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Full text of "Cours d'anal"

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LIBRARY 


UNIVERSITY  OF  CALIFORNIA. 
6  /  CLm 


accessions.  No 


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No. 


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OT  THE 

"CTNIVERSITY  ] 


COURS 


D'ANALYSE 


DE  L'ÉCOLE  POLYTECHNIQUE. 


COURS 

D'ANALYSE 


DE 


L'ECOLE  POLYTECHNIQUE, 

Par  m.  C.  JORDAN, 

MEMBRE    DE    l'iNSTITUT,     PROFESSEUR    A     l'êCOLE     POLYTECHNIQUE. 


DEUXIEME  EDITI0iNy  ENTIEREMENT  REFONDUE. 


TOME  TROISIÈME. 

CALCUL   INTÉGRAL. 

ÉQUATIONS   DIFFÉRENTIELLES. 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS  ET  FILS,  IMPRIMEURS-LIBRAIRES 

DU    BUREAU    DES    LONGITUDES,     DE    l'ÉCOLE    POLYTECHNIQUE, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1896 

(Tous  droits  réservés.) 


V,   3 


7Mkt 


PREFACE 


Le  présent  Volume  n'a  pas  été  aussi  profondément  remanié 
que  les  deux  précédents.  Les  principaux  changements  sont  les 
suivants  : 

La  Note  finale  sur  quelques  points  de  la  théorie  des  fonctions 
a  été  supprimée,  les  principaux  résultats  qu'elle  contenait  ayant 
été  introduits  dans  les  deux  premiers  Volumes. 

Les  divers  passages  où  interviennent  les  fonctions  elliptiques 
ont  été  notablement  simplifiés  en  faisant  intervenir  les  fonc- 
tions de  M.  Weierstrass  à  la  place  des  anciennes  fonctions  snu, 
cnu,  dnu. 

L'exposition  du  procédé  d'intégration  des  équations  linéaires 
à  coefficients  constants  a  été  changée.  La  méthode  de  M.  Vaschy, 
que  nous  avons  adoptée  à  la  place  de  celle  de  Gauchy,  se  recom- 
mande par  son  élégance  et  sa  complète  généralité. 

Nous  avons  enfin  ajouté  une  démonstration  de  l'existence  des 
intégrales  dans  le  cas  des  variables  réelles,  et  l'indication  des 
méthodes  proposées  par  Kummer  et  Halphen  pour  l'intégration 
de  certaines  équations  linéaires. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


TROISIÈME   PARTIE. 

ÉQUATIONS  DIFFÉRENTIELLES. 


CHAPITRE  I. 

ÉQUATIONS  DIFFÉRENTIELLES  ORDINAIRES. 

I.  —  Notions  préliminaires. 
Numéros.  Pages. 

1-3.     Réduction  à  la  forme  normale i 

4-5.     Elimination.  —  Ordre  d'un  système 5 

6-7.     Équations  différentielles  algébriques.  —  Irréductibilité 8 

8.      Application  aux  intégrales  abéliennes lo 

9-10.  Solution  généi'ale.  —  Solutions  singulières i3 

11.      Énoncés  divers  du  problème  de  l'intégration i6 

II.   —  Équations  du  premier  ordre. 

12-14.  Intégrales.  —  Facteur  intégrant 17 

15.     Transformation»  infinitésimales 20 

16-18.  Séparation  des  variables.  —  Équation  homogène.  —  Équation 

linéaire 21 

19-23.  Équations  diverses 24 

24-31.  Équations  de  M.  Darboux.  —  Équation  de  Jacobi 27 

32-33.  De  l'équation  f{y,y')  =  o 37 

34-36.  Usage  de  la  différentiation.  —  Équation  de  Clairaut 38 

37-40.  Formules  pour  l'addition  des  transcendantes.  —  Équation  d'Euler.  4 

III.  —  Systèmes  d'équations  simultanées. 

41-45.  Intégrales.  —  Multiplicateur 45 

46-48.  Systèmes  canoniques.  —  Théorème  de  Poisson 5i 

49-51.  Transformations  infinitésimales. —  Cas  d'abaissement  du  système.  54 

d^y 

52-53.  De  l'équation  -j^  =f{cc) 58 


VIII  TABLE   DES   MATIÈRES. 

Numéros.  Pages. 

54.  Des  équations  y  ^/(jK),  y  =  /(r') Sq 

55.  Courbes  dont  le  rayon  de  courbure  est  proportionnel  à  la 

normale 6t 

5G-57.     Mouvement  des  planètes.  —  Lois  de  Kepler 63 

IV.  —  Équations  linéaires  aux  différentielles  totales. 

58-60.     Équations  simultanées  aux  dérivées  partielles  qui  définissent 

les  combinaisons  intégrables.  —  Multiplicateur 67 

61-63.     Systèmes  complets.  —  Systèmes  jacobiens 70 

64-68.    Intégration  des  systèmes  jacobiens  parla  méthode  de  M.  Mayer.  74 

69-75.     Transformations  infinitésimales.  —  Théorèmes  de  M.  Lie   ...  79 

V.  —  Étude  directe  des  intégrales. 

76-80.  Existence  des  intégrales.  —  Cas  des  variables  réelles 87 

81-85.  Cas  des  variables  complexes 98 

86-87.  Méthode  des  quadratures 102 

88.  Variation  des  constantes io5 

89-92.  Points  critiques  des  intégrales.  —  Cas  des  équations  linéaires.  107 

93.  Étude  des  intégrales  aux  environs  d'un  point  critique,  pour 

''^1"^"°"  i  =  TTïTr) "■ 

94-97.     Étude  des  intégrales  aux  environs  d'un  point  critique  pour 

dy 
l'équation  a? -^  -~f{,x,y) 112 

98-99.     Étude  des  intégrales  aux  environs  d'un  point  critique,  pour 

l'équation  fi--~-,y\  =  o 122 

100-103.  Intégration  de  cette  équation  lorsque  ses  intégrales  sont  uni- 
formes  ,• 126 

104.  Application  à  l'équation  binôme i32 

105.  Intégrales  singulières i36 


CHAPITRE  IL 

ÉQUATIONS   LINÉAIRES. 

I.  —  Généralités. 

106-114.  Propriétés   des   systèmes   d'équations   linéaires  du   premier 

ordre 137 

115.       Système  adjoint i44 

1 16-117.  Systèmes  à  seconds  membres i46 

118-124.  Équations  linéaires  d'ordre  supérieur i48 

125.      Équations  à  second  membre i54 

126-127.  Équation  adjointe i55 


TABLE    DES    MATIERES.  IX 

II.  —  Équations  linéaires  à  coefficients  constants . 
Numéros.  Pages. 

128-131.  Equations  sans  second  membre 157 

132.  Equations  à  second  membre  de  la  forme  Pe^' i6o 

133.  Exemples 161 

134-138.  Systèmes  d'équations i63 

139.       De  l'équation  (a^-t- p)«-^ -^a,(ai+,3)»-' --— ^ -i-...  =  o.  168 

III.  —  Intégration  par  des  série?,. 

140-145.  Étude  des  intégrales  aux  environs  d'un  point  critique 169 

146-152.  Condition  pour  que  les  intégrales  soient  régulières 177 

153.      Cas  où  les  intégrales  sont  irréguliéres 187 

154-155.  Intégration  des  équations  qui  n'ont  qu'un   nombre  fini  de 

points  critiques 190 

156.       Groupe  d'une  équation  linéaire 198 

157-162.  Recherche  des  conditions  d'irréductibilité 198 

163-167.  Équations  dont  les  intégrales  sont   partout  régulières.    — 

Équations  dont  les  intégrales  sont  algébriques 202 

168-169.  Équations  dont  l'intégrale  est  rationnelle 209 

170-175.  Équations  de  M.  Halphen 211 

176.      Équations  à  coefficients  algébriques 219 

177-184.  Équation  de  Gauss 220 

185-187.  Polynômes  de  Jacobi v 280 

188-191.  Équation  de  Bessel.  —  Ses  diverses  transformées 284 

IV.  —  Intégration  par  des  intégrales  définies. 

192-201.  Équation  de  Gauss  généralisée.  —  Son  groupe 240 

202-203.  Équation  aux  périodes  des  fonctions  elliptiques 260 

204.      Équation  de  Laplace 262 

205-211.  Application  à  l'équation  ^  ^—  -\- {"i  n -h  1) -z ha7l  =  o...  254 

212-217.  Valeur  asymptotique  de  J„  (  ^ ) 265 

218.      Équation  de  Kummer 274 

V.  —  Équations  de  M.  Picard. 

219-222.  Propriétés  de  leurs  intégrales 276 

223-226.  Forme  générale  des  intégrales 281 

227-228.  Détermination  des  constantes 287 

229-231.  Application  à  l'équation  de  Lamé 290 

232.      Équations  de  M.  Halphen 297 


X  TABLE   DES   MATIERES. 

CHAPITRE  III. 

ÉQUATIONS   AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES. 

I,  —  Notions  préliinaires. 
Numéros.  Pages. 

233.       Réduction  à  des  systèmes  ne  contenant  que  des  dérivées  par- 
tielles du  premier  ordre 3oo 

234-235.  Élimination Soi 

236-241.  Systèmes  normaux.  —  Existence  des  intégrales 3o3 

II.  —  Équations  aux  dérivées  partielles  du  premier  ordre. 

242-243.  Équations  linéaires.  —  Applications 3i4 

244.       Équations   non   linéaires.  —   Intégrale   complète;   intégrale 

générale  ;  intégrales  singulières 3i8 

245-255.  Méthode  des  caractéristiques 32 1 

256-260.  Première  méthode  de  Jacobi 33o 

261-265.  Nouvelle  méthode  de  Jacobi  et  Mayer 336 

266-269.  Équations  intégrables  par  différentiation 342 

270-271.  Transformations  de  contact 35o 

III.  —  Équations  aux  dérivées  partielles  du  second  ordre. 

272.  De  l'équation  ^; r — •  =-.  o 35i 

âx'"  ây 

273.  De  l'équation -r-^  -i- 26-^ — r \- c -—  =  o 353 

âx^  ox  oy         oy^ 

274.  Simplification  de  l'équation  A-—- H- 2 R-r — ^-i-C- t-M  =  o.  354 

^                dx^          âxây         ây'  ^ 

275-277.  Équation  de  Laplace 355 

278.      Équation  de  Liouville 358 

279-282.  Équation  des  surfaces  minima 36o 

283-288.  Méthode  de  Monge.  —  Application  à  rt  —  s'=o 367 

IV.  —  Équations  linéaires  à  coefficients  constants. 

289-293.  Principes  de  la  méthode 373 

294.       Propagation  de  la  chaleur  dans  un  milieu  indéfini 38o 

295-297.  Propagation  du  son 38i 

298.      Problème  de  Cauchy 387 

299-302.  Propagation  de  la  chaleur   dans  une  barre  indéfinie  dans 

un  sens Sgo 

303-304.  Cordes  vibrantes 395 

305-316.  Refroidissement  d'une  barre  hétérogène 397 

317-321.  Équilibre  de  température  d'une  sphère 4'4 

322-330.  Équilibre  de  température  de  l'ellipsoïde 4^2 

331-347.  Refroidissement  d'une  sphère l\io 


TABLE    DES    MATIERES.  XI 

CHAPITRE  IV. 

CALCUL   DES   VARIATIONS. 

I.  —  Première  variation  des  intégrales  simples. 

Numéros.  Pages. 

348-352.  Variations    successives    d'une    fonction    ou    d'une    intégrale 

définie 459 

353-354.  Maxima  et  minima  des  intégrales  définies /|65 

355-361.  Transformation  de  la  première  variation.  —  Conditions  né- 
cessaires et  suffisantes  pour  qu'elle  s'annule 4^6 

362-363.  Condition  d'intégrabilité  de  cp(a7,  y,    .•,r"%  -»  ....z")....  4-8 

364.  Transformation  des  équations  de  la  Dynamique 480 

365.  Brachistochrone 482 

366.  Ligne  de  longueur  minimum 486 

367-369.  Lignes  géodésiques 488 

370-371.  Application  à  l'ellipsoïde 49^ 

372.      Problème  des  isopérimètres 497 

IL  —  Variation  seconde. 

373-376.  Réduction  à  la  forme  canonique  des  équations  de  condi- 
tion fournies  par  la  variation  première 499 

377-382.  Transformation  de  la  variation  seconde.  —  Première  con- 
dition pour  l'existence  effective  d'un  maximum  ou  d'un 
minimum 5o2 

383-388.  Propriétés  des  systèmes  canoniques Sog 

389-394.  Nouvelle  transformation  de  8=L  —  Caractères  des  maxima 

et  des  minima 617 

lïL  —  Variation  des  Intégrales  multiples. 

395-398.  Principes  généraux 527 

399.  Problème  de  Gauss 536 

400.  Surface  minima 689 

401.  Transformation  des  équations  du  potentiel 5^o 

i 

FIN    DE   LA    TABLE    DES   MATIÈRES. 


ERRATA, 

»ages. 

Lignes. 

An  lieu  de 

Lisez 

4 

1 1 

ff 

f 

59 

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io5 

24 

N, 

N' 

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14 

Pjvl 

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283 

i3 

H-'i 

H-i 

295 

6 

u 

pu 

298 

10 

otTzi 

rrnzi 

352 

5 

A„_, 

A,._. 

388 

dernière 

t}{l,  "X,  tx,  V) 

TD{t,  1,    IJ.,   V) 

395 

avant-dernière                      / 

r 

401 

23 

V 

v„ 

(n  —  m)\ 

(n-\-  m)l 

4-9 

i5 

{n-{-m)l 

{n-m)l 

426 

2 

dxl 

dx. 

43i 

II 

6 

T,, 

-^.^ 

434 

\/x'  -^y'  +  z' 

sJx\-\-x\  +  x\ 

435 

12 

M.,  M, 

445 

8 

f 

522 

25 

ligne  à 

supprimer 

53i 

3 

V,6V, 

\Mx 

''■'^.^  fj:   ^;,  .^„-.,\\    ,/  ' 


COURS 

D'ANALYSE 

DE 

L'ÉCOLE    POLYTECHNIQUE. 


TROISIÈME  PARTIE. 

ÉQUATIONS  DIFFÉRENTIELLES. 


CHAPITRE  I. 

ÉQUATIONS  DIFFÉRENTIELLES  ORDINAIRES. 


I.  —  Notions  préliminaires. 

1.  Nous  avons  vu  daus  le  Calcul  différentiel  (Chap.  I, 
§  XIII)  que,  lorsqu'on  a  un  certain  nombre  de  relations 
entre  une  ou  plusieurs  variables  indépendantes  ^< ,  œ.^f  .  .  . 
et  des  fonctions  ^1,^21  •  •  .  de  ces  variables,  on  pouvait,  en 
combinant  ces  équations  avec  celles  qui  s'en  déduisent  par 
dérivation,  en  déduire  une  infinité  d'équations  différentielles 
auxquelles  satisfont  ces  fonctions. 

Il  nous  reste  à  traiter  le  problème  inverse,  en  cherchant 
à  remonter  des  équations  différentielles  aux  relations  qui 
existent  entre  les  variables  elles-mêmes. 

J.  —  Cours,  III.  1 


2  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    I. 

Nous  nous  occuperons  d'abord  des  équations  difTérentielles 
ordinaires,  où  ne  figure  qu'une  variable  indépendante  x. 

2.  Soit  proposé  un  système  de  f7i  équations  différentielles 
entre  x  et  m  fonctions  jki,  •  •  -,  ym  de  cette  variable.  On 
pourra,  par  l'introduction  de  variables  auxiliaires,  ramener 
le  système  proposé  à  un  autre  système  équivalent,  où  ne 
figurent  que  des  dérivées  du  premier  ordre. 

En  effet,  supposons,  pour  fixer  les  idées,  que  nous  ayons 
deux  équaiions  différentielles  simultanées 


^       /                            dV          J2    y          ^3    y 

dz     d^z\ 

F  (x,y,  -/-?  -—,,  -j^.,  z. 
\    '-^    d.v    dx-    dx^ 

'  dx'  dx^)~ 

^  l           dy    d'y    d'y 

dz     d^z\ 

^X^^'^-dx'  dx^'  dx^'-- 

'  dx'  dx^)~ 

Posons 

dy          ,       d^-y 

On  aura  é\idcmment 

dx-'^'      dx''^' 

dz          _, 

'     dx'-"' 

,    àz'\ 

r^  1        ,    „  dy" 

,    dz'\ 

¥Ax,y,y,y%  ^^^.z, 

^'./.H^- 

Ces  cinq  équations  différentielles  forment  un  système  ma- 
nifestement équivalent  aux  deux  équations  primitives,  mais 
où  ne  figurent  plus  que  des  dérivées  du  premier  ordre. 

3.  Considérons  donc  un  système  simultané  de  ni  équa- 
tions du  premier  ordre 

^  /  dv         dz         du  \ 

-^  /  dy  dz  du  \ 


ÉQUATIONS   DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  3 

entre  la  variable  indépendante  ^  et  m  fonctions  inconnues  j-, 

z,  u, 

Si  parmi  ces  équations  il  en  figure  une,  F  =  o,  qui  ne  con- 
tienne pas  de  dérivée,  soit  jk  une  des  variables  qu'elle  con- 
tient, l'équation  résolue  par  rapport  à  y  donnera  un  résultat 
de  la  forme 

(i)  7  =  cp(^,5,  w,  ...). 

On  en  déduit 

dy  ^cp        d'^  clz        ()'f  du 

dx       dx       dz  dx       du  dx 

Substituant  ces  valeurs  dans  les  équations 
Fi  =  o,     Fa  — o,      ..., 

on  aura  un  système  àe  m  —  i  équations  dilTérentielles  pour 
déterminer  les  m  —  i  variables  z,  u,  ...  ;  on  calculera  en- 
suite y  par  l'équation  (i). 

Supposons,  au  contraire,  que  l'équation  F  =  o  contienne 

dy        , 
au  moins  une  dérivée,  telle  que  -j-  •  Résolvant  par  rapport  à 

cette  dérivée,  il  viendra 

dy         .[  dz    du 

^=/(^^,y,.,„,...,-^,-, 

Substituons  cette  valeur  dans  les  équations  suivantes;  on 
obtiendra  un  système 

^  _  /• 
dx  "  ''' 

(  dz  du 


équivalent  au  proposé. 

Si  l'une  des  équations  cp,  =  o,    ...   ne  contenait  aucune 
dérivée,  on  pourrait  s'en  servir,  comme  il  a  été  expliqué, 


4  TR01SIÈ31E   PARTIE.  —    CHAPITRE   I. 

pour  éliminer  une  variable  et  ramener  l'étude  du  système 
proposé  à  celle  d'un  système  de  m  —  i  équations  différen- 
tielles seulement. 

Si,  au  contraire,  l'équation  (f\=^o  contient  une  dérivée  -^  ? 

on  en  déduira 


dz         .  /  du 


ei  l'on  substituera  cette  valeur  dans  les  équations  suivantes. 
Continuant  ainsi,  on  arrivera  à  mettre  le  système  sous  la 

forme 

dy         ^      dz         ^       du 


dx~-^'     dx-'f''      dx--^^' 


,  dy     .  dz 
ni 


//ne  contenant  plus  -7-?  /i  ne  contenant  ni  -r-  m  -^—j 
•^  '  ^        dx    "^  dx        dx 

Portant  maintenant  dans  chaque  équation  les  valeurs  des 

dérivées  fournies  par  les  équations  suivantes,  on  obtiendra 

un  nouveau  système  d'équations,  de  la  forme  suivante  : 

dz 


Un  système  d'équations  simultanées  du  premier  ordre, 
ainsi  résolu  par  rapport  aux  dérivées,  est  dit  ramené  à  sa 
forme  normale. 

On  voit,  par  ce  qui  précède,  que  l'étude  d'un  système 
quelconque  d'équations  différentielles  simultanées  peut  être 
ramenée  à  celle  d'un  système  normal.  Le  nombre  des  équa- 
tions de  ce  système  normal  équivalent  au  proposé  servira  de 
définition  à  Vordre  de  ce  dernier. 

En  particulier,  si  l'on  n'a  qu'une  équation  différentielle 

^'11  ~  f(  ^^  d'^'-^f 

dJ^^-JV'^'dx'  ■"'  dx"'-' 


ÉQUATIONS   DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  5 

elle  sera  équivalente  au  système  normal 

dy         ,  dy^-''  ^^  . 

dx  ~-'  '      '"'      dx'"-'-       •'        ' 

Son  ordre  sera  donc  égal  à  m, 

4.  D'un  système  de  m  équations  différentielles  entre  x 
et  les  m  fonctions  y^  z,  u,  .  .  .,  on  peut  déduire,  ainsi  que 
nous  allons  le  voir,  une  équation  différentielle  où  ne  figurent 
que  a;  et  j^. 

En  général,  le  nombre  des  équations  données  n'est  pas 
suffisant  pour  éliminer  z,  u,  ...  et  leurs  dérivées.  Mais,  si 
nous  prenons  la  dérivée  de  chacune  des  équations  données, 
nous  obtiendrons  m  équations  nouvelles,  en  introduisant  au 
plus  m  —  I  inconnues  de  plus,  à  savoir  une  dérivée  nouvelle 
de  chacune  des  fonctions  ^,  î«,  . . . .  En  répétant  celte  opéra- 
tion, on  arrivera  évidemment  à  se  procurer  assez  d'équations 
pour  effectuer  l'élimination. 

Considérons,  par  exemple,  un  système  de  trois  équations 

F —  G,     Fi  =  o,     F2  =  o 

entre  ^,  jk,  z,  u.  Supposons  que  l'ordre  de  la  plus  haute  dé- 
rivée de  chaque  variable,  dans  chacune  de  ces  équations,  soit 
donné  par  le  Tableau  suivant  : 


(2) 


Différentions  les  trois  équations  respectivement  A,  A,, 
Aa  fois.  Nous  obtiendrons  ainsi  un  total  de  A  +  A,  +  Ao  -j-  3 
équations,  entre  lesquelles  on  aura  à  éhminer  z  et  ses  B  pre- 
mières dérivées,  u  et  ses  G  premières  dérivées,  B  désignant 


F 

m 

II 

P 

F. 

m, 

/Il 

Px 

1^2 

m  2 

/h 

P^ 

6  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    I. 

le  plus  grand  des  nombres  A  +  n,  Ai  -j-  /^^ ,  A2  4-  712,  et  G  le 
plus  grand  des  nombres  A  +  />,  A<-f-/?i,  k^-^  p2\  soit  en 
tout  B  -i-  G  +  2  inconnues. 

En  thèse  générale,  l'élimination  ne  pourra  se  faire  que  si 
le  nombre  des  équations  surpasse  celui  des  inconnues.  On 
devra  donc  avoir 

A+ Ai4-A2^Bh-G 

et,  comme  on  a 

B^Ai4-/ii,     G^Ai4-/?j,  >   , 

B  =  A2  4-/^2,     G^A2-+-/?2, 
on  en  déduit 

A  =  /li+/?2,        A=/22-f-/?i. 

On  voit  de  même  que  A,  est  au  moins  égal  au  plus  grand 
des  deux  nombres  n-\-  p2,  n^-^-p,  et  Ao  au  moins  égal  au 
plus  grand  des  nombres  n  -^ p^,  n^-\- p. 

Il  est  d'ailleurs  aisé  de  voir  qu'en  prenant  A,  A<,  Ao  pré- 
cisément égaux  aux  limites  inférieures  trouvées  ci-dessus,  on 
aura  juste  le  nombre  d'équations  nécessaires  pour  l'élimi- 
nation. 

Soit  en  effet,  pour  fixer  les  idées, 

B  =1  A  H-  /i  ^  Al  4-  /Il  r  A2  -h  /^2. 
On  en  déduira 

d'où 

B  =  A  4-  /^  =  Al  -I-  /Il  ; 

et,  d'autre  part, 

A-hp  =  p  4-  /ii^ pi=  A.2  4-/>2- 

On  trouvera  de  même 

ki-\-Pi<ki-^  Pz     ou     =A-f-/?, 
suivant  que  A,  sera  égala  n  -\- p2  ou  â  112-^ p- 


ÉQUATIONS   DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  7 

On  aura  donc,  dans  tous  les  cas, 

G==  A2  +  /^2>Ai+/?i^A  H-/?, 
et,  par  suite, 

B  H-  G  =  Al  +  /Zi  4-  A2  -+-  /?2  =  A  -h  Al  4-  Ag. 

En  donnant  à  A,  A^  Ag  les  valeurs  ci-dessus,  on  aura  donc 
une  équation  de  plus  qu'il  n'est  nécessaire  pour  déterminer  z, 
u  et  leurs  dérivées  au  moyen  de  y  et  de  ses  dérivées.  Ces 
valeurs,  substituées  dans  la  dernière  équation,  donneront 
une  équation  finale  ne  contenant  quejK,  et  ses  dérivées  jus- 
qu'à l'ordre  D,  D  désignant  le  plus  grand  des  nombres  A  +  m, 
Al  4-  /»o  AsH-  /??o. 

Ce  nombre  D,  qui  représente  l'ordre  du  système,  sera 
évidemment  égal  au  plus  grand  des  nombres  m  -\-  /ii  -{- p^, 
/?i,  4-  ^  +  /J>2,  •  •  -5  qu'on  obtient  en  associant  ensemble  trois 
nombres  du  Tableau  (2)  appartenant  à  la  fois  à  des  horizon- 
tales et  à  des  verticales  différentes. 

5.  Ce  résultat,  qu'on  étendrait  sans  difficulté  au  cas  d'un 
nombre  quelconque  d'équations,  peut  se  trouver  en  défaut 
si  z,  u  et  leurs  dérivées  figurent  dans  les  équations  propo- 
sées de  telle  sorte  que  l'élimination  puisse  se  faire  avant 
qu'on  ait  formé  toutes  les  équations  auxiliaires  qui  paraissent 
au  premier  abord  nécessaires,  d'après  le  nombre  des  quan- 
tités à  éliminer. 

On  obtiendra,  même  dans  ce  cas,  une  équation  finale  euy 
de  la  forme 

mais  ^,  u,  au  lieu  d'être  immédiatement  donnés  en  fonction 
de  j'  et  de  ses  dérivées,  pourront  être  déterminés  par  de  nou- 
velles équations  différentielles,  de  la  forme 

d^z  (  dy  d'^'-^z    dl^'-UiX 

^1=^  i^'^'^'-'-'-^'-'-'S^'^^^j'- 


d^'u  (  dy  d^^-'^z    d^- 


I  dy 


,  '"^  z,u, 


dx^  "  ^n    '*^  '  dx'  '     '  •  "'  dx^-^    dxV--^ 


8  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    I. 

Eliminant  u  entre  ces  équations  par  la  répétition  du  même 
procédé,  on  arrivera  à  faire  dépendre  l'étude  du  système  pri- 
mitif de  celle  d'un  système  de  la  forme  suivante  : 


cViii        .  ( 


d^-^y\ 

'  dx^-'j' 

d?-'z\ 

'^'■■•'^^MJ' 

dr- 
,  ^,  . . .,  Il,  . . . , 

'a 

•— 1 

6.  Considérons,  en  particulier,  les  fonctions  déterminées 
par  une  équation  différentielle 

/  dv  d^y\ 

algébrique  par  rapport  a  x,  y,  . . . ,   j-^- 

Toute  solution  d'une  semblable  équation  satisfait  évidem- 
ment à  une  infinité  d'équations  analogues  résultant  de  la 
combinaison  de  F  et  de  ses  dérivées. 

Réciproquement,  soit  jk  une  fonction  de  x  qui  satisfasse  à 
une  série  d'équations  différentielles  algébriques 

F  :=  G,       Fi  =  G,        .... 

Toutes  ces  équations  résulteront  de  la  combinaison  de  l'une 
d'entre  elles  avec  ses  dérivées. 

Considérons,  en  effet,  parmi  toutes  les  équations  de  ce 
genre  auxquelles  j^  satisfait,  celles  dont  Tordre  est  minimum, 
et  parmi  celles-ci  choisissons  celle  où  la  plus  haute  dérivée 
est  élevée  à  la  puissance  minimum.  Soient  a  et  pi  cet  ordre  et 
ce  degré,  F  =  o  l'équation  correspondante;  F)  =  o  une  autre 
équation  quelconque  du  système. 

De  l'équation  F  =  o  et  de  ses  dérivées  on  pourra  déduire  les 

valeurs  de       _^^. ,  •••et  des  puissances  de -i-^  de  degré  ^  jjl 

dv  d^y  /d^y\\'-~^ 

en  fonction  rationnelle  de  ^,  JK,  -j-  ^  •  •  ■'  77^'  '  '  '^  \77~^  ) 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  9 

Substituant  ces  valeurs  dans  Fi,  on  obtiendra  une  nouvelle 
équation  $  =  o,  qui  ne  contiendra  plus  que  x^  y^  -^ ->  •  •  •> 

d^'  '"'  Vd^J  '  ^^^'^'  d'après  notre  hypothèse,  y  ne 
satisfait  à  aucune  équation  de  ce  genre.  Donc  l'équation 
0  =  0  est  une  identité. 

Nous  dirons  que  la  fonction  jk  est  une  solution  propre  de 
l'équation  F  =  o  et  une  solution  impropre  des  autres  équa- 
tions F,  =  G,  .. .;  et  nous  appellerons  ordre  de  la  fonction 
l'ordre  de  l'équation  F  =  o. 

D'après  cette  définition,  les  fonctions  algébriques  seront 
d'ordre  zéro;  les  fonctions  d'ordre  >>  o  seront  transcen- 
dantes. 

Une  équation  différentielle  algébrique  F=  o  est  dite  irré- 
ductible, si  elle  n'admet  que  des  solutions  propres 

7.  Soient  jk,  ^,  ...  des  solutions  des  équations  différen- 
tielles algébriques 

/  dy  d^y\ 

(3)  {^  /  dz  d^z\ 


d'^y     d'^z 

de  degrés  tj.,  v,  . . .,  par  rapport  à  -7-^5  — z^ 

^  "^       clûc  i 

Soient,  d'autre  part,  Y,  Z,  ...  d'autres  fonctions  satisfai- 
sant à  des  équations  analogues 

(4)  *  =  o,       ^y~0,        

Supposons  qu'il  existe  entre  ces  diverses  fonctions  et  leurs 
dérivées  une  relation  algébrique 

^F  --  o. 

Si  nous  éliminons  Y,  Z,   ...   entre  cette  équation  et  les 
équations  (4),  nous  obtiendrons  une  équation  différentielle 


lO  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

G  =  o  entre  jr,  s,  . . . ,  qui  représentera  la  condition  néces- 
saire et  suffisante  pour  que  ces  fonctions,  associées  à  des 
solutions  convenablement  choisies  des  équations  (4),  satis- 
fassent à  l'équation  ^F  =  o. 

Si  donc  l'équation  G  =  o  n'est  qu'une  conséquence  des 
équations  (3)  et  de  leurs  dérivées,  tout  système  de  solutions 
de  (3),  associé  à  un  système  convenable  de  solutions  de  (4), 
satisfera  encore  à  l'équation  ^^z=o. 

Ce  cas  se  présentera  nécessairement  s'il  n'existe  entre  les 
solutions  y,  z,  . . . ,  primitivement  données,  aucune  relation 
algébrique  de  la  forme 

oii  -T-^>  -7-^?  •••  figurent  avec  des  degrés  respectivement 
infé 


rieurs  a 


En  effet,  au  moyen  des  équations  (3)  et  de  leurs  dérivées, 
on  peut  éliminer  de  G  les  dérivées  ~ ,  •••,   — ^— ^j  ••• 

et  les  puissances  ( -7-^  )  '    (;r^)  '   ^"  obtiendra  ainsi 

une  équation  de  la  forme  (5),  laquelle  devra,  par  hypothèse, 
se  réduire  à  une  identité. 

8.  Comme  application  des  considérations  qui  précèdent, 
cherchons  la  forme  la  plus  générale  des  relations  algébriques 
qui  peuvent  exister  entre  des  intégrales  abéliennes  jKi,  ...,  Vm 
définies  par  les  équations  différentielles  algébriques 


•"''^'^1=°' 


Soit 

(6)  ^(^,7i,  ...,r,„)  =  o 

une  semblable  relation.  Nous  pouvons  évidemment  admettre 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  I  I 

qu'il  n'existe  aucune  relation  de  même  nature  entre  les  fonc- 
tions jKi ,  .  •  • ,  ym-i  et  la  variable  indépendante. 

L'équation  (6),  résolue  par  rapport  à  jKm,  pourra  s'écrire 

D'après  le  théorème  précédent,  cette  équation  subsistera 
si  l'on  y  remplace  j'<,  ...,  j^w_i  par  des  solutions  quelconques 
des  équations  Fi,  ...,  F^-i,  pourvu  qu'on  remplace  en 
même  temps  jKm  pai'  ^me  solution  convenable  de  l'équation 
F„i.  Mais  il  est  clair  que  les  solutions  de  chacune  de  ces 
équations  s'obtiennent  toutes  en  ajoutant  à  l'une  d'elles  une 
constante  d'ailleurs  arbitraire.  On  aura  donc 

Cl ,  . . . ,  Cm-\  étant  des  constantes  arbitraires,  et  c,„  une  autre 
constante,  dépendant  de  celles-là. 

Prenant  la  dérivée  de  cette  équation  par  rapport  à  la  con- 
stante Ci,  il  viendra 

dc„i  _   dcp(^,  r,-4-  Cl,  . . .)  _  ()cp(.^,  ri  +  c^,, . . .) 
et,  en  posant  c<  =  .  .  .  =  Cm-i  =  o, 

-r : —  Al, 

àyi 

ki  désignant  la  valeur  constante  que  prend  dans  cette  hypo- 
thèse la  dérivée  -t-^« 

Cette  dernière  équation  doit  se  réduire  à  une  identité, 
puisque  nous  supposons  que  x,  y^,  ...,  jKm-<  ne  sont  liées 
par  aucune  relation  algébrique.  On  aura  de  même  identi- 
quement 

ÈL-k  ^?     -  k 

Ofi  Of,n-l 


Ï2  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    I. 

^2,  . . . ,  km^i  étant  des  constantes.  On  en  déduit 

X  étant  une  fonction  algébrique  de  x.  La  relation  cherchée 
sera  donc  de  la  forme 

9.  Ces  préliminaires  posés,  il  nous  reste  à  indiquer  les 
procédés  par  lesquels  on  peut  intégrer  une  équation  diffé- 
rentielle (ou  un  système  de  semblables  équations),  c'est- 
à-dire  déterminer  ses  solutions. 

Il  est  aisé  de  voir,  par  des  exemples,  que  ce  problème  est 
indéterminé. 

Considérons,  en  effet,  une  équation 

(7)  ?(-37,7,c)=:0 

entre  la  variable  indépendante  x^  la  fonction  j^  et  la  constante 
arbitraire  c.  On  en  déduit  par  différentiation 

(8)  .    ^d.+  ^^dy^o. 

Tirons  la  valeur  de  c  de  l'équation  (7)  pour  la  substituer 
dans  (8);  il  viendra,  en  représentant  par  des  parenthèses  le 
résultat  de  cette  substitution, 

(9)  (g:)rfx+(|î)rf/  =  o. 

Cette  équation  différentielle  admet  pour  solution  la  fofac- 
tion  j^,  définie  par  l'équation  (^),  quelle  que  soit  la  con- 
stante c.  A  chaque  valeur  de  cette  constante  répond  une 
solution  particulière.  L'ensemble  de  ces  solutions  se  nomme 
la  solution  générale. 

Pour  reconnaître  s'il  existe  d'autres  solutions,  en  dehors 
de  celles  que  nous  venons  de  déterminer,  introduisons  une 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  l3 

variable  auxiliaire  c  définie  par  l'équation  (7).  Cette  équation 
différentiée  donne 

do    .         do   .         â'^  j 
-^dx  -^  ~-  dy  -^  ~dc=:o, 
dx  df   ^        de 

ou,  en  substituant  pour  c  sa  valeur  tirée  de  (7), 


I  -^j  dx  -{-  (  -^-]  dy  -]-  (  -^]  de  =z  o 


à^\   y         [do 


ou  enfin,  en  tenant  compte  de  l'équation  (9), 

On  peut  satisfaire  à  cette  équation  de  deux  manières  : 
i*^  En  posant 

dc^:=^o,     d'où     c=:const.  ; 

la  valeur   correspondante   de  y   étant  donnée    par  l'équa- 
tion (7),  on  retombe  ainsi  sur  la  soîution  générale; 
2°  En  posant 

Cette  équation  détermine  la  valeur  de  y  en  fonction  de  x. 
L'inconnue  auxiliaire  c  sera  ensuite  déterminée  par  l'équa- 
tion (7). 

La  nouvelle  solution  ainsi  obtenue  se  nomme  la  solution 
singulière  de  l'équation  différentielle. 

En  considérant  x,  y  comme  les  coordonnées  d'un  point, 
chaque  solution  particulière 

cp(^,r,  c)  =  o, 

où  c  est  supposé  constant,  représente  une  courbe. 

La  solution  générale  représente  l'ensemble  de  ces  courbes. 
Enfin  la  solution  singulière,  définie  par  l'équation 


m-' 


l4  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    I. 

résultat  de  l'élimination  de  c  entre  les  équations 

représentera  l'enveloppe  de  ce  système  de  courbes. 

Il  arrivera  parfois  que  les  deux  équations  (lo)  soient  in- 
compatibles, auquel  cas  il  n'y  aura  pas  de  solution  singu- 
lière; ou  que  la  valeur  de  c  en  fonction  de  x^  déduite  de  ces 
équations,  se  réduise  à  une  constante;  dans  ce  cas,  la  solu- 
tion singulière  se  confondra  avec  l'une  des  solutions  particu- 
lières contenues  dans  la  solution  générale. 

10.   Les  considérations  précédentes  peuvent  aisément  s'é- 
tendre à  des  systèmes  d'équations  différentielles  simultanées. 
Soient,  par  exemple, 

(il)  ?i  =  0,       cp2=:0 

deux  équations  entre  la  variable  indépendante  x^  les  deux 
fonctions  jKi ,  JK2  et  deux  constantes  c,,  Co  ;  on  en  déduira,  en 
différentiant  et  éliminant  c,,  C2,  les  deux  équations  difïéren- 
tielles 


(12) 


dx  J  \àfij  \àv2 


dont  les  équations  (i  i)  représentent  la  solution  générale. 

Pour  obtenir  les  autres  solutions  s'il  en  existe,  prenons 
pour  inconnues  auxiliaires  les  quantités  Ci,  c^  définies  par 
les  équations  (i  1). 

La  différentiation  de  ces  équations  donnera 

^da>+^dy,  +  -,  dy,  +  ^  de,  +  --  rfc,  =  o, 
^d.+  ^^dy,  +  ^^dy,+  ^^dc,+  -^^dc,=  o  . 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  l5 

OU,  en  éliminant  Cj,  Co  et  tenant  compte  des  équations  (12), 


(.3) 


((!;)*-(&)*.=«. 
■*(£)*■=»• 


.      ,  de 

OCi 


On  peut  satisfaire  à  ces  équations  : 

1°  En  posant 

<ic,  =  o,     dc^^^^o, 

d'où 

Ci=const.,     C2^=const.; 

on  retombe  ainsi  sur  la  solution  générale; 
2°  En  posant 

\ dci )  \ dci )       \dc^)  \ dci 

auquel  cas  les  équations  (i3)  se  réduisent  à  une  seule  d'entre 
elles,  par  exemple  à 

Cela  posé,  des  trois  équations 

cpi=:0,       cp2  =  0,       A  r—  o 

on  pourra  déduire  les  valeurs  de  C|,  C2,  ^2  en  fonction  de  œ 
et  dey^.  Substituant  ces  valeurs  et  leurs  différentielles  dans 
l'équation  (14)5  elle  prendra  la  forme 

X  dx  -H  Y  dVj  =  o, 

où  X,  Y  sont  des  fonctions  de  x'  et  de  j^,. 

Toute  solution  j^,  de  cette  équation,  combinée  avec  la  va- 
leur correspondante  de  j^2  tirée  de  A  =  o,  donnera  une  solu- 
tion singulière  des  équations  différentielles  (12;. 

3°  Enfin,  si  les  équations 

m-'  m--  (£)="'  (£)- 

étaient  satisfaites  par  un  même  système  de  valeurs  dej^i,  j^^i 


l6  TROISIÈME   PARTIE.   —    CHAPITRE   I. 

elles  fourniraient  une  nouvelle  solution;  mais  le  système  de 
ces  équations  est  généralement  surabondant. 

11.  Le  problème  de  l'intégration  des  équations  différen- 
tielles (ou  des  systèmes  d'équations  différentielles)  peut  être 
envisagé  sous  deux  points  de  vue  différents. 

On  peut  se  proposer  d'obtenir  une  solution  générale. 
Celle-ci  trouvée,  les  solutions  singulières  s'en  déduiront 
immédiatement  si  l'on  a  affaire  à  une  seule  équation ,  ou 
s'il  s'agit  d'un  système  d'équations  différentielles,  par  l'inté- 
gration d'un  nouveau  système  d'ordre  moindre  que  le  pro- 
posé. On  pourra  ainsi  former  le  tableau  de  toutes  les  solu- 
tions possibles. 

Mais,  dans  les  applications  du  Calcul  intégral,  la  question 
de  l'intégration  se  présente  autrement.  Les  fonctions  incon- 
nues sont  assujetties,  non  seulement  à  satisfaire  aux  équa- 
tions différentielles  données,  mais  à  d'autres  conditions  acces- 
soires qui  achèvent  de  les  préciser,  de  telle  sorte  que  le 
problème  ne  présente  plus  rien  d'indéterminé. 

Considérons,  par  exemple,  le  mouvement  d'un  point  dans 
l'espace.  D'après  les  principes  de  la  Mécanique,  ce  mouve- 
ment sera  défini  par  les  six  équations  suivantes  : 

dx  _  ^1  cly ^ ,  dz 

(15) 


dt-""'  dl~~^'  dt 


dx'       _,  dy'  dz' 

dt  ^  dt  dt  ' 

o\x  m  désigne  la  masse  du  point;  x^y^  z  ses  coordonnées  à 
l'époque  ^^  X,  Y,  Z  les  composantes  de  la  force  qui  le  sol- 
licite. 

Il  est  clair  que  la  question  ainsi  posée  est  encore  indéter- 
minée. Mais  on  pourra  achever  de  la  préciser  en  se  donnant, 
par  exemple,  la  position  du  point,  et  les  composantes  de  sa 
vitesse  à  l'instant  initial  Iq.  Le  problème  deviendra,  en  géné- 
ral, déterminé,  et  pourra  se  formuler  ainsi  : 

Trouver  six  fonctions  x,  y,  ^,  x' ^y\  z  de  la  variable  tj 


ÉQUATIONS   DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  I7 

qui  satisfassent  aux  équations  différentielles  (i5),  et  qui 
prennent  des  valeurs  données  x^^  ji'o,  ^o)  ^'o'  J^o»  ^'a  pour 

t^tç,. 

La  question  ainsi  posée  sera  facile  à  résoudre  si  l'on  peut 
déterminer  la  solution  générale  du  système  (i5).  Cette  solu- 
tion sera,  en  effet,  donnée  par  un  système  de  six  équations 

entre  x,  r,  ^,  x' ^  y' ^  z' ,  t  et  six  constantes  arbitraires  a^^  ..., 
^6.  En  exprimant  que  ces  six  équations  sont  satisfaites  lors- 
qu'on y  pose  t=^tQ,  X  =z  Xq^  . . . ,  2'=  z'^^  on  obtiendra  six 
équations  de  condition  pour  déterminer  les  valeurs  de  <2i ,  . . ., 
«6  correspondantes  à  la  solution  particulière  que  l'on  cherche. 
Mais  ce  n'est  que  dans  des  cas  très  spéciaux  qu'on  sait 
obtenir  la  solution  générale  d'un  système  d'équations  diffé- 
rentielles. On  se  trouvera  donc  réduit  le  plus  souvent  à  étu- 
dier la  solution  particulière  qui  satisfait  au  problème  déter- 
miné  que  l'on  a  en  vue.  Il  existe  pour  traiter  cette  nouvelle 
question  des  procédés  d'approximation  numérique  que  nous 
exposerons  plus  tard,  et  qui  seraient  inapplicables  au  pro- 
blème plus  étendu,  mais  plus  vague,  de  la  recherche  de  la 
solution  générale. 


II.  —  Équations  du  premier  ordre. 

12.   Considérons  une   équation   différentielle  du  premier 
ordre  ramenée  à  la  forme  normale 

dx 
ou 

(i)  dy  —  Xdx=:2  0. 

Au  lieu  de  cette  équation,  on  peut  considérer,  avec  Euler, 
J.  —  Cours,  III.  a 


i8 

TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE 

la  suivante 

(2) 

IX  df  —  (xX  da:  ■=  o, 

où  [A  est  une  fonction  de  ^,  y  choisie  à  volonté. 

L'équation  (2)  est,  en  effet,  équivalente  à  (i),  tant  que  {jl 

n'est  ni  nul  ni  infini.  La  seule  différence  est  qu'elle  pourra 

admettre  la  solution  nouvelle  [jl=zo,  ou  perdre  la  solution 

I 

-  =  o. 

Supposons  le  facteur  ja  choisi  de  manière  que  le  premier 
membre  de  l'équation  (2)  soit  une  différentielle  exacte.  On 
pourra  déterminer,  par  de  simples  quadratures  (t.  II,  n°  161  ), 
une  fonction  o,  telle  que  l'on  ait 

doz=z  ix.df  —  [jlX  dx. 

Lors  même  que  ces  quadratures  ne  pourraient  s'effectuer 
exactement,  il  sera  toujours  possible  de  déterminer,  avec  telle 
approximation  que  l'on  voudra,  la  valeur  de  cp  pour  chaque 
système  de  valeurs  de  ûo,y. 

Gela  posé,  l'équation  (2)  se  réduit  à 

(f  cp  r=^  o 

et  donne  immédiatement 

cp  =  const. 

Le  problème  de  l'intégration  sera  donc  résolu  dès  qu'on 
aura  déterminé,  soit  la  fonction  cp,  soit  le  multiplicateur  jji, 
d'où  cp  peut  se  déduire  par  quadrature. 

13.  L'équation 

d(^  ^=z  [xdf  —  [xX  da^ 

se  décompose  dans  les  deux  suivantes  : 

Éliminant  [jl,  on  obtiendra  l'équation   aux  dérivées   par- 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  I9 

tielles 

^   ^  dx  dy 

L'intégration  de  cette  équation  aux  dérivées  partielles  et 
celle  de  l'équation  (i)  sont  deux  problèmes  entièrement  équi- 
valents. 

En  effet,  soit  cpune  solution  (ou  intégrale)  quelconque  de 
l'équation  (3).  On  aura 

L'équation 

dy  —  X  dx  =■  G 

sera  donc  équivalente  à  d(f=:o  et  admettra  la  solution  gé- 
nérale 

cp  rr:  COnst. 

Réciproquement,  supposons  que,  par  un  procédé  quel- 
conque, on  ait  obtenu  une  solution  générale  de  l'équation  (i), 

telle  que 

f{x,y,c)-=o, 

c  étant  une  constante  arbitraire.  Cette  équation,  résolue  par 
rapport  à  c,  prendra  la  forme 

Différentiant,  il  viendra 

V-  dx  -h  ^  dy  =:  o. 
dx  dy 

Cette  équation  devant  être  équivalente  à  l'équation  primi- 
tive (i),  les  coefficients  de  dx  et  de  dy  doivent  être  propor- 
tionnels; d'où  la  relation 

Donc  '^1  est  une  intégrale  de  l'équation  (3). 


70 


TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   I. 


Cette  intégrale  une  fois  connue,  on  pourra  en  déduire 
toutes  les  autres.  Soit,  en  eflet,  cp  une  autre  intégrale  quel- 
conque; des  deux  équations  (3)  et  (4)  on  déduit 

dx      dy 

dœ      dy  \ 

équation  qui  exprime  que  cp  est  une  fonction,  d'ailleurs  arbi- 
traire, de  cp^. 


—  o. 


(5) 


14.   Quant  au  multiplicateur  jjl,  il  doit  satisfaire  à  la  condi- 


tion  d'intégrabilité 


ÔJ^ 


à/ 


=  o. 


et  réciproquement,  toute  solution  de  cette  équation  donnera 
un  multiplicateur. 

Connaissant  un  multiplicateur  [x  et  l'intégrale  cp  corres- 
pondante, on  en  déduira  aisément  tous  les  autres.  Soit,  en 
effet,  |jl'=  |jiv  un  autre  multiplicateur;  on  aura 

ÔJ^-  dy 


/dix  dixX\  /(h  ^d^\ 


Donc  V  sera  une  intégrale  de  l'équation  (3),  et  l'on  aura 
V  =  F((p),  F  désignant  une  fonction  arbitraire. 

15.    Si,  dans  le  premier  membre  de  l'équation  différen- 
tielle 

dy  —  X.dxz=i  o, 

noub  remplaçons  œ  et  j  par  x  ^  i\,  y  -\-  r/i,  £  désignant  un 
paramètre  infiniment  petit  et  i,  'f\  des  fonctions  de  x  et  de  j, 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  21 

nous  obtiendrons  l'équalion  transformée 

-^  dx  dy   '^ 

—    X  4-  e^  -c h  £TQ \-...\[dx-^t-^dx-ht^-dy]  —  o 

\  ox  ôy  j  \  ox  ay    "  / 

ou,  en  développant  et  négligeant  le  carré  de  s, 

Si  cette  équation  transformée  reproduit  à  un  facteur  près 
l'équation  primitive,  nous  dirons  que  cette  dernière  admet  la 
transformation  infinitésimale  Ç,  r^. 

Cette  condition  est  exprimée  par  la  relation 

^  A    +  ^  1-  +  ^i  1- :^  ~Xi  ~~X  —  1  :-  o. 

ox         ox  ()y        dx  \dy  ôy 

Posons 
cette  équation  se  réduira  à 

O  =  ^  ^  -  ^-i  -  X  ^  =:  C  4   —  n 

^  dy        âx  ôy       ^  \dx  '^     ôy 

Cette  relation  montre  que,  lorsque  z  n'est  pas  nul,  son  in- 

I  I  1      •       T 

verse  -  = ^^-^  est  un  multiplicateur. 

^         rj  —  X  ç  ^ 

On  voit  donc  que  la  recherche  des  multiplicateurs  et  celle 
des  transformations  infinitésimales  de  Téquation  différen- 
tielle en  elle-même  ne  constituent  au  fond  qu'un  seul  et 
même  problème. 

16.   Les  équations  différentielles  que  les  principes  précé- 


22  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE   I. 

dents  permettent  d'intégrer  se  ramènent  pour  la  plupart  aux 
trois  types  fondamentaux  suivants  : 
i"  Les  équations  de  la  forme 

dy  —  XY  dx  =  o, 

où  X  est  une  fonction  de  ^  et  Y  une  fonction  de  y.  Ces 
équations  admettent  le  multiplicateur  :rp;  caries  deux  termes 
de  l'expression 

^-Xdx, 

ne  contenant  chacun  qu'une  seule  variable,  sont  des  différen- 
tielles exactes. 

17.   '1°  Les  équations  homogènes 

^/  — ?(*;^)^^  =  o. 

Leur  premier  membre  se  reproduisant  à  un  facteur  près 
quand  on  y  remplace  x^  y  par  (i  -[-  e)^,  (i  -f-  t)y,  elles  ad- 
mettront comme  multiplicateur  la  quantité ; — r 

On  peut  le  vérifier  aisément  par  un  changement  de  va- 
riable. Posons,  en  effet, 

y  zzz.  ux,     d'où     dy  z=z.  a  dx  -\-  X  du  \ 

l'équation  deviendra 

u  dx  -\-  X du  —  ^{u)  dx  ■=:  o^ 

et,  si  nous  la  divisons  par  le  facteur 


il  viendra 


y'  —  'i['-~  )j?  =  ^[«  — ?(w)], 


dx  du 

1 T-T 

X  u  —  «p  (  "  ) 


ÉQUATIONS   DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  23 

équation   dont   le   premier   membre    est    une    différentielle 
exacte,  les  variables  étant  séparées. 

Soient  Uq  une  valeur  particulière  de  la  variable  auxiliaire  u  ; 
œo  la  valeur  correspondante  de  ^,  laquelle  pourra  être  choisie 
arbitrairement.  L'équation  précédente,  intégrée  de  Uq  à  w, 
donnera 

du 


'"'i^L 


o; 


«  —  cp  (  i/  ) 

d'où 

_    r"       du 

J^^        U-<Ç{U) 

ce  — —  •-*^o  * 

On  aura  donc  exprimé  ^  et  jk  =  ux  en  fonction  de  la  va- 
riable auxiliaire  u  et  de  la  constante  arbitraire  ^o 

18.   3°  Les  équations  linéaires,  de  la  forme 

P  et  Q  désignant  des  fonctions  de  x  seul. 

L'équation  ne  change  pas  si  l'on  y  remplace  jr  parj'^  -[-  et], 
'f\  étant  une  fonction  de  x  définie  par  l'équation 

(6)  â=P.. 

Elle  admet  donc  le  multiplicateur  -•  On  a  effectivement 

Intégrant,  il  viendra 
d'où 

7  =  Ciri  +7)   /       ^dx. 

La  fonction  auxiliaire  t\  qui  figure  dans  cette  formule  est 


24  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

une  solution  choisie  à  volonté  de  l'équation  (6),  qui  ne  dif- 
fère de  la  proposée  que  par  la  suppression  du  dernier  terme. 
Cette  équation  s'intègre  immédiatement  en  séparant  les  va- 
riables. Il  viendra 

d'où 


logY)  —    /        P(i^  -{-logCi, 


p  X 

Vdx 


7)=  Cl 

C,  désignant  une  constante  arbitraire. 

19.  Un  grand  nombre  d'équations  différentielles  peuvent 
se  ramener  aux  types  précédents  par  des  changements  de 
variables. 

Considérons  d'abord  l'équation 

dy  /  ax  ^  by  -^c 

dx       ^\a'  X  ^  y  y  4-  c' 

Si  ah' —  hd  n'est  pas  nul;,  posons 

ax  ^hy  ^  c-=^\^     a' ^  +  Z>' j -f- c' =  r,  ; 

d'où 

a  dx  -^  h  dy  ^^  d\y     a'  dx  -\-  b'  dy  z=l  dr\ , 

<ij?  =  A  <i^  -h  B  <iTi ,     <ij  =:  A'  <^^  4-  B'  dr^ . 


L'équation  transformée 

\-W'  dr. 


K'd^^Wdri  _      /[\ 


Ad'ç^Bdr^ 

sera  manifestement  homogène. 
Soit,  au  contraire, 

ab'  —  ba'-=z  o, 

d'où 

a'x  -\-  b'y  -h  c'=  m{ax  4-  ^j  -h  c)  -{-  n. 


0-    -=    .-    / 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  25 

Le  second  membre  de  l'équation  proposée  sera  de  la  forme 

cp(«^-H  by  -i-c). 

Prenons  ax  -{- by  -\-  c  ^=1,   pour  variable   nouvelle,  à  la 
place  de  x  par  exemple.  On  aura 

adx-^b  dy  =  <^?, 
dx^.  -  {d^  —  bdy), 

et  l'équation  transformée  deviendra 

ady 
d^  —  b  dy 
ou 


?(0 


dy 


Les  variables  sont  séparées.  On  obtiendra  donc  j  en  fonc- 
tion de  ?  par  une  quadrature,  et  l'équation 

a  ^  H-  /^/  4-  c  =  ^ 

donnera  la  valeur  correspondante  de  x. 

20.  L'équation  de  BernouUi 

OÙ  P  et  Q  sont  des  fonctions  de  x,  peut  s'écrire 
I        dy^-"' 


m     dx 


—  pyl-m  _^  Q 


et  se  changera  immédiatement  en  une  équation  linéaire,  si 
l'on  prend  jk'~'^^  pour  variable  à  la  place  de  j^. 


21.   L'équation 
peut  être  intégrée  complètement  dès  qu'on  en  connaît  une 


g=P  +  Q^-HR^' 


26  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    I. 

solution  particulière.  Soit,  en  effet,  j'i  cette  solution  :  po- 
sons 

l'équation  transformée  sera 
et,  comme  l'on  a  par  hypothèse 
elle  se  réduit  à 

C'est  une  équation  de  Bernoulli. 

22.  L'équation 

Xdx-  -hY  df  -hZ{x  dy  — y  dx)  z=zo, 

où  X,  Y,  Z  sont  des  fonctions  homogènes  dont  les  deux  pre- 
mières sont  du  même  degré,  se  ramène  également  à  l'équa- 
tion de  Bernoulli,  en  posant 

y^=uœ,     dy  ^^  udx  -\-  œdu. 

On  a,  en  effet, 

X  =  a7'"cp(w),     Y  —  œ"'^{u),     Z  —  x^-yJji). 
Substituant,  et  divisant  par  ^"^,  il  viendra 

^{u)dx  -+-  ^{u)  {xdii  H-  udx)  -{-  x"'-^^^'^  j^{u)  du  =  0 

•ou 

dx  i|;(m)  j(u) 

du  cp(w)  +  t^(|;(?^)  cp(w) -+- w(|;(i^) 

23.  Considérons  encore  l'équation 

ex  dy  ^^ydx -\-x'^y'^{ax  dy -^  by  dx)r=:zo. 

On  a 

{(XX  dy  4-  P/  <i^)^P-V°'"^  =  d{x^y^). 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  27 

L'expression  générale  des  multiplicateurs  qui  rendent  inté- 
grable  ^x  dy  -\-  ^y  dx  sera  donc 

On  voit  de  même  que  l'expression  générale  des  multiplica- 
teurs de  x^y^i^ax  dy  -\-hy  dx)  sera 

^b — 1  — /«  y  a — \.  —  n  (1^  /  /y.6  y  a  \ 

11  résulte  de  là  que  x^y^  rendra  séparément  intégrable 
chacune  des  deux  moitiés  du  premier  membre  de  l'équation 
proposée,  et,  par  suite,  sera  un  facteur  intégrant,  si  l'on  a 

X:=:a  —  l  -^  a.\r=za  —  I  —    /l-h<2Tri, 

[JL  rrr  P  —  I  4-  p^  =z  è  —  I  —  m  -\-  br^. 

Ces  équations  simultanées  détermineront  aisément  ?,  'jq,  A, 
^,  si  le  déterminant  cf.b  —  [Ba  n'est  pas  nul. 
Si  ce  déterminant  était  nul,  on  aurait 

a^=^ko(,,     b=zk^j 
et  l'équation  se  réduisant  à 

(i  -h  kx"^y^)  {oLX  dy  -i-  p/  dx)  =  o 
serait  intégrable  sans  difficulté. 

24.  Considérons  enfin,  avec  M.  Darboux,  les  équations 
différentielles  de  la  forme 

A  ^X  4-  B  ^Y  -f-  G  ( Y  ^X  —  X  ^Y)  =  o, 

où  A,  B,  C  désignent  des  fonctions   rationnelles   de  X  et 
de  Y. 

Ces  équations  prendront  une  forme  plus  symétrique  si  l'on 
remplace,  comme  dans  la  théorie  des  courbes  algébriques,  les 
variables  X,  Y  par  des  coordonnées  homogènes,  en  posant 

a^4-P/4-Y^    '  a^  +  Pj  +  Y^    * 


28  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE   I. 

On  en  déduira  sans  peine  pour  dX,  dY,  Y  <:/X  —  X  dY  des 
expressions  de  la  forme 

a{y  dz  —  zdy)  +  b{zdx  —  x  dz)  -\-  c{œ  dy  — y  dx) 

{ax^^y-^^zf 

Ces  valeurs,  substituées  dans  l'équation  proposée,  donne- 
ront une  transformée  de  la  forme 

(7)    h{ydz  —  z  dy)  -\-M  {z  dx  ~  X  dz)  -i-^  {x  dy  —  y  dx)  —  o, 

L,  M,  N  étant  des  fonctions  homogènes  en  ^,  j-,  z^  et  d'un 
même  degré,  que  nous  désignerons  par  m. 
Cette  équation  peut  encore  s'écrire  ainsi 

o, 


(8) 

Pdx-hQdy^-K  dz 

en  posant 

P  =Mz-Ny, 

Q  =  Nx~Lz, 

R^Ly  —Mx; 

d'où 

(9)  P^-|-Qj-|-R^=rO. 

25.  Pour  chaque  point  x,  y,  z  du  plan,  la  direction  de  la 
tangente  à  la  courbe  qui  représente  géométriquement  l'inté- 
grale sera  donnée  sans  ambiguïté  par  l'équation  (8).  H  y  a 
toutefois  exception  pour  les  points  où  l'on  a  simultanément 

P=,o,     Q  =  o,     R  =  o, 

pour  lesquels  l'équation  (8),  étant  identiquement  satisfaite, 
n'établit  plus  aucune  relation  entre  dx,  dy,  dz. 

Ces  points  singuliers  sont  évidemment  les  seuls  par  les- 
quels puissent  passer  plusieurs  branches  de  courbes  dis- 
tinctes satisfaisant  à  l'équation  différentielle.  On  peut  donc 
affirmer  que  tout  point  multiple  d'une  courbe  intégrale  ou 
tout  point  d'intersection  de  deux  courbes  intégrales  est  né- 
cessairement un  point  singulier. 

Cherchons  le  nombre  ^  de  ces  points  singuliers.  Nous  re- 


ÉQUATIONS   DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  29 

marquerons,  à  cet  effet,  que  les  points  communs  à  P=  o, 
Q=:  o,  en  nombre  {m  -f- 1)^,  satisfont  en  vertu  de  (9)  à  la 
relation  Rz  =  o.  On  aura  donc 

(m +  1)2—^4-7), 

Tj   étant  le  nombre  des  points  communs  à  P  =  o,   Q  =rr  :>, 

D'autre  part,  les  m~\-i  points  communs  à  P  =  o,  z  z^  o 
satisfont  à  la  relation  Q^  =  o.  D'ailleurs,  un  seul  d'entre 
eux,  savoir  ^  =  o,  jk  =  o,  satisfait  à  jk  =  o.  Les  m  autres 
donneront 

donc 

7]  r=r  m     et     ^■=- ni^  +  m -\-i. 

26.  Cherchons  maintenant  la  condition  pour  qu'une  courbe 
algébrique 

soit  une  intégrale  de  l'équation  différentielle.  On  trouvera,  en 
différentiant  l'équation  ci-dessus, 

df   .         df   .         df  . 

-—  dx  -\-  i-  dy  -\-  ~dz=zo. 
dx  dy   -^        dz 

On  a  d'autre  part,  pour  tout  point  de  la  courbe, 

àf  df  df         , 

dx      '^  dy  dz      ^'' 

p  désignant  le  degré  de  la  courbe /=  o. 

Des  deux  équations  précédentes  on  déduit  celle-ci 

^  ^1  ÎL 

dx         dy  _  dz 

y  dz  —  zdy       z  dx  —  x  dz       x  dy —  y  dx 

dont  la  combinaison  avec  l'équation  différentielle  (7)  don- 
nera 

dx  dy  dz 


30  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   I. 

Le  premier  membre  de  cette  équation  est  un  polynôme 
entier.  Puisqu'il  s'annule  pour  tout  système  de  valeurs  de  x^ 
y,  z,  tel  que  l'on  ait/=o,  il  sera  divisible  par/;  on  aura 
donc  identiquement 

OJ^  ôy  oz         ^ 

K  étant   un   polynôme  entier,    de    degré  évidemment   égal 
à  m  —  I . 

Telle  est  donc  l'équation  de  condition  cherchée,  laquelle 
peut  encore  s'écrire  ainsi 

27.  Pour  tout  point  singulier  de  l'équation  différentielle, 
on  aura 

P  =  0,      Qzzro,      R==o, 

d'où 

L_  M  _  N 

•     ^  "~  7  ~  ^  * 

Soit  \  la  valeur  commune  de  ces  rapports.  On  aura 

L  =  X^,     M=:X/,     N=zX,s. 
Substituant  ces  valeurs  dans  (lo),  il  viendra 

"=('-j)('£-4-40=''>-''"' 

Les  points  singuliers  seront  donc  de  deux  sortes  : 
i"  Ceux  qui  sont  sur  la  courbe /=  o; 
2*^  Ceux  qui  ne  sont  pas  sur  cette  courbe,  et  pour  lesquels 
on  aura  nécessairement 

p\  —  Kn=  o. 

Dans  le  cas  où  la  courbe /n'a  pas  de  point  multiple,  il  est 
aisé  de  déterminer  le  nombre  des  points  singuliers  de  la  pre- 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  3l 

mière  sorte.  En  effet,  ~y  ^j  -r^  ne  pouvant  s'annuler  simul- 
tanément, l'équation  (lo)  donnera,  d'après  un  théorème 
d'Algèbre  connu  (Darboux,  Bulletin  des  Sciences  mathé- 
matiques, 1^  série,  t.  II), 


N 


P             àf 

-'I- 

P              dz 

-<.- 

p              Occ 

-"1 

et,  par  suite, 


'■=("|-«g)-(-£-"|> 

R  =pWf-  (U.^  4-  V/  +  W:;)  ^, 

U,  V,  W  étant  des  polynômes  de  degré  évidemment  égal 
à  m  — p  H-  i . 

Ces  équations  montrent  immédiatement  que  les  points  sin- 
guliers cherchés  sont  les  intersections  de  la  courbe /=:  o  avec 
la  courbe  de  degré  m  — />  -h  2 

U.27  +  V/  + W-s  =  o. 

Leur  nombre  sera  donc 

p{m  -p  -h  2). 

28.  Gela  posé,  nous  allons  établir  que,  si  l'on  connaît  un 
nombre  suffisant  d'intégrales  particulières  algébriques,  on 
pourra  en  déduire  l'intégrale  générale  de  l'équation  pro- 
posée. 

Soient  f=Ojfi  =  o,  ...  ces  intégrales  particulières;  /?, 


32  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

yo,,  ...  leurs  degrés  respectifs.  En  posant,  pour  abréger, 

L-^-|-M-r-+N—  nrA, 

oa^  oy  dz 

on  aura  (26) 

A/=.K/,      A/,=  K./„      .... 

La  fonction  cp  =  f^f^',  .  .  .  satisfera  à  une  équation  ana- 
logue ;  on  a,  en  effet, 

A?  =  ^y¥+^i-f  Vi  +  ---=  («K  4- a^K, +  ...)?. 

Si  les  constantes  a,  a,,  ...  peuvent  être  déterminées  de 
telle  sorte  qu'on  ait 

(II)  .KH-a,K,+...=  -(^-4-^^--t--^j 

et 


(i2)  ^p-i-'^iPi 


l'expression  o  sera  un  multiplicateur  qui  rend  différentielle 
exacte  le  premier  membre  de  l'équation  différentielle. 

En  effet,  il  faut  et  il  suffit  pour  cela  qu'on  ait  les  trois 
équations  de  condition 

acp(M^  — N/)  _  d^{^x  —  hz) 
df  do) 

Développant  et  remarquant  qu'en  vertu  de  l'équation  (i  2) 
o  est  une  fonction  homogène  de  degré  —  m —  2,  d'où 

(?cp  ^cp  d-^       ,  . 

dx      '^  dy         dz       ^ 

ces  trois  équations  se  réduiront  à  l'équation  unique 

que  nous  supposons  satisfaite. 

Les  deux  membres  de  l'équation  (11)  étant  des  polynômes 
homogènes    de    degré    m  —  i,    leur   identification    donnera 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  '  33 

m(m  + 1)    ,  .  1  i-  •         i-  ^-      ,        \-    '  ' 

— ^- équations  de  condition  distinctes,  linéaires  en  a, 

a,,  ....  Le  nombre  total  des  conditions  à  remplir  sera  donc 

m(m-^\)    ^  . ,       pp  '     '     1    j  '        .    m  (  m  + 1  ) 

— -^ -f-  I ,  et  il  sulhra,  en  gênerai,  d  avoir  — ^ -f-  i 

intégrales  particulières  pour  obtenir  un  multiplicateur  et  en 
déduire  par  quadrature  l'intégrale  générale. 

29.  Ce  résultat  serait  en  défaut  si  le  déterminant  des  équa- 
tions de  condition  était  nul;  mais,  dans  ce  cas,  on  pourrait 
déterminer  les  quantités  a,  de  telle  sorte  qu'on  eût 

(    aK -h  ajK. -h.  .  .-=  o, 

(f3) 

(   a.p  -+-  ai/?i  -h  .  .  .  =:  o. 

Or  il  est  aisé  de  voir  que,  si  ces  conditions  sont  satisfaites, 
cp  z=:z  const.  sera  l'intégrale  générale  de  l'équation  proposée. 
En  effet,  o  étant  homogène  et  de  degré  zéro,  on  aura 


do           do           do 
dx      -^  dy         dz 

)'autre  part. 

T  do       ,-  do       -,  do 
ox           oy          oz 

ou 

d^                   d<^                   d<f 
dx                   dr                   dz 

Mz  —  Ny       N^  — L^       Lj  — M^ 

De  ces  relations  combinées  avec  l'équation   différentielle 

on  déduit 

do  j         do  do  ,  j 

oi=z  --^  dx  4-  -^  dy  -\-  ~~  dz  z::^  do, 
dx  dy   -^       dz 

d'où 

cp  =  const. 

Les  équations   (lo)  équivalant  a h  i  équations 

linéaires  et  homogènes  en  a,  a,,  .  .  .  pourront  toujours  être 

satisfaites  si  le  nombre  de  ces  quantités  est  au  moins  égal  à 

J.  —  Cours,  III  3 


34  TROISIÈME   PARTIE.  —    CHAPITRE   I. 

— ^^ h  2.  Mais,  dans  la  plupart  des  cas,  les  équations 

de  condition  ne  seront  pas  distinctes,  ce  qui  réduira  le 
nombre  des  solutions  algébriques  nécessaires  pour  l'applica- 
tion de  la  méthode. 

En  effet,   pour   que  le  polynôme   aK  4- a,  K, -h .  .  .   soit 

,j  .  ^  ,  .,  r.p^  ,.1  ,  1  m(m-hi) 
identiquement  nul,  il  sutiit   qii  il  s  annule  pour  — ^^ 

points   Xj  j',   z',   x^^  yi,    Zi]  ...;   car   on   obtiendra  ainsi 

m(m  4-i)    ,         .         ,.    ,   .  ^  ,  ,  ^  ^ 

— ^^ équations  linéaires  et  homogènes  entre  ses  coei- 

fîcients.  Ceux-ci  seront  donc  nuls,  à  moins  que  le  détermi- 
nant de  ces  équations  ne  soit  nul  (ce  qui  aurait  lieu  dans  le 
cas  où  les  points  considérés  seraient  tels  que  toute  courbe 
d'ordre  m  —  i  qui  passe  par  quelques-uns  d'entre  eux  passe 
nécessairement  par  les  autres). 

Gela  posé,  soit  x^  y,  z  un  point  singulier  qui  n'appartienne 
à  aucune  des  courbes/,  /,  ....  On  aura,  pour  ce  point, 

Kz=z\p,     K,  =  X/?i,     ..., 
d'où 

L'équation  de  condition  aR  +  a,  R,  -f-  . . .  =  o,  relative  à  ce 
point,  fera  donc  double  emploi  avec  l'équation 

ap-\-  (x^p^-\-.  . .— o. 

Si  donc  il  existe  q  points  singuliers  qui  n'appartiennent  à 
aucune  des  courbes  /,  /<,  ...  (et  qui  ne  soient  pas  tels  que 
toute  courbe  d'ordre  m  —  i,  qui  passe  par  quelques-uns 
d'entre  eux,  passe  nécessairement  par  les  autres),  on  pourra 
les  prendre  dans  la  série  des  points  x,  y^  z]  x^,  y\^  z^'^  . . ., 
Dour  lesquels  on  doit  exprimer  que  aR  +  a,R,-|-  ...  s'an- 
nule, et  le  nombre  des  équations  de  condition  distinctes  se 

réduira  à  — ^^ \-  \  —  ^.11  suffira,  pour  y  satisfaire,  d'a- 

.     w  ( m  -h  i )  .      ,        ,  '      ^'^  1    ' i    • 

voir  — ^^ 4-2  —  q  intégrales  particulières  algébriques. 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  35 

30.  Supposons,  par  exemple,  que  l'on  connaisse  [jl  inté- 
grales algébriques  /=  o,/,  =  o,  ...  sans  points  multiples, 
ne  se  touchant  mutuellement  nulle  part,  et  telles  que  la 
somme  /> -f-/?i  4- .  • .  de  leurs  degrés  soit  égale  à  m-\-i. 
Nous  pourrons  construire  l'intégrale  générale.  Il  suffît  en 
cfTet,  pour  cela,  qu'on  ait 

{x>— ^^ 4-2-^. 

Pour  vérifier  que  cette  équation  est  satisfaite,  nous  remar- 
querons que  chacune  des  courbes  (données,  telle  que/,  passe 
par  p[jn-\-i — p)  points  singuliers,  qui  sont  précisément 
ses  points  d'intersection  avec  les  autres  courbes  du  système. 
Chacun  de  ces  points  se  trouvant  sur  deux  de  ces  courbes, 
leur  nombre  total  r  sera 

2j  2  2  2      r  • 

Le  nombre  q  des  points  singuliers  qui  ne  sont  sur  aucune 
de  ces  courbes  sera  donc 

(m  H-  2)- 
m^  -h  m  4-  I  —  ^ -h  \  S/»-. 

Substituant  dans  l'équation  de  condition  précédente,  elle 
devient 

Le  cas  le  plus  défavorable  pour  l'existence  de  l'inégalité  ci- 
dessus  est  celui  où  tous  les  nombres  p  sont  égaux  à  l'unité. 
En  effet,  si  nous  remplaçons  un  de  ces  nombres  p  par  deux 
autres  p'  et  p" ,  tels  que  l'on  ait  p' -\- p"  z=iz  p ^  ji.  sera  accru 
d'une  unité,  et^S/>^sera  diminué  de^(/?^  —  p''^  —  p''-)~j=  p' p\ 
quantité  au  moins  égale  à  i. 

Or,  si  tous  les  p  sont  égaux  à  l'unité,  on  aura 

[i.  =  2/>-  =  /n  -h  2 , 

et  les  deux  membres  de  l'équation  sont  égaux. 


36  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    1. 

31.   Considérons,  comme  application,  l'équation  de  Jacobi 

{ax  +  6/4-  cz)  {ydz  —  z  dy) 

-^  {a'  X  ^  b' y  -\-  c'  z)  {z  dx  —  œ  dz) 

-h  {a" X  +  b"y  ^  c" z)  {x  dy  —  y  dx)  —  o. 

Cette  équation  admet  trois  droites  comme  solutions  parti- 
culières. En  effet,  la  condition  pour  que  la  droite 

f^=.ux^vy-\-  wz  =--  o 

soit  une  solution  sera,  d'après  la  théorie  précédente, 

{aX'i-  by  -^  cz)u  ^  {a! x-\-  b' y  -\-  c' z)v  +  {a!' x  -h  b" y  4-  C'  z)sv 
zzz-  k{ux  -\-  çy  4-  wz), 

/r  étant  une  constante. 

Cette  équation  donne  les  trois  suivantes 

!aa -\- a' i^ -i- a"iv  =z.  ku, 
bu-^b'^>-^b"w^-kv, 
C«  4-  C'  (^  4-  C"  W  :rr  ki\', 

d'où  l'on  déduit  pour  k  l'équation  du  troisième  degré 


a  —  k        a' 

b         b'—k 

^1 


a" 

b" 

c"—  k 


Soient  A",,  k^^  k^  ses  trois  racines.  A  chacune  d'elles  k^ 
correspond  une  droite /p,  pour  laquelle  les  rapports  des  coei- 
lîcients  ii,  v^  iv  seront  déterminés  en  fonction  de  kp  parles 
équations  (i4)- 

Cela  posé,  l'intégrale  générale  sera 

a,,  oL.j,  oL-i  étant  déterminés  par  les  relations 

a,  /ci  4-  a,  /tj  4-  «3  /.g --~  o, 


a,  -\-  aj 


O, 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  87 

auxquelles  on  satisfera  en  posant 

32.  Les  équations  différentielles 

où  la  dérivée  y'  se  trouve  à  un  degré  supérieur  au  premier, 
exigent,  pour  être  traitées  par  les  méthodes  qui  précèdent, 
la  résolution  préalable  de  l'équation  par  rapport  à  y' ,  ce  qui 
peut  présenter  de  graves  difficultés.  Mais  on  pourra,  dans 
certains  cas,  se  dispenser  de  cette  opération  par  l'introduc- 
tion de  variables  auxiliaires. 

33.  i"  Considérons  d'abord  les  équations  qui  ne  contien- 
nent que  la  dérivée  y'  et  une  seule  des  variables  x^y. 

Ces  équations  sont  des  deux  formes  suivantes 

/(^•,/)  =  o     ou    /(j,/)  =  o, 

suivant  qu'elles  contiennent  la  variable  indépendante  x  ou  la 
fonction  inconnue  y.  Mais  ces  deux  types  d'équations  se  ra- 
mènent immédiatement  l'un  à  l'autre  en  prenant  la  fonction 
pour  variable  indépendante,  et  réciproquement. 

Nous  nous  bornerons  donc  à  considérer  les  équations  de 
la  forme 

Si  l'on  sait  exprimer  j"  qI y  au  moyen  d'une  variable  auxi- 
liaire u  par  deux  équations 

y^o{Li),     y'=.^{u), 

dont  le  système  soit  équivalent  à  l'équation  unique  (i5),  l'in- 
tégration sera  ramenée  aux  quadratures.  On  aura,  en  effet, 

dx--i^-  t^  du 


38  TnOISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE 

d'où 


^   /•?'(» 

X  +(«: 


du  -1-  const. 


avec 


7  — ?(")• 

Ce  cas  se  présentera  en  particulier  si  l'équation  (i5)  re- 
présente une  courbe  de  genre  o  ou  i ,  lorsque  Ton  y  consi- 
dère j,  y'  comme  les  coordonnées  d'un  point.  Les  fonctions  o 
el^  sont  alors  rationnelles  ou  elliptiques,  de  telle  sorte  que 
les  intégrations  pourront  se  faire. 

Considérons,  par  exemple,  l'équation 

j"  — /'+ 7'  =  ex- 
posons jr=  uj';  substituant  et  supprimant  le  facteur  jk'-^  il 
viendra 

y—i  —  u-,    y—u  —  u^, 
du 


Çi  —  ^u^ 
J     I  —  «' 


=  /  (  3  H ^- -—)  du  =  3u -h  log~ ^-  -+-  c. 

u  —  i        u-i-ij  "^  u  -{- 1 

34.  2°  Il  existe  une  classe  assez  étendue  d'équations  diffé- 
rentielles qu'on  peut  intégrer  à  l'aide  d'une  différentiation 
préalable. 

Considérons,  en  effet,  l'équation 

On  en  déduira,  par  la  différentiation, 

df^^Jœ-^f^dy+pdy^o. 

Prenons  j^'  pour  variable  auxiliaire;  nous  aurons  la  nouvelle 

équation 

dy  —  y'  dx  i=r  o 

qui,  combinée  à  la  précédente,  donnera  un  système  de  deux 
équations  simultanées  pour  dé  terminer  j^,jk'. 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  Sq 

Supposons  qu'on  soit  parvenu  à  déterminer  des  multipli- 
cateurs M,  N,  tels  que  l'on  ait 

M  df-\-  N{df—y  dœ)  =  ^cp, 

do  étant  une  différentielle  exacte. 

Les  équations  /=  o,  dy  — y'  dx  =  o  seront,  en  général, 
équivalentes  aux  deux  suivantes  : 

/=o,      d'^  —  O 

ou 

fzzzzO,       C5—  e. 

On  n'aura  plus  qu'à  éliminer  y'  entre  ces  deux  dernières 
équations  pour  avoir  la  relation  qui  lie  x^y  et  la  constante 
arbitraire  c. 

Les  deux  systèmes  d'équations  cesseraient  toutefois  d'être 
équivalents  pour  les  valeurs  de  x^  y-,y'^  qi»i  rendraient  N  nul 
ou  infini,  ou  M  infini.  De  là  peuvent  naître  des  solutions  sin- 
gulières. 

33.   Considérons,  par  exemple,  l'équation 

7  =  ^/(7') +  ?(/) 
linéaire  en  x  et  7. 

On  en  déduit,  par  différentiation, 

(16)  /  dx  =/{/)  dx  +  [x/'{y')  -H  cp'(/)]  dy'. 

Cette  équation  étant  linéaire  en  x  et  --j—,^  on  peut  en  déter- 
miner un  multiplicateur,  et  son  intégration  donnera  x  en 
fonction  de  la  variable  auxiliaire  jk'.  Cette  valeur,  substituée 
dans  l'équation  primitive,  donnera  la  valeur  dey. 

Un  cas  particulier  digne  de  remarque  est  celui  de  l'équa- 
tion de  Clairaut, 

7  =  ^^/+ ?(/')• 

L'équation  auxiliaire  (16)  se  réduit  dans  ce  cas  à 


40  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    I. 

En  égalant  à  zéro  le  facteur  dy ^  on  aura 

y—c 

et,  en  substituant  cette  valeur  dans  l'équation  primitive, 

y  =rr  ex  -h  o(c). 

La  solution  générale  représente  donc  un  système  de  droites. 
On  aura  une  solution  singulière  en  posant 

.r  +  cp'(7')=o. 

Cette  équation,  associée  à  l'équation  primitive,  représente 
évidemment  l'enveloppe  des  droites  fournies  par  l'intégrale 
générale. 

36.  L'équation  différentielle 

('")  •^77'^+  (.^^— r^— Ah-B)j'~^7  =  o 

peut  se  ramener  à  l'équation  de  Glairaut,  en  posant 

d'où 

2  X  dx  =:  du^     iy  dy  z=:  dv] 

X dx       du  ' 

^     y 


y 

X 

successivement 


Substituant  dans  la  proposée  et  multipliant  par  —  >  il  vient 


iiv'^  -\-  {u  —  {>  —  A  -h  B  )  t^'  —  P  ==:  o, 
,      B-A    , 

I  -H  v' 


L'intégrale  générale  sera 


B-A 

v^cu-\ c 

I-hC 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  4* 

OU 

y--=z  cx^-\ C. 

I-hC 

Posons  maintenant 

c  —  — , 

A-+-X 

).  étant  une  nouvelle  constante.  L'équation  précédente  de- 
viendra 

et  représentera  un  système  de  coniques  homofocales,  ce  qui 
concorde  avec  un  résultat  trouvé  dans  le  Calcul  différen- 
tiel (t.  I,  n«167). 

37.  Supposons  qu'en  intégrant  par  divers  procédés  une 
môme  équation  différentielle 

da:  ' 

on  ait  obtenu  deux  solutions  générales,  de  la  forme 

cp  =:  const., 
cpi  =  const. 

On  aura,  comme  nous  l'avons  vu  (13),  une  relation  de  la 

forme 

?i  =  F(cp). 

On  peut  déduire  de  cette  remarque  une  démonstration 
nouvelle  des  propriétés  fondamentales  de  plusieurs  fonctions 
transcendantes. 

38.  Considérons,  en  effet,  l'équation  différentielle 

dx       dy 

a;  y 


L'intégration  directe  donnera 

log^  4-  \o^y  =  const. 


/[îî  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    I. 

D'autre  part,  l'équation  peut  s'écrire 

o  =  jK  dx  -\-  X  dy  ^=^d.  xy 
et  donne 

xy  =z  const. 
On  aura  donc 

log^4-log7  =  cp(^/). 

Pour  déterminer  la  forme  de  la  fonction  ^,  posons 

il  viendra 

logo?  ==  ^{x). 

On  aura  donc,  en  général, 

log^  +  log/ =  log^jK. 

39.  Considérons  en  second  lieu  l'équation 

dx  dy 

.  -h    ,    '        =  o. 

\/i  —  x^      yi— 7^ 

L'intégration  directe  donne 

arc  sin  x  H-  arc  siny  =  const. 

D'autre  part,  chassons  les  dénominateurs  et  intégrons  ;  il 
viendra 

j  dx\/i  —  y^-h  j  dy^i  — x^z==L  const. 
et,  en  intégrant  par  parties, 

xJi  —  y^-hVi/i  —  x^-^  I   xy  1  -—=:=  4-  ^=^ — 


=  const. 


L'intégrale  qui  reste  ayant  tous  ses  éléments  nuls,  en  vertu 
de  l'équation  différentielle,  on  aura  simplement 


■^  V^^  — /^  +  / V^^  —  ^^=:  const. 
et,  par  suite, 

arc  sina7  ■+•  arc  sin  j  =  <f{x^i  —  /^-h/V^i  —  ^^). 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  43 

Posons 

j  =  o; 

cette  équation  se  réduira  à 

arc  sinx  z=z  o{ûo). 

Donc  la  fonction  cp  est  un  arc  sinus,  et  l'on  obtiendra  la  for- 
mule fondamentale 

arc  sin^  -f-  arc  sinj  =  arc  sin(^  ^^i  — /^4-/V^i  —  ^0» 

40.   Considérons  enfin  l'équation  différentielle 
do!  dy 


où 


A(^)  =:  V/(I-^2)(I-  A-y  ). 

L'intégration  directe  donne 

F(^)  4-F(/)  =:const., 

F  désignant  l'intégrale  elliptique  de  première  espèce. 

Mais  d'autre  part,  cette  équation  étant  un  cas  particulier 
de  l'équation  d'Euler,  admet  une  intégrale  générale  algé- 
brique (t.  II,  n°^  498-501).  Voici  un  nouveau  procédé  pour 
l'obtenir,  indiqué  par  M.  Darboux. 

Posons 

dx    dy    

t  étant  une  variable  auxiliaire.  On  en  déduira  successivement 


/  dnc  \  2 


44  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    I. 

et,  en  dérivant  par  rapport  à  t^ 

-^  —  2  k-x^—  (j  +  k'^)x, 


puis 


d'-y 


d'-x  d^  y 

y~dF'~^'d¥  ik'xr 


d^x  d^y  /     dx  dy 


'^    dt-  dt 


,„       (     dx  dv\ 


dx  dy  I  —  k^x^y- 

y  —, —  ^  -y- 

-^    dt  dt 

et,  en  intégrant, 

,      /     dx  dy\       ,      ,         /,    o    «X 


dx  dy 

rri:  COnSt.. 


y  —, —  ^    , 
-^   dt  dt 


\  —  k'x''y^ 

et  enfin 

y  L{x) -V  X  !^{y) 


=  const. 
—  k^x^y^ 


On  aura  donc 


y    J         \J  )       .y       i  —  k'-x^y^      J 


Posons 

yz^o; 

cette  équation  se  réduira  à 

F{x)  =  o(x). 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  4^ 

On  aura  donc 

Posons 

œ  r=:snu,  y  z::z  snç,     d'où     Aœ  ^=  cnudnu,  I^y  ~  cnç  dnç. 

Nous  retomberons  sur  la  formule  connue 

sn  w  en  p  dn  ç  -^  snç  en  u  dn  a 


sn  (w  H-  (^)  = 


I  — •  /:^sn^  asn^t^ 


III.  —  Systèmes  d'équations  simultanées. 

41.  Tout  système  d'équations  difFérentielles  simultanées, 
entre  n  +  i  variables  œo,  .  .  . ,  Xn,  peut  être  ramené,  comme 
on  l'a  vu,  au  type  normal 

CLJOq  CtJOn 

X , ,  ,  .  . ,  X,j  étant  des  fonctions  de  ^o?  •  •  •  ^  ^/z- 
Ces  équations  étant  mises  sous  la  forme 

(r)  ¥,,=.dœk  —  X},dxQ  —  o     {k  ■=  i,  .  .  . ,  n), 

cherchons  à  en  déduire  une  combinaison 


dont  le  premier  membre  soit  une  différentielle  exacte  Jco. 
L'identité 

Ljk  ox^  dx„ 


donnera 


~2/'-^'"-5:^ 


Eliminant  les  [i.,  on  aura,  pour  déterminer  o,  l'équation  aux 
dérivées  partielles 

(.)  fL^y  x,^=o. 

o-^o      Ad/c       àxk 


46  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    T, 

42.  L'intégration  de  l'équation  (2)  et  celle  du  système  (1) 
sont  deux  problèmes  équivalents. 

En  effet,  si,  par  un  procédé  quelconque,  on  est  parvenu  à 
obtenir  une  solution  générale  du  système  (i)  (^  ),  représentée 
par  n  équations 

(3)  4.,=:o,      ...,     4^„  =  o, 

entre  Xq^  .  .  . ,  ^/^  et  ^  constantes  arbitraires  c,,  .  .  . ,  c,,,  on  en 
déduira  aisément  toutes  les  solutions  (ou  intégrales)  de 
l'équation  (2).  Résolvons,  en  effet,  les  équations  (3)  par 
rapport  à  c»,  .  .  . ,  c«  ;  elles  prendront  la  forme 

(4)  ?i  =  c,,     ...,     ^n^c„. 

D'ailleurs,  les  premiers  membres  cp< ,  .  .  . ,  cp^^  de  ces  équations 
seront  des  fonctions  distinctes  de  Xq,  .  .  .,  Xn^  c'est-à-dire 
qu'elles  ne  seront  liées  par  aucune  relation;  car,  si  une  sem- 
blable relation  existait,  les  équations  (4)  ou  les  équations 
équivalentes  (3)  seraient  incompatibles,  sauf  pour  les  sys- 
tèmes de  valeurs  des  c  qui  satisfont  à  cette  même  relation, 
et,  pour  ces  systèmes  de  valeurs,  elles  cesseraient  d'être  dis- 
tinctes. 

Gela  posé,  les  équations  (4)  donnent,  par  différentiation, 

<icpi  =0,      .  .  . ,     d'o,i  =  o. 

Ce  système  devant  être  équivalent  au  système  (i),  on  aura 
des  équations  de  la  forme 

doi^\   î4F^. 


'^=L=^ 


Donc  cp,,  .  .  .,  (^n  seront  des  intégrales  de  l'équation  (2). 

Soit  maintenant  y  une  autre  fonction  quelconque  de 
Xq^  .  .  . ,  Xn^  qui  soit  distincte  des  précédentes.  Si  nous  trans- 
formons l'équation  (2),  en  prenant  pour  variables  indépen- 


(•)  On  verra  dans  la  Section  V  qu'il  existe  toujours  de  semblables  solu- 
tions. 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  4? 

dantesjK,  cp,,  .  .  . ,  cp,,,  elle  prendra  la  forme 

Mo  -T^  +  Ml  -T-^   + . . .  H-  M„  -r-i-  =  o. 

Mais  elle  admet  pour  intégrales  cp< ,  .  .  . ,  cp,,  ;  donc 
Mi  =  o,     ...,     M,i  =  o. 

L'équation  se  réduira  donc  à  -r^  =  o.  Donc,  pour  qu'une 

fonction  o=:F{y,  ...,cp„)  satisfasse  à  cette  équation,  il 
est  nécessaire  et  suffisant  qu'elle  ne  contienne  pas  y.  La 
forme  générale  des  intégrales  cherchées  sera  donc 

où  F  est  une  fonction  arbitraire. 

Réciproquement,   supposons   que  nous   ayons    déterminé 
n  intégrales  distinctes  cp,,  .  .  . ,  Qp„  de  l'équation  (2);  on  aura 


^f'=S/^- 


Ff,     (t  — 1,2, 


(ji[ ,  .  .  . ,  ij.)J  étant  des  fonctions  de  x^),  .  .  . ,  x,i^  dont  le  dé- 
terminant n'est  pas  nul,  car  il  ne  doit  exister  aucune  rela- 
tion linéaire  entre  d'^\,  .  .  .,  d'^n'  Le  système  (i)  sera  donc 
équivalent  (  '  )  au  système 

dont  on  obtient  immédiatement  la  solution  générale 

43.  Nous  appellerons,  d'après  Jacobi,  multiplicateur  le 
déterminant  \k  des  coefficients 

a'"  -  ^"^^ . 


(')  Sauf  pour  les  systèmes  de  valeurs  des  variables  qui  rendraient  infinis 
les  coefficients  [x  ou  qui  annuleraient  leur  déterminant.  Ces  systèmes  devront 
être  considérés  à  part. 


48  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    I. 

Si  l'on  remplaçait  le  système  des  intégrales  co, ,  .  .  . ,  'Z),i  par 
lin  autre  système  d'intégrales  distinctes  ^i(^i ,  .  .  . ,  cp„),  .  .  . , 
y/i((p, ,  .  .  . ,  cp,;),  on  obtiendrait  évidemment  un  nouveau 
multiplicateur  [J.J,  J  désignant  le  jacobien  de  ']>,,  ,  .  . ,  ^,i  par 
rapport  à  cp,,  .  .  .,  ^,,. 

Ce  jacobien  est  une  fonction  de  cp,,  ...,  cp,^,  qui  peut 
d'ailleurs  être  arbitraire.  En  effet,  F  désignant  une  fonction 
arbitraire  de  cp4,  .  .  .,  cp/^,  que  nous  supposerons  contenir  cp< 
par  exemple,  il  suffira  de  poser 


h: 


F^'fn     '^^ 


^a^ 


pour  avoir  J  ==  F. 


44-.   Soit  j^  l'un  des  nombres 
ce  que  devient  le  déterminant 


Désignons  par  Dp 


(j.~ 


dXn 

dx„ 


lorsqu'on  y  remplace  les  éléments  y^  ( 

Ar. 

les  éléments  -^  -  Gomme  on  a 


dxo 


1 


d<^i 


k         OXi, 


il  viendra  évidemment,  en  supprimant  les  termes  qui  se  dé- 
truisent, 


On  en  déduit 


d\i. 


Dp  zzzz —  [-«-Xp. 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  49 

Or  le  second  membre  de  cette  égalité  est  nul;  car,  en 
eiïectuant  les  calculs,  on  voit  immédiatement  que  c'est  une 

fonction  linéaire  des  dérivées  secondes  -r ~ — ,  ••  •  ,  et  que 

aooidxfc  ^ 

lune  quelconque  de  ces  dérivées  a  pour  coefficient  la 
somme  de  deux  déterminants  qui  ne  diffèrent  que  par 
rechange  de  deux  colonnes,  et  qui,  par  suite,  se  détrui- 
sent. 

Le  multiplicateur  |Ji  satisfait  donc  à  l'équation  aux  déri- 
vées partielles 

Réciproquement,  toute  solution  |ji'  de  cette  équation  est 
un  multiplicateur.  Posons,  en  effet,  ^' =  tjLV.  L'équation  de- 
viendra, par  la  substitution  de  cette  valeur  de  [a', 

\  ôxq      ^k       àxj, 


\àx^      Zjk  àx 
Donc  V  est  une  intégrale,  et  l^-'  =  [Jt-v  un  multiplicateur. 


dxo      Zuk    ''  àxk) 


45.  Supposons  que  nous  ayons  réussi  à  déterminer  seule- 
ment i  intégrales  distinctes  cp^  ...,  cp^  de  l'équation  (2), 
/  étant  <<  n.  Soient  jto,  •  •  •  ?  Jn-i  des  fonctions  de  .2:0,  .  .  . , 
x,,^  qui,  jointes  à  celles  là,  forment  un  système  de  /i -f-  i 
fonctions  distinctes.  Si  nous  prenons  les  cp  et  les  y  pour  va- 
riables indépendantes,  les  équations  F/f  prendront  la  forme 

F,  --^^Mâ  dy^  -i-^  N^  ch^  =  o 
(a  — o,  ...,  /i  —  /;    p  — 1,2,  ..  .,/), 

En  les  résolvant  par  rapport  à  dy\^  -  -  ..i/cp,,  .  .  ,,   on  ob- 
J.  —  Cours    III.  li 


56  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I, 

tiendra  un  nouveau  système  équivalent  ■    ■  • 

^  G,^,=  a\^'F,-h...-^a^'F,,  =  dy,     -Y,dy,     =0, 

G„    =a'lFi    4-...  +  <F/,    =dy„_i  —  Y,,_idfQ=o, 

Les  i  premières  équations  de  ce  nouveau  système  donnent 
immédiatement 

cpi  =i:z  const.,      ..,,     (p„  ^=;  const. 

Il  ne  restera  donc  plus  qu'à  intégrer  le  système  d'ordre 
//.  —  /  formé  des  équations 

(7)  G/^l=:0,       ...,      G,i— o, 

où  O),  ...,  0,1  doivent  être  considérés  comme  des  con- 
stantes. 

Les  multiplicateurs  tx'  du  système  (6)  s'obtiennent  évi- 
demment en  divisant  ceux  du  système  (i)  par  le  déterminant  A 
des  coefficients  a. 

D'ailleurs  l'équation  aux  dérivées  partielles  qui  les  caracté- 
rise, se  réduisant  à 

àfo         àfi        '"        dfn-i    '      ' 

montre  qu'ils  sont  des  multiplicateurs  du  système  (7).  Si 
donc  on  connaît  un  multiplicateur  [a  du  système  primitif,  on 

en  déduira  un  multiplicateur  -  du  système  réduit  (7). 

Il  résulte  de  là  que,  si  l'on  connaît  n —  i  intégrales  et  un 
multiplicateur  du  système  (i),  la  fin  de  l'intégration  s'ob- 
tiendra par  de  simples  quadratures  ;  car  la  question  se 
ramène  à  intégrer  une  seule  équation  du  premier  ordre,  dont 
on  connaît  un  multiplicateur. 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  5l 

46.  On  a  souvent  à  étudier  des  systèmes  d'équations  diffé- 
rentielles dont  on  peut  déterminer  facilement  un  multipli- 
cateur. Le  cas  le  plus  simple  et  le  plus  important  en  même 
temps  est  celui  des  systèmes  d'ordre  un  et  de  la  forme  sui- 
vante 

(8)        dxi—-^dt,     dpi  —  —^dt    {i  —  i,2,...,n), 

où  'h  désigne  une  fonction  connue  des  2n  variables  0:4,  . . . , 

^/i  1  P \^    •  •  •  5  Pn • 

Ces  systèmes  sont  connus  sous  le  nom  de  systèmes  cano- 
niques. Ils  se  rencontrent  dans  les  plus  importantes  questions 
de  la  Mécanique. 

D'après  la  théorie  précédente,  leurs  intégrales  cp  et  leurs 
multiplicateurs  p.  seront  déterminés  par  les  équations  aux 
dérivées  partielles 


X 


dt       ^1  \d3Ci  dpi       dpi  dxi 
et 


àpi    J 

il  est  clair  qu'on  satisfera  à  cette  dernière  équation  en  posant 
simplement  [j.  =  i . 

Parmi  les  intégrales,  nous  distinguerons  de  préférence 
celles  qui  sont  indépendantes  de  t\  elles  seront  données  par 
l'équation 


dxi  dpi       dpi  dJCi 


laquelle  admet  2/2  —  i  solutions  distinctes^  en  fonction  des- 
quelles toutes  les  autres  peuvent  s'exprimer. 

Si  l'on  a  déterminé  2n —  2  de  ces  solutions,  cpi,  . . .,  ^2«-2) 
on  pourra  achever  l'intégration  par  de  simples  quadratures. 

En  effet,  soient  jk^JKi  deux  fonctions  quelconques  des  x^, 

Xn,  p\,  .  .  . ,  /?/2,  distinctes  de  cpi ,  .  .  . ,  ^2«-2-  Prenons  pour 
variables  indépendantes  les  :p  etlesjK  à  la  place  des  x  et  des/?. 


Sa  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    I. 

Il  nous  restera  à  intégrer  un  système  de  deux  équations, 
de  la  forme 

dt   =Y^df, 

et  dont  nous  connaîtrons  un  multiplicateur. 
Ce  multiplicateur  ^'  satisfera  à  l'équation 

àf         dy,     "^     dt     "  ''• 

Mais  tous  les  éléments  qui  entrent  dans  le  calcul  de  [jl',  Y|, 
Y2  sont  indépendants  de  t\  donc  Téquation  précédente  se 
réduira  à 

dy         âyi 

et  [Jl'  sera  un  multiplicateur  de  l'équation 

dyr-^Y^dy. 

On  pourra  donc  intégrer  cette  équation  par  quadrature,  et 
obtenir  ainsi  r<  en  fonction  de  y.  Substituant  cette  valeur 
dans  la  seconde  équation,  on  aura  t  par  une  dernière  qua- 
drature. 


47.   L'expression 

Zji  \à^i  dpi       ôpi  dxi) 


qui  forme  le  premier  membre  de  l'équation  (g),  se  représente 
ordinairement  par  (d,  o).  De  la  définition  de  ce  symbole 
l'ésultent  plusieurs  propriétés  importantes,  parmi  lesquelles 
nous  signalerons  les  suivantes  : 

(10)  (c,  cp)t=o     (c  étant  une  constante), 

('0  (4^)?)  =  o     (si  cp  et  «j;  sont  indépendants  des/?), 

(12)  (cp,  ^)  ——  (4;,cp), 

(13)  (cp,  cp)rz:0. 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  53 

Les  formules  (lo)  à  (i4)  résultent  immédiatement  de  la 
définition  du  symbole  (t{;,  (p).  Pour  vérifier  la  relation  (i5), 
on  remarquera  que  son  premier  membre  développé  est  formé 
de  termes  dont  chacun  est  le  produit  d'une  dérivée  du  second 
ordre  de  Tune  des  fonctions  cp,,  cp2,  <}  par  des  dérivées  du 
premier  ordre  de  chacune  des  deux  autres  fonctions. 

Considérons,  par  exemple,  les  termes  qui  contiennent  les 
dérivées  du  second  ordre  de  <]>;  ils  seront  de  l'une  des  formes 


dxidpk  àfi  dxi,     dxidpk  dxf^  dpi 

ôxièxk  dpi  dp//  dpidpk  dxt  dx/,' 

et  proviendront  exclusivement  des  deux  derniers  termes  de 
l'équation  (i5). 

On  vérifie,  d'ailleurs,  aisément  que  chaque  terme  de  l'une 
des  formes  ci-dessus  provenant  du  second  terme  de  l'équa- 
tion est  détruit  par  un  terme  correspondant  provenant  du 
troisième. 

48.  De  la  proposition  que  nous  venons  d'établir  découle 
celte  conséquence  importante,  connue  sous  le  nom  de  théo- 
rème de  Poisson  : 

Soient  cp,,  cp2  deux  intégrales  quelconques  de  l'équation 
aux  dérivées  partielles 

(4;,  cp)  =  0 

(où  'i>  est  une  fonction  donnée);  l'expression  (^«,^2)  sera 
une  nouvelle  intégrale. 

En  effet,  des  identités 

(d;,  cpi)  —  O,       (J/,  cp2)=0, 

que  l'on  suppose  satisfaites,  on  déduit  immédiatement 

((4^J?l),?2)  =  (0,  'f2)=zO, 

((?2,  ^),  ?l)  =—  (('1^,  ?2),  ?l)  =  -  (O,  'f,)  :=  O 


54  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   I, 

et,  par  suite,  •      V    '^     '     ;        ; 

Supposons  donc  que  l'on  connaisse  un  certain  nombre 
d'intégrales  distinctes  cp^,  .  .  . ,  cp^  de  l'équation  proposée,  on 
en  déduira  de  nouvelles  intégrales  (cpi,  (^2),  •  •  -,  (^A_n  Ok). 
Si  ces  nouvelles  intégrales  sont  des  fonctions  de  cp,,  ..., 
<p/f,  cela  n'apprendra  rien  de  nouveau;  mais,  si  quelqu'une 
d'entre  elles  ^y^-^i  est  distincte  des  précédentes,  on  pourra  la 
leur  adjoindre,  puis  refaire  la  même  opération  sur  le  système 
<p<,  02,  .  .  .,  ^/f+M  et  ainsi  de  suite,  tant  qu'on  trouvera  de 
nouvelles  intégrales  distinctes  de  celles  déjà  connues. 

49.  Revenons  à  la  théorie  générale  des  systèmes  d'équa- 
tions simultanées  de  la  forme  (1).  Si,  dans  un  semblable  sys- 
tème 

(16)  F,=.o,     ...,     F,:^o, 

nous  changeons  Xq^    ...^Xn   en  ^o  +  ^io?    ^/<+£^«? 

ioi  •  .  . ,  \n  étant  des  fonctions  de  x^,  .  .  . ,  Xn^  et  £  étant  un 
paramètre  infiniment  petit  dont  nous  négligerons  le  carré, 
nous  obtiendrons  de  nouvelles  équations 

(17)  Gi=:=o,      ...,     G„:=o. 

Si  ces  équations  transformées  sont  des  combinaisons 
linéaires  des  équations  primitives,  telles  que 

(18)  G/=:«,,.F,  4-   ...    -ha,,/ F,,       (/zr.  I,   ...,/i), 

nous  dirons  que  le  système  (16)  admet  la  transformation  infi- 
nitésimale ^o>  •  •  •  7  5/2' 

L'étude  de  ces  transformations  infinitésimales  se  lie  inti- 
mement à  celle  des  intégrales  et  des  multiplicateurs  du  sys- 
tème proposé.  Nous  remettrons  l'examen  de  cette  question  à 
Ja  Section  suivante,  où  elle  se  présentera  sous  une  forme  plus 
générale.  Nous  nous  bornerons  pour  le  moment  à  montrer 


ÉQUATIONS   DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  55 

que  l'ordre  du  système  peut  être  abaissé,  si  l'on  connaît  une 
transformation  infinitésimale  ^o^  •  •  •)  ^/n  telle  que  l'équation 
aux  dérivées  partielles 

puisse  être  intégrée. 

Soient,  en  effet,  ri , . . . ,  JK«  les  /i  intégrales  distinctes  de  cette 
équation.  Lorsque  ^05  .-.,  ^/i  seront  changés  en  ^o-j- e^o,  ..., 
^/i-+-  ^^/n  y\->  '  •  ' ,  y  II  resteront  invariables;  car  j^^-  se  trouve 
accru  de  la  quantité 

Soit,  d'autre  part,  r\  ce  que  devient  ^o  lorsqu'on  l'exprime 
en  fonction  de  Xq,  jKn  •  •  • ,  JOn  et  posons 


-/ 


dûOQ 


y  M  -''^yn  étant  traitées  comme  constantes  dans  l'intégra- 
tion. 

La  transformation  infinitésimale  donnée,  accroissant.ro  d(' 

zr\  sans  altérer  j/^ ,  •  •  . ,  fn^  accroîtra  yç,  de  ev]  -^ —  =  s. 

Si  donc  nous  prenons  pour  variables  indépendantes  y^j 
yt,  .  .  .,  y/ij  le  système  transformé  ne  variera  pas  quand  on 
accroîtra  y^  de  s,  sans  changer  les  autres  variables. 

Gela  posé,  les  équations  de  ce  nouveau  système,  résolues 
par  rapport  aux  différentielles  dy^^  .  .  . ,  dy,i,  donneront  un 
résultat  de  la  forme 

rf/o-  Y^ Y^ 

Pour  que  ce  système  se  reproduise  quand  on  accroît  yo 
d'une  constante  e  sans  altérer  les  autres  variables,  il  faut 
évidemment  que  ¥4,  ...    Y,i  soient  indépendants  de  yQ. 


56  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    I. 

Il  suffira  dès  lors,  pour  intégrer  ce  système  : 
i"  D'intégrer  le  système  d'ordre  n  —  i 

dy^  _       _  dy,, 
Yi  Y,/ 

ce  qui  donnera  JK2,  •  •  • ,  y'n  en  fonction  de  r,  ; 
2**  De  substituer  ces  valeurs  dans  l'équation 


dy^ 


dyx 
Y7' 


laquelle  donnera  jo  par  une  simple  quadrature. 

50.  Parmi  les  cas  d'intégrabilité  de  l'équation  (19),  le  plus 
simple  est  celui  où  les  variables  sont  séparées,  ^0  dépendant 
de  Xq  seulement,  \^  de  x^  seulement,  etc.  Le  système 

(20)  •  ^"- ==...=.  ^% 

d'où  dépend  l'intégration  de  l'équation  (19),  s'intègre  alors 
par  de  simples  quadratures,  et  l'équation  (19)  admettra  les 
intéijrales  suivantes  : 


/i  ^ 


/dx^         r  dxQ 
17  ^j  X 


/dx„        r  dx„ 
in  J       io    ' 

1°  Supposons,  par  exemple,  que  Ho,  ... ,  kn  soient  des  con- 
stantes. Il  faudra,  pour  réduire  le  système,  prendre  pour 
nouvelles  variables  les  quantités 

X^  Xq  X^  Xq 

et 


17 


U 


2°  Surposons,    en    second   lieu,    $0=—'    *••»   L  =    -' 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  ^J 

<2o,  .  .  • ,  a,i  étant  des  constantes.  Les  équations  (20)  devien- 
dront 

On  en  déduit 

aolog^o  —  a/ log^/=  const.     (/=  i,  .  .  .,  /i) 
ou,  ce  qui  revient  au  même, 

— ^  =:  const. 
x%^ 

Il  faudra  donc  prendre  pour  nouvelles  variables 


C     dxQ  , 

Jo—  /  «0 =aolog^o. 


51.   Lorsqu'on  a  une  équation  unique 
d^y        ^(  dy  d"- 


dx"'       -^  \    '  -^  '  dx  dx" 

il  est  généralement  avantageux  delà  remplacer  par  le  systèmii 
simultané 

(^^)|  =  -^'  %-y'^  ■■■'  ^■-/(-,/-7'.-./"-'). 

Ce  système  est  susceptible  d'abaissement,  d'après  ce  qui 
précède  : 

1"  Si  l'équation  primitive  (21)  est  homogène  par  rapport 
à  j^  et  à  ses  dérivées;  car  le  système  (22)  admettra  évidem- 
ment la  transformation  infinitésimale  qui  remplace  jk,  J'',  ... 
par  y  -\-  sjk,  Jk'+  ^y',  •  •  • ,  sans  altérer  ^• 

2"  Si  l'équation  primitive  se  reproduit  à  un  facteur  près, 
lorsqu'on  y  change  x  et  jk  en  x-\-s.x,  y-^^y\  car  le  sys- 
tème (22)  admettra  la  transformation  infinitésimale  qui  rem- 
place   X,  7,  y,  y",   ...,  7"-<    par   x-\-tx,  y-h^y,  /, 

r"-'^y%  ...,7«-'-(/z-2)£jK"-^ 


58  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    I. 

3°  Si  l'une  des  deux  variables  x,  y  ne  figure  pas  explici- 
tement dans  l'équation  primitive;  car  cette  variable  ne  figu- 
rera que  par  sa  difFérentielie  dans  le  système  (22)  et  pourra 
se  déterminer  par  une  simple  quadrature,  quand  on  aura  in- 
tégré le  système  d'ordre  n  —  i,  obtenu  par  l'élimination  de 
cette  différentielle. 

Sa.  Si  nous  supposons  que,  non  seulement  y^  mais  ses 
k  —  I  premières  dérivées  ne  figurent  pas  explicitement  dans 
l'équation  primitive,  on  n'aura,  pour  déterminer  j^^,  ...,jr''~<, 
qu'à  intégrer  un  système  d'ordre  n  —  k 

dx  -^   '  •••'    dx  -j^'^^y  '  •••.7   )• 

Ayant  ainsi  déterminé  j'^,  on  trouvera,  par  une  série  de 
quadratures, 

puis 

expression  que  nous  représenterons  par  la  notation  suivante  : 

yk-1  -— J yk  fl^t  ^ 

On  trouvera  de  même 

y^~^  =■  fy^'~^  dx  r=  fy^'  dx^ 

et  enfin 

y^fy^dxK 

53.  Ces  quadratures  successives  peuvent  être  remplacées 
par  une  quadrature  simple. 

Soit,  en  effet,  f{x)  la  valeur  trouvée  pour  y^  en  fonction 
ôe  X.  On  aura,  pour  déterminer  jk,  à  intégrer  l'équation 

Or  on  reconnaît  aisément  que  cette  équation  admet,  comme 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    OUDINAIRES.  5vJ 

solution,  l'intégrale  définie       ...  .      .  ^      / 

Prenons,  en  effet,  les  dérivées  successives  de  cette  expres- 
sion par  rapport  au  paramètre  x\  il  viendra,  en  remarquant 
que  f{t){x  —  tY~^  et  ses  k  —  2  premières  dérivées  par  rap- 
port à  X  s'annulent  pour  t  ^=  x^ 

^--......'(A-.)r/(^)(— ^)^-^-^^' 


£^'=//(o^', 


Posons  maintenant  jK  =  jKi  -4-  ^  dans  l'équation  proposée  ; 
il  viendra 


d'où       Zz=:P/._^, 


P/v_i  désignant  un  polynôme  arbitraire  de  degré  k  —  i . 

La  solution  la  plus  générale  de  l'équation  proposée  sera 
donc 

r  =  /i  +  Pyt-i. 

54.  Considérons  l'équation  du  second  ordre 


On  aura  le  système 


^-f(r   y   ^^ 


dy         , 


Sous  cette    forjne,  il  est  aisé  de  voir   que   l'intégration 
peut  être  ramenée  aux  quadratures,    toutes    les  fois  que  la 


6o  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

fonction  /  n  contient    qu'une    seule    des    trois    quantités 

^^  y^  y- 

1°   Si  /ne  dépend  que  de  x^  la  seconde  équation  don- 


nera 


y=  /    f{oc)dx^c, 
et  l'on  trouvera  ensuite 


■J    ydx-\-c'=zf   dx\    f  /{x)dx\-\-cx 


2"  Si  /  ne  dépend  que  de  y,  on  déduira  des  équations  ci- 
dessus  la  suivante 

y^y=Af)^f 

et,  en  intégrant, 


y  ="v//  v(7)^/+^, 


et  enfin 


dx~-^, 

y 

a  ou 


=/?-,(' 


+c'. 


l/''^j["^2/(j')d'/  +  c 


3"  Si/ne  dépend  que  dej'',  on  aura 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  6l 

d'où 


^  —     /        -TT-TT     -I-  C, 


On  aura  donc  œ  et  y,  exprimés  tous  deux  en  fonction  de 
la  nouvelle  variable  jk- 

55.  Comme  autre  application,  cherchons  à  déterminer  les 
courbes  dont  le  rayon  de  courbure  en  chaque  point  est  pro- 
portionnel à  la  portion  N  de  la  normale  interceptée  par  Taxe 
des  œ. 

Le  rajon  de  courbure  R  est  donné  par  la  formule 


R 


hmi 


D'autre  part,  en  désignant  par  a  l'angle  de  la  tangente 
avec  l'axe  des  x,  on  aura 


"-ik.'W'-''^^'- 


\dx  J 

Les  courbes  cherchées  auront  donc  pour  équation  difïe- 
renlielle 


d-y  -    y  \dœ 


0  u 


dx-        ny  L        \dx J  J 
Celte  équation  du  second  ordre  équivaut  aux  deux  sui 


6a 

^  TROISIÈME    PARTIE.    —    CnAPITHE    I. 

vantes 

dx        ny  ^        -^     " 
dx-^  \        \      .-. 

On 

déduit 

de  leur  combinaison 

y'dy^    _  dy 
I  H-/'^         ny 

et  en  intégrant, 


log(i  -h  j'^)--=  -log/  H-  const., 


ou 


1 

y\  ri 


^^y~-\~]  ' 


j-.,    ., 


2 

7^ 


et  enfin 


/f-X 


/  2 


"       /  /.r\'^ 


V  l^ 


Parmi  les  cas  d'intégrabilité  de  cette  expression,  on  doit 
signaler  particulièrement  les  suivants  : 
i"  /i  ==  —  1,  d'où 


J    \/c-  —  y' 


{x  —  c'y-\-y^:=zc'-. 

r.a  courbe  est  un  cercle  ayant  son  centre  sur  l'axe  des  y. 
2'^  /i  =  r ,  d'où 


/cdy  ,      y -\- \/ y°^  —  c-         , 


v/? 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  63 

d'où  :    :  :>  _:  ■•. 


y  +  V v"  —  c'^^ce  '-■  , 


/  —  V/'  —  ^"^  ~  ^^ 


et  enfin 


y  =  c 


x—c' 

e~^  -h  e 


équation  d'une  chaînette. 
'i'^  n  =z  —  2,  d'où 


Posons 


il  viendra 


fv'^. 


dy. 


y—  (i_C0SCp), 


dy  ^=i  ~  sincp 


//l  —  COSO    C     .  y  r  c&    C     .  , 

4/ ^-sincprto^::  I   tanff- -  sincp  «9 
y      I  +  GOScp    2  J  2    2  ^       ' 

C  r       i  c  r  c  . 

—  -   /  2  sin^-  cp<içp  =  -   /  (i  —  coscû)<icp  =  -  (cp  —  sincp) 


La  courbe  est  une  cycloïde. 
4°  n  =  2,  d'où 


/v'55 


c 
équation  d'une  parabole. 


dyz=z2\/c{y  —  c) 


o6.  Proposons-nous,  comme  dernière  application,  de  dé- 
terminer le  mouvement  d'un  point  attiré  vers  un  centre  fixe 
par  une  force  égale  à  mf{r)^  r  désignant  le  rayon  vecteur 
et  m  la  masse  du  point  mobile. 

Prenons  pour  origine  des  coordonnées  le  point  attirant, 
et  pour  plan  des  xy  celui  de  la  vitesse  initiale.  D'après  les 
principes  de  la  Mécanique,  la  loi  du  mouvement  sera  donnée 


64  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    I. 

par  les  deux  équations 

On  déduit  de  ces  équations  les  combinaisons  intégrablcs 

suivantes 

d^û:  d'-y d  /    dx  dy\ 

"" -^~dt^  '~'''JF  -dty~dt~'''di) 

et 

dœ  d-x       dy  d'-y        ..,    ^oc  dx  -{-  y  dy 

o  —  —  -I — i^-   —^ — u  / ( r) ~ — - 

"  dt    dt-         dt   dC"  ^  J^'  ^          rdt 

I    d  dx-  -\-  dy-  dr 

~2dt  dt'  ~^'^^^''~dt' 

dont  l'intégration  donne  deux  équations  du  premier  ordre 

dx  dy 

dt  dt 

dx'-  -4-  dy"" 


y  — oc-^-  =  c, 


2         dt 


-\-ff{r)dr^o. 


Remplaçons  les  variables  x,  y  par  des  coordonnées  po- 
laires 

^r^.  rcoscc,      vz:=:/sina); 


ces  équations  deviendront 

(.3)  ,.^S=-c. 

(.4)  ^^^^^^^-//('■)..  =  o; 

d'où,  en  résolvant  par  rapport  à  db^  et  dt  et  intégrant, 


cdr 


t  = 


f 


)dr 
r  dr 


sj-c'-2r-'fj\r)dr 


Le  problème  est  ainsi  ramené  aux  quadratures. 

Les  formules  précédentes  contiennent,  comme  cela  devait 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  65 

être,  quatre  constantes  arbitraires,  à  savoir  c  et  les  trois  con- 
stantes introduites  par  les  intégrations. 

o7.  Appliquons  ces  formules  au  cas  de  l'attraction  newto- 
nienne,  011/(7')  :^  -^>  k  désignant  une  constante,  et  M  la 
masse  du  point  attirant;  on  aura 

d'où 

c  dr 


J    rs/—c' 


2/rM/  —  2c'/-2 


I       ,               du 
ou ,  en  posant  r  =  -  ?  dr  ^=^ -> 


cdu 


J    V^-2C' 


-/ 


ikUu  —  c-u^ 
c^  du 


sJk-W—ic'c'-  —  {c^u  —  kUy 
c'^u  —  kM 


arc  ces 


c^u=^kU  +  \/k^M^—  2c'c^  cos(w  —  c" 


ou 


(25) 


r  z=z 


kU  -h  sJk'^W—ic'c^  cos(co  —  c") 
P 


I  -\-  ecos(w  —  c  ) 
en  posant,  pour  abréger, 

_£L  —  /         ic'c^  _ 

Hï  ~^'    S/ '^~  k-w~~ 

On  aura  enfin 
(26)  rf«=i,-^rf<o=  P"''^"' 


c[i  -I-  e  cos(co  —  c")Y 

équation  qui  déterminera  t  par  une  quadrature. 
J.  —  Cours,  III. 


66  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    I. 

Le  problème  deviendra  complètement  déterminé  si  l'on 
donne  à  un  instant  quelconque  Ùq  les  coordonnées  Fq,  Wq  du 
mobile,  sa  vitesse  initiale  Çq  et  l'angle  ao  qu'elle  fait  avec  le 
rayon  vecteur.  On  a,  en  effet,  en  appelant  ^>  la  vitesse  à  un 
instant  quelconque,  a  l'angle  qu'elle  fait  avec  le  rayon  vec- 
teur 

dr^~{- r^' dui^         ^        ^  d^ 


r- 


dl^  '  dt" 

Les  équations  (28)  et  (24)  peuvent  donc  s'écrire 


rv  sma 


\-  v^- v-c'—o. 


On  aura  donc,  en  posant  ^  =  o, 


'0 


On  déterminera  ensuite  d'  en  posant  1^=1^  dans  l'équa- 
tion (25);  enfin,  l'équation  (26),  intégrée  de  ^0  à  t^  don- 
nera 

/?2  dix> 


+  ecos(w  —  c")]' 


L'équation  (25)  entre  /•  et  to  fait  connaître  la  trajectoire 
du  mobile.  Oest  une  conique  ayant  un  foyer  à  V origine. 
Ce  sera  une  ellipse  si  c'>o,  une  parabole  si  c'=o,  une 
hyperbole  si  c'<<  o. 

On  a,  d'autre  part,  en  désignant  par  A  l'aire  comprise 
entre  la  courbe  et  les  rayons  vecteurs  r  et  /'o, 


\r'  dhi  =:dK. 


L'équation  (23)  peut  donc  s'écrire 


dk 
^-dt-'' 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  67 

d'où,  en  intégrant  de  to  à  t, 

Les  aires  décrites  par  le  rayon  vecteur  sont  donc  pro- 
portionnelles aux  temps  correspondants . 

Supposons  la  trajectoire  elliptique,  et  cherchons  la  durée  T 
d'une  révolution.  L'aire  A  correspondant  à  cette  période  de 
temps  sera  l'aire  totale  Tzab  de  l'ellipse.  On  aura  donc 

2 
D'ailleurs 

^  V 


c^\l'kUp-=\/  kU.  — 


Substituant  cette  valeur  dans  l'équation  précédente,  il  vien- 
dra 


1 


La  durée  de  la  révolution  est  donc  indépendante  de 
V excentricité  de  U ellipse,  et  proportionnelle  à  la  puis- 
sance I  de  son  grand  axe. 

Nous  avons  ainsi  retrouvé  toutes  les  lois  fondamentales 
énoncées  par  Kepler. 

IV.  —  Équations  linéaires  aux  différentielles  totales. 

58.  Les  systèmes  d'équations  différentielles  simultanées 
étudiés  dans  la  Section  précédente  ne  sont  évidemment 
qu'un  cas  particulier  des  systèmes  d'équations  linéaires  aux 
différentielles  totales,  de  la  forme 

(I)  ¥,^dx,-^^'ldxn^o 

(  /j  r=  1 ,  2 .  . .  .,  ni\    k  =z  ni  -\-  i ,  .  .  . ,  m  -\-  n)^ 


68  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

Cherchons  à  déduire  de  ces  équations  une  combinaison 
intégrable 

On  aura  évidemment 


Éliminant  les  [jl,  on  voit  que  cp  sera  une  intégrale  commune 
aux  ni  équations  aux  dérivées  partielles 

OJ^'h       L^k        O^k 
(  /<  =  1 ,  2 ,  .  .  . ,  /?z  ;  /:  =  /?!  4-  I ,  .  .  . ,  /?!  -h  /i  ) . 

