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Full text of "Cryptogamie. Algologie"

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CRYPTOGAMIE 





R 64024 „ALGOLOGIE 


COMITÉ DE LECTURE 


F. ARDRÉ (Paris), Ed. BOUREAU (Paris), P. COMPERE (Meise), A. COUTE (Paris), 
G. DUCREUX (Paris), F. GASSE (Paris), P. GAYRAL (Caen), M. GUERLESQUIN (Angers), 
J.-M. JONES (Isle of Man), M.T. L'HARDY (Le Mans), J. W.G. LUND (Ambleside), F. 
MAGNE (Paris), D. MOLLENHAUER (Frankfurt/Main), G.W. PRESCOTT (Wyoming), 
C.W. REIMER (Philadelphia), M. RICARD (Paris), J. SEOANE-CAMBA (Barcelone), A. 
SOURNIA (Roscoff), J.A. WEST (Berkeley). 


MANUSCRITS 


Les recommandations aux auteurs sont publiées dans le premier fascicule de chaque 
tome. Les auteurs sont priés d'adresser leurs manuscrits (en trois exemplaires) au Directeur- 
Rédacteur de Cryptogamie, Algologie, Laboratoire de Cryptogamie, Muséum National 
d'Histoire Naturelle, 12 rue Buffon, 75005 Paris. 


Les tirages à part et les illustrations sont à la charge des auteurs. 


ABONNEMENTS ANNUELS 


CRYPTOGAMIE comprend trois Sections: 
Algologie, Bryologie-Lichénologie, Mycologie. 
Abonnement à l'une ou l'autre Section pour 199 
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libellé à l'ordre de : A.D.A.C. - CRYPTOGAMIE (CCP La Source 34 764 05 S), 
et adressé à: 





A.D.A.C. - CRYPTOGAMIE 
12, rue Buffon, F-75005 Paris. 


Cryptogamie, Algologie est indexé par Aquatic Sciences Fisheries Abstracts Part 1, 
Biological Abstracts, Chemical Abstracts, Current Contents, Marine Science Contents Tables 
(F.A.O.), Publications bibliographiques du CDST (Pascal). 


Copyright 1990. Cryptogamie Algologie. 


Source : MNHN. Paris 


CRYPTOGAMIIE 


ALGOLOGIE 


TOME 11 Fascicule 3 1990 


Anciennement REVUE ALGOLOGIQUE 
Fondée en 1922 par P. ALLORGE et G. HAMEL 
Directeur- Rédacteur : P. BOURRELLY 
Éditeur : A.D.A.C. 


SOMMAIRE 





MAGNE - Reproduction sexuée chez Erythrotrichia carnea 


























(Rhodophyceae, Erythropeltidales) 157 
M.E. LARRAZABAL, P. LASSUS, P. MAGGI, M. BARDOUIL - 
Kystes modernes de Dinoflagellés en baie de Vilaine-Bretagne sud 
(France) .... 171 
T.M. KHOJA and M.I. HUSSAIN - Preliminary studies on the dis- 
tribution of Charophytes in Saudi Arabia 3 1457 
J. CABIOCH, M.C. NOAILLES et J.C. THOMAS - Laurencia 
brongniartii (Rhodophyta, Céramiales) en rade de Brest, espèce nou- 
velle pour les cótes européennes e s 197 
A. COUTÉ et G. TELL - Quelques Peridinium Ehrbg. (Algae, 
Pyrrhophyta) d'eau douce étudiés au microscope électronique à ba- 
layage .. "m M 203 
L. HOFFMANN - Presence of Mastigocladopsis jogensis (Cyano- 
phyceae, Mastigocladopsidaceae) in Corsica (France) ENS 
L. JOSE and R.J. PATEL - Caloglossa ogasawaraensis Озор 
Delesseriaceae), a fresh water Rhodophyceae new to India ...... 5. 4225 
H.N. PIZARRO - Characiopsis frutii ue una nueva 
especie epizoica de Argentina. ЕЕЕ 
233 


Ouvrages regus pour analyse 





Bibliothéque Centrale Muséum 


M 


3 3001 00927022 P HN. Paris 
































CRYPTOGAMIE, ALGOLOGIE 
Tome 11 Fascicule 3 1990 















CONTENTS 
F. MAGNE - Sexual reproduction in  Erythrotrichia carnea 
(Rhodophyceae, Erythropeltidales) 157 
M.E. LARRAZABAL, P. LASSUS, P. MAGGI et M. BARDOUIL - 
Modern WII UNE kysts in Vilaine bay-southern Brittany (Fran- 
ce) . ч я 
Т.М. КНОЈА апа М.І. HUSSAIN - Preliminary studies on the dis- 
tribution of Charophytes in Saudi Arabia ... 187 





J. CABIOCH, M.C. NOAILLES et J.C. THOMAS - Laurencia 
brongniartii (Rhodophyta, Ceramiales) new for the european coasts . 197 


A. COUTÉ et G. TELL - A few freshwater Peridinium studied with 














Scanning Electron Microscope 203 
L. HOFFMANN - Presence of  Mastigocladopsis  jogensis 
(Cyanophyceae, Mastigocladopsidaceae) in Corsica (France) ……… 219 
L. JOSE and R.J. PATEL - Caloglossa ogasawaraensis (Rhodophyta, 
Delesseriaceae), a fresh water Rhodophyceae new to India 225 
H.N. PIZARRO - Characiopsis frutüi ( a, a new epizoic 
species from Argentina .. 5 |229 
Books review 233 





Source : MNHN, Paris 


Cryptogamie, Algol. 1990, 11 (3): 157-170 157 


REPRODUCTION SEXUÉE CHEZ ERYTHROTRICHIA 
CARNEA (RHODOPHYCEAE, ERYTHROPELTIDALES) 


Francis MAGNE 





Laboratoire de Biologie Végétale Marine, 7 quai 
Saint-Bernard 75232 Paris cedex 05 


RÉSUMÉ - L'Erythrotrichia carnea (Dillwyn) J. Agardh a été rencontré pour la 
premiére fois à l'état d'individus sexués. Sur les parties âgées des thalles se forment 
des monospores apparemment identiques à celles, couramment observées chez cette 
espèce, qui sont connues pour redonner directement des thalles semblables aux pa- 
rents. Dans le matériel (sauvage) observé, ces monospores se sont en fait développées 
en petits gamétophytes tricellulaires dont la cellule apicale produit une spermatie 
puis se comporte en carpogone. Aprés fécondation de celui-ci, le zygote reste en place 
puis en se cloisonnant devient l'origine d'une file cellulaire implantée sur le 
gamétophyte et dont les cellules des parties ágées deviennent des monosporocystes. 
Certaines particularités justifient l'hypothèse d'une méiose lors de la constitution du 
gamétophyte, et d'un état diploide du filament producteur de monospores. La dis- 
cussion porte sur des particularités de la gamétogenése et de la fécondation, sur le cy- 
cle de développement, sur les conditions d'induction de la méiose et sur les implica- 
tions phylogénétiques des phénoménes observés. 


ABSTRACT - A wild sexual population of Erytrotrichia carnea (Dilwynn) J. Agardh 
has been observed for the first time. Typical monospores are produced on old parts 
of filaments. Each spore develops a tricellular gametophyte, the apical cell of which 
produces in first a spermatium, then becomes a carpogonium. After fertilization, the 
zygote stays on and originates a lincar series of cells implanted on the gametophyte; 
in old parts of this filament monospores are produced. According to a suggested hy- 
pothesis, meiosis and gametophyte formation should be contemporary, and the adult 
filament should be diploid; this opinion is supported by observed details. Several top- 
ics are discussed: the particularities of gametogenesis and fertilization, the life histo- 
ry, the inducing conditions of meiosis and the phylogenetical implications of these 
facts. 





MOTS CLÉS :  gamétogenèse, méiose, cycle de développement, phylogénie, 
Erythrotrichia, Erythropeltidales, Rhodophyceae. 


Source : MNHN, Paris. 





MAGNE 


INTRODUCTION 


Bien que l'existence d'une reproduction sexuée ait été signalée dés la 
fin du siécle dernier par Berthold chez Porphyrostromium obscurum 
(Berthold) Kornmann (Berthold, 1882, sous le nom de Erythrotrichia obscura 
Berthold), puis chez Smithora naiadum (Anderson) Hollenberg par Knox 
(1928, sous le nom de Porphyra naiadum Smith) et par Hollenberg (1959), la 
présence d'un tel phénoméne, chez des algues rassemblées aujourd'hui dans 
l'ordre des Erythropeltidales, a été mise en doute à plusieurs reprises, en 
particulier par. Drew (1956) et par Dixon (1973). Mais, depuis peu, cette 
question est redevenue d'actualité. En effet, la présence de gamétes et d'une 
fécondation a été réaffirmée et prouvée chez Porphyrostromium obscurum par 
Kornmann (1987) tandis que Hawkes (1988) a étudié en microscopie 
électronique la formation des gamétes chez Smirthora naiadum et fourni en 
outre un début de preuve cytologique d'une fécondation. 


Chez Erythrotrichia carnea (Dillwyn) J. Agardh, autre Erythropeltidale, 
rien de comparable n'avait été observé jusqu'à ce jour. Le thalle est 
constitué d'une file de cellules cylindriques, toutes semblables à l'exception 
de la cellule de base qui prend la forme, soit d'un disque fixateur à bords 
lobés, dans la nature (Rosenvinge, 1909), soit d'un rhizoide, dans les cultures 
(Chemin, 1937). Il produit des monospores, seuls organes de multiplication 
connus jusqu'ici. On sait, depuis Chemin (0.c.), que ces monospores redon- 
nent de nouveaux thalles que l'on considère comme rigoureusement 
équivalents au thalle d'origine et qui produisent à leur tour des monospores. 
Tout se déroulerait done en absence de phénomènes sexuels. 








Dans un tel contexte, il nous a été donné de pouvoir étudier une popu- 
lation d' Erythrotrichia carnea chez laquelle la reproduction présentait des 
caracteres qui ne peuvent étre interprétés que comme des manifestations 
d'une sexualité. La description de ces phénomènes et la discussion des impli- 
cations font l'objet de la présente publication. 


MATÉRIEL ET MÉTHODES 


L' Erythrotrichia carnea a été rencontré en épiphyte sur des frondes de 
Cutleria multifida (Smith) Greville récoltées à une profondeur de 1 à 2m 
dans le vivier” de la Station Biologique de Roscoff (Finistère, France), vaste 
réservoir d'eau de mer à ciel ouvert dans lequel les conditions sont celles 
d'un mode remarquablement abrité. Cette récolte a eu lieu en septembre, 
aprés une longue période de journées particuliérement ensoleillées, alors que 
la longueur du jour était, du lever au coucher du soleil, d'environ 10h 45. 


La plupart des observations ont été effectuées sur le vivant 
immédiatement après la récolte; d'autre part, du matériel a été réservé pour 
des études ultérieures apres fixation au formol 4 5%. 


Source : MNHN. Paris 


SEXUALITE CHEZ ERYTHROTRICHIA CARNEA 159 


Enfin, des cultures, dans du milieu ES de Provasoli dit "maigre” (cf. 
Magne 1986), ont été préparées soit á partir de spores, soit á partir de seg- 
ments de thalles prélevés sur ce méme matériel. 


OBSERVATIONS 


1 - Observations in vivo sur le matériel sauvage 


Sur les frondes de Culleria, VErythrotrichia carnea formait une popula- 
tion relativement dense donnant au support une lögere teinte rose. On y 
rencontrait des individus d'âges très variés. Beaucoup atteignaient une lon- 
gueur de lem et produisaient de nombreuses monospores selon le mode 
mettant en oeuvre une division avec intervention d'une cloison courbe, ainsi 
que l'ont figuré en particulier les travaux de Thuret (in Le Jolis 1863) et de 
Rosenvinge (1909). Au cours de l'élaboration de ces monospores il a été 
possible d'observer que la division qui leur donne naissance n'est tout 
d'abord qu'un clivage du protoplasme du sporocyste sans que soit élaborée 
une cloison, et que celle-ci ne se forme que plus tard (Figure 2k); le 
sporocyste est donc un métacyste, selon une terminologie récemment 
proposée (Magne 1989). 





Les jeunes individus, formés de quelques cellules ou méme seulement 
de la spore fondatrice fixée depuis peu, étaient d'autant plus nombreux 
qu'on se rapprochait de l'apex de la fronde-support et restaient seuls 
présents sur le dernier demi-millimetre du thalle du Cutleria; en revanche, les 
poils prolongeant ce dernier en étaient au contraire complètement 
dépourvus. 


L'étude dé ces jeunes individus à permis de reconstituer presque 
entièrement la succession des étapes du développement de cette espèce dans 
la population examinée, depuis la spore jusqu'à l'âge adulte caractérisé par 
la production de spores. Ce développement se déroule comme suit (Figures 
2à8) 

Lorsque la monospore, issue d'un individu adulte, s'est fixée sur l'hóte 
(Figure 2a), elle grossit tout en devenant piriforme (Figures 2b et 3). A ce 
moment, elle est vraisemblablement pourvue d'une paroi, mais l'épaisseur de 
celle-ci n'est pas perceptible, méme au plus fort grossissement du microsco- 
pe; son contenu est trés opaque et la forme étoilée du plaste, si 
caractéristique, n'est plus reconnaissable. Le stade suivant, qui n'a pas été 
observé, est supposé correspondre à la figure 2c où la cellule, ayant subi une 
division transversale, a donné une cellule distale volumineuse et renflée et 
une cellule proximale sensiblement cylindrique et d'un diamètre moindre. 
Cette cellule proximale se divise transversalement à son tour. Le jeune thalle 
est alors formé d'une partie basale bicellulaire supportant une grosse cellule 
apicale à base élargie (Figure 2d). On observe à ce stade des caractéres parti- 


Source : MNHN, Paris 


160 


F. MAGNE 





Source : MNHN. Paris 


SEXUALITÉ CHEZ ERYTHROTRICHIA CARNEA 161 


culiers au niveau de la paroi: la couche interne de celle-ci, qui constitue une 
enveloppe propre à chaque cellule et qui d'autre part sera bien visible plus 
tard au stade adulte (Figure 2k), n'est pas encore perceptible et la couche 
externe est sensiblement plus épaisse autour de la cellule apicale qu'à la 
base. On note encore d'autres différences entre les cellules basales et la cel- 
lule apicale; les premières ont toujours un cytoplasme limpide et un plaste 
päle tandis que, dans la cellule apicale, ce dernier est plus brillamment 
coloré et le cytoplasme y est dans certains cas plus dense, masquant la forme 
étoilée du plaste. Ce dernier aspect du cytoplasme correspond très certai- 
nement å une phase de division du contenu de la cellule apicale, car le stade 
qu'on peut logiquement classer à la suite (Figure 2e) montre qu'un clivage 
du protoplasme est intervenu dans sa partie supéricure où s'est individualisée 
une petite cellule, tandis que le protoplasme a recouvré sa limpidité primi- 
tive; on peut observer alors que les deux protoplasmes issus de sa division ne 
sont pas séparés par une paroi mais seulement juxtaposés (Figure 4). Puis la 
petite cellule est émise à l'extérieur (Figures 5 et 6), à travers la paroi de la 
zone apicale qui s'en trouve modifiée: elle perd en effet sa réfringence à cet 
endroit et s'épaissit, ce qui constitue une papille apicale (Figures 2f et 2g). 
La petite cellule libérée forme une sphère d'environ Sum de diamètre, appa- 
remment dépourvue de paroi et contenant um (parfois deux) lambeau de 
plaste sans pyrénoide; elle ne présente aucune trace d'appareil flagellaire et 
flotte passivement. La petite cellule émise est une spermatie, et la cellule 
dans laquelle elle s'est formée est un spermatocyste. 


On retrouve ensuite la spermatie fixée sur la papille de la cellule 
apicale d’un individu parvenu au même stade que celui qui l'a produite; cet- 
te cellule apicale, qui a fonctionné déjà comme spermatocyste et qui mainte- 
nant accepte une spermatie, est donc devenue un carpogone (Figure 7). Il est 
trés difficile, sinon impossible, de distinguer une spermatie en cours 
d'émission d'une autre en train de se fixer; toutefois, il a été possible d'ob- 
server quelques cas oü une spermatie, au contenu trés limpide et encore 








Fig. | et 2: Erythrotrichia carnea, cycles de développement, 1: cycle direct asexué. - 
2: cycle sexué. - a: monospore récemment libérée. - b: monospore fixée et en 
cours de germination. c: stade (supposé) bicellulaire. - d: stade tricellulaire. - e: 
formation d'une spermatie par une division, inégale et sans cloison, de la cellule 
apicale. - f: libération de la spermatie. - g: la cellule apicale, présentant une 
papille, est un carpogone prêt à la fécondation. h et i: jeunes thalles aprés 
fécondation, portant des restes de spermaties, et dont la lignée zygotique a subi 
respectivement une et deux divisions. - k:  thalle adulte produisant des 
monospores. - (N.B.: le stade 2c n'a pas été observé; le passage du cycle asexué 
au cycle sexué n'a pas encore été démontré; les figures 2b, 2d, 2e, 2f, 2g, 2h et 
2i sont la reproduction de dessins d'observations exécutés à la chambre claire, à 
l'échelle 101m). F: fécondation; RC: réduction chromatique; m: monospore; s: 
spermatie. 











Source : MNHN, Paris 


162 F. MAGNE 





Source : MNHN, Paris 


SEXUALITÉ CHEZ ERYTHROTRICHIA CARNEA 163 


fixée à sa cellule productrice (Figures 2f et 6), s'en est séparée durant le 
temps de l'observation, ainsi que d'autres - bien plus nombreux - oü la 
spermatie, entourée cette fois d'une paroi souvent fripée, ne renfermait plus 
qu'un contenu en dégénérescence avec un plaste devenu vert ou 
complètement décoloré; ces derniers cas ne peuvent étre interprétés que com- 
me consécutifs à une fécondation. 


Le stade suivant est caractérisé par une élongation et une division 
transversale de la cellule réceptrice (Figure 2h); c'est aussi à ce moment que 
débute le plus souvent la transformation de la cellule basale en un disque 
fixateur à contours plus ou moins lobés-digités. L'élongation, qui semble se 
faire essentiellement au voisinage de l’apex, a pour effet de rejeter sur le côté 
la paroi vide de la spermatie qui persiste parfois longtemps comme un 
témoin (Figures 2h, 2i et 8); quant à la division transversale de la cellule 
apicale, elle n'est que la première de toutes celles qui vont assurer la crois- 
sance du thalle en longueur jusqu'à l'état adulte (Figure 2k). Durant cette 
croissance, on observe que le diamétre des cellules augmente sensiblement 
lui aussi, à l'exception des deux cellules de base qui conservent leur faible 
coloration et leur petite taille et qui souvent méme s'affaissent sur elles- 
mémes. Le rouge de ruthénium ne colore rien dans la paroi au niveau de ces 
deux cellules basales, mais teint nettement la couche la plus externe de la 
paroi de toutes les autres cellules. 


