x% 2a* j;-', a^x% 5a' J.', 5a" Jr',
2a'-x*, 2a*x', 3a'jr% 4«'°-3?%
a'x', 2n'j:*, 5a'j:'', aa'x*,
a''a'% 2a'' x", 3a'x%
a\r', aa^x'',
2a' x', a^x*
a'x", 2a'x',
a\r'",
a^x", a'x",
a''x* '',
» En ajoutant à ces termes ceux qui sont fournis par le dénominateur,
c'est-à-dire
a', a% 2a'-, a-", crx-, a-ji-% a-x'°, ax',
( 5o9 )
on a le tableau complet des invariants et covariants irréductibles du quantic
du septième ordre, sous la convention qu'on comprend, par Y^a^x^, K cova-
riants (lu degré j et de l'ordre s. De même ia^ , a* signifiera trois invariants
du degré 8; l\ci*', 2a'- six invariants du degré 12. Le covariant dénoté en
haut par a^x''^ démontre que la limite inférieure pour l'ordre des cova-
riants d'un système illimité de quantics, chacun d'ordre inférieur à ji, est
actuellement atteinte quand 71 ;= 7, et même quand le système illimité se
réduit à lui seul quantic, ce qui aussi a lieu pour 7Z = 8 et pour tous les
ordres inférieurs, sauf pour n = 3, dans lequel cas la limite /\, il est vrai,
est atteinte; mais le système doit contenir au moins deux quantics. L'ap-
parence des invariants, dont les degrés sont i4, 18 et 22 (nombre néces-
sairement pairs), est aussi digne d'observation. On en conclut (et même
un seul de ces covariants servirait à établir la même conclusion) que i — «'
paraîtra comme facteur dans la partie invariantive du dénominateur de la
fraction génératrice pour tout quantic dont l'ordre est pair et plus grand
que 10. »
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Observations , à propos d'une Communication
récente de M. Gruey, sur un appareil cjyroscopique . Lettre de M. Hirn
à M. Faye.
« Je lis, dans le Compte rendu de la séance du 9 septembre, la description
d'un nouvel appareil gyroscopique de M. Gruey, appareil qui doit être
soumis à l'examen d'une Commission dont vous faites partie. Je m'empresse
donc de vous adresser à ce sujet quelques renseignements qui me paraissent
devoir offrir quelque intérêt.
)) Vous trouverez, dans le tome IX des Annales de l' Observatoire , un
Mémoire étendu de moi, ayant pour titre : « Théorie analytique élémentaire
du gyroscope » . Ce travail, je puis le dire sans vanité, ne sera pas un des plus
mauvais que je laisserai derrière moi. Je suis parvenu à rendre clair et en
quelque sorte palpable un des problèmes de Dynamique les plus diffi-
ciles, à mon sens du moins, qui puissent se rencontrer. A la fin du Mé-
moire, vous trouverez des planches qui donnent l'idée claire de l'instru-
ment dont je me suis servi pour vérifier approximativement les résultats de
l'analyse; vous y reconnaîtrez, du premier coup, l'appareil de M. Gruey,
mais exécuté à une échelle colossale. 11 y a plus, si vous fouillez bien la
collection des instruments conservés à l'Observatoire, vous y trouverez
( 5io )
mon appareil lui-même : j'en ai fait don dans le temps, soit à l'Association
scientifique de France, soit à l'Observatoire même, je ne me rappelle pas
bien, et le pauvre Cazin, dans une conférence publique, a fait fonctionner
cet appareil.
» Ce qui ressort avec évidence de mon analyse, c'est que, si l'on exerce
une pression sur le cercle B de M.Graey, le cercle A doit se mettre à tour-
ner avec une vitesse dont j'indique la loi précise; si au contraire on exerce
une pression sur le cercle a, l'axe it, supposé d'abord horizontal, doit se
redresser, arriver à la position verticale avec une vitesse déterminée et telle
que si, à ce moment, on renverse le sens de la pression, le mouvement
de tt dans un plan à peu près vertical se continue.
» Je n'ai pas besoin de vous dire que ce n'est pas une réclamation de
priorité que je viens faire. Le but que j'ai poursuivi et atteint était tout
autre que celui de M. Gruey; mais il n'en est pas moins certain que le
nouvel aj)pareil gyroscopique, avec toute son explication, rentre, comme
un cas particulier, dans les phénomènes que j'analyse dans mon Mémoire.
J'ai déjà songé plusieurs fois à faire réimprimer celui-ci à part, en y
ajoutant la théorie de la précession des équinoxes qui en découle facile-
ment. »
PHYSIQUE. — Sur un cas singulier d' échauffement d'une barre de fer.
Note de M. Hiujv.
« J'assistais, ces jours derniers, à la pose d'une des grandes clavettes ser-
vant à caler sur son arbre de couche le volant d'une machine à vapeur. Cette
opération était exécutée par deux ouvriers ajusteurs. Eu raison du peu de
surface transversale de la clavette et de sa juxtaposition avec l'arbre,
le marteau qui devait la chasser dans sa rainure ne pouvait la frapper
directement. L'un des ajusteurs appuyait donc, contre la tête de cette cla-
vette, l'extrémité d'une barre de fer cylindritjue, de i mètre de longueur
environ et de o",o8 de diamètre, en ayant soin de lui donner la direction
convenable et de la relever seulement un peu pour la séparer de l'arbre.
C'est sur l'extrémité libre de celte barre que frappait l'autre ouvrier.
» L'opération était à peine commencée, que le premier homme, très-in-
telligent, qui m'a aidé dans toutes mes expériences sur les machines à vapeur,
m'avertit que, à chaque coup de marteau, il sentait la barre s'échauffer for-
tement et se refroidir de suite. Comme je me montrais incrédule, il m'invita
( 5ii )
à prendre sa place pour vérifier le fait. Je constatai en effet, à mon grand
étonnewent, que, à chaque coup de marteau, et sur toute l'étendue de l'extré-
mité du barreau saisi par la main, le fer s'échauffait instantanément, pour
retomber, au bout d'une seconde à peine, à sa température initiale; j'évaluai
à près de Irente-cinq decjtés celte variatiou brusque de température. Je dis
à mon grand étonuemeiit. Avant même de me mettre en place, j'avais com-
pris qu'il ne pouvait s'agir ici d'un échauffement réel et ordinaire, comme
celui auquel donne lieu le martelage du plomb par exemple. I^e marteau
pesait près de 5 kilogrammes; l'ouvrier le soulevait à 2 mètres de hauteur
environ; en admettant que l'effort d'impulsion des bras ajoutât encore un
excès de vitesse due à une chute de 3 mètres, ce qui est certainement
exagéré, on arrive à un travail de ^^"^ X 5 — aS*"", représentant par suite
une quantité de chaleur de ^ = o'^''',o6. La capacité calorifique du fer
, , . ,. , . 1 0,06 r. r I r
étant 0,11, cette quantité donnerait heu a un accroissement de = o°,545
dans une pièce de fer de i kilogramme; mais, puisque réchauffement avait
lieu sur une longueur de o"", i au moins, la masse échauffée pesant plus de
4 kilogrammes, l'élévation possible etmaxima de température était à peine
de ^^^—-1 soit o,i3. Or, comme je l'ai dit, la sensation de chaleur que
j'éprouvais répondait à une variation de plus de 3o degrés. Ce phénomène
thermique, quoique très-naturel au premier abord, est, comme on voit,
fort singulier. Il est, je le pense, tout subjectif; en d'autres termes, je crois
qu'il ne s'agit ici que d'une question de sensation.
)) Pour bien observer le phénomène, il fallait se placer très-près de la
barre, le corps en avant de l'extrémité frappée, la tète très-rapprochée de
la trajectoire du marteau, et saisir le fer à environ o", 01 de l'extrémité
frappée. Chacun comprendra que, pour prendre d'emblée une pareille
position, il fallait avoir une foi bien robuste dans l'adresse de l'ouvrier
frappeur. J'hésitai d'abord, je l'avoue ; je me tins prudemment un peu en
arrière, et je saisis la barre à environ 3o centimètres en deçà de son extré-
mité. J'éprouvai néanmoins de suite une sensation bien nette de chaleur ;
mais, chose fort curieuse et qui donne, je pense, la cltf de l'explication
exacte, la source de chaleur me semblait résider dans l'intérieur même de la
main, et non à la surface du métal, qui, au contraire, me paraissait rester
froid. Les choses changèrent quand je m'enhardis, et que je pris la position
convenable et quelque peu risquée que j'ai indiquée plus haut : ce fut
alors le fer même qui me sembla s'échauffer et se refroidir rapidement, à
chaque coup de marteau ; je remarquai aussi de suite que la sensation de
( 5ia )
chaleur ne durait qu'autant que les vibrations sonores excitées dans la
barre par le choc.
» L'explication la plus probablement correcte du phénomène que je
viens de décrire consiste, ce me semble, à admettre que, dans de certaines
conditions particulières, les vibrations sonores peuvent, en ébranlant les
nerfs sensilifs, déterminer à la périphérie de notre corps une sensation de
chaleur, absokiment comme, par exemple, une pression exercée sur les
yeux ou un coup donné à ces organes éveille en nous la sensation de lu-
mière. Cette explication, que je hasarde avec toute réserve, mérite vérifi-
cation. Les physiciens qui disposent d'un thermomètre de Melloni pour-
ront aisément s'assurer si une barre de fer, frappée à l'une de ses extrémités,
s'échauffe effectivement pendant un temps très-court, d'une manière aussi in-
tense que cela semblait avoir lieu dans l'expérience que je viens de relater » .
M. D.vuBRÉE dit que M. Tresca, s'il avait été présent à la séance, aurait
sans doute rappelé, comme phénomène analogue à celui dont il vient
d'être question, le fait remarquable qu'il a, lui-même, constaté sur une
barre de fer soumise au marteau-pilon et à la surface de laquelle apparaît,
de distance en dislance, une très-forte élévation de température.
PHYSIQUE. — Observations au sujet de (a Note de M. Bouillaud, insérée dans
le Compte rendu de la séance précédente; par M. Tu. du MoxcEr.
« Je n'ai pas cru devoir faire insérer aux Comptes rendus la réponse ver-
bale que j'ai faite, dans la dernière séance, aux observations de M. Bouil-
laud, car il est certaines attaques et insinuations auxquelles on ne peut
répondre que les preuves matérielles en main. Ce sont ces preuves que
j'apporte aujourd'hui, et, au lieu d'une Commission que M. le Président n'a
pas cru devoir nommer, sans doute en raison de la notoriété des effets con-
testés, ce sera l'Académie tout entière qui pourra s'assurer du mode d'in-
stallation des expériences et des résultats obtenus. Toutefois, pour ne pas
prendre tous les instants de l'x^cadémie, je n'ai préparé que les expériences
relatives au condensateur chantant et au phonographe ; mais je pense qu'a-
près ces deux sortes d'expériences, fûtes par les membres de l'Institut
eux-niénics^ il ne pourra rester aucun doute dans l'esprit sur l'authenticité
des effets annoncés par moi
( 5.3 )
Il Ces expériences, comme vous l'avez vu, ont parfaitement réussi, et
je ne vois plus maintenant qu'aucune contestation puisse être élevée à cet
égard. Je ne puis cependant m'empêchcr de m'étonner que M. Bouillaud
ait formulé ses doutes si tard et alors que le phonographe, le téléphone et
le microphone sont entre les mains de tout le monde depuis longtemps.
Pourquoi, d'un autre côté, n'a-t-il jamais voulu répéter les expériences
lui-même, et alors qu'on lui donnait toutes les facilités pour les faire?
» Je n'insisterai pas sur la théorie des effets produits dans ces expériences.
J'en ai parlé déjà à plusieurs reprises, et j'ai même montré que l'expérience
du condensateur chantant, jointe à beaucoup d'autres, montre que les effets
d'attraction électromagnétique ne son t pas nécessaires pour reproduire la pa-
role. Ces résultats sont sans doute assez difficiles à expliquer dans l'état
actuel de la science acoustique; toutefois, si je considère l'ensemble de
toutes les expériences qui me sont transmises de tous côtés, et celles que
j'ai faites moi-même, il semblerait que des vibrations sonores doivent ré-
sulter de toute réaction entre deux corps ayant pour effet de provoquer
brusquement et à intervalles rapprochés des modifications dans l'état de
leur équilibre électrique ou magnétique. On sait que la présence de la ma-
tière pondérable est indispensable à la propagation des effets électriques,
et il pourrait peut-être se faire que les vibrations moléculaires dont j'ai si
souvent parlé, et que M. de la Rive avait admises le premier, soient le
résultat de mouvements moléculaires dus aux variations des forces élec-
triques qui les tiennent dans un état particulier d'équilibre réciproque. »
RIÉMOIRES PRÉSENTÉS.
M. Abeille adresse une nouvelle Note relative à la « Ténotomie utéro-
viiginale ignée ».
(Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.)
M. Leprince adresse, de Bourges, une Communication relative au
Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. L. Boucher adresse, par l'entremise du Ministère de l'Instruction
publique, une Note sur « Trois nouveaux propulseurs ».
(Renvoi à l'examen de M. Tresca.)
C.R., 1878, 2- Semestre. (T. LXXXVII, «o jg. , rjQ
( 5i4 )
M. H. Danglas adresse une description et un dessin d'un appareil, au-
quel il donne le nom de « Thernio-hydromoteur ».
(Commissaires : MM. Desains, Phillips. )
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, le tome III de l'ouvrage sur la « Triangulation du Dane-
mark », publié par M. J. Jtidrae, directeur des travaux géodésiques en Da-
nemark.
ASTRONOMIE. — Découverte de deux petites planètes , à Clinton {New- York);
par M. Peters. (Dépêches de laSmithsonian Institution, communiquées
par M. E. Mouchez.)
1° Planète (Q. (Dépêche reçue le i^' octobre 1878.)
Ascension droite 1 '' 6'"
Déclinaison -+- 4° '8'
Mouvement : 5 minutes vers le sud.
1 1' grandeur.
2° Planète (J/- (Dépêche reçue le 2 octobre 1878.)
Ascension droite 23'" 44"'
Déclinaison — 8" i o
Mouvement faible vers le sud.
10" grandeur.
ASTRONOMIE. — Seconde Lettre de M. Watson, relative à la découverte des
planètes intr a-mer curielles, communiquée par M. Mouchez. (Traduction.)
« Ann-Arbor, 2 septembre 1878.
« Je vous ai déjà envoyé une information assez exacte par rapport aux
positions des deux nouvelles étoiles que j'ai observées le 29 juillet, durant
l'éclipsé totale de Soleil. Les notations du temps des observations furent
faites d'une manière permanente siu- les cercles horaires et de déclinai-
son, qui avaient été détachés de l'instrument, et peuvent maintenant ètro
( 5.5 )
lues à loisir. Dès mon retour de l'expédition de l'éclipsé, j'étais presque
débordé par des lettres me demandant des renseignements sur mes obser-
vations, et alors je montai les cercles de notation, et je les lus trop rapide-
ment. J'ai fait depuis une détermination plus exacte et je me hâte de vous
envoyer les résultats. En montant le cercle horaire, pour être lu sur le cercle
de lecture, il y avait une erreur d'excentricité très-considérable, qui n'a
pas été éliminée dans la première instance, et qui doit par conséquent faire
les résultats apparents beaucoup plus discordants qu'ils n'étaient réellement.
» J'ai fjiit de nouvelles lectures, dix sur chaque marque, en avant et en
arrière, de telle sorte que chacune des dix lectures faites est une détermi-
nation indépendante, et les moyennes, corrigées pour l'erreur d'excentri-
cité, sont données par les suivantes :
en de Washington.
Obj
et observé.
Cercle de lecture.
h m 9
5. 7. Si
Soleil
0 (
164. l3, 7
±0,7
5.16.37
[a]
159.49,3
±0,4
5.17.46
(^)
i55. 1,8
±0,5
5.22.5l
Soleil
160.25,2
±0,5
5.32.3.
Soleil
157.57,2
±0,3
6.14.36
Soleil
147.27,4
±0,7
» Afin que vous puissiez vous former une idée du degré d'exactitude
obtenu, j'ai joint à chaque cas l'erreur probable du résultat.
» De ces lectures je trouve :
(«)-o
de Aa
S — 8r3i,'6
S, -8.37,6
S3 -8.25,6
S, --8.3i,5
de Aa
m 5
— 26.32,6
— 26.38,2
— 26.26,6
— 26.32,4
et il en résulte les positions suivantes des planètes :
Temps moyen de Washington,
h m s
1878. Juin. 29 5.16.37 (a)
Juin. 29 5 I 7 .46 (^ )
Planète
-0.
Positions apparentes.
A«
AJ
a r?
m s
- 8.3a
— 0.22
Il m s 0
8.27.24 -h 18. 16
— 26.32
-0.35
8.9 .24 H 18.3
» La correction pour l'excentricité, dans le cas des lectures du cercle, a
été déterminée en comparant la moyenne des seconde et troisième lectures
70..
( 5i6 )
sur le Soleil avec les lectures extrêmes et, on agissant ainsi, les résultats sont
aussi concordauts qu'on peut l'espérer. Ils montrent que la méthode que
j'ai adoptée peut être employée pour les observations qui ont été faites
durant la courte période d'une éclipse totale de Soleil.
» Soyez assez bon de communiquer ces résultats à l'Académie des
Sciences; l'information qu'ils donnent intéressera doublement les collègues
de feu l'illustre Le Verrier. J'ai déjà transmis à Paris quelque contribution
d'argent de moi-même et d'autres pour l'érection d'une statue à Le Verrier
près de la scène de ses œuvres ; et c'est pour moi une source de profonde
satisfaction d'avoir pu contribuer à la perpétuation de sa gloire par les
découvertes que j'ai faites dans le temps de l'éclipsé, découvertes parfaite-
ment d'accord avec ce qu'il avait prédit depuis longtemps. »
M. Mouchez présente, après la lecture de cette lettre, les observations
suivantes :
(( La très-grande habileté de M. Watson, comme observateur, ne semble
devoir laisser aucun doute sur la réalité de cette découverte ; cependant cette
observation a luie telle importance qu'il est permis, qu'il est même néces-
saire de rechercher toutes les objections qui peuvent lui être faites avant de la
considérer comme absolument démontrée. C'est dans cet esprit seulement
que je ferai les remarques suivantes : Si l'on porte sur une carte du ciel les
deux astres observés par M. Watson, on voit qu'ils se trouvent situés à peu
près sur le même parallèle que deux étoiles de 5^ et 6* grandeur de l'Écre-
visse, dont elles ne diffèrent, en ascension droite, que d'une quantité de
même signe à peu près égale, 3 à 4 minutes environ. Or, dans une Note plus
détaillée, que M. Watson a adressée au journal Astronomische Nacliricliten,
cet observateur dit que la vis du mouvement en déclinaison de son équato-
rial était légèrement serrée, mais que le vent a pu déranger un peu l'instru-
ment en ascension droite (comme si la vis de pression en était restée
libre). Ne pourrait-on pas dès lors attribuer à ce dérangement la différence
observée en ascension droite et supposer que ce sont les deux étoiles qu'on
a vues et non pas des astres nouveaux? Nulle part, M. Watson ne dit, dans
sa lettre, qu'd a vu simultanément une étoile et un astre voisin dans le
champ de son télescope, bien que cela pût arriver, puisque leur distance
est de moins de i degré; nulle part, non plus, M. Watson ne dit qu'après
avoir observé les nouveaux astres il a cherché les étoiles voisines qui au-
raient pu lui servir d'étoiles de comparaison, poiu' mieux déterminer la
( 5i7)
position et la grandeur fies nouveaux astres. Il l'a sans doute fait, mais
nous ne le savons pas.
» Enfin nous ne savons pas bien exactement comment ont été fixés les
ronds de papier sur lesquels ont été pointés ces astres, et comment a pu se
produire ceUe très-grande erreur (V excentricité que signale M. Watsou.
» Il est vrai qu'un second observateur, M. Swift, complète précisément
ces renseignements, puisqu'il affirme avoir vu simultanément deux astres dans
le champ de son télescope, qui était de i^.AS'. H ne peut donc rester aucun
doute sur l'existence d'au moins un des deux astres nouveaux de M. Wat-
son. Mais, malheureusement, M. Swift, bien qu'il se fût exclusivement
consacré à la recherche des planètes intra-mercurielles, n'avait pris aucune
disposition particulière pour déterminer leur position.
» Dans ses premières Communications, M. Watson ne nous avait signalé
qu'un astre nouveau ; c'est dans ses dépêches ultérieures qu'il a annoncé
la découverte d'un second astre, et c'est précisément ce dernier qui semble
le mieux s'adapter à l'une des orbites de Le Verrier. En employant les nou-
veaux éléments envoyés par M. Watson, M. Caillot n'a pu cependant arriver
à représenter d'une manière satisfaisante les anciennes observations et les
observations actuelles; il arrive à des conclusions difficilement acceptables.
Il semble donc résulter de tous ces faits, et jusqu'à plus ample informa-
tion, que si les observations faites en Amérique, pendant l'éclipsé to-
tale du 2g juillet dernier, donnent une très-grande probabilité de plus à
l'existence des planètes intra-mercurielles, soit même, si l'on veut, une
presque certitude, elles n'ont pas apporté d'amélioration sensible dans la
connaissance de leur orbite.
» Le travail définitif que fera M. Watson sur son importante observation
dissipera certainement les doutes qu'ont pu faire naître les incertitudes
des premières Communications. »
PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Deux remarques au sujet de la relation générale
entre la pression et la température, déterminée par iW. M. Lévy (*);par
M. H. -F. Weber. (Traduction.)
Au commencement de son Mémoire « Sur une loi universelle relative à la
dilatation des corps », M. Lévy dit :
« Je me propose de démontrer que cette relation (entre /v, c etT) est loin Je pouvoir être
Comptes rendus, 23 septembre 1878, p. 449-
( 5i8 )
arbitraire ; :]ue la pression que supporte un corps quelconque ne peut être, tant que ce corps
ne change pas d'état, qu'une fonction linéaire de sa température; en d'autres termes et
sous forme physique, si l'on échauffe un corps, quel qu'il soit, sous volume constant, la
pression qu'il exerce sur les parois immobiles de l'enceinte qui le renferme ne peut croître,
en toute rigueur, que proportionnellement à sa température.
•) Je dis que cette proposition est ut corollaire absolument rigoureux des deux propo-
sitions fondamentales de la Théorie mécanique de la chaleur et de celte hypothèse que les
actions mutuelles des atomes des corps sont dirigées suivant les lignes qui joignent leurs
points d'application et ne dépendent que des distances de ces points entre eux. »
» Cette dernière affirmation n'est pas entièrement juste.
» Dans sa démonstration, M. Lévy passe sous silence une seconde hypo-
thèse, qui est la suivante : la quantité ('—) , c'est-à-dire la chaleur spéci-
fique, sous volume constant, est indépendante du volume spécifique v.
M. Lévy paraît considérer comme une chose qui s'entend de soi-même
que la quantité (— , j ne peut pas dépendre de v. Mais il faudrait, pour
prouver que tel est le cas en réalité, faire de nouvelles hypothèses.
» Or il est facile de démontrer que l'hypothèse de M. Lévy n'est pas
nécessaire, que bien au contraire il suffit d'admettre la seconde hypothèse
pour en déduire le résultat auquel il arrive.
» On peut, des deux principes fondamentaux de la Théorie mécanique de
la chaleur, snns le secours d'aucune hypothèse, déduire la relation
suivante :
»],
- -^ T l'S
qui devient, si l'on y introduit la chaleur spécifique sous volume con-
stant c.
(5),-"(
df'
dans laquelle le signe ( j indique que la quantité tnise comme indice
reste constante dans la différentiation donnée.
» Si l'on fait maintenant l'hypothèse que, dans toutes les substances, la
chaleur spécifique c, est indépendante du volume spécifique, on obtient,
au moyen de l'équation précédente, le résultat de RLLévy; p est, pour
toutes les substances, une fonction linéaire de la température.
» Voilà la remarque /orme//e que je voulais faire.
( 5-9 )
» Mais le résultat déduit par M. Lévy est en contradiction absolue avec l'ex-
périence, et c'est le second point sur lequel je voulais attirer l'attention.
» M. Andrews a démontré, dans la dernière partie de ses Recherches
classiques sur la façon dont se comporte l'acide carbonique {Philos.
Transact. for 1876, II" Partie, p. 436), que la valeur -^ varie d'une façon
très-notable avec la température et la pression sous volume constant, et
que, par conséquent, le rapport de /j à T sous volume constant n'est pas
un rapport linéaire.
» Je finis en donnant les résultats de M. Andrews :
Valeur initiale de /). f = o°,oà6°,5. t = CjO à 64°,o. f = 6/|°,o à ioo°,o.
atm
16,42 " 0,004^54 o,oo46o'j
31,48 0,00537 0,006237 0,004966
25,87 o,oo588 0,005728 o,oo54o6
30,37 » 0,006357 o,oo586i
33,53 0,00734 0,006973 0,006334
MÉCANIQUE. — Si»' la manière dont se distribue entre ses points d'appui le
poids d'un corps dur, posé sur un sol poli, horizontal et élastique : identité
de ce mode de répartition, pour une base de sustentation plane et horizontale,
avec celui d'une charge électrique en équilibi'e dans une plaque mince de
même forme. Note de M. J. Bovssinesq, présentée par M. de Saint-
Venant.
« Dans deux articles, du 20 mai 1878 et du 9 septembre 1878 (Comptes
rendus., t. LXXXVI, p. ia6o, et t. LXXXVII, p. 402), j'ai montré : 1° que
des pressions verticales quelconques dm =J'['S„yi) dS,d-ri, appliquées à
divers éléments plans d^dri (ayant les coordonnées ^, ïj,o) d'un sol hori-
zontal et élastique, produisent, en chaque point (x, y., o) du sol, un petit
enfoncement w proportionnel au potentiel $ = / — > où r désigne la dis-
tance de ce point à l'élément plan d^^do ; 2° que, si les pressions dm sont
celles qu'exerce un corps dur, de forme donnée, pressé contre le sol par
son propre poids ou par toute autre force verticale, de manière que l'on
connaisse, à une constante près, iv en tous les points de la base de susten-
tation (surface de contact), il est possible de déduire de ces valeurs de w la
( 5ao )
fonctiony^(S, •/]), c'est-à-dire le mode même de distribution du poids ou de
la pression totale. En effet, admettons, pour simplifier, que la constante,
valeur de l'enfoncement du corps dur, soit connue (ce qui revient à attri-
buer au corps un poids approprié) ; 0 vérifiera l'équation AoO = o, pour
toutes les valeurs de x, y^ z, et, en outre, les trois conditions spéciales
$ = une fonction connue de x, y, en tous les points de la base du corps
dur; — = o aux autres points du plan des x, j, enfin $ = une quantité
de l'ordre de - pour r infini, c'est-à-dire aux points [x, j, z) très-éloignés
du corps. Or on sait, du moins quand les contours de la base de sustenta-
tion sont connus, que ces équations déterminent complètement une fonc-
tion 0 astreinte à y satisfaire, et que celle-ci, une fois trouvée, pourrait
également s'obtenir en se donnant, au lieu de la première condition spé-
ciale, c'est-à-dire au lieu des valeurs de 0 à l'intérieur de la base de sus-
tentation, la valeur, aux mêmes points, de la dérivée de $ par rapport à z :
nouvelle condition spéciale qui montre que cette fonction est bien toujours
un potentiel de la forme | | ,, ^,, , . -^ car elle est satisfaite,
J J Vl^— ?)'+(r— 'li' + z' '
ainsi que les autres équations du problème, si l'on choisit^ (x, j) égal au
quotient par — 2 7t de la dérivée — > prise pour z = o, on obtiendra ainsi
l'expression unique cherchée Aç.j[x^y), dès qu'on aura trouvée.
» Si la base du corps dur est plane et horizontale, la première condition
spéciale devient $ = const.; ce qui est précisément le caractère distinctif
de l'équilibre d'une charge électrique j dm, supposée libre de se mouvoir
aux divers points de cette base, mais sans pouvoir la quitter. Ainsi, la
pression exercée par un corps à fond plat se répartit, entre les diverses parties de
sa base, comme le fait une charge électricpie, en équilibre sur une plaque con-
ductrice de même forme que cette base. Soit, par exemple, une base hmitée
par l'ellipse b'x- -+- a-j- ^ a-b-. On sait qu'alors, pour une charge élec-
trique totale (ou pression totale) égale à i, 0—1 ,^ _^ ^ - ;
V étant le demi-petit axe (vertical) de l'ellipsoïde — '- 1- j^ — -i- - = i,
passant par le point {x,j,z); et la charge par unité d'aire / (H, yj), en
chaque point (|,ïj) de la plaque (ou de la base de sustentation), vaut
2„al, (' ^ ^= ^ 1"-) '■ ^^^ lignes d'égale charge f{H,'o) = const. sont sem-
blables et concentriques au contour : si l'on pose -^ + r. — Ç, elles ont
a
( 521 )
pour équation Ç = coiist., et divisent la base du corps en bandes équiva-
lentes, nnbdÇ,, supportant respectivement des poids inégaux,
f(i„-n)nabdÇ = — ^v'i — Ç,
d'autant plus grands que la bande considérée est plus loin du centre. Inver-
sement, on recontiaît que des droites éqindistanles, parallèles à l'un des axes,
divisent la base de susienlalion en bandes d'aires inégales, mais toutes également
chargées. Sur le bord Ç = i,/(^, >2) devient infini, ce qui signifie, ou que
le sol y a ses limites d'élasticité dépassées, ou que le corps superposé y
fléchit sensiblement, hypothèses écartées par notre analyse.
i> Quand la base est un cercle de rayon p, = a = b, f[^_, fi) ou
y(p^) = (p^ — {■''^y^'i P désignant la distance du point (^, -ri) au centre,
alors $ vaut : i° — , pour les points de la surface du sol qui sont à l'inté-
rieur du cercle de contact: 2° - arc sin^, pour les autres points de la sur-
p, R '
face du sol situés à une distance R du centre plus grand que p,. C'est d'ail-
leurs ce qu'on trouve, en portant la valeur de / (f ') dans les deux premières
formules de ma Note du 9 septembre, puis en effectuant l'intégration par
rapport à p, et, après avoir appelé finalement sina le rapport - ou ^ sui-
vant que R est <^ (3| ou ^ (S,, en observant que
J^^ r ï 1 sina + sinô . sinacosS ~\ ,,
-^-rlog-^-7 — • arcsin-^ ^^ a& =0,
g Lsin9 '=sin(a-)-9) y'i — sin'a sin'ôj
■71
C~ /, I -+-siiiKsinO\ M
\ ~ loa; : ^ — -|-r— -:=7ia.
Jg \ °i — sina sin 9/ sin 9
» Ces formules se déduisent elles-mêmes de celles-ci :
i , sina -t- sin e T " (h.
^^\o^-r—, — —rr= \ — — r-
J^ COSic-f-C
sin9 ^sin(i7. + 9) J cosz-f-cos9
i
" cos9?/9 I , iH-sinasm9
: : = -■ lOÇf : ^-r »
I — 5in-asin-9 ■zsinz "- i — sinxsin9
^ acosa f/9
I — sin' a sur
= 2 arclang(cosa tango),
respectivement multipliées, la première par dQ, les deux autres par da, et
C. U., 187S, 2" Semestre. (T. LXXXV II, ?,» liî.) 7I
( 522 )
intégrées sous le signe / au premier ou au second membre, en faisant
$ = -k une limite supérieure a = o, à une limite inférieure. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la résolution en nombres entiers
de réqualion (i) ax^ +- h)'-'^ = cz'.
Note de M. Desboves.
« Dans le cas où rt et c sont égaux à l'unité, si l'on désigne par {x,j, z)
une première solution de l'équation (i), on trouve, par la méthode de
Fermât, qu'une autre solution (X, Y, Z) est donnée par les formules sui-
vantes, que l'on doit à Lebesgue ;
(2) X=:2^* — zS Y = 2XXZ, Z = z* -h^bxy*.
)) Ces formules ne paraissent pas, d'ailleurs, pouvoir être étendues au
cas où « et c sont des nombres entiers quelconques. Mais la méthode de
Fermât, convenablement appliquée, conduit, quels que soient a, b, c, aux
formules suivantes, qui sont nouvelles :
( X, =-- ^ (4«=^^ - ^c'z'), Y, = j(4è^-y - 5cH'),
^^' j Z,=z[c'z^ + 2liab{cH' -2abx'x')]'
)) Ces formules se distinguent, comme on le voit, de celles de Lebesgue,
en ce que les nouvelles valeurs X,, Y,,Z| sont respectivement multiples
de X, f, z. Elles peuvent d'ailleurs, comme les formules de Lebesgue, s'é-
tendre au cas où l'équation (i) contiendrait un terme en x-/-.
x> En rapprochant ce qiû précède des résultats que j'ai indiqués dans
mes précédentes Communications, on est conduit au théorème suivant :
» Lorsque, a et c étant égaux à l'unité, b est de lajorme u-v[2u-{-i') ou de
l'une des formes dérivées [v- ± 2?r)i', {2U-hv*)u-, f* ± iir, [v- — u-)u-,
— u-{u^ -h i>-), ±v- — u\ — u'^\>-{u^ — v-y, on peut toujours obtenir
une première solution de Nquation (i) au moyen d'une identité; puis on peut
calculer une infinité d'autres solutions à t'aide des formules (2) et (3).
» On pourra voir, en particulier, que les solutions obtenues par
M. Lucas, dans son ouvrage sur Léonard de Pise, au moyen de formules
( 5a3 )
spéciales à chaque exemple numérique, sont aussi données par les for-
mules (2) et (3).
» L'habile géomètre que je viens de citer a aussi traité quelques cas
particuliers où, les formules de Lebesgue n'étant plus applicables, les
formules (3) ne donnent pas toutes les solutions de l'équation (i). Mais
j'ai remarqué que tous les exemples choisis satisfaisaient à cette condition
que le produit {a +- b)c était un carré, et je me suis alors proposé de
trouver les formules générales du problème dans le cas que je viens d'in-
diquer.
)) Voici, en quelques mots, la solution :
» Représentant par e- le proJuit (rt 4- ô)c, et cherchant d'abord des
nombres seulement commensurables, ce qui permet de faire j égal à i,
on est conduit à l'équation
ac[x'' — i) + e- = c-z-',
et si l'on pose
L -h I
X = )
t — I
OU tombe sur une équation à laquelle la méthode de Fermât est applicable.
Cette méthode donne d'abord deux solutions directement; puis on obtient
deux systèmes de formules qui font connaître chacun deux solutions cor-
respondant à une première solution de l'équalion (1).
I) Je ne reproduirai pas ici ces formules, qui sont un peu compliquées.
Je dirai seulement que, dans le premier système, les valeurs de'X, Y sont
données par des polynômes du troisième degré en x, j\ z, tandis que,
dans le second système, les polynômes sont du sixième degré. On pourra,
du reste, si on le préfère, appliquer la méthode générale à la recherche
des formules particulières à chaque exemple numérique. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Solution (l'un système d'équations linéaires.
Note de M. J. Farkas, présentée par M. Yvon Villarceau.
« Je considère le système remarquable
71..
( 524 )
où, évidemment, les inconnues sont x,:..t,^ . ..^.Tf., tandis que rt et s sont
des fonctions linéaires l'une de l'autre : a = in£ ■+- u. Si nous posons
I I £
I I [i + t^i]
\ I (s + aAs)
(£+2 As)'--' o{a + ■2^a) (e + aAs)'"-^'
(£ + As)''"
(sH-aAîj*
"KjT-hl
selon une rède fondamentale, nous aurons Xr — '^-^^^-^- En joignant les
séries de ^Ar-u de telle sorte qu'on obtienne, pour deuxième élément de la
(r + i)'™'= colonne, (p{a -h Aa) — ç(a) = A9(rt), pour troisième élément
de la même colonne 9 '«-f- 2 Art) — i^\o[a -+- An) + 9 (a), et, en géné-
ral, pour {k -+- 1)''""^ élément de la (r -f- i)'^'"'' colonne,
o{n-\-hàa) — i j ç;[a + (/i — i)A«]
^,J ?[« + (/' -2) A«] •
— if(p{a)= A''ç(a),
en ayant encore égard aux identités [ A'* ( a" )]/,=„ = «!(A£)"et [A*(£")]/,>„= o,
nous arrivons au produit des deux déterminants partiels, dont l'un se ré-
duit à sa diagonale. Si l'on fait
et, de même,
on a
j", = m'
A''(e")
II
V;'-*-' ?£'■■"' V£''^'
m^ \o{a) 00 I .
V£"
r-hZ
( 525 )
» Le coefficient de mT*' v ? («) dans cCr est
V s'"-^' V £''^' V e'"^'
I
o
V£'
I VH^
7+1
va'-
/■+2
Nous désignons ce déterminant partiel par (s, Aï),,,. Conséqueinment, nous
obtenons
Xr— m''['ço{a) — m{î,As.)r,, V9(«) + m-U, Ai)r,2V (p(n) — ...
+ (_,„)*+'•(£, As),.,., v<p(^)]-
Soit £ = o. Puisque
iv=']«='-r[(';
/^\ /-''\2V+(M3^.
(As)'-",
ou bien, en désignant le coefficient de (A;)?"'' par/;,ç [v£'']£=o --- /','7(A£)''"-'';
après quelques transformations, de (s, Aê);.,, on déduit
(o,A£),.,= (Ae)'
r,r+3
r,r-^ t
I
/' -h I , /' + 2 7- -H 1 , /■ 4- 3
I
/■ -+- I , /' + «
--=(Ae)'(o,iV,,
AI
ors
+ (772 Ac)''-'\0,l);.,S_rV ?(«)]•
Pour as = o, [.rJe=o devient m' [v y («)Ja«=o = 77
■ ! r/a'-
Si l'on ne fait pas s ^ o, mais que l'on fasse As = o, ^ =: co , le détermi-
,1
nant x^, multiplié par -^î devient la dérivée 7'™*^ de la série de Taylor;
car
(2:OW =
r-+- I
I
('■
+ 2
/■ -I- 2\ /'/ -1- 3
2
I
r -h t
t
r -H t
/■+ t
— £ (1,0),.,.
( 526 )
>■ + 1
» Divisons la première série de (1,0)^,, par ■ et soustrayons de la
deuxième série, puis divisons la nouvelle deuxième série par '- et sous-
trayons de la troisième série, et ainsi de suite; on aura pour résultat
et en conséquence
in'^ >- J
o' (a]
r + I
A=.
(/■+l)(r+2)
(r-)-i)(/-+2)(rH-3)
(1,0),,,=
r+ t
C :')("-«)
2 J
)[u-af
\ 3 .
] (" - «)
cr
j
(u— a)-
[u — a)
de même
1 ■3^0 Jii = o '
?(«)
u
—
a
[u - af
(«-<.)■ ,.
?'(«)
I
(:)("--)
(:)("-«)' ..
2
G
I
©("-) •■
3!
0
0
I
...
..
o{n). »
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur un nouveau pendule gjrroscopique.
Note de M. Gruet.
« Construit, sur ma demande, par M. Diicretet, le pendule gyrosco-
piqtie que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie possède un mouvement
curieux, résultant des effets simultanés dus à deux lois connues de la rota-
tion (les corps : la loi de la toupie de Foucault et la loi du parallélisme des
axes de rotation de M. Sire. Voici en quoi il consiste :
M Un tore T peut recevoir, au moyen d'une ficelle, un mouvement de
( 5:27 )
rotation rapide autour de son axe ab. Cet axe repose par des pointes a et Z>
à l'intérieur d'un anneau, dont il est un diamètre.
» L'anneau est suspendu, par un point de sa circonférence, à l'une des
extrémités d'un fil en caoutchouc, dont l'autre extrémité est fixe. Le rayon
du point de suspension de l'anneau peut faire un angle quelconque avec
l'axe du tore; cet angle est droit dans notre appareil.
» Si le fil est sans torsion et le tore sans rotation, le système se tient en
A / \ci.
équilibre sous l'action de la pesanteur; le fil et le plan de l'anneau sont
alors verticaux, et l'axe du tore horizontal.
» Abandonnons le pendule dans cette position verticale, sans impulsion
aucune, mais après avoir donné, isolément ou simultanément, une torsion
au fil, une rotation au tore autour de ab, et voyons ce qui se passe dans
chacun des trois cas possibles.
n PnEMiiîR CAS : Le fil est tordu et le tore sans rotation. — Le fil reste ver-
tical et exécule les oscillations ordinaires de torsion, nettement accusées
par l'anneau et le tore dont le système joue uniquement le rôle de poids
tenseur.
» Deuxième cas : Le fil est sans torsion et le tore tourne. — Pendant toute la
durée de cette rotation, le fil reste vertical, sans torsion, et l'axe du tore
conserve sa direction.
Troisième cas : Lefd est tordu et le tore tourne. — Le phénomène est alors
bien différent de ceux qui précèdent : le pendule sort spontanément de la
position verticale et peu à peu se transforme en un pendule conique très-
ouvert, d'une espèce sin<i;ulière. Le fil tourne autour de la verticale de son
point fixe O, alternativement dans un sens et dans l'autre, en passant par
la verticale à chaque changement de sens. En même temps, le fil se tord et
( 528 )
se détord alternativement, et le plan de l'anneau reste constamment dans le
plan vertical V du fil; enfin l'axe du tore oscille dans ce plan, de part et
d'autre de l'horizontale.
» L'étude expérimentale de ce mouvement est très-facile, parce qu'il
est formé de périodes semblables et qu'il suffit d'observer en détail et de
décrire la première période.
» Soient : i° Oz la verticale du point fixe O, du fil 01, menée de haut
en bas, et A un premier observateur couché sur Oz, la tète en O, les pieds
en z; 2° B un deuxième observateur couché sur le fil 01, la tète en O, les
pieds en I, et la torsion ou détorsion qualifiée de positive ou négative sui-
vant qu'elle a lieu ou non de droite à gauche pour cet observateur;
3° G un troisième observateur couché sur ab, de telle sorte que la rotation
propre du tore ait lieu pour iui en sens contraire de la torsion initiale du
fil pour B. Supposons enfin, pour fixer les idées, que cette torsion initiale
est négative.
» On distingue dans la première période quatre phases analogues. Abs-
traction faite des inégalités dues aux résistances passives et à l'iuiperfection
de l'élasticité du fil, ces phases sont d'égale durée, et le tableau qui suit
renferme ce qui passe simultanément, pendant chacune d'elles, pour la
torsion s du fil, son écart 6 de la verticale Oz, sa révolution ^ autour de Oz,
et l'angle a de ab avec l'horizontale du plan V.
B On voit que la 3^ et la 4*^ phase ne diffèrent respectivement de la i'* et
de la 2" phase que par le changement de sens des mouvements relatifs à
£, $, ij;, a. A la fin de la 4*^ phase, le pendule se retrouve dans les conditions
initiales et une deuxième période commence, semblable à la première.
» En résumé : 1° le fi! a des oscillations de torsion ; 2" V oscille autour
de Oz ; 3° le fil oscille dans V de part et d'autre de Oz ; 4° l'axe du lore ab
oscille dans V, autour de l'horizontale de ce plan. Toutes ces oscillations
ont une période commune, analysée dans le tableau ci-contre.
» Il est clair que l'imparfaite élasticité du fil et les résistances passives
rendent les périodes de plus en plus courtes, et que le pendule finit par
s'arrêter. Il arrive assez souvent que la rotation du tore s'éteint à un mo-
ment où le fil est encore tordu et en dehors de la verticale; on voit alors le
fil se détordre rapidement, en toute liberté, entraînant le tore et l'anneau
dont le plan cesse dès lors de coïncider avec V; de ce moment, on doit re-
garder l'expérience gyroscopique comme terminée.
(529)
i''" phase.
Le fil, d'abord loidii
négativement , se
détord complète-
ment, avec une vi-
tesse croissante et
positive.
s varie de sa valeur
initiale — e» à o.
8 croît de o à un
maximum 9,, et
dans le sens qui va
des pieds à la léte
de C.
Le plan vertical V
du fil tourne au-
tour de Oz, avec
une vitesse crois-
sante, dans le sens
pour A de la dé-
torsion pour B,
c'est-à-dire de
droite à gauche, et
à chaque révolu-
tion de V répond
un tour de détor-
sion.
■i/ varie de o à + Cq-
a croît de o à un
maximum a,, dans
le sens qui va de
la tète de C à celle
de A.
2" phase.
Le fil se tord posi-
tivement avec une
vitesse décroissante
jusqu'à o.
e varie de o à -1- ôo.
décroît de 9, à 0.
Le fil est redevenu
vertical et immo-
bile à la fin de la
1' phase.
V continue à tour-
ner dans le même
sens que pendant
la i'"* ])hase, avec
une vitesse dé-
croissante jusqu'à
o, à aison de
I tour pour i tour
de torsion positive
du fil.
ij/ varie de e,, à ii^-
a. décroît de a, à o.
ab est redevenu
horizontal à la fin
de la 2'^ phase.
3° phase.
Le fil se détord com-
plètement.
£ varie de -f- Sp à o.
I continueàdécroître
de o à — 6, , dans
le sens qui va de
la tète aux. pieds
de C.
V tourne autour de
Oc en sens con-
ti'aire de celui qui
répond au,\ 2 pre-
mières phases, ou
de gauche à droite
de A, à raison de
I tour pour i tour
de délorsion du
fil.
■i décroît de 2j, à z^.
a décroît de o à — a,,
fliconiinueàtour-
ner dans V, dans
le même sens que
pendant la 2"^ phase.
4° phase.
Le fil se tord néga-
tivement.
£ varie de oà — £„
G croît de 9, à o, dans
le sens de la
i" phase. Le fil est
redevenu vertical
et immobile à la
fin de la 4*^ phase.
V continue à tour-
ner autour de Oz
ou A, de gauchek
droite, et toujours
à raison de i tour
pour I tour de
torsion du fil.
\ décroît de £„ à o.
a croît de — a, à o,
ah tourne en sens
contraire du sens
relatif à la 2' et à
la 3" phase. Il est
redevenu horizon-
tal à la fin de la
4" phase.
C. R., 1878. V Semestre. (T. LXXXVll, N» IS.l
72
( 53o )
BOTANIQUE. — Révision de la flore des Malouines {Iles Falklcmd). Note de
M. L. Crié, présentée par M. Chalin.
(c Au nombre des faits singuliers que présente la flore des Malouines,
on peut noter l'existence de certaines espèces européennes, parmi les genres
austro-américains.
» C'est au milieu des Gommiers [Bolux, Àzorella), des Restiacées [Gai-
mardia), desTliymélées {Drapeles) et desSantalacées musciformes; des Dali-
barda et Jncislrum, véritables Ronces et Pimprenelles antarctiques; des
Oligosponts brjiformes, qui rivalisent de petitesse avec les Cératelles des
dernières terres australes; des Neuropogon, aux frondes polycbroraes, re-
couvrant abondamment les rochers du Spitzberg et des Terres-Magella-
niques, que MM. Durville (') et Gaudichaud recueillirent toute une série
de plantes dont l'identité spécifique avec celles d'Europe est reconnue
depuis longtemps (^).
» Le nombre total des végétaux récemment signalés dans la flore des
Malouines, par Joseph Dalton Hooker ('), s'élève à environ aSg Crypto-
games et à 129 Phanérogames. Or la révision de nombreux spécimens in-
déterminés, recueillis par Durville, nous permet d'ajouter à la liste générale
les espèces suivantes : Cypéracées : Carex n^acrosolen,Sx.euà.\ Caiex atio-
picla, Steiid. Graminées : Poa oligesia, Steud.; Hierocldoa arenaria, Steud.;
y4ira veslUa, Steud.; Àiridium elegantulum,S[eud. Mousses: Grirnmia mari-
iima, Hnrnev; Dicranum aciph/ltain, Hook; D. selosHm,î{ook; D. Billardieri,
Schw.; D. longifoliiis, Brid.; D. pungens, Hook; Campylopus inlroflexiis,
B!'id.; Lophioilon slricliis, JVeissia slricta, Hook. Pyrénomtcètes : Pleospora
(') Durville explora la baie de Soledail en novembre 183.2, Trois ans plus tard, il Ut
paraître sa Floride des Jlcs Malouines . (Voir Comptes rendus, septembre 1S25.)
(') Citons entre autres : Capsetla Buisa pnstoris, Moench.; Cardamine hirsuia, L.; Sa-
gina procamhcns, L.; Alsine mcdia, L.; Crrastium arvcnse,!..; Montia fontana, L.; Tri-
foliuin npcns, L.; Epilohium tetragonum, L.; Senccio vulgiiris, L.; Tma.racum Dens
Leonis, Desf.; Liniosclln aquatica, L.; Pcronica serpyllifolia, L.; Staticc luniiria, L.; Rumex
iicctosclla, L.; Caltitriche verna, L.; Urtica urcns, L.; Poa nnnun, L.; Agrostis alba, L,
Ces plantes, qui, pour la plupart, abondent dans l'Archipel, avaient été signalées, plus
(le cinquante ans avant Durville, par Commerson, sur les bords du détroit de Magellan, et
par Forstcr, sur les côtes de la Terre-de-Feu. L'hypothèse des origines multiples ou centres
de création paraît aujourd'hui généralement admise pour chacune de ces espèces.
(') Flora antarctica, Part. Il : Botany of l'uvgia the Falklands, Keiguelcns's land,
by Joseph Dalton Hoolier. London, i844-
( 53. )
herbar-uin, TuL; Depazea vagans, NoIj.; D. Polj(jonorum, Nob.; Diloplios-
pliora graminis, Desm. Uuédinées : Cyslopm candidus, de By.; Uredo plaii-
laginis, Nob.; Phragmidium inciassaluin, Liiik.; Triphraginium Ulinaiiœ,
Tul. Ai.GLEs : Dclesseria ruscijolia, Lamx.; D. Iiypoglossum, Ag.; Gigartina
pistlllata, Lamx.
» Actuellement, la flore des Maloiiines comprend donc environ 3g4 es-
pèces, qui se répartissent ainsi dans les quatre grands embranchements du
règne végétal :
riIAKÉnOCAMFS.
Dicoty/édoncs, 86.
Composcos 22
Caryophyllécs t)
Kcnonculacées 8
Oaihellifèits
Scropluilarinces 5
Rosacées :{.
Polygonées 3
Crucifères 3
Primulacées a
Rubiacées i
Onagrariées 2
Oxalidées 2
Violariées 2
Droséracées i
Euplioi'biacéei
iMnrces
Myrlacéos. . . .
Portulacées. . .
Crassiilacées. .
Lobt'liacées. . .
l^lricacées . . . .
Gentianées . . .
Plombaginées.
Plantaginées. .
Chénopodées .
Santalacées. . .
Thyaiélées . . .
Empêtrées . . .
Monocotjléilones, 4q.
Graminées
24
Cypéracées 12
Joncées. . .
Orchidées.
Iiidées
Alismacées.
Rcstiacées, .
CRYPTOGAMES.
Jcrogènes, 86.
Mousses 54
Hépatiques 2 1
Fougères
Lycopodiacées 2
Marsiléacées 1
.J/ujJu'gèrics, iy3.
23
Algues supérieures
Algues inférieures. . ,
Lictiens 3n
Pj'rénomycètes 6
Hymcnomyrètes.
Urétlinées
Discninycèles . .
Gastéromycètes .
» Le tableau ci-dessus indique l'ordre de prépondérance des familles.
7a..
( 532 )
» Les Composées comptent plus d'individus que les vingl-sept autres
familles de Dicotylédones réunies. Quinze d'entre elles présentent une
seule espèce.
» Les Graminées y occupent le second rang. Viennent ensuite les Cy-
péracées, Caryophyllées, Renonculacées, Ombellifères, Scrophularinées,
Joncées, Rosacées, Orchidées, Polygonées, Crucifères, etc.
» Comme dans la plupart des flores arctiques, les plus nombreuses sont
les Cryptogames. Les Algues supérieures offrent près de cent représentants ;
et il est curieux de constater que, sur ce nombre, une trentaine au moins
habitent les mers de l'Europe. Ainsi les Plocamium coccineum, Nilophyl-
liim Bonnemaisonii, Rliodymenia palinala, Chorda lomenlaria, Eclocarpus sili-
culosus, Delesseria niscifotin j G'ujarlinajihlillaki, etc., du littoral delà Manche,
ne paraissent guère plus rares sur les côtes du détroit de Magellan.
» Aux Muscinées, déjà signalées par J. Dalton-Hooker, nous avons
ajouté neuf espèces. Parmi celles-ci, la Grimmia marilima, l'une des plus
intéressantes de notre bryologie atlantique, habite les rochers maritimes
de Cherbourg et de Chausey (' ).
» Un examen minutieux des échantillons de l'herbier Durville nous a
permis de constater, sur les plantes des Malouines, la présence de plusieurs
mycomycètes des genres : Cyslopus, Uredo, Phracjmjdium Triphracjmium,
Dilopliospliora, Pleospora et Depazea.
» Aux Falkland, la rouille des Crucifères [Cyslopus candidus,De Barry)
ravage Y Jrabis macloviana, le Cardarnine hirsutaet le Capsella bursa pasloris.
» Le Phragmidium incrassatiim Lmk, qui infeste à l'automne les feuilles
de nos Rubus, développe ses beaux stylospores phiriloculaires sur le Fram-
boisier des Midouines [Dalibarda geoides, Smith).
» Les Triphracjmium sont aussi communs sur la Pimprenelle des Ma-
louines ( Ancislrum ciscendens, Wall).
» Les Pyrénomycètes comptent plusieurs types intéressants : le Dilo-
phosphorn (jrnminis, Desm. (s|jermogonie d'un Depazea), que nous tenons
pour un Darluca à spores ciliées et à cils rameux, habite aux Falkland les
chaumes de plusieurs Graminées.
» Nous avons aussi observé le Depazea poZ/j/ono/um, Nob., sur divers
Rumex et le Depazea diffusa, Nob., sur les Hêtres du détroit de Magellan.
» Les feuilles du Seneciacandicaiis, DC. sont fréquemment tachées par le
(') Voir L. Crié, Essai sur la végétation de l'archipel Chausey [Manche], suivi d'une
(lorale comi)arét' des îles de la Wanclie (Jersey, Guernesey, Alderney et Serti). Caen, iS'jy.
( 533 )
Pleospora herbannn, Tiil., dont les pycoïues accompagnent le type asco-
phore.
» La même sphérie paraît ravager le Planlacja Stantoni, à i'ile Saint-Paul.
» Nous nous proposons, d'ailleurs, de faire connaître à l'Académie plu-
sieurs faits de ce genre, tels qu'ils résultent de l'examen des plantes qui
ont été rapportées, par M. G. de l'Isle, des îles Saint-Paul et Amsterdam.»
PHYSIOLOGIE. — Recherches sur l'urée des organes; par M. P. Picard.
« On sacrifie un chien, parla section du bulbe; on prend une portion
des muscles de la cuisse, le cerveau, le foie, et on les hache finement. On
pèse, dans des capsules de porcelaine, un même poids de chacun de ces
organes ainsi réduits en pâte fine, 5o grammes par exemple. On additionne
de lo grammes d'eau distillée et de 60 grammes de sulfate de soude en
petits cristaux non effleuris ; on porte le tout à l'ébullition, puis on rétablit
le poids initial de 120 grammes, en ajoutant une quantité suffisante d'eau
distillée, et l'on filtre. Sur le liquide ainsi obtenu, on fait agir soit l'hypo-
bromite de soude, soit le réactif de Millon, suivant un procédé que j'ai
indiqué antérieurement.
» Il se dégage, dans ces conditions, et pour chacun des organes cités, des
volumes gazeux, azote et acide carbonique, qui, à l'aide d'une proportion,
permettent d'évaluer les quantités de gaz que fourniraient les totalités
des organes employés et qui, par conséquent, permettent de comparer les
poids d'urée que peuvent contenir 1000 grammes, par exemple, de muscle,
de cerveau et de foie.
» C'est cette méthode qui a été employée dans des éludes que je pour-
suis depuis longtemps, en vue de me faire, au milieu des opinions con-
tradictoires, une idée nette sur le lieu ou les lieux de formation de l'urée
dans l'organisme; j'ai déjà fait connaître ailleurs quelques-uns des résultats
que j'ai obtenus; je désire aujourd'hui, en les présentant à l'Académie,
les compléter le mieux possible.
» En premier lieu, lorsqu'on effectue ces déterminations chez un animal
à jeun, dont l'estomac est vide, dix-huit à vingt heures après le repas, on
constate que les quantités de gaz dégagées de poids égaux de muscles, de
cerveau et de foie, décroissent du premier au dernier de ces organes. Si
l'on suppose que ces gaz sont dus à de l'urée décomposée, on pourra cal-
culer les quantités de cette substance qui sont contenues dans 1000, et l'on
( 534 )
obtiendra des chiffres tels que les suivants : looo grammes se comporlent
comme s'ils coiUenaieut :
Pour les muscles -■>■{']
le cerveau i , i
le foie Oj^^
» Toutes les analyses que j'ai faites chez les chiens donnent des résultats
de même sens, et même les valeurs absolues diffèrent peu d'un sujet à l'autre.
)i J'ai eu occasion de faire la même étude sur les organes d'un supplicié,
qui n'avait pris aucun aliment solide depuis un temps indéterminé, et dont
l'estomac ne co:;tenait qu'un peu de liquide pris quelques instants avant
l'exécution. J'ai trouvé des résultats tout à fait analogues à ceux que j'avais
obtenus chez le chien :
Pour les muscles 2,6
le cerveau i , o5
le foie o,4o
» Chez le chien en pleine digestion, on observe, comme résultat con-
stant, un accroissement considérable de la quantité d'urée décelable dans
le foie, tandis que les proportions en augmentent fort peu dans les muscles
et le cerveau : je crois même que, pour ces deux derniers, l'accroissement
n'est qu'apparent. Les chiffres suivants expriment les résultats d'analyse
pratiqués dans cet état bien défini de la digestion :
Muscles. Cerveau. Foie.
Premier chien 2,7 i , 5 i , ?,
Deuxième chien .■',,55 i ,3 i ,36
» Pour comprendre la signification réelle de ces faits, il faut se reporter
aux chiffres que j'ai communiqués à la Société de Biologie, et qui expri-
ment les poids d'urée contenue dans 1000 grammes de sang de la digestion
et du jeûne ; les proportions sont beaucoup moindres dans le second de
ces états, comme le montrent les chiffres suivants :
Sang de la digestion
(pour 1000]. Sang du jeâne.
Premier chien 1,18 o,3
Deu.xième chien 1,0 o,45
» De cet ensemble de faits, je crois pouvoir conclure que, pendant la
( 535)
digestion, l'urée se forme dans les muscles, le cerveau et le foie; ces or-
ganes contiennent tous une plus grande quantité de cette substance qu'un
poids égal de sang. Pendant le jeûne, l'urée semble se former uniquement
dans le cerveau et les muscles.
» Ces conclusions ont été obtenues en partant de cette hypothèse, que
le gaz azote dégagé par l'hypobromite résulterait uniquement d'urée dé-
composée; mais, dans le cas où cette hypothèse serait erronée, la signifi-
cation physiologique de mes recherches ne serait pas amoindrie. Les oscil-
lations dans la composition du sang, du foie, etc., n'en resteraient pas
moins des faits acquis et que l'on pourra vérifier en quelques heures.
» J'ajouterai enfin que, à l'aide d'une méthode complexe qui m'est par-
ticulière, j'ai obtenu avec les muscles un liquide qui donne des précipités
cristallins par l'acide nitrique et l'acide oxalique : ces précipités sont faci-
lement solubles dans l'eau alcalinisée par du carbonate de potasse. Cette
solution donnant les réactions de l'urée, on a là un fait à l'appui de mes
conclusions, »
PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Note au sujet d'un travail adressé à V Académie
par M. J. Ferez sur le bourdonnement des Insectes; par M. Joussut
DE BeLLES.ME.
« A l'occasion d'une Communication faite par M. Ferez, le 2 septembre
dernier, sur le bourdonnement des Insectes, je crois devoir faire connaître
les résultats que j'ai communiqués le 23 août au Congrès pour l'avance-
ment des Sciences et dont le Mémoire original n'a pas encore été publié.
)) Tous les Insectes chez lesquels la vitesse de vibration de l'aile est supé-
rieure à 80 vibrations émettent un son perceptible, pourvu que leur sur-
face alaire soit sufllsamment étendue.
» La suppression des ailes fait disparaître ce son.
» Les Insectes appartenant à l'ordre des Diptères et à celui des Hyméno-
ptères ont seuls la faculté d'émettre deux sons : celui dont nous venons de
parler, qui est grave, et un autre sou aigu, généralement à l'octave du pre-
mier. C'est cette faculté qui caractérise essentiellement le bourdonnement.
» Quand on coupe les ailes à une Volucelle ou à un Bourdon, le son
grave est aboli, mais le son aigu persiste; le son grave est donc produit par
l'aile, tandis que le son aigu en est indépendant.
» L'opinion de Landois, attribuant le son aigu à la sortie de l'air par les
{ 536 )
stigmates et à la vibration des valvules qui les garnissent, n'est pas soute-
nable, attendu que, si l'on bouche ceux-ci avec de la glu, le son aigu con-
tinue à se produire avec la même intensité.
» Il faut en chercher l'origine dans le mécanisme même de la mise en
mouvement de l'aile. Cliez les Insectes bourdonnants, les muscles du vol
ne s'insèrent pas directement sur l'aile, mais aux pièces du thorax qui la
supportent. C'est le mouvement de celles-ci qui entraîne l'aile et la fait vi-
brer. Le thorax subit donc des déformations alternatives et incessantes, sous
l'influence de la contraction des muscles moteurs de l'aile : au repos, la
coupe de cette région représente une ellipse allongée verticalement; l'action
musculaire la transforme en une ellipse allongée latéralement. Le thorax
vibre donc tout entier et successivement suivant ses deux diamètres. Comme
les masses musculaires sont très-puissantes, ce mouvement vibratoire est
très-inlense, ainsi qu'on peut s'en assurer en tenant entre les doigts un
Bourdon dont les ailes sont coupées et qui cherche à s'envoler. Le thorax
constitue donc un corps vibrant, qui ébranle directement l'air environnant,
comme le fait, par exemple, la branche d'un diapason. Chez les Insectes
dont il s'agit, les vibrations se répètent un grand nombre de fois par se-
conde, et il en résulte un son musical qui n'est autre que la note aiguë ca-
ractéristique du bourdonnement.
» Les gros Insectes produisent le son aigu avec plus d'intensité que les
petits, parce que la surface vibrante de leur thorax en contact avec l'air est
plus étendue.
» Si le son thoracique, après la section des ailes, est plus élevé que le
son produit directement par le mouvement de celles-ci, c'est parce que,
pendant le vol, la résistance de l'air modère la vitesse de contraction des
muscles; tandis que, si les ailes sont supprimées, le muscle, vibrant sans
produire d'effet utile, atteint son maximum de vitesse.
» On peut, après avoir coupé les ailes, en fixant un style à la paroi su-
périeure du thorax, en inscrire directement les vibrations; j'ài obtenu ainsi
des tracés que j'ai communiqués au Congrès pour l'avancement des Sciences
et dans lesquels le nombre de vibrations correspond exactement à la hau-
teur du son aigu que perçoit l'oreille. Il n'y a donc nul doute à avoir sur
l'origine thoracique de ce son.
» Le bourdonnement n'existe que chez les Hyménoptères et les Di-
ptères, parce que c'est seulement chez ces Insectes que la déformation du
thorax, par l'action des muscles du vol, a lieu sur une surface assez éten-
due pour produire un son perceptible. Il n'en est pas de même chez les
autres Insectes. »
( 5^7 )
ZOOLOGIE, — 5Mr /fl Trichodonopsis paradoxa [Cbp.).
Note de M. A. Schneideh.
« La Trichodonopsis paradoxa est commune dans les Cyclostomes des
environs de Poitiers. Son étude m'a présenté quelques faits intéressants,
complémentaires de la description de Glaparède et de Stein, que je résu-
merai brièvement.
» La cuticule offre, sur toute sa surface, un aspect très-finement ponctué,
résultant de la présence, au-dessous d'elle, d'une couche ininterrompue de
petits bâtonnets à section circulaire, disposés en palissades, ainsi qu'on
peut le constater dans les vues de profil. C'est sur la membrane basilaire
du disque qu'ils s'observent le plus aisément. Ils rappellent, par la forme et
la position, les Trichocystes, bien qu'il soit impossible de mettre en relation
avec eux des filaments urlicants quelconques et que ces bâtonnets existent,
je l'ai dit, sur la membrane basilaire qui est constamment nue, sans cils
ou autres appendices.
» L'organe problématique, en manière de calotte solide, envisagé par
Claparède comme musculaire et resté indéterminé pour Stein, est le
nucléus. Il est échancré d'un côté; dans cette entaille ou en face d'elle,
est un petit nucléole sphérique, très-net.
» La détermination précédente résulte : i° de ce que l'organe problé-
matique et son satellite (nucléole) sont les seules parties du corps qui
donnent avec les acides et agents colorants les réactions caractéristiques
de la matière nucléaire; 2" de ce que plusieurs Trichodines, notam-
ment celles de la Nerililia fluvialilis ^ montrent un nucléus et un nucléole
qui topographiquement répondent aux organes que nous considérons
comme identiques dans la Trichodonopsis ; 3° de ce que l'organe problé-
matique, unique parfois, est quelquefois double, triple, quadruple; que
sa division peut aller plus loin, et qu'il n'est pas rare de constater l'exi-
stence, dans le corps, de six à sept spbérules assez grosses et de trente à
quatre-vingts granules plus petits, représentant tous ensemble le noyau
dont ils donnent les réactions ; le nucléole parait demeurer indivis pendant
que le nucléus éprouve cette fragmentation : il est donc démontré que
l'organe problématique joue ici le même rôle que le nucléus des Infu-
soires dans la reproduction par rajeunissement; 4" de l'impossibiUté d'ac-
corder la valeur de noyau à l'organe que Glaparède et Stein ont vonlu
considérer comme tel dans la Trichodonopsis.
C. U., 1878, 3' Semesire. (T. LWXVII, N° U5.) 78
( 538 )
» Cet organe, en effet, qui entoure l'appareil digestif, ne fixe pas les
réactifs colorants; sa structure est toute spéciale; son épaisseur est le plus
souvent occupée par des calculs plus ou moins volumineux; enfin son
existence même n'est pas constante, car il manque darts foule une catégorie
d'individus qui se distinguent en même ten)ps par le port, de légères dif-
férences dans la conformation de l'extrémité supérieure el surtout par une
disposition tout autre de l'appareil digestif; de telle sorte qu'il y a un véri-
table dimorphisme en relation avec l'existence ou l'absence de cet organe,
qui ne peut être à mes yeux qu'une partie remplissant un rôle glandulaire
très-secondaire.
» L'emploi des réactifs m'a aussi permis de rectifier plusieurs points
relatifs à la structure du disque et à la conformation de l'appareil digestif,
dont je compte publier bientôt des figures exactes. »
BOTANIQUE FOSSILE. — Structure et affinités botaniques des Cordaites. Note
de M. B. Renault, présentée par M. P. Duchartre.
« D'après les derniers travaux, si remarquables de M. Grand'Eury, sur
les bassins bouillers du centre de la France, d'après ceux plus récents en-
core de M. Lesquereux, sur quelques-iuis de l'Amérique du Nord, les Cor-
daites ont joué un rôle considérable dans la production de la bouille.
» Des forêts immenses, presque uniquement formées de ces arbres de
haute futaie, ont covivert une partie des terres émergées à l'époque où se
déposaient les terrains bouillers moyen et supérieur. Les dimensions de
leurs feuilles, longues souvent de plus d'un mètre, et surtout le dévelop-
pement extraordinaire de leurécorce, expliquent l'importance des couches
de houille formées par ces débris, et que l'on rencontre à Saarbruck, la
Grand'Combe, Biauzy, Saint-Etienne, etc., etc.
» Grâce surtout aux persévérants et sérieux efforts de M. Graud'Einy, bien
des genres fo--siles, tenus comme distincts et rapportés à des embranchements
différents du règne végétal, ont été reconnus, sans aucun doute possible,
comme ayant appartenu à un seul et même groupe de végétaux, celui des
Cordaites. C'est ainsi que le FLibeilarin Boiassifolia de Sternberg (rangé d'a-
bord parmi les Palmiers), que certaines feuilles de Nœggeratliia, que les
J'iniles et Araucariles Brandliiuji de Witham et de Lindley et Hulton, que
les Artisia de Sternberg et d'Artis (comparés aux Eupliorbiacées), que cer-
tains JiithoUthes, etc., etc., sont venus successivement grossir la phalange
( 539)
composant les débris divers laissés par un des types végétaux les plus re-
marquables (le l'époque houillère.
» Les quartz de Grand-Croix dont l'étude fait, depuis plus de dix an-
nées, l'objet de mes efforts constants, ont permis de recueillir un certain
nombre de faits importants pour l'histoire de cet ordre.
» Les racines, le bois et l'écorce, les feuilles, les fleurs mâles et les fleurs
femelles, les graines des Cordaites sont actuellement connus dans la plupart
de leurs détails intimes. Naguère, j'ai indiqué (') sommairement la struc-
ture de quelques fleurs mâles et de quelques fleurs femelles; dans cette
nouvelle Note, je désire, en peu de mots, appeler l'attention sur le bois,
l'écorce et les feuilles de ces plantes (^).
» Au centre du cylindre ligneux, se trouve une moelle volumineuse
[Jrlisin), qui, de très-bonne heure, se sépare en cloisons Iransver.sales dans
sa partie médiane; au contact du bois, au contraire, elle forme un cylindre
continu, composé de cellules prismatiques ou arrondies, dont les parois
sont munies de pores et disposées assez régulièrement en files verticales et
concentriques.
» Le bois offre deux zones distinctes : la plus interne est formée d'élé-
ments spirales, réticulés et rayés; la plus extérieure, de fibres ligneuses à
ponctuations aréolées. Les pores ont la forme de fentes disposées oblique-
ment, ou d'ellipses passant plus ou moins au cercle, suivant l'état de con-
servation du bois.
» Les fibres varient en largeur de -5^ à -^^ de millimètre, par couches
successives, ce qui annonce des changements dans l'activité de la végéta-
tion de cette époque. Leurs parois latérales seulement offrent deux ou trois
rangées de ponctuations.
» Les rayons médullaires primaires ont une ou deux couches de cellules
en épaisseur et 10 à 16 en hauteur; les rayons secondaires, généralement
simples, présentent i à 5 rangs de cellules superposées.
» Dans les jeunes rameaux, l'écorce se compose, à l'intérieur, d'une
assise épaisse de parenchyme, assez lâche, à l'extérieur, d'une zone cellulaire
à éléments plus serrés, traversée longitudinalement par des bandes de cel-
lules allongées à parois épaissies (pseudoliber), qui s'appuient d'un côté
(') Comptes rendus de l'Institut, i6 avril et 4 ji'in '87'^. Fleurs mâles et fleurs femelles
des Cordaites.
(^) La slriictiire du bois des Dorycordiiites et l'oncordaites diffère de celle du bois des
Cordaites, et sera l'objet d'une Note ultérieure.
n3..
'■ 54o )
contre la région épidermique, de l'autre s'avancent plus ou moins profon-
dément dans l'épaisseur de l'écorce, et sont accompagnées d'un ou deux
canaux résineux.
)) Dans les tiges âgées, l'écorce, qui peut atteindre 12 à i5 centimètres
d'épaisseur et quelquefois plus, présente les modifications suivantes. La
partie extérieure, renfermant les bandes fibreuses, a presque toujours dis-
paru ou a été complètement transformée en houille et rendue amorphe.
En contact avec le bois, on rencontre un parenchyme à cellules irrégu-
lières, souvent fort épais ; |)Ius en dehors, on observe des productions
ligneuses isolées dans la masse du parenchyme cortical, ou disposées en
zones concentriques, alternativement denses ou moins compactes. Les
fibres ligneuses qui constituent ce bois cortical sont semblables à celles du
bois proprement dit, mais ce sont leurs parois antérieures et postérieures
seulement qui sont ponctuées, et séparées par des rayons médullaires
(rayons circumvecteurs de M. Grand'Eury). Ces rayons, alternativement
plus ou moins épais, qui séparent les fibres lignenses, déterminent sur une
coupe transversale cet aspect de cercles concentriques qui semblent formés
de couches plus compactes ou plus lâches.
» Les feuilles des Cordailes, qui se distinguent de celles des Poacordailes
et des Dorycordailes par leur extrémité arrondie et leurs nervures parallèles
[)lus espacées, se composent à la face supérieure d'un épidermeformé d'un
seul rang de cellules à parois généralement épaissies ; au-dessous, se trouve
une couche de cellules en pahssade qui s'étend sur toute la surface du
limbe, sauf au-dessus des nervures. La face inférieure est également limitée
par un épidenne sur lequel repose une assise de cellules arrondies creusées
de lacunes qui correspondent aux stomates. Le nombre de ces derniers est
d'environ i5o par millimètre carré. Entre ces deux couches supérieures
et inférieures de la feuille se voient de nombreuses lacunes formées par
des lames de cellules perpendiculaires au limbe, et parallèles entre elles
ou s'anastomosant et se terminant à deux nervures voisines. La coupe
transversale d'une nervure montre le faisceau vasculaire formé de deux
parties, l'une supérieure, ayant la figure d'un triangle dont la pointe est
tournée vers la face inférieure de la feuille, l'autre ayant celle d'un arc con-
tournant cette pointe. Le sommet du triangle est occupé par des trachées, et
au-dessus on observe des vaisseaux rayés, puis ponctués. La partie du fais-
ceau contournée en arc est formée d'éléments ponctués ; et plus extérieu-
rement, c'est-à-dire plus près de la face inférieure, on remarque quelques
cellules cambiformes. Au dessus et au-dessous de ce double faisceau vas-
( 54i )
culaire se trouve une bande de cellules allongées, à parois épaissies (hypo-
derme) ; ces bandes s'appuient sur l'épiderme supérieur et inférieur de la
feuille. Ces deux bandes de cellules hypodermiques sont réunies par deux
arcs, contournant le double faisceau vasculaire, et composés de un ou
deux rangs de grandes cellules prismatiques à parois poreuses, qui forment
la gaîne protectrice du faisceau.
» De l'exposé sommaire qui précède on peut conclure que, par la com-
position de leur bois et de leur écorce et surtout par l'orgiuiisalion de leurs
feuilles, l'ordre dos Conidilées se rapj)roche plus des Cycadces que d'aucune
autre famille de Gymnospermes, et que les Cycadées, renfermant déjà
l'ordre des Sigillarinées, avaient atteint, à l'époque houillère, lui dévelop-
pement immense. »
GÉOLOGIE COMPARÉE. — Sur l'atmosphère des corps planéiaires et sur l'almo-
sjjhère teireslre en particulier; remarques à l'occasion d'un travail récent de
M. Sterry Huiit; par M. St. Meunier.
« Les géologues auront lu avec intérêt la Note dans laquelle M. Sterry
Hunt arrive à supposer que l'atmosphère terrestre a une origine cos-
mique ('), On a vu que, d'ajjrès lui, l'océan aérien ne serait pas autre
chose que le produit d'une condensation, au voisinage de notre globe,
d'un mélange gazeux répandu dans tout l'univers et que les divers astres
auraient attiré autour d'eux, eu quantité proportionnée à leur volume et
à leur température.
» Cette manière de voir, renouvelée de M. Grove, paraît à M. Hunt de
nature à rendre compte des variations de composition que notre atmo-
sphère peut avoir éprouvées durant le cours des périodes géologiques, et
même, ajoute l'auteur, des apports de poussières cosmiques. Si la Terre ou
un autre astre vient à consommer en quantité exagérée l'un des éléments
de son atmosphère, l'espace est là pour réparer ses pertes. Bien loin que
la végétiition houillère se soit si singulièrement développée à cause d'un
excès d'acide carbonique de l'air, c'est au contraire parce qu'elle prospé-
rait qu'elle a déterminé l'arrivée extra-terrestre du gaz consommé plus
vite; il reste à expliquer pourquoi une telle explosion botanique a com-
mencé et surtout comment, une fois commencée, elle a pu faire autre-
ment qu'augmenter sans cesse.
(') Sterry IIumt, Comptes rendu', t. LXXXVII, p. 452.
( 5/,2 )
» Il y a longtemps déjà que la question traitée par M. Sterry Huut me
préoccupe, et c'est pourquoi je demande à l'Académie la permission de lui
soumettre les objections qui me paraissent décisives, contre la doctrine
du savant américain.
» Et d'abord il faut rappeler qu'il existe des corps célestes, tels que la
Lune et les astéroïdes, qui sont absolument dépourvus d'atmosphère,
tandis qu'il en est d'autres, comme Vénus et surtout Mercure, dont
l'énorme enveloppe gazeuse n'est pas en rapport avec leur volume.
» Les études de Géologie comparée ont appris que, par le fait seul de
l'évolution sidérale, l'atmosphère est peu à peu absorbée par le noyau
solide de l'astre qu'elle entoure, au fur et à mesure du refroidissement
spontané de celui-ci. C'est ainsi qu'après avoir eu la densité qu'on lui
voit chez Mercure, puis l'épaisseur qu'elle a dans Vénus, elle acquiert
les dimensions relatives dont nous profitons sur la Terre, pour s'amincir
ensuite comme elle a fait autour de Mars, en attendant qu'elle disparaisse
absolument, ainsi que la Lune eu offre l'exemple.
» Il résulte de là que l'atmosphère est un des éléments essentiels de
chaque astre et doit compter parmi ses roches originelles, au même titre
que la mer et que les assises pierreuses.
« Quant à l'origine de l'acide carbonique, elle est certainement tout
autre et, conformément à l'avis de M. Sterry Hunt, nous ne pensons pas
qu'on puisse s'arrêter un instant à l'idée que tout le gaz aujourd'hui fixé a
été, un seul moment, libre autour du globe : « Sa pression seule, à des tem-
» pératures ordinaires, aurait suffi pour convertir à l'état solide une forte
» proportion d'une telle atmosphère et de pareilles conditions auraient
» rendu impossible la vie organique. » Il faut donc, de toute nécessité,
admettre que le gaz en question a été et est encore fourni par une source
qui ne le donne que successivement. Mais rien ne justifie la supposition
que cette source soit extra-terrestre.
» M. Hunt, en citant Élie de Bcaumont etEbelmen, qui voyaient l'un et
l'autre dans l'acide carbonique le produit d'émanations profondes, aurait
pu se rappeler les savantes observations par lesquelles M. Daubrée a con-
firmé les mêmes vues('). Ce savant géologue, après avoir fait remarquer
que des arguments nombreux portent à penser que le globe terrestre ren-
ferme des substances analogues aux fers d'Ovifak, ajoute que, s'il en est
ainsi, les régions centrales de notre planète doivent être considérées comme
[') Daudrée, Bulletin de la Société géologique, ï°- série, t. XXVIII, p. 342; 1871.
( ^43)
un réservoir de carbone, d'où peut s'exhaler de l'acide carbonique, par
exemple par oxydation de la roche ferreuse.
» Depuis l'époque où mon illustre maître publiait ce beau travail si
plein d'aperçus hardis, des observations directes sont venues permettre,
en confirmant ces conceptions, d'être beaucoup plus affirniatif. Les unes
concernent l'existence même du fer carburé infra-granitique; les autres, le
procédé par lequel l'acide carbonique peut s'en dégager.
» Au premier point de vue, nous faisons allusion aux études récentes de
M. Steensirup sur les basaltes à fer natif du fjord deWaigatt ( ' ). On sait que,
dans celle localité, le gisement du métal est tel qu'il n'y a pas possibilité,
comme on l'a fait à tort pour les masses d'Ovifak, d'émettre un instant
l'idée qu'il soit d'origine météoritique. Quant à la supposition d'une réduc-
tion locale d'une roche basaltique, elle ne peut être soutenue.
» Pour ce qui est du second point de vue, on peut douter que ce soit
par oxydation directe que le métal infra-granitique donne naissance à de
l'acide carbonique, l'oxygène étant évidemment très-rare dans ces profon-
deurs. Mais il faut se souvenir que, d'après les belles expériences de M. Cloëz,
la fonte de fer, inaltérable aux plus hautes températures, devient, par suite
de sa dissolution dans certains réactifs, une source de carbures d'hydro-
gène (■-). Or, ceux-ci une fois produits, leur combustion, dans les régions
moins centrales et par conséquent oxygénées où les amène immédiatement
leur faible densité, les résout en un mélange d'eau et d'acide carbonique.
» Si donc, dans les profondeurs terrestres, le noyau de fonte, dont les
roches de Waigatt représentent des échantillons, est soumis à l'action de
dissolvants appropriés, il doit résulter de ce contact, d'abord des gaz car-
bures et des bitumes, et, secondairement, par oxydation de ces combus-
tibles, de l'acide carbonique analogue à celui que vomissent les volcans et
d'innombrables sources et que le sol granitique d'Auvergne, entre autres,
laisse exsuder constamment en si énorme quantité. On conçoit d'ailleurs
aisément que le phénomène ait pu, à certaines époques de l'histoire du
globe, présenter des recrudescences et des affaissements.
» Reste à préciser la nature du dissolvant. Or il est probable que l'eau
résultant des infiltrations superficielles, et qui pénètre dans les profondeurs
suivant le mécanisme si complètement révélé par M. Daubrée, peut suffire
à la réaction. C'est du moins ce que font prévoir les expériences de M. Cloëz
(' ) Steenstrtjp, Nciies Jahrbucli, p. 91 ; 1876.
( = ) Cloez, Comptes rendus, t. LXXXV, p. ioo3 (1S77), et t. I.XXXVI, p. 1248 (1878)
( 544 )
sur la décomposition de l'eau bouillante par les fontes au manganèse, si l'on
remarque que la plus grande résistance du fer est peut-être neutralisée par
la très-haute température où s'exercent ces phénomènes; et c'est ce que je
me propose de vérifier par des expériences directes, dont je n'aurais pas
parlé à l'avance sans la Communication de M. Slerry Hunt, w
La séance est levée à 4 heures. J. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du ^ octobre 1878.
Bulletin international du Bureau central météorologique de France; n°^ 256
à 276, du i3 septembre au 3 octobre 1878; 21 numéros autogr.
Les races latines dans la Berbérie septentrionale; par le D'' Lanoaille de
Lachèse. Limoges, Barbou frères, 1878; br. in-8°. (Présenté par M. le
baron Larrey. )
Densiinètre hydrostatique à volume métrique; par le D'' A. Ganwal. Paris,
F. Malteste, 1878; br. in-S**.
Mémoire sur les lois de réciprocité relatives aux résidus de puissances; parle
P. Th. Pépin. Rome, impr. des Sciences mathématiques et physiques,
1878; in-4''. (Extrait des Jtti delC Accademia pontificia de' Nuovi Lincei.)
Note sur un théorème sur (es mouvements relatifs; par M. Laisant. Paris,
Gaulhier-Villars, 1878; in-4°.
Quadrature du cercle. Son existence prouvée, etc.; par L. -P. Matton. Lyon,
impr. Fugère, 1878; in-4°. (3 exemplaires.)
De la fièvre jaune à la Martinique [Antilles françaises). Étude Jaite dans les
hôpitaux militaires de la colonie; par L.-J.-B. Bérenger-Féraud. Paris,
A. Delaiiaye, 1878 ; iii-8°. (Présenté par M. le baron Larrey, pour le Con-
cours Montyon (Médecine et Chirurgie, 1879).
Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents; 1878, septembre.
Paris, Dunod, 1878; in-8°.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 14 OCTOBRE 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MɻIOIRES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Président annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient
de faire, dans la personne de M. G. Delafosse, Membre de la Section de
Minéralogie, décédé à Paris, le i3 octobre.
ASTRONOMIE. — Présentation -^u volume IX des Observations de Poitikova.
Note de M. Otto Strcve.
« Je suis heureux de pouvoir présenter personnellement à l'Académie le
volume IX des Observations de Poulkova, volume récemment publié, qui
contient les mesures micrométriques faites par moi, dans une période d'en-
viron 4o ans, sur les étoiles doubles et multiples. Pendant toute cette pé-
riode, sans interruption notable, les observations ont été faites par le même
observateur, avec le même instrument et suivant les mêmes méthodes, et
elles se rattachent immédiatement à celles qu'a exécutées mon père, dans
les douze années précédentes, à Dorpat, d'après des méthodes identiques.
Celte continuité presque absolue des mesures, pendant plus d'un detni-
C. R., i»78, 2° Semestre. (T. LXXXVll, IN'- 1 C. i 74
( 546 )
siècle, ne pourra guère manquer, j'ose le croire, de les signaler particuliè-
rement à l'attention des astronomes qui s'occupent de l'étude des mouve-
ments relatifs dans les systèmes stellaires, où il s'agit fréquemment de
quantités tellement minimes qu'elles se confondent entièrement avec les
différences constantes existant entre les mesures de différents observa-
teurs.
» C'est cette continuité des mesures qui m'a permis, il y a quatre ans,
de constater les mouvements épicycloïdaux auxquels, dans le système
connu de Ç Cancri, la troisième étoile plus éloignée est sujette, par suite
de l'attraction simultanée des deux autres étoiles plus rapprochées, tour-
nant, dans ime période d'environ 70 ans, autour de leur centre commun
de gravité. Nous avons, dans ce système, l'application la plus splendide
du problème des trois corps, que présente l'hémisphère céleste boréal, et
c'est parliculièremenf cette considération qui, dans le temps, m'a engagé à
porter immédiatement les résultats de nos mesures à la connaissance de
M. Le Verrier, et à le prier de les soumettre à l'Académie des Sciences.
» Mais peut-être l'avantage inhérent à la continuité prolongée des me-
sures s'esl-il prononcé encore plus distinctement dans l'évaluation approxi-
mative des éléments de l'orbite de 42 Comœ Bér. Dans ce cas, le plan de
l'orbite coïncide de très-près avec le rayon visuel. Quoiqu'elle se présente
ainsi comme une ligne droite, les seules mesures et estimations des dis-
tances, faites à Dorpat et Pouikova, et la courte période de révolution,
ont permis d'établir les éléments de l'orbite avec une exactitude à laquelle
ne peuvent prétendre que très-peu d'autres orbites d'étoiles doubles.
M Comme troisième exemple de l'effet favorable produit par la conti-
nuité prolongée des mesures, je citerai encore le système, tant de fois dis-
cuté, de 61 Cygni. En i852, feu mon père avait démontré que les positions
relatives des deux composantes, déterminées dans le courant de près d'un
siècle, par les Herschel, par W. Struve lui-même et par plusieurs autres
astronomes, pouvaient être représentées de si près par une ligne droite, que
les différences restantes pouvaient être attribuées sans difficulté aux erreurs
accidentelles des mesures. Ce résultat sur[)renant devait faire conclure à
une durée presque inconcevable de la révolution des deux étoiles, dont le
lien physique était prouvé, suivant les lois de probabilité, par l'égalité ap-
proximative du grand mouvement propre, combinée avec les dénombre-
ments des étoiles de la même grandeur, presque avec la même certitude
que sur la question de savoir si le Soleil se lèvera demain,
» Néanmoins, il y a quelques années, l'astronome anglais M. Wilson
( 547 )
croyait déjà pouvoir apercevoir quelques traces d'une déviation de la ligne
droite. Aujourd'hui les mesures de Poulkova, combinées avec celles de
Dorpat, ne permettent plus de douter que l'orbite du satellite ne soit nota-
blement concave par rapport à l'étoile principale, et bientôt on pourra pro-
céder au calcul approximatif de la révolution et en général des éléments
de l'orbite. Il est évident que c'est l'imperfection des anciennes mesures
qui a occasionné la supposition d'un mouvement en ligne droite et toutes
les spéculations, plus ou moins hasardées, provoquées par cette suppo-
sition.
» Sans entrer dans d'autres détails, je dois faire remarquer que les me-
sures micrométriques réunies dans ce volume se rapportent par préférence à
celles des étoiles doubles du catalogue de Dorpat, situées dans l'hémisphère
boréal, pour lesquelles un mouvement relatif a pu être constaté, et en outre
à tous les systèmes découverts à Poulkova. Nous avons réservé pour un se-
cond volume les résultats des mesures exécutées sur un assez grand nombre
d'étoiles doubles des classes herschéliennes V et VI, sur des étoiles à grand
mouvement propre, ainsi que les séries de mesures exécutées sur quelques
étoiles choisies dans le but spécial de déterminer leurs parallaxes annuelles.
Nous espérons pouvoir ajouter aussi, au second volume, la comparaison
rigoureuse des mouvements relatifs avec les mouvements absolus à déduire
des déterminations méridiennes, faites, pour toutes les étoiles en question,
à Dorpat et à Poulkova.
» On me reprochera peut-être d'avoir différé trop longtemps la publi-
cation de ces mesures, qui déjà, depuis des dizaines d'années, auraient pu
porter des fruits entre les mains des géomètres habdes qui se sont occupés
du calcul des orbites. Pour répondre à ce reproche, je ferai remarquer
d'abord que je n'ai jamais refusé la communication de mes mesures à au-
cun astronome qui se soit directement adressé à moi dans ce but ; il suf-
fira, pour le prouver, de citer ici l'excellent usage qu'a fait de mes observa-
tions M. Yvon Villarceau, dans ses belles recherches sur Ç Herculis, y Vir-
ginis, ïj Coronae et autres systèmes. Cependant toutes ces communications
n'ont été faites que sous réserve. Je ne regardais les mesures communi-
quées que comme des matériaux pour ainsi dire bruts, qu'il fallait encore
soumettre à des recherches ultérieures pour en déduire les valeurs défini-
tives. Ce sont ces recherches qui forment la partie principale de l'intro-
duction à ce volume. Par des milliers de mesures instituées sur des étoiles
artificielles, à des intervalles de dix en dix ans, j'ai cherché à évaluer le plus
74..
( 548 )
exactement possible les erreurs constanles et systématiques de mes me-
sures et à déterminer le degré de leur constance.
» Depuis le commencement, il s'est manifesté que mes mesures, particu-
lièrement celles des directions, sont sujettes à des erreurs systématiques
extraordinairement grandes, dépendant de l'angle compris entre la direc-
tion des deux étoiles et le cercle verlicai passant par elles au moment de
l'observation. Mais, au moyen des mesures prises sur des étoiles artificielles,
je suis parvenu à déterminer les corrections, avec un très-haut degré d'exac-
titude, et à prouver que les mêmes lois des erreurs se sont maintenues
rigoureusement, pour moi, au moins pendant les trente-cinq dernières
années. Il y a lieu de supposer que ces erreurs sont d'origine physiologique
et dépendent de la construction des yeux de l'observateur. Pour cette
raison, nous devons admettre l'existence d'erreurs analogues, plus ou moins
grandes, pour tous les autres observateurs, mais probablement leurs lois
varient avec les yeux. Des comparaisons étendues, entre mes mesures et
celles de plusieurs autres astronomes très-exercés, ont déjà indiqué, pour
quelques-uns de ces derniers, des traces très-distinctes d'erreurs analogues;
mais il a paru impossible de déduire les lois des erreurs des seules compa-
raisons des mesures publiées. C'est pourquoi il serait bien à désirer que tout
astronome, engagé dans des mesures analogues, fît aussi des expériences
spéciales sur des étoiles artificielles, ou, au moins, puisque les conditions
locales ou matérielles des différents observatoires ne permettent pas tou-
jours d'exécuter des recherches de ce genre, qu'il rattachât ces mesures à
celles des astronomes qui ont déterminé les lois de leurs erreurs, au moyen
d'observations comparatives et contemporaines à instituer sous différents
angles horaires.
» C'est dans ce but que, le baron Dembowski et moi, nous avons pro-
posé, en commun, une liste d'étoiles de comparaison, situées au voisinage
du pôle boréal : déjà plusieurs astronomes très-estimés se sont associés
à nous pour entreprendre des mesures comparatives de ce genre.
» J'ai ajouté à l'introduction les résultats d'une comparaison soignée de
mes mesures avec les séries les plus étendues d'observations, exécutées
dans le dernier demi-siècle par plusieurs autres astronomes, et en parti-
culier par W. Struve, Dawes, Secchi, le baron Dembowski et M. Dunér.
>) Par ce moyen, nous serons en état de combiner plus exactement
toutes ces mesures entre elles, au profit de la déduction des lois des mou-
vements relatifs, au moins en tant que le permettent les observations pu-
( 549 )
bliées. Comme résultat assez intéressant, je ferai encore remarquer que
les mesures comparatives faites vers t83o, par Bessel et W. Struve, combi-
nées avec mes propres mesures des étoiles artificielles, conduisent à la
conclusion que les distances mesurées par l'héliomètre de Ronigsberg ont
été moins sujettes à des erreurs constantes que les distances fournies par
le micromètre filaire de Dorpat. »
MÉMOIRES LUS.
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Formules relatives au percement des plaques de
blindage en fer; par M. Martin de Brettes. (Extrait par l'auteur.)
(Commissaires : MM. Morin, Dupuy de Lôme, Favé, Tresca.)
« J'ai présenté à l'Académie, en 1870, une Note contenant une formule
qui, comme on le voit dans le Compte rendu de la séance du 20 juin, re-
présentait assez exactement, à cette époque, les résultats du tir contre des
plaques de blindage en fer, dont l'épaisseur ne dépassait pas alors 22', 86.
En désignant par R le rayon du projectile en centimètres; e l'épaisseur en
centimètres de la plaque à percer; etT le nombre de tonnes-mèlres par cen-
timètre carré de la section tiR- du projectile, qui est nécessaire pour qu'il
perce la plaque, cette formule est
T = o, I looe -I- o,oooioe-.
« Mais, depuis 1870, l'épaisseur des plaques et le diamètre des projec-
tiles capables de les percer ont considérablement augmenté, et l'expé-
rience a montré que cette formule donnait, pourT, des résultats trop forts.
Ainsi, dans les expériences de tir faites en Italie, à la Spezzia, contre des
plaques en fer de 55 centimètres d'épaisseur, avec un canon de 100 tonnes
et un projectile de 908 kilogrammes, dont le diamètre était 43' 1 2, la va-
leur de T, déduite de l'expérience, était de 5'"', o43, tandis que la formule
donne 6"", 3oo.
» 11 en résulte que la demi-force vive nécessaire pour percer une plaque
diminue quand e et R augmentent. J'ai donc cberché à modifier ma for-
mule, de manière qu'elle représentât les résultats de l'expérience, quels
que fussent e et R, dans les limites de la prafique. Elle est alors devenue
(A) T r= (0,1 looe + 0,000 loe") (1,1 8335 -- 0,01 763 R).
{ 55o )
» Le tableau suivant montre que cette formule satisfait à cette con-
dition
Épaisseur
Diamètre
Résultats
des
des
plaques.
projectiles.
de la formule.
de 1
l'expérience
u
c
im
Utl
l5,24
.4,6
1,760
1,736
22,86
20,4
2,58i
2,575
25, 4o
17,3
2,964
3,000
25, 4o
22,6
2,812
2,795
3o,5o
25,,
3,284
3,195
38,12
20,I
4,364
4,360
55, oo
43,2
5,o63
5,043
» On évalue aussi la puissance perforatrice d'un projectile par le nombre
de tonnes-mètres T, par centimètre de sa circonférence 2 7tR. Mais T, n'est
pas plus que T indépendant de R et de e; car, dans les expériences faites
en Hollande en 1877, le projectile Krupp de 17'', 3, avecT,= i3"",ooo, a
toujours percé facilement une plaque de 2 5*^,4 d'épaisseur, tandis que le
projectile d'Armstrong de 22', 6, avec T, = 1 3'"', 33o, l'a difficilement percée
une seule fois. Il faut i5"",8oo à ce dernier projectile pour qu'il la perce
franchement.
» Les demi-forces vives T, et T\, nécessaires pour que deux projectiles
de rayon R et R' percent respectivement les plaques d'épaisseur e et e', ne
sont généralement pas proportionnelles à ces épaisseurs. Elles ne le sont
que dans les cas particuliers suivants, T et T' étant les demi-forces vives
par centimètre carré : quand
ou
R'
R=^^
et
T' e'
T'
et
R' _ e'
R ~ e
» Le choix de T ou de T, pour mesurer la puissance perforatrice d'un
projectile est indifférent, car ces quantités sont liées par la relation
T.-
R
T — • Il en résulte que la formule qui donnera T, est
(B)
R
T, = (0,1 looe -+- 0,000 ioe=) (1,1 8335 - 0,0 1 763 R) —
( 55i )
Le tableau suivant montre qu'elle s'nccorde avec l'expérience :
Épaisseur
des
plaques.
Diamètre
des
projectiles.
Résultats
de la formule.
de
l'expérience.
c
i5,o4
i4!6
tm
6,533
tm
6,335
22,86
20,4
i3,i66
i3,o32
25, 4o
17,3
12,819
i3,ooo
25, 4o
22,6
15,782
i5,8oo
3o,5o
25,1
20,607
19,900
38,12
20, I
21,834
22,25o
55 , oo
43,2
54,680
54 , 5oo
« Si l'on désigne par P le poids du projectile en kilogrammes, par V la
vitesse, en mètres, de l'arrivée du projectile sur la plaque, on aura les
deux relations suivantes :
(C) T== -V,- et T, = -^-,
qui, avec les équations (A) et (B), permettent de déterminer les six quan-
tités T, T| , R, e, P et V, quand on se donnera deux d'entre elles ( ' j. »
MEMOIRES PRESEIXTES.
M. Decharme adresse un complément à son précédent Mémoire sur les
formes vibratoires des corps solides et liquides (- ).
La Note actuelle est relative à des expériences effectuées avec un grand
plateau de verre, de o'°,654 de diamètre, dans le but de vérifier les résul-
tats obtenus avec des plateaux plus petits. Ces expériences ont confirmé les
relations formulées et ont permis de les étendre jusqu'à la division en trente-
deux secteurs vibrants, et, par suite, de les généraliser pour les plateaux
circulaires de toutes dimensions.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
( ' ) Mais les solutions ne seront admissibles pratiquement que si les valeurs trouvées sont
dans les limites imposées par l'état actuel des progrès de la fabrication de la poudre et de
la métallurgie de la fonte, du fer et de l'acier.
(') Comptes rendus, 5 août 1878, p. aSi de ce volume.
( 552 )
M. A. Champin adresse, par l'entremise de M. Chevreul, une observa-
tion relative à la transformation du Phylloxéra aptère en Phylloxéra ailé,
dans les galles.
L'aulenr, en ouvrant, le 4 octobre, une forte galle, prise sur un Clinton,
dit avoir aperçu deux Phylloxéras ailés, parfaitement développés; il a con-
staté, en outre, que l'orifice de la galle commençait à s'entrouvrir sur la
face supérieure de la feuille, en sorte que les Phylloxéras ailés étaient sans
doute sur le point de s'échapper par cette ouverture, au moment où il est
venu leur frayer une autre voie. La galle contenait d'ailleurs une mère
pondeuse, et une certaine quantité d'œufs.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. A. Gérard adresse une Note relative à une disposition nouvelle du
microphone.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
M. Fano adresse une Note sur une nouvelle méthode d'opérer la cata-
racte, dans certains cas.
(Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.)
M. H. Beadle adresse une Note relative aux observations qu'il a pu faire
sur la fièvre jaune.
(Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.)
CORRESPONDANCE.
ASTRONOMIE. — Troisième Lettre de M. Watson, relative à la découverte des
planètes inlra-mercui ielles, communiquée par M. Mouchez. (Traduction.)
« Ann-Arbor, 1878, septembre 24.
" J'ai eu l'honneur de recevoir aujourd'hui votre Lettre du 10 courant,
et je me hâte de vous répondre que je vous ai déjà envoyé le résultat de
la réduction définitive de mes observations du jour de l'éclipsé totale de
Soleil.
( 55'^ )
» Pour me prémunir contre la possibilité de la perte de cette Lettre, je
donne ici les positions résultantes des deux nouvelles étoiles :
Planète-So
lei
1.
V.
i
T. m. de Washington.
Ak
Ao-
apparente.
apparente.
1878, juillet 29 5''i6'"37''(«)
— 8'" 32^
—
0°2l'
ghj^maifs
+ 18° 16'
29 5''i7"46'(6)
— aô-^Sa'
—
o"35'
8^ 9™ 24^
+ T80 3'
» Les erreurs probables de l'ascension droite sont petites, ainsi que vous
le verrez par les résultats détaillés que je vous ai déjà envoyés. L'incerti-
tude en déclinaison est plus grande dans le premier astre que dans le
second, et son erreur, si elle existe, est en moins. Il est possible que la
déclinaison vraie ait été de cinq minutes plus grande. Les lectures, pour la
déclinaison de la seconde étoile, s'accordent bien.
» La question est plus difficile à résoudre pour la seconde étoile, dési-
gnée par (b), car il peut y avoir eu un dérangement de mon télescope,
occasionné par le vent, dans les quelques moments écoulés entre le pointé
et la marque de la position sur le cercle horaire. Il était mieux abrité que
les instnunents du professeur Newcomb, du commandant Sampson et du
lieutenant Booinan, qui observaient près de moi, et ces messieurs m'ont
informé qu'il n'y avait eu aucun dérangement de leurs instruments durant
la totalité de l'éclipsé. J'ai aussi fait avec soin des expériences pour établir
si l'instrument était sujet à un tel dérangement, et je trouve que le danger
d'une erreur de celte sorte, que je croyais d'abord possible, n'a aucune im-
portance. L'observation en question était faite juste à la fin de la totalité, et
la vérification de la première étoile fut négligée, de sorte que j'ai hésité à
l'annoncer définitivement comme celle d'une seconde planète, jusqu'à ce
que j'eusse fait avec soin une réduction des observations. Les premières
réductions furent imparfaites et provisoires, les lectures de mes cercles de
papiers ayant été faites avec précipitation, afin de me permettre de ré-
pondre aux nombreuses lettres reçues à mon retour de l'expédition de l'é-
clipse.
» J'ai dernièrement examiné, deux matins, par un brillant clair de Lune
dans l'ouest et un beau crépuscule dans l'est, les étoiles connues de l'Ecre-
visse, que j'avais observées au temps de la totalité de l'éclipsé. J'avais con-
servé un souvenir très-vif de l'éclat relatif des objets que j'avais vus. Quand
la lumière du jour naissant eut réduit la clarté des deux petites étoiles, que
J'avais vues à l'est du Soleil, à être juste aussi visibles dans le télescope
C. R., 187R, 5« Seinestre. (T. LXXXVU, N° IG.) 7 5
{ 554 )
qu'elles l'étaient alors, je les ai comparées à des étoiles plus brillantes. Le
résultat m'a démontré que j'avais, au moment de l'éclipsé, estimé au-
dessous de la réalité les grandeurs des deux nouveaux astres. La planète la
plus prés du Soleil serait classée comme une brillante If grandeur, et la
plus éloignée comme une '5^ grandeur, si elle n'est encore plus brillante.
» Le pouvoir grossissant que j'ai employé était seulement 45, et je crois
me souvenir, sans que ce point ait été l'objet d'un examen spécial au mo-
ment de l'observation, que la planète [a] était située au delà du Soleil.
Cela cependant est trop incertain, pour que vous deviez en tenir nécessai-
rement compte dans vos calculs. Vous apprécierez la difficulté de noter
beaucoup de particularités dans une période aussi courte que celle attribuée
à ces observations. Ce qui me préoccupait davantage était une détermina-
tion aussi précise que possible de la position dans le ciel, ce que j'ai effectué
de la manière qui vous est connue.
» D'après ce que j'ai entendu dire, la planète la plus près du Soleil a
été vue par un autre observateur, M. Swift, qui était en station à Denver-
Colorado; mes observations ont été faites à Séparation, territoire de
Wyoming, lat. 4i°45'5o"N.; long. 2'>j'"36= O. de Washington. M. Swift
vit deux étoiles dans le champ de son chercheur de comètes ; l'une d'elles
paraît maintenant être S Écrevisse, et l'autre, la planète que j'ai désignée
par [a). Il estime la position comme étant d'environ 3 degrés du Soleil, et
jusqu'à ce que mes. observations eussent été publiées, il ne lui avait pas été
possible de déterminer lequel des deux objets qu'il avait vus était 5 Ecre-
visse. Son observation, quelque imparfaite qu'elle soit, est bonne pour
nous fournir ime vérification indépendante de ma découverte. »
M. 3I0UCHEZ fait remarquer que les nouveaux renseignements contenus
dans cette troisième Lettre répondent, en grande partie, aux objections
qu'il avait présentées dans la précédente séance, et ne semblent laisser
subsister aucun doute sur la réalité de la découverte d'au moins une des
deux planètes annoncées par M. Watson.
PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Réponse à une Communication de M. H. -F.
Weber sur la Thermodynamique ; par M. Maurice Lévy.
« M. Weber, professeur à l'École polytechnique de Zurich, fait, au sujet
de ma Communication du 23 septembre : Sur une loi universelle relative à
( 555 )
la dilatation des corps, deux remarques, ou, si l'on veut, trois remarques
que je trouve au Compte rendu de la dernière séance de l'Académie.
» 1° J'ai dit que la loi dont il s'agit est une conséquence rigoureuse des
deux propositions fondamentales de la Thermodynamique et de la seule
hypothèse que les actions des molécules des corps ne dépendent que de
leurs distances mutuelles et non de leurs températures.
» M. Weber prétend que cette assertion n'est pas « entièrement juste »,
que je passe sous silence une seconde hypothèse, qui consisterait à admettre
que la chaleur spécifique, sous pression constante, ne dépend que de la
température et non du volume spécifique.
» 2° Cette seconde hypothèse suffit, à elle seule, pour conduire à la loi
en question, en sorte que l'hypothèse que j'ai adoptée comme point de
départ serait inutile, surabondante.
» 3° Celte même loi serait en contradiction absolue avec l'expérience.
» i" Si, comme le prétend M. Weber, mon assertion n'était pas entière-
ment juste, elle ne pourrait qu'être entièrement fausse ; si, au contraire,
elle est entièrement juste, ce sera l'assertion de M, Weber qui se trouvera
être entièrement fausse.
M Or, il ne me sera véritablement pas difficile de montrer qu'il en est
ainsi.
» Je reprends l'équation fondamentale de ma Communication du 23 sep-
tembre :
où '-r= est la chaleur spécifique sous volume constant; —- clv la chaleur
équivalente au travail des actions moléculaires; kpdv celle équivalente
au travail externe.
» L'hypothèse que j'ai admise, à savoir que les actions moléculaires ne
dépendent pas de la température, équivaut à dire (et cela n'est ni contesté,
ni contestable) que — est indépendant de T et ne dépend, par suite, que
de V.
» La seconde hypothèse, celle que M. Weber déclare nécessaire en sus de
la première, et m'accuse d'avoir passée sous silence, consisterait à admettre
en outre, que — ne dépend que de T.
» Or, jusqu'ici, j'avais toujours cru que, quand une fonction U de deux
variables i' et T est telle que sa dérivée partielle — ne dépend que de c,
75..
( 556 )
d'V .dis j , j
il s'ensuit nécessairement que -^^^ = o, et que, par suite, — ne dépend
que de T : aucune nouvelle hypothèse physique n'est donc nécessaire.
» 2* La seconde hypothèse indiquée par M. Weber comme nécessaire
ne l'étant pas, il s'ensuit que celle dont je suis parti n'est ni inutile, ni
surabondante.
» La vérité, c'est que les deux hypothèses sont absolument équiva-
lentes; car admettre que '-^ est fonction de v seulement, ou que ^ l'est de
T seulement, c'est précisément la même chose. Était-il bien utile d'aller
chercher la démonstration de cette vérité dans les formules générales de
Thermodynamique que M. Weber appelle à son aide?
» J'ajoute, en ce qui concerne celte seconde hypothèse, que j'ai montré,
huit jours avant M. Weber, qu'elle peut être prise pour point de départ.
C'est une partie de l'objet de ma Communication du 3o septembre, qui ne
paraît pas avoir été connue de M. Weber quand il a écrit la sienne.
» Dans cette Communication, j'indique en même temps comment cette
hypothèse se justifie, quelque idée qu'on se fasse de la nature de la cha-
leur; mais je n'avais pas à défendre cette seconde hypothèse, ne l'ayant pas
employée : je n'avais à montrer qu'une chose, c'est que la première
remarque de M. Weber ( i° et 2° ci-dessus), par laquelle il m'impute pré-
cisément cette hypothèse, est absolument et mathématiquement fausse.
» 3° Ma loi serait en contradiction absolue avec l'expérience.
») Ici, il ne s'agit plus, comme dans les 1° et 2°, d'une discussion pure-
ment analytique, parfaitement précise. Il s'agit de comparer une loi théo-
rique à des chiffres plus ou moins probants, fournis par l'observation.
)) Or M. Weber cite, en tout, treize chiffres empruntés à des expériences
de M. Andrews faites sur un seul corps : l'acide carbonique. Je reproduis
ci-après ces chiffres, en ayant soin d'ajouter, ce que M. Weber ne fait
pas, le volume i> occupé par le gaz pendant chaque expérience, volume
maintenu sensiblement constant :
à/,
d1
Volume îiiillal ^'
maintenu
Valeur initialo de p.
/ = 0", 0 à 6°, 5.
r := 0", 0 à 04", 0,
c = G'|°,o à 100°, 0.
sensiblement constant.
aim
16,42
w
0,004754
0,004607
0,04969
21,48
0,00537
0, 005237
0,004966
0,03624
25,87
o,oo588
0,005728
0, 005406
0,02867
30,37
w
0 ,006357
o,oo586i
o,023o4
33,53
0,00734
0 , 00697 3
0,006334
0,01983
( 55; )
» D'après ma loi, le rapport 'jr ne doit dépendre que du volume; sa
valeur doit donc être la même, non pas dans tout le tableau ci-dessus,
mais seulement sur chaque ligne horizontale, c'est-à-dire pour chaque vo-
lume particulier du gaz. Cela n'a pas lieu rigoureusement; -— paraît
décroître un peu quand la température t = T — 273° croît; mais on sait
combien des expériences à volume constant sont délicates à faire : les for-
mules de correction qu'on est obligé d'employer pour tenir compte de la
dilatation des vases, de celle du mercure des manomètres, etc., sont em-
piriques, et leur inexactitude peut parfaitement expliquer les perturbations
qu'accusent les chiffres ci-dessus.
» En résumé, M. Weber a produit deux négations de natures très-dis-
tinctes : l'une de doctrine rigoureuse, l'autre appuyée de faits physiques.
L'essentiel, pour moi, c'était de réduire la première à néant; quant à la
seconde, elle est loin d'être démontrée par son auteur; et si, contre toute
vraisemblance, l'expérience venait à infirmer ma loi, il me serait aisé de
montrer qu'elle infirmerait du même coup les théories les plus classiques
et les plus solidement assises de la Physique mathématique et de la Méca-
nique. I)
PHYSIQUE. — Sur un nouveau micromètre destiné spécialement aux recherches
mélrologiques. Note de M. G. Govi.
« Les micromètres à fils d'araignée, ou à fils de platine très-fins, pré-
sentent plusieurs inconvénients qui dépendent, soit de l'épaisseur des fils,
soit de leurs allongements ou de leurs raccourcissements sous l'influence
des variations thermiques ou hygrométriques, soit de la difficulté que l'on
éprouve à les disposer parallèlement entre eux à de très-petites dislances
(comme ils doivent l'être surtout pour les usages métrologiques), soit de la
facilité qu'il y a de les casser et de la difficulté de les remplacer sans l'in-
tervention d'un mécanicien fort habile. Le nouveau micromètre que nous
proposons ne paraît devoir donner lieu à aucun de ces inconvénients.
Quant à l'exactitude des résultats qu'on en peut obtenir, elle a été suffi-
samment démontrée par un très-grand nombre de pointages auxquels il a
déjà servi dans les ateliers de MM. Brunner frères, comparativement avec
un micromètre à fils d'araignée.
» Dans le nouveau micromètre, les fils sont remplacés par les deux bords
( 558 )
d'une fente pratiquée dans une couche très-mince d'argent, d'or, de pla-
tine ou d'un autre métal inaltérable, déposé à la surface d'une lame de
verre à faces parfaitement planes et parallèles. On peut obtenir de telles
couches métalliques suffisamment opaques, qui n'atteignent pas l'épaisseur
de quelques cent millièmes de millimètre. Le trait ou la fente se fait à l'aide
d'un tracelet en acier assez léger pour ne pas entamer le verre; on peut
remplacer au besoin l'acier par un corps moins dur. La largeur de la fente
dépend de la finesse du tracelet; sa netteté, outre que de la forme du tra-
celet, dépend aussi de la minceur de la couche métallique. Quand on
veut avoir des traits ou fentes larges, il vaut mieux les produire en fai-
sant avancer peu à peu le tracelet, et en enlevant successivement le métal
par des sillons parallèles, plutôt que de chercher à obtenir le même résul-
tat par un tracelet plus large, qui pourrait donner à la fente des bords
irréguliers. La largeur de l'intervalle doit être proportionnée à la largeur
des images des traits ou des lignes sur lesquelles on doit pointer. La dispo-
sition la plus avantageuse pour l'exactitude des pointages consiste à ne
laisser que deux jours très-étroits des deux côtés de l'image, entre celle-ci
et les bords de la fente. Plus les intervalles entre les bords de la fente et
ceux de l'image sont considérables, moins il est facile d'en apprécier la
parfaite égalité. Quand on a une partie du champ libre, on peut encore
employer des fentes étroites pour pointer sur l'axe des traits trop gros,
mais il vaut mieux, autant que possible, enfermer les images des traits
entre les bords de la fente. La couche métallique, dans laquelle est pra-
tiquée l'ouverture micrométrique, doit être placée du côté d'où vient
l'image, afin que les rayons qui émanent de celle-ci, et la lumière qui
rase les bords de la fente, aient à traverser la même épaisseur de la lame
de verre, et en éprouvent les mêmes modifications.
» Par suite de l'extrême ténuité de la couche métallique, les plus forts
oculaires ne donnent aucune épaisseur sensible aux bords de la fente. Il
n'y a donc plus à craindre des effets de parallaxe, lors même qu'on porte
le micromètre sur des images placées aux extrémités du champ.
» Le châssis du micromètre peut être construit de telle façon qu'on y
puisse substituer facilement l'une à l'autre des lamelles de verre portant des
traits ou fentes de différentes largeurs, suivant le besoin, ce qui serait à
peu près impossible avec des fils d'araignée. Il faut toujours qu'une por-
tion plus ou moins considérable de la couche métallique soit enlevée nor-
malement à la fente, afin de permettre à l'observateur de voir librement
les images des traits à leur arrivée dans le champ du microscope et à leur
( 559
sortie d'entre les bords de la fente. Une disposition assez commode consiste
à enlever ini peu moins que la moitié de la couche opaque, en laissant
intacte l'autre moitié qui porte la fente. On peut également enlever deux
bandes métalliques égales aux deux extrémités de la fente, et ne laisser
dans le champ que la zone centrale dont il n'est pas nécessaire d'exagérer
la largeur. Chaque observateur pourra d'ailleurs imaginer facilement
d'autres dispositions de la fente et du champ libre mieux appropriées à ses
recherches. Si l'on pratiquait sur une même plaque un certain nombre de
fentes successives de largeurs différentes, on pourrait peut-être éviter
l'emploi de plusieurs micromètres.
» L'épaisseur excessivement faible de la couche métallique, son opacité
bien supérieure à celle des fils d'araignée, sa rigidité et son inaltérabilité
sous les changements thermométriques ou hygrométriques les plus consi-
dérables, la possibilité d'y pratiquer sans peine des fentes aussi étroites ou
des intervalles aussi larges qu'on les peut désirer, la facilité de substituer
l'une à l'autre les différentes lames dans un même châssis, nous paraissent
donner à ce micromètre assez d'avantages pour engager les observateurs à
l'employer en remplacement du micromètre à fils.
» Il n'est, peut-être, pas impossible que de tels micromètres à fentes
larges ou à bandes métalliques régulièrement espacées puissent être uti-
lisés par les géodésiens et par les astronomes, sinon dans toutes, au moins
dans quelques-unes des observations qui se font à présent avec des micro-
mètres à fils d'araignée. »
CHlMin:. — Sur un nouveau métal, le philippium.
Note de M. Marc Delafontaine.
« Comme je l'ai dit ailleurs ('), les recherches que je poursuis depuis
plus de deux ans sur les terres de la samarskite m'ont fait trouver dans ce
minéral une quatrième terre du groupe de l'yttria, jaune comme la ter-
bine, mais avec un équivalent moins élevé. Mes travaux sur les métaux de
la gadolinite m'avaient conduit autrefois à une conclusion semblable, que
la destruction de mon laboratoire dans l'incendie de Chicago ne m'avait
jamais permis de mettre hors de doute.
(') Àrchwcs des Sciences phy s, et nat. de Genève, mars 1878, p, 273.
( 56o )
» Comme cette terre nouvelle a une couleur et un poids moléculaire in-
termédiaire entre ceux de l'yttria et de la terbine (' ), il était assez naturel de
supposer qu'elle n'est, après tout, qu'un méhmgede ces deux corps. Toute-
fois, les expériences aussi nombreuses que variées que j'ai faites depuis la
publication du Mémoire cité ci-dessus m'ont convaincu du manque de
fondement de cette supposition. De plus, profitant de la révision que
M. Soret vient de faire du spectre d'absorption de l'erbium, et de sa belle
étude récente des spectres des autres métaux terreux (*), j'ai été à même de
confirmer l'exactitude de mes conclusions antérieures; j'annonce donc
comme définitive la découverte de l'oxyde d'un métal nouveau, auquel je
donne le nom de pliilippium (Pp) en l'honneur de mon bienfaiteur,
M. Philippe Plantamour, de Genève, l'ami et l'élève de Berzélius, dont il a
traduit les comptes rendus annuels. Remarquons, en passant, que ce nom
s'adapte parfaitement aux terminaisons ordinaires de la Chimie, non-seule-
ment en français, mais encore en anglais, en allemand et en suédois (ainsi
la terre s'appellera p/ii7(/jpine(fr.), philipia {ang\ .), pinliperde (ail.), pliilipjord
(suéd.). En voici les caractères dislinctifs :
» En admettant provisoirement que la philippine soit un protoxyde, son
équivalent approximatif est compris entre 90 et gS •, je ne puis pas être plus
précis, quant à présent. Les métaux de la cérite et de la gadolinite sont
comme les corps gras ou les alcools de la série ordinaire : on les caractérise
assez bien quand on les a purs, mais il est presque impossible de les séparer
absolument les uns des autres, et la difficulté se trouve augmentée quand
leur nombre est porté de cinq à sept; on n'a encore aucun moyen de re-
connaître si la philippine est complètement débarrassée d'yitria, quoi-
qu'il soit facile de réduire beaucoup la proportion de cette dernière ; l'er-
bine et la philippine s'entraînent et se retiennent mutuellement, avec une
telle ténacité que je n'ai pas encore pu en obtenir la séparation complète.
» Le formiate philippique cristallise avec la plus grande facilité, soit par
le refroidissement, soit par l'évaporation spontanée, en petits prismes
rhomboïdaux brillants, moins solubles que le formiate d'yttria, qui se dé-
pose en mamelons d'une solution sirupeuse; le formiate terbique est
anhydre et soluble dans 3o,35 parties d'eau. Le sulfate sodico-terbique
est à peine soluble dans le sulfate sodique en solution satiu'ée ; le sel cor-
respondant s'y dissout au contraire facilement : je lire parti de cette pro-
(')0 = 74,5,TbO= 114.
(^) Archives dn Sciences phys. et nat., août 1878, p. 89.
( 56. )
priété pour simplifier l'extraction de ces corps. L'oxalate philippique est
plus soluble dans l'acide nitrique que le sel terbique, mais moins que le se!
yttrique. Le nitrate philippique se colore en jaune foncé quand on le fond,
ceux d'yttria et de terbine restent incolores. Les sels philippiques sont in-
colores par eux-mêmes; la terre blanchit dans un courant d'hydrogène ou
par une forte calcination ; elle redevient jaune par le refroidissement à l'air.
Cette couleur ne paraît pas due à un mélange avec de la terbine.
» Les solutions concentrées de philippium montrent au spectroscope,
dans le bleu indigo (> = 45o environ), une magnifique bande d'absorption,
très-intense, assez large, à bords bien définis surtout à droite; cette bande,
qui frappe le regard au premier coup d'œil, manque aux solutions ter-
biques, yttriques et erbiques; elle est donc caractéristique du philippium;
ainsi se trouve justifiée la prévision de M. Soret, qu'elle appartient à un
nouveau corps simple. Dans le vert, je trouve deux raies assez minces,
d'intensité variable, dont la plus réfrangible appartient à l'erbium, ainsi
qu'une faible raie dans le bleu, près de la limite du vert; la moins réfran-
gible des raies vertes appartient peut-être au philippium, car, si quelques
échantillons me la montrent moins intense que l'autre, d'autres, en re-
vanche, la montrent presque aussi forte. Enfin, dans le rouge, il y a au
moins une mince raie que je ne suis pas en mesure d'identifier. En diri-
geant la fente de mon spectroscope contre le Soleil, j'observe à travers un
verre bleu, avec les solutions terbiques, une bande pas très-prononcée,
située dans le violet (X = 4oo à 4o5 environ); elle n'est pas facile à obser-
ver : sa largeur est moitié de celle de la bande caractéristique du philip-
pium; elle paraît manquer totalement avec certains échantillons de ce der-
nier : d'autres en laissent voir une trace. J'ai quelques raisons de douter
qu'elle caractérise réellement le terbium, comme M. Soret le croit; il est
possible qu'elle indique encore un autre élément, à poids atomique inter-
médiaire entre ceux du terbium et de l'erbium. Du reste, j'aurai peut-être
à revenir prochainement là-dessus.
» Je poursuis, depuis quelque temps, l'étude parallèle des composés du
philippium et du terbium, et, dans quatre ou cinq semaines, je serai en
mesure de publier un Mémoire dans lequel je décrirai au long les procédés
de préparation et de purification qui ne peuvent trouver place ici. »
C. R., 1878, 2» Semestre. (T. LXXXVII, N" IC.) 7^
( 562 )
CHIMIE. — Aclion du jus des feuilles de betteraves sur le perchlorure de fer,
sous l'influence de la lumière. Note de M. H. Pellet.
« On sait avec quelle rapidité les feuilles décomposent l'acide carbo-
nique sous l'influence de la lumière; mais on pense que cette réduction ne
peut avoir lieu qu'en présence de la chloro])hylle, àl'élat vivant, et qu'elle
ne se produit point à l'état sec. En effet, des feuilles séchées, ou desquelles
on a extrait la chlorophylle, sont incapables de réduire l'acide carbonique.
» Nos expériences relatives à l'action qu'exercent diverses substances
sur le perchlorure de fer, sous l'influence de la lumière, nous ont conduit
à penser que le jus extrait des feuilles de betteraves pourrait facilement
réduire, non pas l'acide carbonique, mais des sels à acides puissants, tels
que le perchlorure de fer.
» Au mois de septembre 1878, nous avons pilé et pressé un certain nombre de feuilles
de betteraves : le jus marquait io3o au densimètre.
» On a fait ensuite une solution de perchlorure de fer, renfermant 10 pour 100 de per-
chlorure à 45 degrés B. et devant servir de solution témoin; puis une deuxième solution,
contenant également 10 pour 100 de sel ferrique, mais additionnée de 5o centimètres cubes
de jus de feuilles de betteraves. On a complété le volume de loo centimètres cubes : il s'est
formé un précipité léger; on a filtré.
» Les deux liquides ont été déposés, à l'aide d'un pinceau, sur une feuille de papier serré
et on a laissé sécher à l'obscurité.
i> Dans un châssis ordinaire à tirer les épreuves positives sur papier, on a mis un dessin
fait sur un papier à calque, l'endroit touchant la glace. Par-dessus, on a placé un carré de
papier sensible, fait avec chacune des solutions ferriques, et l'on a exposé au soleil. On a
reconnu qu'il fallait, pour opérer la réduction complète du sel de fer en solution normale,
un temps représenté par dix à douze minutes au soleil, tandis qu'il ne fallait que deux
à trois minutes et demie pour opérer la réduction du sel de fer additionné de jus de feuilles
de betteraves.
» Pour reconnaître le moment où la réduction est terminée, nous nous servons d'une
solution concentrée de prussiate jaune de potasse. Le papier, exposé sous un calque et suf-
fisamment posé à la lumière, donne une coloration bleu de Prusse, dans toutes les parties
correspondant aux traits, c'est-à-dire restées h l'état de persel de fer, tandis qu'il n'y a
aucune coloration dans les parties insolées, là où le sel de fer a été réduit, c'est-à-dire passé
à l'état de protoxyde sur lequel le prussiate n'agit pas. Nous avons obtenu ainsi des dessins
reproduits directement en traits bleus, sur fonds plus ou moins colorés en gris.
» Une troisième expérience nous a montré que le sucre rristallisable, ajouté à une solution
de perchlorure de fer, ne diminuait ])as le temps de pose et par conséquent n'agissait pas
comme réducteur de sels de fer.
( 563 )
» De ces expériences, on peut déduire les conclusions suivantes :
» 1° Le jus des feuilles possède, en l'absence de la chlorophylle, la
propriété de réduire facilement les sels de fer sous l'influence de la lu-
mière.
» 2° Cette réduction peut s'opérer à sec, et avec des solutions n'ayant
plus aucune vitalité.
» 3° Cette action réductrice est due à l'oxydation d'une ou de plusieurs
substances organiques contenues dans les feuilles, telles que les sucres (ré-
ducteurs de la liqueur cuivrique), le tannin, la matière azotée, etc., et les
acides végétaux. »
M. RouDEN adresse, de Septèmes (Bouches-du-Rhône), une Note relative
à une disposition qui permet d'observer les astres, en plein jour, sans le
secours d'une lunette.
La disposition dont il s'agit consiste dans l'emploi d'un long tube, dont
l'extrémité inférieure aboutit dans une chambre obscure : elle permet, à
lo heures du matin, de distinguer, sans aucun instrument grossissant, des
astres même voisins du Soleil.
M. J. Péroche adresse une Note relative aux difficultés que paraît ren-
contrer la théorie de M. Sterry Hunt, dans l'explication des variations cli-
matériques qu'a subies notre globe.
M. L. Hugo adresse une Note relative à la théorie des nombres.
M. Faye appelle l'attention de l'Académie sur un Mémoire, en langue
italienne, que vient de publier M. Alessandro Betocchi, sur « le fleuve du
Tibre ».
La séance est levée à 4 heures un quart. J. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 7 octobre 1878.
(suite.)
Le microphone et ses applications en Médecine; par\e D'Giboux. Paris.
J.-B. Badlière, 1878; in-8°.
"6
( 564 )
La roue phonique; par M. Paul La Cour. Copenhague, K. Schonberg;
Paris, Nilsson, 1878; br. in-S".
Nouveau recueil général de traités et autres actes relatifs aux rapports de
droit international. Continuation du grand recueil de G.-Fr. de Martens; par
Ch. Samwer el J. Hopf. 2° série, t. II, i livr. GoUingue, Dieterich, 1878;
in-8°.
Dizionario di Botanica; da Ferd. Cazzuola.. Pisa, typog. Nistri, 1876;
in-i2.
Estudio sobre la goma del quebracho Colorado [Loxopterigium Lorentii^
Gris); por P.-N. Avata. Buenos-Aires, Pablo e Coni, 1878; in-8°.
Reale Accademia dei Lincei. Rettificazione délie formule dalle quali viene rap-
presentata la teorica Jîsico-matematica del condensalore voltaico. Memoria
prima del socio P. Volpicelli, Roma, Salviiicci, 1878; in-4°.
Den danske gradmaaling tredie bind, indeholdende de tilbagestaaende dele aj
triangelneltel og dettes nedlaegning paa sphaeroiden, udgivet C.-G. Andrae.
Kjobenhavn, 1878; in-4°.
Ouvrages reçus dans la séance du i4 octobre 1878.
Paléontologie française; 2^ série: Végétaux. Terrain jurassique ; livrai-
son 26 : Conifères ou aciculaires; par M. le comte de Saporta. Paris,
G. Masson, septembre 1878.
Traité de Géologie et de Paléontologie; par Credner, traduit par Monniez;
fascicules. Paris, F. Savy, 1878; in-8°.
Nouveau Traité de Chimie industrielle; par Wagner et Gautier; 2* édi-
tion française, t. II, fascicule 7. Paris, F. Savy, 187g; in-8°.
Description de l' invention ayant pour titre : ii Avertisseur électro-automatique
pour la sûreté des trains de chemin de fer ». Pavia, 1878 ; br. in-8°.
Le Phylloxéra dans le domaine de M, E. Mourrel. Lettres et Observations
dans la période d'invasion de 1868 à 1874. Nimes, 1874; br. in-8°.
Notices sur les objets exposés par le Dépôt des fortifications dans la classe XV
[instrument de précision), et dans la classe XV 1 [Géographie). Paris, A. Quen-
tin et C'^; br. petit in-8°.
Sur le bruit de souffle anémo-spasmodique de l'artère pulmonaire. Mémoire
par le D"' Constantin Paul. Paris, P. Asselin, 1878; br. in- 8°.
( 565 )
De l'influence du travail soutet rain sur la santé des mineurs ; par le D"^ S. -Paul
Fabre. Paris, H, Lauwereyns, 1878; br. in-S". (Présenté par M. Bouillaud,
pour le Concours des Arts insalubres, 1879. )
Des conditions hygiéniques des houillères; par le D"^ S. -Paul Fabre; br. in-8°.
(Présenté par M. Bouillaud, pour le concours des Arts insalubres, 1879.)
De l'élévation de la température dans les houillères; par le D'' S. -Paul
Fabre. Paris, J-B. Baillière et fils, 1878; br. in-8°. (Présenté par M. Bouil-
laud pour le concours des Arts insalubres, 1879. )
De la cause réelle de la pellagre ; par le D'' Cazenave de la Roche. Ba-
gnères-de-Bigorre, D.-L. Péré, 1878; br. in-S". [Présenté pour le concours
Montyon (Médecine et Chirurgie, 1879.)]
Observations de Poulkova, publiées par Otto Struve, directeur de l'Ob-
servatoire central Nicolas; vol. IX : Mesures micrométriques des étoiles dou-
bles. Saint-Pétersbourg, 1878; in-4°.
Mémoires de V Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg ,
Vil* série, tome XXV, n" 9 et dernier : Die Spiral-Gewundenen Foramini-
feren des Russischen kohlenkalks , von Valérian-V. Môller. Saint-Péters-
bourg, 1878; in-4°-
Del Fiume Teyere/yjflr Alessandro Betocchi. Ronia, 1878.
*;66
Septembre 1878.
Observations MéTÉOROLOGignj
TliERMOJlCTRES
c:
2^
IHERMOMÈTUES
û
u
0 .
£ .
a
(lu jardin.
t-
c:
du sol.
i
u
""S. "^
i'
H
a
s 6
ë -
<
a
a
S
«
6
c
c
1
S g
.0
es 0
s ■=
s =
c:
u
n
^ %
B
H
H
■z
0
œ
02
a
-3
S
>
<
T.
UJ
0
a
•<
u
u
c:
V.
g
0
c:
S
0
S
c
>
c c
5 =
H ~
< "
H 0
û ^
ce C
U
II
0
(0
(î)
(3)
■■1)
(5)
(6)
(7)
(S)
(9)
(■„)
(I.)
(l!l
(,3)
(M)
{'M
'ifil
(171
mm
0
0
0
0
0
0
0
0
0
mm
Dim
mm
bU
Dl
I
757,3
12,6
20,5
16,6
- 0,6
16,2
'5,2
27,0
21,4
iS,o
10,6
80
.,4
2,4
3o,5
0,9
a
762,7
10,2
21,2
'7,2
0,0
'6,7
23,4
18,1
18,2
10,2
75
(0,0)
3,5
«
0,9
3
702,5
9,«
22,5
16,2
- 0,7
16,7
i5,7
45,9
31,7
18,0
18,2
10,2
76
0,0
2,'l
18,0
0,6
4
750,7
12,1
23,3
'7,7
0,8
.7,8
18,2
35,6
23,3
iS,3
.8,4
'0,9
76
2,6
18,6
0,6
5
755,9
12,5
27,4
20,0
3,,
19.5
20,1
27,3
23,3
18,5
.8,5
'4,0
86
2, I
8,1
1,0
6
758,9
i0,8
24,2
20,5
3,7
'9,5
18,9
4>,4
37,6
■9,3
'9,1
i3,8
84
2,3
8,5
0,6
7
758,5
i3,9
23,6
iS,8
2,2
18,5
'8,7
37,0
25,3
■9,7
19,6
12,9
S3
'
2,2
5,2
0,8
8
755,8
i5,o
26,1
20,6
4,0
'9,5
19,5
4o,o
25,0
■9,8
'9,7
12,7
80
0,0
2,7
6,8
0,7
9
757,5
12,9
22,8
17,9
1,3
17,0
.5,6
27,7
23,3
'i)>9
19,9
11,3
83
0,0
2,3
i3,o
"û
10
760,0
12,3
22,0
17,2
0,7
iG,8
■ 7,5
35,4
2. ,3
'9,3
'9,3
■2,4
87
0,9
1,2
8,4
0,8
1 1
760,7
12,1
24,1
iS,i
2,3
'7,9
.8,4
38,3
23,0
18,7
19,0
..,6
79
(0,2)
2,9
l3,3
0,9
13
757,'.
12,1
24,3
18, 2
3,8
17,2
16,5
42,0
23,5
18,8
19,0
10,3
76
(0,.)
3,1
iS,o
0,;
i3
750,7
9,3
i5,8
12,6
-3,0
■ 3,5
'2,7
21,8
.5,3
.8,4
18,7
9,0
79
2,3
9,6
0,5
i4
750,0
9,9
20,3
i5,i
-0,4
'4,8
.4,8
32,1
30,3
■7,5
.7,8
9,0
76
3,1
.5,7
o,S
i5
754,8
8,3
22,6
15,5
- 0,3
i5,8
18,.
'7,4
'7,7
9,3
69
(0,.)
3,0
D
0,6
iG
755,3
i3,5
20,2
'6,9
1,2
'5,9
'4,4
28,3
21,4
.7,9
'7,9
8,6
70
■ ,0
3,8
12,4
0,6
>7
760,4
9,9
20,7
i5,3
- 0,7
.5,3
.5,.
35,4
19,3
'7,3
17,6
9,2
7.
2,6
10,3
0,8
iS
752,6
11,9
19,9
'5,9
0, 1
i5,.
'4,0
19,6
17,8
.7,3
.7.5
10,6
88
4,7
■.7
0,4
»i7
'9
757,3
8,3
18,8
i3,6
- ',8
.3,2
12,1
33,3
.6.7
.C,3
16,8
8,6
83
0,2
2,0
.4,5
o.i
20
752,7
8,4
.6,7
13,6
-2,2
.1,6
II ,3
20,6
i5,3
.5,6
16,1
7,7
77
1,4
1,6
II, S
o<\
21
759,7
5,7
16,0
10,9
- 3,9
",'
11,0
20,7
16,1
.4,5
l5,2
7,2
78
C^,')
2,3
0,2
0,5
22
755,0
4,4
17,2
10,8
- 4,'
1 1 ,G
1 1 ,5
35,0
i5,5
.^,'
■4,6
7,7
79
(o,^)
',7
20,5
0,^
23
742,8
9,4
18,5
'4,0
-0,5
12,2
.1,0
.3,2
17,0
.4,5
:4,8
8,9
90
8,0
1,0
6,0
0,5
2',
747,4
5,5
■4,3
9,9
- 5,1
9,9
9,8
2S,5
'6,7
.3,7
14,3
7,8
92
(0,.)
0,6
13,5
0,3
25
750,9
4,5
■5,7
10,1
- 4,8
II, I
11,3
2. ,6
.4,0
.3,2
i3,7
8,1
85
0,3
1,3
2.,i
0,3
26
754,3
10,7
16,8
i3,8
- 0,7
.3,0
1 1 ,G
6,4
i5,8
■ 3,9
■4 ,0
9,.
89
2,2
1,8
11,2
0,3
27
759,8
4,5
■7,4
.1,0
- 3,4
.1,5
13,1
3. ,6
'7,0
i3,3
.3,8
8,0
82
ï>7
23,2
0,8
28
759,7
9,8
'8,7
.'1,0
- 0,1
'4,0
'3,9
'7,9
17,6
i4,o
.4,0
9.7
88
i»i
12,8
0,;
29
755,9
5,8
20,4
i3,i
- ',3
'3,4
■4,2
27,0
19,0
"1,.
'4,3
9,6
87
(0,2)
1,5
13,8
0,4
3o
752,7
7,'
20,2
'3,7
-0,6
.3,5
12,2
22,7
.5,6
'4,3
.4,6
8.6
81
(0,2)
2,3
■ 4,4
0,2
(6) (23) (24) Moye
nne des 24 heures. —
(7) ('2)
(i3)(i
5) (18) (19) (20) (21) Moyenne des obs
ervations sexl
oraires
(8) Moyennes des
cinq observations triho
raircs c
0 O*" m.
à 6'' s. Les degrés actinoinétriques son
t ramenés à la
constar
te sola
rc 10c.
(5) La moyenne d
te normale est déduite
des mo
yennes
températures extrêmes de Go années c
'observations.
{(\) (9) Demi-somi
ne des extrêmes pour
:haque
3scillali
on complète la ],lus voisine de la pér
ode diurne in
iiquée.
[ii){i'ô) Lesijjne
W indir|uo l'ouest, con
formëm
ent i la
décision delà Conférence international
6 de Vienne.
(i/|) Les nomI>res
entre parentlK-ses ind
iqucnt
:xclu6iv
cmcnt la quantité d'eau de brouillard.
de givre ou d(
. rosée.
=
ssa-
( 567
FAITES A l'Observatoire de Montsouris.
Septembre 1878.
!=
MAGNÉTISME TEURESTRE
VENTS
fÂ
<
a
(moyennes diurnes).
4 20
Qiùtres.
C5
3
u
a
0
H
a:
c
0
H
!a
0
.j
a
T.
REMARQUES.
1 È
■3 a
g î
a u
If
0 --^
a —
a
c
a
S
0
■a
a
0
0
2
a <n
a «
m
0 s w
a 2 0
« 3 a
£ S S
fis)
(10)
('0)
(?>)
(")
i:^^')
( ■■■:. )
(26)
(J5)
9
I
0 1
17. 0,'|
65°33', I
1,9339
4,6jo9
W
km
('6,4)
(2^5)
NW A
Pluv.apr.-midi, notamm.de la"- 20"° il I2»35'".
2
,
NNW
(9.9)
(0,9)
N
Forte rosée le soir.
3
16.59,9
32,5
9336
65o8
ENE
8,5
0,7
NW i
I
Dépôt de rosée mesurable le matin.
l>
17. 0,2
33,4
93 ■•!7
65o6
E
12,3
>,4
W i SW A
5
Halo solaire. Rosée le soir.
5
17. 0,2
32,6
9334
65o4
ssw
10,0
0,9
SSW
6
Assez forte rosée le soir.
6
17. 0,1
.32,5
9331
6497
SàWetNW
11,0
■ , ■
WNW
5
Id.
7
16.59,7
32,3
9331
6490
N
8,0
0,6
NW iïN
5
Brumeux. Assez forte rosée le soir.
8
16.59,5
32,5
9326
fi483
N à W
7,8
0,6
wisw
6
Gouttes de pluie le soir.
9
16. 58, 3
32,5
9334
65o6
NW
11,8
1,3
NW
6
Gouttes de pluie l'après-midi.
10
17. 0,2
32,8
9334
65 ro
NE à NW
5,5
0,3
N
6
Pluie de i^ 3o" à 1 0'' So" m. Ass. forte rosée les.
II
17. 0,3
32,4
9340
63i3
NE
10,2
1 ,0
ENE
0
Rosées mesurables. Très-vaporeux.
II!
16. 58, 9
3i,8
9342
65o2
NW
12,3
■ •4
WNW
3.
Id. le matin. V.-iporeux, brumeux.
i3
16.59,3
33,2
9335
6526
WNW
.6,7
2 fi
NNW
9
Presque toujours couvert.
l.'l
17. 1,0
33,3
9333
6524
NW
11,3
' ,2
NNW /t
3
Vaporeux, brumeux. Rosées.
i5
S
12,8
1,5
SW à NW
Rosée mesurable le matin. Ciel variable.
i6
16.59,6
32,7
9337
65i7
W
24,2
5,5
W
6
Bourrasques. Pluie de 4'' à ^^ùfi" m.
'7
17. 0,8
32,8
9336
65i6
w à s
■6,7
2,6
WJSW
6
État du ciel variable.
i8
iG.59,9
32,7
9339
6520
S à WNW
25,1
5,9
SW
7
Boarrasqncs. Pluvieux i'apr.-midi et le soir, surtout
do 3 li.îom. à E, h.i5 m.
'9
16.59,6
32,7
9336
65i3
W à S
.5,8
2,4
w
3
Petite pluie apr.-midi. Assez forte rosée le s
10
17. 0,4
33,1
9336
6525
S à WNW
17,0
2,7
WSW
5
Pluie de \^ ia'°^ à \^hw^ soir.
11
■6.59,9
32,9
9341
6532
N
9,0
0,8
NNW
4
Ciel découvert le soir et rosée mesurable.
3J
16. 5g, S
32,9
9346
654'|
SE
8,5
0,7
SW A
8
Rosée mesurable le m. Halo, puis ciel couv
23
17. 0,1
33,2
9342
65/|2
S à W
■8,7
3,3
WSW
8
Temps de bourr. et de pluies, surtout le soir
M
16.59,5
33,0
9343
6539
SSW
7,5
0,5
SW
5
Rosée mesurable le m. et s. Léger brouillard
JD
17. 0,6
32,8
9350
655o
S ii W
9,9
0,9
NW
7
Id. et petite pluie vers io''i5" soir.
■i6
16.59,9
34,2
9329
6540
SW àN
10,6
I , ■
NNW
7
Pluv. le m. de -', h.3ijm.â5 h. 3o m. et gouttes rapr.-midi
V
17. 0,.'|
33,3
9340
6541
SWà NW
7,6
0,5
NNW
6
État du ciel variable. Rosées matin et soir.
î8
17. 0,7
33,4
9343
655o
Variable.
5,2
0,3
NW A
5
Rosées. Brumeux le s. avec brouill. sur Paris
29
17. 1,6
33,4
9336
6536
ESE
4,8
0,2
ENE
3
Brouill. assez dense le m. Rosées mesurables
3o
16.59,5
34,3
9332
6558
W
17,0
2,7
W
5
Brouill. le m. sur Paris. Rosées mesurables.
Oscillations barométriques
extrême
3 : de 763°'", 5
le 2 ver
s minui
t à 754»>»,8 le 5 il
3'' 20" m.; de 761™", 7 le n à 9'' m. à 749"", 9
le i6ii2''20»m.;de 761»»,!
le 17 i» 9
'4o° m. à 751
-,41e
18 à (i^
5™ soir ; de 737°"
",5 le 19 il io''5o" m. à 752»", 7 le 20 à 8'» m.;
de 760"",! le 21 il gi» soir à 7.
i»",2le
23 iie^iS" se
ir ; de
760"", 6
le 27 à 9'' 45" SI.
ir à 751™™, 6 le 3o à 7'^ 25"' m.
Vitesses 1
uaxima d
i vent h
20™ de h
auteur : de 38''
»,5 lei:
; de 45
"■".ôle 16;
de 5o
i"», 0 le ! 8 ; de 39""", 5 le 23; de 35''", 51e 3o.
( 568 )
Moyennes boeaibes et moyennes mensuelles (Septembre 1878).
6^ M. S^M. Midi.
Si- eh
Déclinaison magnétique 16°-+-
Inclinaison » ; 65° +
Force magnétique totale 4>"t-
Composante horizontale i ,+
Composante verticale 4;-*-
Electricité de tension (éléments Daniell). . .
55,8
33,1
6523
9340
33i6
6,8
56,9
34,3
6522
9319
2821
66,2
33,0
65o6
9328
2299
19,0
63,7
32,6
6524
9341
23i3
12,3
61 ,0
32,8
6529
9342
2319
17,6
9h
58*3
32,9
653o
9340
2330
14, î
mm
MIqqU. MoyenDea.
37, 1
32,9
6329
9340
2320
9>3
mra
Baromètre réduit à 0" 756,20 756,65 756,29 755,83 755,83 736,40 756,37
Pression de l'air sec 746,66 746,1 3 746,07 745,93 745,76 746,29 746,57
Tension de la vapeur en millimètres 9,54 10, 52 10,2a 9,90 10,07 10,11 9,80
Etat hygrométrique g4 ,6 81,8 64,1 62,9 73,4 84,9 gi,6
00 00 000
Thermomètre enregistreur (nouvel abri) n,57 i5,i7 18,39 '8,5i 16,57 i4i48 12,93
Thermomètre électrique à 20 mètres 11,27
Degré actinométrique 4>53
Thermomètre du sol. Surface 10, 48
» à o"", 02 de profondeur.. . i5,4i
» à o'",io • ... 16,44
• à o",20 » ... 17,06
• à o™,3o • ... 17,19
i5,65 18,61 18,55
46,49 57,39 37,36
21,13
.5,47
16,25
16,90
17, i3
mm
1,65
25,8'4
16, 65
16, 5o
16,79
17,00
mm
i,i3
21,74
17,83
17,22
16,95
16,96
mm
,89
Udomètre enregistreur 4,86
Pluie moyenne par heure 0,027 0,018 o,oi3 o,o32
Évaporation moyenne par heure o,oao 0,049 0,189 0,206
Vitesse moy. du vent en kilom 9,71 10, 3i i4,3i 16,22
Pression moy. en kilog. par mètre 0,89 1,00 1,93 2,48
Données horaires.
Enregigtreura.
16, 4i
1,28
i4,o3
17,92
>7>74
'7,29
"7,09
mm
4,83
o,o54
o, 171
14,75
2,05
13,98
>
II ,56
17,23
'7,70
17,51
12,54
u
10,20
16, 5i
17,30
17,47
17,28 17,33
17. 0,0
65.33,0
4,6522
1,9337
4,23i4
l3,2
mm
756,17
746,26
9,9'
80,9
o
■4,97
'4'7'
29,4'
i5,i4
16,62
17,00
17, i5
17, i5
mm
t. 21,18
Décli-
naison.
l''mat. 16.58,7
2
3 .
4 »
5 »
6 »
7 »
8 .
9 .
lU »
11 »
Midi..
60,^
Oi ,2
(io,4
58,3
3-4,2
5'|,5
,50,9
60,5
C'1,0
66,2
Pression.
m ni
756,25
56, 10
56,00
55,90
56, 06
55,33
56, 40
56,55
56,62
56, 60
56,49
56,32
Tempér. Tempér.
a nouvel
20". abri.
Pluie
à
3-.
11,94
1 1,26
10.64
10, 3i
10, 5o
II ,26
12,54
■4.09
i5,63
12,76
12,43
12,17
11,92
11,60
11,57
12,37
i3,8o
15,17
17,02 16,34 0,48
18,00 17,41 0,63
18,61 18,39 0,00
",09
0,63
■ ,90
1,25
0,63
0,76
0,27
Vitesse
du
vent,
k
9,20
9.95
10,32
10,17
9.^5
9>39
9,66
10,39
10.99
i3,27
14,36
i5,4i
5,18 0,65
o,o58 0,007 "
0,078 0,042 t. 65, i3
ii,5i 10,00 12,07
1,25 0,94 1,37
Enreeislreurs.
Ucures,
Tempér. Tempér. Pluie
„, . r — - f--- Vltessa
Dôch- Pression. a nouvel à du
nalsOQ. ;o". atri. 3". vent,
o , mm o o mm k
f-soir 16.66,5 756, i3 i8,S0 18,78 1,41 15,39
2 . 65,4 55,94 18, 84 18,79 ',37 i5,93
55,80 18, 56 18, 5i 0,11 17,34
55,73 18, o3 18,09 2,65 16,21
55,76 17,30 17,55 1,87 14,76
55,85 16,42 16,57 o,3o 13,28
55,02 i5,5o 15,71 1,1 3 12,47
56,21 14, 65 i5,o5 1,56 11,17
56,38 13,98 14,48 2,49 10,88
56,48 i3,48 13,82 0,52 10,59
5 »
6 «
7 .
8 »
9 »
10 .
11 .
Minuit
63,7
62,2
61,3
61,0
60,6
59,7
53,3
57,0
56,5
57,.
56,49 i3,o4 i3,35 o,i3 9,62
56, 40 12,55 12,93 . 9,80
Thermomètres de l'ancien fliW (moyennes du mois).
Des minima 10°, i Des masima 20°, 4 Moyenne 150,3
Thermomètrei de ta surface du sol.
Des minima S", 2 Des maxima 310,1 Moyenne 190,6
Températures moyennes diurnes par pentades.
7.7
1878. Août 29 à septembre 3. 17,0
Septembre 3 à sept. 7. . 18,4
Septembre 8 à 12.
» |3 il 17.
Septembre 18 à 33. .
» 23 à 27. .
13,5
11,5
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU MARDI 22 OCTOBRE 1878,
PRÉSIDÉE PAR M. DAUBRÉE.
MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE,
M. le Président annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient
de faire dans la personne de M. Bienaymé, Académicien libre, décédé le
19 octobre 1878. M. Bienaymé appartenait à l'Académie depuis l'année
i852.
M. le Président annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle a
faite dans la personne de M. A, Lejmerie, Correspondant de la Section de
Minéralogie, décédé à Toulouse le 5 octobre 1878. M. Leymerie avait été
nommé Correspondant en 1873.
M. Des Cloizeacx donne lecture de la Note suivante, sur les travaux de
M , Delajosse :
« M. Delafosse (Gabriel), né à Saint-Qnentin (Aisne) en 1796, admis à
l'Ecole Normale en i8i3, fut l'élève de Haûy et son collaborateur pour la
seconde édition de son Traité de Minéralogie.
» Nommé aide-naturaliste au Muséum en 1817, il remplit ces modestes,
mais utiles fonctions, pendant vingt-quatre ans, avec un zèle et un dévoue-
C. R., 1878, 2» Sanestre. (T. LXXXVll, N» 17.) 77
( 570)
ment à la Science dont il ne s'est jamais départi durant sa longue carrière.
» Rédacteur de nombreux articles pour le Journal de Féinssac et le
Dictionnaire d'Histoire naturelle de d'Orbigny, il a publié plusieurs Mé-
moires importants, dont les principaux sont :
» En 1818, (( Sur l'électricité des minéraux ».
» En 1826, « Observations sur la méthode générale du Rév. W. Whe-
well pour calculer les angles des cristaux ».
» En 1840, a Recherches relatives à la cristallisation considérée sous
les rapports physiques et mathématiques ».
» En 1848, « Mémoire sur une relation importante qui se manifeste en
certains cas, entre la composition atomique et la forme cristalline » .
» En i85i, « Mémoire sur le plésioniorphisme des espèces minérales ».
» En i856, « Sur la structure des cristaux et ses rapports avec les pro-
priétés physiques et chimiques ».
» En 1857, « Sur la véritable nature de l'hémiédrie et sur ses rapports
avec les propriétés physiques des cristaux ».
» En6n, en i858, parut son « Nouveau Cours de Minéralogie », ouvrage
remarquable qui, outre la description des espèces minérales, offre le
résumé des idées professées par l'auteur sur la cristallographie et les causes
probables de l'hémiédrie.
» A la suite de l'Exposition de 1867, il fut chargé par le Ministre de
l'Instruction publique de rédiger le Rapport sur les progrès de la Minéra-
logie.
» M. Delafosse a successivement ou simultanément rempli les fonctions
suivantes :
» En 1822, conservateur des collections de la Faculté des Sciences,
autorisé à suppléer le professeur de Minéralogie.
» De 1826 à 1857, maître de conférences à l'École Normale supérieure.
» De 1841 à 1875, professeur de Minéralogie à la Faculté des Sciences,
où il succédait à Rendant.
» De 1857 à 1875, professeur administrateur au Muséum d'Histoire
naturelle.
» En 1857, il remplaça à l'Institut Élie de Beaumont, nommé Secrétaire
perpétuel.
» Fidèle à ses devoirs, notre regretté confrère a continué ses leçons
tant que ses forces le lui ont permis et, l'année dernière encore, nous
l'avons vu prendre une part assidue à nos séances, lorsque déjà ses pas
chaiicelanls auraient pu justifier aux yeux de tous un repos bien mérité ».
( 57' )
THERMOCHIMIE. ~ Sur la formation thermique des combinaisons de l'oxyde
de carbone avec les autres éléments. Note de M. Berthelot.
« 1. L'oxyde de carbone se combine aux éléments à la façon de l'hy-
drogène, en donnant naissance à un oxyde, l'acide carbonique; à un chlo-
rure, l'oxychlorure de carbone; à un sulfure, l'oxysulfure de carbone, etc.;
propriétés qui l'ont fait quelquefois assimiler à un radical composé, désigné
sous le nom de carbonyle. Sans attacher plus d'importance qu'il ne con-
vient à cette assimilation, il m'a paru intéressant d'examiner la chaleur
dégagée dans ces diverses combinaisons.
» 2. Chlore. — Le gaz chloroxycarboniqne a été absok'bé par une solu-
tion étendue de potasse contenue dans une fiole calorimétrique; on a me-
suré la chaleur dégagée, puis dosé le chlore fixé dans la liqueur. Les poids
du composé absorbé .par la potasse, dans quatre essais, ont été ainsi
trouvés: is%i54; i^^iSi; i-%']?><^; i'''',i92.
» La chaleur dégagée a été trouvée, en moyenne, vers ao degrés, pour
COCl = 49^'',5 : ^- 56,1, d'où l'on déduit :
CO Cl gaz -4- HO + eau = COMissous -i- HCl dissous -i- 32,3
C (diamant) + O -t- Cl = COClgaz + 22,3
Ou pour C= + 0= 4- CP . . -^- 44'^
CO -t- Cl = COCl : -t- 9,4; ou C=0=+ CI' + i8,8
» J'aurais désiré joindre à ce résultat la chaleur de formation du brom-
oxyde de carbone, dont l'existence a été annoncée il y a quelques années;
mais il m'a été impossible d'obtenir la moindre trace de ce composé, en ex-
posant au soleil un mélange de brome et d'oxyde de carbone, soit pendant
quelques heures, soit même pendant quelques mois (' ).
» 3. Soufre. — On opère de même l'absorption de l'oxysulfure de car-
(') Dans un ballon ])Iein d'oxyde de carbone sec et pur, on place une ampoule scellée,
renfermant un poids de brome pur et sec, équivalant à la moitié de l'oxyde de carbone en-
viron. On ferme le ballon à la lampe, puis on brise l'ampoule. Même après plusieurs mois
d'exposition au soleil, on observe, en ouvrant le ballon, un accroissement de tension, pré-
cisément égal à la tension de la vapeur du brome, à la même température. En agitant avec du
mercure, on retrouve précisément le volume initial d'oxyde de carbone. Ces résultats sont
nets et faciles à constater. Les observations de M. Sichiel, qui avait cru observer des in-
dices de combinaison (i863), doivent être explicables par la présence de l'eau ou.de quelque
impureté dans le brome.
77--
( 572 )
bone gazeux par la potasse, avec la précaution de remplir à l'avance la
fiole calorimétrique avec de l'azote, et de la balayer à la fin avec le même
gaz; précaution sans laquelle, d'une part, l'oxygène de l'air peut interve-
nir, et, d'autre part, la réaction de l'alcali sur le gaz supérieur se prolonge
indéfiniment. Mais, en. opérant ainsi, avec le concours d'une bonne agita-
tion, l'absorption s'effectue bien, quoique lentement (i5 à 20 minutes),
et l'expérience se termine nettement. On a admis dans les calculs que l'oxy-
sulfure de carbone était changé par la potasse en cai'bonate el sulfure :
COS + 2RO - CO'lv + RS.
» La réalité de cette réaction a été démontrée par deux vérifications
thermiques : la première consiste à ajouter dans la liqueur, aussitôt après
la réaction, une proportion équivalente d'acide acétique et à mesurer la
chaleur dégagée. On déduit de ce nombre la chaleur dégagée par la réaction
de la potasse étendue sur les produits dérivés de l'oxysulfure. Ces essais ont
donné -1- i3,G et +14,0, moyenne -f-i3,9 : ce qui est précisément la
somme (10,1 -+- 3,8) des chaleurs de neutralisation de l'acide carbonique
dissous et de l'acide sulfhydrique dissous par la potasse.
» Pour plus de certitude, on a ajouté à la liqueur précédente une solu-
tion étendue d'acétate de plomb, afin de changer l'hydrogène sulfuré sup-
posé en sulfure de plomb, et l'on a mesuré la chaleur dégagée : on a trouvé
+ 6,8 dans les deux essais, c'est-à-dire exactement la différence entre la
chaleur de formation de l'acétate de plomb, 4-6,5, et celle du sulfure
de plomb, -+- 1 3,3, au moyen de l'oxyde de plomb. Cette dernière vérifica-
tion est tout à fait décisive.
» Le poids de i'oxysidfure absorbé se calcule en déterminant sur une
paitie de la liqueur, additionnée d'acide acétique et diluée, la dose de
l'hydrogène sidfuré, au moyen d'une solution titrée d'iode. Dans trois
essais, ce poids a été trouvé: +o,524; -(- 0,592; -+-o,548. Les chaleurs
dégagées par la réaction du gaz oxysulfurede carbone sur la potasse étaient :
+ 24,22; + 23,90; + 24,01 : moyenne 4- 24, o4-
n D'où l'on déduit :
COS gaz + HO -I- eau = CO- dissous + IIS dibsoiis -f-io,i
C (diamant) +0 + S solide = COS gaz +9,8; pour C»+ 0'+ S' +«9,6
CO H- Ssolide = CO S gaz — 3 , i
CO + S gaz = COSgaz— 1,8; pourC^O' +S= gaz — 3,6
)» Le dernier nombre est négatif ; ce qui répond à la faible stabilité de
( 573 )
l'oxysulfure de carbone. Sa transfornialion en sulfure de carbone acide
carbonique
2C-0'S- --= C=S' + C'O' dégagerait, ;i !a température ordinaire, environ.. . , + 4") o
On sait que celle réaction a lieu aisément au rouge.
» 4. Comparons maintenant les combinaisons de l'oxyde de carbone et
de Yoxj'cjène avec les précédentes.
C- ->r 0' = C'0' dégage, d'après mes expériences (') +68,3.
» On a dès lors :
OO'+O' H-68,2 H' i-0> =:H'0'gaz +59,0
C=0' + S=ga/^ — 3,6 H' + S'gaz = H=S' -t- 7,2
C'O'-f-CP +18,8 HM-Cl' =:H'C1' -J-44,o
» L'ordre relatif des dégagements thermiques est le même, mais non leur
grandeiu' absolue, non plus que celle de leurs différences. Les chaleurs
dégagées par les combinaisons chlorurées et sulfurées de Toxyde de car-
bone sont moindres que par celles de l'hydrogène (-), ce qui répond à leur
moindre stabilité. »
TllERMOClllMlE. — Diverses dclenninations thermiques ; par M. BiîiiTUELOT.
» Acide borique. — ]'ai trouvé :
B0% 3H0(62E') +2ooH=0' à i4'>,7 — 4,90
» » à 1 3°, 5 — 4 ' 7 3
Moyenne — 4)8i à iB", 6.
Le incme acide dissous à i3°,5 dans NaO (l'^'i 1= 2'"), en proporlion
équivalente, a dégagé -4- 5,3
Ce qui ferait pour l'acide dissous +10,10
valeur concordant avec mes expériences et celles de M. Thomsen sin- la
chaleur de neutralisation de l'acide borique par la soude, dans les mêmes
rapports d'équivalence et de concentration.
(') Annales de Chimie et de Physique, S" série, t. XIII, p. i3.
(^) La condensalion de l'oxydilorure de carbone est double d'ailleurs de celle de l'acido
clilorliydrique.
{ 574 )
» D'autre part,
BO' anhydre dissous dans NaO (i*'! = 4'"). en proportion
équivalente, a dégagé à i3°,5 -'v i3,73.
» Pour vérifier si l'acide borique atteint immédiatement dans ces circon-
stances son état définitif, sans offrir quelque condition intermédiaire, ana-
logue à celle de l'acide métaphosphorique, j'ai ajouté aussitôt à la liqueur
I équivalent d'acide chlorhydrique. Lh différence entre l'effet thermique
observé et la chaleur de formation du chlorure de sodium a donné, pour
la chaleur de formation du borate de soude ; -f- 10,09, valeur exactement
concordante avec les précédentes. Rien n'indique donc l'existence de
l'état supposé, dans les conditions de mes expériences.
H On lire des nombres précédents :
BO' -h 3H0 liquide = BO', 3H0 cristallisé +8,4
B0'+ 3H0 solide = B0',3H0 cristallisé :+ 6,3, soit. . -f-2,1 pour HO
valeurs intermédiaires entre les chaleurs d'hydratation des acides sulfurique
solide (+ 9,9) ou phosphorique (+ 4,7 < 3) et celles des acides azotique
solide (+ 1,1) ouiodique (+ 0,8).
)i 2. Cluomale de soude. — J'ai trouvé :
CrO'N a séché dans le vide à froid, i jiartie -l-4o à 80 parties d'eau à 10°, 5,
dégage -M ,08 et -i- 1 ,06
» séché à l'étuve à i5o degrés -i- 1 ,20
» fondu au rouge + ' >68
mais ce dernier échantillon offrait des indices de décomposition.
CrO'Na, 4H0 (i partie dans 5o parties d'eau) à ii degrés —3, 81
» autre préparation — 3,78
CrO'Na, loIlO solide (i partie dans ^o parties d'eau), à 10", 5 ^7>9°
Le même composé liquide, à l'état de surfusion — 1 5 745
» Chaleur spécifique de cet hydrate fondu: 0,68 entre 48", 5 et 10°, 5,
soit pour I équivalent : ii5,7; valeur supérieure d'un peu plus de moitié à
la chaleur spécifique du sel solide (72 environ, d'après le calcul théorique).
» On tire de ces nombres :
» La combinaison avec l'eau
CrO'Na -f- 4IIO ''fl^'i'*-', 'l^'^ge- • • • -l-4'9 Eau solide +a,o
CrO'Na + loIlO liquide, dégage +9.° Eau solide. ... +(,9
» On voit que la chaleur de formation du deuxième hydrate au moyen du
( 575 )
premier et de l'eau est égale sensiblement à la chaleur de fusion de l'eau.
» La chaleur de fusion de CrO'Na, loHO à io°,5 est égale à +6'°',i6;
elle s'élèverait à + 6,70 à 23 degrés, température de la fusion normale;
elle est moindre que celle de l'eau contenue dans le sel.
» 3. Biacétale de soude.
C*H'0', C'H'NaO' (i parlie + 5o parties d'eau), à 23 degrés, dégage. . +1 ,87
d'où résulte
C'H'O' liquide + C< H' NaO' dégage.
C H' 0* solide dégage
- 2,6
0,1
quantité fort inférieure à la chaleur de formation du triacétate : + 5,5 ; ce
qui explique la tendance plus grande de ce dernier à prendre naissance.
» 4. lodiire de silicium. — M. Frie.lel ayant eu l'obligeance de me donner
quelques grammes d'iodure de silicium, j'ai déterminé la chaleur dégagée
par la réaction de ce corps sur l'eau (3oo parties) :
Sir + 4^0 ^Ê^u = Si 0* dissoute + 4HI dissous, a dégagé.. +85,7et +85,8
nombre fort voisin de la chaleur développée par la réaction de l'eau sur le
bromure de silicium et aussi sur les bromures et iodures d'aluminium.
D'où je tire, d'après les données déjà connues,
Si-i- V gaz - Sir solide.
58, 0
» C'est précisément le chiffre prévu par les analogies {Comptes rendus,
t. LXXXVI, p. 924) : il rend compte de la facile combustibilité de l'iodure
de siliciiHii.
» 5. Phosphate? terreux. — J'ai déterminé la chaleur dégagée par l'union
de l'acide phosphorique dissous et des trois bases terreuses, dissoutes et
ajoutées par équivalents successifs :
+ CaO diss + i4,8
H- aCaO diss.. , - 24,5
+ 3 CaO diss. . . . -f-29,2à3o,4
PO"H»(i équiv =6'^') à 16".
+ SrO diss -f- i5,o5
-)-2SrO diss + 25,3
M-3 SrO diss + 3o , 3
4" et 5' CaO ajoutés— o,6env.? | 4° et 5= SrO ajoutés -i- 0,7 euv.
+ BaO diss ...-(- i5,o(')
+ 2BaO diss.. 4-25,4
-J- 3 BaO diss. . -i- 3o,4
4'et5'=BaO diss -4- o,6env.
(') Ces nombres doivent être substitués à ceux que nous avons publiés avec M. Lou-
gu'.nine sur la formation des phosphates de baryte [Annales de Chimie el de Physique,
5*= série, t. IX, p. 33), lesquels ont été altérés, à l'exception des deux premiers, par des
fautes de calcul.
( 576 )
» Ces nombres suivent une progression décroissante : ils sont analogues
pour les trois alcalis terreux, mais un peu moindres que pour la potasse
et la soude, à partir de 2 et surtout de 3 équivalents,
» M. Joly a fait, dans mon laboratoire, une étude approfondie de ces
réactions et reconnu que les pbosphates terreux précipités ne tardent pas
à fixer de l'eau, et à devenir cristallins, non sans de nouveaux dégagements
de chaleur, phénomènes qui jouent un rôle important dans les doubles
décompositions : il publiera prochainement ses recherches. »
OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur ta vision des couleurs et parliculièremenl de
rinjluence exercée sur la vision d'objets colorés qui se meuvent circulairemcnt,
quand on les observe comparativement avec des corps en repos identiques
aux premiers. Premier extrait de l'opuscule de M. E. Chevrecl. [Intro-
duction.)
« L'opuscule que je présente à l'Académie se compose de deux parties
assez distinctes, quoique toutes les deux soient relatives à la vision des
couleurs matérielles en mouvement.
)) Mais, après avoir pris connaissance de ce qu'on a dit récemment de ce
genre de vision, de conclusions que l'on tire de la composition de la lu-
mière, conformément à l'hypothèse de Thomas Young, selon laquelle il
existerait trois couleurs fondamentales, le rouge, le vert et le violet, hypo-
thèse si différente c!e l'opinion de Newton; et après avoir considéré l'im-
portance qu'on attachait à la vision des couleurs en mouvement, sans avoir
étudié les effets de ce mouvement dans toutes ses phases, et dans une des
couleurs simples de Newton, observée d'abord isolément, puis associée
entre elles et au blanc, au noir et au gris, j'ai voulu me rendre compte par
l'expérience de l'ensemble de ces effets.
» La première partie de l'opuscule est l'exposé de ces expériences.
)i La seconde partie l'application de mes expériences aux trois contrastes
de couleurs que j'ai distingués : le premier en contraste simultané, en con-
traste successif el en contraste mixte.
» Le blanc, le noir, le gris, les couleurs rouge, jaune, bleue, orangée,
verle et violette, couvrant chacun un cercle rotatif, éprouvent-ils, eu égard
à nos yeux, par le mouvement rapide, quelques modifications?
» Ils en éprouvent, mais ces modifications sont légères.
» Le cercle blanc prend du gris plutôt que de la lumière, puis du
jaune.
( 577 )
» Le cercle noir perd du roux ou prend du bleu, et le Ion s'élève.
» Le cercle gris se comporte d'une manière analogue.
» Les six coideurs paraissent plus unies par un mouvement rapide : les
unes s'épurent et d'autres se grisent.
M Le rouge, ton lo, gagne du ton en prenant du bleu.
» L'orangé, ton lo, se comporte d'une manière analogue, tandis que
l'orangé, ton 2,5, paraît baisser de ton.
» L'orangé-jaune, ton 9 (sulfure de cadmium), s'embellit et semble
perdre du ton.
>) Le jaune, ton 10, s'abaisse au ton 9,20.
11 Le 3 jaiuie vert prend du bleu.
» Le vert, ton 10, s'abaisse en prenant du bleu.
» Le bleu, ton 8, peu de changement.
» Le violet, ton 1 1, perd du rouge ou prend du bleu. Élévation de ton.
» Le violet rouge, ton 10, perd du rouge ou gagne du bleu, mais moins
que le violet, et, la lumière du jour variant, il m'a paru quelquefois prendre
du rouge.
» Le plus grand nombre des expériences décrites dans la première partie
de l'opuscule on t été faites avec du papier peint ou des étoffes du commerce,
à la vérité, après que leurs couleurs avaient été soumises à mes types
chromatiques.
I) Avant tout, je me suis livré à des observations sur la vision des cou-
leurs matérielles en mouvement, comme Newlon l'avait fait pour son
cercle représentant les sept groupes de couleurs, celui de l'indigo compris;
puis j'ai été témoin de l'usiige de cercles rotatifs, dont on usait conformé-
ment à l'appréciation des phénomènes, d'après une hypothèse de Th. Young,
adoptée par M. Helmholtz, à savoir qu'il existe trois couleurs simples : le
rouge, le verl et le violet, et non trois : le rouge, le jaune et le 6/eu, comme
les teinturiers et les artistes l'admettent. C'est après cela que, pour mon
instruction, j'ai voulu savoir ce qu'il en est réellement en suivant les phé-
nomènes depuis leur rapidité extrême jusqu'à l'extinction totale du mou-
vement.
» L'ensemble de mes expériences, en opérant avec des cercles de 38,
de 26 et de 14 centimètres de diamètre, loin de me convaincre que Newton
et Arago étaient dans l'erreur relativement à la distinction des couleurs et
à leurs complémentaires, et de plus que toutes mes expériences sur les trois
contrastes de couleurs, que le premier j'ai distingué en contraste simultané,
contraste successif et contraste mixte, étaient fausses ou inexactement inter-
prétées, m'a donné la conviction du contraire.
C. F.., 1878, 2» Semestre. (T. LXXXVII, N" 17.) 78
(578)
» Je conclus de cette Communication que les cercles rotatifs dont on a
fait usage, conformément aux hypothèses de Thomas Young, de Helmholtz
et de Plateau, qui considère le bleu et le jaune comme complémentaires,
ne justifient point ces hypothèses.
» Et, fait remarquable, si les partisans de ces hypothèses considèrent
l'exlréme vitesse comme un moyen infaillible de déterminer les résultats
du principe que j'ai appelé celui du mélange des couleurs, en adoptant
comme une vérité que l'on fait de Vorangé avec le rouge et \e jaune, du
ve7-t avec ]e jaune et le bleu, et du violet avec le rouge et le bleu, je n'ai pas
de raison pour rejeter ce principe tel que je viens de le formuler, confor-
mément à l'opinion des teinturiers et des peintres de tout ordre.
» Je m'estime heureux d'avoir suivi les phases du mouvement circulaire
sur des couleurs bien déterminées, ])uisqu'en définitive, dans la seconde
partie de l'opuscule, je démontre aux yeux que, par un mouvement dont le
maximum est de i6oà 120 tours, et le minimum de 60 par minute, on fait
naître la complémentaire de toute couleur qui est soumise à ce mouve-
ment, et enfin que toutes les couleurs complémentaires ainsi développées
sont conformes aux résultats des trois contrastes de couleur précités. »
CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'ytlerbine, nouvelle terre contenue dans la gadolinite.
Note de M. C. Maiiignac.
« A la suite des recherches auxquelles je me suis livré sur les terres de
la gadolinite ('), recherches qui avaient pour but et qui ont eu pour ré-
sultat de confirmer les observations de M. Delafontaine sur l'existence de
la terbine et d'une nouvelle base appartenant au même groupe, et à laquelle
il a donné le nom de philippine, j'avais obtenu quelques grammes d'une
terre présentant tous les caractères qui appartiennent à l'erbine, d'après
les travaux classiques de MM. Bahr et Bunsen, et de MM. Clève et
Hoglund.
» Je dois rappeler cependant que le procédé par lequel je l'avais séparée
des autres terres de la gadolinite n'est pas absolument identique avec celui
qu'avaient employé ces chimistes. Le procédé de Bunsen consiste à chauf-
fer les azolates mélangés jusqu'à l'apparition de vapeurs rutilantes, à ro-
dissoudre dans l'eau bouillante et à séparer le sous-azolate enrichi en
erbine qui se dépose en petits cristaux aciculaires par le refroidissement de
Archives des Sciences physiques et naturelles, t. LXI, p. aSS.
( 579)
la liqueur. Pour moi, je poussais plus loin la décomposition des azotates,
jusqu'au moment où la masse devient pâteuse. En traitant le résidu par
l'eau bouillante, il reste un résidu insoluble dans lequel l'erbine s'est
concentrée. Par l'un ou l'autre de ces procédés, répétés un très-grand
nombre de fois, on finit par obtenir une terre d'un rose pur, qui constitue
l'erbine.
» Dans mes premières recherches, j'avais cessé ce traitement lorsque
j'étais parvenu à une terre rose dont l'équivalent (' ), compris entre 128
et 129, correspondait à celui qui a été assigné à l'erbine (-).
1) Plus récemment, j'ai repris les produits ainsi obtenus, et j'ai voulu
m'assurer si, en continuant sur eux les mêmes opérations, je n'obtiendrais
plus une nouvelle augmentation de l'équivalent. Or j'ai observé un fait qui
m'a beaucoup surpris.
» Tandis que, dans la première partie de mon travail, l'accroissement
graduel de l'équivalent correspond à une augmentation d'intensité de la
couleur rose et des bandes d'absorption caractéristiques de l'erbine, il
arrive un moment où, l'équivalent continuant encore à s'élever lentement,
la coloration rose et les raies d'absorption diminuent assez rapidement,
tellement que le dernier produit obtenu était parfaitement blanc, ses sels
incolores, et ne donnant plus de raies d'absorption.
» Les trois derniers produits obtenus présentaient les équivalents i3o,4,
i3o,6 et i3o,8. Les deux premiers offraient encore une coloration rose
sensible, surtout pour les oxalates et les sulfates cristallisés. On peut ad-
mettre approximativement le nombre i3i comme la limite de l'équivalent
auquel on parviendrait, si l'on opérait sur une quantité de matière suffisante
pour pousser plus loin encore cette méthode de purification.
» Il résulte évidemment de là que la terre que j'avais extraite de la
gadolinite, et que j'avais considérée comme de l'erbine, n'était encore
qu'un mélange de deux oxydes distincts. L'un, d'un rose pur et présentant
un spectre d'absorption très-caractéristique, doit conserver le nom d'er-
bine, puisque ce sont là les caractères qui ont été considérés comme les
plus distinctifs de cette base. L'autre est une base nouvelle, appartenant au
même groupe, et pour laquelle je propose le nom Ayiterbine, qui rappel-
lera sa présence dans le minéral d'Ytterbj', et ses analogies avec l'yttria,
(') Équivalent calculù pour la formule ErO, ou plus probablement Er' O et pour
O — 16.
(■) 128,6 suivant MM. Bahr et Bunsen, 129,7 d'après MM. Clève et Iloglund.
78..
{ 58o )
d'un côlé, par son absence de coloration, avec l'erbine, de l'autre, par
l'élévation de son équivalent, avec toutes les deux d'ailleurs par l'ensemble
de ses propriétés.
» La faible quantité de matière dont je disposais ne m'a pas permis d'en
étudier beaucoup de propriétés; voici seulement quelques indications qui
établissent son individualité :
» J'ai déjà signalé sa couleur parfaitement blanche ; ses sels sont inco-
lores; l'azotate se décompose par la chaleur sans offrir aucune colo-
ration.
» Les solutions d'ytterbine n'offrent pas de raies d'absorption, ni dans
le spectre ordinaire, ni dans le spectre ultra-violet, d'après les observations
qu'a bien voulu faire M. Ij.Soret. On discernait à peine, dans l'échantillon
le plus pur que j'avais pu obtenir, une trace delà raie la plus forte de l'er-
bine, dans le jaune vert.
» L'ytterbine est bien moins attaquable par les acides que les autres
terres de ce groupe. Elle ne se dissout que lentement à froid, ou par une
chaleur modérée, dans les acides même peu étendus d'eau. Toutefois elle
se dissout toujours aisément, à l'aide de l'ébullition, en présence des acides
étendus, même des acides faibles, comme l'acide acétique et l'acide for-
mique.
n Son sulfate ressemble tout à fait à ceux d'yttria et d'erbine. Il e.st
très-probablement isomorphe avec eux, car les solutions renlermant
l'ytterbine et l'erbine ne donnent, jusqu'à la fin, qu'une seule sorte de
cristaux, offrant toujours la même apparence, leur couleur seule variant
suivant qu'elles renferment plus ou moins d'erbine.
)) Le sulfate se redissout facilement, sans résidu, dans une solution sa-
turée de sulfate de potasse. Il ne se forme même pas de précipité par
l'ébullition de cette solution.
» Une solution neutre de chlorure d'ylterbium, si elle n'est pas trop
concentrée, n'est pas précipitée par l'ébullition avec l'hyposulfitede soude.
Si la solution est très-concentrée et renferme à la fois Uerbium et l'ytter-
bium, on obtient un précipité plus riche en erbium que les bases qui res-
tent en dissolution.
» L'ytterbium précipité de ses sels par la potasse, et soumis à un cou-
rant de chlore en présence d'un excès de potasse, se redissout complè-
tement.
» Le formiatc se dissout dans moins de son poids d'eau. Il cristallise en
petits mamelons cristallins, comme les formiales d'yttria et d'erbine. Il se
(58i )
décompose comme eux par la chaleur, en se boursouflant ; il présente la
même composition, correspondant à la formule
Yb20% 3C=H='0=' + 4H-0.
Il perd également son eau de cristallisation à loo degrés,
» Tous ces caractères établissent suffisamment que cette terre ne ren-
ferme point de thorine, la seule base connue, parmi celles dont on pourrait
supposer l'existence, dont l'équivalent soit assez élevé pour que son mé-
lange pût expliquer l'augmentation de celui de l'erbine.
» L'existence de celte nouvelle base, si difficile à séparer de l'erbine,
peut faire naître beaucoup de doutes sur l'exactitude de l'équivalent attri-
bué à cette dernière terre. S'il m'était permis de me fiera des observations
faites sur de trop faibles quantités de matière pour être bien concluantes,
je serais porté à croire que cet équivalent est beaucoup trop élevé. Il m'a
semblé, en effet, que le maximum de coloration rose et d'intensité du
spectre d'absorption correspondait à des produits dont l'équivalent était
compris entre 122 et 126, et qui n'étaient cependant que des mélanges
d'erbine et d'ytterbine.
» Peut-on admettre que la méthode de Bunsen pour la purification de
l'erbine, par la cristallisation du sous-azotate, a donné lieu à l'élimination
de l'ytterbine, en sorte que l'erbine étudiée par les savants allemands et
suédois en fût exemple ?
» La difficulté de se procurer la gadolinite en quantité suffisante et
l'exlrème longueur du travail nécessaire pour en retirer l'erbine, qui n'y
existe d'ailleurs souvent qu'en très-faible proportion, ne me laissent guère
l'espoir de pouvoir résoudre moi-même ces questions et établir d'une ma-
nière plus complète les propriétés de l'ytterbine.
» C'est pourquoi j'ai voulu appeler sur ces faits l'attention des chimistes,
et particulièrement de ceux qui ont pu disposer dans leurs travaux d'une
quantité notable d'erbine et qui en posséderaient encore, dans l'espoir
qu'ils voudront bien diriger leurs recherches sur ce sujet, et s'assurer si
cette terre ne renfermait pas la nouvelle base, dont l'existence me paraît
incontestable.
» Adoptant provisoirement pour l'ytterbine l'équivalent i3i, on en dé-
duit, pour le poids atomique de l'yllerbium, les valeurs ii5 ou 172,5,
suivant qu'on attribue à son oxyde la formule YbO ou Yb-0^ «
( 582 )
ANATOMIE COMPARÉE. — Stir la dentition des Smitodons.
Note de M. P. Gervais.
« Les Smilodons sont ces grands Félis, fossiles dans les cavernes ainsi
que dans les terrains pampéens de l'Amérique méridionale (Brésil et
République Argentine), qui portent à la mâchoire supérieure une paire
de canines en forme de longs poignards. Feu M. Lund, à qui l'on doit
tant de curieuses découvertes relatives aux Mammifères éteints, de la pre-
mière de ces deux régions, a d'abord désigné l'espèce de ces redoutables
carnivores sous le nom à'Hyœna neogœa, puis sous celui de Smilodon
populntor, et de Blainviile en a figuré, dans son Ostéocjrapine des Félis,
un crâne presque entier, en l'appelant Felis Smilodon. Ce crâne appar-
tient à la collection du Muséum de Paris; il offre cela de particulier qu'il
est pourvu de trois paires de molaires inférieures, comme c'est aussi le
cas pour tontes les autres espèces de Félidés, soit les Félidés ordinaires,
soit les Machairodus ou Félidés à canines supérieures cultriformes, dont
on connaît complètement la dentition.
» Au nombre de ces derniers figurent le Machairodus megantereon, du
pliocène d'Auvergne; le M. leoninus, du miocène supérieur de Grèce;
le M. palmidens, du miocène de Sansans (Gers); le M. bidentatus ou
Eiismilus perarmalus, des phosphorites du Quercy, et le M. [Drepanodon)
primœvus du Dakota (États-Unis).
» Au contraire, les Smilodons paraissent n'avoir possédé, dans l'état
normal, que deux molaires inférieures de chaque côté, et M. le professeur
Reinhardt était si bien persuadé de ce fait qu'il croyait que la troisième
paire de dents (première paire de prémolaires) du crâne de Paris avait
été ajoutée pour donner plus de valeur à cette pièce ('). Je préférerais, k
cause du peu de grandeur des dents dont il s'agit et de leur inégalité, les
considérer comme accidentelles; elles sont d'ailleurs implantées dans de
véritables alvéoles.
» Quoi qu'il en soit, je ne trouve que deux paires de molaires à la
même mâclioire chez tous les autres Smilodons qu'il m'a été possible
d'examiner, et, comme ils sont assez nombreux, il me paraît difficile
d'admettre qu'il y ait plus d'une espèce dans ce genre et que sa formule
(') Tijihskrift /or populaer Frcmstillingcr of Nuturvidcnsixaben, p. 344-
( 583 )
dentaire doive être exprimée autrement que de la mnnière suivante :
— / ~'r ~ ni
3 ■ 1 ^ 2
» Le Macliairodus necalor, que j'ai indiqué d'après le squelette rap-
porté par M. Larroque, rentre dans la régie commune, elle Felis smilodon
de Blainville ne devra très-probablement être regardé que comme présen-
tant un cas d'anomalie, digne sans aucun doute d'être mentionné, mais
qu'il ne faut pas regarder comme indiquant une espèce à part.
» Un crâne de jeune Macliairodus smilodon, à deux dents molaires infé-
rieures, découvert dans la République Argentine, fait partie du Musée de
Stockholm; de plus, il existe deux crânes adultes, ayant la même prove-
nance, au Musée de Co|)enhague, dont la dentition est aussi la même; un
maxillaire appartenant au Collège des Chirurgiens de Londres et un
autre conservé au Muséum de Paris, qui le doit à M. F. Seguin, ne diffé-
rent pas sous le même rapport; enfin, ainsi que me l'apprend M. Ame-
ghino, il y a plusieurs crânes exactement semblables dans les Musées
de Buenos-Ayres.
») Rappelons, en terminant, que le maxillaire inférieur représenté dans
les Mémoires de M. Lund, et qui est pour ainsi dire le type de l'espèce qui
nous occupe, possède aussi le même caractère. »
BOTANIQUE. — La maladie des châtaigniers dans les Cévennes. Note
de M. J.-E. Planchon, présentée par M. Decaisne.
« On commence à s'inquiéter, dans les départements du Gard et de la
Lozère, de l'extension graduelle d'une maladie qui fait périr rapidement
les plus beaux châtaigniers de cette région. En 1871, elle dévastait déjà
quelques châtaigneraies riveraines du Luech, entre Vialas et le pont du
Rastel, où je fus appelé à m'en occuper comme expert dans un procès fait
par les propriétaires à l'administration des mines de plomb argentifère de
Vialas. Plus récemment (1876), j'ai pu l'étudier encore dans la belle pro-
priété de M. Eugène Mazel, à Montsauve près d'Anduze (Gard); actuelle-
ment les" foyers du mal se montrent à Saint-Jean-du-Gard, à Lassalle, à
Pont d'Hérault, et sur d'autres points des Cévennes. Il est probable que
c'est la même maladie dont pu se plaint dans les environs de Rayonne,
dans la haute Italie, et dont M. Fouqué, dans un article de la Bévue des
Deux-Mondes (i5 avril 1876, p. 837), a signalé les ravages dans les îles
Açores. Je l'ai vue moi-même avec des caractères un peu spéciaux près de
( 584 )
Cescaii (Basses-Pyrénées), où M. Louis Baron, alors sous-préfet à Orthez,
avait eu l'obligeance tle me conduire en octobre 18^6. (Dans cette région
la maladie avait commencé trois ans auparavant à Vielnave d'Orlhez et à
Mazerolles, où je n'ai pas eu l'occasion de l'étudier.) Ne voulant parlei- à
cet égard que d'après des observations directes, je me bornerai pour cette
fois à signaler ce que j'ai vu dans la vallée de Luecli, à Montsauve, et
tout récemment (17 octobreiSyS), chez MM. Pieyre et Adolphe Plauchon,
à Lassalle (Gard).
» Voici d'abord quels sont les symptôuies du mal extérieurement : dé-
périssement de l'arbre par les extrémités des branches, qui végètent mai-
grement et se dessèchent, tantôt les unes après les autres, tantôt toutes à la
fois. Dans ce dernier cas la mort est rapide; d'autres fois l'agonie dure de
deux à trois ans.
» Cette mort graduelle ou subite de la ramure n'est, du reste, qu'une
conséquence d'une altération des racines. Si l'on dénude ces dernières chez
un arbre déjà souffrant, on voit les plus grosses et les moyennes présenter
des portions d'écorce et de bois, ramollies comme par une sorte de gan-
grène humide, laisser sortir de leur tissu fauve une exsudation qui, par sa na-
tiae tannique, fait de l'encre avec le fer du sol, et tache ainsi en noir la
surface des tissus et la terre elle-même dans une certaine étendue. A ne con-
sidérer que ces taches, très-fréquentes chez les arbres malades ou morts, on
pourrait croire qu'elles sont absolument caractéristiques de la maladie, qu'on
serait tenté d'après cela d'appeler la maladie de l'encre. Néanmoins, il
est probable que des lésions traumatiques faites à des racines saines et
l'épanchement de sève normale qui en serait la conséquence produiraient
aussi ce noircissement de lécorce et du sol.
» Un symptôme bien plus caractéristique est la présence habituelle sur
les racines de divers calibres, depuis les radicelles jusqu'aux racines maî-
tresses, d'un mycélium ou blanc de champignon, qui prend des formes
variées, mais qui se retrouve toujours semblable à lui-même sur diverses
portions du système souterrain et plus lard du tronc de la plante.
» Ce mycélium s'observe d'abord à la surface même des racines sous
forme de petites cordelettes blanchâtres plus ou moins ramifiées, à divisions
|)lus ou moins dichotomes et tendant à prendre la disposition en éventail
oblique, rappelant une décoration en feuilles d'Acanthe, ou mieux encore,
les rinceaux élégants d'une tapisserie à branchages. Ces membranes fiabcl-
liformes, relevées de nervures divergentes, quelquefois indécises ou fran-
gées sur leur contour, d'autres fois nettement arrêtées à leur bord obli-
( 585 )
qiienient arrondi, rappellent dans ce dernier cas certaines formes de cham-
pignons membraneux du genre Telephora. Je n'ai vu ce dernier état bien
prononcé que chez les châtaigniers morts de Montsauve. Le mycélium
occupe alors la couche génératrice entre bois et écorce ; sur son tissu
membraneux et légèrement spongieux, on voit perler des gouttelettes d'une
liqueur brune, rappelant les exsudations du Merulius lacrytnans.
» Les caractères du mycélium en question, son odeur tenant du cham-
pignon de couche et du polypore, rappellent exactement les productions
toutes semblables qui sont fréquentes dans les couches libériennes et
dans la zone entre écorce et bois de divers arbre?, dont cette production
fongique amène rapidement la mort : tel est, en particulier, le blanc de
champignon du mûrier que Dunal a figuré, en i838, dans sa collection
iconographique des champignons (Table 206), aujourd'hui conservée à la
Faculté des Sciences de Montpellier, mycélium dont ce savant botaniste
await y II sovtiv VA f/ariciis griseofuscits de de Candolle. C'est un mycélium
tout pareil qui fait périr çà et là les pommiers, les abricotiers, les lilas, les
marronniers d'Inde, et beaucoup d'antres essences soit fruitières, soit fores-
tières. Seulement il serait imprirtlent de vouloir conclure à l'identité spé-
cifique de ces productions, tant que l'expérience n'a pas démontré quel
est le champignon parfait dont ce mycélium n'est que la partie végétative.
Ce champignon est évidemment un Agaric, et presque sûrement du groupe
des Arniillaria : c'est même très-vraisemblablement un type voisin de
VÀcjaricus melleus. Ce dernier, véritable Protée, vient d'habitude par touffes
an pied des Pins tués par son mycélium, dans le cas delà maladie appelée
rond des pinièrcs. Seulement, ce qui me fait doutei' que le mycélium des-
tructeur des châtaigniers, mûriers, etc., soit vraiment celui de VAgaricus
melleus, c'est que, dans l'excellent Mémoire que le D"^ Robert Hartig a con-
sacré à cette espèce en tant que destructive des Pins, le mycélium primitif
sous la forme filamenteuse est donné identique du Rliizoniorjihn fragilis de
Roth; or ce dernier est formé de cordelettes brunes au dehors et blanches
au dedans, tandis que le mycélium dont il est question chez les châtaigniers,
mûriers et autres, se présente en filaments blancs, quelquefois aranéeux,
d'autres fois plus compactes et ramifiés.
» Tous mes efforts à faire surgir de ce dernier mycélium sa fructification
caractéristique (c'est-à-dire un champignon bien déterminé) ont jusqu'à ce
jour échoué. Mais ce qui n'est p;is douteux et ce qui pratiquement est im-
portant à constater, c'est le caractère essentiellement contagieux de ce blanc
de champignon ; c'est aussi son action délétère sur les arbres dont il saisit
C. R., 1S7S, 2» Semestre. (1 . l.XXXVII, N» 17.) 79
( 586 )
les racines en remontant de là jusque dans le tronc. Parasite à ses débuts,
lorsqu'il peut envahir un tissu vivant, ce mycélium devient ensuite sa-
prophyte, c'est-à-dire qu'il vit du tissu altéré dont il a provoqué la mort.
» Le même fait a été observé par M. Schnetzler pour le mycélium filamen-
teux qui détruit parfois les vignes, et où j'ai reconnu le Pourridié ou
Blanquet des Provençaux, maladie dont je ne veux pas parler incidemment,
parce qu'elle mérite d'être traitée d'une manière spéciale.
» C'est par une raison semblable que j'ajourne toute discussion con-
cernant les maladies comme la gomme ou lacjrima de l'oranger, où des
exsudations morbides du collet et des racines rappellent les exsudations
noirâtres des châtaigniers et s'accompagnent parfois de productions fon-
giques entre écorce et bois.
» Quelles sont les conditions qui favorisent l'évolution delà cryptogame
mortelle aux châtaigniers? Question complexe et délicate que je ne suis pas
encore à même de décider. Tout me porte à croire néanmoins que des ir-
rigations intempestives sont la principale cause occasionnelle du mal.
» Quels remèdes peut-on apporter à l'extension de ce fléau ou à la gué-
rison des arbres dont la maladie est à ses débuts? Sur le premier point, on
est autorisé à penser que l'arrachage des pieds morts, le brûHs sur place
des racines contaminées, la précaution de ne pas planter d'arbres à la
place où le châtaignier a péri, que ces moyens prophylactiques réussiront
à circonscrire les foyers de contagion; quant aux moyens de guérison
directe, on peut penser au mélange de chaux vive et de cendres, au sulfate
de fer, au sulfure de potassium ; mais, outre que l'application de ces moyens
est difficile sur une masse énorme de racines, \\ reste à déterminer par l'ex-
périence dans quelle mesure ces substances agiraient pour détruire le my-
célium en respectant le tissu de la plante.
» Mon intention, en publiant cette Note encore incomplète, est d'appeler
sur ce sujet l'attention des observateurs et de provoquer ainsi des recher-
ches d'où peuvent sortir des résultats pratiques et utiles.
» J'ajouterai que les insectes invoqués par quelques auteurs comme
cause de la maladie en question n'en sont vraiment qu'une aggravation
dans certains cas, et n'y jouent aucun rôle dans le plus grand nombre.
Quant aux granulations d'un blanc sale (passant au jaune par l'action de la
potasse) que M. Gibelli dit avoir observées dans le tissu altéré du bois des
châtaigniers malades, leur présence ne donnerait pas droit de conclure,
comme l'a fait ce savant, que la maladie en question n'est due à aucun para-
sitisme soit animal, soit végétal. Au contraire, le parasitisme du mycélium
( 587 )
est tellement la cause de la mort des arbres, que je n'hésite pas à proposer
d'appeler la maladie en question maladie du Champignon ou du Rhizo-
ctone blanc, en l'assimilant au Rhizoctone des jardiniers, qui fait périr de
proche en proche les arbres fruitiers. »
M. Broch fait hommage à l'Académie d'un volume qu'il vient de publier
sous ce titre : « Le royaume de Norvège et le peuple norvégien. Rapport à
l'Exposition universelle de 1878, à Paris ».
MÉMOIRES PRÉSEIMÉS.
CHIMIE APPLIQUÉE. — Des procédés à employer pour opérer le dosage du
beurre dans le lait; 7-éponse à une Note précédente de M. A. Adam (');
par M. EuG. Marchand. (Extrait.)
(Commissaires précédemment nommés : MM. Boussingault , Peligot,
P. Thenard, Bussy.)
Après avoir examiné les différences de détail qui existent entre le pro-
cédé de M. Adam et le sien, M. Eug. Marchand ajoute :
« Tout ce qui peut revenir à M. Adam dans ce procédé, c'est, dans une
certaine limite, l'isolement du beurre du liquide dans lequel il est dissous,
et la détermination de son poids à l'aide de sa balance. Je dis « dans une
certaine limite », car on voudra bien me concéder que, pour établir ma
formule, j'ai dû faire bien des fois cette opération, avant que M. Adam pût
concevoir la pensée de l'exécuter.
» Lorsque, en 1 854, je ms suis occupé de résoudre la question qui
était alors le sujet des préoccupations d'un grand nombre de chimistes,
j'ai cru devoir ne pas adopter le mode de dosage par la pesée directe du
beurre, et c'est pour cela que j'ai inventé le laclo-butyromètre. Je voulais,
en effet, donner un procédé aussi rapide qu exact pour arriver, sans le secours
de la balance, à la connaissance du poids cherché, parce qu'il s'agissait
surtout de mettre à la disposition de tous ceux qui sont appelés à opérer
la vérification du lait, au moment où on le livre à la consommation pu-
blique, un instrument capable de fonctionner et de donner en quelques
minutes, surtout à l'entrée des villes et dans les exploitations agricoles,
(') Comptes ifiidiis, paye 4-^7 '''• '-'■-^ volume.
79 •
( 588 )
des renseignements précis et positifs sur la valeur du produit examine. Je
ne voulais pas recourir à la pesée directe, parce que, pour l'opérer, il faut
du temps, et qu'en agissant sur le beurre contenu dans lo centimètres
cubes de lait il faut se servir d'une balance sensible à moins de i milli-
gramme.
» La première observation de la façon dont le lait se comporte quand
on le mélange avec de l'éther el de l'alcool, au contact d'une petite quan-
tité d'alcali caustique, m'appartient en propre, et je la revendique, parce
que c'est sur elle que repose tout entier le procédé proposé par M. Adam,
comme y reposaient déjà la construction et l'emploi du lacto-butyromètre.
J'ajoute que M. Adam ne peut même pas s'attribuer le mérite d'avoir
trouvé le moyen de réunir, dans l'une des deux coucbes de liquide qui se
superposent dans son instrument, la totalité du beurre qu'il s'agit de doser,
car, dès iSS/î, dans mon Mémoire présenté à l'Académie de Médecine, je
disais ceci :
« Un excès sensible d'éther, ou une diniiniition appréciable dans le volume de l'alcool. . .
a pour effet de modifier le degré de solubilité du beurre. Dans certains cas, il ne faut
que j ou ■- centimètre cube d'étheren excès, pour empêcher la séparation de cette matière. »
» D'ailleurs, tous ceux qui se servent du lacto-butyromètre savent que
le mélange du lait, rendu alcalin, avec de l'éther, s'éclaircit d'abord et
devient très-limpide lorsqu'on y ajoute de l'alcool par petites quantités
à la fois, et que la matière dosable ne se sépare que sous l'influence de
nouvelles affusions du liquide alcoolique.
» Par conséquent, M. Adam, en diminuant la dose d'alcool et augmen-
tant la proportion d'éther que j'.ii conseillé d'employer, ne fait que mettre
à profit les indications que j'ai fournies moi-même.
» Quant au mode général d'analyse qui a été proposé par M. Adam, et
qu'il fait valoir en insistant siu" ce que tous les dosages sont opérés sur les
produits extraits des mêmes lo centimètres cubes de lait, je ferai remar-
quer qvie ce liquide n'est pas assez rare pour que l'on soit réduit à n'en
prendre que cette petite quantité pour en faire l'examen chimique.
» Je ne veux point insister sur le procédé, si peu étudié et si défectueux,
de dosage du caséum, de la lactine et des sels, procédé que ]M. Adam pré-
conise à tort, puisqu'il ne peut servir à faire connaître la composition véri-
table (lu produit examiné. »
( 589 )
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Observations complémentaires sur les formules
relatives au percement des plaques de blindage en jer; par M. Martin de
Brettes.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
« Je crois ntile de faire observer, à l'occasion du Mémoire que j'ai lu
dans la dernière séance de l'Académie ('), que mes formules relatives au
percement des plaques de blindage des navires s'appliquent exclusivement
à celles qui sont en fer : les plaques en acier Schneider (du Creusot) se
comportent tout autrement. Ainsi, dans les expériences de tir faites en
Italie avec le canon de loo tonnes, contre des plaques de blindage épaisses
de 55 centimètres en fer et en acier Schneider, les premières et le matelas
en bois, représentant le bordage du navire, ont été complètement traversés
par le projectile, tandis que les secondes ont été brisées, mais le pro-
jectile n'a pas atteint le bordage. Cette propriété des plaques en acier
Schneider, de consommer totalement les forces vives du projectile en se
brisant, les a fait préférer par la Commission de tir de la marine italienne,
comme on le voit dans son Rapport officiel, »
M. L. Saltel adresse une Note relative à « Une nouvelle singularité
qu'offre l'étude analytique des lieux géométriques ».
(Commissaires : MM. Puiseux, Bouquet.)
M. P. George adresse une Note concernant un procédé pour la détermi-
nation expéditive des surfaces sur les plans, procédé auquel il donne le
nom de « baro-géométrie ».
(Renvoi à l'examen de M. Tresca).
M. Maille soumet au jugement de l'Académie deux Notes relatives aux
engrais artificiels, et à l'utilisation des matières végétales ou minérales de
peu de valeur.
(Renvoi à la Section d'Économie rurale.)
M. Bocrdel, m. a. Vigie, M. Sebert-Brickas, M. Rivière, M. Dufresne
adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
(') Voir page 549 ^^ <^c volume.
{ Sgo)
M. J. JuDYCKi demande et obtient l'autorisation de retirer du Secréta-
riat divers Mémoires, sur lesquels il n'a pas été fait de Piapport.
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie la première Partie du
tome 11 du « Recueil de Rapports, Mémoires et Documents relatifs à l'Ob-
servation du passage de Vénus sur le Soleil ». Cette première Partie contient
l'ensemble des résultats obtenus par la mission de Pékin, dirigée par le
capitaine Fleuriais, et par la mission de l'île Saint-Paul, dirigée par le com-
mandant Mouchez.
La Société royale de Londres adresse à l'Académie un exemplaire d'une
médaille de bronze qui vient d'être frappée à l'effigie de Humplirj Davj,
M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie une photographie de
l'illustre géomètre Jacobi, qui vient de lui être adressée par M, Borchardt,
Correspondant de la Section de Géométrie à Berlin,
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, un volume contenant l'ensemble des travaux de la cin-
quième session du Congrès périodique international des Sciences médicales,
tenue à Genève du 9 au i5 septembre 1877. Ce volume est adressé à l'Aca-
démie par M. le D' Prévost.
M. A. Ponti adresse, de Milan, une lettre par laquelle il informe l'Aca-
démie qu'il se propose de mettre à sa disposition, pour la fondation d'un
prix annuel, qu'elle distribuera selon qu'elle le jugera opportun, une
somme de Go 000 livres italiennes, sur la succession qu'il a recueillie du
chevalier G. Ponti.
(Renvoi à la Commission administrative.)
ASTRONOMIK. — Observations à jiropos d'une Communicalion de M. Amigues,
sur l'aplalissen^ent de la planète 3Iats. Lettre de M. H. Hennedy.
« M. Amigues a publié, en 1874, dans les Comptes rendus de l'Académie
(t. LXXVin, p. i556), une Note sur la configuration de la planète Mars,
( 59' )
qui me paraît vérifier complètement certains résultais auxquels je suis
parvenu moi-même depuis longtemps.
» L'auteur dit :
« Je me propose, dans cette Note, de lever cette objection (l'objection à l'hypoihèse de
la fluidité primitive des asties, en raison de la grandeur exceptiiuinelie de l'aplalissemcnt
de la planète Mars), en faisant voir que les géomètres n'ont point abordé le problème des
sphéroïdes avec toute la généralité désirable. »
H Et, après avoir indiqué la méthode dont il se sert, il dit :
« Ce calcul, fait par les moyens ordinaires, c'est-à-dire en employant les fonctions de
Laplace et en négligeant les quantités du second ordre, me conduit aux résultats que
voici.... »
» Relativement à ces points, je me permettrai de faire remarquer que
j'ai depuis longtemps recherché le même problème des attractions sphé-
roïdales, et précisément par la même méthode, savoir l'application des
fonctions de Laplace (').
)) Dans le premier cas, j'ai appliqué les résultats de mes solutions à la
question de la figure de la Terre, dans le but d'étudier à fond la théorie
qui essaye d'expliquer sa forme spliéroïdale par le frottement de sa surface.
» Cette théorie a d'abord été proposée par Playfair (?) dans ses Commen-
taires sur le système de Newlon, et elle a de nouveau été mise en avant par
sir John Herschel dans ses Esquisses sur l' Astronomie. Elle acquiert aussi
quelque intérêt, parce qu'elle a été citée par sir Charles Lyell et sert de
base à l'opinion qu'il soutient dans ses Principes de Géodésie.
B Les résultats que j'ai obtenus montrent que cette théorie ne peut être
soutenue, car la plus grande ellipticité que la Terre puisse avoir, en tant
que surface de frottement, ne peut dépasser -^, fraction cjui s'écarte con-
sidérablement de ce qui est ordinairement admis comme résultat des ob-
servations.
» En 1864, j'avais, pour la première fois, appliqué mes calculs à la ques-
tion de Mars, dans une Commimication à l'Association Britannique, et un
court extrait de mon travail fut publié.
» En février 1870, je publiai un Mémoire dans V Atlantis (") sur la confi-
guration de la planète Mars, et j'appliquai à Mars les résultats mathéma-
tiques de mes recherches précédentes. Je trouvai (page 178) une équation
(') Proceedings of the Royal Irish Academy, vol. IV, p. 333.
( = ) Tlw Atlantis, n» IX, in- 8", London, l'ebr. 1870.
( 5Ç)2 )
donnant l'ellipticité en fonction de !a densité moyenne D, et de la den-
sité D de la surlace de la planète
57
S <■
3 D,
5 U
» Dans l'équation, cj est le rapport de la force centrifuge à la gravité.
)) Maintenant, si nous emplojoiis la notation de M. Amigues, q sera
remplacé par o, et D' par p', D par p, ce qui donne
e =
10 — fa — " ' • —
,.(,
P \ P
formule qui est précisément celle que donne M. Amigues.
» J'ai aussi déduit de ma formule cette conclusion que, si le plus grand
aplatissement attribué quelquefois à Mars est admis, nous devons conclure
que sa densité superficielle est plus grande que la densité de l'intérieur de
la planète. Mais, comme une telle conclusion me paraît contraire aux lois
de la Physique, si la constitution de Mars ressemble à celle de la Terre, je
préfère accepter les conclusions de Bessel, Johnson, OudemansetWinnecke,
qui, jusqu'à ce que des'^observalions plus complètes aient été réunies, ad-
mettent pour Mars un aplatissement presque insensible.
» Un extrait de mes premières recherches sur la théorie de la forme de
la Terre, d'après le frottement, a paru dans plusieurs journaux scienti-
fiques, il y a bien des années ; je suis cependant convaincu que les résul-
tats obtenus par M. Amigues, relativement à Mars, l'ont été d'une manière
tout à fait indépendante et sans qu'il ait eu aucune connaissance de mes
recherches.
» La conformité complète de ses calculs avec ceux que j'avais faits an-
térieurement n'est pas seulement intéressante en ce cjui regarde Mars,
mais elle confirme l'idée que j'avais soutenue précédemment, en opposition
à la théorie de Playfair, Herschel et Lyell, sur la forme et la structure de
la Terre ( ' ). »
(') Dans le Mémoire posthume d'Aingo sur Mars, il est fait allusion ;i mon opinion.
(CEmircs (le François Arayo, t. XI.)
( 593 )
THERMODYNAMIQUE. — Remarques au sujet d'une Communication de M, Mau-
rice Lévy, sur une loi universelle relative à la dilatation des corps; par
M. L. BOLTZMANN.
« Dans un Mémoire lu à la séance du 23 septembre, M. Maurice Lévy
propose la formule
y mm' H r\dr — F, ,
; mm'J{ r) dr = E y[ (h ■
Cette formule, et toutes les conséquences que l'ingénieux auteur en déduit,
seraient vraies si, dans un corps chaud, chaque molécule était en repos
et si, par suite, deux molécules avaient une distance r indépendante de la
température, seulement dépendante du volume du corps. Mallieureuse-
ment les molécules sont en mouvement, leur distance /-prend, en chaque
état du corps, une infinité de valeurs.
» La force moyenne qui agit entre deux molécules ne dépend pas seule-
ment de la distance moyenne de ces deux molécules, mais elle est une
fonction tout à fait inconnue de toutes les distances que prennent ces
molécules pendant leur mouvement de chaletu-; et comme la série de ces
distances diverses que parcourent les molécules pendant leur mouvement
dépend non-seulement du volume, mais aussi de la température, l'expres-
sion 'iL — dvàoi\. aussi être fonction, non-seulement du volume, mais aussi
de la température.
