Google
This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's bocks discoverablc online.
It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover.
Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the
publisher to a library and finally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying.
We also ask that you:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web
at|http: //books. google .com/l
Google
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages apparienani au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.
A propos du service Google Recherche de Livres
En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adressefhttp: //book s .google . coïrïl
\
y:
DE
LA RELIGION»
COHSIDÉRÉK
DANS SA SOURCE,
SES FORMES ET SES DÉVELOPPEMENTS.
Par m. benjamin œNSTÀNT.
(Platom., Tânm.)
TOME CINQUIÈME.
• • ■• «
PARIS,
CHEZ PICHON ET DIDIER, ÉDITEURS,
Vn DBS CRAinM-ATJGirSTINS, r" 47-
183^1.
twpr
«IM«W«
SECOND 'ÀVfeftTÏSSÉlVfÈN'T'.
5
I . . ,
1
M deux To^wp^^ .d^vaie^^jpaiîait^
à la fin de juillet dernier. J^ he\i/
reux événements de cette époque en
ont retardé la publication ; mais
comme la totalité était imprimée ,
sauf la table analyti^e, rien na été
changé , si ce n'est une note de cinq
ou six lignes à la page igS du tomeV*-
Nos lecteurs ne doivent donc s'éton"
ner ni de quelques expressions qui
étaient peut-être, il y a trois mois,
^ acte de courage et qui ne se-
raient aujourd'hui qu'un anachro*
^me, ni de quelques jugements un
Ti SECOND AVERTISSEMENT.
peu sévères, sur des hommes qui/
à cette époque , demand^en^ poa
têtes. Ils sont vaincus, mais autre
chose est Toubli des injures, autre
chose l'estime; et si nous nous im-
posons Tun comme un devoir, nous
ne nous croyons point obligé à fein-
dre l'autre, quaiid nous ne l'éprou-
vons pas.
I '
• I • } : t . ' •■ 1 lii • '
!• »•.• •lié»».'
DE LA RELIGION,
CON SIDIÎRBS
DANS SA SOURCE,
I
SES FORMES ET SES DÉVELOPPEMENTS.
LIVRE XIII.
Qra LES MYSTÈRES GRBGS FURENT DES IlfSTITUTIORS
£MPRUIfTSES DES SACERDOCES ÉTRANGERS, ET QUI,
TOUT EN CONTREDISANT LA RELIGION PUBLIQUE,
^l LA MODIFIÈRENT POINT DANS SA PARTIE POPU-
LAIRE.
CHAPITRE PREMIER.
Combien le sujet de ce livre est hérissé de
difficultés.
P
A LUS d'une fois, dans notre exposé des
doctrines et des pratiques sacerdotales, tout
en démontrant qu'elles étaient étrangères au
polythéisme indépendant , nous avons reconnu
y. I
2 DE LA RELIGION,
que presque toutes se reproduisaient dans les
mystèresqui s'étaient associésâce polythéisme.
C'est ici le lieu d'expliquer l'origine des mys-
tères grecs, et la cause de l'identité de et-
qu'on révélait aux initiés, avec les rites et les
dogmes imposés par les prêtres aux peuples
qu'ils gouvernaient. La matière que nous abor-
dons est hérissée de difficultés. Des hommes ,
(t'iiiit^ science et d'une sagacité distinguées, ont
proposé divers systèmes, entre lesquels il est
ii|jpossibledechoisir,parceque tous ont UD fond
de vérité mêlé de beaucoup d'erreurs. Nous
n'offrons ici que des idées générales, que nous
appuitïrons de quelques faits, mais en évitant
le plus que nous le pourrons les discussions
piireiiionl historiques (l).
(i ) Tour connaître à fond Im niyttères , il fandrait le»
'.■iivisBgrr saut trois pointa de rue distincts : i" comme
lieu de dép&t pour In rites et les dogmei étrangers;
%" cunimt; transaction du sacerdoce , .envers les opinioDH
qui se il-.-vcloppaieat progrestiTement, et qa'il adoptait
pour It-s tlùsarmer ; Z" comme causes de la décadence et
delà cliutcite la religionpublique.Mais les deux premiers
poîiils itiï Tiie sont les seols qui sons intéressent actnelle-
mniH. (^ux de nos levtean tfù voadraàentpén^tMr plus
I ^
LIVRE XIII, GHAPITEB 1. 3
avant dûns rezamen des fiiits de détail, trouyeront dam
Mennins (GraecU feriata), dans Sainte-Crpiz (des Mys-
tères), dans Hejne (Notes sur Apollodore) et dans
Greotzer (Symbol.) l'indication de toutes les sources
qa'ils devront consulter.
I.
K LA BRLIGIOH,
**»»%%»1—l^»»W»»»^<»»^»%%%*^»»%»%* ■*»»»»*» W<»» »•*»»»»»»»%% »l>»fc»%
CHAPITRE II
Ue ce quêtaient les mystères chez les nations
soumises aux prêtres.
Il y a dans le corur de rbomme une ten-
dance il entourer de barrières ce qu*il sait
comme ce qu*il po^fde. I/esprit de prupriélé
%e montre t*goîstet aussi bien pour ce qui tient
à b science que pour ce qui tient à la richesM\
Si ce peticliant de Thomme nVtait corobatlu
par d*autres penchants , il refuserait a ses senv
blabl<*s tout ce qu*il pourrait letir ravir; mais
b nature a mis le remède k nos défauts dan%
nos défauts mc*mes. Comme elle nous a forcés
par nos besoins ii nous faire part mutuelle*
ment de ce qui nou.% appartient, elle nous a
ct>ntrainls par notre am<»urproprf* k faii»; un
é«*hange réciproque de nos connaivsances : ce-
petniant la dispoMlion primitive subsiste et
a|cit avec d'autant plus de forr«' que Tintérrt
>
é
LIVRE xril, CHAPITRE II. 5
est plus important ou que la science est plus
relevée.
Les philosophes de l'antiquité avaient dans
leur philosophie, indépendamment de tout
dogme religieux, une partie occulte, désignée
en grec par le même mot que les mystères de
la religion (i). Pythagore chassa de son école,
pour quelques révélations indiscrètes, Hip-
parque, qu'il remplaça par une colonne (a) ,
et ne laissa ses ouvrages à Damo, sa fille,
qu'avec l'interdiction formelle de les &ire con-
naître aux profanes, interdiction qu'elle res-
pecta, malgré son indigence et les trésors qu'on
lui proposa pour la séduire (3). Zenon, Platon ,
et, qui le croirait? les Épicuriens, philosophes
superficiels et grossiers, avaient des secrets
qu'ils ne communiquaient à leurs disciples
qu'après des épreuves presque semblables aux
initiations (4). A peine le christianisme se fut-il
(i) riXtr«i. Etyni. Magn.
(a) jAMBLicH.deComm.Mathem.YiLLOis.Anfcd. gneca,
p. 116; CLiMENT. AxBX. StroiD. V. ËscHBiTBACB, de poesî
Orphica.
(3) Gale y Opasc. mylhol.
.4) Clém. Alex. Strom.
6 DE LA BBLICIOH,
formée que les cfarétieiM cliTiaerenl la partie pu-
blique de la partie secrète du culte divin (■)•
U n*est dooc pas étonuanl que des corpo-
rations « aocoutamées à traiter avec dédain le
peuple qu'elles avaient subjugué , l'aient tenu
toujoura éloigné de ce qu elles possédaient de
plos précieux , et aient interdit toute parlici*
pation , soit aux découvertes qui faisaient leur
orgueil et (ondait^nt leur puissance, soit aux
théories quelles avaient établies sur ces dé*
couvertes. Aussi rencontrons-nous des mystè-
res ches toutes les nations. Dtodore (a) nous
vante ceux des (iialdéenSt Diogène Laerce (.\)
ceux de rÊthiopie. Suidas (4) nous apprend
que Phéréoyde avait puisé quelques-unes de
ses opinions dans les mystères de la Pbénicîe.
Hérodotf i *> . nous transmet des détails nom-
breux plutAt qu'instrucUr^ sur ceux de TE-
( r V. TaïKAs, ripot. da MÎnt McremcoU liv. 1 » cfa S,
•t Mlicia ii« Ecrlr*. chritl. prioM», mmàtm «1 novtM.
•ist pplUia « I , • et foiv
,ii Di«>o. LÂb. XVII
,^ DlOOBVK-LàKftC», I. h
. \ Si iO«t, ftrt l*h^r( ydr
% HiAOP., iMftuni
LIVRE XIII, C0APITBE II. 7
gyple. César (i) parle , bien qu'avec moins
(1 admiration, de ceux des Druides. Les Mages
(le la Perse (a) célébraient les leurs dans des
antres obscurs : et ceux des Hébreux, con-
tenus dans leur cabale, ont servi de prétexte
aux extravagances des rabbins, et fait le dé*
sespoir des commentateurs modernes. Sans
adopter leurs rêveries, il nous semble prouvé
que dès l'antiquité la plus reculée, ce peuple
malheureux et mécontent avait déposé dans
(les mystères ses espérances pour cette vie et
peut-être pour l'autre, je veux dire l'attente
(Vun libérateur conquérant de ce monde, et
quelques vagues notions d'un monde (îi-
tur(3)
Ce n'est pas néanmoins sous ce point de
vue que les mystères, auxquels les castes sa*
ordotales admettaient par l'initiation les mem-
bres des autres castes , doivent, à notre avis ,
être envisagés. On a cru par erreur qu'ils
(i)DeBetloGallîco,yi.
(a) FiAMicns.
(3) Bashage, Hîst. des Juif»; Buxtori, Bibl. rabbin.
P- 184; HoTTivcEB, Bibl. orient, p. 33; Maimoh id ,
More Nevoch.
L
8 DE LA RELIGION,
se composaient de la doctrine secrète des
prêtres. Sans doute ces prêtres , suivant
la tendance que nous avons remarquée (i),
combinaient toujours la partie populaire des
cultes avec leurs hypothèses et leurs décou-
vertes : les fétiches d'abord , des dieux moins
grossiers ensuite, devenaient pour eux des sym-
boles ; mais ces symboles étaient leur langue ,
leur propriété particulière. Il n'entrait nulle-
ment dans leurs intentions, comme il n'était
nullement de leur intérêt, d'en communiquer
le sens aux profanes.
En conséquence, l'admission des initiés à la
connaissance de ce que le sacerdoce appelait
des mystères, n'impliquait point l'enseigne-
ment de sa doctrine, ou pour mieux dire de
ses doctrines secrètes, car on a vu qu'il en
avait plusieurs (a). Tout constate que les mys-
tères révélés par l'initiation n'étaient que des
représentations dramatiques, des récits mis en
action, des descriptions remplacées et rendues
plus sensibles par des images ; tels ils se célé-
(l) V. t. 111, p. lS«tBI
(a) V. i. m, loc. cit.
LIVAB YIII, CHAPITRK III. 9
braient sur le lac de Sais (i). Les prêtres
avaient pensé qu'en frappant les sens ils pro-
duiraient des impressions plus fortes qu'en
s'adressant uniquement à l'imagination et à la
mémoire mais les initiés n'avaient d'autre
avantage sur ceux qui ne Tétaient pas , que de
contempler un spectacle dont ces derniers
étaient privés.
Hérodote, admis dans les mystères des
Egyptiens, n'acquit aucune connaissance de
leur théologie occulte. Il dit formellement que
la chose que ces peuples nommaient des mys-
tères était la représentation nocturne des
aventures des dieux; et l'on voit que le si-
l^ice dont il se fait un devoir ne porte que
sur les noms de ces dieux, et sur quelques par-
ticularités de leurs aventures. Les prêtres pou-
vaient reconnaître dans ces représentations
des allusions à leur philosophie : mais le peu-
ple n'y voyait que les fables de la mythologie
vulgaire, offerte à ses regards d'une manière
plus animée.
[i) HnoD. II 9 171.
: LA RILIGIon
CHAPITRE III.
Comment ces mystères furent trtmsportés en
Grèce et ce qu'ils devinrent.
l^'iPOQUE de l'établissement des mystères en
Grèce est indifférente à nos recherches. Il
nous sufBt que les écrivains les plus divisés
sur d'autres points, les fassent remonter jus-
qu'à l'arrivée des colonies qui civilisèrent cette
contrée (i). Les mystères d'Eleusis ftirent ap-
portés, disent-ils, par Ëumolpe , d'Egypte ou
de Thracet Ceux de Samotbrace , qui servirent
de modèle à presque tous ceux de la Grèce,
furent fondés par luie Amazone égyptienne (a).
Tjes fillesde Danaiis établirent les Thesmopbo-
i) Saihtk-Ckoik,]). 77-fKi Mollcr, de Hierarchia,
104.
a'' Dion. Sic. III, 55.
LIVRE XIII, GHAPITR^J: ITT. II
ries (i)i et les Dionysiaques furent enseignées
aux Grecs par des Phéniciens (!i) ou des Ly-
diens (3). Peu nous importe la vérité de ces
traditions; leur unanimité démontre le fait
principal, l'origine étrangère des premiers
mystères. Nous ajouterons que long -temps
après la formation du polythéisme grec , des
institutions de cette nature continuèrent à
venir du dehors. Les mystères d'Adonis pé-
nétrèrent de l'Assyrie par l'île de Chypre dans
le Péloponnèse (4). La danse des femmes athé-
Diennes aux Thesmophories n'était pas une
danse grecque (5) ; et le nom des rites Sa-
baziens oous reporte en Phrygie (6).
,1) HxAOD. II, 171 ; IV, 17a.
(a) HxBOD. n, 49» Apollod. Bibl. I, 9, II, 12. Les
myftêres de là Cérès cabîrique en Bëotie avaient égale-
laent ane origine phénicienne. Des navigateurs phéni-
ciens y avaient construit un temple dédié à cette déesse.