Supposons  que  ces  équations  admettent  n  intégrales  com- 
munes distinctes  cp,,  ..  .,  cp„  (nous  verrons  plus  loin  dans 
quel  cas  il  en  est  ainsi).  Soient  y^^  .  .  .,  y  m  de  nouvelles 
fonctions  des  x^  formant  avec  les  cp  un  système  de  fonctions 
distinctes.  En  prenant  les  cp  et  lesjK  pour  variables,  les  équa- 
tions (2)  prendront  la  forme 

E/.-M,^+...-i-M,,^-o 

et  seront  manifestement  équivalentes  aux  suivantes  : 
do  d'o 

La  forme  la  plus  générale  des  fonctions  qui  satisfont  à  ces 
équations  est  évidemment 

F  désignant  une  fonction  arbitraire. 

Les  fonctions  c^,,  ...,  cp^  étant  des  intégrales  du  sys- 
tème (2),  on  aura  des  relations  de  la  forme 


doiz=z\    IX /, 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  69 

Cl  le  système  (i)  équivaudra  au  suivant 

doy—o,     ...,     flf,p„^o, 

d'où  l'on  déduit 

(pi  =  const.,      ...,     cp/j  =  const. 

.  ■        do- 

59.  Le  déterminant  {jl  des  coefficients  p-^=  -~-  se  nomme 

le  multiplicateur  correspondant  aux  intégrales  cp,,  .  .  . ,  cs„. 
En  remplaçant  ce  système  d'intégrales  par  d'autres  systèmes 
d'intégrales  distinctes,  on  obtiendra  une  infinité  de  multipli- 
cateurs, et  Ton  voit,  comme  au  n"  43,  qu'ils  ont  pour  forme 
générale  p.F(cp,,  .  .  .,cp/,). 

Soient  a  l'un  des  nombres  i,  2,  ,..,  m\  ^  l'un  des 
nombres  m  -{-  \  ^  .  .  . ,  m  -\-  n.  Désignons  par  D|^  ce  que 
devient  le  déterminant  [.i  lorsqu'on  y  remplace  les  éléments 

à-^i    ^  '  \  I  '1  '  .      ^?i  V    va  ^?' 

-,^-  (i^],2,...,n)  par  les  éléments  -r-^  =  —  >  X?-^-^; 
àx-^  ^  '     '  ^  ^  d^a  Zj/f     ^  dj^k 

on  aura  évidemment 

On  en  déduit  par  différentiation,  comme  au  n*^  44, 

(3) h      \      -^j — ^=0     {ci  —  i2,...,m). 


^  =  in  +  \ 


I 


Réciproquement,  toute  solution  commune  [x'  des  équa- 
tions (3)  est  un  multiplicateur;  car,  en  posant  |Jt.'=  [jlv,  on 
verra  que  v  est  une  intégrale  des  équations  (2);  donc  v  sera 
de  la  forme  F(cp,,  . .  .  ,  cp„),  et  ]x'  sera  un  multiplicateur. 

60.  Si  l'on  a  réussi  à  déterminer  i  intégrales  distinctes 
cp,,  .  .  . ,  cpi  du  système  (2),  on  pourra,  comme  au  n"  4o,  en 
les  prenant  pour  variables  indépendantes  avec  d'autres  fonc- 
tions jr<,  .  .  .,  ym+n-i  choisies  à  volonté,  remplacer  le  sys- 


70  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    I. 

tème  (i)  par  un  système  équivalent,  de  la  forme 

(4)  <^C5,  =  0,      ...,     <icp,  — o, 

(5)  df/.  —  \  Y^'  dyii  ^  o     (/c  r=  /7i  4-  i ,  . .  . ,  /7z  +  /i  —  /). 

On  en  déduit 

cpi  =  const.,      ...,     cp,-=z  const., 

et  il  ne  restera  plus  qu'à  intégrer  le  système  des  n  —  i  équa- 
tions (5). 

D'ailleurs,  si  l'on  connaît  un  multiplicateur  du  système  (i), 
on  en  déduira,  comme  au  n"  4S_,  un  multiplicateur  de  ce  nou- 
veau système. 

Si  donc  on  a  réussi  à  déterminer  ii  —  i  intégrales  et  un 
multiplicateur  du  système  (i),  il  ne  restera  plus  qu'à  intégrer 
une  seule  équation,  dont  on  connaîtra  un  multiplicateur.  Le 
problème  sera  donc  ramené  aux  quadratures. 

61.  Les  considérations  qui  précèdent  nous  conduisent  à 
chercher  les  intégrales  communes  à  un  système  d'équations 
aux  dérivées  partielles  de  la  forme  (2).  Mais  il  conviendra 
de  généraliser  la  question,  en  cherchant  les  intégrales  com- 
munes à  un  système  d'équations  de  la  forme  plus  symétrique 

^1  ;^^  '"•••"^^'"+'^  ;T^r^'='^   (A=:i,2,  ...,m). 


Si  nous  désignons  par  X^  l'opération 


ces  équations  pourront  s'écrire  ainsi 

X^cpzzrO       (/i  =  I,  2,   .  .  .  ,  m). 

Cela  posé,  toute  solution  commune  à  deux  de  ces  équa- 
tions 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  71 

satisfera  à  l'équation  nouvelle 


{p=.I, ... 

car  on  a  séparément 


(  p  =  I ,  .  ,  .  j  /7i  -h  /i  ;    a  =  I ,  .  .  . ,  /?i  4-  /i  )  ; 


X^'X^-cp  m  X'(0)  =rr  O,       X^'X'cp  =:  X^(o)  =  O. 

Si  d'ailleurs  nous  désignons  pour  plus  de  clarté  par  /), ,  . . . , 

1      j'  •    '  .-11        ^?  ^'^ 

/^w4-/2  ^es  dérivées  partielles  ^^-j  ••  -,  ^ — = — ,  on  aura 

X'cp  =  xi/?i + . . .  -+-  x;,,^„ /»,„+„, 

X^-cp  =  Xf /?i  4-  ...  4-  ^i+nPm^n, 

et  le  symbole  (X'cp,  X^cp),  défini  comme  au  n°  47,  aura  pour 
valeur 


is 


.«.-"'il-^î '-!)''•='"''*'"'<*'=''■ 


Ainsi,  toute  intégrale  commune  aux  équations 
satisfera  en  outre  aux  équations 

X^'X^cp  -  X^X^'cp  =  (X'cp,  X^cp)  =:  G 

{i—i,2,...,m;  k  =  i,2,  .  .  .,j?i), 

lesquelles  sont,  comme  les  précédentes,  linéaires  et  homo- 
gènes par  rapport  aux  dérivées  partielles  de  cp. 

Si  parmi  ces  équations  nouvelles  il  en  est  qui  soient  linéai- 
rement distinctes  des  équations  primitives,  on  pourra  les  leur 
adjoindre  et  recommencer  les  mêmes  opérations  sur  le  sys- 
tème ainsi  complété.  En  continuant  à  suivre  cette  marche, 
deux  cas  pourront  se  présenter  : 

1°  On  arrivera  à  un  système  contenant  m -{- n  équations 
distinctes;  on  en  déduira 

d(p  do 

1~~  ^^  ^'     /9^~  ^^  ^'     '  *  ■  '  '^  ^^  const. 


72  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   I. 

En  dehors  de  cette  solution  banale,  les  équations  proposées 
n'auront  donc  aucune  intégrale  commune. 
2"  On  arrivera  à  un  système 

X^^  =  o,      ..,,     X'cpr=o     {l<:m  -\-  n), 

tel  que  toutes  les  nouvelles  équations  que  l'on  peut  en  déduire 
soient  des  combinaisons  linéaires  des  précédentes.  Ce  système 
satisfera  donc  à  des  relations  de  la  forme 

X^'X^-cp  —  X^^-X^'cp  =  (X^'cp,  X^cp)  =.  a'/^X^cp  4-.  .  .4-  aJ^-X'cp 
{i  =  i,  2,...,  /;   k  —  i,i,...,l), 

où  les  a  sont  des  fonctions  des  x. 

Un  semblable  système  se  nomme  un  système  complet. 

62.  Si  dans  un  système  complet  nous  prenons  pour  va- 
riables à  la  place  de  ^<,  x^,  ...  de  nouvelles  variables  y^^ 
j'2)  .  .  .,  le  système  transformé 


Y'cp  =  Y'^  ^^-^  _l_Y!, --^+...=  o     (/  =  ï,2,...,/) 


sera  encore  un  système  complet;  car  les  opérations  Y*,  .  .  . , 
Y'  n'étant  autre  chose  que  les  opérations  X\  .  .  . ,  X^,  diffé- 
remment exprimées,  on  aura  encore 

y/ YA-^  _  Y^ Y^'cp  =  af  Y'cp  -4- .  .  .  -f-  ap Y'cp, 

et  il  ne  restera  qu'à  exprimer  les  quantités  a  en  fonction  des 
nouvelles  variables  jk. 

D'autre  part;  tout  système 

A^'cp  — aiX*cp+. .  .+  aJX'cp==o     {i=i,  2, . . .,  /) 
équivalent  au  système  complet 

est  lui-même  un  système  complet. 
*  En  effet,  l'expression 

(A'cp,  A^cp) 


\ 


\.>  r^ 


ÉQUATIONS    DIFFÉRKI^TSELLES    OUD.'NAIRES.  73 

csi  une  somme  de  termes  de  la  forme 

+  4(4,  Xî^cp)X>^cp  -t-  (4,  4)X>^cpX[^cp. 

Or  (aj,  aj,)  est  évidemment  nul,  puisque  les  a  ne  contiennent 
pas  les  variables/?;  d'autre  part,  (ax,XE^cp),  (X^cp,  aj^)  se 
réduisent  à  des  fonctions  des  x]  enfin  (X^cp,  Xt^cp)  s'exprime 
linéairement  au  moyen  des  X'  cp,  .  .  . ,  X'cp.  Donc  (A'cp,  A'^cp) 
est  une  fonction  linéaire  de  ces  quantités,  qui  sont  elles- 
mêmes  des  fonctions  linéaires  de  A<  cp,  .  .  . ,  A'cp. 

63.  Etant  donné  un  système  complet,  contenant  m  équa- 
tions, par  exemple,  où  figurent  m -{- n  variables  ^,,  .,., 
Xm+ni  on  obtiendra,  en  résolvant  ces  équations  par  rapport 

à  -r-^j  •  •  •  ?   ^   '   ?  un  système  équivalent,  de  la  forme 

(6)  p--^y  X^^p-^^X^.^^o 

dx,^      Zuk       dxk 

(  /î  =  1 ,  2 ,  .  .  .  ,  771  ;    A'  =r  m  +  I ,  .  .  .  ,  /7Z  H-  /2  ) . 

D'après  ce  qui  précède,  ce  nouveau  système  sera  encore 
complet. 

Les  systèmes  complets  de  la  forme  (6),  auxquels  nous  pou- 
vons dorénavant  borner  notre  étude,  ont  reçu  le  nom  de  sys- 
tèmes jacobiens. 

Pour  ces  systèmes  particuliers,  les  équations  de  condition 

(X'cp,  X^cp)  =  af  X^cp  -i-  af  X^^f  + .  .  . , 

qui  caractérisent  en  général  les  systèmes  complets,  se  ré- 
duisent à  la  forme  plus  simple 

(X^>,X^-o)=zzO. 

En  effet,  (X^'cp,  X^cp)  est  évidemment  indépendant  de  -,— ?  •  •  ■ , 
-r-^,  tandis  que  a'/X<  cp  +  af  X^o  + .  .  .  contient  ces  déri- 
vées  respectivement  affectées  des  coefficients  af ,   a^^,  .... 


74  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    I. 

Ces  expressions  ne  pourront  donc  être  identiques  que  si  les  a 
sont  tous  nuls. 

64.  Théorème.  —  Un  système  jacobien  formé  de  m  équa- 
tions entre  m-\-n  variables  admet  n  intégrales  distinctes. 

Nous  avons  admis  provisoirement  dans  la  section  précé- 
dente la  vérité  de  ce  théorème  pour  le  cas  d'une  seule  équa- 
tion; et  nous  pourrons  évidemment  supposer  dans  la  démon- 
stration qu'il  ait  été  reconnu  vrai  pour  les  systèmes  formés 
de  moins  de  m  équations. 

Soit 

(7)  X*c^  =  o,    ...,   X'«cp=zO 

le  système  proposé.  La  première  équation,  considérée  isolé- 
ment, admet  m  -[-  n  —  i  intégrales  distinctes  y^i  •  •  •  5  JKw+«- 
Soit^i  une  autre  fonction  quelconque,  distincte  de  celles-là. 
En  prenant  lesjK  pour  variables  indépendantes,  nous  obtien- 
drons un  système  transformé 

X^^cp  rzr  Mt  -1^  -H  M;^  -^  4-  .  .  .=::  o       (/i  =  I,  2,  .  .  .  ,  m), 

dont  la  première  équation,  admettant  JK27  •  •  •  >  ym+n  pour 
intégrales,  se  réduira  à  son  premier  terme 

ày\ 

Ces  équations,  résolues  par  rapport  a  -r^-,  •  •  -j  -r-^-y  clon- 
neront  un  système  jacobien 


(8) 

-'=!;=<■• 

(9) 

>-'=.î;,-E/i^i=» 

{/'  = 

=  2 ,  .  .  . ,  m  ;  k  =zz  m  -\-  I ,  .  .  . ,  m  -i-  n) 

ÉQUATIONS   DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  76 

Or  on  a  évidemment 


(Y»cp,Y^) 


et,  pour  que  cette  quantité  s'annule  identiquement,  il  faut 
qu'on  ait 

Les  équations  (9)  sont  donc  entièrement  débarrassées  de 
la  variable  j^',.  Elles  forment,  d'ailleurs,  un  système  jacobien 
de  m  —  I  équations  à  m  -\-  Ji  —  i  variables  y 2,  .  .  . ,  ym+m 
lequel  système  admettra  par  hypotbèse  n  intégrales  distinctes. 
Ces  intégrales,  ne  dépendant  pas  de  jKo  satisferont  encore  à 
l'équation  (8).  Il  ne  restera  plus  qu'à  remplacer  dans  leur 
expression  y2^  .  .  . ,  ym-^n  par  leurs  valeurs  en  ^,,  .  .  . ,  Xm+n 
pour  obtenir  les  intégrales  correspondantes  du  système  pri- 
mitif. 

65.  Soit 

cç/(^,,  ...,^,„+„)     {i—i,i,  ...,n) 

le  système  d'intégrales  distinctes  du  système  (y),  dont  l'exi- 
stence vient  d'être  démontrée.  Ces  intégrales,  considérées 
comme  fonctions  de  Xm+iy  -  >  - -,  ^m+n  seulement,  seront 
encore  distinctes. 

Admettons,  en  effet,  qu'elles  satisfissent  à  une  relation  de 
la  forme 

F(cpi,  .  ..,cp„;^,,  ..  .,œ,n)  —  o. 

L'opération  X^,  appliquée  à  cette  identité,  donnerait 

^        àF  dF  ^.  dF         dF 

(car  cp, ,  .  .  . ,  cp,^  sont  des  intégrales  de  l'équation  X'^cp  =  o). 
La  fonction  F  serait  donc  indépendante  de  ^i ,  .  .  . ,  Xm,  et  les 
fonctions  cp,,  .  .  . ,  cp^^  ne  seraient  pas  distinctes,  résultat  con- ' 
traire  à  leur  définition. 


70  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    I. 

Posons  maintenant 

ç,(.z-i,  ...,  r,„^„)  —  Oi{Ci,  ...,  c,n]  '\>i,  ...,  ^n)    {i  —  i,  2,  ...,  n), 

Cl,  '  .  ' ,  c„i  désignant  des  constantes  arbitraires.  Les  quan- 
tités (];<,  .  .  .,  ^m  définies  par  ces  équations,  seront  des  fonc- 
tions distinctes  des  intégrales  primitives  o/(^,,  ..  .^Xm^n)- 
Elles  formeront  donc  un  nouveau  système  d'intégrales  dis- 
tinctes. Elles  jouiront  d'ailleurs  de  la  propriété  caractéris- 
tique de  se  réduire  respectivement  à  ^m+i  ?  •••7  ^m+n^ 
lorsqu'on  donne  simultanément  à  Xi,  ...,  x,n  les  valeurs  par- 
ticulières Cl  ,  .  .  . ,  Cm- 

Gela  posé,  remplaçons  les  m  premières  variables  ^<,  .  .  ., 
Xm  par  de  nouvelles  variables  ri,  .  .  .,  j)'m,  définies  par  les 
relations 

(10)  Xn  —  C/,-i-{yi  —  Ci)yu     (A  =  i,  2,  .  . . ,  m), 

et  résolvons  les  équations  transformées  par  rapport  à  y~>  •••, 

-r-^-  Nous  obtiendrons  un  nouveau  système  iacobien 

(.1)  Y^=^^-y  n-^=.o 

^       dyn      Zuk      àxu 
(  /i  =z  1 ,  2 ,  .  .  .  ,in\   A-  :r=  m  -4-  1 ,  .  .  . ,  /;i  -4-  /i  ) . 

Les  fonctions  ^^^  .  .  .,  h,i^  exprimées  au  moyen  des  nou- 
velles variables,  donneront  un  système  d'intégrales  distinctes 
des  équations  (i  i).  Elles  se  réduiront  d'ailleurs  respective- 
ment à  Xnij^K',  ...^Xm^n  lorsquc  jK,  =c,,  quels  que  soient 
ji^  ...^fm'y  car,  pour  jki  =  Ci,  les  équations  (10)  donnent 

X\  —  C^  ,   •  *  •  5  Xfji  —  Cjfi. 

66.  Pour  intégrer  le  système  transformé  (11),  il  suffira, 
comme  l'a  montré  M.  Mayer,  d'intégrer  l'équation  unique 

(12)  Yicp  =  o. 

A  cet  effet,  nous  remarquerons  que  cette  équation  admet 
les  intégrales  '^^^  .  .  .,  ^/j,  lesquelles,  jointes  aux  intégrales 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLKS    ORDINAIRES.  77 

évidentes  jKo?  •  •  •  »  ym-,  donneront  un  système  de  m  +  Ai  —  i 
intégrales  distinctes.  Toute  autre  intégrale 

/  (  JKl  5  •  •  -5  y  m  7  ^m-¥-l  ?  •  •  •  j  ^/n+n  ) 

de  cette  équation  sera  donc  une  fonction  de  celles-là,  telle 
que 

F(/2,--.,/m;'l^?---,^/J- 

Si  dans  l'égalité 
nous  donnons  à  yi  la  valeur  constante  Ci,  il  viendra 

et,  par  suite, 

/(Cl, ...,/,«;  ^1,  ...,<1^«)  —  F(j2,  ••.,//«;^i,  -..j^/O- 

On  voit  par  là  qu'une  intégrale  quelconque  /  de  Téqua- 
tion(i2)  étant  supposée  connue,  on  obtiendra  immédiate- 
ment son  expression  en  fonction  de  y 2^  •  •  •>  JKm?  ^m  •  •  •>  '^n, 
en  remplaçant  dans  la  fonction  /  les  variables  j^, ,  Xm+i^  •  •  • , 

Xm+n  par  Cl,  ^,,  .  .  .,  ^n- 

Gela  posé,  admettons  que  nous  soyons  parvenus  à  intégrer 
l'équation  (12),  en  y  considérant  j>^i ,  ^,«^_,,  ...,  a:„/+„  comme 
seules  variables,  et  y^,  ...,7'^  comme  des  paramètres  (ce 
qui  revient,  comme  nous  l'avons  vu,  à  déterminer  une  solu- 
tion générale  d'un  système  de  n  équations  différentielles  or- 
dinaires). Soit  fi^  .  .  . ,  fn  un  système  d'intégrales  distinctes 
de  cette  équation;  on  aura,  ainsi  qu'on  vient  de  le  voir, 

Fi,  ...,  F/ï  étant  des  fonctions  connues  de  j'2,  ...,  y  m] 
d*i,  .  .  . ,  tli/, ;  et  il  suffira  de  résoudre  ces  équations  par  rap- 
port à  ^1,  ...,  à,i  pour  déterminer  ces  fonctions,  lesquelles 
forment  un  système  d'intégrales  des  équations  (i  i).  D'ail- 
leurs, la  résolution  de  ces  équations  ne  sera  jamais  impos- 
sible, car  les  fonctions  j'o,  ...,ym  ;  /n  ••  1  fn  étant  distinctes, 


78  TROISIÈME    PARTIR.    ~    CHAPITRK    I. 

Jki  *  '»ifn  sont  nécessairement  des  fonctions  distinctes  par 
rapport  à  ^,,  ..  .,  ^n- 

67.  On  peut  aller  plus  loin  et  montrer  que  la  connaissance 
d'une  seule  intégrale /i  de  l'équation  (12)  permet  de  déter- 
miner une  ou  même  plusieurs  intégrales  du  système  (i  i).  On 
aura,  en  effet, 

/î  =  F,(r2,  . ..,  r„,;i|>,,  .  ..,^J, 

F,  étant  une  fonction  connue.  Résolvant  cette  équation  par 
rapport  à^,,  on  aura  une  relation  de  la  forme 

où  ô,  est  une  fonction  connue. 

Effectuons  sur  cette  identité  l'opération  Y'^,  h  désignant 
l'un  quelconque  des  nombres  i,  2,  ...,  m.  11  viendra,  en 
remarquant  que  ^^,  .  .  . ,  ^^  sont  des  intégrales  de  Y'^cp  =  o, 

o  =  Y^'0,  =  -^YVi+. 

Le  second  membre  de  cette  équation  est  une  fonction 
connue  de  jk<  ,  .  .  . ,  x,n+n  ;  ^21  •  •  •  ?  ^n-  S'il  ne  s'annule  pas 
identiquement,  il  contiendra  l'une  au  moins  des  quantités  (j^, 
par  exemple  '^2;  car  les  variables  y^,  .  .  .,  Xm-^n  sont  indé- 
pendantes. En  résolvant  par  rapport  à  ^^i  o"  obtiendra  une 
relation  de  la  forme 

Effectuons  sur  cette  équation  l'opération  Y^,  on  en  déduira 
une  nouvelle  équation  pour  déterminer  (j;3,  et  ainsi  de  suite 
jusqu'à  une  dernière  équation  qui  donnera  ^n-  Le  système  (i  i) 
sera  dès  lors  intégré. 

On  ne  pourra  se  trouver  arrêté  dans  cette  suite  d'opéra- 
tions que  si  l'on  arrive  à  une  équation 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  79 

pour  laquelle  on  ait  identiquement 

Y^'6,  =  o     (/i  =  j,  2,  .  . .,  m). 

Mais  alors,  en  remplaçant  dans  9/  les  fonctions  inconnues 
^/+ii  '  '  'j^n  par  des  constantes  quelconques,  on  obtiendra 
une  fonction  cp^-  qui  satisfait  évidemment  aux  mêmes  équa- 
tions, et  qui  sera,  par  suite,  une  intégrale  du  système  (i  i). 

68.  Nous  pouvons  énoncer,  comme  résultat  de  cette  étude, 
le  théorème  suivant  : 

Pour  qu'un  système  d'équations  aux  différentielles 
totales 

(l)  F/,r=.^^;t-V    X^^^/.rzzO 

(  A  =:  1 ,  2 ,  . .  . ,  m  ;   k  :=:  m  -\-  \ ,  .  .  . ,  m  -h  n) 

admette  n  intégrales  distinctes 

cpi  =:  const.,      ...,     cp,j=r  const., 

il  faut  et  il  suffit  que  les  équations  aux  dérivées  par- 
tielles 

^^>     ê+L^'^<£=°  (/-=.,.,...,™). 

forment  un  système  jacobien. 

Cette  condition  étant  supposée  remplie,  la  recherche 
des  intégrales  du  système  dépend  de  l'intégration  d'un 
système  de  n  équations  différentielles  simultanées. 

Chaque  intégrale  de  ce  dernier  système  fournira  au 
moins  une  intégrale  du  système  proposé. 

69.  Soit  S  un  système  d'équations  aux  différentielles  to- 
tales de  la  forme  (i)  et  admettant  n  intégrales  distinctes 
o,,  ...,  cp,;.  Si  nous  y  changeons  ^,,  ...,  Xm^n  en  ^,  +  s^j,  ..., 
^m+n  +  ^im+rt,  £  étant  un  paramètre  infiniment  petit,  dont 
nous  négligerons  le  carré,  et  Ç, ,  .  .  . ,  ^m+n  des  fonctions  de 
^1,  .  .  . ,  Xm-i-ni  nous  obtiendrons  un  autre  système  S'. 


8o  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    I. 

A  toute  intégrale  cp  du  système  S  correspondra  évidem- 
ment pour  le  système  S'  une  intégrale 

en  désignant  par  A  l'opération 


iA 


Cette  opération  est  complètement  définie  quand  ç<,  ..., 
\m+n  sont  donnés ,  et  réciproquement.  Soient  d'ailleurs 
JKi ,  •  •  'lym+n  ^^  nouvelles  variables  quelconques,  fonctions 
des  X.   Lorsque  x^^  ,..^Xni^n  s'accroissent  respectivement 

de  si,,  ...,  £?,«+«,  j'i  s'accroîtra  de 

(y   àvi    ,  ,   >  dyt 


quantité  que   nous   désignerons  par  zr^t.  D'autre  part,  on  a 
évidemment 

d    _dy,     d     ^    dfz    d     ^ 
dxi       dxi  àyx       dxi  dy^ 

On  déduit  immédiatement  de  là  l'égalité 

.     d  ,âd  â 


dx,    ^'"^"dx„,^,        '^dy,  '"'^■''dy 


L'opération  associée  à  la  transformation  infinitésimale  con- 
sidérée reste  donc  la  même,  lorsqu'on  change  de  variables 
indépendantes. 

Nous  désignerons,  pour  abréger,  par  Acp  la  transformation 
infinitésimale  qui  correspond  à  l'opération  A,  et  qui,  par 
suite,  change  l'intégrale  cp  en  cp  -|-  sAcp;  et  nous  dirons  que  le 
système  S  admet  cette  transformation  infinitésimale  Acp 
si  le  système  transformé  S'  est  équivalent  à  S. 

Pour  cela,  il  faut  et  il  suffit  que  le  système  S'  soit  équiva- 
lent au  système 

^cp,  ~  o,      ....     d^n-^  o, 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  8l 

auquel  S  est  équivalent;  et,  par  suite,  que  les  systèmes  S  et 
S'  admettent  les  mêmes  intégrales. 

Or  à  toute  intégrale  cp  de  S  correspond  une  intégrale 
C5  -h  £  Acp  de  S'.  Celle-ci  devra  être  une  intégrale  de  S,  ou,  ce 
qui  revient  au  même,  Acp  sera  une  intégrale  de  S. 

Si  donc  nous  désignons,  comme  précédemment,  par 

les  équations  aux  dérivées  partielles  qui  caractérisent  les  in- 
tégrales de  S,  ces  équations  devront  entraîner  comme  coii- 
séquence  les  suivantes 

X''- ko -.zz:.  o     {h  ---i,  2y  .  .  .,  m) 

ou,  ce  qui  revient  au  même,  celles-ci 

X^Ao  —  XX^'o—  (X^'cp,  Acp)  — G     (A  — i,2,...,/?ê) 

[car  on  a  identiquement  AX^'cp  =  A(o)  =  o]. 
Cela  posé,  le  système  formé  des  équations 

X^^cpzrzo,       (X^cp,  Acp)r=rO       (h  =  j ,  2,  .  .  .  ,  m), 

admettant  /i  intégrales  distinctes  cp<,  . . .,  '^/;,  ne  pourra  con- 
tenir plus  de  m  équations  linéairement  distinctes.  On  aura 
donc 

(i3)   (X^'cp,  Acp)r=:'4X'cp-t-...-4-aî,X'«cp      {h  ^  l ,  2,  .  .  . ,  m) , 

les  coefficients  a  étant  des  fonctions  des  œ.  D'ailleurs  il  est 
évident  que  ces  conditions  seront  suffisantes. 

70.  Toute  expression  de  la  forme 

\   ^/X^cp     {i-=i,  2,  .  . .,  m) 

;    représente    une   transformation   infinitésimale  de  S  en  lui- 
même. 

j.  —  Cours,  in.  6 


82  TROISIÈME   PARTIE.   —    CHAPITRE   I. 

En  effet,  on  a 


oar  (X'^cp,  X^cp)  est  nul;  et,  d'autre  part,  on  a 

d^h      jLj'c       àx,, 
Si  donc  S  admet  une  transformation  infinitésimale 

il  admettra  évidemment  la  transformation 

Bcp  =  Ao  _  ^iX'cp  -. . .-  e,„X'«(p, 

laquelle  se  réduit  à  la  forme 

y  d'o  y  do 

^/«+i   ^   ,  H-  ...  H-  Ç/,;-i-//  "T     '"—■  • 

Il  nous  suffira  évidemment  d'étudier  les  transformations  de 
cette  sorte,  toutes  les  autres  pouvant  s'en  déduire  par  l'ad- 
jonction d'une  fonction  linéaire  de  X'cp,  . . .,  X'^cp. 

Pour  les  transformations  de  la  forme  Bcp,  les  équations  de 
condition  (i3)  prendront  la  forme  plus  simple 

(X^'cp,  Bcp)  =  o; 

car  le  premier  membre  de  ces  équations,  ne  contenant  pas 

les  dérivées  partielles  -r-^  ?  •••)  -r-^?  ne  pourra  se  réduire  à 

une  fonction  linéaire  de  X'cp,  ....  X"'cp  que  s'il  s'annule  iden- 
tiquement. 

71.   Si  S  admet  deux  transformations  Bcp,  B'cp,  il  admettra 
la  transformation  (Btp,  B'cp). 


ÉQUATIONS   DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  83 

On  a,  en  effet  (47),  l'ideiitilé 
(X^cp,  (Bcp,  B'cp))  -+-  (Bcp,  (B'cp,  X^^cp))  -f-  (B'cp,  (X'^cp,  Bcp))  ^  o. 

Mais  (X^cp,  Bcp)  et  (B'cp,  X'^cp)  sont  nuls  par  hypothèse;  donc 
cette  égalité  se  réduira  à 

(X^cp,(Bcp,B'cp))=.o. 

72.  Soient  B'cp,  ...,  B^cp  des  transformations  du  système  S 
qui  ne  soient  liées  par  aucune  relation  linéaire;  si  l'expres- 
sion 

Bcp=:^_p,B'>       (.-.=::  1,2,...,/) 

est  une  autre  transformation  du  même  système,  p^,  ...,  [j/ 
seront  des  intégrales,  et  réciproquement. 
On  a,  en  effet, 

(X^,B<f)=J_(X"<f,p,B'-.f) 

=^[(X"o,  p,)B'>  +  (X"<f,  B'»p,]=^^X"i5,.B'>, 

expression  qui  ne  peut  s'annuler,  par  hypothèse,  que  si  tous 
les  coefficients  X'^^/  sont  nuls,  ce  qui  montre  que  p/  est  une 
intégrale. 

73.  Enfin,  si  l'on  connaît  un  multiplicateur  ^  du  s^^stème  S 
et  une  transformation  infinitésimale  Bcp,  on  en  déduira  une 
intégrale. 

Soit,  en  effet, 


■"=S,='S; 


{i  =:  771  -\-  l  ,  .  .  .  ,  7Jl  -\-  n). 


Nous  aurons,  quel  que  soit  /i, 

0=:(X^^cp,  Bcç) 

i  et  k  variant  de  /?^  +  i  à  m  -^  7i. 


dxfj  dxi 


TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE 


Dans  celle  idenlité,  les  coeffîcienls  de  chacune  des  dérivées 

•        11  ^^  1  •  A  1  ,  ,  1 

partielles  -r-^  doivent  être  nuls  séparément;  nous  aurons  donc 


àJ^h      jLJk\       àxu  dxjj 

Différentions  cette  équation  par  rapport  à  Xi\  sommons 
par  rapport  à  i  et  supprimons  les  termes  qui  se  détruisent; 
il  viendra 

o  =V    ^'"^'    +\  V  (X"  -^^  -  \  -^!^\ 


=-(IS)-»Œ 


()X? 


/  àxi 


Mais  on  a,  d'autre  part, 

àx,i      ^i    dxi 
ou,  en  développant  et  divisant  par  |jl, 
à^     ,  V  x^'  ^ 

L'équation  précédente  pourra  donc  s'écrire 


='^'*(Ife)^^'"^'°=^- 


Cette  équation,   qui   a   lieu    pour   /i  =  i,...,  w?,   montre 
que 

est  une  intégrale. 

74.  Admettons  qu'en  combinant  les  procédés  ci-dessus, 
ou    aulrement,    on    ait    réussi   à    obtenir  p    intégrales    dis- 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  85 

tinctes  cp,,  . . .,  cp^  du  système  S.  Eq  prenant  cp,,  . . .,  cp^  pour 
variables  à  la  place  de  Xfn+i,  •••,  ^m+p  par  exemple,  les 
équations  X^cp  =  o  seront  transformées  en  de  nouvelles 
équations  de  même  forme,  mais  ne  contenant  pas  les  dérivées 

partielles  ~  ,  •  •  • ,  y-^?  puisque  cp,,  . . . ,  Op  sont  des  solu- 
tions. 

On  aura  donc 

o^h      4ij/t       oxk 
(hz^i,  2, .  .  .,  m]    k  ~-  m  ^  p  -h  i ,  .  .  . ,  m  -h  n) , 

les  X^  étant   des   fonctions  de    cp,,    ...,    cp^,    x,„^p_^i,    ..., 

Soient  B'cp,  ...,  B^cp,  ...  les  transformations  infinitésimales 
que  l'on  suppose  connues.  On  aura 

( i  =z  1 ,  2 ,  .  ,  . ,  y?  ;   A  =z  m  -{-  p  ^  i ,  .  .  . ,  m  -\-  n). 

D'ailleurs,  cp^  étant  une  intégrale,  B^o/=  p}  sera  également 
une  intégrale.  Si  nous  admettons  que  nous  ayons  tiré  tout  le 
parti  possible  des  procédés  ci-dessus  indiqués,  cette  inté- 
grale ne  sera  pas  nouvelle,  mais  se  réduira  à  une  fonction  de 

Posons,  pour  abréger, 


àf. 


et  supposons  que,  parmi  ces  expressions,  il  y  en  ait  q  qui 
soient  linéairement  distinctes,  à  savoir  A',  .  . .,  A^. 
Les  suivantes  A^+* ,  . . .  seront  de  la  forme 

les  coefficients  y  étant  des  fonctions  des  |3,  et  par  suite  étant 
des  intégrales. 


86  TROISIÈME    PARTIE.  —    GlIAPITUE   1. 

Cela  posé,  on  aura  évidemment 

D^'^  étant  une  nouvelle  transformation  infinitésimale,  qui  se 
réduit  à  la  forme  plus  simple 


Admettons  que,  parmi  les  transformations  de  cette  sorte 
ainsi  déterminées,  il  yen  ait/'  linéairement  distinctes  D'cp,  ..., 

Toutes  les  autres  seront  de  la  forme 

SiD'cp  -h.  . ., -f-  £,.D'"cp, 

où  les  quantités  £,,...,£;.  devront  être  des  intégrales,  et  par 
suite  des  fonctions  de  cpi ,  . . .,  ^^. 

Réciproquement,  toute  expression  de  cette  forme  repré- 
sentera une  transformation  infinitésimale  du  système  S. 

En  particulier^  les  transformations 

(D'cp,D^cp) 
ne  contenant  pas  dans  leur  expression  les  dérivées  —,  •  ••> 


O'^p 


>  devront  être  de  cette  forme. 


75.   Gela  posé,  deux  cas  pourront  se  présenter  : 
i**  Si  p  -\-  r  <^  /^,  les  équations 

X'*  'f  =  O,       D'cp  =  O       (  A  r=  1 ,  2,  .  .  .  ,.  /?!  ;    /  =  I  ,  2-,   .  .  ,  ,  /•) 

entre  les  m  -\-  n  —  p  variables  :r , , ,  x,n^  .r,„^^;^, ,  . . . ,  x,,,^,^ 

('ji|,  . ..,  'Qp  étant  traités  comme  des  paramètres)  forment  un 
système  complet^  en  vertu  des  relations 

(X^'cp,  X'^cp)  ==  o,      (D'cp,  X^-cp)  =r  O, 

(D^'cp,  D'^-cp)  ==  s^^^-D'cp  -f-.  .  .-H  £;./^D'-cp. 
Ce  système  admettra  donc  ii  — />  —  /intégrales,  cp^,^, ,...,. 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  87 

o,i_r^  qui  sont  évidemment  celles  des  intégrales  du  système  S 
qui  ne  sont  pas  altérées  parles  transformations  D'cp,  ...,  D^'cp. 
Lorsqu'on  les  aura  trouvées  (par  l'intégration  d'un  système 
Je  n  — p  —  /'  équations  difTérentielles  ordinaires),  les  r  in- 
tégrales encore  inconnues  dépendront  de  l'intégration  d'un 
second  système  de  /'  équations  différentielles. 

L'avantage  obtenu  dans  ce  cas  consistera  donc  à  décom- 
poser en  deux  le  problème  de  la  recherche  des  intégrales 
çp^^i ,  . . .;  cp„  encore  inconnues. 

2"  Si  /;  +  r  =  n  ,  la  connaissance  des  transformations 
D'©,  . . .,  D^cp  fournira  un  multiplicateur  du  système. 

Soit,  en  effet, 

D^'cp  nirV   l\.      ' --      (  /r  =  m  +  /^  +  I ,  .  .  . ,  m  -i-  /i), 

et  désignons  par  A  le  déterminant  des  coefficients  \]^\  par  J 
lejacobien  des  intégrales  inconnues  ^;j+i,  •••,  ^n  par  rapport 
aux  variables  Xk' 

Formons  le  produit  AJ  par  la  règle  connue;  on  obtiendra 
'un  nouveau  déterminant  I,  dont  les  éléments  sont  les  quan- 
tités D^cp^.  Or  ces  expressions  sont  des  intégrales;   donc  -. 
sera  une  intégrale  ;   d'autre  part,  J  est  un  multiplicateur  ; 
donc  J  sera  également  un  multiplicateur. 

Or  cette  quantité  est  égale  à  -•>  quantité  connue. 


V.  —  Étude  directe  des  intégrales. 

76.  Les  méthodes  que  nous  avons  exposées  jusqu'à  présent 
avaient  pour  but  de  trouver  l'intégrale  générale  des  équations 
différentielles.  Mais  elles  ne  réussissent,  comme  on  l'a  vu, 
que  dans  des  cas  fort  limités,  et  nous  ne  pouvons  même  as- 
surer que  l'intégrale  cherchée  existe  en  général,  car  son  exi- 
stence a  été  admise  sans  démonstration. 

11  est  donc  nécessaire  de  reprendre  le  problème  de  l'inté- 


88  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

gratîon,  en  le  précisant,  de  manière  à  le  rendre  déterminé. 
La  question  ainsi  posée  peut  se  formuler  ainsi  : 

1°  Etant  donné  un  système  adéquations  dijférentielles 
normales 

démontrer  quHl  existe,  sous  certaines  conditions  à  pré- 
ciser, un  système  unique  de  fonctions  y,  z,  .  .  .  jouissant 
de  la  double  propriété  de  satisfaire  à  ces  équations,  et  de 
prendre  respectivement  des  valeurs  données  jko^  ^o?  •  •  • 
pour  une  valeur  donnée  Xq  de  la  variable  indépendante  ; 

2*^  Donner  une  méthode  qui  permette  de  calculer,  avec 
telle  approximation  quon  voudra,  la  valeur  de  ces  jonc- 
tions pour  toute  valeur  réelle  ou  imaginaire  de  x; 

3"  Enfin,  discuter  les  cas  d^ exception  où,  les  résultats 
établis  se  trouvent  en  défaut. 

77.  Supposons  tout  d'abord  que  les  variables  et  les  fonc- 
tions considérées  soient  réelles;  et  considérons,  pour  éviter 
des  longueurs,  le  cas  de  deux  équations 

-^^fiœ,y,z),     ^^fix,yz). 

Nous  devrons  admettre  pour  la  démonstration  : 

i"  Qu'aux  environs  du  point  (^o?  J'oi  ^o)  les  fonctions  f, 

fi  sont  continues.  On  pourra  donc  assigner  un  domaine  D 

délini  par  les  relations 

dans  lequel  les  inégalités 

\x'-x\<t,     |j'-r|<£,     |-'_-|<2 
entraîneront  les  suivantes 

\f{x',y',z')-f{x,y,z)\<A, 

À  tendant  vers  zéro  avec  £. 


ÉQUATIONS   DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  89 

2°  Nous  admettrons  en  outre  que  dans  ce  même  domaine 
on  ait  constamment 

\A^,y',^')-f{o:,r,z)\<m[\/~f\  +  \z'~z\], 

\f,{x,y',z')-Mx,r,z)\<m[\y'-y\  +  \z'-~z\l 

m  désignant  une  constante  fixe. 

Les  conditions  ci-dessus,  seules  nécessaires  à  la  démon- 
stration, seront  évidemment  satisfaites  si  aux  environs  du 
point  (^Q,  JK05  ^0)  les  fonctions  /, /i  admettent  des  dérivées 
partielles  finies. 

Supposons-les  remplies.  Soit  M  le  maximum  des  modules 

de  /,  fi  dans  la  région  D;  et  soit  p  la  plus  petite  des  deux 

•   ,  f 

quantités  /*,  ^  • 

Donnons  à  x  une  valeur  quelconque  assez  voisine  de  Xn 
pour  qu'on  ait 

1^  — . 2:^01' <?• 

Subdivisons  l'intervalle  XqX  en  intervalles  partiels  XoXi, 
XiXo,  ..-,  x,i-iX^  et  déterminons  les  quantités  j',,  3,^ 
^2  5  ^2  ;  •  •  •  j  JKj  ^  P^^  Ifis  relations 

/i— 7o=  fi^o,  fo,  ^o){^i~^o). 

Zi  ^0  r=yj  (^Q,  J'qj  Zo){Xi         Xq). 


^/,H_,  —  ^A-  =/i  (  ^k,  yk,  ^k  )  (^"/c+i  —  ^k), 

On  déduira  de  ces  relations 

\yk-yiV<\yk-yk-x\-^..--\-\yi-^,~yi\ 

^M[|^/,  — ^A--i|  -\- .  .  ^^\xi^^  —  XiW^U\Xk—  Xi 
\z^,  —  Zi\lU\xk—Xi\, 

et,  en  parliculi<^r, 


go  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

Les  points  (^,,  y,,  .z^).  .  .  .  ,  (^,  JK,  z)  ne  sortiront  donc 
pas  du  domaine  D. 

78.  Si  les  intervalles  partiels  sont  infiniment  petits,  les 
valeurs  finales  y^  z  tendront  vers  des  limites  déterminées. 
Pour  l'établir,  considérons  deux  modes  de  division  A,  A' 
dans  lesquels  les  intervalles  soient  tous  moindres  que  la  plus 

petite  8  des  deux  quantités  s,  ^  et  désignons  par  y,  z  et  jk', 

z'  les  valeurs  finales  obtenues  pour  chacun  d'eux;  nous 
aurons  à  prouver  que  y' — y  et  z' — z  tendent  vers  zéro 
avec  £. 

Nous  pouvons  évidemment  admettre  que  tous  les  points 
de  division  qui  figurent  dans  A  figurent  aussi  dans  A';  sinon 
nous  pourrions  comparer  successivement  ces  deux  divi- 
sions A,  A'  à  une  troisième  A''  formée  avec  tous  les  points  de 
division  de  A  et  de  A'.  Ajant  prouvé  ç\vxe  y"  —  y,  ^' —  z  d'une 
part,  ei y"  —  y' ,  z" —  z'  d'autre  part,  tendent  vers  zéro,  on 
verrait  immédiatement  que  leurs  différences  j/'  —  y,  z' — z 
tendent  aussi  vers  zéro. 

Soient  donc 


■^0?    "^01)    "^025     •    '    •  1          "^15      •    *    •  5 

^/,,  ^A-l,  .. 

•  j      ^k-hij   ■ 

.,  X 

s  points  de  division  de  A'; 

J'oî  JKo  1'  J'o2'    '••'•>     Ti'    •  •  •  ' 

y'k^y'in^  ■■ 

•5      J'/c+iy    •  ■ 

■  '  y 

-^0>   -^0  1  >    ^0  2'    •  •  •  5        ■^'  {■>    •  •  •  J 

^ki  ^A-n   •  • 

■  j      ^h+l 1    •  • 

•  5     ^'    5 

la  suite  des  valeurs  correspondantes  des  deux  variables  jk,  z\ 
nous  aurons 

d'où 

y'k^i  —  y'k—iyk+x  —  yk) 

=\.[/(^/aj  y'kh  ^'kù  —fi^k,  yk,  z,,.)]{a:,,j+i  —  a:,,i), 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  01 

I       et,  par  suite, 

|j4^i-J/.+i|^|jl--/^-l 

Mais  on  a 

+  |/(-^/c,  ri,  -1) -/(-^A'  /A'  -a)1 

Le  premier  terme  du  second  membre  est  moindre  que  A; 
car  on  a 

\x,i  -  œ,\  <  ô  <  s,     Ij'a.— r;,|  <  MioCki-oo,\  <  M8  <  £, 

|4.-4i<^. 

Le  second  est  moindre  que 

ini\y'k-yk\-^\^'b--k\'\' 

On  aura  donc 

l7A-.i-rA-+il<l/A-/^-l 

On  trouvera  la  même  limite  supérieure  pour  |^';^^,  —  z'j^\. 
Ajoutons  ces  deux  inégalités,  et  posons  pour  abréger 

l/;.-y/.|  +  l4-^-/.|  +  ^  =  u,. 

Nous  obtiendrons  la  relation 
Multipliant  ces  inégalités,  il  vient 


l 


m 


Or,  on  a7;=:ro,  4  =  -o;  doncUo=  --•  Cette  quantité 


92  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

tend  vers  zéro   avec  s,  et  il   en  sera  évidemment  de  même 

pour\y—y\  et  |g'  — ^|. 

79.  Les  valeurs  limites  des  quantités  y,  z  ainsi  déter- 
minées pour  chaque  valeur  de  x  dans  le  domaine  \œ  —  ^o|>p 
'Sont  des  fonctions  de  x.  Elles  satisfont  aux  équations  diffé- 
rentielles proposées. 

Soient,  en  effet,  y  +  A/,  z  -{-  ^z  les  valeurs  de  ces  fonc- 
tions correspondantes  à  ^ -j- A.r.  Intercalant  entre  x  et 
œ  -i-  Ix  des  points  de  division  Xt^  X2,  .  .  • ,  nous  aurons 

\y  —  \im\f{x/c,yk,  ^^)(^/t-n  —  ^/,) 
z=f{x,  y,  z.)\x 

-HlimN  [/(^A-, /A-,  ^k)—f{^,y,  z)](X;,^i  —  Xk). 

Or,  si  nous  supposons  A.r  <  8,  le  terme  qui  multiplie 
(^A+i  —  Xk)  aura  son  module  moindre  que  A.  La  somme  du 
second  membre  a  donc  un  module  moindre  aue 


l  \  I x/,+i  —  Xk\  —  X\x, 


et  sa  limite  ne   pourra   surpasser  cette   quantité.   On   aura 
donc 

R  étant  un  reste  de  module  moindre  que  X,  qui  tendra  vers 
zéro  avec  A^.  Donc  y  a  bien  pour  dérivée  /{x,  y,  z). 
On  verra  de  même  que  :;  a  pour  dérivée/,  (jt,  y,  z). 

80.  La  solution  que  nous  venons  de  trouver  est  la  seule 
possible. 

Soient,  en  effet,  Y,  Z  deux  fonctions  jouissant  comme  y,  :; 
de  la  double  propriété  de  satisfaire  aux  équations  différen- 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  gS 

lielles  et  de  se  réduire  sl  yo,  Zq  pour  j;=œo.  Les  fonc- 
tions  Y — JK,  Z  —  z   auront    respectivement   pour   dérivées 

f{x,Y,Z)~  f{œ,y,z), 

Elles  sont  donc  continues  et  comme  elles  s'annulent  pour 
x^^Xq,  elles  ne  pourront  acquérir  une  valeur  différente  de 
zéro  qu'après  avoir  passé  par  toutes  les  valeurs  intermé- 
diaires. 

D'autre  part,  en  vertu  de  nos  hypothèses,  tant  que  Y  — jr, 
Z  —  z  seront  moindres  que  £  en  valeur  absolue,  le  module 
de  leur  dérivée  sera  <</?z.2£,  et  le  module  des  fonctions 
elles-mêmes  sera  moindre  que  m,iz\x  —  ^o|- 

Il  en  résulte  que  dans  tout  l'intervalle  de  Xq  —  -, —  à 
Xo+  -, —  les  modules  de    nos   fonctions   seront  <  -   tant 

[y,  m  1 

qu'ils    seront  <C  £•   Us  ne  pourront    donc  atteindre    aucune 

des  valeurs  comprises  entre  -  et  £,  ce  qu'ils  devraient  faire 

pour  pouvoir  atteindre  ou  dépasser  £.  Donc  ils  resteront 
toujours  moindres  que  £,  quantité  arbitraire.  Ils  sont  donc 
nécessairement  nuls. 

Le  même  raisonnement    montre   qu'étant  nuls  au    point 

Xts  +  -. —  ■)  ils  le  seront  encore  de  x^  +  -, —  a  x^^  -\-  -, —  ?  •  •  •  ? 

et  enfin,  dans  tout  le  domaine  de  x^  —  p  à  .To  +  p  où  nous 
avons  pu  définir  les  fonctions  j>^,  z. 

81.  Passons  au  cas  des  fonctions  et  des  variables  com- 
plexes. Soit  encore 

un  système  de  deux  équations  différentielles. 


94  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   1. 

Nous  admettrons  ici  que(^OîJKoi  ^o)  soit  un  point  ordinaire 
pour  les  fonctions  /,  /< .  On  pourra  donc,  par  définition, 
tracer  autour  de  .ro,  y^y  ^o  des  contours  fermés  K,  K',  K", 
tels  que/,  y, ,  et  leurs  dérivées  partielles  restent  monodromes 
et  continues,  tant  que  ^,JK,  ^  ne  sortiront  pas  de  ces  con- 
tours. 

Soient 
d,  d',  d"  les  distances  minima  des  points  Xq,  y^^  Zq  à  K, 

K',  K"; 
S,  S',  S'^  les  périmètres  de  ces  contours; 
M  une  limite  supérieure  du  module  de  /et  de/,,  lorsque  x, 

y^  z  décrivent  respectivement  ces  contours. 

On  pourra  écrire 

/(^j  y,  -)  =  y  «apy(^  —  ^<^Y{y—y^y^{^  —  -o)^, 

J\{x,  y,  z)  =.^ba.f.^{œ  -  x,Y{y  -  y,)^{z  ~  z,)\ 

ces  développements  restant  convergents  tant  que  les  modules 
de  ^  —  Xo,  y  — ya,  z  —  ^o  resteront  inférieurs  à  d.  d\  d" . 
D'ailleurs 

_    _J c}^-^P+Y/(^o,j„^,) 

et  l'on  aura  (T.  I,  n«  206) 

MSS^  I 

'''"i^^'<  (2  7:)^   d^^^d'P^'d"y-^^' 

et,  «  fortiori, 

I         I-        N 

en  désignant  par  r  la  plus  petite  des  quantités  d,  d' ,  d",  et 
posant,  pour  abréger, 

(271)3     ~ 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  C)5 

On  obtiendrait  la  même  limite  pour  le  module  de  ^apy 
Soient  enfin  Xq  -\-  h,  y^  -f-  /r,  Zq-\-  l  des  points  assez  voi- 
sins de  Xq,  JK05  ^0  pour  que  les  droites  qui  les  joignent  à  ces 
derniers  points  soient  respectivement  comprises  dans  l'inté- 
rieur des  contours  K,  K',  R^',  et  soient  8,  8',  Z"  les  plus  courtes 
distances  de  ces  droites  à  ces  contours;  on  aura 


[    |[/(^oH-^^7o-H/',  -0+  0— /(^o;/»,  -o)]| 

'  d 


=U^^^'^- 


(2) 


\h\ 


ù 


ht,  y 


/a. 


U)dl 


l  -.—  )  /(^o  4-  ht,  jo  +  /' ^  -0  +  ^0  ^^^ 


\k 


-+- 


^1 


82.   Ces  préliminaires  posés,  clierchons  à  déterminer  des 
fonctions  y,  z  qui  satisfassent  aux  équations  données 


(3) 


dv 

d 

dz 

dx 


et  qui,  pour  x  =  Xq^  se  réduisent  respectivement  à  jKo  -\-  ^  et 
à  ^0  +  A  /V  et  /  désignant  des  constantes  très  petites. 
Nous  poserons,  à  cet  effet, 


Z  —  Zo=:l    -i~\dl^,y{x  —  Xo)'^^k^l'' 


(4) 


(X        =1,2, 
([J.,  V  ::=::0,    I, 


00). 


Substituons  ces  valeurs  dans  les  équations  (3),  dévelop- 
pons le  second  membre  suivant  les  puissances  de  x  —  Xq, 
ky  /,  et  égalons  les  coefficients  du  terme  général;  il  vien- 
dra 


96  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE   1. 

F  et  <I>  étant  des  polj'DÔmes  à  coefficients  positifs,  formés 
avec  ceux  des  coefficients  a,  b^  c,  d,  où  la  somme  des  indices 
ne  surpasse  pas  ).+ pi  H- V. 

Les  équations  précédentes  déterminent,  successivement  et 
sans  ambiguïté,  les  coefficients  c  et  d;  ils  seront  donnés  par 
des  expressions  de  la  forme 

(  5  )  CXJJ.V  =  Fxjxv  5     di^y  =  *xjxv , 

FxjjLv  et  $xp.v  étant  des  polynômes  à  coefficients  positifs,  for- 
més avec  les  quantités  a,  b. 

Les  expressions  (4),  où  les  coefficients  c,  d  seront  déter- 
minés par  les  équations  (5),  satisfont  évidemment  aux  con- 
ditions du  problème.  Si  l'on  j  groupe  ensemble  les  termes 
affectés  des  mêmes  puissances  de  k  et  de  /,  on  obtiendra  un 
résultat  de  la  forme 


7-Jo 


SpAl^/^  Z  -  ^0  ^  y  T[;.vAl^/^ 


Sjxv  et  T[j.v  étant  des  séries  qui  procèdent  suivant  les  puis- 
sances de  ^  —  Xq. 

En  supprimant  dans  les  expressions  précédentes  les  termes 
qui  dépendent  de  A'  et  de  /,  il  viendra 

et  il  est  clair:  i"qiie  ces  équations  donnent  un  système  d'in- 
tégrales qui  se  réduisent  à  yo,  Zq  pour  a:=^Xo\  2°  qu'on 
aura 


83.  La  méthode  que  nous  venons  de  suivre  suppose 
évidemment  que  les  séries  sur  lesquelles  nous  opérons 
sont  absolument  convergentes.  Nous  allons  vérifier  qu'il 
en  est  ainsi  tant  que  /r,  /,  ^  —  Xq  seront  suffisamment 
petits. 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  97 

Remplaçons,  en  effet,  dans  les  séries  (4)  chacun  des  coef- 

fîcients  «apy,  c^apY  par  la  quantité        ^^ — ^j  limite  supérieure 

de  son  module,  et  les  quantités  k,  l  par  une  même  quan- 
tité positive  m,  au  moins  égale  à  |A"|  et  à  |/|.  Nous  ob- 
tiendrons de  nouvelles  séries,  à  coefficients  positifs,  et  dont 
chaque  terme  aura  un  module  au  moins  égal  à  celui  du 
terme  correspondant  des  séries  primitives.  Celles-ci  seront 
donc  absolument  convergentes  si  les  nouvelles  séries  le 
sont. 

Mais  ces  séries  sont  évidemment  celles  que  l'on  obtiendrait 
si  l'on  cherchait  à  déterminer  des  fonctions  Y,  Z,  qui  se  ré- 
duisent à  yQ  +  m,  ^0  +  m  pour  x  =  Xq^  et  qui  satisfassent 
aux  équations  différentielles 

N 

^^^^         -[r-(^-^o)][A'-(Y-jo)][r-(Z-^o)]' 

dZ N 

Or  on  peut  intégrer  directement  ces  équations  et  s'as- 
surer que  ces  fonctions  Y,  Z  existent,  et  sont  développables 
en  séries  convergentes  quand  m  el  x  —  Xq  sont  suffisamment 
petits. 

On  en  déduit,  en  effet, 

dZ  =:  dY, 

et,  en  intégrant  de  Xq  à  x^ 

Z  —  >^o  =  Y  —  jo- 

Substituant  dans  la  première  équation,  il  vient 

dY N 

dx-[r-{x-Xo)][r-{Y-y,)Y 
i    —  Cours,  III.  7 


9^  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

OU,  en  séparant  les  variables  et  intégrant  de  Xq  à  :r, 


œ  —  j:o 


cl  enfin 

(7)     Y-yo-=/'-Ç/(/'-m)^^4-3Nlog(^i- 

La  fonction  de  m  et  de  ^  —  Xq  ainsi  définie  n'a  évi- 
demment de  points  critiques  que  ceux  pour  lesquels  on 
aurait 

j ; —  =0,     d  OU     X  —  Xq  =  r 

ou 

(/■  — m)5  +  3N]og(^i~ 

d'où 

a:  —  Xo=^  r  —  re 


3N 


Si  donc  on  assujettit  m  elx  —  Xq  aux  conditions  suivantes 
(où  q  désigne  une  quantité  positive  <<  /) 


\x  —  Xq\  <i  /'  —  re       '^^ 


Y — j'o  restant  monodrome  et  continu  pour  tous  les  sys- 
tèmes de  valeurs  considérés,  sera  développable  en  une  série 
procédant  suivant  les  puissances  de  77i  et  de  ^  —  Xq  et  con- 
vergente dans  les  limites  ci-dessus. 

Cette  série  se  déduirait  d'ailleurs  de  la  série  (4),  qui 
donne  y — y^,  en  remplaçant  k,  l  par  m  et  les  coefficients 
cx[j.v  pai^  une  limite  supérieure  de  leurs  modules.  On  ob- 
tiendra une  limite  supérieure  de  la  somme  des  modules 
de  ses  termes,  et  a  fortiori  une  limite  supérieure  du  mo- 
dule de  y  — jKoî  en  remplaçant  m  par  q,  el  x  —  Xq  par  son 
module  dans  la  série,  ou  dans  l'expression  équivalente  (7). 


Donc 


:/-7o 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  99 


^(,--^)3  +  3Nlog[.-^^l]. 


et  l'on  obtiendra  la  même  limite  pour  le  module  de  ^  —  Zq. 
Si  nous  supposons  maintenant  que  q  tende  vers  zéro,  la 
limite  du  module  de  ^  —  ^07  en  deçà  de  laquelle  la  conver- 
gence est  assurée,  tendra  vers  la  quantité  fixe 


re 


que  nous  désignerons  par  p.  Et,  si  |.r  —  œo\  est  assujetti 
à  rester  <<  p  —  8,  3  étant  une  quantité  positive  quelconque, 
\y — 7o\  et  1^  —  Zq\  resteront  constamment  moindres  que 
r  —  £,  £  étant  une  quantité  positive,  déterminée  par  la  re- 
lation 

£  =  i/V^4-3Nlo§(  I-  ^ 

Nous  obtenons  donc,  comme  conséquence  de  toute  cette 
analyse,  le  théorème  suivant  : 

Les  équations  (i)  admettent  un  système  d^ intégrales  y, 
z  qui  se  réduisent  à yo,  Zq,  pour x  =  ^o-  C<^^  intégrales  et 
leurs  dérivées  successives  par  rapport  aux  paramètres  y ^^ 
Zq,  sont  développables  suivant  les  puissances  entières  et 
positives  de  x  —  Xq^  en  séries  convergentes,  tant  que  le 
module  de  x  —  Xq  sera  moindre  que  la  quantité  fixe 

l         --\ 
p  —  r\i  —  e    '^^ ]. 

Enfin,  si  ce  module  reste  inférieur  à  0  —  8,  les  modules 
de  y  — jKo  et  de  z  —  Zq  resteront  inférieurs  à  r  —  £,  s  étant 
une  ciuantité  positive,  dépendante  de  0. 

84.  Les  séries  y,  ^,  que  nous  venons  de  déterminer,  con- 
stituent le  seul  système  de  solutions  des  équations  différen- 
tielles qui  se  réduisent  à^o  ^0  pour  x  =  Xq. 


100  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   I. 

Pour  le  montrer,  considérons  une  ligne  rectifîable  quel- 
conque L  partant  du  point  Xq  et  supposons  :r  astreint  à  par- 
courir cette  ligne.  Soient  Y,  Z  deux  fonctions  défîaies  le 
long  de  cette  ligne,  lesquelles  satisfassent  aux  équations  dif- 
férentielles, et  se  réduisent  àyo>  ^o  pour  ^  =  Xq.  Nous  allons 
établir  que  dans  toute  la  partie  de  L  où  |^  —  ^o|  <C  p  —  '^d 
Tj  étant  une  quantité  fixe  quelconque,  on  aura  nécessaire- 
ment Y  --=^y,  7j  =  z. 

On  a,  en  effet,  dans  toute  cette  portion  de  L 

\y-J'o\<r  —  ^,      1^  — ^o|<^-o, 

0  désignant  une  quantité  fixe  qui  dépend  de  y]. 

Les  fonctions  Y  — y,  Z  —  :;  admettent,  par  hypothèse,  les 
dérivées 

/(^,  Y,  Z)—  /(^,  7,  z), 
f,{œ,Y,Z)-Mœ,f,z). 

Elles  ne  peuvent  donc  varier  que  d'une  façon  continue,  et 
leurs  modules,  nuls  au  point  ûCq,  origine  de  L,  ne  pourront 
atteindre  ou  dépasser  un  nombre  s  (que  nous  supposerons 
infiniment  petit)  sans  avoir  franchi  toutes  les  valeurs  inter- 
médiaires. 

Or  tant  que  ces  modules  seront  <<  £,  on  aura 

|Y-y|  =  |  r[/{a:,Y,Z)~/{a^,f,z)]dx 

U   -V. 

,|Y-.r|  +  |Z-.-|        N        „ 

^  0  e  (O  Ej-T) 

5  désignant  l'arc  de  L  compris  entre  ^o  et  x, 

bi  nous  prenons  £  <^  ->  cette  expression  seramomare  que 

lôsN 
8^    ^ 


S^T) 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES. 

et  si  Parc  s  est  moindre  que  la  quantité  finie  -r—^-  elle  sera 

moindre  que  -• 

Donc  sur  cet  arc  fini  s,  |Y  —j\  (et  aussi  |Z  —  ^j)  ne  pour- 
ront prendre  aucune  des  valeurs  comprises  entre  -  et  e.  Ils 
ne  pourront  donc  atteindre  ni  dépasser  la  valeur  s;  celle-ci 
étant  arbitraire,  ils  seront  nécessairement  nuls. 

On  verra  de  même  que  |Y  — y\  et  |Z  —  z\  seront  nuls  le 
long  d'un  second  arc  de  même  longueur  que  le  précédent  et 
lui  faisant  suite;  ils  seront  donc  nuls  tant  que  \x  —  Xo\  sera 
<|p  —  7]|,  et  enfin,  Tj  étant  arbitraire,  tant  que  \x  —  ^oi 
sera  <<  p. 

85.  Nous  avons  établi,  par  ce  qui  précède,  qu'il  existe  un 
système  unique  d'intégrales  y,  z  satisfaisant  aux  conditions 
du  problème.  Elles  sont  données  sous  forme  de  séries,  dont 
la  convergence  est  assurée  dans  un  cercle  G  de  ra^on  p  décrit 
autour  du  point  Xq. 

Si  la  variable  x  sort  de  ce  cercle,  on  pourra  déterminer 
leur  valeur  de  proche  en  proche  par  le  procédé  déjà  employé 
au  Tome  I  pour  suivre  la  marche  d'une  fonction  analytique. 

Supposons  que  x  décrive  une  ligne  L  issue  du  point  Xq] 
soient  x^  un  point  de  cette  ligne,  encore  situé  à  l'intérieur 
de  G;  jKi,  ^i  les  valeurs  correspondantes  de  y,  z.  On  aura 
|^<— ^o|</^|jKi— ro|<^^|^»— ^o|</'.  Le  point  (^<,jK<,iji) 
sera  donc  un  point  ordinaire  pour  /,  f\  et  les  équations  dif- 
férentielles admettront  un  système  de  solutions  se  réduisant 
à  yi,  Z{  pour  x  —  x^.  Ges  solutions  seront  des  séries  de 
puissances  de  x  —  x^\  soit  G,  leur  cercle  de  convergence 
certaine;  pi  son  rayon. 

Ges  éléments  de  fonction  analytique  ayant  pour  centre  x^ 
seront  contigus  à  ceux  qui  avaient  pour  centre  Xq  et  permet- 
tront de  déterminer  les  valeurs  dejK,  ^,  de  .^4  à  ^27  ^2  étant 
un  point  choisi  à  volonté  sur  L,  au  delà  de  x^ ,  mais  encore 
à  l'intérieur  de  Gi. 


102  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

Au  delà  de  ^2?  l'intégrale  sera  représentée  par  de  nou- 
veaux éléments  de  fonctions  analytiques  ayant  leur  centre 
en  Xi- 

En  continuant  ainsi,  on  finira  par  arriver  jusqu'à  l'extré- 
mité de  la  ligne  L,  à  moins  que  les  rayons  des  cercles  suc- 
cessifs p,  p,,  p2,  .  .  ne  forment  une  suite  convergente; 
auquel  cas  il  pourrait  arriver  que  le  procédé  ne  permette  de 
suivre  la  marche  des  intégrales  que  jusqu'à  un  point  déter- 
miné x^  de  la  ligne  L. 

Lorsque  x  se  rapprochera  de  x^  en  suivant  la  ligne  Ij, 
diverses  circonstances  pouvant  se  présenter  : 

1^  L'une  au  moins  des  deux  quantités  j^,  z  ne  tendra  vers 
aucune  limite,  ou  tendra  vers  l'infini; 

2°  Elles  tendront  toutes  deux  vers  des  limites  finies  jk^  z\ 
Dans  ce  cas  (x' ^  y' ,  z')  sera  un  point  critique  pour  l'une  au 
moins  des  deux  fonctions  /,  f^ .  En  effet,  si  ce  point  était 
ordinaire,  il  lui  correspondrait  un  certain  rayon  de  conver- 
gence p'.  Pour  un  point  x,i  infiniment  voisin  de  x^,  pris  sur 
la  ligne  L,  y,  z  prendraient  des  valeurs  y,i,  Zn,  infiniment 
voisines  de  y',  z\  et  le  rayon  de  convergence  p„,  corres- 
pondant au  point  {^Xn-,  yn,  ^n),  serait  infiniment  voisin  de  p', 
au  lieu  d'être  infiniment  petit.  On  pourrait  donc,  au  moyen 
du  cercle  C/^,  déterminer  les  valeurs  de  y^  z  au  delà  du 
point  x' . 

Le  procédé  indiqué  ci-dessus  pour  suivre  la  marche  des 
intégrales  est  peu  satisfaisant  au  point  de  vue  pratique.  En 
effet,  chacune  des  valeurs  successivesjKi ,  ^^,y2^  ^2^  -  -  -  exige, 
pour  sa  détermination,  un  développement  en  série,  puis  la 
sommation  de  cette  série,  opération  compliquée  et  dont  le 
résultat  ne  peut  en  général  s'obtenir  exactement.  Or  chaque 
erreur  commise  influe  sur  toute  la  suite  des  calculs.  Il  faudra 
donc  opérer  avec  une  très  grande  approximation,  sous  peine 
d'altérer  beaucoup  le  résultat  final. 

86.  La  méthode  dite  des  quadratures,  que  nous  allons 
exposer,  est  sujette  à  ce  même  inconvénient,  mais  donne 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  Io3 

lieu  à  des  calculs  plus  faciles.  Voici  en  quoi  elle  con- 
siste. 

Marquons  sur  la  ligne  L  une  série  de  points  ^,,  ^25  '  •  ',  ^m 
intermédiaires  entre  x^  et  X,  et  suffisamment  voisins  les 
uns  des  autres;  puis,  déterminons  deux  séries  de  quantités 
>"nJ2^  •  •  -^y;,..  Y'el^;,  ^;,  ..  .,  c;,„  Z^par  Ics  relations 

^  y m'^^^   jK^iniymi  ^ m)  \^  ^m)j 

Y'  et  U  seront  des  valeurs  approchées  de  Y,  Z,  et  l'erreur 
commise  tendra  vers  zéro  à  mesure  que  Ton  multipliera  les 
points  intermédiaires. 

87.  Nous  justifierons  cette  méthode  en  cherchant  une 
limite  supérieure  du  module  de  l'erreur  commise. 

Soient  \  un  point  quelconque  de  la  ligne  L;  Vj,  Ç  les  va- 
leurs coi-respondantes  des  intégrales. 

On  peut  déterminer  par  hypothèse  une  quantité  /•,  telle 
que  /'  et  f^  soient  développables  suivant  les  puissances  de 
X  —  \i  y  —  '^15  ^  —  Ç  tant  que  les  modules  de  ces  quantités 
ne  surpassent  pas  /•.  Ce  nombre  r  est  une  fonction  de  ç. 

Si  \  se  déplace  sur  L  d'une  manière  continue,  yj,  X^  variant 
aussi  d'une  manière  continue,  il  en  sera  évidemment  de 
même  de  /•,  lequel  admettra  un  minimum  différent  de  zéro. 
Soit  R  un  nombre  inférieur  à  ce  minimum. 

Si  le  point  (^,  jk,  ^)  se  déplace,  de  telle  sorte  qu'on  ait 
constamment  sur  la  ligne  L  un  point  (?,  'f\^  Ç)  fixe  ou  variable 
pour  lequel  on  ait 

le  poini  (^,  y,  ^)  décrira  un  ensemble  borné  et  parfait  où 
les  fonctions /el>yi  restent  finies  et  continues.  Leur  module 
ne  pourra  donc  surpasser  un  nombre  fixe  ^.. 

D'ailleurs,    si  j^r  — i|,   \y  —  'r\\^    \z —  X^\    sont   <  R  —  5, 


I04  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

0  désignant  un  nombre  fixe,  on  aura 
N  étant  égal  à  4^-^. 

^  (271)3 

Cela  posé,  supposons  les  intervalles^o-^n  •  •  •  7  ^k^k+i,  •  •  • , 
tous  <;  )^  et  cherchons  une  limite  supérieure  des  modules 
des  différences  entre  les  valeurs y^^  Zi,  .  .  . , jka,  ^k,  .  .  • ,  Y,  Z 
des  intégrales  aux  points  ^<,  .  .  . ,  Xk^  X  et  les  valeurs  appro- 
chées y\ ,  s', ,  .  .  . ,  Y',  Z'.  On  a 

jA+i  —  /A  =  /  /(  ■3:',  y,  -  )  ^^, 


f 


d'où 

[/(^.  7>  -)  —fi^k,  fky  -;,)]^^. 

Si  nous  supposons  \y\  — j"a|,  |s)^ —  Zk\  moindres  que  R  —  o, 
le  module  de  la  quantité  entre  parenthèses  ne  pourra  surpasser 

N 
[>^  +  |7a-7a| +  14-^1]^ 

(1^  —  Xk\  étant  <<  ).);  on  aura  donc 

Ij/c+i-/aI<|71--/a-| 

N 

On  a  une  inégalité  semblable  pour  z\^^  —  z\.. 

Ajoutons  ces  deux  relations,  et  posons  pour  abréger 

i/;.-j'*i+i4-=*i+>-  =  u*. 

Nous  obtiendrons  la  relation 

TT  -XT         r  ^N     ,  ,1  ^T  —\Xk+'i-Xk\  ^^  77-< 

s  désignant  la  longueur  de  la  ligne  L. 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  Io5 

D'ailleurs,  au  point œ^,  on  a  y^=yQj  z'q  =  Zq,  d'où  Uq  =  "X. 

Chacune  des  quantités  Ua  et  a  fortiori  chacune  des  quan- 
tités l/k—yk]^  l^-'k  —  ^f^l  ^^  ^^^^^^  |Y'— Y|,  \U—Z\  seront 
donc  moindres  que 

si  les  précédentes  sont  moindres  que  R  —  ô. 

Cette  condition  sera  satisfaite,  si  l'on  prend  \  assez  petit 
pour  satisfaire  à  l'inégalité 

La  limite  d'erreur  ainsi  trouvée  tend  bien  vers  zéro  avec  )., 
comme  nous  voulions  l'établir.  La  formule  montre  toutefois 
l'imperfection  de  la  méthode,  car  l'arc  s  figure  sous  une 
exponentielle  dans  l'expression  de  l'erreur  à  craindre.  Pour 
peu  que  le  champ  d'intégration  soit  étendu,  il  sera  difficile 
de  multiplier  assez  les  points  de  division  pour  obtenir  une 
approximation  suffisante. 

88.  On  a  souvent  avantage  à  transformer  les  équations 
différentielles  proposées  par  un  changement  de  variables, 
avant  de  recourir  aux  quadratures.  Ce  procédé  constitue  la 
méthode  de  la  variation  des  constantes,  dont  nous  allons 
indiquer  le  principe. 

Soient 

(8)  ^:=M4-aN,      ^  =  M'4-aN' 

deux  équations  différentielles  simultanées,  où  M,  M',  N,  N^ 
sont  des  fonctions  de  x,  y,  z  et  a  une  constante  très  petite. 
Proposons-nous  de  trouver  un  système  d'intégrales  j',  z  se 
réduisant  àyo?  ^o  pour  x  ^=  Xq. 

Si  l'on  négbgeait  les  termes  en  a,  les  équations  se  rédui- 
raient à 

(9)  S -M'    S=^l' 


THF. 

TTNIVERSI 


I06  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

Supposons  qu'on  puisse  déterminer,  par  un  procédé  quel- 
conque une  intégrale  générale  de  ces  deux  équations,  repré- 
sentée par  deux  équations 

(ro)  j=z/(^,c,c'),     z  —  <^{œ,c,c'). 

Le  système  d'intégrales  particulières  des  équations  (9) 
qui,  pour  a:  =  ^o?  se  réduisent  àjKo)  ^0  sera  fourni  par  ces 
équations,  en  y  donnant  à  c,  c'  les  valeurs  Cq,  c'^  qui  se  dé- 
duisent des  équations 

Le  système  des  intégrales  particulières  des  équations  (8) 
qu'on  demande  de  trouver  pourra  de  même  être  représenté 
par  les  équations  (10),  à  la  condition  d'y  considérer  c,  c'  non 
plus  comme  des  constantes,  mais  comme  de  nouvelles  incon- 
nues à  déterminer  en  fonction  de  x.  Ces  nouvelles  variables 
devront  :  1°  se  réduire  à  Co,  c^  pour  ^  =  -^^o  j  2°  satisfaire  aux 
équations  différentielles  qu'on  obtient  en  substituant  dans  les 

équations  (8),  à  la  place  àey^  ^'77^'  TT  ■  ^^"^'^  valeurs 

y  —  f{œ,c,c'),     z:==zo{x,c,c'), 

ày  __  d£  df  dc^  _^  f^ 

dx       dx  de   dx  de'  dx  ' 

dz  __  ào  à'^    de  do   de' 

dx       ÔJ^  de  dx  de'  dx  ' 

Les  équations  ainsi  obtenues,  résolues  par  rapport  à  -7-, 

-j-i  prendront  la  forme  suivante 

où  P,  Q,  P',  Q'  sont  des  fonctions  de  x,  c,  c'. 

Mais,  si  a  était  nul,  c  et  c'  seraient  constants  et  leurs  déri- 

dc     de' 
vccs  -7->  -j—  se  réduiraient  à  zéro.  Donc  P  et  P'  sont  nuls,  et 

CLJO       CtJO 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  IO7 

les  équations  précédentes  se  réduisent  à  la  forme  plus  simple 


de 

£=■«•■ 

n  en  déduit 

c  —  Co  =  a  /     Q  dx, 

c'  —c^—^j. 

dx. 


Les  fonctions  Q  et  Q'  contiennent,  outre  la  variable  d'in- 
tégration x^   les  fonctions   inconnues   c,    d .   Mais   les   déri- 

dc     de'  (.  ,  .    , 

vees  -T-?  -7- j  contenant  en  lacteur  la  quantité  a  supposée 

très  petite,  sont  elles-mêmes  très  petites  ;  donc  c,  c  varient 
lentement,  et,  si  le  champ  d'intégration  n'est  pas  trop  étendu, 
on  pourra,  sans  altérer  sensiblement  les  fonctions  Q,  Q',  y 
remplacer  les  variables  c,  c'  par  leurs  valeurs  initiales  Cc,  c'^. 
On  n'aura  plus  alors  qu'à  intégrer  une  fonction  de  x  seul,  ce 
qui  est  facile. 

Si  le  résultat  obtenu  n'est  pas  jugé  assez  exact,  on  pourra 
remplacer  c  et  c'  dans  les  fonctions  Q  et  Q'  par  les  valeurs 
fournies  par  cette  preaiière  approximation,  et  recommencer 
l'intégration,  et  ainsi  de  suite. 

89.  Nous  ne  nous  sommes  occupé  jusqu'à  présent  que  de 
calculer  les  valeurs  numériques  des  fonctions  y,  z  pour  une 
valeur  donnée  de  la  variable.  Il  nous  reste  à  tirer  les  consé- 
quences des  résultats  trouvés  au  point  de  vue  des  propriétés 
analytiques  de  ces  fonctions  intégrales. 

Leurs  valeurs  finales  Y,  Z  en  un  point  quelconque  X  dé- 
pendent, d'après  notre  mode  de  procéder,  non  seulement  de 
la  position  de  ce  point,  mais  de  la  ligne  L  par  laquelle  la 
variable  x  se  rend  de  Xq  à  X.  Toutefois,  si  cette  ligne  est 
telle  que  la  valeur  x  de  la  variable  indépendante  en  chacun 
de  ses  points,  associée  aux  valeurs  correspondantes  jk,  z  des 
fonctions  intégrales,  donne  un  point  ordinaire  des  fonctions/ 
et/",,  on  pourra  lui  faire  subir  une  déformation  infiniment 
petite  quelconque  sans  altérer  les  valeurs  finales  Y  et  Z. 


I08  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    I. 

En  effet,  chacun  de  ces  points  x  est  le  centre  d'un  cercle 
dans  l'intérieur  duquel  y  ^\  z  sont  des  fonctions  mono- 
dromes  de  x.  Le  rayon  R  de  ce  cercle,  variant  d'une  manière 
continue  quand  x  se  déplace  sur  L  et  n'étant  jamais  nul,  ne 
pourra  s'abaisser  au-dessous  d'un  minimum  fixe  R'.  Si  l'on 
trace  autour  de  chacun  des  points  de  L  un  cercle  de  rayon  R', 
ces  cercles  recouvriront  une  région  du  plan  dans  l'intérieur 
de  laquelle  jr  et  z  seront  évidemment  monodromes.  On  n'al- 
térera donc  pas  leurs  valeurs  finales  Y,  Z,  si  l'on  remplace  la 
ligne  d'intégration  L  par  une  autre  ligne  quelconque  U  ne 
sortant  pas  de  cette  région. 

On  pourra  ainsi,  sans  altérer  Y,  Z,  déformer  la  ligne  L 
d'une  façon  continue,  aussi  longtemps  que  les  valeurs  simul- 
tanées de  x^  y,  z  correspondant  à  chacun  de  ses  points 
seront  un  point  ordinaire  de  y* et  de/")  .Mais,  si  L  prend  dans 
le  cours  des  déformations  une  forme  telle  qu'en  un  de  ses 
points  X,  y,  z  soient  un  système  de  valeurs  critique  pour 
l'une  au  moins  des  deux  fonctions /"ety,, le  raisonnement  se 
trouvera  en  défaut  et  il  pourra  même  arriver  que  dans  cette 
position  de  la  ligne  d'intégration  Y,  Z  ne  puissent  plus  être 
calculés  par  nos  procédés. 

Les  points  pour  lesquels  les  valeurs  simultanées  de  x^y,  z 
forment  un  système  critique  pour  /ou y,  pourront  donc  être 
(et  seront  le  plus  souvent)  des  points  critiques  pour  les  fonc- 
tions intégrales  jK,  z. 

90.  Pour  obtenir  les  éléments  nécessaires  à  l'étude  appro- 
fondie des  fonctions  intégrales,  il  resterait  :  i°  à  déterminer 
la  position  de  leurs  points  critiques;  2°  à  étudier  les  varia- 
tions de  ces  fonctions  aux  environs  de  ces  points  critiques. 

Le  premier  de  ces  deux  problèmes  est  malheureusement 
inabordable  dans  la  plupart  des  cas;  car  jr  et  3  figurant,  ainsi 
que  X,  dans  la  définition  de  ces  points,  on  n'a,  en  général, 
aucune  méthode  pour  fixer  leur  position  a  prioj^i.  On  ne 
pourra  les  connaître  qu'après  avoir  achevé  l'étude  des  inté- 
grales, qu'ils  auraient  dû  servir  à  faciliter.  Il  y  a  là  un  cercle 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  IO9 

vicieux,  qui  constitue  la  principale  difficulté  du  problème  de 
l'intégration. 

Suivant  les  circonstances,  ces  points  seront  isolés  ou  non  ; 
ils  pourront  même  constituer  des  lignes  entières,  auquel  cas 
les  fonctions  y,  z  n'auraient  une  existence  définie  que  dans 
la  région  du  plan  que  l'on  peut  atteindre,  en  partant  du  point 
initial  Xq^  sans  traverser  ces  lignes  critiques. 

91.  Il  existe  toutefois  un  cas  extrêmement  important,  où 
l'on  peut  déterminer  d'avance  la  position  des  points  critiques  : 
c'est  celui  où  les  seconds  membres  des  équations  différen- 
tielles sont  linéaires  par  rapport  aux  fonctions  inconnues. 

Considérons,  pour  fixer  les  idées,  un  système  de  deux 
équations  de  ce  genre 

(II)       ^Z=:^A7-f-B.^-hG,     ^  z=A'/  +  B'^H-G', 

où  A,  B,  .  .  . ,  G'  sont  des  fonctions  de  x.  Soit  Xq  un  point 
ordinaire  de  ces  fonctions;  on  aura,  tant  que  le  module  de 
X  —  Xq  r\Q  surpasse  pas  une  quantité  fixe  r,  des  développe- 
ments convergents 

A  =\  ay,{x  —  ^0)^, 

G=^Ca(^-^or, 
) 

les  coefficients  ^a,  ^a,  •  •  •  ayant  pour  limite   supérieure  de 
leurs  modules  une  expression  de  la  forme  —  • 
Cherchons  un  système  d'intégrales 

y  --  y^^\dx{x  —  X^)^,       Z  —  Zq  ^\ei{x~Xo)'^, 

qui,  pour  x  =  Xo^  se  réduisent  à  jKo>  ^o-  On  déterminera  les 
coefficients  d,  e  en  substituant  ces  valeurs  dans  les  équations 


IIO  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    I. 

différentielles.  Il  viendra,  en  égalant  les  coefficients  des  termes 
en  (^  —  ^o^^j 

(X  -+-  i)<ix-H,  =z  a^di-h  aidi^i  -h.  .  .-h  a\^^d^  -\-  bQe\-\- .  , , 

+  Z>x_,  ei  +  «x/o  +  '^X-o  +  Cl, 
(X  4-  i)ex+i  =  <  ^x  +  .  .  •  H-  4-1  ^A  +  ^0  ^A  ^-  .  .  . 

■4-  ^x_i^i  +  4/o  +  ^x^o  +  4- 

Ces  formules  récurrentes  donneront,  pour  les  coefficients 
d^  e^  des  expressions  de  la  forme 

où  Fx  et  ^\  sont  des  polynômes  linéaires  et  homogènes  par 
rapport  à^o^  ^o  et  aux  coefficients  c,  c',  les  coefficients  de 
chacune  de  ces  quantités  étant  des  polynômes  à  coefficients 
positifs,  formés  avec  les  a,  6,  a',  b'. 

Nous  obtenons  ainsi  cet  important  résultat,  que  les  inté- 
grales cherchées  y,  z  dépendent  linéairement  de  y^y  Zq. 

92.  Cherchons  le  rayon  de  convergence  certaine  de  ces 
séries.  Le  cas  le  plus  défavorable  est  évidemment  celui  où 
les  coefficients  a,  ^,  c,  a',  b',  c'  sont  remplacés  par  les 
limites  supérieures  de  leurs  modules,  et  j'o,  ^o  par  une  limite 
supérieure  m  de  leur  module.  Dans  cette  hypothèse,  les  équa- 
tions diflerentielles  se  réduisent  à 

— irO'H--  +  0. 


dz 

dx  ~ 

'  dx 

On  en  déduit 

-=y 

et 

d>_  M 

dx  X  - 


(27+1) 


et  en  intégrant,  après  séparation  des  variables. 


11...  2  y  +  I 


log-^ =— M/'iog 


2/?i  4- 1  \  /• 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  I  I  I 

Cette  fonction  n'a  qu'un  point  critique,  x  ^=  Xq  -h  r.  La 
convergence  est  donc  assurée  dans  tout  le  cercle  de  rajon  /-. 

Donc,  quels  que  soient  jKo?  ^o,  les  intégrales  jk,  ^  seront 
continues  et  monodromes  dans  toute  région  du  plan  où  les 
fonctions  A,  B,  C,  A',  B',  G'  sont  elles-mêmes  continues  et 
monodromes,  et  ne  pourront  avoir  d'autres  points  critiques 
que  ceux  de  ces  fonctions.  Encore  n'est-il  pas  certain  que  ces 
derniers  points  soient  critiques  pour  y  et  z. 

93.  Les  exemples  suivants,  que  nous  empruntons  à  Briot 
et  Bouquet,  montrent  comment  on  peut  effectuer  l'étude  des 
intégrales,  aux  environs  de  leurs  points  critiques. 

Soit  l'équation  différentielle 

dy  1 


(12) 


cU-        J\x,  y) 


f{oc^y)  s'annulant  pour  ^  =  o,  jv'  =  o  et  admettant  ces  va- 
leurs comme  point  ordinaire. 

Cherchons  celles  de  ses  intégrales  qui  s'annulent  pour 
^  =  o. 

Si  nous  considérons  x  comme  fonction  de  j^,  il  viendra 

(>3)  ^=/(^,j). 

Cette  équation  admet  une  seule  intégrale  monodrome  x^ 
s'annulant  pour  jk  =  o.  Sa  dérivée  s'annulant  également,  elle 
sera  développable  en  une  série  de  la  forme 


00 

=1 


X:=:.  \   a-tV 

9 


Supposons  que  am  soit  le  premier  coefficient  de  la  série 
qui  ne  s'annule  pas.  L'équation  précédente,  résolue  par  rap- 
port à  y,  donnera  un  résultat  de  la  forme 


y  z=z\^x"'  ~\-  l^x'' 


Cette  fonction  a  /n  valeurs  correspondantes  aux  diverses 


112  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

déterminations  du  radical  x^\  elles  se  permutent  les  unes 
dans  les  autres  lorsqu'on  tourne  autour  du  point  x  ^=^0,  qui 
sera  un  point  critique  algébrique. 

Le  cas  où  tous  les  coefficients  a^.  s'annuleraient  à  la  fois 
échappe  à  l'analyse  précédente.  11  faut  et  il  suffit,  pour  cela, 
que  ^r  =  o  soit  une  solution  de  l'équation  (i3)  et,  par  suite, 
que  f{oc,y)  contienne  x  en  facteur.  Dans  ce  cas  l'équation 
^r  =  G,  ne  contenant  pas  y,  ne  permettra  pas  de  tirer  la  va- 
leur dey  en  fonction  de  x.  L'équation  (12)  n'admettra  donc 
aucune  intégrale  qui  s'annule  avec  x. 

94.   Considérons,  en  second  lieu,  l'équation  différentielle 

(>4)  œ^=f{,a:,y), 

où  f{x^  y)  a  la  même  forme  que  dans  l'exemple  précédent. 
Cherchons  à  déterminer  les  intégrales  de  cette  équation,  qui 
s'annulent  pour  x  ^z  o. 
Soit 

/(•^j  7)  —  'ky^a^^x^  ^20^'  -f-  «11  '^Z  + 

Substituons,  dans  l'équation  différentielle,  à  la  place  de  j^, 
une  série 

(i5)  r  =  Ci.r -f- c,^^ +. .  ., 

et  égalons  les  coefficients  des  mêmes  puissances  de  x  dans 
les  deux  membres.  Nous  obtiendrons  une  suite  d'équations 
de  la  forme 

où  cpjj^  est  un  polynôme  à  coefficients  entiers  positifs,  formé 
avec  les  coefficients  a,  et  les  quantités  Cj,  ...,  Cjj_<. 

Si  \  n'est  pas  un  entier  positif,  on  pourra  résoudre  ces 
équations  par  rapport  aux  c,  et  l'on  en  déduira  un  résultat  de 
la  forme 

^^  étant   une  somme  de  termes  ayant  pour  numérateur  un 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  II 3 

produit  de  coefficients  a,  multiplié  par  un  entier  positif,  et 
pour  dénominateur  un  produit  de  facteurs  de  la  forme  [x  —  X. 
Ces  derniers  facteurs  sont  tous  différents  de  zéro,  et  leur 
module  croît  indéfiniment  quand  [jl  augmente.  On  pourra 
donc  déterminer  une  limite  inférieure  /  de  leurs  mo- 
dules. 

Cela  posé,  la  série  (i5)  satisfait  à  l'équation  (i4);  mais  il 
faut  prouver  qu'elle  a  un  ra^on  de  convergence  certaine.  Or 
on  accroîtra  les  modules   de  ses   termes,  en  y  remplaçant, 

M 

d'une  part,  les  coefficients  a^p  par  les  quantités ô>  limites 

supérieures  de  leurs  modules,  et,  d'autre  part,  les  facteurs  en 
dénominateur  par  /,  limite  inférieure  de  leurs  modules.  Mais 
la  nouvelle  série,  ainsi  obtenue,  est  évidemment  celle  que 
l'on  trouverait  en  cherchant  à  développer  la  racine  infini- 
ment petite  de  l'équation  algébrique 

M  M     ,       M 

et  converge  pour  des  valeurs  de  x  suffisamment  petites. 

9o.  Pour  reconnaître  s'il  existe  d'autres  intégrales  que  la 
série  que  nous  venons  de  déterminer,  et  s'annulant  égale- 
ment pour  ^  =  o,  posons 

y  ^  c^œ  -h  c^œ'^-h  .  .  .  H-  -, 

z  étant  une  nouvelle  variable.  Substituant  cette  valeur  dans 
l'équation  différentielle  et  supprimant  les  termes  indépen- 
dants de  s,  qui  se  détruisent,  nous  obtiendrons  l'équation 
transformée 

dz 
>  (i6)  iJC  -^  =  z{l  ^  bio^  -h  b^iz  -h  b,o^^  -^  -  ")■ 

Nous  avons  à  chercher  une  solution  z  de  cette  équation, 
J.  —  Cours,  III.  8 


Il4  TROISlfî^tE    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

qui  ne  soit  pas  conslamment  nulle  aux  environs  du  point 
^  z=  o,   mais  qui  tende  vers  zéro  lorsque  x  tend  vers  zéro 
suivant  une  loi  convenable. 
Soient  donc 

^0  un  point  voisin  de  l'origine; 
;;o<o  la  valeur  correspondante  de  z\ 

L  une  ligne  allant  de  x^^  à  l'origine,  et  telle  que  z  tende  vers 
zéro  quand  x  décrit  cette  ligne. 

L'équation  (i6)  pourra  s'écrire 

OU,  en  supposant  que  \  ne  soit  pas  nul  et  développant  en 
série  le  dénominateur  de  dzj 

et,  en  intégrant  àe  Xq  k  x  le  long  de  la  ligne  L, 


I  c  X 

-log-  -log  — 


—  /    {c^-\-c^z-\-...)dz  -^  i 


dx. 


Si  ^  tend  vers  zéro,  z  tendant  également  vers  zéro,  les  in- 
tégrales du  second  membre  tendront  vers  des  limites  finies  et 
déterminées.  Le  second  membre  sera  donc  de  la  forme  A  -f-  e, 
A  étant  une  constante  et  s  s'annulant  avec  x.  On  aura  par 
suite 

'  logf  -log^  =A-i-£; 

d'où,  en  passant  des  logarithmes  aux  nombres, 


œ^        x^  x'^        x^ 

C  désignaïjt  une  quantité  finie  et  différente  de  zéro. 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  11^ 

Pour  que  z  tende  vers  zéro,  il  est  donc  nécessaire  que  x^ 
tende  vers  zéro  en  même  temps  que  x.  Discutons  cette  con- 
dition. 

Soient 

\^=^p  ^  qi^         ^  — p(cosO  4- isinÔ), 


on  aura 


XlOgX  — -  g(p-f-(irO(Logp4-{0) 


X' 


I  -—  g;)Logp— vO^ 


Quand  X  tend  vers  zéro,  son  module  p  tend  vers  zéro,  son 
argument  B  pouvant  varier  d'une  manière  arbitraire,  suivant 
la  nature  de  la  ligne  suivie  L.  Pour  que  ^^  tende  vers  zéro, 
il  faut  et  il  suffît  que  /?Logp  —  ^8  tende  vers  —  oc  . 

Soit  d'abord  ^=z=o.  Cette  condition  sera  toujours  satis- 
faite, quelle  que  soit  la  ligne  L,  si/?  est  positif;  mais  elle  ne 
pourra  jamais  l'être  si  p  est  négatif.  Dans  ce  dernier  cas,  il 
n'existera  donc  aucune  intégrale  de  l'espèce  cherchée. 

Si  q  n'est  pas  nul,  on  pourra  toujours  déterminer  B  en 
fonction  de  p,  de  telle  sorte  que  la  condition 

Jim(/?Logp  —  70)=: —  00 

soit  satisfaite  ou  ne  le  soit  pas.  Mais  ici  il  convient  encore  de 
distinguer  le  cas  où  p  est  positif  de  celui  où  il  est  négatif. 

Si  /?  >  o,  la  condition  précédente  sera  satisfaite  toutes  les 
fois  que  B  sera  assujetti  à  varier  entre  des  limites  finies.  Pour 
que  a^  ne  tendît  pas  vers  zéro  avec  x^  il  faudrait  donc  que  la 
ligne  L  fût  une  spirale  décrivant  un  nombre  infini  de  révolu- 
tions autour  de  l'origine. 

Si  p  <C  o,  le  contraire  aura  lieu  et  oc^  ne  pourra  tendre  vers 
zéro  avec  x  que  si  L  est  une  semblable  spirale. 

96.  Ces  préliminaires  posés,  nous  allons  démontrer  qu'à 
chaque  valeur  de  la  constante  c  correspond  une  intégrale  de 
l'équation  (16),  développable  en  une  série  à  double  entrée 
suivant  les  puissances  de  x  et  de  x^  et  convergente  tant  que 
ces  deux  quantités  seront  suffisamment  petites. 


Il6  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

Posons  en  effet 


X^ll 


l'équation  (i6)  deviendra 

(17)  ^'dx~  «<(6io^4-  h^^x^ii  +  620^^  +  .  .  .)• 

Substituons  pour  u  une  série  à  double  entrée 

" — y^p"^"^^^"''   (  [A,  V = o,  I , . . . ,  00  ). 

Egalant  les  coefficients  des  mêmes  puissances  de  x  dans  les 
deux  membres,  il  viendra 

F[xv  étant  un  polynôme  à  coefficients  positifs,   formé  avec 
ceux  des  h  et  des  c  où  la  somme  des  indices  est  moindre  que 

Celle  de  ces  équations  qui  donnerait  Coo  est  identique;  ce 
coefficient  reste  donc  indéterminé,  et  l'on  pourra  lui  assigner 
la  valeur  donnée  c. 

La  résolution  des  autres  équations  donnera 


(p^,v  étant  un  polynôme  dont  chaque  terme  est  un  produit  de 
facteurs  h^  multiplié  par  une  puissance  de  c  et  par  un  entier 
positif  et  divisé  par  un  produit  de  facteurs  de  la  forme  s  -\-\t^ 
5  et  ^  étant  des  entiers  positifs,  dont  l'un  peut  être  nul. 

Le  module  des  facteurs  s  -\-\t  =^  s  -{-  pt  ^  iqt  est  diffé- 
rent de  zéro  et  croît  indéfiniment  avec  5  ou  ^  (l'hypothèse 
^  =  o,  /?  <C  o,  étant  exclue  par  ce  qui  précède).  On  pourra 
donc  trouver  une  limite  inférieure  /n,  telle  que  l'on  ait 

\  s  ^-lt\'>  m 
pour  toute  valeur  de  s  et  de  t. 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES. 


117 


La  série  que  nous  venons  de  déterminer  est  une  solution 
de  l'équation  différentielle  (17)  satisfaisant  aux  conditions 
posées,  solution  admissible  tant  que  la  série  sera  conver- 
gente. Or  on  diminue  évidemment  la  convergence  en  rem- 
plaçant partout  les  facteurs  s-^'kt  par  m,  c  par  son  module  G 

.   ,       M 

et  les  coefficients  è^p  P^ï"  les  quantités  -;^^>  limites  supé- 
rieures de  leur  module.  Or  on  voit  sans  peine  que  la  nouvelle 
série  obtenue  est  celle  que  l'on  trouverait  en  cherchant  à 
développer  suivant  les  puissances  de  x  et  de  x'^  celle  des  deux 
racines  de  l'équation 


/M  M    ,         M    ,  \ 

\r  r  /-^  ; 


qui  se  réduit  à  G  pour  ^  =  o,  x^'  =  o. 

Mais  cette  racine  est  évidemment  continue  et  monodrome 
tant  que  les  modules  de  x  et  de  x^  resteront  au-dessous  d'une 
certaine  limite.  Donc,  tant  que  cette  condition  sera  satis- 
faite, V  sera  développable  en  série  convergente  suivant  les  puis- 
sances de  X  et  de  x^,  et  la  série  qui  donne  u  sera  a  fortiori 


97.  Supposons  maintenant  "k  entier  et  positif.  S'il  est  ;>  i , 
posons 


/ 


X  -\-  xz. 


L'équation  transformée  en  z^  divisée  par  le  facteur  com- 
mun x^  prendra  la  forme 

^-T^  =  (X  —  i)^  +  ^lo^H-  ^20-^^+  ^11-^^  -+■•  •  • 

et  sera  semblable  à  la  primitive,  le  premier  coefficient  \ 
étant  diminué  d'une  unité. 

Par  une  série  de  transformations  analogues  nous  pourrons 


Ilo  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   I. 

réduire  ce    coeifîcient   à  l'imité.   Reste   donc   à    considérer 
l'équation 

dv 
('8)  x-^z y -\- a^QOc  —  a^Qx'^^  a^^xy -\- 

Nous  allons  démontrer  qu'elle  admet  pour  intégrale  une 
série  procédant  suivant  les  puissances  entières  de  :r  et  ^  log  .r 
et  contenant  une  constante  arbitraire. 

Désignons  à  cet  effet  par  Aïo,  •  .  . ,  A^p,  ...  les  modules 
des  coefficients  ci^q^  .  .  . ,  a^p,  ...  ;  par  \  une  quantité  po- 
sitive un  peu  moindre  que  l'unité,  et  considérons  d'abord, 
au  lieu  de  l'équation  proposée,  la  suivante  : 

dy 

{nj)  X  -^ Xj-i-A,o^=A2o^--hA,i^j  -h 

D'après  ce  que  nous  venons  de  voir,  elle  admet  comme 
intégrale  une  série  procédant  suivant  les  puissances  de  x  et 
de  oc^  et  contenant  une  constante  arbitraire. 

Posons 

^'^>  rrz  ^  -f-  (  I  —  \)t. 

Par  cette  substitution,  nous  obtiendrons,  comme  nouvelle 
forme  de  cette  intégrale,  une  série  procédant  suivant  les 
puissances  de  x  et  de  ^,  et  qui  sera  encore  convergente 
quand  ces  variables  seront  assez  petites.  Pour  calculer  di- 
rectement les  coefficients  de  cette  nouvelle  série,  nous  re- 
marquerons qu'on  a 

^^-'-^^^-'^^ 

d'où 

dt        \a?'  —  X 

X  -r-  =:  r—   =r  A  ^  —  X. 

dx  I  — À 

Posons  maintenant 

(20)    y  =  G,^x-\-C^,t -{-... +C^^xV-C'  +  ...^Sc^^xV-t'; 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  I  IQ 

on  aura 


-|=Sc^-^H-''''+^"*''^-';£J 


Substituons  ces  valeurs  de  jr  et  ^  -j^  dans  l'équation  pro- 
posée et  égalons  les  coefficients  des  mêmes  puissances  de  x 
et  de  t  dans  les  deux  membres.  Les  termes  en  t  se  détruisent 
identiquement;  ceux  en  x  donneront 

(i  —  X)Cio—  Goi  +  Aio  — o. 
Enfin  on  aura  généralement,  lorsque  [i.  4-  v  >>  i , 

(21)  ({J.-hXv  _X)C[xv—  (v  4-l)G^_i,v+i=  ?p, 

(pjjLv  étant  le  coefficient  du  terme  en  œl^t^  dans  le  second 
membre  de  l'équation.  D'ailleurs  on  voit  sans  peine  que  cp^^^ 
est  une  somme  de  termes  de  la  forme 

où  K  est  un  coefficient  binomial  et  où  les  indices  a,  j^,  p.^, 
Vo  •••  satisfont  aux  relations 

[Xi  +  ...-t-(Xp=[j.  — a. 


Ces  équations  permettent  de  déterminer  de  proche  en  proche 
tous  les  coefficients  Cj^v  en  fonction  de  Cio,  qui  reste  arbi- 
traire. 

Ce  premier  coefficient  étant  supposé  réel  et  positif,  la  ré- 
solution des  équations  précédentes  donnera  pour  C^^^  une 

expression  de  la  forme 

G     —  F 

F|xv  étant  une  somme  de  termes  positifs  dont  chacun  est  le 
produit  :  i"  d'une  puissance  de  Cio?  2°  d'une  puissance  de 
Goi  =A,oH-  (1  — )^)Cio,  ^°  d'un  produit  de  coefficients  Aap, 


120  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

4"  d'un  facteur  numérique  indépendant  de  X;  le  tout  divisé 
par  un  produit  de  facteurs  de  la  forme 

[x-hXv — X,      [j,'-f-Xv'  —  X,       .... 

On  remarquera  d'ailleurs  que  le  nombre  de  ces  facteurs, 
qui  figurent  ainsi  au  dénominateur  de  chaque  terme,  ne  peut 
surpasser  2  ia  +  v  —  i . 

Supposons  en  effet  que  ce  théorème  soit  vrai  pour  tous 
ceux  des  coefficients  dont  le  premier  indice  est  <;  [,«.  et  pour 
tous  ceux  dont  le  premier  indice  est  égal  à  [x  et  le  second 
indice  <^v.  Si  nous  substituons  pour  ces  coefficients  leurs 
valeurs  dans  l'équation  (21),  elle  donnera  pour  C|jiv  une 
somme  de  termes  dont  le  premier  contiendra  en  dénomina- 
teurs un  nombre  de  facteurs  au  plus  égal  à 

I-h2(;JL  —  1)  +  v-f-i  —  I  =  2îJ.-f-V  —  T. 

Dans  chacun  des  autres  termes,  le  nombre  des  facteurs  en 
dénominateur  sera  au  plus  égal  à 

I  -h  2  [J-i  4-  V,  —  I  -h  .  .  .  +  2  [J-o  4-  V.  —  I  =z  I  4-  2  (  |J-  —  a)  H-  V  —  3 

7  2  [J.  H-  V  —  I  —  a. 

D'ailleurs  la  proposition  se  vérifie  immédiatement  pour 
C02Î  donc  elle  est  vraie  généralement. 
Cela  posé,  faisons  tendre  \  vers  l'unité. 


L'expression  t  = ^—  aura  pour  limite  celle-ci 

^  I  —A  ^ 

^'— —     — —  =— ^log^, 


laquelle  satisfait  à  l'équation 


dt' 
œ-j-  —  t' 
dx 


L'équation  (19)  sera  changée  en 

x-^  —y  4-Aoi^=A2o^-4-An^/  -f-  • 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  121 

et,  SI  l'on  cherche  à  satisfaire  à  cette  dernière  par  une  série 
de  la  forme 

(22)  y  r^C,,X  ^G,,t'  -^ .  .  .^C\,,x\H"^  +  .  .  .  , 

les  nouveaux  coefficients  G'  seront  évidemment  donnés  par 
les  mêmes  formules  que  les  G,  sauf  le  remplacement  de  \ 
par  l'unité. 

Pour  montrer  la  convergence  de  cette  nouvelle  série,  com- 
parons un  terme  quelconque  T'  de  Gjj,v  au  terme  correspon- 
dant T  de  Gf;,v.  Les  facteurs  A,o-l-(i  —  X)Gio,  qui  figuraient 
au  numérateur  de  T  sont  remplacés  par  la  quantité  moindre 
A^o.  Quant  aux  facteurs  a+)^v — \  du  dénominateur,  ils 
sont  remplacés  par  des  facteurs  ;j. -t- v  —  i,  qui  leur  seront 
au  moins  égaux  si  v  n'est  pas  nul.  D'autre  part,  si  v  est  nul, 
auquel  cas  p->  2,  on  aura 

(jt.  —  I  ^ 
Le  nombre  total  des  facteurs  du  dénominateur  étant 

^2[J--hV  —  I<2({J.4-v), 


on  aura  donc 

T' 

-Xy-iv-^^) 

et,  par  suite, 

C^^<(2 

_X)2(P.+V), 

Gela  posé,  soit  r  le  rayon  d'un  cercle  dans  lequel  la 
série  (20)  est  convergente  :  on  aura,  en  désignant  par  M 
une  constante, 

G    <-    ^ 

et,  par  suite, 

p,    -  M 


La  série  (22)  sera  donc  convergente  dans  un  cercle  de 
rayon  (2  — \)~'^r. 


122  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

Revenons  enfin  à  Téquation  primitive  (i8)  et  cherchons  à 
y  satisfaire  par  une  série 

Co\  étant  une  quantité  arbitraire  ayant  pour  module  Goi-  Il 
est  clair  que  les  coefficients  c'^y  seront  déterminés  par  les 
mêmes  formules  que  les  coefficients  GJ^^,  sauf  le  remplace- 
ment des  quantités 

par 

^loj      <^]0'       •  •  •  »      ^a,S 

et  que  les  coefficients  cj^v  auront  les  C'^^  pour  limites  supé- 
rieures de  leurs  modules.  La  nouvelle  série  sera  donc  con- 
vergente pour  des  valeurs  assez  petites  de  x  et  de  t'. 

98.   Considérons,  en  dernier  lieu,  une  équation  algébrique 
irréductible 


entre  j)^  et  sa  dérivée,  et  de  degré  n  par  rapport  à  celle-ci. 

Une    intégrale  y   de   cette    équation    sera   complètement 

définie  si  l'on  donne  pour  la  valeur  initiale  Xq  de  la  variable 

indépendante  ^  :  i**  la  valeur  initiale  j'o  de  j^,  laquelle  peut 

être  prise  arbitrairement;  2^  la  valeur  initiale  de  —-,  laquelle 

devra  être  choisie  parmi  les  n  racines  de  l'équation 


/(È'>)-°- 


Si  Ton  fait  décrire  à  x  une   ligne  continue  quelconque, 
y  cl  -—  varieront  également  d'une  manière  continue  tant 

que  X  ne  passera  par  aucun  point  critique. 

Soit  ^  l'une  de  ces  valeurs  critiques.  Nous  avons  vu  que 
lorsque  x  tend  vers  ^  trois  cas  pourront  se  présenter  : 

i"  y  ne  tend  vers  aucune  limite; 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  123 

2°  y  tend  vers  une  valeur  finie  r^  pour  laquelle  l'équation 


/(£■'.)=» 


admette  une  racine  multiple  ou  infinie,  et  —  tend  vers  cette 

racine. 

3*^  y  tend  vers  co. 

La  première  de  ces  hypothèses  doit  être  rejetée.  On  pour- 
rait, en  effet,  assigner  à  œ  une  valeur  ^'  plus  voisine  de  ^ 
qu\ine  quantité  arbitraire  £  et  telle  :  i°  que  la  valeur  corres- 
pondante de  y  eût  son  module  au  plus  égal  à  une  quantité 
fixe  A;  2"  que  la  distance  du  point  r/  à  chacun  des  points  Tj 

dy 
pour  lesquels  l'équationy  =  o  donne  pour  -—-  une  racine  mul- 
tiple ou  infinie  soit  au  moins  égale  à  une  quantité  fixe  8. 

Soit  7'  une  quantité  positive  moindre  que  ô. 

Pour  toute  valeur  r/  de  y  qui  satisfait  à  ces  conditions, 
les  m  racines  de  l'équation  /=  o  seront  développables  en 
série  convergente  suivant  les  puissances  dey  —  v]'  dans  l'in- 
térieur d'un  cercle  de  rayon  /'  décrit  autour  de  '/]'  et  sur  sa 
circonférence.  Elles  resteront  donc  finies  et  continues.  La 
région  du  plan  couverte  par  ces  cercles  est  d'ailleurs  bornée 
et  parfaite.  Le  module  d'aucune  de  ces  racines  ne  pourra  donc 
surpasser  un  maximum  fini  M. 

Cela  posé,  l'élément  de  fonction  analytique,  qui  permet  de 
déterminer  la  variation  de  y  au  delà  du  point  ^',  a  un  rayon 
de  convergence  certaine,  qui  peut  cire  assigné  en  fonction 
des  deux  nombres  fixes  r  et  M  et  qui,  par  suite,  est  lui-même 
un  nombre  fixe,  plus  grand  que  l'infiniment  petit  £  qui 
représente  la  distance  des  points  ^'  et  Ç.  Ce  dernier  point 
ne  peut  donc  être  critique,  comme  nous  l'avions  supposé. 

Nous  connaissons  donc  a  priori  les  valeurs  de  y,  finies 
ou  infinies,  qui  correspondent  aux  points  critiques. 

99.  Soit  Tj  l'une  de  ces  valeurs,  supposée  finie.  Nous 
savons  qu'en  faisant  tendre  y  vers  /)  suivant  une  ligne  con- 


'24  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

venable,    nous    pourrons   faire   en   sorte   que   -^5    ou    son 

inverse  -7-  tende  vers  l'une  quelconque  des  n  valeurs  four- 
nies par  l'équation 

Chacune  de  ces  racines  peut  être  développée  aux  environs 
du  point  T,  suivant  les  puissances  croissantes,  entières  ou 
fractionnaires  de  y  —  ■^• 

Soit 

dx  ^  ^ 

(23)  _::=A(7-rî)P+B(y-^y'  +  ... 

l'un  de  ces  développements;  /?,  a,  [3,  .  .  .  étant  des  entiers 

sans  diviseur  commun. 

Si  p  -h  a^o,  l'intégrale  du  second  membre,  prise  de  jk^Tj, 

aura  une  valeur  infinie  ;  y  ne  pourra  donc  atteindre  la  valeur  yj 

dx\ 
avec  cette  détermination  de  -y-  j  pour  aucune  valeur  finie 

de  X. 

Si/?  +  a>>o,  l'intégration  donnera,  en  désignant  par  ; 
la  valeur  finale  de  x, 

(24)  ^-i=/—(/-^)^+-^(y-^)'^-^.-., 


et  ç  pourra  être  un  point  critique  de  l'intégrale  y. 

Pour  nous  en  assurer,  développons,  suivant  les  puissances 

\_ 
croissantes  de   x  —  ?,   celles   des  valeurs  de  (jk  —  "^Y  qui 
s'annulent   avec  x  —  \.    Ces  développements   seront   de   la 

forme 

1 

{y  —  -^iY  —  c^u -\- c^iî^ -^ . . ., 

où    a   représente    successivement    les    diverses    valeurs    du 

1 
radical  (x  —  i)^^. 


ÉQUATIONS   DIFFÉRENTIELLES    ORDLVAIRES.  125 

On  en  déduit 

y  —  7]  —  {CiU-\-C2iâ-h...)P=c'f,  iiP  4-  Cp+j  mP+1  + 

On  voit  par  là  que  le  point  \  est  en  général  un  point  cri- 
tique algébrique  pour  l'intégrale  y.  Ce  sera  un  point  ordi- 
naire,  au  moins  lorsqu^on  j   arrive  avec  la  détermination 

de  -T-  que  nous  avons  adoptée,  si  le  développement  Ae y  ne 
dy 

contient  que  des  puissances  de  u  multiples  de  /?  +  a. 

Ce  cas  se  présentera  si  y? -f- a  =  i .   Cette  condition  est 

d'ailleurs  nécessaire.   Supposons  en  effet  qu'on   obtienne^ 

pourjK  —  '/;,  un  développement  suivant  les  puissances  entières 

et  positives  de  :r  —  i,  tel  que 

j  —  rj  =  C  ^  (  ^  -  0 '7  +  C  ^+ 1  (  ^  —  0 '^'^  '  H- •  •  •  • 

On  en  déduira,  en  renversant  Ja  série, 

_i  i  1 

oo  —  l  —  c,jn{y  —  r^)n-\-d{y  —  T,)n^ 

Comparant  avec  le  développement  (24)1  on  voit  qu'on  doit 
avoir 

[A,  V,  .  .  .  étant  des  entiers.  Mais/7,  /?  +  a,  />  +  p,  ...  n'ayant 
pas  de  facteur  commun,  on  aura  [x  =  i,  d'où/?  -f-  a  =  i. 
Considérons  maintenant  une  valeur  infinie  de  y.  Posant 

7  =  -î  nous  obtiendrons  une  équation  transformée 

«=/{-iS.-;)=/.(S'=: 

Cl  3C 

et  nous  développerons  les  diverses  valeurs  de  -7^  suivant  les 

ciz 

puissances  croissantes  de  z.  Soit 

dx  ^  ^- 

(25)  ~=A.-^+B^P4-..., 

clz 

un  de  ces  développements.    Intégrons-le  de  ^  à   zéro.    Si 
/;>4-a^o,  l'intégrale  du  second  membre  sera  infinie.  Donc^ 


126  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   I. 

ne  pourra  devenir  nul  ou  y  infini,  avec  cette  détermination 
de  la  dérivée,  pour  aucune  valeur  finie  de  x. 

Si  /?4-a>o,   on   aura,    en    appelant   Ç   la   valeur   de  x 
pour  jz  =  o^ 

y.  pA        —-  pB        '—r- 

p-\-^  />4-p 

1 
d'où,  en  posant  (x  —  1)p^^  z=:  u^ 

et  enfin 


z—  c'^uP-{-  c^+1  uP-^'^ 


y—  -  =  -T  u~P  +  du-P^ 


Donc  \  sera,  en  général,  un  point  critique  algébrique 
pour  la  fonction  j/-,  lorsqu'on  j  arrive  avec  la  détermination 
de  la  dérivée  que  nous  considérons.  Ce  sera  un  pôle, 
si  />  4-  a  :=  I . 

Nous  avons  ainsi  déterminé  la  manière  dont  la  fonction  jk 
se  comporte  aux  environs  de  chaque  point  critique;  mais  la 
position  de  ces  points  critiques  reste  encore  inconnue. 

100.  Considérons,  en  particulier,  le  cas  où  y  est  une 
fonction  uniforme.  D'après  ce  qui  précède,  ce  cas  est  carac- 
térisé parla  condition  que,  dans  chacun  des  développements 
précédents,  />  +  a  est  nul  ou  négatif  ou  égal  à  l'unité. 

Si  cette  condition  est  remplie,  y^  n'avant  que  des  pôles, 
sera  une  fonction  méromorphe.  Nous  allons  montrer  qu'on 
peut  la  déterminer  par  des  opérations  purement  algébriques. 

clx 
En  effet,  -7-  étant  une  fonction  algébrique  dejK,  ^  consi- 
déré comme  fonction  de  y  sera  une  intégrale  abélienne  et 
aura,  pour  chaque  valeur  Y  de  y,  n  systèmes  de  valeurs 

Xi  H-  2/?iW  -f-  2  7?i'io'h-,  .  ., 


X„  -h  2  m  w  -f-  2  /?i'  00'  ~f-  .  .  . , 
où  m,  m\  .  .  .  sont  des  entiers  et  2  to,  2to',  ...  des  conslantes 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  I27 

linéairement  distinctes,  chacun  de  ces  systèmes  de  valeurs 

correspondant  d'ailleurs  à  une  des  n  déterminations  de  —r- 

dy 

pour  y  z=:zY. 

L'intégrale  jK,  considérée  comme  fonction  àex,  admettra 
donc  les  périodes  2(jl>,  20)^,  ...,  et,  comme  une  fonction 
méromorphe  ne  peut  avoir  plus  de  deux  périodes  linéaire- 
ment distinctes,  trois  cas  pourront  se  présenter. 

101.  Vv.^Mmv.cks  :  Il  existe  deux  périodes  distinctes,  203 
et  2u)'.  —  L'intégrale  y  sera  une  fonction  méromorplie  et 
doublement  périodique  d'ordre  n. 

A  chaque  valeur  de  y,  finie  ou  infinie,  et  à  chacune  des 

dx 
déterminations  de  -7-  correspondront  des  valeurs  finies  dex, 

une  dans  chaque  parallélogramme  des  périodes.  Pour  que  ce 
cas  se  présente,  il  faudra  donc  que,  dans  chacun  des  déve- 
loppements (28)  et  (25),/?  + a  soit  égala  i;  car,  s'il  était 
nul  ou  négatif,  ce  développement  ne  pourrait  fournir  aucune 
valeur  finie  pour^. 

Gela  posé,  soit  p{u^  g2i  gs)  la  fonction  elliptique  de 
Weierstrass  qui  admet  les  deux  périodes  2to  et  20)'.  La 
fonction  p(x  —  Xq,  g2^  gz)  elliptique  du  second  ordre,  sera 
liée  ky  par  une  équation  algébrique 

F[y,  p{x  —  œ,,g^,  ^3)]  =  o 

du  second  degré  en  y  et  de  degré  n  en  p[x  —  ^01  g2^  gs)-  H 
reste  à  déterminer  :  1°  les  coefficients  A,  B,  ...  du  polj- 
nôme  F;  2"^  les  invariants  ^2?  ^'3-  On  y  parviendra  en  déve- 
loppant le  premier  membre  suivant  les  puissances  croissantes 
de  ^  —  Xq  et  identifiant  le  résultat  à  zéro. 
On  a,  en  effet, 

p{x  —  Xo,  g^,  g,)=j-—^—-^^    H-   -L    o^2(^_-^q)2 


[x  —  ^0)"        20 
ÏÏ8 


^^3(^-^0)' H-.-.. 


128  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

D'autre  part,  l'équation 


dx 

donne,  par  différentiation,  les  dérivées  successives  de  y 
exprimées  au  moyen  de  jk  et  —-'  Or,  pour  x  =  Xq,  on  con- 
naît la  valeur  jKo  de  y  et  l'on  a  précisé,  en  outre,  celle  des 
racines  de  l'équation  ci-dessus  que  l'on  choisit  comme  valeur 

initiale  de -7-'  On  peut  donc  déterminer,  pour  x  =  Xq^  la 

valeur  de  y  et  de  toutes  ses  dérivées  et,  par  suite,  déve- 
lopper j^  suivant  la  série  de  Tajlor. 

Les  équations,  fournies  par  cette  identification  à  zéro, 
sont  évidemment  linéaires  et  homogènes  par  rapport  aux 
coefficients  A,  B,   ...   et  algébriques  par  rapport  à  g2,  gz- 

102.  Deuxième  CAS  :  Il  n'existe  qu'une  seule  période  20). 
—  Ceux  des  développements  (sS)  dans  lesquels /> -f- a  >>  o 
donneront  chacun  une  série  de  pôles  de  la  fonction  y,  ayant 
pour  formule  générale  ^0+  amw  (^0  restante  déterminer). 
Aux  environs  de  chacun  d'eux,  on  aijra  pour  y  un  dévelop- 
pement de  la  forme 


y  — ^ +  .  .  .  H h  «'0  -+-.-. , 

•^        {x  —  ^0  —  2moi)i'  X  —  Xq — 2mw 

où  p  et  les  coefficients  a^,   .  .  .,   «o?    •  •  •    sont  donnés  par 
l'analyse  précédente  et  ne  dépendent  pas  de  ni. 
Cela  posé,  l'expression 


7r/.r„ 

e  " 

0  w    . 

admet  la  période  2  to.  Elle  a  pour  pôles  les  points  Xç^-^  ini  w, 
les  résidus  correspondants  se  réduisant  à  l'unité. 

Sa  dérivée  d'ordre  k  admettra  les  mêmes  pôles  et  sera,  aux 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  129 

environs  du  pôle  ^o  +  2mto,  de  la  forme 

(-■)^'-^---^    I  p., 

R  ne  devenant  plus  infini. 
On  aura  donc 

du  (-1)^"'        ^^"^« 

le  reste  y'  admettant  la  période  w  et  les  pôles  de  j-,  sauf  ceux 
de  la  série  Xq  +  inibi.  On  trouvera  de  même 

S  désignant  une  nouvelle  fraction  rationnelle  formée  avec 

71/.  f 

e  ^  Gly"  une  autre  fonction  périodique  où  une  seconde  série 
de  pôles  a  disparu.  Continuant  ainsi,  on   pourra  mettre  y 

sous  la  forme 

j  z=  T  4-  Y, 

TZr.r 

T  étant  une  fraction  rationnelle  en  e  ^  et  Y  une  fonction 
périodique  qui  n'a  plus  de  points  critiques  à  distance  finie, 
et  qui,  par  suite,  sera  développable  par  la  formule  de  Fourier 
en  une  série  procédant  suivant  les  puissances  positives  et 

TT/.r 

négatives  de  e  '^  .  Or  M.  Picard  a  démontré  que,  si  cette 
série  contenait  un  nombre  infini  de  termes,  l'équation  précé- 
dente donnerait  en  général,  pour  chaque  valeur  dey,  une  in- 

TZix 

fînité  de  valeurs  de  e  "  .  Mais  à  chaque  valeur  de  y  corres- 
pondent n  séries  de  valeurs  de  x;  et,  comme  les  diverses 

valeurs  d'une  même  série  donnent  la  même  valeur  pour  e  ^  , 
cette  quantité  n'a  que  n  valeurs  pour  chaque  valeur  de  y. 
Donc  la  série  Y  sera  limitée,  et  y  sera  une  fraction  ration- 

TT/.r 

nelle  en  e  ''^  ;  on  aura  donc 

(26)  p^_i-Q=,0, 

Pet  Q  étant  deux  polynômes  entiers  en  e  '^  ,  l'un  de  degré  /?, 
l'autre  de  degré  ^«. 