» Un exemple expérimental, en contradiction avec le théorème énoncé
par M. Lévy, à savoir que, si l'on échauffe un corps, quel qu'il soit, sous volume
constant, la pression qu'il exerce sur les parois immobiles de l'enceinte qui le
renferme ne peut que croître, en toute rigueur, proportionnellement à sa tempé-
rature, se rencontre dans l'eau fluide. Si l'on a exactement i gramme
d'eau, occupant exactement i centimètre cube, et qu'on échauffe celte
quantité d'eau sous volume constant de zéro C, jusqu'à une température
plus élevée de 4 degrés C, la pression diminue au commencement jusqu'à
ce que l'eau atteigne la température d'à peu près 4 degrés C. : à ce
moment, la pression est une atmosphère; en échauffant l'eau davantage, la
pression monte de nouveau. »
GiîOMÉTRiE. — Note relative au théorème sur la composition des accélérations
d'ordre quelconque ; par M. V. Liguine.
« Dans la séance du 29 avril 1878, M. Maurice Lévy a communiqué à
C.R.; 1878, 2' Semestre. (T. LXXXVII, N» 17.) 8o
( 594)
l'Académie un théorème très-remarquable sur la composition des accélé-
rations d'ordre quelconque, constituant une généralisation du théorème
bien connu de Coriolis. Peu après, M. Gilbert donna une nouvelle dé-
monstration de ce théorème dans une Note présentée à l'Académie le
3 juin dernier. Ensuite, M. Laisant établit, par la méthode des quater-
nions, le même théorème dans un Mémoire présenté le 29 juillet. Ce
Mémoire de M. Laisant donna lieu, dans la suivante séance, à une récla-
mation de priorité de la part de M. Maurice Lévy.
» Puisqu'il a été question de priorité, relativement à la découverte du
théorème mentionné, il sera juste de remarquer que ce théorème ne peut
être l'objet de réclamations d'aucun de ces deux géomètres, puisqu'il a été
énoncé et démontré depuis douze ans, par M. Sompff, dans une Note rédi-
gée en langue russe, intitulée : Sur les accélérations de divers ordres dans le
mouvement relatif, et insérée dans le tome IX de l'édition russe des Mémoires
de l'académie de Saint-Pétersbourg, pour l'année 1866.
» En effet, dans cette Note, M. Somolf, après avoir mené par un point C
du système mobile de comparaison (B) des droites f,ç>','f", ... égales,
parallèles et de sens contraires à la vitesse relative et aux accélérations rela-
tives de divers ordres du point mobile m, dont on étudie le mouvement
relatif, et avoir supposé toutes ces droites invariablement liées au sys-
tème (B), démontre que :
« L'accélération relative d'ordre — i est composée d d'accélération absolue du même
ordre, d'une accélération égale et contraire à l'accélération du même ordre dans le mouve-
ment d'entraînement, et enfin de n — i accélérations supplémentaires
.. ., «(« — l) ,.,_,,
, . . . , «i„_i ,
I .2
qui représentent les dérivées géométriques d 'ordre 1,2,.... {n — 1 ] des q nantîtes
linéaires
T
■'-^■\ ,.(«-),
multipliées respectivement par
n[n— i)
n, — = -■ • ■ ■ : n.
I .2
» On voit immédiatement que ce théorème est identique à celui qui a
été donné par M. Maurice Lévy, dans la séance du 29 avril.
» J'ajouterai que M. Somoff a reproduit son théorème sous une forme
plus concise en 1872, dans la première Partie de sa Mécanique rationnelle,
publiée en langue russe, et dont une traduction allemande, faite par
M. Ziwet, a paru tout récemment. Dans cet Ouvrage, la règle en question
est exprimée par la formule symbolique
n-\- i]n
ii„ = w„ -+- 1>„ -h (« -H i)Dt^„_, -i- ^— j-^^ D'»'«-2 + ...-+-(« -t- l)D"^',
II, *', îr, ?i/,, fi, îi\ désignant respectivement les vitesses et les accélérations
d'ordre k dans le mouvement absolu, le mouvement d'entraînement et le
mouvement relatif, D* étant le signe de la dérivée géométrique d'ordre s, et
les traits placés au-dessus des différents termes exprimant qu'il s'agit d'une
addition géométrique.
» La circonstance que M. Maurice Lévy, tout en citant, au début de
son premier Mémoire, M. Somoff parmi les auteurs qui se sont occupés de
la question des accélérations de divers ordres, a cru nouveau le théorème
auquel il était parvenu, s'explique aisément par ce fait que la Note du
géomètre de Saint-Pétersbourg, contenant l'étude du cas des mouvements
relatifs, n'a jamais été publiée en aucune langue étrangère. Enfin, il faut
observer que M. Lévy y a ajouté une remarque intéressante, et dont la
priorité ne pourrait lui être contestée, d'après laquelle le théorème de
M. Somoff, démontré pour le cas ordinaire, lorsque le système de compa-
raison est supposé invariable, subsiste encore dans le cas, beaucoup plus
général, où ce système de comparaison se déformerait d'une façon con-
tinue, en restant continuellement homographique à lui-même. «
GÉOMÉTRIE. - Sur la rectificalioli des ovales de Descartes.
Note de M. G. Darboux.
« On sait que M. Samuel Roberts a donné, en 1873, la rectification des
ovales de Descartes et a montré qu'un arc quelconque de ces courbes peut
toujours s'exprimer au moyen de trois arcs d'ellipse. M. Genocchi, qui a
trouvé, en 1 875, un résultat équivalent, par une méthode nouvelle, l'envisage
comme un fait de calcul en laissant, dit-il, à d'autres la rechercheplus diffi-
cile d'une explication géométrique ou philosophique. Cette explication,
cette raison d'être du théorème que désirait M. Genocchi, je crois qu'on
peut la trouver dans une propriété géométrique remarquable dont jouis-
sent les ovales de Descartes et en général toutes les courbes anallagmati-
ques par rapport à quatre cercles orthogonaux deux à deux.
» Si l'on prend les inverses d'un point de la courbe par rapport aux
80..
( 596 )
quatre cercles, puis les inverses de ces nouveaux points par rapport aux
mêmes cercles, en répélant la même opération, ou n'obtiendra pas un
nombre illimité de points de la courbe; mais on formera simplement un
groupe de huit points, tel que chacun d'eux ait pour inverse par rapport à
1 un quelconque des cercles un autre point du même groupe. La figure ci-
dessous montre la disposition de ces huit points dans le cas des ovales de
Descartes où l'un des quatre cercles orthogonaux se réduit à l'axe de sy-
métrie, les trois autres ayant leurs centres aux trois foyers de la courbe
m"-
» Les huit points a, a,, rto, rt^, b, b^, b,^ b^ sont inverses les uns des
autres par rapport aux trois cercles orthogonaux décrits des pointsy,/', J
comme centres, et ils sont placés symétriquement par rapport à l'axe focal.
Quand le point ci décrit un arc de la courbe, arc que je désignerai par («),
les sept autres points décrivent d'autres arcs; je vais montrer que l'appli-
cation répétée du théorème de M. William Roberts permet de déterminer
sans calcul des arcs décrits par les huit points.
» Voici ce théorème tel qu'il a été énoncé avec précision par M. Mann-
heim :
M La différence des arcs de l'ovale compris enlre deux rayonsvecleurs parlant
du même Joyer, on la somme, si les deux points ou le rayon vecteur rencontre la
courbe sont de cotes opposés par rapport au foyer , est égale à un arc d'ellipse.
( 597 )
>) Appliquons cette proposition en nous rappelant qui les arcs décrits
parles points symétriques sont égaux.
» Le foyer/ nous donne deux équations de la forme
{n) - {a,' =E(A-),
E, E' désignant des arcs d'ellipse de même module A; le foyer/' donne
de même les équations
(n)-(rt,)-E(A'),
{a,)~-{a,) = E'{k').
Enfin le foyer/" nous donnera
(<7o) + 1^2' =E'(A")
ou, en remplaçant les arcs {b.,), [b^) par leurs symétriques,
(«3)+(«,) = E(A"j,
(«,) + («) =E'(A-").
» On déduit de ces six équations
2(rt) -=E(A) + E(A-')H- E(A"),
ce qui démontre le théorème.
)) Les équations précédentes donnent aussi
(„) + (rtj_(a,)-(rt,)=^E(/0-E'(/t) = E(A-V-E'(A-')-^E'(r)-^E(A";.
ce qui prouve que la somme
[n) + {a,) — {a,] —{n,),
formée avec les arcs décrits par les quatre points a, rt,, a,, a^, est algé-
brique.
» Dans une prochaine Communication je montrerai, si l'Académie veut
bien le permettre, que tout arc d'une des courbes planes appelées quar-
tùjucs bicirculaires par les géomètres anglais, ou d'une courbe gauche
intersection d'une sphère et d'une surface du second degré, est une somme
d'intégrales elliptiques des trois espèces. »
( 598 )
ALGÈBRE. — Deuxième Note sur la résolution en nombres entiers de l'équation (i )
ax" + bj'' ~ CZ-; par M. Desboves.
« On démontre d'abord assez facilement que, si (.r, /, z) désigne une
solution de l'équation (i), on obtient toujours une solution [x,, y,, z,) de
l'équation
(2) x^ H- abc" y'' -■= z^,
à l'aide des formules
(3) X, =^- sax' — CZ-. j-, r= 2xj'z, z, -- c'z'' -+- liax''(cz- -■ ax'' '
» Si l'on suppose maintenant que le produit (a -f- b)c soit égal à un
carré e-, l'équation (2) peut s'écrire
x'' -h ac[é- •- ac)Y'' = s",
ou encore, en posant ac = «, e = c,
(4) x" -^ u{v' - u) y' =z z^ .
De là, on conclut que l'équation (i) peut toujours être résolue en nombres
entiers lorsque, « et c étant égaux à l'unité, b est de la forme ii[v- — u).
Ce résultat pouvait d'ailleurs se déduire de l'identité (4) donnée dans les
Comptes rendus du 22 juillet; car, en y changeant d'abord y en y — .r,
puis x"^ en x, on a, après avoir remplacé les lettres x et / par u et v,
l'identité
(5) ['iu — v'-y 4- u{v" — u) X (2f)' — {v'' — [\u^ -r- l\uv-f.
On déduit, d'ailleurs, de la forme u[v- — u), toutes les formes que j'ai
déjà fait connaître. En particulier, si l'on veut obtenir la forme de b qui
conduit aux nombres congruents par rapport à deux carrés, il suffit de
remplacer, dans l'identité (5), v- par 2pq, et 211 par [p + q)- , car alors b
est do la forme — p'q'[p' — T >' •
» Il résulte, de ce qui précède, que les formules générales, qui ré-
solvent l'équation (i) dans le cas où le produit [a -r- b)c est un carré e-,
( 599 )
prennent une grande importance. Voici quelles sont ces formules, qui sont
assez simples en introduisant deux variables auxiliaires s et t.
» Premier système :
s = e{ax^ -\- by^) — [ax -F bf)cz,
t = {ax -r- hj)- H- '5nb{x — jf — [a ~\- b)ez,
X -^ les — ctx,
Y = 2es — ctj,
Z=-- [i{a-^b)es- -~ l^{ax + bj)cst + c-t^'z.
n Second système :
s = 2(rtx-' +- by^ f - 3(rtj:^ 4- hj-)c7? -\- ecz^,
t = {ax H- b)'-)cz — e{ax^ -+■ by"^),
X = c{s + itxz),
Y = c{s ^ -ityz),
Z == c[e^- + l\{ax^ -f- èj')j/ -t- [^ct-z"].
» Comme les signes de x, y, z, e sont arbitraires, les formules précé-
dentes donnent huit solutions correspondant à une solution {x,y, z) de
l'équation (i). On a encore une neuvième solution, donnée par les for-
mules (3) de la première Note, et une dixième solution, s'il s'agit de l'é-
quation (4), à l'aide des formules de Lebesgue alors applicables.
» Dans les exemples numériques que j'ai traités jusqu'ici, le nombre
des solutions correspondant à une solution {x,y,z) de l'équation (i) a tou-
jours été inférieur aux nombres précédents, parce que l'on trouvait
plusieurs fois la même solution ou une solution déjà connue. En doit-il
être de même dans tous les exemples? C'est là une question difBcile, que je
ne suis pas en mesure de résoudre. Je ne puis pas non plus affirmer que
les nouvelles formules et celles de Lebesgue ou une partie d'entre elles
donnent la solution complète du problème. D'ailleurs, jusqu'à présent,
malgré des affirmations souvent contraires, aucun géomètre n'a jamais pu
prouver, en toute rigueur, que ses formules donnaient la solution com-
plète, en nombres entiers, d'une équation à trois variables d'un degré
supérieur au second (').
>) Nota. — J'ajouterai ici, pour les personnes qui voudraient retrouver
les formules précédentes, que le calcul indiqué dans ma première Note se
(') La troisième équation du système (3) [Comptes rendus du ■; octobre) doit être rec-
tifiée ainsi :
Z, -- z\yz<' -h 24 fli. >.■'.> '{c';< — 2a6j:*j'!]-
( Goo )
simplifie beaucoup en posant immédiatement
X — -1
r étant une variable auxiliaire et (/?,</) une solution en nombres rationnels
de l'équation
ax
Z» = C2-. »
CHIMIE. — Sur le Mosandruin, de M. Lawrence Smith.
Note de M. Mauc Delafoxïaine.
« Dans un Mémoire récent sur le terbium {Archives des Se. phys. et
j2n/., mars 1878), j'ai fait connaître les faits qui mettent hors de doute
l'existence de ce métal, nié, on le sait, par plusieurs chimistes; j'ai
annoncé, en même temps, la découverte probable, confirmée depuis, d'un
métal nouveau que j'appelle le pldlippium et qui accompagne i'yUrium et
ses congénères dans la samarskite des États-Unis.
» Tout dernièrement (le 22 juillet), M. Lawrence Smith a fait ouvrir un
pli cacheté, et lire devant l'Acadéuiie une Note, dans lesquels il réclame
la priorité de cette découverte et donne, à son nouveau corps simple, le
nom de mosainlrum.
)) M. Marignac a déjà écarté cette réclamation, et je viens demander à
l'Académie la permission d'ajouter mes remarques aux siennes. En règle
générale, si A annonce qu'il a découvert une substance inconnue dans un
minéral donné, et qu'ensuite B y eu trouve une, en effet, il est très-pro-
bable, mais non absolument certain, que la priorité de la découverte ap-
partient bien à A. Mais cela ne s'applique pas au cas présent ; car, à l'époqiie
où M. Smith annonçait le résultat de ses recherches sur les terres de la
samarskite, le terbium était presque généralement rayé des listes récentes
de corps simples, et j'étais peut-être le seul chimiste qui crût encore à la
réalité de sa découverte, par Mosander, malgré l'autorité de MM. Bunsen,
Bahr, Clève et Hœglunf. Mais, depuis lors, la terbine a reconquis sa place
légitime,
» On est en droit d'attendre du savant qui réclame la paternité d'une
espèce nouvelle, qu'il la caractérise de manière à ne laisser la porte ou-
verte à aucune équivoque. Sous ce rapport, la Note cachetée de M. Sinilh
est, il me semble, un peu trop sobre, et les détails qu'elle renferme ne
( 6oi )
caractérisent bien aucune terre en particulier ('); ils peuvent s'appliquer
à prescpie toutes celles que l'on pourra découvrir plus tard dans ce groupe,
aussi bien qu'à un mélange de deux ou trois déjà connues. Néanmoins, les
échantillons authentiques reçus p;»r M. Marignac et par moi-même, la
correspondance de M. Smith et enfin mes propres recherches combleront
assez les lacunes pour me permettre de montrer que le mosandrum n'est
pas un métal nouveau, et que, à la date du 22 septembre 1877, M. Lawrence
Smith ne soupçonnait même pas l'existence du philippium.
» Pour que la réclamation de ce savant fût fondée, il faudrait qu'il
reconnût explicitement, dans sa Note, que la samarskite contient les terres
suivantes : oxyde de didyme, ihorine^ jllria blanche, erbine rose, terbine
jaune-orange et une autre terre également jaune, mais à équivalent bien
moins élevé que celui de cette dernière. Voyons ce qu'il en est ;
B ... Je suis arrivé à établir, dit-il :
» 1° Que les terres du groupe yttiia se composent d'environ deux tiers d'yttria et un
tiers d'erbine. »
» M. Smilh se trompe, je pense, quant au nombre et aux proportions
relatives de ces corps.
u a° Qu'il n'y a pas de céiium parmi les terres du groupe cérium, mais que ces terres
comprennent de la ihorine, une très-petite quantité d'oxyde de didyme et une terre (envi-
ron 3 pour 100 du minéral) que Je regarde comme nouvelle si elle n'est Vhypothétique ter-
bine (^). »
» Quoiqu'il ne le dise pas, nous savons que ce produit inconnu est jaune-
orange foncé; il lui assigne l'équivalent 109.
» Ainsi donc, pas de doute possible : cinq terres en tout, dont une seule
jaune. Ce n'est pas un oxyde nouveau, plus la terbine hypothétique. C'est
un oxyde nouveau, si ce n'est la terbine (').
» Mais, objectera t-on peut-être, M. Smith peut avoir reconnu la terre
nouvelle et n'avoir pas su voir la terbine qui était à côté. C'est chose im-
possible. On pouvait alors méconnaître la philippine dans le mélange de
( ' ) D'autant moins qu'un eu deux de res détails ne sont pas exacts.
[') C'est moi qui souligne. La terre nouvelle en question n'appartient pas au groupe du
cerium, car son sulfate double potassique n'est pas totalement insoluble dans une solution
saturée de sulfate potassique,
(■■) Même à la date du 16 novembre 1877, M. Smitfi m'écrit qu'il est sûr que sa terre
appartient au groupe cérium, les autres terres de ce groupe présentes dans la samarskite
étant la thorine et l'oxyde de didyme.
C. R., |S-;S, 2' Semestre. (T. LXXXVII, K» 17.) 8l
( 602 )
tant de corps, on ne pouvait ignorer la terbine, surtout après avoir reçu les
informations que j'avais communiquées à M. Smith à ce sujet.
» Tout chimiste qui suivra le procédé de séparation indiqué par
M. Smith obtiendra, comme lui, un produit jaune (équivalent 109 en-
viron), qu'il pourra ensuite dédoubler, comme je l'indique dans mon
Mémoire, en terbine (75 à 80 pour 100), yllria, erbine, didyme et phi-
lippine (20, 25 pour 100 en tout). Du reste, M. Smith lui-même a re-
connu que son produit n'était pas aussi homogène qu'il le croyait d'abord,
puisqu'il lui assigne successivement les équivalents 112 à 116 (') et
118, 5(-), qui se confondent presque avec celui que M. Marignac et moi
assignons provisoirement à la terbine.
» L'échantillon envoyé en avril, cette année, à M. Marignac, et que ce
dernier identifie avec la terbine, M. Smith l'appelle « un échantillon de ma
nouvelle terre avec la proportion de didyme réduite à 2,3 pour 100 ».
(Je cite cette phrase, parce que, dans une réplique dont il a bien voulu
m'envoyer une épreuve, il dit positivement qu'il ne regardait comme sa
terre que cette trace de philippine que M. Soret y a décelée.)
» En résumé, les expériences de M. Marignac et les miennes me semblent
ne laisser aucun doute sur l'identité de la terbine et de l'oxyde mosan-
drique, et je ne vois rien dans la Note de M. Lawrence Smith qui justifie sa
réclamation de priorité au sujet de la découverte de mon nouveau métal;
par conséquent, je propose que le nom de mosandrum soit rayé de la liste
des corps simples, et je maintiens pour moi le droit de nommer l'élément
dont j'ai le premier signalé l'existence et fait connaître les caractères
distinctiis. »
CHIMIE. - Recherches sur les sulfates. Note de M. A. Etard,
présentée par M. Cahours.
« Dans une précédente Note, j'ai décrit une nouvelle série de sesqui-
sulfates mixtes, obtenus par précipitation au sein de l'acide sulfurique
concentré. Ces combinaisons ne sont pas les seules qui puissent exister ;
en effet, on peut obienir : 1" de nombreux corps de la forme générale
M='(SO^)% NSO% «SO'HS
(') Communication particulière du 16 novembre 18^7.
(^, LeUre à M. Murignac, avril 1878.
( 6o3 )
déjà représentés par quelques sels ferrosoferriques isolés; 2° des sulfates
mixtes de la formule 2(S0''MS0^N), /itSO'H-; 3° des sulfates simples ou
doubles et plus ou moins hydratés, présentant des particularités curieuses.
>. I. Sulfate ferrosoferrique rose : Fe='(SO')% FeSO\ 2S0*H^ — Ce sel a
été rencontré quelquefois dans le fond des alambics en platine servant à la
concentration de l'acide sulfurique : on l'a considéré comme du sulfate
ferrique anliydre. Il peut se préparer aisément en dissolvant dans le moins
d'eau possible des quantités équivalentes de sulfates ferreux et ferrique,
ajoutant un grand excès d'acide sulfurique concentré, et portant la tempé-
rature vers 200 degrés environ. Il est important d'éviter le contact prolongé
de l'air et la présence d'impuretés oxydantes. Pendant le refroidissement du
bain acide, il se dépose de petites lamelles hexagones, couleur fleur de
pêcher ; on les purifie par essorage à la trompe, lavage à l'acide acétique
glacial et dessiccation à i3o degrés. J'ai obtenu de même :
Cr^(SO*)^ NiSO<, 3S0^H^ 3H^0.. . Vert jaunâtre.
Cr^(SO<)% 2S0'Fe, SO<B=, aH'O. . Brun-vert.
Cr'(SO'')', aSO'Cu, SO' H\ Aiguilles asbestoïdes soyeuses verdâtres.
Fe^(SO')\ SO'Ni, aSO'H'. Cristallin jaune.
Fe2(S0')% 5.S0'Mn, 3S0'H= Bien cristallisé, lames jaunes pâles.
Al'(SO<)% aSO'Fe, SO' H' Blanc, lames hexagones.
A1'(S0<)', 2NiS0% SO'tP Cristallin jaunâire.
» Tous ces sels, qui sont insolubles dans l'eau, sont décomposés par ce
liquide au bout d'un certain temps. Les fornudes ci-dessus se joignant à
l'ensemble de mes observations montrent qu'une molécule d'acide peut,
dans ces corps, remplacer une molécule de prolosulfate, et vice versa, selon
la nature du métal et la température.
H Le sulfate manganeux se combinant lui-même en plusieurs proportions
avec l'acide sulfurique donne généralement des sels acides plus nombreux,
mais très-difficiles à purifier. Le sel de chrome et de cuivre a une grande
tendance à se former dans diverses conditions.
1) n. Les protosulfales mixtes se préparent en dissolvant les sels corres-
pondants dans le moins d'eau possible, et les précipitant par un grand
excès d'acide sulfurique froid. On obtient ainsi :
2(NiSO'ZnS0')S0'H'. . . Jaunâtre. a (CuSO<COSO')SO'r . , Rose.
2(FeS0'ZnS0*)S0'H-. . . Rose. ■'.(FeSO'COSO')SO'IÎ . . . Rose.
2(CuS0'ZnS0*)S0'H'. . . •• 2(S0<CuNiS0<)S0'H^ . .
2(NiSO''FeSO'')2SO'H-.
81..
( Go/, )
» Avec les sulfates ferreux et cuivrique, il se précipite un sel cristallisé
rouge-brique, reufermant SO'CuSO"Fe, 2II-O; à uue température assez
élevée, il perd son eau et devient violet : il contient alors SO''Fe,SO^ Cu et
garde sa forme cristalline. Ces sels ne sont pas oxydés par l'acide azotique
fumant, même à l'ébullitiou. On obtient encore, par la niéine méthode,
SO^Cu,SO'Mn, 11=0 et SO'Cu, SO' Ni, 3H=0
en cristaux microscopiques.
» III. En substituant les sels simples aux mélanges précédents, on ob-
tient facilement les sels mono et bihydralés sous forme cristalline, ce qui
n'aurait pas lieu par dessiccation :
SO'CO, H^O Rose. SO'ZnH'O Blanc.
SO'JNi, 2IFO Vert pâle. SO'CuH'O Bleu pâle.
SO*Fe, II-O, qui a été pris pour un anhydrosulfale, est blanc sale.
» Les prolosulfates dissous dans l'acide sulfurique concentré et bouillant
se déposent à l'état cristallisé. C'est ainsi qu'on obtient SO* CO en cristaux
ayant la forme d'un prisme hexagonal bipyramidé, strié parallèlement à la
base, ce qui, sauf la couleur rose, leur donne une ressemblance complète
avec le quartz.
» SO'Ni est jaune-citron ; même forme, mais les arêtes semblent ciu-vi-
lignes au microscope.
» SO*Cu est en beaux prismes blanc grisâtre qui paraissent fort réfrin-
gents. Tous ces corps ont à l'œil nu l'aspect d'un sable plus ou moins
brillant.
» Les sels de nickel et de cobalt ne se dissolvent dans l'eau que par voie
de décomposition lente (') «.
ANATOMlE ANIMALE. — Sur !cs terminaison'! nerveuses dans les mtKcles striés.
Note de M. S. Tschiriew.
« La terminaison des nerfs dans les muscles striés a donné lieu, dans
ces temps derniers, à de nombreuses recherches, qui, malgré tout l'intérêt
qu'elles présentent, n'ont pas encore jeté un jour complet sur cette partie
(') Ce travail a été exécuté au laboratoire do M. Calioiii-s, à l'itcole Polytcclinique.
( Go5 )
de la science. On croyait, par exemple, avoir découvert la terminaison des
nerfs sensitifs dans les muscles; mais ces résultats, dus à des recherches
défectueuses, ne sauraient être considérés comme exacts. En outre, to<is
les efforts qu'on a faits pour rechercher des formes intermédiaires entre les
terminaisons en plaques et la terminaison motrice chez la grenouille sont
demeurés sans succès.
M Le procédé de coloration des nerfs au moyen du chlorure d'or, récem-
ment communiqué par M. L. Ranvier ('), m'ayant fourni une méthode
excellente et certaine pour étudier les terminaisons nerveuses, j'ai entre-
pris à ce double point de vue une série de recherches, qui m'ont amené à
quelques résultats nouveaux, que je vais avoir l'honneur d'exposer ici.
» 1. Les fibres nerveuses sans myéline qu'on trouve dans les muscles
minces de la grenouille, comme par exemple dans le muscle peaucier tho-
racique, et qu'on avait regardées jusqu'ici comme des fibres sensitives,
n'appartiennent pas au muscle proprement dit, mais à son aponévrose. Ces
fibres, provenant des nerfs intramusculaires, forment, dans les aponévroses,
un réseau à larges mailles. Leurs terminaisons sont identiques aux termi-
naisons nervetises que l'on trouve dans la cornée.
» Il est évident, d'après leur structure microscopique, ainsi que d'après
leurs rapports anatomiques, que ces nerfs des aponévroses doivent être
considérés comme des nerfs centripètes, partant du muscle. La nécessité
d'admettre l'existence de ces nerfs s'est déjà imposée dans un travail phy-
siologique que j'ai récemment publié (-) : Sur l'oriqine et la signification
du phénomène du genou et des autres phénomènes analogues.
» Des fibres nerveuses semblables à celles dont je viens de signaler
l'existence chez la grenouille se rencontrent encore dans les aponévroses
des autres animaux.
» 2. Il m'a été tout à fait impossible de constater dans les muscles disso-
ciés de la grenouille et de quelques autres espèces d'animaux (la tortue,
le triton, le lézard, la couleuvre et le lapin) la présence de fibres nerveuses
sans myéline, autres que celles qui appartiennent aux nerfs vasculaires ou
aponévrotiques, et la présence de terminaisons nerveuses autres que les
terminaisons motrices.
» 3. J'ai pu au contraire trouver, chez plusieurs espèces d'animaux, des
(') De la rnct/tode de l'or et de la terminaison des nerfs dans les muacles lisses [Comptes
rendus, 1878, i" semestre, t. LXKXVI, n° i8).
(') Ursprung und Bedeittung des Kineph'irwme/is iind vcn\'andter Erscheiniuigen [Jrc/iif
fiir Psychiatrie, Bel. VIII, Hcft. 3).
( 6o6 )
formes nouvelles de terminaisons nerveuses, qui constituent des intermé-
diaires entre la terminaison motrice, telle qu'elle se rencontre chez la gre-
nouille, et les plaques terminales.
» J'ai constalé l'existence de terminaisons de ce genre chez la tortue, le
triton, la salamandre, le lézard et la couleuvre. Chez les trois premiers de
ces animaux, ces terminaisons sont les seules qu'on puisse trouver, tandis
que chez la couleuvre et le lézard on les rencontre à côté des plaques ter-
minales, surtout dans les 6bres musculaires jeunes.
» La forme la plus simple de ces terminaisons se montre chez la tortue;
des fibres nerveuses, dépourvues de myéline, se ramifient sans s'anas-
tomoser et se terminent, sur les faisceaux musculaires, par des tiges qui
quelquefois sont lisses, mais qui, le plus souvent, sont moniliformes ou
entourées de grains fortement colorés par l'or. Ces grains, qui sont dis-
posés autour des tiges terminales, sont parfois en nombre tel que leur
ensemble donne une image semblable à celle de l'arborisation terminale
d'une petite plaque motrice.
» Ces nouvelles formes de terminaisons nerveuses présentent toutes cette
particularité, de ne se trouver que sur des nerfs dépourvus de myéline,
bien que ces derniers proviennent toujours de nerfs à myéline. Chez la
couleuvre, ces fibres sans myéline peuvent même avoir un très-long par-
cours.
» Dans le cas où le nerf se termine dans le muscle par une plaque bien
développée, on n'observe jamais qu'une seule plaque pour toute une fibre
musculaire; lorsque, au contraire, on a affaire aux terminaisons que nous
venons de décrire, on rencontre généralement sur une même fibre muscu-
laire plusieurs termin;nsons nerveuses, et chez la couleuvre leur nombre
peut même être de 6 à 7.
» Un travail plus détaillé, accompagné de figures, sera publié pro-
chainement ('). »
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les matières albuminoïdes des organes et de la
rate en particulier. Note de M. P. Picard, présentée par M. Milne-Edwards.
(Extrait.)
<• .... Les travaux de M. Hoppe Seyler ont singulièrement éclairci et
(') Les recherches dont je communique ici les résultats ont été faites au laboratoire
d'Histologie du Colléize de France.
(6o7 )
précisé l'analyse quantitative et qualitative des matières albutninoïdes.
L'expérience que je vais décrire montre qu'il est possible, malgré la pré-
sence du sang, de se faire une idée relative à l'existence, dans un organe,
de telle substance protéique spéciale.
u On prend la rate d'un chien en état de contraction, on la broie finement et on la met
dans un flacon contenant 3oo à 4oo centimètres cubes d'eau distillée. On laisse digérer une
heure ou deux, puis on filtre une portion du liquide faiblement coloré en rouge par de
l'hémoglobine, reconnaissable au spectroscope et à ses caractères chimiques.
» A côté de ce corps, le liquide contient plusieurs matières albuminoïdes dont il est
facile de montrer la présence de la façon suivante. Le liquide est traiié par un courant
d'acide carbonique, jusqu'à ce qu'il soit saturé de ce gaz. Cette simple opération déter-
mine l'apparition d'un précipité floconneux abondant, qu'on laisse rassembler au fond
du vase. On décante alors le liquide, on jette le précipité sur un filtre et on le lave avec de
l'eau saturée d'acide carbonique. Traité alors par de l'eau aérée, ce précipité se redissout
aisément en donnant une liqueur incolore.
V Si l'on fait ai^ir sur ce liquide les réactifs généraux des matières albuminoïdes, on con-
state aisément qu'on est en présence d'un liquide contenant un corps de cette classe ; il
précipite par la chaleur, par les acides énergiques, etc., par les solutions concentrées des
sels alcalins et l'acide acétique, etc.
» La substance se caractérise donc comme une matière albuminoïde; mais il est facile
de reconnaître aussi qu'elle appartient à une des espèces déterminées de ces substances.
Elle précipite, en effet, par l'acide carbonique et aussi par le chlorure de sodium en poudre :
ce sont l.T les caractères spéciaux des globulines.
» En examinant le liquide primitif du sein duquel on a précipité cette globuline, on y
reconnaît aisément encore la présence d'une matière albuminoïde qui était restée dissoute.
Comme elle se précipite par la chaleur seule vers 75 degrés, on est porté à la considérer
comme de la serine.
» Ainsi le liquide où une rate a macéré contient nettement deux matières
albuminoïdes distinctes, à côté de l'hémoglobine qui le colore. De ces deux
substances, celle qui offre le plus d'intérêt est assurément la globuline;
c'est donc à elle que nous allons nous attacher, et nous allons montrer
que cette substance existe bien dans la rate, indépendamment du liquide
sanguin qui, dans notre expérience, s'est mêlé à l'eau siu- laquelle nous
avons opéré.
>. On pèse, d'une part, 10 grammes de sang; et de l'autre, 10 grammes de la rate du même
chien. On met les lo grammes de rate en digestion dans 5oo centimètres cubes d'eau dis-
tillée, et l'on ajoute le même volume liquide aux 10 centimètres cubes de sang. On agite
vivement les deux masses et l'on traite de suite la solution de sang par un courant d'acide
carbonique, tandis qu'on laisse digérer deux heures environ les 10 grammes de rate avant
de laisser déposer, de décantt.r soigneusement les trois quarts environ du liquide et d'y
faire passer un courant d'acide carbonique.
( Go8 )
» Des deux parts, on olitient un précipité qu'on recueille sur un filtre taré, qu'on lave avec
de l'eau chargée d'acide carbonique, jusqu'à ce que le liquide passe incolore el: ne soit plus
précipitable à chaud par l'addition de quelques gouttes d'acide nitri(jue.
» On place alors les deux filtres dans une étuve, on les sèche, et on les pèse lorsque leur
poids est devenu fixe. Voici les résultats auxquels on arrive :
Poids du filtre contenant la ou les globulines delà rate i ,3oo
Poids du filtre 0)773
Poids du filtre contenant la ou les globulines du sang i ,0^'?.
Poids du filtre ''lOyi
u Les différences nous donnent o''', 386 de globulines dans la rate, et seulement qe'', 269
dans les 10 grammes de sang.
» Donc, même dans ces conditions, où l'on précipite toute la substance
des 10 grammes de sang, et seulement une portion de celle des 10 grammes
de rate, on trouve un excès pour le tissu de cet organe. On doit en con-
clure que la globiiline y existe indépendamment de la présence du sang.
» Ce résidtat est bien autrement net, si l'on compare en même temps les
quantités d'hémoglobine des deux liquides, car on voit alors qu'il y a
beaucoup moins d'hémoglobine dans le liquide de la rate que dans le li-
quide sanguin, c'est-à-dire que le poids de globuline attribuable au sang
des vaisseaux spléniques est très-inférieur à la différence résultant de la
soustraction des deux chiffres ci-dessus.
» Outre la conclusion immédiate qui ressort de cette Note, et à propos de
laquelle je rappellerai que j'ai déjà signalé dans la rate une quantité de fer
non attribuable à la présence des globules sanguins, je dirai qu'il en est
encore une autre sur laquelle je ne veux pas aujourd'hui appeler l'atten-
tion, car elle nécessite de nouvelles recherches, qui m'amèneront proba-
blement à modifier l'interprétation donnée à une ancienne expérience. »
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur Us réset'voirs hydrophores c/es Dypsacus.
Note de M. A. Barthélémy. (Extrait.)
« Le petit genre D/psacus présente un phénomène qui ne semble pas
avoir attiré d'une façon spéciale l'attention des physiologistes. Je veux
parler des réservoirs d'eau que présentent les feuilles opposées, croisées
et connées à leur base de manière à former un cornet traversé par la lige.
Ces cornets renferment une quantité plus ou moins grande d'un liquide
dont la limpidité est très-variable (').
(') Cette particularité est cependant bien connue des geiis de la campagne, de l'est ou
( 6o9 )
» Il n'existe, à ma connaissance, qu'un seul travail, peu complet d'ail-
leurs, sur ce liquide. Il est dû à M. Ch. Boyer ( ' ) : ses observations ont
porté sur le Dypsacus sjlvestris. Le savant naturaliste conclut de ses obser-
vations que la sécrétion joue le principal rôle dans la production de l'eau
et que la rosée n'y contribue guère que pour un huitième. Le siège de la
sécrétion doit être dans les feuilles. Il était naturel, après cela, de com-
parer les Dypsacus aux Népenthes, et c'est ce que fait M. Boyer.
» Je suis arrivé, par des observations et des expériences de plusieurs
années, à des conclusions toutes différentes.
» Les réservoirs des Dypsacus fidlonum sont plus vastes et plus nom-
breux que ceux des Djpsacus sylvestris. Ils s'étendent même jusqu'aux
bractées que renferment les jeunes capitules. J'ai pu compter, sur un pied
haut de i",6o, quinze de ces réservoirs, d'où j'ai pu tirer 280 grammes de
liquide; comme il est difficile de recueillir tout le liquide accumulé, on
peut estimer à 3oo ou 35o grammes l'eau que peut présenter un beau
pied, en pleine culture et lorsque les circonstances sont favorables.
» Ce liquide est d'abord très-limpide et d'une pureté presque absolue,
l'analyse chimique n'y faisant reconnaître que quelques traces de bicarbo-
nates et un dépôt argileux apporté par le vent. Plus tard, il se trouble,
devient visqueux comme le liquide de l'intérieur de la plante, en même
temps que des mollusques, des pucerons, des insectes de toute sorte tom-
bent dans ces réservoirs, se décomposent et peuvent rendre l'eau fétide.
On peut s'étonner même, en raison de cette circonstance, que cette plante
n'ait pas été rangée au nombre des plantes carnivores, comme des Népenthes,
d'autant plus que l'examen microscopique fait découvrir, sur les parois du
réservoir, des glandes en tête, molles, et auxquelles on pourrait attribuer un
rôle dans cette fonction. Je me hâte d'ajouter que je ne partage nullement
cette manière de voir.
)) Quant à l'origine de ce liquide, j'ai dû, dés mes premières observations,
rejeter la sécrétion et la rosée. Cette dernière, en effet, serait insuffisante
du midi de la France, où les Dypsacus ont été et sont encore cultivés, notamment dans le
Tarn, où la fabrique des draps emploie encore le Dypsacus fuUonum pour carder, et dans le
Gers, où les deux espèces croissent spontanément à côté l'une de l'autre et où j'ai eu l'occa-
sion de les étudier. On attribue, dans ces régions, à l'eau des réservoirs des propriétés cura-
tives, soit contre les maladies des yeux, soit contre les affeclions dartreuses du visage. De là
aussi les noms plus ou moins pittoresques de Cabaret des oiseauj;, et Fontaine de Vénus
qu'on donne vulgairement à ces plantes.
(') Bulletin de la Société botanique de France, session extraordinaire, i863.
C. R., iS'jS. 2« Semestre. (T. LXXXVII, N" 17.) 82
(6,o)
à expliquer la grande quantité de liquide que présentent de temps en temps
les réservoirs du Dypsaciis. Pour constater, d'autre part, si la sécrétion
joue ici un rôle, j'ai abrité de la pluie un pied qui avait végété spontané-
ment, avec une guérite en planches percée de trous et ouverte du côté de
l'est. Dans ces conditions, les réservoirs hydrophores ne présentent aucune
trace de liquide, et les feuilles supérieures cessent d'être connées, surtout
celles du Dypsacus sylveslris. C'est donc uniquement à la pluie que doit
être attribué le dépôt liquide. En observant d'ailleurs, pendant une forte
pluie, un Djpsacus qui était d'abord à sec, on peut voir les réservoirs se
remplir rapidement. Lorsque les réservoirs supérieurs sont pleins, l'eau
s'écoule par la partie latérale étroite et, grâce à la disposition croisée des
feuilles, tombe sur les feuilles inférieures disposées en canal pour remplir
les réservoirs inférieurs.
» On peut encore provoquer ce phénomène en versant soi-même de l'eau
dans les réservoirs supérieurs, et mesurer ainsi la capacité totale des réser-
voirs. Le vent qui agite la plante fait tomber l'eau des réservoirs supérieurs
dans les réservoirs inférieurs, qui restent ainsi plus longtemps pleins —
» J'indiquerai encore l'expérience et l'observation suivantes : Que l'on
brise la tige d'un Dypsacus en pleine végétation, de manière à ne laisser que
quelques vaisseaux en communication avec le tronc inférieur, et à laisser
pendre la partie supérieure, la tête en bas; au bout de quelques heures, la
tête tend déjà à se relever, et au bout de quelques jours le rameau brisé
s'est redressé verticalement par une courbe aiguë, à peu de distance de la
section, et tend vers le ciel ses coupes qui se remplissent de liquide. Le
pied, ainsi mutilé, arrive à maturation parfaite.
» Voici l'explication de ce redressement qui me paraît la plus plau-
sible : l'eau joue un rôle considérable dans la phase de végétation de
cette plante; que l'on coupe rapidement le sommet, et l'on verra jaillir
par la section une sève incolore, surtout par le cercle de vaisseaux qui
entoure la moelle, gorgée elle aussi de liquide. Si l'on pique la fige avec
une épingle, le liquide jaillit aussi, comme l'a observé M. Ch. Boyer.
Il s'ensuit une tension hydrostatique intérieure, que l'on pourra appeler
force ascensionnelle, mais qui s'exerce évidemment dans tous les sens. Or,
lorsque la tige est en partie brisée, cette tension n'existe plus que du
côté qui n'est point détaché et qui est l'esté en communication avec le
sol : de là un resserrement et une courbure dans le sens opposé. J'avais
attaché au sol un de ces rameaux brisés, à l'aide d'un fil, qui a été tendu,
puis brisé par la force de redressement du rameau.
(6ii)
» Dans la guérite où j'ai élevé quelques pieds de Dypsacus à l'abri de la
pluie, le sommet du rameau s'inclinait du côté de l'ouest quand la pluie
tombait au dehors.
» M. Boyer déclare que « le séjour de l'eau dans les feuilles est sans
influence sur la végétation des Dypsacus ». Car, ayant déterminé l'écou-
lement de cette eau par des trous pratiqués au réservoir, il n'a pu constater
que la plante parût souffrir. Pour moi, j'ai vu les Dypsacus abrités ne par-
venir qu'au tiers ou au quart de leur développement normal, bien que lar-
gement arrosés à la base. De plus, les bourgeons latéraux qui doivent, eux
aussi, se terminer par des capitules floraux, ne se développent pas, soit
qu'ils aient besoin de se développer dans l'eau, soit que, n'étant plus pro-
tégés par le liquide, ils soient dévorés par les limaces et les pucerons. Il
me paraît aussi que la présence de ce liquide doit diminuer les effets de
l'évaporation, qui est surtout rapide aux entre-nœuds et aux bourrelets que
la feuille présente à son articulation avec la tige. C'est pourquoi, lorsque la
saison a été sèche, la tige ne présente qu'un seul capitule. Les rameaux flo-
raux sont au contraire nombreux, si la pluie a été fréquente.
» Ce bourgeon est, par cela même, une plante aquatique qui ne présente
pas d'atmosphère gazeuse intérieure, et qui se développe dans de l'eau
privée d'air. Aussi n'observe-t-on jamais, dans cette petite cuve naturelle,
de dégagement gazeux que l'on pourrait attribuer à l'acte respiratoire. J'ai
même i^ecouvert le bourgeon d'une petite cloche pleine du liquide du
réservoir, et je n'ai obtenu aucune trace de gaz, bien que le bourgeon ait
pris un développement assez rapide pour remplir et soulever la cloche. J'ai
pu ainsi démontrer d'une autre manière que l'acte respiratoire n'est accom-
pagné d'aucun dégagement gazeux dans les plantes aquatiques dépourvues
d'atmosphère gazeuse intérieure, comme cela a lieu d'ailleurs chez les ani-
maux aquatiques.,.. »
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Appareil pour expérimenter faction de i'élecUicité
sur les plantes vivantes. Note de M. Ceu, présentée par M. Berthelot.
« L'appareil consiste en une grande cloche dans laquelle on fait arriver
l'électricité, obtenue de la façon suivante :
» On place un vase métallique sur un support de 2 mètres de haut,
où il est isolé pour que l'électricité ne se perde pas. On remplit ce vase
d'eau. Quand on laisse l'eau s'écouler par un tube très-étroit, le vase se
82..
( 6l2 )
charge continuellement d'électricité positive en temps ordinaire, c'est-à-dire
l'électricité atmosphérique étant positive; il se charge, au contraire, d'élec-
tricité négative, dans les cas peu fréquents où l'éleclricilé atmosphérique
est négative.
)) Ces phénomènes, que M. Palmieri appelle \a veine liquide descendante,
ont été découverts et étudiés par lui en i85o, et décrits dans un Mémoire
présenté à l'Académie des Sciences de Naples. Dans ces derniers temps,
M. Thomson a cru pouvoir se servir de ces faits pour mesurer la tension
électrique de l'air.
» Un fil métallique est fixé à ce vase que nous appellerons collecteur ; il
pénètre dans l'intérieur d'une cloche de verre, où il se relie à une cou-
ronne de pointes métalliques très-aiguës, destinées à distribuer l'électri-
cité. On place, sous cette cloche, les plantes dans des vases qui sont en
communication avec le sol. Pour fermer hermétiquement, on fait poser la
cloche sur une plaque de verre rodée; elle porte des tubulures, par les-
quelles on peut faire entrer et sortir l'air au moyen d'une trompe. D'autres
plantes identiques sont placées sous une cloche semblable à la première
et de même capacité, mais dans laquelle ne pénètre pas l'électricité atmo-
sphérique.
» Le 3o juillet dernier, on sema trois grains de maïs, en prenant des
grains de poids égaux pour chaque cloche et de la même terre. De plus,
chaque vase reçut la même quantité d'eau. Le i*'" août, les graines com-
mencèrent à germer : pendant deux jours, l'accroissement fut à peu près
le même dans les deux cloches. Le troisième jour, les plantes de la cloche
dont l'air était électrisé commencent à se développer plus rapidement que
celles de l'autre cloche. Le lo août, on mesure les plantes, qui ont les di-
mensions suivantes prises de la base de la tige à l'extrémité des feuilles
supérieures :
Plantes dans l'air électrisé. . . .
Plantes dans l'air non électrisé.
» j\L P. Palmieri a entrepris, au laboratoire de l'École supérieure d'A-
griculture, des recherches relatives à la composition de l'air dans chacune
des deux cloches, et à celle des plantes obtenues dans les conditions ci-
dessus énoncées. »
(6.3)
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — De iinfliience des acides salirjiique, ihpnkiue et
de quelques essences sur la germination. Note de M. Eo. Heckel, présentée
par M. P. Duchartre.
« Le physiologiste Vogel, qui, dans ces derniers temps, s'est le plus
occupé de l'action nuisible de certaines substances sur l'acte germinatif,
dit [Keiinen der Samen [Sitzungsberictde der Kôniyl. bayer. Akad. der fVissen-
schnften zu Mûnchen^ 1870, Bd. II. Heft. II)], à propos de l'acide phé-
mique, que c'est une des substances qui opposent à ce phénomène l'obstacle
le plus accentué, et il ajoute qu'une goutte de cet acide diluée dans
5o centimètres cubes d'eau empêche toute germination. Dans le courant
de quelques recherches sur les causes de cette action, j'ai dû reprendre
cette expérience et l'étendre à d'autres corps similaires ou rapprochés
comme composition chimique. J'ai constaté que 0"',025 de phénol pur
cristallisé étaient capables de suspendre la germination dans les graines de
Monocotylédones et de Dicotylédones placées dans les conditions que cet acte
physiologique exige. L'expérience a porté sur des semences de Crucifères
[Brassica, Napus, Lepidium, S inapis) et de Graminées (T'nijcum, Hordeum,
Secale). Cette quantité minime d'acide phénique suffisait à empêcher la
germination d'un ensemble de cent graines. Mais un fait plus surprenant
est celui que m'a présenté l'action de l'acide salicylique, qui est à peu près
insoluble dans l'eau. En effet, cet acide possède à un haut degré le pouvoir
d'arrêter définitivement la germination, car, à la dose de o^^'^oS pour 5o
d'eau distillée (ce qui ne représente pas plus de o8'',oo5 de substance dis-
soute), toutes les graines ci-dessus sont restées intactes. En l'expérimentant
comparativement avec l'acide phénique, j'ai pu constater que cette der-
nière substance suspend seulement la germination, tandis que la première,
à la même dose, l'empêche à tout jamais. Quand l'acide phénique s'est
évaporé, l'acte germinatif se produit et le jeune végétal se couiporte comme
si aucune substance n'était intervenue. Le sa/icj/a«e c^e soude agit comme
l'acide salicylique en arrêtant définitivement la germination : bien qu'il
soit soluble dans l'eau, son action ne paraît pas être plus prompte.
L'examen comparatif de semences de Ricinus comniunis, fait au microscope
m'a montré que, dans le cas île l'emploi des antigerminatifs, les cellules de
l'endosperme appelées à nourrir l'embryon ne subissent aucun changement:
les grains de fécule sont intacts et ceux d'aleurone n'ont subi aucune modi-
fication; il n'eu est pas de même, ainsi que l'a constaté récemment
( 6i4 )
IM.Van Tieghem, pour les graines soumises à la gerniinalion dans les con-
ditions ordinaires. Ces substances agissent donc comme antifermentescibles,
aussi bien sur les ferments figurés que sur les ferments non organisés, si
l'on tient compte de ce que l'on sait déjà de l'action de ces corps sur la le-
vure de bière. Il m'a été impossible de trouver la cause de la disparition
définitive de la faculté germinative dans les graines traitées par l'acide sali-
cylique : histologiquement, je n'ai pu constater aucune différence.
» L'acide thymique cristallisé possède, au point de vue qui m'occupe,
une action comparable à celle de l'acide phénique et de l'acide salicylique :
il suspend la germination et l'arrête même définitivement dans quelques
cas. Il agit à la dose minime de o^'', oaS avec activité sur une centaine de
graines, bien qu'il soit à peu près insoluble.
» Les essences de thym et de romarin, qui se trouvent fréquemment
mêlées frauduleusement au thymol, quand il n'est pas cristallisé, durent
être mises parallèlement en expérience à un moment où je ne possédais
encore que de l'acide thymique liquide. Elles sont aussi antigerminatives
(comme l'essence de térébenthine que j'ai également expérimentée) à très-
faibles doses : oS'',o5 de ces carbures d'hydrogène ont empêché le mouve-
ment germinatif de vingt graines de divers Brassica, de Blé et de Ricin
commun.
» Ces différents corps pourraient être employés fructueusement toutes
les fois qu'on a intérêt à rendre les semences capables de supporter impu-
nément des conditions cosmiques propres à développer leur faculté germi-
native. Il ne serait pas étonnant non plus que certaines graines de Coni-
fères, conservées intactes à travers les âges géologiques, n'aient résisté
aux premières influences propres à faciliter leur germination qu'à la faveur
des oléorésines et des essences provenant des arbres qui les portaient et
qui se répandaient dans leur entourage. C'est ainsi que j'ai pu constater à
l'île Norfolk et en Nouvelle-Calédonie (Kanala), autour des K.aoris [Dam-
mata Cooki) qui y sont très-répandus, une atmosphère d'essence provenant
de la résine qui en découle en abondance. Cette at(nosphère préservait pro-
bablement les graines de toute germination. C'est cette observation qui m'a
suggéré des recherches sur l'action de l'essence de térébenthine. »
La séance est levée à f\ heures et demie. D.
( 6i5
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 23 octobre i8t8.
Le royaume de Norvège et le peuple noivéqien. Rapport à l'Exposilion
universelle de 1878 à Paris; par le D'' O.-J. Broch. Christiania, T. Mailing;
Paris, Challamel, 1878; i vol. in-8° relié.
De la diphihérie en Orient et particulièrement en Perse; par le D' J.-D.
Tholozan. Paris, G. Masson, 1878; br. in-8°. (Présenté par M, le baron
Larrey.)
Emploi des matières tinctoriales et extraction de l'indigo chez les anciens
Orientaux ; par M. J. Girardin. Rouen, imp. J. Lecerf, 1878 ; br. in-8''.
Congrès périodique international des Sciences médicales, 5* session. Genève
{9 au i5 septembre 1877). Comptes rendus et Mémoires^ publiés par
MM. Prévost, J.-L. Reverdin, Picot, d'Espine. Genève, H. Georg, 1878;
br. in-8°.
Un document retrouvé et quelques Jaits rétablis concernant l'histoire de V édu-
cation des sourds-muets en France; parL. Vaïsse. Rodez, imp. Ralery, s. d.;
br, in-8°.
Société agricole, scientifique et littéraire des Pjr énées-Orientales ; t. XXIII.
Perpignan, imp. G. Latrobe, 1878; br. in-8°.
Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Colmar, 1877 et 1878.
Colmar, imp. C. Decker, 1878; in-S".
Taille de r olivier à l' exploitation des Mazets la Boche-Sainl-Gabriel, dirigée
par E. MouRRET. Montpellier, imp. Ricateau, 1872 ; br. in-12.
Culture de l'abricotier dans la Provence; par E. Mourret. Marseille
imp. Camoin, 1874; br. in-8°.
Piécolte des olives dans la haute Provence; par E. Mourret. Paris
G. Masson, 1876; br. in-S".
Leçons sur les centres nerveux, professées ci l' Ecole pratique de la Faculté de
Médecine de Paris; par M. J.-A. Fort, publiées par E. -A. Ponct (1877-
1878). Paris, Frédéric Henry, 1878; in-4°. (Présenté par M. le baron
Larrey pour le concours Montyon) [Médecine et Chirurgie, 1879.]
Introducçâo à sciencia das finanças; par C. de B'igueiredo; fasc. I.
Coimbra, imp. de Universidade, 1874; in-8°.
(6.6)
A Ubcrdade de induslria; por C. de Figueiredo. Porto, E. Chardron;
Brago, E. Chardron, 1872; iii-8°.
Saggio di un alfaheto iiniversale opplicalo a dodici lingue. Studio di G-B.
Milano, tip. Lamberti, 1878; in 8°.
A. Cattaneo. Description de l'invention ajant pour titre : Avertisseur
électro-automatique. Télégraphe voyageant pour la sûreté des trains de che-
mins de fer. Pavia, tip. G. Mavelli, 1878; in-8°.
Di alcune riforme neli alfabeto délia lingua italiana. Studio di G.-B.
Milano, tip. Lamberti, 1878; in-8°.
Reale Accademia dei Lincei. Campanello telefonico senza la lapila. Nota del
signor J. Canestrelli, presentata dal Socio Blaserna al Présidente nel
mese di giugno 1878. Sans lieu ni date; in-8°.
Jzione dei raggi solari sui composti aloidi d'argento. Nota del D'' D. Toiw-
MASi. Milano, tip. Bernardoni, 1878; in-8°.
Riduzione del cloratio. Nota del D' D. Tommasi. Milano, tip. Bernardoni,
1878; in-8°.
Report on cold-rolled iron and steel as manufactured by Jones et Laughlins
american iron works Pittsburg ; bj Robert-H. Thdrston. Pittsburg, Ste-
venson, 1878; in-8°.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 28 OCTOBRE 1878,
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
WÉRÎOIRES ET COM^IUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE,
M. DE LA GouRXERiE doiiue Icctiire de la Note suivante, sur les travaux
de M. Bienaymé :
« M. Bienaymé est né à Paris le 28 août 1796. Il conmiença ses études
au lycée de Bruges, et les termina au lycée Loiiis-le-Grand. En i8i/|, il
prit part à la défense de Paris dans une compagnie de volontaires.
» L'année suivante, il fut reçu à l'École Polytechnique, mais le licen-
ciement de 18 16 remit son avenir en question, Conune plusieurs langues
lui étaient familières, il fit d'abord des traductions, principalement pour
le Moniteur. Il fut ensuite répétiteur de Mathématiques à Saint-Cyr (1818);
il quitta cette école pour entrer dans l'Administration des finances (1 820),
et parvint au grade d'inspecteur général (i834). Plusieurs Ministres, no-
tamment le baron I-ouis et M. Humann, lui confièrent des travaux impor-
tants.
» A partir du moment où Bienaymé fut attaché au Ministère des Finances,
il dirigea ses études sur les dil'férenles questions qui forment la science des
actuaires, la Statistique et le Calcul des probabilités. Il présenta à l'Aca-
démie, <lans les années i834 et i835, deux Mémoires, l'un Sur la probabi-
C. R., 1878, 2" Semestre. (T. lAXXYlI, N» 18.) 83
( 6.8 )
lilé des résullats moyens des observations, l'autre Sw la durée de la vie en France
depuis le commencement du xix^ siècle. Ces travaux ont été insérés, le pre-
mier dans le tome VI du Recueil des Savants étrangers, le second dans le
tome XVIIl des Annales dliycjiène.
» Bienaymé communiqua en outre à la Société philomathique, et publia
dans le journal V Institut, dix Notes ou Mémoires sur divers sujets de Statis-
tique et de probabilités.
» A la suite de la Révolution de 1848, Bienaymé, mis à la retraite, ne
s'occupa plus que de science. Il fut appelé à professer, à la Sorbonne, le
Calcul des probabilités, mais seulement à litre provisoire. Lamé, qui plus
tard devint titulaire de cette chaire, parla de lui en ces termes, le
26 avril i85i :
<i J'ai le bonheur de compter parmi mes amis un savant (M. Bienaymé), qui aujourd'hui
représente, presque seul en France, la théorie des probabilités, qu'il a cultivée avec une
sorte de passion, dont il a successivement attaqué et détruit les erreurs; je dois à ses con-
seils d'avoir bien compris la véritable portée de la science que j'enseigne, et quelles limites
elle ne peut franchir sans s'égarer. » [Nouvelles Annales de Mathématiques, juin i85i . )
» En iSSa, M. Liouville publia, dans son journal, un travail considérable
de Bienaymé Sur la probabilité des erreurs d'après la méthode des moindres
carrés. L'insertion de ce Mémoire au Recueil des Savants étrangers avait été
ordonnée.
1) I^e 5 juillet iBSa, Bienaymé fut élu Académicien libre en remplace-
ment de Marmont. A peine entré dans noire Compagnie, il soutint
contre Cauchy une discussion stir les différences qui distinguent la mé-
thode des moindres carrés d'un mode d'interpolation proposé par cet
illustre géomètre [Comptes rendus, 2'^ semestre de i853 et Journal de Matlié-
malicjues, 1867). Bienaymé sut augmenter dans ce débat la grande opinion
que l'on avait de son mérite.
» Toujours préoccupé des applications, il communiqua, en i855, à
l'Académie des Sciences morales, un travail dans lequel il critique une
extension que Poisson avait voulu donner au célèbre théorème de Jacques
Bernoulli. Treize ans auparavant, il avait présenté sur ce sujet, à la So-
ciété philomathique, ime Note qui ti'a pas été publiée.
« Parmi les Communications faites par Bienaymé à l'Académie, on en
remarque une sur un curieux théorème relatif au nombre probable des
niaximaetdes minima d'une suite de nombres donnés par des observations,
et rangés dans l'ordre où ils se sont présentés (6 septembre iS^S). La
formule de Bienaymé se résume en une proposition importante, dont
(6i9)
M. Bertrand a donné une démonstration élémentaire {Comptes tendus, i3et
20 septembre 1875).
» C'est surtout comme rapporteur de la Conjmission pour le prix de
Statistique que Bienaymé a pris une part importante aux travaux de notre
Compagnie. Pendant vingt-trois années, il a examiné avec un soin minu-
tieux et apprécié avec une autorité incontestée les ouvrages soumis à
l'Académie. L'ensemble de ses Rapports forme une œuvre considérable qui
sera toujours consultée avec fruit.
» Bienaymé trouva, en i85o, une occasion d'employer, pour l'intérêt
du pays, ses connaissances en Statistique. Dans un Rapport lu au Sénat
le 26 avril 1864, M. Dumas parlant de l'organisation qu'il avait donnée à la
Caisse des retraites pour la vieillesse, fondée pendant son Ministère, dit qu'il
consulta les travaux et qu'il s'assura le concours « d'un honorable membre
de l'Académie des Sciences, M. Bienaymé, dont l'Europe connaît la com-
pétence en ces matières ». Les renseignements donnés par M. Dumas
montrent que les tarifs calculés par notre confrère ont assuré, dans les
opérations de la Caisse, un équilibre presque parfait.
" Divers travaux de Bienaymé témoignent de son érudition dans les
langues. Le 3 octobre 1870, il présenta à l'Académie une explication de
deux passages de Stobée relatifs aux connaissances mathématiques des
pythagoriciens, et jusque-là incompris. En i858, il inséra dans le Journal
des Matliémaliques la traduction d'un Mémoire considérable écrit en russe
par notre confrère M. Tchebichef. Enfin il s'est occupé d'une traduction
annotée d'Aristote : quelques parties de ce grand travail sont terminées
en manusctit.
» Bienaymé était Correspondant de l'Académie des Sciences de Saint-
Pétersbourg et de la Commission centrale de Statistique de Belgique, et
membre honoraire de l'Association des conférences chimiques de Naples.
En France, il appartenait à plusieurs Sociétés savantes et littéraires. La So-
ciété mathématique avait tenu à honneur de l'avoir pour Président, pen-
dant l'une des premières années de son existence. »
CHlMili. — Sur la décomposition des hjdracides par les métaux.
Note de M. Berthelot.
" 1. Si l'on dresse la liste des chlorures métalliques rangés dans l'ordre
de leurs chaleurs de formation (' ), on est conduit à des conséquences qui
(') Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1878, p. 538, et surtout le inême pour
1879, V- 54° et suiv.
83..
( 6io )
ne s'accordent pas avec l'ancienne classification des métaux, disposés en
sections suivant leur aptitude à décomposer l'eau pure et les acides avec
dégagement d'hydrogène. D'après celte liste, en effet, la chaleur de for-
mation de l'acide chlorhydrique gazeux depuis ses éléments, soit 4- 22,0,
est surpassée par la chaleur de formation de tous les chlorures anhydres,
même par celle des chlorures de plomb, de cuivre, de mercure et d'ar-
gent : l'or seul fait exception parmi les métaux usuels. Tous ces métaux,
l'or excepté, devraient donc décomposer le gaz chlorhydrique.
» 2. On pourrait objecter à celte conclusion que l'hydrogène et l'acide
chlorhydrique, substances gazeuses, n'ont pas le même état physique que
le métal et son chlorure, substances solides ; il faudrait donc, pour rendre
les produits vraiment comparables aux corps primitifs: soit ajouter à la
chaleur de formation de l'acide chlorhydrique la différence entre la cha-
leur de solidification de ce gaz et celle de l'hydrogène, ce qui ramènerait
tout à l'état solide; soit retrancher de la chaleur de formation du chlo-
rure métallique la différence entre la chaleur de vaporisation du chlorure
et celle du métal, ce qui ramènerait tout à l'état gazeux. Les données
exactes de ces calculs nous font défaut; mais, d'après les analogies, l'une
ou l'autre de ces différences entre deux quantités du même ordre ne saurait
représenter un nombre bien considérable (soit 3 ou 4 Calories, pour fixer
les idées). Or les chaleurs de formation des chlorures alcalins, terreux,
comme celles des chlorures des métaux du groupe du fer, de zinc, de cad-
mium, d'étaiu, pris dans l'état solide, sont comprises entre io5 et 4o Calo-
ries. Les chaleurs mêmes de formation du chlorure plombique (-i- 4i>4))
du chlorure cuivreux (+ 33, i), du chlorure mercureux ( + 40,9)7 du chlo-
rure argentique (+ 29,2) surpassent notablement celle de l'acide chlor-
hydrique (-1- 22,0). Celles des chlorures palladeux (+26,3) et plati-
neux (-f- 22,6), formés en présence du chlorure de potassium, seraient
l'une à la limite, l'autre moindre, en tenant compte à la fois de la correc-
tion précédente, et de cette circonstance que les chiffres qui les concernent
comjjrennent, eu surplus, la chaleur de formation du chlorure double.
» 3. D'après ces données, le gaz chlorhydrique, je le répète, doit être
décomposé avec dégagement d'hydrogène par tous les métaux, à l'excep-
tion de l'or, du platine et probablement du palladium. Le fait est bien
connu pour les métaux que l'on rangeait autrefois dans les trois premières
sections. Quant au plomb, lîerzélius indiquait déjà sa réaction sur l'acide
chlorhydrique; elle est facile à vérifier, même à froid, avec l'acide con-
centré, c'est-à-dire renfermant une certaine dose d'hydracide anhydre. Il
en est de même du cuivre, quoique l'action soit plus lente; elle a été
(621 )
signalée par divers auteurs et je l'ai vérifiée à bien des reprises depuis vingt
ans, toutes les fois que j'ai conservé, en présence du enivre, les solutions
acides de chlorure cuivreux destinées à absorber l'oxyde de carbone.
» 4-. Entre le mercure et le gaz chlorhydrique, il n'y a pas d'action à
la température ordinaire; mais, comme il arrive souvent on Chimie, c'est
une question de température. Pour le vérifier, j'ai rempli de gaz chlorhy-
drique pur et sec un tube de verre dur, j'ai ajouté un globule de mer-
cure; j'ai scellé le tube à la lampe, je l'ai entouré d'une toile métallique
et je l'ai chauffé dans mes appareils oi'dinaires. L'attaque n'a lieu ni à
200 degrés, comme je l'avais vu autrefois, ni à 34o, ni même à 4oo, mais
vers 55o à 600 degrés; au bout de quelques heures de chauffe, la réaction
devient appréciable : elle donne naissance à une trace de chlorure mer-
cureux cristallisé (noircissant au contact de la potasse), ainsi qu'à de l'hy-
drogène en très-petite quantité (o™, i avec 5o centimètres cubes de HCl),
gaz que j'ai réussi cependant à isoler et à caractériser. Une dose fi faible,
produite à un point si voisin du ramollissement du verre, rend l'expérience
fort délicate à reproduire. Mais on obtient un résultat plus net en faisant
passer le gaz chlorhydrique sec, chargé de vapeur de mercure, à travers un
tube de porcelaine chauffé à une température que j'évalue entre 800 et
1000 degrés. Dans les conditions où j'opérais, il se dégageait une dose sen-
sible d'hydrogène, soit près d'un demi-centimètre cube par minute, et cela
indéfiniment, en même temps qu'il se condensait à l'extrémité froide du
tube du chlorure mercureux. Dans des conditions identiques d'ailleurs,
l'acide chlorhydrique n'a fourni aucun indice de dissociation, aucune trace
d'hydrogène, même au bout de dix minutes. La décomposition de l'acide
chlorhydrique par le mercure n'est donc pas douteuse. Cette réaction
prouve, pour le dire en passant, que le chlorure mercureux existe réelle-
ment dans l'état gazeux, à une température voisine de 800 degrés.
» Cependant la réaction demeure fort incomplète, la majeure partie du
gaz chlorhydrique subsistant en présence d'un excèsdc mercure : sans aucun
doute à cause de l'état de dissociation partielle du chlorure mercureux en
ses éléments; d'où résulte du chlore libre, qui s'unit à l'hydrogène et limite
la réaction. Celle-ci n'en conserve pas moins sa signification au point de
vue thermochimique, attendu que le gaz chlorhydrique ne donne aucun
signe de dissociation, même vers 800 degrés.
» Au contraire, l'état de dissociation du chlorure mercureux rend pos-
sible et même inévitable la réaction inverse, c'est-à-dire la régénération de
l'acide chlorhydrique, au moyen de 1 hydrogène libre et du chlorure mer-
( 622 )
cureux : je l'ai vérifiée dans un tube scellé à la lampe, et clans des condi-
tions pareilles aux précédentes. La réaction commence même à une tempé-
rature plus basse et l'on en observe quelques indices dès 34o degrés. Mais,
dans tous les cas, cette réaction inverse est demeurée incomplète, ainsi
qu'on devait s'y attendre.
1) 5. Nous observons ici les deux réactions contraires, comme dans une
multitude de cas analogues, c'est-à-dire dans ces conditions de dissocia-
tion, dont nous devons la connaissance aux beaux travaux de M. H. Sainte-
Claire Deville. Il suffirait d'éliminer les produits ou de faire intervenir un
excès, sans cesse renouvelé, de l'un des composants, pour que la réaction
devint totale, soit dans un sens, soit dans l'autre, c'est-à-dire pour que le
mercure décomposât complètement une dose donnée d'acide chlorhy-
drique, ou pour que l'hydrogène décomposât complètement une dose
donnée de chlorure mercureux. Autrefois on expliquait ces réactions in-
verses, si fréquentes dans la réaction de l'hydrogène sur les chlorures,
oxydes, sulfures métalliques, par les conditions de masses relatives. Mais
cette condition est insuffisante; il faut en faire intervenir une autre, dont
j'ai établi la nécessité par mes recherclies therinochimiques. Les réactions
chimiques, en effet, ne s'effectuent directement que si elles dégagent de
la chaleur.
» Quand tous les produits d'une réaction sont stables, dans des condi-
tions données, la réaction s'opère suivant un sens unique, réglé par son
signe thermique, sans qu'il y ait ni partage ni possibilité de réaction in-
verse. La condition fondamentale qui doit être remplie d'une manière né-
cessaire pour que le partage et les réactions inverses, déterminées par la
grandeur des niasses relatives, deviennent possibles, est la suivante : il faut
que l'un des produits soit en partie décomposé, soit par une dissociation
proprement dite, s'il s'agit de composés anhydres binaires ou analogues,
soit par un équilibre entre quatre substances antagonistes, comme il arrive
pour les élhers et pour les sels dissous. Celte condition étant réalisée, les
deux actions inverses sont possibles, parce qu elles s'' effectuent toutes deux avec
dégagement de chaleur; ce qui est praticable, attendu qu'elles n'ont pas le
même point de départ. Par exemple, d'une part, le mercure décompose
l'acide chlorhydrique et forme du chlorure mercureux et de l'hydrogène,
avec dégagement de chaleur, en vertu des nombres cités plus haut. Mais,
d'autre part, le chlorure mercureux étant décomposé partiellement par la
chaleur, son chlore, devenu libre, pourra réagir sur l'hydrogène libre
pour régénérer l'acide chlorhydrique, toujours avec dégagement de cha-
( 623 )
leur. On voit clairement ici le rôle distinct de l'énergie étrangère dévelop-
pée par réchauffement, et le rôle des énergies chimiques développées par
la réaction des corps mis en présence. Les mêmes principes s'appliquent
aux autres expériences que je vais résumer.
» 6. L'argent pur et le gaz chlorhydrique pur, chauffés vers 5oo à 55o de-
grés, réagissent avec formation d'hydrogène et d'un sous-chlorure, qui re-
couvre comme d'un vernis la surface de l'argent.
» Notre respecté confrère, M. Boussingault, a observé, il y a bien des
années, cette décomposition du gaz chlorhydrique par l'argent ('); mais il
opérait à la température du ronge vif, c'est-à-dire dans des conditions où
la dissociation, ignorée à cette époque, du gaz chlorhydrique, pourrait
intervenir dans le phénomène. Il n'en est pas de même dans mon expé-
rience, le gaz chlorhydrique étant stable à 5oo et même à 800 degrés.
» Cependant, j'ai observé que la réaction est limitée par la réaction in-
verse, le chlorure d'argent sec étant réduit en grande partie par l'hydro-
gène, avec formation d'acide chlorhydrique, dans les mêmes conditions
expérimentales : ce qui est conforme à l'observation courante des chi-
mistes. Il y a encore ici quelque phénomène de dissociation du chlorure
d'argent, analogue à celle du chlorure de mercure, et donnant lieu, par
exemple, à du chlorure argenleux, Ag-Cl, à du chlore libre, et à du chlo-
rure argentique, entre lesquels se produirait un certain équilibre. Mais je
n'insiste pas. L'existence du chlorure argenteux paraît établie par Rose,
mais sa chaleur de formation nous est inconnue.
» 7. Le palladium n'a pas décomposé le gaz chlorhydrique vers 55o de-
grés, et le platine pas davantage : faits qui s'expliquent à la fois par l'in-
fériorité des chaleurs de formation de leurs chlorures et surtout par le
défaut de stabilité de ces corps, lesquels n'existent plus à la température
nécessaire pour provoquer la réaction entre le gaz chlorhydrique et les
autres métaux nobles.
" 8. Telles sont mes observations sur la réaction entre l'acide chlorhy-
drique gazeux et les métaux. Si nous examinons maintenant ce qui se
passe en présence de l'eau, c'est-à-dire avec l'acide chlorhydrique dissous,
il faudra faire intervenir les nouvelles combinaisons résultant de l'action
de l'eau, comme je l'ai établi ailleurs par une discussion détaillée (^),
c'est-à-dire les hydrates définis el stables formés par l'acide chlorhydrique
d'une part, par les chlorures métalliques de l'autre. Quand l'acide chlor-
(') Annales de Chimie et de Phyiiqiic, ('"série, t. I.IV, p, 260; i833.
(^) Annales de Chimie et dcPhysiqiie, 5" série, t IV, p. 460 et 488.
( 624 )
hvdrique se trouve dissous dans une quantité d'eau suffisante pour for-
mer un hydrate stable et tel que l'hydracide n'offre plus une tension
sensible, les chaleurs de formation réunies de l'acide chlorhydrique et de
son hydrate donnent une valeur voisine de +39*^", valeur (') surpas-
sée par la chaleur de formation des chlorures hydratés des métaux al-
calins terreux, des métaux du groupe du fer, du zinc, du cadmium, etc. Le
plomb et l'élain sont à la limite; les chlorures d'argent, le cuivre, le mer-
cure, fournissent des valeurs bien moindres. Ces relations thermiques sont
d'accord avec les faits connus relativement à l'attaque des métaux par
l'acide chlorhydrique froid et étendu. Mais, si la quantité d'eau est moindre
ou la température plus haute, la liqueur pourra renfermer de l'acide an-
hydre, intervenant avec sa chaleur de formation propre; car il possède
en plus l'énergie perdue dans la formation de l'hydrate chlorhydrique. On
comprend dès lors l'attaqne du plomb et du cuivre par l'acide chlorhy-
drique concentré. Quant au mercure et à l'argent, cette attaque n'a pas
lieu à froid par l'hydracide, et elle exige le concours d'un certain échauf-
fenient, au même titre que l'union de l'oxygène avec l'hydrogène, et un
grand nombre de réactions analogues.
» On retrouve donc ici, d'une manière générale, la conformité des ré-
sultats observés avec les théories thermiques.
« 9. La théorie indique, et rex|)érience confirme, des réactions ana-
logues oour le gaz sulfhydrique. J'ai vérifié notamment qu'd est décomposé
vers 55o degrés par l'argent et par le mercure, avec formation de sulfure
métallique et d'hydrogène, fort abondant avec l'argent, en petite quantité
avec le mercure. Mais les réactions inverses se produisent également, les
sulfiu-es d'argent et de mercure secs fournissant de l'hydrogène sulfuré et du
métal, vers 55o degrés. Cette réciprocité tient à l'état de dissociation, tant
des sulfures métalliques que de l'hydrogène sidfuré lui-même, à la tempé-
rature des expériences. Le cuivre en excès décompose complètement
l'hvdrogène sulfuré gazeux à 5oo degrés. Même à froid, il attaque lente-
me'^nt ce gaz sec, avec formation d'hydrogène. A 100 degrés, ce dégagement
d'hydrogène est assez rapide pour donner lieu à une expérience de cours.
La réaction inverse (sulfure de cuivre et hydrogène) a lieu à 55o degrés;
elle s'explique par la dissociation des sulfures de cuivre.
» 10. La conformité entre la théorie et l'expérience est plus frappante
encore dans les réactions opérées sur les métaux par les acides bromhy-
(I) li convitMulrait un outre ilo tenir compte du cliuiigemtnt d'otiit de l'iiydrogciie, et dt
tout ramener à l'état solide, ainsi qu'il a été dit jibis haut.
( 625 )
clrique et iodhydriqae. Non-seulement les métaux alcalins terreux et ceux
du groupe du fer et congénères attaquent à froid ces deux hydracides
avec dégagement d'hydrogène, conformément aux valeurs thermiques (' ) :
H+Igaz. ... — 0,8 HH-Brgaz -f- i3,5
M + I gaz de + 85 à H- 28 M + Brgaz de 4- 1 00 i H- 4^ ;
mais l'écart entre les chaleurs de formation des deux hydracides et celles
de leurs composés métalliques demeure bien plus grand pour le plomb, le
cuivre, l'argent et le mercure, que dans le cas de l'acide chlorhydrique.
Pb -(- Brgaz -i- 38,5 Pb -I- I gaz -1- 26,4
Cil" + Brgaz -h 3o,o Cii' -h I gaz -♦- 21 ,g
Hg'+Brgaz -hSg.a Hg=+Igaz +29,2
Ag + Brgaz +27,7 Ag + I gaz + I9)7
» La décomposition des acides bromhydrique et iodhydrique par ces
métaux doit donc être plus prompte et plus facile que celle de l'acide
chlorhydrique. C'est ce que l'expérience vérifie. On sait comment le gaz
iodhydrique attaque à froid le mercure; M. H. Sainte-Claire Deville a vé-
rifié une réaction semblable sur l'argent. J'ai constaté, il y a bien des an-
nées, que l'acide bromhydrique est décomposé lentement et en totalité à
froid par le mercure, avec dégagement d'hydrogène. Je viens de vérifier
qu'il en est de même pour l'argent, soit avec le gaz bromhydrique, soit
avec une solution saturée de cet hydracide; celte dernière agit d'autant
mieux qu'elle dissout le bromure d'argent formé. Aussi produit-elle avec
l'argent un dégagement assez rapide d'hydrogène. Le bromure d'argent,
au contraire, n'est attaqué par l'hydrogène que très-incomplétement à
55o degrés; et l'iodure d'argent résiste totalement, ou à peu près, tou-
jours dans des tubes scellés.
» D'après l'ensemble de ces observations, la théorie thermique se trouve
confirmée par la réalité des réactions qu'elle permet de prévoir. »
NAVIGATION — Sur le « Pilote de Terrc-Netive » du vice-amiral Cloué.
Note de M. Faye.
« Au moment de quitter la direction du Dépôt des Cartes de la ÎMarine
pour prendre le commandement de la flotte de la Méditerranée, INT. le vicc-
(') Il y auiail en oiiiie à tenir compte des changements d'états, conforméiiicnt à ce qui
C. R., 1878, 2'Scmeslie. (T.LXXXVi!, K" ff.); ^' f
( 626 )
amiral Cloué, Correspondant du Bureau des Longitudes, m'a prié devons
présenter, comme Président du Bureau, l'ensemble de ses travaux hydro-
graphiques, et notamment le Pilote de Terre-Neuve, comprenant deux vo-
lumes de texte et un grand Atlas de cartes marines. L'Académie accueillera
avec intérêt cet hommage de l'amiral, et l'accompagnera de ses vœux dans
l'importante mission dont il vient d'être si honorablement chargé. Je de-
mande la permission d'exposer en peu de mots le caractère de ce grand
travail qui a fait époque dans les Annales de la mer et d'y joindre quelques
indications qui me sont personnelles.
» L'importance de Terre-Neuve est due aux pêcheries établies depuis des
siècles dans ces parages. Il ne nous reste plus, de nos anciennes posses-
sions américaines, que l'île de Saint-Pierre et les deux Miquelons, dont
notre savant collègue du Bureau des Longitudes, M. de la Roche-Poncié, a
fait la carte ; mais nous conservons encore le droit de pêche sur une partie
des côtes de Terre-Neuve, et nos marins fréquentent aussi pendant la belle
saison les vastes bancs qui s'étendent au sud de 1 île. Dans ces régions, où
se rencontrent le gulf-stream et les courants polaires, les grands poissons
s'accumulent comme en une impasse où ils trouvent en abondance de la
nourriture animale et des eaux plus douces; ils offrent là une proie assurée
à nos hardis pêcheurs. La France y envoie chaque année luie véritable
flotte, montée, aux époques de grande activité, par dix ou douze mille ma-
rins. Ces parages sont donc comme une continuation des côtes de France.
Cependant, pour une œuvre si considérable, l'amiral Cloué a mis à contri-
bution, non-seulement les travaux de nos hydrographes et de nos marins,
mais aussi ceux des Anglais, depuis le si célèbre capitaine Cook jusqu'au capi-
taine J. Orlebar. Pour les bancs, il a utilisé les sondages si bien exécutés sur
le grand banc par l'amiral Lavaud, et ses propres études des autres parties
de cette vaste région sous-mariue. Quant aux instructions détaillées, c'est
le fruit de l'expérience durement acquise par l'amiral pendant ses onze an-
nées de navigation dans ces parages difficiles.
» Ce qui caractérise, en effet, la navigation de Terre-Neuve, c'est que
toutes les difficultés, tous les dangers de la mer et de l'atmosphère s'y
trouvent réunis. Sur le banc et autour de l'île les vapeurs du gulf-stream,
lorsque les vents du sud y poussent les eaux chaudes, forment une brume
permanente que dissipent seules les fortes brises du nord ou de l'ouest.
Alors même qu'on voit briller le soleil au-dessus de cette mince couche de
a été dit pour l'acide chlorhydrique; mais les résultats généraux sont trop caiactérisés pour
être affectés par cette correction.
( 6^7 )
brume, l'horizon de la mer est masqué, et foute observation devient im-
possible. De plus, c'est la région du globe où la surveillance attetitive de la
boussole est le plus nécessaire. La variation de l'aiguille aimantée y subit
d'un point à l'autre des changements considérables, parce que le voisinage
du pôle magnétique y fait converger les lignes d'égale déclinaison. D'autre
part, l'intensité horizontale y est très-faible. Qu'on joigne à cela une forte
inclinaison comprise entre ^5 et 80 degrés, et l'on comprendra que les er-
reurs de la boussole, telles qu'on les détermine au départ, deviennent tout
autres à l'arrivée. Les corrections mécaniques sont impraticables, sinon
dangereuses; les tables de déviation étudiées en Europe doivent être en-
tièrement refaites après quinze jours de traversée. Aussi de nombreux nau-
frages sont-ils causés uniquement par les erreurs du compas. Privés d'ob-
servations astronomiques, obligés de se méfier de leur boussole, entraînés
par des courants rapides et capricieux, n'y voyant pas souvent à 100 mètres
autour d'eux, les navigateurs n'ont alors qu'une ressource, c'est d'aller la
sonde en main, en tàtant le fond de la mer, comme des aveugles qui se
dirigent avec leur bâton. On voit quels services l'amiral Cloué a rendus par
ses cartes, ses sondages et ses instructions si précises à ces marins intrépides,
en lutte avec tout ce que la nature peut .iccumuler contre eux de forces
ennemies et de dangers.
« En considérant qu'un des obstacles les plus fréquents est cette mince
couche de vapeurs qui s'exhalent des eaux mexicaines venues au contact
des glaces polaires, de manière à masquer l'horizon de la mer sans empê-
cher pourtant le Soleil de briller au ciel et de sécher les poissons sur les
échafauds de la côte, j'ai pensé qu'il y aurait moyen d'utiliser la ligne de
visée, un peu onthdante, que fournit le sommet du loch pour prendre
hauteur. Ce serait une simple extension du procédé que je proposais der-
nièrement pour obtenir rapidement, avecle sextant, la direction de la route
sans employer un compas de relèvement et un cercle de dérive. Il me
semble aussi qu'd y aurait utilité à déterminer de nouveau, dans cette sin-
gulière région, les éléments du magnétisme terrestre et à en étudier les
anomalies locales sur lesquelles l'amiral Cloué appelle notre attention.
Enfin je voudrais voir constituer un fonds, soit à la Marine, soit au Com-
merce, dans le but de donner au quart du prix un chronomètre à chaque
navire armé pour Terre-Neuve; ils ne seraient ])lus exposés à aborder ces
parages avec une estime datée des ports français (*). Il s'agirait aussi de
(') Nous en savons, dit l'araii-al, qui se sont brisés la nuit sur la côte, au moment où ils
s'estimaient à plus de 3o lieues de terre.
84..
( 628 )
fournir aux navires banquiers les boussoles et les cartes nécessaires aux
chaloupes qu'ils envoient au loin poser et relever les lignes de pêche, au
risque de ne plus pouvoir revenir au point de départ lorsque la mer de-
vient mauvaise et que la brume s'épaissit sur ces terribles bancs.
» Quoi qu'il en soit de ces suggestions inspirées par l'examen de l'œuvre
que vous avez sous les yeux, je signalerai encore à l'attention de l'Aca-
démie les cartes de la mer d'Azof et de la baie de Rinburu ; elles rappellent
les services militaires de notre marine à une époque peu éloignée; puis
celles des îles Seychelles et de l'île de la Réunion. Quand on voit sur ces
dernières ces rades sans défense, on augure bien du service qu'on rendra
à notre pays en dotant enfin cette belle possession française de ports ca-
pables d'abriter nos navires contre les effrayants cyclones de la mer des
Indes.
» Je joins aux Ouvr;iges déposés sur le Bureau de l'Académie la liste
des travaux scientifiques de M. l'amiral Cloué : elle s'étend à toutes les
parties du monde. Notre collègue du Bureau des Longitudes a voulu re-
commander son souvenir aux hommes de science avant d'entreprendre une
camp.igne où les plus hautes qualités du commandement ne seront assuré-
ment pas déparées par d'autres mérites que vous savez si bien apprécier.
L'Académie accueillera ce dépôt avec faveur, je l'espère, et n'oubliera pas
le sentiment élevé qui a dicté cette démarche. »
MÉMOIRES LUS.
PHYSIOLOGIE. — Sur l'élcil dans lequel se trouve l'acide carbonique du sang
et des tissus. Mémoire de M. P. Bert.
(Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie. )
" La question de savoir si l'acide carbonique qui sort du sang veineux
■1 la traversée des poumons s'y trouvait à l'étal de liberté ou à l'état de
cond)inaison avec les alcalis du sang n'a pas été résolue jusqu'ici d'une
manière satisfaisante. Le fait que ce gaz sort très-facilement du sang dans
les api)areils à vide pneumatique ne prouve rien, puisque les bicarbonates
et les phosphocarbonates s'y dissocient aisément. Diverses considérations
avaient conduit plusieurs auteurs à penser, et, pour ma part, cette hypothèse
me paraissait vraisemblable, que l'acte de la respiration consiste, pour ce
qui a rap|)ort à l'acide carbonique, dans la sortie de la partie simplement
dissoute au contact de l'air pulmonaire.
» Pour juger de la valeur de cette hypothèse, il fallait faire simultané-
( 629 )
ment l'extraction des gaz du sang veineux et du sang artériel, puis cher-
cher si la quantité d'acide carbonique trouvée dépassait, pour le sang
veineux, la saturation des alcalis du sang. Or les mesures alcalinimétriques
directes sont à peu près impraticables, et l'analyse élémentaire de la soude
et de la potasse ne peut conduire à des résultats suffisamment certains, puis-
qu'il faut faire la part des acides chlorhydrique, sulfurique et phospliorique.
» J'ai dû avoir recours à une méthode expérimentale qui a, du reste,
l'avantage d'une extrême siaiplicité. Pour savoir si un sang donné est chi-
miquement saturé d'acide carbonique, j'en analyse d'abord un échantillon
au moyen de la pompe à extraction des gaz; puis j'en agite pendant plu-
sieurs heures un autre échantillon avec de l'acide carbonique pur, jusqu'à
ce qu'il ne se fasse plus d'absorption, et je fais une nouvelle extraction de
gaz; défalquant alors du dernier nombre trouvé la quantité d'acide carbo-
nique qui, d'après les tables de Bunsen (applicables au sang, suivant
M. Fernet), pourrait, à la température ambiante, se dissoudre dans le sang,
j'obtiens un certain chiffre. Si celui-ci est supérieur à celui qui exprimait
le volume d'acide carbonique contenu naturellement dans le sang, c'est
bien évidemment que les alcalis de ce sang n'étaient pas complètement sa-
turés ; s'il est inférieur, c'est qu'il s'y trouvait de l'acide carbonique dissous.
» Je prends un exemple : l'échantillon de sang contenait 45 volumes
d'acide carbonique pour loo volumes de sang. Après agitation avec l'acide,
on en trouvait i6o volumes. Or, à la température de l'expérience, le coef-
ficient de dissolution était 90. Il fallait donc 70 volumes pour saturer les al-
calis; il s'en manquait donc de i5 volumes qu'Us aient été primitivement
saturés.
» Or, dans toutes les expériences que j'ai faites par cette méthode, je
n'ai jamais trouvé d'acide carbonique dissous ni dans le sang artériel, ni
dans le sang veineux. Il s'en manquait, pour le sang artériel, depuis i5 vo-
lumes jusqu'à 57 pour 100 volumes de sang, et pour le sang veineux, de-
puis i5 jusqu'à 49 volumes.
H Je suis donc en droit de conclure que non-seulement le sang artériel,
mais le sang veineux du cœur droit ne sont jamais saturés d'acide carbo-
nique, et que, même, la dissociation des sels surcarboniqués y est déjà
assez avancée. Donc la sortie de l'acide carbonique pendant la traversée
des poumons est un phénomène de dissociation, phénomène qui peut aller
très-loin, puisque j'ai vu, dans un cas où l'animal s'était mis à respirer
avec ime rapidité et luie intensité extraordinaires, l'acide carbonique de
son sang artériel tomber de 4'>5 volumes pour 100 volumes de sang
à i5,2.
( 63o )
» Il en est de même pour les tissus : ils ne contiennent jamais d'acide car-
bonique libre. La méthode d'analyse est la même; seulement il faut hacher
les tissus dans de l'eau di^tillée bouillie. Dans ces conditions, on trouve
que loo grammes de muscles d'un animal tué par hémorrhagie ou étranglé
contiennent seulement de i3 à ig centimètres cubes d'acide carbonique,
c'est-à-dire beaucoup moins que le sang artériel; ils peuvent cependant en
fixer chimiquement trois à quatre fois plus.
» Si, d'autre part, on examine la richesse du sang et des tissus en acide
carbonique dans les diverses phases de l'empoisonnement par ce gaz (mé-
langé, bien entendu, d'une quantité d'oxygène suffisante pour entretenir la
vie), on voit que les accidents toxiques commencent [irécisément à se mani-
fester lorsque lesalcalis du sang sont complètement saturés, et qu'au moment
où la mortarrive, la limite delà saturation est également atteiuteparles tissus.
» Cette étude se résume dans les trois conclusions suivantes :
-) 1° I^a sortie de l'acide carbonique pendant l'acte respiratoire exige une
dissociation des sels surcarboniqués du sang.
>) 2° Ces sels n'étaient saturés d'acide carbonique ni dans le sang artériel
ou veineux, ni dans les tissus.
» 3° La vie des éléments anatomiques ne peut être entretenue qu'en
présence d'acide carbonique à l'état de combinaison. Quand les alcalis
sont saturés, et que ce gaz apparaît en excès à l'état de simple dissolution,
il entraîne rapidement la mort.
» Il est intéressant de voir que cette dernière conclusion est précisément
celle à laquelle je suis déjà arrivé pour l'autre gaz du sang, l'oxygène. >>
PHYSIOLOGIE. — Injluence du système nerveux sur les phénomènes d' absor-ption .
Note de M. Arm. Moreau.
(Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.)
« L'expérience suivante présente un exemple assez net d'influence ner-
veuse sur les phénomènes d'absorption pour mériter, je crois, d'être
signalée.
» Je fixe à la nageoire dorsale d'un poisson muni de vessie natatoire un
ballon de verre plus léger que l'eau; au bout de quelques heures le volume
du poisson a diminué par l'absorption d'une partie de l'air contenu dans
l'organe. Pour rendre plus marqué ce résultat, je soumets des poissons
alternativement à l'obligation de porter un ballon léger, puis un lingot de
métal. Voici le tableau d'une de mes expériences.
( 63. )
» Deux Perclies de taille moyenne et en bon état de santé sont placées
dans un bassin où l'eau se renouvelle: à l'épine de la nageoire dorsale est
fixé un ballon de verre; le lendemain on substituée ce ballon un lingot
de cuivre fixé à la nageoire anale. Le surlendemain le ballon est replacé,
et ainsi de suite; chaque fois le volume est exactement mesuré à l'aide d'un
appareil dont 33 divisions représentent i centimètre cube. Les Perches A
et B ont offert :
" Après la première journée, le ballon étant fixé au dos, une perte de volume de 89 di-
visions pour A, de 43 pour B;
» Après la deuxième journée, avec le lingot de cuivre fixé au ventre, une augmenta-
tion de volume de ^2 pour A, de 4o pour B;
>' Après la troisième journée, avec le ballon fixé au ventre, une perte de volume de
48 pour A, de 49 pour B;
» Après la quatrième journée, avec le lingot de cuivre fixé au ventre, une augmenta-
tion de volume de 16 pour A, de 45 pour B;
> Après la cinquième journée, avec le ballon fixé au ventre, une perte de volume de 20
pour A, de 34 pour B.
» L'expérience suivante montre que ces variations de volume sont dues
à des variations dans la quantité d'air contenu dans la vessie natatoire.
« Deux Mulets i^Mucjil cephal) sont choisis de même taille. A l'un d'eux
je fixe un lingot de cuivre à l'épine de la nageoire anale. Le lendemain il
offre une augmentation de volume de 3*''',5. Sacrifié, il fournit pour la
totalité de l'air contenu dans l'organe 7'^'^, 5; son compagnon, sacrifié aussi,
ne contient que 4 centimètres cubes. Dans cette expérience, la quantité
de gaz avait presque doublé.
» Déjà, dans un Mémoire qui avait pour but d'établir la fonction hydro-
statique de la vessie natatoire, j'ai montré que la quantité de gaz contenu
dans l'organe diminue quand le poisson est placé au-dessus du pian où il
possède la densité de l'eau [Comptes rendus, t. LXXIX, p. 1295 et iSiy).
J'ai montré aussi que cette quantité augtnente'quand le poisson est placé
au-dessous de ce plan d'équilibre.
» La comparaison de ces expériences nous éclaire sur la véritable cause
de l'absorption; en effet, la position au-dessus du plan d'équilibre donne
nécessairement au poisson une densité plus faible que celle de l'eau, et la
position au-dessous une densité plus forte. Le premier poisson est donc
comparable à celui qui possède un ballon fixé à la nageoire dorsale, le
second à celui qui porte un lingot attaché au ventre.
» Une seule condition est commune pour ces poissons, qui font partie
d'un système moins dense que l'eau : c'est la sensation d'une poussée de
( 632 )
bas en liaul, et pour les autres c'est la sensation d'une poussée de haut en
bas. C'est donc sous l'influence de la sensation d'ascension éprouvée par
le poisson que se produit l'absorption de l'air contenu dans l'organe.
» L'expérience suivante peut donner l'idée du mécanisme physiologique
mis en jeu pour l'accomplissement de ce travail, qui est manifestement en
harmonie avec le rôle d'organe d'équilibration que des expériences déjà
communiquées autorisent à attribuera la vessie natatoire.
» J'ai pratiqué la section des différents nerfs se portant à l'organe, et
j'ai vu que, le nerf satellite de l'artère cœliaco-mésentérique étant coupé, la
quantité d'air augmentait, et, chose intéressante, c'était de l'oxygène pur
qui gonflait l'organe [Comptes rendus, t. LX, p. l\oS). Le chemin de l'action
réflexe qui donne lieu à la formation d'une nouvelle quantité de gaz est
donc déterminé.
H Nous sommes conduits à penser que c'est par un mécanisme analogue
que l'absorption se produit; je veux dire que la sensation spéciale que
nous avons définie plus haut est le principe d'une action réflexe qui passe
par l'un des nerfs de l'organe et vient modifier les conditions de la surface
intérieure de la façon la plus favorable à l'absorption.
» L'absorption étant, dans son essence, un phénomène physique, ne
saurait s'expliquer que par des conditions physiques. La présente Com-
munication nous oblige donc à chercher les conditions physiques que réa-
lise l'action réflexe suite de la sensation d'ascension, et pareillement les
conditions physico-chimiques, causes prochaines de l'accumulation d'oxy-
gène dans l'organe et conséquences de la sensation de chute éprouvée par
le poisson,
» Ces questions de Physiologie générale appellent de nouvelles re-
cherches : j'ai fait celles qui précèdent au laboratoire de Physiologie géné-
rale au Muséum, et à l'aquarium de Concarneau celles qui sont relatives
aux poissons de mer. »
MEMOIRES PRESEIVTES.
CHiMli:. — Sur le décipiiim , mêlai nouveau de la samarskile.
Note de M. Delafostainr.
(Renvoi aux Commissions des prix de Chimie.)
« Eu continuant mes recherches sur hs terres de la samarskite de
a Caroline du Nord, je suis arrivé à y découvrir un nouveau métal
( 633 )
que j'appelle décipium (de decipiens, trompeur). Ce métal, qui possède
d'ailleurs les propriétés communes à ceux de la cérite et de la gadolinite,
forme un oxyde dont l'équivalent est approximativement 122 pour la for-
mule DpO (ou bien Dp^O' = 366); je ne l'ai pas encore assez séparé du
didyme pour pouvoir affirmer que sa couleur est blanche; ses sels sont
incolores j)ar eux-mêmes; l'acétate cristallise très-facilement, et il paraît
nu)ins soiuble cjue celui de didyme, mais plus que celui de terbiimi; le sul-
fate décipio-potassique est peu soiuble dans une solution saturée de sulfate
de potasse, mais il se dissout aisément dans l'eau.
)) Le nitrate de décipium donne un spectre d'absorption composé de
trois bandes au moins, dans l'indigo et le bleu. Pour bien les voir, il faut
se .servir de la lumière solaire; le mieux est de diriger la fente du spec-
troscope contre le disque du soleil, quitte à interposer un verre bleu devant
l'oculaire. La bande la plus réfrangibie est un peu moins large que celle
du [)hilippium ou que m du didyme; elle est assez foncée; son milieu cor-
respond à peu près à la longueur d'onde 4'6 ou au n° xgS de l'échelle des
planches de M. Lecoq; elle est à peu près au milieu de l'espace entre G
et H de Fraunhofer, quoique un peu plus rapprochée de G. Ni le didyme,
ni le terbium ne donnent de bande dans cette région. Celle qui caractérise
le terbium est à peine aussi large; elle se voit bien plus à droite; elle est
si près de la limite du spectre que j'obtiens avec mon instrument, qu'il
faut un éclairage solaire intense pour la bien distinguer; dans des condi-
tions d'éclairage exceptionnelles, j'ai pu observer un peu l'espace violet au
delà et y reconnaître deux raies bien marquées, qui sont probablement H
et H'.
» La seconde bande du décipium est plus étroite, intense, à bords un
peu indécis; elle se voit dans le bleu moins réfrangibie; son milieu cor-
respond à peu près à la longueur d'onde 478; elle esta peu près à la
niênie place qu'une bande du didyme, mais son intensité est incompara-
blement plus forte; enfin, plus à gauche et plus près de la limite du bleu
et du vert, il y a un minimum de transmission peu net, qui pourrait bien
résulter de l'accolement de deux bandes ombrées très faibles; je n'ai
cependant pas réussi à les s'parer. Du reste, je me propose de revenir
sur ces faits.
» Dans l'état actuel de mes connaissances, je reconnais, dans la samar-
skite (plus ou moins mélangée d'espèces voisines) de la Caroline du Nord,
les terres suivantes :
C. R., 1S7R. 2- Semestre. (T. I.XXXMI, A° lîî.) 85
Noms.
Couleur.
( 63/, )
Équivalent.
yitria . . . Blanche
Eil)ine Rose
Terlnne . Orange
Pliilippini' Jaune
Décipine Blanche?
Thorine Blanche
Oxyde de didyme. Brunâtie DiO
» de cérium . Jaune pâle
YO = 74,5 (Delafontaine)
ErO =: i3o (Biinsen-Clève)
ThO = ii4-ii5 (Dtlafontaine-Marignac)
PpO = 90 env. (Delafontaine)
DpO rrri22env.( id. )
ThO^ = 267,5 ( id. )
ii'2-ii4 (Marignac-Clève)
Bande d'absoiplion
caractéristique
en ).
Point.
520-522.
4oo env.
416.
Point.
572-5'j7.
Point.
» Les équivalents (') des métaux contenus dans quelques-unes de ces
terres présentent entre eux des relations numériques assez intéressantes :
Yttrium 58
Philippiiim 74 ou 58 -I- 2 X 8
Terbium 98 ou 58 + 5 X 8
Décipium io6?ou 58-1-6x8
Erbium 1 14 ou 58 -I- 7 X 8
» Si l'on regarde les métaux ci-dessus comme triatomiques, la différence
sera 12 ou un de ses multiples, au lieu de 8. »
CHIMIE. — Le didj^me de la cérite est probablement un mélange
de plusieurs corps. Note de M. Delafontaine.
(Renvoi aux Commissions des prix de Chimie.)
« Depuis les beaux travaux de Mosander, dont les résultats ont été con-
firmés et étendus par MM. Marignac, Bunsen, Clève et d'autres, on est
d'accord pour regarder le didyme comme un corps simple. Il faut remar-
quer, cependant, que tous ces ciiimistes ont opéré sur des produits retirés
delà cérite de Bastnoes; il n'est pas à ma connaissance que l'on ait fait une
élude comparée du didyme contenu dans d'autres espèces minérales. Mes
expériences anciennes sur le didyme de la gadolinite m'avaient conduit à
soupçonner que le didyme n'est pas un corps simple ; quelques observa-
tions récentes sur celui de la samarskite des Etats-Unis ont beaucoup for-
tifié ces soupçons.
(') Ce terme eft employé en attendant que les véritables poids atomiques soient l)ien
fixés.
( 635 )
» Comme on le sait, les dissolutions de sels didymiques donnent un
beau spectre d'absorption, caractérisé par des bandes et des raies nom-
breuses, dont MM. Bunsen et Lecoq de Boisbaudran ont déterminé la po-
sition avec soin ; or, j'ai trouvé qu'à richesse égale ou même plus grande
le nitrate didyaiique obtenu de la samarskite donne un spectre moins com-
plet que celui de la cérite.
» D^ns le bleu le moins réfrangible, c'est-à-dire près du vert, le didyme
de la cérite montre au spectroscope un groupe de quatre bandes étroites
(les trois premières du moins), sensiblement équidistantes; la première et la
troisième (y = 482 et Ç = 469 de M. Lecoq) sont beaucoup plus nettes et plus
foncées que les deux autres; elles se voient encore très-bien avec une solu-
tion assez étendue. Quelquefois la seconde, la troisième et la quatrième
paraissent comme un large minimum de transmission au milieu duquel Ç
se détache très-bien. Il ne m'a pas été possible de voir ce groupe en obser-
vant dans les mêmes conditions des dissolutions de didyme de la samars-
kite; quelque variées qu'aient été les expériences, ce résultat négatif a tou-
jours été le même. Il semble aussi que la bande située dans le bleu indigo,
que M. Lecoq désigne par m et dont le milieu correspond à la longueur
d'onde 444? est constamment moins intense que dans le spectre du didyme
de la cérite.
» Comme les produits dont je me suis servi dans ces dernières expériences
n'étaient pas complètement débarrassés de terbine et de décipine, on pour-
rait supposer que la présence de ces terres étrangères empêche l'absorp-
tion de certains rayons et affaiblit celle de quelques autres. Toutefois,
sans être absolument concluantes, les observations suivantes me semblent
contraires à cette hypothèse.
» J'ai placé devant la fente du spectroscope deux tubes contenant l'un
du nitrate didymique (de la cérite) plus ou moins étendu et le second du
nitrate terbique concentré, de sorte que la lumière traversait successive-
ment les deux sels en commençant par le didyme; les bandes du bleu
(y, etc ) n'ont pas disparu et m n'a subi aucun affaiblissement.
)) Il me semble donc probable que le didyme de la cérite contient un
nouvel élément, tout au moins, caractérisé par les bandes bleues signalées
ci-dessus comme manquant au spectre de celui que j'ai retiré de la samars-
kite.
» Les nouvelles préparations que je fais en ce moment me permettront
de poinsuivre l'étude de ces faits. »
85..
( 6^6 )
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Réponse à une Coinniunicalion récente de M. Hiin,
sur un appareil gyroscojiique. Leitre de M. Grury, adressée à M. Faye.
(Commissaires : INI.M. Faye, Bertrand, Tresca.)
« M. Hirii, dans une Lettre adressée à M. Faye et publiée dans le Compte
rendu de la séance du 7 octobre, veut bien s'occuper de l'appareil gyro-
scopique que j'ai présenté à l'Académie le 9 septembre.
» Cette Lettre a pu, à l'msu de son auteur, faire naître contre moi, dans
l'esprit de ceux qui ne connaissent pas le Mémoire de M. Hirn, sur la
toupie et le gyroscope de Foucault, une prévention imméritée qu'il m'im-
porte de détruire.
» Entre l'appareil de M. Hirn et le mien il existe une partie commune,
mais cette partie se retrouve dans presque tous les appareils gyroscopiques:
elle consiste dans le mode de suspension du tore par le moyen de deux
cercles ou deux cadres, suspension à la Cardan, tombée depuis longtemps
dans le domaine public et qui n'intéresse plus désormais que par l'usage
nouveau qu'on peut en faire. M. Hirn en a usé, d'une façon, pour étudier
expérimentalement des mouvemenis déjà connus, et moi, d'une autre,
pour produire un mouvement nouveau.
» Mon appareil se distingue essentiellement de celui de M, Hirn par le
dispositif qui permet de faire vibrer le cercle extériem- A pour produire
une rotation continue du cercle intérieur B, autour de son diamètre hori-
zontal rendu presque immobile, rotation rapide de 5o à 60 tours par se-
conde, accompagnée d'un ronflement énergique.
» Dans tout le Mémoire de M. Hirn, on ne voit pas que le cadre, repré-
sentant mon cercle B, ait jamais fait ou été appelé à faire en entier même
luie seule révolution autour de son diamètre horizontal. Il se contente
d'osciller autour de ce diamètre, avec une amplitude de petitesse extrême,
de part et d'autre d'une position moyenne, ou bien de faire tout au plus
lui quart de tour.
» L'idée de cette vibration du cercle A, produisant une rotation continue
du cercle B, doit nécessairement se déduire de tout système complet de
formules analytiques, relatives à la rotation d'un solide; elle pouvait aussi,
ce que M. Hirn indique pour la première fois dans sa Lettre, se déduire
d'une étude de la toupie de Foucault, d'après la méthode du savant Cor-
respondant de l'Académie; mais comme, en fait, cette déduction n'avait
jusqu'ici été signalée par personne, encore moins réalisée expérimentale-
(637 )
ment, j'ai cru et je crois toujours pouvoir donner mon appareil comme
absolument nouveau.
» Au fond, c'est l'opinion de M. Hirn, qui ne veut être que juste, lors-
qu'il reconnaît que la priorité m'est acquise pom- avoir poursuivi et atteint
un but tout autre que le sien.
» Aussi ma réponse, qui ne saurait être trop lespeclueuse pour l'éminent
physicien et philosophe, s'adresse-t-elle bien moins à W. Hirn qu'aux
lecteurs de sa Lettre qui seraient tentés de regarder ma Noie du g sep-
tembre comme superflue, sinon comme dérobée, et l'appareil en question
comme déposé depuis dix ans révolus dans quelque collection de Paris. »
M. Laurent adresse à l'Académie un Mémoire intitulé : « Sur la géné-
ration des courbes du troisième degré et le tracé géométrique de leurs tan-
gentes w.
(Commissaires : I\1M. Hermite, Serret, Bonnet.)
M. Deql'ivre adresse une Note sur une disposition qu'il a imaginée pour
transformer le télégraphe à cadran en télégraphe imprimeur.
(Renvoi à l'examen de M, Bréguet.)
M. GcYOT adresse neuf Rapports mensuels sur la coloration du ciel et
des nuages à Nancy pendant l'année 1872.
(Commissaires: INLM. Edm. Becquerel, Jarain, Cornu.)
M. A. («ÉUAiiD adresse un complément de sa Note relative à une dispo-
sition nouvelle tlu microphone.
(Renvoi à l.i Commission précédemment nommée.)
MM. Argou, Taret adressent diverses Communications relatives au
Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
COMIESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Une brochure de M. P. de Lafttte intitulée : « Discours sur le Pl>yl-
( 638 )
loxera. (Cette brochure sera soumise à l'examen de la Commission du Phyl-
loxéra.)
2° Un Ouvrage de MM. E. Decaisne et Gorecki, intitulé : « Dictionnaire
élémentaire de Médecine. «
M. le Ministre DE l'Agriccltcre et du Com.merce transmet à l'Académie
phisieurs questions, relatives à la reproduction du Phylloxéra, qui lui ont
été adressées par le Président du Comité d'Agriculture de l'arrondissement
de Beaune,
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
ASTRONOMIE. — Classification des étoiles doubles. Note de M. C. Flammarion,
présentée par M. Faye.
« Les étoiles doubles constituent une branche très-importante de l'As-
tronomie sidérale, la plus importante peut-être; cependant aucun travail
d'ensemble n'a encore été fait sur elles. Dans le cours de l'année 1873,
ayant désiré me rendre compte de la nature de ces systèmes, j'ai été, à ma
grande surprise, immédiatement arrêté par l'absence complète de docu-
ments satisfaisants. Combien connait-on aujourd'hui d'étoiles doubles ou
multiples? Quelle est leur proportion relativement aux étoiles simples?
Dans le nombre total des groupes découverts, lesquels sont simplement
optiques, dus aux hasards de la perspective, et lesquels sont réels, formés
par plusieurs étoiles associées ensemble? Parmi les groupes réels ou phy-
siques, combien en est-il qui manifestent, par le déplacement relatif des
astres qui les composent, le témoignage de l'action de la gravitation dans
ces lointains systèmes? Quels sont les couples en mouvement orbital cer-
tain? Quels sont ceux en mouvement orbital probable? En est-il aussi dont
le mouvement ne soit pas orbital? Par quels mouvements propres ces sys-
tèmes sont-ils emportés dans l'espace ? Déconvre-t-on quelque loi dans leur
distribution comme dans leurs marches, ainsi que dans l'éclat relatif des
composantes et dans leurs brillantes associations de couleurs ? Il n'y avait
qu'un seul moyen de répondre à ces questions et à tant d'autres, c'était
d'entrepiendre résolument l'examen détaillé de chacune des onze mille
étoiles doubles découvertes, de comparer toutes les observations faites (ob-
servations an nombre de plus de deux cent mille : angles de position et
(639 )
distances), de déduire la conclusion fournie par cet examen pour chaque
couple; ensuite de former une liste des couples dont les composantes sont
restées fixes l'une par rapport à l'autre, et dans cette liste de distinguer
ceux qui sont emportés dans l'espace par un mouvement propre commun;
enfin de réunir les couples en mouvement, discuter les cas douteux, mesu-
rer les couples négligés, former un catalogue des étoiles en mouvement
relatif certain, identifier ces étoiles, examiner leurs mouvements propres,
analyser les variations observées, trouver définitivement quels sont les sjs-
tèmes physiques en mouvement orbilal et quels sont les groupes optiques dus à
la rencontre sur le même rayon visuel de deux étoiles animées de mouve-
ments propres différents.... C'est ce que j'ai fait (' ).
» Ces recherches m'ont conduit aux conclusions suivantes :
» Sur les 1 1 ooo étoiles doubles ou multiples découvertes, il n'y en a
queSig qui présentent les témoignages certains d'un mouvement relatif
des composantes. Ces 819 groupes se partagent en j'ii doubles, 78 triples,
12 quadruples, 2 quintuples et i sextuple, en tout 1745 étoiles diversement
associées. Elles ont été l'objet d'environ 28 000 mesures, tant d'angles de
position que de distances, que j'ai toutes comparées.
» Sur ces couples en mouvement, j'en ai trouvé 558 qui forment des
systèmes orbitaux, 3i6 dont les composantes ne sont réunies que par le
hasard des perspectives célestes et forment des groupes optiques. Il y a
17 systèmes physiques dont les composantes se déplacent en ligne droite,
23 systèmes ternaires, 82 étoiles triples non ternaires formées d'un système
binaire et d'un com|)agnon optique, 5 systèmes quaternaires. J'ai pu réunir
aussi i4 systèmes stellaires écartés à plus de i minute, et 85 couples phy-
siques {<C i) dont les composantes sont animées d'un mouvement propre
commun dans l'espace, mais sont restées fixes l'une par rapport à l'autre.
(') Plusieurs couples ont été l'objet d'observaiions très-nombreuses : quelques-uns en
ont jusqu'à 3oo. Les plus beaux ont été remarqués depuis plus de deux siècles, tels
que Çde la Grande Ourse dès i65o, 7 du Bélier dès 1664, a du Centaure dès 1689; 7 de la
Vierge a été mesurée dès 1718, Castor dès 171g, etc. D'autres étoiles, au contraire, n'ont
que faiblement sollicité l'attention des astronomes, et il a fallu compulser les publications
des Observatoires des deux hémisphères pour glaner à grand'peine quelques mesures rares
et souvent discordantes. Mais, par une heureuse coïncidence, les principaux couples ont été
mesurés par Mayer et Herschel, il y a juste un siècle. Les conclusions ])ubliées jusqu'à ce
jour sur le rapport du nombre entre les couples optiques et les couples physiques sont
toutes erronées, parce qu'on a pris souvent à tort le mouvement comme preuve de la réalité
des couples.
( 64o )
» D'aprèsles observations, la distance angulaire des deux compos;intes d'un
système orbital peut s'élever à 22 secondes d'arc, des étoiles écartées jusqu'à
i5 minutes peuvent être animées d'un mouvement propre commun, et les
composantes momentanées d'un grou|)e de perspective se sont parfois rap-
prochées à 2 secondes ; la plus grande vitesse aiuiuelle observée dans les mou-
vements relatifs des groupes de perspective s'est élevée à 4")io- Dans les
systèmes orbitaux, on remarque une prépondérance à tourner dans le sens
rétrograde, du nord au sud par l'ouest : 280 tournent dans ce sens, 248 en
sens direct, 3o gravitent dans un plan passant par le Soleil.
» La comparaison des mesures montre que le calcul des orbites ne
peut pas être aussi rigoureux que plusieurs astronomes l'ont pensé. Les
svstèmes orbitaux qui ont parcouru le plus grand angle sont les suivants :
A. — Ayant nccniiipli une ou plusicu/s rci'olutions depuis leur découverte.
Étoiles Grondeurs, Coulturs. Ucmi-gr. Période Années Sens do
axe. calculée. d'ubs. mouv.
J PetilCheval 4,5 — 5, o blanches o",4o ;ouil;in.^ aS P
3i3oS,(365)2,Lyre. . . 7,} — 11 blanches 0,23 16:: 3; P
42 Chevelure. .. ' 0,0 = 6,0 blanches o,5o 2â\-i9 5o P
Ç Hercule 3,o — 6,5 jaune et rougeàtre i,36 34,58 gS R
3i2i 2, Cancer 7,2 — 7,) blanche et jaune o,5o 39,18 45 P
j) Couronne boréale 5,5 — 6,0 jaunes d'or 0,98 40,17 9^ D
2173 S, Uphiuchus 6,0 = 6,0 jaunes 1,01 ^'^^,'\'i 48 P
7 Couronne auslrcJe... 5,5 = 5,5 jaunes d'or 2,40 55,58 ^1 R
Ç Cancer AB 5,5 — 6,2 jaunes 0,91 60, 4» 9^ ^
Ç Grande Ourse 4,0 — 5, o jaune et cendrée 2,Jo 60, 63 96 R
a Centaure 1,0 — 2,0 blanche et jaune 21,80 85, 04 169 D
70 Ophiuchus 4,5 — 6,6 jaune et rose 4,88 9t,9'î 9^ \
? Scorpion AD 5,o — 5,2 jaunes 1,26 95,00 gS D
B. — Ayant parcouru plua des trois /piarts d'une révolution : 270" à 36o".
Ëloilcs Grandeurs llouleurs. Arc Ucmi-gr. Période Années Sens du
parcouru. fixe. calculée. dol)s. monr.
3062 2,Cassiopée 6,5 — 7,5 jaune et olive 338" i",27 io4ans g5 U
w Lion 6,2 — 7,0 jaunes 326 0,89 m 95 D
a5 Chiens de (!;hasse. . 5,7 — 7,6 blanche et bleue 2S1 o,65 124 5o P
7 Vierce 3,o = 3,o jaunes 352 3,38 175 iSg R
T Ophiuchus 5,0 — 6,0 blanches 279 1,10 218 cj4 1)
C. — Ayant parcouru plus d'une demi-rcvolution : 180" à 270".
Éiolles Grandeurs. Couleurs, Arc Uislancc Temps Années Sons du
parcouru. moy. pour3Ga°. d'obs. niouT-
8 Sextant A. G. 5 5,6 — 6,5 blanches 260'= o",4 33ans 24 R
p." Bouvier 6,5 — 7,5 blanches ' 226 1,47 280 96 R
(7 Couronne boréale... 5,8 — 6,5 jaune et verdâlre 214 2,5 846 96 I)
(89) :l,. Girafe 6,2 — 7,6 blanches 20g: 0,4 52: 3o D
( 527) ï,, Petit Cheval.. 7,0 — 8,0 bleuàt.elblanche 207 0,4 54 3i R
0' Endan BC 9,5— 10, 5 jaunes 196 .1 ,0 200 94 R
(234) ï,, Gr. Ourse.. 7,0 — 7,8 'blanches 187 o,3 68 35 T)
4 Verseau 6,0 — 7,0 jaunes 184 0,4 i84 94 U
7 Couronne boréale. . . 4,0-7^0 jaune et pourpre plan 0,70 95 52 P
Céphée 3i6, ï 2 6,3 — 6,5 jaune et verlo > 180 o,5 '.' 48 R
( 64i
D. — Jycint parcouru
Êtuilcs, Graodeurâ.
fji Hercule BC 9,4 — 10
2120 S, Hercule 7,0 — 9,0
(235) S,, Gr. Ourse. . . 6,0 — 7,8
(298) S„ Bouvier 7,0 — 7,4
( 25 1 ) ï,, Chevelure. . . 7,4 — 9,1
Casier, AB 2,5 — 2,8
(387) 2„ Cygne 7,5-8,o
'fGraniie Ourse 5,o — 5,5
). Ophiuclius 4,0 — 6,0
p Eridan 6,0 = 6,0
ç Bouvier 4,5 — 6,5
JCyi.'ne 3, 0 — 8,0
44 ' Bouvier 5,3 — 6,0
)7 Cassiopée 4,0 — 7;6
plus du quart d'une
révolution
•• 90°
à 180".
Couleurs.
,\rc
Distance
Temps
Années
Sens du
parcouru.
moy.
pour 3Go"
d'obs.
mouT.
bleues
174°
i",o
43ans 21
p
jaune et bleue
146
3,0
232 ;
: 94
R
blanches
l32
o>7
90
34
D
blanches
i3o
1,0
97
35
D
blanches
127:
0,3
32
D
blanches
121
5,0
1000
i58
R
blanches
112
0,4
108
33
R
blanches
1 11
0,3
100
33
D
blanche et cendrée
110:
1,2
3oo:
94
D
blanches
106
4,0
200
52
R
jaune et rouge
lOI
4,9
127
95
R
blan<'hR et bleue
lOI
i>7
336
94
R
blanclie et cendrée
plan
3,1
261
96
P
jaune et pourpre
90
9,0
384
9*3
D
ANALYSE iVIATHÉMATlQUE. — Sur i intégration de l'équation
( I ) kf- + Bj7' + C;- H- Df + \Ly -i- F = o. Note de M. N. Alexéeff.
« Les coefficients de l'équalion précédente sont fonctions de x. Posons
j = uv et soit (' une fonction de x définie par l'équation
(2)
kv'^ -\- Biv'4- Clt'- = o.
L'équation (2) peut servir à la détermination de la fonction v, car la réso-
lution de cette équation par rapport à - nous donne deux solutions :
- r= p, et - = p._.
On peut prendre une seule de ces solutions, par exemple la première
V = e/Pi^'-rj on n'ajoute pas la constante, parce qu'il ne s'agit que d'avoir
une solution particulière.
» En mettant uv au lieu de _;^ dans l'équation (i)et en ayant égard à
l'équation (2), on a
kii"^v- + D?<'i' + F + [(2Aw'+ Bp- i;/+ Di''-4- Evu= o.
La résolution de cette équation, par rapport à 11, donne
A«'-i'- + D«'i' + F
U =: —
(2Ai'i''+ Br-) u'+ Di''-h El'
ou, plus simplement, puisque la seconde partie ne contient de varinbles
c. R., 1.S78, 2" Semestre. (T. LXXXVII, N» 18.) 86
( 642 )
que II el x,
(3) U=:f[x,u').
En différentiant, on a
(4) ^u'-'l)dx-.^,du' = o.
Donc le problème est ramené à l'intégration d'une équation de premier
degré et de premier ordre sans introduire les radicaux.
» Supposons que l'intégrale générale de l'équation (4) soit
F{x,i/)=:C;
en ajoutant à celle-ci l'équation
u =j[x, «'),
et en éliminant entre ces deux équations la variable lî , on a une solution
de l'équation donnée. Pour avoir l'autre solution, on doit prendre l'autre
valeur de v égale à éP^'^^.
» L'équation (4) est rarement intégrable en termes finis, mais on a plu-
sieurs cas particuliers où l'intégration peut s'effectuer; je ne m'arrête ici
que sur deux cas assez remarquables. Ce sont les suivants :
et
\ u —
u' X
(6) " = ;7-x-
Dans ces deux équations, X est une fonction quelconque de x. En différen-
tiant l'équation (5), on a
En divisant par «', en multipliant par X et en posant X-= m'*/, on donne
à cette équation la forme suivante :
i^dx-iU - -^
(643)
dont l'intégrale est
"O'
2fXdjc=t-\ogi-hC on 2 fXr/x = ^^ — \og^, -h C.
En éliminant au moyen de l'équation (5) la variable u', on aura l'inté-
grale.
» Le même procédé donne pour l'équation (6)
2 /' X (Ix = V, + loe V, + C. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'involiition dans les courbes de degré n.
Note de M. P. Serret.
« 1. I^es faisceaux linéaires d'ordre 71, F, conjugués à une courbe de
,^ième classe, et décrits autour d'une même origine O prise à volonté dans le
plan de la courbe, peuvent dépendre analytiquement de v quelconques
des n tangentes issues de l'origine. L'un quelconque de ces faisceaux con-
jugués satisfait alors à l'identité restreinte
F + 2;x, T'; = o,
et l'on en déduit, pour v -H i de ces faisceaux, dérivés d'un même groupe
de V tangentes, l'identité spéciale
{a) 2r-X,F, = o.
» Si V devient égal à n, l'identité
(A) l'r'l,F,=o
est l'expression analytique de la dépendance la plus générale existant
entre n -+- 1 faisceaux concentriques d'ordre «, conjugués à une même
courbe de «'™^ classe. Ces « 4- t faisceaux sont dits en involution. Les
7t{?i -h 1) rayons qui les constituent peuvent être pris à volonté, sauf un
seul qui sera à déterminer au moyen de tons les autres, ou sauf deux
que l'on regardera, par exemple, comme confondus en un rayon double
susceptible de deux déterminations distinctes, et ainsi de suite.
» La détermination du rayon simple ou des deux rayons doubles qui
complètent une involution générale de degré n se présente dans un grand
nombre de constructions relatives aux courbes de degré supérieur.
86..
( G44 )
» Nous nous proposons de montrer dans cette Note que, en regard des
calculs faciles, mais déjà très-considérables, qu'exigerait la seule résolution
numérique d'une involution du quatrième degré^ une analyse intuitive mène
en un moment à l'indication d'un ensemble de constructions simples,
propres à la résolution effective du problème.
» 2. Soient (ABCD),,5_3_5,5 cinq faisceaux quaternaires eu involution, ou
liés par l'identité normale
(i) 2JX,A,B,C,D, =o.
Il s'agit de déterminer le vingtième rayon Djau moyen des dix-neuf autres,
supposés connus ; ou, si l'on veut, de trouver la dépendance générale qui
existe entre les deux derniers rayons C5, D5, regardés comme simultané-
ment variables.
» Pour cela, les rayons A,, B,, C,-, D, de chacun des cinq faisceaux con-
sidérés étant associés deux à deux d'une manière quelconque s'ils sont
tous réels, ou par rayons conjugués s'ils sont imaginaires, désignons par
P,- et Q, les droites toujours réelles, qui réunissent les traces des rayons
aèsociés A/ et B,-, Q et D,, sur une conique auxiliaire quelconque S menée pai
l'origine.
» Si T = o désigne la tangente de cette courbe à l'origine, on aura iden-
tiquement
S EE^ A,- B, - P, T, S = C, D, - Q,T ;
et l'on en conclura
A,B,C,D,= (S + P,T) (S -f- Q,T )b=S' + ST (P, + Q,) 4- T= P,Q,.
Portant tontes ces valeurs dans l'identité ( i ), on aura d'abord
(1') S'I^l, +ST2p,,(P, -t-Q,)+T^2?X,P,Q, = o.
Mais le facteur linéaire T étant ici partout, sauf dans le premier terme qui
ne peut pas le contenir, l'identité exige que ce premier terme disparaisse.
On a donc 1] 1, = o. Or, le premier terme supprimé, l'identité qui reste
se dédouble, d'une manière évidente, dans les deux qui suivent :
T = 2^X.P,Q, et S = 2?>.,P,Q,,
dont la première ne nous apprend rien, tandis que la seconde
(i") S = 2p.,P,Q.
nous mène aussitôt à la construction que nous avions en vue.
( 645 )
» 3. Posons, en effet, l'identité auxiliaire
(2) S = I', Q, +MN,
où M et N désignent des droites, réelles et connues immédiatement, si l'un
au moins des quatre faisceaux (ABCD), o 3 ,1, que nous regardons comme
entièrement connus, est composé de rayons réels.
» La comparaison des deux dernières formules entraîne l'identité
(3) M1N + ^^X', P,Q, ^o
ou la conclusion que les six couples de droites MN, P, Q,,. . ., P5Q5 sont
conjugués à une même conique.
» 4. Considérons, dès lors, la conique S' définie par les cinq couples de
droites conjuguées connues
(S') MN, P,Q,, ■.., I\Q.,.
Ou déterminera, par une construction connue, le pùK' oj de la droite
P5 par ra|)port à cette conique; et l'on aura, dans ce pôle, un point de la
corde Qs détachée, de la conique initiale S, par les deux derniers rayons
C5 et Dj regardés comme seuls variables.
» 5. Le problème est donc résolu ; et il admet une ou deux solutions,
suivant la nature de la condition descriptive imposée aux rayons C^ et D5
qui doivent fermer l'involution.
» 6. Si comme conique auxiliaire on prend un cercle, la seule identité
(i") s=2::>,p,Q,,
où s désigne actuellement le cercle auxiliaire, fournit une détermination
effective beaucoup plus rapide du pôle fixe sur lequel tourne la seule droite
variable ou inconnue Q5, qui figure au second membre. Les propriétés
évidentes des cercles contenus dans la forme 2"X| P, Q, = o, où ?i = 3, 4, 5,
donnent aussitôt toute la construction.
» 7. Dans ce qui précède, les rayons variables C5 etDj engendraient une
involulion du second degré. I/iuvolution générale de degré n possède la
même propriété, et, si l'on conçoit une involution du w'™'' degré, com-
posée de 7i faisceaux fixes d'ordre ;?, F,, F-,, . . ., F,;, et d'un dernier fais-
ceau du même ordre {(p'^/), que l'on regardera comme composé de ^ rayons
fixes (ç) et de v rayons variables (i{;), la somme p. -h- v étant égale à «, cesv
rajons variables {^), détachés de la sorte d'une involulion initiale du 7/'"'"'
degré, engendreront une involulion nouvelle de degré v.
me )
» Si l'on conçoit, en effet, une courbe quelconque de 7?'"'"" classe, S,
conjuguée aux n faisceaux fixes F,, F., ... , F,„ en vertu de l'identité
supposée
(A) ç<f + 2':X, F, =o,
cette courbe S sera d'elle-même conjuguée (') au groupe (y4)). Par suite, la
courbe polaire S', de classe v, du groupe ç par rapport à S, sera conjuguée
au groupe i|). Le groupe variable t{^, d'ordre v, toujours conjugué à une
courbe fixe S', de classe v, engendre donc une involution du même degré.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Remarque relative à deux inte'grates obtenues
par Lamé dans la Théorie analyticiuc de la chaleur. Note de M. EscAry.
« En appliquant la méthode employée par M. Bertrand à l'égard de la
fonction X„ de Legendre [Calcul différentiel, p. 355), on peut mettre les
deux polynômes suivants :
l _ (n-l]{n~l-x] ^., ^,„_/_2 _^_ [n-l][n-l-x)[n-l-^]jn-l-?,) ^_, ^„_,_, _
\^l liin — Il
[n
-l)[n
— /— I
)[n
— l-
-=)
(«
— l-
■3)
2.4(2«
— I
){in-
-3
)
["
-l](n
— /— I
) l"
— /-
•2l(
n
— l-
■3)
/ N n^-l^ [n-l)[n-l-x) ,,n-!-, , [n - l] [n - t - i)[n - l ~ :,] [n - l - 6) ,_, _
i?) P + 3.(2«-l) ^ (" + 2.4(2«-.)l2«-3) "• P
obtenus par Lamé dans ses Leçons sur les fondions inverses, etc., p. 255,
sous forme d'expressions différentielles.
» En effet, multipliant le polynôme (i) par
-il -\- I .?7 -+- 1.1I-+- S...-}./!
■y/'^-'l -+- 1./-+- a./M- ^...7i.i.i..j...n — /
I .2.3.../
[.2. 3, ..2/. 1 .2.3..."
211.2/1 — 1 . 2 H — 7....n.n — \ .n — 2...n
son terme général s'écrit :
r(/ + .) «•"-'•••"--'" + i2n- 2m.2«- 2/n _ i...«- Z _ ,.m + iX'«-'-="'c^"'
2"-'r(2/+ \\Y\n-\- i) 1 .2.3...'«
rf/-M) «.« — !...« — /« 4- 1 rf"+'V"-
"" 2"-'r(2/-i- i)r(/2 -h 0' 1.2 3. ..m ^/V"+'
Comptes rendus, "j janvier 1878.
( 647 )
» Ce polynôme est donc la dérivée d'ordre ii + l du développement
r(/+i) A,2« " v2»-2„2 , «■«— '
X'2« _ 'lY'-"-"-c-+ — — lX'-"-''c''-..
2"-'r(2/-i- i)r(« + 1) \ ■ I 1-2
, , , rf/ + 0 cf'+' [V- — c--]"
et par suite eeal a „ ,„ ,' , — r— — ; — ^, j-7;^i
n Le polynôme (2) se met de la même manière sous la forme
2."-'r{'2t -h- 1) r (« + 1) r/p'"-*-'
» On voit ainsi que le premier polynôme est le coefficient de «"~^ dans
le développement de l'expression (i — 20)/-+- c/.^c-) 2 ordonné suivant
les puissances ascendantes de a, et que le second coefficient est le coef-
ficient correspondant dans le développement de l'expression
(i — 2ct.ifj' -h a-c-) 2~
ordonné de la même manière. Car le développement par la série de La-
grange de la plus petite des racines de l'équation du second degré
. , lû — c^
U = i/s' + «
' 2
donne
1\n
a"
et, en différentiant par rapport à p, Ifois de suite, les deux membres de cette
identité, on trouve
» Le développement (3) est convergent dans toute l'étendue du plan.
Cela sfc voit par l'application de la règle de convergence de la série de
Lagrange, ou bien encore en observant que le second membre de l'iden-
tité (3) est égal à la somme de deux séries à termes alternativement positifs
et négatifs, lesquels finissent toujours par être constamment et indéfini-
ment décroissants. La même chose a lieu, ajortiori, dans le développe-
ment (4).
( ti4« )
» En désignant par U"':,+, le coefficient de a" dans ce développement (4),
le tliéorèine de Rolle, étemlii par M. Liouville aux racines imaginaires des
éqnalions {Journal de Matliémaiiciues pures et appliquées, 2" série, t. IX,
p. 84), montre que l'équation 11^'^+, = o a. toutes ses racines imaginaires,
inégales et comprises dans l'intérieur d'un cercle de rayon égal à c.
» Trois fonctions consécutives du développement (4), dans lequel l reste
constant, satisfont à la relation
2 7. ^
où l'on a fait disparaître le signe imaginaire /, et laquelle montre que ces
fonctions ne remplissent pas l'office des fonctions de Sturm, comme cela
a lieu pour les polynômes qui naissent du premier développement.
« Au moyen de l'intégration par parties, on obtient
£
^u";/+,u'"',,^,^P'=o,
tant que y est différent de «. Pour v = n, on trouve, en se servant de la
relation (5) et en ayant égard au théorème précédent.
Cr^'^
— 2 : ^ * •
2 « + 2 / + I i .i.'i. . .n
» Enfin, une même fonction U^"^^^ et ses deux premières dérivées satis-
7.
font à l'équation différentielle linéaire et du second ordre
(f' + x-)j"+ 2(1 + \)xr' — n{n + 2/ -h i)j = o,
dont l'intégrale générale est
A et B étant deux constantes arbitraires. »
( 6/,9 )
THERMODYNAMIQUE. — Eépoiue à une observation de M. BoUzmann;
par M. Maurice Lévy.
(( Dans une Note présentée à la dernière séance de l'Académie, M. BoUz-
mann fait observer que la formule
2mm'flr)(/r =zE '-r di>,
d'où je déduis une loi générale sur la dilatation des corps, suppose les mo-
lécules des corps chauds en repos, ce qui n'a pas lieu.
» Celte observation n'est pas fondée, si l'on tient compte des trois Com-
munications que j'ai eu l'honneur de présenter à ce sujet. En effet, si l'on
suppose les molécules animées d'un mouvement, on doit conclure avec Clau-
sius,R;uikine,Resal,etc.,que la quantité E -T-T<iT, qui représente la différen-
tielle de l'énergie actuelle moyenne de ce mouvement, ne dépend que de
la température, ce qui entraîne que — ne dépend que de v et conduit
toujours aux mêmes conclusions. Clausius, Rankine, Hirn, etc., vont même
plus loin : ils admettent que la chaleur spécifique sous volume con-
stant—est une simple constante; mais il suffit d'admettre qu'elle ne dépend
pas du volume ou de l'arrangement des molécules, pour que la loi indi-
quée soit vraie. Il faut donc ou accepter ma loi ou s'inscrire en faux
contre les bases mêmes des théories de tous ceux qui ont cherché à faire
la théorie mécanique de la chaleur, en regardant la chaleur comme un
mouvement. Or l'objection physique de M. Boitzmann, quoique parfaite-
ment fondée en elle-même, tirée d'un fait aussi particulier que celui de
l'anomalie que préseiyte la dilatation de l'eau entre zéro et 4 degrés, ne me
semble pas suffisante pour faire renoncer à tout tm ordre d'idées. »
MAGNÉTISME. — Sur T aimanlaliou (les tubes d'acier.
Note de M. J.-M. Gacgain.
« Pour rendre compte d'un certain nombre de faits exposésdans mes précé-
dentes Notes, j'ai eu recours à une hypothèse que j'ai empruntée àM. Jamin,
et qui consiste à admettre que l'aimantation développée par une bobine ai-
C. R., 187P, 2» Semescre. (T. LXXXVII, W !8.) 87
( 65o )
maniante ne pénètre qu'à une profondeur limitée, variable avec l'intensité
du courant, et d'autant plus grande que ce courant est plus fort. Mais, en
admettant provisoirement celte hypothèse, j'ai fait remarquer (^nna/es </e
Pliysique et de Chimie, 5° série, t. IX, mai 1877, n° 130) que tous les faits
dont j'ai rendu compte au moyeu de l'hypothèse de M. Jamin pourraient
également s'expliquer en admettant que les molécules d'un même barreau
possèdent des forces coercitivesinégales,etque, pour amener à l'orientation
magnétique une molécule donnée, il faut employer un courant d'autant
plus énergique que la force coercitive de cette molécule est plus grande.
Les expériences dont je vais rendre compte ont pour objet de contrôler
celle dernière hypothèse.
» J'ai fait exécuter, par voie de forage, trois tubes de mêmes dimensions
et d'aciers différents, le premier en acier doux de la fabrique Petin-Gaudet,
le deuxième en acier fondu de Sheffiekl, le troisième en acier d'Allevard ;
chaque tube a été pourvu d'un noyau de même acier que lui. En associant
successivement chacun des noyaux à chacun des tubes, on peut former
neuf combinaisons différentes que j'ai pu étudier les unes après les autres.
Je me bornerai à citer les résultats qui m'ont été fournis par les deux com-
binaisons suivantes :
» A, noyau d'Allevard, tube d'acier Petin-Gaudet ;
» B, noyau d'acier Petin-Gaudet, tube d'Allevard.
M Le système A ayant été soumis successivement à l'action d'une série
de courants d'intensités croissantes, je n'ai pas trouvé qu'il fût possible
d'aimanter le tube en laissant le noyau à l'état naturel ; mais j'ai constaté
que l'aimantation du tube est supérieure à celle du noyau tant que l'inten-
sité du courant reste faible. Lorsque cette intensité croît, les deux aiman-
tations croissent aussi, mais celle du noyau plus rapidement que celle du
tube; la première devient la plus forte quand le courant dépasse une cer-
taine limite, et alors sa supériorité devient d'autant plus grande que
l'aimantation du tube, après avoir atteint un maximum, diminue.
1) Si l'on aimante le système A à saturation, et qu'ensuite onlesoumelle
à l'action d'un courant de sens contraire et d'intensité convenablement
choisie, on l'amène aisément à l'état de neutralité apparente, signalé par
M. Jamin, et l'on peut reconnaître alors que le tube est aimanté en sens
inverse, tandis que le noyau conserve encore l'aimantation c/f'rec/e.
» Le système B, placé dans les mêmes conditions que le système A, m'a
fourni des résultats tout différents : tant que l'intensité du courant reste
(65i )
au-dessous d'une certaine limite, c'est l'aimantation du noyau qui l'em-
porte; quand cette limite est dépassée, c'est l'aimantation du tube qui
prend le dessus, et celle du noyau, au lieu de continuer à augmenter, rétro-
grade.
» Si l'on aimante à saturation le système, et qu'ensuite on l'amène à
l'état de neutralité apparente au moyen d'un courant de sens inverse, on
peut reconnaître encore que le tube et le noyau se trouvent aimantés en
sens contraire, mais c'est le tube qui garde l'aimantation directe, et le noyau
qui prend l'inverse.
» De ces observations il me paraît résulter que, lorsqu'on soumet à
l'action d'un courant faible un système formé de deux parties douées de
forces coercitives différentes, la partie qui possède la plus petite force coer-
citive est toujours celle qui prend la plus forte aimantation, quelle que
soit d'ailleurs sa position (tube ou noyau). Ce résultat est tout à fait ana-
logue à celui que j'ai précédemment obtenu en comparant des barreaux
pleins recuits ou trempés [Comptes rendus, lo janvier 1876). «
PHYSIQUE. — Sur un téléphone avertisseur. Note de M. Perrodon^
présentée par M. A. Cornu.
« La seule difficulté sérieuse qui se présente dans l'emploi du téléphone
vient du peu de sonorité de l'instrument, qui ne s'entend pas à distance.
Pour rester en communication constante avec son correspondant, il fau-
drait avoir constamment l'instrument appliqué contre l'oreille, et écouter
très-attentivement. Cet effort continu d'attention n'est pas admissible dans
un service courant; deux postes téléphoniques ne peuvent pas fonctionner
normalement sans un système avertisseur quelconque.
)) Essais tentés pour produire des avei^tisseurs . — Parmi les avertisseurs, les
uns fonctionnent à l'aide d'une pile, les autres sont des appareils magnéto-
électriques. En principe, ces derniers seraient préférables. Mais jusqu'ici
ces instruments, en particulier l'avertisseur Lorenz, présentent des incon-
vénients au moins équivalents à ceux qui résulteraient de l'emploi d'une
pile.
)> Parmi les avertisseurs à piles, le système le plus simple paraît être la
sonnerie électrique ordinaire du téléphone ; mais il aurait, dans les appli-
cations aux services militaires, de graves inconvénients. Le plus souvent,
nous disposons d'un seul fil, avec retour par la terre aux deux extrémités.
87..
( G52 )
Les sonneries opposent ordinairement une résistance trop grande pour
qu'on puisse les laisser dans le circuit des téléphones. Chaque poste com-
prendra donc, outre ses téléphones, une pile, une sonnerie, un manipula-
teur et un commutateur. Un poste télégraphique serait plus avantageux,
sans être beaucoup plus compliqué.
» L'emploi combiné du téléphone et du télégraphe offre de grands avan-
tages : à l'aide de signaux convenus, on passe facilement d'un mode de
transmission à l'autre; lorsqu'on se sert du télégraphe, toutes les dépêches
traversent les téléphones et peuvent être reçues au son, même avec des
courants trop faibles pour faire marcher la palette de l'appareil Morse et
l'aiguille du galvanomètre.
» Le bruit produit dans un téléphone par la rupture ou l'établissement
d'un courant s'entend bien à distance; depuis longtemps, on a songé à
profiter de ce fait pour rendre le téléphone avertisseur; mais, pour que
l'appel soit assez fort dans tous les cas et ne puisse être confondu avec un
bruit extérieur quelconque, il est indispensable que les interruptions de
courant soient assez fréquentes pour produire un son; il est avantageux
que le son produit soit élevé et continu. J'ai été conduit à un dispositif
fondé sur ce principe par les expériences suivantes :
» Recherches relatives aux avertisseuis . — Si l'on interpose dans le circuit
d'une pile une bobine de Ruhmkorff et des téléphones, ceux-ci vibrent à
l'unisson de l'interrupteur de la bobine, avec assez d'intensité pour qu'on
les entende à distance. Au mois d'août dernier, en me servant d'une pe-
tite bobine et d'un élément de Bunsen, j'ai pu avertir ainsi mon correspon-
dant à 5ooo mètres de distance; mais je n'y ai pas réussi en remplaçant la
pile de Bunsen par une pile portative de campagne (12 petits éléments de
Leclanché); du moins j'ai été obligé de modifier l'expérience : j'ai mis la
bobine seule dans le courant de la pile, et j'ai attaché le fil de ligne à la
borne qui porte la lame de l'interrupteur.
» J'ai ensuite supprimé la bobine, et, sur le modèle de son interrup-
teur, j'ai fait construire un petit appareil très-portatif, qui a été employé,
avec une seule pile, par deux postes opposés et a bien fonctionné : quelque-
fois, cependant, l'appel a été un peu faible. Pour interrompre le courant,
on déplace la lame du bout du doigt; elle revient à sa position de contact,
en vibrant pendant une ou deux secondes. On peut rendre l'appel continu
en présentant à la petite masse de fer doux qui termine la lame le bout de
l'aimant d'un téléphone, opposé à la membrane.
» Je me suis demandé si le téléphone, légèrement modifié, ne chanterait
( 653 )
pas tout seul sous l'action d'une pile. Pour en faire l'expérience, j'ai dé-
capé avec soin la plaque d'un téléphone, et j'ai fait communiquer en per-
manence l'un des bouts du fil de la bobine avec cette plaque, et l'autre avec
le pôle — d'une pile. Au pôle -i-, j'ai attaché un fil de cuivre nettement
coupé à l'autre bout, et j'ai constaté qu'à cliaque contact de celte pointe
avec la plaque le téléphone rendait un son aigu comme un cri d'oiseau.
» J'ai enfin réussi à rendre ces sons continus de la manière suivante :
au lieu de décaper la membrane du téléphone, j'ai collé dessus un peu de
papier d'élain; j'ai placé le téléphone sur un support fixe, l'embouchure
en haut, et j'ai enroulé le fil venant du pôle -h de la pile autour du levier
et du bouton d'un manipulateur Morse. Le bout du fil étant amené à peu
de distance de la membrane, j'ai achevé le contact en agissant sur la vis de
réglage du manipulateur. J'ai obtenu ainsi des sons continus pendant plus
d'un quart d'heure.
M Le son produit est, en général, élevé, quelquefois comme enroué, sou-
vent très-pur. Avec les téléphones que j'ai employés, il se produit plus fa-
cilement en attachant le fil libre au pôle + , c'est-à-dire en faisant passer
le courant de la pointe à la lame. Si l'on inverse les pôles, le son baisse
d'une octave et donne à peu près le la du diapason normal. J'ai opéré sur
une quinzaine de téléphones de divers modèles, de diverses provenances;
l'expérience a réussi avec tous.
>' Du 3o septembre au 4 octobre dernier, j'ai employé cet avertisseur
au polygone d'Orléans, pendant les exercices de tir, à des distances qui ont
varié de looo à 3ooo mètres; depuis il a bien fonctionné jusqu'à 6000 mè-
tres. Dans les abris des observateurs, l'avertissement dominait le bruit
de la conversation d'une dizaine de personnes. On l'entend bien aussi, en
plein air, en tenant l'instrument à la main. Le poste sans pile fait marcher
aussi facilement que l'autre son avertisseur, en attachant le fil de ligne au
manipulateur.
» Dernièrement, j'ai fait construire à Paris ui] téléphone avertisseur qui
dispense de l'emploi d'un manipulateur. La disposition additionnelle est si
simple, qu'il serait facile de l'adapter à un téléphone quelconque.
» L'organisation des postes téléphoniques des champs de tir devient
alors très-simple. Une pile serait établie à demeure à l'entrée du polygone*;
les postes mobiles, à hauteur des batteries et des cibles, s'intercaleraient
sur la ligne qui serait mise à terre au poste le plus éloigné. On pourrait
appliquer une disposition analogue sur les chemins de fer à une voie, et
munir les gardes-barrières de téléphones qui deviendraient avertisseurs
par le courant des piles des stations voisines. »
(654)
CHIMIE ORGANIQUE ~ Sur la transformation du valérylène en teipitène.
Note de M. G. Bouchardat, présentée par M. Berthelot.
« Dans un précédent Mémoire, j'ai fait voir que l'isoprène, CH', car-
bure d'hydrogène qui se forme pendant la distillation sèche du caoutchouc,
était susceptible de se polymériser sous l'influence de la chaleur, et de se
changer principalement en un carbure C^^H", possédant toutes les réac-
tions du terpilène ou carbure régénéré du dichlorhydrate d'essence de
térébenthine. Depuis j'ai réalisé la même transformation avec des carbures
delà formule C'°H'* d'origine différente, et en particulier avec le vaiérylène
préparé au moyen de l'amyléne de l'alcool amylique. Ce sont ces expé-
riences qui font l'objet de cefle Note.
» Le vaiérylène a été maintenu six heures à la température de aSo à
a6o degrés dans des tubes scellés et dans une atmosphère de gaz carbo-
nique. Il ne se forme pas de gaz dans cette action. Le vaiérylène est changé
en une masse complexe, moins fluide, plus dense, et que j'ai pu séparer
par la distillation en plusieurs produits :
M 1° Une petite quantité de vaiérylène inaltéré passant avant 5o degrés;
li 2° Un carbure C^^H" passant après plusieurs rectifications entre
170 et 186 degrés;
« 3° Un produit passant de 240 à aSo degrés;
» 4° Enfin un résidu de la consistance de la térébenthine, que j'ai pu
résoudre en produits volatils avant 36o degrés et en un corps solide
amorphe ressemblant à la colophane et au tétratérébenthène.
» C'est le produit passant de 170 à 186 degrés, le plus abondant
d'ailleurs, qui m'a surtout occupé. Ce carbure d'hydrogène, bien purifié,
possède l'odeur de l'essence de citron ou même celle de la caoutchine ou
de l'isotérébenthène ; son point d'ébuUition est situé vers 180 degrés.
Il est plus léger que l'eau; sa densité est à zéro de 0,848, à i5 degrés de
o,836, à 60 degrés de 0,80.2. Cette densité est légèrement moindre que celle
(le l'isotérébenthène (D = o,858), qui est le moins dense des carbures
C="'H'» examinés par M. Riban.
» Il possède la composition centésimale du vaiérylène, de l'essence de
térébenthine et de ses isomères; mais sa densité de vapeur, qui est de l\,82,
doit lui faire attribuer la formule de cette dernière.
» Traité par l'acide sulfurique concentré ou par le fluorure de bore, il se
comporte comme l'essence de térébenthine et ses isomères, en donnant
finalement naissance à des polymères.
( 655 )
» Il se combine directement à froid à l'acide chlorhydrique gazeux pour
former d'abord un raonochlorhydrate liquide, puis finalement à un dichlor-
hydrate qui reste liquide à la température ordinaire. La réaction exige un
certain temps pour se compléter; après vingt-quatre heures de contact,
les f de l'acide correspondant à la formule du dichlorhydrate sont absorbés,
et ce n'est qu'au bout d'un temps très-long que la réaction est complétée
(trois mois). Le produit ne renferme pas de camphre artificiel, mais est
constitué par un dichlorhydrate.
» On réalise immédiatement la combinaison de l'acide chlorhydrique en
dissolvant le carbure C*°W dans cinq à six fois son volume d'éther et en
saturant par un courant de gaz chlorhydrique. Après vingt-quatre heures
de contact, on élimine l'éther et on soumet le produit à la distillation sous
pression réduite à 0,02 de mercure. Il se sépare : 1° en un produit bouillant
de 1 15 à 120 degrés, dont la composition se rapproche de celle d'un mono-
chlorhydrateC-''H"'HCl et qui reste liquide. Ce monochlorhydrate absorbe
lentement l'acide chlorhydrique et se transforme finaleaient en dichlorhy-
drate; 2° en un produit bouillant de 126 à i4o degrés; enfin il reste un
résidu liquide qui continue à distiller dans le vide en perdant de l'acide
chlorhydrique.
)) Le produit bouillant de laS à i4o degrés ne se solidifie pas à — 14°;
il possède la composition du dichlorhydrate d'essence de térébenthine ou
de citron C^'H^^aHCl (Cl = 32,7 au lieu de 32,9).
)< Le résidu possède exactement cette composition; maintenu à — 14**
pendant une heure, il ne se solidifie pas encore, mais vient-on à y projeter
une trace de dichlorhydrate d'essence de citron ou de caoutchine, il cris-
tallise, et, si l'on égoutte les cristaux formés, on obtient un corps qui fond
encore au-dessus de aS degrés, mais qui possède, ainsi que l'eau mère, exac-
tement la composition du dichlorhydrate d'essence de citron fondant
à 49 degrés et qui est identique ou tout au moins isomorphe avec ce com-
posé. Il m'a été impossible, faute de matière, d'élever le point de fusion
davantage en purifiant le coxps.
» Tous ces composés, chauffés avec du perchlorure de fer, présentent
la coloration bleue que M. Riban donne comme caractéristique du dichlor-
hydrate.
» Le monochlorhydrate et le dichlorhydrate liquides, traités séparé-
ment parla potasse alcoolique à 100 degrés, ont fourni tous deux le même
produit, passant dans les mêmes limites de température que le terpinol
2Q20£<8jj2Q2^ et en possédant la composition (C = 8i,9, H = 11, 5) et
( 656 )
les autres propriétés. Le diclilorhydrate commence par se transformer en
monochlorhydrate et acide chlorhydriqiie, puis ce dernier donne du ter-
pinol
2(C=°H"'HC1) 4- 2KOHO = 2(C=oH"'HO) + 2KCI - 3H^0\
» Ainsi levalérylène condensé par la chaleur renferme un carbure don-
nant un dichlorhydrate solide, comme le terpilène, et un second carbure
fournissant aussi un dichlorhydrate liquide; mais l'un et l'autre conservent
la propriété commune au terpilène, de fournir directement, par l'acide chlor-
hydrique sec, un dichlorhydrate exempt de camphre artificiel. Enfin on peut
le transformer en lerpinol. L'ensemble de ces propriétés tend donc à faire
considérer ce corps comme un terpilène particulier. Le produit provenant
de la condensation du valérylène et passant de 240 à 25o degrés possède
la composition d'un trivalérylène C'^H^*; il ne se combine qu'avec une
seule molécule d'acide chlorhydrique, en donnant un monochlorhydrate
décomposable entièrement par la chaleur; il se comporte à cet égard comme
le corps de même formule que l'on obtient en distillant du caoutchouc; il
est identique ou plutôt isomérique avec le trivalérylène préparé par M. Re-
boul par le valérylène et l'acide sulfurique, action qui, d'après lui, ne
fournit pas de divalérylène ('). »
MINÉR.-il.OGIE. — Reprodiiclion artificielle de la mélanochroïle ;
Note de M. Stan. Mecmer.
« A l'époque où j'ai fait connaître à l'Académie le procédé qui permet
d'obtenir la brochantite artificielle par la réaction de la galène sur la solu-
tion aqueuse et froide du sulfate de cuivre (^), M. le professeur Des Cloi-
zeaux voulut bien me suggérer l'idée de répéter les mêmes expériences avec
les chromâtes alcalins, qui devaient donner du plomb chromé.
M Je me suis empressé de mettre ces précieux conseils à profit et de pla-
cer des fragments de galène, obtenus par clivage, dans la solution aqueuse
et plus ou moins étendue du bichromate de potasse.
» L'expérience, arrêtée au bout de six mois, montre les fragments de
plomb sulfuré recouverts d'un enduit jaune verdâlre sur les uns, et rou-
(') Ce travail a été fuit au laboratoire île M. Berthelot, au Collège de France.
(')Stan. Meunif.k, Comptes rendus, t. LXXXVI, p. 686, 11 mars 1878.
(657 )
geâtre sur d'autres, suivant le degré de concentralion de la liqueur.
') La substance ainsi produite est insoluble dans l'eau; on y reconnaît
aisément la présence simultanée du plomb et du chrome et l'absence de la
potasse. Elle n'est pas constituée par le plomb chromaté proprement dit
(crocoïte) ; c'est un sous-chromate de plomb, que ses caractères physiques
portent à identifier avec la mélanochroïte. J'ai même vu, dans la collec-
tion du Muséum, un échantillon venant de Berezowsk et qui montre ce.
minéral associé à la galène sous forme d'un enduit pulvérulent, abso-
lument comme dans mes expériences. De même que dans cet échantillon,
la mélanochroïte artificielle parait amorphe; mais je conserve un fragment
de galène sur lequel on yoit une très-petite rosace, constituée par des cris-
taux groupés autour d'un centre.
» On remarquera l'analogie de celte production, par la galène, d'un
sous-chromate aux dépens d'un bichromate alcalin, avec la production,
par le même sulfure, d'un sous-sulfate de cuivre (brochantite) aux dépens
de la couperose bleue. »
PHYSIOLOGIE. — Sur l'élimination du salicylale de soude el l'action de ce sel
sur le cœur. Note de MM. Blanchier et Bocuefontaine ('), présentée par
M. V ni pian.
a Nos expériences sur l'élimination du salicylate de soude ont été faites
comparativement sur l'homme sain et sur le chien à l'état normal ou
engourdi par le curare; celles qui concernent le cœur ont été instituées
seulement sur des chiens curarisés. Les résultats que nous avons obtenus
diffèrent en certains points de ceux qui ont été présentés à l'Académie des
Sciences, par MM. Ch. Livon et J. Bernard, et ils nous paraissent offrir
assez d'intérêt pour être communiqués à l'Académie.
i> Chez l'homme, le salicylate a été ingéré dans l'estomac; chez le chien,
il a été administré de la même manière, ou bien injecté dans une veine
après avoir été convenablement dissous dans l'eau.
» La présence de l'acide salicylique dans les humeurs a été constatée au
moyen du perchlorure de fer, qui prend au contact de l'acide salicylique
une couleur violette des plus caractéristiques.
» A. Élimination du salic/late de soude par différents appareils sécréteurs. —
) Travail du laboratoire de M. Vulpian.
C. R., 187?, 2'Semeslrc. {T , LXXXVII, N" 18.) 88
(658)
Chez l'homme, nous avons étudié l'élimination du salicylate par la salive
mixte et par l'urine. Chez le chien, les conduits de Wharton et de Sténon,
les canaux cholédoque et pancréatique, ainsi qu'un des uretères, ont été
munis de canules. Au moyen des fistules ainsi établies, on a pu voir les
modifications qui sont survenues dans le fonctionnement des glandes sous-
maxillaires et parotides, du foie, du pancréas, des reins, et recueillir la
salive, la bile, le suc pancréatique, l'urine, afin d'y constater la présence
de l'acide salicylique.
» 1° Dans les expériences où le salicylate de soude a été injecté dans
une veine, la salive et l'urine ont commencé à couler, ou bien sont sorties
en plus grande abondance, de trente à soixante-dix secondes après l'injec-
tion. La salive a toujours paru la première, l'urine ensuite, puis plus tard
la bile et le suc pancréatique. L'hypersécrétion de la salive, sans être con-
sidérable, a été particulièrement accusée; l'augmentation de la bile et de
l'urine a été moins grande; l'écoulement du suc pancréatique n'a pas été
notablement modifié.
» On a pu s'assurer que l'acide salicylique existe dans la salive quatre
à cinq minutes après l'injection iiitra-veineuse de salicylate de soude;
presque aussitôt après, on le trouve dans l'uriue; au bout de dix-huit mi-
nutes, on peut constater sa présence dans le suc pancréatique; deux minutes
plus tard, son existence dans la bile est encore douteuse. Trente-cinq mi-
nutes ne suffisent pas pour qu'il passe dans le liquide céphalo-rachidien.
» 2° Lorsque le salicylate de soude est ingéré dans l'estomac, il semble
provoquer surtout une augmentation de la sécrétion biliaire.
» Chez le chien, vingt à vingt-deux minutes après l'ingestion intra-sto-
macale, l'acide salicylique paraît dans la salive: au bout de quarante-cinq
minutes, il existe dans l'urine; il est douteux qu'il soit alors arrivé dans la
bile, mais il est parvenu dans le suc pancréatique.
» Chez l'homme, le salicylate de soude est éliminé par les reins, ainsi que
M. G. Sée l'a montré. Contrairement à ce que nous avons remarqué chez
le chien, on ne le rencontre jamais dans la salive mixte de l'homme.
» B. Action du salicylate de soude sur le cœur. — Chez le chien, nous
avons constaté que 12 grammes de salicylate de soude, injectés dans les
veines d'un chien de moyenne taille, déterminent des intermittences des
battements cardiaques et entraînent la mort en quarante-cinq minutes, par
arrêt diastolique du cœur : i 5 grammes de ce sel introduits dans l'estomac
peuvent donner la mort au bout d'une heure et demie, par le même
mécanisme.
( 659 )
» En résumé :
» 1° Le salicylate de soude active les diverses sécrétions et notamment la
sécrétion salivaire.
» 2° Chez le chien, quand il est ingéré dans l'estomac, il met quarante-
cinq minutes pour se montrer dans l'urine et vingt minutes seulement pour
parvenir dans la salive. On en rencontre des traces dans la bile et le fluide
pancréatique, lorsque la réaction de l'acide salicylique est manifeste dans
l'urine.
» 3° Chez l'homme, il est d'emblée expulsé par les reins et ne passe pas
par la salive. Dans l'urine de l'homme, comme dans la salive du chien, il
apparaît au bout d'une vingtaine de minutes.
» 4° Le salicylate de soude semble être éliminé de l'organisme un peu
pins rapidement chez l'homme que chez le chien.
M 5" L'hypersécrétion de salive produite par le salicylate de soude n'est
pas la conséquence d'une action directe de ce sel sur les glandes salivaires.
Elle est le résultat d'une action sur la substance grise du système nerveux
central, car elle cesse lorsque les principaux nerfs (corde du tympan) qui
relient les centres nerveux à l'appareil sécréteur sont interrompus dans
leur continuité.
» 6° Le salicylate de soude à hautes doses agit énergiquenient sur le
cœur et l'arrête en diastole. »
ENTOMOLOGIE. — Sur la parthénogenèse chez les abeilles. Note
de M. A. Sakson, présentée par M. Milne-Edwards.
« Dans une récente Note [Comptes rendus, t. LXXXVII, p. 4o8), M. J.
Perez tend à mettre en doute le phénomène de la parthénogenèse chez les
abeilles, en se fondant sur une certaine interprétation de faits d'hérédité
qu'il a observés. J'ai lieu d'être surpris de le voir qualifier d'hypothèse un
fait expérimentalement démontré un grand nombre de fois, et dont la vé-
rification directe est des plus faciles. L'Académie a eu sous les yeux, en i868
( Comptes rendus, t. LXVII, p. 5i), une nouvelle preuve de ce fait. Je lui ai
présenté un gâteau ne contenant que des cellules d'ouvrières remplies des
mâles ou faux-bourdons développés dans ces loges. Nous l'avions obtenu
à Wissembourg, le pasteur Bastian et moi, en y faisant pondre une mère
dont le réservoir séminal était dépourvu de spermatozoïdes. Je présentais
aussi, en même temps, des ouvrières logées dans des cellules de mâles et
88..
( 66o )
provenant d'œufs pondus par une mère fécondée qui n'avait point d'autres
cellules à sa disposition. Nos expériences avaient eu pour objet de con-
trôler la théorie avancée alors par Landois au sujet du mode de déveloj)-
pement des sexes. Tous les apiculteurs au courant de la science savent que
les vieilles mères qui deviennent bourtlonneuses, c'est-à-dire qui ne pondent
plus que des œufs mâles, ont épuisé leur provision de spermatozoïdes.
Quand on examine au microscope leur réservoir séminal, il ne contient
plus qu'un liquide parfaitement transparent. On sait aussi qu'il suffit d'a-
baisser la température d'une jeune mère fécondée, au degré qui tue les
spermatozoïdes, pour la rendre aussitôt bourdonneuse. Les jeunes mères
qui ne se sont pas accouplées, les ouvrières qui pondent parfois dans les
ruches qui ont perdu leur mère par accident et qui sont dites orphelines, ne
pondent que des œufs mâles.
» Ce sont là des faits acquis à la science. Il est facile de montrer, en
outre, que l'interprétation donnée par M. J. Ferez de ses observations n'est
pas celle qui convient. Dans une ruche dont la mère était, dit-il, filled'une
ilalienne de race pure et avait été fécondée par lui mâle français, il a exa-
miné avec un soin scrupuleux 3oo mâles. Il a trouvé les caractères italiens
chez j6i; ceux de métis à divers degrés chez 66, et les caractères français
chez 83.
« D'où il suit évidemment, ojoute-t-il, que les œufs de fanx-boiirdons, comme les œtifs de
femelles, reçoivent le contact du sperme déposé par le mâle dans les organes de la reine,
et que la théorie de Dzierzou, créée pour expliquer un fait mal constaté, devient inutiles!
ce fait est coutrouvé. »
» On n'est pas du tout frappé de l'évidence d'une telle conclusion,
étant en mesure de faire intervenir les lois connues de l'hérédité. Avec
une mère italienne de race incontestablement piue, les faux-bourdons
ont exclusivement les caractères italiens, bien qu'elle se soit accouplée
avec un mâle d'autre race. Les ouvrières seules sont métisses. L'auteur
s'est évidemment trouvé en présence d'un cas de réversion. Dans sa ruche
il y avait, d'après ce qu'il nous apprend, des ouvrières véritablement ita-
liennes, d'autres françaises, d'autres enfin présentant le mélange, à pro-
portions diverses, des caractères des deux races. C'est conforme aux
résidtals habituels du croisement. La mère de cette ruche était sans doute
une italienne du même acabit que celui des ouvrières de la première caté-
gorie. L'atavisme d'un mâle non- intervciui dans une génération précédente
s'est manifesté à divers degrés. Le même fait se présente souvent dans les
ruches de l'Allemagne ou de la France oii il a été introduit des mères ita-
(66i )
liennes. Je me souviens d'avoir fait moi-même une observation semblable
dans celui du pasteur Basiian, à Wissemboiirg, en conslatant l'origine mé-
tisse de la mère dont les caractères extérieurs étaient toutefois purement
italiens.
» En lotit cas, il n'est point conforme à l'état de la science de présenter
la parthénogenèse des abeilles comme une hypothèse admise en raison seu-
lement de son utililé, pour expliquer un fait d'ailleurs incontestable, puis-
qu'il y a longtemps déjà que sa réalité a été établie par l'expérimentation. »
M. CiiASLEs fait hommage à l'Académie des livraisons de juin et
juillet 1878 du Bullettino di Bibliorjrnfia e di Sloria délie Scienze mntemaliche
e fisiche du Prince Ballhazar Boncompagni. Ces deux fascicules renferment
des documents historiques fort intéressants d'une époque déjà éloignée,
sur lesquels M. Govi a bien voulu me communiquer une analyse succincte
dont je prends la liberté de faire l'objet de ma Communication.
« Le BiilleUîno de juin renferme une Note fort intéressante du Pio-
fesseur Antoine Favaro, sur de nouveaux documents relatifs à Nicolas
Copernic et à son séjour en Italie. On y apprend que ce grand astronome
s'était rendu à l'Université de Bologne, en 1496, qu'il y fut inscrit sur le
registre du Collège germanique, qu'il y demeura jusqu'aux derniers mois
de l'année i5oo, et que le 3i mai i5o3 il fut reçu docteur en droit canon à
l'Université de Ferrare.
» Le frère de Nicolas, André Copernic, fit également ses études de droit
à Bologne, à partir de 1498. L'un et l'autre y avaient été précédés par
Luc Watzelrode, leur oncle, qui s'y était rendu en 1469, et en était parti
docteur en 147^.
» L'Universiié de Bologne avait eu l'honneur de compter également
parmi ses élèves (en 1427) Nicolas de Cusa, qui devint plus tard cardinal,
et qui professa avant Copernic le système de Pythagore.
» La même Notice contient aussi quelques renseignements curieux sur
Dominique-Marie Novara, Ferrarais, professeur de Mathématiques et d'As-
tronomie à Bologne du temps de Copernic, et sur Scipion del Ferro, pro-
fesseur d'Arithmétique et de Géométrie à la même Université, de 1496 à
iSaô, auquel on doit la résolution des équations de troisième degré.
» Ce Bulleltinose termine par ime table extrêmement étendue (5o pages)
des publications scientifiques récentes, en toutes langues.
» Le fascicule de juillet renferme une Notice écrite par M. D. Bierens
de Haan sur un Pamphlet malhématique puhhé à Amsterdam en i663, et
( 662 )
intitulé : Limettes pour les géomètres ridicules d' Amsterdam. Ce pamphlet,
dont l'auteur est Cornelis Sackersz van Leewen, n'offre pas un grand in-
térêt, mais M. B. de Haan en profite habilement pour nous renseigner sur
les géomètres hollandais de ce temps-là, et pour en donner une biblio-
graphie assez développée, et accrue même de Notes bibliographiques
fort étendues. »
M. J. Gfeller adresse la description et le croquis d'un moteur auquel il
donne le nom de moteur spiral.
La séance est levée à 4 heures et demie. J. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 28 octobre 1878.
Revue générale des chemins de fer. Mémoires et documents concernant
l'établissement, la construction et l'exploitation technique et commerciale des
voies ferrées; i'^ année, juillet 1878, n° 1. Paris, Dunod, 1878; in-4°.
La cuisine au soleil; par A. GuEz. Cabiac, canton de Barjac (Gard),
chez l'auteur, 1878; br. iu-8''.
Société d'Agriculture de Douai. Bulletin agricole de l' arrondissement de
Douai; année 1878. Douai, imp. L. Crépin, 1878; iu-8°.
La prévision du temps; par W. de Fonvielle. Paris, Gauthier-Villars,
i878;in-i8.
Dictionnaire élémentaire de Médecine; par les D" E. Decaisne et
X. G0RECK1. Paris, Lauwereyns, 1878; in-8°.
Astronomie sidérale. Catalogue des étoiles doubles et multiples en mouve-
ment relatif certain. Paris, Gauthier- Viiîars, 1878; i vol. in-8". (Épreuves.)
Mémoires de la Société des Sciences physiques et nalurellts de Bordeaux;
2' série, t. II, 3« cahier. Paris, Gauthier-Villars; Bordeaux, Chaumas-
Gayet, 1878; ii)-8''.
Discours sur le Phjlloxera; par M. Prospek de Lafitte. Agen, inip.
Virgile Lentliéric, 1878; in-8°. (Présenté par M. Resal.)
( 663 )
Manuel du voyageur; par D. Kaltbrunwer. Zurich, J. Wurster; Genève,
H. Georg; Paris, Reinwald, t879; in-8° relié.
Bulletin international du Bureau central météorologique de France; n°' 277
à 297, du 4 au ^4 octobre 1878. Paris; 21 numéros in-4° autogr.
Bulleltino di Bibliografia e di Storia délie Scienze matematiche e ftsiche,
t. XI, Giugno-Luglio, 1878. Roma, 1878; 2 liv. in-^*"- (Présenté par
M. Chasles.)
Renseignements hydrographiques sur la mer d'Azof^ recueillis et rédigés
par G. -G. Gloué. Paris, typ. Firmin Didot, i856; in-8° relié. (Présenté par
M. Faye.)
Pilote de Terre-Neuve; par le contre-amiral G. -G. Cloué. Paris, A. Laîné,
1869; 2 vol. in-8° reliés. (Présenté par M. Faye.)
Amiral Cloué. Travaux hydrographiques; i vol. de cartes gr. aigle relié.
(Présenté par M. Faye.)
Atti délia Accademia fisio-medico-statistica di Milano ; anno accademico
1878. Milano, G. Bernardoni, 1878; in-8°.
Annals ofthe astronomical Observalory of Harvard Collège ; vol. IV, part. II.
Observations in righl ascension of 5o5 stars, Cambridge, John Wilson and
Son, 1878; in-4°.
Schriften der Universitàt zu Kiel ans dein Jahre 1877; Band XXIV. Kiel,
Druck von C.-F. Mohr, 1878; in-4".
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 28 OCTOBRE 1878,
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉMOIRES ET COllïMUIVICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMTE.
ASTRONOMIE. — Becherches sur ta stabilité du sot et de ta verticate
de l'Observatoire de Paris. Note de M. Mouchez.
« Depuis quelque temps, plusieurs astronomes ont émis des doutes sur
l'invariabilité de la verticale, et ils ont fait quelques expériences pour
essayer d'eu constater et d'eu mesurer les variations; ces expériences n'ont
pas donné jusqu'ici et ne pouvaient guère donner de résultat bien satisfai-
sant; car, basées sur des procédés purement physiques plus ou moins sem-
blables à ceux dont on se sert pour mesurer les tremblements de terre,
elles ne pouvaient que constater un certain mouvement relatif de l'élément
de la surface terrestre au milieu duquel on opérait, et non pas une varia-
tion absolue de la verticale, car ces mouvements, toujours fort limités, qui
peuvent provenir soit d'une secousse subite de tremblement de terre, soit
d'un mouvement lent et progressif, comme celui qu'on constate dans ces
soulèvements ou abaissements à longue période de certaines côtes de
l'Etu-ope, ont presque exclusivement lieu dans le sens vertical, tandis qu'il
n'y a qu'un mouvement dans le sens horizontal qui pourrait déplacer la
C.R., 187S, 2' Semestre. (T. LXXXVII, N» !9.) 89
( 666 )
verticale et changer la latitude ou la longitude. Ils n'intéressent donc guère
que les géologues ou les géodésiens.
)) Mais la verticale étant la ligne fondamentale de l'Astronomie, si, par
une cause encore inconnue, cette ligne venait à éjjrouver un dérangement
réel, quelque minime qu'il fût, il aurait une telle importance pour les
astronomes que, du moment où quelques hommes de science ont émis un
doute à cet égard, il est indispensable de rechercher, par les procédés les
plus délicats, si cette variation a réellement lieu et dans quelle limite elle
peut se produire. On peut déjà dire a priori que, si la verticale n'est pas
absolument fixe, les limites dans lesquelles elle peut se mouvoir doivent
être extrêmement restreintes et bien près de la limite des erreurs d'obser-
vation. Car, autrement, elle n'aurait certainement pas échappé depuis
longtemps aux astronomes, dont les procédés d'observation ont acquis un
si grand degré de précision par les progrès incessants apportés dans la
construction de leurs instruments. La composante de cette variation de la
verticale dans le sens du méridien eût été trop facile à trouver par la com-
paraison des latitudes obtenues pour un même lieu à diverses époques.
» Au moment où l'Observatoire de Paris va mettre eu usage son nouveau
cercle méridien, dû à M. Bischoffsheim et construit par Eichens avec la der-
nière perfection réalisable aujourd'hui, il m'a paru indispensable de lui ap-
pliquer les procédés de rectification les plus minutieux, et par suite de com-
prendre dans son étude la recherche de la stabilité du sol et de la verticale.
J'ai prié M. Wolf de s'occuper de la première question, en faisant con-
struire l'appareil le plus délicat de ceux qu'on a déjà proposés on qu'on
pourrait imaginer encore, pour déterminer le plus léger mouvement du
sol. Il étudie maintenant un petit appareil très-simple et ingénieux qui
résoudra, j'espère, coujplélement ce problème.
» Déjà, en i856, une étude semblable a été faite avec le niveau de la lu-
nette de Gambey et elle a donné un résultat négatif; cet instrument, qui
pouvait constater des variations d'inclinaison correspondant à un centième
de seconde de temps, n'a accusé aucun mouvement du sol pendant un an.
» Pour la deuxième question, qui ne peut être résolue que par des procé-
dés astronomiques, j'ai chargé M. Gaillot de reprendre plus complètement
une étiule, déjà coiiunencée aussi depuis bien des années, sur la latitude
de l'Observatoire à diverses époques. De cet intéressant travail, contenu
dans la Note que j'ai l'houneui' de présenter aujourd'hui à l'Académie (' ),
(') ^o/rj)ius loin, à la Correspondance, page 684.
( 667 )
il résulte que, si l'on groupe par mois toutes les séries de latitude observées
à Paris, on obtient des valeurs extrêmes qui diffèrent entre elles de près de
I seconde d'arc, ce qui dépasse sensiblement la limite des erreurs possibles ;
si l'on exprime cette série de résultats par une formule empirique, qui en
représente les variations aussi exactement que possible, on voit avec évi-
dence qu'elles sont fonction du temps ou, ce qui revient à peu près au
même, de la température : le résultat moyen tombe à l'époque de la tem-
pérature moyenne de l'année, et les deux résultats extrêmes en plus et en
moins correspondent à l'été et à l'hiver; on peut donc admeltre, jusqu'à
preuve contraire, que ces variations de quelques dixièmes de seconde dans
la latitude, aux diverses époques de l'année, sont dues à l'influence de la
température, soit sur les instruments, soit plutôt sur les réfractions astro-
nomiques dont le coefficient ne serait pas encore parfaitement bien déter-
miné ; on pourrait encore l'attribuer à une erreur systématique de la rlécli-
naison des étoiles répartie régulièrement sur les vingt-quatre heures
d'ascension droite; ces hypothèses semblent encore plus admissibles que
celle d'une variation de la verticale. Nous poursuivons ces délicates re-
cherches avec tout le soin possible et nous ferons connaître à l'Académie
les résultats qui mériteront de lui être signalés. »
CHIMIE. — Sur les déplacements récijyroqiies entre l'oxygène^ le soufre et les
éléments halogènes, combinés avec l'hydrogène. Note de M. Berthelot.
« 1. Les déplacements réciproques entre l'oxygène, le chlore, le brome,
l'iode, unis soit aux métaux, soit aux métalloïdes, sont réglés par le signe
des chaleurs de combinaison, comme je l'ai établi dans des Recherches
publiées il y a quelque temps [Comptes rendus, t. I.XXXVI, p. 628, 787,
869, 920). L'iiydrogène seul et, ses composés ne figuraient pas dans ces
Recherches : j'ai cru devoir en faire une étude spéciale.
» 2. Donnons d'abord le tableau des quantités de chaleur :
Hh-CI =IIClgaz.... H- 22,0 H Cl dissous +39,3
H + Br gaz = HBr gaz. . . . -i- i3,5
H + Igaz =HIgaz — 0,8
H + Sgaz = IIS gaz -1- 3,6
H H- O gaz = HO gaz -+■ 29 , 5
)' 3. D'après ces nombres :
» 1° Le chlore doit déplacer le brome et l'iode, et le brome doit déplacer
89..
HBr dissous. . . .
-.-
33,5
HI dissous
. 4-
18,6
HS dissous
. . -h
5,9
HO liquide
-h
34,5
( 668 )
Viode, tant dans les hydracides gazeux que dans les bydracides combinés
avec l'eau : ce qui est conforme à l'expérience courante.
» 2° Le chlore et le brome doivent déplacer le soufre dans l'hydrogène sul-
furé, soit gazeux, soit dissous, ce que l'expérience vérifie ; la réaction s'ef-
fectue d'autant mieux qu'un excès de chlore forme avec le soufre mis en
liberté du chlorure de soufre, à l'état anhydre, et divers composés secon-
daires, en présence de l'eau.
» 3° L'iode doit déplacer le soufre dans l'hydrogène sulfuré dissous, avec
formation d'acide iodhydrique étendu; mais le soufre doit au contraire dé-
composer l'acide iodhydrique gazeux, avec formation d'hydrogène sulfuré
gazeux : double conséquence conforme aux faits connus. J'ai exécuté
quelques expériences nouvelles sur ce point.
» Le gaz suif hydrique sec étant introduit dans un tube qui contient un
peu d'iode, le tube scellé, puis chauffé vers 5oo degrés, aucune action sen-
sible ne se développe. Le tube, ouvert après refroidissement, ne renferme
pas d'acide iodhydrique; un peu d'eau développe la réaction.
» Le gaz iodhydrique sec, au contraire, mis en présence du soufre,
réagit aussitôt, même à froid. Après quelques heures de contact à froid, ou
quelques minutes, soit à loo degrés, soit à 5oo degrés, il s'est formé un
composé spécial. Le tube ouvert sur l'eau donne lieu aussitôt à une dimi-
nution de moitié environ du volume gazeux, cor)formément à la relation
m + S«+' = HS ^- IS".
L'eau s'élève d'abord dans le tube, en demeurant transparente. Mais,
parvenue à la moitié de la hauteur, elle commence à se troubler et à blan-
chir, par suite de la réaction inverse; l'hydrogène sulfuré est décomposé
à son tour par l'iode (ou plutôt par l'iodure de soufre), en reproduisant du
soufre tt de l'acide iodhydrique dissous. C'est une jolie expérience de
cours. Le soufre régénéré dans ces conditions renferme une grande quan-
tité de soufre modifié et insoluble.
M Les deux actions inverses peuvent être exécutées même en présence
de l'eau, l'acide iodhydrique saturé étant attaqué par le soufre, le gaz
sulfhydrique au contraire n'agissant pas sur l'iode, si la liqueur renferme
plus de 52 centièmes d'hydracide; tandis qu'il est détruit nettement si elle
en contient moins de 20 centièmes. Entre ces deux limites il se forme des
composés spéciaux [Annales de Chimie et de Physique, 5*^ série, t. IV, p. 4970
4° L'oxygène doit déplacer le soufre dans l'hydrogène sulfuré, soit gazeux,
( 669 )
soit dissous. En présence d'un excès d'oxygène, il se forme à chaud de
l'acide sulfureux, ce qui augmente la chaleur produite. Ces réactions sont
trop connues pour y insister.
5° Entre le chlore el l'oxygène, au contraire, la théorie thermique in-
dique qu'il doit se produire des équilibres : d'une paît, le chlore gazeux doit
décomposer l'eau, lorsqu'il se forme de l'acide chlorhydrique hydraté ; car
C1 + («+ i)H0 = 0+(HCl + /2H0) dégage +4,8.
» D'autre part, l'oxygène gazeux doit décomposer le gaz chlorhydrique
anhydre, avec formation d'eau et de chlore, car
Oh- U Cl = Cl + ho gaz dégage + 7,5.
Ces deux réactions inverses peuvent, en effet, être vérifiées, mais suivant
des conditions qui ne sont pas exactement réciproques, et sans jamais deve-
nir complètes, soit dans un sens, soit dans l'autre. Citons des expériences.
» I. Un mélange gazeux, fait à équivalents égaux, HCl -+- O, renfermé
dans un tube scellé pourvu de deux pôles métalliques et traversé par une
série d'étincelles pendant plusieurs heures, s'est décomposé aux ytj. avec
formation d'eau et de chlore libre.
)> II. Inversement, le système équivalent. Cl + HO (pesée), traité de la
même manière, n'a éprouvé qu'une décomposition limitée, -^ d'équivalent
d'oxygène, à peu près, étant devenu libre.
)) III. On peut objecter l'action propre de l'électricité et la dissociation
des deux composés. J'ai reproduit l'expérience par la chaleur seule et au-
dessous de 1000 degrés, ce qui exclut la dissociation du gaz chlorhydrique
( mais non celle de l'eau). A 5oo degrés, en tube scellé, l'oxygène n'agit pas
sur le gaz chlorhydrique. Mais ces deux gaz, mélangés et dirigés à travers
un tube de porcelaine rougi, ont fourni du chlore libre et de l'eau. La
réaction a donc lieu, mais elle demeure incomplète, à cause de la dissocia-
tion de la vapeur d'eau et surtout à cause de la réaction inverse développée
à plus basse température.
» IV. En effet, l'action du chlore sur l'eau a lieu dès la température
ordinaire, même eu l'absence de la lumière solaire('), l'oxygène produit
demeurant alors uni au chlore, pour former divers oxacides peu stables.
A 100 degrés, j'ai obtenu quelque dose d'oxygène libre (en tube scellé).
La réaction est mieux caractérisée, soit à 55o degrés dans- un tube scellé,
{' j Voir mus oijservations Annales de Chimie et de Phjsiquc, 5" série, t. V, p. SiS.
( 670 )
ce qui m'a fourni, par exemple, les rapports suivants :
4C1+ i2HO = HCl-4-0 + 3Cl+ iiHO;
soit au rouge, le chlore étant mêlé de vapeur d'eau et dirigé à travers un
tube de porcelaine.
» Ainsi, d'une part, l'oxygène attaque l'acide chlorhydrique au rouge,
température à laquelle les hydrates chlorhydriques n'existent plus : la réac-
tion est donc exothermique, mais la dissociation de leau empêche la réaction
de devenir totale. D'autre part, le chlore agit déjà à froid à 100 degrés et
dans des conditions de tubes scellés où il est permis d'admettre l'existence
des hydrates chlorhydriques, soit à l'état stable, soit à l'état dissocié; la
réaction est donc encore exothermique; mais elle ne peut pas davantage
devenir totale, tant à chaud, à cause de la dissociation de ces hydrates,
qu'à froid, à cause de la persistance d'une certaine proportion d'eau né-
cessaire à leur formation ( ' ).
» Les résultats sont plus simples avec les acides bromhydrique et iodhy-
drique. En effet :
1) 6° L'oxygène doit déplacer le brome dans V acide bromhydrique, soit ga-
zeux, soit dissous, d'après les valeurs thermiques.
» En fait, le mélange à équivalents égaux, HBr + O (avec un léger excès
d'oxygène), chauffé vers 5oo à 55o degrés pendant dix heures, se change
entièrement en brome libre et eau, HO + Br. Une heure ne suffit pas
pour accomplir cette réaction ; elle n'a lieu ni à froid, même au soleil, ni
à 100 degrés (six heures). J'ai observé d'ailleurs que le gaz bromhydrique
pur et exempt de toute trace d'air ne donne, vers 5oo degrés, que des in-
dices douteux de dissociation.
)) Le brome et l'eau, HO -1- Br, pesés à équivalents égaux, dans des
ampoules placées dans un tube vide, que l'on scelle avant de les briser,
n'ont point réagi ni produit d'oxygène, à 55o degrés.
)) 7° L'oxygène doit déplacer l'iode dans l'acide iodliydrique, soit gazeux,
soit dissous, d'après les valeurs thermiques. En fait, le mélange de 4 vo-
lumes de gaz iodhydrique et de i volume d'oxygène prend feu au contact
d'une allumette et brûle avec une flamme rouge :
HI h O = HO +- L
C'est là une expérience de cours.
(') Sans parler des complications secondaires inUoiiuites à Iroid jiar la formation des
oxacides du chlore.
(671 )
» Ce même mélange, exposé au soleil, se décompose lentement. A 100 de-
grés, la réaction a lieu ; mais elle n'est pas complète au bout de quinze
heures. A 5oo degrés, au contraire, elle est totale en peu de temps. Quand
l'acide iodhydrique est dissous, on sait avec quelle promptitude il se colore,
avec mise en liberté diode, sous l'influence de l'air.
» Inversement, l'iode et l'eau, placés dans vm tube vide en proportions
équivalentes, I + IIO, ne réagissent ni à 100 degrés, ni à 5oo degrés (').
» L'ensemble de ces résultats vérifie complètement la théorie ther-
mique, et en précise les applications à la Statique chimique. »
CHIMIE. — Déplacements réciproques, entre les acides faibles.
Note de M. Berthelot.
« 1. Les déplacements réciproques entre les acides, unis à une même
base, sont réglés par le signe thermique de la réaction, calculée pour les
corps séparés de l'eau : il en est ainsi, dis-je, toutes les fois que chaque acide
forme avec la base un sel unique, non décomposable par l'eau en tout ou
en partie. Au contraire, il y a partage, toutes les fois que l'acide, qui dégage
le plus de chaleur, en s'unissantà la base, forme avec celle-ci, soit un sel
acide partiellement et progressivement décomposable par le dissolvant,
soit même un sel neutre, décomposable d'une façon analogue: ce qui est
le cas des acides faibles. J'ai établi ces règles par de nombreuses expé-
riences [-); je vais en faire de nouvelles applications. Il s'agit du partage
d'une base alcaline entre deux acides faibles, tels que les acides cyanhy-
drique, borique, phénique, sulfhydrique et carbonique.
» 2. Rappelons d'abord les quantités de chaleur, N, dégagées par l'union
de la potasse étendue avec divers acides :
KO étendue -:- H Cy élendu dégage -f 3,o
» -7- H^S" étendu ~'~ 1 il
-h C'^'H^O' étendu j- 7,8
» -!- BO^ étendu. . . 4- 10,0
" n- C-0' étendu +11,0
-\- HCI étendu.. . . + i3,7
H- AzO'H étendu.. ; i3,8
-t- C«H'0' étendu. f- i3,3
» Les acides de la première colonne sont déplacés de leur tuiiou avec
(') A 5oo degrés, il se produit une trace d'iodure alcalin, due à l'attaque du verre.
(') Annales de Chimie et de Physique, 4" série, t. XXX, p. 456; même vol., p. \^5\
t. XXIX, p. 5o3, etc.
( 672 )
les alcalis en totalité, ou sensiblement, par ceux de la seconde, comme le
montrent les expériences que j'ai publiées précédemment.
» 3. Opposons maintenant les acides faibles les uns aux autres. J'ai
trouvé, à 1 7 degrés :
» 1 ° Acides cyanhjdrique et borique :
CyK (i'i = 4''')+ B0=(i'^i=:2'i') -)-4,2 ( N — N, = 7,i;
B0'R(i''i = 4''') + CyH(i''i = 2'") — 2>9 i Calculé.. 7,0.
» Il y a partage; ce partage est attesté dans un cas par un dégagement de
chaleur, dans le cas réciproque par une absorption : ce qui est une consé-
quence de la décomposition partielle des sels mis en jeu, sous l'influence
de l'eau.
» 2° Acides cyanhydrique et phénique:
CyK (i"i = 4''') + C"H"0'(i''i = 2'")--. +1,4 ) N— N, =4,85
C'^H'K0'(ri = 4''') 4- CyH(i*'!;=2ii')... —3,45) Calculé.. 4,8
» Il y a partage, à peu près suivant les rapports 2 : 5 ; la dilution ne pro-
duisant ici, sur chacun des sels pris isolément, que des effets peu sensibles.
3° Acides plténique et borique:
C"H4<.0' (i^i^l'it) -+- BO'(i<'i = 2'"). . . + 2,3 1 IN — N, = 2,3
BO'K (l'irrr 4"') -^CH^OHi'i^ 2'''). .. — o,i| Calculé. . 2 , 2
)) Le partage est ici très-faible, l'acide borique déplaçant à peu près
entièrement l'acide phénique.
» 4° Acides suif hydrique et carbonique :
H=S'(i'^i = 32i")-+- C'0'K0,H0(i'i = 4'") —2,9
H'S'(i*'i = 32''') + 2iC'0'KO,HO(i"i = 4'") —3,4
» Le déplacement total répond à — 3,3; on voit que l'acide suUhydrique
en présence d'un excès de bicarbonate se sature presque complètement.
A équivalents égaux, il prend à peu près les ^ de la base.
» En résumé, deux acides faibles opposés l'un à l'autre se partagent la
base, le partage étant réglé par l'état de décomposition partielle des deux
sels dissous, lequel dépend à la fois de la proportion d'eau et de celle de
l'acide correspondant. Lorsqu'on met un sel d'un tel acide en présence
d'un acide antagoniste, sa décomposition par l'eau se reproduit, à mesure
que la dose de base libre existante dans la liqueur est saturée pnr l'autre
acide, et cela jusqu'à ce qu'il y .lil équilibre entre 1rs deux sels et l'eau qui
(673 )
tend à décomposer chacun d'eux. L'effet thermique total est donc la résul-
tante de deux phénomènes, savoir : un dégagement de chaleur, diî à la
combinaison de i'acideavec la base libre (énergie chiuiique),etune absorp-
tion de chaleur, due à la décomposition produite par le dissolvant. Cette
résultante est, en général [mais non toujours (')], de signe contraire pour
les deux actions inverses. »
CHIMIE. — Sur la réaction entre le mercure et le gaz chlorhydrique.
Note de M. Berïiielot.
« Voici une nouvelle expérience, relative à lu décomposition du gaz
chlorhydrique par le mercure : i3^'', 5 de raercm'e et 48 centimètres cubes
de gaz chlorhydrique purs, placés dans un tube de verre scellé Irès-résis-
tant, soit 3o Hg- -+- H Cl, et chauffés à la température la plus haute possible
pendant une heure, ont fourni un peu plus de i centimètre cube d'hydro-
gène : ce qui fait environ -^ du gaz chlorhydrique décomposé, dans ces
conditions. »
M. Y. ViLLAucEAC fait hommage à l'Académie de deux Notes imprimées,
portant pour titres: « Sur le développement, en séries, des racines réelles
des équations » et « Origine géométrique et représentation géométrique des
fonctions elliptiques, abéliennes et transcendantes d'ordre supérieur ». (Ces
Notes sont extraites iWi Journal de Mathématiques pures et appliquées, 1877
et 1878).
CHIMIE.— Note préliminaire sur ta nature composée des éléments chimiques;
par M. Norman Lockyer.
(( En raisonnant d'après les analogies fournies par la manière d'agir des
composés connus, j'ai mis en évidence que, indépendamment du calcium,
beaucoup de corps considérés comme éléments sont aussi des corps com-
posés. »
M. le Secrétaire perpétuel ajoute à cette Communication qu'elle est
( ' ) Voir mes Recherches sur les sels des acides gras [Aiin, de Chiin. et de P/ijs., 5' série,
t.vi, p. 348).
C. R., 1878, 2« Semestre. (T. LXXXVII, N" 19.) 9O
( 674 )
la conséquence de trois ans de recherches assidues, dans lesquelles M. Nor-
man Lockyer a comparé, avec le plus grand soin, les spectres des éléments
chimiques avec les spectres du Soleil et des autres corps célestes lumineux.
Dans la lettre personnelle d'envoi qui accompagne sa Note, l'auteur
annonce « l'envoi prochain des photographies et des détails nécessaires à
» la conviction de l'Académie, qui naturellement, dit-il, désirera des
» preuves » .
3IEM01RES LUS.
GÉOLOGIE. — Sur le Jer natif du Groenland et le basalte qui le renferme.
Note de M. J. Lawrence Smith. (Extrait par l'auteur.)
(Commis.saires : MM. Daubrée, H. Sainte-Claire Deville, Des Cloizeanx.)
« On se propose dans ce Mémoire de rapprocher tous les faits qui
concernent l'une des plus remarquables découvertes lithologiques faites
dans les roches éruptives de notre globe; découverte si remarquable, en
effet, que son auteur et d'autres personnes ont été portés à attribuer les
particularités qui distinguent ces roches à des causes cosmiques, on, en
d'autres termes, à les considérer comme étant d'origine météorique.
» A la présente Communication sont annexés les spécimens qui m'ont
servi dans n)es travaux et les substances séparées de quelques-uns de ces
spécimens, ainsi que des plaques minces sur lesquelles ont été laites les ob-
servations microscopiques.
» Les basaltes avec fer natif ici décrits sont depuis quelque temps sous les
yeux du monde scientifique, et plusieurs observateurs distingués ont beau-
coup écrit à leur sujet, entre autres les professeius E, Nordenskiold (à qui
l'on en doit la découverte), Gustave Naukhoff et G. Lindslrom, de Stock-
holm; les professeurs Johnstrup et K.-S.-V. Steenstrup, de Copenhague; le
professeur Tschermak, de Vienne ; le professeur Daubrée, de Paris, et le pro-
fesseur "Vohler, de Gottingue. Tous, excepté MM. Johnstrup et Steenstrup,
ont assigné au fer une origine météorique; mais M. Daubrée a élevé sur ce
sujet des doutes bien motivés (').
» Peu après qu'il eut été découvert, ce fer elle basalte qui le contenait
(') Comptes rendus, t. t.XXIV, ]). i546, 1872. — Bulleliii de la Sociélé géologique,
3' série, t. IV, p. 1 1 1 .
(675)
furent placés sous mes yeux. J'en fis un examen sommaire, mais aussi
exact que le permettait le nombre limité de spécimens mis à ma disposition,
et j'arrivai à la conclusion que le fer est indubitablement d'origine ter-
restre ('), puisqu'il constitue un des éléments naturels du basalte où il se
trouve. Je fis part de cette conclusion à plusieurs de mes confrères, mais
sans la publier, ne me sentant pas autorisé à le faire avant d'avoir étudié le
sujet plus soigneusement et dans son intégralité; car des conclusions si dif-
férentes des miennes avaient été mises en avant par des hommes dont les
opinions ont le plus grand poids, que je remis la publication de mes obser-
vations et de mes conclusions jusque après l'examen de nouveaux spéci-
mens et une étude plus approfondie des travaux d'autres personnes.
» Le professeur Nordenskiôid eut l'obligeance de m'euvoyer, du Musée
royal minéralogique de Stockholm, 5o kilogrammes du fer séparé, et un
grand nombre des spécimens mêmes, d'un poids de plusieurs kilogrammes,
sur lesquels ses observations au laboratoire, ainsi que celles du professeur
Lindstrôm, avaient été faites. Je dois aussi au professeur Johnstrup l'usage
de spécimens du Musée royal minéralogique de Copenhague, lesquels
embrassent toutes les variétés que l'on avait distinguées. Parmi les basaltes
étaient des échantillons venant de la plage d'Ovifak, et des basaltes et des
pyrites nickelifères venant d'autres parties du Groenland: ces deux derniers
spécimens m'ont été d'une utilité toute spéciale dans l'étude de ce sujet.
» La question de l'origine probable du fer et des particularités du basalte
est traitée en détail dans six Chapitres, savoir :
» 1° Nature du fer natif et du basalte qui le renferme, démontrée au
moyen de spécimens provenant de la localité ; leurs propriétés chimiques
et physiques.
» 2° Caractère géologique de l'île de Disco et caractère lithologique des
roches contenant le fer natif. Comparaison de ces roches avec celles qui
n'en contiennent pas et avec du basalte provenant d'autres régions du
globe. Remarques sur les gigantesques formations basaltiques du Groen-
land pénétrant et inondant des gisements de houille, et les formations
abondant en débris végétaux.
» 3° Nature des autres minéraux trouvés avec le fer et le basalte, et leurs
relations par rapport au fer et aux roches.
» 4° Composition des roches basaltiques provenant d'autres parties du
{') Le professeur Andrews rapporte mon opinion dans son Adresse ù l'Association bri
tannique, en 1876. [Rapport des trai'au.r de l' Association britannique, p. lxxiii.)
90..
(676)
Groenland, et étude spéciale d'un basalte contenant du fer natif, prove-
nant d'Assuk, dans l'Ile de Disco.
» 5° Dissemblance entre le fer natif d'Ovifak et toutes les météorites con-
nues : impossibilité d'expliquer l'origine de ce métal autrement qu'en le
considérant comme l'un des éléments du basalte.
» 6° Autres prétendues météorites du Groenland, et les couteaux des ha-
bitants faits de fer natif.
» Les résultats d'une longue élude m'apportent une conviction absolue
que ce fer est d'origine terrestre, et, dans beaucoup de cas, si intimement
uni au basalte, que les cristaux feldspathiques et autres de celte dernière
roche pénètrent les particules de fer, et que le fer est, selon toute proba-
bilité, un produit secondaire formé par l'action décomposante des couches
de lignite et autres matières organiques que les immenses dykes basal-
tiques ont pénétrées, et par-dessus lesquelles le basalte s'est épanché. »
MEMOIRES PRESENTES.
PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sw une loi universelle relative à la dilatation
des corps. Note de M. Maurice Lévy.
(Commissaires précédemment nommés : MM. Phillips, Resal, A. Cornu.)
« 1. Dans mes précédentes Communications, j'ai montré que si l'on
admet l'une ou l'autre de ces deux hypothèses équivalentes, à savoir, que
les actions qui s'exercent entre molécules d'un corps chaud ne dépendent
que de leurs distances mutuelles et non de la température, ou que la cha-
leur spécifique sous volume constant ne dépend, au contraire, (jue de la
température, il s'ensuit nécessairement, et en toute rigueur, que la pres-
sion sous volume constant est une fonction linéaire de la température.
» Diverses objections ont été faites à celte loi. Ces objections ne sau-
raient s'adresser à mes déductions, qui sont rigoureuses, mais seulement à
l'hypothèse qui m'a servi de point de départ.
» Je me propose ici d'examiner spécialement cette hypothèse, et de cet
examen ressorliront les deux points suivants : le premier, qui résulte déjà
de mes précédentes Communications, c'est que l'hypothèse en question,
loin d'être nouvelle, se trouve dans les ouvrages les |)lus classiques, dans
ceux de Clausius, de Rankine, de Ilirn, de M. Resal, etc., sans qu'on ait
songé à la combattre; qu'on ne s'élève si vivement contre elle que depuis
(677)
que j'en ai lire un corollaire qui y était rigoureusement contenu; le se-
cond, c'est que, même en écartant cette hypothèse, la loi que j'ai indiquée,
et ceci me semble très-remarquable, subsisterait tout au moins comme loi
d'approximation; elle cesserait d'être mathématique, mais elle ne perdrait
ni son utilité, ni son caractère d'universalité.
)) 2. Soient i>, p, T le volume, la pression et la température absolue
d'un corps; prenons f et T pour variables indépendantes.
» Soit c la chaleur spécifique sous volume constant; nous ne ferons d'a-
bord, sur cette quantité, aucune hypothèse, en sorte que c est une fonc-
tion quelconque de v et T.
» Posons
r
"" = ,, c = ^^,
q étant ainsi la chaleur totale actuelle ou sensible du corps.
» Quelle que soit la fonction c supposée donnée, il n'est pas difficile de
montrer :
» 1° Que la relation entre c, />, T est nécessairement
(i) /? = -^o4-nïH-E
./lTJ;'f.T-,
dv
oùp^ei n sont deux fonctions du volume spécifique (^seulement; on voitque
Po est la pression due à l'attraction moléculaire, si l'on refroidit le corps
jusqu'au zéro absolu sans changer son volume;
') 2° Que si U est la chaleur interne, on a
(2) d\] ^dq-^ Ap.dv = cd'T + f ^ + Ap^ dv.
» Le produit du second terme
(3) (S + A;,)*
par l'équivalent mécanique E représente ainsi l'expression rigoureuse du
travail des actions moléculaires, indépendamment de toute hypothèse.
» Ceci posé :
'I i" Si l'on regarde les molécules d'un corps chaud comme étant en
(678)
repos, alors il est clair que leurs actions mutuelles ne dépendent que de
leurs distances et non de la température; donc la pression due à ces ac-
tions est la même que si la température du corps était portée au zéro
absolu sans que son volume soit modifié; cette pression est donc p^, et la
chaleur équivalente au travail de cette pression est A^,, dv, ce qui exige, à
cause de (3), que -? = c; par suite, il en est de même du troisième terme
de (i) et notre loi se trouve rigoureusement exacte. C'est ce qui a été admis
par M. Boltzmann.
» 2° Supposons les molécules d'un corps chaud en mouvement autour
de positions moyennes. Si l'on admet, avec tous les physiciens qui ont
voulu tirer parti de cette conception, que la force vive moyenne de ce
mouvement est proportionnelle à la température absolue du corps, comme,
en vertu de la première proposition de la Thermodynamique, cette force
vive moyenne est Eç, il s'ensuit que Eq serait égal à la température T, mul-
tipliée par un facteur constant; d'où ^ — o et notre conclusion subsiste-
rait toujours.
» Elle subsiste même si l'on suppose que la force vive moyenne est une
fonction quelconque de la température au lieu de lui être propor-
tionnelle.
» Maintenant écartons toute espèce d'hypothèse; admettons simplement
que le mouvement calorifique est d'amplitude très-faible par rapport aux
distances moléculaires. Le travail des forces moléculaires, répondant à un
accroissement de volume dv, ne sera plus rigoureusement le même que
celui qui existerait si les molécnles n'oscillaient pas autour de leurs posi-
tions moyennes, c'est-à-dire qu'd ne sera plus rigoureusement p^dv; mais
il ne différerait de cette expression que d'ime quantité très-faible par rap-
port à elle-même, en raison de la faible amplitude des oscillations des
molécules; de là résulte, en vertu de (3), que, si '-y n'est pas rigoureuse-
ment nul, comme cela aurait lieu en vertu des hypothèses précédemment
admises, cette quantité est au moins très-petite par rapport a p^ et, par
suite, par rapport à^ : il s'ensuit que le dernier terme de (i) est lui-même
très-petit par rapport à p^ en sorte que, si ce terme n'est pas rigoureuse-
ment nul, il constitue tout au plus un terme de correction, comme nous
l'avons annoncé en commençant, et cela en dehors de tonte hypothèse
autre que la faible amplitude des oscillations calorifiques.
» Ajoutons que, dans ce cas, l'approximation fournie par les deux pre-
miers termes de l'équation (i), c'est-à-dire par la forme linéaire, est d'au-
(679)
tant plus grande que l'amplitude de ces oscillations est plus faible. Il est
donc à présumer que cette approximation serait très-grande pour les corps
solides et liquides dont les molécules ont moins de mobilité; comme,
d'autre part, la forme linéaire est rigoureuse pour les gaz parfaits, il s'en-
suit qu'il n'y aurait à utiliser le terme de correction que pour les gaz peu
éloignés de leur point de liquéfaction et les vapeurs surchauffées (').
)) Maintenant, une fois établi que le dernier terme de l'équation (i) est
nécessairement très-petit par rapport aux deux autres, il n'est pas difficile
de mettre cette notion à profit pour donner de ce terme une expression
approchée, calculable et utilisable pour le physicien. »
CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la maturation de la graine du seigle.
Note de M. A. Muntz.
(Renvoi à la Section d'Économie rurale.)
« Les résultats qui sont contenus dans cette Note font partie d'un tra-
vail d'ensemble, sur la composition de la graine des céréales à diverses
époques de la maturation.
» Il sera question aujourd'hui, plus particulièrement, de la graine du
seigle, examinée après la fécondation de l'euibryon et à diverses époques
de l'accroissement jusque après la maturité, et seulement au point de vue de
la production de l'amidon.
» La graine de seigle, à quelque degré de maturité qu'on la prenne, a
une saveur insipide, qui ferait penser à l'absence de matière sucrée. Cepen-
(') On admet souvent que la chaleur spécifique sous pression constante de ces vapeurs
est constante. On peut démontrer le théorème suivant : Si la chaleur spécifique sous pres-
sion constante d'un corps est constante ou, plus généralement, ne dépend que de sa tempé-
rature, son volume spécificjue ne peut être que linéaire par rapport à sa température.
Nous avons d'ailleurs vu que, si c'est la chaleur spécifique sous volume constant qui ne
dépend que de la température, c'est la pression qui est linéaire par rapport à la lerapéra-
lure. Donc, s'il existe un corps dont les deux chaleurs spécifiques ne dépendent que de la
température, il faut nécessairement, et en toute rigueur, que son volume et sa pression
soient l'un et l'autre linéaiies par rajiport à la température.
C'est ce qui a lieu pour les gaz parfaits. Et ces deux théorèmes contiennent l'exposé
extrêmement sinqile de la théorie des gaz, comme de celle des vapeurs surchauffées, si,
pour ces dernières, on admettait, à titre expérimental, que leur chaleur spécifique sous
pression constante est constante.
{ 68o )
dant, en traitant la graine par l'eau et précipitant la liqueur par le sous-
acétate de plomb, on obtient une solution qui, sans action immédiate
sur le réactif cuivrique, devient fortement réductrice lorsqu'on la chauffe
pendant quelques instants avec un acide faible. Il existe donc dans ces
graines une matière capable, comme le sucre de canne, de se transformer
rapidement en sucre réducteur par l'action des acides.
» Dans le but d'isoler et de caractériser cette substance, on a broyé une
certaine quantité de graine, prise avant la maturité, à l'époque où elle
contient un suc laiteux, avec de l'eau chargée de sous-acétate de plomb.
On a exprimé, saturé l'excès de plomb par l'hydrogène sulfuré, neutralisé
l'acide acétique devenu libre et évaporé à basse température. Le sirop ob-
tenu a été mis en contact avec de l'alcool fort, qui en a précipité une masse
blanche, amorphe, d'une apparence nacrée et chatoyante, refusant de
cristalliser. Purifiée par des traitements réitérés à l'alcool, cette matière, en
dissolution dans l'eau, ne dévie pas le plan de la lumière polarisée et ne
réduit pas la liqueur de Fehling. Chauffée à loo degrés pendant deux à
trois minutes, avec de l'eau contenant 2 pour 100 d'acide sulfurique, elle
dévie fortement vers la gauche le rayon polarisé et réduit la liqueur cui-
vrique. Le pouvoir rotatoire du glucose formé, rapporté au rayon jaune,
est égal à — 5'i° à. la température de 23 degrés, et diminue notablement à
mesure que la température s'élève.
» Eu versant un lait de chaux dans la solution de ce glucose, on obtient
un abondant précipité caillebotté qui, exprimé à froid et lavé avec de l'eau
glacée, donne, lorsqu'on sature la chaux par un acide, une solution de
lévulose normal dont on a pu prendre le pouvoir rotatoire et constater les
principales réactions.
)) Ces divers caractères de la substance qui joue le rôle de sucre dans
la graine de seigle ont fait penser qu'elle était identique avec le sjnmii/irose,
matière sucrée trouvée par M. Pope (') dans les Synanlliérées, et plus parti-
culièrement dans les tubercules de topinambours. Ces prévisions ont été
confirmées par la comparaison avec le sucre des topinambours que nous
avons préparé, M. Aubin et moi, dans le but d'étudier quelques-unes de
ses propriétés.
» Le synanthrose est la seule matière sucrée qu'on ait rencontrée dans
la graine du seigle; il existe en forte proportion dans le grain peu développé,
dans la substance duquel il entre pour prés de moitié ; il diminue graduel-
(') Animl. dcr Chem. luid Pharin.,i. CLVi, p. l8i.
