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Full text of "Cryptogamie. Algologie"

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CRYPT 


BGAMIE 





_LABORATOIRE DE CRYPTOGAMIE 
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 
12, RUE BUFFON, 75005 PARIS 





PUBLICATION TRIMESTRIELLE 


Mai 1986 


COMITE DE LECTURE 


F. ARDRÉ (Paris), Ed. BOUREAU (Paris), P. COMPÈRE (Meise), A. COUTÉ (Paris), 
F. GASSE (Paris), P. GAYRAL (Caen), M. GUERLESQUIN (Angers), J.M. JONES (Isle of 
Man), M.T. L'HARDY (Le Mans), J.W.G. LUND (Ambleside), F. MAGNE (Paris), D. MOL- 
LENHAUER (Frankfurt/Main), G.W. PRESCOTT (Wyoming), C.W. REIMER (Philadelphia), 
M. RICARD (Paris), J. SEOANE-CAMBA (Barcelone), A. SOURNIA (Roscoff), J.A. WEST 
(Berkeley). 


MANUSCRITS 


Les recommandations aux auteurs sont publiées dans le premier fascicule de chaque 
tome. Les auteurs sont priés d'adresser leurs manuscrits (en trois exemplaires) au Directeur- 
Rédacteur de Cryptogamie, Algologie, Laboratoire de Cryptogamie, Muséum National 
d'Histoire Naturelle, 12 rue Buffon, 75005 Paris. 

Les tirages à part et les illustrations sont à la charge des auteurs. 


ABONNEMENTS ANNUELS 


Prix du tome 7 (1986) : France...» + 250F — Étranger .... 280F 
Prix des tomes 1 (1980) à 6 (1985): France . . 225F — Étranger . 250 F 





Prière de bien vouloir envoyer le montant par chèque bancaire ou par chèque postal 
libellé à l’ordre de : Cryptogamie, Algologie, et adressé à : 
Cryptogamie, Algologie 
Laboratoire de Cryptogamie 
12, rue Buffon, 75005 Paris 
C.C.P. : Paris 14 522 31 T 


Cryptogamie, Algologie est indexé par Aquatic Sciences Fisheries Abstracts Part 1, 
Biological Abstracts, Chemical Abstracts, Current Contents, Marine Science Contents Tables 
(F.A.O.), Publications bibliographiques du CDST (Pascal). 


Copyright © 1986 Cryptogamie, Algologie 


Source : MNHN. Paris 


CRYPTOGAMIIE 


ALGOLOGIE 
TOME 7 FASCICULE 2 1986 


Anciennement REVUE ALGOLOGIQUE 
Fondée en 1922 par P. ALLORGE et G. HAMEL 
Directeur-Rédacteur : P. BOURRELLY 


Éditeur : A.D.A.C 





SOMMAIRE 


P. BOURRELLY et A. COUTÉ. — Algues d’eau douce de l'Ile de la Réunion 
(ете ехо Pe COE IR Cnm ana n quos N teal aa 

H. GERMAIN. — Variations extrémes chez Gomphonema olivaceum (Dia- 
SOMME ien e e etna hee Ci Net pA aan! 123 


R. PAL and P. CHATTERJEE. — Feulgen cytophotometric determination 
of nuclear DNA in species of Nitella (Charophyta) from India........ 129 


F. MAGNE. — Anomalies du développement chez Antithamnionella sar- 
niensis (Rhodophyceae, Ceramiaceae). I. formation et début du dévelop- 
pement/des tétraspores , (iL... LIT oe PSS 


S. JÓNSSON. — Isolement, en culture, de lignées haploïdes à partir du 
cycle hétéromorphe chez le Spongomorpha aeruginosa (Acrosiphoniales, 





Chlorophyta) .......... AE 149 
I.A. ABBOTT. — A unique form of Valonio 

from French Polynesia... .......... 161 
C. ABÉLARD. — Mise au point sur la spécificité du Pedobesia feldmannii 

Abélard (Chlorophyceae, Derbesiales) . .................. ЖЕТ 
(Ouvmigesrecuepotr analyse sac meth trie eet kN at 171 





Bibliothéque Centrale Muséum 


< niii 


3 3001 00227837 1 
Source : MNHN, Paris 
























































CRYPTOGAMIE, ALGOLOGIE 


Tome 7 fascicule 2 1986 





CONTENTS 


P. BOURRELLY et A. COUTE. — Freshwater algae from Reunion Island 


Urn A gh a 87 
Н. GERMAIN. — Extreme variations in Gomphonema olivaceum (Dia- 

a O A 123 
R. PAL and P. CHATTERJEE. — Feulgen cytophotometric determination 

of nuclear DNA in species of Nitella (Charophyta) from India........ 129 
F. MAGNE. — Abnormalities in the development of Antithamnionella 


sarniensis (Rhodophyceae, Ceramiaceae). I : formation and early deve- 
lopment of the tetraspores . . 





S. JONSSON. — Isolation, in culture, of haploid strains from the hetero- 
morphic life cycle in Spongomorpha aeruginosa (Acrosiphoniales, Chlo- 
SUDHA алма далы EE o RR RU 149 


1.A. ABBOTT. — A unique form of Valoniopsis pachynema (Chlorophyta) 
Eeto prenchi КИТТЕН POVERO LZ 161 


C. ABÉLARD. — Note on the specificity of Pedobesia feldmannii M 
рау еба еее) Er M PIT PIDE OTA . 169 


Books review . . 





Source : MNHN, Paris 


Cryptogamie, Algologie 1986, 7 (2) : 87-121 87 


ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 


(Diatomées exclues) 


P. BOURRELLY et A. COUTÉ* 


RÉSUMÉ. — Les auteurs décrivent 102 taxons d’algues dans les eaux douces, stagnantes ou 
courantes de l'Ile de la Réunion. Dans cette florule où dominent les espèces cosmopolites, 
se trouvent 7 taxons nouveaux et 16 appartenant aux régions chaudes subtropicales. Les 
groupes les mieux représentés sont les Zygophycées, puis les Cyanophycées et les Chloro- 
phycées. La pauvreté relative de la flore algale dulçaquicole est provoquée, sans doute, par 
l'isolement insulaire et les bouleversements climatiques (éruptions volcaniques et cyclones). 


ABSTRACT. — The authors report 102 taxa of freshwater algae from standing or running 
waters of Reunion island. In that recorded florula where the cosmopolitan species are pre- 
dominant, 16 taxa are only known from subtropical warm countries and 7 new taxa are 
proposed. Zygophyceae are the most represented followed by Cyanophyceae and then by 
Chlorophyceae. The relative poverty of this florula is probably due to insulation and clima- 
tic disorders like eruptions and hurricanes. 


MOTS CLÉS : Algues, eaux douces, Ile de la Réunion, Floristique. 


INTRODUCTION 


L'ile de la Réunion ést située dans l'Hémisphére sud et dans l'Océan Indien 
par 20°50" - 21°22’ de latitude sud et 55°15 -55°45 de longitude est. Elle fait 
partie de l'Archipel des Mascareignes. Cette ile, longue de 71 km au plus et large 
de 50km maximum,a un périmétre de 213 km et une superficie d'environ 
2512 km?. 

Elle a été découverte par les portugais au début du XVIe siècle et appelée. 
par eux, Santa Apollonia en 1528. En 1545, Pedro Mascarenhas la nomme Mas- 
careigne. En 1638, Salomon Goubert, capitaine dieppois, en prend possession 
au nom du roi de France. La prise de possession est répétée en 1642 par le sieur 
de Pronis, puis par Etienne de Flacourt (qui baptise, en 1663, ce territoire île 
Bourbon), et enfin, en 1671 par l'amiral de La Haye. En 1793, elle devient île 


* Laboratoire de Cryptogamie du Muséum National d'Histoire Naturelle, 12 rue Buffon, 
75005 Paris, L.A. n9 257 (C.N.R.S.). 


Source : MNHN, Paris 


88 P. BOURRELLY et A. COUTE 


de la Réunion et en 1806 ile Bonaparte. Lors de sa prise par les anglais, en 1810, 
elle retrouve son appellation d’ile Bourbon. Redevenue française en 1815, l'île 
ne reprend son nom de Réunion qu’en 1848 sous la 2e République. En 1946, 
elle perd son statut de colonie et acquiert celui de département frangais d'outre- 
mer. 


Le climat de ce territoire est caractérisé par deux saisons : d'une part une 
saison séche correspondant à l'hiver (mai à novembre) avec vent fort et mer 
agitée, et d'autre part une saison pluvieuse du début décembre à la fin avril 
qui correspond à l'été. 

En plaine, la moyenne des températures maximales atteint 32°C et celle des 
températures minimales 15°C. Sur les hauts plateaux, la moyenne des tempé- 
ratures maximales ne dépasse pas 27°C et celle des températures minimales 
17°C avec des pointes à 4°C parfois. 

L'ile de la Réunion n'a été l'objet, jusqu'à présent, pour ce qui concerne 
les algues d'eau douce, que des travaux de BORY DE SAINT VINCENT (1804) 
et de JADIN (1893 et 1934). 


MATÉRIEL ET MÉTHODES 


Nous avons étudié une double série de récoltes, les unes faites par F. Star- 
mühlner en avril 1974 dans les eaux courantes, et les autres effectuées par l'un 
de nous (A. Couté) en juin 1982 surtout dans les eaux stagnantes. Nous remer- 
cions bien vivement le Professeur Starmühlner pour le matériel qu'il a bien 
voulu nous confier, matériel qui compléte nos récoltes. 

Voici les listes des stations étudiées : 

— récoltes de F. Starmühlner (avril 1974) 

F.S.1 d : Riviére du Mát, cours supérieur vers Salazie, altitude 450 m, algues au 
au milieu du cours et sur la rive, au bord de la cascade; t° :21°5-23°4C, 
pH : 8,3. 

F.S.3b : affluent de la Rivière du Mât, altitude 650 m, route de Hell-bourg, 
cascade; t^ : 23°2C, pH :8,3. 

F.S.4 d : Rivière du Mât, cours inférieur, vers le port Saint André; es Be 
24^5C, pH :8,1. Masse d'algues vertes. 

F.S.5 c : Rivière des Roches, cours inférieur, altitude 10 m; t” :26°6C, pH :7,4. 
Algues sur les pierres, cours trés rapide. 

F.S.6 g: bassin de la source du Moulin d'eau, altitude 30 m; ^ :2377C, pH : 8. 

F.S.8c: grand bras de la Ravine Sèche, dans la plaine des Palmistes, altitude 
500 m; t° : 23°C; pH :6,95. Algues sur rochers. 

Е.5.9 с: Ravine Mathurine, affluent de la Riviére des Marsouins, altitude 700 m; 
t° :18°C, pH : 7,8. Cascade, boules gélatineuses. 

F.S.10a : Riviére des Marsouins, zone d’embouchure près de Saint Benoit, 
altitude 10 m; t^ : 2277, pH : 8,1. Cascade, algues sur pierres. 


Source : MNHN, Paris 


ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 89 


F.S.12c et 12d: Riviére Langevin, cours moyen, vers Saint Philippe, altitude 
100 m; t° : 20°C, pH : 7,85. Algues filamenteuses sur berge. 

F.S.13 c : Rivière des Remparts, près de Saint Joseph, altitude 50-80 m; t° : 20° 
4C, pH : 7,7. Source en cascade, touffes d’algues. 

F.S.14 d : Riviére des Pluies, altitude 100 m, cours moyen; t° : 23°5C; pH : 
7,83. Algues sur rochers. 

F.S.15 get f : Riviére Sainte Suzanne, altitude 172 m; pH : 7,4. Algues sur 
pierres aprés une cascade de 20 m. 

F.S.18 c : Bras de Benjoin de la riviére de Cilaos, descendant du Piton des Neiges 
(3069 m), altitude 1400 m; t° : 1572, pH : 8. Eau de cascade avec 
touffes d'algues sur les rochers. 

F.S.19 d : confluent du Bras des Étangs et de la Ravine Prudent, avec apport de 
source thermale ferrugineuse, altitude 1220 m; t° :18°2C. Algues géla- 
tineuses sur rocher dans une zone de petite cascade. 

F.S.21 c : Rivière de Cilaos, cours inférieur, altitude 200 m; t° : 24°C, pH :8,8. 
Touffes d'algues sur les berges. 

F.S.23 e : cours inférieur de la Rivière Saint Denis, près de Saint Denis, altitude 
25m; t° : 23°2C, pH : 8,4. Algues à la surface des pierres, en courant 
rapide (petite cascade). 

F.S.24 d : Riviere des Galets, cours inférieur, altitude 118 m; t^ : 24^C, pH : 
8,65. Algues fixées sur des pierres. 





récoltes de A. Couté (juin 1982) 


C.1 : Grand Étang, fossé. 

C.2 : Grand Étang, plancton au filet; pH :5,7, t* :20°5C. 

: ruisseau sortant du Grand Étang. 

: ruisseau de la route allant vers Salazie, près de la cascade. 

: Mare à Poule d'Eau; pH :6, t° :21°9C. 

: sentier vers le Piton de la Glacière, plancton au filet dans une petite mare 

sous le pont: pH : 5,7, 1° : 5,2. 

C7 : Mare de la Glacière; pH : 5,7, t° :8°2C. 

C.8 : La Glacière. 

C.9 : La Glacière, touffes d'algues et mousses. 

C.10: grattage dans une marmite sous la Glacière. 

C.23 : enclos de la Fournaise, sur la muraille en descendant dans le champ de 
laves. 

C.24 : petite mare pres du bord de mer, Beaufonds. Péche au filet et algues 
filamenteuses. 

C.25 : petite rivière vers Bras-Panon. Péche au filet. 

C.26 : cirque de Cilaos. Suintement sur les rochers, à gauche en montant au Pi- 
ton des Neiges. 

C.27 : petite mare de Cilaos; pH : 5,7; t^ : 18^ 5C. 

C.28 : grande mare de Cilaos; pH :6, t* :18°5C. 

C.29 : dans le fossé en descendant de Cilaos. 





Source : MNHN. Paris 


90 P. BOURRELLY et A. COUTE 
RÉSULTATS 


CYANOPHYCÉES 
Ordre : Chroococcales 
Famille : Chroococcacées 


APHANOTHECE Nägeli 


A. microscopica Näg. fo. (pl. I, fig. 2) 

Cellules cylindriques de 3-4 um x 6-10 um, en colonies denses et entourées 
par une gelée incolore, homogène, très fluide. Le contour cylindrique de nos 
cellules est assez différent de celui de l'espèce type qui est elliptique. 

Dans la même récolte, nous trouvons d’autres colonies qui sont plus proches 
du type, avec des cellules de 4 um x 6-7 um (pl. I, fig. 1). 

E 


A. saxicola Nag. (pl. I, fig. 4) 


Cellules ellipsoïdales de 3-4,5 um x 1,5-2 um, en colonies informes, avec une 
gelée homogène, incolore. 
Espèce cosmopolite, subaérienne ou aquatique. C.1. 


CHROOCOCCUS Nägeli 


Chr. turgidus (Kütz.) Näg. (pl. 1, fig. 3) 

Cellules de 20 à 38 um de diamètre, groupées par deux dans une gaine gélati- 
neuse. 

Espèce cosmopolite. C.23. 


Chr. limneticus Lemm. (pl. 1, fig. 7) 
Cellules de 6 um de diamétre, groupées en famille dans une gelée hyaline, 


incolore. 
Espéce cosmopolite. C.1. 


GLOEOCAPSA Kiitzing 


Gl. compacta Kütz. (pl. 1, fig. 5) 

Cellules de petite taille : 2 4 3 um de diamètre avec gaine ample de couleur 
violet noirátre. 

Espèce subaérienne, cosmopolite. C.23. 
Gl. rupicola Kütz. (pl. 1, fig. 6) 

Cellules de 2 à 3 um de diamètre avec une gaine rouge ou rouge orangé, 
ponctuée en surface. 

Espèce subaérienne, cosmopolite. C.23. 


GLOEOTHECE Nägeli 
Glt. rhodochlamys Skuja (pl. I, fig. 8) 


Source : MNHN, Paris 


ALGUES D’EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 91 


Thalle de petite taille formé par des cellules ellipsoïdales de 3-3,5 um x 5 um, 
entourées de gaines stratifiées. Ces gaines sont de couleur rouge ou rouge orangé, 
nettement ponctuées. 

Cette espèce subaérienne est connue de Birmanie (SKUJA, 1949). Nous 
l'avons retrouvée en Nouvelle Calédonie (BOURRELLY, 1984). C.23. 


Glt. fuscolutea Nag. (pl. 1, fig. 9) 

Cellules de 4 jim x 6 ym, avec gaine jaune stratifiée, ponctuée ou lisse. 

STARMARCH (1966) réunit sous le nom de Gloeothece rupestris (Lyngb.) 
Bornet, trois espèces : Glt. fusco-lutea, Glt. tepidariorum A. Braun et Aphano- 
thece pallida (Kiitz.) Rabenh. 

Comme nous le signalons (BOURRELLY et MANGUIN, 1952), l'exsiccata 
Wittrock et Nordstedt n° 399 de Gif. rupestris a des cellules de 8-9 um x 5-6 um, 
et à la Guadeloupe (op. cit. 1952) nous avons observé des cellules atteignant 
124mx7 um. 

CACOS CA, 


MICROCYSTIS Kützing 


Mi. biformis (A. Braun) comb. nov. (pl. I, fig. 10) 
(= Aphanocapsa biformis A. Braun in Rabenhorst Alg. Europ. n° 2453, 1876). 
Colonies sans forme définie, avec des cellules sphériques de 4 à 5 um de dia- 
mètre, groupées par deux où par quatre dans une gelée incolore ou jaunâtre à 
zonation peu ou pas visible. 
Espèce cosmopolite rarement aquatique. C.1. 
Mi. elachista (W. et G.S. West) Starmach fo. conferta (W. et G.S. West) Elenkin 
(pl. 1. fig. 12) 
Petites cellules sphériques de 1-1,5 um de diamètre, groupées en colonies 
sphériques gélatineuses. 
Espèce et forme cosmopolites. C.1. 
Mi. koordersi (Stróm) Elenkin (= Aphanocapsa koordersi Stróm) (pl. 11, fig. 2) 
Cellules sphériques de 2 à 3 um de diamètre, dispersées dans une gelée hya- 
line, incolore, ou groupées par deux où quatre dans cette gelée. 
Espèce connue de Java et des Indes. C.23. 


Ordre : Pleurocapsales 
Famille : Hyellacées 
PLEUROCAPSA Thuret ex Hauck 


Nous avons réuni Radaisia Sauvageau à Pleurocapsa Thuret ex Hauck (BOUR- 
RELLY, 1970). 


Pl. fremyi Bourrel. fo. (= Radaisia violacea Frémy (1930) fo.) (pl. 1. fig. 13) 
Récemment (BOURRELLY, 1984), nous avons retrouvé en Nouvelle Calédonie 
Radaisia violacea Frémy et lui avons donné le nom de Pleurocapsa fremyi nom. nov. 


Source : MNHN, Paris 


92 P. BOURRELLY et A. COUTÉ 


Cette Cyanophycée forme des thalles de couleur brun-violacé constitués par 
des filaments dressés, parallèles, de 40 à 50 um de longueur. Ces filaments, de 
4 um de diamètre, présentent des cellules globuleuses de 2 um, distantes les unes 
des autres, sans hétérocystes. Peu ramifiés, ces filaments présentent à leur som- 
met quelques cellules groupées par paires. 

Cette forme se distingue de l'espèce type par ses cellules globuleuses et se 
rapproche ainsi de Radaisia confluens Gardner (1927). 

C.10. 


Ordre : Chamaesiphonales 
Famille : Chamaesiphonacées 


CHAMAESIPHON A. Braun et Grunow 


Ch. incrustans Grünow in Rabenh. (pl. 1, fig. 11) 

Cellules de petite taille (3 um x lum), en massue, avec petit disque de fixa- 
tion, épiphytes sur Cloniophora macrocladia. 

Cette espéce cosmopolite croit presque toujours en cau courante en épiphyte 
sur des algues ou des plantes aquatiques (KANN, 1972-1973). F.S.13. 


Ordre : Stigonématales 
Famille : Stigonématacées 


STIGONEMA Agardh ex Born. et Flah. 


St. ocellatum (Dillwyn) Thuret 
Espèce cosmopolite. C.6; C.7; C.8. 


St. robustum Gardner (pl. II, fig. 4) 

Thalle de grande taille, très ramifié avec axe de 100 à 130 um de diamètre et 
rameaux d'épaisseur variable (50 um au maximum). 

Axes et rameaux sont formés de séries de cellules de 8-10 um de diamètre, à 
gaine stratifiée jaune-brun. 

Cette espèce signalée sur les rochers et sols mouillés de Chine (GARDNER, 
1927), est, d’après GEITLER (1932), peutétre synonyme de St. mamillosum 
(Lyngb.) Ag. Cependant, le type de ramifications de St. robustum est trés voisin 
de celui de nos échantillons (comparer la planche 4 de Gardner, et notre figure). 

C.8;C.9;C.10. 


Ordre : Nostocales 
Famille : Scytonématacées 


SCYTONEMA Agardh 


Sc. crispum (Ag.) Bornet fo. (pl. III, fig. 7). 
Filaments de 14 à 16 um de diamètre, à trichomes de 8 & 10 um de largeur, 


Source MNHN. Paris 


ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 93 


toruleux, avec des cellules courtes; hétérocystes aplatis. La gaine entourant le 
trichome est de couleur jaune et présente des striations parallèles peu marquées. 
Cette striation de la gaine sépare cette forme de l'espèce type et la rapproche de 
Sc. millei, espèce subaérienne. 

