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Full text of "Cultures de remplacement pour les Prairies"

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1*1 


Agriculture 
Canada 


Publication  1887/F 


Cultures  de 
remplacement  pour 
les  Prairies 

1+1  Sr      MÂR  2  4  1993 


Library 


/  Rihiiothèque, Ottawa  K1A 


Canada 


Si  wr- 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2012  with  funding  from 

Agriculture  and  Agri-Food  Canada  -  Agriculture  et  Agroalimentaire  Canada 


http://www.archive.org/details/culturesderemplaOOkieh 


Cultures  de 
remplacement  pour 
les  Prairies 


Ferdinand  A.  Kiehn  et  Mel  Reimer 

Station  de  recherches 
Morden  (Man.) 


Les  recommandations  d'utilisation  des  pesticides  contenues  dans  le 
présent  document  ne  sont  données  qu'à  titre  indicatif.  Toute  application 
d'un  pesticide  doit  être  conforme  aux  directives  imprimées  sur  l'étiquette 
du  produit,  tel  que  stipulé  par  la  Loi  sur  les  produits  antiparasitaires.  Il 
faut  toujours  lire  l'étiquette.  Un  pesticide  homologué  doit  également 
être  recommandé  par  les  autorités  provinciales.  Comme  les 
recommandations  d'utilisation  peuvent  varier  d'une  province  à  une 
autre,  il  faut  consulter  un  agronome  provincial  pour  l'emploi  local  du 
produit. 


Agriculture  Canada  1887/F 

On  peut  en  obtenir  des  exemplaires  à  la 
Direction  générale  des  communications 
Agriculture  Canada,  Ottawa  (Ont.)  K1A  0C7 

©Ministre  des  Approvisionnements  et  Services  Canada  1992 
N°  de  cat.  A53-1887/1992F  ISBN  0-662-97864-1 
Impression  1993  2M-03:93 

Production  du  Service  aux  programmes  de  recherches 

Also  available  in  English  under  the  title 
Alternative  crops  for  the  prairies 


Table  des  matières 

Introduction  5 
Haricot  azuki  6 
Amarante  8 
Bourrache  officinale  1 1 
Carvi  13 
Coriandre  16 
Onagre  18 
Fenugrec  21 
Millet  d'Italie  23 
Crosne  du  Japon  26 
Topinambour  28 
Gesse  (Lathyrus)  31 
Monarde  34 
Niger  36 
Pavot  38 

Millet  commun  40 
Quinoa  42 
Haricot  tépary  45 


Introduction 

On  peut  produire  des  cultures  de  remplacement  comme  solution  de 
rechange  économique  aux  cultures  existantes.  Elles  permettent  de 
compléter  et  de  diversifier  les  activités  et  le  revenu  agricoles. 

Récemment,  l'évolution  rapide  de  l'opinion  relative  à  la 
surproduction  de  certaines  des  cultures  traditionnelles  du  Canada  a 
accru  le  besoin  de  cultures  de  remplacement.  Cette  pression  continue 
sur  l'économie  agricole  a  forcé  les  producteurs  à  envisager  une  gamme 
plus  large  de  cultures  qui  leur  permettrait  d'accroître  leurs  liquidités, 
de  réduire  leur  dépendance  envers  les  cultures  traditionnelles  et 
d'augmenter  le  potentiel  des  nouveaux  marchés. 

Les  recherches  sur  les  cultures  menées  par  Agriculture  Canada 
deviennent  de  plus  en  plus  importantes  pour  les  producteurs,  les 
agronomes  et  les  autres  membres  du  secteur  agro-alimentaire  dans  leur 
recherche  de  cultures  de  remplacement.  Le  présent  document  tente  de 
répondre  à  leurs  besoins  d'information. 

On  a  également  besoin  d'une  information  concise  et  facilement 
accessible  sur  les  cultures  à  possibilités  très  limitées,  voire  même 
nulles.  Certaines  de  ces  cultures  ont  été  incluses  afin  de  les  décrire 
sous  une  forme  pratique  avec  d'autres  nouvelles  cultures  de 
remplacement  à  plus  grand  potentiel. 


Haricot  azuki 

Noms  scientifiques  :      Vigna  angularis  (Willdj  Ohwi  &  Ohashi 

[Phaseolus  angularis  (Willd.)  W.F.  Wight] 

Noms  communs  :  haricot  azuki,  haricot  rouge 

Introduction 

Le  haricot  azuki  est  une  légumineuse  annuelle  originaire  de  l'Orient,  où 
c'est  une  culture  importante,  notamment  au  Japon,  en  Corée  et,  dans 
une  moindre  mesure,  dans  l'est  de  la  Chine.  L'Amérique  du  Nord, 
l'Amérique  du  Sud,  la  Nouvelle-Zélande,  certaines  parties  de  l'Afrique 
et  l'Inde  en  produisent  également  sur  une  échelle  limitée.  Au  Japon, 
principal  marché,  ce  haricot,  une  fois  moulu  et  cuit,  sert  de  base  pour  la 
confection  de  pâtisseries,  de  friandises  et  d'autres  aliments.  Le  haricot 
azuki  est  souvent  bouilli,  frit  et  servi  avec  du  riz.  Les  grains  entiers 
sont  également  parfois  soufflés  comme  le  maïs  ou  encore  on  les  fait 
germer  pour  les  consommer  comme  légume  et  pour  la  préparation  de 
soupes  et  du  dhal,  mot  indien  recouvrant  de  nombreuses  variétés  de 
lentilles,  de  haricots  et  de  pois. 

Le  haricot  azuki  est  une  plante  dressée  à  grandes  fleurs  jaunes  qui 
produit  des  gousses  vert  tendre  qui  tournent  au  jaune  paille  à  maturité. 
La  position  des  gousses  est  similaire  à  celle  du  haricot  ordinaire,  la 
plupart  des  gousses  se  trouvant  près  de  la  base  du  plant.  Les  graines 
sont  rouge  rouille  et  leur  forme  diffère  de  celle  des  autres  haricots  par 
l'aplatissement  des  extrémités,  ce  qui  leur  donne  une  forme  angulaire. 

La  hauteur  de  la  plante  est  de  45  à  65  cm.  Chaque  plante  produit 
environ  10  à  20  gousses  contenant  chacune  6  à  8  graines;  le  poids  de  1000 
graines  est  d'à  peu  près  120  g.  Pour  les  cultivars  les  mieux  adaptés,  le 
rendement  grainier  est  de  l'ordre  de  1  000  à  1  800  kg/ha.  Le  gel  peut 
détruire  la  production.  La  période  de  maturité  va  de  109  à  120  jours,  ce 
qui  place  cette  culture  à  l'extrême  limite  de  production  dans  les  Prairies. 

Culture 

Semis  Semer  les  graines  à  une  profondeur  de  3  à  4  cm  dans  un  lit  fin, 
ferme,  fertile  et  bien  drainé.  Semer  de  la  mi-mai  à  la  fin  mai  afin 
d'éviter  les  gelées  tardives  de  printemps.  Si  on  les  sème  en  lignes 
espacées,  utiliser  environ  45  kg/ha.  En  lignes  serrées,  porter  la  densité 
entre  50  et  60  kg/ha.  Les  semis  en  lignes  serrées  ont  tendance  à 
augmenter  la  hauteur  des  plantes  et  donc  la  hauteur  d'insertion  des 
gousses. 

Engrais  Utiliser  des  inoculants  rhizobiens  spécifiques  pour  le  haricot 
azuki.  Les  besoins  en  phosphore  et  en  potasse  sont  semblables  à  ceux 
du  haricot  de  grande  culture. 


6 


Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  II  n'existe  aucun  produit 
chimique  homologué  pour  le  désherbage.  Les  seules  méthodes 
recommandées  sont  de  semer  sur  un  champ  exempt  de  mauvaises 
herbes  ou  de  recourir  aux  méthodes  de  lutte  mécanique. 

Maladies  Plusieurs  maladies  virales,  bactériennes  et  fongiques 
peuvent  affecter  gravement  la  production  du  haricot  azuki. 

Insectes  Jusqu'à  maintenant,  seuls  les  méloés  ont  causé  des 
dommages  aux  cultures  en  croissance. 

Récolte  En  lignes  espacées,  couper  au  ras  du  sol  lorsque  75  %  des 
gousses  ont  viré  au  jaune  paille,  avant  qu'elles  ne  commencent  à 
s'égrener.  Andainer  les  champs  semés  en  lignes  serrées  ou  en  pleine 
surface  lorsque  presque  toutes  les  gousses  ont  viré  au  jaune.  Le  stress 
hydrique  associé  aux  fortes  densités  de  peuplement  entraîne  un 
mûrissement  plus  rapide  du  feuillage,  ce  qui  supprime  le  besoin  de 
couper  et  de  laisser  sécher.  Battre  lorsque  les  graines  ont  une  teneur 
en  eau  de  14  à  16  %,  en  utilisant  le  même  matériel  et  les  mêmes 
réglages  que  pour  le  haricot  de  grande  culture. 

Possibilités 

La  production  du  haricot  azuki  au  Canada  est  actuellement  peu  élevée. 
Jusqu'à  ce  qu'on  trouve  du  matériel  génétique  plus  précoce,  les 
possibilités  de  production  dans  les  Prairies  canadiennes  demeureront 
précaires.  Par  ailleurs,  les  fluctuations  de  la  demande  rendent  le 
marché  incertain. 