Pour 100 de
graine sèche,
Svnanthrose.
Amidon.
45,00
24,55
3o,49
37,70
ig,o6
47>36
15,29
56,82
l3,I2
64, o3
6,85
68,75
5,19
70,45
(681 )
lement à mesure que la maturalion avance, et est remplacé par l'amidon
qui se forme, sans aucun doute, à ses dépens.
» On peut voir celte transformation dans le tableau qui suit :
Eau pour 100
de graine fraîche.
25 mai ( ' ) 73,20
2 juin 72,90
12 juin 64 î 6+
24 juin 55,01
6 juillet 26,64
'2 juillet (') 14,97
3 mois après ( ' î 1 5 , i o
» Cette transformation mérite de fixer l'attention ; elle montre que la
cellule végétale peut employer, pour la production de l'amidon, des ma-
tières sucrées très-diverses. L'inidine, qui accompagne généralement le syn-
anthrose, n'a pas été rencontrée dans le seigle. Quant à la dextrine, que
les auteurs signalent comme existant en forte proportion (i i à 12 pour 100)
dans cette graine, on n'a pu en trouver aucune trace.
» Si la proportion de synanthrose diminue à mesure que la graine mûrit,
elle ne disparaît jamais entièrement et l'on retrouve, dans le seigle mûr,
des quantités variables, mais toujours notables, de ce sucre. Le tableau
suivant donne quelques résultats rapportés au grain sec.
Synanthrose
pour 100.
Seigle (le la ferme de Vincenncs ( 1878) 5, 16
Id. i(I. id. (1877) 3,68
Seigle de Montagne ( A Isace ) ( 1 878 ) 4 > ^^
Seigle d'Aubusson (Creuze) (1873) 3,44
Seigle des collections du Conservatoire ( i855 1 i ,9g
» La transformation en amidon paraît se continuer dans le grain con-
servé.
» Le synanthrose n'est pas également réparti dans les diverses parties
( ' ] Dix jours après la floraison.
{'] Époque de la récolte.
(') Grain conservé en tas.
C. R., 1878. 3" Semestre. (T. LXXXVII, N° 19.) 9'
( 682 )
du grain; du seigle de Vincennes (1878) a été moulu et divisé en trois
parties ; on a dosé :
Synanthrose
pour 100.
Dans la farine blanche. 3,5o
Dans la farine bise 4'^?
Dans le son 6,23
» De la farine blanche du commerce en a donné 2, 32. Ce sucre commu-
nique sans aucun doute au pain de seigle quelques-unes de ses propriétés
physiques.
» Le blé, l'avoine, l'orge, le mais ne contiennent pas de synanthrose,
mais du sucre de canne; il devient ainsi facile de reconnaître, dans inie
farine, l'addition frauduleuse de farine de seigle. Il est curieux de voir des
espèces aussi voisines élaborer, pour la même fonction, des sucres diffé-
rents. J'insisterai sur ce point en parlant de la maturation chez les autres
espèces de graminées cultivées comme céréales (' ). «
CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur tes dangers de remploi de V alcool méthylique
dans l'industrie. Note de M. L. Poixcaré. (Extrait par l'auteur.)
(Renvoi à la Commission des Arts insalubres, )
« Des animaux, ayant séjourné pendant huit à seize mois dans un air
constamment renouvelé, mais chargé d'une certaine quantité de vapeurs
d'alcool méthylique, ont tous présenté pendant la vie une notable tendance
à l'embonpoint et au développement de l'abdomen; de la titubation tou-
jours passagère, et surtout des accès de grande surexcitation, avec im-
pulsions irrésistibles. A l'autopsie, ils ont offert, tous aussi, une hyper-
trophie considérable du foie, qui remplissait la plus grande partie de la
cavité abdominale ; une dégénérescence graisseuse de cet organe, portée au
plus haut degré; une altération de même nature des fibres musculaires du
cœur, des cellules épithéliales, des tubes urinifères et d'un grand nombre
de cellules des poumons; enfin de la congestion, avec léger processus in-
flammatoire des méninges et des centres nerveux.
» En exigeant, dans un but de surveillance, l'addition de cetle substance
à l'alcool destiné à l'industrie, l'administration des Contributions indirectes
(') Ces recherches ont ctc faites à l'Instilnt agronomique.
( 683 )
crée donc, pour la santé de certains ouvriers, des dangers beaucoup plus
graves que ne le faisaient supposer les observations de M. Dron, de Lyon, et
les expériences d'Eulenberg, de Berlin. Il est d'autant plus urgent de faire
procéder à la recherche d'un autre mode de dénaturation de l'alcool, que
l'intervention de ce produit dans l'industrie tend de jour en jour à prendre
de l'extension. »
M . Gélis fait connaître à l'Académie que, en ce qui le concerne, il lui a été
demandé cette année 70000 kilogrammes de sulfocarbonate de potassium
pour le traitement des vignes phylloxérées. D'après les commandes qu'il a
reçues, il se dispose à en fabriquer 200000 kilogrammes pour l'année qui
va s'ouvrir. Dans ces circonstances, il prie l'Académie de s'intéresser auprès
des Compagnies de chemins de fer, pour obtenir le transport des sulfo-
carbonates à prix réduit, dans les mêmes conditions que le sulfure de
carbone.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. J. Warton, de Philadelphie, adresse, par l'entremise de M. Dau-
brée, une boussole marine à aiguilles de nickel, construite à peu près sur
le modèle de sir William Thomson. Quatre boussoles identiques ont été
placées sur des croisières russes; l'auteur désirerait que cette boussole fût
mise à l'épreuve sur un navire de la marine française, pour y être comparée
aux boussoles à aiguilles d'acier.
(Commissaires : MM. Daubrée, Edm. Becquerel, Mouchez).
M. E. Bazin adresse une Note relative à un projet d'éclairage des mines
à la lumière électrique.
(Renvoi à la Commission du grisou).
M. N. Zassiatki adresse, de Moscou, une Note intitulée : « Nouvelle mé-
thode pour déterminer l'aire d'un cercle ».
(Renvoi à la Section de Géométrie).
( 684 )
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Un volume de M. Jnn. Moreau, intitulé : « Mémoires de Physiologie
(vessie natatoire, torpille électrique, intestins, nerfs vasculaires) »;
2° Une brochure de M. F. Le Blanc, intitulée : « Méthode d'essai du pou-
voir éclairant et de la bonne épuration du gaz à Paris, de MM. Dumas et
Regnault » ;
3° Une brochure de M. Cli. Broncjniart, intitulée : « Note sur un nouveau
genre d'Orthoplère fossile, de la famille des Phasmiens, provenant des ter-
rains supra-houillers de Commentry [Protopliasma Diiinasii) ».
M. Charcot prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les
candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Médecine et Chi-
rurgie, par le décès de Cl. Bernard.
(Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie).
ASTRONOMIE. — Sur la direction de la verticale à l' Observatoire de Paris.
Note de M. A. Gaillot, présentée par M. Mouchez.
« Nous avons été amené, dans ces derniers temps, à examiner si l'on pou-
vait constater, à l'Observatoire de Paris, des variations dans la direction
de la verticale, et, s'il s'en manifestait réellement, quelle pouvait en être
l'amplitude.
» Dans ce but, nous avons examiné minutieusement les déterminations
qui ont été faites de la latitude du cercle de Gambey, latitude qui a été
étudiée avec assiduité, surtout de 1 856 à 1 86 1 . Il en a été fait, pendant cette
période et par dix observateurs différents, 1077 observations, dont la
moyenne générale donne
Latitude du centre du cercle de Gambey ^S" 5o' i i",8o
» Nous allons examiner quelles peuvent avoir été les variations de cette
valeur, soit qu'on les suppose croissant d'une manière continue avec le
( 685 )
temps, soit qu'on les considère comme périodiques, annuelles ou diurnes,
ou enfin comme purement accidentelles.
» 1° Varialions continues. — Nous avons trouvé, en réunissant toutes
les observations d'une même année :
Années.
1856
1857
1858
1859
1860
1861
Nombre
de
déterminations.
286
2?.4
181
i58
io3
Secondes
de la
moyenne annuelle.
••"89
11,53
11,89
II ,78
12,16
11,64
Excès
sur la
moyenne générale,
+ o"o9
— 0,27
+ 0,09
— 0,07
-f- o,36
— o, 16
» De ces écarts minimes et alternativement positifs et négatifs, on ne
peut évidemment tirer aucune relation entre le temps et les variations de
la latitude. On sera d'autant plus porté à les considérer comme accidentels,
qu'ils sont exactement de même ordre que ceux qui résultent de la com-
paraison suivante des moyennes personnelles aux observateurs, dont les
déterminations alternées ont fourni la moyenne générale :
Observateurs.
Besse-Bergier
Chacornac
Folain
Goujon
Ismaïl
Lépissier
Loewy
OEllzen
Thiiion
Yvon Villarccati ,
Nombre Secondes
de de la
déterminations, moyenne personnelle
143
54
335
28
72
■ 44
37
85
125
54
,1,73
,1,44
12,09
11,68
11,82
i.,7t^
12,27
">79
",47
.1,83
Excès
sur la
moyenne générale
—
0,07
—
0,36
+
0.29
—
0,12
-1-
0,02
—
o,o4
4-
0,47
—
0,01
—
0,33
+
o,o3
» 2° Varialions périodiques annuelles. — Dès la fin de i865, à la de-
mande de M. Le Verrier, nous avons étudié les variations périodiques an-
nuelles de la latitude du centre du cercle de Gambey. Nous allons présenter
les résultats auxquels nous sommes parvenus, et qui ont été déduits de la
même série d'observations, i856 à 1861.
( 686
Mois.
Excès de la moy. mensuelle
sur la moy. générale.
Mois.
Excès de la moy. mensuelle
sur la moy. générale.
Janvier
— 0,23
Juillet. . . .
-1- 0 , 25
Février
— 0,06
Août
-f- 0, 16
Mars
— o,o3
Septembre. .
-j-o,i3
Avril
+ 0,10
Octobre. . . .
— 0,07
Mai
-+-o,i6
Noveinbrc. .
— 0,11
Juin
+ 0,25
Décembre. .
-0,27
» On représentera très-approximativement ces écarts par la formule
[''60° 1
^g^-^ X (i- 95 jours )J,
t étant le nombre de jours écoulés depuis le i" janvier.
» Ici, la variation, quoique faible, est trop bien marquée et trop régu-
lière pour qu'il soit possible de la méconnaître. Doit-on l'attribuer à une
oscillation annuelle de la verticale? Ce n'est certainement pas impossible;
mais notre conviction personnelle est qu'elle peut parfaitement s'expliquer
par de légers cliangements, dépendant de la température, dans les coeffi-
cients de la réfraction et de la flexion.
» 3° f^arialions périodiques diurnes. — Nous avons relevé toutes les déter-
minations faites en i856, en les séparant en observations de jour et en
observations de nuit, et nous avons comparé les résultats obtenus, par un
même observateur, dans chaque série. Trois astronomes seulement, ayant
effectué un nombre suffisant d'observations dans les deux séries, nous ont
fourni les résultats suivants :
observateurs.
Besse-Bergier
Goujon
Lépissier
Nombre d'observations.
Secondes de
Jour.
la latitude.
Jour.
Nuit.
Nuit.
29
45
11,73
II ,72
18
10
11,83
11,42
n
i
4'
11,89
12 ,01
Moyeniies, eu égard au nombre d'observations. . . 1 1 ,78 11 ,81
» Il serait difBcile de voir dans ces valeurs aucune trace d'une variation
diurne de la latitude.
» 4° f^ariadons accidentelles. Limites extrêmes. — Nous tirerons encore
du relevé complet des déterminations faites en i856 les limites extrêmes
des résultats obtenus par tous les observateurs, sans éliminer aucun de
ces résultats, quelque raison que nous ayons parfois de le faire, et dans
i-dessous
de 1
a inoy,
8",
63
9^
,i3
9.
,26
9
,81
9)
,90
- 3,. 7
4- 2,48
— 3,67
-i- 2,22
- 2,54
-+- 2,19
- i>99
+ 2,09
— «>9o
-(- 1,83
( 687 )
le but de montrer que les plus grands écarts ne dépassent pas ceux qui se
produisent accidentellement dans la pratique des observations.
Plus grands écarts des observations Excès des plus grands écarts
-— ^ "" sur la moyenne générale.
au-dessus de la moy.
.4", 28
l4,02
'3,99
13,89
i3,63
» Ceux qui savent combien l'observation du nadir présente parfois de
difficulté dans un Observatoire situé au milieu d'une grande ville, à proxi-
mité de voies très-fréquentées, où par conséquent les trépidations du sol
déterminent des ondulations du mercure extrêmement gênantes, ceux-là
ne trouveront pas ces écarts exagérés, et ne croiront nullement avoir be-
soin de faire intervenir une déviation de la verticale pour les expliquer.
» De ce qui précède, nous pouvons conclure qu'à l'Observatoire de
Paris les déviations continues, périodiques ou accidentelles de la verticale,
si elles ne sont pas nulles, restent comprises dans des limites où l'observa-
tion est impuissante à les constater. Il n'y a par conséquent d'autre indé-
termination dans la fixation de la latitude que celle qui résulte des réfrac-
tions anormales et de l'imperfection des moyens d'observation, et nous
estimons que ces deux causes réunies ne doivent guère apporter qu'une
erreur possible de o",2; en admettant même que cette erreur fût un peu
plus grande, par suite de l'incertitude sur la moyenne des déclinaisons des
étoiles, il pourrait y avoir seulement une constante à ajouter à tous les
résultats précédents, ce qui ne produirait aucun changement dans les va-
riations que nous avions à étudier. «
MÉCANIQUE. — Sut une propriété simple^ qui caractérise le mode de répartilion
du poids d'un solide, posé sur un sol horizontal élastique, entre les diverses
parties de sa base, quand celle-ci est une ellipse horizontale. Note de M. J.
BocssiNESQ, présentée par M. de Saint-Venant.
« J'ai démontré, dans une Note du 7 octobre 1878 [Comptes rendus,
t. LXXXVI, p. 5 19), que, lorsqu'un solide a pour base une ellipse
«1= 0-
( 688 )
et qu'il se trouve posé sur un sol horizontal élastique, le poids de ce solide
se distribue entre les diverses parties de sa base, de manière qu'un élément
plan quelconque, ayant les coordonnées a-, j, en supporte par unité d'aire
I
la fraction — '—, i i — "^ | '• Celle-ci deviendrait évidemment
ZTt a' b' siiiB \ a'- l>''
I
si l'on remplaçait les coordonnées rectangles jc, y par des coordonnées
obliques jc',j', mesurées, à partir de la même origine, parallèlement à deux
demi-diamètres conjugués quelconques «', b', faisant entre eux un angle ô.
Or, il résulte de la forme de cette expression que des droites écjuidislanles
infiniment rapprochées, pai-allèles à une direction quelconque, divisent l'ellipse de
sustentation en bandes d'aires inégales, mais toutes également chargées.
» En effet, prenons pour axe des j' le diamètre parallèle à la direction
considérée, pour axe des x son conjugué, et divisons la bande, comprise
entre deux ordonnées voisines ayant pour abscisses x' et x' -\- dx', en élé-
ments parallélogrammes clx'dj' sinQ. Le poids total porté par la bande
dx'
vaudra évidemment le produit de —7 par l'intégrale
» Si nous adoptons, sous le signe/, une nouvelle variable?/, définie par
la relation
cette intégrale devient
1 {" du _
résultat qui est bien indépendant de x' .
» D'ailleurs la propriété démontrée est entièrement caractéristique du
mode de distribution qui la présente. En d'autres termes, pour que des pa-
rallèles cquidistantes divisent la base elliptique de sustentation en bandes égale-
(689)
ment cliair/ées, quelle que soil leur orientation, il faut que la fraction du poids
total que supporte l'unité d'aire d'un élément plan soil exprimée par lajormule
.1- y
I
•mab \ a h
1) Je le démonlrerai en représentant par
. _ 'Il _ -ZJ
iTzabX' Ci' h-
-J[^o-)
ce que porte l'unité d'aire dans tout autre mode de répartition du poids,
j [x, r) désignant une fonction inconnue. La charge sur chaque élément
plan da sera donc la somme de celle que nous venons de considérer et d'une
autre, exprimée par/(jr,j)f/cr. D'ailleurs, comme la première donne déjà,
sur chaque bande parallèle à un axe quelconque des j' et de largeur
cte'sinS, la charge totale demandée^? la seconde, f[x, y) da, devra
donner en tout sur la même bande une charge nulle. Ainsi la moyenne
des valeurs que prend/(x, y), le long de toute droite joignant deux points
du contour de la base de sustentation, doit être nulle. Cela posé, menons
à l'intérieur du contour une courbe qui s'en écarte très-peu, mais d'ail-
leurs quelconque. Toutes les cordes, tangentes à la courbe intérieure, qui
joindront deux points voisins du contour, seront aussi courtes qu'on vou-
dra, et la fonction continue y^(.T, /) ne pourra avoir, le long de chacune
d'elles, sa valeur moyenne nulle, sans s'y annuler identiquement. Donc
J {x,j) r= o, en tous les points de la bande comprise entre le contour pro-
posé et une courbe voisine menée intérieurement; et la valeur moyenne
dey (a.*,/), le long de toute corde joignant deux points de celle-ci, est nulle
par le fait même qu'elle le serait en prolongeant la corde jusqu'au contour
proposé. Ou peut ainsi raisonner sur la courbe intérieure comoie on l'a
fait sur le véritable contour lui-même, et démontrer, de proche en proche,
c\\xeJix, y) s'annule en tous les points de la base de sustentation, i)
ANALYSE MATHÉMATIQUE. ~ Sur certaines séries ordonnées par rapport
aux puissances d'une variable. Note de M. Appell, présentée par
M. Bouquet.
'! Je considère une série ordonnée par rapport aux puissances crois-
C. R., 187P, 2"= Semescre. (T. LWXVII, N° 19.) 02
( 690 )
santés d'une variable réelle .r
(l) S{jc) = U^ -i- U,X ->r U2X- -{-... + U„X" -\- . . ,
dans laquelle le coefficient u„ reste positif pour les valeurs de n supérieures
à un nombre déterminé. Je suppose que le produit n'~''n„. où p désigne
un nombre positif quelconque, tend vers une limite A différente de zéro
quand n croît indéfiniment. Une pareille série est convergente pour toutes
les valeurs de jc plus petites que l'unité; elle est divergente si l'on attribue
à X la valeur i. La somme S(.r) de cette série est une fonction de jc qui
est finie et continue tant que x est plus petit que r, et qui croit indéfini-
ment quand x tend vers r. Je me propose de montrer que le produit
(i — x)''S{x)
tend vers la limite Ar(^) quand x lend vers l'unité par des valeurs infé-
rieures à I.
» Je remarque d'abord que, pour démontrer ce théorème, je puis né-
gliger au commencement de la série un nombre fini quelconque de termes;
car, lorsque x tend vers i, la somme de ces termes en nombre fini reste
finie, et le produit de cette somme par (i — xY tend vers zéro. Par suite,
en désignant par S,„(x) la somme de la série S(a:i moins la somme des
m premiers termes, si l'un des deux produits
{i-x)PS(x), {i-'X)PS,„{x)
a une limite, l'autre en a une aussi, et ces deux limites sont égaies.
» Cela posé, je considère la série
I .2
Je désigne par i'„x" le terme général de cette série, de façon que
p{p-hl).. .(p-i-n — i)^
d'où l'on déduit
I .2. . ./2
>
„.-.„ = P±p + ^]...{p+n-^_^,_^_
« I^orsque n croît indéfiniment, le deuxième membre de cette égalité
( 691 )
tend vers une limite qui est — — ; donc
hmn'-r^',,^^^, {fi = co).
» D'après cela, si l'on revient à la série (i) et si l'on se souvient que,
dans cette série, on a
lim 7i '"''«„ = A, (// =1 co ),
on voit que le rapport — des termes de même rang, dans les deux séries,
tend vers une limite qui est Ar(/)). Soit k un nombre plus grand que cette
limite AT{p); il existe un nombre entier m tel que, pour 7i = m et pour
toute valeur de ii plus grande que m, le rapport - " soit inférieur à A-, de
sorte que
et enfin
l,„{x) désignant la somme de la série (2) moins la somme des }?i premiers
termes. De même, si l'on appelle h un nombre plus petit que AT{p), il
existera un nombre m' tel que
S,„-(.r) >hl,„.{a-);
par conséquent, en supposant, par exemple, que m soit le plus grand des
deux nombres finis m et ni',
hl,„{x) < S,„(x) < kl,„{oc).
)) En multipliant tous les termes par (i —ocY, nous avons
//(! - x'/'ljx-)<[i - x)PS,„[x-Xk{\ - ocYl,„[x).
» Si maintenant on fait tendre x vers i par des valems inférieures à
l'unité, le produit (i — x)''l,„{x) tend vers i, car, d'après la définition de
l{x), on a (i — jr)''2(jr) — i ; donc, quand .r tend vers l'unité, le produit
(i — a)''S,„(.r) et, par suite, le produit (i — x'fSlx) conservent une valeur
finie comprise entre h et A. Comme les nombres h et A sont aussi rap-
prochés qu'on le veut du nombre AT{p), le produit (i — x^S^x) a une
limite qui est Ar(^).
92..
( Gga )
» Exemples. — Dans la série hypergéométrique F(a, |3, 7, .r), le coef-
ficient de x'\
u = "(« + i)...(a + /^-i).p(p + i)...(p + «-i)
" 7 (7 -t- 1 ) . . . ( 7 -I- « — I ) . 1 . 2 . . , «
est tel que
Si donc [a. -\- Ci — y) est positif, on a
lim (i - x)«-P-ïF (a, e, V, x) = ^^v)r(.+ ^- 7.: ,
lorsque x tend vers i.
» Dans la série
?W = 7 + --= + •••• + 7-
on a
I
n'^'iu,,— i;
donc
lim(i-a:-);ç(.r)=:r(^^) = s/7^
pour J? r= I.
)) Si, dans la série S{x) (i), le produit nii„ tend vers une limite A diffé-
rente de zéro quand x croît indéfiniment, le théorème précédent ne peut
plus s'appliquer. Mais alors le quotient
S(x)
log ( I — .r j
tend vers A quand x tend vers i. Pour le démontrer, il suffit de consi-
dérer, à la place delà série l{x)[i), la série
log(! ~x) = --V-- -h
■i II
G(!:0MÉTRIE. — Sur la rectification d'une classe de courbes du quatrième ordre.
Note de M. G. Darbocx.
« Dans une Communication récente, j'ai montré comment la reclifica-
tion des ovales de Descartes peut se déduire de la propriété que possèdent
(693 )
ces courbes d'être anallagmaliqiies par rapport à quatre cercles (dont l'un
se réduit à l'axe de symétrie). Je me propose de montrer aujourd'hui que
ma méthode peut se générahser, et qu'appliquée soit aux quarliques bicir-
culaires, soit aux courbes d'intersection d'une sphère et d'une surface du
second degré, elle conduit à la rectification de ces courbes et montre que
leurs arcs sont des sommes d'intégrales elliptiques.
» Considérons une courbe plane ou sphérique, anallagmatique par rap-
port à une sphère de centre O, dont nous désignerons le rayon par R.
Soient M, M' deux points de la courbe, inverses ou réciproques par rapport
à cette sphère, et soit P le point réciproque par rapport à la même sphère
du point-milieu du segment ^IM'. Quand le point M décrit un arc de la
courbe, les points M' et P décrivent des arcs que nous appellerons corres-
pondants au premier arc. Ces définitions étant admises, on a le théorème
suivant :
» La somme [si J{- est négatif) ou la différence (5/ R- est positif) de deux arcs
correspondants de l' anallagmatique est égale à l'intégrale
A = / ^^^_^_ ], , v'i^" {'^■x'' -)- df- -I- dz-) — [xdy ~ ydx)- — {jdz — zdjf - {zdx - xdz,-
étendue à l'arc correspondant de la courbe décrite par le point P ; x, j\ z
désignant les coordonnées du point P par rapport à trois axes rectangulaires
ayant leur origine en O.
» Supposons maintenant qu'une courbe plane ou sphérique soit anal-
lagmaticjue par rapport à quatre sphères deux à deux orthogonales entre
elles et orthogonales au plan ou à la sphère qui contient la courbe. Le
raisonnement employé dans ma première Communication montrera que
l'arc décrit par un point de cette courbe est égal à la somme de deux, trois
ou quatre intégrales semblables à l'intégrale A. La détermination de l'arc
sera donc ramenée à celle de ces intégrales.
» Dans le cas des courbes du quatrième ordre que nous avons définies
plus haut, les courbes lieux des pointsP, et auxquelles se rapportent les inté-
grales A, sont des coniques. Servons-nous de la propriété de ces courbes
d'être unicursa les et remplaçons dans l'intégrale x,/,z |)ar leurs expressions
rationnelles en fonction d'un paramètre t. Nous reconnaîtrons ainsi que
les intégrales A ne contiennent qu'un radical du quatrième degré. Il est
donc démontré que l'arc des courbes considérées est une somme d'inté-
grales elliptiques.
( 694 )
» On peut obtenir la même proposition en employant le système de
coordonnées curvilignes que j'ai étudié dans mon ouvrage Sur une classe
remarquable de courbes el de surfaces algébriques. L'expression de l'arc des
courbes du quatrième ordre considérées se présente sous la forme
ds - ' VP -^'''^
' ^\J(?~-a)[f-b){p-c)[p-d)'
où M a pour valeur
M = ks!p~a h B v'p - A -i C v> - c -. D y/p - d,
A, B, .. . étant des constantes quelconques. Si l'on multiplie les deux ternies
de la fraction qui exprime ds par les sept expressions que l'on obtient en
changeant dans M, de toutes les manières possibles, le signe des trois der-
niers radicaux, ds prendra la forme
^l^ _ P y/p^^ ^p -I- . ■ ■ + S \f{f^a ) ( p - <!- ) ( p -7) rfp H- . . . ^
^(p_„)(p_6)(p-c)(p-^J(p-p,)
où p, s sont des fonctions rationnelles de p, les termes non écrits au numé-
rateur se déduisant de ceux qui y figurent par des permutations effectuées
sur a, b, c, d. On voit donc que l'arc de la courbe est une somme d'inté-
grales elliptiques, telles que
L
Pdp
^/(p_6)(p-c){p-rf)(p_p,)
et d'intégrales trigonométriques
S dp
I
\/{p — d){p—p,)
ce qui confirme le résultat obtenu par notre première méthode.
» On voit qu'il y a des intégrales elliptiques de quatre modules diffé-
rents; mais on établira aisément que deux des modules seulement sont
arbitraires, les deux autres étant des fonctions des deux jn-emiers. Du reste,
le nombre de ces modules peut se réduire lorsque les constantes A,B, C, D
cessent d'être toutes différentes de zéro,
» Il est juste de rappeler, en terminant, les beaux travaux de M. Serret
( 695 )
sur la rectification de l'ellipse de Cassini, qui fait partie des courbes aux-
quelles s'applique notre proposition générale, et ceux de M. W. Roberts
sur les courbes sphériques qui sont l'intersection d'une sphère et d'un cône
du second degré dont un des axes principaux passe par le centre de la
sphère ( ' ) »
CHIMIE ORGANIQUE. ~ Sur un dérivé iorlé fin camphre. Note de M. All.Hali.er.
(Extrait.)
« Dans le but de préparer un dérivé cyané du camphre, j'ai traité à
chaud une solution benzinique d'un mélange de camphre iodé et de bor-
néol sodé, obtenu d'après les indications de M. Baubigny, par une solution
d'iodure de cyanogène dans le même hydrocarbure.... J'ai obtenu des cris-
taux qui présentent la composition d'un dérivé iodé du camphre. L'inverse
s'est donc produit de ce qu'on pouvait espérer, c'est-à-dire que, au lieu
d'une substitution de cyanogène, il y a eu substitution d'iode
ICAz 4- C'°H'^ NaO = NaCAz + C'"H'nO.
En effet, le liquide aqueux renferme du cyanure de sodium, de l'iodure de
sodium et de l'iodure de cyanogène en excès, qui est sans doute combiné
à l'iodure de sodium.
» Ce corps, lorsqu'il est complètement pur, se présente sous forme de
cristaux blancs, croquant sous la dent, et paraissant appartenir au système
clinorhombique. Il est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'éther,
la benzine, etc 11 fond entre 43 et 44 degrés et ne se solidifie que vers
28 à 29 degrés. Chauffé à 100 degrés, il émet des vapeurs sans se décom-
poser. Vers i5o degrés, il y a un commencement de décomposition.
') La formule répond àC'"H'^IO. »
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE, — Sw ta région du spectre solaire indispensable à la
vie végétale. Note de M. P. Bert, présentée par M. P. Duchartre.
« Lorsque j'eus constaté, en 1869 {Comptes rendus^ i4 février 1870),
que les végétaux, et surtout les Sensitives, placés derrière un verre vert,
(') Voir, en particulier, le Mémoire sur quelques propriétés géomitnques relatives aux
fonctions elliptiques [Journal de M. Lioiivillc, t. X, p. 297 ).
( <596 )
périssent rapidemeiil, je crus trouver l'explication de ce fait dans la couleur
verte des feuilles vues par réflexion ou par transparence. Ne laisser arriver
sur ces feuilles presque que de la lumière verte, c'était, me disais-je, ne
leur donner que ce qu'elles rejettent comme inutile. Mais réfléchissant que
ces feuilles, sous une grande épaisseur, paraissent rouges, et qu'ainsi elles
n'utilisent pas non plus la lumière rouge, je pensai que les plantes de-
vraient périr également derrière un verre rouge. Ma surprise fut grande de
voir que la vie végétale persiste presque indéfiniment dans ces conditions.
» Cette apparente contradiction appelait un examen plus approfondi.
1) Si l'on examine au spectroscope, avec une lumière comparable par
son intensité à la lumière diffuse du soleil, sous l'influence de laquelle
doivent être faites toutes les expériences sur les verres colorés, les verres
verts et les verres rouges, voici ce qu'on voit : le verre rouge intercepte
le jaune et toute la partie plus réfrangible du spectre, ne laissant passer
que l'orangé et le rouge ; le verre vert laisse tout passer, sauf les trois
quarts environ du rouge, à partir de la gauche du spectre.
» Le premier suffit pour entretenir la vie; le second tue. Donc la partie
nécessaire et suffisante du spectre se trouve dans ce rouge qu'absorbe le
verre vert. Mais est-ce à toute l'étendue interceptée du rouge que doit être
attribuée cette vertu?
» Eu comparant avec mon verre vert une dissolution de chlorophylle,
je m'aperçus que la partie du rouge qu'il absorbait s'étendait, de gauche à
droite, jusqu'à la première bande d'absorption caractéristique de la chlo-
rophylle qui s'y trouvait comprise. Je pensai alors que c'était la partie
même du spectre correspondant à celte bande qui, absorbée par la feuille,
lui était indispensable pour vivre.
)> N'ayant pu, parmi les substances vertes que j'examinai dans ce but,
en trouver une qui bornât son action sur le spectre à arrêter cette région,
je dus mettre en expérience la chlorophylle elle-même.
» Des plantes, éclairées par une bonne lumière diffuse, mais entourées
de cuves à glaces parallèles contenant une dissolution alcoolique de chlo-
lophylle très-fréquemment renouvelée, ont cessé immédiatement de s'ac-
croître, et n'ont pas tardé à périr. Or, cette dissolution, très-faible et sous
couche fort mince, n'interceptait guère dans le spectre que la région carac-
téristique du rouge.
» C'est donc là la partie indispensable de la lumière blanche; c'est là,
du reste, que récemment JM. Tiiniriazeff (') a reconnu le maximum de
{') Comptes rendus, scanrc du 28 mai 1877.
( 697 )
réduction de l'acide carbonique. Si on l'empêche de frapper la feuille, il
n'y a plus d'augmentation de poids de la plante, qui, réduite à consommer
les réserves antérieurement accumulées dans son organisme, s'épuise et finit
par mourir.
» Mais si cette région du spectre, comprise entre les raies B et C, est
nécessaire à la vie végétale, il y aurait quelque exagération à dire qu'elle
lui est suffisante. Derrière les verres rouges les plantes vivent très-long-
temps, sans doute, mais elles s'allongent à l'excès, sont grêles, avec des
limbes foliaires étroits et peu colorés. C'est qu'elles sont privées des rayons
bleu violet.
» Ainsi, chaque région du spectre solaire contient des parties qui
jouent un rôle actif dans la vie des plantes. Du côté des rayons les plus
rcfrangibles se trouvent ceux qui président à la destruction de la tension
et par suite à l'héliotropisme ('). Dans le rouge sont ceux qui déter-
minent la tension des tissus et produisent les phénomènes réducteurs,
fondement de la vie végétale. Leur ensemble, pondéré suivant les propor-
tions qui forment la lumière blanche, est nécessaire pour l'entretien d'une
bonne harmonie vitale.
» Il est très-vraisemblable que ces régions utilisables par les plantes
sont précisément marquées par les diverses bandes d'absorption de la chlo-
rophylle; mais il faudrait, pour en être bien sur, opérer sur des spectres
lumineux dont on intercepterait par des écrans diverses régions, pour
recom[)Oser ensuite la lumière d'ensemble à l'aide de lentilles. Les mau-
vais temps ne m'ont pas permis d'opérer, cet été, avec la lumière solaire,
qui nécessite, du reste, la complication d'un héliostat; je me dispose à
entreprendre des expériences avec une forte lumière électrique. »
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Des relations que présentent les phénomènes de
mouvement propres aux organes reproducteurs de quelques Phanérogames
avec la fécondation croisée et la Jécondation directe. Note de M. Ed. Hec-
KEL, présentée par M. Duchartre.
« Dans l'introduction de son livre récent, Sur les effets de la fécondation
croisée et de la fécondation directe dans le règne végétal [^), Ch. Darwin,
(') Voir ma Note dans les Comptes rendus, séance du i6 septembre 1878.
( = ) Traduction française annotée par le D"' Edouard Heckel; Reinwald, Paris, 1877,
p. 2 et 3'j5.
C. R., 1878, 2= Semestre. (T. LXXXVll, N° 19.) 9^
( 698 )
énumérant les différentes dispositions qui assurent le croisement, s'exprime
ainsi :
« Les organes mâles et femelles de quelques fleurs sont irritables et les insectes qui les
touchent se saupoudrent de pollen dont le transport sur les autres fleurs est ainsi effectué. »
» Plus loin, il dit encore :
« Je n'ai rien à dire ici de l'irritabilité des étamines qui se meuvent après le contact des
insectes : tous ces mécanismes favorisent évidemment ou assurent la fécondation croisée. »
» John Lubbock (') est tout aussi affirmatif pour ce qui concerne le
mouvement spontané des étamines : il admet l'opinion de Sprengel qui
interprète ce phénomène en faveur de la fécondation croisée. J'ai pensé
qu'il était désirable d'avoir sur ce point autre chose que de simples pré-
somptions, et, après deux années de recherches, j'ai obtenu les résultats
suivants, que je prends la liberté de faire connaître à l'Académie, bien que
je sois résolu à poursuivre mes expériences, autant que possible, chez tous
les végétaux à organes reproducteurs irritables.
» I. Les plantes douées de mouvement staminal provoqué, telles que Ber-
beris, Mahonia et Centaurea, Microlonchus , Cirshim, Cichoriurrij bénéficient
au plus haut degré de la fécondation croisée et souffrent au même degré
de l'autofécondation. C'est la fécondation croisée qui est le plus souvent
produite, les insectes étant vivement attirés dans ces fleurs par tm nectar
abondant. Le mouvement staminal ne pouvant ici se produire qu'à la
suite de l'intervention d'un insecte, et, dans les Berbéridées, les étamines
se trouvant fortement éloignées du pistil, il s'ensuit qu'en dehors de toute
irritation aucune imprégnation pollinique n'est assurée. Dans les Synan-
thérées, une disposition spéciale bien connue permet, malgré l'état forte-
ment protérandre des fleurs, l'arrivée du pollen propre sur le stigmate et
une fécondation qui, bien que réalisée par un pollen vieilli et desséché,
est suivie d'une fructification médiocre, mais assurée. C'est là une supério-
rité justifiée par la situation des Synanthérées dans la série végétale. Quant
au mouvement staminal provoqué, comme on l'avait admis a priori^ il vient
en aide au croisement et est au service de cejiiode fécondatif.
» IL Les plantes douées de mouvement staminal spontané, et elles sont
les plus nombreuses, ont été étudiées dans les genres Géranium, Ruta,
Limnantlœs, Saxifracja, Phylolacca. Ces végétaux, comme les précédents,
ont été observés comparativement dans les conditions ordinaires et en état
(') On britisk wild Jlotvers considcrcd in relation to insccts; Londres, iS^S, p. i5i.
( 699 )
de préservation (par une gaze) du contact des insectes : aucune différence
notable, comme nombre des graines et comme grosseur des fruits, n'a pu
être constatée. La fécondation croisée, artificiellement pratiquée, ne donne
pas de meilleurs résultats que la fécondation directe également obtenue
par des moyens expérimentaux et pratiquée sous gaze. Les graines prove-
nant de l'un et de l'autre mode fécondatif ont donné des plants presque
identiques, quand elles ont été semées dans les mêmes conditions. Ces faits
me portent à admettre que, contrairement à l'assertion de Sprengel et
de John Lubbock, le mouvement spontané est appelé à réaliser la fécon-
dation directe le plus souvent. Il est à remarquer que le mouvement pro-
voqué qui constitue, au profit des plantes douées de cette fonction, une
perfection physiologique incontestable, est le privilège, le plus souvent, des
Dicotylédones gamopétales, c'est-à-dire de végétaux élevés en organisation,
lesquels, grâce à ces conditions favorables à leur descendance, peuvent
facilement perpétuer, en l'accentuant, leur supériorité acquise. Cette
observation sera applicable au cas du mouvement provoqué des organes
femelles.
» IIL Les plantes que j'ai fait connaître comme douées d'un mouve-
ment auquel j'ai donné le nom de mixte présentent, au point de vue qui
m'occupe, une manière d'être spéciale. Le mouvement staminal provoqué,
tout différent de celui qui existe dans les autres plantes, y a pour résultat
d'exciter les étamines à s'éloigner brusquement du pistil. Il a pour résultat
de frotter les anthères contre la face inférieure de l'abdomen et du thorax
de l'insecte et par conséquent d'en faciliter le transport sur les autres
plantes. Le mouvement provoqué vient donc en aide à la fécondation
croisée. Quand les insectes sont éloignés des fleurs au moyen de gazes, la
fécondation directe seule peut se produire par le rapprochement vespéral
des étamines autour de l'organe femelle. Les observations et les expé-
riences ont porté sur les genres Hetianthemum, Sparmannia et Portulacca.
Quant à la fécondité, elle est considérablement augmentée par le croi-
sement.
» Les plantes douées du mouvement mixte auraient donc, d'après ces
observations, l'avantage d'être le plus souvent croisées (et le sens du
mouvement staminal augmente ici les chances de réalisation de ce mode
fécondatif), et, quand le croisement fait défaut, d'être certainement aulo-
fécondées. Elles sont donc, au point de vue qui m'occupe, et par le fait
de la superposition des deux ordres de mouvements, aussi bien pourvues,
dans la lutte pour la vie, que les Synanthérées, malgré leur place dans la
série.
93.
( 700 )
» IV. Pour ce qui concerne les mouvements des organes femelles, les
recherches ont porté sur les genres Mimiiliis, Martjnia et Tecoma pourvus
de stigmates bilamellaires irritables. Ces organes ne se contractent que
sous l'influence d'une irritation directe. Ce sont comme deux lèvres tou-
jours orientées de façon à lécher le pollen étranger appliqué sur la tète
des insectes visiteurs : elles paraissent de plus jouir d'une sensibilité spé-
ciale, car, après une irritation déterminée par une poudre inerte, le temps
d'occlusion des lèvres est manifestement plus court qu'à la suite de l'appli-
cation du pollen propre ou étranger à la plante. Quand les insectes sont
écartés, la fécondation directe ne se produit que rarement ou point du
tout : lorsque cette dernière est réalisée artificiellement, il y a manifeste-
ment infériorité comme production des graines, et celles-ci donnent des
végétaux rabougris. La fécondation croisée, qui est, dans les conditions
normales, le plus fréquemment réalisée, donne au contraire à ces plantes
une fécondité remarquable. Ici le mouvement provoqué est donc au ser-
vice de la fécondation croisée.
» V. Le mouvement stigmalique spontané a été étudié dans le Passi-
flora cœndea, très-communément cultivé en Provence, et dont les fleurs
sont fréquemment visitées par les insectes. L'influence de la fécondation
croisée m'a paru rester sans avantage appréciable, et l'éloignement des
insectes sans désavantage sur la fécondité et le développement des graines.
M Eu somme, d'après ces recherches, le mouvement provoqué dans
les organes, tant mâles que femelles, paraît servir physiologiquement à la
fécondation croisée, tandis que le mouvement spontané paraît destiné à
assurer la fécondation directe dans des plantes qui ne tirent pas profit bien
sensible du croisement.
» Le premier caractérise le plus souvent des végétaux élevés en organi-
sation, le second paraît être propre à des plantes moins haut placées dans
la série. »
MINÉRALOGIE. — Reproduction des feldspalhs par fusion el par maintien pro-
longé à une température voisine de celle de la fusion. Note de MM. F.
FocQUÉ et Michel Lévy, présentée par M. Daubrée.
(Commissaires : MM. Daubrée, H. Sainte-Claire Deville, Des Cloizeaux).
« Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie le résultat de nos
premiers travaux sur la reproduction artificielle des feldspaths, à l'aide
d'un procédé sensiblement identique à celui qui a donné naissance à la
( 70' )
cristallisation des mêmes minéraux clans les roches éruptives épanchées à
haute température, sans intervention notable d'éléments volatils modifica-
teurs.
» Nous fondons au fourneau Schlœsing, dans un creuset de platine,
à une température voisine de celle de la fusion du platine, soit des feld-
spaths naturels porphyrisés, soit des mélanges artificiels des éléments chi-
miques qui les constituent: silice et alumine à l'état de précipités chimiques
desséchés, carbonates de sonde et de potasse fondus, carbonate de chaux
calciné. Dans les deux modes d'opérer, les résultats sont identiques.
» De tous les feldspaths, l'oligoclase est le plus fusible, puis viennent le
labrador, l'albite, l'orthose et le microcline, et enfin l'aaorthite, qui est le
plus réfractaire. Cet ordre de fusibilité, qui est le même pour les mélanges
artificiels, nous a déterminés à opérer d'abord sur l'oligoclase, le labrador
et l'albite; nos expériences sur l'orthose et l'anorthite ne sont pas encore
terminées.
» Une foisle mélange fondu et transformé en une matière homogène qui,
par refroidissement brusque, donne un verre isotrope, nous le transpor-
tons rapidement sur un bec de Bunsen soufflé par une trompe et nous le
laissons pendant quarante-huit heures à une température aussi peu infé-
rieure que possible à celle du point de fusion. Après ce délai, nous lais-
sons refroidir le creuset sans autre précaution.
» A l'état de fusion, la matière occupait un petit espace, par exemple, le
quart de la capacité d'un creuset de lo grammes; pendant le chauftage à
la trompe, la matière se boursoufle généralement et forme un champi-
gnon buUeux et volumineux, d'apparence porcelanique. On soupçonne à
peine à la loupe sa nature cristalline ; mais l'examen au microscope pola-
risant, à lumière parallèle, des plaques minces pratiquées après sciage à
l'archet, à différents niveaux, permet de reconnaître qu'il y a eu cristalli-
sation par prise en masse.
■» L'oligoclase s'est présenté à nous sous la forme de petits cristaux (mi-
crolithes) généralement très-allongés (o""'',4 sur o"™,o3) et fibreux suivant
pgf, s'éteignant parallèlement à cette arête qui coïncide avec la normale
optique de l'oligoclase. La plupart de ces microlithes présentent la mâcle
de l'albite. Ils se groupent aussi suivant la mâcle de Baveno et plus rare-
ment suivant celle de Carlsbad. Nous avons également observé des cris-
taux développés suivant la face g,, avec prédominance de l'arête g, h,', ces
cristaux, comme les précédents, présentent des stries très-fines, suivant l'a-
rête pg, .
( lo-i. )
» Les cristaux développés près de la surface du culot sont très-fins, très-
allongés suivant pg, et groupés radialement à la façon des sphérolithes.
On connaît des exemples naturels d'oligoclase ainsi disposé, précisément
aux salbandes de certaines roches éruptives (variolite de la Durance, mi-
nettes du Morvan).
» Le labrador artificiel est encore mieux cristallisé que l'oligoclase; ses
cristaux présentent avec la plus grande netteté la niâcle de l'albite, souvent
répétée plus de vingt fois dans un même individu. Ici l'allongement a lieu
presque exclusivement suivant l'arête /?§•, et les extinctions dans cette zone
oscillent entre zéro et 3o degrés; les cristaux de labrador se groupent en
sphérolithes à la surface du culot ; mais ces sphérolithes sont moins fibreux
que ceux de l'oligoclase. Les roches naturelles présentent aussi de pareils
sphérolithes (andésite ampbibolique d'Acrotiri-Santorin).
» Pour l'albite, des cristaux semblables s'observent, mais en moins grand
nombre et plus fins, ce qui tient à ce que nous avons opéré jusqu'à présent
dans des conditions de température moins favorables; mais les propriétés
de ces petits cristaux sont tout aussi caractéristiques.
» En résumé, nous avons obtenu les précédents feldspaths dans des
conditions simples et assez voisines de la fusion purement ignée, avec la
composition chimique, les propriétés optiques et même avec la structure
qu'ils affectent généralement dans un grand nombre de roches éruptives.
L'action des gaz du fourneau ou de ceux qui sont contenus dans les matières
préalablement fondues n'est peut-être pas négligeable, ainsi que semblent
l'indiquer la production simultanée de petites plages d'opale et le bour-
souflement de la matière.
» Les feldspaths cristallisent ainsi avec tant de facilité qu'on a dû sou-
vent, dans les expériences de laboratoire, les obtenir et les méconnaître.
Le défaut d'emploi du microscope et l'incertitude qui a longtemps régné
sur les propriétés optiques des feldspaths dans la lumière polarisée paral-
lèle expliquent comment ils ont pu passer inaperçus. La cristallisation
facile des feldspaths était cependant à prévoir, eu égard à leur extrême
abondance dans les roches éruptives et aux conditions si variées dans les-
quelles on les observe.
» Nous comptons poursuivre ces études, en cherchant à reproduire non
plus des feldspaths simples, mais des associations de minéraux différents,
et en outre en faisant intervenir des éléments volatils. »
( 7o3 )
MINÉRALOGIE. — Sur deux échantillons de cristaux naturels de sulfate de ma-
gnésie [epsomite] de dimensions remarquables. Extrait d'une lettre de
M. P. dkRocville à M. Daubrée.
« J'ai l'honneur de vous adresser, pour être placé sous les yeux de
l'Académie, un échantillon de cristaux naturels de sulfate de magnési
(epsomite) atteignant la proportion déplus d'un centimètre. C'est, je crois,
le premier exemple observé de pareilles dimensions pour les cristaux na-
turels de cette substance. J'ai cru y reconnaître à première vue les faces M
et les modifications h', g', a^, c-.
» Ces cristaux ont été recueillis dans une carrière de gypse triasique du
département de l'Hérault ; ils tapissent les parois de la carrière sur une
surface très-limitée et sur une petite épaisseur; le sulfate y est dans un
état constant de suintement, et forme, en se solidifiant, un enduit luisant
sur le gypse. La matière encroûte les outils au bout de peu de temps, et les
cristaux qui se forment offrent, ainsi que vous pouvez en juger, une très-
belle transparence.
» Le sulfate existe-t-il tout formé dans la roche ou, ce qui est plus vrai-
semblable, se conslitue-t-il par voie de double décomposition (carbonate
de magnésie et sulfate de chaux) ? C'est ce que je ne saurais encore décider.
Quoi qu'il en soit, c'est un fait de plus à ajouter aux phénomènes de dépôts
cristallins actuels, que vous avez si bien mis en lumière. »
A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 5 heures. D.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 4 novembre 1878.
Annales des Ponts et Chaussées, Mémoires et Documents; octobre 1878.
Paris, Duuod, 1878; in-8°.
Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité et des Conseils d'ar-
rondissement du déparlement du Nord pendant l'année 1877, présenté à
M. le Préfet du Nord ; par M. le D'^ Pilât; n° XXXVL Lille, imp. L. Da-
uel, 1878; in-8°.
( 7o4 )
Association viticole de l'arrondissen ent de Libourne pour l'étude du Phyl-
loxéra et des moyens de le combattre. Bulletin des travaux; octobre 1878.
Liboiirne, imp. Dessiaux et Constant, 1878; in-8".
Le Scepticisme scientifique de notre temps; par M. E.-J. Pérès. Nîmes,
typogr. Clavel-Ballivet, 1878; in-S".
Matériaux pour ime étude préhistorique de l'Alsace; par MM. Bleicher et
Faudel. Colmar, imp. C. Decker, i878;in-8°. (Présenté par M. Daubrée.)
Mémoires de Physiologie. Vessie natatoire. Torpille électrique. Intestin.
Nerfs uasculaires; par F. -A. Moreau. Paris, G. Masson, 1877 ; in-8°.
Mémoires pour sentir à l'histoire des découvertes géographiques et ethnogra-
phiques en Océanie; par M. leD" E.-T. Habit. — Le descobriclor. Godinho de
Eredia. Paris, imp. E. Martinet, 1878; in-8°. (Présenté par M. de Qualre-
fages.)
Méthode d'essai du pouvoir éclairant et de la bonne épuration du gaz à Pari%
de MM. Dumas et Recjnault; par M. F. Le Blanc. Paris, imp. Boucliard-
Huzard, 1878; in-4".
Actualités scientifiques publiées par M. l'abbé Moigno. Les Microbes orga-
nisés. Leur rôle dans la fermentation^ la putréfaction et la contagion. —
L'ozone. Ce qu'il est, ses propriétés physiques et chimiques, etc. Paris, librairie
des Mondes et Gauthier-Villars, 1878; 2 vol. in-18.
Note sur un nouveau genre d' Orthoptère fossile de ta famille des Phasmiens,
provenant des terrains supra- houillers de Commentry [Allier) (Protophasma
Dumasii); par M. Ch. Brongniart. Sans lieu ni date; br. in-8°. (Extrait
des Annales des Sciences naturelles. )
Origine géométrique et représentation géométrique des fonctions elliptiques,
abéliennes et de transcendantes d'ordre supérieur; par M. Yvon Villarceau.
Sans lien ni date; opuscule in-4°.
Sur le développpement, en séries, des racines réelles des équations; par
M. YvoN Villarceau. Sans heu ni date. Opuscule in-4''.
Recherches sur la quinamine; par A.-C. Oudemans. Sans lieu ni date;
br. in-8. (Extrait des Archives néerlandaises , t. XIll.)
Triplice omaggio alla Santità di Papa Pio IX nel suo giobileo episropale
offérto dalle Ire romane Accademie. Roma, typogr. délia Pace, 1877; in-4°-
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
SÉANCE DU LUNDI li NOVExAlBRE 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉRÎOmCS ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. Lœwt, en présentant à l'Académie, au nom de M. Sléphan et au sien,
leur Mémoire relatif à la détermination des deux différences de longitude
Paris-Marseille et Alger-Marseille, s'exprime comme il suit :
« Les résultats généraux de ce double travail ont été déjà communiqués
par M. Stéphan, dans une lecture faite devant l'Académie, le i6 avril 1877.
» La publication actuelle renferme l'ensemble de toutes les opérations :
les appareils astronomiques et électro-magnétiques dont nous avons fait
usage y sont décrits d'une manière succincte, mais néanmoins suffisante
pour l'intelligence complète de notre procédé; les observations y sont rap-
portées, dans leur ordre chronologique et sans élimination arbitraire, avec
l'enchaînement des calcids de réduction auxquels elles ont donné lieu;
enfin nous insistons spécialement sur la marche suivie pour évaluer les
petites erreurs, de sources diverses, qui peuvent affecter chaque différence
de longitude.
)) Le soin que nous avons apporté à celte appréciation des erreurs pro-
bables pourrait paraître superflu, eu égard à la concordance des résultats
individuels obtenus dans les soirées successives; mais cette concordance
ne suffit pas pour caractériser la précision réelle de la moyenne. Des obser-
C.R., 1S7S, -i' Semestre. {T. LXXXVII, N» £0.) 9^
( loG )
valions indépendantes, mais réitérées dans des conditions similaires, peuvent
présenter un accord remarquable et cependant être entachées d'une erreur
systématique considérable ; c'est seulement après une investigation de
toutes les causes d'erreur possibles et une appréciation rationnelle de
leurs influences respectives sur le résultat cherché que l'on possédera une
idée juste de la précision finalement obtenue. Nous avons ainsi trouvé que
l'erreur probable de chacune des deux différences de longitude s'élève
à ± o%oi I . La réalité de cette limite d'exactitude est d'ailleurs corroborée
par une autre considération.
» La détermination des longitudes Paris-Marseille et Alger-Marseille
fait partie d'un ensemble d'opérations plus complet, ayant pour but de
rattacher le réseau géodésique algérien au réseau français. J'ai effectué,
en collaboration avec M. le commandant d'état-major Perrier, la mesure
directe de la différence Paris-Alger, travail exposé dans un autre Mémoire
que j'ai eu l'honneur d'offrir à l'Académie dans la séance du 29 juillet
dernier. Or, si l'on examine les différences de longitude trouvées d'une
manière indépendante pour les trois sommets du triangle Paris-Mar-
seille-Alger, on constate que la fermeture de celui-ci est presque parfaite;
les petits écarts sont de l'ordre des erreurs probables calculées.
M Celte fermeture des triangles, qui est loin d'avoir été toujours réalisée
d'une manière aussi satisfaisante dans les entreprises géodésiques anté-
rieures ayant pour but, comme celle-ci, l'application de la télégraphie à la
détermination des longitudes, constitue un gage sérieux de haute préci-
sion pour les résultats auxquels nous sommes parvenus.
» Le Mémoire est terminé par un court appendice, où nous indiquons
la durée de la transmission des signaux entre Marseille et les deux autres
stations.
» L'inégalité de vitesse avec laquelle se transmettent ces signaux par le
conducteur aérien et par le câble sous-méditerranéen est frappante. Nous
avons trouvé, en nombres ronds, pour le premier 36 000 kilomètres à la
seconde, et pour le second 4ooo kilomètres seulement. Le temps directe-
ment déterminé pour la durée de la transmission des signaux entre Paris
et Marseille, c'est-à-dire pour une distance de 863 kilomètres, est de 0^024,
tandis que celle trouvée entre Alger et Marseille par le câble est presque
dix fois plus considérable; elle est égale à o%233 pour une distance
de 92G kilomètres. Ce second nombre n'exprime évidemment que le temps
de la charge pour arriver dans les deux extrémités du câble à Marseille, à
Alger, à un même potentiel électrique.
( 707 )
» Des recherches viennent d'être faites en Allemagne par M. le D'' Al-
brecht, au nom de l'Institut géodésique de Prusse, pour déterminer la
vitesse de rélectricité et la vitesse relative de la transmission des signaux
par les conducteurs aériens et par les câbles souterrains. Les résultats
trouvés par les géodésiens allemands concordent d'une manière complète
avec les valeurs relatives trouvées par nous il y a déjà quatre ans. Nos expé-
riences ont été faites, comme nous venons de l'indiquer, pour le câble
sous-méditerranéen, sur une longueur de 926 kilomètres, plus grande de
33 kilomètres que celle du câble souterrain allemand, et pour les fils
aériens nous avons opéré sur une distance de 863 kilomètres, c'est-à-dire
27 kilomètres de plus qu'en Allemagne. En tenant compte de ces petites
différences et en appliquant les corrections correspondantes, on arriva à
un accord presque parfait. Les deux valeurs pour la vitesse de transmission
par les conducteurs aériens ne diffèrent que de o%ooi, et la différence entre
celles qu'on a obtenues pour le câble souterrain et sous-méditerranéen
n'atteint pas o',oo2.
» Cet accord extraordinaire porterait à conclure que l'état d'installation,
de conservation et de conductibilité des fils télégraphiques et des appareils
dans les deux pays conduit à des effets électriques identiques. Mais je ne
connais pas encore les détails des travaux de M. le D'^ Albrechf, qui, dans
une publication faite en octobre dernier, a indiqué seulement les résultats
généraux de ses recherches. Il est donc impossible de préciser aujourd'hui
si cet accord exceptionnel est purement accidentel ou s'il est un résultat
forcé des conditions inhérentes au problème. Quoi qu'il en soit, les pro-
cédés que nous avons employés et les circonstances dans lesquelles nous
avons opéré étant bien définis, nous espérons que les chiffres fournis dans
le Mémoire ne seront pas sans intérêt pour les physiciens qui étudieront
de nouveau la question délicate de la prorogation des courants galvaniques
à travers les conducteurs, question qui a déjà donné lieu à tant de recher-
ches importantes depuis qu'elle a été traitée d'une manière si remarquable
par notre confrère M. Fizeau et par M. Gounelle. »
OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la vision des couleurs, et particulièrement de
l'influence exercée sur la vision d'objets colorés qui se meuvent circulairement,
quand on les observe comparativement avec des corps en repos identiques aux
premiers. (Deuxième Extrait de l'Opuscule de M. E. Chevreul.)
« La première partie de cet Opuscule est relative à une série de re-
94-
{ 7o8)
cherches purement expérimentales, exécutées avec l'intention de m'éclairer
sur ce qu'il faut penser de l'hypothèse appelée ^'ou;?5f-/ie/;»/io/<:, parM.Holm-
gren, professeur de Physiologie à l'Université d'Upsal, Suivant cette hypo-
thèse, il existerait trois couleurs fondamentales : le wuge, le vert et le violet;
le jaune serait composé de rouge et de vert, et le bleu de vert et de violet.
» Personne plus que moi n'avait intérêt à savoir la vérité, car toutes
mes recherclies sur la vision des couleurs et sur la distinction des trois
contrastes seraient erronées si l'hypothèse était vraie, et, conséquem-
nient, l'opinion de Newton sur la composition de la lumière blanche, et
l'interprétation donnée par Arago relativement à l'analyse de la lumière
et à sa synthèse opérée par son polariscope, relativement aux couleurs mu-
tuellement complémentaires; en outre, toutes les recherches qui n'ont pas
cessé de m'occuper durant plus de cinquante-deux ans seraient inexactes,
puisque l'interprétation des trois contrastes de couleurs est conforme à la
composition de la lumière, d'après Newton, composition admise par Arago.
» A ma connaissance, ma loi du cotitrasle simultané n'a été attaquée que
par M. Plateau ('); mais j'ai démontré que, pour juger ce contraste, il
avait réduit les couleurs juxtaposées à des zones tellement étroites, qu'elles
présentaient le mélange des couleurs à la distance où M. Plateau les voyait.
)) Quanta mes cercles chromatiques, ils ont été considérés, par M.Gruyer,
comme nuisibles aux arts de la tapisserie des Gobelins. Je me borne à rap-
peler ma réponse à cette allégation, réponse imprimée dans les Comptes
rendus (*).
» 11 n'est peut-être pas superflu de rappeler ici que l'étranger s'occupe
sérieusement de la disposition des yeux à bien voir les couleurs, lorsqu'il
s'agit de recevoir des personnes demandant à entrer dans la marine de l'État
et dans l'administration des chemins de fer. Une loi existe en Suède, depuis
deux ans, pour éviter de recevoir des hommes incapables de voiries cou-
leurs des signaux, en exigeant d'eux un certificat officiel attestant qu'ils les
voient bien. J'ajoute qu'en France le D' Favre se livre à des examens ana-
logues pour l'administration du chemin de fer de Lyon à Marseille.
» Je ne puis être étonné de cet état de choses après avoir écrit, dans le
livre De la loi du contraste simultané des couleurs, la phrase citée dans le
Compte rendu de la séance du 22 de juillet 1878, relative à l'examen ocu-
laire auquel je soumettais, déjà avant i835, les teinturiers désireux d'entrer
dans l'aleher des Gobelins (voir la p. i3o).
(') Comptes rendus, 2 de novembre i863, t. LVII, p. 713, et t. LYIII, p. 101,
(') Comptes rendus, 22 d'octobre 1872, t. LXXV.
( 7^'9 )
§ I. — FUion des couleurs inatèrictlcs en moui'cment.
M Exposons maintenant les expériences dont l'objet est de savoir si l'hy-
pothèse de jou/i(/-/(e/m/io//: doit faire rejeter la composition de la lumière
blanche admise par Newton. Je préviens, avant tout, qu'il s'agit ici d'exa-
miner des cas qui ne l'ont point été par les partisans de l'hypothèse; ce sont,
à savoir, les phénomènes continus de la vision des couleurs en mouvement
rotatif, depuis l'extrême vitesse jusqu'à la cessation du mouvement.
» Evidemment, en imaginant de recourir à un disque en mouvement
rotatif sur lequel des couleurs se trouvaient, c'était un moyen de recon-
naître la couleur que les matières colorées mélangées seraient capables de
produire. Mais, pour que ce but fût atteint, ne fallait-il pas avoir la cer-
titude que toutes les couleurs conserveraient entre elles la même aptitude
à agir sur la rétine, indépendamment de la vitesse. Eh bien, ces expé-
riences n'ayant point été faites, j'ai cru indispensable de les exécuter et
de déterminer préalablement les couleurs des mélanges au moyen des types
de mes cercles chromatiques. Ce sont ces expériences qui composent la pre-
mière partie de mon Opuscule, et dont je vais présenter les résultats prin-
cipaux.
» Le blanc, le noir et le gris, puis toutes les couleurs principales, ont
été soumis isolément au mouvement rotatif, et toujours observés compa-
rativement avec leurs identiques respectifs en repos; puis, toutes les cou-
leurs ont été associées, d'abord chacune avec le blanc, le noir et le gris,
puis entre elles.
» De plus, il ne faut pas oublier que tous les phénomènes visibles ont
été ramenés autant que possible aux types des cercles chromatiques.
» Cette multitude d'expériences m'a conduit à des propositions générales
que je vais énoncer dans les paragraphes suivants, après avoir donné une
idée précise de l'idée qu'on doit se faire, toujours d'après l'expérience, de
la vision des couleurs matérielles en mouvement rotatif.
» Il est indispensable de rappeler l'existence de deux principes généraux
dans l'histoire de la vision des couleurs, le principe de leur mélange et le
principe de leur contraste.
» 1. Principe de mélange des couleurs. — En comptant avec les artistes
trois couleurs simples, le rouge, le jaune et le tdeu, on compte trois cou-
leurs binaires : Vor-angé, formé de rouge et de jaune, le vert, formé de jaune
et de bleu, et le violet, formé de bleu et de rouge.
» On admet que des proportions convenables des trois couleurs sim-
( 7'o )
pies produisent zéro couleur, c'est-à-dire de la lumière blanche, si ce sont
des mélanges de rayons lumineux, et du blanc, du gris et même du noir si
ce sont des couleurs matérielles.
» 2. Principe du contraste des couleurs, — Il est diamétralement opposé
auprincipe du mélange ; il n'existe qu'à la condition que les couleurs soient
séparées et parfaitement distinctes à la vue; c'est à partir de leur ligne de
juxtaposition mutuelle que la différence des couleurs est plus grande; et,
comme je l'ai prouvé, elles perdent en partie au moins ce qu'elles ont d'i-
dentique, proposition qui revient à dire que leur modification est pro-
duite sur la vue comme si la complémentaire de l'une des couleurs s'ajou-
tait à l'autre.
» Quel a été le résultat de l'observation de la vision de cercles rotatifs
partagés en deux moitiés par une ligne diamétrale, l'une des moitiés étant
blanche et l'autre noire, grise ou d'une couleur quelconque?
» Le résultat a été le mélange uniforme de ce qui était visible sur les
deux moitiés, conformément au principe du mélange des couleurs.
■a Enfin, quand le mouvement était réduit au maximum de i5o à 120 et
au minimum à 60 tours par minute, alors le mélange commençait à se dé-
faire, et, si une moitié du cercle était blanche et l'autre d'une couleur a,
la moitié blanche présentait la complémentaire c de a ; dans cette condition
de mouvement, le cercle offrait donc à l'œil deux couleurs mutuellement
complémentaires, conformément au deuxième principe, le principe du
contraste des couleurs.
» Ainsi, entre mes mains, et d'après le principe fondamental de la mé-
thode a posteriori expérimentale, le même appareil peut donc servira dé-
montrer les deux principes diamétralement opposés de la vision des
couleurs.
» Ajoutons qu'entre les deux extrêmes de phénomènes il en est d'in-
termédiaires extrêmement intéressants, comme on va le voir, et qu'on ne
pouvait pas plus prévoir que l'apparition sur un carton blanc de la com-
plémentaire c d'une couleur a, soumise à un mouvement de rotation
d'une vitesse convenable.
§ II. — Des variations de ton d'après la clarté du jour.
» On aurait une idée fort imparfaite de la vision des couleurs matérielles
en mouvement de rotation en se bornant à l'étude des phénomènes ren-
trant dans le principe du mélange des couleurs, produits par les vitesses les
plus grandes, et ceux qui le sont par des vitesses comprises entre 160
( 71' )
et 60 tours par minute, phénomènes qui rentrent dans le principe du con-
traste des couleurs. La raison en est que des phénomènes nouveaux se
manifestent par des mouvements de rotation intermédiaire entre les deux
extrêmes.
» Rien de plus instructif que la diversité des résultats que l'on peut
observer entre le noir de fumée non calcine, associé au blanc à étendue
égale, et le rwir dejumée calciné, associé au même blanc ; mais n'exagérons
rien, les différences ne sont pas grandes : elles ne concernent que des dif-
férences de ton, et, heureusement, on observe en même temps que ces dif-
férences ont un accord parfait entre les cercles rotatifs, eu égard à des
phénomènes d'une importance que je ne crois pas exagérer en la qualifiant
de majeure. Quant aux différences de ton, elles me paraissent dépendre seu-
lement de la clarté du jour où on les observe.
» A la clarté du jour la plus vive, sans être celle du rayon de soleil, les
résultats ont été les suivants :
Noir de fumée non calciné moitié
Blanc moitié
\. Mouvement) „ . ,, , , ,
., ] Grislecerementverdutre,ton4
rapide. . )
i Couleur au-dessous du ton i
Couleurs séparées :
Noir, plus haut quelenorme.
>, Blajic, teinté dejaune orangé.
Noir de fumée calciné moitié
Blanc moitié
\. Mouvement ] _ . ,, , „
} Gris bleuâtre, ton 4 1 5.
rapide. , )
i Couleur au-dessous du ton i.
Noir, plusliaut nue le norme.
Blanc, teinte de laune plus
ralenti.. \ ,, . , . , ,
décidément orange que le
précédent.
» Par une journée très-sombre, les résultats ont été différents
Noir de fumée non calciné moitié
Blanc moitié
\, Mouvement ] Gris légèrement jaunâtre,
rapide. . \ ton 6 .
2. Mouvement ]
Au-dessous du ton i.
Noir de fumée calciné moitié
Blanc moitié
\, Mouvement rapide... Gris bleuâtre, ton 4.
1. Mouvement ralenti... Au-dessous du ton i.
ralenti. .
» En définitive, par un mouvement rapide :
Le noir de fumée non calciné donne un gris jaunâtre, ton 4-
Par un temps clair. .
Par un temps sombre.
Le noir de fumée calciné donne un gris bleuâtre, ton 4,5.
Le noir de fumée non calciné donne un gris légèrement jaunâtre, ton 6 .
Le noir de fumée calciné donne un gris normal, ton 4.
§ in. — Des différences de ton et de couleur d'après la diversité des vitesses,
depuis la plus grande jusqu'au repos.
» Certes, un des faits généraux les plus remarquables de ces recherches
( 7'2 )
est celui que présente le blanc associé à des étendues superficielles égales
de noir, de gris normal et de verts foncés.
» Pour fixer les idées, on peut distinguer la durée du phénomène pour
chaque expérience en trois phases :
» Première phase. — Elle commence à l'extrême vitesse de rotation, et
l'observateur doit fixer la couleur du mélange et l'élévation de son ton.
» Il arrive, pour les associations précitées, que le ton s'abaisse jusqu'au
premier ton et même au-dessous sans cesser de paraître homogène à l'œil.
Le minimum de ton est la fin de la première phase.
» Deuxième phase. — Elle commence à l'apparition d'une moire, qui est le
commencement de la séparation des couleurs. Elle finit avec la sépara-tion
des couleurs l'une de l'autre.
» Troisième phase. — Les couleurs sont nettement séparées, et c'est l'oc-
casion de faire remarquer que les noirs matériels ont, à l'instar du bleu, une
complémentaire orangée, résultat conforme au dicton des teinturiers : que le
noir est un bleu foncé et le bleu un noir clair, dicton que j'ai cité plus d'une
fois à l'Académie.
» Les verts foncés du 1 5 au 18 ton sont dans le cas du noir par le fait de
leur association avec le blanc.
» Rien ne faisait prévoir qu'une étoffe teinte auxGobelins, vert Ion i5
associé au blanc, donnerait un vert rabattu à -j^ de noir ton 3, et descen-
drait au ton I, et, fait encore imprévu, que, le mouvement diminuant, le
vert, en perdant du jaune, bleuirait, si le temps était Irès-clair, sans pour-
tant que le Soleil frappât la couleur, et que, le jaune se manifestant plus
tard, on obtiendrait enfin un contraste entre un vert ton 12 et un rouge
ton 1,3.
» Un vert ton 5, associé au blanc, donne un vert légèrement rabattu
ton 2, 5, qui descend au-dessous du ton i, et enfin un contraste, vert ton 4
et rouge ion 2.
» Les observations sur les phénomènes du vert associé au blanc, y com-
pris les feuilles vertes des pivoines et des figuiers, soumis au mouvement ro-
tafif, sont nombreuses, non-seulement l'abaissement du ton, mais des phé-
nomènes apparaissant postérieurement. Par exemple, le Soleil abaisse le ton
du jaune sert de la feuille de figuier en repos, et, quand elle subit le mou-
vement rotatif et que les couleurs se séparent, du violâtre apparaît encore,
plus tard du jaune se manifeste, et enfin contraste
De jaune veil tnti i n
De violet roii(;c Ion i .
» Des faits nombreux et imprévus, outre les précédents, sont encore
( 7'M
compris dans la |)remière Partie de l'Opuscule ; mais je ne pourrais en
parler sans des détails que le règlement des Comptes rendus interdit : je me
borne à faire remarquer, pour que cette seconde Note échappe au reproche
de la brièveté ou pour prévenir la critique de l'excès des détails dans cette
première Partie, que, sans ces détails, les faits nouveaux composant la
seconde Partie de l'Opuscule n'eussent pas été appréciés, et l'expression
précise et exacte du contraste simultané de couleur et de ton, aussi bien que
ceWe au contraste successif Q\. au contraste mixte, exaiimnés, au point de vue
statique et au point de vue dynamique, eût été impossible. »
THERMODYNAMIQUE. — Sur la dilatation des corps échauffés et sur les pressions
qu'ils exercent. Note de M. de Saint- Venant.
« Les Communications de M. Maurice Lévy, des ^3 et 3o septembre
1878 [Comptes rendus, p. 449> 4'56), sur une loi relative à la dilatation des
corps et sur l'action moléculaire dans ses rapports avec la température,
ont attiré l'attention des savants, et ont été spécialement, de la part de
M. Weber, le 7 octobre (p. 517), et de M. Bollzmann, le 22 (p. SgS),
l'objet de remarques auxquelles M. Lévy a répondu les 1 4 et 28 du même
mois (p. 554, 649), ainsi que le 4 novembre (p. 676).
» Je pense que, pour arriver en pareille matière à des conséquences
sûres, il y aurait nécessité de prendre en considération, au lieu de les re-
garder comme négligeables, des éléments analytiques qui sont du second
ordre pour la grandeur habituelle, mais qui subsistent à l'exclusion de
ceux du premier ordre, en sorte qu'ils sont ici d'une importance souve-
raine, comme je crois l'avoir démontré dans une Note du o janvier 1876,
intitulée : De la manière dont les vibrations calorifujues dilatent les corps, et
déjà vers la fin d'une Communication faite à la Société Philomathique le
20 octobre i855.
)) Je disais dans cet écrit, inséré à un Recueil peu répandu :
n Reste à expliquer, par des vibrations aiomiques, si la chaleur n'est pas autre chose, les
dilatations produites dans les corps par réchauffement; cela est facile si l'on attribue à l'ac-
tion entre atomes une loi en rapport avec tous les faits, ou si l'on admet que leur répulsion
(positive ou négative) croît habituellement plus vite quand les distances diminuent qu'elle
ne décroît quand les distances augmentent à partir d'une même grandeur; ce qui revient à
regarder le coefficient différentiel du second ordre de cette répulsion, pi is pai' rapport à la dis-
tance, comme étant habituellenient i,osilif. »
C. R., 1878, 1' Semestre. (T. LX.XXV1I, N" 20.) , qS
( 7'4 )
» En effet, dans un système réduit à deux atonies en vibration, la moyenne,
prise par rapport au temps, des distances où ils se seront trouvés succes-
sivement l'un de l'autre, aura été ainsi forcément plus grande que la dis-
tance d'équilibre ou de changement de signe de l'action, vu la résistance
moyenne plus considérable de ces deux atomes au rapprochement qu'à
l'écartement. D'où l'on peut conclure, en considérant un ensemble molécu-
laire, que les vibrations calorifiques, tout en pouvant affecter en sens diffé-
rents les couples consécutifs à chaque instant, ont pour effet d'augmenter,
pour tous, l'écartement moyen, et, par suite, d'accroître les dimensions
visibles et mesurables, ou de dilater les corps.
» Je continuais:
0 On voit ainsi que, si l'on veut ramener mathématiquement les lois de la chaleur îi celles
des actions atomiques, il faut tenir compte, dans le calcul, des quantités ou termes du se-
cond ordre dés développements de l'action atomique développée par de petits changements
des distances des atomes, ou de la courbure de la ligne qui figure sa loi. »
» J'ajoutais (i855) que, comme cette ligne courbe a nécessairement,
pour certaines distances plus grandes que celle d'équilibre, une inflexion
au delà de laquelle la courbure change de sens (ce qui explique les rup-
tures, peut-être même les liquéfactions), on peut s'expliquer comment, aux
abords du passage de l'état solide à l'état liquide ou réciproquement, la
communication d'une quantité de chaleur nouvelle produit quelquefois
une contraction au lieu d'une dilatation : dans l'eau, par exemple, comme
le rappelle M. Boitzmann.
» 2. J'ai lâché, dans la Note de 1876, d'appliquer à cela le calcul.
» En considérant deux atomes qiù exercent l'un sur l'autre une action
/{r), action tantôt répulsive, tantôt attractive, selon la grandeur de leur
distance mutuelle /', et dont l'un, pour plus de clarté, est supposé immo-
bile, puis en prenant pour inconnue le petit excédant
^ = r— To
de leur distance r au temps l sur celle d'équilibre Vq, en sorte que
y('o) = o,
on a une équation différentielle
( 7-5 )
» Si l'on ne conserve que le terme v/' (tq) du développement, l'intégrale
donne, en faisant
(2) _A_:=_a- et -(pourf = 0, v = o) = f„,
un mouvement simplement pendulaire
(3) t = - sinrîiî.
» Alors la moyenne -- | rdt des distances, pour un ou plusieurs temps
périodiques ^—> est simplement égale à la distance d'équilibre r„, et l'on
n'obtient aucune dilatation du système des deux atomes.
» Mais il en est autrement si l'on tient compte des termes qui suivent,
dont il suffit de considérer celui qui est affecté à la fois du carré de la
course t et de la dérivée seconde de la répulsion atomique spécifiée pour la
situation /• = r^. On voit alors que la distance moyenne, pour un temps —,
diffère de cette dernière distance et l'excède siy"(r„) est positif. L'excès
obtenu, ou la dilatation produite parle mouvement, est en raison directe,
non-seulement de l'énergie — ^ de ce mouvement (énergie tant potentielle
qu'actuelle, constamment et justement égale à l'énergie actuelle au passage
par l'état d'équilibre /• = j;, où la vitesse est Vg), mais encore de la dérivée
seconde y'(r„), et est en raison inverse du carré de la dérivée première
» 3. Si, au lieu de chercher ainsi la dilatation que la vibration donne
à ce système de deux points dont un est libre, on désire se faire quelque
idée de la pression qu'un ensemble atomique, tel qu'un corps ou une por-
tion de corps, peut exercer, par cela seul qu'il vibre, sur son enveloppe
supposée rigide, ou plus généralement sur ce qui l'entoure, on n'a qu'à
supposer qu'un seul point matériel se meut entre deux points immobiles
situés à une distance fixe 2rg l'un de l'autre, et qui exercent sur lui deux
(') On est arrivé simplement à ce résultat de 1876 par une méthode d'approximations
successives pouvant être poussée aussi loin qu'on veut, et que M. Roiissinesq m'a engagé à
employer de préférence à une intégration compliquée par fonction elliptique qui en aurait
masqué la loi, et qui d'ailleurs, elle-même, n'eût offert toujours qu'une approximation, vu la
nécessité de se borner à deux ou trois termes du dernier membre de l'équation (i).
95..
(7.G)
répulsions opposées (positives ou négatives)
(4) yK+o=y('-o) + ^/'('-o) + i/"(o + -,
(5) /(/o- 0 =/('•„) - v"('o) + ^V"('o) + ••••
On aura, en prenant la différence, une équation de son mouvement telle
que
(6) 5 = ^^^'^'-o)+--
» En faisant ^/'{ro) = — a- et en négligeant les termes non écrits, qui
dans l'équation (6) ne sont que des ordres troisième, cinqniènie, , . . , on a
un mouvement pendulaire
(7) .= '-^sma'L
» Il n'est pas question de dilatation dans un pareil système de trois
points, dont les deux extrêmes sont fixes; mais le point mobile exerce sur
chacun de ccnx-ci une réaction ou pression (4) ou (5) qni est celle dont
je suppose qu'on désire connaître la valenr moyenne /j. Ponr l'obtenir,
remplaçons dans le développement de l'une ou l'autre de ces réactions,
/(''u -T- •) pai' exemple, t par la valeur (7) -sin^V. Il vient
La valeur moyenne de sina'i étant nulle, et celle de
asin^rt'i = I — cos 2 a't
étant = I entre les limites ^ =0 et / = -,'5 si l'on remplace, en outre, dans
le dernier terme écrit, a'- par — 2j'{i-o), il vient, pour la pression moyenne
exercée par la masse élémentaire vibrante sur son enveloppe,
(8) p=J{i\)---~,-^.--,
4/'i>-.) 2
résultat dont le second terme est positif si la dérivée /"(/o) est positive,
car la dérivée/' (/'o) = est essentiellement négative (').
'] Cette sorte de considération, avec mise en comjite, con)mc il est fait ici, des dcrivées
( 7'7 )
» On voit que, tant sous le rapport de la dilatation d'un système libre,
réduit ainsi à deux ou trois points, que sous celui de la pression qu'il
exerce s'il est contenu ou simplement entouré, l'effet des vibrations dé-
pend de la dérivée seconde de la fonction qui exprime l'intensité de ces
actions atomiques en fonction des distances où elles s'exercent.
» 4. Ces résultats seront-ils détruits par des compensations mutuelles
si, au lieu de deux ou trois atomes, on considère un corps se composant
d'une multitude d'atomes? Nullement. On peut même voir facilement que
de nouveaux termes du second degré, dus alors aux dérivées premières
y(r), viendront s'ajouter à ce qui vient des dérivées secondes /"(/').
» En effet, les distances nouvelles r = Tq + ^ des atomes deux à deux
sont alors les racines carrées de sommes des trois carrés de leurs projec-
tions siu' trois axes des oc, y, z. On sait que, dans le calcul du potentiel ou
de l'énergie des actions moléculaires, il faut absolument, en développant
ces racines ou ces puissances j, comme ont fait Green et M. Neumann,
dont j'ai été dans le cas de généraliser le procédé ('), tenir compte de
trois termes polynômes des développements, dont le premier se réduit à r^.
Il en résulte, comme l'a fait voir M. Boussinesq dans un Mémoire trop peu
remarqué (-), qu'il subsiste, dans l'évaluation de la moyenne de l'augmen-
tation i = /• — /'„ de la distance de deux atomes d'un corps, des termes
proportionnels aux carrés des déplacements Ajt, Aj-, Az, Ax', Aj', Az' des
deux points [x, y, z), (a', y', z') que sépare cette distance
» Et puis il y a à tenir compte encore, pour lai ensemble, des change-
ments de direction des lignes de jonction r des points matériels deux à deux.
On sait, depuis les premiers travaux de Mécanique moléculaire de Cauchy
et de Poisson, que ce sont, en conséquence, les dérivées de -— plutôt
que celles dey(r) qui entrent naturellement dans les formules, ce qui pro-
duit de nouveaux termes du second degré capables d'influer.
du second ordre /"[r] des actions, n'est-elle pas propre à remplacer, avec avantage, ces
cliocs brusques des molécules des gaz contre les parois de leurs x'écipienls, avec réflexions
muUi]iles et répétées, que des savants distingués de nos jours ont inventés ou revivifiés,
dans la vue de rendre compte niatliéuiatiquemcnt des pressions exercées sur ces parois, etc.?
(') Mémoire de mars i863 sur la Distribution des élasticités, au Journal de M, Liouville
de 1863,6" note du n° 3, p. 281 . Voir aussi, sous le titre « Formules des augmentations... »,
une modification de son préambule, au t. XVI, 1871, même Journal.
[''] Rec/ieichcs . . . . sur /n consliliilion molécnlaiic, etc., même Journal, 1878, n'^^ 19, 20,
28, pages 33o et 34 1 .
( 7i8)
» 5. Concluons que, si l'on peut très-bien accorder que les actions mu-
tuelles des atomes, génératrices des pressions exercées tant intérieurement
qu'extérieurement, sont constamment fonctions de leurs seules distances,
et, par conséquent, indépendantes de la température du corps, c'est à la
condition qu'il s'agisse de leurs distances actuelles et réelles, et non des
distances de leurs situations mojennes pour un certain temps ; et que, si,
dans les calculs quelconques dont ces pressions ou résultantes d'actions
peuvent être l'objet, on ne fait entrer que les termes linéaires ou du pre-
mier degré des déplacements ou courses, de part et d'autre, de ces situa-
tions, on ANNULERA toutc dilatation comme toute augmentation de pres-
sion par réchauffement ('), et, par suite, toute thermodynamique, bien
que, par une alliance dont on n'apercevra pas la contradiction, l'on com-
bine les termes de ce calcul incomplet, aboutissant à zéro, avec les équa-
tions exprimant ce qu'il y a de plus avéré dans cette belle et utile branche
de la Mécanique. »
THERMODYNAMIQUE. — Sur l'énergie d'un corps et sa chaleur spécifique.
Note de M. R. Clausius.
« M. Lévy, dans sa réponse à M. Boltzmann (-), a cité deux fois mes
opinions sur un point de la Théorie mécanique de la chaleur; mais il ne
les a pas citées d'une manière tout à fait exacte, et il me semble nécessaire
de donnera ce sujet quelques explications.
» Il s'agit d'une quantité U qui se trouve dans l'équation connue
r/Q = dU -h kpdv,
et qui est nommée par M. Zeuner chaleur interne, tandis que M. W. Thom-
son lui a donné un nom qui me semble plus convenable, celui d'énergie
du corps. C'est la somme de la chaleur existant réellement dans le corps et
de la chaleur consommée par le travail intérieur.
» En parlant du mouvement des molécules, M. Lévy dit :
« On doit conclure, avec Cl;iusius, Rankine, Resal, etc., que la quantité E —f^dT, qui
(') Peu après ma Communication de i855, M. Briot m'a dit penser aussi que la dilatation
par la chaleur ne pouvait être due qu'à un terme affecté de la dérivée seconde de l'action
moléculaire exprimée en fonction delà distance. Il paraîtrait que M. Resal en aurait eu aussi
le sentiment, car il ne donne que dubitativement la conclusion qu'il tire d'une formule, à
la lin du n° 21 de la 3'= Partie de son Traité de Mécanique générale,
[■) Comptes rendus, séance du iQ octobre, p. 649.
( 7^9 )
représente la tlifférentielle de l'énergie actuelle moyenne de ce mouvement, ne dépend que
de la température. »
» La définition donnée, qui se rapporte à l'énergie acluelle seule, ne
correspond ni à mes opinions, ni, que je sache, à celles de M. Resal et
de Rankine. Nous supposons plutôt que la quantité E — r/T contient, en
général, de l'énergie actuelle et potentielle, d'où il suit que ce qui s'ap-
plique à l'énergie actuelle seule ne s'applique pas à cette quantité, et nous
la considérons, en effet, comme dépendant de la température et du vo-
lume.
» Un peu plus bas, M. Lévy dit :
« Clausius, Rankine, Hirn, etc., vont même plus loin : ils admettent que la chaleur spé-
cifique sous volume constant -— est une simple constante. »
» A cet égard, je me permets de faire remarquer que ce n'est pas la
chaleur spécifique sous volume constant qui, d'après l'opinion énoncée par
moi, est constante, mais la vraie capacité calorifique, laquelle peut être
très-différente de la chaleur spécifique sous volume constant. »
M. Décaisse présente à l'Académie un Ouvrage intitulé : « Études phyco-
logiques. Analyse d'algues marines, par M. Gustave Tliuret », publié par les
soins de M. le D' Ed. Bornel. Cet Ouvrage est illustré de 5o planches
gravées.
(Renvoi à l'examen de M. Decaisne, pour en faire l'objet d'un Rapport
verbal.)
RAPPORTS.
HYDRAULIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. Popojf, intitulé : « Nouvelles
» recherches relatives à l'expression des conditions du mouvement des eaux
» dans les égouis ».
(Commissaires : MM. de la Gournerie, de Saint-Venant rapporteur.)
« L'auteur de ce travail considérable, sur lequel il désire avoir l'opinion
de l'Académie, exprime que les formules connues des eaux courantes, ap-
pliquées comme on fait, fournissent pour les égouts des débits beaucoup
( 720 )
moindres que les débits effectifs ('); d'où il suit que leur emploi habituel
conduit à donner, à ces émissaires souterrains des eaux des villes, des di-
mensions ou des pentes bien plus fortes que celles qui leur sont nécessaires,
ce qui implique leurs administrations dans des dépenses ruineuses.
» Il cherche donc des solutions nouvelles.
)) Si l'on peut contester l'exactitude de sa manière de résoudre les ques-
tions y relatives, son travail a l'avantage d'en soulever un grand nombre,
de récapituler des résultats peu connus et de présenter plusieurs considé-
rations pratiquement utiles. 11 mérite donc d'être examiné avec attention.
» Les formules de mouvement uniforme des eaux dont il se sert sont
celles de Prony et d'Eytelwein, et surtout celles de M. Weisbach. Il
convient d'abord de rapporter celles-ci et d'en préciser le sens.
» On sait que si l'on appelle, en employant nos notations ordinaires,
w l'aire et /^ le périmètre mouillé de la section liquide d'uncourant uniforme;
U =: — sa vitesse moyenne, quotient, par u, du débit Q en mètres cubes par seconde;
w
L la longueur d'une portion d'un courant èi air libre, ou celle d'un tuyau ayant son origine
et son issue dans l'eau de deux réservoirs ;
h la chute ou charge, différence des niveaux de la surface liquide aux deux extrémités de
la partie L du courant libre, ou celle des niveaux des surfaces de l'eau des deux réservoirs
que le tuyau unit;
I = - la pente constante, par mètre, du courant libre;
J, dans le tuyau, \a pente fictive, remplissant le même rôle, et à laquelle il faut donner là
valeur suivante, afin de tenir compte de la portion de la charge h qui se trouve dépensée
pour imprimer la vitesse moyenne U dans le tuyau;
ou
•> (r I
/; — -^1 i,il + ( I
ni
/.--• ^^
J=:
L
(où (i^o,82 si m-=.o,Ç>7.),
u^ r
— { I,:
■2-SL
ou 2J= ^ — ^ L^ — ; (ou |:'. = o,79 SI w = o,6i),
selon que le tuyau n'est qu'un court ajutage, ne faisant pas acquérir aux filets Uuides, à
leur sortie, des différences de vitesse couijjaraljles à celles qui existent à travers chaque
( ' ) Il cite à ce sujet diverses publications anglaises, telles que le Compte rendu des réu-
nions des ingénieurs cifi/s; On tfic main drainage nf London, byJose]ih Bal/agette; opinions
deUM. £divin C/tadivic/c et Robert Ran'linson; et, surtout, Sanitary Enginering, a guide
qf construction of ivoihs of setvcrage, and /louse-drainage, hy Baldwin Lathaiu ; ib'jS.
( 7^' )
section dans un régime uniforme, ou selon qu'il est, au contraire, assez long pour que ces
différences s'y établissent ( ' ) ;
M On sait, clis-je, que si, Il étant le poids du mètre cube du fluide, on
appelle Ub^V^ la résistance des parois par mètre carré, comme IIwI ou
riwJ = yjlbil]^ est évidemment la condition de l'équilibre dynamique du
fluide compris entre deux sections à l'unité de distance l'une de l'autre, on a
(2) -T ou -J = ^,U%
équation où b^ est un coefficient, de dimension — r, quotient d'iui
nombre par l'unité linéaire.
u D'après les chiffres, donnés en pieds anglais = o™, 3o48 au Mémoire de M. Popoff,
on a, en mètres : suivant M. AVeisbach,
(3) Canaux découverts, ^'1 = o,oooj'j'yb -I »
on à peu près ce qu'a donné Eytelvrein; et suivant le même ou RI. Bornemann,
, ,, _, 1 . • / o,orioi?07
(4) Tuyaux coulant pleins, /), ^ o,oooigi H — — -,
,. ,^ , . , o o.onooo.o.
tandis qu hytelwein propose w, = 0,000200 -\ rr , ou, plus simplement,
(5) ^1 = o,noo3'j6.
» L'auteur cite encore M. Weisbach comme ayantdonné pour calculer la
vitesse dans un tuyau sous une charge /?, ce qni résulte de !a valeur (i) de J
substituée dans (2), savoir :
U = — ^^' (ott^— 1 = o,/i87 si a = 0,82),
^, + ^l__ij+2g^?^
(6)
expression oi'i M. Weisbach supprime le second des trois termes sous le
(') Navier et Bélanger mettaient, entre les crochets, 1 -t- ( i ) ? ce qui donne
ini= 0,85 au lieu de 0,81 que fournissent les expériences sur les ajutages, en posant une
, équation de mouvement où la demi-force vive Iranslaloire perdue en tourbillonnements est
- ( U ) par unité de masse fluide écoulée, m étant le coefficient de contraction à son
1 \in J
entrée dans le tuyau. RI. Boussinesq a expli<iué d'une manière très-plausible, par les diffé.
rences de vitesse des divers filets fluides, etc., l'addition à faire de 0,11 ou de 0,22, sui-
vant les cas, à ce binôme entre crochets.
C. R., 1878, 3^ Semestre. (T. LXXXVII, N» 20.) 96
( T^^ )
radical si l'eau sensiblement stagnante du réservoir supérieur entre dans
le tuyau sans contraction ;
» Et où il supprime même le premier terme i si l'eau entre avec la
vitesse U déjà acquise, ou même si la longueur L du tuyau est assez grande
pour que le dernier terme domine ; d'où
(7) L = sJ TTJ 1^ même que (2;, eu remplaçant I ou J par- «
» Ceci posé, pour se faire facilement une idée du travail de M. Popoff, il
convient d'étudier les applications i, 2, 3, 4, 5 qu'il donne à la fin de son
Mémoire, et V Appendice qui le suit.
» Dans la deuxième application, il se demande quelle vitesse U aura l'eau à
la sortie d'un égout ou gros tuyau horizontal, ayant L = 4io mètres de lon-
gueur et une section circulaire de 2™, i336 de diamètre, si l'eau y est injectée
horizontalement avec une vitesse Uq = 1'", 2192 (4 pieds) par seconde.
» Aucune des formules connues ne permet, dit-il, de résoudre cette
question, car elles ne s'appliquent pas aux canaux ou conduits sans pente
ou sans charge motrice. Il la résout en posant une équation
(9) ^-Ç^Çg^US
2 2
qui est du quatrième degré en \/U lorsqu'on met pour b, l'expression
(4) que lui assigne Weisbach, et il trouve, au moyen d'une table calculée
d'avance,
(10) U = — ' = 1 1", 566 = o", 477 par seconde.
I + 2^h, f-—
V
» Cette équation posée (9 ) revient, si on la multiplie par la masse -ojU^f
de l'eau écoulée dans le temps élémentaire dt, à ce que la demi-force vive
du fluide qui entre dans le tuyau est égale à la demi-force vive de celui qui
en sort, plus le travail yJ^Ub,U-Udt de la résistance des parois dans le
même temps. Elle serait exacte si l'on pouvait regarder cette résistance
comme ayant, d'un bout à l'autre du tuyau, ou depuis l'entrée de l'eau
jusqu'à sa sortie, l'intensité qu'elle aurait si la vitesse, la section fluide et
le contour mouillé étaient partout U, o) et / ; étant admis, d'ailleurs,
que le passage de la vitesse Uo à la vitesse bien moindre U se fait assez
( 723 )
graduellement pour ne pas produire des tourbillonnements et une perte
de force vive de translation.
« Mais, si la réduction de Uq à U se faisait brusquement, nous obser-
verons qu'il faudrait ajouter quelque chose au second membre pour cette
perte, et l'équation donnerait pour U une valeur bien moindre.
» Ce qui aura lieu à cet égard, ou la manière dont l'eau se comportera
dans le passage de la valeur Uq à la valeur U de la vitesse, dépendra certai-
nement du volume injecté, qui ne figure pas dans l'équalion, et qui, évi-
demment, ne pénétrerai! pas tout entier dans le tuyau si son affluence dé-
passiiit inie certaine grandeur.
0 Dans la iroisième app[icalion,V auteuv se propose d'arriver théorique-
ment, en prenant pour exemple Tégout collecteur de la rive gauche de la
Seine, au débit de4™'^,G3, qu'il croit pouvoir tirer d'un Mémoire, de i86g,
de notre regretté confrère M. Belgrand ( ' ), en supposant que sa pente to-
tale, i'",64, soit répartie uniformément sur sa longueur, 533g mètres, entre
la Bièvre et le siphon de l'Aima, tandis que les formules de Prony etEytel-
wein ne fournissent qu'un débit au-dessous de la moitié de celui-là.
)) Pour cela , et pour pouvoir mettre d'accord aussi la théorie avec
quatre observations de débit des égouts de Londres, qu'il cite dans son ap-
pendice (*), M. Popoff modifie profondément la formule (G) donnée par
Weisbach, comme par Navier, Bélanger, etc., pour la vitesse U prise dans
un tuyau sous une charge 7i. Au dernier terme 2gh,~ sous le radical du
dénominateur, il substitue
(,2)
àgb^^,
M h
Collecteur de Piiris
I" égout Londres (tuyau).
Penle
1 ouJ
Diamètre.
O,ooo3o7
m
0,01
0,0763
0,01
o,ioiC
0,01
0,l524
0,001 2J
0, iSî'i
3,126
0,00450
0,008108
0,01824
0,01824
Périuièlrj
y.-
/.
6
0,021
0,2394
0,0190:5
0,3ig2
0,0254
o,4;S8
o,o38i
0,4788
o,o38i
0,00016
0,00019
0,000254
o,ooo38i
0,0000476
Déliit
4,63
0,00543
o,oio85
0,02997
0,02227
Vitesse
li.
f,48l
1,190
1,338;
1,643
1 ,221
(' ) Mémoire sur l'égont collecteur de la Bièt're et sur le siphon de l\llma [Annales des
Ponts et Chaussées, décembre 1869).
(^) Voici les exemples cités par 1\I. Popoff, extraits, hors le premier, d'un Rapport de
i85o, inséré à VA ^e?iernlJJoard 0/ the Health, by M. Medworth.
96.
( 724 )
ensorleque, lorsqu'on peut supprimer, comme il l'a dit, les deux premiers
termes, on aurait, au lieu cle(7) U = y j- —f' l'expression U = ^' V/^^t — r'
dont il se sert dans ses applications.
)) Nous n'exposerons pas les motifs donnés de ce changement, qui rend
les formules hétérogènes, et auquel nous ne saurions acquiescer.
» Mais nous approuvons beaucoup que l'auteur signale, par divers
exemples, la nécessité de quelque modification.
» On pourrait chercher à l'opérer en donnant des valeurs moindres au
coefficient de résistance 6, , car, si au lieu de celle d'environ o,ooo38 que
Uii assignent Prony, Eytelwein et Weisbach, on avait pris, pour l'égout de
Paris, b, = o,oooiG, qui résulte des reclierches expérimentales plus ré-
centes de M. Bazin sur des canaux à parois en ciment lissé, et, pour trois
des quatre égouts-tuyaux de Londres en 5/o«e-M)are (probablement pierre
factice), si l'on s'était servi des expériences de Darcy sur la fonte neuve
donnant ^, = o,ooo3, on aurait trouvé des résultats s'élevant aux trois
quarts et aux deux tiers de ceux que l'expérience, dit-on, a donnés.
» Il y a aussi une incertitude très-grande sur les pentes et sur les sec-
tions, car, outre qu'elles ne sont point constantes dans le collecteur de
Paris, M. Belgrand a très-bien remarqué que, lorsque les égouts débou-
chent dans l'air et non dans l'eau, la pente de la surface de leur fluide peut
excéder beaucoup celle de leur radier, et le mouvement y est accéléré.
» Dans la première application, l'auteur, évaluant à deux millionièmes
de mèlre cube par seconde et par habitant la quantité des eaux ména-
gères que fournit chaque maison, en y ajoutant les eaux pluviales, cal-
cule la pente à donner au tuyau qui les conduira à l'égout, de manière
qu'elles aient, autant que possible, la vitesse d'au moins o^jQo, qu'il dit
être celle du self-cleasing, ou du nettoyage opéré de soi-même. Déjà
sir Baldwin Latham avait observé que, pour éviter d'opérer de fréquents
et difliciles nettoyages, il convient de donner bien plus de pente aux em-
branchements supérieurs qu'aux galeries.
M Dans la quatrième application, il fait un calcul analogue, mais pour les
eaux d'une ville entière, telle qu'Odessa.
» Dans la cinquième, l'auteur suppose qu'un collecteur débitant par
seconde une masse d'eau m est rencontré obliquement par un affluent
qui roule une masse m'. Il cherche à évaluer la perte de charge qui
résulte de cette rencontre. Nous croyons inutile d'exposer et de discuter
le procédé dont il fait usage pour cela; car nous pensons qu'on arrivera
d'une manière plus sûre aux résultats désirés si l'on pose les équations ordi-
( 7^5)
naires, tant de quaiililés demouvemenl que de travaux moteurs et résistants,
et de forces vives, tant imprimées qu'acquises, en estimant leurs pertes par
les théorèmes connus, parloul où elles changent rapidement de grandeur.
» Au résumé, le Mémoire de décembre 1876 de M. Popoff signale très-
bien, en citant un certain nombre de faits d'expérience, la nécessité pro-
bable de formules nouvelles du calcul de la vitesse des eaux dans les
galeries d'égout, soit en changeant les coefficients numériques connus, soit
en considérant le mouvement des eaux dans ces émissaires souterrains
comme étant généralement varié ou non uniforme, etc.
» Il énonce diveis problèmes dont il serait désirable que les liydrauli-
ciens cherchassent la meilleure solution. Ce sont, en les récapitulant :
» 1° Celui de la vitesse que prendra, dans un long émissaire supposé
horizontal, de l'eau uniformément injectée avec une vitesse plus grande,
en distinguant, s'il y a lieu, les cas où la diminution de grandeur de la
vitesse se fera tranquillement ou graduellement, de ceux où elle ne pourra
s'opérer que brusquement ou avec trouble, ce qui pourra dépendre de son
volume, problème pouvant servir de préparation à d'autres plus pratiques,
et où l'on prendra en considération la petite ascension nécessaire du centre
de la veine injectée;
» 2° Celui de la prise eu considération, plus généralement, d'iuie vitesse
initiale ou d'entrée, dans des tuyaux ou galeries ayant des inclinaisons
quelconques ;
» 3" Celui du mouvement de l'eau dans une galerie recevant des af-
fluences multiples, continues ou temporaires, sous diverses inclinaisons;
» 4° Celui du mouvement qui est pris lorsqu'une galerie ou un tuyau
débouche, en totalité ou en partie, dans l'air et non dans l'eau, ce qui y
produit une dépression rendant le mouvement varié.
» Si M. Popoff n'a pas, d'une manière certaine, donné la solution de
ces questions délicates, il s'est rendu assurément très-utile à la Science et
à l'Art en les posant et en présentant des considérations nouvelles avec des
citations de faits pouvant conduire à les résoudre sûrement. Nous sommes
donc d'avis de le remercier de la communication de son grand travail, et
de l'engager à recueillir et à publier le plus qu'il pourra de résultats d'ob-
servation, en les accompagnant du détail des circonstances qui s'y ratta-
chent, afin de fournir des éléments d'élucidation de la matière à laquelle
il a voué son labeur avec tant de persévérance et de zèle. «
( 7^6)
MÉMOmES LUS.
OPTIQUE. — De ta mesure du grossissement dans les instruments d'optique.
Note de M. G. Govi. (Extrait par l'auteur.)
« Ce qu'il faut entendre par grossissement, c'est le rapport de grandeur
entre l'image donnée par un instrument d'optique et l'objet dont elle pro-
vient. L'idée de grandeur qu'on peut se faire en regardant une image, sans
la mesurer effectivement, n'a rien de précis et ne saurait conduire à la me-
sure du grossissement.
» Si les instruments d'optique ne donnaient que des images réelles, leur
pouvoir grossissant serait bien facilement déterminé, et il ne pourrait y
avoir de contestation sur sa valeur.
» Les images virtuelles ont cependant une grandeur tout aussi mesurable
que les images réelles, et elles sont, comme celles-ci, dans un lieu déter-
miné de l'espace.
» On ne doit donc pas supposer gratuitement que l'œil les rapporte
constamment à la distance de la vision distincte, puisque, d'abord, une telle
distance n'existe pas pour les yeux normaux, et que, quand même elle
existerait, elle ne serait d'aucun usage pour la mesure du grossissement,
puisque chaque observateur, et le même observateur chaque fois qu'il
remet au foyer une image, la place ou peut la placer à une distance dif-
férente.
» Il suffit, pour s'en convaincre, de faire mettre au foyer une image par
plusieurs personnes et d'examiner chaque fois sa distance au moyen d'un
mégamètre [' ), petite lunette astronomique à tirage gradué et à oculaire
micrométrique. On trouve ainsi que presque tous les pointages donnent
des distances différentes.
» Le mégamèire permet, en outre, de mesurer, dans chaque cas, la gran-
deur effective de l'image, en la reportant, par le micromètre oculaire,
sur une échelle divisée que l'on regarde directement à travers le méga-
mètre, dont on n'a pas changé la mise au point. L'image une fois mesurée.
( ' ) Voir, sur la mesure des grossissements et l'emploi du mégamètre, Monitore tosca/io,
20 août 1861 ; — Memoric dclla R. Accademia dcllc Scienze di Tori/io, t. XXIIT, p. 455-465;
Nuoi'o Cimc/iCo, t. XVII, p. i-j-j.
( 7^7 )
il n'y a plus qu'à la diviser par la grandeur de son objet pour avoir le gros-
sissement.
M La chambre claire et le procédé de la double vue donnent également le
moyen de mesurer les grossissements, parce que l'œil est assez bon juge de
la dislance des images, et, par conséquent, de leur grandeur, quand il peut
les comparer à quelques objets dont la place est exactement déterminée
(crayon, papier, échelle divisée, etc.).
» En ayant recours à ces procédés de mesure, on reconnaît que les
instruments à images virtuelles donnent tous les grossissements possibles,
depuis un minimum jusqu'à l'infini, chaque grossissement correspondant à
une distance différente de l'image.
» Il est donc inexact de dire que telle lentille ou tel microscope grossit
un certain nombre de fois l'image des objets, à moins qu'on n'ajoute à
quelle distance doit être cette image pour que le grossissement indiqué
soit réalisé.
» On pourrait définir exactement le pouvoir grossissant des divers
instruments en mesurant pour chacun d'eux le grossissemeiit produit à une
distance déterminée, à un décimètre par exemple, car tous les autres gros-
sissements se déduiraient de celui-là, avec assez d'exactitude, par une simple
proportion.
» Ce qui a pu faire supposer que les images virtuelles (dans le micro-
scope surtout) étaient constamment rapportées à une même distance
(distance de la vision distincte), c'est probablement le fait que, malgré
l'énorme variation d'éloignement et de grandeur qu'éprouvent les images
virtuelles données par les instruments d'optique, elles sous-tendent
toujours dans l'œil à peu près le même angle ('), ne varient pas sensi-
blement de clarté, ne perdent ni n'acquièrent aucun détail, et semblent
par conséquent ne pas bouger dans l'espace. Dans les microscopes à fort
grossissement, la minceur des pinceaux qui partent de chaque point de
l'image contribue aussi à rendre incertaine pour l'œil sa position dans
l'espace, puisque l'accommodation n'est plus nécessaire pour la voir assez
nettement. Elle n'en existe cependant pas moins en un lieu déterminé
de l'espace, où il faut l'aller mesurer pour connaître le véritable grossisse-
ment, et c'est ici encore que le mégamèlre peut être employé avec avan-
tage. »
{ ' ) La méttiodc employée par les astronomes pour mesurer les grossissements donne des
( 7^8 )
PHYSIOLOGIE. — Sur la possibililé d'obtenir, à l'aide du proloxjde d'azote, une
insensibilité de longue durée, et sur l' itmocidté de cet anestliésique. Note de
M. P. Bert.
(Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie. )
« Le protoxyde d'nzote, dont les propriétés anesthésiques ont éié décou-
vertes par Humphry Davy àja fin du siècle dernier, est employé aujourd'hui
par un très-grand nombre de praticiens pour obtenir l'insensibilité pendant
l'extraction des dents. Mais cette insensibilité ne peut être prolongée, pour
cette raison qu'au moment même où elle est suffisante apparaissent des
phénomènes asphyxiques qui deviendraient bientôt redoutables. Aussi les
chirurgiens américains ne sont parvenus à faire avec le protoxyde d'azote
des opérations de longue haleine, qu'en produisant des anesthésies courtes,
mais répétées, séparées par des phases de sensibilité.
» Cela tient à ce qu'on ne peut arrivera l'anesthésie qu'à la condition
de faire respirer au patient du protoxyde d'azote pur, sans aucun mélange
d'air ; il en résulte que l'asphyxie marche de pair avec l'anesthésie.
» Je me suis proposé de remédier à cet inconvénient si grave, et je suis
parvenu à obtenir une anesthésie indéfiniment prolongée, en me mettant
absolument à l'abri de toute menace d'asphyxie.
» Le fait que le protoxyde d'azote doit être administré pur signifie que
la tension de ce gaz doit, pour qu'il en pénètre une quantité suffisante dans
l'organisme, être égale à ime atmosphère. Sous la pression normale,
il faut, pour l'obtenir, que le gaz soit à la proportion de loo pour loo.
Mais, si nous supposons le malade placé dans un appareil où la pression
soit poussée à 2 atmosphères, on pourra le soumettre à la tension vou-
lue en lui faisant respirer un mélange de Sopour 100 de protoxyde d'azote
et 5o pour 100 d'air ; on devra donc obtenir de la sorte l'anesthésie, tout
en maintenant dans le sang la quantité normale d'oxygène, et par suite en
conservant les conditions normales de la respiration.
« C'est ce qui est arrivé ; mais, je dois le dire dès maintenant, je n'ai
expérimenté que sur des animaux. Voici le dispositif de l'expérience :
J'entre dans le cylindre, et là, sous une augmentation de pression d'un cin-
résullats exacts, par suite tle cette invariabilité presque absolue ile l'angle sous-lendu par
l'image.
( 7^9 )
quièine d'atmosphère, je fais respirer à un chien un mélange de cinq
sixièmes de protoxyde d'azote et d'un sixième d'oxygène, mélange dans
lequel on voit que la tension du gaz dit hilarant est précisément égale à
I atmosphère. Dans ces conditions, l'animal est, en une ou deux mi-
nutes, après une phase d'agitation très-courte, anesthésié complètement :
on peut toucher la cornée ou la conjonctive sans faire cligner l'œil, dont
la pupille est dilatée, pincer un nerf de sensibilité mis à nu, amputer un
membre, sans provoquer le moindre mouvement; la résolution muscu-
laire est vraiment extraordinaire, et l'animal, n'étaient les mouvements
respiratoires qui continuent à s'exécuter avec une régularité parfaite,
semble frappé de mort. Cet état peut durer une demi-heure, une heure sans
nul changement. Pendant tout ce temps, le sang conserve sa couleur rouge
et sa richesse en oxygène, le cœur sa force et ses battements réguliers, la
température son degré normal. Pendant tout ce temps, une excitation
portée sur un nerf centripète provoque sur la respiration ou la circulation
tous les phénomènes d'ordre réflexe qui se produisent chez l'animal sain.
En un mot, tous les phénomènes dits de la vie végétative demeurent intacts,
tandis que sont absolument abolis tous ceux de la vie animale.
» Lorsque, au bout d'un temps quelconque, on enlève le sac qui con-
tenait le mélange gazeux, on voit l'animal, à la troisième ou à la quatrième
respiration à l'air libre, recouvrer tout à coup la sensibilité, la volonté,
l'intelligence, comme le prouve le désir de mordre que parfois il mani-
feste aussitôt. Détaché, il s'enfuit, marchant librement, et reprend immé-
diatement sa gaieté et sa vivacité.
» Ce rapide retour à l'état normal, si différent de ce qu'on observe
avec le chloroforme, tient à ce que le protoxyde d'azote ne contracte pas,
comme le chloroforme, de combinaison chimique dans l'organisme, mais
est simplement dissous dans le sang. Dès qu'il n'y eu a plus dans l'air
inspiré, il s'échappe rapidement par le poumon, comme me l'ont montré
les analyses des gaz du sang.
» L'innocuité d'action du protoxyde d'azote ressort du récit de ces
expériences. D'une part, en effet, l'anesthésie, en frappant la sensibilité
médullaire, respecte les réflexes de la vie organique, dont la suppression,
facile par le chloroforme, peut seule mettre la vie en danger; d'autre part,
le retour immédiat à l'état normal, lorsqu'on revient à l'air libre, fait que
l'opérateur est toujours maître de la situation. Cette innocuité ressort non
moins nettement du nombre infiniment petit d'accidents qui ont suivi les
C. R., 187R, 2« Semestre. (T. LXXXVII, N» 20.) 97
( 73o )
inhalalions (lesquelles se comptent par centaines de mille) exécutées par
les dentistes, souvent en dehors de toute prudence et de toute compétence,
et dans des conditions où l'asphyxie vient augmenter les dangers, s'ils
existent, de l'anesthésie.
» Je suis donc autorisé, dès maintenant, par mes expériences faites sur
les animaux, à recommander très-vivement aux chirurgiens l'emploi du
protoxyde d'azote sous pression, en vue d'obtenir une anesthésie de longue
durée. Je puis leur affirmer qu'ils obtiendront, en mesurant, comme je
l'ai indiqué, la pression barométrique et la composition centésimale du
mélange, de manière à avoir, pour le protoxyde d'azote, la tension de i at-
mosphère et pour l'oxygène au moins la tension normale dans l'air, une
insensibilité et une résolution musculaire aussi complètes qu'ils le dési-
reront, avec retour immédiat à la sensibilité, avec bien-être consécutif
parfait. Le procédé d'application du médicament présente même une
commodité singulière, puisque, en présence des petites inégalités qui ne
pourront manquer de se produire d'un individu à l'autre, en raison de
susceptibilités spéciales, il suffira soit d'augmenter légèrement, soit de di-
minuer la pression barométrique, ce qui se fait, avec la plus extrême fa-
cilité, par le jeu d'un robinet.
» Je ne vois qu'une seule difficulté : elle tient à l'appareil instrumental
nécessaire pour l'application du protoxyde d'azote sous tension. Je recon-
nais que l'obstacle est absolu pour la chirurgie des armées, pour celle de la
campagne. Mais la plupart des grandes villes, et c'est là que se font presque
toutes les opérations graves, possèdent des établissements de bains d'air
comprimé. L'installation d'une salle où pourraient trouver place, aux côtés
du patient et de l'opérateur, une douzaine d'assistants ne coûterait pas
plus d'une dizaine de mille francs, faible dépense pour les administra-
tions hospitalières.
» Ce sont là, du reste, des difficultés d'ordre secondaire, et dont la
solution revient aux chirurgiens; c'est à eux également qu'il appartiendra
de résoudre les multiples questions de détails que soulève toujours l'ap-
plication d'un nouvel agent thérapeutique. Il doit me suffire, comme
physiologiste, d'avoir indiqué cet agent, montré les immenses avantages
de son emploi, et insisté, entre autres, sur son innocuité si merveilleuse et
si facilement explicable. »
( 73i )
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
THERMODYNAMIQUE. — Observations concernant te Mémoire de M. Maurice
Lévy sur une loi universelle relative à la dilatation des corps ; par M. Massieu.
(Extrait.)
(Commissaires précédemment nommés : MM. Phillips, Resal, Cornu.)
« M. Lévy se propose de démontrer que, si l'on échauffe un corps, quel
qu'il soit, sous volume constant, la pression qu'il exerce sur les parois im-
mobiles de l'enceinte qui le renferme ne peut que croître, en toute rigueur,
proportionnellement à sa température (').
» La température absolue T et le volume i' étant pris pour les variables
indépendantes dont dépend l'état du corps, U étant la fonction de ces deux
variables que l'on appelle la chaleur interne, on a
» M. Lévy admet que le terme -tt^'^T représente la chaleur nécessaire
pour élever la température de dT, et que le terme '-i-dv représente l'équi-
valent calorifique du travail des actions moléculaires, c'est-à-dire de ce
qu'on appelle ordinairement travail interne; il admet que ce travail ne dé-
pend pas de la température, d'où il conclut que -j- n'est fonction que de
la variable v.
» La conséquence est que y-y est nul, et que par suite y-» qui est la
chaleur spécifique à volume constant, n'est fonction que de la variable T;
d'où il résulte que U s'exprime par la somme d'une fonction de v et d'une
fonction deT, et ne peut être une fonction absolument quelconque de ces
deux variables indépendantes. Réciproquement, si — n'est fonction que
de T, — ne sera fonction que de v.
» Par conséquent, si l'on admet que le travail moléculaire interne ne
dépend que du volume, il s'ensuivra que la chaleur spécifique à volume
constant ne dépendra que de la température, et réciproquement.
(') Comptes rendus, 23 septembre.
97--
( 73^ )
» Telle que l'a présentée M. Lévy, cette hypothèse revient à admettre
que les actions mutuelles des molécules d'un corps sont indépendantes de
leurs températures; c'est bien ainsi que, <lans sa Note du 3o septembre,
M. Lévy envisage les choses, mais il croit pouvoir établir que ladite hypo-
thèse découle du premier principe de la Thermodynamique. La démonstra-
tion qu'il présente ne me paraît pas correcte, et il suffit de lire le premier
alinéa de la page 490 pour voir que M. Lévy a admis implicitement que la
chaleur spécifique à volume constant ne dépend que de la température.
Il devait en déduire que le travail interne ne dépend que du volume. L'hy-
pothèse avait donc changé d'expression; mais elle persistait à n'être qu'une
hypothèse, dont la vérification appartient à l'expérience.
» De cette hypothèse M. Lévy a déduit, suivant l'énoncé reproduit au
début de cette Note, que la pression ne peut varier que proportionnelle-
ment à la température, quand le volume est constant; ce qui peut se tra-
duire, si l'on appelle p celte pression, par la formule
et l'on obtient cette formule, soit que l'on admette d'abord que le travail
interne ne dépend que du volume, ou bien que la chaleur spécifique à vo-
lume constant ne dépend que de la température. C'est là un résultat déjà
indiqué par feu M. Dupré, doyen de la Faculté des Sciences de Rennes.
» On Irouve en effet, à la page 5 1 de la Théorie mécanique de la chaleur,
de M. Diipré ( ' ) : Dans toutes les substances de cette classe (il s'agit des corps
daiis lesquels le travail interne dépend du volume seul), considérées à vo-
Iwne constant, les variations de force élastique sont proportionnelles aux varia-
tions de température, et, réciproquement, quand cette loi se manifeste pour
une substance^ le travail interne dépend du volume seul. C'est bien la loi
énoncée par M. Lévy.
» Cela serait vrai pour tous les corps, si la chaleur spécifique à volume
constant ne dépendait que de la température, ainsi que M. Lévy l'a admis
dans sa Note du 3o septembre et que M. Dupré avait cru pouvoir le dé-
montrer dans un Mémoire antérieur (-). Je fis observera M. Dupré que sa
démonstration n'était pas valable, par la raison qu'il avait admis implicite-
(') Gaiithier-Villais, 1869.
(') Annales de Chimie et de Physique, t. II, ^' série.
( 733 )
ment le résultat même qu'il avait obtenu; aussi y reuonça-t-il, et ce résultat
ne se retrouve pas clans sou livre de i86g.
» Après avoir admis que la chaleur interne U est exprimée par la somme
d'une fonction de T et d'une fonction de i^, il s'ensuit naturellement que
l'entropie s'exprime de la même manière, ainsi que l'établit M. Lévy et
qu'on peut le déduire directement de la foi'mule
7fï ~ r/Ù °" T ~ T ^ '
qui porte le n° 7 dans le premier paragraphe de mon Mémoire sur les
fonctions caractéristiques. S représente l'entropie, que M. Lévy désigne
par fx. Dans l'hypothèse admise par lui, -,„ étant simplement fonction de T,
il est bien évident que S ne peut être que la somme d'une fonction de T
et d'une fonction de i>.
» On ne peut, pour les motifs ci-dessus, admettre pour tous les corps la
loi de M. Lévy que comme un troisième principe non démontré, venant
s'ajouter aux deux principes fondamentaux de la Thermodynamique. C'est
l'expérience seule qui pourra le justifier, et, pour cela, il faudra que, pour
un corps quelconque, ^ et, par suite, le coefficient de dilatation à volume
constant soient indépendants de la température, cette température étant
mesurée sur le thermomètre à air normal.
» Or Regnaiilt, ainsi que je l'ai indiqué (p. i3de mon Mémoire précité),
a nettement constaté, dans ses recherches sur les thermomètres à gaz, que
ce coefficient diminue, quand la température augmente, pour le gaz acide
sulfureux, et la même diminution, ainsi que le rapporte M. Weber ('), a
été observée par M. Andrews pour le gaz acide carbonique; je ne puis
d'ailleurs, contrairement à l'opinion émise par M. Lévy, porter cette di-
minution au compte des erreurs d'expérience.
» M. Boltzmann (-) a cité un autre exemple, relatif à l'eau liquide, dans
lequel la loi générale annoncée par M. Lévy se trouve en défaut, en même
temps qu'il a cherché à expliquer comment les attractions moléculaires
peuvent dépendre de la température. Quel que soit le mérite de cette expli-
cation, l'expérience ne m'en paraît pas moins montrer que le fait est exact
(') Comptes rendus du 7 octobre.
(^) Comptes rendus du 21 octobre.
( iM)
et que, par suite, la loi de M. Lévy n'est applicable qu'aux corps dans les-
quels le travail interne ne dépend que du volume, en même temps que
la chaleur spécifique à volume constant ne dépend que de la température;
c'est à ces corps seulement que M. Dupré avait reconnu que cette loi est
applicable, et il n'y a pas lieu de la généraliser.
» Quant aux relations qui existent entre les différents coefficients phy-
siques et auxquelles fait allusion M. Lévy, je rappellerai qu'elles peuvent
se déduire toutes de la considération de la fonction caractéristique de
chaque corps, fonction que l'on peut déterminer au moyen d'un nombre
restreint de données que l'on devra choisir, ainsi que je l'ai indiqué dans
mon Mémoire, parmi celles que l'expérience fournit le plus facilement. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la transformation des formes linéaires des
nombres premiers en formes quadratiques. Note de M. G. Oltramare.
(Extrait par l'auteur.)
(Renvoi à la Section de Géométrie).
« Legendre a depuis longtemps déterminé les formes linéaires qui cor-
respondent aux formes quadratiques des nombres premiers, mais la ques-
tion inverse, qui consiste à rechercher directement les formes quadratiques
qui répondent aux formes linéaires, n'a pas, à ma connaissance, été résolue
jusqu'à présent; c'est à la résolution de ce problème qu'est destiné ce
Mémoire.
» La solution que nous proposons repose d'abord sur les propriétés de
la fonction transcendante
[m + i) ... 2/n
1 . 2 . 3 ... m
puis ensuite sur la détermination de la fonction 6 {m) qui satisfait à la con-
gruence
V" — I
dans laquelle p. est un nombre premier et « et p des nombres entiers quel-
conques.
>' Nous avons reconnu que, si un nombre premier p. de la forme 2 a m 4- i
ou 4«'« -h I pouvait être mis directement sous la forme x- -+- «/', la valeur
( 735)
fie a: était donnée par la congruence
x^±i - A'" (p {myt cp [2 tiiY' (p[3 my3 . . . ^[amY" (mod.f;.),
dans laquelle A est une fonction algébrique de m; c,, c.,, Cg , . . ., c^
des nombres entiers inférieurs à fx — i et « un nombre entier inférieur ou
tout au plus égal à y — ; ce qui limite le nombre des facteurs du second
membre.
» Pour compléter nos recherches, nous avons fait connaître par quel
procédé on pouvait ramener au cas précédent la décomposition des nom-
bres premiersdont l'expression n'était pas des formes zixm-hi ouliuin + 1 .
» Voici les principaux théorèmes auxquels nous avons été conduit :
» Tout nombre premier p. de Informe 4'" -H x peut se mettre sous ta forme
ce- + j-, et la valeur de x est donnée par la congruence
x^±\(f[m) (mod. [j. = 4™ + 0-
» Tout nombre premier [j. de la forme 8111 + i peut se mettre sous la forme
X' + 2j', et la valeur de x est donnée par la congruence
x^±-^(p[m) (mod. p. = 8/?i + x).
» Tout nombre premier p. de la forme 8/« + 3 peut se mettre sous la for me
x^ -h 2J--, et la valeur de x est donnée par la congruence
X ^^ ± 2-'" 'p {m) (mod. p. = 8m 4- 3).
» Tout nombre premier fx de la forme 6/n + i peut se mettre sous la forme
X' -h 3j'", et la valeur de x est donnée par la congruence
x^± 2"'~' (p{m) (mod. p. == 6m + x).
» Tout nombre premier p. de la forme ilim -{- i peut se mettre sous la forme
X- -h Gj', et la valeur de x est donnée par ta congruence
x^± 2'""^' (p[m) (mod. p. = 2lim -+- i).
>) Tout nombre premier [j, de la forme 24'W + 7 peut se mettre sous Informe
X- -h G y-, et la valeur de x- est donnée par la congruence
ic^ssdr ^f{m)(f>{'Sm + i) (mod. p. = 24»* + 7).
( 736 ) .
» Le double de tout nombre premier p. de la forme 24"^ + ^ p^ui se mettre
sous la forme jr- -t- 6)', et la valeur de x- est donnée par la congruence
x'ss ± ~f{m)(p[Bm -h i) (mod. p. = 24'?î 4- 7).
» Le double de tout nombre premier p. de la forme 2l\m -^ 11 peut se mettre
sous la forme x"^ -f- 6^"-, et la valeur de x est donnée par la comjruence
j: SE dr 2'""'^-(p{m) ( mod. p. = 2fi?n -h 1 1).
« Tout nombre premier p. de la forme 20m + C) peut être mis sous la forme
x" -{- ^j", ef la valeur de x- est donnée par la congruence
x-^ ± 2^'"'^-cp{m)- (mod. p, = 2Qm -h 9).
» Le double de tout nombre premier p. de la forme 10m + 3 peut être mis
sous la forme x^ ■+- 5^', et la valeur de x- est donnée par la congruence
ar-^5 ± 2-'"'ç)(m)ip(3m) (mod. p. — 20m + 9).
» Le double de tout nombre premier p. de la forme 2.0m -h 7 peut être mis
sous la forme x"' + 5j", et la valeur de x" est donnée par la congruence
x-^dz 2-"'(j5(37n -h i) (mod. p. = 20m +7).
1) Tout nombre premier p de ta forme i/j'" -1- i peut se mettre sous la forme
X- ■+- 7^"j et Id valeur de x est donnée par la congruence
X^^± a"'--' p^r — - ( mod . p. — 1 4 ;« + i ) .
» Tout nombre premier p de la forme 3om -\- i peut se mettre sous Informe
X' -\- i 5j-, et la valeur de x est donnée par la congruence
X^zïz 2
± o"'"-'
0(2 771)© (3 7») , , o V
^ f-4 (mod, a= 3om ■+- T
» Il serait facile, en suivant notre méthode générale, d'obtenir une infi-
nité de théorèmes analogues; nous nous sommes limite à ne considérer
que les cas les pins simples. »
( 7^7 )
CHIMIE ORGANIQUE. — Dérivés anilés de l'acide sébacique.
Mémoire de M. Éd. Maillot. (Extrait.)
(Commissaires : MM. Wuriz, Cahours. )
« .... En résumé, l'action d'iiiie température de i5o degrés sur poids
égaux d'acide sébacique et d'aniline engendre :
» i" Un composé neutre, soluble dans l'alcool absolu bouillant, la sé-
banilide;
» 2° Un composé acide, soluble dans l'alcool à 90 degrés, même froid,
et surtout dans l'étber, l'acide sébanilique, monobasique et susceptible
d'engendrer des sels. »
MINÉRALOGIE. ~ Ciistollisniion arliftcielle de rorthose.
Note de M. St. Meunier.
(Commissaires précédemment nommés : MM. Daubrée, H. Sainte-
Claire Deville, Des Cloizeaux.)
« MM. F. Fouqué et Michel Lévy ont adressé à l'Académie, dans sa
dernière séance, luie très-intéressanle Note relative à la dévitrification de
l'oligoclase, du labrador et de l'albite, préalablement transformés en verres
par la fusion (').
» Je crois, à cette occasion, devoir rappeler que je suis arrivé, pour l'or-
those, que MM. Fouqué et Lévy étudient en ce moment, à un résultat
analogue (-). Ce n'est pas, il est vrai, en partant du feldspath proprement
dit, ni du mélange artificiel de ses éléments chimiques, que l'expérience a
été faite, mais en soumettant à la dévifrification les masses viti'euses natu-
relles cou nues sous le nom de rétinites.
» Le rétinite, placé dans un creuset, est porté à la fusion et maintenu
liquide pendant très-longtemps (trente-six heures et plus) pour lui faire
perdre son eau et ses autres principes volatils. Il se transforme ainsi en un
verre clair et grisâtre qui, soumis pendant huit jours à la température
favorable à la dévitrification, se remplit de noyaux cristallins. Ceux-ci
fournissent à l'analyse la composition de l'orthose et, taillés en lames
(') F. FouQDÉ et Michel Lévv, Comptes rendus, p. 700 de ce volume, 1878.
(') Stanislas Meunieh, Comptes rendus, t. LXXXIII, p. 676; 1876.
C. R., 1S7S, 2« Semestre. (T. LXXXVU, K» £0.) 98
(738)
minces, agissent très-énergiquement sur la lumière polarisée et se colorent
vivement. Grâce à l'extrême obligeance de M. Fremy, j'ai pu, au mois de
novembre 1874? exécuter ces expériences sur plus de 1 kilogramme de
substance, dans les fours de la manufacture deSaint-Gobain. Depuis lors,
M. Feil m'a permis de les répéter dans son usine, et le résultat, qui a été
le même, a fourni encore un intermédiaire artificiel entre le rétinite et le
porphyre.
» Je me permettrai aussi de faire remarquer que le résultat auquel
parvient aujourd'hui M. Michel Lévy me semble faire disparaître une diver-
gence d'opinions entre ce savant et moi. Il disait, en effet, en 1 876 :
« Les expériences de fusion par voie ignée sur lesquelles M. St. Meunier a appuyé cette
conclusion (que les roches cristallines dérivent des roches vitreuses par voie de dé vitrifi-
cation) ne nous paraissent pas se rapprocher des conditions dans lesquelles la nature a
produit habituellement les roches cristallines. » Et plus loin : « Nous pensons que les
roches éruptives ont amené en puissance avec elles les agents auxquels elles doivent leur
texture et que ces agents étaient volatils; seulement, ils n'ont pas eu à produire de phéno-
mènes de dévitrification. »
» Tandis qu'on lit, dans le travail publié dans le dernier numéro des
Comptes rendus, que le procédé de dévitrification mis en œuvre par
MM. Fouqué et Michel Lévy est « sensiblement identique à celui qui a
donné naissance à la cristallisation des felspaths dans les roches éruptives
épanchées à haute température, sans intervention notable d'éléments vola-
tils modificateurs. »
ANATOMIE. — Nouveau procédé pour V application de la galvanoplastie à la
conservation des centres nerveux. Note de jM. Oré, présentée par M. Gos-
selin. (Extrait.)
(Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.)
« Les pretiîiers cerveaux que j'ai présentés à l'Académie (10 dé-
cembre 1877) étaient contenus, en nature, dans l'enveloppe métallique.
Dans la crainte que ces cerveaux ainsi métallisés ne vinssent à s'altérer à
la longue, j'ai imaginé un autre procédé qui m'a donné des résultats inté-
ressants, ainsi que l'on pourra s'en convaincre par l'examen de l'hémi-
sphère cérébral nickelé que j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui à
l'Académie.
» Le procédé consiste à faire fondre de la gutta-percha dans une boîte
( 739)
profonde et à y plonger le cerveau, en totalité ou en partie, préparé et
durci comtne je l'ai déjà dit dans ma dernière Communication. La pièce
s'enfonce dans la gutta-percha,avec laquelle on l'enveloppe de toutes parts.
Quand lagutla-percha s'est durcie au contact de l'air, on la divise en deux,
trois ou quatre parties, que l'on débarrasse de la substance cérébrale
qu'elles renferment; on obtient ainsi un moule qui représente la surface
extérieure de l'organe.
j) La surface de ce moule est plombaginée; puis il est mis au bain.
Après trois ou quatre jours, on retire du moule une pièce creuse qui est
la reproduction fidèle de celle qui a servi à la faire.
» En procétiant ainsi, on n'a plus à craindre de voir se développer à la
longue des phénomènes de décomposition qui, je me hâte de le dire, ne
se sont jamais montrés. »
VITICULTURE. — Résistance au Phylloxéra de quelques types sauvages
de vignes américaines. Note de M. A. Millaubet. (Extrait.)
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
« Tout le monde sait actuellement qu'un certain nombre de cépages
américains résistent, en Europe, depuis douze années au moins, au Phyl-
loxéra. Depuis 1874. je n'ai pas cessé de faire de ces cépages une étude
attentive. Les résultats de mes observations ont été consignés dans un
Mémoire présenté à l'Académie au mois de juillet 1876 et dans d'autres
ouvrages.
» Après les cépages, il restait à étudier les espèces sauvages dont ces
derniers sont issus. Cette étude était d'autant plus importante, que, en
partant du principe de l'hérédité de la propriété de résistance, on devait
s'attendre à trouver cette résistance à son maximum de puissance chez les
prototypes sauvages des variétés cultivées résistantes, non que la culture
ait pu amoindrir cette propriété chez ces dernières, mais parce que toutes,
ou à peu près, sont le résultat de croisements variés, dans lesquels nous
pouvons reconnaître ou présumer l'action d'espèces non résistantes
[F. labnisca et vinifera).
» Ces prévisions ont été complètement réalisées. Les F. œslivalis et
riparia, prototypes de deux classes de cépages résistants, ont montré celte
résistance à un degré beaucoup plus grand que les plus résistants des cé-
pages de ces deux classes ( ' ). Quant aux r. cordijolia et cinerea, auxquelles
(') La résistance étant estimée d'après les altérations produites sur les racines.
98..
( 7'io )
j'ai pu étendre mes observations, elles ont montré également la propriété de
résistance au degré le plus éminent.... »
M. Th. Guexaudeau, M. A. Jackson adressent diverses Communications
relatives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
MM. L.DELAToiiiiE-AYLLONetR. Heunaxdez demandent l'ouverture d'un
pli cacheté, déposé par eux dans la séance du 26 août 1878, et contenant
une étude du développement du Phylloxéra et des moyens de le détruire.
Le contenu de ce pli, écrit en langue espagnole, est renvoyé à la Com-
mission du Phylloxéra.
M. P. PicAiiD adresse une Note relative à l'influence des mouvements
respiratoires sur la circulation dans la veine porte.
(Commissaires: MM. H.-Milne Edwards, Vulpian.)
M. C. HussoN adresse des Recherches micrographiques sur les cires et
les beurres utilisés en pharmacie,
(Commissaires : MM. Boussingault, Wurtz.)
M. R. CiiAzoT adresse deux Notes, concernant : i^une « nouvelle machine
à vapeur régénérée » ; 2° un « timbre indicateur, pour passages à niveau
des chemins de fer d'intérêt local ».
(Renvoi à l'examen de M. Tresca.)
CORRESPONDANCE.
M. P. Bert, m. a. Gubler, m. Akm. Moreau, M. G. Sée prient l'Aca-
démie de vouloir bien les comprendre parmi les candidats à la place laissée
vacante, dans la Section de Médecine et Chirurgie, par le décès de Cl. Ber-
nard.
(Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.)
M. le Directeur général des Douanes adresse un exemplaire du « Ta-
( 74» )
bleau général du commerce de la France avec ses colonies et avec les puis-
sances étrangères, pendant l'année i8'77 ».
M. le Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
i" Un volume de M. Fr.-D. Coy«nu6ifls, portant pour titre: o Voyage
de la Commission astronomique mexicaine au Japon, pour l'observation
du passage de Vénus sur le Soleil, le 8 décembre 1874 » >
2° Deux volumes de M. E. Donnoj, intitulés : « Théorie mathématique
des assurances sur la vie ». (Renvoi à la Commission du prix de Statistique.)
GÉOMÉTRIE. — Addition à la Note sur la reclificalion des ovales de Descartes;
par M. G. Darboux.
« Dans ma Communication du 22 octobre dernier, je me suis trompé en
affirmant que M. Roberts a donné, le premier, la rectification des ovales
de Descartes. Il est vrai que la Communication faite à l'Académie par
M. Genocchi porte la date du 11 janvier 1870, tandis que le Mémoire de
M. S. Roberts a été présenté en novembre 1878, à la Société mathématique
de Londres. Mais M. Genocchi, en communiquant son remarquable
théorème à l'Académie, n'a pas indiqué qu'il l'avait déjà publié en i855,
dans un Recueil périodique de Turin, Jl Cimenta, et aussi dans un Mémoire
imprimé en 1864 dans les Annali di Matenialica para ed applicata, t. VI,
Mémoire qui est intitulé : Intorno alla rellificazione e aile proprietà délie
causticité secondarie. J'emprunte ces renseignements à une Note que
M. S. Roberts a loyalement publiée dans le t. VI du Recueil de la Société
Mathématique de Londres, p. 200. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur In réduction de certaines équations différen-
tielles du premier ordre à lajornie linéaire, par 1 apport à la dérivée de la
fonction inconnue. Note de M. Oalphen.
(c Dans une Note insérée au Compte rendu de l'avant-dernière séance,
M. Alexéeff s'est occupé d'une équation différentielle du premier ordre,
dont le premier meiidjra est du second degré par rapport à la fonction
inconnue et à sa dérivée, et il a fait voir que cette équation peut être ré-
( 742 )
duile au premier degré par rapport à cette dérivée, tout en conservant, par
rapport à la fonction, la forme rationnelle. Cette propriété appartient à
beaucoup d'autres équations, comme je vais le montrer.
» Soit une équation entre la variable x, la fonction 7 et sa dérivée/'.
Supposons que, d'une manière quelconque, on puisse remplacer cette
équation unique par le système explicite suivant, où ^, vj sont de nou-
velles variables :
(i) a-=:H(|,-/3), j = i'{'£,-n), 7' = îv(|,-/3).
S'il en est ainsi, on peut substituer à l'équation différentielle proposée
celle-ci :
du i/i'\ lin
• . — 1 —
dn d/ij de
du dv
qui est linéaire par rapport à la dérivée de la fonction inconnue ïj. Cette
équation étant intégrée, la proposée le sera du même coup.
» La réduction demandée est ainsi ramenée à un problème de pure
Algèbre. Ce problème se résout, à son tour, dans bien des cas, au moyen
des notions nouvelles dont la Géométrie s'est enrichie.
» Considérons or, j,/' comme les coordonnées d'un point de l'espace,
et l'équation proposée comme celle d'une surface. Si les fonctions «, v, w
sont rationnelles en yj, c'est qu'alors, | étant supposée constante, la courbe
(i) est unicursale. De là cette proposition :
» Si la surface représenlée par l'équalion différentielle, oii x,y,y sont cen-
sées les coordonnées d'un point, contient une série de courbes unicursales, l'équa-
tion peut être réduite au premier degré par rapport à la dérivée de la fonction
inconnue, sans cesser d'être rationnelle par rapport à la fonction inconnue elle-
même.
» En second lieu, si u,v,w sont rationnelles aussi par rapport à |, la
surface peut, comme on dit, être représentée sur le plan. Donc :
» Si la surface peut être représentée sur le plan, l'équation différentielle est
réductible au jjremier degré par rapport à la dérivée de la fonction inconnue,
sans cesser de conserver la forme rationnelle par rapport à la fonction inconnue
et ù la variable indépendante.
» La première de ces propositions résout immédiatement le cas envi-
sagé par M. Alexéeff. Il s'agit, en effet, d'une équation du deuxième degré
( 743 )
en J,y' . La surface contient donc une série de coniques, dont une quel-
conque s'obtient quand on donne à x une valeur constante. Les coniques
étant des courbes iniicursales, la réduction peut s'effectuer, et d'une infi-
nité de manières. Si l'on détermine individuellement les points de la co-
ni(jue par des parallèles à une des asymptotes, on est conduit à des calculs
semblables à ceux de M. Alexéeff. Il y a cependant lieu à une observa-
tion : la méthode suivie par ce géomètre entraîne à introduire une qua-
drature préalable qui, en réalité, est superflue. Si l'on détermine indivi-
duellement les points de la conique au moyen de sécantes issues d'un point
fixe quelconque de cette courbe, la fonction irrationnelle de jc qui s'in-
troduit est la valeur particulière de /', répondant, d'après l'équation, à
une valeur arbitrairement choisie de j. Dans certains cas, on pourra
choisir cette valeur de j-'de telle sorte que la valeur correspondante de y
soit rationnelle. La transformation s'opérera alors sans que la forme ra-
tionnelle en X disparaisse. Si l'équation proposée est
A j'- + Bjj' + Cj- -t- Dj' + Ej + F = o,
cette circonstance se présente notamment quand une quelconque des
quantités B" — 4AC, D" — 4A-F, E- — 4CF est le carré d'une fonction ra-
tionnelle de X.
» Parmi les conséquences de la deuxième proposition, citons celle-ci :
Une équation différenlielle du troisième degré en x,j,y' peut être réduite au
premier degré enj-', tout en restant rationnelle en x,y. Car, on le sait, toute
surface du troisième degré peut être représentée sur le plan. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la forme des intégrales des équations diffé-
rentielles du second ordre dans le voisinage de certains points critiques. JNote
de M. E. Picard.
7 f
« Étant donnée l'équation différentielle du second ordre z '— =/((', i'', z),
en posant ^ = ^'')/('% ^' i ~) s'annulant pour p = o, p' = o, z = o et étant
dans le voisinage de ces valeurs développable en une série de la forme
av + hv' + cz + . . . ,
nous avons montré [Comptes rendus, i6 septembre 1878) que, si b n'est pas
( 744 )
un entier positif, celle équation admet une intégrale holomorphe dans le
voisinage de z = o, s'annulant ainsi que sa dérivée pour cette valeur de z.
De plus, si la partie réelle du coefficient h est positive, nous avons vu éga-
lement que cettejéquation admet une infinité d'intégrales non holomorphes,
s'annulant, ainsi que leur dérivée, pour c = o.
» Examinons maintenant le cas où la partie réelle de h est négative.
L'équation n'admettra alors aucune intégrale jouissant des propriétés pré-
cédentes, f et y désignant l'intégrale holomorphe et sa dérivée, si l'on
remplace v et v par/ + v et/' -\- c', l'équation prendra la forme
(i) z'^^ = nv-\-bK>' -\-...,
le second membre ne contenant pas de termes indépendants à la fois de c
et de v' . Supposons d'abord qu'il n'y ait pas de termes indépendants de v' .
On pourra suivre dans ce cas la méthode employée par MM. Briot et Bou-
quet dans un cas analogue.
» L'équation peut s'écrire
ou
-7-(l + at» + ■ . . = l> h ^-^^-^1 + ai' + ...)dz.
I' ^ ' z z ^
» Remarquons que, Z tendant vers zéro, "^ ' 'j '' tendra vers une limite,
car - tend vers zéro en même temps que z. Si l'équation admet une inté-
grale le long d'une certaine courbe, on aura, en désignant par i<\ la valeur
de v' en un point z, de cette courbe et intégrant sur celle-ci depuis le point z,
jusqu'au point z,
logîr = log(^_^y+£.
» £ étant une quantité finie et même très-petite, si z et z, sont suffisam-
ment voisins de l'origine, nous la représenterons par log (i + yj).
» Il viendra alors — = (- ) (i + vj).
» Quand z tend vers zéro, le module du premier membre tend vers zéro,
tandis que celui du second augmente indéfiniment, la partie réelle de h
( 745 )
étant supposée négative. L'hypothèse qu'il existe uue intégrale remplissant
les conditions indiquées est donc inadmissible.
» La remarque suivante permet de ramener le cas général au cas parti-
culier que nous venons de traiter. Désignons par ç(«, z) une fonction ho-
lomorphe de m et z dans le voisinage de m =: o, z = o, et s'annulant pour
ces valeurs, mais supposons que ( — )„=oSoit différent de zéro. On peut
choisir une fonction (p remplissant ces conditions de telle manière que, si
l'on fait le changement de variable i)=:(f[u, z), Téquation différentielle
déterminant u ait la forme (a). Cette équation n'admettra donc pas d'in-
tégrale s'annulant, ainsi que sa dérivée, pour z = o; il en sera, par suite, de
même |)our l'équation donnée.
» Dans le cas où la partie réelle de è est positive, les considérations précé-
dentes montrent que v doit être de degré b ; on en conclut sans peine qu'il
n'y a pas d'autres fonctions satisfaisant à l'équation (i) et remplissant les
conditions requises que celles qui ont été indiquées dans notre première
Note.
n Revenons à l'équation
"7?^=^>'^(*''"'^')'
en supposant que b soit un entier positif. Nous examinerons seulement le
cas où b est égal à l'unité.
» Si c est égal à zéro, l'équation admet une infinité d'intégrales holo-
morphes. Posons, en effet, v — ).z-, i>' = fjt,z. Nous aurons à considérer les
équations
rla. . (IX
» Si Xo et p-o vérifient la relation p.o — 2X0 = o, ces équations admettent
un système d'intégrales holomorphes prenant les valeurs ).o etp-o pour r = o.
Dans le cas où c n'est pas nul, nous posons
v' = cz{ii.+ logz),
et les équations deviennent
élu a\ /lo" :
-y — h rt
(Iz 2
C. R. 187S. j- Semestre. (T. I.XXXVII, N» 20.) 99
( 746 )
» Remplaçant ensuite z par z'-, nous avons
^ = alz' + a(^2z'\ogz' - ^) + • ■ ^ ^'^ = 4(f-i - >^)-
» Le second membre de la première de ces équations reste fini
pour z' = o. Si p-o = )„, ces équations admettront un système d'intégrales
prenant les valeurs Xo et fx^ pour z' = o. Pour démontrer ce point, nous
avons recours, comme précédemment, à deux équations aux dérivées par-
tielles, et nous obtenons les intégrales sous forme de séries procédant sui-
vant les puissances croissantes de z'/z' et de tj- >
ÉLECTRODYNAMIQUE. — Sur In théorie des machines du genre de celles de
Gramme. Note de M. Ant. Bregcet, présentée par M. Cornu.
« La théorie du fonctionnement de la machine de Gramme, telle qu'elle
est généralement présentée, ne rend qu'un compte imparfait de la réversi-
bilité si complète de cet appareil.
» Le principe simple qui préside au mouvement de la roue de Barlow
(1823), ainsi qu'à la production du courant dans le disque tournant de
Faraday (i83i), suffit pour expliquer en toute rigueur les deux fonctions
de la machine de Gramme (source de courant et électromoteur).
» Le rôle caractéristique de son anneau de fer doux consiste à détourner
les lignes de force du champ magnétique après qu'elles ont coupé une seule
fois les spires de la bobine. Sans l'anneau, ces lignes traverseraient deux
fois chacune des spires; elles donneraient ainsi naissance à deux forces
électromotrices contraires et d'autant plus près d'être ég;iles que les spires
sont plus aplaties suivant une parallèle à l'axe de rotation. Le même
anneau sert d'ailleurs à concentrer, dans la région occupée par la bobine,
un plus grand nombre de lignes de force.
» Dans le mode d'enroulement du circuit de la machine de M. Van
Alteneck, le noyau de fer doux intérieur à ce circuit n'a pour seul effet
que d'exalter l'intensité du champ magnétique aux points où se meuvent
les fils de la bobine.
» Il convient donc de remarquer, au point de vue de la théorie, que,
bien que ces appareils dérivent tous deux du méuie principe d'électro-
magnétisme, les fonctions de leurs armatures de fer doux sont essentielle-
( 747 )
ment différentes : dans la machine de Gramme, l'anneau est indispensable,
sauf dans le cas où les fils internes des spires se trouvent placés près de
l'axe de rotation ; dans la seconde machine, le noyau intérieur ne sert qu'à
permettre d'obtenir d'une machine donnée des effets beaucoup plus con-
sidérables.
» Dans le premier cas, l'introduction de l'armature est nécessaire; dans
le second, elle est seulement utile.
» L'expérience a montré que, dans ces machines, les frotteurs ou distri-
buteurs de courant doivent occuper une position particulière différente de
celle que la théorie semblait leur assigner, et celte anomalie apparente
était toujours attribuée au seul retard à la désaimantation de r armature de
fer doux.
» Je pense avoir établi que la force coercitive, dont n'est jamais exempt
le fer réputé le plus doux, n'agit que d'une façon tout à fait insignifiante
pour produire ce déplacement des prises de contact.
» Le déplacement des frotteurs est une conséquence nécessaire des réac-
tions qui s'exercent entre le champ magnétique des aimants excitateurs et
le champ magnétique développé par les courants des fils de la bobine.
(J'appellerai ce dernier champ galvanique, pour éviter toute confusion.)
» Un certain nombre d'expériences, entreprises sur diverses formes d'ap-
pareils de rotation électromagnétique, m'ont amené à formuler mes con-
clusions de la manière suivante :
n Lorsqu'on veut obtenir le meilleur effet possible du système constitué par un circuit
mobile animé d'un mouvement de rotation dans un rhamp magnétique :
« 1° Si ce mouvement est causé par le passage du courant d'une source étrangère, le dia-
mètre des prises de contact doit être déplacé, en se/is imerse de la rotation, d'un angle
d'autant plus grand que l'intensité du courant est plus considérable et que l'intensité du
champ magnétique est plus faible;
u 2° Si ce mouvement est destiné, au contraire, à engendrer un courant continu dans
l'appareil, le même diamètie doit être déplacé dans le sens de la rotation. »
» Ces règles s'appliquent à tous les systèmes dont j'ai parlé, même à
ceux qui ne comportent aucune masse intérieure de fer doux.
B Je dois faire remarquer que, dans le cas particulier où le champ magné-
tique est produit non par un aimant permanent, mais par un électro-aimant
excité par le courant du circuit mobile, le déplacement des frotteurs est
insensible pour de petites vitesses de rotation. Le champ magnétique et le
champ galvanique sont en effet, dans ce cas, fonction l'un de l'autre. Dans
de certaines limites, leurs intensités croissent ensemble sans qu'aucune
99-
( 74« )
tlevienne prédominante. Au contraire, le champ magnétique d'un aimant
permanent reste constant en présence d'un champ galvanique dont l'in-
tensité peut augmenter de plus en plus; l'influence de ce dernier deviendra
donc de plus en plus grande, et les modifications du champ résultant
arriveront à être très-profondes. »
CHIMIE. — Recherches chimiques sur tes lungslates des sesquiox/des terreux et
métalliques. Troisième Note de M. J. Lefort, présentée par M. Fremj'.
(Extrait par l'auteur.)
(c Les tungstates compris dans ce Mémoire s'éloignent notablement, du
moins quant à la constitution générale, de ceux que nous avons fait con-
naître précédemment (' ), en ce que la proportion de l'acide tungstique et
des sesquioxydes ne subit pas toujours la même loi de multiplication régu-
lière; ainsi, tandis que dans les tungstates de monoxydes, sauf cependant
ceux de mercure, les rapports de l'acide et de la base sont de i à i pour
les tungstates neutres et de 2 à i pour les bitungstates, dans les tungstates
de sesquioxydes, an contraire, la proportion de l'acide avec ces bases varie
presque à chaque métal; il en résulte que ces sels sont tantôt avec excès
d'acide, tantôt avec excès de base.
» I. ÏUNGSTATE d' ALUMINE. Tungstulc ïieulie. — L'alun et le tungstate
de soude donnent un précipité blanc, volumineux, soluble dans environ
1 5oo parties d'eau à -H i5° et qui a pour composition
3(ïuO'),APO\8HO.
» Bitungstale. — Deux solutions aqueuses concentrées, l'une d'alun,
l'autre de bitungstate de soude, ne semblent d'abord pas produire de réac-
tion; mais, après quelques instants, il se forme un dépôt blanc plus dense
que le précédent, soluble dans 400 parties d'eau à + i5°.
» Ce sel est le bitungstale d'alumine, qui a pour formule
/i(TuO'), Ar^OSglIO.
» II. Tungstates de fer. — L'acétate ferreux et le tungstate neutre ou
le bitungstate de soude produisent des précipités qui représentent bien le
tungslaie neutre et le bitungstate de protoxyde de fer, mais ils sont telle-
(') Journal (le Phannacic cl de Chimie, l.'XXVllI, p. 280 et 368, 4" série; 1878.
( 749 )
ment peu stables à l'air, qu'il nous a été impossible de les obtenir purs pour
les soumettre à l'analyse. L'existence de ces deux sels n'en est pas moins
certaine.
» Tuncjstale ferrique bibasiqite. — L'acétate ferrique et le tungstate neutre
de soude donnent lieu à un précipité de couleur chamois, soluble dans
environ 3oo parties d'eau à h- i5°, et qui a pour^formule
3(TuO'), 2(Fe-0'),6HO.
» Tungslale ferrique monobasique. — Avec l'acétate ferrique, le bitung-
stale de soude fournit un dépôt jaune brunâtre, soluble dans environ
5o parties d'eau à +15°, et qui a pour composition
2(TuO^),Fe=0%4HO.
» IIL TuNGSTATES DE CHROME. Tuugslale basique. — f.e tungstate neutre
de soude donne, avec l'acétate chrouiique, un précipité vert bleuâtre so-
luble dans environ 4oo parties d'eau à + iS", et qui se représente par
2(TuO'), Cr=0% 5IIO.
» Tungslnte neutre. — Le tungstate neutre de chrome s'oblient avec
l'alun de chrome et le bitungslate de soude. Il est en poudre vert sale, peu
soluble dans l'eau, et il a pour composition
3(TuO'),Cr=0', 3H0.
» BiUmgstale. — Le bitungstate de soude et l'acétate chromique ne pro-
duisent pas de réaction apparente; mais, si l'on verse le mélange des solu-
tions clans de l'alcool concentré, il se forme un dépôt vert foncé, poisseux,
que l'eau décompose ensuite en une poudre blanc verdâtre qui constitue le
bitungstate de chrome, ayant pour formule
4(TuO'),Ci-0',6HO.
)) Ce sel est soluble clans 5o parties d'eau à la température ordinaire.
I) IV. TuNGSTATEs d'urane. Tungslate basique. — L'acétate d'urane et
le tungstate neutre de soude produisent uu dépôt jaune, amorphe, très-peu
soluble dans l'eau, ayant pour composition
TuO%l] = 0% 2HO.
( 75o )
» Tungslale neutre . — Si Ton remplace le lungstate neutre de soude par
le bitungstate de cette base, on obtient encore avec l'acétate d'urane un
précipité jaune plus clair que le précédent et également plus soluble dans
l'eau; ce sel est le tungstate neutre de chrome, qui se représente ainsi :
3(TuO'), U^0%5H0.
« Y. TuNGSTATES d'antimoine. Tuiiijslate neutre? — Une solution d'émé-
tique, versée dans du tungstate neutre de soude, produit, après quelques
minutes, un dépôt blanc, lourd, que les lavages décjmposent et que nous
supposons être le tungstate neutre d'antimoine; mais, comme les analyses
de ce sel nous ont fourni des résultats assez variables entre eux, nous signa-
lons son existence avec un point d'interrogation.
» Tungstate acide. — Une solution de bitungstate de soude versée dans
une solution saturée d'émétique donne une poudre jaunâtre, lourde, no-
tablement soluble dans l'eau sans décomposition, qui constitue un tungstate
acide ayant cette formule :
5(TuO^), Sb='0%4HO.
)' VI. TuNGSTATES DE BISMUTH. — Daus de l'cau distillée contenant le
dixième de son poids de glycérine, nous avons ajouté des cristaux de ni-
trate de bismuth; or, par cet artifice, nous avons pu étendre à volonté la
solution sans produire de sous-nitrate de bismuth et, partant, sans mettre
de l'acide nitrique en liberté.
» Celte liqueur, aussi concentrée que possible, versée dans une solution,
également très-concentrée, de tungstate neutre de soude, y occasionne un
précipité blanc que l'eau décompose en tungstate acide et en tungstate ba-
sique de composition très-variable. Ce résultat était facile à prévoir.
» Bitungstate. — Ce sel étant très-soluble dans l'eau, nous l'avons pré-
paré au moyen du bitungstate de soude ajouté dans une solution de nitrate
de bismuth, additionné d'acétate de soude afin d'éviter la production d'a-
cide nitrique libre. On obtient alors, si les liqueurs sont très-concentrées,
des cristaux blancs micacés qui ont pour formule
6(TuO^), Bi^0%8H0 ?.'
» Nous devons ajouter cependant que cette formule est marquée d'un
point d'interrogation, mais seulement quant à son hydratation, parce que
la purification complète du sel est presque impraticable.
( 75i )
» Nous résumons dans le tableau suivant les formules des nouveaux
composés étudiés dans ce Mémoire :
„ ^ , ,, , . ( 3(Ti.0'),Al=0', 8 HO
Tungstates u alumine ,; .
^ ( 4(TuO'),APO', 9HO
,_..,. ( 3(TuO'),3(Fe=0^), 6H0
Tnncstates de fer ) ^ ' ,
^ I 2(TiiO'),Fc-0») 4H0
/ 2(TiiO»),Cr'0=), 5H0
Tu ngstates de chrome | 3 (TuO'), Cr^O', 3H0
( 4(TiiO'),Cr2 0% 6 HO
Tungstates d iirane.
( 3(TuO=),U^O% 5H0
Tungstate d'antimoine o(TiiO'), Sb'O', 4HO
Tungstate de bismuth GlTuO"), Bi'OS 8H0? »
CHIMIE ANALYTIQUE. — Ànat/se de divers fragments métalliques provenant des
sépultures péruviennes d^y^ncon, près de Lima. Note de M. A. Tebreil,
présentée par M. Fremy.
n M. Hamy a bien voulu mettre à ma disposition cinq échantillons de
fragments métalliques trouvés par M. Léon de Cessac, voyageur du Mu-
séum d'Histoire naturelle, à Ancon, à 35 kilomètres au nord de I^ima,
dans des sépultures datant, très -vraisemblablement, du milieu du
XVI* siècle.
» J'ai soumis ces fragments métalliques à l'analyse, pensant que la com-
position de ces alliages pourrait jeter quelque jour sur la métallurgie du
Pérou au xvi* siècle. Ce sont ces analyses qui se trouvent résumées dans le
tableau suivant :
N« 1.
Argent 77,04
Or tr. sens.
Cuivre 7 jfG
Zinc »
Fer
Chlore 15,71
Oxygène, soutre .... j
Arsenic, eau \ non dosés. 0,19
Acide carbonique, etc. )
Sable quartzeux >■
100,00
N-2.
N"3.
N-A.
N»5.
33,35
'7.-27
B
traces.
5,42
)>
»
..
60, 83
79, o3
65,90
94,35
"
»
32,04
■•
V.
.
I ,o5
-
0,22
2,3.
traces.
traces.
0,18
1 ,39
I ,01
5,53
u
«
-•
0 , 12
100.00
100,00
100,00
100,00
(752 )
Échantillon «° 1. — Lame d'argent recouverte d'une épaisse patine de chlorure d'argent.
En traitant cet argent par l'acide azotique, on dissout le métal non altéré, et le chlorure
d'argent reste sous forme de gaine ayant deux fois l'épaisseur de l'argent métallique dissous.
La présence du chlore dans tous les écliantlHons analysés est un fait dépendant de l'empla-
cement des sépultures qui se trouvent dans un sable marin.
» Dans cet échantillon, l'argent est uni au cuivre dans une proportion qui constitue un
alliage au douzième, c'est-à-dire à 7^;^ de fin.
» Échantillonn"^. — Alliage de cuivre, d'argent et d'or, recouvert d'une patine verte
contenant du chlore qui doit être uni au cuivre, car, lorsqu'on attaque le métal par l'acide
azotique, on voit se former immédiatement du chlorure d'argent tout à fait blanc. Cet alliage
est en plaques minces; il est dur et cassant.
1) Échantillon n° 3. — Alliage de cuivre et d'argent en plaques minces, recouvertes d'une
patine verte contenant également du chlore. Cet alliage est plus malléable que le précédent.
Il ne contient pas d'or.
» Échantillon n" k. — Laiton ayant sensiblement la composition des laitons fabriqués de
nos jours. Sa patine verte contient des traces de chlore.
» Échantillon /2° 5. — Cuivre rosette, très-malléable, recouvert d'une patine vert grisâtre,
assez épaisse, et dans laquelle se trouvent incrustés des grains de sable quartzeux.
M 11 résulte des analyses précédentes que, si l'échantillon n° 1 semble pro-
venir d'une fabrication régulière, il n'en est pas de même des échantillons
n" 2 et n" 3, dont la composition ne correspond pas à des alliages définis;
les minerais de cuivre qui servaient à la fabrication de ce métal conte-
naient probablement de petites proportions d'argent et d'or qui sont
restées dans ces alliages.
» La présence du laiton dans les sépultures péruviennes du xvi^ siècle
est un fait intéressant, qui prouve que déjà à cette époque le laiton était
connu au Pérou, mais qu'il devait être importé d'Europe par les Espagnols,
puisque le zinc n'existe pas dans ce pays. Du reste, M. Hamy a déjà signalé
la présence de différents corps d'origine européenne dans les objets re-
cueillis par M. Léon de Cessac dans les sépultures péruviennes d'Ancon. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse des dérivés uriques de la série de l'alloxane
[alloxane, uramile, murexide, etc.). Note de M. E. Grimaux.
« Lorsqu'on chauffe jusqu'à 1 5o degrés un mélange d'acide malonique
et d'urée avec un excès d'oxychloriire de phosphore, on obtient une
masse jaiuie, formée de deux substances amorphes, peu solubles dans
l'eau, qui, d'après des analyses encore insuffisantes, et surtout d'a-
près leurs réactions, paraissent être des produits de condensation de la
( 753 )
malonylurée; en effet, il est facile de les transformer en alloxantine.
M On dissout dans l'acide azotique le produit brut de la réaction, et
l'on fait passer dans la solution nitrique un courant d'hydrogène sulfuré,
jusqu'à ce qu'elle précipite en violet par l'eau de baryte. On filire alors,
pour séparer le soufre, et l'on abandonne la liqueur dans le vide. Après
vingt-quatre ou quarante-huit heures, il se dépose des cristaux qui pos-
sèdent les propriétés suivantes, caractéristiques de l'alloxantine.
» Ces cristaux sont peu solubles dans l'eau froide, facilement solubles
dans l'eau bouillante; leur solution donne, avec l'eau de baryte, un préci-
pité violet qui devient blanc par l'ébullifion.
» Dissous dans l'eau additionnée de quelques gouttes d'acide azotique,
ils donnent une solution qui colore l'épiderme en pourpre et fournit un
précipité cristallin d'oxaluramile par le cyanure de potassium et l'ammo-
niaque [alloxane). Leur solution, portée à l'ébullition et additionnée de
chlorhydrate d'ammoniaque, se remplit de fines aiguilles presque inso-
lubles [uramile).
» Cet uramile, chauffé avec de l'eau et de l'oxyde d'argent, donne une
liqueur pourpre qui, filtrée à chaud, laisse bientôt déposer des prismes
quadrilatères, verts par réflexion, rouges par transparence, dont la forme
cristalline, la couleur et les réactions se confondent avec celles de la
murexide.
» L'ensemble de ces caractères ne laisse aucun doute sur la nature du
corps obtenu par synthèse, et qui doit être identifié avec l'alloxantine.
Ainsi se trouve réalisée la synthèse de tous les dérivés de l'acide uriqiie,
puisque j'ai déjà fait connaître la reproduction de l'allantome et des déri-
vés parabaniques.
» Il est à remarquer que l'action de l'urée et de l'oxychlorure de phos-
phore sur l'acide malonique permet de caractériser de très-petites quan-
tités de cet acide. Il suffit, en effet, de chauffer un centigramme d'acide
malonique ou d'un malonate avec autant d'urée et deux ou trois gouttes
d'oxychlorure de phosphore, et de traiter successivement à chaud par
l'acide azotique, puis par l'ammoniaque, pour obtenir une couleur pourpre,
identique à celle que fournit l'acide urique. L'acide tartronique (oxyma-
lonique) se comporte comme l'acide malonique. »
C. R., 1878, 2« Semestre. (T, LXXXVII, N» 20.) I OO
( 754 )
CHIMIE liNDUSTRlELLK. — Sur quelques causes d'inversion du sucre de canne
et sur les altérations consécutives des glucoses formés. Note de M. Durin,
présentée par M. Peligot. (Extrait.)
« Mes essais m'ont amené à considérer les formations du glucose,
pendant les opérations du raffinage, comme des accidents et non comme
une coiiséquence nécessaire du glucose préexistant. L'action du ferment,
déterminée par M. Gayon,nepeut se continuer à la température à laquelle
sont soumis les sirops pendant le raffinage. Les altérations glucosiques qui
s'y produisent quelquefois sont d'un ordre purement chimique et peuvent
être évitées.
» La chaleur, l'eau et le temps sont autant d'éléments desquels dépend
la transformation partielle du sucre de canne en glucose. L'action de ces
mêmes agents, prolongée au delà de l'inversion, modifie le glucose lui-
même, en change les propriétés optiques et fermentescibles, et l'altère même
plus profondément. Des produits caramélins et les acides déterminés par
M. Peligot accompagnent ces modifications; ces acides agissent, à leur
tour, sur le sucre de canne et en accélèrent l'inversion (* ).
» Voici le résumé des expériences que j'ai faites :
» Lorsqu'on soumet, pendant trente-six à quarante heures, une solution
desucre pur d'abord et des solutions contenant 2 , 3, 8, ..., 60 pour 100 de
glucose, outre du sucre cristallisable,à une température de 70 à 75 degrés,
il n'y a aucune altération ni aucune transformation de sucre en glucose,
l'alcalinité étant évaluée à rûhru CaO. Si l'on continue à chauffer pendant
soixante-quinze heures, cent quatorze heures, l'alcalinité disparaît, et plus
tard l'acidité se déclare, l'inversion commence et cependant n'est nulle-
ment proportionnelle à la quantité de glucose préexistant.
» Si Ton continue le chauffage plus longtemps, que la solution soit com-
posée de sucre pur ou de mélange de sucre et de glucose, on observe une
inversion générale et non proportionnelle de sucre de canne.
» Enfin, si l'on maintient l'alcalinité du sirop, il n'y a pas d'inversion
nouvelle.
» Les solutions dont nous nous sommes servi contenaient 61, 34 pour
(') Biot, Soubeiran, DubninfaiU ont depuis longtemps constaté ces altérations; mais le
remède a été en même temps indiqué par M. Diibrunfaut, lorsqu'il recommande si instam-
ment le travail alcalin des solutions sucrées.
( 755)
xoo de sucre pur, et les mélanges, dejMiis 60 pour 100 de sucre et o, 85 de
glucose jusqu'à 3o,5o de sucre et 21 de glucose.
)> Les soluiiousde glucose pur se modifient elles-mêmes; leur pouvoir
optique diminue et la fermentation alcoolique de ces glucoses chauffés
devient lente et incomplète (').
)) Bien que la durée de chauffage, la température, la concentration,
fassent varier la rapidité et l'intensité des inversions, nous pouvons écarter
des causes de cette inversion l'action du ferment des sucres, observée par
M. Gayon, puisque l'inversion est proportionnelle à la température de
chauffage, ce qui n'arriverait pas dans une action de fermentation.
)) Nous constatons enfin que l'inversion du sucre, sous les influences
combinées de l'eau et de la chaleur, est un phénomène chimir|ue dont on
n'oserait déterminer la formule, mais qui acquiert de l'intensité lorsque
les solutions sont neutres ou acides, et qui est suspendu par l'alcali-
nité (^'V »
ZOOLOGIE. — Sur les pontes des Abeilles. Note de M. M. Girard,
présentée par M. Milne Edwards.
« Dans une Note adressée à l'Académie le 9 septembre 1878, M. J. Pérez
a pensé pouvoir infirmer le système de Dzierzon, d'après ce fait qu'une
'mère jaune ou italienne, ayant été fécondée par un mâle noir, la ruche a
présenté un mélange de faux Bourdons jaunes, noirs et métis. M. J. Pérez
a observé, avec plus de précision qu'on ne l'avait encore fait, une circon-
stance qui avait déjà été signalée. M. A. Sanson (séance du 28 octobre 1 878)
attribue à un atavisme noir chez la mère italienne jaune le mélange des
faux Bourdons, sans qu'il y ait lieu d'admettre une intervention directe
de son mâle noir, ce qui serait contraire au système de Dzierzon, bien
établi par l'expérience.
» Je crois que l'explication véritable de l'observation de M. J. Pérez
provient d'un fait général, chez les Hyménoptères sociaux, et qui est pour
la nature ini moyen supplémentaire d'assurer la reproduction de leur
(') La température de chauffage des solutions a toujours été inférieure à leur point
d'ébullition.
[■] L'examen des mélasses de raffinerie confirme ces données d'expérience directe,
puisque les mélasses issues d'un travail de raffinerie alcalin sont presque exemptes de
glucose.
100..
( 756)
mmense postérité. Outre les mères normales, très-fécondes et à ponte
incessante, il y a des ouvrières fertiles et pour lesquelles on n'observe pas
'd'accouplement, qui est peut-être même impossible pour diverses causes.
Elles sont bien constatées et fréquentes chez les Guêpes et les Polistes; on
leur atlribue, dans les Bourdons, le nombre considérable de mâles qu'on
observe à l'arrière-saison. Elles existent chez certaines espèces de Four-
mis, notamment Formica sanguinea (M. A. Forel). Les ouvrières fertiles
ont été reconnues il y a longtemps chez les Abeilles (Riem, eu 1768);
mais, jusqu'à une époque récente, on croyait très-rares et accidentelles ces
ouvrières fertiles, ne pondant que des œufs de mâles, comme les reines
bourdonnemes et conformément au système de Dzierzon. On sait qu'elles
sont au contraire fréquentes et qu'elles coexistent avec la reine dans un
grand nombre de ruches. Comme il y avait, dans la ruche de M. J, Pérez, \\n
mélange d'ouvrières jaunes, noires et métisses, on comprend que la ferti-
lité de certaines ouvrières des deux dernières sortes suffit pour expliquer
le mélange des faux Bourdons jaunes, noirs et métis. On a même trouvé,
dans le cas d'une ruche analogue, une ponte exclusive de faux Bourdons
noirs {voir journal l'Apicidleur, numéro d'août 1878). 11 y a plus : nue
mère italienne jaime, fécondée, non plus par un mâle noir, mais par un
mâle italien jaune et de sa race (c'est le cas des reines italiennes envoyées
par les marchands), étant donnée comme mère, par essaimage artificiel, à
nne colonie orpheline d'Abeilles noires, on voit paraître, au bout de
quelque temps, non-seulement de nombreux faux Bourdons jaunes, mais
aussi des faux Bourdons noirs. Ces derniers ne peuvent, ce me semble, pro-
venir que d'ouvrières noires fertiles, car, pour trouver les ancêtres noirs de
M. A. Sanson, il faudrait faire remonter l'atavisme dans la nuit des âges,
plus loin peut-être que les Abeilles de Virgile. Four décider la question
d'une manière définitive et irréfutable, il faut employer la méthode d'éli-
mination et séparer, par des séquestres convenables, les pontes de la reine
et des ouvrières fertiles. «
ZOOLOGIE. — Délerminalion spécifique des ossements fossiles ou anciens de
Bovidés. Note de M. A, Sanson, présentée par M. Milne Edwards.
» Les études comparatives que je poursuis sur les ossements fossiles ou
anciens de Bovidés conservés dans les Musées, ou d'après des dessins re-
connus exacts, en prenant pour base la caractéristique spécifique basée
(75? )
sur la transmission héréditaire des formes craiiiologiqnes chez les espèces
aciuellement vivantes, m'ont conduit à des résultats que je demande la
permission de communiquer à l'Académie.
» L'Aurochs de Cuvier, le D. tints de Bojanus, le B. priscus d'Allen,
le D. (at'frons de Horlan, et le B. aiUiquiis de Leydy, sont tous des Bisons
qui ne différent point spécifiquement du B. americamis el àii B. earopœiis,
actuellement vivants. Ce sont tout au plus des variétés d'une même espèce.
Cela paraît, du reste, admis aujourd'hui par tout le monde. Il n'en est pas
de même pour le groupe des Bovidés taurins, au sujet duquel il existe
beaucoup d'incertitude et de confusion.
» Le B. primigenius de Bojanus, considéré comme éteint, est encore repré-
senté aujourd'hui par une race nombreuse, dont les diverses variétés occu-
pent la surface de terrain comprise entre l'embouchure de la Loi e et celle de
la Gironde, et s'étendant vers le sud-est jusqu'au mont Aubrac, J ai assigné
à son espèce le nom de B. taunis tigeriensis, dans la nomenclature zoo-
technique. Entre les formes craniologiques de cette espèce vivante et celles
du B. primigenius, il n'y a aucune différence appréciable. Le volume ab-
solu du squelette s'est seulement réduit avec le temps. Les conditions ac-
tuelles de la vie rendent facilement compte d'une telle réduction, qui s'est
produite sous l'influence d'une loi naturelle bien connue et fonctionnant
sans cesse sous nos yeux dans le même sens.
» Le B. Irachoceras de Meyer et le B.fronlosus de Nilson appartiennent
à une seule et même espèce, qui est celle de notre B. taurin jurassiens. Sa
race, en voie constante d'extension, parce qu'elle est très-prospère, peuple
actuellement les cantons suisses de Berne et de Fribourg, où elle est connue
sous le nom de Fleckviehrasse, en France la Bresse et la vallée de la Saône,
où elle est appelée bressane, comtoise, femeline et charolaise. Elle s'étend de
plus en plus vers le centre de la France, dnns la Nièvre, le Cher et l'Allier.
On la trouve aussi disséminée en Allemagne, en Autriche et en Italie. Rii-
timeyer a déjà reconnu et signalé l'identité entre le bétail suisse en ques-
tion, l'un des types trouvés au fond des habitations lacustres, et le
B. frontosus de Nilson.
M Le B. longifrons de R. Owen, que les auteurs allemands rattachent au
B. primigenius, ainsi que plusieurs autres espèces aciuellement vivantes qui
en diffèrent tout autant, n'est pas autre chose qu'un représentant ancien
de B. taurus batavicus de notre classification zootechnique. Les restes
ainsi qualifiés par Owen n'ont d'ailleurs jamais été trouvés, à notre con-
naissance, en dehors de l'aire géographique naturelle de la race des Pays-
( 758 )
Bas, comprise dans le bassin delà mer du Nord et s'étendant en Angleterre,
en Hollande, en Belgique, dans le nord de la France et dans le nord de
l'Allemagne. Le type craniologique de cette race a les caractères les plus
nettement tranchés, et il est à peine croyable qu'il ait pu être confondu
avec celui du B. primigenius, qui s'en écarte de tout point. La qualification
adoptée par Owen se conçoit mieux, en songeant que, sans doute, le savant
anglais n'a pas pris le soin de le comparer avec aucune espèce vivante,
dans la conviction où il était qu'il s'agissait d'un type éteint.
» Le B. bracliyceras de Riituneyer, sur la survivance duquel il n'y a pas
de doute, puisque son auteur lui attribue tout le bétail brun [Braunvich)
actuel de la Suisse, n'a que l'inconvénient d'être mal nommé. Il n'est point
le seul, en effet, qui ait les chevilles osseuses frontales courtes. 11 a cela de
commun avec le précédent, qui, généralement, les a même plus courtes
que lui. Nous lui avons donné le nom de B. laurus aljjimts, parce que sa
race occupe les Alpes suisses, allemandes, noriqnes, italiennes et fran-
çaises, où elle a formé de nombreuses variétés.
» Enfin, le prétendu B. brachjcephalus de Wilekens, récemment signalé
et qui n'a encore été admis que par son auteur, comme ayant laissé des
restes dans les tourbières deLaybach, dériverait, d'après lui, du Bison eu-
ropéen. Il signale son existence actuelle dans une population bovine du
Tyrol, qu'il avait auparavant considérée comme métisse de Jronlosus et
de braclijceras. C'est celte dernière détermination qui paraît la plus pro-
bable. Elle est en contradiction avec l'admission d'un type naturel.
» En résumé, on voit que les ossements de Bovidés trouvés jusqu'à pré-
sent dans les gisements antérieurs à l'époque géologique actuelle se par-
tagent entre le groupe des Bisons et celui des Taureaux, que les premiers
se rattachent tous à resjièce actuellement vivante du B. ainericunus, et les
seconds à quatre espèces vivantes aussi et expérimentalement déterminées
par leurs caractères craniologiques. Ces quatre espèces (') sont celles du
B. taitrus licjeriensis, du B. taiirus jurassicus, du B. taurus halaviciis et du
B. taurus alpiiuis. Les deux premières sont brachycéphales, et les deux der-
nières dolichocéphales. Elles ne sont point les .seules du groupe des Bo-
vidés taurins; ce groupe en compte encore plusieurs autres, tout aussi net-
tement caractérisées; mais, à ma connaissance, leurs restes anciens n'ont
encore été trouvés nulle part.
» La nomenclature qui les désigne, et qui est celle de la Zootechnie
(') Ou r;ii-cs | Edw. ;
( 759)
scientifique, a pour base essentielle la considération de l'aire géographique
naturelle de la race qui représente chacune d'elles. Leur nom est composé
de celui du genre, de celui du groupe auquel elles appartiennent dans ce
genre, et du qualificatif spécifique tiré de l'aire géographique. Ce qualifi-
catif a paru préférable à celui qui aurait pu être fourni par la morphologie.
Celui-ci aurait eu certainement des avantages, au point de vue paléontolo-
gique, eu admettant qu'il eût pu être, dans tous les cas, suffisamment
précis et expressif, ce que les tentatives antérieures ne semblent point avoir
montré. Mais, en Zootechnie, les rapports nécessaires entre les aptitudes et
le milieu naturel sont tellement importants, que l'utilité de l'indication de
ce milieu par le nom spécifique a dià primer toutes les autres considéra-
tions. »
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — De la présence dans l'air du ferment alcoolique.
Note de M, P. Miquel, présentée par M. Sédillot.
« D'après les belles recherches de M. Pasteur, l'atmosphère est le véhi-
cule de tous les ferments, et c'est aux poussières organisées charriées par
le vent que l'on doit attribuer les cas plus ou moins fréquents des fermen-
tations spontanées dont on est le témoin. D'autres auteurs ont assigné aux
ferments une autre'origine, et ont admis que les substances plastiques ren-
fermi=es dans les liquides fermentescibles pouvaient s'organiser sous l'ac-
tion de forces occultes et donner naissance aux ferments figurés.
» Je me contenterai d'apporter aujourd'hui quelques faits qui me pa-
raissent venir à l'appui de la théorie physiologique de la fermentation al-
coolique établie par M. Pasteur, dans des Mémoires déjà anciens et dans
un Ouvrage paru plus récemment (').
» Quand on expose à l'air, au mois de septembre et dans les vignobles
du midi de la France ("), du moût de raisin stérilisé, contenu dans des
vases dépourvus de tout germe, il arrive habituellement que le moût entre
en fermentation au bout de quelques jours. Sur trente-six expériences, j'ai
constaté trente-six cas de fermentation alcoolique spontanée, alors même
que plusieurs vases renfermant le suc de raisin étaient placés dans di-
verses pièces d'une habitation.
(') Études sur la Bière, 1875, Gauthier-Villars.
(2) Ces expériences ont été effectuées dans la commune de Gaillac (Tarn), dont la su-
perficie totale est égale à5o73 hectares et dont le sol, planté en vignes, occupe environ une
étendue de 33oo hectares.
( 7^0 )
» D'après mes observations, ces cas si fréquents de fermentation al-
coolique sont dus aux moucherons de la vendange, qui transportent à tra-
vers l'espace la levure du vin attachée à leurs trompes et à diverses parties
de leur corps. Que l'on vienne, par un dispositif approprié, à préserver le
moût de raisin, bouilli et limpide, de l'approche de ces insectes, tout en
permettant à l'air de circuler librement avec les microbes nombreux qu'il
lient en supension, le moût donne le plus souvent des moisissures et ne fer-
mente pas.
» Ce fait démontre donc qu'on serait le jouet d'une illusion, si l'on met-
tait sur le compte des poussières organisées de l'atmosphère tous les cas de
fermentation alcoolique spontanée; d'un antre côté, il est aisé de prouver
que l'air en mouvement transporte réellement la levure alcoolique.
n Ayant ouvert et refermé, dans le même vignoble, 82 ballons scellés de aSo à 3oo cen-
timètres cnbcs, contenant du moût de raisin stérilisé par une ébiillition de cinq minutes,
j'obtins par ce moyen trois cas de fermentation alcoolique : le premier fut produit par
une levure elliptique; le second par un ferment circulaire très-actif; le dernier par une
levure de mucor, dont les grains mesuraient quelquefois j~ de millimètre.
» 1 1 ballons de i litre de capacité, semblablemcnt préparés, furent de même ouverts et
refermés avec le plus yrand soin. Deux nouveaux cas de fermentation alcoolique se produi-
sirent, et la levure trouvée dans les deux ballons était circulaire, pure et très-active.
» 20 ballons témoins, remplis d'air filtré, ne s'altérèrent en aucune façon.
» La levure alcoolique est donc dans l'air, et j'ajouterai qu'elle abonde
dans la localité où j'ai expérimenté, tandis qu'à Paris, dans le parc de
Montsouris, je n'ai pu, en répétant ces sortes d'expériences, obtenir un
seul cas de fermentation alcoolique spontanée.
» J'ajouterai également, en terminant, qu'à Paris il n'est pas difficile
d'apporter sotis le microscope de nombreux microbes ressemblant exacte-
ment aux levures alcooliques. Dans quelques essais d'ensemencement, ces
organismes, introduits dans du moût stérilisé avec les spores de moisis-
sure qui les accompagnaient, ne le firent pas fermenter. Il reste alors à
penser, ou bien que ces fructifications ap|)arlieiinent à des cryptogames
dont les fonctions physiologiques différent de celles des levures alcooli-
ques, ou bien que la germination de ces espèces peut être entravée par le
développement rapide de moisissures envahissantes. Dans le cours de ces
recherches, j'ai été témoin de plusieurs exemples de fermentation, éternisée
ou suspendue par l'accroissement excessif de quelques microphytes. »
( 76r )
BOTANIQUE. - Organisnlion de /'Hygrocrocis arspiiiciis Bréb.
Note de M. L. Marchand, présentée par M. Chalin.
« Le végétal qni fait le sujet de cette Communication est un organisme
d'autant plus singulier, qu'il se développe dans les liqueurs arsenicales,
c'est-à-dire dans un milieu réputé aussi funeste et aussi mortel pour les
plantes que pour les animaux (' ).
» L'envahissement de la solution débute sous forme d'un nuage opalin
en suspension dans le liquide. Ce nuage, examiné au microscope, se montre
sous forme d'une masse glaireuse parsemée de points brillants, fine pous-
sière dont les grains sont si ténus qu'ils ne peuvent être mesurés.
» Plus tard, la tache grossit et se colore au centre, f^a périphérie est resiée
glaireuse, mais le centre (partie plus ancience) montre des globules dans
des tubes dont la paroi, avec l'âge, devient moins indécise. Ces tubes sont
ramifiés, puis leur contenu devient homogène. A mesure que l'âge avance,
le cloisonnement se fait, les cloisons, d'abord fort éloignées, se rappro-
chant de telle façon que les cellules qui se trouvent ainsi limitées sont
égales dans tous leurs diamètres.
» D'abord la masse est restée opaline et flottante dans le liquide si le
flacon n'a point été agité; plus tard le nuage devient obscur vers le centre,
et enfin il présente un point brunâtre qui s'accroît, gagne la périphérie; les
portions opalines sont envahies, et la masse, devenue entièrement bru-
nâtre, se précipite au fond du flacon. Examinée alors à un faible grossisse-
ment, elle ressemble à une petite châtaigne de i à 3 millimètres de diamètre,
hérissée de pointes. Ces pointes sont les extrémités des filaments, qui sont
pour la plupart devenus foruleux, bossus, inégaux, quelques-uns monili-
(') Récolté pour la première fois en i836, par M. Boutigny, pharmacien à Évreux, ce
cryptogame fut présente à l'Académie des Sciences par Bory Saint-Vincent, qui le rapporta
aux genres Hygrocrocis on Leptomitiis , ce que de Brébisson confirmait en le nommant
Hygrocrocis arsenicus. En i84i, M. Louyet le retrouvait en Belgique et le présentait à l'Aca-
démie des Sciences de Bruxelles. Depuis, quoique tous les pharmaciens aient pu le voir dans
leurs flacons à préparations arsenicales, il n'a attiré l'alleniion de personne, et moi-même
je ne m'en fusse point occupé sans M. Biondin, pharmacien à Choisy-lc-Roi, qui me força en
quelque sorte à l'étudier, en me signalant l'insistance particulière avec laquelle cette plante
envahissait sa liqueur de Fowler, malgré tous ses soins.
Dès 1876, je m'occupai de suivre les différentes phases de la vie de celte plante, et c'est
la première partie des résultats de cette recherche que je communique aujourd'hui.
r.R., 1878, 1' Semestre. ( T. LXXXVII, No 20.) lOI
( 760
formes. De leurs bosselures partent des filaments nouveaux qui se ramifient,
ou bien de petites ampoules qui sont hyalines et pyriformes. La masse
devient de plus en plus brune, et enfin complètement noire : la plante est
en fructification.
» A ce moment, si l'on examine les éléments qui la composent, on
trouve :
» 1° Que les filaments de la périphérie se sont allongés démesurément
en tubes hyalins, qui se terminent en une masse glaireuse qui enveloppe le
petit végétal et forme autour de lui comme un nuage qui rappelle le nuage
du début; dans ce lacis et dans cette masse glaireuse flottent des spores et
des débris d'organes divers ;
» 2° Que tous les filaments du centre ontpris des formes nouvelles. Les
filaments toruleux moniliformes ont grossi et sont devenus presque com-
plètement noirs. Leur contenu est désormais impossible à apercevoir; ils
se désarticulent avec une facilité extrême. Les filaments bossus, irréguliers,
se désarticulent de même avec facilité; ils sont moins foncés en couleur,
mais les ampoules pyriformes qu'ils ont formées sont devenues dessporan-
gioles très-foncées, surtout du côté de la pointe qui les attache au filament;
à leur partie oj -posée, qui est renflée, ilss'entr'ouvrent par une déhiscenceen
deux lèvres et laissent échapper chacun deux à trois spores incolores, hya-
lines, manifestement munies d'une membrane. Les extrémités de ces mêmes
filaments, qui sont restés réguliers et dont les cellules sont rectangulaires,
plus ou moins allongées, se terminent par des bouquets de spores : les
unes, arrondies, sont rangées en files ombellées, autour de la cellule supé-
rieure; les autres, allongées en bâtonnets qui deviennent de plus en plus
petits à mesure qu'on s'avance vers les extrémités, sont en grappes rami-
fiées. Toutes deux rappellent \esSpicaria.
» Il faut peut-être encore ranger parmi les moyens de reproduction des
corps que nous avons rencontrés en moins grand nombre que les précé-
dents ; ils sont plus gros que les spores des sporangioles, réticulés à la sur-
face, marqués d'une étoile ordinairement à trois rayons. Je les ai le plus
souvent trouvés libres; dans un cas, l'un d'eux m'a paru porté par un fila-
ment, et il semblait embrassé à sa base par deux rameaux qui étaient re-
courbés vers lui.
» De ces recherches, je tirerai la conclusion suivante : V Hj-grocrocis ar-
senicus, que l'on plaçait autrefois dans la classe des Algues, parmi les
Leptomitées, est un Champignon de la tribu des Dématiées: confirmation
pratique d'opinions émises a priori par MM. Decaisne, Bornet, Van
Tieghem, etc. »
(763)
M. le Ministre de la Marine transmet à l'Académie la copie suivante
d'une dépêche du capitaine du navire le Limousin, de Bordeaux :
Quitté Gorée le 23 septembre. Le i3 octobre, entre Madère et les Açores, après un jour
de calme reçu une forte secousse de tremblement de terre, et, après, les vents de sud-ouest
nous ont pris. Rentré en rivière le 22 octobre, sans aucun incident.
Signé : MoKTAnnRT.
M. MiMACLT demande l'ouverture d'un pli cacheté, déposé par lui le
28 octobre dernier.
Ce pli, ouvert en séance, contient le croquis d'un appareil que l'auteur
propose pour le tirage de la Loterie nationale. J. B.
La séance est levée à 5 heures.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du ii novembre 1878.
Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invetition ont
été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1844, publiée par les oidres de
M. le Ministre de V Agriculture et du Commerce; t. LXXXIX. Paris, Imp.
nationale, 1878; in-4°.
Direction générale des douanes. Tableau général du commerce de la France
avec ses colonies et les puissances étrangères pendant l'année 1877. Paris, Imp.
nationale, 1878; in-4°.
Bulletin mensuel de l'Observatoire de Zi-ka-wei, près Chang-hai, Chine;
juin 1878. Zi-ka-wei, 1878; in-4°.
Bulletin international du Bureau central météorologique de France; n°' 3o5
à 3 II, du i'^'^ au 7 novembre 1878; 7 livr. in-4°autogr.
Détermination de la différence des longitudes entre Paris-Marseille et Alger-
Marseille ; \i^r "M. LoEWT et M. Stephan. Paris, Gauthier-Villars, 1878;
in-4°. (Extrait du t. V des Annales de l' Observatoire de Marseille.)
Leçons élémentaires d'hygiène ; par M. H. George. Paris, Delalain; in-12.
(Présenté par M. Milne Edwards.)
Esthétique musicale. Essai sur les lois psychologiques de l'intonation et de
l'harmonie; par le D' A. Camiolo. Paris, Heugel, 1878; in-8°.
{ 764 )
Manuel pratique d^analyse des vins^ jermentation, alcoolisation, falsifica-
ïions; par E. Robinet fils; 3*" édition. Paris, A. Lemoine, 1879; in-12.
(Présenté par M. Ch. Robin.)
Wagner et Gautier. Nouveau Traité de Chimie industrielle ; t. II, fasci-
cule 8. Paris, F. Savy, 1879; in-8°.
Rapport sur les travaux: 1° du Conseil central d'hygiène publique et de sa-
lubrité de la ville de Nantes et du département de la Loire-Injérieure ; a° des
Conseils d'hygiène des arrondissements ; 3'' des médecins, des épidémies, etc.,
pendant l'année 1877, présenté à M. le comte de Brancion. Nantes, inip.
V^« Mellinel, 1878; in-8°.
Rapport fait à la Société de Biologie sur la métalloscopie du D^ Burq au nom
d'une Commission composée de MM. Charcot, Luys et Dumontpallier,
rapporteur. Paris, typ. F. Malteste, 1877; in-8°. (Présenté par M. Vul-
pian.)
Second Rapport fait à la Société de Biologie sur la métalloscopie et la métal-
lothérapie du D^ Burq, au nom d'une Commission composée de MM. Charcot,
Lhuts et Dumontpallier, rapporteur. Paris, imp. Cusset, 1878; in-8°.
(Présenté par M. Vulpian.)
Théorie mathématique des assurances sur la vie; par M. E. Dormoy. Paris,
Gauthier-Villars, 1878; 2 vol. in-8°.
Maladies du système nerveux, leçons faites à la Faculté de Médecine de Mont-
pellier; par le T)' J. Grasset. Montpellier, G. Goulet; Paris, V.-A. Dela-
haye, 1879; 2 vol. in-S". (Présenté par M. Vulpian, pour le Concours
Monfyon, Médecine et Chirurgie, 1879.)
Études phycologiques. Analyses d' algues m armes; par M. Gustave Thuret,
publiées par les soins de M. le D'Ed. Bornet. Paris, G. Masson, 1878;
in-folio. (Présenté par M. Decaisne.)
ERRATA.
(Séance du 22 octobre 1878.)
Page 608, liynes 6-9, an lieu de i , 36o ; 0,778 el 1,042 ; 0,974, H'^ez t,36o ; 0,974
cl 1,04?. ; 0,773.
(Séance du 4 novembre 1878.)
Page 686, lignes 6-8, nit lieu de avril -!-o,io; mai -:-o,i6; juin -)-o,25, lisez
avril — o,o3; mai +0,10; juin +0,16.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 18 NOVEMBRE 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉMOIUES ET COMMUIXICATIOINS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
ASTRONOMIE. — Observalions méridiennes des petites planètes, faites à V Obser-
vatoire de Greenwich [transmises par l'Astronome royal, M. G.-B. Airy)
et à r Observatoire de Paris, pendant le troisième trimestre de r année 1878;
communiquées par M. Mocchez.
Correction Correction Lieu
Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de
1878. de Paris. droite. l'éphéméride. polaire. l'éphéraéride. l'observation.
@ Hygie.
Il Ul s II ui s o I „
Juillet. 4 1 3. 0.52 it).43. 4>9' " iio.54-3'2,i <> Greenwich.
1 3 1 2 . 1 7 . 59 19.35.34,31 " 111.0.47,3 » Greenwich.
(^ TOLOSA.
Juillet. 16 10.40.52 18.19.21,41^ M- 5,18 118. 0.11,2 — a,i Paris.
19 10.26.45 18.17. 1,67 " 118. 2.54,2 » Paris.
(49) P,VLÉS.
Juillet. 17 10.42.15 18.24.4',1'j "+" 2,11 ii4- 2. 3,7 — 9,1 Paris.
19 io.32.5o 18.23. 7,33 -I- 2,1 3 114. 1.10,1 — 12,0 Paris.
C R., 187S, 2- 5e;««f/e. (1. LXXXVll, ^'>2^. - 102
Dates.
1878.
Août .
Sept. .
Sept.
Août. .
Sept. .
Temps moyen
de Paris.
Ascension
droite.
Juillet, ig II. 2^5-44 '9- •4- 9'9'
Sept. ,
Sept. .
21
24
2
3
6
10
i6
■ 8
'9
20
21
24
26
2.2G. 22
2 . I 2. 20
I .3q.22
I». 34 • 4o
I .20.37
I . 2 . I
O . 25 . I I
0.16. 9
O . I I . 39
; ■
I I
o . 2 . 44
9.49.32
9.50. 10
23 io.3o.38
24 10.26.12
22.27. 414*^
9.2.24.50,55
9,2 . 1 7 . 54 , 87
22.17. 9,o3
39 . 14.53,46
22. 12. 0,20
22. 8. 4,36
22. 6.53,57
22. 6.19,99
22. 5.4-7,84
22 . 5. 16,89
22. 3. "12, 24
22. 3. 2,99
20.38.54,88
20.38.24,44
Août... 24 10.20. I g 20.32.30,67
2 12 . 34 • 16
6 I 2 . I 5 . 34
12 I I . 38 . g
18 I I . 10. 5
19 II. 5 . 26
20 II. 0.47
21 I o . 56 . 9
24 10.42. 16
18 I I .42. 19
23 . 12 .58, I 3
23. 9.59,64
23. 5.28,27
23. 0.59,27
23. o. 15,87
22 .59.32,74
22.58.49,74
22 .56.4îï 1 '
6
23 .33. 18,10
23.32.43,44
19 11.37.48
19 10.32.54 22.27.38,7g
( 766 )
Correction
de
l'éphéméride.
(7ù) Ate.
- 37,68
(3^ Jdnon.
+ 6,i3
+ 6,3i
-f- 6,4i
-1- 6,46
+ 6,42
+ 6,43
+ 6,44
-h 6,i8
-H 6,09
+ 6,17
-I- 6,16
-f- 6,o3
+ 5,93
@ SlWA.
@ Cyrène.
(ï) P ALLAS.
— 0,82
— o,85
— 0,54
— I ,og
— 0,73
— o,:h
— 0,62
— 0,73
Lalhentia
-^ 7,02
+ 8,12
(1^ Gerda.
— 125,47
Correction
Distance de
polaire. l'éphéméride.
i4-27.58,5 + 96,0
92 .40
g3. 10
94-48
94 ■ 59
g5.33
g6.i8
97.25
97-47
97-57
98. 8
98.18
98-49
99- 9
-29,2
.47,6
-24,6
.37,5
.32,5
.48,6
-3i,4
. i5,o
.53,4
.27,3
.54,3
.24,2
• 4,0
m. 29. 7,7
I 1 i . 32. 1,3
110. 9.35,5
88.32.45,3
89.24.40,6
90.44.54,6
92. 6.32,6
92.20. 8,6
92.33.41,8
92.47.15,5
93.27.36,9
99.40. 3,3
99.36.27, I
98.56.48,1
5,3
4:7
3,4
4,6
3,6
4,4
4,2
0,3
2 ,6
2,3
1,5
0,4
8.7
,,6
1,3
1 ,0.
1 ,2
2,7
',7
1,3
-■73,4
-363,9
Lieu
de
l'observation .
Paris.
Paris.
Paris.
Greenwich.
Greenwich.
Greenwich.
Greenwich.
Paris.
Paris.
Paris.
Paris.
Paris.
Paris.
Greenwich.
Paris.
Paris.
Paris.
Greenwich.
Greenwich.
Paris.
Paris.
Paris.
Paris.
Paris.
Paris.
Paris
Paris.
-681,9 Paris.
(' j Ou n'a |)ii s'assurer si l'une ou l'aLitre de ces deux observations se iMp])!)! te à la j)laiiète.
Dates.
1878.
Sept.
Sept.
Temps moyen
de Paris.
Ascension
droite.
( 767 ^
Correction
de
l'éphéméride.
(m) Mklete.
Correction Lieu
Distance de de
polaire. l'éphéméride. l'observation.
20
21
24
h m s
12.11.32
o. 10.29,00
12. 6.49 O. g. 42, 08
I I .02.4?
.49.59
7.22,31
4-48,49
— 4 >82 85.2i.i5,D + 21,9
— 5,11 85.3i.i4,8
— 4,90 86. 1.28,8
+ 21.4
H- 23,2
Diane.
73.35.36,3
Paris.
Paris.
Paris.
Paris.
» Les comparaisons de Junon et de Pallas se rapportent anx éphémé-
rides du Nautical Almanac, celles de Melete à l'éphéméride publiée dans le
n" 21 80 des Astronomische Nachrichten, et toutes les autres aux éphémérides
du Berliner Jahrbuch.
» Les observations ont été faites, à Paris, par MM. Périgaud et Folain. »
BOTANIQUE FOSSILE. — Sur une nouvelle découverte de plantes terrestres silu-
riennes, dans les schistes ardoisiers d'Angers, due à M, L. Crié. Note de
M. G. DE SaPORTA.
« Il y a un peu plus d'un an (séance du 3 septembre 1B77), j'annonçai
à l'Académie la présence d'une Fougère, pour laquelle je proposai le nom
à'Eopteris 3Joiierei['), dans les schistes ardoisiers d'Angers, sur l'horizon
du Calymene Tristani, c'est-à-dire vers la base de la partie moyenne du
terrain silurien. Aucune plante, sauf un petit nombre d'algues plus ou
moins énigmatiques, n'ayant été encore rencontrée à un niveau aussi re-
culé, cette découverte fut accueillie avec quelque méfiance par plusieurs
savants : aux yeux des uns, la provenance n'était pas suffisamment établie,
en dépit des affirmations répétées de M. Morière ; les autres, parmi lesquels
je citerai M. Dawson, se sont bornés à soupçonner qu'il s'agissait plutôt
d'une plante marine, en se basant pour le croire sur l'inégalité apparente
des pinnules dont le rachis de la fronde fossile se trouvait pourvu. Il est
vrai que l'empreinte en question était, non-seulement très-fruste, mais lacérée
(') En riioniieur de M. Morière, professeur à la Faculté des Sciences de Cuen, à qui je
devais la preauère connaissance de l'échantillon.
!..
( 768 )
sur une foule de points et recouverte en partie d'une infiltration de fer
sulfuré, qui enlevait aux principaux détails et aux contours eux-mêmes
presque toute leur précision, bien que l'attribution même m'ait toujours
paru incontestable.
» L'incertitude née de ces objections va prendre fin, grâce à la perspi-
cacité de M. L. Crié, qui a mis tout dernièrement la main sur une em-
preinte de même nature que la première, non pas plus nette, mais du
moins plus complète que celle-ci, c'est-à-dire représentant une fronde ter-
minée aux deux extrémités et possédant intacte les diverses parties dont
elle est formée. Cette empreinte comprend, de plus, les deux faces du même
échantillon, circonstance heureuse, en ce qu'elle permet de contrôler le
tracé des contours et l'étude des caractères. L'empreinte, recueillie dans les
carrières de Trélazé, au sud-sud-est d'Angers, paraît, 'au premier abord, des
plus vagues. La cavité à peine sensible occasionnée par la destruction de
la substance végétale a été plus tard occupée par une infiltration de fer
sulfuré, qui rendrait assez exactement la configuration superficielle de la
plante silurienne si ce mince revêtement métallique n'avait été enlevé sur
une foule de points; mais, si l'on expose au reflet du jour celle des deux
plaques dont la surface est dépourvue de résidus pyriteux, on voit les
détails de l'empreinte, teintés d'une couleur plus sombre, se détacher sur
le fond de l'ardoise, assez nettement pour qii'il soit possible de les repro-
duire avec une précision suffisante.
» En procédant ainsi, on reconnaît que l'on a sous les yeux une fronde
longue de 21 centimètres sur une largeur moyenne de 6 à 8 centimètres;
elle comprend un pétiole ou rachis commun, mince, mais très-bien mar-
qué, qui conserve à peu près la même épaisseur dans toute son étendue et
qui supporte sept paires de folioles successives, opposées ou subopposées,
ovales-arrondies, parcourues par des nervures fines, divergentes, flabellées-
dichotonips. Ces nervures ne sont visibles que sur un petit nombre de
points; à l'œil nu, on devine plutôt qu'on ne suit leur direction; çà et là
pourtant, on distingue leurs linéaments, eu quelques endroits de l'enduit
métallique.
» La parfaite régularité de la disposition des pinnules ne saurait être mise
en doute, non pins que leur opposition et la forme obovale de leur con-
tour; elles se rétrécissent plus ou moins vers la base, à l'ur point d'inser-
tion, qui cependant paraît avoir été relativement large et certainement
sessile. La paire la plus inférieure, située au-dessus d'un espace de pétiole
de r centimètre environ de longueur, comprend deux folioles adhérentes
( 7^9 )
au rachis par tonte leur base, largement arrondies à l'extérieur et sensible-
ment inégales. Les folioles de la paire suivante sont plus étroites, pins
ovales et plus allongées que les précédentes; les suivantes sont, au contraire,
plus largement ovales et plus arrondies au sommet, l'une d'elles étant beau-
coup |)ius courte tpie l'autre. A partir de la troisième paire, les folioles, bien
que n'étant jamais parfaitement symétriques, conservent à |)eu près partout
EopCeris Criei, Sap. Foii|;iTe siliiiiriine des schistes arJoisiers d'An(;crs (zom; à Calrmnie Trlstnni).
r'roinle légèrement rostauréu dans cjnelques-nns de ses détails secondai i-es. (Réduction à 4.)
la même dimension moyenne, qui oscille entre 4*^,8 pour les plus grandes et
3*^,5 pour les plus petites. Au-dessus de la septième paire de folioles et
presque au contact de celles-ci, le sommet de la fronde se trouve occupé par
une terminiile arrondie, orbicidaire ou réniforme, repliée sur elle-même,
peut-être bipartite ou formée de deux segments imparfaitement soudés. Ces
derniers détails ne sauraient être précisés, par la raison que la contre-
empreinte semble dénoter sur ce point uise configuration assez différente
( 77° )
de celle que présente celle des deux plaques qui se distingue par le revête-
ment métallique.
» Si la fronde silurienne n'offrait aucune particularité, en dehors de
celles que je viens d'exposer, elle rentrerait dans le cadre des Cardiopleris,
type de Fougères paléozoïques, répandu dans le dévonien supérieur et le
carbonifère inférieur, et elle rappellerait plus spécialement le Cardiopleris
polymorpha Gœpp., qui caractérise le calcaire carbonifère de Silésie (').
Mais, en considérant l'empreinte silurienne découverte par M. Crié, on dis-
tingue bien vite des détails vraiment frappants, malgré leur manque de net-
teté relative, qui communiquent à la fronde fossile une physionomie toute
spéciale : je veux parler des segments secondaires ou appendices en forme
d'auricules qui alternent avec les folioles, régulièrement pour quelques-
luis; pour d'autres, au contraire, avec un certain désordre, puisque ces
appendices tirent parfois leur origine d'un dédoublement de la base des
pinnules principales, dont elles se détachent plus ou moins, tout en con-
servant avec celles-ci une connexion partielle.
» Il existe, il est vrai, parmi les Cardiopleris, quelques espèces, comme
le C. dissecta Gœpp., qui montrent une tendance vers une semblable con-
formation; mais les effets de cette tendance sont encore bien éloignés de ce
que laisse voir la Fougère de Trélazé. Chez celle-ci, l'association des seg-
ments plus grands et plus petits entremêlés, mélange qui distingue juste-
ment VEopleris Morierei, constitue un trait des plus saillants, qui autorise
l'attribution de l'une et l'autre espèce au même type générique. Il me
semble donc parfaitement légitime de rapporter au genre Eopleris la nou-
velle forme découverte à Trélazé, et de lui appliquer, en l'honneur du
jeune savant qui l'a observée le premier, la dénomination de VEopleris
Criei.
» Les détails caractéristiques du type ont quelque chose de plus net
dans VEopleris Criei que dans VE. Morierei; il faut en attribuer la cause à
l'état de lacération partielle dans lequel la fronde de ce dernier se trouvait,
lorsqu'elle est devenue fossile. La fronde de 1'^'. Ciiei n'est pas mieux con-
servée, comme empreinte, mais toutes ses folioles paraiss^ent intactes, cir-
constance qui permet de saisir et de décrire ses caractères distinctifs.
» Le geiu'e Eopleris, malgré le petit nombre des documents recueillis sur
lui jusqu'à ce jour, peut être considéré comme représentant la souche an-
(') Vov. GoEPPEHT, Ufb. d. FI. d. Siltir., Devon. und Kohlciif., p. 517, lab. XXVIII,
As- 5-6."
( 77' )
cestrale, d'où les Cnrdiopteris et les Cyclopleris dévoniens et iiifracarboni-
fères seraient plus tard dérivés.
» Ces deux rencontres, bien qu'inattendues, ne seront probablement pas
les seules qui nous feront connaître l'état réel de la végétation lors de
l'époque silurienne. M. Crié a déjà signalé les vestiges d'une troisième
espèce, dont le rachis présenterait des folioles largement réniformes, et il
assure que ces sortes de plaques à feuillage, ainsi désignées par les ouvriers
eux-mêmes dont elles ont frappé l'attention, ne sont pas très-rares dans les
ardoisières d'Angers. »
MEMOIRES LUS.
PHYSIOLOGIE. — Moyen de mesurer la valeur manomélrique de la pression
du sang chez l'homme. Mémoire de M. E.-J. Marey. (Extrait par l'auteur.)
(Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.)
« Les médecins ont depuis longtemps constaté que les artères humaines
présentent une certaine consistance, qui les fait paraître tantôt dures, tantôt
molles sous le doigt qui les presse.
» Parmi les désignations bizarres des caractères du pouls, on trouve,
dans les anciens Traités de Médecine, celles de pouls mou et de pouls dur.
Le temps a respecté ces deux expressions, parce qu'elles correspondent à
une chose réelle ; elles traduisent le degré de distension des vaisseaux
par le sang, ce que nous appelons aujourd'hui la pression du sang dans les
artères.
M Mais le tact le plus exercé renseigne bien incomplètement sur la va-
leur de cette pression, tandis que l'emploi de manomètres perfectionnés
fournit aux physiologistes des mesures parfaitement exactes de la pression
du sang chez les animaux vivisectionnés. Ne pouvait-on introduire un peu
de cette précision dans l'étude de la physiologie humaine?
» 11 me sembla que la pression du sang, chez l'homme, pouvait être
exactement estimée si l'on exerçait sur un point de la surface du corps
une contre- pression connue, capable de surmonter la pression du sang à
l'intérieur des vaisseaux. En i856, je réalisai cette mesure, en faisant agir
de l'air comprimé sur la main et l'avant-bras enfermés dans une caisse
métallique. Un manchon autoclave empêchait l'air de s'échapper autour
de lavant-bras par l'ouverture de la caisse; une glace permettait de voir
( 77^ )
l'état du membre comprimé; un manomètre indiquait la contre-pression
exercée.
» Sous un ceitaiii degré de contre- pression de Tair, 12 à i5 centimètres
de mercure, la main se décolorait, diminuait de volume et perdait sa sensi-
bilité; le patient sentait disparaître les pulsations de ses artères, qui d'abord
lui avaient été distinctement perceptibles. Diminuait-on la contre-pression
de quelques millimètres, aussitôt le sang rentrait dans le membre, et le
patient avait la sensation d'une ondée chaude qui pénétrait ses tissus. La
valeur manométrique de la pression du sang était donc obtenue déjà d'une
manière assez satisfaisante.