Les observations rapportées ici ont pu étre effectuées sur tous les 
échantillons de matériel fraîchement récoltés, et tous les individus d' E. 
carnea observés présentaient des Signes évidents d’une origine sexuée; ce qui, 
incidemment, conduit à admettre que toutes les monospores produites à 
l'état sauvage étaient destinées à se développer en gamétophytes. Mais, sur 
ce méme matériel transporté au laboratoire et conservé en stabulation (en 
eau non renouvelée et en lumiére naturelle atténuée), les manifestations 
d'activité sexuelle et notamment la production de spermaties se sont 
raréfiées dans les heures suivantes pour cesser complétement le deuxiéme 
jour. 


Fig. 3 4 8: Erythrotrichia carnea, jeunes thalles sexués. - 3: monospore fixée et en 
cours de germination. - 4 et 5: parties apicales, observées dans deux plans 
différents, de deux thalles tricellulaires ayant formé chacun une spermatie; celle 
de droite est encore contenue dans le spermatocyste, celle de gauche est en 
train de s'échapper. - 6: thalle tricellulaire émettant sa spermatic. - 7: deux 
thalles tricellulaires dont la cellule apicale est à l'état de carpogone. - thalle 
quadricellulaire, portant à l'apex les restes d'une spermatie; aprés fécondation, 
la cellule apicale-carpogone s'est divisée une fois (l'échelle est commune à tou- 
tes les figures). 





Source : MNHN, Paris 


164 F. MAGNE 


2 - Observations sur matériel en culture 


Des monospores, produites par du matériel sauvage dés la récolte de 
celui-ci, ont été recueillies sur lames de verre et ont été mises en culture (mi- 
lieu ES de Provasoli “maigre”, lumière naturelle atténuée, température 18°C 
environ). Elles se sont développées en plantules, mais sans présenter aucun 
des caractères si particuliers observés chez les individus jeunes prélevés dans 
la nature, et chaque plantule constituée déjà de quelques cellules présentait à 
sa base un rhizoïde, étant en cela semblable à celles décrites par Chemin 
(1937, p. 28 et figure 8). 


Parallèlement, d'autres cultures ont été établies à partir de segments de 
thalles adultes provenant du même matériel sauvage. Ces segments sont de- 
venus eux-mêmes des thalles adultes dont les monospores se sont, elles aussi, 
développées en nouveaux individus jusqu'à l'état adulte selon le mode direct, 
sans présenter d'épisode sexué; enfin, les monospores produites par ces der- 
niers se sont comportées à leur tour de la méme facon. Il a été possible en 
outre de constater, sur ce méme matériel, que lorsqu'une monospore se 
développe sur un support organique (autre thalle d'E. carnea), la cellule de 
base ne forme pas un rhizoide comme elle le ferait au contact d'une lame de 
verre, mais directement un disque de fixation à marges lobées. Ces deux ty- 
pes de plantules, remarqués déjà par plusieurs auteurs (Hamel 1924; Chemin 
1937; Kornmann & Sahling 1985), sont donc bien dus à des supports de na- 
ture différente, comme cela a été suggéré par Chemin (o.c.) et démontré par 
Kornmann & Sahling (o.c.). 


DISCUSSION 


Les documents présentés ici établissent l'existence d’une sexualité chez 
Erythrotrichia carnea oü le seul mode de reproduction connu jusqu'à présent 
reposait sur l'existence de monospores. 


1 - Les manifestations de la sexualité 


Les organes sexués sont remarquables: il n'existe qu'un seul type de 
gamétocystes, et a fortiori que des gamétophytes monoiques. Chaque 
gamétocyste se comporte successivement en spermatocyste puis еп 
carpogone. Il produit tout d'abord, en fonctionnant selon le type métacyste 
(cf. Magne 1989), une spermatie qui est libérée, puis il en accepte une, - 
vraisemblablement différente, - qui se fixe sur lui et dont, selon toute vrai- 
semblance, il incorpore le noyau au moins. Il fonctionne ainsi comme 
carpogone et ne présente à ce titre, pour toute différenciation, qu'une papille 
formée par une modification localisée de la paroi. 


On ne connait qu'un seul autre cas d'un tel comportement chez les 
Rhodophycées; c'est celui d'une autre Erythropeltidacée, Smithora naiadum, 
récemment examinée par Hawkes (1988). Toutefois, les preuves d'un com- 


Source : MNHN, Paris 


SEXUALITÉ CHEZ ERYTHROTRICHIA CARNEA 165 


portement successivement mále puis femelle des gamétocystes de cette 
espéce, apportées par cet auteur, peuvent étre tenues pour encore 
fragiles.Elles se réduisent en effet à une unique micrographie à faible grossis- 
sement (o.c., figure 8) montrant, fixé sur une protubérance d'une cellule qui 
a déjà fonctionné comme spermatocyste, un corps sphérique que l'auteur 
considère comme une spermatie; or la faible définition cytologique de l'ima- 
ge ne permet pas d'affirmer qu'il en est bien ainsi. De sorte que les résultats 
du présent travail, en apportant la preuve qu'un gamétocyste fonctionnant 
successivement comme mâle puis comme femelle existe effectivement chez 
une espèce de position systématique voisine, constituent un puissant soutien 
pour la thèse de Hawkes. 


Chez Porphyrostromiun obscurum, autre Erythropeltidacée chez qui 
Kornmann (1987) a confirmé l'existence d'une reproduction sexuée, les 
gamétocystes se comportent peut-être aussi, successivement, en mâles et en 
femelles; toutefois, les conditions de l'observation n'ont pas permis, comme 
chez E. carnea, d'en apporter une preuve formelle. 


2 - Le cycle de développement 


Ainsi que l'a rappelé l'Introduction, on ne connaissait jusqu'à présent 
chez cette espèce qu’un cycle direct dépourvu de sexualité, au cours duquel 
les monospores redonnent directement des thalles semblables à ceux d'origi- 
пе, се que retrace la figure 1. L'existence de ce cycle est attestée par les 
résultats des cultures de Chemin (1937) et de Kornmann & Sahling (1965) 
ainsi que par ceux de certaines des cultures entreprises au cours de la 
présente étude (cf. plus haut: cultures préparées à partir de segments de 
thalles). 


Mais, comme le montrent les observations rapportées ici, la monospore 
peut aussi dans certains cas donner une plantule de nature gamétophytique, 
sur laquelle le zygote résultant de la fécondation demeure fixe puis se 
développe en un filament producteur de monospores. Il existe donc aussi 
chez 1'£. carnea un cycle de développement sexué que retrace la figure 2. Le 
fait, d'une part, que dans la population sauvage on n'a rencontré que des in- 
dividus présentant une sexualité et que, d'autre part, toutes les cultures 
entreprises ont donné plusieurs générations successives uniquement à partir 
de monospores, prouve bien que chacun des deux cycles peut se dérouler 
entiérement sans intervention de l'autre et que les deux types de thalle, l'un 
sexué l'autre asexué, ne représentent pas deux générations alternantes. 


Si, dans le cycle sexué, la place de la fécondation est évidente, en re- 
vanche on ignore encore celle de la méiose. Celle-ci ne peut avoir lieu 
qu'aprés la rencontre des deux gamétes. Or aucun indice, tel qu'une for- 
mation simultanée de quatre cellules, ou qu'un rejet de noyaux comme il 
s'en produit chez Lemanea (cf. Magne 1967), ne permet de penser que les 
premieres divisions du noyau zygotique pourraient étre accompagnées d'une 


Source : MNHN, Paris 


166 F. MAGNE 


réduction chromatique. De méme, il est peu probable que la méiose ait lieu 
au moment de la formation des monospores: l'élaboration de la spore dans 
le sporocyste semble étre un épisode rapide peu en rapport avec la longue 
opération que représente la méiose et d'autre part il n'est produit à chaque 
fois qu'une spore et non quatre comme c'est le cas lorsqu'une méiose ac- 
compagne une sporogenése. La méiose ne pourrait donc plus se situer qu'en- 
tre la germination de la monospore et la formation des gamétes, puisque 
ceux-ci sont haploides. On peut alors proposer l'hypothése suivante: la 
premiére - au moins - des deux divisions nucléaires qui constituent la méiose 
aurait lieu dans la monospore en cours de germination; la forte opacité du 
contenu protoplasmique à ce moment (Figure 2b) refléterait une activité cel- 
lulaire intense accompagnant la longue prophase hétérotypique. L'étape sui- 
vante reste incertaine; il se pourrait qu'une cloison sépare les deux noyaux 
résultant de cette premiére division, aboutissant à une plantule bicellulaire 
(Figure 2c) dont la cellule inférieure seule se recloisonnerait ensuite (Figure 
2d); mais il se pourrait également que les deux divisions nucléaires se 
succèdent sans cloisonnement, celui-ci intervenant ensuite en délimitant 
simultanément deux cellules de base uninucléées et une cellule apicale 
binucléée dont chacun des noyaux serait destiné à l'un des gamétes. Le fait 
de n'avoir rencontré aucune plantule bicellulaire dans une population nom- 
breuse laisse penser que la seconde de ces suppositions pourrait étre la plus 
proche de la réalité. 





Selon l'interprétation du développement qui vient d'étre proposée, le 
cycle sexué de cette espéce comporterait seulement la succession d'un 
gamétophyte haploide tricellul ire né d'une monospore, et d'une génération 
diploide née du zygote, implantée sur le gamétophyte et produisant des 
monospores diploides elles aussi. Cette seconde génération, présentant les 
caractéres d'un carposporophyte, serait donc à interpréter comme tel, et les 
monospores produites dans ces conditions seraient des carpospores. En ou- 
tre, le déroulement complet du cycle sexué ne nécessiterait qu'un seul type 
d'individus. 





Il est trés probable qu'il y a, dans la nature, passage du cycle sexué au 
cycle asexué, et réciproquement. Le premier est établi par certains faits; on a. 
vu en effet que les monospores de la population sauvage, toutes destinées à 
se développer en gamétophytes, se développent en réalité en thalles asexués 
dés qu'elles sont transférées dans un milieu différent (les conditions du labo- 
ratoire). Le passage inverse - du cycle asexué au cycle sexué - n'a pas été 
observé; les monospores de toutes les cultures de cette espéce, et quelle que 
soit leur origine, aussi bien au cours des présentes recherches que de celles 
d'autres auteurs (Chemin 1937; Kornmann & Sahling 1985), ne se sont ja- 
mais développées qu'en individus asexués. On doit pourtant envisager l'exis- 
tence d'un passage dans ce sens; si ce passage n'existait pas, il faudrait ad- 
mettre l'existence de deux types distincts de populations d'E. carnea, l'un 
asexué et l'autre sexué, ce dernier ne pouvant qu'alimenter le premier par 





Source : MNHN, Paris 


SEXUALITÉ CHEZ ERYTHROTRICHIA CARNEA 167 


des monospores asexuées, ou bien s'auto-perpétuer mais alors dans d'étroites 
conditions de milieu rendant son existence précaire et le vouant à l'extinc- 
tion à plus ou moins long terme, puisqu'une simple modification de Venvi- 
ronnement suffit pour supprimer la sexualité. 


Le déterminisme de ce passage vers un état sexué nous est pour le mo- 
ment inconnu. Il n'est certainement pas endogène puisque des modifications 
d'ambiance suffisent à l'annuler. Il est donc d'origine externe et doit être 
recherché dans une induction exercée par les facteurs de l'environnement. 
Au nombre de ceux-ci on doit compter la nature de l'hôte sur lequel se 
développe VE. carnea; l'espéce n'y est certainement pas insensible, puisqu'elle 
fait une différence entre le thalle du Cutleria et les poils de la zone 
irichothallique sur lesquels elle ne s'installe jamais. On peut penser que cette 
induction s'exerce sur les monospores elles-mêmes au moment de leur 
germination, puisque celles de la nature, ambivalentes, orientent leur 
développement selon les conditions régnantes. On peut penser aussi á un 
mécanisme plus complexe oü l'induction au développement de type sexué se- 
тай donnée á la monospore dés sa formation ou peut-étre méme, plus töt 
encore, au thalle qui la produit. Le fait que l'ensemencement des 
monospores formées dans la nature n'ait procuré aucun thalle sexué, indique 
de façon significative que la première de ces deux hypothèses est à préférer. 





3 - Les implications à signification évolutive 


De façon quasi-implicite, et depuis toujours, IZ. carnea a été considéré 
par les phycologues comme une Rhodophycėe "primitive", en raison de cer- 
tains de ses caractéres jugés archaiques. Si l'absence de reproduction sexuée 
ne peut plus dorénavant étre reconnue comme l'un de ceux-ci, il reste encore 
la simplicité morphologique et structurale, en particulier l'absence de ramifi- 
cations vraies et de synapses, caractéres qui sont ceux d'un archéthalle 
(Chadefaud 1960; Magne 1988). Il faut y ajouter l'absence de différenciation 
des organes sexués: ni le spermatocyste ni le carpogone ne différent 
réellement d'une cellule végétative, et les spermaties possèdent un plaste 
fonctionnel ce qui est, comparativement à la presque totalité des autres 
Rhodophycées chez qui les spermaties sont incolores, une marque d’archais- 
me. 





Si donc on admet que cette espèce est primitive, on peut considérer 
comme également archaiques d'autres caractères qu'elle présente et en tirer 
des conclusions d'ordre phylogénétique. 


Ainsi, une caractéristique remarquable - qui certainement existe aussi 
chez Smithora - consiste dans le fonctionnement comme gamétocyste, succes- 
sivement mâle puis femelle, d'une seule et méme cellule. Ce phenomene, 
limité jusqu'à présent semble-t-il aux seules Erythropeltidales, pourrait peut- 
être représenter l'un des stades les plus archaiques de la différenciation 
sexuelle. 


Source : MNHN, Paris 


168 F. MAGNE 


Un autre trait particulier est la possession d'un Cycle sexué apparem- 
ment dépourvu de tétrasporophyte. Ce cycle digénétique, existant chez une 
espèce primitive par ses autres caractères, pourrait étre considéré comme 
représentatif de ce qu'a du étre le cycle des Rhodophycées ancestrales, Celui- 
ci n'aurait donc pas été trigénétique dés l'origine ainsi que l'avait supposé 
Feldmann (1952); il n'aurait comporté à ce moment qu'un gamétophyte et 
un carposporophyte et le tétrasporophyte que nous connaissons aujourd'hui 
ne serait apparu qu'ensuite. En fait, une telle conception se heurte à deux 
difficultés. Tout d'abord, il faudrait expliquer par quel mécanisme un 
tétrasporophyte serait venu, á un certain moment, s'intercaler entre la pro- 
duction de monospores et le gamétophyte; on n'en connait actuellement au- 
cun exemple. Ensuite, un doute naît, relativement à l'archaïsme attribué à ce 
type de cycle, lorsqu'on considère le développement du Porphyrostromium 
obscurum, forme proche des Erythrotrichia et présentant elle aussi une 
sexualité. Bien qu'incomplètement connue encore, ce développement com- 
porte une alternance apparemment obligatoire entre des gamétophytes 
filamenteux et des individus discoides (Kornmann 1987); le cycle correspon- 
dant est donc bien différent de celui d’ E. carnea où n'existe qu'une seule 
catégorie de thalles. Ceci montre qu'au sein méme du groupe restreint des 
Erythropeltidales le cycle sexué s'est diversifié en plusieurs types, et donc 
que chacun de ceux-ci est plus vraisemblablement dérivé qu'ancestral. Il 
semble donc difficile de considérer le cycle sexuel de I E. carnea comme 
représentant par excellence le cycle originel des Rhodophycées. Mais il reste 
possible de proposer pour ce cycle une interprétation alternative. Selon 
celle-ci, le tétrasporophyte apparemment absent pourrait, consécutivement à 
une réduction trés poussée comme d'autres Rhodophycées en offrent déjà 
des exemples (Magne 1972, 1982, 1987), n'étre plus représenté que par la 
monospore en cours de germination. Celle-ci, dans la mesure oü elle est le 
lieu de la méiose ainsi qu'on l'a proposé plus haut, peut étre assimilée à un 
tétrasporocyste; le tétrasporophyte serait donc, non seulement réduit à une 
seule cellule en cours de division, mais de plus il serait. transitoire, cette cel- 
lule se transformant ensuite en gamétophyte: ainsi le cycle, malgré les appa- 
rences, rentrerait dans le cadre des cycles trigénétiques. 





REMERCIEMENTS 


L'auteur exprime sa reconnaissance à Monsieur le Directeur de la Station Bio- 
logique de Roscoff où ce travail, à partir d'une observation fortuite de Mademoiselle 
A.-M. Mannino, à pu étre mené à bien, et aussi tout particuliérement à Madame J. 
Cabioch, Maitre de Conférences à la Station, qui lui a procuré des moyens et de 
précieuses indications techniques. ll remercie également Monsieur C. Bidoux et Ma- 
dame M. Godrant pour leur aide dans la préparation de l'illustration. 





Source : MNHN. Paris 


SEXUALITÉ CHEZ ERYTHROTRICHIA CARNEA 169 


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170 F. MAGNE 


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Source : MNHN. Paris 


Cryptogamie, Algol. 1990, 11 (3): 171-185 171 


KYSTES MODERNES DE DINOFLAGELLÉS EN BAIE DE 
VILAINE-BRETAGNE SUD (FRANCE) 


M.E. LARRAZABAL, P. LASSUS, P. MAGGI, M. BARDOUIL 


Institut Francais de Recherche pour l'Exploitation de 
la Mer, Centre de Nantes, rue de l'Ile d'Yeu, 
B.P. 1049, 44037 Nantes Cedex 01 





RÉSUMÉ - Une étude préliminaire des kystes actuels de dinoflagellés marins a été 
réalisée en baie de Vilaine, au cours des hivers 1986, 1987 et 1989. L'observation di- 
recte des sédiments envasés et des essais de germination expérimentale (MPN) ont 
permis de montrer une faible diversité spécifique hivernale avec prédominance de 
Spiniferites spp. et de kystes de Scrippsiella sp. La modification de l'importance re- 
lative de la zone à plus forte diversité spécifique d'une année sur l'autre suggére un 
rôle non négligeable des courants de fond. L'étude des formes de résistance de 
dinoflagellés toxiques du genre Dinophysis et Alexandrium a confirmé la présence de 
kystes d' 4. minutum (10 à 30 kystes.g- sédiment) en faible quantité et l'absence de 
formes de résistance de Dinophysi sp. D'une façon plus générale, la comparaison des 
kystes trouvés dans les sédiments avec les formes libres estivales traduit une certaine 
disparité pouvant être due à des cycles biologiques différents et à des périodes 
d'enkystement/désenkystement variables selon les espèces. 