(3) EuRip. Bacch. 460-490. On trouve dans Wagner
'p. 3to ) des preuves que les mystères de Bacchus furent
mtrodaiu à Thèbes de Tétranger.
(4) Notamment, suivant Pausanias, dans l'Argolide.
i5ft) Poixux rappelle la danse persiqne (Onomast. lY);
'^aotres la disaient mysienne (Xénofh. Anab. VI , i-5 ).
• 6) Crbctz. III , 36o-363. V. sur Torigine étrangère
<itt mystères de Bacchus, même suivant les Grecs, Hebeeh,
Asie, 439-440-
h
12 DE LA RELIGION,
Nous avons prouvé ailleurs que les mem-
bres des colonies qui débarquèrent en Grèce
ne devaient, pour la plupart, connaître de la
religion de leur patrie ancienne que la portion
extérieure et matérielle. Mais dans cette por-
tion matérielle il y avait des représentations
dramatiques. Les colons transportèrent dans
leurs nouveaux établissements ces représenta-
tions qui , repoussées de la religion publique,
parce qu'elles ne cadraient pas avec son es-
prit, devinrent naturellement des rites mysté-
rieux, calqués sur ce qu'ils étaient au dehors.
Ijss mystères se composèrent de cérémonies ,
de processions dans l'intérieur des temples ( i ) ,
de pantomimes. Si dans les drames sacrés de
l'Egypte Typhon avait enlevé Honis, Pluton,
dans les Thesmophories , enleva Proserpine.
Plutarque fait ressortir les ressemblances des
récits égyptiens sur Isis et Osiris, avec les
récits grecs sur'Cérès (2). T^a mort de cet
(i) Il y 1 dans GcKiBEs(n, 379 note), un expoié dei
proccMioni , des myttiret et de la lignification tymbo-
liqne de ce» proceuioni, avec de* obtervalions cnrieu-
lei sur la conformité des diverses mythologiei.
(3) PLUTiRGH. de I*id. Schol. \|Mllon. I, 917; Lactamt<
de fais. rel. , p. 1 19-130 ; Drou. I, 3 , 36.
\
LIVRE XIII, CHAPITRE III. l3
(isiris fut retracée par celle de Cadmille dans
les mystères cabiriques(i). Ces représentations
dramatiques commencèrent probablement par
être des représentations de fables connues :
alors il n'y avait que la repriésentation qui fut
mystérieuse. Ensuite on inventa de nouvelles
fables qui restèrent secrètes, et alors il y eut
mystère tout à-la-fois dans la fable et dans la
représentation. Avec ces drames religieux fu-
rent transportées en Grèce des dénominations,
(les formules exotiques, et par-là même inin-
telligibles et inexplicables. Que les noms de
et de Proserpine dans la langue des Ca-
■• » ^
[i) Les fondateurs des mystères en Grèce cherchaient
à ^oater à la fidélité de l'imitation , en les célé-
brant en des lieux semblables à ceux de leur ancienne
patrie. Il parait, par un passage d'Aristophane (Ranse,
209 et SÛT. ) , que les mystères de Bacchns k Athènes
avaient lien sur les bords d*un lac, parce que ceux d*0-
siris s'étaient célébrés sur le lac Sais. Les mystères Ler-
oéens , consacrés au même dieu , avaient pour théâtre
dans l'Ar^olide, les rives du lac Alcyon. CaxuTZEa (lY,
'^!io-55 ) rapporte un usage des matrones romaines , em-
prunté d'une tradition grecque qui elle-même était étrah-
ért en Grèce. Y. aussi ses détails sur le culte de Damia
et d*Anxesia.
^
l4 DE LA RELIGION,
bires soient précisément les mêmes que ceux
de la reine des enfers et de sa fille chez les
Indiens, ne saurait être un effet du hasard (i).
Les trois mots mystérieux avec lesquels , à la
fin des grandes Eleusinies , on congédiïùt les
initiés (a) , ces trois mots qui ont exercé depuis
deux siècles la sagacité des savants (3), se
trouvent être trois mots samscrits, dont le sens
s'applique parfaitement aux cérémonies qu'on
terminait en les prononçât (4)-
Ainsi , plus nous pénétrons dans les ati-
(i) C^rès, dan* les mystères, Axieros : la reine des
enfers, aux Indei, A^yoroca; Proserpine, AsioMrta; la
filte de la divinité indienne , Asyolnrscha. [ As. Bes. ,
p. a99-3oo. )
(a) Conx, Om, Pai.
(3) Lbclbbc, Bïbtiol. univ. VI, 74 ; CoimT ns QeBBLiir,
Monde prim. TT, 3>3.
(4) 1-e I*', KV(i , ssmscrit , Cansha , signifie l'objet du
d^sir; le a', Om, est le monosyllabe consacré, dont les
Indiens se servent au commencement et à la fin de tomes
leurs prières; le 3',ics4i samscrit, Paicba, signifie la
Fortnne : et il est à remarquer qne les Ëtrusqoes plaçaient
la Fortune parmi les Cabires. ( Sert, ad £n. II, 3a5.) Ce
n'étaient pas les seuls mots étrangers transportés dans
les mystères. Cbxtitier (III , 486) en cite plusieurs au-
tres. On pourrait, dit-il, former une espèce de vocabu-
laire des expressions et des formules ainsi empruntées.
LfVRV XIII, CHAPITHB III. l5
tiquttés de Tlnde, de cette contrée qui sem-
ble destinée à nous donner le mot de tant d'é-
nigmes long-temps insolubles, plus nous aper-
cevons, entre les religions sacerdotales et les
mystères des Grecs , des conformités qu'il était
impossible de reconnaître auparavant.
Enfin, le souvenir des périls d'une traver-
sée longue et incertaine devait suggérer aux
navigateurs qui débarquaient en Grèce l'idée
de réunions où ils célébreraient la mémoire des
peines qu'ils avaient souffertes et supportées
en conomun , et l'histoire nous certifie que les
étrangers, fondateurs des mystères , ajoutèrent
à leurs réminiscences locales la commémora*
tion des dangers inhérents aux navigations
lointaines. L'un des Cabires avait découvert
Fart de lutter contre les ondes (i; : les mystè-
res de Samothrace avaient procuré aux Argo-
nautes un refuge contre la tempête (a). Cette
tradition est un vestige des expéditions orien-
tales^ s'amalgamant dans les récits avec les
expéditions grecques. En mémoire de cette
i) PuN. , Hist. nat. lY^ a3.
2) Afolluh. Argonaut., I, 915-918.
t6 DE LA SELIGIOfl,
tradition , le grand-prêtre recevait sur le rivage
ceux qui voulaient se faire initier (i); et bien
lies siècles après, les mystères d'Isis pélasgique
ou maritime se célébraient à Corinthe (a).
Les mystères ne furent donc primitivement ,
en Grèce comme dans les contrées où ilsavaient
pris naissance , que des cérémonies, i la parti-
cipation desquelles les initiés étaient admis,
sans recueillir de cette admission la connais-
sance d'aucune doctrine ou philosophie oc-
culte; mais graduellement ils changèrent de
nature, et voici comment.
A mesure que la civilisation fit des progrès ,
le sacerdoce grec, sans jamais conquérir l'au-
torité que cet ordre possédait ailleurs , acquit
néanmoins plus de consistance. Or, en obte-
nant quelque pouvoir, il dut sentir davantage
combien ce pouvoir était limité. L'autorité po-
litique, déjà constituée, l'ascendant des guer-
riers dans tes temps héroïques, celui des hom-
mes d'état sous les gouvernements républi-
cains, l'imagination des Grecs, active, indo-
^a) Pacsih., Corinl., 4; Aful. HeUm., XL .
\
LITHE XIII, GHàPITHE III. J*]
aie et brillante , rattachement de ces peuples
pour la liberté, attachement qui s'exaltait de
génération en génération , toutes ces circon*
stances ne permettaient pas aux prêtres dé
semparer de la religion publique ; mais ils
aperçurent , en dehors de cette religion , des
institutions encore peu connues ^ sorties des
pays mêmes où le sacerdoce dominait. Nous
disons que ces institutions étaient peu connues :
en efifet, il faut qu'à l'époque de leur intro-
daction elles n'aient pas fait une grande im-
pression sur la masse des Grecs , puisque nous
ne démêlons , dans Homère ou Hésiode , au-
cune allusion aux mystères , aucune trace d'u-
sages mystérieux (i).
Moins ces institutions avaient attiré l'atten*
tien générale , plus il était facile au sacerdoce
de s'en emparer. Leur source , leur nature ,
lear séparation même d'avec tout ce qui exi*
stait, semblaient inviter les prêtres à s'en ar-
■
; i) « Homère et Hésiode» remarque Hbvbeh ( Grecs, 91),
le parlent point des mystères; et, en supposant, ce qui
est probable , qne les mystères fussent plus anciens que
tn poètes, ils n'ayaientpas de leur temps Timportance
• * •
tn poètes, ils n'ayaient pas
fQ*ils acquirent depuis. •
le DK LA RELIGION ,
roger la propriété , qui ne devait pas leur être
disputée, ou, fiour mieux dire, cette prophète
leur était déjà dévolue, puisque, par un effet
très-simple de l'élablissemeut des colonies,
plusieurs familles qui eu descendaient, et dont
nous avons parlé ailleurs (r), présidaient à-la-
fois aux rites du culte national et à la célé-
bration des mystères (a).
Le sacerdoce dut en conséquence travail-
(i) T. II,p.a97-a98.
(a) Les étrangers, fcindateuri des mysièrei, diirfnl en
l'tre !e» premier! prêtres, bien qu'ils nVussirnl pas
exercé dans leur ancienne patrie les l'onctioni sacerdota-
les, et les descendants de ces étrangers conlinuèceiil à
Stus d'une dignité qu'ils tenaient de leurs «nct^-
Ires. Les Eumolpides, a Fleusis, représentaient les prë
très supérieurs , les Cérvces, les pastopliorfs li'É^pte,
Mais les Céryces , d'origine athénienne , n'étaient ()ue d«i
Mcrificateurs subalternes (Athénée, VIetXlV), etlesqua-
tre premiers ministres des mystères , l'hiérophflDie, etc.,
devaient tous itre de la fnmiile des Eumolpides, ( Heer. ,
Grecs, p. 97-) Si l'esprit nutional des Athéniens donna la
■urintendance des myslcrei à un arcjionte ( LysijIS con-
tre Andocide ) , ei M deux administrateurs choisis parle
peuple (on les appelait Kpimélèiei, Pollux, Onomast.,
Vm, 9, S 90), tous les autres prêtres du cnltc mysic-
rieui devaient appartenir à des Tamilles sacerdotales
( AaiiTin. Ëleul. )
LIVRE XlIIy CHAPITRE lïl. I9
1er (ij avec ardeur à rehausser l'importance
de ces institutions dont il ^tait le maître, tan-
dis qu'il n était , dans le eulte national , qu'un
agent subordonné. Les mystères se multiplié*
rent : il est vraisemblable que dans les parties
de la Grèce où les étrangers .n'en avaient pas
apporté, les prêtres, avertis de l'utilité qu'ils
pourraient en retirer par l'avantage qu'y
avaient trouvé leurs frères d'Egypte , en éta-
blirent avant d'avoir déterminé ce qu'ils con*
tiendraient. Leurs mystères furent semblables
à ces sanctuaires, dont un voile épais déro-
bait Tenceinte vide aux yeux des profanes.
Faute de^eux , ils fermèrent l'entrée de leurs
bois sacrés et de leurs temples; certaines cha-
pelles ne s'ouvrirent qu'une fois l'année, et
pour un seul jour (a). Les statues des dieux ne
parurent que voilées (3) : leurs noms ne purent
, i) Cbkdtxxa, dans son 4" toI. ( p. 186*237) , analyse
ivec noe sagacité remarquable ce trayail du saeerdoce ,
en l'appliquant particulièrement à Cérès et a Prosarpîne,
et eo ezaminaai en détail les noms et surnoms donnés
dsos les mystères à ces deux divinités.
il) P^usAsr. Bœot.y 24.
(3) Il y avait en Grèce plusieurs statues que les pré-
a.
20 l>ELÂK£LIGIOir,
être révélés sans crinie (i); Comme toute es-
pèce d'exclusion participe du mystère , souvent
certaines classes furent exclues de certaines
cérémonies, quelquefois tout un sexe en fut
banni. De même que les femmes des Germains
et des Scandinaves avaient des rites qui leur
étaient réservés, les Grecques eurent leurs
Thesmophories où les hommes n'osaient pé-
nétrer sous peine de mort , les Romaine^ leurs
fêtes de la bonne déesse, devenues fameuses
par la violation de cette règle et le sacrilège
de Claudius. Tous ceà mystères consistèrent
primitivement en représentations dramatiques.
Dans les Thesmophories, auxquelles on attribua
plus tard des significations si variées et si pro-
fondes , Cérès parut voilée , servie et consolée
par des femmes. Triptolème agitait sa lance,
et Céléus mesurait la terre. Aux pieds de la
très seuls avaient le droit de Toir, la Minerve d'Athènes»
la Diane d'Éphèse, etc. On les disait tombées du ciel.
(i) Cette réticence sur les noms des dieux faisait par-
tie des mystères de l'Egypte , et il est remarquable que
rEdda,en parlant de la naissance du géant Tmer, évite
de nommer le dieu par la puissance duquel ce géant fut
formé. (Ëdda, a* fable.)
LIVRE XIII, CHaBITBE III. ai
déesse étaient le trépied, emblème ternaire, la
chaudière qui rappelle le chaudron des Drui-
des, le miroir mysticjue sur lequel nous aurons
a revenir , symboles sacerdotaux étrangers (i).