Haricot  azuki 


Graine  de  haricot  azuki 


Amarante 


Noms  scientifiques 
et  communs  : 


Amaranthus  hybridus  L.  (amarante  hybride) 

A.  cruentus  L.S.  (amarante  rouge) 

A.  hybridus  var.  erythrostachys  (betterave 

sauvage) 


Introduction 

L'amarante  est  le  nom  générique  d'un  groupe  de  plantes  annuelles  qui 
appartiennent  à  la  famille  des  Amarantacées.  La  plante  est  originaire 
des  Amériques  et  est  utilisée  comme  grain  à  teneur  élevée  en  protéines. 
Elle  a  été  créée  par  les  civilisations  Aztèques  et  Maya.  Cette  céréale  est 
aujourd'hui  cultivée  pour  ses  graines  comestibles  en  Amérique  centrale 
et  du  Sud  et,  dans  une  moindre  mesure,  en  Amérique  du  Nord.  Elle  se 
cultive  également  en  Chine  et  en  Inde,  où  elle  est  surtout  utilisée 
comme  légume  vert.  Son  feuillage  coloré  et  ses  lourds  épis  rouges  et 
verts  en  font  également  une  plante  ornementale  appréciée  lorsque  la 
saison  de  croissance  est  longue. 

Les  espèces  d'amarante  à  grain  sont  apparentées  à  l'amarante 
réfléchie,  Amaranthus  retroflexus.  Des  essais  préliminaires  ont  produit 
des  rendements  de  1  400  à  2  800  kg/ha.  Le  port  de  la  plante  est 
similaire  à  celui  de  l'amarante  à  racine  rouge.  La  hauteur  des  plants 
varie  de  1  à  1,9  m.  Les  grandes  tiges  porte-graines  vertes  ou  rouges  ou 
les  grosses  panicules  terminales  ont  généralement  une  longueur  de  20  à 
45  cm  et  un  diamètre  de  8  à  13  cm.  Les  graines  en  forme  de  lentilles 
ont  un  diamètre  d'un  peu  moins  de  1  mm  et  sont  jaune  pâle.  À  en  juger 
par  la  croissance  et  les  rendements  produits  dans  les  conditions 
chaudes  et  sèches  de  1989,  cette  culture  semble  relativement  tolérante 
à  la  sécheresse.  L'andainage  ou  une  forte  gelée  est  parfois  nécessaire 
pour  faciliter  la  récolte. 


8 


Culture 

Semis  Semer  à  la  mi-mai,  après  que  le  sol  s'est  réchauffé  à  10  °C,  à 
raison  de  1  à  2  kg/ha,  à  une  profondeur  de  0,5  à  1,25  cm.  Le  sol  doit 
être  humide  et  les  graines  doivent  être  semées  à  l'aide  d'un  support 
pour  assurer  une  répartition  plus  uniforme.  L'écartement  des  lignes 
dépend  du  matériel  de  culture,  mais  on  recommande  de  90  à  100  cm. 
Espacer  les  plants  de  2  à  4  cm  sur  la  ligne,  ce  qui  donne  une  population 
souhaitable  de  300  000  plants  par  hectare.  Semer  les  graines  dans  un 
lit  fin  et  ferme,  sur  un  sol  qui  n'a  pas  été  traité  avec  des  herbicides 
incorporés  l'année  précédente.  Un  loam  sableux  semble  préférable  à 
une  argile  lourde. 

Engrais  Cette  culture  ne  requiert  pas  un  haut  niveau  de  fertilité.  On 
croit  qu'un  engrais  semblable  à  celui  requis  par  les  céréales  est 
suffisant  pour  donner  de  bons  rendements. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  Semer  la  culture  sur  des  terres 
non  contaminées  par  des  désherbants  chimiques.  Il  n'existe  aucun 
traitement  chimique  homologué.  Recourir  à  la  lutte  mécanique  jusqu'à 
ce  que  les  plantes  aient  atteint  une  hauteur  de  30  cm. 

Récolte  Couper  les  plantes  à  la  mi-septembre  lorsque  les 
inflorescences  arrivent  à  maturité.  Laisser  sécher,  puis  récolter  à  la 
moissonneuse-batteuse.  On  peut  aussi  récolter  directement  à  la 
moissonneuse-batteuse  une  fois  que  les  plantes  se  sont  desséchées, 
après  une  gelée  meurtrière  précoce.  Les  graines  sont  mûres  lorsqu'elles 
sont  fermes  et  sont  presque  transparentes.  Nettoyer  les  graines  et  les 
entreposer  à  un  taux  d'humidité  maximal  de  11  %. 

Possibilités 

L'amarante  semble  posséder  un  assez  bon  potentiel  agronomique 
comme  culture  commerciale  dans  le  sud  des  Prairies  canadiennes.  Les 
possibilités  de  production  dépendent  de  l'élargissement  des  marchés. 

Le  marché  de  cette  culture  se  limite  actuellement  à  l'Amérique  du 
Nord,  mais  il  peut  être  développé  et  élargi.  La  farine  de  la  graine  peut 
être  incorporée  dans  plusieurs  produits  à  base  de  farine  de  boulangerie. 
La  graine  peut  également  être  éclatée  comme  le  maïs  ou  aplatie  comme 
l'avoine. 


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Amarante  (era  haut);  graine  (en  bas). 


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Bourrache  officinale 


Nom  scientifique  :      Borago  officinalis  L. 
Nom  commun  :  bourrache  officinale 

Introduction 

La  bourrache  officinale  est  une  plante  annuelle  de  la  famille  des 
Boraginacées,  originaire  du  Moyen-Orient,  probablement  de  la  Syrie. 
Elle  est  aujourd'hui  largement  cultivée  en  Europe  et  en  Amérique  du 
Nord  comme  fleur  mellifère  et  comme  plante  à  assaisonnement.  Les 
graines  sont  riches  en  acide  gamma-linoléique  (AGL),  qui  a  des 
applications  médicales  et  pharmaceutiques.  On  cultive  un  peu  de 
bourrache  à  ces  fins  en  Europe,  aux  États-Unis  et  au  Canada. 

Culture 

Semis  Semer  à  une  profondeur  de  1  à  2  cm,  dans  un  sol  peu  profond, 
ferme,  riche,  humide  et  léger.  Les  semis  peuvent  se  faire  de  la  mi-mai  à 
la  fin  mai,  une  fois  passé  le  danger  de  gel.  On  peut  obtenir  de  bonnes 
cultures  en  semant  au  taux  de  10  kg/ha  en  lignes  espacées  de  30  cm. 

Engrais  La  bourrache  semble  avoir  besoin  d'un  sol  très  fertile  pour 
produire  un  nombre  maximum  de  fleurs. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  La  lutte  mécanique  est 
recommandée.  Aucun  produit  chimique  n'est  actuellement  homologué 
pour  cette  culture. 

Maladies  Certaines  maladies  fongiques  et  bactériennes  surviennent, 
mais  elles  ne  sont  pas  encore  bien  identifiées. 

Insectes  On  ne  connaît  aucun  insecte  ravageur. 

Récolte  Andainer  les  plants  lorsque  la  plupart  des  graines  sont  mûres, 
puis  les  récolter  à  la  moissonneuse-batteuse  lorsque  les  parties 
végétatives  ont  séché.  La  récolte  directe  à  la  moissonneuse-batteuse 
après  la  première  gelée  est  une  autre  solution. 

Possibilités 

L'huile  de  bourrache,  riche  en  AGL,  est  en  demande,  mais  le  marché  est 
limité  et  difficile  à  pénétrer. 

Le  type  de  croissance  indéterminée  de  cette  culture  représente  une 
contrainte  agronomique  importante.  La  plante  peut  produire 
1200  kg/ha,  mais  en  fait  on  n'a  réussi  à  en  récolter  que  de  200  à  300  kg. 
Jusqu'à  ce  qu'on  découvre  un  matériel  génétique  à  croissance 
déterminée,  il  est  peu  probable  que  cette  culture  occupe  plus  de  500  ha 
par  an  dans  les  Prairies  canadiennes. 

11 


Bourrache  officinale  (en  haut);  graine  (en  bas). 


12 


Carvi 

Nom  scientifique  :      Carum  carvi  L. 
Nom  commun  :  carvi 

Introduction 

Le  carvi,  un  membre  de  la  famille  des  Ombellifères,  est  originaire 
d'Europe  et  acclimaté  en  Amérique  du  Nord.  Il  y  a  des  formes 
annuelles  et  des  formes  bisannuelles,  les  dernières  fournissant  les 
rendements  les  plus  élevés.  La  plante  se  cultive  pour  ses  graines  qui 
sont  utilisées  comme  aromatisant  du  pain  et  du  fromage,  comme  épice 
et  comme  source  d'huile.  L'huile  est  employée  dans  les  industries  des 
condiments,  des  cosmétiques  et  des  produits  pharmaceutiques.  La  plus 
grande  partie  du  carvi  est  produite  aux  Pays-Bas  et  en  Europe  de  l'Est, 
et  il  s'en  produit  un  peu  au  Canada  et  aux  Etats-Unis. 

Le  rendement  grainier  varie  de  0  à  2500  kg/ha.  Les  plantes  ont  une 
hauteur  de  55  à  75  cm.  La  maturité  est  habituellement  atteinte  à  la 
mi-août  ou  un  peu  plus  tard  la  seconde  année,  selon  la  température  et 
le  degré  d'humidité  du  sol.  Cette  culture  peut  subir  sans  dommages 
une  légère  inondation  au  printemps. 

Culture 

Semis  La  densité  optimale  de  semis  est  de  8  à  10  kg/ha,  à  une 
profondeur  de  moins  de  3  cm,  les  lignes  espacées  de  15  à  30  cm.  Semer 
avec  une  culture-abri  qui  ne  concurrence  pas  les  plantules  de  carvi  et 
qui  ne  forme  pas  un  couvert  dense.  Le  coriandre,  le  lin  et  le  pois  de 
grande  culture  à  faible  densité  de  peuplement  sont  de  bonnes  cultures- 
abris.  On  peut  également  utiliser  des  céréales  à  un  taux  de  semis  de  20 
à  50  %  de  la  densité  normale  mais  certaines  années,  même  à  ces 
densités,  le  couvert  peut  être  trop  dense  pour  permettre  aux  jeunes 
plantes  de  carvi  de  se  développer  suffisamment  pour  survivre  à  l'hiver. 
Ne  pas  utiliser  comme  cultures-abris  des  plantes  qui  ont  une  forte 
croissance  végétative.  Les  semences  de  la  culture-abri  et  du  carvi  ne 
doivent  pas  être  placées  côte  à  côte  à  la  même  profondeur.  Le  carvi 
peut  être  semé  à  la  volée  puis  incorporé  au  sol  à  la  herse,  surtout  si  la 
surface  du  sol  contient  suffisamment  d'eau. 