ABSTRACT - A preliminary study of modern marine dinoflagellate cysts has been 
performed in Vilaine Bay through winters 1986, 1987 and 1989. Direct observations 
of muddy sand samples and most probable number (MPN) method applied to cysts 
have evidenced a low winter species diversity with Spiniferites spp. and Scrippsiella 
sp. cysts as predominant species. Change in relative importance of maximum species 
diversity area from year to year suggests a possible action of bottom currents. A stu- 
dy of dormant stages of toxic dinoflagellates, genus Alexandrium and Dinophysis, has 
corroborated the occurrence of A. minutum cysts (10 to 30 cysts.g:! sediment) at low 
amounts and absence of Dinophysis sp. resting stages. More generally, comparison of 
cysts in sediments with summer free swimming stages shows a certain discrepancy, 
probably due to different living cycles and to unsteady, species dependant, 
encystment/excystment period, 





MOTS CLÉS : Dinoflagellés actuels, kystes, baie de Vilaine, Alexandrium, 
Dinophysis. 


Source : MNHN, Paris 


172 M.E. LARRAZABAL et al. 


INTRODUCTION 


Un intérêt particulier est porté depuis 1982 aux peuplements 
phytoplanctoniques de la baie de Vilaine (Andresen-Leitao et al., 1983; Pier- 









Choteou 
|. St Jacques 









Kervoyal 
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Halguen 











Rade de Penerf 
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2°42!w Plateau’ du Four 


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Fig. 1 - Situation de la baie de Vilaine. 


Source : MNHN, Paris 


KYSTES DE DINOFLAGELLÉS EN BAIE DE VILAINE 173 


re & Lassus, 1985). En effet, ce secteur des cótes frangaises atlantiques (fig. 
1) est un centre important de production mytilicole soumis depuis quelques 
années á des perturbations environnementales notoires: anoxie et mortalités 
de poissons en 1982 (Merceron, 1987), eaux colorées en 1983 et 1984 (Lassus 
et al, 1985), efflorescences d'espéces toxiques appartenant aux genres 
Dinophysis et Alexandrium (Lassus et al., 1986). Le site est original puisque 
cette baie est à la fois fortement envasée et enrichie par les apports de deux 
fleuves: la Vilaine et la Loire. De plus, le temps de renouvellement des eaux 
marines est long (2 à 8 jours) et la baie peu profonde (moins de 10m) 
(Nadaillac & Breton, 1986; Salomon & Lazure, 1988). Compte-tenu du róle 
des kystes dans les efflorescences estivales, il était donc important d'identi- 
fier et de cartographier la répartition benthique des formes de résistance 
hivernale du phytoplancton cótier. C'est ce qui a été entrepris dans cette 
étude, mais en donnant la priorité aux kystes de dinoflagellés, et en particu- 
lier aux espéces pouvant donner lieu en période estivale à des efflorescences 
toxiques. Dans ce but, on a étudié la répartition des kystes et leur identifica- 
tion dans la partie interne de la baie en 1986 et 1987, et des expériences de 


зан 











Fig. 2 - Localisation des stations de prélèvement de kystes en baie de Vilaine. Cam- 
pagnes effectuées pendant les hivers 1986 (cercles pleins), 1987 (cercles vides) et 
1989 pour le MPN (étoiles). 


Source : MNHN, Paris 


174 M.E. LARRAZABAL et al. 


germination de kystes á partir des sédiments ont été ensuite entreprises en 
1989. 


MÉTHODES 


Les échantillons de sédiment sont prélevés sur 12 à 13 stations au 
moyen d'une benne "Bottom sampler” de Lenz (fig. 2). L'épaisseur de la 
couche sédimentaire ainsi prélevée est де 5cm. Les échantillons frais sont 
gardés à 4°C puis traités selon la méthode employée par Lewis et al. (1985) 
que nous avons adapté: un sous-échantillon de 05g est soumis aux ultrasons 
pendant 3 minutes puis lavé sur un tamis de 204m avec de l'eau de mer 
filtrée. Le résidu est remis en suspension et distribué entièrement dans 5 cu- 
ves a sédimentation de 10m] pour examen microscopique ultérieur (grossis- 
sement x 250) selon la methode Uthermöhl (1958). En ce qui concerne la 
technique du MPN (Most Probable Number), elle dérive des techniques de 
dénombrement  bactériologiques et son adaptation aux kystes 
phytoplanctonigues est dėcrite par Imai er al. (1984): 1 gramme de sédiment 
est filtré successivement sur 100 et 104m pour n'étudier que la fraction 
intermédiaire. Celle-ci est reprise en tube à essai dans 10ml d'eau de mer 
filtrée enrichie en milieu Erd Schreiber de Provalosi (Provasoli et al., 1957) 
puis diluée successivement au 1/10é et 1/100è par dilutions successives. On 
réalise 5 essais par dilution et le nombre de tubes positifs (détection de une 
ou plusieurs cellules ayant germé) est évalué à chaque fois. La lecture direc- 
te sur table (Jn Suess, 1985) permet d'estimer le nombre probable de kystes 
par gramme de sédiment aprés une incubation de 8 jours 4 20° + 1°C. Des 
incubations plus longues conduisent 4 un développement trop grand des 
diatomées qui inhibent les dinoflagellés (Imai et al., 1984). Trois stations ont 
été comparées au niveau du MPN en Février 1989 (Fig. 2). 


RÉSULTATS 


A partir des études taxonomiques récentes réalisées sur les kystes mo- 
dernes de dinoflagellés (Blanco et al., 1985; Dale, 1983; Dodge, 1982, 1985; 
Drebes, 1974; Fukuyo, 1980, 1981; Margalef, 1956; Matsuoka, 1981; Reid, 
1977; Reid & Harland, 1977) environ 10 espèces (Tabl. I) ont pu être 
identifiées au cours des deux campagnes hivernales de 1986 et 1987 et certai- 
nes d'entre elles ont été représentées en microphotographie sur la fig. 3 
(Spiniferites sp., S. bulloideus, kyste de Polykrikos schwartzii, Votadinium 
spinosum, V. calvum, Stelladinium stellatum). 


Ce premier examen des kystes présents dans les sédiments vaseux de la 
partie interne de la baie de Vilaine, montre une certaine disparité avec les 


Source : MNHN, Paris 


KYSTES DE DINOFLAGELLÉS EN BAIE DE VILAINE 175 


























KYSTES FORMES MOBILES. 
CORRESPONDANTES 
Spiniferites delicatus, Gonyaulax sp, 
Reid., 1974 Diesing, 1866 
Spiniferites bulloideus, Gonyaulax serippsae, 
(Deflandre et Cookson, Kofoid., 1911 


Sarjeant., 1970) 


Spiniferites spp 


Votadinium spinosum, 
Reid., 1977 


Votadinium calvum, 
Reid., 1977 


Trinovantedinium capitatum, 
Reid., 1977 


Stelladinium stellatum, 
(Wall et Dale) Reid., 1977 


Kyste de Serippsiella 
faeroense, (Paulsen) Balech et 
Soares., 1967 


Kyste de Scrippsiella 
Trochoidea (Stein) Steidinger et 
Balech., 1911 


 Kyste de Polykrikos sp, 
Bütschli., 1873 





Gonyaulax spinifera, (Claparède 
et Lachmann), 
Diesing., 1866 


Protoperidinium claudicans, 
(Paulsen) Balech., 1974 


Protoperidinium oblongum, 
(Aurivillius) Parke et Dodge, 1976 


Protoperidinium pentagonum, 
(Gran) Balech., 1974 


Protoperidinium compressum 





Tableau 1 - Liste floristique des kystes de dinoflagellés identifiés dans les sédiments 
fins (entre 100 et 204m) de la baie de Vilaine en 1986 et 1987. 


formes libres observables chaque été dans le plancton (Pierre & Lassus, 
1985). En effet, pour quelques espéces il y a correspondance entre les appari- 
tions estivales et les kystes trouvés sur le fond en hiver (Scrippsiella sp, 
Gonyaulax spinifera, Polykrikos schwartzii, Protoperidinium pentagonum, P. 
claudicans) mais pour d’autres, les formes mobiles correspondant aux kystes 
ne sont pas retrouvées systématiquement dans le plancton (Gonyaulax 
scrippsae, Protoperidinium compressum). A titre indicatif, nous avons 
représenté sur le tableau II les dinoflagellés observés dans le plancton estival 
en 1986 et 1987. 





Source : MNHN, Paris 


176 M.E. LARRAZABAL et al. 
































Fig. 3 - Microphotographies de différents kystes observés dans les sédiments de la 
baie de Vilaine: Spiniferites sp. (1 et 2), kyste de Polykrikos schwartzit (3), S. 
bulloideus (4 à 6), Votadinium spinosum (1 à 9), V. calvum (10 à 12) et 
Stelladinium stellatum (13). Echelle = 10 um. 


La distribution des kystes dans la baie de Vilaine a été cartographiée à 
partir des observations réalisées pendant deux campagnes hivernales: mars 
1986 et mars 1987. Dans les deux cas, les kystes de Gonyaulax sont les plus 
abondants (fig. 4) tandis qu'en 1987 les kystes de Protoperidinium montrent 


Source : MNHN. Paris 






ESPECES 


1986 





1987 



















































Prorocentrum micans, Ehrenberg., 1833 
Prorocentrum triestinum, Schiller., 1918 


Dinophysis acuta, Ehrenberg,, 1840 
Dinophysis rotundata, Clap. et Lach., 1859 
Dinophysis sacculus, Stein., 1883 
Dinophysis sp., Ehrenberg., 1839 
Dinophysis tripos, Gourret., 1883 


Cochlodinium sp., Schiitt., 1896 

Dissodinium pseudolunula, (Swift.), Elbrachter et 
Drebes., 1978 

Gymnodinium sp., Stein., 1878 

Gyrodinium aureolum, Hulburt., 1957 

Gyrodinium spirale, (Bergh.), Kofoid et Swezy., 1921 
Gyrodinium sp., Kofoid et Swezy., 1921 

Noctiluea miliaris, (Suriray.), Zingmark., 1970 
Polykrikos sp., Bütschli., 1873 


Ceratium furca, Ehrenberg), Clap. et Lach., 1858 
Ceratium fusus, (Ehr.), Dujardin., 1841 

Ceratium lineatum, (Ehr.), Cleve 

Ceratium sp., Schrank., 1793 


Alexandrium minutum, Halim., 1961 

Gonyaulax diacantha, (Meun.), Schiller., 1937 
Gonyaulax diegensis, Kofoid., 1911 

Gonyaulax digitale, (Pouchet), Kofoid., 1911 
Gonyaulax grindleyi, Reinecke., 1967 

Gonyaulax spinifera, (Clap. et Lach.), Diesing., 1866 
Amylax triacantha, (Jörgensen), Sournia., 1984 
Cachonina sp., Loeblich III., 1968 

Diplopeltopsis minor, Pavillard., 1913 

Diplopsalis sp., Bergh., 1881 

Heterocapsa triquetra, (Ehren), Stein., 1883 
Minuscula bipes, Lebour., 1925 

Protoperidinium achromaticum, (Lev.), Balech., 1974 
Protoperidinium brevipes, (Pauls), Balech., 1974 
Protoperidinium claudicans, (Pauls), Balech., 1974 
Protoperidinium conicoides, (Pauls), Balech., 1974 
Protoperidinium conicum, (Gran.), Balech., 1974 
Protoperidinium decipiens, Jórgensen., 1899 
Protoperidinium depressum, (Bail.), Balech., 1974 
Protoperidinium divergens, (Ehren), Balech., 1974 
Protoperidinium granii, (Ostenf.), Balech., 1974 
Protoperidinium leonis, (Pav.), Balech., 1974 
Protoperidinium minutum, (Kof.), Loeblich III., 1969 
Protoperidinium oblongum, (Auriv.), Parke et Dodge., 1976 
Protoperidinium pellucidum, Bergh., 1882 
Protoperidinium pentagonum, (Gran.), Balech., 1974 
Protoperidinium punctulatum, (Pauls), Balech., 1974 
Protoperidinium sp., Bergh., 1881 

Protoperidinium steinii, (Jörg.), Balech., 1974 
Serippsiella sp., (Balech), Loeblich III., 1965 


7 Tableau 11 - Espéces de Dinoflagellés (formes mobiles) observées en baie de Vilaine 


en 1986 et 1987 





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Source : MNHN, Paris 








KYSTES DE DINOFLAGELLÉS EN BAIE DE VILAINE 179 














+ nr 
Fig. 5 - Zonation de la baie de Vilaine d’après la diversité spécifique des kystes de 
dinoflagellés observés au cours des hivers 1986 et 1987. Les flèches indiquent 
l'extension de la zone II en 1987 et les chiffres cerclés le nombre d'espèces 


dénombrées. 


Source : MNHN. Paris 


180 M.E. LARRAZABAL et al. 


des effectifs plus élevés qu'en 1986. En ce qui concerne les gymnodiniales, 
les kystes de Polykrikos sont les seuls représentés mais leur présence reste fai- 
ble (moins de 5 kystes par 0,5g de sédiment) méme si leur répartition est 
plus grande en 1987 qu'en 1986. 


Le dénombrement global de ces genres correspond à plusieurs espéces 
dont les variations d'abondances sont détaillées sur la fig. 6, en fonction 
d'un découpage de la baie en trois zones géographiques correspondant à la 
diversité spécifique observée (Fig. 5). Une zone “plus riche” (de 8 à 10 
espéces différentes dénombrées) est intercalée entre deux zones pauvres en 
espéces correspondant respectivement à la partie estuarienne et océanique de 
la baie. L'examen de ces figures permet de constater une nette augmentation 
des kystes de Spiniferites spp. en zone II (zone riche en espéces) ainsi que des 
kystes de Scrippsiella spp. dans toutes les zones еп 1987. Ces variations 
d'abondance spécifiques sont apparemment responsables des différences an- 
nuelles globales au niveau des genres Gonyaulax et Protoperidinium. 


De plus, entre 1986 et 1987, deux espèces ne sont pas retrouvées 
systématiquement dans les dénombrements, il s'agit de Stelladinium stellatum 
et des kystes de. Proroperidinium minutum. En terme de diversité spécifique, 
ces deux années différent: il semble en effet qu'en 1987, la zone II se soit 
étendue davantage vers la partie interne de la baie (fig. 5). Cette extension 
géographique correspond non seulement à une diversité spécifique plus gran- 
de mais également à une augmentation des effectifs de Spiniferites spp. 


Néanmoins, ces examens n'ont pas permis de détecter les kystes ou des 
formes de dormance de deux dinoflagellés toxiques provoquant plus ou 
moins réguliérement des efflorescences dans la baie (Dinophysis spp. et 
Alexandrium minutum). Nous avons donc appliqué la méthode du MPN aux 
sédiments vaseux de trois stations localisées (fig. 2) dans la partie nord de la 
baie, sur des fonds inférieurs à lÜm et correspondant au maximum d'abon- 
dance des kystes en 1987. Les résultats du tableau IIl appellent quelques 
commentaires. 


En effet, si l'on compare ces résultats avec ceux de la fig. 5, il apparait 
que les teneurs probables en kystes par g de sédiment sont comparables à 
celles observées en 1987 pour Scrippsiella spp. En revanche, les germinations 
expérimentales permettent d'observer des espéces dont les kystes n'ont pas 
été trouvés en 1986 et. 1987: Alexandrium minutum, Cochlodinium sp., ou dont 
l'identification n'a pas été précisée: Spiniferites spp. (Gonvaulax diacantha ?). 
Aucune forme mobile de Dinophysis spp. n'a pu étre observée dans les 
conditions expérimentales, ce qui peut s'expliquer de deux façons: il n'y au- 
rait pas de forme de résistance hivernale pour cette espèce, ou alors les 
concentrations par gramme de sédiment sont trop faibles et les conditions de 
germination non favorables. 


En ce qui concerne les genres de kystes observés dans les sédiments en 
1986 et 1987, on peui également observer que Spiniferites, Stelladinium et 


Source : MNHN. Paris 





pnosum 
K de Scrippsieio spp 
Trinovontedinium 
Capitol 

Nb. d'espèces 





Poiykrikos sp 
hiver 1987 





Spi 











Zone I 


























Zone II 






































Zone II 


3 i 
5 Zone 
5 4 
6 3 
7 10 
8 9 
Zone II 
9 9 
u 8 
10 | gane 
i 
rial 5. | zone Ш 
13 5 
14 DM 


Fig. 6 - Distribution des différentes espèces de kystes identifiées en fonction de leur 
abondance relative en 1986 et 1987. Les zones I, II et III correspondent a celles 
décrites dans le texte et dans la figure 5. 


e um Sy = 
S8 B o 6 0 S ^» o GF vw - 
r 
| | 
| 
e|oe|e|o|o|o|o|o|oe|o|» |o |o 











K de Scrippsiella spp. 

K. de P minutum 

Nb. d'espéces 
hiver 1986 


Spiniterites spp 





5. delicatus 
V. spinosum 





Y. colvam 














a 





н 


























cels./0,5 g de séd. 











Nb. 















































Source : MNHN, Paris 


182 M.E. LARRAZABAL et al. 


























A B с 
Gonyaulax diacantha 27 22 79 
Alexandrium minutum 17 31 1 
Scrippsiaella spp. 141 79 3 
Protoperidinium claudicans 13 2 5 
Dinophysis spp. | 0 0 0 
Cochlodinium sp 9 38 130 

















Tableau 111 - Nombre probable de kystes (MPN) par gramme de sédiment superfi- 
ciel. Baie de Vilaine - Février 1989. Les stations vont de l'estuaire vers l'ouest 
de la baie dans le sens A, B, C. 


Votadinium sont soit très peu représentés dans les échantillons de 1989, soit 
n'ont pas les conditions idéales de germination puisque Protoperidinium 
pentagonum, P. oblongum, P. compressum, Gonyaulax scrippsae et G. spinifera 
ne sont pas observés par la technique du MPN. 