Espèce cosmopolite. C.8; C.9. 


Sc. myochrous (Dill.) Ag. ex Born. et Flah. 
Espèce cosmopolite. C.8. 


TOLYPOTHRIX Kützing 


Tol. arboricola Frémy (pl. Ш, бр. 4) 

Filaments de 8 à 10 um de diamètre, avec gaine jaune, ample, homogène, 
contenant des trichomes de 4 um de diamètre, à cellules cylindriques deux fois 
plus longues que larges. 

Ce Tolypothrix vit en station subaérienne. La structure homogène montre 
qu'il s’agit, sans doute, d’une forme jeune. 

223, 


Tol. arboricola Frémy fo. aquatica nov. fo. (pl. II, fig. 1) 

Filaments de 12 um de diamètre présentant de nombreuses ramifications solitai- 
res ayant toutes un hétérocyste à leur base. Les trichomes sont cylindriques de 3,5 
à 4 um de diamètre ct formés de cellules deux fois plus longues que larges (8 um 
de longueur). Les hétérocystes ont un contour elliptique (6 um x 8 pm). 

La gaine du trichome est ample, de couleur jaune, stratifiée et à couches 
légèrement divergentes. A Papex, le trichome se termine en massue avec des 
cellules courtes, un peu toruleuses, atteignant 6 um de diamètre à l'apex. Cette 
description correspond à celle donnée par FRÉMY (1930), mais avec des dimen- 
sions un peu plus fortes dans notre cas : filament de 12 um de diamètre au lieu 
de 9-10 um. De plus, notre Tolypothrix est aquatique tandis que T. arboricola 
croît sur des écorces d’arbres. De ce fait, on peut rapprocher notre nouvelle 
forme de T. foreaui Frémy (1931). 

Le type de l'espèce est connu du Gabon. C.10. 

Tol. distorta var. samoensis Wille (pl. II, fig. 3) 

Filaments trés ramifiés, de 22 um de diamétre et possédant une gaine homo- 
gène, de couleur jaune, peu ou pas stratifiée. Le trichome, légèrement toruleux, 
atteint 18 um de largeur et possède des cellules subcarrées ou plus courtes que 
larges. Les hétérocystes, toujours à la base du trichome, sont hémisphériques. 
Espèce cosmopolite; variété connue des régions chaudes (Iles Samoa, Ceylan, 
Indes). C.10. 


Famille : Microchaetacées 


MICROCHAETE Thuret 


M. tenera var. minor Hansgirg (pl. IV, fig. 2) 
Filaments de 4 à 5 um de diamètre, à gaine simple, portant un hétérocyste 


Source : MNHN, Paris 


94 P. BOURRELLY et А.СООТЕ 


basal et des hétérocystes intermédiaires. Le trichome de 4 à 5 um de largeur, a 
des cellules relativement longues à sa base tandis qu'au sommet elles sont toru- 
leuses et plus courtes que larges. Les filaments fertiles ont des akinétes en chapelet. 

Cette variété signalée par HANSGIRG (1892, p. 55) a des dimensions plus 
faibles que le type. 

On peut supposer que les var. minor Hollerbach, la var. tenuis Bharadwaja et 
la var. fenuior Gardner sont des synonymes tardifs de la variété de Hansgirg 
(voir á ce sujet G. DE TONI, 1947). 

Espéce et variété cosmopolites. 





Famille : Rivulariacées 


CALOTHRIX Agardh 


C. orsiniana Thuret ex Hansg. (— Dichothrix orsiniana Born. et Flah.; = Calo- 
thrix gypsophila (Kütz.) Thuret fo. orsiniana (Kütz.) Poljanski (pl. IIl, fig. 2) 
Thalle ramifié, formé de filaments terminés en poil. Chaque filament possède 

un hétérocyste basal, une gaine jaune stratifiée. Les trichomes ont à leur base des 

cellules légèrement toruleuses de 6 um de diamètre à la base et se terminent en 
long poil incolore à cellules cylindriques allongées. 
Espèce cosmopolite. C.10. 


HOMOEOTHRIX Thuret ex Kirchner 


H. varians Geitler (pl. UI, fig. 3) 

Filaments unisériés, à gaine três mince, groupés en touffes ou en gazon. Les 
cellules, très légèrement constrictées aux cloisons, sont subcarrées, plus courtes 
que larges. Le filament mesure 2 jtm à la base et est légérement plus étroit au 
sommet. 

Cette espéce est trés proche de H. janthina (Bornet et Flah.) Starmach qui vit 
sur des substrats acides tandis que H. varians croît en milieu alcalin selon KOMA- 
REK et KANN (1973). 

F.S.1d; F.S.21c. 


Famille : Nostocacées 


ANABAENA Bory de St Vincent ex Born. et Flah. 


A. oscillarioides Bory ex Born. et Flah. (pl. 1V, fig. 1) 

Trichomes droits à cellules sphériques de 4 um de diamètre présentant des 
akinètes cylindriques à paroi un peu décollée de 15 um x 8,5 Um, et adjacents 
à un hétérocyste sphérique de 5 um de diamètre. 

Espèce cosmopolite. C.10. 

A. sp. 


Organisme stérile. 


F.S.24d. 


Source : MNHN, Paris. 


ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 95 


NOSTOC Vaucher ex Born. et Flah. 


N. parmelloides Kiitz. ex Born.et Flah. (pl. II, fig. 1) 
Thalle fixé, sphérique ou le plus souvent lobé, de 1 à 3 cm avec des tri- 
chomes rayonnants à cellules de 3-4 um de diamètre et hétérocystes de 4-9 um. 
Espèce cosmopolite. F.S.9c; F.S.12c, 12d; F.S.18e;F.S.19d. 


Famille : Oscillatoriacées 


LYNGBYA Agardh ex Gomont 


L, aerugino-caerulea Gomont fo. (pl. III, fig. 5) 

Filaments de 5 à 7 um de diamétre à gaine homogène incolore et à trichomes 
formés de cellules subcarrées un peu plus larges que longues, à cloisons non 
granuleuses et à cellule apicale légérement épaissie au sommet 


T.S.126: 


L. maiuscula Harvey ex Gomont (pl. II, fig. 6) 

Filament de 25 pm de large, à gaine épaisse, incolore, à zonation parallèle. 
Cellules très courtes, de 3 à 4 um de longueur par 18 um de largeur, de couleur 
noirâtre, à cloisons non granuleuses. 

Cette espèce marine est connue en eau douce à Java, aux Indes, au Bengla- 
desh, à Ceylan, en Birmanie et en Guadeloupe. F.S.12c. 


L. mucicola Lemm. (pl. IV, fig. 3) 

Filaments très fins, de 1,5 um de diamètre, avec des cellules allongées de 
4-5 jm, présentant un granule prés des cloisons. 

Espéce croissant à la surface de la gelée de Nostoc sp. 

Espèce cosmopolite. C. 23. 


RHODOPHYCÉES 
Ordre : Némalionales 
Famille : Thoréacées 


THOREA Bory de St Vincent 


Th. violacea Bory (pl. IV, fig. 4а, Б, с) 

Thalle de 10 à 20 cm de longueur avec ramifications courtes et peu nom- 
breuses, présentant un axe de 200 à 250 um de diamétre portant des filaments 
assimilateurs de 200 à 300 jm de longueur. Ces filaments unisériés sont formés 
de cellules de 4 à 5 um de diamètre pour une longueur de 10 à 15 um. Ces fila- 
ments, tous de même longueur, ne sont pas ramifiés. Leurs cellules terminales, 
de memes dimensions que les autres cellules, sont coniques arrondies. Les 
monosporanges, piriformes, mesurent 16-18 um x 8-9 um. 

Cette espéce a été décrite par BORY DE ST VINCENT (1808) de l'ile de la 
Réunion et de la même station, la Rivière des Remparts. d'où provient notre 
échantillon. 


Source : MNHN, Paris 


96 P. BOURRELLY et A. COUTE 


Nous avons examiné l'échantillon type de Bory de St Vincent conservé dans 
Vherbier Thuret et Bornet du Laboratoire de Cryptogamie. Nos échantillons sont 
conformes a ce matériel type qui, cependant, a des filaments assimilateurs 
atteignant 450 um pour un axe de 200-220 um, avec des cellules de 5 um x 15- 
18 um. 

A notre connaissance, le genre Thorea renferme 11 espèces. RATNASABA- 
PATHY et SETO (1981) ne citent que dix espèces, mais il faut y ajouter T. bach- 
mannii Pujals (1967). BISCHOFF (1965) donne une clef de détermination pour 
quatre espèces seulement. 


F.S.13c. 


EUGLENOPHYCÉES 
Ordre : Euglénales 
Famille : Euglénacées 


EUGLENA Ehrenberg 


E. oxyuris fo. charkoviensis (Svirenko) Bourrel. 
Cellules de 120-140 um de longueur. 
La forme type est de beaucoup plus grande taille, atteignant plus de 300 um. 
Espèce cosmopolite. C.27. 


TRACHELOMONAS Ehrenberg 


T. hispida var. duplex Defl. fo. (pl. V, fig. 1) 

Logette de 30 um x 26 um, ornée de petites épines toutes de méme taille, 
réparties uniformément aux deux póles tandis que la partie médiane présente 
une densité plus faible. 

DEFLANDRE (1926) a signalé des formes intermédiaires entre T. hispida var. 
hispida et T. hispida var. duplex. 

62. 


DINOPHYCEES 
Ordre : Péridiniales 
Famille : Péridiniacées 


PERIDINIUM Ehrenberg 


P. inconspicuum Lemm. 
Espèce cosmopolite. C.2;C.3; C. 





P. volzii Lemm. 
Espèce cosmopolite. C.2. 


CHLOROPHYCÉES 
Ordre : Volvocales 


Source : MNHN, Paris 


ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA REUNION 97 


Famille : Volvocacées 


EUDORINA Ehrenberg 


E. elegans Ehrbg. 
Espèce cosmopolite. C.5. 


Ordre : Tétrasporales 
Famille : Gloeocystacées 


TETRASPORIDIUM Moebius 


T. javanicum Moebius 

Thalle de 1 à 2 cm, en forme de sac perforé. Cellules de 7 um x 9 um grou- 
pées par quatre dans une gelée homogêne (voir la mise au point de COUTÉ et 
TRACANNA, 1981). 

Espèce cosmopolite surtout observée dans les régions tropicales. F.S.1d; F.S.14d. 


Famille : Hydrodictyacées 


PEDIASTRUM Meyen 


P. simplex var. clathratum (Schröter) Chodat 

Cette variété a des cénobes perforés et une paroi qui apparait lisse en micro- 
scopie photonique. Ce taxon a été étudié en microscopie électronique à balayage 
par PARRA (1979) sous le nom de P. simplex var. pseudoglabrum Parra. Espèce 
et variété cosmopolites. C.5. 
P. simplex var. echinulatum Wittr. 

Cénobe non perforé, à paroi présentant une ornementation puissante de pe- 


tites papilles atteignant 1 um de longueur. 
Espèce cosmopolite assez rarement signalée. C.27. 


Famille : Dictyosphaeriacées 


BOTRYOCOCCUS Kützing 


B. braunii Kütz. 
Espèce cosmopolite. C.5; C.8. 


ECBALLOCYSTIS Bohlin 


E. ramosa Fritsch fo. minor nov. fo. (pl. IV, fig. 7) 

Colonies ramifiées, microscopiques, fixées sur des algues filamenteuses 
(Oedogonium). Les cellules ellipsoidales de 10 à 15 um x 4,5 à 7 um présentent 
deux à quatre plastes pariétaux à pyrénoïde: elles sont reliées par les restes des 
membranes maternelles. Lors de l'autosporulation, deux à quatre autospores 
sont formées. La paroi maternelle s'ouvre à son sommet et les cellules filles 


Source : MNHN, Paris. 


98 P. BOURRELLY et A. COUTÉ 


formées restent attachées par leur base a la paroi maternelle vide, formant ainsi 
de petits arbuscules. 

Notre forme se distingue du type par la taille moindre des cellules et le nom- 
bre plus faible des plastes. 

La forme type n'est connue que d'Afrique du Sud. C.10. 


Famille : Chlorellacées 


ANKISTRODESMUS Corda 
A. fusiformis Corda 

Cellules longuement fusiformes à apex pointus, atteignant 46 um x 2,5 um 
et groupées par deux, quatre ou huit, en colonie étoilée. 

Espèce cosmopolite. C.27: C.28. 

A. tortus Komarek et Comas (pl. IV, fig. 6) 

Cellules fusiformes allongées, à apex pointus, sans pyrénoide, groupées par 
quatre en paquet tordu. Cellule de 42 um x 2 um. Cette espéce décrite récem- 
ment par KOMAREK et COMAS (1982) est souvent désignée sous le nom de A. 
spiralis (Turn.) Lemm. comme on peut le voir chez KOMAREK et FOTT (1983). 

Espèce cosmopolite des eaux acides. C.2. 


KIRCHNERIEL LA Schmidle 
K. dianae (Bohlin) Comas (pl. IV, fig. 5) 

Cellules à contour elliptique et fente en U plus ou moins fermée et présentant 
une légère asymétrie dans la forme des pointes, l'une étant arrondie, l'autre plus 
aiguë. 

Espèce cosmopolite. C.2. 

K. obesa (West) Schmidle (pl. V, fig. 5) 

Cellules à contour circulaire avec une fente en U étroite à bords parallèles. 
Les colonies gélatineuses groupent quatre à huit cellules disposées sans ordre. 

Espèce cosmopolite. C.27. 

TETRAEDRON Kützing 


T. minimum (A. Braun) Hansg. 
Espéce cosmopolite. C.27. 


Famille : Coelastracées 


COELASTRUM Nägeli 
C. reticulatum (Dang.) Senn 
Espéce cosmopolite. C.27; C.28. 


Famille : Oocystacées 


Source : MNHN, Paris. 


ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 99 


NEPHROCHLAMYS Korchikov 


N. subsolitaria (G.S.West) Korch. 
Espèce cosmopolite. C.27. 


Famille : Scenedesmacées 


ENALLAX Pascher 


E. coelastroides (Bohl.) Skuja (pl. V, fig. 2) 

Cellules fusiformes avec côtes longitudinales saillantes et un pyrénoide. Les 
cénobes de quatre cellules disposées en deux séries, mesurent 22 um x 12 um. 
Chaque cellule atteint 12 im x 6 um. 

Espèce cosmopolite d'eaux acides, rarement signalée. C.1. 


SCENEDESMUS Meyen 


S. magnus Meyen (pl. V, fig. 8) 

Cellules de grande taille : 25 um x 7 um. Les cellules externes portent deux 
grands aiguillons épais et raides, de 20 um de longueur. Les pôles des cellules 
sont dépourvus d'épine et d'ornementation. 

Cette espéce cosmopolite est souvent appelée S. maximus (W. et G.S. West) 
Chodat (voir à ce propos KOMAREK et FOTT, 1983). C.27. 


S.oahuensis var. clathratus Manguin (pl. V, fig. 6) 

Cellules de 4,5-7 um x 14-22 um, groupées par quatre en cénobe présentant 
des perforations entre les cellules. Les cellules sont entourées d'une fine gaine 
reliée par des petits piliers à la cellule et montrent un petit nombre de chemi- 
nées ou rosettes. 

Les cellules apicales ont deux aiguillons puissants de 10 4 18 um de longueur. 

Pour la synonymie de cette espéce, voir KOMAREK et FOTT (1983) et 
BOURRELLY et RINO (1972). 

Espéce et variété cosmopolites. C.27. 


S. praetervisus Chodat (pl. V, fig. 4) 

Cellules de 10 um x 4 um, ornées de côtes longitudinales finement striees. Les 
cellules marginales du cénobe présentent quatre côtes en vue apicale et une épine 
courte (longueur : 2 4m) perpendiculaire à l'axe cellulaire, ainsi qu'une épine 
oblique. Les cellules médianes ont seulement deux côtes longitudinales et une 
seule épine oblique. 

Espèce cosmopolite. C.27. 

S. smithii Teiling (pl. V, fig. 3) 

Cénobes de quatre cellules ovoïdes de 8-12 um x 4-6 um, alternantes et or- 
nées de deux épines à chaque pôle pour les cellules externes, et à un seul pôle 
pour les cellules médianes. Épines courtes, coniques, de 2 à 3 um de longueur. 

Espece cosmopolite. C.27. 


Source : MNHN, Paris 


100 P. BOURRELLY et A. COUTÉ 


Ordre : Oedogoniales 
Famille : Oedogoniacées 


OEDOGONIUM Link ex Hirn 


O. pusillum Kirchner ex Hirn (pl. V, fig. 9) 
Filament de 4 à 5 um de diamètre, présentant des oogones solitaires de 20 um 
x 13 um, avec une fente de déhiscence médiane bien marquée et large de 2 à 
3 um. L'oospore est ellipsoidale avec une contraction annulaire équatoriale et 
une paroi lisse. La cellule basale de fixation est hémisphérique, un peu conique. 
Espèce cosmopolite. C.9:C.10. 


O. sp. stériles 
C.4;C.5;C.6;C.7; C.29; F.S.3b; F.S.12d; F.S.21; F.S.23e. 


Ordre : Klebsormidiales 
Famille : Klebsormidiacées 


KLEBSORMIDIUM Silva, Mattox et Blackwell 


K. fluitans (Gay) comb. nov. (pl. V, fig. 10) 

Les filaments sont allongés et présentent des cellules subcarrées de 5 à 6 um 
de diamètre, sans gaine gélatineuse. Ces cellules ont un plaste pariétal qui n’en- 
toure pas entièrement la cellule et qui porte un seul pyrénoide bien visible. 

La paroi est mince, très légèrement rétrécie aux cloisons. 

En l'absence de zoospores, il est impossible de savoir s'il s’agit de K. fluitans 
(zoospores & deux flagelles) ou d'un Ulothrix (zoospores à quatre flagelles) (voir 
PRINTZ, 1964 et LOKHORST et VROMAN, 1972). Nous lui donnons donc le 
nom de K, fluitans ? (Gay) comb. nov. (= Hormidium fluitans (Gay) Heering, = 
Stichococcus fluitans Gay 1893. Sur quelques algues de la flore de Montpellier. 
Bull. Soc. Bot. Fr. 40 : p. 174-175, fig. 1). 

Espéce d'eaux courantes. C.1. 





Ordre : Chaetophorales 
Famille : Chaetophoracées 


CLONIOPHORA Tiffany 


Ce genre a été étudié de façon très complète par NURUL ISLAM (1961). 
Nous avons observé, à la Réunion, deux espèces souvent en très grande quantité 
dans les eaux courantes. 


C. macrocladia (Nordst.) Bourrel. (pl. VI, fig. 1) 

Les cellules de l’axe atteignent 35 um de diamètre et sont en général plus ou 
moins en forme de tonnelet et deux fois plus longues que larges. 

Cette espèce est connue des régions chaudes du monde : Amérique centrale, 
Guadeloupe, Afrique (Cameroun, Afrique du nord, Egypte), Java, Hawaï. 
F.S.1d; F.S.3b; F.S.4d; F.S.5c; F.S.10a; F.S.13c; F.S.15g. 


Source : MNHN. Paris 


ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 101 


C. plumosa (Kütz.) Bourrel. (pl. VI, fig. 5) 


Cellules de l'axe de 25 um à 28 um de diamètre, trois à cing fois plus longues 
que larges. 


Espéce connue de Ceylan, Guyane, Hawaï, Guadeloupe et Nouvelle Calédo- 
nie. F.S.4d; F.S.5c. 


Ordre : Ulvales 
Famille : Ulvacées 


ENTEROMORPHA Link 


E. clathrata (Roth) Greville fo. (pl. VI, fig. 10) 

Espèce à thalle très ramifié. Les cellules de 7 à 8 um de diamétre sont grou- 
pées en séries régulières et présentent deux à quatre pyrénoïdes. L'aspect rap- 
pelle E. clathrata mais notre forme vit en eau douce et possède des cellules de 
petite taille. Chez E. clathrata, BLIDING (1963) indique des cellules de 25 um 
x 15 um. 

F.S.6g. 


ZYGOPHYCÉES 
Ordre : Zygnématales 
Famille : Zygnématacées 


SPIROGYRA Link 


S. sp. stériles 
F.S.8c; F.S.1 4d; F.S.23e. 


Famille : Mésotaeniacées 


CYLINDROCYSTIS Meneghini ex De Bary 


C. brebissonii (Menegh. ex Ralfs) De Bary 
Cellules cylindriques de 47-50 um x 14-15 um. 
Espèce cosmopolite des biotopes acides. C.9. 


MESOTAENIUM Nägeli 


M. endlicherianum Nag. (pl. V, fig. 11) 

Cellules cylindriques de 28-33 um x 10-12 um; plaste en lame axiale. Espèce 
cosmopolite aquatique ou subaérienne. C.23. 
M. kramstai Lemm. ? (pl. V, fig. 7) 

Cellules recourbées, plus rarement droites, cylindriques, de 50 um x 9 um, 
avec un plaste en plaque axiale présentant quatre pyrénoïdes par cellule. 