Mais en $*e£forçant ainsi de cacher sous des
pompes empruntées le vide des institutions
qu'ils fondaient en Grèce , les prêtres s'appli-
quèrent à remplir ce vide ; ils travaillèrent à
faire entrer dans ces institutions, qui dépen-
daient d'eux, tout ce qui était repoussé par
Tesprit indépendant du cultç national , les usa-
ges y les rites , les dogmes sacerdotaux.
' Décrire leurs efforts sur chaque objet
en particulier, serait nous jeter dans une nar-
ration qui dépasserait toutes les bornas de cet
ouvrage; car pour déterminer seulement la
date de l'introduction de chaque opinion ou
de chaque cérémonie dans les divers mystères
des Grecs, il faudrait des discussions qui n'au-
raient point de terme , et probablement point
de résultat. Nous nous bornerons donc à prou-
ver le fait, en montrant que dans les mystères
toctes les hypothèses, ainsi que toutes les prati*
(i) V. le vase antique de la collection de Lanzi.
Sl4 i>K LK RELIGlOir,
Les prêtres du polythéisme sacerdotal adop-
taient dans leurs représentations dramatiques
le costume de leurs dieux, et, parcourant
toute l'échelle de leyrs çonceptionjs accumu-
lées, tantôt se travestissaient en animaux,
tantôt imitaient de leur mieux l'éclat éblouis-
sant dont brillent les astres. Nous retrouvons
dans les mystères de Samothrace et ailleurs
des déguisements du même genre (i). Ceux
'■^- • — ^^fc«
T — '/
tète de taareau , était fils de Jupiter et de Perséphoné.
Il est parlé de ce Bacchus difforme dans Pansanias^
cité par Euskbe ( Pr»p. ev. , Y, 36 ). Bacchus reprenait
tuftsî aea ailes dans les mystères • sous lie nom de Bac-
chus Psi las. On le voit ainsi dans les monuments d*Her-
culanuro. Ces deux attributs , qui rappelaient TenfaDce
de Tart , exprimaient , le premier , une notion as-
tronomique ; le second , la régénération de l'ame et son
retour au ciel.Cérès, dans les mystères, était armée d'une
épée, comme en Perse Diemschid d'un poignard. Le Sa-
turne ou Hercule Orphique avait également une tète de
lion ou de taureau , avec des aiks et un corpa d'homme.
(i) Dans les Panathénées, un prêtre représentait Bac-
chus. Cette adoption du costume et en même temps du
nom des dieux par les prêtres , a produit une grande
confusion , tant dans les fables de la religion publique
que dans les 'mystères. 11 est presque impossible de dis-
tinguer les prêtres d'arec leurs dieux, rhistotre des dieux
LITRK XIII, CHAPITaE IV. ^ af>
qui se font recevoir aux Léontiques (i), dit
Porjiliyre (a) , revêtent différentes formes de
bétes farouches, ou tracent sur leurs vête-
ments ces diverses figures (3).
Le caractère de plusieurs divinités mysté-
rieuses est double ^ comme celui des divinités
indiennes. Cérès , de même que Bhavani , est
de celle de lenn prêtres. Dans les mystères Idéens, par
GLeiii]^e, Jasion est nn dieu : danacenx de Samothrace,
c'est un prêtre. Une fable postérieure réunit les deux tra-
ditions , en donnant à Jasion pour femme Cérès et pour
doi Tapothéose.
(i) Antre nom des Mithriaqnes.
(2} Poara. de Abst., IV, 16.
(3) Parfois, mais rarement, ces déguisements pas-
laient des mystères dans les rites publics. Le Scholiaste
mannscrit d'Aristide (Orat. Panath. éd. lebb., p. 96) re-
marque qn'anxBacchanaleSy un prêtre remplissait le rôle de
Baccboa , un autre celui d'un satyre. Dans VALsains Fla-
ces ( Argonaut. , II , 264 et suiv.) , Hypsipyle revêt son
père au costume de Bacchus. Ces usages furent transpor-
tés à Rome, dana les Cévéales et dans lesilsiaques. Com-
mode parut lui-même dans une fête avec la tête d'Anubis
LàXFaiD. in Commodo , cap. 9) , et on lit dans les notes
àt Casaubon des Ters adressés à un consul qui s'était
montré ainsi publiquement dans une cérémonie.
Teqne dono patria pictam eniii fascibna «nte,
HoBC qvoque c«m n«tro lacitiB portaré raniiiHii.
i
a6 D£ LA RELIGION,
tantôt protectrice, sous le nom de Leucothée( i \
tantôt furieuse, sous celui de Cérès Érynnis.
On a nié les sacrifices humains 'pratiqués
dans les mystères, et l'on a soupçoni^ de ca-
lomnie les chrétiens qui avaient imputé à
leurs adversaires ces rites odieux. Mais indépen-
damment du témoignage des historiens et des
pères de l'Église (a), celui de Porphyre (3),
qu'on ne peut soupçonner d'un motif de haine ,
est positif et irrécusable. Dans les Dionysies,
dit-il, à Cliio et à Ténédos, un homme était
immolé en mémoire de la fable de Bacchus ,
mis en pièces par les Titans. Il était si no-
toire , du temps d'Adrien , que les Mithriaques
étaient souillés par des rites pareils, qu'il crut
nécessaire de les prohiber expressément. Ils
subsistèrent malgré sa défense, et les victimes
servaient aux extispices (4). Une ancienne
tradition, à laquelle Euripide se réfère , fixe le
sacrifice d'une fille d'Érechtée , précisément à
l'époque où les mystères d'Eleusis furent in-
(i) CicBR. de N. D. III, 19; OviD. Fast., VI, 545
(a) SoGRAT. Hial. ecclés., III, a.
(3) DeAbst.,II, 56.
(4) Photius, BibL 1446.
LIVRE XIII, CHAPITRE IV. 27
stitués(i). Si nous pouvions admettre Tasser-
tioD de Lampride (a), quHls n'ofitaient qu'une
représentation de ces sacrifices sans effusion
de sang, ce n'en serait pas moins une confor-
mité frappante avec le polythéisme sacertlotal ,
où ces représentations avaient toujours lieu ,
lorsque radoucissement des mœurs ne per-
mettait pas la réalité.
Les purifications, si usitées chez les na-
tions soumises aux prêtres , ne Tétaient
pas moins dans les rites mystérieux trans-
plantés en Grèce , et ces purifications étaient
du même genre. Tantôt on faisait passer
les profanes entre des brasiers ardents on
des bûchers enflammés (3); tantôt on les
suspendait en Tair, pour que le souffle
des vents emportât leurs souillures (4) ; tan-
(i) Euaip. Phén., 860-861; Pausan. Auic.,.38. y.
inssi Caeutzek, pour les sacri6ce8^ humains dans les M^-
ibritqnet. H, aig. ., . , : !
fa) Làjcpr. in Comm ...
y}) GoAiy M08. £trusc., 1( Pausait, Bœot., ao.
^4) ViijGix*^ Énéid.,» VI. Noud^^i'avona pas rJbabiHwlc
<ie citer des auteurs romains en prenve d'usages ^recs;
ei , par exemple , nous nous garderions bien d*appuyer ,
comme certains érudits français, dp r^utorité de Vir-^
I
/
a8 DÇ LA HELIGION,
tôt on les arrosait d'une eau consacrée (i).
L'idée de purifications est naturellement ac-
compagnée de Fint^diction de- certains ali-
ments, considérés comme immondes (9). Celte
interdiction se trouve également dans les re-
ligions sacerdotales et dans les .mystères (3).
Il y avait, chez les peuples gouvernés par
les prêtres, des animaux dont il était défendu
de se nourrir, non qu'ils fussent impurs, mais
gîle, nos assertioDa anr l'enfer d*Hoinère. Mais on aait
que tout ce que dit Anchise à Énéç. dans le 6^ lÎTre de
l'Énéide , est une description des mystères ëtablia en
Grèce.
(i) Toutes ces cérémonies tenaient à un dogme înhë*
rent aux religions sacerdotales, et qoe nous prenons tout
à l'heure devenir la base et le principe fondamental des
mystères, celui du retour au ciel des âmes purifiées.
Dionysus était d'ordinaire le grand purificateur. Ce dogme
était, en effet, le pins nécessaire au pouvoir des pré*
très. On sait quel parti l'Église romaine en tira jusqu'à la
réforma'tion. Podr llnculquer davantage, on représentait
les punitions de Tame aux enfers.
(a) Dion., n, 4; PAUSàV., I, 38; Attic, 37.
(3) Apul. Mét.| X; pAusàv., Arcad., i5; Porphtr.
de Abkt. , IV, 16. Les fèves proscrites en Egypte étaient
repoussées des Éleushiies. A .£xone, bourg de i'Attiqae,
on n*osait pas manger d'un certain poisson, parce qu'il
était regarde cùmme sacré dans les mystères.
LIVRE XIII, CfiÀ.PlTRE IV. 29
à cause de certains dogmes , qui étaient venus
sanctionner le respect qu'avaient conçu pour
ces animaux les peuplades encore fétichistes.
Les Syriens s'abstenaient de poisson, parce
que tes poissons avaient été leurs fétiches ( i ) ;
et leurs prêtres donnant, comme toujours, un
motif abstrait à une superstition vulgaire , ex-
pliquaient cette abstinence par leur cosmogo-
nie, qui faisait de la mer un élément .sacré ,
et des poissons ses habitants une race sacrée
comme elle (a). La même privation était or-
donnée à Eleusis.
Le renoncement aux plaisirs des sens , hom-
mage que le polythéisme sacerdotal rend par-
tout à ses dieux jaloux, était un des devoirs
prescrits, tant aux initiés qu'aux hiérophantes
qui les recevaient : celui d'Eleusis était obligé
à la continence dès le moment qu'il entrait en
charge (3). Les prêtresses des Diouysies à Athè-
(i) Y. t. m, p. ^39.
(1) DfODOR., II9 4» Pausan. 38.
(3) AmBiAV. in Epictet., III, ai. H buvait de la ciguë,
pour rendre cette piÎTatîon moins rigourease. Le» pré-
ïade Diane, à Éphèse, étaient astreints à la chasteté
et à des jeânes pendant un an. Les prêtres et les pré-
%
I
3o 0£ LA RELIGION,
nés juraient, entre les mains de la femme de
Tarchonte roi, qu'elles étaient pures, knéme
de tout commerceavec leurs époux. Déraosthène
nous a conservé la formule du serment qu'elles
prêtaient (i). Les Â.thénienne8 qui se prépa-
raient aux Thesmophories s'éloignaient du lit
conjugal, et cette séparation d'avec leurs maris
devait être de quelque durée (a), puisque
Athénée nous indique de quelles herbes elles
se servaient pour la supporter avec moins de
peine (3). Celles qui avaient la surintendance
des cérémonies devaient n'avoir jamais été
touchées par un homme (4)- Le célibat était
commandé dans les grades les plus relevés
tresset de Diana Hymnia en Arcadie, se soumettaient aux
mêmes obligations pendant toute leur Tie. (PàusAir., Ar-
cad., i3.
(i) Dbmosth. contra Neaeram. Ce serment n'était pas
imposé seulement aux prêtresses, maïs à tontes les femmct
admises aux mystères de Bacchus.
(a) Probablement de neuf jours.
(3) Hestch. in t^ xvtupoC; Pun., Hist. nat., XIV, 9;
DioscoK., I, i36; Muav. de Animal., IX, a6; Scbot
Thëocr. Idyll. , IV, a5 ; Plut, de Isid. 69.
(4) Propres expressions de Lucaia, qui, pour mieux
faire ressortir ce fait, les pppose aux Hélaires, faisant
trafic de leurs charmes.
LIVRB 1L1II, CHAPITRE IV. 3l
des Mithnaques (i) : enfin, une chasteté in-
violable est enjointe par Isis à Apulée (a).
Par une suite naturelle de ce devoir im-
posé aux hommes, plusieurs des dieux ho-
norés dans les mystères étaient nés d'une
vierge (3),
La valeur attachée à la continence n'excluait
point Tadoration des oi^anes générateurs. Leur
iiîmulacre avait été introduit par les Pela-
, i] Tz&TULLiEir ( de Praescrip. , 140}. Cabutze& établit
aae distinction entre les Mithriaques introduits à Rome,
et les anciens mystères de Mîthra en Perse fil, 114-217).
Les premiers , suivant Htde (de Rel. Pers^^, ne furent
jamais célébrés dans cette contrée. Ils ne furent connus
des Romain's qu*après la victoire de Pompée sur les pira-
tes de r Asie-Mineure ( Plut, in Pomp. ) ; et même les ins-
criptions qui en parlent ne remontent pas au-delà de
Constantin. ( FaiaET y Ac. Inscr. , XYI , 267 et suiv. ) Les
pères de l'Église ne Toyaiént dans les Mithriaques que
^ cérémonies empruntées du christianisme pour soute-
air le polythéisme expirant. Mais c'était au contraire
oae religion sacerdotale, transportée à Rome sous la
ferme de mystères, aTant le triomphe du christianisme,
ft qui ne fut pas sans une "influence fâcheuse sur cette
■ royance.
2) Ap. Met., XL
"Vi Silène, par exemple.
9^ bE LA RELIGION,
j^ à Samothrace (i) : Ton montrait aux
Thesmophories la représentation du Ctéis (a).
Les Canéphores des Dionysiaques portaient
dans la corbeille sacrée le phallus qu'on ap
prochait des lèvres du récipiendaire (3); et,
par une conformité minutieuse, mais d'autant
plus importante à remarquei:, ce phallus était
de bois de figuier (4) , tandis que les figues
sèches, et d'une forme analogue, étaient chez
les Perses un symbole religieux (5). Ce fut par
les mystères liCrnéens, qui se .célébraient en
Argolide en l'honneur de Bacchus , que s'in-
troduisit l'usage de planter des phallus sur les
tombeaux (6) : il y fut , comme en Egypte ,
Temblème de la force productrice, qui tire la
vie de la destruction, et en même temps celui
de l'immortalité de l'ame et de la métempsy-
cose (7).