A l'inverse, quelques espèces de dinoflagellés ont été dénombrées ponc- 
tuellement aprés germination et leurs effectifs sont globalement inférieurs à 
6 par gramme de sédiment si l'on applique la méthode du MPN. Il s'agit de: 
Gonyaulax polyedra, G. digitale, Protoperidinium minutum, P. quinquecorne, P. 
depressum, Minuscula bipes, espéces non détectées en 1986 et 1987 dans les 
kystes des sédiments. 


DISCUSSION 


Les études concernant les kystes actuels de dinoflagellés marins sont ra- 
res en France, en particulier pour le littoral atlantique. Cependant, des ob- 
servations de kystes fossiles le long des cótes bretonnes ont été réalisées 4 
plusieurs reprises par Morzadec-Kerfourn (1966, 1976, 1977). Pour ce qui 
concerne plus particuliérement les sédiments récents des cótes sud bretonnes, 
cet auteur distingue en zone littorale un faciès estuarien et un faciès côtier 
dominés respectivement par Lingulodinium machaerophorum (kyste de 
Gonyaulax polyedra), et une association Spiniferites ramosus et S. bentori. 
Bien qu'il semble acquis que la baie de Vilaine ait été soumise à des rema- 
niements importants des zones envasées depuis 1962 (Lebris, 1985), on peut 
néanmoins remarquer que les kystes modernes de G. polyedra et G. digitale 
ne sont pas détectés l'hiver dans la baie, méme en zone estuarienne, par sim- 
ple examen des sédiments, mais qu'ils sont observables en faible quantité 


Source : MNHN, Paris 


KYSTES DE DINOFLAGELLÉS EN BAJE DE VILAINE 183 


(moins de 6 cellules.g!) aprés germination expérimentale. Dans le cas des 
kystes de G. polyedra (Lingulodinium machaerophorum) qui sont des indica- 
teurs d’apports fluviatiles importants, leur faible représentation parmi les 
formes actuelles peut éventuellement étre rapprochée des modifications 
sédimentaires de la baie aprés la mise en oeuvre du barrage d'Arzal. D'une 
facon plus générale, il semble également que la diversité spécifique hivernale 
des kystes soit faible ou en tous cas inférieure à ce qui peut être détecté l'été 
dans des pièges à particule. De plus, l'extension vers la partie interne de la 
baie de la zone à diversité la plus élevée entre 1986 et 1987 suggére une 
répartition variable d'une année sur l'autre en fonction des enkystements de 
forme libre et sans doute aussi des courants de fond importants dans cette 
baie (Salomon & Lazure, 1988). On doit considérer néanmoins deux assem- 
blages dominants en hiver qui sont respectivement les kystes de Gonyaulax 
spp. et de. Scrippsiella spp. Pour ce qui concerne les gymnodiniales, les kystes 
de Polykrikos sont les mieux représentés mais la détection par MPN de for- 
mes libres et en chaines de Cochlodinium sp. suggère que les kystes corres- 
pondant à ce genre n'ont pas été identil De même, les kystes d^ A. 
minutum, petite espèce reconnue récemment comme neurotoxique sur le lit- 
toral breton (Nezan & Piclet, 1989) sont détectés en baie de Vilaine par 
MPN mais restent difficiles à identifier dans les sédiments. Enfin, aucune 
technique ne permet actuellement de mettre en évidence des formes de 
résistance de Dinophysis spp. dans cette zone, que ce soit la germination 
expérimentale ou l'examen des sédiments. Il faut noter cependant que ce 
genre atteint rarement plus de 105 cellules I! pendant son maximum saison- 
nier, ce qui rend hasardeux la recherche d'éventuels kystes, faiblement 
représentés s'ils existent. 





Il serait donc souhaitable de poursuivre ces études, à la fois en aug- 
mentant la fréquence des prélèvements hivernaux afin de vérifier des trans- 
ports de matériel sur les fonds, et en recherchant en période hors hivernale 
la présence d'autres espèces enkystées. En effet, les résultats obtenus au 
cours de trois hivers montrent bien la complémentarité des méthodes repo- 
sant sur l'examen direct et la germination expérimentale, mais ils indiquent 
également une faible diversité spécifique par rapport à l'ensemble des 
espèces de dinoflagellés libres détectés l'été. De ce fait, les travaux ultérieurs 
devraient s'attacher à discerner les espèces à nombre de période 
d'enkystement réduit de celles qui peuvent germer plusieurs fois chaque 
année. 


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dans les 

















Source : MNHN. Paris 


Os T ALTE SA 
it 





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PRELIMINARY STUDIES ON THE DISTRIBUTION OF 
CHAROPHYTES IN SAUDI ARABIA 


Talat M. KHOJA and Mohamed I. HUSSAIN 


Department of Botany, Faculty of Science, 
King Saud University, P.O. Box 2435, Riyadh 11451, 
Saudi Arabia. 


ABSTRACT - Identification of Charophytes collected from various regions of Saudi 
Arabia together with detailed bio-ecological data for each taxon was made. Seven 
Chara (C. aspera, C. fibrosa, C. globularis, C. setosa, C. vulgaris f. contraria, C. vul- 
garis var. longibracteata, C. zeylanica var. diaphana f. oerstediana) and one Nitella 
are recorded for the first time from Saudi Arabia. The waters were highly calcareous 
with high Mg* *: Ca* * ratio and high concentration of HCO-; ( X = 215 mg.1-!). 
Chromosome numbers of most of the taxa are determined. 





RÉSUMÉ - La détermination des Charophytes récoltés dans différentes régions 
d'Arabie Séoudite est présentée av.c des données bio-écologiques détaillées pour cha- 
que taxon. Sept espéces de Chara (C. aspera, C. fibrosa, C. globularis, C. setosa, C. 
vulgaris f. contraria, C. vulgaris var. longibracteata, C. zeylanica var. diaphana f. 
oerstediand) et une Nitelle sont signalées pour la première fois en Arabie Séoudite. 
Les eaux sont très calcaires avec un rapport élevé de Mg++: Ca++ et une forte 
concentration en HCO (Xx = 215mg.11). Les nombres chromosomiques de la plu- 
part des taxons sont fixés (traduit par la rédaction). 


KEY WORDS : systematic enumeration, Chara, Nitella, distribution, Saudi Arabia. 


INTRODUCTION 


Little or no effort has been devoted to the study of Charophytes and 
their distribution in Saudi Arabia. However, Proctor (1980) stated about a 
clone x-575 (n— 14) as a representative Chara range in Saudi Arabia. Khoja 
et al. (1984) have recorded the occurrence of Chara for the first time in a 
stream at Al-Bahah in the south-western of the Kingdom. Recently Whit- 
ton et al. (1986) reported Chara vulgaris L. from two sites in the Asir 
mountains. The present work is undertaken to assess the range of Charo- 
phytes in various regions of Saudi Arabia in general and that of Al-Hassa in 
particular. All taxa have been identified following in general the format of 


Source : MNHN. Paris 


188 T.M. KHOJA and M.I. HUSSAIN 


modern floras such as: Imahori (1954), Pal et al. (1962), Wood £ Imahori 
(1964-1965), Corillion & Guerlesquin (1972), Wood (1972), Corillion (1975). 
It will cover fundamental information whenever possible on the geographical 
distribution and some physico-chemical characteristics of water. 


ENVIRONMENTAL BACKGROUND 


Saudi Arabia is characterised by a hot climate. The average annual 
temperature is about 35.0 in summer and 25.0°C in winter, but there are 
wide variations. For example, inland temperatures range from below zero at 
night to a maximum of 50.0°C during summer. Records of water temper- 
ature of study area are not included, because of the varying times of day; 
the values ranged from 20.0°C at Al-Bahah to 30.0°C at Al-Hassa and Qas- 
seem. Rainfall in the upper two thirds of the Kingdom is scanty, unpredict- 
able and irregular. The average annual rainfall varies from 40.0mm to 
90.0mm which is unsufficient to meet the needs of agriculture-However, it is 
not uncommon to find oases and wadi channels scattered throughout the 
country where springs and shallow ground water are available. For example, 
there are about 162 artesian springs in Al-Hassa oases and the land under 
cultivation is about 8,000ha. The irrigation water is saline (Hussain, 1978), 
The climate in south-western Saudi Arabia is completely different. The an- 
nual rainfall exceeds 300mm and in some areas it is as much as 700mm (for 
references see Vesey-Fitzgerald, 1955; Dreaver et al., 1981; Brooks & Mandil, 
1983). Different stream systems occur in the region with conspicuous algal 
growth (Whitton et al., 1986). 


MATERIAL AND METHODS 


Samples were collected from natural habitats and included for all of 
the species is a map showing its distribution in the Kingdom (Fig. 1). De- 
tails of habitats and the ecology of individual taxon is dealt with after each 
description in the systematic enumeration. The material collected was pre- 
served in 3% formalin for identification purpose. The rest of the material 
was fixed in the fixing solution of 3 parts of absolute alcohol and 1 part of 
acetic acid. Encrusted species were decalcified before preservation and fixa- 
tion with 10% nitric acid until the bubbling ceases. Plants were washed free 
of acid with distilled water. The modified iron alum acetocarmine method 
of Godward (1966) was adapted for cytological investigation and chromo- 
some counts were made from the treated antheridial filaments and young 
branchlets at metaphase and anaphase stages. Temperature and pH were de- 
termined in the field for each site of collection. Cations and anions were an- 
alysed following the methods described by Whitton ef al. (1986), using a SP 
9 Pye Unicam atomic absorption spectroscopy and a Hach (DR-EL/2) port- 
able spectrophotometer. Titrimetric analysis of total alkalinity (as CaCOs), 


Source : MNHN. Paris 


CHAROPHYTES IN SAUDI ARABIA 189 












% AL-QASSIM 


24|- 


SAUDI ARABIA 





JEDDAH 
oAL-BAHAH 


ARABIAN 
SEA 


ب 
Km, 600‏ 0 











36 40 44 28 52 5e so 


Fig. 1 - Map of Saudi Arabia showing the distribution of various species recorded: o 
Chara aspera Deth. ex Willd., o C. fibrosa Ag. ex Bruz., em. R.D.W., e C. glo- 
bularis Thuill., em. R.D.W., O C. setosa Klein ex Wild., C. vulgaris f. con- 
traria (A. Br. ex Kütz., pro parte) R.D.W., = C. vulgaris var. longibracteata 
(Kütz. in Reich.) H. et J. Groves, A C. zeylanica var. diaphana f. oerstediana 
(A. Br.) R.D.W., A Nitella sp. 


HCO* and CO-; were also made. All tests were repeated twice and addi- 
tional tests were performed whenever, any anomalous results were obtained. 
The materials were photographed by a Wild stereoscopic photomicroscope. 


SYSTEMATIC ENUMERATION 


Chara aspera Deth. ex Willd. (Figs. 2 et 3) 


Plants dioecious, 20cm high, slightly encrusted. Axes 4504m in diam- 
eter; cortex triplostichous, tylacanthous. Spine-cells solitary, long or short 
and rarely geminate, enbulging at the bottom and tapering towards apex. 
Stipulodes diplostephanae, both whorls almost equally developed. Branchlets 


Source : MNHN, Paris 


190 T.M. KHOJA and M.I. HUSSAIN 





Fig. 2 et 3 - C. aspera Deth. ex Willd., Fig. 2. Upper part of plant, showing cortica- 
tion, stipulodes, antheridium and pattern of shield cell. Fig. 3. Main a 
showing geminate spine-cells. - Fig. 4. C. vulgaris f. contraria (A. Br. ex Kütz., 
proparte) R.D.W.,showing branchlet with conjoined gametangia, ecorticated 
upper most segments and reduced end cell. - Fig. 5. C. vulgaris var. longibrac- 
teata (Kütz. in Reich.) H. ct J. Groves, showing indispensable variations sin- 
gle, double, irregular and short stipulodes. 





6-8 in a whorl, spreading incurved, diplostichous; segments 4-6 of which the 
ultimate 1-2 are ecorticated. Bract cells 5-6 in number, lateral and anterior 





'e : MNHN, Paris 


CHAROPHYTES IN SAUDI ARABIA 191 


longer than oogonium. Antheridium and oogonium solitary at the lowest 
3-4 nodes, oogonium 6804m long and antheridium 450um in diameter. 


Habitat: In a slow-moving water of drainage ditch about 0.5m deep; 
muddy bottom. The robust plant was found in the community of C. vulgar- 
is, where the latter was dominant flora, giving an impression of underwater 
meadows. When the plants were pluck out of their habitat, the extensive 
thizoidal anchoring system remained behind and a few entire rhizobenthos 
found along the bunch. C. aspera was found at one of such hard to access 
site with quick sand at the bottom. The plant had no bulbils on the rhi- 
zoids. pH 7.5; CaCO; 620 ppm; Al-Hassa; October, 1986. 


Chromosome number: n= 14 


Remarks: Good agreement exists between the material and that de- 
scribed by Pal et al. (1962). 


Chara fibrosa Ag. ex Bruz., em. R.D.W. 


Plants monoecious, 6-8cm high, encrusted. Axes 450um in diameter; 
cortex diplostichous. Spine-cells solitary, up to 600um long. Stipulodes hap- 
lostephanae. Branchlets 8-10 in a whorl 1.55-2cm long; segments 1-4 all ecor- 
ticated. Bract cells 4-6 verticillate. Bracteoles 2-3, exceeding more than oog- 
onium; gametangia sejoined; oogonia 500-700um long; convolutions 6-10. 
Oospores golden brown 500um long. 


Habitat: Few plants found in a pool in an agricultural field. pH 7.8; 
CaCO? 850 ppm; Qasseem; October, 1986. 


Chromosome number: n= 14. 


Remarks: This is the only material with completely naked branchlet 
from this country. 


Chara globularis Thuill., em. R.D.W. 


Plants monoecious, 20-25cm high, heavily encrusted and brittle. Axes 
570um in diameter; cortex triplostichous, isostichous. Spine-cells solitary 
rarely properly developed or rudimentary. Stipulodes diplostephanae usually 
not prominent or only a tier developed. Branchlets 8-9 in a whorl, number 
of segments 8-9 of which the apical 1-3 segments are ecorticated. Bract cells 
5-7, bracteoles 2. Оовопішт 800ит long and 580um wide. Antheridium 
400um in diameter. Oospores orange and visually noticeable to the naked 
eyes. 


Habitat: In an agricultural field about 0.5m deep pool; clear standing 
water, muddy bottom; pH 7.8; CaCO; 780 ppm; Al-Hassa, March, 1986. It 
was also found in Qasseem. 


Chromosome number: n=28. 


Source : MNHN. Paris 


192 T.M. KHOJA and M.I. HUSSAIN 


Remarks: The material corresponds morphologically with the de- 
scription of Australian material by Wood (1972) and of Japan fig. 63 given 
by Imahori (1954). The stipulodes are obscure as in var. globularis; but in 
the same plant the apical shoots have both the tiers also developed which re- 
flects the features of var. leptosperma. The conflicting characters may have 
developed because of the local ecological factors. 


Chara setosa Klein ex Willd. 


Plants monoecious, 5-8cm high, moderately encrustred. Axes 450um in 
diameter; cortex triplostichous, isostichous. Spine-cells well developed. Stipu- 
lodes in 2 tiers. Branchlets 6-8 in a whorl; segments 5-8, basal segments 
swollen and its cortex discoloured, remaining segments corticated or some 
times terminal segments ecorticated. Gametangia conjoined at the basal 
branchlet nodes. Oogonium 600um long and 500zm_ wide. Antheridium 
3004m in diameter; oospores 600-630um long and 400-450um wide. 


Habitat: In a swallow pool, off main drainage ditch; muddy bottom: 
pH 7.8; CaCO; 785 ppm; Al-Hassa; March, 1986. 





Chara vulgaris f. contraria (A. Br. ex Kütz., pro parte) R.D.W. (Fig. 4) 


Plants monoecious, varying in length, 15-25cm high, highly encrusted, 
olive-green. Axes 400-450um in diameter; cortex diplostichous. Spine-cells 
solitary, inconspicuous. Stipulodes in two tiers, almost equally developed, 
short or obtuse. Branchlets 8-10 in a whorl, up to 4cm long; basal segments 
4-5 diplostichous or triplostichous, tylacanthous remainder 2-3 apical seg- 
ments ecorticated. Gametangia conjoined, oogonia 600-700nm long, black 
or brown with 10-15 convolutions; antheridia 300-350 um in diameter. 


Habitat: In an irrigation canal about 0.5m deep; pH 7.7; CaCO; 690 
ppm; Qasseem; March, 1986. 


Remarks: The material is in good agreement with icon number (7) of 
Wood & Imahori (1964). 


Chara vulgaris var. longibracteata (Kütz. in Reich.) H. et J. Groves (Fig. 5) 


Plants monoecious, 20-30cm high, texture coarse and brittle; odorifer- 
ous, heavily to moderately encrusted; gray-green. Axes 600um in diameter; 
cortex diplostichous, aulacanthous. Spine-cells rudimentary. Stipulodes dip- 
lostephanae. Branchlets 8-10 in a whorl corticated and ecorticated diplostic- 
hous but few almost naked branchletsalso exist. Bract cells 8-10 in number, 
bracteoles 6-8 times longer than oogonium. Gametangia conjoined; oogoni- 
um 690um long; antheridium 4404m in diameter. 


Habitat: In a clear water pool about 0.5m deep; pH 7.9; CaCO; 880 
ppm; Al-Hassa; March, 1986. It was also collected from Al-Bahah and Qass- 
seem. 


Source : MNHN, Paris 


CHAROPHYTES IN SAUDI ARABIA 193 


Chromosome number: n= 28. 


Remarks: This plant was collected from the main drainage canal at Al- 
Hassa, covering an area of ca. 0.5 sq.m. Heavy deposition of calcite, which 
causes the plant to sink under the weight was almost a unit vegetation. 
Wood & Imahori (1965) reported the occurrence of C. vulgaris in a single 
pool, which may be uniform and could be considered as a unit species. An- 
other collection was also made from the same region where plentiful dessi- 
cated plants at a dried pool, presumably changed the soil structure to almost 
marl, due to the heavy deposition of CaCO; over the plant body. Good 
agreement exist between this plant and plates I figure i and VII figure f of 
the monographs by Corillion & Guerlesquin (1972) and Corillion (1975) re- 
spectively. 


Chara zeylanica var. diaphana f. oerstediana (A. Br.) R.D.W. (Fig. 6 et 7) 


Plants monoecious, 8cm high, moderately encrusted, rarely lacking cal- 
cification. Axes 600-700um in diameter; cortex regularly triplostichous, isos- 
tichous. Spine-cells up to 400m long, solitary. Stipulodes in 2 tiers, well 
developed in both rows; upper half longer than the lower ones. Branchlets 
8-9 in awhorl 3.5-4cm long, basal segments ecorticated 600-7004m long, 
branchlets partially corticated, a few totally ecorticated, mostly ultimate 1-2 
segments are ecorticated. 