» Je fus détourné tie ces études par l'intérêt particulier que m'offrit celle
des variations de pression qui donnent naissance au pouls. Le sphygmo-
graphe, que j'imaginai à cet effet, traduit par des courbes très-exactes les
moindres variations de la pression artérielle; les types du pouls qu'il fournit
aident beaucoup au diagnostic dans les affections du cœur, dans les ané-
vrysmes, les ossifications des artères, etc.
» Mais la courbe du sphygmographe, semblable par sa forme à celle
d'un manomètre inscripteur, en diffère en ce qu'elle ne fournit que des in-
dications relatives; l'instrument est une sorte de manomètre à échelle arbi-
traire, dont le zéro n'est pas déterminé.
» Je fus ramené à mes recherches sur la valeur absolue de la pression
du sang par les essais infructueux que firent plusieurs médecins pour trans-
former le sphygmographe en indicateur des pressions absolues. En France,
le professeur Béhier, en Allemagne Sommerbrodt, en Amérique le doc-
teur Keyt, crurent déterminer la pression du sang en exerçant sur l'artère
une contre-pression connue, évaluable en grammes. Mais l'effort soulevant
de la paroi d'une artère n'est pas simplement proportionnel à la pression
du sang qu'elle renferme, il croit avec l'étendue de la surface de vaisseau
sur laquelle il agit. C'est ainsi qu'un anévrysme volumineux, par un mé-
canisme pareil à celui de la presse hydraulique, présente un effort de sou-
lèvement considérable, jo à 20 kilogrammes, tandis qu'un poids de quel-
ques grammes, posé sur un point de l'artère afférente, suffit pour écraser
ce vaisseau et vaincre la pression intérieure du sang.
» Je revins donc à mes expériences primitives, et, cette fois, ce ne fut
plus avec de l'air, mais avec de l'tau que j'exerçai la contre-pression sur
le membre. 11 en résulla cet avantage énorme, que la pénétration du sang
dans le membre se faisait sentir de proche en proche, grâce à ru}Compres-
sibilité de l'eau, et se traduisait par une oscillation du manomètre, oscilla-
( 773)
tion qui cessait au moment précis où la contre-pression empêchait toute
pénétration du sang dans les tissus.
» Mais les dimensions de l'appareil étaient embarrassantes; j'ai réussi,
dans ces derniers mois, à mesurer la pression du sang par la simple immer-
sion d'un doigt dans un appareil de petit volume.
» Cette méthode, appliquée déjà dans les hôpitaux, montre que, dans
certaines fièvres adynamiques, la pression du sang peut tomber à 3 centi-
mètres, tandis qu'elle s'élève au-dessus de 20 centimètres dans la né-
phrite interstitielle. Entre ces deux points, qui ne présentent peut-être
pas les limites extrêmes des variations possibles, il y a place pour bien des
degrés intermédiaires, qui renseigneront le médecin beaucoup mieux que
les sensations tactiles dont il devait se contenter jusqu'ici. »
MEMOIRES PRESENTES.
THERMODYNAMIQUE. — Nouvelles remajriues au sujet des Communications
de M. Maurice Lévy, sur une loi universelle relative à la dilatation des
corps; par M. L. Boi.tzmaxn.
(Commissaires précédemment nommés : MM. Phillips, Resal, A. Cornu.)
« Mes objections s'appliquent aussi bien à la Note de M. Lévy lue à la
séance du 3o septembre, que je ne connaissais pas lorsque j'ai adressé à
l'Académie mes premières remarques ('). Dans cette Note, M. Lévy pro-
pose la formule
2r J== lii-Xidxi + Y,- dfi + Z, dz-i).
» Si X,, jr,-, Z; sont simplement les coordonnées d'une molécule à un
certain état du corps, cette formule manque de sens; car, dans chaque état
du corps, chaque molécule est en mouvement continu, et ses coordonnées
ont, par conséquent, une infinité de valeurs.
» Si, au contraire, x,,j',, z, sont les valeurs moyennes àes coordonnées,
la formule n'est pas exacte; car, en général, les forces mutuelles des molé-
cules ne dépendent pas seulement des coordonnées moyennes. »
( ') Comptes rendus, séance du 22 octobre, page SgS de ce volume.
C. R., 1S7.S, i' Semestre. (T. LXXWII, N" 21.) lo3
( 774 )
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Obsewatioiis à propos (les Communications de
M. Gruey et de M. Hini sur un appareil cjyroscopique. Note de M. G. Sire,
présentée par M. Resal. (Extrait.)
(Commissaires précédemment nommés : MM. Bertrand, Faye, Tresca. )
« L'appareil présenté par M. Gruey (') est destiné à produire la rotation
d'un tore simultanément autour de deux axes rectangulaires. Je crois de-
voir rappeler que j'ai produit ce genre de mouvement, pour la première
fois, en i852.
B D'autre part, les mouvements de l'axe d'un tore déduits des considé-
rations théoriques invoquées par M. Hirn (-) sont exacts; mais ils ont été
découverts et étudiés expérimentalement, dès l'apparition du gyroscope,
par Foucault, par M. Person et par moi, ainsi qu'en témoignent plusieurs
Notes adressées à l'Académie vers cette époque.
» Aucune revendication ne saurait être faite à l'égard de la suspension
dite à la Cardan, que l'on retrouve dans presque tous les appareils gyro-
scopiques, puisque sa première application à l'équilibre de l'axe de rotation
d'un tore semble avoir été faite, vers 1817, par Bohnenberger.
>> Le mouvement gyroscopique qui fait l'objet de la Communication de
M. Gruey se produit forcément dans un grand nombre d'expériences réa-
lisées à l'aide de mon polytrope , instrument que j'ai imaginé dans le but
de reproduire artificiellement, en les agrandissant et pour toutes les lati-
tudes, les phénomènes d'orientation de l'axe d'un tore, phénomènes que
le gyroscope de Foucault n'accuse que pour une seule station.
» Dans les expériences auxquelles se prête mon polytrope, que j'ai
décrites et expliquées dans un Mémoire présenté à la Société d'émulation
du Doubs, en 1860, j'insiste surtout sur ce fait constant, que, si l'on inter-
vertit la rotation méridienne, l'orientation de l'axe du tore change immé-
diatement de sens, c'est-à-dire que cet axe décrit une demi-révolution,
presque toujours dépassée en vertu de la vitesse acquise. Cette inversion
de l'axe du tore, qui est une conséquence de la loi du parallélisme des axes
de rotation que j'ai découverte, se produit, je le répète, dans la plupart
des expériences décrites dans le Mémoire précité, et dont j'ai l'honneur
d'adresser un exemplaire à l'Académie.
(') Comptes rendus, g septembre, p. SgS de ce volume.
(-) Comptes rendus, 7 octobre 1878, p. i5i (le ce volume.
( 775 )
» Si le changement de sens de la rotation méridienne est fait convena-
blement et à de courts intervalles, l'inversion dans l'orientation de l'axe
du tore du gyroscope donne lieu à une rotation continue de cet axe qui
est précisément le mouvement produit dans l'appareil de M. Gruey. Dans
les expériences du polytrope, ce mouvement se produit presque involon-
tairement, de sorte que je l'ai constaté et réalisé dès l'origine de mon ap-
pareil (').
M Du reste, la théorie m'avait appris, et mon polytrope le vérifie pleine-
ment : 1° que, si dans mes expériences la rotation du tore autour de deux
axes rectangulaires se produit plus généralement lorsque l'axe de vibra-
tion de la chape moyenne et l'axe libre de la suspension de Cardan sont
respectivement perpendiculaires, cette condition n'est pas absolue, car ces
deux axes peuvent faire entre eux un angle moindre que 45 degrés;
2° qu'il n'est pas nécessaire que l'axe de vibration passe par le centre de
la figure du tore et qu'il peut même en être assez éloigné (-); 3" que ces
deux axes peuvent être dans des plans quelconques, mais que le mouve-
ment du tore est nul lorsque ces axes sont parallèles. Comme mon poly-
trope se trouve dans les collections de l'École Polytechnique, de l'École
Normale supérieure, du Conservatoire des Arts et Métiers, etc., il est facile
de vérifier ces assertions. »
MÉCANIQUE. — Suritn tourniquet gyroscopiqiie alternat If. Note de M, Grcey,
présentée par jM. Puiseux.
(Commissaires précédemment nommés : MM. Bertrand, Faye, Tresca.)
« Le petit appareil gyroscopique que je viens de faire construire, et que
j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, est une sorte de tourniquet à
mouvements alternatifs. Dans une explication synthétique et sommaire,
on peut le regarder comme une nouvelle application de la tendance des
axes de rotation au parallélisme. Voici en quoi il consiste :
(') Lorsque je présentai mon polytrope l\ l'Académie, dans sa séance du i8 juillet iSSg,
je répétai devant plusieurs membres les expériences principales, et je signalai notamment le
mouvement en question comme une particularité assez singulière. Elle piqua la curiosité de
M. de Senarmont, qui, croyant à une supercherie, saisit à la main le cercle de mon appa-
reil et, lui impiimant un mouvement de va-et-vient, réalisa du premier coup ce mouvement
remarquable de l'axe du tore.
') Dans mon polytrope, la distance peut aller jusqu'à 20 centimètres et niéme au delà,
lo3..
( 77G )
» Un tore T repose sur la circonférence d'un anneau C, par les extré-
mités a et h de son axe, qui est wn diamètre de cet anneau; il peut rece-
voir, an moyen d'une ficelle, une rotation rapide autour de ah.
)) Une lige nin est fixée extérieurement à l'anneau, suivant le prolonge-
ment du rayon perpendiculaire à ah, et traverse à angle droit l'axe
vertical AB, suivant un trou horizontal dans lequel elle peut tourner sur
elle-même. Cette tige porte un tambour p et un contre-poids P.
» L'axe vertical AB ne peut que tourner librement sur lui-même; il est
terminé par des pointes qui reposent sur de petites crapaudines fixées au
pied de l'instrument; il porte latéralement un bouton cylindrique s, pa-
rallèle à mil.
» Un fil en caoutchouc a ses extrémités fixées, l'une en s et l'autre sur
le tambour p, autour duquel on peut l'enrouler plus ou moins en faisant
tourner la tige mn sur elle-même.
» Pour mettre l'appareil en mouvement, on procède de la manière sui-
vante : 1° on enroule le fil de caoutchouc sur le tambour, de quatre ou
cinq tours, de manière à le tendre assez fortement ; 2° cet enroulement
étant maintenu, on imprime au tore une rotation rapide autour de son
axe; 3° on abandonne aussitôt tout le système, sans impulsion aucune,
et le mouvement de l'appareil commence.
» Pour fixer les idées, supposons qu'à l'origine du mouvement l'axe ab
du tore soit horizontal et imaginons deux observateurs : le premier, O,
couché sur la tige mn, les pieds du côté du tore, la tête du côté du contre-
poids; le deuxième, O', couché sur rt/;, de telle sorte que, pour lui, la
rotation du tore ait lieu dans le même sens que celui dans lequel le dérou-
( 777 )
lement du fil ferait tourner le premier observateur. Cela posé, l'observation
du mouvement est facile.
» Pendant toute la durée de l'expérience, le fil se déroule toujours dans
le même sens, et, par suite, l'axe ah du tore tourne toujours dans ce sens
autour de la droite vm ; mais la vitesse de ce déroulement on de cette
rotation est variable; elle est nulle lorsque l'axe ab est horizontal et
maximum lorsqu'il est vertical.
» En même temps que ab tourne autour de la droite mn, cette droite,
ou mieux la tige mn, avec tout ce qu'elle porte, tourne elle-même autour
de l'axe AB de une ou plusieurs circonférences, tantôt dans un sens, tant t
dans l'autre, et le changement de sens a lieu aux instants où l'axe du tore
devient vertical.
» Pour achever notre description, il suffit d'ajouter qu'à l'origine du
mouvement, l'axe ab étant horizontal par hypothèse, la tige mn commence
à tourner autour de AB, dans le sens qui va des pieds à la tète du deuxième
observateur O'. »
PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur un nouveau système de lampe électrique.
Note de M. R. Werdekmanx, présentée par M. Th. du Moncel.
(Commissaires : MM. Edm. Becquerel, Jamin, du Moncel.)
« Ce système, basé sur les effets d'incandescence d'un charbon chauffé
au ronge blanc, est disposé de telle manière que, le générateur électrique
étant convenablement combiné, il peut permettre d'allumer simultanément
un assez grand nombre de becs de lumière par simple dérivation de courant.
» Il consiste essentiellement dans un cliarbon délié, mobile à l'intérieur
d'un tube métallique qui lui sert de guide et en'même temps de communi-
cateur du courant. Un collier, adapté à la partie inférieure, le relie par
deux cordons qui ressortent du tube par deux rainures et qui passent au-
dessus de deux poulies, à un contre-poids qui tend à soulever continuelle-
ment le charbon et à le faire adhérer légèrement contre un large disque
de charbon de 2 pouces de diamètre, maintenu dans une position fixe par
un support vertical. Ce support est adapté à une sorte d'enveloppe en en-
tonnoir qui reçoit les cendres de la combustion et permet d'adapter à la
lampe un globe de verre. Le disque de charbon supérieur est mis en rap-
port avec le pôle négatif du générateur, et le guide métallique du crayon
de charbon correspond au pôle positif, de sorte qu'il n'y a de porté à l'in-
{ 778)
candesceiice que la partie du crayon de charbon (| de pouce à peu près)
comprise entre le tube métallique qui lui sert de support et le charbon su-
périeur. Cette incandescence est augmentée de l'action d'un petit arc
vohaïque qui se produit au point de contact des deux charbons ('). Le
charbon supérieur, en raison de sa grande masse, ne brûle pas, ni même ne
subit aucune altération. L'action du contre-poids est d'ailleurs réglée au
moyen d'un ressort muni d'une vis de réglage qui, en appuyant plus ou
moins sur la partie du tube emboîtée sur le charbon, forme frein.
» Les expériences récentes, faites avec une machine Gramme disposée
pour la galvanoplastie et fonctionnant sous l'influence d'une machine à
vapeur de deux chevaux de force, ont permis de constater les résultats
suivants :
» 1° Quand le courant était distribué entre deux lampes, l'éclat de la
lumière équivalait à celui de 36o candies (*). Cette lumière était blanche
et semblait dépouillée des rayons bleus et rouges qui se voient si souvent
dans la lumière résultant de l'arc voltaïque. Elle était, de plus, parfaitement
constante.
» 2° En établissant sur le circuit dix dérivations correspondant chacune
à une lampe, on peut obtenir dix foyers lumineux représentant chacun
environ 4o candies. Pour régulariser l'action , on interpose dans chaque
dérivation une bobine defaible résistance. Dans ces conditions, la résistance
de chaque lampe était de o^^^jSga, et, par conséquent, la résistance
totale du circuit n'était que de o°''™,o37.
» 3" L'usure des charbons des lampes de petit modèle ne dépassait pas
2 pouces par heure, et, pour les lampes grand modèle, cette usure attei-
gnait à peine 3 pouces dans le même espace de temps. On pouvait, d'ail-
leurs, les employer sur une longueur de i mètre. C'étaient des charbons
de M. Carré.
(') Quand on diminue la section de l'électrode positive, il se manifeste une tendance du
courant à égaliser les deux surfaces; le bout de l'électrode s'élargit, et un petit cylindre est
déposé sur l'électrode négative. Quand on emploie des électrodes en charbon, on trouve
sur la partie la plus chaude de l'appareil, qui est en cuivre, un dépôt de graphite en pel-
licules très-fines, mais qui n'adhère pas solidement au cuivre. Je nie propose de faire
des expériences pour produire, par cette voie, des dépots métalliques, et je me réserve de
faire ultérieurement une Communication h ce sujet.
(') La cnndle, qui sert d'unité de mesure aux Anglais, est une bougie de spermacéti dont
lalumière est très-constante et égale aux -pj de la lumière fournie parune bougie de l'Étoile.
Un bec Carcel égale g"'"', 6.
( 779 )
» Avec ce système, toutes les lampes peuvent être allumées ou éteintes
d'un seul coup ou successivement, et, comme leur éclat peut ne pas ê^^e
très-grand, au lieu d'employer des globes en verre dépoli, on peut avoir
recours à des globes transparents. »
MINÉRALOGIE. — Reproduction artificielle defetdspaths et d'une roche volcanique
complexe [labradorite p/roxénique), par voie de fusion ignée et maintien
prolongé à une température voisine de la fusion. Note de MM. F. Fouqcé
et Michel Lévy, présentée par M. Daubrée {*).
(Commissaires précédemment nommés : MM. Daubrée, H. Sainte-Claire
Deville, Des Cloizeaux.)
« Un mélange artificiel d'éléments chimiques offrant la composition de
Vanortliite a été traité par nous suivant la méthode que nous avons
décrite dans notre précédente Note; nous avons toutefois remarqué,
d'après nos nouvelles expériences, que l'on peut interrompre l'opération
et la reprendre sans inconvénient.
» A cause de la fusibilité difficile de l'anorthite, nous avons dû recourir
à des températures beaucoup plus élevées que pour le labrador et l'oligo-
clase. La matière traitée s'est prise en une masse entièrement cristalline;
les cristaux formés sont remarquables par leurs dimensions relativement
grandes, la perfection de leurs formes, la netteté de leurs propriétés optiques,
la nature et la disposition des inclusions qui y abondent. Les plus nom-
breux affectent la forme de microlithes; ce sont des cristaux allongés,
ayant jusqu'à i milliuiètre de longueur sur o'"™,o5 de largeur, générale-
ment niaclés suivant la loi de l'albite, parfois suivant celle de Baveno. Les
autres présentent l'apparence de grands cristaux ; leurs dimensions
moyennes sont de o'"",5 sur o™'",2. Les microlithes sont allongés suivant
l'arête /Jgi, les grands cristaux sont aplatis suivant g,. L'extinction des
microlithes dans la zone pg, se fait sous des angles qui vont jusqu'à
45 degrés, ce qui concorde avec les données optiques acquises sur
l'anorthite.
» Dans les grands cristaux, les inclusions vitreuses à bulles de gaz sont
très-fréquentes et affectent les mêmes caractères et les mêmes dimensions
(') MM. Fouqué et Michel Lévy adressent, en même temps que la présente Coranuini-
ciition, une « Piépoiise à la Note de M. Stan. Meunier, sur la cristallisation artificielle de
l'orthose » : cette réponse trouvera place au prochain Compte leiula.
( 7«o )
moyennes (jue dans l'anorthite des roches naturelles; tantôt elles sont
arrondies, tantôt elles offrent des sections polyédriques représentant en
creux les formes de l'anorthite. Le labrador nous a d'ailleurs fourni aussi
des grands cristaux et, dans ceux-ci, des inclusions vitreuses à bulles de gaz.
» Pour reproduire l'orthose, nous avons eu recours aux mêmes procé-
dés, employant comme matière première soit un mélange des éléments chi-
miques de ce minéral, soit l'adulaire ou le microcline porphyrisés. A notre
grande surprise, nous avons constaté que, quelle que fût la matière em-
ployée, jamais nous n'obtenions une cristallisation nette et facile, comme
celle qui caractérise les autres feldspaths. Dans tous les cas, quelle que
fût la durée du recuit, nous avons obtenu une matière vitreuse chargée
d'un réseau délicat de productions d'iuie finesse extrême, s'éteignant chacun
dans le sens de la longueur, mais ne polarisant fortement qu'en plaques
d'une épaisseur dépassant 0°"", i . Ces productions sont disposées en petits
groupes dans lesquels elles sont alignées en deux directions à angle droit;
mais d'un groiipe à l'autre l'orientation varie. Ce sont bien là des phéno-
mènes de cristallisation naissante, et non de simples effets de trempe, qui
cependant ne font pas entièrement défaut; le réseau ne tourne pas quand
on fait mouvoir le polariseur seul. D'ailleurs, les lamelles élémentaires se
voient parfois à la lumière naturelle. L'apparence générale, entre les niçois
croisés, est celle d'un réseau à angle droit de fines stries blanches, qui reste
à 45 degrés des plans principaux des niçois, quelle que soit l'orientation
de la plaque.
» Les phénomènes que nous venons de décrire s'expliquent si l'on sup-
pose que dans la matière vitreuse il s'est développé des lamelles cristal-
lines, parallèles à g-,, trop minces pour être aperçues autrement que sur leur
tranche. Ces lamelles, appartenant à l'orthose, s'éteignent parallèlement à
leurs arêtes dans la zone [j/ii, la seule dans laquelle elles soient visibles, et
ont leur maximum d'éclairement à 45 degrés.
» Sous le rapport de la reproduction par voie ignée, l'orthose se com-
porte donc d'une manière tout à fait différente de celle des autres feld-
s|)aths. Il n'a aucune tendance à prendre naissance sous la forme microli-
thique ordinaire. De tels faits nous expliquent la rareté des microlithes
d'orthose dans les roches qui ne contiennent pas un excès de silice libre.
Les déterminations dans lesquelles les microlithes feldspathiques ont été
rapportés à l'orthose doivent plus que jamais devenir l'objet d'une révi-
sion sévère.
» Ces faits font voir aussi pourquoi l'orlhose se montre presque exclu-
(78i )
sivement clans des roches où l'intervention des agents volatils semble avoir
joué un rôle important.
» Enfin nos dernières expériences ont porté sur un mélange de labrador
et d'augite naturels poiphyrisés {-} de labrador, ~ d'augite). Ce mélange,
fondu d'abord en un verre noir entièrement amorphe, a été soumis à un
recuit prolongé durant soixante-douze heures, à une température inférieure
à celle de la fusion de la matière expérimentée, qui est assez basse. Nous
avons obtenu une roche cristalline identique avec un des types de roches
volcaniques naturelles les plus répandus. Le produit en question est, par
exemple, tellement semblable aux variétés non péridotiques des laves
communes de l'Etna, que, même au microscope, il serait impossible de
reconnaître la moindre différence entie le produit artificiel et ces maté-
riaux volcaniques naturels.
» Le labrador y est en microlithes et en grands cristaux maclés suivant
la loi de l'albite. Les microlithes sont allongés suivant l'arête pg, et s'étei-
gnent sous un angle qui va jusqu'à 3o degrés.
» Le pyroxène est en petits cristaux jaune verdâlre, non polychroïques
en plaques minces, avec développement prédominant des faces g, et ^,, et
léger allongement suivant l'arèle g, h,. L'angle d'extinction maximum
observé est de 89 degrés. De même que dans le basalte et dans les laves
basiques, la plupart des cristaux de ce minéral ne sont pas maclés. Les
sections rectangulaires (appartenant à la zone ph,) offrent souvent des
cassures transversales, ce qui est encore un caractère des grains microli-
thiques d'augite dans les roches basiques. La consolidation de ces cristaux
d'augite s'est faite postérieurement à celle du labrador sur lequel ils
sont moulés. Cette particularité signale aussi la cristallisation de l'augite
microlilhique dans les roches basiques naturelles, contrairement à ce qui
a lieu pour les grands cristaux des mêmes minéraux.
» Enfin, le magma cristallisé résultant de notre ex|)érience présente
encore un autre minéral à l'état cristallisé, le fer oxydulé, qui se montre
sous forme de cubes et d'octaèdres réguliers, et qui, comme d;ms les
roches naturelles, a cristallisé avant le pyroxène et le feldspath,
» Bien que la matière expérimentée ait cristallisé par prise en niasse,
il reste entre les cristaux quelques interstices remplis de matière amorphe.
» Rien ne manque donc à l'assimilation de notre produit avec les
labradorites augitiques des volcans modernes. »
C. R., 1878, 2« Semestre. (T. LXXXVU, N» 2J.) Io4
( 782 )
ZOOLOGIE. — Migration des Pucerons des galles du lentisque aux racines
des graminées. Note de M. J. Lichtexsteis.
(Renvoi à la Commission chi Phylloxéra.)
« Lorsque, le premier, j'annonçai les curieuses migrations d'un des Phyl-
loxéras du chêne [Phylloxéra quercûs Boyer), du Qaercus coccifera, au Quer-
cuspubescens, j'eus le chagrin de voir l'exactitude de mes observations mise
en doute par des entomologistes français, et il fallut qu'un savant italien,
M. Targioni-Tozzetti, répétât mes expériences sur le Phylloxéra floreutina
et établit le fait des migrations de cette espèce, du Quercus ilex au Quercus
pedwv ulata, pour que le changement d'habitat de cet insecte entre le
deuxième et le troisième état larvaire fvit décidément admis.
» Aujourd'hui, c'est d'une migration bien plus curieuse encore que j'ai
à entretenir l'Académie. Le Puceron des galles du lentisque {^no/;/eura
leniisci) passe des galles du lentisque aux racines des graminées, ou au
moins de deux espèces de graminées , le Bromus sterilis et V Hordeum
vulgare.
» Déjà j'avais annoncé, le 12 juin dernier, à la Société entomologique
de France, que je trouvais aux racines du Bromus sterilis un Puceron en
tous points semblable à celui des galles du lentisque, dont les caractères
sont très-tranchés, car c'est le seul genre, parmi les Pemphigiens, qui
porte les ailes à plat, et ce genre n'a qu'une espèce. Mais le nouveau venu
offrait la particularité de pondre des insectes sexués sans rostre, tandis que
celui des galles me doimait des formes larvaires avec lostre. Je terminais
donc ma Communication en disant que le problème qui restait à résoudre
était de trouver l'anneau qui relie les deux formes d'insectes connues.
» Sur mes indications, un jeune élève de l'Ecole de Pharmacie de Mont-
pellier (^) vient d'obtenir, en captivité, la ponte de l'ailé de VAnopleura
lentisci sur les jeunes racines d'orge semé dans un tube, et en même temps,
en liberté, je trouve le même insecte aux racines du Bromus sterilis.
» Ces jeunes aptères souterrains, pondus par l'ailé aéiien, ont déjà bien
grossi et sont prêts à se reproduire à leur tour. L'anneau que je réclamais
est donc trouvé, et, en appliquant à l'évolution de cet insecte la théorie que
j'ai établie pour le Phylloxéra du chêne, et de l'exactitude de laquelle j'ob-
(') M. Courchet, qui .t fait de l'étude des Pemphigiens du pistachier le sujet de sa thèse.
( 7«^ )
tiens chaque jour de uouvelles preuves, je puis donner comme il suit le
cycle biologique du Puceron du lentisque :
» Eu mai et juin, l'œuf déposé sur le lenlisque par la femelle fécondée
éclôt et produit un insecte aptère; c'est :
» Le Fondateur (première forme larvaire). Il produit la galle et/après
quatre mues, il y pond, en sa qualité de Pseudogyne vivkjemme, de jeunes
Pucerons destinés à acquérir des ailes et à fournir, après quatre mues :
» Les Emigrants (deuxième forme larvaire). Ceux-ci quittent la galle,
volent sur les graminées et y pondent des petits aptères qui sont :
» Les Bourgeonnants (iroisième forme larvaire). Ceux-ci pullulent sous
terre en fournissant une série plus ou moins longue de générations aptères,
jusqu'à l'épocjue de l'essaimage et de l'apparition des nymphes, qui four-
nissent :
» Les Pupifères (quatrième forme larvaire). Ceux-ci sortent de terre et
volent sur le lentisque, où ils déposent leurs pupes, qui donnent très-
promptement les sexués qui s'accouplent et dont la femelle dépose l'œuf
fécondé qui a servi de point de départ.
» J'espère pouvoir donner prochainement l'histoire complète d'autres
insectes du groupe des Peinphigiens, car déjà M. Courchet a pu en élever
deux de plus [Pemphigus follicutarius, Pemphigus semilunarius) sur des gra-
minées, et ceux du peuplier et de l'ormeau sont trop abondants pour pou-
voir longtemps échapper aux recherches, avec les données déjà acquises. »
M. A. MiLLARDET adresse une Note intitulée : « De la reconstitution de
nos vignobles à l'aide des graines de vignes sauvages d'Amérique ».
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. E. PicoN propose de semer de Vassa fœtida entre les ceps de vigne et
d'enfouir ensuite la plante pour détruire le Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. C. NicoLLE , M. A, Ladoread adressent diverses Communications
relatives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission.)
M. le Secrétaire perpétuel, en signalant un Opuscule de M. L, Faucon
io4--
( IH )
relatif à l'emploi de la submersion pour détruire ie Phylloxéra, donne
lecture du passage suivant :
" La pratique de la siil)mersion va se propageant tous les jours; aussi ilevient-il île
plus en plus nécessaire que les règles d'une méthode d'application rationnelle et consacrée
par l'expérience soient, an jiltis tôt, bien établies et bien connues.
» Ces règles peuvent se résumer ainsi ;
» Ne commencer à amener l'eau dans les vignes que quand le bois des sarments est bien
mûr.
u La submersion doit être complète et, pendant toute sa durée, ne pas éprouver la
moindre interruption.
« Cette submersion doit avoir' une durée de trente-cinq à quarante jours, si elle a lien
en automne; de quarante-cinq à cinquante jours, si on ne peut la faire qu'en hiver.
» Il est essentiel que la couche d'eau ait une épaisseur minimum de 20 à aS centimètres;
il serait même préférable qu'elle couvrît la couronne des souches, jusqu'un peu au-dessus
de l'endroit où la taille doit être faite.
» Il est indispensable de fumer avec un engrais bien approprié aux besoins de la vigne.
Pins on fumera, plus beaux seront les résultats, plus grands seront les rendements en fruits
et en produits nets.
» Quant à tous les autres détails de l'opération, je n'ai rien à modifier a. ce qui est prescrit
dans ma brochure de iS^/j.- "
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. J. VisoT adresse les dessins d'une tache solaire observée, du 3o oc-
tobre au 8 novembre, par M. A. Pelletier.
(Conunissaires : Mi\T. Faye, Janssen, Mouchez.)
M. Maheu adresse, par l'entremise de M. Larrey, un Mémoire sur la
statistique médicale de la ville de Rochefort, en 1877 (24" année).
(Renvoi à la Commission du Concours de Statistique.)
M. J. Ferez adresse une réponse à la Commuoicalion de M. Joussct de
Bellesme, sur les causes du bourdonnement chez les insectes, et une ré-
ponse à la Note de M. Sanson, sur la parthénogenèse chez les abeilles.
(Commissaires : MM. Milne Edwards, Blanchard.)
M. F. Cambe adresse, par l'entremise dti Ministère de l'Agricidlure et
du Commerce, une Note relative à un remède contre le choléra.
(Renvoi à la Commission du legs Bréant.)
( 785 )
M.'C. Ader présente à l'Académie, par l'entremise de M. du Moncel, un
nouveau système de téléphone à pile et à charbon, auquel il a donné le
nom cVélectrophone, et qui permet de transmettre la parole et les 'chants
assez haut pour être entendus dans un appartcmeiit. La parole peut même
être entendue à 5 mètres de l'instrument. Cet appareil est constitué par une
sorte de tambour, muni, d'un côté seidement, d'un diaphragme en papier
parchemin de i5 centimètres de diamètre, au centre duquel sont fixées
circulairement six petites lames de fer-blanc de i centimètre de longueur
sur 2 millimèlres de largeur, sur lesquelles agissent six électro-aimants mi-
croscopiques en fer à cheval, dont le noyau magnétique n'a guère plus de
I millimètre de diamètre et dont chaque branche a environ 12 millimètres
de longueur avec bobines en proportion. Tous ces électro-aimanls sont
reliés les uns aux autres et sont mis en action par un microphone parleur
à charbon. Une pile Leclanché de trois éléments suffit pour le faire fonc-
tionner.
Les effets énergiques de cet appareil sont dus à la petitesse des éleclro-
aimants, dont la magnétisation et la démagnétisation s'effectuent beaucoup
plus rapidement que dans les autres systèmes.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétukl signale, parmi les pièces imprimées de !a
Correspondance :
1" Le a Compte rendu de la sixième Session de l'Association française
pour l'aviuicement des Sciences, tenue au Havre, en 1877 » (ce volume est
présenté par M. Fremy) ;
2° Deux brochures de M. l'abbé Moigno, intitulées : « L'ozone » et
« Les microbes organisés ».
3° Une brochure de M. Ilmson, intitulée : « Les éléments de la popu-
lation dans la ville de Toul ».
(Renvoi au Concours de Statistique.)
M. le Ministre de l'Acriculti;re et du Commerce adresse le « Rapport de
l'Académie de Médecine sur les vaccinations pratiquées en Fr.ince pendant
l'année 1876 ».
( 786 )
M. G. Sée prie l'Académie de considérer comme non avenue la demande
qu'il lui avait adressée pour être classé parmi les candidats à la place va-
cante dans la Section de Médecine.
(Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.)
ASTRONOMIE. — Planètes inlr a-mer curielles obserx'ées pendant l'éclipsé totale
de Soleil du 2C) juillet 1878. Lettre de M. Watson à M. Mouchez. (Tra-
duction.)
a Ann-Arbor, i" novembre 187S.
» J'ai lu votre Note dans les Comptes rendus du 7 octobie, et je me hâte
de répondre aux questions que vous avez posées :
B 1° J'ai vu la planète [a) et 9 Écrevisse.
» 2° Le télescope était convenablement serré en déclinaison, mais pas
autant en ascension droite. Dans ce dernier cas, il en était ainsi afin que
je pusse le mouvoir régulièrement.
» 3° Le pointé sur (rt) fut vérifié après que les positions eurent été mar-
quées sur les cercles, et l'instrument n'avait pas été dérangé. Le champ de
ma lunette était /|3'.
» 4° J'ai répété fréquemment, dans les lettres publiées et non publiées,
que j'ai vu (a) et ô Écrevisse après que les positions eurent été marquées
sur le cercle, mais je n'avais le temps de faire aucune comparaison pour
les différences d'ascension droite et de déclinaison entre les deux objets.
Je ne pouvais compter que sur mes cercles.
» 5" Le cercle horaire, retiré de l'instrument immédiatement après
l'éclipsé, a été, dès mon retour à Ann-Arbor, placé sur un des cercles fixes
de notre cercle méridien pour être comparé. J'avais fait faire un moyeu en
bois sur lequel on pût le mettre, et l'on creusa dans ce moyeu un Irou pour
disposer le tout sur l'axe du cercle. Je fis rapidement ce travail, afin de
pouvoir donner une position approchée des objets que j'avais observés et
de me permettre de répondre aux lettres qui attendaient mon retour, et je
ne tins pas compte de l'erreur d'excentricité de cette monture jusqu'à ce
que je pusse faire avec soin une lecture préparatoire à une réduction dé-
finitive. En retournant les alidades, je notai alors qu'il y avait une erreur
d'excentricité tres-considérable dans cette monture, et si grande, que je
vis, par estimation, qu'elle pouvait faire varier les lectures absolues de
I degré ou plus. Cette erreur était trop importante jiour être négligée
( 787 )
dans les lectures relatives, à moins que les différences d'angles horaires ne
fussent petites. J'avais déjà fait et publié une série de lectures, et, comme il
y avait dans chacune l'erreur d'excentricité à déterminer par la substitution
du cercle horaire employé dans l'itistrumetit au cercle de lecture, je ne re-
montai pas l'instrument, mais je Os encore des comparaisons, et, autant que
possible, dans la même partie du cercle de lecture qu'auparavant. Mais
l'effet de l'erreur d'excentricité qui s'y rapporte restait le même dans les
deux cas, et les quatre lectures sur le Soleil fournissent les moyens de l'éli-
miner. Tout astronome qui s'occupe de la question peut vérifier la réduc-
tion, car j'ai publié toutes les données nécessaires. S'il peut s'élever un doute
au sujet de la précision des résultats, parce que cette erreur de monture
n'était pas corrigée, je puis facilement remonter le cercle et le lire encore;
mais il me semble que ceux qui sont familiarisés avec les erreurs des
instruments comprendront ce que je viens d'expliquer.
» Les cercles étaient de bois et les disques circulaires de carton étaient
collés sur eux fermement. Les marques pour les pointés furent faites sur
ces disques.
» 6° L'existence de la seconde étoile fut annoncée par moi au professeur
Nev^'comb quelques secondes après la totalité de l'éclipsé, quand j'allai le
trouver pour lui demander s'il pouvait pointer soti télescope sur la
planète {a), dont j'étais sûr. Je lui racontai que j'avais trouvé deux objets
douteux et que j'avais la conviction que l'un d'eux était la planète cherchée.
Quant à la seconde, je ne pouvais pas alors en être sûr, parce que je
n'avais pas eu le temps de la comparer à Ç Écrevisse, et, par suite, je ne
pouvais encore rien décidera ce sujet. Je devais eu douter jusqu'à ce que
j'eusse pu réduire avec soin les observations, et alors j'eus à examiner
la question de savoir s'il n'y avait pas eu dans mon pointé quelque
changement produit par le vent dans cet intervalle. J'ai discuté soigneuse-
ment cette question et je suis arrivé à conclure qu'aucun dérangement
n'a pu se produire.
» Je puis ajouter aussi, dans cet ordre d'idées, que les positions des
cercles sur les axes des instruuîents ont été marquées avec soin avant le
coaunencement des observations et qu'elles ont été examinées particulière-
ment; on a trouvé qu'elles étaient restées sans changement, après que les
observations furent terminées.
» Vous verrez ainsi que j'ai pris toutes les précautions possibles pour
éviter des erreurs sérieuses. J'ai pleine confiance dans les résultats et je
crois que {a) et {b) sont des planètes voisines du Soleil.
( 7«8 )
» Je suis heureux que vous appeliez l'attention sur les questions parais-
sant douteuses qui ont été soulevées, et, si plus tard vous me demandiez
quelques autres explications relatives à ces observations, je me ferais un
plaisir de vous fournir toutes les informations que je puis posséder.
» Je vous envoie aussi aujourd'hui dans une autre enveloppe quelques
papiers imprimés relatifs à ces observations. »
GÉOMÉTKlE. — Sur le développement des surfaces dont l'élément linéaire est
exprimable par une fonction tiomogène. Note de M. Maurice Lévy.
« On connaît l'élégant théorème de Bour sur le développement héli-
coïdal des surfaces de révolution. Je vais d'abord en donner l'énoncé sous
une forme un peu différente de celle qu'on lui donne habituellement.
» Soit ds^ = lif {:r —j) dx (iy le carré de l'élément linéaire d'une surface
applicable sur une surface de révolution. Si l'on pose J? = logx', j-= log/',
ds^ sera luie fonction homogène, de degré — 2 des nouvelles variables
a', y, et il est facile de montrer que, réciproquement, si le ds- d'une surface
est susceptible d'être mis sous la forme
(i) ds- ~ \dx^- -r 2Bdxdj -h Cdj- ,
A, B, C étant trois fonctions homogènes de degré — 2, cette surface est
applicable sur une surface de révolution.
» D'après cela, si l'on cherchait à étudier a priori toutes les surfaces
dont le carré de l'élément linéaire est exprimable par une fonction homo-
gène du degré particulier — 2, on serait conduit à un premier type remar-
quable de ces surfaces, à savoir : les surfaces de révolution; puis à un se-
cond type également remarquable par la simplicité de sa définition
géométrique et comprenant le précédent comme cas particulier, à savoir :
les moulures hélicoïdales. Dans l'équation générale de ce dernier type
entrent une fonction et une constante arbitraires.
» D'après cela, le théorème de Bour peut s'énoncer ainsi : Etant donnée
une surface quelconque dont l'élément linéaire est exprimable par une fonction
homogène du degré j)arlicuUer — 2, il existe une série de moulures hélicoïdales
renfermant deux constantes arbitraires toutes applicables sur cette surface et,
par suite, applicables les unes sur les autres.
» Proposons-nous de suivre une marche analogue pour l'étude des sur-
faces dont l'élément linéaire est exprimable par une fonction homogène de
( 7«9 )
degré quelconque autre que — i , et qui, par suite, ne sont pas applicables
sur une surface de révolution.
» Supposons le ds- d'une surface donné sous la forme (i), A, B, C étant
trois fouet ions homogènes d'un degré quelconque [Ji. Si l'on posej::=a3(.r',^'),
^- = i|; (x', j'), -p et 'b étant deux fonctions homogènes de degré arbitraire a,
il est clair que le ds" sera encore une fonction homogène des nouvelles va-
riables x' ,y, et le degré de cette nouvelle fonction sera fj.' = « (p, + 2) — 2,
de sorte qu'on pourra toujours disposer de a de façon que ce degré [x! soit
un nombre arbitrairement donné, par exemple zéro, excepfe lorsque le degré
primitif est |u, = — 2, auquel cas le degré nouveau serahii-mcme ^u.' = — 2,
quel que soit le degré a de la transformation.
n Les surfaces dont le ds" est de degré — 2 se distinguent donc immédia-
tement de toutes les autres, en ce que ce degré est incommiitable par le
mode de transformation indiqué. Comme nous savons que ces surfaces sont
cellesapplicablessur une surface de révolution, et celles-là seulement, nous
ne nous en occuperons pas, et alors nous pourrons toujours, sans dnni-
nuer la généralité du problème posé, supposer le degré p. =■- o.
)) Cela posé, essayons de trouver une classe de ces surfaces, d'une défi-
nition géométrique simple, pouvant jouer dans leur développement le rôle
que jouent les moulures hélicoïdales dans le développement des tmfaces
de révolution, ce qui exige que leur équation comprenne, comme celle des
moulûtes, une fonction et une constante arbitraires. Les surfaces que nous
allons définir remplissent ces conditions.
» Concevons que, dans un plan, on trace une droite fixe OZ et une
courbe arbitraire. Imaginons que le plan tourne autour de l'axe OZ pen-
dant que la courbe se déforme en restant constamment homothétique à
elle-même relativement au point O, ses dimensions homologues croissant
en progression géométrique, pendant que les angles dont tourne le |)lan
croissent en progression arithmétique. On engendrera ainsi une surfnce
que, pour abréger le langage, nous appellerons luie pseudo- moulure loga-
rithmique.
» Il est aisé de voir que, si r et z sont les distances d'un point de la
surface à l'axe Os et à un plan perpendiculaire à cet axe mené par le
point O, et Q l'angle dont tourne le plan mobile, son équation est
nQ
(7) -4- logs == 9 {n) -h- logz = © 4- \ogz,
en posant, pour abréger, - — u. Cette équation contient donc une fonction
arbitraire ç et une constante arbitraire n.
G. R., 1S7S, 2" Semestre. (T. LXXWll, iN"21.) Io5
( 790 )
» Le carré de l'élément linéaire de la surface est d'ailleurs
(2) ds"-= (^i -^'îl^\dr' + l^cp'{i-fu)rirdz-^-ïi ^^|(i - (p'u)^'jdz',
expression homogène et de degré zéro relativement aux deux variables
;• et z.
» Maintenant, je dis qu'on a ce théorème :
» Etant donnée une sitrjace dont l'élément linéaire est exprimable par une
fonction homogène d'un degré quelconque autre que — 2, il existe une série de
pseudo-moulures logarithmiques, avec deux constantes arbitraires, toutes appli-
cables sur celte surface et, par suite, applicables les imes sur les autres.
» En effet, soit donnée pour ds- une expression homogène (i) que nous
pouvons toujours supposer de degré zéro. Posons j?--sX, y = zY,
X et Y étant deux fonctions indéterminées du rapport - = u. Si l'on tire de
là les valeurs de dx et de dy, qu'on les porte dans (i) et qu'on identifie
avec (2), il viendra, après quelques transformations simples,
AX'=-f- 2BX'Y' + CY'^ = 1 + '■^,
n'
3) ^A (-2B- l-C^ = 2u{ -^],
^ ' j cm (lu ttu \ If I
AX-+ 2BXY + CY-= i + fi + ^^
» Ces trois équations pourront toujours être satisfaites en choisissant
convenablement les trois fonctions indéterminées X, Y et 9' qui y entrent;
y Y
A, B, G sont trois fonctions données du rapport - ou de son égal —, en sorte
que la dernière équation a ceci de remarquable qu'elle est en termes
finis entre X et Y. Il résuite de là, et de ce que la fonction y n'entre que
par sa dérivée 9', que l'intégration de ces équations simultanées se ramène
immédiatement à celle d'une seule équation différentielle ordinaire du pre-
mier ordre entre deux variables; la fonction ç' se trouvera donc déter-
minée avec une constante arbitraire en sus de celle n qui entre déjà dans
les équations; «p sera ensuite donné par une quadrature qui introduira une
nouvelle constante, qu'on peut supposer nulle. (3n aura donc, comme
nous l'avons annoncé, une série de pseudo-moulures logarithmiques avec
deux constantes arbitraires, toutes applicables sur la surface dont l'élément
linéaire est donné par l'équation (1).
( 79' )
» Bour a beaucoup cherché à généraliser son élégant théorème sur le
développement hélicoïdal des surfaces de révolution. La tentative qu'il a
faite consistait à trouver un théorème analogue pour les surfaces engen-
drées par une courbe plane invariable dont le plan roule sur un cylindre.
Elle n'a pas réussi, comme il le montre lui-même dans son Mémoire.
» Des considérations très-simples de Cinématique permettent de se
rendre compte de la raison de cet insuccès et de celui qu'on rencontrerait
si l'on faisait la même tentative même pour des surfaces beaucoup plus géné-
rales, supposées engendrées par le déplacement d'une courbe invariable. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. -- Nole sur la détermination des racines imaginaires
des équations aUjébriqites; par M. J. Farkas. Extrait d'une Lettre com-
muniquée par M. Yvon Villarceau.
« Au n° 23 des Comptes rendus ( lo juin 1878), vous avez communiqué un
Mémoire portant pour titre : Détermination des racines imaginaires des équa-
tions algébriques. Pour trouver séparément les modules p et les argu-
ments 6 des racines de l'équation
(i) (7d -i- Uf X -i- a^x"^ + . . . + a^x'" = o,
vous construisez les deux systèmes d'équations :
( [rtoCos/5 4- rt| pcos(/ — l)5
(2) <
( 4- rtjp- cos(« — 2)$ + ... -!- a^np'" cos (z — 77Z)5],^„_ ,„ =0,
,.1 j[oosiniô -i-ajpsin(/ — \)Q
\ -(-• «2 p" sin (?' — 2 '1 (7 + ... -I- r/,„p"' sinfi — m)Q\i=\.i„..,in-\ =^ o-
En éliminant l'argument Q de (2) ou de (3), on a une équation en p^ avec
des racines étrangères à l'équation (1). Vous finissez votre .Mémoire comme
il suit :
« Nous devons faire connaître que, en faisant des applications de la nouvelle méthode,
les solutions étrangères (jue nous avons rencontrées dans l'équation finale en p' ont fourni,
pour cette quantité, des valeurs négatives ou imaginaires; il y aurait lieu de rechercher s'il
en doit toujours être ainsi. Nous soumettons l'examen de cette question à l'attention des
géomètres qu'elle pourrait intéresser. »
» Répondre à celte question est le but de celte Lettre. Cependant j'in-
troduis l'abréviation rt,p' = w,.
io5.
( 792 )
» 1. J^e déterminant d'élimination de 6 (au cas où sin5<o), pour le
système ( 3), est
W„ — Oi.,
— W3
— «4 . ..
W, — C.J3
Ut.j — OJ^
ÙJ5 . . .
D,=
W;. — OJ,,
W, — &J5
w„ — w, . . .
W,„_o — (u,„
f^;«-3
a)„i_4
= o.
tandis que le déterminant d'élimination de 0, pour le système (2), est tou-
jours
D,.=
w
0)
U>2
(O, C0(| + CO2 C1J3
ooo W| -t- (1)3 W|, + W/,
u,,
w„
En joignant les colonnes de ce dernier déterminant, d'une certaine ma-
nière qui s'offre elle-même, on trouvera que
D.
, Wg -1- oj, -f- Wo -1- .-. -h 'ji,
i)(wo-
i).>
+ (-.)'" co„,)D,;
conséquemment, les valeurs de p, qui satisfont à l'équation 1)^ = o, satis-
font simultanément aux deux systèmes (^i) et (3) ; j'ajoute que D^ ^ o peut
être écrit ainsi (comme il est facile de le voir) :
(4)
A . ,û"'("'-')
^ml/n-l)-2;-'
^;n(/n-l)-;
+ ... -h Ajp- -i-Ao = o
(oùAo,A2,A4, ... sont indépendants de^s); alors D, == o est une équation
du in{m — i)"'""" degré, dont la moitié des racines, prise avec des signes in-
verses, est égale à l'autre moitié.
» II. Pour i = m, (2) et (3) deviennent
(5) agCosmO ^- <7,(3 cos (w — i)5 + ... -t- «,„_, p'""' cosô + a,„fj"' — o,
{(j) «u sinm5 + rt| p sin (™ — i)(5 + ... -H rt,„_i (S'""' sin5 =0.
» Mais, si A est un nombre entier, cosAÔ est une fonction entière de
/.Kiuc dj.gr,i çt '. est une fonction entière de (A — i)'^"»<^ degré de cos5.
(793)
DoiJC,aucasoùsin(5>o, (5) et {6)onlm{m — i) solutions en p et m[in — i)
solutions correspondantes en cosS. Comme l'équation (4) a aussi in{m — i)
solutions, il est clair qu'elle fournit toutes les racines p (et pas plus) qui, au
cas où sinO^o, satisfont simultanément aux deux équations (5) et (6).
1) III. Si l'équation (i) a /• racines imaginaires, le p- d'équation D, = o ne
peut avoir plus de - valeurs positives, parce que, après avoir trouvé lu
fonction cosO = f^[p) du système (2) et la fonction sin5 —/s{p) t^'» sys-
tème (3), on a
tango - #],
qui est toujours réel si p est réel; d'où l'on conclut qu'à chaque valeur
réelle de p, tirée de l'équation D^ = o, répond un 9 réel; de même, à
chaque valeur réelle de p tirée de l'équation 0^ = 0 répond une racine
imaginaire de l'équation (5) — (6). y/— 1 — (i), qui, d'après l'hypothèse,
n'en peut avoir un nombre supérieur à r.
» IV. Corollaire I. — Les racines réelles et positives de l'équation D^ =: o
sont les modules des racines imaginaires de l'équation (1).
» Corollaire II. — Il faut que l'équation yè(— p) = —Jdp) subsiste. En
effet, du système (a) il suit que, si
u
0
fiJo Mj 6)1
CO, 4- 0)j OJo -4- 0)4 W;;
W.j -f- W, 0), f- OJ5 M„ -h W|-,
-N,
OJ3 Cl), -h W- OJq
W,;,-
"4
0)r.
S,
nous avons
COSÔ=/,(|S)= -
Miy,(p) -(- M;(pi(p) + MjYatp) +■ • .-t-w™--ijj
(w„ -H Wj)<fi(p) -t- (w, + Miijfïlp) + ("2 + "«If^lp) 4-- • • + W/ii-'iT»;
( 794 )
or (p,(-p„) = +9,(,Oo), ?2{-Po) = - 92{po), ■■■ , ou bien en général
?«(-po)=(-0""'?«(,Oo) et [o3,]f=_p„= -o;,, [«o]p=_p„ =+«,,..., ou
[w«jp=-p„= (-ij"««- "
CHIMIE. — Action des liydracides sur le sulfate de mercure. Action de l'acide
sulfurique sur les sels lialoïdes de ce métal. Note de M. A. Ditte, présentée
par M. H. Debray.
« D'après Berzélius, le gaz chlorhydrique agit sur le sulfate de mercure
à une température peu élevée. L'action commencée se continue d'elle-
même en dégageant de la chaleur et en donnant naissance à du chlorure
mercurique et à de l'acide sulfurique monohydraté, moins volatil que le
chlorure et pouvant en être séparé par l'action ménagée de la chaleur.
Les acides iodhydrique et cyanhydrique se comporteraient de la même
manière ('). Ce fait du déplacement de l'acide sulfurique par un acide plus
volatil, à l'aide de la chaleur, constituerait une remarquable exception aux
lois de Berthollet; mais cette exception n'existe pas en réalité : la réaction
de l'acide chlorhydrique sur le sulfate de mercure n'est, dans aucun cas,
celle que BerzéUus indique dans son Traité de Chimie.
» Le sulfate de mercure, légèrement chauffé dans le gaz chlorhydrique,
absorbe ce gaz avec dégagement de chaleur et donne naissance à une ma-
tière fusible et volatile sans décomposition, qui se condense en belles ai-
guilles blanches ayant parfois i centimètre de longueur. L'analyse de
cette matière montre qu'elle résulte de l'union pure et simple des éléments
des corps mis en présence, équivalent à équivalent. On peut donc la repré-
senter par la formule HgO, SO' -i-HCl.
» Cette même combinaison prend encore naissance quand on évapore une
solution de sulfate de mercure dans l'acide chlorhydrique concentré : l'eau
et l'excès de gaz chlorhydrique sont chassés; il reste une masse blanche
fusible et volatile à haute température, où l'on retrouve les éléments du
sulfate mercurique et de l'acide chlorhydrique dans la proportion indiquée
ci-dessus.
» On sait que le sulfate mercurique est découiposable par l'eau en sulfate
tribasique jaune et acide sulfurique; au contraire, la combinaison de ce
sulfate avec l'acide chlorhydrique se dissout facilement dans l'eau, sans
Bereélius, 2° édition française, t. IV, p. 242.
( 795 )
jamais produire de sulfate basique jaune de mercure; cette circonstance,
jointe à la volatilité du produit, peut faire supposer qu'il résulte plutôt de
l'union du chlorure mercurique avec l'acide sulfurique monohydraté. Ou
voit, en effet, que les formules SO'HgO + HCl et HgCI + SO%HO sont
équivalentes, au point de vue de la composition chimique.
» Il est facile, d'ailleurs, d'obtenir le nouveau composé par l'union
directe du chlorure mercurique et de l'acide sulfurique monohydraté. En
chauffant légèrement le mélange de ces corps à proportions équivalentes,
leur combinaison s'effectue et la masse se solidifie; en la chauffant davan-
tage, on la volatilise sans décomposition, et l'on obtient les belles aiguilles
blanches dont il a été parlé plus haut.
» Il existe un composé brome correspondant au nouveau composé
chloré, et qui se forme dans les mêmes circonstances que celui-ci, c'est-à-
dire en chauffant du sulfate mercurique dans le gaz bromhydrique, ou en
évaporant une solution de sulfate de mercure dans l'acide bromhydrique,
ou encore en chauffant un mélange de bromure mercurique et d'acide sulfu-
rique. Ce composé, fusible en une masse jaruiâtre, mais moins facilement
que le produit chloré, se volatilise aussi, sans décomposition, à une plus
haute température, et se condense eu paillettes blanches, brillantes et
transparentes, solubles dans l'eau, s.ins production de sous-sulfale jaune.
)) Enfin, l'action de l'acide iodhydrique sur le sulfate de mercure, ou
celle de l'acide sulfurique sur l'iodure de mercure, déjà étudiée par Sou-
ville ('), ne donne pas de produit correspondant aux précédents. »
CHIMIE. — De l'action particulière du fil de platine sur les hydrocarbures ;
modification apportée au grisoumèlre.'^ote àe M. J. Coquillion, présentée
par M. Friedel. (Extrait.)
« J'ai montré, dans inie Note précédente, comment les hydrocarbures
gazeux, en passant sur un fil de palladium porté au rouge blanc, en pré-
sence de la vapeur d'eau, se transforment en oxyde de carbone et hydro-
gène. Depuis, j'ai constaté que, en présence du fil de platine, les résultats
sont identiques; cette action semble donc due exclusivement à l'incan-
descence du fil.
» Il m'a paru intéressant, dès lors, de rechercher si le platine pouvait
remplacer le palladium pour l'analyse des hydrocarbures gazeux et s'il
(') Juin mil de Pharmacie, t. XXVI, p. 474-
( 796)
pouvait brûler, comme lui, de très-petites quantités de gaz carbonés mêlés
à l'air. J'ai fait pour cela les expériences comparatives suivantes :
« J'ai pris un tube de aS centimètres cubes environ, à l'extrémité inférieure duquel j'ai fait
souder un fîl de palladium de ,'„ de millimètre de diamètre et de 2 à 3 centimètres de long ;
j'ai introduit dans ce tube du gaz C- H', depuis la proportion de o , 2 pour 100 jusqu'à
7 ou 8 pour 100. Le carbure a été complétcnient brûlé, et dans aucun cas je n'ai obtenu
de détonation.
» En opérant dans les mêmes conditions avec le fîl de platine et le portant au rouge
blanc, je brûlais complètement de petites proportions de gaz; mais, à partir de 4 pour 100,
j'obtenais de petits soubresauts et, à 7 pour loo, des détonations qui pouvaient briser
mon tube.
» J'ai opéré ensuite sur des mélanges d'air et de C* H'; avec le fil de palladium, j'obtenais
de petits soubresauts et même de petites détonations avec 7 ou 8 pour 100; je pouvais
néanmoins faire mes lectures et mes observations; en opérant sur le même gaz avec un
fil de platine, les détonations étaient beaucoup plus fortes et brisaient mon tube. •
» De ces expériences nous pouvons conclure que : 1° le bicarbure d'hy-
drogène mêlé à l'air est plus détonantque le protocarbure; ■i°\e palladium
produit une détonation moindre que le platine; 3° ces deux métaux peu-
vent également brûler ati rnuge blanc de petites quantités de gaz.
» On pourra donc, dans certains cas, substituer le platine au palladiiun
lorsqu'on n'aura pas à craindre les détonations; c'est ce que j'ai fait pour
mon grisoumélie portatif. Le mesureur de cet appareil a une capacité de
12", 5 setdement, et je l'ai disposé de façon qu'on ne s'en serve que jusqu'à
3 ou 3 pour 100 de gaz; à partir de cette limite, la lampe donne des indi-
cations. \/A détonation avec le fil de platine n'est pas à^craiudre dans ces
limites, surtout avec une si petite capacité; le fil de platine a sur le fil de
palladium cet avantage que la pile Planté ne le fond pas, qu'elle peut facile-
ment le porter au rouge blanc lorsqu'elle est complètement chargée. Une
incandescence de 10 à 12 secondes suffit pour brûler tout le gaz contenu
dans les 12'^'^, 5 et il faut attendre trois minutes environ potir le refroidis-
sement de la masse gazeuse; il faut, bien entendu, veiller au contact des
bornes-pinces, ])our qii'elltis ne s'échauffent pas et que, par suite, le tenq:)s
du refroidissement ne soit pas trop long. En faisant, du reste, une expé-
rience à blanc sur de l'air ordinaire, ou verra le temps que le gaz met à
revenir au zéro; s il dépassait trois ou quatre minutes, on serait dans de
mauvaises conditions. »
( 797 )
CHIMIE. — Sur r alcalinité des carbonates etsilicales de magnésie, libres ^mélangés
ou combinés. Note de M. Piciiard, présentée par M. Peligot. (Extrait.)
« Résumé.— i° Les carbonates de magnésie artificiels ou naturels, libres,
mélangés ou combinés, ont une réaction alcaline au papier de tournesol.
La proportion de -^^^ suffit pour donner cette propriété au mélange ou à
la combinaison.
» 2° Les silicates naturels renfermant de la magnésie ont une réaction
alcaline. Il suffit de quelques millièmes de cette base pour leur commu-
niquer cette propriété.
» 3° Les silicates naturels d'alumine, de potasse, de soude, de chaux,
isolés ou associés, sont parfaitement neutres. »
PHYSIOLOGIE. — Àclion du sympathique cervical sur la pression et la vitesse
du sang. Note de MM. Dastre et Morat, présentée par M. Vulpian.
« Les modifications apparentes de la circulation consécutives à la sec-
tion et à l'excitation du sympathique cervical sont bien connues depuis
l'expérience classique de Cl. Bernard. Les modifications parallèles de la
pression du sang dans les vaisseaux le sont beaucoup moins; elles sont
même exposées de façon contradictoire. Les mesures de vitesse n'ont ja-
mais été faites. Nous avons entrepris de combler ces lacunes ( ' ).
» Nous nous sommes proposé : i° de voir si les résultats indiqués par
la théorie sont vérifiés par l'expérience; 2° d'obtenir, en enregistrant les
pressions et les vitesses d'une manière continue, des tracés types où soit
représentée l'activité du nerf vaso-moteur le mieux connu, le plus distinct
anatomiquement ; d'avoir ainsi le moyen de mesurer, avec toutes leurs
phases d'accroissement, de décroissance, d'inversion même, les variations
de pression et de vitesse depuis le début de l'excitation jusqu'à un mo-
ment notablement éloigné de celle-ci. Cette étude devait nous fournir un
terme de comparaison pour l'interprétation des résultats obtenus quand on
étudie l'influence exercée sur la circulation par d'autres nerfs plus com-
(') Nos lechei'ches ont été exécutées dans le laboratoire de M. Cliauveaii, où nous
avons trouvé des conditions exceptionnellement favoraliles au point de vue de l'instrumen-
tation et du choix des sujets.
G. R., 187S, ^' Scmeslre. (T, LXXXVll, K" 2Î,) ' o6
( 798 )
plexes, tels que le sciatique, dans lesquels on peut soupçonner 1 existence
des deux espèces de vaso-moteurs, les constricteurs et les dilatateurs.
» Nos expériences ont été exécutées sur des animaux de grande taille :
sur l'âue, le cheval et le mulet. Tantôt on déterminait la pression à la
fois dans l'artère et dans la veine faciale, tantôt on mesurait simultanément
la pression et la vitesse dans la carotide. Dans le premier cas, on em-
ployait des sphygmoscopes convenablement sensibilisés, reliés chacun à
un tambour à levier enregistreur. La canule du sphygmoscope était en-
gagée, soit dans le bout central, soit dans le bout périphérique du vaisseau
coupé. Les résultats ont été de même sens, à l'intensité près, les variations
traduites par l'instrument étant plus étendues lorsque l'on explore un
point plus voisin de la périphérie. Dans le second cas, les mesures de la pres-
sion et de la vitesse carotidienne étaient obtenues au moyen de l'hémodro-
mographe de M. Chauveau, sur lequel était branché un sphygmoscope.
M Les pressions artérielle et veineuse, la vitesse, lorsqu'on la mesure,
s'inscrivent sur le cylindre enfumé par des lignes superposées. Au-dessous
de ces tracés, une ligne horizontale, inscrite par le style d'un tambour à
levier relié à un métronome, indique le temps en secondes, et permet
ainsi l'appréciation chronologique des modifications vasculaires dans leur
durée et quant au moment de leur apparition. Le tableau graphique de
l'expérience est complété par une dernière ligne tracée par le style d'un
signal électrique de Marcel Despretz, traversé par le courant excitateur;
ce tracé permet de connaître le commencement, la durée et la fin de
l'excitation dans ses rapports avec les variations correspondantes des vais-
seaux. L'expérience est ainsi tout entière fixée sur le graphique.
» Effets de ta section. — Le cordon sympathique est découvert préala-
blement au cou et isolé du tronc du vague; on l'élreint dans une ligature
et on le sectionne. Par le fait de cette double opération, pratiquée coup
sur coup, la pression monte simultanément dans l'artère et dans la veine.
Cet effet est passager; il ne se soutient que 4 ou 5 secondes. Cet effet dis-
sipé, il se manifeste un abaissement très-notable de la pression artérielle
et une élévation correspondante de la pression veineuse, de très-longue
durée (plusieurs jours).
» Effets de V excitation. — L'excitation du bout céphalique du nerf
coupé est alors pratiquée avec des courants induits tétanisants. L'effet est
l'élévation graduelle de la pression artérielle et l'abaissement de la pres-
sion veineuse. Il est à remarquer que l'abaissement du côté de la veine ne
se produit pas d'emblée, comme l'élévation du côté de l'artère : l'abais-
( 799 )
sèment de la pression veineuse est précédé d'une légère surélévation de
courte durée.
» Cette manière d'être de la pression veineuse, qui n'avait pas été pré-
vue, devait attirer notre attention. Elle s'ex]jlique très-.simplemeiil et com-
porte la même interprétation qui convenait tout à l'heure à l'effet imméliat
de la section. La constriction brusque des petits vaisseaux les décharge
subitement dans le système veineux, et cette décharge brusque, venant
s'ajouter passagèrement à la vis à tergo, augmente la pression dans les
veines. Cet effet se dissipe rapidement au bout de quatre à cinq secondes.
» L'élévation de la pression artérielle se fait graduellement, atteint un
maximum qui ne se maintient jamais plus de vingt à trente secondes, quelles
que soient l'intensité et même la durée du courant excitateur. Bientôt la pres-
sion baisse de nouveau graduellement, retombe au-dessous de son niveau pri-
mitif, se maintient dans ce nouvel équilibre assez longtemps (deux ou trois
minutes) ; après quoi, elle revient plus ou moins exactement à son point
de départ.
» Les résultats obtenus en étudiant dans la carotide la vitesse et la pres-
sion concordent avec les précédents.
» Jusque-là ces résultats sont ceux que la théorie faisait prévoir. Le
sympathiqvie cervical étant un nerf constricteur, la suppression de son
action amène la dilatation des petits vaisseaux, diminue la résistance à
l'écoulement du sang, abaisse la pression en amont dans l'artère, l'accroît
en aval dans la veine. L'excitation du nerf, en resserrant les vaisseaux,
amène le résultat inverse. La mesure simultanée de la pression artérielle
et veineuse ou de la vitesse artériellf est indispensable; toutes les fois que
les deux pressions varient en sens différents, on peut conclure à une modi-
fication du calibre du réseau capillaire interposé; quand elles varient
dans le même sens, l'effet est imputable au cœur.
» Mais le résultat imprévu de notre recherche, c'est que la constriction
initiale due à l'excitation est toujours suivie d'une modification inverse,
d'une dilatation plus grande que celle qui est détermuiée par la section
du sympathique. Ce phénomène de sur dilatation est remarquable par sa
longue durée. Ainsi l'anémie provoquée par l'excitation du sympathique
est de courte durée et fait place à une congestion plus forle.
» On voit ici une succession d'effets opposés remarquable par sa con-
stance : une réaction succédant à l'action, ou plutôt une phase d'atténua-
tion après une phase d'exagération de la fonction du nerf. C'est là une
loi physiologique constante.
0 Bien qu'il ne soit pas improbable que le tronc du sympathique con-
io6..
( 8oo )
tienne un certain nombre d'éléments dilatateurs mêlés aux constricteurs,
ces derniers ayant d'ailleurs la prédominance, rien ne démontre que les
deux phénomènes consécutifs de constriction et de dilatation recon-
naissent pour cause l'activité de deux espèces de fibres différentes, exci-
tées au même moment. »
PHYSIOLOGIE. — iSî/r le pouvoir loxiquede l'extrait de semences de ciguë. Note
deMM. BocHEFONTAiNE et MorRiicT('), présentée par M. Vnlpian. (Extrait.)
« L'extrait de ciguë [Conium maculalum) , que l'on emploie vulgaire-
ment en thérapeutique, est obtenu avec toute la plante et, comme on le
sait, à peu près dépourvu d'action physiologique. Ainsi Orfda a pu donner
à un chien, par la voie stomacale, Go grammes de cet extrait, sans amener
chez l'animal aucun trouble appréciable. L'inertie du médicament ne sau-
rait être attribuée au mode d'administration, car nous avons injecté, sous
la peau d'un chien du poids de io''t'',5oo, 4 grammes d'extrait, préparé
avec toute la plante sèche et dissous dans l'eau, sans obtenir aucun effet.. ..
» C'est dans les semences de ciguë que réside surtout le principe actif
de ia plante ; aussi avons-nous pensé à retirer des semences, sous forme
d'extrait, la substance active qu'elles renferment.
» Nous avons épuisé, par l'alcool froid à 90 degrés C, soo grammes de
semences de ciguë. L'alcool, évaporé ensuite à une basse température au
moyen de la trompe, a laissé 21 grammes d'un résidu possédant l'odeur
sui generis de la ciguë; cet extrait, repris par l'eau distillée froide et soumis
à l'évaporation dans le vide à une basse température, a abandonné enfin
1 7 grammes d'un exlractif entièrement soluble dans l'eau.
» On a pris 5 grammes de cet extrait, et, après les avoir dissous dans
10 grammes d'eau distillée environ, on les a injectés sous la peau, en
différents points du corps, chez un chien du poids de 22''^,5oo. Dix
minutes après les injections hypodermiques, l'animal est affaibli, som-
nolent; bientôt après, il a de la raideiu- des quatre membres, et son intel-
ligence paraît conservée; plus tard encore, le mouvement et la sensibilité
sont à peu près abolis; par instants, cependant, on remai-que de l'agitation
convulsive et l'on constate que la respiration est très-difficile. Enfin la res-
piration, puisles battements du cœur cessent, et l'animal meurt cinquante-
sept minutes après l'injection.
(') Travail du luboratoirc de M. Vuljiian.
( Soi )
» On constate alors que l'excito-molricité du nerf sciatique est affaiblie
et que la contractilité musculaire est normale.
» Ainsi, tandis que l'extrait commun, administré dans la proportion
de I gramme pour 2^^,62^ de l'animal, reste sans action, l'extrait de
semences sèches, obtenu comme nous l'avons dit, et donné dans la pro-
portion de I gramme pour 4''^,5oo de l'animal, c'est-à-dire à dose moitié
plus faible, a déterminé la mort en moins d'une heure. ... »
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Maladie (les Laitues nommée le Meunier {Pero-
nospora gaïujliiformis Berk.). Note de M. Max. Cornu, présentée
par M. P. Duchartre.
« Les cultures maraîchères sont envahies depuis quelques années par
une maladie spéciale, qui a reçu le nom populaire de Meunier. Le Meunier
s'attaque aux variétés du Lacluca saliva (Laitue et Romaine); il entrave
le développement de ces plantes, tache, dessèche ou corrompt les feuilles.
» Les dégâls sont assez considérables pour qu'un petit groupe de ma-
raîchers, au nombre de douze environ ('), ait cru devoir assurer un Prix
de dix mille francs à celui qui fera cesser cet état de choses.
» La maladie est produite par un Champignon parasite, le Pcronospora
(jangliiformis Berk., qui s'attaque fréquemment à d'autres plantes (Sé-
neçon, Laiterons, etc.), et notamment aux Artichauts, où la même maladie
est masquée par le duvet des feuilles, sans qu'on paraisse s'en préoc-
cuper.
» Ce Peronospora détermine à la face inférieure des feuilles des houppes
blanchâtres et comme farineuses, d'où le nom populaire de Meunier,- cette
espèce, comme toutes ses congénères, s'attaque à des jilantes vivantes,
qu'elle épuise plus ou moins, et sur lesquelles elle produit des taches fon-
cées de tissu bruni et desséché; elle est la cause directe de la maladie:
cela ne peut faire l'objet d'aucun doute. On peut consulter à cet égard le
remarquable travail de M. de Bary (^) sur les champignons de ce groupe
et lire le récit des expériences qu'il a exécutées.
» On sait que la maladie redoutable des Pommes de terre et des ïo-
(') M. Curt' (<Ie Grendle), président du comité; M. Diivillard (de la Glacière), secré-
taire.
(') J/in. des Se, nat., Bot., 4" série, t. XX, p. 5, iBG3; i3 planches (voir spécialement
la page 59).
( 802 )
mates est due à un Peronospora (P. inje&tans Mont.), et que nos vignobles
sont menacés d'un parasite semblable; j'ai à plusieurs reprises insisté sur
ce danger (' ). M. le D"^ Wittmack a signalé récemment une espèce (P. sparsa
Berk.) qui dévaste les cultures de Rosiers près de Berlin, comme en plu-
sieurs points de l'Angleterre. Une étude sur la maladie des Laitues peut
offrir un certain intérêt, en attirant l'attention sur les moyens à employer
dans la lutte et sur les altérations déterminées par les parasites. Sur les
Laitues, ces altérations sont de deux natures et fort différentes : elles sont
sans importance ou désastreuses, suivant les cas.
» Quand on arrache un lambeau de l'épiderme d'une Laitue attaquée
par le P. rjatigliiforinis, on observe les filaments conidiophores, sortant par
l'ouverture des stomates, comme chez les autres Peronospora, Ils sont
groupés par deux ou trois, ou solitaires; leur partie supérieure est diver-
sement ramifiée; l'ensemble simule un petit arbre. Les ramuscules sont
dilatés à leur extrémité et portent de trois à six stérigmates qui donnent nais-
sance aux spores ou conidies. Les conidies sont largement ovales, avec
une papille incomplète; la germination donne naissance à un filament
parfois toruleux d'une façon très-remarquable.
» Les maraîchers attribuent la maladie aux vents d'ouest et aux temps
pluvieux et doux ; on doit entendre par là que ces conditions favorisent la
dissémination et la germination des spores sur les plantes nourricières,
car il ne peut être question de génération spontanée.
M Quand un semis de Laitues est envahi tout à coup par le Peronospora,
où faut-il en chercher la cause? La cause doit être attribuée atix mauvaises
herbes des environs, aux Séneçons, Laiterons ou autres, aux Artichauts,
aux Chicorées portant déjà le parasite. Cependant, quelquefois, aucune de
ces plantes ne se trouve aux environs; les taches sont alors produites par
la germination des spores dormantes ou oospores, deuxième mode de repro-
duction du parasite, oospores qui germent après un long temps de repos
et peuvent se conserver dans le sol ou à sa surface, qui n'exigent pour
germer qu'un peu d'humidité et de chaleur.
» Ces oospores se développent dans le tissu occupé par les filaments du
mycélium et desséché sous son action. Fréquentes sur le Séneçon, elles
paraissent fort rares sur les Laitues, quoique leur existence y soit des plus
probables.
(') Saf. éi/:, t. XXII, n" 6, p. 35; 1873. — Cum/jlcs iriidus, séance <lii ^3 Juillet 1877;
c'est le P. viticota Berk. et Cuit.
( 8o3 )
» Si l'on fait une coupe transversale de la feuille attaquée, on y observe
le mycélium rampant entre les cellules et y émettant di s suçoirs ovoïdes-
allongés; quand le tissu épuisé meurt, le mycélium disparaît et est lui-
même la cause de sa mort. C'est cette altération qui se rencontre pendant
l'été.
■■> Si la plante est envahie plus complètement, les filaments conidio-
phores sont plus rares sur la surface de la feuille rendue plus pâle; la
feuille meurt en entier sans se dessécher; elle se ramoUit et tourne au brun.
Cette modification se produit, en général, en dehors des feuilles extérieures :
c'est elle qui se présente pendant l'hiver.
» Le commerce des primeurs est très-lucratif pour les maraîchers;
l'hiver et le printemps, on expédie à l'étranger une grande quantité de
Laitues. Celles qui sont atteintes du Meunier arrivent à destination altérées
comme on l'a vu plus haut, et cette altération est attribuée à un emballage
imparfait ou à une mauvaise qualité de la plante au départ. La marchan-
dise est refusée en bloc; ce refus cause des pertes considérables, et l'on ne
sait comment distinguer les Laitues qui se gâteront de celles qui pourront
se conserver.
» Le parasite n'est redoutable que pour ce motif; c'est afin d'y remé-
dier que les maraîchers ont proposé un Prix aussi considérable.
» Il est possible de trouver dans la culture des plantes et dans l'histoire
du parasite un moyen de se mettre à l'abri de ses atteintes : je demande à
l'Académie la permission de lui présenter ultérieurement quelques consi-
dérations sur la question générale des Peronospora. »
BOTANIQUE. — Sur la morphologie des tiges dicotylédones.
Note de M. E. Guinier.
(I J'ai appliqué à l'étude de la forme des tiges des arbres dicotylédones
la méthode graphique. La tige, considérée comme un solide de révolution,
est supposée couchée horizontalement et coupée par un plan vertical pas-
sant par l'axe; je prends cet axe pour ligne des abscisses, en y portant des
longueurs égales de 4 millimètres, représentant chacune i mètre; les ordon-
nées sont représentées par les circonférences mesurées au ruban d'acier
gradué, et réduites à l'échelle de i millimètre pour i centimètre. On rend
ainsi la forme de l'arbre, c'est-à-dire les variations du diamètre aux
divers points de la longueur, et les inflexions du profil infiniment plus
sensibles.
( 8o4 )
» La comparaison d'an grand nombre de tracés effectués d'après mes
observations directes sur des arbres du massif de la Grande-Chartreuse
et d'un certain nombre d'autres tracés construits pour des arbres de di-
verses régions, à l'aide de données qui m'ont été fournies, a permis de
constater, ainsi qu'on pouvait s'y attendre, que les formes des tiges sont
constantes potir les arbres ayant végété dans des circonstances semblables
et varient suivant les conditions de la végétation.
» Mes travaux m'ont conduit aux résultats suivants :
» 1° Les diamètres des tiges décroissent toujours de la base au sommet ;
il n'existe pas de tige cylindrique, si ce n'est suivant des tronçons de
faible longueur, et encore par suite de circonstances accidentelles.
» 2° Dans les conditions les plus ordinaires de la végétation et aux alti-
tudes inférieures à 1400 mètres, les tiges sont renflées vers le milieu et
présentent dans leur ensemble, si l'on lient compte de l'empâtement du
pied, dû au voisinage des racines, la forme d'une cloche évasée à sa base
et surmontée par un cône.
» 3" A mesure qu'on s'élève sur le versant des montagnes, le renflement
du milieu de la tige s'atténue et disparaît; vers i.'ioo ou 1600 mètres d'al-
titude, les tiges sont coniques; le cône, toutefois, est toujours terminé à sa
base par l'évasement correspondant au pied de l'arbre.
» 4° Vers 1700 mètres d'altitude, et jusqu'aux limites de la végétation
forestière, les tiges sont plus ou moins évidées en leur milieu; le profil
donne une courbe, concave à l'extérieur, se raccordant sans inflexions à la
courbe, toujours concave extérieurement, qui correspond à l'empâtement
du pied de l'arbre; l'arbre a donc la forme générale d'un entonnoir ren-
versé.
» 5° Si l'on observe la tète feuillée des arbres, on voit que, en général,
on peut en déduire la forme de leurs tiges : ainsi, à un profil convexe de
cette cime (tête ovoïde), correspond un profil convexe de la tige; à un profil
rectiligne (tète conique ou cylindrique), correspond un profil également
rectiligne de la tige; enfin, à un profil concave de la tète, correspond un
profil concave de la tige. On peut se rendre compte de cette concordance
par l'examen de la répartition de la matière ligneuse des branches dans
le tronc.
» G° La partie de la tige qui est dépouillée de branches tend, avec l'âge,
à se rapprocher progressivement de la forme d'un tronc de cône.
» 7° Les observations faites sur les bois feuillus corroborent la généra-
lité de ces remarques, obtenues par l'étude des arbres résineux, les seuls
qui se prêtent facilement à ces recherches.
( 8o5 )
» Il y a, au point de vue physiologique, des conséquences importantes
à tirer de ces résultats ; je me propose d'en faire prochainement l'objet
d'une Note spéciale. »
GÉOLOGIE. — Observations sur l'oroqraphie de la chaîne des Pyrénées.
Note de M. Fr. Schrader, présentée par M, Daubrée.
« J'ai déjà eu l'honneur de soumettre à l'Académie l'instrument à l'aide
duquel j'ai levé la carte du massif du Mont-Perdu, que je lui présente au-
jourd'hui. Cette carte embrasse une étendue de raoo kilomètres carrés
environ, qui n'avait jamais été relevée. Certaines rivières, tributaires du
Rio-Cinca, étaient figurées sur les cartes comme tributaires du Rio-Ara,
distant de 3o à 35 kilomètres, etc., etc. Au cours de mon travail, j'ai
eu l'occasion de faire quelques remarques générales dont je demande la
permission d'entretenir l'Académie.
» Le massif du Mont-Perdu prolonge sur le versant espagnol les forma-
tions crétacées, surmontées de lambeaux tertiaires (nummulitiques), dont
le cirque de Gavarnie représente le rebord septentrional. D'autres grands
cirques, à peine connus encore, entaillent le plateau qui, des sommets de
Gavarnie et du Mont-Perdu, descend doucement vers le sud. Dans ce nia-
teau, ondidé, neigeux et stérile, s'ouvrent des vallées abruptes, profondes
parfois de 1200 à i5oo mètres, avec des parois absolument verticales qui
leur donnent l'aspect de gouffres. Le Mont-Perdu semble n'être qu'un en-
tassement, un reploiement de la lisière septentrionale du plateau.
» En dehors de ce renversement, le caractère général de la région est
une remarquable régularité clans la position relative des strates, qui n'ont
été que légèrement infléchies lorsqu'elles n'ont pas conservé leur hori-
zontalité primitive. On pourrait comparer le plateau tout entier à une gigan-
tesque plaque fissurée, dont les brisures coïncident parfois avec les grandes
vallées, parfois avec des vallons secondaires, et traversent indifféremment
les chaînons latéraux ou la ligne de faîte de la chaîne centrale.
» Les observations que je vais présenter au sujet du parallélisme de ces
brisures m'ont été suggérées par une longue étude du terrain ('); mais,
même après les avoir vues confirmées bien des fois, j'aurais hésité à les
(') Études géographiques et excursions dans le massif du Mont-Perdu (Société des
Sciences physiques et naturelles de Bordeaux ). Paris, Gaulhier-Villars, 1874-
G R,, Ï878, 1' Semestre. (T. I.XXWll, N"2I.) IO7
( Ho6 )
communiquer si je n'avais été frappé des analogies que présentent les
belles expériences de M. Daubrée avec les fendillements que m'ont montrés
les Pyrénées.
» En jetant un coup d'oeil d'ensemble sur la région que j'ai essayé de
reproduire, on aperçoit d'abord une suite d'alignements formés par des
vallées ou des brisures de crêtes, et dirigés du nord-ouest au sud-est, sui-
vant un angle d'environ 3o degrés sur le parallèle et 60 degrés sur le mé-
ridien. C'est le trait dominant du système.
» Un deuxième alignement se montre dirigé à peu près du nord au
sud. Cet alignement, transversal à la chaîne, a servi par cela même de
guide à plusieurs grandes vailées; mais presque toutes ces vallées, du moins
dans la région centrale, s'interrompent après un assez faible parcours et
sont remplacées pard'autres vallées dirigées suivant la première orientation.
» Enfin, une troisième direction, très-fréquente, s'aligne de l'ouest-sud-
ouest à l'est-nord-est, avec un angle d'environ aS à 35 degrés sur le paral-
lèle. Celle-ci coïncide rarement, sauf aux environs de Baréges, avec les
grandes vallées, et recoupe la plupart des chaînons par des cassures brus-
ques et courtes. Je néglige à dessein la grande fracture du Canigou, dont
je ne saurais rien dire encore de précis. A la rencontre de ces petites frac-
tures, les grandes coupures s'interrompent souvent ou se déjettent dans le
sens des moindres vallées. Les exemples en sont nombreux sur ma carte.
» De ces trois directions, et de plusieurs autres que je passe sous silence
résulte un réseau de cassures et de vallées divergentes. Parmi ces vallées,
nous ne tiouvons presque nulle part l'orientation générale delà chaîne, et
la direction qui s'en rappi'oche le plus s'en écarte encore de 12 à i5 de-
grés vers le sud.
» Ramond avait déjà trouvé une orientation à peu prés équivalente en
étudiant les alignements géologiques des Pyrénées, mais il n'en avait pas
poursuivi l'étude, et la détermination de l'axe des Pyrénées, par Éiie de
Beaumont, à l'est 18 degrés sud, avait fait tomber les simples tracés de
Ramond dans l'oubli. Ces tracés, du reste, ne s'appliquaient guère qu'au
versant français, le moins homogène des deux. On connaît les conclusions
de Ramond : d'après lui, l'axe géologique des Pyrénées était situé dans
cette région au nord de la crête, et traversait la montagne de Néouvielle.
Peut-être une visite plus étendue lui aurait-elle montré que l'axe se trou-
vait à la fois au nord et au sud de la ligne de faîte.
» Cet axe est généralement considéré comme divisé dans la longueur en
deux parties à peu près parallèles, séparées par la vallée d'Aran. Il y a là,
( 8o7 )
semble-t-il, une déviation accidentelle; mais dans la largeur, sur ce point
et sur d'autres, l'axe est également multiple. Au sud de Néouvielle, une pro-
tubérance granitique, relativement moderne et accessoire d'après Ramond,
supporte Gavarnie et le Mont-Perdu. Au nord de Néouvielle, une autre
ligne de pointements granitiques semble se diriger vers l'origine de la chaîne
orientale. Voilà donc trois affleurements parallèles. Lequel était le prin-
cipal?
» En visitant le cirque inconnu de Barrosa, revers espagnol de Trou-
mouse, je fus frappé de voir la protubérance méridionale de granité repa-
raître en Espagne, se diriger vers le sud-est en grandissant, et atteindre
près de 3 loo mètres dans le pic d'Érisié. C'est la hauteur de Néouvielle. Dès
lors, la protubérance de Ramond prenait la même importance que l'axe de
Néouvielle et s'alignait sur 60 kilomètres environ, jusqu'au pic du midi
d'Ossau, formant une ligne oblique à la chaîne et coupant la frontière à
Troumouse. Cette ligne, inclinée d'à peu près 3o degrés sur le parallèle,
comme le premier système de cassures, ne cadre ni avec Néouvielle, ni avec
les montagnes d'Oo, ni avec les Monts-Maudits, Ces trois massifs forment
une deuxième ligne reportée plus au nord-est, qui à son tour coupe la
frontière aux montagnes d'Oo. Enfin, plus au nord-est encore, commence
le troisième axe parallèle, celui de la chaîne ariégeoise. Chacun de ces axes
se substitue vers l'est à l'axe précédent.
» De ces observations, dont je néglige les détails, il parait résulter ceci :
» Dans la partie centrale des Pyrénées, spécialement dans les plateaux
du Mont-Perdu, les principales cassures sont obliques par rapport à l'en-
semble de la chaîne. Ces cassures traversent indifféremment les chaînons
transversaux ou la crête principale.
» La direction d'ensemble des Pyrénées, dans cette partie du moins,
semble être le résultat, non d'une orientation simple, mais de la direction
combinée des grandes fractures, est 3o degrés sud, et des rejets qui com-
pensent cette différence d'angle. La même orientation et les mêmes rejets
s'observent, plus confusément toutefois, à cause des érosions, dans les axes
granitiques qui ont surgi entre les couches plus modernes. L'excès d'obli-
quité de ces axes est compensé par leur situation relative. La vallée d'Aran
n'est plus une anomalie; elle forme l'intervalle entre l'axe n° 2 et l'axe
n" 3, comme la vallée d'Aure ou celle de Cèdres sépare les axes n° i et n° 2.
» En résumé, dans la portion des Pyrénées espagnoles qui s'étend, pour
le moins, du Rio-Ara au Rio-Cinquetta et du Rio-Ginquetta au Rio-Rd:)a-
gorzana, les éléments de la grande chaîne pyrénéenne ne sont pas parab
107..
( 8o8 )
lèles à l'ensemble de celte chaîne et ne lui donnent sa direction générale,
est 9 degrés sud, ou est i8 degrés sud, que grâce à une suite de cassures
en forme de baionneites, semblables à celles qu'observent les mineurs.
» La région qui s'étend jusqu'à la Noguera Ribagorzana fera l'objet
d'une deuxième carte, que j'espère publier en 1879. »
]M. A. Gérard adresse, de Liège, une Note relative à la divisibilité de la
lumière électrique.
A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 5 heures un quart. 13.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 18 novembre 18^8.
Association Jrançaise pour l'avancement des Sciences, Compte rendu de la
G^ session. Le Havre, 1877. Paris, au secrétariat de l'Association, 1878;
in-8" relié.
Rapport présentéà M. le Ministre de l'Agriculture etdu Commercepar l'Aca-
démie de Médecine^ sur les vaccinations pratiquées en France pendant l'année
1876. Paris, Imp. nationale, 1878 ; in-S". (Trois exemplaires.)
agronomie du département des Ardennes. Explication de la carte géologique
agronomique de C arrondissement de Relhet, département des Ardennes, publiée
sous les au-pices du Conseil général; /^«rMM. Meugv et Nivoit. Charleville,
E. Jolly, 1878; in-8°. (Présenté par M. Daubrée.)
Région du Mont- Perdu ; levée et dessinée par Franz Schrader. Paris, imp.
Fraillery, 1877; carte en une feuille. (Extrait de V Annuaire du Club
Alpin, 1877.) (P''ésenté par M. Daubrée.)
Les Aiaclinides de France; par E. Simon; t. IV, contenant la famille
des Drassidœ. Viwis, Rorel, 1878; in-8°, (Présenté par M. Blanchard.)
Observation d'accès pernicieux à forme apoplectique avec hémiplégie. Etude
clinique par le D'' J. Guasset. Montpellier, typog. Boehm; br. in-8°.
(Extrait du Montpellier médical^ 1876.)
( «09)
Observation d'opliasie complète ; par J. Grasset. Montpellier, typ. Boehm,
1873; in-8°.
De (a médication vomitive. Thèse présentée au Concours pour l'agrégation;
parle D' J. Grasset. Paris, J.-B. Bailliére, 1873; h\-S°.
Contribution à l'élude de la sclérodermie et de ses rapports avec l'asphjrx'ie
locale des extrémités ; par J. Grasset et I>. Apolinario. Montpellier, typ.
Boehm, sans date; br. in-8°. (Extrait du Montpellier médical.)
Etudes cliniques et anatomo-patliologiques; par\e D'' J. Grasset. Montpel-
lier, G. Goulet, 1874; in-8°.
Observations d'ulcère latent de l'estomac, etc. ; pai le D' J. Grasset. Paris,
imp. Martinet, 1877; in-8".
Du cancer de la rate ; par le D' J . Grasset. Montpellier, typ. Boehm, 1874;
in-8".
Etudes cliniques et anatomo-patliologiques ; par le D' J. Grasset. Montpel-
lier, Goulet, 1878; in-8°.
Etude clinique sur les affections chroniques des voies respiratoires, d 'origine
paludéenne ; par le D' J. Grasset. Montpellier, Goulet, 1873; in-4''.
Tous ces Ouvrages de M. Grasset sont présentés par M. Vulpian, pour
le Concours de Médecine et Chirurgie de 1879.
Phylloxéra, vignes et traitements en 1878; par A. Rommier. Paris, imp.
Donnaud, 1878; br. in-8°.
Notice sur les travaux scientifiques de M. Paul Bert (novembre 1878).
Paris, imp. Martinet, 1878; in-4°.
Exposé des titres scientifiques du D'' J.-M. Charcot. Versailles, imp. Cerf,
1878; in-4°.
Conchyliologie fliiviatile de la province de Nanking et de la Chine centrale ;
parleR.V. Heude; 4^ fascicule, Paris, F. Savy, sans date;in-4°- (Présenté
par M. Milne Edwards.)
Lettre adressée par M. de Meschinet à M. Millardel. Niort, typ. Favre,
1878; in-4".
( 8io)
Octobre 1878.
Observations météorologiqces i
12
i3
i4
i3
i6
17
18
'9
20
21
22
23
3-I
20
2G
27
28
29
3o
3i
(0
706,7
7'ii,'i
760,3
7-J91''
753,5
7'l9>-5
7'|5, j
751,3
7'i6,5
762,2
71.3,9
756,2
752,8
757>o
7-5^.9
748,2
7.18,0
751,3
7'|3,6
7'l!)>G
7|J.'
7 ■'•),;
7:;8,o
751,8
751,4
732,0
TBERUOMETRES
do Jardin.
S, 9
■3,7
4,9
5,1
9,3
i3,8
i3,4
8,4
.2,3
8,2
G, G
3,9
5,0
7,9
4,7
6,5
6,8
12 ,6
10,8
10,7
12,7
6,3
7-6
6,8
6,3
■' , 1
5,1
1,5
3,.
(3)
16,5
16,3
i5,o
'7-4
20, y
21,3
21 ,6
17,0
18,6
18,6
16,0
14,6
14,3
i5,5
i5,S
16,3
12,6
18,7
iS,o
19.'
20,0
18,2
■ 4,4
1 5 , 3
■3,4
i3,3
12,3
12,0
9,6
7,9
9-3
12,6
9,4
11,2
i3,o
i5,3
'7,7
l5,2
i3,5
i5,5
12,1
10,6
9-'
10,3
11,9
10,5
9,6
12,8
i5,8
15,0
i5,4
i5,5
10,4
11,5
10,5
10, 1
9,3
4,7
6,2
o,G
•>9
4,1
1,8
0,6
3,2
0,3
.,3
- ,7
'.4
0,1
0,7
1,3
2,3
4,7
4,3
5,4
5,8
0,2
1 , 2
0,7
1,0
0,4
• ','
■ ',4
•3,9
(61
i3,3
12,2
9, S
1 1 ,0
i3,o
i5,i
16,8
.'^.8
i3,6
i4,o
11,9
10,3
9,4
10. ■î
11,1
9,8
9,4
12,3
1 .') , 2
1 4 - '^
(:)
■ 4
/
12
6
ïi
6
1 1
6
9
8
9
5
s
9
8
I
6
1
4
9
5
4
i3,o
11,3
10,3
14,3
i5,8
'7>i
i3,8
'4,2
i3,4
10,8
9,8
9,1
10,2
10,6
9,4
8,5
|3,2
■ 4,0
i4,3
)5,3
i.,8
9,'
1 1 ,5
8,1
9,2
8,0
7,0
3,9
(8)
14,0
40,9
32,1
39,4
41,5
14-8
3o,5
'9-9
38,8
23,9
34 , 8
37,7
2'l,9
25,',
16,0
I9,9
1^,3
22,5
23,2
8,2
33,5
4,3
iS,5
9.9
7,3
22, '(
■3,7
■'9,9
THEKMOMETRES
da 50).
(9)
■ 4,5
l5, 2
12,5
14,6
i5,6
17,0
■9,1
i5,7
■ 4,6
16,0
i3,S
12,1
10,6
10,4
i3,5
11,2
10,6
12,7
'7,2
17,..
i5, 1
iâ,9
11,5
10,7
11,5
9,7
9,2
8,4
7,6
7,0
8,3
(10)
'4,3
14,2
i3,4
I'2,4
12,6
'3,4
■ 4,5
TJ,I
'4,'
l 'i 1
i3,3
12,7
11,6
11,1
11,6
11,1
11,5
11,.
12,6
'3,4
i3,3
■ 3,8
12,0
11,3
1 1 ,5
10,7
10,3
10,1
9,4
8,4
8,0
(■>)
'4,5
.4.4
•3,9
i3,o
i3,o
i3,5
'4,3
i5,o
'4,4
14,4
'3,7
.3,1
12,3
11,8
",9
1 1 ,6
11,8
11,5
■2,4
i3,3
i3,3
.3,7
(1,1
1 1
7
I (
8
11
a
JO
7
10
5
9
9
9
1
8
'1
Dim
10,4
7,6
6,8
7-1
7-8
10,6
11,1
11,1
10,0
9,8
8,1
6.7
6,3
6,7
7 ,7
8,3
8,4
9,7
11,1
10,5
1 1 ,3
9,6
;,3
9 , 5
7,9
7,9
7,5
6,5
5,9
5,2
5,4
(,,■!)
93
77
82
78
74
83
78
95
84
87
86
79
75
72
81
94
97
89
89
90
89
93
85
93
95
92
93
86
9'
82
86
(II)
mm
5,2
0,0
(o , 0}
(0,0)
0,0
0, 3
7,9
0,6
3,3
0,0
(0,0)
(o,')
(0,0)
(o.i)
(0,2)
(0,.)
12,5
7.0
0 j3
8,2
1,0
n,6
2 1 , 1
5,6
2,9
1,3
6,8
3,7
',1
(IS)
mm
0,6
1,6
1,3
1,3
1,8
>,4
2,7
0,7
' ,7
2.0
',7
1,8
1,6
2 ,5
1,2
0,5
0,3
1,0
0,7
0,7
' , >
o,i
0,7
0,6
1,3
0,7
1,0
i'j9
1 ,2
I , I
(6) (23) (24) Moyenne <les 2'| lifuri>s. — (7) (12) (i3) (16) (19) (20) (ji) Moyenne des observations sexlioraircs.
(8) Moyennes des cinq observations Irihoraires de 6** m. il 6'' s. Les degrés actinoinétriques sont ramenés à la constante solaire lOO-
(5) La moyenne dite normaîe est déduite des températures moyennes extrêmes de Go années d^observations.
(4) (9) Dcmi-soinme des extrêmes pour chaque oscillation complète la i>his voisine de la période diurne indiquée.
(22) (25) Lesi(;ne W indique l'ouest, conformément a la décision delà Conlérence internationale de Vienne.
(i4) Les nombres entre parenlliéses icprcsentent exclusivement les quantités d'eau de brouillard, de jivre ou de rosée dont il f
parlé dans la colonne des remartiues.
FAITES A l'Observatoire de Montsopris.
8ii )
Octobre 1878.
UAGNETISME TERRESTRE
( moyennes diurnes).
'
16.59,1
17. 0,2
16. 58. 8
17. 0,3
16.59,8
16.59,3
iG.59,9
16. 58. 4
16. 58. 9
j6.59,7
16.59,3
16.59,1
16.59,8
17. 0,1
16.39,3
iC.59,3
16.59,6
17. 0,2
16.59,0
16.57,5
16.59,0
16. 53, 3
16.57,2
16. 58, 9
16. 58,6
16. 58, G
iG.58,3
16. 58. 5
iG.57,9
16. 58, 8
16. 58, 3
i .1
as
= 1
0
(il1
(X.)
0 ,
65.3.1,0
1 ,933i
33,7
9333
33,3
9338
34,3
9330
33,1
9337
33,1
9341
32,8
9329
32,4
9336
32,0
93.18
3i , i
934.
3i,5
934.
31,7
9339
3. ,2
9349
3i,o
93',o
3i,4
934-^
3i.e
9336
3. ,7
93/17
3:-,,
9343
3., 4
9326
32,1
9330
3 1 , 9
9330
3i,G
9346
3:.,.
9334
3i,8
9337
3i,5
9339
3 1,5
9343
3i,8
9346
3i,S
9339
3i,7
9338
3i,9
93 1 6
3i,6
9340
(Ml
4 ,6540
6537
6537
C547
G529
65o8
65oo
fi5o5
6'|98
6'l79
6491
G492
G5o2
G474
6191
6482
65i 2
C5i3
04 81
64S2
G477
CôoG
6^92
G 490
C486
0'l97
65 12
6495
G490
65 1 5
TENTS
à 20 mètres.
s s »
(22)
SW à NW
E
ENE
ESE
ESE
SiSE
S|S\V
SSW
ssw
wsw
WSAV
NW i. N
NE
NE
E
Tr. -variable.
SE à NE
E
SSE a AV
W à S
SW
SW à NW
SW
SW
WSW
SSW
s h WNW
AV
WSW
WiSAV
NW il SW
I,.-.)
km
■3,4
(8,61
('•■5,1
3,'|
5,9
■0,9
.8,7
17,5
22,4
36,2
(.3,5)
(6,0)
12,2
iG,g
9.3
6,0
7,0
10,3
6,9
10,5
17. S
28,4
26,9
34,0
(iG,3)
(33,2)
11,3
(■'(,7)
18,5
22,5
18.9
(n)
1.7
0.7
0,4
0, 1
0,3
< , I
3,3
3,9
4,7
12,4
•.7
0,3
1,4
■ ' j
n>9
0,3
0,5
1,0
0,4
1 ,0
3,0
7.6
7.3
10.9
2,5
9,8
I ,2
•2,0
3,2
4.8
3,'|
(25)
AA'SAV
E
SW A
NW
SSW
SSAV
SSW
SSW
SW
w
AV il Net NE
SE
ESE
e:se
S
8
ENE
9
AA" i NAA^
4
SSAV
G
SAV
G
AVSAV
3
SSW
10
WSAV
6
SSW
G
SSAV
10
AV
5
AVNAV
0
NW
/
NNAV
4
REMARQUES.
Continuel!, pluv., surtout de 4''io"'à G'' m.
Gouttes de pluie av. le jour. Beau le s. et rosée.
Fortes rosées matin et soir.
Rosées très-abondantes.
»
Pluvieux de 8'' à g'' soir.
Pluv. de 4'' à b^ m. Halos le soir et éclairs.
Orase de i h. 3o m. à 3 h. mal. ayec ondées. Pluvieui
laprùs-midi, surtout â 5 h.
Bourrasques. Pluie marquée de tj'' |5"» s. le g
à 4'" m., le 10 et dans la soir, du même jour.
A'ariable. Petite pluie vers S"" s.
Assez beau le soir et forte rosée.
Rosées. Assez beau le soir."
Jolie brise. Assez beau le .jour et rosée.
Rosée très-abondante le soir.
■4ssezbeau le jour. Brouillard dense m. et s.
Brouillard épais le m. Beau le soir et rosée.
Brumes élevées. A la pluie le soir.
i Gouttes de pluie avant le jour. PJuie marquée di*s 7 h,
Jsuir jusqu'à i li. 3o m. matin le au. Assez beau le soir et
(rosée .
I Matinée pluvieuse. Soirée assez belle.
) riuie jusqu .nu soir. Kafalos. Ondée de 2 h ,. m. à
iT h. i5 m. si:ir.
Bourrasques et pluie l'après-mitli.
Bourrasques et continuellement pluvieu.v.
Id. A la pluie ; torrentielle le matin.
\ Journée pluvieuse, surtout de luh. jom. à 11 Ii. Ij m
lel lie 3 11 âij m. a i b. 3o m. soir.
i Pluie de 4''4o ^ 5'' i5" s. et vers minuit i5°'.
Pet. pluies intermittentes jusqu'à 8''3o" s.
I Temps de bourrasques et de pluies intermilt
jcessantvers 4'' m. le 3i seulement.
I Ciel découvert le soir et rosées.
Oscillations barométriques extrêmes : de 763°'", 4 i» midi le 3 .i 7'|3""", 0 le S à 3'' 20'" m.; de 752"°, 5 le 9 à 8"45'" m. à 746°"°, 3
le 10 à •i'" 40" m. ; de 765 "".7 vers 9'' m. le lî à 753"'°, 3 vers 4'' m. le i5 ; de 757"'", 2 le 16 vers i i''s. à 746°"°. 0 le '9 vers 3^ m.; de
731"", 8 le 20 vers 10'' 3o" m. à 739°"»,o le 22 vers 2''3û" s. ; de 752'"'",o le 24 vers i''m. à 736"", 2 le 20 à 8'" 30" m., puis retour à
7l)""°, 3 le 25 vers minuit et rechute à 738°"°, 0 le 26 vers a*, s. ; de 751"", S le 29 vers midi a 747"", 4 lo 3o vers 3'' m.; de 751""", 2
le3ijà l'-sS"' s. à 74S°'°',() le 3i vers i'' 10" ni.
Vitesses luaxima du vent à 20" de hauteur: de 3o à 35''" les 7, 8, i4, 26 et 3i ; de 39'"°, 5 le 9; de 6a'"",5 le 10 ; de 46'*'". 9 le 21 ;
de57'"»,7 le 22 ; de 4'i'"°,i le 23; de 5o'"",o le 2:'| ; de 75''°',o le 36; de 3;'"", 5 le 39; de 45'"", 5 le 3o.
( 8.2 )
MOTENKES BORAIBES ET MOYENNES MENSDELIES (OclobrC 1878).
eh M. gi-M. Midi, s*- s. 6^ s. 911 s.
Déclinaison magnétique i6°-
it. Moyennes
5C'4 S6',6 63',5 6i',8 .îg'^ 57*6 56*8 iC.59',0
S-?, 3 33,1 3>,3 33,1 3i,9 3i,S 3i,9 65.3î,i
6Ji2 65oi 6figo 6.'ig9 6Joi 6Ô00 649^ 4>*55oi
93/10 933G 9332 9337 9340 9341 9339 1,9338
33oi 2396 2a8o 2388 2289 2287 2287 4>a289
5,0 18,2 18,7 10,1 20,4 10,3 6,6 12,7
mm mm mm mm tum mra mm
732,14 731,75 701,24 751,60 701,87 701,72 751,71
Pression de l'air sec 743,79743,61 742,98742,71 742,96743,56 743,66 743,35
8,53 8,77 8,53 8,64 S.ôi 8,û6 8,36
88,5 73,6 71,3 83,7 88, '1 91,6 S6,o
60°-+-
4,+
1,-1-
4,4-
Inclinaison »
Force magnétique totale
Composante horizontale
Composante verticale
Électricité de tension (éléments Daniell). .
mm
Baromètre réduit à 0° 75i ,76
Pression de l'air sec
Tension de la vapeur en millimètres 7 ;97
État hygrométrique 93 , i
Thermomètre enregistreur (nouvel abri; 8. 87
Thermomètre électrique à 30 mètres 8,18
Degré actinométrique 0,61
Thermomètre du sol. Surface
• à o"',o2 de profondeur...
» h o'",io • ...
• h 0'",30 »
> à o™,3o »
,68
'3,79
1 4 , 1 5
32!74 47'75
7,74 13,0.5 1
10,90 10,76 11,58
11,87 "i*^'l "j/^
12,47 '-•29 i->i7
13,69 '2,57 12,45
mtD mm mm
Udomètre enregistreur 25, Si 31, 58 8,16
Pluie moyenne par heure 0.139 0,232 o,oS8
0,023 0,073
i5,o6 18,96
2,i4 3,39
l',,23
i4.i'5
32,97
39 15,69
53
3i
Évaporation moyenne par heure 0,018
Vitesse moy. du vent en kilom. par heure («). . i5,oo
Pression moy. en kilog. par mètre 2,12
13, 3 7
12, '|2
mm
8,87
0,095
0, 1 >5
21 ,23
4,35
13.19
I ? ,16
10,25
13,59
'2.7'l
13,55
12. 5i
mm
15,09
0,163
0,078 0,039
|5, 17
10, ho
'0,44
»
8,85
12,06
13,66
12,71'
12,65
mm
6,08
o,o65
16.77
2,65
3,10
8,06
91 ,6
o
9.73
9.57
»
8, 14
M, 45
I3,3o
13,61
1 3 ,65
mm
18,53
0,190
0,038
■ 4. '4
■ ,89
11,24
'0.94
23, 81
10,88
11,63
13,16
12,40
12,58
mm
.104,12
//
37,. ',0
1 5 , 1 5
2,16
Données horaires.
Enregistreurs.
l''mat.
9 „
3 .
4 r,
5 ..
6 »
7 ..
8 »
9 .
lU ..
11 »
Midi..
Décli-
naison,
o t
16.58,0
59,3
60, I
59,7
58,2
5(i,4
55,0
55,0
.56,6
Ô9,i
fil, 7
63,5
Pression.
mm
75i ,63
01,57
5i,53
5i ,53
5i,62
51,70
51,93
53,07
53, 1 5
53, i3
5i,99
Tempér. Terapér. IMuie
a nouvel a
SO". alirl. 3".
8,88
8,5.
8.18
7. 98
7.96
8,18
8,70
9,56
10,63
11,95
i3,i8
'4 1 lô
9.77
9>54
9.4'
9,25
Vitesse
du
TCnl.
14,78
2,07 i4,S6
1,26 15,93
mm
0,96
i,3o
9,04 4,63 i5,47
8,87
8,9'l
9,72
10,72
11,83
12,93
'3,79
0,09
4,60
5,i3
1,85
1,33
'.74
5,09
14,35
'4 >o3
14,75
1 6 , 4 1
'7-97
18,9s
i9>9'
Heures. Décli-
naison,
o ,
l*" soir 16. 63,9
2 » 63,1
3 .. 61,8
4 » 60 , 5
59,8
09.4
59,1
.58,6
07,6
56,7
56,3
56,8
0 »
6 ..
7 .
8 ..
9 »
10 »
11 »
Minuit. .
Pression.
mm
751 ,5i
5i,33
5i,25
01,29
5 1,40
51,59
5i,74
5 1 , 83
01,87
5i,85
5 1,79
Enregistreurs.
Tempér. Tempér. Pluie Vitesse
a nouTel a du
50". at)ri. ?•'. Tent.
o o mm )i
14,39 o,3i 21,40
14. 56 i,7i 21,74
•4,23 6.84
"1,75
i'l,8r
■ 4.46
13,78 13,87 3,09
12,96
12,16
11,46 11,61 3,58
10,88 11,17 ''3o
10,80 1,20
10, 3o 4>88
12,96 8,17
12,19 3,83
10,44
10. o5
9,66
9 •■^7
20,56
19,65
'3,77
14,90
t5,6o
'4,97
'4,94
14,43
9,98 S, 18 13,76
9,73 5,47 14,2',
Thermomètres de l'ancien abri (moyennes du mois).
Des minlma 7°, 5 Des maxima i5°.S Moyenne "°,7
Thermomètres de ta surface du soi,
Desminima... 6°, 5 Des maxima 19", 3 Moyenne i2°9.
Températures n.oyennes diurnes par pentades.
1878. Septembre 28 à octobre 2.
Octobre 3 à 7
i3.3
i3,i
Octobre 8 à 12.
» ij à 17.
13,9 Octobre 18 à 22 i3,8
'0.0 « 23 à 37 9,9
(n) Les 2, 3, II, 12 et 35 exceptés. La moyenne diurne pour le mois complet est de t5''",6o.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 2a NOVEMBRE 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉRIOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Examen crilique d'un écrit poslliume de Claude
Bernard sur la fermentation alcoolique ; par M. L. Pasteur.
K L'Académie se rappelle qu'au mois de juillet dernier la Revue scien-
tifique a publié un manuscrit de Claude Bernard sur la fermentation alcoo-
lique, dont les conclusions sont diamétralement coniraires à celles que j'ai
cru pouvoir déduire de mes études dans ces vingt dernières années.
» Ce manuscrit est une des révélations les plus curieuses qui se puissent
voir de l'influence d'un système défectueux sur l'esprit même le plus
juste, le plus voué au culte d'une expéritnenlation rigoureuse, et c'est
également ma conviction que, si notre confrère M. Beiihelot, à qui l'on
doit la mise au jour de cet écrit posthume, n'avait pas été lui-même pré-
venu par des idées préconçues, il n'eût pas publié dans la forme où il l'a
fait le travail de l'illustre physiologiste.
» Si l'on veut embrasser d'ini coup d'œil la liaison des vues et des ex-
périences de Bernard dans le manuscrit dont il s'agit, il faut se familiariser
d'abord avec les préoccupations habituelles de son esprit depuis quelques
années, et dont l'Ouvrage qu'il a laissé en mourant, 5ur les phénomènes de la
vie commune aux animaux et aux végétaux, s,e trouve imprégné, pour ainsi
C. R., 1878, a« Semeftre. (T. I.XXXVU, N» 220 '°^
( 8.4)
dire. J'empriinle les citations suivantes à ce Livre, dont il corrigeait les
épreuves au moment même où il écrivait les Notes de Saint-Julien sur la
fermentation alcoolique.
" La vie ne saurait être caractérisée exclusivement par une conception vitalisie ou ma-
térialiste
« Je dirai île mon côté la conception à laquelle m'a conduit mon expérience.
» Je considère qu'il y a nécessairement dans l'être vivant deux ordres de phénomènes :
» 1° Les phénomènes de création vitale ou de synthèse organisatrice ;
» 2° Les ])hénomènes de mort ou de destruction organique. . ..
» Les actions du genre fermentatifsont le type général des actions vitales de destruction...»
)) Ces conceptions au sujet des phénomènes de la vie obligeaient Bernard
à opposer les phénomènes de synthèse et les phénomènes de destruction,
c'est-à-dire la vie proprement dite et les fermentations. De là, et d'une ma-
nière nécessaire, la condamnation des conclusions expérimentales de mes
études, car il existe, suivant moi, cert;tines conditions oîi, soudainement,
apparaissent des actes de fermentation en corrélation directe avec les actes
organiques ; cela arrive toutes les fois qu'il y a vie, formation de cellules,
synthèse de principes immédiats, et pltis généralement même mutations chi-
miques dans les tissus et les cellules, sans intervention de gaz oxygène libre.
» Ces faits sont incompatibles avec les vues systématiques de Bernard.
» Pour Bernard, les synthèses organiques procèdent de phénomènes
autres que ceux des destructions organiques, parce que le même mécanisme
ne saurait à la fois édifier et détruire. Tandis que ces mots, vie et fermenta-
tion^ couvrent, suivant moi, dans beaucoup de circonstances, la plus étroite
solidarité, à la seule condition que la vie ail lieu sans air, ils jurent dans son
système. Pour concilier les faits que j'ai observés avec les déductions de ce
système, Bernard fait une hypothèse, puis des observations pour la vérifier:
celte hypothèse est celle d'un ferment alcoolique soluble, et elle sauve le
système; car, à son aide, ce n'est plus la vie, c'est-à-dire la nutrition dans
des conditions particulières, qui fait la fermentation, c'est un intermé-
diaire, c'est le fi-rment sohdjle, qui agit à la manière d'un phénomène chi-
mique. Cent fois, m'a dit M. d'Arsonval, j'ai entendu M. Bernard, dans les
mois qui ont précédé sa mort, me déclarer qu'il fallait afjranchir ta fer-
mentation de la vitalité des cellules.
» Ce ferment soluble alcoolique, Bernard l'a-t-il rencontré dans la fer-
mentation par la levure? Eu aucune façon ; mais soti existence est une dé-
duction obligée de .ses vues a priori, el, si on le |)0ussait à bout, il dirait
volontiers avec M. Berihelol que, si on ne le voit pas, ce ferment soluble,
c'est qu'il se « consomme au fur et à mestire de sa production », ce
( «i5 )
qui n'est qu'une hypothèse imaginée pour en compléter une antre,
mais une hypothèse très-habile, à coup sûr, puisqu'elle suppriuie jus-
qu'à la possibilité de la discussion et de la contradiction. Heureusement
pour ma critique, Bernard va plus loin que M. Berthelot. Il déclare que ce
ferment alcoolique soluble existe dans le jus du raisin mûr, surtout dans
le jus des grains pourris, en général dans tout ce qui pourrit.
» Ici se dévoile encore la tyraïuiieque les idées systématiques de Bernard
exercent à son insusursou esprit. Voici l'une de ses déclarations : « Lesphé-
» nouiènes de destruction organique sont les mêmes, soit par suite dufonc-
» tionnement vital, soit dans le cadavre après la mort ». Le ferment alcoo-
lique soluble existant par hypothèse dans la levure de bière en action, c'est-
à-dire pendant le fonctionnement vital, peut donc être recherché avec succès
dans le grain de raisin qui pourrit et qui n'est autre que le cadavre du grain.
« La pourriture est une maturité avancée », dit Bernard. S'd se fût ou-
vert à moi au sujet de ses opinions, je lui aurais dit : Suspenilez un grain de
raisin mûr dans un vase quelconque où circule l'air humide, mais vierge
de poussière vivante, et vous le retrouverez, après des siècles, sucré, acide,
pas plus altéré que si vous aviez enfermé dans le vase certaine matière mi-
nérale, moins altéré même que du fer, pas plus que des cristaux de sucre
ou d'acide tartrique, pas plus du moins que le sang et l'urine que j'extrais
du corps sain et que j'enferme dans des vases ouverts où ne peut circuler
qu'un air pur. Le raisin ne pourrit à l'air que par l'action de moisissures
qui se développent à sa surface et dans son intérieur après que l'air com-
mun, toujours plus ou moins chargé des graines de ces petites plantes, en
a déposé une ou plusieurs sur sa pellicule.
» Quoique l'expression de génération spontanée de la levure ne soit
prononcée nulle part dans le matuiscrit de Bernard, la chose s'y trouve
très-explicitement à maintes reprises. Dans ses conceptions physiologiques
et philosophiques, Bernard laissait volontiers sa pensée courir à l'aventure
plus (ju'on ne le pense et plus qu'il ne le disait lui-même. D'une nature
douce et aimable, vivant ilans ce monde d'élite de l'Académie française où
dominent les idées spiritualistes, il s'astreignait volontiers, soit dans la con-
versation, soit principalement quand il avait la plume à la main, à des mé-
nagements qui seyaient d'ailleurs très-bien à la rigueur scientifique de sa
méthode. Il n'y a que des savants à l'esprit téméraire qui puissent faire
parade d'une philosophie qu'ils seraient impuissants à établir. Je ne suis
donc nullement surpris de trouver dans le manuscrit de Bernard une théorie
de la génération spontanée, et cette conclusion que le ferment du raisin ne
provient pas de germes extérieurs.
108..
( 8i6 )
» Mais j'ai le droit d'être sévère lorsque je vois cetle théorie reposer
tout entière sur l'affirinalion que dans le jus du grain de raisin mûr il existe
une force qu'il appelle propriété protoplasmique, propriété qui n existe pas
encore dans le verjus et qui est déjà tuée dans le jus des grains pourris; qu'il
existe en conséquence des jus plasjiiques ou féconds et des jus aplasmiques
ou inféconds.
» A peiue avais-je fait à l'Acaiiémie ma Communication du 22 juillet
dernier, où je témoignais l'élonnement que m'avait causé la publication
de \a Revue scientifupu;, que je commandai en toute hâte |)lusieurs serres
vitrées avec l'intention de les transporter dans le Jura. Il n'y avait [las un
instant à perdre.
» J'ai démontré, dans un des Chapitres de mes Etudes sur la bière, qu'il
n'existe pas encore de germes de levure sur les grappes des raisins lorsque
ceux-ci sont à l'état de verjus, c'est-à-dire, dans le Jura, vers la fin de
juillet. La levure n'apparaît sur les gra])pes que lorsque les raisins mûrissent,
lia saison avait été froide et pluvieuse; les raisins devaient donc être à
l'état de verjtis dans le canton d'Ai'bois. Dés lors, me dis-je, en recou-
vrant des pieds de vigne par des serres presque hermétiquement closes que
l'on n'ouvrira pas jusqu'à l'époque de la maturité du raisin, j'aurai en
octobre, à l'époque des vendanges, dis pieds de vigne portant des raisins
mûrs sans germes extérieurs des levures du vin. Ces raisins, étant écrasés
avec les précautions nécessaires, ne pourront ni fermenter ni faire de vin.
» Que l'Académie me permette de rappeler que déjà, dans mes Etudes
sur la bière, j'ai montré que des grappes entières de raisins mûrs, prélevées
dans des serres, pouvaient parfois être écrasées sans entrer eu fermenlalion
ullérieuremonl. En outre, voici l'un des alinéas de cet Ouvrage :
ti Une aiilff conséquence se dog.igc de tous les f lits que rwus avons exposés, relativement
à l'origine des levures du vin : c'est qu'il serait facile de cultiver un ou plusieurs ceps de
vigne de façon (|ue les raisins, récoltes même à /"automne, qui auraient poussé sur ces
ceps, fussent incapables de feruienler spontanément ajirès qu'on les aurait écrasés pour en
faire écouler le jus. Il suffirait de soustraire les grappes aux poussières extérieures pendant
la durée de la végéiation des gra])pes et de la maturation des grains, et de pratiquer l'écra-
sement dans des vases bien purgés de germes de levure alcoolique. Tous les fruits, tous
les végétaux se prêteraient à ce genre d'importantes recherches, dont les résultats, suivant
moi, ne sauraient être douteux (' ). u
» Grâce à l'empressement et à l'habileté de M. Oscar André, construc-
teur, mes serres étaient achevées le 4 août, prêtes à être montres.
(') M. Cliambeiland, dans une Thèse pour le doctorat qu'il souuiellra bienlot à la Faculté
des Sciences, a déjà vérifié ces prévisions.
( 8.7 )
)) Pendant et après leur installation, je recherchai avec soin si les germes
de la levure étaient réellement absents sur les grappes des verjus, comme
cela s'était présenté autrefois dans les observations relatées au Chapitre IV de
mes^^wc/esiu/' /a 6;ère. Je trouviii, eneffet, que les verjus des pieds qu e recou
vraient les serres, comme ceux des pieds de la vigne, ne portaient pas du
tout de germes de levure au commencement du mois d'août dernier. Dans
la crainte qu'une fermeture insuffisante des serres n'amenât des germes sur
les grappes et que l'expérience n'eût pas toute la netteté que je voulais lui
donner, je pris la précaution d'enfermer un certain nombre de celles-ci
dans du coton qui avait été porté à la température de i5o à 200 degrés.
» Vers le 10 octobre, les raisins des serres étaient mûrs. Ce jour-là, je iis
ma première épreuve sur les grains des grappes libres et sur ceux des
grappes recouvertes de colon, comparativement avec les gr.iins des grappes
restées en plein air.
» Le résultat dépassa pour ainsi dire mon attente. Les tubes aux grains
des grappes de plein air fermentèrent par les levures du raisin, après trente-
six ou quarante-huit heures de séjour dans une étuve dont la température
variait entie aS et 3o degrés. Pas un, au contraire, des nombreux tubes à
grains des graj^pes recouvertes de colon n'entrèrent en ft^rmentation par les
levures alcooliques, et, chose remarquable, il en fut de même pour les grains
des grappes libres des pieds sous les serres. Les jours .suivants, je répétai ces
expériences et j'obtins les mêmes résultats.
» Une observation comparative d'une autre nature se présentait à l'es-
prit. Ainsi que je l'ai expliqué tout à l'heure, dans la combinaison expéri-
mentale qui précède, tout repose sur le fait que j'ai établi antérieurement
que, dans le Jura, jusqu'à la fin de juillet et dans la |)reniière quinzaine
d'août, quand la saison est un peu relardée, les verjus ne portent pas du
tout de germes de levure alcoolique et qu'il faut attendre l'époque de la
matui ité pour en trouver.
)) Lorsque les serres furent montées, nous étions à la première époque,
à celle lie l'absence des germes; au moment de l'expérience dont je viens
de rendre compte, c'est-à-dire du 10 au 3i octobre et au delà, nous étions,
au contraire, dans la période de la présence des germes. Il était donc pré-
sumable que, si je détachais des grappes de mes serres recouvertes de coton
pour les exposer, leur colon enlevé, à des branches de ceps de vigne
restés en plein air, ces grappes, qui tout à l'heure ne pouvaient pas entrer
en fermentation après l'écrasement de leurs gi'ains, fermenteraient sous
l'influence des germes qu'elles ne manqueraient pas de recevoir dans leur
nouvelle position. Tel fut précisément le résultat que j'obtins.
(8i8)
1) J'ai tenu à présenter à l'Académie un certain nombre des grappes de
mes serres, les unes libres, les autres encore encolonnées depuis le i5 août,
et sur lesquelles il sera facile à ceux de nos confrères que ces expériences
peuvent intéresser de reproduire les faits que je viens d'aïuioncer.
» Il me reste à discuter la plus grave des propositions du manuscrit de
Bernard, celle qui en est l'âme si l'on peut ainsi dire, savoir, l'existence
d'un ferment alcoolique soliible. Une critique détaillée m'entraînerait trop
loin. Je regrette de ne pouvoir faire ressortir jusqu'à quel point, dans cette
partie de son travail, Bernard se montre encore l'esclave de son système.
Il ne cherclie pas ce qui est, ce qui se présente, seul moyen de rencontrer
ce qui est vrai; il cheiche ce qui doit être, de par son système. Peu satis-
fait à diverses reprises de ses preuves expérimentales, au lieu de conclure
à l'abandon de l'idée directrice qui le guide, il s'obstine dans la recherche
de l'apparition de l'alcool sans levure et sans cellules, et à un moment,
comme désarçonné, il dit :
9 7
« Cela doit être possible, car // faut prouver ijue la formation de l'alcool est indépen-
dante de la présence de toute cellule. C'est lù dei'i'ièie que Pasteur se retranche pour dire
que la fermentation est la vie sans air... »
» La preuve qu'il invoque et sur laquelle il aime à revenir, sans qu'elle
le satisfasse jamais complètement, consiste à écraser des grains de raisin
mùis, sains ou pourris, à les exprimer et à les filtrer jusqu'à |)arfaile lim-
pidité, puis à comparer les quantités d'alcool des liquides après leur filtra-
tion et des mêmes liquides après qu'ils ont été abandonnés pendant qua-
rante huit heures environ. Bernard trouve que dans cet intervalle de temps
l'alcool augmente. IMalheureusement, au moment oii il a assez attendu
pour constater que de l'alcool nouveau s'est formé, la levure se montre
également d'ordinaire, et il redevient plein d'hésitations. C'est seulement
dans ses conclusions finales qu'il ne laisse plus la moindre place au doute,
mais celles-ci n'ont plus que la valeur d'affirmations sans preuves.
>' Les raisins de mes serres, exempts de germes de levure à leur surface
et dont le jus ne peut fermenter, vont nous permettre de résoudre aisément
la difficulté expérimentale qui tourmentait si fort l'esprit de Bernard. Atten-
dait-il seulement quarante-huit heures, à lo degrés, il voyait, comme je
viens de le dire, la levure apparaître et ses déductions troublées. Quoi de plus
facile, avec nosgrappes recouvi-rtes de coton, d'obtenir du jusde raisinsuu'irs
que nous pourrons abandonner pendant trois, quatre, cinq jours et plus
à 2o, 25 et 3o degrés? Dans ces conditions, dont la réalisation eût paru si
enviable à Bernard, réalisation qui l'a fui sans cesse précisément parce que
ces mêmes germes dont il ne voulait pas passaient toujours en petit nombre
( 8.9)
à travers ses filtres, j'ai constaté qu'il n'y avait pas de formation d'alcool.
La question du ferment soluble est donc jugée; ce ferment n'existe pas là
où Bernard a cru le découvrir.
» Dans la longue série d'observations à laquelle je viens de me livrer
dans le Jura, j'ai rencontré cependant un fait qui a pu contribuera induire
notre confrère en erreur : j'ai reconnu que les grains de raisin écrasés
absorbent l'oxygène de l'air et que par suite de cette oxydation il se forme
des produits éthérés alcooliques en quantité faible, mais non douteuse.
Cet effet est nul pour le moût de raisin limpide que Bernard employait
dans ses expériences; mais on comprend que, dans certaines circonstances
mal déterminées, il ait pu attribuer à un tel moût ce qui s'était produit
sur l'ensemble des grains écrasés. Le fait que je signale, et sur lequel je
reviendrai ultérieurement, est lié à la présence de ces produits oxydables
dont M. Boussinganlt, le premier, M. Berthelot ensuite et moi-même, avons
reconnu l'existence dans les vins.
» En résumé, le manuscrit de Bernard est une tentative stérile de substi-
tuer à des faits bien établis les déiluclions d'un système épliémère. La
gloire de notre illustre confrère ne saurait en être diininnée. Les erreurs
de ceux qui, dans bs sciences, ont accodipli une vaillante carrière, n'ont
que l'intérêt pbilosopbique qui s'attacbe à la connaissance de notre lui-
maine faiblesse. Les hommes ne sont grands que par les services qu'ils ont
rendus, maxime que je suis heureux d'emprunter à l'une des pages du
dernier Ouvrage que Bernard nous a laissé en mourant. »
M. H.-MiLNE Edwards présente à l'Académie la première Partie du trei-
zième volume de son Ouvrage intitulé : « Leçons sur la Physiologie et
l'Anatomie comparées de l'homme et des animaux ». Dans ce fascicule, il
traite des actions nerveuses excilomolrices.
M. Is. Pierre fait hommage à l'Académie d'un Volume qu'il vient de
publier, sous le titre : « Recherches sur le thermomètre et sur la dilatation
des liquides ».
NOMINATIONS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nominntion d'une
Conunission qui sera chiirgée de présenter une liste de candidats pour la
place d'Académicien libre, laissée vacante par le décès de M. Bdijvand.
( S20 )
Cette Commission doit se composer de deux Membres pris dans les Sections
de Sciences mathématiques, de deux Membres pris dans les Sections de
Sciences physiques, de deux Membres pris parmi les Académiciens libres,
et du Président de l'Académie.
Au premier tour de scrutin, les Membres qui obtiennent la majorité
des suffrages sont :
Dans les Sections de Se. mathém...
Dans les Sections de Se. phys
Parmi les Académiciens libres
\
MM.
Chasles ....
5o
suffrages
3IoniN
/|3
»
MM,
. DlT.MAS
47
»
BOUSSIXGACLT
42
»
MM.
DE LeSSEPS.. .
45
»
BCSSY
4i
»
En conséquence, la Commission se composera de M. Fizeau, Président
en exercice, et de MM. Chasles, Morin, Dumas, Boussingault, de Lesseps,
Bussy.
MÉMOIRES PRÉSEIXTÉS.
ANALYSE. — Sur la réduction en fractions continues de e^'^'^\ F {x) désignant un
polynôme entier. Mémoire de M. E. Laguerre. (Extrait par l'auteur.)
(Commissaires : MM. Bertrand, O. Bonnet, Puiseux.)
« 1. Ti'étude du développement en fractions continues d'une fonction
d'une variable conduit, dans un très-grand nombre de cas, à la considéra-
tion d'équations différentielles linéaires et du second ordre qui jouent un
rôle important dans cette étude. Elles ont pour solutions les polynômes qui
forment les dénominateurs des réduites.
)) Dans deux Notes précédemment publiées ( ' ), j'ai déterminé la forme de
ces équations; pour résoudre complètement le problème, il restait à déter-
miner les coefficients des polynômes qui entrent dans leur expression : c'est
à quoi je suis parvenu par une méthode très-générale et qui s'applique à
tous les cas nondjreux et importants que j'ai examinés dans les Notes que
je viens de rappeler.
(') Sur l'approximation des fonctions d'une variable au moyen des fractions rationnelles
( Bulletin de ta Soc. math., t. V, p. 78).
Sur V approximation d'une classe de diverses transcendantes qui comprennent comme cas
particulier les intégrales hyperelliptiques [Comptes rendus, t. LXXXIV, p. 643).
( »^^ )
» Dans le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui à l'Aca-
démie, je traite seulement le développement de la fonction e' "', où F(x) dé-
signe un polynôme entier d'un degré quelconque m.
» 2. Soit ^^ une réduite de e'''^',y„(j:) et ({>n{x) étant deux polynômes
du degré n; j'ai montré que/„(x) est une solution d'une équation différen-
tielle linéaire de la forme
où 0„(x) et îi„{x) désignent des polynômes entiers ayant respectivement
pour degré (m — i) et 2(m — i).
» Le problème à résoudre consiste à déterminer les coefficients des
polynômes ©«(x) et H„(x), ou plutôt à trouver les relations qui lient entre
eux les coefficients des divers polynômes @„{x), 0„_|(j:), ..., ll„[x],
H„_i(.r), ..., de façon à pouvoir en déterminer la valeur par voie récur-
rente.
» A cet effet, en posant, pour abréger,
R ^ r^ + ^"('^l _ lUfl'V -|_ 1 .+- Ilifl-^ ^ e'-(.^) ^ jMfl ,
\_x 20„(j:) 2 J .r-" 9. dx 2e„(x) J0„(.r)
\_ X ~^ ■?.&n~\[^-] 2 J X- 2 dx 2 @a~i [■'<'] X(da^i[x]
puis
R-I-S=G, R — S = R et A==0„(x)e„_,(.r),
je remarque que, en désignant par^ une constante convenablement choisie,
l'expression rationnelle
4PA + 2G + ---.-
est un carré parfait; de plus, Çï étant la valeur de sa racine carrée, on a
identiquement
identité qui exige tout d'abord que l'intégrale / — r^ ne renferme pas de
J V^
partie transcendante.
» De là découlent les relations cherchées entre les coefficients des poly-
nômes 0,„ ©„_,, ..., H„, H„_,, ....
C.R., iS-yS, 2»5fmf.t;rf.(T. LXXXVII, WaSS.) I O9
( 822 )
» 3. Comme application de la théorie générale, faisons F (.r) = x--f lax.
Dans ce cas,f„[x) satisfait à une équation de la forme
/"— (— H ' ^x— aa) r'— (a/i -h -" 4 ^) r = o,
et le problème à résoudre consiste à déterminer, en fonction de a et de n,
les coefficients a„, P„ etQ„,
» En posant, pour abréger,
(2) Q„ + - — «„ — «=^B et Q„_, -4- ^^^ - a„_, — rt = G,
l'identité (i) donne les relations suivantes :
/ov P„ /i I \ Ba„_, + Ca„
(3) — — n—n\ 1 5
(4 B H , ; H ■ — («« + Cl)- + n-[— ^ = o,
(5) G- H -. r H («„_, + fl)=+«M-^ H =0.
«n-ll»n — «n-l ! a„ — a„_, ^ ' \a„'-, 9-n«;,-J
» IV. La solution du problème est maintenant ramenée à une question
d'Algèbre élémentaire. Si, en effet, entre les équations (4) et (5), ou éli-
mine successivement B et G, on obtiendra deux équations du quatrième
degré auxquelles satisfont respectivement ces quantités et qui sont de la
forme
(6) $(B, «„, a„_,,H) = o
et
(7) ' $, (G, «,„«„_,, n)= o.
Si maintenant on observe que B se déduit de G par le changement de n
en [n ^- 1), de l'équation (7) on déduira une nouvelle équation
(8) $, (B, a„+,, «„, n + i)—o.
» En écrivant que les équations (6) et (8) ont une solution commune,
on obtiendra une relation entre les trois quantités consécutives a„^_,, a„
et a„_, qui permettra de calculer par voie récurrente les coefficients a„. La
valeur de la racine commune donnera B, puis G par le changement de «
en (n — i); ces calculs effectués, les formules (2) et (3) détermineront P„
et Q„. »
( 823 )
GÉOMÉTRIE. — Sur les figures isocèles. Mémoire de M. A. Badourea«.
(Extrait par l'auteur.)
(Commissaires : MM. Chasles, Bertrand, Daubrée, Friedel).
« Je désigne sous le nom de polyèdres isocèles des polyèdres formés par
des polygones réguliers, convexes ou étoiles, et tels qu'on puisse les faire coïn-
cider avec eux-mêmes ou avec leurs symétriques, en plaçant un sommet sur
n'importe quel autre; je comprends également dans cette définition les
assemblages ou réseaux plans qui ne sont autres que des polyèdres d'une
infinité de faces. Je désigne par m,, l'angle au sommet d'un polygone régu-
lier de m côtés et d'espèce x, et en particulier par co un angle de i8o de-
grés. Je désigne un angle polyèdre par les formules de ses faces, en affec-
tant d'exposants celles des faces qui sont répétées plusieurs fois. La formule
ainsi obtenue sert de définition à l'angle polyèdre et au polyèdre isocèle
correspondant.
» I. Poljèdres isocèles convexes. — Les quinze polyèdres isocèles con-
vexes ont été étudiés en 1862 par M. Catalan, sous le nom de polyèdres
semi-réguliers du premier genre, mais ils avaient été, dès 1808, énumérés
par Lidonne sous le nom de solides cCJrchimède. J'ai cru devoir substi-
tuer le mot iVisocèles à celui de semi-réguliers, parce que ce dernier mot
a été employé en i8Z|8 par Babinet et Cauchy pour désigner des polyèdres
d'une tout autre nature. J'ai pu simplifier la théorie des polyèdres isocèles
convexes, au moyen de considérations empruntées soit à la Géométrie élé-
mentaire, soit à la Cristallographie, soit aux notions introduites dans la
science par Bravais et développées par M. Jordan. A ce point de vue, les
polyèdres convexes réguliers et isocèles peuvent être classés de la manière
suivante :
.. 1° Trois polyèdres ont une symétrie prismatique;
» 2° Deux polyèdres ont une symétrie tétraédrique;
I) 3'' Sept polyèdres présentent la symétrie complète du cube;
» 4° Un polyèdre présente la symétrie des dérivés plagièdres du cube :
c'est le polyèdre 3^ 4 ;
» 5° Sept polyèdres présentent la symétrie complète du dodécaèdre
régulier;
„ 6° Un polyèdre présente la symétrie des dérivés plagièdres du dodé-
caèdre régidier : c'est le polyèdre 3^5.
» On sait que la pyrite de fer se présente souvent sous la forme {é% qui
109..
( 8^4 )
diffère très-peu d'un dodécaèdre régulier, et sous la forme a' ^è*, qui diffère
très-peu d'un icosaèdre régulier. Ce même corps se présente aussi sous la
forme Prt' ^\b' b^ b^j , qui ne diffère guère du triaconta-ocUièdre isocèle 3*4
que par le mode d'hémiédrie. Ce rapprochement n'est peut-être pas sans
intérêt, au point de vue de la tendance de la nature à approcher des formes
régulières qu'elle ne peut pas atteindre.
» II. assemblages isocèles convexes. — J'appelle ainsi la figure obtenue
en découpant un plan en polygones réguliers convexes, sans vide ni dupli-
cature, et de façon qu'on puisse superposer la figure à elle-même en plaçant
un sommet sur n'importe quel autre.
» Un collaborateur anonyme des Annales de Gergonne a signalé, en i8ig,
l'existence de trois assemblages réguliers et de trois assemblages semi-
réguliers ou isocèles.
» Les assemblages convexes réguliers et isocèles peuvent être classés
de la manière suivante :
» 1° Trois assemblages possèdent une symétrie linéaire;
» 2° Un assemblage possède une symétrie quadrangulaire;
» 3° Deux assemblages possèdent une symétrie carrée;
» 4° Un assemblage possède une symétrie carrée hémiédrique;
» 5° Six assemblages possèdent une symétrie hexagonale.
» III. Poljèdres isocèles éloilés, — M. Bertrand a fait connaître, pour
construire les polyèdres réguliers étoiles, un procédé plus simple que celui
de Poinsot; pour découvrir les polyèdres isocèles étoiles, j'ai eu recours
au théorème de M. Bertrand, en le généralisant de la manière suivante ;
» 1° Les sommets d'un polyèdre isocèle étoile A appartiennent à un
polyèdre convexe X;
» 2° Les angles polyèdres de X sont égaux ou symétriques;
• » 3° Le polyèdre X possède les mêmes axes de symétrie qu'un polyèdre
isocèle convexe Y;
» 4" Si la face M du polyèdre X est perpendiculaire à un axe de symétrie
d'ordre m, le polygone M est régulier.
» \j espèce d'tui polyèdre régulier étoile est le nombre de fois que sa
projection conique sur une sphère concentrique recouvre la surface de
cette sphère. MM. Rouché et de Comberousse ont signalé, à cet égard,
l'inexactitude de la formule employée par Poinsot. J'ai dû généraliser leur
formule, pour la rendre applicable aux polyèdres isocèles. Pour obtenir
rcspéce G de l'angle polyèdre, il faut projeter sur la sphère les angles qui
le constituent, faire hi somme de ces projections et la diviser par quatre
( 825 )
angles droits. Les projections, sur la sphère, des faces de l'angle polyèdre
doivent toutes être décrites dans le même sens : elles varient d'ailleurs
entre zéro et quatre angles droits. La projection a sur la sphère d'une face
du polyèdre doit être considérée comme construite soit sur la plus petite,
soit sur la plus grande des deux calottes sphériques déterminées par son
plan, suivant que le centre est à l'intérieur ou à l'extérieur du polyèdre
par rapport à la face considérée. L'espèce E du polyèdre est le quotient
de ^rt par la surface de la sphère. Si le polyèdre a S sommets d'espèce a,
F faces de n côtés et d'espèce y, F' faces de n' côtés et d'espèce y', enfin
A arêtes, on a
aA — ln¥,
A + 2E = c7S + 2yF.
» Les polyèdres étoiles réguliers et isocèles peuvent être classés de la
manière suivante :
M 1° Qf/fl/re polyèdres possèdent une symétrie prismatique;
» 2° 0/)ze polyèdres possèdent une symétrie cubique;
1) 3" Trente polyèdres possèdent une symétrie pentagonale;
» 4° Un dernier polyèdre possède une symétrie pentagonale hémié-
drique.
» Dans le Mémoire détaillé que j'ai l'honneur de soumettre à l'examen
de l'Académie, tous ces polyèdres sont étudiés et classés au point de vue
de leur espèce, de leur/on?ie et de leur mode de construction.
» IV. Assemblages isocèles étoiles. — Les assemblages isocèles étoiles
se déduisent des assemblages convexes, de la même manière que les
polyèdres étoiles des polyèdres convexes. Les figures auxquelles ils
donnent lieu pourraient bien avoir été connues des géomètres arabes, si
l'on en juge par leur analogie avec les dessins dont l'art oriental aime à
orner ses créations. Au point de vue de la symétrie, ces assemblages se
partagent en deux groupes :
» 1° Six d'entre eux se rattachent à l'assemblage régulier carré;
» a" Les treize autres se rattachent à l'assemblage régulier hexagonal.
)) En terminant, je ferai remarquer que le problème, que je me suis ef-
forcé de résoudre, est intimement lié à la théorie du Réseau pentacjonal, car
il ne diffère pas, au fond, de la question suivante :
» Recouvrir la surface d'une sphère ou d'un plan, par un le'seau de poly-
gones réguliers, disposés de la même manière autour de chacun des sommets. »
( 826 )
THERMODYNAMIQUE. — Réponse à diverses Communications;
par M. Maurice Lévy.
(Commissaires précédemment nommés : MM. Phillips, Resal, A. Cornu.)
« Dans sa Note du i8 novembre, M. Boltzmann dit :
'1 M. Lévy propose la formule
S G,/= ï, ( X; d.Vi + Y, dji H- Z; dXi).
» Si Xi, r,, Zi sont slinplement les coorrlonnées d'une molécule à un certain état du
corps, cette formule manque de sens; car, dans chaque état du corps, chaque molécule est
en mouvement continu, et ses coordonnées ont, par conséquent, une infinité de valeurs.
>> Si, au contraire, j',, Jj, ;, ont les valeurs tnoycnnes des coordonnées, la formule
n'est pas exacte ; car, en général, les forces mutuelles des molécules ne dépendent pas seu-
lement des coordonnées moyennes. »
» La première partie du dilemme n'a pas besoin d'être discutée, puisque
M. Boltzmann reconnaît lui-même qu'elle manque de sens.
1) La seconde partie est la reproduction de l'objection primitive de
M. Boltzmann que j'ai discutée précédemment. Qu'on me permette cepen-
dant, en raison de l'importance du sujet, de la reprendre sous la forme
même où elle est posée ici. Elle consiste, en somme, à dire que le travail
des forces intérieures ne dépend pas seulement de l'état moyen du corps,
mais aussi de la température.
» Pour l'apprécier, on ne doit pas perdre de vue que notre point de
départ a été l'assimilation d'un corps à un système de points s'altirant
par des forces, fonctions des distances. Dans ces conditions, considérons
le corps, non pas dans un de ces états vagues et mal définis que M. Boltz-
mann invoque dans la première partie de son dilemme, mais à un instant
donné. Alors tous ses points ont des positions bien déterminées, et, si Y
est la fonction des forces intérieures, cette fonction, qui contient les coor-
données des divers points à l'instant considéré, est elle-même parfaitement
déterminée.
» Soit V ce qu'elle devient si l'on y remplace les coordonnées vraies par
les coordonnées moyennes, et soit
V = V + s;
le travail des forces intérieures pendant un intervalle de temps fini quel-
( 8^7 )
conque est
2g/= AV
ou
2g/= AV + Aï.
» Les deux premiers termes, s'il y a un mouvement sensible, ont des
valeurs finies qui peuvent devenir très-grandes quand l'intervalle de temps
considéré croît.
» Pour la grandeur de As, il y a deux cas à distinguer, suivant que les
excursions des molécules autour de leurs positions moyennes sont ou non
de même ordre de grandeur que leurs distances mutuelles. Dans le premier
cas, il est clair que Ae est de même ordre de grandeur que AV ; dans le
second, au contraire, As ne dépasse jamais un maximum très-petit, quelque
grand que soit AV ; alors cette quantité doit être négligée.
» Ce cas se présente bien évidemment dans les solides, très-vraisembla-
blement dans les liquides ; quant aux gaz parfaits, ils ne sont pas en ques-
tion. Pour les gaz imparfaits, l'expérience seule peut décider la question.
» Ces remarques sont, sous une autre forme, celles que j'ai présentées
dans ma Note du 4 novembre, où il est répondu d'avance aux diverses ob-
servations présentées à la séance suivante, notamment à celles de M. Mas-
sieu.
» Ces remarques s'appliquent aussi à la distinction entre la chaleur
spécifique sous volume constant et la capacité calorifique vraie dont parle
M. Clausius dans sa Note du 1 1 novembre. Cette distinction n'existe pas
pour les gaz parfaits ; pour les autres corps, étant admis le point de départ
rappelé plus liant, elle n'est à faire que tout autant que leurs molécules
se déplacent de quantités comparables à leurs distances.
M Je me permettrai, en passant, de faire observer que M. Clausius se
trompe dans l'opinion qu'il prête à M. Resal, comme il pourra s'en as-
surer en consultant la Mécanique générale, t. II, p. 348, § 8. »
PHYSIQUE. — Réclamation de priorité au sujet de la Communication de
M. Werderinann, sur ime lampe électrique. Note de M. Ém. Reynier.
(Commissaires précédemment nommés : MM. Edm. Becquerel,
Jamin, Du Moncel.)
« Dans sa dernière séance, l'Académie a reçu ime Note de M. Werder-
mann, relative à un système de lampe électrique. J'ai l'honneur de faire
( 828 )
remarquer à l'Académie que, dans une Note à elle soumise le i3 mai der-
nier et insérée aux Comptes rendus ['), j'ai exposé le principe d'un système
identique à celui que M. Werdermaun vient de présenter.
» Il suffit de relire ma courte Note du i3 mai pour s'assurer que mon
invention a précédé, sinon inspiré, le dispositif de M. Werdermann. «
ÉLECTRICITÉ. — Sur un phénomène nouveau d'éleclricilt statique.
Note de M. E. Dcter, présentée par M. Jamin.
(Commissaires : MM. Fizeau, Edm. Becquerel, Jamin.)
« J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie la description d'une expé-
rience qui prouve que, dans certains cas, l'électrisation peut changer le
volume des corps.
M Pour faire celte expérience, on se procure une enveloppe thermomé-
trique de grandes dimensions; on en fait un condensateur dont elle est la
lame isolante, en faisant pénétrer à son intérieur un fil de platine, en la
remplissant d'eau et en collant sur sa surface extérieure une feuille d'étain.
On a ainsi une bouteille de Leyde que l'on charge par les procédés ordi-
naires. Aussitôt qu'elle reçoit la charge, on voit l'eau descendre, rester
statiounaire tant que la charge persiste et reprendre instantanément son
premier niveau par la décharge. Comme, dans un condensateur, l'électri-
cité ne réside que dans la lame isolante, il est naturel de conclure de cette
expérience que le verre s'est dilaté. On a une première confirmation de
cette idée en remarquant que, quelle que soit la nature des armatures,
feuilles d'étain, eau, solutions salines ou mercure, on observe la même
contraction apparente du liquide intérieur. Pour lever les doutes, j'ai mo-
difié l'appareil en plaçant la bouteille de Leyde dans une enveloppe de
verre fermée, terminée aussi par une tige thermométrique et remplie égale-
ment d'un liquide conducteur. Dans cette disposition, le liquide du réser-
voir intérieur forme l'armature interne du condensateur, le liquide de
l'enveloppe en forme l'armature externe et la surface du verre intérieur
en est la lame isolante. C'est elle qui doit, si nos prévisions sont exactes,
s'agrandir par l'électrisation; on constate, en effet, que l'eau descend dans
le tube thermométrique du vase intérieur et monte d'une quantité sensi-
blement égale dans le tube mesureur de l'enveloppe. Aussitôt que l'on
(') T. LXXXVI, j). 1193.
( «29 )
décharge Tappareil, tout rentre dans l'élat primitif : le liquide qui était
descendu dans le tube du vase intérieur remonte et celui qui était monté
dans le tidje de l'enveloppe redescend. Il faut donc conclure que, pen-
dant la charge d'une bouteille de Leyde, la capacité intérieure et le volume
extérieur croissent.
» Pour ne laisser aucun doule au sujet de cette conclusion, je vais
passer en revue les objections qu'on peut y faire :
» i" On ne peut attribuer cet effet à une augmentation de tempéra-
ture, puisque la décharge le fait dispaiaitre immédiatement, au lieu de
l'accroître.
» 2" On pourrait parler de la pression électrique, mais elle serait la
même sur les deux faces du diélectrique, et alors elle produirait une dimi-
nution de volume au lieu de l'augmeiilation observée.
» 'i° On peut dire aussi que le liquide ne mouille pas parfaitement le
verre avant l'électrisatiou, et qu'après, par suite de l'atlraclion, il se pro-
duit un contact plus intitiie donnant lieu à une contraction apparente du
liquide; mais alors le même phénomène devrait se produire pour le liquide
extérieur, ce qui n'a pas lieu.
» 4° On pourrait encore parler de propriétés différentes des armatures
positives et négatives; mais, si l'on intervertit les communications de l'appa-
reil avec la machine électrique, le sens du phénomène ne change pas.
» En résumé, il est établi que, dans tuie bouteille de Leyde, la lame
isolante subit par l'électrisatiou une dilatation qui ne peut s'expliquer ni
par un accroissement de température ni par une pression éloctricpie.
» On se trouve donc en présence d'un iiIk nomène nouveau : quant
à l'interprétation qu'on en peut donner, bien qu'il s'en présente plusieurs
à l'esprit, il serait prématuré de les tliscuter ('). d
M. Jamix, en présentant celte Note à l'Académie, s'empresse de recon-
naître que M. Govi avait exécuté, il y a environ dix ans, et publié dans les
Actes de l'Académie de Turin, la première partie des expériences de M.Duter.
M. Govi avait i econnii cpie le volume intérieur semble augmenter pendant la
charge d'une bouteille de Leyde, et il avait attribué ceteifet à une contraction
du liquide qui la remplit ; mais il n'avait institué aucime expérience pour
montrer que le volume extérieur augmente : c'est ce qua fait M. Diiler, et
(' ) Ces expérienct'S ont été faites au laboratoire de M. Janiin,
C. P.., 1878, 2' Semesne. (J. LXXXVII, N° 22.) J 1 O
( 83o )
c'est ce qui l'a conduit à une conclusion contraire à celle de M. Govi, à
savoir que l'effet observé est dû à une simple dilatation de l'enveloppe
diélectrique.
GÉOLOGIE. — /feyjOHse à une Noie de M. Slan. Meunier, utr la cristallisation
ailificielle de l'orlliose ; par MAI. F. Fouqcé et Michel Lévy.
(Commissaires précédemment nommés : MM. Daubrée, H. Sainte-Claire
Deville, Des Cloizeaux.)
H Dans deux Notes insérées aux Comptes rendus, en 1876, M. St. Meunier
annonçait qu'il avait soumis certaines roches acides vitreuses à des essais
de dévitrificalion. M. Meunier s'appuyaut aujourd'hui sur ces Notes pour
affirmer qu'il a obtenu, relativement à l'ortliosp, des résultats analogues à
ceux que nous ont fournis d'autres feidspaths ('), nous nous croyons en
droit de contredire cette opinion.
» Le seul fait positif qu'd avance, comme ressortant directement de ses
expériences, est la reproduction de l'orlhose par fusion et recuit de certaines
roches acides. Prenons l'exemple qu'il a spécifié avec netteté, celui d'un
rétinite vert pistache de Busibad (Saxe) :
<i Cette roche dévitrifiée présente, dit-il, des noyaux cristallins, les uns arrondis, les autres
anguleux. La cassure manifeste, soit des rectangles, suit des hexagones, c'est-à-dire des
formes analogues à celles des feldspatlu. L'analyse ciiimique des noyaux, isolés autant, que
])ossible, a donné des résultats voisins de ceux de l'orthose. Le produit est donc intermé-
diaire entre les rétiniles et les porphyres ■• .
» Au point de vue minéralogique, nous ferons observer que les casstu-es
hexagonales et rectaiigidaires, signalées par M. Meunier dans des noyaux
arrondis ou anguleux, ne constituent une détermination séiieuse d'aucun
minéral, surtout en l'absence de l'emploi des propriétés optiques.
M Au point de vue chimique, nous ne craignons pas d'affirmer que, par
un simple triage mécanique, M. Meunier n'a pu effectuer une séparation
assez nette des produits cristallins qu'il avait obtenus pour en (ixer la véri-
table composition. D'ailleurs, les roches sur lesquelles il opérait étaient
complexes, et les parois des creusets de biscuit, dont il se servait, ont dû
eu modifier encore singulièrement la composition, de telle sorte qu'on ne
])eiil méma prévoir à quel produit il est arrivé.
[') Comptes icndns, séance du 1 i novembre 1878, |). 787 de ce volume.
( 83i )
» Enfin, an point de vue pétrographiqiie, nous sommes étonnés de !>a
conclusion sur la place qu'il assigne à sou produit, entre les rélinites et les
porphyres. Ce fait et plusieurs autres, tels que la production de la struc-
ture fluidide par recuit, l'obstacle que les gaz inclus dans les roches vi-
treuses, après un recuit de huit jours, opposent à la dévilrificafion, sont en
contradiction avec les données acquises par la pétrographie moderne.
» Ajoutons enfin, relativement à l'orthose, que, loin d'avoir obtenu des
résultats analogues à ceux qu'annonce M. Meunier, nous constatons, au
contraire, une différence marquée entre ce feldspath et tous les autres, sous
le rapport de sa structure après reproduction [)ar fusion ignée. L'orthose
ne prend pas ainsi la structure cristalline ordinaire, et cette difficullé fait
pressentir la nécessité de l'intervention des éléments volatils dans la genèse
des roches acides.
» C'est donc à tort que M. Meunier généralise une observation que
M. Michel Lévy avait introduite incidemment à la fin d'une Note tout
entière consacrée à l'étude des structures des roches acides. D'ailleurs, les
expériences de M. Meunier ne sont que la répétition de celles que James
Hall fit en 1798. J. Hall a fondu également des roches naturelles, les a
soumises à un recuit prolongé et a constaté que les culots ainsi obtenus
présentaient parfois une structure cristalline.
» Seulement il n'a pas cru posséder les données suffisantes pour déter-
miner la nature des minéraux produits ».
CtJiMlE INORGANIQUE. — Note au sujel (le i élément appelé mosandnnn ;
par M. J. Lawiience Smith.
(Commissaires : MM. Daubrée, Des Cloizeaux, Friedel.)
« Dans une Note récemment présentée à l'Académie ('), M. Marignac
paraît croire que le petit spécimen d'oxyde, résultat d'une de mes préci-
pitations fractionnaires, que je lui ai envoyé, contient une quantité telle-
ment grande de terbine, qu'on devrait le classer avec la terbiue.
» Bien que je susse parfaitement que j'expérimentais sur des terres mixtes,
dont l'une était différente de toutes celles que l'on peut regarder comme
bien définies, je préférai la référer à la terbine hypothétique, jusqu'à ce
qu'on eût appris quelque chose de précis sur la nature et les réactions de la
terbine.
Comptes rendus, août 1878, p. 281 de ce volume.
1 10.
( 832 )
» Mais en recevant la lettre de M. Marignac, du 4 niai 1878, dans laquelle
il m'informait que M. Soret avait examiné la terreaux rayons nllra-violets
du spectroscope, il écrit :
n Aujniird'lini, cet examen a pu être f^it, et il confirme entièrement mes prévisions; votre
terre présente la même raie d'absorption, voisine de H, que ma lerhine. Elle offre aussi
toutes les raies que nous avons été conduits à attribuer à la quatrième terre i encore non
nommée) de l'yttria, mais notablement plus faible que ma lerbine. »
» Les choses étant ainsi, et en in'appiiyant sur les observations de
MM. Marignac et Soret, je n'hésitai pas davantage à donner le nom d'oayrfe
de mosandniin à cette quatrième terre, existant dans celles que j'avais expé-
rimentées pendant plus d'un an et demi comme présentant de nouveaux
caractères et dont je tn'occtipe encore.
« Le3i décembre 1877, M. Delafontaine m'annonçait qu'il croyait aussi
avoir ttou\é une nouvelle terre dans ce qu'on appelle le groupa yllria de
ces oxydes. C'est de cette terre que parle fd. Marignac; mais d ne l'a pas
encore examinée, car, dans le paragraphe final de sa Note à l'Académie
des Sciences, en discutant l'exactitude de mes conclusions au sujet de la
terre X, il dit :
n 11 reste à établir, par des recherches ultérieures, si cette terre X existe bien re'ellement,
si elle est identique, comme nous le supposons, avec celle dont M. Delafontaine a signalé
l'existence dans la samarskite ('). •
» Maintenant, si la déduction de l'examen spectroscopiqiie de M. Soret
ne doit pas être considérée comme bien établie, il notis faut attendre jus-
qu'à ce que bs différentes terres en question soient obtenues chitniquement
pures ou à peu près.
» Afin d'établir clairement devant l'Académie la nature de mes préten-
tions au sujet de certaines des terres contenues dans le minéral samars-
kite, il est important que j'indique les dates auxquelles j'ai publié les ré-
sultats de mes recherches.
» 1^'' mai 1877 (-}. — Je publiais les résidlats de mes travaux sur les nio-
bates américains, e.i observant deux nouveaux minéraux dans ce groupe;
j'attirais également l'attention sur ce fait, que les terres classées dans le
groupe cérium de la samarskite ne contiennent que peu ou point de cé-
rium.
(') M. Delafontaine parlait de la philip|iine, qu'il a d''crite depuis, et dont le sulfate
sodicophilippiquc est même plus soluble que le sel Ci)rres])ondant de l'erbia [Comptes rendus,
t. LXXXVII, octobre 1878, p. 56o).
(') American Journal of Sciences, mai 187';'.
( 833 )
» 8 mai 18770. — J'annonçais à l'Académie des Sciences de Philadel-
phie que j'avais démontré l'absence de cériiim et la présence de ce que je
considère comme une nouvelle terre dans le minéral samarskite.
» Mai 1877 ('). — Je remettais entre les mains du professeur James
D. Dana, éditeur de Y American Journal of Sciences, un paquet cacheté conte-
nant la copie d'une lettre adressée à M. Delafontaine le 5 mai 1877, et dans
hiqutUe je lui donnais un compte rendu détaillé de la nature de mes expé-
riences et de ma nouvelle manière d'isoler la thoria, par l'hyperchlorate de
potasse, des autres constituants de la samarskite. D'après mes premières
recherches, elle contenait environ { pour 100 de cette terre, ainsi qu'im
peu de didymium. Voici un extrait de celte lettre :
« J'ai soumis à une foule d'expériences cette partie des oxydes de la samarskite, et le
résultat de mes recherches est que, tandis que les terres précipitées, comme les oxydes de
cérium, par les sulfates de potasse ou de soude, ne contiennent qu'en petite quantité les
oxydes de thorium et de didymium, et peut-être aussi de lanthanum et de cérium, sa masse
est une nouvelle terre appartenant à celte classe de précipités, terre que j'ai déjà annoncée
et signalée au professeur Dana dans une lettre particulière, destinée à n'être publiée qu'alors
que je serai absolument certain que je ne me trompe pas. «
» 22 septembre 1877 ('), — Je déposais à l'Académie des Sciences de
Paris un paquet cacheté contenant le résumé de ce qui précède.
» Les dates ci-dessus indiquent mes documents publiés et les informa-
tions officielles et inédites, en ce qui concerne les terres contenues dans ta sa-
marskite précipitée d'une solution concentrée de nitrate ou de chloride par une
solution concentrée de sulfate de potasse ou de soude, avec un excès de sels ajoutés
au mélange, lesquelles, après isoleinent de toutes traces d'yttria et d'erbia,
ont donné des oxydes de différentes couleurs lorsqu'on les a traitées par
les précipités fractionnaires, et dont l'une au moins, appelée par moi mosan-
dram, est nouvelle.
» Certain dès lors que, jusqu'à ce qu'on ait découvert une bonne méthode
d'isoler les terres, meilleure que celles qui sont actuellement eu pratique,
peu de progrès seraient faits dans l'étude de ces terres dont l'acciunulation
est si r;ipide (d'après les recherches récentes du professeur Delafontaine),
mon attention s'est tournée vers l'accumulation des matières et la méthode
d'isolement.
(I) Proceedings Academy o/ Sciences. Philadelphia, 8 mai 1877.
(') Paquet cacheté déposé entre les mains du professeur J.-D. Dana.
(■') Commîtes rendus, 1877, 2= semestre; t. LXXXVII, ]•. l\5.
( 834 )
» J'en ai, en ce moment, 600 ou 800 grammes, et j'ai fait choix de la
méthode de précipitation fractionnaire par l'ammoniaque.
» Nous ne devons pourtant pas espérer obtenir très-rapidement des ré-
sultats positifs au sujVt de ces terres, alfemlu que la terbia, que nous con-
naissons depuis si longtemps, est encore à 1 état d'incertitude, et que même
la didymia, que nous avons depuis quelque temps considérée comme si
bien définie, menace d'être subdivisée en d'autres terres.
» Un mot au sujet de M. Delafontaine, et de ses recherches sur les terres
de la samarskite. Il est évident qu'il s'occupait de cette étude indépen-
damment de moi et que nous avons à nous féliciter de voir que cette
étude est tombée entre les mains d'un élève si habile du chimiste distin-
gué, M. Marignac, dont je considère les recherches dans la Chimie minérale
comme un modèle de précision à citer comme exemple à nos jeunes chi-
mistes.
» J'ajouterai que je ne considère en aucune manière M. Delafontaine
comme empiétant sur mes recherches; je me suis mis et me mets encore à
sa disposition, pour fournir à mon éminent compatriote et confrère toutes
les matières brutes de nature à faciliter ses recherches. Je ne doute pas que,
dans un temps donné, nous ne recevions de lui des renseignements précis
sur les nouveaux éléments qu'il a signalés.
» Quant à moi, je réclame simplement la priorité pour avoir appelé l'at-
tention du monde scientifique, par des documents publiés et autres, sur
l'absence de l'oxyde de cérium et sur les nouveaux caractères de certaines
des terres existant dans le minéral samarskite, et pour en avoir signalé
parmi elles une nouvelle, que j'ai appelée ntosandnim, »
M. A. Basi\ adresse une Note relative au chauffage et à la construction
des wagons des chemins de fer.
(Commissaires : MM. Morin, Tresca.)
M. GiBOux adresse une Note sur la nocnité de l'air expiré par les phthi-
siques.
(Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.)
M. A. EsccFFiER, M. V. CouGiT, M. G. Batiste adressent diverses
Communications relatives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
( 835 )
CORUESPONDAIVCE.
M. le Ministre DE LA GuERKE informe l'Académie qu'il a désigné M. Faye
et M. Chastes pour faite partie du Conseil de perfectionnement de l'École
Polytechnique, pendant rannée scolaire 1 878-1 879, au titre de Membres de
l'Académie des Sciences.
M. A. Bertin prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les
candidats à l'une des deux places d'Académicien libre, actuelleiuent va-
cantes.
L'Académie de Stanislas, de Nancy, adresse le Volimie de ses Mémoires
pour l'année 1877, qu'elle vient de publier.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, un Volume adressé par M. le Ministre des Travaux publics
et portant pour titre : « Conseil supérieur des voies de communication.
Première session, 1878 ».
M. le Maire de Saint-Juliex-du-Teuroux (canton de Lassay) (Mayenne)
adresse à l'Académie une copie de l'acte de décès de l'illustre Académicien
de Réaumur, décédé en son château de la Bermondière et inhumé, le 19 oc-
tobre 1757, dans l'église de Saint-Julien.
La commune de Saint-Julien entreprend, en ce moment, la reconstruc-
tion de son église. M. le maire informe l'Académie que le tombeau de
Réaumur sera transféré dans la nouvelle église, avec tout le respect dû à
sa mémoire.
(Renvoi à la Commission administrative.)
ASTRONOMIE. — Etoiles doubles. Groupes de perspective certains.
Note de M. C. Flammarion, présentée par M. Faye.
« La comparaison de toutes les mesures micrométriques d'étoiles doubles,
complétée par des mesures nouvelles, établit que tous les couples suivants
ne sont que des groupes optiques dus à la rencontre sur le u.ème rayon
visuel d'étoiles situées l'une au delà de l'autre dans l'espace et animées
de mouvements propres différents. Ce sont les premières qui seront à
( 836 )
retrancher d'un catalogue des véritables étoiles doubles ou des couples
physiques. PUisieurs de ces groupes de perspective présentent de grands
écarlements angulaires; quelques-uns, au contraire, sont très-serrés. On.
en remarquera dont les codiposanles offrent le même éclat, ce qui montre
que (les étoiles de même grandeur apparente peuvent être à des distances
très- différentes de nous. On en remarquera aussi dont les couleurs pré-
sentent (les contrastes réels, ce qui montre qu'il y a des étoiles bleues ou
vertes isolées. Quelques-uns de ces couples ont été observés depuis plus
d'un siècle, tels que o Baleine dès i6B3, un compagnon optique de Pro-
cyon dès 1692, Ç du Lion dès 1755, etc. J'ai déterminé les éléments du
mouvement du compagnon de chaque étoile, en calculant sa direction
moyenne (comptée à partir du nord) et sa vitesse annuelle, d'après l'en-
semble des observations. (Quelques groupes n'ont pas été récemment
mesurés, soit par moi, soit par les astronomes qui ont bien voulu se mettre
à ma disposition pour ces mesures si importantes : j'ai inscrit entre paren-
thèses la dernière mesiu'e; mais le calcul du mouvement n'a pu être fait,
quoique ces groupes soient, eux aussi, cerlainement optiques.)
Nom DirecHun
ou Antïle Distance du Miesse
consteilulion. N" x. 2\,lsgo DP, ,1890 GiaiiJcuis. Couleurs. actuel, aclueilc. muuv oniiuelle-
ti m s , 0 „ o „
a An(ironiède [797] o. a. 11 ()i.a4 2,3— 11 blanches 271 ~i Sai 0,19
Anciromètie 23 11.20 90.21 7,5—10 jaunâtre etbieiiât. 3jo IS,5 igO 0,12
Andromède [G] i3. 7 J2.32 7,4— 9,J blanches ij C2 2ij o,35
42 Poissons.. 27 1G.12 77.11 0,8—11 jaune et verte. . . 33; 28 21G 0,11
49 Poissons.. 32 24. 35 74-37 G, 8— 10,6 blanches loG 17 101 0,08
Poissons... 63 43. .56 78.30 8,5— 11 jaunes 222 14 267 0,27
0-^ Poissons. . . — 59.35 58.28 ABG,o— y,o jaune et bleue . . (294) (56) à ri^observer.
■^ Cassiopée . . 117 1. 17.27 22.39 AB4:0 — 9j5 jaune et bleuâtre. io6 29 246 0,07
B double.
Poissons... 123 20. 5o 90.46 7,9 — 10 blanches 353 29 319 o,45
Poissons... i32 25.35 73.40 7,0 — 10 blanches 353 3} 328 0,24
Poissons... 142 33.28 75.22 8,2 — 8,5 blanches 027 18 100 0,22
Triangle... 1(3 33. 3i 56. 16 7,7— 9 Jaunes (32o) (33) àréobserver.
Bélier 173 4i-25 O9.29 8,2 — 9,0 blanches 343 13 14 0,11
Triangle... 197 34. o 55.17 7i3— 8,3 blanches 233 22 233 0,11
0 Baleine.... — 2.i3. 7 93. 3i \ar — 9,5 rouge et bleuâtre. 82 118 i4 o,34
6 Persée.... 296 35.39 4' -17^0 4 — 10 jaune et grise .. . 218 68 ( ' )
41 Btilier [83] 4^.55 63. 1 4 quadruple de perspective. Type reniarq. des mouv. optiques.
7 Taureau... 4'2 3.27.20 65.56 AC7,o — 10 blanche et bleue. 60 22 32o o,o5
Taureau 39 43o 34- 8 85. 16 Tri|)Ie. AB restent fixes. C marche en li.^iie droite : àréobserver.
Eridan 436 35. 11 io3. o 7,2— 8,5 blanches 23i 34 247 0,09
(') Smylh avait trouvé 27" en i833 pour la distance. J"ai trouvé 68" en 1S77. 11 n'y a pas d'autres
observations. Mouvement rapide si lu mesure de Smyth est exacte.
( 837 )
Nom
ou
CODStellation.
S' :.
JR.isso
Persée ....
434
h m s
36. 6
Persce. . . .
447
40. s
o' Eridan
5i8
4- 9-49
Âldèbiirnn
29. 2
19 II. Girafe..
634
5. 2.47
Orion ....
65 1
4. .3
\ Cocher . . .
11,3
10.40
II I Taureau..
r>7ii
17.25
Orion
735
27. I
Orion
So. 5o3
49- 7
0 Cocher . . .
[213]
51.32
Orion . . . .
853
6.2.28
Cocher . . .
861
3.46
Lynx
878
10. 12
Cocher . . .
(i54)
35.5:
56 Cocher . . .
[M\]
38. 5
45 Gémeaux .
(i65)
7.1.29
Procyon . .
—
33. 2
Potlux .
- 37.59
Gémeaux . 1 142 7. ji .39
Cancer . . . i23o 8.21 .37
Gr. Ourse. 1234 23. 5i
Lynx 1236 23.57
Lynx 1240 25.37
Cancer ... 0119 26. 7
Lynx 1263 37. 7
(î Cancer ... 37.52
Gr. Ourse. i32i 9. 6.32
Lion 1324 6.59
Gémeaux . 1327 8.26
Hydre.... 1329 9.37
Lion i36 ( 2( .59
3o
27
37
1 10
114
20
17
121
75
38
Ansie Dîslanie
D.P., 18S0 Granileurs. Couleurs. aclucl. ocluelle.
o ' o »
52. O 7,5 — 8,0 jaune et bleue.. . 87
52. I 7,7 — 9,2 blanches 172
97.49 AD4 ,5— 12 A orange 148
AE4 , ') — Il ,4 339
73.44 1,6—11 orange et bleue. . 3 3,2
10.54 4,7— 7,9 jaunâtre et bleuàt. i
97.13 8,4— 9,8 blanches 55
5o. o 5,2 — 8,7 jaunes i4
72.44 ^ — 9 blanches 271
96.35 8,2—9,0 blanches 352
76. 4 AB7 — g blanche et bleue. ii5
AC7 — 8 blanches 336
02.48 AIi3,4 — II blanches 293
AC3,4 — 10 blanches 349
78.19 7,8— 8,3 blanches 349
59.14 AB7,5— 8,0 blanches (16)
27.33 7,5—11 jaunes 325
49.15 6,7— 8,4 jaune et pourpre. 12g
46.18 6,0— 8,5 blanche et lilas.. . 22
73.52 5,0 — 10,7 jaunes 74
84.34 AE 1,4 — 11 A blanche 3i4
AF 1,4— 8,0 80
AG 1,4— 8,5 286
61.41 AB2,o— Il A jaune 72
AC2,0 — 12,5 90
AD 2,0 — 10 7Ï
76.17 7,6—10 jaunâtres 257
72.45 8,3—10 blanches 192
34.14 7,0—9 jaunes 6g
57.41 8,0 — 8,5 blanches 116
56.10 7,2 — 10,2 blanches 73
81. 7 8,0 — Il A jaune 204
47.51 7,0— 7, j blanche et rouge. ig
71.25 4,0— 13 A blanche ii4
36.46 7,"= 7,0 jaunes 5()
63.20 8,4 — II A jaune 35o
61.35 AB 8,0— ij,2 blanches - . 79
AC 8,0 — y,o blanches ^5
90.44 8,0— 8,1 blanches 68
69.28 7,7 — 9,2 blanches i55
Dircclion
du
uiouv.
Vitesse
annuelle.
72
97
32
0,04
0,08
4,10
A lernaire.
32 4,10
a6(')o,i5
i5i (-)o,36
16 0,26
32 j 0,82
271 0,26
347 0,16
5,7 3i8 o,65
232 Triple optique.
45 333 o,i3
128 Triple optique.
27 35 0,11
(66) àréobs.Bdoub.
3 ,0
4'
34c (■'
371
175
205 ('
229
22
3l
22
36
23
26
39
41
20
I I
14
26
22
16
3
10
174
2
41
0,1 3
o,i4
o, i5
o, 10
1,21
85 0,66
i64
164
<9
0,17
o,o5
o,o3
à réobserver.
id.
id.
22 0,71
344 0,27
i54 0,09
à rcobserver.
id.
triple non tern.
233 0,12
à réobserver.
(') D'après mes observations, la petite étoile ne reste pas fixe au fond du ciel, car, dans ce cas, sa
position devrait être, en parlant de i836, 32°, 5 et 112".
(^) B a un mouvement réel, presque parallèle et contraire à celui de A, et plus rapide.
(^ ) Ces trois compagnons sont optiques. Le coin[)agnon plus rapproché que M. Olto Struvc a annoncé
avoir découvert en 1873 cl suivi pendant deux ans n'existe pas.
(') L'étoile C, qui n'avait pas été mesurée avant mon observation, complète ce groupe optique.
C. R., 187S, 2° Semestre. (T. LX\XV1I, K" 22.) I I •
( 838 )
Nom
nu
constellalion. N° I. 31,1880
Il ni s
Ç eLj5 Lion. i,i8 lo. g.So
Lion 1472 40'39
Gr. Ourse, i486 47-52
Gr. Ourse. So. 621 u. 3.57
Dragon... i5iG 7.25
Lion S0.120 10.54
T Lion 1 , 19 21 .46
90 Lion i552 28.28
Vierge 59. 1604 12. 3.i5
Lévriers.. 1607 5.3o
7 Crois . . . .H,53i7 24.30
Vierge... 1609 29.82
Corbeau. . 1664 32. G
Chevelure. 1678 09.25
Vierge... 1682 45. 8
Angle
I>.P..1880 Grandears. Couleurs. actuel.
o , 0
C5.55 3,8 — 6,0 jaune et blanche. 34 1
AC 3,8—11 jaune et blanche . 3o6
76.24 7,8—8,5 blanches 38
37.15 7,5— 8,8 jaunes 102
23.20 7,5= 7,5 blanches Sg
i5.52 7,0 — 7,5 blanches 91
96.29AC6,5 — 8,0 blanches 97
86.29 5,0 — 7,0 blanches 172
72.32 AC 5, 8 — 9,0 blanches 235
loi . 1 1 AC 6,5 — 8,0 jaunes 93
53. i5 7,8—8,3 blanches 358
146.27 2,0— 5,0 blanches 36)
101.23 AB 8,0— 3,1 très-blanches.... 3".i
AC 8,0— II très-blanches 69
ioo.5i 7,2 — 8,7 orange et bleue . . 252
74-58 6,5 — 7,3 blanche et jaune. 200
99.41 6,5— 9,5 topaze et pourpre 3o6
Direction
Distance
du
Vilesse
actnelle.
mouT.
annuelle.
3i.j
240 (' ) 0
it
36
i5
o,o5
29
100
0,02
58
/ *
0,35
9,3
■ 94
0,40
Gi
à réobserver.
A est double.
92
280
0,120
64
235
0,10
42
288
0,32
3i
118
0,10
(99)
àréoh
pscrver.
27
Triple
1 par
34
perspective.
20
193
0,17
32
109
o,i4
^ 32
161
o,o5
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sw le nombre des arrangements complets où les
éléments consécutifs satisfont à des conditions données. Note de JM. D. André,
présentée par M. Hermite.
» I. Lorsqu'on assemble m objets ou éléments distincts n à n, de toutes
les manières possibles et en tenant compte de l'ordre, on forme ce qu'on
appelle d'ordinaire les arrangements de m objets n à n. Ces arrangements
sont simples ou complets : simples, si un même objet n'entre qu'une fois
dans un même arrangement; complets, s'il peut y être répété un nombre
de fois quelconque non supérieur à n.
» Faisant abstraction des arrangements simples, nous ne nous occupons
ici que des arrangements complets, et nous considérons les problèmes par-
ticuliers compris dans cet énoncé général :
)i Parmi les arrangements complets de m objets n à n, combien y en a-t-iloh
les éléments consécutifs satisjont à des conditions données?
» Ces problèmes particuliers sont en nombre illimité, car les conditions
(') 'Ç n'a qu'un faible mouvement. Le déplacement est dû surtout à 35. La nouvelle étoile C
a été mesurée par moi pour la première fois.
(') Ne s'accorde pas avec le mouvement propre adopté pour t(— o',ooi et -+-o",o2). Si la
petite étoile est fixe, ce mouvement propre doit être positif en ascension droite.
(«39)
imposées aux éléments consécutifs peuvent varier à l'infini. Ils sont diffi-
ciles, ou du moins réputés tels. Voici une méthode générale qui permet de
les résoudre tous d'une manière simple et uniforme.
» II. Supposons formés tous ceux des arrangements complets de m objets
n A n oix les éléments consécutifs satisfont aux conditions données ; ne
considérons plus que ceux-là, et appelons-en X„ le nombre.
M Si nous considérons les parties terminales de ces arrangements, c'est-à-
dire les groupes d'éléments consécutifs qui les terminent, ces parties termi-
nales satisfont aux conditions qu'on a imposées aux éléments consécutifs.
Dans chaque cas, ces conditions fournissent un moyen très-net de classer
ces parties terminales des arrangements considérés et, par suite, ces arran-
gements eux-mêmes. Cette classification est le fondement de la méthode que
nous exposons.
» Distribuons donc nos arrangements « à n en différentes classes , et
soient A„, B„, C„, ... les nombres de ces arrangements compris respecti-
vement dans ces classes. Nous aurons
X„ = A„ + B„ -h C„ -t- . . . ,
et il nous suffira évidemment, pour obtenir X,,, de déterminer les expres-
sions de A„, B„, C„, ... et de les ajouter.
» Pour déterminer ces dernières expressions, comparons les arrange-
ments n à n, classés comme nous venons de le faire, aux arrangements
n — 1 l\n — \ , n — 2 k n — 2, . . . , qui satisfont aux mêmes conditions et
que nous supposons classés de la même manière; puis cherchons de quelle
façon nous pouvons, de ces arrangements n — i 'a n — i,n — 2 à « — 2, . . .,
déduire d'abord les arrangements n à n dont le nombre estA„, ensuite les
arrangements 7i à n dont le nombre est B„, puis C„ et ainsi de suite. Ces
considérations nous donnent entre A,„ B,„ C,,,... d'une part, A„_,, B,,_,,
C„_,, . ., A„_2, B„_2. C„_o, . . ., etc., de l'autre, des équations dont le nombre
est juste égal à celui des espèces de noire classification.
1) Entre ces équations et celles qu'on en tire en faisant varier «, séparons
les inconnues , c'est-à-dire déduisons de toutes ces équations, à l'aide d'éli-
minations convenables, des équations nouvelles ne contenant plus, la
première que des quantités A, la seconde que des quantités B, la troisième
que des quantités C, . . . . Ces dernières équations montrent que les quan-
tités A„, B„, C„, . . . sont chacune le terme général d'une suite récurrente
dont elles expriment la loi.
» Nous pouvons toujours calculer directement les premières valeurs de
A„, c'est-à-dire les nombres A,, Aj, A,, . . . . Ces nombres connus, la loi de
I I !..
( 8/,o )
récurrence relative à A„ nous permet d'écrire l'expression générale de A„.
On écrira de même celle de B„, celle de €„, et ainsi de suite. Toutes ces
expressions générales déterminées, il suffira de les ajouter pour avoir X„,
c'est-à-dire pour obtenir la solution même du problème considéré.
M III. La méthode générale que nous venons d'exposer se réduit, en
définitive, aux quatre opérations suivantes, dont les deux premières sont
purement combinatoires et les deux dernières purement algébriques :
1° Distribuer tes arrancjemenls dont on cherche te nombre X,; en différentes
classes^ comprenant des nombres d'arrangements respectivement représentés
par A,„ B„, C„, . . . ;
» 2° Comparer les arrangements n à n aux arrangements n — i an — i,
n — 2 à n — 2, . . . , afin de relier par des équations les nombres A„, B„, C„, . . .
aux nombres A„_,, B„_|, C„_,, .. ., A„._2, B„._2, C„_2, . . ., etc. ;
» 3" Entre les équations obtenues et celles qu'on en tire en faisant varier n,
séparer les quantités obtenues k, B, C, . . . ;
» 4° Des lois de récurrence fournies par cette séparation^ déduire les expres-
sions générales de A,„ B,„ C„, . . . , puis ajouter ces expressions.
» IV. Telle est la méthode générale qui nous permet de résoudre, avec
une grande facilité, tous les problèmes particuliers rentrant dans l'énoncé
général donné en commençant. Nous avons résolu, en l'appliquant d'une
manière absolument littérale, nombre de problèmes se rapportant notam-
ment à l'alphabet, à la musique, au pion du jeu de dames, au cavalier du
jeu d'échecs. Ce n'est que par des applications répétées que l'on comprend
bien le sens, la portée et la commodité de cette méthode. Quant à son im-
portance, il suffit, |)Our s'en faire une idée, de remarquer que cette méthode
permet de résoudre, d'une manière simple et uniforme, une infinité de
problèmes, et que ces problèmes appartiennent à l'Analyse combinatoire,
c'est-à-dire à une partie des Mathématiques où les méthodes générales
étaient jusqu'à présent fort rares, pour ne pas dire inconnues, »
cniMiE ORGANIQUE. — Sur divers dérivés de l'essence de térébenthine.
Note de M. J. de Montc.olfieu.
« J'ai étudié l'action de divers agents et principalement celle du sodium
sur les chlorhydrates de térébenthène. On sait que le bichlorhydrate, traité
par le sodium, a donné à M. Berthelot un seul produit, le terpilène : les
monochlorhydrates, solide et liquide, m'ont fourni des résultats différents,
( 84i )
en ce sens qu'il se forme à la fois des carbures C-'H'* et des carbures plus
hydrogénés.
» 1° Chlorhydrate solidede térébenthène. — Le sodium est ajouté par petites
portions au chlorhydrate fondu et légèrement chauffé : l'action lente d'a-
bord, le sodium surnageant le chlorhydrate fondu, devient bientôt plus
énergique, et il est difficile, à ce moment, d'empêcher qu'il ne se dégage
de l'acide chlorhydrique. Le produit, distillé et rectifié à plusieurs reprises
sur du sodium, est solide à la température ordinaire (quelquefois il se
forme aussi un peu de liquide) et ne paraît pas, au premier abord, différer
du camphène, dont il possède la composition (ou sensiblement), le point
d'ébullition et la faculté de s'unir à l'acide chlorhydrique. Cependant ce
produit, ne contenant plus trace sensible de chlore, n'a pas un point de
fusion constant, et l'étude de ses réactions m'y a fait reconnaître un mé-
lange de deux carbures :
» Le premier, de beaucoup le plus abondant, est du camphène inactif;
» Le second est un hydrure de camphène répondant à la formule C"!!".
L'analyse a donné, en effet :
Trouvé. Calculé C"H".
C 86,62 87,00 86,96
H i3,3o i3,a6 i3,o4
Ce nouveau carbure possède l'odeur et l'aspect extérieur du camphène,
tout en étant moins mou, plus cristallin; son point d'ébullition n'est pas
sensiblement différent. Il s'en dislingue par son point de fusion, situé à
120 degrés environ, et sa résistance remarquable à l'acide sulfurique ordi-
naire ou fumant et même à l'acide nitrique fumant, au moins à froid ; au
contraire, les divers camphènes sont énergiquement attaqués ou polymé-
risés par ces réactifs.
» En même temps que ces deux composés se forme, mais en très-petite
quantité, un carbure qu'on isole de la façon suivante. Ce qui reste dans la
cornue, après l'action du sodium et distillation, est traité avec précaution
par l'eau, pour détruire l'excès de sodium, puis par l'éther. La solution
éthérée, additionnée de noir animal, filtrée et évaporée, abandonne un
carbure visqueux qui, rectifié à plusieurs reprises sur du sodium, devient
à peu près incolore et possède un point d'ébullition constant. Les analyses
ont donné :
Trouvé. Calcule C'"H".
C 87,7 87,2 87,6
H 12,6 12,65 12,4
( 842 )
C'est la formule d'un hydrure de colophène; mais je vois plutôt dans ce
composé Vhjdmre de dicampbène. Ce nouveau carbure bout à 322 degrés
(corr.); sa densité est de 0,9674 à 19 degrés. Il possède le pouvoir rotatoire
à droite [oc]^ = 4- 21° 18' (pouvoir pris avec la solution alcoolique) et en
sens inverse de celui du chlorhydrate générateur qui était [a]D= — 26° envi-
ron, pouvoir normal. Le carbure est à peine coloré, sans dicbroïsme; il pos-
sède une odeur colophéniqne bien marquée et une bien plus grande visco-
sité que le colophène. Il est très-soluble dans l'élher, la benzine, le to-
luène, etc., et se dissout dans cinq parties environ d'alcool absolu;
insoluble ou très-peu soluble dans l'alcool à gS degrés, l'acide acétique
anhydre ou cristallisable, etc. Les acides sulfurique et chlorhydrique n'ont
sur lui aucune action ; l'acide nitrique concentré l'attaque à peine, même
à chaud. Ce carbure ne prend naissance que dans la proportion d'un
dixième et même moins du chlorhydrate de térébenthène.
» Avantde quitter le chlorhydrate solide de térébenthène, je ferai observer
que, malgré l'instabilité du camphène, il lui donne naissance dans un grand
nombre de réactions ; j'ai constaté sa formation avec plusieurs oxydes
métalliques, notamment en distillant sans précautions particulières le mono-
chlorhydrate sur l'oxyde de mercure. Il se forme, en même temps, un li-
quide qui n'est pas du térébène et que je n'ai pas examiné davantage.
» 2° Monochlorhydiate liquide. — Ce composé, renfermant à la fois du
monochlorhydrate solide et, comme l'a montré M. Riban, une petite quan-
tité de bichlorhydrate, donne des résultats fort complexes.
» Le produit brut du traitement par le sodium passe entièrement de i 55
à 180 degrés et est sensiblement inactif. Le seul produit intéressant de cette
réaction se trouve, après une série de traitements dont les détails seraient
trop longs à exposer ici et fractionnement, dans la partie passant de i58 à
1 65 degrés.Il est liquide et sa composition est sensiblement celle d'un hydrure
C"''H"', mais il contient encore une petite quantité d'hydrure de camphène
cristallisé que je n'ai pu en séparer complètement. Le carbure liquide pos-
sède une odeur citronnée agréable; sa densité est de 0,862 à 19 degrés et
son point d'ébullilion situé à i63 degrés environ. Il se dissout entièrement
dans l'acide sulfurique fumant, en donnant un acide sulfoconjugué, dont
le sel de baryte est très-soluble; avec l'acide nitrique finnant, il donne un
dérivé nitré liquide.
» J'ai leconnu aussi dans le produit brut la présence d'une petite quantité
de terpilène, provenant vraisemblablement du bichlorhydrate. De plus, la
partie passant à 178 et au-dessus constitue un carbure C"" H""', reformant
avec l'acide chlorhydrique un chlorhydrate liquide; cecarburene paraît pas
( 843)
différer du camphilène ou térébilène qui a déjà été obtenu par M. Deville
dans d'autres conditions. La difficulté de l'obtenir pur m'a empêché de
l'étudier davantage.
» Je continue l'étude des deux hydrures précédents ( ' ). »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un dérivé cyané du camphre.
Note de M. A. Haller. (Extrait.)
« Dans une Communication précédente, j'ai montré qu'en traitant le
camphre sodé par de l'iodure de cyanogène on obtenait, au lieu de
camphre cyané, un dérivé iodé. Ce dernier produit s'obtient également par
l'action de l'iode sur le mélange sodé.
» J'ai réussi à préparer le camphre cyané en faisant agir le gaz cyanogène
sur le même mélange.
» On traite une solution de loo grammes de camphre dans loo grammes de benzol bouil-
lant entre loo et i lo degrés, par 8 grammes de sodium. Dès que la réaction est terminée, on
éteint le feu et l'on fait passer le courant de cyanogène bien sec. La liqueur se fonce et
s'épaissit ; on arrête l'action du gaz dès qu'elle commence à tourner au rouge.
» Pour isoler le nouveau dérivé, on lave la solution avec de l'eau, dans un entonnoir à
robinet. Après soutirage de ce dernier liquide, qui renferme du cyanure de sodium, on agite
l'hydrocarbure avec une solution de soude étendue. On sépare par décantation. Celte opé-
ration est répétée plusieurs fois, jusqu'à ce qu'une portion des dernières eaux de lavage ne
précipitent plus par l'acide acétique.
« Les solutions provenant de ces différents traitements sont réunies et additionnées
d'acide acétique ou chlorhydrique jusqu'à réaction légèrement acide. Le précipité blanc qui
se forme est lavé, desséché à l'étuve et dissous dans l'éther. Cette solution donne, par l'éva-
poration, des cristaux blancs, se présentant le plus souvent sous la forme de prismes à base
rectangulaire, surmontés de biseaux.
» Cecorps répond à laformuleC'H'^CAzO; c'est la formule du camphre
dans laquelle un atome d'hydrogène a été remplacé par CAz. Il est sohible
dans l'alcool, l'éther, le chloroforme, l'acide acétique cristallisable. Les
lessives de soude et de potasse le dissolvent également. Si la solution est
concentrée et faite à chaud, le liquide se prend en masse par le refroidisse-
metit. L'éther l'enlève facilement de ces dernières solutions, ce qui prouve
qu'il n'y a point combinaison. Il fond à 127-128 degrés, en se volatilisant
en partie. Il entre en ébullition vers aSo degrés, avec commencement de
décomposition.
{ ' ) Ce travail a été fait au laboratoire de M. Schiitzenberger, au Collège de France.
( 84/, )
» Camphre cyonobromé. — Ce composé s'obtient en traitant une solution
sulfocarbonique du corps précédent par du brome, dans les proportions
indiquées par l'équation
C"H'*AzO+ Br- = BrH + C"H'''BrAzO,
« Il suffit de chauffer légèrement le mélange et de l'exposer ensuite au
soleil. Dès qu'il ne se dégage plus de II Br, on chasse le sulfure de carbone
par distillation et l'on expose le résidu pulvérisé à l'air. On reprend par de
l'alcool et l'on fait cristalliser.
» Ce corps se présente sous forme de beaux cristaux, brillants lorsqu'ils
sortent des eaux mères, mais se ternissant facilement à l'air. Il est plus
soluble dans l'alcool, l'éther, le sulfure de carbone, que le camphre cyané.
» Je me propose de continuer l'étude de ces dérivés et d'essayer sur
eux l'action des agents oxydants et réducteurs. »
CHIMIE INDUSTRIELLE. — Action des sels de chrome sur les sels d'aniline
en présence des chlorates. Extrait d'une lettre de M. S. Grawitz à
M. Dumas.
« On a signalé, il y a deux ans, l'énergie vraiment extraordinaire des
sels de vanadium, qui déterminent, avec les sels d'aniline, en présence des
chlorates, la formation du noir, à la dose infinitésimale de 5 milligrammes
par litre de couleur non épaissie.
» Le vanadium est rare et très-cher : le bivanadate d'ammoniaque vaut
environ i5oo francs le kilogramme. On a cherché vainement à lui trouver
un remplaçant, sans songer à essayer le chrome, qui est son voisin le plus
proche dans la classification naturelle des métaux.
)) Or les sels chromiques agissent avec une énergie encore plus grande
que les sels vanadiques. yt; de milligramme de bichromate de potasse, pour
125 grammes de sel d'aniline dissous dans i litre d'eau, développe encore
le noir. L'essai se fait très-facilement en formant une encre et développant
le noir sur du papier.
)) Dans la pratique industrielle, l'emploi des sels chromiques à la place
des sels vanadiques présente des avantages nombreux, sur lesquels il n'y
a pas lieu d'insister ici. Mais j'ai cru devoir signaler ce fait à l'Académie,
parce qu'on avait cru pouvoir présenter celte action sur les sels d'aniline.
( 845 )
en présence des chlorates, à doses infinitésimales, comme caractéristique
des sels de vanadium, et proposer même de l'utiliser pour déceler quali-
tativement ce métal. On voit qu'on s'exposerait ainsi à de graves erreurs. »
PHYSIOLOGIE. — Sur Inaction physiologique du borax. Note de M. E. de Cyon,
présentée par M. Vulpian. (Extrait.)
« J'ai entrepris une série d'expériences directes sur la valeur nutritive
de la viande conservée par le borax et sur l'action physiologique de cette
substance.
» Ces expériences ont été faites simultanément sur trois chiens adultes.
La valeur nutritive du borax, ainsi que son action sur l'économie générale,
ont été étudiées par la détermination exacte des recettes et des dépenses
quotidiennes de ces animaux, avantet pendant leur soumission à un régime
de cette substance.
» Pour des raisons faciles à apprécier, j'ai soumis les chiens, pendant
foute la durée des expériences, à une alimentation exclusivement albumi-
noïde; c'était donc surtout l'azote contenu dans l'urine qui me servait à
déterminer la transformation subie dans le corps par les aliments.
» La première série de mes expériences, faites avec la viande conservée
par le procédé inventé par M. Jourdes, jusqu'à vingt-quatre jours, m'a
montré que cette viande garde, outre l'aspect et le goût, toutes les qualités
nutritives de la viande fraîche.
» Le poids du chien A a augmenté, pendant quatorze jours, de 2 kilogrammes sur 17 qu'il
avait auparavant; le second chien, B, est monté de 18 kilogrammes à 23''^, 7 pendant le
même laps de temps. La quantité de borax absorbée pendant cette première période était de
4 grammes par jour.
» L'analyse de l'urine démontrait que tout l'azote de la nourriture qui ne restait pas
dans le corps, comme surcroît des tissus formés, quittait l'organisme dans l'urée. La viande
consommée était donc réellement assimilée.
» Les expériences avec du borax ajouté à la nourriture fraîche ont été
exécutées avec des doses montant jusqu'à 12 grammes par jour.
Le chien A est arrivé, en dix jours, de 19,2 à 22,i5o
Le chien B » 23,7 à 25,6
Le chien C » I2,6 à i5,7
» Chez les deux premiers chiens, la quantité de viande donnée en vingt-quatre heures est
C. R., 1S7S, 2- Semestre. (T. LXX.XV11, N" 22.) I I 2
( S/i(] )
restée presque la même avant et pendant les expériences. Le chien C, qui ne consommait
de viande saris bora.r. que de 35o à 5oo grammes par jour, est arrivé, grâce au borax, à en
avaler et assimiler i25o grammes.
» Vu ralimenlation exclusivement albuminoïde de ces animaux, la sub-
stitution de borax au sel marin et l'action physiologique du premier de
ces sels, il est permis de conclure de cette seconde série d'expériences :
» 1° Que le borax ajouté à la viande, jusqu'à 12 grammes par jour
(quantité dix fois plus grande que celle que nécessite le procédé Jourdes),
peut être employé en nourriture sans provoquer le moindre trouble dans
la nutrition générale;
» 2° Que le borax substitué au sel marin augmente la faculté d'assimiler
la viande et peut amener une forte augmentation de poids de l'animal,
même quand l'alimentation est exclusivement albuminoïde.
» Je dois pourtant faire observer que l'action du borax, telle que je l'ai
établie par mes recherches, ne se rapporte qu'au borax pur, c'est-à-dire ne
contenant ni les sels d'alun et de plomb, ni le carbonate de soude qui se
trouvent habiluellement mélangés au borax du coimnerce. »
A 4 heiHvs un quart, l'Académie se forme en Comité secret.
COMITE SECRET.
La Section de Médecine et Chirurgie, par l'organe de son doyen, M. J.
Cloquet, présente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante,
dans son sein, par le décès de Claude Bernard.
En première ligne M. Gubler.
En deuxième ligne M. Charcot.
En troisième ligne M. 3Iai{ey.
E71 qualriéme ligne, M. P. Bert.
En cimpiième ligne M. Ar.m. Moreau.
Les titres de ces candidats sont discutés.
L'élection aura lieu dans la prochaine séance.
La séance est levée à 6 hemes un quart. J. B.
( 847 )
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du i8 novembre 1878.
(suite.)
Vin je de la Coinision aslronomicn mexicana al Japon, para observar el It an-
silo del planeta Fénus jiorel disco del Sol, el 8 de diciembre de 1874; por Fr.
DiAz CovARRUBiAs. Mexico, imp. C. Ramiro, 1876; i vol. in-8°. (Renvoi
à la Commission du passage de Vétnis.)
Jnnaes do Observalorio do infante D. Liiiz; vigesirao segiindo, anno 1876;
vol. XIV. Lisboa, Imp. nacional, 1877; in-f".
Jnnaes do Obseiualorio do infante D. Luiz. Temperatura do ar em Lisboa,
1856-1875. Lisboa, Imp. nacional, 1878; in-folio.
Postos meteorologicos, 1876. Primeiro semestro . Jnnexos ao volume XIV
dos « Jnnaes do Observalorio do infante D. Luiz ». Lisboa, Lallemant, 1877;
in-folio.
Proceedincjs of the royal irish Academy ; vol.I, n'' 12; vol. II, n" 7; vol. III,
n° i; vol. X, n" 4. Dublin, 1870-1877; 4 liv. in-8''.
The transactions oj the royal irish Jcademy ; vol. XXV!, p. 249 à 474.
Dublin, 1877-1878; 10 liv. in-4°.
Jstronomical observations taken to the end of 1877, at the private obseivatory
of J. GuRNET Barclay; vol. IV. London, Williams and Norgate, 1878;
in-4°.
Figures of characterislic britishfossils ivith descriptive remarks; by W. Hel-
LiER Bailt; Part. IV, PI. 3i-42. London, John van Voorst, 1875; in-8°.
The proceedincjs ofthe linnean Society of New South TVales ; vol. II, Part
Ihethird. Sydney, 1878; in-8°.
Ophiuridae and astrophylidae ofthe « Challenger » expédition; by Th. Ly-
MAN;Part. 1. Cambridge, sans date; in-8^.
Bullettino meteorologico del reale Osservatorio di Palenno; anno XIII, vol.
XIII, 1877. Palermo, Lao, 1878; in-4°.
// canto degliuccelli. Note di Fisiologia e Diologia zoologica in rapporta allô
scella sessuale e alla lolta per l'esistenza, raccolte da L. Paolucci. IVIilano,
Bernardoni, 1878; in-8".
The Meteorology of the north Jllantic cluring august iS'j3; by captain
II. ÏOYNBEE. London, J.-D. Potier, 1878; in-4", avec atlas in-folio.
( 848 )
OnVRAGES REÇnS DANS LA SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1878.
Ministère des travaux publics. Conseil supérieur des Foies de communication;
I''* session, 1878. Paris, Impr. nationale, 1878; in-4''-
Appendice au Compte rendu sur le service du recrutement de C armée. Statis-
tique médicale de l'année pendant tannée 1876. Paris, Imp. nationale, 1878;
in-4° (deux exemplaires).
Leçons sur la Physiologie et C Anatomie comparée de l'homme et des ani-
maux; par M. H.-MiLNE Edwards; t. XIII, première Partie : Fondions de
relation (suite). Actions nerveuses excito-motrices. Paris, G. Masson, 1878-
1879-, in-8«.
Recherches sur la thermométrie et sur la dilatation des liquides; par J. Isi-
dore Pierre. Caen, typog. Le Blanc- Hardel, 1878 ; in-8°.
Mémoires de l' Académie de Stanislas, 1877, 4^ série, t. X. Nancy, impr.
Berger-Levrault, 1878; in-8°.
Mémoires de la Société d' Agriculture^ de Sciences et d'Arts, séant à Douai,
Centrale du déparlement du Nord; 2'' série, t. XIII, 1874-1876. Douai, Lu-
cien Crépin, 1878 ; in-8°.
Bulletin des séances de la Société nationale d' Agriculture de France. Compte
rendu mensuel, rédigé par M. J.-A. Barral ; t. XXXVII, année 1877. Paris,
Bouchard-Huzard, 1878; in-8°.
Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne ; année
1878, 33" volume. Auxerre, au secrétariat de la Société; Paris, Masson,
1878; in-S".
ERRATA.
(Séance du 22 octobre 1878.)
Page 090, ligne 3 en remontant, au lieu de Hennedy, lisez Hennessy.
(Séance du 11 novembre 1878.)
Page 723, le tableau de chiffres devait être mis au bas de celte page.
Page 725, meure : Les conclusions de ce Rapport sont adoptées.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE UACADÉMÏE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 2 DÉCEMBRE 1878,
PRÉSIDENCR DE M. FIZEAU.
MÉi^lOIRES ET COMSiUNICATIOîVS
DES MEMBRKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
MÉCAMIQUE. — Sur ta torsion des prismes à base mixliligne, et sur une singu-
larité que peuvent offrir certains emplois de la coordonnée logarithmique du
système cylindrique isotherme de Lamé. Note de M. de Saint- Venant.
« 1. J'ai, en 18/Î7 [Comptes rendus, 22 mars et 6 mai, p. 485 et 847) et
surtout en i853 [Savants étrangers, t. XIV), montré que la solution du
problème de la torsion c!e tout prisme par des couples de forces agissant à
ses extrémités se ramenait à la détermination de la surface légèrement
courbe dans laquelle se changent nécessairement les plans de leurs sections
transversales quaiul les contours de ces sections ne sont jjas des cercles;
et que, si h représente la petite ordonnée de cette surface, c'est-à-dire le
déplacement /o/if/Z/iu/i^a/^ parallèle aux arêtes ou aux x, qu'un point quel-
conque (/, î) d'une de ces sections a éprouvé, on a, la cou texture de la
malière étant supposée égale dans les divers sens transversaux,
, . (Pu d'il
[2) (-7- — Oz\ch — ( -yr 4- Oj\dy —o aux contours,
II)
où B est l'angle de torsion par unité de longueur du prisme.
C. R. 187R. Q« Semestre. (T. LXXXVU, «"25.) I I 3
( 85o )
» Comme toute expression de u en y, z, qui satisfait à (i), renrl le pre-
mier membre de (2) ime difl'érentielle exacte, l'intégration de (2), qui
s'effectue immédiatement, donne l'équation du contour de la section pour
laquelle u est ainsi exprimé. Les expressions de u de forme entière en j\ z
fournissent ainsi une infinité de contours continus de sections de prismes
ou cylindres dont la torsion est déterminable d'une manière exacte. Mais
il faut, quand la section est un rectangle, prendre pour m uup expression
transcendante telle que
(3) u = Byz -h 2(Ae"'^ + .Ve-'"^'){co&mz ou sinwz),
dont les constantes m, B, A, A' se déterminent par une méthode connue,
de manière à satisfaire à (2) sur les quatre côtés du rectangle.
» J'ai remarqué aussi, alors, qu'en faisant usage de coordonnées po-
laires /', jS, telles qu'on ait comme à l'ordinaire
(4) / = rcos|3, z=rsin|3,
ce qui change les (i) et (2) en
(5)
(6)
on a une solution générale de la forme
( 7 ) u^-l{Ai ■"' -[- A , r-'" )s\nin^+l{A' r'"' -h A', r-'"' ) cos /«' p ,
si l'équation du contour des sections a la forme corrélative
(h) ^ = -l{\r"' - A,/-"')cos«2|3 f l(\'i^"' - A',/-'"'; ^min'fi,
ce qui donne une plus grande variété de contours que les solutions entières
en y, z, car les exposants m, m' peuvent être pris fractionnaires et même
irrationnels.
» 2. Clebsch a remarqué, en 1862, qu'on obtient une variété de con-
tours plus grande encore en se servant des coortionnées curvilignes iso-
thermes orthogonales de Lamé ; et MM. Thomson et Tait, dans leiubeau
livre J Trcatiseof nalurnl Pliilosoplty, 1867, ont indiqué, sans le développer,
leur emploi pour ('tendre les solutions telles que (3),relativesaux rectangles
,/'/
^
i
- -H
I du
7- Tir '
I d^u
0,
5,
rdr
1
+ -
du
=
0;
( 85r )
rectilignes, à des contours rectangulaires mixtilignes se composant d'un
arc de cercle ou de deux arcs concentriques et des deux rayons qui les li-
mitent, « ce qui est », disent-ils, « très-intéressant en diéorie et d'une
» réelle utilité en Mécanique pratique ->.
» Il m'a paru que la solution relative à ces sortes de sections pouvait
être obtenue d'une manière simple et directe, sans substituer préalablement
une certaine inconnue auxiliaire à l'inconnue géométrique a, et eu s'en te-
nant aux coordonnées polaires ordinaires /', /3.
» 3. Soit, en effet, y l'angle au centre des deux côtés en arc de cercle;
soient /■„ et /■, > r^ leurs rayons, /le rayon vecteur d'un point quelconque
de la figure ; enfin /3 l'angle positif ou négatif que fait /-avec la médiane bis-
sectrice des arcs. L'équation (6) relative au contour se décomposera en
(y) 6;= = — ^sur les côtKS rectilignes, où c/p — o, (i = zh-' quel que soit rentre /„ et r„
( lo ) — ^ i:^ o sur les rôtés en arc, où dr = o, / =^ /„ on i\, quel que soit p entre et -•
^ dr 2 2
» Vu le terme en /'- de la condition (9), il devra y en avoir un aussi en r^
dans l'intégrale de forme ( 7). Mettons-le hors des sommes indéfinies 2, ou
ajoutons un terme spécial /-(iJsin 2|^ + IJ'cosajS) à l'expression (7), puis
mettons cette expression pour ii dans l'équation (9) 5;-= — — eu la spé-
cifiant pour [j ^ -h- '^et p =: — -; nous aurons deux équations qui, succes-
sivement retranchées l'une de l'autre et ajoutées l'une à l'autre, en don-
neront, à leur place, deux nouvelles qu'on satisfera eu prenant
(11) B':^-o, A'^o, A', -r^o, et B
cos m
7
2 cos y 2
en sorte que l'expression de a se réduit, n étant tout nombre entier de
o à oo , à
fiol K -"_:. '- -r > A/-'" + Air"'") sin/«B, ou m = ir.
\ ' 2 C0S7 ^j 7
>) Pour satisfaire aussi à (10), différentions (12) en /', et égalons à zéro
après avoir fait successivement /• — /„ et r = ;-, . Nous aurons deux équa-
tions dans chacune desquelles nous réduirons le 2 à un seul terme par le
procédé connu d'élimination, qui se pratique en multipliant les deux meiii-
1 13..
( 8d2 )
bres par sin/«|'3r//3 et iiilégrant entre les limites — -et + -• Nous aurons
ainsi deux équations fournissant A et A,, d'où, pour la solution,
,, ôr' sinaS 2&\^ i— \]^ (>;'"■*-''— r„"'-*-^)r-"—[r,rA'"+'{r,'"-'' — /;•"-' i-'" sinwiS
> « = ■ ■ > ■- ' ■ ^ ^ 7-'- »
•2 cosy ;r ^2«4-i r,"" — r'o'" 1— jw
u
«+ I
ou m = 77.
7
» 4. Une fois trouvée cette expression (i3) de u, on en tire facilement
le moment de torsion, ainsi que les glissements dont il faut molérer la
grandeur, etc.
» Mais, aujourd'hui, je me bornerai à signaler une singularité en quelque
sorte paradoxale, contre laquelle on se heurte si l'on veut suivre, pour la
recherche de it, deux certaines autres marches.
)) Dans toutes deux on remplace d'abord n par l'inconnue auxiliaire V,
telle qu'on ait
ce qui est bien permis; puis on substitue, ce qui l'est également, aux
coordonnées droites T', z les coordonnées de Lamé, savoir, a désignant
une constante,
(,5) |5 = arctang^, « = log ^-^
— >
isothermes et orthogonales, ou satisfaisant à
aiubi qu'à
tlp _du. <^/p _ _ ^
Th-^Th'' ~dl~ '" TTy'
ce qui conduit à chercher V de manière à satisfaire à
, , d-S <PV ^ .
('7) 77? -'-47 = "^''"'^°^"'
f 18) V = - a'-e'-'-'- sur tout le contour de la section.