Nous avons hésité entre M. kramstai et M. endlicherianum var. grande Nordst., 
mais l'absence de gaine gélatineuse et la présence d’un apex arrondi mais légère- 


Source : MNHN, Paris 


102 P. BOURRELLY et A. COUTÉ 


ment tronqué nous semblent justifier le nom de M. kramstai (voir à ce propos 
PRESCOTT et al., 1972). 
Espéce cosmopolite des eaux acides. C.28. 


NETRIUM (Nägeli) Itzigson et Roth 


digitus (Ehrbg. ex Ralfs) Itz. et Roth var. digitus 
Petite forme de 105 uim x 30 um, trés proche de la var. naegelii (Bréb.) Krieger. 
Espèce cosmopolite d'eaux acides. C.1. 





N. digitus var. lamellosum (Bréb.) Grönbl. 

Variété bien caractérisée par ses cellules présentant une légère constriction 
médiane. 

Cellules de 135 um x 32 um. 

Variété cosmopolite. C.1. 


Ordre : Desmidiales 
Famille : Clostériacées 


CLOSTERIUM Nitzsch ex Ralfs 


C. calosporum Wittrock (pl. VI, fig. 3) 

Cellules de 85 um x 9 um, régulièrement arquées. Apex tronqués, à épaissis- 
sement interne. La paroi est lisse. 

Espéce cosmopolite. C.1. 


C. lanceolatum var. parvum W. et G.S. West (pl. VI, fig. 2) 

Cellules non recourbées, à cóté externe convexe et cóté interne droit trés 
légèrement convexe dans la partie centrale. Apex arrondi, un peu tronqué, de 
4 um de largeur. 

Cellules de 160-185 um x 25-28 um, à paroi lisse et montrant six à sept 
pyrénoides alignés. 

Espèce et variété cosmopolites. F.S.21. 


GONATOZYGON de Bary 


G. aculeatum Hast. fo. (pl. V, fig. 15) 

Cellules de 270 um x 9-10 um, à apex légèrement dilaté, recouvertes de pe- 
tites épines de 2-3 um de longueur. 

Il s'agit d'une forme à épines courtes. 

Espéce et variété cosmopolites. C.2. 


Famille : Desmidiacées 


ACTINOTAENIUM (Nägeli) Teiling 


A. cruciferum (de Bary) Teil. (pl. V, fig. 13) 
Cellules de petite taille (14 um x 9 um; i : 8 um) intermédiaires entre le type 
et la fo. minus Teil. 


Source : MNHN, Paris. 


ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 103 


Espèce cosmopolite. C.2. 


A. cucurbita (Bréb. ex Ralfs) Teil. (pl. V, fig. 12) 
Cellules de 23-29 um x 12-16 um; i : 10-15 um. 
Espèce cosmopolite. C.1; C.10. 





A. cucurbita fo. rotundatum (Krieg.) Teil. (pl. VII, fig. 2) 
Cellules de 36 um x 20 um; i : 19 um à apex largement arrondi. 
Forme cosmopolite. C.1; C.10. 


A. cucurbitinum fo. minus (W. et G.S. West) Teil. (pl. VIL, fig. 3) 
Cellules de 42-43 um x 19 um; i : 16-17 um. 
Espèce et forme cosmopolites. C.10. 








A. cucurbitinum fo. minutum (Prescott) Teil ex Croasdale (pl. VII, fig. 5) 
Cellules de petite taille : 30 um x 16-18 um; i : 16 um. 
C.10. 


A. diplosporum var. americanum (W. et G.S. West) Teil. (pl. VIII, fig. 1) 

Cellules de 52-62-72-75 um x 22-25 um, i : 19-22 um, possédant un plaste 
étoilé par hémisomate. La répartition de cette variété est mal connue : Amérique 
du nord, Pologne et Allemagne (voir a ce propos, RUZICKA, 1972). 

(115640; 


A. inconspicuum (W. et G.S. West) Teil. (pl. V, fig. 14) 

Cellules de petite taille, à apex arrondi et constriction médiane peu marquée. 
Paroi finement ponctuée. Longueur : 22 um; largeur 8 um. 

Espéce cosmopolite. C.1. 


A. minutissimum (Nordst.) Teil. fo. (pl. VI, fig. 4) 
Cellules de petite taille (18 um x 9 um), sans resserrement isthmal et à apex 
arrondi. Plaste à trois crêtes visibles; un pyrénoide par hémisomate. 
Cette forme est plus allongée que le type qui mesure 12-17 um x 8-12 um. 
L'espéce ty pe est cosmopolite. C.1. 


A. perminutum (G.S. West) Teil. (pl. VI, fig. 8) 

Cellules de petite taille (14 um x 9 um), avec un isthme bien visible et des 
apex arrondis. 

Espèce cosmopolite. C.9. 


A. subglobosum (Nordst.) Teil. (pl. VII, fig. 6) 
Cellules de 31-44 um x 20-27 um, à isthme à peine indiqué et apex arrondis. 
Espèce cosmopolite. C.9; C.10. 


COSMARIUM Corda ex Ralfs 


C. asymmetricum Rich (pl. VI, fig. 7) 

Cellules de 12 um x 14 uim; i : 5 um; épaisseur : 7-8 um; avec hémisomates 
nettement asymétriques. 

Espéce connue seulement d'Afrique du sud. C.9; C.10. 


Source : MNHN. Paris 


104 P. BOURRELLY et A. COUTÉ 


С. crenatum Ralfs var. simplex var. nov. (pl. VIL, fig. 9) 

Cellules de 20 um x 15 um; i : 7 um; épaisseur : 12 Jm. L'hémisomate est à 
contour rectangulaire arrondi et présente quelques crénelures à l'apex et sur les 
cótés. Ces crénelures sont accompagnées de deux ou trois rangées de verrues. La 
vue apicale est légèrement tumide. L'isthme est orné d'une rangée de six verrues 
arrondies. peu visibles. La zygospore а 40 um de diamètre et présente de courtes 
épines à base conique. 

Cette variété se distingue de la var. parvum Messik. par la réduction trés 
marquée des verrues préisthmales. Elle est trés différente, par son ornementa- 
tion, de la variété type (voir FORSTER, 1982, pl. 37, fig. 14, d'après RALES). 

Сло 


С. вауапит De Toni var. borboniensis var. nov. (pl. VI, fig. 9) 

Cellules de 50-63 um x 30-38 um; i : 12-13 um. Hémisomate a contour hexa- 
қола! arrondi et légèrement rétréci dans la région isthmale. La partie basale de 
l'hémisomate montre des marges droites légèrement divergentes. La partie api- 
cale est un peu trapézoidale. Le bord de l'hémisomate montre des granules qui 
couvrent la surface de l'hémisomate et sont disposés en séries longitudinales et 
transversales se coupant plus ou moins à angle droit. La partie centrale est dé- 
pourvue de granules. I] n’y a pas de scrobiculation entre les granules. 

Cette nouvelle variété est voisine de la var. eboracense W. et G.S. West; elle 
s’en distingue par les dimensions un peu inférieures et surtout par le contour de 
l'hémisomate qui montre sa plus grande largeur dans la partie médiane. La vue 
apicale est elliptique et chaque hémisomate présente deux pyrénoïdes. 

€. 


C. laeve Rabenh. (pl. VII, fig. 7) 
Cellules de 26 um x 17-19 um; i : 5 um. 
Espèce cosmopolite. C.28. 


C. obliquum var. trigonum West (pl. VII, fig. 10) 

Cellules de petite taille : 14 um x 11 um;i : 8 um. La vue apicale est triangu- 
laire. 

Espéce cosmopolite. C.23. 


C. obtusatum Schmidle fo. bicrenulatum fo. nov. (pl. VII, fig. 4) 

Cellules de petite taille : 31-32 um x 24-25 um; i : 8 um. Le plaste montre 
deux pyrénoides par hémisomate. La vue apicale est elliptique. 

La marge cellulaire est régulièrement crénelée et présente trois à quatre ran- 
gées de crénelures avec, chacune, deux granules fort peu marqués. Ce caractère 
rapproche notre forme de la fo. perornata Messik.(voir aussi RUZICKA, 1953) 
mais en diffère par ses dimensions nettement plus faibles. 

C.10. 


C. quadratum Ralfs fo. (pl. VI, fig. 6 et pl. VII, fig. 12) 

Cellules de 45-50 um x 23-28 um; i : 15 Um. La paroi est ponctuée. Le zygote 
est sphérique avec des bossettes saillantes. Son diamètre atteint 32-35 um. Il a 
été décrit lisse et sphérique par HOMFELD (1929) et par DICK (1923) avec 


Source : MNHN, Paris 


ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 105 


des fossettes. 
Espèce cosmopolite. C.23. 


C. reniforme (Ralfs) Archer var. minus Evens 

Cellules de petites dimensions (40 um x 36 um; i : 11 um). Cette variété est 
signalée au Zaire, en Insulinde et aussi au Canada (sous le nom de var. minor par 
IRÉNÉE-MARIE en 1956) et en Norvège. 

(2T 


C. speciosum Lund. fo. (pl. VIII, fig. 2) 

Cellules de plus petite taille que le type : 42-46 um x 25-28 um; i : 15 um. 
L'apex est arrondi et à marge crénelée. De chaque crénelure part une courte 
série de granules doubles d'abord, puis simples. L'ornementation est réduite 
à cing granules préisthmaux peu marqués. 

Espèce cosmopolite. C.23. 

С. subcostatum Nordst. fo. (pl. VIII, fig. 1) 

Cellules de 36 um x 28 um; i : 10-12 um, épaisseur : 20 Jm. Notre forme a 
l'ornementation du centre de l'hémisomate réduite. Les zygotes sont de grande 
taille (50 um de diamètre, sans les piquants). Les piquants, de 10-12 um de lon- 
gueur, sont bifides ou trifides à leur extrémité. 

Espéce cosmopolite. C.23. 


C. subcostatum fo. minus (W. et G.S. West) Fórster (pl. VIII, fig. 7) 
Cellules de petite taille : 16-18 um x 16-18 um; i : 4-5 um. 
€.9;C.28. 


C. tetragonum (Nàg.) Archer var. tetragonum (pl. VIII, fig. 5). 
Cellules de 38 um x 20-22 um; i :7 um. 
Espèce cosmopolite. C.23. 


C. tetragonum var. bipapillatum (Eichl.) Fritsch et Rich (pl. VII, fig. 11) 
Cellules de 27-28 um x 16 um; i : 5 Um, présentant une papille à la base de 
l'isthme. 
Variété rarement signalée mais cosmopolite. C.10. 


C. tetragonum var. ornatum Krieg. et Gerloff (pl. VIII, fig. 11) 

Cellules de 32 um x 19 um; i : 6 m, bien caractérisées par les plis qui accom- 
pagnent la marge cellulaire. De plus, il y a une petite papille supra-isthmale com- 
me chez la var. bipapillatum. 

Variété cosmopolite. C.1. 


C. undulatum Corda ex Ralfs (pl. VII, fig. 8) 
Cellules de 35-36 um x 25 um; i : 9-10 um, à marge régulièrement ondulée. 
Espéce cosmopolite. C.10. 


EUASTRUM Ehrenberg 


E. denticulatum (Kirchn.) Gay fo. (pl. VIII, fig. 12) 
Cellules de petite taille :22 im x 16 pim; i :4 uim, caractérisées par l'ornemen- 
tation du champ médian réduite à deux verrues centrales. 


Source : MNHN, Paris 


106 P. BOURRELLY et A. COUTÉ 


Espece cosmopolite. C.9; C.10. 


PLEUROTAENIUM Nägeli 


P. ehrenbergii (Bréb. ex Ralfs) de Bary 

Cellules de 325 um de longueur se terminant par un apex de 15 um orné de 
cinq tubercules visibles. La partie médiane de l'hémisomate mesure 17 um. 
L'isthme de 17 рт est suivi d’un seul renflement de 22 um. 

Espèce cosmopolite. C.2. 


STAURASTRUM Meyen ex Ralfs 


S. dilatatum Ehrbg. ex Ralfs fo. (pl. VIII, fig. 4) 

Cellules de 32 um x 24-25 um; i : 9 um. La vue apicale est carrée avec des 
cótés concaves; elle est ornée à chaque angle de trois ou quatre rangées de 
granules; la plage centrale reste nue. L'isthme présente une série de granules 
préisthmaux. 

Espèce cosmopolite. C.23. 


S. gracile Ralfs (pl. VIII, fig. 9) 

Cellules de 40 um de longueur, pour une largeur (avec les bras) de 40-60 um 
et un isthme de 7 um. 

Les hémisomates présentent trois bras horizontaux ou, le plus souvent, légé- 
rement convergents. 

La vue apicale montre des bras portant cinq ou six crénelures et se terminant 
par quatre épines. La partie centrale de l'hémisomate est ornée, à sa marge, 
d'une série de six petites épines par côté. L'isthme est nu. 

Notre algue rappelle beaucoup S. anatinum var. subglabrum G.S. West tel 
qu'il a été figuré par THOMASSON (1957). 

Espèce cosmopolite. C.2. 


S. pseudosebaldi var. polygranulata Capdevielle et Couté fo. borboniensis nov. fo. 

(pl. VIII, fig. 8) 

Cette forme se distingue de la variété décrite par CAPDEVIELLE et COUTE 
(1980) par ses bras légerement arqués et divergents, par ses dimensions plus faibles, 
son ornementation un peu réduite et sa région isthmale renflée. 

Nos cellules mesurent 48-50 um x 32-33 um; i : 8 um. En vue apicale, la 
marge présente des crénelures simples et le champ médian montre cinq ou six 
dents bifides. 

A la base de chaque bras, l'isthme est orné d'un groupe de cinq granules 
(trois + deux). 

La variété est connue des étangs des Landes. C.2; C.7. 


S. varians Racib. (pl. VIII, fig. 3) 

Cellules à isthme très ouvert (90° ou plus), à hémisomates tronqués au som- 
met. La vue apicale est carrée. Les angles (ou bras) présentent quatre ou cinq 
séries de granules laissant l'apex nu. Cellules de 28-38 um x 20-30 um; i : 8- 
13 um. Cette forme est trés voisine de la var. badense Schmidle telle qu'elle est 
figurée par FÓRSTER (1965). 


Source : MNHN, Paris 


ALGUES D’EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 107 


C.9; C.10. 


STAURODESMUS Teiling 


S. incus var. ralfsii (West) Teil. (pl. VIII, fig. 6) 

Cellules de petite taille : 13 um x 10 um; i : 4 um; aiguillons convergents de 
2 um de longueur. 

Si l'on conserve le nom de genre Arthrodesmus, cette algue doit prendre le 
nom d'A. ralfsit West et il s’agit, sans doute, de la fo. subhexagona W. et G.S. 
West (= A. ralfsii var. subhexagonum (W. et G.S. West) Hirano (voir à ce propos 
PRESCOTT, et al., 1982). 

Pour notre part, nous pensons que la création du genre Staurodesmus par 
TEILING (1967) est une excellente chose qui a apporté un peu de clarté et de 
logique dans ce groupe. 

Espéce et variété cosmopolites. C.9; C.10. 


TEILINGIA Bourrelly 


T. excavata (Ralfs) Bourrel. var. elongata var. nov. (pl. VIII, fig. 10) 

Cellules trés allongées de 12 um x 6 um; isthme peu marqué de 5 pm de lar- 
geur. La liaison entre les cellules se fait par quatre petits tubercules. 

ida 


DIAGNOSES LATINES DES NOUVEAUX TAXONS 


Tolypotbrix arboricola Frémy fo. aquatica fo. nov. 

A typo filamenti dimensionibus paulo majoribus (diametros: 12 um) et aqua- 
tica habitatione differt. 

Scalptura in cavo prope «La Glacière». In Junius mense 1982. 

Iconotypus : tab. IH, fig. 1. 


Ecballocystis ramosa Fritsch fo. minor fo. nov. 


A typo cellularum minoribus dimensionibus (cellulae longitudo : 10-15 um; 
latitudo : 4,5-7 um) et chromatophorum parvo numero differt (2-4 parietales 
chromatophori in cellula). 

Scalptura in cavo prope «La Glacière». In Junius mense 1982. 

Iconoty pus : tab. IV, fig. 7. 


Cosmarium crenatum Ralfs var. simplex var. nov. 


A typo et varietate «parvo» praeisthmialium verrucarum deminutione differt. 
Cellulae longitudo : 20 um; latitudo : 15 wm; isthmus : 7 um; crassitudo :12 um. 

Sculptura in cavo prope «La Glacière». In Junius mense 1982. 

Iconotypus : tab. VII, fig. 9. 





Cosmarium gayanum De Toni var. borboniensis var. nov. 
Varietas varietate «eboracensi» affinis sed minor; semicellulae latitudo 


Source : MNHN, Paris 


108 P. BOURRELLY et A. COUTE 


maxima in media regione. Semicellulae cum longitudinalibus et transversis 
granulorum orthogonis serieibus omamentum. Semicellulae centralis regio nuda. 
Cellulae longitudo : 50-63 um; latitudo : 30-38 um; isthmus : 12-13 um. 
In sulco prope «Grand Étang». In Junius mense 1982. 
Iconotypus : tab. VI, fig. 9. 


Cosmarium obtusatum Schmidle fo. bicrenulatum fo. nov. 


Forma varietate «peromata» affinis sed minor. Margo undulata et cum in 
quaeque undula duobus parvis granulis. 

Cellulae longitudo : 31-32 um; latitudo : 24-25 um; isthmus : 8 um. 

Scalptura in cavo prope «La Glaciére». In Junius mense 1982. 

Iconotypus : tab. VII, fig. 4. 


Staurastrum pseudosebaldi var. polygranulata Capdevielle et Couté 
fo. borboniensis fo. nov. 


A varietate «polygranulata» curvatis divergentibus processibus, diminuto 
omamento, inflata isthmi regione et minoribus dimensionibus differt. 

Cellulae longitudo : 48-50 um; latitudo : 32-33 um; isthmus : 8 um. 

In laco «Grand Étang» et in lacuna «La Glaciére». In Junius mense 1982. 

Iconotypus : tab. VIII, fig. 8. 


Teilingia excavata (Ralfs) Bourrel. var. elongata var. nov. 


A typo productissimis cellulis et paulo constricto isthmo differt. 
Cellulae longitudo : 12 um; latitudo : 6 um; isthmus : 5 um. 

In laco «Grand Étang». In Junius mense 1982. 

Iconotypus : tab. VIII, fig. 10. 


DISCUSSION ET CONCLUSION 


Les algues observées et décrites ci-dessus ont été regroupées en classes et éven 
tuellement en ordres dans le tableau 1. 

Comme on peut le voir sur ce tableau, nous avons pu déterminer 102 taxons 
qui prósentent 7 nouveautés : une Cyanophycée, Tolypothrix arboricola fo. 
aquatica fo. nov.; une Chlorococcale, Ecballocystis ramosa fo. minor fo. nov. 
et cinq Desmidiales, Cosmarium crenatum var. simplex var. nov., Cosmarium 
gayanum var. borboniensis var. nov., Cosmarium obtusatum fo. bierenulata fo. 
nov., Staurastrum pseudosebaldi var. polygranulata fo. borboniensis fo. nov. 
et Teilingia excavata var. elongata var. nov. 


Les Zygophycées, avec 40,1 %, les Chlorophycées, avec 24,5 % et les Cyano- 
phycées, avec 29,4 %, sont les groupes dominants de cette florule. Parmi les 
Chlorophycées, les Chlorococcales occupent la première place. Elles sont repré- 
sentées par 18 taxons, nombre cependant de moitié inférieur à celui des Des- 
midiales (36). A propos de ces dernières, il faut toutefois remarquer leur faible 


Source : MNHN, Paris 


ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 109 


nombre taxons de 
% de meee regions 
taxons ouveaux chaudes 
Cyanophycées 29,4 30 1 (fo.) 8 
Rhodophycées 1,0 1 1 
Euglénophycées 1,9 2 
Dinophycées 29 3 
Chlorophycées 
Volvocales 1 
Tétrasporales 1 1 
Chlorococcales 18 1 (fo.) 2 
Oedogoniales 245 1 
Klebsormidiales 1 
Chaetophorales 2 2 
Ulvales 1 
Zygophycées 
Zygnematales ^. 5 
Desmidiales i 36 Share) 2 
102 7 16 
Tableau 1 : répartition des taxons dans les différentes classes et, le cas échéant, dans les 


différents ordres. Nombre des taxons nouveaux et de régions chaudes. 


représentation pour des récoltes faites en eaux acides et l'absence du genre Mi- 
crasterias qui affectionne d'ordinaire ce type de milieu. Il faut aussi noter la 
pauvreté en Euastrum et en Desmidiées filamenteuses. Cette pauvreté est, sans 
doute, à mettre au compte des éruptions volcaniques qui ont dévasté l'ile et 
modifié profondément le système hydrographique. Les récents cyclones qui se 
sont abattus sur l’île ne sont probablement pas étrangers non plus à cette faible 
diversité des Desmidiées. Ajoutons, enfin, que la saison hivernale au cours de 
laquelle la majeure partie des récoltes a été effectuée n'est sûrement pas la plus 
favorable au développement de ce groupe. 