— 
1000 um 





Fig. 6 et 7. C. zeylanica var. diaphana f. oerstediana (A. Br.) R.D.W., Fig. 6. show- 
ing ecorticated gymnopodial basal segments. Fig. 7. whorl of branchlets, show- 
ing corticated and ecorticated mixed segments. 


Source : MNHN, Paris 


194 T.M. KHOJA and M.I. HUSSAIN 


Habitat: In an irrigation canal about 0.75m deep, muddy bottom; the 
plant grows almost as a unit vegetation; pH 7.9; CaCO; 910 ppm; Al-Hassa; 
March, 1986. 


Remarks: The plants at a glance has a close resemblance in general 
with the form depauperata of icon number (106) of Wood & Imahori (1964), 
but detailed studies clear the confusions. When spores were inoculated in the 
laboratory, they grew to robust plant with little calcite deposited, but no 
fruit bearing plants were achieved. The ecorticated embulged segments of 
branchlet have broader diameter than the ecorticated segments. This is in 
good agreement with the form of Wood & Imahori (1964) of Icones (104) 
and 105). Variation lies with attenuated branchlets, the present material dif- 
fers in having non attenuated ultimate segments, perhaps as a geographical 
or regional variation. 


Nitella sp. 


Plants not fertile, 1.5-3cm high, encrusted. Axes slender 200um in di- 
ameter. Branchlets 5-6 in a whorl, furcate, Dactyls 3-5, end cell conical. 


Habitat: In a shallow ditch in an agricultural field; pH 7.9; CaCO3 755 
ppm; Al-Hassa; March, 1986. 


Remarks: The plant was very small, encrusted, intermingled and entan- 
gled within a collection of chareae. It represented difficulties in identifica- 
tion, fertile plant was not found and records of other collections for com- 
parative study were inadequate to make clarifications. However, the authors 
resolve the plant upto the genus level. 


DISCUSSION 


The majority of charophytes were found in Al-Hassa oases, with Chara 
vulgaris f. contraria, C. vulgaris var. longibracteata, C. globularis and. C. zeyla- 
nica var. diaphana f. oerstediana the most abundant species at all sites stud- 
ied. At certain sites charophytes were found to be dominant vegetation in 
muddy canals while at other sites they grew in agricultural fields in associ- 
ation with aquatic angiosperms: Bacopa monnieri (L.) Pennell, Veronica ana- 
gallisaguatica L. Ranunculus aguatilis L., Poa annua L., Potamogeton trichodes 
Cham. et Schecht, Ceratophyllum demersum L., Phragmites australis Trin. ex 
Steudel, Typha domingensis, (Pers.) Steudel, Juncus sp. Most of the taxa 
found in Al-Hassa occur in Qasseem, suggesting that most likely they share 
similar water chemistry.The waters of Al-Hassa are highly calcareous with 
high Mg** : Ca** ratio (mean of 0.38 on a molar basis), calcium rich, 
Ca++ (x = 320mg.1-1) and have high HCO-; ( X = 215mg.11) see Table I. 
Carbonate was also recorded in higher values, CO-; ( x Omg.1-1), in a 
muddy ditch occupied by chareae and associated with dense masses of Spiro- 


суға. 








Source : MNHN, Paris 


CHAROPHYTES IN SAUDI ARABIA 195 


Wood & Imahori (1965) reported that C. vulgaris is highly polymorphic 
plant having varied degree of variations, out of the 22 forms they described 
two forms: var. longibracteata and f. contraria are; commonly distributed in 
most parts of Saudi Arabia. There is no obvious indication why the charo- 
phyte flora are not widely distributed in the Asir mountains. Previous study 
of the water chemistry and algal vegetation of the region (Whitton et al., 
1986) showed that concentration of soluble reactive phosphate was above the 
detection limit (0.02mg.1-1) for only one analysis out of nine (table I). Char- 
ophyte flora was reported to decline with increase of eutrophication in a 
lake in Norway, combined with intense growth of Elodea canadensis (Lan- 
gangen, 1974). Perhaps other features of the environment do not favour the 
distribution of charophytes in the Asir mountains. 


Table I - Analysis of Al-Hassa water at two sites, sampled on 20th March, 1986. 
Concentrations of elements as mg/l, SRP = soluble reactive phosphate. 




















Ions or Elements | Irrigation canal | Drainage canal 
Na* 338 706 
K+ 25 34 
Mg++ 46 98 
Ca++ 180 460 
CO-; - 36 
HCO% 120 310 
50-4 204 218 
cr 549 878 
N(NH3) 0.10 0.81 
N(NO3) 0.30- 28 
SRP 0.02 0.06 





The genus Nitella was found only at one site in Al-Hassa, although it is 
said to be cosmopolitan in distribution in all temperate and tropical areas 
(see Wood & Imahori, 1965). Perhaps its distribution is restricted in this 
country, primary because of the habitat. Most species of Nitella seem to oc- 
cur in pH values 6-7 and soft water, rather than higher pH and hard water 
(see Wood, 1952). 


Acknowledgements 


The authors are indebted to Mrs Dr. M. Guerlesquin for supplying some speci- 
mens for comparative purposes and for her helpful suggestions and comments, They 
also wish to thank Dr. H.M. Hassan for identifying the aquatic angiosperms. This 
research (Bot/1402/19) was supported by the Research Center, College of Science, 
King Saud University, Riyadh, Saudi Arabia. 


Source : MNHN, Paris 


196 Т.М. KHOJA and M.I. HUSSAIN 


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Source : MNHN, Paris 


Cryptogamie, Algol. 1990, 11 (3): 197-202 197 


LAURENCIA BRONGNIARTII (RHODOPHYTA, 
CERAMIALES) EN RADE DE BREST, ESPECE NOUVELLE 
POUR LES COTES EUROPÉENNES. 


Jacqueline CABIOCH*, Marie-Claude NOAILLES** et Jean-Claude THOMAS** 


* Station Biologique, B.P. 74, 29682 Roscoff Cedex, 
France. 
** Laboratoire des Biomembranes et Surfaces 
Cellulaires Végétales, Ecole Normale Supérieure, 
46 rue d'Ulm, 75230 Paris Cedex 05. 


RESUME - Des spécimens bien développés et fertiles de Laurencia brongniartii J.Ag. 
ont été récoltés en rade de Brest, sur des rochers infralittoraux. Decrite des 
Caraibes, l'espéce est connue également d'Indonésie, d'Australie et du Japon. Sa 
premiére récolte sur les cótes européennes laisse supposer une installation en cours, 
dont l'origine demeure énigmatique. 


ABSTRACT - Scveral well-developed and fertile specimens of Laurencia brongniartii 
J. Ag. have been observed in the Bay of Brest, growing on rocks in the sublittoral 
zone. This caribbean species has been recorded from Indonesia, Australia, the trop- 
ical Atlantic Ocean and Japan. Its first observation on the european coasts suggests 
a recent settlement, the origin of which remains enigmatical. 


MOTS CL 





: Laurencia, new record, european coasts. 


INTRODUCTION 


Au cours d'une marée basse de fort coefficient, à l'Anse du Caro (rade 
de Brest), en avril 1989, nous avons eu l'occasion de récolter trois thalles 
d'un Laurencia qui, tant par sa forme que par sa couleur et sa consistance, 
se confond aisément sur le terrain avec le Gelidium sesquipedale (Turner) 
Thuret (Fig. 7). Deux de ces thalles étaient fertiles et producteurs de 
tétraspores. Les caractéres de ce Laurencia permettent de le rapporter au L. 
brongniartii J. Ag., espéce connue jusqu'à présent de l'Atlantique tropical 
(Taylor, 1960; Lawson & John, 1982), d'Australie, d'Indonésie et du Japon 
(Saito & Womersley, 1974). 


Source : MNHN. Paris 


2mm 





som 





Fig. 1-5: Laurencia brongnartii de la rade de Brest. - 1: aspect d'ensemble de la 
moitié supérieure d'un thalle. 2: bases. 3: vue superficielle des cellules 
corticales externes dans une région jeune. 4: id. dans une portion basale. 5: 
coupe transversale dans une région moyenne. 





Source : MNHN. Paris 


CERAMIALE NOUVELLE POUR LES CÓTES EUROPÉENNES 199 


L'Anse du Caro est une région trés réguliérement prospectée par les 
phycologues et la découverte de cette espéce trés caractéristique, et fertile de 
surcroit, laisse supposer une installation récente. Nous donnons ici une bréve 
description de nos spécimens (collection J. Cabioch n° 2-3-42-CD1) afin de 
faciliter la reconnaissance éventuelle de l'espéce en d'autres points des côtes 
européennes. 


DESCRIPTION 


Morphologie externe 


Les thalles (Fig. 1, 2, 6, 8), de couleur rouge sombre, ont de 8 4 10cm 
de haut. Ils sont ramifiés dans un plan. Les rameaux principaux sont aplatis 
et de forme spathulée. Ils portent de courts ramules terminaux de 1 à 2mm 
de long et à disposition pennée. Ceux-ci ne sont généralement pas aplatis 
mais cylindriques. La base du thalle est également cylindrique sur lcm de 
haut. La prédominance de ces rameaux principaux spathulés et la couleur 
rouge sombre des thalles distingue nettement ces Algues des autres Laurencia 
aplatis des côtes européennes: L. platycephala Kützing et L. pinnatifida 
(Hudson) Lamouroux (Magne, 1980). 


En vue microscopique superficielle (Fig. 3, 4), les cellules corticales ex- 
ternes ont, dans les régions apicales jeunes, une forme nettement ovoide ar- 
rondie et mesurent 20-30um de long et 10-15um de large. Dans les régions 
basales elles sont allongées parallèlement à l'axe et mesurent 70 à 90Oum de 
long et 30um de large. Ces ceilules superficielles sont reliées entre elles par 
des synapses secondaires. 


Anatomie 


En section transversale (Fig. 5), l'organisation apparait compacte, avec 
des espaces intercellulaires réduits. Les cellules superficielles sont 
isodiamétriques et non saillantes. Des épaississements membranaires rela- 
tivement peu nombreux et d'importance variable s'observent dans les cellules 
médullaires. 


Reproduction 


Les deux thalles fertiles sont des tétrasporophytes. Ils sont caractérisés 
par la transformation des rameaux courts terminaux en stichidies porteuses 
de tétrasporocystes. Ceux-ci, disposés selon le mode parallèle et abaxial 
défini par Saito (1967), ont 80 á 90um de diamètre. Les stichidies, qui ne se 
distinguent pas à première vue des rameaux courts habituels, ont de 1 à 
2mm de long et 600 à 700um de large. 


Source : MNHN. Paris 





Fig. 6-8: morphologies comparées de Laurencia brongniartii (6 et 8) et Gelidium 
sesquipedale (T) des côtes bretonnes (Echelle = 1cm). 


Source : MNHN. Paris 


CERAMIALE NOUVELLE POUR LES CÓTES EUROPÉENNES 201 


Biologie 


L'espéce a été récoltée en Avril, fixée sur des rochers infralittoraux ex- 
ceptionnellement découverts, au milieu d'un peuplement de Rhodophycées. 
L'Anse du Caro est caractérisée par une forte richesse spécifique malgré son 
mode abrité et la forte turbidité de ses eaux. 


DISCUSSION ET CONCLUSION 


Les caractéres morphologiques, anatomiques et reproducteurs des 
échantillons de l'Anse du Caro permettent de les rapporter, dans l'état ac- 
tuel des connaissances, au. Laurencia brongniartii J. Ag. Nous avons pu les 
comparer aux spécimens conservés dans l'herbier du Muséum d'Histoire Na- 
turelle de Paris et en particulier à l'isotype sans toutefois qu'une observation 
microscopique correcte soit possible. La définition de l'espéce a donné lieu à 
de nombreux remaniements (Yamada, 1931) et discussions (Papenfuss, 1943; 
Saito £ Womersley, 1974) dont nous suivons ici les conclusions. Les 
caractéres de nos échantillons correspondent exactement à la description la 
plus récente donnée de l'espéce par Saito & Womersley (1974). 


L. brongnartii est une espéce décrite de la Martinique; elle n'est, 
semble-t-il, cependant pas trés abondante dans les Caraibes (Taylor, 1960). 
Malgré une relative rareté, elle paraît actuellement avoir une distribution as- 
sez vaste. Elle est connue du Japon, d'Indonésie, de l'Atlantique tropical 
(Caraibes et Afrique de l'Ouest), ainsi que d'Australie. Par rapport aux di- 
verses descriptions données dans la littérature, les échantillons de la rade de 
Brest paraissent particulièrement bien développés. 


La distribution mondiale de l'espéce ne permet pas d'avancer pour 
l'instant d'hypothése sur sa provenance. Il convient cependant de rappeler 
que la rade de Brest est riche en installations ostréicoles. La découverte du 
L. brongniartii sur les côtes bretonnes peut être rapprochée de celle du 
Mesothamnion caribaeum Boergesen (Ardré et al., 1982), également décrit des 
Caraïbes, mais aussi connu du Japon. 


D'autres installation récentes d'espèces demeurent actuellement tou- 
jours aussi énigmatiques, telles celle du Porphyra yezoensis Ueda en Mer du 
Nord (Kornmann, 1986), celle du Lomentaria hakodatensis Yendo (Cabioch 
& Magne, 1986) et du Caulacanthus ustulatus (Mertens) Kützing (Rio & 
Cabioch, 1988) sur les cötes de Bretagne. 


REMERCIEMENTS. - Les auteurs remercient vivement Frangoise Ardre 
(M.N.H.N.) qui leur a donné accés aux échantillons conservés dans l'Herbier du 
Museum. 


Source : MNHN, Paris 


202 J. CABIOCH, M.C. NOAILLES et J.C. THOMAS 


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Source : MNHN. Paris 


Cryptogamie, Algol. 1990, 11 (3): 203-218 203 


QUELQUES PERIDINIUM EHRBG. (ALGAE, 
PYRRHOPHYTA) D'EAU DOUCE ETUDIES AU 
MICROSCOPE ÉLECTRONIQUE A BALAYAGE 


Alain COUTÉ* et Guillermo TELL** 


* Laboratoire de Cryptogamie, Muséum National 

d'Histoire naturelle, 12 rue Buffon, 75005 Paris, 
France. 

** Depto. Ciencias Biologicas, Fac. Ciencias 

y Naturales, 1428 Buenos Aires, Argentine. 





RÉSUMÉ - Les auteurs étudient, à l'aide du microscope électronique à balayage, 
huit taxons d'eau douce du genre Peridinium, provenant de différentes régions du 
globe. Six planches avec 46 électronographies précisent la morphologie et la 
tabulation de ces Dinophycées. Pour certains exemplaires, des variations de forme et 
de disposition des plaques sont mises en évidence. 


ABSTRACT - The authors study, with the aid of the scanning electron microscope, 
eight freshwater taxa belonging to the genus Peridinium collected from different 
parts of the world. Six plates containing 46 S.E.M. photographs depict the morphol- 
ogy and the distribution of the thecal plates of these Dinophyceae. Variations in the 
shape and disposition of the plates of certain specimens are presented and also dis- 
cussed, 





MOTS CLÉS : Dinophyceae, eau douce, M.E.B., morphologie, tabulation. 


INTRODUCTION 


Le genre Peridinium a été décrit en 1830 par Ehrenberg avec l'espéce 
type cinctum. Ce genre caractérisé par une théque faite de plaques soudées 
les unes aux autres est généralement difficile à étudier au microscope 
photonique. Le premier travail à l'aide du microscope électronique à ba- 
layage (= M.E.B.) ayant porté sur des échantillons d'eau douce a été réalisé 
par Boltovskoy (1973) avec Peridinium gatunense Nygaard récolté en 
Argentine. Depuis, plusieurs études (Boltovskoy (1975, 1976, 1983); Iltis & 
Couté (1984); Couté & litis (1984); Dodge (1985); Hickel & Pollingher 
(1988); Ling, Croome & Tyler (1989)) se sont intéressées à d'autres espéces 


Source : MNHN. Paris 


204 A. COUTÉ et G. TELL 


d'eau douce du méme genre provenant respectivement d'Allemagne, 
d'Argentine, de Bolivie, du Brésil, de Cóte d'Ivoire, de Grande-Bretagne, 
d'Israël et de Tasmanie. Elles ont apporté des informations trés importantes 
sur la tabulation, la morphologie des plaques, l'ultrastructure de l'ornemen- 
tation pariétale et, dans certains cas, sur le sulcus et le cingulum. 


Jusqu'à présent, dix-sept espéces et deux taxons infraspécifiques ont 
déjà fait l'objet d'observations pour les eaux douces (P. africanum 
Lemmermann, P. bipes Stein, P. bipes fo. apoda Boltovskoy, P.. borgei 
(Lemmermann) Lemmermann, P. centenniale (Playfair) Lefévre, P. cinctum 
(Müller) Ehrenberg, P. crenulatum Couté et Iltis, P.  cunningtonii 
(Lemmermann) Lemmermann, P. gatunense Nygaard, P. inconspicuum 
Lemmermann, P. lomnickii Woloszinska, P. penardii (Lemmermann) 
Lemmermann, P. pseudointermedium Couté et Iltis, P. striolatum Playfair, P. 
umbonatum Stein, P. umbonatum var. inaequale Lemmermann, P. vol: 
Woloszinska, P. wierzejskii Woloszinska, P. willei Huitfeldt-Kaas). 








Disposant de materiels d’origines diverses et abondants, il nous a 
semblé intéressant d'élargir la connaissance de ce genre qui comprend, pour 
les eaux douces, environ quarante espèces. 


MATÉRIEL ET MÉTHODES 


Les origines des échantillons étudiés dans ce travail sont précisées dans 
le chapitre RÉSULTATS” à la fin de chaque description. 


Dans tous les cas, les preièvements ont été réalisés à l'aide d'un filet à 
plancton de 25um de vide de maille. Ils ont été fixés au formaldéhyde en so- 
lution aqueuse à 5%. Les cellules ont ensuite été isolées à la micropipette 
puis déshydratées à l'éthanol. Elles ont subi la technique du point critique 
avec l'acide carbonique liquide comme dernier milieu. Aprés montage sur le 
porte-objet couvert d'adhésif double face et métallisation à l'or et au 
palladium, les organismes ont été examinés à l'aide des microscopes 
électroniques à balayage CAMBRIDGE 600 (Laboratoire de Cryptogamie 
du Muséum National d'Histoire Naturelle) et JEOL 840 A (Service Com- 
mun des laboratoires des Sciences de la Vie du Muséum National d'Histoire 
Naturelle). 