Le  carvi  s'adapte  à  une  grande  variété  de  sols,  mais  il  est  plus 
productif  dans  des  sols  allant  de  l'argile  lourde  à  l'argile  sableuse  et  au 
loam.  Eviter  les  sols  sableux  en  raison  de  leur  faible  capacité  de 
rétention  de  l'eau.  Le  lit  de  semence  doit  être  ferme,  fin  et  aussi  égal 
que  possible. 


13 


Engrais  On  peut  appliquer  des  taux  de  fumure  normaux  à  la  culture- 
abri.  Un  apport  d'azote  de  30  à  50  kg/ha  au  printemps  de  la  seconde 
année  peut  nettement  augmenter  la  production  de  carvi. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  Une  terre  propre  sans 
mauvaises  herbes  constitue  la  meilleure  forme  de  protection.  Il  n'existe 
aucun  herbicide  homologué  pour  le  carvi. 

Maladies  Plusieurs  maladies  peuvent  endommager  cette  culture  :  le 
Sclerotinia  (moisissure  de  la  tige),  le  brunissement  de  la  tige  et  les 
pourridiés  peuvent  entraîner  la  destruction  des  cultures  ou  une  baisse 
du  rendement  et  de  la  qualité. 

Insectes  Aucun  ravageur  important  n'a  été  décelé,  bien  que  l'on  ait 
remarqué  la  présence  de  pucerons. 

Récolte  Andainer  le  carvi  lorsque  de  20  à  30  %  des  graines  virent  au 
brun.  Les  graines  s'égrènent  facilement  à  pleine  maturité.  Le  temps 
chaud  peut  exiger  un  andainage  au  matin  ou  au  soir,  alors  que  la 
température  est  plus  basse  et  l'humidité  plus  élevée,  afin  d'éviter  trop 
de  pertes  par  égrenage.  On  peut  éviter  les  dommages  par  le  vent  en 
roulant  très  légèrement  avec  un  retourne-andain.  Utiliser  la 
moissonneuse-batteuse  lorsque  la  teneur  en  eau  est  de  10  %  ou  moins. 
Si  le  temps  est  chaud  et  sec,  le  moissonnage-battage  de  nuit,  alors  qu'il 
fait  plus  frais  et  plus  humide,  peut  permettre  d'éviter 
l'endommagement  des  graines  et  l'égrenage.  Le  carvi  se  récolte 
facilement  à  la  moissonneuse-batteuse  à  faible  vitesse  du  batteur  et  à 
grand  dégagement  du  contre-batteur. 


Possibilités 

La  production  de  cette  culture  est  limitée  et  entièrement  sous  contrat. 1 
La  demande  peut  dans  une  grande  mesure  dépendre  du  niveau  de 
production  en  Europe.  L'acquisition  et  la  conservation  d'une  plus 
grande  part  du  marché,  par  un  approvisionnement  constant,  pourrait 
fortement  accroître  les  possibilités  de  production  du  carvi. 


1  Un  contrat  assure  un  marché  pour  une  culture. 

14 


Ombelle  de  graine  de  carvi  (en  haut);  graine  (en  bas). 


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Coriandre 

Nom  scientifique  :      Coriandrum  sativum  L. 
Nom  commun  :  coriandre 

Introduction 

La  coriandre  est  un  membre  de  la  famille  des  Ombellifères  (carotte),  qui 
pousse  bien  à  la  chaleur  et  que  l'on  cultive  pour  ses  graines.  Elle  est 
utilisée  comme  assaisonnement  et  pour  l'extraction  des  huiles 
essentielles.  Les  graines  mûres  exhalent  un  arôme  agréable  et  c'est 
pourquoi  on  les  utilise  également  pour  aromatiser  les  produits  de 
boulangerie  et  le  gin. 

La  coriandre  est  originaire  de  la  région  méditerranéenne,  où  elle  est 
actuellement  encore  cultivée.  On  la  cultive  également  dans  le  nord  de 
l'Europe,  en  Inde,  en  Argentine  et  en  Amérique  du  Nord.  Dans  l'ouest 
du  Canada,  la  production  ne  se  fait  que  sous  contrat  et  varie  selon  les 
années  d'aussi  peu  que  100  ha  à  plus  de  1  000  ha.  Les  plantes  ont  une 
hauteur  de  45  à  50  cm,  atteignent  la  maturité  en  85  à  95  jours  et 
produisent  en  moyenne  au  champ  1 800  kg/ha. 

Culture 

Semis  Semer  dans  un  sol  dont  la  température  a  atteint  9  °C,  ce  qui  se 
produit  habituellement  en  mai.  Cette  culture  exige  davantage  d'eau 
pour  germer  que  la  plupart  des  autres  cultures.  Le  lit  de  semence  doit 
être  ferme,  humide  et  finement  émietté  afin  de  pouvoir  enterrer  les 
graines  à  une  profondeur  d'environ  4  cm  dans  le  sol.  Il  faut  assurer  un 
bon  contact  graine-sol  afin  d'obtenir  des  plants  vigoureux  et  uniformes. 
Écarter  les  lignes  de  15  à  30  cm  et  semer  à  une  densité  de  18  à 
25  kg/ha. 

Engrais  Les  besoins  en  engrais  sont  faibles.  Des  apports  d'azote  et  de 
potassium  à  raison  de  seulement  10  à  15  kg/ha  au  moment  du  semis 
suffisent  pour  donner  des  rendements  acceptables  sur  des  sols 
modérément  fertiles. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  II  n'existe  aucun  produit 
chimique  de  désherbage  homologué.  Les  seules  méthodes  de  lutte 
recommandées  sont  donc  un  lit  de  semence  exempt  de  mauvaises 
herbes  et  le  désherbage  mécanique. 

Maladies  Plusieurs  maladies  peuvent  se  déclarer,  mais  jusqu'à 
maintenant  aucune  n'a  atteint  une  importance  économique. 

Insectes  On  n'a  relevé  aucun  problème  important  à  cet  égard. 
16 


Récolte  Andainer  la  coriandre  dès  que  les  gousses  virent  au  brun,  puis 
utiliser  la  moissonneuse-batteuse  lorsque  la  teneur  en  eau  est  de  15  %. 
La  culture  peut  également  être  récoltée  directement  à  la  moissonneuse- 
batteuse,  mais,  dans  ce  cas,  les  risques  de  perte  sont  plus  élevés.  La 
récolte  doit  se  faire  de  manière  à  réduire  l'endommagement  des 
graines.  Un  taux  de  graines  fendues  de  plus  de  5  %  est  considéré 
insatisfaisant. 

Possibilités 

Le  marché  actuel  de  la  coriandre  est  limité,  le  gros  de  la  production  se 
faisant  sous  contrat.  Le  marché  pourrait  s'accroître  substantiellement 
si  on  pouvait  s'assurer  une  plus  large  part  du  marché  mondial  existant. 


17 


Graine  de  coriandre 


Onagre 

Nom  scientifique  :      Oenothera  biennis  L. 
Nom  commun  :  onagre 

Introduction 

Originaire  de  l'Amérique  du  Nord,  l'onagre  se  rencontre  davantage 
dans  l'est  du  Canada  et  le  nord-est  des  Etats-Unis  que  dans  l'ouest. 
C'est  une  mauvaise  herbe  relativement  répandue  sur  le  bord  des  routes, 
les  terrains  inutilisables  ou  les  sols  pierreux  ou  sableux  où  la 
concurrence  est  limitée.  L'onagre  est  une  bisannuelle  ou  une  annuelle 
d'hiver  qui  ne  produit  des  graines  qu'une  fois  dans  sa  vie. 

Elle  se  reproduit  à  partir  de  la  semence  qui  forme  une  rosette  avec 
un  pivot  charnu  épais.  La  croissance  de  printemps  produit 
habituellement  une  plante  à  fleurs  ramifiées  de  1  à  1,6  m  de  hauteur. 
L'inflorescence  peut  atteindre  45  cm  de  long  avec  des  fleurs  jaunes  à 
quatre  pétales  qui  se  développent  à  partir  de  la  base  jusqu'au  sommet. 
De  nombreuses  graines  sont  produites  dans  les  capsules. 

L'huile  contenue  dans  les  graines  est  facilement  extraite  par  la 
méthode  classique  d'extraction  au  solvant.  L'huile  contient  de  l'acide 
gamma-linoléique  (AGL),  qui  est  utilisé  dans  l'industrie 
pharmaceutique  et,  dans  une  moindre  mesure,  dans  le  secteur  des 
aliments  de  santé. 

La  production  actuelle  est  limitée  et  se  fait  exclusivement  sous 
contrat.  Il  se  produit  un  peu  d'onagre  en  Europe  et  il  y  a  eu  des  petites 
parcelles  commerciales  dans  les  provinces  Maritimes. 


18 


Culture 

Semis  Semer  du  début  à  la  fin  de  mai  de  façon  à  ce  que  les  plants 
puissent  atteindre  le  stade  de  la  petite  rosette.  Généralement,  plus 
grande  est  la  rosette,  meilleures  sont  les  ^chances  de  survie  à  l'hiver. 
Une  densité  de  semis  de  10  à  20  kg/ha  suffît  pour  produire  un  bon 
peuplement.  En  conditions  de  culture  médiocres,  semer  au  taux 
supérieur.  Placer  les  graines  à  une  profondeur  maximale  de  1  cm.  Le 
sol  doit  être  léger,  sableux  et  bien  drainé.  L'écartement  des  lignes  est 
fonction  du  besoin  de  désherbage  chimique  et  du  matériel  utilisé  par  le 
producteur.  Le  lit  de  semence  doit  être  de  préférence  ferme. 