Dans les travaux de BORY DE SAINT VINCENT (1804) et de JADIN (1893 
et 1934) on peut relever un certain nombre de taxons que nous n'avons pas 
retrouvés. Il s'agit entre autres d'Oscillatoria irrigua Kütz.ex Gomont, de Phormi- 
dium retzii Gomont, Phorm. papyraceum Gomont, Microcoleus paludosa Go- 
mont, Microc. vaginatus Gomont, Nostoc verrucosum Vaucher ex Born, et 
Flah., Scytonema ocellatum Lyngb. ex Born. et Flah., Nostochopsis lobatus 
Wood ex Born. et Flah., Stigeoclonium lubricum (Dillw.) Kütz., Trentepohlia 
polycarpa Nees et Mont. (= Trent. aurea ( +) Martin), Draparnaldia plumosa Ag. 
(= Drap. mutabilis (Roth.) Cedergren), Batrachospermum bambusinum Bory, 
Batrach. torridum Mont. (= Batrach. vagum (Ag.) Sirodot), Batrach. ectocarpus 
Sirodot. 





Nos récoltes sont trop ponctuelles dans le temps pour tirer des conclusions 
sur une éventuelle disparition de ces taxons. D’autres observations devront donc 
être pratiquées pour préciser ce point et compléter notre inventaire. 


Source : MNHN. Paris 


110 P. BOURRELLY et A. COUTÉ 
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Source : MNHN, Paris 


112 P, BOURRELLY et A. COUTÉ 


LÉGENDES DES PLANCHES 


PLANCHE | 


Fig. 1: Aphanothece microscopica Näg. Fig. 2: Aphanothece microscopicaNäg, fo. Fig. 3: 
Chroococeus turzidus (Kütz.) Näg. Fig. 4 : Aphanothece saxicola Nig. Fig. 5 : Gloeocapsa 
compacta Kitz. Fig. 6 : Gloeocapsa rupicola Kütz. Fig. 7 : Chroococcus limneticus Lemm. 
Fig. 8 : Gloeothece rhodochlamys Skuja. Fig. 9 : Glocothece fuscoluteola Näg. Fig. 10 : 
Microcystis biformis (A. Braun) comb. nov. Fig. 11 : Chamaesiphon incrustans Grünow in 
Rabenh. Fig. 12 : Microcystis elachista (W. et G.S. West) Starmach fo. conferta (W. et G.S 
West) Elenkin. Fig. 13 : Pleurocapsa fremyi Bourrel. fo. 

Les traits d'échelle représentent 10 Jim; échelle a : fig. 1,2, 4, 5, 6, 7, 8, 9,10,11,12,13; 
échelle b : fig. 3. 





PLANCHE II 


Fig. 1 : Nostoc parmelioides Kütz. ex Born. et Flah.; vues d'ensemble de thalles et détail 
d'un trichome. Fig. 2 : Microcystis koordersi (Stróm) Elenkin. Fig. 3 : Tolypothrix distorta 
yar. samoensis Wille; vue d'ensemble du thalle et détails de deux bases de trichome. Fig. 4 
Stigonema robustum Gardner; vue d'ensemble d'un fragment de thalle et détail. 

Les vues d'ensemble de la fig. 1 sont grandeur nature. Tous les traits d'échelle repré- 
sentent 10 Шп sauf indication contraire. 





РІ.АМСНЕ Ш 


Fig. 1 : Tolypothrix arboricola Frémy fo. aquatica fo. nov. vue d'ensemble et detail d'un 
fragment de thalle. Fig. 2 : Calothrix orsiniana Thuret ex Hansg.; vue d'ensemble et détails 
de fragments de trichomes. Fig. 3 : Homoeothrix varians Geitler. Fig. 4 : Tolypothrix arbo- 
ricola Frémy. Fig. 5 : Lyngbya aerugino-caerulea Gomont fo. détails de deux apex. Fig. 6 : 
Lyngbya maiuscula Harvey ex Gomont. Fig. 7 : Scytonema crispum (Ag.) Bornet fo. 

Tous les traits d'échelle représentent 10 Jim. 


PLANCHE IV 


Fig. 1 ; Anabaena oscillarioides Bory ex Born. et Flah. Fig. 2 : Microchaete tenera var. 
minor Hansgirg. Fig. 3 : Lyngbya mucicola Lemm. Fig. 4 : Thorea violacea Bory; a: vue 
d'ensemble du thalle; b : schéma d'un apex; c: détails de fragments du thalle.Fig. 5 : Kirchne- 
riella dianae (Bohlin) Comas. Fig. 6. : Ankistrodesmus tortus Komarek et Comas. Fig. 7 : 
Ecballocystis ramosa Fritsch fo. minor fo. nov. 

La figure 4a est donnée grandeur nature. Tous les traits d'échelle représentent 10 jim 
sauf indication contraire. 








PLANCHE V 


Fig. 1: Trachelomonas hispida var. duplex Defl. fo. Fig. 2 : Enallax coelastroides (Bohlin) 
Skuja. Fig. 3 : Scenedesmus smithii Teil. Fig. 4 : Scenedesmus praetervisus Chodat. Fig. 5 : 
Kirchneriella obesa (West) Schmidle. Fig. 6 : Scenedesmus oahuensis var. clathratus Man. 
guin. Fig. 7 : Mesotaenium kramstai Lemm. Fig. 8 : Scenedesmus magnus Meyen. Fig. 9 : 
Oedogonium pusillum Kirchner ex Hirn, Fig. 10 : Klebsormidium fluitans (Gay) comb. nov. 
Fig. 1l : Mesotaenium endlicherianum Nag. Fig. 12 : Actinotaenium cucurbita (Bréb. ex 
Ralfs.) Teil. Fig. 13 : Actinotaenium cruciferum (de Bary) Teil. Fig. 14 : Actinotaenium 
inconspicuum (W. et G.S. West) Teil. Fig. 15 : Gonatozygon aculeatum Hast. fo.; apex. 

Le trait d'échelle représente 10 kim. 


Source : MNHN, Paris 


ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 113 


PLANCHE VI 


Fig. 1 : Cloniophora macrocladia (Nordst.) Bourrel. Fig. 2 : Closterium lanceolatum 
var. parvum W. et G.S. West; vue d'ensemble et détail d'un apex. Fig. 3 : Closterium calo- 
sporum Wittrock. Fig. 4 : Actinotaenium minutissimum (Nordst.) Teil. fo. Fig. 5 : Clonio- 
phora plumosa (Kitz.) Bourrel. Fig. 6 : Cosmarium quadratum Ralfs fo. Fig. 7 : Cosmarium 
asymetricum Rich. Fig. 8 : Actinotaenium perminutum (G.S. West) Teil. Fi 
rium gayanum De Toni var. borboniensis var. nov. Fig. 10 : Enteromorpha clathrata (Roth) 
Gréville fo.; fragment de thalle. 

Les traits d'échelle représentent 10 pm. 





PLANCHE VII 


Fig. 1 : Actinotaenium diplosporum var. americanum (W. et G.S. West) Teil. Fig. 2 : 
Actinotaenium cucurbita fo. rotundatum (Krieg.) Teil. Fig. 3 : Actinotaenium cucurbitinum 
fo. minus (W. et G.S. West) Teil. Fig. 4 : Cosmarium obtusatum Schmidle fo. bicrenulatum 
fo. nov. Fig. 5 : Actinotaenium cucurbitinum fo. minutum (Prescott) Teil. ex Croasdale; vues 
de face et d'apex. Fig. 6 : Actinotaenium subglobosum (Nordst.) Teil. Fig. 7 : Cosmarium 
laeve Rabenh. Fig. 8 : Cosmarium undulatum Corda ex Ralfs. Fig.9 : Cosmarium crenatum 
Ralfs. var. simplex var. nov.; vues de face, profil, d'apex et d'un zygote. Fig. 10 : Cosmarium 
obliquum var. trigonum West; vues de face et d'apex. Fig. 11 : Cosmarium fetragonum var. 
bipapillatum (Eichl.) Fritsch et Rich. Fig. 12 : Cosmarium quadratum Ralfs fo.; zygote 

Les traits d'échelle représentent 10 Jim; échelle a : fig. 1, 2, 3, 4, 5, 7, 8, 9, 10; échelle b : 
fig. 6, 11,12. 





PLANCHE VIII 


Fig. 1: Cosmarium subcostatum Nordst. fo; vues de face et de l'isthme d'un hémisomate 
et d'un zygote. Fig. 2 : Cosmarium speciosum Lund. fo. Fig, 3 :Staurastrum varians Racib.; 
vues de face et d'un apex. Fig. 4 : Staurastrum dilatatum Ehrbg. ex Ralfs fo.; vues de face et 
d'apex. Fig. 5 : Cosmarium tetragonum (Näg.) Archer. Fig. 6 : Staurodesmus incus var. 
ralfsii (West) Teil. Fig. 7 : Cosmarium subcostatum fo. minus (W. et G.S. West) Fórster. 
Fig. 8 : Staurastrum pseudosebaldi var. polygranulata Capdevielle et Couté fo. borboniensis 
nov. fo.; vues de face et d'apex. Fig. 9 : Staurastrum gracile Ralfs; vues de face et d'apex. 
Fig. 10 : Teilingia excavata (Ralfs) Bourrel. var. elongata var. nov. Fig. 11. : Cosmarium tetra- 
gonum var. ornatum Krieg. et Gerloff. Fig. 12 : Euastrum denticulatum (Kirchn.) Gay fo. 

Les traits d'échelle représentent 10 jim; échelle a : fig. 1, 2, 3, 4,6, 7, 8,9, 10,11, 12; 
échelle b : fig. 5. 





Source : MNHN, Paris. 


P. BOURRELLY et A. COUTE 


Planche 1 


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ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 115 











Planche II 


Source : MNHN, Paris 


P. BOURRELLY et A. COUTÉ 


116 












































Planche III 


MNHN, Paris. 


Source 





























118 P. BOURRELLY et A. COUTÉ 














Planche V 


Source : MNHN, Paris 


119 


ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 








Planche VI 


Source : MNHN, Paris 


120 P. BOURRELLY et A. COUTÉ 





Planche VII 


Source : MNHN, Paris 


ALGUES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE LA RÉUNION 121 





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Planche VIII 


Source : MNHN. Paris 





Cryptogamie, Algologie 1986, 7 (2) : 123-128 123 


VARIATIONS EXTRÊMES 
CHEZ GOMPHONEMA OLIVACEUM (DIATOMÉE) 


Henry GERMAIN* 


RESUME. — Gomphonema olivaceum (Lyngbye) Kützing présente de remarquables varia- 
tions par les dimensions, le nombre des stries et leur disposition. Dans la forme la plus com- 
mune, la différence d'aspect des deux faces de la valve en M.E.B. est telle quelle pose une 
question sur l'existence d'une paroi double. 


ABSTRACT. — Gomphonema olivaceum (Lyngbye) Kützing presents remarkable variations 
in size, number of the striae and their dispositions. In the common form, the curvature of 
the striae is so different on the two faces of the valve observed in S.E.M. that the being of 
a double wall is a question. 


MOTS CLÉS : Gomphonema, conopeum, double paroi, Diatomées, Rhône. 


J'ai rencontré dans un diverticule du Rhône, près de Mézieux, un Gompho- 
nema sans point dans l'area centrale, en assez grande quantité. Il m'a paru si 
différent de Gomphonema olivaceum (Lyngbye) Kützing, si abondant dans 
l'ouest de la France, que j'ai eu l'impression de me trouver devant un type très 
différent, n'appartenant pas à la même espèce. Il présente cependant deux carac- 
têres communs avec G. olivaceum : d'une part l'absence de point dans l'area 
centrale, d'autre part l'aspect des stries en M.E.T. montrant une double rangée 
d'aréoles comme chez les Gomphoneis; mais la longueur et surtout la largeur 
sont nettement supérieures et les stries plus serrées (13 à 15 en 10um) et presque 
rectilignes au centre, alors qu'elles sont nettement incurvées et moins nom- 
breuses (9 à 11 en 10 Jm) chez G. olivaceum var. vulgaris Grunow selon VAN 
HEURCK (1885). 

En recherchant à quoi pouvait correspondre cette forme j'ai trouvé dans le 
Synopsis de VAN HEURCK (loc. cit., pl. 25) une variété calcarea Cleve dont ce 
dernier aurait fait une espéce à part, et cela concorde avec l'Atlas de SCHMIDT 
(1902, pl. 233, fig. 18-19) qui en fait une variété du méme nom. Cependant, 
d'aprés une correspondance avec le Professeur Lange Bertalot, ce type, propre 
aux eaux calcaires, ne doit pas étre détaché de G. olivaceum et cette dénomina- 


* Laboratoire de Botanique, Faculté de Pharmacie - 16, boulevard Daviers - 49000 Angers, 
France. 


Source : MNHN, Paris 


124 H. GERMAIN 


tion n'est pas à retenir; toutes les formes intermédiaires doivent être désignées 
sous le méme vocable; je l'emploierai cependant, seulement pour la commodité 
de l'exposé. 

La dissemblance entre ces deux types extrémes est si frappante, que j'ai tenu 
à le faire remarquer ici, en étudiant les deux types dans tous leurs détails, tant 
en M.P. qu'en électronique, M.E.T. et M.E.B. ét comparer, dans cette dernière 
technique, l'aspect de la face externe et de la face interne de la valve. 

La planche 1 (fig. 1 à 3 en M.P.; 8 et 9 en M.E.T.) montre le type abondam- 
ment rencontré dans l'ouest, c'est-à-dire la variété vulgaris selon VAN HEURCK 
(1885); le type «calcarea» est représenté planche 1 (fig. 4 à 6 en M.P.;7 et 10 en 
M.E.T.). 

La planche 2 montre les détails de la variété vulgaris en M.E.B. : la vue d'une 
valve entière en vue externe (fig. 12) et en vue interne (fig. 13); à un plus fort 
grossissement, la vue externe (fig. 14) montre les stries à peine incurvées; la face 
interne (fig. 15) fait ressortir leur courbure très forte, or cette différence, sans 
être toujours aussi accentuée est la règle sur le très grand nombre de valves 





observées, au point que l'on peut se demander s'il ne s'agit pas d'ornements 
correspondant a deux couches différentes, comme cela se voit dans certains 
cas, fréquents chez les centriques (HENDEY, 1964), mais plus rare chez les 
Pennées. Cependant chez Navicula subhamulata Grunow, par exemple, ces deux 
couches correspondent l'une, interne, à la valve proprement dite, et l'autre, 
externe, est désignée sous le nom de conopeum; on retrouve trés bien dans ce 
cas les «chevilles» ou «piliers» qui séparent (?) ou relient (?) la valve avec ce 
conopeum, conformément aux descriptions de HENDEY; mais il existe d'autres 
cas où cette disposition ne se retrouve pas d'une façon aussi évidente; c'est sans 
doute le cas de Navicula enigmatica que j'ai décrit en 1980, où l'on a bien l'im- 
pression, en M.E.T., que la valve révèle deux striations différentes. Les Diploneis 
(HELMCKE et KRIEGER, 1964), ont aussi une valve à deux niveaux, (cf. 
GERMAIN, 1979), mais ici la fine grille est interne contrairement au conopeum 
externe cité plus haut, De même certains Nitzschia, tels les Nitzschia obtusae que 
j'ai étudiés (sous presse), montrent en M.E.B. des aspects différents de la valve 
en vue externe et en vue interne, en particulier au niveau du nodule central; de 
ce fait la comparaison avec l'aspect en M.E.T. reste assez énigmatique. 

Il faudrait évidemment, dans le cas présent, pouvoir observer les deux faces 
de la même valve, ce que ne nous permettent pas les techniques actuelles, 

Les figures 16 et 17 de la planche 2 représentent au même grossissement les 
détails des extrémités avec les pores à mucus et un élément qui apparait en clair 
à l'extrémité du raphé et qui doit correspondre à un épaississement de silice plus 
visible sur la face interne oà il est saillant. 

La planche 3 concerne le type «calcarea» Cleve et montre les détails de cette 
forme en M.E.B. : la face externe d’une valve entière (fig. 18) et la face interne 
(fig. 19); les figures 20 et 21 les détaillent à plus fort grossissement; on y remar- 
que la trés faible différence entre la courbure des stries sur les deux faces, con- 
trairement à ce que l'on observe dans l'autre type; les extrémités sont repré- 
sentées au méme grossissement (fig. 22 et 23) où l’on retrouve à peu prés le 


Source : MNHN, Paris 


VARIATIONS EXTREMES CHEZ GOMPHONEMA OLIVACEUM 125 


méme aspect quant à l'épaississement de silice à l'extrémité du raphé. 
La figure 11 de la planche 1 qui peut concerner les deux types montre à un 
trés fort grossissement qu'aucune grille n'apparaît dans les aréoles. 


CONCLUSION 


Les diférences des deux types sont très nettes, méme si les caractéres com- 
muns sont indiscutables, de sorte que la désignation de ces deux types sous le 
même vocable est peut étre justifiée, puisque l’on peut trouver tous les types de 
passage entre ces deux extrêmes, ce qui ne laisse pas de se poser des questions 
sur la stricte notion d'espèce d’une façon générale. 


BIBLIOGRAPHIE 


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GERMAIN H., 1981 — Flore des Diatomées, eaux douces et saumátres. Paris, Boubée, 
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HELMCKE J.C. and KRIEGER W., 1964 — Diatomeenschalen im electronenmikrosko- 
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HENDEY N.L, 1964 — An introductory account of the smaller algae of British coastal wa- 
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SCHMIDT A. et al., 1874-1959 — Atlas der Diatomaceenkunde. Reprint KOELTZ 1984, xvi 
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VAN HEURCK H., 1880-1885 — Synopsis des Diatomées de Belgique. Anvers, 235 p. + 
120 p. +135 pl. 





LEGENDES DES PLANCHES 





Planche 1. — Figs 1, 2, 3 : Gomphonema olivaceum var. vulgaris (M.P.). Fig. 8 : idem 
(M.E.T.). Fig. 9 : idem, extrémité (M.E.T.). Figs 4, 5, 6 : Gomphonema olivaceum var. cal- 
carea (M.P.). Fig. 7 : idem (M.E.T.). Fig. 10 :idem, extrémité (M.E.T.). Fig. 11 : détail d'une 
strie semblable dans les 2 variétés (M.E.T.). 

Fig. 1 à 6 : échelle A; Figs. 7, 8 : échelle B; Fig. 9, 10 : échelle C; Fig. 11 : échelle D. 


Planche 2. — Fig. 12 à 17 : Gomphonema olivaceum var. vulgaris (M.E.B.). Fig. 12 : face 
externe. Fig. 13 : face interne. Fig. 14 : face externe. Fig. 15 : face interne. Fig. 16 : extré- 
mité, face externe. Fig. 1 7: extrémité; face interne. 

Fig. 12,13 : échelle A; Figs 14 à 17 : échelle B. 


Planche 3. — Fig. 18 à 23 : Gomphonema olivaceum var. calcarea (M.E.B.). Fig. 18 : face 
externe. Fig, 19 : face interne. Fig, 20 : face externe. Fig. 21 : face interne. Fig. 22 :extré- 
ite, face externe. Fig. 23 : extrémité, face interne. 
Fig. 18, 19 : échelle A; Fig. 20 à 23 : échelle B. 














Source : MNHN, Paris 


H. GERMAIN 





Source - MNHN. Paris 


VARIATIONS EXTREMES CHEZ GOMPHONEMA OLIVACEUM 127 





Source : MNHN, Paris. 


H. GERMAIN 











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Source : MNHN, Paris 


Cryptogamie, Algologie 1986, 7 (2) : 129-134 129 


FEULGEN CYTOPHOTOMETRIC DETERMINATION 
OF NUCLEAR DNA IN SPECIES OF NITELLA (CHAROPHYTA) 
FROM INDIA 


Ruma PAL and Probir CHATTERJEE* 





ABSTRACT. — Feulgen cytophotometric DNA determination have been done in five spe- 
cies o£ Nitella, viz. N. hyalina var. and f. hyalina (n — 8), N. furcata subsp. furcata var. and f. 
furcata (n = 18), N. stuartii (n = 15), N. furcata subsp. flagelliformis (n =9) and N. acumi- 
nata var. and f. acuminata (n = 18). Together with the DNA content, the nuclear volume 
and the chromatin length of the species have also been calculated. A direct relationship 
between nuclear volume, chromatin length and DNA content was found, The highest DNA 
content was noted in case of N. hyalina, whereas the lowest content was found in N. furcata 
subsp. flagelliformis. 


RÉSUMÉ. — La méthode de cytophotométrie utilisée sur les noyaux colorés par la réaction 
de Feulgen a permis d'évaluer les tencurs en ADN de cing espèces de Nitella : N. hyalina var. 
et f. hyalina (n =8), N. furcata subsp. furcata et f. furcata (n =18), N. stuartii (n =15), N. 
furcata subsp. flagelliformis (n =9) et N. acuminata var. et f. acuminata (n = 18). De plus, 
pour chaque espéce, le volume nucléaire et la longueur de la chromatine ont été calculés. 
Il existe une relation étroite entre le volume nucléaire, la longueur de la chromatine et la 
teneur en ADN. N. hyalina présente la teneur la plus élevée en ADN, tandis que N. furcata 
subsp. flagelliformis offre la plus faible. (traduit par la rédaction). 


KEY WORDS : Feulgen cytophotometry, DNA, Nitella, Charophyta. 


INTRODUCTION 


Microspectrophotometric DNA determination have been in practice in plant 
materials for quite sometimes, yet very few attempts have been taken in case of 
algal genera, such as Batrachospermum, Eudorina, Coleochaete, Acrosymphyton 
and in Dinoflagellates. In lower groups, cytophotometric DNA-determination 
helps in studying the life cycle pattern and in locating the site of meiosis where 
the chromosome count is not possible (THERRIEN, 1966; BRYANT and HO- 
WARD, 1969; HURDELBRINK and SCHWANTES, 1972; YEMMA and THER- 
RIEN, 1972; LEE and KEMP, 1975; HOPKINS and McBRIDE, 1976; BREE- 


* Centre of Advanced Study, Department of Botany, University of Calcutta - 35, Ballygunge 
Circular Rd., Calcutta-700 019, India. 