RÉSULTATS 


Peridinium bipes Stein (1883) var. bipes fo. bipes (pl. I, fig. 1a 4) 


La morphologie et les dimensions de l'exemplaire que nous présentons 
correspondent parfaitement à la description donnée par Lefévre (1932). 


Source : MNHN. Paris 


PERIDINIUM D'EAU DOUCE 205 


L'épithéque montre la tabulation suivante: 4-3a-7” (pl. I, fig. 1) tandis 
que celle de l'hypothéque est: 57-2" (pl. I, fig. 2). 


Selon Lefèvre (loc. cit.), l'ornementation des plaques est "fortement 
aréolée en mailles de filet, souvent concaves”. Nos observations en 
microscopie électronique. à balayage confirment ce fait et mettent en 
évidence la surface externe de la théque avec un réseau de crétes en relief 
(pl. 1, fig. 4) qui lui donne un aspect aréolé. La paroi de chacune des aréoles 
est perforée de un à trois pores (diamétre: 0,5jm). 


L'hypothéque de nos exemplaires est caractéristique par la présence de 
deux prolongements hyalins, à contour triangulaire, des plaques antapicales, 
situés de part et d'autre de l'extrémité postérieure du sillon sulcal (pl. I, fig. 
3, fléches). Dodge (1985, p. 35) publie une électronographie d'un échantillon 
chez lequel ces excroissances de l'hypothéque sont trés peu développées. 
Boltovskoy, pour sa part, a créé, aprés une étude morphologique et 
ultrastructurale précise, une nouvelle forme, P. bipes var. bipes fo. apoda 
(1976) differant du type de l'espéce par l'absence de ces prolongements des 
plaques antapicales. 


Au vu de ces résultats, on peut penser que le développement de ces trés 
fines structures des plaques antapicales est un caractère variable. S'il en 
était ainsi, il faudrait corriger la diagnose de l'espèce type dont le nom 
"bipes" fait référence à ces formations. 


Lieu de récolte: France, petit bassin, Foljuif (1987, 1988, janvier). 
Peridinium cinctum (Müller) Enrenberg (1830) var. cinctum fo. cinctum (pl. 
fig. 5 à 8) 

La morphologie de nos cellules, tant par les vues apicales (pl. I, fig. 5 


et 6) que par les vues faciales (pl. I, fig. 7 et 8) correspond exactement à la 
description donnée par Lefévre pour cette espéce (1932, p. 83 à 85). 


Les tabulations de l’épithéque (4’-3a-7”) et de Vhypothéque (57-2"") 
sont également en accord avec celles du type de l'espéce (pl. I, fig. 5 et 6). 


Le M.E.B. révèle l'ornementation thécale constituée par un réseau de 
côtes en relief délimitant des aréoles perforées de un à deux pores. 


Cette espèce cosmopolite a déjà été étudiée en détail à l'aide des micro- 
scopes photonique et électronique à balayage par Boltovskoy (1975) sur des 
échantillons récoltés en Argentine. 


Lieu de récolte: France, mares, parc de la Vanoise (1981) et Argentine, 
étang près de San Miguel de Tucuman (1979). 


Source : MNHN, Paris 


206 A. COUTÉ et G. TELL 


Peridinium gatunense Nygaard (in Ostenfeld & Nygaard, 1925) var. gatunense 
fo. gatunense (pl. II, fig. 1 A 6; pl. III, fig. 1 a 4) 


Nos exemplaires correspondent parfaitement, par leur contour et leurs 
dimensions, à celui représenté par Lefévre (1932, p. 95, fig. 273 à 276). La 
tabulation de l'épithéque (4"-3a-7") et celle de l'hypothéque (5-2) sont 
conformes à celles du type de l'espèce (pl. III, fig. I et 2). 


Le microscope électronique à balayage montre une ornementation 
thécale réticulée (pl. III, fig. 4) avec des crêtes en relief lui conférant un as- 
pect aréolé. Chaque aréole présente un à trois pores (diamėtre: 0,5 jm). Les 
sutures striées qui relient les plaques entre elles sont larges (2-2,5um), fait 
caractéristique d'exemplaires âgés (pl. Il, fig. 2, 3 et 5; pl. III, fig. 3 et 4). 





Boltovskoy a étudié en détail cette espéce à partir d'échantillons 
récoltés dans différents lacs de barrage d'Argentine (1973) et dans le lac 
Kinneret en Israél (1983). Ses images, obtenues à l'aide du M.E.B., mettent 
en évidence la variabilité de la tabulation qu'il définit, pour sa part, comme 
un phénoméne tératologique. Chez nos exemplaires, nous n'avons jamais 
rencontré ces anomalies, par contre nous avons pu, sur des vues d'épithéques 
différentes (pl. I, fig. 1-2 et pl. III, fig. 1), noter une certaine variabilité de 
la morphologie des plaques. Dans leur travail comparatif entre des 
échantillons de cette même espèce provenant d'Israël (récoltés dans la nature 
et cultivés) et du Brésil, Hickel & Pollingher (1988) se sont tout 
particulièrement intéressées à cette variabilité. 


Couté & Iltis (1984) ont trouvé cette espéce en Cóte d'Ivoire mais n'en 
ont fourni que des dessins (p. 62, pl. VI, fig. 26 à 29). 


Lieu de récolte: Argentine, mares, province d'Entre Rios, Palmar de 
Colon (1987, novembre): figures pl. III, fig. 1 A 4; Antilles Françaises, 
Guadeloupe, étang Zombie (1979, mai): figures pl. Il, fig. 1 à 6. 


Peridinium gatunense var. madagascariensis (Lefèvre) Lefèvre (1932) fo. 
madagascariensis (pl. 1I, fig. 5 à 8; pl. IV, fig. 1-2) 


Par leur contour, leur ornementation et leur taille, nos exemplaires cor- 
respondent bien à la description donnée par Lefèvre (1932, p. 97, fig. 281 à 
284). La tabulation parfaitement mise en évidence par le M.E.B. (épithèque: 
pl. TII, fig. 5; hypothèque: pl. III, fig. 6) est la même que celle du type de 
l'espèce. 

Cette variété décrite de Madagascar (Lefèvre, 1927) et du Mozambique 
(Rino, 1979) montre une ornementation thécale tout à fait originale chez le 
genre Peridinium. Lefèvre indique que ce taxon "diffère du type par son or- 
nementation formée de puissantes côtes parallèles et disposées longitudi- 
nalement Le M.E.B. révèle que les sutures reliant les plaques entre elles 
constituent des bourrelets épais (épaisseur: 0,5-1ит). Ces côtes prennent 
naissance à partir des sutures (pl. IV, fig. 1 et 2). La plupart du temps, elles 


Source : MNHN. Paris 


PERIDINIUM D'EAU DOUCE 207 


sont perpendiculaires à ces dernières (pl. IH, fig. 5 et 6) mais, parfois, elles 
peuvent être obliques. Quelquefois, aussi, elles se ramifient ou s'anasto- 
mosent entre elles. Dans les espaces libres entre les côtes, on peut observer 
des pores (diamètre: 0,54m) disposés irrégulièrement. 


Lieu de récolte: Mozambique, cuvette et étangs près de Namaacha, 
province de Maputo (1972-1973). 


Nous remercions le Dr Rino, J., d'avoir bien voulu nous confier pour 
étude ses échantillons de ce très intéressant taxon. 


Peridinium gutwinskii Woloszinska (1912) var. gutwinskii fo. gutwinskii (pl. 
IV, fig. 3 à 6) 


Par leur morphologie et leurs dimensions, nos échantillons correspon- 
dent bien à la description donnée par Lefèvre (1932, p. 117-118, fig. 381 à 
388). 


Les tabulations de l’épithéque (4’-3a-7”) et de Vhypothéque (57-21) 
sont également conformes à celles du type de l'espéce (pl. IV, fig. 3 et 4) 


Le M.E.B. met bien en évidence l'ornementation thécale classique du 
genre Peridinium avec son réseau de cótes en relief et les aréoles perforées de 
pores. De plus, il révéle, dans le cas de nos échantillons, le contour 
quadrangulaire de la plaque 2a (pl. IV, fig. 3, fléche et fig. 6, fléche), 
montrée dans les figures 382 et 383 de Lefévre (1932). 


Couté & Iltis (1984), qui ont observé cette espéce en Cóte d'Ivoire et 
n'en ont donné que des dessins, considérent que son aire de répartition est 
tropicale. 


Lieu de récolte: Indonésie, Java, lac de Tjigombong prés de Bogor 
(1982). 


Peridinium palustre var. raciborskii (Woloszinska) Lefévre (1932) fo. (pl. IV, 
fig. 7-8; pl. V, fig. 1-2) 

Le contour général de nos exemplaires coincide bien, par l'allure 
convexe de l'épithéque et par les deux prolongements bien marqués (signalés 
par Lefèvre (1932): “hypothèque bilobée et terminée par deux courtes cor- 
nes”, p. 99) des plaques antapicales 1” et 5”” (pl. IV, fig. 8 et pl. V, fig. 1), 
avec la variété raciborskii de P. palustre (Lindemann) Lefèvre. 


Toutefois, les dimensions données par Lefèvre pour la longueur de cet- 
te variété, se situent entre 80 et 1004m alors que celles du type de l'espèce 
varient entre 50 et 70um. Dans le cas de nos échantillons, la longueur ne 
dépasse pas 55um. 


Le M.E.B. montre que les tabulations de Vépithéque (4'-3a-7") et de 
l'hypothéque (5"-2"^) sont conformes à celles du type de l'espèce. Cepen- 


Source : MNHN, Paris 


208 A. COUTÉ et G. TELL 


dant, nos figures 7 de la planche IV et 1 de la planche V font ressortir une 
variation non signalée jusqu'à présent. Celle-ci concerne la plaque 2'. En ef- 
fet, dans P. palustre et ses taxons infraspécifiques, cette plaque est toujours 
hexagonale et en contact avec les plaques 1”, 2”, la, 3’, 4’ et 1’; dans nos 
exemplaires (pl. IV, fig. 7, fléche; pl. V, fig. 1, fléche), au contraire, la pla- 
que 2’ est toujours quadrangulaire et n'a aucun contact avec les plaques 
périphériques 1” et 2”. Elle est seulement reli¢e aux plaques la, 3’, 4’ et I’. 


A cause de ses faibles dimensions et de la disposition des plaques de 
l'épithéque, nous considérons notre échantillon comme une forme de la 
variété raciborskii de P. palustre. 


L'ornementation générale de la théque, bien mise en évidence par le 
M.E.B., correspond à un réseau de cótes peu épaisses délimitant des aréoles 
perforées de un à deux pores (pl. V, fig. 2). Les sutures, comme chez tous 
les Peridinium, apparaissent striées ici. 


Lieu de récolte: Brésil, marais Joaquim II (1975, aoüt) Leg. Cronberg. 


Peridinium volzii Lemmermann (1905) var. volzii fo. volzii (pl. V, fig. 3 à 8) 


Le contour général de nos échantillons et leurs dimensions (pl. V, fig. 3 
et 7) sont bien en accord avec la description et l'iconographie données par 
Lefévre (1932, p. 73 à 75, fig. 122 à 140). 


Les tabulations de l'épithéque (4-3a-77, pl. V, fig. 3) et de 
I'hypothéque (57-2, pl. V, fig. 4) sont conformes aussi à celles du type de 
l'espéce. 


Le M.E.B. révéle les détails de l'ornementation thécale, à savoir un 
réseau de crétes en relief délimitant des aréoles perforées, en général, par un 
à trois pores (diamètre: 0,5um). Cette ornementation (pl. V, fig. 8) est 
caractéristique du genre Peridinium s. str. 


La largeur des sutures reliant les plaques entre elles varie de 1 à 4um. 
selon l'âge des individus considérés, faible chez les jeunes (pl. V, fig. 3) et 
forte chez les autres (pl. V, fig. 6). On peut constater aussi que ces sutures 
sont toujours striées. 


Ling et al. (1989) présentent trois vues de cette espéce (fig. 98: vue de 
face; fig. 99: vue de l'épithéque; 100: vue de l'hypothéque). Toutefois, la vue 
frontale semble posséder des franges hyalines sur l'épithéque; de plus, les au- 
teurs signalent l'existence de courtes épines sur l'hypothéque. Ces deux 
caractères ajoutés à la disposition quasiment rectiligne des plaques la, 3° et 
3a, nous conduisent à penser qu'il s'agit probablement de P. willei. Les au- 
teurs discutent, d'ailleurs, à propos de P. willei, de la difficulté à distinguer 
P. volzii de P. willei. 


Lieu de récolte: Argentine, mares, province d'Entre Rios, Palmar de 
Colon (1987, novembre). 


Source : MNHN, Paris 


PERIDINIUM D'EAU DOUCE 209 


Peridinium willei Huitfeldt-Kaas (1900) var. willei fo. willei (pl. VI, fig. 1 à 8) 


Les cellules de nos échantillons ont une morphologie et des dimensions 
(pl. VI, fig. 5 et 6) qui rappellent tout à fait la description et l'iconographie 
données par Lefèvre (1932, p. 70 à 72, fig. 101 à 110). 


Le M.E.B. montre que les tabulations de l'épithéque (4'-3a-7") et de 
Vhypothéque (5/-2"") sont bien conformes à celles du type de l'espéce. 
Toutefois, nos figures 1, 2, 3 et 8 de la planche VI, mettent en évidence une 
variation non signalée jusqu'à présent. Celle-ci concerne surtout la plaque 3' 
qui peut être trapézoïdale (pl. VI, fig. 3 et 8), subrectangulaire (pl. VI, fig. 
1) ou encore pentagonale (pl. VI, fig. 2). Sur la figure 93 donnée par Ling et 
al. (1989) qui ont aussi étudié cette espéce dans des récoltes de Tasmanie, la 
plaque 3’ est trés mal délimitée et pourrait étre considérée comme inexis- 
tante, les plaques la et 3a étant contigués. 


L'ornementation thécale apparait, au M.E.B., comme chez les autres 
taxons décrits précédemment, faite d'un réseau de cótes en relief délimitant 
des aréoles perforées de un à deux pores (pl. VI, fig. 8). De plus, nos figures 
6 et 7 de la planche VI, font bien ressortir un caractère typique de P. willei. 
En effet, à propos de cette espèce, Lefèvre (1932, p. 70) indique: ‘franges 
hyalines aux apicales et aux antapicales” et ses figures 102, 103 et 108 de la 
page 71, les montrent clairement, Ces excroissances trés bien visibles sur no- 
tre figure 7, résultent de l'union de la plaque 2a avec la, 3' et 3a et de l'as- 
sociation de ces trois dernières avec 2’ et 4’, pour les plaques apicales. Pour 
Vhypothéque, elles sont le résultat de la suture des plaques 17” ауес 1°” et 
5°" avec 2°”, Ces franges confèrent à la cellule, en vue de profil, une sil- 
houette anguleuse propre à cette espèce. 


Lieu de récolte: Argentine, mares, province d'Entre Rios, Palmar de 
Colon (1987, novembre). 


CONCLUSION 


Avec ses 46 électronographies, notre contribution constitue un apport 
important à la connaissance du genre Peridinium. En effet, elle présente 
trois taxons non décrits jusqu'ici à l'aide du M.E.B., à savoir P. gatunense 
var. madagascariensis, P. gutwinskii et P. palustre var. raciborskii. Ainsi, à 
notre connaissance, le nombre de Peridinium étudiés par cette méthode passe 
donc de 19 á 22. Par ailleurs, notre travail fournit des informations 
complémentaires sur quatre autres espèces déjà observées au M.E.B. par 
d'autres auteurs; il s'agit de P, bipes, P, cinctum, P. gatunense et P. willei. 
Pour P. bipes, jusqu'à présent, seules les vues frontale et apicale avaient été 
données par Dodge (1985). Nous ajoutons 4 celles-ci une vue de 
l'hypothéque et des vues de détails de la paroi et des prolongements hyalins 
des plaques antapicales. De plus, à propos de ce dernier caractére, la compa- 
raison de nos résultats avec ceux de Dodge (1985) et ceux de Boltovskoy 





Source : MNHN, Paris 


210 A. COUTE et G. TELL 


(1976), pour la variété apoda, fait ressortir des variations morphologiques et 
dimensionnelles. 


En ce qui concerne P. gatunense, avec nos échantillons provenant 
d'Argentine et de Guadeloupe, nous montrons de nouveaux aspects morpho- 
logiques de certaines plaques épithécales. Nous faisons de méme avec P. 
willei, en particulier pour la plaque 3’. 


Enfin, un autre résultat de notre travail est la description détaillée au 
M.E.B. de la paroi thécale de P. gatunense var. madagascariensis. Celle-ci se 
distingue, en effet, de l'ultrastructure quasi générale réticulée aréolée des 
taxons d'eau douce du genre Peridinium observés jusqu'à maintenant à l'aide 
du M.E.B. (à l'exception de P. lomnickii et P. umbonatum (Dodge, 1985 et 
Ling et al. (1989) pour le premier) A ce propos, il serait d'ailleurs 
intéressant de pouvoir comparer l'ultrastructure de P. striolatum var. 
striolatum fo. auburnense (Playfair) Lefévre et de P. volzii var. volzii fo. 
vancouverense (Wailes) Lefèvre qui, en microscopie photonique, montrent 
une ornementation striée apparemment analogue à celle de P. gatunense var. 
madagascariensis. 


REMERCIEMENTS 


Ce travail a été réalisé grâce à un programme de coopération scientifique 
financé conjointement par le C.N.R.S. (France) et le C.O.N.I.C.E.T. (Argentine). 


LiBLIOGRAPHIE 


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estercoultraestructura tecal (Dinoflagellida). Physis B (Bs. Ав.) 32 (85): 
331-344. 


BOLTOVSKOY A. 1975 - Estructura y estercoultraestructura tecal de 
dinoflagelados. ll. Peridinium cinctum (Müller) Ehrenberg. Physis B (Bs. As.) 
34 (89): 73-84. 

BOLTOVSKOY A., 1976 - Estructura y estereoultraestructura tecal de 
dinoflagelados. IIl. Peridinium bipes Stein, forma apoda, N.F. Physis B (Bs. 
As.) 35 (91): 147-155. 


BOLTOVSKOY A., 1983 - Peridinium cinctum f. westii del mar de Galilea, sinonimo 
de Peridinium gatunense (Dinophyceae). Limnobios 2 (6): 413-418. 