J.  —  Cours,  III.  Q 


l3o  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

Les  coefficients  de  ces  deux  polynômes  se  détermineront 
comme  dans  le  cas  précédent. 

Il  est  aisé  de  trouver  le  critérium  qui  caractérise  ce  second 
cas.  En  effet,  pour  chaque  valeur  dey,  l'équation  (26)  donne 

en  général,  pour  e  ^  ,  n  valeurs  finies  et  différentes  de  zéro  ; 
d'où  résultent  pour  œ,  a  classes  de  valeurs  x^  -f-  2/?îw,  .  .  . , 
x,i-\  -\-  2/?ito,  ^oj   •  •  -5  ^n-\  étant  des  quantités  finies. 

11  y  a  toutefois  exception  pour  les  deux  valeurs  (finies  ou 

«TC/.r 

infinies)  de  y  qui  annulent  le  coefficient  de  e  ^^   ou  le  terme 

TZix  Tlix 

indépendant  de  <? '^  ;  car  ces  valeurs  donnent  pour  e^  une 
racine,  ou  un  groupe  de  racines,  nulles  ou  infinies,  auxquelles 
ne  correspond  aucune  valeur  finie  de  x. 

Soit,  par  exemple,  y  s  la  valeur  de  y  qui  annule  une  ou 
plusieurs  racines  de  l'équation.  Soit  q  le  nombre  de  ces 
racines.  Aux  environs  du  point  jr,  on  pourra  les  développer 
en  séries  de  la  forme 

TZix  J.  2 


On  en  déduit 


"'''-log[?i(i 


tù 

=:r  -  log(/ -/i)  H-  Ti+  T2 (7 -rO'^H-. . .; 


d'où,  en  prenant  la  dérivée  par  rapport  à  7 


dx         w  I  Y2 


^^^  df         rùq  y—y,        iiiq^^        -^'^ 

Soit  de  même  y^  la  valeur  de  y  qui  donne  des  racines 
infinies,  en  nombre  q' .  On  pourra  développer  leurs  inverses 
en  séries  de  la  forme 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  l3l 

d'où  l'on  déduit 

Si  les  racines  nulles  ou  infinies  correspondaient  à  une  va- 
leur infinie  de  y,  ces  développements  suivant  les  puissances 
de  y — jKi  ou  de  y — y^  devraient  être  remplacés  par  des 

développements  analogues  suivant  les  puissances  de  -  =:=  i:. 

Les  deux  développements  précédents  doivent  évidemment 
faire  partie  de  la  série  des  développements  (28)  et  (ao). 
Donc  parmi  ces  derniers  il  en  existera  deux  qui  commencent 
par  un  terme  de  degré  —  t  et  pour  lesquels  /?  +  a  sera  nul, 
cette  quantité  étant  égale  à  i  pour  tous  les  autres,  qui  doivent 
donner  pour  x  des  valeurs  finies. 

L'identification  de  ces  deux  développements  avec  (27)  et 
(28)  fera  d'ailleurs  connaître  la  période  to,  et  les  entiers  q^  q' . 

103.  Troisiîïme  cas  :  Il  n^y  a  aucune  période.  —  Dans  ce 
cas  X  ayant  n  valeurs  seulement  pour  chaque  valeur  dejK,  et 
n'ayant  que  des  points  critiques  algébriques,  sera  une  fonc- 
tion algébrique  de  y.  Réciproquement,  y  sera  algébrique 
en  X  et,  comme  il  est  uniforme,  il  sera  rationnel.  On  aura 
donc 

P/  +  Q=.o, 

P  et  Q  étant  des  polynômes  entiers  en  x^  l'un  de  degré  /?, 
l'autre  de  degré  ^aï,  dont  on  pourra  déterminer  les  coeffi- 
cients comme  précédemment. 

Pour  chaque  valeur  dey,  on  aura  n  valeurs  de  x^  générale- 
ment finies.  11  n'y  aura  d'exception  que  pour  la  valeur  (finie 
ou  infinie)  dej^  q^i  annule  le  coefficient  de  .r'^,  et  à  laquelle 
correspondra  une  racine^  ou  un  groupe  de  q  racines,  infi- 
nies. Les  inverses  de  ces  racines  pourront  être  développées 
en  séries  de  la  forme 


X 


L  1 


l32  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    I. 

d'où 

_1  1 

^"ïi(/-yi)  '^-^ï2  +  T3(/-yi)'7  -f-  ...; 

^,  =  -5(7-70      '/    +.... 

Donc  l'un  des  développements (23)  [ou  des  développements 
(25)  si  la  valeur  de  y  qui  rend  x  infini  est  elle-même  infinie] 

commencera  par  un  terme  d'exposant — On  aura  donc 

q 

pour  ce  développement/?  -f-  a  = — i,  et  pour  tous  les  autres 
/;  -h  a  =  I . 

Les  divers  caractères  dont  nous  avons  reconnu  la  nécessité 
dans  chaque  cas,  étant  contradictoires  entre  eux,  seront  en 
même  temps  suffisants.  On  pourra  donc  a  priori  reconnaître 
dans  quel  cas  on  se  trouve,  sans  qu'il  soit  besoin  de  tâton- 
nement. 

lOi.  Gomme  application  des  résultats  qui  précèdent, 
cherchons,  parmi  les  équations  binômes  de  la  forme 


iè)''=^^if—')''if--^)'- 


n^  )vj,)v2,  ...  étant  des  entiers  sans  diviseur  commun,  celles 
dont  l'intégrale  est  monodrome. 
Les  points  critiques  de 

dx         -''  -^  -^^' 

^rrrA     "(j-^i)     "  (/ "  «2)     V,. 

sont  «,,  a.,^  ....  Pour  l'un  d'entre  eux  a^^  on  aura  comms 
développement 

|^p.(,-«.nV.... 

D'autre  part,  si  l'on  pose  jk=  -5  on  aura  l'équation  trans- 
formée 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  l33 

d'où 

Si  donc  nous  posons,  pour  abréger, 

il  sera  nécessaire  et  suffisant  que  [jl,  [ji,,  |jl2,   ...  soient  de  la 


forme  -— —  '  ï  o^i  ^^ ^  •  Ces  quantités  satisfont  d'ailleurs  à 


P 
la  relation 

(29)  fA-f-  [X,-f-[X,-}-..  .=  2. 

Premier  cas  :  L intégrale  est  doublement  périodique. 

Dans  ce  cas,  p.,  [x,,  ji.2,  ...  seront  tous  de  la  forme  — 


P 
et,  par  suite,  au  moins  égaux  à  {,  sauf  j^.,  qui  peut  être  nul. 

Supposons  d'abord  [^  =  0.  Il  résulte  de  l'équation  (29) 
que  le  nombre  des  quantités  jx,,  jjio,  ...,  qui  sont  toutes 
J^,  mais  <^i,  sera  4  ou  3. 

S'il  y  en  a  quatre,  on  aura  nécessairement 


V'\~V"L~'^i—\H~\,     d'où     \—\^—\..—  \, 


2. 


S'il  y  en  a  trois,  on  aura,  en  substituant  dans  (29),  pour 
p-M  [^2,  [^35  leurs  valeurs  — 


i»2  — I    p% 


Pi  Pt  Pz 


I  I  I 

1 1 =1. 

Pi         Pt         Pz 

Les  quantités  /?< ,  /?2,  p^  étant  supposées  rangées  par  ordre 
de  grandeur  croissante,  on  en  déduira 

—  Ji,         d'où         /?!—  3  ou  2. 
P\ 

Si  /?<  =z  3,  on  devra  avoir 


i34 

TROISIÈME    PARTIE. 

d'où 

),  =  X,= 

Xs- 

Si 

Ps 

=  2, 

il 

viendra 

I 
Pi 

I 

H 

P^ 

CDAPITRE   I. 


d'où 

Si  /?o  =  4?  Oïl  aura  aussi 

Si  /-?2=^  3,  on  aura 

/^3  =  6, 

ce  qui  donne  les  deux  solutions 

X3-.r 


Xi=r2,       Xs 
Xir=3,       X,: 


/Z  -iri  4, 


4,     Xg-rô,     /^  —  6. 


Les  solutions  où  [jl  n'est  pas  nul  se  déduisent  évidemment 
des  précédentes  par  la  suppression  d'un  facteur.  On  obtient 
ainsi  les  nouvelles  solutions 


x,  =  x. 

=  X3=I, 

Il  r=  1, 

X,=r.X, 

=  2, 

Il  r=z  3, 

X,=:2, 

X2=  1, 

//  =  4, 

Xi=I, 

X^-r, 

/i^4, 

X,=  3, 

)^2=4, 

/i  :=  6, 

Xi=4, 

X^rzzS, 

«  =  6, 

X,=  3, 

X^iz^S, 

«  =  6. 

Deuxième  cas  :  L intégrale  est  simplement  périodique, 
—  L'un  au  moins  des  nombres  [ji,  [a,,  p.2,  .  .  .  sera  égal  à  i. 
Soit  d'abord  p.  =:^  o,  pi,  =  i.  L'équation  (29)  deviendra 

1^2  +  (^3  4- . .  •  =  I , 


ÉQUATIONS   DIFFÉRENTIELLES    ORDINAIRES.  l35 

les  quantités  |jl2,  p<-3,  ...   étant  égales  à   i   ou   de  la  forme 

ZLnJ. 

P 

On  voit  par  cette  équation  que  le  nombre  des  quantités 

^2,  p^3,  ...  ne  peut  surpasser  deux. 

Si  ces  quantités  sont  au  nombre  de  deux,  on  aura  néces- 
sairement 

i        d'où 

S'il  n'existe  qu'une  seule  quantité  [^2,  on  aura 

■        d'où 

Les  solutions  où  \k  n'est  pas  nul  s'obtiendront  encore  par 
la  suppression  d'un  facteur  et  seront  les  suivantes  : 


X, 

r=2, 

X2=II, 

Al  =  2, 

>M 

=:  X2  = 

> 

n  =  '2, 

^1 

=  I, 

nr-  l. 

Troisième  cas  :  L! intégrale  est  rationnelle.   —  Une  des 
quantités  [x,  [jl,,  ...  sera  de  la  forme >  et  les  autres  de 

la  forme  ~ 

P 

bi  UL  =:=  o  et  ui,  =  ^ j  uio  =: j  •  •  •  j  il  vicncira 

^  q        ^'  Pi 

/^2       *  *  ■       q 

On  aura  donc 

(Xgzz:...— o         et        Pï~=^q, 
d'où 

Xi=7-4-i,         X2=^~i,         'i  =  <7, 

rentier  ^  restant  arbitraire. 


l36         TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   I.   —    ÉQUATIONS,  ETC. 

Enfin,  si  |x  n'est  pas  nul,  on  aura  les  solutions 

Xi=«7  — I,  n  —  q. 

lOo.  Les  considérations  développées  dans  cette  Section 
permettent  de  définir,  d'une  manière  plus  précise,  les  di- 
verses sortes  d'intégrales  que  peut  présenter  une  équation 
différentielle 

Soit  Xç^  une  valeur  particulière  de  la  variable  indépen- 
dante. A  toute  valeur  initiale  y^  donnée  à  j",  et  telle  cjue 
(^ojJKo)  soit  un  point  ordinaire  pour  la  fonctiony,  correspond, 
comme  nous  l'avons  vu,  une  intégrale  de  l'équation  dilTéren- 
tielle,  dont  on  pourra  suivre  la  variation,  soit  dans  tout  le 
plan,  soit  dans  une  région  limitée  par  des  lignes  singulières. 
Outre  ces  intégrales,  ordinaires  par  rapport  au  point  x^^ 
et  qui  diffèrent  les  unes  des  autres  par  la  valeur  de  la  con- 
stante jKo,  il  peut  en  exister  d'autres,  qui  deviennent  infinies 
ou  indéterminées  pour  x  =  x^^  ou  prennent  en  ce  point  une 
valeur  JK07  telle  que(^07j^o)  soit  un  point  critique  pour  la 
fonction/.  Ces  intégrales  seront  dites  singulières  par  rap- 
port au  point  Xq. 

Gela  posé,  nous  appellerons  intégrale  générale  l'en- 
semble des  intégrales  particulières  qui  sont  ordinaires  pour 
quelque  valeur  de  x',  intégrales  singulières  celles  qui 
seraient  singulières  par  rapport  à  toute  valeur  de  x. 

11  est  clair  que  l'existence  de  ces  intégrales  singulières  sera 
un  phénomène  exceptionnel.  Soit  en  effet  F(^,j)=:o  la 
relation  qui  doit  exister  entre  x  et  y  pour  que /présente  un 
point  critique  en  x,  y]  il  faudra,  pour  qu'il  y  ait  une  inté- 
grale singulière,  que  la  valeur  de  j^  en  fonction  de  x^  tirée  de 
l'équation  F  =  o,  satisfasse  à  l'équation  différentielle  pro- 
posée, ce  qui  n'aura  lieu  qu'accidentellement. 


ÉQL'ATlOJiS    LINÉ.URE3.  187 


CHAPITRE  IL 

ÉQUATIONS   LINÉAIRES. 


I.  —  Généralités. 

106.  On  nomme  équations  différentielles  linéaires  celles 
où  les  fonctions  inconnues  et  leurs  dérivées  ne  figurent 
qu'au  premier  degré. 

Ces  équations  jouissent  de  plusieurs  propriétés  que  nous 
allons  exposer. 

407.  1°  Toute  équation  linéaire  reste  linéaire  si  Von 
change  la  variable  indépendante. 

Soit,  en  effet, 

une  semblable  équation,  /?o,  P\,  .  .  .,  T  désignant  des  fonc- 
tions connues  de  la  variable  indépendante  t. 

Posons   ^  — çp(«),  u  désignant  une  nouvelle  variable.  On 

en  déduira 

dx         dx    , ,     , 

Ta    =Â^("^' 

CL    OC  et    OC      ta.,       V  ^^ Ou      „  .      ^ 


équations   qui   donnent  -j-j  —r-i  •••    en    fonction   linéaire 


l38  TROISIÈME    PARTIi:.   —    CHAPITRE    II. 

(xoc      cl^  oc 
de  -y-)    7/~T'  '■*■    Substituant  ces  valeurs,   ainsi  que    celle 

de  ^,  dans  l'équation  proposée,  on  obtiendra  l'équation  Irans- 

formée,  qui  sera  évidemment  linéaire  en  ^,   -7-5   -,—-, 

^  '   du     du- 

108.  i""  Soient  x^  y^  ...  n  fonctions  d'une  même  va- 
riable indépendante  t,  satisfaisant  à  un  système  de  n 
équations  linéaires 

(î)  E,=rO,  ...,  E,=rO, 

et  soit  V  un  polynôme  entier  par  rapport  cl  x^  y^  ...  et  à 
leurs  dérivées  successives,  dont  les  divers  termes  aient 
pour  coefficients  des  fonctions  quelconques  de  t.  La  fonc- 
tion V  satisfera  à  une  équation  linéaire  dont  les  coeffi- 
cients s'expriment  rationnellement  en  fonction  des  coef- 
ficients <fe  E,,  . . . ,  E/i,  Y  et  de  leurs  dérivées  successives. 

En  effet;  soient  respectivement  m,  m',  .  .  .  les  ordres  des 
plus  hautes  dérivées  de  x,  y^  ...  qui  figurent  dans  les 
équations  (i);  k  le  degré  du  polynôme  V.  Formons  les  dé- 
rivées successives  de  V.  Chacune  d'elles  sera  im  polynôme 
de  degré  k  par  rapport  à  x^  y,  ...    et  à  leurs  dérivées  suc- 

T^,   -n  ,         1,  .    .        d'^'x     d"'^^x  d"'' y 

cessives.    D  ailleurs   les    denvees  —, —  -,  —  ?    ••-,      ,   ' ,  ? 

,  ^j^,^^  ->  •••  peuvent  s'exprimer  linéairement  par  les  déri- 
vées précédentes,  au  moyen  des  équations  (i)  et  de  celles  qui 
s'en  déduisent  par  dérivation. 

Substituant  ces  valeurs,  on  aura  pour  V,  -y-?  •••j  des 
expressions  de  la  forme 

1  //V 

(^)  „=r.p.4-T;p.-H..., 

T,,  T2,  .  .  . ,  T', ,  T2,  .  .  .  étant  des  fonctions  de  ^,  de  l'espèce 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  tSq 

indiquée  à  l'énoncé,  et  P,,  P2,  -  .  .  des  produits  de  la  forme 


dt  )  \dt"'-^  J        -^   \dij  \dt"''- 

où  le  nombre  total  des  facteurs  est  au  plus  égal  à  k.  Soient  P, , 
P2,  ...,  P/  les  divers  produits  de  ce  genre  que  l'on  peut 
former  et  dont  le  nombre  est  évidemment  limité.  L'élimina- 
tion de  ces  quantités  entre  les   expressions  (2)   donne  une 

dY  d'Y 

relation  linéaire  entre  V,  -j-->  •  •  •?  —7-7-* 

109.  3°  On  sait  que  tout  sj'stème  d'équations  différentielles 
simultanées  peut  être  ramené,  par  l'adjonction  de  variables 
auxiliaires  et  la  résolution  par  rapport  aux  dérivées  des  fonc- 
tions inconnues,  à  un  système  normal.  Si  les  équations  sont 
linéaires,  il  est  clair  que  ces  opérations  laisseront  subsister 
le  caractère  linéaire. 

L'étude  d'un  système  linéaire  quelconque  se  ramène  donc 
à  celle  d'un  système  linéaire  normal  de  la  forme 

dx 

__  -H«^  -i-bf  -{-... =zT, 


où  a,  b,  .  .  . ,  a, ,  6, ,  .  .  . ,  T,  T, ,  ...   sont  des  fonctions  de  t. 
Nous  considérerons  en  premier  lieu  les  systèmes  dits  sa/is 
second  membre,  où  l'on  a 

T  =  T,  =  ...=:o. 

110.  Théorème.  —  Si  a^i,  j'i,  ...  ;  0^2,  JK25  •  •  •  î  •  •  •  sont 
des  solutions  particulières  d' un  système  d'équations  li- 
néaires sans  second  membre,  les  expressions 

OÙ  Cj,  Co,  .  -  .  sont  des  constantes  arbitraires,  satisferont 
au  même  système  d'équations. 


l/jo  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE   II. 

En  effet,  le  résultat  de  la  substitution  de  ces  expressions 
dans  le  premier  membre  de  l'une  quelconque  des  équations 
proposées  sera  évidemment  de  la  forme 

C1II1-+-G2H2  +  ..., 

II,  désignant  le  résultat  de  la  substitution  de  .r,,  r,,  ..-i 
Ho  le  résultat  de  la  substitution  de  x^,yo,  ....  Mais  .r,, 
Yi^  ...  ;  x-y,  y-ii  •  ■  ''1   •  •  •  étant  des  solutions,  on  aura 

Hi  =  o,         II,  =  0,         ..., 
d'où 

111.  Considérons  spécialement  un  système  canonique 
formé  de  n  équations  linéaires  du  premier  ordre  et  sans  se- 
cond membre.  Ce  système  admet  la  solution  évidente  x  =  o, 
j' =  o,  ...;  mais  il  admet  une  inflnité  d'autres  solutions 
particulières. 

Nous  dirons  que  k  solutions  particulières  d'un  semblable 
système,  telles  que 

•^1>    fly     -'l->     •  •  •  > 


^k,   fk,    -/o     • 


sont  indépendantes,  si  l'un  au  moins  des  déterminants 
d'ordre  k  formés  avec  les  diverses  colonnes  du  Tableau  ci- 
dessus  n'est  pas  identiquement  nul. 

Théorème.  —  Si  l'on  connaît  k  solutions  indépendantes 
d^un  système  de  n  équations  linéaires  du  premier  ordre 
et  sans  second  membre  {k  étant  <Cn)^  on  pourra  ramener 
Vintégration  du  système  proposé  à  celle  dUin  système 
analogue  ne  contenant  plus  que  n  —  k  équations  et  à  des 
quadratures. 

Chaque  solution  de  ce  nouveau  système  fournira  une 
solution  du  système  primitif ,  indépendante  de  celles  qui 
sont  déjà  connues. 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  l4l 

Nous  admettrons,  pour  fixer  les  idées,   qu'on  ait  quatre 

équations 

I  dx 

G, 


'  —r-{-ax   -{-  by  -h  cz   -h  du 
dt  "^ 

dy 


(3) 


dt 


+  «1  .r  -H  h^y  -\-  Cl  5  -H  d^  a 


-j^  -V-  a^x  -f-  b^y  -\-  c^z  ■+-  d=^  a  -=r  o, 

da  j  j 

.   --  -^  a^x -^  b^y -^c^z -\- d-^u  —  o, 
\   at 


et  que  l'on  connaisse  deux  solutions  indépendantes 

•^1)  J^i)  -^1)   ^^1 5 

•^2>    JK25     ^2>     '''2' 

Admettons  qu'on  ait,  par  exemple, 
•^1     /i 


^2       /2 


On  pourra  poser 


X  \^^X ^  — |—  L-<2  -^2 » 

r  =::Ci/i  +  C2/2, 


a  r=  Cl  «1  +  G2  Ui  4-  'J, 

Go  Go,  ^,  u  étant  de  nouvelles  variables.  Effectuant  la  substi- 
tution et  remarquant  que  les  termes  en  G,,  Go  s'annulent 
(car  les  équations  proposées  seraient  satisfaites  si  Ç,  u  étaient 
nuls  et  Gi,  G2  constants),  il  viendra 

d\^i  d\ji^  ^  , 

-      '  X^-^-  CL    -h  rf'j     =:  o. 


dt 

dC, 

dt 

dC, 

~dt^' 

dC, 
dt      * 


Xi 


dt 


dC^  y  J 


o; 


dO^ 
~dt 

dC^ 
~dt 


dt 
dj_ 
~dt 


-h  C2  ^   -h  <^2  "J  =  o» 

H-  C3C  4-  ^s'J  =  o. 


1^2 


TROISIÈME    PARTIE. 


CHAPITRE   II. 


Résolvant   par  rapport  aux  dérivées  -^ 
on  aura  un  résultat  de  la  forme 


dC,      dC.     dX,     d^J 


dt 


dt  '    dt' 


dt 


(4) 


(5) 


■  5  ■=  « 


Bu, 


d: 

dt 
du 
dt 


-- A2S  +  B2U, 
—  As^-I-  B3U. 


On  obtiendra  donc  Ç  et  u  en  intégrant  les  deux  équations 
linéaires  simultanées  (5);  C)  et  C2  s'obtiendront  ensuite  par 
des  quadratures. 

Soient  d'ailleurs  Ç',  \j'  une  solution  particulière  quel- 
conque des  équations  (5)  (autre  que  la  solution  évidente 
Çrrr  o,  U  =  o) ;  ct  supposous,  pour  fixcr  les  idées,  que  Ç'  ne 
soit  pas  nul.  Soient  C\,  G'^  les  valeurs  correspondantes  de 
C< ,  Co.  La  solution 


^3  = 

=  G' 

,œ 

1  + 

Cg^a» 

73  = 

=  g; 

7i 

+ 

c; 

y  2, 

•^3  = 

-c; 

^1 

-1- 

c; 

~      _1_   Yl 
^•2   -t-   S  , 

Ih^ 

=  c; 

"1 

^- 

c; 

ii^_  -+-  u' 

sera  indépendante  des   deux  solutions  déjà  connues  ^i,  y^, 
Z\,  U\j',  ^2?  J2?  ^2,  it-,;  carie  déterminant 


^1     /i     -1 

^3       /3        ^3 

est  différent  de  zéro. 


=  ^' 


^1    Ji 
•^2    J'2 


112.  Théorème.  —  Tout  système  de  n  équations  li- 
néaires du  premier  ordre  et  sans  second  membre  admet 
n  solutions  particulières  indépendantes  ^i,  r^  .  .  .;  . .  .; 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  I/^S 

.r^,  Vn^  ...  et  sa  solution  la  plus  générale  est  la  suivante 

^  =  Ci^i-4-..  .4- C,,^„,        /  =  Gi7i-f-. .  .-i-C„7„,         ..., 
ou  Cl ,  .  .  . ,  C«  sont  des  constantes  arbitraires. 

La  première  partie  de  cette  proposition  résulte  de  ce  que 
nous  venons  d'établir,  que  de  l'existence  de  k  solutions  indé- 
pendantes (A*  étant  <C^n)  résulte  celle  d'une  nouvelle  solu- 
tion indépendante  des  précédentes. 

Pour  démontrer  le  second  point,  posons 

(]<,  .  .  .,  C/i  désignant  de  nouvelles  variables.  Effectuant  la 
substitution  et  remarquant,  comme  au  numéro  précédent, 
que  les  termes  en  G<,  .  .  . ,  G„  s'annulent,  il  viendra 

dOxy  dCn 


Mais  le  déterminant  des  quantités  ^i,  r,,  .  .  .;  .  .  .;  Xni 
y  ni  .  •  •  est  ^  o  par  hypothèse,  les  n  solutions  données  étant 
indépendantes  ;  donc 

dC,  dC,, 

et  G,,  .  .  . ,  G,i  seront  des  constantes,  d'ailleurs  arbitraires. 
113.   Soient 

È,  rz=  g;  ^1 + . . .  -+-  c;  ^„,      7)1  ==  g;  7i  +  ...-+-  c;  7„, 


^,=:Gï^i-f-...H-G;;^,„      ^n  =  G;^7i-t-...  +  G;^7„, 

n  solutions  particulières  quelconques  du  système  proposé. 
Leur  déterminant  est  évidemment  égal  au  produit  du  déter- 
minant des  solutions  ^4,  71,  .  .  .;  .  .  .;  ^„,  7,^,  .  ,  .  par  le 
déterminant  des  constantes  G'^,  .  .  .,  G^.  La  condition  néces- 


l44  TR0ISIÈ31E    PARTIE.   ■—    CHAPITRE   II. 

saire  et  suffisante  pour  que  ces  solutions  soient  indépendantes 
est  donc  que  ce  dernier  déterminant  soit  différent  de  zéro. 

il4.  Les  coefficients  des  équations  différentielles  pro- 
posées peuvent  aisément  s'exprim.er  au  moyen  d'un  système 
quelconque    de   n    solutions  indépendant js,    telles   que   Ç,, 

"'it ?  •  •  •  j  Ç/o  '^1/"  .... 
Soit,  en  effet, 

doc 

-7-  -^  ax  -\-hy  -\-.  .  .^^o 

une  de  ces  équations;  on  aura  identiquement 


et  de  ce  système  d'équations  on  déduira  «,  6,  ...  exprimés 
par  des  quotients  de  déterminants. 

115.  A    tout   système   d'équations   linéaires  sans    second 
membre,  tel  que 

cloc 

—r-  -h«^  -hày  -\-cz  =zo, 

at 

dy 

-^  -+-  «1^  -h  b^y  -4-  Cl  5  3=  o, 

dz  , 

—  H-  a^x  4-  b^y  -h  C22  =  o, 

est  associé  un  système  adjoint  défini  par  les  équations 

J — haX-h  «1 Y  +  a^L^zi  o, 

dt 

-^  -^bX-v-b,Y-\-b,Z^o, 
dt 

j-  -f-  cX  -h  Cl  Y  -H  CgZ  =1  o. 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  l45 

Les  solutions  de  ces  deux  systèmes  ont  entre  elles  une 
liaison  remarquable.  Pour  la  mettre  en  évidence,  ajoutons 
les  équations  précédentes,  respectivement  multipliées  parX, 
Y,  Z,  —  x^  — y^  —  z.  Il  viendra,  toute  réduction  faite, 

,^  dx  dX       ,,  dv  dY       ^  dz  dl^ 

''-^Tt^''-dt^^tt-^^irt-^^-dt-^'^a 


=  ^^iX.-^Yy^Z.), 


d'où 


Xûo  +  Y/  -\-Zzz=  const. 


La  liaison  entre  les  deux  systèmes  adjoints  est  évidem- 
ment réciproque.  L'intégration  complète  de  l'un  d'eux  en- 
traînera celle  de  l'autre.  Supposons,  en  effet,  que  l'on  con- 
naisse trois  solutions  indépendantes  J0^,  y^,  z^;  Xo,  y2')  ^2  5 
^3,  ^^3,  ^3  du  premier  système.  La  solution  générale  X,  Y^,  Z 
du  système  adjoint  sera  donnée  par  les  relations 

X^j-f-Y/,+  Z^,  =  C„ 

Xa-.^Yy^-hZz.^zC^^ 
Xx,-l-Yy,-r-Zz,^C„ 

C),  Co,  G3  étant  des  constantes  arbitraires. 

Si  l'on  connaissait  seulement  une  ou  deux  solutions  indé- 
pendantes du  premier  système,  on  aurait  seulement  une  re- 
lation linéaire 

X^,H-Yri4-Z..r-C, 

ou  deux  relations 

X^,-hYj,4-Z..,-_-=:G„ 

X^aH-Yja-f-  ZZ2  —  C2. 

Ces  relations  permettraient  d'éliminer  une  ou  deux  des 
variables  X,  Y,  Z  des  équations  différentielles  du  système 
adjoint,  et  de  ramener  ainsi  l'intégration  de  ce  dernier  sys- 
tème à  celle  d'un  système  plus  simple,  contenant  une  ou 
deux  équations  de  moins. 

J.  —  Cours,  III.  10 


l46  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE   II. 

116.  Systèmes  cV équations  linéaires  à  seconds  mem- 
bres. —  Soit  à  intégrer  un  système  d'équations  linéaires  à 
seconds  membres,  tel  que  le  suivant  : 

\  dx  .  -  ^ 

-j — \-  ax  +  by   H-  cz   -^  du    =  1  , 

dy 


(6) 


/ 


~  H-  «2-3^  +  biy  -\-  c^z-A-  d^  u  =:  T2, 


du  ,  I  rr. 

—  -+-  a^x-\-  bsy  -^  c^z-hd^u  --  I3. 

Considérons  le  système  linéaire  analogue 

/  dx 


(7) 


dt 


4-  ax  -h  by  ■+■  cz  -^  du  rr^  o, 


obtenu  en  supprimant  les  seconds  membres. 

Nous  avons  vu  (111)  que,  si  l'on  connaît  deux  solutions 
indépendantes  de  ce  dernier  système,  on  peut,  par  un  chan- 
gement de  variables  convenablement  .choisi.  Je  ramener  au 
système  suivant  : 

|=A,ç  +  B..,     J;    ==A3Ç  +  B,o. 

Tl  est  clair  que  le  même  changement  de  variables,  appliqué 
au  système  (6),  le  ramènera  à  la  forme 


dCi 


dC, 


^     r:=:A2^4-B2O-l-02,         ^     =:  A3  C  +  B3  u  +  O3, 

0,  .  .  .,  83  étant  des  fonctions  de  t.    On  n'aura    donc,   pour 
déterminer  Ç  et  u,  qu'à  intégrer  un  système  de  deux  équa- 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  1  47 

lions  Jinéaires  simultanées;  Ci,  C2  s'obtiendront  ensuite  par 
de  simples  quadratures. 

Si  l'on  avait  obtenu  l'intégrale  générale  du  système  (7) 

> 

«  rrz  Cl  Z^i  +  C2  «2  H- C3  W3  4-  C4  W4, 

l'intégration  du  système  (6)  pourrait  s'effectuer  par  de 
simples  quadratures.  Substituons,  en  effet,  les  valeurs  pré- 
cédentes dans  les  équations  de  ce  système,  en  considérant 
Cl,  ...,  G/,  comme  de  nouvelles  variables.  Ces  équations 
deviendront 

^G,  dO^  f/G.,  dO.,, 

; —  ce  1  --\~    ', —  CO  9  ~T~    -     ~,        OC  q  ~\—     ;        ce  I.   J.  . 

dt      ^         dt      ^        di      ^         dt      *         ' 


^d  rfC,  ^Cg  ^G, 

et   donnent  immédiatement  les  dérivées  —7-^?  •••?  —r^-   On 

dt  dt 

aura  donc  G,,  .  .  . ,  C4  par  des  quadratures. 

117.  On  pourra  même  se  dispenser  de  ces  quadratures,  si 
l'on  connaît  une  solution  particulière  x^^y^^  ^05  ^^0  <Ju  sys- 
tème (6).  Posons,  en  effet. 

Le  résultat  de  la  substitution  de  ^o>JKo?  ^o^  ?'o  dans  les  pre- 
miei's  membres  des  équations  (6)  détruira  les  seconds 
membres,  et  il  restera 

—  -^ac,-\-bf\-\-ct-\-d^r=iQ^ 


On  obtiendra  donc  la  solution  générale  du  système  pro- 
posé en  ajoutant  la  solution  particulière  ^O)  y^i  -Sq,  Wq  à  la 
solution  générale  du  système  sans  seconds  membres. 


l48  TROISIÈME    PARTIE.   —    CllAPITIlE    II. 

On  peut  enfin  remarquer  que,  si  les  seconds  membres  sont 
de  la  forme 

T^T~i-T' -+-...,      Ti=-_:  t;  -+-  r;  -h. . . , 

et  si  l'on  connaît  une  solution  particulière  ^o'^^y'^,  .  .  .  pour 
un  système  analogue  où  les  seconds  membres  se  réduisent 
respectivement  à  T',  T'^,  .  .  . ,  une  autre  solution  particulière 
^"o'y'o-'  '  '  '  pour  le  cas  où  les  seconds  membres  se  réduiraient 
à  T",  T"^,  .  .  . ,  etc.,  on  aura  une  solution  particulière  du  sys- 
tème proposé,  en  posant 

118.   Une  équation  linéaire  d'ordre  n 

d'^x  d"-^x 

^-'-l'^-dF^-^--'-^P-^--=^ 

peut  être  remplacée  parle  système  équivalent 


dx 

dt   -^  =°' 

..-h  7?,,.^ 

dx'^-^-           „    , 

^«-1  =  0, 

dt                           ' 

=  T. 

qui  rentre  comme  cas  particulier  dans  ceux  que  nous  venons 
de  discuter.  11  convient,  toutefois,  d'effectuer  l'étude  directe 
de  cette  équation;  car  elle  fera  paraître  sous  un  nouveau  jour 
quelques-uns  des  résultats  déjà  obtenus. 

119.   Considérons  d'abord  Téquation  sans  second  membre 
d'^x  d'^-^  X 

(8)  7/7»  +/'>7/ï^+---  +  ^'""^^"°- 

Soient   x^^   ...,  Xu   des    solutions   particubères  de   cette 
équation.  Nous  dirons  que  ces  solutions  sont  indépendantes, 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES. 


i49 


si  le  déterminant 


^1 

x^ 

' 

.  .        Xk 

œ\ 

x\ 

• 

•  •    <• 

œ\-^ 

x\- 

-1 

formé  par  ces  fonctions  et  leurs  k  —  i    premières  dérivées 
n'est  pas  identiquement  nul. 

Toute  équation  linéaire  d'' ordre  n  sans  second  membre 
admet  un  système  de  n  solutions  indépendantes  x^, . .  .  ,x,i, 
et  sa  solution  générale  est 

C,  ...,  Qn  étant  des  constantes  arbitraires. 

Pour  établir  ce  théorème,  nous  supposerons  qu'il  soit  vrai 
pour  les  équations  d'ordre  n  —  i  et  nous  montrerons  qu'il 
est  encore  vrai  pour  l'équation  (8)  d'ordre  n. 

Soit  x^  une  solution  de  cette  équation  (autre  que  la  solu- 
tion évidente  ^r  =  o).  Posons  x  =  (^x^^  G  désignant  une 
nouvelle  variable.  On  aura 


dx 
~dt 


Qa'  x^-\-  Cx\ 


^  ^G'x,-^2C'x\  +  Cx\ 
at^ 


—  ^  0'x,-V  nC^-'x',  4-  '''^''       '^  0'-^x'[-h.  .  .  -h  Cx'!. 
at"-  ^  2  ^  ^ 

Substituant  ces  valeurs  dans  l'équation  proposée,  on  aura 
l'équation  transformée 


1  ^iC"-l-  nx[ 
:      (9)    i  4-/'i^i 


2  ^ 

4-  npi  x\ 
-hp2^i 


G"-2+...=:0. 


L'équation  devant  être  satisfaite,  par   hypothèse,  si  l'on 


l5o  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    II. 

suppose  C  constant,  l'équation  (9)  ne  contiendra  aucun  terme 
en  C.  Ce  sera  donc  une  équation  linéaire  d'ordre  n  —  i  par 
rapport  à  sa  dérivée  G'.  Elle  admettra,  par  hypothèse,  n  —  i 
solutions  indépendantes  72?  •••,7/o  et  sa  solution  générale 
sera  de  la  forme 

G2/2  +  -  •  --^C/iJ^, 

où  Go,  .  • .,  G/i  sont  des  constantes  arbitraires. 
Intégrant  cette  expression,  il  viendra 


G  ~  Cl  -f-  G2  /  f,dt-\-...-hCn       y  a 


dt. 


\  étant  une  quantité  choisie  à  volonté,  et  G,    une  nouvelle 
constante  arbitraire. 
On  en  déduit 

en  posant,  pour  abréger, 

^2  —  ^1    /      J'idl,  ...,  J^n—JCi  Vn^-^- 

Il  reste  à  prouver  que  le  déterminant 


oc  \  oc  i) 


.«-1        ^n-\ 
1  ^  l 


x: 


n'est  pas  identiquement  nul. 
Or  ce  déterminant  est  égal  à 


X,     oc 


1    /     /2^^ 

\     oc'A  y^dt   \-  x,y^ 

\     oc\  j   y.  dl-^1  x\ 72  +  x^y\ 


xA  yndt 

3c\  j  yndt  -^Xiy„ 

oc\  I  yn  dt  -f-  2^1  yn  ^-  x^y'„ 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES. 

OU,  en  supprimant  les  termes  qui  se  détruisent,  à 


i5i 


X 


1     -^1  /  y-L^l     ...     ocA  yn 


dt 


G         ^1/2 

o       x^y\ 


X', 


/2 
72 


y'n 


Or  chacun  des  deux  facteurs  qui  composent  ce  produit  est 
différent  de  zéro,  par  hypothèse. 

120.   Soient  Xi^  .  .  .,  jt^  le  système  de  solutions  indépen- 
dantes dont  nous  venons  de  démontrer  l'existence,  et 

^1  =  C'i  ;ri  M-  .  .  .  +  C,^Xn, 


Ç/,,  — '-  Cl'/  ^1  -h  .  .  .  -H  Ci/i  oc,i_ 

un  autre  système  de  n  solutions.  Le  déterminant 


^n 


tn-l  tn- 

^l  •  •  •       ^a 

est  évidemment  égal  au  produit  du  déterminant  des  solutions 
j:,  ,  .  , .  ^  Xn  par  celui  des  coefficients  G. 

Il  est  donc  nécessaire  et  suffisant,  pour  que  les  solutions 
^,,  .  .  .,  \,i  soient  indépendantes,  que  le  déterminant  des  G 
ne  soit  pas  nul. 

S'il  en  est  ainsi,  x^,  ...,  Xnt  et  par  suite  toutes  les  solutions 
de  1  équation  différentielle,  seront  des  fonctions  linéaires  de 

? ,?.. 

121.  Soient  d'ailleurs  ^,,  ^2?  •.•t^//  "n  système  quelconque 
de  solutions  indépendantes  de  l'équation  (8);  on  aura 

d^\,^  d^--%  , 

^-^P^-dï^-^'-'-^P'^^'^'^''^ 


l52  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE   II. 

Ces    équations   permettront    d'exprimer    les    coefficients 
/?, ,  ...,/>„  en  fonction  de  i< ,  .  •  . ,  ?«  et  de  leurs  dérivées. 


122.  On  peut  remarquer  que  la  condition 

y  4  ...  .3?  /, 


exprime  la  condition  nécessaire  et  suffisante  pour  qu'il 
n'existe  entre  les  fonctions  x^,  .  .  ,  ,  jc^  aucune  relation  li- 
néaire à  coefficients  constants,  telle  que 

ai^i-4-.  .  .-h  a„^„— -o 

En  effet,  s'il  existait  une  relation  de  ce  genre,  on  obtien- 
drait, en  la  différentiant, 


ai^j 


aj^'( 


et,  en  éliminant  les  paramètres  a:^,  .  .  . ,  a/^,  il  viendrait 


^1 

.  .       X, 

œ\ 

.  .  .        X 

..      œ', 

■:=.  O. 


Réciproquement,  si  ce  déterminant  est  nul,  ^,,  x^^  .  .  ., 
x,i  seront  n  solutions  particulières  de  l'équation  linéaire 
d'ordre  n  — i 


X 

x^ 

.  .        X 

X' 

x'.. 

.  .        X 

X«-i 

K''    • 

..       X', 

z=-.  o. 


On  aura  donc,  en  désignant  par  Xi,  .  .  .,  X/,_,  des  solu- 
tions indépendantes  de  cette  équation,  et  par  C'^,  .  .  .,  C/'J_, 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  l53 

des  constantes, 


^,.=  GïXi  +  ...  +  G^,X„_i. 


Éliminant  Xi,  ...,   ^n-t  entre  ces  équations,    on  en  dé- 
duira une  relation  linéaire  entre  Xi,  .  .  .,  :r,i' 

123.  Si  l'on  connaît  k  solutions  indépendantes  ^,,  .  .  .,  ^A 
de  l'équation  linéaire  sans  second  membre 

on  pourra  ramener  son  intégration  à  celle  d'une  équation  li- 
néaire d'ordre  n  —  A-,  suivie  de  k  quadratures. 
Posons  en  effet 


\    C/^/, 


les  G  désignant  k  nouvelles  variables,  liées  entre    elles  par 
les  A"  —  I  relations 

(10)  ^^g;.^,=  o,   ^^g;.^;.=o,    ...,,   ^^G;.27f-2=:.o. 

On  aura,  en  tenant  compte  de  ces  relations,    * 


X' 

luis 


Yr  désignant  une  fonction  linéaire  de  G, ,  .  .  . ,  Ga  et  de  leurs 
dérivées  jusqu'à  l'ordre  r. 

Substituant  ces  valeurs  dans  l'équation  proposée,  on  aura 
un  résultat  de  la  forme 

G  =  o, 

G  désignant  une  fonction  linéaire  de  Ci,  .  .  .,  G^  et  de  leurs 
dérivées  jusqu'à  l'ordre  n — A- -f- i .  D'ailleurs,  l'équation 
étant  satisfaite  en  supposant  G,,  ...,  G^  constants,  les 
termes  qui  contiennent  ces  quantités  disparaîtront,  et  G  ne 


l54  TROISIÈME    PARTIE.    —    CnAPITRE   II. 

contiendra  que  les   dérivées  G'^,  ...,   G'^  et  leurs   dérivées 
successives  jusqu'à  l'ordre  n  —  k. 

Gela  posé,  on  peut  tirer  des  équations  (lo)  les  valeurs  de 
G' ,  . . . ,  G'i-  en  fonction  de  G',.  Substituant  ces  valeurs,  ainsi 


i^.  cil  iuin^tiuii  «ac  \jt , 


que  leurs  dérivées,  dans  G,  on  aura  pour  déterminer  G',  une 
équation  linéaire  d'ordre  n  —  k. 

Gette  équation  intégrée,  on  aura  G',,  .  .  .,  G'^.,  et  l'on  en 
déduira  G|,  .  .  . ,  G^  par  quadratures. 

124.  Supposons,  par  exemple,  qu'on  connaisse  une  solu- 
tion particulière  x^  de  l'équation  du  second  ordre 

œ"  H-  pxx'  -\- pi.x  ^=  o. 

Posons  ^  =  G,.r,  ;  nous  obtiendrons  l'équation  transformée 

C'i  JTi  -h  (  2  J7'j  -h  /?i  X-^  )  G'i  =r  O 


OU 

c;          : 

1LX\ 

et, 

en  in 

ilégrant, 

iogG;--= 

=  —  2l0g^, 

—     Pidt-h 

c;- 

-A. ^— , 

Ci  = 

-  -V  Ç'~''' 

di 

-^v   ^\ 

—    — f—  i_> 

et 

enfin 

X  ■■ 

— ■/- 

-h\dt 

1   B^- 

x\ 

const, 


A  et  B  étant  des  constantes  arbitraires. 

125.  L'intégrale  générale  de  l'équation  à  second  membre 

(il)  ^" -1- /?i. r"-^ -h.  ..-!-/?„ ^—_T 

se  déduit,  par  de  simples  quadratures,  de  l'intégrale  générale 
de  l'équation  sans  second  membre 

(i2)  ^"-h/?i^'^-*-l-. .  .H-/?rt^  =  0. 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  l55 

Posons,  en  effet, 

d,   ...,    Cn   étant  de  nouvelles    variables,   assujetties  aux 
conditions 

(i3)  V'g;^,=i.o,     V'c:.'r;=:o,     ...,     Y^c;-^r'==o. 

On  aura,  en  tenant  compte  de  ces  relations, 


ce 
et  enfin 


Substituant  dans  l'équation  proposée,  les  termes  en  Ci 
C,t  disparaîtront  et  il  restera  simplement 


Y^^r^ 


T 


1 
ra. 


Cetteéquation,  jointe  aux  relations(i  3),  donnera C',,  ...,C^/, 
et  Ton  en  déduira  G,,  .  .  . ,  Cn  par  des  quadratures. 

On  pourra  d'ailleurs   se  dispenser  de  ces  quadratures  s 
l'on   connaît   une   solution  Xq   de  l'équation  (ii).  Il  suffi 
dans  ce  cas,  de  l'ajouter  à  l'intégrale  générale   de  l'équation 
sans  second  membre. 

126.   Revenons  à  l'équation  sans  second  membre 

Multiplions-la  par  une  fonction  indélerminée^'  et  intégrons. 
Il  viendra,  en  appliquant  aux  termes  qui  contiennent  les  dé- 
rivées de  X,  l'intégration  par  parties 


l56  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    II. 

Si  la  fonction  j'  est  une  solution  de  l'équation  linéaire 

(i5)     .r-(A7)"-^+(/^27)'^-'-...-f-(-i)V«7  =  o, 

Pintégrale  disparaîtra  de  la  formule  précédente,  et  l'on  aura, 
pour  déterminer  x,  une  équation  linéaire  d'ordre  n  —  i, 
contenant  une  constante  arbitraire. 

Si  l'on  connaît  k  solutions  jKj,  .  .  . ,  jr^  de  l'équation  (i5), 
on  obtiendra,  en  posant  successivement  j^  r=:j^^ ,  ...^y^=yj^^ 
k  équations  linéaires  d'ordre  n  —  i  en  .r.  Eliminant  entre  ces 
équations  les  dérivées  x'^'^ ,  •  •  • ,  ^"~^+^ ,  on  aura,  pour  déter- 
miner .r,  une  équation  linéaire  d'ordre  n  —  A",  contenant  k 
constantes  arbitraires. 

L'équation  (i5)  se  nomme  V équation  adjointe  de  l'équa- 
tion (i4)-  Il  est  clair  que  réciproquement  l'équation  (i4) 
est  adjointe  à  l'équation  (i  5). 

127.  On  aurait  pu  arriver  à  l'équation  adjointe  (i5)en 
remplaçant  l'équation  primitive  (i4)  par  le  système  d'équa- 
tions du  premier  ordre 


dt 


dx"^-"' 


dx 
'dt 


qui  lui  est  équivalent. 

Ce  système  a  pour  adjoint  le  suivant  : 


dt  ~ 

dX^^ 

dt  ~ 


^X 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  l5j 

On  peut  aisément  éliminer  X"~-,  .  .  . ,  X  entre  ces  équa- 
tions. Il  suffira  de  les  différentier  respectivement  n —  i  fois, 
n  —  2  fois,  etc.,  et  de  retrancher  la  somme  des  équations  de 
rang  impair  de  celle  des  équations  de  rang  pair;  il  viendra 

'~~dF'  'dt^^         ^         ^^«-2  .  . .  —  o, 

équation  qui  ne  diffère  de  (i5)  que  par  la  notation. 

II.  —  Équations  linéaires  à  coefficients  constants. 

128.  Une  équation  linéaire  à  coefficients  constants  et  sans 
second  membre 

d"x  d"-'^œ 

""cU^  -"""^-dt^-^   +...  +  «,^..0 

peut  être  mise  sous  la  forme  symbolique 

F^  =  o 
où 

F  =  aT>"  4-  aiD'^-i  +  .  .  .  4-  a„, 

chaque  facteur  symbolique  D  représentant  une  dérivation. 

129.  Soit 

une   autre   opération  analogue  à  F  (^,  6,,  .  .  .,  b,n  étant  des 
constantes  comme  a^  a^.  .  .  . ,  cin). 

Effectuons  successivement  ces  deux  opérations;  l'opéra- 
tion résultante  sera 

I  6a D'«+« +  (  6r/,  4- a^,)D '«+«--' + 

Cette  expression  est  la  même  que  l'on  obtiendrait  en  mul- 
tipliant les  deux  polynômes  F  et  G  comme  si  D  représentait 
une  quantité  et  non  un  symbole  de  dérivation.  L'opération 


l58  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

résultante  sera  donc  indépendante  de  l'ordre  des  deux  opé- 
rations F  et  G  et  pourra  être  représentée  indifTéremment 
par  FG  ou  par  GF. 

D'ailleurs,  une  opération  quelconque  de  l'espèce  considé- 
rée, effectuée  sur  une  quantité  identiquement  nulle,  donne 
lui  résultat  nul.  Donc  l'équation 

o=:FG^r=GF.r 

admet  comme  solutions  celles  des  équations 
F^n-O,      G^=:o. 

130.  Soient  donc  .s,,  ^2,  ...  les  racines  de  Véquatlon  ca- 
ractéristique 

o  — Fr=«D«+aiD'*-i  +  .  .  .+  a,„ 

jjL,,  (jLo,  ...  leurs  ordres  de  multiplicité.  L'équation  diffé- 
rentielle 

admettra  comme  solutions  celles  des  équations 

(D  — 5i){^..r  =rO,        (D  — 52);^-^^==0,        

Il  est  aisé  de  trouver  ces  dernières.  Posons,  en  effet, 


On 


X  =  e^i'-y. 


(D  —  s^)x  --  .Çj e^^^y  -\-  e^\^  D/  —  s^ e^^^y 
et  en  répétant  cette  opération 

Pour  que  le  second  membre  soit  nul,  il  faut  et  il  suffit  quejv 
soit  un  polynôme  arbitraire  de  degré  jjli  —  i. 

Réunissant  les  solutions  particulières  ainsi  trouvées,  on 


ÉQUATIONS   LINÉAIRES.  loQ 

voit  que  l'équation 
admet  la  solution 

où  P,,  P21   •••    sont  des  polynômes  arbitraires  de  degrés 

p-t  —  I,  lJ-2—  I, 

Cette  solution  contient  jji,  +  uo  H- . . .  ==  /i  constantes  arbi- 
traires. Ce  sera  donc  la  solution  générale,  si  elle  ne  peut 
s'annuler  que  lorsque  toutes  ces  constantes  sont  nulles. 
Nous  allons  prouver  qu'il  en  est  ainsi. 

En  effet,  supposons  qu'on  ait 

PieV4-P2e^.^-f-..  .==0. 
Posons 

H=(D  — 52)!^'^(D  — .Ç3)!^-3  .... 
On  aura 

o  =  H(Pie«.^-HP2eV4-...)— II(Pie^.^). 

Mais  on  a,  d'autre  part, 

Or  les  polynômes  (D  —  Si)^i  et  H  étant  premiers  entre  eux, 
on  pourra  déterminer  deux  nouveaux  polynômes  M  et  N  tels 
que  l'on  ait 

M(D  — 5i)!''4-NH=:i 

et,  par  suite, 

o  =[M(D  —  5,)!^.-i-  NH](Pie-^.')=  Pie'-'. 

Donc  P,  doit  être  identiquement  nul.  De  même  pour  les 
autres  polynômes  Po,  .... 

131.  Si  les  coefficients  «i,  «2,  .  .  .  étant  réels,  l'équation 
caractéristique  F  =  o  a  des  racines  imaginaires,  la  solution 
générale  que  nous  venons  d'obtenir  renfermera  des  imagi- 
naires; mais  il  est  aisé  de  les  faire  disparaître. 

Soient,  en  effet,  5<  =:==  a -h  ^i,  ^2  =  a  —  (3?  un  couple  de 


l6o  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

racines  conjuguées,  a  leur  ordre  de  multiplicité;  nous  au- 
rons dans  l'intégrale  générale  les  deux  termes 

=  Qie°''cosp/-4-Q2e°''sinp^, 
Qi,   Q2   étant  des  polynômes   de    degré   [x  —  1,   arbitraires 
comme  l'étaient  P^  et  P2. 

132.  Connaissant,  par  ce  qui  précède,  l'intégrale  de  l'équa- 
tion sans  second  membre 

(1)  Fj:=:0, 

on  obtiendra  par  des  quadratures  celle  de  l'équation  à  se- 
cond membre 

(2)  F^^T. 

On  sera,  d'ailleurs,  dispensé  de  ces  quadratures  si  l'on 
peut  déterminer  une  solution  particulière  de  cette  dernière 
équation. 

Ce  cas  se  présentera  si  T  est  un  polynôme  entier  en  ^, 
e*^  e?^,  .  .  . ,  siny^,  cosyi,  ....  Car  en  remplaçant  les  sinus 
et  cosinus  par  des  exponentielles,  T  sera  une  somme  de 
termes  de  la  forme 

s  désignant  une  constante  et  II  un  polynôme,  dont  nous  dé- 
signerons le  degré  par  À. 

Nous  aurons  donc  à  chercher  une  solution  particulière  de 
l'équation 

(3)  F^=:ne^^ 

Les  solutions  de  cette  équation  satisfont  à  l'équation 

(4)  (D  —  5)>^+'  F^  =  (D  —  5)^^'  ne-^'-T-o 
qui  n'a  plus  de  second  membre. 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  l6l 

Deux  cas  seront  à  distinguer  ici  : 

1"  Si  s  diffère  de  Si,  50,  .  •  -,  l'équation  (/f)  a  pour  inté- 
grale générale 

où  P  est  un  polynôme  de  degré  A. 

Supprimant  les  termes  qui  appartiennent  à  l'intégrale  de 
F^  1=  o,  on  voit  que  l'équation  (3)  doit  admettre  une  inté- 
grale particulière  de  la  forme  Pe^^. 

2''  Si  s  =  Si,  l'intégrale  générale  de  (4)  sera 

P'^  étant  un  poljnôme  de  degré  a,  +  À. 

Supprimant  encore  les  termes  qui  appartiennent  à  l'inté- 
grale de  F^  =:  o,  on  voit  que  l'équation  (3)  admet  une  inlé- 
grale  particulière  de  la  forme  /H-iPe-^/,  où  P  désigne  encore 
un  polynôme  de  degré  X. 

J^a  forme  de  la  solution  particulière  étant  assignée  dans 
chaque  cas,  il  restera  à  déterminer  les  coefficienls  du  poly- 
nôme P.  Pour  cela  on  substituera  Pe'^^(ou  /t'iPe^i'^)  à  la  place 
de  X  dans  l'équation  (3);  l'idenlification  des  deux  membres 
donnera  un  système  d'équations  linéaires  pour  calculer  les 
coelficients  inconnus. 

133.  Exemple.  —   Soit  à  intégrer  l'équation 
(  0  )  ---  4-  m^  ^  =  ces  ni. 

Considérons  d'abord  l'équation  sans  second  membre 

-j-^  -f-  ru'X  =;(D-4-  j)i  ):r  =  o. 
Son  équation  caractéristique 

D^H-m^rrrO 

admet  les  deux,   racines  simples  ziz  mi.  Elle  aura  donc  pour 
J.  —  Cours,  III-  Il 


l62  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

intégrale  générale 

Ccos/?i^-+- Cl  sinm^, 

où  G,  G,  sont  des  constantes  arbitraires  (des  polynômes  de 
degré  zéro). 

Revenons  à  l'équation  à  second  membre  (5) 

(D-  4-  m-  )  X  =:  CCS  nt. 
On  en  déduit 

(6)  (D2H-/i2)(D2+m2)^  =  (D2-4-/i2)cos/i^  =  o, 

i"  Si  n-^m-j  cette  dernière  équation  aura  pour  intégrale 
générale 

Acos/i^  4-  Al  s'innx  -\-  G  cosm.r  h-  Ci  sinmcr, 

où  A,  A,,  C,  G<    sont  des   constantes  arbitraires.   L'équa- 
tion (5)  a  donc  une  intégrale  particulière  de  la  forme 

A  cosnx  +  Al  ?>\xinx. 

Substituons  cette  expression  dans  (5),  il  viendra 

( —  /i--t-  T7i^){\.  cosnx  H-  Al  s'innx)zzz  cosnx, 
d'où 

A  =1^  — ^  5     Al  =  o. 

m- —  /i- 

L'intégrale  générale  de  (5)  sera  donc 

C  cosmx  -f-  C,  sinm^  H -: 


m* —  rf 

2*^  Si  n-=  m'-j  les  équations  (5)  et  (6)  deviennent 
(5)'  (D2+/?l2)  ^'r=rcosm^, 

(6)'  {D''-\-7Jl'-y'X=zO. 

Gette  dernière  a  pour  intégrale  générale 

(C  -f-  A^)  cosmt  +  (Ci4-  Ai^)  sinm^ 
et  (5)'  admettra  une  intégrale  particulière  de  la  forme 
^(A  cosmt  -+-  Al  sin/7i^). 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES. 

Celle  expression,  subslituée  dans  (5)'^  donne 
2m ( —  A  sin mt  -\~  Aj  cosm^)  =  cos mt, 


i63 


d'où 


o,     Al 


I 

2/11 


L'inlégrale  générale  de  (5)'  sera  donc 


C  cosm^  +  Cl  sinm^  4- 


2771 


134.  Considérons  un  système  d'équalions  linéaires  à  coef- 
ficienls  constants  et  sans  seconds  membres.  Nous  suppose- 
rons, pour  fixer  les  idées,  que  ces  équations  soient  au  nombre 
de  trois.  Elles  seront  de  la  forme 

(7)  Li^  +  M,j)-  +  ]Ni^  =  o, 

l  Lg^  +  Mgj)' -f- Na^  —  o. 

L,  M,  ...  désignant  des  facteurs  symboliques  tels  que 


Soit 


X---aD!^-}-aiDf^-i 


une  autre  opération  ditrérentielle  quelconque.  On  a  évidem- 
ment 

X(L^  +  My +  N5)  =  o. 


On  pourra  donc  remplacer  le  système  (7)  par  le  système 
obtenu  en  multipliant  symboliquement  une  de  ses  équations 
par  1  et  l'ajoutant  à  une  autre,  par  exemple,  par  le  système 


Li^-f-  Mij-i-Ni^ 


o, 


On  peut  faire  subir  au  système  une  autre  genre  de  trans- 
formation. 


l64  TUOISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

Soit  x'  une  nouvelle  variable  définie  par  la  relation 

X  ■=z  x^  -\-^  y. 
On  pourra  remplacer  le  système  proposé  par  le  suivant 

L  ^•'4-(L  X  H-  M  )/  -\-  N  z  ---.,  o, 


Ces  deux  sortes  d'opérations  (combinaison  des  équations 
données  et  changements  de  variables)  vont  nous  permettre 
d  intégrer  le  système. 

133.    Soit  A  le  déterminant 


L  iM  N 
L,  Ml  N, 
U     M,     N, 

l      m      II 
/i     ni^     /Il 

4        7)1.2        ^2 


Soient 


ses  mineurs;  o  leur  plus  grand  commun  diviseur. 

Multiplions    la  première  équation  (7)   par^^la  seconde 

/,    ,  .  .,  4         •  -1    • 

par  ^  j  la  troisième  par  -.  et  ajoutons^  il  vient 

L/+ L,/,  ^-Ls/.,  M/-{- Ml/, -I- ^2^2 

0  0  ^ 

N/+Ni/,+  N,/2 


ou,  d'après  les  propriétés  des  mineurs, 


A 

-;^  X  —Z   O. 
0 


On  trouvera  de  même 


O. 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  l65 

Donc  .v^y,  z  satisfont  à  l'équation  difTérenlielle  unique 

A 

^-.r  =  o, 

dont  nous  savons  déterminer  l'intégrale  générale.  On  aura 
donc,  en  désignant  par  .9,,  s.,,  ...  les  racines  de  l'équation 
caractéristique,  par  jji,,  tJio,  •  •  .  leurs  ordres  de  multiplicité^ 


lf;-i--f-  1-2' 


-h. 


P,,  Qi,  R,  étart  des  polynômes  de  degré  p-i  —  i;  Po,  Qa?  ^2 
des  polynômes  de  degré  [J-o  —  1 7  •  •    • 

Substituons  ces  valeurs  dans  les  premiers  membres  deséquc- 
tions  (7)  et  identifions  le  résultat  à  zéro.  Nous  obtiendrons 
un  certain  nombre  de  relations  linéaires  entre  les  coefficienls 
de  ces  polynômes,  et  la  solution  contiendra  autant  de  con- 
stantes arbitraires  qu'il  restera  de  coefficients  indéterminés. 

136.  Si  les  équations  proposées  avaient  des  seconds  mem- 
bres de  la  forme 

n,  Ui  étant  des  polynômes  de  degré  ^}^,  on  les  ferait  dispa- 
raître en  multipliant  les  équations  données  par  le  facteur 
symbolique 

et  l'on  serait  ramené  au  problème  précédent. 

Cette  analyse  sommaire  suffit  pour  obtenir  la  solution  gé- 
nérale, sauf  le  cas  où  A  est  identiquement  nul.  Mais  pour 
traiter  ce  cas  exceptionnel,  et  aussi  pour  déterminer  a  priori 
dans  le  cas  général  le  nombre  des  constantes  arbitraires,  il 
nous  faut  serrer  la  question  de  plus  près. 

137.  Nous  considérerons  le  système  proposé  comme  d'au- 
tant plus  simple  que  le  degré  minimum  de  ceux  des  coeffi- 
cients L,  .  .  . ,  N2  qui  ne  sont  pas  identiquement  nuls  sera 
plus  petit.  Ceci  admis,  proposons-nous  de  simplifier  progrès- 


l66  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

sivement  le    système  par  les  opérations  indiquées  ci-dessiis 
(addition  de  lignes  ou  de  colonnes). 

Soit,  pour  fixer  les  idées,  Mj  le  cocfLcient  de  degré  mini- 
mum dans  le  Tableau 


L      M      N 

Li     Ml     Ni 

L,     M,     N2. 

I^i visant  M  par  Mi 

,  on  pourra  écrire 

M  =  XM,-f-R, 

R  étant  de  degré  moindre  que  M,  si  M^  ne  divise  pas  M  et 
pouvant  être  pris  égal  à  M^  si  M,  divise  M. 
Dans  le  premier  cas,  le  système 


XLi 

M-XM, 

=  R 

N-XN, 

1 

M, 

Ni 

2 

M. 

N. 

sera  plus  simple  que  le   proposé.  Dans  le   cas  contraire,  il 
aura  deux  coefficients  égaux  à  la  seconde  colonne. 

On  pourra  de  même,  ou  simplifier  le  système,  ou  le  rem- 
placer par  un  autre,  où  i\J2  soit  remplacé  par  M,.  On  obtien- 
dra ainsi  un  système  de  la  forme 


V 

M, 

N' 

Li 

M, 

N, 

K 

M, 

N' 

Si  l'un  des  coefficients  U,  N',  L, ,  N, ,  Lo,  N'a  n'est  pas  divisible 
par  M,,  on  pourra  simplifier  le  système  (par  des  additions 
de  colonnes).  Sinon  on  pourra  rendre  V  et  N'  égaux  à  M,. 
Nous  sommes  ainsi  parvenu  à  un  système  où  tous  les  coef- 
ficients sont  des  multiples  du  premier. 

Soit  généralement 

A       AiA     A2A 

RA     R^A     R2A 

Ga    GjA    C2A, 


ÉQUATIONS   LINÉAIRES.  167 

un  semblable  système.  Par  des  soustractions  de  lignes,  puis 
de  colonnes,  on  pourra  faire  disparaître  les  coefficients  de 
la  première  ligne  et  de  la  première  colonne,  sauf  le  premier, 
et  l'on  obtiendra  un  système  de  la  forme 


A        0 

0 

0     B;a 

b;a 

0   c;a 

c;a. 

Si  B',,  B'^,  C'^ ,  G'^  ne  sont  pas  nuls  à  la  fois,  on  pourra  de 
même  remplacer  le  Tableau  partiel 

b;a   b;a 

C'j  A     Gg  A 

par  un  autre,  oi^i  le  premier  coefficient  sera  un  multiple  de  A, 
tel  que  AA,;  le  second  et  le  troisième  seront  nuls,  et  le  der- 
nier sera  un  multiple  de  AA,tel  que  A  Ai  A2. 

Le  Tableau  est  ainsi  ramené  à  la  forme  canonique 

A       o  o 

o     AA|         o 
o       o       AAjAg. 

Une  partie  des  transformations  que  nous  avons  fait  subir 
au  Tableau  sont  dues  à  des  changements  de  variables.  Soient 
^,  T,,  Ç  les  dernières  variables  indépendantes  adoptées.  Elles 
seront  définies  indépendamment  les  unes  des  autres  par  les 
équations  linéaires 

(8)  A^  =  o     AAiTf]=o,      AAïAjC^o. 

[jC  nombre  des  constantes  arbitraires  sera  égal  à  la  somme 
des  degrés  des  polynômes  A,  AA, ,  AA,  A2  ou  au  degré  de  leur 
produit.  Or  ce  produit  est  égal  à  A,  car  les  additions  de  lignes 
ou  de  colonnes  ne  changent  pas  le  déterminant. 

On  voit  aisément  qu'elles  laissent  également  inaltérés  : 
i"  le  plus  grand  commun  diviseur  0,  des  mineurs  du  premier 


l68  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

ordre,  le  plus  grand  commun   diviseur  Oo  des  mineurs  du 
second  ordre,  etc.  Or.  sur  la  forme  rédi  ite  du  Tableau,  on  a 


\  —  \K'^\\,, 


-1  —  -•■  - 


Ces  équations  permeltraient  de  déterminer  a  priori  A*,  A,, 
A 2  à  l'inspection  du  Tableau  primitif. 

138.  Si  le  premier  coefficient  A  se  réduit  à  une  constante, 
la  première  équation  (8  ,  ne  sera  plus  une  équation  difTéren- 
tielie.  mais  donnera  ;  —  o.  Si  A,  se  réduit  aussi  à  une  con- 
stante, on  aura  de  même  r,  =  o,  etc. 

Enfin,  si  A  est  nul.  un  ou  plusieurs  coefficients  A,  A,,  A^ 
seront  nuls.  Soit  par  exemple  Ao^o.  Les  deux  premières 
équations  (8)  détermineront  encore  ;,  r,  ;  mais  la  dernière  de- 
venant identique,  la  foncticn  "Ç  restera  arbitra  rj. 

139.  On  peut  ramener  aux  équations  à  coefficients  con- 
stants les  équations  linéaires  de  la  forme 

(9)  (^t-h?r-^^^d^^-^?r-''-—^-    -^-  --^ 


^^n  "IV-    .    r/  ^^. 


Posons 

en  effet 

a  ^  -H  2  =  e' 

on  aura 

dr 

dt 

dx 
du 

d}x 
dC- 

dx 
"^-di 

du 

d'où         -x  dl ---z  c'' du  \ 


(  dx  d*x\ 

et,  en  général, 


In 


'-  =  a^-e-^-«P,-, 


p.  désirant  une  fonction  linéaire  à  coefficients  constants 


ÉQUATIONS   LISÉAinES. 


6q 


de   ^.  ...,  ^     En   effet,   si  cette  proposition  est  établie 

du  da^ 

pour  le  Dombre  k,  elle  sera  encore  vraie  pour  A-  -f- 1  ;  car  on 


aura 

_^t-r-lg-«/             Ae-Al 

^^i.ie-.A-HD.p^.^^ 

.—km  _   _    1 


Substituant  ces  valeurs  dans  l'équation  proposée,  on  aura 
pour  déterminer  x  en  fonction  de  ii  une  équation  linéaire  à 
coefficients  constants. 

Si  l'équation  caractéristique  correspondante  a  ses  racines 
inégales,  l'intégrale  générale  sera  de  la  forme 

S'il  V  a  des  racines  multiples,  à  chacune  d'elles.  5,,  cor- 
respondra comme  solution  une  expression  de  la  torme 

III.  —  Intégration  par  des  séries. 

140.    Considérons    une    équation    linéaire    sans    second 

membre 

d'^.r  df^-Kr 

dont  les  coefficients  soient  uniformes  en  t  et  n'aient  que  des 
points  critiques  isolés. 

Nous  avons  vu  (119)  que  la  forme  générale  de  ses  inté- 
grales est  la  suivante 

CyX^~.  .  .  — C„^,, 

OÙ  C|,  . .  .y  c„  sont  des  constantes,  et  x, r„   un  svs- 

lème  quelconque  de  n  intégrales  indépendantes.  Nous  savor.s 


170  TROISIÈME    PARTIK.    —    ClIAPITRK    If. 

ea  outre  (92)  que  ces  intégrales  n'ont  pas  d'autres  points 
critiques  que  ceux  des  fonctions  yi>,,  , .  . ,  p,}. 

Cherchons  comment  se  comportent  ces  intégrales  lorsque 
la  variable  indépendante  t  tourne  autour  d'un  de  ces  points 
critiques,  que,  pour  plus  de  simplicité,  nous  supposerons 
situé  à  l'origine  des  coordonnées. 

L'intégrale  considérée  x  varie  avec  ^,  mais  sans  cesser  de 
satisfaire  à  l'équation  différentielle.  Lorsque  t  revient  à  sa 
valeur  initiale,  p\,  -  .  ■ ,  Pn  reprenant  également  leurs  valeurs 
initiales,  l'équation  différentielle  redevient  ce  qu'elle  était 
primitivement;  et  l'intégrale  transformée,  devant  satisfaire  à 
celte  équation,  sera  de  la  forme 

Cl ^1  -f- .  .  .H-  CiiX ,1. 

En  particulier,  soit  xi  l'une  quelconque  des  intégrales 
indépendantes  x^^  ,  .  .^  Xn\  elle  sera  transformée  en  une  ex- 
pression de  la  forme 

C/i  X^  -h  •  .  .  -\-  Cin  X n^ 

de  telle  sorte  que  la  rotation  de  t  autour  de  l'origine  aura 
pour  résultat  de  faire  subir  aux  intégrales  x<^^  .  ..,  Xn  une 
substitution  linéaire  telle  que 

X\        d  1  X\  -4-  .  .  .  -j—  C\  n  X  „ 


Le  déterminant  des  coefficients  c  sera  d'ailleurs  différent 
de  zéro  ;  car,  s'il  était  nul,  les  intégrales  transformées  seraient 
liées  par  une  relation  linéaire,  qui  continuerait  d'avoir  lieu 
en  faisant  rétrograder  t  en  sens  contraire  de  son  mouvement 
primitif.  La  même  relation  subsisterait  donc  entre  les  inté- 
grales primitives  Xi,  ...,  x,,,  contrairement  à  l'hvpothèse 
faite,  que  ces  intégrales  sont  indépendantes. 

141.   Soit 

> 


ÉQUATIONS   LINÉAIHES.  I7I 

un  autre  système  quelconque  d'intégrales  indépendantes.  La 
substitution  S,  opérée  sur  les  x^  remplacera  les  jk  par  d'autres 
fonctions  linéaires  des  x^  ou,  comme  les  x  s'expriment 
linéairement  au  moyen  des  jr,  par  des  fonctions  linéaires 
desj^^ 

La  rotation  autour  de  l'origine  aura  donc  également  pour 
effet  de  faire  subir  aux  y  une  substitution  linéaire.  Nous 
pouvons  nous  proposer  de  profiter  de  l'indétermination  des 
coefficients  a  pour  simplifier  le  plus  possible  l'expression  de 
cette  substitution. 

Cherchons  tout  d'abord  s'il  existe  quelque  intégrale 

qui  se  reproduise  multipliée  par  un  facteur  constant  .v.  Il  faut 
pour  cela  qu'on  ait 

ai(cH^i4-.  .  .4-  C^,iXn)  4-.  .  .4-  ««(Crti^i-h.  .  •  "h  C,,„ ^„ ) 
=  5  (  ai  ^î  H-  ,  .  .  +  a„  x,.^  )  : 

d'oii  les  équations  de  condition 

(Cu  —  5)  a,  H-  c.ia,-^.  .  .  +  C„ja„-=0, 


(0 


Les  coefficients  a,,  . . . ,  a,;  ne  pouvant  être  nuls  à  la  fois, 
il  faudra  que  le  déterminant  caractéristique 


A=z 


Cin 


s'annule. 

Supposons  d'abord  que  l'équation  A  =  o  ait  n  racines 
inégales  s^,  ...,  s,i.  Soit  si  l'une  d'elles.  En  la  substituant 
dans  les  équations  (i)  elles  deviendront  compatibles  et  dé- 
termineront les  rapports  des  coefficients  a.  Il  existera  donc 


172 


TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    lî. 


unefonction  j'i  qui  se  reproduira  multipliée  par  .ç/.  D'ailleurs 
les /z fonctions  j)'4,  .  . . ,  j^„  ainsi  obtenues  sont  indépendantes; 
car,  si  elles  étaient  liées  par  une  relation 

la  même  relation  devant  subsister  constamment  entre  leurs 
transformées,  on  aurait,  en  faisant  faire  n  —  i  révolutions 
successives  autour  de  l'origine  à  la  variable  tj 


Ci s"C'y  4- . . .  -f-  CnSl  \rn  ---  o, 
équations  rncompatibles,  car  le  déterminant 

I  I  ...      I        I 

s,         s,  ■  ..     s, 

s'i'   s,--'    ...    s: 

n'est  pas  nul,  .9i,  .Ço»  •••,  Sji  étant  inégaux;  et,  d'autre  part, 
les  intégrales  c^y^,  ..  .,  c,iy,i  ne  peuvent  être  toutes  nulles. 
Donc,  en  clioisissant  j),,  ...,  r,t  comme  système  d'inté- 
grales indépendantes,  la  substitution  S  prendra  la  for/)ie  très 
simple 

J'i     ^ifi 

142.  Si  nous  avions  choisi  un  au  Ire  système  quelconque 
d'intégrales  indépendantes,  tel  que  :;,,  ...,  z,i,  la  substitution 
S  aurait  pris  une  forme  telle  que 


^n       "«1  -^1  -f-  .  .  .    f-  (-1,^,1  Z,j    [ 


j)',,  . . .  ,  j',,  deviendraient  des  fonctions  linéaires  de  s,,  . . . ,  z-,j 
lesquelles    se   reproduisent   respectivement   multipliées  pai 


•  ÉQUATIONS    LINÉAIRES. 

Ces  miillîpHcateurs  devront  satisfaire  à  l'équation 


173 


^,1 


dv. 


dui 


ci.. 


d,n 
dm 


^hi  n 


0. 


Cette  équation  doit  donc  être  identique  à  l'équation  A  =  o, 
qui  a  les  mêmes  racines.  On  voit  donc  que  les  coefficients  de 
l'équation  en  s  ne  dépendant  pas  du  choix  des  intégrales  in- 
dépendantes :  ce  sont  des  iavarianls. 

443.  Les  résultats  sont  un  peu  plus  compliqués  lorsque 
l'équation  en  s  a  des  racines  égales.  Nous  allons  établir  la 
proposition  suivante  : 

On  peut  toujours  trouver  un  système  d'intégrales  indé- 
pendantes formant  une  ou  plusieurs  séries  y^,  ...,  y  ni'-, 
y\,  ...,  y'j^^'\  ...  telles  que  S  remplace  les  intégrales 
d^une  même  série,  y  ^^  . . . ,  y^,,  . . . ,  y  m  respectivement  par 


ly^ 


^  si{y 


(J.-I 


uir 


i-j' 


I,  Si  étant  une 


racine  de  l'équation  caractéristique. 

Ce  théorème  étant  supposé  établi  pour  les  substitutions  à 
moins  de  n  variables,  nous  allons  démontrer  qu'il  subsiste 
pour  une  substitution  S  à  «  variables. 

Soit  5,  une  des  racines  de  l'équation  caractéristique.  Il 
existe  une  intégrale  y  que  S  multiplie  par  s^.  En  la  prenant 
pour  intégrale  indépendante  à  la  place  d'une  des  intégrales 
primitives  x^^  S  prendra  la  forme 


S  —  I  7,   ^: 


sxy,  X2-i-}.2.rj 


X„4 


■«r 


Xo,  ...,  X„  étant  des  fonctions  linéaires  de  x^,  ..  -,  x,i^  et 
aura  pour  déterminant  caractéristique 

A'  désignant  le  déterminant  caractéristique  de  la  substitution 


S' 


.,X,|. 


174  TROISIÈME    PARTIE.    —    CIUIMTKE    II. 

Nous  pourrons   par  hypothèse    changer  de  variables,   de 
manière  à  mettre  S'  sous  la  forme 


S': 


r'i,  •  •  • .  7m'    Si,f\ , . . . .  Si.  (  j',„'  H-  j;„,_  j  ) 


où  .ç/,  5/',  .  .  .  sont  des  racines  de  ^' =:::  o. 

Ce  même  changement  de  variables,  opéré  sur  S,  la  réduira 
à  la  forme 


y  -^1  y 

Yx , .  ■ . ,  y  m     ■'^i  .>'i  4-  X,  7,  • . . ,  5/  (  y  m  -H  /,«  -I  )  ^  >m  y 

Ji  '  •  •  •  '  7//^'      •^r7'i  +■  X',  j,  . . . ,  Si\y,„> -f-  j';„'_ , )  -I-  V,„-y 


Changeons  de  variables  en  posant 

yk  +  aA-7  =  ^k' 
s  remplacera  Y , ,  . . . ,  Y^,  .  . .  par 

^iYx  +  >m7+  «i^i7  —  <^/Yi-h  !J.i7, 
1 

Si{yk-\-  X/t-i)  +  >>/t7  +  ='A-^i7  =  ^?/(Y^--H  Y^._,)  -H  [x;,7. 


en  posant,  pour  abréger, 

Xi  4-  ai(5i  — 5,)  =  ;x,,  .   ,    ■  ; 

La  substitution  S  aura  donc  conservé  sa  forme  générale," 
mais  on  peut  disposer  des  indéterminées  a,,  .  .  .,  a/f,  .  .  .  de 
manière  à  annuler  tous  les  coefficients  [x  si  5|^5/,  tous  ces 
coefficients,  sauf  le  premier  {ji,,  si  5|  =  si. 

Nous  pourrons  faire  disparaître  de  même  les  coefficients  V 
(sauf  le  premier,  si  5^7  ==r  5,). 

Nous  pouvons   ainsi  ramener  S  à  une  forme  telle  que  la 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES. 


'75 


suivante  : 

/ 

Y„  . 

.,Y,„ 

Sr^-. 

y;,  • 

.,Y'„, 

1 

z„  . 

•  •  >   • 

.  ,     .  .  . 

•^1  Y'i  +  [J-i  r,   . .  . ,  .V,  (¥;„'-+-  Y,„'_i) 


s^Li 


s,{Z, 


'p-\ 


144.  Supposons  que,  parmi  les  coefficients  |ji, ,  tji', ,  ...  que 
contient  encore  cette  expression,  il  en  existe  au  moins  deux 
p-i  et  ]s.\  qui  ne  soient  pas  nuls,  et  soit,  pour  fixer  les  idées, 
m'^m.   Prenons  pour  intégrales  indépendantes,    à  la   place 

de  Y', ,  . . .,  Y^.j.,  les  suivantes  : 


S  remplacera  évidemment  U, ,  .  . .,  U^, .  •  .  par 

5-iUi,   ..  .,  5,(U/,-hUA._i)j   •••, 

de  telle  sorte  que  le  terme  [jl,  jk  aura  disparu. 

On  pourra  ainsi  faire  disparaître  tous  les  termes  en  y\,  sauf 
un  seul,  tel  que  \t^\y. 

Supposons  donc  que  [J^, ,  •  .  •  soient  nuls.  Si  [i-i<o,  on 
n'aura  qu'à  poser 

v-^y  —  Si^o 

pour  ramener  S  à  la  forme  canonique  clierchée 


Ïq,       11,       .    .    . 

Y    Y' 


Z],   Zj, 


^,Y„  5,(Y,  +  Y.),   ... 

.,Y;,s,(Y;  +  y',).  ... 

''•'■) j     •  •  • 


Si  [X,  était  nul,  S  aurait  déjà  [la  forme  demandée,  la  pre- 
mière série  de  variables  étant  formée  de  la  seule  variable  y. 


176  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    II. 

145.  La  substitution  S  étant  ramenée  à  la  forme  canonique 
que  nous  venons  d'indiquer,  soient  yo^y^,  •••jJ^a  une  des 
séries  formées  par  les  nouvelles  intégrales  auxquelles  elle  est 
rapportée  ;  s  la  racine  correspondante  de  l'équation  A  =:  o. 

Proposons-nous  de  déterminer  la  forme  générale  de  ces 
intégrales. 

PosonS;  pour  abréger,  — .log5  =  /'  et  faisons 

les  z  étant  de  nouvelles  inconnuesS.  Lorsqu'on  tourne  autour 
de  l'origine,  t^  se  reproduit  multiplié  par  e-^'''::^^^;  donc 
les  z  devront  subir  l'altération  suivante  : 

Pour  trouver  la  forme  générale  des  fonctions  qui  jouissent 
de    cette    propriété,     nous    remarquerons    que    la    fonction 

.\o2:t  s'accroît  de  l'unité  par  une  rotation  autour  de  l'ori- 

gine.  Si  donc  nous  posons 

cette  rotation  changera  0|  en  8,  -f-  i  et,  plus  généralement,  0( 

en 

(6,-4-1)0, ...(6,-A--H2) 


0. 


I  .  2 . .  .  /c 

0,(61  — i)...(e,  — A'  +  i) 


=:0/,-hO.._,. 


Posons  maintenant 


Zq ^^05 


z;,zzz  0/,  Uq  -\-  0/;_i  iii  4- .  .  .  -I-  ^^',; , 
Uq,  Ui^  . . . ,  u/(  étant  de  nouvelles  fonctions.  Pour  que  Zq,  . 


fiQUATIONS    LINÉAIRES.  I77 

Zj^  subissent  la  transformation  demandée  par  une  rotation 
autour  de  l'origine,  il  sera  nécessaire  et  suffisant  que  Uq^  . . ., 
{//(  restent  invariables. 

On  obtiendra  donc,  en  remplaçant  les  fonctions  8,,  . .  .,  0/^ 
par  leurs  valeurs  en  t,  pour  les  intégrales  cherchées  yo,  . .  -, 
>7,,  des  expressions  de  la  forme 

r^  =r(Milog.'  +  N,), 

y 

y„  =  r(IVUJog^-7  -i-  N/,log^'-'  ^  +.  .  .), 

JMo,  Mo  ...,  N,,  ...  étant  des  fonctions  monodromes  aux 
environs  de  l'origine.  Ces  fonctions  s'expriment,  d'ailleurs, 
linéairement  au  moyen  des  k  +  i  fonctions  distinctes  Uq^  . 
Uh'  En  particulier,  les  fonctions  Mo,  M<,  .  ..,  M^  de  la  p 
mière  colonne  ne  diffèrent  que  par  des  facteurs  constants. 

146.  Les  fonctions  monodromes  Mq,  M4,*-N^,  ...  seront 
développables  en  série  suivant  les  puissances  positives  et  né- 
gatives de  t.  Si  la  série  des  puissances  négatives  est  limitée 
pour  toutes  les  fonctions  qui  figurent  dans  une  des  inté- 
grales ci-dessus,  cette  intégrale  sera  dite  régulière  aux  envi- 
rons du  point  ^  =  o. 

11  est  intéressant  de  reconnaître  dans  quel  cas  l'équation 
proposée  admet  un  système  d'intégrales  indépendantes  toutes 
régulières.  M.  Fuclis  a  établi  à  cet  égard  le  théorème  suivant  : 

Pour  que  V équation 

admette  n  intégrales  indépendantes  régulières  aux  envi- 
rons du  point  t  =  o,  il  faut  et  il  suffit  que,  pour  chacun 
des  coefficients  de  Inéquation,  tel  que  pi,  le  point  t  ^==  o  soit 
un  point  ordinaire,  ou  un  pôle  dont  V ordre  de  multiplicité 
ne  surpasse  pas  i. 

J.  —  Cours,   111.  12 


TROISIÈME    PARTIE. 


CHAPITRE    II. 


Démontrons  d'abord  que  cette  condition  est  nécessaire. 
Il  est  manifeste,  en  premier  lieu  :  i"  que  toute  expression 
régulière,  telle  que 


r  (M  log'^  +  N  log^-U + 


R), 


a  une  dérivée 


r 


fi"  (M  loi 


R)+- 


ïMlos:''" 


M'log'/-f- 


également  régulière;  i°  que  tout  produit  d'expressions  régu- 
lières est  une  expression  régulière. 

Si  donc  les  intégrales  jr<,  --  --,  fn  d'une  équation  d'ordre  /,' 
sont  régulières,  les  coefficients  de  l'équation,  mise  sous  la 
l'orme 

'  X      r,      ...     7„ 

y'n 


y\ 


seront  des  sommes  d'express 

(2)  ^'^M  log'7  +  ...)-+-  ^'"^  (Ml  log^  t 


J  II 

ons  régulières,  telles  que 


D'ailleurs,  lorsque  t  tourne  autour  de  l'origine,  jKi ,  •  •  .,JK« 
subissant  une  substitution  linéaire,  leurs  dérivées  d'un  ordre 
quelconque  subissant  la  même  substitution,  les  coefficients, 
qui  sont  des  déterminants  formés  avec  ces  quantités,  se  re- 
produiront multipliés  par  le  déterminant  8  de  la  substitution. 

Or,  pour  qu'une  expression  de  la  forme  (2)  jouisse  de 
cette  propriété,  il  faut  manifestement  que  les  logarithmes 
disparaissent  et  que  les  exposants  /-,  /•, ,  .    .  ne  diffèrent  de  la 

quantité  :loo^8--  3  que   de  nombres  entiers.    Les  coeffi- 

cients  de  l'équation  seront  donc  de  la  forme  ^PP,  P  étant  une 
fonction  de  la  même  espèce  que  M,  M,,  .  .  .,  c'est-à-dire 
ayant  un  point  ordinaire  ou  un  pôle  au  point  ^  =  o. 

Si  maintenant  nous  divisons  l'équation  par  le  coefficient 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  I  79 

de  la  plus  haute  dérivée,  t^  disparaîtra  et  il  viendra 


d'^-'^œ 


-^Pn~0, 


les  coefficients /?i,  •  -  -,  pn  étant  des  quotients  de  fonctions 
pour  lesquelles  ^  :^  o  est  un  point  ordinaire  ou  un  pôle,  et 
jouissant  évidemment  de  la  même  propriété. 

Il  reste  à  montrer  que  l'ordre  de  multiplicité  du  pôle  ^  :=^  o 
pour  le  coefficient/?/  ne  peut  surpasser  i. 

iAl.  Posons  à  cet  effet 

5  étant  une  nouvelle  variable  et  T  une  fonction  de  t  qui  soit 
de  la  forme 

(3)  T  —  ct^-hc^t^'-^-i-.... 

Nous  obtiendrons  une  équation  transformée 


d"^ 
dt" 


d"-'^^        n(n  —  i) 


dt"- 


d''-^^ 


dt"-' 


=r  G 


\_       OU,  en  divisant  par  T, 
T' 


d^ 
~dF 


T 


d''~^\ 


\n{n  —  \)  T'  r  1  d'^-'^l 


G. 


Si  l'équation  primitive  a  ses  intégrales  régulières,  il  en  sera 
de  même  de  cette  nouvelle  équation,  dont  les  intégrales  s'ob- 
tiennent en  multipliant  les  précédentes  par  l'expression  régu- 
lière 

Lr=.t-^{d-^d,t-\-...). 


T 


D'autre  part,    ^  =  o    étant    un    pôle   d'ordre  i   pour   7^ 


l8o  TROISIÈME    PAKTIE.   —    CHAPITRE    M. 

(l'ordre  2  pour  7^?  •••>  on  voit  que,  si  ce  point  est  un  pôle 

d'ordre  k  au  plus  par  rapport  à  chaque  coefficient  p^  de  l'é- 
quation primitive,  la  même  propriété  subsistera  pour  l'équa- 
tion transformée. 

Réciproquement,  si  l'équation  transformée  jouit  de  cette 
propriété,  l'équation  primitive,  qui  s'en  déduit  par  la  sub- 
stitution 

la  possédera  également. 

Il  suffira  donc,  pour  établir  le  théorème  pour  l'équation 
primitive,  de  le  démontrer  pour  l'équation  transformée. 

Cela  posé,  il  résulte  de  l'analyse  du  n°  145  que  l'équation 
en  X  admet  nécessairement  au  moins  une  intégrale  j>'o  =  ^''M^ 
dépourvue  de  logarithmes.  Cette  intégrale  étant  régulière, 
par  hypothèse,  sera  de  la  forme  (3).  En  la  prenant  pour  T, 
la  transformée  en  ^,  admettant  comme  intégrale  la  constante  i , 
ne  contiendra  pas  de  terme  en  ^  et  se  réduira  à  la  forme 

Posant  -,-  =  i',  on  aura  l'équation  d'ordre  ii  —  i 

d^-''^'  d'^-'-l' 

-d^-^'^^-d^^'--^'J-^-^'=---'' 

dont  les  intégrales,  étant  les  dérivées  de  celles  delà  précédente, 
seront  encore  régulières.  Si  donc  le  théorème  est  supposé 
vrai  pour  les  équations  d'ordre  n  —  i,  t^=o  sera  un  pôle 
d'ordre  k  au  plus  pour  q^.  Le  théorème  sera  donc  vrai  pour 
l'équation  en  ^  et  pour  l'équation  primitive  en  x. 

Il  suffit  donc  d'établir  le  théorème  pour  les  équations  du 
premier  ordre.  Or  so>t 

dx 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  iSl 

une  semblable  équation  ^  si  elle  admet  une  intégrale  régulière, 
elle  sera  de  la  forme 


T  —  ct'^-^c^t 


r-(-l 


Or,  si  ^  =  o  est  pour/?i  un  pôle  dont  l'ordre  \l  de  multi- 
plicité soit  >>  1,  de  telle  sorte  qu'on  ait 

p ^—  a t-V- -^  a^  t  ^V--^^  -\- .  .  . 

et  qu'on  substitue  pour  j:  une  valeur  de  la  forme  T,  le  résultai 
de  la  substitution  contiendra  un  terme  act~^''^^  de  degré 
moindre  que  tous  les  autres  et  qui  ne  pourra  se  réduire  avec 
eux^  donc  il  ne  pourra  pas  exister  d'intégrale  régulière. 

148.  Réciproquement,  nous  allons  établir  que  toute  équa- 
tion différentielle  qui  satisfait  aux  conditions  énoncées  a 
n  intégrales  régulières. 

Multiplions  l'équation  par  t'^  ;  il  viendra 


I» 


dt"- 


Pit.t' 


d"-^.T 
dt"-^ 


p^i-.V 


d"-^x 
dt"-'"- 


-h. 


o. 


L'origine  étant,  par  hypothèse,  un  point  ordinaire  pour  les 
fonctions/?! /,/?2^",  •••,  on  pourra  écrire 


Soit  p,  un  rayon  de  convergence  commun  à  ces  séries; 
OB  aura 

M 

b. 


<p/« 


M 


< 


M  désignant  une  constante. 

Si  nous  substituons  dans  le  premier  membre  de  l'équation 
proposée  la  valeur  œ  =  r,  nous  obtiendrons  le  résultat  sui- 
vant 


i82  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    II. 

en  posani,  pour  abréger, 

/•(/•  — i)...(r— 7^-M)-l-«o/•(r  —  i).  .  .(r  — /i  4-  2) 

-+- ^ /•(/•- i)...  (/■— /iH- 3)4-...=  F(r), 
(fmr{r  —  i).  ..(/•_ /i  4- 2) 

4- ^,«/-(r  — !)...(/•  — /i  4-3)4-... —  cp,„(/-). 

En  substituant  la  valeur 

^  =  Flog^^  =:—/'•, 

on  obtiendrait  évidemment  comme  résultat 


-— -^'•log>^-^^4-...-h  ^-T^''- 

Nous  nommerons  équation  déterminante  l'équation   de 

F(/-)==o. 


degré  n 


Groupons  ses  racines  en  séries,  en  réunissant  ensemble 
toutes  celles  dont  la  différence  est  nulle  ou  égale  à  un  entier 
réel.  Nous  allons  démontrer  qu'à  chaque  série  contenant  m 
racines  correspondent  m  intégrales  régulières  de  l'équa- 
tion. 

149.  Admettons,  pour  fixer  les  idées,  que  nous  ayons  une 
série  contenant  quatre  racines,  dont  deux  égales  à  a  et  deux 
égales  à  a  -f-  «',  i  désignant  un  entier  positif.  Nous  allons  ob- 
tenir une  intégrale  régulière  de  la  forme  suivante 


(4) 


-i-V  r^^[j(cj^-i-c;,iog^4-...-f-c'^iog^0. 


(5)/ 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  l83 

dans  laquelle  quatre  des  coefficients  c  resteront  arbitraires, 
ce  qui  donne  bien  quatre  intégrales  particulières  distinctes. 

Substituons  en  effet  la  valeur  précédente  dans  l'équation 
proposée,  et  égalons  à  zéro  les  coefficients  des  termes  en 

ty-^-\^\o^U,     ^^^f^logn,     ^^+H'log^,     ^^+{^; 


il  viendra 

F  (a-Hlx)c:i-f-'f,(a  +  ;ji-i)cJ_ 

F  (  a  -f-  |j.  )  Cj^-^  cpi  (  a  -1-  u  —  [  )  c'JjL_ 

-i-  3  [  F'  (  a  -f  ■  lA  )  cjl-h  'f  1  (  a  -1-  |J-  —  I  )  c'J._ 

F  (aH-;j.)c[j,-|-cpi(a4- [J.— i)<^lJ.- 

-H2  [F'(a4-  !j.)c;i-i-cp'i('/  +  [x  — i)c'j^_ 

-•  -  3  [  F"(  a  H-  ;j.  )  Ca H-  o''j  (  a  -h  |J.  —  i  )  C'jl_ 

F  (a4-[J.)C;j.-f-cp,(a  +  |x  — i)Cj;,_ 

-h  F'  (  a  -^  |x  )  c;j,4-  o',  (  a  +  a  —  !  )  c'j,_ 

-h  F''(  a  -4-  a  )  c'a 4-  o®  (  a  H-  a  —  i  )  c'|^_ 


F'''(a-+-;x)4:-t-cf";(a  + 


1    C, 


-■h  cDo  (  a  -i-  |j.  —  2  )  c5j,_2-f- 
-Hcp2(a-^  [J.— 2)c'j^_2^- 
^-©'2(a  -+-[J.— 2)Cp,_2-h 
-h  cp.2  (  a  +  a  —  2  )  c'jjL_  2-T- 


2)c' 


[X-  2- 


■'f  .2(^  +  1^  — 

■  cp'^ (  a  4-  ;J-  —  2  )  6'îl_,H- 

■  (p.2(a-t-  ;j.  —  2)Ca_2  + 
cp2(a  +  tj.—  2)cJ,._2  4- 

Cp2  (  a  +   [J.  —   2  )  C;I_2  + 


]-o, 


]=.o. 


Dans  les  deux  premières  équations,  on  aura  à  donner  à  p. 
toutes  les  valeurs  de  i  k  œ  ,  dans  les  deux  dernières  toutes 
les  valeurs  de  o  à  00  ;  d'ailleurs  les  séries  qui  forment  les 
premiers  membres  se  limiteront  d'elles-mêmes,  ceux  des 
coefficients  c'\  c'"  dont  l'indice  serait  <  i  et  ceux  des  coeffi- 
cients c,  c'  dont  l'indice  serait  -<  o  étant  identiquement 
nuls. 

Pour  toute  valeur  de  [a  supérieure  à  /,  F(a  +  ^)  étant  ^  o^ 
ces  équations  donneront  c'^,  c'm,  c'„,  c^  en  fonction  des  coef- 
ficients d'indice  moindre.  Pour  [jl  =  t  les  deux  premières 
équations  deviennent  identiques,  car  elles  se  réduisent  à 


F(^ 


Oc';  — o, 


F(^ 


l)c\+  3F'(a-h  i)c'-=o; 


et  a  +  /  étant  racine  double  de  l'équation  déterminante, 
F(a-(-/)  et  F'(a  4- /)  s'annulent;  mais  F''(a -|- «)  étant  ^o, 
les  deux  dernières  équations  détermineront  cj,  c"^. 


l84  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    II. 

Si  />  [J(.  !>  o,  il  ne  reste  plus  que  deux  équations  qui  dé- 
terminent c'  Ca  en  fonction  des  coefficients  précédents. 
Enfin,  pour  [jl^o,  ces  équations  deviennent  identiques.  La 
détermination  des  coefficients  peut  donc  toujours  se  faire, 
et  il  en  reste  quatre  arbitraires,  à  savoir  c^,  C/,  cj,,  Cq. 

150.  Il  reste  toutefois  à  prouver  la  convergence  de  la  série 
obtenue.  Pour  l'établir,  nous  remarquerons  que  F(a-f-  ik) 
étant  un  poljnôme  en  ^  d'ordre  n  les  valeurs  de  c"^,  .  .  . ,  Ca 
en  fonction  des  coefficients  précédents  fournies  par  les  équa- 
tions (5),  lorsque  ut.^  i,  seront  delà  forme 

<^^,      i[PoA-V?A(«+!^->0 

+  Pl/,v'-?l  (x-]-ix-l)~\-...-h  P3A-v?x(^  +  [J.  —  >0]CEi-A 
(A  r-  I,  2,   .  .  .,  ;J.,  V  —  o,   I,  2,  3), 

PoAv)  '  '  ",  Psv/f  étant  des  fonctions  rationnelles  en  [i.,  dont  le 
dénominateur  est  d'un  degré  au  moins  égal  à  celui  du  numé- 
rateur (et  dont  quelques-unes  sont  nulles). 

Nous  obtiendrons  évidemment  une  limite  supérieure  du 
module  des  coefficients  cherchés  en  remplaçant  les  fonctions 
P,  z>i(oL  +  u.  —  X),  etc.,  et  enfin  les  coefficients  cj^_x  par  des 
limites  supérieures  de  leurs  modules. 

Or  les  fonctions  P  tendant  pour  u  =  oo  vers  des  limites 
déterminées,  leurs  modules  seront  constamment  inférieurs 
à  une  quantité  fixe  Oj. 

Nous  obtiendrons,  d'autre  part,  une  limite  supérieure  du 
module  de  Texpression 

—  ai{oi  -^  [x  —  1)  {oi  -^  [x  —  X  —  ])  .  .  .  (y.  -\-  [x  —  l  -  n  -^-  2) 
-h  bi{(x  ^  [x  —  l)  {oL  -i-  IX  —  l  —  i)  .  .  .  {y.  -h  IX  —  l  —  n  -h  ^) 


en  remplaçant  ai,  bi,  .  .  .    par  la  limite  supérieure  de  leurs 
modules  -r-  et  les  facteurs  a  -|-  u.  —  a,  ...   par  |  a  !  +  a  -f-  /i. 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES. 


t85 


On  trouvera  ainsi 


M 

I  ox(a  +  |x  -  X)|^ -^  [(i  a  I  +  (i.  4- /O- 

82  désignant  une  quantité  limitée. 
Le  môme  procédé  donnera 


(ia|4-  [X  -f  /O''""'^ 


1   ?A  (  '^ 

et,  par  suite, 


À)l^ 


M 


M 


pX 

M 

P>> 
M 


,, 'i— 2= n  ii«— 1 


p' 


\4\<^ 


l,v  [xp 


Xl^(x-).I, 


Q  désignant  une  quantité  fixe. 

Cette  formule  n'est  établie  que  pour  les  coefficients  dont 
l'indice  inférieur  surpasse  i;  mais,  les  précédents  étant  en 
nombre  limité,  on  pourra  toujours  prendre  0  assez  grand 
pour  qu'elle  soit  encore  satisfaite  pour  ceux-ci. 

Faisons  successivement  A"  =:=  o,  1,2,  3,  ajoutons  et  multi- 
plions par  pH-;  enfin  posons,  pour  abréger, 

p^(k[xl -+- 1 4 1  +  ^?- 1  + 1  ^[^  I)  =  ^^[xî 

il  viendra 

[X   Jl^i  [X    ^Mq 

et,  en  changeant  [a  en  [a  +  i , 


l86  TROISIÈME    PAllTIl-:.    —    CHAPITRE    II. 

et,  en  continuant  ainsi, 


ch. 


En  posant  m  i=  oo  ,  la  série  entre  parenthèses  est  conver- 
gente, pourvu  qu'on  ait  pris  [JL  ^  4^)  les  quantités  <^oi  <^o  •••5 
t/|j.,  .  .  .  sont  donc  toutes  inférieures  à  une  limite  finie  N. 
A  fortiori,  chacune  des  quantités 

restera  <<  N;  donc  la  série  (4)  sera  convergente  dans  un  cer- 
cle de  rayon  p. 

loi.  Si  la  valeur  de  c'I  déduite  des  équations  (5)  s'annule 
(il  faut  pour  cela  qu'un  certain  déterminant,  qu'il  serait 
facile  d'écrire,  soit  égal  à  zéro),  tous  les  coefficients  d" ^  qui 
s'expriment  linéairement  en  fonction  de  celui-là,  s'annule- 
ront également,  de  sorte  que  tous  les  termes  en  log^^  dispa- 
raîtront de  l'expression  (4). 

Si  l'on  a  en  outre  c'^.  =  0,  les  termes  en  log^/  disparaîtront 
aussi;  mais,  c'^  et  c\  étant  arbitraires,  il  restera  toujours  des 
termes  en  log^. 

Pour  que  les  logarithmes  pussent  disparaître  entièrement 
de  l'intégrale,  il  serait  évidemment  nécessaire  que  la  série 
de  racines  que  nous  avons  considérée  ne  contînt  que  des 
racines  simples. 

Remarquons  enfin  qu'il  peut  se  faire  que  les  racines  de 
l'équation  déterminante  soient  des  entiers  positifs  et  que  les 
intégrales  ne  contiennent  pas  de  logarithmes.  Dans  ce  cas, 
le  point  ^  =:  o  ne  sera  pas  un  point  critique  pour  les  inté- 
grales. 

Ainsi  l'équation 

CIJC 

t  —. — h  ( —  m  -h  «1  ^  -h  «2  ^"  -+-  •  •  •  )  -^  =^  *^> 
où  m  est  supposé  entier  et  positif,  a  pour  équation  détermi- 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES. 


.87 


nante 


/•  —  m  z=z  o 
et  son  intégrale  sera  de  la  forme 

152.  Nous  venons  d'établir  que,  lorsque  l'équation  diffé- 
rentielle proposée  a  toutes  ses  intégrales  régulières,  on  peut 
les  obtenir  par  la  méthode  des  coeifîcients  indéterminés. 
S:îchant  d'ailleurs  que,  lorsque  t  tourne  autour  de  l'origine, 
r  se  reproduit  multiplié  par  gs/ui  g^  log^  se  change  en 
]og^  -f-  2  7ri,  on  voit  aisément,  par  la  comparaison  des  déve- 
loppements obtenus,  quelle  est  la  substitution  que  cette  rota- 
tion fait  subir  aux  intégrales. 

153.  La  question  se  présente  moins  simplement  dans  le  cas 
général  où  l'équation  différentielle  admet  des  intégrales  ir- 
régulières, car  on  ne  peut  les  obtenir  par  la  méthode  des 
coefficients  indéterminés.  On  peut  employer  dans  ce  cas  le 
procédé  suivant  : 

Traçons   trois  cercles   K,    R',   K"   se   croisant  à    l'origine 

{/Ig-  i)  et  d'un  rayon  assez  petit  pour  ne  contenir  aucun  des 

autres  points  critiques.  Soient  a,  a',  a"  les  centres  de  ces 

cercles. 

Fi  Cf.  I. 


Soit,  d'autre  part,  X|,  .  .  .,  X„  un  système  de  /?  intégrales 
indépendantes.  On  peut  supposer  que  chacune  d'elles  est  dé- 
finie par  la  valeur  qu'elle  prend,  ainsi   que  ses   n  —  i   pre- 


l88  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   H. 

mières  dérivées  en  un  point  L  ^=  b  pris  à  volonté  dans  le 
cercle  K. 

Tant  que  t^  partant  de  cette  valeur  initiale,  restera  com- 
pris dans  le  cercle  K,  l'intégrale  générale  de  l'équation 
sera  de  la  forme  c,  .r,  -f-  .  .  .  +  c,;  ^^  ;  .r , ,  .  »  ,^  Xn  étant  des 
séries  convergentes  procédant  suivant  les  puissances  de 
t  —  <2  et  c< ,  .  .  . ,  c,i  des  constantes.  On  aura  donc,  tant  que  t 
restera  dans  ce  cercle, 

En  exprimant  que  le  second  membre  de  cette  égalité  et 
ses  n  —  I  premières  dérivées  prennent  au  point  b  les  valeurs 
qui  définissent  X/,  on  aura  un  système  d'équations  linéaires 
qui  détermineront  les  coefficients  c. 

Supposons  que  t  sorte  de  ce  cercle  pour  entrer  dans  le 
cercle  suivant  R'.  Dans  ce  second  cercle  les  intégrales  sont 
développables  suivant  les  puissances  de  ^  —  a'  et  auront  pour 
forme  générale 

y^,  ...,y,i  étant  des  séries,  qu'il  est  aisé  de  calculer  parla 
méthode  des  coefficients  indéterminés.  On  aura  donc,  en 
particulier, 

(  7  )  Xj  =  ^i/7i  -h . . .  +  dni  y  a 

et  ce  nouveau  développement  fera  connaître  la  valeur  de  X; 
dans  tout  l'intérieur  du  cercle  K',  lorsque  les  coefficients 
d xi,  .  .  . ,  d„i  seront  connus. 

Pour  les  déterminer,  il  suffît  de  remarquer  que,  dans  la 
partie  commune  aux  deux  cercles,  les  deux  développements 
(6)  et  (7)  étant  valables  à  la  fois,  on  aura 

et  par  une  série  de  dérivations  successives 

Cu^'l        4-  .  .  .  -f-  C„fX',^       —  du/i        -f-     .  .  4-  dni/ny 
) 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  189 

En  donnant  à  t  une  valeur  particulière  arbitrairement 
choisie  dans  cette  région  commune,  on  obtiendra  un  système 
d'équations  linéaires  qui  donnera  les  coefficients  d. 

Si  t  passe  du  cercle  K'  dans  le  troisième  cercle  K'', 
X,,  .  .  .,  X,2  y  seront  donnés  par  de  nouveaux  développe- 
ments 

X-l  =  ^jj-^i  -f-  .  .  .  -h  6,iiZ,i 

suivant  les  puissances  de  ^  —  ct!^ \  z^,  .  .  . ,  z,i  étant  des  séries 
aisées  à  établir,  et  e^^  ...,  Cnt  des  coefficients  qu'on  dé- 
terminera au  moyen  de  l'équation 

"lij^l  4-  •  .  •  -H  (^  ni  y  II  =^^1/^1-+-.  •  .  +  Grii^n 

et  de  ses  dérivées,  en  donnant  à  ^  une  valeur  comprise  dans 
la  région  commune  à  K'  et  à  K". 

Enfin,  si  t^  achevant  sa  révolution  autour  de  l'origine,  sort 
du  cercle  K"  pour  rentrer  dans  le  cercle  K,  on  aura  dans  ce 
nouveau  cercle 

les  coefficients /se  déterminant  encore  de  même. 

En  comparant  ces  valeurs  finales  de  Xi,  .  .  .,  X„  à  leurs 
valeurs  initiales  (6),  on  voit  que  la  substitution  produite  sur 
les  intégrales  par  une  révolution  de  t  autour  de  l'origine 
sera 

|X,-^l,-Xi-^  ...   ^gniy-n\. 

les  constantes  g  étant  déterminées  par  les  équations  li- 
néaires 

fki^gïiCki-^-  .  '^  gaiC/ca       {iy   ^  =  1,2,  .  .  .  ,  fl). 

Cette  substitution  étant  connue,  on  la  ramènera  aisément 
à  la  forme  canonique  en  changeant  le  système  d'intégrales 
distinctes  que  l'on  considère. 

Les  nouvelles  intégrales  ibrmeront  une  ou  plusieurs  séries. 
Soit  (Yq,  .  .  . ,  Ya)  l'une  de  ces  séries.  Ces  intégrales  auront 


igo 

TROISIÈME 

PARTIE. 

(145) 

la 

forme  siiivanle 

: 

(  Y^^fu,, 

(8) 

) 

\   i 

1    Y/,=:r(0,. 

"o-+-  Q/ 

CHAPITRE   IJ, 


Tout  est  connu  dans  ces  développements,  sauf  les  fonctions 
monodromes  Uq^  .  .  . ,  Uk-  Mais,  en  chaque  point  de  la  région 
occupée  par  les  cercles  R,  K',  K",  on  connaît  par  les  dévelop- 
pements précédents  la  valeur  numérique  des  intégrales 
X, ,  .  .  . ,  X„  et  par  suite  celle  des  intégrales  Y, ,  .  .  . ,  Y^.  Les 
équations  (8)  permettent  d'en  déduire  celle  de  Uq^  .  .  .,  Uk- 
Le  théorème  de  Laurent  (t.  II,  n°  326)  fournira  dès  lors  les 
coefficients  des  séries,  procédant  suivant  les  puissances  po- 
sitives et  négatives  de  t,  qui  représentent  ces  fonctions. 

154.  Des  considérations  analogues  à  celles  qui  viennent 
d'être  exposées  permettront  d'intégrer  par  des  séries  toute 
équation  linéaire  qui  n'a  qu'un  nombre  limité  de  points  cri- 
tiques. 

Soit,  en  effet,  F  =  o  une  semblable  équation.  Il  nous  sera 
permis  de  supposer,  pour  plus  de  simplicité,  que  t  =  ce  est 
un  point  ordinaire;  car,  s'il  en  était  autrement,  soient  ^,, 
1-2,  ...  les  points  critiques  situés  à  distance  finie;  b  un  autre 
point  quelconque  ;  posons 

u 

L'équation  transformée  en  u  admettra  évidemment  pour 
points  critiques  le  point  u  =  o,   correspondant  à  ^  =  co  ,  et 

les  points  Ui  —  r»  ;^..= ,  ^   •  •  •  correspondant  a    /,, 

^2,  .  •  .  ;  mais  «  =  00  ,  correspondant  k  t  =:=  b,  sera  un  point 
ordinaire. 

Cette  hypothèse  admise,  traçons  un  cercle  Kenveloppanl 
tous  les  points  critiques  ^,,  ^2?  •  •  -^  ^z»  A  l'extérieur  de  ce 
cercle  l'intégrale  générale  aura  la  forme 

(9)  c,^,  4-...-hc,,^« 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  I9I 

.r<,  ,..,  Xn  él.  nt  des  séries  qui  procèdent  suivant  les  puis- 
sances de  -• 

Il  est  clair,  d'autre  part,  qu'on  pourra  toujours  recouvrir 
l'intérieur  de  K  et  les  portions  voisines  de  la  région  exté- 
rieure au  moyen  d'un  nombre  limité  de  cercles  Ki,K2,  .  .  -, 
dont  chacun  peut  passer  par  un  ou  plusieurs  points  critiques, 
mais  n'en  contient  aucun  dans  son  intérieur,  tout  autre  point 
situé  sur  K  ou  dans  son  intérieur  étant  au  contraire  inté- 
rieur à  l'un  au  moins  de  ces  cercles  K,,  Ko,  .... 

Soient  K„i  l'un  quelconque  de  ces  cercles,  Œm  son  centre. 
Dans  l'intérieur  de  ce  cercle,  l'intégrale  générale  aura  la 
forme 


(10)  C/,ji  .Z",,,} -r- .  .  .  H- C;,{,j  JT 


inn 


Xm\^  •  •  •'  Xmn  étant  des  séries  procédant  suivant  les  puissances 
de  l  —  a,n. 

Traçons  maintenant  une  série  de  coupures  L,,  Lo?  ••• 
allant  de  chacun  des  points  critiques  ^,,  ^25  •  •  •  jusqu'à  l'in- 
fini. Tant  que  t  ne  traversera  aucune  de  ces  coupures,  les 
intégrales  de  l'équation  resteront  monodromes.  Soit  X, ,  .  . ., 
X;i  un  système  quelconque  d'intégrales  indépendantes,  Cha- 
cune d'elles  sera  définie  en  un  point  quelconque  par  l'un  ou 
l'autre  des  développements  (9)  ou  (10)  parmi  lesquels  il  y 
en  a  au  moins  un  de  convergent.  Les  coefficients  c  qui  figu- 
rent dans  ce  développement  pourront  d'ailleurs  se  déterminer 
comme  au  n°  153.  La  valeur  de  ces  intégrales  sera  donc 
connue  en  chaque  point  du  plan  coupé. 

D'ailleurs,  lorsque  t  tourne  autour  d'un  des  points  cri- 
tiques, ces  intégrales  subissent  une  substitution  linéaire  que 
nous  savons  déterminer.  Supposons  donc  que  t  se  rende  de 
la  valeur  initiale  ^0  à  une  valeur  finale  quelconque  T.  Pour 
obtenir  la  valeur  finale  des  intégrales  X|,  .  .  .,  X,;,  il  suffira 
de  réduire  le  chemin  parcouru  par  la  variable  à  une  série  de 
lacets  A^,  . . .  suivis  d'un  chemin  A  qui  ne  traverse  plus  les 
coupures.  Lorsque  t  reviendra  au  point  de  départ  ^o  après 


192  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

avoir  décrit  le  lacet  A,  les  intégrales  auront  sr'ji  une  substi- 
tution linéaire  connue  S;  le  lacet  A'  leur  fera  subir  une  se- 
conde substitution  S',  etc.  L'ensemble  des  lacets  A,  A',  ... 
successivement  décrits  leur  fera  donc  subir  la  substitulion 
résultante  SS' . . . ,  de  telle  sorte  que  les  intégrales  auiont 
passé  de  leurs  valeurs  initiales  X| ,  . . .  ,  X,^  à  des  valeurs  fi- 
nales X'^  j  •  •  •  5  XJ^  de  la  forme 

Lorsque  t  décrira  ensuite  la  ligne  A,  ces  expressions 
varieront  et  prendront  en  T  les  valeurs  suivantes 

S,,  .  . .,  S/j  étant  les  valeurs  finales  de  X,,  . . .,  X^,  lesquelles 
sont  données  sous  forme  de  séries,  ainsi  que  nous  l'avons  vu. 
On  peut  donc  déterminer  a  priori  la  valeur  finale  d'une 
intégrale  quelconque  lorsque  la  variable  t  décrit  une  ligne 
donnée,  sans  être  obligé  de  calculer  la  série  des  valeurs  suc- 
cessives par  lesquelles  elle  passe,  pour  les  points  intermé- 
diaires. 

15o.  La  méthode  précédente  est  susceptible  de  nom- 
breuses modifications,  si  l'on  admet,  pour  représenter  les 
fonctions  intégrales,  d'autres  développements  que  ceux  qui 
sont  fournis  par  la  série  de  Tajlor.  Supposons,  par  exemple, 
que,  parmi  les  points  critiques,  il  y  en  ait  aux  environs  des- 
quels les  intégrales  soient  régulières.  On  pourra  évidem- 
ment substituer  à  quelques-uns  des  cercles  dont  nous  nous 
sommes  servis  des  cercles  décrits  autour  de  ces  points  cri- 
tiques (pourvu  qu'ils  ne  contiennent  dans  leur  intérieur 
aucun  autre  point  critique);  car  on  connaît  un  développe- 
ment des  intégrales  dans  ces  cercles,  et  cela  suffit. 

On  peut  encore,  dans  beaucoup  de  cas,  transformer  l'équa- 
tion difiérentielle  par  un  changement  de  variable 

t  —  o{u),  d'où  U:=^{t). 

Soit  a  un  point  ordinaire  de  l'équation  transformée  :  on 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  IqS 

aura  un  développement  de  ses  intégrales  suivant  les  puis- 
sances de  u  —  a,  lequel  sera  convergent  tant  que  le  module 
de  ;/  —  a  sera  moindre  qu'une  constante  donnée  r.  Les  inté- 
grales de  l'équation  primitive  admettront  un  développement 
correspondant  suivant  les  puissances  de  '^{t)  —  ?}>( a),  valable 
dans  toute  la  région  du  plan  où 

\^{t)-'^{a)\<r, 

lequel  développement  pourra  être  utilisé  au  besoin. 

156.  Nous  avons  vu  que,  lorsque  la  variable  t  revient  à  sa 
valeur  initiale  Iq,  après  avoir  décrit  un  contour  fermé  quel- 
conque, les  intégrales  Xj,  ...,  X„  subissent  une  substitu- 
tion linéaire.  Considérons  l'ensemble  de  ces  substitutions 
S,  S',  ...  correspondant  aux  divers  contours  fermés  pos- 
sibles K,  K', Il  est  clair  que,  si  S,  S',  ...  sont  deux  de 

ces  substitutions,  correspondant  respectivement  aux  con- 
tours R,  K',  on  obtiendra,  en  décrivant  successivement  ces 
deux  contours,  un  nouveau  contour  fermé  KK'  auquel  cor- 
respondra la  substitution  SS',  résultante  des  deux  premières. 
Cette  dernière  substitution  fera  donc  elle-même  partie  de  la 
suite  S,  S', 

On  dit  qu'une  suite  de  substitutions  forme  un  groupe 
lorsqu'elle  jouit  de  cette  dernière  propriété. 

Nous    appellerons  groupe    de  Véquation   différentielle 

celui  qui  est  formé  par  l'ensemble  des  substitutions  S,  S', 

Toutes  ces  substitutions  résultent  évidemment  de  la  com  - 
binaison  successive  des  substitutions  correspondantes  aux 
lacets  relatifs  aux  divers  points  critiques. 

157.  La  notion  de  ce  groupe  est  d'une  grande  impor- 
tance dans  toutes  les  questions  qui  se  rattachent  à  l'étude 
des  équations  qui  nous  occupent.  Nous  allons,  par  exemple, 
montrer  comment  on  peut  reconnaître,  à  l'inspection  du 
groupe  de  l'équation  différentielle 


^       d"-  X  d''-^  X 

J.  —  Cours,  III. 


dt-  +/''1S^ +•■•-*-/'«  ^=0. 


194  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE   II. 

si  elle  est  réductible  ou  non,  c'est-à-dire  si  elle  admet  ou 
non  des  solutions  communes  avec  une  autre  équation 

^        d"'œ  d"'-^x 

à  coefficients  uniformes,  où  m^n. 

Formons  les  dérivées  successives  de  G;  il  viendra 

dG  __d"^-^^x  d"'x         ,  d"'-'^œ 

lu  ~~  dt"'^^    ~^^^  'dt^  "^^^  dt"'-^  -^-  •  -, 


^ri  -  m  Q  ^  du  j.  ci"  "  ^  X 

\W'-'^  ~~  'dF  '^^^'dîF^  "^•••' 

dm  ^  d'^  X 

et,  en  tirant  de  ces  équations  les  valeurs  de  -jjiri^  •'•>  ^tt 
pour  les  substituer  dans  F,  il  viendra 

^^■dF^^  -^^^-dF'^^  -h...-hA„G  +  G,, 
A, ,  .  .  . ,  A,,_^  étant  des  fonctions  uniformes  de  t,  et  G<  une 

dm — 107  dx 

fonction  linéaire  de    .  „    ,  >  •  •  •  5  -7- >  ^,   à   coefficients  uni- 
dt"^-^  dt 

formes  en  /. 

Les  solutions  communes  à  F  =  o,  G  ^  o  sont  évidemment 
les  mêmes  que  les  solutions  communes  à  G  =  o,  G<  =  o. 

Donc,  si  G,  est  identiquement  nul,  l'équation  F=o  ad- 
mettra toutes  les  intégrales  de  G,  et  son  premier  membre 
sera  une  fonction  linéaire  de  G  et  de  ses  dérivées. 

Si    G,    n'est    pas   identiquement    nul,   mais  ne   contient 

aucune  des  dérivées   de  x,   on   n'aura  G,  =  o  qu'en  posant 

X  z=.  o.  En  dehors  de  cette  solution  évidente,  les  équations 

F=:  o,  G  =  o  n'auront  aucune  intégrale  commune. 

d^  x 
Enfin,  si  Gi  =  Bo -7-^  +.  .  .  +  By^^,  Bq  n'étant  pas  nul, 

on  pourra  opérer  sur  les  équations 

^  =  0,         i-Gi==o, 


B 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  Io5 

comme  sur  les  équations  primitives,  et  en  déduire  une  nou- 
velle équation  G2=o,  à  laquelle  les  solutions  communes 
devront  encore  satisfaire. 

En  poursuivant  cette  série  d'opérations,  toutes  semblables 
à  celles  du  plus  grand  commun  diviseur,  on  arrivera  évi- 
demment à  ce  résultat  • 

Si  deux  équations  linéaires  F  =  o,  G  =  o,  «  coefficients 
uniformes,  ont  des  intégrales  communes,  on  pourra  dé- 
terminer une  équation  de  même  espèce  H  =  o,  ayant  pour 
intégrales  ces  solutions  communes;  et  F,  G  seront  des  fonc- 
tions linéaires  de  H  et  de  ses  dérivées. 

Donc,  si  l'équation  F=o  est  réductible,  il  existera  une 
équation  d'ordre  moindre,  H  =:  o,  dont  elle  admet  toutes  les 
intégrales. 

158.  Gela  posé,  soient  Xi,  ...,  X„  un  système  quelconque 
d'intégrales  indépendantes  de  F=o,  Y^,  ...,  Y  m  un  sys- 
tème d'intégrales  indépendantes  de  H  rzz:  o.  Les  intégrales  de 
cette  dernière  équation  auront  pour  lorme  générale 

Cj  I  1  -t-  .  .  .  -h  C„il  „i 

et  se  permuteront  les  unes  dans  les  autres  lorsque  t  décrit  un 
contour  fermé  quelconque.  D'ailleurs  Y|,  ...,  Y^,  étant 
des  intégrales  de  F=o,  seront  des  fonctions  linéaires  de 
X, ,  . . . ,  jL,j. 

Donc,  si  F=o  est  réductible,  on  pourra  déterminer  des 
fonctions  linéaires  Yj,  .  .  .,  Y  m  des  intégrales  X,,  .  .  . ,  X;^, 
eu  nombre  «<  n  et  telles  que  les  fonctions  du  faisceau 

CyYi-h..  .-hc,„Y„, 

soient  exclusivement  permutées  les  unes  dans  les  autres  par 
toutes  les  substitutions  du  groupe  de  l'équation  ¥=:  o. 

Nous  exprimerons,  pour  abréger,  cette  propriété  du  groupe 
de  l'équation  en  disant  qu'il  n'est  psis primaire. 