Source : MNHN, Paris 


130 R. PAL and P. CHATTERJEE 


MAN, 1979; GRAVILA et al., 1981). In the algal family Characeae only a 
solitary report is available regarding the DNA determination in Chara zeylanica 
(SHEN, 1967). 

In view of the paucity of information in this regard in any other taxa of Cha- 
rophytes, the present investigation was taken up in the genus Nitella, where no 
such data are available so far. Principal emphasis was laid upon measuring the 
DNA content of mitotic figures. Such data is expected to throw some light 
regarding the mode of evolution of various intraspecific taxa and their relation- 
ships especially when taken in conjunction with data on nuclear volume and 
chromatin length of each taxon, 


MATERIALS AND METHODS 


Five species of Nitella were taken for the present study viz. N. hyalina (D.C) 
Ag. var. and f. hyalina, N. furcata (Roxb. ex Bruz.) Ag. subsp. furcata var, and 
£. furcata, N. stuartii A. Br., N. furcata (Roxb. ex Bruz.) Ag. subsp. flagelliformis 
and N. acuminata A. Br. ex Wallm. var, and f. acuminata. Specimens identified 
after WOOD and IMAHORI (1964, 1965). 

Young vigorously growing shoot tips with suitable sized globules were fixed 
in formaldehyde acetic-ethanol (FAE) fixative for one hour. They were washed 
and hydrolysed in 5 (N) HC] at room temperature for one hour, again washed 
and stained in Feulgen solution (LILLIE, 1951). After staining, the materials 
were bleached by bleaching solution (60 ml (N) HCI, 60 ml 10 % aqueous solu- 
tion of sodium or potassium metabisulphite and 1080 ml distilled water) with 
two changes of 5 minutes each to remove the superficial stain, washed and final. 
ly mounted in 10 % glycerine. Cytophotometric readings were taken in Reichert 
Zetopan microspectrophotometer within two hours of making temporary slides. 
Readings were taken from the metaphase stage of the antheridial filaments of 
the globules to determine the 2C DNA value. The measurement of DNA was 
based on the optical density in terms of arbitrary units of relative absorbances 
(SHARMA and SHARMA, 1980). 

Total chromatin length was expressed by adding the lengths of all the chro- 
mosomes of a metaphase plate. Average of five such plates were taken to calcu. 
late the final value. The nuclear volumes were calculated according to the fol- 
lowing formula : 


Nuclear volume = 4/3 7 (r)? 
where, r = radius of the nuclei 


RESULTS AND DISCUSSION 


Among the five species of Nitella studied, N. hyalina, one of the two hetero- 
clemous taxon investigated showed the highest 2C DNA (Table 1; Figs. 1 & 2). 
Excepting N. furcata subsp. flagelliformis — a dioecious species whose chromo- 


Source : MNHN, Paris 


NUCLEAR DNA IN SPECIES OF NITELLA 131 


П DNA Content 


ll Nuclear Volume 


























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Fig. 1. — Histogram showing DNA content and nuclear volume in five species of Nitella. 


some number was n = 9 and N. acuminata (n = 15), all other monoecious 
species studied had the same chromosome number of n= 18. Corresponding to 
the highest 2C DNA content, N. hyalina also showed the higher chromatin 
length and nuclear volume. The least amount of 2C DNA and nuclear volume 
was found in N. furcata subsp. flagelliformis having the lowest chromosome 


Source : MNHN, Paris 


132 R. PAL and P. CHATTERJEE 


П DNA Content 




















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Fig. 2. — Histogram showing DNA content and total chromatin length in five species of 
Nitella. 


number of n = 9. However, its chromatin length was slightly higher than N. 
acuminata and N. stuartii (n = 15) as the chromosomes are comparatively larger 
in size in this species than N. acuminata and N. stuartii. The nuclear volume of 
N. furcata subsp. flagelliformis was, however, the smallest found among all the 
Nitella species investigated here. Among the 18 chromosomed species of Nitella, 
N. acuminata showed the least amount of 2C DNA, nuclear volume and chro- 
matin length, followed by an increase in all these parameters in N. furcata subsp. 


Source : MNHN, Paris 


NUCLEAR DNA IN SPECIES OF NITELLA 133 


Table I. — Showing chromosome number, total chromatin length, nuclear volume and DNA 
content (at 2C level) in five species of Nitella. 


Total Amount of 
Chromosome chromatin Nuclear DNA in 
Name of the species number length volume arbitrary unit 
(n) (Ит) (ит) (20) 

1. Nitella hyalina 18 7333 261.2 1.03 * 0.001 
var. and f. hyalina 

2. Nitella furcata 
subsp. furcata 18 6918 2236 0.99 +0.006 
var. and f. furcata 

3. Nitella stuartii 15 44.48 2202 092%0.002 

4. Nitella acuminata 18 44.60 210.5 0.87 +0.002 
var. and f. acuminata. 

5. Nitella furcata 9 42.50 1292 0.72+0.002 


subsp. flagelliformis 





var. and f. furcata and then N. hyalina where they were maximum. N. stuartii, 
another heteroclemous species investigated showed DNA content, nuclear vo- 
lume and chromatin length intermediate between N. acuminata and N. furcata 
subsp. var. and f. furcata. Though variation in 2C value is clear among the five 
species, the variation is not much significant, which is 1.5 to 2 fold, in contrast 
to angiospermic genera. 

Among the five species studied, N. acuminata and N. stuartii are arthrodac- 
tylous (dactyl 1 celled) and belong to the section Rajia and Palia respectively. 
Their DNA contents were also less, 0.87 + 0.002 for N. acuminata and 0.92 + 
0.002 for N. stuartii. Under the Section Tieffallenia, N. furcata subsp. furcata 
and N. furcata subsp. flagelliformis have been studied. The DNA value of N. 
furcata subsp. flagelliformis was much less (0.72 & 0.002), even less than N. acu- 
minata and М. stuartii. Here the chromatin length and nuclear volume were also 
less. N. furcata subsp. furcata and N. hyalina (sect. - Decandollea) contained 
much more amount of DNA than the Arthrodactylous species. These were 0.99 
+ 0.006 and 1.03 + 0.001 unit respectively. 


ACKNOWLEDGEMENTS 


The authors are grateful to Prof. A.K. SHARMA for facilities provided, to S. MUKHER- 
JEE for taking cytophotometry readings and to the University Grants Commission, New 
Delhi for financial support to SR. 


REFERENCES 


BREEMAN A.M., 1979 — The caryological phases in the life history of Acrosymphyton 


Source : MNHN, Paris 


134 R. PAL and P, CHATTERJEE 


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Source : MNHN, Paris 


Cryptogamie, Algologie 1986, 7 (2) : 135-147 135 


ANOMALIES DU DÉVELOPPEMENT 
CHEZ ANTITHAMNIONELLA SARNIENSIS 
(RHODOPHYCEAE, CERAMIACEAE). 


1 : formation et début du développement des tétraspores 


F. MAGNE* 


RESUME. — Chez la Céramiacée Antithamnionella sarniensis Lyle, la segmentation du 
contenu des tétrasporocystes est souvent anormale. Les spores formées sont de taille variée 
et pourvues de 1, 2, 3 ou 4 noyaux. Le développement de ces tétraspores aboutit le plus 
souvent à des embryons monstrueux à croissance très lente et à morphologie atypique. Les 
cellules sont courtes, souvent incomplétement séparées et à contenu multinucléé. Toutefois 
leur métabolisme, ainsi que les divisions nucléaires, ne sont pas entravés. Ces embryons 
finissent toujours par mourir, sauf certains — rares — qui peuvent reprendre une croissance 
et une morphogenése normales. Il semble que l'état plurinucléé soit la cause du développe- 
ment anormal. Une mortalité trés élevée frappe également les spores dés leur libération, y 
compris celles qui sont uninucléées, 





ABSTRACT. — In Antithamnionella sarniensis Lyle (Ceramiaceae), the segmentation of the 
content of the tetrasporocysts is frequently abnormal. The size of the spores is variable and 
they are provided with 1, 2, 3 or 4 nuclei. Most frequently, they originate monstruous 
embryos with very slow growth and atypical morphology. The cells are short, frequently 
uncompletely separated and multinucleated. Nevertheless, metabolism and nuclear divisions 
are not hindered. The multinucleate condition seems to cause the abnormal development. 
A very high mortality affects too the recently liberated spores, including the multinucleate 
ones. 


MOTS CLÉS : Rhodophyceae, Antithamnionella sarniensis, tétraspores, morphogenése 
anormale. 





'TRODUCTION 
Antithamnionella sarniensis Lyle est une espéce connue des cótes atlantiques 


européennes, de la Normandie au Portugal (ARDRÉ, 1970) ainsi que des Iles 
Britanniques. Elle est commune sur les côtes de France où elle peut être parfois 


* Université Pierre et Marie Curie, Laboratoire de Biologie végétale marine, 7 Quai Saint- 
Bernard, 75252 Paris Cedex 05. 


Source : MNHN. Paris 


136 Е.МАСМЕ 


trés abondante, en particulier à la pointe de Bretagne (L'HARDY-HALOS, 
1968). 

Dans la nature, elle ne porte que rarement des organes reproducteurs et ceux 
qui ont été observés dans ces conditions sont presque toujours les tétrasporo- 
cystes (LYLE, 1924; HAMEL, 1924; CHEMIN, 1937; DREW, 1944; L'HARDY- 
HALOS, 1968 et 1985); la présence de gamétophytes, peu fréquents et en petit 
nombre, n'y a été signalée que très récemment (L’HARDY HALOS, 1985) (*). 

Cette absence de gamétophytes, soulignée par FRITSCH (1935, p. 725), a 
amené à considérer, à l'époque, que le cycle de développement de l'espèce 
devait être anormal et ne comprendre que des tétrasporophytes. Afin de le 
vérifier, SUNDENE (1964) puis VON STOSCH (1969) en ont entrepris la 
culture, le premier à partir d'une souche provenant des Iles anglo-normandes 
(localité-type de l'espèce), le second à partir d’une souche préparée à Roscoff en 
1954. Les deux souches étaient de nature tétrasporophytique et, dans les deux 
cas, les tétraspores ont conduit à des gamétophytes fertiles morphologiquement 
semblables aux tétrasporophytes, ce qui a été confirmé par L'HARDY-HALOS 
(1985, 1986). 

Mais l'absence ou la grande rareté des gamétophytes dans la nature — corro- 
borée par nos propres observations durant plusieurs années à Roscoff — ne se 
trouvant toujours pas expliquée, nous avons été conduit à reprendre nous-même 
l'étude en culture du cycle de développement de cette espèce, à partir d'une 
souche de nature tétrasporophytique. 

Durant ce travail, nous avons rapidement constaté l'existence d'anomalies 
importantes affectant, les unes la formation des tétraspores et les premiers 
stades de leur développement, les autres la nature des individus qui en sont issus; 
leur étude a dû être étendue à d’autres souches. 

Les résultats obtenus concernant les premiéres de ces anomalies font l'objet 
de la présente publication. 


MATÉRIEL ET MÉTHODES 


Les souches utilisées ont été préparées à partir de boutures prélevées à chaque 
fois sur un individu d'Antithamnionella sarniensis récolté dans la nature. On sait 
(L'HARDY-HALOS, 1968) que cette espèce est difficile à distinguer de l'espèce 
voisine À. spirographidis (Schiffner) Wollaston (= Antithamnion spirographidis 
Schiffner, in L'HARDY-HALOS, 1968, 1970, 1985). L'identification spécifique 
des individus d'origine a été basée sur les caractéres distinctifs proposés par 
L'HARDY-HALOS (1968). 


(*) On ne peut tenir compte de la contribution de MIRANDA (1936) signalant chez cette 
espèce la présence de spermatocystes (sur des individus portant en autre des tétrasporo- 
cystes); en effet, le matériel étudié et figuré (fig. 11a et 11b) présente des cellules péricen- 
trales de forme et de taille semblables à celles des autres cellules pleuridiennes ce qui con- 
duit, en suivant L'HARDY-HALOS (1968), à le rapporter à A. spirographidis. 


Source : MNHN, Paris 


ANTITHAMNIONELLA SARNIENSIS 137 


Ces souches sont représentées, dans la collection du laboratoire, chacune par 
un fragment de thalle dont la pérennité est assurée uniquement par bouturage 
et qui constitue le point de départ, par fragmentation, des thalles nécessaires 
pour l'expérimentation. Elles sont conservées dans des conditions défavorables à 
la croissance et à la reproduction : température peu élevée (14°C), lumière 
(naturelle) trés atténuée, renouvellement du milieu de culture à de longs inter- 
valles (2 à 3 mois). 

Toutes les cultures (pour la conservation des souches et pour l'obtention de 
tétraspores) ont été effectuées à l'aide du milieu ES de PROVASOLI (1968) 
modifié; ce milieu, dit «maigre», comporte des teneurs en N et P réduites au 
1/10€ de la teneur de la formule originale. Toutefois, certaines cultures destinées 
4 des comparaisons ont été faites en milieu ERD-SCHREIBER préparé selon 
FOYN (1934). 

Vingt souches, provenant de localités situées entre l'Ile de Ré et le Cap de 
la Hague, toutes de nature tétrasporophytique et comprenant notamment la 
souche originale employée par VON STOSCH (1969), ont été examinées en cul- 
ture dans les conditions suivantes : température 20°C, lumière d'énergie 20 4 E 
m?s!, de type «blanc industrie» et de photopériode 12h par 24h. Deux 
d'entre elles (souches n9 200 et nO 200 bis) ont également donné lieu à des 
observations au cours de cultures comportant des combinaisons variées de tem- 
pérature (14, 16, 18 ou 20°C), d'intensité d'éclairement (8, 11, 14 ou 20 uEm? 
5) et de photopériode (8 h, 12 h ou 16 h par 24 h); ces diverses combinaisons, 
nécessitées par des expériences sans rapport avec le présent sujet, seront précisées 
dans une publication ultérieure. Enfin et surtout, toutes les observations précises 
de morphologie, de cytologie et de dénombrement qui vont être évoquées plus 
bas, sont exclusivement basées sur du matériel des souches 200 et 200 bis culti- 
vées dans les conditions suivantes : température 18°C, clairement de 12 ШЕт? 571 
en photopériode 12 h par 24 h. Au cours de toutes ces cultures, le milieu a été 
renouvelé en principe deux fois par semaine ct la lumière utilisée a toujours été 
fournie par des tubes fluorescents de type «blanc industrie». 

Le matériel — tétrasporocystes, tétraspores et plantules issues de ces dernières 
— a été examiné in vivo sous le microscope, en montage extemporané dans du 
milieu de culture. 

Les noyaux des plantules ont été mis en évidence par la réaction nucléale de 
Feulgen, aprés fixation au mélange chromo-acétique (cf, MAGNE, 1964, p. 477- 
478). 


RÉSULTATS 


1. La Tétrasporogenése 
Les conditions des cultures précisées ci-dessus ont permis d'obtenir sans 


probléme des tétrasporocystes márs au bout d'environ une à trois semaines, Les 
tétrasporocystes se forment sur les cellules de la base des pleuridies et plus spé- 


Source : MNHN, Paris 


138 F. MAGNE 


cialement sur les cellules péricentrales; au moment de la reproduction ils com- 
mencent à apparaître dans les parties les plus âgées du thalle et, dans les meil- 
leures conditions, la zone fertile s'étend vers les parties les plus jeunes au fur et 
à mesure de la croissance de celles-ci. 

De multiples essais dans d’autres conditions (cf. ci-dessus, Matériel et mé- 
thodes) ont montré que la formation de ces organes semble indifférente à la 
photopériode. En revanche, elle est stimulée, — tout comme le développement 
végétatif, — par l'élévation de la température entre 10 et 20°C, ainsi que par la 
quantité d'énergie lumineuse. Toutefois, celle-ci devient inhibitrice au-delà d'une 
certaine valeur et, en particulier, les cultures blanchissent sous la combinaison 
20 uE.m.? s! x 16 h. 

L'observation in vivo des tétrasporocystes montre que, trés souvent, le clivage 
de leur contenu s'effectue incomplétement ou méme pas du tout, bien que les 
divisions nucléaires aient lieu et que quatre noyaux soient présents. Ces derniers 
peuvent être en effet repérés le plus souvent de façon certaine in vivo, au milieu 
du protoplasme dense qui les entoure. Lors de leur déhiscence — aisément 
observable in vivo — les sporocystes libèrent très souvent, au lieu de quatre 
spores uninucléées de taille identique selon la règle, seulement une, deux ou trois 
spores de taille variable, les plus grosses étant bi-, tri- ou quadrinucléées et les 
plus petites uninucléées ou méme anucléées. Ces petites spores anucléées, d’un 
diamètre de 5 à 20 um, résultent d'un clivage très inégal du contenu du sporo- 
cyste qui ne produit d’autre part qu’une seule grosse spore quadrinucléée; dans 
certains cas d’ailleurs, ces petites spores restent dans le fond du sporocyste vidé. 


nombre 


30 





20 








10 





























10 20 зо 40 50 60 jim 
diamétre 


Fig. 1 — Fréquence des tailles des tétraspores au moment de leur émission, avec indication 
du nombre des noyaux (n) qu'elles contiennent. 


Source : MNHN, Paris 


ANTITHAMNIONELLA SARNIENSIS 139 


L'étude de la taille des spores émises a été faite in vivo, alors qu'elles sont 
encore emprisonnées au sein de la touffe de filaments portant les sporocystes 
dont elles viennent de se libérer et qui les protège d'un écrasement par la lamelle 
couvre-objet. La répartition de 113 unités, en fonction de leur diamètre et par 
classe de tailles de 5 en 5 um, a donné l'histogramme de la fig. 1. D'autre part 
le dénombrement de leurs noyaux, effectué dans tous les cas où ceux-ci étaient 
suffisamment distincts, a permis de constater que, dans leur grande majorité, les 
spores uninucléées ont un diamétre compris entre 25 et 35 dm et les spores 
quadrinucléées, entre 45 et 60 um, tandis que l'état binucléé a été rencontré 
entre 35 et 50 um et l'état trinucléé entre 40 et 50 Him; toutes les spores de 
diamètre inférieur à 20 um, sauf une (16 dm), étaient anucléées (fig. 2). 


2. Le développement des plantules issues des tétraspores 


L'HARDY-HALOS (1970, p. 266) écrit : «Chez PAntithamnion sarniense, 
presque toutes les tétraspores d’un même tétrasporophyte commencent leur 
développement in situ.» Les observations que nous avons effectuées ne permet- 
tent pas de se rallier à une telle opinion. Nous avons constaté au contraire, dans 
les montages extemporanés de fragments de thalles fertiles parvenus à maturité, 
que les spores quittent normalement les sporocystes et se retrouvent en grand 
nombre dans la préparation. Nous n'avons pas observé de développement dans 
les sporocystes et ce dernier comportement semble exceptionnel. En revanche, 
sur les thalles fertiles qui n'ont pas été dérangés depuis plusieurs jours durant la 
période de reproduction, on observe une proportion importante de plantules 
fixées au hasard sur ceux-ci. Toutes les observations qui suivent ont été effec- 
tuées sur des spores ou des plantules parvenues au fond du récipient de culture. 

Le suivi du développement des sporées révèle trois comportements bien dis- 
tincts des spores ou des plantules qui en dérivent. 

Tout d’abord, de nombreuses spores avortent sans entamer la germination et 
meurent dans les 24 heures qui suivent leur émission (fig. 13). 

Ensuite, parmi les plantules qui se développent, certaines évoluent en jeunes 
individus présentant la morphologie caractéristique des embryons bipolaires de 
Céramiacées, tandis que d'autres, en bien plus grand nombre, donnent des em- 
bryons de forme anormale. 

Chez les embryons normaux, l'embryospore ne se vide pas mais se cloisonne, 
poussant à une de ses extrémités un rhizoide et à l'autre un axe végétatif uni- 
sérié à croissance apicale, ébauche du cladome principal du nouvel individu. Ces 
plantules se développent rapidement dans les conditions de culture employées, 
atteignant 1 à 2 mm en quelques jours; elles ne se rencontrent qu'en faible pro- 
portion. 

Les embryons anormaux se comportent trés différemment des précédents : 
leur croissance ne progresse que trés lentement et leur morphologie, trés variée, 
s'éleigne le plus souvent notablement de celle des embryons normaux (fig. 3à 
8et10à 13). 


Source : MNHN, Paris. 





ANTITHAMNIONELLA SARNIENSIS 141 


Le plus fréquemment, l'embryospore, qui s'hypertrophie sans beaucoup se 
cloïsonner, demeure reconnaissable mais perd plus ou moins la symétrie axiale 
qui caractérise l'embryon normal. Souvent elle développe plusieurs axes courts 
insérés au hasard (fig. 3, 4, 5 et 11), parfois ramifiés, formés d'articles courts 
et de forme souvent irrégulière; dans certains cas, ces axes peuvent être pourvus 
de nombreuses ramifications et prendre une allure buissonnante. Le plus souvent 
se forment un à plusieurs rhizoïdes (fig. 3, 4 et 5) mais on rencontre aussi des 
embryons globuleux qui ne parviennent pas à différencier d’appendices (fig. 6, 
7 et 8). 