(i) HiaoDOT., II, 5i.
(a) THioso&ET, Serm., VII et XII.
(3) THioooEET, Theràpeat. Ditput., I.
(4) TaioDOAET, Serm., Vit.
(5) pLUTAacH.y Â.rtaxerxes. Le figuier était consacré à
Mithras dans ses mystères. On y sacrifiait un pourceau
comme en Egypte.
(6) PàusAV., Corinth.y 37.
(7) Cbbutz. , Dionys. , p. a36 et suiv.
rLIVRE Xllly GHA.PITRE IV. 33
Ce calte secret était accompagné en Grèce ,
comme la religion publique chez d'autres na-
tions, des cérémonies les plus licencieuses (i).
Déjeunes filles, le sein découvert, formaient
des danses obscènes aux fêtes d'Adonis (q). La
débauche qui souillait ces fêtes est décrite
complaisamment par Ovide (3), amèrement .par
lavénal (4) , et celle des mystères Sabaziens
fôt déplorée pathétiquement par les premiers
Pères (5). i
.1
(i)TnÉoca.,Idyll.,XV.
(ft) C'est £iate d'avoir distingué le culte poptftaife et
b mystères qu'on savant, d'mllenrs très-recommailAa-
ble,spo écrire -ces paroles si injustes : « L*}ie!)ëiii^hie
«neooaaistaît, en ffoéral, quVtt tradiviôui HlisilHles '«it
< Kandaleuses, en nies impies ou îtapurs, enfêtéaf^dë-
• «olnpcé ou de délice. » ( SAntra-Ciioix , Redierehes stit
les ayst. du pag., édit. de M. ^iVesttie de Sacy, I , ^'.)
(3) De Art. amand., I, 75. Poni< eaptiqtier éoUtsiméfnt
iOQi citoas ici Ovide, nous. ntppekHis au lectetiVUà
>ote « dé la page S7^ . .. ^;.;
(4) JintiHAi., S«t..VI, . 'i ^» *-• •••
(5) Cubmrv^'AziEX. et autres.L'Auhilaria de f^.àvTt
T^le sur les aventeres d'une filte devenue grosse d«ns
«eiikeuiystérieaae. L'élévati<Ni du Phallus, usltéé-dtfiis
^«ystères, était uik rite égn^tien, apporté en Qi^ée par
llâuipe. (Saihte-Ceoix, des Myst. , p. 17.) Les ilidé-
r. 3
34 ^^ L^ RELIGION,
Les divinités hermaphrodites qui , dans la
langue scteatifique des prêtres, sont rernUème
cences du culte de Baccbus à Sicyone (Batle, art. Ba(-
chus), robscénité de celui de Cérès et de Proserpine an
Sicile (DiOD., V, 4), où la grossièreté des paroles était
firestrite, parce que c'était ainsi, disaivon, qu'on avait
arracM un sourire à la déos#e an désespoir, rialtfDiadfs
mystères Sabaziens (Cic, de Nat. Dkor. , III, i3;
Saintb-Cboiz,> 437-439), sont des faits authentiques. La
fable de Pasiphaé , représentée dans les mystères de $a>
mothrace , était la transplantation des plaisirs contre na-
ture que nous avons yu faire partie des cultes sacerdo-
taux. « Ce que les mystères' d'Eleusis ont de plas
saint, dit Tertullien (adv. Valent.*), ce qw est si
aoi§|i0iMeaient cacb^ , ce qu'on n'est «dsiis à con-
naître que fort tard , c*est le simulacne du Phallus. »
Un passage de Clément d'Aleaapdffw, dans £vsâbe,
proiiy^ quecesîoaUlutianai oà les modernes ont ohetohé
l>m^)ii9r4tion delà morale et èa puietëdu théîioie, réu-
ssissaient la férocité et lu licence. «1 Yeèx-hi, dtt41, voir
1^ frgies des Coryhanttos? lu n'y verras qu'assassinats,
tombeaux y laaientatiooa des prêtres,- Jea parties nar
turelles de Bacchm. égorgé, portée» dans ane'caiaaeet
présentées à l'adoration. Mais ne t'étomiepaé si les Tos-
cans barbares ont un culte si hontèuk. Que dîraUjè dt%
^thén^m et des «utres Oracs , dans ienra warf8Èèt€8 de
Q^méier ? » Notea. que L'tiutaar parle ém culte des Toscans
^ gén4f«l , par eOQséqiicat de leur onke |>ublk , et que,
relativement aoa^ Greçsv il parle sealensent de leurs mys-
tères. , . .V . ■ ■ • .
\
LIVRE Xllï^ CHAPITIIK IV. 35
de la force créatrice , ou de la réunion des deux
principes actif et passif, reparaissent dans les
mystk^. Les Dtoscures, à Samotfarace (i),
Bacchus , dans les Dionysies , sont revêtus des
attributs des deux sexes (&) ; et le lièvre au-
quel les anciens attribuaient le même privi-
lège (3) , figure toujours, comme le symbole de
Baocfaas, à Tentrée de sa grotte, sur les vases qiii
servaient bu faisaient allusiop aux Bacchanales.
IdoDÎs est invoqué comme étant à4a^fois une
jeune vierge etun ad€^escent(4).Lacombinaison
(ij Ltous, de Mentib. , 65.
()j Le Baochas Stbauen. Aautid. Orat. in Baccho.
haMnkTEy yit. Apollon., III, 3^. On voit, danftMu«^iK
Pont, des vas. antiq., I9 77 ), Bacchus en hermaphrodite
«lé. Dans lUe de Cos , on l'adorait comme hermaphro^
<iite, avec le samom de Bri^éis.
(^] Cli^m. Alex. Pédag. a. Les modernes, observateurs
pins eiacUy oot rédait le prMMg^ 4n lièvre à des facol-
^ non iMNva dëaiivifales , "mw moinf j^^iracttléa^es.
\4)Ltimis (de Measib., g%) dit jqm^ dap^ les my^r-
^ d'Hawiile» ks prêtres «settaidAt dies bMx» de ie.m-
*(t , «I «e réfétanl à Nkomaque , qiii «avait 4cnt siv le»
te Igyptîmuies» iH inâJc^Kf que cette coatnme venait
%yptc» Ptir na^ sUigatme extension de cette nation
•fttiqiiev me des plante» foi servaient aux Thesipo-
f^Kvies, l'aftphodèle, piMSiaiS pour hermi^brodite (Diofi-
3.
36 D£ LA RKLKÎIOV,
de ces deux principesestencore représentée soas
un autre emblème, celui d'un mariage entre le
frère et la sœur, et l'on a vu (i) que les deux
divinités supérieures des peuples soumis aux
prêtres avaient presque toujours entre elles
cette relation. Il est vraisemblable que la my-
tholo^e populaire avait emprunté de ces tra-
ditions sa fable du mariage de Jupiter et de
Junon; mais, ce qui est sur, c'est que cet in-
ceste cosmogonique était la base des Diony-
siaques. Jacchus et Proserpine, Coros et Coré,
Liber et Libéra, sont à-la-fois frère et sœur,
époux et épouse. .
Passons jnaintenant des rites (2) aux opi-
nions.
(i) T. III, p. 55.
(a) Si nons n'avions craint de noua livrer à trop de
détails, noua aurions indique dana les mystères des dévia-
tions du coite public, toujours destinées à rendre plus
exacte l'imitation des rîtes sacerdotaux. Ainsi , pour
n'en citer qu'un exemple, le bouc était la victime ordi-
naire de Bacchua : maia lea mystérea remplaçaient le
bouc par te pourceau, parce que tel était l'usage de VÈ^
gypie. Les Égyptiens, dit HiiaonoTB (II, 47-48), regar«>|
dent ces animaux comme impurs, et ne les offrent en
sacrifice qu'à Bacchus et a la lune.
LIVRS Xlir, CHAPITRE IV. Z*]
Chez les' nations sacerdotales, toutes lès
sciences , toutes les découvertes , toutes les
améliorations décisives dans la situation de
l'espèce humaine étaient attribuées aux dieux.
Les prêtres des mystères s'empressèrent d'as*
signer à toutes ces choses une origine qui
rapportait à la religion le mérite de tout ce
qu'il y a d'utile dans les métiers, de beau
dans les arts, de sage dans les lois. Les inys-
tères des corybantes retracèrent l'invention de
Fagriculture (i), ceux des curetés, les pre-
miers essais de la navigation (2), ceux des
dactyles, la fusion des métaqx (3). Des rites
rebutants et grossiers se transformèrent en
symboles profonds et sublimes. Les bacchantes
dans leur délire déchiraient les animaux qu^elles
rencontraient, et dévoraient les lambeaux de
leur diair palpitante (4). Ce repas horrible de-
vint la commémoration du passage de la vie
âauTage à l'état social. T^s initiés aux Dio-
• i) Varbo, ap. Auo. de Civ. Dei , VU , ao-i4-
{%) D10D.9 y, 48; CoKOv, narrât. 9 XXI; Tzitzes ad
Lyoophr. ,7^*
\) DiOD., V, 64.
'f^ EvmmD., Baock., 139.
38 Oft LA RKLIGIOJI,
iiysiaqtic» inaDgeaienI dans une fête particu*
liêre de b chair crue , en mémoire de la bar*
barie i laquelle les hommes ëlaîeiil réduîta,
avanl que tes préltes ne les eussent cînlî*
ses ( 1 > L*MistilutioB des lois valut i Cérè»
Tépithèle dft législalrîce (:i) , qu*oo donnak a
Thémis dans d'autres mystères (3). L*unîon de
la médecine et de b religion était célobrée (/| i.
ÎJt% ooroes de Bacchus furent remblème des
taureaux attelés à b charrue (5;, et son corp»
<léchiré, celui du raisin arraché de la vigne e
brisé sous le pressoir '6).
'^i)I>io»., V» 7S;CaA«. Alsji. ColMct. Oaioàiis esaUr
OIts, IT; ErirsAii. mIv. Hmrrû. Macaor. Somii. Sa-
pion. I, 11.
(«1 Cérès TlM«nioplior# H HimommIm^. HttYca. v*
<IHMtn<> ViaaiusppHU Cârt$ L«fnf«fa« Lt MMa et IVt»-
Mopkori«t rappelle r^tbliierient de» loi».
(\) fxtéM. , Pnrp. ev
•'4 L*«a de» Caliîret ^ail Kambpe. L'iaveoiioa de U
Biédecine 4tsil surilwéc avi dieoi daat le» aytl^re»,
csouBe ett Êfypie a Uu.
^ CMs tell la IcrM, Ira TiUM te» vaadsafevr»
^i ^craaaieat le raiata et le fatsaicst cair* : BWe,
^f raaaembbit tet aieflilMTa de Tefllasi dtvni m%%
tm p«rcr«« ^laii ]r Wn rompoté du !•• dr« dttrraea gr«|>
LIVRB jrill, CHAPITBE 1 Y. 39
V^tBironomie qui occupait, daos- le poly*
théisme soumis aux pjrétres, une place telle
qu'elle a pani à plusieurs savants constituer
à elle seule cette religion , ne poutait manquer
pes. OioiMYBK adopte ce seos symbolique, et après lut
Courun» (de Nat. Deor., cap. lo). Mais n'oublions ja-
mais que tons ces symboles avaient plusieurs sîgnifiea-.
dons. DioDoas même , dans l'endroit cité , ajoute que
d'antres interprétations de la même fable étaient cacbées
SDZ profanes. De ce nombre était le sens astronomique.
Bladiiis dMiiré en sept morceaux faisait allusion aux
Mpt pknkes. Ce qui le démonirè » c'est que d'après ka
doignies orphiques , ce dieu présidait à ebaoune d'elles
sous un nom différent ; à la lune , sous celui de Liknitès $
i Mepcare, aous celai de Silène; au soleil, sous celui de
Tiîécénqa^; à Mars^ sons celui de Baasaréus; à Jupiter,
sous celui de Sabanea; à Saturae, sons celui d'Ompbiè^
tés. {GtaMhD. de Musis.) La même légende était aussi Tun
da cmbtèaaes de la dinte primitive. Les Titans 4 disait-
sa^ ayant mis Bacchus en pièces et l'ayant dévoré , Ju«*
piler iea foudroya. Leurs corps inanimés produisirent la
matière, et de cette matière les hommes furent formés.
De cette origine résulte ce quenos passions ont de TÎolent,
degraaaier» de féroce. Nés de la chair des Titans, nos
corps ont conservé leurs inclinations coupables. Il faut
les punir de leur faute antérieure ^ les laire souffrir et ks
subjuguer. (Plut, de Eau Carniumj OLYMPionoa. in
fea^. Orph. , p. Sog. ) Ici s'aperçoit , réintroduite par
1 edSeaiyté ezpialoire de la pénitence , la notion du mé-
rite religieux de la douleur.
4o Dn LA RELIGI1DN,
d'obtenir dans les mystères un rang propor-
tionné. Les danses sabaziennes, étaient une re-
présentation pantomime des mouvements du
soleil, de la lune et des planètes (i ). L'échelle
à huit portes était un symbole astronomique^
parce qu'on y révélait que les âmes passaient
d'une planète à l'autre en remontant aux
cieux (a).