Réciproquement,   si  le  groupe  de  l'équation  F  =:::=  o  n'est 


196  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    II. 

pas  primaire,  l'équation   sera  réductible.   En  effet,  les  inté- 
grales Y,,  .  . . ,  Yffi  satisfont  à  l'équation  d'ordre  m 


X 

Yi       . 

.        Y, 

dx 
dt 

y;   ^ 

•  •    y; 

d"'x 
dt'" 

Y  in 
*  1 

..     Y; 

dont  les  coefficients  sont  monodromes  (après  qu'on  a  divisé 
par  le  coefficient  du  premier  terme).  En  effet,  faisons  dé- 
crire à  t  un  contour  fermé  quelconque.  Les  fonctions 
Y,,  .  .  .,  Y  m  étant  transformées  en  des  fonctions  linéaires  de 
Y, ,  -  .  . ,  Y„,,  les  déterminants  qui  forment  les  coefficients  de 
l'équation  se  reproduiront  multipliés  par  le  déterminant  de 
la  transformation.  Leurs  rapports  reprendront  donc  la  même 
valeur. 

Pour  reconnaître  si  l'équation  F=  o  est  irréductible,  nous 
n'aurons  donc  qu'à  chercher  si  son  groupe  F  est  primaire. 

159.  Soient  S,  S',  ...  les  substitutions  relatives  aux  divers 
points  critiques,  et  dont  la  combinaison  reproduit  F.  Si 
chacune  d'elles  multiplie  toutes  les  intégrales  par  un  même 
facteur  constant,  il  est  clair  que  toutes  les  substitutions  de  F 
jouiront  de  cette  même  propriété  et  que  ce  groupe  ne  sera 
pas  primaire. 

Supposons  au  contraire  que,  parmi  les  substitutions  S, 
S',  ...,  il  en  existe  au  moins  une  S  qui  ne  multiplie  pas 
toutes  les  intégrales  par  un  même  facteur.  Prenons  à  la  place 
de  X|,  -  .  . ,  X/j  un  autre  système  d'intégrales  indépendantes, 
choisi  de  manière  à  ramener  S  à  la  forme  canonique.  Sup- 
posons, pour  fixer  les  idées,  que  l'équation  caractéristique 
pour  cette  substitution  ait  deux  racines  <2,  b\  qu'à  la  racine  a 
correspondent  quatre  séries  d'intégrales,  dont  trois  con- 
tiennent k  intégrales  et  la  quatrième  /  intégrales,  /  étant 
<^A',   et  qu'à  la  racine  b  corresponde   une   seule  série  de 


fu    72,     ■'•,fk 

/u/s»  •••'/a- 

Srz: 

fi^fl^    -"^fk 

^1,     -«2)      •   •  '  1     ^l 

U„    lli,     ...,    lli 

Soit 

Y,  =  d 

ijl  4-^2/2  +  ...-+ 

73),     . 

. ,  ay-k 

/a),   . 

',  ay'k 

/;). . 

'  ,  Clfk 

^3),   . 

..,  azi 

^^3),   • 

.,  bui 

ÉQUATIONS   LINÉAIRES.  IQ/ 

intégrales;  la  forme  canonique  de  S  sera  la  suivante  i 

«(7i4-/2),  a{y-i 
<^ (7 1-^72)'  ^(72  ■ 

«(7"i+7"2)'  ^iy\ 


une  intégrale  quelconque.  Effectuons  sur  cette  expression 
les  transformations  S,  S', Nous  obtiendrons  de  nou- 
velles expressions  de  la  forme 

Di  ji  -h  0,72  M- ...  4-  F/  «/, 

oùD<,  D2,  ...,  F/ sont  des  fonctions  linéaires  de  dt^  d^,  •..,//• 
Si  parmi  ces  expressions  il  en  est  qui  ne  soient  pas  li- 
néairement distinctes  de  celles  qui  les  précèdent  lorsque  di, 
0^2,  .  .  .,// restent  indéterminés,  on  pourra  les  supprimer  et 
transformer  de  nouveau  celles  qui  restent  par  les  substitu- 
tions S,  S',  ....  Parmi  ces  transformées  on  supprimera 
celles  qui  ne  sont  pas  distinctes,  et  ainsi  de  suite,  jusqu'à  ce 
qu'une  nouvelle  transformation  ne  donne  plus  aucune  ex- 
pression distincte  de  celles  obtenues  précédemment.  Cette 
suite  d'opérations  est  nécessairement  limitée,  car  toutes  les 
fonctions  obtenues  sont  linéaires  par  rapport  aux  produits 
en  nombre  limité  qu'on  peut  former  en  multipliant  les  inté- 
grales jk,  ,725  •  •  •  5  lii  par  les  arbitraires  di,  do-)  .  .  . ,  //. 

Soient  Y<,  Y2,  ...  les  diverses  fonctions  ainsi  obtenues.  Il 
est  clair  que  toute  substitution  de  F  transforme  les  unes 
dans  les  autres  les  fonctions 

CiYi-hCaYs-i-... 

du  faisceau  <ï>  formé  avec  ces  fonctions. 


160.   Cela  posé,  cherchons  à  déterminer  les  arbitraires  d^ 


198  TROISIÈME    PARTIR.   —    CHAPITRE    II. 

dii  •  •  -7  fil  de  telle  sorte  que  dans  chacune  des  fonctions 
Y,,  Y2,  ...  les  coefficients  Di,  D'^,  D',  des  termes  enj/<, 
Ïk")  y\  disparaissent.  Nous  obtiendrons  ainsi  une  série 
d'équations  linéaires  par  rapport  aux  arbitraires  (i, ,  <fo,  -..^fi» 

Supposons  d'abord  que  ces  équations  soient  compatibles. 
Assignons  à  <f < ,  d^-^  ,..,  fi  un  système  de  valeurs  qui  satis- 
fasse à  ces  équations. 

Les  fonctions  Y,,  Y^,  ...  ne  dépendant  plus  que  des  va- 
riables ^'2,  .  .  . ,  j'A,  y.,,  .  .  ,  y\.,  7';,  .  .  . ,  y;,  ^, ,  -  .  . ,  w/  en 
nombre  -<  /i,  celles  de  ces  fonctions  Y, ,  .  .  . ,  Y^  qui  restent 
encore  linéairement  distinctes  seront  en  nombre  <^/2.  D'ail- 
leurs les  fonctions  suivantes  Y,„_,.,,  .  .  .  s'exprimant  linéaire- 
ment au  moyen  de  celles-là,  toutes  les  fonctions  de  O  pour- 
ront se  mettre  sous  la  forme 

Cj  1 1  H-  .  .  .  -h  C„i  1  „ii 

et,  comme  elles  sont  transformées  les  unes  dans  les  autres 
par  toutes  les  substitutions  de  F,  ce  groupe  ne  sera  pas  pri- 
maire. 

161.  Supposons,  au  contraire,  que  les  équations  soient 
incompatibles.  Quelle  que  soit  l'intégrale  Y,  qui  a  servi  de 
point  de  départ,  le  faisceau  <ï>,  déduit  de  ses  transformées, 
contiendra  une  intégrale 

où  l'un  au  moins  des  trois  coefficients  D,,  D'^,  D,  n'est  pas 
nul.  Il  contiendra  sa  transformée  par  la  substitution  S; 
cette  transformée,  que  nous  désignerons  par  SY,  est  de  la 
forme 

SY=Diâî(7iH-/2)H-...+  E,^(si  +  52)-H-.-  +  Fi^(^'iH-  W2)h-.-- 
Le  faisceau  <I>  contiendra  encore  la  fonction 

Y'z=  —l—{SY-bY), 


i 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  I99 

OÙ  les  coefficients  de  j>',,  y\,  y]  ont  les  mêmes  valeurs  que 
dans  Y,  mais  où  le  coefficient  de  m,  s'annule. 
11  contiendra  de  même  la  fonction 

où  D,,  D'^,  D',  ont  encore  conservé  leurs  valeurs  primitives, 
mais  où  le  terme  en  Wa  disparaîtra. 

Continuant  ainsi,  on  voit  que  <ï>  contiendra  une  fonction 
de  la  forme 

z  =^  Dj  ji  4-  d;  j'i  -h  D';y;  +  o^  y. + . . .  4-  s^  ::i  + . . .  h-  c^c,, 

d'où  les  II  ont  entièrement  disparu. 
Il  contiendra  encore  la  fonction 

z'^  -  sz-z=:D,/,4- d;j;  ^-d;/; -h. .  .-f-£,^2-i-- • ., 

d'où  y\i  y\^  y\-,  ^«  ont  disparu.  Il  contiendra  de  même  la 
fonction 

z'=  ^sz'-z'=D,/3+ D;y3H-  D';y;  +  . . .+ e,.-3+. . .. 

Continuant  ainsi,  on  voit  que  <I>  contient  la  fonction 

u=:D,j,.-i-d;./,4-d';j1,. 

Donc,  quelle  que  soit  l'intégrale  initiale  ¥< ,  il  existe  dans 
le  faisceau  <E>,  dérivé  de  ses  transformées,  une  intégrale  o  de 
la  forme  plus  simple 

(11)  ^^dyk-\-d'y',^-\-  d"y\. 

Prenons  pour  point  de  départ  celte  nouvelle  intégrale  et 
formons  le  faisceau  <ï>'  dérivé  de  ses  transformées,  lequel 
fait  évidemment  partie  du  faisceau  ^. 

Les  fonctions  qu'il  contient  seront  de  la  forme 

D,/,  +  D2/2  4- ...  4-  d;/;  -h ...  -h  F,-  iii, 


200  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE   II. 

OÙ  les  coefficients  D^,  .  .  .,  F,;  sonl  linéaires  et  homogènes 
en  df  d',  d".  D'ailleurs,  de  toute  fonction  de  celte  forme 
contenue  dans  ^'  on  déduira,  comme  on  vient  de  le  voir, 
une  fonction  correspondante 

également  contenue  dans  <!>'. 

Formons  successivement  les  diverses  fonctions  de  cette 
dernière  sorte  qui  sont  contenues  dans  $',  en  supprimant 
à  mesure  qu'on  les  obtient  toutes  celles  qui  ne  sont  pas 
linéairement  distinctes  des  précédentes,  même  lorsque  d^ 
d'j  d"  restent  indéterminés.  Il  restera  un  nombre  limité  de 
fonctions 

?o--=  dyr,  -H  d'y),  +  ^y;=cp, 


(12) 


D[x7/H-D'j,/^-l-D'f,yi., 


dont  toutes  les  autres  sont  des  combinaisons  linéaires. 

Soit  Oa  l'une  quelconque   de  ces   fonctions.  Les  coeffi- 
cients Dec,  i^a»  E)a  seront  de  la  forme 


D„  = 

~  A 

d  +  V 

d' 

+  )/ 

d", 

Dc-.= 

^l 

d  +  r 

d' 

+  K 

d", 

Di  = 

->i 

d  -i-  y. 

d' 

+  K 

d', 

de  telle  sorte  qu'on  aura 
Ca  désignant  la  substitution 

fk    '^"fk-^Ky'k-^K/fc 

Les  opérations  o-  satisfont  à  l'équation  symbolique 

(Ta  ^p  =  Co  cTo  H- Cl  ffi -}- .  .  .  4- Cjx  <y(x,j 

OÙ  Co,  .  . . ,  Cp,  sont  des  constantes. 


ÉQUATIONS   LINÉAIRES.  201 

En  effet,  puisque  de  l'existence  de  la  fonction  cp  dans  le 
faisceau  $  on  déduit  l'existence  dans  ce  même  faisceau  des 
transformées  (To.'-^  et  o-^cp,  on  déduira  de  l'existence  de  cette 
dernière  fonction  celle  de  la  fonction  o-aO-pcp.  Cette  fonction, 
ne  dépendant  d'ailleurs  que  des  variables  yh-,  y'iii  y'ki  sera  de 
la  forme 

162.  Cela  posé,  considérons  le  groupe  y  dérivé  des  sub- 
stitutions (Tq^  .  .  .,  (Tu,  entre  les  trois  variables  jka,  y  h-,  y\'  H 
est  clair  que  le  faisceau  résultant  de  la  combinaison  des  fonc- 
tions cp,  cp,,  .  .  . ,  cp[j,  se  confondra  avec  le  faisceau  déduit  des 
transformées  de  cp  par  les  diverses  substitutions  de  y. 

Le  groupe  y  contenant  moins  de  variables  que  le  groupe  F 
primitivement  considéré,  nous  pouvons  évidemment  sup- 
poser que  nous  sachions  reconnaître  s'il  est  ou  non  primaire. 

1°  Si  y  n'est  pas  primaire,  nous  pouvons  assigner  aux 
coefficients  d^  d\  d"  de  la  fonction  o  un  système  de  valeurs 
tel  que  le  nombre  des  fonctions  cp,  cp,.  .  .  .,  cpjj  qui  restent 
encore  distinctes  dans  cette  hypothèse  soit  moindre  que 
celui  des  variables  j^/t,  j-^,  y^.  Dans  ce  cas  F  ne  sera  pas  pri- 
maire. En  effet,  supposons,  par  exemple,  qu'il  reste  deux 
fonctions  distinctes;  soient 

cp  —  dfk   H-  df,,  4-  d"y\  =  ce (//,,//„ y;), 
^i^d.yh  +  d\y'i^-\-  d[y\z=,  cp,(jA-,7/c,7^)- 

Considérons  le  faisceau  <!>'  dérivé  des  transformées  de  cp 
par  les  diverses  substitutions  de  F.  Soit 

Di/i  +  d; y  -h  Ty\y\  +  D272+ •  •  •  +  f.-^^- 

une  quelconque  des  fonctions  qu'il  contient.  Nous  avons  vu 
que  ce  faisceau  contenait  Ja  fonction 

laquelle  doit  être  une  combinaison  linéaire  de  cp  et  de  o,.  On 


202  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE   II. 

aura  donc 

i>i  ji  -^  d;/;  4-  D';  y;  =  c  ^  (ji ,  y\ ,  /i  )  -+-  ^i  ?i  (/i  '  r'i  »  jI  )' 

c,  c,  étant  des  constantes. 

Les  intégrales  jki,  y\,y'\  ne  figurant  dans  ^'  que  par  les 
deux  combinaisons  'f  (j'd J^'pJKi)  et  '^^{y^^y^,y"^))  le  nombre 
des  fonctions  linéairement  distinctes  dont  <ï>'  dépend  sera 
moindre  que  7î.  Donc  F  n'est  pas  primaire. 

2°  Si  le  groupe  y  est  primaire,  de  quelque  manière  qu'on 
choisisse  d,  d',  d'\  la  suite  cp,  cp,,  .  ..,  '^^  contiendra  tou- 
jours trois  fonctions  distinctes,  cp,  cpi,  cpa  ;  et  chacune  des 
intégrales  jka,  JK^^?  j'a  dont  elles  dépendent,  y^  par  exemple, 
pourra  s'exprimer  linéairement  en  fonction  de  cp,  cp,,  cpo.  Elle 
appartiendra  donc  au  faisceau  ^'. 

Formons  maintenant  les  transformées  successives  de  r^ 
par  les  diverses  substitutions  de  F. 

Cette  intégrale  étant  entièrement  déterminée,  il  n'y  aura 
aucune  difficulté  à  reconnaître  combien  le  faisceau  $'',  dé- 
rivé de  ses  transformées,  contient  de  fonctions  distinctes; 
si  ce  nombre  est  inférieur  à  «,  F  ne  sera  pas  primaire;  dans 
le  cas  contraire  il  sera  primaire. 

Soient,  en  effet, 

^Fr=C,Y,-4-...-|-6-„,Y,„ 

un  faisceau  quelconque  d'intégrales  que  les  substitutions 
de  F  transforment  les  unes  dans  les  autres;  Y,  Fune  de  ces 
intégrales.  Le  faisceau  ^F  contiendra  le  faisceau  <ï>  déduit  des 
transformées  'de  Y,  ;  dans  celui-ci  existe  une  intégrale  cp  de 
la  forme  (ii),  dont  la  combinaison  avec  ses  transformées 
donne  l'intégrale  jka-  Donc  W  contient  cette  intégrale  et  ses 
transformées,  parmi  lesquelles  il  y  en  a  n  linéairement  dis- 
tinctes. 

163.  Une  seconde  application  de  la  notion  du  groupe 
nous  sera  fournie  par  la  recherche  des  intégrales  algébriques 
que  peut  offrir  une  équation  linéaire. 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  203 

Soit  F  =  o  une  équation  d'ordre  /z,  admettant  des  inté- 
grales algébriques.  Il  est  clair  que,  si  t  décrit  un  contour 
fermé  quelconque,  ces  intégrales,  restant  toujours  algé- 
briques, se  transformeront  les  unes  dans  les  autres.  Soient 
donc  x^,  .  .  . ,  x,n  celles  de  ces  intégrales  qui  sont  linéaire- 
ment distinctes;  les  intégrales  algébriques  cherchées  auront 
pour  forme  générale 

C\Xi-\-  .  .  .-{-  C„i  X,ji 

et  seront  les  solutions  d'une  équation  linéaire  d'ordre  m 


Q^-. 


X 

dx 
~dt 

d"^x 

dt'"- 


X, 


X, 


1=  G 


à  coefficients  uniformes,  après  division  par  le  coefficient  du 


terme  en  — ^ Si  donc  F  est  une  équation    irréductible, 

di^^ 

on  aura  m  =  n^  et  les  équations  F  =  o,  G  ---  o  se  confon- 
dront. 

164.  Étudions  les  équations,  telles  que  G,  à  coefficients 
uniformes,  et  dont  toutes  les  intégrales  sont  algébriques. 
Leurs  coefficients,  étant  des  fonctions  algébriques  et  uni- 
formes, seront  des  fonctions  rationnelles. 

D'ailleurs,  aux  environs  de  chaque  point  critique,  les  in- 
tégrales seront  régulières.  Considérons,   en  effet,   un  point 

critique  quelconque  a.    Une   intégrale  quelconque   Xq  sera 

1^ 
développable  suivant  les  puissances  croissantes  de  (^  —  a)^, 
p  étant  un  entier  convenable. 
Soit 

«  ê 

Xo=  Cait  —  a)P-{-  c^{t  —  a)^>-^  .    . 

ce  développement.  Groupons  ensemble  tous  les  termes  dont 


204  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE   II. 

les  exposants  ne  diffèrent  que  de  nombres  entiers;  on  pourra 
écrire 

a^Q=  [t  —  a)P  Ua+  (t  —  a)P  11^-^- . . . , 

Ua,  wp,  •  •  •   étant  des  séries  qui  procèdent  suivant  les  puis- 
sances entières  de  t  —  a. 

Si  l'on  fait  décrire  à  t  un  lacet  autour  du  point  a 
une  fois,  deux  fois,  etc.,  on  obtiendra  de  nouvelles  inté- 
grales 

a  Ë 

^2  =  02^  (  ^  —  a ) P  Wa -H  e^P ( ^  —  a )^  «p -4- .  .  . , 


en  posant,  pour  abréger, 

2  711 

e~P  =6. 
Résolvant  ces  équations  par  rapport  à 

^  Ë 

on  voit  que  ces  quantités  s'expriment  linéairement  en  jCq, 
^1,  ...  :  ce  sont  donc  des  intégrales;  d'ailleurs  elles  sont 
manifestement  régulières. 

On  voit  de  même  que  les  intégrales  seront  régulières  pour 

^=  00  . 

16o.  Ce  premier  résultat  nous  donne  déjà  quelque  lu- 
mière sur  la  forme  des  équations  cherchées.  En  effet, 
d'après  le  n°  146,  chacun  des  points  critiques  /<,  ...,  t^ 
devant  être  un  pôle  d'ordre  k  tout  au  plus  pour  le  coeffi- 

cient  de       ^^^_^^.  >  l'équation  aura  nécessairement  la  forme 
d'^'x       Ml  d"'-'^x    _    M2  d'^'-'^x  M^„     _ 

T  désignant  le  produit  {t  —  ^,  )  . . .  (^  —  ^p,)  et  M,,  Mo,  . .. 
étant  des  fonctions  entières. 


ÉQUATIONS   LINÉAIRES. 


205 


Tl  reste  encore  à  exprimer  que  les  intégrales  sont  régu- 
lières aux  environs  de  ^  =  oo.  A  cet  effet,  posons 


d'où 


dt 


du 
lu 


on  a 


dx 
'di 
d^x 


_    2Î^ 
du 


dt^  du 

et  généralement 


dx 
du 


(Px 
du- 


iw 


dx 
du 


d'^x 


(-OM^^^^^XTT 


dKx 
du'' 


Clk,k-\U 


2/t-l 


^^-' 


dt'^' 


-h  a^,  k-2  w 


dii'-"' 


ah  h-\i  a]{^h-2-)  '  '  -  étant  des  entiers,  dont  le  j)remier  est  égal 

à  k{k  —  i);  car  on  voit  sans  peine  que  cette  formule,  étant 

d  X 
supposée  vraie  pour  -t-^j  sera  encore  vraie  pour  la  dérivée 

suivante. 

Substituant  ces  valeurs  des  dérivées  dans  l'équation  pro- 
posée, et  divisant  par  ( —  1)^11-^"-^  on  aura  l'équation  trans- 
formée 


d"^x 


du' 


T   lû 


d"'-^x 
du""-^ 


a, 


—  a 


Ml    I 

m-l,m-2    ij     ^3 


M,    I 


<^'«-2  X 

du"'-^ 


4-.  .  .r=0 


2? 


où  il  ne  restera  plus  qu'à  substituer  t=^-  dans  T,  M, ,  M 
Le  point  u  =:  o  doit  être  un  pôle  d'ordre  i ,  2,  ...  au  plus 

fjl^m—ij,     d'"'~^  X 

pour  les  coefficients  des  dérivées    j    „   ,  ,  -, r? Il  faut 

et  il  suffît  pour  cela  que  -p,^?  —■>  •••  soient  développables 


206  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

suivant  les  puissances  croissantes  de  u  et  commencent  res- 
pectivement par  des  termes  de  degrés  i,  2,  ....  Mais  on  a 


1                          I 

,.a    1    0     f/V'+i    1 

^■l;-)-(i- 

-.) 

On  devra  donc  avoir 

d\              d^ 

..—  d^t^-'  ^d^i^-''  -h..., 

M  -     ^^       1       ^^      1 

..  —  e,C'V'-''^e.m-^-\-..., 

^^^-  u^V--^    '    iC-^'-^    '   • 

Donc,  M,,  ...,  Myv,  ...  sont  des  polynômes  entiers  en  i,  de  ] 

degrés  au  plus  égaux  à  [a  —  i ,  . . .,  A-([i.  —  i),  . .  ..  j 

166.   11  est  aisé  d'établir  que  la  somme  des   racines  des 
équations  déterminantes  relatives  aux  points  critiques  ^i ,  . . . , 

/[x,  00  est  égale  a  (  [a  —  i  ) •  ] 

En  effet,  l'équation  déterminante  relative  au  point  ti  sera 
évidemment 

r(r- i)...(r- m +  1)  4-^,;^ /•(/•- !)...(/•- m +  2)  ] 

et  la  somme  de  ses  racines  sera 

D'autre  part,    l'équation  déterminante  relative  au  point         \ 
t=z  co  sera  i 

/■{r  —  I ) .  .  .  ( r  —  m  -h  i)  | 

+  («,„,,„-i  — ^1  )''('■  — 0-  .  .(a-  — m  4-2)  4-.  .  .  =  0,  I 

I 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  207 

et  la  somme  de  ses  racines  sera 

m  {m  —  I )  ,  jn{m  —  i ) 

^m,  m-\  +  "1  = h  «1 . 

2  2 

La  somme  totale  des  racines  de  ces  équations  sera  donc 

m(m  — i)                Y^'^^')        /            .Tn{m  —  ^) 
(IX- I)  ^ +^,_2^___^(^a_0 __; 

car  on  a,  d'après  une  formule  connue  de  la  décomposition 
des  fonctions  rationnelles, 

Y  M^)  _^  _  M,(0 
Zt'(/^,)  t-tt        T(0~' 

d'où,  en  multipliant  par  t  et  posant  ^  =;  oo, 

167.  Nous  venons  d'obtenir  la  forme  générale  des  équa- 
tions dont  les  intégrales  sont  partout  régulières^  mais  il  s'en 
faut  de  beaucoup  que  toutes  les  équations  de  ce  genre  aient 
leurs  intégrales  algébriques.  Pour  qu'il  en  soit  ainsi,  un 
second  caractère  est  nécessaire  :  il  faut  que  le  groupe  de 
l'équation  ne  contienne  qu'un  nombre  fini  de  substitutions. 

En  effet,  chacune  des  substitutions  du  groupe  est  définie 
par  le  système  des  fonctions  dans  lesquelles  elle  transforme 
les  intégrales  indépendantes  :r,,  ...,  Xm'i  mais  chacune  de 
ces  intégrales,  étant  algébrique,  n'a  qu'un  nombre  fini  de 
transformées  distinctes;  le  nombre  des  substitutions  dis- 
tinctes est  donc  fini. 

Réciproquement,  toute  équation  à  intégrales  régulières, 
dont  le  groupe  ne  contient  qu'un  nombre  fini  de  substitu- 
tions, a  toutes  ses  intégrales  algébriques. 

En  effet,  soient  x^  une  quelconque  de  ces  intégrales^ 
^21  •  •  •  ses  transformées  par  les  substitutions  du  groupe. 
Toute  fonction   symétrique  de  ces  transformées  étant  évi- 


208  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

déminent  uniforme,  Xi  sera  racine  de  l'équation 

(i3)  {x  —û^i){x  —  œ2)  ..  .  ~o, 

dont  les  coefficients  sont  uniformes 

Considérons  d'ailleurs  un  point  critique  quelconque  ?,. 
On  aura  aux  environs  de  ce  point  un  système  d'intégrales 
distinctes  dont  les  développements  auront  la  forme 

Uq,  . . .,  u/(  étant  monodromes  aux  environs  de  ^, . 

Mais,  pour  qu'une  expression  de  ce  genre  n'admette  qu'un 
nombre  limité  de  transformées  distinctes  lorsqu'on  tourne 
autour  de  ^i,  il  faut  évidemment  :  i"  que  les  logarithmes  dis-' 
paraissent,  2^  que  r  soit  rationnel.  On  aura  donc  un  système 
d'intégrales  distinctes 

où  7-4,  To,  . . .  sont  des  fractions  rationnelles. 

Soit  p  le  plus  petit  multiple  de  leurs  dénominateurs.  Les 

intégrales  ^,,  ^27  •••  seront  développables  suivant  les  puis- 

1^ 
sances  entières  et  croissantes  de  {t  —  fj)^j  ^^  ^^  ^^  ^^^^  ^^ 
même  de  ^i,  X2,  ...  qui  s'expriment  linéairement  en  ^,, 
^2,  ....  Le  point  ti  sera  donc  un  point  critique  algébrique 
pour  chacune  des  intégrales  ^,,  Xo,  ...  et,  par  suite,  pour 
les  coefficients  de  l'équation  (i3).  Mais  ces  coefficients  sont 
uniformes;  donc  t^  sera  un  pôle  (ou  un  point  ordinaire) 
pour  chacun  d'eux. 

On  verra  de  même  que  co  est  un  pôle  ou  un  point  ordi- 
naire pour  ces  coefficients. 

Les  coefficients  de  l'équation  (i3)  étant  uniformes  et 
n'ayant  d'autres  points  critiques  que  des  pôles,  même  à 
l'infini,  seront  des  fractions  rationnelles,  et  ^4,  œ.2,  •  .  .  se- 
ront des  fonctions  algébriques. 

Si  donc  on  savait  déterminer  tous  les  groupes  formés 
d'un  nombre  fini  de  substitutions  entre  m  variables,  on  con- 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  209 

naîtrait  par  là  même  les  divers  tjpes  possibles  d'équations 
linéaires  d'ordre  m  à  intégrales  algébriques,  et  il  suffirait, 
pour  reconnaître  si  une  équation  donnée  appartient  à  cette 
catégorie,  de  chercher  à  identifier  son  groupe  avec  l'un  de 
ceux  dont  on  aurait  dressé  le  tableau. 

Le  problème  arithmétique  de  la  construction  des  groupes 
d'un  nombre  fini  de  substitutions,  auquel  la  question  se 
trouve  ainsi  ramenée,  n'est  résolu  d'une  manière  complète 
que  pour  m  =  i  ou  3.  On  a  toutefois  démontré  que,  pour 
une  valeur  quelconque  de  m,  le  nombre  de  ces  groupes  est 
limité,  et  l'on  en  a  déduit  ce  théorème  : 

Si  V équation  G  =  o,  d^ ordre  m,  a  toutes  ses  intégrales 
algébriques,  elle  admettra  un  système  d'intégrales  dis- 
tinctes Xi^  .  .  .^  Xmde  la  forme 

;        p  étant  un  entier  et  Ui,  Uo,  .  .  •   étant  des  fonctions  ra- 
l       tionnelles  de  t  et  d'une  irrationnelle  u  définie  par  une 

équation 

f{t,u)=o, 

dont  le  degré  est  limité  en  fonction  de  m. 

Nous  nous  bornerons  à  énoncer  ce  résultat,  dont  la  dé- 
monstration exigerait  une  exposition  détaillée  des  principes 
de  la  théorie  des  substitutions. 

168.  Le  cas  où  l'intégrale  générale  de  l'équation  G  =  o 
est  non  seulement  algébrique,  mais  rationnelle,  mérite  une 
attention  particulière.  Il  est  aisé  de  le  reconnaître. 

En  effet,  les  intégrales  devant  n'avoir  d'autres  points  cri- 
tiques que  des  pôles,  l'équation  déterminante  relative  à  l'un 
quelconque  des  points  critiques  de  G  n'aura  que  des  racines 
entières,  et  les  développements  des  intégrales  régulières  ne 
contiendront  point  de  logarithmes. 

Pour  que  cette  dernière  condition  soit  remplie,  il  faudra 
I.  —  Cours,  m.  i& 


i 


2  10  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    II, 

tout  d'abord  qu'aucune  des  équations  déterminantes  n'ait  de 
racines  multiples  (loi). 

Supposons  qu'il  en  soit  ainsi;  soit  F(7')  =  o  l'équation 
déterminante  relative  au  point  ^,,  et  soient  a,  a',  a",  .  .  .  ses 
racines,  rangées  par  ordre  de  grandeur  croissante.  L'inté- 
grale générale  aux  environs  du  point  t^  sera  de  la  forme 


il"---: 


et,  en  substituant  cette  valeur  dans  l'équation  différentielle, 
comme  au  n''  1  i9,  on  obtiendra  une  série  d'équations  li- 
néaires et  homogènes  qui  détermineront  par  voie  récurrente 
tous  les  coefficients  c,  c',  c" ,  ...  en  fonction  des  m  coeffi- 
cients Ca,  Ca',  Ca.li,  .  .  .  qui  restent  arbitraires.  On  voit  d'ail- 
leurs sans  difficulté  que  tous  les  coefficients  c' ,  d\  .  .  .  qui 
multiplient  des  termes  logarithmiques  s'expriment  en  fonc- 
tion des  m  —  I  coefficients  c'a'?  c'y_/i,  .  .  . ,  et  que  ceux-ci  ont 
des  expressions  de  la  forme 

câ'  =  ACa,       c'x'—^CoL-^B'c^',      Ca'  =  GCa+G'Ca4-G"Ca',       

Donc,  pour  que  les  logarithmes  disparaissent,  il  faut  et  il 

p,.         ,         .    ,      m  (m  —  i)  ,  .  .  ,.  . 

suilit  qu  on  ait  les  — ^ équations  de  condition 

169.  Réciproquement,  si  l'ensemble  des  conditions  qui 
précèdent  est  rempli,  l'intégrale  générale  sera  rntionnelle. 
En  effet,  elle  n'a  pour  points  singuliers  à  distance  finie  que 
des  pôles.  Elle  est  donc  uniforme. 

Formons  d'ailleurs  l'équation  déterminante  pour  ^  =  oo 
et  groupons  ses  racines  en  classes  en  réunissant  celles  dont 
les  différences  mutuelles  sont  entières.  Soient  p,  p',  ...  les 
plus  petites  racines  de  chaque  classe;  ;jl,  [jl',  ...  le  nombre 
des  racines  contenues  dans  leurs  classes  respectives.  Pour 
des  valeurs  suffisamment  grandes  de  tj  on  aura,  pour  Tinté- 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  211 

grale  générale,  un  développement  de  la  l'orme 

les  expressions  cp,  cp<,  .  .  . ,  cp',  ...  étant  des  séries  procé- 
dant  suivant  les   puissances    entières  et  croissantes    de  -• 

Mais,  puisque  cette  expression  est  uniforme,  les  logarithmes 
disparaîtront  nécessairement  et  les  exposants  p,  p',  ...  seront 
entiers.  L'*ntégrale  générale  aura  donc  un  simple  pôle  à  Fin- 

.        .  .  P 

fini;  ce  sera  donc  une  fonction  rationnelle^» 

On  pourra  d'ailleurs  la  déterminer  par  des  opérations 
purement  algébriques.  En  effet,  on  connaît,  par  ce  qui  pré- 
cède, la  situation  des  pôles  à  distance  finie  et  l'ordre  de 
multiplicité  de  chacun  d'eux.  On  pourra  donc  former  le  dé- 
nominateur Q.  L'ordre  de  multiplicité  du  pôle  t  =  œ  étant 
également  connu  par  le  développement  obtenu  suivant  les 

puissances  de  -?  le  degré  du  numérateur  P  sera  déterminé. 

Pour  déterminer  ses  coefficients,  il  suffira  d'identifier  le  dé- 

P       .  .  I  . 

veloppement  de  -^r  suivant  les  puissances  de  -  à  celui  qu'a 

fourni  l'équation  différentielle. 

170.  Considérons  plus  généralement,  avec  M.  Halphen, 
les  équations  dont  les  intégrales  sont  partout  régulières  et 
sont  monodromes  dans  toute  région  du  plan  qui  ne  contient 
pas  le  point  ^< .  Les  autres  points  critiques  ^o?  -  •  -  •>  ^[x  des 
coefficients  de  l'équation  ne  pouvant  être  que  des  pôles  pour 
l'intégrale,  les  équations  déterminantes  qui  leur  corres- 
pondent n'auront  que  des  racines  entières,  et  les  logarithmes 
disparaîtront   des    développements    correspondants,    ce    qui 

donnera   ([i. —  i) équations    de    condition,    dont 

l'existence  sera  à  vérifier. 


2Î2  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    II. 

Lorsque  l'ensemble  des  conditions  précédentes  est  rempli, 
on  peut  trouver  TintégraJe  générale.  En  effet,  d'après  l'ana- 
Ivse  du  n*^  145,  on  peut  déterminer  un  système  d'intégrales 
particulières  formant  une  ou  plusieurs  séries,  et  telles  qu'aux 
environs  du  point  tt  les  intégrales  j^o 7  •  •  •  ?  JK/f  d'une  même 
série  soient  de  la  forme 

/o"  (^  — ^i)'""o, 


;/o^  •  •  -7  if/i  étant  des  fonctions  monodromes  aux  environs  du 
point  ^1  ,  r  désignant  une  racine  de  l'équation  caractéris- 
tique qui  correspond  à  ce  point  et  les  Q  étant  définis  par  les 
relations 

I      ,         .  ^  r.  6,(0,—  l)(e,—  A--I-I) 

2.  1^  L  1  .  ^  .  .   .   /i 

Les  fonctions  Uo,  .  .  .,  Uk,  définies  par  les  équations  pré- 
cédentes ,  seront  des  fractions  rationnelles.  En  effet,  les 
points  1-2^  •  •  -,  ^a  étant  des  points  ordinaires  pour  les  fonc- 
tions [t  —  ^1)"''  et  log(^ — ^1  ),  et  de  simples  pôles  pour 
)'o,  •  •  •  5  J'Aî  seront  de  simples  pôles  pour  Uq^  ...,  u^.  Donc 
ces  fonctions  sont  monodromes  non  seulement  aux  environs 
de  ^1,  mais  dans  tout  le  plan.  D'autre  part, 

t, 


('-'■)- '-=.^('-7 


et 

log(^-^,)=^-log^-l-lo5 


so 
meu] 


nt   des    expressions  régulières   pour   t=^co\   il    en   est  de 
e  pour  jKo,   •••,  Tk  et,   par  suite,   pour  «/«»  •••7  '^a-  De 
ces  deux  propriétés  réunies  on  déduit  que  Uq^  ...,  u^  sont 

P  P/. 

dos  fractions  rationnelles  de  la  forme  -y?  -    -  -,  —• 

On  pourra  d'ailleurs  les  déterminer  par  des  opérations  al- 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  2î3 

gébriqiies.  En  efifet,,  connaissant  les  pôles  1-2,  .. .,  t^  des  in- 
tégrales et  leur  ordre  de  multiplicité,  on  pourra  former  le 
dénominateur  Q.  Le  développement  de  l'intégrale  générale 
pour  t  ^^  00  fera  connaître  Je  degré  des  numérateurs  Po,  . . ., 
l\.  Pour  obtenir  leurs  coefficients,  il  ne  restera  plus  qu'à 
substituer  les  expressions  précédentes  dans  l'équation  diile- 
rentielle  et  à  identifier  le  résultat  à  zéro. 

171.   Considérons  encore  les  équations  de  la  forme 

OÙ  Po,  . .  -,  P/7^  sont  des  polynômes  dont  le  degré  soit  au  plus 
égal  à  celui  du  premier  d'entre  eux,  Pq. 

Lorsque  l'intégrale  d'une  équation  de  cette  forme  n'a 
pour  points  critiques  à  distance  finie  que  des  pôles,  ce  qu'on 
reconnaîtra  aisément  par  les  méthodes  précédentes,  on 
pourra  obtenir  l'intégrale  générale  par  les  considérations 
suivantes,  également  dues  à  M.  Halphen. 

Remarquons  tout  d'abord  que  la  condition  imposée  aux 
degrés  des  polynômes  P  équivaut  à  dire  que  les  développe- 
ments de  p^5   •••?  -p^  suivant  les   puissances   décroissantes 

de  t  ne  contiennent  pas  de  puissances  positives. 
Posons  maintenant 


R  désignant  une  fraction  rationnelle  en  t.   La  transformée 


en  y 


cU'"-^ 


^'^^  du-   ^    "^^'^^    !    dt'-^      ^  2  ^'^ 

-\-      PiR  i  -\-      (m-i)PiR' 

-H  P2R 

sera  de  la  même  forme  que  la  primitive  en  x\  car  son  inté- 
grale n'a  que  des  singularités  polaires,  et  ses  coefficients 
sont  rationnels  et  pourront  être  rendus  entiers  en  chassant 


2l4  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE    II. 

le  dénominateur  commun.  Enfin,  si  nous  admettons  que  R, 
développé  suivant  les  puissances  décroissantes  de  t^  com- 
mence par  un  terme  en  tP^  ses  dérivées  R',  R",  . . .  commen- 
ceront par  des  termes  d'ordre  moindre,   en  tP~^^  tP~'-^ 

On  en  déduit  sans  peine  que  les  développements  des  coefli- 
cients  de  l'équation  (après  division  par  PqR)  ne  contien- 
dront pas  de  puissances  positives  de  t. 

172.  Cela  posé,  on  peut  déterminer  a  priori  les  pôles 
/,,  ^2,  •  •  •  de  l'intégrale  de  l'équation  (i4)  et  leurs  ordres  de 
multiplicité  [JL(,  [jlo,  ••  •• 

Posons 

7 

La  transformée  enjK 

~dP-  "^  ^'  dt"'-' 

appartiendra  au  même  type  que  la  primitive;   mais  ses  inté- 
grales n'auront  plus  de  pôles. 
Posons 

y  =  e^^^z. 


,Xt 


La  transformée  en  z  (après  suppression  du  facteur  commun 
)  sera 


dt 


i-X'«-»Q, 


^- 


'^«l?ri+^' 


dt'"- 


Rm-> 


et  appartiendra  évidemment  encore  au  même  type.  Mais  on 
pourra  disposer  de  l'indéterminée  \^  de  manière  à  annuler  le 
coefficient  du  terme  de  degré  le  plus  élevé  dans  R^,  qui 
sera  dès  lors  un  polynôme  de  degré  moindre  que  Rq. 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  21  5 

173.  Supposons  ce  résultat  atteint,  et  cherchons  à  nous 
rendre  compte  de  la  forme  des  coefficients  de  l'équation  en  z. 

Soient  9) ,  Oo)  •  •  •  les  racines  de  l'équation  Ro  =  o  ;  on  aura 
par  la  décomposition  en  fractions  simples  ,  en  remarquant 
que  R/f  est  au  plus  du  même  degré  que  Ro, 


Ro  "^  '     Akiii-e^y- 


les  A,  B  étant  des  constantes.  (En  particulier  Ajn  sera  nul.) 
D'ailleurs  chacun  des  points  8/  étant  un  point  ordinaire,  aux 
environs  duquel  les  intégrales  sont  régulières,  l'indice  /  ne 
pourra  prendre  dans  la  sommation  que  les  valeurs  i,  2,...,  /\. 
L'équation  déterminante  relative  au  point  9/  sera 

r(/-  — i). .  .(r  —  m  -Hi)  4-  B/iir(/-  — I). .  .(r  —  m4-  2) 

-h  Bj22 /■(/■  —  i). .  .(r—  /n  4-  3)H-.  .  ,   =r  o. 

La  somme  de  ses  racines  est 

m(  m  —  I  ) 

D'ailleurs  8/  étant  un  point  ordinaire  pour  les  intégrales, 
ces  racines  seront  nécessairement  entières,  non  négatives  et 
inégales.  Leur  somme  est  donc  au  moins  égale  à 

m  (  771  —  1  ) 

G  -h  I  -h ...  4-  m  —  I  "  — ^ '  ; 

2 

donc  B/H  est  un  entier  non  positif.  A  fortiori  la  somme 

S=^B,„, 

étendue  à  tous  les  points  critiques  apparents,  sera  entière  et 
pon  positive. 

174.  Gela  posé,  admettons  d'abord  que  R^^  ne  soit  pas  nul 
et  prenons    pour    variable    auxiliaire    la   quantité    z'=  —  * 


2l6  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE   lî 

L'équation  en  z  pourra  s'écrire 


DilTérentianî,  il  viendra 

Éliminant  z  entre  ces  deux  équations,   on  aura  la  trans- 
formée en  z' 


^'"-'  r/T./  ^   xT.  T.    r./    .^^' 


m-l  ~f 


^o%n  ~j^  4-  [(R'o  +  Ri)R.. -  RoR 


^h. . . 


-i-  [(r:.-i  +  R^)  R..  -  r..-ir;j  ^'= o. 

Cette  équation  est  évidemment  du  même  type  cjue  l'équa- 
rion  en  z  ;  et  le  rapport  des  deux  premiers  coefficients,  qui 

dans  l'équation  primitive  était  j-^ ,  sera  devenu 

Ro 

(r;  +  Ri)r.„-RoR:.  _^  Rt  ,  Ro  _  r;, 

RoR..  Ro      Ro      R./ 

Or  soient 

Ro  =Co  {t-0^)^^{t~9,)^^..., 


on 

aura 

R'o 

«1 

Ro 

-t-e. 

et 

de  même 

R'.? 

_     (3. 

K„, 

<--, 

a 


t  —  0. 


t  —  Ti 


La  somme  S',  analogue  à  S,  formée  pour  l'équation  en  z\ 
sera  donc 


■s«-i^ 


et  sera  >  S,  car  Sa,  degré  de  Ro,  est  supérieur  à  2|3,    degré 
de  Rm. 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  217 

La  dérivée  seconde  z"  satisfera  de  même  à  une  équation  du 
même  type,  mais  où  la  somme  S",  analogue  à  S,  sera  >  S'. 

Si  l'on  pouvait  poursuivre  ainsi  indéfiniment,  on  obtien- 
drait par  là  une  suite  illimitée  de  nombres  entiers  S,  S',  S'',  ... 
non  positifs  et  croissants,  ce  qui  est  absurde.  Or  on  ne  peut 
se  trouver  arrêté  qu'en  arrivant  à  une  équation  où  le  coeffi- 
cient du  dernier  terme  soit  nul.  Supposons  que  cette  circon- 
stance se  présente  pour  l'équation  en  z^.  Cette  équation 
admettra  comme  intégrale  particulière  une  constante  ;  et 
l'équation  en  z  aura  pour  intégrale  correspondante  un  poly- 
nôme n  de  degré  n  ;  enfin  l'équation  en  j^  admettra  l'intégrale 
particulière  e'^II. 

Posons  maintenant 

La  nouvelle  variable  y^  satisfait  à  une  équation  d'ordre 
m  —  1 ,  et  qui,  d'après  ce  qui  précède,  appartiendra  au  même 
type  que  l'équation  en  jk.  On  pourra  donc  en  déterminer  une 
solution,    de    la   forme    e^i^Iîi,   W^  désignant  un  polynôme. 

Posant 


7i 


=:e^i^n,  j  y^dt, 


on  continuera  de  même,  jusqu'à  ce  que  l'on  arrive   à  une 
équation  du  premier  ordre,  dont  l'intégrale  sera 

Cm  désignant  une  constante  arbitraire. 

Les  intégrations  indiquées  sont  d'ailleurs  de  celles  qu'on 
sait  effectuer  et  fourniront  un  résultat  de  la  forme 


y=^c,e^>^^W,, 


les  W^  désignant  des  polynômes  et  les  c^  des  constantes  arbi- 
traires. 

Divisant  cette  expression  par  le  produit  {t—t^yi  (/ — t^y*. . . , 


OF  THH 

tTNIVERSI 


ty) 


2l8  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    II. 

on  aura  l'intégrale  générale  de  l'équation  en  ^,  sous  la 
forme 

(i5)  ^=^c,,.e^k'Mt), 

\es //(  étant  des  fonctions  rationnelles. 

175.  Réciproquement,  toute  équation  dififérentielle  dont 
l'intégrale  générale  est  de  cette  forme  appartient  au  type  que 
nous  avons  considéré. 

En  effet,  éliminant  les  constantes  C/f  entre  l'équation  (i5) 
et  ses  dérivées  et  supprimant  les  facteurs  communs  expo- 
nentiels, on  obtiendra  une  équation  à  coefficients  rationnels, 
qu'on  pourra  rendre  entiers  en  chassant  les  dénominateurs. 
Soit 

cette  équation.  Son  intégrale  n'a,  à  distance  finie,  que  des 
singularités  polaires.  Reste  à  prouver  que  les  degrés  de 
P,,  .  .  .,  Vjfi  ne  surpassent  pas  celui  de  Pq. 

La  chose  est  manifeste  pour  les  équations  du  premier  ordre; 
car  de  l'équation 

on  déduira,  en  prenant  la  dérivée  logarithmique,   l'équation 
dx 

fit) 

où  le  coefficient  X  H-  ?  développé  suivant  les  puissances 

décroissantes  de  t^  ne  contient  pas  de  puissances  positives. 
Supposons  d'ailleurs  le  théorème  établi  pour  les  équations 
d'ordre  m  —  i .  Il  sera  vrai  pour  l'équation 

,-^  d"'-Ut  ^ 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  SIQ 

cui  admet  pour  intégrale  générale 

dt  J^^t)  dt  J^{t) 

car  chaque  terme  de  cette  expression  est  le  produit  d'une  ex- 
ponentielle par  une  fraction  rationnelle.  Il  sera  encore  vrai 
pour  l'équation  de  degré  m 

^  d'^-u  ^        du 

dont  l'intégrale  générale  est 

et  si  nous  posons 

M—    ———.37, 

il  sera  encore  vrai  (171  et  172)  pour  la  transformée  en  x.  Or 
celle-ci  a  précisément  pour  intégrale  générale  'Sc^e^/<^f/({t). 

176.  La  méthode  que  nous  avons  indiquée  plus  haut  pour 
intégrer  par  des  séries  les  équations  qui  n'ont  qu'un  nombre 
fini  de  points  critiques  peut  aisément  s'étendre  au  cas  où  les 
coefhclents  de  l'équation,  au  lieu  d'être  uniformes  en  t,  sont 
des  (onctions  uniformes  de  t  et  d'une  irrationnelle  u,  racine 
d'une  équation  algébrique /(^,  /^)=^o. 

En  effet,  les  points  critiques  de  l'équation  considérée  sont 
de  deux  sortes  :  i"  ceux  aux  environs  desquels  u  reste  mo- 
nodrome;  i"^  ceux  autour  desquels  les  diverses  détermina- 
tions w,,  ^2,  ...  de  cette  irrationnelle  s'échangent  les  unes 
dans  les  autres. 

A  partir  de  chaque  point  critique  de  cette  seconde  sorte, 
traçons  une  coupure  allant  jusqu'à  l'infini.  Tant  que  t  ne 
traversera  pas  ces  coupures,  u^,  112,  •-.  resteront  mono- 
dromes.  Substituant  successivement  ces  diverses  fonctions 
dans  l'équation  différentielle  à  la  place  de  u,  on  obtiendra 


220  TROISIÈME    PARTIR.   —    CHAPITRE    II, 

une  suite  d'équations  difFérentielles 

Chacune  d'elles  admettra  un  système  de  n  intégrales  dis- 
tinctes x^i^  ...,  x,ii^  qu'on  pourra  exprimer  par  des  séries 
dans  la  région  considérée. 

11  reste  à  voir  quel  changement  subissent  les  intégrales 
lorsqu'on  traverse  les  coupures.  Or,  si  nous  supposons 
qu'en  traversant  une  d'elles  ut  se  change  en  u^^  l'équa- 
tion ¥i  se  changera  en  F/,.  IjCS  intégrales  ^,/,  ...,  Xni  se  chan- 
geront donc  en  intégrales  de  cette  dernière  équation,  soit  en 
expressions  de  la  forme 

Pour  déterminer  les  coefficients  c,  on  n'aura  qu'à  égaler 
les  valeurs  numériques  que  prennent  les  intégrales  ^,/?  •••, 
Xni  et  leurs  n  —  i  premières  dérivées  en  arrivant  à  la  cou- 
pure aux  valeurs  que  prennent  c^^x^k-\-  ■  -  •  -V-  c^aXak^  ••• 
et  leurs  n  —  i  premières  dérivées  de  l'autre  côté  de  la  cou- 
pure. 

177.  Nous  terminerons  cette  section  en  effectuant  quel- 
ques applications  particulières  des  principes  généraux  que 
nous  avons  exposés. 

Proposons-nous  d'étudier  les  équations  linéaires  du  second 
ordre  à  trois  points  critiques  t^^  t^,  t^  et  à  intégrales  régu- 
lières. 

Soit  F=  o  l'équation  proposée.  Changeons  de  variable 
indépendante  en  posant 

mu  -4-  n 


Soient  0,  u  deux  valeurs  correspondantes  de  t^  u.  On  voit 
sans  peine  qu'on  aura,  aux  environs  de  ces  valeurs,  une  re- 
lation de  la  forme 

t  —  6=:a,  (w  —  o)  +  (22  (m  —  u  )--+-... 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  2'2I 


(formule  où  l'on  devra  remplacer  t  —  9  ou  ;;  —  u  par  -  ou  - 
si  8  ou  u  deviennent  infinis). 

Cette  valeur  de  t —  9,  étant  substituée  dans  une  fonction 
entière  de  t  —  9,  donnera  une  fonction  entière  de  u  —  u. 
D'autre  part,  en  la  substituant  dans  une  fonction  régulière 
de  ^  —  9,  telle  que 

(^-6)'-[To-+-T.log(^-0)-}-...  +  TxlogM^-0)]. 

où  To,  T4,  ...,  Tx  sont  des  fonctions  entières  de  t  —  0,  on 
obtiendra  évidemment  un  résultat  de  la  forme 

(«-u)'-[Uo-hU,  log(^.-u)+...H-UxlogH«-u)], 

Uo,  .••,  Ux  étant  des  fonctions  entières  de  u  —  'J. 

Donc  l'équation  transformée  entre  x  et  u  admettra  comme 
points  critiques  les  trois  points  Wq?  if^\i  '^2  correspondant  à 
^0,  t^,  /^o  î  ses  intégrales  seront  régulières  aux  environs  de  ces 
points,  et  les  équations  déterminantes  relatives  à  ces  points 
seront  les  mêmes  qu'aux  points  correspondants  de  l'équation 
primitive. 

Nous  pouvons  d'ailleurs  disposer  des  rapports  des  coeffi- 
cients 772,  11,  ni! ^  n!  de  manière  à  donner  à  Uq,  u^^  «o  des  va- 
leurs arbitrairement  choisies.  Nous  ferons  en  sorte  que  ces 
valeurs  soient  o,  i,  oc.  Ce  résultat  pourra  évidemment  être 
obtenu  de  six  manières  distinctes,  suivant  qu'on  posera 
«0=  o,  «,  =  I ,  «2=  ^>  oi-i  ?'o=  1 1  '^1  =  o?  if-i  =  <^5  etc. 

178.  Soient  respectivement  ).,  X';  jjl,  [jl'  et  v,  v'  les  racines 
des  équations  déterminantes  relatives  aux  points  critiques  o, 
I ,  GO.  Si  X  —  V,  [Ji  —  |Ji',  V  —  v'  ne  sont  pas  entiers,  on  aura 
pour  les  intégrales  aux  environs  de  chacun  de  ces  trois  points 
des  développements  de  la  forme 

u'  u' 


222  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE   II. 

U,  U'  étant  des  fonctions  entières  de  u]  V,  V  des  fonctions 
entières  de  u  —  i;  W,  W  des  fonctions  entières  de  -• 
Posons  maintenant 

y  étant  une  nouvelle  variable.  Nous  aurons  entre  u  et  k  une 
équation  transformée  H  =:  o,  dont  les  intégrales  seront 
données  aux  environs  des  points  o,  i,  oo  par  les  développe- 
ments 


Wi  H-  c'  - — ,  w; 


les  quantités 


Ui  =:(l-«)-[^U,  u;     z=.  {l  —  U)-V\]' , 


u  '        \  u 


étant   respectivement  développables  suivant   les  puissances 

entières  et  positives  de  w,  àe  a  —  i   et  de  -  • 
^  a 

L'équation  H  =  o  a  donc  ses  intégrales  régulières,  et  ses 
équations  déterminantes  par  rapport  aux  points  o  et  i  ad- 
mettent une  racine  nulle,  la  seconde  racine  étant  respective- 
ment )/ —  \ei  Y-' —  l^* 

Il  existe  évidemment  quatre  manières  d'arriver  à  ce  ré- 
sultat; car  on  peut  prendre  pour  À  une  quelconque  des  deux 
racines  de  l'équation  déterminante  du  point  o,  pour  tji  une 
quelconque  des  deux  racines  de  l'équation  déterminante  du 
point  I.  Sur  ces  quatre  manières,  il  y  en  aura  une  telle  que 
les  racines  V — A  et  uJ —  tji  aient  leur  partie  réelle  positive 
(à  moins  que  ces  dilTérences  ne  soient  purement  imaginaires). 

L'équation  H  z=z  o  doit  être  de  la  forme 

cr-y  M,(//)     dy  ^U{u) 

du'     '    u{u  —  I )  du        a^ {u  —  i )'- '^  ' 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  223 

Ml,  M2  étant  des  polynômes  de  degrés  i  et  2,  et  ses  équa- 
tions déterminantes  par  rapport  aux  points  o  et  i   seront 

/•(/■  — i)  —  Mi(o)/-  4-M2(o)=:o, 
r{r-i)  4-Mi(i)/--hM2(i)=^o. 

Comme  elles  ont  une  racine  nulle,  M2  devra  admettre  les 
racines  o  et  i  et  sera  divisible  par  ii(u  —  i).  En  effectuant  la 
division  et  chassant  les  dénominateurs,  l'équation  prendra  la 
forme 

ou,  en  remplaçant  A,  B,  C  par  trois  nouvelles  constantes  a, 
|3,  Y  définies  par  les  relations 

"(ï  -  ")  ^  +  [y  -  (^  +  ?  +  0  "]  ^  -  «?7  =  o. 

179.  Les  équations  déterminantes  relatives  aux  trois 
points  critiques  o,  i,  go  sont  respectivement 

,-(r  — i)  — (y  — a  — ,3  — i)r=zo, 
—  r(/'-f-i)  +  (a  +  [3  +i)/-  — ap  — o, 

et  ont  pour  racines 

o  et   1  —  Y?     o  et  Y  —  ^  —  P?     a  et  p. 

L'équation  admet  donc  une  intégrale  développable  aux 
environs  du  point  o  suivant  les  puissances  entières  et  posi- 
tives de  u. 

Soit 

/i  =  Co  4-  Cl  «  +  .  .  .  +  Cjx  f^!^  4-  .  .  . 

cette  intégrale.  En  la  substituant  dans  l'équation  et  égalant 
à  zéro  les  termes  en  u^-,  il  viendra 

[_  j^(;j.  _  1)  _  (a  +  [3  -h  i)  [x  -  a3]  Cf, 

4-  [((J. -4- l)  JJ.  +  Y(!J. -+- l)]Cj,+irrz  o  ; 


I 


224  TROISIÈME    PARTIE.   —    CHAPITRE   II. 

d'où 

_  (a  +  |i.)(p+|x) 
et,  par  suite,  en  donnant  à  Co,  qui  reste  arbitraire,  la  valeur  i , 


Vi  —  I  +  —  W  ^ - 

Y  i.2.y(y4-i) 


F(a>  ^T)«)> 


F  désignant  la  série  hypergéomé trique  (t.  I,  n*^  170). 

180.   Cela  posé,  il  existe,  comme  on  l'a  vu  plus  haut,  vingt- 
quatre  substitutions  de  la  forme 


qui  transforment  l'équation  proposée  en  une  équation  ana- 
logue. L'équation  transformée  admettra  comme  solution  une 
série  hypergéométrique,  et  l'on  en  déduira  aisément  une  in- 
tégrale correspondante  de  l'équation  primitive. 

A.U  système  de  valeurs  o,  i,  co  données  à  u  doivent  cor- 
respondre pour  u  les  mêmes  valeurs,  mais  dans  un  ordre  ar- 
bitraire, ce  qui  donnera,  pour  la  fraction  — -, -,  >  les  six 

^  ^  m' u  -h  /^ 

formes  suivantes  : 


A  chacune  d'elles  correspondent  quatre  équations  trans- 
formées, qu'on  obtiendra  en  prenant  successivement  pour  X 
chacune  des  deux  racines  de  l'équation  déterminante  du 
point  o,  pour  |ji  chacune  des  racines  de  l'équation  détermi- 
nante du  point  I. 

Nous  allons  donner  un  exemple  du  calcul  de  l'une  de  ces 
intégrales. 

181.   Soit  par  exemple  u  = •  Pour  w  =  o,  i,  oo,  on 

aura  u  ::=  o,  oo,  i  ^  l'équation  entremet  a  aura  donc  ces  trois 


ÉQUATIONS   LINÉAIRES.  225 

points  critiques,  et  les  racines  des  équations  déterminantes 
correspondant  à  ces  trois  points  seront  comme  précédem- 
ment 

o  et  I  — Y,     o  et  Y  — a  — p,     a  et  p. 

On  pourra  donc  prendre 

X  =  o  ou   I  —  Y>  (JL  =:  a  ou  p. 

Prenons,  par  exemple, 

X  =3  I  —  Y)  [JL  =r  a. 

Les  racines  des  équations  déterminantes  pour  l'équation 
entre  ^  et  u  seront 

Pour  o.  . .        — X  irz:  Y  —  I,  I — y  —  X  =i  o, 

Pour  00..      X-f-ji.  —  a-hi  —  Y>  y  —  ^~?  +  ^  +  ;^"-i—  ?, 

Pour  I...      a  —  [J-^o,  p  —  ix.  =  '^  —  oL. 

Si  nous  posons 

Y-i--=i  —y'.  P  — a=rY'— a'-  P', 

a-+-i  — Y  =  a',  1— p=i^P', 

d'où 

a'=ra  +  i-Y.  ?'=^^-?,  y'=2-y, 

cette  équation  admettra  la  solution 

L'équation  primitive  admettra  donc  la  solution 

^•:^u^-T(I-u)='F(a^^^Y^u) 

ou,  en  remplaçant  u  par  sa  valeur  — —  et  a',  p\  y'  par  leurs 
valeurs  et  supprimant  le  facteur  constant  ( —  i)Y""'^~', 

j  — wi-ï(i~i^)Y-a-iF(aH-i  — Y,  I  — p,  2  — Y 


u 
J.  —  Cours,  III. 


220  TROISIÈME    PARTIE.  —    CHAPITRE    II. 

182.   On  obtient  par  un  procédé  tout  semblable  les  vingt- 
quatre  intégrales  suivantes  : 

(i6)  F(a,  p,Y,«), 

(17)  (i_,,)T-a-PF(Y_a,  Y-p,  Y,  «), 

(18)  (i-.O-^'Ffa,  Y_(3,  Y,;^J, 

(,9)  (i_-,,)-PF(p,y-a,  y,  _ii-), 

(20)  «i-ïF(a  — Y-hi,  ?  — T-hi,  2  — Y,  m), 

(21)  ^^^-ï(i-«)T-^-PF(i-a,  i-^,  2-Y,  w), 

(22)  a''-r{i  —  u)y-''-^  PU  — Y-f-i,  I  — p,  2  — Y,  ^7^)' 

(23)  «i-T(i-«)ï-P-^f(  p  — Y-i-i,  I  — a,  2  — Y, 


f/  —  i 

(24)  F(a,  p,  a-f-p-Y  +  i,   i-«), 

(25)  «'-TF(a  — Y  +  i,  ?  — Y  +  i,  a+p  — Y4-F,  I  — «), 

fi  —  1 


(26)  /f-<^  F/a,  a  —  Y  4-1,  a4- P  — Y-+-I,  — ^ 

(27)  a-^  F(^P,  p-Y  +  i,a  +  ?-Y-f-i,  -^)' 

(28)  (F-«)ï-«--PF(Y-a,  Y-?,  Y -«-?  +  !'  i-«), 

(29)  (i— «)T-^-P;<'-TF(i  — a,    I— p,  .^_a—  p-hT,   i  —  m) 

(30)  (i-«)ï-«-P^^^-TF(^i^-a,  Y-oc,  Y-a-p+i,  ^ 


M  —  I 


(3i)     (i-«)T-«-P?/i^-ïF(^[-p,  Y-P,  Y-«-?+i'  '-^ ^  '  ' 

(32)  «-^'FK  a  — Y  +  ^'^  — P  +  ''  l;" 

/  I  \y-a-,3      /  I 

(33)  »-=•(.--)  f(i-P,ï-P,«<-P  +  >,- 

I 


(34)      ^/-^'(^i-^^j       F(^a,  Y--P,  «-?  +  ! 


r-a-1 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  227 

(35)  «"''(1-^7)'   ^     FU-Y-i-i,  I-?, 

(36)  ^^-PFj'p,  I3-T4-I,  ?-a  +  i 

(37)  «-p(i-|-y""''F(i-a,y-a,  ^-a4-I,- 


(38)       Ll-^ 
(89)        f^-P 


I 

)--^ 

(■ 

—  a,  Y  - 

--,  ? 

ï- 

-a,  p- 

-a  +  i 

I^ 

r-'Fi 

-T-+-I, 

I  —  a 

I 

r  —  a 


a  + 1 , 


183.  Coupons  le  plan  suivant  la  portion  de  l'axe  des  x 
qui  s'étend  de  o  à  +  oc.  Dans  le  plan  ainsi  coupé^  chacun 
des  développements  précédents  restera  monodromc.  Pour 
achever  de  les  préciser,  nous  pouvons  adopter  pour  arguments 

de  «,  I ceux  qui  sont  compris  entre  o  et  27:,  pour  argu- 
ment de  I  —  a  celui  qui  est  compris  entre  —  t:  et  +71.  Les 
puissances  de  «,  i 1  1  —  u  qui  figurent  dans  les  expres- 
sions (16)  à  (89)  auront  des  valeurs  entièrement  déterminées. 
La  région  de  convergence  des  développements  ci-dessus 
sera  :  1°  pour  ceux  où  la  série  hjpergéométrique  a  l'argu- 
ment u  ou.  I  —  ^^,  l'intérieur  des  cercles  Gq,  G<  de  rayon  i 
décrits   autour  du  point  o   ou  du  point  i   respectivement; 

2°  pour  ceux  d'arerument  -5  5  l'extérieur  de  ces  mêmes 

^  ^  u    i  —  u 

cercles;  3"  pour  ceux  d'argument '- — >  la  moitié  du  plan 


située  à  gauche  de  la  droite  ^  =:  -  ;  4"  pour  ceux  d'argument 

,  la  moitié  du  plan  à  droite  de  cette  lisrne. 

u  ^ 

Il  restera  à  déterminer  les  relations  linéaires  qui  lient  entre 
eux  ces  divers  développements  dans  leurs  réglons  de  conver- 
gence commune. 

Les  différences  des  racines  des  équations  déterminantes 


228  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

relatives  aux  points  o,  i,  co  sont  respectivement  i  —  y, 
Y  —  a  —  p,  j3  —  a.  Nous  supposerons  que  parmi  ces  quanti- 
tés, il  en  existe  au  moins  une  dont  la  partie  réelle  ne  soit  pas 
nulle.  Les  24  transformations  de  l'équation  de  Gauss  per- 
mettant :  1°  de  permuter  entre  eux  d'une  manière  quelconque 
les  points  o,  i,  00  sans  changer  les  équations  déterminantes  ; 
2°  de  changer  à  volonté  les  signes  des  différences  des  racines 
des  équations  déterminantes  relatives  aux  points  o  et  i ,  il 
nous  sera  permis  d'admettre  que  y  —  a  —  ^  ait  sa  partie 
réelle  positive.  Dans  ce  cas  les  séries  hjpergéométriques 

F(a,  p,  Y,  u),     F(a  — Y  +  i,  P  — Y-l-i,2  — Y,  w), 

Y-M,a-p-fi,^),      F(^p,p-Y  +  .,p-a  +  i,l 

seront  encore  convergentes  sur  la  circonférence  du  cercle  Cq 
et,  en  particulier,  pour  u  =  i  elles  prendront  les  valeurs 
suivantes  (t.  I,  n"^  379  et  382), 

r(2-Y)r(Y-a-P) 

r(i_a)r(i-p)     ' 

r(i_p)r(Y-p)        '      '  r(i-a)r(Y-a) 

Celaposé,  désignons  par  a^y^ ,  «<  Jo  les  développements  (16) 

et  (20),  par  b^z^^  b^z^  les  développements  (32)  et  (36);  et 

soit^uneintégralequelconque  de  l'équation  de  Gauss.  On  aura 

dans  l'intérieur  de  Cq 

•^  =  ^17,-1-02/2 
et  à  l'extérieur  de  Cq 

œ  zzz  di  Zi  -+-  d-yZ-i. 

Pour  trouver  la  liaison  entre  les  constantes  c< ,  Co,  <^,,  c/2, 
nous  remarquerons  que  sur  la  circonférence  elle-même,  où 
les  développements  restent  tous  deux  convergents,  on  aura 

Cl  y  1  +  ^2  72  =  ^1  -1  +  ^2  -2. 

En  particulier^,  au  point  m  =  i,  on  aura  sur  le  bord  supérieur  l 
de  la  coupure 


r(ï)r(T-o<-?) 

r(-f-a)r(-r-?)' 
r(a-|3  +  i)r(f-a- 

-P) 

^2  — ^ 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  22C) 

et,  sur  le  bord  inférieur, 

d'où  les  deux  relations  cherchées 

Tirant  de  ces  équations  les  valeurs  de  d^^  d2  pour  les  sub- 
stituer dans  l'expression  x  ^=^  d^  z^  -\-  (^2^2? 
il  viendra 

j^  ^^^  Q     1 ^ 1 

^-21X2,3 g-27l/a 

(g-2TC/.3_  g-27rzY>)^^_(^g-27lfa_  g-27r/Y>)-^ 


Cette  expression,  convergente  en  dehors  du  cercle  Cq,  re- 
présentera dans  cette  région  la  même  intégrale  qui,  dans 
l'intérieur  de  Co,  était  égale  à  c<  jr<  4-  C2j^2- 

184.  Il  ne  reste  plus  qu'à  voir  comment  les  constantes  c,, 
C2  se  modifient  à  la  traversée  des  coupures  qui  joignent  les 
points  critiques  o  et  [ ,  i  et  00. 

Si  l'on  traverse  la  droite  01  (en  montant),  j^<  ne  change 
pas,  JK2  est  multiplié  par  e^^u/y  •  g^  ^  __  ^^y^  _|_  ^^y^  g^j.  changé 
en  c^y^  -+-  C2e~2^'ïjK2-  Ainsi  Ci  ne  change  pas,  et  C2  est  mul- 
tiplié par  e~-^'ï. 

Si  l'on  traverse  la  coupure  loc  (en  montant),  d^^  d2  seront 
changés  en 

(40  d^^e-^'^'^d,,     r7;  =  e-2^'P4 

etc<,  Cocn  deux  nouvelles  constantes  c\^  c'o  liées  kd\  ,<i'„  parles 
relations 

c'j  4- C2  =  <i; -h  r/'g, 

C'i  +  e    27r/Yç.^  _  g-  27i/a  ^'^  _^  ^-27r/p  ^/'^^ 

En  résolvant  les  équations  linéaires  (4o),  (4i),  (42),  on 
éliminera  les  auxiliaires  d^,  d^^  d\,  d\  et  l'on  obtiendra  l'ex- 
pression de  c'^,  c.^  en  fonction  linéaire  de  c< ,  Co. 

Si  l'on  traversait  les  coupures  en  descendant,  les  coeffi- 


(42) 


23o  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

cients  c<,  C2  subiraient  évidemment  la  transformation  inverse 
de  celle  qui  vient  d'être  déterminée. 

Les  coefficients  des  formules  de  transformation  ne  ren- 
ferment, comme  on  le  voit,  que  des  exponentielles. 

185.   L'équation 
(43)     „(,.__  „)g+[.,_(^+p^.,)„]f|_,p^^o, 

étant  dlfierentiée,  donnera 

"(■-«)^,. 

+  [.^+,_(cc+p+3)«]g-(a  +  ,)(?+.)^=0 

dy  , 

ou,  en  posant  -.—  ^^ y , 

+  Lt  +  I  -  (^  +  P  +  3)«]  ^  -  (a  -f-  I)  (P  H-  i)7'  =  o. 

Cette  équation  ne  diffère  de  la  précédente  que  par  le  rem- 
placement de  a,  j3,  Y  par  a  +  i,  p  +  i,y  +  i. 

La  dérivée  —, — -.  =  >""'  satisfera  donc  à  l'équation 

''  ^  '  ~  "  ^  ^^17^  4-  [ Y  +  /i  -  I  -  (  a  4-  ?  +  2  Al  -  1  )  «  ]  i^-^ 

—  (a4-/i  —  i)0+/i  —  I  )7'»-^  =  O 

Cette  équation,   multipliée   par    ia^'^~^{\  —  uY+^-^+'^-^ ^ 
pourra  s'écrire 

—  (a  -h  /i  —  i)  (^  +  /i  —  \)a"-^  (i  —  /0'^-'Mj«-S 
on  [)osant,  pour  abréger, 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  23l 

En  la  différentiant  n  —  i  fois,  il  viendra 

—  (a+  /i  —  i)  (p  -4-  /;  —  i)  ^-^  u^-~^  (i  —  i/,)«-iM7«-^ 

L'application    répétée    de    cette    formule    de    réduction 
donnera,  pour  toute  valeur  de  ii  entière  et  positive, 


A)     )  dIfJ' 


(44) 

(        =,a(a-f-i)...(a-f-/i-i)p(^-hi)...(?-+-/i-i)i\Ij. 

Cette  formule  est  particulièrement  intéressante  lorsque  (3  est 
un  entier  négatif  —  n.  L'équation  (43)  admettra  dans  ce  cas 
comme  solution  l'expression 

j— F(a,  —n,  Y,  it), 

laquelle  est  un  polynôme  de  degré  /i,  dont  la  dérivée  n^^""^ 
se  réduit  à  la  constante 

a(a4-i)...(a  +  /^-l)^(^  +  i)...(^-4-/^-l) 
7(Y4-l)...(Y-h/i  — I) 

La  formule  (44)  donnera  donc  dans  ce  cas  particulier 

I  d"^ 

F(a,  —n,  Y,  «)=  iTT-T ^ ; r  -7— w"(i  —  «)"M 

''       '       My(y -Hi).  .  .(Y+'i  — i)  <^" 

ou,  en  remplaçant  M  par  sa  valeur  et  changeant  a  en  a  +  ii, 

F(a  -f-  n,  —  n,  y,  u)  ' 

_       ii^-y  {i  —  u)y-^       d""  «ï+«-'  (i  —  «)a+«-Y 

~  ï(T  +  0- •  •(T-+- /^  —  I)  diF' 

Le  polynôme 

F  (a  4-  n,  —  n,  y,  w)  ir::  Z^ 

est  donc  un  produit  de  puissances  par  une  dérivée  /i»^™«. 


232  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

186.   Les  quantités  y  et  a  +  i  — v  étant  supposées  posi- 
tives, les  intégrales  définies 

seront  finies  et  déterminées;   elles  auront  d'ailleurs  les  va- 
leurs suivantes  : 

(45)  J„,,n  —  o,     si  m>n, 

(46)  j„„^-L,L(iL±-)r'(T)r(o.  +  »-T  +  0. 

En  effet,  Z/^  satisfait  à  l'équation 

qui  peut  s'écrire 

—  lûii  —  uY^'-nJ,^  =  —  /i  {n  4-  a)  MÏ-i  (i  -^  uy-^Z,,. 
Multiplions  par  Z,„  et  intégrons  de  o  à  i  ;  il  viendra 

ou,  en  intégrant  par  parties  et  remarquant  que  le  terme  tout 
intégré  s'annule  aux  deux  limites, 


n{n-ha)J,n,n—        //T(i—  ;/)^+<-TZ;/Z;,,^«  =  772(m  +  a)J,„^„; 

car  le  second  membre  ne  change  pas  si  l'on  y  permute  m 
et  n. 


On  aura  donc,  si  m^n, 


J  /Il .  n   O . 


/« ,  n 


Si  m  =  n.,  on  remarquera  que  Z^  satisfait  à  une  équation 
de  même  forme  que  Z„,  sauf  le  changement  de  a,  n,  y  en 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  233 

a -t- 2,    n  —  I,   Y  +  i;   on  aura  donc,   par  un  procédé   tout 
semblable, 

(/i  - 1)  (/^  -f-  oc  -h  i)  r  ^^^(1  —  w)='+i-TZ;,z;  du 

''  0 

=:  f  uy^'{i  -  uY^'-^r^ z; du. 

Continuant  ainsi,  on  aura  finalement 

j     ^ ' 

""        /l(/i  —  i)...l(a  +  /i)  (a  +  /i  +  i)...(2c  H-  2/i  —  i) 

X  f  u^^^-'  {i—u)''^"-'iZlZldu. 

D'ailleurs 

(  a  +  //)...(  a  +  2  72  —  I  )  ( —  n){ —  /z  +  i  ) .  .  .  i 


z:^  = 


et 

1 


X 


wT+«-i(i—  uY^^'-^du 


Y(Y4-i)...(T  +  /i  —  0  ,  , 


r  (  a  4-  2  AZ  +  I 


Substituant  ces  valeurs  et  remplaçant  les  factorielles  par 
des  quotients  de  fonctions  F,  on  trouvera  la  formule  (46)- 

Soit  maintenant/(w)  une  fonction  quelconque,  que  nous 
nous  proposons  de  développer  en  une  série  de  la  forme 

/(«)=AoZo-i-AiZi -+-... +  A„Z„ -h.... 

Un  semblable  développement  étant  supposé  possible  (<), 
on  en  déterminera  aisément  les  coefficients.  Multiplions  en 
effet  les  deux  membres  par  ?^T~*(i  —  u)^~VLa  et  intégrons 
de  o  à  i^  il  viendra 

Ç  f{u)ul-\i-uY-^Z,du^kJ,,, 

«^0 


(')  Sur  cette  possibilité,  voir  le  Mémoire  de  M.  Darboux  Sur  les  fonctions 
de  grands  nombres  {Journal  de  Liouville,  3«  série,  t.  IV,  p.  5  et  377). 


234  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

ce  qui  donnera  le  coefficient  A,,  exprimé  par  une  intégrale 
définie. 


187.  Les  résultats  que  nous  venons  de  trouver  renferment 
comme  cas  particuliers  ceux  qui  ont  été  obtenus  précédem- 
ment pour  les  fonctions  X,^  de  Legendre.  Posons  en  eflet 
a  =  Y  =  I  ;  nous  aurons 

Zn^¥{n-^i,  -n,  I,  u)  =  y-^-  l—u"{i-ii)^, 


et,  en  posant  ii  =  — ; —  ?  nous  obtiendrons  le  nouveau  polj' 
nome 

\  2        /  2".  I  .2.  .  ./i   dôC"-  ^  ' 


188.   Considérons  comme  dernière  application  l'équation 

de  Bessel 

dp- y         I    dy        f         n 
dx-        X  dx        \         x^ 


:;:¥  /=^^- 


Substituons  pour  j>^  la  série 

Il  viendra,  en  égalant  à  zéro  le  terme  en  x^"^-"^^ 

(/•4-2[X-+-  2)  (/•-+-  2  [X  +  l)Cj;.+  , 

-h  (rH-  2(j.-+-2)Cjx+i4-C[x— /i^Cjj.+i  =  o; 
d'où 

e       - ^i^ 

S 

^ -ZL^ 

(/•-h2[X-}-2-l-/l)(/--|-2(J.-+-2  —  /ï) 

En  posant  jjl  =  —  i,  on  aura  l'équation  déterminante 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES. 

Prenons  d'abord  /•  =  /i,  il  viendra 


23; 


'J^-^*--4(/i-M--f-i)(tx-hi)' 


et,  par  suite. 


y  =z  Cci  X 


X' 


(_  i)!J-ji;«-H2!A 


Le  terme  général  de  la  série  entre  parenthèses  peut  s'écrire 


■] 


ainsi 


r(/i-+-  îj.-f-i)r(;x-hi) 

Si    donc  nous   prenons   pour  plus  de  simplicité  la  con- 
stante Co  égale  à  -,  il  viendra  comme  première  so- 


lution  la  série 


2jr(/n-  [x-hi)r([x-f-i 


que  nous  désignerons  par  J^j. 

En  posant  /•  ==  —  /z,  on  trouvera  un  résultat  tout  sem- 
blable, sauf  le  changement  de  signe  de  n. 

Les  deux  intégrales  J,,,  J_^  seront  évidemment  indépen- 
dantes si  n  n'est  pas  un  entier  réel;  l'intégrale  générale  sera 

donc 

cJ,,-4-c'J_„. 

Si  n  est  entier,  on  peut  évidemment  le  supposer  positif, 
car  il  ne  figure  que  par  son  carré  dans  l'équation  dilTéren- 
tielle.  Dans  ce  cas  les  n  premiers  termes  de  J_„  s'annulent, 
car  ils  contiennent  en  dénominateur  des  fonctions  F  d'argu- 
ment entier  négatif,  lesquelles  sont  infinies.  On  aura  donc 

(-0M-) 


)r({x  +  i) 


2  3G  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITHE    II. 

OU,  en  posant  ^  =  n  -\-  |j.', 

/  ^\  «  +  2[X' 


Les  deux  intégrales  Jn  et  J_„  ne  seront  donc  pas  indépen- 
dantes et  ne  suffiront  pas  pour  former  l'intégrale  générale. 

189.  Pour  obtenir  dans  ce  cas  une  nouvelle  intégrale, 
nous  supposerons  que  l'argument,  au  lieu  d'être  tout  d'abord 
égal  à  /i,  soit  égal  k  n  —  s,  s  étant  infiniment  petit.  Nous 
pourrons  prendre  pour  intégrales  indépendantes,  au  lieu  de 

Jn-e  et  J_«+£,  J«_£  et  — -^ ^— =•  La  limite  de  cetle 

s 

dernière  quantité  pour  £  =  o  nous  donnera  l'intégrale  cher- 
chée, que  nous  représenterons  par  Y,i. 

Séparons  les  n  premiers  termes  du  développement  de 
J_//+£  et  changeons  dans  les  autres  l'indice  de  sommation  jjl 
en  /«  -f-  a;  il  viendra 


Y„r=:       lim 


£  r([j.  +  i)r(—  /^4-  £4-  |x4-i; 


limj 


(-1)!^ 


/^y^-^2îxy'(3) 


en  posant,  pour  abréger, 

/(O 


œV 


r  (  /i  -+-  [j.  -M  )  r  (  £  -H  P  -M  )  \  2  y 

I  /  ^ 


r(/i  —  £H-[j.4-i)r([ji.-M)  \2 
Or,  en  appliquant  la  formule  connue 


r(/>)r(i-/.) 


smy> 


ÉQUATIONS    LINÉAIUES.  287 

on  aura 

I  _  .  .  sia(/^  —  £—  |x)7T 


£  r(— A^  +  £4-  [A  +  l) 

expression  dont  la  limite  pour  e  .-=  o  est 

—  r(/i  —  ijl)  cos(/i  —  (JL)7r  =  (—  1)^-1^^^  r{n  —  |jl). 
D'autre  part, 

lim   ^—^    —   /'(O)   =:  2lOff  -    -; r ; 


r(Ai  +  [x  +  i)r2(!i.4-i)      r({x  +  i)r^(/i4-îj.  +  i) 
Substituant  ces  valeurs,  il  vient 

^r(/i+fx  +  i)r([x-i-i)  L     ^2       r(iJ.  +  i)       r(/i-f-|x4-i)  J 
0 

190.  Les  fonctions  J„  sont  liées  par  la  formule  récur- 
rente 

(4?)  —  J/i  —  J/i-i-4- Jrt+i- 

En  effet,  substituant  pour  les  fonctions  J  leurs  développe- 
ments en  série  et  comparant  le  coefficient  du  terme  en 
j^ni-2u.-i  dans  les  deux  membres,  on  aura  à  vérifier  l'égalité 

2/l(—  i)l^ 


2«_i+2[xr({jL4-i)r(Ai4- (j.)      2«+2H.-ir(u.)r(/i-i- (x-f-i; 

Or  on  a 


238  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    II. 

Substituant  ces  valeurs  et  supprimant  les  facteurs   com- 
muns, l'égalité  à  vérifier  se  réduira  à 


(J.(Ai  +  (J.)  [J.  /i  -i-  [X 

ce  qui  est  évident. 

On  vérifiera  de  même  cette  autre  formule 

(48)  2^i'-_=J„_,_J„^„ 

dont  la  combinaison  avec  la  précédente  donnera 

(49)  ■  §=J„_,^£J„. 
Nous  signalerons  enfin  les  deux  formules 

(50)  ■f^yh„{^x)=-{x'"'^i„,,{sl^), 

/     '1  'Isz} 

qu'il  est  également  aisé  de  vérifier. 

191.  On  peut  rattacher  à  l'équation  de  Bessel  plusieurs 
équations  qui  se  rencontrent  fréquemment  dans  les  applica- 
tions. 

Transformons  en  effet  cette  équation  en  posant 

^  et  V  désignant  de  nouvelles  variables  ;  on  aura 

dx    =  ^^(t'^-^lt, 

dx    ~  Py  '^i  ' 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES. 


289 


D'autre  part, 


dt^ 


de 


dt 


Substituant  les  valeurs  précédentes  àey  et  de  ses  dérivées 
dans  l'équation  de  Bessel,  on  aura  l'équation  transformée 

d'^N  d\ 

(52)       ^^^    -|_(2a  +  l)^"^^  +(a2_pVi2+p2YU-P)Vrr.O. 

L'équation  en^  ayant  pour  intégrale  générale 

y  —  c^a{oc)-\-c'S_,i{œ), 
la  transformée  aura,  pour  intégrale  générale 

(J_,i  devant  toutefois  être  remplacé  par  Y„  si  n  est  entier). 

On  pourra  donc  intégrer  par  les  transcendantes  J  toute 
équation  de  la  forme 


(53) 


/72  V  dV 

dt-  dt 


car  on  peut  disposer  des  quatre  constantes  a,  p,  y,  n  de 
manière  à  identifier  l'équation  (53)  avec  (52). 

On  remarquera  toutefois  que,  fi  et  y  ne  pouvant  être  nuls, 
la  transformation  serait  en  défaut  si  c  ou  X  étaient  nuls.  Mais 
alors  l'équation  (53)  se  ramène  à  une  équation  à  coeffi- 
cients constants  (139). 

Les  cas  particuliers  les  plus  intéressants  sont  les  suivants  : 

d'-\       ,_^  d\ 


24o  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

correspondant  àa  =  ±^,  ^  = -y  =  i ,  et 


correspondant  à  a  —  -,  ^  —  |,   y  =  M   enfin  l'équation  de 
Riccati 

correspondant  àar^  —  |,    [^^=  —  ,y=2/i  y/c,  n  ^= 


IV.  —  Intégration  par  des  intégrales  définies. 

192.   L'équation    de   Gauss  est   un  cas   particulier  de  la 
suivante 


d"^\  d"-^\ 


°  =  Q(^);7^-(^-«)Q'(^):73^ 


0)      ^^^-"^l^:""-^Q'(-)£:^-- 

(        -l^(-)^^r  +  (5-«  +  ')R'(-),^^-.... 

où  ?  est  une  constante,  et  Q(^^),  R(-2^)  deux  polynômes,  tels 
que  l'un  des  polynômes  Q(^),  ^R(^)  soit  de  degré  n,  et 
l'autre  de  degré  ^Ji. 

Nous  essayerons  de  satisfaire  à  cetle  équation  en  posant 


1—  fv{u  —  œ)^-'du, 


U  étant  une  fonction  de  u  qui  reste  à  déterminer  ainsi  que 
la  ligne  L  d'intégration. 

Substituant  dans  l'équation  la  valeur  précédente  et  sup- 
primant le  facteur  commun  ( —  i)"  (ç  —  0*  •  .-(^  —  /i  +  i),  il 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  24 1 

viendra 

/  ^(u-xf^-n       ÏR(x)-^K{x){u~x)-^n"{x)^-^^^^^^^-^...\\ 

=  f  {{l  —  ri){ii  —  x)l-n-i  q(^u)-^{u~  x)l-^  R(a)]  U  du. 


Déterminons  U  par  la  condition 


R(«)U  =  ^UQ(«), 


d'où 


I 


et  enfin 

TT  — p'^  U(«) 

l'équation  précédente  deviendra 

o  ^  fd.UQiu)  {u  —  œ)^-^'-^  fdV, 

en  posant,  pour  abréger, 

/•  R  (  ?<  ) 

(2)         V=UQ(w)(w  — .^)^-«— e-'  ti(")  "(i^_^)^-'ï. 


L'intégrale  de  dY  sera  nulle  et  l'équation  sera  satisfaite  : 
i"^  Si  L  est  un  contour  fermé  tel  que  V  reprenne  sa  valeur 
initiale  lorsqu'on  revient  au  point  de  départ; 

2"  Si  L  est  une  ligne  telle  que  V  s'annule  à  ses  deux  ex- 
trémités. 


193.  Nous  allons  voir,  en  discutant  ces  diverses  lignes 
d'intégration,  qu'on  peut  obtenir  en  général  n  intégrales 
particulières  distinctes,  dont  la  combinaison  donnera  f  inté- 
grale générale  de  l'équation  proposée. 

J.  —  Cours,  III.  i6 


242  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

La    fraction   -r- — -,    décomposée    en    fractions   simples, 
donnera  un  résultat  de  la  forme 


(3) 


ou 


{il  —  a)^  a  —  a 

4-    LI _i_  ,  _  _j Li — 

(«  —  6)^  U  —  h 

X  +   [JL  +  V  +  .  .  .  =  /l. 


On  en  déduit 

en  posant,  pour  abréger, 

(5)    /  ^  '^-'  ("-"^' 

^2  3,  I 


Les  fonctions  U(zi  —  >^)^~S  V  admettent  donc  comme 
points  critiques  le  point  x  et  les  racines  «,  6,  ...  de  l'é- 
quation Q  =  o  et  se  reproduisent  multipliées  par  e-'^'^, 
^2TOa,^  e-^^^i,  .  . .  lorsque  l'on  tourne  autour  de  ces  divers 
points. 

Cela  posé,  soit  O  un  point  quelconque  du  plan.  Joignons- 
le  aux  points  a,  6,  .  .  .  ,  x  par  des  lacets  A,  B,  .  .  .  ,  X: 
soient  A,  B,  . . . ,  X  les  valeurs  de  l'intégrale /U(?^  — ^)^~*  du 
prise  dans  le  sens  direct  le  long  de  ces  divers  contours 
avec  une  détermination  initiale  donnée  M  de  la  fonction 
à  intégrer.  On  pourra  prendre  pour  ligne  d'intégration  L 
l'un  quelconque  des  contours  suivants  :  ABA~' B~*,  .  .  .  , 
AXA-'X-',  .  .  .;  car,  si  l'on  décrit  le  contour  ABA~'B~*, 
par  exemple,  la  fonction  V  se  reproduira,  au  retour,  mul- 
tipliée par 


^2Ti/a,  g27:/p,  e-27i/a.  g-sui^ ,  ~ 


ÉQUATIONS   LINÉAIRES.  2t\3 

La  valeur  [AB]  de  l'intégrale  prise  suivant  le  contour 
ABA~<B~*  est  donc  une  solution  de  l'équation  proposée.  Il 
est  aisé  de  la  déterminer.  En  eflfet,  en  décrivant  d'abord 
le  lacet  A,  on  obtiendra  une  première  intégrale  A,  et 
U(w — x)^~^  aura  pour  valeur  finale  e-^^'='iM.  Décrivant 
ensuite  le  lacet  B,  on  obtient  comme  seconde  partie  de 
l'intégrale  e^'^^^iB,  et  U(u  —  œ)^~*  aura  pour  valeur  finale 
g27ï/(a,+Pj)]\|^  L'intégrale  suivante,  le  long  de  A~%  serait  évi- 
demment —  Â  si  la  fonction  à  intégrer  avait  pour  valeur  ini- 
tiale e^Tiia,^  ^qui  est  sa  valeur  finale  lorsque  l'on  décrit  A 
avec  la  valeur  initiale  M);  elle  sera  donc,  dans  le  cas  actuel, 
égale  à  — e^'^^^^A,  et  U(w  —  ^)^~*  aura  pour  valeur  finale 

Enfin  l'intégrale  suivant  B~'  sera  — B. 
On  aura  donc,  en  réunissant  ces  résultats, 

(6)  [AB]  =  (i  —  e''^^^^)X  —  (I  —  e27t."«0B. 

On  obtiendra  des  formules  semblables  pour  les  intégrales 
analogues,  telles  que  [AX],  [BX],  ....  On  déduit  immé- 
diatement de  ces  relations  les  suivantes  : 

(7)  [XA]=r-[AX], 

(8)  (i  — e27r/^)[AB]4-(i  — e2Tc/a,)[BX]4-(i  — e27r/p.)[XA]  =  o, 

qui  montrent  que  toutes  les  intégrales  [AB],  .  .  .  s'expriment 
linéairement  au  moyen  des  intégrales  particulières  [AX] , 
[BX],  ...  [à  moins  toutefois  que  ^  ne  soit  un  entier,  auquel 
cas  on  aurait  évidemment 

,_e2^^1=:o,      X  =  o,      d'où     [AX]=:o,      [BX]=o,      ..., 

de  telle  sorte  que  l'équation  (8)  deviendrait  identique]. 

194.  Le  nombre  des  intégrales  obtenues  par  ce  qui  pré- 
cède est  égal  au  nombre  des  racines  distinctes  de  l'équation 
Q(z/.)=:  o.  Si  donc  le  polynôme  Q  a  des  racines  égales,  ou 
si  son  degré  est  inférieur  à  ai,  il  nous  faudra  trouver  de  nou- 
velles intégrales  particulières.  Nous  les  obtiendrons  en  choi- 


244  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   II. 

sissant  la  ligne  d'intégration  L,  de  telle  sorte  que  V  s'annule 
à  ses  extrémités. 

Soit  a  une  racine  multiple  d'ordre  [jl  de  l'équation  Q  i==  o. 
Posons 

u  —  <2  =r  p  (  cos  cp  4-  «  sin  cp  ) , 
et 

«y. 


(X-I 


:=:  r  {cosp  -+-  i  sin/?) 


dans  les  formules  (4)  et  (5)  et  faisons  tendre  p  vers  zéro;  on 
aura  évidemment 

V=  Ôpa.  (cosaicp  4- i  sina,cp)e'"P*~'*l<='>^t^-(S^-^)?l+'^î"f''-^[^-^^?ll, 

6  étant  un  facteur  qui  tend  vers  la  limite  finie 

(a  — Z>)?....(^  — ^)^-«. 

Cette   expression  tendra  vers   o   ou  vers    oo,  suivant  que 
cos[/?  —  (p.  —  i)cp]  sera  négatif  ou  positif. 
Or  l'équation 

cos  [p  —  (  [Jl.  —  I  )  cp  ]  =:z  o 

donne  pour  o  un  système  de  2([jl  —  i)  valeurs  équidistantes, 
dans  l'intervalle  de  zéro  à  211.  Si  du  point  a  on  mène  des 
droites  dans  ces  diverses  directions,  elles  partageront  les  en- 
virons de  ce  point  en  2([jl  —  i)  secteurs.  Et,  lorsque  u  tendra 
vers  a,  V  tendra  vers  o  si  u  se  meut  dans  un  des  secteurs  de 
rang  impair,  vers  ce  s'il  reste  dans  un  secteur  de  rang  pair. 
Si  donc  nous  supposons  {Jig-  2)  que  u,  partant  de  la  va- 


leur a,  s'en  éloigne  suivant  le  premier  secteur,  traverse  en- 
suite le   second  secteur  et  revienne   en  a  par   le  troisième 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  245 

secteur,  la  ligne  A  ainsi  décrite  pourra  être  prise  comme 
ligne  d'intégration,  car  V  est  nul  à  ses  deux  extrémités. 

La  valeur  de  l'intégrale  particulière  ainsi  obtenue  variera 
évidemment  suivant  que  la  ligne  A  enveloppe  quelques-uns 
des  points  6,  .  .  .,  x  ou  les  laisse  tous  en  dehors.  Nous  ad- 
mettrons qu'elle  ait  été  tracée  de  manière  à  satisfaire  à  cette 
dernière  condition.  L'intégrale  ainsi  obtenue  ne  changera 
pas  si  l'on  contracte  cette  ligne  de  manière  à  rendre  ses  di- 
mensions aussi  petites  que  l'on  voudra;  la  diminution  du 
champ  de  l'intégration  sera  compensée  par  l'accroissement 
de  la  valeur  de  la  fonction  soumise  à  l'intégration. 

On  obtiendra  une  autre  intégrale  particulière  en  intégrant 
suivant  une  ligne  infiniment  petite  A'  qui  s'éloigne  de  a  sui- 
vant le  troisième  secteur  et  y  revienne  parle  cinquième,  etc., 
ce  qui  donnera  évidemment  [jl  —  i   intégrales  particulières. 

Chaque  racine  multiple  de  l'équation  Q  =  o  donnera  évi- 
demment un  résultat  analogue,  de  telle  sorte  que,  si  \  est 
nul,  nous  aurons  le  nombre  d'intégrales  voulu. 

195.  Si  \  n'est  pas  nul,  cherchons  ce  que  devient  V 
lorsque  u  tend  vers  oo.  Nous  aurons  à  poser 

«  =r=  p  (ces  cp  -h  j  sin  cp  ) ,         — ^—  =:  /■  (cos/>  -f-  i  sio/?) 

et  à  faire  tendre  p  vers  oo.  On  aura  évidemment 

V  =  8pa.tP.+-  [ces  ( ai  +  Pi  4- .  .  .  )  ^  +  /  sin  (  «1  -h  Pi  4-  .  .  .  )  o] 

X  e'"P^[cos(jo+Xç)-f-/sin(/>-i-X<p)] 

le  facteur  8  tendant  vers  l'unité. 

Cette  expression  tendra  vers  o  ou  oo  suivant  le  signe  de 
cos(/?  -f-X'f  ).  Or  l'équation  cos(/?  -j-  Xcp)  =  o  donne  -ik  va- 
leurs de  (p.  Traçons,  à  partir  d'un  point  quelconque  du  plan, 
des  droites  ayant  ces  directions.  Elles  partageront  le  plan 
en  2^  secteurs;  pour  u  =  oo,  on  aura 

Vr=0  ou  Vzzzoo 


246  TROISIÈAŒ   PARTIE.    —    CliAPITRE   II. 

suivant  que  u  sera  dans  un  secteur  de  rang  impair  ou  pair. 
Et  si  l'on  suppose  une  ligne  A  partant  de  l'infini  dans  le 
(2/7i  +  iy^'°®  secteur  et  y  retournant  par  le  ( 2 m  +  3 )^''™^ 
(après  avoir  laissé  à  sa  gauche  tous  les  points  «,  ^,  .  .  . ,  jc), 
elle  fournira  une  intégrale  particulière.  On  en  obtiendra 
ainsi  \. 

196.  Nous  avons  ainsi  obtenu  dans  tous  les  cas  le  nombre 
d'intégrales  nécessaire.  On  pourrait  en  déterminer  une  foule 
d'autres.  Il  est  clair,  en  effet,  qu'on  pourrait  prendre  pour 
ligne  d'intégration  : 

i^  Toute  combinaison  de  lacets,  telle  que  chaque  lacet 
fût  décrit  aussi  souvent  dans  le  sens  direct  que  dans  le  sens 
rétrograde; 

2°  Toute  ligne  L  joignant  deux  des  points  a,  6,  .  .  . ,  00, 
pourvu  qu'elle  arrive  à  ces  points  dans  une  direction  telle, 
qu'on  ait,  en  y  arrivant,  V=:  o. 

Mais  nous  savons  d'avance,  et  il  serait  d'ailleurs  aisé  de  le 
vérifier,  que  ces  intégrales  sont  liées  linéairement  aux  inté- 
grales fondamentales  que  nous  avons  déterminées. 

197.  Pour  une  valeur  donnée  de  x,  les  lignes  suivant  les- 
quelles sont  prises  ces  intégrales  fondamentales  peuvent  être 
déformées  à  volonté  sans  que  la  valeur  des  intégrales  soit 
altérée,  pourvu  que  dans  cette  déformation  elles  ne  traversent 
jamais  les  points  a,  6,  .  .  . ,  ^.  Si  l'on  fait  varier  x  d'une 
manière  continue,  ces  intégrales  varieront  également  d'une 
manière  continue,  pourvu  que  le  mouvement  de  x  soit  ac- 
compagné, lorsque  cela  devient  nécessaire,  d'une  déforma- 
tion des  lignes  d'intégration,  qui  leur  fasse  éviter  la  traversée 
des  points  a,  6,  .  .  .,  x. 

Ces  considérations  permettent  de  déterminer  le  groupe  de 
l'équation  différentielle  proposée.  En  effet,  les  points  cri- 
tiques de  cette  équation  sont  les  points  «,  Z»,  .  .  . ,  et  il  est 
aisé  de  se  rendre  compte  de  la  manière  dont  varient  les  inté- 
grales fondamentales  lorsque  x  tourne  dans  le  sens  direct 
autour  de  l'un  de  ces  points,  tel  que  a. 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  2^7 

198.  Les  lacets  B,  .  .  .  n'auront  pas  changé;  mais  les 
lacets  X  et  A,  pour  éviter  d'être  traversés  par  a  et  x,  au- 
ront dû  se  transformer  en  X^  et  A^  {fig.  3).  Or  le  nouveau 


Fig.  3. 


I 


I 


contour  X'  est  évidemment  équivalent  à  XAXA  *  X  *   et 
le  contour  A'  à 

XAX-i==:XAX-^A-i.A. 

L'intégrale  suivant  X'  sera  donc  égale  à  X -{- e-'^^'[AX]^ 
et  l'intégrale  suivant  A'  à  —  [AX]  -f- A.  Par  suite,  l'inté- 
grale 

[AX]  =  (i  —  e2^^'^)  A  —  (i  —  e^^'*^.)  X 

se  trouvera  transformée  en 

(I  _  c'^'^dl^^X'—  (i  —  e^Ti^'x.^x' 

—  [ AX]  [i  —  (i  —  e^Tt^t  )  —  (i  —  e^^^'a.)  e^Ti^t]  —  e27:f(a.+^)  [ AX], 

etl'une  quelconque  [BX]  des  autres  intégrales  [BX],  [CX], ... 
sera  changée  en 


[BX]  +  (e^ 


I    e 


27ri| 


[AX]. 


199.  Si  a  est  une  racine  multiple  d'ordre  [jl  pour  l'équa- 
tion Q  =  o^  il  existera  {jl  —  i  intégrales  particulières  I^,  .  .  . , 
IS_j  correspondant  à  des  contours  fermés  infiniment  petits  A, 


248  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   II. 

A',  • .  .  passant  par  ce  point  (194).  Ces  contours  n'étant  pas 
traversés  par  x  dans  son  mouvement  pourront  être  conservés 
sans  altération.  Mais  la  fonction  à  intégrer  contient  le  fac- 
teur (;/  —  ocy^~'\  qui  se  reproduit  multiplié  par  e^Tr*^  lorsque 
X  tourne  autour  de  a,  car  il  enveloppe  en  même  temps  le 
point  u  qui  en  est  infiniment  voisin.  Les  intégrales  I^,  .  .  . , 
I[i~i  se  reproduiront  donc  multipliées  par  e^'^'^. 

Soient  h  une  autre  racine  multiple  de  Q  =  o,  v  son  ordre 
de  multiplicité.  Il  existera  v  —  i  intégrales  particulières  cor- 
respondant à  des  contours  fermés  infiniment  petits  passant 
par  h.  Le  point  x  restant  extérieur  à  ces  contours  lorsqu'il 
tourne  autour  de  a^  cette  rotation  ne  changera  ni  les  lignes 
d'intégration,  ni  la  valeur  du  facteur  (w  —  x)'^"'^.  Ces  inté- 
grales resteront  donc  inaltérées. 

Enfin  il  en  est  évidemment  de  môme  des  intégrales  cor- 
respondant aux  \  racines  infinies  que  pourrait  présenter 
l'équation  Q  =  o(193). 

Nous  avons  ainsi  déterminé  d'une  manière  complète  la 
transformation  que  subissent  les  intégrales  par  une  rotation 
autour  de  a.  On  déterminerait  de  même  la  transformation 
opérée  par  une  rotation  autour  de  chacun  des  autres  points 
critiques  6,  .... 

200.  Il  peut  arriver,  pour  certaines  valeurs  particulières 
des  coefficients  de  l'équation  différentielle,  que  les  intégrales 
obtenues  cessent  d'être  distinctes.  Ainsi,  si  nous  supposons 
que  a^  soit  un  nombre  entier  m,  l'intégrale 

[AX]  —  {i  —  e2^^'^)Â  —  (i  —  e2^'«.)X 

sera  identiquement  nulle;  car,  d'une  part,  e^^^^izrr  i  et. 
d'autre  part,  A=  o,  car  la  fonction  à  intégrer  reste  mono- 
drome  dans  l'intérieur  du  lacet  A.  • 

Pour  obtenir  dans  ce  cas  l'intégrale  particulière  qui 
doit  remplacer  l'intégrale  évanouissante,  nous  supposerons 
a,  =  /?2  H-  £,  £  étant  infiniment  petit.  L'intégrale  [AX]  dans 
cette  nouvelle  hypothèse  ne  sera  plus  nulle,  et,  en  la  déve- 


ÉQUATIONS   LINÉAIRES. 

loppant  en  série  suivant  les  puissances  de  £,  on  aura 

[AX]=:[AX]a-.. 

^[A-X])         + -il  f^  [AX])         +..    . 

Le  premier  terme  de  ce  développement  est  identique- 
ment nul.  Divisant  le  reste  par  s,  nous  obtiendrons  une  autre 
intégrale 

I[AX]  =  (-J[AX])^__^_-H... 
qui,  pour  £  =  o,  se  réduira  à  son  premier  terme 

=  2  7^^[e-^'"°'.X]a.=,;^-^-  (i  —  e-^'^).l>  —  (i  —  e2'^''").X, 

nÂ)  et  SCs  désignant  ce  que  deviennent  les  intégrales  A  et  X 
lorsqu'on  y  remplace  dans  les  fonctions  à  intégrer  le  fac- 
teur (u  —  a)°^i  par  sa  dérivée  (u  —  a)"^  log(w  —  a)  pour  la 
valeur  particulière  a,  =  m. 

On  pourra  opérer  de  même  dans  tous  les  cas  analogues 
oli  une  combinaison  linéaire  des  intégrales  fondamentales 
s'annule  identiquement.  En  faisant  varier  infiniment  peu 
l'un  des  paramètres,  convenablement  choisi,  cette  expres- 
sion cesserait  de  s'annuler.  Sa  dérivée  par  rapport  à  ce  para- 
mètre donnera  l'intégrale  supplémentaire  dont  on  a  besoin. 

201.  Considérons  en  particulier  le  cas  où  toutes  les  ra- 
cines de  Q(m)  sont  inégales  et  finies;  on  aura 

R{u)  a  3 

— r= 1- h  .  .  . 

Q(w)        u  —  a        u  —  b       '**' 
\z^{u  —  a)^{u—b)?...{u  —  a:)^-^, 

et  les  intégrales  particulières  de  l'équation  proposée  seront 


î  ^- 

J-jJCt 

04.  J.    X^ 

X 

^ 

CA 

UFO 

i:^*-^ 

249 

^ 

250  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

données  par  la  formule 

Iap..4=  f{u  —  a)^-'  {u  —  b)^-K  . .  {u  —  œ)^-'  du, 

OLi  L  est  un  contour  fermé  quelconque,  tel  que  la  fonction  à 
intégrer  reprenne  sa  valeur  initiale  après  l'avoir  décrit. 
La  différentiation  sous  le  signe  f  donne  évidemment 

L'équation  différentielle  à  laquelle  satisfait  la[3..-^  équi- 
vaut donc  à  une  relation  linéaire  entre  les  ii-j-i  intégrales 
consécutives  Ia^...|,  Iap...,e-i,   •  •  •:  Iap...,^-/i- 

D'autre  part,  on  a  évidemment 

la+i,  p.. 4  =  ^a^...,  ^-+-1  4-  (^  —  a)  laI3...^ 

Cette  formule  et  ses  analogues,  combinées  avec  la  relation 
précédente,  montrent  que  toutes  les  intégrales  de  la  forme 

Aa-t-/>,  P+7, ....  ^+7-} 

OÙ/?,  ^,   ...,/'  sont  des  entiers,   s'expriment  linéairement 
en   fonction   de    n  d'entre    elles,   telles    que  Iap...|-i5    •••, 

Signalons  encore  cette  formule,  dont  la  vérification  est 
immédiate, 

^  ^     da  dx  dadx 

202.  Si  les  exposants  a,  [i,  .  .  . ,  ç  sont  réels  et  rationnels, 
l'intégrale 

r(i^_^)a-i(M_^)P-i  ...  {ii  —  x)^-^da 

sera  une  intégrale  abélienne,  et  l'intégrale  Iap...$  en  sera  une 
période. 

On  pouvait  prévoir  a  priori  que  les  périodes  d'une  inté- 
grale  abélienne,  considérées  comme  fonctions  de  l'un  des 


ÉQUATIONS   LINÉAIRES.  2$! 

paramètres  a  quijfîgureiU  dans  l'intégrale,  seraient  les  solu- 
tions d'une  équation  différentielle  linéaire  à  coefficients  uni- 
formes. En  effet,  soient  P,  P,,  .  .  .  les  périodes  linéairement 
distinctes.  La  forme  générale  des  périodes  sera 

mP-h  niiPi  H-.  .  . , 

m^  mi,  ...  étant  des  entiers.  Si  nous  faisons  varier  a  d'une 
manière  quelconque,  P,  P4,  ...  varieront  d'une  manière 
continue.  Et,  si  a  reprend  sa  valeur  primitive,  les  valeurs 
finales  de  ces  fonctions,  étant  encore  des  périodes,  seront  de 
la  forme  mP  -^  m  iP^ -{-... .  L'effet  du  contour  fermé  décrit 
par  a  sera  donc  d'opérer  sur  P,  Pi ,  ...  une  certaine  sub- 
stitution linéaire.  L'équation  linéaire 


1 

da 


P        P, 

dP     dl\ 

da       da 


dont  ces  périodes  sont  les  solutions,  se  reproduira  mul- 
tipliée par  le  déterminant  de  cette  substitution  lorsque  a 
décrit  ce  contour;  et,  si  nous  divisons  l'équation  par  le  coef- 
ficient du  premier  terme,  les  coefficients  de  la  nouvelle 
équation  obtenue  se  reproduiront  sans  altération.  Ce  sont 
donc  des  fonctions  uniformes. 


203.  Proposons-nous  ,  comme  application  ,  de  former 
l'équation  différentielle  à  laquelle  satisfont  les  périodes  de 
l'intégrale  elliptique 


_  r d^ 


considérées  comme  fonctions  du  module  k. 
On  a 

dt 


k\^ 


(^-^=)U-^^ 


252  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 


eu 


en  posant 

^  Les  périodes  de  cette  intégrale,  considérées  comme  fonc- 
tions de  X,  satisferont  à  l'équation  différentielle  (i)  si  l'on 
pose 

Substituant  ces  valeurs,  il  viendra 


Il  reste  à  transformer  cette  expression  en  substituant  à  x 
sa  valeur  -— • 
On  a 

dx:^-^'-^,  d'Où  ^^^-U-3 

^^  dx  ^     ' 

dx    -      2^  -dk' 

^^^-l,    -''^  -d¥---''  -dk)^-~^^') 

et,  en  substituant, 


(9) 


204.  L'équation  différentielle  de  Laplace 
dx' 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  253 

OÙ  les  /,  g  sont  des  constantes,  peut  s'intégrer  par  un  pro- 
cédé tout  semblable  à  celui  qui  nous  a  servi  pour  l'équa- 
tion (i). 

Posons,  en  effet, 

Le  résultat  de  la  substitution  de  cette  intégrale  sera 

en  posant,  pour  abréger, 

R(u)  =fu-  +/,  w"-i  H- . .  .  4-/„, 
Q{u)  =  gu^-hg^  u^-'  ^,..-^g-^, 

Si  nous  déterminons  ici  encore  U  par  la  condition 

R(«)U  =  ^UQ(«), 
d'où 


/R  (  M  )    j 


l'intégrale  précédente  se  réduira  à 

Elle  sera  nulle,  et  l'on  obtiendra,  par  suite,  une  intégrale 
de  l'équation  proposée,  si  l'on  choisit  pour  L  un  contour 
fermé  tel  que  V  reprenne  sa  valeur  initiale  quand  on  revient 
au  point  de  départ  ou  une  ligne  telle  que  V  s'annule  à  ses 
deux  extrémités. 

Soient 

a,  b,  c,  ...  les  racines  distinctes  de  l'équation  Q  ==::  o, 

m  leur  nombre  ; 

A,  B,  G,  .  .  .  les  lacets  correspondants. 


254  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

On  obtiendra  m  —  i  intégrales  en  prenant  successivement 
pour  L  les  contours 

ABA-iR-S     ACA-iG-S     .... 

Si  l'équation  Q  =  o  a  des  racines  multiples,  soient  a  l'une 
d'elles,  [X  son  ordre  de  multiplicité  :  on  obtiendra,  comme 
au  n°  194,  [Jt.  —  I  nouvelles  intégrales,  en  prenant  pour  L  des 
contours  partant  du  point  a  et  y  revenant  dans  des  direc- 
tions convenables. 

Enfin,  soit  \  le  nombre  des  racines  infinies  de  l'équation 
Q  =  o  (ce  nombre  pouvant  être  nul)  ;  on  aura 

ai  a,  Pi 

-t —   H h  .  .  .  -f-  — -- —   -4-  .  .  - 

u  —  a        {a  —  a)^  a  —  b 

et,  par  suite, 

17  /   TT du-hiix 

— ^ït^'+'-l-...-f-(p^-+-Jr)«  _ 

le  facteur  B  restant  fini  pour  u  =cc. 

On  verra,  comme  au  n"  19o,  qu'il  existe  X  +  i  intégrales 
correspondant  à  des  lignes  L  ayant  leurs  deux  extrémités  à 
l'infini. 

Ce  résultat  subsistera,  même  si  ).  ::=  o,  auquel  cas  V  serait 
de  la  forme 

Y  —  e^P'-^^'^ia  —  ay^{u  —  ^)^  ...  0. 

Les  X  -j-  I  intégrales  ainsi  obtenues,  jointes  aux  précé- 
dentes, compléteront  le  nombre  des  intégrales  requises  pour 
former  l'intégrale  générale. 

20S.  Nous  allons  appliquer  la  méthode  précédente  à 
l'équation 

(10)  ^^__  +  (,,,  +  1)^+^1  =  0. 


ÉQUATIONS   LINÉAIRES.  «55 

On  aura,  \.jns  ce  cas, 


/ 


I^  (  "  )     J  /  1    \  1  /        =>  X 


Nous  aurons  donc,  comme  solution  de  l'équation  pro- 
posée, l'intégrale 

pourvu  que  l'expression 

prenne  la  même  valeur  aux  deux  extrémités  de  la  ligne  d'in- 
tégration. 

206.  Avant  de  procéder  à  l'étude  des  solutions  fournies 
par  cette  intégrale,  il  convient  de  donner  quelques  explica- 
tions sur  les  fonctions  eulériennes,  lorsque  leur  argument  est 
une  quantité  complexe  quelconque. 

La  définition  de  T(z)  par  un  produit  infini  n'est  soumise 
à  aucune  restriction;  elle  donne,  pour  toute  valeur  de  z,  une 
valeur  unique  et  déterminée  de  r(^),  laquelle  est  toujours 
différente  de  zéro  et  reste  finie,  sauf  pour  les  valeurs  en- 
tières et  négatives  de  z,  pour  lesquelles  elle  est  infinie  du 
premier  ordre.  Mais,  pour  qu'on  puisse  considérer  T(z') 
comme  fonction  de  la  variable  imaginaire  z,  il  faut  encore 
établir  qu'elle  a  une  dérivée. 

Or  r(z)  est  un  produit  infini  ayant  pour  facteur  général 
(t.  I,  n"(325) 

n       (n  -+-  lY 
/i  -h  Z  11^ 

Donc  logr(^)  sera  donné  par  une  série  infinie  S  ayant 
pour  terme  général 

log/i  —  log(/i  -f-^)  4-  slog(/i  4-  i)  —  5]og/i. 

Prenant  les  dérivées  des  termes  de  cette  série,  nous  aurons 


256  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

une  nouvelle  série  S'  ayant  pour  terme  général 

—  — ^^  -^log(/i4-i)-log/ï. 
Mais  on  a 

B//  étant  vine  quantité  comprise  entre  o  et  i. 

Le  terme  général  de  la  série  des  dérivées  sera  donc 


n-{-z        /^^-6„        {n-^  z){n  -^^n) 
et  son  module  aura  pour  limite  supérieure  la  quantité 

^^-  {n-Z)n 

Tj  désignant  le  maximum  du  module  de  z  dans  la  région  où 
l'on  considère  sa  variation. 

Les  quantités  K,i  ne  dépendent  plus  de  z  et  forment  une 
série  manifestement  convergente.  Donc  la  série  S'est  unifor- 
mément convergente  dans  la  région  considérée  et  sera  la  dé- 
rivée de  log  F  (^).  Donc  r(s)  =  e'''"^'^^  aura  lui-même  une 
dérivée  égale  à  S' r(^). 

207.  La  définition  de  r(^)  par  l'intégrale  définie 

T{z)z=z  n  e-U'-'  dt 

est  bornée  au  cas  où  z  est  réel  et  positif.   Mais  il  est  aisé  de 
la  modifier,  de  manière  à  obtenir  une  expression  de  F (5)  en 
intégrale  définie  applicable  à  toute  valeur  de  z. 
Considérons  en  eff'et  l'intégrale 


/■ 


e-H--"^  dt 
prise  suivant  une  ligne  L  partant  de  l'infini  positif  et  y  re- 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  207 

venant,   après   avoir  entouré   l'origine  dans   le    sens  directs, 
comme  l'indique  \n/ig\  4- 


Pour  définir  complètement  cette  intégrale,  il  faut  préciser 
quelle  est  celle  des  déterminations    de  la  fonction  t^~^  que 

l'on  adopte.  Soit 

t  =z  p(coscp  -4-  i  sincp)  ; 


on  aura,  par  définition, 


g(;-l)(Logp-+-i?)^ 


Pour  chaque  position  du  point  t,  p  est  complètement  dé- 
terminé; mais  l'argument  cp  n'est  connu  qu'aux  multiples 
près  de  'atc;  suivant  celle  de  ces  valeurs  que  l'on  adopte, 
celle  de  t^~^  variera. 

Nous  prendrons  pour  valeur  de  cp  celle  qui  varie  de  o  à  27: 
lorsque  t  se  meut  sur  la  ligne  L.  On  aura,  dans  ce  cas. 


.(' 


' r—^  dt  —  {e'-''' 


(z). 


En  effet,  les  deux  membres  de  cette  égalité  sont  des  fonc- 
tions continues  et  uniformes  de  z.  On  sait  que  deux  sem- 
blables fonctions  sont  égales  dans  tout  le  plan  dès  qu'elles 
sont  égales  le  long  d'une  ligne  déterminée.  Il  nous  suffira 
donc  de  montrer  que  l'égalité  a  lieu  pour  les  valeurs  réelles 
et  positives  de  z. 

Dans  ce  cas,  la  ligne  d'intégration  L  peut  être  déformée 
de  manière  à  se  composer  :    1"  de  l'axe  des  ^,  de  00  à  e, 

J.  —  Cours,  III.  1-7 


k 


•  58 


TROISIÈME    PARTIE. 


CHAPITRE    II. 


e  étant  une  quantité  infiniment  petite;  2"  d'un  cercle  de 
ra^'on  e  décrit  autour  de  l'origine;  3""  de  l'axe  des  ^  de  £ 
à  00. 

Si  £  tend  vers    zéro,    l'intégrale   rectiligne   /     aura    pou: 

limite 

OÙ  l'on  prendra  pour  t^~^  sa  valeur  réelle. 

Cotte  intégrale  est  égale  à  — r(s). 

L'intégrale  suivant  le  cercle  est  nulle.  Enfin  l'intégrale  de 
retour  sera 


,27t/ 


{z-x)  r  Q-t^z-x 
«^0 


--^  dtr=.e''-^'^V{ 


parce  que  la  rotation  autour  de  l'origine  a  multiplié  t^~^  par 
le  facteur  e^^''^^"*^^  e-^^'^. 
L'égalité  est  donc  démontrée. 

208.   Considérons,  d'autre  part,  l'intégrale 


L 


ABA-'B- 


A,  B  (^fig-  5)   désignant  des  lacets  leclilignes  qui  joignent 
les  points  critiques  +  i  et  o  à  un  point  quelconque  a.  Les 


valeurs  de  tP'^ ^  (i  —  t)i'^  dépendent  des  valeurs  initiales 
adoptées  au  point  a  pour  les  arguments  C3,  cd<  des  quantités 
^  et  1  —  t.  Nous  adopterons  celles  de  ces  valeurs  qui  sont 
comprises  entre  —  71  et  4- tt.  La  signification  de  l'intégrale 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  25g 

élani  ainsi  précisée,  nous  aurons 

f  tP-x  (i  _  lyi-x  dt^ii  —  e^-^'P)  (i  -  e^^^^)  ^-^^^^. 

\{    suifira,    comme    tout   à  l'heure,    d'établir    la   proposition 
pour  le  cas  où  p  eV  q  sont  réels  et  positifs. 

En  désignant  par  A,  B  les  valeurs  de  l'intégrale  prise  le 
long  des  JaceLs  A,  B,  on  aura 

f  =  (i  —  e'"^'P)'K—  (i  —  e2'^^V)B. 

•^ABA-'B-' 

D'ailleurs  les  intégrales  le  long   des    petits   cercles   étant 
a         ^  1  «-^a 


nulles,  on  aura 


Donc 


ABA-«  B-» 


Mais,  en  vertu  de  l'hjpothèse  faite,  ^  et  i  —  t  auront  leur 
argument  nul  entre  o  et   i  ;  donc   tP~^  et  (i  —  ty~^  seront 

réels   dans   l'intégrale  /    ;    celle-ci    aura   donc   pour   valeur 
'l^^  (t.  Il,  nos  186-187). 

209.   Revenons  à  l'intégrale  /  e"^(w2  -f-  i)"    ^  du. 
Soient  {fig-  6) 

A,   B  des   lacets  joignant   l'origine   aux   points  critiques  i 
et  —  i; 

C  une  droite  joignant  l'origine  au  point  —  —,  situé  à  i'in- 
fini  dans  la  direction  du  point  --—; 


26o 


TROISIÈME    PARTIE.        -    CHAPITRE    II. 


A,    B,    C   les  valeurs  de   l'intégrale   prise   le    long    de    ces 
lignes,  en  choisissant  celle  des  déterminations  du  radical 

"  — 
(u--\-i)      ^  qui   se    réduit   à   -f- i    pour  la  valeur  initiale 

«  =  o,  ce  qui  revient  à  adopter,  parmi  les  divers  argu- 


Fis.  6. 


ments  de  la  quantité  u^ -\-  i  (lesquels  diffèrent  les  uns  des 
autres  de  multiples  de  2tî)  celui  dont  la  valeur  initiale  est 
nulle. 

On  peut  obtenir  une  première  solution  en  prenant  pour 
ligne  d'intégration  ABA"^B~*.  L'intégrale  correspondante 
étant 

[._.'- H)]  [A _B], 
on  voit,  en  supprimant  un  facteur  constant,  que 

Ij  =  Â  — B    - 

est  une  solution. 

On  obtiendrait  d'ailleurs  directement  cette  solution  en 
prenant  pour  ligne  d'intégration  le  contour  fermé  AB~' , 
à  l'extrémité  duquel  la  fonction  V  reprend  sa  valeur  ini- 
tiale   H-i;   car  les  deux  facteurs  exponentiels   par  lesquels 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  26l 

elle  a  été  successivement  multipliée   sont   inverses  l'un  de 
l'autre. 

ou,  en  diveloppant  les  exponentielles  en  séries, 

'         ^    1\  /M  +  I  )    I  J  ^^  J  B  J 


Si  m  est  impair,  les  deux  intégrales  entre  parenthèses  ont 
évidemment  les  mêmes  éléments  et  se  détruisent;  si  m  est 
pair  r=2[Ji,  ces  éléments  seront  égaux  et  de  signe  con- 
traire; on  aura  donc  plus  simplement 


V'{lÛ-r  l)       -'du. 


Posons  u  r=  i7-,  il  viendra 

2  f  u^\'{ie^-^i)'"^dii--r~s.{-iY-i      t^^'Hi-  t)'"''dt, 

A'    désignant   le    lacet    qui   joint    l'origine    au    point    i,    t 

étant  réel  et  positif  ainsi   que   (i  —  ^)     '  lorsqu'on    va    de 
o  à   I . 