2
( 853 )
» îMaintenaiit, la première des deux marches en question est celle qui se
liouve tracée dans la Onzième Leçon de Lamé, de i85(), surtout au § Cil,
et qui consisic à composer V de deux souimes 3 dont l'une s'annule aux
points des deux côtés droits /5 = rh ^ y, l'autre à ceux des deux côtés en
arc a ;= «o, a = a,, mais dont chacune satisfait à (i8), V =-a'-e-^, aux
points des deux côtés où elle ne s'annule pas. On arrive ainsi, sih et coh
étant les caractéristiques du sinus el du cosinus hyperboliques, n et i étant
des nombres entiers, à
(19)
j. 1 in- V^ ( — II" e=%sih;«^a, — a) + e"' sihm
7: ^ 'i + l sih/«^a, — a,)
Oo-V'c-'» — e-''iCos/7r eohw'6 . ,, \ / - , ''"
j + — > -—r -sin/« (« ~ (Zn) OU m = - --
1 = 1 coli;;/--
\
» La deuxième marche est celle qui se trouve accessoirement indiquée
par MM. Thomson et Tait comme pouvant être essayée concurremment
avec celle où l'angle '(j ne figure que dans les sinus et cosinus circulaires
[et dont le développement amène à une expression de V revenant à celle
(i3) de m].
)) Cette deuxième marche conduit à
g3aj\ 't ^
(■20) [ eo-'V I e""» — e'". cosfV cohw'P . ,, \ / > .
i >T ; r ^SU1»2 (a — Ko) OU/« :
F , = i cohm -
! 2
» Ces expressions (ig), (20J satisfont bien à (ry) et (18). On les trans-
forme facilement, vu que ac^ = rc. — «„ -:; '"g- ? . . . , de manière qu'elles
ne contiennent que li?s coordonnées polaires/', j'3. Et des valeurs qu'elles
donnent pour V on déduit aisémetit celles de u, vu que
du — - dr — i—d^
r f/p di- '
est une différentielle exacte qui siutégre immédiatement.
« 5. Mais, tandis que l'expression (i3) de u, ou celle de V qui lui serait
( 854 }
corrélative et équivalente, se prête très- bien au cas d'un simple secteur
ou à la supposition
ro — o,
on aperçoit que cette supposition particulière, qui donne zéro pour
m =
logr, — log/'o
annule le second 1 de la formule (19) et le 2 de celle (20) : en sorte qu'on
aurait, sur les deux côtés rectilignes /3 = — 4-7 du secteur ,Y — o d'après (19),
el \ =: - a^ e-^' ^= — 'd'après (20), conséquences contraires à la condi-
tion(i8), et d'une évidente fausseté.
» Quelle que soit l'explication, peut-être facile, de cette singularité, sur
laquelle j'appelle l'attention de ceux qui voudront faire d'autres usages
quelconques de la coordonnée logarithmique |i6j«, concluons que l'in-
connue V ou u de notre problème ne saurait recevoir une expression qui
contienne le logarithme du rayon vecitur /•, engagé dans les sinus et cosinus
circulaires, avec l'angle polaire |3 engagé au contraire dans des exponen-
tielles; et que c'est de l'expression (i3), à l'exclusion de celles (19), (20),
qu'il faut déduire les circonstances de la torsion de prismes à bases de
secteurs, soit pleins, soit évidés par des secteurs de même centre et de même
angle.
>) Il en sera donné ultérieurement des applications. »
IXOMEVATIOIVS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un
Membre, pour la Section de Médecine et Chirurgie, eu remplacement de
feu Cl. Bernard.
Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant Sg,
M. Marev obtient /jo suffrages
M. P. Bert 1 i5
M. Charcot > 3 «
M. Glirler " I »
M. Marey, ayant obtenu ia majorité absolue des suffrages, est proclamé
élu.
Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu-
blique.
( 855 )
MÉMOIRES LUS.
GÉOLOGfE c:OMPAnÉE. — Recherclies expéi^imenlales sur les fers nickelés mé-
téoriliques; mode de formation des syssidères concrélionnées. Mémoire de
M. Stan. 3Ikuxier. (Extrait par l'auteur.)
(Commissaires précédemment nommés : MM. Daubrée, H. Sainte-Claire
Deville, Des Cloizeaux.)
(( Depuis les travaux de M. Peligof, la réduction du chlorure ferreux
ou du clilorure de nickel au rouge par l'hydrogène n'a rien de nouveau,
et l'expérience est devenue classique. Mais on ne savait pas si le mélange
des deux chlorures fournirait des aUiages. S'il en devait être ainsi, ou igno-
rait si ces alliages auraient de l'analogie avec les fers nickelés météoritiques
et pourraient s'associer entre eux comme ont fait ces composés naturels.
Enfin il fallait savoir, en ce qui concerne les syssidères concrélionnées
(fers de Pallas, d'Atacama, etc.), si l'on pourrait produire les alliages en
question en enduits continus, sur des fragments rocheux, et si l'on arriverait
à cimenter ceux-ci par les concrétions métalliques.
» A ces différents points de vue, le succès de mes expériences a été
complet, et je tiens à exprimer ici à M, Fremy ma vive reconnaissance pour
les précieux conseils que je lui dois.
» J'ai d'abord reconnu que le mélange des chlorures de fer et de nickel
donne, par réduction dans l'hydrogène, des alliages parfaitement définis et
parfois même admirablement cristallisés. L'analyse de toutes les combi-
naisons que l'on peut préparer ainsi n'est pas encore terminée, mais on
peut signaler l'aspect très-différent sous lequel se présentent des alliages
très-voisins de la tœuile et de lakau.acite météoritique. Il suffît, pour obtenir
ces alliages, dont j'ai indiqué ailleurs la composition ('), d'opérer sur des
proportions convenables des deux chlorures simples. La tœnite artifi-
cielle (Fe^Ni), par exemple, déposée dans une cornue de porcelaine de
'j.5o grammes, s'est développée en cristaux aciculaires de 3 à 4 centiméu-es
de long sur i millimètre de grosseur. Ce sont évidemment des cubes dé-
formés, et l'on observe, à leur sommet, des troncatures qui devront être
examinées de plus prés. Cette forme allongée de la tœnite se rapproche de
celle qu'elle affecte dans la masse des holosidères, où la décèle l'expérience
de Widmannstœllen.
Stanislas iMeumek, Annalts de Chimie, 5" série, t. XVli, J) i; 1869.
( 856 j
» Pour tenter l'association des alliag;ps cnîre eux, on a oi)éi'é de deux
manières : d'abord, des alliages définis, obtenus comme précédemment,
ont été placés dans un tube où devait se produire un second alliage, el,
comme il fallait s'y attendre, la superposition s'est faite d'une manière com-
plète. Des aiguilles de taenite ont été ainsi empâtées dans un alliage den-
dritique remarquable. L'ensemble donne, parla méthode ordinaire, de vraies
figurfs de Vidmanusfoetten. Dans une seconde série d'essais, la réduction
pu l'hydrogène a porté sur un mélange très-inégal des deux chlorures, et il
s'est produit siimdtauément des alliages très-divers, sans donner lieu tou-
tefois à iitie association régulière comparable à celles de tant d'holosidères.
» Passant plus spécialement à l'histoire des svssidères concrétionnées,
j'ai recherché si les métaux réduits auraient de la tendance à envelopper
et même à cimenter entre eux des fragments de roche convenablement
disposés. Or, il résulte d'expériences répétées, que c'est avec la plus grande
facilité qu'on recouvre des grains de péridot ou des fragments de dunite
d'un enduit, absolument continu, d'alliages variés de fer et de nickel. En
brisant ensuite les échantillons, on reconnaît que la concrétion métallique
a parfois pénétré dans les fines fissures de la pierre, et cette disposition
reproduit exactement l'un des traits les plus intéressants de la svssidère
de Erahin.
» En prolongeant suffisamment l'expérience, on arrive ainsi à empâter
complètement les grains lithoïdes dans une masse métallique, de façon à
obtenir un ensemble bréchiforrae, dont la structiu'e rappelle à première
vue les svssidères concrétionnées. Toutefois, eu général, la ressemblance
n'est pas absolument parfaite, l'expérience de Widmanustœtten ne don-
nant pas de figures nettement concentriques à chacun des grains pierreux.
Pour obtenir cette identité, il faut replacer, à diverses reprises, les mêmes
échantillons de roche dans le milieu incrustant, alimenté de mélanges
divers des deux chlorures. Il se fait alors, autosu' de ceux-ci, des dépôts
superposés d'alliages variés. Dans ces conditions, il suffira d'im peu de
patience pour réaliser, en quelques jours, des [ac simile complets des roches
cosmiques.
» Parmi les. conséquences que l'on peut tirer de cet ensemble d'expé-
riences, on fera seulement remarquer ici que les faits précédents justifient
amplement la qualification âe filoniennes, donnée aux svssidères concré-
tionnées ('). Ils peuvent même faire prévoir que cette qualification devra
s'étendre à de nombreuses holosidères, remarquables par la netteté des
(') Stanislas AlFijMtn, Comptes remliis, t. LXXV, p. SHS cl 7!-; 187?.
( 857 )
figures qu'y dessinent les acides, et dont la composition est identique à
celle de la partie métallique des syssidères précédentes,
» Les réductions qui viennent d'être décrites et la fameuse expérience
de Gay-Lussac sur l'oligiste spéculaire des volcans différent simplement
par l'oxygène, absent des premières et présent d ms l'autre. Celte différence,
en ajoutant un terme nouveau à la série des comparaisons établies entre les
roches cosmiques et les masses constituantl'écorce terrestre, fait ressortir,
une fois de plus, la grandiose unité des phénomènes géologiques dans notre
système solaire. »
PHYSlQUlï. — Sur un nouveau phénomène d^éleclricilé statique.
Noie de M. G. Govi. (Extrait par l'auteur.)
(Commissaires précédemment nommés : MM. Fizeau, Edm. Becquerel,
Jamin.)
« M. Jamin, après avoir présenté, à la dernière séance de l'Académie, un
Mémoire de M. Duter sur un phénomène 7iouveau d'électricité statique, a eu la
bonté de rappeler des expériences analogues entreprises par moi, il y a
quatorze ans, et dont j'ai publié la méthode et les résultats au commencement
de l'année 1866 ('). Ayant été depuis détourné de ces études par d'autres
occupations, et surtout par l'extrême difficulté de me procurer les appareils
convenables, j'éprouve un sentiment de véritable reconnaissance pour le
jeune physicien qui vient de les remettre en lumière, et qui, plus favorisé
que moi à l'endroit des ressources expérimentales, pourra peut-être mieux
interpréter ces faits et en tirer de nouvelles conséquences.
M II serait inutile d'entrer ici dans les détails de mes expériences, que
chacun pourra voir facilement dans les recueils où elles ont paru. J'opé-
rais, comme M, Duter, sur des bouteilles de Leyde remplies de liquide,
dont les variations de volume (apparentes ou réelles), étaient accusées par
les déplacements de ce même liquide dans un tuyau capillaire communi-
quant avec l'intérieur de la bouteille, que je garantissais par une enveloppe
de glace pilée contre les influences perturbatrices du rayonnement exté-
rieur. Ce qui m'avait conduit à entreprendre ces recherches, c'était le phé-
nomène bien connu du percement des parois en verre des bouteilles de
Leyde trop chargées
(') Il Nuovo Cimenta, t. XXI-XXII, i865-i866, p. 18-26; Mti delta R. Accademia
délie Scienze di Torino. Toiino, 1866; vol. I, p. 2o6-2t'j, 2i8-23o.
C.R., 1878, ■i' Semestre. (T. LXXXMl, N° 25. ; I l4
( 858 )
» Mes premiers essais furent faits avec de l'eau, et je pus constater (le
i8 octobre 1864) que l'eau contenue dans la bouteille de Leyde baissait
dans le tube capillaire pendant la charge et y remontait au moment de la
décharge, quelle que fiJt l'espèce d'électricité dont je l'avais chargée.
» Ce premier résultat paraissait favorable à l'idée que les parois du vase
se dilataient sous l'action électrique; mais, ayant remplacé l'eau par
d'autres liquides, je vis que l'acide azotique se contractait, à charge égale,
un peu plus que l'eau, l'alcool beaucoup plus que l'acide azotique, et que
l'éther se comportait tout autrement que les trois autres corps, puisqu'il
commençait par monter sensiblement dans le tube capillaire au moment
de la charge, puis il descendait, et enfin, quand on déchargeait la bou-
teille, il remontait au-dessus de son niveau primitif. En répétant plusieurs
fois la charge et la décharge de l'appareil, je parvins à faire déborder
l'éther par l'ouverture supérieure du tube capillaire ('). L'huile d'olive,
n'élant pas conductrice, ne donna lieu à aucun phénomène appréciable
» Evidemment, ni la simple déformation du récipient, ni la différente
conductibilité des liquides ne suffisaient pour expliquer ces anomalies
» Le mercure, dans les mêmes circonstances, ne parut pas se contracter.
» Cette dernière expérience, qui me semblait inconciliable avec l'idée
d'une variation sensible de capacité du diélectrique, me fit penser que les
contractions observées précédemment pouvaient peut-être s'expliquer en
admettant que les liquides conducteurs électrisés se condensaient contre
les parois du vase.
» Bien qu'il soit admis généralement que la charge des condensateurs s'ac-
cumule tout entière sur les faces opposées du diélectrique, on sait cepen-
dant que les armatures d'un carreau de Franklin adhèrent assez fortement
au verre, et qu'après les en avoir arrachées elles gardent toujours des quan-
tités sensibles d'électricité. On sait également que, si la charge qu'on donne
à un condensateur est assez faible, ce sont les deux armatures seules qui la
gardent, tandis que le diélectrique interposé n'en conserve presque aucune
trace. J,es deux plateaux d'un condensateur, quel (ju'il soit et quelle que
soit sa charge, doivent donc s'attirer et s'attirent en effet à travers la ma-
tière non conductrice qui les sépare.... Si donc les armatures s'attirent, les
couches liqiiides qui en tenaient lieu dans mes expériences devaient s'at-
tirer également à travers les parois de la bouteille, en les pressant, et.
(') Ce; même phénomène d'une augmentation de volume du liquide après la décharge,
j'ai pu le constater aussi, quoique plus faiblement, avec les autres liquides employés.
(859)
comme les liquides sont plus compressibles que les solides, la contraction
observée dans le tube capillaire pouvait bien être principalement la con-
séquence d'une véritable condensation du liquide près des parois de la
bouteille.
» En raisonnant ainsi, je trouvais tout naturel que l'acide azotique, plus
conducteur que l'eau (s'il n'est pas plus compressible), se condensât da-
vantage, et que l'alcool, un peu moins conducteur, mais beaucoup plus
compressible, se contractât encore plus que les deux autres liquides.
Pour ce qui est de l'éther, sa forte compressibilité, jointe à sa grande di-
latabilité thermique, devait mettre en jeu un autre phénomène, à savoir,
un développement de chaleur assez considérable dès les premiers instants
et une expansion assez grande des couches chauffées pour masquer sa
contraction et donner lieu à une dilatation réelle du liquide. Cependant,
la chaleur développée se diffusant peu à peu dans la masse, la contraction
due à l'électricité devait finir par prendre le dessus, comme il m'était
arrivé en effet de l'observer. Au moment de la décharge, l'éther, qui conser-
vait la chaleur acquise, devait présenter un volume plus considérable ; et
voilà comment, d'après cette hypothèse, je m'expliquais les différentes cir-
constances observées par moi dans ces phénomènes. La compressibilité
extrêmement faible du mercure paraissait enfin s'accorder avec l'absence
de contraction appréciable remarquée dans ce métal.
» Je me crus donc autorisé à conclure que les armatures liquides des
condensateurs éprouvent une espèce décompression contre le diélectrique
interposé, et que les variations de cspacitéde ce dernier, quoique fort pro-
bables ('), ne suffisent pas pour expliquer les effets observés.
» Il se peut toutefois qu'il se soit glissé dans mes expériences des causes
d'erreur que je n'ai pas soupçonnées; ... je crois donc très-utile qu'elles
soient contrôlées, et je suis heureux que M. Duter le puisse faire dans des
conditions bien meilleures que les miennes.
» Si l'on remplaçait, par exemple, les liquides conducteurs par un
liquide isolant (comme l'huile d'olive) qui serait contenu dans une bou-
teille argentée à l'intérieur, et dont l'argenture serait mise en communi-
cation avec la source électrique, ou avec le sol, les mouvements du liquide
ne dépendraient plus que des modifications du récipient.
» Une bouteille de Leyde, armée seulement à l'intérieur, suspend\ie au
bras d'une balance et plongée dans un liquide conducteur jouant le rôle
(') Nuouo Cimerito, t. XXI-XXII, i865-l866, p. 9.6.
( 86o )
d'armature extérieure, devrait augmenter de poids pendant la charge, si
réellement les couches liquides se condensent contre ses parois.
» Quoi qu'il en soit, l'imporlant, c'était d'attirer l'attention des physi-
ciens sur ces phénomènes inattendus; c'est ce que j'ai fait d'abord, c'est ce
que M. Duter vient de faire à son tour. Espérons que, cette fois, ce ne sera
pas en vain, et que la science aura bientôt l'explication de ces phéno-
mènes, qui sont destinés peut-être à jeter un jour nouveau sur la nature
des actions électriques. »
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
PHYSIQUE. — De ta force électromotrice d'induction qui provient de la rotation
du Soleil; détermination de sa grandeur et de sa direction, quelle que soit la
distance du corps induit. Note de M. Qitet.
(Renvoi à la Section de Physique.)
« Les conducteurs soumis à l'action des courants électriques solaires
éprouvent deux inductions différentes, qui sont dues, l'une à leur vitesse
propre, et l'autre à la vitesse de rotation de l'astre. S'ils tournaient eux-
mêmes autour de l'axe du Soleil avec sa vitesse angulaire, leur mouvement
rotatif serait nul, et les deux forces d'induction, se contre-balançant com-
plètement, devraient être égales et directement opposées. C'est en m'ap-
puyant sur ce principe que je [uiis calculer, très-simplement et d'une ma-
nière très-générale, les composantes de la seconde force.
» Quelles que soient la grandeur et la direction de la vitesse w' du
point a d'un conducteiu' en mouvement, les composantes X, Y, Z de la
force électromotrice d'induction due à cette vitesse se déduisent, par per-
mutation de lettres, de cette expression que j'ai démontrée
X^'^^/'C-g'B);
R' est une constante, qui dépend des unités choisies pour mesurer les quan.
tités; e',f',g' sont les cosinus des angles que la vitesse w' fait avec trois
axes rectangulaires auxquels on rapporte les forces; A, B, C sont les com-
posantes d'une force auxiliaire, qui se déduisent du type
= -■/
r' — r)dz' — {z' — z)dx
( 8Gi )
a-, y, 3, x', /', :', p, i désignent les coordonnées du point a du conduc-
teur induit, celles du point M qui appartient au circuit parcouru par le
courant d'intensité i, enfin la distance des deux points a et M ; le signe /
s'étend à tous les éléments d'un circuit, et le signe 1 à tous les courants
du Soleil.
» Appliquons maintenant ces formides générales au cas où le point a
tourne autour de l'axe du Soleil avec la vitesse angulaire N de l'aslre. Si /
est la perpendiculaire menée de a sur l'axe de rotation, on aura
w
NZ.
Par le centre du Soleil, je mène trois axes parallèles aux axes des coor-
données; je désigne para,, ^"1, 2| les coordonnées de ce centre, et je pose
Ç, Y), Ç seront les coordonnées du point a par rapport aux axes menés par
le centre du Soleil. Les cosinus des angles que la vitesse du point a fait
avec les directions des axes ont pour valeurs
i;«' — -flv' r, h/ — IV , V — ?a'
on a désigné par X', p.', v' les cosinus des angles que l'axe de rotation du So-
leil fait avec les directions des axes des coordonnées.
» En portant les valeurs particulières de w', e',/', g' dans les expressions
générales de X, Y, Z, on aura les composantes de la force éleclromotrice
due à ce mouvement de rotation du conducteur, et l'on formera ainsi cette
expression
X = ^^ [C(Sv' - -Çl') - B{nl' - ?fx')].
Si maintenant on désigne par X', Y', Z' les composantes de la force électro-
motrice d'induction due à la rotation du Soleil, comme l'on doit avoir
ou obtient
X'=-X, Y'=-Y, Z'=-Z,
X'= '^[Bi-ril'-'çiJ.') - C(Sv'- ÇX')],
Y' = '^ [C( Ça' - -0^/) - A (-^X' - ?a')] ,
Z' = î^[A(Sv'-a')-B(,V--/3v')].
( 862 )
» Quelle quesoit la position du points, on calculera, à l'aide de ses coor-
données X, y^ z, les valeurs correspondantes de A, B, C et celles de 2, v), Ç;
les formules précédentes donneront alors les valeurs de X', Y', Z'. Ainsi,
ces formules résolvent très-simplement et d'une manière générale le pro-
blème proposé.
» Il est aisé de voir que ces formules donnent immédiatement les valeurs
particulières qui conviennent au cas où le conducteur est frès-éloigné du
Soleil; les expressions de A, B, C se réduisent alors à la forme
M est le moment électrodynamique maximum du Soleil ; a', 6', 7' sont les
cosinus des angles que l'axe de ce moment fait avec les axes des coordon-
nées; e,/, g sont ceux des angles que la distance OS = R des centres de la
Terre et du Soleil fait avec ces dernières directions ; h est le cosinus de
l'angle que l'axe électrodynamique fait avec la direction du rayon vec-
teur R. Si l'on remarque que Xt = Re, ;r, ~ R/, z, = Rg, et que l'on né-
glige x^jy z par rapport à R, on a
K' MN
X' = -^[[ep:-Jl') iVh - g') - (gl'-e,') (3s/^ ^- •/)].
En effectuant les produits et en posant
h' = el'+Jp: -h gv', cos V, ^= a'X n- g' /a' + 7'v',
on obtient sans difficulté
X'= -^^ [h{3eh' — 2).') -^ ecosv,],
» Ces dernières formules se trouvent dans le manuscrit que j'ai eu l'hon-
neur d'adresser à l'Académie le 16 mars dernier. »
( 863 )
PHYSIOLOGIE. — Note sur les effets des vapeurs du sulfure de carbone.
Mémoire de M. L. Poincaré. (Extrait par l'auteur. )
(Renvoi à la Commission des Arts insalubres.)
« Dans le but de rechercher si les symptômes observés par M. Delpech,
chez les ouvriers employés à la vulcanisation du caoutchouc, correspon-
dent à des lésions matérielles que l'absence d'autopsie a empêché de con-
stater dans l'espèce humaine, j'ai maintenu, pendant plusieurs semaines, des
animaux dans une atmosphère chargée de vapeurs de sulfure de carbone,
en reproduisant autant que possible les conditions offertes par un atelier.
Ces expériences m'ont conduit aux conclusions suivantes :
» 1° Les cobayes et les 2;renouilles résistent beaucoup moins que l'homme
à l'aclion prolongée de ces vapeurs. Ils sont tous frappés de mort, dans un
espace de temps relativement court.
» 2° Les symptômes ne sont pas exactement les mêmes chez ces animaux
que chez l'homme ; la période d'excitation, signalée chez ce dernier, fait
généralement défaut, et les manifestations sont presque toujours de nature
paralytique. La paralysie est même, chez les grenouilles, à la fois absolue
et générale, du moins en ce qui concerne les muscles de la vie de relation.
» 3° Les seules altérations appréciables à l'œil nu consistent dans la dis-
tension des deux oreillettes par un sang noir aussi foncé à gauche qu'à
droite, dans la présence fréquente de taches livides dans les poumons, dans
une diminution notable de la consistance de l'encéphale, qui parfoisest, en
quelques points, réduit à une pulpe diffluenle.
» 4° Au microscope, on trouve toujours im certain nombre de cellules en
voie de dégénérescence granulo-graisseuse ; l'ensemble de la substance
grise parsemé de gouttes de toutes dimensions, formées par un liquide libre,
de nature graisseuse, offre un reflet jaune grisâtre, différant, sous tous
les rapports, de la myéline. Parfois ces gouttes sont agglomérées et imbri-
quées d'une manière irrégulière. Mais une altération qui domine toutes les
autres, par sa constance, son intensité et son étendue, et qui, tout en existant
aussi dans la substance grise, se montre à un bien plus haut degré dans la
substance blanche, consiste dans une dissémination excessive de la myéline
et la dissociation de la trame nerveuse.
» 5° Enfin, le hasard m'a fait tomber quelquefois sur des vaisseaux céré-
braTix dans lesquels on apercevait des gouttes d'un liquide immiscible au
sang et offrant les caractères optiques du sulfure de carbone, gouttes qui,
( 864 )
jouant le rôle de véritables embolies, non-seiilemen! avaient donné lieu à
une accumulation de globules en arrière d'elles, mais même avaient parfois
déterminé des ruptures et des hémorrhagies miliaires. Toutefois, je ne me
crois pasautorisé à exprimerce dernier fait autrement quesousformed'hypo-
tbèse,carje n'ai pas encore pu, jusqu'à présent, faire parvenir sur les gouttes
observées dans l'intérieur des vaisseaux le réactif (eau iodo-iodurée) capable
de démontrer la nature sulfocarbonique de ces gouttes, sans déterminer
une opacité générale qui rendait impossible toute observation. De plus,
comme le sulfure de carbone se réduit en vapeurs à la température animale,
il semble que cette condensation sous forme de gouttes liquides ne devrait
pouvoir se produire que post nwilem.
» 6° Eu tout cas, les lésions matérielles, produites par l'action lente el
prolongée des vapeurs de sulfure de carbone, sont assez sérieuses pour qu'on
restreigne l'emploi du caoutchouc vulcanisé à la confection des objets réel-
lement utiles, et qu'on interdise la fabrication des petits ballons et des jouets
en caoutchouc. »
LITHOGÉINIE. — Origine des roches cristallines; observation à propos d'une
Note de MM. Fouqué el Michel Lévy; par M. St. Mei'mer. (Extrait.)
(Commissaires précédemment nommés: MM. Daubrée, H. Sainte-Claire
Deville, Des Cloizeaux.)
« .... Je ne puis laisser passer sans réponse cette supposition, que je
place, au pointde vue pétrographique, le produit dedévilrihcation qui nous
occupe entre les rétinites et les porphyres. Il ne s'agit pas ici de classification
lilhologique, mais d'une question de pure lithogénie. Si l'on veut bien
jeter un coup d'œil sur mon premier travail ('), on verra que l'idée do-
minante eu est de rechercher si, d'tme manière générale, les roches cristal-
lines dérivent des roches vitreuses, et si, en particulier, le porphyre a sa
source dans le rétinite. L'expérience consiste à faire subir artificiellement
à l'échantillon une transformation qui a été spontanée pour d'autres. Le
résultat paraît représenter justement l'une des étapes de cette métamor-
phose et constituer, par conséquent, un intermédiaire entre le point de
départ et le point d'arrivée..., »
{', Comj/tcs rendus, t. I.XXXIIF, p. Gi6 ; 18 scjilcniluc 18-6.
( 865 )
VITICULTURE. — Sur le mode de formation de quelques nodosités
phylloxériques. Note de M. J. d'Arbahmoxt. (Extrait.)
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
« ... Si mon interprétation des faits observés est exacte, la formation,
sur les radicelles de la vigne, de nodosités phylloxériques avec prolongement
radiciforme, peut provenir d'une cause différente de celle qui a été indi-
quée par M. Max. Cornu. On aurait affaire, dans certains cas, à des nodosités
réellement intercalaires, provoquées par la piqûre d'un insecte qui se serait
fixé au point d'émergence d'une radicelle secondaire, sur son axe généra-
teur, et conséquemment à une certaine distance du point végétatif de ce
dernier.
» L'affirmation de M. Cornu, que les nodosités à prolongement radici-
fornie, comme les autres, proviennent toujours de la piqûre d'un insecte
jeune au niveau du point végétatif, serait donc trop absolue.
') Que si l'on se refuse, au contraire, contre toute vraisemblance, à ad-
mettre avec moi que la piqûre du parasite s'est produite après l'apparition
de la radicelle secondaire, il faudra bien reconnaître alors, contrairement
à ce qu'a toujours observé M. Cornu dans ses nombreuses expériences,
que ce n'est pas seulement sur la partie convexe du renflement que
peuvent se développer de nouvelles radicelles, mais encore, exception-
nellement si l'on veut, sur la partie concave, au fond même de la dé-
pression produite par la piqûre de l'insecte.
» De quelque façon que se puisse retourner la question, le fait que je
signale me paraît nouveau, dans l'histoire de l'évolution des nodosités phyl-
loxériques. »
M. L. MiGNOT, M. CouLPiER, M. Proffit, m. Fr. Laye adressent di-
verses Communications relatives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
M. E. DucHEMiN adresse une Note relative à l'utilité de remplacer les
pivots d'acier, dans les compas de mer, par des pivots en platine iridié.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
M. Bellangé adresse une Note concernant « les tables des violons des
vieux maîtres » .
(Renvoi à la Section de Physique.)
C. R., 1878, 2« Semestre. (T. LXXXVII, N° 23.) 1 1 5
( 866 )
M. D. Dantost soumet an jugement de l'Académie un Mémoire intitulé:
« Essai d'onlologie ralionnelle ».
(Commissaires : MM. de Qiiatrefages, Wurtz.)
CORRESPONDANCE.
M. le vice-amiral de la Roncière Le Nocry prie l'Académie de vouloir
bien le comprendre parmi les candidats à l'une des places d'Académicien
libre actuellement vacantes.
(Renvoi à la Commission nommée.)
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Une brochure de M. H. Cennischi, intitulée: « La diplomatie moné-
taire en 1878 »;
2° Deux brochures de M. E. Marchand, relatives, l'une à la composition
du lait sécrété par les vaches de différentes races, l'autre à l'absorption
atmosphérique des forces contenues dans la lumière du Soleil;
3° Des études sur le Phylloxéra vastatrix, publiées en espagnol, par
M. /. Mirel j Tcrrada.
M. le Secrétaire perpétuel, en signalant une brochiue de M. E. JViede-
mann, imprimée en allemand et portant pour titre: « Spectres des mélanges
gazeux », communique à l'Académie, selon le désir de l'auteur, quelques
passages de cette brochure, qui peuvent élre traduits comme il suit :
o On a fait pénétrer une certaine quantité de mercure dans un tube de Geissier rciii|)Ii
d'hydrogène, et l'on a chauffé ce tube dans un bain d'air, pendant qu'il était [)arcouiu ])ar
le courant d'un ap|)nreil d'induction. Tandis qu'on obtenait, à la température ordinaire, le
spectre de l'hydrogène, les raies du mercure aj)])aiurcnt par l'élévation de température.
Celles-ci devinrent de plus en plus manifestes à mesure que la tenqjérature devint jjIus
haute, et, en même temps, les raies de l'hydrogène disparuient, aussi bien dans les autres
parties du tube que dans l'intervalle des électrodes.
K .... Si l'on chauffe un tube spectral rempli d'azote et d'hydrogène sur un point quel-
conque, de manière que de jietites traces de sodium ou d'autres métaux se dégagent du verre
en ce point, les raies de l'hydrogène et de l'azote y disparaissent pres(]ue entièrement, en même
temps qu'apjiaraissent les raies du métal. Des décharges très-chaudes d'étincelles électriques
pourraient même produire des efi'ets semblables. On en peut conclure, peut-être, que l'hy-
drogène dis|)araît ou iju'il se transforme en une matière d'une autre nature. »
( 867 )
GÉODÉSIE ASTRONOMIQUE. — Latitude d'Alger et azimut fondamental de la
triangulation algérienne. Note de M. F. Perrier, présentée par M. Faye,
« L'observatoire astronomique du Dépôt de la guerre, à Alger, est con-
sidéré comme la station fondamentale dont les coordonnées, en longitude,
latitude et azimut, doivent servir d'éléments de départ pour le calcul des
positions géographiques de la triangulation algérienne.
» La longitude de celte station a été déterminée par les opérations que
nous avons exécutées de concertavec MM. Lœwy etStejihan.
» La Note que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie a pour objet de
faire connaître comment j'ai mesuré la latitude et un azimut, et rattaché
ensuite l'observatoire avec une station géodésique voisine.
» Latitude. — J'ai employé le cercle méridien portatif de Secretan-
Eichens, qui venait de servir aux observations de la longitude, et j'ai
observé pendant douze soirées, du 25 décembre 1874 a'i 'o janvier iStS,
les distances zénithales méridiennes de /\6 étoiles comprises en ascension
droite entre o de Pégase et 0 de Persée.
» Il n'y avait pas lieu de craindre, sur le plateau de Voirol, avec un pilier
scellé dans le roc et loin de tout centre habité, les inconvénients inhérents
aux observatoires des grandes villes : trépidations du sol et réfractions
anormales.
» Afin d'éliminer autant que possible les erreurs dues à la réfraction,
ainsi que les erreurs systématiques qui proviennent de l'instrument et de
l'observateur : flexion de la lunette, erreurs de division et de pointé au
nadir et sur les étoiles, j'ai opéré comme il suit.
» Les étoiles choisies culminaient à moins de 25 degrés et à peu près en
nombre égal au nord et au sud du zénith ; j'ai noté fréquemment la tem-
pérature, donnée par un thermomètre-fronde, des couches d'air voisines de
l'objectif; grâce à la largeur des trappes et à l'ouverture des portes et fe-
nêtres, l'écart entre la température de l'air à l'extérieur et à l'intérieur n'a
jamais dépassé i",!.
» Chaque série faite dans la position directe du cercle est suivie d'une
série faite dans la position inverse pour un même calage du cercle, l'obser-
v.iteur prenant deux positions différentes, face au sud et face au nord, pour
l'observation du nadir. Les douze séries forment six couples de séries con-
juguées correspondant à six calages équidistants sur le limbe.
» Les erreurs accidentelles ont été atténuées autant que possible par
ii5..
( 868 )
un grand nombre d'observations. J'ai obtenu 419 valeurs de la latitude.
M En discutant les résultats, on voit que la moyenne générale, la moyenne
des moyennes des douze séries, ainsi que la valeur fournie par douze
étoiles observées dans les douze positions du cercle, s'accordent à moins
d'un dixième de seconde près. De même, en considérant les moyennes des
six couples de séries conjuguées, on voit qu'elles présentent un accord très-
satisfaisant.
» Mais, si l'on compare entre elles les deux valeius que donnent les
séries faites dans les positions directe et inverse, l'écart atteint -j^ de se-
conde, ce qui montre combien il est essentiel d'observer dans les deux
positions du cercle et d'employer un cercle susceptible de retournement.
)) J'ai adopté pour la latitude la valeur L = 3G°45'2", 7, dont l'erreur
probable est réduite à o",i, abstraction faite toutefois des variations ou
erreurs qui entachent les déclinaisons des étoiles et qui, d'iui catalogue à
l'autre, vont jusqu'à -^ de seconde.
» Azimut fondamental. — Sur un mamelon élevé de l'Atlas, à 3i6oo mè-
tres vers le sud et très-près du méridien de l'observatoire, j'ai fait construire
sur le roc un pilier maçonné portant à sa face supérieure un cylindre de
repère. C'est l'azimut de ce repère qui a été déterminé à deux reprises et
par des moyens différents en 1874 et en 1878.
» 1° En 1 874, vers la fin et après la clôture des opérations de longitude.
Un miroir solaire était placé au centre du pilier, et, tons les soirs, avant le
coucher du Soleil, on pointait un grand nombre de fois, dans les deux posi-
tions de l'instrument, sur le miroir et la mire méridienne nord. Les obser-
vations astronomiques étaient ensuite reprises et permettaient de calculer
l'azimut de cette mire, d'où l'on pouvait conclure l'azimut du miroir de
l'Atlas.
» 2° En 1878, pendant les observations relatives à la longitude Géry-
ville-Alger. Sur le pilier de l'Atlas était installé centre pour centre, non plus
un miroir, mais un collimateur optique fournissant, la nuit, une belle image
fixe et d'intensité uniforme sur laquelle je pointais,- comme sur ime mire,
dans le courant des observations méiidiennes. L'azimut du repère de
l'Atlas était ainsi obtenu directement, sans employer comme intermédiaire
la mire nord su|)posée invariable du jour à la nuit.
Les deux méthodes m'ont conduit à des résultats presque identiques. J'ai
trouvé :
s
En 1874 « = — 3,859it:o,oi (onze soirées, trente-sept valeurs),
Kn 1878 a = — 3,853 dr 0,01 (dix soirées, Ircntcrjuatrc valeurs),
( 869)
et j'ai adopté pour la valeur définitive
a=-3',856,
dont l'erreur probable est inférieure à o',oi ou o",i5.
» Station géodéiique. — Dans l'azimut même de la mire méridienne nord,
et à une distance de i6i"',90 mesurée avec notre appareil des bases, sur
un pilier maçonné, j'ai fait sceller un cylindre de repère qui est devenu le
centre de la stition géodésique de l'observatoire.
» Celte station a été rattachée ensuite à la triangulation primordiale,
ainsi que le repère de l'Atlas, par des observations auxquelles ont pris part
IVIM. les capitaines Penel et Bassol.
» Les trois coordonnées de l'observatoire ont été ramenées enfin au
centre de la station géodésique, et, tout calcul fait, j'ai adopté pour
les coordonnées fondamentales de la triangulation algérienne, en affectant
aux résultats les signes usités en Géodésie :
À ta station géodésique de l'ohseivatoire.
Longitude (est) 2.5o,36 = — 0.42-35,5 ;- — 0.7887,3
Latitude (nord) = 36.45. 7,9= 4o.8357,8
Az.imutgéodésiquc du signal de
Melab-el-Kora = 333.16.52,7= 358.ogo3,4- »
ASTRONOMIE — JSébulemes découvertes et observées à l'observatoire de Marseille ;
par M. E. Stepiiax.
POSITION MOÏENSE POUR 1878.
Numéro Ast-ensloii Distance
U'oiiire. droite. au pôle nord. DESCRIPTION SOMMAIRE.
h ui s 0 , „
1 (') 0. -28.3/1 ,88 99. 3.02,9 Assez faible; irrégulièrement ovoïde; grand diamèlre( NE — SO) = î' environ ; polit
diamètre = i', 5 environ ; bords barbelés; une petite étoile projetée un peu cxcen-
triquement au S.-E.
2 0. .(9.35,77 GC.3i.â3,9 Assez faible; petite; ronde; condensation centrale et petit point central un peu brill.
3 4.28. 02, 40 70.18. 9,2 Très-faible; très-petite; ronde; un peu condensée vers le centre; petit point excen-
trique un peu brillant.
4 4-45-5i,36 96. 0.3g, 7 Très-faible; pelitr; ronde; lègèromcnt condensée vers le centre; pas de point brillant.
5 !i.bô.So,i() 9^.20. 1^,9 Excessivement faible; très-petite; peu de condensation; petit point faiblement
brillant, un peu excentrique.
0 G. 0.39,89 71.19.33,8 Excessiveni., esc. faible; vaporeuse; assez étendue; ovale; touche auS. une étoile II*.
; ' ) blonliiiuc avec ;8 J. l'.-W. Ilersclitl. La di:-lniicc polaire du Calalogno est en erreur do î-i minutes.
( 87° )
POSITION MOYENNE POUR 1878.
Numéro
Ascension
Distance
d'ordre.
droite.
au pôle nord,
Il m s
0 t „
8
7-
18.39,73
55.56. I 5,0
!)
7-
19. 13 .iJD
55. 55. 40, ,i
10
7-
19.26,7',
55.35.38,.',
11
7-
19.39,39
55. 56. 49.0
1-2
7-
40. 1,92
63.40.54,4
13
7-
,',8.39,3.
49.45. 5,6
U
8.
i5.29,/,7
65.18.57,0
DESCRIPTION SOMMAIRE.
7,47 69.19. 5,6 Excessiv., excess. faible (.i peine observable); à l'intérieur J'un triangle formé par
trois petites étoiles.
E.xcessivem., excess. faible et petite; ronde; cwntlensation centrale.
Faible; excessivem. petite; iirégulière; vaporeuse; une petite étoile projetée.
Deux étoiles très-petites et très-voisines, qui, par instants, paraissent enveloppées
d'une nébulosité presque imperceptible.
Très-faible; très-petite; un peu moins faible que 9; enveloppe aussi une petite étoile.
Excessivem., excess. faible (il peine perceptible); très-petite; enveloppe une très-
petite étoile et en suit immédiatement une autre.
Très-petite étoile enveloppée dVne nébulosité excessivement faible et petite.
Excessivem., excessivem. faible; irrégulièrement arrondie; diamètre = i' environ ;
enveloppe plusieurs très-petites étoiles; observation difficile.
15 8.18.47,87 go.ii.JijO Très-petite étoile; enveloppée par une nébulosité très-faible, très-petite et un peu
allongée dans la direction est-ouest.
Excessivem. faible; assez étendue; irrégulièrement ovoïde; plusieurs petits points.
Excessivement faible; très-petite; ronde; quelques scintillements h rintérieur.
Petite étoile enveloppée par une nébulosité très-faible, très-petite et un peu allongée
de l'est à l'ouest.
Excessivement faible et petite; ronde; légère condensation centrale; en contact avec
une petite étoile qui la précède.
Très-faible; ronde; diam. = 3o" environ; légèrement et graduellement condensée
vers le centre.
Excessivement faible et petite; ronde; enveloppe une petite étoile.
Excessivement faible et petite; ronde; un peu de condensation.
Excessivement faible et petite; ronde; contlensation centrale.
Presque inobservable.
Excessivement faible; modérément étendue; bords mal définis; enveloppe plusieurs
très-petites étoiles.
Excessivement, excessiv. faible; assez petite; un peu de condensation graduelle vers
le centre; quelques petits points plus brillants.
Etoile 4oo4, Arg. Z-h4'°8',5. Elle est fortemonl nébuleuse; mais la nébulosité est
très-condensée.
Assez faible; apparence d'une tache laiteuse; irrégulièrement arrondie; di3m.= 1', 3
environ; très-peu de condensation; pas de point brillant.
Excessivement, excess. faible et vaporeuse (presque imperceptible); comprise entre
trois petites étoiles ; assez étendue.
Assez faible; assez petite; ronde; condensation vers le centre; parait résoluble.
Petit point excessivem-, excessiv. faible, paraissant légèrement nébuleu.x.
Excessivem., excessiv. faible; très-petite; ronde; enveloppe plusieurs petits points.
Très-faible; petite; rondo; enveloppe une petite étoile centrale.
Faible; jietite; ronde; enveloppe une petite étoile centrale.
Très-faible; petite; ronde; un peu de condensation cenlrale.
Extrêmement faible; un peu étendue; irrégulièrement arrondie; vaporeuse; très-
faible condensation graduelle vers le centre.
Assez faible; petite; ronde; condensation centrale.
Assez faible; petite; ronde; condensation centrale.
Faible; très-petite; ronde; condensation centrale et petit point brillant central.
16
8.35. 6,oy
84.35. 9,3
17
S. 41 33,45
Si. 49.50, 8
18
8.56.26,89
63.35.10,4
19
9. 3.47,55
70. ',8. 35,6
20
9.34. 7,o5
77.33.26,2
21
g.Sg.Si ,28
86.39.38,0
09
10. 32. .i6, 58
64. 3.38,6
23
II. 5.29,76
61 ..'i4.5o,9
24
II. 5.39, ,3
61 .42.471O
25
ig. 43. 33, 80
69. 5.33,8
26
20.59.45,11
79- 'l-'7.4
27
21. 2.38,20
48. 1 5. 17,9
28
21. 9.53,02
44.13. 0,5
29
32.20.36, 4
DO. 18. 16,2
30
32.35. 7,58
95. 4.49,7
31
33.53.43,90
01.33. 1,3
32
22.53. 5o,oi
51.34.22,3
33
22.53.58,55
5i .30.27,4
34
23. 6.27,77
.59.32.15,5
35
23. s. 37, 81
62.20. 12,4
36
33. 14.33, 3i
63.21. 8,3
37
23. 14.54,96
64.46. 4,2
38
23.17.43,31
81. 0. 8,1
39 (
') 23. 32. 35, 72
58.i5.3i,3
(') Identique avec \s)V^ J.-F.-W. Herschel. La distance polaire du Catalogue est en erreur de 4 minutes.
( 87' )
Positions moyennes des étoiles de comparaison pour iS'jSjO.
Numéro
Ascension
Distance
de la liste
Nom de 1'
jtoil
e.
droite.
an pôle nord.
1
523
Weisse (A. C.)
H
0
h m s
0. 32 .21 ,43
98 57.i7",8
2
i 1207
' Weisse (N. C.
H
0
0.48.30,72
66.33 12,2
3
582
Weisse (N. C.
H
IV
. 4.28.30,56
70. 16.59,7
4
899
AVeisse (A. C^
H.
IV
4-42-52,43
96. 3.5"i,4
5
1238
Weisse (A. C.)
H.
IV
. 4.56.42,46
94.23. 8,7
6
,984
Weisse (N. C.)
H.
V
6. o.52,og
71.19. 5,0
7
1287
536
Arg. Z. -f- 20
AVeisse (N. C.
3
6 2.33 82
69.21 .27,8
55.48.43,8
8
H.
VII
7.20.20,67
9
Id.
10
Id.
11
Id.
12
1172
AVeisse(N, C.)
H.
VII
7.41 .56,3o
62.56.46,7
13
15535
Lalande
7.52.40,56
49.45.27,7
li
372
Weisse (N. C.
H.
vni
8.18. 2,27
65. 15.24,2
15
377
AVeisse (A. C.)
H.
VIII
. 8.15.59,59
90 . 1 1 . 52 , 5
16
2025
Arg. Z. -f- 5".
. 8.34. 7,o'i
f34.38.58,3
17
1907
Arg. Z. + 37°
. 8. 38. 57,50
52.53.53,7
18
i35o
Weisse (N. C.
H
vm
. 8.56.23,82
63.38.49,3
19
69
AVeisse (N. C.)
H.
IX
9. 5.32,00
70.49.33,1
20
18903
Lalande
• 9-^'- 7,4?
77-34- 7'4
21
2326
Arg. Z. + 3°.
10. 4.17,76
86.29.37,1
22
2119
Arg. Z. ■+ 26°
. 10.35. 4,53
63.57.51,5
23 1
21499 \
2i5oo
Lalande
. 11. 8.48,64
61.45.50,0
24
Id.
25
4311
22
Arg. Z. -1- 20°
AVeisse (A. C.)
IQ An 5'"> 01
69. 2.21,5
79. i.i3,o
26
H
XXI
. 21. 3.25,86
27
i55
AVeisse (N. C.)
H.
XXI.. .
21 . 7 .48, 10
48. 8.44,1
28
3458
Arg. Z. + 45°
. .
. 21. 9.35,80
44>4'2' v6
29
4840
Arg. Z. +39»
22.22. 5,gi
5o. 16. 12,6
30
842
AVeisse(A. C.)
H.
XXII. . . .
22.41. I 5, 25
94.57.20,3
31
1263
AVeisse (N. C.)
H.
XXII. . .
22. 56. 11, o3
51.32.49,6
32
Id.
33
Id.
34
56
AVeisse (N. C.j
H.
XXIIl. ..
. 23. 5. 5,3i
59.30.37,4
35
i65
Weisse (N. C.)
H.
XXIII.
. 23. 9.48,74
62.25. 1,4
36
25 1
AVeisse (N. C.)
H.
XXIII . . .
. 23.13.37,74
63. I 0.20, 6
37
3i5
AVeisse (N. C.)
H.
XXIII.. .
23. 16.27,94
64.44.55,8
38
274
AVeisse (A. C]
H.
XXIII. . .
. 23.14.48,01
81. I. 9,8
39
37.
AVi-isse (N. C.) H.
XXIII . .
23.19.20,97
S8.12. 2,5
( 872 )
ASTRONOMIE. — Etoiles
Note de M
Nom
ou
conslelliilion. N' :. B,1880.
Il m s
Vierge 1703 12. 53. -
Cl Vierge .... — i3. 12. 10
Vierge 171'' 2?. 12
Vierge 1847 14.22.14
Bouvier342. . . 1901 55. 39
(Balance S0.376 i5. J.23
Balance 3093 1G.26
Couronne.... (297) 29.40
Hercule 1961 80.21
-'P. Ourse... 1972 36.28
Serpent 1993 54.22
Serpent 2007 16. 0.27
Serpent 2017 6.37
(7 Couronne . . ao32 10. 11
7 Hercule.... [5i6] iU.38
Hercule i3i7l 19.18
Ophiuchus 2i85 17.28.55
Hercule 401 ■• 2277 18. o. r
Y, Serpent. ... 11,8 i5. 7
Taur.Pon. 47- ^322 24. 8
Taur. Pon. 55. 2342 29. Ji
Taureau Pon.. 234C 31.27
Véga — 32 . 52
Dragon 2398 4' '34
Taureau Pon.. 239!) 42-48
Dragon a4iO 49- 15
0 Dragon ... . 2420 49-25
Lyre 2421 5i.37
1 1 Aigle. .... 2(24 53.34
Lyre 2427 53.57
Taureau Pon. 2436 56.24
Aigle 2|34 56.34
Aigle 2442 58.21
doubles. Groupes de perspective certains ( la*" à 24*").
Flamm.\riox, présentée par M. Faye.
D, p.. 1880. Grandeurs.
81.27 8 —(I
107.38 |,5 — 10,5
79-55 7,7-10,3
99.40 8,3— 9,4
58. 9 7,7— 9>5
log.ao j — g
91. 6 8,1— 9,1
64.35 7,5 — 11,5
46. 3 8,9— 9,2
9. 9 6,1— 7,0
72.17 8,2= 8,2
76.21 6,5— 8,0
75. 8 7,7- 8,4
55. 5o AC 6.0— 13
.4D 6,0 — lu
70.34 3,5 — 9,5
45.24 7,2—11,8
83.53 AC 7,0 — 7,5
4 1.3). 6,3— 8,2
92.55 3,3 — 12
86. ) 6,5— ti
85. 9 6,5 — 8,5
82.34 7,2— 9,1
5i . 19 I ,0 — 8,8
jo.35 8,2 — 9,2
79.22 7,5—11
38. 5o S.o — 10
30.45 ',[:- 8,4
56.22 8',o— 8,7
76.32 6,11 — 9,2
5i.56 AB8,5— 9,0
81 .25 7,\— 8,1
90.53 AB7,5— 8
73.12 8,0— 9,5
l'irecllon
.'ingle UislaDce du Vitesse
Couleurs. actuel, actuelle, mour. auDUelle.
0 „ o „
.A jaunâtre 281 19 108 0,08
A blanche 22,6 169 '17 1,48
A jaunâtre 2 5o 28 102 o,o3
A jaune 2J8 23 294 0,11
A jaune 201 28 53 0,08
blanches 110 57 io2(')o,i2
jaunes i4o 3i 280 0,08
A blanche 147 10 (')
A jaunâtre 44 22 332 0,09
jaunes 82 3i (^)
lilanches 218 3i 38 0,07
blanches 326 33 299 0,04
jaune et blanche. (25i) (26) à réobserver,
jaune et bleuâtre. 222 16 86 0,26
88 54 deux comp. opt.
blanche et lilas. . 238 4' >5i 0,09
A jaune 226 17 i65 0,10
A blanche 194 92 3i6 o,63
blanches (i2o'i (27) à réobserver.
A jaune d'or 67 ii3 36 0,89
.A jaunâtre 169 20 i53 0,02
blanches 29 9,3 299 0,0g
blanches 290 19 3i3 0,09
A bleuâtre i55 48 216 00,34
jaune et bleue.. . i45 17 172 0,11
A jaune 3i5 21 346 0,47
-V blanche (ïJ8) (16) à réobserver.
or et azur SSg 32 270 0,07
blanches (66) {22) à réobserver.
jaune d'or et azur. 258 17 357 0,12
jaunâtres 62 47 Triple. BCfi.\es.
jaunâtre et bleuât. 3io 33 gS 0,04
blanches i33 24 36(')o,i4
jaunâtres (208) (20) à réobserver.
(') Ne correspond pas au mouvement propre de t, ni comme direction ni comme vitesse. La petite
étoile est même animée d'un mouvement plus rapide.
(') Mouvement rectiligne; la petite étoile descend presque directement vers la grande ; il n'est pas
certain que le couple soit optique.
{^) La précession entre pour une grande part dans la diminution de l'angle.
( '' ) Les autres compagnons de Véga ne paraissent pas avoir une s-^tistence réelle. Le mouvement propre
de cette brillante étoile paraît se ralentir.
('] Triple, mais non ternaire. BC physique. La distance de Herschel doit être portée de iS''à29".
Sotn
ou
consicUaiion. N* ::. jR.isso
h m s
Lyre 2 ',56 19. 1.39
Téloscope H/5ii4 19.18. 9
Petit Renard.. 231 5 19.23
PelitRenard. . aSai 21.14
Aigle 2535 2J. i
Dragon 2549 29.48
Altaïr 11,10 44.54
Sagittaire. ... 11,2904 47- ^
Aigle 2612 55. 3i
0 Flèche 2637 20. 4.39
Cygne 2649 7 .34
Aigle 241 ... . 2646 8 . o
Dauphin 2686 23.58
i5 Dauphin.. 2690 23.29
fi Dauphin 2704 3i.55
■/.Dauphin... (533) 33.17
Cygne 270S 34. 7
Dauphin 2734 21.0 .29
Cygne 2760 1.52
lî Petit Cheval. 2777 8.38
Verseau 2778 9.28
P Cygne 2822 38.46
Verseau 2855 Sg. 9
Pégase 12g... 2869 22. 4-32
Pégase 2877 8.33
3o Pégase.... 14.25
Pégase (469) 1 5 . 1 1
33 Pégase.... 2900 17.52
Lézard (477) 38. ig
t' Verseau... 2g43 41-20
Verseau 2954 4i-39
Pégase 2954 48. 5 1
Pégase 3o3g 23 . 4o . 49
Pégase 3o4i 4i -45
85 Pégase... 55. 5i
( 873 )
Direction
An?le Distance du Vilesso
D.P., 18S0 Grandeurs. Couleurs. actuel, actuelle, niouv. annuelle,
o ' o " 0 ,/
5 1.40 8,2= 8,2 blanches 7 25 235 (') 0,10
144.34 AC G- 7 blanches (266) (66) (")
68.43 8,0— 9,0 blanches 22 i5 i83 0,12
70.21 5,5 — II jaune et bleue .. . 4° 24 35o(')o,o6
92.22 7,0—10 blanches (298) (26) à réobserver.
2(J.57 7,7— 7,8— 8,9 Triple de perspective.
81.27 1,5—10 A blanche 3i2 i56 235 0,67
114. 14 6,0—10 blanches i4i 18 53 0,23
83.24 7,8—8,8 blanches 53 38 64 0,0',
69.26 AC 6,0— 7,0 jaunes 225 76 200 (') 0,14
58.17 7i7— 8,8 jaun. et cendrée. {i52) (25) à réobserver.
96. 25 7,0— 8,5 blanches 49 23 262 o,o3
80. 6 8,3—9,8 jaune (279) {27) à réobserver.
79. 9AC7,5— 13 blanches (108) (23) . (■')
75.49 AD i ,0—10,5 A verte 335 35 273 C") 0,12
80.20 4,8—11,4 A jaunâtre. .... . 329 10 265 o,35
5i.46 7,0— 9 jaune et bleue. . . 334 22 3i6 o,25
77.18 8,0—8,7 blanches (3o2) (33) à réobserver.
56.21 7,0— 8 blanche et bleuât. 225 8,2 89 0,12
80.28 AC 4,0,5— 10 A très-jaune 24 38 3(6 (') 0,29
91.44 8,4— io,() jaunes (270) (20) à réobserver.
61.48 AC 4,5— 7,5 jaune et blanche. 57 210 3o5(')o,36
92. I 7,9—9,5 blanches (298) (27) à réobserver.
75.58 6,5—11,8 A très-jaune ... . 253 21 £7 0,04
73.25 0,4— 9,5 jaune et verte. . . 35i 9,8 40 0,11
84.49 5,5— 12— 12 A jaunâtre Triple par perspective.
55.29 0,8— 8,7 blanches 282 ji 74 0,06
69.45 AC 6— 8 blanche et cend. 33o 63 274 ('') o,34
i4-39 7,2—11 A blanche 148 5,5274 0,17
104.41 6,0— 9,2 A très-blanche. .. (ii4) (28) à réobserver.
g4.5i AC 7,0— 8,5 jaun. etblanclie. i4i 48 218 0,34
75.27 9,0— 9,0 blanches (27) (38) à réobserver.
62.15 7,3—9,7 A très-jaune ... . (36) (3i) à réobserver.
73.35 AB 7,3— 8,1 blanches (34g) (O9) ('")
63.33 6,0-9 A blanche 34 i4 (")
(') Les deux étoiles sont égales. C'est néanmoins là un groupe de perspective, et l'une des deux est
beaucoup plus éloignée de nous que la première.
( ') Diminution de distance de 3" de 1837 à 1857. A réobserver. C estimée de 7' gr. par ll^, de 9,5 et
10 par Jacob-
(■) Mesures discordantes.
(*) Diffère sensiblement en direction du mouv. propre de 0. AB physique.
(') Quadruple, trois fixes, une mobile.
('■) Quadruple.
(') Triple. AB physique.
(') Triple. AB physique.
( ") Triple. AB physique.
('") \ réobserver; BC forment probablement un système orbital.
(" ) Cette étoile est la dernière que j'aie mesurée à l'Observatoire. Mes oteervalions ayant été arrêtées,
C. R., 1S78, 2" Semestre. (T. LX.XXV11, N° 23.) I I 6
( 874 )
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Evaluation d'une intégrale définie.
Note de M. Appell, présentée par M. Bouquet.
« Désignons par F[x) la fonction définie par la série hypergéométrique
de Gauss F(a, |3, y, x), et par F„(a') la fcnction F(« + tz, fi — n, 7, x); je
me propose de démontrer que l'intégrale
(i) «(/S-a-n) f x'>'-'{i-xf^^-^F{x)F„{x)dx
est égale à
/ , j sin(7 — a — pJTT |_r(a + «) n p — /j) r(7 — aj r(7 — pi
' 1
\ r(«)r(p)r(v_«-« r(v-p + «jj'
sous les conditions
(3) 7>o, i>7-a-fi>o,
la lettre n désignant un nombre quelconque.
» Les deux fonctions Ff j"), F„{x) satisfont respectivement aux équations
différentielles suivantes :
^^ -' ''"' ^ 'il^ ''" [V - (« + P - > j^] ^ - <5F = o,
(•^•-•^'■/-^ + [7 - (« + /3 + i)xf-^-r4iF„=.n{^ - a - n)F,,.
» Multiplions la première de ces équations par — F,„ la seconde par F,
puis ajoutons-les membre à membre; nous obtenons l'équation
^^-•^')S"'- tV -(« + /5+ i)x]U:^n{fi~- a- n)FF„,
en posant, pour simplifier,
(4) 'J = "S-^-"S-
j'ai prié ^^. Burnham, de Chicago, de continuer ces mesures. Il a découvert à cette étoile un
nouvi-au compagnon, qu'il sera fort intéressant de suivre à cause du grand mouvement propre
de l'éloilo principale.
( 875)
Si, ei)fin, nous multiplions les deux membres de l'équation précédente
parle facteur a:^"' (i — jt)^"*''^"^, nous pourrons écrire cette équation
(5) dUx-'{i—.xf+'>-f^' = n{^ — a-n)xf''{i - x)"'+P-TfFF„r/x.
Cela posé, intégrons les deux membres de cette éqnation entre les limites
o et I , en tenant compte des conditions (3). Comme la fonction
(6) U^Vi — xf+P'^+'
s'annule pour jt :^ o, l'intégrale définie (i) est égale à la valeur que prend
r/F dF
cette fonction pour .r m i. Des quatre fonctions F, F„, y-r -y^ • à l'aide
desquelles est composée la quantité U(4), les deux premières, F (j:) et
F„(a:) prennent pour x ^= i des valeurs finies, à savoir,
Y(j^ ^ r(y)r{y-:>.-|?l p f,^ ^ r(y)r(v-a-p)
^ ■' r i -/ — a ) r I y — fi i " "^ ' r r/ — y— n ] n y — p -h n]
et les deux dernières, —5 -r-^S croissent an delà de toute limite quand x
ti.c ax '
tend vers l'unité; mais le produit de chacune de ces deux fonctions par le
facteur (i — x)'^^P~i'+' tend vers une limite finie quand x tend vers l'unité.
On a, en effet,
^^ii^^' = ^PF(a + ,,i3+.,7 + i,x);
et, d'après une Note précédente ( ' ), le produit
(i — a:)"-^P-'+' F(«-^ I, [3 + I, 7+ r, x)
tend vers la limite — ^ — quand x tend vers i . Donc
r i a + I ) r ( p -h I ) ^
pour x — I : de même
^ ' lU- r ( a 4- /2 1 r ( p — n )
pour X = \. Les calculs précédents permettent d'exprimer, à l'aide delà
(') Comptes rendus,^ novembre, p. 692.
116
( «76 )
seule fonction F, ia va'eur que prend !a fonction (G) quand on v fait
X = i. Cette valeur, un peu simplifiée au moyen de la relation
r(^)r(i-;j = -^— ,
est précisément la quantité (2), ce qui démontre la formule que j'avais en
vue.
» Il est à remarquer que, si l'on suppose n -- o, la formule donne par
l'intégrale
( 7 ) r ' .r"- ' ( I - ,r)«+?-v F^ {3c) dx
une expression de la forme-; en levant l'indétermination par les méthodes
ordinaires, on trouve pour la valeur de l'intégrale (7)
(P
i ^rnfv) !_ rr'i'pl r'(a) ^ r^(7 — p) r'fy-a)']
-«)sin(7-:c-[5),rr^a,f^[}^r,v-a,l-;/-f Lr-lP; Y [^\ 'r(7-p) l\v-«)J
où r'(z) désigne la dérivée de r(z). L'hypothèse n = fj~ci conduit à la
même intégrale.
» Beaucoup de cas particuliers des intégrales que je viens d'évaluer sont
connus depuis longtemps ; parmi les plus simples, je citerai la réduction
de l'intégrale eulérienne de première espèce B(/?, ç) aux fonctions F, et les
formules connues relatives aux polynômes naissant de la série hypergéo-
métrique qui ont été considérés par Jacobi ('). »
PHYSIQUE. — Sur la répulsion qui résulte de In radiation.
Note de M. W. Crookes.
ic Depuis que j'ai publié ma cinquième Note au sujet de la répulsion
qui résulte de la radiation, j'ai continué mon examen de l'action des écrans
minces de mica, attachés à la girouette d'un radiomètre, en modifiant ses
mouvements. Au lieu de laisser les écrans transparents tourner sur un
pivot, j'ai f lit construire un appareil dans lequel les écrans pouvaient être
fi.\és dans tontes les positions par rapport aux disques noircis. J'ai trouvé
(') Journal de Crelle, t. LVI.
( 877 )
que, quand les écrans sont séparés de la surface noire par une distance
d'iHi millimètre, la girouetle tourne dans le sens négatif, et que la vitesse
est maxima. Quand les écrans et les disques sont à 7 millimètres, tout
mouvement est suspendu. Quand la distance est augmentée, il se produit
une rotation positive qui devient de plus en plus rapide, à mesure que les
écrans se rapprochent des surfaces brillantes des disques, où le mouvement
positif est maximum. Il me paraît que ces rotations se produisent comme
un effet de réchauffement de la surface noire par les radiations qui les
frappent directement à travers les écrans de mica transparents, et de l'in-
flexion des lignes de pression moléculaire dans un sens opposé.
» Avec un instrument dans lequel les disques étaient en aluminium
poli, parfaitement plans et placés symétriquement par rapport à l'enve-
loppe de verre, le résultat a été bien différent. A la lumière d'une bougie,
et quand les écrans étaient Irès-rapprochés des disques, la rotation a eu
lieu comme si la surface non protégée avait été repoussée. Dans une posi-
tion intermédiaire, le mouvement cessait de se produire.
» J'ai poursuivi une longue série d'expériences sur l'influence des
écrans mobiles, avec des radiomèlres portant de petits hémisphères creux,
ces écrans étant de différentes formes et placés clans différentes positions
par rapport au plan de rotation, aussi bien que par rapport à la distance
entre les hémisphères.
» J'ai aussi fait une série d'expériences pareilles, en substituant des
cylindres de métal aux hémisphères. Cette disposition m'a donné l'explica-
tion des différents mouvements qui s'étaient préalablement produits.
» J'ai constaté que, quand les disques minces d'aluminium sont exposés
à la lumière, la température du métal s'élève et une couche de pression
moléculaire se produit sur leur surface. La grandeur des lignes qui me-
surent les forces répulsives est d'autant plus grande que le vide s'approche
davantage de la perfection. Les lignes de force qui rayonnent de la surface
du nsétal sont plus grandes dans un sens normal à cette surface. La force
de répulsion est d'autant plus grande, que le corps repoussé est plus rap-
proché de la surface motrice. Cette force diminue rapidement à mesure que
la distance augmente, en raison d'une loi qui, en tout cas, ne paraît pas
être celle des carrés inverses.
» J'ai aussi fait des expériences à l'aide d'un appareil à demi-cylindre
immobile d'aliuninium et à écran mobile de mica, i.nais muni, en outre,
d'une très-petite girouette à disques transparents de mica, montés de
façon qu'on put les fixer dans toutes les positions, h l'aide d'un aimant
( 878 :
placé à l'extérieur. L'écran pouvait être fixé à l'îiide d'un deuxième
aimant. Ces instruments confirtneni: les théories que j'ai émises (').
» En continuant mes expériences sur l'othéoscope, j'ai fait construire
un instrument dans lequel on peut faire tourner un disque sur son propre
axe. Le disque est horizontal et monté comme la girouette d'un rridio-
mètre. Il est en mica et noirci sur la surface supérieure.
» Quatre morceaux plats de mica sont attachés, à l'intérieur, aux parois
de l'enveloppe de verre et au-dessus du disque; chaque morceau de mica
part de la surface intérieure de l'enveloppe et se termine presque au centre,
en laissant assez de place pour que le disque puisse tourner. Le bord est
dirigé suivant le rayon et le plan des plaques est incliné à 4-^ degrés sur
l'horizon, toutes les plaques étant parallèles. Quand l'instrument est exposé
à la lumière, la rotation est contre le bord (* ).
» En faisant des expériences avec l'othéoscope, j'ai trouvé que, le vide
étant le même, la vitesse serait en proportion de la contiguïté des surfaces
réagissantes. J'ai aussi démontré que la loi qui règle la variation de la
pression, avec la diminution de la distance entre les disques, n'est pas uni-
forme pour tous les degrés de raréfaction. La portée moyenne des molé-
cules raréfiées du gaz est moindre que i millimètre, comme on peut
le démontrer par la diminution rapide delà force de répulsion avec l'ac-
( ' ) Quant à l'aclion de la chaleur produite à l'intérieur du radiomètre, j'ai fait une expé-
rience qui dénuntre que la pression n'est pas tout à fait normale à la surface sur laquelle
elle se produit, mais qu'une certaine proportion est tangentielle.
Pour déterminer l'influence exercée par les parois intérieures de l'enveloppe de verre du
radiomètre comnic surface réagissante, \\t\ ruban en métal, noirci au noir de fumée, a été
attaché à l'intérieur de l'enveloppe du radiomètre, sur l'équateur de l'enveloppe de verre, de
sorte que la pression moléculaire produite sous l'influence de la lumière aurait dû réagir
entre les disques et le ruban noirci, et non pas entre les disques et les parois de l'enveloppe
de verre. Quand le ruban était en position, les disques faisaient quarante révolutions par
minute, contre huit et un quart quand le ruban n'était pas en place.
(') En modifiant un peu cette forme d'instrunirnf, il devient plus sensible. Six plaques
de cuivre, qui ont été préalablement noircies en les chauffant au rouge dans l'air, sont atta-
chées à imc espèce d'étoile horizontale et «ont inclinées à 45 degrés sur l'horizon. Elles sont
fixées au support. A travers le centre, passe \ine pointe d'aiguille sur laquelle on fait
balancer une petite coupe en verre, qui porte un disque de mica pouvant toninerlibrementàla
distance d'environ i millimètre au-dessus des bords su))éiieurs des plaques en cuivre.
Quand on expose cet instrument à la lumière, le disque commence à tourner avec une
j',rande vitesse contre les bords. La pression <)ui fait marcher la girouette mobile réagit
également sur la surface, car, si l'on suspend les plaques indépendamment les unes des
autres sur des pointes d'aiguille, l'etTet de la lumière les fait tourner dans im sens opposé.
( «79 )
croisseuient de la distance. Quand la raréfaction dépasse de 9 milli-
mètres et quand on approche du vide, la pression moléculaire a une ten-
dance à devenir uniforme à des distances considérables, la portée moyenne •
des molécules étant comparable à la plus grande distance qui sépare les
surfaces entre lesquelles elles agissent.
» Je me suis servi d'un instrument pareil pour mesurer l'action à des
pressions voisines d'une atmosphère. Aux pressions intermédiaires entre
210 millimètres et celle de l'atmosphère, la première action est une répul-
sion légère, suivie d'une forte attraction. L'attraction commence à dimi-
nuer immédiatement jusqu'à ce que le vide arrive à i5 millimètres, et
alors elle disparaît. La répulsion, qui commence à se montrer vers aSo mil-
limètres, auguiente à mesure que l'attraction diminue. J'ai de fortes
raisons pour croire que l'attraction est le résultat de courants d'air, ayant
pour origine réchauffement permanent de la surface en regard du disque
mobile. Pour mesurer la répulsion, je me suis servi d'une balance de
torsion horizontale, dans laquelle la force de la répulsion est compensée
par la torsion d'un fil de verre très-fin. Le plateau de la balance est un
disque de mica très-transparent; un disque semblable est attaché au tube
dans lequel oscille le disque. Ce disque immobile est noirci au noir de
fumée à sa face supérieure; au-dessous, se trouve une spirale en fil de pla-
tine attaché aux extrémités, scellées aux parois du tube en verre.
» Quand la spirale est chauffée au blanc, à l'aide d'un courant élec-
trique constant, le disque de mica noirci qui est attaché au-dessus
s'échauffe, et la pression moléculaire entre ce dernier et le plateau de
mica a pour effet de faire monter cette plaque. Le fil de verre attaché
au fléau de la balance est donc tordu, et l'on note, sur une échelle circu-
laire, le nombre de degrés dont il faut tordre le fil pour ramener le fléau
à l'équilibre. On obtient ainsi la mesure de la pression qu'on a employée,
en degrés de torsion, qui sont transformés en grains, en déterminant com-
bien de degiés de toision sont équivalents à un poids connu. On peut
employer, comme aiguille, un rayon de lumière réfléchi par un miroir placé
au centre du fléau, en ayant soin de revenir au zéro à la fin de chaque
essai. Par cette méthode, j'ai déterminé la force, en grains, de la pression
moléculaire dans les espaces vides. Elle varie entre 2,237 ^^ °>7 niillio-
nièmes d'atmosphère. »
( 88o )
CHIMIE ANlM \LF.. — Nole SU) i acide cliolaliqiie; par IM. A. Desteem. (Extrait.)
(' J'ai entrepris, dans le laboratoire de M. Schûtzenberger, desreciierches
(iaiis le but d'élablir la conslitulion de l'acide cholalique (C^*H'°(3^) pro-
venant du dédoublement des acides de la bile; ces recberches m'ont
amené à étudier certains produits dérivés.
» Par distillation sèche de l'acide, en présence du zinc en |ioudre, on
obtient un carbure d'hydrogène répondant à la formule C"H^-. Ce car-
bure commence à distiller à 21 5 degrés; la température s'élève ensuite
progressivement jusqu'à SaS degrés; les dernières portions qui distillent
sont très-visqueuses ; il se dépose même dans le col de la cornue de petites
aiguilles-cristallines....
» En faisant agir, à froid, le permanganate de potasse sur une solution
étendue d'acide cholalique, j'ai obtenu, outre de l'acide oxalique et des
traces d'acide butyrique, plusieurs termes d'oxydation, dont le plus abon-
dant est un acide répondant à la formule C^''H"'0''\
» Cet acide, séché dans le vide, se présente en masse vitreuse, cassante,
très-soluble dans l'eau et dans l'alcool, peu soluble dans l'éther; dissous
dans l'alcool absolu et traité par un courant d'acide chlorhydrique sec, il
forme un éther. »
PHYSIOLOGIE. — Keclterches sur les nerjs vaso-moteurs. Noie de MM. Dastre
et MoRAT, présentée par M. Vulpian.
« La manière dont les nerfs des membres régissent la circulation et par
contre-coup l'activité nutritive et fonctionnelle dans les parties correspon-
dantes est exposée de manières très-différentes par les physiologistes qui
se sont occupés récemment de celle question. Nous nous sommes assurés
que ces contradictions tenaient à l'imperfection des méthodes en usage, et
que le problème ne pourrait être résolu que par rem[)loi d'une méthode
rigoureuse qui ne laissât échapper aucune des modifications présentées par
les vaisseaux. Nous réalisons cette condition par l'inscription continue des
variations de la pression et de la vitesse dans les régions commandées par
le nerf sur lequel on expérimente. Cette indication continue, fournie par la
méthode graphique, constitue un procédé vaso-mjographique comparable,
pour sa rigueur, à ceux que MM. Maiey et Chauveau ont employés pour
( 88i )
l'élude des mouvements du coeur. En outre de la méthode, nous avons
modifié égaiement le choix de l'animal et le choix de la région.
» Les auteurs qui nous ont précédés ont recherché le sens de l'action
vaso-motrice exercée par le sciatique chez le chien, choix défectueux à
cause de la complexité du nerf, qui renferme des fibres motrices, et de la
faible dimension des vaisseaux, qui interdit l'usage des instruments enre-
gistreurs. Nous avons opéré sur lessolipèdes (âne, cheval), dont le doigt
constitue une région exce[)tionnellement favorable, en raison de sa riche
vascularité et de l'absence des muscles. Le doigt des solipèdes tire toute
son innervation du tronc commun des nerfs plantaires, représentant chez
l'homme le tibial postérieur, continuation du sciatique poplité interne.
C'est sur ce nerf que nous avons agi.
» Le dispositif expérimental est celui que nous avons décrit précé-
demment à propos de nos recherches sur le grand sympathique; les
sphygmoscopes étaient engagés dans la veine et l'artère digitale internes.
» Nos expériences peuvent se diviser en deux séries : dans l'une, on a
étudié les effets de la section et de l'excitation du nerf chez l'animal chlo-
ralisé; dans l'autre, l'effet de l'excitation du nerf préalablement coupé
chez l'animal indemne. Les résultats ont été de même sens dans les
deux cas.
I) La section a pour effet immédiat, de Irès-courle durée (quelques
secondes), une élévation simultanée de la pression artérielle et veineuse;
elle agit donc comme une excitation qui retentit sur le coeur et fait monter
la pression dans tout le système vasculaire ; après quoi, la pression baisse
graduellement dans l'artère et s'élève d'une façon correspondante dans
la veine, jusqu'à ce qu'un nouvel équilibre s'établisse. L'effet durable de
la section est donc une dilatation des vaisseaux de la région.
» Le nerf étant ainsi coupé, quand on excite son bout périphérique
soulevé et isolé sur les électrodes d'tui appareil d'induction, on voit, au
bout d'un temps très-court (deux secondes au plus), la pression s'élever gra-
duellement dans l'artère, pendant qu'elle s'abaisse dans la veine; quelles
que soient la force et la durée de l'excitation, la pression revient graduel-
lement et rapidement à son point de départ (quinze à vingt secondes) et le
dépasse bientôt, s'abaissant dans l'artère et s'élevant dans la veine au
delà du niveau primitif. Cet effet consécutif est, d'ailleurs, remarquable
plutôt par sa longue durée que par son intensité.
» On voit par là que l'effet immédiat constant de l'excitation des nerfs
plantaires est la consiriclion des vaisseaux correspondants, que cet effet
C.R., i8;8, î« Semestre. C^T. LXXXVII, ÎN" 23.) I I 7
( 882 )
est suivi d'un antre de sens inverse, exactement comme nous l'avons vu
à propos du sympathique cervical. Nous lui donnons le même nom de
sur dilatation et nous en proposons la même explication.
» Nous ajouterons que les résultats de l'excitation des nerfs plantaires
ont toujours été les mêmes, à l'intensité près, soit que nous nous servions
de courants continus o\\ induits, ascendants ou descendants, d'un rhylhme
lent ou précipité (rhylhmiques ou tétanisants), forts, moyens ou faibles,
soit que le nerf ait été coupé fraîchement ou que sa section datât de quel-
ques heures, d'un jour, de deux jours, jusqu'à sept jours.
» La conclusion de toutes ces expériences, c'est que la branche prin-
cipale de terminaison du nerf sciatique joue, par rapport à la région du
doigt, le rôle d'un u&rï voio-comlricteur, et qu'il n'y a lieu d'admettre dans
ce tronc nerveux l'existence d'éléments vaso-dilatateurs ni plus ni moins
que dans le cordon cervical du sympathique lui-même. Comme, pour tous
les physiologistes, le sympathique cervical est le type des vaso-constric-
teurs, la question tant controversée de savoir si le sciatique est un nerf
vaso-dilatateur nous paraît résolue dans le sens de la négative.
» Il nous paraît légitune, jusqii'à ce que l'expérience ait prononcé sur
ce point, d'étendre les résullats précédents et de les généraliser pour tous
les tissus dont la striictiu-e est analogue à celui dont nous avons étuflié la
circulation. Or, le doigt des solipèdes, avec son appareil kéralogène, n'est
autre chose qu'une portion de la peau, dont le corps papillaire, le derme,
l'épidermeet le réseau vasculaire sont, en raison d'usages spéciaux, extraor-
dinairement développés. Il faut donc admettre que les troncs nerveux qui
se rendent à la peau, abondamment pourvus d'éléments vaso-constricteurs,
ne contiennent point d'éléments vaso-dilatateurs ou n'en contiennent
qu'une proportion insignifiante, si, sous ce nom, l'on entend des nerfs à
action centrifuge dont l'activité entraîne la dilatation primitive des vais-
seaux dans la région où ils se distribuent. »
PHYSIOT.OGIE. — Sur les effets cnnlinques et respiratoires des irritations de
certains nerfs sensibles du cœur, et sur les ejfcls cardiaques produits par l'irri-
tation des nerfs sensibles de l'appareil respiratoire. Note de J\I. Î'"r.\nçois-
Fraxck, présentée par M. H.-Milne Edwards.
« 1. Si l'on fait une injection irritante, par exemple, si l'on injecte une
solution as;ez concentrée dhvdrale de chioral dans les cavités du cœur
( 883 )
d'un inainmifère, on oljserve des effets tlifféreuls suivant que l'injection est
poussée dans le cœur droit ou d;ins le cœur gauche : l'injection dans le
cœur droit produit l'arrêt diastoiique du cœur; l'injection dans le ventri-
cule gauche produit l'arrêt systolique ou la télanisalion incomplète des
muscles cardiaques.
» i" L'arrêt diastoiique du cœur, observé quand l'injection est poussée
vers les cavités droites, reconnaît pour point de départ, comme on le sait,
l'irritation violente de l'endocarde transmise aux centres nerveux par les
fibres centripètes de certains filets cardiaques des pneumogastriques et réflé-
chie sur le cœur par les fibres centrifuges des mêmes nerfs. I>e même effet
s'observe encore après la double section des pneumogastriques : les appa-
reils nerveux inlra-cardiaques suffisent, en effet, à l'acte réflexe complet,
comme le prouve l'absence d'arrêt du cœur quand on a supprimé par
l'atropine l'activité de ces apj)areils nei'veux périphériques. C'est, dans tous
les cas, d'un orrét léjlexe diailolùjuc d'oriyiite endocardiaque qu'd s'agit.
» 2" L'arrêt systolique du cœur, observé quand l'injection est poussée
vers le ventricule gauche, reconnaît un tout autre mécanisme : la substance
irritante est lancée dans les artères coronaires et injecte les parois muscu-
laires du cœur, en agissant sur elles conune elle le ferait sur un muscle
strié quelconque dans l'artère duquel on la pousserait; elle détermine la
tétanisation plus ou moins complète.
» C'est pour une raison identique qu'on n'observe que l'arrêt du cœur
en systole quand on fait des injections irritantes dans les cavités cardiaques
des animaux à ventricule unique, comme la grenouille et la tortue ; chez
la première, le passage du liquide irritant dans le tissu même du cœur se
fait par imbibition; chez la seconde, d s'opère par projection dans les
coronaires; d;ins les deux cas, le cœur s'arrête tétanisé.
» Le même mécanisme doit encore èli-e invoqué |jour expliquer la mort
qui survient quelquefois, au début d'une expérience chez les animaux
mammifères, quand on met un manomètre chargé de carbonate de soude
sous trop forte pression en rapport avec le bout central d'une carotide.
» Dans ce qui précéda, il n'a été question que des effets immédiats pro-
duits sur les mouvements du cœur par les injections intra-cardiaques de
liquides irritants, le cldoral étant pris pour exemple; j'ai voulu montrer
que ces effets, différents suivant les conditions expérimentales, pouvaient
s'expliquer en tenant compte des particularités anatomiques du cœur des
animaux employés.
» II. Chez les mammifères, l'injection d'une solution irritante dans le
cœur droit proiluit, en outre de l'arrêt ou du ralentissement du cœur, des
117..
( 884 )
troubles respiratoires simultanés, caractérisés le plus souvent par l'arrêt
de la respiration ou par son ralentissement. Ici encore il s'agit d'un acte
réflexe dont le point de départ est dans l'irritation de l'endocarde. On peut,
en effet, éliminer l'action du liquide irritant sur l'appareil nerveux sensitif
du poumon hii-mème, car l'arrêt réflexe de la respiration se produit avant
que le sang chargé de ce liquide ait pu sortir du cœur et pénétrer dans
les vaisseaux pulmonaires; l'expérience est facile à réaliser en injectant la
solution dans le cœur droit pendant une pause diastolique prolongée.
M On voit que certains nerfs sensibles cardiaques relient la surface
interne du cœur à l'appareil moteur de la respiration. Ces filets cardiaques
centripètes sont distincts des nerfs dépresseurs, dont l'action sur les appa-
reils vasculaires a été étudiée par MM. Ludwig et de Cyon; ils sont aussi
distincts des nerfs sympathiques cervicaux et thoraciques : la section des
uns et des autres n'empêche pas l'effet respiratoire réflexe de se produire.
Ces nerfs cardiaques suspensifs de la respiration sont contenus dans les troncs
mêmes des pneumogastriques, comme le montre la disparition de l'effet
respiratoire quand on a sectionné ces derniers nerfs au-dessus de leurs
anastomoses supérieures.
» m. Ces relations physiologiques entre la surface sensible du cœur et
l'appareil moteur de la respiration ont, pour ainsi dire, leur réciproque
dans les rapports qui existent entre la surface sensible de l'appar^'il respi-
ratoire et l'appareil musculaire du cœur.
» Eu effet, de même qu'on produit des arrêts respiratoires réflexes par
des irritations de l'endocarde, de même on détermine des arrêts ou des
ralentissements réflexes du cœur par des irritations laryngées ou intrapul-
monaires obtenues avec des substances caustiques, comme l'ammoniaque
liquide, et par des irritations des nerfs respiratoires centripètes (laryngés
supérieurs, filets pulmonaires ascendants).
» La solidarité des deux ap|)areils cardiaque et respiratoire apparaît
ainsi plus étroite, les nerfs sensibles de l'un pouvant modifier par voie
réflexe les actes musculaires qui président à la fonction de l'autre. «
A>JATOMIE GIÎNliKALfc:. — Sur les clianfjements de fornie des cellules fixes du (issu
conjonclif lâche, dans l'œdème arlifiriel. Note de M. J. IIexaut, présentée
par M. Boulcy. (Extrait.;
« .... Tout l'intérêt de la présente Communication consiste dans ce point,
que i'œdeme, quelle qu'en soit la cause, par cela même qu'il consiste dans
( 885 )
l'irruption d'un liquide dans les mailles du tissu connectif, rompra le réseau
des cellules fixes, et que les altérations principales constatées alors dans ces
éléments seront le résultat /JHremejit mécanique de l'invasion du liquide, de la
rupture du réseau protoplasmique et de la rétraction qui suit cette der-
nière. Ces allératious, en d'autres termes, s'expliquent simplement par une
action irauinalique^ sans qu'il soitbesoui de faire intervenir une modification
de l'activité vitale ou de la nutrition, consécutive au contact du liquide
épanché ('). »
A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 6 heures. D.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séakce du aS novembre 18^8.
(sUiTE.)
annales de la Société de Médecine de Saint-Élienne et de la Loire. Comptes
rendus de ses travaux ; t. VII, F'' Partie, année i^']']- S;iint-Etienne, impr.
Pichon, 1878; in-8".
Société des Sciences médicales de Gannal [Allier). Compte rendu des travaux
de l'année 1877-78; t. XXXIT. Gannat, imp. F, Marion, 1878 ; in-S".
Mémoire sur un poljtrope et quelques autres appareils servant à l'étude des
mouvements de rotation. Besançon, Bulle, 1862 ; in-S"^.
Mémoires de la Société académique des Sciences, Arts, Belles-Lettres, Agri-
culture et Industrie de Saint-Quenlin ; 4° série, T. P'. Travaux de juillet 1876
à janvier 1878. Saint-Quentin, imp. Cli. Poette, 1878 ; in-8'^.
Statistique médicale et hyijiène. Eléments de la population dans la ville de
Toul; par HussoN. Toul, imp. Lemaire, 1878 ; in-8° (Renvoi au Concours
de Statistique, 187g).
Begno d'ilalia. Ministero dei lavori publici. Cenni monografici sui singoli
servizi. — L Relazione générale. — 1 L Strade ordinarie {tiazionali e ptovin-
(') Ce travail a été fait au laboratoire d'Anatomie générale de la Faculté de Rlédecine
de Lyon.
( 886 )
ci'ili siissidiale). — 111. Slrade ordinnrie [provincinli e lomitnali). — IF.
Slrade ferrnle — l'.Fiuini. — VI. Navigazione interna. — VU. Comoizi
iiiraulici. — Vlll. Bonificazioni. - IX. Porli. — X Edilila. — XI. Poste. —
Xll. Telecjrafi. Roma, fypog. eredi Botta, 1878 ; 12 vol. in-f°.
Reale Accademia dei Lincei. Indogini sperimentali sulla temperalurn delSole.
Memoria del prof. Fr. Rossetti. Rotiia, Salviucci, 1878 ; in-f\°.
Osservazioni aslronomiche e fisiche siill'asse di rolazione e sulla lopografia
del pianeta ^V/or/e. Memoria del socio G.-V. Schiaparelli. Roma, Salviucci,
1878; in-Zi".
F. SiACCi. Il pcndolo di Leone Foucault e la resistenza dell'aria. Torino,
Stamperia reale, 1878 ; it)-8".
Repertorio diploinaluo Creinonese ordinato e puhblicalo per cura del nntni-
cipio di Cremonit; vol. I. Cremona, typog. Ronzi e Signori, 1878 ; in-8°.
Geological survey oj Jersey . Repo)l on tlie Clay deposits oj fVoodbrige, soulh
Amboy and otlter Places in new Jersey logether with llieir uses for five brick,
poltery^ etc. Trenton, Naar, Day and Naar, 1878; 111-8° relié.
The naulical Alinanac and asironoinical ephemeris for ihe year 1S81, for
the meridian of the royal Observalory at Greenwich. London, John Murray,
1878; in-8°.
Ouvrages reçus dans la séance du 2 uécembrk 1878.
Chauffard. Claude Bernard. Paris, imp. Quantin, 1878; in-8° (Extrait
de la Revue des Deux-Mondes). (Présenté par M. Gosselin.)
Du diagnostic et du traitement des maladies du cœur, et en particulier de leurs
formes anomales; par le Prof, G. Sée. — Leçons recueillies par le D'^ F. La-
badie-Lagrave. Paris, A. Delahaye, 1879; in-8". (Présenté par M. Bouil-
laud.)
Les tumeurs adénoides du pliarjnx nasal, etc.; par Ik; D'' B. Loewenberg.
Paris, A. Delahaye, 187g; br. in-8°.
La diplomatie monétaire en 1878; par H. Cernuschi. Paris, Guillaumin,
1878; in-8".
Manuel pour l'enseignement normal du calcul élémentaire ; par'Sl. et M™'' Bar-
dot. Paris, chez les auteurs, rue de Varenne, n° 89, 1878; 2 vol. in-8".
( 887 )
A'o/e sur la composition Hit (ail sécrété par les vaches de différentes races,
précédée d' une élude sur la fermentation lactique ; par E. Marchand. Paris,
G. Masson, 1878; br. in-8°.
Note sur l'absorption atmosphérique des forces contenues dans la lumière du
Soleil et sur le calcul de cette absorption; par E. Marchand. Paris, impr.
Chaix, 1877; br. in-S".
The quarterly Journal of the gcoloqiral Society; vol. XXXIV, n" i36.
Eondon, 1878; in-8^\
Notes of the Torre del Gallo the property of count Paolo Gnlletti and on the
panorama of Florence and its environs. Dublin, J. Dollarci, 1878 ; in-8°.
Congreso cientifico internacional Sud-Americano ; por Estaiiislao S. Zeba-
LLOS. Buenos-Aires, impr. de Pablo e Coiii, 1878; br. in-8°.
La Conquisla de quince mil léguas ; por Eslanislao S. Zeballos. Buenos-
Aires, impr. de Pablo e Coni, 187S; in-8°.
Estudio geologico sobre la piovincia de Buenos- J ires ; par Estanislao S. Ze-
ballos. Buenos-Aires, itnpr. de Pablo e Coni, 1877; in-8°.
Esludios sobre la Phylloxéra vastatrix; /)or D.-.T. Miret y Terrada, Bar-
celona, Eiidaldo Piiig, 1878; in-8''.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 9 DÉCEMBRE 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le. Ministre de l'Instruction publique adresse une ampliatioii du
Décret par lequel le Président de la République approuve l'éleclion, faite
par l'Académie, de M. Marey, pour remplir la place devenue vacanle,
dans la Section de Médecine et Chirurgie, par le décès de M. Claude
Bernard.
I! est donné lecture de ce Décret.
Sur l'invitation de M. le Président, M. Marey prend place parmi ses
confrères.
ASTRONOMIE. - Nouvelle méthode pour déterminer la flexion des luneUes ;
par M. Lœwy.
« Les flexions que subissent les lunettes dans leur rotation ont toujours
été une des causes principales d'erreurs systématiques dans la construction
des catalogues d'étoiles fondamentales, et la détermination de leur valeur
a offert jusqu'à présent des difficultés insurmontables. A peine est-on
parvenu, au moyen de deux collimateurs dont les axes sont sur la même
C. R., 1878, 2« Semestre. (T. LXXXVII, IN" 24.) 1 1 8
( «90 )
ligne, à déterminer cet élément pour la direction horizontale de la lunetle.
Mais, même dans cette condition si restreinte, l'opération ne présente pas
toutes les garanties d'exactitude nécessaires, car les rayons visuels partant
des points lumineux des collimateurs subissent, malgré toutes les pré-
cautions prises, des réfractions de toute nature pendant leur trajet pour
arriver jusqu'à la lunette; de sorte que l'évaluation obtenue dans le sens
de la hauteur, où elle est plus considérable, se trouve toujours entachée
d'erreurs très-notables.
» Aujourd'hui que, dans presque tous les observatoires, on a accru de
beaucoup la puissance optique des instruments méridiens, leurs flexions se
trouvent encore augmentées par le [)oids et la longueur des tubes, ainsi
que par la pesanteur des lentilles : il devient donc de plus en pins néces-
saire de pouvoir étudier et déterminer le déplacement relatif de l'axe
optique pendant la rotation.
» Au moyen de l'appareil fort simple dont j'ai l'honneur d'entretenir
l'Académie, et dont je donne ci-après la description sommaire, je crois être
arrivé à la solution d'un problème pour lequel il n'existe jusqu'à présent
aucune méthode vraiment pratique.
» La ligne de visée est la ligne qui joint le centre de l'objectif à un point
du réticule, point choisi dans le voisinage de son centre, et où l'axe optique
coupe le champ de la lunette. I/étude de la flexion consiste dans le dépla-
cement relatif du centre de l'objectif par rapport à ce point fixe, dépla-
cement qui peut subir de grandes variations par suite de la longueur des
tubes, de la torsion, du défaut d'homogénéité dans les masses, et par le
mode plus ou moins parfait d'attache des verres dans les barillets qui les
maintiennent. La ligne de visée change donc de direction, quand le tube
passe d'une position à une autre.
» Je vais, en quelques mots seulement, exposer les tentatives qui ont été
faites dans le but de déterminer la flexion pour toutes les directions de la
lunette.
» La méthode proposée par M. Porro consiste à faire faire, dans toutes
les constructions idtérieures, la surface intérieure des objectifs concave.
En adoptant ensuite le rayon de courbure de cette surface, égal à la dis-
tance focale de la lunette, on parvient à former à côté des fils du réticule
leur image réfléchie.
)) On voit d'abord que cette proposition ne peut s'appliquer à aucune
lunette existante et qu'elle imposerait en outre aux opticiens une gène sé-
rieuse dans la confection des objectifs.
(Soi )
» En dehors de ces graves inconvénients que je viens de signaler, la
méthode de M. Porro ne présente nullement des garanties d'exactitude
suffisantes. On reconnaît immédiatement qu'un faible mouvement tour-
nant de l'objectif dans son barillet ou avec son barillet peut produire des
erreurs très-notables.
)) M. Marth, astronome anglais, a proposé d'établir, dans le cube central
de la lunette, et à peu près sur l'axe de rotation, un appareil se composant
de deux objectifs, dont chacun a la moitié de la distance focale de l'instru-
ment, et entre lesquels se trouve placé un miroir argenté percé à son
centre.
» Théoriquement, on pourrait arrivera évaluer le déplacement de l'objectif
par rapport à un point du réticule, mais il faudrait, pour cela, recourir à des
hypothèses qui, dans la réalité, ne peuvent être nullement confirmées. Il
faut supposer que le miroir et les deux objectifs se trouvent, dans la rota-
tion de la lunette, reliés ensemble d'une manière invariable, condition
presque impossible à réaliser; il faut faire abstraction de l'effet de torsion
que produit sur l'appareil la flexion du cube central auquel il est attaché
et tenir compte de l'effet de la propre pesanteur. On voit immédiatement
que l'appareil auxiliaire lui-même peut introduire des erreurs de même
ordre ou des inexactitudes encore plus grandes que celles que l'on cherche
à évaluer.
» Une autre disposition bien plus compliquée a été proposée par
M. Kaiser, deDantzig. Elle consiste à appliquer aux deux extrémités de la
lunette et à l'une des extrémités de l'axe de rotation deux olijectifs, deux
oculaires et deux miroirs; mais, outre que l'exécution en est tout à fait im-
possible, les inconvénients signalés plus haut se reproduisent ici, et d'une
façon encore plus accentuée; ce qui explique pourquoi toutes ces propo-
sitions successivement faites depuis environ vingt-cinq années n'ont pas
même reçu, que je sache, un commencement d'exécution.
» L'appareil que je viens d'imaginer présente d'abord, entre ses diverses
parties, d'une manière absolue, cette condition de stabilité, d'invariabilité
si nécessaire dans l'étude, condition capitale qui fait défaut dans les autres
dispositions proposées. D'un autre côté, par sa simplicité, on peut dire
a priori que l'action de la pesanteur sur lui sera nulle. Mais, pour apporter
dans la recherche une rigueur absolue, l'appareil est disposé de manière à
éliminer l'influence d'un déplacement quelconque, déplacement qui n'est
pas probable et que l'on peut évaluer au moyen de l'appared lui-même.
» Dans l'axe du cube central et sur son axe de rotation se trouve placée
ii8..
( 892)
une lentille concave-convexe dont le diamètre peut, suivant les lunettes
utilisées, varier de o'",o4 à o'",o8, et dont l'épaisseur est de o", 02 à o'°,o3.
Le rayon de courbure de la surface concave, tournée vers l'oculaire, est
égal à sa distance de ce verre, soit à la demi-longueur de la distance focale
de l'objectif. L'image d'un point du réticule, réfléchie par cette première
surface de la lentille, viendra donc se former dans l'oculaire à côté de l'i-
mage réelle. Durant la rotation de la Iiuiette, on pourra ainsi déterminer la
flexion de l'oculaire augmentée d'inie petite quantité provenant du mou-
vement proj)re de l'appareil. Le rayon de courbure de la surtace convexe,
tournée vers l'objectif, est calculé de façon à former avec la première
surface concave une lentille dont la distance focale est égale^au quart de la
distance focale de la lunette, de sorte qu'un point de l'objectif formera
encore son image dans le champ de la lunette. Dans le mouvement de
rotation, le déplacement d'un point de l'objectif, observé dans l'oculaire,
donnera donc la somme des flexions subies par les deux extrémités de
l'instrument, augmentée encore de la petite variation due à l'appareil.
» Voici maintenant les dispositions qui permettent d'éliminer directe-
ment l'influence de l'appareil auxiliaire sur le résultat cherché, ou même,
si on le veut, de calculer cette légère variation peu probable.
» Sur les deux parties latérales de cette même lentille auxiliaire regar-
dant les tourillons se trouvent taillés, d'un côté, un petit plan incliné,
d'environ 45 degrés, et de l'autre une petite surface sphérique. Ces deux
surfaces accessoires reçoivent des rayons lumineux d'un point de l'un des
tourillons percé à son centre et suivant l'axe de rotation. La courbure de
cette dernière surface sphérique est calculée de manière à former dans le
champ de la lunette, à l'aide de la surface concave et du plan incliné, l'i-
mage réfléchie du ])oint lumineux du tourillon, à côlé des autres images
déjà obtenues. La partie de l'axe qui se trouve immédiatement placée au-
dessus des coussinets étant la seule vraiment affranchie de toute flexion, il
s'ensuivra que l'image émanant du tourillon ne pourra subir que le petit
déplacement provoqué par l'appareil. En comparant les images produites
par l'oculaire et par l'objectif à celle provenant du tourillon, on pourra
facilement, par la combinaison des résultais, éliminer l'influence del'appa-
reil et obtenir numériquement le déplacement cherché.
» Des expériences ont été faites, avec le concours qu'ont bien voulu me
prêter M.VL Henry frères, pour connaître l'influence de l'aberration sphé-
rique et chromatique sur les images. En employant une lunette de 2"',/\o
de dislance focale, ces expériences ont démontré qu'avec une ouverture
( 89^)
libre de o™,oi5 à o^joSo donnée à la lentille auxiliaire, on obtient des
images légèrement colorées et parfaitement nettes. Ponr avoir des con-
tours aussi arrêtés, avec une lentille d'une ouverture libre plus grande,
il faudrait placer derrière l'oculaire un verre monochromatique; mais
cette augmentation n'est nullement nécessaire.
» Le principe de la méthode consiste donc, comme on voit, à pro-
duire, à côté des images de l'oculaire et de l'objectif, dont la position
peut varier par suite des flexions et par suite du mouvement propre de
l'appareil auxiliaire, dans le champ, une troisième image émanant de l'axe
de rotation, qui, complètement indépendante de la flexion des tubes, ne
peut subir qu'un petit déplacement provenant de la lentille auxiliaire;
cette image peut donc être considérée, en réalité, comme point fixe par
rapport aux deux autres, et servir de base pour évaluer leur déplacement
relatif. La construction de cet appareil subira probablement certaines mo-
difications, dans le but d'augmenter encore les moyens de contrôle, et je
ferai connaître ultérieurement les procédés à suivre et les précautions à
prendre pour éliminer dans l'étude toutes les causes d'erreurs.
» La réalisation de cet appareil, bien que très-délicate, ne présente ce-
pendant pas des difficultés que ne puisse résoudre un opticien habile. Il
suffit, pour cela, de connaître avec précision la longueur de l'axe de rota-
tion et la dislance focale de la lunette : à l'aide de ces données, il sera facile
(le calculer le rayon de courbure des trois surfaces sphériques et l'angle
du plan inchné, qui ne s'éloignera pas sensiblement de 45 degrés.
» Je crois donc avoir résolu, par celte disposition, le problème si impor-
tant de la détermination de la flexion propre des lunettes pour toutes les
directions de l'axe optique.
» M. le Directeur de l'Observatoire a bien voulu ordonner la construc-
tion de cet appareil, qui sera consacré à l'étude de la flexion sur la lunette
de Bischofsheim, et je ne doute pas que la partie de l'exécution optique,
confiée à l'habileté si connue de MM. Paul et Prosper Henry, ne réalise
complètement toutes les conditions exigées. »
MÉCANIQUE. ~ Exemples du calcul de la torsion de prismes à hase mixliligne;
par M. DE S.\ixt-Venaxt.
« 6. Dans la séance du t. décembre 1878 {Comptes rendus, p. 849), après
avoir rappelé que le problème de la torsion d'un prisme dont les sections
( «94 )
transversales ne sont pas des cercles se résolvait en déterminant préalable-
ment les petits déplacements longitudinaux m, dont l'effet est de changer
les plans de ces sections en surfaces légèrement courbes, nous avons établi,
au n° 3, en coordonnées polaires transversales r, /3, une formule (i3)
donnant u pour une torsion 0, par unité de longueur, de prismes à sec-
tion rectangle mixtiligne comprise entre deux arcs de rayons r^, i\, et deux
droites partant de leur centre, faisant entre elles un angle -y, qui est divisé
en deux parties égales par la ligne à partir de laquelle se comptent les
angles jS (').
Pour tirer ses conséquences, désignons par a l'aire de toute section
primitivement perpendiculaire aux arêtes ou aux x, et appelons g^, le
glissement, sur son élément (Îg, de l'élément correspondant d'une section
voisine, divisé par leur petite distance; nommons g^^» g:cp 'es projections
de ce glissement sur deux plans parallèles à l'axe de torsion, et respective-
ment au rayon vecteur r et à l'élément rd^ de son cercle. On a, comme il
est facile de voir, pour ces trois petits glissements, qui sont les cosinus
d'angles primitivement droits devenus légèrement aigus,
du . I (lu
(21) ë.r, = 'Zr' S-? = ^'' + 7 ;7b ' §•- =" Vg.rr -+- gx?,
expressions qui se réduisent à o, 9r et Or si le contour de la section est
circulaire, car alors on a « = o.
Et si M^. est le moment de torsion autour de l'axe longitudinal ou des x
censé passer par le centre r = o des arcs, G désignant le coefficient d'élasti-
cité de glissement ou le nombre par lequel il faut multiplier les g pour
(') Je m'aperçois que la singularité signalée au n" 4 (page 852) de ma Note du i décem-
bre, et relative au cas r, =: o, n'offre rien de paradoxal. Comme /■„ = o répond à «„ = — so ,
le sinus de l'arc m' (a — a») ou iiz '^ ~ ^° n'est, en effet, pas nul; car, pour toute valeur
«I — «0
, . , «1 — a . . .,
finie de a ou de r, cet arc est inférieur à (7rd une quantité i-r qui croit, avec 1 en-
a, — a»
lier /, indéfiniment, quoique par intervalles d'autant plus petits que — a„ est plus grand.
Les solutions données par les expressions (19), (20) ne deviennent donc pas fausses à la
limite /„ — o : elles deviennent seulement illusoires, ou de forme indéterminée. Cette indé-
termination tient à ce que la variable indépendante, qui, dans ces formules, remplace le
'■'■ — ^0 ''' — l'« f, .Il
rayon vecteur /•, est réellement, non pas a, mais = — — • Cette variable est
donc, simplement, mal choisie.
Cela ne change rien à notre conclusion finale (page 855), à savoir (|u'on doit se servir,
pour les applications, de l'expression (i3) de m et non de celles (19), (20).
( 895 )
avoir les tensions langentielles de même sens, on a, j désignant iineintégrale,
pour tous les éléments
(22) r/ c — rd^dr
d'une section c,,
T
(23) M.„ = j^Gg^pr^ff = G '^ y ^j\drj''^ '^d^.
» Mettant la valeur (i3)de u dans cette formule, on en obtient une qu'on
peut écrire
sinv 64 V' I I I
I ^ --^ , .. > , Z 7 77:,
■ 1 7COS7 / r„\ Aj ■in + 1 m' — k -,,'"
ou jU. — G0 -— — ~ y, ni = — n,
4
se réduisant, dans le cas particulier /;, = o, où la section n'est qu'un simple
secteur, â
(25)
où p.o =: GÔ ^7.
» On trouve aussi, en substituant (i3) dans (21), encore pour le cas
r„ = o.
( , siiiîR 89/-, V (— l'i" //•\'"-' . n
1 cosy 7 .^ /«^ — 4 V'i/
i8.-«^(-'^)H-?^2i,^'î(.0"-"'P
,2u) '1 , r.^ o. ^^ I ^ , )f ou m = n.
expressions qui nous ont fourni plusieurs moyens de vérification de nos
formules; car, entre autres, comme on a, pour les glissements dans les
( 896)
sens^-, z de la bissectrice des arcs et de sa perpendiculaire,
(27) g.,,. = g^rCos,3 - g^psin|3, g^, = garSinp + g,,5Cos/3,
nous avons trouvé numériquement, pour neuf valeurs, attribuées à y, que
l'on a constamment
(a8)
/g.r,d'cr = o, /g,,pf/c7 = o,
a/ 5 %- a
ce qui doit être, puisque les tensions tangentielles Ggr,f/<7, Gg^.dfj doivent
se réduire à un couple faisant équilibre à celui des forces qui font tordre,
et doivent avoir ainsi leur résultante nulle.
>) 7. L'expression (i5) de M, nous a fourni pour
0,125.1 ;
» Comme 7 y- est le moment d'inertie du secteur autour de son centre,
ce que nous appelons p.o n'est autre chose que ce qu'on aurait pour le
moment de torsion M^., suivant une théorie que nous ne cessons de com-
battre depuis 1847 (mais qui est encore enseignée dans plusieurs Cours),
et qui consiste à calculer M^, comme si, quel que soit le contour, toute
section d'un prisme tordu restait plane et perpendiculaire à l'axe autour
duquel la torsion est supposée opérée. Les valeurs 0,0923, 0,1 333, .. .
qu'on vient de donner du rapport de M^ à [ig fournissent des preuves pal-
pables des erreurs considérables et dangereuses dans lesquelles on peut
tomber en persistant à suivre la théorie que nous signalons.
» Maintenant, un des caractères de notre théorie nouvelle est de donner
les mêmes valeurs aux glissements, et, par suite, à M^, quel que soit l'axe
fixe, parallèle aux aréles, autour duquel un prisme esl tordu. Celle indifférence
de l'axe est une conséquence de ce que, conformément à (28) ou d'après
la nullité de la résultante des actions tangentielles, leur moment
M
,. =J {G^:,,j—G^^y-z.)da
( 897 )
reste le même en retranchant de 7, z des constantes quelconques re-
présentant les coordonnées rectangles de tout axe, différent de celui
(7 = o, z = o) autour duquel le moment serait pris.
» Les moments de torsion autour d'axes toujours parallèles aux arêtes
et passant par les centres de gravité des sections (centres désignés par de
petits traits sur les figures) auront donc toujours les valeurs trouvées tout
à l'heure pour M^ ; mais les valeurs que lui attribuerait la théorie ancienne
et trompeuse, à savoir les produits de GO par les moments d'inertie de la
section, seraient plus petites autour de cesaxes-là qu'autour de tous autres.
En les appelant fj.'„, il est facile de voir qu'on a
(3o)
» On trouvera en conséquence que
(3i)
ir ff «■ 2 3 5
Po»rv= ,t; 3; -; 3^^; ^i --; 3-; 3^;
on a— -^=0,59215 0,7036; 0,7499; o, 70285 0,5902; 0,4876; 0,5429; o,558g.
» Ces valeurs sont plus grandes que celles du rapport (29) de M^ à [x^ :
elles montrent toujours que les plus petites erreurs de la théorie ancienne
sont toujours considérables et très-préjudiciables en pratique.
1) 8. Nous avons fait aussi, parla formule complète (24), le calcul de
Mj pour des sections en forme de quadrilatères rectangles mixtilignes, ou
de secteurs de rayon r, cvidés par des secteurs de rayon /'„. En appelant
p. et p.' les produits de Gô par les moments d'inertie de ces sections autour
du centre de leurs arcs et autour de leurs centres de gravité, ou en
faisant
nous avons trouvé, en supposant /', = 2 /'o, que
pour l'angle au ccnU'e. ... 7 = ^=6o\ ^= uo'; :i = i80",
le rapport de Mj à p est 0,0800; o,io68; o,ii6o;
» à ft' est o,(>8i2; o,3i6o; o.igog;
C. R., 1878, 2" Semestre. (T. LXXXVII, N" 24.) 1 IQ
( 898 )
>i Les erreurs commises en prenant p. ou même p.' par la valeur de Mj.
seraient toujours, comme on voit, énormes.
» Il n'est pas besoin d'observer que la torsion de prismes autour d'un
axe extérieur est réalisable en rendant solidaires deux prismes égaux et sy-
métriquement disposés, au moyen d'entretoises, que l'axe fixe traverserait.
» 9. On peut demander si, sur une section, le centre de gravité est le
point où gj., = o, et où, par conséquent, Vd fibre ou ligne matérielle paral-
lèle aux arêtes reste normale à l'élément de qu'elle traverse. Cela a lieu
pour les sections qui ont un centre de figure, mais non pour celles dont
nous nous occupons ici. Nous avons trouvé, pour les secteurs pleins ayant
les angles au centre y = - = 60° et y = —- — 120°, que ce point de cjlis-
sement nul se trouve, sur la médiane, à des distances du centre des arcs
respectivement égales à
o,6578r, et o,5473r,,
tandis que leurs centres de gravité en sont à des distances un peu diffé-
rentes, savoir :
-r| = o,6366r, et — =o,55i3/'|.
» 10. Mais, ce qu'il convient surtout de chercher, c'est le point où a
lieu le plus grand glissement gj.^, et quelle en est la grandeur; car c'est à
ce glissement maximum qu'il faut, en modérant M^, ou S, imposer une li-
mite que l'expérience a fait connaître pour chaque matière afin d'assurer
la stabilité de sa cohésion et de prévenir toute rupture prochaine ou
éloignée.
1) Le point cherché est, pour une section en simple secteur :
') 1° Ou sur l'arc, et en son milieu /3 = o, car c'est là qu'on a -^ = o;
» 2° Ou sur les côtés reclilignes, à l'endroit qui ne peut être déterminé que
par un tâtonnement de différences proportionnelles, où l'on a -^' = o.
» Nous avons trouvé que :
» 1° Pour la section dont l'angle 7 est ;— 60°, le ])oint de maximum de glissement est :
Sur les côtés droits, celui où r = 0,5622 r,.. ., gi5 = g„ = 0,4900 Or,,
Sur le côté en arc, celui où p = o gj,=igi^ i=o,45i5 S/-,;
i> 2° Pour la section dont l'angle 7 est = 120°, ce point est :
Sur les côtés droits, celui où /■= 0,3671 /•, g„ = g^r = o,6525 9r,,
Sur le coté en arc, celui où fi =^ u g„ = g-,^ = o,6224 9 ''•
( 899 )
» C'est, comme on voit, sur l'un ou l'autre côté rectiligne, à une dis-
tance du centre égale à un peu plus de moitié ou à un peu plus du tiers du
rayon, que se trouve placé le point, dit dangereux, où une désagrégation
tend à se faire ('). »
ANALYSE. — Sur la forme binaire du septième ordre. Note de M. Sylvester.
1' Il y a une erreur dans la Table pour la fraction réduite sur laquelle j'ai
basé mon calcul des covarianis irréductibles de la forme binaire du
septième ordre. Le terme qui multiplie «', au lieu de
llX + /{X^ — x' — x' + x" — x",
doit être écrit l\x -{- x' -h 3x^ — x' -\- x" , et, conséqnemment, le terme
complémentaire qui multiplie a-', au lieu d'être
4^?" -i- /[X^ — x' — x'' -i- X^ — X,
doit être écrit 4,x'^ -h x" -h Sx" — x'" -h x\ Mais, de plus , pour ne pas
parler d'erreurs de multiplication, le calcul a besoin d'être modifié, par
suite d'une circonstance qui s'est présentée ici pour la première fois dans
l'application de ma méthode : c'est que l'existence d'un invariant irréduc-
tible du degré 20 a été présumée, tandis qu'il y a toute raison de croire qu'il
n'existe nul invariant dont le degré soit 20 ou même un multiple quel-
conque de 10, appartenant à la forme du septième ordre.
(') D'après les conditions (9) et ( 10) au contour, et les expressions (21 ) des glissements,
on a g,r = G sur les côtés en arc, et g^j = o sur les côtés rectilignes. Donc, à leurs jonc-
tions orthogonales, le glissement résultant g„ est nul.
Il en est de même à la jonction des deux côtés rectilignes, ou au centre des arcs dans le
cas (r, =: o) des simples secteurs, mais seulement lorsque y<^K, ou que l'angle de ces deux
côtés est saillant, car, lorsqu'il est rentrant ou que v>-t, l'exposant de - dans le premier
terme de la série 2 est négatif, et /■= o le rend infini, comme le remarquent MM. Thomson
et Tait (§ 710 de \'J Treatise cité).
On ne peut pas en conclure, ce me semble, que le glissement soit infini aux angles ren-
trants, car les formules de l'élasticité des solides n'ont été établies que i)our leurs déformations
non-seulement finies^ mais tn-s~petitcs. Tout ce qu'on peut dire, c'est que la formule don-
nant g^r est en défaut pour le point r = o, et qu'il convient, comme le conseillent très-
bien ces deux savants, d'arrondir les angles rentrants des prismes soumis à des efforts qui
les déforment.
119..
( 900 )
» Voici la marche à suivre, à cause de cette circonstance. Lt fraction
réduite a pour dénominateur
[i — a>] [i -^ a') [i -,. a') [i — a") [i ^ a") [i ~ a.v] [î ~~ (,x') [j - ax'-) (i — n.r').
)e multiplie le numérateur et le dé^iominateur par
(i + rt") (i + ax) (i + rt.r'") (i + ax^).
Cela me donne une Table dont celle qui suit est la moitié :
x"
j:'
x^
.r'
X*
x'
x"
a'
j:*
x'
,,.
""
a'"'
.1*^
x^*
^,15
J.I6
.r''
.r"
a'^
x-'
.t"
x"
x"
a'
I
0
0
o
0
0
0
0
0
0
0
0
0
a'
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
«'
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
a'
0
1
1
1
1
1
0
1
0
0
0
0
«'
0
o
2
I
2
'
0
1
0
— 1
0
0
a'
1
1
2
2
2
0
0
0
0
0
— 1
0
0
3
2
3
3
2
-1
— 1
0
0
0
«'
3
3
■i
4
4
4
0
I
0
— 2
0
-I
0
1
a'
2
7
C
1
3
— '
— '!
0
— I
0
I
0
a'
3
'■1
1
4
O
— 2
— 1
— 2
0
0
0
a"
— 1
5
8
0
4
1
-'l
0
-3
-1
0
rt"
5
8
S
S
4
-4
— I
— '<
— I
0
0
0
o"
4
9
9
13
4
— 1
—3
— (i
0
— 1
1
«"
9
8
1 1
10
5
— j
—5
-4
—8
— 1 1
— 10
/
—3
— 1
I
0
rt"
4
9
1 1
-4
— 10
—9
— 2
0
3
a"
8
10
■ 4
1
0
— 1 1
—8
— 2
0
/\
2
a"
5
1 1
i3
9
2
— ■'
—5
— iN
-8
Ç;
— 1
3
3
«"
9
lî
12
-3
-iS
^i3
-i3
—5
3
2
3
— 1
a"
7
1 1
1 1
s
-4
— 1 3
-iG
— 19
-i3
-i5
3
5
a"
13
1 1
1 1
— 1
-iS
-18
-18
— 1
3
4
4
a-'
i
9
10
C
-,4
-'-,
21
— 19
—9
3
5
9
«"
9
9
I 1
— 9
— 12
-23
-2^
— 1 1
— I
4
8
4
a"
5
8
10
— 1
— 1 1
-i;
-■iS
— 1 ■:•
—9
r.
10
8
( 90I )
» Pour la compléter, on n'a qu'à se rappeler que, pour chaque terme
ka'^x^ dans la moitié donnée, il faut suppléer un terme kn^^x^ dans la
partie supprimée, où « + p = 45, >. -t- fA = 23; ainsi, toutes les colonnes
de chiffres dans la partie donnée se répéteront en sens inverse, par rapport
en même temps à la direction verticale et à la direction horizontale, dans
la partie supprimée. Je suppose ce numérateur multiplié par
à l'infini, et le facteur i — a'" chassé du dénominateur, qui ne contiendra
alors que les facteurs i — a\ i — a'-, i — a*, i — fl'-, i — a^x-, i — rt^x",
, _ a'x^^, I — rtx', dont chacun représente par ses indices le degré et
l'ordre d'un covariaut irréductible ; c'est-à-dire, au lieu de multiplier le
numérateur et le dénominateur par i -f- «'", je divise chacun par i — a'".
» Alors j'opère par tamisage successivement sur les séries qui multi-
plient les puissances successives de x dans le numérateur, ce qui, nonob-
stant le nombre infini des termes dans ces séries, est très-facile à faire, à
cause de la récurrence constante des mêmes chiffres. En combinant avec
les restes du tamisage ainsi opéré les invariants et les covariants représen-
tés par les facteurs du dénominateur, j'obtiens la Table suivante, où l'on
remarquera que nul invariant du degré 20 ne figure :
Table des \l\ coi'arinnfs irréductibles de la forme binaire du septième ordre.
Dejjré
dans les coefficients. Ordre dans les variables.
0 1 -2 3 4 o 6 7 8 9 10 11 14. 15
1 I
2 I I I
3 I I I I i I
4 I 1 I 2 I I
5 1 a 2 2 2
6 ...... . 3 2 2 2
7 3 2 4 2
8 3 3 3 3
9 3 5 2
10 4 3
11 5 3
12 6 6
13 7
14 4
15 3
16 2
17 2
18 9
22 I
( 902 )
» Ce qui est absolument démontré, c'est qu'il existe les 124 covariants
irréductibles indiqués par cette table. Ce qui est assujetti au doute mé-
taphysique dont j'ai fréquemment parlé, c'est la possibilité de l'existence
d'autres irréductibles en dehors de la Table. Si le cas est ainsi, il sera en
contradiction avec le poslulalum qu'il ne faut jamais supposer l'existence de
plus de rapports sjzygétiques entre les irréductibles qu'il n'est nécessaire
pour satisfaire aux valeurs connues du nombre total des covariants
linéairement indépendants pour chaque degré et ordre, on, ce qui revient
à la même chose, que des covariants irréductibles et des syzygies indé-
composables ne peuvent pas coexister pour le même ordre et degré. En
faisant l'énumération des invariants de tous les degrés jusqu'à 20, on trou-
vera facilement que, selon ce principe, on n'avait pas le droit d'admettre
préalablement l'existence d'un invariant irréductible du degré 20. C'est
pour la première fois, dans tous les cas si nombreux que j'ai discutés, que
cette difficulté s'est présentée, c'est-à-dire l'impossibilité de trouver une
fraction canonique avec un numérateur fini, équivalente à la fraction
réduite. Mais les résultats que j'obtiens ne sont nullement moins certains, à
cause de cette difficulté que j'ai trouvé le moyen sûr et commode de
vaincre. Les détails du calcul seront donnés dans nne prochaine partie de
V American journal of Matliematics.
1) Je terminerai ici par une observation qui me paraît très-significative :
c'est qu'il résulte du calcul qui a été fait que l'effet du tamisage est préci-
sément le même que si l'on avait multiplié le numérateur de la forme
réduite par i + a'" au lieu de le diviser par i — «'", de sorte qu'on aurait
pu agir précisément comme si l'invariant irréductible du degré 20 existait ;
seulement, au bout du compte, on aurait exclu cet invariant de la Table
des formes irréductibles.
» Quant à ce qui se rapporte au tamisage que j'ai appliqué aux séries
simplement infinies, il est bon de se rappeler que l'usage qu'on fait de
la fraction génératrice (pour un quantic binaire) mise sous une forme
canonique n'est qu'une méthode abrégée, et pour ainsi dire artificielle,
pour obtenir le même résultat qu'on pourrait obtenir, mais avec beau-
coup plus de difficulté, en opérant directement le tamisage sur la série
de nombres, doublement infinie, qu'on obtient en développant cette
fraction en série de puissances de a et x, de laquelle série les coefficients
représenteront le nombre des covariants linéairement indépendants pour
chaque degré et chaque ordre, de zéro jusqu'à l'infini. Cette remarque
fait voir aussi que la distinction entre les irréductibles primaires et secon-
( 9o3 )
daires ne tient à aucune différence essentielle de nature entre les deux,
mais seulement à la méthode qu'on esnploie pour les obtenir, et, en variant
cette méthode, les irréductibles peuvent changer leur nom de primaires en
secondaires, et vice versa. »
MÉGANIQUE. — Etude sur les machines à vapeur or.linaires et Compound, les
chemises de vapeur et la surchauffe, d'après la Thermodynamique expéri-
mentale; par M. A. Ledieu. (Extrait.)
« Les machines à vapeur, à l'Exposition de 1878, n'ont présenté aucune
innovation importante, particulièrement en ce qui concerne le fonctionne-
ment de la vapeur. L'objectif des constructeurs a consisté, sous ce rapport,
dans le perfectionnement des moyens déjà connus pour améliorer le ren-
dement calorifique, soit pour réduire les consommations de fluide et, par
suite, de combustible, à égalité de force produite. Ces améliorations ont
porté sur la restriction des espaces neutres dans les machines de terre, et
sur l'emploi plus rationnel des chemises de vapeur et du Woolf dans les
appareils de navigation.
» Il importe de noter qu'il y a ici deux ordres de perfectionnements
essentiellement distincts : le premier est, en général, secondaire en face du
deuxième. Comme ce point ne semble pas admis par tous les ingénieurs,
et qu'il résulte de là luie tendance à f.iire négliger, selon nous, les
principes introduits à grand'peine dans le monde industriel depuis une
quinzaine d'années, principes que la Thermodynamique expérimentale est
venue pleinement consacrer, nous désirons présenter une nouvelle étude
de la question, d'après des données irréfutables.
)) Nous ferons d'abord quelques observations concernant les espaces
neutres; puis nous exposerons, d'après les idées et les expériences les plus
récentes, l'influence considérable et inévitable de l'intervention calori-
fique des parois des cylindres sur le fonctionnement de la vapeur.
L Observations sur les espaces neutres. — Pour apprécier la perte due à
l'espace neutre, il faut comparer deux cylindres de même volume et con-
sommant la même quantité de vapeur. Dès lors, la détente est la même
dans les deux cas, ainsi que le travail y relatif, et la perte en question
provient uniquement de la partie de la vapeur introduite qui ne produit
aucun travail pendant que le piston est poussé à pleine pression. On voit
( 9o4 )
de suite que celte perle, évaluée par rapport au travail total par coup de
piston, diminue notablement avec les grandes détentes.
)) Nous ne saurions trop insister sur notre manière de voir, qui nous
semble la seule rationnelle, à l'encontre du point de vue auquel se placent
quelques auteurs pour l'appréciation qui nous occupe. Ainsi, M. de Fré-
minville, dans son Étude sur les macliiues Compound, évalue ladite perle
en comparant deux cylindres, l'un sans espace neutre, l'autre ayant
son volume égal à celui du premier, accru à chaque bout d'un espace
neutre donné, et admettant en outre une quantité de vapeur égale à la
quantité introduite dans le premier cylindre, augmentée de la quantité
nécessaire pour remplir l'espace neutre ajouté. Dans ce mode d'opérer, la
perte cherchée se trouve indûment augmentée, en raison de ce que ledegré
d'expansion au second cylindre est moindre qu'au premier, dans le
rapport
I -f. espace neurrc m fonction du volume du premier cyliniire
I -+- espace neutre X détente du premier cyiindie
» En fait, on se trouve ici en présence de deux machines à cylindres
inégaux et ne consommant pas la même quantité de vapeur par coup de
piston; leur comparaison ne saurait donc résoudre la question proposée.
Par ailleurs, les calculs du savant professeur, reposant sur l'hypothèse de
détentes qui s'effectuent suivant la loi de Mariotte, ne comportent pas une
généralité suffisante, eu égard aux résultats que fournissent les dernières
études siH- le travail de la vapeur d'eau pendant son expansion dans les
machines (').
» Avec les machines Woolf, les pertes" dues aux espaces neutres du
cylindre admetleur et à ceux du cylindre détendeur, en dehors de ce qui
concerne Yespace intermédiaire, se calculent chacune d'une manière diffé-
rente et d'ailleurs distincte du procédé propre aux machines ordinaires.
Elles sont, du reste, assez notablement inférieures à celles qui concernent
ces machines, mais moins que M. de Fréminville ne l'annonce, en se ba-
sant sur un mode de comparaison, analogue au mode réfulé ci-dessus,
qu'il emploie poiu- les machines ordinaires.
» En tout état de cause, on voit aisément que l'infltience des espaces
neutres serait tout à fait annidée si la compression commençait assez lot
pour que la vapeur refoulée atteignît, au moment du botil de coiuse, la
( ' ) Comptes rendus, t. LXXX, p. 1 199, et t. LXXXI, p. 928.
( 90^ )
pression ainsi que le degré d'humidité ou de surchauffe de la vapeur de la
chaudière. Le diagramme du travail se rapprocherait alors beaucoup, pour
la quatrième phase du fonctionnement de la vapeur, du diagramme relatif
au cycle de Carnot; mais il n'en donnerait pas le bénéfice calorifique,
puisque ici la compensation obtenue par le refoulement serait employée
à annuler l'influence de l'espace neutre. Au surplus, U y aurait à calculer
si le travail consommé par la contre-pression n'outre-passerait pas le béné-
fice résultant de l'annulation de l'influence de cet espace. En pareil cas,
il deviendrait nécessaire de chercher, en se rendant bien compte de la loi
reliant la pression et le volume pendant l'opération (et qui serait bien plus
près de la loi du refoulement adiabatique d'une vapeur plus ou moins
humide que de la loi de Mariotte), le degré de compression donnant le
résultat le plus avantageux. Mais celte recherche n'a pas, jusqu'à ce jour,
préoccupé les constructeurs, eu égard à ce qu'une grande compression
compromettrait la bonne régulation du tiroir et constituerait, dès lors, un
grave inconvénient, que ne saurait compenser l'économie relativement
restreinte due à l'annulation de l'influence nuisible qui nous occu[)e. Et
effectivement, avec toutes les machines actuelles, la perte sur la consom-
mation (le vapeur et de combustible due aux espaces neutres ne dépasse
jamais 7 à 8 pour 100.
» D'autre part, l'avantage qui résulte, pour les machines Woolt ou
Compound, d'une moindre influence nuisible des espaces neutres propre-
ments dits, est très-limité et n'est, en aucune façon, la cause fondamentale
de la supériorité économique de ces machines. Toutes choses égales d'ail-
leurs, cette supériorité est Ane surtout à la restriction que subit alors
l'action calorifique des parois des cylindres sur le fonctionnement de la
vapeur, action qui peut, à elle seule, causer jusqu'à l\o pour 100 d'aug-
mentation dans la dépense de vapeur. »
TRAVAUX PUBLICS. — Sur les travaux du tunnel du Saint-Gothard. Extrait
d'une Lettre de M. D. Coo.adon, communiquée par M. Tresca.
« L'achèvement du tunnel se poursuit, malgré de grands obstacles et
iMie lutte continuelle contre de nombreuses difficultés. M. Louis Favre, de
Genève, s'est engagé à percer et à achever en moins de neuf ans ce tunnel,
long de i4 920 mètres, dans le massif du Gothard, à travers de puissants
bancs de granit, de gneiss variés et de serpentine. Il espère terminer le tout en
C. R., 1878, 2» Semestre. (T, LXXXVII, N" 24.) I20
( 9o6 )
huit années, cequi serait un puissant encouragement à l'entreprise de longs
tunnels prenant naissance aux bases mêmes des grandes chaînes de mon-
tagnes. Il a cependant rencontré des séries de difficultés qui ont notable-
ment retardé les progrès du percement et qui ne pouvaient être prévues
qu'en partie.
» Outre k dureté excessive des bancs de serpentine et de quartz, l'in-
suffisance de la force hydraidique du côté d'Airolo, lors des très-basses
eaux de la saison d'hiver, des torrents du Tessin et de la Tremola, on a
rencontré, pendant le percement des trois premierskilomètres de la partie
sud, des infiltrations d'tuie gravité exceptionnelle et tout à fait inattendue.
» Le volume des infiltrations s'étant élevé, dès la seconde année de l'at-
taque, à plus de 23o litres par seconde dans la galerie d'avancement, qui
n'a que 7 mètres carrés de section, les ingénieurs peuvent facilement se
rendre compte de l'état de cette galerie, où coulait une rivière s'élevant à
3o et 4o centimètres, où il fallait poser la voie sous l'eau, déblayer dans les
mêmes conditions etiravaillerà la perforation sous des jets dont la violence
était parfois égale à celle d'une pompe à incendie.
» Deux autres obstacles également sérieux et peu prévus se sont ren-
contrés de chaque côté du tunnel : l'un sous la plaine d'Andermatt, qui
doit être un ancien lac ; l'autre à la partie sud, à environ 5*"", 5 de l'entrée,
et entre les couches qui doivent aboutir au lac Sella.
» Sous Andermatt, le tunnel a traversé un massif de feldspath décomposé,
mélangé de gypse, sur une longueur de 180 mètres environ; cette matière
plastique se gonfle au contact de l'air humide et exerce, en tous sens, des
pressions d'une effrayante énergie, capables d'écraser les phisforts boisages
et même une voûte en granit de i mètre d'épaisseur.
» Dans ces deux passages difficiles, on a dû procéder au. percement à la
main avec une extrême lenteur et l'on s'estimait heureux d'avancer de
I mètre en trois ou quatre jours, tandis que, même à travers le granit,
nous avons obtenu, par l'air comprimé et la perforation mécanique, un avan-
cement régulier de près de 4 mètres par vingt-quatre heures d'un seul côté
du tunnel, et cet avancement a atteint parfois jusqu'à 6 mètreset plus dans
les couches de gneiss. Après cet exposé sommaire des principaux obstacles
qui ont ralenti la marche, je dois donner des renseignements sur l'état ac-
tuel de nos moyens de perforation mécanique, et surtout sur les appareils
qui compriment l'air, aèrent le tunnel, et sur les machines perforatrices.
» Du côté d'Airolo, nous avions à l'origine l'eau d'un seul torrent, la
Tremola, et trois roues tangentielles en bronze, de i™,20 de diamètre, mises
( 907 )
en mouvement par une chute de 180 mètres d'élévation verticale, et devant
avoir, par conséquent, une vitesse excessive de 3oo à 35o tours par minute ;
on a ajouté ensuite une quatrième turbineii semblable. Les compresseurs
d'air que j'ai fait adopter, actionnés par ces turbines, donnent environ
i5o à 160 coups utiles de piston pai" minute, et, malgré cette grande vi-
tesse, la température de l'air, comprimé à 7 ou 8 atmosphères absolues,
peut être maintenue facilement à 3o degrés C, à la sortie des cylindres,
par l'injection de l'eau froide pulvérulente.
M Le volume d'eau de la Tremola ayant été reconnu tout à fait insuffi-
sant pendant une grande partie de l'hiver, M. Favre a dû établir une autre
prise d'eau dans leTessin et un aqueduc de 3ooo mètres, suspendu contre
les flancs presque à pic et éboulants de la rive gauche, et commander de
nouvelles turbines et quatre compresseurs, de même système que les pré-
cédents, mais d'un plus grand volume, la hauteur de chute n'étant plus
que de 80 mètres et la vitesse de rotation moindre. Ces nouvelles turbines
sont en fonte de fer; elles ont 5 mètres de diamètre et font environ 5o à
60 tours par minute.
» Un fait bien digne d'être noté, c'est que les turbines de petit diamètre,
en bronze, d'une seule pièce, qui font en moyenne 1 55 millions de tours
par an, se conservent bien, et qu'après quatre ou même cinq ans de ce pro-
digieux service, elles peuvent encore fonctionner utilement après qu'on a
enlevé, sur le tour, quelques millimètres à leur circonférence pour égaliser
la partie extérieure des cubes. MM. Escher Wyss, qui les ont établies, ont
constaté que, sous des chutes moindres, la fonte de fer et l'acier se perforent
d'une multitude de petits trous et que les turbines faites avec ces métaux
durent au plus une année sous ces pressions excessives.
» Nous avons actuellement, de chaque côté du tunnel, seize compres-
seurs d'air en activité, servant à l'aération et aux travaux de perforation :
douze à grande vitesse, mus par des turbines de i™,20 àAirolo et de2™,/io
de diamètre extérieur àGoschenen, et quatregrands compresseurs de même
système, actionnés par deux turbines de 5 mètres.
» Ces moteurs et ces seize compresseurs envoient dans le tunnel, quand
l'eaunefait pas défaut, un volumed'airsousla pression de 8 atmosphères, qui
suffit à l'action de dix-huit à vingt perforatrices et à luiebonneaération dans
toute la partie déjà perforée, qui est aujourd'hui de 6100 mètres du côté
nord et de SSgo du côté sud . De chaque côté il y a, nuit et jour, plusieurs
centaines d'ouvriers, autant de lampes, et l'on y consomme environ 3oo ki-
logrammes de dynamite.
120..
( 9o8 )
D On avait établi, il y a deux ans, à chaque bouche du tunnel, deux
grandes cloches aspirantes, destinées à assainir le tuiuiel en entraînant, le
long de la voûte, la fumée et l'air vicié; quoiqu'elles soient entièrement in-
stallées et prêtes à fonctionner, la nécessité de leur secours ne s'est pas fait
sentir. Les compresseurs suffisent à la bonne aération, et ce fait démontre
bien la puissance de leur action.
» Le transport des matériaux et des déblais dans le tunnel se fait par des
chevaux, dans la moitié la plus avancée, et par des locomotives à air com-
primé dans la moitié du côté de l'entrée. Elles ont un réservoir qui enuna-
gasine de l'air comprimé à 12 atmosphères. Ces locomotives ont été con-
struites au Creusot.
» Pour alimenter ces locomotives avec de l'air à 12 et même à i/| atmo-
sphères, M. Favre a commandé, à la Société genevoise de construction,
huit de mes compresseurs, de 26 litres de volume effectif. Ces appareils,
auxquels j'ai fait une modification pour annuler l'influence des espaces
morts, sont répartis, quatre à Airolo et quatre à Goscheiien ; ils aspirent
l'air tic la conduite d'aération et refoulent cet air, amené à 12 ou i4 at-
mosphères, dnns une conduite spéciale de 5 centimètres de diamètre, qui
se prolongefsur la longueur que peuvent parcourir les locomotives.
» Nous avons essayé, de chaque côté du tunnel, plusieurs modèles de
perforatrices. Chaque année a vu paraître des modifications et des amélio-
rations importantes, permettant de percer avec plus de rapidité et de per-
forer plus profondément. Leur poids et leur coût d'établissement ont été
abaissés : pour yne perforatrice ayant un jeu de i"',4o, le poids actuel est
d'environ 200 kilogrammes.
)) Le nombre des organes extérieurs, les plus exposés à des détériorations,
a été réduit. Il est difficile d'assigner un nom unique à ces appareils, (jui
réunissent les idées de divers inventeurs; on peut citer cependant quatre
noms : ceux de IvlM. Ferroux, Mac Rean, ïurrettini et Séguin. Je viens
d'assister encore à des essais de machines perforatrices assez notablement
modifiées, et peut-être que l'année prochaine amènera plusieurs disposi-
tions avantageuses.
» En terminant cet exposé sommaire de l'état actuel de nos installations
mécaniques, je crois utile de faire une courte digression pour rectifier les
notions erronées qui ont cours sur l'état des travaux du chemin du
Golhard et de son tunnel.
» La Compagnie du Gothard s'est chargée jusqu'ici de toute la ligne, à
l'exception du grand tunnel, que l'halûle ingénieiu- M. L. Favre a entre-
( 909 )
pris (le percer et d'achever complètement en moins de neuf années, d'après
les types arrêtés par les ingénieurs de la Compagnie, pour un prix déter-
miné, et en suivant des méthodes et en créant, suivant ses propres vues,
toutes les installations. Il est le seul auteur de tout le grand tunnel, dont
la Compagnie a arrêté à l'avance l'emplacement, le tracé, les pentes et les
dimensions, ainsi que les profils des types de maçonnerie d'après la na-
ture du terrain.
» Les travaux de la Compagnie, eu dehors du tunnel, sont suspendus
depuis deux ans; ses devis ont été dépassés de beaucoup, et la différence
entre les dépenses prévues à l'origine et celles qui sont aujourd'hui pro-
bables a été estimée, par son ingénieur en chef actuel, à près de loo millions.
» Les travaux du tunnel, ou de l'entreprise Favre, n'ont pas été inter-
rompus un seul jour depuis six ans, et ses devis, calculés à l'avance, malgré
les obstacles imprévus que j'ai cités et malgré des estimations très-modé-
rées à l'origine, ne seront probablement pas dépassés, ou le seront de fort
peu; on peut prévoir qu'environ huit années auront suffi pour mener
à bien cet immense travail. »
PHYSIQUE DU GLOBii, — Éludes de sondages entreprises par M. Roudaire en
vue de l'établissement de la mer intérieure africaine. Note de M. Ferdinand
DE LeSSEPS.
« L'Académie se souvient qu'elle a été saisie, précisément le jour même
où j'avais l'honneur d'être admis parmi ses Membres, d'un Mémoire du
capitaine Roudaire. Je l'ai étudié, j'en ai présenté un résumé, en deman-
dant à l'Académie de vouloir bien nommer une Commission. Le Rapport
approbatif des premières opérations de nivellement a conclu à la nécessité
d'exécuter des sondages.
» Les nivellements avaient bien constaté que les terrains des chotts
sont au-dessous du niveau de la mer, mais il fallait compléter ce travail
par des sondages. M. Paul B. rt avait fait obtenir de la Chambre, au cajii-
tainc Roudaire , \\w premier fonds pour exécuter les nivellements.
M. Georges Pcrin, par un éloquent discours, a obtenu cette année de la
Chambre, pour l'opération des sondages, une somme de /|0 ooo francs, avec
réserve d'augmenter ce chilfre.
» Tel était l'état de la question de la mer intérieure africaine, lorsque
j'ai eu occasion de irie rendre à Tuîùs, pour des affaires particulières. Je
( 9'o )
me suis embarqué à Marseille, le i4 novembre, avec M. Roudaire et tout
le personnel de sa mission, composée de deux ingénieurs très-expéri-
mentés, MM. Baronnet et Ségou, d'un médecin de l'armée, le D"^ André,
et d'un habile dessinateur, M. Dufour.
» En passant à Bone, nous avons pris, pour compléter l'escorte du capi-
taine Roudaire, une douzaine de chasseurs d'Afrique; à Tunis, se trouvait
en rade le navire de l'État te Champlain, que notre Ministre de la Marine,
l'amiral Pothuau, avait bien voulu mettre à ma disposition. Le comman-
dant du Champlain, M. Michaud, ayant reçu à son bord le commandant
Roudaire avec le personnel et le matériel de sa mission, nous a conduits
dans la baie de Gabès, et, se servant de la récente Carte hydrographique
de notre savant confrère l'amiral Mouchez, a fait jeter l'ancre à 9 mètres
de profondeur et à 2 kilomètres de la plage de Gabès. Nous avons dé-
barqué devant l'embouchure d'une petite rivière, qui donne la vie à une fer-
tile oasis de i 4- kilomètre de longueur; à 12 kilomètres de cette rivière, et
tout à fait au milieu du golfe de Gabès, débouche le petit fleuve Melah, choisi
par M. Roudaire pour servir de jonction entre la mer et les chotts. La
marée remonte dans celte rivière à une distance de plusieurs kilomètres.
En face de l'embouchure, et à 5oo mètres du rivage, M. Matteï, vice-consul
de France à Sousse, qui entretient sur toute la côte de la Tunisie et de
la Tripolitaine trois cents barques pour la pèche des éponges, m'a dit que
la marée produisait une telle poussée, qu'il s'était produit dans la mer
un canal de l\o brasses de profondeur.
» La marée de 2™, 5o du golfe de Gabès, qui avait déjà été signalée par
M. Roudaire et par l'amiral Mouchez, est tout à fait exceptionnelle dans
la Méditerranée, où l'on avait cru, jusqu'à présent, que la marée de Venise,
ayant seulement o™, 80, était une exception.
» Nous avons remonté la rivière Melah, jusqu'à une quinzaine de kilo-
mètres, et nous avons reconnu sommairement que les deux berges sont for-
mées de terre ou de sable agglutiné, sans aucun vestige de pierre. Des
voyageurs qui avaient parcouru ces parages avaient cru remarquer sur la rive
gauche, où l'on ne va guère, parce que le chemin est difficile, des espèces
de blocs, ressemblant à des bancs de pierre. J'ai envoyé des Arabes chercher
des morceaux de ces bancs; ils en ont détaché quelques fragments. J'en ai
fait mettre un morceau dans la poche d'un de mes compagnons; il a suffi
d'un quart d'heure degalop,pour le réduire en poussière. Le voici dans un
sac; notre confrère, M. Daubrée, voudra bien l'analyser. Il a l'apparence du
sable agglutiné qu'on trouve dans les lacs amers et dans plusieurs parties
du canal de Suez.
(9^1 )
» Nous nous sommes arrêtés à l'endroit où commencent les bassins des
chotts. Les sondages que va faire exécuter M. Roudaire, sur une longueur de
loo lieues et un pourtour d'environ 5oo lieues, dureront six mois, et c'est
après cette opération que l'on pourra établir le chiffre de la dépense néces-
saire pour l'entrée de la mer dans les bassins de la Tunisie et de l'Algérie.
» Outre les moyens fournis par la France, le bey de Tunis fait accom-
pagner le commandant Roudaire par un des officiers de son palais et une
escorte, avec l'ordre à tous les gouverneurs de prêter toute assistance à la
mission française, placée sous la protection de noire très-digne et très-dis-
tingué représentant en Tunisie, M. Roustan, consul général et chargé
d'affaires. »
M. CossoN se plaît à reconnaître l'intérêt scientifique des recherches
de M. Roudaire, mais il fait toutes réserves sur les conclusions que M. Rou-
daire croit pouvoir en tirer au point de vue pratique.
M. Faye fait hommage à l'Académie, au nom du Rureau des Longitudes,
du volume de la « Connaissance des Temps pour l'année 1878 «.
M. Faye fait également hommage à l'Académie, de la part du Ministre
de la Guerre, du Tome XI du « Mémorial du Dépôt général de la guerre ».
Ce volume, publié par M. le commandant Perrier, contient la détermina-
tion des longitudes, latitudes et azimuts terrestres en Algérie.
RAPPORTS.
MINÉRALOGIE. — Rapport sur un Mémoire de M. Lawrence Smith, relatif
au fer natif du Groenland et à la dolérile qui le renferme [').
(Commissaires : MM. Sainte-Claire Deville, Des Cloizeaux,
Daubrée, rapporteur.)
« Les corps d'origine extra-terrestre, connus sous le nom de météorites,
qui de temps à autre tombent des espaces sur notre planète, présentent,
dans leur constitution minéralogique, des traits d'une ressemblance frap-
pante avec certaines roches terrestres.
[') Présenlé dans la séance du 4 novembre {Comptes rendus, t. LXXXVII, p. 674)'
( 9'2 )
)) Le fait important qui fait ressortir de telles similitudes pour des par-
lies de l'univers très-distantes les unes des autres était déjà bien établi,
lorsque M. Nordenskiôld, voyageant en 1870 au Groenland, découvrit
dans l'île de Disko, à Ovifak, des masses volumineuses de fer natif. La pre-
mière idée qui s'est présentée à l'esprit a été de leur attribuer une origine
méféoritique; telle fut l'opinion de M. Nordenskiôld. Contraint alors d'ex-
pliquer comment ces masses sont intimement associées aux roches basal-
tiques, ce savant supposa qu'elles étaient tombées des espaces au milieu de
ces roches et aniérieurement à leur consolidation. Malgré la complication
de cette hypothèse, elle fut adoptée par plusieurs savants, particulièrement
par MM. Nauclikoff et Tschermak.
» Cependant M. Steenstrnp, assistant au Musée de Minéralogie et de
Géologie de l'Université de Copenhague, après avoir fait, à deux reprises,
un long séjour dans ces intéressantes localités, et à la suite d'une étude
attentive qu'il continua à son retour, arriva, au contraire, à la conviction
que les masses de fer natif dont il s'agit sont d'origine terrestre, tout aussi
bien que les roches basaltiques dont elles font partie intégrante ('). En ex-
plorant, non loin d'Ovifak, le détroit de Waigat, M. Steenstrnp rencontra
d'ailleurs des faits qui le confirmèrent dans l'opinion que le fer doit avoir
fiiit éruption avec le basalte: c'est, d'une part, la présence dans un dyke de
basalte, à Igdiokungonk, d'une masse de pyrite magnétique nickelifère
d'environ 7 mètres cubes et pesant 28000 kilogrammes; c'est, d'autre part,
l'existence, également dans le basalte, à Assuk , localité très-distante
d'Ovifak, de petits grains de fer natif. Le graphite associé à ce fer le porta à
supposer que des substances charbonneuses avaient contribué à la réduc-
tion du métal ; il remarqua encore que la roche à f-r natif conîientaussi
le silicate de fer hydraté connu sous le nom de liisingévite^ ainsi que du
fer spathique.
» En présence de ces deux opinions contradictoires, M. Lawrence Smith,
auquel on est re^îevable d'importantes et nombreuses études sur les météo-
rites, entreprit d'élucider la question. Il a réuni, dans ce but, inie série
d'échantillons provenant des contrées dont il s'agit, et il a soumis à des
études approfondies leur nature chimique et minéralogique. Disons, en pas-
sant, que l'auteur a déposé ses matériaux dans la galerie de Géologie du
(') Ce Mémoire ]>lein d'intérêt fut pulilié en 1870; il a été traduit en anglais par
M. Roche, l'un des compagnons de M. Steenstrnp, ijui, celte année encore, est retourné au
Groenland.
( 9'3 )
Muséum, où ils viennent accroître la série de dons qu'il ne cesse de faire
à cet établissement.
» Nous ne saurions suivre ici M. Lawrence Smith dans tous les faits qui
ressortent de ses recherches et desquels l'auteur conclut, comme M. Steen-
sirup, que le fer natif d'Ovifak est d'origine terrestre.
» Nous signalerons toutefois, comme très-remarquable, la présence, au
milieu du graphite, de minéraux inattaquables par les alcalis, qui, d'après
l'auteur, consistent en corindon et en spinelle.
» A cette occasion, nous ne pouvons nous empêcher de nous rappeler
que ce même minéral, le corindon, longtemps connu seulement dans un
petit nombie de lieux, a été découvert, il y a plus de trente ans, en 1846,
en très-grande abondance, par M. Lawrence Suiilh, dans six nouvelles loca-
lités de l'archipel grec et de l'Asie Mineure, ce qui ouvrit les vastes mar-
chés auxquels font maintenant concurrence les gisements découverts
depuis lors aux Etats-Unis, aussi sur les données minéralogiques signalées
fort nettement parle même savant dès son premier travail (').
M C'est dans la partie septentrionale de l'île de Ditko, qui borde le dé-
ti'oit de Waigat, à Assuk, situé à i5o kilomètres d'Ovifak, que se présente
la dolérite avec péridot [)arsemée de fer natif, que M. Sleenstrup avait dé-
couverte et étudiée avec soin. Tout en confirmant les résultais auxquels
était arrivé M. Sleenstrup, i\L Lawrence Smith y a ajouté d'autres obser-
vations qui nous font très-bien connaître ce gisement de fer natif, non
moins remarquable que celui d'Ovifak. D.ms la dolérite d'Assuk, comme
dans celle d'Ovifak, qui présente avec elle de grandes ressemblances, le fer
natif est enchâssé dans le labrador, de manière à montrer c[u'il en est bien
contemporain; de l'anorthile a été signalée par d'autres observations dans
certaines parties de la masse, ainsi que de l'oligoclase.
» Après avoir justement rappelé les résultats importants déjà fournis par
les analyses de JNL Woliler et de M. Lindsîiôm, M. Lawrence Smith a
contribué, par ses études personnelles, à établir avec certitude les diffé-
rences qui séparent les masses d'Ovifak de toutes les météorites connues.
M A côté des résultats purement analytiques, il faut signaler les rappro-
chements remarquables que l'auteur établit entre les masses de fer natif, dé-
couvertes depuis soixante ans le long des cotes groéniandaises. Elles pro-
viennent de sept localités.
(') Le iMéinoire de M. Lawrence Siiiilli a été l'objet d'un Rapport ijui conclut à l'inser-
tion i]Ans]e Recueil des Savanls étraiigeis[Coiiiples rendus, t. XXXI, 28 oclobre l85o).
C R., 1878, 2* Semescre. (T. LXXWll, K» 2'i.) I 2 l
( 9'4)
Lieux Auteurs Lieux Auteurs
de la découTerte. de la découverte. de la découverte. de la découverte.
Sowallicke( 760131. N.) Ross(i8i8)
Fiskeniis (63" lat. N.) Rink.
Niakornak(69°,2olat.N.i.. . Rink.
Baiede Fortune (69", i5 l.N. ) . Rudolph.
Jacobshavn (69°, 45 lat.N. , Pfaff.
Ovifak (69°, 20 lat. N.) . . . . Nordenskiôld.
Assuk (70° lat. N.) Steenstrup.
» A Sowallicke, l'attention des compagnons de Ross fut attirée par la
vue d'un couteau grossier dont se servaient les naturels et qui, d'après eux,
provenait d'iwie colline voisine où existaient de grosses masses de fer,ayant
chacune de 5o à 80 décimètres cubes. L'une était trop tenace pour qu'on
pût la briser, tandis que l'autre, contenant en même temps uneroche noire,
était plus facile à rompre et fournissait ainsi de petits morceaux de fer, que
l'on aplatissait sous forme de couteaux. Le fer fut analysé parBrandes, qui
y signala 3 pour 100 de nickel, sans donner d'autres détails sur sa com-
position; il serait cependant intéressant de voir si, comme celui d'Ovifak,
ce fer contient du carbone combiné. Quant au fer de Niakornak, il res-
semble aussi beaucoup, tant par ses caractères extérieurs que par sa com-
position, à certains échantillons d'Ovifak. D'après l'analyse complète
qu'en a faite M. Lawrence Smith, il se rapproche de ce dernier par une
forte proportion de carbone combiné (1,74 pour 100), ce qui ne se montre
pas dans les fers météoriques. Dans l'un et l'autre fer d'origine groënlan-
daise, on trouve aussi du cobalt dans une proportion considérable, par rap-
port au nickel. Lorsque, en 1846, M. Rink découvrit ce fer à Niakornak,
quelques Groënlandais déclarèrent l'avoir trouvé dans une plaine couverte
de galets, près de la rivière Annoritok, c'est-à-dire dans les mêmes condi-
tions que sur la plage d'Ovifak.
M D'après l'examen auquel il s'est livré, M. Smith conclut que tous les
fers natifs du Groenland sont semblables entre eux, et, au contraire, sont
différents des fers météoriques.
» A cet égard, l'auteur insiste aussi, comme étant un fait particulière-
ment significatif, sur la constitution géologiquement uniforme des localités
où les masses de fer ont été recueillies.
M Quoique la pointe sud du Groenland soit séparée de l'île de Disko par
plus de 1600 kilomètres, et que la longueur des côtes, en comprenant les
nombreux îlots, soit bien plus grande encore, le fer natif n'a pas été trouvé
dans toute cette étendue de pays (*). Le fer ne se rencontre qu'à partir de
(') li.xcepié celui de Fiskerniis, dunl on ignore la iocalilii originaire.
(9^5 )
la région basaltique, qui commence vers le 69® degré de latitude nord, et
se montre, sans interruption, en immenses dykes et nappes, jusqu'au
76* degré, où elle disparaît sous un gigantesque glacier.
» Nous ne saurons peut-être jamais de combien ces épanchemenls volca-
niques s'étendent encore sous la glace, vers le nord; mais ce qu'on en
voit représente une longueur égale à la distance qui sépare Gibraltar de
Brest. C'est dans la partie la plus développée de ces épanchements basal-
tiques que le fer natif a été trouvé le plus abondamment. Il est vrai que
c'est là aussi que le basalte a été le plus complètement étudié, et il est
permis de supposer que, guidé que l'on est maintenant par une méthode
de recherche, 011 retrouvera du fer natif dans d'autres localités comprises
entre les 69"= et 76" degrés de latitude.
» Ainsi, ce n'est pas seulement au fer natif d'Ovifak que M. Lawrence
Smith est amené à attribuer une origine terrestre, mais aussi à la série des
autres masses trouvées à diverses époques dans les régions basaltiques du
Groenland.
» Comme il arrive d'ordinaire, la découverte que nous venons de signa-
ler a été précédée par d'autres, dont elle est, en quelque sorte, la conti-
nuation et le couronnement.
» A part la notion sur la forte densité des régions profondes du globe,
qui se déduit de sa densité moyenne, les principales données que nous
possédons sur la constitution des parties extérieures de notre planète
nous sont fournies par des masses qui, à toutes les époques, en ont été
expulsées et poussées vers la surface. Les roches éruptives sont pour nous
instructives, comme des résultats de sondage.
» On savait que les roches terrestres qui offrent de grandes ressem-
blances avec les météorites appartiennent toutes aux régions profondes du
globe. Ce sont des roches éruptives de nature basique, les unes formées
d'anorthite et de pyroxène, telles que certaines laves de l'Islande, signalées
par M. Damour; les antres, des roches péridotiqucs, comme la Iherzolite,
auxquelles sont analogues les météorites magnésiennes, particulièrement
celles du type commun. La gangue d'origine péridotique qui accompagne
le platine natif dans l'Oural et la présence du nickel dans le fer natif allié
à ce platine ont apporté une confirmation de ces similitudes, qui intéres-
sent à la fois le géologue et l'astronome (').
» Il y a plus : en 1 866, c'est-à-dire quatre années avant la découverte du
fer d'Ovifak, l'un de vos rapporteurs imita les météorites les plus répan-
(') Comptes rendus, t. LXXX, p. 707.
12 1 .
( 9'6 )
dues au moyen d'une action réductrice exercée sur ces mêmes roches. Dans
celte ressemblance, il s'agissait non-seulement de la matière pierreuse,
mais aussi du fer, qui, dans ces produits de réduction artificielle, de même
que celui des météorites, renferme du fer et du cobalt.
» De là on avait été amené à conclure que, au-dessous de ces masses
alumineuses ou péridotiques, il se trouve sans doute des massifs, dans les-
quels commence à apparaître le fer natif, et qui, en continuant plus bas,
constituent des types de plus en plus riches en fer, dont les météorites
nous présentent une série; mais, à cette époque, on n'avait pas encore ren-
contré d'éruption amenant jusqu'à la surface des masses de fer métallique.
» Aujourd'hui celte lacune se trouve heureusement remplie.
» C'est ainsi que des aperçus hypolhéliques ont été successivement ren-
forcés par des faits positifs qui résultent, tant d'expériences synthétiques
que d'observations minéralogiques certaines.
» Dans les régions du Groenland où se trouve le fer natif, des couches
de lignite sont subordonnées, çà et là, au grand massif basaltique; il parais-
sait donc possible que ces matières charbonneuses eussent partiellement
réduit le fer à l'état métallique, aussi bien que dans les expériences préci-
tées. Cependant, il est également possible que le fer natif soit apporté
lui-même de plus bas, à la manière du platine allié de fer natif qui se
trouve enchâssé dans les roches péridotiques (' ).
» Quoi qu'il en soit, ce qui vient d'être dit suffit pour montrer l'intérêt
de la question que M. Lawrence Smidi a poursuivie avec persévérance et
sagacité. Le travail que ce savant a présenté à l'Académie est lui nouveau
service rendu à l'étude des météorites, en même temps qu'à la Géologie ;
aussi nous avons l'honneur de proposer à l'Académie de vouloir bien en
voter l'insertion dans le Recueil des Savants étrangeis. »
Les conclusions de ce Rappoit sont adoptées.
MÉMOIRES LUS.
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE, — Maladies des plantes déCerminces par les Perono-
spora. Essai de traitement; application au Meunier des Laitues [P. ganglii-
formis Berk. (-)]. Mémoire de M. 3Iax. Coiixu.
« Les Peronospora sont la cause d'une série de maladies qui dévastent ou
^ (') Bulletin de la Société géologique, 3' série, t. V, p. 112.
(^) Voir paije 801 de re volume.
( 9'7 )
peuvent dévaster nos cultures. Pour tenter de lutter contre eux, il y a deux
sortes déconsidérations à utiliser, les unes (A) tirées de la nature du pa-
rasite et de son histoire; les autres (B) delà plante et de la culture qu'elle
réclame.
» En abordant un sujet aussi difficile, il est nécessaire de solliciter une
extrême bienveillance.
» Le P. gangliiforinis sera souvent pris comme exemple, mais la plupart
des conclusions sont générales et applicables à d'autres espèces avec quel-
ques faibles changements.
» A. Empêcher soit l'extension, soit même la production locale du parasite.
» 1° Noter la période d'existence du parasite : les uns sont précoces {P.
Cjparissiœ, P. Viciœ) : essayer de retarder les cultures jusqu'à leur dispari-
tion ; d'autres sont tardifs (P. infeslans) : terminer les cultures avant leur
apparition; cette dernière méthode est appliquée aux pommes de terre,
mais ne peut l'être aux tomates sous notre climat.
» Ces considérations sont sans application pour le P. gangliifonnis.
» 2° Les plantes entièrement attaquées devront être supprimées: elles consti-
tuent un foyer d'infection; elles sont en général allongées, pâles et plus
grêles que les autres.
» 3° Les feuilles atteintes devront être enlevées, afin que la plante ne con-
tamine ni les autres, ni elle-même ; cette récolte devrait être faite avec pré-
caution, par un temps sec, quand il n'y a ni vent ni rosée.
» 4° Supprimer indistinctement, dans le plus grand rayon possible, toutes
les mauvaises herbes pouvant receler le parasite : pour le P. gangliijormis,
enlever les chicoracées (séneçons, laiterons, le Cirsium arvense); il faudra sur-
veiller Irès-nclWemeal les chicorées, les artichauts, etc., s'en protéger comme
d'un foyer d'infection, et peut-être renoncer à cette culture au point choisi.
» 5° Toutes les plantes ou portions de plantes, fraîches on desséchées, pré-
sentant le Pewnospoi'a ou sou mycélium, doivent être enlevées; les parties
fraîches, laissées sur le sol, peuvent, à l'humidité, émettre des spores nou-
velles; les organes desséchés peuvent receler les spores dormantes, qui
constituent un autre danger fort grave.
» 6° Elles doivent être immédiatement plongées dans une solution qui dé-
truise le parasite (chlorure de chaux, sulfure de potassium, etc.) ; sans cela,
l'opérateur transporterait lui-même le Peronospora.
» ']° Elles doivent être entièrement détruites {brûlées on enterrées profon-
dément) ; en aucun cas ne les utiliser pour le fumier, le terreau ou la nour-
riture des animaux domestiques, comme cela se pratique souvent; les spores
( 9i8 )
dormantes (oospores) conservent leur vitalité et subsisteraient avec leurs
propriétés nuisibles.
» Ensuivant ces recommandations, quisont générales et s'appliquentaisé-
ment, dans le rayon accessible au cultivateur, à un très-grand nombre de
parasites végétaux, on arriverait d'une part à neutraliser les centres d'in-
fection dans le temps présent, d'autre part à les détruire dans l'avenir. Ap-
pliquées avec d'autant plus de vigilance que la culture est plus rémunéra-
trice, ces pratiques donneraient les meilleurs résultats.
» B. Protéger les plaiïtes contre les spores ; frapper de mort lesparlies atteintes.
)> C'est ici qu'interviennent les particularités relatives à la plante ; pour
préciser, nous examinons le cas spécial des Laitues, mais plusieurs faits
sont généraux et applicables dans plusieurs cas.
» On sait que le problème est circonscrit aux cultures des primeurs. Les
conditions sont très-spéciales; en effet, la plante est : i° annuelle et pro-
vient de semis; 2° on la repique; 3° elle est cultivée sous châssis, le prin-
temps et l'hiver ; 4° t-Ue est plantée dans un terreau particulier très-nutritif;
5° la culture est assez rapide.
» 1° Eviter dans le semis les débris pouvant contenir les spores dormantes ;
les graines doivent être bien triées on, mieux, prises sur des individus
sains.
>) 2° Repiquage. — Ne faire profiter de cette opération que les germinations
visiblement saines : les feuilles qui poi'tent le parasite périssent, en général, à ta
suite, comme me l'ont montré i\n grand nombre de cultures tentées sur des
parasites divers ( f/rcf/o, JEcidiurn. Puccinia, Stigmatea, Dothidea, Cystopus,
Peronospora divers, parmi lesquels le P. gang liifor mis) {*). (Cela ne s'ap-
plique pas entièrement aux plantes munies de bulbes, de rhizomes, ou
transplantées avec une grande masse de terre.)
)) 3° Exposées à la gelée, les feuilles attaquées par le parasite sont tes
premières frappées de mort{-). Ce bon effet est connu des maraîchers. Il
faudra, dans ce cas et dans le cas précédent, enlever les feuilles flétries.
Il est probable que toute cause d'affaiblissement ou de fatigue produit le
( ' ) Peut-être cela est-il l'une des causes du bon effet produit par le repiquage sur certaines
plantes. M. de Bary a d'ailleurs montré que, chez les Crucifères, la rouille blanche
{Cystopus candirlus) entre d'abord par les cotylédons et ne se répand que plus tard dans la
plante entière; on voit que le repiquage peut la supprimer. Ne pourrait-on tenter de mettre
à proQt ce résultat ])our le P. Fngi R. llarlig, qui attaque les cotylédons du lictre ?
{') J'ai observé ce fait et l'ai signalé [Socicté hot. i^/f F/w/zcr, 27 février 1874, p- 55)
sur des parasites divers, deux Urédinées, deux Sphœriarécs, (juatre Peronospora.
( 9'9 )
même effet; c'est ainsi que j'explique la pourriture humide, qu'il s'agit
de conjurer dans les plantes préparées pour la vente.
» On est conduit ainsi à conseiller, pendant la culture, l'essai de solu-
tions (sulfures alcalins ou solutions de principes nutritifs en excès) qui fa-
tigueraient passagèrement la plante.
» 3° bis. Ouvrir les châssis est dangereux ; éviter le souffle direct du
vent, qui propage les spores.
» Oa\ rir séparémenl les châssis contaminés ou soupçonnés de l'être. Ne
pas réunir les châssis en un seul groupe pour éviter les contaminations gé-
nérales.
» 4° Changer les cultures de place chaque année; employer du terreau
neuf à chaque opération.
» Arroser par le sol; éviter les buées; ne jamais mouiller les feuilles,
pour éviter la fixation el la germination des spores;
M 5° Protéger rigoureusement les premiers âges de la plante afin qu'elle
prenne de l'avance sur son parasite; ultérieurement, l'imbrication des
feuilles le rend moins redoutable.
» En suivant ces recommandations et ces principes, le mal sera beau-
coup atténué.
» D'un autre côté, en dehors de ces précautions, peut-on empêcher la
putréfaction des feuilles péronosporées de Laitue? Ces feuilles meurent par
épuisement; pour s'y opposer, on peut essayer :
M o. D'eutraverla végétation sur place du parasite, en refroidissant vers
zéro la plante cueillie, jusqu'à la vente ou la livraison;
)) b. D'empêcher l'épuisement des feuilles attaquées en transportant les
Laitues tout enracinées.
» C'est aux praticiens à juger laquelle des deux voies ils devront suivre.
» Les détails et les explications que comportent ces recommandations
ont besoin d'être justifiés; ils seront développés longuement dans une
publication plus étendue. »
MEftlOlRES PRESENTES.
M. R. Wekderjiann adresse une Réponse à la réclamation de priorité
présentée par M. E. Rejnier, au sujet de son système de lampe élec-
trique.
Après être entré dans quelques détails sur les divers systèmes de lampes
( 920 )
électriques qui peuvent se rapprocher plus ou moins de celuideJVI.Reynier,
M. Werdermann ajoute :
« Ma lampe électrique n'est pas basée sur les effets d'incandescence
d'un charbon chauffé au rouge blanc.
» Je m'efforce, au contraire, d'éviter autant que possible l'incandes-
cence du charbon au point de contact du ressort, et toutes les personnes
qui ont assisté à mes expériences ont pu remarquer que la baguette du
charbon, dans ma lampe, non-seulement n'est pas chauffée à l'incandes-
cence près du contact du ressort, mais n'est même pas chauffée au ronge;
elle est parfaitement noire.
» Ma lampe est basée, au contraire, sur le principe d'un arc voltaïque
infiniment polit, et l'incandescence de l'électrode sur une petite longueur
est seulemeiit la conséquence inévitable de l'arc voltaïque même. »
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
PHYSIQUE. — Sur un récjulaleur aulomalique de courants. Note de
M. Hospitalier, présentée par M. du Moncel. (Extrait.)
(Commissaires : MM. Edm. Becquerel, Bréguet, du Moncel.)
« L'appareil que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie se
compose d'une bobine de résistance, roulée sur une seule couche, et dont
le fil a été dénudé suivant une génératrice sur une largeur de i centimètre
environ. Un levier un peu convexe et formant répartiteur vient s'appliquer
sur la partie dénudée du fil. Ce répirtiteur est lié, aune de ses extrémités, à
une armature placée devant un électro-aimant dans lequel circule le cou-
rant qu'il s'agit de régler. Un ressort antagoniste maintient le levier à son
autre extrémité. Le circuit est formé par la bobine de résistance, le levier
et l'électro-aimant. L'appareil étant réglé pour une intensité déterminée,
le répartiteur introduit dans le circuit un certain nombre despires delà bo-
bine. Si le courant vient à augmenter, l'électro-aimant attire plus fortement
son armature, le répartiteur déplace son point d'appui et introduit dans le
circuit un plus grand nombre de spires de la bobine ; la résistance augmente
et l'intensité diminue. L'effet inverse se produit si le courant diminue d'in-
tensité.
» En réglant convenablement la puissance du ressortantagoniste, l'électro-
aimant, la distribution du fil sur la bobine et la courbure du répartiteur.
( 921 )
on peut rendre le système astalique,- alors l'appareil donne un courant ma-
thématiquement constant.
M En pratique, on peut maintenir l'intensité du courant entre deux limites
fixées à l'avance et aussi rapprochées qu'on le voudra.
» Au point de vue industriel, on peut appliquer l'appareil à la galvano-
plastie, à l'incandescence des fils de platine ou d'iridium pour en empêcher
la fusion, et, si le problème reçoit un jour sa solution pratique, à la distri-
bution de l'électricité à domicile, où l'appareil jouera le rôle d'un véritable
compteur et diviseur de courant électrique. »
M. F. Génin, m. J. Ccltet, M. Jordowaud, M. Borel adressent diverses
Communications relatives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra.)
CORRESPONDANCE.
M. E. WiEDEMANN prie M. le Secrétaire perpétuel, au sujet de la Note
présentée dans la dernière séance, de rectifier une erreur de traduction
qui change le sens de ses conclusions.
On lit, en effet, dans les Comptes rendus :
« On en peut conclure peut-être que l'hydrogène disparaît ou qu'il se transforme en une
inalière d'une autre nature. »
La vraie traduction de ce passage est :
« On nu peut pas conclure que peut-être l'hydrogène lui-même disparaît ou qu'il se
transforme en une matière d'une autre nature. »
M. le Secriétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Un volume de M. Conlamin, portant pour titre: « Cours de résistances
appliquées. »
2° Le tome II du « Précis de Chimie industrielle, àe A.Payen; & édition,
revue et mise au courant des dernières découvertes scientifiques, par
M. C. Vincent » .
M. BouDET DE Paris deiuande l'ouverture d'un pli cacheté qui a été
déposé par lui dans la séance du 1 1 novembre, et qui est relatif à un petit
appareil téléphonique aussi simplifié que possible.
c. R., 187.S, 2» Semestre. (T. LXXXVII, IS» 24.) I 22
{ 922 )
Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient la Note
suivante :
K Les expériences instituées par M. du Moncel, en France, et par
MM. Canestrelli, Hugues, Millar et Ader, au sujet des vibrations molécu-
laires de la lame téléphonique, ont suffisamment démontré qu'un organe
téléphonique récepteur peut se composer essentiellement d'une bobine à
fil fin et d'une plaque de métal. J'ai répété toutes ces expériences et j'ai
trouvé le résultat annoncé pour chacune d'elles; de même que ces savants,
j'ai pu remarquer que les sons se perçoivent mieux lorsque l'on emploie
pour lame résonnante du fer, de préférence aux autres métaux; si l'on ap-
proche un aimant à une certaine distance de la bobine, les sons se trouvent
aussitôt centuplés. Ceci étant bien établi, l'idée m'est venue de construire
un téléphone récepteur dont les dimensions extrêmement petites le ren-
draient très-portatif, et dont la construction serait simplifiée jusque dans
les dernières limites. Voici l'appareil que j'ai construit et dont les résultats
ont parfaitement répondu à mon attente. L'enveloppe de bois a la forme
d'une montre; son diamètre est de 5 centimètres; son épaisseur, de 3 cen-
timètres; le couvercle représente en petit l'embouchure d'un téléphone
ordinaire et se visse sur le fond,
» Dans la boîte est simplement collée une bobine de téléphone, compo-
sée d'environ 5o ou 6o mètres de fil n°3o. Devant cette bobine, jet collée au
couvercle, se trouve une petite lamelle ronde d'acierminceet aimanté.
M Tel est l'appareil dans toute sa simplicité. En me servant d'un micro-
phone comme parleur, et avec un seul élément Leclanché, j'ai pu entendre
toutes les paroles aussi distinctement qu'avec un téléphone ordinaire, à une
distance de 200 mètres. Avec quatre éléments Leclanché, la voix est envi-
ron double de celle d'un bon téléphone Bell.
» Lorsque cet instrument est actionné, non plus par un microphone,
mais par un chanteur semblable à ceux que l'on construit pour les expé-
riences du condensateur chantant, le chant peut s'entendre à 2 ou 3 mètres
de distance.
» Je crois donc que ce téléphone, si simple dans sa construction et si
facile à transporter, puisqu'il ne dépasse pas le volume d'une grosse
montre, je crois, dis-je, que cet instrument pourra rendre des services,
sans toutefois espérer supplanter le téléphone ordinaire.
» J'ai montré l'appareil à MM. Chardin etPrayer, qui vont en construire
de semblables, et qui chercheront à lui donner la forme et la taille le plus
convenables. »
(9^3)
M. Th,dd3Ioncel, à propos de cette Communication, montre à l'Académie
le récepteur téléphonique mentionné par M. Boiidet de Paris dans son pli
cacheté et annonce qu'il a expérimenté avec succès ce système en n'em-
ployant qu'un seul élément Leclanché. La parole était distinctement en-
tendue, un peu plus faiblement cependant qu'avec un bon téléphone
ordinaire. Mais il employait comme transmetteur un microphone parleur,
d'une disposition particulière et très-avantageuse, qu'il présentera ulté-
rieurement à l'Académie, et qui permet de faire parlera haute voix, à plu-
sieurs mètres de distance, un téléphone ordinaire de petit modèle.
ANALYSE. — Sur la réduction en fractions continues dhme classe assez étendue
de fonctions. Note de M. Lagcerre. »
« 1. La méthode que j'ai employée, dans un Mémoire présenté récem-
ment à l'Académie, pour le développement en fractions continues de e^^^^,
s'applique entièrement à un cas beaucoup plus général, à savoir quand la
fonction à développer satisfait à une équation différentielle linéaire et du
premier ordre, dont les coefficients sont des fonctions rationnelles ûejc.
» Soit V une fonction satisfaisant à l'équation différentielle
(i) V'=FV-h$,
où F et <ï> désignent des fonctions rationnelles quelconques dex.
» Supposons, pour fixer les idées, que V soit développable suivant les
puissances croissantes de x, et soit -- une réduite de V, 9,, et f,, étant des
polynômes entiers du degré n, choisis de telle sorte que le développement
de V — 'p commence par un terme en x^""^' .
>; De l'équation (i) on déduit immédiatement la relation
(2) rpnfn - ?:, y» + ?«/« r +_/ -^ 0 - x=« 0,,
où Ç>„ désigne une fonction rationnelle de jc, dont le dénominateur es
connu et dont le numérateur est d'un degré déterminé.
» Cela posé, formons l'équation différentielle
My-N/' + p^o,
qui a pour solutions
r, =y» et j,=^^,.e-^'"^-JJ^e-^'''^;
122.
(9^4 )
d'après une proposition connue, on^a
ou, en vertu de (2),
| = ^log(x-'e„e---).
» D'où il suit quey„ satisfait à une équation différentielle du second
ordre, de la forme
(3) r~(ï+S:-F)y-H«j = o,
H„ désignant une fonction rationnelle de x dont le dénominateur est connu,
le numérateur étant d'un degré déterminé.
» 3. Dans un assez grand nombre de cas (ce sont les plus simples et par
cela même les plus intéressants), les fonctions rationnelles 0„ et H„ se dé-
terminent immédiatement et le problème est complètement résolu.
» Dans le cas général où cette détermination est plus difficile, on peut
employer la méthode suivante pour trouver entre les coefficients des fonc-
tions 0„, H„, ©„_,, H„_,, ... des relations qui permettent de les obtenir
par voie récurrente.
» Considérons l'équation
M j" - Nj -4- P = o,
à laquelle satisfait^^ et dont la solution la plus générale est donnée par la
formule
où A et B désignent deux constantes arbitraires; puis l'équation
Mott"-N,«'+P„ = o,
à laquelle satisfaity„_, et dont la solution la plus générale est donnée par
la formule
A„y„_, -^ M9n-^e-^""' -JJ<^e-s^'^-);
cela posé, formons l'équation différentielle linéaire et du quatrième ordre
à laquelle satisfait la fonction
• z = uy.
( 925 )
» Il est facile de former cette équation, dont les coefficients ne renfer-
meront d'autres quantités inconnues que les coefficients de ©„, H,,, ©„_, et
H„_, ; or cette équation admet évidemment comme solution
et, d'après une propriété élémentaire des fractions continues, on sait que,
à un facteur constant près,
Jnjn~\ Jn-\ 9» — ^ •^'
L'équation différentielle du quatrième ordre en z est donc identiquement
satisfaite quand on y fait
et de là découlent les relations cherchées.
» 3. La méthode que je viens d'exposer présenterait, dans la pratique,
des difficultés de calcul presque insurmonlables, même dans les cas les
plus simples. Pour pouvoir l'employer sans trop de longueurs, il est néces-
saire de lui faire subir des modifications que j'ai développées dans le Mé-
moire cité plus haut et relatif à !a réduction de e'''*' en fractions con-
tinues. »
ANALYSE. — Sur un point de r histoire des Mathématiques.
Note de M. Desboves.
n Dans mes Communications précédentes, à l'exemple des autres géo-
mètres, j'ai attribué à Lebesgue certaines formules relatives à la résolution
d'une équation biquadratique. Je viens de trouver ces mêmes formules
dans le Mémoire de Lagrange qui a pour titre : Sur quelques problèmes de
r Analyse de Diophante [' ). Lagrange, il est vrai, ne les élend pas au cas où
l'équation contient un terme dx'j"; mais cette extension, en se plaçant
au point de vue de sa méthode, est tout à fait insignifiante ; car, pour l'ob-
tenir, il suffit de remplacer, dans le calcul du grand géomètre, l'identité
qui lui sert de point de départ, savoir :
[u- — bv- j- -4- b X [luv)- — {u- + bv- f,
par celle-ci :
[u- — bv'-)- -<rd[u- — bv'j 2UV -h dv') + b[2uv+ dv'-j- = [ir -\ duv -i- bv'- f^
qu'il donne Note IX, p. 644 des Additions à l'Algèbre d'Euler »
( ' ) T. IV, p. 3g5, des OEuvres de Lagrange, édition de M. Serret.
( 9^6 )
ANALYSE. — Théorèmes sur les nombres premiers. Note de M. E. Proth.
<( I. Le nombre N est un nombre jjîremier, si «'" — i est divisible par N,
pour X égal a ) et non pour toute autre valeur de x, diviseur
de
2
N— I
2
» II. Le nombre N est un nombre premier, si «^ — i est divisible par N,
pour X égal à N — i, et si «-^ — i est premier avec N, pour toute valeur
de X, diviseur de N — i, moindre que vN (caractéristique).
» in. Soit donné le nombre N = ma'', où m est impair et 2''> m. Soit
\ - 1
a non résidu de N. Cela posé, le nombre N est premier, si a " -+- 1 est
divisible par N. N est composé dans le cas contraire.
)) IV. Soit donné N = mV -i-i, où m est un entier quelconque et P
un nombre premier plus grand que vVN. Cela posé, le nombre N est pre-
mier, si a''"' — I est divisible par N, sans que a'" ± i le soit.
« Remaïque. — Dans ce qui précède, nous supposons toujours « et N
premiers entre eux, et a <^ N.
» A l'aide des théorèmes précédents et de quelques autres, nous avons
trouvé la solution générale du problème suivant : Vérifier rapidement si un
nombre cpietconqiie est premier ou non, et même trouvé les diviseurs de
certaines classes de nombres. »
CHIMIE MINÉRALE. — Note sur un remarquable spécimen de siliciure de fer;
par M. J.-L.4WRENCE Smith.
K Le spécimen de fer sur lequel je désire appeler l'attention est en ma
possession depuis deux ou trois ans, mais c'est seulement tout i-écemment
que je l'ai examiné d'une façon sérieuse. Mon attention avait été appelée
sur lui par un bijoutier qui l'avait en sa possession.
» C'est une pièce de fonte ayant la forme d'un lingot des hauts-fourneaux.
Sa surface brillante appelait spécialement mon attention. Il résistait à
presque tous les agents, sauf à l'acide fluorhydrique, à la soude caustique
et à la potasse fondues et chauffées au rouge (la masse en fusion étant
subséquemment soluble dans les acides). L'acide chlorhydrique attaque
le fer légèrement, en dégageant un peu de gaz.
.) La masse pèse à peu près 3 kilogrammes. C'est évidemment une partie
d'une masse plus considérable. Sa couleur est à peu près celle du platine, et
( 9^7 )
son poids spécifique est6,5o. Le fer est vésiculeux et très-friable, se cassant
facilement sous le marteau ; il fond à la tempéralure approximative de la
fonte, et, si on le chauffe plus haut, il brûle avec une flamme très-vive.
» L'acide nitrique bouillant dissout seulement quelques milligrammes,
ne changeant pas la surface; l'acide chlorhydrique l'attaque un peu, et
l'eau régale Tin peu plus.
» Je plaçai un petit morceau de la niasse dans un flacon bouché à
l'émeri et contenant du brome, en en laissant une partie au-dessus de la
surface du liquide. Il pesait originairement 2^', yGS, et, après ^ine action de
trois mois, je le retirai parfaitement brillant et avec une augmentation de poids
de o^'", 002. Celte légère augmentation était sans doute produite parle brome,
qui avait pénétré dans quelques pores et y avait trouvé un peu de fer avec
lequel il s'était combiné. Je répétai l'expérience avec de l'iode, et le résultat
fut le même.
» J'introduisis aussi un morceau de la même masse, pesant 4^', 620, dans
un flacon contenant du chlore et quelques gouttes d'eau; je le laissai ainsi
trois mois, et, quand je l'en relirai, il pesait 4^'? 390, ayant donc perdu
o^%i3o, soit environ 5 pour 100 de son poids originaire. En le traitantpar
l'acide fluorhydrique, il se dissout, laissant un résidu de 0,6 pour 100 de
graphite. L'hydrogène dégagé n'avait aucune odeur d'hydrocarbure et dé-
montrait ainsi l'absence de charbon combiné.
» Je fis des analyses de fragments détachés de différentes parties de la
masse originale, en pulvérisant finement le fer, auquel j'ajoutai 2 parties
de soude caustique et 2 parties de carbonate de potasse. En le fondant
dans un creuset d'or et en le chauffant au rouge, l'action fut énergique et
un gaz inflammable s'échappa de la masse en fusion.
» Après que toute action eut cessé, je laissai refroidir la masse et la traitai
par l'acide chlorhydrique. Le contenu du creuset fut complètement
dissous, le peu de graphite qui s'y trouvait ayant été oxydé par la soude
caustique en fusion. En complétant alors l'analyse par la méthode ordi-
naire, j'obtins le résultat suivant :
Fer 84,021
Silicium i5,io2
Graphite 0,601
Manganèse traces
99,723
» Jja différence de composition entre les morceaux examinés était très-
légère, le silicium variant seulement de o.i à 0,2 pour 100.
(9=^8 )
)) Le résultat de mon investigation est donc que cette masse métallique
est un fer silicié remarquablement riche en silicium et qu'elle est évidem-
ment le produit d'un haut-fourneau.
» Quant à son origine, tout ce que je puis dire, c'est que, dans les envi-
rons immédiats de l'endroit où elle fut trouvée, il n'y a pas de hauts-four-
neaux ; mais on en rencontre à quelques milles de dislance, et à environ
loo milles se trouve un haut-fourneau qui a fourni au commerce du fer
contenant jusqu'à 8 pour loo de silicium et qui avait dû cesser sa produc-
tion pour cette même raison, parce qu'à ce moment il n'y avait pas d'em-
ploi pour du fer riche en silicium, ce fer étant considéré comme de qualité
inférieure.
» Or il est à peine possible qu'à un moment donné ce haut-fourneau ait
produit le fer qui nous occupe, quoique je ne puisse lui assigner aucune
autre origine et que je n'aie jamais vu aucune autre pièce de semblable
métal. J'ai questionné d'autres métallurgistes et je n'ai pas appris qu'aucun
d'eux ait jamais rencontré pareil produit provenant de hauts-fourneaux.
» Quoi qu'il en soit, j'ai vu plus récemment une masse de même genre
et d'un poids à peu près égal dans la collection de fers météoriques du
professeur Shepard, à Amherst ; elle provenait de la partie nord-ouest de la
Caroline du Nord. Ne pouvant en déterminer l'origine, il lui attribuait une
source météorique. Aussitôt que j'eus complété mon examen du fer ci-dessus
décrit, je revins à la description du siliciure météorique faite par M. She-
pard (' ) et je constatai son analogie avec mon spécimen; j'en soumis quel-
ques fragments que m'avait envoyés M. Shepard aux épreuves déjà décrites
et je fus confirmé dans mon opinion.
» Je présumais que la masse devait ressembler en tous points à la mienne
et ce fut en effet le cas lorsque je l'examinai quelques mois après. Seule-
ment sa structure était un peu moins vésiculaire, sa forme étant la même
d'ailleurs, à savoir celle d'un fragment de/ontehmte provenant d'un haut-
fourneau et présentant à chaque bout une surface fracturée.
» La découverte accidentelle de ces masses de siliciure de fer n'est pas
sans une signification importante, car elle démontre qu'on peut produire
sur une grande échelle du fer contenant une proportion de silicium beau-
coup plus forte qu'on n'en a jamais produit dans les opérations de laboratoire
et au moins deux fois plus forte que celle contenue dans le silicoferro-
manganèse de Terre-Noire.
» Je ferai remarquer que, si dans cet alliage le manganèse gêne le fer en
American journal of Sciences, t. XXVIII, p. îSc); i85g.
( 9^9 )
emportant avec lui plus de silice, il serait peut-être préférable de laisser de
côté le manganèse et d'enrichir l'alliage de silicium, et d'introduire
le manganèse par le ferromanganèse si bien connu, en y ajoutant la quan-
tité convenable des alliages séparés au moment de la conversion du fer en
acier, car la valeur du silicon pendant le chauffage ne saurait être
trop estimée. Et si nous pouvions en même temps allier de l'aluminium au
fer, nous introduirions un agent précieux pour éliminer le phosphore des
fers, car le sesquioxyde d'aluminium une fois combiné avec l'acide phos-
phorique résiste très-fortement à toute espèce de décomposition, de sorte
que le phosphore s'échapperait de l'acier avec le laitier.
» Un échantillon de ce fer silicié a été soumis, au laboratoire de l'Ecole
Normale, à l'action du chalumeau à gaz de l'éclairage et oxygène. Il s'est
comporté exactement comme le siliciure de fer à i5 pour loo dans les ex-
périences de MM. ïroost et Hautefeuille : il a présenté le même aspect qu'un
culot d'argent ; il n'émettait aucune étincelle. Un lingot de fonte très-car-
burée soumis immédiatement à la même flamme s'est affiné en lançant de
très-nombreuses étincelles. »
M. Daubrée fait remarquer, à propos de la Communication de M. Law-
rence Smith, que l'industrie n'est pas encore parvenue à obtenir un
alliage de fer à beaucoup près aussi chargé de silicium. La proportion la
plus forte en silicium des alliages de fer et de manganèse que la Compa-
gnie de Terre-Noire ait lait figurer à l'Exposition était de lo pour loo.
CHIMIE ORGANlQUli. — Nole sur lin nouvel acide dérivé du camphre.
Note de M. A. Haller.
« Dans une Note communiquée à l'Académie dans sa séance du ^5 no-
vembre, j'ai fait voir que, en traitant le camphre sodé par du cyanogène,
on obtenait un dérivé de la formule C ' H'^ AzO.
» Si l'on fait bouillir ce produit avec une solution concentrée de potasse
caustique, jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus d'ammoniaque, on obient un
sel de potasse d'un nouvel acide dérivé du camphre. La réaction a lieu
suivant l'équation
» Pour isoler ce composé, il suffit de traiter la solution par un excès
c. R., 1878, 2" Semestre. (T. LXXX.V11, N» 24.) I ^3
(93o)
d'acide sulfurique étendu, de recueillir le précipité sur filtre, de laver et
dessécher. On dissout dans l'éther, et le liquide éthéré est soumis à l'éva^
poration.
» Ainsi obtenu, cet acide se présente sous la forme de petits mamelons
solubles dans l'alcool, presqiie insolubles dans l'eau. Sa composition ré-
pond à la formule C'H'^O^ Il est bibasique, ainsi que le démontre l'ana-
lyse du sel de plomb. On peut le regarder comme un homologue de l'acide
camphorique :
Acide camphorique CH'^O'
Acide hydroxycampliocarboniqae C"H"0'.
» Je propose de l'appeler ainsi, parce qu'il ne diffère de l'acide de
M. Baubigny que par H-0 en plus :
CH'^O' + H^O ==C'<H'«0'.
Il décompose les carbonates alcahns et alcalino-terreux, en donnant les
sels correspondants.
» Le sel de plomb C"H'^ PbO* s'obtient en traitant une solution d'acé-
tate de plomb par le sel de soude. C'est une poudre blanche, insoluble dans
l'eau et dans l'alcool.
» Lé sel de cuivre C" H'*CuO* s'obtient, sous la forme d'un précipité
vert, par double décomposition entre le sel de soude et le sulfate de cuivre.
Chauffé à 1 15 degrés, ce composé passe du vert au bleu, en se déshydra-
tant; mais il suffit de l'exposer au contact de l'air, pendant quelques in-
stants, pour qu'il reprenne sa couleur primitive.
» Le sel de zinc C" H'" ZnO^ présente la particularité d'être plus soluble
à froid qu'à chaud. En effet, en traitant une solution de sulfate de zinc par
de l'hydroxycamphocarbonate de soude, on n'obtient pas de précipité; il
faut le concours de la chaleur pour déterminer la précipitation du sel de
zinc, qui se présente alors sous forme d'aiguilles microscopiques, solubles
dans l'eau froide, insolubles dans l'alcool.
» Les sels de baryum et de calcium n'ont pas encore été analysés; on les
obtient en faisant bouillir les carbonates avec l'acide tenu en suspension
dans l'eau. Leurs solutions concentrées précipitent sous l'influence de la
chaleur, et le précipité se dissout dans la liqueur refroidie. »
( 93i )
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la formation de l' hexamélhylbenzine par la
décomposition de l'acétone. Note de M. W.-H. Greene, présentée par
M. Wuriz. (Extrait.)
« En faisant réagir l'acétone sur du chlorure de zinc fondu, fortement
diauffé dans une bouteille à mercure, j'ai observé le dégagement de divers
carbures non saturés, que j'ai fait passer dans du brome. Les bromures
ainsi obtenus ont donné, par le fractionnement, très-peu de bromure
d'éthyiène, un peu plus de bromure de propylène, et ensuite des bromures
qui ont passé jusqu'à aSo degrés, où j'ai arrêté la distillation. Il ne s'est
pas formé de carbures de la série acétylénique, car les gaz, en passant
préalablement dans une solution de chlorure cuivreux ammoniacal, n'y
ont produit aucun précipité.
» Contrairement à ce que j'attendais, il s'est formé très-peu de produits
huileux, et je n'ai pu constater la présence du mésitylène ; mais il se
forme une quantité assez notable d'hexaméthylbenzine, qu'on peut obtenir
en distillant le liquide qui se condense, et en exprimant le résidu hui-
leux; alors on peut la purifier par cristallisation dans l'alcool et par subli-
mation.
» Cette formation de l'hexaméthylbenzine et la réaction par laquelle
nous l'avons obtenue, M. Le Bel et moi, dans la décomposition de l'alcool
méthylique par du chlorure de zinc à de hautes températures (' ), me font
croire que cette substance, carbure le plus parfait des dérivés substitués
de la benzine, se forme plus souvent qu'on ne l'a pensé, dans la décompo-
sition pyrogénée des carbures, alcools, etc. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide éthyioxybutyrique normal et ses dérivés.
INote de M. Duvillier, présentée par M. VVurtz.
« Dans une précédente Communication (^), j'ai eu l'honneur d'entre-
tenir l'Académie de mes recherches sur l'acide éthyioxybutyrique normal,
ses principaux sels et son éther éthylique; je vais indiquer aujourd'hui la
suite de mes recherches sur ce sujet.
» Étliyloxybutyrate de méthyte. — On obtient cet éther en chauffant en
( ' ) Le Bel et Greene, Comptes rendus, t. LXXXVII, p. 260.
(2) Comptes rendus, t. LXXXVI, p. 47; 1878.
123..
( 93^ )
vase clos, à loo ilegrés, ppiidant plusieurs joins, un peu plus d'une molé-
cule d'étliyloxybufyrate de sodium eu dissolution dans l'esprit-de-bois
parfaitement sec avec une molécule d'iodure de méthyle; il se forme de
l'iodure de sodium et de l'éthyloxybutyrate de méthyle.
» Après refroidissement, on distille au bain-marie pour chasser la ma-
jeure partie de l'esprit-de-bois, puis on traite le résidu par l'eau pour
séparer l'éther de l'iodure de sodium. Ou sépare l'éther, on le sèche sur
du carbonate de potasse et on le distille (*).
» L'éthyloxybutyrate de méthyle constitue un liquide mobile, incolore,
très-peu soluble dans l'eau, soluble en toutes proportions dans l'esprit-de-
bois, l'alcool et l'éther; il possède une odeur agréable et une saveur brû-
lante; il bout entre i56 et i58 degrés.
)) Èlhjloxybutpamide (CH' - CH" - CH.OC'H» - CO.AzH=). - Cette
amide s'obtient en chauffant en vase clos, à loo degrés, un volume d'éthyl-
oxybutyrate d'éthyle avec trois volumes d'une solution alcoolique con-
centrée d'ammoniaque. Après refroidissement, on abandonne le produit de
la réaction dans le vide, au-dessus de l'acide sulfurique, jusqu'à ce qu'il
soit réduit à un petit volume, puis on le traite par l'eau pour séparer
quelques gouttes huileuses et l'on abandonne la solution aqueuse dans le
vide au-dessus de l'acide sulfurique. Il se dépose des lamelles brillantes
ayant plusieurs millimètres de côté. On les purifie par une nouvelle cris-
tallisation dans les mêmes conditions.
» L'éthyloxybutyramide s'obtient le plus facilement, cristallisé en belles
lamelles, par évaporation spontanée de sa dissolution dans l'eau. Cette
amide est soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther. On ne peut la sécher que
dans le vide, car, chauffée dans une étuve à loo degrés, elle se volatilise
complètement en répandant d'épaisses vapeurs. Elle fond entre 68 et
69 degrés, en donnant naissance à un liquide incolore, qui se solidifie par le
refroidissement en une masse blanche cristalline. Chauffée plus fortement,
elle entre en ébullition et se sublime en s'altérant. Cette substance présente
les plus grandes analogies avec ses homologues, l'éthylglycolamide de
Heintz et l'éthyllactamide de M. Wurtz (^). »
(') Dans la préparalion de cet étlier, on a dissous rétliyloxybutyiatc de sodium dans
l'csprit-de-bois, et non dans l'alcool ordinaire, afin d'empêcher la formation d'cthyloxybu-
tyrate d'éthyle.
(M Ce travail a été exécuté dans le laboratoire de la Facidté des Sciences de Lille.
(933)
CHIMIE MINÉRALE. — Sur ta présence de iftlerhine dans la sipylile d'Amherst
[Virginie). Note de M. Marc Delafontaise.
« Sous le nom de sipylile, M. Mallet, de l'Université de Virginie, a dé-
crit un nouveau niobate qui accompagne l'allanite d'Amherst. M. Brown,
qui en a fait l'analyse, y a trouvé, entre autres, 28 pour 100 d'une terre
qu'il regarde comme formée de 27 parties d'erbine et i d'yttria. Ce résultat
a été obtenu par le calcul, d'après la règle de Bunsen, qui consiste à trouver
le poids moléculaire du mélange et à le décomposer proportionnellement
aux équivalents de l'yttria et de l'erbine. Cette règle a déjà conduit plu-
sieurs chimistes habiles à des conclusions erronées, car elle suppose une
condition qui n'a encore été remplie par aucun minéral connu, celle de
ne contenir que ces deux terres, sans terbine ou philippine.
» Sur ma demande, M. Mallet a bien voulu m'envoyer une petite quan-
tité de ce mélange retiré de la sipylite. Cet échantillon avait une couleur
jaune pâle, indiquant la présence de la terbine ou de la philippine, sinon
de toutes deux. Le peu d'intensité de son spectre d'absorption et la très-
faible coloration rose de son nitrate et de son oxalate me conduisirent à
la conclusion exprimée à M. Mallet, il y a un mois environ, que, la pro-
portion d'erbine étant très-petite, il devait y avoir eu une erreur dans
la détermination de l'équivalent du mélange, à moins qu'il n'y eût là
une terre nouvelle, sanS couleur, à équivalent très-élevé, dont la présence
m'échappait.
» Il me restait trop peu de substance pour décider cette question, et,
par suite d'un accident, ce peu n'en représentait plus la composition ori-
ginelle. Ayant i livre ou 2 d'allanite en petits morceaux, je me suis mis à
en examiner séparément tous les fragments, et j'ai été assez heureux pour
en séparer quelques-uns ilont les caractères paraissaient s'accorder avec
ceux de la sipylite, tels que M. Mallet nous les a fait connaître.
» Cette conclusion s'étant trouvée fondée, j'en ai relire une petite quan-
tité d'une terre jaune pâle, dont le nitrate accuse au spectroscope la pré-
sence d'une faible quantité d'erbine et de philippine. Son poids atomique
était 127 à 128, ce qui, mis en regard du peu d'intensité relative de son
spectre d'absorption, indique évidemment une terre différente de toutes
celles que nous connaissons. L'oxalate, précipité en présence d'un excès
d'acide nitrique, a été ensuite changé en nitrate; celui-ci, soumis à quelques
décompositions partielles par la chaleur, a fini par laisser une base très-
( 934 )
faiblement colorée, retenant un peu d'erbine et une trace de philippine.
Son équivalent est voisin de i3/i; ses sels sont incolores; son sulfate res-
semble à celui d'yttria, il cristallise avec beaucoup de facilité; son formiate
ne se sépare que de sa solution sirupeuse, en mamelons fibro-radiés qui
se boursouflent énormément par la calcination. Son sulfate double potas-
sique est très-soluble dans une solution saturée de sulfate de potasse.
» Au moment où je terminais cette recherche, et où je me proposais de
chercher un nom pour cette nouvelle terre, j'ai appris, par une lettre de
M. Marignac,la découverte qu'il venait de faire, d'une nouvelle base associée
à l'erbine dans la gadolinite, qu'il a désignée sous le nom d'j Iterbine, et
dont les caractères s'accordent si bien avec ceux de la terre que j'avais
extraite de la sipylite, que je ne puis avoir de doute sur leur identité. La
petite différence qui existe entre nos déterminations provisoires de l'équi-
valent disparaîtra certainement, lorsqu'on pourra la reprendre sur des
matériaux plus abondants, permettant une purification plus complète. »
GÉOLOGIE. — Existence de la baryte et de ta strontiane dans toutes les roches
constitutives des terrains primordiaux. Filons métallifères à gangue de baryte.
Mémoire de M. L. Dieulafait, présenté par M. Boussingault. (Extrait par
l'auteur. )
« 1. Totites les roches constituantes du sol primordial renferment de la
baryteetde la strontiane, en quantités telles, que ces deux substances peuvent
être très-facilement reconnues dans i gramme de chacune des roches sui-
vantes : feldspaths (orthose, oligoclase, albite); o.° mica des roches pri-
mordiales, soit en place, soit entraîné dans d'autres formations; 3° gneiss;
!\° granit véritable à petit grain; 5° granit véritable à gros grain; 6" syé-
nite.
» 2. La baryte et la strontiane ont été extraites des roches primordiales
par l'action de l'eau, aidée d'un principe sulfurant et dont l'existence est ac-
cusée en particulier par ce fait que le sulfate de baryte, dans ses gisements
naturels, est presque toujours associé à des minerais sulfurés [galène, blende,
pyrite, etc.).
» 3. Les eaux qui agissaient sur le sol primordial étaient en mouvement,
dans le plus grand nombre des cas au moins; comme, d'un autre côté, les
formations des carbonates et celles des sulfates dérivant du sulfure de
baryum ou du sulfure de strontium sont nécessairement successives, ces
(9^5 )
deux ordres de combinaisons ont dû très-rarement se déposer dans les
mêmes lieux. Ainsi s'explique, de la manière la plus naturelle, ce fait d'ob-
servation que, pour la baryte comme pour la strontiane, les combinaisons
carbonatées et les combinaisons sulfatées se rencontrent presque toujours
dans des gisements différents.
» 4. Le sulfate de baryte, extrêmement peu soluble,n'a été dissous qu'en
proportion minime dans les eaux marines; le sulfate de strontiane, bien
plus soluble, s'est dissous en quantité notable dans ces mêmes eaux, comme
je l'ai montré dans un précédent Mémoire (').
» 5. Le sulfate de strontiane et le sulfate de baryte ainsi dissous se sont
déposés, avec les gypses, sous l'influence de l'évaporation spontanée; mais
les gypses de tous les âges, comme je l'ai récemment fait voir (^), ren-
ferment toujours des quantités notables de sels ammoniacaux et de ma-
tières organiques. Sous l'action de ces matières, et en vertu de réactions
dont M. Chevreul a depuis longtemps signalé toute l'importance, les sul-
fates de chaux, de baryte et de strontiane ont été réduits et transformés en
sulfures; les sulfures de baryum et de strontium, beaucoup plus solubles, se
sont séparés, et, la double réaction signalée plus haut s'effectuant de nou-
veau, il s'est déposé des carbonates et des sulfates de baryte et de stron-
tiane, ces derniers souvent accompagnés de soufre libre et cristallisé. Voilà
l'origine et le mode de formation du carbonate et du sulfate de strontiane
dans les terrains salifères, dans les célèbres gisements de la Sicile en par-
ticulier. On voit par là que, si les gisements ordinaires de la strontiane
diffèrent complètement aujourdlud de ceux de la baryte, cela tient sim-
plement à ce que le sulfate de strontiane, dans ses gisements actuels
(terrains salifères), en est à sa deuxième évolution, tandis que le sulfate de
baryte, surtout à cause de sa très-grande insolubilité, en est resté à \a pre-
mière; mais la conclusion définitive est que la baryte et la strontiane ont une
origine identique : elles proviennent l'une et l'autre des roches primordiales.
» 6. Une conséquence de la plus haute gravité résulte de ce qui précède.
Si la baryte n'a pas l'origine filonienne qu'on lui a attribuée jusqu'ici, si
au contraire, comme je l'admets, elle a été exclusivement extraite, molé-
cule à molécule, des roches primordiales, il faut nécessairement admettre
aussi que les minerais métallifères auxquels elle sert de gangue, ou même
qu'elle accompagne ordinairement, ont la même origine. Ces minerais sont
(') Comptes rendus, t. LXXXIV, p. i3o3.
[■") lbid.,t. LXXXVI, et Ann. de Chim. et de Pliys., 5' série, t. XIV.
( 936 )
nombreux, et parmi eux il faut mettre au premier rang ceux de manga-
nèse, de plomb et de zinc. J'accepte la conséquence qui vient d'être for-
mulée. Sa démonstration sera faite le jour où sera établie la vérité des
deux propositions suivantes, résumant, d'une manière générale et com-
plète, l'une le côté géologique et l'autre le côté chimique de cette grande
question : i° Les minerais barytifères sont-ils toujours en rapport direct
ou au moins évident avec les roches du sol primordial? 2° Les roches pri-
mordiales, (elles que nous les connaissons dans leiu's gisements naturels,
renferment-elles en quantités parfaitement reconnaissables les métaux
dont les minerais sont associés dans la nature avec le sulfate et le carbonate
de baryte ?
7. La |)remière de ces propositions est complètement vraie pour les
combinaisons des métaux considérés dans ce Mémoire (manganèse, plomb,
zinc). La seconde ne l'est pas moins pour celui de ces métaux que j'ai pu
examiner jusqu'ici complètement (manganèse "i; mais j'ai, dès aujourd'hui,
la certitude de pouvoir démontrer très-prochainement qu'elle est tout aussi
applicable au plomb et au zinc, et même à plusieurs autres métaux. »
HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur les dangers de l'emploi du borax pour ta conser-
vation de la viande el sur les raisons pour lesquelles certaines substances
font perdre à la viande ses propriétés nutritives. Note tle INI, G, Le Bon,
présentée par M. Larrey. (Extrait.)
« Les Comptes rendus ont publié récemment une Note sur la valeur
nutritive de la viande conservée avec du borax. Ayant fait, il y a quatre
ou cinq ans déjà, des expériences sur cette substance, je crois devoir les
faire connaitre.
» Plongée quelques heures dans une solution de borax pur, ou simple-
ment entourée de borax en poudre, la viande se conserve sans altération
pendant un temps fort long; mais, lorsqu'on l'emploie comme aliment
après quelques semaines, cette viande produit des troubles intestinaux
qui ont obligé à renoncer à son emploi. Le borax, pris à petites doses
répétées, est une substance toxique, dont l'usage dans la conservation des
substances alimentaires me paraît devoir être sévèrement proscrit.
M. Peligot avait déjà signalé, du reste, l'influence toxique du borax sur
les végétaux. J'ajouterai que diverses Compagnies, qui avaient commencé
à faire usage du borax en Amérique, pour la conservation de la viande,
ont dû renoncer à son emploi.
( 937 )
» Il me paraît alisoluinent indispensable d'éviter, pour la conservation
de la viande, l'emploi de substances chimiques, même quand elles pa-
raissent aussi inoffensives que le sel, dans les salaisons. Cette assertion
repose sur des analyses que j'ai effectuées pour reconnaître pourquoi la
viande salée conservée a si peu de propriétés alimentaires et pourquoi son
usage prolongé est souvent accompagné de scorbut. Elles ont conduit aux
résultats suivants :
» La partie la plus nutritive de la viande est le jus, dont on retire par ex-
pression 3o à 4o pour loo du poids de la viande. Ce liquide contient
diverses substances aibuminoïdes solubles, telles que l'hémoglobine, et un
grand nombre de sels, tels que les phosphates. Quand on plonge la viande
dans une solution saline, ou quand on recouvre sa surface d'un sel en
poudre, il se fait très-rapidement, par endosmose, des échanges entre les
principes solubles de la viande et ceux de la solution saline. Les seconds
se substituent aux premiers, et, tout en n'ayant pas sensiblement changé
d'aspect, la viande finit par perdre la plus grande partie de ses qualités
nutritives. H suffit de plonger, pendant une heure, de la viande dans de
l'eau salée, pour reconnaître que ce liquide s'est chargé d'une très-
notable portion des principes alimentaires.
» Je crois donc qu'il faut proscrire, en principe, l'emploi de solutions
salines pour la conservation de la viande. Ainsi posé, le problème de la con-
servation de la viande ne peut sembler soluble que par l'emploi du froid.
J'espère prouver cependant bientôt que, par la simple application des
découvertes si fécondes de M. Pasteur, la viande peut être conservée,
sans l'emploi du froid, par une méthode d'une simplicité extrême. »
MINÉRALOGIE. — Sitr lin pyroxène [diopside) arliftciet. Note de M. L. Grpner,
présentée par M. Friedel.
« A l'usine de Blaenavon, dans le pays de Galles, deux jeunes métal-
lurgistes, MM- G, Thomas et C. Gilchrist, ont fait fabriquer, à l'aide d'un
calcaire argilomagnésien, des briques à grand excès de base, pour en revê-
tir une cornue Bessemer dans laquelle on se proposait de déphosphorer la
foule, grâce à cet excès de base.
0 Ces briques furent soumises, pendant plusieurs jours, à un feu très-
vif, dans un four à parois siliceuses. On voulait donnera la brique, parce
c. R., 1878, 1' Semeslre. (T. LXXXVll, N» 24.) 124
(938)
chauffage énergique, assez de consistance pour qu'elle ne fût pas exposée
à se déliter ensuite au contact de l'air humide. I^e résultat a répondu à
l'attente des ingénieurs.
» Les briques sont denses, compactes, dures et ne s'altèrent nullement
à l'air, malgré le grand excès de chaux et de magnésie, contre 12 à i3
pour 100 de silice; mais les briques qui touchaient les parois siliceuses se
sont fondues sous l'action de la silice en excès. Après le défournement, on
a trouvé au fond du fourneau un amas de beaux cristaux prismatiques
entre-croisés, ayant les caractères du diopside; ils sont transparents et
d'une nuance gris clair tirant sur le blanc pâle. Les briques et les cristaux,
analysés sur ma demande, au bureau d'essai de l'Ecole des Mines, ont
donné les résultais suivants :
Briques.
Silice 12,3
Alumine 11,2
Oxyde de fer i ,5
Chaux 49j3
iMagnésie 25 , ?
99'5
Cristaux.
Silice 52,6
Alumine »
Oxyde de fer o , 3
Chaux 27,8
Magnésie 18,9
99.6
» La première analyse représente évidemmentun silico-aluminate de chaux
et de magnésie, puisque l'excès de chaux ne s'hydrate et ne se délite pas à
l'air. L'oxygène de l'acide est moitié de celui des deux bases.