Les parois de l'embryospore et des articles d'embryons anormaux âgés de 
plusieurs jours sont remarquablement épaisses et, d'autre part, les cloisons de 
segmentation de l'embryospore sont presque toujours incomplétes par leur 
centre, parfois méme réduites à un étroit — mais trés épais — bourrelet périphé- 
rique auquel ne semble correspondre aucun cloisonnement du cytoplasme et, 
de ce fait, la plantule peut se trouver alors transformée en une vésicule à cavité 
continue (fig. 15). Les protoplasmes, trés riches en plastes et en granules de 
rhodamylon, sont trés denses, ce qui contraste fortement avec les cellules à con- 
tenu limpide des individus normaux développés dans les mémes conditions. 


Les préparations colorées par la réaction de Feulgen montrent que les diffé- 
rents articles, aussi bien ceux qui constituent les appendices que les «compar- 
timents» de l’embryospore, sont en général pourvus chacun de plusieurs noyaux, 
qui peuvent étre particulièrement nombreux dans l'embryospore elle-même 
(fig. 14 et 15). Les divisions de ces noyaux se déroulent de façon synchrone. 


Les tentatives de «forçage» des plantules anormales, par renouvellement 
fréquent du milieu et en les plaçant dans les conditions les plus favorables à la 
croissance, ont montré que, quoiqu'on fasse, cette dernière demeure extrême 
ment lente et que, tôt ou tard, l'expérience se termine, soit par la dégénérescence 
puis la mort des articles les uns après les autres, soit par le bourgeonnement, en 
position axiale ou plus souvent latérale, d’un jeune cladome de forme normale 
(fig. 3c) à cellules uninucléées, qui se développe alors trés rapidement, l'embryon 
monstrueux restant fixé à sa base (fig. 9). Cette heureuse issue est toutefois 
peu fréquente. 

Dans le but d'estimer l'importance de la léthalité des plantules, on a suivi 
individuellement le sort d’un certain nombre de spores provenant de sporées 
émises durant un temps court (moins de 24 heures) sur support quadrillé, afin 
de repérer la position des spores et de pouvoir les identifier à tout moment du- 
rant l'expérience. Les sporées ont été examinées toutes les 24 heures durant les 


Fig. 2 à 9 — Tétraspores et embryons anormaux. 2 : tétraspores au moment de leur émis- 
sion; dans certaines d'entre elles, les noyaux ont pu être distingués. 3 à 8 : divers aspects 
d'embryons monstrueux; en 3, un jeune cladome typique (c) s’est individualisé récem. 
ment; en 6, 7 et 8, embryons globuleux à cloisons incomplètes. 9 : base d’un individu 
normalement développé mais issu d’un embryon monstrueux encore rattaché à sa base. 
L'échelle est commune à toutes les figures. 


Source : MNHN, Paris 


142 


. MAGNE 





Source : MNHN. Paris 


ANTITHAMNIONELLA SARNIENSIS 143 


trois premiers jours, puis tous les deux jours ou tous les trois jours ensuite, 
jusqu’au 20e jour. 

Le premier examen, — moins de 24 heures aprés la fin de la ponte, — a révélé 
la présence de spores mortes en assez grande quantité; toutefois leur dénombre- 
ment n'a pas été tenté, beaucoup d'entre elles n'étant plus qu'à l'état de lam- 
beaux difficiles à identifier avec certitude. Les spores vivantes, fixées, et dont 
beaucoup avaient déjà commencé à former un embryon, étaient au nombre de 
456. Durant les jours suivants, alors que quelques rares individus ont formé 
rapidement un cladome caractéristique, la plupart des embryons ont acquis une 
forme monstrueuse, puis leur développement est resté presque stagnant, jusqu'à 
ce qu'ils dégénérent plus ou moins précocement, par une décoloration brusque 
chez les embryons globuleux et progressive chez les articulés. Certaines des 
spores (au nombre de 11) qui étaient de trés petite taille (moins de 20 um) sont 
toutes mortes sans amorcer aucun développement. Seuls quelques rares em- 
bryons monstrueux ont pu, aprés plusieurs jours, différencier un cladome. Au 
vingtième jour, le bilan s’est établi à 13 individus présentant un cladome à mor- 
phologie normale, 374 morts et 69 embryons monstrueux profondément anor- 
maux, très certainement non viables. 


La présence de tétraspores anormales et d’embryons monstrueux en grand 
nombre, accompagnée d'une léthalité importante, n'est pas limitée aux deux 
souches étudiées ici (n° 200 et n° 200 bis). Elle existe, avec une importance 
comparable, chez les 18 autres souches parmi les 20 évoquées plus haut (cf. 
Matériel et méthodes). Elle n’est pas non plus limitée aux conditions dans les- 
quelles ont été obtenues les spores et les plantules qui viennent d'être décrites. 
Elle a en effet été observée, chez les souches 200 et 200 bis encore, dans les 
diverses combinaisons de températures, d'intensités énergétiques et de photo- 
périodes déjà évoquées. Elle existe également en lumiére naturelle. Enfin, 
l'utilisation du milieu Erd-Schreiber au lieu du milieu ES Provasoli, toutes autres 
conditions restant identiques, n'a apporté aucune modification aux résultats. 
On peut donc admettre que le phénomène est indépendant à la fois de la lignée 
considérée et des conditions d'ambiance, au moins dans l'éventail de celles qui 
ont été testées. 


DISCUSSION 


Les différentes observations rapportées ci-dessus montrent que les monstruo- 
sités affectant les embryons semblent avoir leur source dans l’état plurinucléé, 


Fig. 10 à 15 — Embryons anormaux. 10, 11, 12 et 13 : embryons observés in vivo; en 13, 
présence de deux spores mortes (flèches); l'échelle est commune à ces figures. 14 :em- 
bryon monstrueux fixé et coloré (réaction de Feulgen) vu sensiblement en coupe op- 
tique; quelques-uns des noyaux sont discernables ainsi que des cloisons incomplètes. 15 : 
calque de l'image précédente; les noyaux discernables dans le plan de mise au point ont 
été figures en noir et les noyaux situés dans d'autres plans, en pointilié. 


Source : MNHN, Paris 


144 F, MAGNE 


comme Vattestent le parallélisme entre les deux phénomènes d’une part, et le 
fait que la morphogenése normale est rétablie par un retour à l'état uninucléé 
d'autre part. On est porté à penser que l'état plurinucléé des articles ou segments 
des embryons dérive de l'état plurinucléé des spores d'origine qui, lui-même, est 
la conséquence directe de l'inégalité ou du défaut de segmentation du contenu 
du tétrasporocyste. On peut donc désigner cette anomalie par le nom d'anomalie 
de segmentation du tétrasporocyste. 


Cette anomalie n'a jamais encore été signalée comme telle chez-A. sarniensis, 
bien que la culture de cette espéce ait été faite à plusieurs reprise (CHEMIN, 
1937, SUNDENE, 1964, VON STOSCH, 1979, L'HARDY-HALOS, 1968, 1970, 
1985). Toutefois, il n'est pas impossible que certains des auteurs en aient consta- 
té les effets, sans en avoir saisi la signification. Ainsi, CHEMIN (1937) a figuré 
un embryon encore trés peu développé mais pourvu déjà de deux rhizoides (cf. 
sa fig. 67-1, à gauche), évoquant un embryon monstrueux. D'autre part, L'HAR- 
DY-HALOS (1970, pp. 266-267 et fig. 13B) a observé des plantules atypiques 
se développant à l'intérieur des sporocystes, situation à laquelle l'auteur attribue 
plus ou moins implicitement leur forme anormale; cette interprétation a été ré- 
affirmée récemment (U'HARDY-HALOS, 1985) avec à l'appui une image (loc. 
cit., fig. 13) trés étroitement comparable à notre fig, 9. Devant la grande simili- 
tude morphologique des plantules, qui se dégage de la comparaison des illustra- 
tions fournies par L'HARDY-HALOS et par le présent travail, on est porté à 
supposer que la méme cause les a produites dans les deux cas, Dans l'optique 
développée ici, cette cause est l'anomalie de segmentation des sporocystes, 
alors que pour L'HARDY-HALOS, c'est la germination intrasporocystaire. 
On a vu que cette derniére situation, rencontrée avec une trés haute fréquence 
par L'HARDY-HALOS (1970, p. 266) dans des conditions d'ambiance non préci- 
sées et sans indication du sort ultérieur des plantules, ne peut étre étendue au 
matériel étudié ici; ce dernier en effet a fourni sans probléme des sporées abon- 
dantes laissant derrière elles des thalles aux sporocystes vides. On doit toutefois 
noter une autre observation de L'HARDY-HALOS (1970, p. 267, fig. 14A) sur 
une autre Céramiacée pas très éloignée systématiquement de lA. samiensis, 
l'Antithamnion plumula : lorsque les plantules de cette espèce se développent 
— là encore — dans un tétrasporocyste, «certaines d’entre elles possèdent des 
cellules plurinucléées (. . .). Mais, par la suite, la formation de cloisonnements 
intercellulaires redonne des articles uninucléés». Il y a lá une situation qui rap- 
pelle curieusement celle des embryons anormaux étudiés ici et qui mériterait de 
nouvelles recherches. 

Une telle anomalie, comportant une segmentation atypique des sporocystes, 
accompagnée d'une polynucléie et de monstruosités morphogénétiques, ne 
semble pas avoir été signalée non plus de façon certaine chez d'autres Rhodo- 
phycées. DIXON (1960) chez Ceramium, et BONEY (1963) chez Antithamnion 
plumula, ont fait connaître que le contenu du tétrasporocyste pouvait se com- 
porter comme une seule spore, mais sans préciser la situation de l'appareil 
nucléaire ni ce que. devient cette spore par la suite. En laissant de côté le cas 
particulier des bispores binucléées de certaines Corallinacées qui n'est qu'un 


Source : MNHN, Paris 


ANTITHAMNIONELLA SARNIENSIS 145 


aspect d'un comportement normal, comme Pont bien montré les travaux de 
SUNESON (1950, 1982), on doit rappeler certains travaux dont les résultats 
se rapprochent de ceux obtenus ici. Ainsi, selon KNAGGS (1967) puis WEST 
(1969), le Rhodochorton purpureum peut former, dans ses tétrasporocystes, des 
bispores qui sont binucléées, mais ce comportement est sans effet sur la suite du 
développement car. au cours de la germination, un seul des deux noyaux s'en- 
gage dans le tube germinatif et ainsi l'état binucléé n'est que transitoire. VAN 
DER MEER (1977) a montré d’autre part, grâce à l'utilisation de mutants colo- 
rés dans l'étude d’un Gracilaria sp. dont les tétrasporocystes peuvent produire 
des spores bi- et tétranucléées, que celles-ci donnent naissance à des chimères; 
mais un processus de compensation rétablit dès la germination l'état uninucléé 
par formation de cloisons séparant les noyaux. Ainsi, dans ce cas comme dans le 
précédent, la polynucléie, limitée à la spore, n'est que transitoire et ne s'accom- 
pagne d'aucun désordre morphogénétique. Aucun de ces deux cas ne peut être 
comparé à celui d'A. sarniensis. 

L'effet le plus certain de l’anomalie de segmentation est le blocage de la 
morphogenése. Ce blocage se traduit par un ralentissement trés accentué de la 
croissance dû, à la fois, à une baisse de la fréquence des divisions cellulaires et à 
une réduction de l'élongation des cellules, ainsi que par le développement aber- 
rant d'axes ou de rhizoides surnuméraires. Il est fort possible que ce comporte- 
ment soit déterminé par la confrontation des noyaux dans les articles du 
thalle, car le développement anormal fait place à une morphogenése typique dés 
qu'il y a retour à l'état uninucléé. Ainsi, les noyaux qui sont appelés à coopérer 
de façon coordonnée lorsqu'ils sont séparés les uns des autres par des parois 
squelettiques, voient leurs actions s'anihiler lorsqu'ils se trouvent réunis dans 
une méme cavité cellulaire. 

En revanche, l'état plurinucléé ne semble pas constituer une entrave au méta- 
bolisme. Les preuves de l'activité de celui-ci dans les embryons monstrueux sont 
évidentes : les plastes sont nombreux et apparemment en bon état, les cyto- 
plasmes sont bourrés de grains de thodamylon dont la synthèse se poursuit 
manifestement ainsi que celle de la substance pariétale, comme le prouve l'épais- 
sissement des parois en dépit du fait que les cloisons transversales ne parviennent 
souvent pas à s'achever; enfin les divisions nucléaires se poursuivent. 

Mais ce métabolisme actif ne peut entretenir la vie s'il ne trouve pas son 
aboutissement dans une morphogenèse normale, et — si un retour à l'état uninu- 
cléé n'intervient pas, — tous les embryons monstrueux sont condamnés à la 
dégénérescence et à la mort. Étant donné le taux très bas de rescapés (13 sur 
456, soit 2,8%), l'existence de cette anomalie constitue un handicap sérieux 
dans la stratégie de propagation de l'espèce. 

On ignore présentement le déterminisme exact de cette tare. Mais, étant 
donné qu'elle semble indépendante des conditions de l'environnement, on ne 
peut guére lui attribuer qu'un déterminisme interne, conséquence vraisemblable 
d'une mutation. 

On peut se demander si elle existe depuis longtemps. Vraisemblablement, elle 
était déjà présente au temps de CHEMIN (1937); à coup sûr elle existait en 


Source : MNHN, Paris 


146 F. MAGNE 


1954, moment où VON STOSCH à préparé la souche qu'il a utilisée et qui 
existe encore. (Selon J. Rueness (communication personnelle) la souche préparée 
et employée par SUNDENE (1964) n'a pu étre retrouvée). Enfin, le fait qu'elle 
semble affecter toutes les lignées dans une partie importante de l'aire géogra- 
phique de l'espéce montre que, trés vraisemblablement, sa présence chez celle-ci 
est déjà ancienne. 

Il semble bien, enfin, que la mortalité constatée chez les plantules n'est pas 
une conséquence de l'anomalie de segmentation elle-méme, et méme n'est pas 
liée à celle-ci, On a vu en effet qu'elle peut atteindre les spores elles-mêmes dès 
leur libération. D'autre part et surtout, elle peut atteindre aussi les embryons 
issus de spores uninucléées c'est-à-dire non frappées par l'anomalie; ceci est 
évident lorsqu'on met en parallele leur fréquence (46 pour 113 spores de toute 
nature (cf. fig. 1) soit 40 %) et la fréquence des embryons viables, déterminée 
ci-dessus (2,8 %). 

L’anomalie de segmentation qui existe chez A. sarniensis est donc accompa- 
gnée d'autres anomalies dont l’une, de nature encore inconnue, est léthale pour 
beaucoup de spores et d'embryons. Une prochaine publication fera état d'une 
troisiéme anomalie concernant, cette fois, la succession des générations dans le 
cycle de développement. 


REMERCIEMENTS 


L'auteur remercie particuliérement M. le Professeur H.A. VON STOSCH (Marburg) qui 
lui a aimablement fait parvenir sa souche d'A. sarniensis, ainsi que M. J. COSSON (Caen) qui 
a fourni le milieu Erd Schreiber et M. C. BIDOUX qui a assuré l'illustration photographique. 


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Source : MNHN. Paris 





BRRMETHSAS AGASMOIMOMTITAR 





Cryptogamie, Algologie 1986, 7 (2) : 149-159 149 


ISOLEMENT, EN CULTURE, DE LIGNÉES HAPLOÏDES 
A PARTIR DU CYCLE HÉTÉROMORPHE 
CHEZ LE SPONGOMORPHA AERUGINOSA 
(ACROSIPHONIALES, CHLOROPHYTA) 


Sigurdur JONSSON* 


RÉSUMÉ. — Les études d’une souche isolée du Spongomorpha aeruginosa (L.) Hoek, main- 
tenue en cultures conditionnées, montrent que les zygotes obtenus à partir de gamétophytes 
filamenteux, issus de spores des sporophytes unicellulaires, produisent, non pas de nouveaux 
sporophytes, conformément au cycle connu chez cette espèce, mais de nouveaux gaméto- 
phytes haploides. Une caryogamie où une méiose n'ont pû étre observées dans les zygotes 
directs. Les résultats, corroborant ceux obtenus auparavant par l’auteur et relatifs à l'exis- 
tence de lignées non-caryogamiques chez les Acrosiphoniales, font l'objet d'une discussion 
du point de vue évolutif et taxinomique. 


ABSTRACT. — Nuclear and culture studies were carried out under controlled conditions in 
an isolate of Spongomorpha aeruginosa (L.) Hoek, from Brittany (France). It is shown that 
zygotes from Spongomorpha plants, derived from spores of unicellular sporophytes, grew 
directly into new haploid gametophytes instead of unicellular sporophytes as usually in this 
species. Subsequent generations replicate in the same way without returning to unicellular 
sporophytes. Neither caryogamy nor meiosis were found in directly germinating zygotes. 
The results, agreeing with those previously obtained by the author concerning non-caryo- 
gamic strains in the genus Acrosiphonia, are discussed in light of life cycle evolution and 
taxonomy. 


MOTS CLÉS : Spongomorpha aeruginosa, apocaryogamie, culture, taxinomie, Acrosipho- 
niales. 


INTRODUCTION 


Des travaux ont démontré que le cycle de développement du Spongomorpha 
aeruginosa des cótes frangaises présente une alternance de générations entre un 
gamétophyte filamenteux et ramifié et un sporophyte unicellulaire coccoide, 
connu antérieurement sous le nom de Chlorochytrium inclusum, endophyte 


* Laboratoire de Biologie Végétale Marine, Université Paris VI, 4 Place Jussieu, Paris 75230 
Cedex 05. 


Source : MNHN, Paris 


150 S. JÓNSSON 


des algues rouges, notamment du Polyides rotundus et du Dilsea canosa (JÓNS- 
SON, 1959, 1962, 1966). Le gamétophyte, qui est haploïde, produit exclusi- 
vement des gamètes biflagellés qui, après copulation et caryogamie normales, 
forment des zygotes se développant en Chlorochrytium inclusum. Ce dernier, 
aprés plusieurs mois de vie endophyte, produit des zoospores quadriflagellées 
qui donnent de nouveaux gamétophytes. Ce type de cycle a été confirmé pour 
l'essentiel chez le Spongomorpha aeruginosa de Heligoland (KORNMANN, 1961, 
1964). 

‘Au cours des études présentes, entreprises initialement pour préciser les con- 
ditions d'induction de la sporulation, il est apparu que le cycle de reproduction 
pouvait étre l'objet d'une déviation remarquable. Les résultats rejoignent ceux 
obtenus auparavant chez diverses espéces d'Acrosiphoniales (JÓNSSON, 1964 
a et b, 1969, 1971). 


MATÉRIEL ET MÉTHODES 


Le genre Spongomorpha Kützing avec son unique espéce, le Spongomorpha 
aeruginosa (L.) Hoek (= 8. lanosa (Roth) Kütz.), est bien délimité au sein des 
Acrosiphoniales à thalles ramifiés, gráce à l'état uninucléé de ses cellules végé- 
tatives. 

Le matériel de l'étude présente est originaire de l'Anse de Caro, dans la Rade 
de Brest (France). Il est né au laboratoire en présence du Monostroma grevillei 
récolté dans cette localité en Avril 1983; il a ensuite été stocké au laboratoire 
RUE longs (16 : 8) sous un éclairement fluorescent blanc froid faible (15 U E 

à 8C, n de l'eau de mer enrichie (PROVASOLI, 1968). Le matériel, 
ahi Sir initialement dune seule touffe a été multiplié par repiquage, en milieu 
frais, de rameaux sommitaux du thalle, de 20 à 30 cellules chacun. Les cultures 
ont été faites généralement à 8°C sous le photorégime décrit ci-dessus, Dans ces 
conditions la reproduction s'induit spontanément. Les zygotes ont été obtenus 
a partir de gamétes issus de rameaux fertiles isolés en gouttes d'eau de mer sur 
lames de verre, dans des boîtes de Pétri. Dès l'émission des gametes, les plantes- 
mères sont éliminées. 

Les noyaux gamétiques des zygotes et la ploïdie des plantes originaires des 
zygotes ont été étudiés par la méthode de la réaction nucléale de Feulgen. Le 
matériel a été fixé pendant 1-2 heures dans le mélange éthanol 50° : 100 ml, 
formol neutre : 7 ml, acide acétique : 2,5-3 ml, hydrolysé à 20°C pendant 
20 min. dans Hcl 5N et coloré pendant 1 à 2 heures. 


RESULTATS 


A. — DEVELOPPEMENT DES ZYGOTES EN CULTURE 


Au cours des générations successives obtenues en culture les zygotes se sont 
développés de deux façons différentes : 


Source : MNHN, Paris 


LIGNÉES HAPLOÍDES CHEZ SPONGOMORPHA AERUGINOSA 151 


1. - Développement des zygotes en «Chlorochytrium inclusum» sporophytique 


Trois lots de zygotes du S. aeruginosa, contenant chacun un grand nombre 
de zygotes, ont été obtenus au début de janvier 1984, a 8°C. Issius d'une isoga- 
mie, ces zygotes, négativement phototactiques, se sont fixés au substrat du cóté 
opposé à la lumière incidente. Leur développement était de type chlorochytrioí- 
de ou codioloïde : allongement de la cellule et formation d'un stipe incolore très 
caractéristique (fig. 1). En culture ils n'ont jamais dépassé le stade unicellulaire 
et les gamétes restants ont dégénéré. 