Dans  ces  conditions,  l'intégrale  suivant  A'  sera  égale  à 


D'ailleurs  e^'^'^"    2/_^  _  ^271^,  En  outre,  si  dans  la  for- 
mule 

-(2Tr)    -     m^, 


m 


V{mz) 


262  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

démontrée   au  t.   I,  n''  385,   on   pose  /?i  =  2,  z  =  \}- -h  \,  il 
viendra 

Siibslituant  ces  valeurs,  il  viendra  finalement 


(r2) 


H-e2^-)^^(/^-}-l)v'-(f)    "j„(^). 


210.   Nous  obtiendrons  une   seconde  solution  I2  en  inté- 

1-          T                     1          •       — 00 
grant  suivant  une  ligne  L  partant  du  point  et  y  reve- 
nant après   av(  ir  enveloppé    dans  le   sens   direct  la   partie 
de   l'axe   des   /  comprise    entre   — i  et  -\- i  i^fig*  6);    car 

qux (^if^i  _\__  I        i  s'annule  au  point • 

oc 

Posons 
d'où 


t 


(.3)  ,,^_u,=  1'    +i::z.  4  fl+  ^'V''"^' 

^  X'  X-  \  t'  j 

et,  par  suite, 

I 

k  étant  un  entier  choisi  de  telle  sorte  que  les  deux  membres 
de  l'équation  (i3)  aient  le  même  argument  lorsqu'on  donne 
à  ^  sa  valeur  initiale  +  00  et  à  m  la  valeur  correspondante 

• — 00 

X 

Nous  adopterons  pour  arguments  de  ^  et  de  i  +  -r^  ceux 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  263 

dont  la  valeur  initiale  est  nulle;  pour  argument  de  œ  celui 

qui  est  compris  entre  —  -  et  ^ —  >  pour  argument  initial   de 

;^2_[_j  celui  qu'on  obtiendrait  en  faisant  décrire  à  ii  la 
ligne  G  et  prenant  zéro  pour  l'argument  correspondant  à 
l'origine. 

Il  est  clair  que,  lorsque  u  décrit  la  ligne  C,  l'argument  de 
l'un  des  facteurs  u  —  i^  u -\- i  augmente,  l'autre  diminue. 
D'ailleurs,  chacun  d'eux  varie  d'une  quantité  inférieure  à  tu  : 
donc  l'argument  initial  à  adopter  pour  u^  -\'  i  sera  compris 
entre  —  u  et  -f-  tc. 

On  devra  donc  déterminer  A",  de  telle  sorte  que  l'argument 

2^11  —  2arg^ 

du  second  membre  de  l'équation  (i3)  soit  compris  entre 
—  Tcet-h-. 

Si  X  est  à  droite  de  l'axe  des  y^  arg^  sera  compris  entre 

et  -j  et  l'on  devra  poser  A  ==  o  ;  si  ^  est  à  eauclie  de 

2  2  ^  ^ 

cet  axe,  are^^  sera  compris  entre  -  et  —  ?  et  l'on  devra 
poser  k  r=.\. 

Cela  posé,  faisons  «  = dans  l'intégrale 

ce 


L 


e^''^(//.^-f-i)      ^  du, 

L 

die  deviendra 


7 


t  avant  pour  valeur  initiale  et  finale  H- oo,  et  son  argument 
variant  de  o  à  27:  le  long  de  la  nouvelle  ligne  d'intégralion. 
En  supposant,  ce  qui  est  évidemment  permis,  que  le  mo- 
dule de  t  soit  plus  grand  que  celui  de  x  tout  le  long  de  cette 


gne,  on  pourra  développer  le  facteur  (  i  -H  -  2  )         P^^''  ^^ 


1 

n  —  -~ 

X-' 


264  TROISIÈME    PARTIR.    -      CHAPITRE    II. 

formule  du  binuiuc,  et  l'on  aura  ainsi 

^r(!^H-i)r(/i-p.-hi)J 

M- 

^ft-i~.,).l. -(eV7r.V^_^)r(2,^_2;x). 

^r(^+i)r(/z-[x4-{)^  ^    ^  '  ^ 

On  a  d'ailleurs,    en  changeant   jx   en  n  —  [x  —  ^  dans  la 
formule  (i  i), 

. —  r(/i  — fx) 


r(/.-jx-:-.' 


2  /  y  71 


^        r([x — 71  +  i)  sin(/i  —  (ji.)tc 


2Sin//7:  x'([j.— /z  +  i) 

Enfin 


2   Sin/i77 


On  aura,  par  suite, 


X  « 


r(/^  +  .l)V'^^^ 


('4)       \  [^ 

211.  Les  deux  solutions  que  nous  venons  d'obtenir  sont 
donc,  à  des  facteurs  constants  près  ,  égales  à  x~"J//(^)  et 
x~"J_//(.r),  ce  qui  confirme  un  résultat  déjà  obtenu  au 
nM91. 

Onpeuttrouver  deux  nouvelles  solution  s  I3  et  I4  en  intégrant 

le  long  des  lacets  D  et  E  joignant  respectivement  les  points 

1 
critiques  i  et  —  i  au  point ^fig-  6);  car  e'"(w-  -j-  i)     ^ 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  265 

s'annule  en  ce  dernier  point.  Nous  préciserons  le  sens  de 
ces  intégrales  en  adoptant  encore  pour  argument  de  lâ -^r  i 
au  commencement  de  chacune  de  ces  lignes  celui  qui  est 
compris  entre  —  t:  et  -r- ':^. 

Il  est  d'ailleurs  aisé  de  déterminer  les  relations  qui  lient 
ces  nouvelles  intégrales  aux.  précédentes.  En  effet,  Targu- 
ment  de  i/^-}-  i  reprenant  sa  valeur  initiale  lorsqu'on  décrit 
le  contour  AB  *,  ce  contour  sera  équivalent  au  contour 
C~^  AB~^  G  —  G~' AG.G~*B~' C  qu'on  peut  aisément  dé- 
former en  DE~'.  L'intégrale  relative  à  ce  dernier  contour 
est  I3  —  I4  ;  on  aura  donc 

(15)  Il=l3-l4- 

D'autre  part,  le  contour  L  peut  évidemment  être  trans- 
formé en  DE  ou  en  ED  suivant  que est  à  droite  ou  à 

gauche  de  l'axe  des  y.  Dans  le  premier  cas,  x  sera  à  gauche 
de  cet  axe,  et  l'on  aura 

(16)  I2  =  l3+  e(2«-^)'^'l4. 

Dans  le  second  cas,  x  sera  à  droite  de  cet  axe,  et  l'on  aura 

(17)  U— l4-4-e(2«-i)7u/I.^. 

212.  Proposons-nous  de  déterminer  une  valeur  a[)pi'ochée 
de  I3  et  de  I4  lorsque  le  module  de  x  est  très  grand.  Nous 
admettrons,  pour  plus  de  simplicité,  que  n  a  sa  partie  réelle 

plus  grande  que Le  cas  où  elle  serait  <r se  ramène 

immédiatement  à  celui-là,  car,  en  posant  1  :=  x"-"K,  l'équa- 
tion transformée  en  Iv  ne  diffère  de  la  primitive  que  par  le 
signe  de  /z. 

Dans  l'hypothèse  admise,  les  intégrales  prises  le  long  de 
cercles  infiniment  petits  décrits  autour  de  i  et  de  —  i  sont 
nulles,  et  l'on  aura  évidemment 


263  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    II. 

Ij  et  r^  étant  les  intégrales  prises  suivant  les  droites  P  et  Q 

qui  joignent  respectivement  les  points  ^  et  —  i  au  point 

Soit  P'   une    droite  menée   à   partir  du  point  i  et  faisant 
avec  la  droite  P  un  an^^ie  \  inférieur  en  valeur  absolue  à  -• 


2 


L'intégrale  suivant  un  arc  de  cercle  de  rayon  infini  trac.'; 
entre  P  et  P'  sera  nulle;  car  e^^  tend  vers  zéro  tout  le  long 
de  cet  arc  plus  rapidement  qu'une  puissance  négative  quel- 
conque du  rajon.  On  pourra  donc  remplacer  l'intégrale  sui- 
vant P  par  l'intégrale  suivant  P\ 
Or  on  a  sur  cette  dernière  droite 

X  X 

t  étant  réel  et  variant  de  o  à  go. 
On  en  déduit 


a-  -\-  1  z= \ ~ 

X  X' 

(i3) 


ie 


X  [^  IX         ^ 


k'  étant  un  entier  à  déterminer  de  telle  sorte  que   les   deux 

membres  de  l'équation  aient  le  même  argument  le  long  de  P'. 

Nous  adopterons,  comme  précédemment,  pour  argument 

de  X  celui  qui  est  compris  entre et  — j  pour  argument 

de  t  celui  qui  s'annule  sur  P',  pour  argument  de  i  H ; — 

celui  qui  s'annule  pour  ^  =  o. 

Considérons  sur  les  deux  lignes  P  et  P'  deux  points  /?,  p' 
infiniment  voisins  du  point  i\  l'argument  de  ii  -f-  i  aura  sen- 
siblement la  même  valeur  en  ces  deux  points;  et  la  valeur  de 
l'argument  de  m  —  i  au  point  p'  surpassera  de  \  sa  valeur  au 
point/?.   Or  tiu  point/?  l'argument  de   w--ri    est  compris 


ÉQUATfONS    LINÉAIRES.  Î267 

entre  — tz  et  -4-  tt.  Sa  valeur  au  point  p'  sera  donc  comprise 
entre  —  tz  -[-"k  et  tt  -f-  )^. 

Mais  l'argument  du  second  membre  de  la  relation  (i8)  au 
point/)'  est  égal  à 


-r  A  —  arg^  -H  2  k'iz. 


I 


Pour  qu'il  soit  compris  entre  — 7r  +  ^et'ïï:-}-)^,il  faudra  poser 

A"'=  o  ou  /i'=  i,  suivant  que  l'argument  de  x  sera  compris 

q  _ 
entre et  -  ou  entre  -  et  —  •  On  aura  donc,  en  tout  état 

2  2  2  2 

de  cause,   k'^=k,   le  nombre  k  étant  celui  qui  figure  dans 
l'expression  (i4)  de  l'intégrale  I-. 

Prenant  donc  t  pour  variable  indépendante  au  lieu  de  u  et 

ni 

remarquant  que  e'^  :=  i^  il  viendra 

n-h  - 
X  2 

Il  désignant  l'intégrale 
Or  on  a 

L'"^""2^J     -  Z  n^-i-i)Tjn=y:^\'^j  ■^^^'"' 

R;,^   étant  un  reste   dont  nous  aurons   à  discuter  la  valeur. 
Donc 

[X=/n  — 1  ^ 

Zj  r({x-Hi)r(/i  — [x-f-i)  V2^;  j,         ^     ^ 

le  reste  U  étant  donné  par  l'intégrale 


•/o 


e-''''(e'>^'t)"    ~^R,„e>^'dt. 


9.68  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

jMais 


X 


e-^'''^{e>Uf~'^"'^e^-^dt 


n'est  autre  chose  que  l'intégrale 


y-=- 


2    ^  dz 


prise  le  long  d'une  droite  allant  de  l'origine  jusqu'à  l'infini 
avec  un  azimut  \.  L'intégrale  de  cette  même  fonction  étant 
évidemment  nulle  sur  un  arc  de  cercle  de  rayon  infini,  com- 
pris entre  cette  ligne  et  l'axe  des  x^  on  pourra  remplacer  la 
ligne  d'intégration  par  l'axe  des  x.,  ce  qui  donnera,  pour  va- 
leur de  l'intégrale, 

r(/i-i-(x-4-i). 

Nous  aurons  donc,  pour  expression  approchée   de  H,   la 
série  V:  /        •  ■     ... 

M.  =  w— 1 

Y    r(/^+|)r(/i-i-!i.  +  -;)  (  ±\v- 
Zj    r(}x-}-i)r(/i-|x4-i)  V^^y 

et  nous  n'aurons  plus  qu'à  trouver  une  limite  supérieure  du 
module  de  l'intégrale  U,  qui  nous  permette  d'apprécier  l'er- 
reur commise. 

213.   Or  e~^  '^e^^  a  pour  module  e~^*^°^^;  et,  si  nous  suppo- 
sons /i  =  a  -f-  [^«,  la  quantité 

aura  pour  module 


1 

a  — 
t 


^-l.-?A 


Pour  obtenir,  d'autre  part,  une  limite  du  module  de  B„i, 
posons 


f 

EQUATIONS    LINÉAIRES.  iGg 

f{t)  et  cd(^)  étant  des  fonctions  réelles.  La  série  de  Maclau- 
;i     rin,  appliquée  à  ces  deux  fonctions  séparément,  donnera 

fm-\  fin-\  l  r.\  tm 

/(^)=/(0)-"^/(0)4-...H 4 — ^   -^ -/"(^O. 

_'  '      ^^  j   \    ^  1.2..  {m  —  i)        i.2..//i"^ 

fm  —  \^m—\(r)\  Mil 

c(0:-T(o)4-...  4-- ^ ^  -^-- 'f-(.6'0, 

'^  '  1.1.. {ni  —  I)         i.'2../;i   '  . 

Q  et  0'  étant  compris  entre  o  et  i  ;  on  aura  donc,  pour  l'ex- 
pression du  reste, 

\  .  '2  .  .  Il  i 

Or  on  a 

et,  par  suite, 

Soit  donc  M  la  valeur  maximum  du  module  de  F"*(/)  entre  o 
et  co;  on  aura 

\f"'{Ot)\lU,         icp'"(ô'Ol"M, 
d'où 


D'ailleurs 


^    ^       T{n-~m-i--^)\2a;J     \  ^    2^/  ' 

et,  si  nous  supposons 

^  =  p  (  ces  çp  -f-  i  sin  cp  )  r=  p  e'"?, 
on  aura 

1 H —  -—  I sin  ( X  —  co  )  -h  «  —  ces  (  X  —  9  ). 

2^  2p  ^  *.  2p         ^  ~' 

Le  module  de  cette  expression 

^sin(X  —  <o)  W 


=v' 


p  ■  4p^ 


f270  TPiOISlfeJIE    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

a  pour  valeur  minimum 

|cos(>i — cp)| 

correspondant  à   t  =  2  p  sin(7. —  cp),  et  son  argument  <L,  qui 
est  nul  pour  ^  =  0,  sera  constamment  compris  entre  —  tt  et 

Cela  posé, 

4 =e 

IX   / 


a  pour  module 


-P^. 


Si  nous  avons  poussé  ce  développement  assez  loin  pour  que 
m  soit  >>  a  —  ^,  le  maximum  de  cette  expression  correspon- 
dra au  minimum  de  r  et  sera  au  plus  égal  à 


cos(X  — ©)      ^       eiriPl. 
On  aura,  par  suite, 


M^ 


Yi^n  —  m  —  \) 


(2p)' 


a m 

|C0S(X  —  9)1         2  ^7l| 


214.  Nous  obtiendrons   donc  pour  limite  supérieure  du 
module  de  U  une  expression  de  la  forme 


Ke-PMcos(X-9)r"^ 


/■ 


a  — -+7« 
-/cos>>  /        2 


dt, 


R  désignant  une  constante  indépendante  de  x  et  de  \,  D'ail- 
leurs, en  posant  ^cosA  =  ^,  on  aura 


-tco%k , 


dt  — 


^-—=•5 


dz 


(cosÀ) 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  27I 

et  enfin,  par  suite, 

|U|^Kr(a4--î-'^)  ^-^ T^^ TTn' 

Le  second  membre  contient  l'indéterminée  A,  variable 
entre et  —  et  dont  nous  pourrons  profiter  pour  rendre 

minimum  le  coefficient  de  — -   Nous  aurons  ainsi 

A-p  étant  une  fonction  de  o  évidemment  finie  et  continue. 
Soit  A  son  maximum;  on  aura 

!U|<— . 

La  limite  ainsi  obtenue  pour  le  module  du  reste  U  est  de 
l'ordre  de  — ?   tandis  que  les  modules  des   termes  de  l'ex- 

pression  approchée  de  I'^  sont  de  l'ordre  de  —  ?  où  jjl  <;  m  ; 

circonstance  qui  justifie  notre  formule  d'approximation 
lorsque  p  sera  suffisamment  grand,  toutes  choses  égales  d'ail- 
leurs. 

215.  Un  procédé  analogue  permettra  de  trouver  la  valeur 
approchée  de  l\.  On  substituera  à  la  ligne  d'intégration  Q 
une  autre  ligne  d'intégration  Q'  faisant  avec  elle  un  angle  X 

inférieur  à  -  en  valeur  absolue.    On  aura,  le  lon<?  de  cette 
2  ° 


ligne, 


—  ~  e     2  H '-y 


X 


ie 


(^^). 


^^^^m 


27a  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II.. 

les  arguments  des   deux  membres   étant  ici  égaux,   comme 
étant  tous  deux  compris  entre  —  tt  -h  ).  et  tz  -f-  X. 
On  aura,  par  suite, 

Hi  désignant  l'intégrale 


se 


l 


e-e->^^t[e>-t)''~Ui~  '■^]        e^-dt-, 


et  enfin,  en  développant  la  puissance  du  binôme, 

jj,  r-  lu  -  1 

■  V    r(/i4-^)r(7.-f-^H--^)  (-iy  ^  TT 

U,  étant  un  reste  dont  le  module  a  pour  limite  supérieure 

\ 

— ,  A,   désiernant  une  constante. 

p'"  ^ 

216.  En  nous  bornant  au  premier  terme  des  développe- 
ments de  I3  et  de  I4,  nous  aurons  pour  ces  intégrales  les  va- 
leurs asymptotiques  suivantes  : 

/      1  \  11/         1 

—  in —       n 

g    V      2/22      2  e'^ 
œ      ^ 

n-h- 

œ      2 
On  en  déduit,  pour  la  fonction 

la  valeur  asymptotique 


1  \   TZl 


y/2'jr.a7[_ 


273 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES. 

SI  X  est  à  droite  de  l'axe  des  y,  on  aura  A:  :==  o,  et  cette 
expression  se  réduira  à 


V'V^™'^-("  +  ^)^ 


S'il   est    à    gauche,    oq    aura   A"  - -- i ,    et  l'expression    de- 
viendra 

(  2  n  +  1  )  — -  /     2 


/  2     r     /     1^1 

V      — -  cos  \x-\-{n  -1-  \)-\ 


Au  moyen  des  relations  (i4)  et  (17)  qui  lient  J_,i(^)  à  I2 
et  cette  dernière  intégrale  à  I3  et  L,,  on  trouvera  de  même 
la  valeur  approchée  de  J_/^(^). 

217.  Les  deux  valeurs  asjmptotiques  trouvées  ci-dessus 
pour  J/i(^)  coïncident  si  n  est  la  moitié  d'un  nombre  entier. 

Soit,  en  effet,  n=^  m  -\ Elles  se  réduisent  à 


^_^^eos[^-(m4-.)^] 


D'ailleurs,  dans  ce  cas,  les  développements  trouvés  pour  H 
et  Hi  se  limiteront  d'eux-mêmes,  le  dernier  terme  étant 
celui  où  u.  =  m;  H  et  Hi  seront  donc  des  polynômes  entiers 

en  -5   de   degré  m    et  conjugués,   dont   le  premier    terme 

est  T[ni). 


50it 


II   -r  r(m)     I    -  ai  -^  +  .  .  .  H- 


Hi==r(m)     I  —  ai 
J.  —  Cours,  III. 


.■(^. )-„.(!)"'] 


2^4  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

Les  autres  formules  donnent,  pour  n  =  m  --r- 


71  . 
—  m-i 

ty  %      nUl  nlX 


71  . 
VI    —l 
r>         2      r,m  p — IX 

V ^         -"     ^        H 


.///-t-i 
1 


-     /'^r-He(-^"'>-^H,e(--')'1 
y    Tzx'  L  2fr(m)  J 

On,  en  substituant  les  valeurs  de  H,  H<, 

'^  f    -f-  Sin        ^  -    (  771  +  l  )   - 


J...-l(^)--i/-^ 


—    -1 ; 


218.   M.  Knmmer  a  montré  que  l'intégrale  générale  de  l'é- 
quation 

s'exprime  par  des  intégrales  définies  multiples. 

Soit,  pour  fixer  les  idées,  |ji  =:=  3.  Posons,  pour  abréger, 

On  a 

a»  -1-  I , 

du 

-— -  m  (— wp^'^-^-i- a'^f^c^^')  X, 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES. 


27^ 


-et,  par  suite, 


ôx' 


riV'-X 


^~i/c  nn-Zçn-2 


IW 


X    , 


dl 


z=:  —  a-3^'i^«-3(,«-2 


a-3/w^''-3p''-2    :^i  _  OL-'-^^\TU''-'-  — 


dv 


uwœU 

j 


(^c^ 


OU 


[ntégrons  celte  équation  par  rapport  à  w,  ç^  pp,  de  o  à  oo, 
et  posons 

y ;^  =  S  r  (v^  X  du  dç  dw  ; 


il  viendra 
dx"^-^ 


^yj,z=i—  a-3^-Mo  —  a-2/^^M,  —  a-^^^MTs; 


Mo,  M,,  M2  désignant  les  intégrales 

Mo  --  S  w"-^(^"-^  -r—  dudvdw, 

M,  rr:=  S  u''~-  -^-dud^^dw. 
ov 

M,  =-  S  «^  -v-  du  dvdw. 
au 

Ces  intégrales  sont  des  constantes  indépendantes  de  x  et  de 
/i;  car  si,  dans  la  première,  par  exemple,  on  intègre  d'abord 
par  rapport  à  w,  on  aura 


dw 


dw:^.[l]\ 


276  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    II. 


d'où 


Mn  —  /        /      —  u"-'^  ç''-^e       ~i~  cludv  —  const. 


De  même  pour  Mi ,  Mo. 
Posons  maintenant 

Cette  expression  satisfera  à  l'équation 

— -— x'^y  :=.  aQ~\-  a^x  -4-  a^ x- ; 

si  l'on  établit  entre  les  constantes  C  les  trois  relations 

—  M.  Sa -/-C/, --:«,. 

Il  restera  encore  n  —  à  constantes  arbitraires.  On  aura 
donc  ainsi  l'intégrale  générale. 

V.    -  Équations  de  M.  Picard. 

219.  Soit 

d"^y  d'^-W 

une  équation  différentielle  linéaire  dont  les  coefficients 
soient  des  fonctions  elliptiques  de  u,  aux  périodes  2  to,  et 
2  0)2.  Supposons  que  ses  intégrales  soient  uniformes,  ce  dont 
il  est  aisé  de  s'assurer  en  les  développant  en  séries.  Nous 
allons  donner  le  moyen  de  les  déterminer. 

Soient  cp,  (w),  .  .  -,  On{u)  un  système  de  n  intégrales  in- 
dépendantes. Si  nous  changeons  u  en  w-f-2w<,  l'équation 
transformée,  laquelle  est  identique  à  Féquation  primitive, 
admettra  comme  système  d'intégrales  indépendantes 

(p,(^^  -I-  2Wj),    .  .  .,  9,,(//  +  2WJ. 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  277 

Ces  nouvelles  fonctions  seront  donc  liées  aux  intégrales  pri- 
mitives par  des  relations  linéaires  de  la  forme 

Q/,(?^  -f-  20)i)  rr-  Ci/,9i(«.)  +•••+  <^'»/v?«(")'  (A"  ~  I ,        ...,        n) , 

les  c  étant  des  constantes  dont  le  déterminant  n'est  pas  nul. 

TjC  changement  de  u  en  u-{-2iûi  dans  les  intégrales 
o,,  .,.,  O/^  revient  donc  à  opérer  sur  ces  intégrales  une 
substitution  linéaire,  que  nous  désignerons  par  S. 

On  verrait  de  même  que  le  changement  de  u  en  u  -h  2W2 
équivaut  à  une  autre  substitution  linéaire  S\ 

Enfin  le  changement  de  u  en  w  +  203,  H-  awo  équivaudra 
à  opérer  successivement  la  substitution  S  suivie  de  la  substi- 
tution S',  ou  la  substitution  S',  suivie  de  S.  Les  deux  opéra- 
tions S  et  S'  satisferont  donc  à  la  relation 

.(?.)  SS':-3:S'S. 

220.  Proposons-nous  de  simplifier  l'expression  des  substi- 
tutions S  et  S'  en  remplaçant  04,  .  .  .,  Z),i  par  un  autre  sys- 
tème d'intégrales  indépendantes. 

Soit  s  Tune  des  racines  de  l'équation  caractéristique  de  S  ; 
il  existera  des  intégrales  que  S  multiplie  par  5;  soient  y, 
y',  .  .  .  celles  de  ces  intégrales  qui  sont  distinctes.  La  forme 
générale  des  intégrales  qui  jouissent  de  cette  propriété  sera 
xy  -+-  aJy'  --{- 

Soit  Y  la  fonction  que  S'  fait  succéder  à  y,  SS'  remplacera 
)^par5Y;  S'S  doit  produire  le  même  résultat;  or  S' rem- 
place j'  par  Y;  donc  S  doit  transformer  Y  en  sY ;  donc  Y 
est  de  la  forme  ajr4-  ay  +  .... 

La  substitution  S'  remplaçant  ainsi  chacune  des  inté- 
grales j',  y,  .  .  .  par  une  fonction  linéaire  de  ces  mêmes  in- 
tégrales, il  existera  au  moins  une  fonction  linéaire  x  de  ces 
intégrales  que  S'  multiplie  par  une  constante  s'. 

INous  avons  donc  prouvé  qu'il  existe  au  moins  une  inté- 
grale œ  que  S  et  S'  multiplient  respectivement  par  des  con- 
stantes s  et  s' . 


278  TR0ISIÈ3IE    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

221.   Nous  allons   démontrer   qu'on  peut  déterminer  un 
système  d'intégrales  indépendantes 


Jii'    •  •  •'    fuh^      721,    .  •  .,   72,/,, 


7X1, 


tel  que  les  deux  substitutions  S,  S'  prennent  la  forme  sui- 
vante : 


(3) 


S'=r 


71/..  • 

^l/o    • 

7i/o  • 


;7/A-. 

,     .  . . . 
5    -//.•: 


•5i7iA'  •••.>^i(7/A--^Y,v,), 


5i7u-. 

^2  ^\/c, 


.S|,  s\  ;  5o,  5',  ;  ...  étant  des  couples  de  constantes  différents; 
Yihi  ^'ik  <^6^  fonctions  linéaires  de  celles  des  intégrales  y 
dont  le  premier  indice  est  <Cl',  ^-^ikt  T-^ik  f^cs  fonctions  li- 
nt'aires  de  celles  des  intégrales  z  dont  le  premier  indice  est 
<C  /,  etc. 

Celte  proposition  étant  supposée  vraie  pour  les  substitu- 
tions à  moins  de  n  variables,  nous  allons  montrer  qu'elle 
subsiste  pour  deux  substitutions  S,  S'  à  /i  variables. 

On  a  vu  qu'il  existe  au  moins  une  intégrale  x  que  S  et  S^ 
multiplient  respectivement  par  des  constantes  5,  s' .  En  la 
prenant  pour  intégrale  indépendante  à  la  place  d'une  des  in- 
tégrales primitives,  telle  que  cp,/,  S  et  S' prendront  les  formes 
suivantes  : 

S  —  !  cpi,  . .  .,  cp„_i,  X     *i  -+-  a^x,  . .  .,  *«_i-H  a,i^^x,sx  [, 

S'—  l'fi,  .  .  .,o„_3,^     ^'^^a\x,  .  .  .,^\,_^^a„_^x,s'x\, 

les  diverses  quantités  O,  <ï>'  étant  des  fonctions  linéaires  de 

?l  ?    •  •  •  5  '^n-\  • 

Désignons  par  S,  Yl  les  substitutions  à  /z  —  i  variables 


Il    '-  n  —  \ 


EQUATIONS   LINÉàIRES.  279 

L'égalité  SS'^-S'S  entraînera  évidemment  la  suivante  : 

ss'~  s' s. 

On  pourra  donc,  en  appliquant  le  théorème  à  ces  substi- 
tutions, les  mettre  sous  la  forme  (3).  Le  même  changement 
d'intégrales  indépendantes,  appliqué  à  S,  S',  les  mettra  évi- 
demment sous  la  l'orme 

Ju-,  ■••,  ya-,  •    .     s^y^k'r-c^k^,  ••-  s,{yik-^'^ik)-\-CikO0,   ...    i 
^1  ;•,    •  •  • ,  ^ik.    ■  '  ■     s^z^],-r-d^kX,   .  .  .,  s,{zi,,  -\-  Zik)  -vdij,x,    . .  .    | 

•••;      ■••?      •■•5     •••  1     •  •  •  1      j     ... 

OC  SX  I 

y'xk^  ■■■,  ytk,  ■"    s\y^u-^c\u^,  •  •  •. 5;(///,-^Y;.^.)-f-c,•;,,^,  ...  [ 
Ti;.,  ...,  Zf,,  ...    s',z^^-\-d\j,x,  ..., 4(^//-i-z;v,)-+-rtlt^,  ...  I 

•        •   •       •    '    ■    ■)        '   '   '    •> J        •    •    •   5 "        •    *    '        j 

i   X  s' X  1 

Prenons  pour  intégrales  indépendantes,  au  lieu  des  y^  les 
suivantes  : 

j'ik^ync-'^^ik^', 

les   substitutions   S,    S'  conserveront  la    forme   précédente, 
sauf  le  changement  de 

Ci,,     en     ( ,ç  —  5i  )  a,7,  —  s  1  A//,  -f-  Ca,, 
^'ik     en     ( s'  —  s\  )  ^ik  —  s\  a;-/.  -+-  (  \,,, 

A//f,  A^;^  étant  ce  que  deviennent  Y//^,  Y^y^,  quand  on  y  rem- 
place lesj-  par  les  a  correspondants. 

Gela  posé,  si  5^5i,  on  pourra  évidemment  disposer  des  a 
de  manière  à  faire  disparaître  tous  les  coefficients  cik-  Les 
coefficients  c^^  disparaîtront  d'ailleurs  en  même  temps,  en 
vertu  de  l'égalité  SS':^  S' S.  Egalons  en  effet  les  coefficients 
de  X  dans  les  expressions  que  SS'  et  S' S  font  succéder  à  yi]^\ 
il  viendra 

(  4  )  5,  (  C\j,  -\-  C;-;, )  H-  5'  Cik  =  5;  (  Cik  -\-  Oiu  )  --1-  SC\j,, 

Cik-,  C'-f^  étant  ce  que  deviennent  respectivement  Y'^y.  et  Y/^ 


28o  TROISIÈME    PARTIK.     —    CHAPITRE    II. 

lorsqu'on  y  remplace  les  jk  par  les  c  ou  par  les  c'  correspon- 
dants. Si  les  Cif(  sont  nuls,  ces  relations  se  réduisent  à  la 
forme 

Ces  équations  sont  linéaires  et  homogènes  par  rapport 
aux  c^Yf,  et  leur  déterminant,  étant  une  puissance  de  s^  —  s, 
n'est  pas  nul.  Elles  ne  peuvent  donc  être  satisfaites  que  si 
les  c'^f.  sont  tous  nuls. 

Si^'^^',,  on  pourra  de  même  faire  disparaître  les  c'^/^',  et 
les  relations  (4)  montrent  que  les  Cik  disparaîtront  en  même 
temps. 

Si  donc  le  couple  de  constantes  5,  s'  ne  se  confond  avec 
aucun  des  couples  a,,  s\  ;  S2,  s'.,;  .  .  .,  on  pourra  faire  dis- 
paraître tous  les  coefficients  c/a,  c^/. ;  c/,/,,  d'-j^',  .  .  .-,  et  S,  S' 
seront  ramenées  à  la  Ibrme  requise  ;  aux  diverses  classes  d'in- 
légrales  jK>  z,  .  .  .  viendra  seulement  se  joindre  une  classe 
nouvelle,  formée  de  la  seule  intégrale  x.  Soit,  au  contraire. 
s  ■==!  Si,s'=  s\  ;  on  pourra  faire  disparaître  les  coefficients  â?/;(i^, 
d'-f^^  ...  ;  et  l'on  n'aura  qu'à  poser  dk  =  6",  /??/a,  «^'//f  =  s\  ^^Ia 
pour  ramener  S  et  S'  à  la  forme  requise,  la  nouvelle  inté- 
grale X  rentrant  ici  dans  la  catégorie  des  intégrales  jk< a,  qui 
appartiennent  à  la  classe  des  y  et  ont  l'unité  pour  premier 
indice. 

222.  Admettons  donc  que  les  intégrales  indépendantes 
aient  été  choisies  de  manière  à  ramener  les  substitutions  S, 
S'  à  la  forme  (3).  Considérons  en  particulier  une  des  classes 
formées  par  ces  intégrales,  telle  que  /i<,  .  .  . ,  jk/a?  •  •  •  •  Le 
changement  de  u  en  w  +  2  w,  ou  u  -\-  2(1^2  leur  fera  éprouver 
les  substitutions  partielles 

(   <^--!.ru-,  . .  .,j/A-,  ...,     ^i/iA-,  •• -^-^i  (//•/.+ Y,7,),  ..    I, 

lesquelles  devront  évidemment  satisfaire  à  la  relation 

(6)  aa'— a'(7. 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  281 

On  a,  par  définition,         * 


Y,-^  = 


la  sommation  s'étendant  à  toutes  les  valeurs  du  premier  in- 
dice /  qui  sont  <^  /,  et  aux  diverses  valeurs  de  m  correspon- 
dant à  chacune  de  ces  valeurs  de  /. 

On  voit  aisément  que  cro-^  remplace  en  général y/^  par 


Jik  H- 


Y.-.  4-  y;, -^  2,  ^^  (^ï^-  H,  „, ^îr >/'..')] 


la  sommation   par  rapport  à  V . 

J!  inférieures  à  /  et  aux  valeurs  correspondantes  de  rti' . 

La  substitution  o-' a- rem  placera  j^/;^  par  une  expression  ana- 
logue, où  les  coefficients  a  qI  b  seront  permutés. 

Ces  deux  expressions  doivent  être  identiques,  en  vertu 
de  (6).  En  égalant  les  coefficients  des  termes  en  jK/m?  o^^ 
aura  les  relations 

(7)  y    («î^^^/r-Mr«;r)--o, 

la  sommation  s'étendant  à  toutes  les  valeurs   de   l  qui  sont 
<C  ^  et  >>  /',  et  aux  valeurs  correspondantes  de  m. 

223.  Réciproquement,  soient  o-,  a'  deux  substitutions  de 
la  forme  (5)  et  satisfaisant  à  la  relation  (6)  ou  aux  condi- 
tions équivalentes  (7).  Nous  allons  montrer  qu'on  peut 
cons:ruire  des  fonctions  j^n  >  •  •  -i  yih  qiii  subissent  ces  sub- 
stitutions lorsqu'on  accroît  la  variable  w  de  2t0i  ou  de  2W27 
et  nous  déterminerons  la  forme  la  plus  générale  de  ces  fonc- 
tions. 

Considérons  à  cet  effet  la  fonction  doublement  périodique 
de  seconde  espèce 

(jr  (  W  )  =: e'-'". 

(^  a 
Elle  admet  les  multiplicateurs 


282  TROISIÈME    PARTIE.    —    CIIAPITHE    II. 

qui  se  réduiront  respectivement  à  5,,  .s',,  si  l'on  détermine  b^ 
a  par  les  équations 

itù^b  -\-  27)1  a  ==  log^i, 
2  W2&  H-  2  7]2a  =  log^'j. 

On  peut  toujours  y  satisfaire,  le  déterminant 

2  0)1  .2Tj2  —  2  W2.  2T(i 

étant  égal  à  zîr  ird. 
Posons 

Lorsqu'on  accroîtra  u  de  2t^)^  ou  de  atoo,  les  nouvelles  fonc- 
tions Xik  subiront  les  transformations 

(t')     i^'i^r.,  ...,  ^r,-,.,  ...,   ^1/,,  ...,  .^./.-i-x;.^,  .  .  .  {, 

X/A,  X^^  étant  ce  que  deviennent  Y,;^,  Y'^-^  lorsqu'on  y  rem- 
place \es  Yih  par  les  xtk.  Les  substitutions  t,  t'  seront  échan- 
geables entre  elles. 

Il  reste  à  obtenir  l'expression  des  fonctions  Xi^. 

224.   Pour  cela  considérons  l'expression 

çp  (  «/  )  =  mu  -h  jn'  t  li. 

Lorsque  u  s'accroît  de  20^1  ou  de  20)0,  elle  subit  des  ac- 
croissements 

Acp  -T-z  2  Wi/72  -I-  2TQ1  m' ,      A'cp  r—  2a)2/n  -;-  2r^2  ^^' ' 


pourra  obtenir  : 

i"  Une  fonction  ^-^--^  m^u -y- ni^'C^u  dont  les  accroisse- 
ments respectifs  A|jl,,  A'jjl,  soient  1  et  o  ; 

2°  Une  fonction  [ji'^=  Wg  M -f- m'g  Çi^  dont  les  accroisse- 
ments Aa', ,  A'jJi'^  soient  o  et  i. 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  2SI 

Posons  plus  généralement 


H-l(lJ-l- 

-l)...(fX,—   i-4- 

I) 

1.2.  .  .i 

!^'i(!^'i- 

-  l).  .  .(tJ.'^—  iH- 

0 

{J-.= 


Nous  aurons  évidemment 


\ 

(8) 


I  . 2.  .  .i 

(J.,([J.l— l).  .  .(fJ-i—  i-f-l) 


I  ,2.  .  .« 

A|i.;.^r_0, 

\  av,-=o,    a'[j.;.=  [j.;._.j, 

et  ces  formules  subsisteront  pour  1=1,  si  l'on  convient  de 
poser 

Tout  polynôme  entier  P  en  ^4,  u'^,  considéré  comme 
fonction  de  [ji'^,peutévidemment se  mettre  d'une  seule  manière 
sous  la  forme 

AoiJ-o-;- Ai|Ji4-. .  ., 

les  A.  étant  des  poljnômes  en  ^',  dont  chacun  pourra  à  son 
tour  se  mettre  d'une  seule  manière  sous  la  forme 

KK-^  a;  ;;.;-!-..  .. 

Le  polynôme  P  pourra  donc  se  mettre  d'une  seule  manière, 
sous  la  forme 

225.  Ces  préliminaires  posés,  nous  allons  établir  qu'il 
existe  des  fonctions  ^/^^  qui  subissent  respectivement  les 
transformations  (t),  (':')  lorsque  z^  augmente  de  2to,  ou  de 
2Cl)o;  et  qu'elles  ont  pour  forme  générale 


284  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    II. 

les  H  désignant  des  fonctions  elliptiques  arbitraires  et  les 
Pj^'^  des  polynômes  d'ordre  i — /  en  [Ji,,  \k\  et  entièrement 
déterminés;  la  sommation  s'étendant  d'aillem's  à  toutes  les 
valeurs  de  /inférieur  à  i  et  aux  diverses  valeurs  de  ni  corres- 
pondantes à  chacune  d'elles. 

On  voit  tout  d'abord  que  les  fonctions  .z^i/c,  ...,  restant 
inaltérées,  sont  des  fonctions  elliptiques,   icUes  que  H,;^ 

Supposons  donc  qu'on  ait  construit,  de  proche  en  proche, 
toutes  celles  des  fonctions  xij^,  dont  le  premier  indice  est 
moindre  que  X,  et  qu'elles  aient  la  forme  annoncée.  Nous 
aurons,  pour  continuer  l'opération,  à  construire  des  fonc- 
tions x\k  q^e  le  changement  de  u  en  u  -f-  aw,  ou  u  -^  itjy.y 
transforme  respectivement  en 

Substituons  aux  fonctions  xth,  qui  figurent  dans  X^/f,  X^/, 
leurs  valeurs  déjà  déterminées;  il  viendra 

QuS  Qï"  étant  des  polynômes  en  p.,,  tj.'^ ,  lesquels  dépen- 
dent linéairement  des  coefficients  de  Xx^,  XJ/,  ;  la  sommation 
s'étendant  d'ailleurs  à  tous  les  systèmes  de  valeurs  de  /,  jn 
pour  lesquels  l  <i\. 

Les  substitutions  tt'  et  t't  transforment  respectivement  xu 
en 

^\k  -+-  XxA-  -1-  XxA-  4-  S' Xxk 
et  en 

o^XxA  désignant  l'accroissement  que  subit  Xxa  par  la  substi- 
tution t';  SX)/,  celui  que  subit  X^a  par  la  substitution  t. 

D'ailleurs  en  appliquant  ces  substitutions  aux  fonctions 
déjà  construites,  ou  aux  quantités  X)/,,  Xx;?  qui  en  sont  des 
fonctions  linéaires,  on  obtient,  par  hypothèse,  le  même  résul- 
tat qu'en  changeant  u  en  u  -I-  2  w^  ou  u  -|-  2  coo  ;  on  aura  donc 

0'Xx,:r.A'Xx,.:-:.A'SQ;-H,,,, 


EQUATIONS    LINÉAIRES.  285 

Les  fonctions  elliptiques  Uim  étant  arbitraires,  l'égalité 
de  ces  deux  expressions  exigera  que  l'on  ait  pour  tout  sys- 
tème de  valeurs  de  l,  m  où  /<")v, 

Or  si  Ton  met  les  polynômes  Q>"',  Qu'^  sons  la  forme 
on  aura,  en  vertu  des  relations  (S), 

.  A' Q(-:r.  SB,,-  fx,  [..;„..,, 

Ces  deux  expressions   devant  être   identiques,  on  aura   les 
équations  de  condition 

(9)  B,_i,,'— B',,Li. 

Gela  posé,  on  pourra  déterminer  un  polynôme  d'ordre  X  ^  / 
en  jA,,  Li',, 

tel  que  ses  variations 

se  réduisent  respectivement  à  Ql^j  Qx/t'^  5  car  ces  deux  iden- 
tifications donnent  les  équations  de  condition 

qui  sont  compatibles,  en  vertu  des  relations  (9). 
Posons  maintenant 

^x^==nA--^2:,,,„Pf;MI,,,. 
Le  changement  de  z^  en  w  +  2  Wi  accroîtra  cette  expression  de 


z=:Arx;t4-X), 


)Ar 


^86  TROISIÈME    PARTIK.     —    CHAPITRE    II. 

et  celai  de  u  en  u-\-  itù^  l'accroîtra  de  même  de  A'^xa-j-X),, . 
Pour  que  la  fonction  .x>/v  satisfasse  aux  conditions  requises, 
il  sera  donc  nécessaire  et  suffisant  que  Ton  ait 

Ac^XA-r-O,       AVu-^O, 

ce  qui  exprime  que  v\k  est  une  fonction  elliptique  Hxa,  d'ail- 
leurs arbitraire. 

226.  Les  intégrales  jK /A  sont  donc  de  la  forme 


Mais  les  constantes  a,  h  et  les  fonctions  elliptiques  H  ne 
sont  pas  encore  connues.  11  s'agit  de  les  déterminer. 

Le  procédé  qui  nous  a  permis  de  reconnaître  que  l'inté- 
grale générale  était  uniforme  nous  a  fourni  la  position  de  ses 
pôles    c,  d^  ...    et    leurs    ordres  de  multiplicité  y,  S,  .... 

D'autre  part,  la  fonction  a  un  seul  pôle  u^= —  a  (lequel 

disparaîtra  même  si  a  =nr  o,  auquel  cas  G(w)  se  réduit  à  une 
exponentielle). 

Enfin  les  fonctions  tji,,  u.'^  qui  figurent  dans  les  poly- 
nômes P  admettent  le  pôle  simple  u  =  o. 

Les  fonctions 

auront  donc  les  pôles  c,  <:/,...  et  le  pôle  inconnu  —  a,  avec 
des  ordres  de  multiplicité  au  plus  égaux  à  y,  ù,  .  .  .,  i;  et 
les  fonctions 

pourront  admettre,  en  outre,  le  pôle  ?/ =  o,  avec  un  ordre 
de  multiplicité  au  plus  égal  à  ï  (car  si  cela  est  vrai  pour  les 
lonctions   dont  le  premier  indice  est  *<  i,    «^  =  o  sera  d'un 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  287 

ordre  de  multiplicité  /  pour  H/,„,  et  d'ordre  i—l  pour  le  po- 
lynôme Pj-^,  qui  est  d'ordre  i  —  l  en  [i-i,  [i.'J. 

On  aura  donc,  par  la  décomposition  en  fractions  sim- 
ples, 

H,^=    c;,r(^.-c)  +  ...4-cr,.j;T-H"-e) 

-f-  J)],Mi^  ---  c)  + .  . .  4-  \^%l^-\u  -^-  d) 
-h 

svec  la  condition 

Q,-|-Dî^-f....-|-A;^=:0. 

Les  termes  de  la  dernière  ligne  peuvent  être  transformés 
comme  il  suit. 
Posons 

On  aura 

k^u  -t-  a)  -^  Kur-^  A/;,[C( ..  H-  a)  -  ^a]  +  hu, 

L  2    pu  --p«  J 

Par  suite  de  cette  transformation,  la  constante  inconnue  a 
ne  figurera  pins  dans  Y\ik  que  dans  les  combinaisons  pa^  p'ct- 

227.  11  ne  reste  plus  d'inconnu  que  les  constantes  «,  6, 
C^-^,  ...,  L/y^.  On  les  obtiendra  parla  méthode  des  coeffi- 
cients indéterminés,  en  substituant  les  valeurs  ci-dessus  des 
intégrales  j)//^  dans  l'équation  différentielle. 

Clierclions  d'abord  celles  de  ces  intégrales 

/i/,-:--G(m)Hi/„ 

dont  le  premier  indice  est  i  et  qui,  par  suite,  sont  double- 
ment périodiques  de  seconde  espèce.  Il  en  existe  toujours, 
comme  nous  l'avons  vu. 


288  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITlll!:    II. 

On  a,  en  prenant  la  dérivée  logarithmique  de  G(f7) 


G{u) 


=  Kiii  -^  a)—  H^u  -{-  b, 


.ra-i^ii---^-^-uA 


-    pu~pa 

C'est  une  fonction  elliptique  où  a  et  6  ne  figurent  que 
dans  les  combinaisons  Ça  4-  6  =  6',  pa  et  p'a.  Désignons-la, 
pour  abréger,  par  I. 

On  aura 

i^  /u  =  gh;,,,  +  G'ii,,= g(h;,  +  m,,), 

^ j',*  =.  G(H'„,  +  m,,)'  +  G'(H;,  -i-  IH„) 
-.--G[(H'„-:-IH,,)'+I(H\,-hIII,,)]. 


On  voit  donc  que  le  résultat  R  de  la  substitution  dej  ,>t 
dans  l'équation  différentielle  est  de  la  forme 

GE, 

E  désignant  une  fonction  elliptique  dépendant  linéairement 
des  constantes  CJa,  -..jLa,  qui  figurent  dans  la  fonction 
elliptique  H,/f,  et  rationnellement  des  quantités  Ça  ^6=^^', 
pa,  p'a. 

Les  pôles  de  GE  sont  les  points  c,  d^  .  .  .  avec  des  ordres 
de  multiplicité  au  plus  égaux  à  y  H-  ^,  8  -H  ^,  ...  ;  E  peut 
admettre,  en  outre,  le  pôle  simple  —  a,  qui  est  un  zéro  de  G. 
Le  nombre  total  des  pôles  de  E  ne  peut  donc  surpasser 
Y  +  ^  H-  ^  M-  ^  +  .  •  .  +  I .  Si  donc  nous  exprimons  que  cette 
fonction  a  des  zéros  en  nombre  supérieur  à  ce  chiffre,  nous 
saurons  qu'elle  est  identiquement  nulle,  et  que  jku  est  une 
intégrale. 

Nous  pourrons,  par  exemple,  développer  E  suivant  les 
puissances  croissantes  de  u,  et  égaler  à  zéro  les  coefficients 
des  diverses  puissances,  jusqu'à  celle  d'ordre 

7  -f-  /i  4-  0  H-  /z  4-  ...  4-  I 


ÉQUATIONS    LINÉAIHES.  289 

inclusivement.  Les  équations  de  condition  ainsi  obtenues 
forment  un  système  surabondant;  mais  nous  savons  a  priori 
qu'il  a  des  solutions. 

Ces  équations  sont  linéaires  et  homogènes  par  rapport  à 
CJ/.,  .  .  .  ,  Li/f,  rationnelles  par  rapport  à  b' ^  p<2,  p' a.  Ces 
dernières  quantités  seront  donc  déterminées  par  des  équations 
algébriques,  auxquelles  on  devra  joindre  l'équation  connue 

p'^-a  —  f^p-'a  —  g^pa—g^. 

Une  fois  pa,  p' a^  b'  déterminés,  on  en  déduira,  par  les 
procédés  connus,  a,  Ça,  et  enfin  b —- b'  —  Ça;  enfin,  les 
CJ^.,  .  .  .,  \u\k  s'expriment  en  fonction  linéaire  et  homogène 
d'un  ou  plusieurs  d'entre  eux,  qui  resteront  arbitraires. 

Si  le  nombre  total  des  solutions  trouvées  est  égal  à  l'ordre  n 
de  l'équation,  ce  qui  sera  le  cas  le  plus  habituel,  leur  com- 
binaison donnera  l'intégrale  générale;  dans  le  cas  contraire, 
il  faudra  déterminer  de  nouvelles  intégrales. 

228.  Supposons  que  nous  ayons  construit  toutes  celles  des 
intégrales  y  th.  .  •  . ,  s/a,  •  •  • ,  dont  le  premier  indice  est  <<  X, 
€t  déterminé  les  fonctions  linéaires  correspondantes  Y/^, 
Y-yt,  ....  Cherchons  à  déterminer  les  intégrales  yy^  (s'il  en 
existe)  et  les  fonctions  correspondantes  Y>;f,  Y)/^. 

On  a 

où  tout  est  connu,  sauf  les  coefficients  indéterminés 

Cx/f,    .   .  .,  LxA:j 

dont  dépend  Hx/t,  et  les  coefficients  de  Yx^-,  Y^^.,  dont  les 
polynômes  Pf"  dépendent  linéairement. 

Substituons  cette  expression  dans  l'équation  difl'érentielle. 
Le  résultat  sera  de  la  forme  GExa,  Exa  étant  une  fonction 
aisée  à  obtenir  par  la  difl'érentiation  et  telle  que  la  somme 
des  ordres  de  multipbcité  de  ses  pôles  ne  surpasse  pas 
P -h /i -f- Y -h /^  H- .  .  .  -t- I.  D'ailleurs,  cette  fonction  est 
elliptique.  En  effet,  changeons  u  eu.  ?/  -f-  2Ct)< .  Il  est  évidem- 
J.  —  Cours,  III.  iQ 


290  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

ment  indifférent  de  faire  cette  opération  sur yi^  avant  de  le 
substituer  dans  l'équation  différentielle  ou  de  la  faire  dans  le 
résultat  de  la  substitution.  Dans  le  premier  cas,  on  change  j^^;^ 
en  s^{yl/(  -r-Yif(),  et,  comme  Yx;^  est  une  fonction  linéaire 
des  intégrales  déjà  trouvées,  le  résultat  de  la  substitution  de 
cette  nouvelle  expression  se  réduira  à  Si  GE^/f.  Donc  GEx/r  se 
reproduit,  multiplié  par  St,  quand  on  change  a  en  a  -h  2w,  ; 
G  jouissant  de  cette  même  propriété,  Ex/f  ne  sera  pas  altéré. 
^^Hl)n  verra  de  même  qu'on  ne  l'altère  pas  en  changeant  u  en 

Il  suffira  donc,  pour  annuler  Exa,  d'exprimer  qu'elle  admet 
plus  de  [S  -1-  /i  -r  y  -h  ^  -h  •  •  •  -t-  I  zéros.  On  obtient  ainsi  un 
système  d'équations  linéaires  et  homogènes  pour  déterminer 
les  coefficients  inconnus.  Si  ce  système  est  compatible,  on 
obtiendra  des  intégrales  de  l'espèce  cherchée.  Sinon,  on  sera 
assuré  que  la  classe  des  intégrales  vni  est  entièrement  épuisée, 

et  l'on  fera  une  recherche  analoiîue  sur  les  autres  classes  d'in- 

o 

légrales.    On   finira  nécessairement  par  obtenir  un  système 
de  n  intégrales  distinctes. 

229.  Parmi  les  équations  qui  rentrent  dans  le  type  consi- 
déré ci-dessus  se  trouve  l'équation  de  Lamé 

—r--j  \  /l(n   1-  I  )  p  ff  -r-  A 1  cT  1=  o, 

où  n  est  un  entier  positif. 

L'intégration  de  cette  équation  par  M.  Hcrmite  a  été  le 
point  de  départ  de  la  théorie  précédente. 

Les  intégrales  n^ont  aux  périodes  près  qu'un  point  critique 
a  r=  o,  aux  environs  duquel  elles  sont  régulières. 

L'équation  déterminante  est 

F ( /•)  —  /•  ( r  —  i)  —  /i  ( /i  -f-  I )  m  o . 

Ses  deux  racines,  — net  n -{- i  sont  l'une  paire  et  l'autre 
impaire.  Soit  r  l'une  d'elles  ;  on  aura  une  solution  de  la  forme 

u''  -+-  ^i  u''^-  4-  u.,u''^^  +  .  .  ,  . 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  29  1 

Substituons  ce  développement  de  x^  ainsi  que  celui  dej3M 

p  w  =  —-  -\-  c^w  -h  C9  u*  -\- .  . .  . 

et  égalons  à  zéro  le  coefficient  du  terme  en  w''+-^'',  nous  aurons 
la  formule  récurrente 

dont  l'application  ne  peut  donner  lieu  à  aucune  diffici 

F(/' -1-  2  [jL-j-  2)  n'étant  jamais  nul.  f^^ 

Les  deux  intégrales  particulières  ainsi  obtenues  sont  dis-i([J| 
tinctes,  car  l'une  est  paire  et  l'autre  impaire.  L'intégrale  gé- 
nérale résultant  de  leur  combinaison  sera  uniforme  et  aura 
un  pôle  d'ordre  n  au  point  m  =  o. 

Nous  allons  calculer  cette  intégrale  dans  le  cas  le  plus 
simple,  celui  où  n  :=  i .  L'équation  se  réduit  à 

^-(2p«+A):r^0. 

Elle  admet  des  intégrales  périodiques  de  seconde  espèce 
/  =  GH. 

La  fonction  H  n'admet  plus  le  pôle  u  =  o,  qui  est  déjà  un 
pôle  pour  G,  elle  ne  pourrait  donc  admettre  que  le  seul  pôle 
simple  M  =  —  a ,  mais  cela  est  impossible  ;  elle  se  réduit  donc 
à  une  constante  et  nous  pouvons  la  supposer  égale  à  l'unité. 

Nous  aurons  donc  au  moins  une  intégrale  de  la  forme 

^        <s  {a  --\-  a\    , 
y  —  G  :=  — ^- e*". 

On  a 

e''"-  =z  1  -t-  bu  -^ h .  . . , 

2 

a(«  4-<^)=  aa-l-  lia' a-\ [-..., 

^  2 

—  r/i  tr  -T- .  .  . . 


au         u{i  ^  dità-^  .  .  .  ) 


292  TROISIEME    PARTIR.     —    CHAPITRE    II. 

d'où  le  développement 

M 

y h  Mo  --  Ml  W  -r  M,  «^  -:-•.. 

en  posant,  pour  abréger, 

M  =  a<2,  Mq=:  baa  -h  <y' a, 

Ml  —  -b-aa  -^  ba' a-\-  -q" a,  .  .  . 
2  2 

d-Y        2  M 

du-         lâ 


On  a  enfin 


2 


«■ 


Substituons  ces  valeurs  dans  l'équation. 

Le  résultat  sera  une  fonction  doublement  périodique  de 
seconde  espèce  qui  ne  peut  avoir  de  pôle  (aux  périodes  près) 
que  pour  u  ^-  o.  Si  nous  exprimons  que  les  coefficients  des 
])uissances  négatives  de  u  et  le  terme  constant  s'annulent,  la 
fonction,  n'ayant  plus  de  pôle,  mais  ayant  un  zéro,  sera  nulle. 

On  obtient  ainsi  les  équations  suivantes  : 

2  M  —  2  M  —  o,         2  xMo  -  o, 

hU  4-  2M1  =  o,         2 M2  —  2  M2  —  hMç,  —  o, 

qui  se  réduisent  aux  deux  suivantes  : 

o  ^zMq=z  bia  -{-  (y' a, 
Cl—  hM  H-  2  Ml  =^  h(ja  -+-  b-(ya  H-  2bc!'a  +  a"  a; 


d'où 


et 


U 


OU 


Celte  dernière  équation  donne  pour  la  constante  a  deux 


ÉQUATIONS    LINÉAIRES.  298 

valeurs  égales  et  contraires  ~a  et  — <2,  auxquelles  corres- 
pondent pour  h  deux  valeurs  égales  et  contraires,  —  Ça 
et  -h  Ça.  Nous  avons  donc,  en  général,  deux  solutions  parti- 
culières distinctes 

.^<s{a-\-a^  ^    q(u  —  a) 

a  et  —  a  étant  les  racines  de  l'équation  transcendante 

230.  Si  h  est  égal  à  l'une  des  quantités  ^i,  62,  e^,  par 
exemple  à  Ci,  les  deux  racines  a  =  (o^  et  — a  = —  ^^)^  sont 
égales  aux  périodes  près,  et  les  deux  solutions  particulières 
ne  sont  pas  linéairement  distinctes,  mais  se  réduisent  à  la 
solution  unique 

(laquelle  ne  diflere  de  (7^Qa  que  parle  facteur  constant  cfto,). 
Pour  obtenir,  dans  ce  cas,  la  seconde  solution  qui  nous 
est  nécessaire,  supposons  que  A,  au  lieu  d'être  égal  à  g,,  en 
soit  infiniment  voisin.  L'équation  pa  ~-  h  admettra  les  deux 
racines  io^ -\- e  et  coi  —  s;  nous  aurons  donc  les  deux  inté- 
grales 


Q~u^{Oi^-hZ) 


X^  z^-  g-«!;((o,-£) 


a(«  -h  0),  4-  s) 
<j{u  -^  Wi  —  z) 

(SU 

^\   -^2 


Leur  combinaison  donne  l'intégrale  ~- -^  dont  il  est  aisé 

de  trouver  la  limite  pour  e  =  o. 
On  a,  en  effet, 

Ç  (  COl   -t-  ô  )  =  Ç  0)i   -f-  £  ^'  COj   H-   .  .  . 

c  (  «  -h  toi  4-  s)  =  cr(  «  +  (Oi  )  4- ea' (  ^^  -j-  cOi  )  +  .  .  . 

=  a(  //  +  to  j  [i  -^  £^(  ^^  4-  a)j  )  H-  .  .  . ], 


294  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    II. 

d'où 

.To  s'obtiendra  en  changeant  le  siane  de  b:  — aura  évi- 

déminent  pour  limite 

au 
Ce  sera  la  seconde  solution  cherchée. 

231.  Cherchons  encore  dans  quel  cas  l'équation  de  Lamé 
admet  comme  intégrale  une  fonction  elliptique  M(u)  aux 
périodes  4^i  ^t  4^0. 

L'équation  n'étant  pas  altérée  par  le  changement  de  u  en 
—  u,  u  +  2to, ,  u  -i-  2  0)2,  admettra  aussi  comme  solution  les 
fonctions  elliptiques  M(~  u),  M(w4-2a)i),  M{u  -h  im^). 
Mais  ces  nouvelles  intégrales  ne  peuvent  être  linéairement  dis- 
tinctes de  M{u);  car  l'intégrale  générale  de  l'équation  ne  peut 
être  elliptique,  puisque,  parmi  les  intégrales  particulières,  il 
en  est  une  qui  est  une  fonction  entière  s'annulant  pour  u  =^  o. 

On  aura  donc 

M{~~  u)  =  cM{u),         M(«-i-  2Wi)  — c,M(m), 
M  (  w  +  2  «2  )  —  C2  M  (  w  ) , 

c.  Cl,  C2  étant  des  constantes.  D'ailleurs,  en  changeant  encore 
une  fois  u  en  —  u,  u  -j-  awi  ou  u  -r-  2(02,  on  voit  qu'on  aura 

C:=-lfcl,C4=dzi,C2=±I. 

On  pourra  donc  écrire 

M(«)— NP, 
N  désignant  l'une  des  huit  expressions 

(dont  le  choix  dépendra  des  signes  de  c,  c<,  Co)  et  Pune  fonc- 
tion elliptique  paire,  aux  périodes  liù^  et  2032,  et  n'ajantde 
pôle  que  pour  u=zo  :  ce  sera  donc  un  poljnôme  entier  en  pu. 


ÉQUATIONS   LINÉAIRES.  SgS 

Il  est  aisé  de  former  les  dérivées  successives  d'une  expres- 
sion de  cette  forme.  On  a,  en  effet, 

<7|o  u^jyu  —  eoLy  2  a^o  u  a^o  u  a^o  u  ^- —  p'  «, 

€t,  par  SLiile, 

n  désignant  un  polynôme  entier  en  ?/,  et  N^  le  produit  com- 
plémentaire de  ]N  formé  J3ar  ceux  des  facteurs  cr^o  «  que  N  ne 
contient  pas. 

On  aura,  par  suite, 

du  du 

^_  (n'p  -■-  2nP0Ni  -^  NjPi, 

P<  étant  un  poljnôme  en  pu. 
On  trouvera  de  même 


2> 


P2  étant  encore  un  polynôme  en  pu. 

Le  résultat  de  la  substitution  de  NP  dans  l'équation  de 
Lamé  sera  donc  de  la  forme 

"^^  -  [n{n  H-  i)  pu  -f-  h]  NP  r=  NQ, 

où  Q  est  un  polynôme  entier  en  pu  qui  s'annulera  identique- 
ment si  NP  est  une  solution. 
Soit 

et  soit  k  le  nombre  des  facteurs  de  N.  Le  premier  membre 
sera  infini  d'ordre  k  -\-  2  [x  -f-  2  pour  u  =  o\\\  en  sera  de  même 
du  second.  Donc  Q  est  un  polynôme  de  degré  [J.  +  i ,  tel  que 

La    comparaison    des   valeurs    principales    donne    immé- 


296  TR0ISIÈ3IE    PARTIE.     —    CHAPITRE    lî. 

diatemcnt 

A;j,+i  =3  [{k-À-  2  li.  -h  i)  {k  -h  2  10.)  —  n{n  -h  i)]  a^. 

Les  coefficients  suivants  sont  évidemment  de  la  forme 

AjjL  =  Bj;,  —  /la^,  . .  . ,  Ao  =  Bo  —  ha^, 

Bfj.,  ...,  Bo    étant    des  fonctions  linéaires  et  homogènes 
en  a^^,  .  .  .,  cIq. 
L'équation 

A{j,+,  —  o 
donnera 

k  -h  2ix.z=i  n. 

Les  autres  équations 

Ajj,  —  o,  . .  . ,  Ao  =  o 

fourniront  ensuite  les  rapports  des  inconnues  «y.,  .  .  , ,  Hq  si 
leur  déterminant  est  nul,  ce  qui  donnera  pour  h  une  équa- 
tion de  decrré  a  -h  i . 

Gela  posé,  si  n  est  un  nombre  pair  2  m,  on  pourra  sup- 
poser k  =  o^  u.  =  m,  ce  qui  donnera  m  -h  i  valeurs  admis- 
sibles pour  h. 

On  pourra  encore  poser  k  =  '2^  iK=zm  —  ij  et  l'on  ob- 
tiendra m  valeurs  pour  h;  soit  3m  valeurs  en  prenant  suc- 
cessivement pour  N  les  trois  produits  de  deux  facteurs  qu'on 
peut  former  avec  les  ^aoi^- 

Le  nombre  total  des  valeurs  de  h,  pour  lesquelles  l'équation 
admet  une  solution  de  la  forme  désirée,  sera  donc 

772  -f-  I  H-  3  m  rrr  2  71  -i-  I . 

Si  n  est  un  nombre  impair  2  m -'ri,  il  faudra  supposer: 
r'  /i-  irzz  I,  p.  =  m,  d'où  m  -h  1  solutions,  ou  3 (m  -j-  i)  en  pre- 
nant successivement  pour  N  chacun  des  trois  facteurs  o-^ow; 
2°  ou  A"  =  3,  |jt.  =r  m  — ^  I ,  d'où  771  solutions. 

Le  nombre  total  des  valeurs  de  h  qui  fournissent  des  solu- 
tions de  l'espèce  NP  sera  donc 

3  (  m  -h  I  )  -h  772  --  2  71  -h  1 , 

comme  dans  le  cas  précédent. 


ÉQUATIO>S    LINÉAIRES.  297 

232.  M.  Halphen  a  montré  qu'on  peut  ramener  aux  équa- 
tions de  M.  Picard  les  équations 

d'^y  d"--^  y 

à  coefficients  elliptiques,  lorsque  les  rapports  de  leurs  inté- 
téfirrales  sont  des  fonctions  uniformes. 

Soit,  en  efTet,  a  l'un  des  pôles  des  fonctions/?,,  ...,  p,i. 
L'équation  déterminante  qui  correspond  à  ce  point  sera 

/■  (  /•  —  I  ) .  .  .  (  A-  —  /i  -h  T )  4-  «r  (  /■  —  I  ) .  .  .  (  r  —  /i  H-  2  )  4-  .  .  .  z:=  o^ 

a  désignant  le  résidu  de  p^  par  rapport  au  point  a. 

Les  quotients  des  intégrales  étant  uniformes,  les  racines 
de  cette  équation  différeront  les  unes  des  autres  de  nombres 
entiers.  Si  donc  on  désigne  par  /•  l'une  d'elles,  leur  somme 
sera  égale  à 

nr  -h  e, 

e  désignant  un  entier. 

Mais  cette  somme  est  égale  à 

n{n  —  I  ) 
2 

On  aura  donc 

nr  -\-  e  zzz —  a. 

Faisons  la  somme  des  égalités  analogues  pour  les  divers 
pôles  a  contenus  dans  un  parallélogramme  de  périodes.  La 
somme  des  résidus  a  étant  nulle,  il  viendra 

/iSa'  =r  entier. 

Donc  YaV  est  un  nombre  commensurable. 
Soit  m  le  plus  petit  entier  tel  que  la  quantité 

m^Sr  — E 


'^^BH  A  ,i  y 

OF  THTî 

UNIVERBi 


298  TROISIÈME    PARTIE. 

soit  un  entier.  Posons 


CHAPITRE    II. 


fa-^y'n[.(« -.)]'• 


Si  nous  changeons  z/  en  z^  +  2  m (o  ( 2  co  désignant  une  pé- 
riode primitive  quelconque)  a-(w  —  a)  se  reproduira,  multi- 
plié par 


g2/«r((?t4-m(o— aj+mTif 


et  (7—  se  reproduira,  multiplié  par 
Donc  P  se  reproduira  multiplié  par 

^[2m  Yl  (t<-f-7rt(jO  — a)-f-2  7t/j  r—    2Yî(  — +  0)  j-l-7lMl 
P' 

et  sa  dérivée  logarithmique  ^  sera  accrue  de 


im 


.^r 


2r,     -  t=  o. 
m 


Donc  -p  est  une  fonction  elliptique  aux  périodes   2mto<, 


imiù2' 


Ttll      pw 

Il  en  sera  de  même  de  -—y  -^-j  -  ■  -  ■>  en  vertu  de  la  formule 


récurrente 


PH-  _   ^    P!^-^        P!^-'  P' 
"F  "^  ^  ~P ~  "^  "P~  p" 


Posons  maintenant 


y^Vz. 

La  transformée  en  z  sera 

du" 

d"-''z        /i(/i  — i)p, 

Û^M"-^                      2 

du"-'' 

-4-/^lP 

+  (/i- 1)7^1  P' 
4-               7?2P 

o, 


ÉQUAKONS    LLNÉAIHES.  299 

et  si  nous  divisons  par  P,  les  coefficients  seront  des  fonctions 
elliptiques  aux  périodes  ijiuji^,  2mw2,  cslt  pi^p^^  ...  ad- 
mettent ces  périodes. 

D'ailleurs,  l'intégrale  générale  z  =  '^  âe  cette  équation  est 
uniforme;  les  points  critiques  de  ^  = '^  sont  :   i"  les  points 


pour  lesquels  y  et  P  sont  tous  deux  de  la  forme 

(a  H-  2miCi>i  -h  2/?22W2)'"S, 

S  désignant  une  série   de   puissances  entières;    ces  points 
seront  donc  des  pôles  pour  z;  2"  si  l'entier  E  est  négatif,  les 


zéros  de  a-  —  ?  lesquels  seront  aussi  des  pôles  pour  z. 

L'équation  transformée  appartiendra  donc  au  type  de 
M.  Picard,  sauf  que  les  périodes  des  coefficients  ne  seront 
plus  2Wi,  2iû2,  mais  2//ic0i,  -innù^. 


OOO  TîiOISIÎiMK    PAHTIF.    —    CUAPITIIE    III. 


CHAPITRE  m. 

ÉQUATIONS   AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES. 


I.  --  Notions  préliminaires. 

233.  Tout  système  d'équations  aux  dérivées  partielles 
F  =:^  o,  Fi  =  o,  ...  entre  des  variables  indépendantes  ^r,,  ...^ 
Xn,  des  fonctions  de  ces  variables  «,,  .  .  . ,  iim  et  leurs  dé- 
rivées jusqu'à  l'ordre  p  peut  être  remplacé  par  un  système 
ne  contenant  que  des  dérivées  partielles  premières. 

En  effet,  chacune  des  dérivées  partielles  d'ordre  p^  qui 
figurent  dans  les  équations,  est,  par  définition,  la  dérivée  pre- 
mière d'une  des  dérivées  partielles  d'ordre />  —  i;  celles-ci 
sont  des  dérivées  premières  de  celles  d'ordre/? —  2,  etc.  Si 
donc  nous  prenons  pour  inconnues  auxiliaires  les  dérivées 
partielles  d'ordre  <C/^,  les  équations  F  =:  o,  F,  =  o,  ...  ne 
contiendront  plus  que  des  dérivées  premières^  et  il  en  sera  de 
même  des  équations  qui  définissent  chacune  de  nos  incon- 
nues auxiliaires,  et  qui,  jointes  aux  précédentes,  constitue- 
ront un  système  évidemment  équivalent  au  système  primitif. 

On  peut  donc  se  borner  à  considérer  les  systèmes  d'équa- 
tions simultanées  aux  dérivées  partielles  du  premier  ordre.  Il 
est  même  permis  de  supposer  que  les  dérivées  partielles  n'y 
figurent  que  linéairement,  à  la  condition  de  joindre  aux 
équations  différentielles  certaines  conditions  accessoires. 

Soit  en  effet 

du  y  du,n 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  00 J 

un  semblable  système.   Prenons  pour  inconnues  auxiliaires 

les  dérivées  partielles  - — ;  •••>  -  —  ?  que  nous  représente- 

rons  par  /?ii,    .  .  .,  pm/i-    Le   système  donné   équivaudra  au 
suivant,: 

i    F(.ri,   .  .  .,^„;  Wi,   ..  .,  i/„,;/?ii,   ..  .,Pnin)  =0, 
'    î 

D'ailleurs,  pour  que  F,  .  .  .  soient  identiquement  nuls,  il 
faut  et  il  suffit  :  i"  qu'ils  s'annulent  pour  une  valeur  parti- 
culière ^t  de  la  variable  ^,  ;  2"  que  leurs  dérivées  par  rapport 
à  ^^  soient  nulles.  Nous  pourrons  donc  remplacer  les  équa- 
tions (i)  par  les  suivantes  : 

/  o\  i    '^H^lj   •  •  •  >  ^fi  ;  ^1?    •  •  •  j  f^/n  ;  Piif   ■  '  •  ,  Ptnn  )  '■=  ^j 


pour  Xt-~^i,  et 


^F         dF  dF 

^j?i        difi  du    ^ 


ml 


<4)  {  ^  àpu  ,       ^  àp_ 

dp  II     ÔJ^i  '  *  ■     ""   dp,nn      àx^ 


'""  "--  o, 


Or  les  équations  (-2)  et  (4)  forment  un  système  d'équa- 
tions linéaires,  auquel  il  suffira  de  joindre  les  conditions  ac- 
cessoires (3). 

234.    Un  système  d'équations  aux  dérivées  partielles 

Fi  — o,  ...,         Fj— o 

entre  n  variables  indépendantes  x^,  .  .  .^  x^  et  m  fonctions 

Wj,  .  .  .,  Um  sera  en  général  incompatible,  si  le  nombre  i  de 

ses  équations  surpasse  le  nombre  m  des  fonctions  inconnues. 

Supposons  en  effet  que  les  équations  données  renferment 


302  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

les  dérivées  partielles  des  fonctions  u  jusqu'à  l'ordre yj.  Joi- 
gnons à  ces  équations  leurs  dérivées  partielles  successives 
par  rapport  aux  diverses  variables  indépendantes.  Il  arrivera 
nécessairement  un  moment  où  le  nombre  des  équations  ob- 
tenues surpassera  celui  des  fonctions  u  et  de  leurs  dérivées 
partielles  qui  y  figurent.  En  effet,  lorsque  nous  prenons  les  dé- 
rivées partielles  d'ordre  A' des  équations  primitives,  nous  ob- 

./^(/^  4- 1).  .  .(/i -h  A"  —  i)   ,  .  „  1, 

tenons  i—^ —. équations  nouvelles;  cl  autre 

1.1. . .k  ^ 

j3art,  nous  introduisons  comme  nouvelles  inconnues  les  dé- 
rivées  partielles    d'ordre   p  -\-  k    des  fonctions    u,   dont  le 

,             ^        n(n-V-i)...{n-^p-\-k--i)     ^  , 

nombre  est  m — ^ —r\— — —   ^e  nombre  sera 

I.2...(/?-hA) 

inférieur  au  précédent,  dès  que  A  commencera  à  satisfaire  à 

l'inégalité 

( n  -^  /c)  .  .  .  (n  -h  p  -^  k  —  ]) 

l   >   7?l ^ -~ ; 

{l-\-k)...{p  -r-k) 

A  partir  de  ce  moment,  le  nombre  des  équations  succes- 
sivement obtenues  croîtra  plus  vite  que  celui  des  inconnues 
et  finira  par  le  surpasser.  Eliminant  alors  ces  inconnues,  on 
obtiendra  une  ou  plusieurs  relations  <^ï>  =  o,  (ï>,  =  o,  ... 
entre  les  variables  Xi,  .  .  . ,  Xn',  celles-ci  étant  indépendantes 
par  hypothèse,  on  voit  que  les  équations  données  seront  in- 
compatibles, à  moins  que  <I>,  <I>,,  ...  ne  soient  identique- 
ment nuls,  ce  qui  donnera  autant  d'équations  de  condition 
nécessaires  pour  que  les  équations  F|  =  o,  ...,  F/^^o 
puissent  subsister  simultanément. 

235.  On  voit  de  la  même  manière  qu'un  système  de  m 
équations  aux  dérivées  partielles 

Fj— o,  ...,         F^— G 

entre  ^, ,  ,  .  .  ,  Xn  et  m  fonctions  lit,  .  .  . ,  Um  peut  en  général 
être  ramené  à  un  système  d'équations 

* -z  o,         4>i--o, 


ÉQUATIONS   AUX    DfilîIVÉFS    PARTIKLLES.  3o3 

ne  contenant  plus  qu'une  seule  fonction  inconnue  u^  ;  car, 
en  joignant  aux  équations  proposées  leurs  dérivées  partielles 
successives,  il  arrivera  un  moment  où  le  nombre  des  équa- 
tions obtenues  surpassera  celui  des  fonctions  Wo,  .  .  .,  Um  et 
de  leurs  dérivées  partielles.  L'élimination  de  ces  inconnues 
donnera  de  nouvelles  équations  <ï>  =  o,  ^i  =  o,  ...  entre 
^<,  .  .  . ,  Xfi,  U\  et  ses  dérivées  partielles. 

236.   Considérons   un    système    d'équations   aux  dérivées 
partielles 

F,  =  o,         ...,         F,„  — G 

entre  les  variables  indépendantes  x^,  .  .  . ,  ^/^  et  m  fonctions 
Wi,  .  .  . ,  ?/to;  et  soit  rk  l'ordre  des  dérivées  partielles  les  plus 
élevées  de  la  fonction  ui^  dans  ces  équations.  On  pourra,  en 
remplaçant  x^^  .  ..,  x,i  par  de  nouvelles  variables  indépen- 
dantes 

(5)  , 

l  JK« —-  ^nl^i  -\-  •  '  '-\-  C,j,iX  ,1^ 

choisir  les  constantes  c,  de  telle  sorte  que  chacune  des  dé- 
.   ,,   ^  •  •  •  ?     -,   ,.,   5  •  •  •  ii£ure  dans  les  équations  trans- 


nvees 


formées. 

Va\  effet,  on  aura 


d  _d_ 


=  c, 


(Chacune  des  dérivées  partielles  des  fonctions  «,,  .  .  .,  Uf^ 
par  rapport  aux  variables  x^^  .  .  . ,  x^  s'exprimera  donc  li- 
néairement au  moyen  des  dérivées  partielles  du  même  ordre 
prises  par  rapport  aux  nouvelles  variables^', ,  •  •  - 1  J'/i- 

Posons,  pour  abré^^er, 

d^^fT:7dxf  — ■^«••••«'>' 
L'une    au   moins    des    équations    données  ,    par    exemple 


3o'|  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

F^rrro,  Contiendra  des  dérivées  pariielles  d'ordre  r,    de  la 
fonction  u^  ;  soient 

P<x^...'x'„,      Poil... y.",,, 

ces  dérivées  partielles.  La  dérivée  -~  sera  de  la  forme 

A~  —  ^o~f~  ^i/^ai-t-i,...,a„-i-  ^2Pai+i,  ...,a'^---  •  • , 

G<,    Go,    ...    n'étant  pas  identiquement   nuls    et   ne  conte- 
nant, ainsi  que  Gq,  aucune  dérivée  de  Ui  d'ordre  >  /'< . 

Transformons  cette  équation  par  la  substitution  (5);   il 
viendra 

ÔF,  ÔF,  ÔF, 


/^a;+l,...,a'„"-  (<?ll^  -i--..-^C„i-^    )    '       ...   [cya^-^^-    -^Cnn-^-]    '^^h 


R'  étant  linéaire  par  rapport  aux  dérivées  partielles  d'ordre 
r< -4- I  de  la  fonction  Ui,  autres  que  celle  que  nous  avons 
mise  en  évidence. 

Les  autres  dérivées  d'ordre  /'<  H- i  qui  figurent  dans  l'ex- 
pression de  -v-^  donnent  un  résultat  analogue. 

On  aura  enfin 

Fo,   r,,   ...   ne  contenant  les  nouvelles   dérivées   partielles 

de  Ui  que  jusqu'à  l'ordre  /'<. 

dF. 
On  aura  donc,  pour  transformée  de  -y — ,  l'expression 

dF,  dF, 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  3o5 

Rne  contenant  pas  la  dérivée  -^-r^-  D'ailleurs  le  coefficient 
de  — — — j-  ne  peut  être  identiquement  nul;  car,  en  l'expri- 
mant  au  moyen  des  anciennes  variables  x,  il  devient 


Gi c^i'^^ . . .  c,  ::  -h  ijr,c.:  - . . .  c 


et  comme  Gi,  G2,  ...  ne  sont  pas  identiquement  nuls,  il  ne 
peut  évidemment  s'annuler  que  pour  des  valeurs  particu- 
lières des  constantes  c.  En  ayant  soin  d'éviter  ces  valeurs,  on 
voit  que 

contiendra  la  denvee  -r— — r?  ce  qui  serait  évidemment 
impossible,  si  Fi  ne  contenait  pas  la  dérivée  -^-7-* 

237.  Nous  nous  bornerons  à  considérer  le  cas  où  les  équa- 
tions transformées  ont  pour  premiers  membres  des  fonctions 

distinctes    des   dérivées  -, — -?  •••?  -^; — --  En  les  résolvant 

par  rapport  à  ces  dérivées,  nous  pourrons  mettre  le  système 
sous  la  forme  normale 

(6)  '^}=^.,  """'"  — 


à/?  "  '  àfr 

^,,  ...,  4>,„  étant  des  fonctions  des  variables  indépendantes 
;Ki,  ...,jK«,des  ionctions  w<,  ...,  Um  et  de  leurs  dérivées 
partielles  jusqu'à  l'ordre  r< ,  ...,  rm  respectivement  (celles 
de  ces   dérivées  qui  figurent  aux  premiers  membres  étant 

exceptées). 

Théorème.  — Les  quantités  y  ^^  ...,  y  m  U\,  •••,  Um,  .••7 

,   .,   ^  „ — )  •••  qui  fleurent  dans  les  fonctions  <ï>,,  ...,  ^m 

étant  traitées  comme   des  variables   indépendantes,   soit 
J.  —  Cours,  HT-  20 


3o6  TROISIÈME    PARTIE.     —    CIIAPITIIE    III. 

a<,  . . .,  an^  ^Jo-o  •  •  •>  K\---^  •  ••'  ^a,a,...5  •  •  •  un  système  quel- 
conque de  valeurs  de  ces  variables  aux  environs  duquel 
<[>!,   ....  ^„i  soient  développahles  par  la  série  de  Taylor. 
Soient  d^ autre  part 

des  fonctions  quelconques  de  y 2,  .-.,  y, 71  développahles 
par  la  série  de  Taylor  aux  environs  du  système  de  va- 
leurs a^i  . . .,  ani,  et  telles  en  outre  que  V on  ait  en  ce  point 

On  pourra  déterminer,  et  cela  d^  une  seule  manière ,  un 
système  de  fonctions  u^^  . . .;,  Um  des  variables  y  ^,  .  .  .,  y„, 
développai? le  par  la  série  de  Taylor  aux  environs  du 
point  a^,  . . .,  a,j,  et  qui  satisfasse  aux  équations  (6)  ainsi 
quaux  conditions  initiales  suivantes  : 

Sdui         .  d''^-^  u. 


lh^^2, 


Cette  proposition  fondamentale  est  due  à  Cauchy.  M*"^  de 
Ivowalewska  en  a  donné  une  démonstration  élégante,  que  nous 
allons  reproduire. 

238.  Considérons  tout  d'abord  le  cas  où  les  équations  aux 
dérivées  partielles  proposées  sont  du  premier  ordre,  linéaires 
et  homogènes  par  rapport  aux  dérivées  partielles,  et  ne  con- 
tiennent pas  les  variables  indépendantes,  de  telle  sorte  que 
le  système  (6)  se  réduise  à  la  forme 

(iz=ri,  2.  .  .  .,  m;     k=^i,2,  .  .  .,  m;     l=z  2,  . . .,  n), 
où  les  G  sont  des  fonctions  de  Wj,  .  .  . ,  Um, 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  Soy 

L'énoncé  du  théorème  général  se  réduira  alors  au  suivant  : 

Soient  6',  . . .,  6'"  un  système  de  valeurs  de  U\,  . . .,  «/«, 
aux  environs  duquel  les  fonctions  G  soient  développables 
par  la  série  de  Taylor;  a^,  ...,  an  d'autres  constantes 
quelconques.  Soient^  d'autre  part,  cp<,  ...^  cp,„  des/onctions 
de yo,  ■■',  Ym  qui  se  réduisent  respectivement  à  6\  ...,  b"'^ 
pour  y.^=:z  a-^-,  •••,  .y«=  <^«?  et  qui  soient  développahles 
par  la  série  de  Taylor  aux  environs  de  ce  système  de  va- 
leurs. On  pourra  déterminer  d'une  seule  manière  un 
système  de  fonctions  u^,  . . .,  u,n  des  uariabtes  y^,  . . . ,  yn, 
développahles  par  la  série  de  Taylor  aux  environs  du  point 
y^z=z  a^^  .  .  .^  y,i  =  a,i^  qui  satisfassent  aux  équations  (8),  et 
enfin  se  réduisent  respectivement  à  cp^^  ...,  (Dmpoury^z=ai, 

Nous  supposerons,  pour  simplifier  l'écriture,  que  a^,  ..., 
«„,  b* ,  . . .,  b"^  soient  nuls,  ce  qui  ne  nuit  pas  à  la  généra- 
lité de  la  démonstration,  car  on  pourrait  au  besoin  prendre 
pour  variables  indépendantes  jki  —  ^i,  .  . .,  yn —  an  et  pour 
fonctions  inconnues  u^  —  6',  ...,  Um~b^\  enfin,  consi- 
dérer à  la  place  des  fonctions  cp^,  ...,  ^m  les  fonctions 
o,  — ^',  ...,  cp,„—  h^. 

D'après  les  hypothèses  faites,  les  fonctions  G^^  sont  déve- 
loppahles en  séries,  de  la  forme 


(9)  Gi,  =  ^Ai^;t..«^ 


Ces  séries  étant  convergentes  tant  que  les  modules  de  u^. 
«2?  •  ••  seront  assez  petits,  on  pourra  déterminer  deux  con- 
stantes M,  r,  telles  que  l'on  ait 

_       M 


A 


ikl 


et,  a  fortiori^ 

(,o)  |A«L,.|^i^^^^^i^-^ 

On  aura  de  même 


f'='^H.K.Ayî'---' 


3o8  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   III. 

et  l'on  pourra  déterminer  deux  constantes  N,  p,  telles  que 
l'on  ait 

(  "  )  I  iip.  p....  I  <  — p  j|;r:."--  ^î^. 

Les  fonctions  cliercliées  U{,  ...,  ?«,„,  devant  être  développa- 
Lies  suivant  les  puissances  de  j^,,  . . .,  y,^  pour  ri  =  o,  seront 
de  la  l'orme 

('2)  «/=?/-+-?/l/l+  ?/27?  +  .  .  -, 

cp/,,  cp/2,  ...  étant  des  séries  qui  procèdent  suivant  les  puis- 
sances dejKo,  ..•,r«- 

Remplaçons,  dans  les  équations  (8),  les  fonctions  GJ^.^,  puis 
les  fonctions  ui  par  les  développements  (9)  et  (12),  et  éga- 
lons les  coefficients  des  mêmes  puissances  de  jki  dans  les  deux 
membres;  nous  obtiendrons,  pour  déterminer  les  coefficients 
o^, ,  . . .,  Z)i^,  . .  .,  une  série  d'équations  de  la  forme  suivante  : 


(•3)  (:^-i-l)(p,,f,^,:=F 


h  [>-- 


^i,\t.+i  étant  une  somme  de  termes  dont  chacun  est  le  pro- 
duit: 1°  d'un  entier  positif;  2"  d'un  des  coefficients  A;  3°  d'un 
produit  de  séries  cp  dont  le  second  indice  ne  surpasse  pas  jji; 
4"  d'une  dérivée  partielle  de  l'une  de  ces  fonctions  (p. 

Les  formules  (i3)  fourniront,  par  voie  récurrente  et  sans 
ambiguïté,  les  valeurs  des  diverses  fonctions  cp/j^  sous  forme 
de  séries  procédant  suivant  les  puissances  de  r2,  ...,  JK/?, 
chaque  terme  ayant  pour  coefficient  un  polynôme  formé  avec 
les  coefficients  A,  B  et  dont  chaque  terme  est  affecté  d'un 
facteur  numérique  positif. 

Nous  trouvons  ainsi  une  solution  unique;  mais,  pour 
prouver  qu'elle  est  acceptable,  il  reste  encore  à  établir  la 
convergence  des  séries  obtenues. 

239.  Or  il  est  clair  qu'on  diminuera  les  chances  de  con- 
vergence en  remplaçant  les  coefficients  A,  B  par  les  limites 
supérieures  (10)  et  fi  i)  de  leurs  modules;  mais  nous  allons 


ÉQUATIONS    AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES.  SoQ 

prouver  que,  même  dans  ces  conditions  défavorables,  la  con- 
vergence subsiste  lorsque  JK<,  ...,  J^«  sont  suffisamment  petits. 
On  a,  en  effet,  dans  ce  cas, 


€t  de  même 


H  M  ^^''^^^^••-  =  ^^ 


Ui  4-  «2  + 


p  — •  i 


en  posant,  pour  abréger,  jr2  4-  •  •  •  +  Jn  --  t- 

Les  équations  aux  dérivées  partielles  deviendront  donc 


€t  les  conditions  initiales  seront 


Posons 


(i5)  Ui~- pour/i  —  o. 

p  —  f 


Les  équations  (i4)  et(i5)  se  réduiront  aux  deux  suivantes: 

r 


(17)  "^"^r-i  poui*/i=o- 


P 


Or  l'équation  (16)  étant  mise  sous  la  forme 


son  premier  membre  est  le  jacobien  des  deux  fonctions  ^  et 


3lO  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    III. 

ni'h 


I —  j  t  -i-MmÇn — ■i)yi.  Elle  équivaut  donc  à  la  rela- 
tion 

F  étant  une  fonction  arbitraire.  Cette  fonction  sera  détermi- 
née par  la  condition  (17),  laquelle  donne 

L       'HP-OJ  V?- 

ou,  en  posant 

=  t',  d  où  t:= 


F((0 


/■  /  N  -h  (^ 
Donc  à  sera  déterminé  par  l'équation 

Les  deux  racines  de  cette  équation  se  réduisent  respective- 
ment  a  zéro  et  a  —  pour  jki  =  0,^=0.  Aux  environs  de  ce  sys- 
tème de  valeurs,  elles  sont  développables  en  série  convergente 
suivant  les  puissances  de  y^  et  de  t.  Prenant  celle  de  ces  deux 
séries  qui  s'annule  pour  y^  =  o,  1  =  0,  on  aura  la  fonction 
cherchée  <}^(jKi)  O1  dans  laquelle  on  n'aura  plus  qu'à  substi- 
tuer ^=jK2  +  «  •  '-^yn  pour  obtenir  les  développements  de 
Ui,  .  .  . ,  «/,i,  qui  seront  évidemment  convergents  tant  que  les 

modules  des  variables  y  seront  moindres  que ?  R  dé- 

signant  le  rayon  de  convergence  de  la  série  ^(jKi,  t)  par  rap- 
port aux  variables  j^^  et  t. 

240.  La  démonstration  du  théorème  général  du  n°  237  se 
ramène  aisément  au  cas  particulier  que  nous  venons  de  dis- 
cuter. 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  3ll 

Prenons,  en  effet,   pour  variables   auxiliaires  les  dérivées 
partielles 


(}/^'  dyf- 


Pu,,'Xi,...1 


qui  figurent  dans  les  équations  (6)  et,  pour  plus  de  symétrie, 
posons  en  outre  Ui=  Po,o,...'  ^es  équations  (6)  et  (7)  devien- 
dront 

(18)  pi-,,o,...,o  =  ^iifu     •-,  yn,Pl,o,...^  •  •  •  '  /4.,a,  ...,-■'), 

(19)  ^a„o,o,...--?f'     pourri  =  ai     et     a^  <  r,-. 

Ces  dernières  équations,  dérivées  par  rapport  à  r^,  ■■■^  ym 
donneront  plus  généralement 


(  20  )      /?^„a.  ..,a„  =  ;^- -^~--       pour  /,  ==  a,   et  a,  <  n 

et,  par  suite, 

Enfin,  si  l'on  pose  J^^^  =  «,  dans  les  équations  (18),  il 
viendra 

(21)  p^.,o,o,...  =  */(^«^i,---.r«j?i.---.  j^^— r-^'--- )  pourr  — «1. 

Aux  équations  («8),  (19),  (20),  il  faut  encore  joindre  celles 
qui  définissent  les  dérivées  partielles  />a„a2,...,a„,5  à  savoir 

Api 

(22)  --^-'-^^"  — /?a,+  i,o,o,...,     si  a,<ri 
et 

(  23)      /-?^,.a....,a„=-  -T^,-; ^.^^-7-  '      Si   a^  -h  .  .  .  +  a,  ,>  o. 

Les  relations  (20)  et  (21)  expriment  d'ailleurs  que  les  équa- 
tions (23)  et  (18)  sont  satisfaites  pour  J'^=:ra^.  En  tenant 
compte  de  cette  condition,  on  pourra  évidemment  remplacer 
ces  équations  (23)  et  (18)  par  leurs  dérivées  partielles  par 
rapport  à  y^ . 


3 12  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

On  trouve  ainsi,  en  supposant  ao  >>  o  par  exemple, 


(23)' 


rin^                         /^)i+a,-i-...-+-a„  ,J  A,J 

t//>a,,a.,..  „a„  ('        ^  "Pa.fiO,...  Opa 


y.,-hi,'x. 


Si  7,2  était  nul,  mais  a^  >>  o,  on  trouverait  de  même 


(23)" 


^/^a,.o.ot3,...  <^/^a,+i,o,«,,— ï.... 

et,  enfin,  si  ag,  .  .  . ,  a/;_,  étaient  nuls,  d'où  a. 


Prenant  enfin  la  dérivée  partielle  des  équations  (18)  par 
rapport  àjKi,  et  substituant  dans  le  second  membre  aux  déri- 
vées partielles  des  p  leurs  valeurs  (22),  (23'),  (23^'),  ..., 
(23"0>  il  viendra 

/  <?/?  ^.0,0,...  _  <^*^    ,  V       ^^J—r^fc 


àpla,,...  ^/2 

1.0, 


^^*i>/  ^/>a, 


241.  Nous  avons  ainsi  remplacé  le  système  des  équa- 
tions (6)  et  des  conditions  initiales  (")  par  celui  des  équa- 
tions (22),  (23y,  (23)",  ...,  (23)'^^  et  (24)  et  des  conditions 
initiales  (20),  (21).  Nos  nouvelles  équations  sont  du  pre- 
mier ordre  et  linéaires;  mais  elles  ne  sont  pas  homogènes  et 
contiennent  encore  en  général  les  variables  indépendantes 
jKo  •  •  'lyn-  Pour  achever  de  les  réduire  à  la  forme  voulue, 
introduisons  de  nouvelles  variables  auxiliaires  t^,  . .  . ,  tn 
définies  par  les  équations 

Elles  satisfont  aux  équations  aux  dérivées  partielles 

,   ^.  dty  du  dt„ 

(2Î))  -—— I,         T-=^'         •••'         T- —  ^ 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  3l3 

et  aux  conditions  initiales 

(26)      t^--a^,        t.,=iY-2^        '",        in~yn        pourri  — <^1- 

11  est  clair  que  ces  conditions  suffisent  à  les  déterminer. 
Joignons  ces  conditions  aux  équations  précédentes  et  trans- 
formons d'ailleurs  celles-ci  :  1°  en  y  remplaçant  dans  les  dé- 
rivées partielles  de  <ï>f- les  variables  indépendantes  j^i,  .-.jjK// 
parles  quantités  équivalentes  t^,  ...,  t„;  2"  en  multipliant 
tous  les  termes  des  seconds  membres  qui  n'ont  pas  en  facteur 

une  dérivée  partielle  des  inconnues  p  par  y-  >  qui  est  évi- 
demment égal  à  I.  Cette  transformation  opérée,  les  in- 
connues p  et  t  seront  fournies  par  un  système  d'équations 
linéaires  et  homogènes  du  premier  ordre,  auquel  on  devra 
joindre  les  conditions  initiales  (20),  (21),  (26)  qui  ont  lieu 
pour  >'i  =  a^. 

Les  valeurs  des  variables  ^< ,  . .  . ,  tn  et  /?a„a2,.  .,a„  po'^ii' 
y^  --ai,  . . .,  yn=-  ciii  sont  d'ailleurs  a,,  .  .  .  ^  an  et  ^a„aj,..,a„- 
Aux  environs  de  ce  système  de  valeurs,  les  fonctions  ^i  sont 
par  hypothèse  développables  suivant  la  série  de  Taylor;  il 
en  sera  de  même  de  leurs  dérivées  partielles. 

Toutes  les  conditions  nécessaires  à  l'application  du  théo- 
rème du  n°  238  se  trouvant  ainsi  remplies,  nous  obtiendrons 
pour  les  inconnues  t  et  />,  et  en  particulier  pour  les  in- 
connues primitives 

des  séries  procédant  suivant  les  puissances  dejKi —  <^\-,  •  ••» 
yji  —  a,i  et  satisfaisant  à  toutes  les  conditions  du  problème. 
Les  fonctions  ut  ne  sont  définies  par  ces  séries  que  dans 
la  région  où  celles-ci  sont  convergentes;  mais  on  pourra 
suivre  leur  variation  de  proche  en  proche  par  les  mêmes 
procédés  que  nous  avons  employés  pour  l'étude  des  équa- 
tions difTérentielles  à  une  seule  variable  indépendante. 


3l4  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    III. 

II.  —  Équations  aux  dérivées  partielles  du  premier  ordre. 

242.  Considérons  Féq nation  aux  dérivées  partielles  li- 
néaire et  du  premier  ordre 

(i)  Pi/?i-h...-hP„/?,,^Z, 

où  Pi,  . .  .,  P„,  Z  sont  des  fonctions  des  variables  indépen- 
dantes Xi,  .  . .,  x,i  et  de  la  fonction  inconnue  z]  p^,  .  .  .,  p,, 

désignant  les  dérivées  partielles  -r-^-,  •  •  •  ?  y^- 

La  fonction  z  étant  supposée  définie  par  une  équation  im- 
plicite 

(2)  *(^l,   ...,^„,^)z=0, 

cherchons  à  déterminer  la  forme  de  la  fonction  <ï>,  de  telle 
sorte  que  l'équation  (i)  soit  satisfaite. 

L'équation  (2)  dérivée  par  rapporta  Xi  donnera 

Substituant  dans  (r)  les  valeurs  des  dérivées  partielles /?; 
tirées  des  équations  (3),  il  viendra 

Pour  que  la  valeur  de  z  tirée  de  (2)  satisfasse  à  l'équa- 
tion (i),  il  sera  donc  nécessaire  et  suffisant  que  Féquation  (4  ) 
soit  une  conséquence  de  (2). 

Gela  posé,  intégrons  le  système  des  équations  difî'éren- 
tielles 

dx^   _        _  dx„  __  dz 

^^)  P7' "P7"  Z- 

Les  équations  intégrales,  résolues  par  rapport  aux  con- 
stantes d'intégration  C^,  .  .  .,  Cni  prendront  la  forme 

(6)  ?i=^i,  •••,  ^n~C,n 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  3l5 

cp,,  . . .,  On  étant  des  fonctions  de  ^,,   .  .  .,  Xn,  z.  On  sait  (42) 
qu'en  posant 

F  désignant   une    fonction   arbitraire,    l'équation    (4)    sera 
identiquement  satisfaite. 

Nous  obtiendrons  donc  une  solution  de  l'équation  (i)  en 
déterminant  ^  par  l'équation 

F(?t,  ••  .,<?„)  =  o. 

Mais  il  n'est  pas  établi  que  cette  solution  soit  la  seule  pos- 
sible, car  il  n'est  pas  nécessaire,  pour  qu'on  ait  une  solu- 
tion, que  l'équation  (4)  soit  identique.  Il  suffit  qu'elle  soit 
satisfaite  pour  tous  les  systèmes  de  valeurs  de  x^,  .  .  .,  x^  z 
qui  satisfont  à  <ï>  =  o. 

Pour  déterminer  les  autres  solutions,  s'il  en  existe,  nous 
remarquerons  que  les  équations  (5)  ayant  pour  intégrales 
générales  les  équations  ((3),  les  équations  (5)  ou  les  équa- 
tions équivalentes 

P2  dx^  —  Pi  dx^  =0,  .  . . ,         P/i  dxy  —  Pi  dxn  '-=^  o, 

Z  dx^  —  Pi  dz  =  o 

sont  des  combinaisons  linéaires  des  équations 

<i^i=o,  ...,         r/'^„— o. 

On  aura  donc,  en  désignant  par  A,,,  ...;  Bj,  ...  des 
fonctions  de  ^,,  . . .,  Xn-,  z  faciles  à  déterminer, 

(7  )  Pj  dxy  —  Pi  dxi=  A/i  <icpi  -^  .  .  .  4-  AjVi  <^'f „, 

(8)  Z  dx^  —  Pi  dz  =  Bi  (icpi  + .  .  .  H-  B„  ^cp„. 

Multiplions  les  équations  (7)  respectivement  par  /?<,  ..., 
pi^  ...  et  retranchons-en  l'équation  (8).  En  tenant  compte 

de  l'identité 

dz  ■=.  pi  dxi  M- .  .  .  -h  /?„  dXf^ 

et  posant,  pour  abréger, 

\  kikPi—  B^T^G^t, 


3l6  TR0ISIÈ31E    PARTIE.     —    CHAPITRE    IIÎ. 

il  viendra 

(  Pi/?i  -t-  .  .  .  4-  ^nPn  —  Z)  dx^  --  \      Ca  d'Of,. 

Si  nous  supposons  l'équation  (i)  satisfaite,  cette  équation 
se  réduira  à 

Si  donc  les  quantités  G^  ne  sont  pas  toutes  nulles,  les  dif- 
férentielles d'^^y  ...,  d'^n  seront  liées  par  une  relation 
linéaire,  et  l'on  aura  entre  les  fonctions  cp  une  relation   . 

C'est  la  solution  trouvée  tout  à  l'heure. 
Reste  l'hypothèse 

Ci=:0,  ...,  C/,=  0,  

Ces  équations,  combinées  avec  l'équation  donnée 

déterminent/?,,  ..../>„,  ^  en  fonction  de  x,,  ...,  Xn-  I^es 
valeurs  ainsi  obtenues  fourniront  une  solution  si  elles  satis- 
font aux  relations 

dz 

ce  qui  n'aura  évidemment  lieu  que  dans  des  cas  très  excep- 
tionnels. 


243.  Applications.  —    i°  Soit  à   intégrer  l'équation  aux 

dérivées  partielles 

dz        .  dz 
ôœ  oy 

des  cylindres  parallèles  à  la  droite  [x=^az,y^=^  b.z).    On 
formera  le  système 

dx  __  dy ,^ 

a  b 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  SlJ 

dont  l'intégrale  générale  est 

œ  —  <2^  =  6',  f  —  bz:=Ci. 

L'équation  proposée  a  donc  pour  intégrale  générale 

<î>(^  —  az,  y  —  ^^)=r:0. 
2"  Considérons  l'équation  aux  dérivées  partielles 

^  (^^  f  r^\àz 

des  cônes  ayant  leur  sommet  au  point  a,  p,  y.  On  formera 

le  système 

dx  clv  clz 


X  —  a         y  —  |3         z  —  Y 
dont  l'intégrale  générale  est 

log(^  —  a)zrrlog(^  —  Y)H-const., 

log(^  —  p)  =^  lo8'(^  ~  ï)  +  const. 
ou 

X  —  a  r  —  3 

=  const.,  ' ri:;  const. 

-  —  ï  -  —  Y 

L'intéerrale  cherchée  sera 


f  X  —  CL     y  —fj\ 


3"  Considérons  l'équation  aux  dérivées  partielles 

des  surfaces  de  révolution  autour  de  l'axe  -  =  —  =  - 

a  [i  Y 

Nous  aurons  le  système 

dx  dy  dz 


Soit  dt  la  valeur  commune  de  ces  rapports  ;  on  aura 

dx  =z  (y/  —  P  ^)  dt,     drz=L{o(.z  —  -^(x)  dt,     dz-=zz{^x—  a  r  )  dt. 


3l8  TROISIÈi<[E    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

On  en  déduit  immédiatement  les  combinaisons  intégrables 

œ  dx  -\-  ydy  -{-  z  dzz^o, 

OL  dx  -i-  ^  dy  -\-  ^(  dz  r=zo\ 
d'où 

^--r-y^-h  ^'=  const,  ax  -h  ^y  -h  ^z=z  const., 

et  l'intégrale  cherchée  sera 

^{x'-i-y--^  z^,  OLX  -h  pjK  +  Y-^)  =^  ^• 

4*^  Soit,  en  dernier  lieu,  l'équation 

dz  dz 

dx       '^  dy 

qui  définit  les  fonctions  homogènes  de  degré  n  en  x^  y.  On 

formera  le  système 

dx  dy dz 

X  y         nz' 

d'où 

—  r=  const.,      — ==  const.. 

y  '      X"- 


L'intégrale  générale  sera  donc 


ou,  en  résolvant  par  rapport  à  — ^j 

x"-      -^  \y 
et  enfin 

244.  Passons  à  l'étude  des  équations  aux  dérivées  partielles 
du  premier  ordre  en  général. 
Soit 

(9)  *  =  o 

une  équation  entre  n  variables  indépendantes  ^i,    ...,  x„, 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  Sig 

une  fonction  z  de  ces  variables  et  n  constantes  arbitraires 
«1 ,  . . .,  Œn.  En  éliminant  ces  constantes  entre  l'équation  <I>  =  o 
et  ses  dérivées  partielles 

nous  obtiendrons,  en  général,  une  seule  équation  aux  déri- 
vées partielles 

(il)  F(^,  ^1,  ...,^„  ;/?!,...,/?„)  =0. 

La  fonction  s,  définie  par  l'équation  (9),  sera  une  solution 
de  cette  équation,  quelles  que  soient  les  constantes  <2,,  ...,  a„. 

Une  semblable  solution  a  reçu  le  nom  à^ intégrale  complète. 
Il  est  aisé  d'en  déduire  les  autres  solutions  de  l'équation  aux 
dérivées  partielles. 

On  pourra,  en  effet,  dans  cette  dernière  équation,  faire 
abstraction  de  la  condition  que/>i,  ...,/?„  soient  les  dérivées 
partielles  de  5,  pourvu  qu'on  y  joigne  la  relation 

(12)  dzr=ip^dx^-+- .  . .  +  p^dXfi^ 

qui  exprime  précisément  cette  dernière  propriété. 

Gela  posé,  l'équation  (11),  résultant  de  l'élimination  de 
<2|,  . .  . ,  a,i  entre  les  équations  (9)  et  (10),  sera  algébrique- 
ment équivalente  à  celles-ci,  pourvu  qu'on  y  considère  les  a, 
non  plus  comme  des  constantes,  mais  comme  des  inconnues 
auxiliaires. 

Nous  aurons  donc  à  déterminer  les  inconnues  z,  a^^  . .  . , 
a„,  /?<,  . . . ,  pfi  par  les  équations  (9),  (10)  et  (12). 

Cela  posé,  différentions  l'équation  (9),  il  viendra 

— -  az  -h  -r —  dxi  -I- ...  4-  -^ —  da,  -h  .  .  .  -f-  ^^ —  da»  =  o 
oz  dûT.^  da^  oa^ 

ou  plus  simplement,  en  vertu  des  équations  (10)  et  (12), 

(10)  -:i —  «<2.  -f- . .  .  H-  -r —  da,,  ■=  o. 

oai  da^ 

Cette  nouvelle  équation  aux  différentielles  totales  pourra 


320  TROISIÈME    PAllTIE.     —    CHAPITRE    111. 

remplacer  l'équation  (12)  pour  la  détermination  des    fonc- 
tions inconnues.  Il  existe  plusieurs  manières  d'y  satisfaire  : 
i"*   On  peut  d'abord  poser 

"Y  -  —  o,  . . . ,  - —  —  o. 

Ces  n  équations,  jointes  à  (9)  et  (10),  achèveront  de  dé- 
terminer une  solution,  à  laquelle  on  donne  le  nom  à'' intégrale 
singulière. 

'2"  Si  les  - —  ne  sont  pas  tous  nuls,  l'équation  aux  différen- 
tielles totales(i3)montre  qu'il  doit  exister  au  moins  une  équa- 
tion de  condition  entre  les  inconnues  <2,,  .  . .  ,  aa-  Admettons 
qu'il  en  existe  k  distinctes,  à  savoir 

(14)  /1--0,       ...,      A  — o. 

On  en  déduira,  entre  les  différentielles  da^^  . .  . ,  dan,  les  k 
relations 

dfi  —  o,          ...,         dfu~o, 

dont  l'équation  (i3)  devra  être  une  conséquence.  On  aura 
donc  identiquement,  en  désignant  parX,,  . . . ,  Xa  des  facteurs 
convenables, 

•— -  <iai  -H  .  .  .  -1-  -.—  da„  —  \  dj\  -h  ...  4-  \kdfi,  ; 

d'où,  en  égalant  les  coefficients  des  diverses  différentielles  dai, 

dat  dat  dai 

Ces  équations,  jointes  au  système  (g),  (10),  (i4  )>  détermi- 
neront toutes  les  inconnues  du  problème,  y  compris  les  mul- 
tiplicateurs \.  Les  fonctions  /<,  .  . .  ^  fk  restent  d'ailleurs 
arbitraires. 

Le  système  de  ces  solutions,  renfermant  des  fonctions 
arbitraires,  se  nomme  Vintégrale  générale. 

Si  nous  donnons,  en  particulier,  à  k  sa  valeur  maximum  n^ 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  321 

les  quantités  a,  étant  liées  par  n  équations,  seront  des  con- 
stantes, d'ailleurs  arbitraires.  Nous  retrouvons  donc,  comme 
cas  particulier  de  l'intégrale  générale^  l'intégrale  complète 
d'où  nous  étions  parti. 

On  voit  par  cette  analyse  que  la  recherche  des  solutions 
d'une  équation  aux  dérivées  partielles  du  premier  ordre 

(i6)  F(i;,^i,  ..  .,^„;/-?i,  ...,y^„)=ro 

se  ramène  à  la  détermination  d'une  intégrale  complète. 

Plusieurs  méthodes  ont  été  proposées  pour  arriver  à  cette 
intégration  ;  nous  allons  exposer  les  trois  principales. 

245.  Méthode  des  caractéristiques .    —    Posons,    pour 
abréger. 


et  soit 

(17)  Z-=:^^{.Xi,   ...,^„), 


une  solution  quelconque  de  l'équation  proposée.  A  chaque 
système  de  valeurs  de  x,,  . .  . ,  Xn  correspondra  un  système 
de  valeurs  de  z  et  de  ses  dérivées  partielles /?<,  . . . ,  /?,^. 

Nous  appellerons  éléments  de  la  solution  considérée  les 
divers  systèmes  de  valeurs  simultanées  de  :r<,  .  .  .  ,  x^,  z-, 
p^,  .  . .  ^  p,i  qui  satisfont  aux  équations  (i7). 

Soit  z^^  x]^  p]  l'un  de  ces  éléments.  Supposons  qu'on 
fasse  varier  les  quantités  Xi  à  partir  de  leurs  valeurs  ini- 
tiales jt'J*,  de  manière  à  satisfaire  constamment  aux  équations 
différentielles 

(.8)  i^=...=  '^^=dt, 

t  désignant  une  variable  auxiliaire,  dont  la  valeur  initiale  soit 
nulle. 

Les  systèmes  de  valeurs  successifs  de  ces  quantités,  asso- 
ciés aux  valeurs  correspondantes  des  quantités  s,  y?/,  donne- 

J.  —  Cours,  III.  21 


322  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

ront  une  suite  d'éléments  de  l'intégrale,  à  laquelle  nous  don- 
nerons le  nom  de  caractéristique . 

246.  Soient ^,.27/,/?^  l'un  de  ces  éléments;  z  -\-  8^,  Xi-\-  ùxi^ 
pi-\-^Pi  un  élément  quelconque  de  l'intégrale,  infiniment 
voisin  de  celui-là.  On  aura,  par  définition, 

(ig)  5s  =  />i  0^1  +  .  ..-!-/>,,  5.T,,, 

et,  en  dési2:nant  par  Pif(  les  dérivées  secondes  -^ ^^ — j 

(20)  ùpi=Zpiy    OJ?i     -+-...   -H  Pi,,  8^,,. 

Soit  z  -h  dz,  Xi~\-  dxi,  Pi  +  dpi  un  nouvel  élément  encore 
infiniment  voisin  du  premier,  mais  situé  sur  la  caractéristique  ; 
on  aura  de  même 

(21)  dz  =^ Pi  dxi  -\-.  .  .^ Pu  dxn, 

(22)  dpi  —  pi^dx^-v-.  .  .^ pir^dx^. 

L'équation  (lô),  différentiée  par  rapport  aux  8,  donnera 

Zoz  4-^_(X,ôX-H  P/8/^/)  =  o, 

et,  en  remplaçant  les  quantités  P^,  8^,  ^pi  par  leurs  valeurs 
tirées  des  équations  (18),  (19),  (20), 


o^S{Xi-\-piZ)^Xi-^^^j?a. 


dxi 
dt        " 


Permutant  les  indices  i  et  k  dans  la  somme  double  et  tenant 
compte  de  l'équation  (22),  il  viendra 


0=£[X..-H.,.Z.*^] 


tiXi 


et,  comme  les  ^xi  sont  entièrement  arbitraires,  on  en  dé- 
duira 

(23)  X,4-/;,Z+^  =  0,  (^-zrrl,   ...,/0. 


ÉQUATIONS    AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES.  323 

Enfin  la  différentiation  de  l'équation  (i  6)  par  rapport  aux  d 


donne 

0  —  T.dz-\- 


\   X/  dxi  H-  Vi  dpi 


et,  en  remplaçant  les  dxt^  dpi  par  leurs  valeurs  tirées  de  (i8) 
et  (23), 

(2/4)  o  —  dz  —  y   ViPidt. 

Les  éléments  successifs  de  la  caractéristique  satisferont  donc 
aux  équations  (18),  (aS),  (24),  qui  peuvent  s'écrire 

,    „,       d.Ti  dpi  dz 

(25)  -^=...  =  -        ^'       ■=....=  — .=dt. 

p.  X,+/.,Z  Jp^^_ 

Ces  équations  différentielles,  jointes  à  la  connaissance  des 
valeurs  initiales  z^^  ^j-,  p^^  des  variables  ^,  ûOi,pi,  déterminent 
complètement  la  loi  de  leur  variation.  Elles  sont  d'ailleurs 
indépendantes  de  la  fonction  <ï>.  Nous  obtenons  donc  ce  ré- 
sultat remarquable  : 

Toute  intégrale  qui  contient  l'élément  z^.,  ^°,  pj  con- 
tiendra tous  les  éléments  de  la  caractéristique  correspon- 
dante. 

247.  Les  équations  différentielles  (26),  intégrées  en  par- 
tant du  système  de  valeurs  initiales  5**,  x^^,  p^ ,  donneront, 
pour  Zj  Xi,  Pi,  au  moins  tant  que  les  quantités  Z,  X/,  P/, 
n'auront  pas  de  points  critiques,  des  valeurs  parfaitement 
déterminées 

/  z  =f{t,z\x<l,p'^), 

(26)  Xi=r^i{t,z',xlpf), 

Ce  système  d'équations  représentera  une  caractéristique 
pourvu  que  les  valeurs  z^,  x%  pf  satisfassent  à  l'équation 

(27)  V{z\œ\,  ...,xlpl  ...,pl)=^o, 
qui  caractérise  les  éléments  des  intégrales. 


324  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    ÏII. 

Les  valeurs  des  variables  ^,  ^/,  /^/correspondaiU  a;  x  divers 
éléments  des  intégrales  sont  ainsi  exprimées  en  fonction  des 
2n-h  2.  paramètres  t^z^,  ^'nPn  ^^^  derniers  vérifiant  l'équa- 
tion (27)- 

En  laissant  z^,  x]^  p]  constants  et  faisant  varier  t^  on  ob- 
tiendra une  infinité  d'éléments  formant  une  caractéristique. 
On  doit  toutefois  excepter  le  cas  où  les  valeurs  de  z^^  x^l ,  p^ 
annuleraient  simultanément  toutes  les  quantités  P/,  X^  -\- pfL^ 
car  les  intégrales  des  équations  (aS),  se  réduisant  alors  à 

^  -—  ^   >  ^i^^^  ^' i  y  pi  '—-Pi  j 

seraient  indépendantes  de  t,  et  la  caractéristique  se  réduirait 
à  son  élément  initial. 

Enfin,  en  faisant  varier  z^,  x'-^p^,  on  passera  d'une  carac- 
téristique à  l'autre. 

Soit  maintenant 

(28)  z=:^^{j:i,  ...,x,,),         pi—-^ 

une  intégrale  quelconque.  Pour  qu'elle  contienne  un  élément 
donné  z,  xi^  pt,  il  faut  et  il  suffît  qu'elle  contienne  l'élément 
initial  z^ ,  x^ ,  p'^  situé  sur  la  même  caractéristique,  ce  qui 
donne  les  équations  de  condition 

(29)  5»=*(^; a;»),         /'?=||„- 

Ces  n -\-  i  équations,  jointes  aux  équations  (26)  et  (27)^ 
caractériseront  les  éléments  qui  appartiennent  à  l'intégrale. 
On  retrouvera  donc  les  équations  (28)  de  l'intégrale  en  éli- 
minant les  paramètres  t,  z^j  x^j  p^  entre  les  équations  (26), 

(27)^(29)- 

248.  Réciproquement,  considérons  l'ensemble  des  carac- 
téristiques pour  lesquelles  les  paramètres  z^^  x] ,  p]  sont  liés 
par  71  +  I  équations  de  condition  quelconques 

(30)  CT:n=:o,  ...,  V5,^z=iO. 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  325 

Entre  ces  équations  et  les  équations  (26)  61(27),  ^"  pourra 
éliminer  les  paramètres  2^,  ^°,  /jJ",  ^,  et  l'on  obtiendra  ainsi, 
entre  les  variables  z,  Xi^  /?/,  n  -f-  i  équations, 

7—0,  ...,         X«  =  o, 

d'où  l'on  pourra  tirer  en  général  les  valeurs  de  z  et  des  /?/  en 
ionction  des  xi. 

Le  système  des  éléments  qui  satisfont  à  ces  équations  con- 
stituera une  intégrale  si  les  valeurs  ainsi-obtenues  satisfont 
aux  relations  suivantes  : 

(3i)  F(;s;  X,,  ...,.-r„;  ^,,  ...,/?„)  =  o 

et 

219.  L'équation  (3i)  est  identiquement  satisfaite.  Soit 
on  effet,  z^  ^/,  pi  un  élément  quelconque  du  système  consi- 
déré. 

En  donnant  aux  paramètres  t  et  z^^  x]^  ])\  des  accroisse- 
ments infiniment  petits,  dt  et  8s^,  ^x\  ^  ô/>^^ ,  ces  derniers 
compatibles  avec  les  équations  (27)  et  (3o),  on  obtiendra 
un  élément  z  -|-  As,  xi-\-  A^/,  /J>/+  A/?/  infiniment  voisin  du 
premier,  et  les  différentielles  totales  As,  A^/,  A/>/  seront  évi- 
demment de  la  forme  dz-\-'^z^  dxi-\-'^Xi^  dpi-\-Zpi^  en 
désignant  par  dz^dxi^  dpiles  différentielles  partielles  prove- 
nant de  la  variation  de  t,  par  8^,  ^xi,  5/?/  celles  qui  pro- 
viennent de  la  variation  des  autres  paramètres,  s^,  x^ ,  p] . 

Les  différentielles  dz^  dx^  dpi  satisfont  aux  équations  (2  5), 
d'oii  l'on  déduit  aisément  les  combinaisons  suivantes 

(  33  )  dz  —  y  Pi  dxi  =  o, 


(34)  o  —  T.dz-\-\ç^idxi^Vidpi)—  ^fidt. 


dt 
Donc  F  est  indépendant  de  t.  D'ailleurs,  pour  ^  =  o,  il  se 


320  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   111. 

réduit  à 

qui  est  nul  en  vertu  de  l'équation  de  condition  (27). 

250.  Il  reste  encore  à  satisfaire  aux  équations  (32).  Ce 
système  d'équations  est  équivalent  à  l'équation  aux  diffé- 
rentielles totales 


-1 


Pi  Aj?j==o. 


Remplaçant  A^j,  A^/  par  dz-\-ùz^  dxt -\-  ^xi,  et  tenant  compte 
de  (33),  cette  égalité  se  change  en 


Bz  \     pi0Xi  =  O. 


Désignons  par  U  le  premier  membre  de  cette  équation,  et 
cherchons  comment  il  varie  avec  t. 
On  aura 


d'ailleurs 


Donc 

dV 


dJJ  z=z  doz  —\    dpi  o^i  —  \  pi  d  ùXi ; 

<i  82  =  0  <i^  r=:  \    {'^pidXi-\- pidùXi). 
=  \    (  hpi  dxi  —  dpi  Ixi ) 


ou,  en  remplaçant  les  dxi^  dpi  par  leurs  valeurs  tirées  des 
équations  (^5), 

^U  =y  (P/  Ipi  4-  X,-  Ixi  H-  Tpi  Ixi)  dt; 
mais  l'équation  F  =  o,  différentiée  par  rapport  aux  8,  donne 

Z  Iz  4-^.(1"/  S/?/ H-  X,-  ^Xi)  =  o, 

d'où 

d\]—  —  Z  Uz  —Y  Pi  ox^  dt=z  —  Z\}  dL 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  SOTJ 

Cette  équation  intégrée  donnera 

-  j      Ldt 

Uo  désignant  la  valeur  initiale  de  U. 

Il  est  clair  que,  tant  que  Z  n'aura  pas  de  points  critiques, 
comme  nous  l'avons  supposé,  l'exponentielle  restera  finie. 
Donc,  pour  que  U  soit  identiquement  nul,  il  sera  nécessaire 
et  suffisant  qu'on  ait 

(35)  oi=Uo=S^«— V  pfoœl 

251.  Les  solutions  de  cette  équation  aux  différentielles  to- 
tales se  trouvent  aisément  par  la  méthode  du  n"^  244. 

Cette  équation  montre  d'abord  que  z^  est  une  fonction  des 
x^i .  D'ailleurs,  les  2  az  -4- 1  quantités  z^^  œ^ ,  /?[•  étant  liées  par 
l'équation  F  =  o  et  les  ^  -|-  i  relations  (3o),  dont  nous  cher 
chons  à  déterminer  la  forme,  il  existera  une  relation  au  moins 
entre  les  quantités  x^ .  Supposons  qu'il  en  existe  k  distinctes, 
telles  que 

(36)  ^,(:r;,...,0  =  o,  ...,         ^/,  =  o, 
et  soit  en  outre 

(37)  ^o  =  iF(^;,...,^o). 

On  déduira  de  ces  relations  par  la  différentiation 

L'équation  (35)  devant  être  une  conséquence  de  celles-là, 
on  aura  identiquement 

Uo  ==  S^  —  y  _  a"  5.r«  =:  Xi  oVF, -+- . . . -h  X/,  Sïïi-^, 

les  ).  étant  des  multiplicateurs  convenables.  Egalant  séparé- 
ment à  zéro  les  coefficients  des  diverses  différentielles  S^c.- , 


328  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

on  aura  les  n  équations 

(38)  5ïo-ft->.^o+---  +  ^A:j_^y> 

qui,  jointes  aux  équations  (26),  (27),  (36),  (37),  représente- 
ront l'intégrale,  les  fonctions  XT,  Wi,  .  .  .,  ^F^  restant  arbi- 
traires. 