Engrais  II  ne  faut  que  peu  d'engrais,  sauf  si  le  sol  est  extrêmement 
pauvre  en  azote.  Un  apport  d'azote  au  printemps  de  la  seconde  année 
peut  accroître  la  vigueur  des  plantes. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  Le  désherbage  mécanique  par 
sarclage  entre  les  lignes  est  la  seule  méthode  recommandée  après  le 
semis.  On  connaît  peu  de  choses  sur  les  moyens  de  désherbage 
chimique  et  il  n'y  a  aucun  produit  chimique  homologué  pour  cette 
culture. 

Maladies  Le  mildiou  est  la  principale  maladie  qui  touche  cette 
culture,  bien  qu'on  en  ait  observé  d'autres. 

Insectes  On  n'a  décelé  aucun  ravageur  sérieux. 

Récolte  En  raison  du  type  de  croissance  indéterminée  de  la  plante, 
faucher  la  récolte  lorsqu'un  nombre  optimal  de  capsules  à  graines  sont 
presque  mûres,  mais  avant  que  les  graines  ne  commencent  à  tomber  au 
sol.  Andainer  lorsque  la  teneur  en  eau  de  la  culture  est  de  30  à  40  %  et 
ramasser  à  la  moissonneuse-batteuse  lorsqu'elle  n'est  plus  que  de  12  à 
14  %.  Le  rendement  moyen  est  d'environ  450  kg/ha. 

Possibilités 

Les  possibilités  de  l'onagre  pour  la  production  commerciale  de  graines 
dans  les  Prairies  canadiennes  dépendent  grandement  de  la 
disponibilité  ou  de  la  création  de  cultivars  mieux  adaptés  et  de 
l'élargissement  du  marché.  L'hiver  décime  souvent  les  peuplements  la 
seconde  année. 


19 


Onagre  (en  haut);  graine  (en  bas). 


20 


Fenugrec 

Nom  scientifique  :      Trigonella  foenum-graecum  L. 
Nom  commun  :  fenugrec 

Introduction 

Le  fenugrec,  originaire  du  sud  de  l'Europe  et  d'Asie,  est  une 
légumineuse  qui  possède  une  large  adaptation  et  de  nombreuses 
utilisations.  Dans  la  région  méditerranéenne,  on  l'utilise  comme 
fourrage.  En  Inde,  les  graines  servent  à  la  confection  du  cari,  ainsi  que 
des  teintures  et  des  médicaments,  et  la  plante  entière  se  consomme 
souvent  comme  légume.  En  Europe  et,  dans  une  certaine  mesure,  en 
Amérique  du  Nord,  la  graine  est  utilisée  pour  ses  vertus 
pharmaceutiques,  comme  épice  et  dans  les  aliments  de  santé.  Les 
feuilles  sont  utilisées  de  diverses  façons  dans  les  aliments  de  santé. 

Le  rendement  en  graines  varie  de  150  à  3  400  kg/ha,  avec  une 
moyenne  de  1  651  kg/ha.  Les  plants  ont  une  hauteur  de  47  à  50  cm. 
Les  graines  jaunes  de  forme  à  peu  près  triangulaire  ont  un  poids  de  19 
à  20  g  pour  1  000  graines.  La  période  de  maturation  varie  de  105  à  135 
jours.  Dans  des  conditions  fraîches  et  humides,  cette  culture  a  un  type 
de  croissance  indéterminé. 

Culture 

Semis  Semer  dans  un  sol  bien  drainé,  bien  préparé,  à  une  profondeur 
de  2  à  4  cm.  Écarter  les  lignes  de  15  à  30  cm  et  semer  au  taux  de  27  à 
40  kg/ha  avec  des  graines  de  taille  moyenne  pour  obtenir  de  bons 
résultats.  Cette  culture  semble  tolérante  aux  gelées  légères,  tant  en 
début  qu'en  fin  de  saison.  Semer  au  début  mai,  après  que  la 
température  du  sol  a  légèrement  augmenté. 

Engrais  Les  besoins  de  fumure  seraient  les  mêmes  que  pour  les  pois 
de  grande  culture;  les  deux  répondent  positivement  à  un  apport 
croissant  de  phosphates. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  Le  fenugrec  a  du  mal  à  soutenir 
la  concurrence  des  mauvaises  herbes  au  début  de  sa  croissance.  Aucun 
produit  chimique  n'est  homologué  et  les  seules  méthodes  de  protection 
sont  la  préparation  d'un  lit  exempt  de  mauvaises  herbes  et  le 
désherbage  mécanique. 

Maladies  La  culture  est  sensible  à  plusieurs  maladies  éventuelles,  y 
compris  les  organismes  du  pourridié,  le  blanc  et  la  cercosporiose.  La 
cercosporiose  peut  détruire  complètement  une  culture. 


21 


Insectes  Les  méloés  et  les  pucerons  sont  les  ravageurs  les  plus 
communs. 

Récolte  Couper  lorsque  la  moitié  des  gousses  virent  au  jaune.  Laisser 
les  andains  sécher,  puis  passer  à  la  moissonneuse-batteuse  lorsque  les 
graines  ont  une  couleur  dorée  et  ont  une  teneur  en  eau  d'environ  12  %. 
Employer  le  matériel  de  récolte  des  céréales  et  des  légumineuses  à 
grains. 

Possibilités 

Le  marché  du  fenugrec  est  actuellement  limité  à  son  utilisation  comme 
épice,  dans  les  aliments  de  santé  et  dans  l'industrie  pharmaceutique. 
Le  fenugrec  convient  aux  conditions  agronomiques  des  Prairies. 
L'accroissement  des  possibilités  de  production  dépend  de 
l'élargissement  des  marchés. 


Graine  de  fenugrec. 


Millet  d'Italie 

Nom  scientifique  :      Setaria  italica  (L.)  Beauvois 
Nom  commun  :  millet  d'Italie 

Introduction 

Originaire  d'Eurasie,  le  millet  d'Italie  se  cultive  aujourd'hui  en 
Amérique  du  Nord  et  en  Afrique.  On  l'utilise  le  plus  souvent  comme 
fourrage,  mais  on  peut  aussi  le  cultiver  pour  la  graine  qui  sert  à  la 
préparation  d'aliments  pour  animaux  familiers,  surtout  les  petits 
animaux  et  les  oiseaux. 

Le  millet  d'Italie  est  une  graminée  à  petites  graines  de  saison 
chaude.  Les  tiges  sont  généralement  plus  fines  que  celles  du  millet 
commun.  La  plante,  ramifiée  à  la  base,  atteint  une  hauteur  de  90  à 
150  cm.  Les  épis  sont  denses,  légèrement  inclinés  ou  dressés,  de 
couleur  jaune  à  pourpre,  cylindriques,  mais  légèrement  effilés  au 
sommet,  et  mesurent  jusqu'à  25  cm  de  long  et  30  mm  de  diamètre.  Le 
millet  d'Italie  contient  habituellement  des  poils  à  peine  plus  longs  que 
les  épillets,  bien  que  certains  puissent  être  plus  de  trois  fois  plus  longs. 
La  couleur  des  poils  varie  du  roux  au  gris  en  passant  par  le  rouge  brun. 
Les  graines  sont  petites,  non  lustrées  et  de  couleur  jaune  à  gris  foncé. 

Le  rendement  en  matière  sèche  du  fourrage  varie  de  2  090  à 
6  710  kg/ha  et  la  teneur  en  protéines  est  de  8,2  à  12,3  %.  Le  rendement 
en  graines  va  de  1 335  à  5  350  kg/ha. 


23 


Culture 

Semis  Pour  exploitation  comme  fourrage,  semer  le  millet  d'Italie 
après  que  le  sol  s'est  réchauffé,  soit  du  début  de  mai  au  début  de  juillet. 
Pour  la  production  grainière,  semer  avant  le  1er  juin.  Semer  à  une 
profondeur  de  moins  de  2,5  cm  dans  un  sol  fin,  ferme,  exempt  de 
mauvaises  herbes  et  modérément  bien  drainé.  Les  sols  légers  sont 
préférables  à  l'argile  lourde.  Semer  à  raison  d'environ  10  kg/ha  pour  le 
fourrage  et  de  5  à  7  kg/ha  pour  la  graine.  La  culture  tolère  une 
sécheresse  modérée  bien  qu'elle  produise  beaucoup  mieux  quand  les 
conditions  d'humidité  sont  suffisantes. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  Aucun  produit  chimique  de 
désherbage  n'est  homologué.  Sarcler  et  au  besoin  retarder  les 
semailles. 

Engrais  La  réponse  à  divers  taux  de  fumure  n'a  pas  été  documentée. 

Maladies  On  n'a  relevé  aucun  dommage  important  causé  par  les 
maladies. 

Insectes  On  n'a  relevé  aucun  dommage  important  causé  par  les 
insectes,  sauf  à  l'occasion,  quelques  dommages  causés  par  les  pucerons. 

Récolte  Pour  le  millet  d'Italie  destiné  à  la  production  du  fourrage, 
couper  dès  que  la  graine  commence  à  se  former.  Pour  la  production 
grainière,  andainer  lorsque  la  plupart  des  épis  ont  viré  du  vert  au 
jaunâtre.  Récolter  à  la  moissonneuse-batteuse  lorsque  la  teneur  en  eau 
des  graines  est  descendue  à  10  %.  Récolter  directement  à  la 
moissonneuse-batteuse  quand  tous  les  épis  ont  changé  de  couleur. 
Sécher  les  graines  avant  de  les  stocker.  Plus  longtemps  la  culture  est 
laissée  sur  pied,  plus  grands  sont  les  risques  de  dommages  graves 
causés  par  les  oiseaux. 


Possibilités 

Le  millet  d'Italie  constitue  une  bonne  culture  fourragère  et  céréalière 
dans  les  régions  à  risque  de  sécheresse  élevé. 