Les cultures, composées exclusivement d'individus unicellulaires ont alors 
été transférées, sans changer l'intensité d'éclairement ni la température sous les 
photopériodes suivantes : 16 :8;8 : 16 et 8 17,5 :1 17,5. 

Aprés 5 mois, au cours desquels le milieu de culture fut renouvelé environ 
toutes les 3 semaines, les zygotes pourvus de leur stipe n'ont pas fructifié, quelle 
que soit la photopériode. 

A titre de témoins des zygotes unicellulaires du Monostroma grevillei, placés 
dans les mêmes lots expérimentaux, ont sporulé abondamment en jours courts, 
ceci au bout d'un mois. Les cultures des sporophytes de S. aeruginosa ont alors 
été arrêtées, sauf pour un lot maintenu en jours longs. Celui-ci a finalement 
fructifié 3 mois plus tard, c'est-à-dire après 8 mois de culture. La boîte de Pétri 
contenant la lame porteuse des sporophytes chlorochytrioides s'est remplie 
de Spongomorpha aeruginosa; il n'y avait alors plus de sporophyte unicellulaire 
dans les cultures. 








Ces observations étaient en parfait accord avec les résultats obtenus aupara- 
vant et relatifs à l'existence d’un cycle hétéromorphe chez le S. aeruginosa. 


2. - Développement direct des zygotes en Spongomorpba aeruginosa gaméto- 
phytique 


Les plantes filamenteuses ainsi obtenues ont été transférées avec leur support 
dans un grand cristallisoir, en vue d'obtenir à nouveau des zygotes et de recom- 
mencer l'expérience précédente. Environ trois semaines plus tard, certaines de 
ces plantes étaient fertiles. Simultanément, quelques jeunes plantules commen- 
caient à se développer sur les parois du récipient, du cóté opposé à la lumiére 
incidente. lsolées, ces plantules se sont rapidement développées en formant 
des touffes filamenteuses typiques de S. aeruginosa. Ces derniéres sont devenues 
fertiles, produisant des gamétes qui ont copulé parfois trés intensément, en amas, 
pour former un grand nombre de zygotes quadriflagellés à deux stigmas, négati- 
vement phototactiques, de façon tout à fait identique à ce qui a été maintes 
fois observé chez le S. aeruginosa. 

Cependant, contrairement 4 toute prévision, ces zygotes, soigneusement 
isolés, n'ont pas évolué en sporophytes unicellulaires. Sans former de stipe, ils 
ont simplement augmenté de volume pour ensuite s'allonger (fig. 3). Au bout 
de 10 jours environ intervient la premiére division cellulaire (fig. 5). Le déve- 
loppement ultérieur de ces zygotes est conforme à celui des thalles issus des 
spores produites par les sporophytes unicellulaires : formation de protonémas 


Source : MNHN, Paris 


Fig. 1 à 5 : Les deux types de zygotes obtenus successivement dans les cultures du Spongo- 
morpha aeruginosa; échelle : 20 Mm; 1 : vrais zygotes stipidités du cele digénétique et 


hétéromorphe, âgés de 7 jours; 2 : faux zygotes non stipidités du cycle direct âgés de 24 
heures; 2 stigmas par zygote visibles; 3 : zygotes non stipidités du cycle direct ágés de 6 
jours; un seul pyrénoïde visible par zygote; 4 ; zygotes du cycle direct agés de 6 jours 
aprés coloration; le plus souvent 2 noyaux visibles par zygote, diversement disposés l'un 
на ае аро а 10 Jours de 
culture montrant le plus souvent un seul noyau par zygote et le debut d’un cloisonne- 
ment transversal (fléche). 





Source - MNHN. Paris 


LIGNEES HAPLOIDES CHEZ SPONGOMORPHA AERUGINOSA 153 


pluricellulaires ou disques sur lesquels s'érigent les thalles filamenteux et ramifiés 
(JONSSON, 1962, 1966). La croissance des thalles s'effectue surtout aux dépens 
des cellules apicales qui s'allongent avant de se diviser, contrairement aux cellules 
sous jacentes qui se divisent sans apparemment s'allonger. 

Ces expériences ont été répétées 5 fois, à partir d'individus filamenteux 
différents, prélevés au hasard dans la méme population. Dans tous les cas, des 
zygotes, obtenus en grand nombre, ont engendré directement des plantes fila- 
menteuses. Un de ces clones a été suivi pendant cing générations successives. À 
aucun moment il n’a effectué un retour au cycle hétéromorphe dont il était 
initialement issu, 





Ila été aussi permis de constater que les gamétes restants dégénérent. П еп 
est de même des sacs gamétiques occasionnellement émis de leurs gamétocystes 
sans avoir éclaté. Par contre, des éléments gamétiques sont parfois capables de 
germer à l'intérieur des gamétocystes, engendrant de nouvelles plantes. Parmi 
les milliers de zygotes observés, non stipidités, deux éléments stipidités ont été 
trouvés, Par la suite aucune trace de tels éléments n'a été relevée. 

Enfin, des plantes filamenteuses ont été cultivées, à titre d'essai, à 12^ et 
à 14°C. Ces températures favorisent la croissance et la mise à reproduction des 
algues, mais elles n’influent pas sur le comportement des zygotes, qui est le 
méme qu'à 8°C. 


— OBSERVATIONS CARYOLOGIQUES 





Des mitoses abondantes ont été analysées au cours des phases avancées de la 
gamétogenése, dans des plantes émises directement de zygotes, fixées aux pre- 
mières heures de la nuit. On dénombre alors sans ambiguité sept chromosomes 
(fig. 6). Les mitoses somatiques a chromosomes déchiffrables sont beaucoup 
plus rares. Quelques-unes ont pti étre trouvées dans des cellules intercalaires ou 
apicales, chez des plantes en voie de régénération, fixées á la fin d'un cycle 
d'éclairement. Le nombre et la configuration de ces chromosomes sont analogues 
à ceux observés dans les gamétophytes (fig. 7). 

L'étude de zygotes âgés de deux ou trois jours, prélevés dans un lot à dévelop- 
pement direct, montre que les deux noyaux gamétiques restent juxtaposés 
après la fusion plasmique des gamétes. La séparation des noyaux est bien visible 
lorsque les zygotes sont vus de face. Aprés six jours, les éléments binucléés 
S'observent encore facilement (fig. 4). 

Par la suite, après neuf à dix jours de culture, au stade allongé des zygotes, 
juste avant le premier cloisonnement, les éléments binucléés deviennent rares 
et la plupart des cellules renferment un seul noyau (fig. 5). La première activité 
nucléaire semble se situer au moment de la première division cellulaire. A la suite 
de cette division, les cellules végétatives du thalle ne contiennent qu'un seul 
noyau dont l'analyse caryologique montre qu'il ne posséde que sept chromo- 
somes. 


Source : MNHN, Paris 


154 S. JÓNSSON 





Fig. 6 et 7 : la ploïdie des plantes filamenteuses d'origine zygotique du Spongomorpha 
aeruginosa; échelle : 10 Um. 6 : gamétocystes montrant une métaphase avec 7 chromo- 
somes; 7 : une télophase dans une cellule apicale montrant 7 chromosomes. 


DISCUSSION 


La figure 8 schématise les résultats obtenus au cours de cette étude. 

Il apparaît que, dans nos cultures, après un premier cycle de reproduction 
sexuée avec alternance de générations hétéromorphes, les spores issues des sporo- 
phytes ont donné naissance à des gamétophytes filamenteux apparemment 
normaux, mais différents quant à leur comportement. En effet, les gamétes 
qu'ils fournissent restent capables de former des zygotes, mais ceux-ci se déve- 
loppent directement et immédiatement en de nouveaux gamétophytes filamen- 
teux. Le cycle à deux générations dissemblables est remplacé par un cycle à 
une seule génération. 

Des études caryologiques antérieures avaient montré que les gamétophytes 
du S. aeruginosa sont haploides avec n — 6 chromosomes environ (JÓNSSON, 
1962). Dans l'étude présente il a été trouvé n — 7 dans les noyaux somatiques 
et gamétogénes des plantes filamenteuses. Ces plantes seraient donc haploides, 
malgré leur origine zygotique, tout comme la génération sexuée, également 
filamenteuse, du cycle hétéromorphe. 

L'existence de générations haploides issues de zygotes suppose qu'une méiose 
succéde à la caryogamie. Dans le cycle hétéromorphe, la caryogamie a lieu aprés 


Source : MNHN. Paris 


LIGNEES HAPLOIDES CHEZ SPONGOMORPHA AERUGINOSA 155 


À 
G 2 5 


Us | nen 
. 





| А 

Fig. 8 : représentation schématique des résultats des cultures du Spongomorpha aeruginosa 
montrant l'origine du cycle direct, B, à partir du cycle digénétique hétéromorphe rompu, 
A; le gamétophyte monoïque, G, de la souche initiale donne des gametes, qui aprés pla- 
nogamie, forment des zygotes stipidités, z, lesquels engendrent des sporophytes unicel- 
lulaires, S (— «Chlorochytrium inclusum»); les spores de ces derniers, formées après 8 
mois de culture, au lieu de redonner de nouveaux gamétophytes du type G, produisent 
des gamétophytes de type nouveau, G1 ; ceux-ci forment exclusivement des zygotes non 
stipidités, pz, se développant directement en nouveaux gamétophytes, G1; conditions 
des cultures de A et de B :16 :8, 15 ШЕ т 25,8 С. 





l'union des gamétes et les zygotes donnent naissance à des sporophytes unicel- 
lulaires, uninucléés, caractérisés par leur stipe (JONSSON, 1962, fig. 44). La 
méiose n'a pas été démontrée directement. Il est probable qu'elle se place lors 
de la reprise de l'activité du noyau unique du sporophyte conduisant à la sporo- 
genèse, comme dans le cycle tout à fait analogue de l'Acrosiphonia spinescens 
(Kiitz.) Kjellm. (JONSSON, 1970). 

Dans le cycle à une seule génération, obtenu dans nos cultures, les deux 
noyaux des cellules qui ont fusionné restent bien individualisés pendant six 
jours, mais, par la suite, on ne décèle généralement plus qu'un seul noyau. Chez 
l'Acrosiphonia sonderi (Kütz.) Kornm. de l'Islande, dont le cycle est mono- 
génétique et haploïde, la méiose aboutit d'abord à 4 noyaux qui, éventuelle- 
ment, se divisent par la suite avant la première bipartition du zygote (JÓNSSON, 
1969). Or, chez le S. aeruginosa, la présence de 4 noyaux n'a jamais été observée 
dans les zygotes directs, avant ou aprés le premier cloisonnement transversal. Il 
faut aussí noter que les zygotes directs du S. aeruginosa différent des vrais 
zygotes par l'absence de stipe, sí caractéristique des zygotes des Acrosiphoniales. 
Le facteur morphogène responsable de ce caractère semble lié à la diploidie de 
l'organisme. 


Source : MNHN, Paris 


156 S. JÓNSSON 


Les faits observés permettent de suggérer que les zygotes directs du S. aeru- 
ginosa sont des faux-zygotes dans lesquels la caryogamie n'a pas lieu. L'un des 
noyaux pourrait dégénérer sans que cela soit décelable par les méthodes d'obser- 
vation employées. Les plantes issues de tels zygotes constituent donc des lignées 
apocaryogamiques. Quand il y a caryogamie dans ces lignées, ce qui peut se 
produire tout à fait exceptionnellement, il y a aussitót transformation des cel- 
lules en éléments stipidités, ce qui souligne encore la différence réelle entre vrais 
et faux-zygotes. 

Le phénomène de l'apocaryogamie a déjà été signalé dans le genre Acrosipho- 
nia, et a fait l'objet de discussion (JÓNSSON, 1971). Dans le cycle digénétique 
et hétéromorphe de l'A. spinescens de Roscoff et de l'A. incurva Kjellm. de 
l'Islande, de même que dans le cycle monogénétique et haploïde de l'A. sonderi 
de l'Islande, les pseudozygotes naissent en même temps que les vrais eygotes, 
puis engendrent dés générations filamenteuses haploïdes, analogues à celles 
dont elles sont issues (JONSSON, 1964a et b, 1969). La reproduction de ces 
plantes en culture est mal connue. Dans un cas, chez l'A. spinescens de Roscoff, 
des plantes, d’origine apparemment apocaryogamique, ont fait retour au cycle 
sexué normal dés la première génération (JONSSON, 1971). Par contre, on 
rencontre dans la nature des lignées sexuellement déficientes qui ne différent 
ni morphologiquement, ni caryologiquement, des générations sexuées de l'A. 
spinescens. Ces lignées, désignées sous le nom de l'Acrosiphonia arcta (Dillwyn) 
J. Ag. sont surtout cantonnées à Héligoland où se trouve aussi ГА. spinescens. 
Elles se reproduisent directement par zygotes non codioloides, de la méme 
facon que les générations directes du S. aeruginosa. Le cycle de lA. arcta a été 
diversement interprété par KORNMANN (1962, 1964, 1965, 1970 a), En réalité, 
il s'agit de lignées strictement non-caryogamiques (JÔNSSON, 1971). A la lu- 
mière des résultats présents obtenus chez le S. aeruginosa, ces lignées sont sans 
doute issues du cycle sexué hétéromorphe de PA. spinescens, soit du tronçon 
gamétophytique, soit du trongon sporophytique, comme cela avait déjà été 
suggéré (JONSSON, 1971). De même chez l'A. sonderi, où la caryogamie n'a pas 
nécessairement lieu, on connaît deux types de populations, l'une sexuée, l’autre 
asexuée, cette dernière se reproduisant exclusivement par zoïdes (gamètes ?) 
biflagellés (JÓNSSON, 1969). En Islande, les deux types cohabitent dans la 
nature (JÓNSSON, loc. cit.) alors qu'à Héligoland on n'a trouvé que la popu- 
lation asexuée (KORNMANN, 1962; JÓNSSON, 1969). Dans ce cas il apparait 
que le cycle sexué initial ait pà étre l'objet d'une ségrégation apocaryogamique 
accompagnée d’une différenciation géographique de lignées frappées de stérilité 
complète. L'évolution de ces cycles, comparativement à S. aeruginosa est sché 
matisée figure 9. 


En dehors des Acrosiphoniales, le phénomène de l’apocaryogamie a été mis 
en évidence chez diverses espéces de l'Ulothrix, en particulier chez l'U. flacca 
dont le cycle est digénétique et hétéromorphe (BERGER-PERROT, 1980). 
Chez cette espéce les faux-zygotes produisent des générations filamenteuses qui 
donnent des zoospores, ce qui a pá faire croire un moment à l'existence de cycle 
isomorphe chez ces algues (PERROT, 1972; cf. LOKHORST, 1984), De méme, 


Source MNHN. Pars 


LIGNEES HAPLOIDES CHEZ SPONGOMORPHA AERUGINOSA 157 


Spongomorpha aeruginosa (L.) Hoek 


udozygutes: 





S.aeruginosa — gamètes — 
п-7 


À Seeruginoss — gemètes — zvgotes — Chlorochytrium inclusum — méiase — spores—p 
n=6 








Acrosiphonia arcta (Dillwyn) J.G.Agardh 
Acrosiphonia spinescens (Kiitz.) Kjellman 


Ji rcta — gametes — pseudozygotes — 








E 

1 
y Auspinescens — gambtes —»2vgotes —» Codiolum petrocelidis — méiose — spares ——» 
n 


Acrosiphonia sonderi (Kützing) J.G.Agardh 
Acrosiphonia sonderi (Kütz.) Kornm. 
Acrosiphonia grandis Kjellm. 


— ¿oides biflagellés 


1 
(БЕТІН A.grandis — gamétes —> zygotes stipidites > méiose — (abscence spores) $ 


пей 











Fig. 9 : représentation schématique des cycles évolutifs chez le Spongomorpha et l'Acro- 
siphonia montrant le rapport entre les lignées semi-sexuées (S, aeruginosa, A. arcta) ou 
asexuées (A. sonderi), B, et les cycles sexués de base, A; la nomenclature courante appli- 
quée aux différents niveaux de ces cycles est indiquée; les noms soulignés ont été adop- 
tés; en traits continus : rapports établis; en traits discontinus : rapports non établis; le 
développement des gamétes en sporophytes, peutétre possible chez l'A. arcta et l'A. 
sonderi, n'a pas été figuré. 


la suppression de la caryogamie après la fusion des gamétes a été signalée chez 
le Derbesia tenuissima (ECKHART et SCHNETTER, 1984). 

Ces différents exemples montrent que le cycle sexué initial peut étre l'objet 
de ségrégation à la suite de la dégradation de la sexualité. De plus, il semble que 
l'origine de ce phénomène puisse se situer à différents niveaux du cycle initial 
et que l'effet produit soit sujet à des variations. 

Les causes profondes de l'apocaryogamie restent inconnues. Chez les algues 
qui ont fait l'objet de cultures intensives, comme diverses espéces de Chlamydo- 
monas, on connait un grand nombre de mutants d'origine nucléaire et cytoplas- 
mique (SAGER, 1974, pour revue). L'apparition soudaine de l'apocaryogamie 
dans les cultures du S. aeruginosa pourrait étre le résultat d’une mutation, donc 
irréversible. Les plantes apocaryogamiques sont initialement issues de spores. 


Source : MNHN. Paris 


158 S. JÓNSSON 


Ces dernières sont vraisemblablement d'origine méiotique. On peut penser qu'une 
mutation se produise au moment de la méiose, lors de la sporogenése. 

La stabilité des lignées apocaryogamiques du S. aeruginosa en culture plaide 
en faveur de l'interprétation mutationnelle. Toutefois, on ne sait pas comment 
ces lignées se comporteraient en cas de croisement avec une souche sauvage 
normalement sexuée. Mais chez une autre espèce, l'Acrosiphonia arcta, les li- 
gnées apocaryogamiques et sexuées cohabitent dans la nature. 

Par ailleurs, l'homozygotie abusive dans des populations naturelles peut 
conduire à des effets délétéres, par exemple la stérilité sexuelle mále ou femelle. 
Or le S. aeruginosa se reproduit avec monécie non-incompatible favorisant 
fortement l'autofécondation et la formation d'homozygotes. En cas de culture 
clonale prolongée, ce comportement pourrait révéler une stérilité partielle ou 
totale des sexes. Néanmoins, dans ce cas, Pespéce est capable de surmonter le 
handicap en produisant, après copulation, de nouvelles générations gamétophy- 
tiques sexuellement déficientes. 

Dans les lignées apocaryogamiques du S. aeruginosa l'union des gamètes 
paraît s'effectuer normalement, mais n'est plus suivie de caryogamie. Des chan- 
gements seraient donc intervenus au niveau des structures conduisant à la 
caryogamie. 

Les différents tronçons des cycles de l'Acrosiphonia (fig. 9) ont souvent été 
décrits comme espéces indépendantes, sous divers noms. Ainsi, à la suite des 
travaux de KORNMANN (1970, a) PA. arcta et PA, spinescens sont générale- 
ment considérés comme espéces distinctes. En réalité, si l'on tient compte de 
l'apocaryogamie, il s'agirait d’une seule espèce. Le nom prioritaire de l'Acrosi: 
phonia arcta (Dillwyn) J.C. Agardh peut être retenu pour celle-ci. De même il 
paraît désormais inutile de séparer l'Acrosiphonia sonderi (Kütz.) Kornm. de 
l'Acrosiphonia grandis Kjellm. (KORNMANN, 1970 a et b) car situés dans leur 
contexte apocaryogamique, il s'agit, là aussi, d'un seul taxon, En attendant 
une revision nomenclaturale des espèces d’Acrosiphoniales, il serait logique 
d'appeler ce taxon Acrosiphonia sonderi (Kützing) J.G Agardh. Parallèlement, 
il n'y à aucune raison d'accorder un statut spécifique aux lignées semi-sexuées 
du S. aeruginosa. Dans tous les cas il s'agit de déviations accessoires, plus ou 
moins stables, des cycles de base, donc de variations intraspécifiques. 


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Source : MNHN, Paris 





Cryptogamie, Algologie 1986, 7 (2) : 161-167 161 


A UNIQUE FORM OF VALONIOPSIS PACHYNEMA 
(CHLOROPHYTA) FROM FRENCH POLYNESIA 


Isabella A. ABBOTT* 


ABSTRACT. — Unusual round, ball-like forms of Valoniopsis pachynema (Martens) Bérge- 
sen were found in the quiet waters of a lagoon near Maeva, Huahine Island, French Poly- 
nesia. In shape they resemble Codium mamillosum Harvey, in the Pacific subtropics, and 
several species of Cladophora, especially the thalli of Cladophora sauteri (Nees ex Kützing) 
Kützing of several lakes on the Island of Hokkaido (Japan) and in some European lakes. 


RESUME. — Valoniopsis pachynema (Martens) Bdrgesen a été trouvé dans les eaux calmes 
de la lagune de Maeva (ile de Huahine, Polynésie Française) sous une forme inhabituelle, 
ronde, semblable à des pelotes. Sous cette forme il ressemble au Codium mamillosum Har- 
vey des eaux subtropicales du Pacifique, et à diverses espèces de Cladophora, en particulier 
aux thalles de Cladophora sauteri (Nees ex Kützing) Kützing de plusieurs lacs de l'ile d'Hok- 
kaido au Japon, et aussi de quelques lacs européens. 


KEY WORDS : algal balls, green algae , French Polynesia. 