252.  La  solution  précédente  donne  lieu  à  diverses  remar- 
ques : 

1°  Le  système  d'éléments  déterminé  par  les  équations 
précédentes  ne  représente  une  intégrale,  dans  le  sens  attaché 
jusqu'ici  à  ce  mot,  que  si  l'on  peut  en  tirer  les  valeurs  expli- 
cites des  quantités  ^,  /?/  en  fonction  des  xi^  ceux-ci  restant 
indépendants.  Il  n'en  serait  pas  ainsi  dans  le  cas  particulier 
-où  l'on  pourrait  déduire  de  ces  équations  une  ou  plusieurs 
relations  entre  les  xi.  La  considération  de  ces  systèmes,  qui 
ne  fournissent  pas  des  intégrales  proprement  dites,  est  pour- 
tant utile  dans  beaucoup  de  cas.  Pour  en  tenir  compte,  il 
conviendra  d'élargir  la  définition  de  l'intégrale  en  donnant  ce 
nom  à  tout  système  d'éléments  z,  Xi,  pt  dépendant  de  n  va- 
riables indépendantes  et  satisfaisant  aux  relations 

F  =  o,         dzzzz  j)^  dx^  H- . . .  -h  /?,j  dXfi 

2°  Nous  avons  admis  dans  notre  analyse  que  le  système  des 
valeurs  initiales  z^ ^  x^ ,  p^  représentait  un  point  ordinaire 
pour  les  fonctions  Z,  X,-,  P^-  et  n'annulait  pas  simultanément 
les  quantités  P/,  X/-|-/?iZ.  S'il  existait  donc  quelque  inté- 
grale dont  tous  les  éléments  fussent  des  points  critiques  de 
Z,  X/,  P/  ou  annulassent  les  P/  et  les  X/  ~\-  /?/Z,  elles  échap- 
peraient à  la  méthode  précédente;  mais  il  est  clair  que  ces 
intégrales  singulières  ne  peuvent  se  rencontrer  que  dans  des 
cas  particuliers. 

253.  Parmi  les  intégrales  fournies  par  notre  analyse,  il  en 
est  deux  qui  méritent  une  attention  particulière. 


FQUATIONS    AUX    DÉIIIVÉES    PARTIELLES.  829 

La  première  s'obtient  en  posant  k  =  n.  Les  quantités  ^^, 
^^^,  satisfaisant  ainsi  à  n  +  i  relations,  seront  des  constantes; 
leurs  différentielles  82^,  8^)*  seront  donc  nulles  et  l'équation 
(35)  sera  identiquement  satisfaite. 

On  voit  donc  que  les  équations  (26),  (27)  de  la  caracté- 
ristique représentent  une  intégrale  si  l'on  y  considère  les 
5^,  œ^  comme  des  constantes  arbitraires  et  les  p^  comme  des 
inconnues  auxiliaires. 

L'intégrale  ainsi  obtenue  est  une  intégrale  complète,  car 
elle  contient  n  (et  même  n -i- i)  constantes  arbitraires. 
D'autre  part,  on  ne  peut  déduire  des  équations  qui  la  défi- 
nissent aucune  équation  aux  dérivées  partielles 

distincte  de  la  proposée  F  =  o;  car,  si  l'on  avait  une  sem- 
blable identité;  en  y  faisant  ^  =  0,  on  trouverait 

relation  qui  ne  résulte  pas  des  équations  (26),  (27)- 

2o4.  On  obtiendra  une  autre  intégrale  remarquable  en 
admettant  qu'il  n'existe  entre  les  paramètres  z^,  x^\  que  les 
deux  relations 

(89)  ^0=  T(^o,  . .  . ,  xl),  x\  =  const. 

Les  autres  équations  à  joindre  à  celles  de  la  caractéris- 
tique pour  obtenir  l'intégrale  seront,  d'après  l'analyse  précé- 
dente, 

Pour  la  valeur  particulière  cT,  =  ^J,  on  aura  ?  =  o,  ^2  =  -^!  v> 
z  =  z^.  Ces  valeurs  initiales  étant  liées  par  la  relation  (39), 
on  voit  que  nous  avons  résolu  le  problème  de  déterminer  une 
intégrale  z  satisfaisant  à  la  condition 

z  =z'^{x^,  .  .  .,  Xfi)     pour  ^j-:=a7°, 


33o  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

W  désignant  une  fonction  arbitraire.  L'existence  d'une  sem- 
blable intégrale  avait  déjà  été  établie  au  n°  23o. 

255.  Lorsque  le  nombre  des  variables  indépendantes  se 
réduit  à  deux,  les  résultats  qui  précèdent  peuvent  s'inter- 
préter géométriquement. 

Une  intégrale  ^  =  <ï>(:c<,  ^2)  représente  une  surface.  Chaque 
système  de  valeurs  de  z,  Xi,  x-2  représente  un  point;  p^,  p.2 
sont  les  coefficients  de  l'équation  du  plan  tangent.  Chaque 
élément  de  l'intégrale  définit  donc  un  point  et  le  plan  tan- 
gent correspondant. 

L'équation  aux  dérivées  partielles 

devient,  en  y  remplaçant  /;<,  p^  par  leurs  valeurs  tirées  des 
équations  de  la  normale, 

^1  — ^t  _  ^2—^2  _  ^  —  - 
Px       "       P'i       ~    —  I    ' 
-r      -r  ^\  —  0^\  ^2  —  -^2  \  _  ^ 

équation  d'un  cône,  dont  la  normale  sera  une  génératrice. 

Une  caractéristique  représentera  une  courbe  et  la  dévelop- 
pable  circonscrite  à  la  surface  intégrale  le  long  de  cette  courbe, 
et  le  théorème  du  n°  246  pourra  s'énoncer  ainsi  : 

Deux  surfaces  intégrales  tangentes  en  un  point  z^^  x\^ 
x\  sont  tangentes  tout  le  long  de  la  caractéristique  déter- 
minée par  ce  point  et  le  plan  tangent  correspondant. 

Toute  surface  intégrale  aura  pour  génératrices  des  carac- 
téristiques. En  particulier,  l'intégrale  complète  du  n""  253 
sera  formée  par  l'ensemble  des  caractéristiques  issues  d'un 
même  point. 

256.  Première  méthode  de  Jacobi,  • —  Soit  à  déterminer 
une  intégrale  complète  de  l'équation 

(4o)  F(^,  ^1,  ...,Xn,Pu  ...,/?„)  =  0. 


o. 


ÉQUATIONS    AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES.  33 1 

On  peut  réduire  le  problème  au  cas  où  z  ne  figure  pas  ex- 
plicitement dans  l'équation. 

Supposons  en  effet  z  déterminé  par  l'équation 

On  en  déduira 

Substituant  les  valeurs  de  /?< ,  -  -  >•,  pn  ainsi  obtenues  dans 
(4o),  il  viendra 

(43)      F==<î>^^,^„...,^.,^,  ^:^,  ..•,^^-) 

Si  donc  nous  déterminons  une  fonction  V  des  n  -+- 1  va- 
riables Zy  x^^  ...,  Xn  qui  satisfasse  identiquement  à  cette 
équation  (laquelle  ne  contient  pas  V  explicitement),  on  ob- 
tiendra une  solution  de  Téquation  primitive  en  déterminant  z 

par  l'équation 

Y  =  o. 

Si  d'ailleurs  la  solution  V  que  l'on  a  trouvée  contient  n 
constantes  arbitraires  6,,  .  .  .  ,  bn-,  de  telle  sorte  que  le  jaco- 

bien  J  des  quantités  -. —  par  rapport  à  ces  constantes  ne  soit 

pas  nul,  la  valeur  de  z  sera  une  intégrale  complète  de  l'équa- 
tion primitive;  car,  d'une  part,  elle  contient  n  constantes 
arbitraires   et,    d'autre  part,    le  jacobien   i^    des    quantités 

— \- Pi  -^  par  rapport  aux  constantes  b  ne  sera  pas  iden- 
tiquement nul;  car,  en  y  donnant  aux  quantités  pt  les  va- 
leurs particulières  o,  il  se  réduit  à  J.  Donc  on  pourra  tirer 
des  équations  (4^)  les  valeurs  des  constantes  pour  les  substi- 
tuer dans  (4j  )-,  ce  qui  fournira  une  seule  équation  F  =  o. 

257.  L'équation  ^  =  o  étant  résolue,  pour  plus  de  sim- 
plicité, par  rapport  à  -^j  prendra  la  forme 


(44)        57-^^^r'---'^-5^^--"^-^j 


o. 


332  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

Désignons  par  H  ce  que  devient  le  second  terme  de  cette 

équation  lorsqu'on  y  remplace  les  dérivées  partielles  j—  par 

des  indéterminées/)/;  et  formons  les  équations  différentielles 
ordinaires 

.  ,wv  dxi dl\  dpi ^H 

dz        dpi^  dz  dxi 

Nous  allons  établir  que  la  détermination  d'une  solution  V 
de  l'équation  (44)  satisfaisant  aux  conditions  requises  et 
l'intégration  du  système  canonique  (45)  sont  deux  pro- 
blèmes entièrement  équivalents. 

258.  Supposons,  en  effet,  qu'on  ait  obtenu  la  solution 
demandée 

Les  équations 

<^^^  ôJ=P"         ^•=^^'' 

où  les  ai  désignent  de  nouvelles  constantes  arbitraires,  seront 
lïntégrale  générale  du  système  (45)- 

En  effet,  les  équations  (46),  différentiées  par  rapport  à  la 
variable  indépendante  z,  donnent 

d'\  Y       ^-V      dTf,  _dpi 

dxi  dz  Zjk  àxi  ôxfc    dz         dz^ 

(^7)  i     ^2 Y  ^       ^--V     dxk  _ 

dbi  dz  ^k  àbi  dxk    dz 

Mais,  d'autre  part,  en  remplaçant  dans  l'identité  (44)  les 
^ —  par  leurs  valeurs  /?/,  elle  deviendra 

^-^^  =  "' 
el,  en  prenant  les  dérivées  partielles,  par  rapport  aux  Xi  et 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIKLLES.  333 

aux  biy  on  trouvera 


dx:  dz    '  /jf,  dpk  dx;    '    dxi         ' 


(48) 

'    d'\       ^;^   d\\  djH 


dbi  dz 
U  ^ailleurs  on  a 

d'où 


ànj^  _  ^ ^^_  àPk _     _^^V_^ 

c/^'j-        (}^/  ()xV(;  (?èj  ~~  dbi  ôx/. 

Substituons  ces  valeurs  dans  les  équations  (48)  et  retran- 
chons ensuite  chacune  d'elles  de  sa  correspondante  du  sys- 
tème (47;);  il  viendra 

Zjk(^'^'idx,,  \  dz         àph)  ^  dz        dxi^ 

Zukàbidxk  \  dz         dpk)  ~~ 

Ces  équations  sont  linéaires   et  homogènes  par  rapport 

.   ,    dxf,        dW     dpi         dl\     T^,   .,1  1     1. 

aux  quantités  —, :; — ,  —. h  -^ D  ailleurs  le  determi- 

^  dz         Opk     dz         oxi 

nant  des  coefficients  n'est  autre  chose  que  le  jacobien  J  des 

dérivées  partielles  -z —  par  rapport  à  b^^  ...,  6,^,  lequel,  par 

Ox  i~ 

hypothèse,  n'est  pas  nul.  Nous  obtenons  donc,  comme  con- 
séquence des  équations  (4^),  le  système  d'équations  diffé- 
rentielles 

dxj,        dW  dpi         àW 

dz         a  pic  dz        oXi 

qui  n'est  autre  que  le  système  (45)' 

259.  Réciproquement,  supposons  que  par  un  procédé 
quelconque  nous  ayons  réussi  à  obtenir  une  intégrale  géné- 
rale des  équations  (45).  Elle  fournira  les  valeurs  des  Xi,  pi 


334  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

en  fonction  de  z  et  de  ^n  constantes  arbitraires  c,,  . ..,  €2/1^ 
Soient  d'ailleurs  ai,  bi  les  valeurs  des  Xi^  pi  pour  une  valeur 
initiale  donnée  z^  de  la  variable  z.  On  pourra  déterminer 
les  constantes  c  au  moyen  des  a/,  bi.  Substituant  ces  valeurs 
dans  les  équations  intégrales,  celles-ci  prendront  la  forme 

(49)  Xi-=zfi{z,a^,...,a,„b^,...,ba), 

(50)  />,— cp,(^,  Cly,  .  .  .,an,  ^,  ...,  bn), 

où  les  ai,  bi  peuvent  être  considérés  comme  de  nouvelles 
constantes  arbitraires. 

Le  jacobien  I  des  fonctions  //  par  rapport  k  a\,  .  .  . .,  a,i 
n'est  pas  identiquement  nul  ;  car,  pour  la  valeur  particulière 
z  =z^^fi  se  réduisant  à  «/,  I  aura  pour  valeur  l'unité. 

Les  équations  (49)  peuvent  donc  être  résolues  par  rap- 
port aux  ai  et  fourniront  les  valeurs  de  ces  quantités  en 
fonction  des  z^  Xi,  bi.  Il  résulte  de  là  que  toute  fonction  des 
quantités  z,  Xi,  pi,  ai,  ^/ peut  s'exprimer  à  volonté,  soit  par 
les  z,  ai,  bi  seulement,  soit  par  les  z,  Xi^  bi. 

260.  Gela  posé,  désignons  par  U  ce  que  devient  la  quan- 
tité 


s 


lorsqu'on  l'exprime  au  moyen  de  5,  ai,  bi',  et  considérons 
l'expression 

V— y   a/,6/,+  f  \}dz. 

Changeons   simultanément   z.  en   z -\- dz ,    et   ai,    bi   en 
ai-\-  oai,  bi-h  obi]  ^i  sera  accru  de  la  quantité 


dont  nous  représenterons  respectivement  les  deux  termes  par 
dxi.,  8^/; /)f  et  V  éprouveront  des  accroissements  analogues 

^Pi—dpi-\-  ^pi, 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES   PARTIELLES. 


335 


et 


(5i)  ^\=:dV-{-oY^Vdz-h\   iak^bk  +  h/M,,)-^  f  h\] dz. 
Or  on  a 

"='Œ/-ë-") 


=S.("' 


dpk 


p     0 


dll  .  ^H  .     \ 

-^ OX/,  —   -—  Opk  ) 

dx^  dp/c       j 


ou,  en  supprimant  les  termes  qui  se  détruisent  et  rempla- 
d^     d 

tielles  (45) 


çant  ^ — ?  -y— par  leurs  valeurs  tirées  des  équations  difFéren- 

opk    Oocjc 


8U 


=1 


D'ailleurs 


<:/^        Lui\àai  dbi       /    o':; 


^ 
(^«i 


A.- 


^jlLi^-^^^-^^-^^')"'"  -^^-  ^ 


^8.^/, 


d'où 


8u=y  p,:^.^^PHx,^^ 

^yt         ^/^  dz  dz  ^ic 


Pk  ^Xf 


et 


D'autre  part, 

Substituant  ces  valeurs  dans  (5i),  il  viendra 

A V  —  \     ( /?/-  dx/, -^  pfc  ^xj, 4-  aj,  ùbf,)  —  Il  dz 
=  \    {Pk  ^^k  +  cik  S6/,)  —  lî  r/;;. 


336  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

Celte  relation  entre  les  différentielles  totales  AV,  A.r^, 
^bfc  dz  montre  que,  si  l'on  exprime  V  en  fonction  des  va- 
riables z^  Xki  hk-,  on  aura 

(53)  g=-Il. 

Les  équations  (62)  donnent,  entre  les  variables^,  xj^^ pk  et 
les  constantes  ak,  b^,  in  relations  nécessairement  distinctes  5 
car  chacune  d'elles  contient  dans  son  second  membre  une 
quantité  p  on  a  qui  ne  figure  pas  dans  les  autres.  Ces  équa- 
tions ne  sont  donc  autre  chose  que  le  système  des  équations 
intégrales  (49)  6t  (5o)  mises  sous  une  forme  nouvelle. 

Quant  à  l'équation  (53),   elle  se  transforme,  lorsqu'on  y 

ôV  "' 
remplace  les  p^  qui  figurent  dans  H  par  leurs  valeurs  -^^  y 

en  l'équation  aux  dérivées  partielles  (44)* 

La  solution  V  que  nous  avons  ainsi  obtenue  pour  cette 
équation  satisfait  aux  conditions  requises;  car  elle  con- 
tient n  constantes  arbitraires  b^,   .  .  ,,  bn,  et  d'autre  part  le 

jacobien  J  des  dérivées  -^ —  par  rapport  à  ces  constantes  n'est 

pas  identiquement  nul;  car,  en  donnant  à  z  la  valeur  parti- 

culière  z^ .  -. —  :=  pu  se  réduisant  à  bk.  J  sera  éeral  à  l'unité. 

'  axj,       ^ 

On  voit  immédiatement  que  si,  à  la  solution  V  que  nous 
venons  de  trouver,  on  ajoute  une  nouvelle  constante  arbi- 
traire a,  on  aura  une  nouvelle  solution  V  -f-  a  à  ii-\-\  con- 
stantes arbitraires,  et  qui  sera  une  solution  complète  de  (44)- 

261 .  Nouvelle  méthode  de  Jacobi  et  Mayer.  —  Les  deux 
méthodes  précédentes  pour  l'intégration  des  équations  aux 
dérivées  partielles  du  premier  ordre  ont  pour  caractère  com- 
mun de  ramener  le  problème  à  l'intégration  complète  d'un 
système  d'équations  aux  différentielles  ordinaires. 

Jacobi  a  donné  une  nouvelle  méthode,  considérablement 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  337 

perfectionnée  depuis  par  MM.  Lie  et  Mayer,  dans  laquelle 
on  considère  successivement  une  série  de  systèmes  d'équa- 
tions difTérentielles,  dans  chacun  desquels  il  suffît  de  déter- 
miner une  seule  intégrale.  Cette  méthode  s'applique  d'ailleurs 
sans  difficulté,  ainsi  que  nous  allons  le  voir,  à  la  recherche 
des  solutions  communes  à  plusieurs  équations  aux  dérivées 
partielles  simultanées. 
Soient 

(54)  Fi(^i,  ...,  ^„, /?i,  ..., /?„)  =  o,         ...,         F„,=:o 

ces  équations,  où  nous  supposerons  pour  plus  de  simplicité 
qu'on  ait  fait  disparaître  la  fonction  inconnue  par  l'arlifîce 
du  n°  256.  Pour  que  ces  équations  aient  une  solution  com- 
mune, il  faut  et  il  suffit  qu'on  puisse  déterminer  des  fonc- 
tions Pi  des  variables  indépendantes  Xi^  qui  satisfassent  à  la 
fois  à  ces  équations  et  auK  relations 

(55)  ^^  =  p, 

qui  expriment  que /;<  «'/^i  +...-!-/>// f/^/^  est  une  différentielle 
exacte;  car  l'intégration  de  cette  différentielle  donnera  im- 
médiatement la  valeur  correspondante  de  z. 

262»  Soient  Fa  =  o,  Fp  =  o  deux  quelconques  des  équa- 
tions données.  Prenons  la  dérivée  de  la  première  par  rapport 
à  Xi\  il  viendra 

doct      Zuk  àpk  àxi 
Multipliant  par  -r— ^  et  sommant  par  rapport  à  ?,  il  vient 

Zji  àxi  dpi      ZjiZdk  dpi  dpk  dxi 
On  trouvera  de  même,  en  permutant  a  et  p, 

Zâi  àxi  dpi       2ui  Zuk  àpi  âp/c  ôxi 

J.  —  Cours,  [II.  22 


338  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

Retranchons  cette  équation  de  la  précédente  après  avoir 
permuté  les  indices  de  sommation  i  et  k  dans  la  somme 
double;  il  vient 


(56) 


\  2^i\()xi  dpi        dxi  dpi) 

\    +Y  V  ^^(^^_j^Vo 

\  Z^ijLJkàpi   dpk\dxi       dook) 


Mais  la  somme  double  s'annule  en  vertu  des  équations  (55). 
On  aura  donc  simplement 


«=E, 


A.insi,  des  équations  primitives  Fi  =  o,  . , .,  F„i=  o,  jointes 
aux  conditions  (55),  on  déduit  entre  les  Xi^  pi  de  nouvelles 
relations 

(Fc„Fp)  =  o. 

Si  parmi  ces  équations  il  en  est  qui  ne  soient  pas  une  con- 
séquence algébrique  des  équations  (54),  on  pourra  les  leur 
adjoindre,  recommencer  les  mêmes  opérations  sur  le  système 
ainsi  complété,  et  ainsi  de  suite.  On  arrivera  finalement,  soit 
à  un  système  contenant  plus  de  Ji  équations  distinctes,  au- 
quel cas  le  problème  sera  impossible,  soit  à  un  système 

(57)  Fj— o,         ...,         lV=o, 

tel  que  les  équations  nouvelles  (F^,  Fp)=  o  qui  s'en  dédui- 
sent, ou  soient  identiquement  satisfaites,  ou  soient,  tout  au 
moins,  une  conséquence  algébrique  des  précédentes. 

Lorsque  cette  dernière  circonstance  se  présente,  elle  pour- 
rait donner  lieu  à  quelque  incertitude.  Pour  la  lever,  résol- 
vons les  équations  (57)  par  rapport  à  \k  des  quantités/?  qui 
y  figurent;  elles  prendront  la  forme 

/?i— /i=o,         ...,        p^—f^—o. 

Les  nouvelles  équations 

(/^a  — /a, /^[i— /p)  =  o, 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES   PARTIFLLES.  SSq 

qui  se  déduisent  de  celles-là,  ne  contiennent  plus/?i,  ••-iP^j.'i 
elles  ne  peuvent  donc  être  une  conséquence  des  équations 
précédentes.  Elles  fourniront  donc  des  relations  nouvelles, 
qui  permettront  de  continuer  la  série  de  nos  opérations,  à 
moins  qu'elles  ne  soient  identiquement  satisfaites. 

Nous  arriverons  donc  nécessairement,  ou  à  constater  l'im- 
possibilité du  problème,  ou  à  former  un  système 

(57)  F,=:o,         ...,         F^=o, 
jouissant  de  la  propriété  qu'on  ail  identiquement 

(58)  (Fa,  Fp)=:0. 

Un  semblable  système  a  reçu  le  nom  de  système  complet. 

Une  équation  unique  Fi  =  o  peut  être  considérée  comme 
constituant  un  cas  particulier  des  systèmes  complets,  corres- 
pondant à  [JL  ==  I. 

263.  Etant  donné,  en  général,  un  système  complet  tel 
que  (57),  cherchons  à  déterminer  une  nouvelle  équation 

<pr=0, 

qui,  jointe  aux  précédentes,  forme  encore  un  système  com- 
plet. 

Le  premier  membre  de  cette  nouvelle  équation  devra  satis- 
faire aux  ^  équations  simultanées  aux  dérivées  partielles 

(59)  o  =  (T,  Fa)=2,,U^  ^-  ~  ^-  5^;  *• 

Ces  équations  linéaires  forment  un  système  jacobien,  d'après 
la  définition  du  n*^  63. 
En  effet,  on  a 

Zui\àoCi  dpi        dpi  dxi)  Zjk\djc,,  dpk       àpk  dx,j'^ 
ZAi\dxi  dpi       dpi  dxij  Zj/c\àx/c  dp  a-       àpk  dx 


'Il 


.      do       _.     do\ 

àX;,  ÔpkJ 


3^0  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

en  posant,  pour  abréger, 


1 


dF^    d'F^         dFa,     à'F 


dxi  dpidpk        dpi  dxidpk  (  _         d 

dF^     à^F,    __  dF^  J^F^  I   ~       Wk      ^''  ^^' 

dxi  dpidpk        dpi  docidpk 

i       ^Fg     d'-F^        r)Fa     d'^F^ 

\        dxi  dpidxj,        ôpi  dxidx/.  ) 

Mais  (Fa,  Fp)  est  identiquement  nul;  donc  les  A^,  B;;  sont 
nuls,  et  notre  proposition  est  démontrée. 

Le  système  (69)  admet  donc  des  solutions  et  son  intégra- 
tion se  ramène  à  celle  d'une  seule  équation  linéaire  aux  dé- 
rivées partielles  à  in — [a  variables,  ou,  ce  qui  revient  au 
même,  à  l'intégration  d'un  système  de  2/^  —  inéquations  li- 
néaires ordinaires.  On  connaît  d'ailleurs  [jl  solutions  du  sys- 
tème, à  savoir  F^,  . . . ,  F^;,.  L'ordre  du  système  s'abaisse  donc 
encore  de  [jl  unités  et  se  réduit  à  in  —  2[x. 

264.  Supposons  qu'on  en  ait  trouvé  une  intégrale  o,,  la- 
quelle, en  tant  que  fonction  des  p,  soit  distincte  de  Fi,  .  .  . , 
¥^.  11  est  clair  qu'on  peut  y  ajouter  une  constante  arbi- 
traire a<,  sans  cesser  d'avoir  une  intégrale.  Donc  le  système 

Fi  =  o,         ...,         cpi+fz,  =  0 

sera  complet. 

On  déterminera  de  même  une  nouvelle  équation  cpg  -f-  <^2=  o 
contenant  une  constante  arbitraire  «2  et  formant  avec  les 
précédentes  un  système  complet,  en  trouvant  une  intégrale 
d'un  système  d'équations  différentielles  d'ordre  m  —  2  [jl  —  2, 
et  l'on  continuera  de  même  jusqu'à  ce  qu'on  ait  obtenu  un 
système  complet 

Fii=o,         ...,         lV  =  o, 

Fjj.+i  =:cpi4-a,  =  0,  ...,  F„t^cp,,.jj,H-  <2«_j;.=:0. 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  Sz+l 

Les  valeurs  des  /?/,  fournies  par  ce  système,  rendront 
p^dx^-\- .  >  .-\-  Piidxn  différentielle  exacte;  car,  en  tenant 
compte  des  relations  (Fa,  Fp)  =  o,  les  équations  (56)  se  ré- 
duiront à 

Z^iZuk  àpi  dpk\dœi       dxk) 

Le  déterminant  R  des  quantités  -p-  n'est  pas  nul,  car  nous 

avons  opéré  de  telle  sorte  que  les  Fi,  ...,  ¥ ,i  fussent  des 
fonctions  distinctes  des/?/;  donc  les  quantités 


Y    à¥^/dpk        dpi\ 
Zdkdpk\àxi       dx,J 


que  ces  coefficients  multiplient  seront  nulles.  D'ailleurs  le 

■JT-T 

déterminant  des  coefficients  ^— -^  est  encore  écral  à  R  et  dif- 

àpk 
férent  de  zéro.  On  aura  donc 

dpi,  __  dpi^  __ 
dxj       ôxf,  ~    ' 

ce  qu'il  fallait  démontrer. 

265.  Les  quantités  /?<,  ...^p^  étant  déterminées  par  les 
équations  Fi  =  o,  .  .  .,  F,,^  :=  o,  il  ne  restera  plus  qu'à  inté- 
grer la  différentielle  exacte />,  dx^  +...  +  /?„  dxa-  On  trou- 
vera ainsi 

a  étant  une  nouvelle  constante  arbitraire. 

Nous  obtenons  de  cette  manière  une  solution  du  système 
des  équations  aux  dérivées  partielles  F4  =  o,  .  .  . ,  Fj;,  =  o, 
contenant  n  —  |jl  -h  i  constantes  arbitraires,  et  qu'on  pourra 
appeler  une  solution  complète  du  système. 

En  prenant  les  dérivées  partielles  de  z  par  rapport  aux  di- 
verses variables  ^, ,  .  ,  . ,  Xn<,  on  obtiendra  les  équations 


342  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

manifestement  équivalentes  aux  équations 

F,=rO,  ...,  Fjj^=0, 

De  cette  solution  complète  on  déduira  immédiatement 
toutes  les  solutions  du  système 

(60)  Finro,  ...,  l\  =  0. 

En  effet,  soient  z  une  semblable  solution;  /?,,  ...,  p^  ses 
dérivées  partielles;  enfin  a,,  .  .  . ,  a,i_,^^^  a  des  inconnues  auxi- 
liaires, déterminées  par  les  relations 

\  z  —  ^(a^i,  .  ..,Xr„  ai,  ...,a„_^)  —  a  ==  o. 
On  aura,  en  différentiant  cette  dernière  équation, 

D'ailleurs,  des  équations  (60)  et  (61),  on  déduit 
d^  _  d^   _ 

et,  comme 

dz  ^=:  pi  dxi  H-  ...  4-  p„  dxn^ 

l'équation  de  condition  (fia)  se  réduira  à 

d'il  (Vj 

(63)  y^r/rti-i-.  .  .-f-  - — ' — da,i^^-^  dy-^no. 

Cette  équation  aux  différentielles  totales  s'intégrera  comme 
au  n*^  244. 


266.  Il  existe  une  classe  particulière  d'équations  aux  déri- 
vées partielles  auxquelles  on  peut  étendre  la  méthode  d'inté- 
gration par  différentiation  exposée  au  n°  34  pour  les  équations 
différentielles  ordinaires. 

Soient,  en  effet,  Z,  X,,  . .  . ,  X/^,  Pi,   ...,  P^  p  fies  fonc- 


ÉQUATIONS   AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  343 

lions  des  i?i-^i  variables  ^,  ^,,  .  •  . ,  x„,  /><,  ...,  /?«,  satis- 
faisant identiquement  à  la  relation 

(  r/Z-P,^X,-...-P„^X„ 

Supposons  que,  les  variables  x^,  . . . ,  ^«  restant  indépen- 
dantes, on  pose 

dz  _   dz 

et  qu'on  veuille  déterminer  z  par  l'équation 

Z  =  o, 

on  aura  là  une  équation  aux  dérivées  partielles  du  premier 
ordre  qu'il  s'agit  d'intégrer. 
En  la  différentianl,  on  aura 

dZ  =  o 

et,  en  tirant  la  valeur  de  <iZ  de  l'identité  {6^)  et  remarquant 
qu'on  a  par  hypothèse 

dz  =  /?,  dxy  H-  .  .  .  -h  /?„  dxn^ 

il  viendra 

P,^Xi-|-...+  P„^X„  =  o. 

On   pourra  satisfaire  à  cette  équation  aux  différentielles 
totales  : 

1°  Ou  bien  en  posant 

P,  =  o,         ...,         P„=ro: 

ces  équations,  jointes  à  Z  =  o,  détermineront  une  intégrale 
singulière  ; 

2°  Ou  bien  en  posant  entre  les  X  un  certain  nombre  d'é- 
quations de  condition 

/,  =:0,  ...,  fic—O 


344  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

qui,  jointes  aux  suivantes, 

r>  >,     àf,  ,     df, 

OXf  (J\i 

et  à  l'éqnation  Z  =  o,  fourniront  une  intégrale  générale. 

Pour  trouver  la  forme  générale  des  équations  aux  dérivées 
partielles  du  premier  ordre  auxquelles  la  méthode  précédente 
est  applicable,  nous  aurons  à  déterminer,  par  le  procédé  qui 
a  déjà  été  exposé  plusieurs  fois,  la  forme  générale  des  fonc- 
tions Z,  X/,  P/,  p  qui  satisfont  à  l'équation  aux  différentielles 
totales  (64). 

267.  L'équation  aux  différentielles  totales  (64)  équivaut 
évidemment  au  système  des  équations  suivantes  aux  dérivées 
partielles 

i-X.  "•§='• 

OJii      ^k       àxi 


(67)  -^ >     P/,-T^  =0. 

àpi      Ljk       àpi 


Ces  équations  peuvent  être  remplacées  par  d'autres,  d'une 
forme  très  remarquable,  et  que  nous  allons  établir. 

Nous    désignerons,    pour    abréger,    par    — —    l'opération 
T ^/^^T-'  ^*  P^^  ^^  symbole  [UV]  l'expression 

ruvi  =^V  /'^  ^Z  _  ^  i^EV 
Zji\Opi  d^i        dpi  dxi) 

A.  la  place  des  équations  (66),  on  peut  écrire  les  suivantes 

dxi      £^ii    '  dxi          ' 

qui  s'en  déduisent,  en  y  ajoutant  la  première  équation  mul- 
tipliée par  Pi, 


Op 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  345 

Cela  posé,  donnons  aux  variables  indépendantes  ^,  .r/,  pi 
deux  systèmes  distincts  d'accroissements  infiniment  petits  dz^ 
dxi,  dfi  et  8:;,  8^/,  8/>/,  satisfaisant  aux  relations 

(69)  dz-=\pidxi,         U—\pidxi. 

Soient  <fZ,  <iX/,  d^t  et  8Z,  8X/,  SP^  les  ditFérentielles  cor- 
respondantes de  Z,  X;,  P^-. 
L'identité 

<^Z— \P,-^,=:p(^^— \   pidxA, 

difFérentiée  par  rapport  aux  S,   donnera,  en  tenant  compte 

de  (69), 

S  dZ  — y  (SP,-  d\,-\-  Vi  0  dXi) 

=  p    8  t/^  —  \    ( ^pi  dxi  -h  pi  8  dxi)    . 

Permutant  les  d  avec  les  8  et  retranchant  la  nouvelle  équa- 
tion ainsi  obtenue  de  la  précédente,  il  viendra 

(70)  S{dVi  SX,  -  ^X,  8P,)  =  ^Sidpi  ^Xi~  dxi  ^pi). 
Or  on  a,  d'après  la  relation  (69), 

de  même 

Substituons  ces  valeurs  dans  l'identité  (70)  et  égalons  sé- 
parément à  zéro  les  coefficients  des  diverses  différentielles 


346  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    III. 

dpji^  dxii,  il  viendra 

d'où,  en  changeant  les  8  en  <i  et  résolvant  par  rapport  auj 
quantités  dx^^  dp^, 


(-3) 


(*'=-;s,(£*-s-')- 


Ces  équations  doivent  être  identiques  à  celles  que  l'on  ob- 
tiendrait en  résolvant  les  équations  (71),  (72)  par  rapport 
aux  dxf(,  dp/(.  Les  deux  déterminants 


et 


^X, 

^X, 

dxj. 

àpk 

dP, 

^P£           _ 

dx,      " 

àpk 

I  dPi 

I  d^i 

P  àpk 

?  dpk 

I  dPi 

1  dXi 

p  dxk 

pdxk 





satisfont  donc  à  la  relation  AA,  =  i . 

Mais,  d'autre  part,  si  dans  Ai  on  permute  les  n  premières 
lignes  avec  les  n  dernières,  puis  les  n  premières  colonnes 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  3^7 

wec  les  n  dernières,  si  l'on  fait  sortir  du  déterminant  les  fac- 
teurs -  et  — I,  communs  à  une  même  ligne  ou  à  une  même 

P 
colonne,  et  enfin,  si  l'on  permute  les  lignes  avec  les  colonnes, 

il  viendra 

I 


De  cette  équation,  combinée  avec  la  précédente,  on  dé- 
duit 

Donc,  si  p  n'est  pas  nul,  A  sera  différent  de  zéro. 
On  en  déduit  que  les  fonctions  Z,  X/,  P/  sont  indépen- 
dantes. Considérons  en  effet  leur  jacobien 


dz 

dZ_ 

dZ 

dz 

dx^ 

àpn 

dX, 

dX, 

^ll 

dz 

dxi 

àpn 

^P« 

dPn 

dPn 

dz 

dxi 

àpn 

En  sîjoutant  aux  colonnes  de  rang  2,  .  .  . ,  /^ -}-  i  la  pre- 
mière colonne,  respectivement  multipliée  par />,,  .  .  .,/->/o  on 
aura 

dZ        dZ_  dZ^ 

dz        dxi  Ùpn 

àX,     dX,  dX, 

dz      dxi  ôpn 


J=^ 


dz      dx^ 


àprt 


Retranchons  de  la  première  ligne  les  n  suivantes,  respec- 
tivement multipliées  par  Pi,  .  .  . ,  P,2  ;  il  viendra,  en  vertu  des 


348 


TROISIÈME    PARTIE. 

—    CHAPITRE    III. 

)>(67),(68), 

P         o       . .  : 

O 

^X,     dX, 

()X, 

âz       dx, 

dpn 

=  pA  r^iîz  p"  +  '' 

dPn     dP„ 

dP:^ 

dz       dx^ 

dpn 

Donc  J  n'est  pas  nul. 

268.   Soit  maintenant  u  une  fonction  quelconque  de  s,  .r/, 
Pi.  On  aura 

,        \^    du    ,  du    j 

""  —  y    ':i —  dxk  4-  -^ —  dpk 

^kdxu  dpk 

ou,  en  substituant  pour  dxh^  dpk  les  valeurs  (73), 
^du—\  ([P,w]^X,  — [X,«]^P,). 
Faisons  en  particulier  u  =  X/;,  puis  ?«  =  P/^;  il  viendra 

p./X,=:^^([P,X,]^X,— [X,X,]./P,), 

p^,=^_([P,P,.]^X,— [X,P/,]^P,). 

Les  différentielles  d'X/,  (iP/ étant  indépendantes,  ces  équa- 
tions devront  être  identiques;  on  en  déduit 


(74) 


[X,X,]  =  o,         [P,P,-]=o, 
[P,X,]=p,         [P,X,]=zo. 

Faisons  enfin  u  =  Z.  L'identité  (64)  donne,  en  remarquant 
que  dz  — \ pidxi=  o, 

^Z=:yP,-^X,-. 

On  aura  donc  ces  nouvelles  relations 
(75)  [P,Z]  =  pP;,        [X,Z]  =  o, 


ÉQUATIONS    AL'X    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  349 

qui,  jointes  aux  équations    (74)?  seront   équivalentes  à  la 
relation  (64). 

269.   Supposons    qu'on  ait  trouvé  un   système   de  n-f-i 
fonctions  indépendantes  Z,  X^-,  satisfaisant  aux  relations 

[X,X/,]rr:0,  [X,Z]=:0. 

On  pourra  déterminer  sans  [difficulté  et  d'une  seule  ma- 
nière les  n  4-  I  autres  fonctions  P/,  p  par  les  équations 


(65) 

(67) 
(68) 


dz    Y  P  ^^^ 

^      ^z     Y»  ^  dXj, 


Les  2/1  équations  (67)  et  (68),  qui  doivent  déterminer  les 
n  inconnues  P/,  forment  un  système  surabondant;  mais  il  est 
aisé  de  voir  qu'elles  sont  toujours  compatibles.  On  a,  en  effet, 
les  identités 


s, 


dX,, 


dx,; 


^^^-^^^)=-[^^^]-S/^f^^'^^]=^^' 


<[ui  fournissent  n  relations  distinctes  entre  les  A/,  B/;  car 
l'un  au  moins  des  déterminants  formés  avec  les  éléments  du 
tableau 


dXj, 
dxi 


diffère  de  zéro,  puisque  le  déterminant  A,  qui  est  ime  fonc- 
tion linéaire  de  ces  déterminants,  n'est  pas  nul. 

Ceci  montre  d'une  part  que,  parmi  les  2n  équations  (6*7) 
et  (  68),  il  y  en  a  nécessairement  n  qui  sont  des  conséquences 
des  autres,  et  d'autre  part  que,  parmi  ces  équations,  il  y  en  a 


35o  TROISIÈME    PAHÏIE.     —    CHAPITRE    III. 

toujours  n  essentiellement  distinctes,  dont  la  résolution  don- 
nera les  inconnues  P^. 

270.  Soit 

(7b)  1^       Z,X,,    ...,^«,       -,    ...,,.. 

\  d^i  ôxn    dx\ 

une  équation  aux  dérivées  partielles  entre  les  variables  indé- 
pendantes :ri,  . . . ,  ^^2  et  une  fonction  inconnue  z.  On  pourra 
remplacer  cette  équation  par  le  système  des  deux  suivantes  : 

(77)  F(-.  -2^1,   -".^n^Px^   .  ",Pm  J^'^    • 


dz  —  \  Pi  dxi  ■=:  o. 


Soient  Z,  X/,  P/  des  fonctions  de  z,  Xi^  pi  déterminées 
comme  ci-dessus,  de  manière  à  satisfaire  à  l'identité 

c/Z  -  y  P/  dXi  ^rJdz—  s  Pi  dx^ . 

Substituant  dans  les  équations  (77)  les  valeurs  de  z,  Xi^  pn 

~l-^  ;  •••en  fonction  de  Z,  X/,  P/ et  de   leurs  dérivées    par- 

(jx  ^ 

tielles  par  rapport  à  X|,  Xo,  . . . ,  on  aura  de  nouvelles  équa- 
tions 

*/^7    Y  Y       P  P  ^^  ^^^  \ 

q>l   Zi,  Al,  .  .  .,  A,j,  11,...,  r„,  .  .  .  ,  j^.    •  •  •  5  ^^^-5   •  •  'Y 

dZ—SVidXi  —  0, 
équivalentes  à  l'équation  aux  dérivées  partielles 

Cette  équation  transformée  est  du  même  ordre  que  la  pri- 
mitive. 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  35 1 

271 .  Les  transformations  de  ce  genre,  auxquelles  M.  Lie  a 
donné  le  nom  de  transformations  de  contact,  ont  une  grande 
importance.  L'une  des  plus  simples  est  la  suivante,  déjà  con- 
sidérée par  Legendre, 

Z  =r  —  3  +  \     piXi,  Xi  —  pi,  P,-  =  Xi, 

C'est  bien  une  transformation  de  contact,  car  on  a 

<:/Z  —  \    P/  r/Xj  m  — dz  +  \    {pi  dxi  -f-  Xi  dpi  )  —  \    Xi  dpi 

—  —idz  —  \pi  dxi  \ . 

Cette  transformation  est  d'ailleurs  réciproque,  car  on  dé- 
duit des  équations  ci-dessus,  résolues  par  rapport  à  ^,  xi^  pi, 


z^-L 


-^^P,X„         ^,-=P„        Pi=Xi. 


IIL  —  Équations  aux  dérivées  partielles  du  second  ordre. 

272.  Parmi  les  équations  aux  dérivées  partielles  à  deux 
variables  indépendantes  et  d'ordre  supérieur  au  premier,  la 
plus  simple  est  évidemment  l'équation  monôme 

Am-\-n  2; 


Il  est  facile  de  trouver  son  intégrale  générale. 

En    effet,    prenons    pour    variable    auxiliaire    la    dérivée 

-r— -  =  a;  on  aura 

d'""  u 

-^ —  =  o. 

Donc,  pour  une  valeur  constante  de  r,  la  quantité  w,  consi- 
dérée comme  fonction  de  x  seul,  aura  sa  dérivée  m'*^''"®  nulle; 
elle  sera  donc  de  la  forme 

Ao+  A,^-r-, 


352  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

Ao,  .  .  . ,  ^m-\  étant  des  quantités  indépendantes  de  x  et,  par 
suite,  des  fonctions,  d'ailleurs  arbitraires,  de  la  seule  va- 
riable y. 

La  valeur  de  u  étant  ainsi  déterminée,  on  aura 

1^  =  Ao+  Ai^  +  . .  .  4-  K-vX"'-K 

f)yn 

Désignons  par  Yq,  ...,  Y,;,_,  des  fonctions  de  y,  ayant 
respectivement  pour  dérivée  ai'"'"°  Aq,  .  .  • ,  A^-i-  L'équation 
précédente  admettra  la  solution  particulière 

Pour  obtenir  la  solution  générale,  posons 

L'équation  deviendra 
et  donnera 

p  .rr-  Xo  +  Xi/  +  .  .  .  -f-  X,,_,  y^-\ 

Xo,  .  .  . ,  ^:i-\  étant  des  fonctions  arbitraires  de  x.  On  aura 
donc  finalement 

5  =  Yo  4-  Yi  ^  + .  . .  4-  Y,„_,  T'—\ 
-t-  Xo  -h  Xi/  +  .  .  .  +  X,,_i  y"-'. 

D'ailleurs  Aq,  . .  • ,  A,„_,  étant  des  fonctions  arbitraires  de  j, 
leurs  intégrales  n'^'^'''  Y»,  ...,  Y^-k  seront  également  des 
fonctions  arbitraires. 

En  particulier,  l'équation  du  second  ordre 

=  0 


dx  dy 
aura  pour  intégrale 


^rrzX  +  Y. 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  353 

273.   Considérons  avec  Euler  l'équation  plus  générale 

d'z  ,    d'z  (Pz 

dx-  ôx  av         ay- 

a,  6,  c  étant  des  constantes. 

Changeons  de  variables  indépendantes,  en  posant 

a,  [^,  Y,  8  étant  des  constantes. 
On  aura 

d  d  d  d        ^â       ^  d 

dx         ^;  âr,  dv  â^  dr^ 

dx'  ~  y  d'^'^^'  d-n)  ' 
L'équation  transformée  sera  donc  la  suivante  : 

+  2[«aY-h  ^(aoH-|3Y)-hcPo] 


Soit  en  particulier 

a  — Y  =  i,  ?  =  >^i,  T  =  >^2, 

Xi  et  ).2  étant  les  deux  racines  de  l'équation 

a  -h'2b\  -+-  cl^  =  0. 

Les  termes  en  -^)  j-^  disparaîtront,  et  1  équation  transfor- 
mée, se  réduisant  à 

d'z    _ 

aura  pour  intégrale  générale 

/et  cp  désignant  des  fonctions  arbitraires. 

Si  l'équation  en  X  a  ses  deux  racines  égales,  les  deux  nou- 
velles variables  5  et  tj  ne  seront  pas  distinctes.  Le  procédé 
J.  —  Cours,  III.  23 


354  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

précédent  doit  donc  être  légèrement  modifié.   On  prendra, 

dans  ce  cas,  a=:  i,  '^  ='k  et  on  laissera  y  et  S  arbitraires. 

d'^z 
Les  quantités  a  -f-  bX,  b  -\-  cX  étant  nulles,  le  terme  en    ^.  !' 
^  ^  di;  dri 

s'annulera;  l'équation  se  réduira  à 

d'z 

et  aura  pour  intégrale  générale 

/(^)  ^?{^U=A^  -\-ij)-ho{x-h  Xj)  {yx  +  S/). 

274.   La  méthode  précédente,  convenablement  généralisée, 
permet  de  ramener  à  une  forme  plus  simple  l'équation 

.d'z          ..    o»-         ^d'z       -, 
^-—'  +2B-^ — -  -hC-^—  +M==o, 
dx-  dx  df  df^ 

où  A,  B,  G  sont  des  fonctions  de  x^y,  et  M  une  fonction  de 

dz     dz^ 
^'  ^^'  ^'  dx'  df' 

Soient,  en  effet,  ^,  r\  deux  fonctions  de  x,  y,  que  nous 

prendrons  pour  nouvelles  variables  indépendantes;  on  aura 

dz dz  de,        dz  dr, 

dx       d^  dx       dr\  dx 


dz 
àf 

dz  d\        dz  dr^ 

~~  d\  df       dt\  df^ 

d'z 
dx'^~ 

d'z/d'^y       d'z/dr^y            d^'Z      r)^     (>n 
""  d'ç'  \dx)    '    dci'  \dx)    '   ^  d;dr,  dx  dx 

_^  dz    d'-\   _^  dz    d'ri 

d^  dx-       dri  dx^ 

d'-z 
dxdf  " 

d'z    dl    d\          d'z  dri    dri 
"  dk'    dx  df    '    dri'^   dx  df 

d'z    (  d\    dri         dv,    dl\         dz      a^^            dz      d'ri 

dUri  \dx  df  '    dx  df)   '    d'ç  dxdf       dri  dxdf 

â'z 

df'  ' 

d'zfd'^y       d'zfdriY            d'z      dl    dri 
~  d'C-  \df)     '    dri^  \df)     '    ^d\dri   df  df 

dz  dn          dz   d'r, 

"^  dl  df'  "^  dri  df^ 

ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  355 

Substituant  ces  valeurs  dans  l'équation  proposée,  on  aura 
une  transformée  de  même  forme 


A'^ -H  2B'4-^  +  C' ^~ -1- M'==o, 

c'  =  a(4^Vh-2b4^^h-c^^V. 


où 


d.r /  dx  dy  \ày 

Ces  deux  coefficients  s'annulent  donc  si  l'on  prend  pour  ^ 
et  7]  deux  intégrales  distinctes  de  l'équation  aux  dérivées 
partielles  du  premier  ordre 

^  '  \dx J  dx  dy  \^f  / 

Le  premier  membre  de  cette  équation  est  un  produit  de 

,          r    .          '\  ait    ^       du    ^    du    ,         du     ^      ,        ,     , 
deux  tacteurs  k~ h  |^--r-?  f^\ -^ H  p-i  ;p  •   l^n   les  égalant 

séparément  à  zéro,  on  aura  deux  équations  linéaires  du  pre- 
mier ordre;  leur  intégration  donnera  les  fonctions  ^,  'r\,  dont 
l'introduction  comme  variables  indépendantes  réduira  la  pro- 
posée à  la  forme  plus  simple 

Cette  méthode  serait  en  défaut  si  le  premier  membre  de  (i) 
était  un  carré  parfait;  car  Ç  et  y),  déterminées  par  une  même 
équation  linéaire,  ne  seraient  pas  distinctes.  Mais,  en  prenant 
dans  ce  cas,  pourv),  une  intégrale  de  cette  équation  et,  pour  Ç, 
une  fonction  quelconque,  on  voit  aisément  que  B'  s'annulera 
ainsi  que  G^,  de  sorte  qu'on  obtiendra  une  transformée  de  la 
forme 

275.  Parmi  les  équations  de  la  forme  (2),  nous  considé- 


356  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

rerons  en  particulier  l'équation  de  Laplace 

(3)  -i!i-4-M^+N^-l-P^  +  Q=:o, 

où  M,  N,  P,  Q  sont  des  fonctions  de  œ,  y  seulement. 
En  prenant  pour  variable  auxiliaire  la  quantité 

(4)  J  +  M«-  =  «. 

l'équation  proposée  pourra  s'écrire 

(5)  3- -hN«  4- Q -t- A^=:o, 
en  posant,  pour  abréger^ 

P  _  ^  _  MN  ==  A. 

ox 

L'équation  (3)  est  donc  équivalente  au  système  des  deux 
équations  simultanées  (4)  et  (5).  Ce  système  s'intègre  immé- 
diatement si  A  =  o.  En  effet,  l'équation 

3-  4- N  w -}- Q  =  o, 
ox  ^ 

ne  contenant  de  dérivation  que  par  rapport  à  x,  deviendra^ 
pour  une  valeur  constante  dejKj  une  équation  aux  différen- 
tielles ordinaires,  linéaire  et  du  premier  ordre,  dont  on  dé- 
terminera aisément  l'intégrale  générale  sous  la  forme 

Ui  étant  une  intégrale  particulière  et  G  une  quantité  constante 
pour  y  constant  et,  par  suite,  une  fonction  de  y  seul,  d'ail- 
leurs arbitraire. 

Substituons  la  valeur  de  m  ainsi  trouvée  dans  l'équation  (4). 
Cette  équation,  ne  contenant  de  dérivation  que  par  rapport 
à  jKî  pourra  de  même  s'intégrer  comme  une  équation  aux 
différentielles  ordinaires,  à  la  condition  de  remplacer  la  con- 


ÉQUATIONS    AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES.  357 

stante  d'intégration  par  une  fonction  arbitraire  de  x.  On  aura 
donc,  pour  ^,  une  expression  où  figurent  deux  fonctions  ar- 
bitraires, l'une  de  Xy  l'autre  de  y. 

276.   Supposons,  en  second  lieu,  que  A  soit  différent  de 
zéro.  L'équation  (5)  donnera 

I  [du 


dy 

Tl/IAT                 4                    à"^ 

MN  4-A=:  -r 

ày 

^(?logA_^p       ÔM 

dy                   Ox  ' 

'■«  =^- 

-Q^^MQ; 

(6)  .  =  -l(^^N„-HQJ. 

Substituons  cette  valeur  dans  (4)  et  posons,  pour  abréger, 

A  dy 

dN  _  N  ^ 
'"ày        A   dy 

_dQ_  Qd_A 
"^'-dy       Ady 

il  viendra 

,    ,  d^u         _.   du        ^jdn       ^^  ^ 

<7)  5^  +  ^i'5^+^âP  +  P'"  +  Q'  =  °' 

équation  de  même  forme  que  la  primitive.  Si  elle  peut  être 
intégrée,  la  formule  (6)  donnera  la  valeur  de  z. 

Cette  intégration  pourra  se  faire  immédiatement  si  l'on  a 

A         o        àM,       „  , .       r^MogA       ^        dis       dM 
ox  dx  dy  dy        dx 

=  -r f h2A  +  -^  -HMN  —  P. 

dx  dy  dy 

Sinon,  opérons  sur  la  transformée  comme  nous  l'avons 
fait  sur  l'équation  primitive;  nous  ramènerons  son  intégra- 
lion  H  celle  d'une  nouvelle  transformée 

d^v         ,,   di^       T.,di'       „  ^ 


dx  dy  dx  dy 


358  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   III. 

laquelle  pourra  se  faire  si  l'on  a 

O  J\2 -3 3 h  Al  H r 

o^  oy  oy        ojo 

ox  oy 

Continuant  de  même,  nous  aurons  un  nouveau  cas  d'inté- 
grabilité,  si  la  quantité 

est  nulle,  et  ainsi  de  suite. 

277.  L'équation  primitive  ne  changeant  pas  de  forme  si 
l'on  y  permute  ^  et  M  avec  y  et  N,  nous  obtiendrons  évi- 
demment une  seconde  série  de  cas  d'intégrabilité  analogue  à 
la  précédente  en  formant  successivement  les  quantités 

B  =  P-  ^  —  MN, 

ày 

^        dx  dy  âx       dy 

âx  dy 


Si  l'une  d'elles  s'annule,  on  arrivera  à  une  transformée 
intégrable. 

278.   Considérons  l'équation  de  Liouville 

dx  dy 
Posons 


11  viendra 


!=«■ 


âx 


ÉQUATIONS    AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES.  SSq 

et,  en  prenant  la  dérivée  par  rapport  àjK, 

dx  dy  df       djc       ^ 


à  (à<i      „ 


Cette  équation  peut  s'écrire  ainsi 

dx\ôy       "^  J 
ou,  en  intégrant, 

l      f"  (y) 
Soit  ^{y)  =  -^    .,/  (  une  solution  particulière  de  cette 

équation;  on  aura 

dy       ^  ""    '         ^       2X  /'' 

et  ces  équations  n'apprendront  rien  sur  les  fonctions  <]>  et  /, 
la  fonction  F  étant  arbitraire. 

Pour  avoir  la  solution  générale,  posons 

u  étant  une  nouvelle  variable,  il  viendra 


/'(y) 


OU,  en  multipliant  par  — 
du 


'^  ^^'^  dv        fi  y) 


ou 

à  f'{y) 
à/      u 


\f{y)  =  o. 


36o  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITKE    III. 

Intégrant  par  rapport  ky,  il  vient 

-fiy) 


d'où 


u  ■= 


Q 


/"(y)  /'(/) 


et  enfin 


-^X/'l/)        X/(/)H-cp(^) 


279.  Étant  donnée  une  équation  aux  dérivées  partielles 

du  second  ordre 

F{z,œ,y,p,q,r,s,t), 

,     ,  dz  dz  â'z 

où  nous  posons,  pour  abréger, -^=  p, -^=  q,  —  — /,  ..., 

proposons-nous  de  lui  appliquer  la  transformation  de  Le- 
gendre.  Soient 

Z—px^qy  —  z,         X=/?,         X—q 
les  nouvelles  variables,  et  désignons  par  P,  Q,  R,  S,  T  les 

dérivées  partielles  3â7'  ^y'  7^'  *  *  "  ' 
On  aura 

dLr^ X  dp  +  y  dq  ^ p  dx  -\-  q  dv  —  dz 
^=z  X  dp  -h  y  dq  :=^  X  d\  -f-  y  dY, 

d'où 

F  =  x,        Q=y, 

et,  par  suite, 

5r=PX-+-QY-Z. 

On  aura  ensuite 

^X  =  dp  —  /•  dx  -+-S  dy,  dY  :=^  dq  ~  s  dx  -{- t  dy , 

dx^dV^V.dX-^'^dY,         dyz^d(i^^dy.-\-Td\\ 


ÉQUATIONS   AUX   DÉUIVÉES    PARTIELLES.  36 1 

et,  en  éliminant  dX  et  dY, 

dx  —  {Rr  -4-  bs)  dx  +  (R^  +  SO  dy, 
dy  —  {'^r-^Ts)dx-^{Ss  +T0^/; 
d'où 

R/--hS5=:l,  R5  +  S^=0, 

Sr  -hT5  =  o,         S5  +ï^=zi, 
et  enfin 

_       T  _  S  R 

'■— KT-S2'         ^~      RT-S^'         ^— RT-b^* 

L'équation  transformée  sera  donc 
FfpX+QY-Z,P,Q,X,Y,jj^,j^ 


R 


HT— S^    RT— S- 

280.  Nous  allons  appliquer  cette  transformation  à  l'équa- 
tion aux  dérivées  partielles  des  surfaces  dont  les  rayons  de 
courbure  principaux  sont  égaux  et  de  signe  contraire. 

Nous  avons  donné  {Calcul  différentiel ,  n"  337)  l'équa- 
tion du  second  degré,  qui  détermine  ces  rayons  de  courbure. 
Égalant  à  zéro  la  somme  de  ses  racines,  on  obtiendra  l'équa- 
tion différentielle  cherchée 

(iH-  ^2),.  _  2pqs  -h{i  -\-  /f-)t  —  0. 
Par  la  transformation  de  Legendre,  elle  deviendra 
(8)  (H-X-^)R  +  2XYS  4-  (i  4-y2)T  =  o. 

Différentiant  par  rapport  à  X,  on  trouvera 


Mais  on  a 

R  = 

dP        dx 

dx-dx'      ^- 

dP       dx 
~dY~c?Y' 

ÔR       d'x 

dS          dKT 

ÔT       d^P 

'dX~'dX"^' 

dX~  âXôY' 

âX  -  ÔY^ 

dY'- 


362  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   III. 

L'équation  (9)  peut  donc  s'écrire 

(10)  ( 

La  différentiation  par  rapport  à  Y  donnerait  pour  y  la  même 
équation  aux  dérivées  partielles.  Enfin,  en  tenant  compte  de 
la  relation  (8),  on  vérifiera  aisément  que 

^  =  PX-f-QY-Z -=1^X4-7  Y-Z 

satisfait  encore  à  cette  même  équation. 

Pour  intégrer  l'équation  (10),  nous  la  simplifierons  sui- 
vant la  méthode  du  n°  274,  en  remplaçant  X,  Y  par  de  nou- 
velles variables  indépendantes  Ç,  Tj,  qui  satisfassent  à  l'équa- 
tion aux  dérivées  partielles 

Cette  dernière  équation,  décomposée  en  facteurs,  donne 
la  suivante  : 

(II)        (i  +  X^)g+(XY=Fv/-'-X^-YO^-^  =  o, 

dont  l'intégration  se  ramène  à  celle  de  l'équation  différen- 
tielle ordinaire 

^X  dY 


I  +^'       XYqi  s/-  I  -  X2 - Y=^ 
ou 

dY 


(12)  (i_^X'^)^=.XY=pv/-i-X^-Y'^. 

Prenons   la   dérivée   de   cette   équation    et   remplaçons-y 
-rrr  par  sa  valeur;  il  viendra 

(.+X')^=o. 


ÉQUATIONS   AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  363 

d'où 

dY 

-j^  =:  const. 

aX 

L'intégrale  générale  de  (12)  sera  donc 

=  const., 


de  sorte  que  les  nouvelles  variables  indépendantes  à  prendre 
seront  les  suivantes  : 


+  X-  XY -H  ^/_r_X2  — Y* 


(i3) 


XY— v/— I— X^  — Y2  1  +  ^' 


-  I  +X-^  _  XY-  y/-  I  -X^- Y^ 

^  ^  ~~  XY+  v/— I-X2-Y2  ~  I  +Y2 


Éliminons  le  radical  entre  les  denx  équations  équivalentes 
qui  donnent  Ç;  il  viendra 

i4-X^+(i-{-Y2)^^-2XY^=:o, 
d'où 


(i4)  x^Y\  +  sJ-i-l\ 

On  trouvera  de  même 


(l5)  X=rYï)H-v/-I  — r,^ 

De  ces  deux  équations  on  tirera 


A.  —  ^ ,  1  — . 

L'équation  (10),    exprimée   au   moyen   des  nouvelles  va- 
riables ?,  71,  prendra  la  forme 

T    d'^x       -.  dx       -T  dx 


364  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

OÙ  les  coefficients  M,  N  ont  pour  valeurs 

Or  ces  deux  coefficients  sont  nuls.  En  effet,  l'équation  (ii) 
à  laquelle  satisfont  S  et  7|  peut  aisément  se  mettre  sous  les 
deux  formes  équivalentes 


(.6)  (xY±^_,_X^_YOg  +  (,+Y^)^=o, 


(.6)'    (-X+ 1 Vii^/'_Ym- 


au        ,        ,r„v  du 

X  \  du 


_j_X2-YV  ^^ 


==  o. 


Ajoutons  à  cette  dernière  équation  la  dérivée  de  (i  i)  par 
rapport  à  X  et  celle  de  (i6)  par  rapport  à  Y  ;  il  viendra 

-,  du  ...  du 

Prenant  successivement  pour   u  les   fonctions    $,   t],    on 
aura  M  ==  o.  N  =  o. 

L'équation  transformée  se  réduira  donc  à 

=  0 


et  aura  pour  intégrale  générale 

*(0  +  T(r,), 
^  et  W  étant  des  fonctions  arbitraires. 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  365 

281.  Il  résulte  de  l'analyse  qui  précède  que  les  surfaces 
cherchées  appartiennent  à  celles  dont  les  coordonnées 
peuvent  s'exprimer  en  fonction  de  deux  paramètres  $,  t\ 
par  des  équations  de  la  forme 

^— *(^)    4-W(rJ, 
/=.*,(?)4-^,(-0, 

Ces  dernières  surfaces  jouissent  de  la  propriété  géomé- 
trique d'être  engendrées  (et  cela  de  deux  manières  diffé- 
rentes) par  la  translation  d'une  génératrice  de  forme  inva- 
riable. Il  est  clair  en  effet  que  les  courbes  r,  =  const. 
représentent  les  diverses  positions  d'une  même  courbe  dé- 
placée parallèlement  à  elle-même.  De  même  pour  les  courbes 
Ç  =  const. 

Nous  allons  poursuivre  l'étude  du  problème,  pour  achever 
de  préciser  la  nature  des  surfaces  cherchées. 

282.  Puisque  ;r  est  la  somme  d'une  fonction  de  ?  et  d'une 
fonction  de  vj,  nous  pourrons  poser 

^  =  cp'(^)+.y(r.), 

cp  et  tj>  étant  arbitraires.  Gela  posé,  on  a 
d'oiî 

Y  étant  supposé  constant  dans  l'intégration.   Or  les   équa- 
tions (i4)  et  (i5)  donnent,  dans  cette  hypothèse. 


dX  =  Yd'^-^ds/-i  —  V^  =  Yd'n  -i-  d^-  I  -  r;-. 

Substituant  ces  deux  valeurs  de  dX.  dans  les  intégrales  cor- 
respondantes, etintégrant  par  parties  le  second  terme  de  cha- 


366  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE   III. 

cune  d'elles,  il  viendra 

G  désignant  une  fonction  de  Y. 

Pour  obtenir  maintenant  jk,  nous  aurons  à  prendre  la  dé- 
rivée partielle  de  cette  expression  par  rapport  à  Y,  en  sup- 
posant que  les  variables  indépendantes  soient  X,  Y.  On  a, 
dans  cette  hypothèse,  en  prenant  les  dérivées  partielles  des 
équations  (i4)  et  (i5), 


i 

4- 

dY 

ÔY 

4- 

0\'- 

dY 

-1  - 

•m 

—   I   — 

-  '"'"  _ 

ÔY 

o. 


En  tenant  compte  de  ces  relations,  la  dérivée  de  Z  se  ré- 
duira à 

y  =  <f(^)-Ê<f'(f)  +  ^(n)-,,f(,,)+.^^,. 

Mais  jK  doit  être  de  la  forme  <I>(^) -h  ^(71)5  et  son  dernier 

terme  -^  est  une  fonction  de  Y,  qui  ne  peut  être  de  cette 

forme  que  s'il  se  réduit  à  une  constante.  D'ailleurs  on  peut 
fondre  cette  constante  dans  la  fonction  arbitraire  cp,  de  telle 
sorte  qu'on  ait  simplement 

J  =  <f(|)-$cp'(0+^.(r,)-,,y(n). 

La  quantité  G  qui  figure  encore  dans  l'expression  de  Zsera 
une  constante  qu'on  peut  supprimer  en  la  fondant  avec  les 
intégrales. 

Il  ne  reste  plus  qu'à  déterminer  la  quantité 

z  =  Xa^-hYy--Z. 
En  y  substituant  les  valeurs  trouvées  de  x^  y,  Z  et  tenant 


ÉQUATIONS   AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  867 

compte  des  relations  (i4)  et  (i5),  il  viendra 

Nous  avons  ainsi  exprimé  les  trois  coordonnées  x,  jk,  z  des 
surfaces  cherchées  au  mojen  des  paramètres  ^,  7|. 

283.  Considérons  l'équation  aux  dérivées  partielles  du 
premier  ordre 

(17)  ^{u,ç)  =  0, 

OÙ  Uj  p  sont  des  fonctions  données  de  x,  y,  z,  /?,  q,  dont 
l'une  au  moins  contienne  p  ou  q^  et  <ï>  une  fonction  arbi- 
traire. 

Prenons  les  dérivées  partielles  de  l'équation.  Il  viendra 

âul 

tLhmmant  le  rapport  -^r-  I    -r-'  oii  obtiendra  une  équation 
^^        ou      ov  '■ 

du  second  ordre,  de  la  forme 

(18)  Rr  -i-  2Ks  -^  ht  -h  M  -}-N{rt  —  s'-)—  o, 

où  H,  K,  L,  M,  N  sont  des  fonctions  de  x,  y,  z,  p,  q. 

L'équation  (17)  du  premier  ordre  est  dite  une  intégrale 
intermédiaire  de  cette  équation  du  second  ordre. 

Réciproquement,  étant  donnée  une  équation  du  second 
ordre  de  la  forme  (18),  on  peut  se  proposer  avec  Monge  de 
reconnaître  si  cette  équation  admet  une  intégrale  intermé- 
diaire et  de  déterminer  celle-ci  lorsqu'elle  existe. 


'du 

du 

-H  r 

du 
dp 

ôx 

di' 

4-  /" 

dv 

dp 

du 

.ày 

du 

-\-  s 

du 

dp 

Vày 

di> 
^^-di 

-\-s 

d^ 

dp 

368  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

281.  Supposons  que  l'équation  (i8)  admette  une  intégrafe 
intermédiaire  (17).  Soit  V  ce  que  devient  le  premier  membre 
de  l'équation  (17)  pour  une  détermination  donnée  à  volonté 
de  la  fonction  <I>.  En  changeant  $  en  <[>  —  c,  c  désignant  une 
constante  arbitraire,  on  obtiendra  l'équation 

(19)  Y  =  c 

comme  cas  particulier  de  (17). 

Toute  solution  de  cette  équation  satisfera  donc  à  l'équa- 
tion (18).  Mais  elle  satisfait  en  outre  aux  deux  équations 


ÔY 

-^P 

dY 
ôz 

-h  A- 

ÔY 
dp 

-h  s 

à/ 

àf 

-+-^ 

ÔY 

dz 

+  5 

dY 
dp 

-ht 

àq 

\  uv  uz  uif  ai  ' 

(20) 


obtenues  en  prenant  les  dérivées  partielles  de  (19). 

Tirons  de  ces  équations  les  valeurs  de  r,  s  pour  les  substi- 
tuer dans  (18);  il  viendra 

(21)  P-hQ^=zo, 

en  posant,  pour  abréger, 

PrrzHf-^    -^^—      -    -H—      —    +/.-_ 


'd^-^'^-di)d7i-^jp\-ù:v^^'Tz 

^.(dY    ^      dY\ôY       ,,fdYY      _   /^V  dY 


dy    '  ^'  dzjdp    '  ^^^\dpj       ''\df  ^^  dz 

0  =  H|^— V"-2K—  ^-hL(^ - 
^  \àq  J  dp   dq  \ dp 

^/dY    ,      dY\dY       ^/dY  dY\dV 

-''[dy^'^Tz)dq-''[d^^^Tz)dp' 

L'équation  (21)  doit  être  une  conséquence  de  l'équa- 
tion (19).  Mais  les  seules  relations  indépendantes  de  la  con- 
stante c  que  celle-ci  établisse  entre  ^,JK,  z,  p,  q,  r,  5,  t  sont 
évidemment  les  relations  (20).  Or,  si  nous  supposons  que  V 

/dYY 
contienne  /?,  le  déterminant  (-y-)    des  relations  (20),  par 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  869 

rapport  à  r  et  5,  étant  ^  o,  on  ne  pourra  en  déduire  aucune 
relation  nouvelle,  indépendante  de  /'  et  de  s;  donc  l'équa- 
tion (21)  ne  pourra  subsister  que  si  l'on  a  identiquement 

P  =  o,         Q  =  o. 

Ce  sont  deux  équations  simultanées  du  premier  ordre,  aux- 
quelles la  fonction  V  doit  satisfaire.  En  général,  elles  sont  in- 
compatibles ;  mais,  si  elles  ont  des  solutions  communes,  cha- 
cune d'elles  donnera  une  fonction  V,  telle  que  l'équation 
V=^  c  entraîne  comme  conséquence  l'équation  (18). 

285.  Ces  équations  P  =  o,  Q  =  o  sont  du  second  degré  par 
rapport  aux  dérivées  de  V;  mais  elles  peuvent  être  notable- 
ment simplifiées. 

En  effet,  éliminons  entre  ces  deux  équations  la  quantité 

dV  dV  ,.      ,  11     ,         . 

1 '"/^  '^'  ^^^^^^  obiendrons  cette  nouvelle  équation 


(22) 


(HL-MN-K2)(  ^- 


d'où  l'on  déduit,  en  posant,  pour  abréger, 
G  =  K-  -f-  MN  —  IlL, 

(23)       N^--H^_j-H(K±v/G)-^--II_=^o. 

Substituons  dans  Q  =  o  la  valeur  de  -^ \-  c/  -r-  tirée  de 

Of        ^  âz 

cette  équation,  et  supprimons  le  factehir  commun  ~;  il  vien- 
dra 

Les  deux  équations  (28)  et  (24)  sont  linéaires.  Si  G  n'est 
pas  nul,  on  pourra  prendre  successivement  pour  y/G  les  deux 
J.  —  Cours,  lîl.  24 


370  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

valeurs  dont  cette  quantité  est  susceptible  ;  on  obtiendra  ainsi 
deux  systèmes  d'équations  linéaires 

(25)  P,  =  o,         Q,=  o 

et 

{26)  P2=0,  Q2=0, 

et  V  devra  nécessairement  satisfaire  à  l'un  des  deux.  Si  G  est 
nul,  ces  deux  systèmes  se  réduiront  à  un  seul. 

286.  Nous  avons  toutefois  supposé  dans  la  démonstration 

que  -T—  n  était  pas  nul.  !m  1  on  avait  — -  =  o,  mais  -^-  ^o,  on 
^       dp  ^  dp  ^  dq  ^ 

n'aurait  qu'à   permuter   dans    le   raisonnement  x^  p,   /%   H 

avec  y,  g,  ^,  L,  et  l'on  arriverait  au  même  résultat,  car  ce 

changement  transforme  simplement  P^,  Q,,  P^,  Qo  en  Qo, 

Notre  conclusion  ne  serait  donc  en  défaut  que  si  V  ne 
contenait  ni  p  ni  q.  Mais,  par  définition,  s'il  existe  une  in- 
tégrale intermédiaire  <ï>(w,  <^)=  o,  l'une  au  moins  des  fonc- 
tions u,  V  contiendra  p  ou  q.  Donc,  parmi  les  fonctions  de  la 
forme  4>(m,  (^),  on  pourra  trouver  deux  fonctions  distinctes  U 
et  V  contenant  chacune  p  ou.  q  et  satisfaisant,  par  suite,  à 
l'un  des  deux  systèmes  d'équations  (aS)  ou  (26).  Toute  fonc- 
tion ^(U,  V)  de  U  et  de  V  qui  contient/?  ou  ^  y  satisfera  de 
même. 

On  déduit  de  là  que  U  et  V  doivent  satisfaire  toutes  deux 
au  système  (aS)  ou  toutes  deux  au  système  (26).  Supposons 
en  effet  que  U  satisfît  au  système  (26)  et  V  au  système  (26)  ; 
^(U,  V)  ne  satisferait,  en  général,  à  aucun  des  deux.  En 
effet,  l'équation  P<,  par  exemple,  étant  linéaire,  le  résultat 
de  la  substitution  de  ^(U,  V)  dans  cette  équation  sera 

S  et  T  étant  les  résultats  de  la  substitution  de  U  et  de  V. 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  871 

Mais  U  satisfaisant  à  P,  =  o  et  V  à 
on  ama 

S  =0,  T  —  2  v/G  -.—  =rr  o, 

De  même,  le  résultat  de  la  substitution  de  ^'(U,  V) 
dans  Q,  sera  —  2  y/G  3~~  ^v^  ^^  ^^  n'est  pas  nul,  les  deux 

systèmes  (25)  et  (26)  étant  supposés  distincts;  d'autre  part, 

ÔY       ÔY 

-r-  et  -r-  ne  sont  pas  nuls  à  la  fois;  enfin,  si  W  contient  V, 

-rv,  n^est  pas  nul;  donc  W  ne  pourra  satisfaire  à  la  fois  aux 

deux  équations  P<  =  o,  Q,  =  o.  On  voit  de  même  que,  si 
W  contient  U,  il  ne  peut  satisfaire  à  la  fois  aux  équations 
P2=o,  Q2=0. 

Si  donc  il  existe  une  intégrale  intermédiaire,  l'un  au 
moins  des  deux  systèmes  (25)  ou  (26)  admettra  deux  inté- 
grales distinctes  U  et  V. 

Réciproquement,  si  le  système  (25),  par  exemple,  admet 
deux  intégrales  distinctes,  U  et  V,  il  admettra  comme  inté- 
grale ^F(U,  V),  quelle  que  soit  la  fonction  W,  et  l'on  aura 
l'intégrale  intermédiaire 

^F(U,  V)  =  o. 

La  recherche  des  intégrales  intermédiaires  se  réduit, 
comme  on  le  voit,  à  celle  des  solutions  communes  à  deux 
équations  linéaires  du  premier  ordre. 

287.  Lorsqu'on  a  réussi  à  trouver  une  intégrale  intermé- 
diaire 

^F(U,V)=:0, 

il  ne  reste  plus,   pour  obtenir  ^,  qu'à  intégrer  cette  équa- 


372  TROISIÈME    PARTIR.    —     CHAPITRE    III. 

tion,  qui  est  équivalente  à  la  proposée,  mais  du  premier 
ordre  seulement.  Toutefois,  la  présence  dans  l'équation 
d'une  fonction  arbitraire  rendra  en  général  l'intégration  plus 
difficile. 

On  peut  d'ailleurs  obtenir  plusieurs  intégrales  intermé- 
diaires, soit  que  chacun  des  deux  systèmes  (aS),  (26)  en 
donne  une,  soit  que  l'un  d'entre  eux  en  fournisse  plusieurs. 
En  effet,  ce  système  étant  formé  de  deux  équations  entre 
cinq  variables  pourra  admettre  dans  certains  c^s  jusqu'à 
trois  intégrales  distinctes  U,  V,  W.  Il  fournira  alors  deux 
intégrales  intermédiaires 

W{l],\)=.o,         X(U,W)  =  o. 

Supposons  qu'on  ait  obtenu  deux  intégrales  intermé- 
diaires, on  pourra  les  mettre  sous  la  forme 

(27)  U=/(Y),         U,=:?(VO. 

Joignons  à  ces  équations  la  suivante  : 

dz  —s  p  dx  -h  ([  dy. 

On  pourra  tirer/?  et  q  des  équations  (27)  pour  les  substi- 
tuer dans  cette  dernière;  on  obtiendra  ainsi  une  équation 
aux  différentielles  totales  entre  les  seules  variables  x^  y^  z. 
Cette  équation  satisfait  évidemment  à  la  condition  d'inté- 
grabilité,  et  son  intégration  donnera  z. 

Il  y  aura,  en  général,  avantage  à  faire  un  changement  de 
variables  en  prenant  V  et  Vi  pour  variables  indépendantes 
à  la  place  de  x  et  de  y. 

288.   Soit,  comme  application,  à  intégrer  l'équation 

rt  —  .9-rrr  O. 

On  a  ici  H  =  K  =:  L  r=z  M  =  o  ,  N  =  i ,  G  =  o ,  et  les 
deux  systèmes  (25)  et  (26)  se  réduiront  à  un  seul 

dx      '   dz  ày         dz 


à 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  B^Z 

Ce  système  admet  évidemment  les  trois  intégrales 

V=r/?,  V:=^,  \=ZZ  — pœ  —  qy. 

On  aura  donc  les  deux  intégrales  intermédiaires 

qu'on  doit  combiner  à 

dz:=.  p  dx  4-  q  dy, 
La  différentialion  des  deux  premières  équations  donne 

àq=f'{p)dp, 

dz  —  p  dx  —  q  dy  —  x  dp  —  y  dq  =rz  ©'(/^)  dp^ 
et,  en  substituant  les  valeurs  de  dz  et  dq^ 

[^-^f'{p)y-^^'{p)']dp^o. 

En  posant  dp  ■=  o,  d'où  p  =i  c^  on  aura  la  solution  parti- 
culière 

z  —  cx~J\c)y^^{c), 

et,  en  égalant  à  zéro  l'autre  facteur,  on  aura  une  autre  in- 
tégrale, représentée  par  ces  deux  équations 

^  —  p^  —  f{p)y  —  '^{p)y 
^-^f'{p)f-^?'ip)^o. 

IV.  —  Équations  linéaires  à  coefficients  constants. 

289.  Les  problèmes  de  la  Physique  mathématique  con- 
duisent en  général  à  intégrer  des  équations  (ou  des  systèmes 
d'équations)  aux  dérivées  partielles,  linéaires  par  rapport 
aux  fonctions  inconnues  et  à  leurs  dérivées  partielles. 

S'agit-il,  par  exemple,  de  la  propagation  de  la  chaleur,  on 
aura  entre  le  temps  t,  les  coordonnées  ^,  /,  z  d'un  point 


374  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

quelconque  du  corps  étudié,  et  sa  température  U,  l'équation 

a  désignant  une  constante. 

Il  faudra  joindre  à  cette  équation,  pour  préciser  la  ques- 
tion, certaines  conditions  accessoires  qui  varieront  dans 
chaque  cas. 

Si  l'on  considère  un  espace  illimité,  on  rendra  le  pro- 
blème déterminé  en  joignant  à  l'équation  (i)  une  équation 
de  la  forme 

U=/(^,J, -)         pour  t=zo, 

laquelle  donne  en  chaque  point  la  température  initiale. 

S'il  s'agit  d'un  corps  K  de  dimensions  finies,  on  pourra  se 
donner  la  température  initiale  de  chacun  de  ses  points,  ce 
qui  donnera  la  condition 

(2)  V  :=J{a:,y,  z)         pour^  =  o. 

Mais  cette  condition  n'ayant  plus  lieu  pour  un  point  quel- 
conque ^,  y,  z  de  l'espace,  mais  seulement  pour  les  points 
intérieurs  à  K,  ne  suffira  plus  pour  rendre  la  question  déter- 
minée. Il  faudra  y  joindre  de  nouvelles  conditions  relatives 
aux  points  de  la  surface  S  qui  limite  R.  On  pourra,  par 
exemple,  se  donner  la  température  à  chaque  instant  en 
chacun  de  ces  points,  ce  qui  donnera  une  équation  de  con- 
dition de  la  forme 

(3)  Y—(f{x,y,z,t), 

valable  pour  tous  les  points  de  S. 

La  connaissance  de  la  température  à  la  surface  du  corps 
peut  d'ailleurs  être  remplacée  par  une  autre  donnée  équiva- 
lente. 

Si,  par  exemple,  on  sait  que  le  corps  rayonne  librement 
dans  un  espace  à  une  température  constante,  l'équation  à  la 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  87 5 

surface  (3)  sera  remplacée  par  la  suivante 

(A)  -— cosa+  -.-- cos8  +  — -cosv  =:  AU, 

^^^  âôc  df  dz         ' 

OL,  p,  Y  étant  les  cosinus  directeurs  de  la  normale  à  la  surface 
au  points,  y,  z  el  h  une  constante. 

Nous  avons  ainsi,  en  général,  deux  sortes  de  conditions 
accessoires  :  i*'  conditions  initiales  qui  auront  lieu  pour 
^  ^=  o  dans  tout  l'intérieur  du  corps  considéré;  2°  conditions 
relatives  aux  limites,  qui  seront  vérifiées  à  la  limite  du 
corps.  Les  unes  et  les  autres  peuvent  être  variées  d'une  infi- 
nité de  manières,  ce  qui  donnera  lieu  à  autant  de  problèmes 
essentiellement  distincts. 

2/90.  En  général,  les  conditions  accessoires,  de  même  que 
les  équations  aux  dérivées  partielles,  seront  linéaires  par 
rapport  aux  fonctions  inconnues  et  à  leurs  dérivées  par- 
tielles. Il  en  résulte  d^iraportantes  conséquences. 

Soient,  en  effet,  Ui,  Uo,  •••  les  fonctions  inconnues, 
t^  X,  ...  les  variables  indépendantes.  Les  équations  aux  dé- 
rivées partielles  seront  de  la  forme 

(5)  F,=/,,      F^^y;, 

les  conditions  accessoires  de  la  forme 

(6)  *i=Ti,  *2— T2>  -y 

F,,  F2,  . . .,  ^j,  <ï>2,  . .  .  étant  des  fonctions  linéaires  et  ho- 
mogènes par  rapport  à  U<,  U2,  ...  et  à  leurs  dérivées  par- 
tielles, et  /i,/2,  .  .  . ,  cp,,  cpo,  .  . .  des  fonctions  des  variables 
indépendantes. 

Supposons  que  nous  soyons  parvenus  à  déterminer  : 
1°  une  solution  particulière  U'^,  Uj,  ...  du  système  d'équa- 
tions aux  dérivées  partielles 

(7)  F,=:/j,         F2.Z.0,         ...; 


376  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    Ilf. 

2°  une  solulioù  particulière  U", ,  U2,  ...  du  système 

(8)  F,=r:0,  F^^/,, 


etc. 
Posons 

u,  =  u;-FU';-h...  +  v,, 

Les  nouvelles  variables  Y^,  V2,   ...   devront  évidemment 
satisfaire  aux  équations 

F,  — o,         Fa^o, 

et  aux  conditions  accessoires 

t!;,,  tLo,  ...  désignant  les  fonctions  des  variables  indépen- 
dantes que  l'on  obtient  en  substituant  dans  <ï>,,  ^o?  •  •  •  à  la 
place  de  Ui,  U,.  ...  les  expressions 


U,  =  u;  +  U  ;  ^ . . . ,      U2  =  U2  -I-  u 


Soient,  d'autre  part  :  i"  V'^,  V'g,  ...  le  système  des  fonc- 
tions qui  satisfont  aux  relations 

(9)  Fir=o,       F2=:o,       ...;       *,=zcpi  — (j^i,       ^^— O,       ...; 
2^  Y\,  V'^,  .  .  .  celui  des  fonctions  qui  satisfont  aux  relations 

(10)  Fi  =  o,      F2=o,       . .  .  ;      *i=o,      *2=cp2  — tj^s,      

Si  nous  posons 

v,=v;-hV';4-...4-02, 


les  nouvelles  variables  0,,  805  •  •  •  satisferont  aux  relations 

Fi  =  o,         F2r=o,  .  . .  ;         *i  =  o,         *2  =  o?  

Ces  équations,  étant  linéaires  et  homogènes  par  rapport 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  877 

aux  fonctions  inconnues  et  à  leurs  dérivées,  admettront  la 
solution  9,  =  o,  82=  o,  ...  et  n'en  admettront  pas  d'autre, 
puisque  le  problème  est  entièrement  déterminé.  On  aura 
donc  finalement 


u,=u;  +  u';  +  . 

..  +  V',+V',  +  .. 

u,=u;+u';  +  .. 

•  •+v;+v;+... 

et  l'on  voit  que  la  résolution  du  problème  primitif  s'ob- 
tiendra en  déterminant  :  i^  une  solution  particulière  de 
chacun  des  systèmes  (7),  (8),  ...;  2°  la  solution  de  chacun 
des  systèmes  (9),  (10), 

La  question  se  trouve  ainsi  ramenée  à  d'autres  problèmes 
plus  simples  où  tous  les  seconds  membres  sont  nuls,  à  l'ex- 
ception d'un  seul. 

Dans  la  plupart  des  applications,  les  équations  aux  dé- 
rivées partielles  (5)  n'ont  pas  de  seconds  membres^  on 
pourra  donc  poser  plus  simplement 

u,=v;+v';  +  ...,      u,=v;+v;+...,      ..., 

Vj,  V',,  ...;  V"^,  V'2,  ...;  ...  étant  les  solutions  des  sys- 
tèmes suivants  : 

Fi=o,         F2  =  o,  ...;         ^i=<?i,         *2  =  o,  ..., 

^\  =  0,  F2=0,  ...;  *î»i=:0,  *2=?2,  •••, 


291.  La  décomposition  précédente  du  problème  proposé 
en  problèmes  plus  simples  est  souvent  utile;  mais  il  n'est  pas 
toujours  nécessaire  d'y  avoir  recours.  Nous  admettrons  donc, 
pour  plus  de  généralité  dans  les  explications  qui  vont  suivre, 
qu'elle  n'ait  pas  été  faite  complètement,  de  telle  sorte  que 
l'on  ait  à  intégrer  un  système  formé  d'un  certain  nombre 
d'équations  aux  dérivées  partielles  linéaires  et  sans  seconds 
membres 

(ti)  F,r=0,  Farzzo, 


378  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

jointes  à  des  conditions  accessoires  dont  les  unes 

(12)  «i'jznzo,  *ï>2=0, 

n'auront  pas  de  seconds  membres,  tandis  que  les  autres 
(i3)  ^1=^1,        ^2=^2, 

en  auront. 

La  marche  généralement  suivie  pour  résoudre  les  questions 
de  cette  nature  est  la  suivante  : 

On  néglige  provisoirement  les  conditions  (i3);  les  équa- 
tions conservées  (i  i),  (12)  ne  suffisant  plus  pour  la  détermi- 
nation complète  des  fonctions  inconnues  admettront  une 
infinité  de  solutions. 

On  tâchera  d*en  déterminer  des  solutions  particulières. 
Dans  tous  les  problèmes  que  l'on  sait  résoudre,  on  obtiendra 
sans  trop  de  peine  une  infinité  de  solutions  simples  de  la 

forme 

I    Vi  =yi  (^,  ^,  .  .  . ,  a,  jj,  . . ,  ), 

(i4)  y,-=Mt,œ,  ...,a,  ^.,  ...), 


a,  [3,   ...   étant  des  paramètres  variables   d'une  solution  à 
l'autre. 

Deux  cas  seront  ici  à  distinguer,  suivant  que  les  valeurs 
précédentes  constituent  une  solution,  quelles  que  soient  les 
constantes  a,  j3,  .  .  . ,  ou  seulement  pour  celles  de  ces  valeurs 
qui  satisfont  à  certaines  relations  (par  exemple,  pour  les  va- 
leurs entières  de  ces  constantes,  ou  pour  celles  qui  sont  les 
racines  en  nombre  infini  de  certaines  équations  transcen- 
dantes que  l'on  formera  dans  chaque  cas). 

292.  Dans  le  premier  cas,  les  intégrales  définies 

(l5)    j^cp(a,?,  ...)/i^/^-<3...,       ^cp(a,  p,  ...)/,^a^?...,-     ... 

donneront  une  nouvelle  solution,  quels  que  soient  le  champ 
de  l'intégration  et  la  fonction  (p(a,  p,  .  .  .).   En  effet,  il  est 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  879 

clair  que  le  résultat  de  la  substitution  de  ces  intégrales,  dans 
l'une  quelconque  des  équations  (i  i)  ou  (12),  sera 

(16)  S"^^^''^'  ...)M^x^?..., 

M  désignant  le  résultat  de  la  substitution  de/4  5/25 Mais  M 

est  nul,  par  hypothèse  :  donc  l'intégrale  (16);  ayant  tous  ses 
éléments  nuls,  sera  nulle  elle-même. 

Cela  posé,  nous  tâcherons  de  déterminer  le  champ  de 
l'intégration  et  la  fonction  arbitraire  cp,  de  telle  sorte  que  la 
solution  (i5)  satisfasse  aux  conditions  (i3).  Si  nous  y  parve- 
nons, nous  aurons  satisfait  à  toutes  les  exigences  du  pro- 
blème. 

5293.  Dans  le  deuxième  cas,  on  substituera  successivement 
dans  la  formule  (i4))  pour  les  paramètres  a,  p, . . . ,  les  divers 
systèmes  de  valeurs  dont  ils  sont  susceptibles;  on  obtiendra 
ainsi  une  suite  illimitée  de  solutions 

Nous  obtiendrons  une  nouvelle  solution  plus  générale  en 
posant 

(17)   Vi=c'v;4-c"V';-i-...,     Y2=:rc'v;-Hc"v';+...,     ..., 

c' ,  c\  .  .  .  désignant  des  constantes  arbitraires. 

Il  est  clair,  en  effet,  que  le  résultat  de  la  substitution  de 
ces  valeurs  dans  l'une  quelconque  des  équations  (i  i)  et  (12) 
sera  de  la  forme  c' M' 4- c'' M'' + .  .  . ,  M',  IVF,  ...  désignant 
les  résultats  respectivement  obtenus  parla  substitution  des 
diverses  solutions  simples.  Or  M',  M'',  ...  sont  nuls,  par  hy- 
pothèse; donc  dW -\-  d'W -\- . . .  le  sera,  et  les  séries  (1^) 
donneront  une  solution. 

Il  restera  à  déterminer  les  coefficients  arbitraires  c\  c" ,  ..., 
de  telle  sorte  que  ces  séries  soient  convergentes  et  satisfas- 
sent aux  conditions  (i3).  Le  problème  sera  dès  lors  résolu. 

Nous  allons  éclaircir  cette  méthode  par  quelques  exemples. 


38o  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IIÏ. 

294.   Propagation  de  la  chaleur  dans  un  milieu  indé- 
fini. —  On  a  à  intégrer  l'équation 

^     ^  dt  \  dœ^'        dy-        oz- 

jointe  à  la  condition  initiale 

\]  z=^f[x,  y,  z)     pour     ^  =  0. 

L'équation  (18)  admet  évidemment  comme  intégrale  parti- 
culière l'expression 


U'r=  cos«(^  —  X)  cosr(/  —  [x)  cosw{z  —  v)  e" 


-(«*-+- t''-»-ii''jrt»/ 


w,  p,  w,  \^  [JL,  V  étant  des  constantes  arbitraires.  Elle  admettra 
donc  comme  solution  l'intégrale 

'       /       /     \}'dLidvdw, 

laquelle  est  le  produit  des  trois  intégrales  simples 

Jf     g-«-«-/  cos  u{x  —  'k)du, 

j     e^"'"''^  cos  ç  {y  —  [J-)<^(% 

j     e-"^''''^cosw{z  —v)dw. 
«-  0 

Ces  intégrales  sont  aisées  à  calculer.  Nous  avons  trouvé,  en 
efl'et  (t.  II,  n«  165),  la  formule 

I     e-"y' cos  2  bydy^=\  \/Tt  a    ^e    ". 

X  —  l 
Changeant  dans  cette  formule  jk  en  u,  a  en  a-t,  b  en  — ^ — > 

il  viendra 

j        ^-a*uH  C0SU{X  —  l)du=\  \/tz   lf~  ' 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  38 1 

Calculant  de  même  les  deux  autres  intégrales,  il  viendra 


U^^u- 


~a\Jt      9.a\lt      o.asjt 
L'intégrale 

u=i-  r  r  rj\\,^,.)\]"d\dixd. 


/^00  ^00  ^»00 

Zî   /        /        /     /(>>^,v)U 


sera  encore  une  solution. 

Cette  expression  peut  se  transformer  en  posant 

X  —  X  \x  —  y 


?.  F=T. 


2a\Jt  la^'t  ia\lt 

Il  viendra 

3      /-*«        /^« 


«^ 00    •-     —  00    ^    00 

Cette  valeur  de  U  se  réduit  pour  ^  =  o  au  produit  de  /(^,jk,  z) 
par  les  trois  intégrales  simples 

\I-J_,^  \Jt.J_^  \7:J_^ 

Mais  on  a 

(t.  II,  n"  163);  et  de  même  pour  les  deux  autres  intégrales. 
L'expression  U  satisfera  donc  à  la  condition  initiale 

U=/(j?,x,  g)      pour     ^  =  0 

et  sera  la  solution  du  problème. 

295.  Propagation  du  son  dans  un  espace  indéfini. —  On 
a  l'équation  aux  dérivées  partielles 


^) 


382  TROISIÈME    PAllTIE.     —    CHAPITRE    III. 

avec  les  conditions  initiales 


pour  ^  =  0. 


On  peut  poser  U  ^=  U'  -{-  U'^  V  et  U"  étant  les  solutions 
obtenues  en  combinant  à  l'équation  différentielle  les  condi- 
tions initiales 

et 

Calculons  d'abord  U'. 

On  voit  immédiatement  qu'on  satisfait  à  l'équation  au\ 
dérivées  partielles  et  à  la  condition  initiale  U'=  o  par  la  so- 
lution simple 

U'  ==  cosM  s'inart, 

où  nous  posons,  pour  abréger, 

M  =  u{a:  —  À)  -H  ç{y  —  ix)-{-  iv{z  —  v), 

On  y  satisfera  plus  généralement  par  l'intégrale 
(19)  V  — — ^-^-^ —  ces  M  si  11  art  d\  dix  dv  du  dv  d^v, 

F  désignant  une  fonction  de  X,   a,  v,   qu'on  peut  choisir  ar- 
bitrairement, ainsi  que  le  champ  d'intégration. 

Les  variables  u^  v,  w  d'une  part,  X,  p.,  v  d'autre  part,  peu- 
vent être  considérées  comme  des  coordonnées  rectangulaires. 
Remplaçons  u,ç^w  par  des  coordonnées  polaires  r,  0,  cp,  ajani 
pour  centre  l'origine  et  pour  axe  polaire  la  droite  qui  joint 
l'origine  au  point  x  —  A,  y  —  a,  :;  —  v.  Remplaçons,  d'autre 
part,  X,  UL,  V  par  des  coordonnées  polaires  r',  9'^  cp',  ayant  pour 
centre  le  point  x^y,  z  et  pour  axe  polaire  une  parallèle  aux  z. 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES,  383 

On  aura 

X  ^  ^  H- r' sin6' coscp', 

(jt,  r=;  j^  H- /•' sin  6' sin  cp', 
V  =:  ^  H-  r'cos6'; 
Mr=rw(^—  X)+(^(/— (x)4-tv(5  —  v)  —  rr'  cosO, 
du  dv  dw  =  /•-  sin  0  dr  d^  ch^ 
dld[xdv  —  r'- s\n^'  dr' d^' d^' . 

L'intégrale  deviendra  donc 

Q  F  CCS (/■/"' ces 6)  s\nartr%\n^dr  d{)d'ù  r'- ^\u^'  dr'  d^'  d'J . 

Supposons  que  le  champ  de  l'intégration  soit  pour  9  et  B' 
de  o  à  71,  pour  cp  et  cp'  de  o  à  air,  pour  r  et  r'  de  o  à  co. 

Les  inlégrations  par  rapport  à  (p  et  8  pourront  s'effectuer 
en  remarquant  que  sinO<iO=:  —  âfcosQ.  L'intégrale  de- 
viendra 

4iï  ^  F  r'  sio  ri'  sin  art  sin  0'  dr'  d^'  <io'  dr 

=  2  7:  V  Fr'  [cosr(/''—  at)  —  CQ>sr{r'^at)\  shi^'  d^' do'  drdr'. 

On  pourra  encore  effectuer  les  intégrations  par  rapport 
à  r  et  r'  en  appliquant  la  formule  de  Fourier 

/    ^l^f   /(P)cos|x(^-^)<:l=.^[/(.x^  +  o)-h/(^-o)] 

démontrée  au  t.  II,  n°  226. 

Soit,  en  effet,  ^(a^')  une  fonction  égale  à  F  r'  quand 
/•'^o  et  nulle  quand  r'  <io.  On  aura 

fOO  yO   GO 

dr        Fr'     [cos r { r'— at)  —  cosr {r'-\-  at)]dr' 

—        dr  I     'h  {r')[cosr{r'  —  at)  —  cosr{r'-\-  at)]dr' 


2  2" 


384  TROISIÈME    TARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

Cette  formule  suppose  seulement  :  i°  que  la  fonction  (j>  a 
une  variation  limitée  entre  — oc  et  -H  oc  ou,  ce  qui  revient 
au  même,  que  Fi'  a  une  variation  limitée  de  o  à  oc;  2°  que 
l'intégrale 

r\<!/\dr'=f'\Fr'\dr' 

est  finie.  Si  nous  admettons  en  outre  que  la  fonction  F  est 
continue,  le  second  membre  de  l'expression  précédente  se 
réduira,  si  ^  >>  o,  à  7z<!^(at),  car  tj;( —  at)  sera  nul^  si  t  <io, 
il  se  réduira  à  — tuJ;( — at).  Enfin,  si  ^=0,  il  se  réduira 
à  zéro. 

On  aura  donc,  pour  toute  valeur  de  t. 


F/-'  [ces /•(/•'—  at)  —  cos/-(A-'-f-  at)]  dr' 
^:ir.at¥{x  -\-at'  sin  O'coscp',  j  +  at'  sinô'sincp',  z -{- at'  cos^' \ 


t'  désignant  le  module  de  t. 

iNous  obtxînons  ainsi,  en  supprimant  les  lacleurîs  oonalanls, 
comme  solution  de  l'équation  aux  dérivées  partielles,  l'ex- 
pression 

27:        u 

/         I     ^F(^-+-a^' sinô'coscp',  jH-a^'sin6'sin  cp',  ^-l-a^'cos6') 

X  sinô'^O'^'f'. 

Pour  ^  =  0,  cette  intégrale  s'annule,  et  sa  dérivée  se  ré- 
duit évidemment  à 

i     F(.r,  y,  z)  s\n^'  d^'  d'-u'  —  f^r.¥ {x, y,  z). 

Nous  satisferons  donc  à  toutes  les  conditions  du  pro- 
blème si  nous  posons 

F{x,y,z)^-^J,{x,y,z), 
Nous  obtiendrons  ainsi,  comme  solution,  l'intégrale  dé- 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  385 

finie  double 

/    ^/i(^4-a^'sin6'coscp',  7-4-a^'sin6'sincp',  <5-f- a^'cosO') 

X  sinB'^O' Jcp'. 

296.   Calculons  maintenant  U'^ 

On  satisfait  évidemment  à  l'équation  différentielle  et  à  la 
condition  initiale 

——  =  o         pour         t=zo 

par  la  solution  simple 

CCS  M  cos  art, 

et  plus  généralement  par  l'intégrale  définie 
— ;VF(X,  [JL,  v)cosM  cos  art  dk  d\i,  d^  du  dv  dw 

zz:  —  — ,—  X        '    - — -  cos  M  sin  art  d\  du.  dw  du  dv  dw 
dt  2  Tz'^  a  ij         r 

rr -—   /         /      ^F(a7  4- ai'sinG'coscp',  j-h  ai' sinô' sincp',  ^ -H  a^'cosO') 

X  siiiO'(^0'<^cf'. 
D'ailleurs,  pour  ^  =  o,  cette  expression  se  réduit  à 

On  satisfera  donc  à  toutes  les  conditions  du  problème  en 
posant 


I 

B        ce  qui  donnera 


F(^,7,-)  =  ^^/(^,r,-), 


I    d    C      C 
\]"-=:——-\        \     i/(^' +  ai'sm6'coscp',  j-i-ai'sinO'sincp',  ^-hai'cosO') 

X  sin6'<iô'<i'f'. 
On  aura  enfin 

Cette  solution  suppose  toutefois,  comme  on  l'a  vu  d'après 
J.  —  Cours,  III.  25 


38G  TROISIÈME    PARTIF.    —    CHAPITRE    III. 

la  démonslration  :  i°  que  les  fonctions 

ont  une  variation  limitée  lorsque  le  point  1,  [ji,  v  décrit  une 
droite  partant  d'un  point  quelconque  ^,  jk,  z  de  l'espace,  et 
allant  jusqu'à  l'infini  dans  une  direction  quelconque;  2°  que 
les  intégrales 

f\fr'\dr',        f\Ar'\dr' 

prises  le  long  de  cette  droite  sont  finies. 

297.  Supposons  qu'à  l'instant  initial  il  n'existe  de  mouve- 
ment qu'aux  environs  de  l'origine  des  coordonnées,  de  telle 
sorte  que  les  fonctions 

soient  nulles  pour  toutes  les  valeurs  de  ^,  JK,  z  extérieures  à 
une  sphère  de  rayon  e  décrite  autour  de  l'origine.  Décrivons 
une  sphère  de  rayon  at'  ayant  pour  centre  l'origine;  on 
pourra  la  représenter  par  les  trois  équations 

^  H-  at'  sin  6'  ces  cp'  .-=  o, 
r^  +  at'  sin  6'  sin  cp' .-  o, 

C  -4-  at'  ces  6'  rzzO. 

Pour  tout  point  x,  y,  z  dont  la  distance  à  cette  sphère 
est  >  =:  on  aura,  pour  toutes  les  valeurs  de  Q'  et  cp', 

z=:  [:z:  -\-  at'  sin  6'  ces  cp'  y 

-j-  (7  -i-  at'  sin  6'  sin  cp'  )2  4-  (  ^  -+-  at'  cos  6'  )2  >  e. 

[jCs  fonctions 
/(^  4- «^'sin6'coscp',  j  4- (2^' sin  6' sin  cp',  ^  4- a^' cosO') 
et 

/i(^  4- «^' sin6'cos'f',  j  4- «^'sinO'sincp',  ^4-a^'cosO') 


ÉQUATIONS    AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES.  SSj 

seront  donc  nulles  dans  tout  le  champ  d'intégration,  et  l'on 
aura  par  suite  U  =  o. 

La  fonction  U  sera  donc  nulle  à  chaque  instant  dans  tout 
l'espace,  sauf  dans  l'intérieur  de  V onde  sphérique  comprise 
^ntre  les  deux  sphères  de  rayon  au'  +  s  et  at'  —  s. 

298.  Problème  de  Cauchy.  —  Considérons  plus  géné- 

.  ralement  un  système  de  fonctions  inconnues  U,  V,  ...  des 

variables  f ,  x^  jk,  z^  déterminées  par  un  système  d'équations 

.(20)      V^—vsi^t,x,y,z),         V^,  —  i^,^t,x,y,z), 

ayant  pour  premiers  membres  des  fonctions  linéaires  à  coef- 
ficients constants  de  U,  V,  ...  et  de  leurs  dérivées  par- 
tielles, et  par  les  conditions  initiales 

:  ()V  \  pour  t  —  G. 

V=:cp(^,7,^),  —    3:zcpi(^,7.^), 


Posons,  pour  abréger, 

;^(^  _  X)  -f.  (;(j  _  fx)  4-  «^(5  —  V)  :=:/?, 

u^  v^  w,  "kj  ^,  V  étant  des  constantes,  et 

du  dç  dw  d\  d]x  di  =:=;  d^j. 

Nous  allons   prouver   que   la   solution   du   problème    est 
donnée  par  les  formules 

V  —  — L_  C!  g/i  ^  ^^ 


<2I 


OÙ  le  champ  d'intégration  par  rapport  à  chacun  des  couples 
de  variables  ?/,  X;  (^,  p.;  t^,  v  est  un  rectangle  infini  ayant 
pour  centre  l'origine  des  coordonnées;  T,  0,  ...  désignant 


388  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

d'autre  part  des  fonctions  de  t  détînies  :  i°  par  les  équations 
différentielles 

(22)  <R  =  nT(^,  X,  jx,  v),  ^i  =  t;7i(^,  X,  [j-,  v),  ..., 

où  <R,  <R,,  ...  se  déduisent  de  R,  Ri,  ...  en  j  substituant 
aux  dérivées  partielles 

les  expressions 

'^^  par  les  conditions  initiales 

Tr_-/(X,  [J.,  V),  —    r=/i(X,   (X,v),  ...J 

(23)  {  ^^  /   pour  ^  =  0. 

0=rcp(X,  [X,v),  —   rrrcpi(X,[X,  v), 

Substituons  en  effet,  pour  U,  V,  ...,  les  valeurs  (21) 
dans  l'une  des  équations  (20),  la  première,  par  exemple; 
comme  on  a  évidemment 

^^^.-L^-J^iue'pTd^,        ^=:— ^-Q^W/'e^cT, 
dx         {ir.y  ij  dx        {2izY\J 


le  résultat  de  la  substitution  dans  R  sera 
— ^5  ^e'PS^d^ 

(2'!T)3    \J 

OU,  en  vertu  des  équations  (22), 


ÉQUATIONS   AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES.  SSg 

Or  on  a 

gip-—  giu(x—l)  gi{>(y—\i)  gitv(z— v) 

=::  [cosu  {x  —  X)  +  i<è\nu  {x  —  X)] 
X  [cosp  {y  —  \k)  h-  iûnv  {y  —  (x)] 
X  \^cosw{z  —  v)  -H  is,inw{z  —  v)]. 

Effectuant  les  produits,  on  obtiendra  huit  termes  qui 
tous,  à  l'exception  d'un  seul,  contiendront  un  sinus  en  fac- 
teur. 

Considérons  un  de  ces  termes,  contenant  par  exemple  le 
facteur  s\nu{x  —  \).  Les  éléments  qu'il  fournit  à  l'intégrale 
pour  deux  valeurs  égales  et  opposées  de  u  se  détruiront. 

Au  contraire,  les  éléments  fournis  par  le  terme 

cosm(^  —  X)  cosv{y  —  \x)  cosw{z  —  v) 

pour  des  valeurs  égales  et  contraires  assignées  à  l'une  des 
quantités  m,  v^  w  seront  égaux.  L'intégrale  (24)  se  réduira 
donc  à 

-3  V  cosu{x~  X)  cosv{y  —  ]x)  cosw{z  —  v)  w{t,  X,  (x,  v)  da, 

//,  V,  w  ne  variant  plus  que  de  o  à  00. 

La  double  intégration  par  rapport  à  w,  X  donnera  comme 
résultat,  d'après  le  théorème  de  Fourier, 

—  V  cos(^(/  —  [x)  cosiv{z  —  v)  Tn(^,  X,  [JL,  v)dçdwclxdv. 

Intégrant  par  rapport  à  (^  et  [Ji,  on  aura  de  même,  comme 
résultat, 


iS 


ces  w{z  —  V )  TîT (  ^j  ^,  j,  V )  dw  <5?V, 
et  enfin,  en  intégrant  par  rapport  à  w  et  v, 


tu 


{t,x,y,z), 


ce  qui  est  précisément  le  second  membre  de  l'équation  aux 
dérivées  partielles. 


SgO  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

Les  conditions  initiales  sont  également  satisfaites,  car  on 
a,  pour  ^  =:  o,  en  vertu  des  équations  (28), 


et  il  suffira  de  changer  tu  en /,  /< ,  ...  dans  les  raisonne- 
ments précédents  pour  montrer  que  ces  expressions  sont 
respectivement  égales  k  f{x^  r,  ^),  f^  {00^  y ^  z'^)^  .... 

299.  Propagation  de  la  chaleur  dans  une  barre  indé- 
finie dans  un  sens.  —  Nous  aurons  l'équation  aux  dérivées 
partielles 

dt  ~  ""   dx-^' 

avec  la  condition  initiale 

U=/(^)     pour^  =  o,  ^>o 

et  la  condition  à  la  limite 

Uzziio[t)     pour  ^  =:  o, 

laquelle  donne,  en  fonction  du  temps,  la  température  à  l'on- 
gine  de  la  barre. 
On  pourra  poser 

U'  devant  satisfaire  aux  conditions 

U'  =  /(^)     pour  ^  r^  o,  ^>o; 
U'=o  pour  ^=10, 

et  U"  devant  satisfaire  aux  conditions 

U"==o  pour  ^  =r  o,   ^>o; 

\j":zz'l^{t)       pour  ^  :^  O. 


ÉQUATIONS   AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES.  SqI 

Calculons  d'abord  U'. 

On  satisfait  à  la  condition  U'  =  o  pour  x  =  o^  ainsi  qu'à 
l'équation  aux  dérivées  partielles,  par  la  solution  simple 


smuœe' 


et  par  la  solution  pins  générale 

/     sin  uxe-'''"'^  F {li)  du j 

laquelle,  pour  t=^  o^  se  réduit  à 

/      sinw^  F{u)  du. 
Il  restera  donc  à  déterminer  F(?i),  de  telle  sorte  qu'on  ait 

J'      smux¥{u)  du-=^  f{œ)  pour  .2^  >  o. 

0 

On  y  arrivera  en  posant 

F(«)  —  §   f    sinu\/{l)dX. 

Ou  a,  en  effet, 

^.00      .00 
-   /       /      sinw^  sin^X  /(X)  <iX 

=  -   /       /      [cosw(^  — X)  —  cosm(^ -f-X)] /(X)  <^, 

••  0     ^0 

et,  en   désignant   par  ^()^)  une  fonction  égale   à  /(a)  pour 
\^  Oy  à.  zéro  pour  X  <C  o,  cette  intégrale  aura  pour  valeur 

i[^{x-i-  o)  -h  4^(^  --  o)  —  <];(—  ^-1-  o)  —  ^(—  ^'  —  o)J, 

quantité  qui,  pour  ^  >>  o,  se  réduira  à  f{x)  [en  supposant 
/(^)  continue]. 


392  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE   III. 

La  solution  du  problème  sera  donc  l'intégrale  double 


Kf'f 


e-^''^'-i[Gosu{cc  —  X)  —  CCS  w(^  -r-  X)]  /(X)  du  dl 


ou,  en  effectuant  l'intégration  par  rapport  à  «,  comme  au 

n"  294, 

r"^  r       (x— >o^         _(.r-t-X)*- 

(25) 


-^   f  /(X)rfx[, 
a\/'Kt  J Q 


300.  Passons  au  calcul  de  U'^  Ce  problème  se  ramène  au 
précédent,  comme  nous  allons  le  voir. 

Nous  traiterons  d'abord  le  cas  particulier  où  cp(^)  se  réduit 
à  la  constante  i.  On  aura,  dans  ce  cas, 

W  étant  une  nouvelle  solution  qui  satisfasse  aux  relations 

W  =:—  I       pour    ^  r-r.  O,    X  >  O  ; 

W  —  o  pour  œr=.o. 

Cette  dernière  fonction  s'obtiendra  en  posant /"().)  =  —  i 
dans  la  formule  (20).  On  aura  donc 

>>)*  /•«  (.r-(-),i"- 


U"=I 


2  a  \J- 1 


r         _  îj^lZL'll!  /•  "     _    (-r +).!'-         -1 

/      e    '^-^    dX~  \      e      '"''~dX\ 


Cette  expression  peut  se  simplifier.  Changeons,  en  effet, 
de  variables  en  posant,  dans  la  première  des  intégrales  ci- 
dessus, 


lasjt 
et  dans  la  seconde 


-p 


^"4  =.  p. 

ia\J  t 


Elles  deviendront  respectivement 


i 


ÉQUATIONS   aux:   DÉRIVÉES    PARTIELLES.  SqS 

et  auront  pour  somme 

X  .r 


mais  on  a  d'ailleurs 


On  aura  donc  finalement 


V 


expression  que  nous  désignerons  par  yj^x^  t). 

301 .  Passons  au  cas  général  où  'f  (^)  ne  se  réduit  pas  à  une 
constante.  Nous  allons  démontrer  qu'on  a 

:'        (26)  V"::^^{o)x{x,t)-\-  f  ySœ,t-\)o'{\)d\.         . 

En  effet,  7_(^,  t)  étant  une  solution  de  l'équation  aux  déri- 
vées partielles  et  celle-ci  ne  changeant  pas  si  l'on  y  change  t 
en  t  —  X,  y^{Xy  t  — -X)  sera  encore  une  solution. 

L'intégrale   /  y{x,  t  —  \)  ^' Çk)  dl,  prise  entre  des  limites 

constantes,  sera  une  solution,  et  il  en  sera  encore  de  même 
si  la  limite  supérieure,  au  lieu  d'être  constante,  est  égale  à  t; 
car  cette  supposition  ne  fait  qu'ajouter  à  la  dérivée  partielle 
de  l'intégrale  par  rapport  à  ^  le  terme  x(^,  o)  ^'(t),  lequel  est 
nul  dans  toute  l'étendue  de  la  barre,  d'après  les  conditions 
qui  ont  servi  à  déterminer  la  solution  ')((^,  t). 

Donc  les  deux  termes  de  U'^  sont  des  solutions  de  l'équa- 
tion aux  dérivées  partielles.  Tous  deux  s'annulent  d'ailleurs 
pour  ^  =  o  dans  toute  l'étendue  de  la  barre.  On  aura  donc 

U"  =  o     pour  tzzzo,  oC  >>  o. 


^  or  xr; 

f  TJNIVEB 


394  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

Enfin,  pour  ^  =  o,  on  a 


et 


Donc  U'^  satisfait  bien  à  toutes  les  conditions  du  problème. 

302.  L'expression  (26)  peut  se  transformer  au  moyen  de 
l'intégration  par  parties.  On  a,  en  effet, 

-  0 

D'ailleurs  ^(a)^(^,  t  —  "k)  s'annule  pour  "kz^  t,  et  se  ré- 
duit à  cp(o)  '/(^i  t)  pour).  -—  G.  On  aura  donc  simplement 


Remplaçons  maintenant  ;)((^,  t  —  X)  par  sa  valeur 


on  aura 


et  enfin 


JX{X,  t-\)^~ : 


/»'  -^^  _3 

U"--=-:^   /     e   *«'('->>(^-X)  "^■cp(X)^X. 
lasjTzJ  f^ 


La  méthode  dont  nous  nous  sommes  servi  pour  ramener  le 
calcul  de  U"  à  celui  de  U'  est  évidemment  applicable  à  tous 
les  problèmes  analogues. 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  SgS 

303.  Cordes  vibrantes.  —  Considérons  une  corde  tendue 
sur  la  portion  de  l'axe  des  x  comprise  entre  o  et  /.  Dési- 
gnons par  U  le  déplacement  suivant  l'un  des  axes  coordonnés 
du  point  dont  l'abscisse  serait  x  dans  l'état  de  repos.  Nous 
aurons  l'équation  aux  dérivées  partielles 

à  laquelle  il  faudra  joindre  les  conditions  initiales 

dV  ^  ,      A   pour  trr=0,  0<X  <l 

et  les  conditions  aux  limites 

Lj  rz:  o       pour    X  z=0, 
U  ~r;  O       pour    ^  =  /, 

lesquelles  expriment  que  les  extrémités  de  la  corde  restent 
fixes. 

Nous  avons  trouvé  (273)  que  l'intégrale  générale  de  l'équa- 
tion (2^)  est 

U  =  <p  ( ^  H-  <2i )  -^  '^{x  —  at). 

Il  reste  à  déterminer  les  fonctions  co  et  ({;  de  manière  à  sa- 
tisfaire aux  autres  conditions  du  problème. 

Les  conditions  initiales  donnent,  pour  l'intervalle  de  o  à  /, 

ao'{œ)  —a^'{x)r^f,{x); 
d'où,  en  intégrant, 

a'f{x)  —  a^{x)=z  j   f^{x)dx  -^  c 


€t  enfin 


I     /""■  c 

Z  tl  ^  A  (Z 


Uj' 


^{x)^\J{x)-—   \    f,{x)dx--~ 


396  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

D'ailleurs,  U  ne  changeant  pas  quand  on  accroît  la  fonc- 
tion cp  d'une  constante  quelconque  en  diminuant  d'autre 
part  la  fonction  ^  de  la  même  quantité,  on  pourra,  sans 
nuire  à  la  généralité  de  la  solution,  supposer  c  =  o. 

Les  fonctions  ^{x)  et  <J>(x)  sont  ainsi  déterminées  dans 
l'intervalle  de  o  à  /.  Les  conditions  aux  limites  donnent 
d'ailleurs  les  identités 

o{at)-h'\>{ — <2^)  =  o, 

d'où,  en  changeant  at  en  x, 

cp(^)  -^-  <h{~  x)  ■--  O, 
cp  (  /  -h  ^  )  -4-  6  (  /  —  ^  )  =  O. 

Cette  dernière  équation  donnera  la  valeur  de  cp  pour  les 
valeurs  de  l'argument  comprises  entre  /et  2  l.  En  y  chan- 
geant ^  en  ~  X,  elle  donnera  la  valeur  de  'h  dans  le  même 
intervalle. 

Enfin,  en  y  changeant  /  en  /  -f-  .r,  il  viendia 

o{2l  -i-  X)  -h  ^{ —  ^)r3z0, 

d'où 

cp(2/-|-  ^)  =:  cp(jr). 

La  fonction  o  admet  donc  la  période  2/.  Il  en  sera  de 
même  de  la  fonction 

^{œ)  --=:  —  cp( —  x). 

Les  deux  fonctions  cp  et  ^j;,  admettant  la  période  2/  et  étant 
connues  dans  l'intervalle  de  o  à  2  /,  seront  déterminées  pour 
toutes  les  valeurs  de  l'argument. 

304.  La  méthode  d'intégration  précédente,  due  à  Euler, 
est  spéciale  au  problème  des  cordes  vibrantes.  Le  procédé 
de  Bernoulli,  que  nous  allons  exposer,  est,  au  contraire,  l'ap- 
plication directe  des  principes  établis  au  commencement  de 
cette  Section. 

On   satisfait   à    l'équation    aux    dérivées  partielles  et  aux 


ÉQUATLONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES. 

conditions  aux  limites  par  les  solutions  simples 

.    niTzx         mizat         .    mtzx    .    rmzat 
sin  — ' —  ces ; — ?      sm  — - —  sin  — - —  j 


397 


où  m  désigne  un  entier  quelconque. 

On  y  satisfera  plus  généralement  par  la  série 


"=S 


.        .    niizx         mizat 
Km  sm  — ; —  ces h 


s»' 


.    niT^x    .    m  liât 
sm  — - —  sm  — - —  j 


m  prenant  toutes  les  valeurs  entières  de  i  à  00. 

Reste  à  déterminer  les  coefficients  K^  et  B;;^,  de  manière  à 
satisfaire  aux  conditions  initiales.  En  y  substituant  cette  va- 
leur de  U,  elles  deviendront 


A^sm-y-  =/(^. 


V^  rri'Ka 


.     mizx 

B,nSm-y-  r=:/i(^), 


et  l'on  y  satisfera  (t.  II,  n°  238)  en  posant 


.    inizx    _ 
a)    sm  — -—  aa, 


m 


ro-îf.' 


.    mizct 
/i(a)sm— -^a. 


305.  Refroidissement  d'une  barre  hétérogène.    —   Ce 
problème  dépend  de  l'intégration  de  l'équation  suivante 


(28) 


^  dt  ~~  ôx     dx 


/U 


jointe  à  la  condition  initiale 

(29)  V=J{x)     pour  ^  =  0,  ^>o  <X 

et  aux  conditions  aux  limites 


(3o) 
(3i) 


k-j /î  U  =:  o     pour  ^  =^  o, 

A-  -.—  -h  HU  —  o     pour  ^  —  X. 


SqS  troisième    partie.     —    CHAPITRE    III. 

La  barre  est  supposée  s'étendre  sur  l'axe  des  ^  de  o  à  X; 
g^  k,  l  sont  des  fonctions  de  x^  positives  dans  toute  l'étendue 
de  la  barre  et  représentant  respectivement  la  chaleur  spéci- 
fique, la  conductibilité  intérieure  et  le  pouvoir  émissif  sur 
chacune  des  sections  transversales  ;  A  et  H  sont  des  con- 
stantes positives. 

On  satisfait  à  l'équation  (a8)  par  la  solution  simple 

r  désignant  une  constante  et  V  une  fonction  de  x  qui  satis- 
fasse à  l'équation  linéaire  du  second  ordre 

(^^^  ;â4I  +  (^'-^)^-°- 

Les  équations  (3o),  (3i)  donneront 

(33)  k-j AY=:o     25our^r=o, 

dW 

(34)  A-L_+HV=o     pour:rr::^X. 

Soient  V,  \"  deux  solutions  particulières  de  l'équation 
(32);  l'intégrale  générale  sera 

c'\'-^c"y", 

et  cette  valeur,  substituée  dans  les  équations  (33)  et  (34), 
donnera 


■>) 


On  pourra  satisfaire  simultanément  à  ces  deux  équations 

par  un  choix  convenable  du  rapport  —  si  leur  déterminant 

est  nul.  Ce  déterminant  est  une  fonction  de  r  que  nous  dé- 
signerons par7n(/'). 

Soient  ;'4,  /'2,  ...  les  racines  de  l'équation  rn^r)  r=  o.  A 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  899 

chacune  d'elles,  telle  que  r„,  correspond  une  intégrale  V„ 
telle  que  la  solution  simple 

satisfasse  à  la  fois  à  l'équation  aux  dérivées  partielles  et  aux 
équations  aux  limites. 

On  y  satisfera  plus  généralement  en  posant 

et  cette  nouvelle  expression  sera  la  solution  du  problème,  si 
elle  satisfait  en  outre  à  la  condition  initiale. 

Il  ne  restera  donc  plus  qu'à  choisir  les  coefficients  A,  de 
telle  sorte  qu'on  ait 

'LPs.niN „i-~^  f{x)       de  ^  =::  O  à  ^  rr:  X. 

306.  La  détermination  de  ces  coefficients  repose  sur  une 
propriété  importante  des  fonctions  \ ,i,  que  nous  allons  ex- 
poser. 

Le  paramètre  r  restant  provisoirement  arbitraire,  dési- 
gnons par  V  celle  des  intégrales  de  l'équation  (32)  qui  satis- 
fait, pour  X  =^  o,  à  la  condition  initiale  (33).  Ces  deux 
équations  pourront  s'écrire  ainsi 

(87)  k- AV  =  o         pour^=ro, 

en  substituant  aux  différentielles  ordinaires  des  signes  d  de 
dérivation  partielle,  pour  mettre  en  évidence  ce  fait  que  V 
dépend  non  seulement  de  x,  mais  du  paramètre  r. 

Donnons  à  ce  paramètre  une  autre  valeur  j'.  Soit  V  la  va- 
leur correspondante  deV;  on  aura 

(89)  k  -^ Il  V  ;=i:  o         pour  œ  —-  o. 


4oO  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    III. 

Retranchons  l'une  de  l'autre  les  équations  (36)  et  (38), 
respectivement  multipliées  par  V  et  V;  il  viendra 

~  da:[_\      ôx  dx  )  \ 

et,  en  intégrant  de  o  à  X, 

j(.'-.)pvr..=  [.(v'g,-vg)]; 


=['■(-£-£)] 


5 


car,  pour  x^=:OjV  expression  k  I  V  -^ V  -y—  1  s  annule  en 

vertu  des  équations  (3^)  et  (39). 

Posons  maintenant  r=zrjn^  r'  :=zrm  i^m  et  /•„  étant  deux 
racines  distinctes  de  l'équation  ^{r)  =  o;  V  et  V  se  rédui- 
ront à  Y  ni  et  V/i,  et  l'on  aura,  pour  ^  =  X, 


k'LL  4-HY  =  o,  k-~  -hHV'=:.o, 


—       HY  =  o  A-"^- 

dx  '  ôx 

d'où 


L'équation  (4o)  se  réduira  donc^  en  supprimant  le  facteur 

dx  z:^0. 