24 


M^M^BÉà-tiM 


Millet  d'Italie  (en  haut);  graine  (en  bas). 


25 


Crosne  du  Japon 

Nom  scientifique  :      Stachys  affinis  Bunge  Miq. 
Noms  communs  :       crosne  du  Japon,  stachys  tubéreux 

Introduction 

Le  crosne  du  Japon  est  une  herbacée  dressée  à  tiges  carrées  pubescente 
et  à  feuillage  vert  ressemblant  à  celui  de  la  menthe.  Sa  hauteur  varie 
de  30  à  45  cm,  habituellement  de  34  à  40  cm.  Les  tubercules  sont 
produits  en  abondance  juste  sous  la  surface  du  sol,  à  l'extrémité  des 
stolons,  lesquels  peuvent  avoir  jusqu'à  30  cm  de  long.  Les  tubercules 
sont  blancs,  cylindriques  (circulaires  ondulés,  tubulaires  ou  côtelés), 
avec  de  trois  à  huit  rainures  circulaires  autour  de  chaque  tubercule. 
Elles  ont  une  longueur  de  2,5  à  5,5  cm  et  un  diamètre  de  1,5  à  2,5  cm. 
Le  rendement  en  tubercules  va  de  10  à  20  t/ha.  Le  manque  d'eau  peut 
fortement  réduire  le  rendement. 

La  plante  est  cultivée  au  Japon  et  en  Chine  pour  ses  tubercules  qui 
sont  généralement  consommés  crus.  En  France,  on  commence  à 
utiliser  les  tubercules  comme  légume. 

Culture 

Semis  Semer  au  début  mai,  en  lignes  écartées  de  45  cm  pour  faciliter 
la  lutte  mécanique  contre  les  mauvaises  herbes  et  laisser  un  espace  de 
15  à  30  cm  sur  la  ligne.  Le  rendement  des  tubercules  n'en  souffre  pas, 
car  la  plante  compense  et  remplit  l'espace.  Les  tubercules  semblent 
très  légèrement  plus  petits  chez  les  plants  plus  espacés.  Il  est 
préférable  de  cultiver  sur  un  sol  léger,  sableux  ou  loam  sableux. 

Le  crosne  du  Japon  se  multiplie  par  boutures  des  parties  aériennes, 
par  rhizomes  et  par  tubercules.  Les  tubercules  constituent  la  méthode  de 
multiplication  la  plus  facile  et  la  plus  efficace.  L'énergie  de  réserve  qu'ils 
contiennent  donne  aux  nouvelles  plantes  un  départ  plus  vigoureux. 

Engrais  On  ne  dispose  d'aucune  donnée  sur  la  réponse  à  divers  taux  de 
fumure. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  On  recommande  le  désherbage 
mécanique.  On  ne  connaît  aucune  méthode  de  lutte  chimique. 

Maladies  La  sclérotiniose  (Sclerotinia)  semble  être  la  maladie  la  plus 
grave  de  cette  culture.  On  la  retrouve  surtout  dans  les  sols  lourds  ou  mal 
drainés. 

Insectes  On  n'a  relevé  aucuns  dommages  importants  reliés  aux 
insectes.  Cependant,  on  signale  des  dommages  causés  aux  tubercules 
par  les  taupins. 

26 


Crosne  du  Japon  (en  haut);  graine  (en  bas). 


27 


Récolte  Récolter  100  à  130  jours  après  le  semis  par  déchaussement 
mécanique  des  tubercules  hors  du  sol.  Les  tubercules  doivent  ensuite 
être  détachés  mécaniquement  des  stolons.  Les  tubercules  blancs 
conservent  leur  aspect  à  la  température  de  5  °C  dans  un  substrat  de 
sable  ou  de  tourbe.  Ils  peuvent  également  passer  l'hiver  au  champ,  à  la 
condition  que  le  terrain  soit  bien  drainé.  Si  les  conditions  de 
conservation  sont  trop  chaudes  (15  °C)  ou  trop  sèches,  les  tubercules 
peuvent  se  déshydrater  ou  se  décolorer,  ou  les  deux.  S'ils  sont 
entreposés  à  une  température  trop  basse  (1  °C),  l'amidon  ou  le 
stachyose  peuvent  se  transformer  en  sucres  solubles,  entraînant  leur 
détérioration. 


Possibilités 

Les  possibilités  de  production  dépendent  de  l'élargissement  des 
marchés.  Il  faut  créer  des  marchés  pour  consommation  du  tubercule 
sous  forme  de  légume  cru  ou  cuit  ou  pour  la  production  de  farine  et 
d'autres  produits  à  partir  des  racines  déshydratées. 


Topinambour 

Nom  scientifique  :      Helianthus  tuberosus  L. 

Noms  communs  :       topinambour,  artichaut  de  Jérusalem,  crompire, 

artichaut  du  Canada,  soleil  tubéreux,  soleil  vivace. 


Introduction 

Le  topinambour  est  originaire  d'Amérique  du  Nord.  Son  aire  de 
répartition  va  du  centre  du  Manitoba  et  de  l'Ontario  jusqu'en  Géorgie  et 
en  Arkansas.  La  plante,  apparentée  au  tournesol,  pousse  tout  droit 
jusqu'à  une  hauteur  de  150  à  250  cm,  selon  le  cultivar.  Le  port  peut 
être  ramifié  ou  non.  La  plante  produit  de  20  à  25  gros  tubercules 
blancs  bosselés  réunis  en  une  grappe  compacte  sous  la  tige  principale. 
Le  rendement  en  tubercules  varie  de  40  à  50  t/ha  et  le  cycle  de 
croissance  est  de  100  à  130  jours. 

Culture 

Semis  Planter  au  printemps,  dès  que  possible.  Les  gros  plantons  de 
45  à  60  g  et  les  tubercules  entiers  sont  préférables  aux  tubercules 
sectionnés.  Planter  dans  un  lit  bien  préparé,  à  une  profondeur  de  10  à 
15  cm,  dans  la  butte,  à  l'aide  d'un  matériel  de  plantation  de  pommes  de 
terre.  Planter  en  lignes  écartées  de  1  m,  avec  un  espacement  de  30  à 
35  cm  sur  la  ligne.  Cette  culture  a  besoin  de  beaucoup  d'eau  du  sol  tout 
au  long  de  sa  croissance,  mais  surtout  de  la  mi-août  à  la  fin  septembre 


28 


lorsque  les  tubercules  se  développent.  Il  faut  avoir  recours  à  l'irrigation 
en  cas  de  sécheresse  grave. 

Le  topinambour  se  multiplie  de  façon  végétative,  à  partir  du 
tubercule.  Ce  sont  les  sols  légers,  allant  du  loam  sableux  au  loam 
argilo-sableux,  qui  conviennent  le  mieux.  -Les  sols  plus  lourds  peuvent 
donner  de  bons  rendements,  mais  le  coût  de  récolte  est  plus  élevé  et  on 
obtient  souvent  des  tubercules  mal  formés. 

Engrais  Des  apports  d'azote,  de  phosphore  et  de  potassium  aux  taux 
respectifs  de  90,  50  et  50  kg/ha  sont  suffisants  pour  la  production  du 
topinambour. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  Le  travail  du  sol  entre  les  lignes 
est  la  seule  méthode  recommandée  de  désherbage.  Il  n'existe  aucun 
herbicide  homologué. 

Maladies  La  sclérotiniose  (Sclerotinia)  et  la  jaunisse  du  tournesol, 
causée  par  le  Pseudomonas,  sont  les  principales  maladies  connues  au 
champ  et  en  conservation. 

Insectes  On  ne  connaît  aucun  insecte  ravageur  grave. 

Récolte  Récolter  les  tubercules  après  une  gelée  meurtrière  à 
l'automne  ou  encore  au  début  du  printemps  suivant  à  l'aide  d'une 
arracheuse  de  pommes  de  terre  modifiée  afin  de  réduire 
l'endommagement  des  tubercules  ou  les  pertes  mécaniques  et  de 
surmonter  les  problèmes  de  séparation  des  tubercules.  Les  tubercules 
forment  un  périderme  (couche  externe)  mince,  peu  subérisé  (épaisseur 
de  la  peau),  de  sorte  qu'ils  perdent  facilement  leur  humidité  et  peuvent 
être  endommagés  par  les  organismes  pathogènes.  Un  lieu  clos  à  basse 
température  et  à  forte  humidité  constitue  un  bon  milieu  de 
conservation.  Les  tubercules  hivernent  bien  dans  le  sol  et  peuvent  être 
récoltés  au  début  du  printemps  suivant. 

Possibilités 

Cette  culture  semble  avoir  d'excellentes  possibilités  agronomiques  en 
raison  de  son  haut  rendement  en  tubercules  et  de  la  multiplicité  de  ses 
utilisations.  Il  faut  toutefois  développer  des  produits  et  créer  des 
marchés  avant  qu'elle  puisse  se  faire  à  l'échelle  commerciale. 

Le  topinambour  est  intéressant  comme  tubercule  ou  comme  culture 
fourragère.  Le  tubercule  peut  servir  à  la  fabrication  de  sirop  à  haute 
teneur  en  fructose,  de  farine,  de  matière  première  pour  la  production 
d'éthanol,  de  fructosane  ou  être  consommé  à  l'état  frais.  Le  Japon  s'est 
montré  intéressé  à  l'utiliser  comme  source  de  fructo-oligosaccharides, 
qui  favoriseraient  la  croissance  des  bactéries  intestinales  utiles  chez 
l'homme  et  chez  les  animaux.  Les  parties  aériennes  pourraient  servir 
de  fourrage,  de  matière  première  pour  la  production  d'éthanol  ainsi  que 
de  source  de  divers  composants. 

29 


Topinambour  (en  haut);  tubercules  de  Challenger  (à  gauche,  en  bas);  tubercules 
de  Columbia  (en  bas). 