COUTÉ A. & ILTIS A., 1984 - Mise au point sur la flore péridiniale (Algac, 
Pyrrhophyta) d'eau douce de Cóte d'Ivoire. Rev. Hydrobiol. Trop. 17 (1): 
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DODGE 1.D., 1985 - Atlas of Dinoflagellates. A scanning electron microscope survey. 
London, Farrand Press, 119p. 


EHRENBERG C.G., 1830 - Organisation, Systematik und geographisches Verhältnis 
der Infusionsthierchen. Beiträge zur Kenntnis der Organisation der Infusioren 





Source : MNHN. Paris 


PERIDINIUM D'EAU DOUCE 211 


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HICKEL B. & POLLINGHER U., 1988 - Identification of the bloom-forming 
Peridinium from lake Kinneret (Israël) as P. gatunense (Dinophyceae). Brit. 
Phycol. J. 23: 115-119. 


HUITFELDT-KAAS H., 1900 - Die limnetischen Peridineen in norwegischen 
Binnenseen. Vidensk. Skrift. I. Math. Nat. Kl. n* 2: 1-8. 

ILTIS A. & COUTE A., 1984 - Péridiniales (Algae, Pyrrhophyta) de Bolivie. Rev. 
Hydrobiol. Trop. 17 (4): 279-286. 

LEFÈVRE M., 1927 - Sur les variations tabulaires chez les Péridiniens d'eau douce 


et leur notation. Diagnoses d'espéces et de variétés nouvelles. Bull. Mus. Hist. 
Nat. Paris 33: 118-122. 


LEFÉVRE M., 1932 - Monographie des espéces d'eau douce du genre Peridinium. 
Arch. Bot. 2 (5): 1-210, 6 pl. 

LEMMERMANN Е., 1905 - Ueber die von Herrn Dr. Walter Volz auf seiner 
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LING H.U., CROOME R.L. & TYLER P.A., 1989 - Freshwater Dinoflagellates of 


Tasmania, a survey of taxonomy and distribution. Brit. Phycol. J. 24 (2): 
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Organismus der arthrodelen Flagellaten nach eigenen Forschungen in 
systematischer Reihenfolge bearbeitet: 1-30, pl. 1-25, Leipzig. 

WOLOSZINSKA J., 1912 - Das Phytoplankton einiger javanischer Seen, Berück- 
sichtigung des Sawa-Planktons. Bull. Acad. Sc. Cracovie, Cl. Sc. Math. et Nat., 
sér. B: 649-709. 


Source : MNHN. Paris 


212 A. COUTÉ et G. TELL 


LEGENDES DES FIGURES 


PLANCHE I - Fig. 1 à 4: Peridinium bipes Stein. Fig. 1: épitheque; fig. 2: 
hypothéque; fig. 3: vue dorsale de l'hypothéque montrant les deux prolongements 
hyalins (flèches); fig. 4: détail de l'ornementation pariétale. - Fig. 5 à 8: Peridinium 
cinctum (Müller) Ehrenberg. Fig. 5: épithéque; fig. 6: hypothèque; fig. 7: vue 
frontale; fig. 8: vue dorsale. Sauf indication contraire, tous les traits d'échelle 
représentent I0um. 








PLANCHE II - Fig. 1 à 6: Peridinium gatunense Nygaard var. gatunense. Fig. 
1 et 2: ėpithėgues; fig. 3: hypothèque; fig. 4: vue frontale; fig. 5: vue dorsale; fig. 6: 
vue de profil. Les traits d'échelle représentent 104m. 





PLANCHE III - Fig. | à 4: Peridinium gatunense Nygaard var. gatunense. 
Fig. 1: ėpithėgue; fig. 2: hypothèque: fig. 3: vue dorsale; fig. 4: détail de la théque. 
Fig. 5 à R: Peridinium gatunense var. madagascariensis (Lefevre) Lefevre. Fig. 
épithèque: fig. 6: hypothèque: fig. 7: vue frontale: fig. 8: vue dorsale. Sauf indica- 
tion différente, tous les traits d'échelle représentent 10um. 








PLANCHE IV - Fig. 1 et 2: Peridinium gatunense var. madagascariensis 
(Lefévre) Lefévre. Fig. 1: détail de la théque; fig. 2: détail de la zone du sillon sulcal. 
- Fig. 3 à 6: Peridinium gutwinskii Woloszinska. Fig. 3: épithéque; la fléche montre la 
plaque 2a; fig. 4: hypothéque; fig. 5: vue frontale; fip. 6: vue dorsale; la fléche 
désigne la plaque 2a. - Fig. 7 et 8: Peridinium palustre var. raciborskii (Woloszinska) 
Lefèvre fo. Fig. 7: épithèque (la flèche montre la plaque 2^); fig. 8: vue frontale. Sauf 
indication différente, tous les traits d'échelle représentent 10um. 


PLANCHE V - Fig. | et 2: Peridinium palustre var. raciborskii (Woloszinska) 
Lefèvre fo. Fig. 1: profil (la flèche montre la plaque 2°); fig. 2: détail de la theque 
dans la région de l'intersection des sillons cingulaire et sulcal. - Fig. 3 à 8: Peridirium 
volzii Lemmermann. Fig. 3: vue frontale: fig. 4: hypothèque: fig. 5: épithèque: fig. 6: 
vue dorsale; fig. 7: vue de profil; fig. 8: détail de l'ornementation thécale. Sauf indica- 
tion différente, tous les traits d'échelle représentent 10um. 








PLANCHE VI - Fig. 1 à 8: Peridinium willei Huitfeldt-Kaas. Fig. 1 et 2: deux 
épithéques; fig. 3: vue dorsale de l'épithéque; fip. 4: hypothéque; fig. 5: vue frontale; 
fig. 6: vue de profil; fig. 7: détail des franges hyalines des plaques apicales; fig. 8: 
détail de la théque montrant la plaque 2' à contour trapézoidal ici. Les traits 
d'échelle représentent 10um. 


Source : MNHN. Paris 





214 A. COUTÉ et G. TELL 





Source : MNHN, Paris 


215 


M D'EAU DOUCE 


PERIDINIU 





Source : MNHN. Paris 


A. COUTÉ et G. TELL 





PERIDINIUM D’EAU DOU! 





Source : MNHN, Paris 


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Cryptogamie, Algol. 1990, 11 (2): 219-224 219 


PRESENCE OF MASTIGOCLADOPSIS JOGENSIS 
(CYANOPHYCEAE, MASTIGOCLADOPSIDACEAE) 


IN CORSICA (FRANCE) 


L. HOFFMANN 


Université de Liège, Département de Botanique 
Sart Tilman, B.22, B-4000 Liège (Belgium). 


ABSTRACT - Mastigocladopsis jogensis, so far only known from a collection from 
India, has been rediscovered in Corsica (France). The morphology of the sample is 
described and the taxonomic position of the genus Mastigocladopsis in relation to the 
genus Nostochopsis is discussed. 


RÉSUMÉ - Mastigocladopsis jogensis jusqu'à maintenant seulement connu d'une 
récolte de l'Inde a été retrouvé en Corse (France). La morphologie de cet échantillon 
est décrite et la position taxinomique du genre Mastigocladopsis par rapport au genre 
Nostochopsis est discutée. 


KEY WORDS : Cyanophyceae, Mastigocladopsis, Nostochopsis. 


During a stay at the field station STARESO at Calvi in Corsica 
(France) in September 1989, we had the opportunity to collect a freshwater 
blue-green alga with a thallus resembling a Nostoc or a Rivularia colony, but 
which proved to be Mastigocladopsis jogensis lyengar et Desikachary (1946) 
after microscopic study of the sample. The genus Mastigocladopsis belongs 
to the Stigonematales and is closely related to the genera Mastigocladus 
Cohn ex Kirchn. and Nostochopsis Wood ex Bornet et Flahaut. It differs 
from the genus Nostochopsis by having reverse V-shaped branches and from 
the genus Mastigocladus by the presence of lateral heterocysts. 


The alga was found in the small stream Marsolinu (Département Haute 
Corse, E of Cherchisani, 12km S of Calvi, 42°27’N, 8°44’E) in the granitic 
region of Corsica at an altitude of 170m. It was growing together with Hil- 
denbrandia rivularis (Liebm.) J. Ag. The blue-green colonies of Mastigocla- 
dopsis, up to 4cm in diameter, were attached to submerged stones. The soft 
colonies are hollow ard irregularly lobed. The thallus consists of an intri- 


Source : MNHN. Paris 


220 L. HOFFMANN 


cate mass of branching filaments. A hyaline sheath is sometimes visible, of- 
ten at the branching points. The trichome is torulose or only slightly con- 
stricted at the cross-walls. Cells are spherical to barrel-shaped in young 
trichomes (figs. le, 3d), later becoming cylindrical and generally longer than 
wide, 2.0-4.8um wide and 2.6-18.0um long. The end cell is tapering and 
slightly pointed. The heterocysts are generally lateral (figs. la, 2a, 3a) or ter- 
minal on short branches one to three cells long (figs. 3b, 2c); less than 5% 
are intercalary. The heterocysts are roughly spherical to ovate, from equal 
diameter to elongated, 6.2-9.6um wide and 5.4-12.0um long. Branching oc- 
curs profusely. Two types of branching are observed: first, the typically re- 
verse V-shaped mastigocladoceous branching (figs.la, c, d) very closely re- 
sembling those in Mastigocladus Cohn ex Kirchn. or Herpyzonema Weber-v. 
Bosse; secondly, the true lateral branching resulting from the longitudinal 
division of a cell, Sometimes, after the formation of a branch, the cell of 
the main filament forming this structure elongates gradually. The cell there- 
fore becomes very much extended with the branch being situated in the mid- 
dle (fig. 3b). Hormogonia have short barrel-shaped cells (fig. 3c), 3.4-4.2um 
wide and 2.4-3.8um long. 


The presence of both reverse V-shaped and true lateral branching, as 
well as lateral and terminal heterocysts, places this alga in the genus Masti- 
gocladopsis described by lyengar & Desikachary (1946) from India. Our spec- 
imen very well corresponds to M. jogensis as far as the morphology of the 
trichome and the dimensions of the cells are concerned. It only differs by 
the morphology of the thallus: thus M. jogensis “formed tiny gelatinous ex- 
pansions on submerged stones in the stream’ whereas our alga has hollow 
colonies. To our knowledge this species has not been recorded since the col- 
lection in India. 


Seurat & Fremy (1936) recorded from Tunisia an alga also possessing 
lateral and terminal heterocysts, which they refer to Hapalosiphon laminosus 
Hansg. (= Mastigocladus laminosus Cohn). lyengar & Desikachary (1946) 
and Desikachary (1959) place this species in the genus Mastigocladopsis as 
M. fremyi. However, in contrast to what is stated by these authors, Seurat 
& Frémy explicitly noted that their alga did not show reverse V-shaped 
branching; this collection must thus be considered as Nostochopsis. 


Mastigocladopsis has a very close resemblance to Nostochopsis Wood ex 
Bornet et Flahaut in its general appearance and in the presence of lateral 
and pedicellate heterocysts. The two genera only differ by the reverse V- 
shaped branchings which are normally absent in the genus Nostochopsis. 
Iyengar & Desikachary (1946) established the new family Mastigocladopsida- 
ceae which differs from the Nostochopsidaceae only by the presence of the 
reverse V-shaped branching. However, several authors (Desikachary, 1959; 
Fremy & Feldmann, 1934) mention this type of branching also in Nosto- 
chopsis and one may wonder whether Mastigocladopsis jogensis is not simply 
a growth form of a Nostochopsis species; this is also an indication that the 


Source : MNHN. Paris 


MASTIGOCLADOPSIS IN CORSICA 221 


creation of families based on the presence of reverse V-shaped branches is 
hardly justifiable. The genus Nostochopsis, mainly known from tropical re- 
gions, is recorded in Europe only from the south of France (Fremy & Feld- 
mann, 1934) and from Italy (Del Grosso, 1982). 


ACKNOWLEDGEMENTS 
I thank Dr. V. Demoulin for reading the manuscript and Mr. J.T. Palmer for 


improving its English. This study was performed in the framework of the Belgian 
F.R.F.C. contract 2.4508.88. 





BIBLIOGRAPHY 
DEL GROSSO F., 1982 - Alcune entita'rare ed interessanti di alghe di acqua dolce 
rinvenute in Abruzzo. Nuovo Giorn. Bot. Ital. 116, Suppl. 1: 141-142. 


DESIKACHARY T.V. 1959 - Cyanophyta. Indian Council of Agricultural Re- 
search, New Delhi, x + 686p. 

FREMY P. & FELDMANN J., 1934 - A propos de la présence en France du Nos- 
tochopsis lobatus Wood. Bull. Soc. Bot. France 81: 612-618. 


IYENGAR M.O.P. & DESIKACHARY T.V., 1946 - Mastigocladopsis jogensis gen. 
et sp. nov., a new member of the Stigonemataceae. Proc. Indian Acad. Sci. B, 
24: 55-59 + pl. I. 


SEURAT L.G. & FREMY P., 1936 - Une station tunisienne de l'Hapalosiphon lam- 
inosus Hansg. (Myxophycée). Bull. Soc. Hist. Nat. Afrique N 27: 101-104. 


Source : MNHN, Paris 


L. HOFFMANN 





жасыта” 


PESOS TE 





= 10pm) (a, c, d: 


Fig. 1 - Mastigocladopsis jogensis (bar 
ing; e: young trichome with barrel-shaped cells). 


reverse V-shaped branch- 


Source : MNHN, Paris 


MASTIGOCLADOPSIS IN CORSICA 223 





Fig. 2 - Mastigocladopsis jogensis (a, b: reverse V-shaped branching; a, c: sessile lat- 
eral heterocysts; c: pedicellate lateral heterocyst). 


Source : MNHN. Paris 


224 L. HOFFMANN 





Fig. 3 - Mastigocladopsis jogensis (a: sessile lateral heterocyst; b: pedicellate lateral 
heterocyst; c: hormogonium; d: young trichome). 


Source : MNHN. Paris 


Cryptogamie, Algol. 1990, 11 (3): 225-228 225 


CALOGLOSSA OGASAWARAENSIS (RHODOPHYTA, 
DELESSERIACEAE), A FRESH WATER RHODOPHYCEAE 
NEW TO INDIA 


L. JOSE and R.J. PATEL 


Department of Biosciences, Sardar Patel University, 
Vallabh Vidyanagar 388 120, India. 


ABSTRACT - From a fresh water river in Kerala the occurrence of Caloglossa oga- 
sawaraensis Okamura is recorded. This genus is for the first time collected from fresh 
waters in India and the species will be an addition to the fresh water Rhodophyceae 
of India. 


KEY WORDS : Caloglossa ogasawaraensis, fresh water Rhodophyceae, India, tax- 
onomy. 


INTRODUCTION 


In India the genus Caloglossa is recorded in marine habitats by Boer- 
gesen (1933). It is widely distributed in many marine or brackish estuarine 
habitats in Asia (Anand, 1943; Durairatnam, 1961; Nural Islam,1973). So 
far this genus has not been recorded from the Indian fresh waters. 


The present genus belongs to the family Delesseriaceae of the order 
Ceramiales in Rhodophyta. They have lanceolate leafy thalli with frequent 
constrictions. Branches and bundles of rhizoids arise from the constricted 
portions. The speciation in this genus is mainly based on the size, and the 
mode of ramification of the thalli. 


So far only two species of the genus Caloglossa are known from fresh 
waters. They are C. leprieurii Mont. and C. ogasawaraensis Okamura. Both of 
them grow in brackish estuarine and fresh water habitats. Howe (1902) 
found C. leprieurii in mountain stream. The second species C. ogasawaraen- 
sis is mostly a fresh water form established by Okamura in 1897. Post (1936) 
found this species in brackish water. Ratnasabapathy (1977) and Ratnasaba- 
pathy & Kumano (1982) reported this species from fresh water habitats of 
Thioman Island in peninsular Malaysia. Kumano (1978) described a new va- 


Source : MNHN, Paris 


226 L. JOSE and R.J. PATEL 





Figures 1-7. Caloglossa ogasawaraensis Okamura. 1,2. Showing the flattened leafy 
segments of thalli. Scale bar 1 = 200um; scale bar 2 = 1004m. 3. A frond 
showing sub-dichotomous branching, Scale bar = 100um. 4. Dichotomous 
branching at the base of frond, Scale bar = 200um. 5. A bundle of rhizoids 
arising from the constricted portion of leafy segment. Scale bar = 1004m. 6. A 
part of frond showing pit connection between cells and the midrib cells with la- 
teral pericentrals. Scale bar = 50um3. 7. Transversal section of a frond show- 
ing single layered cells, with a central 3 cell thick midrib. Scale bar = 50am. 








Source : MNHN. Paris 


CALOGLOSSA OGASAWARAENSIS NEW TO INDIA 227 


riety C. ogasawaraensis var. latifolia Kumano from Sungai Cherok in penin- 
sular Malaysia. 


MATERIAL AND METHODS 


The specimens of a fresh water species of the genus Caloglossa were 
collected in February 1988 near Athirampally water falls of Sholayar river in 
Kerala State. It was collected from the shallow sandy bottom of the river 
bed. The materials were preserved in 4% formaldehyde. Photomicrographs 
were taken by Carl Zeiss photomicroscope. The specimens are kept in 
authors's herbarium C. No. K.15, S.P. University. 


SYSTEMATIC ACCOUNT 


Caloglossa ogasawaraensis Okamura (Figs. 1-7). 
Okamura, 1897: 13, Fig. a-d; Bourrelly, 1970: 276-79, pl. 77 (7-8), pl. 78 
(1-3). 


Thalli flat, leafy, purple to red in colour, upto 2.5em high; consisting 
of articulate leafy segments with their apices commonly inrolled, segments li- 
near lanceolate or nearly so, attenuating more narrowly towards the base, 
upto 5.Imm long and 0.3mm broad. Rhozoides and similar leafy segments 
produced from the constricted portion or from the injured portion of the 
frond. The fronds di- or trichotomously branched. Sometimes without 
branching. Thalli unistratose except the midrib regions; midrib 3 celled thick 
a central cell and two median pericentrals. Rows of lateral pericentral cells 
present on both sides of midril. Upto seven rows of cells present on each 
side of the midrib. The midrib cells upto 170um long and 304m broad. The 
length of cells decreasing from the midrib to periphery. Pit connections seen 
between all the cells including rhizoids. The rhizoids multicellular elongate 
and cylindrical upto 26um in diameter and upto 218um long. Reproduction 
not known in the present specimens. 