(40  f    g^rn^n' 


Soit,  en  second  lieu,  r  =  /-,;,  /'=  /'«  +  £>  £  étant  un  infi- 
niment petit.  On  aura 

v-v  -''X-î^», 

dx        dx 

'^   '     ()/•  ôx         Ox        dx  dr 


ÉQUATIONS    AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES.  4^1 

Substituant  dans  l'équation  (4o)j  divisant  par  s  et  passant 
à  la  limite,  il  viendra 

<'•)    r.-.-"['-("rS-v.S.)L- 

307.  Nous  allons  maintenant  établir  que,  si  l'on  débarrasse 
l'équation  m(j^)  =  o  des  racines  parasites  pour  lesquelles  la 
solution  V  correspondante  serait  identiquement  nulle,  les 
racines  restantes  seront  toutes  réelles,  inégales,  positives  et 
en  nombre  inflni. 

i"  Si  TO(r)  =  o  admettait  une  racine  imaginaire  rm^=0L-\~^i, 
elle  admettrait  sa  conjuguée  r„  =z  ol  —  ^i.  A  ces  deux  racines 
correspondraient  deux  intégrales  conjuguées  Y ni^=^  p  -\-  qiy 
\       \ f^=zp  —  ^/,  et  l'intégrale 

f     g  V,n  V,  d.X  z:-.   f     g{p^-^q'')dx 
^0  «-  0 

aurait  tous  ses  éléments  positifs,   ce  qui  est  absurde,  puis- 
qu'elle doit  être  nulle. 

2"  Si  m(r)=:o  admettait  une  racine  double  r,  l'intégrale 
correspondante  V^  satisferait,  pour  x  =  K,  non  seulement 
à  l'équation 


mais  à  sa  dérivée 


à.  ■  "^"=°' 


ri  — r —  =  o 


dx  dr  dr 

On  aurait  donc,  pour  ^  =  X, 


—  V  -^ r-   r=:0. 


dr     ôx  ôx  dr 

d'où 

,x 

g\ldx=:0, 
'0 


f 


résultat  absurde,   tous  les  éléments  de  l'intégrale  étant  po- 
sitifs. 

J.  —  Cours,  III.  26 


402  TROISIÈME    PARTIE.    —    CDAPITRE    III. 

3^  L'équation  tïj(/)  ::^  o  ne  peut  avoir  de  racine  négative 
ou  nulle. 

En  efl'et,  si  a-^o,  /  —  rg  sera  positif  dans  toute  l'étendue 
de  la  barre,  et  les  équations 

(^^)  ^'^£-(»--')^-°' 

dN 

(44)  ^"7^  —  /iV  =  0       pOUr^r=;0, 

(45)  A^^H-HV==o     pour^rrrrX 

seront  contradictoires. 

En  effet,  l'équation  (43),  intégrée  de  o  à  :r,  donne 

(46)  { 
=  [/<V]„     +  Ç   {l~gr)\dx. 

La  fonction  V  varie  avec  œ  en  partant  de  la  valeur  initiale 
Vo;  tant  qu'elle  ne  changera  pas  de  signe,  tous  les  éléments 

de  l'intégrale  /     (/  —  gr)\  dx   auront    également    le    signe 

dV 
de  Vo;  donc  -j-  aura  ce  même  signe,  et,  par  suite,  V  s'éloi- 
gnera de  zéro. 

Il  résulte  de  là  que,  dans  tout  l'intervalle  de  o  à  X,  V  s'é- 

dV 
loigne  de  zéro  et  conserve  le  même  signe  que  -j—-  Donc  l'é- 
quation 

dY 

k  -, 1-  HV  =  o     pour  ^  =  X 

dx 

ne  pourra  avoir  lieu,  ses  deux  termes  ayant  le  même  signe. 

308.  Les  racines  de  Tn[r)=^o  sont  donc  toutes  réelles, 
inégales  et  positives.  Il  reste  à  prouver  qu'elles  sont  en 
nombre  infini.  Nous  y  arriverons  en  étudiant  l'allure  des  in- 


ÉQUATIONS   AUX   DÉRIVÉES   PARTIELLES,  ^o3 

tégrales   de  l'équation  (82)  ou,    plus    généralement,    d'une 
équation  de  la  forme 

où  K  et  G  sont  des  fonctions  de  x. 

On  peut  remarquer  incidemment  que  toute   équation  li- 
néaire du  second  ordre 

a,X'  ^  clx 

peut  être  mise  sous  cette  forme.  En  effet,  multiplions  cette 
équation  par  un  facteur  indéterminé  M.  Elle  deviendra 

MP  -y—  -h  MQ  5-^  -h  MRV  ^  0 

dx^  ^  dx 


ou 

dx 


y-  MF  -1 h    MO j~ h  MRV  --  o. 

IX         dx        \  dx   J  dx 


dY 


Le  terme  en  -7—  disparaîtra  si  Ton  pose 


-d^où 


dUF 
MF 

=  2... 

>gMF 

=/?-■ 

M=: 

iJ'". 

et  enfin 


M  étant  ainsi  déterminé,  on  n'aura  plus  qu'à  poser  MF  r=  K, 
MR  =z  G  pour  avoir  la  forme  d'équation  voulue. 

On  peut  simplifier  encore  la  forme  de  l'équation  (47)  par 
un  changement  de  variable.  Posons,  en  effet, 


4^4  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

il  viendra 

ax  cLx  2  dx 

dx  dx         2  dx 

dx      dx  dx-         1        dx  \         dx  ) 

Le  terme  en  — —  disparaîtra  donc  de  l'équation  transformée^ 

i 
laquelle,  divisée  par  K"%  sera  de  la  forme 

R  W  =  o. 

dx- 

309.  Soit  Vi  une  solution  particulière  de  l'équation  (47)  r 
on  aura 

d_^^dy_, 
dx       dx 


K-V-'  +GV,=:o. 


De  cette  équation  combinée  avec  (47)  oïi  déduit 


,    d  ^  dY      ^j  d  j^dYi 

^  dx      dx 

et,  en  intégrant, 


ou 


,  V 


dx         KVJ 


et  enfin 

(49)  V=:cV,rj^+c'V,. 

i/o  1 

Supposons  que  K  reste  constamment  fini  et  positif  entre 
o  et  X.  On  déduira  de  la  relation  (48)  que  ¥<  et  -— 
ne  peuvent  s'annuler  à  la  fois  en  aucun  point  de  cet  inter- 


I 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  4o5 

valle;  car  on  aurait  c  =  o,  et  l'intégrale  générale  ne  contien- 
drait qu'une  constante  c\  ce  qui  est  impossible. 

L'équation  Vi  =  o  n'admet  donc  que  des  racines  simples, 
et  la  courbe  j^  — -  Y ^  coupera  l'axe  des  x  en  tous  les  points  où 
elle  le  rencontre.    Soient  a  et  ^  deux  racines  consécutives; 

,  fdY,\  fdN,\     .    ,     ,,  .    , 

les  valeurs  correspondantes  (  — —       et     ■—, —       de  la  dérivée 

^  \  dx  /oc        \dx  JR 

dy,  ,  .,  ,      . 

--;—  seront  évidemment  de  sienne  contraire. 

dx  ^ 

Cela  posé,  V  désignant  une  autre  intégrale  quelconque,  on 
aura  l'équation  (48)  qui,  pour  ^  r=^  a  et  ^  =  p,  se  réduira  à 

-i-i-(§).=— i-j.(m- 

Donc  [KV]a  et  [l^VJs  seront  de  signe  contraire,  et, 
€omme  K  est  toujours  positif,  [V]a  et  [V]p  seront  de  signe 
contraire. 

Donc,  entre  deux  racines  consécutives  de  l'équation 
Vi  ^==^  o,  comprises  entre  o  et  X,  il  y  aura  au  moins  une  ra- 
cine de  V^-  o.  Il  n'y  en  aura  d'ailleurs  qu'une  seule,  car  ce 
théorème  est  évidemment  réciproque. 

310.  Nous  allons  étendre  cette  comparaison  aux  inté- 
grales V,  V  qui  satisfont  respectivement  à  deux  équations 
différentielles  distinctes 

l    d  ^^  dY       ^,, 

\   -~K h  GV     =:z  o. 

]  dx       dx 

f  (50)  '        ,  ry, 

~K'^  +  G'V'=o. 
dx        dx 

Supposons  d'abord  que  K'  et  G'  soient  infiniment  peu  dif- 
férents de  K  et  de  G  et  que  les  différences  K  —  Iv'  et  G' —  G 
soient  constamment  positives  entre  o  et  X. 

Admettons  enfin  que  les  intégrales  V  et  V  qu'il  s'agit  de 
comparer  soient  des  solutions  correspondantes,  c'est-à-dire 
telles  qu'on  ait 

v  ~  V,      K'  -^  ~  ^  ;;/"',   i^^^^  x  —  o. 


4o6  TROISIÈME   PARTIE.     —    CHAPITRE   III. 

On  déduit  des  équations  (5o)  - 


ce  qui  peut  s  écrire 
dx 


-f-Pv-K 

dx  [_ 


,dsr 

dx 


VK'^l=r(G'- 


dN  dV 
G)VV'+(K-K')|^^ 


Or  V  et  -7—  î  différant  infiniment  peu  de  V  et  de  -7-?  au- 

ronl  le  même  signe  que  ces  dernières  quantités;  d'ailleurs, 
G' —  G  et  K —  K'  sont  positifs.  Donc  le  second  membre  de 
cette  équation  sera  positif  de  o  à  X,  et  la  fonction 


(5i) 


V'K 


dj 
dx 


\K' 


dV 
dx 


sera  croissante  dans  cet  intervalle.   D'ailleurs  elle   s'annule 
pour  ^  =  o;  elle  sera  donc  positive  de  o  à  X. 

Soit,  maintenant,  a  une  racine  de  l'équation  V:==  o  com- 
prise dans  cet  intervalle  ;  on  aura,  pour  ^  =::=  a, 

donc  [V']a  et     -y-       seront  de  même  signe. 

Si     y-       >  o,  la  courbe  j  =V  traversera  l'axe  des  x  de 


/■ 


bas  en  haut  au  point  jc  —  a  (//>.  7);  [V'J^  étant  positif,  la 
courbe  jk=V^  infiniment  voisine  de  la    précédente,  sera 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  [\0'] 

située  au-dessus  d'elle  et  coupera  l'axe  des  x  en  arrière  du 
point  a. 

Si      -7—       <<  o,  la  courbe  j^  =-V  traversera  l'axe  des  x  en 

descendant;  [V']a  étant  négatif,  la  courbe  jk  =  V'  sera  au- 
dessous  de  la  courbe  j^^  —- V  et  coupera  encore  l'axe  des  x  en 
arrière  du  point  a  {fig.  8). 


D'ailleurs,  si  l'une  des  fonctions  V,  V^  s'annule  pour  x  =^0, 
il  en  sera  de  même  de  l'autre,  par  hypothèse. 

Donc,  à  chaque  racine  a  de  l'équation  V  ==  o  correspond 
une  racine  infiniment  voisine  a'  de  l'équation  V'=  o,  laquelle 
sera  un  peu  moindre  que  a;  et  l'équation  V'=::  o  aura  en  gé- 
néral autant  de  racines  entre  o  et  X  que  l'équation  V=  o. 

Toutefois  elle  en  aura  une  de  plus  si  V  s'annule  pour  X, 
car  la  racine  correspondante  de  V  tombe  en  dehors  de  l'in- 
tervalle considéré. 


311.  Soient  plus  généralement  deux  équations 

(52) 

(53) 


-^K^  +GV    =0, 

dx        dx 


dx^'-dx^^^^^'--''^ 


où  les  quantités  Ki  et  K,    Gi   et  G  diffèrent   de  quantités 
finies,  mais  satisfassent  toujours  aux  relations 

(54)  Gi  — G^o,         K  — K,^o     deoàX. 

On  pourra  former  d'une  infinité  de  manières  deux  fonc- 


4o8  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

lions  Cj(x^r),  cX(^,r)  de  x  et  d'un  paramètre  variable  r, 
qui  soient,  la  première  croissante  et  la  seconde  décroissante 
lorsque  r  croît  de  Tq  à  r,  (et  cela  pour  toute  valeur  de  x 
comprise  entre  o  et  X)  et  qui  de  plus  se  réduisent  respec- 
tivement à  G,  K  pour  r=  r^  et  à  Gi,  K<  pour  r  =  r< .  On 
pourra  prendre,  par  exemple,  ro=  o,  /'i  -=:  i , 

Ç  (,r,,-)^G-Hr(G,-G), 

Gela  posé,  considérons  l'équation 
d  dW 

et  désignons  par  Y (x,  r)  une  solution  de  celte  équation, 
déterminée  par  les  conditions  initiales 

\  {x,r)  r.-.a,   \ 
^dYix,  r)  >     pour  ^  =  o, 

a  et  b  étant  des  constantes  déterminées  choisies  à  volonté. 

Donnons  successivement  à  r  une  infinité  de  valeurs  Tq, 
W,  .  .  .,  /•^  variant  progressivement  de  /'o  à  /-< . 

Soient  G,  G',  ...,  G,;  K,  K',  ...,  K,  ;  V,  V,  ...,Y, 
les  valeurs  correspondantes  de  (/(x,  r),  D^c(.r,  r),  \  (x,  r); 
nous  aurons 

g<g'":...:g,  ) 

-  de  o  à  X, 

deux  fonctions  consécutives  étant  d'ailleurs  infiniment  peu 
différentes 

Nous  aurons,  d'autre  part, 

dx        dx 

d         dW 

dx        dx 


d  ,.   dVy    ,    r   V 


ÉQUATIONS    ACX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  ^Og 

el 

,,dV       ,.,d\'  ^,   dV,        ,         pour^=:o. 

IV r-  K    -y-    —..  .  -ssz  Kl :   -  h    \ 

ax  dx  dx^  ] 

Si  V=  o  admet  une  racine  a  dans  l'intervalle  de  o  à  X,  les 
équations  successives  V^^  o,  V'=  o,  .  .  .,  Yi  =  o  admet- 
tront respectivement,  pour  racines  correspondantes,  d'après 
ce  qui  a  été  démontré,  des  quantités  a,  a',  . .  .,  ai,  telles  que 
l'on  ait 

a  >  a'  >  .  ,  .  >  a^ . 

Donc,  à  chaque  racine  a  de  Y=  o  comprise  entre  o  et  X 
correspond  une  racine  moindre  a<  de  l'équation  Vi  =  o. 
Celle-ci  aura  donc  dans  cet  intervalle  au  moins  autant  de  ra- 
cines que  Y=  o.  Elle  peut  en  avoir  davantage;  car,  si  l'une 
des  équations  successives 

est  satisfaite  pour  x  — -  X,  il  s'introduira  par  là  dans  les 
équations  suivantes  une  nouvelle  racine  que  n'avaient  pas 
les  précédentes. 

L'excès  A  du  nombre  des  racines  de  l'équation  Vi  =  o  sur 
le  nombre  des  racines  de  V=  o  sera  donc  égal  au  nombre 
des  valeurs  de  r  comprises  entre  i\  et  r^  qui  satisfont  à 
l'équation 

Y(X,r)=::0. 

312.  Soient  r'",  r^^^  deux  valeurs  consécutives  quel- 
conques de  r;  on  aura  (310),  dans  l'intervalle  de  o  à  X, 

d\^  <iV'+^ 

Y^+i K'  --1.  -  Y'K^+i   -~-  >  o. 
dx  dx 

Lorsque  V^  n'est  pas  nul,  Y'+',  qui  en  diffère  infiniment 
peu,  sera  de  même  signe,  et,  en  divisant  la  relation  précé- 
dente par  la  quantité  positive  V'V^+\  il  viendra 

dx  dx     ^ 


4lO  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

et,  plus  généralement,  en  désignant  par  H  une  constante 
quelconque, 

K  '  ^  +  H V'       K^+i  — h  H V^+i 

dx  duo 

"^  o. 

yt  yt-i-i  '■ 

Cette  inégalité  a  lieu  pour  toute  valeur  de  x  comprise  de 
o  à  X  et,  en  particulier,  pour  .r  =:=  X;  elle  montre  que  l'ex- 
pression 

3t(X,,.)^^XglZl  +  riV(X,r) 

^__ -_-_  <f  (,), 

considérée  comme  fonction  de  r^  est  constamment  décrois- 
sante de  7o  à  r,,  sauf  pour  les  valeurs  de  r  qui  annulent  son 
dénominateur. 

Elle  ne  pourra  donc  changer  de  signe  qu'en  passant  par 
zéro  ou  par  l'infini  négatif,  et  ces  zéros  et  ces  infinis  se  suc- 
céderont alternativement. 

Si  'f  (i^o)  6t  ^(/"i)  sont  de  même  signe,  le  nombre  A'  des 
zéros  sera  évidemment  égal  au  nombre  des  infinis;  si 
<f(''o)>Oî  ?(^0<^7  il  sera  égal  à  A  +  i;  si  (f(ro)<o, 
co  (r4  )  >-  o,  il  sera  égal  à  A  —  i . 

Le  nombre  des  racines  de  l'équation 

Ot(X,  /•)  ^^  +  HV  (^^  r)  r=  o, 

comprises  entre  /-q  et  r<,  sera  donc  égal  à  A,  A  H-  i  ou  A  —  i 
suivant  celle  des  trois  hypothèses  précédentes  qui  aura  lieu. 

313.  Jusqu'à  présent  nous  nous  sommes  borné  à  com- 
parer des  solutions  correspondantes  des  deux  équations  dif- 
férentielles 

-j-K    -, h  G  y     =ro, 

dx        dx 

dx        dx 


ÉQUATIONS    AUX   DÉRIVÉES   PARTIELLHS.  4u 

Soient  maintenant  V  et  V^  deux  solutions  quelconques 
de  ces  mêmes  équations. 

Nous  allons  établir  que  deux  racines  consécutives  a,  ^ 
de  l'équation  V=:o  comprennent  au  moins  une  racine  de 
l'équation  Vi  =  o, 

En  effet,  soit  V'^  une  solution  de  la  seconde  équation, 
telle  que  l'on  ait,  pour  x  =  cl, 

dV  dY 

^  da;  dx 

A  la  racine  p  de  V=:=:  o  comprise  dans  l'intervalle  de  a 
à  X  correspond,  d'après  les  raisonnements  précédents,  une 
racine  j^'^  de  V'^  =  o  comprise  dans  le  même  intervalle  et 
moindre  que  p.  Mais  V<  satisfaisant  à  la  même  équation 
différentielle  que  V'^,  entre  les  deux  racines  a  et  ^'^  de 
V',  =  o,  il  devra  se  trouver  une  racine  p<  de  V<  =  o,  ce  qui 
démontre  notre  proposition. 

314.  Les  considérations  précédentes  permettent  de  fixer 
dans  une  certaine  mesure  le  nombre  et  la  position  des  ra- 
cines de  l'équation  V=  o  comprises  entre  o  et  X,  V  dési- 
gnant une  solution  de  l'équation  différentielle 

dx      dx 

Soient,  en  effet,  k^,  g^  et  k^ ,  ^2  les  plus  grandes  et  les  plus 
petites  valeurs  de  K  et  de  G  dans  cet  intervalle.  Considérons 
les  équations  auxiliaires 


d  j   dW,  ..   _  ,   d^y, 

d^^'Tûc  ^^'^'''-^'-Tx^ 


(55)         or=.-^^^k,-,^-^g,y,.^-k,--J-,-g,Y, 


,..,  d  j    dW,  ^.        .    d'Y,  ^. 

Yi  et  V2  étant  des  intégrales  quelconques  de  ces  deux 
équations,  deux  racines  de  V=o  comprendront  entre  elles 
au  moins  une  racine  de  V,  =  o,  et  deux  racines  de  Vo  =  o 
comprendront  entre  elles  au  moins  une  racine  de  V=:=  o. 


4I2  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    III. 

Or,  si  g^  est  positif,  les  iatégrales  de  (55)  seront  de  la 
forme 

Vi  —  c sin  i /|^  t  -h  c'cos  \/ jr  t. 

L'équation  Vi  ^^  o  a  une  infinité  de  racines  équidistantes  et 
dont  la  différence  est  tt^  /  -^.  On  peut  d'ailleurs  déterminer 

le  rapport  des  constantes  c,  c'  de  telle  sorte  que  Vi  s'annule 
pour  une  valeur  a  arbitrairement  choisie.  Si  donc  on  prend, 

entre  o  etX,  un  intervalle  quelconque  d'amplitude  <<  "^l/  —  ' 

on  pourra  déterminer  Vi  de  telle  sorte  qu'elle  n'ait  aucune 
racine  dans  cet  intervalle;  donc  V  ne  saurait  en  avoir  plus 
d'une.    Donc  la  distance  de  deux  racines  consécutives    de 

V -- o  sera  au  moins  égale  à  '^1/  —  •  Le  nombre  total  de 

ces  racines  entre  o  et  X  aura  clone  pour  limite  supérieure 
l'entier   immédiatement   supérieur    au    quotient    de    X    par 

/T 


Wj.- 


Si  gt  est  négatif,  on  aura 

L'équation  Y^  z:=  o  n'a  aucune  racine,  si  c  et  c'  ont  le 
même  signe.  Donc  V  :=  o  ne  peut  en  avoir  plus  d'une  entre 
o  et  X. 

Considérons  maintenant  l'équalion  (56).  Si  ^o  est  positif, 
Vo^^o   aura  une  infinité   de   racines  équidistantes,  dont  la 

différence   estrci/— ,et   l'on    peut    choisir    les  conslantes 

V   ^2  ^ 

d'intégration  de  telle  sorte  que  Va  s'annule  en  un  point  arbi- 
traire a.  Donc  entre  o  et  X  la  distance  de  deux  racines  con- 

r, 
I        \r  /''""  1 

secutives  de   V  ;:i::  o  ne  pourra  pas  surpasser  ~i/  "?   et  le 

V     o  2 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉKS    PARTIELLES.  4l3 

nombre  total  de  ces  racines  aura  pour  limite  inférieure  le 
pins  grand  entier  contenu  dans  le  quotient  de  X  par  '^1/  ~  ' 

315.   Revenons  maintenant  à  Téquation 

Désignons  par  V(^,  r)  une  de  ses  solutions  qui  satisfasse 
à  la  relation 

k  —-  —  A  V  =  o         pour  X  -=.0. 

On  a  vu  que,  si  r  =  o,  cette  fonction  et  sa  dérivée  ne  s'an- 
nulent pas  entre  o  et  X  et  ont  le  même  signe;  on  aura  donc 

/cf +  HV 

dœ  ^ 
>>  o     pour  ^  =  A,   r  r—  o. 

Si  donc  r  varie  de  o  à  une  valeur  positive  R,  gr  —  /  crois- 
sant constamment  pendant  ce  changement,  le  nombre  des 
racines  de  l'équation 

dY 

o^=:-u^{r)  ^=  k-j h  HV         pour^izrX, 

comprises  dans  cet  intervalle,  sera  égal  à  A  ou  A  -|-  i ,  A  dési- 
gnant l'excès  du  nombre  des  racines  de  l'équation 

V(^,  R)=:0 

sur  celui  des  racines  de  V(^,  o)=:o  dans  l'intervalle  de  o  àX. 

Cette  dernière  équation  n'ayant  pas  de  racines,  A  sera  le 
nombre  des  racines  de  V(^,  R)  =  o. 

D'après  l'analyse  précédente,  il  a  pour  limite  inférieure 
le  plus  grand  entier  E  contenu  dans  le  quotient  de  X  par 

-Tti /■ — Yv~ — F'  ^^2;  h  désignant  les  plus  grandes  valeurs  de 
A",  /,  et  g.2  la  plus  petite  valeur  de  g  dans  l'intervalle  de  o  à  X. 


4l4  TROISIÈME    PAUTIIÎ.     —    CHAPITRE    III. 

Or  il  est  manifeste  que  E  croît  indéfiniment  avec  R.  Donc 
l'équation  m{7^)=:  o  admet  bien  une  infinité  de  racines. 

316.  Gela  posé,  nous  avons  vu  (305)  que  le  problème  du 
refroidissement  de  la  barre  revient  à  choisir  les  coefficients  A;;^, 
de  telle  sorte  qu'on  ait 

2A„,V,„  =  /(^)         de  ^0  à  X. 

En  admettant  la  possibilité  d'une  solution,  il  sera  aisé  de 
déterminer  ces  coefficients;  multiplions,  en  effet,  cette  équa- 
tion par  ^V„  et  intégrons  de  o  àX.  En  vertu  des  relations  (40? 
tous  les  termes  de  la  série  où  m^n  donneront  une  intégrale 
nulle,  et  l'on  aura  simplement 

A,  r   gyidœ^f   gy,f{x)dx. 

Substituant  les  valeurs  ainsi  trouvées  pour  les  coefficients, 
nous  obtiendrons  la  série 

f   g\,f{œ)dx 

"        f   g\ldœ 

Si  cette  série  est  convergente  et  a  bien  pour  somme  /(^) 
dans  tout  l'intervalle  de  o  à  X,  le  problème  sera  résolu;  mais, 
pour  s'en  assurer,  il  serait  nécessaire  de  sommer  directe- 
ment la  série.  Ce  résultat  n'a  encore  été  atteint  que  dans 
quelques  cas  particuliers. 

317.  Équilibre  de  température  dhine  sphère  homogène. 
—  En  désignant  par  r  le  rayon  de  la  sphère,  nous  aurons 
l'équation  aux  dérivées  partielles 

(^^U       d''\}       (^-U 
ox-        oy-        ôz- 


ÉQUATIONS    AUX    DÉUIVÉES    PAlîTIELLIîS.  qlS 

avec  la  condition  à  la  surface 

l]--¥{^,y,z)     pour  x^^y^-\- z^-=r^. 
Posons 

^  =ir  p  sin6  cost];,         j-- rr=  p  sin 6  sin 4»,  2  =  p  cosO. 

Nous  avons  vu  (t.  II,  n^  236)  qu'on  satisfait  à  l'équation 
aux  dérivées  partielles  par  la  solution  simple 

Y„  désignant  une  fonction  de  Laplace,  c'est-à-dire  un  poly- 
nôme homogène  et  de  degré  n  en  sinO  costj;,  sinQ  sin^j;,  cosô, 
satisfaisant  à  l'équation  aux  dérivées  partielles 

d^^  sm-0    O^-"  oO 

Le  polynôme  Y^  ainsi  déterminé  contient  d'ailleurs  2/z-h  i 
constantes  arbitraires  dont  il  dépend  linéairement. 

En  combinant  ces  solutions  simples,  on  obtiendra  comme 
nouvelle  solution  la  série 

0 

A  la  surface  de  la  sphère,  où  p  =  r,  cette  série  se  réduira  à 

Vy„. 


Il  reste  à  déterminer  les  constantes  qui  figurent  dans  les  Yn-, 
de  telle  sorte  que  cette  valeur  soit  égale  à  l'expression 

F(r  sin6  cos4',   /•sinôsin^',   a'cosO), 

que  nous  représenterons,  pour  abréger,  par  /(9,  ^). 

Or  nous  avons  vu  (t.  II,  n°^  243  et  suiv.)  qu'on  arrive  à  ce 
résultat  en  prenant  pour  les  Y^  les  valeurs  particulières  sui- 


4t6  troisième  partie.    —    CHAPITRE  Kï. 

vanles 

où 

P,,  ■—  X,,  (cosy)  =  X,,  [cosO  cosO'  -t-  sin6  sinO'  cos('J;  —  <]/')], 

X;^  désignant  la  fonction  de  Legendre. 

318.  Cette  solution  peut  se  mettre  sous  une  forme  plus 
élégante. 

Remarquons,  à  cet  effet,  que  la  fonction  générale  Y„  est 
une  somme  de  termes  de  la  forme 

Aa-  sin^'tj;  cos'^'<];  sin''-t-'^8  cos"-''"'^ô. 

D'ailleurs  le  produit  sin^  J;  cos^tj;  s'exprime  linéairement  au 

moyen  des  sinus  et  cosinus  des  arcs  (i-^/-c)à,  {i-j-k  —  2)'li, 

Parla  substitution  de  ces  expressions,  Y^  prendra  évidem- 
ment la  forme 

m  =  n 

OÙ 

0;„„  =:  sin^^OV,  e;,^  =  sin^'OV", 

y  et  V  étant  des  polynômes  en  cos8  etsin^ô,  qui  se  trans- 
formeront en  polynômes  en  cos8  si  l'on  y  remplace  sin-0  par 
I  —  cos-Q. 

Substituons  le  développement  précédent  de  Y,;  dans  l'équa- 
tion aux  dérivées  partielles  qui  définit  cette  fonction,  et  chas- 
sons les  dénominateurs  ;  il  viendra 

n 

o  =y  I  sin^O  ^^  -h  sin6  cos6  ^^  -i-  [/z(/z  + 1)  sin^O-  m^]e',^„  l  cosm<l> 

9 
n 

-f-V  I  sin28  ^^^^  -f-  sinO  COS.Ô  ^^  +  [n(n  -+- 1)  sin^O  -  m^]e"„,n  j  sinm^^. 

0 

Pour  que  cette  expression  s'annule  identiquement,  il  faut 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  4*7 

évidemment  que  les  termes  qui  contiennent  le  sinus  et  le 
cosinus  de  chaque  multiple  de  J;  s'annulent  séparément. 
Donc  chacun  des  termes  de  Y/^,  pris  à  part,  sera  une  solution 
de  Téquation,  et  0,,^/^,  6/,^,^  seront  des  solutions  de  l'équation 
linéaire 

d^Q  d& 

sin^  0  -7—  -\-  sin  6  ces  6  — -  -^i- ï n  (  n  -\- 1)  sin^  ô  —  mM  ©  :=  o. 

Posons 

0-=  Vsin'«e; 

nous  obtiendrons  une  transformée  en  V 

sin- 6-;—-  +  (2m  -H  i)  sinÔ  cosO— ^ 

-I-  [n{n  -^  i)  —  m{ m  H-  i )]  sin^ 6 V  m  o, 

à  laquelle  satisferont  V  et  V'^ 

Prenons  enfin  cosô  =  p.  pour  nouvelle  variable  indépen- 
dante; nous  aurons  une  dernière  transformée 

(57)  I  ^A-J-  ^P" 

(       H- [ai(/i  H- i)  —  m(m  +  1)]  V  =  o. 
Cette  équation  se  lie  intimement  à  l'équation  connue 

(58)  (l-[i.2)--^-2[X-^—  +  7Z(/Z  +  I)X  =  0, 

à  laquelle  satisfait  le  polynôme  de  Legendre  X„([a). 

En  effet,  différentions  m  fois  cette  dernière  équation;  on 

obtiendra,  pour  déterminer  —r-^-^  une  équation  identique  a 

(S^).  Les  intégrales  de  (5^)  sont  donc  les  dérivées  ^ï'-n^es  ^^^ 
intégrales  de  (58).  Or  le  seul  polynôme  qui  satisfasse  à  cette 
dernière  (sauf  un  facteur  constant  qui  reste  arbitraire)  est  le 
polynôme  de  Legendre  X„([ji). 

Les  polynômes  V,  V",   qui   satisfont  à  (5^),  se  réduiront 

1  1  >  r  >         ^     d"'X„(ll) 

donc  chacun,  a  un  tacteur  constant  près,  a  • — -,—— ^   et  les 
j.  —  Cours,  III.  27 


4l8  TROISIÈME    PARTIE.       -    CHAPITRE    III. 

fonctions 

0;,,  =  v^sin'«e,      e';,„  =  Vsin-o 

seront  égales,  à  des  facteurs  constants  près,  à  l'expression 

m 


in-\-ii 


^^       ^  ■  dix'"  2'^I  .1.  .  .n  d\x 

que  nous  désignerons  par  P^"(p.). 

319.  Cherchons  la  valeur  de  l'intégrale 

J_^  d\x."'  dix'" 

Supposons,  pour  fixer  les  idées,  n'^  n.  L'intégration  par 
parties  donnera 

car  les  termes   tout  intégrés,  contenant  i  —  u.^  en  facteur, 
s'annulent  aux  deux  limites. 

Le  multiplicateur  de  X,i'(jji)  sous  l'intégrale  est  un  poly- 
nôme de  degré  n;  donc  l'intégrale  sera  nulle  si  n'^n.  Si 
n'=  n  et  qu'on  désigne  par  C  |ji"  le  premier  terme  de  X„  (  [x), 
ce  poljnôme  aura  pour  premier  terme 

(  /i-i-  m  )  ! 


V  ^      V  ^  V  /       ^  ^     »  (^  /i  —  m  )  ! 

Il  sera  donc  égal  à 

R  étant  un  reste  de  degré  <;  n,  qui  est  sans  influence  sur  la 
valeur  de  l'intégrale;  on  aura  donc 


(  n  +  771  )  !  2_^ 

m)l  2  n  4-  I 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  4*9 

320.   Gela  posé,  nous  aurons 


(^9) 


et  il  restera  à  déterminer  les  constantes  A  et  B,  de  telle  sorte 
qu'on  ait 

^^  ^n=S    y'p;f([x)[A,„„cosm^-4-B^„sinm4;]=:/(ô,4;). 

Multiplions   cette  équation  par  cosfii^  d^,    et   intégrons 
de  o  à  271;  en  remarquant  qu'on  a 

I       cos  m  <\i  sin  m' <\>  d'\i  =r:  o , 

do 

^27u  /  o,    si  m  5  m' 

/       CCS  m  <\i  CCS  m'  'i^  d<\)  =.      '  u,    si  m  r=z  m'  >-  o, 


TU  /  o,    si  m  ^  m', 

r' 

"  [   2  7r,  si /?Z  1= /?l' zn:  o, 


viendra 


\ni  étant  égal,  en  général,  à  i ,  et  à  2  si  m  =  o. 

Multiplions  cette  dernière  équation  par  VJ^ {^)  d\k  et  inté- 
grons de  —  I  à  i,  en  remarquant  que 


P+\  l  o,  SI  /i   >   n'y 

J-i  j  ^ '- ,      SI  n  =:  n\ 


{n  -^  m)l   2 /^  -M 
il  viendra 

On  trouvera  de  même 


420  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

Substituons  ces  valeurs  des  coefficients  A  et  B  dans  l'ex- 
pression (09)  de  Y  fi  et  réunissons  tous  les  termes  sous  un 
seul  signe  d'intégration,  après  avoir  changé  les  variables 
d'intégration  0,  (J;,  m.  en  8',  ^' ,  ^'  pour  éviter  toute  confu- 
sion ;  il  viendra 

X  P;"  (,».)  P;f  (  [).')  cos/n(^  —  >!,')  dij'  d^. 
Mais  nous  avons  précédemment  trouvé  cette  autre  valeur 

Y„=  ^^-|-  f^ffi^''  V)  P«  si"»'  dO'  d^', 

OU,  en  prenant  cosO'=  ^'  pour  nouvelle  variable  d'intégra- 
tion, 

La  comparaison  de  cette  valeur  avec  la  précédente  donne 
J'égalité 

j^o  n  -h  ml  K,^ 


qui  permet  d'exprimer  la  fonction 

P„=:X„  (cosy)  -^X„[[.ix'  4-  v^i  -  [x^  s/T-lT^  cos(^  -  -y  )] 

par  une  somme  de  produits  de   trois  facteurs,  dont  chacun 
ne  dépend  que  de  l'une  des  variables  jj.,  \)J ^  ^  —  ^j;'. 

321.  11  est  aisé  de  vérifier  directement  cette  formule.  En 
effet,  P„,  considéré  comme  fonction  de  0  et  (L  —  ^j>',  est  une 
fonction  de  l'espèce  Y,,  ;  elle  pourra  donc  se  mettre  sous  la 
forme 

P.-::^^P;r(H^)[A,„„cosm(4;-f)  +  B,,„sinm(J.-4'')], 
où  les  coefficients  A^mn-)  B^«  ne  dépendent  plus  que  de  \tJ. 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  421 

D'ailleurs  P«  est  une  fonction  paire  de  ^  —  '\']  donc  les 
coefficients  B,„;^  seront  tous  nuls.  De  plus,  P„  est  symétrique 
en  [X  et  pi'.  Donc  A,;^,^  sera  égal  à  CrJ'n^l^')^  ^^  désignanl 
une  constante. 

Nous  trouvons  ainsi 


iGo) 


p.=^^..  p,?(i^)  p;r(:^')  ces  m  (6  -  y) 


et  il  ne  reste  plus  qu'à  déterminer  les  constantes  Cm- 

A  cet  effet,  nous  égalerons  les  valeurs  principales  des  deux 
membres  lorsque  l'on  y  pose  [ji—  [a'=  ^;  faisant,  pour  abré- 
ger, h  —  (j/'^  o,  la  quantité 

0057—  {XJJ.'-;-  \ll—]y\l\—   IJ.'^  COScp 

se  réduira  sensiblement  à 

[i.- ( I  —  ces  cp  )  —  2  sin- -- cp .  a' , 

et 


X„(cosy) 


d'^ 


1'^ n\  dcos^ 

9.n{2n  —- 1).  .  .(/i  -^  i) 


~'i"ii\ 


-  (cos^^-i)'^ 

cos'^  Y 


aura  pour  valeur  principale 


ijiiin  —  i)...(^-4-i)    .   2.   I         2/2 
n\  2  ^   ' 

Mais 

/     1  1       .\2« 

( 2  iY"-  sin-''  -  o  =:  U 2  ^   —  e    ^     ) 


COS/l 


in 


©  —  —  cos(/i  —  i)cp  H- 


I   in{in  —  i)...{n^\y\ 

-  (—  i)" j— ~ 

^        '    1  n\  I 


D'autre  part, 

^^_^^,|-2.(2.-0...(.-^-^.. 


422  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   III. 

La  comparaison  des   termes  en  ix'^  cosmo  dans  les  deux 
membres  de  l'équation  (60)  donnera  donc,  en  posant  Xn—~  2 


si  m>o,  Irr,— 


j    '^m 


SI  m  =  o. 


2n{2n  —  i)...(n-^T)        i         2    ,        ,  2  n(2n —  i) .  .  .  {n -h  m -^  1} 

ni  {2if"'  X,„  ^        ^  (/i  —  nij. 

d'où 

{n  —  m)\     2 

322.   Equilibre  de  température  de  T ellipsoïde.  —  Nous 
devons  satisfaire  à  l'équation 

dx\        dx\        dxl 
et  à  la  condition  aux  limites 

(62)      U--=F(^i,^2,  ^3)         pour  Â^  "^  ât'  "^  A"  ~^* 


Posons 


Aj Aq -<?1,  A2    -—    Aq  ■    ^2,  A;}    —    Aq  (?3, 

^1+   é?2-4-  ^3=0. 


L'équation  de  l'ellipsoïde  deviendra 


œ'I  œ\ 


Kq — e^        Ao — ^2        ^0 — ^3 
Supposons,  pour  fixer  les  idées,  qu'on  ait 

Par  chaque   point  de  l'espace  passent  trois  surfaces  du 
second  degré  liomofocales 


2 
A  —  ec,        A  —  e-^ 


—  ^1 


(t.  I,  n°  533),  orthogonales  entre  elles;  leurs  paramètres  \^ 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  423 

)v2i  ^3  satisfont  aux  inégalités 

e2<  X2<  e3<  X3<  ei<  Xj. 

Réciproquement,  à  chaque  système  de  valeurs  de  ces  para- 
mètres satisfaisant  à  ces  inégalités,  correspondent  huit  points 
réels,  ayant  pour  coordonnées 


t.  I,  n«  536). 
323.   On  lèvera  cette  ambiguïté  en  posant 

X,"PW1,  >^2^=P«2,  X3=P«'3' 

On  a,    en  effet,    d'après   les    notations  adoptées  dans   la 
théorie  des  fonctions  elliptiques  (t.  Il,  n°^  367  et  371). 


\/pU-~  eoL=^OL0Ui  Ua—  4- 


d'où 

(63)  ^a^-'^^l^aol^i'^aolh'^aofh  (a=:i,2,3). 

Si  dans  ces  formules,  qui  donnent  les  trois  coordonnées, 
nous  convenons  de  prendre  partout  le  signe  -f-,  à  chaque 
système  de  valeurs  de  «<<,  112,  113  correspondra  un  seul  point 

Cherchons  comment  on  devra  faire  varier  ?/,,  112,  ih  pour 
obtenir  une  fois  chaque  point  réel  de  l'espace. 
Posons,  pour  abréger^, 

{'k~e,){l-e,){l-~e,)  =/{!). 

La  première  période 


sera  réelle  et  positive,  et  la  seconde  période  20)0  sera  pure- 


^'if\  TROISIÈME    PARTIE.     —     CHAPITRE    III. 

Si  Al  varie  de  e^  a  <?3, 

dll,:=:^  -r-= 

sera  réel,  et  w,  (ou  du  moins  l'une  de  ses  valeurs)  variera 
en  ligne  droite  de  Wo  à  ojo  -f-  ^i- 

Si  Xo  varie  de  e^  à  et,  diu  sera  purement  imaginaire,  et 
l'une    des   valeurs  de   «o    variera  en  ligne    droite    de   CO3   à 

Enfin,  si  A3  varie  de  00  à  e<,  du^i  sera  réel,  et  l'une  des 
valeurs  de  W3  variera  de  o  à  o)^. 

On  obtiendra  donc  tous  les  systèmes  de  valeurs  admis- 
sibles pour  X,,  Xo;  ^3  et,  pour  chacun  d'eux,  un  seul  des 
huit  points  ^<,  ^o?  -^3  qui  lui  correspondent,  en  faisant  va- 
rier, en  ligne  droite ^ 

Ui  de  Wg  à  W2  -+-  ^i-< 
u^  de  W3  à  0)3-4-  CO2, 
W3  de    o    à  co]. 

Les  autres  points  se  déduiraient  de  celui-là  en  changeant 
les  signes  de  ses  coordonnées. 

On  les  obtiendra  tous  et  chacun  deux  fois,  en  faisant  varier 
u^  de  0)2  à  032  +  4^1  et  u^  de  033  à  (1)3  4-4^0. 

En  effet,  les  relations 

(t.  II,  n°  t371)  montrent  que  l'on  a 


si  u' -\-  u  ou  u'  ~  u  est  une  période.  Or,  à  chaque  valeur  u^ 
de  M,  comprise  entre  Wg  et  Wo  +  w^ ,  correspondent,  dans  l'in- 
tervalle de  W2  à  (1)2  +  4^n  ^ï'ois  autres  valeurs  de  ce  genre. 


A  chaque  valeur  U2  comprise  entre  033  et  (O3  -[-  tt>2  corres- 
pondent de  même  dans  l'intervalle  de  0^3  à  (1)3  4-  /\ix)2  les  trois 


ÉQUATIONS    ALX   DÉRIVÉES    PARTIELLES.  ^^Ô 

valeurs  associées 

Les  i6  points 

auront  au  signe  près  les  mêmes  coordonnées  zhx^^  —^21 
zb^';{.  On  vérifie  aisément  que  chacune  des  combinaisons  de 
signes  est  reproduite  deux  fois.  Ainsi  («,  U2U2)  représentera 
le  même  point  de  l'espace  que  (u\  u^u-i),  {u^  u-^u^)  le  même 
point  que  {u\  u^  11^)^  etc. 

324.  Ces  préliminaires  posés,  prenons  u^^  u^-,  u^  pour 
variables  indépendantes,  et  cherchons  la  transformée  de 
l'équation  difTérentielle  (61);  on  a 


^         d'il      du/r   dui        V^     f?U   d-ii;, 
d'où 

Zda-àxl  "  Zjk  à  (il  ZuaKàXa) 

^k,i  àuk  àui  ^ja  àxy_  dxa    '   ^k  àuj.  Zua.  (^^l 
Reste  à  calculer  les  sommes 


^rj^\dxa.J         Là^ox^  dx^       ^^ 


ia  àxi 
Or  on  a 

duk  _  du,,  d\k  I        0\k 


à  xi  4  (yx^.)l  \àx^}         i\Jf\k  ^-^a 


426  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   III. 

d'où 


ÔJ^c 


V^    duj;   dui  1  V^    d^k    à'k/ 

^a  àj^a  à^oL  ~~  [^\Jfk,c  s/fki  Zà^  ^-^a  ^-^'a' 

2ja  àx^  '      2v//Xa:  L       2   /À/,  Zjrx  \àxj         Zu^  àxl   I 

Or^    les    surfaces  X;^  =  const.,    a^  =^  const.    se    coupant  à 
angle  droit,  on  a 

V    ^2^  ^  —  o 


<a  OX^  Ôx^ 
D'autre  part,  en  dérivant  par  rapport  à  x^i  l'équation 


(64) 


kk  —  e^        Ayt  —  (?2        f'k  "  ^3 
et  posant  pour  abréger 


S 


s, 


f(>^/.  —  ^z)' 


il  viendra 


IXrjL  r.         àlk 


>^yt  —  ^a  '  dXa 


O 


d'où 

(65) 


(66) 


D'ailleurs  si,   dans  l'expression  de  S/f,   on  remplace  cha- 
cune des  quantités  x^  par  sa  valeur 

(Xt—  ea)(X,—  ga)(X3—  gg) 

(e^  — ea)(ey  — ea) 
il  vient 

g    ^  Y    {h-ea){K,-  ea) ^  (X,-X,0(X,,-X,.) ^ 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES   PARTIELLES.  4'' 7 

d'après  la  formule  connue  de  la  décomposition    en  fractions 
simples  (/,  m  désignent  les  deux  indices  de  la   suite  i,  2,  3 
qui  diffèrent  de  k). 
On  aura  donc 


s. 


/  ^  Y  __  _T_  ^  ^  I 


Enfin  l'équation  (  64)  dérivée  deux  fois  de  suite  par  rapport 
à  x^  donnera,  en  posant  pour  abréger 


—  2 


ix^        dlk  /'^'^/A't-        ^'^ 


Mt^      T,- VfS, 


^k    —   ^Oi  C^/C    —    6ot.y     dXo(.  \OXrj^J  '  ^^1 

8^i         I         ,   ,/^Yt,^.--^-!^S.. 


>^/c  — ^a  (A/r  —  ^a)^   S;t  \dXo,J  dxl 

Sommant  par  rapport  à  a,  il  vient,  d'après  (66)  et  (67), 

O  —      >       :— ■    —  b/,.     >        -5-v 

f^k  "  ^a  ^^à 

Comparant  cette  équation  à  la  précédente, 


à'kkY_  4 


[âXoiJ  S;t' 


il  vient 


'  2  Jlk  2joL\àxo,J     '   Zuxàxl 


et,  par  suite, 

L'équation  différentielle  transformée  sera  donc 

k 

ou,  en  chassant  les  dénominateur  et  remplaçant  )^,,  X^^    A3 


428  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    III. 

par  jjwi,  pu.2,  pu-i, 

(68)  {pu2—pih)-^,  -.-{pu^—pa,)-j^^--\'{pu,-^piu)--^  —  o. 

325.  Quant  à  l'équalion  à  la  surface,  il  est  aisé  de  la 
former.  Soit  u  la  racine  de  l'équation 

p  a  —  Xo, 

comprise  entre  o  et  toi  ;  on  obtiendra  les  points  de  la  surface 
de  l'ellipsoïde,  chacun  deux  fois,  en  posant  ^^3  =  u  et  faisant 
varier  ii^  de  ojo  à  W2  +  ^^^^o  '^2  de  0)3  à  033  +  4^^^2-  La  tem- 
pérature en  chaque  point  de  Ja  surface  étant  donnée,  on 
aura,  pour  u^z=z\)^ 

(69)  JJ  =z^{u,,  IL,), 

^  étant  une  fonction  arbitrairement  donnée  de  Ui  =  0)3  à 
u^  c=r  Wo  -H  4ti><7  et  de  U2  =  W3  à  u.2=  ^3  -j-  4^2-  (Elle  devra 
d'ailleurs  reprendre  la  même  valeur  pour  les  deux  systèmes 
de  valeurs  de  Ui,  112  qui  représentent  le  même  point.) 

326.  On  peut  aisément  trouver  des  solutions  simples  de 
l'équation  aux  dérivées  partielles  (68).  Nous  aurons  vu,  en 
effet  (231),  que  pour  chaque  valeur  de  l'entier  positif  n  on 
peut  déterminer  2/2  +  1  valeurs  de  la  constante  h  telles  que^ 
pour  chacune  d'elles,  l'équation  de  Lamé 

^^  —ln{n-\-i)pu^/i\x^o 

admette  une  solution  particulière 

M(«)=rNP 

qui  possède  les  deux  périodes  4^4  et  4^.t 
Posons,  j)our  abréger, 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  429 

Le  produit  MiMoMa  satisfera  à  l'équalion  aux  dérivées 
partielles;  carie  résultat  de  la  substitution  sera 

MiMaMgN  [/i(/z  +  i)j3Wa  +  /0(P"?  — P«y)' 

quantité  identiquement  nulle. 

Cette  solution  simple,  exprimée  en  fonction  de  ^, ,  x^-,  x^ 
sera  un  polynôme  entier;  car  N  étant  un  produit  de  facteurs 
de  la  forme  o'aoW,  NiNoNg  sera  un  produit  de  facteurs  tels 
que 

D'autre  part,  P<PoP3  sera  un  polynôme  entier  et  symé- 
trique par  rapport  aux  quantités  j3Wi,  ^i^i-ii  p^^3-  Or  celles-ci 
sont  les  racines  de  l'équation  du  troisième  degré 


dont   les   coefficients    sont   des   polynômes    entiers    en   x^^ 

Xo  j   X^ . 

327.   En   associant  les   solutions    simples    qui    précèdent, 
nous  obtiendrons  une  série 


1 


""c^-Mf  M'/^Mf 


qui  résoudra  le  problème  proposé  si  les  coefficients  Ck  peu- 
vent être  déterminés  de  manière  à  satisfaire  à  l'équation  de 
la  surface 

(70)  Vc^.MfM^/'m^/)  =  *(«,,  u,), 

m^^^  représentant  la  valeur  de  M'.j'^'  pour  a^  =^  u. 

328.  En  admettant  provisoirement  que  la  fonction  <E>  soit 
susceptible  d'un  développement  de  la  forme  (70),  il  sera  aisé 
d'en  déterminer  les  coefficients. 


43o  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    III. 

Multiplions,  en  effet,  l'égalité  (70)  parM^/'  M'^'  (pUi  — pwo) 
et  intégrons  par  rapport  à  Ui  de  (O2  à  Wo  -h  4^i5  et  par  rap- 
port à  U2  de  CO3  à  (03  +  4  Wo  ;  l'intégrale  double 

Q  Mf  M'/'M^^  M^"'  {pa,  -  pii^)duidu., 

qui  multiplie  Ckm[^\  est  le  déterminant  des  quatre  intégrales 
simples 

\,  ^^  Al^^''  M['''pu,  du,,  12==/  M^^'^  Mf  pW2^«2, 

Ji=  Al'/'  M'/' Ji^i,  J2=  /  M'/^  Mf  «?a2, 

Ce  déterminant  est  nul  si  i^k. 

En  effet,  M^'\  M^^^  sont  solutions  de  deux  équations  de 
Lamé  différentes,  telles  que 


da'- 

d-M(^'^ 
du- 

On  en  déduit 


[n  {n  -i-i)j3w4-A]M(^)=:o, 
[,i'{n'-ri)pU'.-/i']M^'^-^  =  o. 


[n{n-A-  1)  -  n'{n'  4-  i)]M^^)M(^^> pu  -h  {h  -  /i')  M^^'JM^''^-^ 
~_-  M(^^'^  —7-^ M(^^  -    ,  , 

du  L  du  du    J 

Intégrons  de  cl>2  à  102  +  4^1  •  l^es  fonctions  M  admettant  la 
période  4^i,  l'intégrale  du  second  membre  sera  nulle,  et  il 

viendra 

[n{n  -f- 1)  —  n'{n'  -i-  1)]  Ij  -f-  {h  --  A')  J,  ==  o. 

Intégrant  de  tog  à  (1)3  +  4f»^2  on  trouverait  de  même 

[n{n  -t-  i)  —  n'{n'  4-  i)]  I2  +  (A  —  h')J^  —  o, 
d'où 

I1J2  —  I2J1  —  o, 

à  moins  qu'on  n'ait  à  la  fois  n  =  n',  h  —  //,  d'où  i  —  /c. 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  /^Sl 

Calculons  ce  même  déterminant  dans  l'hypothèse  où  i  =^  k. 
Les  fonctions  M^^^W'^pu,  M^^^M^^^  admettent  les  périodes 
2C0i,  20)2;  elle  sont  paires  et  n'ont  de  pôle  que  pour  u=^o. 
Décomposées  en  éléments  simples,  elles  seront  donc  de  la 
forme 

^{k)  ^{k)  pi^  —  a^k  „  ajpw  4-  af  p"  «-{-..., 

M(^)M(^^        =  p^^--r-  Pjp«  -i-  ?tp"u-h.  .  .  . 
Intégrant  de  co^  à  0)2  -t-  4^n  i^  viendra 

En  intégrant  de  033  à  0)3    h  4  ^21  on  aurait  de  même 

I2  — Aa^Wa  — 4aJ-/]i,  5^  —  l^^^^' oi^  —  4Pjri2, 

et,  par  suite, 

On  aura  donc,  pour  déterminer  c/(,  la  formule 
8  TT  /(a/^-  [3  J  -  a  J  p/^-  )  m'/^'  c,  :..  ^  *  Mf  M^^^'  (pu,  -pu,)  du,  du,. 

329.  Il  reste  toutefois  à  établir  que  la  fonction  arbitraire 
<I>(;/i,  ^^2)  admet  effectivement  un  développement  de  la 
forme  (70).  jNous  y  parviendrons  par  les  considérations  sui- 
vantes : 

Soient  ^4,  ^27  ^3  et  r,  w,,  Uo  deux  systèmes  de  variables 
liés  par  les  relations 


X   -/•U^o'     u  c!    u   -ri  /(P^^-^°^)^y^^^-^«) 


On  en  déduit  aisément 


-   —  z=  O, 

1        ^a 


« 

^ 


P«2  —  ^a 


432  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    Ilï. 

Ces  équations  représentent  une  sphère  et  deux  cônes  ho- 
mofocaux,  qui  se  coupent  à  angle  droit. 

A  chaque  point  réelxi,  Xo,  ^3,  correspondent:  i'^  une 
seule  valeur  de  /*;  1^  deux  racines  de  Féquation 


o, 


dont  la  première,  X,  =^pu^^  sera  comprise  entre  e^  et  e^  ;  et 
la  seconde  "k^  =  pif2  entre  63  et  e^  ;  3"  deux  systèmes  de  va- 
leurs de  Ui,  U2  tels  que  Ui  soit  compris  entre  CO2  et 
(1)2  +  4^1,  et  U2  entre  0)3  et  0)3  -}-  4  Wo. 

Réciproquement,  si  le  point  (?^,,  U2)  parcourt  le  domaine 
ainsi  défini,  le  point  (^i,  ^o?  «^s)  décrira  deux  fois  la  sphère 
de  rayon  r  qui  a  l'origine  pour  centre. 

330.  Si  l'on  prend  r,  w<,  U2  pour  variables  indépendantes, 
l'équation  du  potentiel 

V  —  -o 
se  transformera  en 
^^U  Y  /  Or  Y  ^    ^  Y  l^^illY  ,    ^  V  /^^^2  Y 

dr du^  Zuàx^  dxy. 


Les  termes  de  la  seconde  ligne  disparaissent,  car  les  sur- 
faces r  =  const.,  «,  =  const.,  W2  =  const.  étant  orthogo- 
nales, on  a 

V^    dr    âui  _ 

^  dxa.  âxa,         '         '  *  *  ' 
L'équation 


œi  --=  f' 


x^  —  r-^ 
d'où 


ÉQUATIONS   AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES.  433 

donne,  d'autre  part, 

D'autre  part,  les  équations 
donneront,  comme  au  n°  324, 

en  posant,  pour  abréger, 

.  f\  ~-  (X  -  e,){l  -  e,){l  -  c),  S,  :=:y  TY-^Vr  ' 

Aj  (Xi  —  ea)' 

(X 

Or  on  a  ici 


d'où 

C      ^2     \^      A2  gg ^     A^^ Al 

^"        Z^  (^p— ^a)(eY  — ea)(>^i  —  ^a)  ~'         7>^i 
On  a  donc  finalement 

diii  \-  I  I 


On  trouvera  de  même, 

ZjXàJ^-aJ  ~  rMp«i— (P"2)'  ii"^"^* 

L'équation  du  potentiel  aura  donc  pour  transformée  la 
suivante  : 


âr'    '    r^(pu2  —  piii)\àul         dul)       r   dr 
J.  —  Cours,  III.  28 


434  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

OU 

Cela  posé,  on  sait  (t.  II,  n°  236)  que  pour  chaque  valeur 
de  l'entier  positif  n  il  existe  2n-[-i  fonctions  Y,^  linéai- 
rement distinctes  et  définies  par  cette  double  propriété  : 

i"  Les  fonctions  r^Yn,  (où  r  =  \/x' -i-y^ -i-  z-)  sont  des 
polynômes  homogènes  d'ordre  /i  en  ^4,  x^,  x^;  2"  ces  poly- 
nômes satisfont  à  l'équation  du  potentiel. 

Mais  nous  venons  de  voir  qu'à  cette  même  valeur  de  n 
correspondent  2n  +  i  valeurs  de  h  pour  lesquelles  l'équa- 
tion de  Lamé 

admet  une  intégrale  doublement  périodique  de  la  forme 

M=:NP. 

Les  produits  correspondants 

MiM2  =  N,N2PiP2 

seront  précisément  les  2/i--r-i   fonctions   Yn  exprimées  au 
moyen  des  variables  ?/<,  112- 

En  effet,  soit  /rie  degré  du  polynôme  P;  Ni  N2  sera  un  pro- 
duit de  n  —  k  facteurs  tels  que 

,  .  _     I      ^a 

uâ  / 

D'autre  part,  Pi  P2  sera  un  polynôme  en  pUi,  pu^  symé- 
trique et  de  degré /i  par  rapport  à  ces  deux  quantités;  ce  sera 
donc  un  polynôme  d'ordre  n  en  pii^  pu2  et  pu^  -^  pu^» 
Mais  les  équations 


ÉQUATIONS    AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES.  435 

permettent  d'exprimer  les  quantités 

puipii^,     pui-i-pui,      I 
en  fonction  linéaire  et  homogène  des  trois  quantités  -^• 

Donc  la  fonction  r^M^Mg^U  sera  bien  un  polynôme 
homogène  et  de  degré  n  en  Xi^  X2j  0O3.  Il  reste  à  s'assurer 
qu'elle  satisfait  à  l'équation  (71). 

Cette  vérification  est  immédiate,  car  on  a 

^— -  —  [/i  ( /i -+- j  )p«i  +  A]  U, 

—:ï  =  ['^  ('^  ~"  ^^  J^"2  +  h\  u, 


du 


/■-  -T— ,-  +  2  /•  -T—  -:=--  n  (  Jl  —  i)UH-2/zU  =  /z(/2  +  i)U. 

ôr^  Or  ^  ' 

Le  développement  de  la  fonction  arbitraire  ^  en  une  série 
de  termes  M,,  M2  sera  donc  possible,  aux  mêmes  condition,^ 
que  le  développement  en  série  de  fonctions  Y„  ;  ces  deux 
développements,  identiques  au  fond,  ne  diffèrent  l'un  de 
l'autre  que  par  le  choix  des  variables  indépendantes. 

331.  Refroidissement  d une  sphère  homogène.  —  Soit  r 
le  rayon  de  la  sphère;  nous  aurons  l'équation  aux  dérivées 
partielles 

—   772   I _(_ .    _U )  , 

dt  ~      \ôx^  ^    ày'    '    âz-'J' 
avec  la  condition  initiale 

U  — /        pour         ^  =  0.  ^2  _^  ^,2  _^  ^2  ^  ^5 . 

/étant  une  fonction  donnée  de  ^,  y,  z,  et  la  condition  à  la 
surface 

-K— cosa-h-r—  cos(i4--^coSY+riU  — o  pour  ^- H- y^  _4_  ^2  __  ,.2 


436  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

a,  |3,  y  étant  les  cosinus  des  angles  formés  par  la  normale 
extérieure  avec  les  axes  coordonnés. 

Remplaçons  ^,  y,  z  par  des  coordonnées  polaires  p,  8,  ^. 
L'équation  aux  dérivées  partielles  deviendra  (t.  I,  n*^  139). 

(?U         „/f)-U  I        d^U       I    (^2u       2  ^u       cote  (?U\ 


(72)      ^^         ^\àf   "^p^sin-ô    (^f^"^p2    (^0^     '    ^    ô^     '      f      à^  j 

La  condition  initiale  prendra  la  forme 

(78)  U -r^/        pour         ^r=:o,         p  <  A-, 

et  la  condition  à  la  surface  deviendra,  en  remarquant  que 
l'on  a 

àx  .       dy  dz 

cosaz=— —,  cosp=~?  cosy  =  -rr-> 

ùo  dp  '       dp 

(74)  -j hHU  =  o         pour         pzizr. 

6/p 

332.   Pour  déterminer  une  solution  simple  qui  satisfasse 
aux  équations  (72)  et  (74)?  posons 

p  désignant  une  constante,  Y„  une  fonction  de  Laplace  et  R 
une  fonction  de  p.  Ces  équations  deviendront,  après  qu'on 
aura  chassé  les  dénominateurs  et  supprimé  les  facteurs  com- 
muns. 


(-75) 


(76)  -1 hIiR  =  o  pour  p  =  /\ 

L'équation  (70)  rentre  dans  la  catégorie  de  celles  que 
nous  avons  ramenées  à  l'équation  de  Bessel  (191).  Elle 
admet,  comme  solution  particulière  l'expression 

_i 

ip?)  ^^„Ap?) 
2 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  4^7 

que  nous  désignerons  par  F/j(/?p).  Cette  fonction  est  le  pro- 
duit de  p"p^  par  une  série,  procédant  suivant  les  puissances 
entières  de  />^p^. 

Il  reste  à  satisfaire  à  l'équation  aux  limites  (76).  Il  faut 
pour  cela  que  p  soit  une  racine  de  l'équation  transcendante 

Le  premier  membre  de  cette  équation  est  évidemment  une 
fonction  entière  de  p^  si  n=o;  une  semblable  fonction, 
multipliée  parp",  si  /2>>o;  supprimant,  dans  ce  dernier  cas, 
la  racine  parasite  yo  =  o,  qui  ne  fournirait  qu'une  solution 
identiquement  nulle,  nous  obtiendrons  dans  tous  les  cas  une 
équation  de  la  forme 

(77)  tîT„(/?2)=0. 

La  fonction  F,i{pçi)  s'annule  évidemment  pour  p  :=  o 
si/i>>o;  et,  sin  =  o^  sa  dérivée  s'annule;  on  aura  donc, 
dans  tous  les  cas,  en  désignant  par  p  et  q  deux  valeurs  quel- 
conques du  paramètre/?. 

et  la  même  relation  aura  lieu  pour  p  =  /-,  si  p  et  q  sont 
racines  de  l'équation  (77). 

L'équation  (76)  est  d'ailleurs  un  cas  particulier  de  l'équa- 
tion (36)  considérée  aux  n"^  306  et  suivants,  dont  elle  se 
déduit  en  remplaçant  V,  x^  /',  X  par  R,  p,  p"^^  •  et  donnant 
kk^  g^  l  les  valeurs  particulières  p^,  p^,  n{n~\-i).  On  en 
conclut  : 

i*^  Que  les  valeurs  de  p^  qui  satisfont  à  l'équation 
GT/j  (/)2)  =:  o  sont  toutes  réelles,  positives,  inégales  et  en 
nombre  infini; 

2"  Qu'en  désignant  par  p^,  ^-,  .  .  .  ces  racines,  l'intégrale 


f  9'^n{p?)F,{qp)dp, 


438  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITHE    lU. 

sera  nulle,  si  p^  diffère  de  q-\  soit,  au  contraire,  q  ^=zp]  or» 


aura 


'"'"  L      (^P'  àr  ^ ''^^' ^  ~ô77)p'    J 

-  ^  \à¥n{pr)  àF^ipr)  __  d'FApr)'] 

~'2pl      dp  Or  'nKpn     ^,.^^^     J- 

333.  Posons,  d'autre  part,  comme  au  n°  318, 

m 

cosu-fx,  r„(H-)-        ^.,,^,  ^^„,^„ 

On  a  vu  que  PJJ^([j.)  cosmd;,  PJJ^([jl)  sinwi^  sont  des  fonc- 
tions Y,i\  on  satisfera  donc  à  la  fois  à  l'équation  aux  dé- 
rivées partielles  et  à  la  condition  à  la  surface  par  les  solu- 
tions simples 

c-«^/'''P;'/([i.)cosm4;F,(/;p), 

e-«V^P;r(^)sin77zi;F,(/?p), 

et  plus  généralement  par  la  série 

222e-V^^P;f([j.)(A,,,^cosm-J;-hB,„„^sinm6)F„(/?p), 

où  les  A,  B  sont  des  constantes  arbitraires,  et  les  sommations 
s'étendnnt  : 

i"  Celle  par  rapporta  /z,  à  toutes  les  valeurs  entières  de 
G  àoo;  2°  celle  par  rapport  à  m,  aux  valeurs  entières  de  o 
k  n\  3°  celle  par  rapport  h  p,  k  toutes  les  racines  positives 
p  de  l'équation  Tn,i{p-)  ~-=  o. 

334.  Glierchons  à  déterminer  les  constantes  A,  B,  de  telle 
sorte  que  la  série  satisfasse  à  la  condition  initiale 

(78)      22SP^((x)  A,„„^  cosm^  +  B„,„p  sin  7nà)  F„(/?p)  =^  , 

pour  tous  les   points   intérieurs  de    la    sphère,    c'est-à-dire 
pourpJo<]r,  [ji^ — i^i,  ^^o^2iz. 

Soit  m',  /i',  p'  un  des  systèmes  de  valeurs  associées  des 
paramètres  m,  n^  p.  Pour  déterminer  Km'a'p'i  multiplions 
l'équation  (78)  par  cosrn'^'^^^  et  intégrons  de  o  à  271.  Tous 


ÉQUATIONS    AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES  439 

les  termes  du  premier  membre  donnent  une  intégrale  nulle, 
sauf  ceux  qui  contiennent  cos/n'^j;.  On  a,  pour  ceux-ci, 

r'^'^  ,  _(   I,  si  m'>o, 

il  viendra  donc 

Multiplions  cette  égalité  par  Pf  (p-)^p.  et  intégrons  de 
—  I  à  —  I.  Tous  les  termes  du  second  membre  donneront 
une  intégrale  nulle  (319),  sauf  ceux  où  /^  =  n',  pour  lesquels 
on  a 

il  viendra  donc 

/  /        /C0Sm'4;P'„'^'(!J.)  d^  dix  —  ^Kn'n'pXn''^yi^'n'^{P9), 

d  —\        Jq 

la  sommation  ne  s'é tendant  plus  qu'aux  valeurs  de  p  corres- 
pondant à  la  valeur  n!  de  l'entier  n. 

Multiplions  enfin  par  p^F(/?'p)c/p  et  intégrons  de  o  à  r; 
tous  les  termes  du  second  membre  donneront  une  intégrale 
nulle,  sauf  celui  où/?  =/?',  et  l'on  aura  finalement,  pour  dé- 
terminer Am'n'p',  l'équation 

ff      f    f  cos  m' ^V';^:{ix)p^-¥{p'p)d^  dix  dp 

m' n' p'  f^ m' ~  '-n'n'  i^p'p'' 

On  trouvera,  par  le  même  procédé,  pour  déterminer 
^m'n'p',  l'équation  analogue 

nf     fs\nm''\>P';;\\ix)p'^F{p'p)d'^dixdp 
1         do 

ni'ji'p'  ^m'^  *-n'n'  ^^p'p' 


440  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   IIF. 

Substituons,  dans  la  série  (78),  les  valeurs  que  nous  ve- 
nons de  trouver  pour  les  coefficients,  et  accentuons  les  va- 
riables d'intégration,  afin  de  pouvoir  faire  rentrer  sans  ambi- 
guïté sous  les  signes  d'intégration  les  facteurs  qui  leur  sont 
extérieurs;  nous  obtiendrons  comme  valeur  initiale  de  U 
l'expression 


(79)  {  ^uZjlii    L,    i 

>cp''F^{pp)¥,,{pp')dydi.'dp'. 

335.  Mais  il  reste  à  prouver  que,  en  additionnant  les 
termes  de  cette  série  triple  dans  un  ordre  convenable,  on 
trouvera  bien  pour  somme /((},  a,  o). 

Laissons  d'abord  n  et  m  constants,  et  bornons-nous  à  faire 
varier  p  de  manière  à  lui  faire  prendre  successivement  pour 
valeurs  les  diverses  racines  positives  de  l'équation 

supposées  rangées  par  ordre  de  grandeur  croissante.  Nous 
aurons  à  déterminer  la  valeur  de  la  somme 

(80)  '^J''f^ï^ll}^'^F„ipp)F,.{pp')d?', 

pour  les  valeurs  de  p  comprises  entre  o  et  r.  Nous  verrons 
qu'elle  est  égale  ày*(tj;',  |Ji',  p)  [pourvu  que  cette  expression, 
considérée  comme  fonction  de  0,  soit  continue  et  ait  une  va- 
riation  limitée  dans  l'intervalle  de  o  à  /',  quels  que  soient  ^f 
et  [jl']. 

La  somme  (79)  se  réduira  dès  lors  à  la  somme  double 


4-1       ^271 


111  f. 


P;r([^)P^"(P-')cosm(^-f)^<];'^p.', 


qu'on  sait  être  égale  ày((|;,  |jl,  p)  [320]. 

Tout  revient  donc  à  établir  ce  que   nous   avons  annoncé 
pour  la  somme  de  la  série  (80). 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  44^ 

336.  En  cessant,  pour  plus  de  simplicité,  de  mettre  en 
évidence  les  quantités  tj>',  jj.',  n  qui  conservent  une  valeur 
constante  dans  toute  cette  recherche,  cette  expression  peut 
s'écrire  ainsi  : 


(80)' 


jr7(P')P'^<o'2^-^- 


La  fonction  F(/?p)  satisfait  à  l'équation  différenlielle 

^P'^7^  -^  [/'V'"  «(«  +  •)]  F(/>P)  =  0, 
et,  comme  elle  est  symétrique  en  p  et/?,  on  aura  aussi 

On  a  de  même  • 

En  combinant  ces  deux  équations,  on  trouve 

en  posant,  pour  abréger, 

=  p'[pFipf')F'{pp)-.f'F{pp)F'(pp')]. 
on  aura,  par  suite, 

(8.)  F^p,)F(p,')  =  ^^-. 

Nous  avons  trouvé  d'autre  part 


2/?  |_      dp  ôr 


lipill 
hdp  J 


or  -! 


44^  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    III. 

Pour   transformer   cette    expression,   nous    remarquerons 
qu'on  a 

or  i         ^-r     ^  j.        ^p 

ce  qui  permet  de  mettre  ^pp  sous  la  forme 

et  de  donner  à  l'équation  à  la  surface 


i___^L_^  _l_HF(/?/-)=:o, 


la  forme  suivante 


(84)  p^l^^^\\rY{pr)^o. 

Désignons  par  ^(/?)  le  premier  membre  de  cette  équation  ; 
l'identité 

(85)  p'^l^Pll+\\r^^^pr)^ii{p), 
étant  différentiée,  donnera 

Enfin,  pour  p  =  a-,  l'équation  (8i)  peut  se  mettre  sous  la 

forme 

(       d      dF{pr)  dF{pr) 

87)  l^dp^      dp  ^      dp 

{       +[/?V--'^— /z(/z4-i)]F(/?r)=zo. 

Tirons   des   équations    (84),    (86),    (87)    les    valeurs    de 

F(nr),  ^^-^-^,  -f.;,^!^pour  les  substituer  dans  (83), 
^^    '        dp        ôp^      dp      ^ 

il  viendra 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  l\^^ 

en  posant,  pour  abréger, 

On  aura_,  par  suite, 

Fipp)¥{pp')  ^        2Q{p)^'(p) 

337.   Il  est  aisé  de  voir  que  cette  expression  est  le  résidu, 
pour  le  pôle  z  =  j?,  de  la  fonction 

x(--)-       ''^'''^''^ 


En  effet,  posons  z  ^ p  -f-  A;  on  aura 


Q(-)  =  Q(/>)^- 

hQ'ip)^..., 

cp(^)  — 9(/?)4-/i  o\p^-y..,^ 

Y               \     [              lh                   \ 

I 

~'^"{p) 

Le  résidu  cherché  sera  donc 

2Q(p)9'(/?) 

,-(p'2_p^)/>-^yH/^) 

,                       2cp(p) 

'      '•    P"--p')P'r'{P)l 

^'C""-«''"- 

p    _ 

Or  la  quantité  entre  parenthèses  est  nulle.  En  effet,  les  équa- 

/Q^\    /Qa\    .  /Q    \      '     ^                           .  -    ^      dF{pr) 
lions  (o3),  (oo)  et  (07),  résolues  par  rapport  a  -y-p — ^ ? 

— ^^^ — -)  F(/?r),  donnent 

V(^r)-       {i-llr)^(p)~^~p^'{p) 

^^^"         "       Qip) 


444  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

Substituons  cette  expression  et  sa  dérivée  dans  l'équa- 
tion (84)-  Il  viendra,  en  tenant  compte  de  ce  que  '^{p)  est 
nul, 

_  n  [i^-^^rWip)-'-^'iP)-^PV{p)  _  P¥iP)Q'iP)~] 

^L  Qip)  Q-'ip)      J 

}lrp^'{p)_ 

Qip)    ~  ' 
^j  .  ,.  •  p^'ip) 

ou,  en  réduisant  et  divisant  par  ^^,.,  ^      '  ^ 

V  (P) 

f  (/>)  ^      ^"^^  p 

338.  On  remarquera  d'ailleurs  que,  pour  z  =  o,  la  fonc- 
tion y^{z)  n'est  pas  infinie,  car  <o{z)  contient  le  facteur  z^ 
qui  figure  au  dénominateur.  Donc  x(^)  ^'^  d'autres  pôles 
que  les  racines/?,  et  l'intégrale 


^^.fyM)d., 


prise  suivant  un  contour  fermé  quelconque  situé  à  droite  de 
Taxe  des  y,  sera  égale  à  la  somme 

bornée  à  celles  des  racines  p  qui  sont  contenues  dans  ce 
contour. 

Les  termes  correspondants  de  la  somme  (8o)'  donneront 
l'intégrale  double 

(88)  ff(?')?"dp'^^-^^.j'x(z)dz. 

339.  Prenons  pour  contour  d'intégration  {fig.  9)  le  rec- 
tangle MNPQ  qui  a  pour  sommets  les  points  Bf,  Ah-B^ 
A  —  Bi,  — Bi,  A  étant  une  quantité  réelle  de  la  forme 


(-:-'■)' 


ÉQUATIONS    AUX   DÉRIVÉES    PARTIELLES. 


145 


où  k  est  nn  entier,  etB  une  autre  quantité  réelle,  très  grande 
par  rapport  à  A.  En  faisant  croître  indéfiniment  l'entier  /r, 
ce  rectangle  contiendra  un  nombre  de  racines  de  plus  en 
plus  grand;  on  obtiendra  donc  la  somme  (80)'  en  cherchant 
la  limite  de  l'expression  (88)  pour  k  ^=  00, 

Pour  établir  que  cette  expression  a   pour  limite  /(p),   il 
nous  suffira  de  faire  voir  :  i"  que  l'intégrale 


(89) 


où  b  est  une  quantité  variable  entre  o  et  r,  reste  constam- 
ment inférieure  à  une  limite  finie  ;  2"  qu'elle  tend  uniformé- 
ment vers  ^lorsque  k  croît  indéfiniment,  tant  que  b  restera 


Fig-  9- 


Y 

M 

A 

N 

£ 

0 
Q 

■ 

K 

X 

P 

inférieure  p  —  s  ou  supérieur  à  p  -h  s,  e  étant  une  constante 
quelconque. 

En  effet,  l'intégrale  (  88)'  étant  décomposée  en  deux  autres, 
où  l'intégration  relative  à  p'  s'étend  respectivement  de  o  à  p 
et  de  p  à  r,  ces  intégrales  partielles  auront  respectivement 
pour  valeur  (t.  II,  n«  221) 

i/(p-o)     et     i-/(pH-o). 


446  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    III. 

Leur  somme  sera  donc  égale  à  /(p),  puisque  cette  fonction 
est  supposée  continue. 

Nous  remarquerons  d'abord   que  y(^)  étant  une  fonction 

impaire,  les  éléments  de   1  intégrale    /  ^ — ~  prise   sur  le 

côté  MQ  se  détruisent  deux  à  deux.  En  outre,  y^{z)  prenant 
des  valeurs  imaginaires  conjuguées  en  deux  points  symé- 
triques par  rapport  à  l'axe  des  x,  le  reste  de  la  ligne  d'inté- 
gration relative  à  z  pourra  être  borné  à  sa  moitié  supérieure 
KNM,  à  la  condition  de  doubler  la  partie  réelle  et  de  sup- 
primer la  partie  imaginaire  du  résultat  obtenu. 

340.   Posons  pour  abréger 

_i 
nous  aurons  (217)  pour  V(^z)=iZ    "J      ^{z)  une  expression 

2 

de  la  forme 

(90)  F(2)  =  î!^-^^\a+0)  +  sin(=-X)0„ 

0,  8<  étant  des  polynômes  en  —  •  La  dérivation  donnera  pour 

F'(z),  F'^(;:;)  des  expressions  analogues 

(90        F(^)r=-  !lI^_lA)(a-i-G,)  -.  cos(^-X)03, 

(92)        ¥"{z)-^-  ^^'^"1"^^  (a  4-  0,)  -H  sin(^  -  X)0„ 

z 

O2,  ...,05  étant  encore  des  polynômes  en  — • 

Z" 

So\i  z=^  u-\-  ti^  t  étant  positif  ou  nul.    Le  module  des 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  4^7 

quantités 

COS  {z  —  X  )  = 


sin(5  —  X)  =: 
sera  compris  entre 


2 

Q—t-\-(u—'k)i. Qt—{ii—\)i 


2  i 


et 


e' 


et,  par  suite,  moindre  que  e^  En  particulier,  si  t  est  très 
s^rand,  il  se  réduira  sensiblement  à  4e^. 

D'ailleurs,  si  le  module  \/ u- -\- 1^  de  ^  est  >>  i,    les  mo- 
dules des  polynômes  B,  ...,05  seront  limités  ;  et  si  \z\  est 

très  grand,  ils  seront  du  même  ordre  de  grandeur  que  p— ^• 

Les    modules    des    quantités  F(^),   F'(^),    F''(^)   seront 
donc,  si  t  est  très  grand,  sensiblement  égaux  à 


et  seront,  dans  tous  les  cas,  moindres  que 


/  désignant  une  constante. 

Ce  dernier  résultat,  que  nous  venons  d'établir  en  suppo- 
sant 1^1  >i,   subsiste  évidemment  encore  si   |^|^i;   car, 

et 
dans  cette  hypothèse,  ■ — r  est  au  moins  égal  à  i,  et,  d'autre 

part,  les  modules  des  fonctions  entières  F(s),  V\z)^  F''(^) 
restent  inférieures  à  une  limite  fixe. 

341.  Il  est  maintenant  aisé  de  trouver,  soit  la  valeur  ap- 
prochée, soit  une  limite  supérieure  du  module  de  chacun 


448  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

des  facteurs  de  la  quantité 

qui   figure  dans  l'intégrale  (89),  lorsque  |^|  est  très  grand, 

ce  qui  a  lieu  sur  toute  la  ligne  d'intégration. 

20' 
On  a  tout  d'abord  ~  <<  2.  En  second  lieu, 

q(z)  —  r^z^—n{n-hi)  —  Rr{i  —  l{r), 

a  son  module  sensiblement  égal  à  /•-  |  ^  |-. 
On  a,  d'autre  part, 

^{z)=:z^^^  -hH/'F(rz) 
(Jz 

z=rzF'{rz)-^llrF{rz). 

Sur  le  côté  horizontal  du  rectangle,  où  z  =  u  -{-  Bi,  u  va- 
riant de  o  à  A  et  B  étant  très  grand,  les  modules  de  F(/'^), 

a     e'"'* 
¥' (rz^  seront  sensiblement  éeraiix  à ■ — ,  et  l'on  aura  sen- 

^      ^  *^  1  r\z\ 

siblement 

i-K  =  )!="e'-'=. 

Sur  le  côté  vertical,  où  ^  =  A  4-  ti^  t  variant  de  o  à  B,  on 
aura,  en  remplaçant  A  et  X  par  leurs  valeurs, 

rz  —  X  =  r A  —  X  ~\-  rti:=i  {ik  —  \)t.  -^^  rti, 
d'où 

sin(r^  —  X)  -:=::  —  cos rti,         cos {rz  —  X)  -—  s'mrti, 
et,  par  suite, 

+  iir\^-^^[<x+  e(rs)]  -  cos  rti(l,(rz)\. 

(       ï' Z  ] 

On  en  déduit 

(98)      '\>\z)  — 0.^008"^ rti (i  -i-M-hM'tangr^/  +  ]VrtangV^Oi 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    TARTIELLÉS.  449 

M,  M',  ]VF,  M"'  étant  des  poljnômes  formés  avec  les  puis- 
sances négatives  de  A  +  ^/;  A  étant  très  grand,  ces  poly- 
nômes ont  leurs  modules  tr(''s  petits;  d'autre  part,  lorsqne 
t  varie  de  o  à  oo,  tang/'^i  varie  régulièrement  de  o  à  «  ;  donc 
on  aura  sensiblement 

\Y~{^)  |  =  a2cosV^/=  l.(^e''^-he-''^y>  ^e^'"'. 
4  4 

Considérons  enfin  le  dernier  facteur, 

P'?(^)        _^    ,rpF(,o's)F'(p^)-p'F(p4;)F'(p':;)-l 

Il  peut  se  mettre  sous  la  forme 


2  p'+p 


Or  on  a 

P  p'-p  -p'-pjp     M--)^^^^, 

expression  dont  le  module  a  pour  limite  supérieure 

pVl^i, 

[X  désignant  une  limite  supérieure  du  module  de  F'Çxz);  or 
ce  dernier  module  est  moindre  que 

Y^\^pp'\z\' 

car  0?,  variant  entre  p   et  p',   qui  sont  eux-mêmes  compris 

pp' 
entre  o  et  r,  sera  <<  /',  mais  >>  ^• 

On  a  donc   pour   limite   supérieure  du  module    cherché 
l'expression 

rle''^ 

P 
J.  --  Cours,   [II.  29 


45o  TROISIÊMK    PARTIE.     —    CIIAPITIIE    III. 

Le  même  procédé,  appliqué  à  l'expression 

,F'(p'-^)-F'(p^) 
P P' --^  ' 

donnera  pour  son  module  la  même  limite. 

Substituant  pour   ces   quantités,   ainsi  que   pour  F(p^), 
F'(pz),  .  .  . ,  les  limites  de  leurs  modules,  il  viendra 


D'ailleurs,  p' étant  ^r  et  j^j  étant  très  grand,  le  second 
terme  de  cette  expression  sera  négligeable  par  rapport  au 
premier. 

342.  Il  résulte  des  évaluations  qui  précèdent  que,  sur  le 
côté  horizontal  du  rectangle  où  ^  =  B,  et  où  |  ;s  |  est  sen- 
siblement égal  à  B,  l'intégrale  (89)  s'annule  pour  B  =00; 
car  on  aura 

,b      ^A 


If  ITZ  l 


^Â^ 


[Ji  désignant  le  maximum  du  module  de  p'^y(z),  lequel, 
d'après  ce  qui  précède,  ne  peut  surpasser  sensiblement  la 
quantité 

4         /2re(r+p)C 


2/-2B- 


a«e2'B        p^B 


qui  s'annule  pour  B  =  oo,  car  elle  contient  en  dénominateur 
l'exponentielle  e^^~P^^\ 

Considérons  maintenant  l'intégrale  suivant  le  côté  vertical, 
laquelle,  pour  B  =  00,  se  réduit  à 

^  f  r  9"x{h.-\'ti)dtdp', 

Elle  a  une  valeur  limitée,  car  son  module  est  au  plus  égal  à 
'-— -^    /      vdt<  —  ^dt, 


ÉQUATIONS    AUX   DÉRIVÉES  PARTIELLES.  4^1 

|x  désignant  une  limite  supérieure  du  module  de  p'-y^(A-{- ti). 
Or  \z\  étant  ici  égal  à  y/A- -H  ^'^  [f-  ne  peut  surpasser  sensi- 
blement l'expression 

laquelle  donne  une  intégrale  finie,  à  cause  de  la  présence  du 
facteur  e^^~P^^  au  dénominateur. 

Nous  allons  enfin  démontrer  que  l'intégrale,  suivant  le  côté 
vertical,  tend  uniformément  vers  |  pour  A  =  oo,  quelle  que 
soit  la  valeur  constante  ou  variable  assignée  à  b. 

A  cet  effet,  nous  remarquerons  d^abord  que  l'on  peut  sup- 
poser ^>  ir-  En  effet,  si  b  était  <<  .-5  on  pourrait  décomposer 
le  champ  d'intégration  relatif  à  ^'  en  deux  autres,  s'étendant 
l'un  de  p  à  yj  Pautre  de  -  à  b.  Le  module  de  l'intégrale  re- 
lative à  cette  seconde  partie  du  champ  est  au  plus  égal  à 

€t  a  fortiori  à  -r-   /     [a  dt^  quantité  indépendante  de  6,  et  qui 

s'annule  pour  A  ^=:  co.  On  n'aura  donc  à  considérer  que  la 
première  partie  du  champ. 

343.  Supposons  donc  by  -r-*  Ponr  déterminer  dans  ce  cas 
la  valeur  limite  de  l'intégrale,  il  ne  suffira  plus  d'assigner 
comme  on  l'a  fait  jusqu'à  présent,  une  limite  supérieure  à 
son  module;  mais  il  faudra  analyser  avec  plus  de  précision  la 
nature  des  facteurs  de  x(-^)- 

Considérons  d'abord  le  facteur 

Substituons  aux  fonctions  F(p^),  ...  leurs  valeurs 

V{^z)  =  -^"i^f^H^^  [a  -f-  6(p^)]  +  sin(pc  -  X)G,(p^), 


4-52  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    III. 

il  viendra 

"^^"^        pp'\  -r-  sin(p'5  — X)  sin(p5-^-X)D" 

(  -hcos(p':;  — X)cos(pi;  — X)D"'  j 

chacune  des  quantités  D,  D',  D'',  D"'  étant  une   somme  de 
fractions  simples,  de  la  forme 

c 

pi^p'^^F--t^v+î  * 

En  faisant  usage  des  formules 

•    //          ,N         /            >x        sin[(p  -l-p')5  —  2X]H-sin(p'  — p)^ 
sm  (p'  z—1)  CCS  {pz  —  X)  —  — -^ ^-^ ~ -^-  y 

on  peut  mettre  cette  expression  sous  la  forme 
(        sin(p'-^p).[.^(^-e)+E] 


pp      -f-si 


n[(p'^p)^-2X][a^(^^:-^)  +  E'] 

4-  cos(p'—  p) s  E"  4-  cos[(p'  -^p)z  —  2X]E"'  ) 

E,  E',  .  .  .  étant  de  la  même  forme  que  D,  D',  .... 

D'ailleurs,  pour  p'  =  p,  ^{:-)  s'annule  identiquement;  donc 

E',  E'^,  E"^  s'annulent.  Si  donc  une  de  ces  fonctions  contient 

la  fraction  simple 

c 

^V/^  ^"ïï -i-v-f-l  ' 

elle  contiendra  son  associée 

c 


pVp'p-sf^'+^-^i 

Cette  fraction,  ajoutée  à  la  précédente,  donnera  un  résultat 
de  la  forme 

(p'— p)>      »    ,    '^ '       où   Y  +  3=  |X-hV  — I. 

^^pfip'T^[^'^-v+l  ^     ■    ^ 

On  aura  donc 

E'=..  (p'-  p)F',         E"  =--.  (p'-  p)F^         E'''r=  (p'-  p)¥\ 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  4^3 

F',  F'^,  F'"  étant  des  sommes  de  fractions  simples,  de  la  forme 


p'rz^+T+2 


Substituons,  dans  les  arguments  des  lignes  trigonométri- 
ques,  la  valeur  z  =  Pi.-^  ti  et  séparons  la  partie  réelle  de  la 
partie  imaginaire  au  moyen  des  formules  d'addition.  Remar- 
quons enfin  que  2X  ne  diffère  de  irK  que  par  un  nombre 
impair  de  demi-circonférences  ;  il  viendra 

,  ,  ^    r    sin(p' — p)Acos(p' — p)^nr^^/  /     X    T^ I 

^^  ^(^)  =  U  cosî;'-  p)  A  sin(p'-  l)a\  l.-.  (?  +  P)   "-  ^J 

^    r— CCS  (2/-  — p  —  pO  A.  sin(p'-T-p)^n__/a2 
""    L      sin(2/'  — p  — pOAcos(p'+p)^/J^^       '\''2 

,    r      cos(p'— p)Acos(p'— p)^n 
~^\_-   sin(p'— p)A  sin(p'— p)^/J^P        ^' 


[: 


cos(2r  —  p  —  p')  A  cos(p'-T-  ^)ti 
sin(2r  —  p  —  p')  A  sin(p'-h  p)ti 


344.   Chacune  des  fractions  simples  qui  figurent  dans  E. 
F',  F'^,  F^^',  considérée  comme  fonction  de  p'  et  de  t^  est  de 

la  forme 

c 

—, ^—7—  )       ou  V  ■>  [X. 

p'l^(A-r-^0^ 

Elle  peut  s'écrire 

V  ^      —  ^  (—  i)'" 


p/[x(A2-h^-)^      Za  p'i^(A--h^-)^ 

Chacun  des  termes  de  cette  somme  est  le  produit  d'une 
puissance  de  «  par  une  fonction  de  p',  A,  t^  continue,  réelle  et 
positive  dans  tout  le  champ  d'intégration.  Cette  fonction  sera 
croissante  de  p'  =  p  à  p'  =  6,  si  6  -<  p.  Si  6  >>  0,  on  pourra 
la  décomposer  dans  la  différence  des  deux  fonctions  partielles 

I    c'  K''-"^t'"-  /  I  I  \  c'A^-"^^'« 

pf^  (Â^T~^  ^^  v^  ~"  yv-j  (A2-t-^r^)^' 

également  continues  et  positives,  dont  la  première  ne  varie 
pas  avec  p',  tandis  que  la  seconde  est  croissante  de  p  à  ^. 


454  TROISIÈME    PARTIE.     -—    CHAPITRE    III. 

D'ailleurs  A  et  ^  étant  au  plus  égaux  à  y/À- -h  t^  et  p'  au 
moins  égal  à  -r-  dans  tout  le  champ  d'intégration,  le  module 
de  la  fonction  considérée  aura  pour  limite  supérieure 


et,  si  ^  >  p,  les  modules  des  deux  fonctions  partielles  dans 
lesquelles  on  la  décompose  seront  moindres  que 


Ces  diverses  fonctions   tendent  donc  uniformément  ver& 
o  pour  A  =  00,  quels  que  soient  p'  et  t. 
D'autre  part,  la  fonction 

Qifi  -  ^2_  ^(^  +  0  +  Hr(i  -  Hr) 

est  de  même  égale  à  r-,  plus  la  somme  de  quatre  termes, 
dont  chacun  est  le  produit  d'une  puissance  de  i  par  une  fonc- 
lionpositive  de  ^etde  A,  qui  tend  uniformément  vers  o  pour 
A  =  00,  quel  que  soit  t. 
On  a  enfin 

<];2(^)  —  a2  cos'^rti{i  +  M  4-  M' tang/'^i  +  M"  tangV^i)- 

Chacune  des  fonctions  M,  M',  .  .  .,  étant  une  somme  de 

termes  de  la  forme 

c 


s'exprimera  par  une  somme  de  termes  dont  chacun  est  le 
produit  d'une  puissance  de  i  par  une  fonction  continue  et 
positive  de   t  et  de  A,  qui  tend  uniformément  vers  o  pour 

A=::=GO. 

D'ailleurs,   lâng/Ui  est  le  produit  de   i  par  une   quantité 
comprise  entre  o  et  i .  On  aura  donc 

i-h  M  +  M' tangr^i -h  M"  tangV^^  =  i  -h  P  +  P'i  —  P"—  P"i; 

P,  P',  P'',  P''^  étant  des  fonctions  continues  et  positives  qui 


ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES.  4^5 

tendent  uniformément  vers  o  pour  A  =  oc,  l'expression 


n-M4-M'tangA^f  +  M"tangV^j"~(i-+-P  — P")2+(P'— P"'^) 
sera  évidemment  une  fonction  de  même  forme. 

345.   Réunissant  les  résultats  précédents,  on  trouve  pour 
l'intégrale  cherchée 

l'expression  suivante 

,0 


r    sinÇp:-^)  A         />= 


cos(p'  —  p)ti    , 


cos^  rti 


[J 


//   /         \  A   j  /  r"  sin(p'—  p)^/     ,  fi 
ces  (p'  —  p )  A  do'  /     7-—^^- -V — ■  9     - 

-/     sin  {2  r  —  p  — p')  A  dp'  I 

^p  ^0 


-^1 


dt 
dt 


,   r*cos(p'4-  p)^£      -t  +  R, 


p'  —, dt 


(94) 


[  —  /    cos(2r— p  — p')A«?p'  /     — 


(p'-^o)n    ,31+R, 


cos^r^i 


dt 


irp  I 


cos{p'—p)tî        Ro     ^^^ 

p'-h  p 


«^0  «^0 


cos,^  rti 


?'-^P 


dt 


-f. 


nr\<!.(2r  —  p 


p[)kdp'    f 


C0s(p'-4-  o)^i    ,      R3 


dt 


cos-  rtl       '    p'-h-  p 

/•    /                       i\  K   j  r  r'"  sin(p'+  p)ti    ,     Rt 
sin  (2  r  —  p  —  p')  A  <^p'  /      ■ ^—--^^l—  p'  -^-1-  dt 
^       ^           \J,          cos' rti       :    p'-i-p 

R,  Ri,  R2,  R3  étant  une  somme  de  termes  dont  chacun  est  le 
produit  d'une  puissance  de  i  par  une  fonction  de  p^,  ^,  A, 
continue,  positive  et  bornée,  laquelle  croît  (ou  tout  au  moins 
ne  décroît  pas)  lorsque  p^  varie  de  p  à  6,  mais  tend  unifor- 
mément vers  zéro  quel  que  soit  p  pour  A  =  oo. 


456  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    III. 

D'ailleurs  p'  et  -7-^ —  sont  des  fonctions  de  p^  finies  et  con- 

tinues;  elles  sont  croissantes  de  p  à  6,  si  è  ">  0;  dans  le  cas 
contraire,  elles  sont  la  différence  de  deux  fonctions  finies, 
continues  et  non  décroissantes 


P  +  P' 


(P-P'), 

p  +  p7 


/ 


„    ^       ,        ^         .  ,   ,  X     .  .sin(p' — p)t:i 

Enfin,  les  fonctions  cos(p'— p)/«,   — i — ^, '-^—  sont 

P— P 
croissantes  de  p  à  6. 

Donc  chacune  des  intégrales  relatives  à  f,  qui  figurent 
dans  la  formule  précédente,  porte  sur  une  somme  de  termes 
dont  chacun  est  le  produit  d'une  puissance  de  i  par  une  fonc- 
tion de  p',  A,  t  positive,  bornée  et  continue,  laquelle  ne  dé- 
croît pas  lorsque  p'  varie  de  p  à  ^,  mais  tend  uniformément 
vers  o  pour  A:=oo  (à  moins  qu'elle  ne  soit  indépendante 
de  A,  ce  qui  arrivera  pour  les  termes  des  quatre  premières 
intégrales  qui  ne  proviennent  pas  de  R  et  de  Rj). 

L'intégrale  de  chacun  de  ces  termes,  prise  par  rapport 
à  f,  sera  manifestement  le  produit  d'une  puissance  de  i  par 
une  fonction  de  même  forme,  que  nous  désignerons  par 
/(P'-A). 

346.  D'autre  part,  les  intégrales 

^sin(p'— p)Ar/p' 


— , 


sin  (p'—  p)Adp' 


I  —  cos{b  —  p)  A. 


/   /         K  K  ^  I       sin(è  —  p)A 

COS  (  p'  —  p  )  A  <ip'  ==: ^— 

p 


*  .                          ,^.     ,,           cos(2r— p  —  è)A— cos(2r  —  2p)A 
sm  (  2  /•  —  p  —  p  )  A  dp'  -=       T ' 


i 


,^.,,            sin(2r  — p  — ô)A— sin(2r  — 2p)A 
ces  {2r  —  p  —  p')A.dp'^^ ^^ V- 


ÉQUATIONS    AUX    DÉHIVfiFS    PARTIELLES.  4^7 

sont  limitées  et,  pour  A  =  oo,  tendent  uniformément  vers  les 


,.        .  .71 

limites  respectives  -y  o,  o,  o,  o. 
Soient 


l'une  quelconque  de  ces  cinq  intégrales;  G  la  limite  vers 
laquelle  elle  tend.  Il  sera  aisé  de  trouver  la  limite  de  l'inté- 
grale 

/  cp(p',A)/(p;,A)^p' 

par  la  méthode  employée  au  tome  II,  n°  221. 
On  a,  en  effet,  \  désignant  une  constante, 

/      -/  4-/        . 

Appliquons  à  la  seconde  intégrale  le  second  théorème  de 
la  moyenne;  il  viendra 

r  'f(p',A)/(p',A)^p' 

=  /(p-i-X,A)r     cp(p',A)^p'4-/(6,A)  r  cp(p',A)^p'. 

Pour  A=^GC,  les  deux  intégrales  ci-dessus  tendent  uni- 
formément vers  zéro  (pour  plus  de  détails,  voir  l'endroit 
cité);  et  leurs  multiplicateurs  tendent  également  vers  zéro 
(ou  tout  au  moins  restent  fixes,  si  /ne  dépend  pas  de  A). 

Reste  la  première  intégrale 


.P-+-X 


r  cp(p',A)/(p',A)./p' 

--/(P,A)  r       cp(p',A)<o'+  r        [/(p',A)-/(p,A)]cp(p',A)^/. 
Le  premier  terme  tend,  pour  A  ^^^  oo,  vers  Glim/(p,A). 


458  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    HT. 

Appliquons  à  l'autre  le  second   théorème  de  la  moyenne; 
elle  devient 

U(9  +  ^,  A)  -/(p,  k)]J^"  o(p',  A)  df', 

Ç  étant  compris  entre  p  et  p  -|-  \. 

L'intégrale  qui  figure  ici  reste  finie;  son  multiplicateur 
tend  d'ailleurs  vers  zéro  pour  A  =  oc,  s'il  dépend  de  A; 
sinon,  on  pourra  le  rendre  aussi  petit  qu'on  voudra  en  fai- 
sant décroître  \. 

Nous  obtenons  donc  pour  la  limite  cherchée 

Glim/(p,  A). 

347.  Tous  les  termes  des  intégrales  (g4)  pouvant  être  trai- 
tés  de  même,  et  G  étant  d'ailleurs  nul,    sauf  pour  la  pre- 

mière  d'entre  elles,  pour  laquelle  il  est  égal  à  -?  la  limite 

cherchée  sera,  en  désignant  par  Rq  ce  que  devient  R  pour 


p-p. 

r    t:,.         r       dt         (i        Ro\ 
hm     /            ,      . p        + 

..        p          rdt          f         Ro 

Mais,  lorsque  A  tend  vers  ce,  Rq    tend  uniformément  vers 
zéro.  L'intégrale  se  réduit  donc  à  son  premier  terme 


/■ 


rdt 


Posons  6'"'=  w;  cette  intégrale  se  transforme  en 

Doublant  ce  résultat  d'après  le  n"  339,  on  obtiendra -j 
ainsi  qu'il  fallait  l'établir. 


TROISIÈME  PARTIE.       -  CHAP.   IV.    —   CALCUL  DES  VARIATIO^S.       ^^g 


CHAPITRE  IV. 

CALCUL    DES    VARIATIONS. 


I.  —  Première  variation  des  intégrales  simples. 

348.  Soit  cp(:c,  7,  y,  ....y'^'-'^z.z^,  .  .  .,s«,  ...)une  fonc- 
tion de  la  variable  indépendante  x^  des  variables  dépen- 
dantes r,  z^  .  .  .  et  des  dérivées  de  ces  dernières  jusqu'aux 
ordres  m,  n^  .  .  .  respectivement. 

Si  nous  changeons  y^  z^  ...  en  jk  H-  £Vi,  5  -h  £?,  •  •  •  ('^i, 
î:^,  .  .  .  désignant  de  nouvelles  fonctions  de  ^  et  s  une  con- 
stante infiniment  petite  )  jk^,  3^,  . . .  seront  changés  en  jK^-f-  zr^'% 
_3/<r_i_  z'Q^  .  .  . ,  et  cp  en 

*(^,  e)  -"  cp(^,  y  -Hsï],  j'+  ST)',  .  .  .,  ^  -i-  £^5  .  .  .). 

Cette  expression,  développée  par  la  formule  de  Taylor  sui- 
vant les  puissances  de  s,  prendra  la  forme 

£2 
1.2  ,       ,^. 

en  posant,  pour  abréger, 


Les  quantités  ecp,,  e^cs^,  ...  se  nomment  les  variations 


46o  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

première^  seconde,  etc.  de  la  fonction  cp,  et  se  représentent 
par  les  sj'mboles  Sep,  S^cp,  .... 
On  a,  d'après  cette  définition, 

ly    —ET,,  8j'    —  er/,  ...,  hz    z=-^zt,  ..,; 

8-J/ rrr  O,  S^J^' =r  O,  ...,  O^^rr-O,  .... 

Il  est  clair,  d'ailleurs,  que  cp<,  cpo,  ...  ne  sont  autre  chose 
que  les  dérivées  partielles  -^j  "XT'   '  '  "  P^^^i'  ^^  valeur  par- 
ticulière £  =:  o.  Or  on  a  généralement 
^i    ^k^  ^  ^k   ^i^ 

^k^  .  I   -,  d^  d^^ 

Pour  £r=  o,    -^—r    se  réduira  à  C5/^  =  -—  o^o   et  —-r  -^; — r    à 

-^ô*  -7-^-   Substituant  ces  valeurs  dans  l'équation  précédente 
et  multipliant  par  la  constante  £^,  il  viendra 

Cette  équation  montre  que  les  deux  opérations  de  la  déri- 
vation et  de  la  variation  peuvent  être  transposées. 

3i9.   Les  équations  (i),  respectivement  multipliées  par  e, 
£-,  .  .  . ,  pourront  s'écrire 

à  y  '  à  y  -^  dz 

dy^  ^         dy'^  -^  dz-  ày  ây'  -^    -^ 


Si  les  fonctions  r,  z,  .  .  . ,  au  lieu  d'être  données  immédia- 
tement en  fonction  de  .r,  étaient  exprimées  au  moyen  de  x^ 
t,  t',  ...  ;  «,  u'j  ...  ;  .  . . ,  où  t,  II,  ...  désignent  des  fonc- 
tions de  œ,  le  changement  de  ces  dernières  fonctions  en  ^-h  £t, 
w  -f-  £U,  ...  transformerait  y,  z,  . . .  en  y  -+-  oy  H-  ^  S-jr-f-..., 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  ^6] 

I  ^'Z  -I-  .  .  ,  ,  .  .  . ,  et,  par  suite,  cp  en 


■(p(^,/-r-87-hi82^4-...,  j'-4-Sj^'+|-o2/-i-...,  z-i-oz-i-il^z-^-  ..,     ..) 


cp  -T-  8cp  H-  -|  0^  ( 


ou 

>C0 


"f=d^^^  +  #°^  +■- ^°=  +••■• 

âf     -^       df'     "^  (^:^ 


Ainsi  8cp  conserve  la  même  forme  que  si  y,  z  étaient  donnés 
directement  en  fonction  de  x]  mais  les  variations  suivantes 
seront  modifiées  par  l'adjonction  de  nouveaux  termes  en  S^j', 

sy, .... 

350.  Proposons-nous  maintenant  de  déterminer  les  varia- 
tions successives  d'une  intégrale  définie 

Changeons  y^  z  en  jk  +  ^y-,  z-\-^z,  .  .  .  ;  cp  sera  transformé 

en 

<î> (^,  s)  =  cp -f- 8cp  4- I  0- cp  4- .  .  . 


et  I  en 


f       (cp -I- ocp +  -|o2cp -{-...)  <i^. 

Séparant  les  termes  affectés  des  diverses  puissances  de  s,  il 
viendra 


81 


'^Xç,  '^Xo 


Ce  résultat  suppose  toutefois  que  les  limites  ^q,  Xy  de  l'in- 
tégration sont  des  constantes  fixes.  Si  nous  admettons  qu'en 


462  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    IV. 

même  temps  qu'on  altère  les  fonctions  jk,  ^,  .  .  .  on  accroisse 
^05  ^^  de  quantités  infiniment  petites  ^^o  =  ^^oj  ^^\  =  ^ii  > 
I  subira  de  ce  fait  une  nouvelle  altération  A'I,  égale  à 

Gliacun  des  termes  de  cette  expression  peut  se  développer 
sans  peine  suivant  les  puissances  de  e.  En  effet,  considérons, 
par  exemple,  le  terme 


X 


jcj  -h  ùx, 

8^  CD  dsc. 

I  .  2  .  .  /C 


La  formule  de  Tavlor  donne 

[5*cp],,  .  .  .  représentant  les  valeurs  de  8^cp  et  de  ses  dérivées 
pour  X  =^  Xi  (jK,  Jk'i  .  .  . ,  s,  ...  étant  en  même  temps  rem- 
placés par  les  valeurs  jko  Jk'^  ,  •  •  •  ;  ^i ,  •  •  •  qu'ils  prennent  pour 
x  =  Xi). 

Multipliant  par  r  et  intéerrant  de  Xi  à  ^i  +  8^,,  il 

^  ^       1 .2.  .  .A:  ^ 

viendra,  pour  valeur  du  terme  considéré, 

Chaque  termede  l'expression  (4)  étant  développé  de  même, 
on  obtiendra,  en  réunissant  ensemble  les  termes  de  même 
ordre  en  e, 


Réunissant  ces  termes  à  l'autre  partie  de  la  variation  déjà 
obtenue  précédemment,  il  viendra,  pour  la  variation  première 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  4^3 

del. 


pour  la  variation  seconde, 


331.   On  peut  arriver  au  même  résultat  d'une  autre  ma- 
nière, en  transformant  l'intég'rale 


Al=z  /  <ï> 


{x,  e)  dx 


L  0  ^^  -"-^  0 


par  un  changement  de  variable,  de  manière  qu'elle  ait  les 
mêmes  limites  Xq,  x^  que  l'intégrale  primitive. 
Posons,  en  effet, 

3^  étant  une  fonction  arbitraire  de  t^  affectée  du  coefficient  e  et 
assujettie  seulement  à  se  réduire  respectivement  à  ùXq  et  8^i 
pour  t'-=^XQ  Ql  t  =zx^\  on  aura 

ou,  en  écrivant  x  au  lieu  de  ^, 

—  /        <i>  -^  __.  S^  _l s^2  ^  _  .  Udx  -hdùx) 

=rz  /      ci>cix  ~\-  d    ^ùx-^~ h  . .  . 

^  L  àx     2  J 

r^ .         r)^I>  ^.t'-  "1  '       r^'      , 


m 


TROISIÈME    PARTIE. 


CHAPITRE    IV. 


mais  on  a 


<î>  r=:  cp  -h  0'^  -i-  -|  8-  cp  -t-  .  .  .  , 

d^ <icp        d^'ji        I  <iS-cp 

do)       dx    '     dx     '    2    dx 


Substituons  ces  valeurs  dans  l'expression  de  I-I-AI,  et  sé- 
parons les  termes  de  même  ordre  en  e;  on  trouvera,  pour  81, 
û^I,  ...,  les  mêmes  expressions  que  tout  à  l'heure. 

352.  Nous  venons  de  nous  trouver  conduits  à  faire  varier 
non  seulement  l'expression  de  r,  ^,  ...  en  fonction  de  la 
variable  indépendante  x^  mais  cette  variable  indépendante 
elle-même.  Cette  considération  nouvelle  peut  devenir  néces 
saire,  lors  même  que  les  limites  jto,  x^  restent  fixes. 

Considérons,  par  exemple,  l'aire  comprise  entre  l'axe  des  x 


Fig. 

10. 

ï 

>- 

^\ 

1 
\ 

\ 

; 
1 

0 

Xo 

Xi 

et  la  courbe  figurée  en  ligne  pleine  par  la  fig,  lo.  Elle  sera 
représentée  par  l'intégrale 


/ 


ydx, 


OVL  l'on  donnera  à  ^  la  série  des  valeurs  successives  qu'il 
prend  lorsqu'il  décrit  la  courbe,  y  désignant  l'ordonnée  cor- 
respondante. 

Considérons  une  seconde  courbe  infiniment  voisine  de  la 
première  et  ayant  les  mêmes  extrémités,  par  exemple  celle 


CALCUL    DES    VAllIATIONS.  4^5 

que  la  figure  représente  en  pointillé,  et  proposons-nous  d'éva- 
luer raccroissement  de  l'aire  lorsqu'on  passe  de  la  première 
courbe  à  la  seconde.  Pour  opérer  ce  changement,  il  ne  suffira 
pas  de  faire  varier  l'ordonnée  de  chaque  point  de  la  première 
courbe  en  laissant  l'abscisse  constante;  car  il  y  a  sur  la  se- 
conde courbe  des  points  auxquels  ne  correspond,  sur  la 
courbe  primitive,  aucun  point  ayant  la  même  abscisse.  On 
pourra,  au  contraire,  passer  aisément  de  la  première  courbe 
à  la  seconde,  en  altérant  un  peu  les  abscisses  en  même  temps 
que  les  ordonnées. 

3o3.  Cela  posé,  l'objet  principal  du  calcul  des  variations 
est  la  solution  de  la  question  suivante  : 

Les  fonctions  y^  s,  .  .  . ,  qui  figurent  dans  l'intégrale  I,  et 
les  limites  Xq^  x^  étant  indéterminées  en  tout  ou  en  partie, 
achever  de  les  définir,  de  telle  sorte  que  la  valeur  de  l'inté- 
grale I  soit  maximum  ou  minimum. 

D'après  cet  énoncé,  si  l'on  donne  ky,  z,  .  .  .,  Xq,  x^  un 
système  quelconque  de  variations  infiniment  petites  S/, 
8s,  ...,  8^0,  û.r<  compatible  avec  les  conditions  imposées  par 
l'énoncé  du  problème,  l'accroissement 

qui  en  résulte  pour  la  valeur  de  l'intégrale  devra  conserver 
constamment  le  même  signe  (positif  ou  négatif  suivant  qu'il 
s'agit  d'un  minimum  ou  d'un  maximum). 

Or,  £  étant  infiniment  petit,  l'ensemble  81  des  termes  du 
premier  degré  sera  prépondérant  et  donnera  son  signe  au 
résultat.  Si  d'ailleurs  on  admet  (ce  qui  aura  lieu  très  générale- 
ment) qu'à  chaque  système  de  variations  ùy^  8s,  . . .,  8^07  ^-^i 
compatible  avec  les  conditions  du  problème,  correspond  un 
second  système  de  variations  —  8jk,  — 8s,  ..., — ^8x0,  — 8^^ 
jouissant  de  la  même  propriété,  ce  nouveau  système  de  va- 
riations donnera  à  I  l'accroissement 

-SI  4-18-1-..., 

J.  —  Cours,  III.  3c 


f\66  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE   lY. 

qui   sera  de    signe   contraire  au   précédent,   à   moins   qu'on 
n'ait  SI  -.=  o. 

Nous  obtenons  donc  cette  première  condition  pour  l'exis- 
tence d'un  maximum  ou  d'un  minimum  : 

La  variation  première  ol  doit  s'annuler  pour  tout  sys- 
tème de  variations  8/,  8^,  ...,  ^Xq,  ^x^  compatible  avec 
les  conditions  du  problème. 

354.  Cette  condition  détermine,  en  général,  ainsi  que  nous 
le  verrons,  ce  qui  reste  d'arbitraire  dans  la  définition  des 
fonctions  j^,  5,  ...  et  des  limites  Xq^  x^.  Mais  elle  n'est  pas 
suffisante.  Il  faudra  en  effet  s'assurer  que,  après  avoir  ainsi 
déterminé  ces  quantités  inconnues,  l'accroissement  de  I  pour 
une  variation  infiniment  petite  (compatible  avec  les  condi- 
tions du  problème)  conservera  toujours  le  même  signe; 
d'ailleurs,  81   étant  nul,  cet  accroissement  se  réduit  à 

iin-'-.... 

Le  terme  prépondérant  de  ce  développement,  ^8-1,  ne 
devra  donc  pas  changer  de  signe,  quel  que  soit  le  système 
de  variations  que  l'on  adopte  parmi  ceux  qui  sont  admis- 
sibles. Cette  seconde  condition  sera  évidemment  suffisante 
si  1^8-1  est  toujours  différent  de  zéro.  Mais,  s'il  existait  un 
système  de  variations  qui  annulât  8^1,  il  n'y  aurait  ni  maxi- 
mum, ni  minimum,  à  moins  que ô  ^^  I>  4"i  ^st  d'oidre 

impair,  ne  s'annulât  en  même  temps,  auquel  cas  il  resterait 
à  discuter  le  signe  de  8''I,  etc. 

Nous  nous  bornerons,  dans  cette  Section,  à  tirer  les  consé- 
quences de  la  première  condition 

355.  Posons,  pour  abréger  l'écriture, 

do  f)o  do        r>  ^^         T> 


CALCUL    DES    VARÎATIOxNS.  4^7 

Nous  aurons,  d'après  la  formule  (3), 

ocp  =  A.  8j  +  <\,  8/  -h ...  -h  A^  oy^  -f-  B  8^  H- . . . , 

valeur  qu'il  faudra  substituer  dans  l'intégrale  /      80  dx. 

L'intégration  par  parties  permet  de  transformer  cette  ex- 
pression en  faisant  disparaître  sous  le  signe  /  les  variations 
des  dérivées  y,  .  .  . ,  7"*,  5',  .  .  . ,  5«,  .  .  . .  En  effet,  considé- 
rons, par  exemple,  le  terme 


r 


A/,  8j^  dœ. 


Nous  savons  que  Sy  est  la  dérivée  /c*'^"^^  de  Zy;  on  aura 
donc 


X 


A;tSy^^=^[A;i.8y-i  — A/,;8y-2-i-...4-(-i)'^-^Ai:-»  8j]J. 
(-i)^-A|8j^^. 


/ 


opérons  de  même  sur  chaque    terme  de   8cp  et   posons, 
pour  abréger, 

A  -a; +  ...-!- (-0-     A-     r.-.M, 

Al  -  -  a;  -h ...  +  (- 1)—'  A;r  ^  =  G, 
A,-  A'3  +  . .  .4-  (- 1)— ^  A;;r-  ==GS 


(5)  ^  B  -B;+...+  (-i)'^      B«       rrzN, 

B,-B;-f-...-f-(-i)«-iBr^  -:D, 


B,         :::r:D«-S 


468  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

il  viendra 


SI 


-h D S^ -+- D»  8^' -i- . . . -f- D'^-^  S:j'^-^ 

Cette  expression  doit  être  nulle  pour  tous  les  systèmes  de 
valeurs  admissibles  des  variations  ùy,  ùz^  .  .  . ,  8^05  8^<- 

356.  Supposons  d'abord  que  ces  variations  puissent  être 
choisies  d'une  manière  entièrement  arbitraire. 
On  pourra  poser,  en  particulier, 

è^o  —-  S-^i  :  -  O,  8j  ~  £62  M,  §5  -  -  £02  N, 

9  étant  une  fonction  quelconque  de  x,  qui  s'annule  pour 
x^^Xq  et  pour  x  =  Xi^  ainsi  que  ses  dérivées  successives, 
jusqu'à  un  ordre  égal  au  plus  grand   des   nombres    m  — i, 

n  —  I,   Pour  ce  système  de  variations,  les  termes   tout 

intégrés  de  81  s'évanouiront,  et  l'on  aura 


Cette  intégrale,  dont  tous  les  éléments  sont  positifs,  ne 
pourra  s'évanouir  que  si  l'on  a 

M  — o,  N=:o,  ..., 

ce  qui  réduira  l'expression  de  81  à  la  partie  tout  intégrée 

r    G8j4-G^  a/-4-.,.-hG'«-iSj'"-n^' 

-hDS^  H-D^S^'+...-hD«-^  S^"~i    j    H-[cp,]S^,-[c?]o8.^o 


n-\ 


--=  G,  §7,  -^-  Ci  -oy\  H    .  .  .  -H  0"^'  ^^yT'  ""  D.  S^,  +  .  .  .  -^-  B'r  oz'^ 

-GoS7o--C5  8j;-...-Gr^ojr^--DoS--o-..--DrUVr^- 

-|-[cp]i8^i— [cp]o8^0  5 

que  nous  désignerons  par  H. 

Les  diverses  variations  qui  figurent  dans  cette  expression 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  4^9 

sont  évidemment  des  arbitraires  indépendantes.  Donc,  pour 
•        que  81  s'annule  identiquement,  il  faudra  qu'on  ait  encore 


Les  équations 

(  0  =:  M  =  A  -  a;  -1- . 

.-hC-O'^A-, 

<7)                    o=rN=.  B  — B;-+-. 

•  •+(-t)'^b;;, 

sont  des  équations  différentielles  entre  x  et  les  fonctions  in- 
connues r,  z. 

Lapremière  contient  les  dérivées  de  j^',  Zj  ...jusqu'à  l'ordre 
'2nij  n-\~m^  ...  respectivement.  La  seconde  les  contient 
jusqu'à  l'ordre  m-\-n,  2/z,  .  ,  ,;  et  de  même  pour  les  sui- 
vantes si  le  nombre  des  fonctions jk,  ^,  ...  surpasse  2.  Ces 
équations  forment  donc  un  système  d'ordre  im -\-  in  ~i-  ... 
en  général,  et  donneront  y,  z^  ...  en  fonction  de  x  et  de 
im-\-  2n-\-  ...  constantes  arbitraires  a^ ,  «21  *  •  •  • 

En  substituant  ces  valeurs  dans  les  2  -h  2/^  H-  2/1  H-  .  .  . 
équations  aux  limites  (6),  on  aura  le  nombre  d'équations  né- 
cessaires pour  déterminer  les  constantes  d'intégration  et  les 
limites  o-'o,  x^.  Le  problème  est  donc  en  général  déterminé. 

357.  Jacobi  a  montré  que  le  système  des  équations  diffé- 
rentielles (7)  peut  être  ramené  à  un  système  de  2/n-}-  2  Ai-r  ... 
équations  du  premier  o»^dre  ayant  la  forme  canonique. 

Supposons,  en  effet,  pour  fixer  les  idées,  qu'on  ait  deux 
fonctions  inconnues  y,  z.  Prenons  pour  inconnues  auxi- 
liaires les  quantités  y' .,  .  .  .,  jk'"~',  z'  .^  .  .  . ,  ^"~',  0,  G\  .  .  ., 
(yri-\^  D,  D^,  .  .  . ,  D'^~'  ;  on  aura,  par  définition, 


(S) 


-—  —  v' .  ...  -^ —  V' 


l  dx 


fy]0  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

D'autre  part,  la  difTérentialioii  des  équations  (5)  donne 
immédiatement  (en  remarquant  que  M  =r:  N  =  o) 

,    ^        \  dœ-"^'  •••'  dx  -'^'       ^      ' 

(o)      i 

l  dx       '^'         •••'  dx  ^^'  ' 

et,  si  l'on  tire  des  équations 

(lO)  A,,rr=G— S  B,=.D-^ 

les  valeurs  de  y"^,  z'^  pour  les  substituer  dans  les  équations 
(8)  et  (g),  on  obtiendra,  entre  x  et  les  nouvelles  variables  j^, 
/,  ..,JK— ';^,  ...,^"-^  G,  ...,  G--',  D,  ...,  D«-S  un 
système  d'équations  du  premier  ordre,  équivalent  aux  deux 
équations  primitives. 

Ge  nouveau  système  est  canonique.  Gonsidérons  en  effet 
la  fonction 

Sa  différentiation  donnera 

d\}  r^  Il  dx  -I-  A  c/j  +  (  Al  -  G  )  ^j'  -4- .  . .  -4-  (  A,„  -  G'«-^  )  ^//"' 
-I-  Bdz    h  (Bi    -  Yy)dz'  4- . .  .  -h  (B„  -  D«-»  )  dz''- 

—  y'  dC  —  y"  dO~...-~  y"'  dC""-' 

—  z'  dY)  —  z"  ^D»  -  ...  —  z'^  ^/D'^-J. 

D'ailleurs  les  coefficients  de  dy"'-  et  de  dz'^  dans  cette  ex- 
pression sont  nuls.  On  voit  donc  que,  si  l'on  exprime  U  en 
fonction  de  x,  y,  .  .  . ,  jk'"~^  ;  ^,  •  • . ,  z"~^  ;  G,  .  .  . ,  G'""*  ; 
D,  .  .  .,  D«~"',  en  éliminant jk'",  z'^  au  moyen  des  équations 
(lo),  on  aura 

A,-G      _--.,      ...,     B_      -^^,     ...> 
ce  qui  établit  notre  proposition. 


/= 

Ar= 

CALCUL    DES    VARIATIONS.  4?^ 

358v  Réciproquement,  soit  V  une  fonction  quelconque 
de  X  et  d'un  nombre  quelconque  de  couples  de  variables  jr, 
'/]]  Zj  Ç;  ...;  supposons  ces  dernières  quantités  fonctions 
de  JO,  et  cherchons  la  variation  de  l'intégrale 


X 


(U  -h7)j'-f-U'H-...)^-^, 


en  supposant  qu'on  les  fasse  varier.  La  portion  de  la  variation 
qui  restera  sous  le  signe  /  ,  après  l'intégration  par  parties,  sera 

.CT(S-')''*(S*'-)"--]"- 

et,  en  exprimant  qu'elle  est  constamment  nulle,   on  aura  les 
équations  canoniques 

On  voit  donc  que  le  problème  d'annuler  la  première  varia- 
lion  d'une  intégrale  et  celui  d'intégrer  les  systèmes  d'équa- 
tions canoniques  sont  entièrement  équivalents. 