(i) Plut, de Orac. Def., lo. Les prêtres d'Eleusis
joaatent dans les mystères le Me des divinités astrono-
nUiqaes, eomme les prêtres égyptiens ans fêtes de l'É--
gypte. L'Hiérophante représentait le Demiourgos, le
Dadouque le soleil , l'Épibome la lane , etc. L'astronomie
se joignait coiùmetonjoars à Tasfrologie. Les planètes sont
appelées dans la sixième hymne orphique les dispensa-
trices et déclaratrices des destinées. En général , tous Ves
symboles de la doctrine orphique fixent la pensée sur l'a-
doration des corps célestes. La tradition disait qu'Orphée
avait déclaré le soleil le premier dies dieux. Les sept cor-
. des de la l3rre orphique, qui ne diffèrent point de la lyre
égyptienne de Thot ou d'Hermès (Spanh., p. 117;
Hemstxbb. àd Lucian, II ; FoxaxxL, Gesch. det Musik),
représentaient les sept planètes. Leurs relations avec la
destinée étaient «ne suite naturelle de la liaison de
l'astrologie avec le culte des astres.
(a) La même combinaison se retrouve dans les mys-
tères consacrés à Hercule chez les Athéniens. Hercule
était à la fois le dieu du soleil , et celui qui présidait à l'é*
LIVRE Xlfl, CHAPITRE IV. 4^
La démonologie s'y retitouvait également ( i ).
La suite de Bacchus , qui , dans la religion po-
pulaire, était effrénée, licencieuse et bruyante/
Silène, Pan, les satyres, Nysa, les nymphes
nourrices du dieu, comme les bergères qui ont
nourri Crischila, devenaient des génies inter*
médiaires : l'initiation même était personnifiée
sons le nom de Télété ; fille de Bacchus et de
Kicée, elle était la danseuse nocturne, se ré-
jouissant dans les fêtes , et se plaisant au son
its timbales (a). L'hymne orphique chantée
daus les Dionysies et dont nous trouvons des
fragments dans Clément d'Alexandrie (3) , con-
pnntion des âmes par le feu et la lumière. (Ltd. de
(i) Noos reyiéndrons sar la démonologie des mystè-
ns, quand nous traiterons de celle des nonveanx pla-
toniciens, parce que ces philosophes s*en emparèrent,
rt Tonlnrent en faire une partie essentielle et l'appui
Friodpal da polythéisme qu'ils refondaient.
(i) N0N5US , Dionys. VIII, XI, Xni. Cest pour cela
<{w Pansanias parle d'une statue d'Orphée sur l'Helicon,
icàtë de laquelle on voyait pelle de Télété : mais il n'a-
;<mte ancnn détail, et paraît n'ayoir pas remarqué la
P^nonnification très-naturelle , qui plaçait l'initiation à
^lédn fondateur supposé des mystères. (Paus., Bœol., So.)
{^1 Stromat. Y, 724*
4a 1>E Uè. RBLJGION,
tient toutes les traditions orientales sur les
génies planant au plus haut des cieux et des-
cendant aux entrailles de la terre , pour gou*
verner les astres , les éléments , les métaux, les
plantes , protégeant les âmes pures , leur an-
nonçant l'avenir (i)y et punissant les âmes
corrompues (a).
La métempsycose, opinion étrangère, comme
nous l'avons prouvé, à la religion populaire de
la Grèce , mais inhérente à celle de TÉgypte et
de rinde , était Tune des doctrines les plus dé*
veloppées, et qu'on révélait avec le plus de
solennité dans les mystères. On la désignait
énigmatiquement dans les Mithriaques par
l'échelle à huit portes , dont nous avons parlé
ci-dessus, le plus secret et le dernier des sym-
boles qu'on laissât voir aux initiés (3j. Elle
était combinée dans les Dionysiaques, comme
en Egypte , avec la notion du retour des âmes
vers la Divinité.
Parmi les solennités sacerdotales , la coramé-
(i) Plot. -de Isid.
(a) Pboclus in Plat.
(3) Cels. ap. Ori|f., VI; PoapHYA. dt abtt., IV, 16.
LIVRE Xlll, GHA^ITAE IV • 43
moratîoa des boulev^rsera^ifs de la nature
occupe une place importante. Dans les mys*
tères, ces convulsions formidables sont retra-
cées sous l'emblème de Vulcain , précipité deux
fois du ciel dans la mer, se livrant durant
neuf années à des travaux souterrains , et ré-
concilié avec rOlympe par Baccfaus quiFenivre,
et qui, monté sur Tâne mystique, sauve delà
destruction le feu central ou Tame du iDonde ( i )•
Le massacre - du même Bacchus figurait', dans
les Dionysiaques, les révolutions physiques(a).
Aux dogmes scientifiques se joignirent suc-
cessivement des firagments de théogonies et de
cosmogonies (3). Silètle présente à Bacchus
(i) ÂAifTiD. ia. B«cch» p. ag.
(a) y. dsmft Ciixuvasft dé» détails sur l'iatrodaction
an su 4ge5 da laondt dan» les cosmogonie^ orphiques,
i chacun de œs âges présidait na dieu différent y Phanès,
U Nuit y Uranns, Siitorne, Japiteret Dionysus. On re-
coBDsSt dans Japîter on point jou se rencontrent, mais v>ns
K mêler, la rdigion populaire et la cosmogonie oiphi-^
qne. (CaioTZ. , lU , BaS-^a?. )
3) La cosmogonie cM^plûque enseignée dans Us mys-
tact est touNâ-fait empruntée des coamogoniél sacerdo-
44 t>£ l'A RELIGION,
l'œuf cosmogonique : cet œuf est, dans les
mystères comme en Pbénicie, le grand tout
taies. An commencemeRt était le chaos , incommensura*
ble» incréë. (Clkm. , Kecogn., XI.) Avec loi habitait le
temps étemel 9 principe de tontes ohotes» (^xpucins in
Phys. Arist) Il contenait le germe de tous les êtres,
tontes les qnalités, tons les éléments, mais en masse
informe. De-là naqnit l'Éther (Suidas, Toce Orph.)
qne jnsqn*alor8 la nuit entourait .de toutes parts ,
et qui a'élançant de Tabîme sans fond fit briller sur la
nature un rayon d'une clarté ineffable. Ce rayon ,. le plus
ancien, le plus sublime des êtres, est le dieu a la connais-
sance duquel nul ne peut s'élever, qui renferme tout
dans sa substance , et qu'on appelle l'intelligence , la lu-
mière et la vie, trois mots qui ne désignent qn'une es-
sence unique. Le chaos prit ensuite la forme arrondie
d'un œuf monstrueux, d'où sortit, après bien des siè-
cles, Phanès le grand tout, l'éclatant Hermaphrodite,
avec la figure d'un dragon et deux têtes de lion et
de tanrean. Des deux portions de l'œuf brisé par
Phanès, l'une devient le ciel et l'autre la terre. ( Athe-
NAGOB. pro Christ.) Ces deux jumeaux s'unissent et en-
gendrent les trois Parques et la Destinée. Ici se placent
les fables des Centimanes, des Cyclopes, des Titans et
delà mutilation de Saturne, et l'on démêle la relation
de cette cosmogonie avec la mythologie d'Hésiode , puis-
que Saturne est chassé par Jupiter. Mais cette mytholo-
gie, malgré les noms grecs qui s'y introduisent, n'est
rien moins que grecque dans son esprit. Jupiter viole
LIVBE Xlil, CHAPITES IV. 4$
qui reuferme tous les élres; et le fils de la
Noil, Fordonnatettr des éléments, le premier
Bhée ta mère sons la forme d*un serpent : Persëphoné ,
aTee ses quatre yenz, sa tête d'animal et ses coroes,
naît de cet inceste. Un second Tunit à son père , et elle
eoAnte Dionysas. Voflà bien des caractères sacerdotaux
réania. i^ Le <c]iaoay a^ la nnit primitÎTe, TAthyr des'
i^tiens,, 3* les figures monstroeuses, 4^ 1® temps sans
aoracs ou le Zervan Akcrene des Perses , 5^ la trinitë ,
^ les dieux hermaphrodites , 7^ leur génération par f in-
ceste, etc. , 8^ IVeof cotmogoniqne que aoas aTOOs reo*
contré partout. Dans les hymnes orphiques (Hymne or-
phique à Proserpine, XXXI, i5), Proserpine est invoquée
ooimie à la fois là mort et la vie, produisant tout et
détraisant tout. C*e8t précisément ce que les Indiens dv-
mt de Bbavanî. Dans une auloe cosmogonie , le ,Dfi*
BÛOBfgos confère avec Maya, Tillosioat, sur la focmatioa
de ronÎTera, k laquelle s oppose Ophionèa, le dieu.ser^
peat, le pendant d'Arimane* Voilà dm persan et de l'iow
iKen combiaési Dans nae troisième eoamcgonie, les p^
riodes du monde cacreapondent/ aux yogs des Indieaa^
et la destruction par le feu .est. encore une doctrine
indienne. Les Hymnes orphiques sont TespressiQn. à^
passage complet des. «allégories «t. cosmogonies s||cerrr
dotales, noua ne disons pas dans le polythéisme pPRVn
laire, eac elles n'y entrèrent jamais . complet epiien t. et aç^
iirement, mena dans lai poésie tbéologiqofi) des.myst^s
Urecs. Ces hymnes étaient chantés dana; les rites mj%i^
rirax , et raaaeflaUasent d- uoa maaiève mimifeste aux
piières qui se trouvent dans les livres de Zoroastre et
V
Su DB LA fttLICIOll,
mal (f ;, leur offre la coupe de b sagc^M» . j
Si elles y boiveni, régaremenC se dissipe, 1
dësir du retour s'éveille ; mais il ne suffit pas
l)e noiirelles apparitions dans ce monde, dt*^
migrations (3\ des purifications sont encore
nécessaires. I^s mystères hAtent ces migra*
lions, rendent ces purifications plus efficact*^,
accordefit aux vivants, avant le trépas et sur
ce globe, ce qu'ils n'obtiendraient qu'apr<*s l.i
mort, <lans les enfers. Tous ces symboles, Ir^
coupes, le miroir, IVgarement des âmes trom-
pées, la répugnance, puis Taniour, puis de
nouveau la fatigue de l'individualité, la ter-
reur «le la renaissance, les efTorts afin d*%
échap|ier, le sacenloce aidant à ces efîort^
par d«*s révélation<i, des lustrations, d<*s péni*
* _ \
i' LêÊtramciem mai^ Iror p^tirhanl pour l'individu^-
lue, terme tfch«M|«r dam les «y^téret.
'«) Oox qui ont bn d«ns cette coupe, dit Merciarr
TrtMn^iMr ^ Monts, S 4 t quoique net nK>rtelt, dr
viennent inunorlels. Lenr etprit tuitit ee qui ett tur U
terre, dnat let mert, sth-dettut du ciel. Hi conteaplrai
te luen , et cooinie ilt ont clioîti le nrilleur , ilt devim
nrct dieu
1) On peut te rappeler que Pindtre eiige trois tnn«
ff«iifrtliott%, pour que let aniet ptnrirnnent k la félin it
Olymp , Il , t^
LIVRE Xlir, CHAPITRE IV. Dl
tences et des prières ; la délivrance définitive y
le bien suprême consistant à ne plus rentrer
dans un corps mortel (i), le ciel reconquis,
le Demiourgos recevant les exilés dans son
sein, d'où jamais ils ne doivent ressortir;
toutes ces notions sont égyptiennes, persanes,
et surtout indiennes (a).
Le miroir mystérieux est le pendant de la
Maya de l'Inde, et il est à remarquer que
Proserpîne , en sa qualité de créatrice ou de
nourrice des êtres individuels, est aussi ap-
pelée Maya (3).
En même temps, ces dogmes sur les âmes,
sont liés avec le système que Bacchus est le
(x) Nous connaissons par Proclus (in Plat. Tîm.), la
prière orphique, tendant à fermer le cercle, à respirer
4près Tangoisse, c'est-à-dire à ne plus rentrer dans un
corps mortel.
(i) Un rapprochement assez singulier et qui mérite
<{iielque attention, c'est qu'on retrouTe dans la mytho-
logie du pays de Galles le pendant de la coupe de l'unit^
oà le Demiourgos broie les cléments de l'univers; la coupr
de Céridwen réunit les substances qui composent tous
la êtres, n se pourrait aussi que la coupe du saint Graal ,
qui contenait le sang de J.-C, et qui est célèbre dans
Bos romans de <^evalerie, fut une réminiscence des cou-
pes mystiques.
(î) PoapRTft. de Absl. , IV, i6.
4.
^■2 UE LA RELIGIOR,
soleil, (l'ui'i résulte une double explication,
astronomique et métaphysique , et le système
astronomique , par une suite de subtilités que
nous omettons, s'applique de nouveau à la
destinée des âmes.
Sous un certain rapport , cette doctrine épu-
raloire, tant des religions sacerdotales que des
mystères, a quelque chose d'assez beau; mais
n'oublions pas que, d'une part, elle n'empê-
chait point les prêtres, partout où Hs domi-
naient, de tenir leurs esclaves dans l'abrutis-
sement et dans l'ignorance, et que, de l'autre,
elle a été embellie par l'imagination grecque,
dont le sacerdoce de la Grèce ne pouvait,
malgré ses efforts, toujours se défendre.