» La seconde analyse représente, à très-peu près, du bisilicate de chaux et
de magnésie, c'est-à-dire du pyroxène diopside. L'absence totale d'alumine
est remarquable, lorsqu'on songe aux 11 à 12 pour 100 d'alumine con-
tenus dans les briques avant leur fusion. On voit que la silice des parois,
à cette haute température, a complètement expulsé l'alumine en présence
de la chaux et de la magnésie; on en peut conclure que cette alumine a
dû bien réellement, dans les briques, jouer le rôle d'acide, aussi bien que
la silice.
» ]M. Friedel a mesuré les cristaux en question et trouvé qu'ils présen-
tent précisément l'angle du pyroxène (faces tn et //').
)) Je ra])pellerai, en outre, que Berthier a obtenu, il y a longtemps, des
cristaux analogues en fondant dans un creuset les éléments de ce minéral. >'
(9^9)
CHIMIE AGRICOLE. — De Ciiifluence de l'éleclricilé atmosphérique sur la
fructification des végétaux. Note de M. L. Grandeac.
« Mes expériences de 1877 ont eu pour résultat de mettre en évi-
dence l'influence qu'exerce l'électricité atmosphérique sur la nutrition des
plantes; les essais de culture effectués celte année, sinndlanément à Nancy
et à Mettray (Indre-et-Loire), montrent que l'action de l'électricité atmo-
sphérique se manifeste d'une façon prépondérante sur la floraison et sur la
fructification des végétaux (').
Tabac, — Première série d'expériences : Influence de l'électricité atinoiphériqne
sur la floraison.
>> Diins l'une des cases de végétation de la station, contenant i mètre cube de terre, on
a planté, le 3 avril 1878, deux pieds de tabac provenant de la même couche. L'un des
plants est demeuré à l'air libre, l'autre a été recouvert d'une cage de o'",5o de base sur
l"',6ode hauteur, à mailles de o"',i5 de largeur. Le 23 août, le pied à l'air libre était en
pleine floraison : il portait 89 fleurs, dont quelques-unes seulement n'étaient pas épa-
nouies; le pied sous cage n'avait, à la même date, que 45 fleurs, dont le tiers à peine (i3)
était épanoui. Les deux plants ont été arrachés, pesés avec soin et desséchés, pour être
ensuite analysés. Ils présentaient les dimensions, poids et dispositions suivants :
Tabac
hors cage. sous catje.
Hauteur totale i"',87 i™,42
Nombre de feuilles i4 '3
Diamètre à o'",5o de la racine . . . 2'^,5 2"^
Poids de la lige avec racines 6705"' 56o8''
Poids des feuilles 4^0 3oo
Poids total de la plante 1 1 5o 860
Nombre de fleurs 89 4^
» L'influence de l'électricité sur la floraison s'est donc traduite de deux
manières : 1° par le retard apporté dans la floraison; 9° par le nombre
des fleurs formées (5o poin- 100 environ, en plus, dans un cas que dans
l'autre).
(') Les plantes choisies en 1878 sont les mêmes qu'en 1877 : tabac et mais géant.
M. Leclerc, directeur du laboratoire de la Société des agriculteurs de France, à Mettray,
a bien voulu se charger des expériences sur le maïs; j'ai fait, à la station agronomique de
l'Est, les essais sur le tabac. Ces éludes, entreprises siniultanénient sur deux points éloi-
gnés l'un de l'autre, ont donné des résultats identiques et d'autant plus décisifs que les
conditions climaiologiques étaient assez différentes.
134..
( 94o )
Tabac. — Dcuxiciiic série tt'v.rpcricnccs : Inflacncc de l'électricité atniosjiliérique
sur la fructification.
i> Trois pieds de tabac de la même coiiclie ont été transplantés, le 3 avril, dans des ])ots
reni])lis de la même terre et placés, le premier, à l'air libre, dans nn endroit du jardin bien
éclairé; le deuxième, à côté du précédent, sous une cage identique à celle du ])rfnner essai;
le troisième, au pied d'un jeune marronnier à fût de 5 mètres environ, peu feuillu, n'empê-
chant ni l'air ni la lumière solaire directe d'arriver au plant de tabac ( ' ). Les pots conte-
naient environ i5 kilogrammes seulement de terre de bonne qualité. Voici les résultats
obtenus en ce qui concerne la fructification :
Nombre Poids
de de
c'.ipsidcs. la graine.
Tabac hors cage 4 ' 4 )0^'
Tubac sous cage 20 2,86
Tabac sous marronnier 20 2,5i
» L'électricité aliuosphériqtie favorise donc très-notablement la fructi-
fication, comme on devait s'y attendre d'après son influence sur la nutri-
tion, mise hors de doute par mes expériences antérieures.
u JShùs. — M. A. Leclerc a semé, le 21 mai 187S, dans deux des cases de végétation de
Mettray, contenant 25o kilogrammes de terre identique ei mesurant i mètre carré de sur-
face, des grains de mais caraqua, au nombre de 49 pa>' chaque case. Le 20 septembre, ii a
récolté les mais des deux cases, qui ont été mesurés, pesés et sécliés pour être analysés.
Voici les résultats obtenus :
Jlaïs
hors cage. snts cage.
Nombre de pieds 4^ 4^
Poids total de la récolte (état vert). . . i 1^,578 8'-8,52i
Poids moyen d'un pied ■i']i^\'o aiS^'^
Longueur de la plus grande tige. . . . 2"', 47 2'", 23
l)etite tige i"',33 o"',2o
Diamètre le plus fort (à la base) p.ô à 27""" 21"""
» le plus petit i4""" 7'"™
Nombre d'épis mâles 33 14
» femelles 4 ^
Tiges non fleuries 5 24
» Ici encore, l'influence de l'électricité siu' la floraison et la fructifica-
tion est, comme pour le tabac, des plus manifestes. »
(') Ce marronnier devait isoler le plant, aussi complètement que la cage, de l'action de
l'électricité atmosphériepie.
(94i )
NOSOLOGIE VÉGÉT.1LK. — Sur une maladie du Caféier obseivëe au Brésil.
Note de IVI. G. Jobert, présentée par M. P. Ducharlre.
« Au mois d'août dernier, je fus convié, par un des principaux planteurs
de café de Cautagaiio (Brésil, province de Rio de Janeiro), à étudier une
maladie qui sévit sur l'arbre à café. J'ai pu l'observer à la Serraria, à la
Siberia et à la Fazenda de Saint-Clémenî ; elle présente les caractères sui-
vants :
» Les Caféiers les plus vigoureux, ceux de sept à dix ans, sont attaqués
de préférence. C'est principalement au bord des rivières, des ruisseaux,
dans les vallées sombres et humides, qu'elle se développe.
» Les Caféiers étant plantés en lignes parallèles, tantôt la maladie se
[)ropage suivant les lignes, tantôt elle se développe en îlots, d'une manière
analogue à l'infection pliylloxérique de nos vignes.
» Symptômes. — Un Caféier qui offre toute l'apparence d'un arbre sain
et vigoureux présente, du jour au lendemain, l'aspect d'un arbre étiolé:
les feuilles, pâlies, deviennent tombantes; celles du haut jaunissent promp-
tement et tombent les premières. En huit jours, et souvent moins, l'arbre
est entièrement dépouillé de ses feuilles, et les extrémités de ses rameaux
sont déjà desséchées; le Caféier est irrévocablement perdu. Si on le fait arra-
cher, on voit que le chevelu a disparu complètement; plus de racines de
petite taille; les racines même de la grosseur d'un tuyau de plume appa-
raissent comme rongées; l'écorce a disparu, même sur la plus grande
partie du pivot; l'écorce de la tige ne présente rien d'anormal, mais, si l'on
en dépouille la lige, on reconnaît que le jeune bois est attaqué; des points
couleur de rouille apparaissent, en contact avec les vaisseaux et situés à
leur partie extérieure.
» Si l'on examine, à l'aide d'un grossissement de 5o à 60 fois, quelques
fragments du chevelu qui est resté brisé dans la terre, on voit que la sur-
face de l'écorce est inégale, semée d'élévations irrégulières, au centre des-
quelles s'ouvre une cavité cratériforme qui pénètre jusqu'à la partie cen-
trale de la radicelle. En examinant de plus près, on reconnaît qu'en ces
points le faisceau fibro-vasculaire a été détruit complètement, et à tous
ces débris se trouvent mêlés des mycéliums, un surtout de couleur noire
très-remarquable.
M Guidé par ces indications, je fis arracher des Caféiers Irès-vigoureux
en ;ipparcnce, situés dans le voisinage des arbres malades, et je ne fus nul-
( 9-l2 )
lement surpris en trouvant le chevelu complètement couvert de nodosités,
situées soit sur les extrémités mêmes, soit sur le trajet et dans l'axe de
l'organe, ou, plus rarement, sur ses parties latérales. Les nodosités termi-
nales sont pyriformes, acuminées, souvent recourbées. Les plus grosses ne
dépassent pas la dimension d'un grain de chènevis ou d'un tout petit pois;
l'aspect général est celui des racines de la Vigne attaquées par le Phylloxéra.
)) En faisant des coupes très-minces au travers de ces renflements, dans
le sens longitudinal ou dans le sens transversal, j'ai constaté : i" que ces
renflements contiennent des kystes à paroi hyaline, qui ont pour siège soit
le parenchyme cortical, soit le cylindre central; 2° que ceux qui siègent
dans le parenchyme cortical, en se développant, ont pour action de déjeter
et de détruire parapproche le faisceau fibro-vasciilaire. Ceux qui siégentau
centre commencent par disséquer et isoler les divers éléments qui les avoi-
sinent; on chercherait en vain trace du faisceau central quand les kystes
sont développés. Enfin, il est facile de voir que plusieurs de ces kystes sont
venus s'ouvrir au dehors, et la radicelle est couverte de ces blessures pro-
fondes, largement ouvertes. Les cellules extérieures des renflements sont
très-grandes; quelques-unes présentent des signes de segmentation; elles
ne contiennent ni raphides ni amidon.
» Si l'on examine les jeunes renflements, ceux des extrémités particu-
lièrement, on trouve dans ces kystes, situés tout près du point végétatif,
une quantité d'éléments ressemblant à de jeunes ovules; sur les plus
gros renflements les kystes contiennent ces éléments à tous les degrés de
développement. Ce sont bien des ovules à tous les degrés de l'évolu-
tion; les plus avancés présentent l'aspect suivant :
» La forme est elliptique, quelquefois réniforme; la membrane d'enve-
loppe est hyahne, et dans l'intérieur se trouve enroulé sur lui-même un
petit Ver nématoïde, long, quand il est développé, d'environ un quart de
millimètre, qui n'est autre qu'une Anguillule. Cet animalcule n'offre pas
trace d organes sexuels; il n'est encore qu'à une première phase de son
développement. Chaque kys!e contient de 40 à 5o œufs, et, si l'on fait im
calcul approximatif, on arrive au chiffre, trop faible certainement et pour-
tant effrayant, de plus de 3o millions d'Anguillnles par Caféier.
» Arrivés au terme du développement intra-ovulaire et de la vie intra-
radicellaire, les animalcules s'échappent au dehors, laissant béante la ca-
vité dans laquelle ils se sont développés, et la radicelle ne tarde pas à
pourrir et à être envahie par les cryptogames; la ferre qui entoure les Ca-
féiers morts est ren)plie d'Anguillides n'offrant pas encore d'organes gêné-
( 9^3 )
ratetirs. Ces Angnillnles ne sont pas révwiscenles;\a sécheresse les tue, ce qui
explique l'immunité des Caféiers en terrains très-secs.
» Il me resterait à f;iire l'histoire zoologique rie l'AnguilIule, qui fera
connaître le mode de propagation de la maladie et pourra servir de guide
pour le traitement des arbres malades. Je poursuis activement ces études
et j'espère, avant peu, pouvoir communiquer à l'Académie le résultat de
mes recherches. »
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la diffusion de la chaleur par les feuilles.
Note de M. Maquense. (Extrait.)
« Conclusions. — i° Les organes verts des végétaux diffusent une pro-
portion notable des rayons calorifiques qu'ils reçoivent; cette diffusion est
presque toujours accompagnée d'une réflexion imparfaite; dans le cas des
incidences obliques, les rayons réfléchis sont alors polarisés dans le plan
d'incidence, et le maximum de polarisation s'observe pour i = 55°.
» 2° La proportion [de rayons diffusés, dans le cas de l'incidence nor-
male, est, en moyenne, de o, 25 pour la chaleur émanant d'une lampe
Bourbouze; elle diminue quand la température de la source s'abaisse et se
réduit à o,o3 ou o,o4 pour la chaleur d'un cube rempli d'eau bouillante.
» 3" JjCS deux côtés d'une feuille ne diffusent pas également les rayons
venant d'une même source; le plus souvent, l'endroit diffuse moins que
l'envers; cependant, pour certains végétaux, tels que le marronnier et le
merisier, on observe l'inverse.
» [f A mesure que la température de la source diminue, les propriétés
diffusantes des deux faces d'une même feuille se rapprochent davantage,
et l'on ne trouve plus de différence sensible quand on emploie la chaleur
émise par un corps à loo degrés. »
CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la puissance d'absorption de l'eau par les bois.
Note de M. E.-J. Macmené. (Extrait.)
« La puissance d'absorption de l'eau joue un si grand rôle dans la végé-
tation et dans les applications des bois aux nombreux besoins de l'industrie,
qu'on peut être étonné de ne posséder à son égard aucune expérience pré-
cise. J'ai soumis le plus grand nombre possible d'échantillons à une série
d'expériences dont les résultats me semblent dignes d'intérêt.
( 944 )
)) Voici comment j'ai procédé. Tous les bois ont été pris en plein cœur
de la lige et dans les parties les plus homogènes. On a disposé les frag-
ments destinés aux expériences en forme de cylindres, de i décimètre
(le hauteur et de 5o millimètres de diamètre; les cylindres, con-
servés à l'air pendant quelque temps, ont éprouvé de légères dimiuTi-
tions de volume. Au moment de mesuier leurs véritables dimensions, pour
les exposer à une dessiccation complète, j'ai déterminé, à l'aide d'un com-
parateurà vis micrométrique, leshautenrs aux extrémités de deux diamètres
situés à go degrés l'un de l'autre (l'un suivant le plan tangent au cercle
perpendiculaire à l'axe de la tige) et les longueurs de ces diamètres. 11
est facile de Cidculer le volume vrai du bois au moment de cet examen. La
dessiccation a été ensuite obtenue par le séjour des bois dans une grande
cloche où le vide était fait à moins de 2 millimètres de mercure, et où le
voisinage d'un vase à large ouverture, contenant de l'acide snlfurique con-
centré, produisait une sécheresse presque absolue. Les bois n'étaient
mesurés de nouveau qu'à la suite de trois pesées consécutives, ne présentant
aucune différence.
I) Les cylindres, amenés à cet état de dessiccation et soigneusement mesu-
rés, étaient alors placés dans une autre cloclie où l'on pouvait de nouveau
faire le vide, au même degré, puis plongés, à vingt-quatre heures au moins
de distance de l'établissement du vide, dans un grand vase où l'on faisait
arriver de l'eau distillée jusqu'à submersion complète avant de rendre l'air.
On conservait les cylindres dans l'eau jusqu'à ce que trois pesées consécu-
tives de chacun d'eux, roulé d'abord sur une large éponge à peine imbibée,
puis sur une feuille de papi(r buvard, ne présentassent plus de différence
supérieure à 5 ou 6 milligrammes. Ces pesées n'offrent pas de difficulté
sérieuse, quand on loge le cylindre, immédiatement après son roulage sur
le papier, dans une éprouvette à pied dont les bords dressés peuvent rece-
voir un disque de verre à glace ou bien dépoli, de manière à produire
une fermeture'hermétique. Alors, on mesurait les dimensions nouvelles du
cylindre humecté, par le moyen même dont on avait fait usage pour ce
cylindre desséché.
» L'ensemble de ces mesures permet de connaître, aussi exactement que
possible, la puissance d'absorption de l'eau par les divers bois : je dis aussi
exactement que possible, parce que, malgré les plus grands soins dans le
choix des bois, deux cylindres taillés l'un près de l'autre, à la même distance
du centre des tiges, présentent cependant une différence, parfois assez
grande.
)■ Mes expériences ont porté sur trente-deux espèces de bois....
( 945 )
» Conclusions. — i°La propriété d'absorber l'eau varie, pour les divers
bois, dans la proportion de 9, 87 à i74»86 d'eau pour 100 de bois absolu-
ment sec (séché dans le vide, ce qui serait de même à 100 degrés), soit
comme i à 18,66. En d'autres termes, un bois tel que celui du marronnier
peut absorber près de 19 fois autant que le combat.
» 2° Le maximum d'eau absorbée par un bois complètement sec peut
être de 174,86 pour 100, ou | de son poids. Ce maximum est présenté par
le marronnier.
» 3° La quantité d'eau absorbée par les bois pris dans l'état ordinaire
varie dans la proportion de 4» 36 à i5o,64 d'eau pour 100 de bois, soit
comme i à 34,55 : minimum offert par le courbai; maximum, par le mar-
lonnier.
» 4° I^a quantité d'eau contenue dans les bois à l'état ordinaire (')
varie de l\-,&i à i3,56d'eau |)our 100 de bois, soitcomme i à 2,g4,
» 5° Les densités des bois présentent, en général, à peu près les mêmes
valeurs. Voici le tableau comparatif de ces densités fournies, d'un côté par
les résultats de mes expériences, et de l'autre par V Annuaire du Bureau des
Longitudes, c'est-à-dire à des époques diverses et par des observateurs dif-
férents :
Annuaire. Mauinené. Annuaire. Maiiraené.
Acacia 0,72 à 0,82 0,7897 ! Frêne 0,70 à 0,84 0,8423
Acajou 0,56 à o,85 0,8343 » ' ' 0,7751
Aune 0,55 à 0,60 o,56g8 Grisart (peuplier). 0,89 à o,5i 0,4709
Bouleau 0,78 à 0,81 o,6562 Hêtre 0,66 à 0,82 0,7059
Buis "'9' ^' 1,32 I ,o55o IN'oyer . 0,68 à 0,92 0,6060
Cèdre Oi49 " 0,5087 Orme o, 55 à 0,76 0,6610
Charme 0,76 « 0,7768 Platane o,65 - o,664o
Chêne 0,61 à 1,17 0,8245 Sapin o,53 à 0,55 o,5324
Érable 0,64 " 0,6817 ; Sycomore °^^9 " o,6iq3
» 6° F^e pouvoir d'absorber l'eau varie peu d'un échantillon a un autre
du mêine bois. Voici des nombres exprimant rhuinidité contenue dans
l'état ordinaire :
Buis n" 1 8,77 Marronnier n" 1 g, 00
2 8,63 .. 2 8,81
Cèdie n° 1 8,87 Platane n° 1 8,71
2 8,40 . 2 9,73
Chêne n»! 7,34 Violet n° 1 5,71
.. 2 7,3o .. 2 4,96
Cormier n° 1 Qj^g
2 9,44
Les cylindres mis en expérience avaient été tournés plus d'un an auparavant. Au
(;. R., 187S, 2'5em«rre. (T. LXXXVII, iN» M.) 125
( 946 )
)i ... Une dernière observation pour terminer, et un seul exemple: Le mar-
ronnier n*^ 2, mis dans l'eau, plonge assez promptemeiit ; mais quand le
vide arrive à 22 millimètres, il remonte et flotte avec une sûreté durable.
C'est par suite d'une expansion permanente des gaz intérieurs, car, malgré
l'émergence de 6 millimètres en hauteur verticale, une élévation très-sen-
sible du niveau de l'eau se présente en même temps. L'augmentation de
volume est, au total, de 38'^'=, 325, ou presque^ du volume plongé.
)) Peu à peu, les gaz qui ont produit cette expansion sont absorbés, ou
par dissolution simple ou par une action chimique, et le bois plonge de
nouveau entièrement. »
PHYSIQUE DU GLOBE. — Note sur V ascension scientifique en ballon
du 3i octobre; par M. L. Trido.\.
« Tirant profit des renseignements sur la prévision du temps pro-
bable que m'avait transmis le Bureau central météorologique, j'ai exécuté,
le 3i octobre dernier, une ascension scientifique organisée par l'École
d'aéroiiaiites français; j'ai recueilli un certain nombre de faits qui vien-
nent pleinement justifier les recommandations de AT. Janssen, relativement
à l'importance des études météorologiques en ballon (').
» Partis à a'': 5'" de l'usine à gaz de la Villette, par un vent du nord-ouest (dont la
vitesse fut de 3 mètres à la seconde jusqu'à 3 heures, et de 2 mètres et moins jusqu'à
4 heures), nous prîmes terre (sans avoir tiré une fois la soupape), à 3''45'", à Noisy-Ie-
Grand, sur la lisière du bois du Richardet (Scine-et-Oise), à 18 kilomètres de Paris (ou à
près de 12 kilomètres en ligne droite, à vol d'oiseau). Pendant toute la durée du voyage,
qui s'effectua avec un ciel pur, je me livrai à des observations très-rapprochées, à l'aide des
instruments que m'avait remis, en giande partie, l'Observatoire de Montsouris, auquel je
fus aussi redevable, à mon retour, de nombreux renseignements. De son côté, le Bureau
central météorologique me donna son Bulletin, et compara à ses étalons l'unique thermo-
mètre qui me soit resté, afin de faire les corrections de température nécessaires. L'Observa-
toire du parc de Saint-Maur me prêta également un concours efficace après l'ascension.
moment des mesures, la température était de -4- 16", 2 à -H i5",8; le baromètre de 0,7594
(corrigé) à 0,^597; l'hygromètre, à 6o-65.
(') J'ai eu pour collaborateurs, dans cette ascension, M. Volckmar, consul général de
Bolivie, qui me donnait l'heure d'instant en instant; iVI. le docteur Benoît du Martouret,
médecin à l'Exposition universelle, qui, l'œil fixé sur le baromètre, notait le résultat de
mes observations et se livrait lui-même à des observations physiologiques intéressantes ;
M. Delahogue, membre de l'École d'aéionautes français, qui s'occupait de la manœuvre et
de la surveillance de l'aérostat, et pointait sur la carte la route qu'il suivait.
( 947 )
» Le diagramme ci-dessous résume, sous une forme saisissable, la plupart de nos ob-
servations.
» Entre i852 et 1980 mètres d'allitude ('), par exemple, nous avons pénétré, à travers
un brouillard très-léger, dans une couche d'air d'une épaisseur de i3o mètres au moins, où
le thermomètre descendait à — 2° C. Nous avons atteint, en trente-huit minutes, notre
point culminant, à 2700 mètres d'élévation, avec une température de zéro. Nous avons
passé verticalement dans un courant d'air à la température de i4 degrés, de i5o mètres
environ d'épaisseur, circulant à 24^4 mètres à sa plus grande altitude; 1 54 mètres plus
z*/r' u' «*' s^ ï^* ••*' *5' -■'' *>" ^^
iS' 8«' i** to^ 9i" 40' jr^js'
." t jVi
/o f'iU :ti
bas, nous avons trouvé (nos barbes semblaient couvertes de neige) une température de
— 6 degrés, de laquelle nous sortîmes horizontalement en cinq minutes. A la hauteur de ce
courant, nous avons retrouvé la température normale de l'air ambiant, qui était de -f- 6 de-
grés à peu près, comme à 226g mètres d'élévation dans la montée. Nous avons vu tomber
sur nous, à i33o mètres, des aiguilles de glace épaisses, alors que le thermomètre mar-
quait -f- 7°, etc.
» Les variations de température que je viens de signaler ne sont pas sans
précédents; de plus surprenantes encore, on le sait, ont été parfois ob-
servées. Ainsi, M. Glaislier, dans une ascension faite à Londres pendant le
Baromètre anéroïde Rédier jusqu'à i5oo mètres, ensuite le baromètre Secrétan,
C 948 )
deuxième trimestre de i863, trouva, en descendant, un courant d'air chaud
au-dessus duquel se déchaînait un orage de neige très-finement cristallisée. De
son côté, M. Gaston Tissandier, dans son ascension du 7 février 1869, faite
à Paris, rencontra, au-dessus des nuages, un fleuve aérien brûlant au sein
duquel le thermomètre s'élevait à 27 degrés G., tandis que la température
de l'hiver régnait à terre. Des variations analogues ont été souvent con-
statées sur des montagnes. Dans les Alpes, par exemple, au col de Saint-
Théodule, à plusde34oo mètres d'altitude, ou au sommet du Grand-Saint-
Bernard, à plus de 2400 mètres de hauteur, la neige fond en plein cœur
d'hiver, lorsque le /ce/in sotiffle. Dans la chahie du Jura, sur le Chaumont,
à près de 1200 mètres d'altitude, un fait semblable se produit, comme me
l'écrivait dernièrement (le 20 novembre) M. Renou, directeur de l'Obser-
vatoire du parc de Saint-Maur, très-compétent en ces matières.
» L'ozonomètre a accusé une teinte indécise, à l'exception d'une feuille qui s'est colorée
très-faiblement, ce qui semble prouver qu'il n'y avait presque pas d'ozone dans les diffé-
rentes couches d'air où nous sommes entres.
» Le spectroscope a donné, dans la montée, à partir de 2000 mètres, un spectre où la
double raie du sodium diminuait d'intensité apparente; où les raies B, E, F, H, et leurs
régions rouges, vertes, bleues, violettes, augmentaient, au contraire, d'intensité apparente;
où les raiessombres de la vapeur d'eau, situées à droite et à gauche Je la raie D de Fraûn-
hofer, s'affaiblissaient progressivement. Au-dessus de 2200 mètres, la bande sombre placée
à droite, du côlé du rouge, était presque invisible; mais, par contre, la raie sombre placée
à gauche, et qui persiste le plus longtemps, était encore un peu distincte. A 2700 mètres,
la première disparut, et la seconde fut, à son tour, presque invisible.
.. Cette remarque, on le voit, confiraie l'opinion de M. Janssen, lequel
croit que les raies de la vapeur d'eau, au lieu d'appartenir au spectre
solaire, proviennent de l'atmosphère terrestre. »
A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 6 heures. J. R.
ERRATA.
(Séance du 2 décembre 1878.)
fl du
Page 85 1 , ligne 1 8, au lieu de -^ , lisez — •
Page 852, formule (i3), au lieu de (— T*, lisez (— i)".
n -+- I 2« -f- I
Même page, ligne 4i au lieu de m ^=. 77, lisez m^^ ir.
Page 853, ligne 6 en remontant, au lieu de rx — aj, lisez r [ y. — a,,
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
— ^^a^wtt«»Mi«^^—
SÉANCE DU LUNDI 16 DÉCEMBRE 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉaiOIRES ET COMMUIVICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE,
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Obseivatioris sur la Noie de M. Pasteur, relative
à la fermentation alcoolique ; par M. Berthelot.
i( Je lis, dans le Compte rendu de la séance de l'Académie du 25 novembre,
une Note de notre confrère M. Pasteur qui me paraît de nature à donner
lieu à quelques observations.
» En parlant d'un ferment alcoolique soluble, susceptible de se con-
sommer au fur et à mesure de sa production et dans l'acte chimique même
qu'il détermine, j'avais pris soin d'ajouter que, pour démontrer cette hypo-
thèse, il était nécessaire de découvrir les conditions dans lesquelles ce
ferment se produirait suivant une dose plus considérable que la quantité
détruite dans la fermentation.
a C'étaient ces conditions que Cl. Bernard paraissait avoir rencon-
trées, dans des expériences dont le récit nous est parvenu malheureusement
d'une façon incomplète ; j'ai cru cependant utile à la Science de les publier
telles quelles, parce qu'il ne s'agissait point, dans ma pensée, d'ouvrir une
polémique, mais de signaler une voie nouvelle de reciierches, ouverte par
Cl. Bernard.
C. R., 187?, 2» Semestre. (T. LWXVII, N° 23.) I 26
( 95o )
» M. Pasteur me semble être resté étranger à cet ordre d'idées. Il n'a
vil dans ces Notes qu'un texte à réfuter ; il a recherché aussitôt et trouvé,
avec son habileté ordinaire, les conditions dans lesquelles aucun ferment
alcoolique ne se produit et où, par conséquent, il n'y a point fermentation.
Cependant, pour avoir quelque chance de découvrir le ferment soluble,
il faudrait d'abord se placer dans les conditions où ce ferment peut exister,
c'est-à-dire en pleine fermentation alcoolique, sauf à réaliser, en outre,
cette condition inconnue qui en exagérerait la production relative. Le
problème subsiste donc tout entier, la démonstration donnée par M. Pas-
teur ne lui étant pas applicable.
» Si l'on entre plus profondément dans la discussion générale des causes
de la fermentation, qui est au fond de cette question particulière, peut-être
sera-t-il permis d'observer que M. Pasteur n'a pas davantage démontré
cette antithèse séduisante par laquelle il oppose les êtres aérobies, qui
consomment l'oxygène libre, et les êtres anaérobies, qui consommeraient
l'oxygène combiné : un*e telle fonction est purement hypothétique. Jus-
qu'ici elle échappe même à la discussion, parce qu'on n'a jamais cité le
moindre fait chimique pour la prouver. Précisons : si la levure de bière
prenait au sucre de l'oxygène combiné, on devrait retrouver dans les
liqueurs le résidu désoxydé, par exemple C'-H'-O" ou C'-H'-O'", ou les
produits de sa décomposition. Ce qu'on retrouve en réalité, c'est de l'alcool
et de l'acide carbonique, dont les poids réunis représentent à peu près le
poids du sucre; ils le représentent avec le même degré d'approximation
que l'on est accoutumé d'accepter comme démonstratif dans les équations
ordinaires de la Chimie organique, et en négligeant de même les produits
accessoires des métamorphoses secondaires. Si la levure avait pris de l'oxy-
gène au sucre, on aurait dû obtenir, au lieu d'acide carbonique, de l'oxyde
de carbone, ou bien, au lieu d'alcnol, de l'hydrure d'éfhylène. Aucun fait
connu ne nous autorise donc à dire, ni même à supposer, que les ferments
aient la propriété chimique singulière d'enlever au sucre une portion de
son oxygène combiné.
» En tout cas, la science m'a toujours paru, comme à CI. Bernard,
tendre à réduire l'action des ferments à des conditions purement chimiques,
c'est-à-dire relativement simples, mais indépendantes de la vie, qui répond
à un ensemble de phénomènes plus compliqués. C'est, en effet, ce qui a été
réalisé successivement pour presque toutes les fermentations, comme le
prouvent l'histoire de la fermentation glucosique de l'amidon dans l'orge
germée, celle des corps gras dans l'intestin, celle de l'amygdaline dans les
( 95i )
amandes, celle du sucre de canne s'intervertissant sous l'influence de la
levure, celle de l'urée dans l'urine, etc., etc. Deux ou trois cas seidement
demeurent encore obscurs. Aussi, si la genèse des ferments figurés relève
de phénomènes biologiques, comme les travaux de M. Pasteur l'ont dé-
montré, d'autre jjart, on ne saurait méconnaître que la tendance générale
de la science moderne ne soit de ramener l'étude des métamorphoses maté-
rielles produites dans les fermentations à des explications purement chi-
miques.
» Je demande la permission de citer maintenant une expérience nou-
velle, qui, si elle ne résout pas la question de la transformation du sucre
en alcool par des agents inorganiques, semble cependant de nature à y
apporter quelque linnière. Voici l'hypothèse dont il m'a paru intéressant
de suivre les conséquences. Supposons que l'action du ferment consiste à
d(kloubler le sucre en deux produi's complémentaires, l'un plus oxygéné,
l'autre plus hydrogéné, mode de dédoublement dont la réaction de la
potasse sur les aldéhydes (corps comparables au glucose) nous fournit pré-
cisément l'exemple; ces deux produits exerceraient ensuite une action
réciproque. Mais, l'énergie consommée dans le premier dédoublement ne
pouvant être reproduite, on ne saurait régénérer le sucre primitif. Dès lors,
en son lieu et place, apparaîtront les produits d'une décomposition nouvelle
et plus profonde, tels que l'alcool et l'acide carbonique.
» J'ai cherché à réaliser ces conditions d'hydrogénation et d'oxydation
simultanées du sucre, par l'artifice suivant. J'ai disposé une pile de 6 à
8 éléments Bunsen, dont les deux pôles étaient en relation avec un com-
mutateur oscillant, de façon à rendre tour à tour positifs et négatifs, douze
à quinze fois par seconde, deux cylindres de mousse de platine jouant le
rôle d'électrodes. Cet appareil, plongé dans de l'eau acididée, développe,
à chacun des deux pôles, tour à tour de l'hydrogène et de l'oxygène. En
réglant convenablement l'appareil, aucun gaz ne se dég;ige, l'eau s'y refor-
mant incessamment aussitôt après sa décomposition. C'est cet appareil, ainsi
réglé, que j'ai plongé dans des solutions aqueuses de glucose, tantôt neutres,
tantôt légèrement acides ou alcalines : j'espérais provoquer ainsi le dédou-
blement du sucre. J'ai obtenu en effet de l'alcool, mais en très-petite quan-
tité (quelques millièmes), la majeure partie du glucose ayant résisté. Une
transformation aussi limitée n'autorise pas de conclusion définitive, car la
limite peut résulter aussi bien de l'inexactitude de l'hypothèse fondamen-
tale que de l'imperfection des conditions destinées à la réaliser : cepen-
dant le fait seul d'une production d'alcool, réalisée à froid et au moyen du
ia6..
( 052 )
sucre soumis à l'influence de rélectrolyse,ni'a semblé cligne d'être commu-
niqué à l'Académie. »
MÉCANIQUE. — Etude sur les machines à vapeur ordinaires et Compound, Us
chemises de vapeur el la surchauffe, d'après la Thermodynamique expéri-
mentale; par M. A. Ledieu (').
« II. Considérations générales sur l' intervention calorifique des parois des
rjlindres dans les machines à vapeur. — La question dont il s'agit est de-
venue capitale pour l'établissement rationnel d'une nouvelle théorie expé-
rimentale des machines à vapeur. Afin de faire ressortir son importance, il
nous semble indispensable de rappeler sommairement les phases qu'elle a
parcourues, et comment elle a échappé à beaucoup d'hommes éminents,
dans leurs travaux sur les machines à vapeur.
» Il y a plus de vingt-cinq ans, Combes, puis l'amiral Paris el M. Hirn,
commencèrent à signaler l'influence thermique des parois des cylindres
sur le travail de la vapeur, mais sans bien préciser le mode de cette in-
fluence. A mesure que la Thermodynamique s'affirmait et prenait de plus
en plus d'essor, on aurait pu croire que le sujet allait faire immédiatement
l'objet de recherches spéciales. 11 n'en fut rien.
» Clausius et Zeuner, et beaucoup d'autres après eux, se confinèrent
dans des idées abstraites qui les tinrent écartés de la réalité. Verdet prit
même, dans sa Théorie mécanique de la chaleur (1868), la question à re-
bours. Il admit qu'il se produisait des condensations pendant la détente,
comme cela aurait effectivement lieu si elle était adiabatique. Or, dans les
applications, c'est au contraire une vaporisation qu'on constate, et qui
provient de l'eau se formant en principe dans le cylindre pendant la pé-
riode d'admission. Tout en s'étant trompé sur l'origine même de cette eau,
Verdet aurait pu néanmoins apprécier sainement les effets réfrigérants
considérables qui en résultent pendant la communication du cylindre avec
le condenseur; mais il se contenta de mentionner l'accroissement de dé-
perdition de chaleur externe, c'est-à-dire à travers les parois du cylindre,
que la présence de l'eau tend à produire, en raison de ce qu'un mélange de
liquide et de vapeur est bien meilleur conducteur que de la vapeur sèche :
c'était, même pour cette partie, considérer le problème dans un détail se-
condaire et négliger le point capital.
(') Voir les Comptes rendus, scancc du 9 dccciiibrr, page go3 de ce volume.
(953)
» De son côté, Combes, dans sa Théorie mccanique de ta chaleur [\86']),
se borne à dire que l'utilité de maintenir, à l'aide de chemises de vapeur,
les cylindres à la température de la chaudière, s'explique par l'avantage
de prévenir les refroidissements qu'éprouvent les parois de ce récipient
pendant la détente et l'évacuation, et, par suite, d'éviter la liquéfaction que
subit, durant l'admission, sous l'inflLieiice de ces relroidissements, une por-
tion de la vapeur arrivant de la chaudière. Cette énonciation est en partie
conforme aux résultats des expériences mentionnées ci-après, entreprises
pour élucider la question ; mais aucun développement subsidiaire ne vient la
compléter. De plus, on retrouve, en un autre endroit, l'idée praliquernent
fausse de Verdet, sur les condensations de la vapeur pendant la détente.
» Après les savants que nous venons de citer, plusieurs auteurs distin-
gués ont abordé le sujet plus à fond; mais, somme toute, la question ne
se trouve encore là qu'ébauchée. D'ailleurs, on y retrouve, la plupart du
temps, l'idée fausse précitée.
» Enfin, depuis 1870, l'éminenl M. Hirn a repris à fond cette importante
étude. Il a tout de suite reconnu qu'elle était bien plus complexe qu'il ne
l'avait pensé dans ses publications antérieures, où il avait effleuré le sujet,
en ne l'envisageant que sous une face. Un grand pas lui restait à faire,
mais il dut, pour mener à bonne fin les nouvelles et importantes expé-
riences nécessaires à cette entreprise, s'adjoindre deux ingénieurs de
mérite, MM. Leloulre et Hallauer.
» En dehors d'un travail déjà ancien (1862) publié à Liège par M. Por-
ter, il n'est, à notre connaissance, aucun livre à l'étranger qui traite du
sujet qui nous occupe. Du reste, tous les auteurs susmentionnés semblent
avoir écrit leurs publications sans consulter les ouvrages antérieurs de
l'espèce. Aussi ont-ils émis, sur la question, en dehors d'idées communes à
tous, des points de vue propres à chacun d'eux, et dont un certain nombre
sont de nature à être pris en considération, à côté d'autres complètement
inacceptables.
» Les constructeurs ont eu depuis longtemps le sentiment des déperdi-
tions notables qui sont dues à l'intervention calorifique des parois des cy-
lindres, et qui prennent des proportions considérables avec la liante pression
accompagnée de grandes détentes. Sans se préoccuper d'étudier le phéno-
mène en lui-même, ils ont essayé de remédier à ses inconvénients par di-
verses combinaisons, que leur instinct leur suggérait. Après bien des tâton-
nements, ils ont trouvé que la meilleure manière d'atténuer plus ou moins
radicalement les déperditions en question consistait dans l'emploi de
( 954 )
chemises de vapeur revêtues de matières bien isolantes, et surtout accom-
pagnées d'un léger surchauffage du fluide et de l'usage du Woolf.
» En présence de l'état de choses que nous venons d'exposer, tant au
point de vue de l'étude de la question que de la solution adoptée par les
constructeurs, il nous a semblé utile de reprendre le sujet ab ovo, pour le
traiter aussi à fond que possible, en empruntant à chacun de nos devan-
ciers le point de vue particulier et exact qu'il a pu émettre, et en y joignant
le résultat de nos propres investigations.
» Selon nous, la question doit être ainsi subdivisée :
» 1° Rechercher les expressions maihématiques des réchauffements in-
ternes des parois du cylindre durant l'admission, et de leurs refroidisse-
ments pendant la détente d'une part, et pendant l'évacuation d'autre
part, cette recherche étant d'ailleurs faite dans le cas de simple enveloppe
sèche ou même d'absence de tout revêtement, de chemise de vapeur, de
surchauffe, et enfin de fonctionnement au Woolf;
» 2° Trouver une formule pour calculer les pertes dues exclmivemenl à
l'intervention calorifique inévitable des parois du cylindre;
» 3" Déduire, de la considération des résultats où conduisent les diverses
formules susmentionnées, appliquées à des essais certains, des principes de
départ rationnellement acceptables;
» 4" A l'aide de ces principes, examiner pas à pas ce qui se passe, au
point de vue calorifique, du côté d'une face déterminée du piston et pen-
dant une allée et venue de cet organe, dans une machine à vapeur ordi-
naire, puis avec le Woolf, sans ou avec chemise de vapeur, sans ou avec
surchauffe;
» 5° Enfin, établir une expression analytique générale du rendement
calorifique des machines à vapeur, tenant compte, eji pai'ticulier, de l'in-
fluence thermique des parois du cylindre, et discuter dès lors la diminu-
tion que ce rendement éprouve, suivant le degré de la détente; apprécier
la valeur de ce degré qui rend maximum ladite diminution, toutes choses
égales d'ailleurs; déterminer la restriction de cette diminution sous l'in-
fluence d'une quantité de chaleur auxiliaire fournie, soit aux parois du
cylindre par une chemise de vnpeur, soit à la vapeur même par un sur-
chauffage; même déternnnation sous l'influence de l'emploi du Woolf,
soit seul, soit associé aux deux combinaisons précédentes.
» En tout état de cause, il faut commencer par prouver que, quels que
soient les moyens employés pour restreindre les pertes mentionnées en '^°,
on ne saurait jamais les annuler complètement; en d'autres termes, que la
( 955 )
perméabilité à la chaleur des parois du cylindre ne met jamais à même
d'obtenir un rendement calorifique égal à celui qui correspond au cas
d' adiabaiisme . Il suffit, à cet effet, de démontrer que toute addition de
chaleur externe, telle qu'on peut la réaliser en pratique, est désavanta-
geuse au i)oint de vue de l'économie du calorique. Cela se voit a priori,
car, toutes choses égales d'ailleurs, pour tirer le plus de travail d'une
quantité donnée de chaleur, on doit, d'après un principe bien connu de
Thermotiyuamique, incorporer cette chaleur dans le corps travailleur à
une température constante et égale à la plus haute que ce corps est appelé
à posséder dans le cours de chaque cycle de la machine considérée. Or,
lesdits moyeus correspondent, par le mode même de leur action, à une
incorporation de chaleur s'effectuant à la température variable que subit
le fluide à chaque allée du piston. »
RAPPORTS.
PHYSIQUE. — Rapport sur une boussole marine avec aiguille de nickel,
de M. Wharton.
(Commissaires : MM. Daubrée, Mouchez, Ed. Becquerel rapporteur.)
(I M. Wharton, de Philadelphie, qui a préparé avec succès du nickel
métallique au moyen du sulfure de ce métal, a présenté à l'Académie une
boussole marine dont l'aiguille est formée par une lame de ce mêlai, douée
d'une force coërcilive et d'un état magnétique permanent qu'il croit suffi-
sants. Il a demandé en même temps que la boussole fût placée sur un des
navires de l'État.
» Votre Commission est d'avis de répondre favorablement à celte de-
mande et a l'honneur de vous proposer d'adresser la boussole de M. Whar-
ton à M. le Ministre de la IMarine, en le priaut de vouloir bien en faire
étudier la marche sur un des navires de l'Etat, concurremment avec les
boussoles ordinaires en usage. »
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées.
( 956)
MÉMOIRES LUS.
PALÉONTOLOGIE. — Sur les Reptiles des temps primaires.
Note de M. Alb. Gaudry.
(Renvoi à la Section de Minéralogie.)
« Les Vertébrés des temps primaires plus élevés que les Poissons ont été
presque inconnus en France jusqu'à ces dernières années. iJJplielosaiirus
de Lodève, dont on doit la description à M. Paul Gervais, était le seul
Reptile qui eût été trouvé au-dessous des formations secondaires. Il y avait
là une grande lacune dans l'histoire des habitants primitifs de notre pays;
cette lacune commence à diminuer par suite des découvertes successives
qui se font dans les terrains permiens d'Autun.
» Depuis que l'on exploite les schistes bitumineux des environs de cette
ville, on avait remarqué de nombreux coprolites de Reptiles, variés non-
seulement de taille, mais aussi de forme. Ces restes fossiles annonçaient
qu'à la fin des temps primaires il existait déjà, dans nos contrées, de nom-
breux Reptiles, qui tôt ou lard apparaîtraient aux regards des géologues.
J'ai fait connaître, en i86-j, l'Actinodon, et, en 1875, le Protriton. Plus ré-
cemment, MM. Roche, l'abbé Duchène, Vélain, Pellat, Renault, Jutier,
Durand et Aymard m'ont comnuuiiqué de nouveaux échantillons, dont
quelques-uns me paraissent dignes d'attirer l'attention de l'Académie.
» Je citerai d'abord les vertèbres de l'Actinodon, que j'ai reçues de
MM. Roche et Vélain. Elles sont très-curieuses pour les naturalistes qui
cherchent à comprendre l'histoire du type vertébré. J'ai l'honneur de
montrer à l'Académie une de ces vertèbres; lorsqu'elle m'a été remise,
elle était en plusieurs morceaux, dont chacun était isolé dans le schiste au
milieu de diverses pièces; une fois qu'ils eurent été bien dégagés, l'inspec-
tion de leiu's facettes indiqua qu'on pouvait les articuler ensemble, et je
les replaçai, comme on le voit dans l'échantillon que je présente en ce
moment. Le centrum est composé de trois parties : un os inférieur et deux
os que je propose d'appeler pleurocentrum , parce qu'ils occupent les
parties latérales du centrum. Ces pièces ne sont pas soudées; entre elles,
il reste un vide qui était occupé par une portion de la notocorde encore
persistante : la vertèbre a donc conservé en partie l'état embryonnaire.
Dans l'arc neural lui-même, les sutures restées visibles indiquent la sépa-
ration des parties constituantes.
( 957 )
» On observe des dispositions analogues dans VArchegosaiirus du permien
d'Allemagne; seulement, il y a un peu moins d'ossification, et le mode de
fossilisation a rendu les pièces plus difficiles à étudier. M. Cope vient de si-
gnaler, dans le permien du Texas, des vertèbres qu'il a bien voulu me montrer
et qui sont presque semblables à celles de TActinodon. Ainsi, vers la même
période des temps géologiques, en Amérique, en Allemagne et en France,
des animaux se sont trouvés dans le même état d'évolution. T.orsqu'on ré-
fléchit que le caractère des plus anciens Vertébrés primaires a été de n'avoir
pas de vertèbres, ou d'avoir des vertèbres sans centrum, on ne peut man-
quer d'être frappé de l'état dans lequel se présente la colonne vertébrale
de plusieurs des Vertébrés à la fin des temps primaires : les éléments des
centrum, déjà en grande partie formés, mais non soudés, indiquent le mo-
ment de l'évolution où va se terminer l'ossification de la colonne verté-
brale, ébauchée dans'les âges dévoniens; ils marquent le passage du Ver-
tébré imparfait au Vertébré parfait.
» Parmi les fossiles permiens d'Autun, j'ai encore à citer un nouveau
genre de Reptile, qui a été trouvé par M. Pellat et que je propose d'ap-
peler Pleuronoura Pellali. C'était un être presque aussi chétif que le Protri-
ton; il s'en distinguait par sa queue, notablement plus grande, composée
de quinze vertèbres dont les premières portaient des côtes; il ne s'en faut
pas de beaucoup que la queue égalât le tiers de la longueur totale du
corps, tandis que, le plus souvent, dans le Protriton, elle n'en est que le
sixième et n'a que huit vertèbres.
» Comme le Pleuronoura a eu la partie postérieure de son corps mieux
adaptée pour la locomotion aquatique que chez le Proiriton, il n'a pas eu
besoin d'avoir ses membres de devant disposés pour la natation ; aussi, au
lieu d'être tournés en arrière, comme chez le Protriton, ils sont tournés
en avant, comme chez les Batraciens qui vont à terre. Les parties molles
du Pleuronoura ont laissé leur empreinte, et l'on peut tracer à peu près le
contour qu'avait le corps de l'animal; rien de pareil ne se voit dans le
Protriton ; peut-être en doit-on conclure que le Pleuronoura avait une
peau plus résistante.
» A côté de pièces qui annoncent chez les Vertébrés du permien des
élatsd'organisation peu élevés, M. Roche vient de découvrir, àIgornay,un
os qui provient d'un Reptile dont If^s membres de devant devaient être très-
perfectionnés. Cet os est un humérus d'une forme étrange; sa portion
proximale est développée d'arrière en avant, tandis que sa portion distale
s'étale transversalement; il a une crête deltoïde très-proéminente; sa face
C.R., 1878, 2' Semestii:. (T. LXXXVII, N<i 23. ) 12^
(958)
inférieure, bien que brisée, indique la présence d'un condyle; sur le côté,
on voit des piliers, qui semblent être les rudimeuls d'une arcade destinée
au passage d'une artère, comme dans plusieurs Mammifères carnivores. Cet
os appartient à un bien plus grand Reptile que tous ceux dont on a jus-
qu'à présent découvert les débris dans les terrains primaires de notre pays,
car il a o™, 120 de long, o"", 067 de profondeur d'arrière en avant dans sa
partie proximale et o™,o85 de largeur dans sa partie distale. Je l'inscris
sous le nom à' Euchyrosaurus Rocliei, parce qu'il révèle un animal qui
devait être plus adroit de ses mains que les Reptiles actuels. Des os un
peu iinalogues ont déjà été signalés par Rutorga en Russie, par M. Owen
dans l'Afrique australe, par M. Cope dans le Texas; ces savants paléonto-
logistes ont élé frappés de leurs rapports avec ceux des Mammifères. L'hu-
rérus du Reptile d'Igornay fournit un exemple de plus de l'inégalité avec
laquelle l'évolution des êtres s'est produite, dans les'temps géologiques, et
il porte à penser qu'il y a encore à exhumer beaucoup de vieilles formes
de Vertébrés, car sans doute l'animal dont il provient n'a pas élé un type
initial: il a dû être précédé par plusieurs genres de Reptiles moins élevés. »
MEMOIRES PRESENTES.
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Réponse aux observations de M. G. Site sur un
appareil gyroscopique. Note de M. Grcey, présentée par M. Faye.
(Commissaires précédemment nommés : MM. Bertrand, Faye, Tresca.)
« Dans une Note insérée par extrait au Compte rendu du 18 novembre
dernier, M. Sire fait, à propos de mon premier appareil gyroscopique,
présenté le 9 septembre, quelques observations auxquelles je crois devoir
répondre.
» M. Sire affirme que le mouvement de mon appareil lui était connu
dès iSSa; puis, des l'invention de son polylrope, c'est-à-dire en 1869;
qu'il l'a signalé à plusieurs Membres de l'Académie le 18 juillet 1859,
notamment à M. de Senarmont, qui l'aurait réalisé sur-le-champ à l'aide
dupolytrope; qu'enfin ce mouvement se produit forcément dans un grand
nombre d'expériences exécutées par lui.
» Je ferai remarquer qu'il n'existe pas trace des affirmations précé-
dentes, ni dans les Comptes rendus, ni dans les écrits de M. Sire sur la ro-
tation, que je viens de relire avec soin. Quant aux affirmations actuelles,
( 9^9 )
je n'ai qu'à leur appliquer la réponse que M. de la Rive adressait à M. Sire,
en i858, dans les archives de Genève, pour établir la priorité de Foucault
à l'égard du principe du parallélisme des axes de rotation :
« Il est admis universellement, en Science, que la date de la publication détermine seule
la priorité; nous ne pouvons donc admettre en faveur de IM. Sire les témoignages très-res-
pectables fju'il invoque, non plus que des expériences qui n'ont pas été publiées. »
» .M. Sire invoque une pièce écrite, son intéressant Mémoire de 1860 :
« ... où, dit-il, j'insiste surtout sur ce fait constant, que, si l'on intervertit la rotation
méridienne, Vorientation de l'axe du tore change immédiatement de sens, c'est-à-dire que cet
axe décrit une clemi-réi<olution, presque toujours dépassée en vertu de la vitesse acquise...
Cette inversion de l'axe du tore se produit dans les expériences réalisées à l'aide de mon
polytrope, instrument que j'ai imaginé dans le but de reproduire artificiellement, en les
agrandissant et pour toutes les latitudes, les phénomènes A' orientation de l'axe d'un tore,
phénomènes que le gyroscope de Foucault n'accuse que pour une seule station. »
» M. Sire donne lui-même l'explication du silence qu'il a gardé jusqu'à
ce jour sur une observation qui avait si vivement frappé de Senarmont.
L'orientation de l'axe du tore et son application à la rotation terrestre
sont la préoccupation constante et exclusive de son Mémoire de 1860,
comme de ses autres écrits sur le même sujet. Partout on y voit un axe qui
se fixe, après quelques oscillations, soit dans une direction déterminée, soit
dans la direcîion contraire, après un demi-tour seulement; on n'v voit
nulle part une rotation continue provenant de cette inversion. Il n'est plus
permis de douter aujourd'hui que cetfe rotation continue ait été observée
par M. Sire; le serait-il de supposer qu'elle a été écartée systématiquement
de tous ses écrits, comme un phénomène radicalement contraire à celui de
l'orientation, pour lequel le polytrope a été spécialement construit ?
» Je lis, il est vrai, un peu plus loin, dans la Note à laquelle je réponds :
« Si le changement de sens de la rotation méridienne est fait convenablement et à de
courts intervalles, l'inversion dans l'orientation de l'axe du tore donne lieu à une rotation
continue de cet axe, qui est précisément le mouvement produit dans l'appareil de M. Gruey.»
» Mais c'est la première fois, à ma connaissance, que M. Sire publie cet
énoncé, qui était depuis si longtemps dans son esprit.
» Ai-je besoin d'ajouter que M. Sire n'a pas construit d'appareil spécial
pour produire régulièrement, avec une grande rapidité, la rotation continue
de l'axe du tore sous une action vibratoire invisible, phénomène qui a
peut-être son analogue dans certains faits de Météorologie ou de Physique
moléculaire? M. Sire dit aujourd'hui que son polytrope peut servira celte
127..
( 96o )
expérience; mais il écrivait autrefois, dans son Mémoire de 1860, page i4,
que, pour produire tine seule inversion de l'axe du tore, c'est-à-dire un
seul demi-tour, il fallait opérer avec précaution et lenteur, sous peine de
briser l'axe. Que deviendrait donc le polytrope si l'on réussissait, ce qui
est impossible, à produire un instant avec lui une rotation de cinquante à
soixante tours par seconde?... »
PHYSIQUE. — Sur un phénomène nouveau d'éleclricilé stalique.
Note de M. E. Duter, présentée par M. Jamin.
(Commissaires précédemment nommés : MM. Fizeau, Edm. Becquerel,
Jamin.)
« M. Govi, dans sa Note du 2 décembre dernier, présente comme une
continuation de ses recliercbes mes expériences établissant un phénomène
nouveau d'électricité statique. L'Académie me permettra, j'espère, de faire
remarquer que cette manière de présenter les faits n'est pas exacte : le sa-
vant italien a seulement observé qu'un liquide formant l'armature interne
d'une bouteille de Leyde subit, par la charge, une contraction apparente,
et son expérience ne permet pas de décider si l'effet observé est dû soit à
une diminution réelle du volume du liquide, soit à une dilatation de l'en-
veloppe; aussi s'est-il arrêté à une interprétation fausse, en admettant que
c'est le liquide qui se contracte. L'expérience que j'ai instituée établit, au
contraire, de la manière la plus irrécusable, que, dans l'éleclrisation d'une
bouteille de Leyde, c'est l'enveloppe qui se dilate.
)) Je viens confirmer cette conclusion par une nouvelle expérience. Puisque
c'est l'enxeloppe qui se dilate, il faut que le verre éprouve l'effet d'une
pression intérieure : or, la théorie de l'élasticité et les formules de Lamé
prouvent que l'effet d'une telle pression, dans une sphère creuse, est en
raison inverse de l'épaisseur. En conséquence, j'ai fait préparer, d'après
les conseils de M. Jamin, trois ballons de même volume, dont les épaisseurs
sont 4 millimètres, o""",8 et o*"'", 5; je les ai remplis d'eau et entourés de
feuilles d'étain; ils portent un tube thermométrique capillaire, en commu-
nication avec le liquide, dont les variations de niveau servent à mesurer
leschangements de volume dus à l'électrisation. J'ai trouvé que ces chan-
gements sont imperceptibles dans le ballon épais, Irès-notables dans le
ballon d'épaisseur moyenne, et s'élèvent jusqu'à 3o millimètres dans le plus
mince.
(96< )
» En effectuant les mesures, j'ai reconnu que les variations de volume
sont sensiblement eu raison inverse des racines carrées des épaisseurs, ce
qui devait être, car, d'une part, les charges électriques sont inversement
proportionnelles aux épaisseurs, et, d'autre part, les changements de volume
par l'effet de la pression varient de la même manière; l'effet total résul-
tant de la superposition de ces deux causes doit donc être en raison invei'se
du carré de l'épaisseur.
» Ces nouvelles expériences ne confirment pas seulement mes premières
conclusions, contraires à celles de M. Govi : elles me permettent d'assimiler
l'effet à celui d'une pression exercée de l'intérieur à l'extérieur; par con-
séquent, de le mesurer par la pression contraire, qui détruirait l'effet, et de
trouver ainsi une mesure simple et précise de la charge électrique. Je m'oc-
cupe de réaliser cette mesure. »
MlNiiRALOGlE. — Production artificielle de la néfjlicline et de l'ampliigèite, par
voie de fusion ignée et recuit à une (einpéralure voisine de la fusion. Note
de MM. F. FouQi'É et A.-Micuel Lévy, présentée par M. Daubrée.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée).
« La méthode que nous avons appliquée à la reproduction des feld-
spatlis nous a également permis de reproduire artificiellement la néphéline
et l'amphigène.
)) Néphéline. — Lorsqu'on opère sur un mélange de silice, d'alumine et
de carbonate de soude tel que les proportions d'oxygène du protoxyde,
du sesquioxyde et de l'acide soient comme i ; 3 :4, on obtient facilement
par fusion et recuit peu prolongé un culot blanc à reflet soyeux, que le
microscope montre composé de petits prismes hexagonaux (o""", 12 de
long sur o""",o8 de large), doués des propriétés optiques connues de la
néphéline; les sections hexagonales restent constamment éteintes entre
les niçois croisés ; les sections rectangulaires s'éteignent suivant leurs côtés ;
les cristaux présentent parfois un noyau central opaque, comme la néphé-
line de certains phonolithes. On remarque aussi quelques rosettes hexago-
nales à màcles multiples, composées de secteurs triangulaires diversement
orientés.
» Quand on part d'un mélange légèrement surchargé en silice (i :3:4i))
on obtient un culot entièrement cristallisé, qui, au point de vue optique,
est à la néphéline hexagonale ce que la calcédoine est au quartz. Les
( 962 )
lamelles cristallines sont composées de nombreux cristaux élémentaires,
se pénétrant mutuellement et constituant des mâcles multiples qui ne
s'éteignent pas en une seule fois entre les niçois croisés. Parfois on aper-
çoit au centre d'une lamelle deux rectangles allongés ee croisant suivant
un angle voisin de 120 degrés; l'extinction de l'ensemble se fait alors
simultanément, ce qui suppose un axe de rotation de la niâcle coïncidant
avec un des axes principaux de l'ellipsoïde d'élasticité, resté commun à
chacun des cristaux élétnentaires et en même temps à la lamelle ambiante.
Cette variété singulière de néphéline, d'apparence calcédonieuse, présente
par places de véritables phénomènes de concrétion; comme la néphéline
typique, elle fait facilement gelée avec les acides.
» Nous avons essayé de faire cristalliser simultanément -^ de pyroxène
avec ~ de néphéline ; le résultat a été la production d'un mélange de
quatre minéraux différents :
» 1° Néphéline typique, bien caractérisée, se présentant à peu près
dans les proportions attendues;
)) 2° Spinelle vert marin pâle, en petits octaèdres réguliers très-nets,
doués au microscope du relief qui caractérise le spinelle naturel;
» 3° Grenat mélanite jaune brunâtre en dodécaèdres réguliers, plus
voltmiineuxque les octaèdres de spinelle, mais moins abondants;
» 4° Microlithes très-fins, très-allongés, d'une substance incolore,
fibreuse, prenant des teintes vives entre les niçois croisés et s'éteignant en
long.
» Àinpliigéne. — L'amphigène, obtenu artificiellement par fusion et
recuit prolongé à haute température, s'est présenté à nous, comme l'am-
phigène naturel, sous forme de polyèdres à ari^les arrondis, voisins de la
forme sphérique; quelques-uns nous ont présenté des formes géométriques
nettes se rapportant à un trapézoèdre et donnant en plaque mince des
sections souvent octogonales.
)) On peut parfois détacher du fond des culots ces petits sphéroïdes et
les isoler sous forme d'une poussière cristalline; lorsqu'on en examine
une préparation entre les niçois croisés, on constate qu'ils ont une action
sensible sur la lumière polarisée; tantôt on aperçoit des bandes parallèles
disposées en séries rectangulaires, comme on les observe dans les plaques
épaisses d'amphigène naturel ; tantôt on n'y découvre que la croix noire
commune aux perles de verre comprimé. Tous les phénomènes dispa-
raissent, comme d'ailleurs pour l'amphigène naturel, dans les plaques
très-minces, et ne se montrent pas non plus dans les cristaux de très-
petite taille.
( 963 )
» Les cristaux d'amphigéne artificiel contiennent des inclusions vi-
treuses avec bulles de gaz, plus fréquentes au centre qu'à la périphérie.
» Nous avons tenté de reproduire simultanément i'amphigène et le
pyroxèiie et nous y sommes arrivés avec la plus grande facilité; dans ce
cas, les petits cristaux de pyroxène produits sont identiques à ceux des
leucitophyres. Ils forment couronne autour des cristaux d'amphigéne dont
ils définissent nettement les contours; parfois même, ils s'y implantent
radialement. Les inclusions vitreuses de I'amphigène sont alors composées
d'un verre brun clair,
» Dans certaines plages où les cristaux d'amphigéne se fondent les uns
avec les autres, le pyroxène s'oriente en arborisations rectangulaires, rap-
pelant la disposition analogue des inclusions d'autre nature que contient
l'haûyne ou la noséane. Les amphigénes naturels présentent aussi excep-
tionnellement de pareilles arborisations.
» La production du pyroxène est accompagnée de celle du fer oxydulé,
et du fer oligiste en lamelles transparentes d'un rouge vif. »
OLOGIE PATHOLOGIQUE. — Troisième Note sur l'infection vaccinale. Rôle
élaborateur des ganglions lymphatiques; par M, Maurice Haynacd, pré-
sentée par M. Vulpian.
(Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie).
« J'ai précédemment indiqué les probabilités qui se réunissent pour
faire attribuer au système lymphatique un rôle prépondérant dans le méca-
nisme physiologique de l'infection vaccinale. Ce rôle consisterait, non-
seulement clans un phénomène d'absorption, mais dans une élaboration
spéciale dont les ganglions seraient le théâtre.
)) J'ai surtout insisté : i° sur la constance absolue de l'engorgement
du ganglion le plus proche du lieu d'inoculation : ce que j'ai appelé le
bubon vaccinal ; 2° sur la possibilité de déceler des traces de virulence dans
le contenu des vaisseaux lymphatiques en amont de ce ganglion, celui-ci
n'étant, au contraire, jamais virulent. C'est en ce point que le phénomène
de l'inoculabilité disparaîtrait, pour faire place, par une sorte de transfor-
mation, cà celui de l'immunité. Les expériences nouvelles que je vais rap-
porter me paraissent propres à confirmer cette manière de voir.
» Je commence par poser eu axiome que le critérium infaiUible de l'in-
fection vaccinale, c'est ru)aptitude à une réinoculation. La démonstra-
( 964 )
tion cherchée, en ce qui concerne le rôle des ganglions lymphatiques,
peut se ramener à ce double problème :
1° Faire pénéirer dans l'économie le virus vaccin par une voie qui se
rapproche autant que possible de celle des lymphatiques et du tissu con-
jonctif (ce qui, au point de vue anatomique, est tout un), mais qui soit
telle cependant que le virus n'ait pas à passer par un ganglion , et s'as-
surer alors que, dans ces conditions, l'immunité n'existe pas ;
» 2° Supprimer l'action du ganglion et, grâce à cette suppression, pou-
voir inoculer la peau sans que l'immunité en soit la conséquence.
» Premier problème. — J'ai dit : par nue voie qui se rapproche autant que
possible de celle des lymphatiques et du tissu conjonrtif. C'est, en effet, volon-
tairement que je laisse de côté les injections directes de virus vaccin dans
le sang. Outre que le résultat de ces injections est inconstant, il convietit
d'observer que l'on ne peut les faire qu'à des doses relativement massives ;
dés lors, le virus une fois entré artificiellement dans la masse sanguine, on
peut toujours supposer qu'H se répand dans tous les organes vasculaires, y
compris les ganglions lymphatiques, qu'il s'agit précisément de mettre
hors de cause.
» Cherchons donc un organe qui possède une structure lymphatique;
qui soit, comme tel, éminemment propre à l'absorption; qui, cependant,
ne soit pas en connexion avec un ganglion ; enfin, qui soit facilement
accessible à l'opérateur. Je n'en vois guère qu'un qui satisfasse à ces con-
ditions multiples: c'est la chambre antérieure de l'œil. La membrane de
Descemet est, en effet, histologiquement analogue aux espaces lympha-
tiques. Néanmoins, on ne connaît aucun ganglion qui soit en rapport avec
les membranes internes de l'œil ; en fait, les inflammations profondes du
globe oculaire ne donnent jamais lieu à une adénite.
» Il n'est pas douteux que ce ne soit là un puissant organe d'absorp-
tion; tous les chirurgiens savent avec quelle rapidité se résorbent les épan-
chements sanguins sous-cornéaux. J'ai tenu, du reste, à constater le fait
par une expérience directe. Avec une seringue de Pravaz, j'injecte sous la
cornée d'un veau 3 centigrammes de sulfate d'atropine dissous dans un
peu d'eau distillée. Trois quarts d'heure après, je recueille l'urine de cet
animal; une goutte de celte urine instillée dans l'œil d'un cabiais produit
la dilatation pupillaire.
» Cette certitude acquise, j'injecte, dans la chambre antérieure de l'œil
d'un veau, quelques millimètres cubes de bon vaccin. Sept jours après, je
pratique une nouvelle inoculation à la peau par les procédés ordinaires ;
( 965 )
elle réussit. Cette expérience a été faite deux fois avec le même succès.
Inutile de dire que l'œil ainsi injecté s'est troublé, et que la cornée est
devenue opaque.
» Nous voici donc en possession d'une voie d'introduction du virus
vaccin dans l'organisme, qui n'empêche pas l'aptitude à une nouvelle ino-
culation. En d'autres termes, il y a eu absorption, pénétration du virus,
mais il n'y a pas eu infection. J'attribue ce résultat à l'absence d'un gan-
glion élaborateur.
» Second problème. — Il s'agit de supprimer l'action du ganglion; le
moyen le plus simple est l'extirpation préalable de cet organe, avant l'ino-
culation cutanée.
» Dans une expérience antérieure, le ganglion poplité d'un veau ayant
été préalablement extirpé, je faisais sur la face externe du canon quelques
inoculations. Une semaine après, les boutons étant bien développés, je pra-
tiquais sous le ventre une nouvelle inoculation, qui restait stérile, comme
cela a lieu dans les conditions ordinaires. La première inoculation n'était
donc pas restée un accident local et avait bien produit l'infection, malgré
l'absence du ganglion.
» Mais cette expérience est passible d'une grave objection. On peut
admettre que le virus secondairement éclos dans les boutons de vaccin
avait été charrié par les lymphatiques jusque dans la plaie du creux poplité,
puis repris là par l'absorption, et transporté à des ganglions ultérieurs.
C'est cette cause d'erreur que j'ai voulu éviter.
» Je suis obligé de rappeler ici un fait capital : si, après avoir fait une
inoculation, on enlève, le lendemain, la petite rondelle de peau inoculée,
l'animal n'en est pas moins dûment vacciné et réfractaire à une nouvelle
inoculation, bien qu'il n'ait pas eu d'éruption locale.
)) Cela ne tiendrait-il pas à ce que, dans l'intervalle de temps écoulé,
quelques parcelles de lymphe virulente ont pu pénétrer jusqu'au ganglion
le plus proche, de sorte que, au moment où l'on enlève la rondelle di; peau,
déjà l'ennemi est dans la place? Quoi qu'il en soit de celte interprétation,
il m'a paru instructif, pour le but que je poursuis, de combiner cette expé-
rience avec celle de l'extirpation préalable du ganglion. Voici comment je
procède :
» Je commence par enlever le ganglion poplité de mon veau, puis je
fais, comme ci-dessus, trois points d'inoculation vaccinale sur la face
externe du canon. Voulant laisser les choses en l'état, assez de temps pour
être certain que l'absorption a pu se faire, mais assez peu pour qu'il n'v
ait aucun travail de prolifération locale, je reviens au bout de dix-huit
G. R., 1878, 2' Semestre. (T. LXXXVII, N» 28.) 128
( 966)
heures, et j'enlève la languette de peau inoculée; puis, au moyen de sutures
métalliques, je réunis par première intention : naturellement il ne se pro-
duit aucune éruption locale.
» D'après ce que je disais tout àH'heure, dans les conditions ordinaires,
l'immunité devrait être acquise. Or, elle ne l'est pas, car lorsque, après
six jours écoulés, je fais une nouvelle inoculation sur le ventre, celle-ci
réussit et donne lieu à une belle éruption. Donc, la première fois, il y
avait eu absorption, mais il n'y avait pas eu infection.
» Quelle différence y a-t-il entre cette expérience et celle de l'enlève-
ment pur et simple de la languette d'inoculation? Une seule : c'est qu'ici
le ganglion a été préalablement extirpé. Le virus qui a pu être absorbé
pendant dix-huit heures n'a pas rencontré de ganglion où il put être
élaboré; il est resté inoffensif.
» D'un autre côté, les boutons de vaccin n'ayant pu se développer,
grâce a. la résection du lambeau cutané récepteur du virus, ce dernier n'a
pas proliféré; il n'y a pas eu de matière virulente secondairement ab-
sorbée. Aussi, les piqûres faites n'ont-elles eu que la valeur d'un simple
accident local, et l'économie, restée vierge, a été apte à une réinoculation.
M Les deux problèmes expérimentaux dont je parlais en commençant
ont donc reçu leurs solutions, et ces solutions concordent dans le sens
du rôle que j'avais cru pouvoir attribuer aux ganglions lymphatiques. »
M, G. PÉRAiTX soumet au jugement de l'Académie une Table graphique
pour le jaugeage des tonneaux. Cette Table est accompagnée d'une Note
dans laquelle l'auteur indique les principes d'après lesquels elle a été
construite.
(Commissaires : MM. de la Gournerie, Tresca.)
M. PENAUD soumet au jugement de l'Académie un Mémoire, avec de
nombreuses Tables numériques, sur l'aréomètre alcoométrique.
(Commissaires : MM. Edm. Becquerel, Jamin, Tresca.)
M. PuisECS est adjoint à la Commission qui a été nommée, le 22 juillet
1878, pour examiner diverses Notes de M. Gilbert de Fa////, sur les pro-
priétés de la matière.
M. A. Cornu est adjoint à la Commission qui a été nommée pour juger
le concours du prix Bordin pour l'année 1878 (loi d'Ampère).
( 9^7 )
CORRESPONDANCE.
M. IcPrésident présente à l'Académie, pour être déposés à la bibliothèque
de l'Institut, au nom de la famille Cabnot :
1° Un exemplaire imprimé d'une nouvelle édition du Mémoire publié
en 1824 Dixr Sadi Carnot, sous le titre de Réflexions sur la puissance molrice
du feu, avec addition de Fragments inédits trouvés dans les papiers de l'au-
teur, et d'une Notice biographique par M. IL Carnol;
2° Le manuscrit de ce Mémoire et des fragments nouveaux, en quatre
cahiers, écrits en entier de la main de Sadi Carnol.
La Lettre suivante de M. H. Carnol accompagne cet envoi, que l'Académie
reçoit avec reconnaissance :
n Paris, le 3o novembre 1878.
» Monsieur le Président,
» Le nom de mon frère auié, Sadi Carnot, a été pkjsienrs fois prononcé
devant l'Académie; plusieurs fois ses Réflexions sur la puissance motrice du
feu ont été signalées comme ayant engendré une science nouvelle, la Ther-
modynamique. Ce Mémoire, seul écrit que l'auteur ait achevé, n'a reçu
qu'une ptd^licité très-restreinte, en 1824, et peu de personnes ont con-
naissance de son texte. Une édition nouvelle était donc nécessaire, et j'ai
cru devoir l'accompagner d'une Notice biographique sur mon frère, dont
la vie est encore moins connue que l'Ouvrage. J'y joins quelques fragments
inédits qui, s'ils n'apportent point à la Science des résultats nouveaux, té-
moignent que Sadi Carnot avait prévu avec une assez grande netteté les
conséquences que l'on a plus tard tirées de ses idées. Leur révélation est
donc envers l'auteur un acte de justice. Et, pour qu'il ne reste à cet égard
aucune incertitude, j'ai l'honneur de vous adresser le manuscrit même de
mon frère, avec prière de vouloir bien en ordonner le dépôt dans les ar-
chives de l'Institut, où il pourra toujours être consulté.
» Permettez-moi, monsieur le Président, d'ajouter à cet envoi celui d'un
manuscrit autographe des Réflexions sur la puissance molrice du feu. Peut-
être l'Académie le jugera-t-elle digne du même honneur : le point de dé-
part d'une science ne saurait manquer d'intérêt à vos yeux, surtout quand
elle a contribué, comme la Théorie mécanique de la chaleur, au progrès
moderne de toutes les Sciences physiques,
n L'Ouvrage de Sadi Carnot renferme, avec d'importantes observations
128..
(968 )
sur les propriétés des gaz, sur leurs chaleurs spécifiques, sur les effets de
leurs changements de volumes, l'exposé de l'un des deux principes fon-
damentaux de la Thermodynamique, du principe auquel est particulière-
ment attaché son nom, et dont plus lard Clausius a démontré l'exactitude
en dehors de toute hypothèse sur la nature de la chaleur.
» On trouve dans le même Ouvrage les premiers exemples de ces cycles
d'opérations, dont la Théorie mécanique delà chaleur a fait depuis un si fé-
cond usage. L'importance n'en fut pas appréciée tout de suite; mais, dix
ans plus tard, Clapeyron remit en lumière les nouvelles formes de raison-
nement de Sadi Carnot, en y joignant une représentation graphique qui
rendit beaucoup plus faciles leur intelligence et leur application.
» La Science se trouva donc pourvue de méthodes qui devaient lui per-
mettre de développer rapidement les conséquences des lois de la Thermo-
dynamique, lorsque ces lois eurent été complétées et solidement assises par
les découvertes de Mayer, de Colding et de Joule.
» Ces lois, la loi d'équivalence du moins, était ignorée de tous et de
Sadi Carnot lui-même, lorsqu'il composa son Livre. Elle se dégagea peu à
peu dans la suite de ses travaux. Il arriva à la concevoir et à la formuler
exactement : ses notes manuscrites, ses programmes d'expériences ne lais-
sent aucun doute à cet égard. On sera frappé, en les lisant, de l'analogie
qui existe entre certaines des idées qu'il exprime et celles qui ont été plus
tard développées par Mayer, entre ses projets d'expériences et les expé-
riences qui ont été réalisées par Joule. Il est bien entendu que la similitude
dont nous parlons ne diminue en rien le mérite de ces savants, puisqu'ils n'eu-
rent pas connaissance des travaux de leur prédécesseur. Mais il estjusteaussi
de dire que celui-ci était parvenu, dix ou quinze ans plus tôt, à la notion
exacte des mêmes principes, car, sans pouvoir assigner une date précise
aux Notes manuscrites de Sadi Carnot, on sait, du moins, qu'elles sont
postérieures à 1824 et antérieures à 1882, époques, l'une de la publication
de son Ouvrage, et l'autre de sa mort.
» Les Notes de Sadi Carnot contiennent une série d'objections contre
l'hypothèse de la matérialité du calorique, hypothèse admise presque uni-
versellement jusqu'alors sous l'autorité des plus grands noms, et que lui-
même avait prise pour point de départ dans ses Réflexions sur la puissance
motrice du feu. Il propose d'y substituer une autre hypothèse, d'après la-
quelle la chaleur serait le résultat d'un mouvement vibratoire des molé-
cules.
« La chaleur, dit-il, est donc le résultat d'un mouvement.
( 969)
" Alors il est tout simple qu'elle puisse se produire par la consommation de puissance
motrice et qu'elle puisse produire celle puissance. »
)) Satli Carnot ne se borne pas à signaler la transforma lion de la chaleur
en travail : il insiste, à pliisienrs reprises, sur l'équivalence de ces deux
quantités. Le principe d'équivalence, tel que nous le concevons aujour-
d'hui, n'est-il pas clairement exprimé dans les phrases suivantes?
" Partout où il y a destruction de puissance motrice, il y a en même temps production de
chaleur, en quantité précisément proportionnelle à la quantité de puissance motrice dé-
truite. Réciproquement, partout où il y a destruction de chaleur, il y a production de puis-
sance motrice.
» D'après quelques idées que je me suis formées sur la Théorie de la chaleur, la produc-
tion d'une unité de puissance motrice nécessite la destruction de 2,70 unités de chaleur. »
» Si l'on compare celte évaluation à celles qui ont été données plus tard,
on remarquera que l'unité de puissance motrice dont il est ici question
est la dynamie, définie ailleurs le travail effectué en élevant i mètre cube
d'eau à i mètre de hauteur. Elle équivaut donc à 1000 kilogrammètres, et,
par conséquent, l'unité de chaleur correspondrait, d'après cette Note,
à ^^ ou à 370 kilogrammètres.
« En 1842, Mayer, prenant pour point de départ de ses calculs les
valeurs du coefficient de dilatation et de la chaleur spécifique de l'air
qui avaient cours à cette époque dans la Science, arriva au nombre de
365 kilogrammètres. Depuis les expériences de Joule, on a généralement
adopté le nombre 425 pour l'équivalent mécanique d'une unité de
chaleur.
» Ainsi, non-seulement Sadi Carnot était arrivé à la notion précise de
l'équivalence entre les quantités de chaleur et de puissance motrice, mais
il avait réussi à représenter cette équivalence par une valeur numérique,
et cette valeur était même un peu plus voisine de la vérité que celle de
Mayer.
» Nous sommes donc fondés à dire que, si dans son premier Ouvrage,
publié en 1824, il a formulé le principe auquel on a conservé son nom,
par ses travaux ultérieurs il est aussi parvenu à la découverte du principe
d'équivalence, qui forme, avec le premier, la base fondamentale de la
Thermodynamique.
» Une mort prématurée ne lui a pas permis d'établir cette loi sur des
preuves assez solides pour la faire coiujaître au monde savant.
» "Veuillez, monsieur le Président, recevoir l'hommage de ma plus
haute considération. »
( 97° )
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Les deux premiers volumes de la 4* édition du « Traité de Physique
théorique et expérimentale », par M. P. -A. Dacjidn;
2° Un volume de M. L. Figuier, portant pour titre : « Connais-toi toi-
même; notions de Physiologie à l'usage de la jeunesse et des gens du
monde « ;
3° Les Rapports de M. Girard de Cailleux sur les résultats obtenus à
l'asile d'aliénés de Marsens (canton de Fribourg) en 1875, 1876 et 1877.
(Ces Rapports seront renvoyés à la Commission du Concours de Sta-
tistique.)
ASTRONOMIE. — M. MoucHEz, en communiquant à l'Académie les dessins
astronomiques qu'il vient de recevoir de M. Trouvelot, pour l'Observa-
toire, s'exprime comme il suit :
« M. Trouvelot, astronome français habitant les Etats-Unis, s'occupe
depuis plusieurs années, à l'observatoire de Harvard Collège, de dessiner
les corps célestes tels qu'il peut les apercevoir avec une grande lunette de
26 pouces d'ouverture ; il adresse à Paris, pour les collections en formation
à l'Observatoire, cinq magnifiques dessins gravés, que j'ai l'honneur de pré-
senter à l'Académie.
» Deux de ces dessins représentent des taches du Soleil, vues le 16 juin
1875;
" Le troisième représente Saturne et son anneau (3o novembre 1874);
)) Le quatrième, une protubérance solaire (4 niai 1878);
>i Le cinquième, une éclipse totale du Soleil.
" M. Trouvelot offre encore de nous donner une collection de deux
cent cinquante vues de Jupiter et de Mars, si l'Observatoire de Paris veut se
charger de les publier; comme Français, il préférerait voir ses travaux
publiés en France. Malheureusement, l'élat du budget de l'Observatoire
ne nous permettrait pas d'entreprendre une publication aussi coûteuse,
et, d'ailleurs, MM. Henry frères ont fait, à l'Observatoire de Paris, une série
semijlable de vues de ces planètes, avec une lunette moins puissante il est
vrai, mais que nous devrions d'abord publier si nos moyens nous le per-
mettaient. C'est donc avec regret que nous sommes obligés de refuser une
offre aussi intéressante. »
( 97' )
ASTRONOMIE. — Sur les lâches et protubérances solaires observées à l'équalorialdu
Collège romain. Note du P. Ferrari, présentée par M. Mouchez.
« J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la suite des observations sur
l'état physique du Soleil, commencées par le R. P. Secchi, mon vénéré
maître, et poursuivies avec assiduité à l'observatoire du Collège romain.
M La méthode employée actuellement pour cette élude est connue des
astronomes et décrite par le R. P. Secchi dans son Ouvrage, le Soleil: c'est
l'examen du spectre de dilfractiou obtenu avec un réseau qui a été con-
struit par M. Rutherfurd et donné par lui-même au R. P. Secchi. Il a réussi
à tracer, non -seulement sur verre, mais aussi sur le métal des miroirs, des
réseaux ayant une surface d'environ i pouce carré et contenant 4ooo li-
gnes parfaitement égales et rigoureusement parallèles. Le spectre ainsi
obtenu est magnifique. Nous observons dans le spectre de second ordre,
et, pour détruire la confusion du violet avec le rouge, nous employons un
verre rouge (' ).
» Les tableaux que nous présentons à l'Académie, pour le second se-
mestre 1877, sont construits delà même manière que ceux qui ont été
donnés par le R. P. Secchi pour le premier semestre. Ceux du premier
semestre de 1878 sont déjà préparés.
Tablead I. — Comparaison entre les taches et les protubérances du Soleil pendant le n} semestre 187'j.
NUMÉROS
d'ordre
des
rotations
D\TE APPROCHÉE
du
commencement
des
rftlalions.
PBOTUBÉRANCES.
TACHES.
Nombre
des protobéraiices
dans l'hémisphère
Nombre
des jours
d'obser-
vation.
Nombre total
des proiubér.
divisé
par le nombre
des jours.
Nombre
de groupes
des
taches.
Snper-
ncle
des
taches.
Nombre
des
jours
d'obser-
vation.
Superficie
divisée
par le nombre
des jours.
nord.
sud
LXXXII.. ..
LXXXUI....
LXXXIV....
LXXXV
LXXXVI....
LXXXVII. . .
LXXXVIII . .
i3 juin 18^7.
iG juillet.
7 août.
3 septembre.
1 octobre.
28 novembre.
2.5 décembre.
27
56
38
23
i3
8
27
59
.11
'9
iS
1 1
i3
17
'?- . J
10
1 1
1 J
5
4,'
6.7
3,5
4.-'
2, s
3,6
3,8
5
3
'2
4
I
I
42
•9
4-5
162
28
435
42
A
24
'7
'4
'9
7
■-7
0,8
'.9
9.5
2,0
23,9
6,0
(') Il y a déjà presque trois ans que nous employons ce réseau, et l'image obtenue est
toujours tiès-nette; il n'y a pas trace d'oxydation nuisible sur le réseau. Une boîte circulaire
reçoit la plaque métallique aussitôt que l'on a achevé l'observation.
f 972 )
BUOiUJAjasqo.p
SH.TOf
■jnof jBd
ivioi aaaisos:
- r-.vn c' 00 <r> 00
M . 0. Cl -^r i^ r-^-r c
r~>
n rc - r---^-r i-^ c
X!
^3 (^ co -^r es fo co
^^ |2 fLû' c^ r-00 r^oo 00
r>.
ro ^c-^^ro -^rro co
e^
CO 00 ce O CTJ c;:^
00 r^io --^ Ci ^r<^
c:^ co o o -^
u^ «r;
r^ci 00
M
(T>
in
0
r^ r>cc 1^
00
l"^
1--
h'
E=
0
— n !>■
(TS
0
0
r^ !>• r- CiX ûo 00
!>■
O r» O o
-^ o Cl Cî Cl c^in
0
r*Lo
„
m
m r>i
0
0
0
0 0
0
r-
c^co 0
[>■
es
Oct
0 ^
r^
tooco
ro
CT.
■0
C■.^n 0 0
rT)
0
es
„
r^-crv^
'■^
•n
"^
Ci
^=r
0 r--o
0
f<
in^^i©
■"
VT-
0 r^-o
^_„
- m en
•m
co
O^-r
c;x
0
r^
C)
«
„
-1
•-o rrs
c-.oo en
r^-^
v-Ti
-
pi
es
"
■"'
"
0
OiOO
-
o-cn
c^
•0
-
m co
1-:
00
n
.n
j-i
n
es
es
es
e-i
tN
(■■j
ri
O'n en o o
00c
0
n
0 ^;rao
r^ . . .
r>.
es en -^r
e^
0 e-i un
cj
tn '-^D co
rr-,
es n
""
r» ei O o co
r^ o un 00
in co ôî • es m
m co «n ^•3' c ^— 0
r^
0 LO 0 0 in ^<r 0
«
0 CTï r^xi ce Oï 0^
:»
es en un en - ^— m
m
c^ co o e'i m co o
C. 0 0 r-* 0 0
--n
*«:3- ("^ 0 in m ■-
i>.
c
0
ij^
■n
• to c^cTi m co M
(S es O ^^ - co m I
o — cr;eo r~^Tn en —
CïiCO r^ CTïCO QO o. GO
• ^^vcrm -N^en es -^r
ce Ci in es
m '■3-
-
f ^ r--^— es
« en
-
ê>i
e^ m eo es
es -
''2
co m
a> 0 m r^ 0
■x>
V3-CO
ce CO
CT-CO
r^
r^
en <->
■- 0
r- C)
0
«
r- !>■ r^Ci
r- r»
z
»
0 en
r^ 0
Oen
0
vrj
un 0
r^X
r^--2
ijn
■^
PuTiCOCOOLOOC
b CN u-i eo --^r!^ ^^ C
U-; un en r^u-s m i>.
^-
ce n^co -^^ f^ -
en m cj v— es es en
en
LQ -^co 0 en 0 0
-
^ — _ fi in un 0
-H un en en en en [-^
-JO
3
r^ t^ r^ ~ 0 Lo 0
Ci
es en Ci c^ CT> ^.^ -^
es
Cl CO -n in 0 r^ c
Cl
^ cncomo'n o o
A - - - -
3
o es o o O r* o
m es o ec O —
v;ren en en ïs vrr
c 00 es c u^ o
co c^co o co r>
^n cri cTi cfi ^^-m
co - :» en c: 10 -
en in en
0
un
0
„
co ce r^u-ï
co
r-
'"^
en 0 ^C
0
u-
co
c
en
ce co CO
_
lO
occ
en
«
n Cl r^x> rt r^ -
m co eo --* o Cl o
t^oc (-- - 00 co o
— CI
r^ 0
m
c;
^_
en v^
-^cc
V3- Cl
■v=r
^•i es co un
« CI
c
uT
en vn
a es
cj m m
en
0 c Cl-
^'i '•^
0
_,
és ^3-
^^u-;
!>.«
Ci
•<3-
■ 3
' a
-H
in 0 0 0 0 un
30
en en en - - u-3
n
- 0 0 incn 0
-
Cl Cl 00 es n —
n
ce O O M r-
cs en Cl en Cl
r-o o o C un c
c en en --^ o co c
m Ci r^cc en r-^-^r en
es en '•^ CI v—
U-: ce c--^ n
t^«
Cl
Cl l^CO Cl -
00 c.'
Cï
Ln r* 0 u^ u^
0
Ci
co un co co 0
0
co
u-î co M Ci o c- c
en d »n ^ CO en es
vf^^ lO un un !0 0
00
en v.Tv^ Cl ci-<=-
-^
ci 0 0
n ic u-i
-<r
un es o O r^ o
r>.m iTï
0
0
co
co
0
0
-^
-^^
000
--— co r^
o in D
•<ru-i es
O r- O
CO -^"3-
— — — >■>■->>■ "
X ^ X X ><;;«< >< "
X X >< ><: X ;<! >< P
X X X X X X >< *"
J - J _; _;_! ^
0 Cl r^
0 0
Cl
m LO un
00 r^
co
■jj
0
Cl t^
0
0
c:
0
es en
en
es
^—
1 *.
«
xxxxxxx >?
XXXXXXX s
XXXXXXX *
= = ->>>■> s
xxxxxixx g-
XX><?<XXi^ I
xxxxxxx
- J - -; J J J
E = ^ > s- >>
XXXXXXx!
xxxxxxx
XXXXXXX
XXX><i^X><
xxxxxxx
xxxxxx ><
(973 )
M Nous nous bornerons ici à la remarque que les tableaux eux-mêmes
font ressortir, savoir la forme pyramidale très-marquée et décroissante
pour les dernières rotations, surtout pour les facules, laquelle indique une
diminution de l'activité solaire, comparativement aux années précédentes,
et sa concentration vers les zones équatoriales du Soleil.
» Nous ne cherchons pas à avancer des théories, mais uniquement à en-
registrer des faits qui pourront, lorsqu'on viendra à les comparer entre
eux, à l'époque du maximum, fournir quelques conclusions sur l'ordre de
corrélation et de dépendance. Pour le moment, nous nous bornerons à la
tâche de simples observateurs, suivant le mot : Quidquid nitel nolandum. »
ALGÈBRE. — Sur la sommation des séries. Deuxième Note de M. D. André,
présentée par M. Hermite.
« Dans ma première Note (') sur la sommation des séries, j'ai fait con-
naître la somme de toutes les séries dont le terme général affectait une cer-
taine forme donnée. Cette seconde Note a un objet tout à fait analogue :
je m'y propose de donner la somme de toutes les séries convergentes dont
le terme général U„ est défini par l'égalité
dans laquelle n est un entier supérieur à zéro et i<„ le terme général d'une
série récurrente proprement dite quelconque.
» J'admettrai que la fonction de n représentée par ;/„ n'est divisible ni
par le dénominateur «(/i + i)...(« -f-p — i) tout entier, ni par ti, ni par
n -h p — I. J'admettrai de même que l'équation génératrice de la série
récurrente u„ n'a aucune racine dont le degré de multiplicité soit supérieur
k p:\e cas où celte dernière conditionne serait point satisfaite se ramène-
rait immédiatement au cas où elle l'est.
» Supposant donc remplies toutes les conditions précédentes, désign.int
par a l'une quelconque des racines de l'équation génératrice de «„ et par a
son degré de multiplicité, je sais que «„, qui constitue, par hypothèse, le
terme général d'une série récurrente, est de la forme donnée par l'égalité
(') Comptes rendus, séance du i5 avril 1878.
C. R. 1878. 2« Semestre. (T. LXXXVll, iS" 23.) I 29
( 974 )
dans laquelle le signe 2 s'étend à toutes les racines de l'équation généra-
trice, et où ^al") représente un polynôme correspondant à la racine a,
entier en n, et du degré a — i.
» Dire que «„ est connu, c'est dire que l'on connaît toutes les racines
a, h, c, ... de l'équation génératrice, ainsi que leurs degrés respectifs de
multiplicité a, |3, -y, ... et les polynômes correspondants (pa{)i), <?b[''i)i
cpci")', Ce sont là les données de la question, en fonction desquelles il
fallait exprimer la somme cherchée S.
)■ Pour y parvenir, j'ai suivi une méthode simple, que j'exposerai ailleurs
avec tous les détails nécessaires. Quant à la valeur que j'ai obtenue pour S,
on a
S=S, 4- S.,
si l'on pose à la fois
s,=yy
Z^' , , ,
a.r a'.J. n'.f
^^ [/' — 1 — t]lcl ll'.l' \\ 2 ■ t
L(i — ax),
■n,
-n
I — t\[l\ a'x'
en indiquant par L un logariîhme népérien et convenant d'étendre, dans
chacune de ces deux égalités, le premier 2 à toutes les racines de l'équa-
tion génératrice.
» Cette expression de S résout complètement le problème que je m'étais
proposé. Elle prend une forme indéterminée lorsque x s'annule, mais celte
indétermination n'est qu'apparente : l'entier n^ en effet, étant toujours su-
périeur à zéro, il est clair que la série considérée s'annule en même temps
que X.
» On voit, sur les formules qui précèdent, que la somme cherchée S se
compose d'une prt^mière partie S,, purement algébrique, et d'une seconde
partie So, à la fois algébrique et logarithmique. La première n'est qu'un
polynôme entier en - et, par rapport à -) du degré /9 — 2. La seconde est
la somme des quantités L(i — ax), L(i — hx'), L(i — ex), ..., multipliées
■ 1 A . I . I ,
respectivement par des polynômes entiers en - et, par rapport a -? du
degré p — i . La première disparaît dans le cas où ^ est égal à l'unité. La
seconde ne disparaît jamais, même partiellement-, en d'autres termes, Sj fi-
gure toujours dans S et y présente toujours les logarithmes correspondant
à toutes les racines de l'équation génératrice.
( 975)
» Les formules qui précèdent permettent de sommer toutes les séries
convergentes, en nombre infini, dont le terme général est de la forme con-
sidérée. Elles permettent encore d'en sommer une infinité d'autres, puisque,
à l'aide des racines imaginaires de l'unité, on sait déduire de la somme
d'une série donnée celles de Joutes les séries qu'on obtient en prenant,
dans la proposée, les termes de deux en deux, de trois en trois, etc. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur i éliminaiion . Note de M. P. Mansion,
présentée par M. Cli. Hermite.
« 1. Si l'on a deux équations algébriques de degré m,n [tUyii), on
trouve assez aisément les conditions suffisantes pour qu'elles aient p racines
communes (p^n), comme l'ont montré MM. Lemonnier, Darboux et
Rouché; mais il est plus difficile d'établir que ces conditions sont néces-
saires. Nous nous proposons, dans la présente Note, de simplifier la dé-
monstration donnée par ces géomètres de la suffisance de ces conditions, et
surtout de prouver, par une méthode nouvelle, aussi simple que naturelle,
qu'elles sont nécessaires. Pour abréger les écritures, nous nous bornons à
deux équations, respectivement du 5* et du 4" degré :
A = Ax = a„ -f- rt, j: 4- . . , H- a^x^ = o,
B = Ba:
b,x
-+- h.x'' = o.
» 2. Principe 1. — D'après la théorie des équations linéaires, si
c,, . .
r =
Cm
■ih
Chk
{k>h^
c'est-à-dire si tous les déterminants formés en prenant h colonnes du ta-
bleau rectangulaire sont nuls, il existe une même i dation linéaire
L = X, C|, H- X2Co,+ ... + 1^1=. o
entre les éléments de chaque colonne.
)) 3. Principe II. — Soient a, [i, y, ... des racines d'une équation algé-
brique :
C — Cx= Co-h c,x -h Cna-^+ c^x^ -+- c^x'' -h c^x'^ = o.
129..
( 97^ )
Posons
(m) =: a'"^ (^m, n) = {mn) =
{mC)=a'"Cc(, {inC,n)
[^
Qm On
/3'"Cj3, p«
(»j, ??,/j) — [mnp)
î [tnC,n,p) =
a'" a" i>:P
') =
fi'"fi"fiP
rrr
a'"C«, a", a"
rcp, fi", f^"
•/"C-
h 7". 7"
On a(wC) = o, (mC,x) = o, («^C, 7i,/j) = o, ..., ou explicitement
Ca{iii) -{- c,{in + i) + ... -\- c^{in-h5) = o,
Co(ot, ?^) + c (w -I- i,«) -i- ... -h c^{in-h 5,n) = o,
Ca{m,n,p) + c,(/« + i,n,p) + ... H- C5(m-l- 5,«,p) = o, ....
') 4. Méthode dialytique généralisée. — Si A = o, B = o ont une racine
commune a, l'éliniination de (o), (i), (2), ..,,(8) entre
(oA)=o, (iA)=:o, ..., (3A)=o, (oB) = o, (iB) = o, ..., (4B) = o
conduit, comme l'on sait, à la résultante R = o, où R est le déterminant
de Sylvester, 2 dr «„ «o^o^o ^^^^4 ^'4 ^1 ^'.> dont les 4 premières lignes ne
contiennent que les éléments a, les 5 dernières que les coefficients b.
» S'il y a trois racines communes a, /3, y, on aura de même
«0
a,
a 2
a.
fh
«s
0
0
rt„
a,
a..
^3
«4
--'s
^0
^
h.
^
b,.
0
0
0
^,
b,
b.
/'a
^
0
0
0
K
b,
b.
^'3
b,
= 0,
r désignant l'un quelconque des déterminants formés en prenant 5 co-
lonnes de ce tableau rectangulaire, où les 4 — (3— i) premières lignes
ne contiennent que des a, les 5 — (3 — i) dernières que des b. En effet,
si rest, par exemple, le déterminant obtenu en excluant les colonnes 5
et 7 du tableau précédent, r = o est le résultant des relations suivantes :
(oA,4,6)=o, (iA,4,6) — o, (oB,4,6)=o, (iB,4,6) = o, (2B,4,6) = o,
d'où l'on a éliminé (0,4.6), (1 ,4? G), (2,4) 6), (3,4,6), (5,4,6).
( 977 )
» Réciproquement, des relations r = o, on conclut que A = o, B = o
ont trois racines communes, car alors il existe une relation linéaire
lJ.,C,i-h p.2C2,+ V,C.i+ VoC<,+ Va Csi= o
entre les éléments Cy, de chaque colonne de r. Les équations
A = o, xA = o, B = o, ^B = o, x-B = o,
multipliées par /x,, /jCj, v,, Vo, Vj donnent la relation
{[j., H- fj.2x)A + (v, -I- VoX -H V3X^)B = o,
qui prouve que des cinq racines de A = o, trois au moins annulent B.
') 5. Méllwde de Bezoul et Cauchy. — Posons
A =-. a„ + j:-y, == a, + x=73 = a,, + jr'y, = a, -f- x''-^, ,
a, /3, y, 5 désignant des polynômes en x dont le degré est indiqué par l'in-
dice ; on aura, comme l'on sait,
Ac?3 — By, = «oOa — /3o74 = ^^^ = c,, + c.o.r + c^^x- H- f,,.x' + c.jJ:'',
^^2— t^'/3 = <z, 5, — p,73 = Co = Ca, -h Cojo: +
Ao, — By„ = a„o, — jSoyj = 03=03,+ Cj^cc
Ao\ - By, = a,â„ — ,337, = C, = c,, + 6-,,oa-+ c„:c= + l\„jl'' -+- c^^x\
Toute racine commune à A = o, B=;o vérifiera les équations
C| =0, Co = o, 63 = 0, G, = o et B = o ;
on aura donc R = o, R étant le déterminant i iCiiCjaCajC,,,^^ de Cauchy.
» S'il y a trois racines communes, tous les mineurs de R qui ont
5 — (3 — i) lignes seront nuls, en particulier, ceux qui sont contenus
dans l'égalité symbolique
1 C f) A<X/
c,,x^ + c\.,x^ -h Cs^a-''
'23 ^'
'3 3'
25 «^ j
35'
'31 ^32 "-sa
^3 î ^3
Ci2 C,,
bç. b, b-, /', /;,.
= o.
» En effet, le déterminant obtenu en supprimant dans ce tableau rec-
tangulaire les colonnes o, 5, par exemple, est le résultant des relations
(oC3,o,4) = o, (oCj,o,4) = o, (oB,o, 4), d'où l'on a éliminé les quan-
tités (î, o, 4), (2, o, 4), (3,o,4).
(978 )
» Réciproquement, des relations r=:o on peut conclure que A = o,
B=:o ont trois racines communes. En effet, si r=o, on a
X, C3, -+- XjC.,,, + Xj^,., — - o
pour i— I, 2, 3, 4, 5. Par suite,
X,C, -f-X,C, -^XjB r= A(X,o\ -]-X,5o)-K(>-.72 + >.27.-f-^3J = o.
Donc, des cinq racines de A ^ o, trois au moins annulent B.
» 6. Remarques. — Les fonctions symétriques des racines de l'équation
aux racines communes, analogues à {m,}i,p), sont proportionnelles aux
mineurs des fléterminants r. I-a considération de ces quantités est utile
dans d'autres parties de la théorie de l'élimination que celle qui est traitée
ici. »
PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur diverses propriétés dont jouit le mode de
distribution d'une charge électrique à la surface d'un conducteur ellipsoidal.
Note de M. J. Boussinesq, présentée par M. de Saint-Venant. (Extrait.)
(( Ces propriétés, quisedémonlrent aisément, résultent de ce que la quan-
tité d'électricité répandue par unité d'aire, sur chaque élément delà surface
d'un ellipsoïde, est proportionnelle à la perpendiculaire menée du centre
sur le plan tangent à l'élément. Elles s'énoncent ainsi :
» 1° Une charge électrique en équilihre sur un ellipsoïde reste en
équilibre quand chacune de ses parties est transportée, parallèlement à
une même direction quelconque, sur une plaque coïncidant avec la sec-
tion diamétrale de l'ellipsoïde conjuguée à ce! te direction ;
» 2° Un système quelconque de plans parallèles infiniment voisins et
équidistants découpe, à la surface de l'ellipsoïde, des zones électriques
équivalentes ;
» 3" Il n'y a pas de mode de distribution de la charge électrique, autre
que celui pour lequel elle est en équilibre, qui rende ainsi équivalentes des
zones d'égale hauteur découpées par des plans parallèles d'une direction
quelconque.
» La deuxième de ces propriétés comporte deux énoncés purement géo-
métriques : l'un consiste en ce que des surfaces coniques, menées à partir
du centre d'un ellipsoïde comme sommet et s'appuyant sur les ellipses
d'uiterseclion de l'ellipsoïde par des plans parallèles équidistants, divisent
( 979 )
le volume de l'ellipsoïde en parties équivalentes ; l'autre énoncé, auquel
on arrive en observant qu'une couche infiniment mince, limitée par deux
ellij)soïdes concentriques semblables et seniblablement placés, a son épais-
seur proportioiuielle, en chaque point, à la perpendiculaire abaissée du
centre sur le plan tangent, consiste à dire qu'un système quelconque de
plans parallèles el équidistants divise une pareille couche en tranches
équivalentes. »
PHYSIQUE. — Sur la mesure spectromélrique des hautes températures.
Note de M. A. Crova, transmise par M. Berthelot.
n L'étude spectrométrique des radiations lumineuses émises par les
corps incandescents m'a conduit à un nouveau mode de détermination
des hautes températures, par l'analyse de la lumière qu'ils émettent.
Les considérations théoriques que j'ai exposées dans des travaux récem-
ment publiés (') m'ont déjà permis de classer, par ordre de températures
croissantes, les diverses sources lumineuses que j'ai soumises à l'analyse
spectrométrique. Il est facile d'en déduire une méthode purement optique
pour la détermination des hautes températures.
» Prenons, en effet, dans les spectres continus de la lumière émise par
deux sources incandescentes, l'iuie de température connue T, l'autre de
température inconnue x, deux radiations simples, de longueurs d'onde
très-différentes X et X', auxquelles nous rapporterons toutes nos mesures;
déterminons, au moyen d'un spectrophotomètre, les rapports 7 et - des
intensités des deux radiations X et X' dans les deux spectres.
» Le quotient de ces deux rapports représente le rapport des intensités
de la radiation X' dans les deux spectres, lorsque le plus intense a été affai-
bli de manière à donner la même intensité à la radiation X dans les deux
spectres considérés.
» Deux corps incandescents, ayant même pouvoir d'irradiation, ont
même température, lorsque les intensités de toutes les radiations simples
de leurs spectres continus sont entre elles dans un rapport constant, c'est-
à-dire sont rigoureusement égales entre elles, lorsqu'on a affaibli le plus
(') Élude spectromctn'r/iii; de quelques sources lumineuses [Comptes rendus, t. LXXXVII,
p. 322). — Etude des radiations émises par les sources calorifiques et lumineuses [Journal
de Physique, t. VII, novembre i8'j8).
(98o)
intense (au moyen de deux niçois), de manière à rendre égales les intensités
de deux radiations quelconques, de même longueur d'onde, dans les deux
spectres considérés.
» Prenons connue terme de comparaison la lumière d'une lampe modé-
rateur, et soit looo sa température dans l'échelle optique, nécessairement
arbitraire, des températures. Mesurons, au moyen d'un spectrophoto-
mètre, le rapport des intensités de deux radiations, X' dans le vert et X
dans le rouge, prises dans la source de température inconnue et dans la
flamme de la lampe. Le quotient de ces deux rapports sera un nombre
supérieur ou inférieur à looo, selon que la température de la source con-
sidérée sera supérieure ou inférieure à celle de la flamme de la lampe. Si la
température de la source lumineuse varie d'une manière continue, les
nombres obtenus constitueront une échelle optique arbitraire, dont le
degré dépendra de la température de la flamme de la lampe et d'une cer-
taine fonction des longueurs d'onde X et X'.
» J'établis la correspondance de cette échelle avec celle des tem-
pératures d'un thermomètre à air, dont le réservoir en porcelaine,
porté à divers degrés d'incandescence, est pris comme source de radia-
tions.
» La température de la flamme de la lampe s'obtient en élevant celle
du thermomètre à air au degré où les deux spectres sont identiques dans
toute leur étendue.
» La Table étant ainsi dressée, il suffira d'une simple mesure speclro-
métiique pour mesurer exactement la température d'un corps incandes-
cent; je m'occupe de dresser une Table de ce genre, en prenant comme
radiations fixes celles dont les longueurs d'onde sont ô-jG et 523. Voici
quelques nombres qui représentent, dans cette échelle ai biliaire, les degrés
ojjlicjues de diverses sources lumineuses :
Lame de platine chauffée au rouge dans une lampe à gaz 524
>> » au rouge blanc par un cliaUuneau à gaz. . . Sic
Lam])e modérateur aliniontéo par riiuile de colza looo
Bougie sléarique = .... 1 162
Gaz de l'éclairage (bec d'Argand) 1373
Lumière oxyliydrique (oxygène et gaz de l'éclairage sur la chaux) . . . 1806
Lumière électrique (60 éléments de Bunsen ^ 3o6o
Lumière solaire 4°49
» Le carbone, la chaux et le platine incandescents ont même pouvoir
(98i )
d'irradiation; M. E. Becquerel a démontré, en effet, cette identité pour la
porcelaine, le platine, le carbone et la magnésie (').
» Cette nouvelle méthode permettra d'étendre l'échelle des températures
au delà de celles que peut mesurer le thermomètre à air, et qui ne peuvent
dépasser celle où la porcelaine commence à se ramollir. Au delà de cette
limite, elle sera arbitraire, mais toujours comparable à elle-même, et four-
nira des points de repère rigoureux; on pourra l'étendre aux limites où la
chaleur est assez forte pour vaporiser les corps les plus réfractaires; on
peut même espérer l'étendre au delà de ce point, en appliquant la mé-
thode à la comparaison des intensités des radiations simples émises par les
vapeurs incandescentes, pourvu que leur spectre ait plus d'une raie lumi-
neuse.
» Celte méthode permettra la mesure à distance de la température des
sources lumineuses, notamment du Soleil et des étoiles; dans un autre ordre
d'idées, elle permettra de régler et de surveiller l'allure de la température
dans les foyers industriels, en disposant à poste fixe un spectrophotomètre
en face d'un regard pratiqué dans le fourneau. On obtiendra sa tempéra-
ture en degrés centigrades, au moyen d'une Table, tant qu'elle sera infé-
rieure à celle du ramollissement de la porcelaine. Au delà de ce point, il
faudra se borner à la mesure des degrés optiques de température, jusqu'à
ce que le développement de la Thermodynamique permette d'établir une
relation mathématique entre l'émission lumineuse à une température
donnée et la force vive du mouvement calorifique correspondant. »
PHYSIQUE. — Chaleur spécifique et chaleur de fusion du palladium.
Note de M. J. Violle.
« I. La chaleur spécifique du palladium a été mesurée sur trois échan-
tillons de métal pur, pesant respectivement 4o^'',626, 402^'", 35 et 88s'', aaS,
qui m'avaient été donnés, le premier par M. Debray, les deux autres par
M. Matthey, dont l'inépuisable obligeance, aussi bien connue et aussi sou-
vent mise à l'épreuve en France qu'en Angleterre, a jadis permis à Graham
ses belles recherches sur ce même palladium. Je prie ces messieurs de vou-
loir bien recevoir ici mes remercîments.
» La méthode suiviepour déterminer la chaleur spécifiquedu palladium,
{') Ed. Becquerel, la Lumière, t. I, p. 78.
C.R., 1S78, 2' Semestre. (T. LXXXVII, IN° Çlî.) I 3o
( 982 )
aux températures comprises entre zéro et i3oo degrés, est la même que
celle qui m'a servi à obtenir la chaleur spécifique du platine entre zéro et
1200 degrés ('). La mesure des températures s'est toutefois trouvée simpli-
fiée par l'élude précédemment faite du platine. Si, en effet, on a, comme
contrôle nécessaire, mesuré directement au thermomètre à air un certain
nombre de températures, on a pu dans la plupart des cas obtenir la tempé-
rature qu'eût donnée le thermomètre à air par une simple expérience calo-
rimétrique effectuée avec le platine. Pour mesurer la chaleur spécifique du
palladium à une température déterminée, il suffisait donc généralement de
chauffer l'une à côté de l'autre, dans le creuset à expériences, deux masses,
l'une de platine, l'autre de palladium, et de procéder simultanément à deux
mesures calorimétriques : la première de ces mesures donnait la tempéra-
ture au thermomètre à air; la deuxième, la chaleurspécifique du palladium
à cette même température.
» Le tableausuivant résumeles expériences, rangées, d'après l'échantillon
du métal employé, eu trois séries, I, Il et III; Cl désigne la chaleurspéci-
fique moyenne du palladium entre zéro et T.
Sérip. T. Cl. A.
o
1 100 0,0592 0,0000
1 626 0,0634 — 0,0009
II 685 0,0644 — 0.0007
II ^38 0,0645 — 0,0011
Il 89-2 o , 0646 -+- o , ooo5
I c)33 0,0675 0,0000
II 1008 0,0688 4- o,ooo5
III 1 1 6 1 ( ' ) o , 0694 — o , 0004
1....;."...;.:. 1171 0,0698 — 0,0006
III 1 181 (') 0,0701 + 0,0001
II ii83 0,0705 +o,ooo5
III. . 1200 0,0698 — o,ooo4
II •244 0,0713 -1-0,0007
III 1265 0,0714 -i-o,ooo5
» La colonne marquée A contient les différences entre les nombres ob-
servés et les valeurs de la chaleur spécifique moyenne calculée d'après la
formule
(i) C^ = o,o582 H- o,ooooioT.
(') Comptes rendus, t. LXXXV, p. 543-546.
(') Température mesurée directement au thermomètre à air.
( 983 ^
» Celte formule donne pour CJ les valeurs suivantes, aux diverses tem-
pératures atteintes par l'expérience :
cr" ^0,0592,
CS"" =0,0642,
Ci'»» = 0,0692,
CJ"= 0,0602,
C,;" =o,o652,
c:'»» = 0,0702,
CJ°» = 0,0612,
c;"" =0,0662,
Cl"' = 0,0712.
Cl" =0,0622,
C»" =0,0672,
C;" = o,o632,
c;»"» = 0,0682,
» La chaleur spécifique vraie à T", — =! est, par suite, égale à
■y,, = o,o582 + 0,000020T,
ce qui donne
7o = o,o582; 7.00 = 0,0682; 7,000 = 0,0782; 7,300=0,0842.
« II. La température de fusion du palladium a été obtenue de deux
manières différentes :
M 1° En plongeant, dans le calorimètre, du palladium solide, chauffé
aussi près que possible du point de fusion, e( déduisant de la chaleur spé-
cifique donnée par la formule (i) la température T à laquelle avait été
chauffé le tnétal;
M 2° En chauffant ensemble une masse de platine et à côté une certaine
quantité de palladium, et cherchant à obtenir deux températures très-voi-
sines, telles que pour l'une le palladium fonde et non pour l'autre, ces
températures étant, dans chaque cas, données par l'expérience calorimé-
trique effectuée avec le platine. Ces deux méthodes ont donné très-exacte-
ment, pour la température de fusion du palladium, i5oo degrés.
» Il est à noter que le palladium se ramollit avant de fondre, comme le
platine; deux fragments de palladium se soudent très-bien ensemble, à une
température inférieure à i5oo degrés.
» III. La chaleur totale de fusion, mesurée en coulant dans le calori-
mètre du palladium fondu à la température même de fusion, a été trouvée,
avec trois coulées de 28'^, 234, 5^', 58o et i38'',423 de métal, égale à 146", o,
i45",8 et 146", 4; moyenne i46",i pour i gramme de métal. Si l'on re-
tranche de cette chaleur totale
L= 146", 1
la quantité de chaleur 109°, 8, nécessaire pour échauffer i gramme de pal-
i3o..
( 9^4 )
ladium de zéro à i5oo degrés, quantité de chaleur donnée parles expé-
riences ( II ), on a la chaleur latente de fusion du palladium
X = 3G",3.
» Je ne tire, pour le moment, aucune conclusion de ces nombres, les
conséquences que l'on en peut déduire devant trouver leur place dans une
étude d'ensemble, déjà assez avancée aujourd'hui, et dont j'aurai bientôt
l'honneur de soumettre à l'Académie quelques nouveaux résultats numé-
riques. »
PHYSIQUE. — Influence de la température sur le pouvoir rotatoire magnétique.
Note de M. J. Joubert.
(( Dans une Is'ote récente, j'ai montré que le pouvoir rotatoire du
quartz augmente d'une façon continue avec la température ; cet effet est
précisément l'inverse de celui qu'on observe dans les liquides doués du
pouvoir rotatoire, comme l'essence de térébenthine. Plusieurs physiciens ont
cherché aussi quelle est l'influence d'une élévation de température sur la
rotation produite par l'action du magnétisme. Pour les liquides, le résul-
tat n'est pas douteux, d'après les expériences de M. de la Piive : le pouvoir
rotatoire diminue, en général, un peu plus vite que la densité. Pour les
solides, au contraire, il y a contradiction entre les résultats obtenus par
les divers observateurs. D'après Matteucci, la rotation du flint augmen-
terait dans le rapport de 2 à 3, de zéro à jtSo degrés. Lûdtge, au con-
traire, trouve que la rotation, qui était de 8', 4 à 20 degrés, n'est plus que
de 8',i à 200; M. Bichat obtient un résultat analogue : un flint dont la
rotation était i°3o' à i4 degrés ne lui donna plus que i"24'à i4o de-
grés.
» J'ai repris ces expériences sur le flint entre des limites de température
plus étendues ; j'ai opéré sur deux échantillons inégalement teintés, d'une
densité d'environ 4,3. Pour l'un d'eux, l'expérience a été poussée jusqu'à
la fusion, qui a eu lieu à 582 degrés. Les résultats donnés par les deux
échantillons ont été sensiblement les mêmes : le pouvoir rotatoire aug-
mente avec l'élévation de température, et de ^ environ de sa valeur, en
passant de la température ordinaire à celle de la fusion.
» Voici les résultats d'une série dans laquelle les rotations ont été me-
(985)
surées pendant la période ascendante et la période descendante de la tem-
pérature :
Températures.
Rotations.
10°
3^37
025
3,6o
5oo
3,69
i8o
3, Si
!0
3 , 3-2 (le £lint garde un peu de trempe
» Les contradictions signalées plus haut doivent être attribuées aux
difficultés de toute nature que présentent ces expériences. J'ai déter-
miné la température à l'aide du pouvoir rotatoire du quariz, en opé-
rant de la manière suivante. Un petit four Perrot ('), traversé par deux
tubes de porcelaine suivant deux diamètres rectangulaires, était placé entre
les branches de l'électro-aimant de Faraday construit par Ruhmkorff.
L'un de ces tubes, contenant le flint, s'engageait dans la cavité cylindrique
des noyaux de fer doux; l'autre renfermait un quartz de i4 millimètres de
longueur, qui servait de thermomètre; i degré de variation dans la
rotation du quartz correspond environ à une variation de température
de 18 degrés C. Les deux tubes qui se trouvaient en contact étaient
engagés dans une espèce de creuset rempli de limaille de cuivre, pour
mieux assurer l'égalité de leurs températures; d'ailleurs, les mesures n'é-
taient faites qu'après que la température était restée longtemps station-
naire. J'opérais des deux côtés avec la lumière jaune de la soude et le
polarimètre de Laurent.
» Le flint doit être chauffé avec beaucoup de précaution ; sitôt que la
variation de température est un peu brusque, il présente des signes très-
manifestes de double réfraction, qui se traduisent par une croix noire
plus ou moins intense; outre que les mesures de rotation deviennent alors
plus difficiles et beaucoup moins précises, le pouvoir rotatoire diminue
d'une façon très-marquée; il faut ensuite un temps très-long pour que
toute trace de double réfraction disparaisse et que le pouvoir rotatoire
reprenne sa valeur normale. Ainsi, dans la série citée plus haut, et que j'ai
choisie en vue de la remarque actuelle, la température ayant été portée
un peu brusquement de 325 à 45o degrés, la rotation, qui était d'abord
de 3°, 60, est tombée à 2°, 68; on voyait une croix noire très-accentuée; la
(') Ces fours sont ordinairement recouverts d'une garniture en tôle; je l'ai fait remplacer
par une garniture de cuivre rouge. L'enveloppe de lôle réduisait l'intensité du champ ma-
gnétique, à l'intérieur du fourneau, à peu près à la moitié de sa valeur.
(986)
température étant restée quelques heures à 5oo degrés, toute trace de double
réfraction disparut et la rotation fut de 3°, 69. A la fin de l'expérience, le
flint conserva une légère trempe; la rotation n'était plus que de 3°, Sa, au
lieu de 3°, S'y qu'elle était, à l'origine, à la même température.
» Indépendamment de la détermination des températures, une des plus
grandes difficultés de ces expériences est l'affaiblissement progressif du cou-
rant et, par suite, du champ magnétique. J'ai employé, mais avec une mo-
dification nécessitée par le dispositif expérimental, la méthode bien connue
qui consiste à faire alternativement les mesures sur le corps en expérience
et sur un corps de comparaison dont l'état reste constant. J'ai placé dans
le même circuit deux électro-aimants presque identiques, après avoir vé-
rifié par des mesures de rotation que les intensités magnétiques des deux
champs restaient proportionnelles à -foô P^ès, quand on faisait varier de
I à 4 lintensité du courant. L'un agissait sur le flint chauffé, l'autre sur
un échantillon identique pris dans le même morceau et maintenu à tem-
pérature constante.
» Le courant était celui d'ime pile de 16 grandséléments Bunsen à zincs
plats. Quand ces cléments viennent d'être montés avec des liquides neufs,
leur résistance n'est que de o°'"",ooi-, elle devenait à peu près le triple au
bout de quarante-huit heures; la résistance de chaque électro-aimant était
de o°''°,8i, celle du fil interpolaire, o°'"",27. L'intensité du courant était
donc à peu près de — ^ — — =■ ^ d'unité absolue (cent. gr. sec).
' ' 2,4.109 3 ^ ° '
» Pour ramener ces expériences à des mesures absolues, il faudrait
connaître en nombres absolus l'intensité du champ. Or, cette détermina-
tion, aujourd'hui très-difficile, deviendrait extrêmement simple si l'on
connaissait une fois pour toutes le pouvoir rotatoire d'un liquide déterminé
sous l'influence d'un champ magnétique dont on aurait mesuré l'intensité
en valeur absolue.
» Or, la méthode de Gauss permet de déterminer avec une grande pré-
cision la composante horizontale d'un magnétisme terrestre; j'ai cherché
s'il serait possible de mesurer la rotation du plan de polarisation produite
par un corps soumis à cette seule influence.
» Si l'on fait traverser horizontalement une substance transparente par
un rayon polarisé dirigé dans le méridien magnétique, le plan de polari-
sation tournera de gauche à droite pour l'observateur qui reçoit le rayon
venant du nord, et de droite à gauche dans le cas contraire. Si donc on
fait tourner l'appareil de 180 degrés entre ces deux observations, le dé-
placement du plan de polarisation correspondra au double de la rotation
magnétique.
( 987 )
» L'expérience a mieux réussi que je n'eusse osé l'espérer : avec un tube
de 5o centimètres de sulfure de carbone, j'ai obtenu une rotation de 1 mi-
nutes; avec le même tube et trois réflexions, une rotation de 6 minutes;
enfin, en employant une pile de glaces multiplicatrices, comme celles que
décrit M. Fizeau dans son célèbre Mémoire relatif à l'influence du mou-
vement de la Terre sur iazimut de polarisation du rayon réfracté, j'ai ob-
tenu un peu plus de 18 minutes. Ces nombres sont très-petits; mais, en
augmentant la longueur de la colonne liquide et le nombre de piles de
glaces, enfin en perfectionnant la détermination de l'azimut du plan de
polarisation (je crois pouvoir compter sur la demi-minute), j'espère, sans
pourtant me dissimuler les très-grandes difficultés de l'expérience, arriver
à une précision suffisante pour la plupart des applications (' ). »
PHYSIQUE. — Sur la densité et tes coefficients dedilntation du chlorure de méthyle
liquide. Note de MM. C.Vincent et Delachanal. (Extrait.)
« Le produit .soumis à cette élude a été préparé par la décomposition
pyrogénée du chlorhydrate de triméthylamine, et purifié à l'état gazeux
par plusieurs passages sur de l'acide sulfurique concentré, puis sur du
chlorure de calcium pulvérisé, et enfin liquéfié par refroidissement.
M Nous avons suivi la méthode employée par M. Isidore Pierre pour la
détermination des coefficients de dilatation d'un grand nombre de liquides
organiques. Cette méthode consiste à construire un thermomètre avec un
poids déterminé du liquide, puis à observer les volumes occupés par ce
liquide à différentes températures.
» L'instrument dont nous nous sommes servis se composait d'un réser-
voir thermométrique, dont la capacité était d'environ ^'^'^,1, et auquel était
soudée une tige divisée en longueurs représentant des volumes égaux, c'est-
à-dire calibrée avec soin, et ayant environ 70 centimètres. Les proportions
de notre appareil permettaient au chlorure de méthyle de parcourir la
presque totalité de la tige graduée dans les limites de température de nos
expériences, comprises entre — 25° et +45°.
I) Les déterminations de volume de l'appareil ont été faites au moyeu
du mercure, à la température de zéro et de 100 degrés. Le volume à zéro
du réservoir thermométrique, jusqu'à la naissance de la graduation, est
de 2*^°, 23475; celui de chacune des divisions de la tige est de o™,ooo268'7.
(') Ces expériences ont été faites au laboratoire de Physique du Collège de France.
(988)
Le poids de chlorure de méthyle contenu dans l'appareil était de 2^'', 2.
Nous donnons, dans le tablenu ci-dessous, les différents niveaux auxquels
il affleurait aux diverses températures de nos expériences, toutes correc-
tions faites :
Expériences. Températures. Divisions.
1 —3.3,7 201,!
2 o 537,1
3 i3,4 772,9
4 i;»9 8^7»»
5 23,8 966,3
6 3o,2 1093,0
7 39,0 1278,7
» Densité. — Ces nombres ont servi à calculer d'abord les densités du
chlorure de méthyle à ces températures :
Densités
Températures. trouvées.
— 23,7 Oî99'45
o 0.95231
i3,4 0,92830
17,9 o.9'969
23,8 0,90875
3o,2 0,89638
39,0., 0,87886
» Ces résultats nous ont permis de construire une courbe, à l'aide de
laquelle nous avons déterminé, de 5 en 5 degrés, les densités du chlorure
de méthyle, entre — 3o° et -t- So".
» Coefficients de dilatation. — Les expériences précédentes nous ont
donné le volume du chlorure de méthyle à différentes températures; mais,
comme ces nombres varient suivant le poids de chlorure de méthyle em-
ployé, nous avons cru utile, pour les rendre comparables, de prendre pour
unité le volume à zéro du produit soumis à l'expérience, et nous avons
ainsi dressé le tableau suivant :
Volumes relatifs,
en prenant pour unité
Températures. Volumes observés. le volume h zéro.
c ec
— 23,7 2,28589 0,96216
O 2,37579 1,00000
i3,4 2,43892 1,02657
17,9 2,46169 i,o36i6
23,8 2,49129 1,04862
3o,2 2,52587 j, 06317
39,0 2,57701 1 ,08470
( 989)
» Nous avons choisi les observations faites à i3°,4, à 23°, 8 et à 89 degrés
pour déterminer les coefficients de dilatation du chlorure de méthyle,
d'après la formule
nous avons obtenu les valeurs suivantes pour les trois coefficients a, |3, 7:
a = 0,00193929,
j3 = o, 00000 1 83 j 2 1 ,
y = 0,000000105916. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Vox) dation de quelques dérivés aromatiques.
Note de M. A. Etard, présentée par M. Cahours.
« En oxydant divers composés organiques par li chlorhydrine chro-
mique, j'ai pu remarquer, selon les cas, des réactions bien différentes et
constater que son mode d'action est principalement réglé par la nature du
corps attaqué et par celle des groupes substitués qu'il renferme. C'est ainsi
qu'il peut se former des acétones, des aldéhydes ou des quinones; comme
produit accessoire, il se dégnge de l'acide chlorhydrique et même du
chlore ; d'autres fois, et c'est le cas des hydrocarbures, il n'y a aucun déga-
gement gazeux : il se forme une combinaison directe et totale. En recher-
chant l'influence de quelques groupes substitués sur la marche de la réac-
tion, j'ai obtenu les résultats suivants :
» I. Bromololuène, — L'oxydation s'effectue commodément en ajoutant
le réactif chromique, par portions de 5 grammes environ, dans un excès
de bromololuène chaud et en agitant. Il se dégage de l'acide chlorhy-
drique. Quand le contenu du ballon est devenu pâteux, on ajoute un
excès d'eau pour enlever les sels chromiques, puis on distille le produit
huileux après l'avoir desséché. Vers la fin de la distillation, j'ai obtenu une
huile se concrétant dans le récipient et cristallisant dans l'alcool en belles
lames rectangulaires; elles renferment C = 42, o3, II = 2,7, et fondent
à 25o degrés : c'est l'acide parabromobenzoïque.
» Le bromololuène employé contenait les trois modifications oriho,
meta et para. Ce dernier seul paraît attaqué dans le mélange; il y a donc
là encore un moyen d'enlever le parabromotohiène par oxydation. La
substitution du brome dans le toluène n'empêche pas la destruction du
c R., 1878, a« Semestre. ( T. LXXXVU, N° 23.) 1 3 I
(99» )
groupe mélhyle, ainsi que le fait celle du groupe AzO*; dans ce dernier
cas, il se fait de la méthylnitroquinone.
» II. D'après les conseils de M. Cahours, j'ai essayé d'oxyder un com-
posé aromatique renfermant un groupe oxaméthyle 0-CH% i'anéthol.
» On opère en solutions sulfocarboniques à lo pour looet on distille
le produit obtenu avec la vapeur d'eau; celle-ci entraîne une huile odo-
rante, qui n'est autre que l'aldéhyde anisique COH - C°H'-0 - CH% ca-
ractérisée par son analyse, son point d'ébullition et sa transformation en
iicide anisique. L'anéthol C'H^-C°H'- 0-CH' perd luie partie du groupe
C^H* et conserve l'oxaméthyle 0,CH'.
» III. Le cymène, dérivé de l'essence de térébenthine par l'action du
brome, n'est autre que la méthylparapropylbenzine. Traité par l'acide
chlorochromique, il s'y combine avec dégagement de chaleur, et, si l'on
opère en solutions sulfocarboniques à lo pour loo, on peut recueillir, par
filtration, un précipité bruu-cliocolat renfermant
aCrO^'Cl^ C'°H'\
» Dans ce composé, le chlore paraît lié au carbone, car, soit par distil-
lation sèche, soit par l'action de l'eau, on obtient des carbures chlorés. L'eau
le décompose immédiatement avec dégagement de chaleur; si, après un
contact de quelques heures avec ce liquide, on le distille clans un courant
de vapeur, ou qu'on l'agite avec de l'éther, on enlève aux sels chromiques
un corps huileux odorant, formant avec lebisullite de soude une belle com-
binaison cristallisée. Si l'on effectue la décomposition de ce dérivé en le dis-
tillant avec une solution de carbonate de soude, il passe dans le récipient
une huile qui s'y concrète et présente, dès lors, toutes les propriétés exté-
rieures du camphre, y compris le goîit, l'odeur et la propriété de tour-
noyer sur l'eau.
» Ce corps n'est autre que l'aldéhyde isocuminique, combinée à i molé-
cule d'eau,
COR^O, H^O.
» Elle fond à 80 degrés; chauffée au delà d'une certaine limite, elle
perd de l'eau et reste liquide.
» Je prépare en ce moment une plus forte quantité de ce corps, afin
d'en compléter l'étude.
» I.'éthyl et la diméthylbenzine, ainsi que le térébenthèue, m'ont déjà
( 99' )
donné des résultats positifs qui feront l'objet d'une nouvelle Communi-
cation f M. »
CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur ta nature de certains produits cristallisés, obtenus
accessoirement dans le traitement industriel des pétroles de Pensylvanie.
Note de MM. L. Prcnieu et R. David, présentée par M. Chatin.
« 1. A Philadelphie, en 1876, on pouvait voira l'Exposition universelle
un corps solide, cristallisé, d'un vert magnifique, exposé sous la rubrique
new product, au mileu de la série complète des pélroles américains. L'un de
nous parvint à se mettre en rapport avec l'exposant, et aussi avec le D"^ Her-
bert Tweddie, de Pittsburgh, qui avait obtenu le corps en question et
l'avait déjà réparti en composés offrant des points de fusion différents,
mais tous élevés bien au-dessus des paraffines de 190 à 240 degrés environ.
» Ce produit prend naissance dans la redistillation des pétroles qui ont
déjà fourni l'essence (densité 0,716) et l'huile lampante (densité 0,800 en-
viron). Il paraît contenir la muliére colorante jaune verdàtre et le principe
fluorescent des pélroles d'Amérique.
» Par des distillations et redistillations successives, le D"' Tweddie a pré-
paré le produit verdàtre qu'd nomme pe<?'Ofè«e, lequel, par sublimation,
fournit un corps vert jaunâtre désigné sous le nom de ttiallène, puis par
cristallisation fractionnée les autres produits (carbozène, carbopétro-
cène, etc.), distingués par leur point de fusion.
» 2. Tel est le produit qui a été rapporté en France pour être soumis à
l'étude chimique.
» Ija quantité en est très-minime, puisque les quelques kilogrammes
qu'a préparés le D'' Tweddie provenaient du traitement déplus de cinquante
mille barils de pétrole. Guidés par une étude antérieure faite par l'un
de nous sur les produits de dissociation des pétroles légers soumis à l'ac-
tion brusque de la chaleur (^), nous avions entamé déjà l'étude des com-
posés analogues qui prennent naissance dans la redistillation industrielle
des pélroles naturels.
» Un accident nous avait empêchés de poursuivre en France ces études
jusqu'à leur complet achèvement, lorsque le produit qui fait l'objet du
présent Mémoire nous a permis de combler cette lacune.
(') Ces recherches ont été exécutées au laboratoire deM. Cahours, à l'École Polytechnique.
(^) L. Prunier, Bulletin de la Soc. chim., \^. loget 147; iStS.
i3i..
( 992 )
» 3. Nous avons constaté tout d'abord que les produits obtenus par dis-
tillation fractionnée (pétrozène, carbozène, carbopétrorène et thallène)
ne sont en définitive que des mélanges. Leurs points de fusion n'ont rien
(le fixe, et, par l'emijloi méthodique des dissolvants, ils se résolvent tons
en une série de carbures complets (paraffines) ou incomplets de différents
ordres.
» La densité de ces corps est considérable; le pétrozène, c'est-à-dire la
matière première, a pour densité 1,206 environ, et il se sépare en carbures
dont les densités les plus faibles (paraffines) sont voisines de 0,990, les
carbures les plus lourds atteignant i, 27 et même i ,3o.
» L'action du brome et de l'acide sulfurique, qui s'emparent des
carbures incomplets, a permis d'évaluer la quantité di paraffines (5 à
i5 pour 100).
» Ces paraffines ont des points de fusion fort élevés (70°, 80° et même
85° C), les paraffines ordinaires étant fusibles au-dessous de 65 degrés.
» 4. Parmi les carbures incomplets, l'emploi de l'acide picrique et de
l'anthracène binitré, uni aux indications des points de fusion, d'ébullition
et des solubilités, a permis de caractériser la présence de l'anthracène,
du phénanthrène, du chrysène, du chrysogène, etc.
» 5. L'analyse organique accuse des teneurs en carbone qui varient de
88 à 96 pour 100.
» Le dernier résultat est seul intéressant, en ce qu'il montre jusqu'à
quel point est poussée la ,"perte d'hydrogène, puisque le carbure est plus
riche en carbone que l'anthracène, le relène, le chrysène, le chryso-
gène, etc., c'est-à-dire les plus riches et les mieux étudiés des carbures, et
même que la houille (80 à 90 pour 100), l'anthracite (94 environ), le
coke, etc., etc., qui atteignent rarement 95 pour 100.
» C. Par l'application méthodique de dissolvants variés (alcool, éther,
benzine, toluène, chloroforme, sulfure de carbone, essence de pétrole,
acide acétique, etc.), nous sommes parvenus à résoudre les composés
ci-dessus en une série de corps sensiblement les mêmes, la proportion
variant seule, et constituant les différents mélanges qui prennent naissance
dans l'opération primitive.
» Par des précipitations fractionnées et des cristallisations successives,
nous avons séparé et purifié les produits de façon à pouvoir en aborder
l'étude, et nous espérons pouvoir prochainement en préciser la nature et
])réparer les principaux dérivés.
» Toutefois, nous pouvons dire dès à présent que ces carbures intéres-
( 993 )
sants comprennent les termes les plus élevés parmi les carbures aujourd'hui
connus.
» Eu effet, le chrysogène de M. Frifzsche, le parachrysène de M. Rasenack,
le benzér/thrène de M. Schulz, tirent moins de 95 pour 100 de caibone.
» Les points de fusion de ces corps s'élèvent, il est vrai,jusqu'à3o7 degrés
et même Sao degrés, tandis que nous n'avons guère observé jusqu'à pré-
sent au delà de 3oo degrés (attendu qu'à celte température le produit
noircit sensiblement); mais nous avons obtenu jusqu'à 95,7 pour 100 de
carbone dans des corps entièrement solubles dans le sulfure de carbone.
» Or cette proportion, supérieure à celle qu'on rencontre dans les car-
bures décrits jusqu'à ce jour, est rarement atteinte même par les combus-
tibles proprement dits (coke, houille, etc.), sans tenir compte, bien en-
tendu, du résidu minéral.
» 7. On voit, en résumé, que, dans les produits accessoires du traite-
ment industriel des pétroles, on retrouve les carbures dérivés de l'acéty-
lène et de la benzine (anthracène,chrysène, etc.), découverts dans les pro-
duits de la distillation de la houille, conformément aux lois des équilibres
pyrogénés formulées à cette occasion par M. Berthelot et exposées dans
ses Mémoires classiques sur ce sujet important, Mémoires complétés dans
ce Recueil (') par de récentes études sur le gaz d'éclairage.
M Les carbures tirés du pétrole dans des conditions toutes semblables
viennent donc se ranger, avec quelques termes nouveaux sans doute,
parallèlement à ceux qu'on avait extraits des huiles de houille ou dérivés
par pyrogénalion de la benzine.
» Tel est le résultat qui ressort dès maintenant de notre travail.
» Nous poursuivons nos recherches, et si, comme nous l'espérons,
elles nous conduisent à quelques résultats nouveaux, nous demanderons
à l'Académie la permission de les lui soumettre. »
PHYSIOLOGIE. — Recherches sur rmée. Note de M. P. Picard,
présentée par M. Milne Edwards.
« 1. Urée des reins. — En faisant l'analyse du tissu du rein parle pro-
cédé que j'ai indiqué pour l'étude des muscles, etc., et dans diverses
(') Berthelot, Comptes rendus, t. LXXXII, p. 872 cl suivantes. Voir aussi la Srnthcte
chimique du même auteur, p. 219 à 225; 1876.
(994 )
conditions physiologiques, on arrive à des résultats qui peuvent s'exprimer
de la façon suivante :
» Les quantités décelables dans looo grammes de cet organe varient
avec l'activité de la sécrétion urinaire; c'est ce que montrent les chiffres
suivants.
» looo grammes de reins se comportent comme s'ils contenaient :
i" chien 3,3 : sécrétion active.
i pas une goutte d'urine pendant les deuxheures
( qui ont précède la mort.
.) La signification de ces faits est claire, et il est évident que les chiffres
élevés résultent de la présence de l'urine dans les canalicules uriniféres.
)) 2. Urée du liquide qui s'écoule du canal thoracique pendant la dicjestion.
— La quantité d'urée contenue dans le liquide mixte qu'on obtient en
pratiquant une fistule du canal thoracique pendant la digestion est très-
voisine de celle qui est contenue dans le sang.
» Il suffira, pour le montrer, de citer ici deux chiffres obtenus en trai-
tant ce liquide absolument comme je l'avais fait dans mes analyses de sang
antérieurement publiées :
gr gr
Chien en digestion de viande looo =1,2
» de pain » o,3
» Le premier chiffre est analogue à celui que donne le sang pris chez
un animal dans les mêmes conditions.
» Le second est analogue au chiffre obtenu dans l'état de jeijne. On
devait le prévoir d'après ce que j'ai dit à la Société de Biologie en iSyy.
)) Ces résultats concordent avec ceux que les analyses de M. Wurtz ont
fait connaître : il suffit, pour le montrer, de faire remarquer qu'on a opéré
sur un mélange de lymphe et de chyle, c'est-à-dire sur de la lymphe
diluée.
» 3. Urée des orq ânes chez le lapin. — En traitant les muscles et le foie
de cet herbivore, exactement comme l'avaient été les organes du chien,
dans la Note que j'ai publiée aux Comptes rendus, on trouve les chiffres
suivants :
» 1000 grammes de muscles blancs du lapin se comportent comme
s'ils contenaient :
Urée.
!"■ lapin 3,0
2" lapin 3,1
(995 )
c'est-à-dire une proportion un peu plus élevée que celle que contiennent
les muscles du chien nourri « d'une façon mixte ».
» looo grammes de foie se comportent comme s'ils contenaient
(période digestive active) :
Urée.
i" lapin 0,3
2'= lapin 0,5
» Ce sont là des quantités analogues à celles que contenait le foie du
chien à jeun. Ce résultat pouvait être prévu, puisque j'ai annoncé que la
proportion d'urée du foie varie avec celle du sang, et cette dernière avec
celle de l'urée éliminée en vingt-quatre heures par les urines [Comptes
rendus de la Société de Biologie, 1877).
» 4. Influence de la section des nerfs qui entourent l^artère hépatique sur
la proportion d'urée du sang. — On choisit un chien en digestion (aliments
mixtes), peu gras, à abdomen peu saillant. On fait une incision au-dessous
de l'appendice xyphoïde et s'étendant, en suivant la ligne blanche, à 5 ou
6 centimètres dans la direction du pubis. On introduit le doigt et on le
conduit directement jusque vers la colonne vertébrale; puis on le dirige
vers l'hypochondre droit, en suivant la face inférieure du foie. On arrive
ainsi à sentir l'artère hépatique ; on la saisit, en passant sous elle le doigt
demi-fléchi, et, par des tractions douces et graduées, on l'amène jusqu'à
ce qu'elle fasse saillie dans la plaie. On coupe alors rapidement les nerfs
qui l'entourent, puis on la laisse aller et on coud la plaie.
» Si après cette opération on fait des saignées à l'animal, on trouve dans
le sang une quantité d'urée moindre, en général, que celle qui existe chez
l'animal normal ; quelquefois elle est à peu près la même ; en tous cas,
elle n'est jamais plus considérable.
Analyses.
1" chien (prise de sang, 3 heures après l'opération) 1000 = 0,7
2" >> » 2 )i 1000 rr: 0,<J
3' u " 2 » ....... 1000 :^ I , I
Le même » 10 » 1000 = 0,7
» Je ne veux pas donner de ce fait une explication prématurée. Je me
borne à ajouter que les animaux ci-dessus ne sont jamais devenus dia-
bétiques, comme me l'a montré l'examen de leurs urines et de leur sang,
et je rappelle que Cl. Bernard a fini par affirmer que le diabète artificiel
est, non un phénomène paralytique, mais une excitation nerveuse.
(996 )
» Pour terminer les grands traits de la question de l'urée des organes,
j'ai encore à signaler ce fait, que la section du nerf sciatique amène une
légère diminution de la quantité d'urée contenue dans les muscles auxquels
ce nerf se distribue. »
PHYSIOLOGIE. — Sur riiémocjanwe, substance nouvelle du sang de Poulpe
(Octopus vulgaris). Note de M. L. Fredericq, présentée par M. de
Lacaze-Duthiers.
« La partie liquide du sang des Poulpes contient une substance albumi-
noïde incolore, formant avec l'oxygène une combinaison peu stable, qui
est d'un bleu foncé. L'action du vide, le contact avec les tissus vivants
ou la conservation envase clos suffisent pour dissocier cette combinaison et
en chasser l'oxygène. Cette substance joue, dans la respiration du Poulpe, le
même rôle que l'hémoglobine dans celle desVcrtébrés. Elle se charge d'oxy-
gène dans la branchie du Poulpe; puis, cheminant dans le système artériel
et dans les capillaires, elle transporte cet oxygène et le cède aux tissus, qui
en sont avides. Le sang veineux du Poulpe est incolore, le sang artériel
bleu foncé. Ces changements de coloration sont bien dus au fait de la res-
piration. On peut s'en assurer en mettant à nu la grande artère céphalique
du Poulpe : le sang qu'elle charrie est bleu tant que l'animal respire norma-
lement dans l'eau ; dès qu'on l'en empêche, en le retirant de l'eau ou sim-
plement en introduisant les doigts dans la cavité palléale, le sang de l'artère
se décolore et prend la teinte pâle asphyxique. Il en est de même si l'on
paralyse les muscles respiratoires par la section des nerfs palléaux.
» Celte substance, que j'appellerai hémocjanine (de càiia.^ sang, et kûkvo?,
bleu\ paraît être la seule substance albuminoïde contenue dans le sang de
poulpe, comme le montre la méthode des coagulations successives par la
chaleur (méthode basée sur ce fait, que chaque substance albuminoïde
offre un point de coagulation spécial). Si l'on chauffe graduellement, au
bain d'eau, du sang de Poulpe convenablement dilué avec une solution de
chlorure de sodium (le mélange renfermant environ lopour loo de NaCI),
le liquide devient opalescent vers -H 68 degrés et se coagule à + 69 degrés,
en donnant des grumeaux bleuâtres et un liquide parfaitement clair et
incolore. Ce liquide, filtré, peut être porté à l'ébuUition sans se coaguler.
Le sang du Poulpe ne contient donc qu'une seule substance congulable par
la chaleur. La co;iguh»tion par l'alcool conduit à la même conclusion. Si à
( 997 )
du sang (le Poulpe dilué on ajoute de l'alcool par petites portions, chaque
goutte d'alcool y produit un précipité de substance albuminoïde ; mais ce
caillot se redissout immédiatement, à condition que l'on ait soin d'agiter le
liquide. Si l'on continue à verser de nouvelles portions d'alcool, il arrive
un moment où la limite d'insolubilité de la matière albuminoïde bleue
dans le mélange d'alcool et d'eau se trouve dépassée; d se forme un pré-
cipité bleuâtre qui ne se redissout plus. Si l'on filtre à ce moment, on
obtient un liquide parfaitement incolore, qui ne contient plus de substance
coagulable par l'alcool. On peut y ajouter de nouvelles quantités d'alcool
sans y produire de précipité. La totalité de la substance albuminoïde se
coagule donc en une fois, ce qui n'aurait pas lieu si elle était formée par
un mélange de plusieurs substances albuminoïdes.
« Il est facile d'isoler Vhémocyanine. Comme c'est la seule substance col-
loïde que contienne le sang de Poulpe, il suffit de soumettre le plasma de ce
sang à une dialyse énergique pendant trois à quatre jours, de façon à éli-
miner complètement les sels et les autres substances diffusibles. On filtre le
liquide, on l'évaporé à une basse température pour obtenir une substance
bleue, brillante, offrant l'aspect de la gélatine.
» V hémocyanine se colore en bleu au contact de l'oxygène, se décolore
parle vide, se coagule en grumeaux par la chaleur, par l'alcool, l'éther, le
tannin, les acides minéraux, et par la plupart des sels des métaux pesants :
nitrate d'argent, sublimé, sulfate de cuivre, acétates neutre et basique de
plomb. La solution d'hémocyanine se prend en gelée par l'acide acétique
glacial. Elle donne les réactions caractéristiques des albuminoïdes par le
réactif de Millon, par l'acide nitrique et l'ammoniaque, par le ferrocya-
nure de potassium et l'acide acétique. Elle brûle en répandant une odeur
de corne brûlée et en laissant un résidu riche en cuivre. Le cuivre y est si
abondant, qu'un simple essai au chalumeau permet d'y constater sa pré-
sence.
» Le cuivre paraît y être dans le même état que le fer dans l'hémoglobine
ety joue un rôle analogue. L'hémoglobine est susceptible, comme on sait,
de se décomposer en hématine ferrifère et substance albuminoïde coa-
gulée ne contenant pas de (er. V hémocyanine présente la même réaction.
Sa solution, traitée par l'acide chlorhydrique ou nitrique, donne un coa-
gulum de substance albuminoïde qui ne laisse pas de cuivre à la calcination.
Le liquide, filtré et évaporé, fournit un résidu renfermant des cristaux pris-
matiques et laissant de l'oxyde de cuivre à la calcination. Je n'ai pu, jus-
qu'ici, déterminer la proportion de cuivre contenue dans V hémocyanine
C. R., 1878, 2» Semestre. (T. LXXXVU, N» 2S.) l32
( 998 )
ni la proportion d'oxygène à laquelle elle se combine. J'espère pouvoir
combler ces lacunes et étudier d'une façon plus complète sou produit de
décomposition cuprifère ('). »
PHYSIOLOGIE. — De iinfluence des différentes couleurs du spectre sur le déve-
loppement des animaux. Note de M. E. Ydng, présentée par M. deLacaze-
Duthiers.
« Grâce à des travaux déjà nombreux dont les végétaux ont surtout été
l'objet, nous savons aujourd'hui que les divers rayons colorés de la
lumière solaire ont une action particulière sur le processus de la nutrition
en général de ces êtres organisés.
» Quant à l'action de ces différents rayons lumineux sur le développe-
ment des animaux, les recherches sont peu nombreuses et la littérature
scientifique est assez pauvre sur cette question. Pour ne citer que les prin-
cipales, nous rap[)ellerons les recherches de MM. Higginbottom (-), Mac
Donnell (^), Béclard (*), Schnetzier (=) et Pleasonton {").
» Parmi ces auteurs, M. Béclard est le seul qui ait expérimenté tous les
rayons du spectre. Il plaça des œufs de mouche [Masca carnaria) sous
des verres diversement colorés, et remarqua que ces œufs se développaient
d'une manière très-inégale : les vers les plus développés correspondaient
au rayon violet et au rayon bleu; les vers éclos dans le rayon vert étaient
les moins développés.
» Voici comment, d'après M. Béclard, on peut grouper les divers rayons
colorés, eu égard au développement des larves :
Violet, bleu, rouge, Jaune, blanc, vert.
{ ' ) Ce travail a été fait à Koscoff, dans le laboratoire de Zoologie expérimentale de
M. de Lacaze-Duthiers.
(') Higginbottom, Influence des agents physiques sur le développement, etc. [Journal de
Physiologie àe Brown-Secjuard, t. II, p. GaS).
(') Mac Donnell, Exposé de quelques expériences, etc. [Journal de Physiologie de
Brown-Sequard, t. II, p. 625).
(*) fiÉcLiiiD, Note relative à l'influence de la lumière sur les animau.r [ Comptes rendus,
l. XLVI; i858).
(') ScnNETZLER, Influence de la lumière sur les larves de Grenouille [ Archives des Sciences
physiques et naturelles, t. LI, p. 247 5 ^^l^)-
(") Pleasonton. Voir Poey, Influence de la lumière violette, etc. [Comptes rendus,
t. LXXIII, p. 1236; 1871).
( 999 )
» Nous avons poursuivi depuis trois ans, dans le laboratoire d'Anatomie
comparée de l'Université de Genève, des recherches dans cette direction.
» Trois séries d'observations ont porté sur les œufs de la Rann teinporaria
et de la R. esculenta, une série sur les œufs de truite [Salmo Initia) et une
série sur les œufs du Lymnée des étangs [Lymnea stagnalis).
» Les œufs, aussitôt après leur fécondation, furent placés dans des vases
plongeant eux-mêmes dans des sokitions colorées.
» Toutes les autres conditions étant identiques, les œufs étaient éclairés
par des rayons violets, bleus, verts, jaunes, rouges, blancs. Un vase spécial
fut tenu dans l'obscurité d'une armoire.
» Les résultats des cinq séries d'expériences s'étant toujours portés dans
le même sens pour les trois types d'animaux que nous avions choisis, ils
nous paraissent significatifs.
» Sans entrer dans les détails qui trouveront place ailleurs, nous pré-
sentons à l'Académie les conclusions générales de notre étude :
» 1° I>es divers rayons colorés de la lumière solaire agissent d'une
manière très-différente sur le développement des œufs des animaux cités
plus haut.
D 2° La lumière violette active d'une manière très-remarquable le déve-
loppement. Elle est bientôt suivie sous ce rapport par la lumière bleue, puis
par la jaune et la blanche.
» 3° Les lumières rouge et verte paraissent nuisibles, en ce sens que
nous n'avons jamais pu obtenir le développement complet des œufs dans
ces couleurs.
» 4° L'obscurité n'empêche pas le développement; mais, contrairement
aux résultats de MM. Higginbottom et MacDonnell, nous avons constaté
qu'elle le retarde.
» 5° On peut disposer les différentes couleurs du spectre, eu égard à leur
influence sur le développement, dans la série décroissante suivante :
violet.
Bleu.
.Taune I
Blanc \ ^ ''
Obscur.
Rouge /
Vert j ^ '•
(') Les rcsuUats obtenus avec ces deux lumières sont très-rapprochés.
(') Ces deux couleurs semblent nuisibles au développement.
l32..
( lOOO )
» 6° Des têtards de Grenouille de même taille et soumis jusqu'alors aux
mêmes conditions physiques, privés de toute nourriture, meurent sensi-
blement plus vile d'inanition dans les rayons violet et bleu que dans les
autres; ils consomment plus rapidement leur économie alimentaire.
» 7° La mortalité paraît plus grande dans les lumières colorées que dans
la lumière blanche. Toutefois, les chiffres n'ayant pas toujours concordé
sur ce point, il serait prématuré de se prononcer d'une manière positive. »
M. G. DE LoNGCHAMPS adrcsse, par l'entremise de M. Tisserand, une
Note sur la recherche des facteurs commensurables d'une équation.
M. G. Mangenot adresse une Note relative aux modifications qu'il a
apportées à son système de télégraphie militaire, pour conserver une trace
imprimée des dépêches.
M. C. HussoN adresse une Note relative à une méthode de recherche des
falsifications dont le café, le thé et les chicorées peuvent être l'objet.
M. TiTRNEit, professeur à l'Université d'Edimbourg, adresse à l'Académie
une série de Mémoires imprimés Sur C Anatomie comparée du placenta ; il
signale particulièrement à l'attention son travail sur le placenta de l'Ai,
publié en iS^S, et il ajoute que, si M. Joly avait eu Voccasion de le lire, ce
naturaliste, qui en 1878 s'est occupé du même sujet, aurait vu qu'il existe
des différences essentielles entre la structure du placenta de ce Mammifère
et celle du placenta des Lémuriens, notamment du Propithèque de Mada-
gascar.
A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret.
COMITÉ SECRET.
La Commission nommée pour préparer une liste de candidats à la place
d'Académicien libre, laissée vacantepar le décès de M; BeUjrand, présente,
par l'organe de son Président, M. Fizeau, la liste suivante :
En première ligne M. Damour.
/ M. A. Bertin.
En seconde ligne, ex œquo, | M. Gruner.
et par ordre alpliabélique... j M. L. Lalanne.
' M. DE LA RON'CIÈRE LE IVoURY.
( lOOI )
Les titres de ces candidats sont discutés.
L'élection aura lieu dans la prochaine séance
La séance est levée à 6 heures. 1)
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
OnVRiGES REÇCS DANS LA SÉANCE DU g DÉCEMBRK 1878.
Précis de Chimie industrielle; par A. Payen, 6^ édition; par C. Vincent,
t. IL Paris, Hachette et C'% 1878; i vol. in-8° avec Atlas.
Mémorial du Dépôt général de la Guerre, imprimé par ordre du Ministre;
X. XL publié par le commandant Perrier. Détermination des longitudes,
latitudes et azimuts terrestres en Algérie; i"'"' fascicule. Paris, Iinpr. nationale,
1877; in-/)°. (Deux exemplaires.)
Connaissance des temps ou des mouvements célestes à l'usage des astronomes
et des navigateurs pour l'an 1880, publiée par le Bureau des Longitudes.
Paris, impr. Gauthier-Villars, 1878; in-8°.
Communication préliminaire sur les mouvements et l'innervation de l'organe
central de ta circulation citez les animaux articulés; par F. Plateau. Bruxelles,
F. Hayez, 1878; in-8°. (Deux exemplaires.)
Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents ; novembre 1878.
Paris, Dunod, 1878; in-8°.
Principes fondamentaux sur la connaissance de soi-même, de la nature et de
Dieu; par l'abbé L. Desprez, Paris, Palmé; Le Mans, iinpr. Monnoyer,
1878; in-8°.
ERRJTA.
(Séance du 9 décembre 1878.)
Page gi i, ligne 16, nii lieu de << la Connaissance des Temps pour l'année 1878 «^ lisez
» la Connaissance des Temps |)oiir l'année 1880 »,
Novembre 1878.
( looa )
Observations météorologiques
min
^53,. S
56,7
59,3
00,2
15,7
'|3,t
48,8
'19.'
Go.o
02, I
'|G,2
'1 '1 , '
39.4
39, '^
4. ,3
44,8
,52 , 5
G 1,0
Go, 7
55, G
5G,9
55,.)
'.«.9
'1' ,5
42,2
38,1
'7 '1 ' . '
749.9
755,9
THERMOUBTRES
du jardin
(2)
0,3
1,6
■■^,7
1.3
2,3
0,8
0,9
0.4
1,6
0,3
6,1
,,5
4,3
0,6
3,1
4,';
1,3
1! . I
' ,9
I ,0
o, I
,,G
o . 2
I ,5
8,8
8,9
8,3
5, 1
3,0
3,1
a
—
0
c
e
(3)
0
6.7
u>
0
3,5
9,5
5,6
8.7
5,7
7.9
4,6
5,2
3.8
7,9
4.4
9,6
5,3
8,6
4,>
7,7
4,7
8,0
.'(,2
10,3
8,2
8,2
4,9
7.6
6,0
4,8
2,7
7,6
5,4
8,1
6,4
6,7
4,0
5, G
3,9
9-ï
5,5
4,9
3,0
1,0
0,0
1,8
0, I
5,5
■•',9
11,3
4,9
12,5
'0,7
.3,1
11,0
■4,5
,,,4
10,5
7,8
G, 2
4.6
4,3
1 , 1
(5;
5,4
3,1
3,0
2,8
3,5
3,6
2,1
3,3
2,4
2,2
1,8
>,3
0,2
3,5
0,6
0,2
2,3
2,5
0,5
2,5
5,0
6,0
3,0
0,8
5,3
5,3
5,8
2,3
0,9
4,2
es
3
et
fc-
Û t
U
d _
~3 <s
tf «
r, "^^
a S
C
E 0
e- c
E -a
0
c ■=
■*^
:=
bi
p
H
!«■
'-^
:»
u
0
0
4.0
- 1 7
0,7
5,1
3.7
i5,7
4,6
3, 7
■ 2,3
4,9
4 • 1
8,5
3,6
3 . 0
I ,2
3,2
3,1
i3,i
4,7
4 , '1
19.0
4,2
3,9
1 4 • 9
4,1
3,6
33, 1
5,0
6,2
9,6
6,6
6,3
26,7
5,4
5,6
6,1
5,3
4,2
4,9
2,8
2.4
2.4
4,8
5,3
7 ,7
5,4
5,0
10,4
3,9
4,3
4,6
4,'
3,5
7.3
4,5
4,1
25,1
2,8
2,3
3,3
0,5
- ' - 1
0,8
0, 1
-1,1
2 , 0
1,3
0,2
8,4
6,3
8,9
4,6
Ï0,2
1 1 ,5
6,6
,
10,8
1 l ,3
0,0
10, G
11,2
10,0
7,8
7 ,7
1 3 , :î
4,3
2,9
->» '
ï 1 I
0,4
6,1
THERMOMETRES
du ËOl.
(9J
3,6
6,7
6,9
3,8
3,1
5,0
7,'
3,8
5,2
3,3
8,7
5,9
6,2
2,4
5 , 5
6,4
4,'
4,1
5,i
'-'- , 9
0,8
0,3
3 , 5
4,5
10. n
10,4
11,1
7,0
5.3
0,4
7,-t
7,2
7,4
7,0
6,9
6,0
5,9
5,7
5,7
5,2
6,2
5,9
6,2
5.4
5,3
5 ,2
4,8
4,6
3,9
3,8
3,5
6,0
7,5
8,2
8,1
7,5
5,6
8,0
7'7
7,8
7,4
- , O
6,5
6,3
6,2
G,,
5,7
6,2
6,3
6.4
6,1
5,7
5,9
5,7
5,6
5,5
5.2
4,9
4,3
4,!
3,9
5,0
7.0
7-9
8,1
7,6
6,2
5,6
6,0
5,3
5.0
5,4
5 . 3
:!.9
5,6
5.7
5.8
5,6
5,3
5.6
4,5
4,3
6,9
8,3
9,3
8,7
'y . I
4.5
(,3)
96
89
90
95
92
87
87
89
66
80
80
86
88
95
86
87
92
9i
79
85
98
95
9'
88
8-
95
90
93
,S-
9'
(■»)
niD)
0,4
0,2
o, 1
4,3
1,0
1,9
0,5
7,'
1 ,0
1,4
0,1
3,.
8,7
3,6
4,2
0,0
0,9
0,0
0,1
1.6
4,0
8,8
7.0
3,2
1,2
1,2
01m
0,6
0,,1
0,7
0,8
0,8
' ,'
2,6
2,3
1,6
1,3
> ,'
0,2
1 ,5
■ ,4
0,5
0.4
3,0
(,6
0.7
0,6
0,7
o c
E o
H —
t- O
a. =
iC\
'0,9
16,9
5.0
■6,1
23,0
25.7
62,',
32.3
42.7
it,7
-37,5
-21 . 1
9,1
12,3
5,4
6,9
43,8
36,3
48,4
.7,4
28,3
7,9
',9
■ 7,6
2,2
i5,8
4.5,0
5o,5
(6) (23) (2^) Moyenne des 2^ heures. — (7) (12) (lit) (i6) (19) (20) (21) Moyenne des observations sexhoraires.
(8) Moyennes des cinq observations Irîhoraires de G^ m. à 6^ s. Les degrés actinomôtriques sont ramenés à la constante solaire lOO
(5) La moyenne dite normale est déduite des températures moyennes extrêmes de Go années d'observations faites à Paris.
(/|) (9) l)»^mi-somme des extrêmes pour chaque oscillatinn complète la plus voisine de la période diurne indiquée.
(i.'l) Les nombres entre parenthèses représentent exclusivement les quantités d'eau, de brouillard, de givre ou de rosée dont li est
jiarle dans la colunne des remarques. — (17} Poids d'oxygène fourni par l'ozone. Le poids d'ozone s'en déduirait en triplant le»
nombres. — (1) Ajouter o""", 22 depuis Juin 1S75 fies pressions se rapporUmt h l'altitude antérieurement choisie de 77"\5).
( ioo3
FAITES A l'Observatoire de Montsocris.
Novembre 1878.
UAGNÉTISUE
TEBRESTRE
VENTS
h
( oioyentios
dloraes).
A 20 mètres.
c S U
a £ «
0 — -^
® = ^
£ « b.
<
z
s
a
z
0
0
H
■g
REMARQUES.
! î
s -2
II
a, w
= ,5
■2 -
S 2
= g
J3
3 "■
a ^
c
S
«
a
a
0
ili
« c "^
—
(tt )
'10)
(,o)
(srl
f ^- 1
I j3)
fîO
( jb)
( 26)
9
i6°58',i
65°3i',4
1,9340
4,6485
SE à NE
km
9.1
0,8
E
Brumeux avec bruines et pluies fines le soir.
3
58,6
3i,8
9341
65oo
NNW à NE
12,0
■,4
N
9
Brumes élevées, parfois pluies fines.
3
5S,o
32,0
9352
6532
NW^N
10, 1
0,9
NNW à N
7
Id.; pluie faible au milieu du jour.
4
59,3
33,2
9326
65o7
Wà sw
12,5
1 ,5
W à NW
9
Brumes élevées, petites pluies intermitt.
5
37.9
33,1
9330
65i2
NNW
16,3
2,5
NNEpuisW
9
Sombre; pluvieux avant midi.
6
58,9
32,5
9337
65 1 1
WiNW
.4,3
•>9
NW
S
A la pluie avec quelque peu de grésil.
7
58,6
32,1
9339
65o4
WNW
12,7
1,5
NW
6
Ciel variable; pluie cesse avant le jour.
8
58,0
9339
S à W
28,7
7,8
W A
7
Après-midi et soirée pluv. avec bourrasques.
9
58,4
3i,S
9337
6490
NW puis SW
23,6
5,3
N^NW A
3
Pluie cesse à 2''i5" m. Bourrasques.
10
58,7
32,0
|;34l
65o7
SSW
36,2
12,3
SW
10
Bourrasques. Pluie de S"" 1 5" à ii''45''s.
n
58,1
32, I
9341
65oS
WSW
28,2
7,5
SWàWNW
6
Id. Variable. Un peu de pluie glacée.
i:i
57, G
32,0
9339
65oo
SSW
28,5
7,7
SSW
10
Id. Id. Constamment pluvieux.
i3
57,4
3i,9
9343
65o6
s à WetNW
'4,4
2 ,0
SSW
10
Pluv., surtout de S"" s. à i"" 3o" m. le i4, avec
11
55,9
32,2
9338
65o6
SSWp.WNN
14,9
2, 1
■
.0
neige; la pi. seule reprend à 8''3o"° s. le 14.
i5
55,9
3.,7
9335
65i3
NW puis SW
33,9
.0,8
SW
(10)
Folles bourrasques. Continuell. pluv.
i6
57.9
32,8
9331
65o3
SW
27,4
7.'
WSW
6
Quelq. bourr. Goutt. de pluie. Rosée le s.
'7
57.7
33,4
9331
6524
WSW
i5,o
2 , 1
WSW
9
Pluie de 5'»45" m. àii''3o°' m. et de 4'' à S*" s.
i8
57, f,
33,0
9337
6524
s à E et NE
12,2
',4
9
Brumes élevées.
'9
57.9
32,3
9340
65 12
NNE
23,4
5,2
0
Jolie brise. Assez beau ciel.
20
57,2
33,0
9340
6532
NNE
22,5
4.8
NE
10
Jolie brise, mais brumes élevées.
11
56,4
32,5
9337
65io
N
14,2
'.9
10
Bruines légères mais persistantes.
33
57,2
32,8
9338
6520
Tr. -variable.
6,1
0,4
10
Premières gelées durables. Bruines.
23
57,6
3i,8
9342
63o3
SE
".7
1,3
SE
4
Découvert le soir avec petit givre.
24
59,0
3i-9
9345
65ii
S}SE
16,9
2,7
10
Pluie de G'' 45" à S"" i5" m. et depuis 5'" s.
25
58,3
3 1,4
9345
6497
SSE
■8,4
3,2
SSW
10
Pluies intermitt. surtout de i i>'5o'" m. h 7'' s.
26
57,3
3l,2
9344
64 8S
SjSE
iG,7
2,6
SW
10
et de g*" 10" s. le 25, à i''45°' m. le 26; reprise de
57
57,0
3o,8
9343
64/6
SSE
16, 1
2,'|
SSW
S
ii''3o"m.à5''45"m.le27; enfin de 3''à6''3o°'s.
î8
56,6
3i,3
9347
6499
Ti". -variable.
i3,6
',7
SSE
8
Pluie du 28 à i''3o°' s. au 29 à &^ m.; ciel dé-
29
55,9
32,3
9341
65i4
NNW
,7,2
2,8
N
7
couvert le soir du 29 avez petit givre.
3o
56,8
32,2
934.
65i2
S
7'7
0,6
N
10
Froid le m. Pluie depuis 6'' s. avec neige.
Oscillatio
ns baroms
triques t
strèmes : de 759°"°, 5 le 3 à 9''
4o° m.
à743««',oi
e 6 Vf
rs 3'' s.; de 762""°, 5 le 9 à 6''25™ s. à 73S"",5
le
i3 à5i'i
■■ à io''4o
5" m. et 1
" s.
e 14 à 10
'"35" s.; de 762"",5 le 19 à 11
^ s. à 7C
6»», 4 le 27
à Si-s
.; de 756°"°, 2 le 3o vers 10'' m. il 746"", 5 le
Vitesses r
Qaxima di
i vent à
20" de hauteur: de 3o à 35'"" le
s 5, 14,
20, 24. -5,
6, 27
et 2»; de 68"° les 8 et 10 et de 54'"" le 9; de
-l'i
^-len;
de 471"° le
12; de
37i'",5 le
i3 ; de57''",S
le I j ;
de 44"-
le 16; de 4
3K„,
a 19.
( ioo4 )
MOYENRES HOBAIRES ET HOTERHES MENSUELLES (NovembrC 1878).
Déclinaison magnétique 16° +
Inclinaison » Gô"-!-
Force magnétique totale 4>+
Composante horizontale i ,+
Composante verticale 4 j -*-
Électricité de tension (éléments Daniell). . .
9'' M. Midi. S'' S. e*" S. 9t S. Mlnolt. Moiennei.
• » ,
16.57,7
65.33,2
4,G5o6
1,9339
4,2294
18, J
53,9 ■''6, 4 60,9 59,5 58,0 56,4 55,8
32,1 33,3 32,3 32,5 32,2 32,3 32,2
65 u7 65ô3 65o2 6009 65o9 65 10 65o6
93 ',1 9336 9336 9336 9341 9339 9339
sig'i 2292 2291 2298 2297 23oo 229')
i4,o 21,2 q4i8 27,9 22,8 26,5 11,2
mm Dim mm mm oim mm (dib
Baromètre réduit à zéro 748,89 749,44 749,14 74^,62 748,85 749,02 749. oo
Pression de l'air sec 743,42 743,84 743,34 74^,69 742,95 743,25 743,32
Tension de la vapeur en millimètres 5, '17 5, 60
État hygrométrique 91,9 88,5
o 0
Thermomètre enregistreur (nouvel abri) 3,46 4 ,48
Thermomètre électrique à 20 mètres 3 , ] 5
Degré actinométrique 0,00
Thermomètre du sol. Surface 2.95
» à o", 02 de profondeur.. . 4>S'
• ... 5,60
a o'",io
il 0™,20
h o'°,3o
6, 12
6,33
L'domètre enregistreur i5,44
4. "9
17,11
4.78
4.7'
5,48
6,04
0,27
mm
1,43
748.97
743,26
5,71
88,5
o
4.72
4.44
9,74
4,43
5,i5
5,73
6,11
6,27
...u. u.o^ ...«. ."... mm
5,81 16,07 '0,65 12,60 t. ^65, 56
5,80 5,93 5,90 5,77 5,68
80,8 82,2 88,6 91,6 92,6
00000
6,41 6,5i 5,17 4,35 3,83
5,97 6,o3 4i93 4i°8 3,71
21,79 9,80 0,00 » »
7,i5 6,29 4>37 3,53 3,23
5,07 5,56 5,62 5,')i 5,09
5, '19 5,80 6,02 5,99 5,So
5,97 6,02 6,16 G, 23 6,18
6,22 6,1g 6,2'| 6,3o 6,3o
mm
3,56
Pluie moyenne par heure 0,086 0,016 o,o4o o,o65 0,179 0,1 iS 0,140 "
Évaporation moyenne par heure (24 jours) («). . 0,027 o,o33 0,067 o,oSS o,o56 o,o4'i 0,027 t. (26, 56)
Vitesse moy. du vent en kilom. par heure 17,28 16,6g 18,21 19,21 17,74 18,27 '7 178 '7i8o
Pression moy. en kilog. par mètre carré 2,81 2,62 3, 12 3,48 3,97 3, 14 2,98 2,99
Données horaires.
Heures.
Décli-
naison.
rresslon.
0 ,
mm
l''mat
16. 56,8
748,96
2 .
57,8
48, ts
3 .
58,3
48,79
4 »
58,0
48,74
5 »
57,,
48,77
6 .
jj,9
48,89
7 ..
jj, I
49.03
8 .
55,3
49.30
y »
56,4
49,41
10 .
58,3
49.48
11 .
59'9
49,36
Midi..
Go, 9
49. > 4
Des minima. . .
Des minima . .
Enregistreurs.
Tempér. Tempér. l'iuie Vitesse
à nouTCI à du
80". abri. 3". vent.
o o mm k
3,67 3,80 5,52 18, OJ
3,58 3,67 1,69 18,04
3.46 3,61 2,01 17,12
3,32 3,6i 3,13 17,70
3,iS 3,5i 2,71 iG,5i
3,i5 3,46 1,36 16,26
3,28 3,45 0,97 17,15
3,64 3,79 0,12 iG,59
4,19 4,48 0,34 16,32
4,8S 5,29 0,64 18, oS
5.47 5,97 1,85 17,75
5,97 6,4i 1,07 18, Si
Heures.
Décli-
naison.
Pression
0 .
mm
l*" soir
16. 61 ,0
748,90
2 .
60,4
48,70
3 n
59,5
48,(12
4 .
58,7
48,64
5 »
58,3
48,73
G ..
58,0
48,85
7 .
57.7
48,93
8 »
07,3
49, "0
y »
56,4
49,02
10 .
55,7
49.02
11 ..
55,5
49.02
Minuit.
. 55,8
49,00
Enregistreurs.
Tempér. Tempér. fluie Vitesse
a nuuTei à du
20". abri. 3". lenl.
6,24 6,77 0,96 19,14
6,o3 G,5t 3,73 19,26
5.70 5,95 9,75 18,09
5,32 5,5i 2,52 17,57
4,93 5,17 3,80 17,57
4,5S 4,85 4,39 18,26
4,3o 4.55 3,85 18,16
4,08 4)35 2,4i 18,39
3,90 4,16 4,25 18,17
3,79 4.04 4.49 '8,09
3.71 3,83 3,86 17,08
Tliermomèlres de l'ancien air/ (moyennes du mois).
. 2", 2 Des ma.xiina 7°, S Moyenne 5°, 0
Thermomètres de la surface du sol.
1°, 5 Des nioxima 8°, 7 Moyenne. 5^,i
TempéraCUres moj'enfies diurnes par pentades.
1878. Octobre 28 au Novembre i". 5,7 Novembre 7 ii 1 1 .
Novembre 2 il » 6.. 4,3 » 12 k iG.
a) Observations interrompues par la gelée.
4,9 Novembre 17 ii 21.
■1.7
22 il 26.
3,2
5,7
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 25 DÉCEMBRE 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
CHIMIE, — Explosion de matières fusantes. Noie de M. Dupcy de Lomé.
« M. Zédé, ingénieur de la Marine, mon ancien collaborateur à la direc-
tion du Matériel de la flotte, vient d'être victime, le 12 novembre dernier,
d'une explosion qui a failli causer sa mort. Cette explosion est survenue
de la manière la plus inattendue, dans le cours des expériences qu'il fai-
sait sur une composition fusante destinée, suivant ses vues, à donner par
sa combuslion une grande quantité de gaz et de vapeur propre à être
employée comme force motrice pour un appareil particulier destiné à la
flotte.
M Quand on voit sur les murs, sur les portes, les fenêtres et jusque
dans le toit du local où M. Zédé procédait à ses expériences les traces si
nombreuses et si profondes de la mitraille projetée par l'explosion de son
appareil, on se demande comment il a pu en être quitte pour une cuisse
brisée et quelques autres blessures moins graves qui, toutes, sont heureu-
sement, aujourd'hui, en voie de guérison.
» Les causes de l'explosion dont je viens de parler me paraissent si peu
expliquées, que je crois utile de faire connaître à l'Académie les conditions
C. R., 1878, 1' Semestre. (T. LXXXVII, N» 26.) 1 33
( ioo6 )
dans lesquelles elle s'est produite, quand ce ne serait que pour mettre en
garde les personnes, même les plus prudentes, qui se livreraient à des
expériences analogues.
» M. Zédé cherchait à obtenir une composition fusante ne donnant
comme résultat de la combustion aucune matière solide, et produisant du
gaz et des vapeurs à une température aussi basse que possible.
M D'après le conseil de notre savant confrère M. Berthelot, qui a traité
cette question avec tant d'autorité, M. Zédé essayait, pour arriver au résul-
tat désiré, nn mélange de fulmi-coton et d'azolate d'ammoniaque. Il se
livrait à ces études à l'École Normale, dont notre confrère M. Sainte-
Claire Deville, avec son obligeance habituelle, avait bien voulu mettre les
précieuses ressources à sa disposition, en l'installant dans un local éloigné
du laboratoire des élèves, local où se font d'habitude les expériences dan-
gereuses.
» Préoccupé d'éviter tout accident, non-seulement pendant les essais
préparatoires, mais encore plus tard, lorsque la composition serait em-
ployée en service à l'usage auquel elle était destinée, M. Zédé chercha tout
d'abord s'il ne serait pas possible de proportionner le fulmi-coton et l'azo-
tate d'ammoniaque de façon que le mélange, tout en restant fusant,
fût absolument inexplosible, même sous l'action d'un fulminate et d'une
tension assez élevée des produits gazeux de la combustion.
» A cet effet, il prépara une série de mélanges dans lesquels la propor-
tion d'azotate d'ammoniaque allait toujours en augmentant, et il les
essaya successivement dans un pistolet à piston.
» Il leconruit ainsi qu'il fallait ajouter au fulmi-coton son poids d'azo-
tate d'ammoniaque pour obtenir sûrement une composition que la capsule
fulminante enflammait sans produire d'explosion.
» Ce premier point établi, il détermina par une série d'expériences le
volume de gaz et de vapeur que produisait un poids donné de cette sub-
stance, ainsi que la température des produits de la combustion.
» Il restait encore un second point à déterminer : pour l'usage que
M. Zédé avait en vue, la matière devait fuser, non pas à l'air libre, mais
sous une pression de plusieurs atmosphères. Il fallait donc étudier comment
la vitesse de combustion, très-lente à l'air libre, se modifiait quand la pres-
sion augmentait.
" A cet effet, il fit confectionner un tube de bronze épais, ayant
2 centimètres de diamètre intérieur et portant à l'extrémité destinée à l'échap-
pement des gaz un chapeau à vis muni d'un orifice circulaire pouvant être
( T007 )
successivement réduit de diamètre. De plus, l'intérieur du récipient d'où
s'échappaient les produits de la combustion pouvait être mis en commu-
nication avec un manomètre; le tout avait été essayé à une pression de
5o atmosphères. Le tube était chaque fois rempli d'un même poids de la
substance fortement comprimée.
» Les produits gazeux de la combustion, sortant par un orifice de plus
en plus étroit, devaient atteindre, dans l'intérieur du récipient, une tension
de plus en plus grande, constatée parle manomètre.
» A l'air libre, la durée de la combustion était de deux minutes pour un
volume de matières fusantes de 20 centimètres de longueur. Après avoir
petit à petit réduit le diamètre de l'orifice circulaire de sortie, depuis
2 centimètres (diamètre du tube) jusqu'à 6 millimètres, M. Zédé constata
que la durée de la combustion restait sensiblement la même et que les ten-
sions dans l'intérieur n'atteignaient encore qu'une fraction d'atmosphère.
» Le jour de l'accident, le diamètre de l'orifice avait été réduit à 5 mil-
limètres au lieu de 6 millimètres de la précédente expérience; M. Zédé ne
s'attendait donc encore rationnellement qu'à des tensions minimes des
gaz. Il mit le feu, comme les jours précédents, au moyen d'un fil de cuivre
mince et recourbé dont la pointe était rougie et qu'il introduisait dans l'ori-
fice jusqu'à toucher la matière fusante. Cette fois il se produisit une ex-
plosion violente avec dégagement d'une vive lumière. M. Zédé se sentit
frappé et tomba à terre avec la cuisse droite brisée et des éclats dans les
chairs de l'autre jambe. Des débris de l'appareil allèrent traverser le toit;
on en trouva plus de soixante morceaux dans le laboratoire; quelques-uns
avaient pénétré de plus de 4 centimètres dans la brique des murailles.
» On ne saurait expliquer cet accident par une obstruction fortuite de
l'ouverture de sortie des gaz, car cet orifice avait été successivement réduit
par l'addition d'un petit bout de tube en plomb, et, comme M. Zédé, par
suite des essais précédents, ne comptait pas encore sur une pression sen-
sible, ce bout de tube était à peine tenu. Donc, si la matière enflammée eût
continué à être fusante, la pression ne se fût accrue que graduellement
dans l'espace compris en arriére du chapeau, et le bout de tube en plomb
eût été certainement projeté avant que le tube en bronze ait pu être brisé
par une tension qui, pour produire cette rupture, a dû dépasser de beau-
coup 5o atmosphères; enfin, la vive lumière produite et la ru|)ture de
l'appareil en un si grand nombre de fragments prouvent qu'il y a eu dé-
composition instantanée de la matière enflammée et qu'elle a détoné au
lieu de fuser.
i33..
( ioo8 )
» Je répète que cette matière, qui avait brûlé en fusant à tant de reprises,
quand les produits de sa combustion s'échappaient par un orifice d'un
diamètre supérieur ou égal à 6 millimètres, ne produisait qu'une tension
mesurée par une minime fraction d'atmosphère, et que cette même matière
a détoné quand l'orifice a été réduit à 5 millimètres. Son mode de com-
bustion a donc brusquement changé sous l'influence d'une très-petite aug-
mentation de la tension des gaz.
» Si je suis bien informé, le service des Poudres et Salpêtres va faire
des expériences pour se bien rendre compte d'un fait qu'il regarde comme
très-intéressant pour l'étude des matières expiosib'es, et j'ai cru devoir,
de mon côté, le signaler à l'Académie. »
BOTANIQUE. — Formation des feuilles el ordre d'apparition de leurs premiers
vaisseaux chez des Graminées ; j)ar M. A. Trécul.
« M. Th. Clauson annonça en iSSg [Bull. soc. bol. Fr., t. "VI, p. 199)
que la fente de la gaîne des feuilles ne peut servir à caractériser la famille
des Graminées; que certaines plantes ont la gaine entièrement fermée (des
Melica); que d'autres l'ont en partie tubuleuse ; que d'autres encore l'ont
complètement fendue dans la plante adulte. 11 ajouta :
« Je crois que l'on peut avancer que dans la majorité des cas, si ce n'est dans tous, les
gaines des feuilles primordiales sont tubiileuses, et que, dans les plantes oii la fissure existe,
celle-ci est d'autant plus profonde que la feuille est plus haut placée sur l'a.xc. «
» J'ai consacré l'année qui vient de s'écouler à l'étude du développe-
ment des inflorescences et des feuilles d'un certain nombre de Graminées,
et j'ai trouvé que poin- les feuilles l'assertion de M. Clauson est exacte
dans ses traits principaux. Les plantes que je cite avaient toutes la gaîne
plus ou moins tubideuse. Dans le Maïs, par exemple, dont les feuilles par-
faites semblent entièrement fendues, un examen attentif fait voir à la base
un tube très-court, sur la face interne duquel est inséré le bord interne
de la partie fendue, tandis que le bord externe s'insère sur la face externe
de ce tube. Dans le Trilicum villosum, le nœud saillant, qui est au bas de
chaque feuille, appartient à celle-ci; il est formé par une partie du court
tube de la gaîne. Ce nœud a une structure analogue à celle du renflement
articulaire de beaucoup de feuilles de Dicotylédones. Les faisceaux, au lieu
d'arriver au contact de l'épiderme, comme dans les autres parties de la
tnin
18,00
mm
14,00
mm
10,00
mm
7,00
19,00
19,00
26,00
26,00
( 1009 )
feuille, sont entièrement enveloppés p:ir chi tissu parenchymateiix. Dans
les rameaux qui subsistent actuellement du Trisehim rkjidum, les feuilles
adultes supérieures ont un tube de la gaine plus long (\u& la partie fendue,
tandis que les feuilles moyennes de ces rameaux, situées plus bas par con-
séquent, ont, au moins souvent, la fissure plus longue que le tube ; ce qui
fait exception à la règle posée par M. Clauson. Un même rameau m'a
donné les chiffres suivants :
moi
Fente 21 ,00
Tube 1 5 , 00
» Les feuilles supérieures d'autres rameaux donnaient seulement 5"'",5o
pour la fente et 3o"™,oo pour le tube, ou 4""")0^ pour la fente et 24'°'°, 00
pour le tube. Les feuilles parfaites des Glyceria aqualica et fluilans m'ont
fourni les exemples à gaîne entièrement fermée.
» J'ai donc étudié l'évolution de la feuille chez des plantes où la gaîne
est ouverte à des degrés divers ou complètement close, et j'ai trouvé que,
de l'existence d'une gaîne ouverte ou d'une gaîne tout à fait tubuleuse
résultent deux types ou modes de développement pour cette partie de la
feuille. Ils sont décrits plus loin. Cherchons d'abord à préciser l'ordre
d'apparition des deux parties principales de la feuille : \n gaine et le limbe.
» Eu i853 [Ann. Se. uni., 3" série, t. XX, p. 53), j'ai émis l'opinion
que, dans la feuille du Glyceria aqualica, la gaine est représentée, 'dès le
début, par le bourrelet circulaire qui embrasse complètement la jeune
tige, et que le limbe s'élève ensuite sur cette gaîne rudimentaire. C'est cette
opinion que je vais développer aujourd'hui, en l'appuyant sur des preuves
nouvelles. Je montrerai aussi par quelle erreur on a pu croire que le
limbe naît avant la gaîne.
» Dans toutes les espèces que j'ai examinées, la feuille commence par
un bourrelet qui lui-même débute par le côté dorsal de l'organe, et em-
brasse bientôt le petit axe qui le produit.
» Ce bourrelet, alors complètement annulaire et un peu plus élevé d'un
côté, ne peut représenter le limbe exclusivement, puisque celui-ci est tou-
jours ouvert. Au contraire, de toute la feuille, le tube de la gaîne étant seul
fermé, on peut affirmer que cette gaîne existe dès le début de l'organe. La
même affirmation ne peut être faite pour le limbe, qui n'y est pas caracté-
risé d'une façon incontestable. Les premières feuilles des bourgeons axil-
laires ûesGlyceria cités, qui sont incomplètes, sont bien susceptibles de nous
éclairer à cet égard.
( lOlO )
» Feuilles incomplètes. — Ces feuilles commencent par un bourrelet circu-
laire qui s'élève plus ou moins obliquement en tube court, d'abord large-
ment ouvert; mais, à mesure que ce tube s'exhausse, le côté le plus élevé,
croissant davantage, finit par rejeter l'ouverture sur le côté opposé. Cette
ouverture se rétrécit graduellement et ne laisse, à la fin, qu'une petite fente
en boutonnière, en virgule ou un peu étoilée. Dans la première feuille à
peu près conique de chaque bourgeon, ce pertuis est placé prés du som-
met, sur la face externe (préfeuille); dans les suivantes, l'ouverture est
alternativement sur le côté droit et sur le côté gauche. Dans ces premières
feuilles, c'est la gaîue qui domine; dans les feuilles plus haut placées, le
limbe prend des proportions de plus en plus considérables.
» Je recommautle surtout l'étude de bourgeons d'environ o'"™,5o de
hauteur. On y trouvera souvent la deuxième feuille, en forme de cône
tronqué, terminée par une ouverture encore large et seulement un peu
oblique. Ces feuilles peuvent n'avoir que o""°, 33 de hauteur; mais on trouve
parfois, dans des bourgeons plus âgés, des feuilles hautes de o""",5o et
de o"'°,75, qui ont une ouverture terminale semblable. Là le limbe, si
limbe il y a, ne peut être représenté que par ce qui prédomine du côté le
plus élevé. En avançant en âge, ce côté s'exhaussant, l'ouverture devient
latérale et donne ainsi lieu à un petit limbe en forme de capuchon. C'est
donc bien ici la gaîue qui s'accuse la première.
» Ces feuilles primordiales croissant, la petite ouverture latérale peut
êtreportée par un tube long de 2 ou 3 millimètres ou de 2 ou 3 centimètres et
plus. De telles feuilles de 3 à4 centimètres peuvent être dépourvues de ligule
[Gl. aquatica); mais, dans les feuilles qui suivent, le limbe et la ligule
prennent un développement déplus en plus grand. Aussi l'aspect de ces
dernières feuilles est-il tout différent dans le jeune âge; cependant elles
montrent toujours, avant que le limbe soit reconnaissable, un bourrelet
circulaire complet, comme les feuilles basilaires. Ce sont ces feuilles nor-
males ou su[iérieures des Gljceria qui m'ont offert le premier des deux
types de développement de la gahie mentionnés plus haut, et que voici :
» Premier type de fonitatioii de la cjaine. — Sur le bourrelet circulaire,
né d'arrière en avant, conune je l'ai dit, s'élève une lame pliée sur sa face
antérieure. Si l'on n'a pas vu le bourrelet initial, complètement fermé, on
peut croire que c'est cette lame qui commence la feuille, et dire que c'est
le liuibe qui naît le premier. Ce serait inie erreur. Le bourrelet [jrimitif,
étant aiuiulaire, représente le tube fermé, qui, du reste, ne tarde pas à
s'élever et à dessiner la gaîue d'abord très-courte. Quand la feuille a un mil-
( lOll )
limètre on un millimètre et demi de hauteur, on voit que le bord libre du
tube est continu avec un bourrelet transversal de jeunes cellules naissant,
à la même hauteiu-, sur la face interne de la feuille, lequel bourrelet s'é-
tend, sur cette face, d'un bord à l'autre. C'est le début de la ligule; elle
s'accroît par la multiplication de ces cellules dans le sens vertical.
» Toutes les parties morphologiques de la feuille sont alors ébauchées.
Dans des feuilles parfaites, non lacérées, la ligule forme une couronne
complète autour du sommet du tube. La fente que l'on observe dans les
feuilles vieillies est due à la rupture du tube, dont la paroi est fort mince
à la face antérieure. Les feuilles des Melica ciliata et Magnolii présentant
aussi une couronne ligulaire au sommet du tube, il est probable qu'elles
offriront le même mode de développement.
» Deuxième tjpe de formation de la gaine. —■ Il a été donné par les
feuilles à gaine naturellement fendue des Tiiticum villositm, Loliuni mul-
tijlorum, Triselum rigidum, Plileum pratense, Lagurus ovatus, etc. Elles
débutent aussi par un hourrelet annulaire formé d'arrière en avant. Ce
bourrelet, continuant de s'élever d'arrière en avant, produit une petite
lame graduellement surbaissée dans cette direction, dont les deux bords,
très-écartés dans le principe, ne sont reliés en avant que par le bourrelet
primitif. Ces bords s'exhaussant se dressent l'un vis-à-vis de l'autre; puis,
par un accroissement simultané de la lame et du bourrelet, ils finissent
par se croiser par en bas, un bord couvrant l'autre. Comme ils continuent
de s'élargir au delà de leur insertion, chacun d'eux décrit à sa base une
petite courbe, que je comparerai, pour mieux être compris, à celle que
ferait une feuille cordiforme sessile.
» Un examen peu attentif ferait croire que cette lame est uniquement
constituée par le limbe, et il est probable que c'est là ce qui a fait dire
que le limbe naît le premier. Il n'en est pas ainsi ; cette lame représente
à la fois le limbe et la partie fendue de la gaine. La courbe basilaire de
chaque bord n'appartient pas à la base du limbe, mais à celle de cette
partie fendue de la gaîne. On s'en convainc bientôt, quand on voit cette
base de chaque bord s'étendre horizontalement, de façon à produire un
petit lobe latéral. Ce lobe est le bord de la gaîne fendue proprement dite.
On remarque quelquefois que l'extension qui l'engendre s'effectue de bas
en haut. Il est dans le principe parfaitement continu avec le bord du
limbe; mais bientôt le bord de ce lobe semble se prolonger sur la face
interne de la feuille, suivant une ligne transversale qui s'élève un peu
obliquement vers la nervure médiane de cette feuille. Cela est dû à une
( loi 2 )
multiplication iitriculaire de la laine, qui produit ainsi un faible bour-
relet, base de la ligule; celle-ci s'élève ensuite verticalement. Ce commen-
cement de la ligule arrive dans des feuilles de hauteurs variables, suivant
les espèces. J'ai vu la multiplication utriculaire transversale débuter près
du bord dans une feuille de Triselum ufjidum, haute de 3 millimètres.
» Dans les jeunes feuilles du premier type, la limite de la gaîne est
indiquée par la hauteur du tube. Dans les feuilles du deuxième type, la
game fendue et le limbe sont confondus avant l'apparition de la ligule,
puisque la courbe basilaire des bords appartient à la gaîne. De plus, il
serait erroné de penser que l'âge du lobe ou sinus marginal inférieur
dénote l'âge de la gaîne, c'est-à-dire de la zone inférieure correspondante
à ce lobe; car il est aisé de voir que les cellules de ce lobe marginal sont
plus petites et de formation plus récente ou plus prompte que celles de
tout le reste de la zone. Ce lobe (qui s'étend ensuite en longueur avec la
gaîne, dont il fait le bord aminci) est, en quelque sorte, une addition faite
à la gaîne; précédant la ligule et apparaissant quelquefois manifestement
de bas en haut, il est comme le commencement de celle-ci, qui est con-
tinue avec lui quand elle est née.
» La gaîne, quoique dessinée de bonne heure, peut ne pas prendre un
accroissement égal ou proportionné à celui du limbe. Elle reste souvent
courte pendant quelque temps, tandis que le limbe s'étend considérable-
ment. On peut remarquer de bonne heure, par l'apparition de courts poils
à la partie supérieure du limbe, que cette partie vieillit plus vite que la
partie inférieure, où la multiplication utriculaire est plus active et se con-
tinue plus longtemps.
» Appanlion des premiers vaisseaux. — Pendant cette extension de la jeune
feuille, des nervures apparaissent dans son intérieur. C'est d'abord la ner-
vure médiane et de chaque côté des nervures longitudinales primaires.
Entre celles-ci s'interposent des nervures secondaires, qui, comme les
primaires, p;ircourent la gaîne et le limbe. Entre elles s'intercalent des
nervures tertiaires et quaternaires. On peut voir que de ces nervures inter-
calées sont propres au limbe et s'arrêtent à la partie supérieure de la
gaîne, où elles se joignent à celles qui les ont précédées. Les nervures
primaires sont d'autant plus courtes et plus tardives qu'elles sont plus
rapprochées des bords, où, du reste, elles sont reliées entre elles et aux
secondaires voisines.
» Si l'on cherche l'ordre d'apparition des vaisseaux à l'intérieur de ces
nervures, on trouve que les premiers montent de la tige dans la gaîne.
( ioi3 )
qu'ils pénètrent ensuite dans le limbe, s'allongeant de bas en haut. H en
naît ainsi un d'abord dans la nervure médiane, puis un dans la nervure
primaire la plus voisine de chaque côté, puis un antre dans la nervure
primaire suivante, plus rapprochée du bord, etc. Les nervures secondaires
et tertiaires interposées n'en sont pourvues que plus tard, comme il \a.
être dit.
» Quand le premier vaisseau de la nervure médiane est arrivé près du
sommet du limbe, ou même avant, suivant les espèces ou la rapidité de la
végétation, des vaisseaux se développent dans le;; nervures conducntes de la
partie supérieure du limbe, dans les nervures secondaires et tertiaires aussi
bien que dans les primaires. Ceux des nervures primaires descendent à la
rencontre de ceux qui y moulent, tandis que ceux des nervures secondaires
atteignent souvent la base du limbe avant que l'on en ait vu monter dans les
nervures secondaires de la gaine ('). En même temps, des fascicules trans-
verses, unissant les nervures longitudinales, apparaissent aussi de haut en
bas du limbe, et sont pourvus de vaisseaux de même suivant l'ordre de
leur apparition. Leur formation est d'autant plus remarquable que, par
leur union avec les faisceaux longitudinaux, elles donnent lieu à des mailles
d'autant plus comtes qu'elles sont situées plus près de la partie inférieure
du jeune limbe, où elles peuvent même cesser d'exister, si elles n'y ont
pas encore été ébauchées (feuilles d'environ 4o millimètres du Gl/ceria
aqttalica). Il est à peine nécessaire d'ajouter que ces mailles plus courtes
sont dilatées à mesure que la feuille grandit.
» Les stomates et les poils naissent de même du, haut en bas du limbe.
A cette occasion, je ferai remarquer, en terminant, que, dans des feuilles
de Triticum villosum, au moment où l'apparition basipète des poils attei-
gnait la base du limbe, l'auricule qui termine celui-ci inférieurement ne
faisait que commencer, tandis que la ligule était déjà avancée dans son
développement, et qu'elle-même avait été précédée par la gaîne fendue,
qui surmontait la partie tubuleuse inférieure. »
(') La double apparition (ascendante et descendante) des vaisseaux a été oljseivée dans
les plantes suivantes : Glyceria fluitans, G. aquatica . Andropogon [jrovinciale, Phalaris ca-
nariensis, Phleum Micheli, Triticum villosiiin, etc. I,es vaisseaux descendants anivcnt quel-
quefois déjà très-bas, quand il n'y a encore de vaisseaux ascendants que darjs la nervure
médiane et une latérale primaire de chaque côté ( Poa anima, Kœleiia lirei'ifolia).
G. R., 1878, 2' Semestre. (T. LXXXVII, N° 26.) 1 34
( ior4 )
ANTHROPOLOGIE. — Cmniologie de la race Papoita ; par M. de Quatrefages.
« J'ai l'honneur de présenter à l'Académie, au nom de M. Hamy et au
mien, ainsi qu'an nom des éditeurs, la ■y'^ livraison des Crania ethnica.
Cette livraison comprend la fin de l'histoire de la race Papoua et presque
toute celle des races australiennes.
» Dès 1861, dans un cours dont il a été publié ini très-court résumé,
je séparais nettement la race Papoua des populations plus ou moins voi-
sines, et en particulier de la race Négrito. Je montrais que celte dernière,
traversée et rompue par diverses invasions, ne présente plus aujourd'hui
que des témoins isolés, tandis que les Papouas ont été attaqués et pénétrés
de la circonférence au centre et occupent encore une aire continue, autant
que le permet leur habitat pélasgique. Je signalais aussi les traces que les
Nègres mélanésiens ont laissée» ou envoyées en Polynésie, en Micronésie,
dans les archipels indiens et jusqu'à Madagascar. IMais je n'avais examiné
avec quelque soin qUe les Néo-Calédoniens, et l'étude détaillée de la race
était encore à faire.
» M. Hamy s'est acquitté de ce travail avec toute la patience et la saga-
cité qu'il exigeait. Je n'ai eu qu'à constater l'exactitude des résultats de ses
investigations et le résumé de ce cliapitre de notre livre n'est eu réalité
qu'un rapport sur cette monographie.
» M. Hamy a pu faire porter ses recherches sur 402 têtes osseuses,
dont 296 de race pure et 106 de race plus ou moins mélangée. On com-
prend que la très-grande majorité des variations du type, sinon toutes,
ont dû passer sous ses yeux ; on voit aussi que les moyennes numériques,
si importantes en craniologie, reposent ici sur un nombre d'observations
plus que suffisant pour garantir leur exactitude.
» Le crâne papoua diffère notablement de ceux que nous avons étudiés
précédemment. Chez les Tasmaniens, l'indice horizontal moyen s'élevait
encore à 77,37. Ici, il descend à 71,08 pour les 29G crânes de race pure et
ne monte qu'à 71,22, si l'on tient compte des 106 tètes plus ou moins
métissées. Dans les crânes masculins, il tombe en moyenne à 70,52. Nous
sommes donc pour la première fois en présence d'une race franchement
dolichocéphale.
» La tète papoua, très-allongée d'arrière en avant, l'est tout autant de
bas en haut. M. Barnard Davis, qui le premier com|)rit l'importance de
cette particularité, lui donne le nom d' hypsislénocëphaUe, mais sans rien
( ioi5 )
préciser à ce sujet. M. Hamy ne reconnaît pour hypsislénocépliales que les
têtes chez lesquelles la hauteur mesurée par le diamètre basilo-bregmatique
est supérieure à la largeur donnée par le transverse maximum. La fêle
masculine des Papouas présente ce caraclère à un haut degré. La largeur
étant représentée par loo, la hauteur moyenne est de io4,63.
» La tête osseuse masculine que M. Hamy a prise pour type est celle d'un
Mafor du Port-Doréi. Elle a pour indice horizontal 71, S,'»; l'indice ver-
tical est de io5, 5 i .
» La planche où la tête de notre Mafor est représentée de face et de
profd coniient aussi les dessins de celle d'un Négrito de Rawack. Rien de
plus frappant que le contraste offert par ces têtes de deux races longtemps
confondues et que récemment encore un voyageur qui a visité ces contrées
se refusait à distinguer. Vue de face, celle du Négrito est large, renflée sur
les côtés et figure une courbe régulière avec de légers méplats au-dessus de
la ligne horizontale indiquée par la projection du maxillaire supérieur.
Dans le Mafor, au-dessus de celte même ligne, la projection des parois
latérales dn crâne s'élève à pic en lignes presque parallèles jusqu'aux
bosses pariétales. Elle présente même une légère inflexion en dedans à la
hauteur de la portion supérieure de l'écaillé temporale. A partir des bosses
pariétales, la projection dessine de chaque côté une ligne presque droite
qui se porte obliquement vers le sommet de la tète, où elle s'arrondit pour
former une large pointe mousse.
» Le front est étroit, même relativement à ce cràiie déjà si rétréci. Il ré-
sidte de là que les os malaires, bien que ne présentant rien d'exagéré dans
leur développement latéral, semblent se projeter eu dehors, sans que la
tête cesse d'ailleurs de présenter une certaine harmonie.
» Ajoutons que les orbites ont un indice de 85, 00, qui place notre Mafor
parmi les mésosèmes de M. Broca. L'indice nasal, 52,94, en fait de même
un mésorhinien touchant aux platyrhiniens.
» A la face, les os du nez sont assez longs et légèrement concaves;
l'épine nasale peu marquée, les fosses canines presque effacées. Le pro-
gnathisme est accusé de telle sorte que, dans la normn verlicalis, la projec-
tion crânienne permet de voir non-seulement le bord alvéolaire, mais aussi
une partie des os placés au-dessus.
» La femme papoua reproduit les traits que nous venons de signaler
chez riiomme, en atténuant toutefois, d'une manière sensible, les deux
caractères essentiels indiqués plus haut. En moyenne, l'indice céphalique
horizontal s'élève à 73,3g, l'indice céphalique vertical descend à 101,82.
i34..
( ioi6 )
C'est-à-dire que la tète féminine est à la fois moins dolichocéphale et
moins hypsisténocéphale que la tête masculine. On rencontre pourtant de
remarquahles exceptions. Six tètes d'hommes des Fiji ont donné, en
moyenne, pour l'indice horizonla! 69,31, et 10^, b6 pour l'indice vertical.
Le même nombre de tètes de femmes de la même localité a foin'ni les in-
dices 69,23 et 108,^3.
)) La tête de la femme, prise pour type par M. Hamy, rentre dans la règle
générale, et l'exagère pour ainsi dire. C'est celle d'une femme Lobo, de la
baie du Triton. L'indice cèphalique horizontal monte chez elle à ^8, :s3; l'in-
dice verlical descendu 89,47. En revanche, le prognathisme augmente si
bien que, dans la Jîor/jm iic/'i(c«//5, on dislingue les os du nez et le contour des
os malaires. D'ailleurs, l'ensemble de l'ossalure s'adoucit, et un léger ren-
flement remplace, dans la région pariétale, l'aplatissement extrême signalé
plus haut.
M. Hamy ne s'est pas contenté de comparer aux types |M'écèi!ents l'en-
semble des individus dont il possédait les têtes osseuses. H a décomposé
cet ensemble et suivi la race Papoua de tribu en tribu, sur les grandes
terres comme la Nouvelle-Guinée, d'Ile en île dans les archipels.
I) On comprend que je ne saurais qu'indiquer ici quelques-uns des faits
les plus intéressants.
» Lesson avait attribué le nom d'Eiidamènes, qu'il avait entendu prO"
noncer par les Papouasdu Port-Doréi,à de prétendus Noirs à cheveux lisses,
qui auraient peuplé l'intérieur de la Nouvelle-Guinée. Or, il n'y a pas de
Noirs à cheveux lisses dans la Nouvelle-Guinée. INIais M. Hamy a relevé,
dans le fond du golfe de Geelvink, sur les cartes hollandaises, une grande
tribu appelée JJ^uidammen. Ces Néo-Guinéens sont de vrais Papouas. Les
Wandammcn sont, non pas une race, mais une tribu.
» Les mois d'j4//'oi/;o!(, Alfour, Alfoer, Avfour, Arafor, etc., ont aussi
embarrasisé les anlhro|)ologistes. On a décrit sous ces appellations des po-
pulations fort différentes; puis on a fini par reconnaître qu'elles désignaient
les tribus restées indépendantes. Doréi a aussi ses Alfourous, qui habitent
les montagnes, et dont les crânes, en particulier ceux que possède le
Muséum, sont en tout de vrais crânes papouas.
» La Nouvelle-Guinée est, pour ainsi dire, la terre classique de la
race Papoua. Elle ne lui appartient pourtant pas exclusivement. Dans mon
travail sur les Négritos, j'ai montré que le rameau oriental de ces popula-
tions, les Négrito-Papous de nos dernières livraisons, y est juxtaposé aux
Papouas et j'ai suivi leui' trace jusqu'à l'île Tond, dans le détroit de Torrès,
( 'Cl? )
Ail delà, un autre élémenl se mêle progressivement à la race fondamentale.
» L'élément ethnologique qui intervient ici est emprunté à la Polynésie.
Or les types mélanésien et polynésien sont assez diffcrenis pour que le
mélange des sangs s'accuse par des phénomènes m;u"qiiés. Au crâne, on
dirait que les modifications tiennent surtout à la fusion des caractères. La
tète du métis est à la fois moins dolichocéphale et moins hypsisténocéphale
que chez le Papoua, sans atteindre les proportions du Polynésien. Ala face,
les choses ne se passent pas aussi simplement. L'indice nasal, en particulier,
oscille dans des limites remarquablement étendues; il descend parfois
à 44 pour remonter ailleurs à 58. Un auteur anglais a vu dans ce fait une
objection aux idées émises par M. P.roca dans son beau Mémoire sur l'in-
dice nasal. En réalité, il n'y a là qu'un cas particulier des phénomènes com-
plexes du croisement, sur lesquels j'ai, depuis longtemps, attiré l'attention.
)) L'élément polynésien paraît exister également dans l'archipel de la
Louisiade. 11 paraît manquer dans le grand archipel de la Nouvelle-
Bretagne. Pourtant, une nouvelle pièce du nouveau Hanovre, fort singu-
lièrement préparée, et récemment acquise par le Muséum, a pour indice
horizontal 77 et présente quelques particularités morphologiques qui la
rapprochent du type polynésien.
» Mais, à partir des lies Salomon, le mélange des sangs s'accuse dans
toute la Mélanésie orientale de la manière la plus irrécusable. Dans quel-
ques-iuies des, îles septentrionales de l'archipel de Santa-Cruz, la race poly-
nésienne est même pure ou presque pure. A Vanikoro, au contraire, les
Papouas reparaissent à l'état de pureté. Les Nouvelles-Hébrides présentent
des fiiits analogues.
» Pour les archipels précédents, M. Hamy ne disposait que de docu-
ments étrangers. En revanche, les collections du Muséum lui ont fourni
de riches matériaux d'étude pour les îles Loyalty et la Nouvelle-Calédonie.
Cette circonstance est d'autant plus heureuse c|ue l'on connaît le point
de départ, le lieu d'arrivée et, à bien peu près, la date de l'immigration
polynésienne dans ce canton de la Mélanésie. MM. de Rochas et De-
planche placent cet événement à cinq ou six générations avant l'époque
où ils recueillaient séparément leurs renseignements, c'est-à-dire vers 1780
ou 1700. Les émigrants venaient d'Ouvea, une des îles Wallis, et donnè-
rent le nom de leur patrie à celle des îles Loyally où ils abordèrent. C'est
de là que le sang polynésien s'est infiltré dans les îles voisines et jusque
sur les eûtes nord-est de la Nouvelle-Calédonie. Toutefois, à Ouvéa même, où
s'est opéré le premier métissage, la race fontlamentale ressort parfois avec
la plus grande pureté. Trois crânes de cette localité, faisant partie de la
( loi.S )
collection du Muséum, sont parfaitement papouas par tous leurs ca-
ractères. Ils ont, entre autres, un indice horizontal de 68,25 et un indice
vertical de io5,42. Ajoutons que la population de Mare, la plus méridio-
nale du groupe, semble avoir échappé jusqu'ici au croisement.
» Pour l'étude des Néo-Calédonieus, M. Hamy disposait de cinquante
et une tètes des régions nord-est de l'île et de soixante et onze tètes pro-
venant des autres cantons. Les moyennes, prises sur ces deux nombreuses
séries, attestent dans la première une influence polynésienne incontestable,
mais faible.
» Des faits entièrement semblables aux précédents, u)ais accomplis sur
une plus grande échelle, se présentent aux îles Viti. Ici le mélange des deux
races a été signalé depuis longtemps par bien des voyageurs; on sait,
depuis les récits de Mariner, que des relations ininterrompues régnent entre
cet archipel et celui de Tonga ; les recherches de Haie permettent d'admettre,
au moins comme très-vraisemblable, que ces relations remontent aux pre-
miers temps des migrations polynésiennes, et, pourtant, la fusion est
bien loin d'être complète. Si, parmi les tètes osseuses rapportées entre
autres par M. Filhol, il en est qui accusent à un haut degré l'influence
polynésienne, d'autres, et, en particulier, celle d'une femme de l'intérieur
de Viti-Lévou, sont absolument papouas.