359.  Les  résultats  que  nous  venons  de  trouver  subissent 
quelques  modifications,  lorsque  les  fonctions  jk,  -Z,  ...  et  les 
limites  Xq,  x^  ne  sont  pas  entièrement  arbitraires.  Nous 
allons  passer  en  revue  les  principaux  cas  que  l'on  rencontre 
dans  les  problèmes  usuels. 

i"  Les  fonctions  y,  z^  ...  sont  encore  arbitraires  dans 
l'intérieur  du  champ  d'intégration;  mais  il  existe  entre  les 
limites  Xq,  x^  et  les  val( 

mites  les  quantités  jk,  y' 
ou  plusieurs  relations 

On  aura  encore,  dans  ce  cas,  M  --  o,  N  i-  o,  ...  ;  mais  les 
variations  ^Xq,  8^,,  8jro,  •••  qui  figurent  dans  la  partie  tout 
intégrée   de  81  ne   seront   plus    indépendantes  les   unes  des 


rs 

y 

o,/o^ 

m-\ 

•'  y  0 

;  iJo,  •■• 

,  . . . , 

zr 

-K 

q' 

Lie  prennent  p 

our 

ces  li- 

r 

•,r" 

1 . 

.  ..,s«- 

. .  une 

[\'J1  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    IV. 

autres,   et  chacune  des  équations  (ii)  fournira  une  relation 
linéaire  entre  ces  variations. 

En  effet,  changeons  y^  z,  . . .  en  y  -r-  S.>',  z  4-  ôs,  puis  Xq^ 
x^en  x^-^r^^Q,  Xi-^Zx^.  Soient  jKo  +  A/q,  j'o-^  ^f'^^  ••• 
ce  que  sont  devenus  j'o,  y'^^^  ...  par  cette  variation.  Ces 
nouvelles  valeurs,  associées  aux  nouvelles  limites  x^^-^Zxq^ 
Xi  -+-  8:^4,  devront  encore  satisfaire  aux  équations  aux  limites 
fil  =  o,  y=  o^  ....  On  aura  donc,  en  développant  par  la  série 
de  Taylor  et  s'arrêtant  aux  termes  du  premier  ordre, 

Il  ne  reste  plus,   pour  obtenir  les  relations  cherchées,  qu'à 
trouver  l'expression  de  A/o?  Aj'o^  •  •  •  en  fonction  de  hxo,  8^<, 
oyo,  ^y'^^J  ....  On  l'obtient  aisément  comme  il  suit. 
On  a,  par  définition, 

—  Lr^']x=x,^èx,-^  [b'^']x^-x,+ox,, 

=  /o  -^A^'  °^-o4- .  .  •  4-  S/o"  +  •  •  •  • 
On  aura  donc,  en   négligeant   les   termes   du  second  ordre, 
comme  nous  le  faisons  dans  toute  cette  recherche. 

Nous  avons  ainsi  obtenu  autant  d'équations  linéaires  entre 
les  variations  Sj^o?  ^-^i  >  ^J^oy  •••  qu'il  existe  d'équations  de 
condition  tj>r==:o,  -^  =  0,  ....  Soit/?  ce  nombre.  On  pourra, 
au  moyen  de  ces  relations,  éliminer  p  variations  de  l'équa- 
tion 


II 


-h  Ciô/i-h., 

••+  Gf-^5/f  ' 

—  Go  ô/o  —  . 

..-c'r'oyr' 

-i-D,  8^1  4-., 

.  .-t-  D';-i  ^z'I-' 

—  Do  o.-o  —  . 

..-Dr's.r^ 

CALCUL    DES    VARIATIONS.  4"^ 

Les  2  -!-  im  -\-  in  -^-  . .  .  —•  p  variations  restantes  étant  entiè- 
rement indépendantes,  on  devra  égaler  leurs  coefficients  à 
zéro,  ce  qui  donnera  autant  d'équations  de  condition  non- 
velles,  qui,  jointes  aux  équations  ^:=i  o^  -^  r=  o,  . .  .,  déter- 
mineront encore  ^o?  ^k  et  les  constantes  d'intégration. 

On  peut  d'ailleurs  opérer  d'une  manière  plus  symé- 
trique en  ajoutant  à  l'équation  précédente  les  équations 
7yh  rzz:  o,  5y  =  o,  multipUécs  par  des  indéterminées  1,  [jl,  . . . , 
et  égalant  à  zéro  les  coefficients  de  chaque  variation.  Les 
1  -\~  1  m  -^  in  -^r  •  •  •  équations  ainsi  obtenues  seront  les 
mêmes  que  celles  qu'on  obtiendrait  en  annulant  la  variation  de 
I  -f-  X'^^  -\-  ]xrj^  -!-•••■,  X  et  tjL  désignant  des  quantités  invariables. 
En  les  joignant  aux  équations  données  <]>  :=^  o,  y=  o^  .  . .,  on 
pourra  déterminer  toutes  les  inconnues  du  problème,  y  com- 
pris les  inconnues  auxiliaires  )^,  jx,  . .  . . 

360.  2'  Les  fonctions  j^,  s,  ...  ne  sont  plus  indépendantes, 
mais  sont  liées  par  des  équations  difî"érentielles 

(i2)  ^  =  o,         X-^o, 

Soit  p  le  nombre  de  ces  équations_,  dans  lesquelles  pour- 
ront d'ailleurs  figurer,  outre  les  fonctions  inconnues  j',  z,  ... 
el  leurs  dérivées,  d'autres  inconnues  auxiliaires  u,  ...  et 
leurs  dérivées.  (Le  nombre  de  ces  nouvelles  inconnues  devra 
toutefois  être  inférieur  à  celui  des  équations  de  condition.) 

Les  équations  «j;  =  o,  y^  ^=3  o,  ...  feront  connaître  p  des  in- 
connues y,  z,  . . .,  iij  . .  . ,  par  exemple ^,  ...  en  fonction  des 
autres  z,  .  .  . ,  z^,  .  .  .,  qui  resteront  indéterminées. 

Cela  posé,  désignons  par  X,,  ...,  X^,  des  fonctions  arbi- 
traires de  X,  que  nous  nous  réserverons  de  déterminer.  On 
aura  évidemment,  pour  tout  système  de  variations  de j^,  5,  ..., 
u,  ...;  ûCoy  x^  compatible  avec  les  équations  ^  =  o^  '^^=  o,  ..., 

'       ^dœ~^i       (cp -h  Xit|>  +  XaXH-- •  .)  <^"^; 


474  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

()x,  '^  H-  Tvo'/  -f-...)  dx  étant  identiquement 

nulle,  sa  variation  l'est  aussi. 
La  variation  de  l'intégrale 

traitée   à   la  manière  ordinaire  (sans    faire  varier  les  fonc- 
tions X),  pourra  se  mettre  sous  la  forme 


8K 


H'  -h  r     (M'  Sj  -f-  N'  0^  +  .  . .  -;-  V'U-^...)  dx, 


IF  désignant  la  partie  tout  intégrée  et  M',  W  des  expressions 
formées  avec  y^z,...^u,  ...,).,,...,  1^  et  leurs  dérivées. 
Déterminons  les  fonctions  arbitraires  ).,,  ...,  \p  par  la 
condition  d'annuler  les  coefficients  des  variations  8y,  . . .  des 
variables  dépendantes  y,  . . .;  ôK.  se  réduira  à 

H'  -h  r  \wiz-\-...  -h  P'  lu  H-  ...)dx, 

et,  comme  les  variations  '^z,  ow,  ...  sont  arbitraires  dans  tout 
le  champ  d'intégration,  on  aura  séparément 

H'==0,  JN'^rrO,  ...,  P^^rO, 

Nous  aurons  donc,  pour  déterminer  y,  z  et  les  fonctions 
auxiliaires  X,,  ...,  \p^  les  équations  différentielles  simulta- 
nées 

M'  =  o,         N'--.:o,  ...;         P'  =  o, 

Les  constantes  d'intégration  et  les  limites  ^o?  ^\  se  dédui- 
ront de  la  condition  PL  =  o.  Celle-ci  se  décompose  d'ailleurs 
en  autant  d'équations  distinctes  qu'il  reste  de  variations  in- 
dépendantes parmi  celles  qui  figurent  dans  H',   lorsqu'on  a 


CALCUL    DES    VAIUATIONS.  [\']0 

tenu  compte  des  équations  aux  limites 


J4'-:o, 

d^\ 
dœ-^-"'        ■ 

pour  œ —-.  Xq  et  ^--^,; 

(■3)  ( 

1  x~^". 

à  -  °'    • 

.  ,              »       ^  "  ^0   et   ^  -  ::  x^  ; 
»        

qui  sont  des  conséquences  des  équations  ^  ==  o,  y=  o,  les- 
quelles ont  lieu  identiquement  pour  toute  valeur  de  x» 

La  série  de  ces  équations  aux  limites  devra  d'ailleurs  être 
arrêtée  au  moment  où  apparaîtraient,  dans  les  dérivées  suc- 
cessives de  t|;,  y,  . . . ,  des  dérivées  de  y,  z,  .  .  .\  u,  . . .  d'ordre 
supérieur  à  celles  que  contient  H'. 

On  obtiendra  donc  la  solution  du  problème  proposé  en 
égalant  identiquement  à  zéro  la  variation  de  l'expression 


/ 


(if-t-\,ii  +  X^X  +  ...)dx 


sxo^^-<|)---;x.H-v|(|)_ 


Les  équations  ainsi  obtenues,  jointes  aux  équations 


et  à  celles-ci  : 


déterminent  toutes  les  inconnues  du  problème,  y  compris  les 
multiplicateurs  X,  p.,  v. 


4;^  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

361.  3*^  Les  quantités   inconnues   X,  ^,    •  .  .,  ^oi  ^\   sont 
assujetties  à  varier  de  telle  sorte  qu'une  intégrale  définie 


^(•^)7^y^  -••;-,-',.•  ■)dx, 


prise   entre  les   mêmes  limites   que  I,   conserve   une  valeur 
constante  c. 

Ce  cas  se  ramène  immédiatement  auK  précédents.  Prenons, 
en  effet,  comme  inconnue  auxiliaire,  la  quantité 


M  — :   1       tj;  dx. 


Cette  équation,  qui   définit  w,   équivaut  évidemment  aux 
deux  suivantes  : 

W'zrzt^,  11==.  O  pour    œ^r-OCQ. 

D'ailleurs,  pour  ^  -—  ^, ,  j^  devient  égal  à  c;  on  doit  donc  avoir 
11=.  c      pour  Xzrz  oCy^. 

D'après  le  numéro  précédent,  nous  aurons  donc  à  annuler 
identiquement  la  variation  de  l'expression 

/^■^\ 
I      ['f  H-^(^  —  "')]  dx  -^  [x^Wo-h  p-i(Wi—  c) 

Xq 

/■^  V  d\     \ 

io  -hX<];  -\-  j-  u\  dx-\-  ([J.o4-  Xo)wo-r-  (f^i  — ^>i)  ("i—  ^)» 

Ao  et  Xj  étant  les  valeurs  de  \  aux  deux  limites  .ro  et  ^< . 

Les  termes  qui,  dans  la  variation  de  cette  expression,  dé- 
pendent de  ùiL^  Smq,  oi^i,  seront 

r^^  d\ 

j       —  ùudx  H-  ((Jt-o-H  ^o)  SwoH-  (jJ-i—  Xi)  OM,. 
On  aura  donc  les  équations 

—  —  o,  |j.o  -1-  Xo  —  o,  |Xj  —  Xi  ==  0  ; 


CALCUL   DES    VARIATIONS.  Zj77 

donc  "k  est  une  constante,  et  la  quantité  dont  on  doit  annuler 
la  variation  se  réduit  à 


r 


(cp  -H  X'I)  dur. 


Les  équations  qui  expriment  que  cette  variation  est  nulle 
détermineront  les  inconnues  ^o?  ^o  y-)  -,  •  •  •  en  fonction  de 
la  constante  inconnue  X.  Ces  valeurs,  substituées  dans  l'inté- 
grale K,  en  feront  une  fonction  de  "k,  telle  que  fÇk)  ;  il  ne 
restera  plus  qu'à  résoudre  l'équation 

f{l)  =  c. 

On  peut  retrouver  ce  même  résultat  par  les  considérations 
suivantes. 

La  variation  de  l'intégrale  I  doit  s'annuler  pour  tous  les 
systèmes  de  variations  5y,  8^,  . .  .,  qui  annulent  la  variation 
de  K. 

Gela  posé,  soient  S'^o?  S'^i ,  B'y,  ù' z^  ...;  o^^o,  o"x^,  S'^y, 
ù" z,  .  .  .  deux  systèmes  quelconques  de  variations  de  Xo,  x^^ 
Yj  z,  .  -  .;  et  soient  8^1,  ô'K;  o"ï,  ^"K  les  variations  qui  en 
résultent  respectivement  pour  les  intégrales  I,  K.  Donnons 
à  Xq,  Xi,  y^  z,  ...  'de  nouvelles  variations  égales  à 

8"KS'y— o'K8"j,     ^ni.^'z  —  ^'K^"z,     .... 
La  variation  correspondante  de  K  sera 

8"KS'K-S'Ka"K  =  o. 

Celle  de  1,  qui  est  égale  à  o"K  8'I  —  8'K8''I,  devra  s'annuler 
également.  On  en  déduit 

Le  rapport  des  variations  de  I  et  de  K  sera  donc  constant 
pour  tout  système  de  variations  de  y,  z,  ....   Soit  — 1  la 


478  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    IV. 

valeur  de  ce  rapport.  La  variation  de  l'intégrale 


dx 


sera  identiquement  nulle.  Cette  condition  déterminera  ^o? 
x^^y^  z^  ...  en  fonction  de  \^  qu'on  obtiendra,  comme  tout 
à  l'heure,  par  l'équation  R  -.=  c. 

On  voit  que,  dans  les  divers  cas  que  nous  venons  d'exa- 
miner, la  solution  du  problème  revient  toujours  dans  sa  partie 
essentielle  à  annuler  la  variation  d'une  intégrale  où  toutes  les 
variations  sont  supposées  indépendantes. 

362.  Nous  allons  éclaircir  ces  théories  générales  par  quel- 
ques exemples. 

Cherchons  quelles  conditions  doivent  être  remplies  pour 
que  l'expression 

soit  la  dérivée  exacte  d'une  fonction  ^  de  x^  y,  y',  .  .  . ,  JK"*~'  5 

On  a  identiquement,  par  hypothèse, 

d^ 

On  aura  donc,  quelles  que  soient  les  variations  8^05  ^-^i? 

O  --zr  8   r    Tç>  -   "^  I  dx  :r  :  H  -  -  [8-j;]J;  -f-    T    '  (M  Sj  4-  N  oz)  dx, 

H,  M,  N  ayant  la  même  signification  que  précédemment. 
On  aura,  par  suite, 


(    o  -.::  M 


do         d    d'^         d^     do 

()y        dx  dy'        dx^  ôy" 


{^-^       ~  ôz'     dx  âz'  ~^'  dx'-  dz" 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  479 

les    séries    du    second   membre    étant    prolongées   jusqu'au 
point  où  elles  s'arrêtent  d'elles-mêmes. 

363.  Ces  deux  conditions,  dont  nous  venons  d'établir  la 
nécessité,  sont  en  même  temps  suffisantes.  Cette  proposition 
est  évidente  si  m  =  o,  /z  =  o  ;  car  les  deux  conditions  se  ré- 

duisant  dans  ce  cas  a  ~  =  o,  -r-^  ==  o,   cp  sera  une  lonction 

dy  oz  ^    * 

de  X  seul,  que  l'on  peut  intégrer. 

Nous  allons  montrer  d'ailleurs  que  ces  conditions  seront 
suffisantes  pour  des  valeurs  quelconques  de  m  et  de  ii  si  elles 
le  sont  pour  m  —  i,  n. 

Nous  remarquerons  tout  d'abord  que  le  développement 
des  divers  termes  de  M  ne  fournit  que  des  dérivées  àe  y  et 

de  z  d'ordre  inférieur  respectivement  à  im  et  n  -f-  m,  sauf 

d'il     ^,^ 

le    dernier   terme    ( — i)'"-, ;;-^  dont   le  déNcloppemenl 

^    dx'"-  dy'"'  ^^ 

contient  les  deux  termes 

d-o  â^o 


Ces  termes  ne  pouvant  se  réduire  avec  aucun  autre,  M  ne 
pourra  s'annuler  identiquemen!  que  si  l'on  a 

{dy"')'  ~^'         dy'"âz"  ~^' 
ce  qui  montre  que  f  est  nécessairement  de  la  forme 

cp=:Pj--hQ, 

P  ne  contenant  plus  y'"  ni  z",  et  Q  ne  contenant  plusj^'"- 
Posons 

ym-\  seul  étant  traité  comme  variable  dans  cette    intégra- 


48o  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

tion;  U  sera  une  fonction  de  x,  y,  ... ,  y"^^*  î  -S?  •  "  i  ^''"S 
dont  la  dérivée  partielle  par  rapport  à  yf^~*  sera  P,  et  l'on 
aura,  par  suite, 


r/U 
clx 

-  dx 

d\5    , 

-Tyy 

=  Pj-- 

hR, 

Pi  ne  contenant  plus  j^' 
Si  donc  on  pose 


djc 


-^-?i> 


la  fonction  cp,  --  Q  —  R  ne  contiendra  plus  y^^K  D'ailleurs 
elle  satisfera  évidemment  aux  équations  (i4);  ^^^^  9  Y  satis- 
fait par  hypothèse,  et  -y-  étant  une  dérivée  exacte  y  satisfait 

aussi  nécessairement.  Donc,  le  théorème  étant  supposé  vrai 
pour  m  —  i,  /?,  cp,  est  une  dérivée  exacte,  et  il  en  sera  de 
même  pour  es. 

364.  Proposons-nous,  comme  seconde  application,  la 
transformation  des  équations  de  la  Dynamique. 

Considérons  un  svstème  de  n  points  /?i,  ...,  pa^  de 
masses  m^.^  . . .,  m„,  et  dont  les  coordonnées  ^'< ,  jr» ,  ^n  •  •  •  ? 
•^'«j  y  II,  ^-11  soient  liées  par  r  équations  de  condition 

(i5)  ?i---o,         ...,         'f,.~o. 

Soient  X<,  Yi,  Zi  ;  ...;  X„,  Y,;,  Z/^  les  composantes  des 

forces  qui  sollicitent  ces  divers  points,  et  admettons,  ce  qui 

a  lieu  dans  des  cas  très  étendus,  que  ces  composantes  soient 

,        .,  .    ,  .  „       dV>      d\}     d\}  à\}      ^U     ^U 

les   dérivées    partielles    -  —  >  -r — >   -— -;    •••"  -:, —  ?   -^^^ — ?  -3 — 

^  dx^     dfi     dzi'  ôxn     dyn     àz„ 

d'une   même   fonction   U   des   coordonnées  x,  y,  z  et  du 

temps  t.  D'après  les   principes   généraux  de  la  Mécanique, 

on  obtiendra  les  équations  du  mouvement  en  joignant  aux 


CALCUL    DES    VARIATIONS. 

relations  (i 5)  les  suivantes  : 

rriiO^i  -4-  Al  V 1-----H  A,. ^; — ■  —  o, 


4SI 


\  d\]  „       .     do,  ,    ,    d^r 


,...,«). 


>H,  ...,  V  étant  des  inconnues  auxiliaires  représentant  les 
tensions  qui  existent  dans  le  système. 

Représentons,  pour  abréger,  par  T  la  demi-force  vive 


et  considérons  l'intégrale 


(Uh-T)^^ 


Les  équations  (i5)  et  (i6)  sont  précisément  celles  qui  ex- 
priment que  la  variation  de  cette  intégrale  est  nulle  lorsque 
l'on  suppose  que  les  limites  t^  et  t^  restent  constantes,  ainsi 
que  les  valeurs  initiales  et  finales  des  diverses  coordonnées 
Xi^yt,  Zi,  et  que  d'ailleurs  ces  coordonnées  restent  assujetties, 
dans  le  cours  de  leur  variation,  aux  équations  de  condi- 
tion (i5). 

Gela  posé,  les  relations  (i5)  permettent  d'exprimer  les  3/i 
coordonnées  x,  y,  z  en  fonction  de  3^  —  /'  d'entre  elles  ou, 
plus  généralement,  en  fonction  de  3^  —  r  nouvelles  variables 
entièrement  indépendantes  q^^  q.^^  ....  Substituons  ces  va- 
leurs dans  l'intégrale.  On  aura 


dxj 
àqi 


dX; 


-'''+3^,?^ 


et,    par   suite,  T  se   transformera  en   une   fonction  de  ^i, 
^2j  ..•  etde  leurs  dérivées  q\,  q\^  ...,  homogène  et  du  second 
J.  —  Cours,  III.  3i 


482  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

degré  par  rapport  à  ces  dernières  quantités;   quanta  U,  il 
deviendra  une  fonction  de  g^,  (72?  •  •  •• 

Les  nouvelles  variables  q^,  q^-,  •  •  •  ne  sont  plus  assujetties 
à  aucune  équation  de  condition;  leurs  variations  sont  donc 
arbitraires  dans  tout  le  champ  d'intégration;  elles  doivent 
seulement  s'annuler  aux  limites.  Pour  que  la  variation  de 
rintégrale 

s'annule,  il  est  donc  nécessaire  et  suffisant  que  l'on  ait 

dqt  dt  dqi  \  y  y  J 

Ce  sont  les  équations  transformées  que  nous  voulions  ob- 
tenir. On  peut  d'ailleurs  les  remplacer  par  un  système  cano- 
nique en  prenant  pour  inconnues   auxiliaires  les   quantités 

-3-7-  C'est  un  cas  particulier  de  la  proposition  plus  générale 

démontrée  au  n"  3a7. 

36r^.  Brachistochrone.  —  Proposons-nous  de  déterminer 
le  chemin  que  doit  suivre  sous  l'action  de  la  gravité  un  point 
animé  de  la  vitesse  initiale  Vq  pour  se  rendre  d'un  point 
^oJKo^o  à  un  autre  point  x^y^  z^  dans  le  temps  le  plus  court 
possible. 

Prenons  z  pour  variable  indépendante.  La  différentielle  de 
l'arc  de  la  courbe  cherchée  sera  y  i  -h  x'^-\-y''^  ;  la  vitesse  v, 
à  un  instant  quelconque,  sera  y/'V^ —  "^S^^'  —  -^o)»  enfin  la 
durée  du  trajet  sera  donnée  par  l'intégrale 


-r?=/ 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  483 

C'est  cette  expression  qu'il  s'agit  de  rendre  minimum. 
On  a 


œ'-  -H  y^ 


2  o"  (  ^  ^0  )         J  0 


dz 


=  II  4-  r  '  [M  S^  H-  N  8j]  dz, 
en  posant,  pour  abréger, 

p^  -4_  ^'(8.x,  _^  ^'  Sg)  +/(Sy  -4-y  8^)1  1 


dz  ^i^^r'^-^y"^^vl-2g{z-z,) 


N^-^ 


Les  deux  équations  différentielles  de  la  courbe  cherchée 
M  rzr  o,  N  z=  c 

donnent  immédiatement 

ce' 


y 

sJ,^jo'^^y^sJvl-2g{z-z,)        '' 

et,  par  suite, 

y'  z=.  —  x'y  y  =z  —a;  -{-  d. 

c  -^         c 

c,  c<,  Co  étant  des  constantes. 

On  voit  ainsi  que  la  courbe  cherchée  est  située  dans  un 
plan  vertical.  Pour  mieux  reconnaître  sa  nature,  choisissons 


484  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   IV. 

ce  plan  pour  plan  des  xz\  on  aura,  dans  ce  cas,  y  =  o,  et 
l'équation  différentielle  de  la  courbe  se  réduira  à 


V/i  -H  ^'2  sjvl~ig{z-z,) 
d'où 


—  c. 


en  posant,  pour  abréger, 


(^■",  I  v\ 


^,2 

'O  ~i —  ^>  :>  —  -^0  —  ^^—  ^« 

1g  igc'  1g 


Posons 


a  —  b        a  ^  b 

(17)  z  ■= ces  t  ; 


il  viendra 


dx        a-\-b    .  ,       a-{-  b    . 

—r-  == sm;.^'=  SI 

at  1  1 


\  —  cos? 

n  ^  i  / 

V    H-cos^ 


, ,    .   „  ,  a  ^  b  ^ 

^^  {a-\~ b)  ^ixv' \tr^  ^[i  —  cos^], 


d'où 


(18)  X  — [^  — sin^]  +  A-, 

k  étant  une  constante. 

Les  équations  (17)  et  (18)  peuvent  s'écrire 

I-         CL-^  b  .  . 

z  -\-  br=  (l  —  COS^), 

,        a-\-  b ,  .      . 

X  —  A"  = (  t  —  sin  t  ) 


et  représentent  une  cycloïde  dont  la  droite  directrice  est  diri- 
gée suivant  l'axe  des  x. 

Si  les  points  Xq,  y^,  z^;  ^,,  y^,  z^  sont  supposés  fixes, 
Sj^o,  SjKoj  S-^oj  0-^4  j  SjKm  0^1  seront  nuls,  de  sorte  que  H  s'éva- 
vanouira  de  lui-même.  Mais  les  quatre  constantes  introduites 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  4^^ 

par  l'intégration  des  équations  M  --  o,  N  =  o  se  détermine- 
ront en  exprimant  que  la  courbe  passe  par  les  deux  points 
donnés. 

Supposons,  au  contraire,  que,  le  point  (^o^JKoj^o)  étant  fixe, 
la  position  du  point  (^^,y^,  z^)  ne  soit  pas  donnée  d'avance, 
mais  qu'il  soit  seulement  assujetti  à  se  trouver  sur  une  surface 

On  aura  encore  8^0  =  ^JKo  ==  ^^o  =  o  ;  quant  à  ^x^,  SjKi  , 
^Zi,  ils  seront  liés  par  l'équation  de  condition 

Toutes  les  fois  que  cette  condition  sera  remplie,  la  quan- 
tité H,  qui  se  réduit  à 

Bz^  +  .x\  (  g^,,  H-  ^;  s^i  )  +  7i  (  oyi  +  y\  ^^1  )  ^ 

devra  s'annuler;  on  aura  donc  les  équations  de  condition 

fl^\        f^\        fÊÏ\ 

qui,  jointes  à  ^  =  0  et  aux  équations  qui  expriment  que  la 
courbe  passe  par  cCq,  y^^  Zq  et  par  x^^  y^,  z^^  détermineront 
les  constantes    d'intégration   et  les  coordonnées  finales  x^^ 

Les  équations  (19)  expriment  évidemment  que  la  tangente 
à  la  courbe  cherchée  au  point  [x^^y^^  z^)  est  normale  à  la 
surface  ^  =  o. 

Supposons  encore  que,  (^o?  J^oj  ^0)  étant  fixe,  (^i,  jK< 5  Z\) 
soit  assujetti  à  se  trouver  sur  la  courbe 

t]>  =:  o,         X  =  o. 


486  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

Les  variations  8xi ,  8y^ ,  8^,  seront  liées  par  les  deux  équa- 


tions 


^'l'j/^^^'^^'^^^'^'^V^y  '  (^/i-^7i^-i)=o, 


et  toutes  les  (bis  que  ces  conditions  seront  remplies,  l'expres- 
r.ion  devra  s'annuler,  ce  qui  donne  l'équation  de  condition 


(à-i 

i 

x\ 

dy 
dx),      \dyji 


o, 


qui,  jointe  aux  équations  <]>  =r  o,  y  =:  o  et  à  celles  qui  expri- 
ment que  (^07^01  ^o)  et  (J7^,y^,  z^)  sont  sur  la  courbe,  dé- 
terminera encore  toutes  les  inconnues  du  problème.  Cette 
équation  exprime  que  la  courbe  cherchée  est  normale  à  la 
courbe  ^  =^  o,  y  =:  o. 

Le  cas  où  (^o?  JKo?  ^o)  serait  lui-même  variable  se  traiterait 
de  la  même  manière. 

366.  Ligne  de  longueur  minimum  entre  deux  points. 
—  Soient  Xoj  JKo?  ^o  et  x^^  y^,  Zi  les  deux  extrémités  de  la 
ligne  cherchée.  Nous  supposerons,  pour  plus  de  symétrie, 
les  coordonnées  x^  y,  z  exprimées  en  fonction  d'un  para- 
mètre t.  On  pourra  évidemment  passer  de  la  ligne  cherchée 
à  toute  autre  ligne  infiniment  voisine  en  faisant  varier  l'ex- 
pression de  x^  y^  z  en  fonction  de  ^,  sans  altérer  les  valeurs 
initiale  et  finale  ^o  et  t^  de  ce  paramètre.  Nous  aurons  donc 
à  annuler  la  variation  de  l'intégrale 


1=/     ds—\     sJx'-'  +  y'^-^z'-' 


dty 

oix  les  limites  ^o>  ^i  restent  fixes. 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  4^7 

On  a 

où 

Les  équations  M  =  o,  N=:o,  P  =  o  donneront,  par  l'in- 
tégration, 

const.,  ..., 


— — :  const. 

y/^'2_^y2_^y2 

Sjx'^^  y'-'-^-z'-' 

d'où 

^'  =  const., 

y  — const.,          z'-'Ci 

et  enfin 

(20)           x--=zat-\-  ^^ 

y  =  bt-\-^,          zzzzct 

const., 


équations  d'une  droite. 

Si  les  points  Xq^  ya,  Zq;  x^,  yt,  z^  sont  donnés,  la  condi- 
tion de  passer  par  ces  deux  points  achèvera  de  déterminer 
la  droite;  il  restera  encore  deux  constantes  indéterminées 
dans  les  équations  (20);  mais  cela  doit  être,  car  on  peut 
changer  dans  ces  équations  t  en  mt-+-n^  m  et  n  étant  deux 
arbitraires,  sans  altérer  leur  forme  et  sans  qu'elles  cessent  de 
représenter  la  même  droite. 

Supposons  que,  le  point  {xo,yo,  Zq)  étant  fixe,  (x^,y^,  Zi) 
soit  inconnu,  mais  assujetti  à  se  trouver  sur  la  surface 

^{x,y,z)^o. 

On  aura,  entre  les  variations  ^x^,  SjKi,  854,  la  relation 


488  TROISIÈME    PARTIE.      -    CHAPITRE   IV. 

et,  SOUS  celte  condition,  l'expression 


]I 


\/<'+yi'+-i 


^'2 


doit  s'annuler,  ce  qui  donne,  pour  achever  de  déterminer  la 
droite  et  les  coordonnées  ^i,  y^,  ^i,  les  deux  équations 

d^  d^  à^ 

dx^         djx         dzi 

lesquelles  expriment  que  la  droite  est  normale  à  la  surface  (J;. 
Si  {Xi,  jKi,  Zi)  était  sur  une  courbe 

^r:zO,  X==0' 

on  trouverait  de  même  Féquation  de  condition 

j  d^i     dyi     âzi 

I  /^X      ix      _^    =o. 
1  d^j     (^/i     ^^1 

i    x\       y\       z\ 

qui  exprime  que  la  droite  rencontre  la  courbe  donnée  norma- 
lement. 

367.  Lignes  géodésiques.  —  Supposons  que  la  ligne  de 
longueur  minimum  à  mener  entre  les  points  {xq^  y^,  Zq)  et 
(^1,^1?  ^0'  ^^  1^^^^  d'être  située  d'une  manière  quelconque 
dans  l'espace,  soit  assujettie  à  être  tracée  sur  une  surface 
donnée 

Nous  avons  à  rendre  minimum  l'intégrale   /     dsy  x,  y,  z 

étant  astreints  à  la  condition  ^=:o.  Il  faudra,  pour  cela,  cher- 
cher le  minimum  de  l'intégrale 


X'. 

^0 


X^)  dt. 


UJNlVJiJjRSXXir    ) 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  4^9 


On  aura 


.K=.H.jr"[(M-.>,g)a..(N..|)a,,.-(p..g)a.].. 

H,  M,  N,  P  ayant  les  mêmes  valeurs  que  dans  le  problème 
précédent.  Les  écjuations  différentielles  à  joindre  à  l'équation 
<!^  =  o  pour  déterminer  la  courbe  cherchée  et  l'inconnue  auxi- 
liaire X  seront  donc  les  suivantes  : 


d                x' 

d          y 

dt    y/^/2_^^/2_^^/2 

dx 

ày 

.=:-X 

(21) 


Or   V-?    V- '    -T^    sont  proportionnels  aux  cosinus  direc- 
ôx     ay     az  ^     ^ 

leurs  de  la  normale   à   la    surface   ^;    mais,    d'autre   part, 

d              x'  .  . 
— ,    .  .  .   sont  respectivement  proportionnels 

"^  \Jx''^-\-y''^-^-  z'^ 

aux  cosinus  directeurs  de  la  normale  principale  à  la  courbe 
cherchée  (t.  I,  n^  483).  Les  équations  (21)  expriment  donc 
cette  propriété  géométrique  de  la  courbe  cherchée,  que  sa 
normale  principale  se  confond  avec  la  normale  à  la  surface 
sur  laquelle  elle  est  tracée. 

Les  lignes  définies  par  cette  propriété  se  nomment  lignes 
géodésiques. 

368.  Il  est  généralement  avantageux,  dans  l'étude  des  li- 
gnes géodésiques,  de  représenter  la  surface  considérée  non 
plus  par  une  équation  entre  x^  jk,  z,  mais  par  un  système  de 
trois  équations,  donnant  œ,  y,  z  en  fonction  de  deux  para- 
mètres u^v.  On  aura,  dans  ce  cas,  pour  ds^  une  expression  de 
la  forree 

ds  —  v/M  da'^-\-  2  N  du  dv^V  dv'^ . 

Une  ligne  tracée  sur  la  surface  sera  définie  en  joignant  aux 


^gO  TROISIÈME    PARTIE.    —     CHAPITRE    IV. 

équations  de  la  surface  une  nouvelle  relation  donnant  u  en 
fonction  de  p. 

Si  l'on  fait  varier  la  fonction  u  sans  changer  les  extrémités 
Uq^  Poî  ^n  ^i  de  cette  ligne,  on  aura,  pour  la  variation  de 
l'arc,  l'expression 

~  dii^-^  1 -~- du  dv -\- ^-  dv"-  \la  4-  2  (M  du  -h  N  dv\  dlu 
ou  au  ou       J 

2  ds 

Intégrant  par  parties  le  terme  en  d^ii  et  égalant  à  zéro  ce 
qui  restera  sous  l'intégrale,  on  obtiendra  l'équation  différen- 
tielle des  lignes  géodésiques  sous  la  forme 

,      ^      dM.^         d^  .     .        ^P,,  ,    ,Udu-\-^dv 

( 22  )      -;--  du^  -i-  2  -r—  du  dv  -h  -^^  dv^  :::=-- 1  ds  d , • 

ou  ou  ou  as 

Cette  équation  du  second  ordre  peut  être  remplacée  par  un 
système  de  deux  équations  simultanées  du  premier  ordre 
entre  u^  v  et  l'angle  9  formé  par  la  tangente  à  la  ligne  géo- 
désique  en  chacun  de  ses  points  avec  la  tangente  à  celle  des 
lignes  V  =  const.  qui  passe  par  ce  même  point. 

A  cet  effet,  considérons  le  triangle  infiniment  petit  formé 
parles  points  A,  B,  G,  dont  les  coordonnées  sont  respective- 
ment w,  V]  u^  v^dv\  u-\-du^  v-\-dv\  on  aura  sensiblement 

AGB=:6,         ABC   -u  — to; 

w  désignant  l'angle  des  deux  lignes  u  ^l  v  qui  se  croisent  au 
point  A. 

On  aura,  par  suite,  en  appliquant  les  formules  connues  de 
la  Trigonométrie, 

ds'^  —  M  du"^  -\-  P  dv'^  4-  2  v/MP  du  dv  ces  w, 

d'où  

N  .  v/MP  —  N2 

ces  CD  r=  —=z=  ,  Sin  0)  r=r  ■ ; 

v/MP  \/MP 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  49' 

puis  _ 

ds    __\/)c^d{>^ 
sino)  sinô  ^ 

d'où 

et  enfin,  en  projetant  le  triangle  sur  BG, 

,—  ,          /-   ,                  M  du  4-  N  <i(^ 
(24)       <^5cos6  =  v/M  rti^ -H  V/P  "^  cosw  =z — 

La  division  membre  à  membre  des  deux  dernières  formules 

donnera 

Mdu-{-^dv 
(20)  cot6 


V/MP  — iN-2^(^ 

Il  ne  reste  plus  qu'à  transformer  l'équation  (22).  On  aura 

,    ,  M  du  +  N  ûfç' 

idsd 7 ■ 

ds 

z=z  2  ds  d\/Mcos^ 

-r—  du  +  -^-  dç =;, 2  i/M  ds  sin  6  d<î^ 

du  dv       /y/M 

Remplaçons  dscos^  et  <:/5sinQ  par  leurs  valeurs,  substituons 
dans  (22)  et  réduisons  ;  il  viendra 

/      cm  ^         ^P,        dU  , 

\  i-r—  du  -! — — -  dç :—-  du 

\     au  ou  o^ 

Les  équations  (25)  et  (26)  sont  les  deux  équations  diffé- 
rentielles cherchées. 

-    369.  Lorsque  les  lignes  u  et  (^  sont  orthogonales,  on  a 
N  =  o,  et  les  formules  (23)  à  (26)  prennent  la  forme  plus 


492 

TROISIÈME    PARTIE. 

—    CHAPITRE    IV, 

simple 

/  ds  sinO  = 

:v/P^^^ 

(27) 

dscos^  — 
cote  = 

-sjMdu, 

/M  du 
\/  ¥  d/' 

(28)  ^^dv  —  ^du-^iJmvd^-^-o. 

^     ^  du  d<^ 

370.  Appliquons  ces  formules  à  l'ellipsoïde 

^2  ^2  £   _ 

A  "^  B   "^  G  -'' 

en  prenant  pour  lignes  m  et  (^  le  système  de  ses  lignes  de 
courbure. 

Nous  avons  trouvé  (t.  I,  n°  538)  la  valeur  du  carré  ds"^  de 
l'élément  de  longueur  dans  l'espace  rapporté  à  un  système  de 
coordonnées  elliptiques  X<,  À2,  X3.  En  chaque  point  de  l'el- 
lipsoïde considéré,  on  aura  X,  =0;  les  coordonnées  de  ces 
points  ne  dépendront  donc  plus  que  des  deux  paramètres  >.2 
et  I3,  que  nous  désignerons  par  u  et  v.  On  sait  d'ailleurs  (t.  I, 
n°  540)  que  les  courbes  w  =  const.,  (^  =  const.  seront  les 
lignes  de  courbure  de  l'ellipsoïde. 

Posant  donc  7^  =  o,  \2^=u,  \  =  v  dans  les  valeurs  de  x^, 
y'^^  z^^  ds^y  il  viendra 


1/2  - 

-B)(A-G)' 

+  «)(B  +  (') 

-.2 

-     (B 

-A)(B-C)' 
+  «)  (C  +  c) 

I 

-^(C 

-A)(C- 
u{u  —  ç) 

-B)' 

4( 

I 

A  +  «; 

ç{i^  —  u) 

C-]-u) 

ds^. ^     ^  .,   .    ^-^-^:x___ du- 

^  dçK 

4  {A-^v){B^i')){G-hi>) 


CALCUL   DES    VARIATIONS,  493 

On  aura  donc  ici 

I  u{u  —  v) 


^'-  —  4  (A  +  «)(B-h?0(G-f-w)' 

N  =0, 

p  __  I                 v{v  —  u) 

4  (A+r)(B  +  r)  (C  4- (0 

et,  par  suite, 

âP 

I                                   V 

P 

du  ~ 

4  (A.-+-ç^)(B  +  ç^)(G  +  ^)  " 

(^—  ^i 

dU 

M 

dv  ~ 

u  —  V 

Substituant  ces  valeurs  dans  l'équation  (28),  il  viendra 

M  ^«  +  P  rtV  +  2  (  w  —  (^)  v/MP  ^/O  —  o 

ou,  en  remplaçant  M  et  P  par  leurs  valeurs  tirées  des  équa- 
tions (27), 

cos^6  dç  +  sin-0  du-h  i{u  —  c^)  sinOcosO  <iO  =  o. 

Cette  équation  s'intègre  immédiatement  et  donne 

(29)  w  sin^  6  +  (^  cos^  ô  =zr  c, 

c  désignant  une  constante. 
L'équation  (2g)  peut  s'écrire 

{u  —  c)  sin-6  -h  ((^  —  c)  cos-Ô  z=i  o 

ou,  en  remplaçant  sinO  et  cosO  par  leurs  valeurs, 

{u--c)P  dv"-  +  (  (^  —  c)M  du"-  =  o. 

Substituant  enfin,  pour  M  et  P,  leurs  valeurs  et  séparant 
les  variables,  on  aura  l'équation 


v/ 


/                 i^ 

(A-t-(^)(B-f-ç^)  (G  +  ^)(ç^- 

-0) 

/ 

dv 


\J  /A     ,     ..N.r>     ,     ■■^  .0     ,     ..x/.. TT  ^^". 


(A4-«)(B  +  w)  {0-\-u){u—c) 
dont  l'intégration  se  ramène  aux  quadratures. 


494  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV, 

L'arc  de  la  courbe   s'obtient  également  par  des  quadra- 
tures. On  a,  en  effet, 


)- 


u{u  —  vY  '^"^ 


(A  H-  iO  (B  -r-  w)  (G  +  iO  (  "  —  c) 


usJudiL  vsjvdv 


371 .  Les  lignes  géodésiques  de  l'ellipsoïde  jouissent  de  pro- 
priétés remarquables,  qu'on  peut  déduire  de  Téqualion  (29). 

Remarquons  tout  d'abord  qu'en  tous  les  points  d'une  ligne 
de  courbure  u  =  const.  on  a 

6=11-7  d'où  i^  sin-0 -1- p  008^6  =:?<  =  const. 

2 

Le  long  d'une  ligne  du  second  système  v  -^  const.,  on  aura 
6  =  0         et  i^  sin^6 -t- (^cos^6  1=  c^m  const. 

Les  lignes  de  courbure  satisfont  donc  à  l'équation  (29)  des 
lignes  géodésiques. 

Cherchons  les  points  où  la  ligne  géodésique 

u  siii^  0  -1-  (^  ces-  6  m  c 

est  tangente  à  une  ligne  de  courbure. 
On  aura,  au  point  de  contact, 

errzo  ou  Ozzii- 

2 
et,  par  suite, 

W  =:  C  ou  Vzrz:  C. 

Chaque  ligne  géodésique  est  donc  tangente  à  deux  lignes 
de  courbure,  une  de  chaque  système,  et  l'on  voit  qu'à  deux 
lignes  géodésiques  tangentes  à  une  même  ligne  de  courbure 


CALCUL    DES   VARIATIONS.  49^ 

u^^c  correspond  la  même  valeur  c  de  la  constante  d'inté- 
gration. 

Il  en  est  de  même  pour  le  système  des  lignes  géodésiques 
qui  passent  par  les  ombilics. 

On  a,  en  effet,  pour  les  quatre  ombilics  réels  (t.  I,  n°525), 

La  condition  r^  r=  o  donne 

(B-t-t0(BM-^)"O; 

donc  u  o\x  V  est  égal  à  —  B.  Soit,  par  exemple,  w  =  —  B;  on 
aura 

•''       "^A-   G' 

donc  V  sera  aussi  égal  à  —  B. 

Pour  une  ligne  géodésique  qui  passe  par  un  ombilic,  on 
aura  donc,   en  substituant  ces  valeurs  dans  l'équation  (2g), 

—  Br:=C, 

ce  qui  détermine  la  valeur  de  la  constante  c. 

Considérons  une  ligne  de  courbure  quelconque  m=  const. 
Soit  (l^,  v)  un  point  quelconque  de  cette  ligne; joignons-le  à 
deux  ombilics  O  et  O'  par  des  lignes  géodésiques  L,  U,  elles 
auront  pour  équation  différentielle 

u  cos^O  -H  V  sin-6  ■=:. —  B, 

MC0S26'+  (^sin^O'rrr—  B. 

En  retranchant  ces   deux  équations   l'une   de  l'autre,  il 

viendra 

0  =  «^(cos^O  —  cos^G')  4-  (^(sin^O  —  sin^e') 

=  (r— w)  (sin^Ô  —  sin^ô'). 

Donc  sin^ô  =  sin^G',  et  les  lignes  L,  U  auront  pour  bis- 
sectrices les  lignes  de  courbure  du  point  m,  ^>. 

Soit  [u,  v^)  un  point  de  la  ligne  de  courbure  considérée 


496  TR0ISIÈ3IE    PARTIE.     —    CHAPITRE    IV. 

situé  à  une  distance  infiniment  petite  ds  du  point  (z/,  v)  pri- 
mitivement choisi.  Joignons-le  à  O,  O'  par  de  nouvelles 
lignes  géodésiques  Lj,  L'^ . 

Projetons  Li  et  Télénient  ds  sur  L  ;  on  aura  évidemment 

L  =  proj .  Li  -I-  proj .  ds. 

Or  chacun  des  éléments  de  L,,  ne  faisant  qu'un  angle  in- 
finiment petit  avec  sa  projection,  lui  est  égal  en  négligeant 
le  produit  de  sa  longueur  par  une  quantité  du  second 
ordre  ;  on  aura  donc,  au  second  ordre  près, 


proj.Li^irLi. 

D'ailleurs 

proj.  ds  z=z  ds  sin^  ] 

donc 

L:=Li4-  ds  sinO. 

On  a  de  même 

L'zr-L;  +  t/5sinO'. 

Mais  on  a 

sinO  :==;  zh  sinô', 

égalité  où  l'on  doit  évidemment  prendre  le  signe  -h  ou  le 
gjgne  —  suivant  que  les  ombilics  O  et  O'  sont  situés  de  côtés 
différents  de  la  ligne  u  ou  du  même  côté.  Dans  le  premier  cas 
on  aura 

JL  —  JL  - —  JLj  —  J-jj , 

et,  dans  le  second, 

lh-l'=Li-+-l;. 

Ces  égalités  étant  démontrées,  au  second  ordre  près, 
lorsque  le  point  [u,  v^)  est  infiniment  voisin  du  point  [u,  (^), 
on  en  conclut  par  le  raisonnement  connu  (t.  I,  n^  462)  qu'elles 
sont  vraies  en  toute  rigueur,  quelle  que  soit  la  position  du 
point  (a,  ^4)  sur  la  ligne  de  courbure  u. 

On  voit  ainsi  que  les  ombilics  jouissent,  par  rapport  aux 
lignes  de  courbure,  de  propriétés  toutes  semblables  à  celles 
des  foyers  des  sections  coniques. 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  497 

372.  Problème  des  isopérimètres.  —  Proposons-nous  de 
déterminer,  parmi  toutes  les  courbes  de  longueur  2  l  ayant 
leurs  extrémités  en  deux  points  A  et  B,  celle  pour  laquelle 
l'aire  comprise  entre  la  corde  AB  et  la  courbe  est  maximum. 

Prenons  pour  axe  des  x  la  droite  AB,  pour  origine  le  mi- 
lieu de  cette  droite  :  soit  ia  la  longueur  de  celle-ci.  Nous 
aurons  à  rendre  maximum  l'intégrale 

/    y  dx^ 

J—a 

sachant  que  l'intégrale 

pli  /^a     

/       ds  r-zz    /      v/l-i-y2  ^^ 

a  pour  valeur  2  /. 

D'après  la  méthode  générale,  nous  aurons  à  poser 

/«  

{y~\~l\/i-\-f')dx 
-a 

cl     ly 


< 


^y  dx. 


L'équation  différentielle  de  la  courbe  cherchée  sera  donc 


d'où 


dx   y/i  ^yli 

ly' 


o; 


v/1  +  7" 


=  X 


sJ\^—{x~cY 

y  -  c'=:~  sJW-i^x-^Y, 

équation  d'un  cercle  de  rayon  \. 

Il  reste  à  déterminer  les  constantes  c,  c^  \. 
Pour  y  =  o,  on  aura  ^  =  ±:  a;  donc  c  =  o,  c^^-—  \2  —  ^! 
J.  —  Cours,  m.  32 


figS  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    IV. 

Il  ne  reste  plus  qu'à  faire  en  sorte  que  la  longueur  de  l'arc 
soit  2  /. 

Or,  en  désignant  par  a  {Jig.  1 1)  Fangle  que  le  rayon  GA 


du  cercle  cherclié  fait  avec  l'axe  OY,  on  aura 
l^zXo!.,         a=:Xsina. 

Éliminant   a,    on   aura,    pour   déterminer    ).,    l'équation 
transcendante 

a=zK  sin  -• 

L'angle  a  étant  d'ailleurs  compris  entre  o  et  tt,  il  faudra 
prendre  pour  'k  celle  des  racines  de  cette  équation  qui  est 

En  supposante  infiniment  petit,  le  problème  se  transforme 
en  celui-ci  : 

Déterminer  parmi  les  courbes  fermées  de  périmètre  2I 
celle  qui  enferme  une  aire  maximum. 

Dans  ce  cas,  l'équation  en  \  deviendra 


sin  Y  =0 

A 


et  aura  pour  racine  1  =  -  •   La  solution  du  problème  sera 
donc  un  cercle  ayant  le  périmètre  donné. 


CALCUL    DKS    VARIATIONS.  •     499 

IL  —  Variation  seconde. 
373.   L'étude  des  variations  de  l'intégrale 

où  (p  est  une  fonction  de  x^  des  variables  dépendantes  y^, 
^2,  •  •  •  et  de  leurs  dérivées  successives,  ces  variables  pou- 
vant d'ailleurs  être  liées  entre  elles  par  un  système  d'équa- 
tions différentielles 

se  ramène  immédiatement  au  cas  où  cp,  ^^^  ...  ne  contien- 
nent, avec  les  fonctions  inconnues,  que  leurs  dérivées  pre- 
mières. 

Supposons,  en  effet;,  que  jKo  par  exemple,  figure  dans  ces 
expressions  avec  ses  dérivées  successives  jusqu'à  l'ordre  n. 
Nous  pourrons  introduire  comme  inconnues  auxiliaires  les 
dérivées  j^'^ ,  ...,y"~^,  pourvu  qu'on  joigne  au  système  des 
équations  ^^ 


r=0,   ^2  =  0,    . 

. .  celles-ci  : 

^yy  -  y' 

dx  -y'' 

dx 

y'I  étant  d'ailleurs  la  dérivée  première  de  y^~\  on  voit  que 
la  fonction  cp  et  les  équations  de  condition  ne  contiendront 
plus  que  les  fonctions  inconnues  et  leurs  dérivées  premières. 
Supposons  donc  que  nous  ayons  m  fonctions  inconnues 
y^^  ...^y„i)  que  ces  fonctions,  leurs  dérivées  premières  et 
la  variable  indépendante  x  figurent  seules  dans  l'intégrale 


f. 


cp  dx 


et  dans  les  équations  de  condition 

^i  —  o,         ...,         ^p=o. 


500  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

Désignons  par  p  le  nombre  de  ces  dernières  équations. 
Admettons  enfin,  pour  plus  de  simplicité,  que  les  limites  x^^ 
Xk  de  l'intégrale  et  les  valeurs  correspondantes  des  fonc- 
tions^ soient  des  quantités  fixes  données.  Gela  posé,  cher- 
chons à  rendre  l'intécrrale  maximum  ou  minimum. 


374.  Nous  déterminerons  les  fonctions  inconnues,  comme 
on  l'a  vu  plus  haut,  en  annulant  la  variation  première  de 
l'intégrale 

(cp  4-Xi^l-h.  .  .-HX^4^p)<i^=::i   /        Vdx, 

ce  qui  fournit  les  équations  différentielles  suivantes 

d¥        d    dV 

(i) -—  -—  =10     (f^i,  2,  .  .  .,m) 

àji       dx  dyt 

que  nous  combinerons  avec  les  équations  de  condition 
(2)  -^.=z^i—o     (/  =  i,  2,  ...,/?). 

L'intégration  de  ce  système  donnera  en  général  les  in- 
connues jK  et  )^  en  fonction  de  ^  et  de  2/72  constantes  arbi- 
traires. 

En  effet,   remplaçons  les  équations  ^i=:^o  par  leurs  dé- 
rivées -p-  =  o.  Le  nouveau  système  obtenu 
dx  -^ 

dyi       dx  dy'i         '         dx 

contient  les  dérivées  de  j^,,  ...^y^  jusqu'au  second  ordre, 
celles  de  X,,  ...,  \p  jusqu'au  premier  ordre.  Il  sera  donc 
d'ordre  im-\-  p  et  fournira  les  inconnues  y  et  X  en  fonction 
de  x  et  de  im-\-p  constantes  arbitraires.  Ces  valeurs, 
substituées  dans  les  expressions  ^/,  les  réduiront  à  des  con- 
stantes (  puisqu'elles  annulent  identiquement  -^  \  •  En  écri- 
vant que  ces  constantes  sont  nulles,  on  obtiendra  des  équa- 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  5oi 

lions  de  condition  qui  déterminent  ;?  constantes  d'intégration 
en  fonction  des  autres. 

Les  im  constantes  qui  restent  seront  déterminées  à  leur 
tour  par  la  condition  que  y^^  . . .,  ym  prennent  pour  chacune 
des  deux  limites  Xq  et  x^  les  valeurs  qui  leur  sont  assignées. 

Le  problème  d'annuler  la  variation  première  de  l'inté- 
grale est  donc  en  général  possible  et  déterminé. 

On  doit  toutefois  remarquer  que  l'ordre  du  système  (3), 
et,  par  suite,  celui  du  système  primitif,  s'abaisseraient  si  Ton 
pouvait  éliminer  les  dérivées  y\^  . . .,  y"„^^  '}^^ ,  .  . .,  X^  entre 
les  équations  (3).  Or,  ces  dérivées  y  entrent  linéairement,  et 
le  déterminant  de  leurs  coefficients  n'est  autre  chose  que  le 

jacobien  J  des  fonctions  -^—^  ^i  par  rapport  aux  quantités  jk^ 

et  X.  Si  donc  ce  jacobien  était  identiquement  nul,  il  serait  en 
général  impossible  d'annuler  la  variation  première  de  l'inté- 
grale, car  les  constantes  d'intégration  seraient  en  moindre 
nombre  que  les  équations  aux  limites  auxquelles  elles 
doivent  satisfaire. 

375.   Nous  admettrons   donc  que  J  n'est  pas  nul.  Il  est 

aisé,  dans  ce  cas,  de  ramener  le  système  (i),  (2)  à  un  sys- 
tème canonique.  (Ce  résultat  est  une  généralisation  de  celui 
du  n*  357. ) 

Prenons,  en  effet,  pour  variables  auxiliaires  les  quantités 


W.^^' 


dF 

Les  équations 

(4)  ;)V'=^^"        '^^~-='^ 

permettront  d'exprimer  les  quantités  y\  \  en  fonction  des 
variables  jK,  p- 

Posons,  d'autre  part. 


H=j_/,y;-F. 


TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE   IV. 


On  aura 


dH  =y^^ [-  l^rfr,  +  (p,-  g)  dy[  +y,dp, - ^,d\ij. 

Mais  les  termes  en  dj''-^  d\i  disparaissent  en  vertu  des 
équations  (4)-  On  aura  donc,  en  supposant  qu'on  exprime 
H  au  moyen  des  variables  jk  et/>, 

m  __  ^        m_, 

D'ailleurs,  les  équations  (i)  peuvent  s'écrire 

On  aura  donc,  pour  déterminer  les  variables  y,  p,  les  équa- 
tions canoniques 

...  ■  ,    ,m        ,       dB. 

376.  Ces  équations  étant  supposées  intégrées,  on  sait  (260) 
que  leur  intégrale  générale  pourra  se  mettre  sous  la  forme 

(6)  dvi^^''         'd^i'^^'         {1^1,2,  ..., m), 

V  étant  une  fonction  des  variables  x,  yt  et  de  m  constantes 
d'intégration  a, ,  .  . . ,  aL,n  et  les  quantités  [^i ,  . . . ,  ^m  étant  les 
autres  constantes  d'intégration. 

La  résolution  des  équations  précédentes  donnera  les  va- 
leurs des  y,  p  en  fonction  de  x  et  des  constantes  a,  [5.  Les 
équations  (4)  donneront  ensuite  les  quantités  y' ^  \]  enfin 
les  conditions  aux  limites  détermineront  les  valeurs  des  con- 
stantes a,  j3. 

377.  Mais,  pour  être  assuré  de  l'existence  effective  d'un 
maximum  ou  d'un  minimum,  il  est  nécessaire  d'étudier  la 
variation  seconde  S^L  Si  celle-ci  ne  peut  s'annuler  pour  au- 
cun système  de  valeurs  admissible  des  variations  8/,  elle  con- 


CALCUL    DES   VARIATIONS.  5o3 

servera  toujours  le  même  signe,  et  il  y  aura  minimum  ou 
maximum,  suivant  qu'elle  sera  positive  ou  négative.  Si,  au 
contraire,  elle  peut  s'annuler,  il  n'y  aura  en  général  ni  maxi- 
mum, ni  minimum,  la  variation  troisième  changeant  de  signe 
avec  les  variations  Sy;  il  ne  pourrait  y  avoir  incertitude  que 
dans  le  cas  exceptionnel  où  elle  s'annulerait  en  même  temps 
que  la  variation  seconde. 

Laissant  de  côté  ce  cas  singulier,  nous  sommes  amenés  à 
rechercher  si  8^1  est  ou  non  susceptible  de  s'annuler. 

378.   Posons,  pour  abréger, 

d^F  d^F  ,  d^F 


àytàyu  âftâf,         '"'        Oy-df 


Les  quantités  a/A-,  b/k,  c/^,  d^^  eu  seront  des  fonctions  con- 
nues de  x;  nous  les  supposerons  continues,  ainsi  que  leurs 
dérivées  partielles,  entre  Xq  et  Xi  ;  cette  hypothèse  est  évi- 
demment nécessaire  pour  qu'on  puisse  appliquer  la  série 
de  Taylor  au  développement  des  accroissements  des  fonc- 
tions F,  ^i. 

Posons  encore,  pour  simplifier  l'écriture, 

ces  quantités  seront  assujetties  aux  relations 

(7)  0=:^r-\(dilZi-r■CilZ'i)       {1  =  1,   ...,p). 

On  aura_,  d'autre  part, 

82  F  _  \     \      [■  ^  .^  ^  . ;3^  _|_  2  bikZi  Z\  +  Ciu  z\  z\  ] 

et 

2  ]Xi  l^i  )  dx, 


i~  r  *82F^^~  r  Ys^F+y  : 


Oo4  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

les  multiplicateurs  [jl/  étant  des  fonctions  quelconques  de  x, 
finies  entre  Xq  et  X\ . 
L'expression 


2Û:^--82F  + 


y   2  ]Xi  l^i 


étant  homogène  et  du  second  degré  par  rapport  aux  quantités 


5,  z' ^  \K,  on  aura 


Substituant  cette  valeur  dans  l'expression  de  S-I  et  remar- 
quant que  les  équations  de  condition  (7)  ne  sont  autres  que 
les  suivantes 

(e)  —  o, 

il  viendra 

Intégrant  par  parties  les  seconds  termes  et  remarquant  que  Zi 
s'annule  aux  deux  limites  Xq  et  x^,  il  viendra 

On  pourra  donc  annuler  S^I  si  l'on  peut  déterminer  les 
quantités  ^,  |a,  de  manière  à  satisfaire  aux  équations 

.    ^  ÔQ         d    dQ 

^9)  ^ -r-  i—  =  o, 

ozi        dx  ÔZi 

ainsi  qu'aux  équations  de  condition  (8),  en  assignant  aux  Zt 


CALCUL    DES    VARIATIONS. 


5o5 


des  valeurs  qui  ne  soient  pas  constamment  nulles  entre  ^'o 
et  ^4,  mais  qui  s'annulent  aux.  deux  limites. 

379.  Les  relations  (8)  et  (9)  constituent  un  système  d'é- 
quations différentielles  entre  les  variables  z,  p.  tout  à  fait 
analogue  au  système  (i),  (2).  Il  sera  également  d'ordre  2m, 
pourvu  que  le  jacobien  J<  des  expressions 

do^        do. 

par  rapport  aux  quantités  z\^  [a/  ne  soit  pas  identiquement 
nul.  Or,  d'après  l'expression  de  0,  on  voit  que  les  éléments 
de  ce  déterminant  ne  sont  autre  chose  que  ceux  de  J,  où  l'on 
a  substitué,  pour  les  quantités  y^  leurs  valeurs  en  fonction 
de  X.  Nous  admettrons  que,  même  après  cette  substitution, 
le  déterminant  ne  s'annule  pas  identiquement  et  que,  en  par- 
ticulier, il  n'est  pas  nul  pour  x  =^  X\. 

Prenons  alors  pour  inconnues  auxiliaires  les  quantités 

(10)  "/==;p- 

Les  équations  (8)  et  (10)  permettront  d'exprimer  les  quan- 
tités z'  et  [JL  en  fonction  linéaire  des  quantités  z  et  a.  Ces 
valeurs,  substituées  dans  l'expression 


Yi,r^r^SuiZ\~Q, 


la  transformeront  en  une  fonction  homogène  et  du  second 
degré  des  quantités  z,  u]  et  l'on  aura,  pour  déterminer  ces 
quantités,  les  équations  canoniques  * 

dont  les  seconds  membres  sont  linéaires  et  homogènes  par 
rapport  aux  inconnues  z,  u. 


5o6  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    IV. 

380.  Les  équations  différentielles  linéaires 


(.2) 

da 
OR 

~2,.  i^ii^i  -^enz'i], 

(i3) 

-  Ui 

=  >    [à/d zu  -\-  Cui  z,^  4-  >   en  [x/  —  m, 

Luk                               Lai 

(i4) 

d   dQ 
dx  dz'i 

~ /^  {aïkZk-^  hikZj,  ■+-  du [x/]  —  u'i, 

auxquelles  nous  venons  d'arriver,  sont  intimement  liées  aux 
équations 

dV  àV 

dont  l'intégration  nous  a  fourni  les  valeurs  des  quantités  y^  \ 
en  fonction  de  x  et  des  constantes  a^ ,  . .  . ,  a;^^  ;  ^i ,  .  .  . ,  ^j^- 
En  effet,  substituons  ces  valeurs  dans  ces  dernières  équa- 
tions ;  elles  se  réduiront  à  des  identités,  quelles  que  soient 
les  constantes  a  et  p.  On  pourra  donc  les  différentier  par 
rapport  à  l'une  quelconque  c  de  ces  constantes.  Effectuant 
cette  différentiation  et  posant 

àyt  _  ,  ày'i  _  ^,  dpi  _  dli  __ 

1^  -  ^^■'         'de  -^  "'■'         ^  "  ""''         ^  -  ^'' 

on  obtiendra  précisément  les  équations  (12),  (i3),  (i4)- 

Prenant  successivement  pour  c  chacune  des  2  m  constantes 
a,  p,  nous  aurons  donc  2.  m  solutions  particulières  de  ces 
équations.  On  en  déduit,  en  désignant  par  A/i  elB/^  des  con- 
stantes arbitraires,  la  solution  plus  générale 

(.5)  ,,^y   (A,Êp.^B,^ 

(16)  "^'"'X 

(18)  fX,^_^^^ 


A    àpi    ,        dpi 

d^k  à^k 

dh  d\r 

^'d^^-^^'Wl 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  Soj 

Les  équations  (ii),  qui  se  déduisent  de  la  combinaison  des 
équations  (12)  à  (i4),  admettront  donc  comme  solution  les 
valeurs  de  zt,  ut  données  par  les  formules  (i5)  et  (16). 

381.  Nous  admettrons  :    1°  que  les  diverses  dérivées  par- 

.  1,      dyt    dfi  dli         .  r.  ^  j         1 

tielles  -^; — ?  -^V  ?  •••?  -ttt-^  qui  lio^urent  dans  les  expressions 

précédentes,  restent  continues  entre  Xq  et  Xi  ;  2°  que  les  se- 
conds membres  des  équations  (i5)  ne  peuvent  devenir  à  la 
fois  identiquement  nuls,  de  quelque  manière  qu'on  choisisse 
les  constantes  A,  B,  à  moins  qu'elles  ne  soient  toutes  nulles 

Cette  dernière  hypothèse  entraîne  manifestement  comme 
conséquence  que  les  2m  solutions  particulières  obtenues 
pour  les  équations  (11)  sont  linéairement  indépendantes.  La 
solution  générale  des  équations  (11)  sera  donc  donnée  par  les 
formules  (i5)  et  (16),  et  celle  des  équations  (12),  (i3),  (i4) 
par  les  formules  (i5)  à  (18). 

Nos  2  m  solutions  particulières  étant  indépendantes,  le  dé- 
terminant 

!  àfi  dfi      dy,  dy, 


D 


d^. 

dy-ni 

à?, 

à'^,n 

dym 

dym 

àpi 

dpx 

dy-m 

dp. 

àpi 

dpm 

dp,n 

dpm 

dpm 

ne  pourra  être  identiquement  nul. 

Ce  déterminant  peut  d'ailleurs  se  mettre  sous  la  forme  d'un 
produit  de  deux  autres  déterminants.  En  effet,  les  équations 


intégrales 


(où  V  ne  contient  ni  les  p  ni  les  p),  différentiées  par  rap- 


5o8  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

port  aux  constantes  a^t  et  [5;;,  donnent 
dpi      V       ^-V     dyn 


dit 


i  "^2 


d'Y 


hàfidfh  â^k 


Substituant  ces  valeurs  dans  D  et  retranchant  des  m  der- 
nières lignes  du  déterminant  les  m  premières,  multipliées 
par  des  facteurs  convenables,  il  viendra 


Dzz 


d'Y 
en  posant 


d'Y 

dym 


-O'^D.D, 


d'Y 


dym  d:L, 


D.rr: 


i  d}\ 
I  dh 

dym 

dh 


dy\ 
dym 

d^m 


d'Y 


D. 


dvi  d'^ 


d'Y 
dym  dcci 


dvi  doL, 

d^Y 
dym  d:^ 


A.ucun  des  deux  déterminants  Di ,  D2  ne  peut  donc  être 
identiquement  nul. 

382.  Nous  sommes  maintenant  en  mesure  de  déterminer 
les  conditions  nécessaires  et  suffisantes  pour  que  8*1  ne  puisse 
s'annuler. 

On  voit  tout  d'abord  que  8^1  sera  susceptible  de  s'annuler 
si  l'on  peut  déterminer  les  rapports  des  constantes  A;^,  B^,  de 
telle  sorte  que  les  valeurs  des  zi  fournies  par  les  équations  (i  5) 


CALCUL    DKS    VARIATIONS.  SoQ 

s'annulent  toutes  à  la  fois  pour  deux  valeurs  distinctes  Çq,  ^i 
de  la  variable  x^  comprises  entre  Xq  et  x^. 

En  effet,  posons  S/^  =  £^/  entre  ?o  et  5,,  et  S/^  ^^  o  dans 
le  reste  de  l'intervalle  XqX^. 

Les  variations  ainsi  définies  ne  sont  pas  identiquement 
nulles  dans  tout  l'intervalle  entre  Xq  et  x^  ;  elles  satisfont 
aux  équations  de  condition  (12);  enfin  entre  Eq  et  ^4,  seule 
partie  de  l'intervalle  où  elles  ne  soient  pas  nulles,  elles  sa- 
tisfont aux  équations  (i3)  et  (i4)i  équivalentes  aux  équa- 
tions (9);  elles  annulent  donc  tous  les  éléments  de  l'inté- 
grale 8^1. 

Pour  que  les  rapports  des  constantes  A;^,  B^  puissent  être 
déterminés  comme  il  est  indiqué  ci-dessus,  il  faut  et  il 
suffît  que  le  déterminant 


M^cli) 


(dyjn\ 


ày>n\ 

àfA 


dy,. 
dcc. 


àrni\ 
à?i  A. 


an 

dv 


d.Vm\ 


fdy,n\ 


soit  égal  à  zéro. 

Donc,    pour   que   8^1    ne  puisse  s'annuler,    il  faut    tout 
d'abord  qu'on  ait 

A(^o,Çi)?o 

de  quelque  manière  qu'on  choisisse  ?o  et  J^  entre  Xq  et  X|. 
Posant  en  particulier  ?o==«^o?  on  devra  avoir 

(19)  à{xo,x)lo 

pour  toute  valeur  de  ^  >>  X(,  et  ^  ^^ . 


383.  Pour  déterminer  les  autres  conditions  qui,  jointes 


OIO  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

à  (19),  sont  nécessaires  et  suffisantes  pour  l'existence  d'un 
maximum  ou  d'un  minimum,  il  nous  faut  transformer  l'ex- 
pression de  8^1  de  manière  à  faciliter  la  discussion  de  son 
signe.  Cette  transformation  repose  sur  deux  propriétés  de 
nos  équations  différentielles,  que  nous  allons  établir  : 

1°  Les  équations  différentielles  qui  déterminent  les  quan- 
tités jKj  P  ont  pour  intégrale  générale  les  équations 

Prenons  la  différentielle  totale  des  équations  de  droite  en 
traitant  x  comme  une  constante;  il  viendra 

^^yi^  -^  A — r~  "^^  =  ^i^'- 


Substituons  cette  valeur  de  d'^i  dans  l'expression  de   la 
différentielle  totale  de  dyk 


^--KÈ^^-t*) 


elle  deviendra 


^^*=I,-  £  ''="-+S,S.  {Sy-n  "''-^  M  ''^ 


et,  comme  les  équations  (20)  n'établissent  entre  les  y  et 
les  a  aucune  relation  indépendante  des  quantités  p  et  [3,  les 
coefficients  de  chaque  différentielle  devront  être  égaux  dans 
les  deux  membres.  On  aura  donc,  en  particulier,  en  égalant 
à  zéro  le  coefficient  de  dy.i  (après  avoir  permuté  dans  la 
somme  double  les  indices  de  sommation  h  et  t ), 

Substituons  la  valeur  de  -~-  tirée  de  cette  formule  dans 

OH 
l'expression 

V  ^  ^^• 


CALCUL    DU§   VARIATIONS.  5X1 

elle  deviendra 


2  Y      ^^V     ày,'  dy. 


et  ne  changera  pas  si  l'on  permute  k  et  A';  car  cela  revient 
évidemment  à  permuter  les  deux  indices  de  sommation  i 
et  11.  Nous  obtenons  donc  cette  première  relation 


(21) 


Zui\d'M    dh         doit    dh) 


384.  2°  Les  quantités  y,  p  satisfont  (375)  aux  équations 
canoniques 

Prenons  la  dérivée  de  ces  équations  par  rapport  à  l'une 

quelconque  c  des  constantes  a,  p.   Il  viendra,  en  désignant, 

1    .         art  àpi 

pour  abréger,  -^  par  3„  ^  par  «,, 


("^--I 


k  -t-  -^i , U/c 


k\dyidyk  dytdpk    [ 

Ces  équations  linéaires,  admettant  les  2  m  solutions  parti- 
culières 

fdy^    dpj\  ,      fdyt^     dp  A 

auront  pour  intégrale  générale  les  expressions  (i5)  et  (16), 
de  sorte  que  le  système  (22)  ne  sera  qu'une  autre  forme  du 
système  (i  i). 

Le  système  (22)  a  pour  adjoint  le  suivant  : 

Luk\àpidpk  dykdpi 


5l2  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE   ÏV. 

qui  n'en  diffère  que  par  le  changement  de  5,  w  en  —  U,  Z. 
Si  donc 

Ï52=  (  .  .  .  ,  -S^/2?    •  •  •  >   ^^«2)    •  •  •  ) 

sont   deux   solutions    particulières    quelconques    des   équa- 
tions (22), 

(.  .  .  ,   Un,    .  .  .  ^  -Sii,    .  .  .) 

sera  une  solution  du  système  adjoint;  et,   d'après  les  pro- 
priétés connues  de  ce  système  (115),  l'expression 


(S1S2)  ==N    (f^n-/2— ^/i«î2) 


sera  une  constante. 

385.  On  a  évidemment,  d'après  la  définition  précédente 
du  symbole  (S,  S2),  la  relation 

En  outre,  si 

O2  "-  (  •  .  ■  ,  -2/2  5    •  '  '  1   ^^i2y    '  '  •  ): 
b,}!^  (  .  .  -,    Z12,    .  .  .  ,    W/3,    -  .  .)> 


sont  des  solutions  particulières,  l'expression 

=  {..,,   m^  ^,-2  -H  ^3  -3/3  H-  ...  ,     .  .  .  ,    7?Z2  Ui2  +  /^3  i^J3  "f"  •.  •  •  ,    •  •  •  ) 

sera  encore  une  solution,  et  l'on  aura 

(Si,  ^2824-  m3S3  +  .  .  .)  V-  m2(SiS2)  -^  m3(SiS3)  -j- 

386.   Toutes  les  solutions  de  nos  équations  s'expriment 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  5t3 

linéairement  en  fonction  des  im  solutions  particulières 


s,^.^ 

dyi 

dpi 

s„=(-- 

dpi 

•    -7       -,           1     • 

..). 

T,=(.. 

ày> 

'àfr  • 

dp, 

\ 

T     ■■(.. 

dpi 

..). 

Proposons-nous  de  déterminer  les  valeurs  des  constantes 
particulières 

(S;,S/,),        (T;,S;,),        (T.-T;,). 

Il  faudra,  pour  cela,  chercher  la  valeur  de  l'expression 


àpi  âyt       dyt  dp, 


de    de' 


de    de' 


c  et  c'  désignant  deux  quelconques  des  constantes  a,  [3. 
A  cet  effet,  recourons  encore  aux  équations  intégrales 


dj 

dyt 


=^Pi 


£=^ 


En  dérivant  les  premières  par  rapport  à  c,  il  viendra 

d-y     ,  y      d^y     dyk  _  dpj 

dyt  de  ^ Zjk  dyt  dyk  de   ~  de 

On  aura,  par  suite, 

Zuidc    de'      Zuidc'dyide    '  2ui2ukdyidyk    de    de'' 

La  somme  double  ne  change  pas  si  l'on  permute  c  et  c', 
car  cela  équivaut  à  permuter  les  indices  de    sommation  i 
i.  —  Cours,  III.  33 


àfi    ^'Y_  __  il  àY  __  â^y 
de  "'  de'  de        de  de' 


5l4  TROISIÈME    PARTIE.    —    CnAPITRE    IV. 

et  k.  On  aura  donc 

V    f^Pj  ^ll  __  ^li    ^Pi\   -rrV    (^^J     ^^  -  -•^''    ^^^~  V 

2ji\de    de'         de    de'  )  '    Zii\de'  dyide        de  dytde' ) 
On  a  d'ailleurs 

Sdj^    d^ 
ide'   dfi 

en  désignant  par  j-,  -c-  la  dérivée  complète  de  ^  par  rap- 
port à  c'j  en  tenant  compte  de  ce  que  les/  sont  des  fonctions 
des  constantes  c.  On  a  de  même 

S  dfi  d^y^  _  il  ^  __  ^iX_ 
i  de   dfi  de'  "  de  de'       de  de' 

et,  par  suite, 

V'  fdpi  dy^dj^  dpi\  _  _^  ^Y  __  ^  ^. 


\de    de'         de   de' J       de'   de        de  de' 

Gela  posé,  V  ne  contenant  pas  explicitement  les  constantes  p, 
on  aura,  si  c  —  ^/c  et  c'  =  ^a, 

dV  dY 

de  de' 

d'où 

(T^T;,)=.o. 

Si  c  :=  ajt  et  c'  ■- --  a^,  on  aura,  en  vertu  des  équations  (20), 
àY  __dY 

d'où 

^    (^V         d 

de    de        dv-h 
On  a  de  même 

et,  par  suite, 

(SytS/,)=rO. 


CALCUL    DES    VATIIATIONS.  5l5 

Enfin,  si  c  =  ^k  et  c'  :^  cf.h,  on  aura 


dY                 dY 

~dc  "  ""'          de'  '' 
d'où 

-P., 

d  dY        d   dY         d 

de  de'       de'  de  "  d^k  ^^  " 

l  o     si  h>  k, 
(  I      si  hz=zk. 

Nous  trouvons  donc 

(Si-S„)   :-:0,  (T,,T„)==0, 

(  I      SI  hs-zk. 
387.  Considérons  maintenant  deux  solutions  quelconques 

On  aura,  d'après  les  formules  précédentes, 

—  \    (B/,pA/,<y— A^pB^-cr). 

Assignons  aux  coefficients  Ay^p,  B^p;  A^^y,   B^jy  les  valeurs 
particulières 

».,=(t),  ".^^m^ 

où  ?  désigne  une  constante  quelconque;  il  viendra 

<-'  <«.«.'=L[(fe).(Ê)r(S).(Sî).]=- 

car  le  second  membre  de  cette  expression,  se  déduisant  de 
celui  de  l'équation  (21)  quand  on  y  change  i,  X*,  k'  en  k,  a-,  p 


5il3  TROISIÈME   PARTIR.    —    CHAPITRE    IV. 

et  qu'on  attribue  à  ^  la  valeur  particulière  i,  est  identique- 
ment nu). 

En  posant  successivement  p  =  i,   2, 
drons  un  système  de  m  solutions 

Kj  rz:  (  .  .  .  ,  îJjj,    .  .  .  ,   Ui\, 


m,  nous  obtien- 


tel  que  l'on  ait  généralement 

(RpR^):^0. 

388.  Calculons,  d'autre  part,  la  valeur  du  déterminant  G, 
formé  avec  les  quantités 


Pour  l'obtenir,  formons  le  produit  du  déterminant 


A(^,r 


I       à^, 

I 

!  (dy,n\ 


par  le  déterminant 


dcL, 


àym 


(àym\       (àyrn\ 


àyt 
àym 

(dy^\ 


D,-- 


dy^ 

ày,n 


ày. 

3?. 

an 

d?,n 

àïm 

.... 

— 

<??■ 

àym 

0 

à^m 

0 

àyx 

dym 
o 


àyx 
âcti 

àym 


dyx 
d<x.m 

dym 


CALCUL    DES    YABIATIONS. 

Il  viendra,  en  tenant  compte  des  équations  (21)  et  (24), 


517 


D,A{.x,^)  = 


—  z, 


à.n 

d.n 

d.Ym 

àrm 

'àyA 

ày,n\ 

D,G, 


et,  comme  Di  n'est  pas  nul,  on  en  déduira 

Nous  admettrons  provisoirement  qu'on  ait  pu  déterminer  la 
constante  ?,  de  telle  sorte  que  l'on  ait 

dans  tout  l'intervalle  de  jTo  à  ^,. 

Les  quantités  z^p^  .  .  -,  Zmp]  Uip,  •  -  •,  Ump,  associées  aux 
valeurs  correspondantes  lk^p,  . . .,  |i.^p  des  quantités  [i.,  fourni- 
ront pour  chacune  des  valeurs  p  =  i,  . . . ,  m  un  système  de 
solutions  des  équations  (12)  à  (i4)» 

389.  Posons  maintenant 

(25)  Z'ip  =\     y/ciZkp, 

(26)  Uip=\      ^kiZjcpy 

(27)  f^/p~y    ^klZkp- 

Les  quantités  y/f/,  8^/,  M/^;,  déterminées  par  ces  équations 
linéaires,  seront  des  fonctions  de  x^  finies  et  continues  entre 
Xq  et  x^  en  vertu  de  nos  hypothèses,  puisque  le  déterminant  G 
des  quantités  Zkp  ne  s'annule  pas  dans  cet  intervalle. 


5l8  TROISIÈME    PARTIE.     --    CHAPITRE    IV. 

Eq  difierenliant  les  équations  (26'),  on  trouvera 

"Ip  —  y      (  Kci^kç,  -î-  ^ki^'kp  ) 

ou,  en  remplaçant  les  z'  par  leurs  valeurs  déduites  de  (aS). 

(28)  u'ipz=z\    h'^.^\    S/,,- Y/-/,  j  ^^p. 

Substituons,  d'autre  part,  les  valeurs  des  quantités  iiip,  Ui^ 
déduites  des  équations  (26)  dans  les  équations 

elles  deviendront 

LAiLUk 

OU,    en  permutant  les   deux  indices   de   sommation   dans  le 
second  terme, 


y  y  (ô/.' 


/      /     ...      ô,-^-)-/r?-/(7  — o,     (p  —  I,  .  .  .,  m;  a  =  i,  .  .  .,  m). 

ÂmÀiLjk 

Le  déterminant  des  quantités  zi^  n'étant  pas  nul,  ces  équa- 
tions entraînent  les  suivantes 


y    (5a;/—  5,7,)^^-prr:0  (p  = 


.,  m), 


et  le  déterminant  des  z^^  n'étant  pas  nul,  on  en  déduira 

^ki  =  ^ik- 

Les  équations  (12),  (i3),  (i4)  sont  d'ailleurs  satisfaites  par 
les  valeurs 

Faisons  cette  substitution,  remplaçons  les  quantités  ?',  w, 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  Ôig 

[JL,  u!  par  leurs  valeurs  (26)  à  (28)  et  changeons,  lorsque 
cela  est  nécessaire,  la  dénomination  des  indices  de  somma- 
tion; il  viendra 

o  =  \    (  aa  -H  \    ^//i T/cA  +  \   ^^// M/,/  —  1',^  —  \    §/„•  yaa  j  -ytp- 

Ces  équations  ayant  lieu  pour  p  :^^^^  i,  .  .  . ,  m,  et  le  déter- 
minant  des    quantités    Zj^^   n'étant   pas   nul,    on   aura  pour 

(29)  oz^dki-V-S    enriku, 

(30)  0  —  hki-'r-\    C/.ra-A-nN   eti^ki—  ^kh 

(3i)     o~a/A-+-\    ^/ATA:/i-+-/^  ^^//^1/t/— S;,.,.--\    Of.i^f,^. 

On  peut  déduire  de  ces  équations  les  valeurs  des  quan- 
tités a,  6,  (i  en  fonction  des  c,  e,  y,  0,  M.  Elles  donnent  en 
effet 

(32)  <^/,;--— \    ehi^kji, 
puis 

OU,  en  permutant  t  et  A"  et  remarquant  que  ^hi'-^  ^ikf 

(33)  bik--.B/ci  —  \    Chkyi/i  —  \ek/Mif. 

Les  valeurs  précédentes   des  6,  <i  étant  substituées  dans 


520  TROISIÈME    l'ARTIE.     —    CHAPITRE    IV, 

l'ëqualion  (3i),  elle  donnera 

(34)   /  — ^^Ta-a(oa.  — \     C/,v,Y,7i'— y  e/,/M, 

Substituons  les   valeurs  ci-dessus  des  quantités  a,   6,   d 
dans  l'expression  de  la  variation  seconde 

^'  ^  ~  /        Aji  ^A-  ^  ^'^'  ^^'  ^-^'^  ~^~  ^  ^'^  ^•^'  ^-^^  ~^~  ^'''  ^^''  ^^'''  ^  ^^ 

et  dans  les  équations  de  condition 

(35)  0:=^-^lr=\{dilùyi-\~  euoy'i)         (/rrzl, 


p). 


qui  existent  entre  les  variations. 
Si  nous  posons,  pour  abréger, 


(36) 


r'i~^vuh> 


(37)  y.y  5,vjj,-sj^r-^p, 

(38)  ^^^'^^'^y^      ="*'' 

on  trouvera  aisément  que  les  équations  (35)  deviennent 
(39)  \eitVi—o 

et  que  S'^I  prend  la  forme  suivante  : 

Le  dernier  terme  de   cette  expression  disparaît  en  vertu 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  521 

des  relations  (39).  D'autre  part, 


r 


rfp  .     /v  Y 


<^-''""HZ,A/"^^"-^H,^''' 


car  les  variations  oyi,  Sjka  s'annulent  aux  limites.  On  aura 
donc  plus  simplement 


390.  Les  conditions  (35)  ne  sont  pas  les  seules  auxquelles 
soient  assujetties  les  variations  Sy/.  Il  faut,  en  outre  :  i°que 
ces  variations  soient  infiniment  petites,  ainsi  que  leurs  dé- 
rivées, entre  Xq  et  ^<  ;  2"  qu'elles  s'annulent  à  ces  deux 
limites,  sans  s'annuler  identiquement  dans  tout  l'inter- 
valle XoXi. 

Il  résulte  de  là  que  les  quantités  ç>i  doivent  être  infiniment 
petites,  mais  qu'on  ne  peut  les  supposer  identiquement 
nulles  entre  Xq  et  a:^.  En  effet,  si  tous  les  (^  étaient  nuls,  les 
équations  (36)  donneraient 


(4o)  ^/^•  — \     ^{ài 


^yh'-^ 


En  vertu  des  relations  (aa),  ces  équations  seraient  satis- 
faites en  posant 

p  ayant  l'une  quelconque  des  valeurs  i ,  . . .  ^  m. 

Par  hypothèse,  le  déterminant  des  quantités  Zip  non  seule- 
ment n'est  pas  identiquement  nul,  mais  ne  s'annule  en  aucun 
point  de  l'intervalle  Xq  x^  .  Les  équations  linéaires  (4o  )  auront 
donc  pour  intégrale  générale 


«/'■=S 


—  >    Cp^/p, 


les  G  étant  des  constantes  arbitraires. 

Les   hyi    devant  d'ailleurs   s'annuler  pour   x  =  Xq   et  le 


TJNIVERSITY 


522  TROISIÈME    PARTIE.  CHAPITRE    IV. 

déterminant  des  zt^  n'étant  pas  nul  en  ce  point,  les  con- 
stantes Cp  devront  être  toutes  nulles^  mais  alors  les  8// se- 
raient nuls  identiquement. 

391.  Cela  posé,  si  la  fonction 

conserve  constamment  le  même  signe  pour  tous  les  systèmes 
de  valeurs  des  fonctions  Vt  qui  ne  sont  pas  identiquement 
nulles  et  qui  satisfont  aux  relations  (39),  l'intégrale 


i 


cp  dx 


jouira  de  la  même  propriété.  Il  en  sera  de  même,  à  plus  forte 
raison,  si  Ton  se  borne  à  assigner  aux  arbitraires  Vi  les  sys- 
tèmes de  valeurs  auxquels  correspondent  des  valeurs  admis- 
sibles des  ^yi.  Il  y  aura  donc  maximum  ou  minimum. 

La  fonction  cd  pourrait  d'ailleurs  s'annuler  pour  certaines 
valeurs  particulières  de  x  sans  que  ce  résultat  fût  troublé. 

Cette  condition  suffisante  est  en  même  temps  nécessaire. 
En  effet,  s'il  existait  un  système  de  fonctions  çi  satisfaisant 
aux  équations  (Sq)  et  tel  que  la  fonction  o  fût  positive  dans 
une  partie  de  l'intervalle  ^z^o^i  et  négative  dans  l'autre,  nous 
allons  voir  qu'on  pourrait  rendre  8^1  positif  ou  négatif  à  vo- 
lonté dans  cet  intervalle. 

Soient,  en  effet^  Xi ,  .  .  . ,  ^2n+i  des  fonctions  quelconques 
de  X,  linéairement  indépendantes^   et  finies  entre  Xq  et  Xi  ; 
c,  .  .  .,  C'2/i+i  des  paramètres  infiniment  petits.  Posons 
Cl,  .  .  .,  C2u-i^i  des  constantes  infiniment  petites.  Posons 

le  multiplicateur  K  étant  égal  à  zéro  dans  la  partie  de  l'inter- 
valle où  cp  est  négatif  et  égal  à 

dans  la  partie  où  il  est  positif.   Les  fonctions  V/  satisferont 


CALCUL   DES   VARIATIONS.  523 

encore  aux  équations  (^c)),  et  l'expression 

nulle  dans  la  première  portion  de  Fintervalle,  sera  positive 
dans  la  seconde.  L'intégrale 


£> 


dx 


sera  donc  positive. 

Les  valeurs  correspondantes  des  S/^-  sont  les  intégrales  des 
équations  linéaires 

(40  ô//  —  y  Ta/  o/a  -—  V,-. 

Pour  les  obtenir,  intégrons  d'abord  les  équations  sans  se- 
cond membre;  il  viendra,  comme  tout  à  l'heure, 


(42) 


ly,  ==^  Cp.,p. 


Prenant  les  Cp  pour  nouvelles  variables,  d'après  la  méthode 
de  la  variation  des  constantes,  on  obtiendra  les  équations 
transformées 

^p   ÔX       "^ 

Les  ^/p  étant  continus  entre  x^  et  x^   et  leur  déterminant 
ne  s'annulant  pas,  on  pourra  résoudre  cette  équation  parrap- 

dx 


port  aux  dérivées  -v-?.  Le  résultat  obtenu  sera  de  la  forme 


ÔX 


:2^.E,pV,, 


les  E/p  étant  des  fonctions  finies. 


Ces  équations  admettent  la  solution  particulière 


JL-t 


524  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    IV. 

qui  est  infiniment  petite,  les  V,  étant  infiniment  petits.  Les 
valeurs  correspondantes  des  Sy^  seront  elles-mêmes  infini- 
ment petites.  Il  est  clair  d'ailleurs  qu'elles  seront  linéaires 
et  homogènes  par  rapport  aux  constantes  c,,  .  -  .,  C2m+i,  et 
l'on  pourra  déterminer  les  rapports  de  ces  constantes  de  ma- 
nière à  faire  en  sorte  que  les  oyi  s'annulent  pour  Xq  et  jc,. 
Enfin  les  8//  ainsi  déterminés  ne  s'annulent  pas  identique- 
ment; car  les  équations  (40'  ^^  ^^^  V/ne  sont  pas  identique- 
ment nuls,  ne  pourraient  être  satisfaites. 

Nous  obtenons  donc  un  système  de  variations  8/^  satisfai- 
sant à  toutes  les  conditions  requises,  et  pour  lequel  8^1  est 
positif.  On  déterminerait  de  même  un  second  système  de 
variations  pour  lequel  8^1  serait  négatif. 

392.  Nous  avons  donc  réduit  la  question  proposée  à  cher- 
cher les  conditions  pour  que  la  fonction 


'-^'1.1'f  "■■'''■ 


<'4 


conserve  constamment  le  même  signe  pour  toutes  les  valeurs 
de  p  qui  satisfont  aux  relations 


(43)  2_.e,. 


l^'i-'-O. 


Comme  d'ailleurs  le  signe  de  cp  ne  dépend  que  des  rapports 
des  quantités  ç,  on  peut,  sans  restreindre  la  généralité  du 
problème,  supposer  les  (^  assujettis  à  satisfaire  en  outre  à  la 
condition 


(44) 


1" 


Pour  résoudre  la  question  ainsi  posée,  cherchons  les 
maxima  et  minima  de  cp  pour  les  valeurs  de  ç  qui  satisfont 
aux  équations  (40  ^^  (44)-  Dans  ce  but,  nous  égalerons  à 
zéro  les  dérivées  partielles  de  la  fonction 


^-M/'''~S/'E/"'''- 


CALCUL   DES    VARIATIONS. 

Nous  obtiendrons  les  équations  suivantes 


525 


(45) 


\    Cik  C/t  —  P  ^/  —  \   et^ 


qui,  jointes  aux  relations  (/j^)?  détermineront  les  rapports 
des  quantités  v  et  p^;  quant  à  p,  il  sera  déterminé  par  la  con- 
dition que  le  déterminant 


I 

i  ^ip 

soit  nul. 

D'ailleurs  les   équations   (45),  respectivement  multipliées 
par  (^4,  .  .  . ,  t'TO  et  ajoutées  ensemble,  donneront 

ou,  en  vertu  des  équations  (43)  et  (44)? 


Les  maxima  et  minima  cherchés  sont  donc  les  racines  de 
l'équation  I  --  o. 

Pour  que  cp  reste  constamment  non  positif  (ou  constamment 
non  négatif)  entre  Xq  et  Xt,  et  cela  pour  tout  système  de  va- 
leurs des  ç,  il  est  évidemment  nécessaire  et  suffisant  que  ces 
racines  restent  toutes  non  positives  (ou  toutes  non  négatives) 
dans  cet  intervalle. 

D'ailleurS;,  si  cette  condition  est  remplie,  on  n'a  pas  à 
craindre  que  cp  soit  identiquement  nul  entre  Xq  et  Xi  ;  car  il 
faudrait  pour  cela  que  l'équation  en  p  eût  une  racine  nulle 
pour  toute  valeur  de  x  entre  Xq  eix^,  ce  qui  est  impossible; 
carie  terme  constant  de  l'équation  en  p  se  confond,  au  signe 


526  TROISIÈME   PARTIE.    ~    CHAPITRE   IV. 

près,  avec  le  déterminant  J<  qui,  par  hypothèse,  n'est  pas 
identiquement  nul. 

Nous  obtenons  ainsi  les  conditions  suivantes  pour  l'exis- 
tence d'un  maximum  (ou  d'un  minimum)  : 

Dans  toute  V étendue  de  V intervalle  x^x^  le  déterminant 
A(^0)  •^)  doit  être  ^o  {sauf  pour  x^=  Xq),  et  les  racines 
de  V équation  I  =^  o  doivent  être  non  positives  {ou  non  né- 
gatives). 

393.  Nous  avons  toutefois  admis,  pour  arriver  à  ce  ré- 
sultat, qu'on  pouvait  déterminer  une  constante  ^,  telle  que 
l'on  eût 

(4(3)  A(^,  ^jjo     de  .■Tq  à  ^1. 

Il  nous  reste  à  nous  assurer  que  cette  condition  est  impli- 
citement contenue  dans  les  précédentes. 

La  condition  A(^o>  •^)  <opour  ^  ^>  ^o<'^4  donne,  en  par- 
ticulier, pour  X  — -  x^ , 

A(^05  ^\)  5^. 

Les  éléments  du  déterminant  A  et  les  coefficients  de  I  étant 
par  hypothèse  des  fonctions  continues,  on  pourra  déterminer 
des  quantités  So?  ^\  assez  petites  pour  qu'on  ait  encore 

tant  que  ^oi  \\  seront  respectivement  compris  entre  ^o  et 
^0  +  ^0  et  entre  x^  et  x<^  -]-  z^.  On  aura  donc 

(47)  A(^o,^)<o, 

tant  que  x  sera  compris  entre  X(^~\-  £o  et  X\  -^    £4. 

D'autre  part,  les  racines  de  l'équation  I  =::  o  conservent  un 
signe  constant  dans  Tintervalle  de  .Tq  à  ^4  ;  d'ailleurs,  !<  n'é- 
tant pas  nul  pour  ^  =  ^j,  aucune  d'elles  ne  sera  nulle  pour 
cette  valeur  de  x\  et,  comme  elles  varient  infiniment  peu 
entre  x,^  et^,  -|-  z^ ,  elles  conserveront  encore  leur  signe  dans 
ce  nouvel  intervalle. 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  527 

De  cette  propriété  et  de  l'équation  (47),  on  déduit  que  8^1 
ne  peut  s'annuler  dans  l'intervalle  de  ^o-i-^o  à  .r^-f-e^. 
Donc,  d'après  le  n''  382, 

A  (  .27,  ^1  -f-  El  )  J  o      pour  ^r  ^  .27o  4-  £0  ■<  ■^^i  H-  £j . 

D'ailleurs  cette  expression  est  également  ^  o  si  ^  est  compris 
entre  Xq  et  Xq-^  cq.  On  satisfera  donc  à  la  condition  (46)  en 

prenant  ^  =  .^i  -4-  Gi  . 

394.  Nous  ferons  remarquer,  en  terminant,  que  nous 
avons  admis  dans  toute  cette  étude,  non  seulement  que  les 
variations  8//  des  fonctions  inconnues  sont  infiniment  pe- 
tites, mais  que  leurs  dérivées  87^  le  sont  également.  Si  l'on 
voulait  supprimer  cette  dernière  restriction,  les  conditions 
trouvées  ci-dessus  pour  l'existence  d'un  maximum  ou  d'un 
minimum,  tout  en  restant  nécessaires,  pourraient  cesser  d'être 
suffisantes. 

III.  —  Variation  des  intégrales  multiples. 

39o.  Les  notions  fondamentales  du  calcul  des  variations 
peuvent  s'étendre  sans  difficulté  aux  fonctions  qui  renfer- 
ment plusieurs  variables  indépendantes. 

Considérons,  par  exemple,  une  fonction 

?(<^>  />  ^;  ",  ^,  .  .  .  ,  «apy,  t^a^y,  •  •  •  ) 

des  variables  indépendantes  :r,   r,  ^,  des  fonctions  u,  v  de 
ces  variables  et  de  leurs  dérivées  partielles 


"apY  ^  3T^Trs";iZ^  '  ^^'Pï 


Si  l'on  y  change  11^  v  en  z/H-£Z/,  =  «  + 8w,  v -\-zv^z=zv-\-^v^ 
o  se  changera  en  une  nouvelle  fonction  ^(^,  jr,  ^,  e),  qui, 
développée  suivant  les  puissances  de  £,  prendra  la  forme 

cp  -4-  A'^  rz:  çp  4-  ocp  -1-  l-  0-  cp  -h  .  .  . . 


528  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV- 

On  aura  évidemment 

d'où,  pour  la  valeur  particulière  £  =  o, 

dx^      '  dx^ 


■j—.  représentant  la  dérivée  complète  de  cp  par  rapport  à  x^  en 

tenant  compte  de  ce  que  w,  v  dépendent  de  cette  variable. 
On  trouvera  de  même 

dy'      ^  dy'  dz'      ^  dz' 

La  variation  première  8cp,  que  nous  considérerons  spéciale- 
ment dans  ce  qui  va  suivre,  aura  évidemment  la  valeur  sui- 
vante : 

cp  --:::  U  Ùil  -i-  .  .  .  -h  Ua^y  O'^apy 


j         -^-  V  8(^  -H  .  .  .  -i-  Vapy  S^'a[3y 

en  posant,  pour  abréger, 


du  '         '      '         dur^^y 

^'^  —  V  ^? 


396.  Cherchons   maintenant    les   variations  de  l'intégrale 
triple 

I  -r  V  cp  dx  dydz, 

en  admettant,  pour  plus  de  généralité,  que,  en  même  temps 
qu'on  change  u,  v^  en  u  -+-  Sw,  v  -h  Si^,  on  fasse  subir  une  alté- 
ration infiniment  petite  au  champ  de  l'intégration. 

A  chaque  point  ^,  v;,  Ç  situé  sur  la  limite  de  l'ancien  champ 
d'intégration,  on  pourra  faire  correspondre  un  point  infini- 


CALCUL    DÏÏS    VARIATIONS.  5^9 

ment  voisin  ^  +  8^,  7)  -h  8tj,  Ç  +  oÇ  sur  la  limite  du  nouveau 
champ.  Cela  posé,  changeons  de  variables  indépendantes  en 
posant 

x^=:x'-^ùx',  y=zy'-^By,  ^r=^'-l-8^', 

8^',  oy\  5s' étant  des  fonctions  infiniment  petites,  assujetties 
à  la  condition  de  se  réduire  à  8^,  St),  oZ,  lorsque  x'=  Ç,  y'  =  'ri, 
z'=^.  L'intégrale  altérée,  exprimée  au  moyen  de  ces  nou- 
velles variables,  prendra  la  forme 


(2) 


l-^-M^r^Wjdx'dy'dz', 


le  champ  d'intégration  étant  redevenu  le  même  que  dans  Tin- 
tégrale  primitive  I,  J  désignant  le  jacobien 


I  + 


d  o.x' 

doy' 
~d^ 
dlz' 

~d^ 


dl: 


dy' 
dW 

d'y 

d  ùz' 


dy' 


-h 


dhœ'  I 
~d^  ! 
d^y 
~d^'~ 
(Uz 
dz' 


enfin  W  étant  ce  que  devient  ^  lorsqu'on  l'exprime  au  moyen 
des  nouvelles  variables  x' ^  y' ^  z' . 

Le  développement  de  cette  expression,  suivant  les  puis- 
sances de  £,  ne  présente  aucune  difficulté  ;  nous  l'arrêterons 
aux  termes  du  premier  ordre  pour  obtenir  la  variation  pre- 
mière 5L  Nous  pourrons  d'ailleurs,  en  le  faisant,  supprimer 
les  accents  dont  sont  affectées  les  nouvelles  variables,  aucune 
confusion  n'étant  à  craindre,  puisque  les  anciennes  variables 
œ,  y,  z  auront  disparu. 

On  a  évidemment,  avec  ce  degré  d'approximation, 


dùx 
dx 


dy 


dh 
dz 


D'autre  part 


*  ^=  cp  H-  Sep  -h .  .  . 


Cours,  III. 


53o  TROISlfe:^IE    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

devient,  en  remplaçant  x,  y,  z  par  x  H-  8^,  y  -\-  87,  ^  -h  8j3, 


W 

rrrcp-f- 

dx 

do  - 

-p  8^  -h . , 
dz 

.  .  -f-  Ôcp  ■ 

4-. 

On 

aura 

donc 

Wjrz: 

cp  +  8cp 

<^co  ^          do  ^ 
dx            dy  ' 

S- 

-h  0  — 1 

'    dx 

d^y 

— 

:  co  +  Ocp 

d      ^           d      ^ 

'^d-x^'^'-^d-y^'^ 

Remplaçant  o-^  par  sa  valeur  (i),  substituant  dans  l'équa- 
tion (2)  et  égalant  de  part  et  d'autre  les  termes  du  premier 
ordre  en  e,  il  viendra 


U  8^^  H-  .  .  .  -h  Uaj3y  ^«a^y  +  ^^ 


ùv 


81  =  Q  (  d      ^  d      ^  d      .  \dxdydz. 

^\      -^dx'^^''-'-d-y^'^--dz^''        J 

397.  Cette  expression  de  ol,  donnée  par  M.  Ostrogradsky, 
peut  être  transformée  par  l'intégration  par  parties. 

On  peut  admettre,  pour  plus  de  simplicité,  que  la  fonc- 
tion co  soumise  à  l'intégration  et  les  équations  de  condition 
qui  peuvent  exister,  suivant  la  nature  du  problème,  entre  les 
variables  indépendantes  x,  y^  ...  et  les  fonctions  inconnues 
u,  ç^,  .  .  .  ne  contiennent  aucune  dérivée  partielle  de  ces  der- 
nières fonctions  d'ordre  supérieur  au  premier;  car  le  cas  où 
figureraient  des  dérivées  partielles  d'ordre  îïi  se  ramènerait  à 
celui-là  en  prenant  pour  inconnues  auxiliaires  les  dérivées 
partielles  jusqu'à  l'ordre  m  —  i  et  ajoutant  aux  équations  de 
condition  les  équations  aux  dérivées  partielles  du  premier 
ordre  qui  définissent  ces  nouvelles  inconnues. 

Supposons  encore,  pour  abréger  l'écriture,  qu'il  n'y  ait 
plus  que  deux  variables  indépendantes  x,  y,  et  posons 
du  du  dv  do         ^^      do         ^^ 

dx  dy  dx  du  dui 


CALCUL    DES    VARIATIONS. 


53l 


—^  =  U27  ....  On  aura,  d'après  ce  qui  précède, 

ôl  =  ^  I  d      ^  cl      ^  \dx  dy. 


S/  U  Sw  +  U,  owi  -+-  U2  o«o  H-  V  op  +  . 
(  d      ^  d       ' 

dy 


_j —     Q  0^  4-  -7—  9  8y 


Les  termes  U,  8m,  ,  N ^  SV, ,  ...  et  -7-  cp  5.r  peuvent  être  inté- 
grés par  parties  par  rapport  à  x^  et  donneront 

d 


(3) 


Fo,  F^ 


/ 


.-^Fo-f-F,~-F, 


dx 


cp  Sjt  )  dx 


■fi 


.  désignant  les  valeurs  de  l'expression 

F  =:  U,  OW  H-  Vi  0(^  4-  <  .  .  +  cp  S^ 

aux  points  où  la  parallèle  aux  x  le  long  de  laquelle  on  intègre 
entre  dans  le  champ  et  en  ressort  [/ig-  12). 

Fiff.  12. 


On  a  d'ailleurs,  en  désignant  par  NqX,  N,  X  les  angles  que 
la  normale  extérieure  à  la  courbe  qui  limite  le  champ  fait  en 
ces  divers  poinls  avec  l'axe  des  x  positifs,  et  par  <i^oi  ds{,  ... 
les  arcs  interceptés  sur  la  courbe  entre  la  droite  jk  et  la  paral- 
lèle infiniment  voisine  y  -f-  dy^ 


dy 


dso  cosNoX  --  dsi  ces  Ni  X 


532  TROISIÈME   PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

L'équation  (3),  intégrée  par  rapport  à  y,  donnera  donc 

si  (  Ui  ô«i  4-  Vi  S(^i  -f- . . .  -h  -1-  cp  0^  j  da:  dy 

—  /  (Ui  o^^  -f-Vi  S(^  +  . .  .4-  cp  8^)  cosNX6/.ç 

la  première  intégrale  étant  prise  le  long  de  la  courbe  limite, 
et  la  seconde  dans  tout  le  champ. 

On  peut  opérer  de  même  sur  les  termes 

en  les  intégrant  par  rapport  ky.  On  trouvera  ainsi 

ol  "  Ç{K  (J^<  4-  B  o(^  -f- . . .  4-  D  0^  -h  E  0/)  ^5 

-t-Q(M  ow  4-  N  8p  4- . . .)  J^  dy 

en  posant,  pour  abréger, 

A  =  Ui  CCS  NX  4-  Ua  cosNY, 

Brr=iYi<osNX4-V2CosNY, 


D  — cpcosNX, 
E  =cpcosNY, 

cix  dy 


dx         dy 


398.  Cherchons  à  quelles  conditions  on  doit  satisfaire  pour 
que  cette  quantité  s'annule  pour  tout  s^'stème  de  valeurs  de 
Zx^  8jK,  Zu)  8(^,  . . .  compatible  avec  les  données  du  problème. 

i*'  Si  les  limites  du  champ  et  les  fonctions  ?/,  (^,  .  .  .  sont 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  533 

entièrement  arbitraires,  on  pourra  assigner  à  ^x,  Sjk,  5w,  St», ... 
des  valeurs  absolument  quelconques.  Posant  d'abord 

6  étant  une  quantité  qui  s'annule  aux  limites  du  champ,  l'in- 
tégrale simple  aura  tous  ses  éléments  nuls,  de  sorte  que  81  se 
réduira  à  l'intégrale 


^%^  {M^-[-W -}-... )dxdf, 


qui  ne  peut  s'annuler  que  si  l'on  a  séparément 

M  —  O,  N  :=0,  

Ces  équations  aux  dérivées  partielles  détermineront  les 
fonctions  inconnues  ii,  c,  .... 

Les  fonctions  arbitraires  introduites  par  cette  intégration 
et  les  limites  de  l'intégration  s'obtiendront  en  exprimant  que 
l'intégrale  simple  à  laquelle  se  réduit  81  s'annule  également, 
quelles  que  soient  les  fonctions  8^,  8jk,  8m,  ùv,  ....  En  po- 
sant 


on  voit  qu'on  devra  avoir  séparément 

A^r=:0,  B  =:  O,  ...,  E  =:  O. 

•■2"  Supposons  que,  sur  la  limite  du  champ  (ou  seulement 
sur  une  portion  de  cette  limite),  on  ait  une  équation  de  con- 
dition 

ll(^,  J,  U,  ç,    ...ji-O. 

Cette  relation  devra  subsister  entre  les  nouvelles  valeurs 
limites  x  -\-  8^,  y  +  8k,  u  +  Aw,  v  +  A(', D'ailleurs  l'ac- 
croissement total  Aw  dû  au  changement  de  la  fonction  u  en 
u  H-  8m  suivi  du  changement  de  ^,  y  en  ^  -|-  8jc,  y  -f-  8jk  est 
évidemment  égal  à  8m  •+-  u^  ^x  -h  U2  oy.  De  même 

Ap  ==:  Iv  -1-  Vi  ^x  -r-  (^2  ^y^  •  '  " 


534  TROISIÈME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

On  aura  donc  à  la  limite  du  champ  entre  les  variations  Sjc, 
oy,  ^11,  8(^,    ...  la  relation 


d^ 


8^ 


-r-  -f- 0/  -t-  -j-  i^^f-  -^■'  "i  ^^  ~''~  "2  ^y) 


dx  ày  du 

-\-  -^  (oç  -f-  ('i  ùx  -!--  (-'o  Sy)  -+- ...  Il-  o. 

Les  équations  A=  o,  B  r=^  o,  .  .  .  ,  E  =  o  ne  seront  donc 
plus  nécessaires  le  long  de  la  portion  de  courbe  considérée 
pour  que  l'intégrale  simple  s'annule,  mais  il  suffira  que  Ton 
ait 

du  ai' 


D  r-  X  (   -^    -:-  Wi  -r-^    +  (^1 


(?tl;  â^  d'l>  \ 

ôx  du  av 

\  étant  une  inconnue  auxiliaire. 

On  a  donc  une  inconnue  de  plus,  mais  en  même  temps 
une  équation  de  plus,  à  savoir  tj;  n=  o. 

3°  Supposons  que  x,  y,  u,  ^^,  ...  soient  liés  par  une 
équation  aux  dérivées  partielles 


4.(^,7,  a,  Ui,  U.2,  V,  V,,  (-'5,  ...) 


o. 


On  aura,  pour  tous  les  systèmes  de  valeurs  des  variations 
qui  laissent  subsister  cette  équation, 

81  ==  0  V  cp  (i^  <ij  —  0  V  (cp  -f-  )4)  dx  dy, 

"k  étant  une  fonction  arbitraire  de  forme  invariable. 

La  variation  de  cette  dernière  intégrale  pourra  se  mettre 
sous  la  forme 

A  A'  8^^  -f-  B'  8(^  4- . . .  -f-  D'  8^  4-  E'  8/ )  ds 

-+-  ^  (M'  8w  ^  N'  S(^  H- . . .  )  dx  dy. 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  535 

Déterminons  l'auxiliaire  X  par  l'équation  M'rrt:  o.  L'inté- 
grale double  se  réduira  à 


§(IN'8^4-...)rfxrfy. 


Il  est  clair  d'ailleurs  que  8(\  .  . .  pourront  être  choisis  à 
volonté  sans  que  l'équation  6  -~  o  cesse  d'avoir  lieu.  Donc 
on  devra  avoir  N'  =^7  o,  .  ... 

Reste  l'intégrale  simple,  qui  devra  s'annuler  tant  que 
l'équation  ^  =r^  o  subsistera.  Or  les  variables  sont  encore 
liées  par  cette  équation  à  la  limite  du  champ.  Si  cette  équa- 
tion contient  les  dérivées  partielles  ?^,,  i/o,  ^n  ^2?  •••^  elle 
n'apprendra  rien  sur  les  variations  8x,  8y,  ^z,  8«,  de  sorte 
qu'on  devra  avoir 

A'::.rO,  .,  .  .  ,  E' :r=  O. 

Mais,  si  elle  ne  contient  que  x,  y,  u,  i^^  .  ..,  il  suffira, 
d'après  le  cas  précédemment  examiné,  de  poser  sur  la  courbe 
limite 

A'=.),'f^,       B'-.-.yp^,       .... 

da^  oy 

D'=rA'      -1  H-  «,  --I     hC,  — ^ 

\ox  au  ou 

V  étant  une  nouvelle  inconnue  auxiliaire. 

4"  Supposons  enfin  que  «,  t^,  ...  et  les  limites  soient 
astreints    à   varier   de  telle    sorte    qu'une    intégrale    donnée 

K  =  W  di  dx  dy  conserve  une  valeur  constante  c.  On  verra, 

comme  au  n"  361,  qu'on  doit  avoir  identiquement 

81  +  l  8K  --^  o, 

X  désignant  une  constante. 

On  aura  donc  à  former  les  équations  qui  annulent  la  va- 
riation de  l'intégrale  double 


I  ^-  XK  r:-:  ^  (o  -f-  ÀJ;)  dx dy, 


536  TROISI^.ME    PARTIE.    —    CHAPITRE    IV. 

auxquelles  on  joindra  la  condition  donnée  K  --  c,    qui  dé- 
terminera X. 


399.  Nous  allons  aj3pliquer  les  considérations  qui  pré- 
cèdent à  la  solution  du  problème  suivant,  rencontré  par 
Gauss  dans  la  théorie  de  la  capillarité  : 

Déterminer  la  forme  d' équilibre  d'un  liquide  contenu 
dans  un  vase  de  forme  donnée. 

Soient 

V  le  volume  du  fluide  supposé  donné; 
(7  l'aire  de  sa  surface  libre  ; 
S  celle  de  la  paroi  mouillée  ; 

H  la  hauteur  du  centre  de  gravité  du  liquide  au-dessus  du 
plan  horizontal  des  xy. 

On  obtiendra  la  surface  cherchée  en  rendant  minimum 
l'expression 

a4-«S  +  èVH, 

où  a  et  b  sont  des  constantes. 
Soient 

z  l'ordonnée  de  la  surface  libre; 

p^  q^  r,  s,  t  ses  dérivées  partielles  première  et  seconde; 

Z,  P,  Q  Pordonnée  de  la  paroi  et  ses  dérivées  partielles. 

On  aura 

ff  —  V  V^  i  H-  p-  -t-  q~  dx  dy, 

2  z:=z  C  y/Tn^PM^Q^-  dx  dy, 

8-2 72 

Nous   aurons   donc    à  annuler  la   variation   de    l'intégrale 


CALCUL   DES    VARIATIONS.  53y 

double 

I  ^  Q  Ï^T^^''^^^  H-  a  v/ih^'P^TQ^  -i-~iz^~Z^)\dx  dy 

=  V  cp  dx  dy 

avec  les  conditions  :    i°  que  l'intégrale  V  soit   constante; 
2"  qu'on  ait  aux  limites  du  champ  l'équation  de  condition 

Nous  aurons  à  former  la  variation 


S( 


ou 


I  4-  X  V)  r^  A  A  8^  -f-  D  Ix  +  E  8/)  ^5  4-  Q  M  lu  dx  dy, 


A   =::. ^  0.09.  NX  -4- -^^ m^  NY 

\/i-^P^--{-  q^  y  ^ -^  p^"  ,-\- g' 

D=--cpcosNX,         E  — cpcosNY, 


>z  -\-\ 


d^  \/i-\-  p'  +  q-     ^y  \j  1 4-  /y-  +  </- 

{i-^  q^)r  —  2pqs-^  {i-j- p'*')t 
{\-\-p'^q^Y 


L'équation  aux  dérivées  partielles  de  la  surface  libre  cher- 
chée sera  donc 

M=:0. 

Cette  équation  est  susceptible  d'une  interprétation  géomé- 
trique remarquable.  En  effet,  le  dernier  terme  de  M  est  égal 

à^-f-^?RetR,  désignant  les  deux  rayons  de  courbure 

principaux.  On  aura  donc 

Passons  à   la  considération   de  l'intégrale  simple.    On  a, 
le  long  de  la  courbe  limite,   ^  ==:  Z,  ce   qui  réduit  cp  à  ses 


538  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE    IV. 

deux  premiers  termes 

On  déduit  d'ailleurs  de  cette  équation  aux  limites  la  rela- 
tion suivante  : 

^z  -^  p  ^x  -h  q  oy—V  ^œ  -{-  Çl  S/. 

Tirant  de  là  la  valeur  de  oz  pour  la  substituer  dans  l'intégrale^ 
puis  égalant  à  zéro  les  coefficients  de  ô^  et  de  8y,  il  viendra 

(    77  cosNXh-<7  cosNY  .^         .  -,^ 

i (P  — y:»)  4- cpcosNXrrzo, 

)  \/i-^p'-^q' 

^~''^  1  «cosNX-i-^cosNY^^         ,  ,,^ 

1  i- —       ^       (Q  —  ^)  +  ?  cosNY  —  o. 

f  \/ 1 -'r- p--' ^  q-' 


On  a  d'ailleurs  évidemment,  en  désignant  par  x,  r,  z  et 
X  -t-  dxj  y  -\~  <^J'y  z  -{-  dz  deux  points  infiniment  voisins  de 
la  courbe  limite, 

^^^  dy  TVTAr       dx 

COS]NX=::r ^f  ,  COsNYr--- 

as  as 


el 


et  enfin 


dz  rz^  p  dx  ^  q  dy  r=^V  dx  ~\~  Q  dy  ; 
{V-~p)dx-\-{(l~-q)dy^o  . 

(P  — /?)  COsNY  -r:::  (Q  —  ^)  COsNX. 


La  première  des  équations  (4)  deviendra  donc,  en  élimi- 
nant cosNY  et  supprimait  le  facteur  cosNX, 


Si'i-^p-'-hq 


ou 


,_l_p^4_Q^ 


ou  enfin 

COSZ  +  <2  =  o, 


CALCUL    DES    VARIATIONS.  539 

i  désignant  l'angle  des  plans  tangents  à  la  surface  libre  et  à  la 
paroi  du  vase.  Cet  angle  sera  donc  constant. 

La  seconde  équation  redonnera  ce  même  résultat  en  éli- 
minant cosNX  et  supprimant  le  facteur  cosNY. 

400.  Cherchons  encore  à  déterminer  les  surfaces  d'aire 
minima.  Il  faudra  annuler  la  variation  de  l'intégrale 

I  rrz  ^  y/*  "^jP"^  "^  ^Û  ^^  ^y- 
Posant  a  =:  Z>  =^  )v  :=  o  dans  les  calculs  précédents ,  on  aura 

81  :-_--  /  [a  0^  -h  \J i  -i-/j- -4-  (f^  (ces NX  0^  -\-  cosNY  8y)]  ds 

-S(r  +  ïï;)^^''^''- 

L'équation  aux  dérivées  partielles  des  surfaces  cherchées  sera 
donc 

s  +  ïb'^"' 

ou 

R  H-  Ri    :^  G. 

Cette  équation  a  été  intégrée  au  n"  280. 

Si  l'on  donne  le  contour  qui  limite  le  champ  et  la  valeur 
de  z  en  chacun  de  ses  points,  on  aura  à  la  limite  ox  -~  o, 
oy=:o,  Zz-z=:o^  et  l'intégrale  simple  disparaîtra  d'elle-même. 
Mais  les  valeurs  limites  des  trois  variables  donneront  une 
courbe  par  laquelle  doit  passer  la  surface  cherchée,  et  l'on  aura 
à  déterminer  par  cette  condition  les  fonctions  arbitraires  que 
l'intégration  a  introduites. 

Si  une  portion  de  la  courbe  limite  est  inconnue,  mais  assu- 
jettie à  se  trouver  sur  une  surface  donnée  z  ~-  Z,  on  aura, 
pour  l'angle  i  sous  lequel  la  surface  inconnue  vient  la  ren- 
contrer, l'équation 

COSir-Q, 

laquelle  montre  que  les  surfaces  se  coupent  à  angle  droit. 


54o  TROISIÈME    PARTIE.     —    CHAPITRE   IV. 

Supposons  enfin  qu'on  demande  la  surface  d'aire  minima 
qui  renferme  un  volume  donné  Y.  On  aura  à  annuler  la  va- 
riation de  l'intégrale 

I-i-XY, 

ce  qui  donnera  l'équation  aux  dérivées  partielles 


R       Ri  ~ 

Les  fonctions  arbitraires  de  l'intégration  se  détermineront 
parl'équation  V=  const.,  jointe  aux  conditions  aux  limites. 

4-01.  Le  calcul  des  variations  fournit  un  procédé  commode 
pour  la  transformation  des  équations  aux  dérivées  partielles. 

Pour  en  donner  un  exemple,  considérons,  avec  Jacobi,  l'in- 
tégrale triple 

■=S[(S)-Kf)'-(£)"]-<'- 

Glierclions  la  variation  81  en  supposant  le  champ  d'intégra- 
tion invariable,  ainsi  que  les  valeurs  de  V  et  de  ses  dérivées 
du  premier  ordre  aux  limites  du  champ    On  aura 

ou,  en  intégrant  par  parties  les  trois  termes  respectivement 
par  rapport  à  x^  j',  z  et  remarquant  que  les  termes  intégrés 
s'annulent  aux  limites, 

La  condition  pour  que  ol  soit  identiquement  nul  sera  donc 
fournie  par  l'équation  aux  dérivées  partielles 

...  d^Y       d'-Y       d'Y  _ 

Remplaçons  les  coordonnées  rectangles  .r,  j',  z  par  un  sjs- 


CALCUL   DES    VARIATIONS.  S/j] 

tème  de  coordonnées  curvilignes  orthogonales  t^  u^  t^,  défi- 
nies par  les  équations 

ou 

t  =  F{œ,y,z),  u^^{a:,y,z),  ç  z^.W{a:,y,  z). 

Onaura(t.I,  n«  530). 

d¥_  d^  ôF  d^  dF  d^  _ 

da^  dx  dy  dy  dz   dz         ' 

d^  d"^  d^  d^v  d^  dw  _ 

dx  djc  dy  dy  dz   dz         ' 

dW  dF  dw  dF  d^  dV 

dx  dx  dy   dy  dz   dz  ' 


(£)■ 

fdFy 

-m^ 

=  ^, 

\dœ)- 

fd^y- 

-  (£)■= 

^-à„ 

fd^Y 

=  A2, 

dx^  -h  dy^ 

-i-dz''=' 

dl'       dir^ 

dç^ 

Enfin  l'élément  de  volume  rapporté  aux  nouvelles  coordon- 
nées sera 

,      ,     -         dtdudv       T   ,     7     7 
dx  dy  dz  =  — ~ z=z  ^  dt  du  dv, 

J  =::     — .  étant  le  module  du  jacobien  de  x^  jk,  z  par  rap- 

y/AAj  Aj 
port  à  t^  u^  V. 
On  a  d'ailleurs 

dx        dt  dx       du  dx       dv  dx 

> 

^  — ^^       ^  ^_î       àW  dW  ^ 
dz  ""  dt  dz       du  dz        dv   dz^ 


542  TllOISIÈMK    PARTIE.     —    CHAPITRE    IV. 

d'où,  en  tenant  compte  des  relations  précédentes, 

/dyy    fdvy    fdyy    j'à^y    ,  fdyy    ,  fdvy 
fej  ^fe)  -K^^)  ^'-"U)  -^^<57j  -'-'\,y)  • 

L'intégrale  I,  rapportée  aux  nouvelles  variables  t,  w,   r,  de- 
viendra donc 

S[KÎ)"'--'(£)"--'(S)']— 

Le  champ  de  cette  nouvelle  intégrale  sera  invariable  comme 
celui  de  l'intégrale  primitive,   ainsi  que  les  valeurs  de  V, 

—  ?  ^    ?  -T-  aux  limites  du  champ. 
di     du     ov  ^ 

Exprimons  que  81  s'annule  da.ns  ces  conditions.   On  aura 


81  —  2  V  UJ  V  s  -^-  ^  •  - .  -H  A,  J  V  8  4-  U^  ^^  ^^ 


ou,  en  intégrant  par  parties  les  divers  termes  de  cette  expres- 
sion et  remarquant  que  les  termes  intégrés  s'annulent  aux 
limites, 

81  =.    -  2  Q  f  4-  AJ  ^  H- .  .  .  -h  -f-  A.  J  ~\  8V  dt  du  dv. 

\J\àt       ôt  dv    -     dv  J 

La  condition  pour  que  ôl  s'annule  identiquement  sera  donc 

—  Aj  -  -  ^-  -r-  Al  J  -—  -h  -—  A,  J  -—  —  o. 
oi       Ot        ou         ou        0K>         ôv 

Cette  nouvelle    équation  est   donc  équivalente   à  l'équa- 
tion (5),  dont  elle  sera  la  transformée» 

Fm    DU    TOME    TROISIÈME   ET    DERNIER. 


22169      Paris.  —  Impr.  GAUTUIER-VILLARS  ET  FILS,   quai  des  (;raiids-Aui;uslins.  65. 


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14  DAY  TTSF 

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