Enfin, tous les anciens parlent des austé-
rités , des tourments volontaires , que s'im-
posaient les initiés, ou ceux qui aspiraient à
liriation. Des jeûnes précédaient la célébra-
tiuii des Thesmophories. Les récipiendaires aux
mystères d'Isis devaient s'abstenir pendant dix
jours rie tout aliment qui flattât leurs sens ,
(le la chair de tout animal, et de tout autre
lireuv.ige que t'eau (i). Dans tes solennités de
Cêres Éleusine, à Phénée en Arcadie, l'hié-
LIVRE XllI, CHAPITRE IV. 53
ro|>haiite frappait à coups redoublés sur les
assistants (i), comine les prêtres d'Isis, à Bu-
siris en Egypte (a). Quatre-vingts degrés d'é-
preuves étaient nécessaires pour participer
aux Mithriaques (3). Les candidats, affaiblis
par la faim , déchirés de verges , couverts de
fange, plongés dans des bourbiers impurs, ou
jetés dans une eau glacée, étaient livrés pen-
dant plusieurs jours ou même plusieurs mois
à des supplices qui mettaient leur vie en dan-
ger (4). Ces pratiques ne sauraient manquer
de nous rappeler le dogme de la sainteté de la
douleur, que nous avons vu consacré dans le
polythéisme sacerdotal, et dont nous avons
tâché d'expliquer la source et la nature; et
remarquez bien que, dans les mystères ainsi
que dans les religions sacerdotales, les dieux
imitateurs des mortels aspirent comme eux h
la sanctification par les tortures: ils se muti-
(i) pAUfAif.y Arcad., i5.
(l) HiBODOTE,II, 61.
(3) Julien , cité par Wagner, p. aSQ.
(4) JusTiv MA&TTK. Apologet., I, 86; Nonnus apud Grk-
GOA. Nazianz., p. i3 1-145. V. poar d'autres détails sur
CM austérités, Mena, de l'Ac. des inscr.^ V, 117 122.
^% DE LA RELIGIOn,
bt«i^^K leurs [M«tres(i), et tandis que la
oapBor populaire n'avait attribué ces muti-
teia» ^'à des dieux en-dehors de la mytfao-
bpr DJtîoDale, le sacerdoce les attribue ,
4ms s*^ oMifidences , à des divinités adorées
ftr k penf^e. Jupiter, dbait-il aux initiés,
s'êtair mulîlé lut-màne , dans son repentir
ifnoir violé Cérès(a). Ësmoun qui, en Phéni-
de. hitçaé de l'amour de la déesse Âstronoé ,
tnvt abjvé son sexe , commet le même at-
teatit duttles mystères de Samotbrace, et de-
ncntlehaibème desCabires, qui, sous le nom
■*^"-'lT OU de Pœan, préside à la médecine.
Le dagt d'un dieu mort et ressuscité,
Aa^mt (fa'cnactçnent sans exception toutes les
sKjadotales, contrastait tellement
r les <oacrptBons grecques , que les Cretois
maumàeat dans leur lie le tombeau de
3 , farcDt accusés de mensonge par
FlaCrvcr ^ : (-lia tradition dont ils avaient
r i
LIVRE XJII, CHAPITRE IV. 55
cru se faire un titre d'honneur, sujet d'abord
de scaadale, devint plus tard l'objet de la
raillerie des incrédules. Ainsi les points de vue
changent avec les époques. Dans les religions
sacerdotales, la mort des dieux est un dogme ,
dans la religion populaire une impiété; et du
temps de Lucien , l'ironie seule la rappelle en-
core pour la vouer au ridicule. Mais dans Icfe
mystères , la légende se perpétue et se diver-
sifie. Attys, Adonis, Baccbus et Cadmille sont
des dieux qui meurent (l) et qui renaissent (9).
(1) Stauedl. , Rel. Mag., II, 167-198.
(2} Si nous pouvions comparer avec une étendue suf-
fiante la mort de Bacchus Zagrëua et celle dK>siris , le
iectenr serait frappé de l'identité parfaite de toutes les
fables et de toutes les pratiques. Mais cette comparaison
se composerait de tant de détails , que nous sommes for-
cés de nous l'interdire. On peut trouver plusieurs de ces
détails dans C&butzbb, III, 355-36o. Cet écrivain, sans
remonter à la cause de tontes ces légendes , a été frqppé
du fait qai leur sert de base. « Il y avait , dans tons les
œyslèrcs , dit-il , des divinités qui avaient pris part à la
condition humaine , et qui étaient des êtres souffrants et
noarants. » (IV, 3oa-3o3. ) Il s'exprime ailleurs d'une
naniere encore plus positive. <( Bacchus, dit.il ^ né de Ju-
piter, rois en pièces par les Titans , et remontant au ciel
après que ses membres eurent été rassemblés par Apol-
lon, est on dieu descendu sur la terre, souffrant, mou-
58 DE LA UELIGION,
eu présence d'une société qui , n'étant pas
subjuguée par lui, examinait ses droits et con-
testait ses prérogatives. Les mystères lui four-
nissaient un moyen d'appeler les profanes à
son aide, et d'en former un corps d'auxiliaires
en se les attachant par des révélations ; mais
il fallait que ces révélations fussent impor-
tantes* Il ne s'agissait pas de captiver un vul-
gaire stupide, détourné de toute méditation par
des travaux sans relâche, dont les facultés
étaient resserrées dans un cercle étroit par l'in-
stitution des castes, et qui venait assister à
des cérémonies dont ses yeux étaient éblouis
et dont son esprit ne recherchait pas le sens;
c'étaient des hommes versés dans toutes les
sciences, habitués à la réflexion , des hommes
que révoltait la grossièreté ou la licence des
fables populaires, et qu'il fallait réconcilier
avec leurs imperfections apparentes.
Les doctrines philosophiques avaient péné-
tré trop profondément dans l'esprit des Grecs
pour n'avoir pas attiré l'attention du sacerdoce.
Il dut se conduire à leur égard comme il
s'était conduit envers les religions étrangères.
L'histoire nous le montre en effet, poursuivant
en public la philosophie^ et s'eurichissant
LIVRE XIII, CHi^PJTRK IV. Sq
en secret de ses dépouilles. Les différents
systèmes de philosophie devinrent simultané-
ment, mais séparément, partie des mystères-.
Tous ces systèmes étaient subversifs de la
croyance publique. L'irréligion s'introduisit
en conséquence dans les institutions destinées
à Irapper les hommes d'une terreur et d'un
respect religieux. Non -seulement les apo«-
théoses des héros déifiés furent révoquées en
doute, mais ce doute se porta jusque sur la
divinité des dieux supérieurs : tantôt on en-
seigna, comme Évhémère, que ces dieux n'é-
taient que des mortels; tantôt , comme Yarron ,
qu'ils n'étaient que les éléments personnifiés.
Les anciens, dit ce demier(j), ont tellement ar-
rangé dans les mystères les simulacres, les mar-
ques extérieures et les ornements des dieux,
qu on y reconnaît au premier coup d'œil l'ame
du monde, et ses parties, les véritables di-
vinités.
Le dualisme , élément essentiel du po-
lythéisme sacerdotal, était Tune des explica-
tions des Éleusinies(a). On célèbre, dit Ju-
(i) Ap. AuGUiT., Civ. Dei , Vil , 5.
'y Dio. Chbts. orat. , la; Tb^xist. Or., a. Toutes
«
(io Dr LA RFMGIOIV,
lien [i U ces cérémonies augustes a Téquiiioxf
(l'automne , pour obtenir des dieux que lann
nVprouve point Finfluence maligne de Ij
puissance ténébreuse qui va prévaloir dans L
nature; et la fable qui dit que Vén|is« ayani
voulu prendre la place de Minerve et travail
1er comme elle ^ sentit le fil se casser sous ^-^
doigts, indique la corruption de la matien
résistant à la main du créateur (a). I^ méiiM
hy|H)tlièse se reproduisait dans les Mitliru
ques : *3L
lie théisme (/|;dé|>eupla leciel de m*s iiinom
If* fiblet des mvttrret , dit CRroTsta, foot allutuw ^
entre aolre» diotet • ■ la lotte da bien et dn nul H i
.1 (>nit.»V.
•ïï >ova., Dion>ft., XXIV
[V M^m. de l'Ar. de» inirr., XXXI, 4«i-4-J3 A<'
ditpvt Arcbcl. et Manrt, ap. Zacaf^i Monnm. fr>i ^^m
Or. et L^t., p. 6« h^.
4 M. de «S4i»T«-(Iaoi\ rejrUe Tid^ que l'unitt
Ihen fAt en%eignre dâos \rt mytleret : mai* tout «rt ••
Ipmenttn'ont de forrr qu'en les snppoMnt diriKct moiii
«ne doctrine nnique et la mène lU n'en ont point con
trr le thêtfme, r^t^^ ftéparément et tan« entralorr I r%
cluMon de revr la tion» ton le* différentes, l^e llirisse • «:i
cet fcn^atn, enseigné secrrlement , étant rontndu i.>i«
avec la religion publique, aurait fini fiar ren%meY '^
LIVRE Xlll, CHAPITRE IV. 6r
brables divinités , pour les remplacer par un
seul être invisible, incorporel, ineffable, tout
puissant, mais inaccessible aux vœux et aux
prières; ou le panthéisme, ôtant au dieu du
théisme son existence séparée , le fit rentrer
dans la substance dont tous les êtres sont for-
més (i). L'athéisme lui-même devint partie
latels. Aussi les mystère» ont-ils conlribué à ce renver-
sement. Il pense qne le théisme ne s'y introduisit qu'a-
près U naissance du christianisme : mais à l'époque de
rétablissement du christianisme, la tendance universelle
était an théisme : comment les mystères y auraient-ils
«happé? (SAiHTB-Caoïx, desMyst., i^ édit., p. 353,
359}
^1} lî y avait , dans les mystères d'Hennione , dont les
rites, qoc nous transmet Pausawias (II, 35), indiquent
ttoe origine tout à-fait sacerdotale, et qui étaient si an-
ciciu que les Grecs en avaient oublié le sens , un
dogme fondamental, d'après lequel toutes les divini-
tés qu'on 7 adorait, Ilithye , Minerve , Bacchus et Vénus
lfis,Déméter, Platon, Sérapis et Proserpine), n'étaient
<îa'an seul dieu, avec différents attributs mâles et fe-
■lelles, et au fond la nuit élémentaire et primitive des
Égyptiens. (Ib., 47.) « In mysteriorum doctrinâ esotericâ,
tit ViLLOisoH (ap. Sainte-Croix, p. 227 228), quae tota
pbyacâ innitebatur ibeologiâ, ea tradebantur, quibusmy-
àica et civilis îla fnnditus everterelur theologia, ut
tflom superstition! abductum, poetira suavitate orna-
tam, et potenti corum qni respublicas adminlstrabant
Gu D C r A R B L 1 G I II R «
(le la révélation mystérieuse , comme une ctim
miinication dernière, une marque de cou-
maou fusteotaiom, p«nitai mnovrrelur , rt «oU natur*
anica iheologt» phy»ic« dea, •ecam habitaos* cl otbi
Unqiiani altari iniidnu, ac sabjecla pedibut lbl«onir
vnlgi numtnam simiUacrm protereo», tcie œtdtt oflerm .
Le Basiacre da jeune Bacchusdonl noot avons déjà %o"
vrai parle, était an ni la téparation apparente dea partiri
da grand tont, parties qai forment le* éléments, !«-«
eorps, les plantes, les animaux C'est pour cela qnr «*
dieu , dans Nonnus ( Dionvs. , VI, 174 et saW. \ a^a* -
de tomber sou« les coups des Titans, se mélamoq^u^»'
en feu, en air, en tontes sortes dVlrments et de natiirr*
PtCTASgt a t de Ei ap. Delph. ' , dit que toutes le* le|;r '.
des qui parlent d*nn dieu mort on disparaissant, re««ti*
citant ou retrouve, stpiiGent toujours le» rrvolutioiift •*-•
grand être qui conlirnl la toUlitr de re qut existe; lU
le complément de rrtte es|M*cr de drame. A|>ollon ra«
semble les membres épars de liart lius , et 1rs enterre dan*
SMi temple à Delphes, c'estadirt il rrroni|>ose le grsf. *
tout, en réunissant touirs »et |arMr« Pu t. de Is * Vo •
donc nna nouvelle rtplicjiiun de la crconomie. FJk •»
gnifiait k U fois la fabrituiion du vin , le cours des astret.
la sooillure origtnaire de l*bomme, son triomphe sar set
passions «t ses sens, les convulsions do Tunivers phv^i
qoe, le pnssêge delVUt sanvage à TéUt social, et lab
sorption de toutes choses par IVtre infini. Dana cette r\
ptmtioo paniheisiiqnc des mystères , Apollon reprrsrn
iaitr«niié FtcT de Fi ad Delph.» Pao«L. in Plat. Alnl»
t>rph fra|;m etl. H«Rn.,p. SHo , Baccbus, U diversité
LIVRE XIII, CHAPITRE IV. 63
fiance intime, le résultat d'une étude pro-
fonde, un secret enfin qui ne se transmettait
qui sort de l'unité même. Toutes les cérémonies et les
représentations des mystères s'interprétaient alors dans
ce sens. Apollon paraissait toujours sons la même forme,
téïe d'un jeune homme parfaitement et éternellement
beau, parce qu*il ne s'opérait en lui aucun changement.
fiaccfans avait mille formes différentes; et sous la figure
honuine, il était tour à tour un enfant, un adolescent,
DQ homme fait^ un vieillard. Le genre des poèmes con-
Mcrés à ces deux diTinités était significatif de ces deux
idées. L'hymne qu'on chantait en l'honneur d'Apollon et
que les Grecs nommaient le Paean, était grave, d'un
rbythme nniforme, composant un tout régulier, et d'une
lurclie toujours égale. Bacchus préférait le dithyrambe,
foo^uenz, désordonné, sans suite et sans règle. (Plut.