)) Il est évident que dans l'est l'aire papoua a été envahie par les P0I3'-
nésiens venus du dehors. Les choses se sont-elles passées de même à l'ouest
de la Nouvelle-Guinée, là où la race noire qui nous occupe confine à
l'aire malaise et où l'on constate des mélanges correspondant à ceux que
je viens de signaler? On peut, il me semble, répondre affirmativement pour
un certain nombre de cas. Mais, d autre part, on sait que les Néo-Guinéens
de l'ouest, surtout ceux des environs de la baie Macluer, sont d'intrépides
pirates dont les pm/ios vont porter la terreur jusqu'aux Moluques. Il est
donc fort possible que la race se soit étendue dans cette direction par voie
de conquête et d'émigration.
» Les récits d'une foule de voyageurs ont attesté depuis longtemps l'exis-
tence de l'élément noir en Micronésie. La collection du Muséum a permis
à M. Hamy d'ajouter que cet élément est papoua. Deux têtes osseuses de
Pouynipet rappellent exactement celles de Lifou des îles Loyal ty. On ne
peut douter que la présence de ces Noirs aux Carolines ne soit due à un
mouvement d'expansion.
« Un crâne entièrement semblable aux précédents a été envoyé des îles
Sandwich au Muséum par M. Bailleul. Des photographies achèvent de
mettre hors de doute l'existence d'un élément papoua dans cet archipel,
( IOI9 )
l'un des points extrêmes de la Polynésie, et justifient l'explication que j'ai
donnée il y a longtemps des caractères quelque peu exceptionnels de ses
habitants. Les dieux, les esprits trouvés à Hawaï par les premiers colons
tahitiens n'étaient que des Noirs plus ou moins purs.
» Les Papouas ont atteint l'extrémité opposée de la Polynésie, la Nou-
velle-Zélande. La présence dans cette grande île, antérieurement à l'ar-
rivée des Maoris, d'une population que l'un des chefs immigrants eut à
combattre est attestée par un des chants historiques traduits par sir Georges
Grey. L'étude des caractères extérieurs de certains individus m'avait fait
rattacher cette population au type nègre. M. Hamy, après avoir étudié un
des crânes du Muséum, incontestablement origisiaire de la Nouvelle-
Zélande, a montré que cet élément négritique était entièrement papoua. Il
est même curieux de constater que l'exagération la plus marquée du type
qui nous occupe a été observée sur une tête venant de la Nouvelle-Zélande
et que M. Huxley a fait connaître. Chezelle, l'indice horizontal, quidescend à
63,54, en fait la tête la plus dolichocéphale connue; l'indice vertical s'élève
à I i3,i r .
» Les migrations volontaires ou accidentelles n'ont pas seules causé
la dissémination des Papouas : l'esclivage a contribué à ce résultat. Sans
nous arrêter à ce qui se passe à l'ouest de la Nouvelle-Guinée, rappelons
que Haie a vu des Polynésiens amener avec eux des esclaves noirs. C'est
ainsi sans doute que quelques représentants de cette race étaient arrivés
jusqu'à l'extrémité orientale de la Polynésie, bien avant l'arrivée des Eu-
ropéens. M. Pinart a extrait d'une ancienne tombe de l'ile de Pâques un
crâne qui a montré à M. Hamy les caractères les plus accusés de la l'ace
papoua. L'indice horizontal est de 66, o6; le vertical de io6,25.
» Ainsi, la race Papoua, soit par sa force d'expansion propre, soit par
suite d'accidents de diverse nature, a atteint en tout sens les dernières
limites du monde maritime, dont elle occupe pour ainsi dire le centre. Je
n'ai pas besoin de faire ressortir tout ce que ce résultat a d'intéressant. »
HYDRAULIQUE. — Expériences sur les momiements des molécules liquides des
ondes courantes, considérées dans leur mode d'action sur la uiarche des
navires. Note de M. A. de Caugny.
<c La longueur limitée des canaux factices a été longtemps regardée
comme rendant très-difticile l'étude des ondes dites courantes. En i858,
( loao )
j'ai disposé, H l'extrémité opposée à celle où l'on engendre les ondes, un
plan incliné formant une sorte de plage où elles viennent mourir sans
revenir sensiblement en arrière, de sorte qu'on peut en produire un nombre
indéfini. Déjà, en 1842, j'avais étudié l'onde dite solitaire, en conservant
au contraire les pai'ois verticales des extrémités d'un canal factice, de ma-
nière à la faire promener longtemps d'une extrémité à l'antre de ce canal.
Au moyen de ces deux méthodes, on peut, aujourd'hui, étudier plus sé-
rieusement les phénomènes de ces deux espèces d'ondes. J'ai repris celte
étude dans ces dernières années, avec M. Berlin, ingénieur des construc-
tions navales. Nous avons fait en commun les expériences objet de cette
Note.
» La longueur du canal factice sur lequel nous avons opéré est de 29™, no,
du point de suspension du corps, dont les mouvements périodiques pro-
duisent les vagues, au sommet du plan incliné sur lequel elles se brisent.
La profondeur du canal est de o'",47, sa largeur est de o™, 5o. La longueur
de la projection horizontale du plan formant la plage inclinée est de
6", 45. Il y a trois vitres latérales, qui servent à faire les observations sur
les mouvements des corpuscules en suspension dans l'eau. L'une est à
3 mètres, la seconde à 10™, 10, la troisième à 20™, 3o du point de nais-
sance des ondes. La profondeur de l'eau p était de o™,36. Le mouvement
des vagues était régulier; il était produit par une machine à vapeur. La
période des vagues 2T était d'une seconde, la longueur 2L était de i'",3o,
la hauteur ah était de o™,oG. Le canal n'est pas assez long pour que, dans
les conditions où l'on opérait, les caractères du mouvement de l'eau aient
pu varier d'une manière apparente devant les trois vitres précitées. Les dif-
férences entre les relevés obtenus à ces trois vitres ne dépassaient pas du
moins les limites d'erreur des observations indiquées par la variation dans
les relevés faits à divers instants. Ou ne peut donc donner que des
résultats moyens déduits de l'ensendjle des mesures prises, et s'appliqiiant
sensiblement aux trois distances dont il s'agit. Cette remarque s'applique
plus particulièrement aux mouvements d'avance et de recul, et aux cou-
rants résultant du mouvement oscillatoire. Nous nous attendions à trouver
des changements devant la vitre la moins éloignée du plan incliné, mais
nous n'avons rien pu observer de sensible en ce genre.
» Je dois rappeler, cependant, que des phénomènes, fonction de la dis-
tance des vagues du corps dont les oscillations les produisent, se sont pré-
sentés dans d'autres conditions lie l'appareil. Ainsi, en 1 8 j8, dans un canal
beaucoup plus long et beaucoup moins profond, où ce corps était mis eu
( I02I )
nioiiveineiit, assez régiilièreinent d'ailleurs, par la main d'un homme, et
sur toute la hauteur de l'eau dans le canal, les mouvements d'avance à la
surface et de recul au fond de l'eau, très-forts près de l'origine, diminuaient
de plus en plus à mesure que la distance augmentait, et finissaient par ne
plus pouvoir être observés, à la surface au moyen de brins d'herbes, et au
fond au moyen de grains de raisin. Les expériences dont il s'agit aujour-
d'hui sont d'ailleurs faites au moyen d'une méthode d'observation plus
rigoureuse, sans doute, que l'emploi de la main exercée d'un observa-
teur.
» I.e canal n'est pas assez long pour qu'on puisse distinguer le mou-
vement préliminaire avant que les vagues commencent à briser sur le
plan inclin;\ Tout ce qu'on aperroit un peu nettement dans cette pre-
mière période est le passage d'une onde solitaire, qui prélude aux oscil-
lations périodiques et qui imprime aux molécules un mouvement hori-
zontal de plus grande amplitude près du fond.
» Les observations, objet de cette Note, ont principalement porté sur les
mouvements d'avance et de recul. Au fond du canal il y avait une vitesse
dans le sens des vagues de o'", 004 par seconde. A 5 centimètres au-dessus,
il n'y avait eu définitive ni avance ni recul. A o'^jOg au-dessus du fond, il
y avait une vitesse de o",oo3 par seconde dans le sens du recul. A o", i5
au-dessus du fond, il y avait, dans le même sens, une vitesse de o'",oo5
par seconde, vitesse de recul maximum. A o™, 23 au-dessus du fond, il n'y
avait en définitive ni avance ni recul. A o'", 27 au-dessus du fond, il y avait
une vitesse de o'",oo3 par seconde, dans le sens des vagues. A o™,36 au-
dessus du fond, il y avait une vitesse de o'",oo5 par seconde, dans le même
sens : c'était la vitesse en avant maximum, qui se trouvait ainsi à la sur-
fice supérieure de l'eau. Ces nombres satisfont assez bien à la condition
de donner un débit total nul. Les vitesses variaient un peu d'un moment
à l'autre, surtout celles de la surface de l'eau. Les chiffres précédents
donnent seulement des moyennes.
» Ces résullats peuvent avoir un intérêt pratique, le recul se produisant à
une hauteur notable au-dessus du fond, tandis que je ne l'avais observé,
notamment en i8Zi3 et i85(S, que sur des grains de raisin roulant sur le
fond, dans des circonstances diverses, très-différentes d'ailleiu^s de celles
dont il s'agit dans cette Note. Il y a lieu d'examiner si les navires à grand
tirant d'eau subissent son influence et si elle pourrait neutraliser celle du
courant de la surface. Il ne s'agit pas d'ailleurs, dans ces expériences, des
phénomènes du flot courant sur une plage inclinée, qui n'est employée ici
C. R., 1S7S, 2« Semestre. (T. LXXXVII, KoSC; l35
( 1022 )
que pour iaire mourir les oncles, après qu'elles ont été étudiées, quant à
leurs mouvements sur un fond horizontal. Je fais cette remarque pour éviter
tout malentendu. Les phénomènes dont il s'agit dépendent d'ailleurs,
comme je l'ai dit, de tant de circonstances variées, qu'on ne saurait mettre
trop de réserves dans les conséquences, tout en appelant l'attention des
navigateurs sur des points de vue entièrement nouveaux.
)' J'avais depuis longtemps observé que, dans les ondes dites courantes,
les corpuscules décrivaient des orbites de plus en plus aplaties à mesure
qu'on s'approche davantage du fond de l'eau, sur lequel je n'avais remar-
qué, dans mes expériences les plus anciennes, qu'un mouvement de va-et-
vient horizontal, avec un peu plus de recul que d'avance. J^'axe vertical
de ces orbites à la surface m'avait semblé être plus grand que l'axe hori-
zontal. Cela s'accordait avec ce qu'avait cru voir M. Aimé dans des obser-
vations faites en mer. Mais les observations sur ce point ne pouvaient être
faites que bien difticilement sans l'emploi de vitres latérales, comme celles
que nous venons d'employer. Voici les résultats que nous avons obtenus;
pour leur discussion, il faut tenir compte de ce qu'il peut y avoir une erreur
d'un dixième en plus ou en moins sur la longueur mesurée pour les axes.
Axe vertical 2l>. Axe lioiizoïital 2a.
m m
Au fond 0,000 0,022
A o'^jOg au-dessus du fond 0,00g OjOa;
A o"',l8 au-dessus du fond 0,018 0,082
A 0", 27 au-dessus du fond 0,02g o,o4o
A o™,36 surface 0,060 o,o55
» Les causes d'erreur résultent principalement de ce qu'il est difficile
de saisir le passage d'un corpuscule près de la vitre et de le suivre quel-
que temps, sans qu'il cesse de se retrouver périodiquement à la même
hauteur. Il y a d'ailleurs, dans cette espèce de mouvement orbitaire, cer-
taines irrégularités qui augmentent à mesure que l'on s'approche de la
surface supérieure de l'eau. A la surface même, peut-être à cause de la
manière dont les ondes étaient engendrées, nous avons remarqué des irré-
gularités particulières de nature à faire croire à la superposition d'ondes
différentes.
» Ainsi que je l'ai d'ailleurs observé depuis longtemps, le mouvement
de progression existe donc bien réellement, de telle sorte que l'expression
orbite n'est pas rigoureuse, appliquée aux courbes décrites par les molé-
cules d'eau. Ces molécules ne décrivent pas des courbes fermées dans les
régions où il n'y a pas une translation réelle quelconque; elles décrivent des
courbes de la nature des trochoïdes, avec des ellipses de l'orme variable, au
lieu de cercles, pour courbes génératrices ( '). »
M. Norman Lockyer adresse à l'Académie le Mémoire en anglais qu'il a
lu à la Société Royale de Londres, le 12 décembre, en présence d'une réu-
nion nombreuse. La discussion de plus de looooo observations spectro-
scopiques effectuées sur le Soleil, les étoiles ou les matières chimiques ter-
restres ont conduit l'auteur à des considérations graves sur la nature des
éléments chimiques. Dans un prochain numéro des Comptes rendus, il sera
donné une analyse exacte de ce travail considérable ; mais, avant de
la publier, il a paru nécessaire de la soumettre à l'auteur, afin d'être
(') M. Berlin a remarqué que l'amplitude tlu mouvement du fond est moindre que celle
(jui est indiquée par une formule généralement admise comme approchée, et se réduisant,
pour le cas dont il s'agit, à
■}.h
Il trouve, en faisant les calculs numériques pour /; = o, o3, L = o, 65, p = o,36, qu'on
arrive à « = 0,01 \, tandis que nous avons trouvé 0,01 1; et, de plus, il m'écrit que, dans
une dernière série d'expériences, il a trouvé au plus a = o'",oio; de sorte que, dans le
chiffre 0,011, l'erreur est en excès. Ainsi 0,0?.?, est un maximum. Du reste, l'excentricité
dans toute la hauteur du liquide paraît suivre une loi différente de la loi théorique. Au lieu
de rester constante, la différence «^ — /j- a doublé à peu près du fond du liquide à la couche
située à o"','î7 au-dessus. A la surface même, l'axe vertical a paru plus grand que l'axe
horizontal. Sur ce dernier point, les erreurs possibles dans les relevés ne permettent pas
d'être tout à fait affirmatif; mais il a paru intéressant de signaler cette observation, d'ail-
leurs convenablement réitérée, d'autant plus qu'elle s'accorde avec d'autres plus anciennes
et avec des explications nouvelles de ce phénomène, basées sur le mode d'action des résis-
tances passives.
Malgré l'extrême réserve avec laquelle ces diverses observations sont présentées, elles
donneront peut-être la pensée de revoir les principes sur lesquels reposent les formules
théoriques admises. Ainsi, on n'a peut-être pas assez tenu compte de ce que j'ai depuis
longtemps établi, par la théorie et l'expérience, que, dans les mouvements oscillatoires, la
moyenne des pressions, sur certains points, est notal)lement moindre que la pression dans
l'état d'équilibre stable. Au moyen du canal factice dont il s'agit, j'ai d'ailleurs vérifié, par
expérience, que l'eau baisse de quelques millimètres dans un réservoir latéral en communi-
cation avec lui par un tuyau horizontal, quand le mouvement des ondes est établi avec une
certaine intensité dans les conditions précitées, ce qui semble permettre de généraliser ce
principe nouveau.
i35..
( I024 )
assuré qu'on a bien compris et bien rendu sa pensée sur ces questions
délicates.
M. A. Lediec adresse une troisième Partie de son Mémoire portant pour
titre : « Élude sur les machines à vapeur ordinaires et Compound, les che-
mises de vapeur et la surchaidfe, d'après la Thermodynamique expéri-
mentale » (').
Ce INIénioire est accompagné d'un Tableau servant à apprécier les effets
complexes et nuisibles de l'intervention calorifique des parois des cylindres
dans les machines à vapeur.
M. le comte de Saport.v f;iit hommage à l'Académie de son Ouvrage
intitulé : c Le Monde des Plantes avant l'apparition de l'Homme ».
iVOMINATIOKS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un
Membre libre, en remplacement de feu M. Belgrand.
Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 6i,
M. Damonr obtient /|8 suffrages.
M. Lalanne lo «
M. de la Roncière Le Noury. ... 3 »
M. Damour, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé
élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la
République.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
PHYSIQUE. — Sur un procédé pour mesurer avec précision les variations de
niveau cF a ne suif ace liquide. Note de I\L H. Le Chatelier, présentée par
M. Daubrée.
(Commissaires ; MM. Fizeau, Tresca et Cornu.)
« La détermination exacte du niveau d'un liquide est une opération géné-
(') Comptes rendus, séances du 9 el du iG déccuilire 1878.
( 102 5 )
raleineni fort difficile. La défonnation que sa surface éprouve par suite de
la capillarité au voisinage des corps solides s'oppose à loule mesure précise.
Dans le procédé que je vais décrire, la capillarité, loin d'être un obstacle,
est un auxiliaire indispensable.
» Une pointe complètement noyée dans le liquide est soulevée graduel-
lement jusqu'au moment où son extrémité va émerger, c'est-à-dire est
tangente à la surface terminale du liquide. Les déplacements de cette sur-
face se mesurent par ceux qu'il faut donner à la pointe pour les maintenir
toutes deux en contact.
') On reconnaît le moment où ce contact a lieu, ou plus exactement celui
où il est un peu dépassé, par les déformations que la surface liquide
éprouve autour du point d'émergence de la pointe. Celle-ci soulève autour
d'elle, par capillarité, un petit ménisque qui, chose essentielle à noter,
présente des dimensions horizontales extrêmement considérables par rap-
port à ses dimensions verticales, c'est-à-dire que la dénivellation de la
surface se produit dans un rayon extrêmement grand par rapport à la
quantité dont la pointe émerge.
1» On reconnaît le moment où cette déformation commence à se produire
en appliquant la méthode de Foucault pour l'étude optique des surfaces
planes, ou plutôt une simplification de cette méthode qui me paraît donner
une précision plus que suffisante dans la plupart des cas. La surface du
liquide est éclairée par un point lumineux ; le faisceau des rayons réfléchis
est examiné avec une loupe dont le plan focal passe par le sommet de la
pointe. Tant que la pointe est sous l'eau, on voit une section régulière du
faisceau lumineux, c'est-à-dire un cercle uniformément éclairé. Dès que la
pointe émerge, on voit apparaître une lâche noire dans le cercle lumineux.
Le ménisque soulevé paraît complètement sombre; il réfléchit en dehors
de l'œil les rayons lumineux qu'il reçoit. En se reportant à ce que j'ai dit
plus haut siu' les dimensions horizontales du ménisque, on voit c[ue le
point noir est visible à l'œil nu ou avec une loupe d'un faible grossissement,
quand la pointe émerge de quantités qui, observées directement, seraient
tout à fait invisibles. Une loupe grossissant trois ou quatre fois permet de
mestu'er, avec une erreur inférieure à ,,'„„ de millimètre, le déplacement
d'une surface liquide.
» On voit facilement les applications possibles de ce procédé : mesures
de volumes liquides par les vases jaugés; études par points des surfaces
capillaires; mesures de l'évaporation,
M L'application plus spéciale que j'avais en vue en étudiant celle ques-
loa'o )
tion était de construire un manomètre d'une extrême sensibilité qui permît
de mesurer la vitesse de faibles courants d'air, tels que ceux que la venti-
lation produit dans les galeries de mines. Un manomètre construit sur ce
principe et donnant le ,„'„„ de millimètre permet d'apprécier la vitesse de
l'air depuis lo centimètres par seconde, c'est-à-dire que sa sensibilité est
égale à celle des anémomètres à ailettes ordinaires.
» Une autre application de cet instrument, que j'étudie en ce moment,
est la mesure rapide de la densité des eaz. Deux tubes verticaux de i mètre
de long, remplis l'un d'air, l'autre d'un gaz différent, communiquent par
une extrémité avec l'air, par l'autre avec les branches du manomètre. La
dépression observée donnera la différence de poids des deux colonnes
gazeuses. On en déduira aisément la densité du gaz que l'on compare à
l'air.
M J'aurai l'houneur de soumettre prochainement à l'Académie le résultat
des expériences que je vais faire avec ce manomètre et l'instrument lui-
même. Quelques modifications nécessaires dans les détails de la con-
struction m'empêchent de le mettre dés aujourd'hui sous les yeux de
l'Académie. »
M. Ch. Gros adresse une Note sur la classification des couleurs et sur
les moyens de les reproduire par la photographie.
(Commissaires : MM. Desains, Cornu ).
M. J. Girard adresse une Note accompagnée d'une photographie rela-
tive à un amas de pierres observé sur les côtes de la Manche, près de
Beaumont-Hague.
(Renvoi à l'examen de M. Daubrée).
MM. CuAMEREAu, H. DupcY, JuNCA, Rabourdin, Teste-Lebeau adressent
diverses Communications relatives au Phylloxéra.
( Renvoi à la Commission du Phylloxéra).
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, un Ouvrage intitulé : « Explication de laCarte géologique
( ">^7 )
de la France, t. IV, Atlas, i'* Partie : Fossiles principaux des terrains,
par M. E. Dayle; 2" Partie : Végétaux fossiles des terrains houillers, par
M. R. Zeiller ». (Cet ouvrage est présenté par M. Daubrée.)
Le Comité d'Iïeilbronn pour l'érection d'un monument à la mémoire
du D"" Jiilius Robert Mayer, Correspondant de l'Académie, s'adresse aux
savants français qui voudraient contribuer à cet hommage rendu à l'illustre
fondateur de la Théorie mécanique de la chaleur.
M. Ch. Louy prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les
candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Minéralogie, par
le décès de M. Delafosse.
(Renvoi à la Section de Minéralogie).
M. A. Gaudry prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les
candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Minéralogie, par le
décès de M. Delafosse.
(Renvoi à la Section de Minéralogie).
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sii7' la détermination des racines imaginaires des
équations algébriques. Note de M. J. Farkas. (Extrait d'une Lettre commu-
niquée par M. Yvon Villarceau.)
« Dans une première Note ('), j'ai examiné le cas où sin^^o (cas II de
votre Mémoire) ('), c'est-à-dire où toutes les racines de l'équation à ré-
soudre sont imaginaires (').
» Dans cette deuxième Note, je me propose d'analyser la question en
général.
» Pour les valeurs de (5, tirées de l'équation
(wo+ W| -f- W2+ • • • + ^hn) [ Wo — OJ, + W, — . . . + (— I )'"«,„] — O,
on a naturellement sin(5 = o; par conséquent, les racines de l'équation
(') Comptes rendus, séance tUi 18 novembre 1878.
[') Comptes rendus, séance du 10 juin 1878.
(') Dans ma première Note, § III, au lieu de r doit se trouver m.
( t028 )
De = o satisfont simultanément aux deux équations (5) et (6). Su[)posons
que
soit une racine de l'équation D^ = o, et qu'à cette valeur de p réponde
nous aurons
P'[cos(hi -/)5 + s - r sin(/72- t)S] = e"' *+^'-');e«-'[cosfa - j-S) + y'- r sin(i< - ,S)] J',
p'[cos{m - if)5 - s ^Tsin(m - fS] = e-""'*^?vCT; ;e"**[cos(K + [i] + v^sin(a + ^)]î'.
Alors
/ == 0, I, . . ., ;;i
(7) ^'^^^l^- "y «>«-[:cos(a-r^) + v'-'sin(.-,^)];' = o,
/ = O, r, . . //i
: 8 ) i^Hl^^i :=. y a, ; e«-* [cos (a 4- ,S ) + S ^ sin ( a + fî j] ; = o.
Supposons que
p/,(cosô/,+ V — isinS^), p>,{cos$k-^ \ — i siii5/,)
soient deux racines quelconques de l'équation (i); en conséquence des
équations (7) et (8), il faut que l'on ait
— 0/,
\pApf., (/. — —
puis
enfin
p- = c- «+'V-0 — pi^ (cos5/, + V'— I sin5/,; O/, (cosôy^ 4- v — i sin 5^) :
ce qui démontre que les valeurs de p- tirées de l'équation D,. = o sont les
combinaisons du second degré des racines de l'équation (ij. Le nombre
de ces combinaisons est — ^ • Aussi, 1 équation De = o a justement
racines en rr . A cause de la relation qui existe entre D^ et D„
{ 1029 )
les carrés des racines de l'équation D^ = o sont les combinaisons du second
degré, sans répétition, des racines de l'équation (i). Le nombre de ces
... ni hn — il .., .1-1 • »!
combniaisons est > ou précisément celui des racines en p" de
l'équation Dj, = o. On en conclut que, si l'équation (i) n'a que des racines
imaginaires ou, au plus, une racine réelle, les racines réelles et positives de
l'équation Dj ^= o sont les modules des racines imaginaires de l'équa-
tion (i). Si l'équation (i) a deux racines réelles différentes et de même
signe, une certaine racine positive en p- de l'équation D^ = o ne fournit
ni nu module des racines imaginaires, ni les racines réelles de l'équa-
tion (i), tandis que les autres racines positives donnent les modules cher-
chés, etc.
Exemple :
Racines :
lo + 7 jr — 5.r^ — x'* -f- x''
, I 2 _, t. .10
2.
D, = p'- -f- bp'" — i^p' — iSqp" — ijop'' H- 5oop- -T- looo = o.
Valeurs de p^ :
5,2, — (a + v'-O, -(2--V-'); — 2(2 + V-^): -2(2— V^)-"
MÉCANIQUE CÉLESTK. — Sur la théorie des perltirbalions des comètes.
Mémoire de M. E. Mathieu. (Extrait par l'auteur.)
« Afin de perfectionner la théorie des perturbations des comètes, je me
suis proposé de trouver des séries qui expriment le rayon vecteur r, l'ano-
malie vrai $ et le temps t au moyen d'une même variable et qui, lorsque
l'excentricité est très-voisine de l'unité, soient très-convergentes dans
toute l'étendue de l'orbite. De plus, de même que les formules con-
nues pour les développements de /• et <I> dans la théorie des planètes
sont très-commodes pour étudier le mouvement dans des orbites presque
circulaires, il faut que les formules cherchées soient appropriées au calcul
des perturbations d'un corps qui se meut dans une orbite extrêmement
allongée.
» Soient a le demi-grand axe de l'orbite d'une comète, p un demi-para-
C. R., 1S7S, -i- Si-mesm. (T. LXWVli, I\o 2G. I 36
• ( io3o )
mètre et c la distance de son périhélie au Soleil. Cette orbite étant sup-
posée très-excentrique, c sera donné au moyen de a, et p par la série
tres-convergente
P
2
II
8«
5/?'
» Désignons par — t le temps de passage de la comète au périhélie, par n
sa vitesse angulaire moj'enne et par 11 une variable auxiliaire qui, dans
toute l'étendue de l'orbite, varie depuis — \j2a — 2c jusqu'à -!- y'2«-
J'exprime r, t, <I> par les formules suivantes :
2C.
/• = ir -1- c,
1.3 P3
, , , , 2 / I / I P, 1.3:
n y 9.11 — c \ Q. la — c i.!^ [7.a
1.3 P,
.3.5 P,
<I> = 2 arc tane: -^
\<^ / I
iJ^"-
-cy 2.4.6 ;2n — c}
1.3.5 p.
Je ' la — c \^2 " ■ 2.4 (art — C] 2.4.6 [an — c-
Pq, p,, Po, . . . étant des polynômes entiers donnés par la formule
i/o
c]' du.
» Les séries qui précèdent peuvent facilement être ordonnées par rapport
aux puissances de c qui se trouvent dans Pq, P,, . . . , et il en résulte des
formules qui peuvent être considérées comme résolvant le problème de
Kepler pour les comètes.
» Les- formules de perturbations ne renferment l'angle <I' que par les
expressions 7'sin$, rcos$ et leurs dérivées par rapport à a,p\ ce sont
donc ces expressions plutôt que celles de l'angle <I> qu'il importe de déter-
miner; elles sont aussi plus faciles à former et elles sont les suivantes :
y/ap
irsin$ =
/•cos<î'
c
a
C,
ll\l-
«'
1 c
7^ I I
2 fl V 2n
( io3i )
où l'on aura à développer les puissances de i -■> suivant la formule du
binôme. Toutefois, ces développements seront peu convergents dans l'ex-
trémité de la partie supérieure de l'orbite; mais, des formules [a) et [b],
on peut facilement en déduire d'autres également entières et qui sont ex-
trêmement convergentes à cette extrémité. Au reste, il pourra être conve-
nable dans la pratique de remplacer, au moyen de l'interpolation, les
puissances de i par des polynômes entiers d'un nombre limité de
n
la
termes.
» Ainsi — étant en général une très-petite quantité(elleest,par exemple,
environ égale à ^ pour la comète de Halley),i et r sin<ï> pourront être expri-
més par des séries entières par rapport à la variable et très-convergentes.
)) En partant de ces idées, je m'attache à représenter l'inverse du cube
de la distance de la comète à la planète perturbatrice, par une série en-
tière en u; puis je calcule les différentielles des éléments de la comète, qui
peuvent être également exprimés par des séries entières en u, en sorte que
les intégrations peuvent se faire sans aucune difficulté. »
ASTRONOMIE PHYSlQUlî. — Résultais des observations solaires faites pendant
le troisième trimestre de 1878. Note de M. Tacchini.
« Pour faire suite à ma Note insérée dans le n** 6 des Comptes rendus, j'ai
l'honneur de communiquer à l'Académie les résultats des observations so-
laires que j'ai pu faire pendant le troisième trimestre de 1878. Le nombre
des jours d'observation a été de 66 pour les taches, facules et granulations,
de 3o pour la chromosphère et les protubérances, de 22 pour l'examen
des raies b et i474 ^- Pour les taches, mes observations donnent :
rRÉQUEN'CE
des jours
des taches. sans taches. des groupes.
1878. 3" trimestre 0,22 o>9o 0,07
1) En comparant ces nombres avec ceux des précédents trimestres, il faut
conclure que le calme à la surface du Soleil s'est augmenté dans la dernière
période, de manière que, sur 100 joiu'S d'observation, 90 figurent sans taches
ni trous, tandis qu'en 1877 ce nombre était seulement de [\o. Il est donc
probable que le minimum des taches solaires passera en 1879.
1:36..
( io32 ]
)) Les facules mêmes oui été très-peu nombreuses et faibles; mais je nie
suis aperçu que vers le pôle nord on avait souvent l'occasion de noter des
facules assez brillâmes; j'ai calculé alors, d'après les angles de position
des facules, les latitudes héliocentriques correspondantes comme pour les
protubérances, et j'ai trouvé que la fréquence par zones est la suivante :
l'acules. l'rotuljéiances.
Entre H- 90 et + 'jo 22 1
+ 70 -f- 5o 4 3
-H 5o + 3o 3 ao
+ 3o +10 i5 1 5
+ 10 o i3 8
o ^10 II 7
— 10 — 3o 9 5
— 3o — 5o 1 20
— 5o — 'jo 4 •
— 7" -90 2 '
)) On voit que, dans les zones du maximum de fréquence des protubé-
rances, il y a un minimum pour les facules; le maximum pour les facules
est compris dans chaque hémisphère entre zéro et 3o degrés, et pour les
protubérances entre 3o et 5o degrés; les protubérances figurent ime seule
fois dans les parallèles de 70 à 90 degrés, tandis que les facules présentent
des maxima aux régions polaires, et notamment au pôle boréal, oi'i la
chromosphère était plus marquée. Un autre fait caractéristique, et qui se
rattache au précédent, est la différence de distribution des protubérances
aux époques du minimum et du maximum des taches. En comparant les
observations du troisième trimestre 1878 avec celles du troisième tri-
mestre 1871, je trouve que, en 1871, une grande zone entre -f- 5o° et
— 5o° correspond au maximum de fréquence des protubérances, presque
uniformément distribuées dans cette zone; en outre, il y a deux minima
entre 5o et 70 degrés, et deux autres maxima près des pôles; en 1878,
nous avons seulement deux maxima entre 3o et /jo degrés, et deux minima
très-accentués de 60 à 90 degrés dans chaque hémisphère. Relativement
aux zones de 10 degrés, le maximum diurne des protubérances tombe
dans riiémisphère austral, en 1871, entre 20 et 3o degrés, et dans l'hé-
misphère boréal, en 1878, entre 3o et 4o degrés; mais, en 1871 comme
on 1878, le pins grand nombre des protubérances se rencontre dans l'hé-
misphère boréal, qui s'est maintenu toujours le plus actif.
>' Les différences k — ù sont plus grandes que dans le trimestre précé-
( io33 )
dent; on a, par conséquent, une nouvelle preuve qu'en allant vers le nii-
niiruin des taches solaires cette différence augmente toujours; et la i^']/\h,
ainsi que les b, s'est montrée presque toujours faible. Pas d'éruptions
inélalliques ni de spectres élémentaires; la chromosphère mèuie était très-
peu brillante; au contraire, les granulations étaient très-distinctes, et
même, pour les taches et trous voilés et les petites facules, on pourrait
répéter ici ce que nous avons dit dans la Note précédente. »
THERMODYNAMIQUE. — Sur un nouveau ihermogvaphe et sur une méthode
générale d'intégration d'une fonction numérique quelconque. Note de
MM. R. PicTET et Celi-euier.
« La mesure des températures ne repose actuellement que sur la mesure
des changements de volume, soit la dilatation des corps. Or, tant que le
mot température n'aura pas été défini physiquement d'une manière pré-
cise, celte méthode expérimentale ne repose que sur un postulat scienti-
fique.
» Le second principe mécanique delà chaleur établit une relation entre
une quantité de travail exprimée en kilogrammètres et la différence des
températures entre lesquelles le cycle s'accomplit. On peut donc considé-
rer le second principe comme une définition de la température. En effet,
si l'on connaît le travail fourni par un cycle et une des deux tempéra-
tures prise comme base, l'autre température sera déterminée par l'équation
dynamique.
M Le changement d'état des liquides en vapeur et les tensions maxima
des vapenrs permettent d'établir des cycles absolument réversibles et nu-
mériquement connus dans tons leurs éléments. C'est sur ce principe que
nous avons établi la mensuration rationnelle des températures vraies.
» Un liquide volatil émet des vapeurs sous des tensions variables sui-
vant les températures; la variation des tensions et des températures est
donnée par la variation du travail que peuvent effectuer ces vapeurs entre
les limites des tensions mesurées. Ainsi, connaissant la tension d'une va-
peur, on détermine a priori la température correspondante.
» La formule générale que fournit l'Analyse mathématique appliquée à
ce cycle s'exprime ainsi :
,// _ [)/ -f- ( C — Iv ) (<' — f)l43 1 X f,9Ç)3S-x o.r;i [t' — t)
/; ~ io333[(374 -+-;')■'— (274 -)-<')(«' — 0]
( loV, )
)) Voici la signification ties lettres :
t' est une température arbitraire prise comme base de Ja mesure des tem-
pératures : ébullition de l'eau, du soufre, etc. ;
t est la température variable que l'on veut déterminer ;
/', la clialeur totale de volatilisation à la température t' d'un liquide quel-
conque ;
p\ la tensioH des vapeurs à t' \
p, la tension des vapeurs à i° ;
C, la clialeur spécifique du liquide ;
K, la chaleur spécifique des vapeurs;
5, la densité des vapeurs exprimée par la loi des covolumes;
43 1, équivalent mécanique de la chaleur;
g^i, coefficient provenant de l'adoption de l'échelle cenfigrade;
10 333, pression atmosphérique sur i mètre carré.
» Au moyen de cette formule on détermine les températures avec un
liquide quelconque.
» Si on l'applique à Vacide sulfureux liquide, on arrive à mesurer les
températures comprises entre — aS" et + 40° avec une grande exac-
titude. Il suffit de mesurer les tensions des vapeurs de l'acide sulfureux au
moyen de colonnes de mercure. Les dénivellations entre ces limites sont de
4'", 25. Le ~-^ de degré est sensible dans ces instruments.
» Appliquant cette méthode à l'enregisfrement des températures dans
les stations météorologiques, nous avons établi un dispositif automatique
qui trace la courbe des températures sur un papier mobile.
)) Pour amener tous les degrés à être égaux, nous avons dû introduire
une courbe de correction qui donne au crayon enregistreur un mouve-
ment uniforme. C'est l'étude de cette courbe qui nous a amenés à une mé-
thode générale d'intégration d'une fonction numérique rjuetconque.
» Si l'on considère deux courbes quelconques reliées entre elles par un
fil tangent et inextensible, on aura ce que nous appelons un système de
courbes solidaires. Chacune de ces courbes ne peut que tourner autour d'un
axe fixe.
)) Si l'on établit la relation qui existe entre les équations de ces courbes
et les angles de rotation de chacune d'elles, on trouve un théorème fonda-
mental qui lie les valeurs des intégrales de ces fonctions entre deux limites
données par les angles de rotation.
» La discussion dece problème permet d'obtenir aisément une méthode
d'intégration d'une fonction numérique quelconque. 11 snffit de se servir
( io35 )
comme iiUeimédiaire d'une fonction inlérjrable ; l'aiUre fonction correspon-
dante à l'autre courbe sera intégrée par le mouvement du fil qui relie les
courbes solidaires.
» L'étude complète de ce problème de Cinématique permet la résolution
numérique d'une foule de problèmes où le Calcul intégral est complètement
en défaut. En étendant les propriétés des courbes solidaires à un système
complexe de ces courbes, on arrive à la machine à calcul universelle, capable
de donner instantanément les valeurs numériques de fonctions multiples
de plusieurs variables. »
PHYSIQUE. — Rotation magnétique du plan de polarisation de la lumière sous
l'influence de la Terre. Note de M. Henri Becquerel.
«Dans les Comptes rendus de la dernière séance de l'Académie (') se trouve
ime Note de M. Joubert, relative à certains phénomènes de polarisation ro-
tatoire magnétique. M. Joiibert termine celte Note en décrivant une expé-
rience qui est la reproduction identique de l'expériencedont j'ai eu l'honneur
de présenter les résultats à l'Académie, le 29 avril 1878 (^), en montrant
comment on peut mesurer la rotation du plan de polarisation de la lumière
sous l'influence du magnétisme terrestre, et arriver ainsi par un moyen op-
tique à la mesure de la constante magnétique du globe. Je suis étonné que
M. Jonbert n'ait pas rappelé cette expérience. M. Joubert emploie, comme
je l'ai fait, un tube de 5o centimètres rempli de sulfure de carbone, et je
vois avec plaisir qu'il a été conduit à des nombres très-voisins de ceux que
j'avais observés. Depuis cette époque, j'ai fait construire un appareil de
grandes dimensions, permettant d'obtenir des rotations beaucoup plus
considérables; j'espère pouvoir prochainement rendre compte de ces ex-
périences à l'Académie. Je n'avais, du reste, publié la Note du 29 avril
dernier que pour prendre date et avoir le temps nécessaire pour traiter
ce sujet important avec tous les développements qu'il comporte. »
(') Comptes rendus, t. LXXXVII, p. 984.
(M Comptes rendus, t. LXXXVI, p. lo^S.
( io36 )
PHYSIQUE. — Sur un phénomène nouveau d'étectiicité statique. Note
de M. DuTEK, présentée par M. Jamin.
« Pour expliquer les changements apparents de volume qu'on observe
pendant l'électrisation d'une bouteille de Leyde remplie d'un liquide,
M. Govi admet que c'est le liquide intérieur qui se comprime et non pas le
verre qui se dilate, et il cite une expérience qui serait favorable à son opi-
nion et contraire à la mienne si elle était exacte, à savoir, que tout effet
disparaît si la bouteille est remplie de mercure, ce qui tient, suivant lui, à
la petite compressibilité de ce métal.
» Dans ma première Note, j'ai montré par une expérience décisive que
ce n'est pas le liquide, mais l'enveloppe de verre qui éprouve un change-
ment de volume, et, dans une seconde Communication, j'ai fait voir, comme
il était facile de le prévoir, qu'en diminuant l'épaisseur du verre sans tou-
cher au liquide l'effet observé augmente considérablement et se trouve
en raison inverse du carré de son épaisseur. On ne peut donc conserver
aucun doute sur la justesse de mon interprétation et sur l'inexactitude de
celle de M. Govi. Cependant, comme l'expérience de ce physicien sur le
mercure pouvait encore laisser quelques doutes, je l'ai reprise avec le |)lus
grand soin. Je prends un ballon de verre mince dont le col se termine par
un tube thermométiique qui lui est soudé, je le remplis de mercure avec
toutes les précautions usitées dans la construction des thermomètres et je
colle sur sa surface extérieure une feuille d'étain; je charge la bouteille de
Leyde ainsi formée, et j'observe aussitôt une contraction de mercure égale
à celle qu'on obtient quand on le remplace par un liquide quelconque.
» Il est probable que, si M. Govi n'a pas obtenu de résultat avec le mer-
cure, c'est que ce liquide n'était pas en contact intime avec le verre et
qu'il restait des bulles d'air entre le liquide et la paroi; c'est ce qui arrive
toujours quand on ne prend pas les précautions nécessaires pour les
chasser. »
MÉTÉOROLOGIE. — Sur quatre époques sincjuHères de la marche annuelle
des éléments uK'téorologiques. Note de iM. D. Ragoxa.
w 11 y a dans le courant de l'année quatre époques remarquables,
placées deux à deux à six mois de distance, qui jouissent de la propriété
( io37 )
que les élémenls météorologiques correspondants reproduisent en moyenne
dans chaque couple la valeur moyenne annuelle.
» Pour étudier exactement les relations de ces quatre époques, dans les
différents éléments météorologiques, j'ai discuté douze années d'observa-
tions exécutées avec les plus grands soins et avec d'excellents appareils,
et j'ai dressé les Tables des valeurs normales pour chaque jour de l'année.
» La température, la pression atmosphérique, l'humidité absolue (ten-
sion de la vapeur), l'humidité relative (fraction de saturation) et la vitesse
du vent se classent, pour ce qui regarde les époques dont nous parlons,
sous trois systèmes.
Le premier est celui de la température et de l'humidité relative.
Température moyenne de Modène : li",^"].
24 janvier i ,;6 aS avril i5,o8
25 juillet 25,17 25 octobre ' ■ , 76
Moyenne i3,4t> Moyenne .... 13,42
Humidité ?vlatii'e moyenne de Modène : 70,22.
23 janvier 83 ,6(î 24 avril 64,02
24 juillet 56,78 24 of'o'^''s 76,52
Moyenne 70,22 Moyenne 70,27
» On a pris les dates en nombres ronds. En tenant compte des fractions
du jour et des variations correspondantes des éléments météorologiques,
on obtient une moyenne égale, jusqu'aux centièmes, à la moyenne an-
nuelle. Donc, pour la température et pour la fraction de saturation, les
quatre époques sont presque les mêmes.
Le second système est celui de la pression atmosphérique et de la vitesse
kilométrique horaire du vent. Pour ces deux derniers éléments, on a ;
Pression atmosphérique moyenne de Modène : 756'"'", 17.
mm _ mm
19 février 756,35 21 mai .... 756,42
20 août 755,95 19 novembre 755,92
Moyenne 756, i5 Moyenne.... 756,17
Vitesse du vent moyenne de Modène : 8'"",4i-
km hm
23 février 8,69 26 mai 8>97
25 août 8,11 24 novembre 7,83
Moyenne 8,40 Moyenne 1^)4°
» Le troisième système est celui de l'humidité absolue. La valeur
moyenne de cet élément est, à Modène, 8™™, 5o.
CR., 1878, 1' Semestre. {T. LWWW, N" 2C.) iSy
( io38 )
mm mm
23 mars . . 6, lo ?.3 juin. la ,3o
11 septembre io,88 22 décembre 4-72
Moyenne S>49 Moyenne 8,5i
)> On voit que les quatre époques singulières dont nous parlons sont
liées, pour tons les éléments météorologiques, aux dates des solstices et
des équinoxes. Dans le premier système (température et fraction de satu-
ration) il y a presque un mois de retard, dans le second système (pression
atmosphérique et vitesse du vent) presque un mois d'avance, et dans le
troisième système (tension de la vapeur) il y a presque coïncidence.
« De ce que nous venons d'exposer, on déduit que, en calculant les
observations par la formule périodique de Bessel, les valeurs angulaires
de second terme pour la pression atmosphérique et la vitesse du vent
doivent différer à peu près de i8o degrés, et de la même quantité, à peu
près, celles de la température et de la fraction de saturation. En calculant
les tormules, j'ai obtenu :
Valeur angulaire
du second terme.
Pression atmosphérique 82,56
Vitesse du vent . 253,45
Température 3i3,52
Fraction de saturation 1 35,46
)) La différence entre les valeurs angulaires de la pression atmosphé-
rique et de la vitesse du vent est de T7o''49'- La moitié (parce qu'il s'agit
du second terme) 4° 35', 5 de la différence entre i8o degrés et 170° 49',
divisée par |g-°, donne 4^6(), qui sont les 5 jours que nous avons trouvés
entre les époques de la pression atmosphérique et de la vitesse du vent.
La différence entre les valeurs angulaires de la température et de la frac-
tion de saturation est de i78''6'. La moitié 57', o de la différence entre
180 degrés et 178° 6', divisée par ||-2^, donne 0^,96 : c'est le jour que nous
avons retrouvé entre les époques de la température et de l'humidité relative.
» Ces relations changent d'une latitude à l'autre. Mais il est remarquable
qu'à Genève se vérifie encore la coïncidence des quatre époques pour la
tension de la vapeur avec les dates des solstices et des équinoxes. De la
Table de l'excellent Ouvrage de M. Planfamour, Nouvelles éludes sur le
climat de Genève {p. 198-201), ou déduit pour l'humidilé absolue :
mm
23 mars 4 '^7 -^ juin 10, 1 3
22 septembre 9-3o 22 décembre 4'07
Moyenne 7 ,08 Moyenne.... 7,'0
» Ce sont les mêmes époques qu'à Modène.
( io39 )
» De la même Table de M. Plantamoiir on déduit :
Baromètre.
mm tum
8 mars 'j25,58 4 j"ii 726,42
3 septembre 727,72 4 décembre 726,86
Moyenne 726,65 Moyenne 726,64
Température de l'air.
o o
ig janvier — o, i8 ao août 9^4^
20 juillet 18,89 19 octobre 9)^9
Moyenne... . . 9i35 Moyenne 9>36
Fraction de saturation.
3i janvier 84,6 2 mai 6g, 5
2 août 68,2 V novembre 83,4
Moyenne y6)4 Moyenne 76>4
» La différence avec les dates de Modène est pour le baromètre 14 jours
après, pour la température 5 jours en anticipation, et pour la fraction de
saturation 8 jours eu retard. »
CHIMIE. — Préparation du cobnhocyanure de potassium et de quelques dérivés.
Note de JNI. A. Descamps. (Extrait par l'auteur.)
« Grâce aux froids continuels que nous possédons à Nancy, j'ai réussi
à préparer le cobaltocyanure de potassium en cristaux d'un bleu améthyste
Irès-foncé.
» Lorsqu'on verse une solution froide de cyanure de potassium dans du
clilorure de cobalt, on obtient un précipité brun rougeâtre de cyanure
cobalteux. Il faut avoir soin de ne pas dépasser la limite de la décompo-
sition. Ce précipité, maintenu à zéro, lavé avec soin à l'eau, est dissous
dans un faible excès de solution à zéro de cyanure de potassium; la li-
queur, étendue d'alcool, abandonne le lendemain des paillettes cristal-
lines d'un bleu améthyste très-foncé. Recueillies et lavées à l'alcool pour
enlever l'excès de KCy, elles sont conservées dans l'alcool à 93 degrés.
Ce sel est très-altérable; il devient bientôt rouge. Mêlé à une grande
quantité d'eau, il donne presque instantanément le cobaltocyanure.
Dissous dans peu d'eau, il est très-sol uble; la solution est rouge très-
foncé et peut servir à produire quelques réactions.
137..
( io4o )
w Avec l'acétate de plomb, on obtient un précipité de cobaltocyanure
de plomb jaune orangé qui, lavé, se conserve et se dessèche, et me per-
mettra probablement d'analyser ce sel.
» Avec le chlorure de cobalt, j'obtiens un précipité vert très-foncé, bien
que mes liqueurs ne contiennent pas trace de nickel. Ce sel est le cobalto-
cyanure de cobalt et de potassium. Dissous dans le cyanure de potassium,
il reproduit aussitôt le cobaltocyanure. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Action de la Iriinélh/lamine sur le sulfure de carbone.
Note de M. A. Blev\ard.
« M. Camille Vincent ayant mis à ma disposition quelques kilogrammes
du chlorhydrate de triméthylamine qu'il obtient, par la calcinalion en vase
clos, des vinasses de mélasses de betteraves, j'ai étudié quelques combinai-
sons delà triméthylamine. Ce chlorhydrate de triméthylamine est souillé
par du chlorure de fer et de faibles quantités de chlorhydrate d'ammo-
niaque. En le décomposant par la lessive de soude et recueillant les pro-
duits gazeux dans l'acide chlorhydrique pur, on obtient une solution qui
laisse d'abord cristalliser le chlorhydrate d'anunoniaque. En traitant la
nouvelle liqueur par la soude, on obtient la triméthylamine pure. Cette
triméthylamine bout entre g et lo degrés; sa densité à zéro est 0,673.
» Triméthylamine et sulfure de carbone. — En versant goutte à goutte du
sulfure de carbone sur la triméthylamine maintenue liquide à zéro, il se
manifeste une violente réaction ; une partie de la matière est projetée hors
du tube, en même temps que ses parois se tapissent de cristaux mélangés
avec une matière jaunâtre et fétide. On obtient le même composé en faisant
arriver un courant de triméthylamine dans du sulfure de carbone refroidi.
A cause de la température élevée produite par la réaction, la matière
formée se décortipose eu partie et abandonne du soufre. Ou purifie ce
corps en le lavant avec du sulfure de carbone, qui ne dissout que le
soufre.
» On prépare facilement le même composé en faisant passer le courant
de triméthylamine à travers un mélange de sulfure de carbone et d'alcool.
L'alcool dissout le produit à mesure qu'il se forme. On arrête le courant
gazeux lorsqu'une baguette de verre, plongée dans le liquide et retirée, se
couvre immédiatement de cristaux. On abandonne la dissolution à elle-
même dans un vase ouvert, et des cristaux se déposent.
( io4i )
» Si l'on opère avec un mélange à volumes égaux d'alcool et de sulfure
de carbone, on a des aiguilles fines et blanches. Si la liqueur contient un
grand excès d'alcool, les cristaux sont volumineux, incolores et très-nets.
On peut obtenir des passages entre ces deux modes de cristallisation. Tous
ces cristaux appartiennent au système orlhorhombique, et donnent à
l'analyse les mêmes résultats.
» Ce composé résulte de l'union de i équivalent de triméthylamine
avec I équivalent de sulfure de carbone.
Az(C^H')M- C''S*= Az(CMl^)'C=S'.
C'est un sulfocarbamate de triméthylamine.
» Ce corps fond vers 123 degrés. Il est soluble dans l'alcool étendu, le
chloroforme, à peine soluble dans l'alcool absolu, le sulfure de carbone,
l'éther, la benzine. L'eau le dissout assez difficilement en donnant lieu à
un dépôt laiteux. Il se dissocie à la température ordinaire. Sa dissociation
augmente rapidement avec la température; vers 100 degrés, il se produit
un courant abondant de gaz et le sulfure de carbone se condense. Les
cristaux incolores doivent être gardés à l'abri de l'air, sinon ils se recou-
vrent d'une pellicule jaunâtre et deviennent opaques.
» Le sulfocarbamate de triméthylamine s'unit aux acides minéraux. Les
acides concentrés le détruisent; la triméthylamine s'unit à l'acide et le
sulfure de carbone reste libre. Les acides étendus forment un précipité
blanc caillebotlé, qui se dissout bientôt dans la liqueur. Les alcalis, tels
que la potasse, la soude, etc., le décomposent et mettent la triméthylamine
en liberté. Un grand nombre de sels, le ^bichlorure de mercure, par
exemple, s'unissent à ce corps équivalent à équivalent. Le chlore, le
brome forment également des combinaisons.
» J'ai obtenu quelques combinaisons avec les acides minéraux.
» 1° Acide cidorhydrique. — En faisant dissoudre i équivalent de sulfo-
carbamate de triméthylamine dans i équivalent d'acide chlorhydrique
étendu, on obtient une liqueur neutre. Le sel obtenu a pour compo-
sition
Az(C^H')'C^S* + HCl = Az(C='H')'C=S'', H Cl.
En ajoutant i équivalent d'acide chlorhydrique, on obtient une nouvelle
combinaison :
aAz(C^H^)»C2S'H-3HCl = 2Az(CMP)»C-S'', 3HCI.
f 1042 )
» 1° Acide sulfuriijue et acide azotique. — Ces acides agissent comme
l'acide chlorhydrique.
» 3° Acide pkosphorique ordinaire. — Cet acide donne lieu au composé
2 Az (C^H')'C=S' + PhO% 3HO = 2Az(C'H')'C^S%PhO% 3H0.
» Les réactions du sulfocarbamate de triméthylamine rapprochent ce
corps des urées ('). »
ZOOLOGIE. — Sur la fonction chromatique chez le Poulpe. Note
de M. L. Fredericq, présentée par M. de Lacaze-Duthiers.
« Les changements de coloration que présente la peau du Poulpe ne
correspondent généralement pas à des faits de mimétisme: ils doivent
phitôt être rapprochés des changements que produisent les vasomoleurs
du visage humain. Ils expriment les diverses émotions, surtout la colère
ou la peur.
>) Il suffit de faire un mouvement brusque en face d'un Poulpe qui res-
pire paisiblement dans l'aquarium pour voir immédiatement une tache
noire se dessiner aux deux extrémités de la pupille, qui se dilate en même
temps. Le phénomène disparaît presque aussi vite qu'il est apparu. Si l'on
excite plus fortement l'animal, il entre dans une grande fureur; tout son
corps prend une teinte foncée, les papilles de son dos se hérissent. Ces
changements de coloration sont sous la dépendance du système nerveux
central. Il suffit de la section du nerf qui se rend aux muscles des chro-
matophores pour paralyser ces derniers, pour amener la phase passive de
retrait des chromatophores. Toute la partie de la peau innervée par le
nerf pâlit immédiatement et présente alors le minimum de coloration.
» L'excitation du bout périphérique du nerf coupé a précisément l'effet
contraire. Dans ce cas, tous les chromatophores qui se trouvent sous sa
dépendance sont amenés à l'état d'expansion, par suite de la contraction
des muscles radiés, et la partie correspondante de la plaie présente le
maximum de coloration. Grâce à leur situation superficielle et à leur dis-
tribution étendue, les nerfs palléaux se prêtent étonnamment bien à la
démonstration de ces faits.
{') Ce travail a élé fait au laboratoire de M. Berlheiot, au Collège de France.
( io43 )
» A l'état normal, les Ponlpes présentent généralement ime teinte d'in-
tensité moyenne: les mnscles dilatateurs de leurs chromatophores sont dans
un état de lonus, de demi-tension continuelle. Cet état de tonus fait place
au relâchement des muscles dès que l'on sectionne les nerfs : ceux-ci trans-
mettent donc continuellement à la périphérie une certaine somme d'influx
nerveux émanant des centres nerveux. Le centre physiologique de ces
mouvements des muscles des chromatophores réside dans la masse ner-
veuse sous-oesophagienne, car l'ahlation de la masse sus-œsophagienne
ne produit pas la décoloration de l'animal.
» La contractilité des muscles dilatateurs des chromatophores peut aussi
être mise en jeu autrement que par l'intermédiaire du système ner-
veux : ces muscles sont directement excitables. Il suffit d'irriter la peau
(après section des nerfs) par l'électricité, par la chaleur, par une goutte
d'acide, par un froissement mécanique, pour y provoquer l'apparition
d'une tache foncée.
» L'action d'une lumière très-vive a un effet tout opposé : elle fait pâlir
les portions de peau sur lesquelles elle agit.
» La phase colorée, foncée, représente donc l'état d'activité des mus-
cles des chromatophores. La phase de décoloration représente l'état
passif de retrait des chromatophores.
)) I,es résultats de ces expériences, faites dans le laboratoire de Zoologie
expérimentaledeM. le professeur de Lacaze-Dulhiers, à Roscoff, établissent
donc l'exactitude de la conception généralement admise de la structure
histologique du chromatophore, et plaident en faveur de la nature mus-
culaire des fibres radiées de ces éléments. »
PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur l'appareil excréteur du Solenophorus megalo-
cephalus. Note de M. J. Poiiuer, présentée par M. de Lacaze-Duthiers.
« Ayant eu à ma disposition des Solénophores qui n'avaient séjourné
que quelque temps dans l'alcool, et qui avaient été remis au laboratoire de
Malacologie du Muséum par MM. Latasie et Raphaël Blanchard, j'eus
l'idée de faire des injections de leur appareil excréteur.
» En examinant le résultat de mes injections, je vis qu'il ne concordait
nullement avec ce qui avait été publié jusqu'ici. En effet, on n'avait
signalé chez les Solénophores, et encore par comparaison avec les Bothryo-
céphales, que deux vaisseaux longitudinaux de chaque côté des anneaux.
( 1044 )
sans indiquer du reste les modes de communication de ces vaisseaux entre
eux.
» Or, j'ai pu m'assurer que, dans les Solénophores, comme chez les Du-
thiersies, il n'y a pas quatre, mais bien six vaisseaux longitudinaux.
» Les deux vaisseaux internes conimuniqiient seuls entre eux par des
canaux transversaux situés, comme chez tous les Cestodes, au commence-
ment de chaque anneau. M;ns ces vaisseaux, qui, à part les vaisseaux in-
ternes, ne présentent dans les anneaux aucune communication directe
entre eux, viennent former dans le scolex un réseau qui les réunit les uns
aux autres.
» Le vaisseau externe, arrivé dans le scolex, s'enfonce plus profondé-
ment en passant sous les deux autres, monte le long de la fente qui sépare
les deux bothridies, jusque vers l'extrémité du scolex; là, il se divise en
deux branches qui vont se ramifier dans chaque bothridie. Le vaisseau
médian, d'un calibre plus petit que celui des deux autres, passe au-dessus
du vaisseau externe et, vers la moitié de la longueur du scolex, se bifurque
en deux branches qui vont se réunir au réseau formé par les branches de
division du vaisseau externe.
» Quant au vaisseau interne, il se bifurque immédiatement après son
entrée dans la tête et forme un réseau à mailles très-larges qui se réunit au
réseau à mailles plus serrées provenant du vaisseau externe. Ces trois
paires de vaisseaux ne forment donc qu'un seul système,
M Outre ces vaisseaux, d'une grosseur assez grande, on trouve, à la sur-
face même du corps, un deuxième système de fins vaisseaux, que M. Blan-
chartl a signalé depuis longtemps déjà chez les T.xnias comme un appa-
reil circulatoire, et dont Gegenbauer, dans son Analomie comparée, nie
entièrement l'existence.
» Ces vaisseaux, très-délicats, forment, à la surface des anneaux et du
scolex, un fin réseau à mailles rectangulaires beaucoup plus serré chez
les Solénophores que chez lesT.xnias, chez qui les vaisseaux longitudinaux
de ce réseau sont en petit nombre, comme M. Blanchard l'a indiqué chez
le Tœnia solium et comme j'ai pu m'en assurer chez le T. crassicoUis du
chat.
» Ce réseau n'est interrompu qu'autour des orifices génitaux. Ce système
de vaisseaux, qui, d'après M. Blanchard, serait complètement isolé, commu-
nique'en réalité avec le sybtème précédent.
» En effet, dans la partie postérieure de chaque anneau, le vaisseau ex-
terne du premier système émet une branche se prolongeant jusqtj'au bord
( io45 )
de l'anneau et, là, envoie des ramifications se jetant dans les vaisseaux lon-
gitudinaux les plus externes du deuxième système. Les autres vaisseaux du
premier système n'ont aucune communication avec ces fins vaisseaux péri-
phériques; mais, comme ils se réunissent dans le scolex avec le vaisseau
externe, il s'ensuit que les deux systèmes communiquent et ne forment
qii'un seul appareil.
» Jjes fins vaisseaux périphériques communiquent par des vaisseaux très-
fins et très-courts avec les corpuscules calcaires répandus à la surface du
corps.
» L'appareil serait donc un appareil excréteur. Il pourrait peut-être
aussi servir d'organe d'absorption et de nutrition, les fins vaisseaux péri-
phériques conduisant les produits absorbés dans les grands vaisseaux,
qui les répartiraient dans les parties les plus profondes de l'organisme.
» Dans le genre Duthiei'sia, l'appareil, d'après mes injections, est iden-
tique à celui des Solénophores, les vaisseaux externes seuls étant rela-
tivement un peu plus petits. Je n'ai pu malheureusement me procin-er de
scolex et voir comment les différents vaisseaux y circulaient. Mais, dans le
Tœnia crassicolis du chat, j'ai pu m'assurer qu'il y avait de chaque côté des
anneaux deux gros vaisseaux, venant se jeter tous deux dans un même
cercle vasculaire situé entre la couronne de crochets et les ventouses.
» Les vaisseaux externes communiquent seuls avec le système des fins
vaisseaux périphériques. »
EMBRYOLOGIE. - Nouvelles recherches sur la suspension des phénomènes de la
vie dans l'embryon de la poule. Note de M. Daiîeste, présentée par
M. de Quatrefages.
« J'ai présenté à l'Académie, dans la séance du i8 mars, une Note sur
la suspension des phénomènes de la vie dans l'embryon de la poule.
» Ces expériences avaient été faites par une température de 8 à lo de-
grés. J'ai fait depuis de nouvelles expériences à des températures diffé-
rentes. Voici les résultats qu'elles m'ont donnés, résultats qui se sont
trouvés conformes à mes prévisions.
)) J'ai opéré de la même façon, en soumettant à l'expérience des œufs
couvés pendant trois jours. Dans ces conditions, le cœur est encore en
dehors de la paroi thoracique; l'oreillette est tantôt complètement relevée
en arrière du bulbe aortique; tantôt elle n'est qu'incomplètement relevée
C. R., 1S7S, 2» Semestre. (T. I.XXWII, N" 2G.) I 38
( io46 )
et se trouve encore au-dessous du bulbe. Ces inégalités de développement
du cœur sont un exemple manifeste de l'individualité des embryons, fait
sur lequel j'ai souvent appelé l'attention dans mes expériences tératogé-
niques.
» Dans une première série d'expériences, faites au mois d'août, j'ai con-
staté les résultats suivants. La température était de 20 degrés.
» Les œufs furent rais en incubation le 12 août et retirés de la cou-
veuse le I 5
» 16 août. — Permanence de la circulation, qui est seulement ralentie.
Les battements du cœur sont au nombre de lo par minute. Comme dans
la circulation languissante, si bien décrite par Spallanzani, il y a, au mo-
ment de la systole, un reflux très-manifeste du sang dans le système vei-
neux. Le cœur se vide complètement pendant la systole.
» i-j août. — Le cœur bat; il y a six pulsations par minute. La circula-
tion est arrêtée. Elle se rétablit sous l'influence de l'eau chaude. Le cœur
ne se vide pas complètement.
» 18, 19 août. — Mêmes faits.
» 20, 21, 22 août. — Trois pulsations par minute.
» 23 août. — Arrêt complet du cœur, en diastole. Réapparition des bat-
tements sous l'influence de l'eau chaude.
» 24 août. — Arrêt complet du cœur. Les battements ne reparaissent
pas sous l'influence de l'eau chaude.
» Ainsi, dans cette expérience, la circulation se faisait encore vingt-
quatre heures après la sortie des œufs de la couveuse; les battements du
cœur ont persisté pendant six jours; l'arrêt du cœur, avec reprise des
battements sous l'influence de l'eau chaude, ne s'est produit qu'au bout
de sept jours, et l'arrêt définitif qu'au bout de huit jours. Les œufs qui
restaient furent remis en incubation le 24; aucun d'eux ne se développa.
» Cette expérience montre que la vie peut persister, à une température
de 20 degrés, pendant sept jours écoulés depuis l'interruption de l'incu-
bation, mais avec un arrêt complet des phénomènes embryogéniques.
Elle nous explique comment les femelles d'oiseaux peuvent abandonner
leurs œufs pendant un temps plus ou moins long, pendant la saison
chaude, sans qu'ils en éprouvent d'autre inconvénient qu'un retard dans
révolution.
» Dans une autre expérience, faite au mois de septembre, par une tem-
pérature de 14 à i5 degrés, les battements du cœur se sont arrêtés plus tôt.
Les œufs furent mis en incubation le i8 et retirés le 21. Le 22, ta circula-
( io47 )
tion était arrêtée; le cœur battait trois fois par minute. Le 24, le cœur ne
battait plus qu'une fois par minute. Le a5 et le 26, l'arrêt du cœur était
complet; mais les battements reparaissaient sous l'influence de l'eau
chaude. Le 27 seulement, c'est-à-dire six jours après la cessation de l'in-
cubation, les battements ne reparaissaient plus sous l'influence de l'eau
chaude.
» J'ai voulu savoir ce qui se produirait sous l'influence d'une basse tem-
pérature], et je me suis servi, dans ce but, d'un appareil que m'a prêté
M. Tellier, ce qui m'a permis de soumettre mes œufs à l'influence d'une
température de 1 à 2 degrés.
» Les œufs furent mis en incubation le 8 octobre, à 10 heures du ma-
tin , puis sortis de la couveuse et placés dans l'appareil réfrigérant le
i I octobre, à 10 heures du matin. Ce même jour, à 2 heures, le cœur
était arrêté, mais les battements reprenaient sous l'influence de l'eau
chaude. Le 12 octobre, à 10 heures du matin, même état du cœur; à
2 heures, la reprise des battements sous l'influence de l'eau chaude était
très-peu marquée. Le i3 octobre, à 10 heures du matin, l'arrêt du cœur
était complet.
■» Un certain nombre d'œufs furent remis en incubation le 11, le 12 et
le i3. Ceux du i3 n'ont point recommencé à se développer.
» Mais les embryons des œufs remis dans la couveuse le 1 1 et le 12 ont
presque tous recommencé à se développer, et ils ont pour la plupart atteint
l'époque de l'éclosion. L'un d'eux avait même commencé à briser son œuf.
Ils auraient certainement éclos si la couveuse artificielle dans laquelle ils
étaient placés ne s'était éteinte, accident qui les a fait périr.
» Cette expérience prouve d'abord que l'arrêt du cœur, lorsqu'il n'est
pas définitif, n'est point un obstacle à la reprise des phénomènes embryo-
géniques, et aussi que cette reprise est d'autant plus certaine que la durée
de l'interruption de l'évolution a été moins longue, quel que soit d'ailleurs
le degré d'abaissement de la température extérieure.
» Tous ces faits sont parfaitement conformes à ceux que j'ai signalés
dans ma première Note.
» Je dois indiquer un fait intéressant au point de vue de l'histoire des
congestions sanguines. Lorsque la circulation est arrêtée et qu'il y a sta-
gnation dans les vaisseaux, les globules en occupent toute la capacité, tandis
que, lorsque le sang est en mouvement, on ne les observe que dans la partie
centrale du vaisseau. Je n'ai pas vu que le diamètre des vaisseaux fût sen-
siblement augmenté lorsque le sang avait cessé de se mouvoir. »
i38..
( io48 )
GÉOLOGIE. — Sur les terrains tertiahes de la Bretagne. Note
de M. G. Vassecr, présentée par M. Hébert.
« L'éocéne inférieur n'est pas connu dans cette région, mais le calcaire
grossier (éocène moyen, pars.) y est entièrement représenté. 11 faut rap-
porter à la base de son niveau inférieur les couches à Nummulites des îlots
delaBancheet du Four. Vient ensuite le calcaire à Échinides et à empreintes
de Fimbria lameUos'i, Crassalella gibbosnla, Jrca radis et Ostrea Jlabellula,
d'Arthon, de Machecoul et Noirmoutiers, de la Chapelle-des-Marais et des
Mortiers de Drefféac, que j'ai retrouvé dans la butte de Sullertaine, en
Vendée.
20 BOISGOUET
rs.o.
Nlreaa de la mer.
COUPE DE SAFFRE A BOIS GOUET,
Longueur 3300" Kchellcs : h ■
M Le niveau moyen est intimement lié au précédent ; il est caractérisé par
l'abondance des Foraminifères (miliolites, alvéolines et orbitolites). Il ren-
ferme peu de gros fossiles et affleure à Arlhon, à Saiiit-Gildas-des-Bois et
dans les marais de Drefféac. Il passe à sa partie supérieure aux sables
coquilliers de Campbon et de Bois-Gouët (n° 1), dont la faune pré-
sente une analogie frappante avec celle d'Hauteville, dans le Cotentin.
Récemment M. Dufour a essayé à tort de rapporter cet horizon à celui
des sables de Fontainebleau. J'y ai recueilli plus de deux cents espèces,
qui sont nouvelles pour la plupart ou caractéristiques du calcaire grossier
et des sables de Beauchanip [Fimbria lamellosa, Liicina Menardi, Caliptrœa,
trochiforinis, Cerilliium pentagonaliim , C. hexcKjnnum, C. tricarinalum, Avj-
tica Stiideri, Fiisus bulbifonnis, Roslellaria fnsiirella, Oliua Laumonliana, Cy-
prœa elegans, C/clostoma miimia.
» Le calcaire à cérites et les caillasses de Paris sont représentés à Camp-
bon par les calcaires des fours à chaux et à la Rivière par les calcaires à
Cerilliium tricarinalum. A Bois-Gouët ce sont des grès micacés à végétaux
et corbules (n°2) recouverts de marnes blanches et verdâtres (n° 3). Ce
{ io49 )
niveau lermiiie la série des couches que l'on peut attribuer à l'éocène
dans la Loire-Inférieure.
N.-E.
Rebelles. h=:^r^; ^— ^rs-oTô* '"" altilude.
Coupe de la Butte du Télégraphe (près Saffré). Coupe de la carrière Cazo, ii la Chausserie.
» M. Tournouër a signalé, en (808, la présence des sables de Fontaine-
bleau et du calcaire de Beauce à la Chausserie et à Lormandière, près de
Rennes, La base de ce dépôt est formée de calcaire argileux bleu à Natica
crassalina. C'est à cet horizon que se rapporte l'argile coquillière à Nalica
ciassatina, N, anguslata, Bayania semi-decussata signalée par M. Tournouër.
Puis vient la masse du calcaire à milioles, Archiacina armorica[' ) [cyclolhin)
et empreintes de Cerithium trocideare, C. conjunrlum, pétoncles, etc. (coupe
la Chausserie n° 1), que recouvrent les assises fluvio-marines (n°' 2-4) à
Limnea cornea et Potamides Lamanki. Ces dernières correspondent à la
base du calcaire de Beauce. Elles sont ravinées et perforées par les Pho-
lades au contact des faltms (n° 5) dont l'inclinaison des strates est bien
moindre, ce qui indique entre le miocène inférieur et le miocène moyen
une discordance de stratification.
» Le faciès méridional de la faune de Rennes a conduit M. Tournouër à
admettre l'existence d'une communication entre ce bassin et l'Atlaiilique,
par la vallée de la Vilaine et le bassin de Campbon à l'époque des sables
de Fontainebleau. La découverte que je viens de faire dans la Loire-
Inférieure de deux gisements nouveaux du même âge confirme celte asser-
tion. C'est à Saffré, près de Nantes, que j'ai reconnu (coupe de Saffré n" 5)
les calcaires à Archiacina annonça, Cerilliiiini plicaluin et C. trocideare, qui
ont ici le même faciès qu'à la Chausserie. Ils paraissent recouvrir directe-
ment le calcaire grossier supérieur. Toutefois, je n'ai pu en observer la
(') Le Cfclolina annonça il'Arch. devient le type du nouveau genre /i^/c/(/3c;>(a Municr-
Clialnias, voisin des Peneroplis.
( io5o )
base sur 3 on 4 mètres (n° 4), correspondant sans doute à l'horizon de
la Natica crassatina.
» On voit, à la partie supérieure des couches à Jrchiacina, des calcaires
concrétionnés [id., ï\° 6. — La Chênaie, n" 2), renfermant des Mollusques
marins et d'eau douce, puis un calcaire blanc, fin (n°7), à Ceiilliium
plicatuin et Potnmides Lamarcki, enfin une masse épaisse (ù/., n° 8. — La
Chênaie, n" 3) de calcaire travertin blanc à Limnea corne.a et bithynies,
surmonté de véritables meulières (n° 9) avec bithynies et bois silicifiés :
c'est le calcaire de Beauce proprement dit; il affleure au bourg et au ro-
cher de Saffré.
» Nous avons retrouvé à la Ville effondrée, près de Bréhain, les calcaires
à milioles, Arcliiacina, Cerilhium plicatum et C. trochleare qui corres-
pondent aux sables de Fontainebleau. Le miocène moyen n'était pas
connu dans le bassin de Campbon; je rapporte à ce niveau un horizon de
grès et sables ferrugineux que l'on observe en terrasse autour de la butte
du télégraphe (n°4), près de Saffré. Ils renferment quelques empreintes
de cérites, de turritelles, de mytiles et huîtres, ainsi que du bois silicifié, et
passent à leur partie supérieure à un poudingue (n" 5) quartzeux dont les
éléments ont été arrachés aux schistes anciens (u° 1) qui constituent le
centre de la butte.
)) Il faut signaler encore un nouveau gisement de miocène supérieur
qui affleure dans les prairies de Séverac. Il est formé, comme au Loroux-
Botlereaux, par une argile jaune, à cailloux roulés, renfermant de grandes
térébratules, des huîtres, des turritelles, etc.
« Les conclusions de ce travail montrent que le bassin du Cotentin,
comme celui de Campbon, dépendait de l'Atlantique, et qu'à l'époque des
sables de Fontainebleau la mer, pénétrant plus avant dans la Loire-Infé-
rieure, a gagné Rennes par la vallée de la Vilaine.
» Mais il n'y avait pas communication directe de là au bassin du Co-
tentin. Ce dernier, séparé peut-être du bassin de Paris par un isthme
reliant l'Angleterre à la France, communiquait par l'entrée de la Manche
avec l'Atlantique, qui contournait le périmètre de la Bretagnepour rejoindre
Campbon et le Bordelais (*). »
M. Chasles présente à l'Académie les deux fascicules d'aoîit et
( ' ) Les déterminations des espèces ont été faites on collaboration avec M. Munier-Chalmas,
au hihoialoire de Géoloi;ie de la Soibonne.
{ io5i 1
septembre du Bulletlino di Bibliograftn e di Storia délie Scienze matematiche e
fisiche du prince Boncompagni. Le premier contient une Biographie du
mathématicien russe Joseph-Ivanovitch Somoff, écrite par M. André So-
moff et traduite par M. J. Hoûel. A la suite de cette biographie se trouvent
un catalogue complet de toutes les publications mathématiques de M. So-
moff, compilé par M. le prince Boncompagni, et une lettre de M. Somoff,
relative à la correspondance de Lagrange, possédée par l'Académie impé-
riale de Saint-Pétersbourg. On trouve ensuite une démonstration de ce
théorème de la théorie des nombres : La somme des carrés des nombres impairs
de rang pair, diminuée de la somme des carrés des nombres impairs de rang
impair, est le double d'un carré. M. Boncompagni trouve, pour l'expression
demandée,2 (2«)^. M. le professeur Z. Siacci lui en a adressé une autre qui
se trouve à la suite de la première. Ce fascicule se termine par un catalogue
très-étendu des publications mathématiques les plus récentes.
Le Bulletlino de septembre contient une Notice historique sur l'invention
du thermomètre, par M. Raphaël Caverni. L'auteur cherche à démontrer
que Galilée inventa et employa le thermomètre à air entre r6o6 et 1612 ;
queSanctorius en imagina un autre peu différent avant 1612; queSagredo,
l'ami de Galilée, construisit plusieurs thermomètres à air en i6i5; que
c'est à Torricelli que revient l'honneur d'avoir substitué le mercure à l'air
comme corps thermométrique; que les académiciens du Cimento rempla-
cèrent le mercure par l'alcool et donnèrent aux thermomètres une très-
grande sensibilité; et qu'enfin ni Porta, ni Fr. Bacon, ni Drebbel, ni Flud
n'ont aucim droit à être considérés comme inventeurs du thermomètre.
M. Maquenne adresse une Note sur l'absorption de la chaleur par les
feuilles.
M. Lavacd de Lestrade adresse la description d'un appareil destiné à
produire l'éclairage d'une veine liquide par un effet de réflexion totale.
M. PsARoxDAKis adresse une brochure, en langue grecque, sur Je vol des
oiseaux.
A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 5 heures et demie.
( lo52 )
BULLETIN BIBLIOGRAPUIQUE.
Ouvrages heçus daks la séance du g décembrk i8'j8.
( SI), TE.)
Sur une corrélation palhogénique entre les maladies du cœur [insuffisance et
rélrécissemeiit aortiques) et l'hyslérie chez l'homme; par le D' Armaingaud.
Paris, Delahaye, 18^8; br. in-S". (Deux exemplaires.)
Sur un cas de sclérodennie. application des courants électriques continus
suivie de succès; par le D' Armaingaud. Paris, Delahaye, 1878; br. iii-8.
(Deux exemplaires.)
Emile ÏRiEoULET. Les petits grands hommes, 1877. ^'"'1*5 Tresse, 1878;
in-i 2.
5!»' les corrélations des effets physiques pour confirmer la vérité de la nouvelle
théorie de Melloni sur l'induction électrostatique. Note de M. P. Volpicelli.
Rome, impr. du Popolo romano, sans dale; in-/j°-
Mémoires de la Société d'Emulation d'Abbeville; 'i" série, IP volume,
1 873-1876. Abbeville, typ. Paillart, 1878; iu-8".
Cours de résistance appliquée; par V. Contamin, Paris, Dejey, 1878;
iu-8°.
Réflexions sur la cinématique du plan; par M. A. Laisant. Paris, impr.
Gaulhier-VUlars, 1878; br. 111-8°.
Alciine ossetvnzioni sulle recenti Memorie diM. M. Lévy, relative ail' equa-
zionedell' eqililihrio molecolaredei corpi. Lelluradall' Ing. P. Guzzi. Mdano,
lip. degli Ingegueri, 1878; in-8.
Memorie délia Renie Accademia dclle Scienze di Torino , série 2'', t. XXIX.
Torino, Paravin, 1878; in-4°.
Atti délia R. Accademia dclle Scienze di Torino; vol. Xlil, disp. i''"-8'''
(Novembre 1877-Giugno 1878). Torino, Pai'avia, 1877-1878; 8 liv. in-8".
Bollettino deW Osservaloiio délia rcgia Universita di Torino. Torino, Stamp.
reale, 1878; in-4° oblong.
ERRATA.
(Séance du iG décembre 1878.)
P.Tgc 985, ligno -, tm lieu rfc 3,3i, lisez 3,5i.
Piige 986, ligne ig, nu lieu de o''"'',ooi, lisez o''"",oo3.
r> o,- 1- , , 16.108
l'âge 90D, ligne î?., au lieu de — , usez
2 , 4 . 1 09 2 , 4 ■ 1 "■'
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 50 DÉCEMBRE 1878.
PRÉSIDENCE DE M. FIZEAU.
MÉRÏOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPOINDANTS DE L'ACADÉMIE.
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Réponse à M. Bertlielot; par M. Pasteur.
K La réfutation que j'ai faite devant l'Académie des Notes posthumes
de Claude Bernard a donné lieu, de la part de notre confrère M. Berthelor,
dans la séance du i6 décembre, à une critique que je vais examiner.
» Après avoir fait, au début de sa Note, une confusion non justifiée et
inexacte, entre ses hypothèses personnelles et celles de Bernard, au sujet
de l'existence d'un ferment alcoolique soluble, M. Berihelot ajoute :
n M. Pasteur me semble être reste étranger à cet ordre d'idées. Il n'a vu dans ces Notes
fjii'un texte à réfuter; il a recherclié aussitôt et trouvé les conditions dans lesquelles aucun
ferment alcoolique ne se produit et où, par conséquent, il n'y a point fermentation. Cepen-
dant, pour avoir quelque chance de découvrir le ferment soluble, il faudrait d'abord se pla-
cer dans des conditions où ce ferment peut exister, c'est-à-dire en pleine fermentation alcoo-
li((ue, sauf à réaliser en outre cette condition inconnue qui en exagérerait la production
relative. Le problème subsiste donc tout entier, la démonstration donnée par M. Pasteur ne
lui étant pas applicable. »
» Peut-être aurais-je pu prévoir que, derrière l'obstacle dressé inopi-
nément contre mes travaux par la publication du manuscrit posthume de
C. R., 187S, 2' Semestre. (T. LXXXVH, N» 27.) I ^9
( io5/, )
Claude Bernard, je trouverais notre confrère M. Berihelot; mais jamais je
lie me serais attendu aux appréciations que je viens de reproduire.
» Par quel artifice de dialectique subtile M. Bertbelot peut-il produire
des assertions, suivant moi, aussi contraires à l'évidence? La chose mérite
d'être contée, parce que dans les discussions scientifiques il y a un intérêt
particulier à dégager les questions de méthode et de logique. Je crois l'avoir
fait avec imparlialilé pour le manuscrit de Bernard; je vais tenter de le faire
également pour la Noie de iM. Berihelot.
» Notre confrère est l'auteur de trois liypolhèses concernant l'existence
possible d'un ferment alcoolique soluble dans la fermentation alcoolique
proprement dite; les voici :
» 1° Dans la fermentation alcoolique il se produit peut-être un ferment
alcoolique soluble.
» 2° Ce ferment soluble se consomme peut-être au fur et à mesure de
sa production.
» 3" Il y a peut-être des conditions dans lesquelles ce ferment hypo-
thétique se produirait en dose plus considérable que la quantité détruite.
» Ces hypothèses de M. Berthelot sont absolument gratuites; jamais, à
ma connaissance, notre confrère ne s'est donné la peine de les présenter avec
honneur au public, c'est-à-dire, en les accompagnant d'observations et
d'expériences personnelles. N'aurais-je pas été singulièrement naïf en don-
nant à ces hypothèses de notre confrère, à ces vues de l'esprit si habilement
conçues qu'elles déjouent toute contradiction expérimentale, en leur don-
nant, dis-je, une considération que lui-même ne leur a jamais accordée? Eh
bien, c'est précisément cette naïveté que je n'ai pas eue que M. Berihelot
dénonce dans l'étrange alinéa que je viens d'extraire de sa Note. Quoique
dans cet alinéa l'écrit posthume de Bernard soit mentionné, il n'en est
question, à vrai dire, que pour donner le change au lecteur. M. Berthelot
ne peut ignorer quednns ma réfutation du 25 novembre j'aie suivi Bernard
dans ses idées et dans ses expériences. Dès lors, lorsque M. Berthelot dit :
M. Pasteur est resté élrainjer à cet ordre d^ idées, ce n'est pas des idées de
Bernard qu'il s'agit, comme on peut le croire; il s'agit de ses idées à lui,
M. Berthelot, c'est-à-dire des trois hvpolhèses que je viens de rappeler.
Lorsque M. Berthelot dit : Le problème subsiste donc tout entier, ce n'est pas
du problème posé par Bernard qu'il s'agit, et que Bernard croyait avoir
résolu, c'est de son problème à lui, M. Berihelot, |)rol)lème imaginé par
ses hypothèses personnelles.
» Claude Bernard a fail, lui aussi, des hypothèses sur l'existence d'un
( io55 )
ferment alcoolique soluble : elles remplissent son écrit posthume; mais, à la
différence de M. Berthelot, Bernard a institué des expériences nombreuses
pour vérifier l'exactitude de ses vues. J'ai donc pu prendre corps à corps
les expériences de Bernard et démontrer qu'il s'était trompé. Lorsque,
à l'exemple de Claude Bernard, M. Berthelot aura tenté d'appuyer par l'ex-
périence ses hypothèses, aujourd'hui sans valeur parce qu'elles sont toutes
gratuites, s'il découvre un ferment alcoolique soluble, j'applaudirai à sa
découverte, qui sera des plus intéressantes et ne me gênera aucunement;
s'il arrive à des conclusions contraires aux principes que j'ai établis, je
l'assure ici que je m'empresserai de faire pour son travail ce que j'ai fait
pour celui de Bernard, c'est-à-dire que j'en montrerai les défaillances et
l'impuissance. Jusque-là je n'ai pas à me préoccuper de ses vues précon-
çues, qui ne sauraient atteindre des faits et des conclusions que je crois
avoir rigoureusement cicmonires.
» Je passe à un second ordre d'arguments de M. Berthelot :
« Si l'on entre, dit-il, plus profondciiient dans la discussion générale des causes de la
fermentation, tjùi est au fond de cette (juestiou particulière, peut-être sera-t-il permis d'ob-
server que M. Pasteur n'a pas davantage démontré cette antithèse séduisante par laquelle il
oppose les êtres aérobies, qui consomment l'oxygène libre, et les êtres anaérobies, qui con-
sommeraient l'oxygène combiné: une telle fonction est purement hypothétique ; jusqu'ici
elle échappe même à la discussion, parce qu'on n'a jamais cité le moindre fait chimique
pour la prouver. «
» M. Berthelot parle ensuite de produits désoxydés, d'équation de la
fermentation, etc. A lire ce passage, ne dirait-on pas que, dans ce que j'ai
écrit sur l'existence et l'opposition de propriétés d'êtres qui consomment
de l'oxygène libre et d'êtres qui font leurs matériaux oxygénés à l'aide de
combinaisons oxygénées toutes faites, je n'ai produit que des hypothèses
gratuites, un système séduisant par l'antithèse qui s'y trouve mêlée, et que
je n'aurais eu le droit de poser des conclusions que si j'avais découvert
dans les liquides de fermentation des corps se représentant par du sucre,
moins i ou 2 équivalents d'oxygène; que si, dans la fermentation, l'oxyde
de carbone apparaissait au lieu d'acide carbonique, l'hydrure d'éthy-
lène au lieu de l'alcool ? . . .
» Ces extraits de la Note de M. Berthelot ne me surprennent pas moins
que ceUii que j'ai rappelé tout à l'heure. M. Berthelot me somme, en
quelque sorte, de faire connaître la physiologie des êtres que j'ai appelés
anaérobies. Ce serait merveilleux vraiment que de la posséder, et M. Ber-
thelot sait très-bien que je n'ai jamais eu cette prétention. Connait-on
iSq..
( io56 )
l'équation de la nutrition des êtres aérobies grands ou petits? Et depuis
quand, demanderai-je à notre confrère, un progrès acquis peut-il êlre
compromis par un progrès qui ne l'est pas encore? Le progrès acquis, le
progrès que je revendique, le progrès considérable à mes yeux, dans l'his-
toire de la fermentation, c'est d'avoir |)rouvé qu'il existe des êtres anaérobies,
des êtres vivant sans air, et que ces êtres sont des ferments; c'est d'avoir
prouvé que les fermentations proprement dites sont corrélatives d'actes de
nutrition, d'assimilation et de génération accomplis en dehors de foute
participation du gaz oxygène libre. N'est-il pas évident que, dans ces con-
ditions, tous les matériaux qui composent le corps de ces êtres sont em-
pruntés à des combinaisons oxygénées? L'être aérobie fait la chaleur dont
il a besoin par les combustions résultant de l'absorption du gaz oxygène
libre; l'être anaérobie fait la chaleur dont il a besoin en décomposant une
matière dite ferinentescible qui est de l'ordre des substances explosibles,
susceptibles de dégager de la chaleur par leur décomposition. A l'état libre,
l'être anaérobie est souvent si avide d'oxygène, que le simple contact de
l'air le brûle et le détruit, et c'est dans cette affinité pour l'oxygène, j'ima-
gine, que réside le premier principe d'action de l'organisme microscopique
sur la matière fermentescible. Avant de pouvoir donner de la chaleur par
leur décomposition, il faut bien que ces matières soient provoquées à se
décomposer.
» Jamais on n'est entré plus profondément, ce me semble, dans la cause
des fermentations proprement dites, et je ne ferai pas à notre confrère
M. Berthelot l'injure de croire qu'il ne saisit pas toute la portée des faits
que je viens de rappelei-.
1) Voici un troisième oriire d'arguments de M. Iierthelot :
« La Science, dit-il, m'a toujours [)arii, comuie à Claude Bernard, tendre à réduire l'ac-
tion des ferments à dos conditions purement chimiques, indépendantes de la vie, qui répond
à un ensemble de phénomènes plus compliqués. >>
M Je comprends mal le second membre de cette phrase, mais je saisis
assez le sens de l'alinéa dans son ensemble pour affirmer que cette appré-
ciation historique de notre confrère est tout à fait contraire, suivant moi,
à la vérité. En effet, lorsque, il y a vingt et un ans, j'ai présenté à l'Académie
mon premier travail sur une des fermentations proprement dites, la doc-
trine chimique de ces i^hénomèues régnait poiu' ainsi dire sans partage. Les
actions de diastases étaient déjà nombreuses, et, quant aux fermentations
proprement dites, bien plus nombreuses aujourd'hui qu'à l'époque que je
( '0^7 )
rappelle, on se plaisait à les expliquer par des actions chimiques. On disait :
Lps ferments sont des matières albuminoïdes altérées au contact de l'air.
La levure de bière elle-même n'agissait pas comme corps organisé, mais
comme matière albuminoïde qui avait commencé à s'altérer au contact de
l'air. Seul peut-être, au milieu de l'enlraîiiement général, M. Dumas profes-
sait la doctrine plus ou moins vitaliste de Cagniard-Latour. La doctrine de
Liebig était tellement en honneur, que Gerhardt venait de la développer de
nouveau très-longuement dans son Trailé de Chimie organique, et, quelques
années auparavant, notre confrère M. Fremy croyait se conformer aux
faits en disant que la caséine, par une altération progressive au contact de
l'air, est tantôt ferment alcoolique, tantôt ferment lactique, tantôt ferment
butyrique.
» Toutes ces opinions sont aujourd'hui abandonnées ou impossibles à
soutenir, et dans la patrie même de Liebig elles n'ont plus un seul repré-
sentant. Il est admis généralement, en conformité des résultats de mes
études, que les fermentations proprement dites doivent être considérées
comme liées à des actions de nutrition accomplies dans des conditions par-
ticulières, notamment en dehors de la participation du gaz oxygène libre.
» J'ajoute, en terminant, que c'est toujours une énigme pour moi que
l'on puisse croire que je serais gêné par la découverte de ferments soiubles
dans les fermentations proprement dites ou par la formation de l'alcool
à l'aide du sucre, indépendamment des cellules. Certainement, je l'avoue
sans hésitation, et je suis prêt à m'en expliquer plus longuement si on le
désire, je ne vois présentement ni la nécessité de l'existence de ces ferments
ni l'utilité de leur fonctionnement dans cet ordre de fermentations. Pour-
quoi vouloir que les actions de diaslases, qui ne sont que des phénomènes
d'hydratation, se confondent avec celles des ferments organisés, ou inver-
sement? Mais je ne vois pas que la présence de ces substances soiubles, si
elle était constatée, puisse rien changer aux conclusions de mes travaux,
et moins encore si de l'alcool prenait naissance dans une action d'élec-
trolyse.
» On est d'accord avec moi lorsque : i° on accepte que les fermentations
proprement dites ont pour condition absolue la présence d'organismes
microscopiques ; 2" que ces organismes ne sont pas d'origine spontanée ;
3° que la vie de tout organisme qui peut s'accomplir en dehors de l'oxygène
libre est soudainement concomitante avec des actes de fermentation, qu'il
en est ainsi de toute cellule qui continue de produire des actions chimiques
hors du contact de l'oxygène.
( io58 )
» M. Berthelot peut-il, oui ou non, contredire l'un ou l'autre de ces trois
points, non par des vues a priori, mais par des faits sérieux ? Si oui, que
notre confrère veuille bien le dire; si non, il n'y a pas d'objet de discus-
sion entre nous. »
FERMENTATIONS. - Observations de M. Trécui-, concenvinl la Communication
de M. Pasteur.
(c Dans la Communication que vient de faire notre confrère M. Pasteur,
il revient à son ancienne opinion, selon laquelle les êtres inférieurs furent
divisés en aérobies ou azymiques et en anaérobies ou z/miques, puisqu'il
nous dit que les levures sont toutes des anaérobies. Je croyais qu'il avait
renoncé à cette classification. Craignant de mal interpréter son avis,
je demandai à M. Pasteur si c'est bien son ancienne division qu'il admet
aujourd'hui. Il me répondit : « Parfaitement; c'est là ce que je soutiens;
je ne l'ai jamais abandonnée ». Alors je lui fis observer que, pendant nos
discussions de 1871 ou 1872, je lui recommandai d'étudier de nouveau
ces deux sortes d'êtres, que j'étais convaincu qu'il trouverait des passages
des uns aux autres, comme je l'ai fait pour les levures, ainsi que d'autres
observateurs. Je rappelai ensuite que M. Pasteur reconnut que la levîire
de bière vit très-bien au contact de l'oxygène, et que, dans des travaux
plus récents, notre confrère accepta, comme nous, l'existence d'une levure
de Mucor ; que, par conséquent, toutes les levures ne sont pas exclusive-
ment des anaérobies.
» M. Pasteur, qui, tout à l'heure, partageait encore les êtres inférieurs
en aérobies et awiérobies^ rangeant les levures dans les anaérobies, ajouta
qu'il avait reconnu une troisième classe d'êtres, qui, suivant les circon-
stances, jouissent de la propriété de vivie à l'air ou à l'abri de l'oxy-
gène.
» Je fis alors remarquer que l'établissement de cette troisième classe
d'êtres constitue une opinion toute nouvelle, et met à néant la première,
puisqu'elle est représentée par des levures, et qu'elle contiendrait, outre la
levure de Mucor, la levure de bière elle-même, qui, pendant bon nombre
d'années, fut pour M. Pasteur Y anaérobie par excellence, c'est-à-dire le
type des ferments ou zymiques.
» On voit, par ce qui vient d'être dit aujourd'hui, que notre confrère
soutient à la fois des opinions contradictoires, savoir : 1° le maintien de
( loSg )
son ancienne classification; 2° l'établissement d'une troisième classe d'êtres,
aux dépens des deux premières ('). »
Réponse de M. Pasteur.
« Les souvenirs de M. Trécul le trompent. Il s'en convaincra lorsqu'il
aura recours à des citations textuelles pour appuyer ses observations.
» Dès i86x, et sans avoir jamais varié d'opinion sur ce point, j'ai établi
qu'il existait des êtres aérobies, des êtres anaérobies et d'autres qui,
comme la levure de bière, étaient à la fois aérobies et anaérobies. Je le
répète, ces assertions et leurs preuves sont de 18G1. M. Trécul est donc
tout à fait dans l'erreur. «
PtiYSlQUE DU GLOBE. — Eludes de sondarjcs, entreprises par M. Roudaire, en vue
de rétablissenicnl de In mer intérieure africaine. Note de M. de Lesseps.
K Dans la séance du 9 de ce mois, j'ai eu l'honneur de rendre compte
de ma récente excursion sur l'isthme de Gabès, entre la mer et les bassins
des chotts tunisiens et algériens. Depuis lors, notre savant confrère,
M. Daubrée, a bien voulu me remettre l'analyse de réchantillon de terrain
que j'avais recueilli sur les bords de VOued Melah (rivière salée), destiné,
suivant M. Roudaire, à servir de passage maritime entre la Méditerranée et
l'ancienne baie de Triton. Il me semble utile que cette analyse soit consi-
gnée dans notre Compte rendu.
)) La voici :
École des Mines (18 décembre 1878).
Marne argileuse recueillie par M, de Lesseps dans une rivière du golfe de Gabès
[Oued Melah).
Argile 66, (jo
Peroxyde de fei' 1, 00
Chaux (du carbonate) 9,'jo
Magnésie 3 , 60
Chlorure de sodium 5,4o
Sulfate de chaux 5,r)0
Eau et acide carbonique ■>,(), 00
99-90
I.e Chef du Bureau Jes essais : Carnot.
(') Ce n'est pas une troisième classe <)u'il faut instituer, c'est la fusion des deux ]>re-
( io6o )
» Je viens de recevoir du commandant Rondairc une letlre datée d'Ou-
deref, où il a établi son campement, à égale distance entre la mer et les
chotts, au bord d'une source très-pure qui lui épargnera les frais de trans-
port d'eau pendant ses premières opérations.
» M. Roudaire m'écrit, le 1 1 décembre :
n Les sondages sont commencés au sommet du seuil. Nous avons déjà aUeint une pro-
fondeur de i8 mètres. Nous n'avons trouvé absolument que des sables et de l'eau; pas la
moindre trace des fameux rochers rjui avaient été signales. •>
i> Je crois devoir déposer sur le bureau un Mémoire intitulé la Question
des cliotls algériens, et publié par sir Richard Wood, agent et consul géné-
ral de l'Angleterre à Tunis, un de ces anciens représentants attardés de la
vieille politique d'antagonistne et de jalousie contre la France. Les conclu-
sions de ce Mémoire, dont le but est de jeter auprès du gouvernement tu-
nisien de la défaveur sur le projet du cotumandant Roudaire, offriront de
l'intérêt lorsque, les sondages étant terminés, elles pourront être compa-
rées à des études sérieuses. Les objections de sir Richard Wood s'appuient
d'ailleurs sur des observations faites par un de nos ingénieurs des Mines
fort distingué; mais elles ne mentionnent point le fait important que ces
observations s'appliquent aux terrains constituant le lit de l'Oued Akarit,
situé à une distance de 12 kilomètres au nord de l'Oued Melah, dans une
localité qui présente, en effet, à la vue, une apparence rocheuse.
» Ma précédente Communication avait mentionné le fait exceptionnel
d'une marée de 2'", 5o dans le golfe de Gabès.
M Des oftlciers de marine, que j'ai consultés à ce sujet, croient que ce
golfe profond, étant le dernier de la côte d'Afrique avant de doubler le
cap Bon, reçoit, après une première évaporation, des masses d'eau prove-
nant de tous les fleuves débouchant dans la Méditerranée et se dirigeant
de l'ouest à l'est ou du nord au sud pour se déverser dans l'Océan par
les courants sous-marins du détroit de Gilbraltar; déplus, l'évaporation
étant beaucoup plus forte sur les côtes d'Afrique que sur les côtes opposées,
les courants viennent y remplacer l'évaporation, qui, jointe à l'influence
lunaire, peut contribuer à expliquer la hauteur de 2™, 5o qui, sur tous les
autres points du littoral méditerranéen, n'est en général que de o'",3o.
» Passant à un autre sujet, j'ai la satisfaction d'annoncer à l'Académie
que les provinces du Soudan qui avaient été confiées |)ar le khédive
uiières (pi'il faut eflectuer, cl admettre des étals de végétation différents pour une uicme
espèce : ce qu'uni fait depuis longtemps les botanistes.
( to6i )
d'Egypte à la direction et à l'ad,ministration du général Gordon-Pacha sont
actuellement organisées jusqu'à l'équateiir.
» Le célèbre Gordon m'envoie lui-même les noms de ces provinces, au
nombre de dix-huit, et qui sont ainsi désignées :
» Kartoum, Berber, Dongola, Souakin, Taka, Sennaar, Kordofan,
Moussouah, Harrar. Berberah, Zeyla, Ivalerda, Equateur, Shaka, Ssascher,
Dara, Rolkol, Bar-el-Gazal (rivière des Gazelles). «
M. d'Abbadie, en offrant à l'Académie, de la part de l'auteur, un Mé-
moire intitulé « il Microfono nella Meteorologia endogena, par M. Michel
de Rossi )), ajoute ce qui suit :
« Dans l'Inde, on connaît ces chercheurs de sources qui réussissent le
plus souvent à désigner le lieu souterrain où l'eau passe : ils se couchent
sur le sol et fondent leurs jugements sur leur ouïe, devenue très-sensible
à force d'exercice. Il y a quelques années, lors d'un tremblement de terre
à Baguères-de-Bigorre, M. Maxwell Lyte eut l'idée de poser sur la terre
vuie sorte d'énorme stéthoscope et put entendre ainsi les craquements des
couches terrestres.
» Il était réservé à M. de Rossi d'élever ces pratiques jusqu'à la hauteur
d'une science, en appliquant le microphone à l'exploration du sol dans
ses profondeurs cachées. Ce savant fondatetir du Biitletlino ciel vulcanhmo
ilaliano a commencé ses recherches dans son Observatoire de Rocca di
Papa, près de Rome, et n'a pas tardé à distinguer trois espèces de bruits,
qu'il a pu lier avec les divers mouvements de ses pendules séismiques. Il
a confirmé ses résultats en observant ensuite le microphone au Vésuve et
à la solfatare de Pozzuoli, où les secousses du sol sont très-fréquentes.
Sans entrer dans d'autres détails sur ce Mémoire, il convient de citer le
fait de très-fortes explosions endogènes, perçues au microphone et précé-
dant immédiatement une secousse du sol. Bien que M. de Rossi soit trop
prudent pour le dire, on entrevoit la possibilité de prédire ainsi des cata-
strophes prochaines. Quoi qu'il en soit, ce savant a doté la Science d'un
nouveau moyen d'étude, qu'on devrait employer dans tons les Observa-
toires météorologiques. En y constatant des faits qui nous ont échappé
jusqu'ici, on parviendra peut-être à expliquer les causes, encore si mysté-
rieuses, des tremblements de terre. »
M. Dacbrée présente à l'Académie la carte qui représente \' Itinéraire de
M. Nordenskiôld dans In mer Glaciale de Sibérie, du 7 août dernier, époque
C. n., 1S7S, 2- Seinestre. (T. LXXXVII, N" 27.) I^O
( io6a )
de son départ du port Dickson (Dicksons-Hamn), situé à l'embouchure du
leniséi, jusqu'au 27 du même mois. Ce relevé a été tracé par M. le capi-
taine Palander.
<c Le 19 août, le navire à vapeur JVega avait atteint le cap Tcheliouch-
kine, qui forme la partie la plus septentrionale de l'ancien monde. Malgré
la rapidité inespérée de ce voyage, l'intrépide et savant chef de l'expédition
n'avait pas négligé de faire opérer des recherches importantes sur l'Histoire
naturelle et la Physique du globe. D'après les collections qu'il a recueillies,
les animaux marins de ces parages ont des formes qui appartiennent à
l'océan Glacial, sans qu'on n'y aperçoive aucune trace demigraliondesmers
méridionales, comme c'est certainement le cas pour la faune du Spitzberg.
Un fossile caractéristique d'un grand groupe de terrains secondaires, une
bélemnite, a été recueilli sur un des points du parcours.
M Les mesures de températures prises à différentes profondeurs démon-
trent qu'un courant superficiel, chaud et peu salé, s'avance des embou-
chures de rObi et du leniséi d'abord vers le nord-est, et que, ensuite,
sans doute sous l'influence de la rotation de la Terre, \\ poursuit vers
l'est. D'autres courants analogues sont produits par les autres fleuves de
Sibérie, la Khatanga, l'Anabara, l'Olensk, la Lena, la Yana, l'Indighirka
et la Rolyma, qui tous déversent dans la mer Glaciale leurs eaux plus ou
moins réchauffées par l'ardeur de l'été sibérien et la déblayent presque en-
liéremenl de glaces, le long des côtes, pendant une partie de l'année.
C'est la |)révision exacte de cet état de choses qui avait fait concevoir à
M. Nordenskiôld le projet grandiose de l'expédition actuelle; jusqu'au
jour de cette dernière dépêche du 2-j août, toutes ses espérances s'étaient
réalisées de la manière la plus heureuse.
» La carte dont il s'agit, accompagnée d'un Rapport sommaire adressé
à M. Oscar Dickson, a été apportée par la Lena, autre bateau à vapeur
qui, après avoir accompagné le JVega, s'en est séparé pour remonter le
fleuve dont il porte le nom et s'arrêter à la ville de Yakoutsk, terme de
son voyage. »
M. A. Ledieu adresse la quatrième Partie de son Mémoire portant pour
titre : « Étude sur les machines à vapeur ordinaires et Compound, les
chemises de vapeur et la surchauffe, d'après la Thermodynamique expéri-
meniale ».
Cette quatrième Partie est relative aux phénomènes calorifiques qui
se passent à l'intérieur d'un cylindre de machine ordinaire, sans chemise
de vapeur.
( io63 )
M. Cahours, en présentant à l'Académie les trois premiers volumes de
la 4* édition de son « Traité de Chimie générale élémentaire », s'exprime
comme il suit :
« Cet Ouvrage est consacré à l'histoire des métalloïdes et des métaux,
ainsi qu'à celle des composés les plus intéressants qu'ils sont susceptibles
de former par leur union mutuelle. J'ai cru toutefois devoir insister plus
particulièrement sur ceux qui ont des applications dans les Arts.
)) Les deux volumes qui traitaient de ces matières dans l'édition précé-
dente formaient un effectif de io44 pages ; les trois volumes de la nouvelle
en renferment i335, soit une augmentation de 291 pages. Non-seulement
j'ai fait des additions nombreuses, dans cette nouvelle édition, mais j'ai
appoité des modifications destinées à la mettre aussi complètement que
possible en harmonie avec l'état actuel de la Science.
» C'est ainsi que dans le premier volume, qui est exclusivement consa-
cré à l'histoire des métalloïdes, j'ai donné plus de développements que je
ne l'avais fait précédemment à l'égard de l'ozone, en même temps que j'ai
f;iit connaître les différentes phases par lesquelles a passé l'étude de ce
curieux produit que les chimistes considèrent aujourd'hui, d'un commun
accord, comme une modification allotropique de l'oxygène.
» J'ai traité, d'une manière plus détaillée, l'histoire des composés du
soufre et du phosphore et j'ai remanié complètement le Chapitre relatif
au silicium. Je me suis borné cà esquisser les principaux modes de produc-
tion des hydrocarbures, que j'ai cru devoir étudier d'une manière appro-
fondie, dans la partie de ce Traité consacrée à l'étude des matières orga-
niques. J'ai fait de nombreuses additions à l'histoire des dérivés du
cyanogène. Enfin, j'ai modifié notablement le Chapitre qui termine ce
volume, lequel est consacré à la révision de l'histoire des métalloïdes.
» J'ai cru devoir consacrer deux volumes à l'histoire des métaux au
lieu d'un seul, ainsi que je l'avais fait dans l'édition précédente, en raison
des additions nombreuses qu'il était indispensable de faire pour complé-
t,ei- leur étude. J'ai fait ici des lemaniements beaucoup plus considérables
que dans le volume qui est relatif à l'histoire des métalloïdes. J'ai donné
de plus grands développements, en ce qui concerne le potassium, le so-
dium, l'aluminium et les iirincipaux composés qui s'y rapportent. J'ai
complété et modifié les Chapitres relatifs au fer et à l'étain. J'ai insisté plus
que je ne l'avais fait sur les alliages du cuivre. Enfin, j'ai apporté quel-
ques changements dans les Chapitres qui traitent de l'Argent, de l'Or et
du Platine. »
140..
( io64 )
RAPPORTS.
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport sur le cliplograplie de M. Recordon
et ses appareils à l'usage des aveugles.
(Commissaires : MM. Rolland, Tresca rapporteur).
« Si l'appareil présenté à l'Académie par M. Recordon sous le nom
de diplographe devaitêtreapprécié seulement au point de vue de ses dispo-
sitions mécaniques, nous hésiterions peut-être à lui consacrer un Rapport
spécial, au moment surtout où plusieurs machines à écrire sont devenues
toutàfait pratiques, à l'aide de dispositions dont on est d'autant plus conduit
à reconnaître la bonne appropriation à mesure qu'on les étudie davantage.
» Nous ne rencontrons dans celle-ci que des dispositions simples, ré-
pondant correctement aux fonctions qu'on exige d'elle, mais il faut voir
de plus haut la pensée qui a dirigé l'auteur et l'importance du but huma-
nitaire auquel il a su atteindre.
» Les aveugles ne peuvent communiquer entre eux par l'écriture qu'au
moyen de caractères en relief, le plus ordinairement formés d'un petit
nombre de points, six au plus, distribués sur trois lignes, suivant un ordre
déterminé. Leur toucher si délicat leur permet, dans ces conditions, une
lecture rapide et, au moyen de caractères spéciaux qui les reproduisent,
ils arrivent, avec une certaine facilité, à composer des pages et même des
livres. Mais ces signes spéciaux exigent pour être lus une pratique telle
que, dans l'état actuel des choses, les aveugles ne peuvent encore commu-
niquer avec les voyants ni en recevoir des communications.
» Le diplographe met fui à cette difficulté en produisant à la fois l'é-
criture dans les deux modes et sur deux feuilles distinctes; l'aveugle pourra
ainsi écrire sans aucun aide l'adresse qu'il devra mettre à sa lettre; le
voyant pourra, sans même connaître les caractères de convention, écrire
mécaniquement de manière à être lu par l'aveugle avec une entière cer-
titude.
» L'appareil, qui ne coûte pas plus de aSo francs, se compose principa-
lement de deux disques qui portent respectivement les signes et les carac-
tères et qui viennent simultanément s'appuyer sur les deux feuilles de
papier, de manière à y imprimer la lettre reconnue au loucher ou choisie
par l'œil. La traduction est ainsi effectuée lettre par lettre, sans qu'il se
produise aucune divergence entre les significations des deux empreintes.
( io65 )
)) M. Recordon était déjà rinventeur d'un système de presse qui permet
à l'aveugle de composer, non plus avec des lettres toutes faites, mais avec
des chevilles isolées, d'un placement et d'une distribution faciles, ainsi que
d'une planchette dont l'idée lui a été suggérée par M. Levitte, censeur de
notre établissement national, et à l'aide de laquelle les opérations arithmé-
tiques ne sont plus pour les aveugles que la reproduction de celles que
nous sommes obligés d'effectuer nous-mêmes.
» Il s'occupe en ce moment de la construction d'un autre diplographe
musical qui permettra d'écrire une partition dans les deux modes, et nous
avons pensé que la publicité dont l'Académie dispose devait être ouverte
à une tentative qui a déjà fait ses preuves et qui ne peut manquer de rece-
voir près des intéressés le meilleur accueil.
» Nous proposons, en conséquence, à l'Académie de remercier l'auteur
de sa Communication. »
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées.
MÉMOIRES LUS.
MlNÉRALOGlli. ~ V luirmolome et la stilbile. Mémoire de M. M. -A. Gaudin.
(Extrait par l'auteur, )
(Renvoi à la Section de Minéralogie).
« Les deux espèces minérales qui font l'objet de cette étude sont l'har-
motome et la stilbite : la première est composée de 53 éléments linéaires.
0
0
s
0
s
0
s
0
s
0
s
B
s
0
s
0
s
0
s
0
s
0
s
B
s
HK
s
B
, s
0
s
0
S
0
s
0
s
0
s
B
s
0
s
0
s
0
S
0
0
s
0
O s B s KIÏ S B S 0
( io66 )
soit 179 atomes, comme le montre la figure eu caractères d'imprimerie ; la
seconde ne renferme que 175 atomes.
» Dans le cliché, les lettres indiquent les atomes qui occupent le réseau
central : K, N, B représentant un atome de potassium, de sodium ou de
Ilarmolomo.
baryum, S un atome de silicium de la silice, et Ô un atome d'oxygène de
l'eau. Dans ces groupes remarquables, les atomes sont rangés avec une
symétrie parfaite. Les deux minéraux cristallisent en prisme rhomboïdal
droit.
» I.e rhombe de l'harmotome est engendré par le placement des saillies
( '067 )
moléculaires, à i distance d'atome ; règle qui m'a servi déjà avec succès
pour l'épidote, le feldspath orthose et la topaze ; il y a aussi l'observation
de 3 distances d'atome pour toutes les files des faces à -j rangées ; ce qui
donne, d'après la figure, en tenant compte des distances obliques, un
rhombe dont la petite diagonale mesure 4''"S5, et la grande 8''"', SgS,
qui répondent à un angle obtus de i24°44'49", »e différant de l'angle
admis i24°47' que de i'5" à chaque extrémité, soit, pour la figure, — de
millimètre; moindre que l'épaisseur d'un fil d'araignée.
» Pour la stilbite, l'angle est plus près du prisme carré. Il est obtenu par
Stilbile.
l'alignement rigoureux des saillies avec les côtés à 7 files d'atomes : ce qui
donne pour la petite diagonale 6**'^', 5, pour, la grande 7 distances; son
angle est ^t\° 1 1\' "à^ , au lieu de 94° 16' adopté.
» D'après le rapport 6,5 à 7 ou i3 à i4 des diagonales, la dislance des
rangées moléculaires est 6,5 pour la petite diagonale et 7 pour la grande;
et, comme la hauteur des échelons doit être 7 pour la grande diagonale
(nombre des réseaux + i distance d'atome), elle est égale à la largeur.
L'angle des facettes e sur g' doit donc dériver du multiple de ces rapports.
Il existe, en effet, une facette^ = ^j soit 6 rangées en hauteur pour 5 en
largeur :
( 1068 )
L 12
■ = 0,0791812 = L tangSo" i l'^o'S
10
qui répond à l'angle observé compris entre i4o et i4i degrés; et comme
M. Des Cloizeaux le marque e'g', incompatible avec e' g\ il y a là évi-
demment une indication fautive, qui a été prise ainsi par manque de don-
nées.
» Ainsi, à l'aide de ma théorie, qui est la vérité même, et non pas une con-
ception imaginaire, je possède une clairvoyance qui me permet d'arriver
par la synthèse à la composition atomique des molécules et à leius di-
mensions, ce qui me donne a priori leur hauteur, y compris leur éloigne-
ment dans le cas de superposition directe des prismes droits.
» Les formules de ces minéraux sont représentées aujourd'hui par
MO + APO' + 6SiO= -!- 6H=0,
ce qui n'est pas le quart de la formule que j'ai adoptée,
KO ou NaOAl-0^ -h 4(BaOAPO^) -+- 24SiO= + 24H=0,
pour l'harmotome; l'aluminate de soude ou de potasse étant remplacé,
dans la stilbite, par ime molécule de silice, et la baryte par la chaux. Ces
deux formules, suggérées par ma théorie, sont vérifiées par les analyses
avec toute l'exactitude désirable, comme je le montre dans mon Mémoire.
)) La ligne perpendiculaire sur m = sin ^ angle obtus X petite diagonale,
aboutissant à la circonférence, est la mesure de la largeur pour les faces b
sur m ou sur P. »
MEMOIRES PRESENTES.
ÉLECTROCHIMIE. — Sur les actions électrochimiques sous pression.
Lettre de M. A. Bouvet à M. Dumas.
( Commissaires : MM, Edm. Becquerel, Berthelot, Cornu).
« Dans une longue série d'expériences (environ cinquante), qui ont
duré chacune plusieurs heures, et pendant lesquelles j'ai pu produire,
avec une extrême facilité, des pressions de 100, 200, 3oo atmosphères, etc.,
j'ai constamment reconnu l'existence des deux lois suivantes ;
» 1° La décomposition de l'eau par un courant est indépendante de la
pression.
( 10% )
» 2° La quantité d'électricité nécessaire pour décomposer un mênie
poids d'eau est sensiblement la même, quelle que soit la pression à laquelle
s'opère la décomposition,
» J'ai pu m'assurer expérimenlalement que la Théorie mécanique de la
chaleur rend parfaitement compte de ces deux lois. Ainsi, profitant de
ce que les gaz produits au milieu de l'eau sont obtenus à une température
sensiblement fixe, j'ai pu vérifier la formule qui représente le travail dé-
pensé pour la compression des gaz, sans variation de température,
Ï^PvJ^^ = PVloghyp^.
» T, travail = V,, volume final après la détente;
» V, volume du gaz comprimé;
» P, pression.
» Le résultat de l'expérience faite avec des gaz à 200 atmosphères a
concordé parfyitement avec le résultat calculé d'après cette formule.
» Pour ne pas allonger cette Lettre, j'ajouterai seulement ceci :
» 1° Les gaz oxygène et hydrogène, quelle que soit la pression, se dé-
gagent avec une égale facilité.
» 2" Les gaz (O et H) peuvent être produits dans une seule éprouvette
ou dans deux; dans aucun cas, il n'y a de phénomènes secondaires déter-
minant une recomposition, même partielle^ comme on l'a cru jusqu'alors.
Les indications précises et constcinles du manomètre, les accroissements
réguliers de pression, constatés de minute en minute pendant plusieurs
heures consécutives, ne laissent pas de doute à cet égard.
» 3° L'oxygène et l'hydrogène, lorsqu'ils sont rétuiis dans une même
éprouvette, même à une pression considérable, et bien que constituant
le mélange détonant, ne présentent, comme maniement, aucun danger.
» Les électrodes que j'ai employées étaient en platine; j'ai toujours eu
soin de les laisser complètement immergées.
1) Dans le cours de mes expériences, qui ont duré plusieurs mois, je n'ai
jamais constaté de variation appréciable de température, bien que j'aie
employé quelquefois des courants ayant une tension très-énergique. »
M. A. Bouvet adresse une Note relative au principe de la méthode
d'après laquelle a été opérée la liquéfaction des gaz, par M. Cailletet et par
M. Piclet.
( . R., 1878, 2' Semestre. ( T. LXXXVII, i\o 07 ; 1^1
( 1070 )
D'après M. Bouvet, ce principe avait élé indiqué par lui, dès le 8 oc-
tobre 1877. Dans uu Mémoire adressé à l'Académie, il indiquait que la
détente des gaz, fortement comprimés, amènerait la liquéfaction, voire
même la solidification paitielle de ces gaz.
(Commissaires : MM. Edm. Becquerel, Berthelot, A. Cornu.)
M. Em. MoNNiEK adresse une nouvelle Note concernant la décomposi-
tion, à la température ordinaire, d'un silicate alcalin par un sel d'alumine
(hydrophane arlilicielle).
Dans un Mémoire présenté à l'Académie le 27 mai 1878, M. E. Mon-
nier avait déjà dit quelques mots de cette substance. Il a répété plusieurs
fois cette expérience, et il indique aujourd'hui les meilleures conditions
pour préparer la matière vitreuse signalée par lui, laquelle a quelques-Jines
des propriétés de l'hydrophane. Il pense qu'on arrivera à la rétinite ou
roche feldspalhique hydratée, en prolongeant l'action des sels d'alumine
sur les silicates.
La Note est accompagnée de deux échantillons. Dans le premier, la
matière siliceuse est imbibée d'eau et complètement transparente. Dans le
second, la même substance, desséchée à l'air, a perdu une grande partiede
sa translucidité.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
M. Arxoldi adresse un Mémoire sur la nature de l'épidémie cholérique.
(Renvoi à la Commission du legs Bréaiit.)
M. AxuRior, INI. Axdué, M. Ckeissac, M. L. Margaine, M. E. Gé.vot,
M. A. l)o.\.\ET, M. Dai.ichoux, m. A. Axtiioixk, adressent diverses Com-
niuiiicalions relatives au Phylloxéra.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra ).
C01\UESP0\DAIVCE.
M. le Secrétaire PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées delà
Correspondance :
1" Les deux premiers Vohimes d'un Ouvrage en espagnol de M. Rai-
( '07' )
motidi,de Lima, intilulé « El Peru ». L'ouvrage comprendra quatorze ou
quinze Volumes, consacrés à la description de la géographie et des
richesses minérales du Pérou;
2° Un Volume du même auteur sur les richesses minérales du déparle-
ment d'Ancachas, au Pérou.
Ces deux Ouvrages sont présentés par M. Des Cloizeaux.
Détermination, par les méthodes de M. Gyldén, du mouvement de In jilanète
@ Héra. Noie de M. O. Cali.an'dreau, présentée par M. Mouchez.
« Je suis parti des éléments oscillateurs qui ont été donnés par RL Le-
veau {Comptes rendus^ t. LXXXVII, p. Sg) et qui m'ont été communiqués,
avant leur publication, par mon collègue à l'Observatoire.
» Les éléments, dans le travail de M. Leveau, étant rapportés à l'éclip-
tique et à l'équinoxe moyens de 1 880,0, et les éléments de Jupiter
adoplés étant ceux de M. Le Verrier, dans le calcul qui sert d'éclaircisse-
ment à l'usage des Tables, lesquels se rapportent à l'écliptique et à l'équi-
noxe moyens de 1878, janvier r,o, j'ai ramené les éléments de la pla-
nète (3 à cette même origine , en négligeant les perlurbations qu'ils
subissent dans l'inlervalleet qui sont de nulle importance pour la présente
recherche.
» On n'a tenu compte ici que de l'action de Jupiter.
» Jje tableau ci-après, dans lequel s désigne l'anomalie excentrique de
la planèle, donne les expressions analytiques : i"de la perturbation n^z de
l'anomalie moyenne; 1° de la perturbation i' du logarithme du rayon vec-
teur (calculé lui-même avec l'anomalie moyenne corrigée); 3° de la per-
turbation — r perpendiculaire au plan de l'orbile.
@ héra; époque: 1877, octobre 21 ,0, t. 111. Paris; e =; 53°35' ?)3" , i .
PciUirbatinns par Jupiter.
--<s<-+-- H--<ô<H
COEFFICIESTS. COEFFICIESTS.
Termes nSz 2v Termes nSt 21' r
COS 1^ cos /„
g — 87"36 — 9"i6 —0,07 e — 88"45 + 4li5 +o"o6
«sine —23,37 —67,52 —0,19 ssinj —17,80 —72,45
i-'l
/H.
1072 )
Termes n Cz
• r " ~
ECOSE - 07 ,t)3
=' -^ 4,107
ssinae.. . . -i- o,45
Icosl^£ ... -I- I ,33
cos: ^ 8,24
COS26 .... + 2,76
cos3e .... — o,o3
C0S4£ .... H- 0,18
cos5e .... -{- o,o3
cos6î .... -i- o,o3
COS7 -:.... -- 0,02
COsSe .... -r- 0,01
sins -!- 187 ,67
sinae . . . . — 9,^5
sin3£ .... -i- I , i6
ssin4E. ... — 0,34
sinSe . . . . -4- o, i3
sin6s .... — o.o3
sin7£ . . . . -h 0,01
sinSE ...
const — i3 ,5o
COEI
FICIENTS
tl
cos (■„
Termes
COEFFICIENTS
Il 0 -
3 1'
22,80
0,86
ECOSE. . . .
0
Esin2e. . .
ErOS2E. . .
. -1-
72,45
1 ,025
0,35
1,43
-f-
18,02
o,"8i
—
,37,78
-4-
o,56
COSE ....
—
'o,77
—
, 2 , 5 I
-4-
0,46
--
10.57
-+-
0,0^
C0S2E . . .
—
0,46
—
2,61
—
0,04
—
')9i
-+■
0,02
cos3e . . .
—
o,a6
~
1,4'
—
0,01
~i-
0,64
-4-
0,01
cos4e . . .
—
0, 10
—
o,56
—
0,18
-+-
0,01
COS 5 e . . .
—
0,04
—
0,21
+
0,01
cosGe . . .
—
o,oi
—
0,06
—
0,02
C0S7E . . .
—
0,01
—
0,01
cos8e . . .
-■'
^4,53
-T
o,9'
sins
+
67,03
-f-
1,45
-+■
0,42
—
4>i4
—
0,04
sin2£ . . .
—
0'79
—
o,56
-f-
o,o5
—
o,o3
-\-
0,01
sin3£ . . .
+-
0,79
—
0,43
-t-
o,o3
4-
0,23
sin4E . • • •
+
0,32
—
0,20
-1-
0,02
0,00
sinSs . . . .
+
o,i3
—
0,10
-f-
0,01
--
0,04
sinÔE . . .
+
o,o5
—
0,04
-•-
0,01
sin7E . . .
-^-
0,01
—
0,02
---
0,02
sinSs . . .
_i-
106,76
—
0,44
const. . . .
+
9,58
-Mo4,?4
—
0,29
» On remarquera que chaque développement vaut sesilement entre des
limites déterminées de l'anomalie excentrique; elle varie successivement de
à H- -, de -î- - à -I ^ • • • ; le tableau précédent correspond à une ré-
2222 ' '
volution complète de la planète.
» Je donne maintenant les expressions des coordonnées rectangulaires
de la planète troublée; elles se rapportent à l'équateur et à l'équinoxe
moyens de 1880,0 :
.r = (i ,9990771) /•sin( 5i° 7' 8",39 -!- anom. vraîel -f- f 1 ,2453) r>
y := (i ,9743240) rsin'322°26'37",9i +anom. vraie) + (1,9553) ■ r?
c := (i ,53i 7796) rsin(3io''43'39",67 -J- anom. vraie] + 0,4049) r*
>) Dans ces formules, le rayon vecteur r et l'anomalie vraie sont calculés
avec l'anomalie moyenne corrigée et en tenant compte de la perturba-
tion V.
( >o73 )
» Dans la suite, on tiendra compte de l'action de Saturne et de Mars.
» Les nombres suivants montrent comment les observations sont
représentées. Pour 1876, juin i3,5,t. m. de Berlin, la position observée
rapportée à 1880,0 est, d'après M. Leveau,
M= 246° i/,' 8", 2, Décl. rrr. - i3<'48'2",8;
les formules précédentes donnent
JK = 346°i4'4",8, Décl. ^ - i3°47'd8",8.
Minuit
t. m. de Berlin.
1879.
Janv. o
I
Èphéméride de la planète '\^ Héra.
Fé\
3
4
5
6
7
8
9
10
1 1
12
i3
■1
i5
16
'7
18
'9
20
?. I
3.2
9,3
24
25
iG
27
28
'9
3o
3i
I
3
4
5
6
M
npparente. Différence.
8. O
7-%
7.58
7.5-.
7-56.
7.56.
7.55.
7.54.
7.53.
7.52.
7.51.
7 .5o.
7-49-
7.48.
7-47-
7.46.
7.45.
7.44.
7.43.
7.43.
7.42.
7.41.
7.40.
7.39.
7.37.
7.37.
7.36.
7.35.
7.34.
7.34.
7.33.
7 . 32.
7,3i.
7 .3o.
7 .3o.
7-29-
7.28.
7.27.
.25, I I
.34,83
.43,71
.51,82
.59,21
• 5,94
.12,04
.17,57
.22,60
.27,17
.31,37
.35,25
.38,87
.42,31
.45,59
.48,78
.5i,97
.55,22
.58,58
. 2, i3
• 5,92
. io,o3
.14,55
.19,54
.25,06
•3r,i7
.37,93
.45,38
.53,58
• 2,57
.12,47
23, 3o
35. n
47>93
1,83
16,84
32,99
5o,3i
-5o,28
— 5i , 12
-5,, 89
—52, 61
-53,27
—53,90
-54,47
-54>97
—55,43
-55,80
— 56, 12
-56,38
-56,56
-%,72
-56, 81
-56, 8[
— 56,73
-56,64
-56,45
— 56,21
— 55, 8q
-55,48
— 55,01
-54,48
-53,89
-53,24
-52,55
-5i,8o
— 5i ,01
— 5o , I o
-49. '7
-48,19
-47,18
— 46, 10
—44.99
-43,85
-42,68
Déclinaison
apparente.
7.i5.45,'i
7.19.17,3
7 .22.53, I
7.26.32,3
7 3o. i4,t)
7.33.59,8
7.37.47,5
74'-37,8
7 .45.30. 1
7.49.24,3
7 .53.20,4
7 .57 . 18.2
8. 1.17,3
8. 5.17,7
8. 9.19,0
8. I !. 2 1 ,0
8.17.23,5
8.21 .26.3
8.25.29.0
8.29. 3i ,7
8. 33. 33, g
8.37.35,6
8.41.36,4
8.45.36,3
8.49.34,9
8.53.32,2
8.57.27,8
9 . 1.21,8
9. 5.i4,o
9. 9. 4,2
9. 12.52, 2
9.16.37.9
9.20.21 ,3
9.24. 2,4
9.27.40,5
9. 3i . i5,g
9.34.48,3
9.38.17,9
Différence.
-4-3.32
-1-3.35
-i-3.39
-t-3.42
-1-3.45
-f3.47
H-3.5o
-1-3.52
+3.54
-K3.56
+ 3.57
3.59
o
4. .
4. 2
2
-1-4. 2
2
2
-i-4- 2
-h4. I
+4- o
-1-3.59
-f-3.58
+3.57
-4-3.55
-4-3.54
-1-3.52
-l-3.5o
H- 3 48
-1-3.45
-h3.43
+3.41
-1-3.38
-1-3.35
-1-3.32
-^3.29
+4-
+4
H- 4.
+4.
Temps
loga. d'aberration.
m i
O , 28689 1 6 .
^ 0,28372 5 57
0,281 58
0,28052 i5.5o
o , 28 1 63 I 5 . 52
0,2.8383 15.57
0,28707 16.4
0,29130 16. i4
0,29643 16.25
( 1074 )
Minuit
t. ni. de llerli
1879.
Fév. 6. . .
7...
8...
g...
10. . .
II...
12. . .
i3.. .
app.ironte.
h m â
27 . 5o,3i
27. 8,88
26 . 28 , 7 I
25.49,83
7 .25. 12,26
7 .34-36,07
7.24. 1,25
7.23.27,87
Difl'érence.
-4' 43
—40,17
-38,88
— 37,57
— 36, iq
-34,82
-33,38
Déclinaison
.Tpparpnto.
19.38.17,9
,9.41.44,4
19.45. 7,9
19.48.28,3
19. 5i .45,6
19.54.59,8
19.58. 10,5
+ 20. 1.17,5
Diflerencj.
+3. 26" 5
+ 3.23,5
4-3 20,4
-4-3. 17,3
H-3. l4,2
+ 3.10,7
+ 3. 7,0
log. A.
Temps
d'aberration.
O,3o24o 16.39
0,30910 16.55
» L'Académie me permettra de donner, dans une antre Note, qnelques
indications sur la méthode de M. Gyldén.
» M. Backlnnd, alors assistant à l'Observatoire de Stockholm, en fit une
première appHcation en 1874 à la planète @(*); depuis ce temps, M. Gyl-
dén a pu augmenter notablement la convergence des développements.
Je dois à la bienveillance du savant astronome la communication de ces
nouveaux artifices; ils sont, si je ne me trompe, de nature à intéresser les
géomètres et les astronomes. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une interj)rétntion des valeurs imaginaires
du temps en Mécanique. Note de M. Appei.i-, présentée par M. Bouquet.
c( Je m'occupe dans celte Note d'un simple changement de variables
dont les conséquences importantes n'ont pas, à ma connaissance, été signa-
lées jusqu'à présent.
)) Considérons un système de n points matériels assujettis à des liaisons
indépendantes du temps et soumis à des forces qui ne dépendent que des
positions de différents points. Désignons par m^ la masse d'un quelconque
des points, et par oc/,, //,, z^ ses coordonnées; les équations du mouvement
seront, d'après la méthode de Lagrange, de la forme
(0
m,
X;t étant la composante suivant l'axe des coordonnées jc de la résultante
des forces agissant sur le point n^, X, , X,, ..., X^ étant des indéterminées,
(') Comptes rendus de l'Académie de Stockholm, 1874'
( I075 )
et
(2) /, = O, /, = 0, ..,, ./,;=: O
désignant les équations de liaison. On aura en tout 3n équations de la
forme (1), à savoir trois pour chacun des n points. Imaginons qu'entre
ces 3A^ équations on élimine les p indéterminées X,, ).2, ..., X^, on arrivera
à un système de 3« — p équations que j'appellerai les éqiialioiis A. Ces
équations A, jointes aux équations de liaison (2), déterminent le mouve-
ment du système, si l'on donne les positions des différents points au
temps i = o,
et leurs vitesses initiales
» Considérons maintenant le même système de points soumis aux mêmes
liaisons, placés dans les mêmes conditions initiales, mais sollicités par des
forces respectivement égales et opposées aux forces précédentes. Les équa-
tions du nouveau mouvement du système pourront s'écrire sous la forme
(5) - »h -^ - X, .+■ /., ^3- + p.,_ + . . . + p.^ -,
/J.,, |j.2, . . ., iJ.p étant de nouvelles indéterminées.
» On voit que, pour obtenir le système des 3» — p équations résultant
de l'élimination des indéterminées ;x,, [j..,, ..., p.^ entre les 3/* équations
telles que (5), il suffit de remplacer dans les équations A toutes les déri-
vées, telles que -jr'' P^"" JT" Appelons B le système d'équations ainsi
formées. Ces équations B, jointes aux équations de liaison (2), déterminent
le nouveau mouvement du système avec les conditions initiales
Mais je remarque que les équations B et les conditions initiales (6) se
déduisent des équations A et des conditions initiales (3) et (4) par le chan-
gement de t en t \J — i et de y,,, /S^, y^ en — «< V- i, — fi^. y' - 1 , - '/a V — ' •
( I07G )
Donc, si l'on a des intégrales des équations différentielles A du premier
mouvement, on en déduira des intégrales des équations différentielles B
du second mouvement par ce même changement. On a ainsi la proposition
générale suivante :
» Etant donné un système de points matériels assujettis à des liaisons
indépendantes du temps et soumis à des forces qui ne dépendent que des
positions des différents points, les intégrales des équations différentielles
du mouvement de ce système restent réelles si l'on y remplace t par
t\l —1 et les projections des vitesses initiales k^, ,jyi, y^; par — a^ y' — i,
— PaV — I» — Va V — !• L^s expressions ainsi obtenues sont les équations
du nouveau mouvement que prendraient les mêmes points matériels si,
placés dans les mêmes conditions initiales, ils étaient sollicités par des
forces respectivement égales et opposées à celles qui produisaient le pre-
mier mouvement.
» Pour appliquer les considérations précédentes à un exemple, prenons
le pendule simple, et supposons qu'on abandonne le pendule à lui-même
à l'instant t =^ o, après l'avoir écarté de la verticale d'un angle Q. Soient
y l'angle que fait le pendule au temps t avec la verticale et l la longueur
du pendule; on sait que l'on a
(n) sin- = sin-^ (mod. sin-)»
^ ' ' 2 2dnu\ 2/
en posant «= ^\/^" ^^ durée d'une oscillation est 2 K w-^ 2K étant la
période réelle des fonctions elliptiques employées; la période imaginaire
2K'y/ — I reste sans signification dans le mouvement.
» Cela posé, dans la formule ( 7) je change t en t \j — i et je remarque
que, la vitesse initiale étant nulle, je n'ai que ce seul changement à faire.
J'obtiens l'équation
,„. . ti . 0 cn»v' — ' / j • ^
(8) sui- = SU] -= mod.sin-
OU, en appliquant des formules connues,
(n) sin-:^sui-T — inod. cos
^ •■' ' o 'y tin II \
1 2 dnw \ 2
» Cette formule (9), déduite de (7) par le changement àetent\J — i, repré-
sente le mouvement que prendrait le même pendule abandonné dans la
( 1077 )
même position initiale, si la force constante qui le sollicite était dirigée de
bas en haut. Dans ce nouveau mouvement pendulaire, la durée d'une os-
cillation est aR' \// • On a ainsi une interprétation de la période imagi-
naire 2R'\/— 1 •
» On trouvera de même une interprétation de la période imaginaire
dans les formules qui expriment par des fondions elliptiques les coordon-
nées de l'extrémité d'un pendule sphérique. »
MÉCANIQUE. — Sur itne loi intuitive, d' après laquelle se répartit le poids d'un
disque circulaire solide, supporté par un sol horizontal élastique. Note de
M. J. BoiSSlNESQ.
« J'ai démontré, dans un article du 7 octobre 1878 [Comptes rendus,
p. 519 de ce volume), que, lorsqu'un solide à fond plat et horizontal
repose sur un sol élastique, poli et horizontal lui-même, la pression totale
qu'il exerce sur le sol, par l'effet de son poids ou de toute autre force verti-
cale qu'on lui suppose appliquée, se distribue entre les diverses parties de
sa base comme le ferait une charge électrique dans une plaque conduc-
trice mince de même forme que cette base. D'autre part, d'après une Note
récente dont l'Académie a bien voulu insérer également les résultats dans
les Comptes rendus (iG décembre, p. 978), la répartition d'une charge d'é-
lectricité aux divers points d'une plaque elliptique peut se déduire de
celle qui se réalise à la surface d'un ellipsoïde ayant cette plaque pour sec-
lion principale, en faisant arriver sur le plan même de la plaque, le long
d'un chemin perpendiculaire à celle-ci, chaque [)articule électrique située
à la surface de l'ellipsoïde. Le rapprochement de ces deux théorèmes et
leur application au cas où l'ellipsoïde devient une sphère conduisent à la
loi suivante :
» Quandun disque circulaire solide, chargé de poids et posé sur un sol horizontal
élastique, y reste horizontal, la charge supportée par chaque élément de sa hase
est celle qui se trouverait directement au-dessus de cet élément, si l'on supposait la
charge totale répartie uniformément sur la surface convexe d'une demi-sphère
ayant même hase que le disque.
0 Telle est, dans le cas le plus simple, la solution du problème célèbre
delà répartition du poids d'un corps, en équilibre sur un plan, entre les
C. R., 1878, 2« Semestre. (T. LXXXVII, N° 27.) 14^
( '078 )
diverses parties de sa base de sustentation. Mes Notes du 7 octobre et du
9 septembre (p. 402) e" contiennent la solution pour d'autres cas, notam-
ment jîour celui de disques solides elliptiques et pour les corps à fond
courbe, dont on détermine la forme de manière que la charge s'y distribue
d'après luie loi donnée (uniformément, paraboliquement, etc.). »
PHYSIQUE. — Rotation magnétique du plan de polarisation de la lumière,
sous l'influence de la Tcrie. Note de M. J. Joubert.
« La réclamation de M. H. Becquerel, au sujet de l'expérience qui
termine maNote du 23 décembre, estparfaitement légitime. M. H. Becquerel
a constaté et mesuré, avant moi, la rotation du plan de polarisation du
rayon lumineux sous l'influence du magnétisme terrestre. Si je n'ai pas
cité son expérience, et, j'ajoute, si j'ai publié la mienne, c'est que sa Note
du 29 avril 1878 m';ivait conîplétement échappé. »
PHYSIQUE. — Sur un moyen de constater, avec une grande précision, le contact
entre le mercure et la pointe d'ivoire de la cuvette d'un baromètre de Fortin.
Note de M. C.-M. Goulier, présentée par M. Daubrée.
« Je demande à l'Académie la permission d'insister, pour ma part, sur la
précision du mode d'observation signalé par M. Le Chatelier (')et d'en faire
connaître une application importante que, pendant de loiigues années, j'ai
professée à l'École d'application de l'Artillerie et du Génie,
» Si l'on dispose l'œil, par rapport à la cuvette d'un baromètre de Fortin,
de telle sorte que le bout de la pointe d'ivoire soit vu dans la même direc-
tion que le bord de l'image du chapeau de cette cuvette, que réfléchit le
mercure, le reste de la surface de celui-ci réfléchissant le ciel, on distingue
très-facilement, même à l'œil nu, l'ombilic, quelque faible qu'il soit, que
produit la pénétration de la pointe d'ivoire dans la surface du mercure. Cet
ombilic y apparaît, en effet, comme une étoile brillante sur un fond obscur.
On sait d'ailleurs combien il est facile d'apprécier, par des effets ana-
logues, le moindre définit de régularité de toute surface réfléchissante,
quand on voit ce défaut dans la direction du bord de l'image d'un objet
brillant, comme une flamme, se détachant sur un fond obscur.
('] Comptes ffiidics, séance du ?,3 (léieiiiljrc iS-S, p 102} t\ii; ce vdltiine.
l 1079 )
)) Des expériences, faites avec une pointe d'ivoire portée par une vis mi-
crométrique verticale, nous ont montré que, par le mode d'observation
ci-dessus indiqué, on estime le contact à moins de :~^ de milliinèlre près,
quand la surface du mercure est suffisamment propre. C'est là une exacti-
tude bien supérieure à celle que peut donner le procédé généralement
indiqué : le contact apparent de la pointe d'ivoire et de son image réfléchie
par la surface du mercure. »
PHYSIQUE. — Sur l'emploi du Icléphone et du microphone pour les recherches
scientifiques. Note de M. Hughes, présentée par M. ïli. du Moncel.
(Extrait.)
« Le téléphone et le microphone peuvent être employés d'une manière
très-avantageuse pour les recherches scientifiques, et particulièrement pour
celles qui concernent les couinants induits très-faibles, résultant du mou-
vement d'un aimant devant une hélice.
» On dispose pour cela un microphone et un téléphone dans le circuit
même de l'hélice ou autre organe de ce genre que l'on veut expérimenter,
et c'est le microphone qui, en servant de rhéotome aux courants déter-
minés, en accuse la présence et même l'intensité par la répétition plus ou
moins accentuée, dans le téléphone, des sons produits par luie horloge-
réveil. Par ce moyen on peut constater la présence de courants que le
galvanomètre le plus sensible ne pourrait révéler. Déjà M. d'Arsouval,
dans une Note publiée aux Comptes rendus chi i"' avril 1878, a montré tout
le parti qu'on pouvait tirer du téléphone dans ce genre de recherches ;
mais il n'employait pas le microphone, et les expériences suivantes mon-
treront les avantages que les expérimentateurs pourront en tirer.
» 1. Si l'on approche un aimant du pôle d'un électro-aimant introduit
dans le circuit d'un téléphone, on entendra des sons au moment où l'ai-
mant s'approchera du fer et au momentoù on l'en arrachera; mais si l'on
tient l'aimant à une certaine distance de ce pôle (5 millimètres par exemple)
et sans mouvement apparent, on n'entendra absolument rien. Toutefois, si
dans ces conditions on introduit dans le circuit un rhéotome à interruptions
rapides, on pourra distinguer quelques sons. Mais avec le microphone et
une source de son constante, comme celle qui résulte du mouvement d une
horloge, on pourra entendre parfaitement les sons de cette horloge, qui
pourront même être amplifiés, pour un réglage convenable du microphone;
142..
( io8o )
alors il devient impossible de tenir à la main un aimant en face d'un
électro-aimant sans qu'il y ait production de sons et, par conséquent, de
courants induits. Quand l'aimant sera fixé solidement sur une pièce im-
mobile, les sons disparaîtront.
1) 2. Si l'on remplace l'électro-aimant par une simple bobine ayant un
diamètre extérieur de 5 centimètres, une épaisseur de i centimètre et un
diamètre intérieur de 4 centimètres, formée de loo mètres de fil i>°32,
on entend des sous aussitôt que l'aimant s'approche d'une partie quel-
conque de cette délice et ils acquièrent une plus grande intensité vers le
centre; mais ce qui e^t curieux, c'est le prolongement de ces sons. Ainsi,
siun aimant de 20 centimètres met trois secondes pour traverser la bobine,
les sons produits paraissent continus, mais faibles ; mais ils deviennent in-
tenses et à peu près égaux à ceux que produirait i élément Daniell si le
mouvement de l'aimant est rapide.
» 3. Si, au lieu d'un aimant particulier qtie l'on présente à la bobine,
on fait mouvoir cette bobine devant le téléphone, on entendra dans ce
téléphone des sons qui résulteront de l'induction de l'aimant du téléphone
sur l'hélice de la bobine mobile.
» 4. On pourra encore obtenir le même résultat si, au lieu de la bobine, on
agite un aimant devant le téléphone, et l'on pourra même entendre alors les
sons articulés qui seront prononcés devant le micro|)hone. Mais il se pro-
duit dans ce cas cet effet curieux que les courants induits sont produits dans
l'hélice même qui transforme les ondes électriques eu ondes sonores, et
ces courants induits se trouvent avoir leur intensité modifiée par l'action du
microphone en même temps que les sons reproduits.
» 5. Si, eu employant une bobine d'induction à deux hélices dont
l'une, la primaire, est mise en rapport avec le microphone et la seconde
avec le téléphone, on approche du noyau de la bobine un aimant, on
entend les sons déterminés par le microphone, et dans ce cas de doubles
courants d'induction sont en jeu simultanément ; mais l'intensité de l'un,
modifiée par le microphone, réagit sur l'autre (dans l'hélice secondaire) de
manière à le faire passer par les mêmes phases.
» 6. Au lieu de bobines et d'aimants pour la production des faibles
courants dont il a été question, on peut employer un second téléphone, et,
en pressant le doigt sur le diaphragme, on entend parfaitement les sons
excités par le microphone, surtout si le diaphragme est très-flexible. Il est
en effet impossible détenir le doigt appuyé sur une lame sans qu'il s'y
détermine un mouvement, et, par conséquent, sans qu'il y ait production
de courants.
( io8i )
» Les expériences qui précèdent suffisent pour appeler l'attention sur
les avantages qui pourraient résulter pour la Science de l'emploi d'un sys-
tème d'appareils aussi sensible. »
PHYSIQUE. - Sur une nouvelle lampe électrique. Note de M. E. Ducretet,
présentée par M. Cornu. (Extrait.)
« La principale pnriicularité que présente cette lampe consiste dans
l'emploi d'une colonne de mercure dans laquelle plongent un ou plusieurs
crayons. La différence de densité agit seuh-, en produisant une poussée(')
qui amène constamment et régulièrement les crayons à leur point d'appui
aufur et à mesure de leur usure. Une partie des crayons devient incandes-
cente. Plus la poussée est forte, plus cette incandescence devient prolongée.
(') CeUe ponss('o peut ctrc nyéc-, au besoin, p;ir l'adjonction «l'une petite niasse à la
parlie infciieure des erayons.
( loSa )
Une pile de G à lo Bunsen donne déjà de beaux effets, soit à l'air libre,
soit à l'intérieur d'un récipient.
« Notre disposition assure une résistance égale dans le circuit, quelles
que soient la longueur des crayons et leur usure ; la partie immergeant dans
le mercure n'intervenant pas dans le circuit, celle qui ressort reste con-
stante. Un seul ou plusieurs crayons de longueurs et de sections quel-
conques peuvent être mis dans un même réservoir, arriver à leur point
d'appui et produire lui large foyer lumineux. A volonté et à distance, ces
crayons étant enrayés, on peut les amener successivement, à volonté ou
automatiquement, à leur point d'appui et avoir une lampe à très-longue
durée.
» Un courant d'oxygène dirigé sur la partie incandescente active la
combustion, et, avec une pile relativement faible, on obtient une vive lu-
mière. »
CHIMIE. ~ S ur\ l'existence et les conditions de formalion de l'oxyde
de nickel Ni'O*. Note de M. H. Bacbigny.
H L'oxyde de nickel Ni^O'', correspondant à l'oxyde de fer magnétique
Fe'O'* et à son isomorphe Co'O* du cobalt, n'a pu encore être préparé.
M J'ai été conduit à observer cet oxyde intéressant dans une étude, à la-
quelle j'avais soumis plusieurs sels de nickel, comparativement avec les
mêmes sels de zinc. J'aurai l'honneur de soumettre ultérieurement au juge-
ment de l'Académie les résultats de ce travail, qui contient déjà une mé-
thode de séparation fort précise de ces deux métaux.
» Dans la présente Note, je me bornerai purement à l'exposition de
quelques points relatifs à l'histoire de l'oxyde de nickel Ni'O'.
» Cet oxyde, en raison de l'analogie de sa composition avec celle de
l'oxyde de fer magnétique, aurait pu être dénommé oxjde magnétique du
nickel; sa forme cristalline elle-même, qui est celle des spinelies, accentuait
encore ce rapprochement. Mais, comme le coiuposé correspondant du co-
balt, déjà bien connu, cet oxyde de nickel m'a paru absolument réfrac-
laire à l'action du barreau aimanté. Cette dénomination d'oxjde magné-
tique ne peut donc être employée dans le cas du nickel, comme pour le
cobalt, qu'au point de vue générique, et nullement comme qualificatif.
» Ce composé peut se produire dans un grand nombre de circonstances,
mais toujours subordonnées à une question de température; et c'est dans
( io83 )
ce fait que je crois voir la cause de l'insuccès des recherches antérieures
faites en vue d'obtenir cet oxyde. Lorsque, sur du chlorure de nickel porté
à 35o degrés ('), on fait passer un courant d'oxygène sec, tout au plus
aperçoit-on après plusieurs heures une légère efflorescence noirâtre à la
surface du produit, dont la variation de poids est d'ailleurs sensiblement
nulle. Mais, à 44o degrés, l'action est plus nette; il se dégage du chlore,
reconnaissable à son odeur et à ce fait, qu'en faisant barbotter les gaz, sor-
tant de l'appareil, dans une lessive faible de soude, on obtient en quelques
instants une véritable solution d'hypochlorite, caractérisée par son odeur
et ses réactions. Le produit a en outre subi une altération notable dans son
aspect, et l'on constate une perle sensible de poids, qui n'est point due |à
une volatilisation par entraînement; car si l'on traite la masse dans la na-
celle même par de l'acide chlorhydrique bouillant, jusqu'à redissolution
totale, on retrouve, après dessiccation à loo degrés, le poids initial de chlo-
rure de nickel
NiCl + 2(H0) (-).
Il y a donc substitution de l'oxygène au chlore.
» Cette action est encore plus rapide si, au lieu d'o[)érer avec de l'oxy-
gène sec^ on le prend humide; cela conformément aux données thermiques
énoncées par M. Berthelot, parce qu'il se dégage de l'acide chlorhydrique,
l'eau intervenant dans la réaction. En quelques heures, tout le chlorure est
transformé en un corps insoluble dans l'eau, gris et d'aspect métallique;
vu à la loupe, il est cristallin et présente, sous l'objectif du microscope,
une infinité de cristaux à faces triangulaires très-nettes.
» Ce corps est un oxyde, car il ne renferme plus trace de chlore. L'acide
chlorhydrique chaud l'attaque lentement, en dégageant du chlore; c'est
donc un oxyde supérieur; en effet, quoique très-stable, une forte chaleur
le décompose et il se transforme en protoxyde de nickel NiO, en perdant
les ytIq de son poids; il offre donc la composition de l'oxyde de nickel dit
maf/nélique.
» Le protoxyde qui résulte de cette calcination, dans quelque condition
) Pour tous ces essais à température constante, je me suis toujours servi avec grand
succès lies bouteilles à mercure et à soufre, introduites dans la Science par mes maîtres de
l'Ecole Normale et décrites par eux.
(') A loo degrés, le chlorure de nicke! retient 2 équivalents d'eau; ce fait est donc à
mettre en relief vis-à-vis de celui de zinc, qui n'en relient que i :
ZnCl +110.
( io8/| )
d'oxydation qu'on le place, n'est plus susceptible de fournir un oxyde
supérieur: fait important à noter au point de vue de l'analyse. De plus,
cette remarque explique pourquoi le nickel ou certains de ses sels, oxydés
à liante température, n'ont jamais fourni que du protoxyde, ce qu'obtinrent
notamment Desprelz et Regnault avec la vapeur d'eau et le nickel métal-
lique au rouge; tandis qu'à la température de /|4o degrés, du nickel métal-
lique, obtenu par réduction de l'oxyde, de même que certains composés
de ce métal susceptibles de s'oxyder, m'ont toujours donné le même oxyde
Ni=0\ »
CHIMIE AGRICOLE. — Sur les nitrates qui se rencontrent dans les betteraves et
quelques autres racines. Note de M. J.-A. Barrai,, présentée par M. Peli-
got. (Extrait.)
<i Au commencement de décembre, un agriculteur anglais, M. Sutton, a
envoyé à la Société d'Agriculture de France des betteraves dont quelques-
unes pesaient au delà de i4 kilogrammes. Deux de ces betteraves ont été
envoyées au laboratoire de M. Peligot, et j'ai étudié les autres. Nous avons
constaté que ces betteraves étaient très-pauvres en sucre et ne devaient
élre considérées que comme betteraves fourragères.
» M. Peligot a constaté que, pour loo de betterave fraîcbe, il y avait
1,23 de cendres, renfermant o,36 de potasse se trouvant probablement
à l'état de nitre et représentant 0,66 de ce sel. J'ai, de mon côté, déter-
miné directement la quantité d'acide nitrique contenue non-seulement dans
ces betteraves, mais encore dans beaucoup d'autres plantes. La méthode
que j'ai suivie a consisté à traiter une partie de la plante desséchée à 100 de-
grés par de l'alcool bouillant pour dissoudre le nilre, à évaporer l'alcool,
et ensuite à traiter le résidu dissous dans l'eau par le prolochlorure de
cuivre en présence de l'acide chlorhydrique. Je me suis assuré que la pré-
sence de diverses matières organiques solubles dans l'alcool n'altérait en
rien l'exactitude du procédé analytique. Par le volume du bioxyde d'azote
obtenu, on calcule le poids de l'acide nitrique, et par suile celui des
nitrates.
» Je demande à l'Académie la permission de lui présenter le Tableau
des résultats que j'ai obtenus (') :
('] La prùsence tlu nitrate dans les betteraves est depuis lonjjienijis eonniie jiar les faliri^
( io85 )
Noms dL's racines.
Bcllerave IManimniitli de Sallou. .
» Borksliire »
" Cœur-de-Bœiif >>
" ïankarcl »
Choii-rave (Kohl-Rabi) »
Betlerave globe jaune de M. Du-
montier, à Claville (Eure) ....
Betterave Corne-de-Bœuf , du
même agi'icidteur
Betterave Disette géante, du même
agriculteur
Betlerave blanche à collet vert,
du même agriculteur
Betterave blanche à collet rose,
du même agriculteur
Navet de la plaine des Vertus,
acheté à la Halle de Paris
Acide niti'iiiuc
ovalué 011 Sucre Matières
Malièrcs nitrate dépotasse p. loo albuminoïdes
Poids de la
sèches
p. 100 de
de matière
p. 100
racine.
p. 100.
matière sèche.
sèche.
de matière si
Ks
i4 , i5o
5,81
13,89
17,21
22, I 3
i(),Go(>
7,95
4,98
25, 16
20,43
I 1 , ■•90
6,35
9,21
3i ,5o
31 ,5l
8,920
7,88
1 1 ,39
12,69
19,52
6, 200
9 ' ''6
4,55
20,93
20,86
3,083
11,54
.,37
34,66
9,43
1,782
12 ,60
o,G4
3r ,75
8,07
2,444
9-46
o,G8
52,86
10,91
0 , I ?4
!I,9?.
0 , 1 3
58,72
6,91
0 ,780
i(),73
0,09
48,10
6,07
u
8,'7
0,79
»
»
» Les matièies albuminoïdes ont été déterminées par le dosage de l'azote
fait au moyen de la chaux sodée.
» Ou voit d'abord que la plus grande quantité de nitre pour 100 de ma-
tière sèche se rencontre dans les betteraves les plus grosses, et aussi dans
celles qui sont le moins riches en sucre.
)) Quand on donne les betteraves fourragères au bétail, on rationne,
en général, une tète de l'espèce bovine à raison de 3o à 4o kilogrammes
par jour. D'après le Tableau précédent, une betterave Mammouth ren-
fermerait par kilogramme 7 grammes de nitre, et i kilogramme de belte-
cants de sucre; elle a été signalée par M. Dubrunfaut et par d'autres observateurs. Il y a
de longues années déjà que j'ai eu l'occasion de voir des vapeurs rutilantes se dégager pen-
dant la fermentation dans les distilleries de betteraves. On n'avait pas encore signalé des
quantités aussi considérables que celles que j'ai constatées dans les betteraves monstrueuses
des cultures anglaises. Ces quantités, en effet, dépassent celles qui ont été trouvées dans les
])lantes réputées comme étant le plus nitrifères, notamment dans le pastel, il y a plus d'un
demi-siècle, par M. Chevreul; dans VJmniantiis bl'uum, signalé à ce sujet par M. Boutin à
l'Académie en 1873, et dans toute la série des végétaux appelés concentrateurs de nitrate
de potasse par M. Chatin, dans une Note lue à la Société d'Agriculture [Bulletin des séances
de lu Société nationale d' Agricullure de trancc, année 1872-73, p. 4851.
C. r,. 187S. a» Scmcitrc. (T. LXXXVll, Pi» 27.) l43
( io86 )
rave Tankard 9 grammes. Par conséquent, avec une ration ordinaire de
betteraves Irès-nitrifiées donnée au bétail, on pourrait administrer à un bœut
depuis 210 jusqu'à 36o grammes par jour. Il est très-vrai que tout l'acide
nitrique n'est pas à l'état de nitrate de potasse; mais j'ai dosé la potasse
directement dans chacune des betteraves, et elle constitue au moins les
deux tiers des alcalis combinés avec l'acide nitrique. Par conséquent, c'est
au moins i4o à 240 grammes de nitrate de potasse en nature, c'est-à-dire
beaucoup plus que les doses maxima prescrites en médecine vétérinaire,
que l'emploi de telles betteraves fait prendre à une tète de l'espèce bovine.
Une telle alimentation ne saurait être sans inconvénients graves. Il est
arrivé souvent, dans les étables, des accidents après l'emploi de certains
aliments, et l'on ne pouvait se rendre compte des causes des mauvais résul-
tats constatés. Même dans l'emploi des betteraves sucrières, les agriculteurs
avaient trouvé que la pulpe de sucrerie ou de distillerie était préférable
à la betterave, à poids égal de matières albuminoïdes dans la ration. On
n'avait pas songé à remarquer que, dans la pulpe, les nitrates ont été
presque entièrement enlevés.
u J'ai cherché, par le même procédé, l'acide nitrique dans des carottes
Crécy, dans des pommes de terre, enfin dans des foins. J'ai obtenu tout au
plus I centimètre cube de bioxyde d'azote pour le traitement de 5 à
10 grammes de matière sèche, tandis que, pour les végétaux du Tableau
précédent, le minimum du dosage pour ces mêmes quantités n'est pas
descendu au-dessous de i4 centimètres cubes (').
» Les betteraves monstrueuses des cultures anglaises sont surtout signa-
lées en raison des rendements considérables qu'elles foiu'nissent par hec-
tare. Ainsi, la Mammouth donne, dit-on, en moyenne, a'yS 000 kilogrammes
et la Tankard 220000. La culture de ces racines enlèverait par conséquent
au sol, par hectare, la première igaS kilogrammes de nitre et la deuxième
1980 kilogrammes. Tous les faits agricoles que j'ai observés démontrent que
ces énormes proportions de nitrate dans de pareilles plasites proviennent
de fumures extrêmement abondantes, auxquelles on ajoute du nitiate de
soude en très-grande proportion. Depuis longtemps les fabricants de sucre
prohibent, dans leurs marchés avec les cultivateurs, l'emploi du nitrate de
soude. On voit qu'ils ont raison d'agir ainsi. Les éleveurs qui emploient les
racines pour l'alimentation du bétail feraient peut-être bien de prendre le
(') Dans I kilogramme de navels, il y a 645 milliL;raiuiiics de nitre, fait intéressant à
connaître, en raison de l'emploi constant des navels dans le p(iL-aii-ftu.
( '"«7 )
même parli. Enfin, ne conviendrait-il pas aussi de se préoccuper de la ques-
tion, dans la culture, de quelques racines destinées à la nourriture de
l'homme ? »
CHIMIE INDUSTRIELLE. — Inertie des dérivés du chrome comparée à l'action
du vanadium sur les sels d'aniline en présence des chlorates dans l'impression
en noir d'aniline. Noie de M. G. Witz. (Extrait.)
« ... A ses divers états, non-seulement le chrome est impropre à la
formation du noir d'aniline à l'aide des chlorates, mais la présence de ce
métal paraît même être légèrement nuisible.
H Nous avons lu dans les Comptes rendus (t. LXXXVII, p. 844? séance du
25 novembre 1878) l'extrait d'une Lettre de M. S. Gravvitz à M. Dumas,
traitant du même sujet avec des conclusions différentes.
» Un seul fait précis s'y trouve indiqué :
n Yj de niilligraninie de bichromate de potasse pour i?,5 grammes de sel d'aniline dissous
dans I litre d'eau développe encore le noir. L'essai se fait très-facilement en formant une
encre et développant le noir sur du papier. »
» f,e contrôle a été tenté scrupuleusement : même avec 1 milligramme
de bichromate de potasse en présence de chlorate de potasse, à froid ou
en employant la chaleur, la coloration noire indiquée ne s'est développée
ni dans le bain ni sur du pnpier Berzélius. Avec i centigramme de bichro-
mate, le bain verdit par le repos, de légers flocons vert-foncé s'isolent du
liquide à peine brunâtre ; la séparation est plus prompte à l'aide de la cha-
leur, et la laque n'occupe que fort peu de volume; mais la réaction ne
continue pas, et il n'existe aucun indice de formation d'encre, etc.
» Nous résumons le résultat de toutes nos recherches comme suit :
» Les sels de chrome ne peuvent remplacer les sels de vanadium dans
leur action sur les sels d'aniline en présence des chlorates.
» Les composés vanadiques possèdent au contraire, dans les mêmes cir-
constances, une énergie véritablement extraordinaire.
» Dans luie solution qui contient, au volume d'un litre, ia5 grammes
de chlorhydrate d'aniline et du chlorate de potasse ou du chlorate de soude
en proportion équivalente ou réduite au dixième de l'équivalent chimique,
la quantité excessivement minime d'im cinquantième de milligramme de
vanadium, sans aucun autre métal, suffit pour développer la production
du noir d'aniline d'une manière très-sensible ; dans les bains conservés un
143..
( io88 )
ou deux jours, à la température ordinaire, les flocons vert-foncé deviennent
d'autant plus abondants qu'il existe plus de vanadium en présence.
» On peut encore reconnaître plus aisément la formation de la couleur,
en laissant tomber une simple goutte de chaque solution mixte sur du
calicot blanc et exposant comparativement, pendant deux jours, à l'air, à
35 degrés C. : la réaction se produit ainsi sur y^ de centimètre cube, qui
renferme seulement louoonoou *^^ gramme de vanadium. »
CHIMIE INDUSTRIELLE. — Analyse des sucres bruts et des matières sucrées.
Dosacje de l'eau, de rensemble des sels à bases minérales et des acides orga-
niques. Note de M. E. Laugier.
« 1° Dosnqe de l'eau. — La dessiccalion des matières sucrées dans les
étuves à air chaud, telles qu'on les emploie dans les laboratoires industriels,
donne prise, on le sait, à des critiques fondées. Déjà si difficile à terminer,
sans altération, pour les sucres indigènes de faible titrage et plus encore
pour les sucres exotiques riches en glucose, elle devient presque impos-
sible pour les mélasses, dont la viscosité ralentit le départ de l'eau.
» Dans le but d'éviter autant que possible les difficultés et les causes
d'erreur de la dessiccation à l'air libre, nous employons une étuve à courant
de gaz inerte, qui possède, croyons-nous, les avantages des tubesà dessic-
cation de Liebig, tout en offrant une manipulation plus aisée. C'est une
boite cylindrique en bronze, de 17 centimètres environ de diamètre
et de 5 à 7 de hauteur. Le couvercle, amovible et du diamètre de la
boîte, est rodé sur celle-ci, comme un clapet sur son siège. La fermeture
est assurée simplement par le poids du couvercle et le joint se maintient
parfaitement étanche. Sur le couvercle sont percées deux ouvertures : la
plus grande, au centre, est recouverte d'une glace d'appareil à cuire dans
le vide, qui permet de suivre la marche de la dessiccation; la plus petite
porte un thermomètre. Une tubulure latérale, venue de fonte avec la boîte,
reçoit un régulateur de d'Arsonval ou de Schlœsing. Le gaz est de l'hydro-
gène, ou plus simplement du gaz d'éclairage, purifié et desséché. Il vient
brîiler sous la boîte après avoir traversé un condenseur. La dessiccalion est
très-rapide; deux heures au plus suffisent pour dessécher 5 grammes de
mélasse. Le départ de l'eau d'hydratation s'effectue à une température in-
férieure à 5o degrés ; puis, on chauffe à la température fixée par le régula-
( 1089 )
tciir. Dans ces conditions, la prise d'essai est desséchée sans altération, et
les résultats obtenus sont concordants (').
Dosage des sets. — Voici maintenant: comment se fait le dosage de l'en-
semble des sels à bases minérales. Une prise d'essai de la matière sucrée,
desséchée dans l'éluve que nous venons de décrire, est incinérée dans un
appareil tout semblable, mais en fonte ou en bronze platiné, et traversé
par un courant d'oxygène. La température est maintenue au-dessous du
point de fusion des chlorures. L'incinération se fait ainsi sans qu'il puisse
y avoir de perte par volatilisation et très-rapidement.
» Dans une deuxième prise d'essai, double en poids de celle qui a servi
à la préparation des cendres, on isole les acides organiques, en suivant le
procédé indiqué par M. Schloesing dans ses remarquables travaux sur l'ana-
lyse du tabac. Les acides organiques sont déplacés parla quantité un peu
plus que suffisante d'acide sulfurique dilué, versé goutte à goutte en refroi-
dissant la masse ; puis, après avoir mélangé celle-ci à de la ponce con-
cassée, on l'épuisé par l'éther, dans im appareil à distillation continue.
L'appareil dont nous nous servons est une modification de celui de
M. Schlœsing. Ainsi, l'allonge est cylindrique et entourée d'un manchon
réfrigérant, pour éviter toute altération des sucres. Un tube à boule, fermé
par une soupape en caoutchouc s'ouvrant de dedans en dehors, est fixé sur
le bouchon de l'allonge; en cas de surchauffe du ballon, il donne issue aux
vapeurs d'éther, qui pourraient causer la rupture de l'appareil.
» L'épuisement terminé, l'éther d'extraction est divisé en deux parties
égales. La première est versée dans la capsule qui contient les cendres
préalablement pesées (-). L'acide carbonique correspondant aux acides
organiques est chassé, et les sels préexistants se trouvent reconstitués. On
replace la capsule dans l'étuve à dessiccation, dont la tubulure d'entrée de
gaz est fermée, tandis que la tubulure de sortie est reliée à un réfrigérant,
où l'éther, évaporé à aS ou 3o degrés, va se condenser.
» Lorsque l'évaporation de l'éther a pris fin, on ouvre le robinet d'ar-
( ' ) Nous avons pu dessécher, dans cette étuvi:, des solutions de glucates, préparées suivant
les procédés indiqués pnr MM. Peligot et Mulder, sans que l'extrait sec fut notablement plus
coloré que l'extrait obtenu dans le vide.
(') Il est inutile, à moins qu'on ne désire les doser à part, de séparer, par agitation avec
de l'eau distillée, les matières grasses des acides organiques. Introduites pendant la cuite
des sirops à l'état d'huile ou de beurre, ces matières grasses sont très-vite saponifiées, grâce
à la réaction presque toujours alcaline du milieu. Elles doivent donc compter comme
acides.
( I090 )
rivée de gaz de l'étuve; on chauffe les sels à la température adoptée pour
le dosage de l'eau, et on les pèse. La quantité d'eau qu'ils retiennent est
précisément celle qu'ils retenaient à l'état salin da«s la matière sucrée des-
séchée (').
» Dosage des acides organiques. — On neutralise exactement, avec une
liqueur titrée alcaline, la deuxième partie de l'éther d'extraction. A l'aide
du nombre de centimètres cubes nécessaires pour la neutralisation, on cal-
cule le poids de l'acide carbonique équivalent aux acides organiques et
déplacé par ceux-ci. En retranchant du poids des sels celui des cendres,
diminué du poids de l'acide carbonique déplacé, on obtiendra le poids de
l'ensemble des acides organiques et de l'eau que retieiuient leurs sels à la
température de dessiccation adoptée.
» L'exactitude des dosages des sels et des acides organiques dépend, en
grande partie, des soins apportés aux manipulations. Elle ne saurait at-
teindre une rigueur scientifique; mais elle est suffisante pour les besoins
de la pratique, comme nous l'ont montré de nombreux essais de contrôle,
effectués sur des mélanges de sucre pur et de sels et s\ir les divers produits
de fabrication et du raffinage.
» Les analyses qui suivent sont celles de masses cuites de quatrième jet
de raffinage. Les dosages des sucres ont été vérifiés par la pesée de l'oxyde
de cuivre réduit avant et après inversion (prooédé de M. A. Girard ).
Masses cuites de quatrième jet.
I.
II.
III.
IV.
V.
Sucre cristall.. .
57, 5o
56, 20
55, 3o
54,60
53,80
Sucre incrist. ..
16,68
.8,44
19,10
19,75
20 , 64
Eau à iio". . .
12,82
12, i5
12,53
12,27
•',94
Sels à 110°
10,67
10,93
11,21
11,4s
11,78
Acides organi-
ques à 1 1 0° . .
:>07
7'
'9
1
,40
1
,73
8,10
Matières azo -
tées, etc., par
différence. . .
2,33
100,00
2,28
1,86
' .90
.,84
Totaux . .
I 00 , 00
100,00
100,00
100,00
Az. organique. .
o,3i
0,33
0,27
0,22
0,25
(') On ajoute aux sels, après le di'part de l'éther, les poids convenables d'acide azotique
et d'ammoniaque, s'il s'en trouvait dans l'échantillon analysé. Il en serait de même pour les
acides pectiijuo et parapectique, insolubles dans l'éther.
( logi )
HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur l'innocuité du borax employé dans la conservation
des viandes. Note de M. E. de Cyon. (Extrait.)
« A propos des observations qui ont été faites sur mes recherches con-
cernant l'action physiologique du borax, je ferai remarquer que, dans le
procédé lourdes que j'ai employé, ou ne trempe pas la viande dans une
solution saline. On en saupoudre très-légèrement la surface, avec du borax
chimiquement pur (de i à 2 grammes par kilogramme de viande). La viande
reste absolument dans son état normal, et mes expériences ont montré
qu'elle garde toute sa valeur nutritive.
)> ...Je ferai remarquer enfin que, bien avant mes expériences, le savant
professeur de Physiologie de Copenhague, M. Panum, avait mis en évidence
la complète innocuité du borax et de l'acide borique, employés pour con-
server les viandes ('). Ses recherches avaient été entreprises précisément
dans le but de savoir si le procédé de conservation des viandes par le borax,
assez répandu dans les pays Scandinaves pour qu'il y soit même préféré
au procédé de conservation par le froid, ne pourrait pas présenter quelque
inconvénient pour la santé publique.
» Le borax est également employé, notamment en Angleterre et en
Amérique, pour mettre les substances organiques à l'abri de la fermenta-
tion. En Angleterre, c'est M. Redwood qui s'en est fait le propagateur. »
PHYSIOLOGIE. -- Recherches sur radian physiologique du maté.
JNote de M. L. Couty, présentée par M. Vulpian (-).
(Commissaires : MM. Milne Edwards, Vulpian, Marey.)
« Mes expériences ont porté sur des chiens. J'avais d'abord essayé
d'injecter sous la peau ou même dans une veine des extraits aqueux ou
alcooliques de maté, dissous dans une petite quantité d'eau. Mais, sous la
(') Panum, Nordiskt medicinskl Arkiv, vol. VI, p. 12; 1874-
(') M. le Ministre plénipotentiaire du Brésil ayant bien voulu mettre à ma disposition
une assez grande quantité de maté, j'ai pu faire, dans le laboratoire de M. Vulpian, de nom-
breuses expériences destinées à étudier méthodiquement l'action de cette plante, connue
sous les noms de Yeiba maté, Ilex paragtiayensis, Thé des jésuites, Thé du Paraguay, etc.,
et depuis longtemps employée presque partout comme médicament, et, dans rAnKri(pie du
Sud, comme aliment remplaçant surtout le llié et le calé.
( 1092 )
peau, ces solutions très-acides déterminent constamment une irritation
violente suivie de phlegmons et d'abcès; dans les veines, elles ont paru
produire, au moins dans quelques cas, des troubles très-marqués d'em-
bolie pulmonaire. Ces complications m'ont forcé à renoncer à ces deux
procédés expérimentaux, au moins provisoirement, et jusqu'à ce que des
analyses chimiques du maté, faites en collaboration avecM. Mourrut,nous
aient fourni des produits définis, solubles et facilement injectables.
» Dans les expériences que je vais résumer, j'ai simplement poussé en
une ou plusieurs fois, par une sonde œsophagienne, dans l'estomac d'un
chien, de l'injection très-concentrée de maté, en quantités variant de loo
à 4oo centimètres cubes.
« Oh observe, dans ces conditions, vingt à soixante niinutos a])rès l'injcclion stomacale, une
série de selles d'abord solides, puis liquides, mais plus ou moins abondantes. Chez certains
animaux même, tout se borne à des efforts de défécation, à des cpreintcs sans expulsion
de matières; chez d'autres au contraire, surtout si l'on a fait des injections muiiiples, après
une heure et demie ou deux heures, les selles diarrhéiques contiennent déjà des matières
résineuses brun verdàtre, résidus du maté poussé dans la jireinière injection. 11 y a donc
une excitation très-vive des mouvements de l'appareil intestinal, cl cependant le gros et le
petit intestin, si on les examine directement, paraissent peu volumineu.x, presque immobiles
et comme contractures; congestionnés dans toutes leurs tuniques, sur toute leur longucui-,
même dans les points que l'infusion de maté n'a pas encore atteints, ils ne présentent cepen-
dant ni cette infiltration de leur muqueuse avec rougeur vive, ni cette augmentation des
liquides de sécrétion, qui caractérisent l'action des purgatifs.
" L'animal a, dans les intervalles de défécation, de fréquents efforts de miction; mais la
quantité d'urine rendue, (juoique probablement augmentée, peut être fort variable. La
vessie est congestionnée comme les intestins, comme le foie et les reins; la rate est, au con-
traire, peu voluinineuse.
I' Le pénis s'érige et se tuméfie; mais ce phénomène est quelquefois à peine appréciable.
» Il y a une accélération considérable des contractions du cœur, dont le nombre peut
être jM-esque doublé; enfin, la ])ression du sang dans les artères diininue et s'abaisse, plus
OH moins suivant la quantité de liquide absorbée.
1 Au contraire, d'autres organes du système sympathique paraissent rester complètement
intacts. Pas de vomissements; la pupille n'est nulleinent modifiée; quoique le cœur soit
accéléré, son nerf modérateur, le pneumogastrique, conserve toute son excitabilité; la sécré-
tion de la bile, celle de la salive sous-maxillaire n'ont été ni augmentées ni diminuées.
» Enfin, toutes les fonctions de l'encéphale et de la moelle semblent rester normales;
pas de modification nette et constante de la respiration; pas de trouble directement appré-
ciable des mouvements ou de la sensibilité; et l'excitation d'un nerf, du sciatique par exem|)le,
conserve tous ses effets, soit directs, soit réflexes, sur les muscles lisses ou .striés. »
» Le maté semble donc localiser son influence sur les app;ireils de la
vie organique, et plus spécialement sur des organes qui sont relativement
( 1093 )
très-indépendants des centres nerveux et surtout de l'encéphale : tels les
intestins, la vessie, les nerfs accélérateurs du cœur Au contraire, le maté
ne paraît agir ni sur les centres nerveux, ni sur les appareils nerveux de la
vie organique, qui, comme ceux de la pupille, de l'estomac, de la glande
sous-maxillaire, et comme les nerfs modérateurs du cœur, sont en rapport
direct et intime avec l'encéphale.
1) Le maté a-t-il véritablement une action élective et spécifique sur
quelques éléments nerveux, ou doit-on simplement chercher la raison de
ces troubles dans certaines conditions d'introduction ou d'éhmination de
la substance? Ce sont là des questions que peuvent résoudre seulement de
nouvelles expériences.
» En tout cas, il reste acquis que le maté excite seulement, ou tout au
moins primitivement, le système sympathique dans ceux de ses organes qui
sont le plus indépendants des centres nerveux; et celte action si spé-
ciale sur la plupart des organes inira-abdominaux, outre sa valeur physio-
logique, nous semble avoir une grande importance pour le médecin clini-
cien et aussi pour l'hygiéniste, surtout si, comme on peut l'espérer, cette
substance peu coûteuse et très-active devient d'un usage plus général
comme agent thérapeutique et alimentaire. »
PflYSlOLOGlE. — Venin des serpents. Note de M. Lacerda,
présentée par M. de Quatrefages.
« J'ai l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie sin- un fait que j'ai
observé au laboratoire de Physiologie du Miiseii nacional de Rio de Ja-
neiro, dans mes recherches sur l'action du venin du Serpent à sonnettes.
» On croyait en général, jusqu'à présent, que la matière venimeuse
sécrétée par certaines espèces de serpents n'était autre chose qu'une salive
toxique, agissant à la manière des ferments soUibUs. J'ai observé des faits
qui prouvent, au contraire, que cette matière contient desferments figurés
dont les analogies avec les bactéries me paraissent remarquables. Voici
comment je suis arrivé à ce résullal :
» Un serpent assez jeune et très-vigoureux se trouvant actuellement au
Museu nacional, je l'ai soumis, dans des occasions différentes, à l'action
du chloroforme, et j'en ai extrait une goutte de venin en la faisant tomber
sur une plaque de verre préalablement lavée dans l'alcool et légèrement
chauffée. J'ai porté de suite la j)réparation sur le microscope, et j'y ai vu
G R., i8;8, 2' Semestre. (T. LXXXVII, N" 27.) l44
( '094 )
une espèce de matière protoplasmatique filamenteuse formée par une
agrégation cellulaire, disposée en forme arborescente comme de certaines
lycopodiacées.
B Peu à peu, le filament épaissi où poussent ces spores se dissout et dis-
paraît, et les spores sont mises en liberté, affectant une disposition linéaire.
Alors, si les conditions du milieu sont favorables à leur développement,
elles se gonflent et grossissent sensiblement, en poussant au bout de quelque
temps une espèce de petit tube qui s'allonge rapidement. Ce petit tube se
sépare bientôt, et il va constituer une autre spore qui se reproduit de la
même façon.
» Lorsque ces spores ont atteint une certaine grandeur, on observe dans
leur intérieur un filament qui devient de plus en plus accusé et qui est di-
rigé dans le sens du plus grand diamètre de la spore. Ce filament présente,
départ et d'autre, des corpuscules ovoïdes très-réfringents; en peu de
temps, le protoplasme de la spore se rétracte, sa membrane se dissout,
et les corpuscules sont mis en liberté pour continuer ensuite le même
procédé de reproduction.
» Les spores du venin ont pourtant deux modes principaux de multi-
plication : par scission et par noyaux intérieurs. Dans le sang des animaux
qui étaient morts par la piqûre du serpent, nous avons observé les phé-
nomènes suivants :
» Les globules rouges commençaient par présenter des petits points bril-
lants dans la surface du disque; ces petits points formaient quelquefois des
saillies et devenaient de plus en plus nombreux. En suivant attentivement
les différentes phases de l'altération, on arrivait à voirie globule se dé-
truire complètement et être remplacé par de nombreux corpuscules ovoïdes
très-brillants, doués de mouvements spontanés oscillatoires. D'autres fois,
les corpuscules ovoïdes, ne se dégageant pas de la masse globulaire, y res-
taient emprisonnés, et les globules se fusionnaient les uns avec les autres
formant une espèce de pâte amorphe très-diffluente.
)) Dans les animaux qui étaient piqués par ce crotale et dont le sang
était recueilli avant que l'action du venin eût été bien prononcée, nous
avons observé toujours le premier degré de l'altération ; peu de temps
avant la mort, les globules se présentaient déjà fusionnés dans la ma-
jeure partie.
» Les animaux sur lesquels nous avons fait une injection hypodermique
de ce sang, immédiatement après la mort de l'animal piqué parle serpent,
sont tous morts au bout de quelques heures, à peu près avec les mêmes
( logS )
symptômes , et leur sang révélait toujours les mêmes altérations que nous
avons remarquées dans les animaux envenimés directement.
» Nous avons reconnu aussi, par de nombreuses expériences, que l'alcool
injecté sous la peau ou ingéré par la bouche était le vrai antidote de ce
ferment (' ). »
M. DE QuATREFAGES, 60 présentant le travail de M. Tjacerda, ajoute qu'il
croit devoir faire de sérieuses réserves au sujet des déterminations adoptées
par l'auteur.
PHYSIOLOGIE. — Sur la fonction de la chlorophylle avec les Planaires vertes.
Note de M. P. Geddes, présentée par M. de Lacaze-Dulhiers.
« Quoique la présence de la chlorophylle ait été reconnue depuis long-
temps dans les tissus d'un nombre assez considérable d'animaux inverté-
brés, il n'a pas été donné encore de répondre à cette question fondamen-
tale : cette chlorophylle fonctionne-teile dans le règne animal comme dans
le règne végétal? Ces animaux peuvent-ils effectuer la décomposition de
l'acide carbonique sous l'influence de la lumière solaire, avec assimilation
du carbone et dégagement d'oxygène?
» Un séjour récent à Roscoff, au laboratoire de Zoologie expérimentale
de M. le professeur H. de Lacaze-Duthiers, m'a donné les moyens de sou-
mettre à l'expérience ce sujet attrayant. Là, on est frappé par l'abondance
d'une espèce de Planaire verte, dont la description sera donnée ultérieure-
ment, et par l'habitude qu'a cet animal de chercher la lumière et de s'y
exposer, comme \esHyclraviridis. A moins que le temps ne soit très-mauvais,
ces Planaires se trouvent sur le sable blanc, loin de tout abri de roche ou
d'algue, couvertes seulement de quelques centimètres d'eau. Emprisonnées
dans un petit aquarium, elles se portent toujours du côté d'où vient le
jour. Quand l'aquarium est exposé au soleil, leurs mouvements sont fort
accélérés. Après quelques minutes, des bulles de gaz, petites d'abord, se
montrent çà et là; elles augmentent de nombre et de volume avec une
( ' ) Nous réservons tous les détails de ces recherches pour le travail que nous préparons
et qui doit être p\iblié prochainement dans les Jrckivos do Muscu nacional.
A cette Communication, que nous avons l'honneur de faire à l'Académie nous ajoutons
quelques dessins qui serviront à éclaircir notre exposition.
.44..
( 1096 )
rapidité étonnante, qui ne le cède point à celle de la formation du gaz par
une algue verte dans des circonstances semblables.
» On peut facilement recueillir le gaz en plaçant les animaux dans une
cuvette recouverte par une autre un peu moins grande, renversée sous l'eau.
Les bulles monlenl et s'unissent, et à la fin de la journée le volume de gaz
est assez considérable pour reirplir un ])elit tube à essai. Quand on plonge
dans ce tube une allumette presque éteinte, on voit nettement se produire
l'incandescence blanche caractéristique de l'oxygène dilué. Par l'emploi de
dix ou douze appareils, il est facile de recueillir assez de gaz pour remplir
la longue branche du grand lube coudé qu'on emploie pour les analyses
lapides et approximatives. L'agitation avec la solution de potasse ne montre
plus qu'une trace d'acide carbonique; mais, avec l'addition de l'acide pyro-
gallique, la présence de l'oxygène reçoit une confirmation parfaite par la
coloration en brun foncé et par l'ascension du liquide dans le tube.
» Une série de ces dosages a donné de 43 à 02 pour 100 d'oxygène;
une analyse semblable de l'air atmosphérique, entreprise pour savoir la
proportion d'oxygène perdu par ce procédé, a permis de constater une
perte de 5 pour 100, on peut dire que le gaz développé par ces animaux ne
contient pas moins de 45 à 55 pour 100 d'oxygène, le résidu étant considéré
comme de l'azote.
» Il est facile de démontrer l'importance extrême de l'action delà lumière
sur la vie de ces animaux. Mis dans l'obscurité, après avoir subi le transport
deRoscoff à Paris, tous sont morts dans deux, trois ou quatre jours, tan-
dis que d'autres, exposés à la lumière diffuse, décomposaient l'acide car-
bonique et survivaient au moins deux semaines.
)) Traitées par l'alcool, les Planaires donnent une première solution
jaune, et après ct-lle-ci, mais un peu moins facilement, une solution de chlo-
rophylle d'un vert magnifique. Le résidu des corps des animaux, coagulé
et décoloré par l'alcool, bouilli dans l'eau et filtré, fournit encore luie so-
lution claire qui, traitée par l'eau iodée, donne la coloration bleu-foncé,
laquelle, disparaissant par le chauffage, démontre la présence d'une quan-
tité considérable d'amidon végétal ordinaire. »
o^
M. DE Qi;atref.4ges, à la suite de la présentation de cette Note par
M. do Lacaze-Duthiers, annonce que, dans un de ses anciens séjoursau bord
de la mer, à Saint- Vaast, d a rencontré une algue d'apparence charnue,
draguée au chalut à une profondeur sans doute médiocrement considérable.
M. de Qualrifiges, ayant examiné au microscope de nombieux fragments
( 1097 )
de ce végétal, n'y a trouvé aucune trace de matière verte. I-es grains de
chlorophylle étaient remplacés par des grains analogues, mais de couleur
rouge. Cette algue n'en décomposait pas moins l'acide carbonique. Des
faits analogues ont été signalés dans les feuilles de végétaux aériens rougies
parles progrès mêmes de la végétation; mais ou pourrait peut-être les at-
tribuer à un reste de matière verte qui aurait persisté après la maturation
de la feuille. M. de Quatrefages croit que rien de semblable n'existait dans
l'algue qu'il a examinée.
GÉOLOGIE. — Obserualiolis géologiques sur les îles Majorque et Minorque.
Note de M. H. Hermite, présentée par M. Hébert.
« J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le résumé des observations
géologiques que je viens de faire aux îles Majorque et Minorque.
» I. Minorque. — Minorque est divisée en deux parties à peu près
égales, suivant une ligne dirigée, nord-ouest-sud-est, tie Mahon à Algai-
len; les deux régions ainsi délimitées offrent un aspect très-différent.
« La région du sud est formée par un plateau ondulé, coupé de vallées
profondes, à parois verticales; les couches calcaires qui le composent sont
presque horizontales; elles viennent buter en stratification discordante
contre les strates fortement relevées du nord de l'île.
» La partie nord de Minorque renferme les terrains les plus anciens des
îles Baléares : ce sont des schistes et des grès gris ou verdâtres ayant une
épaisseur d'environ looo mètres; ils présentent de nombreuses-empreintes
végétales (Calamités). La découverte de couches calcaires fossilifères situées
vers le milieu de ce système m'a permis de reconnaître qu'une partie
de ce dépôt appartenait au dévonien moyen; entre M^rcadal et Ferrerias
on trouve, en effet, les fossiles suivants : Plincops lalifrons, Abypa relicu-
laris, Splrifer Arcinaci, Spirijer eurjglossus, etc., indiquant bien la présence
de cet horizon. La partie la plus supérieure des schistes et grès à végétaux
devra peut-être représenter un des termes du terrain carbonifère.
» A cette formation succèdent des grès rouges ou blancs, à grains fins,
qui rei'.ferment aussi des traces végétales. Comme M. Paul Mares, je place
ce dépôt, auquel j'attribue une épaisseur iqiproximative de 5oo mètres, dans
les terrains triasiques.
» Les terrainsjurassiquescommencentpardes calcaires qui appartiennent
au lias moyen ; ils sont bien développés près de Monte-Toro et à Alcoitg,
( loyS )
où ils renferment en abondance la Rhynchonella tetraedra. Au-dessus de
ces assises, on voit des calcaires souvent dolomitiques qui constituent le
Monte-Toro et le plateau d'Alayor, etc.; l'absence de fossiles m'empêche
de préciser leur âge.
» A Minorque, la partie supérieure des terrains secondaires est formée
par des calcaires blanchâtres, que j'ai seulement rencontrés au cap Pon-
tinat; ils appartiennent au néocomien et renferment VÀmmoniles Duma-
sianus et d'autres espèces caractéristiques.
B C'est contre ces terrains, qui forment la région nord de l'île, que le
miocène moyen, représenté par les calcaires à clypéastres, vient s'ap-
puyer.
» Après le miocène moyen on observe la formation de dépôts calcaires
très-récents, qui renferment VHelijo vermicularis et quelques rares débris de
fossiles marins. Ces couches reposent indistinctement sur le miocène ou
sur des terrains plus anciens. Leur grande extension atteste qu'à cette
époque une oscillation descendante avait réduit considérablement la sur-
face de Minorque ; ou voit en effet ces dépôts affleurer au centre de l'île,
au pied du Monte-Toro et du Monte-Santa-Agueda.
» II. Majorque. — A Majorque, on ne voit pas affleurer de dépôts aussi
anciens que ceux de Minorque ; des grès rouges identiques à ceux de
cette dernière île forment la partie visible la plus ancienne; on les voit seu-
lement à Estellenchs, sur le bord de la mer.
» On rencontre au-dessus de cet horizon la même succession de couches
qu'à Minorque; le lias moyen n'est fossilifère que sur un petit nombre de
points, la Muleta près Soller, Alcudia, et Maria. Il supporte 4oo mètres
de calcaires, en général sans fossiles, qui doivent représenter très-probable-
ment une grande partie des terrains jurassiques; au Puig de Lofre, j'ai
trouvé des ammonites indiquant selon toute probabilité la présence de
l'oxfordien. Ces assises sont couronnées par des calcaires à céphalopodes in-
diquant l'horizon des couches à Ammonites traijsitorius. Le néocomien est
largement développé; il renferme une belle faune, Terebratula dipli/a, Am-
monites diffîcilis, Crioceras Duvalii.
» Ce dernier étage se trouve directement surmonté par les terrains ter-
tiaires, qui sont beaucoup plus complets et bien mieux développés qu'à Mi-
norque. Ils commencent par une formation lacustre connue aux environs
d'Alaro, de Itinisalem et de Selva. On exploite depuis longtemps à la base
de ce dépôt des couches de lignites. La position géologique de cet horizon
a été souvent discutée; M. Haime le plaçait au-dessus des terrains num-
( I099 )
mulitiqiies, mais j'ai constaté au contraire, sur un grand nombre de
points, que les couches lacustres, qui reposent toujours sur le néoco-
mien, sont recouvertes par le calcaire nummulitique, appartenant à l'éo-
cène moyen.
» Ce niveau lacustre était connu seulement sur une longueur d'environ
i4 kilomètres, d'Alaro à Selva; il a une extension beaucoup plus considé-
rable, car on l'observe encore à l'est de Rinisalem, à Santa-Margarita et à
Son-Llorens; les lignites, dans cette région, sont remplacées par des marnes
blanchâtres surmontées de calcaires, renfermant de nombreuses empreintes
de fossiles lacustres. La présence de ces couches entre Andraitx et Can
Toni Llaro, dans la partie ouest de l'île, montre la grande importance de
cet ancien lac, dont le plus grand diamètre est de plus de 80 kilomètres,
d'après mes observations faites entre Andraitx et Son-Llorens.
» Cette puissante série de couches lacustres, qui a été ravinée par la mer
de l'éocène moyen, doit, par ses rapports stratigraphiques et l'ensemble de
sa faune, se rapporter à un des membres de l'éocène inférieur : Achatinn
Bouvfi, J. Haime; Clausilia Beaumonti, J. Haime; Planorbis, Melania, Me-
lanopsis, etc. »
M. V. PiETKiEwicz adresse une Note sur la valeur et l'emploi thérapeu-
tique de certaines anomalies du système dentaire.
M. Daubrée présente, de la part de l'auteur, la minute de la « Carte
géologique d'Espagne et de Portugal », qui vient d'être exécutée à l'échelle
de ^ , par M. de Bolella, inspecteur général au corps des Mines
I 0110 u 0 0 ' r ; r o i
d'Espagne et ancien élève de l'École des Mines de Paris. Cette œuvre, où
M. de Botella a résumé les observations qu'il a poursuivies avec persévé-
rance et énergie pendant une série d'années, s'appuie sur les travaux anté-
rieurs, parmi lesquels ceux dont on est redevable à notre éminent et re-
gretté confrère M. de Verneuil jouent un rôle fondamental. En examinant
la carte de M. de Botella, on reconnaît avec quelle sûreté de vues et quelle
exactitude M. de Verneuil, à la suite des douze voyages qu'il fit, de 1849
à 1862, dans la Péninsule, accompagné de M.Collomb, avait caractérisé les
grands traits des principales formations géologiques.
Une feuille de coupes, faites sur les principaux méridiens, complète la
carte.
A 5 heures, l'Académie se forme eu Comité secret.
( I lOO )
COmXÉ SECRET.
La Section de Minéralogie, par l'organe de son doyen, M. Daubrée, pré-
sente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante clans son sein,
par le décès de M. G. Debfosse :
En première ligne M. Delessb.
iM. F, FocQUÉ.
M. A. Galduv.
M. Hautefeuili.e.
RI. LORY.
Les titres de ces candidats sont discutés.
L'élection aura lien dans la prochaine séance.
La séance est levée à 6 heures un quart.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
OnVBAGES REÇnS DANS LA SEANCE DTI l6 DÉCEMBRE 1878.
Bulletin international du Bureau central météorologique de France; n°' 34o
à 346 (du 6 au 12 décembre 1878); 6 liv. in-/l° autogr.
Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à déve-
lopper cette puissance ; par S. Caunot. Paris, Gauthier-VUIars,^i878; in-4''.
Travaux originaux de Physiologie comparée ;\.. 1" : Insectes, Digestion, Mé-
tamorphose, Vol; par le 1^ Jousset de Bellesme. Paris, Germer-Bail-
lière, 1878; in-8°. (Présenté par M. Blanchard.)
Traité élémentaire de Physique théorique et expérimentale; par P. -A. Da-
guin; 4" édition. Paris, Delagrave; Toulouse, P. Pivrat, 1878; a vol. iu-S".
(Présenté par M. Tisserand.)
Mémoires de la Société des Sciences, de l' agriculture et des Arts de Lille;
4' série, t. V. Paris, Didron; Lille, Quarré, 1878; in-8''.
Excursion et pèche du corail ù la Calle en 1837; par M. le D'' Bonnafont.
Paris, iiiipr. Martinet, 1877; br. in-8°. (Extrait iln BuHelin de la Société
d'acclimatation.)
' I lOI 1
Bulletin de la Société des amis des Sciences naturelles de Rouen; 2* série,
la*" année, 1877, a"' semestre. Rouen, L. Deshays, 1878; in-8.
Le climat de Brest, ses rapports avec l'état sanitaire; par A. Borius. Paris,
J.-B. Baillière, 1879; in-8. (Présenté par M. le baron Larrej, pour le con-
cours de Statistique de l'année 1879.)
Rapports sur l'Exposition universelle de 1878. Les progrès de l' hygiène ; par
le D'' Ad. Nicolas. Paris, Lacroix, 1878; in-8°. (Présenté par M. le baron
Larrey, pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1879.)
Bulletin de la Société minéralogique de France, année 1878, bulletin n°4-
Meulan, impr. Masson, 1878; in-8°. (Présenté par M. Des Cloizeaux.)
Connais-toi toi-même. Notions de Physiologie; par L. Figuier. Paris, Ha-
chette, 1879; I vo'- in-8° illustré.
Cario, Mémoire 11° 3. Représentation graphique des puissances. C(dcul li-
néaire. Rennes, impr. Bodin, 1878; br. iii-S".
Elude sur le système artériel articulaire et périarticulaire des membres; par
J.-F.-M. Chiais. Montpellier, impr. centrale du Midi, 1877; br. in-8°.
(Deux exemplaires.)
Discours adressé à M. le comte Ferdinand de Lesseps, au consulat général
de Fiance, à Tunis, au nom delà colonie française; par 'Notsce Rocca. Paris,
Salmon et Challamel, 1878; br. in-4''.
Bévue géographique internationale, dirigée par G. Renaud; t. P',
année 1876; t. II, année 1877; t. III, de janvier à septembre 1878. Paris,
1876-1878; in-4°.
W. TuRNER, Some gênerai observations on the placenta, ivilh especial réfé-
rence to the theory of évolution. — .A Jurther contribution to the placentation
of the Cctacea [Mouodon monoceros). — Observations on the structure of the
human placenta. — Note on the placentation of Hyrax. — The placenta in
Buminants. — A deciduale placenta. — On the structure of the non gravid
utérine mucous membrane in the Knrvjuroo. — On the placentation of the
Jpes, ivith a comparison of the structure of their placenta ivilh thaï ofthe Hu-
man Female. — On the placenta of the Hog-Deer (Cervus porcinus). — On
the placentation of the Cape ant-cater. — On the gravid utérus and placenta of
Hyomoschus aquaticus. — Lectur'es on the comparative anatomy of the pla-
centa. — On. the placentation of the Sloths. — On the placentation of the
Lemurs. — On the gi^avid utérus and on the arr^angement of the fœtal mem-
brrmes in the Cetacea. — On ihe placentation ofSeals. Edinbnrgh, sans date;
i/} broclunes in-4°et in-8°.
C. K., 1S78, 2' Semestre. (T. LXXXVIl, N" 27.) l45
( I I02 )
OOVKAGES KEÇnS DANS LA SÉANCE DO 23 DÉCEMBRE l8'j8.
Bullelm international du Bureau central météorolocjique de France; n°^ 347
à 353 (du i3 au 19 décembre 1878) ; 7 livr. iii-4° autogr.
Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 1878. Épi-
nal, Coilot; Paris, Goin, 1878; in-8°.
Bulletin de l' Académie delpliinale; 3" série, t. XIII, 1877. Grenoble, impr.
Prudhoiimie-Dauphin, 1878; in-8°.
Revue de Géologie; par M. Delesse et M. de Lapparent. T. XV. Paris,
F.Savy, 1879; in-8°.
Jtlas des maladies profondes de l'œil, comprenant rOphtlialmoscopie; par
Maurice Perein, et l'Analomie pathologique , par F. Poncet (de Cluny).
Paris, G. Masson, 1879; i vol. in-8°. (Présenté par M. Gosselin, pour le
concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1879.)
Structure et fonctions du corps humain ; par G. Witrowski. Paris, Lauwe-
reyns, 187g; i vol. in-8° avec Atlas. (Présenté par M. le baron Larrey,
pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1879.)
Sur la genèse des ferments figurés; par J. Duval. Paris, J.-B. Baillière,
1878; 2 br. in-8°. (Présenté par M. Ch. Robin, pour le concours de Phy-
siologie expérimentale, 1879.)
Monographie de la rage; par J. Bon.tean. Cliambéry, impr. Châtelain,
1878 ; I vol. in-i2.
Mémoires et Bulletins de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux;
je.^ ^e^ je^ ^e fasciculcs, 1877. Paris, G. Masson; Bordeaux, Féret, 1877;
in-8°.
Traité de Géologie et de Paléontologie, par Credner ; traduit sur la 3'' édi-
tion allemande, par Monniez; fascicule 4- Paris, F. Savy, 1878; in-8°.
Des stipules et de leur rôle à l' inflorescence et dans la fleur {Morphologie
comparée et Taxinomie); parM.D. Clos. Toulouse, impr. Douladoure, 1878;
in-80.
Bullettino di Bibliografia e di Storia délie Scienze matematiclie e fisiche, pub-
blicato da B. Boncompagni. T. XI, agosto, settembre 1878. Roma, 1878;
1 livr. in-4''- (Présenté par M. Chasies.)
Flora batava afbeelding en beschrijuing vannederlandsche Gewassen, etc.;
i!\i-'il\i aflevering. Leyden, 1878 ; 2 livr. in-4°.
Minutes of proceedings of the institution of civil engineers ; vol, LU, LUI,
LIV. London, 1878; 3 vo!. in-8*' reliés.
( iio3 )
Ouvrages reçus dams ia séance du 3o déceii:bre 1878.
Traité de Chimie générale élémentaire; par M, A. Cahours. 4* édition.
Paris, Gauthier-Villars, 1879; 3 vol. in- 12.
Guide pour l'analyse des matières sucrées; par E. Commerson et E. Lau-
GiER. 2" édition, Paris, au Bureau du Journal des fabricants de sucre, sans
date; i vol. in-8°.
Explication de la Carte géologique de la France, publiée par ordre de M. le
Ministre des Travaux publics. T. IV. Atlas. Première Partie: Fossiles prin-
cipaux des terrains ; par E. Bayle. Seconde Partie : Végétaux fossiles du ter-
rain houiller ; par R. Zeiller. Paris, Imprimerie nationale, 187H ; in-4°.
Bulletin de la Société minéralogicpte de France; année 1878, bulletins
n"'* 5 et 6. Meulan, impr. Masson, 1878; slivr. in-8°. (Présenté par M. Des
Cloizeaux.)
Les Etoiles. Essai d'Jstronomie sidérale; parle f. A. Secchi. Paris, Ger-
mer-Baillière, 1879; 2 vol. in-8° reliés. (Présenté par M. Tisserand.)
Fonctionnement médical et administratif du service des aliénés de la Seine
pendant sa période d'installation ; par le D'' Girard de Cailletjx. Paris,
J.-B. Bailiière; Genève et Bâle, H. Georg, 1878; iii-8". (Renvoi au concours
de Statistique, 1879.)
De la résistance des milieux aux projectiles sphériques; par Touche. Paris,
J. Dumaine, 1878; br. in-8°. (Présenté par M. le général Morin.)
Sul serpentino di Verrayes in valled'Aosta. Notadel Socio Al. Cossa. Roma,
Salviucci, 1878; in-4°. (Présenté par M. Daubrée.)
// Microfono nella Meteorologia endogena. Studi ed esperienze del prof.
M. -S. DE Rossi. Roma, tip. délia Pace, 1878; br. in-8°. (Présenté par
M. d'Abbadie.)
El departamiento de Ancachs y sus riqnezas minérales ; par A. Raimondi.
Lima (Peru), impr. de el Nacional, 1873; in-4°. (Présenté par M. Des Cloi-
zeaux.)
Antonio Raimondi. £■/ Peru. Lima, impr. delEstado, 1874 ; 2 vol. in-4°.
(Présenté par M. Des Cloizeaux.)
FIN DU TOME QUATRE-VINGT-SEPTIÈME.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
TABLES ALPHABÉTIQUES.
JUILLET — DECEMBKE 1878.
TABLE DES MATIÈRES DU TOME LXXXVII.
Pages.
Abeilles. — Sur la ponto de l'abeille reine
et la lliéorie de Dziezzon; Note de M. J .
Pcrcz 408
— Sur la parthénogenèse chez les abeilles;
Note de M. .-/. Sansoii Gig
— M. /. Pérez adresse une réponse à la Note
de M. A. Sdiison 784
— Sur les pontes des abeilles ; Note de M. M.
Girard 7 rj
Acétique (Acide) et ses déhivés. — Sur l'a-
f étal tricliloré ; Noie de M. H. Byasson. 26
— Sur la formation de l'hexaméthylbenzino
par la décomposition de l'acétone; Noie
de M. IF.-H. Grcciw 93i
Acoustique. — Sur les formes vibratoires
des corps solides et des liquides; Notes
de M. C. Dcchariiw aSi, 35( et jji
— Roue phonique, pour la régularisation du
synchronisme des mouveinents ; Note de
M. P. Lncniir 400
— M. Boiirsciil adresse, par l'entremise de
M. Berlhelot, ur.c Note sur la théorie des
voyelles aSa
— IH. J. Brachet adresse des Notes relatives
aux conditions de fabrication des vio-
lons 374 et 484
— M. C. Brllaiii^é adresse des documents
sur la fabrication des violons Stradi-
varius 484
— M. Bcllwigc adresse une Note concer-
P.., iS'iS, i":' Semestre. (T. LXXXVII.)
Pages
nant « les tables des violons des vieux
maîtres » 86i
AÉnosTATS. — M. E. Barbier adresse une
Note relative à la direction des ballons. 20
— M. J. Hiissnii adresse un projet d'appa-
reil pour la direction des aérostats. ... i56
— M. Cit. Pion adresse un travail relatif à
l'aéronautique 3i8
— M. L. La.ssallc adresse des Notes rela-
tives à la direction des aérostats. 36o et 897
— M. H. Regard, M. J. Diisart adressent
des Communications relatives à la direc-
tion des aérostats 374
— M. Faiseur, M. Camcrnn adressent di-
verses Communications relatives à la
navigation aérienne 3y7
— M. O. Bliccq adresse une Note relative à
la direction des aérostats 458
— Note sur l'ascension scientifique en ballon
du 3i octobre, par M. L. Tridon 94G
Alcools. — Recherches sur l'alcool amy-
lique; alcool dextrogyrc; Note de M. /.-
A. Le Bel ". 2i3
~ Action du chlorure de zinc sur l'alcool
raélhylique; hexaméthylbenzine; Note
de IMM. Le Bel et Grecne 260
— De la présence des alcools isopropylique,
butylique normal et amylique secon-
daire, dans les huiles et alcools de
pomme de terre; Note de M. Rabutcau. 5oo
i46
682
io4o
( "
Pages.
— Sur les dangers de l'emploi de l'alcool
méthyliqiie dans l'industrie; Note de
SI. L. Poincnrré
Voir aussi Fermentations.
LDOL. — Action de la chaleur sur l'aldol ;
Note de M. Jd. JVurtz
AiMiNEs. — Sur l'action des chlorliydrates
des aminés sur la glycérine; Note de
M. /. Pcrsoz "
— iU. /. Persoz communique une méthode
de préparation des dérivés phénylés de
la glycéramine
— Action de la triméthylamine sur le sul-
fure de carbone; Note de M. A. Bleu-
nard
Amylacées (Matièhes). — M. A. BrclKimp
adresse des remarques au sujet d'une
Communication de iMM. Musculus et
Grubor sur la matière amylacée 120
Analyse MAraÉJLVTiQdE. — Sur la méthode
géométrique pour la solution des équa-
tions numériques de tous les degrés;
Note de M . L. Lnlanne i J7
— De l'emploi de la Géométrie pour résoudre
certaines questions de moyeimes et do
probabilités; Note de M. L. Lidannc.
— Sur l'emploi des identités algébriques
dans la résolution, en nombres entiers,
des équations d'un degré supérieur au
second ; Notes de M. Desboves
i5g, 272 et
— Sur la résolution en nombres entiers de
l'équation «.r' + ir' = f z- ; Notes de
M. Desbnvcs 522 et
— Sur un point de l'histoire des IMathcmn-
tiques; Note de M. Dcshoves 92 j
— Nouvelle méthode pour l'élimination des
fonctions arbitraires; Note de M. R. Mi-
"ich 161
— Sur les covariants des formes binaires;
Note de M. C. Jordan 202
— M. Ch. Méray adresse un Mémoire inti-
tulé « Démonstration générale de l'exis-
tence des intégrales des équations aux
dérivées partielles » 232
— M. A. S/arioffa{iiesso une Note sur l'in-
tégration des équations différentielles
linéaires 292
— Sur les covariants fondamentaux d'un sys-
tème cubo-quadratique binaire; Notes
do M. Svlfcstcr 242 et
— Sur la forme binaire du septième ordre ;
Note de JI. Sy/vcxter
— Sur le vrai nombre des formes irréduc-
tibles (lu système cubo-bi(iuadiatiqu(';
Note do M. Sflvcsicr
— Détermination du nombre exact des cova-
rianls irréductibles du système cubo-bi-
355
321
598
28:
899
4-43
06 )
Pages.
quadratique binaire; Note de J'. Syl-
vcstcr 477
— Sur les covariants irréductibles du quantic
du septième ordre ; Note de M. Syhester. 5o5
— Méthode nouvelle pour la décomposition
des nombres en sommes quadratiques
binaires; application à l'Analyse indé-
terminée; Note de M. E. de Jonqidères. 399
— Sur la transformation des formes linéaires
des nombres premiers en formes qua-
dratiques; Note de M. G. Ollrnmare . . -]T>\
— Sur la forme des intégrales des équa-
tions diiïérentiellesdu second ordre, dans
le voisinage de certains points critiques;
Note de M. E. Picard 43o et 743
— Solution d'un système d'équations li-
néaires; Note de M. /. Fnrins 523
— Sur la détermination des racines imagi-
naires des équations algébriques; Notes
de M. /. Farkas 791 et 1027
— Sur l'intégration de l'équation
Aj" h- B ry-H C.>" + Dj'4- Ej -f- F = o ;
Note de M. N. Alexccjf. 64 1
— Remarque relative à deux intégrales
obtenues par Lamé dans la théorie ana-
lytique de la chaleur; Note do M. Escnry. 64(J
— Sur certaines séries ordonnées par rap-
port aux puissances d'une variable ; Note
de M. Appell C8g
— Sur la réduction de certaines équations
différentielles du premier ordre à la
forme linéaire, par rapportais dérivée
de la fonction inconnue ; Note de M. Hal-
phen 7 î I
— Sur la réduction en fractions continues de
e^'-^), F (.r) désignant un polynômeentier ;
Note de M. E. Las^itcrrc 820
— Sur la réduction en fractions continues
d'une classe assez étendue de fonctions;
Note de M. E. La-^uerrc 923
— Sur le nombre des arrangements complets
où les éléments consécutifs satisfont à
des conditions données; Note de M. D.