30 


La  production  au  Canada  et  aux  Etats-Unis  est  actuellement  peu 
élevée,  principalement  au  marché  du  produit  frais.  En  outre,  les 
parties  aériennes  sont  utilisées  de  façon  limitée  comme  fourrage  en 
Amérique  du  Nord  et  en  Europe.  Il  n'existe  aucun  marché  mondial  ou 
national  important  pour  cette  culture,  et  les  activités  de  développement 
de  produits  sont  peu  nombreuses. 


Gesse  (Lathyrus) 

Nom  scientifique  :      Lathyrus  sativus  L. 
Noms  communs  :       gesse,  lentille  d'Espagne 


Introduction 

La  gesse  cultivée  est  une  plante  annuelle  qui  appartient  à  la  famille  des 
légumineuses.  On  la  cultive  couramment  pour  la  graine,  mais  aussi 
comme  fourrage  ou  comme  engrais  vert.  Originaire  du  sud  de  l'Europe 
et  de  l'ouest  de  l'Asie,  elle  est  actuellement  surtout  cultivée  dans  le 
sous-continent  indien  et,  dans  une  moindre  mesure,  au  Moyen-Orient, 
dans  le  sud  de  l'Europe  et  dans  certaines  parties  de  l'Amérique  du  Sud. 

La  gesse  est  une  plante  à  tiges  rampantes  dont  la  longueur  peut 
varier  de  30  cm  à  plus  de  130  cm.  Elle  ressemble  au  pois  de  grande 
culture,  sauf  que  ses  folioles  sont  plus  longues  et  ressemblent  à  une 
feuille  de  graminée.  Les  graines  sont  souvent  blanches,  brunâtres, 
grises  ou  crème  clair;  certaines  sont  tachetées  de  noir.  De  forme 
irrégulière,  elles  peuvent  mesurer  de  3  à  12  mm.  La  teneur  en 
protéines  est  très  élevée,  de  26  à  28  %. 

La  neurotoxine  BOAA,  p-Af-oxalylamino-L-alanine,  peut 
principalement  réduire  la  production  de  gesse  dans  certains  pays. 
Cette  neurotoxine  provoque  une  infirmité  et  une  paralysie  irréversibles 
chez  l'homme  lorsqu'on  en  consomme  des  proportions  importantes 
durant  une  longue  période,  c'est-à-dire  plus  d'un  tiers  du  régime  durant 
3  ou  4  mois.  Un  programme  d'amélioration  génétique  d'Agriculture 
Canada  a  permis  de  produire  des  plantes  de  gesse  dont  les 
concentrations  de  BOAA  sont  réduites  à  0,03  %,  par  rapport  à  1-1,5  % 
pour  les  lignées  cultivées  ailleurs.  On  travaille  actuellement  à  la 
création  d'autres  lignées  contenant  encore  moins  de  neurotoxine.  Les 
lignées  à  teneur  faible  en  BOAA  ont  actuellement  des  rendements  de 
2  500  à  3  500  kg/ha.  Le  cycle  de  croissance  va  de  100  à  115  jours  et  la 
hauteur  des  plantes  de  80  à  90  cm.  Le  poids  de  1  000  graines  varie  de 
180  à  210  g.  Cette  culture  tolère  bien  la  sécheresse  et  la  chaleur  et 
requiert  peu  d'humidité  pour  croître. 


31 


Culture 

Semis  La  gesse  s'adapte  à  une  grande  variété  de  sols  et  de  régimes 
hydriques.  Pour  obtenir  des  rendements  élevés,  semer  la  première 
semaine  de  mai.  L'idéal  est  une  densité  de  semis  suffisante  pour 
produire  1  million  de  plants  par  hectare.  La  quantité  exacte  dépend  de 
la  grosseur  des  graines  de  chaque  cultivar,  mais  c'est  à  peu  près  la 
même  que  pour  les  gros  pois  de  grande  culture.  On  peut  se  servir  du 
matériel  de  semis  normalement  utilisé  pour  les  légumineuses  à  grains. 

Engrais  La  gesse  semble  requérir  un  niveau  de  fertilité  analogue  à 
celui  du  pois  de  grande  culture. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  Aucun  produit  chimique  de 
désherbage  n'est  homologué  pour  cette  culture.  Actuellement,  un  lit  de 
semence  exempt  de  mauvaises  herbes  est  la  seule  méthode  de  lutte 
recommandée. 

Maladies  Les  maladies  les  plus  courantes  sont  le  mildiou  et  la 
moisissure  sclérotinienne.  Peu  d'autres  ont  été  observées. 

Insectes  Les  pucerons  constituent  une  menace  importante,  mais  les 
méloés  peuvent  également  causer  des  dommages  certaines  années. 

Récolte  Andainer  lorsque  50  %  des  gousses  virent  au  brun.  Récolter 
lorsque  la  teneur  en  eau  des  graines  est  tombée  à  16  %.  Si  la  culture  est 
laissée  au  champ  pour  une  durée  prolongée  après  la  maturité,  les 
gousses  risquent  de  s'égrener.  D'autre  part,  si  les  graines  sont  exposées 
à  de  longues  périodes  de  temps  humide,  il  peut  se  produire  de  la 
germination  prématurée. 

Possibilités 

En  raison  de  la  tolérance  à  la  sécheresse,  la  gesse  cultivée  possède 
d'excellentes  possibilités  comme  culture  commerciale  dans  les  régions  à 
faibles  précipitations  des  Prairies  (zones  des  sols  bruns  et  bruns  foncés). 
Dans  les  Prairies,  la  sécheresse  réduit  fortement  le  rendement  de  la 
plupart  des  légumineuses  à  grains  actuellement  produites.  Si  les 
études  qui  sont  actuellement  effectuées  sur  la  nutrition  arrivent  à 
démontrer  qu'on  peut  employer  cette  culture  en  toute  sécurité  et  si  on 
réussit  à  développer  des  marchés,  la  production  de  la  gesse  pourrait 
occuper  de  10  000  à  100  000  ha. 


32 


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Gesse  (en  haut);  graine  (en  bas). 


33 


Monarde 

Noms  scientifiques  et  communs  :    Monarda  didyma  L.  (monarde  pourpre) 

M.  citriodora  Cerv.  ex  Lag.  (monarde 
citronnée) 

Monarda  fistulosa  L.  var.  menthifolia 
(R.C.  Grah.)  Fern.  (monarde  fistuleuse) 

Introduction 

La  monarde  est  une  herbacée  aromatique  vivace  originaire  du  Canada 
et  des  États-Unis.  Elle  est  étroitement  apparentée  à  la  famille  de  la 
menthe. 

On  la  cultive  pour  son  huile  essentielle,  le  géraniol,  qui  n'a  pas  de 
couleur  et  a  une  agréable  odeur  rappelant  celle  de  la  rose.  L'huile  est 
extraite  par  distillation  à  la  vapeur  de  plants  entiers,  tiges,  feuilles  et 
fleurs,  hachés  mécaniquement.  L'industrie  des  parfums  utilise  le 
géraniol  pour  la  fabrication  de  parfums,  de  savons  et  d'autres  produits. 

D'autres  lignées  (chimiotypes)  de  monarde  contiennent  du  linalool, 
du  thymol,  du  carvacrol,  de  l'eucalyptol,  du  oct-l-en-3-ol  et  d'autres 
huiles  aromatiques. 

Les  plantes  ont  une  teneur  en  huile  de  0,7  à  1,0  %  en  poids  frais  et  le 
rendement  en  huile  est  de  100  à  125  kg/ha.  La  hauteur  des  plantes 
varie  de  60  à  80  cm,  selon  la  fertilité  du  sol  et  la  disponibilité  de  l'eau. 
Les  fleurs  atteignent  normalement  la  pleine  floraison  à  la  mi-juillet, 
mais  la  croissance  peut  être  retardée  par  un  temps  froid  et  humide. 

Culture 

Plantation  La  monarde  se  multiplie  bien  et  rapidement  par  boutures 
racinées  qui  proviennent  de  tiges  en  croissance.  À  la  fin  de  mai  et  au 
début  de  juin,  prélever  des  boutures  de  10  à  12  cm  de  long  et  enlever 
toutes  les  feuilles  sauf  deux.  Placer  les  boutures  dans  le  sable  dans  une 
enceinte  sous  nébulisation  durant  2  semaines.  Quand  elles  sont 
racinées,  transplanter  dans  un  lit  de  semence  fin,  ferme  et  bien  préparé 
en  lignes  espacées  de  1  m,  avec  un  espacement  de  0,45  m  sur  la  ligne. 
Irriguer  jusqu'à  ce  que  les  plants  soient  bien  pris.  La  division  des 
racines  et  la  culture  de  tissus  sont  d'autres  méthodes  de  multiplication. 

Engrais  Des  régimes  de  fumure  modérés,  comme  ceux  qui  conviennent 
à  la  plupart  des  céréales,  sont  suffisants  pour  assurer  un  bon  rendement. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  La  seule  méthode  recommandée 
consiste  à  planter  les  semences  dans  un  sol  exempt  de  mauvaises 
herbes  et  à  nettoyer  mécaniquement  l'espace  entre  les  lignes.  Il 
n'existe  aucun  herbicide  homologué. 


34 


Maladies  La  rouille  et  le  blanc  sont  deux  maladies  importantes.  Si 
elle  n'est  pas  maîtrisée,  la  rouille  peut  entraîner  la  défoliation,  le  cerne 
des  tiges  et  la  dégénération  des  plants.  On  a  trouvé  les  mécanismes 
génétiques  de  la  résistance  à  la  rouille.  On  a  également  observé  que  des 
plantes  ont  été  détruites  par  une  maladie  apparentée  aux  virus. 

Insectes  On  n'a  constaté  aucun  dommage  causés  par  les  insectes. 

Récolte  Hacher  les  plantes  entières  lorsque  la  floraison  est  de  80  à 
90  %.  Souffler  le  mélange  dans  une  remorque  de  distillation  et  extraire 
l'huile  par  distillation  à  la  vapeur  soit  par  hydro-distillation  ou  hydro- 
diffusion. 