(ie Is. et Os. ) Quelquefois ce n'est point Apollon , mais
VdIcûo (Ephaistos, le phthas de l'Egypte) qui est le
gnod tout, n y a dans les symboles panthéistiques des
BTitéres, des images complètement indiennes. Jupiter
renfermant Bacchus dans sa cuisse, lors de la mort de
Séaiélé, Âgirîfiait la cause première contenant l'idée
prototype de toutes choses. On racontait dahs les Diony-
'liqDes que Jupiter , le Demiourgos, avait englouti Pha-
^t qui renfemtait en lui l'univers , et qu'alors toutes les
Parties de l'univers étaient devenues visibles. De même ,
^ le Bhtgnat^Gita , toutes choses résident dans
^^fiskaa, et il les fait voir à Jasada sa nonrriee, en ou*
^uit la àooehe. Phanès était le même que Bacchus , et
^dernier, par sa réunion avec Jupiter, était absorbé
64 I>K LA RELIGION,
qu'à un si petit nombre d'élus , avec tant de
* cérémonies , après de telles préparations , qu'il
était entouré d'une obscurité presque sa-
crée.
Ce qui parait au premier coup d'œil inex-
plicable et contradictoire , c'est que ces hypo-
thèses irréligieuses étaient présentées aux
initiés avec toute laporope de la religion . Le phé-
nomène d'une classe qui , vouée au main-
tien et à la célébration du culte, appelle au-
tour d'elle , au milieu des fêtes , dans le
sanctuaire même des dieux, des hommes en
grand nombre , pour leur révéler que la reli-
gion qu'elle enseigne au peuple n'est qu'un
tissu de fables puériles , ce phénomène parai-
9 tra moins surprenant si l'on réfléchit que cette
révélation n'était ni le but primitif, ni le but
dans l'essence de ce dieu. Jupiter, le pèt« de tontes cho-
ses, dit Proclns (in Plat. Tim.), les a produites, et Bac-
chus les gouverne ensuite. Jupiter et Bacchus ne font
qu'un, dit Aristide. (Orat. in Bacch.) Cette contradic-
tion, ou plutôt cette fluctuation, par laquelle Jupiter et
Bacchus sont tantôt deux divinités séparées, bien qu'en
rapport intime Tune avec l'autre , et tantôt la même di-
vinité, est identiquement ce qu'on lit dans les livres sa-
crés des Indous.
LIVRE XIlï, CHAPITRE IV. 65'
unique^ ni même à aucune époque le but gé-
aérai des mystères.
Deux motifs engageaient les prêtres à rece-
voir dans leur doctrine cachée, des opinions
qui chaque jour acquéraient plus de crédit :
d'un côté Tintérét de leur (Mrdre, de l'autre
lamour-propre individuel.
En laissant entrer la philosophie dans les
mystères, ils la renaaient plus indulgente pour
les pratiques extérieures qu'il leur importait
de conserver. Luttant au-dehors contre ses
progrès, ils transigeaient secrètement avec elle.
Ils la désarmaient en l'adoptant, lis se flat-
taient de s'en faire une alliée, en lui confé-
mut le privilège de l'initiation. Les privilèges
corrompent communément ceux qui les reçoi- '
vent.Ce n'était donc pas un mauvais calcul pour '
le sacerdoce que de s'associer une classe re-
doutable, en reconnaissant que dans la réalité
rien n était moins éloigné de la philosophie
que la religion bien expliquée. Il ajoutait en-
suite que ces explications devaient être soi-
gneusement dérobées au peuple ; et le cœur
humain recèle je ne sais quel orgueil insolent
^t absurde qui persuade à chaque individu
^il possède seul une raison suffisamment
V. 5
.1
I
•
1
06 Dfi LA BELIGIOir,
forte pour ne pas abuser de œ qu'il sait Chi*
cun pense que les autres seniiéBt éblouis par
la lumière qui ne Êiit que l'éclairer. Ainsi les
préires qui, parélat, proscrivaient l'irréligion,
:| cherchaient par politique à l'enrôle^ sous ieuis
étendards, en ne lui demandant pour prix du
traité que le silence.
En même temps ramoui^propre individuel
favorisait la transaction entre rincrédulilé et
les mystères. Les prêtais sont eoumîis , comme
tous les hommes, à l'impulsion irrésistible
imprimée par la nature à TinteUigence hu-
maine. Lorsque le doute s'est ^glissé dans
les esprits, il se fait jour dans l'ordre aacerdo-
tal ( 1 ) ; or, les opinions et surtout la vanité
sont plus fortes que les intérêts. N'av^ms-nous
X pas vu , vers la fin du dernier siècle , l'ino^é^
dttlité professée par les ministres des au-
tels (a)?
(t) Qoelqaie libre qae pstaÎMe ropinion de «hacTan ,
dit lin homme 4le beauooiip d'espeit, M. de Booétettcn,
elle est à la longue toujours entraînée dans la direction
de celle de tous.
(a) le tne rappelle à cette occasion un article Inséré
dans If PtMkiite^ tl y a biena des années, par un des
LIVRE Xltly CKAPITAX IV. 67
Les prêtres du poljrtkéîsiBe obéîaMÙent de
iDéme dans leurs myslèries à ce calcul et à oe
penehaat ; ces instittttÎ0ns rendaient leur rèU
mmiis embariMsant, en les dispensant ^en
remplir les deux parties «contrastantes isur te
même théitrc ot devant les mêmes specta*^
reurs.
L^MI pense bien ^qne la «noeale «nira dsmi
les mystères, -dès ifn'eille devikit partie ivté^
giante du pelytbéîsnitt. Mênie a^araviMt.,
ii y Qfvaît à Samothrace oin try^nnal aoti«|cie
qui prononçait «ur les crimes, et condanandit
quelquefois les coupables à mort ; maïs il .pa-
rait ique oe tribttnaU d'origine pusvment sa*
cerdotale , ne sévissait que oonlre le parjtiiae ^
et ooBtM le meurtre comenis au pied des asi<-
1^
^Mounai les plus spèétoels Ae notre ^oqne, «t qui a de-
puis acquis une haute réputation littéraire. Je veux par-
W de M. ^ Bttranic, qui, dans une analyse des œuvres
àe Tabbë de Boismont, a fait ressortir avec une sagacité
admirable et une ironie piquante , fa manière dont le aa-
cerdoce même demandait grâce a là pbilosopbie, quand
il parlait au nom de la religion, tft<^ànt de lui pvocurer
ane réception plus polie, en la voilant du nom de cha-
nté, et en insinuant iqoî'elle n^était au fond qnSine autre
forme de phîlantropie.
5.
l
Ijg DE LA RELIGION,
tels, c'est-à-dire a^pravépar le sacril^e: or,
ces deux attentats étaient dea insultes &ites
atiK dieux; et nous avons distingué entre ces
outrages que toute religion interdit dès son
origine, et l'appui que la religion ne prête à
la morale qu'à une époque plus avancée. Nous
fixerions volontiers cette époque, pour les
mystères, au temps d'Épiménide. Nos lecteurs
savent qu'il liit chaîné p^ Solon de puri6er
Athènes, et Solon, philosophe àrla-jois et lé-
gislateur, dut sentir l'importance d'appuyer les
lois et la morale sur la religion.
Alors l'exposition des devoirs qui unissent
les hommes, entre eux fiit une des révélations
dont un entretînt tes ÎDitiës (i); on leur re-
commanda la justice (a),. la piété envers les
parents, la modération dans les désirs (3). On
exigea du récipiendaire une confession géné-
rale (4)i et l'exclusion dont on frappa les cou-
(i) TiT.-LiT.,XLV, 5.
(a) De sages préceptes lear sont inculqué* pendant !■
'erémonio de l'initiaiion. ( Aug. , Ci*. Dei , II , 6. )
?) S. Jorwn, «d».Tryph., 3, 70.
i) Celait aa Koct, prêtre Doramé ainii. pour indiquer
93 funcdon était d'éconter, qu'il fallait s'adresser.
LIVRE XlIIy CHAPITRE IV. 69
pables fat un premier chàtiineDt prononcé con-
tre eux 1(1).
Mais comme la morale des mystères est en-
seignée par les prêtres, elle diffère plus ou
moins de celle du polythéisme public , et re-
vêt plusieurs des caractères que nous avons
remarqués dans la morale sacerdotale. L'ini*
tiation devient une condition indispensable de
la félicité après cette vie : à ce prix, les côrj^
bantes flattaient leurs adeptes d'une éternité
bienheureuse (a). Ce sont les mystères , dit
Produs , qui retirent les âmes de cette prison
mat^elle et mortelle, pour les réunir aux
dieux (3). Le but de l'initiation, ajoute Arrien
dans Épictète (4)t est d'empêcher que la par--
LjSHDdre , requis par le Koès de déclarer son plas grand
crime : « Qnile demande, dit-il, les dieux ou toi ? Les dieux?
Qu'ils m'interrogent enx-mémes. » Antalcidas répondit pins
brièvement encore : « Ils le savent. » (Pseudo Plat. Apoph th .
Ucoa.)
(i) Clu. Alex. Strom., V.
(a) Auo.,Civ. Dei, VII, a4
(3) Com. inPob Pi^atoh; V. aussi Plotiv; Ennead., I,
lib. VI; Jambl. de Myst.; Julian., Orat, V.
(4) III, ai.
70 os LA RILIOIOH,
tie diviiM de rhomme ne soit plongée dons
le Ifourbier ténébreux , et n'éproure des obs-
tacles à soD reltMiv vâra la Divinité. Aristo-
pbaoe (i), Asehine (a), et Sc^ocle cité par
l'iutarque (3), n^vcAcatcat les initié» comme
bienhettrciBc i ce seul libre ; eux Béais pou-
vùent cApérer des récompenses dans ua au-
tre laoïide. Ln punitions sont le partage ex-
clusif et inévitable des prôfaiMS (4)- 1^ cnicbe
brisée dans laquelle on essayait inuttlemoit de
puiser de l'eau, était le symbole de letlr mi-
sère. Ib dierchaient en vaiu ïeau ra£raîchi9-
Hante, c'est-à-dire la révélation <jai M»ait pu
tessaurer (5). On voyait daasmi tableau de Po-
lygDOtCjà Delphes, deux femmes condamnées k
un étemel supplice, faute d'avoir été reçues dans
les mystères de Cérès (6) : c'est manifestement
(e) Ran. 773.
(3) InAxiocho.
(3) DeAaJiend. Poet.
(It) AiHT. Oral. EleiiB,
(5) Le« vue» àts Danaidei sont appeléi bJp[at ïtiXiI;
[ ^schin. AxiochuB ) , et l'on reconnaît le raôl grec dési-
gnant l'initiatioD.
(6) P*«*K.,Pliocid.,î6.
LITAB Xtll, CHAPITRE lY. 7I
rântroduclion dans le polythéisme fibre, de
l'idée dammanle dans le polythéisme saeer<*
éùÊaty de cette idée qui a traversé les siècles
pour se glisser dans une secte chrétienne, et
(jui prodamant le terriUe axiome, hors de
I^Église. point de sahit , a créé an genre d'in*
toléranee inconnu aox époques précédentes.
Les Athénien» se considèrent eomme obli-
gés de se £aiire initier aidant de mourir (i) : on
tnilie les enfimts dès Tftge le plus tendre (a) ,
les mcorants à Tagonie; on revêt les morts
d^abits d'initiés (3), d'habits dliiérophan*
tes (4). L'esprit sacerdotal est le même, quelle
que soit la diflférence des formes. Dans le
moyen âge, les chrétiens voulaient être ense-
velis en habits de moines.
Pour graver cette opinûm plus profondé-
ment dans les âmes, on avait de nouveau re-
cours à des représentations dramatiques. Des
troupes d'initiés paraissaient aux yeux des ré-
âpiendaires,surdes prairies émaillées de fleurs,
(i) Akistoph. Ran., 36i-368.
(ft) DovAT. ad Terent. Phorm., act. 1 , i5.
(î) Schol. Theoc. Idyll. II, V, i»-36-37-
(4) "Ptxrr, de îs. , cap. 3.
BE LA RELiblOn,
comme d'beoreux habitants de l'Élysée, envi-
ronnés d'une lumière brillante et pure, cou-
ronnés de lauriers, et revêtus de robes d'une
blancheur éclatante ( i ).
Les expiations acquirent une merveilleuse
efficacité , et ces expiations s'achetèreqt quel-
quefois d'une manière qui rappelle la vente
des indulgences. Les ministres des Orphiques
assiégeaient la porte des riches , promettant à
quiconque participerait à leurs cérémonies,
une immortalité, durant laquelle ils boiraient
lies vins délicieux , la tète chargée de couron-
nes (a); les profanes, couverts de boue, de-
(i) Afdlés, metam. Stob^e, Or. 199. Wittkubach, de
sera numm. viodicta. Plut., deoracul. defeci. Une pariif
du mystères, à ce que prétend Jenitich, était l'exposilion
Jei reliques ou choses sacrëes , et ta vente des indulgen-
ces. Stadedlih, Mag. , II, lag.
(%) Platon, de Eep. II.L'épitaphe gravée sur le tom-
beau d'nn jeune initié, dont l'inscription nous est par-
venue, atteste celte notion, a Les âmes des morts sont
M divisées en deux troupes : l'une erre sans cesse avec
' angoisse autour de ta terre ; l'autre commence la danse
" divine avec les astres brillants de la sphère céleste. C'est
" a cette armée que j'app.-irtiens. I<e dieu de l'initiation
" a été mon guide. "
^
LIVRE XIII, CHAPITRE IV. 78
)^ent partager les châtiments des Danaides.
Les Orphiques ajoutaient, à la vérité, que ces
traitements seraient la récompense de la jus-
tice, ou la punition de l'iniquité; mais un
initié, dans leur langage, était toujours un
homme juste, et nul n'était injuste que celui
qui avait dédaigné l'initiation ( i).
Il n'est pas étonnant que les philosophes se
soient élevés avec force contre cette partie des
mystères. Platon, qui nous a fourni ce que nous
avons rapporté sur les Orphiques, se livre
oontre eux à toute l'amertume d'une vertueuse
indignation. Diogène disait qu'il était absurde
que des brigands et des meurtriers pussent
acqnérir, en participant à quelques rites , une
éternelle félicité, tandis qu'Épaminondas et Agé-
^as,Caiute d*étre initiés , seraient précipités au
fond du Tartare (a). Démosthène et Théo-
pbraste les flétrissent également (3). Comme
les mêmes circonstances suggèrent aux hom-
Bies les mêmes idées , quelle que soit la dis-
tance des époques , Voltaire semble avoir mis
1! Saiitte-Ceoix, 58a.