André 838
— Sur la sommation des séries ; Note de
M. D. André 97^
— Sur l'élimination ; Note de W. P. Man-
sinn 97'*
— Évaluation d'une intégrale définie; Note
de M. Apprit 874
— M. }". t'illarceau fait hommage à l'Aca-
démie de deux Notes portant pour litres
« Sur le développement en séries des
racines réelles des éipiations » et « Ori-
gine géométrique et représentation
géométrique des fonctions elliptiques
abéliennos et transcendantes d'ordre
I I07
)
Pajîes.
supérieur » 673
— M. L. Hugo adresse une Note relative à
la théorie des nombres 5G3
— M. G. de Lo/igc/iûiups adresse une Note
sur la recherche des facteurs commen-
surables d'une équation :ooo
— M. F. Prot/i adresse l'énoncé d'un théo-
rème relatif à la théorie des nombres. . 874
— Théorèmes sur les nombres premiers;
Note de M. Proth 926
Anatomie animale. — Sur les groupes isogé-
niques des éléments cellulaires du carti-
lage ; Note de M. J. Renaut 3G
— Sur le dédoublement du sympathique cer-
vical et sur la dissociation des fdets vas-
culaires et des filets irido-dilatateurs,
au-dessus du ganglion cervical supérieur;
Note de M. Fr. Franck 1 75
— Rapports qui e.xistent entre les poids des
divers os du squelette chez divers mam-
mifères; Notes de M. S. de Luca
261, 335 et 364
— M . le Directeur de F Ecole de Médecine de
Nantes adresse un album de reproduc-
tions photographiques de pièces anato-
miques choisies dans le Musée de cette
École 375
— Sur les terminaisons nerveuses dans les
muscles striés ; Note de M. S. Tscldriciv. Co4
— Sur l'appareil excréteur du Solenopknriis
megidocephalus; Note de M. /. Poirier. io43
— M. TV/raf 7- adresse une série de Méuioires
«Surl'anatomie comparée du placenta ». 1000
Anatomie pathologique. — Sur l'existence
de l'ésions des racines antérieures, dans
la paralysie ascendante aiguë; Note do
M. /. Dejerine 101
— De l'ostéite et de l'ostéo-périostite du
grand angle de l'orbite, dans leurs rap-
ports avec les affections désignées sous
les noms de tumeurs et fistules du sac
larryinal; Note de M. Fano 117
— Identité de nature de l'érysipèle spontané
et de l'érysipèle traumatique ; Note de
M. Real 1 1 ()
— M. Girauit soumet au jugement de l'Aca-
démie un Mémoire « Sur l'hydropisie
de la membrane séreuse vaginale (hydro-
cèle ) » 200
Anatomie végétale. — Sur la structure des
tubes cribreux ; Note de M. Ed. de Janc-
zeivs/ii 1 79
— Sur la morphologie des tiges dicotylé-
dones ; Note de M. E. Guinier 8o3
— Formation des feuilles et ordre d'appari-
tion de leurs premiers vaisseaux chez
des Graminées; Note de M. A. Trécul. . 1008
Voir aussi Botaniijne et Botbnique jossUc.
Pages.
Aniline. — Action des sels de chrome sur
les sels d'aniline en présence des clilo-
rates ; Note de M. S. Grmvitz 844
— Inertie des dérivés du chrome, comparée
à l'action du vanadium sur les sels d'ani-
line en présence des chlorates, dans
l'impression en noir d'aniline; Note de
M. G. Ifitz 1087
Anthropologie. — Recherches expérimen-
tales sur les variations de volume du
crâne et sur les applications de la mé-
thode graphique à la solution de divers
problèmes anthropologiques; Note de
M. Le Bon 79
— Race Papoua ; Note deM. f/c Ç"ff'/'e^flgtfi'. ioi4
— M. le Secrétaire perpétuel signale un
Mémoire de M. /. de Lenhossék, intitulé
«Des déformations artificielles du crâne». 3i8
Aréomètres. — M. Pénard soumet au juge-
ment de r.Académie un Mémoire, avec
de nombreuses Tables numériques, sur
l'aréomètre alcoométrique 966
Argent. — M. E. Mnumené rappelle qu'il
a signalé l'énergie du rochage de l'ar-
gent provenant de la décomposition de
son azotate 342
Aromatiques (Composés). — Sur l'oxydation
de quelques dérivés aromatiques; Note
de M. J. Étard 989
.\rsenic. — M. C. Husson adresse une Note
relative aux empoisonnements par l'ar-
senic 225
— Sur la valeur de la magnésie comme
antidote de l'acide arsénieux; Note de
MM. Ph. de Clermont et /. Frommel. . . 332
Astronomie. — Sur les déformations du
disque de Mercure pendant son passage
sur le Soleil ; Note de M. Lamey 11
— Présentation, par M. Lœwy, de divers Mé-
moires faits par lui-même ou en collabo-
ration avec d'autres savants 191
— Emploi d^l'ascension droite de la Lune,
corrigée des erreurs tabulaires, pour
déterminer la longitude en mer; Note de
M. Paye 34e
— Disposition permettant d'observer les
astres en plein jour, sans le secours d'une
lunette; Note de M. Rouden 563
— Recherches sur la stabilité du sol et de
la verticale de l'Observatoire de Paris;
Note de M. Mouchez 665
' — Sur la direction de la verticale à l'Obser-
vatoire de Paris; Note de M. A. Gaillot. 684
— Présentation, par M. Lœwy, du Mémoire
qu'il a publié, avec M. Stépluin, sur la
délermination des longitudes Paris-Mar-
seille et Alger-Marseille 705
— Nouvelle méthode pour déterminer la
i4C)..
( iio8 )
Paires
flexion des lunettes; Note de M. Lœivy. 88g
— Présentation, par ^{. Mouchez, A& dessins
astronomiques de M. Traiwclnt 970
Voir aussi Comètes, Etoiles, Géodésie,
Lune , Mécaiiiijue céleste , Plniiètes,
Soleil, Vénus {Passages de), etc.
Aveugles. — M. E. Recordon adresse une
Pages.
Note relative à divers appareils destinés
à faciliter aux aveugles la lecture, l'écri-
ture, le calcul, etc i56
Rap|iort de M. Tresca sur le diplograplie
de M. Recordnn et ses appareils à l'usage
des aveugles 1064
B
Balistique. — Sur un appareil destiné à faire
connaître simultanément la loi du recul
d'une bouche à feu et la loi du mouve-
ment du projectile; Note de M. H. Sehcrt.
— Formules relatives au percement des
plaques de blindage en fer ; par IVI. Mar-
tin de Brettes 649 et
Benzoïque (Acide). — Courbes de solubilité
des acides salicylique et benzoïque;
Note de M. E. Bnurgoin
Bismuth et ses composés. — Présence du
plomb dans le sous-nitrate de bismuth;
Note de MM. Chapuis et Linossier. . . .
— Nouvelles observations sur les sous-ni-
trates de bismuth du commerce; par
M. A. Carnot
Bois. — Sur la puissance d'absorption de
l'eau par les bois ; Note de M. E.-J. Mau-
mené
Borax. — Application du borax aux re-
cherches de Physiologie végétale; Note
de M. Schnetzler
— Sur l'action physiologique du borax ; Note
de M. E. de Cyon
-— Sur les dangers de l'emploi du borax
pour la conservation de la viande; Note
de M. G. Le Bon
— Sur l'innocuité du borax employé pour
la conservation des viandes; Note de
M. E. de Cyon
Botanique. — Présentation, par M. Dumas,
au nom de M. Al/ih. de Candolle, du pre-
mier Volume d'une série de monogra-
phies de familles botaniques, portant
pour titre « Monographiœ Pliancroga-
matuni »
— iM. Gray [Jsa] adresse la première
Partie d'un Ouvrage intitulé « Flore
synoptique du l'Amérique du Nord ».. .
— M. Decaisrie présente un Ouvrage intitulé
« Études pliycologiques. Analyse d'al-
gues marines », par M. G. Thurct ....
— Maladie des taches noires de l'Érablo
[Rhylisma acerinum) ; Note de M. Max.
Cornu
— De la part des stipules à l'inllorescence et
dans la lleur; Note de M. D. Clos
— Révision do la llore des Malouines (îles
589
62
.69
20S
943
38 1
845
93G
1091
145
398
7'9
178
3o5
Falkland) ; Note de M. L. Crié
- Organisation de VMygrocrocis arsenicus
Bréb. ; Note de M. L. Marchand
• Maladie des Laitues, nommée « le Meu-
nier» [Peronospora gangliiformis Berk.) ;
Note de M. Max. Cornu
- Maladies des plantes déterminées par les
Peronospora. Essai de traitement; appli-
cation au Meunier des laitues; Note de
M. Max. Cornu
- M. L. Hugo adresse un « Diagramme de
la longueur des feuilles d'une lige de Ei-
cus clastica »
Voir aussi Anntomie végétale et Physio-
logie végétale.
Botanique fossile. — Structure de la tige
des Sigillaires; Note de M. B. Renault.
— Structure comparée des tiges des Lépido-
dendrons et des Sigillaires; Note de
M. B. Renault
— Structure et atiinités botaniques des Cor-
daïtes; Note de M. B. Renault
— Sur le nouveau groupe paléozoïque des
Dolérophyllées; Note de M. G. de Sa-
porta
— Sur une nouvelle découverte de plantes
terrestres siluiiennes, dans les schistes
ardoisiers d'Angers, due à M. L. Crié;
Note de M. G. de Saporta
— M. de Saporta fait liommage ;\ l'Aca-
démie de son Ouvrage intitulé « Le
monde des Plantes avant l'apparition de
l'Homme »
— M. le Secrétaire perpétuel signale un
Atlas des végétaux fossiles des terrains
houillers; par M. Zeiller
Boussoles. — M. J. IFharion adresse une
boussole marine à aiguilles de nickel . .
— M. E. Duchemin adresse une Note rela-
tive à l'utilité de remplacer les pivots
d'acier, dans les compas de mer, par des
pivots en platine iridié
— Rapport de i\l. Edni. Becquerel sur une
boussole marine avec aiguille de nickel,
de M. IFInirlon
BnoNZES. — MM. <le Ruolz et de Eontenny
adressent une Note sur les pièces de
bronze phosphuré exposées par la Com-
53o
761
801
916
466
114
4'4
538
393
7G7
1024
102G
083
805
955
pagnie du Chemin de fer d'Orléans à
l'Exposition universelle
BnYozoAiiiES. — Du développement des bryo-
zoaires chilostomes; Note de M. /. Dur-
rois
Bulletins bibliogrvpiiioues. — 44i i24i
i84, 226, 272, 3o8, 342, 365, 383, 4 'G,
437,466, 5o2, 544, 563, 615,662, 703,
763,808, 847, 885, looi, io52, iioo.
Bureau des Longitudes. — M. le Ministre
de l'Instruction inihliquc invite l'Aca-
démie à lui présenter deux candidats
pour la place de géographe, devenue
vacante au Bureau des Longitudes par
suite du passage de M. Jansscn dans la
Section d'Astronomie
--• M. Bomiuct (le lu Grre prie l'Académie
de le comprendre parmi les candidats à
( i'09 )
rages. Pages
cet(e place 21
292 — Candidats proposés par l'Académie :
1° IM. (t'Jhbaitic; 2° M. Bniuiucl de la
Grre 124
463 — M. le Ministre de Vliistruclion imhlitjue
invite l'Académie à lui présenter deux
candidats pour la place laissée vacante
au Bureau des Longitudes par le décès
de M. Le Verrier 201
— Candidats présentés par l'Académie :
1° M. Fizcau; 1" M. Resûl 3i4
— M. Fr/re tait hommage à l'Académie, au
nom du Bureau des Longitudes, de la
« Connaissance des Temps pour l'an-
née 1880 » 911
Butyrique (Acide) et ses dérivés. — Sur
l'acide élhyloxybutyri(iue normal et ses
dérivés ; Noie de M. Diwillier 93 1
Calori.métrie. — Chaleur spécifique et cha-
leur de fusion du jialladium; Note de
M. /. ?'iolle 981
Camphre et ses dérivés. — Sur un dérivé
iodé du camphre; Note de M. Al. Hal-
ler 695
— Sur un dérivé cvané du camphre; Note
de M. Al. Hnllër 843
— Sur un nouvel acide dérivé du camphre;
Note de M. Al. Haller 929
Candidatures. — M. Ch. Brame prie l'Aca-
démie de le comprendre parmi les can-
didalsàlaplacede Correspondant pour la
Section d'Économie rurale, en rempla-
cement de feu M. de Vihraye 459
— M. Charcnt prie l'Académie do ie com-
prendre parmi les candidats à la place
laissée vacante, dans la Section de Méde-
cine et Chirurgie, par le décès de Cl. Ber-
nard 684
— M. P. Bert, M. A. Gubler, M. Arm. Mo-
reau, M. G. Sée font la mèmedemande. 740
— M. G. Sée prie l'Académie de considérer
comme non avenue sa candidature 786
— M. A. Berlin prie l'Académie do le com-
prendre parmi les candidats à l'une des
places d'Académicien libre 835
— M. le vice-amiral rftf /ci lioncière te Notiij
prie l'Académie de le comprendre parmi
les candidats à l'une des places d'Acadé-
micien libre 866
— MM. Cit. Lory et A. Gaiidry prient l'A-
cadémie de les comprendre parmi les
candidats à la place laissée vacante, dans
la Section de Minéralogie, par le décès
de M. Delafusse 1027
Cartil\ges. — fur les groupes isogéniques
des éléments cellulaires du cartilage;
Note de M. /. Renault 36
Chaleur. — M. le Secrétaire perpétuel si-
gnale la 4" édition du « Traité de la cha-
leur considérée dans ses applications, do
Péclet », publiée par M. A. Huilelo.. . . i56
Chaleur RAVONiVANTE. — M. Jamin présente,
de la part de M. Villari, un Ouvrage
intitulé « Du pouvoir émissif et des
différentes espèces de chaleur que quel-
ques cor|)S émettent à la température de
1 00 degrés » 43
— Mesure de l'intensité calorifique des ra-
diations solaires; Note de M. A. Crova. 106
— Utilisation industrielle de la chaleur so-
laire ; Note de M. A. Mmicliot 481
CiiARBOM.NEusE (Maladie). — Sur le charbon
des poules; Note de MM. Pasteur, Jou-
bert et Chamherland 47
— Sur une maladie à forme charbonneuse, •
causée par un nouveau vibrion aérobie;
Noie do M. H. Toussaint 69
Chauffage. — M. /. Barberini donne lecture
d'un Mémoire relatif aux conditions d'é-
tablissement des foyers de chauffage.. 3i5
Chemins de fer. — M. de la Gnurnerie fait
hommage à l'Académie de deux bio-
chures relatives à l'administration des
chemins de fer 395
— Sur les travaux du tunnel du Saint-
Gothard ; Note de M. D. Colladon go5
— M. B. Cliazot adresse deux Notes, concer-
nant : 1° une « nouvelle machine à
vapeur régénérée » ; 2° un « timbre in-
dicateur, pour passages à niveau des
chemins de fer d'intérêt local » 740
— M. A. Basin adresse une Note relative
l m
Pages.
au chauffage et à la construction des
wagons des chemins de fer 834
Chimie. — M. F. Mnrct adresse quelques ob-
servations relatives à une formule établie
par lui, et fournissant un caraclère qui
permet de distinguer les corps simples
des corps composés 342
— Recherches sur les sulfates; par M. J.
Etard 602
— Action des hydracides sur le sulfate de
mercure. Action de l'acide sulfurique
sur les sels haloïdes de ce métal ; Note
de M.^. Diitc 794
— Sur l'alcalinité des carbonates et silicates
de magnésie, libres, mélangés ou com-
binés ; Note de M. Picard 797
— Préparation du cobaltocyanure de potas-
sium et de quelques dérivés; Note de
M. A Dcxcaiiips io3g
— Présentation, par M. Cnlwurs, des trois
premiers Volumes de la 4' édition de son
«Traité de Chimie générale élémentaire». io63
Voir aussi Therniocliiniie.
Chimie analytique. — De la présence du
plomb dans le sous-nitrate de bismuth ;
Note de MM. Cliapids et Linossirr.. . 169
— Nouvelles observations sur les sous-ni-
trates de bismuth du commerce; par
M. J. Carnot 208
— Nouveau procédé pour l'analyse du lait;
par M. A. Jdum ago
— Observations sur ce procédé; par M. E.
Marchand 425
— Réponse aux observations précédentes;
par M. J. Adam 45?
— Des procédés à employer pour le dosage
du beurre dans le lait; réponse à la Note
précédente de M. Adam; par M. Eitg.
Marchand 387
— 11. C. Hussnn adresse des Recherches
micrographiques sur les cires et les
' beurres utilisés en Pharmacie 7io
CimiiE ANIMALE. — Sur l'acide cholalique;
Note de M. A. Destrem 880
— Sur l'hémocyanine, substance nouvelle du
sang de Poulpe ( Ocinpiis viilgaris) ; Note
de M. L. Frcdcricff 996
— Sur la fonction chromatique chezlePoulpe;
Note de M. L. Frédéricq 104
Chimie industrielle. — Sur la cuisson du
plAtre et sur la fabrication des plâtres à
prise lente ; Note de M. Ed. Landrin. . . 24
— Sur les dangers de l'emploi do l'alcool
méthylique dans l'industrie ; Note de
M. L. Poincaré G82
— Action des sels de chrome sur les sels
d'aniline en i)résence des chlorates; Note
de M. a. Graivitz 844
o )
Pa.'jos.
— Inertie des dérivés du chrome, comparée
à l'action du vanadium sur les sels d'ani-
line en présence des chlorates, dans
l'impression en noir d'aniline; Note de
M. G. IFitz 1087
— Sur la nature de certains produits cristal-
lisés, obtenus accessoirement dans le
traitement industriel des pétroles de Pen-
sylvanie; Note de MM. L. Prunier et
li. David 991
— Sur la puissance d'absorption de l'eau
par les Ijois ; Note de M . E -J. Maumcné. 943
— M. Paqurlin adresse la description d'un
« fer à souder à fo\ er de platine s'échauf-
fant sans flamme, soit avec un mélange
d'air et de vapeurs d'essence minérale,
soit avec un . mélange d'air et de gaz
de houille » 5G
— M. Hétetiàvene un complémentà ses Com-
munications précédentes, concernant les
produits fournis par l'action de la chaux
sur les eaux grasses des condenseurs à
surfaces 1 55
— M. T.-L. Phipso/i adresse une Note rela-
tive à un « nouveau blanc minéral »... 200
— M. le Secrt'lairc perpéliiel signale le
Tome II du « Précis de Chimie indus-
trielle, de A. Payen, 6" édition, revue
par M. C. Vincent » 92 1
Chimie minérale. — Note sur une nouvelle
terre du groupe du cérium et remarque
sur une méthode d'analyse des colom-
bates naturels; par M. L. Smith 146
— Le mosandrum ; un nouvel élément ; Note
de M. L. Smith 148
— Observation de M. C. Marignac sur la
découverte, annoncée par M. L. Smith,
d'une nouvelle terre appartenant au
groupe du cérium 281
— Sur la diffusion du cérium, du lanthane et
du didyme; Note de M. Cossa 377
— Sur un nouveau métal, le philippium;
Note de M. M. Delajontainc 559
— Sur l'ylterbiiie, nouvelle terre contenue
dans la gadolinile ; Note de M. C. Mari-
anne 578
— Surle mosandrum (le M. Lawrence Smith ;
Note de M. Marc Detafontaine Goo
— Sur le décipiura, mêlai nouveau de la sa-
marskile ; Note de M. Dctafnntaine .... 632
— Le didyme de la cérile est probablement
un mélange de plusieurs corps; Note de
M. Dclafont(dne • 634
— Recherches chimi(iues sur les tungstales
des scsquioxydes terreux et métalliques;
Note de M. y. Lcforl 748
— Note au sujet de l'élément appelé 0 mosan-
drum ; par M. J.-L. Smith 83 1
( "
Pages.
— Sur la présence de l'ylterbine clans la
sipylitc d'Aniliersl (Virginie) ; Note de
M. M. Delnfontaine 933
— Note sur un remarquable spécimen de
siliciure de fer; par M. J .-Lawrence
Siniili 9'iG
— Observations de M. Daiibréc, relatives à
la Communication précédente 9 '9
— Sur l'existence et les conditions déforma-
tion de l'oxyde de nickel Ni'O'; Note de
M. H. Biiubigny i oS-2
Cin5iiE ORGANIQUE. — Sur la saponification
sulfurique ; Note de M. E. Fremy à
— Sur l'acétal trichloré; Note de M. H.
Byosson '26
— Sur rélhoxyacétonilryle ; Note de MM. T.-
H. Norton et /. Tcherniak 27
— Sur un nouveau mode de formation du
s^lycolato d'éthyle; Note de MM. T. -H.
Norton et /. Tchcrniali 3o
— Sur l'action des chlorhydrates des aminés
sur la glycérine; Note de M. /. Pcrsoz. 3i
— Action de la chaleur sur l'aldol; Note de
M. Jd. fViirtz , 45
— Sur les courbes de solubilité des acides
salicylique et benzo'i'que; Note de M. E.
Boiiri^'HU G2
— Sur un nouvel hydrocarbure non saturé,
hexavalent, le diallylène C^ll"; Note de
M. L. Henry 171
— M. /. Persoz communique une méthode
de préparation des dérivés phénylés de
la glycéramine 184
— M. C. Hassnn adresse une nouvelle Note
relative aux composés d'hématine 184
— Recherches sur l'alcool amylique : alcool
dextrogyre; Note de M. J.-A. Le Bel. 21 3
— Sur l'identité des inulines de diverses
provenances; Note de MM. Le.srœur et
Morclle 2 1 G
— Sur la solubilité anomale de certains
corps dans les savons cl résinâtes aUa-
lins; Note de M. Ach. Lh'iiche 24g
— Action du chlorure de zinc sur l'alcool
mothylique; hexaméthylbenzine ; Note
de M.\I. Le Bel et Grecne 260
— Recherches chimiques sur le dédouble-
ment de la cyclamine en glucose et man-
nite; par SI. S. de Liica 297
— Recherches sur la strychnine; par MM.
H. Gai et A. Étard 3G2
— De la présence des alcools isopropylii|ue,
bu tylique normal et amylique seconda ire,
dans les huiles et alcools de pomme de
terre ; Note de M. Rabuteaa 5oo
— Sur la transformation du valérylène en
terpilène; Note de M. G. Boucliardai.. 654
— Sur un dérivé iodé du camphre; Note de
'■ )
Pai'es.
M. A. Haller GgS
— Dérivés anilés de l'acide sébacique; Note
de M. Ed. Maillot 737
— Synthèse des dérivés uriques de la série
de l'allo.Kane (alloxane, uramile, mu-
rcxide, etc. ) ; Note de M. E. Griniaii.v. ■jri,
— Sur divers dérivés de l'essence de téré-
benthine ; Noie de M . ./. de Monti;'ilfier. 840
— Sur un dérivé cyané du camphre; Note
de M. A. Hnller 843
— Sur un nouvel acide dérivé du camphre ;
Note de M. A. H(dler 929
— Sur la formation de l'hexaméthylbenzine
par la décomposition de l'acétone; Note
de M. jr.-H. Greene 93i
— Sur l'acide éthyloxybutyrique normal et
ses dérivés ; Note de M. DnvHlier 931
. — Sur la densité et les coefficients de dila-
tation du chlorure de méthyle liquide;
Note de MM. C. Vincent et Dclnclianal. 9S7
— Sur l'oxydation de quelques dérivés aro-
matiques; Noie do M. A. Ètard 989
— Action de la Iriméthylamine sur le sulfure
de carbone; Note de M. A. Bleunard. 1040
Chimie végétale. — Sur la pelletiérine,
alcali de l'écorce de grenadier; Note de
M. Ch. Tnnret 3 j8
— Sur les nitrates qui se rencontrent dans
les betteraves et quelques autres ra-
cines ; Note de M. J.-A. Barrai 1084
'Voir aussi Sacres.
Chirurgie. — M. Abeille adresse une nou-
velle Note relative à la ce ténotomie utéro-
vaginale ignée » > 1 3
— M. Fano adresse une Note sur une nou-
velle méthode d'opérer la cataracte. . . . 5.52
Choléra. — M. Giraidt adresse un complé-
ment à son Mémoire sur le traitement
du choléra 897
— M. R. Richter adresse une Communication
relative au choléra 458
— M. F. Crt/«/«? adresse une Note relative à
un remède contre le choléra 784
— M. Arnoldi adresse un Mémoire sur la
nature de l'épidémie cholérique 1070
Circulation. — Sur le relard du pouls dans
les anévrisnies intra-thoraciques et dans
rinsutfisance aortique; Note de JI. Fr.
Franck 296
— Moyen de mesurer la valeur manomé-
trique de la pression du sang chez
l'homme ; Note de M. E.-J. Marey 771
— Action du sympathique cervical sur la
pression et la vitesse du sang; Note de
MM. Dastre et Morat 797
— Effets cardiaques des irritations de cer-
tains nerfs sensibles du cœur ou de
l'appareil respiratoire; Note de M. Fr.
( "
l'aiies.
Franch 882
CoDALT. — Sur la galvanoplastie du cobalt;
Note de M. À. Gniffc 100
— Sur le dépôt électrochimique du cobalt
et du nickel; Note de M. Edm. Bcc-
([uerel 1 3o
— Préparation du cobaltocyanure de potas-
sium et de quelques dérivés; Note de
M. A. Descanips ioSq
Collège de Fiiance. — M. le Ministre de
l'Instructidii i>uhli(iue invite l'Académie
à lui présenter deux candidats pour la
Chaire de Médecine du Collège deFrance,
devenue vacante par suite du décès de
M. Claude Bernard 20
Comètes. — Découverte d'une comète, à
llochester (États-Unis); par M. Lewis
Swift . 104
— Découverte de la comète périodique de
Tempel, à Florence ; par M. Tciupel. . . \'jÇ,
— Observation de la comète périodique
de ïempel, faite à l'équatorial du jardin
de l'Observatoire de Paris; par M. Pr.
Henry 201
— Mémoire sur la théorie des perturbations
des comètes; par M. E. Mathieu 1029
Commerce. — M. le Directeur général des
Douanes adresse le Tableau décennal du
commerce de la France avec ses colonies
et les puissances étrangères (18G7 à
1876) 202
— M. le Directeur général des Douanes
adresse le Tableau général du commerce
de la France avec ses colonies et avec
les puissances étrangères, pendant l'an-
née 1 877 740
Commissions spéciales. — Commission char-
gée de la vérification des comptes pour
1877 • M'^1- Chcfreul, Dupur de Lômc. 372
— M. Rolland est nommé membre de cette
Commission, en remplacement de M. Du-
pur de Lônie, absent SgS
— Commission chargée de présenter une
liste de candidats pour la place d'Acadé-
.2 ]
P;i50S.
micien libre, laissée vacante parle décès
de M. Belgrand : MM. Fizeau, Cliaslcs,
Morin, Dumas, Boussingault, de Lcs-
seps, Bussr 820
— Liste de candidats présentés par celte
Commission ; 1° M. Dainour, 2° MM. Ber-
lin, Gntner, L. Lalanne, de la Roncière
le Noury 1000
— M. J. Cornu est adjoint à la Commission
nommée pour juger le concours du prix
Bordin pour l'année 1878 (loi d'Am-
père) 966
Couleurs. — Observations de M. Chcvreul
à propos des recherches de M. Rosenstiehl
sur le noir absolu ou noir idéal 129
— M. Rosenstiehl adresse, en réponse aux
questions de M. CheiTeul, un complé-
ment à ses Communications sur les
sensations des couleurs '^92
— Sur un moyen d'éviter les accidents dus
au daltonisme, dans la perception des
signaux colorés; Note de M. Dherhes. . 5oi
— Sur la vision des couleurs, et particu-
lièrement de l'influence exercée sur
la vision d'objets colorés qui se meuvenU»
circulairement, quand on les observe
comparativement avec des corps en re-
pos identiques aux premiers; Notes de
M. Chevreul 676 et 707
— M. Ch. Cros adresse une Note sur la clas-
sification des couleurs et sur les moyens
de les reproduire par la Photographie. . 1026
Cristallographie. — M. Boulin adresse un
Mémoire intitulé « Recherches sur des
cristaux obtenus par l'étude des sulfo-
carbonates de potassium et de sodium ». 56
Crustacés. — Propagation et métamorphoses
des Crustacés suceurs de la famille. des
Cymothoadiens; Note de M. Schiodte. . . Sa
— Sur les Isopodes parasites du genre
Entoniscus; Note de M. Atf. Giard 299
Ctjlnures. — Préparation du cobaltocyanure
de potassium et de quelques dérivés;
Note de M. A. Descanips io3_)
D
DÉCÈS DE Membres et de Correspondants
DE l'AcADÉMiE. — M. le Général Marin
annonce à l'Académie le décès de M. lo
Général Didion, Correspondant pour la
Section de Mécanique 99
— M. le Secrétaire perpétuel annonce à
l'Académie le décès de M. de nliraye,
Correspondant pour la Section d'Écono-
mie rurale l 'p
— M. le Secrétaire perpétuel annonce à
l'Académie le décès de M. C.-F. Rokt-
tanshy. Correspondant de la Section de
.Médecine et Chirurgie igB
Vi. Xii Secrétaire perpétuel w,X[QiWiz'a l'Aca-
démie le décès de M. H. Lehert, Corres-
pondant de la Section de Médecine et
Chirurgie 3i4
M. le Président annonce à l'Académie la
|icrlc qu'elle vient de faire dans la
j-ersonne de M. G. Dclafnssc, Membre
de la Section de Minéralogie 545
Note de M. Des Chizeaux sur les Ira-
( >■
Pages,
vaux de M. G. Deln fosse 669
— M. le Présutent annonce à l'Académie la
perle qu'elle vient de faire dans la
personne de M. Bietuiymé, Académicien
libre 5G9
— Note de 51. de la Gnurnerie sur les
travaux de M. Biennymé 617
— M. le Président annonce à l'Académie le
décès de M. A. Lermcric, Correspondant
de la Section de Minéralogie 669
DÉCRETS. — M. le Ministre de l'Instruction
publique adresse l'ampliation du Décret
par lequel le Président de la République
approuve l'élection de M. Friedcl 89
— M. le Ministre de l'Instruction publique
adresse l'amplialion d'un Décret auto-
risant l'Académie à accepter le legs
qui lui a été fait par le Commandeur
de Gamn Machado 20 1
.3 )
Paccs.
— M. le Ministre de l'Instruction publique
adresse une ampliation du Décret par
lequel le Président de la République
approuve l'élection de M. Miircy, en
remplacement de JM. Claude Bernnrd.. 889
Densités. — M. J. Cannai adrase une Note
relative à une modification du procédé
de la balance hydrostatique pour la dé-
termination des densités des liquides . . 874
Dentaihe (Système). — M. /''. Piethiavicz
adresse une Note sur la valeur et l'em-
ploi thérapeutiques de certaines anoma-
lies du système dentaire 1099
Dissociation. — Sur la dissociation des sul-
fures métalliques; Note de MM. Pli. de
Clermont et /. Frommel 33o
■ Dissociation des oxydes de la famille du
platine; Note de Ws\. H. Sninte-Claiic
Denlle et H. Debrar 44 1
Eacx naturelles. — Dosage volumétrique
des sulfates contenus dans les eaux ;
Note de M. Jug- Houzenu 109
— Recherches sur la présence du lithium
dans les terres et dans les eaux ther-
males de la solfatare de Pouzzoies; Note
de M. S. de Luca 1-4
Éclairage électrique. — Sur un nouveau
système de lampe électrique; Note de
M. R. IVerdcrninnn 777
— Réclamation de priorité de M. Êm. Rey-
nier, au sujet de la Communication de
M. Werdermann 827
— Réponse de M. R. Werderman à M. E.
Reynier 919
— Sur une nouvelle lampe électrique; Note
de M. E. Ducretet 1081
— M. E. Bazin adresse une Note relative
à un projet d'éclairage des mines à la
lumière électrique G83
— M. A. Gérard AAteno une Note relative
à la divisibilité de la lumière électrique. 808
École Polytechnique. — M. le Minisire de
la Guerre informe l'Académie qu'il a
désigné M. Paye et M. Chnsles pour
faire partie du Conseil de perfectionne-
ment de l'École Polytechnique, pendant
l'année scolaire 1878-1879, au titre de
Membres de l'Académie des Sciences. . . 835
Économie rurale. — M. Clebochi adresse
une Note sur la culture de la Maha
sjlvestris 43
— Sur une maladie des tomates dans les
Alpes-Maritimes; Note de M. E. Cnrcin. 5J
— Corauient des graines également mûres et
saines déterminent des rendements iné-
C. K., 1878, \" Semestre. (T. I.XXXYll.)
gaux ; Note de Jf. G. Fille Sa
— M. Maille adresse une Note relative a à
la restituiion au sol de certains élé-
ments minéraux » 104
— La litière-fumier; Note de M. Ch. Brame. 872
— M. /. Bahny adresse une nouvelle Note
concernant le remède préventif qu'il a
indiqué contre la maladie des pommes
déterre 483
— La maladie des châtaigniers dans les Cé-
vennes; Note de M. /.-il. Planclion. . 583
— M. Maille soumet au jugement de l'Aca-
démie deux Notes relatives aux engrais
artificiels et à l'utilisation des matières
végétales ou minérales de peu de valeur. 589
— Sur une maladie du Caféier observée au
Brésil ; Note de M. C. Jobert 941
Voir aussi Botanique et Viticulture.
Électricité. — Étincelle électrique ambu-
lante ; Note de M. G. Planté Saâ
— Sur un nouveau phénomène d'électricité
slatique ; Note de M. -fi'. Dater 828
— Observations de M. Jamin relatives à la
Communication précédente 829
— Sur un phénomène nouveau d'électricité
statique ; Note de M. G. G<ivi 857
— Sur un phénomène nouveau d'électricité
statique; Notes de M. E. Dater. 960 et io3G
— M. Edison présente un inicrotasiinétre,
destiné à mesurer dos différences infini-
tésimales de température ou d'humidité. 2O9
— M. Edison présente également un appa-
reil connu sous le nom d'électro/noto-
graphc 270
— Sur diverses propriétés dont jouit le modo
de distribution d'une charge électrique
147
Pages,
à la surface d'un conducteur ellipsoïdal ;
Note de M. /. Boussinesq 978
Électrochimie. — Sur les actions électro-
chimiques sous pression; NoledeM. J.
Bom>et 1068
Èlectrodynamiqle. — Sur la variation de
l'intensité des courants transmis à tra-
vers de médiocres contacts, suivant la
pression exercée sur eux; Note de M. Th.
duMonccl i3i et 189
— Sur les variations d'intensité que subit
un courant quand on modifie la pres-
sion des contacts établissant le circuit;
Note de M. Treize 4o5
— De la non-existence de l'allongement d'un
conducteur traversé par un courant
électrique, indépendamment de l'action
caloriûque ; Note de M. R. Blondlot aoG
— De la force électromotrice d'induction qui
provient de la rotation du Soleil; déter-
mination de sa grandeur et de sa direc-
tion, quelle que soit la distance du corps
induit ; Note de M. Quet 860
— Sur un régulateur automatique de cou-
rants ; Note de M. Hospiuilicr 920
Électbomagnétisme. — Sur la théorie des
machines du genre de celles de Gramme ;
Note de M. Ant. Breguet 746
Embryologie. — Sur le développement de
la portion céphalo-thoracique de l'em-
bryon des "Vertébrés; Note de M. Ca-
cliat 77
— Sur les spermatozoïdes des Cestodes;
Note de M. R. Moniez 112
— Sur la parthénogenèse chez les Abeilles ;
Note de M. A. Sansoii 639
'4 )
1
— Sur la reproduction de l'Hydre ; Note de
M. Knrotneff.
— Nouvelles recherches sur la suspension
des phénomènes de la vie dans l'em-
bryon de la poule; Note de M. Dareste.
ÉpiTiiÉLiuM. — Nouvelles recherches sur la
physiologie de l'épithélium vésical ; par
MM. P. Cazeiienvc et Ch. Lwnn
Errata. — 124, 344, 384, 417, 44o, 4G8, 7G4,
848, 948, lOOI, io52.
ÉTiiYLE ET SES DÉRIVÉS. — Sur l'éthoxyacé-
tonitryle ; Note de MM. Norton et Tcher-
nidh
— Sur un nouveau mode de formation du
glycolale d'éthyle; Note de MM. Nor-
ton et Tclierniak
Étoiles. — Sur les étoiles doubles ; Note de
M . C Flammarion
— Étoiles doubles. Groupes de perspective
certains; Note de M. C. Flammarion..
— Étoiles doubles. Groupes de perspectives
certains ( 12 h. à 24 h.) ; Note de M. C.
Flammarion
Voir aussi Nébuleuses.
ExPLOSio.N. — M. Maumené propose une ex-
|ilicalion de l'explosion survenue dans
un moulin à farine des États-Unis
— Observations de M. Dumas relatives à la
Communication de M. Maumené
— Observations deM. Berthelot relatives au
même sujet
— Sur le rôle des poussières charbonneuses
dans la production des explosions des
mines ; Noie de M. L. Simonin
— Explosion de matières fusantes; Note de
M . Dupuy de Lôme
âges
412
1045
434
27
3o
C38
835
872
120
120
121
195
ioo5
Fer. — Sur le fer natif du Groenland; Note
de M. L. Smith 674
— Rapport sur ce Mémoire de M. L. Smith ;
par M. Daubrée 91 1
— Recherches expérimentales sur les fers
nickelés météoriques; Note de M. Stan.
Meunier 855
— Sur un remarquable spécimen de sili-
ciure de fer; Note de M. J.-L. Smrih. . 926
— Observations de M. Daubrée au sujet de
la Communication précédente 929
Fermentations. — Sur l'anaérobiose des mi-
cro-organismes ; Note de M. Gunning . 3i
— Observations verbales de M. Pasteur sur
la Communication précédente 33
— La septicité du sang putréfié se perd (lar
un très-long contact avec de l'oxygène
comprimé à haute tension ; Note de
M. r.Feltz 117
Sur la théorie de la fermentation ; Note
de M. Pasteur '23
Réponse de M. Berthclot à la Communi-
cation de M. Pasteur. ''^^
M. Berthelot dépose sur le bureau de
l'Académie le manuscrit des Notes de
Cl. Bernard, sur la fermentation alcoo-
lique '^^
Nouvelle Communication de M. L. Pas-
teur au sujet de ces Notes "85
Observations de M. Berthelot relatives à
la Communication de M. Pasteur 188
De la présence dans l'air du lèrment al-
coolique; Note de M. P. Mii/url 759
- Examen critique d'un écrit posthume de
Claude Bernard sur la fermentation al-
coolique ; Note do M. L. Pasteur 8 1 3
■ Observations de M. Bert/ielot sur \à Note
précédente de M. Pasteur 949
( >ii5)
Pages.
— Réponse de M. Pasteur à M. Berthelot. . io53
— Observations de M. Trécid relatives à la
Communication de M. Pasteur io58
PaifC
Réponse de M. Pasteur aux observations
de M . Trécul i oSg
Voir aussi Charbonneuse [Maladie).
Galvanoplastie. — Sur la galvanoplastie du
cobalt; Note de M. A. Gaiffe loo
— Sur le dépôt électrochimiqne du cobalt et
du nickel; Note de M. Ediii. Becquerel. i3o
— Nouveau procédé pour l'application de la
galvanoplastie à la conservation des
centres nerveux; Note de M. Oré 738
Gaz. — Sur la compressibilité des gaz à des
pressions élevées; Note de M. E.-H.
Amagat 432
— M. A. Som'et adresse une Note relative
au principe de la méthode d'après la-
quelle a été opérée la liquéfaction des gaz
par M. Cailletet et par M. Pictet 1070
— M. Terrien adresse une nouvelle Note
relative aux propriétés des gaz et à leur
liquéfaction 272
— M. A. Blanc adresse la description
d'un « transvaseur a gaz », destiné à
éviter les déperditions dans le transva-
sement des gaz sur le mercure 4-2(1
GÉODÉSIE. — Latitude d'Alger et azimut fon-
damental de la triangulation algérienne;
Note de M. F. Pcrrier 867
— M. Paye fait hommage à l'Académie, de la
part du Ministre de la Guerre, du
Tome XI du « Mémorial du Dépôt général
de la guerre ». contenant la détermi-
nation des latitudes, longitudes et azi-
muts terrestres en Algérie, par le com-
mandant F. Perrier gi i
— M. le Secrétaire perpétuel signale le
Tome III de la « Triangulation du Dane-
mark », publiée par M. /. Andrae 5i4
— Présentation, par M. Lœwy, du Mémoire
qu'il a publié, avec M. Siéphan, sur
la détermination des longitudes Paris-
Marseille et Alger-Marseille 701
GÉOGRAPHIE. — Courants observés dans le
canal de Suez et conséquences qui en
résultent ; Note de M. de Lesseps 142
— M. Leniassnn adresse un .Mémoire portant
pour titre « Régime des eaux dans le
canal maritime de Suez et à ses embou-
chures » i55
— M. le Ministre de Portugal transmet un
Ouvrage publié par le gouvernement
portugais, sous le titre « Colonies por-
tugaises » 459
— M. Broch fait hommage à l'Académie d'un <
Volume qu'il vient de publier sous ce
titre : « Le royaume de Norvège et le
peuple norvégien. » 587
— Études de sondage, entreprises par
M. Roudairc, en vue de l'établissement
de la mer intérieure africaine; Notes de
M. de Lesseps 909 et loSg
— Observations de M. Cosson relatives à la
Communication précédente 911
GÉOLOGIE. — Imitation automatique des
chaînes de montagnes sur un globe,
d'après le principe de la théorie des
soulèvements; Note de M. <le Chan-
courtois 81
— M. /V7)'(?présenteunAtlasgnomonique,de
la part de M. de Chancoiirtois 128
— Age du gisement de Mont-Dol (Ille-et-Vi-
laine) ; Note de M. Sirodot 222
— Age du gisement de Mont-Dol; consti-
tution et mode de formation de la plaine
basse dite « Marais de Dol »; Note de
M. Sirodot 2G7
— Sur deux gisements de chaux phosphatée,
dans les Vosges ; Note de M. P. Guyot. 333
— Observations sur l'orographie de la chaîne
des Pyrénées; par M. Fr. Schrader. . . . 8o5
— Sur les terrains tertiaires de la Bretagne;
Note de M. G. T'asscur 1048
— Observations géologiques sur les îles iMa-
jorque et Minorque ; par M. H. Hermile. 1097
— Présentation de la « Carte géologique
d'Espagne et de Portugal », de M. de
Bntclla; par M. Daubrée 1099
— M. J. Girard adresse une Note accom-
pagnée d'une photographie relative à un
amas de pierres observé sur les côtes de
la Manche, près de Beaumont-Hague. . 1026
GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces orthogonales ;
Note de M. de Tilly \ 36i
— Sur une nouvelle espèce de courbes et
de surfaces anallagmatiques; Note de
M. Picquct 4C0
— M. L. Sidirl adresse une Note relative à
(I une nouvelle singularité qu'offre l'é-
tude analytique des lieux géométri-
ques » 589
— M. P. Georg-e adresse un procédé pour la
détermination expéditive des surfaces
sur les plans, procédé auquel il donne
le nom de « baro-géométrie » SSg
— Sur la rectiOcation des ovales de Des-
cartes; Note de M. G. Darhoux 695
— Sur la rectification d'une classe de courbes
du quatrième ordre; Note de M. G.
1/17..
( 'I
l'aies.
Dnihoux C92
- Addilion à la Note sur la reclificalion des
ov.iles de Descartps; Note de M. G.
DarboiLv 74 1
- M. Laurent adresse un Mémoire sur la gé-
nération des combes du troisième degré
et le tracé géométrique de leurs tan-
gentes 63;
- Sur i'involution dans les courbes de
degré n\ Note de M. P. Serrct G43
- Sur le développement des surfaces dont
l'élément linéaire est exprimable piruno
fonction homogène ; Note de M. Maurice
Levy 788
- Sur les figures isoscèles; Note de M. J.
Badourcnu 823
- M. N. Zï7,«7Vï///adresseune Note intitulée
« Nouvelle métliode pour déterminer
l'aire d'un cercle » 683
Voir aussi Analyse mathématique et
Mécanique.
.6)
Pages.
Grisou. — Sur la diffusion du grisou dans les
mines ; Note de M. /.-/. Cnquillinn. . . 65
— De Faction particulière du fil de platine
sur les hydrocarbures; modification
apporté eau grisoumètre; Note de M./.
Coquillion 795
Gyroscopes. — Sur un nouvel appareil gyro-
scopique ; Note de M. Grury 3g5
— Observations de M. Hirn à propos de la
Communication précédente 5og
— Sur un nouveau pendule gyroscopique ;
Note de M. Grucy 526
— Réponse de M. Gnicrà la Communication
de M. Hirn " 636
— Observations de M. G. Sire à propos des
Communications de M. Gruey et de
M. Hirn ,771
— Sur un tourniquet gyroscopique alter-
natif; Note de M. Gruey 775
— Réponse aux observations de M. G. Sire ;
par M. Grmy 9 38
lï
Histoire des Scienxrs. — M. Chasles pré-
sente à l'Académie divers fascicules du
BuUettino de M. le prince B. Bon-
compagni et un Ouvrage de M. H. iVO-
i'i:lio 225, 661 et lojo
— M. de Saint-T'cnant adresse une Note
« Sur la réimpression des ouvrages de
savants célèbres, et généralement sur
l'impression des œuvres de Sciences ». 292
— M. le Président dépose sur le bureau le
0 Recueil des travaux scientifiques de
Léon Foucault » 3/|()
— M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi
les pièces imprimées de la Conespon-
dance, une biographie de Charles-Eu-
gène Delaunay, par M. Arsène Théve-
not 459
— La Société royale de Londres adrcsîe un
exemplaire d'une médaille à l'eRigie de
Humphry Daiy Sgo
— M. le Sicrctairc perpétuel présente à
l'Académie une photographie du géo-
mètre Jacnbi Sgo
— M. le Maire de Saint-Julie n-du-Tcrrnujc
(canton de Lassay) (Mayenne) adresse
une copie de l'acte de décès de de Réau-
mur 835
— Lettre do M. H. Canmt accompagnant
l'envoi d'une nouvelle édition des « Ré-
tlexions sur la puissance motrice du feu,
par Sudi Carnnt », et de divers manu-
scrits du mCmc auteur 967
M. L. Hugo adresse un >< diagramme re-
latif aux mesures agraires des Chinois ». i 16
— Le Comité d' Hcilbronn pour l'érection
d'un monument à la mémoire du D' Ju-
lius Robert Maycr s'adresse aux savants
français qui voudraient contribuer à cet
hommage 1027
Hydrocarbures. — Sur un nouvel hydrocar-
bure non saturé, hexavalent, lediallylène
C H» ; Note de M. L. Henry " 171
Hydrodynamique. — Théorie et formules
concernant l'action retardatrice des pa-
rois des courants liquides; Notes de
M. P. Bodcau {8 et l34
— Le Mémoire do M. Popoff sur le mouve-
ment des eaux dans les égouls est ren-
voyé à l'examen d'une Commission 459
— Des perles de charge qui se produisent
dans l'écoulement d'un liquide quand la
section vive du fluide éprouve un ac-
croissement brusque; Note de M. /.
Boussincsq Igi
— Rapport de M. de Saint-T'enaut sur le
Mémoire de M. Popoff, intitulé « Nou-
velles recherches lelalivesà l'expression
des conditions du mouvement des eaux
dans les égouts » 719
— Expériences sur les mouvements des
molécules liquides des ondes courantes,
considérées dans leur mode d'action sur
la marche des navires; par M. A. de
Caligny i o 1 g
— M. Ch. Dupuis demande l'ouverture d'un
pli cacheté, relatifà un « levier hydrau-
lii|uo » 200
11yi)Ri>logie. — M. Hausse donne lecture
d'une Note reklive k rendigiiement du
Tibre, à Rome
— M. F«r6- appelle l'attention de l'Académie
sur un Mémoire que vient de publier
H.Al.Betocchi, sur «le fleuve du Tibre».
Hydrostatique. — Procédé pour mesurer
avec précision les variations de niveau
d'une surface liquide ; Note do M. //. Le
CluHtlicr
— Sur un moj'en de conslater, avec une
grande précision, le cent ict entre le mer-
cure et la pointe d'ivoire de la cuvette
d'un baromètre de Fortin; Note de M.C.-
Goiilicr
Hygiène publique. — M. le Ministre de V A-
griculutrc et du Commerce adresse le
âges.
289
5G3
1024
1078
r,i;;es.
VH' Volume du « Recueil des travaux
du Comité consultatif d'Hygiène publique
en France » 262
Sur les dangers de l'emploi du borax pour
la conservation de la viande, et sfir les
raisons pour lesquelles certaines sub-
stances font perdre à la viande ses pro-
priétés nutritives; Note de M. G. Le
Bnn 986
Sur l'innocuité du borax employé dans la
conservation des viandes ; Note de M. E.
de Croît 1 09 1
M. C. H assort adresse une Note relative à
une méthode de recherches des falsifi-
cations dont le café, le thé et les chico-
rées peuvent être l'objet 100
o
I
I.NSECTES. — Recherches sur la nutrition des
Insectes; par j\f. L. Jnidin 33.(
— Sur les causes du bourdonnement chez
les Insectes; Note de M. /. Ferez. 378
— Note relative à la Communication précé-
dente de M. J. Ferez; par M. fausset de
Bellesme 53 J
— M. J. Ferez adresse une réponse à la
Communication de M. Joussel de Bel-
lesme 78.1 i
— Migration des Pucerons des galles du
lentisque aux racines des graminées;
Note de M. J. Lichtenstetn 782
Voir aussi Abeilles, et, pour tout ce qui
concerne le Flijlloxera vastiUrix, l'ar-
ticle T'iticulturc.
Inui-ine. — Sur l'identité des inulines de di-
verses provenances; Note de MM. Les-
cœiir et Marelle 216
L
Lait. — Nouveau procédé pour l'analyse du
lait ; par M . A. Adam 290
— Observations sur ce procédé; par M. E.
Miircliniid 4^5
— Réponse aux observations précédentes;
par M. ^. Adam 457
— Procédés pour opérer le dosage du
beurre dans le lait; réponse à la Note
de M. Adam; par M. Eujr. Marehaiul. 587
Legs faits à l'Académie. — M. A. Fonii
informe l'Académie qu'il se propose do
mettre à sa disposition, pour la fondation
d'un prix, une somme deCoooo livres
italiennes, sur la succession qu'il
a recueillie du chevalier G. Ponti 5qo
LiTiiiu.M. — Recherches sur la présence du
lithium dans les terres et dans les eaux
thermales de la solfatare de Pouzzolcs;
par M. S. de Luca 174
Longitudes. — Emploi de l'ascension droite
de la Lune, corrigée des erreurs tabu-
laires, pour déterminer la longitude en
mer; Note de M. Fnye 346
— Présentation, par M. Za?a'>-, du Mémoire
qu'il a publié, avec M. Stéphan, sur la
détermination des longitudes Paris-Mar-
seille et Alger-Marseille 706
LoTEniES. — M. Mimmdt demande l'ouver-
ture d'un pli cacheté, contenant le cro-
quis d'un appareil qu'il propose pour lo
tirage de la Loterie nationale 7C3
Lune. — Emploi de l'ascension dj'oite de la
Lune, corrigée des erreurs tabulaires,
pour déterminer la longitude en mer;
Note de i\L Paye 346
— M. le Ministre de l'Inslraction jmbliquc
adresse un exemplaire de la grande Carte
lunaire publiée par Jl. Schmidt 427
Machines a vapeur. — Élude sur les ma-
chines à vapeur ordinaires etCompound,
les chemises à vapeur et la surchauffe,
d'après la Thermodynamique expérimcn-
M
taie; Notes de M. A. Ledieii
903, 932, 1024 et
Mag.nésie. — Sur l'alcalinité des carbonates
et silicates de magnésie, libres, mélangés
062
( "
Pages.
OU combinés; Note de Jf. Picm-d 797
Magnétisme. — Sur l'aimantation des tubes
d'acier; Note de M. J.-M. Gaiignin. . . 64G
— M. L. Rnmnin adresse une Note relative
à « l'accumulation du magnétisme au
sommet de pôles hémisphériques ». . . . 897
Magnétisme terrestre. — Rotation magné-
tique du plan de polarisation de la lu-
mière sous l'induencc de la Terre ; Note
de ^I. H. Becquerel io35
— Rotation magnétique du plan de polari-
sation de la lumière sous rinfliienre d3
la Terre ; Note de M. /. Jouberi 1078
Mammifères. — Sur les caractères anato-
miques de l'Aye-aye ; Note de M. Edm.
Alix 219
— Sur le placenta de l'Aï; place de cet
animal dans la série des Mammifères;
Note de M. i\'. Joly 283
— La Balœnii { Mnclcayius) austmliensii
du Musée de Paris, comparée à hSr/lœna
biscayensix de l'Université de Naples;
Note de M. Fr. Gascn 4 ' o
Mécanique. -^ Sur la plus grande des com-
posantes tangent ielk's de tension inté-
rieure en chaque point d'un solide, et
sur la direction des faces de ses ruptures;
Note de M. de Snint-Venant 8g
— Sur la torsion des prismes à base mixli-
ligne et sur une singularité que peuvent
offrir certains emplois de la coordonnée
logarithmique du système cylindrique
isotherme de Lamé ; Note de M. de
Saint-Vcnanl 8 (g
— Exemples du calcul de la torsion de
prismes à base mixtiligne ; Note de M. de
Saint-Venant 8g3
— Note sur un théorème sur les mouvements
relatifs ; par M. Laisant 20 j
— Obser\ allons de M. Maurice Levy sur la
Noie précédente de M. Laisant 209
— Note de M. Laisant relative à la réclama-
tion de M. Maurice Levy 377
— M. Th. r/'.£.v/ociy«o(Vadresseunedémons-
tration d'un théorème connu s'.ir les tra-
jectoires 342
— Sur la dépression que produit, à la sur-
face d'un sol horizontal, élastique et
isotrope, un poids qu'on y dépose, et
sur la répartition de ce poids entre ses
divers points d'appui ; Note de M. .1 .
Bmissinexf] 402
— Sur la manière dont se distribue entre
ses points d'appui le poids d'un corps
dur, posé sur un sol poli, horizontal et
élastique, etc. Note de M. /. Bmis-
xiriexf/ 5, g
— Sur une propriété simple, qui caracté-
18)
PatcF.
rise le mode de répartition du poids
d'un solide, posé .=ur un sol horizontal
élastique, etc. ; Note de M. /. Bous-
sinesq G87
— Sur une loi intuitive, d'après laquelle se
répartit le poids d'un disque circulaire
solide, supporté par un sol horizontal
élastique; Note de M. /. Bmissincsq . . . 1077
— Note relative au théorème sur la compo-
sition des accélérations d'ordre quel-
conque; par M. y. Liiuine 393
— Sur une interprétation des valeurs ima-
ginaires du temps en Mécanique; Note
de M. Appcll 1074
Mécanique appliquée. — Sur les systèmes
articulés; Note de M. H. Lêaulé i5i
— Réponse à une réclamation de M. Achard,
concernant l'embrayeur électrique ré-
cemment présenté à l'Académie , par
M. A. Trêve i54
— Embo\itissage cylindrique d'un disque
circulaire; Note de M. Tresca 36g
— M. A. Gérard adresse une Note relative
à une « Boussole de vitesse '>. destinée
à contrôler la vitesse des moteurs. . . . 383
— M. H. Dnitglns adresse une Note relative
à un a thermo-hydromoteur ». |37 et 5i4
— M. E.-H. Dcinger adresse la description
d'une machine destinée à l'utilisation de
l'acide carbonique solide comme force
motrice 483
— M. /. Gfcllrr adresse la description d'un
moteur qu'il appelle « moteur spiral ». 662
— Mémoire sur la théorie des perturbations
des comètes; par M. E. Mathieu 102g
MécANioiE céleste. — Théorie de Vesta ;
par M. Perrntin 'o^
MÉCANIQUE .MOLÉCULAIRE. — M. A. PiCCirt
soumet au jugement de l'Académie un
Mémoire portant pour titre « Introduc-
tion à la Mécanique moléculaire ; dyna-
mique des atomes ; nouvelle théorie cos-
mogonique » 200
— Sur la répulsion qui résulte de la radia-
tion ; Note de M. //'. Cronkes 876
Médecine. — De la diphthérie en Orient et
particulièrement en Perse; Note de
M. J.-D. Tholoznn 10
— Sur \î\ piedra, nouvelle espèce d'alTeclion
parasitaire des cheveux; Note de M. E.
Desenne 3 j
— Troisième Note sur l'infection vaccinale.
Rôle élaborateur des ganglions lympha-
tiques ; par W. M. Rnrnniid 963
— M. J. Pagliari adresse la formule d'un
liquide qu'il a nommé anlixcmfuteux. . . 20
— M. le Secrétaire per/iéttiel signale un Vo-
lume portant pour titre « La syphi-
( •!
Pages,
lisation, publication de l'Œuvre du
D' Ausias-Tiireniie » sga
— i\l. le Ministre de l'Inlérieur adresse un
Rapport d'ensemble sur le service des
aliénés 3iS
— M. H. Beadle adresse une Note relative
aux observations qu'il a pu faire sur la
lièvre jaune S'yx
— M. Millier adresse un Mémoire sur la
statistique médicale de la ville de Ro-
cliefort en 1877 (24e année) 78,
— M. le Ministre de r Agriculture et du
Commerce adresse le Rapport de l'Aca-
démie de Médecine sur les vaccinations
pratiquées en France pendant l'année
187G -83
— M. Giboux adresse une Note sur la no-
cuité de l'air expiré par les phthisiques. 834
— M. Larrer présente, de la part de M. G.
Jnse Ennes, un Ouvrage intitulé
« Hommes et Livres de la Médecine mi-
litaire » 466
MÉTALLURGIE. — Analyse de divers fragments
métalliques provenant des sépultures
péruviennes d'Ancon, près de Lima ; par
M . A . Terreil 761
MÉTÉORITES.— Le nouveau minéral méléo-
ritique, la daubréelite; sa constitution;
sa fréquence dans les fers météoriques;
Note de M. L. Smith 338
— Recherches expérimentales sur les fers
nickelés météoritiques; mode de forma-
tion des syssidères concrétionnées; Note
de M. Stan. Meunier 855
MÉTÉOROLOGIE. — Trombc du i5 mai 1878
dans le département de la Vienne; Note
de M. (le Tnudiimbert 18
— M. le Secrétaire perpétuel signale le
« Bulletin météorologique du départe-
ment des Pyrénées-Orientales », publié
par M . le D' Fines 21
— Sur une brochure de M. Hirn, relative
aux tourbillons; Note de M. F«_)v 94
— Relation entre les manifestations de l'ozone
et les mouvements tournants de l'atmo-
sphère; observations faites en 1877;
Note de M. L. Gully 1S2
— M. /. Silbernianu adresse une Note rela-
tive à une « Théorie générale des phé-
nomènes météorologiques, séismiques et
volcaniques, sur la Terre, sur le Soleil
et sur les autres planètes « 200
— Sur la chute des avalanches; Note de
M. Ch. Diifour 307
— Des variations nocturnes de la tempéra-
ture à des altitudes différentes, consta-
tées à rùbserv;itoire du Puy-de-Diime ;
Note de M. Alluard 45^
•9)
Pages.
— Sur quatre époques singulières de la
marche annuelle des éléments météoro-
logiques; Note de M. D. Ragonn io36
— Présentation, par M. d'Abbndie, d'un
Ouvrage de M. Michel de liossi, intitulé
<( Il microfono nella Meteorologia endo-
gena », et observations à ce sujet 1061
— M. L. Hugo adresse une Note « Sur l'arc
chromatique de la gerbe extérieure, vue
de l'une des tours de l'Exposition uni-
verselle » 3o7
— M. L. Hugo adresse une Note relative à
quelques effets d'irradiation observés
dans l'éclipsé de Lune du 12 août 342
— M. Giifot adresse neuf Rapports
mensuels sur la coloration du ciel et des
nuages à Nancy pendant l'année 1872.. 637
Voir aussi Physique du globe.
MÉTÉOROLOGIQIES (OBSERVATIONS). — 86,
274, 4i8, 566, 810, 1002.
MÉTHTLE ET SES DÉRIVÉS. — Sur 1» dcnsité et
les coefficients de dilatation du chlorure
de méthyle liquide; Note de MM. C.
T'incent et Dclachanal 987
Micromètres. — Sur un nouveau micromètre
destiné spécialement aux recherches mé-
trologiques; Note de M. G. Gow 557
Microphone. — Voir Téléplione.
.Minéralogie. — Sur la structure de plu-
sieurs minéraux; Note de M. Gandin. . 66
— Sur une nouvelle espèce minérale nommée
thaiimasitc ; Note de M. Nordensf.ivld . . 3i3
— Le nouveau minéral météoritique, la dau-
bréelite; sa constitution; sa fréquence
dans les fers météoriques; Note de
M. L. Smith 338
— Reproduction artificielle de la mélano-
chroïte ; Note de M. Stan. Meunier. . . . 656
— Sur le fer natif du Groenland et le basalte
qui le renferme ; Note de M. J.-L. Smith 674
— Sur deux échantillons de cristaux naturels
de sulfate de magnésie (epsomite) de
dimensions remarquables ; Note de M. P.
de Rom'ille 703
— Reproduction des feldspaths par fusion et
par maintien prolongé à une tempé-
rature voisine de celle de la fusion;
Note de MM. F. Fouqué et Michel
LévY 700
— Cristallisation artificielle de l'orlhose;
Note de M. Stan. Meunier 737
— Reproduction artificielle des feldspaths
et d'une roche volcanique complexe (la-
bradorite pyroxénique), par voie de
fusion ignée et maintien prolongé à une
température voisine de la fusion; Note
de MM. F. Fouijué t- 1 Michel Lévy. . . . 779
— Réponse à une Note de M. Stan. Meunier
( "
Paf;es.
sur la cristallisation artificielle de l'or-
lhose;parMM. Foiir/iié elMic/ir/ I.évr. 83o
Origine des roches cristallines; obsorva-
lion à propos de la Note précédente do
iM.M. Foiiqué cl Michel Lévyi par M. S.
Meunier 864
Production artificielle de la néphéline et
de l'amphigène, par voie de fusion ignée
et recuit à une température voisine de
la fusion ; Noie de MM. F. Fnuqué et
À. -Michel Léiy g6i
Rapport sur un Mémoire de M. Lawrence
Smith, rehuif au fer natif du Groenland
et à la dolérite cjui le renferme; par
M . Dnubrée g 1 1
Existence de la baryte et de la strontiane
dans toutes les roches constitutives des
20
)
Pages.
terrains primordiaux. Filons métallifères
à gangue de baryte; Note de M. L.
Diriiliifiiit g34
— Sur un pyroxène (diopside) artificiel;
Note de M. L. Gruncr 937
— L'iuirmotome et la stilbite; Note de
M. M.- A. Gandin i o65
— M. Em. Mnruiier adresse une nouvelle
Note concernant la décomposilion, à la
température ordinaire, d'un silicate al-
calin par un sel d'alumine (hydrophane
artificielle) , 1070
Mines. — M. \e Ministre des Travnux publics
adresse les « Noiices relatives à la par-
ticipation du Ministère des Travaux pu-
blics à l'Exposition universelle, en ce qui
concerne le corps des Mines » a53
N
Navigation. — M. François adresse une Note
relative à un nouveau système de pro-
pulsion des navires 383
— M. Ch. Antoine adresse un Mémoire sur
les lames de haute mer 3g7 et 484
— M. L. Boucher adresse une Note sur
« trois nouveaux propulseurs « 3i3
— Sur le (1 Pilote de Terre-Neuve » du vice-
amiral Cloué; Note de M. Faye 625
NÉBULEUSES. — Nébuleuses découvertes et
observées à l'Observatoire de Marseille ;
Note de M. E. Stéphan 869
— M. Macario adresse une Note intitulée :
« Des nébuleuses et de la multiplicité des
centres dans l'univers i23
Nerveux (Système). — M. E. du Bois-Rey-
nwnd fait hommage à l'Académie d'un
« Recueil de Mémoires sur la physique
des muStles et des nerfs » 4 •
— Sur le dédoublement du sympathique cer-
vical, et sur la dissociation des filets vas-
culaires et des filets irido-dilalateurs
au-dessus du ganglion cervical supé-
rieur; Note de M. Fr. Franck 17J
— Sur les terminaisons nerveuses dans les
muscles striés; Note do M. S. Tschi-
riew Co4
— Lésions des racines antérieures dans la
paralysie ascendante aiguë; Note de
iL y . Dejerinc loi
— Élude de la vitesse de propagation des
excitations dans les différentes catégories
de nerfs moteurs chez les Mammifères;
Notes de M. A. Chuuveuu. . g5, i38 et 238
— Phénomènes orbilo-oculaires produits par
l'excitation du bout central du nerf scia-
tique, etc. ; Note de M. A. Vulpian 23i
— Recherches sur les fibres nerveuses sudo-
rales du Chat ; par M. A. Vulpian .... 3i i
— Comparaison entre les glandes salivaires
et sudoripares, au point de vue de l'ac-
tion exercée par la section des nerfs
excito-moteurs; Notede M. A. Vulpian. 35o
— Application de la galvanoplastie à la con-
servation des centres nerveux; Note de
M. Oré 738
— Sur quelques phénomènes d'action vaso-
motrice ; Note de M. A. Vulpian 385
— Les sécrétions sudorales abondantes ne
sont pas en rapport nécessaire avec une
suractivité de la circulation culanée;
Noie de M. A. Vulpian 471
— Infiuence du système nerveux sur les
phénomènes d'absorption; Note de
M . Arm . Morerni 63o
— Insensibilité de longue durée, à l'aide du
protoxyde d'azote ; innocuité de cet anes-
thésique ; Note de M. P. Brrt 728
— Action du sympathique cervical sur la
pression et la vitesse du sang; Note de
JDL Daslre et Moral 797
— Recherches sur les nerfs vaso-moteurs;
Note de MU. Dastre et Moiat 880
Nickel. — Sur le dépôt électrochimique du
cobalt et du nickel; Note de M. Edni.
Becquerel 1 3o
— Sur l'existence et les conditions de for-
mation de l'oxyde de nickel Ni'O' ; Note
de M. //. Baubigny 1082
Nominations de Membres et de Correspon-
dants. — M. /'/vW/c/ est nommé Membre
de la Section de Chimie, en remplace-
ment de feu M. Regnault i4
— M. Gray (Asa] est nommé Correspon-
dant, pour la Section de Botanique, en
remplacement de feu M. Braun igS
( 1121
Pages.
— M. Ch. Darwin est nommu Correspon-
dant, pour la Section de Botanique, en
remplacement de feu M. JVcddell 245
— M. Marcy est élu Membre de la Section
)
Pages
de Médecine et Chirurgie, en remplace-
ment de feu M. CL Bernard 854
M. i)rt«;o(//- est nommé Académicien libre,
en remplacement de teu M. Bcl^rand.. 1024
0
Obseuvatoires. —Présentation, par M. Mou-
chez, d'un Volume des « Annales do
l'Observatoire » contenant les Observa-
tions de 1875
— Création d'un musée astronomique à l'Ob-
servatoire de Paris; Note de M. E.
Mouchez
— Présentation, par M. O. Stnwe, du Vo-
lume IX des Observations de Poulkova..
Optique (Instruments d'). — De la mesure
du erossissement dans les instruments
125
469
d'Optique ; Note de M. G. Govi 726
Voir aussi Couleurs.
OsTÉOLOGiË. — Rapports entre les poids des
divers os du squelette chez un certain
nombre de Mammifères; Notes de M. S.
de Luca 261 , 335 et 364
Ozone. — Relation entre les manifestations
de l'ozone et les mouvements tournants
de l'atmosphère; observations faites
en 1877 ; Note de M. L. Gully 182
Paléontologie. — Mollusques nouveaux des
terrains tertiaires parisiens; Note de
M. Stan. Meunier ■ 34o
— M. I\ouauh soumet au jugement do l'Aca-
démie un Allas contenant la reproduction
d'un grand nombre d'épongés fossiles,
recueillies dans les terrains siluriens de
la Bretagne 426
— Sur la dentition des Smilodons; Note de
M. P. Gcn'ûis 582
— Détermination spécifique des ossements
fossiles ou anciens de Bovidés; Note de
M. ^. Siinson 75c
— Sur les Reptiles des temps primaires; Note
de M. J. Gcmdry 956
— M. le.Secre7rt//c ;je7y;e;«e/ signale unAtlas
des fossiles principaux des terrains, par
M. Barle, et un Atlas des végétaux fos-
siles des terrains houiUers, par M. Zeil-
ler 1 026
Pendule. — M. J . Boillot adresse une Noie
relative à un appareil destiné à démon-
trer l'invariabilité de la direction du plan
d'oscillation du pendule, appareil auquel
il donne le nom de galioscoj/e 4^7
Pétroles. — Sur certains produits cristalli-
sés, obtenus accessoirement dans le trai-
tement industriel des pétroles do Pensyl-
vanie; Note de MM. L. Prunier et l{.
David 991
PiioîocnAPiiE. — Remarques sur le phono-
graphe et le téléphone; par M. Bouil-
liitid 47 J
— Observations de 51. Milne Edwards, re-
latives à cette Communication 477
— Observations de M. Th. du 1\1 mcel, rela-
tives à la même Communication 5i2
C. R., iS-;8, \"Seniest, ^. ( T.,LXXXVll.)
PnoTocHiMiE. — Action du jus des feuilles de
betteraves sur le perchlorure de fer, sous
l'influence de la lumière; Note de M. H.
Pellcl ; 562
— M. Ch. Gros adresse une Note sur les
moyens de reproduire les couleurs par la
Photographie 102G
Physiologie animale. — M. E. du Bois-Rcy-
luond fait hommage à l'Académie d'un
« Recueil de Mémoires relatifs à la phy-
sique des muscles et des nerfs » 4i
— Étude de la vitesse do propagation des
excitations dans les nerfs moiteurs chez
les Mammifères; Notes de M. A. Chau-
irau 95, 1 38 et 238
— Absorption, par l'organisme vivant, do
l'oxjde de carbone introduit en propor-
tions déterminées dans l'atmosphère ;
Note de M. N. Gréhanl 193
— De l'influence de la quantité de sang con-
tenue dans les muscles sur leur irrita-
bilité ; Note de M. J. Schiiiou/ctvitsch. . . 373
— Recherches sur la nutrition des Insectes;
par M. L. Joulin 334
— Sur les phénomènes orbito-oculaires pro-
duits chez les Mammifères par l'excita-
tion du bout central du nerf scialique,
après l'excitation du ganglion cervical
supérieur et du ganglion thoracique su-
périeur ; Note de M. A. Fulpian 281
— Recherches expérimentales sur les fibres
nerveuses sudorales du chat; par M. A.
Vulpian 3i i
— Comparaison entre les glandes salivaires
et les glandes sudoripares, relativement
à l'action qu'exerce sur leur fonclioniic-
ment la section de leurs nerfs excito-sé-
i/,8
( II
Pages,
créteurs; Note de M. A. Vidpian 35o
Sur quelques phénomènes rl'aclion vaso-
molrice, observés d;ins le cours de re-
cherches sur la physiologie des nerfs
excito-sécréteurs; Note de M. A. Vid-
pian 385
Faits expérimentaux montrant que les sé-
crélions sudoralcs abondantes ne sont
pas en rapport nécessaire avec une sur-
activité de la circulation cutanée; Note
de M. A. J'idp'mn 47i
Nouvelles recherches sur la physiologie
de l'épithélium vésical; par MM. P.
Cazerwiivc et Cli. Lh'on 435
Recherches sur l'urée des organes; Notes
AnW.V. Picard 533 et 993
Sur les matières albuminoïdes dos organes
et de la rate en particulier ; Note de M. P.
Picard 606
M. P. Picard adresse une Note relative à
l'iniluence des mouvements respiratoires
sur la circulation dans la veine porte. . . 740
Sur l'état dans lequel se trouve l'acide
carbonique du sang et des tissus; Note
de M. P. Bcrt. ...". 628
Sur la possibilité d'obtenir, à l'aide du
protox\-de dazote, une insensibilité de
longue durée, et sur l'innocuité de cet
anesthésique ; Note de M. P. Bert 728
InQuence du système nerveux sur les phé-
nomènes d'ab;orption ; Note de M. Arnt.
IMoreau C3o
Sur l'élimination du salicylate de soude
et l'action de ce sel sur le cœur; Note
de MM. Blnnchicr et Bochcfontaine . . . 637
Moyen de mesurer la valeur raanomé-
trique de la pression du sang chez
l'Homme; Note de M. E.-J. Marey 771
Action du sympathique cervical sur la
pression et la vitesse du sang; Note de
MM. Dastre et Marat 797
Sur le pouvoir toxique de l'extrait de
semences de ciguë; Note de MM. Boche-
fontaine et Moiirrut 8co
Sur l'action physiologique du borax ; Note
de M. E. de Cyon 845
Sur les effets des vapeurs du sulfure de
carbone; Note de M. L. Pnincaré 8G3
Recherches sur l'action physiologique du
maté; Note do M. L. Cmity ioç)i
■ Venin des Serpents ; Note de M. Laccrda. 1093
• Observations relatives à la Communica-
tion de M. Lacerda; par M. de Quatre-
f"ges 1095
Recherches sur les nerfs vaso-moteurs;
Note de MM. Dastre et Moral 8S0
Sur les effets cardiaques et respiratoires
des irritations de certains nerfs sensibles
22 )
Pages.
du cœur, et sur les effets cardiaques
produits par l'irritation des nerfs sen-
sibles de l'appareil respiratoire; Note
d."^ M. Françitis Franck 8S2
— Sur l'influence des différentes couleiirs
du spectre sur le développement des
animaux; Note de M. E. Yung 998
— Sur la fonction de la chlorophylle chez
les Planaires vertes; Note de M. P.
Geddes 1095
— Observations relatives à la Communica-
tion de M. Geddes; par M. de Qtiatre-
fagcs 1096
— M. Psarondakis adresse une brochure
en langue grecque sur le vol des oiseaux. io5i
— M. Milite Edivards présente la première
Partie du treizième Volume de ses « Le-
çons sur la physiologie et l'anatomie
comparéesde l'Homme etdes animaux ». 819
Physiologie pathologique. — Des albumines
de l'hydrocèle et de la fonction de la
tunique vaginale dans l'état morbide;
Note de M. /. Bcchamp 67
— Recherches sur la température ])ériphé-
rique dans les maladies fébriles; par
M. L. Couty 176
— Sur le retard du pouls dans les ané-
vrismes intra-thoraciques et dans l'insuf-
fisance aortique ; Note de M. Fr. Franck. 296
— M. A. Pincl adresse un Mémoire concer-
nant la « Pressinervoscopie, ou dia-
gnostic des maladies de jioitrine par la
compression des pneumogastriques et
du grand sympathique » 484
— Sur les changements de forme des cel-
lules fixes du tissu conjonctif lâche, dans
l'œdème artificiel ; Note de M. Renaiit. . 884
Physiologie végétale. — De l'influence de
l'électricité atmosphérique sur la nutri-
tion des plantes; Notes de M. L. Gran-
dcaii 60 et 265
— Remarques concernant l'influence de
l'électricité atmosphérique à faible ten-
sion sur la végétation ; par JI. Bcrtliclit. 92
— De l'influence de l'électricité atmosphé-
rique sur la fructification des végétaux ;
Note de M. L. Grandeau 939
— M. Hérntiard adresse un Mémoire relatif
à l'assimilation des substances orga-
niques par les végétaux 232
— M. A. Leclcrc adresse la description d'un
nouvel eudiomètre destiné à l'analyse
des gaz dégagés par les racines des
végétaux '. 27a
— Sur la composition du lait de l'arbre de
la vache [Brosinmin galactodcndron);
Note de M. Botis.dngaul/ 277
— Sur les fonctions des feuilles. Rôle des
( >I
Pages.
Stomates dans l'exhalation et dans l'inha-
lation des vapeurs aqueuses par les
feuilles ; Note de M. Merget 293
— M. A. Barthélémy adresse des observa-
tions au sujet du Mémoire de M. Merget. 85
— Sur les changements de couleur du Nika
cdulis; Note de M. S. Jourdain 3o2
— Importance de la paroi des cellules végé-
tales dans les phénomènes de nutrition;
Note de M. Max. Cornu 3o3
— Application du borax aux recherches de
Physiologie végétale ; Note de M. Schnetz-
ler 38i
— Sur la cause intime des mouvements
périodiques des fleurs et des feuilles, et
de l'héliotropisme; Note de M. P. Bert. 421
— Sur la région du spectre solaire indispen-
sableàla vie végétale; Note deM. P. -i'er/. 695
— Sur les réservoirs hydropliores des Drp-
sacii.t; Note de M. A. Barthélémy 608
— Appareil pour expérimenter l'action de
l'électricité sur les plantes vivantes;
Note de M. Celi 611
— De l'influence des acides salicylique,
thymique, et de quelques essences sur
la germination ; Note de M. Ed. Heckel. 61 3
— Sur la maturation de la graine du seigle;
Note de M. A. Muntz 679
— Des relations que présentent les phéno-
mènes de mouvement propres aux or-
ganes reproducteurs de quelques phané-
rogames avec la fécondation croisée et
la fécondation directe; Note de M. Ed.
Hechel 697
— Sur la diffusion de la chaleur par les
feuilles; Noie de M. Maquenrw 943
— M. Marjuenr.e adresse une Note sur l'ab-
sorption de la chaleur par les feuilles. . io5i
Phvsique du globe. — Sur les relations
géologiques de l'atmosphère; Note de
M. T. Sterry-Hunt 452
— Sur l'atmosphère des corps planétaires
et sur l'atmosphère terrestre en parti-
culier; remarques à l'occasion de la Note
précédente de M. Sterry-Hunt; par
M. Sian. Meunier 541
— M. /. Péroehe adresse une Note relative »
aux difficultés que paraît rencontrer la
théorie de M. Sterry-Hunt, dans l'expli-
cation des variations climatériques qu'a
subies notre globe 563
— M. fV . Morris adresse une Note relative
à la température de l'intérieur du globe. 437
— M. le Ministre de la Marine transmet
une dépêche signalant un tremblement
de terre, le i3 octobre, entre Madère et
les Açores 763
Voir aussi Météorologie.
a3 )
Pngos.
Piles électriques. — Sur -une pile à un
seul liquide, se dépolarisant par l'action
de l'air atmosphérique ; Notes de M. Pul-
i'ernuiclier 22 et 56
— Sur un nouveau perfectionnement apporté
à la pile au peroxyde de manganèse et
au sel ammoniac ; par M. Leclanché. . . 329
— M. J. fp'ord adresse une Note relative à
une nouvelle pile électrique 36o
Planètes. — Découverte d'une petite planète
à Clinton (New-York); par M. Peters. 21
— Sur les déformations du disque de Mer-
cure pendant son passage sur le Soleil ;
Note de M. Lamey 22
— Détermination de l'orbite de la planète
( io3 ) Héra ; Note de M. G. Leveau. . . 5y
— Théorie de Vesta; Noie de M. Permtin. . io5
— Nouvelle observation probable de la pla-
nète Vulcain par M. le professeur Wat-
son ; Noie de M. E. Mouchez 229
— Sur la planète intra-mercurielle par
M. Gailloi 2.53
— M. J. Vinnt transmet une Lettre qui lui
a été adressée par Le Verrier, en sep-
tembre 1 876 292
— Observations méridiennes des petites pla-
nètes, faites à l'Observatoire de Paris pen-
dant le deuxième trimestre de 1878;
communiquées par M. Mouchez 309
— Éléments de la planète ( 148 ) Gallia ; par
M. Bossert 319
— Sur l'existence d'une planète intra-mer-
curielle observée pendant l'éclipsé totale
de Soleil du 29 juillet; Note de M. /.
JFatson 376
— M. Mouchez annonce que, d'après une
Lettre récente de M. Watson, la posi-
tion primitivement assignée par lui à la
nouvelle planète doit être modifiée .... 377
— Rectification de la position assignée précé-
demment au nouvel astre découvert
pendant l'éclipsé du 29 juillet, et an-
nonce de l'observation d'un second
astre aperçu dans les mêmes circon-
stances; par M. /. ÎVatson 398
— Planète intra-mercurielle vue aux États-
Unis pendant l'éclipsé totale de Soleil
du 29 juillet 1878 ; Note de M. Swift. . . 427
— Observations du passage de Mercure du
6 mai 1B78, faites à l'Observatoire impé-
rial de Rio de Janeiro, à l'aide de la
nouvelle méthode de M. Emm. Liais ;
Note de I\L L. Cmls 427
— Découverte d'une petite planète à l'Obser-
vatoire de Hamilton-College, à Clinton ;
par i\L C.-H.-F. Peters 45g
— Découverte d'une petite planète à l'Obser-
vatoire d'Ann-Arbor; par M. fVatson.. 484
148..
( I'
Pages
Sur les planètes iiUra-mercurielles; Note
do M. À. Gaillot 485
M. P.-E. Thasc annonce qu'il a pu pré-
voir, d'après une loi harmonique, l'exis-
tence d'une planète intra-mercurielle . . 5o2
Découverte de deux petites planètes à
Clinton (New- York); par M. Peters.. 5ii
Seconde Lettre relative à la découverte
des planètes inlra-mercurielles; par
M. JFatso/i 5i i
Observations de M. Mouche-:, relatives à
la Communication de M. Watson 5i6
Troisième Lettre relative à la découverte
des planètes intra-mercurielles; par
M. IVatson 552
Observations de M. Mouchez relatives à
cette Lettre 554
Observations de M. H. Hennedy à propos
d'une Communication de M. Amigucs,
sur l'aplatissement de la planète Mdrs . . Sgo
Observations méridiennes des petites pla-
nètes, faites à l'Observatoire de Green-
wich (transmises par l'astronome royal,
M. G.-£. Airy) et à l'Observatoire de
Paris, pendant le troisième trimestre
de l'année 1S78; communiquées par
M. Mouchez 7G5
Planètes intra-mercurielles observées jien-
dant l'éclipsé totale de Soleil du 29 juil-
24)
Pages,
let 1878 ; Note de M. JFaison 786
— Détermination, parles mélhodesde M.Gyl-
rién, du mouvement de la planète ( io3)
liera ; Note de M. O. Callandrcau 107 1
Voir aussi Vénui (Passages de).
Platine. — Dissociation des oxydes de la
famille du platine; Note de MM. H.
Sainte-Claire Devdle el H. Dcbray.. 44 1
— Chaleur spécifique et chaleur de fusion
du platine; Note de M. J. f'iulle 9S1
Plathes. — Sur la cuisson du plâtre et sur
la fabrication dos plâtres à prise lente;
Note de M. Ed. Landrin 245
Polarisation de la lumièue. — Sur le pou-
voir rotatoire du quartz et sa variation
avec la température; Note de M. /.
Jouhert 437
— Influence de la température sur le pou-
voir rotatoire magnétique; Note de M. J .
Joubert 984
— Rotation magnétique du plan de polari-
sation de la lumière sous l'influence de
la Terre ; Note de M. H. Becquerel io35
— Rotation magnétique du plan de polari-
sation de la lumière sous l'influence de
la Terre; Note de M. /. Jouhert 1078
Pompes. — M. A. Lefelm-e adresse une Note
contenant la description d'une pompe. 43
R
Radiomètres. — Sur la répulsion qui ré-
sulte de la radiation; Note de M. IF.
Crookes 876
RÉFLEXION. — M. Lavaud de Lcstrade
adresse la description d'un appareil des-
tiné à produire l'éclairage d'une veine
liquide par réflexion totale io5i
Respiration. — Effets cardiaques et respira-
toires des irritations de certains nerfs
sensibles du cœur, et efl'ets cardiaques
produits par l'irritation des nerfs sen-
sibles de l'appareil respiratoire; Note
de M. Fr. Franck
'Voir aussi Sans.
Salicïlique (Acide ). — Courbes de solubilité
des acides salicylique etbenzo'i'que ; Note
de M. E. Bour^oin 62
— Sur la diffusion de l'acide salicylique dans
l'économie animale (présence dans le
liquide céphalo-rachidien); Note de
MM. Ch. Livon et /. Bernard. ., 218
— Élimination du salicylate de soude; son
action sur le cœur; Note de MM. £/a/i-
chier et Bochejontainci G57
Salines (Solutions). — Sur la tension de
vapeur et sur le pointde congélation des
solutions salines; Noie de AL F.-M.
Raoult 1C7
Sang. — Absorption, par l'organisme vivan',
de l'oxyde de carbone introduit dans
l'atmosphère; Note de M. N. Gréhant. 193
— Influence de la quantité de sang conlenue
dans les muscles sur leur irritabilité;
Note de M. /. Schmoulcu'itsch 373
— Sur l'état dans lequel se trouve l'acide
carbonique du sang et des tissus; Note
do M. P. Bert 628
— Sur l'hémocyanine; substance nouvelle
du sang du Poulpe; Note de M. L. Fré-
'>('>'"'l 996
— Sur la fonction chromatique chez le
Poulpe ; Note de M. L. Frédéricr/ 1042
Saponification. — Sur la saponification sul-
furi(iue ; Note de M. E. Freiny 5
( 1125 )
l'ages
Savons. — Solubilité anormale de certains
corps dans les savons et résinâtes alca-
lins ; Note de M. Ach. LU'achc 2^9
SÉANCES rUBLIQUES. — M. Ic Plisidcilt llc
l' Institut invite l'Académie à désigner
l'un do ses Membres pour la représenter,
comme lecteur, dans les séances du
a octobre et du 25 octobre 3G9
SÉBACiQUE (Acide) et dérivés. — Dérivés
anilés de l'acide sébacique ; Note do
M. Ed. Maillot ■J^^
Sections de l'Académie. — La Section de
Médecine et Chirurgie présente la liste
suivante de candidats à la place laissée
vacante par le décès de M. Cl. Bernard :
1° M. Gabier; 2° M. Clinrcot ; 3° M. Mu-
rey; 4" M. P. Bert; 5° M. Arm. Mn-
reaii 8^0
— La Section de Minéralogie présente la liste
suivante de candidats à la place laissée
vacante par le décès de M. G. Delafosse :
1° M. Deles.se; 2° MM. F. Foiiqué, A.
Gaudry, Hautefeiiille, Loty 1 100
Sociétés scientifiques. — M. le Président
de 1(1 Société de Géographie informe
l'Académie qu'une réunion des Sociétés
françaises de Géographie aura lieu les 2,
3 et 4 septembre 875
— M. le Secrétaire perpétuel signale un Vo-
lume contenant les travaux de la cin-
quième session du Congrès périodique
international des Sciences médicales,
tenue à Genève en 1877 Sgo
— M. le Secrétaire perpétuel signale le
« Compte rendu de la sixième session do
l'Association française pour l'avancement
des Sciences, tenue au Havre en 1877 ». 780
— h' Académie de Stanislas, de Nancy,
adresse le Volume de ses Mémoires
pour 1 877 835
Soie. — M. L. Gabba adresse les résultats
d'expériences relatives à l'influence de
l'eau sur le dévidage de la soie 3Go
Soleil. — Résultats des observations so-
laires pendant le deuxième trimestre
do 1878; Note de M. Taccinni 257
— M. /. yiiiot adresse les dessins d'une tache
solaire observée par M. A. Pelletier. . . 781
— Sur les taches et protubérances solaires
observées à l'équatorial du Collège ro-
main ; Note du P. Ferrari 97 1
— Résultats des observations solaires faites
pendant lo troisième trimestre de 1878;
Noie de M. Tacchini io3i
— Force électromotrice d'induction qui pro-
vient de la rotation du Soleil; Note do
M. C'''""' 8G0
Voir aussi Spcctroscopie.
Pages.
Souscriptions scientifiques. — La Société
d\tgriculturc et de commerce de Cnc/i
adresse la souscription pour l'érection
d'une statue à Le Verrier ai
— M. le Président communique une Letire
par laquelle S. U. don Pedro d'Alcan-
tara adresse sa cotisation pourl'éreclion
du monument à Lo Verrier 345
— M. Adains adresse sa souscription pour
l'érection du monument à Le Verrier. . 372
SpECTiioscoPiE. —Étude spectromôtriquo de
quelques sources lumineuses; Note de
M. A. Crom 322
— Des minima produits, dans un spectre
calorifique, par l'appareil réfringent et
la lampe qui servent à la formation de
ce spectre; Note de MM. Aymnnnet et
Mctijuenne 494
— Note préliminaire sur la nature composée
des éléments chimiques; par M. TV. Loc-
hcr 673
— Observations de M. Z)Kwa.r relatives à la
précédente Communication 673
— M. le Secrétaire perpétuel, en signalant
une brochure de M. E. JFiedemann,
portant [>our titre « Spectres des mé-
langes gazeux », communique quelques
passages de cette brochure 8GG
— Rectification à un passage de cette Com-
munication ; par M. E. IViedemann. . . .
— Considérations sur la nature des éléments
chimiques déduites d'observations spec-
troscopiques ; Note de M. N. Lâcher..
— Sur la mesure spectrométrique des hautes
températures; Note de M. A. Croin...
Stuyciinine. — Recherches sur la strychnine;
par MM. H. Gai et A. Etard. '. 36'j
SucuES. — Sur les densités des solutions de
sucre pur; Note de M. Barbet no
— De l'influencedes feuilles sur la production
du sucre dans les betteraves; Note de
MIL B. Coremvinder et G. Contanune. 121
— Sur la constitution du glucose inactif des
sucres bruts de canne et de mélasse ; Note
de M. U. Gayon 407
— Sur quelques causes d'inversion du sucre
de canne et sur les altérations consécu-
tives des glucoses formés; Note de
M . Darin n^^
— Recherches sur le dédoublement de la
cyclamine en glucose et raannite; par
M . S. de Luca
— Analyse des sucres bruts et des matières
sucrées. Dosage de l'eau, de l'ensemble
des sels à bases minérales et des
acides organiques ; Note de M. E. Lau-
S'"'
— Sur les nitrates qui se rencontrent dans
921
1023
979
297
( II26 )
Pages,
les betteraves ; Note de M. J.-A. Banni. 1084
Si'LFATEs. — Recherches sur les sulfates;
par M. A. Êlard G02
Pages.
Sulfures. — Sur la dissociation des sulfures
métalliques; Note de MM. Ph. de Cler-
mont et /. Frommel 33o
TÉLÉGRAPHES. — M. Dequivre adresse une
Note sur une transformation du télé-
graphe à cadran en télégraphe impri-
meur 637
— M. G. Mangennt adresse une Note rela-
tive aux modifications qu'il a apportées
à son système de télégraphie militaire,
pour conserver une trace imprimée des
dépêches 1 000
TÉLÉPnoNES ET MICROPHONES. — Sur Un
système de téléphone sans organes
électromagnétiques, basé sur le prin-
cipe du microphone; Note de M. Th. du
Moncel 7
— M. J . Cauderay adresse une Note
intitulée « Microphone fonctionnant sans
pile » 5G
— M. Ducrctet présente un microphone
stéthoscopique d'une grande sensibilité. io3
— MM. Chardin et Berjot présentent un
nouveau modèle de microphone explo-
rateur, appliqué à la recherche des
calculs pierreux dans la vessie 271
— Sur un téléphone pouvant transmettre
les sons à distance; Note de M. Ixighi. 328
— Sur de nouveaux effets produits dans le
téléphone; Note de M. Th. du Moncel. 3go
— Sur une application du téléphone à la
détermination du méridien magnétique;
Note de M. H. de Pareille 4o5
— M. Th. du Moncel fait hommage à l'Aca-
démie d'un Volume intitulé « Le télé-
phone, le microphone et le jjhono-
graphe » 421
— Sur un nouveau transmetteur télépho-
nique; Note de M. P. Dumont 4*4
— Remarques sur le phonographe et le télé-
phone ; par M. Bouillaud 473
— Observations de M. Mitne Edwards rda-
tives à cette Communication 477
— Observations de M. Th. du Moncel au
sujet de la Note de M. Bouillaud 5i2
— Note relative à diverses expériences con-
cernant la téléphonie; par M. J. Canes-
trelli 483
— M. Fwarès adresse une Note concernant
un projet d'appareil, auquel il donne le
nom de vocescribe et qui .serait destiné
à fixer, en caractères ordinaires et aulo-
matiqr.ement, les mots émis par la voix. 483
— M. L. Durer adresse une Note concernant
la possibilité d'une combinaison du télé-
phone et du phonographe 483
— M. A. Gérard adresse une Note relative
à une disposition nouvelle du micro-
phone 552 et 637
— Sur un téléphone avertisseur ; Note de
M. Perrochn 65 1
— M. C. Ader présente un nouveau sys-
tème de téléphone à pile et à charbon,
auquel il a donné le nom d'élcciro-
phone 783
— Note contenue dans un pli cacheté et
relative à un petit appareil téléphonique
simplifié; par M. Bon/let de Paris 921
— Observations de M. Th. du Moncel rela-
tives à cette Note 923
— Sur l'emploi du téléphone et du micro-
phone pour les recherches scientifiques ;
Note de M. Hughes 1079
TÉnÉBENTiiiNE. — Sur divors dérivés de
l'essence de térébenthine ; Note de
M. J. de Montgùljîer 84o
Thérapeutique. — M.^. ^^ric adresse une
Note relative à l'emploi, en thérapeu-
tique, de l'oxygène gazeux 27a
TnERMocniMiE. — Recherches thermiques
sur les chromâtes; Note de M. Marges. i5
— Formation thermique de l'hydrogène phos-
phore et de l'hydrogène arsénié ; Note
de M. /. Ogier 210
— Sur la formation thermique des combi-
naisons de l'oxyde de carbone avec les
autres éléments; Note de M. Berthclot. 571
— Diverses déterminations thermiques; par
M. Berthclot 573
— Sur la décomposition des hydracides par
les métaux ; Note de M. Brrtheloi 619
— Sur les déplacements réciproques entre
l'oxygène, le soufre et les éléments halo-
gènes, combinés avec l'hydrogène; Note
de M. Berthelot 667
— Déplacements réciproques entre les acides
faibles; Note de M. Berthelot 671
— Sur la réaction entre le mercure et le gaz
chlorhydrique; Note de M. Berthelot . . 673
Thermodynamique. — Mémoire sur une loi
universelle relative à la dilatation des
corps ; par M. M. Levy 449
— Sur l'attraction moléculaire, dans ses rap-
ports avec la température des corps;
Note de M. M. Levr 488
-• Sur un cas singulier d'échaulfeinent d'une
barre de fer; Note de M. Uirn 5io
Pages.
Observations de M. Dauhràe relatives à
la Communication précédente 5 12
Deux remarques au sujet do la relation
générale entre la pression et la tempé-
rature, déterminée par M. Levy; Note
de M. H.-F. irehcr Si;
Réponse de M. Maurice Lcrj- à la Commu-
nication de M. II. -F. Weber 554
Remarques de M. L. Bnltzmann au sujet
de la Communicalion do M. Maurice
Levy, sur une loi universelle relative à
la dilatation des corps SgB
Réponse de M. Maurice Levy aux obser-
vations de M. Boitzmann 649
Sur une loi universelle relative à la di-
latation des corps; Noto de M. Maurice
Levy 676
Sur ia dilatation des corps échauffés et
sur les pressions qu'ils exercent; Note
de M. de Saint-Venant 7 1 3
Sur l'énergie d'un corps et sa chaleur
spécifique; Note de M. R. Claiisius.. .. 718
Observations de M. Massicu concernant
le Mémoire de M. Levy, sur une loi uni-
verselle relative à la dilatation descorps. 781
Nouvelles remarques de M. L. Boitzmann
au sujet des Communications de M. Mau-
rice Levy 773
27 )
Pages.
— Réponses à diverses Communications; par
M. Maurice Lery 826
— Étude sur les machines à vapeur ordi-
naires et Compound, les chemises de
vapeur et la surchauffe, d'après la Ther-
modynamique expérimentale; Notes de
M. ^. Ledicii 903, 952, 1024 et 1062
— Lettre do M. H. Caniot, accompagnant
l'envoi d'une nouvelle édition des « Ré-
flexions sur la puissance motrice du feu,
par Sadi Carnnt », et de divers ma-
nuscrits du même auteur , 967
Thermométrie. — Déterminalion de la tem-
pérature d'un milieu insolé; Note de
M. Aymonnet 23
— Sur un nouveau thermographe et sur une
méthode générale d'intégration d'une
fonction numérique (|uelconque ; Note
de MM. R. Pictct et Cellcrier io33
— M. Edisnn présente un microtati mètre,
destiné à mesurer des diflérences infini-
tésimales de température ou d'humidité. 269
— M. Is. Pierre fait hommage à l'Académie
de ses « Recherches sur le thermomètre
et sur la dilatation des liquides » 819
TuNGSTATES. — Rechcrches chimiques sur les
tungstates des sesijuioxydes terreux et
métalliques; par M. /. Lefurt 748
u
Urée. — Recherches sur l'urée des organes ;
Notes de M. P. Picard 533 et 993
Urique (Acide) et dérivés. — Synthèse des
dérivés uriques de la série de l'alloxane
(alloxane, uramile, murexide, etc.);
Noto de M. E. Griniaux 752
Vaccination. — Troisième Note sur l'infec-
tion vaccinale ; rôle élaborateur des gan-
glions lymphatiques; par M. M. Ray-
naud g63
— M. \n Ministre de l'Agriculture et du Com-
merce adresse le Rapport de l'Académie
de Médecine sur les vaccinations pra-
tiquées en France pendant l'année 1876. 785
VÉNUS (Passages de). — M. le Secrétaire
perpétuel présente à l'Académie la pre-
mière Partie du Tome II du « Recueil
de Rapports, Mémoires et Documents re-
latifs à l'observation du passage rie Vé-
nus sur le Soleil » Sgo
Vers. — Sur V Avenardia Priei, Némerlien
géant de la côte occidentale de France ;
Note de M. A. Gianl 72
— Migration du Fdaria rytipleurites, para-
site des Blattes et des Rats; Note de
M. O. Galcb 75
Vins. — Sur la matière colorante ferrugi-
neuse des vins rouges ; Note de M. Arm.
Gautier C4
— MM. E. Marchais et E. Perrot adressent
une Note relative à une méthode de re-
cherche de la fuchsine dans les vins, au
moyen de l'acétate de plomb 383
— M. G. Pcraux soumet au jugement do
l'Académie une Table graphique pour le
jaugeage des tonneaux gCG
Viticulture. — M. A. d'Eic/it/ia/ adresse un
Mémoire intitulé « Bordereau des pièces
relatives à l'omiiloi des eaux du canal du
Midi pour la submersion des vignes at-
taquées par le Phylloxéra » 20
— MM. Blanc, Boulin, Giret adressent di-
verses Communications relatives au Phyl-
loxéra 20
— Sur l'explicalion des effets des irrigations
pratiquées dans le midi de la France ;
( 112
Pages.
Note de M. J .-A. Barrai Sg
M. Hussnn adresse une Note sur une ma-
ladie de la vigne. . . .' 56
Emploi du sulfocarbonato de potassium
pour le traitement des vignes phyl-
loxérées ; Note de M. J. Maistre 102
M. F. Garrin, W" A. de Bompar adres-
sent diverses Communications relatives
au Piiylloxera loj
M. C. Ladrey informe l'Académie qu'il
vient de reconnaître l'existence d'une
tache pliylloxéréo dans les vignes de
Meursault i5)
M. E. Marais, M. A. Qi/rrrr, M. C/ml/ct,
M. Dtifrcsnc, M. de Pe/c//ysAi,^r' Caii-
ziqiie adressent diverses Communica-
tions relatives au Phylloxéra i5'j
Théorie nouvelle des altérations que le
Phylloxéra détermine sur les racines de
la vigne européenne; Note de M. Ald-
lardet 197
M. N. Basset, M. P. Clairin, M. Fr. Gar-
cin adressent diverses Communications
relatives au Phylloxéra 200
Nouvelle Noie sur les progrès du Phyl-
loxéra dans les deux départements de la
Charente, à l'occasion d'une Communi-
cation de M. de la Vergno ; par M. Bmdl-
laiid 232
Observations de M. Dumas relatives à la
Communication de M. Botiillaud 236
Aucun mycélium n'intervient dans la for-
mation et dans la destruction normale
des renflements développés sous l'in-
fluence du Phylloxéra ; Note de M. Max.
Cornu 24"
M. Moriznt adresse une Note relative à
la possibilité du greffage de la vigne sur
les espèces des genres Ampélopsis et
CisSIlS 2J2
M. le Ministre de l'Agriculture et du
Commerce transmet une Lettre des viti-
culteurs algériens, sur les dangers que
peut présenter l'importation des ton-
neaux vendus dans le midi de la France. 253
61. Bcrat, M. A. Bonnet, M. P. Riidcllc,
M. Renoin adressent diverses Communi-
cations relatives au Phylloxéra 291
Sur les altérations que le Phylloxéra dé-
termine sur les racines do la vigne ; Note
de M. A. Millardet 3 1 5
M. Aut'crgnc, M. Portcu adressent di-
verses Communications relativesauPhyl-
loxera ... 3 1 8
M. Lagré-Diifau, M. Nicolle adressent di-
verses Communications relatives au Phyl-
loxéra 36o
M. A. Foaclie adresse une Communication
M
Pages,
relative au Phylloxéra "i-i
M. J. Tabet adresse les résultats obtenus
par son procédé pour la destruction du
Phylloxéra SjS
M. le Ministre de l'Agi'icidtiire et du
Commerce adresse le Rapport sur le
deuxième Concours d'irrigaticn dans le
département de Vaucluse, en 1877 875
M. F. Bettellumscr adresse une Commu-
nication relative à la fabrication des pro-
duits employés contre le Phylloxéra. . . 397
M. E. Portier, M. Caphladoux adressent
diverses Communications relatives au
Phylloxéra 4'^6
MM. JVeill et Geoffroy, M. C. Nicolle,
M'"' Gqimard adressent diverses Com-
munications relatives au Phylloxéra... 458
M. A. Groslard adresse une Communi-
cation relative au Phylloxéra 483
M. Leprincc adresse une Communication
relative au Phylloxéra 5i3
Observation relative à la transformation
du Phylloxéra aptère en Phylloxéra ailé,
dans les galles; par M. A. Champin. . . 552
JI. Bourdel, M. A. Hgié, M. Sebert-Bric-
kas, M. Rivière, M. Dufresne adres-
S'.'nt diverses Communications relatives
au Phylloxéra 589
M. Argod, M. Tabet adressent diverses
Communications relatives au Phylloxéra. 637
M. le Ministre de l'Agriculture et du Com-
merce transmet à l'Académie» plusieurs
questions, relatives à la reproduction du
Phylloxéra G38
M. Gélis prie l'Académie de s'intéresser,
auprès des Compagnies de chemins de
fer, pour obtenir le transport des sul-
focarbonates à prix réduit 683
Résistance au Phylloxéra de quelques
types sauvages de vignes américaines;
Note de M. A^ Millardet 739
M. Th. Guenardcau, M. A. Jachson adres-
sent diverses Communications relatives
au Phylloxéra 740
MM. L. de la Torre-Ayllon el R. Her-
nandez demandent l'ouverture d'un pli
cacheté, contenant une étude du déve-
loppement du Phylloxéra et dos moyens
de le détruire 740
■ M. A. Millardet adresse une Note inti-
tulée « De la reconstitution de nos
vignobles à l'aide des graines de vignes
sauvages d'Amérique » 783
■ JI. E. Piron propose l'emploi do Vassa
fœiida pour détruire le Phylloxéra. . . . 7S3
■ M. C. Nicolle, M. A. Ladorcau adressent
diverses Communications relatives au
Phylloxéra 783
( "
Pages.
M. le Secrétaire perpétuel donne lecture
d'un passage d'un Opuscule do M. L.
Faucon, relatif à l'emploi de la submer-
sion pour détruire le Phylloxéra
M. J. Kscoffier, M. V. Gougit,\\. G.
Batiste adressent diverses Communi-
cations relatives au Phylloxéra
Sur ie mode de formation de quelques no-
dosités phylloxériques ; Note de M. J.
(V Arhauniont
M. L. Mignot, M. Coulpier, M. Proj'fit,
M. Fr. Laye adressent diverses Commu-
nications relatives au Phylloxéra 8G5
M. F. Géniri, M. /. Cuttet, M. Jorihii-
riaud, M. -Bore/ adressent diverses Com-
/°'\
834
8G5
29 )
Pages.
munications relatives au Phylloxéra 921
— M. Chamcreau, M. B. Dupur, M. Juiicti,
M. Rabounliii, M. Tcste-Lcbcau adres-
sent diverses Communications relatives
au Phylloxéra 1026
— M. Andriot, M. André, M. Creissac, M. L.
Marraine, M. E. Génot, M. A. Bonnet,
M. Dalichoux, M. A. Anlhoine adres-
sent diverses Communications relatives
au Phylloxéra 1070
Voyages scientifiques. — Présentation, par
M. Daubrée, d'une Carie représentant
l'itinéraire de M. NordenskiiJld dans la
mer Glaciale de Sibérie io6i
Zoologie. — Sur la propagation et les méta-
morphoses des Crustacés suceurs de la
famille des Cymothoadiens; Note de
M. Schiodie 52
— • Sur \ Avenardia Priei, Némertien géant
de la côte occidentale de France; Note
de M. A. Giard 72
— Observations et expériences sur les migra-
tions du Filaria rjtipleurites, parasite
des Blattes et des Rats; Note de M. O.
Galeb 75
— Sur les caractères anatomiques de l'Aye-
aye ; Note de M. Edm. Alix 219
— Sur le Prosopistoina punctifrons , Latr.;
Note de MM. E.Jolr et A. J'arssière. . 2G3
— Études sur le placenta de l'Aï ( Bradypus
trjt/iictdus Linn.); place que cet ani-
mal occupe dans la série des Mammi-
fères ; Note de M. N. Joly 283
— Sur les Isopodes parasites du genre Ento-
«W(v«,- Note de M. Alf. Giard 299
— Sur la ponte de l'Abeille reine et la théo-
rie de Dziezzon ; Note de M. J. Parez. . . 408
— La Balœim [Macleayius] australienxis du
Musée de Paris, comparée à la Balœna
biscayensis de l'Université de Naples;
Note de M. Fr. Gasco 4io
— Du développement des Bryozoaires Chilo-
stomes; Note de M. /. Barrois 463
— Sur la Tricliodonopsis paradoxa Clap. ;
Note de M. A. Schneider 537
— Sur les pontes des Abeilles; Note de M. A/.
Girard 755
Voir aussi Anatomie aninude.
C. R., 1877, l'SemciUe. (T. LXXXVII.)
'49
TABLE DES AUTEURS.
A
MM. Pages,
ABBADIE (d') est présenté par rAcadémie,
àM.leMinistre de l'Instruction publique,
pour la place de Membre géographe va-
cante au Bureau des Longitudes 124
— Présentation d'un Ouvrage de M. M. de
Rossi, intitulé « il Microfono nella Meteo-
rologia endogena » loCi
ABEILLE adresse une nouvelle Note sur la
ténotomie utéro-vaginale ignée, 5i3
ACADÉMIE DE STANISLAS DE NANCY (l')
adresse le Volume de ses Mémoires pour
1877 835
ADAM (A.) — Nouveau procédé pour l'ana-
lyse du lait, donnant le beurre, le lactose
et la caséine sur un seul échantillon .... 290
— Réponse aux observations présentées par
M. E. Marchand, sur un procédé d'ana-
lyse du lait 457
ADAMS adresse sa souscription pour l'érec-
tion du monument à Le "Verrier 372
ADER (C.) présente un nouveau système
de téléphone à pile à charbon, auquel
il a donné le nom A'ctcctrophoiu' . . . 785
ALCANTARA (don Pedro d'), empereur du
Brésil, adresse sa cotisation pour l'é-
rection du monument à Le Verrier 345
ALEXÉEFF (N.). — Sur l'intégration de l'é-
quation
A j ' + V,yy' -¥ G/ -+- D j' + E.r -H F = o. 64 1
ALIX (Edm.). — Sur les caractères anato-
miques de l'Aye-aye 219
ALLUARD. — Des variations nocturnes de
la température à des al ti tudes dilférentes,
constatées à l'Observatoire du Puy-de-
Dôme 454
B
BADOUREAU (A.). - Sur les figures iso-
sceles 823
BALMY (.1.) adresse une nouvelle Note con-
cernant un remède |)rôventif contre la
MM.
AMAGAT (E.-H.). - Sur la compressibilitô
des gaz à des pressions élevées 432
ANDRÉ adresse une Communication relative
au Phylloxéra 1070
ANDRÉ (D. ). — Sur le nombre des arran-
gements complets oii les éléments consé-
cutifs satisfont à des conditions données. . 838
— Sur la sommation des séries. Deuxième
Note 973
ANDRIOT adresse une Communication rela-
tive au Phylloxéra 1070
ANTHOINE ( A . ) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 1070
ANTOINE (Ch.) adresse un Mémoire sur
les lames de haute mer 397 et 484
APPELL. — Sur certaines séries ordonnées par
rapport aux puissances d'une variable. 689
— Évaluation d'une intégrale définie S74
— Sur une interprétation des valeurs imagi-
naires du temps en Mécanique 1074
ARBAUMONT (J.d'). — Sur le modede for-
mation de quelques nodosités phylloxé-
riques 865
ARGOD adresse une Communication rela-
tive au Phylloxéra 637
ARNOLDI adresse un Mémoire sur la nature
de l'épidémie cholérique 1070
AUVERGNE adresse une Communication rela-
tive au Phylloxéra 3i8
AYMONNET. — Détermination de la tempé-
rature d'un milieu insolé 23
— Des minima produits, dans un spectre
calorifique, par l'appareil réfringent et
la lampe qui servent à la formation de
ce spectre. (En commun avec M. Ma-
(jucnne. ) 4g4
maladie des pommes de terre 483
BARBE (E.) adresse une Note relative à
l'emploi, en thérapeutique, de l'oxygène
gazeux 272
149 •
MM. Pages.
BARBERIM donne lecture d'un Mémoire re-
latif aux meilleures conditions hygié-
niques et économiques d'établissement
des foyers de chauffage 3i5
B.\RBET. — Sur la densité des solutions de
sucre pur no
BARBIER (E.) adresse une Noie relative
à la direction des ballons 20
BARRAL (J.-A.). — Sur l'explication des
effets des irrigations pratiquées dans le
midi de la France 39
— Sur les nitrates qui se rencontrent dans
les betteraves et quelques autres ra-
cines 1084
BÂRROIS (J.i. — Du développement des
Bryozoaires chilostomes 4*53
BARTIIÉLEMV (A.) adresse des Observa-
tions au sujet du Mémoire de M. Mer-
gct, sur les échanges gazeux entre les
plantes et l'atmosphère et sur le rôle des
stomates 83
— Sur les réservoirs hydrophores des Drp-
sacus 608
BASIN (A.) adresse une Note relative au
chauffage et à la construction des wagons
des chemins de fer 834
BASSET (N. ) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 200
BATISTE (G.) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 834
BAUBIGXY (H.). — Sur l'existence et les
conditions de formation de l'oxyde de
nickel Ni'O' io8a
BAZIN (E.) adresse une Note relative à un
projet d'éclairage des mines à la lumière
électrique 683
BEADLE (H.) adresse une Note relative aux
observations qu'il a pu faire sur la fièvre
jaune
BÉCHA.MP (A.) adresse des remarques au
sujet d'une Communication do MM. Miis-
culiis et Griibcr sur la matière amy-
lacée 123
BÉCHAMP (J.). - Des albumines de l'hy-
drocèle et de la fonction de la tunique
vaginale dans l'état morbide 67
BECQUEREL (Edm.). - Sur le dépôt élec-
Irochimique du cobalt et du nickel
— Rapport sur une boussole marine avec
aiguille de nickel, de M. JVharlon. . . .
BECQUEREL (H.). — Rotation magnétique
du plan de polarisation de la lumière sous
l'inlluence de la Terre io35
BELLANGÉ (C.) adresse un certain nombre
de documents relatifs à la fabrication des
violons Stradivarius 484
— Adresse une Note concernant « les tables
des violons des vieux maîtres » 865
I l32 )
MM. Pages.
BÉRAT adresse une Communication relative
au Phylloxéra 291
BERJOT présente un nouveau modèle de mi-
crophone explorateur, appliqué à la re-
cherche des calculs pierreux dans la
vessie. ( En commun avec M. Chardin. ). 27 1
BERN.4RD (J.). — Sur la diffusion de l'a-
cide salicylique dans l'économie animale
(présence dans le liquide céphalo-rachi-
dien). (En communavec M. Cil. Limn.) 218
BERT (P.). — Sur la cause intime des mou-
vements périodiques des fleurs et des
feuilles, et de l'héliotropisme 421
— Sur l'état dans lequel se trouve l'acide
carbonique du sang et des tissus 628
— Sur la région du spectre solaire indispen-
sable à la vie végétale 695
— Sur la probabilité d'obtenir, à l'aide du
protoxydo d'azote, une insensibilité de
longue durée, et sur l'innocuité do cet
anesthésique 728
— Prie l'Académie de le comprendre parmi
les candidats à la place vacante dans la
Section de Médecine et Chirurgie, par
le décès de M. Cl. Bernard 740
— Est présenté, par la Section de Médecine
et Chirurgie, pour cette place 846
BERTHELOT. — Remarques concernantl'in-
fluence de l'électricité atmosphérique
à faible tension sur la végétation 92
— Sur les explosions de poussières com-
bustibles 121
— Théorie do la fermentation. Réponse à
M. Pasteur 128
— Dépose sur le bureau de l'Académie le
manuscrit des Notes de Cl. Bernard
sur la fermentation alcoolique i8j
-- Observations à la suite d'une Communi-
cation de M. Pasteur sur la fermenta-
tion 188
— Sur la formation thermique des combi-
naisons de l'oxyde de carbone avec les
autres éléments 5-1
— Diverses déterminations thermiques.... 573
— Sur la décomposition des hydracides par
les métaux 619
— Sur les déplacements réciproques entre
l'oxygène, le soufre et les éléments halo-
gènes, combinés avec l'hydrogène 6G7
— Déplacements réciproques entre les acides
faibles G71
— Sur la réaction entre le mercure et le gaz
chlorhydri(]ue C73
— Observations sur uneNole de },[. Pasteur,
relative à la fermentation alcoolique. . . 949
BERTIN (A.) prie l'Académie de le com-
prendre parmi les candidats à l'une des
places d'Académicien libre 835
552
i3o
955
( "
MM. Pages.
— Est présenté comme candidat à la place
d'Académicien libre vacante par le décès
de i\[. Belgrand looo
BERTRAND (,I.) annonce à l'Académie le
décès de M. Rokitrinsky, Correspon-
dant de la Section de Médecine et Clii-
nirgie igS
— M. le Serré/aire per/ictiiel annonce à l'A-
cadémie le décès de M. //. Lcbcri, Cor-
respondant de la Section de Médecine
et Chirurgie 3i4
— M. lo Secrétaire perpétuel signale, parmi
les pièces imprimées de la Corres-
pondance, les Ouvrages suivants : Le
Bulletin météorologique du département
des Pyrénées-Orientales, 21. — Une
brochure de M. Mclsens ; un Mémoire
de M. Ij. Stilling. 201. — Un Ouvrage
ûqI\. A!(sias-Tiirenne,i^i. — Un Mé-
moire de M. de Lenliossrk, 3iS. —
Diverses publications do Jl^i. /.-/'. Bar-
bier e\, 7{cv;r('/c/',375.— Divers Ouvrages
de MM. Genocchi et Diibriiiifiiiit, 484.
— Lo tome III de la « Triangulation du
Danemark», par M. .-ïmlrae, 5\^. —
Une brochure de M. P. de Lafitic; \m
Ouvrage do MM. Deeaisne et Gorechi,
G37. — Divers Ouvrages de MM. Cu-
varrubias ci Dormoy, y4i. — Un Volume
portant pour titre « Conseil supérieur
des voies do communication. Première
session, 187S », 835. — Un Volume de
M. Contamin, et le Tome II du « Précis
de Chimie de .\. Payen, 6' édition », 921.
— Un Atlas des fossiles principaux des
terrains, par M. Dayk, et des végé-
taux fossiles des terrains houillers, par
M. Zciller 1026
BETTELHAUSER adresse une Communica-
tion relative à la fabrication des divers
produits employés contre le Phylloxéra. 097
BLANC (A.) adresse la description et le des-
sin d'un transi'aseur à gaz destiné à
éviter les déperditions dans le trans-
versement des gaz sur le mercure {2C
BLANC (H.) adresse une Communication re-
lative au Phylloxéra 20
BLANCHIER. — Sur l'élimination du salicy-
late de soude et l'action de ce sel sur
le cœur. (En commun avec M. Boclie-
fontaine. ) 667
BLEUN.\RD (A.). — Action de la Irimélliyl-
amine sur le sulfure de carbone 10 {o
BLIECQ (0.) adresse une Note relative à la
direction des aérostats 458
BLONDLOT (R.). — De la non-e.xistencc de
l'allongement d'un conducteur traversé
par un courant électrique, indépeu-
33 )
MM. Pages,
damment do l'action calorifique 206
BOCHEFONTAINE. — Sur l'élimination du
salicylate de soude et l'action de ce sel
sur le cœur. (En commun avec M. Blan-
eliier. ) CSy
— Sur le pouvoir toxique de l'extrait de
semences de ciguë. (En commun avec
M. Mourriit .) 800
BOILEAU (P.). — Théorie et formules con-
cernant l'action retardatrice des parois
des courants liquides 4S et i34
DOILLOT (A.) adresse une Note relative à
un appareil destiné à démontrer l'inva-
riabilité de la direction du plan d'oscil-
lation du pendule, appareil auquel il
donne le nom de galinscope 437
BOIS-REYMOND (E. du) fait hommage à l'A-
cadémie d'un « Recueil de Mémoires
relatifs à la physique des muscles et
des nerfs » 41
BOLTZMANN (L.). — Remarques au sujet
d'une Communication de M. Maurice
Lcvy, sur une loi universelle relative à
la dilatation des corps 593 et 773
ROMPAR {W" A. de) adresse une Commu-
nication relative au Phylloxéra io4
BONNET (A.) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 291
BOREL adresse une Communication relative
au Phylloxéra 921
BOSSERT.'— Éléments de la planète (14B)
Gallia 3 19
BOUCHARDAT (G.), — Sur la transforma-
tion du valérylène en terpilène 654
BOUCHER ( L. ) adresse une Note sur trois
nouveaux propulseu rs 5 1 3
BOUDET DE PARIS. — Note contenue dans
un pli cacheté et relative à un petit
appareil téléphonique simplifié 921
BOUILLAUD. — Nouvelle Note sur les pro-
grès du Phylloxéra dans les deux dépar-
tements de la Charente 232
— Remarques sur le phonographe et le télé-
phone 4/3
BOUQUET DE LA GRYE prie l'Académio
de le comprendre parmi les candidats à
la place de géographe vacante au Bu-
reau des Longitudes 21
— Est présenté par l'Académie, à M. le Mi-
nistre de l'Instruction publique, pour
cette place 124
BOURDEL adresse une Communication sur
le Phylloxéra SSg
BOURGOIX (E.). — Sur les courbes de solu-
bilité des acides salicyliquc et ben-
zoïqne 62
BOURSEUL adresse une Note sur la théorie
des voyelles 252
( I>
MM. Pages.
BOUSSINESQ (J.). — Sur la dépression que
produit, à la surface d'un sol horizontal,
élastique et isotrope, un poids qu'on y
dépose, et sur la répartition de ce poids '
entre ses divers points d'appui 402
— Des pertes de charge qui se produisent
dans l'écoulement d'un liquide, quand
la section vive du fluide éprouve un
accroissement brusque 491
— Sur la manière dont se distribue entre
ses points d'appui le poids d'un corps
dur, posé sur un sol poli, horizontal et
élastique 5 19
— Sur une propriété simple qui caractérise
le mode de répartition du poids d'un
solide posé sur un sol liorizontal élas-
tique 687
— Sur diverses propriétés dont jouit le mode
de distribution d'une charge électrique
à la surface d'un conducteur ellipsoïdal. 978
— Sur une loi intuitive, d'après laquelle se
répartit le poids d'un disque circulaire
solide, supporté par un sol horizontal
élastique 1077
BOUSSINGAULT. — Sur la composition du
lait de l'arbre de la vache [Broxiimim
^aUiclodcndron ) 277
— Est nommé Membre de la Commission
chargée de présenter une liste de can-
didats pour kl place d' .académicien libre,
vacante par le décès de M. Bclgmnd. . 820
34 )
MM. Pages-
BOUTIN adresse une Communication relative
au Phylloxéra 20
— Adresse des « Recherches sur des cris-
taux de nature remarquable obtenus par
l'étude des sulfocarbonates de potassium
et de sodium » 56
BOUVET (A.). — Sur les actions électro-
chimiques sous pression ioG8
— Adresse une Note relative au principe de
la méthode d'après laquelle a été opérée
la liquéfaction des gaz par M. Cnillciet
et par M. Pictet 10G9
BR.4CHET (A.) adresse une Note relative à
la meilleure forme à donner aux vio-
lons 374 et 484
BRAME (Ch.). — La lilière-fumier 3-2
— Prie l'Académie de le comprendre parmi
les candidats à la place de Correspon-
dant pour la Section d'Économie rurale,
en remplacement de feu M. île f'diraye. 459
BREGUET (Ant. ). — Sur la théorie des ma-
chines du genre de celles de Gramme.. 74G
BROCH fait hommage à l'Académie d'un Vo-
lume intitulé : « Le royaume de Norvège
et le peuple norvégien. » 587
BUSSY est nommé Membre de la Commission
chargée de présenter une liste de can-
didats pour la place d'Académicien libre,
vacante par le décès de M. Belgniml. . 820
BYASSON (II.). — Sur l'acétal tric'hloré.. . 26
c
CADL\T. — Sur le développement de la por-
tion céphalo-thoracique de l'embryon
des Vertébrés 77
CAHOURS présente les trois premiers Vo-
lumes de la 4' édition de son t Traité de
Chimie générale élémentaire » io63
CALIGNY (A. de). — Expériences sur les
mouvements des molécules liquides des
ondes courantes, considérées dans leur
mode d'action sur la marche des navires. 1019
CALL.UNDRE.VU (0.). —Détermination, par
les méthodes de M. Grldcn, du. mouve-
ment de la planète ( i o3 ) liera 1071
CAMBE (F.) adresse une Note relative à un
remède contre le choléra 784
CAMERON adresse une Communication rela-
tive à la navigation aérienne 397
CANESTRELLI (J.). - Note relative à di-
verses expériences concernant la Télé-
phonie 483
CAPBLADOUX adresse une Communication
relative au Phylloxéra JiG
CARNOr ( A.). — Nouvelles observations sur
les sous-nitrates de bismuth du com-
merce 208
C.4RN0T (H.). — Lettre accompagnant l'en-
voi d'une nouvelle édition des « Ré-
flexions sur la puissance motrice du feu,
par Sadi Cartiut », et de divers ma-
nuscrits du même auteur 967
CAUDERAY (J.) adresse une Note intitulée
« Microphone fonctionnant sans pile ».. 56
CAUZIQUE (M""") adresse une Communica-
tion relative au Phylloxéra 1 55
CAZENEUVE (P.). — Nouvelles recherches
sur la physiologie de l'épithéliuin vésical.
(En commun avec M. Ch. Livnn.) 435
CELI. — Appareil pour expérimenter l'action
de l'électricité sur les plantes vivantes. Ou
CELLERIER. — Sur un nouveau thermo-
graphe et sur une méthode générale
d'intégration d'une fonction numérique
quelconque. (En commun avec M. H.
Pictet. 1 io33
CHAMBERLAND. — Sur le charbon des
poules. (En commun avec MM. Pnxtei/r
et Jatdiert. ) 4?
CHAMEKE.\U adresse une Communication
( "
MM. Pages,
relative au Phylloxéra 1026
CHANCOURTOIS (de). — Imitation automa-
tique des chaînes de montagnes sur un
globe, d'après le principe de la théorie
des soulèvements 81
CHAMPIN ( A. ) adresse une observation rela-
tive à la transformation du Phylloxéra
aptère en Phylloxéra ailé, dans les
galles 55-2
CHAPUIS. — De la présence du plomb dans
le sous-nitrate de bismuth. (En commun
avec M. Linossier. ] 169
CHARCOT prie l'Académie de le comprendre
parmi les candidats à la place vacante,
dans la Section de Médecine et Chi-
rurgie, par le décès de M. Claude Ber-
nard G84
— Est présenté, parla Section de Médecine
et Chirurgie, pour cette place 84G
CHARDIN présente un nouveau modèle de
microphone explorateur, appliqué à la
recherche des calculs pierreux dans la
vessie. (En commun avec M. Berjot.). 271
CHASLES est nommé Membre de la Com-
mission chargée de présenter une liste
de candidats pour la place d'Académicien
libre, vacante par le décès de M. Bel-
grand 820
— Présente à l'Académie divers fascicules du
Bulletin de M. le prince B. Boncnni-
pag'ii et un Ouvrage de M. H. d'Oiw-
dio 225, 6G1 et io5o
CHAUVEAU (A.). - Procédés et appareils
pour l'étude de la vitesse de propagation
des excitations dans les différentes caté-
gories de nerfs moteurs chez les Mammi-
fères 95
— Vitesse de propagation des excitations
dans les nerfs moteurs des muscles de
la vie animale, chez les animaux mam-
mifères 1 38
— Vitesse de propagation des excitations
dans Itsnerfs moteurs des muscles rouges
de faisceaux striés, soustraits à l'empire
de la volonté 238
CHAZOT(R.) adresse deux Notes concernant :
1° une nouvelle machine à vapeur régé-
nérée; 2° un timbre indicateur pour
passage à niveau des chemins de fer
d'intérêt local 740
CHEVREUL. — Observations, à propos des
recherches de M. Rosenstiehl, sur le
noir absolu ou noir idéal. 1 2g
— Sur la vision des couleurs, et particuliè-
rement de l'influence exercée sur la
vision d'objets colorés qui se meuvent
circulairement, quand on les observe
comparativement avec des corps en
35 )
MM. Pajes.
repos, identiques aux premiers.. 576 et 707
— Est nommé Membre de la Commission
chargée de vérifier les comptes de l'an-
née 1 877 372
CIIOLLET adresse une Communication rela-
tive au Phylloxéra i55
CLAIRIN (P.) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 200
CLAUSIUS (R.). — Sur l'énergie d'un corps
et sa chaleur spécifique 718
CLERMONT (Ph. de). — Sar la dissociation
des sulfures métalliques. (En commun
avec M. /. Frommel.) 33o
— Sur la valeur de la magnésie comme
antidote de l'acide arsénieux. (En com-
mun avec M. /. Frommel. ) 332
CLOS (D. ). — De la part des stipules à l'in-
Horescence et dans la fleur 3o5
COLLADON ( D. ). — Sur les travaux du tun-
nel du Saint-Gothard goS
COMITÉ D'HEILBRONN (le) pour l'érec-
tion d'un monument h la mémoire du
D'' Jiilius Robert Mayer s'adresse aux
savants français qui voudraient contri-
buer à cet hommage 1027
CONTAMINE (G.). — "Oe l'influence des
feuilles sur la production du sucre dans
les betteraves. (En commun avec M. H.
Corentvinder. ) 221
COQUILLION (J.-J.). — Sur la diffusion du
grisou dans les mines 65
— De l'action particulière du ûl de platine
sur les hydrocarbures; modification ap-
portée au grisoumètre 795
CORENWINDER (H.)- —De l'innuence des
feuilles sur la production du sucre dans
les betteraves. (En commun avec M. G.
Contamin . ) 221
CORNU (A.) est adjoint à la Commission qui
a été nommée pour juger le concours du
prix Bordin pour l'année 1878 966
CORNU (Max.). —Maladie des taches noires
de l'Érable [Rliyiisma acerinum) 178
— Aucun mycélium n'intervient dans la for-
mation et dans la destruction normale
des renflements développés sous l'in-
fluence du Phylloxéra 247
— Importance de la paroi des cellules vé-
gétales dans les phénomènes de nutri-
tion 3o3
— Maladie des Laitues nommée le Meunier. 801
— Maladies des plantes déterminées par les
Peronospora. Essai de traitement; ap-
plication au Meunier des Laitues gi6
COSSA. — Sur la diffusion du cérium, du
lanthane et du didyme 377
COSSON. — Observations relatives à une
Note de M. de Lcsxeps sur l'établisse-
( '^
MM. Pages,
mont de la mer intérieure africaine... 911
COUGIT (V.) adresse une Communication
relative au Pliylloxera 834
COUTi' (L.). — Reclierclies sur la tem-
pérature périphérique dans les maladies
fébriles 176
— Recherches sur l'action physiologique du
Maté 1091
CREISSAC adresse une Communication rela-
tive au Phylloxéra 1070
CRIÉ. — Révision de la flore des Malouines
(îles Falkland) 53o
CROOKES ( W. ). — Sur la répulsion qui ré-
sulte de la radiation 876
GROS (CH.) adresse une Note sur la classi-
fication des couleurs et sur les moyens
de les reproduire par la Photographie. . 1026
36 )
MM. Pages.
CROVA (A.). —Mesure de l'intensité calo-
rifique des radiations solaires loG
— Élude spectrométrique de quelques
sources lumineuses 822
— Sur la mesure spectrométrique des hautes
températures 979
CRULS (L. ). — Sur les observations du pas-
sage de Mercure du 6 mai 1878, faites
à l'Observatoire de Rio de Janeiro, à
l'aide de la méthode de M. E. Liais. . . ^ly
CULTET (J. ) adresse une Communication re-
lative au Phylloxéra 92 1
CYON (E. de). — Sur l'action physiologique
du borax 845
— Sur l'innocuité du borax employé dans la
conservation des viandes 1091
D
DALICHOUX adresse une Communication re-
lative au Phylloxéra 1070
DAMOUR est présenté comme candidat à
la place d'.Acadéraicien libre vacante par
le décès de M. Belgraml 1000
— Est nommé Académicien libre, en rempla-
cement de feu M. Bcls^rand 1024
DANGLAS (H.) adresse une description et un
dessin d'un appareil auquel il donne le
nom de iheniio-hydromotcur 5 14
D.ANTON (D. ) soumet au jugement de r.\ca-
démie un Mémoire intitulé « Essai d'on-
tologie rationnelle » 866
D.\RBOUX (G.). — Sur la rectification des
ovales de Descartes SgS
— Sur la rectification d'une classe de courbes
du quatrième ordre 692
— Addition à la Note sur la rectification des
ovales de Descartes 741
DARESTE. — Nouvelles recherches sur la
suspension des phénomènes de la vie
dans l'embryon de la Poule io43
DARWIN (Ch.) est élu Correspondant pour
la Section de Botanique, en remplace-
ment de feu M. IVeddeU a45
— Nommé Correspondant pour la Section de
Botanique, adresse ses remercîments à
l'Académie 3i8
DASTRE. — Action du sympathique cervical
sur la pression et la vitesse du sang. (En
commun avec M. Morat. ) 797
— Recherches sur les nerfs vaso-moteurs.
( En commun avec -M. Moral. ) 880
DAUBRÉE. — Observations sur une Commu-
nication de M. Hini, relative à un cas
d'échaufTc-ment d'une barre de fer 5i2
— Rapport sur un Mémoire de M. Laivrence
Smith, relatif au fer natif du Groenland
et à la dolérite qui le renferme 911
— Remarques sur une Note de M. J.-L.
SinUli, concernant un spécimen de sili-
ciure de fer 929
— Présente la carte qui montre l'itinéraire
de M. Nordenskiijld dans la mer Glaciale
de Sibérie 1061
— Présente la Carte géologique de l'Espagne
et du Portugal, par M. de Botella 1099
DAUSSE donne lecture d'une Note relative
à l'endiguemenl du Tibre à Rome 28g
DAVID (R.). —Sur la nature de certains
produits cristallisés, obtenus accessoire-
mentdans le traitement industriel des pé-
troles de Pensylvanie. (En commun avec
M. L. Prunier. ) 991
DEBR.VY (H.). — Dissociation des oxydes
de la famille du platine. (En commun
avec M. H. Sainte-Claire Deville.]. ... 44'
DEC.\ISNE présente un Ouvrage intitulé
a Études physiologiques. Analyse d'Al-
gues marines, par M. G. Thuret » 719
DECHAR.ME (C). — Sur les formes vibra-
toires des corps solides et des liqui-
des aSi , 354 et 55i
DEINGER (E.-H.) adresse la description d'une
machine destinée à l'utilisation de l'acide
carbonique solide comme force motrice. 483
DEJERINE (J. ). — Sur l'existence de lésions
des racines antérieures dans la paralysie
ascendante aiguë loi
DEL.4CH.\NAL. — Sur la densité et les coef-
ficients de dilatation du chlorure de
mélhyle liquide. (En commun avec
M. C. Vincent. ) 987
DELAFONTAINE (Marc). — Sur un nou-
veau métal, le philippium 559
— Sur le mosandrura de M. Lawrence
( ii37)
MM. Paf;es.
Smith 600
— Sur le décipium, métal nouveau de la
samarskite GSz
— Le didyme de la cérite est probablement
un mélange do plusieurs corps 634
— Sur la présence de l'ytterbine dans la
sipylited'Amherst (Virginie) gSS
DELESSE est présenté par la Section de Mi-
néralogie comme candidat à la place lais-
sée vacante par le décès de M. Dehifossc. 11 00
DEQUIVRE adresse une Note sur une dis-
position pour transformer le télégraphe
à cadran en télégraphe imprimeur.... 687
DESBOVES. — Sur l'emploi des identités algé-
briques dans la résolution, en nombres
entiers, des équations d'un degré supé-
rieur au second 169, 272 et 32 1
— Sur la résolution en nombres entiers de
l'équation rt.t'' 4- 6y= C3'.. .. 522 et SgS
— Sur un point de l'histoire des Mathéma-
tiques 925
DESCAMPS (A.). — Préparation du cobalto-
cyanure de potassium et de quelques
dérivés 1039
DES CLOIZEAUX. — Note sur les travaux
de M. G. Dclnfosse 669
DESENNE (E.). — Sur \di piedra, nouvelle
espèce d'affection parasitaire des che-
veux 34
DESTREM (A.). — Note sur l'acide choia-
liqiie 880
DHERBES. — Note relative à un moyen
d'éviter les accidents dus au daltonisme
dans la perception des signaux co-
lorés 502
DIEULAFAIT (L.). — Existence de la baryte
et de la strontiane dans toutes les roches
constitutives des terrains primordiaux.
Filons métallifères à gangue de baryte. 934
DIRECTEUR DE L'ÉCOLJE DE MÉDECINE
DE NANTES (M. le) adresse un Album
de reproductions photographiques de
pièces anatomiques choisies dans le mu-
sée de cette École 375
DIRECTEUR GÉNÉRAL DES DOUANES (M.
LE ) adresse le Tableau décennal du com-
merce de la France avec ses colonies et
les puissances étrangères (1867 à 1876). 252
— Adresse le Tableau général du commerce
de la France avec ses colonies et avec
les puissances étrangères pendant l'an-
née 1877 740
DITTE(A.). — Action des hydracides sur le
sulfate de mercure; action de l'acide
sulfurique sur les sels haloïdes de ce
mêlai 794
DONNET (A.) adresse mie Communication
relative au Phylloxéra 1070
C. R., 1878, 2» S>:m,:sire. (T. LXXXVII.)
MM. Pfljos.
DOUGLAS (II.) adresse une Note relative à
un thnino-liydromnteur 437
DUCIIEMIN (E.)'adresse une Note relative à
l'utilité de remplacer les pivots d'acier,
dans les compas do mer, par des pivots
en platine iridié 865
DUCRETET (E.) présente à l'Académie un
microphone stéthoscopique d'une grande
sensibilité io3
— Sur une nouvelle lampe électrique 1081
DUFOUR (Cii.). — Sur la chute des ava-
lanches 307
DUFRESNE adresse une Communication rela-
tive au Phylloxéra i55
— Adresse une Communication sur le Phyl-
loxéra 589
DUMAS. — Sur une explosion survenue dans
un moulin à farine des États-Unis 120
— Observations sur une Note de M. Boidl-
/(vm/ relative au Phylloxéra 236
— Remarques sur une Note de M. Lockyer,
concernant la nature composée des élé-
ments chimiques G73
— Présente, au nom de M. Jlph. de CandoUc,
le premier Volume d'une série de mono-
gra|)hies de familles de plantes, qui
paraîtra sous le titre de Monographiœ
Plia/ierngamatiim 145
— Est nommé Membre de la Commission
chargée de présenter une liste de can-
didats pour la place d'Académicien libre,
vacante par le décès de M. Bcli^rand. . 820
— M. le Secrétaire perpétuel pré.^ente à l'A-
cadémie une photographie de Jacobi. . Sgo
— En signalant un opuscule de M. L. Fau-
con, relatif à l'emploi de la submersion
pour détruire le Phylloxéra, donne lec-
ture d'un passage de ce travail 783
— Ensignalantune brochure deM. ii'. fp'ie-
deiiKinn, portant pour titre « Spectres
des mélanges gazeux » , communique
quelques passages de cette brochure.. 8C6
— Signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, les Ouvrages suivants :
Divers Ouvrages de MM. L. Grandcau,
G. Darembe/g, A. Cluisscigiie, P. de
Saint -Robert, 56. — Divers Ouvrages
de MM. A. Hudelul, Faittr-at et Tissan-
ilier, i56. — Divers Ouvrages de MM. M.
Girard et A. Niaudet, 252. — Une bio-
graphie de Charles-Eugène DeUmnay,
par M. A. Thcveimt, 459. — La première
Partie du Tome II du « Recueil de Rap-
ports, Mémoires et Documents relatifs
à l'observation du passage de Vénus sur
le Soleil », 590. — Un Volume contenant
l'ensemble des travaux de la cinquième
session du Congrès périodique interna-
i5o
( 'I
MM. Pages,
tional fies Sciences médicales, tenue à
Genèveen 1877, Sgo. — Divers Ouvrages
de MM. J. Morenii, F. Le Blanc et
Ch. Brongniart , 684. — Le Con:iple
rendu do la sixième session de l'Associa-
tion française pour l'avancement des
Sciences, tenue au Havre en 1877, et di-
verses brochures de M. l'ubbé Mnigri')
et de M. Hinsnn, 785. — Divers Ou-
vrages de MM. H. Cerrmschi, E. Mar-
chand, el /. Mirel y Tcrrnda, 866. —
DiversOuvragesdeMM. Dogiiin, Figuier
et Girard île Cailleux, 970. — Deux
Ouvrages de M. Raimondi 1070
DUMONT (p.). — Sur un nouveau trans-
metteur téléphonique 4^4
DUPUIS (Ch.) demande l'ouverture d'un pli
cacheté relatif à un nouveau levier
hydraulique 200
38 )
MM. ^ages.
DUPUY DE LOME. — Explosion de matières
fusantes ioo5
— Est nommé Membre de la Commission
chargée de vérifier les comptes de l'an-
née 1877 372
DUPUy (H.) adresse une Communication re-
lative au Phylloxéra ioa6
DUREY (L.) adresse imo Note concernant la
possibilité d'une combinaison du télé-
phone et du phonographe 4^3
DURIN. — Sur quelques causes d'inversion
du sucre de canne et sur les altérations
consécutives des glucoses formés 754
DUSART ( J. ) adresse une Communication re-
lative à la direction des aéroslats 374
DUTER (E.). — Sur un phénomène nouveau
d'électricité statique 828, 960 et io3C
DU'VILLIER. — Sur lacide éthyloxybuly-
rique normal et ses dérivés 93 1
E
EDISON présente un appareil auquel il a
donné le nom de microtasiinètrc 269
— Présente à l'Académie un appareil connu
sous le nom &' électmmntographe 270
EDWARDS (H.-MiLNE).— Remarquessur une
Communication de M. Boidllaud, rela-
tive au phonographe et au téléphone.. . 477
— Présente hi première Partie du treizième
Volume de ses « Leçons sur la phy-
siologie et l'anatomie comparées de
l'Homme el des animaux « 819
EICHTHÂL ( A. d' ). — Bordereau des pièces
relatives à l'emploi des eaux du canal
du Midi pour la submersion des vignes
attaquées par le Phylloxéra 20
ESCOFFIER (A.) adresse une Communi-
cation relative au Phylloxéra 834
ESTOCQUOIS (Th. d') adresse une démons-
tration d'un théorème connu sur les
trajectoires 34?-
ÉTARD ( A . ) . — Recherches sur la strychnine.
(En commun avec M. Gai.) 362
— Recherches sur les sulfates O02
— Sur l'oxydation de quelques dérivés aro-
matiques 989
F
F.4N0. — De l'ostéite et de l'ostéo-périoslitc
du grand angle de l'orbite, dans leurs
rapports avec les affections désignées
sous les noms de tumeurs et fistules
du sac lacrymal 117
— Adresse une Note sur une nouvelle mé-
thode d'opérer la cataracte 552
PARKAS (J.). — Solution d'un système
d'équations linéaires 523
— Sur la détermination des racines imagi-
naires des équations algébriques. 791 et 1027
PAYE. — Note sur une brochure de M. Him
relative aux tourbillons 94
— Emploi de l'ascension droite de la Lune,
corrigée des erreurs tabulaires, pour dé-
terminer la longitude en mer 34G
— Appelle l'attention sur un Mémoire de
i<\. A. Beiocclii sur « le fleuve du Tibre » . 563
— l'ail hommage à l'Académie, au nom du
Bureau des Longitudes, de la « Connais-
sance des temps pour 1880 » et du
Tome XI du « Mémorial du Dépôt de la
guerre 911
— Présente un Atlas gnomonique de la part
de M. de Chancourtnis 1 23
— Sur le « Pilote de Terre-Neuve » du vice-
Amiral Cloué 625
FELTZ ( V. ). — La septicité du sang putréfié
se perd par un très-long contact avec de
l'oxygène comprimé à haute tension ... 117
FERRARI (le P.). — Sur les lâches et pro-
tubérances solaires observées à l'équa-
torial du Collège romain 971
FIZEAU est présenté par l'Académie, à M. le
Ministre de l'Instruclion publique, pour
la place vacante au Bureau des Longi-
tudes par le décès de M. Le Verrier. . . 3i4
FLAMMARION (C). — Classification des
étoiles doutles 638
— Étoiles doubles. Groupes de perspective
( "
MM. Pages.
certains 835 et 872
F0-4CHE (A.) adresse une Communication
relative au Phylloxéra SyS
FONTENAY (dk) adiesse une Note sur les
pièces de bronze phospliuré exposées par
la Compagnie du chemin do fer d'Orléans
à l'Exposition universelle. (En commun
avec M. de Rtioh. ) 292
FORTIEd (E.) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 4'-'6
FOUQUÉ (F.). — Reproduction de feld-
spaths par fusion et par maintien pro-
longé à une température voisine de celle
de la fusion. (En commun avec M. Michel
Léi'Y.) 700
— Reproduction artificielle de feldspaths
et d'une roche volcanique complexe
(labradoiite pyroxénique) par voie de
fusion ignée et maintien prolongé à une
température voisine de la fusion. (En
commun avec M. Michel Lévy. ) 779
— Production artificielle de la néphéline
et de l'amphigène par voie de fusion
ignée et recuit à une température voi-
sine de la fusion. (En commun avec
M. A.-Michel Lé"/-) 961
— Réponse à une Note de M. Stnn. Meunier
sur la cristallisation artificielle de l'or-
those. (En commun avec M. Michel
Léi'j.) 83o
— Est présenté par la Section de Minéra-
175
39 )
MM. Pages.
logie comme candidat à la place laissée
vacante par le décès de M. Delnfo.sse . . 1 100
FRANCK (Fr.). — Sur le dédoublement du
sympalhi(iue cervical et sur la disso-
ciation des filets vasculaires et des filets
irido-dilatateurs, au-dessus du ganglion
cervical supérieur
— Sur le retard du pouls dans les anévrismes
intra-thoraciques et dans l'insuffisance
aortique 296
— Sur les effets cardiaques et respiratoires
des irritations de certains nerfs sensibles
du cœur, et sur les efi'ets cardiaques
produits par l'irritation des nerfs sen-
sibles de l'appareil respiratoire 882
FRANÇOIS adresse une Note relative à un
nouveau système de propulsion des na-
vires 383
FRÉDÉRICQ (L.). - Sur l'hémocyanine,
subslance nouvelle du sang du Poulpe. .
— Surla fonction chromatique chez le Poulpe
FREMY (E.). — Sur la saponification sulfu-
rique
FRIEDEL est élu Membre de l'Académie,
en remplacement de JI. Rcgmiult
FROMMEL (J.). — Sur la dissociation des
sulfures mélalliques. (En commun avec
M. Ph. de Clennnnt.) 33o
— Sur la valeur de la magnésie comme
antidote de l'acide arsénieux. (En com-
mun avec M. Ph. de Clermont.) 332
996
1042
li
GABHA adresse les résultats d'expériences
relatives à l'innuence de l'eau sur le dévi-
dage de la soie 36o
GAIFFE (A.). — Sur la galvanoplastie du
cobal t 1 00
GAILLOT. — Note sur la planète inlra-mer-
curielle 253
— Sur les planètes intra-mercurielles 4^5
— Sur la direction de la verticale à l'Obser-
vatoire de Paris 684
GAL ( 11.). — Recherches sur la strychnine.
( En commun avec M. Elard. ) 362
GALEB (Osman). — Observations et expé-
riences sur les migrations du Filaria
ryiipleuriies, parasite des Blattes et des
Rats 75
GANNAL (A.) adresse une Note relative à
une modification du procédé de la ba-
lance hydrostatique pour la détermina-
tion des densités des liquides 374
GARCIN (E.). — Sur une maladie des To-
mates dans les .\lpes-Maritimes 55
GARCIN (F.) adresse une Communication
relative au Phylloxéra io4 et 200
GASCO (Fr.). — La Bnhena (Macleayiiis)
australiensis du Musée de Paris, com-
parée à la Balœna hiscciycnsis de l'Uni-
versité de Naples 4 'o
G.\UDIN. — Sur la structure de plusieurs
minéraux 66
— L'harmotome et la stilbite io65
GiVUDRY (Alb.). — Sur les Reptiles des
temps primaires gSG
— Prie r.\cadémie de le comprendre parmi
les candidats à la place laissée vacante
dans la Section de Minéralogie par le
décès de M. Delafosse 1027
— Est présenté par la Section de Minéralo-
gie comme candidat à cette place iioo
GAUGAIN (J.-M.). — Sur l'aimantation des
tubes d'acier 649
GAUTIER (Arm.). — Sur la matière colo-
rante des vins rouges C4
GAYMARD (M"") adresse une Communica-
tion relative au Phylloxéra 458
G.4Y0N (U.). — Sur la constitution du glu-
cose inactif des sucres bruts de canne
et des mélasses 407
1 5o..
( n
MM. Pages,
GEDDES (P.). — Sur la fonction de la chlo-
rophylle chez les Planaires vertes logS
GÉLIS prie l'Académie de s'inloresser au-
près des Compagnies de chemins de fer
pour obtenir le transport des sulfocarbo-
nates à pris réduit 683
GÉNIX (F.) adresse une Communication re-
lative au Phylloxéra 921
GENOT (E.) adresse une Communication re-
lative au Phylloxéra 1070
GEOFFROY adresse une Communication re-
lative au Phylloxéra 458
GEORGE (P.) adresse une Note concernant
un procédé pour la détermination expé-
dilive des surfaces sur les plans, pro-
cédé auquel il donne le nom de bnro-
géoniéthe 689
GÉRARD (A.) adresse une Note relative à
une boussole de vitesse, destinée à con-
trôler la vitesse des moteurs 383
— Adresse des Notes relatives à une disposi-
tion nouvelle du microphone . . . .552 et 637
— Adresse une Note relative à la divisibilité
de la lumière électrique 808
GERVAIS (P.). — Sur la dentition des Smi-
lodons 082
GFELLER adresse la description d'un moteur
auquel il donne le nom de moteur s/Aral. 662
GIARD (A.). — Sur YAn-nardia Priei, Né-
mertien géant de la côte occidentale de
France 72
— Sur les Isopodes parasites du genre En-
to/iiscus 299
GIBOUX adresse une Note sur la nocuité de
l'air expiré par les phtliisiques 834
GILBERT DE FAILLY adresse diverses Notes
relatives aux propriétés physiques des
corps et à l'étude de la matière i56
GIRARD (J.) adresse une Note accompagnée
d'une photographie relative à un amas
de pierres observé sur les côtes de la
Manche, près do Beaumont-Hague 1026
GIRARD ( M. ). - Sur les pontes des Abeilles. 755
GIRAUD adresse un complément à son Mé-
moire sur le traitement du choléra 397
GIRAULT soumet au jugement de TAcadémie
un Mémoire sur « l'hydropisic de la mem-
brane séreuse vaginale (hydrocèle) » . . 200
GIRET adresse une Communication relative
au Phylloxéra 20
GLEBOCKI adresse une Note sur la culture
do la plante MuIm syli-estris 43
GOULIEU (C.-M. ). — Sur un moyen de con-
stater, avec une grande précision, le con-
tact entre le mercure et la pointe d'ivoire
delà cuvette d'un baromètre de Fortin. 1078
GOULPIER adresse une Connuunication rela-
tive au Phylloxéra 8G5
4o )
MM. Pages.
GOURNERIE (de la) fait hommage de deux
brochures relatives à l'administration
des chemins de fer SgS
— Note sur les travaux de M. Bienaymé . . 617
GOVI (G.). — Sur un nouveau micromètre,
destiné spécialement aux recherches mé-
trologiques 557
— De la mesure du grossissement dans les
instruments d'Optique 726
— Sur un nouveau phénomène d'électricité
statique 85;
GRANDEAU (L. ). - De l'inQuence de l'élec-
tricité atmosphérique sur la nutrition
des plantes 60
— De l'influence de l'électricité atmosphé-
rique sur la végétation 265
— De l'influence de l'électricité atmosphé-
rique sur la fructification des végétaux. gSg
GR.4WITZ (S.). — .4ction des sels de chrome
sur les sels d'aniline, en présence des
chlorates 844
GRAY (Asa) est élu Correspondant pour la
Section de Botanique igS
— Adresse, avec ses remercîments, la pre-
mière Partie d'unOuvrage intitulé «Flore
synoptique de l'Amérique du Nord »... 898
GREENE (W.-H.). - Action du chlorure de
zinc sur l'alcool métliylique; hexaméthyl-
benzine. (En commun avec M. Le Bel.). 260
— Sur la formation de l'hexaméthylbenzine
par la décomposition de l'acétone 981
GRÉHANT (N.). — Absorption, par l'orga-
nisme vivant, de l'oxyde de carbone
introduit en proportions déterminées
dans l'atmosphère 193
GRELLER (J.) adresse la description et le
croquis d'un moteur auquel il donne le
nom de moteur sjiiral C62
GRIMAUX (E.). — Synthèse des dérivés
uriques de la série de l'alloxane 752
GR0SL.\11D ( A. ) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 483
GRUEY. — Sur un nouvel appareil gyrosco-
pique 395
— Sur un nouveau pendule gyroscopique. . 026
— Réponse à une Communication de M. Hirn
sur un a[)pareil gyroscopique.' 636
— Sur un tourniquet gyroscopique alter-
natif 775
— Réponse aux observations de M. G. Sire
sur un appareil gyroscopique 958
GRUNER ( L. ). — Sur un pyroxène (diopside)
artificiel 987
— Est présenté comme candidat à la place
d'.Académicien libre, vacante par le décès
de M. Belgraiid 1 000
GUBLER (A.) prie l'Académie de le com-
prendre parmi les candidats à la placo
( II
MM. Pages,
vacante dans la Section do Médecine
et Chirurgie par le décès de M. Claude
Bernard 74o
— Est présenté, par la Section de Médecine
et Chirurgie comme candidat à cette
place 84G
GUENARDEAU (Tu. ) adresse une Commu-
nication relative au Ph\ilo.\era 740
GUINIER (E.). — Sur la morphologie des
dicotylédones 8o3
GULLY (L.). — Relation entre les manifes-
41 )
MM. Pages,
talions de l'ozone et les mouvements
tournants de l'atmosphère; observations
faites en 1877 18-2
GUNNING. — Sur l'anaérobiose des micro-
organismes 3 1
GUYOT (P.). — Sur deux gisements de
chaux pho?phatée dans les Vosges 333
— Adresse neuf Rapports mensuels sur la
coloration du ciel et des nuages à
Nancy pendant l'année 1872 087
H
HALL (Asaph) adresse ses remercîmenls
pour le prix Lalande, qui lui a été
décerné 376
IIALLER (A.). — Sur un dérivé iodé du
camphre 695
— Sur un dérivé cyané du camphre 843
— Note sur un nouvel acide dérivé du
camphre 929
ILVLPHEN. — Sur la réduction de certaines
équations différentielles du premier ordre
à la forme linéaire, par rapport à la
dérivée de la fonction inconnue 74'
IIAUTEFEUILLE est présenté par la Section
de Minéralogie comme candidat à la place
laissée vacante par le décès do M. De-
la fosse 1100
IlECKEL (Ed.). — De l'intluence des acides
salicylique, thymique, et de quelques
essences sur la germination 6 1 3
— Des relations que présentent les phéno-
mènes de mouvement propres aux or-
ganes reproducteurs de quelques Phané-
rogames, avec la fécondation croisée et
la fécondation directe 697
HENNEDY (H.). —Observations à propos
d'une Communication de M. Jniigues
sur l'aplatissement de la planète Mars. Sgo
HENRY (L.). — Sur un nouvel hydrocar-
bure non saturé, hexavalent, le dially-
lène C'H' 171
HENRY (Pn.). — Observation de la comète
périodique de Tempel, faite à l'équatorial
du jardin de l'Observatoire de Paris. . . 201
HERMITE (H.). — Observations géologiques
sur les îles Majorque et Minorque 1097
HERN.ANDEZ (R. ) et DE LA TORRE-AYL-
LON demandent l'ouverture d'un pli
cacheté contenant une étude du déve-
loppement du Phylloxéra et des moyens
de le détruire 740
HÉROUARD adresse un Mémoire relatif à
l'assimilation des substances organiques
par les végétaux aSa
HÉTET adresse un complément à ses Com-
munications sur les produits fournis par
l'action de la chaux sur les eaux grasses
des condenseurs à surfaces i55
HIRN. — Observations à propos d'une Com-
munication de M. Graey sur un appa-
reil gyroscopique Sog
— Sur un cas singulier d'échaufïement d'une
barre de fer 5io
HOSPITALIER. — Sur un régulateur auto-
matique de courants 920
H0UZE.4U (Ai'G.). — Dosage volumétriquo
des sulfates contenus dans les eaux . . . 109
HUGHES. — Sur l'emploi du téléphone et du
microphone pour les recherches scien-
tifiques 1079
HUGO ( L. ) adresse une Note « sur l'arc chro-
matique de la gerbe extérieure, vue de
l'une des tours de l'Exposition univer-
selle » 307
— Adresse une Note relative à quelques
effets d'irradiation observés dans l'éclipsé
de Lune du 12 aoiit 342
— Adresse un « diagramme relatif aux me-
sures agraires des Chinois » _. . . . 416
— Adresse un « diagramme de la longueur
des feuilles d'une tige de Ficus elus-
tica 46G
— Adresse une Note relative à la théorie
dos nombres 503
HUSSON (C. ) adresse une nouvelle Note
relative aux composés d'hématine 184
— Adresse une Note relative aux empoison-
nements par l'arsenic 225
— Adresse une Note relative à une méthode
de recherche des falsifications dont le
café, le thé et les chicorées peuvent
être l'objet 1000
— .adresse des recherches micrographiques
sur les cires et les beurres utilisés en
Pharmacie 740
HUSSON ( J. ) adresse une Note sur une ma-
ladie de la vigne 56
— Adresse un projet d'appareil pour la direc-
tion des aérostats 1 56
( >l42 )
J
MM. Pages.
JACKSON (A.) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 740
JAMIN. — Observations relatives à une Note
de M. Dater, sur un piiénomène d'élec-
tricité statique, 829
— Présente, de la part de 51. Villmi, un
Ouvrage intitulé « Du pouvoir émissit'
et des différentes espèces de chaleur que
quelques corps émettent à la tempéra-
ture de 100 degrés » 43
JAKCZEWSKY (Ed. de). — Sur la structure
des tubes cribreux 179
JOLY (E.). — Sur le Prosopistoma puncti-
frnns Latr. (En commun avec M. A.
Vayxsière. ) 263
JOLY (N. ). — Études sur le placenta de
l'Aï [Bradypus trirlnct y lus L\nn. ) ; place
que cet animal doit occuper dans la série
des Mammifères 283
JONQUIÈRES (E. de). — Méthode nouvelle
pour la décomposition des nombres en
sommes quadratiques binaires; appli-
cation à l'Analyse indéterminée 899
JORDAN (C). — Sur les covariants des
formes binaires 202
MM. Pages.
JORDONNAUD adresse une Comnmnication
relative au Phylloxéra 921
JOBERT (C). — Sur une maladie du Caféier
observée au Brésil 941
JOUBERT ( J.). — Sur le charbon des Poules.
( En commun avec MM. Pasteur et
Clianiheilanil. ) 47
— Sur le pouvoir rotatoire du quartz et sa
variation avec la température 497
— Influence de la température sur le pou-
voir rotatoire magnétique 984
— Rotation magnétique du plan de polari-
sation de la lumière sous l'influence de
la Terre 1 078
JOULIN (L. ). — Recherches sur la nutrition
des Insectes 334
JOURDAIN (S.). — Sur le changement de
couleur du Niha edulis 3o2
JOUSSET DE BELLESME. — Note au sujet
d'un travail de M. J .Perez, sur le bour-
donnement des Insectes 535
JCDYCKI obtient l'autorisation de retirer du
Secrétariat divers Mémoires 090
JUNCA adresse une Communication relative
au Phylloxéra 1026
KOROTNEFF.
K
Sur la reproduction de l'Hydre 412
LACERDA. — Venin des Serpents logS
LACOUR (P.). — Roue phonique pour la ré-
gularisation du synchronisme des mou-
vements 499
LADDREAU (A. ) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 783
LADREY (C.) informe l'Académie qu'il vient
de reconnaître l'existence d'une tache
phylloxérée dans les vignes de Meur-
sault i55
LAGRÉ-DUFAU adresse une Communication
relative au Phylloxéra 36o
LAGUERRE (E.).'— Sur la réduction en
fractions continues de e*"(-'), F(x) dési-
gnant un polynôme entier 820
— Sur la réduction en fractions continues
d'une classe assez étendue de fonctions. 928
LAIS.VNT. — Note sur un théorème sur les
mouvements relatifs 204
— Note relative il une réclamation de .M. Mau-
rice Levy 377
LALANNE (L. ). — Sur la méthode géomé-
trique pour la solution des équations
numériques de tous les degrés 157
— De l'emploi de la Géométrie pour résoudre
certaines questions de moyennes et de
probabilités 355
— Est présenté comme candidat à la place
d'Académicien libre,, vacante par le décès
de M. Bclgriimt 1 000
LÂMEY. — Sur la déformation du disque de
Mercure pendant son passage sur le
Soleil 22
LANDRIN (Ed.). — Sur la cuisson du plâtre
et sur la fabrication des plâtres à prise
lente 245
L.ARREY présente, de la part de M. Ptissnrd,
une observation d'exostose volumineuse
de la face interne du bassin chez une
femme enceinte . . .' 44o
— Présente, de la part de M. G. José
Ennes, un Ouvrage intitulé « Hommes
et Livres de la Médecine militjire » 466
— Présente, de la part de M. Bàrenger-Fé-
rnud, un Ouvrage intitulé « De la fièvre
jaune à la Martinique » 5^4
G37
( '143
MM. Pages.
— Présente, de la part de M. Boriin;, un Ou-
vrage intitulé « Le climat de Brest, ses
rapports avec l'état sanitaire » i loi
— Présente, de la part de M. le D' Nicolas,
un Rapport sur les «Progrès de l'hygiène
à l'Exposition universelle » i ici
— Présente, de la part de M. f-FitrntvsU,
un ouvrage intitulé « Structure et fonc-
tions du corps iuimain » 1 102
LASSALLE ( L. ) adresse une Note relative à
la direction des aérostats 3Go
— Adresse une Communication relative à la
navigation aérienne 397
LAUGIER ( E. ). — Analyse des sucres bruts
et des matières sucrées ; dosage de l'eau,
de l'ensemble des sels à bases minérales
et des acides organiques 1088
LAURENT adresse un Mémoire « Sur la géné-
ration des courbes du troisième degré
et le tracé géométrique de leurs tan-
gentes»
LAVAUD DE LESTRADE adresse la descrip-
tion d'un appareil destiné à produire
l'éclairage d'une veineliquidepar un effet
de réflexion totale io5i
LAYE (Fr. ) adresse une Communication re-
lative au Phylloxéra 865
LEAUTÉ (H.). — Sur les systèmes articulés. i5i
LE BEL (J.-A.). — Recherches sur l'alcool
amylique (suite); alcool dextrogyre. . . 2i3
— Action du chlorure de zinc sur l'alcool
méthylique; hexaméthylbenzine. {En
commun avec M. Greene.) 260
LE BON (G.). — Recherches expérimentales
sur les variations de volume du crâne et
sur les applications de la méthoiie gra-
phique à la solution de divers problèmes
anthropologiques -n
— Sur les dangers de l'emploi du borax pour
la conservation de la viande et sur les
raisons pour lesquelles certaines sub-
stances font perdre à la viande ses pro-
priétés nutritives g35
LE CHATELIER (H.). - Procédé pour me-
surer avec précision les variations de ni-
veau d'une surface liquide 1024
LECLANCHÉ. — Sur un nouveau perfection-
nement apporté à la pile au peroxyde de
manganèse et au sel ammoniac 32n
LECLEliC (A.). — Description d'un nouvel
eudiomètre destiné à l'analyse des gaz
dégagés par les racines des végétaux.. 272
LEDIEU (A.). — Etude sur les machines à
vapeur ordinaires et Compound," les che-
mises de vapeur et la surchauffe, d'après
la Thermodynamique expérimentale . . .
go3, gSa, I02'i et 10G2
LEFEBVRE (A.) adresse une Note contenant
la description d'une pompe 43
MM. Pages.
LEFORT (J.). — Recherclie.s chimiques sur
les tungstates des sesquioxydes terreux
et mélalliques 748
LEMASSON adresse un Mémoire sur le « Ré-
gime des eaux dans le canal maritime
de Suez et à ses embouchures " iS*)
LEPRINCE adresse une Communication rela-
tive au Phylloxéra 5i3
LESCQEUR. — Sur l'identité des inulines
de diverses provenances. (En commun
avec M. Morclh. ) 216
LESSEPS (F. de). — Courants observés
dans le canal de Suez et conséquences
qui en résultent i4'-
— Étudesde sondagesentreprisesparM./?"»-
daire, en vue de l'établissement de la
mer intérieure africaine 909 et loSg
— Est nommé Membre de la Commission
chargée de présenter une liste de can-
didats pour la place d'Académicien libre
vacante par le décès de M. Belgrnml . . 820
LEVEAU (G.). — Détermination de l'orbite
de la planète (io3) Héra 57
LEVY (Maurice). — Sur une Note de M. Lai-
sont, intitulée » Sur . un théorème sur
les mouvements relatifs » aSg
— Mémoire sur une loi universelle relative
à la dilatation des corps 449
— Réponse à une Communication de M. M.-
F. JT'eher sur la Thermodynamique. . . - 5.54
— Réponse à une observation de M. Boltz-
mnnn 649
— Sur une loi universelle relative à la dila-
tation des corps 676
— Sur le développement des surfaces dont
l'élément linéaire est exprimable par
une fonction homogène 788
— Réponse à diverses Communications 826
— Mémoire sur une loi universelle relative
à la dilatation des corps 449
— Sur l'attraction moléculaire, dans ses
rapports avec la température des corps. 488
l.ÉVl' (Michel). —Reproduction des feld-
spaths par fusion et par maintien pro-
longé à une température voisine de
celle de la fusion. (En commun avec
M . Foi«jiié. ] 700
— Rpproduction artilicielle de feldspaihs et
d'une roche volcanique complexe 1 labra-
(lorite pvroxénique) par voie de fusion
ignée et maintien prolongé à une tem-
pérature voisine delà fusion. (En com-
mun avec M. Fmiqiw. ) 779
— Réponse à une Note de M. Stiin. Meunier,
sur la cristallisation artificielle de l'or-
those. (En commun avec M. Fnnr/iié.). 83o
— Production artificielle de la néphéline et
de l'amphigène par voie de fusion ignée
et recuit à une température voisine de la
(
MM. Pï
fusion. (Encommun avecM. F. Fnuqiià. )
LEWIS SWIFT. — nt'coii verle d'une comète,
à Rochester ( États-Unis)
LICHTENSTEIN ( J. ) . - Migrations des Puce-
rons des galles du Lentisque aux racines
des Graminées
LIGUINE(V.). — Note relative au théorème
sur la composition des accélérations
d'ordre quelconque
LINOSSIER. — De la présence du plomb dans
le sous-nitrate de bismuth. (En commun
avec AI. Chnpidx. )
LIVACHE (Acii.). — Sur la solubilité ano-
male de certains corps dans les savons
et résinâtes alcalins
LIVON (Cn). — Sur la diffusion de l'acide
salicylique dans l'économie animale ( pré-
sence dans le liquide céphalo-rachidien ).
(En commun avec M. /. Bernard.]. . . .
— Nouvelles recherches sur la physiologie
de l'épithélium vésical. ( En commun
avec M. Cnzcneuve. )
LOCKYER (N. ). — Note préliminaire sur la
nature composée des éléments chi-
miques
— Considérations sur la nature des éléments
chimiques, déduites d'observations spec-
trosco[)iques
LCEWY. — Nouvelle méthode pour déter-
miner la flexion des lunettes
ii44 )
MM. Pages.
— Présentation de divers Mémoires faits par
lui-môme ou en collaboration avec
d'autres savants 191
— Présentation du Mémoire qu'il a publié,
avec M. Stéplmn, sur la idéterminatii n
des longitudes Paris-Marseille et Alger-
Marseille 705
LONGCHAMPS (G. de) adresse une Note sur
la recherche des facteurs commensu-
rables d'une équation 1000
LORY (Cil.) prie l'Académie de le com-
prendre parmi les candidats à la place
laissée vacante dans la Section de Miné-
ralogie par le décès de M. Delafosse. . . 1027
— Est présenté par la Section de Minéralogie
comme candidat à cette place 1 100
LUCA (S. de). — Recherches sur la pré-
sence du lithium dans les terres et dans
les eaux thermales de la solfatare de
Pouzzoles 1 74
— Recherches sur les rapports qui existent
entre les poids des divers os du squelette
do la Baleine des Basq
— Rechercheschimiques sur le dédoublement
de la cyclamine en glucose et mannite.
— Recherches sur les rapports de poids qui
existent entre les os du squelette d'une
Chèvre 335
— Recherches sur les rapports entre les
889 poids des os d'un squelette de Buffle. . . 364
fies.
(jGi
104
593
169
249
218
435
6-3
1023
261
297
M
MACARIO adresse une Note intitulée « Des
nébuleuses et de la multiplicité des
centres dans l'univers » i23
MAILLE. — Note relative à la «restitution
au solde certains éléments minéraux ». 104
— Soumet au jugement de l'Académie deux
Notes relatives aux engrais artificiels et
à l'utilisation des matières végétales ou
minérales de peu de valeur 589
MAILLOT (Ed. ). — Dérivés anilés de l'acide
séhacique 737
MAIRE DE SAINT-JULIEN-DU-TERROUX
(M. le) adresse à l'Académie une copie
de l'acte de décès de Rcmunur 835
MAISTRE. — Emploi du svdfocarbonate de
potassium pour le traitement des vignes
phylloxérées 102
M.\NGENOT (G.) adresse une Note relative
aux modifications qu'il a apportées à son
système de télégraphie militaire 1000
M.ANSION (P.). —Sur l'élimination 97-3
MAQUENNE. — Des minima produits, dans
un spectre calorifique, par l'appareil
réfringent et la lampe qui servent à la
formation de ce spectre. (En commun
avec M. Aymonnet.] 494
— Diffusion de la chaleur par les feuilles. 943
— Adresse une Note sur l'absorption de la
chaleur par les feuilles io5i
MARAIS (E.) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 1 55
MARCHAIS (E.). — Note relative à une mé-
thode de recherche de la fuchsine dans
les vins, au moyen de l'acétate de plomb.
(En commun avec M. E. Perrot.)... 383
MARCHAND (E). — Observations sur un
procédé proposé pour opérer l'analyse
du lait 425
— Des procédés à employer pour opérer le
dosage du beurre dans le lait ; réponse à
une Note précédente de M. ^. Jdam... 587
MARCHAND (L.). — Organisation de \'Hy-
grncrocis nrsenicus Breb 761
MARER. — Mémoire sur la statistique mé-
dicale de la ville de Rochcfort en 1877. 784
MAREY (E.-J.). — Moyen de mesurer la va-
leur manométrique de la pression du
sang chez l'Homme 771
- Est présenté, par la Section de Médecine
et Chirurgie, pour la place vacante par
le décos de M. Claude Bcrnurd. .. . 846
- Est élu Membre de l'Académie, en rem-
( •'
MM. Pn(;es.
placement de M. Cl. Bernard 854
MARGAINE (L.) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 1070
MARIGNAC (C). — Observation sur la dé-
couverle, annoncée par M. L. Smitli,
d'une nouvelle terre appartenant au
groupe du cérium 2S1
— Sur l'ytterbine, nouvelle terre contenue
dans la gadolinite 57S
MARINSCHEG (A. ) adresse une Note concer-
nant diverses questions de Physique,
d'Astronomie physique, elc 3G5
MARTIN DE BRETTES. - Formules relatives
au percement des plaques de blindage
en fer 549
— Observations complémentaires sur les for-
mules relatives au percement des pla-
ques de blindage en fer 589
MASSIEU. — Observations concernant le
Mémoire de M. Maurice Levj, sur une
loi universelle relative à la dilatation
des corps yli
MATHIEU (E.). - Sur la théorie des per-
turbations des comètes 1029
MAUMENÉ (E.) propose une explication de
l'explosion survenue dans un moulin à
farine des États-Unis 120
— Rappelle qu'il a signalé, en 1846, l'éner-
gie du rochage de l'argent provenant
de la décomposition de son azotate. . . 34->
— Sur la puissance d'absorption de l'eau
par les bois 943
MÉRAY (Cii.) adresse un Mémoire portant
pour titre « Démonstration générale de
l'existence des intégrales des éq\iations
aux dérivées partielles » i'jî
MERGET. — Sur les fonctions des feuilles.
Rôle des stomates dans l'exhalation et
dans l'inhalation des vapeurs aqueuses
par les feuilles 293
MEUNIER (Stan. ). — Mollusques nouveaux
des terrains tertiaires parisiens 340
— Sur l'atmosphère des corps planétaires
et sur l'atmosphère terrestre en parli-
culier; remarques à l'occasion d'un tra-
vail récent de M. Slcrry-Hunt 54 1
— Reproduction artificielle de la mélano-
chroïte 656
— Cristallisation artificielle de l'orthose... 737
— Pvecherches expérimentales sur les fers
nickelés météori tiques; mode de forma-
tion des syssidères concrétionnées 855
— Origine des roches cristallines; obser-
vation à propos d'une Note de MM. Fou-
qué et Mklœl Léiy ^ . . 8G4
MIGNOT (L.) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 865
MILLARDET (A.). — Théorie nouvelle des
altérations que le Phylloxéra détermine
C. R., 187S, 2» Semestre (T. LXXXVIl.)
-^5 )
MM. Pjjcs
sur les racines de la vigne européenne. 197
— Sur les altérations que le Phylloxéra dé-
termine sur les racines de la vigne.. . . 3i5
— Résistance au Phylloxéra de quelques
types sauvages de vignes américaines. . 739
— Adresse une Note intitulée « De la re-
constitution de nos vignobles à l'aide
des graines de vignes sauvages d'Amé-
rique » 783
MIMAULT demande l'ouverture d'un pli ca-
cheté contenant le croquis d'un appa-
reil (|u'il propose pour le tirage de la
Loterie nationale 763
MINICH (R. ). — Nouvelle méthode pour l'éli-
mination des fonctions arbitraires 161
MINISTRE DE L'AGRICULTURE ET DU
COMMERCE ( M. le) transmet une Lettre
par laquelle les viticulteurs algériens
signalent les dangers que peut présenter,
au point de vue de la propagation du
Phylloxéra, l'importation des tonneaux
du midi de la France 253
— Adresse le huitième Volume du « Recueil
des travaux du Comité consultatif d'Hy-
giène publique en France » 1S1
— Adresse le Rapport sur le deuxième con-
cours d'irrigation dans le département
de Vaucluse, en 1877 375
— Transmet à l'Académie plusieurs ques-
tions relatives à la reproduction du Phyl-
loxéra 638
— Adresse le Rapport de l'Académie de Mé-
decine sur les vaccinations pratiquées
en France pendant l'année 1876 785
MINISTRE DE LA GUERRE (M. lu) informe
r.4cadémie qu'il a dési^çné MM. Farc
et Cliasles pour faire partie du Conseil
de perfectionnement de l'École Poly-
technique pendant l'année scolaire
1878 -1879, au titre de Membres do
l'Académie des Sciences 835
MINISTRE DE LA MARINE (M. le) transmet
une dépèche signalant un tremblement
de terre, le i3 octobre, entre Madère
et les Açores 768
MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
(M. le) invite l'Académie à lui présenter
deux candidats pour la chaire de Méde-
cine du Collège de France, vacante par
suite du décès de M. Claude Bernard. . 20
— Invile l'Académie à lui présenter deux
candidats pour la place de géographe
devenue vacante au Bureau des Longi-
tudes par suite du passage de M. Jansuen
dans la Section d'Astronomie 21
— Adresse l'ampliation du Décret par lequel
le Président de la République approuve
l'éleclion de M. Fricdcl, en remplacc-
ia:nt de feu M. Rcgnautt 89
1 JI
( "
MM. Pages.
— Invite l'Académio i'i lui présenter une
liste de deux candidats pour la place
laissée vacante au Bureau des Longitudes
par le décès de M. Le J'crricr, au titre
de Membre de l'Acndémie des Sciences. 201
— Adresse l'ampliation d'un Décret par lequel
le Président de la République autorise
l'Académie à accepter le legs qui lui a
été fait par le commandeur de Gnma
Mnchndo 20 1
— Adresse un exemplaire de la grande Carte
lunaire publiée par M. Sclimidt 427
— Adresse une ampliation du Décret par
lequel le Président delà République ap-
prouve l'élection do M. Marcy, en rem-
placement de M. Claude Bernard 88g
MINISTRE DE L'INTÉRIEUR ( M. le) adresse
un premier Rapport d'ensemble sur le
service des aliénés 3 1 8
MINISTRE DE PORTUGAL (M. le) transmet
un Ouvrage publié par le gouvernement
portugais sous le titre : « Colonies por-
tugaises. » 459
MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS (M. le)
adresse les « Notices relatives à la par-
ticipation du Ministère des Travaux pu-
blics à l'Exposition universelle, en ce qui
concerne le corps des Mines » 253
MIQUEL (P.). — De la présence dans l'air
du ferment alcoolique 769
MONCEL (Th. du). — Sur un système de
téléphone sans organes électromagné-
tiques, basé sur le principe du micro-
phone 7
— Sur la variation de l'intensité des cou-
rants transmis à travers de médiocres
contacts suivant la pression exercée sur
eux i3i et i8.j
— Sur de nouveaux effets produits dans le
téléphone Sijo
— Observations au sujet d'une Note de
M. Bouillnud 5i2
— Remarques à l'occasion d'une Note de
M. Bnudet de Paris sur un appareil
téléphonique simplifié 923
— Fait hommage d'un Volume intitulé : « Le
téléphone, le microphone et le phono-
graphe. » 42'
MONIEZ (R. ). — Sur les spermatozoïdes
des Cestodes 112
MONNIER (Em.) adresse une Note concer-
nant ia décomposition, à la température
ordinaire, d'un silicate alcalin par un sel
d'alumine (hydrophane artificielle). . . . 1070
MONTGOLFIER (J. de). — Sur les divers
dérivés de l'essence de térébenthine. . . 840
MORAT. — Action du sympathique cervical
sur la pression et la vitesse du sang. (En
commun avec M. Dastrc.) 797
46 )
MM. I
— Recherches sur les nerfs vaso-moteurs.
(En commun avec M. Dnstre.)
MOREAU (Ar.m.). — Influence du système
nerveux sur les phénomènes d'absorp-
tion
— Prie l'Académie de le comprendre parmi
les candidats à la place vacante dans la
Section de Médecine et Chirurgie par le
décès de Cl. Bernard
— Est présenté, par la Section de Médecine
et Chirurgie, comme candidat à cette
place
MORELLE. — Sur l'identité des inulines de
diverses provenances. (En commun avec
M. Lescœur. )
MORET (F.) adresse des observations sur
une formule établie par lui, et fournis-
sant un caractère qui permet de distin-
guer les corps simples des corps com-
posés
MORGES. — Recherches thermiques sur les
chromâtes
MORIN (M. LE Général) annonce à l'.Aca-
démie le décès de M. le Général Didion.
— Est nommé Membre de la Commission
chargée de présenter une liste de can-
didats pour la place d'Académicien libre
vacante par le décès de SI. Betgrand. .
MORISOT adresse une Note relative à la
possibilité du greffage de la vigne sur
les espèces des genres Ampélopsis et
Cissus
MORRIS ( W.) adresse une Note relative à
la température de l'intérieur du globe..
MOUCHEZ (E.). — Création d'un Musée
astronomique à l'Observatoire de Paris.
— Présente le Volume des « Annales de l'Ob-
servatoire pour 1875 »
— Nouvelle observation probable de la pla-
nète Vulcain, par M. le professeur Wat-
son
— Observations méridiennes des petites pla-
nètes, faites à l'Observatoire de Paris
pendant le deuxième trimestre de l'an-
néei878
— Annonce que, d'après une Lettre récente
de M. JJ'atson, la position primilive-
nient assignée par lui à la nouvelle pla-
nète doit être modifiée
— Observations sur ia Lettre de M. IFatson
relative à la découverte des deux pla-
nètes intra-mercurielles
— Remarques sur une Lettre de M. JVatsnn
relative à la découverte des petites pla-
nètes intra-mercurielles
— Recherches sur la stabilité du sol et do la
verticale de l'Observatoire de Paris
— Observations méridiennes des petites pla-
nètes, faites à l'Observatoire de Green-
'ages
880
G3o
740
846
216
342
i5
99
820
252
437
469
125
229
309
5i6
GG5
( "47 )
MM. Pages.
wich ( transmises par l'astronome roy;il,
M. G.-B. Airy] et à l'Observatoire de
Paris pendant le troisième trimestre de
l'année 1 868 7G5
— Présentation de dessins astronomiques de
M. Trouvclol 970
MOUCHOT (A.)- - Utilisation industrielle
de la chaleur solaire 481
MM. l'aies.
MOURRUT. — Sur le pouvoir toxique de
l'extrait de semences de ciguë. (En com-
mun avec M. Bnchcfuntainc. ) 800
MOUSSAYE (delà) obtient l'autorisation de
retirer son Mémoire sur les vibrations
harmoniques terrestres 3 18
MUNTZ (A.). — Sur la maturation de la
graine du seigle Cyg
N
NICOLLE adresse diverses Communications
relatives au Phylloxéra 36o, 458 et ySÎ
NORDENSKIOLD. —Sur une nouvelle espèce
minérale nommée tluniinasite 3i3
NORTON (T.-II.). - Sur l'éthoxyacétoni-
tryle. ( En commun avec M. Tclwrniak. ] . 27
Sur un nouveau mode de formation du
glycolale d'éthyle. (En commun avec
M. Tcherniah. ) 3o
OGIER (J.). — Formation thermique de l'hy-
drogène phosphore et de l'hydrogène
arsénié
OLTRAMARE (G.). — Sur la transformation
des formes linéaires des nombres premiers
o
en formes quadratiques 734
ORÉ. — Nouveau procédé pour l'application
de la galvanoplastie à la conservation des
centres nerveux 788
PAGLIARI (J.) adresse la formule d'un li-
quide qu'il a nommé antiscrojideiix.. . . 20
PAQUELIN adresse une Note contenant la
desfription d'un fer à souder à foyer de
platine s'échauffant instantanément sans
llamme, soit avec un mélange d'air et de
vapeurs d'essence minérale, soit avec un
mélange d'air et de gaz de houille 56
PARVILLE (H. de). — Sur une application
du téléphone à la détermination du mé-
ridien magnétique 4o5
PASTEUR (L.y. — Observations sur le Mé-
moire de M. Giiririiiig, intitulé « Sur l'a-
naérobiose des micro-organismes».... 33
— Sur le charbon des poules. (En commun
avec MM. Joubi-rt et Chamberland.). . 47
— Sur la théorie de la fermentation 125
— Nouvelle Communication au sujet des
Notes sur la fermentation alcoolique
trouvées dans les papiers de Cl. Bernard. 1 85
— Examen critique d'un écrit posthume de
Claude Bernard iwT la fermentation al-
coolique 8 1 3
— Réponse à M. Bcrtlwht io53
— Réponse aux observations de M. Trécid,
relatives à la fermentation 1059
PELLENYSKI (de) adresse une Communi-
cation relative au Phylloxéra i55
PELLET (II.). — Action du jus des feuilles
de betteraves sur le perchlorure de fer,
sous l'iniluence de la lumière 562
PÉNARD adresse un Mémoire sur l'aréomé-
trie alcoométrique 966
PÉRAUX (G.) adresse une Table graphique
pour le jaugeage des tonnenax 966
PEREZ (J.). — Sur les causes du bourdon-
nement chez les Insectes 878
— Sur la ponte de l'Abeille reine et la théorie
de Dziezzon 408
— Adresse une réponse à la Communication
de M. Jousset de Bellesnie sur les causes
du bourdonnement chez les Insecles, et
une réponse à la Note de M. Sanson sur
la parthénogenèse chez les Abeilles 784
PÉROCHE (J.) adresse une Note relative
aux diticultés que parait rencontrer la
théorie de M. Stcrry-Hunt, dans l'expli-
cation des variations climatériques qu'a
subies notre globe 563
PERRIER ( F. ). — Latitude d'Alger et azimut
fondamental de la triangulation algé-
rienne 867
PERRODON. — Sur un téléphone avertisseur. 65i
PERROT (E.) adresse une Note relative à
une méthode de recherche de la fuchsine
dans les vins, au moyen de l'acétate de
plomb. (En commun avec SI. E. Mar-
chais . ) 383
PIÎRROTIN. — Théorie de \esta io5
PERSOZ (J.). — Sur l'action des chlorhy-
draies des aminés sur la glycérine 3i
— Annonce que, en chaulfant la glycérine
1 5 1 . .
{ •
r.lM. Pases.
avec le chlorhydrate d'aniline, il a ob-
tenu les dérivés phénylés de la glycéra-
mine, à côlé de produits secondaires.. 184
PETERS (C.-H.-F.). — Dérouverte d'une
petite planète à Clinton (New-York) ... 21
— Découverte d'une petite planète à l'Obser-
vatoire de Hamilton-CoUege, à Clinton. 459
— Découverte de deux petites planètes à
Clinton (New-York) 5i{
PHIPSON (T.-L.) adresse une Note relative
à un nouveau blanc ininénil 200
PICART (A.) adresse un Mémoire portant
pour titre : « Introduction à la méca-
nique moléculaire; dynamique des ato-
mes; nouvelle théorie cosmogonique ». 200
PIC.4RD (E.). - Sur hi forme des'intégrales
des équations ditTérentielles du second
ordre dans le voisinage de certains points
critiques 43o et 743
PICARD (P.). — Recherches sur l'urée des
organes 533
— Sur les matières albuniinoïdesdes organes
et de la rate en particulier C06
— Adresse une Note relative à l'influence des
mouvements respiratoires sur la circu-
lation dans la veine porte 740
— Recherches sur l'urée gg3
PICHARD. — Sur l'alcalinité des carb(mates
et silicates de magnésie, libres, mélangés
ou combinés 797
PICON ( E. ) propose l'emploi de Vassa fœtidii
pour détruire le Phylloxéra 783
PICQUET. — Sur uns nouvelle espèce de
courbes et de surfaces anallagmatiques. 460
PICTET (R.). — Sur un nouveau thermo-
graphe et sur une méthode générale d'in-
tégration d'une fonction numérique quel-
conque. (En commun avecM. Cellerier. ) io33
PIERRE (Is.) fait hommage à l'Académie de
ses « Recherches sur le thermomètre et
sur la dilatation des liquides »; 819
PIETKIEWICZ (V.) adresse une Note sur la
valeur et l'emploi thérapeutique de cer-
taines anomalies du système dentaire. . . 1099
PINEL (A. ) adresse un Mémoire concernant
la « Pressinervoscopie, ou diagnostic des
maladies do poitrine par la compression
des pneumogastriques et du grand sym-
palhi(|ue » 483
PLANCHON (J.-E.). — La maladie des Châ-
taigniers dans les Cévcnnes 583
PLANTÉ (G.). — Étincelle électrique am-
bulante 3^5
PLON (Cn.) adresse un travail relatif à l'aé-
ronautitiue 3i8
POINCARÉ (L.). — Sur les dangers de l'em-
ploidel'alcoolmélliyliqucdansrinduslrio G82
— Note sur les effets dos ^alleurs du sulfure
i/,8 )
MM. Papes.
de carbone 863
POIRIER (J.). — Sur l'appareil excréteur du
Snlenoplionis niegnlucepludiis io43
PONTI (.\. ) informe l'Académie qu'il se pro-
pose de mettre à sa disposition, pour la
fondation d'un prix annuel, une somme
de 60000 livres italiennes, sur la succes-
sion du chevalier G. Point 590
POPOFF. — Son Mémoire sur le mouvement
des eaux dans les égouts est renvoyé à
l'examen d'une Commission 459
— Nouvelles recherches relatives à l'expres-
sion des conditions du mouvement des
eaux dans les égouts. Rapport sur ce
Mémoire, par M. de Sainl-Vcnant 719
PORTEU adresse une Communication rela-
tive au Phylloxéra 3iS
PRÉSIDENT (M. le) dépose sur le bureau
le Rccucd des travaux scientifiques de
Léon Foucniilt 346
— Annonce à l'Académie la perte doulou-
reuse qu'elle vient de faire dans la per-
sonne de M. G. Dclafosse, Membre de
la Section de Minéralogie, décédé à Paris
le 1 3 octobre 545
— Annonce à l'Académie la perte qu'elle
vient de faire dans la personne de
M. Bienoymé, Académicien libre 5G9
— Annonce à l'Académie la perte qu'elle
vient do faire dans la personne de
M. A. Leynietie, Correspondant de la
Section de Minéralogie 5Gg
PRÉSIDENT DE L'INSTITUT (M. le) invite
l'Académieà désigner l'undesesniembres
pour la représenter, comme lecteur, dans
les séances du 1 et du 25 octobre 369
PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRA-
PHIE (M. le) informe l'Académie qu'une
réunion des Sociétés françaises de Géo-
graphie aura lieu les 2, 3 et 4 septembre. 373
PROFFIT adresse une Communication relative
au Phylloxéra 8G5
PROTIl (F.) adresse l'énoncé d'un théorème
relatif à la théorie des nombres 374
— Théorèmes sur les nombres premiers.. 926
PRUNIER (L.). — Sur la nature de certains
produits cristallisés, obtenus accessoi-
rement dans le traitement industriel des
pétroles de Pensylvanie. (En commun
avec M. II. David. ) 99 1
PSARONDAKIS adresse une brochure, en
limgue grecque, sur le vol des oiseaux, loji
PUISEUX est adjoint à la Commission qui
a été nommée, le 22 juillet 1878, pour
examiner diverses Notes de M. Gilbert
lie Failly, Sur les propriétés de la
maiière 9OG
PULVERMACIIER. — Sur une pile à un seul
{ 'i49)
MM. Pases.
liquide, se dépolarisant par l'action do
l'air atmosphérique 22
MM. Pages.
— Ce Mémoire est renvoyé à l'examen d'une
Commission 56
Q
QUATREFAGES (de). — Craniologie de la
race papoua 1014
— Observations sur un Mémoire de M. L<i-
cerdd, conceinant le venin des Serpents. 1095
— Observations relatives à une Note de
M. Gcildcs, sur la fonction de la chloro-
phylle chez les Planaires vertes 1096
QUERCY (A.) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 1 55
QUET. — De la force électromotrice d'in-
duction qui provient de la rotation du
Soleil; détermination de sa grandeur et
de sa direction, quelle que soit la distance
du corps induit 8C0
R
RABOURDIN adresse une Communicalion
relative au Phylloxéra 1026
RABUTEAU. — De la présence des alcools
isopropylique, butylique normal etaniy-
lique secondaire dans les huiles etalcools
de pomme de terre 5oo
RAGONA (D.). — Sur quatre époques sin-
gulières de la marche annuelle des élé-
ments météorologiques io3G
RAOULT( F. -M.).— Sur la tension de vapeur
et sur le point de congélation des solu-
tions salines 1 67
RAYNAUD(Mai'riciî). — Troisième Note sur
l'infection vaccinale. Rôle élaborateur
des ganglions lymphatiques 9G3
RÉAL. — Identité de nature de l'érysipèle
spontané et de l'érysipèle traumalique;
conséquences qui en découlent 119
RECORDON (E.) adresse une Noie rela-
tive à divers appareils destinés à faciliter
aux aveugles la lecture, l'écriture, le
calcul, etc i5G
— Ra[)port sur son diplographe et ses ap-
pareils à l'usage des aveugles; par
M . Tresca 1 064
REGARD (H.) adresse une Communication
relative à la direction des aérostats. . . . 374
RENAULT (B.). — Structure delà tige des
Sigillaires 114
— Structure comparée des tiges des Lépido-
dendrons et des Sigillaires 4'4
— Structure et atTinités botaniques des Cur-
chiïics 538
RENAUT (J.). — Sur les groupes iso-
géniques des éléments cellulaires du
cartilage 36
— Sur les changements de forme des cellules
fixes du tissu conjonctif lâche, dans l'œ-
dème artificiel 884
RENOIN adresse une Communication relative
au Phylloxéra 291
RESAL est présenté par l'Académie, à M. le
Ministre de l'Instruction publique, pour
la place vacante au Bureau des Longi-
tudes par le décès de M. Le Verrier. .
REYNIER ( Em. ). — Réclamation de priorité
au sujetd'une Communication de M. //->/•-
dermann sur une lampe électrique. . . .
RICHTER (R.) adresse une Communication
relative au choléra
RIGllI. — Sur un téléplione pouvant trans-
mettre les sons à distance
RIVIÈRE adresse une Communication sur le
Phylloxéra
ROLLAND est nommé Membre de la Com-
mission de vérification des comptes, en
remplacement de M. Diipuy de Lomé,
momentanément absent
ROM.\IN (L.) adresse une Note relative à
« l'accumulation du magnétisme au som-
met de pôles hémisphériques »
RONCIÈRE LE NOURY (de la) prie l'Aca-
démie de le comprendre parmi les can-
didats à l'une des places d'Académicien
libre
— Est présenté comme candidat à la place
d'Académicien libre, vacante par le décès
de M. Belgrnnd
ROSENSTIEUL adresse, en réponse à quel-
ques questions de M. Clicvrcid, un com-
plément à ses Communications sur les
sensations des couleurs
— Obtient l'autorisation de retirer ses Mé-
moires qui n'ont point été l'objet d'un
Rapport
ROUAULT adresse un Atlas contenant la re-
production d'un grand nombre d'é-
ponges fossiles, des terrains siluriens
de la Bretagne
ROUDEN adresse une Note relative à une
disposition qui permet d'observer les
astres, en plein jour, sans le secours
d'une lunette
ROUVILLE(P.de).— Sur deux échantillons
de cristaux naturels de sulfate do ma-
gnésie (epsoniite) de dimensions remar-
3i4
827
458
828
589
395
397
866
292
3i8
426
563
( I i5o )
MM. Papes.
quables 7o3
RUDELLE (P.) adresse une Communication
relative au Phylloxéra 291
RUOLZ (de) adresse une Note sur les pièces
MM. Pages.
de bronze phosphuré exposées par la
Compagnie du chemin do fer d'Orléans
à l'Exposition universelle. (En commun
avec M. de Fontcnay .) 292
SAINT-VENANT (de). — Sur la plus grande
des composantes tangentielles de tension
intérieure en chaque point d'un solide,
et sur la direction des faces de ses rup-
tures 89
— Adresse une Note « Sur la réimpression
des Ouvrages de savants célèbres, et gé-
néralement sur l'impression des œuvres
de Sciences » 292
— Sur la dilatation des corps échauffés et sur
les pressions qu'ils e.\er(;ent 718
— Rapport sur un Mémoire de M. Popnff,
intitulé « Nouvelles recherches relatives
à l'expression des conditions du mouve-
ment des eaux dans les égouts » 719
— Sur la torsion des prismes à base mixti-
ligne, et sur une singularité que peuvent
offrir certains emplois de la coordonnée
logarithmique du système cylindrique
isotherme de Lamé 849
— Exemples du calcul de la torsion des
prismes à base mixtiligne 898
SAINTE-CLAIRE DEVILLE (IL). - Disso-
ciation des oxydes de la famille du pla-
tine. ( En commun avec M . //. Dehray. ) . 44'
SALTEL (L.) adresse une Note relative à «Une
nouvelle singularité iju'offre l'étude ana-
lytique des lieux géométriques » SSg
SANSON (A.). — Sur la pailhénogénèse
chez les Abeilles 659
— Détermination spécifique des ossements
fossiles ou anciens de Bovidés 756
SAPORTA (G. de). — Sur le nouveau groupe
paléozoïque des Dolérophyllées 398
— Sur une nouvelle découverte de plantes
terrestres siluriennes, dans les schistes
nrdoisiers d'Angers, due à M. L. Ciic. 767
— Fait hommage à l'Académie de son Ou-
vrage intitulé « Le monde des plantes
avant l'apparition de l'Homme » 1024
SCHIOOrE. — Sur la propagation et les méta-
morphoses des Ci'ustacés suceurs de la
famille des Cymolhoadiens '>x
SCHMODLEWITSCU (,L). - De l'inlluencede
la quantité de sang contenue dans les
muscles sur leur iiritabilité 3;3
SCHNEIDER (A.). - Sur lu Tnc/io,lono/j.sis
piirado.rii Cla[) 537
SCIINETZLER. — Application du borax aux
recherches de Physiologie végétale 38i
SCHRADËU ( l'a. ). - Observations sur l'oro-
graphie de la chaîne des Pyrénées
SÉE (G.) prie r.\cadémiede le comprendre
parmi les candidats à la place vacante
dans la Section de Médecine et Chirurgie
|)ar le décès de I\l. Cl. Bernard
— Prie l'Académie de considérer cette de-
mande comme non avenue
SERRET (IL). — Sur un nouvel appareil
destiné à faire connaître simultanément
la loi du recul d'une bouche à feu et la loi
du mouvement du projectile
SERRET (P.). — Sur l'involution dans les
courbes de degré n
SERRET-BRICKAS adresse une Communica-
tion sur le Phylloxéra
SILBEUMANN (J.) adresse une Note relative
à une « Théorie générale des phénomènes
météorologiques, séismiqucs et volca-
niques, sur la Terre, sur le Soleil et sur
les autres planètes »
SIMONIN (L.). —Sur le rôle des poussières
charbonneuses dans la production des
explosions des mines
SIRE (G.). — Obsci'vaiions à propos des Com-
munications de M. Grucy et de M. Hini
sur un appareil gyroscoiiique
SIRODOT. — Age du gisement du Mont-Dol
(Ille-el-'Vilaine)
— Age du gisement du Mont-Dol; constitu-
tion et mode do formation de la |)laine
basse dite Marais de Dol
SMITH (Lawr.). — Note sur une nouvelle
terre du groupe du cérium, et remarques
sur une méthode d'analyse des colom-
batos naturels
— Le mosandrum; un nouvel élément....
— Le nouveau minéral météorique, la dau-
bréelite ; sa constitution, sa fréquence
dans les fers météoriques.^
— Sur le fer natif du Groenland et le basalte
qui le renferme
— Note au sujet de l'élément appelé mosan-
drum
— Rap|)ort sur son Mémoire relatif au fer
natif du Groenland et à la dolérite qui
le renferme ; par M. Dauhréc
— Note sur un remarquable spécimen de
siliciuro de fer
SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE ET DE COM-
MERCE DE CAEN (L.\) fait connaître à
l'AcaJémie la somme qu'elle a volée
8o5
74o
78G
i65
643
589
195
774
222
267
146
148
338
674
83 1
91'
92G
( I>
MM Pajcs.
pour la souscription destinée à l'érection
d'une statue à Le Verrier 21
SOCIÉTÉ ROYALE DE LONDRES (la) adresse
à l'Académie un exemplaire d'une mé-
daille de bronze qui vient d'être frappée
à l'elBgie de Humjihrv Dnry Sgo
STARKOFF adresse une Note sur l'intégration
des équations dilTérenlielles linéaires.. . 292
STÉPHAN (E.). — Nébuleuses découvertes
à l'Observatoire de Marseille 869
STERRY-llUNT (T.). — Sur les relations
géologiques de l'atmosphère 45a
STRUVE (Otto). — Présentation du Vo-
lume IX des Observations de Poulkova. . 545
5. )
MM. Pages-
SWIFT. — Planète intra-mercurielle vue aux
Etats-Unis pendant l'éclipsc totale de
Soleil du 29 juillet 1878 427
SYLVESTER. — ■ Sur les rovariants fonda-
mentaux d'un système cubo-quadratique
binaire 242 et 287
— Sur le vrai nombre des formes irréduc-
tibles du système cubo-biquadratique. . 445
— Détermination du nombre exact dos cova-
riants irréductibles du système cubo-
biquadratique binaire 477
— Surlescovariantsirréiluctiblesdu quantic
du septième ordre 3o5
— Sur la forme binaire du septième ordre. 899
TABET ( J. ) adresse les résultats obtenus
par un procédé dont il est l'auteur, pour
la destruction du Phylloxéra . . . 375 et 637
TACCHINI. — Résultats" des observations
solaires pendant le deuxième trimestre
de 1878 257
— Résultats des observations solaires faites
pendant le troisième trimestre de 1878. io3i
TANRET (Cn. ). — Sur la pelletiérine, alcali
de l'écorce du grenadier 358
TCHERNIAK(J.). — "Sur l'éthoxyacétonitrile.
(En commun avec M. Norion.) 27
— Sur un nouveau mode de formation du
glycolate d'éthyle. (En commun avec
M. Norton .) 3o
TEMPEL. — Découverte de la comète pério-
dique de Tempel à Florence i5C
TERREIL (A.). — Analyse de divers frag-
ments métalliques provenant des sépul-
tures péruviennes d'Acon, près de Lima. 751
TERRIEN adresse une Note sur les propriétés
des gaz et leur liquéfaction 272
TESTE-LEBEAU adresse une Communication
relative au Phylloxéra 102C
THASE (P.-E.) annonce qu'il a pu prévoir,
d'après une loi barométrique dont il est
l'auteur, l'existence d'une planète intra-
mercurielle coïncidant avec l'une de
celles qui ont été signalées 5o2
THOLOZAN (J.-D.). — De la diphthérie en
Orient et particulièrement en Perse ... 10
TILLY (de), — Sur les surfaces orthogo-
nales 36i
TORRE-AYLLON (L. de la) etR. HERNAN-
DEZ demandent l'ouverture d'un pli
cacheté, contenant une étude du dévelop-
pement du Phylloxéra et des moyens de
le détruire 740
TOUCHIiMBERT (de). — Trombe du i5 mai
1878 dans le département do la Vienne. 18
TOUSSAINT (H.). — Sur une maladie à
forme charbonneuse, causée par un
nouveau vibrion aérobie 09
TRÉCUL (A.). — Formation des feuilles
et ordre d'apparition de leurs premiers
vaisseaux chez des Graminées 1008
— Observations concernant la Communi-
cation de M. Pasteur, relatives à la clas-
sification des êtres inférieurs en aérobies
ou azyiuiques et en anaêrobies ou zy-
miques io58
TRESCA. — Emboutissage cylindrique d'un
disque circulaire 369
— RapportsurlediplographedeM.7ief()/r//;«
et ses appareils à l'usage des aveugles. 1064
TRÊVE (A.). — Sur les variations d'inten-
sité que subit un courant quand on
modifie la pression des contacts établis-
sant le circuit 4o5
— Réponse à une réclamation de M. Jcliard^
concernant l'embrayeur électrique .... i54
TRIDON (L.). — Note sur l'ascension scien-
tifique en ballon du 3i octobre 946
TSCHIIUEW (S.). — Sur les terminaisons
nerveuses dans les muscles striés 604
TURNER adresse à l'Académie une série de
Mémoires imprimés sur l'anatomie du
placenta 1000
VASSEUR adresse une Communication rela-
tive à la navigation aérienne 397
VASSEUR (G.). — Sur les terrains tertiaires
de la Bretagne 1048
VAYSSIÈRE'(A';). — Sur le Vrosopislomn
pimciifrons Latr. (En commun avec
M. Joly.) 263
VlGlÉ (A.) adresse une Communication sur
le Phylloxéra SSg
VILLARCEAU (Y.) fait hommage à l'Aca-
( 1'
MM. Pages.
demie rlo deux Notes imprimées : i"Sur
le développement, en séries, des racines
réelles des équations; 2° Origine géomé-
trique et représentation géométrique
des fonctions elliptiques, abéliennes et
transcendantes d'ordre supérieur 673
VILLE (G.). — Comment des graines égale-
ment mûres et saines déterminent des
rendements inégaux 83
VINCENT (C). — "Sur la densité et les
coefficients de dilatation du chlorure de
méttiyle liquide. (En commun avec
M. Dclachnnal. ] 987
VINGT { J. ) transmet à l'Académie une Lettre
de Le Verrier de septembre 1876, et
à laquelle la découverte récente d'une
planète intra-mercurielle, par M. JVat-
snn, donne un intérêt particulier 299.
— Adresse les dessins d'une tache solaire
observée du 3o octobre au 8 novembre. 784
VIOLLE (.1.). — Chaleur spécihqueetchalcur
de fusion du palladium 981
VIVARÈS adresse une Note concernant un
projet d'appareil auquel il donne le nom
52 )
MM. Pages,
de vnccxci-iheci qui serait destiné à fixer,
en caractères ordinaires et automatique-
ment, les mots émis par la voix 483
VULPIAN(A.). — Surlesphénomènesorbito-
oculaires produits chez les Mammifères
par l'excitation du bout central du nerf
Eciatique, après l'excision du ganglion
cervical supérieur et du ganglion thora-
cique supérieur aSi
— Recherches expérimentales sur les fibres
nerveuses sudorales du chat 3ii
— Comparaison entre les glandes salivaires
et les glandes sudoripares, relativement
à l'action qu'exerce sur leur fonctionne-
ment la section de leurs nerfs excito-
sécréteurs 35o
— Sur quelques phénomènes d'action vaso-
motrice observés dans le cours de re-
cherches sur la physiologie des nerfs
excito-sécréteurs 385
— Faits expérimentaux montrant que les
sécrétions sudorales abondantes ne sont
pas en rapport, nécessaire avec une
suractivité de la circulation cutanée 471
w
WATSON (J.). — Sur l'existence d'une pla-
nète intra-mercurielle observée pendant
l'éclipsé totale de Soleil du 29 juillet. 376
— Rectification de la position assignée pré-
cédemment au nouvel astre découvert
pendant l'éclipsé du 29 juillet, et annonce
de l'observation d'un second astreaperçu
dans les mêmes circonstances 898
— Découverte d'une petite planète à l'Obser-
vatoire d'Ann-Arbor 484
— Seconde Lettre relative à la découverte
des deux planètes intra-mercurielles. . . 5i4
— Troisième Lettre relative à la découverte
des planètes intra-mercurielles 552
— Planètes intra-mercurielles observées pen-
dant l'éclipsé totale de Soleil du 29 juil-
let 1878 786
WEBER (H. -F.). — Deux remarques au
sujet de la relation générale entre la
pression et la température, déterminée
par M. M. Lcvy 517
WEIL adresse une Communication relative
au Phylloxéra 458
WERDERMANN (R.). - Sur un nouveau
système de lampe électrique 777
— Adresse une réponse à la réclamation de
priorité présentée par M. E. Reynicr,
au sujet de son système de lampe élec-
trique 919
VVHARTON ( J. ) adresse une boussole marine
à aiguilles de nickel 683
— Rapport sur sa bo\issole marine avec ai-
guille de nickel, par M. Ediii. Becquerel. 955
WIEDEMANN. — Rectification à un passage
de sa Communication présentée dans la
séance précédente 921
WITZ (G.). — Inertie des dérivés du chrome
comparée à l'action du vanadium sur les
sels d'aniline en présence des chlorates
dans l'impression en noir d'aniline. . . . 1087
WORD (J.l adresse une Note relative à une
nouvelle pile électrique. 36o
WURTZ (Ad. ). — Action de la chaleur sur
l'aldol 45
YUNG (E.).— De l'inllLience des différentes couleurs du spectre sur le développement des animaux 998
ZASSIÂLKI(N.) adresse une Note intitulée « Nouvelle méthode pour déterminer l'aire d'un cercle» 683
GAUriIlER-VlLI.VllS,
l.\Il'lll.MliUU-LIBUA[RE DES COMPTES RENDUS DES SEAN'CES DE L ACADEMIE DES SCIENCES
Paris. — Quai des Augustins, 55.
^^•Ak, .'■ >
.^,.,. -A
t^f
Mm
lâiy;
i.mmi
^mâMim
mm
'^--'^mCMfmr
i'îO^
IftkiVu
''à^fm:L^.
iiM&«ira
'i^^^'Mr^
" -^F^m
^Où^ïirÂ.
immrn
5'"?044 093 253 136
m:m.
Date Due
•-^pr-ê^
l'&.:i
^■^-^';i;i;^t- • ;^;i
/' Wi iK ■-
Mr^^'^MMi