INTRODUCTION 


Posidonia balls or marine balls, composed of Posidonia oceanica (L.) Delile, 
have been reported on Mediterranean shores since ancient times and similar 
balls, produced principally from leaves of P. australis J.D. Hooker are common 
on southern Australian shores (NOMERSLEY, 1984, pl. 16, Figs. 2, 3). Less 
recognized are the balllike forms produced by several green algae, and a few 
brown and red algae as well. 

Balllike morphologies in the green algae occur in a number of unrelated 
habitats such as at 90-106 m depth (AGEGIAN and ABBOTT, 1985) on eroded 
coral in the subtropics of Hawaii, to 42 m depth in South Australia (WOMER- 
SLEY, 1984), in marine and freshwater habitats of Europe (HOEK, 1963) and 
South Australia (WOMERSLEY, 1984) and in certain of the freshwater lakes 
(KUROGI, 1976) on Japan's most northern Island, Hokkaido. This morphology 
is the natural one for Codium mamillosum Harvey (Fig: 1) and C. pomoides 
J. Agardh (see EGEROD, 1952; WOMERSLEY, 1984) where the individual 


* Department of Botany, University of Hawaii, Honolulu, Hawaii - 96822 U.S.A. 


Source : MNHN, Paris 


162 I.A. ABBOTT 








20mm 1 





Fig. 1 : Codium mamillosum Harvey, 117 m depth from Penguin Bank, Hawaiian Islands. 
Courtesy of J.N. Norris. — Fig. 2 : Cladophora sauteri (Nees) Kützing from Lake Akan, 
Hokkaido, Japan. Courtesy of M. Kurogi. — Fig. 3 : Valoniopsis pachynema Bérgesen, 
fresh material as collected at Huahine Island, French Polynesia. Courtesy of D.P. Abbott. 
— Fig. 4 : Valoniopsis pachynema, air-dried specimen which was dark green when drying 
started. Courtesy of W.H. Magruder. — Fig. 5 : Valoniopsis pachynema, air-dried speci 
men which was light green and naturally bleached when drying started. Courtesy of W.H. 
Magruder. 


Source : MNHN, Paris 


A UNIQUE FORM OF VALONIOPSIS PACHYNEMA 163 


utricles come to the surface by shortening or lengthening resulting in a more or 
less globular thallus. In other marine species such as Cladophora aegagropiloidea 
Hoek and Womersley (1984), and Wittrockiella salina Chapman, which also has 
a form of free-floating, hollow balls (HOEK et al., 1984; WOMERSLEY, 1984), 
the dried specimens (WOMERSLEY, 1984, fig. 60b, 69c, 71e) clearly show that 
the branches are also of different lengths in composing the globular shape. Per- 
haps better known than these species is the «marimo» or Cladophora sauteri 
(Nees ex Kützing) Kützing (Fig. 2), known in Japan as a national natural trea- 
sure (KUROGI, 1976) and one of the few algae that is on a postage stamp 
(Japan Postal Issue). This latter form (a synonym of Cladophora aegagropila (L.) 
Rabenh., according to HOEK, 1963) is widely spread in European lakes. 

The usual form of Valoniopsis pachynema (Martens) Bérgesen is described 
(BORGESEN, 1934; DAWSON, 1944) as a decumbent, cushion-like thallus with 
spreading filaments. The ball-like form (Fig. 3, 5) was found on Huahine Island, 
French Polynesia (Fig. 6) as drifting, stranded, and semi-attached balls. Several, 
particularly those stranded, showed a strong similarity in habit to Cladophora 
sauteri (KUROGI, 1976, Fig. 1) when it, too, is stranded. The common Euro- 
pean lake species, Cladophora aegagropila (L.) Rabenhorst is the non-balllike 
form of the same species (see HOEK, 1963). 


DESCRIPTION 


Several hundred thalli were seen from which eight specimens were chosen 
(Figs. 3-5). The globular thalli were dark green, between 3.3 and 6.2 cm diam., 
the upper edges (Fig. 5) of some of the stranded ones bleached by the sun. The 
upright branches arising from arcuate to decumbent axes were between 0.75 to 
1 cm tall, the penultimate cells (n = 20) with a range of 1-2 mm wide and a 
mean measurement of 1.8mm, the ultimate cells (n = 20) with a mean of 
0.78 mm (range = 0.5 to 1.2 mm). In water about 0.3 m depth, the thalli 
appeared to be semi attached to small pebbles in sandy mud and were the most 
green of all the plants. The thalli did not show any dorsiventral orientation, and 
only a few filaments were extended from one surface (taken, therefore, to be 
the basal portion of the thallus) that formed a loose hapteroid attachment. 

Abbott #17645, collected near Marae Vaiotaha, Lac Fauna Nui, near Maeva, 
Huahine Nui, French Polynesia (near 157°E. long.; 18°S lat.) by D.P. Abbott 
and LA, Abott, June 4, 1985. 


DISCUSSION 


Valoniopsis is distinguished from Valonia by BORGESEN (1934) on the 
method of formation of new branches or laterals, initiated by earlike protrusions 
at the terminal portion of erect filaments, and not from exogenous protrusions 
of cytoplasts in the manner of segregative division that BORGESEN claimed for 
the Siphonocladales among which Valonia is placed. Though lacking reproduc- 


Source : MNHN, Paris 


164 I.A. ABBOTT 


tion of any kind, BORGESEN placed Valoniopsis in the Anadyomenaceae on 
account of the basipetal branching «reminiscent of the ramification found in 
Anadyomene, Rhipidiphyllon and Willeella» and because the branches that can 
grow out in all directions. The Anadyomenaceae (Cladophorales) have subse- 
quently been reorganized (HOEK, 1984) to exclude Willeella, now placed in 
the Cladophoraceae (WOMERSLEY, 1984). Moreover, PAPENFUSS and EGE- 
ROD (1957) referred Valoniopsis to the Valoniaceae since a small lenticular 
cell, cut off along the lateral wall of the parent filament produces an exogenous 
protuberance which eventually gives rise to a branch with a basal septum, as in 
Valonia. Having thus diminished the differences between Valoniopsis and Valo- 
nia, PAPENFUSS and EGEROD did not further characterize V. pachynema. 
HOEK (1984), however, places Valonia in the Cladophorales, along with all 
other members of the Siphonocladales. 


Confined to the subtropics and tropics, the species has been reported from 
the Pacific in the Gulf of California (DAWSON, 1944, with a wider distribution 
range by NORRIS, 1975); Ryukyu Islands and Taiwan (OKAMURA, 1909); 
South China (TSENG, 1933), Viet Nam (PHAM-HOANG, 1969), Indonesia 
(WEBER VAN BOSSE, 1913); in the western Atlantic from Bermuda (COLLINS 
& HERVEY, 1917), Hispaniola (TAYLOR, 1960); the Indian Ocean from Kenya 
(ISAAC, 1957), Ceylon, India (WEBER VAN BOSSE, 1913), South Africa (PA- 
PENFUSS & EGEROD, 1957). Only one of the species is known, V. hancockii 
Dawson (1944) from Isla Angel de la Guarda, Gulf of California, which is 
distinguished by constrictions at the junction of ultimate and penultimate 
segments. Valoniopsis pachynema from Huanine also shows constrictions in such 
places, but cell diameters are 2-3 times those of V. hancockii, which has never 
been collected since its type collection. In examining specimens in the B.P. 
Bishop Museum, Honolulu, of Valoniopsis and Valonia, it appears that persons 
such as W.A. SETCHELL, W.R. TAYLOR, W.J. GILBERT, and E.Y. DAWSON 
all had a general notion of what constituted Valoniopsis, but that when their 
specimens are compared with those known as Valonia aegagropila C. Agardh as 
interpreted by EGEROD (1952), the boundaries are not at all clear, as pointed 
out by EGEROD (1952) for species of Valonia and as implied by PAPENFUSS 
and EGEROD (1957) for Valoniopsis. What is identified here as Valoniopsis 
pachynema may become a species of Valonia as the pulvinate, matted species 
of the latter genus become better understood. In any case, at this time there are 
no ball like forms of either genus previously described from the tropics. 

The occurrence of an aegagropilous form of Valoniopsis, representing a new 
record of the species in French Polynesia (however, PAYRI and MEINESZ, 
1985, have listed Valoniopsis sp. from Moorea), is not as surprising as is the 
location from which it was collected. This lagoon habitat is several km from 
the open coast, where the non-ball-like form of this species would occur in other 
localities. Two hypotheses have been advanced on the origin of «lake balls» of 
Cladophora aegagropila. The ball-form is the result of : 1) interaction between 
the gentle rolling motion on shallow lake bottoms and growth properties inhe- 
rent to the species (HOEK, 1963), or 2) purely the mechanical result of the 


Source - MNHN. Pans 


A UNIQUE FORM OF VALONIOPSIS PACHYNEMA 165 






barrier 





Lac Fauna Nul 


exit 


lagoon 


o 


ve 


Fig. 6 : Map of Huahine, showing Huahine Nui and Huahine Iti. Lac Fauna Nui, where the 
Valoniopsis balls were collected (x), is an internal lagoon with only one exit to the larger 
lagoon that is adjacent to the barrier reef. 


rolling motion of waves on shallow, sandy lake shores (VESENBERG-LUND, 
1903; HOEK, 1963). The first hypothesis is favored vy HOEK (1963) who 
suggests that the slight rolling motion of the water helps to regularly expose all 
sides of the ball to light. I speculate that the thalli of the material under study 
are torn and cast adrift from their high-energy, open coast habitat, and brought 
into the calm situation of the lagoon (Fig. 6, map) in which they were found 
and where they continue to grow. Should this be the case, then the second 
hypothesis would explain the occurrence of the balls 34 km from their suppo- 


Source : MNHN, Paris 


166 LA. ABBOTT 


sed habitat. It-would be interesting to experiment on the factors responsible for 
the development of the ball-like thalli. For example, by simulating the action 
of waves and eddies, CANNON (1979), using a washing machine, demonstrated 
how Posidonia balls could be formed. 


ACKNOWLEDMEMENTS 


I thank my husband, Donald P. ABBOTT for helping me to make the collections of 
Valoniopsis pachynema, and 1 thank James N. NORRIS for carefully reading the manu- 
script, and offering suggestions for its improvement. Thanks also to Claude PAYRI for 
writing the French abstract. Funds from the Pacific Tropical Botanical Garden that helped 
to cover some of the expenses incurred in this field work are gratefully acknowledged. 


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Cryptogamie, Algologie 1986, 7 (2) : 169-170 169 


MISE AU POINT SUR LA SPÉCIFICITÉ 
DU PEDOBESIA FELDMANNII ABÉLARD 
(CHLOROPHYCEAE, DERBESIALES) 


Christiane ABÉLARD* 


RÉSUMÉ. — L'auteur confirme que le Pedobesia feldmannii et le Pedobesia ryukyuensis 
constituent deux espèces distinctes. 


ABSTRACT. — The author proves that Pedobesia feldmanni and Pedobesia ryukyuensis 
are two independent species. 


MOTS CLÉS : Chlorophyceae, Derbesiales, Pedobesia feldmannii, Pedobesia ryukyuensis, 
systématique. 


Dans une récente publication KOBARA et CHIHARA (1984) rapportent 
les résultats de l'étude d’une Chlorophycée siphonée récoltée à Shimoda (Japon) 
et identifiée au Derbesia ryukyuensis Yamada et Tanaka (1938); les caractères 
figurés semblent en effet correspondre très bien à ceux de ce taxon. La culture 
permet en outre aux auteurs de montrer qu’en fait cette espèce doit être rappor- 
tée au genre Pedobesia Mac Raild et Womersley (1974). 

Dans la suite de ce travail, les auteurs établissent une comparaison entre l'es- 
péce ryukyuensis, avec laquelle doit être confondue, selon PAPENFUSS et 
EGERARD (1957), Vespéce longifructa Taylor (1945) décrite des iles Gala- 
pagos (Équateur), et les autres espèces de Pedobesia. Parmi celles-ci, l'espèce 
P. feldmannii Abélard leur parait étre étroitement apparentée au P. ryukyuensis. 

L'examen des documents que l'on posséde sur ces deux derniéres espéces ne 
nous parait pas justifier cette opinion. 

La comparaison des thalles prostrés calcifiés n'apporte aucun élément permet- 
tant de distinguer les espèces. Chez toutes (clavaeformis, lamourouxii, feldman- 
nii et ryukyuensis) ni l'espacement entre les piliers qui est approximativement de 
8 à 12 um, ni le nombre des pores, qui varie selon les conditions de l'environne- 


* Université Pierre et Marie Curie, Laboratoire de Biologie végétale marine, 7 Quai Saint- 
Bernard, 75252 Paris Cedex 05. 


Source : MNHN, Paris 


170 C. ABÉLARD 


ment, ainsi que nous l'avons montré déjà chez feldmannii (ABÉLARD, 1982), 
ne peuvent étre des éléments utilisables comme caractéres discriminants. 

En revanche, le systéme des filaments dressés et les sporocystes fournissent 
de bons critéres de distinction. Ainsi, les filaments de P. ryukyuensis (diam. 35- 
75 um) sont plus épais que ceux de P. feldmannii (diam. 20 à 30 um); les som- 
mets en sont obtus chez le premier, et atténués chez le second. Si par leur taille 
les sporocystes de ces deux espéces sont comparables, en revanche leur forme 
est tout à fait différente; ils sont en effet cylindriques chez P. ryukyuensis 
(YAMADA et TANAKA, 1938, fig. 5; DAWSON, 1956, fig. 14 B; KOBARA et 
CHIHARA, 1984, fig. 29) et son synonyme D. longifructa (TAYLOR, 1945, 
pl. 1, fig. 3 à 6), et allongés s'élargissant progressivement vers le sommet chez 
P. feldmannii (ABÉLARD, 1982, fig. 2, 14, 19, 20 et 24). Ces différences ont 
d'ailleurs été déjà soulignées au cours d'une comparaison (ABELARD, loc. cit., 
Tab. 1) entre le P. feldmannii et le P. ryukyuensis, (sous le nom de P. longifruc- 
ta). 

Ces deux algues sont donc bien distinctes et le P. feldmannii doit étre consi- 
déré comme une espéce autonome. 


BIBLIOGRAPHIE 


ABÉLARD C., 1982 — A propos d'une nouvelle espèce de Pedobesia (Chlorophyceae, 
Derbesiales), provenant des íles Galapagos : Pedobesia feldmannii. Cryptogamie : Algo- 
logie 3 (3) : 187-209. 


DAWSON E.Y., 1956 — Some Marine Algae of the Southern Marshall islands. Pacific Scien- 
ce 10 (1) : 25-66. 


KOBARA T. and CHIHARA M., 1984 — Laboratory Culture and Taxonomy of two Species 
Pedobesia (Bry opsidales, Chlorophyceae) in Japan. Bot. Mag. (Tokyo) 97 : 151-161. 


Mac RAILD G.N. and WOMERSLEY H.B.S., 1974 — The morphology and reproduction of 
Derbesia clavaeformis (J. Agardh) De Toni (Chlorophyta). Phycologia 13 (2) :83-93. 


PAPENFUSS G.F. et EGEROD L.E., 1957 — Notes оп South African Chlorophyceae. 
Phytomorphology 7 :82-93. 


TAYLOR W.R., 1945 — Pacific marine Algae of the Allan Hancock Expeditions to the 
Galapagos Islands, Allan Hancock Pacific Expedition 12 :1V +528. 


YAMADA Y. and TANAKA T., 1938 — The Marine Algae from the Island of Yonakuni. 
Sci. Pap. Inst. Algol. Res., Fac. Sci., Hokkaido Imp. Univ. 2 153-86 


Source : MNHN, Paris 


Cryptogamie, Algologie 1986, 7 (2) : 171-172 171 


OUVRAGES REÇUS POUR ANALYSE 


M.M. GOLLERBACH et L.K. KRASAVINA, 1983 — Opredelitel Presnovodnych 
Vodoroslej S.S.S.R., vol. 14, Charovye Vodorosli; Détermination des Algues 
d'eau douce de l'U.R.S.S., vol. 14, Les Charophycées. Léningrad Nauka, 
190 p., 72 pl. (en russe). 


C'est le dernier volume d’une série encore incomplète commencée en 1951 
dont 11 volumes sont parus en désordre. 

Le premier chapitre concerne les généralités avec les caractéristiques, la mor- 
phologie bien illustrée qui propose un thème par planche : la cytologie, la mor- 
phogenèse, les stipulodes, la cortication, les acicules, le développement de 
l'anthéridie, celui de l'oogone, les phylloides, l’oospore et la «plantule», les 
bulbilles. Pour terminer, un paragraphe expose la place et la phylogénie des 
Characées avec un tableau. 

Le deuxième chapitre, le plus important, présente la systématique des Cha- 
racées de l'U.R.S.S. avec une planche pour chaque espèce montrant l'aspect 
général de l'espèce avec pieds mâle et femelle pour les espèces dioïques, la rami- 
fication des phylloides et leur apex, l’oogone et sa coronule, l’oospore, et pour 
les Chara cortiqués, une section transversale de l'axe principal précisant le détail 
de la cortication et l'insertion des acicules. Il faut regretter l'absence de dessin 
montrant la décoration de la membrane de l'oospore chez les Nitella. En outre, 
aucun nombre chromosomique n'est mentionné. Viennent ensuite une clé des 
genres et pour chaque genre une clé des espèces : Nitella (15 espèces), Tolypella 
(7 espèces), Nitellopsis, Lamprothamnium et Lychnothamnus (chaque genre 
représenté par une espèce), Chara (37 espèces), soit un total de 62 espèces: 

Enfin, la diagnose latine d'une nouvelle espèce est donnée, Chara canescenti- 
formis, dioïque, de la région désertique de la Caspienne et du lac Issyl-Kul dans 
le Kazakhstan. 

Un index alphabétique des espèces, la liste des inventeurs, la table des ma- 
tières terminent l'ouvrage. 

Par la qualité des illustrations, ce livre peut rendre service aux chercheurs, 
même à ceux qui ne connaissent pas le russe. 


M. Guerlesquin 


DODGE J.D., 1985 — Atlas of Dinoflagellatae, a scanning electron microscope 
survey. London, Ferrand Press, 1 vol. rel., 119 p. 


Cet atlas, particulièrement bien présenté, donne en microscopie à balayage, 
les photographies d'environ 150 espèces de Dinophycées: 

Il s'agit presque uniquement d'espéces marines appartenant aux Prorocen- 
trales : genres Procentrum (8 taxons), Mesoporos (1 sp.); aux Dinophysiales 
avec les genres Amphisolenia (1 sp.), Dinophysis (12 sp.), Ornithocercus (2 sp.): 


Source : MNHN, Paris 


172 OUVRAGES RECUS POUR ANALYSE, 


aux Péridiniales avec les genres Boreadinium (1 sp.), Diplopsalis (1 sp.), Hetero- 
capsa (1 sp.), Oblea (1 sp.), Peridiniopsis (1 sp.), Peridinium (4 sp.), Protoperi- 
dinium (32 sp.), Scrippsiella (2 sp.), Gonyaulax (11 sp.), Protogonyaulax (1 sp.), 
Peridiniella (1 sp.), Amphidoma (2 sp.), Protoceratium (2 sp.), Pyrodinium (1 
sp»), Ceratocorys (1 sp.), Triadinium (2 sp.), Heterodinium (1 sp.), Ceratium 
(10 sp.), Amphidiniopsis (2 sp.), Planodinium (1 sp.), Thecadinium (1 sp.), 
Oxytoxum (9 sp.), Centrodinium (1 sp.), Paleophalacroma (1 sp.), Cladopyxis 
(1 sp.) et Podolampas (3 sp.). 

Pour chaque espéce, la légende précise la disposition et le nombre de plaques, 
les caractéres morphologiques, systématiques et la distribution géographique. 
Dans quelques cas une photographie du kyste accompagne celle de l'espèce. 

Il faut souligner qu'en plus de leur intérêt scientifique, les images présentées 
par ce livre ont une beauté plastique indéniable. 


P. Bourrelly 


DÚRRSCHMIDT M., 1985 — Beitrag zur Kenntnis der Desmidiaceen des Bañado 
Cruces, Provinz Valdivia, Chile. Bibliotheca Phycologia 73, 138 p. + 25 pl. 


L'auteur récolte et décrit 310 taxons de Desmidiées du Chili dont un tiers 
est signalé pour la premiére fois dans cette région. 

Ces espèces sont surtout cosmopolites (88 %), et aucune n'appartient à la 
flore tropicale américaine. Seulement 17 sont typiquement américaines et 6 
sont strictement sud-américaines. Les genres les mieux représentés sont Cosma- 
rium (92 taxons); Staurastrum (72 taxons), Closterium. (42 taxons), Stauro- 
desmus (22 taxons), Euastrum (17 taxons). 

L'auteur décrit 3 taxons nouveaux appartenant aux Cosmarium, Xanthidium 
et Staurastrum. 

Pour chaque taxon nous trouvons la description, la répartition géographique, 
quelques données sur l'écologie et une illustration originale (figures ou micro- 
photos). Dans la préface nous avons quelques indications sur l'historique des 
recherches algologiques dulçaquicoles au Chili, et une bibliographie très com- 
plète sur la région. 


P. Bourrelly 





Commission paritaire 16-1-1986 - No 60590 
Dépêt légal no 12865 - Imprimerie de Montligeon 
sorti des presses en mai 1986 
Imprimé en France 
Directeur de la publication : P. Bourrelly 


Source : MNHN, Paris