Possibilités 

Les  possibilités  de  culture  de  la  monarde  ne  semblent  pas  devoir 
dépasser  1 000  ha.  Cependant,  avec  la  création  de  nouveaux  chimiotypes 
qui  permettent  d'exploiter  de  nouveaux  débouchés,  la  production 
pourrait  être  grandement  accrue.  En  raison  du  matériel  spécialisé 
requis  et  de  son  coût  élevé,  le  nombre  de  producteurs  devrait  rester  bas. 


Monarde. 


35 


Goutte  d'huile  de  géraniol. 


Niger 

Nom  scientifique  :      Guizotia  abyssinica  (L.f.)  Cass. 
Noms  communs  :       niger,  Guizotia  oléifère 

Introduction 

Le  niger  est  une  plante  annuelle  originaire  de  l'Ethiopie  qui  a  migré  il  y 
a  longtemps  vers  le  sous-continent  indien.  Il  appartient  à  la  famille  du 
chardon,  sauf  que  ses  feuilles  n'ont  pas  d'épines.  Les  plantes  d'une 
hauteur  de  75  à  120  cm  produisent  de  nombreuses  tiges  ramifiées,  la 
plupart  portant  une  inflorescence.  Les  fleurs  ressemblent  à  celles  du 
tournesol  sauvage;  on  trouve  souvent  de  15  à  40  graines  sur  un  seul 
capitule.  À  maturité,  les  graines  sont  noir  lustré,  minces  et  longues 
d'environ  10  mm,  leur  teneur  en  protéines  est  de  30  à  40  %. 

Le  niger  est  cultivé  pour  ses  graines,  qui  produisent  une  huile 
comestible.  Chimiquement,  cette  huile  est  similaire  à  celle  du 
carthame.  Sa  culture  se  pratique  surtout  dans  le  sous-continent  indien 
et,  dans  une  certaine  mesure,  en  Ethiopie. 


36 


En  Inde,  on  utilise  l'huile  pour  la  cuisson,  pour  la  préparation  de 
peintures  et  de  savons,  et  pour  l'éclairage.  Le  tourteau  sert 
généralement  d'aliment  au  bétail.  On  utilise  également  les  graines 
dans  les  mélanges  d'aliments  pour  oiseaux. 

Problèmes 

•  tardivité  :  la  croissance  végétative  se  poursuit  jusqu'à  la  fin  de  l'été  ou 
au  début  de  l'automne,  lorsque  le  stade  de  reproduction  a  commencé, 
mais  alors  le  gel  peut  brutalement  mettre  un  terme  à  la  maturation 

•  installation  difficile  de  la  culture 

•  égrenage  prématuré  et  autres  problèmes  de  récolte 

•  dommages  causés  par  les  oiseaux. 


Niger. 


37 


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Graine  de  Niger. 


Possibilités 

On  ne  voit  pas  de  possibilités  agronomiques  pour  cette  culture  dans 
l'ouest  du  Canada,  à  moins  de  changements  spectaculaires  dans  la 
disponibilité  de  matériel  génétique  précoce  et  à  haut  rendement. 

Pour  de  plus  amples  renseignements,  voir  Niger  and  safflower,  livre 
publié  en  1961  par  le  Indian  Central  Oilseeds  Committee,  Ghandi 
Bhavan-Hyderabad  - 1,  Andhra  Pradesh,  Inde. 


Pavot 

Nom  scientifique  :      Papaver  somniferum  L. 
Nom  commun  :  pavot  somnifère 

Introduction 

Le  pavot  est  une  herbacée  annuelle  à  sève  laiteuse,  qui  est  originaire 
surtout  du  sud-est  de  l'Europe  et  de  l'ouest  de  l'Asie.  Il  a  été  cultivé 
tout  au  long  de  l'histoire  comme  source  de  graines,  d'huile  et  d'opium. 
En  Europe,  il  est  largement  utilisé  comme  agent  de  sapidité  et  pour 
décorer  le  pain  et  les  gâteaux. 

Au  Canada  et  aux  Etats-Unis,  la  production  du  P.  somniferum  est 
strictement  contrôlée.  Au  Canada,  il  y  a  la  Loi  sur  les  stupéfiants  qui 
est  appliquée  par  le  Bureau  des  drogues  dangereuses,  Division  du 
contrôle  international  et  de  la  délivrance  des  permis,  Direction  générale 
de  la  protection  de  la  santé,  ministère  de  la  Santé  et  du  Bien-être  social 
du  Canada.  Cependant,  plusieurs  autres  espèces  de  pavot  ornemental 
ne  tombent  pas  sous  les  dispositions  de  cette  loi. 


38 


Le  rendement  grainier  varie  de  1000  à  3000  kg/ha  (données 
extrapolées  à  partir  de  petites  surfaces).  Les  plants  atteignent  une 
hauteur  de  0,6  à  1,3  m  et  prennent  de  100  à  120  jours  pour  mûrir.  Le 
principal  problème  rencontré  dans  la  production  de  cette  plante  est 
l'installation  de  peuplements  convenables.'  Même  lorsque  la  germination 
et  la  levée  sont  bonnes,  les  cultures  sont  facilement  détruites  par  un  vent 
modéré  ou  par  l'érosion  éolienne  dans  les  zones  exposées.  On  ne  peut 
obtenir  des  rendements  acceptables  avec  des  peuplements  clairsemés. 
Des  périodes  prolongées  de  haute  température  (35  °C  ou  plus)  durant  la 
floraison  détruisent  complètement  la  récolte. 

Culture 

L'information  agronomique  est  rudimentaire,  car  il  n'y  a  eu  jusqu'à 
présent  que  très  peu  de  travaux  expérimentaux  en  ce  domaine. 

Semis  Semer  à  raison  de  0,75  à  1,0  kg/ha,  en  laissant  un  espace  de 
0,5  m  entre  les  lignes.  Le  lit  de  semence  doit  être  fait  de  sol  fin,  ferme 
et  humide.  En  protégeant  le  champ  des  vents  violents  et  des  tourbillons 
de  poussière,  on  aidera  par  le  fait  même  à  implanter  un  peuplement 
satisfaisant.  Les  semis  effectués  à  la  mi-mai  donnent  des  rendements 
acceptables. 

Engrais  On  ne  dispose  d'aucune  information  particulière  à  ce  sujet. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  Le  désherbage  mécanique  est  la 
seule  méthode  disponible,  car  aucun  herbicide  n'est  homologué  pour 
cette  culture. 

Maladies  et  insectes  Les  seuls  parasites  importants  de  cette  culture 
sont  les  pucerons. 

Récolte  Pour  les  lignées  précoces,  récolter  les  capsules  à  la  main 
lorsqu'elles  sont  complètement  sèches  et  extraire  les  graines. 

Possibilités 

Sur  le  plan  agronomique,  le  pavot  offre  de  bonnes  possibilités  de 
production  au  Canada.  Cependant,  il  faudrait  modifier  les  restrictions 
pour  rendre  sa  culture  possible  au  Canada.  Le  rendement  des  graines 
des  espèces  Papauer  non  visées  par  les  restrictions  est  très  faible  et 
donc  inacceptable  sur  le  plan  commercial. 


39 


Millet  commun 

Nom  scientifique  :      Panicum  miliaceum  L. 
Nom  commun  :  millet  commun 

Introduction 

Originaire  de  l'Asie,  le  millet  commun  est  cultivé  dans  de  nombreuses 
régions  du  monde.  C'est  une  graminée  annuelle  à  petites  graines  et  à 
grosses  tiges,  qui  porte  les  graines  dans  une  panicule  qui  peut  être  de 
très  compacte  à  très  ouverte.  Sa  hauteur  peut  être  de  60  à  150  cm.  Les 
cultivars  de  qualité  supérieure  ont  également  une  panicule  compacte. 
La  plante  atteint  une  hauteur  de  1  à  1,75  m. 

Le  millet  commun  est  utilisé  comme  aliment  du  bétail,  comme 
fourrage  et  à  des  fins  industrielles.  En  Amérique  du  Nord,  on  en 
cultive  un  peu,  surtout  pour  l'alimentation  des  oiseaux  et  des  petits 
animaux.  Au  Canada,  on  en  conditionne  7  000  t  par  an,  mais  cette 
quantité  s'accroît.  Le  gros  de  ce  volume  est  importé  par  des  sociétés 
canadiennes  qui  le  réexportent  vers  l'Europe. 

Culture 

Semis  Le  lit  de  semence  doit  être  fin,  ferme,  sans  mauvaises  herbes  et 
modérément  bien  drainé.  Les  loams,  les  loams  sableux  et  les  loams 
argilo-sableux  sont  préférables  aux  sols  d'argile  lourde.  Dans  les 
Prairies  canadiennes,  semer  du  début  à  la  mi-mai,  quand  la 
température  du  sol  est  chaude  (de  1  à  2  °C  plus  chaude  que  pour  les 
céréales).  Pour  certaines  lignées  précoces,  on  peut  aller  jusqu'au  1er 
juin.  Semer  à  une  profondeur  de  moins  de  2,5  cm.  Dans  des  conditions 
idéales,  la  densité  de  semis  peut  être  réduite  à  5  kg/ha,  mais  en  général 
on  conseille  10  kg/ha  et,  si  on  veut  l'utiliser  comme  fourrage,  jusqu'à 
25  kg/ha. 

Engrais  Des  apports  d'azote  légèrement  inférieurs  à  ceux 
recommandés  pour  le  blé  et  d'autres  céréales  fournissent  des 
rendements  acceptables. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  Parce  qu'il  n'existe  pas 
d'herbicide  homologué,  le  semis  sur  un  sol  propre,  sans  mauvaises 
herbes,  est  actuellement  la  seule  méthode  disponible  de  lutte. 