Habitat: growing attached to the sandy bottom of Sholayar river near 
Athirampally water falls in Kerala State. 


DISCUSSION 


Some species of the genus Caloglossa exhibit close relationship among 
themselves. Fairly good similarities exist between at least four of them. They 
are C. leprieurii, C. zanzibariensis Goebel, C. ogasawaraensis and C. bombay- 
ensis Boergesen. Concrete demarcating characters based on their reproduc- 
tive structures are yet to evolve in the speciation of this genus. The present 
plant is distinguished from C. leprieurii by the absence of repeatedly forking 
nature of thalli, mode of ramification and by the nature of cells. Boergesen 
(1933) while establishing C. bombayensis refers to two related species. They 
are C. zanzibariensis and C. ogasawaraensis. According to him C. zanzibar- 
lensis differs from C. dombayensis in having eight rows of cells in the seg- 


Source - MNHN. Paris 


228 L. JOSE and R.J. PATEL 


ment against four in the latter. It also differed in having the broader seg- 
ment of 250-400um against 70um of C. bombayensis. In his opinion С. 
zanzibariensis is closely related to C. ogasawaraensis. But the later plant is 
much broader 2-3mm as given by Okamura (1897) and the segments are 
much narrower at the nodes thus becoming ellipsoid in shape. But Ratnasa- 
bapathy & Kumano (1982) described a much smaller specimens of C. ogasa- 
waraensis. The present specimen is also slightly smaller than the one de- 
scribed by the above workers. 


CONCLUSIONS 


The present specimens are identical with C. ogasawaraensis described by 
Ratnasabapathy (1977), Ratnasabapathy & Kumano (1982) and Bourrelly 
(1970). The smaller size of the present specimens may be due to the ecologi- 
cal and nutritional condition existing in the habitat. The first occurrence of 
this species in India is a significant record considering its wide distribution 
in Malayan region. 


ACKNOWLEDGEMENTS. - The first author thanks C.S.I.R., New Delhi for 
the award of a Senior Research Fellowship. 


REFERENCES 
ANAND P.L., 1943 - Marine algae from Karachi. Part H: Rhodophyceae. Punjab 
Univ. Bot. Publ.: 1-52. 


BOERGESEN F., 1933 - Some Indian Rhodophyceae especially from the shores of 
the presidency of Bombay. bull. Misc. Inform. 3: 113-142. 


BOURRELLY P., 1970 - Les algues d'eau douce. Tome 3: les algues bleues et roug- 
es, les Eugléniens, Péridiniens et Cryptomonadines. Paris, Boubée. 


DURAIRATNAM M., 1961 - Contribution to the study of marine algae of Ceylon. 
Fish. Bull. 10; 1-181. 


HOWE M.A., 1902 - "Caloglossa leprieurii in mountain streams”. Torreya 2: 
149-152. 


KUMANO S., 1978 - Notes on fresh water red algae from West Malaysia. Bot. 
Mag. Tokyo 91: 97-107. 


NURUL ISLAM AKM, 1973 - The Algal flora of Sunderbams mangrove forest. 
Bangladesh. Bangladesh J. Bot. 2 (2): 11-36. 


OKAMURA K., 1897 - Algae from Ogasawara Jima. Bot. Mag. Tokyo 11: 120. 


POST E., 1936 - Systematische und Pflanzengeographische Notizen zur Bostryschia- 
Caloglossa Assoziation. Rev. Algol. 9 (1): 1-84. 


RATNASABAPATHY M., 1977 - Fresh water biology of Pulau Tioman. Marlin Sa- 
mundra Tioman Sdn Bhd., Kuala Lumpur, pp. 27-30. 


RATNASABAPATHY M. & KUMANO S., 1982 - Studies on fresh water red algae 
of Malaysia I. Some taxa of the genera Batrachospermum, Ballia and Caloglos- 
sa from Pulau Tionian West Malaysia. Jap. J. Phycol. (Sorui) 30: 15-22. 


Source : MNHN, Paris 


Cryptogamie, Algol. 1990, 11 (3): 229-232 229 


CHARACIOPSIS FRUTII (XANTHOPHYCEAE), 
UNA NUEVA ESPECIE EPIZOICA DE ARGENTINA 


Haydée N. PIZARRO 


Centro de Ecologia Aplicada del Litoral, 
C.C. 291, 3400 Corrientes, Argentina. 


ABSTRACT - Characiopsis frutii sp. nov. (Xanthophyceae, Mischococcales) a new 
epizoic species from Corrientes, Argentina is erected, This algae was found together 
with Chlorangiella subarctica, a new record for the south hemisphere, living on Me- 
socyclops paranaensis (Copepoda, Cyclopoida). 


RESUME - L'auteur décrit Characiopsis frutii sp. nov. (Xanthophyceae, 
Mischococcales), une nouvelle espèce épizoïque de la province de Corrientes en 
Argentine. Elle était associée a Chlorangiella subarctica algue signalée pour la 
première fois dans l'hémisphère sud, fixée sur des Mesocyclops paranaeensis 
(Copepoda, Cyclopoida). 


MOTS CLÉS : algues épizoiques, Characiopsis frutii sp. nov., systématique, 
Argentine. 


El presente trabajo tiene por objeto la descripción de Characiopsis frutii 
sp. nov. (Xanthophyceae, Mischococcales), epizoica sobre Mesocyclops 
paranaensis Dussart et Frutos (Copepoda, Cyclopoida). 


MATERIALES Y METODOS 


El material que se estudió fue cedido por la prof. S. Frutos del labo- 
ratorio de zooplancton del Centro de Ecología Aplicada del Litoral 
(CECOAL). Este laboratorio, está actualmente estudiando la microfauna 
presente en arrozales de la provincia de Corrientes (Argentina). Dentro de 
ese programa de investigación, se realizan experiencias de laboratorio. De 
acuerdo a lo comunicado personalmente por la prof. Frutos, en una batea 
de experimentación de plástico reforzado, de 45 x 40cm de superficie y 28cm 
de profundidad, en el mes de abril de 1984, se colocaron muestras de suelo 


Source : MNHN. Paris 


230 H.N. PIZARRO 


secado previamente, Fueron obtenidas de una arrocera ubicada en la 
estación experimental del INTA, de la localidad de El Sombrerito, en la 
provincia de Corrientes. Las muestras se cubrieron con agua destilada, para 
permitir el desarrollo y posterior estudio de las poblaciones que apareciesen, 
dejándolas a la intemperie. 


Para obtener las muestras de zooplancton, se extrajo el agua mediante 
el uso de una bomba de succión sumergible centrifuga, filtrándola a través 
de un tamiz de 53m de apertura de poro. El material se fijó con formol al 
4%. 

En cada oportunidad, se midieron los siguientes parámetros físicos y 
químicos: temperatura, pH, conductividad y profundidad. La muestra estu- 
diada fue obtenida el 11 de junio de 1985. 


Para el análisis de las algas epizoicas se colocó cada copépodo entre 
porta y cubreobjetos para observarlo con microscopio óptico, agregando 
unas gotas de solución de lugol (1 + IK). Cada grupo algal fue ubicado 
taxonómicamente según Bourrelly (1966, 1968), Ettl (1978) y Fott (1972). El 
material luego de su estudio, se depositó en el CECOAL con la sigle BY-03. 





RESULTADOS Y DISC! 


En la fecha de muestreo la temperatura del agua fue de 17°C, la con- 
ductividad de 72uS.cm-, el pH de 6 unidades y el O, disuelto fue de 
13,6mg/l. 


SION 


Debido a las caracteristicas de la batea experimental, los parametros 
fisico-quimicos, presentaron drásticas fluctuaciones. El pH, sin embargo, se 
mantuvo siempre dentro del rango ácido (5,6 - 6 unidades) desde el comien- 
zo de la experiencia. Por otra parte, la temperatura fue lo más variable, al- 
canzando el maximo valor el 3 de enero de 1985, con 39°C, en horas del 
medio día. La profundidad osciló entre 7 y 2cm con los valores mayores lue- 
go de las lluvias. En varias oportunidades, la batea se secó por completo de- 
bido a sucesivas jornadas de calor intenso con alta evaporación, en los días 
de verano (enero, febrero). 


Por lo mencionado, los organismos habitantes de este ambiente, son 
capaces de atravesar períodos de marcadas limitaciones y de fluctuaciones 
ambientales drásticas. 





Aproximadamente el 80% de la población de Mesocyclops paranaensis 
presentó signos de epizoiquismo. Según comunicación personal de Frutos, el 
resto de microfauna estudiado no poseia algas epizoicas. 


La ficoflora alcanzó a cubrir el 70% del sustrato, encontrándose más 
densamente distribuida alrededor del segmento genital. Estuvo compuesta 
por dos poblaciones algales. 


Source : MNHN. Paris 


CHARACIOPSIS FRUTII SP. NOV. 231 





Fig. 1: Characiopsis frutii nov. sp. Fig, 2: Chlorangiella subarctica. 


- Chlorangiella subarctica “Skuja) Fott (Chlorophyceae, Tetrasporales) 
(Fig. 2) 


Especie epizoica de copépodos planctónicos (Fott, op. cit.), que en esta 
oportunidad se cita por primera vez para el hemisferio sur. En nuestro ma- 
terial, la prueba con solución de lugol dio positiva para la presencia de 
almidón. 


- Characiopsis frutii sp. nov. (Xanthophyceae, Mischococcales) (Fig. 1). 


Cellula cylindrica aut leviter fusiformis, stipite brevi cum disco basale 
ferrugineo, 3-5 chromatophoris parietalibus linearibusque поп occupantibus 
omnem voluminem cellularem, guttis olei praesentibus. Epizoici super crustaceos 
Mesocyclops paranaensis planctonicos. Dim. celulares: long.30-70um; lat. 
6-1lum. Iconotypus: figura nostra, fig. 1. In regionis: Corrientes, Argentina. 


Las células vegetativas son cilíndricas o levemente fusiformes, de pared 
delgada, fijándose al sustrato por un corto pie recto, con disco basal 
ferruginoso. Poseen 3 a 5 cromatóforos acintados, parietales de bordes regu- 
lares, los que se encuentran alineandos sin ocupar todo el volumen celular 
en conjunto. La prueba con solución de lugo! dio negativa para la presencia 
de almidón. No se observó su reproducción. Dimensiones celulares: 


Source : MNHN. Paris 


232 H.N. PIZARRO 


30-70um long., 6-Ilum ancho. Epizoicas sobre Mesocyclops paranaensis 
Dussart et Frutos; densamente dispuestas en el urosoma del copépodo. 


Esta especie es muy semejante a Characiopsis praeacuta (Ettl) Ettl por 
la forma celular, dimensiones y el pie de fijación ferruginoso. 


Difiere en cambio, porque en esta última la pared celular es muy grue- 
sa y además posee numerosos cromoplastos discoidales los que, a menudo, 
se hallan tan densamente distribuídos que tienen forma poligonal. 


Cabe señalar que, dentro de este género, los casos de especies epizoicas 
son raros: Ettl (op. cit.) menciona sólo dos con este hábito: Ch. difflugicola 
Huber-Pestalozzi, sobre Difflugia globulosa y Ch. acuta (^.Braun) Borzi, so- 
bre cangrejos planctónicos. 


AGRADECIMIENTOS 


al Dr. 
del ma- 





A la Prof. Santa Frutos, por la donación del material estudiadi 
Guillermo Tell, por la confirmación de las especies y por la revisión crític: 
nuscrito y a la prof. Maria Acuña, por la traducción de la diagnosis al latín. 


BIBLIOGRAFIA 
BOURRELLY P., 1966 - Les algues d'eau douce. Algues vertes. Paris, Boubéc, 
Slip. 


BOURRELLY P., 1968 - Les aigues d'eau douce. Algues jaunes et brunes. Paris, 
Boubée, 438p. 

ETTL H., 1978 - Xanthophyceae. In Süsswasserflora von Mitteleuropa. Bd. 3, Teil 1, 
Stuttgart, New York, G. Fischer, 530p. 


FOTT B., 1972 - Chlorophyceae, Tetrasporales. In Das Phytoplankton des 
Süsswassers, 16 (6), Stuttgart, 1-116 + 47 Tf. 





Source : MNHN. Paris 


Cryptogamie, Algol. 1990, 11 (3): 233-234 233 


OUVRAGES REÇUS POUR ANALYSE 


KRISTIANSEN J., CRONBERG G. et GEISSLER U. (Eds), 1989 - 
Chrysophytes. Developments and perspectives. Proceedings of the second 
International Chrysophyte Symposium, 3-5 August 1987, Berlin. Beih. 
Nova Hedwigia 95: 287p., Prix: DM 190. 


Ce volume présente les communications du Symposium de Berlin en 3 
parties: taxonomie, écologie et biogéographie. 


Dans la taxonomie, nous trouvons les 5 articles suivants: 

ANDERSEN, R.A. sur les Synurophyceae (p. 1-26) précise les caractères 
particuliers de ce groupe (pigments, ultrastructure - racines flagellaires, 
mitoses -) qui permettent et justifient la creation de cette classe. 
SANDGREN C.D. £ BARLOW S.B. (p. 27-44) étudient en culture la pro- 
duction des écailles siliceuses chez Synura petersenii. SANDGREN C.D. (p. 
45-69) examine en microscopie á balayage la formation des statospores 
(kystes siliceux) chez Dinobryon, Synura, Mallomonas, Chrysophaerella. 
SKOGSTAD A. & REYMOND O.L. (p. 71-79) observent l'ultrastructure de 
Spiriferomonas et suivent l'enkystement et donnent de bonnes figures de 
l'ultrastructure des kystes. PIPES L., TYLER P.A. & LEEDALE G.F. (p. 
81-97) décrivent, de Tasmanie, un nov. gen. colonial: Chrysonephele dont ils 
étudient l’ultrastructure. 


En écologie, ELORANTA P. (p. 99-109) précise l'écologie de 9 espéces 
de Dinobryon de Finlande. SIVER P.A. (p. 111-117) montre que Mallomonas 
acaroides et sa var. muskokama sont, l'un alcalobionte (pH: 8.0), l'autre 
acidobionte (pH: 5,5). KURATA, A. (p. 119-129) observe que les fleurs 
d'eau à Uroglena americana, au Japon, sont. favorisées par de fortes concen- 
trations en Ca et Mg. HARTMANN J. & STEINBERG C. (p. 131-158) 
étudient l'écologie des Chrysophytes à écailles siliceuses en Europe et mon- 
trent qu'elles sont rares en eau calcaire. GUTOWSKI A.L. (p. 159-177) 
précise le développement saisonnier des Chrysophycées à écaille; dans la 
région de Berlin, le maximum est atteint en Mars et Avril. KRISTIANSEN 
J. (p. 179-189) montre que Mallomonas teilingii atteint en Europe et aux 
U.S.A. son maximum au pH de 6 à 9. 


En biogéographie, CRONBERG G. (p. 191-232) donne des cartes de 
répartition des Chrysophycées à écailles dans les régions tropicales. Elle 
décrit deux sp. nov. de Mallomonas et une de Synura. 67 figures d'écailles 
en M.E. illustrent ce travail. HICKEL B. & MAASS J. (p. 233-257) 
établissent une liste des Chrysophycées á écailles des lacs du Holstein, 
illustrée de 60 figures d'écailles en M.E. (51 taxons). CAMBRA J. (p. 
259-267) signale la présence de  Sphaeridiothrix compressa et de 
Phaeothamniom articulatum en Espagne et donne la liste des algues qui crois- 
sent dans le biotope. Enfin WUJEK D.E. & IGOE M.J. (p. 269-280) don- 


Source : MNHN, Paris 


234 OUVRAGES RECUS POUR ANALYSE 


nent leur 7éme étude sur les Chrysophycées du Michigan (U.S.A.) avec 47 
taxons et d'excellentes figures. 


Nous espérons que cette bréve analyse montrera le grand intérét de ce 
volume sur un sujet difficile et mal connu. 
P. Bourrelly 


ANNONCE 


Le 3éme et dernier volume de I’ Atlas du phytoplancton marin publié par les 
Presses du C.N.R.S. sous la direction de A. Sournia vient de paraître. 


Rappelons les caractéristiques de cette série. Le niveau taxinomique supérieur 
est celui des Classes, qui sont décrites, illustrées puis subdivisées en Ordres et Fa- 
milles. L'horizon principal est celui du Genre (500 au total) dont on donne pour cha- 
cun: référence originelle, étymologie, typification, synonymie, bibliographie, diagnose, 
affinités avec les genres voisins et écologie. L'Atlas n'est pas un manuel d'identifica- 
tion des quelque 6000 espéces mondiales mais il indique, à propos de chaque genre, 
le nombre des espéces et les critéres morphologiques qui servent à les distinguer entre 
elles. Chaque genre est illustré de dessins et de microphotographies optiques ct 
électroniques. Des clés d'identification permettent l'accès aux divers niveaux 
taxinomiques. Les volumes 1 et 2 possèdent chacun leur index et le volume 3 
présente un index récapitulatif général. 


Volume 1 (1986) par A. Sournia: "Cyanophycées, Dictyochophycées, Dinophycées, 

Raphidophycées”, 219p. incl. 46 pl. ISBN: 2-222-03823-5. Prix: 210 FF. 

Volume 2 (1987) par M. Ricard: "Diatomophycécs”, 297p. incl. 70 pl ISBN: 

2-222- 03987-8. Prix: 210 FF. 

Volume 3 (1990) par M.-J. Chrétiennot-Dinet (avec la collaboration de Ch. Billard et 

A. Sournia): “Chlorarachniophycées, Chlorophycées, Chrysophycées, Cryptophycées, 

Euglénophycées, Eustiematophyceae, Prasinophycėes, Prymnėsiophycėes, Rhodo- 

phycées, Tribophycées", 261p. incl. 49pl. ISBN: 2-222-04325-5. Prix: 250 FF. 
Commandes: chez les libraires ou auprés des Presses du C.N.R.S.: 20-22, rue 


Saint-Amand, 75015 Paris. Vente directe sur place: Librairie du C.N.R.S.: 295, rue 
Saint-Jacques, 75005 Paris. 




















Commission paritaire 16-1-1986 - No 60590 
Dépôt légal n° 15169 - Imprimerie de Montligeon 
Sortie des presses le 20 août 1990 
Imprimé en France 
Éditeur : A.D.A.C. (Association des Amis des Cryptogames) 
Président : A. Couté; Secrétaire : D. Lamy 
Trésorier : R. Baudoin; Directeur de la publication . H. Causse 


Source : MNHN. Paris