Maladies  et  insectes  Aucune  maladie  importante  n'a  été  observée. 
De  fortes  infestations  de  pucerons  peuvent  à  l'occasion  réduire 
légèrement  le  rendement. 

Récolte  Andainer  la  culture  lorsque  la  moitié  ou  les  deux  tiers 
supérieurs  du  panicule  sont  mûrs  ou  ont  viré  au  jaune  et  que  le  reste 

40 


des  graines  sont  vertes  et  fermes.  Passer  à  la  moissonneuse-batteuse 
lorsque  les  graines  sont  bien  sèches.  On  peut  aussi  récolter 
directement  à  la  moissonneuse-batteuse  lorsque  la  plus  grande  partie 
de  la  panicule  a  changé  de  couleur,  et  que  le  reste  peut  facilement  se 
détacher  par  frottement  des  mains,  mais  cette  méthode  accroît  les 
risques  de  pertes  par  égrenage  et  exige  également  que  les  graines 
soient  séchées  avant  la  mise  en  entrepôt.  Les  lignées  adaptées  aux 
conditions  des  Prairies  ont  un  cycle  de  croissance  de  99  à  108  jours.  Le 
millet  commun  valorise  l'eau  efficacement  et  tolère  donc  la  sécheresse, 
mais  son  rendement  est  particulièrement  bon  en  saison  chaude  quand 
l'apport  d'eau  est  approprié.  Le  rendement  peut  aller  de  1  800  à 
5  800  kg/ha.  Celui  de  la  variété  Crown  est  de  3  871  kg/ha  et  celui  du 
AC  Prairie  Gold  de  4  450  kg/ha. 

Possibilités 

La  production  de  cette  culture  est  limitée,  de  1  000  à  2  000  ha  dans 
l'ouest  du  Canada,  entièrement  sous  contrat.  Les  possibilités  de 
croissance  de  ce  marché  sont  bonnes.  Le  millet  commun  pourrait 
devenir  une  culture  commerciale  importante  (de  10  000  à  15  000  ha  ou 
davantage). 


Millet  commun  AC  Prairie  Gold. 


41 


Graine  de  millet  commun  AC  Prairie  Gold 


Quinoa 

Nom  scientifique  :      Chenopodium  quinoa  Willd. 
Nom  commun  :  quinoa 

Introduction 

Le  quinoa,  une  annuelle  de  la  famille  du  chénopode,  est  un  proche 
parent  d'une  mauvaise  herbe  commune,  le  chénopode  blanc 
(Chenopodium  album  L.).  Le  quinoa  est  produit  principalement  pour  sa 
graine  dans  les  Andes  de  l'Amérique  du  Sud,  surtout  à  des  altitudes  de 
2  000  à  3  000  m.  Ces  graines  constituent  un  aliment  de  base  des 
peuples  indigènes  des  hautes  terres  des  Andes. 

L'espèce  est  relativement  tolérante  au  gel  une  fois  les  graines 
formées.  La  plante  ressemble  au  chénopode  blanc  (chou-gras),  mais 
avec  une  tige  porte-graines  plus  grosse.  La  graine  a  1,5  mm  de 
diamètre,  soit  légèrement  plus  petite  que  celle  du  millet.  Elle  est 
aplatie  sur  deux  côtés  et  de  couleur  jaune  brun.  Les  plantes  ont  une 
hauteur  de  0,7  à  1,8  m  et  le  rendement  en  graines  va  de  0  à  1200  kg/ha, 
selon  le  type  de  saison.  Le  cycle  de  croissance  est  de  95  à  115  jours. 

La  graine  de  quinoa  n'est  pas  une  vraie  graine,  mais  un  fruit.  Le 
quinoa  est  parfois  appelé  pseudo-céréale  ou  pseudo-oléagineux  en 
raison  de  sa  composition  chimique  et  de  ses  proportions  inhabituelles 
d'amidon,  de  protéines  et  de  graisse  de  réserve.  La  graine  est  utilisée 
dans  les  soupes  et  les  mélanges  de  céréales  servant  à  la  confection  de 
pains,  de  biscuits,  de  gâteaux  et  de  gruaux. 


42 


Culture 

Semis  Semer  au  début  de  mai,  à  une  profondeur  de  1  à  2,5  cm,  lorsque 
la  température  du  sol  est  de  7  °C  à  la  surface,  dans  un  lit  fin,  ferme  et 
sans  mauvaises  herbes,  composé  de  loam  sableux  ou  de  sable  loameux. 
Semer  à  raison  de  0,85  kg/ha  pour  obtenir  une  densité  d'environ 
300  000  à  325  000  plantes  par  hectare,  en  écartant  les  lignes  de  30  à 
35  cm  et  avec  un  espace  de  7  à  15  cm  entre  les  plants  sur  la  ligne.  Ne 
pas  utiliser  d'herbicide  de  type  trifluralin  sur  le  terrain  l'année 
précédant  le  semis. 

Engrais  Les  besoins  de  fumure  n'ont  pas  été  déterminés  avec 
exactitude,  mais  des  doses  modérées  à  élevées  d'azote  disponible 
semblent  nécessaires  pour  obtenir  des  rendements  optimums.  Un 
apport  de  100  à  150  kg/ha  d'azote  devrait  suffire.  Les  exigences  en  eau 
sont  relativement  faibles,  300  mm  ou  davantage  par  saison. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  Enlever  les  mauvaises  herbes 
mécaniquement  en  ayant  uniquement  recours  à  des  méthodes  de 
travail  du  sol,  car  aucun  herbicide  n'est  homologué  pour  cette  culture. 

Insectes  Les  altises  et  diverses  larves  et  chenilles  peuvent  attaquer 
cette  culture. 

Récolte  Récolter  à  la  moissonneuse-batteuse  lorsque  les  plantes  sont 
mûres.  Si  la  culture  est  encore  verte  à  la  mi-septembre,  andainer, 
laisser  sécher,  puis  passer  à  la  moissonneuse-batteuse.  Les  graines 
peuvent  être  entreposées  à  une  teneur  en  eau  de  12  %. 

Possibilités 

Cette  culture  offre  des  possibilités  commerciales  limitées  en  Amérique 
du  Nord  dans  les  aliments  de  santé  et  pour  les  gens  atteints  d'allergies 
aux  céréales  traditionnelles.  Il  faut  enlever  les  saponines  contenues 
dans  le  tégument  externe  des  graines  par  lavage  ou  polissage  avant  de 
pouvoir  utiliser  le  quinoa  comme  aliment.  D'autres  recherches 
agronomiques  s'imposent  et  il  faudra  créer  des  marchés  avant  de 
pouvoir  recommander  l'expansion  de  cette  culture. 


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Quinoa  (en  haut);  graine  (en  bas). 


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Haricot  tépary 

Nom  scientifique  :      Phaseolus  acutifolius  A.  Gray  var.  latifolius  G. 

Freem. 

Noms  communs  :       haricot  tépary,  tépary 


Introduction 

Le  haricot  tépary  est  originaire  du  nord-ouest  du  Mexique,  de  l'Arizona 
et  du  Nouveau-Mexique.  C'est  une  plante  annuelle  semi-dressée 
extrêmement  tolérante  à  la  sécheresse.  Elle  atteint  une  hauteur  de  35 
à  50  cm  et  les  tiges  abondamment  arrosées  peuvent  mesurer  jusqu'à 
115  cm.  Les  rendements  varient  de  1  150  à  2  300  kg/ha,  avec  une 
moyenne  de  1  690  kg/ha.  Le  cycle  de  croissance  va  de  86  à  115  jours. 
Dans  de  bonnes  conditions  d'humidité,  le  type  de  croissance  de  la  plante 
est  plus  indéterminé  que  lorsqu'elle  est  soumise  à  un  fort  stress 
hydrique.  La  germination  et  l'installation  demandent  peu  d'eau.  Un 
temps  frais  assorti  de  fortes  précipitations  abaisse  les  rendements.  Les 
meilleurs  rendements  s'obtiennent  par  temps  chaud  et  sec. 

Culture 

Semis  Semer  la  dernière  semaine  de  mai,  car  la  germination  requiert 
un  sol  chaud.  Semer  dans  un  sol  léger,  bien  drainé,  à  une  profondeur 
de  2,5  à  7,5  cm  (selon  l'état  hydrique  et  le  type  de  sol)  dans  un  lit  de 
semence  fin  et  ferme.  Pour  faciliter  le  sarclage  entre  les  lignes,  semer  à 
raison  de  25  à  35  kg/ha  à  interlignes  de  60  à  90  cm. 

Engrais  Les  besoins  sont  similaires  à  ceux  du  haricot  de  grande  culture. 

Lutte  contre  les  mauvaises  herbes  La  seule  forme  de  désherbage 
est  mécanique  et  culturale.  Il  n'existe  pas  d'herbicide  homologué. 

Maladies  et  insectes  Aucun  ravageur  important  ou  maladie  grave 
n'a  été  signalé. 

Récolte  Couper  les  plantes  lorsque  environ  80  %  des  gousses  ont 
changé  de  couleur  et  commencent  à  se  dessécher.  Si  on  les  laisse  se 
dessécher  complètement,  les  gousses  s'égrènent  très  facilement.  Les 
plantes  peuvent  être  récoltées  à  une  teneur  en  eau  de  16  %  ou  moins. 

Possibilités 

On  ne  connaît  actuellement  aucun  marché  pour  cette  culture. 
Cependant,  ses  possibilités  de  rendement  économique  sont  bonnes  pour 
autant  qu'on  puisse  développer  des  marchés.  Si  le  climat  devient  plus 
chaud  et  plus  sec,  la  culture  sera  bien  adaptée  aux  Prairies. 

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. 


\ 


Haricot  tépary  (en  haut);  graine  (en  bas). 


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CANADIAN  AGRICULTURE   LIBRABï 


BIBLIOTHEQUE   CANADIENNE  DE  L'AGRICULTURE 


3    T073    0DDT527D    7 


Imprimé  sur  du 
papier  recyclé 


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