.1) DlOGElf. LàKRT., VI, «-6.
\< Sautte-Ckoix, p. 417-
74 ^K ^^ RELlGIOn,
en Ters l'd3Jection de Diogène , lorsqu'il a
dit, daiis un poème célèbre sous trop de
rapports :
Vous y grillez y sage et docte Caton ,
Divin Socrate, éloquent Gcëron.
Les témoignages rapportés ici sont impor-
tants, en ce qu'ils nous p«*ouvent que cette
théorie sur l'efficacité des initiations était déjà
connue avant la décadence du polythéisme.
Les religions qui s'écroulent , font malheureuse -
ment assez bon marché de la morale; et nous
verrons plus tard le polythéisme appelej^,
pour se maint^iir, tous les vices à son aide.
Maïs ici , c'est l'esprit sacerdotal seul qui cher-
cl^e à mettre la morale dans la dépendance des
[Hsitiques , et à la dénaturer pour son intérêt
particulier.
On reconnaît encore à d'autres traits cette
influence du sacerdoce sur la morale. Toutes
les religions sacerdotales condamnent le sui-
cîde, et cette réprobation est assez remar-
quable; car ces religions inculquent , beaucoup
plus expressément que le polythéisme libre
de la direction des prêtres, le détachement
de ce monde et TindifFérence pour tous les
k
LIVAE XllI, CHAPiTBE IV. ^5
i
iuléréts de b vie. MaiA le suidide est un moyen
d mdépen&moe , et en cette qualité tous le»
poQToirs le baissent. Noua ne prétendon»
mUlonent le justifier, en thèse générale. Il
faut le juger par ses motifs, comme toutes les
actions iinmaînes. Il est souvent un crime,
presque txxijours une faiblesse, mais osons le
dire, qndqpiefois une vertu. C'est un erime
lorsque, servant en perspective de refuge ^^u
mépris qu'on veut mériter sans rencourir,'aux
châtiments qu'on espère braver sans en être
atteint 9 il encourage Iliomme à des actes
coupables, en lui offrant un abri contre la
peine ; c'est une faiblesse quand , cédant à ses
propres douleurs, on oublie qu'on peut, en fai-
sant le bien^ adoucir les maux qu'on éprouve;
c€st lue vertu, si, peu rassuré sur sa force
ptxjsi«pie ou morale , on craint de céder à des
factions, ou de ne pas résister à des me-
naces. Celui qui sent, qu'à l'aspect de la tor-
tsie, il trahirait l'amitié, dénoncerait des mal-
heureux , violerait les secrets confiés à sa foi ,
remplit un devoir en se dormant la mort; et
cest précisément pour cela que toutes les
tyrannies proscrivent le suicide indistincte-
76 DE LA. DELIGIOff,
ment( i).Mou5le voyons condamnédans tes mys-
tères (2); et Virgile, qui avait calqué sur ce .qu'i^
savait de ces institutions sa peinture des enfers^
fait mention des châtiments infligés à ceux quj
ont attenté sur leur propre vie; cependant Iti
suicide n'était point considéré comme un crime
par les Grecs, et les Romains y voyaient plui
tôt un signe de force et de magnanimité (3).
(i) Daiu )a reUgion latn^que , les suicides , ainii qui
ceux qui ont encouru les malédictions des prêtres , •'■■<
gitent sans cesse, dans une doulourense angoisse, sanJ
que leurs âmes puissent rentier dans un corpsi (Pallaii
Nachrichten, etc.)
(a) pLkT. in Pluedon.
(3) 1 Inspectu quodam et iuitinciu procurrere ad mor
tem, commune cum multis. Deliberare ultra et causai
ejus espendere, pronti snaserit ratio, vit» mortisqd
coDsilium suscipere, iogentis est animi. > ( Pu*. , Epist.,
I, 33.) « Quidqoid hornm .tractaveris , cotifirmatis ani-
mum, fel ad mortis, Tel ad «itse patientiam. In utrum-
que monendi ac /orroandi sumos. Etiam cum ratio sua'
det finire, non tameii temere, nec cum procunu est in-
petus. Sic forlis et sapiens non fiigere débet e vit& Mil
«ire.'" (Sbhsc)
^
LIVBE XIII, CHAPITRE V. 77
CHAPITRE V.
De Fesprit qui régnait dans lès mystères.
Les mystères étant la propriété du sacerdoce,
soD génie y préside , il étend sur eux son crêpe
lugubre; une mélancolie profonde y règne.
Plutarque (i) et Proclu^Ca) nou» parlent, l'un
des cérémonies tristes et funèbres , l'autre des
lamentations sacrées prescrites aux Éleusinies.
Presque toutes les aventures attribuées aux
dieax dans les mystères étaient tragiques. On
7 voyait partout des rites funéraires. Les fem-
mes, aux Thesmophories, assises à terre en
signe de deuil , poussaient des gémissemenrs,
tomme en Egypte (3) : leur danse même an-
I; De oracul. defect.
» Comment, ad Plat. Polit.
)) Plotaecw.., de Isid. At^bnag. Légat. $ aS.
j$ BE LA RELIOIOV,
nonçait le découragement et la douleur : mais
comme tout devait être emblématique, la len-
teur de cette danse et l'abattement qu'elle
exprimait indiquaient aussi la fatigue des ani-
maux employés au labourage. Le malheur
de la vie , dogme inhérent à FÉgypte et à l'Inde ,
était inculqué dans tous Les mystères orphi-
ques : sa brièveté et son néant étaient en-
seignés dans ceux de Thrace. Les expres-
sions du Bhaguat-Gita (i), que la terre est ur
lieu triste et borné , sont par£ûtenient pareil^
ks à la peinture qu'on en &isait aux initiés
dans les Dionysiaques j(a). Quoique nous ayons
adopté pour i>ègle d'éviter Le plus qu'il nous
est possible les conjectures qui ne reposent
que sur des étynolagies et des recherefaei
grammaticales , nous rencontrons ofaes un sa^
vant moderne (3) une observation trop eu-
rieuse, et qui s'applique Ixop directement i
l'objet qui nous occupe, pour ne pas méritei
d'iétre rapportée. Nos lecteurs savent déjà qui
(i) Trad.fr., p. 91.
(a) Po&PH. de Antro Nymph. 10-12; Plotif., En
nead. I et* IV.
(3) Cmute. ,1, 341-B41
LIVRE XUl, CHàPITRK V. 79
les Grecs avaient emprunté des Égyptiens la
lopogra^iie de leur enfer, les fleuves souter-
nÎDs, le passage des ombres, et le nom dn
nocher opii les recevait dans sa barque ; ce nom,
suivant Jablonsky , £aiisait en Egypte allusion
au silence, ou, selon d'autres, aux ténèbres
qai régnent dans le royaume des morts. Les
Grecs, voulant le naturaliser dans leur langue,
le firent descendre d'un verbe qui , dans cet
idiome, signifie se réjouir ( i). Cette dérivation
CQDtcastait avec toutes les notions du poly-
thâsme homérique, notions d'après lesquelles
la mort est toujours un événement funeste , et
les ombres «ne troupe incoQsohible , qui porte
CQvie à la race vivante^ et regrette la clarté du
jo«r. Il feJkit donc trouver une explication dif-
férente , et les commentateurs d'Homère pré-
tendirent que, par un euphémisme usité , l'on
atmt nommé le batelier des enfers Gharon
parce qull afflige les mortels, et qu^il gênait
toujours lui-même. Mais dans les mystères, où
prévalait le dogme sacerdotal sur la misère de
h vie, et la félicité de la mort comme déli-
i) Xttiftcv.
Hi) UE LA RELIGION,
vraiice, l'idée qu'en effet Charon se réjouissait
(le irauspocter dans un meilleur monde les
itifurtunés qui souffraient dans celui-ci, idée
itiélaacolique que le génie naturel des Grecs
avait rejetée, fut accueillie, et la première
étvmologie était l'un des secrets que l'on ré-
vélait aux initiés.
[^s bouffonneries bruyantes, bien différen-
tes (le la gaieté brillante et vive des Grecs,
pitssèrent également dans les rites mystérieux.
I^s Bacchantes étaient tour-à-tour en proie à
une mélancolie sombre et silencieuse, et à une
jdic frénétique (i). Partout des personuages
grotesques provoquent le rire par des plaisante-
ries basses et ignobles (a) : le vieux Silène ivre
sur son âne est l'amusement des Dionysiaques;
^i) De -là une expreuion prOTCrbiale, pour exprimer
la succeaiion rapide de ces deux élaU contradictoires.
(V. SulDlS , " Baxx"> TpoiPBv. «fou BaKX'Ci Jou Banj^Ti. '
(i) GigoQ, dans les mystères catnriqaes, Baubé dans
% de Cérès, Silène dans ceux de Bacchus. Momus,
dans Ldcibn, est an dieu bouffon, antérieur aux dieux
tlf rOjmpe, et n'ayant point de place ])armi eux. Est-ce
une réminiscence d'un culte sacerdotal en Grèce? nn eni'
[Il tint fait par les Grecs d'un usage sarerdoial e'Iran-
gfrP une parodie de5 mystères?
LIVRE XIII, CHAPITRE V. 8l
un bouffon parait dans Samothrace , à coté des
Cabires (i); et les Éleusiniesnous ùiontrent Gé-
rés distraite de sa douleur par les postures
immodestes de deux vieilles femmes (a). Anec-
dote bizarre , et qui prouve l'autorité des tra-
ditions, lors même qu'elles s'écartent du but
que se proposent ceux qui les respectent ! Ju-'
lien (3j, aux fêtes des Saturnales, se croit
obligé de railler les dieux. C'est par dévotion
qu'il les raille , et cependant ses plaisanteries
tendent à les rendre ridicules. Peu nous im-
porte que ces étranges coutumes aient si-
gnifié la satisfaction de l'Être suprême , après
rarrangement de l'univers et le triomphe de
rharroonie (4); il nous suffit qu'elles soient
communes an polythéisme sacerdotal et aux
mystères.
Enfin, l'on y retrouve la haine et la jalousie
de toute distinction personnelle. Tout était
collectif et anonyme dans les corporations
fÉgypte et de Phénicie. Tout devait l'être de
(i) EusTATH. ad Od. , XX.
(i) Apollodor. Bibl., I, 4-
(3) Julien dans tes Césars.
ik) CaiCTz. y II , agS.
M UK LA RELIG lOIT ,
■utTriflle et grossière devint un vestibule où
las ïaitiés étaient retenus plus ou moins long-
Inops. pour pénétrer ensuite plus ou moinit
•Taol dans le sanctuaire. Tous les rîtes, toutes
Ws pratiquas sévères ou indécentes, toutes les
ttocirines, et dans ce nombre tes plus impies
citmme ks plus religieuses, composant dans
IXIrieiit la doctrine secrète des prêtres , la
Mipiviniilit' (i'un dieu sur les autres, le dieu
m^ialeur ou mourant pour sauver l'espèce
humaine ( i ) , la Trinité (a-), la supposition d'une
d4^(;rad.-ilioii de l'ame, avant son habitation
i)«na un corps mortel et par un efFet de l'im-
purrlt' de la matière , l'espérance de sa ré-
Mcensioii graduelle jusqu'à la Divinité , le
llH'>iMne, cnmme principe et comme résultat
du système d'émanation, ou se perdant au
(i) litt Lrif(iii, connue fili de Diea et médialeor, mi
«ment désigné dan* tout let myitères. (Gcmsh.,
Il, 3541-1 1" niiiton».)
(■] Niiuit avoni moalré ci-detiai la trinilé dani l'nae
4e* rasmofimies orphique*. Ceit en faiunt allniion à
frUn lTiniii< que Firmicui dit k l'Être suprême : • Ta e*
l le p^re et la mire de toute* cbote*, et tu e* de
propre m*. -
'l
LIVRE XIII, CHAPITRE YI. 85
food dans le panthéisme , le dualisme , Tar
théisme, tous ces dogmes persans, égyptiens,
indiens, furent consignés dans les mystères
des Grecs. Ils furent à la fois l'apocalypse et
lencydopédie sacerdotale, et leur langage fut
souvent mot à mot celui des cultes qui leur
avaient servi de modèle.
On objecterait à tort la résistance des prê-
tres grecs contre les prêtres et les dogmes
étrangers. Les individus purent bien lutter
contre les individus, c'est-à-dire les prêtres grecs
purent invoquer, contre les invasions du sacer-
doce étranger qui allait sur leurs brisées, la sévé-
rité des lois, et même repousser ses dogmes
et ses rites de la religion publique ; mais les
rites et les dogmes , ainsj- repoussés , étaient
transportés dans les mystères, et tous les
dogmes sacerdotaux y étaient accueillis et con-
sacrés.
Les prêtres du polythéisme indépendant
que professait la Grèce, ne différaient de ceux
de rOrient et du Midi que par le succès , non
par les efforts. Les uns et les autres tendaient
^umérpe but ; mais les premiers, limités dans
leur puissance , ne disposaient que de la partie
secrète de la religion. Les seconds, tout-puis-
8ti DE LA f^BLIGl^N,
sauts, ()is|>Dsaient sans réserve de La religion
entière. Les premiers, en conséquence, trans-
portèrent dans les mystères tout ce qui ca-
ractérisait le polythéisme sacerdotal , et s'y
créèrent jutant qu'ils 1« purent un domaine
particulier, pour se dédomjnagêr de l'empire
que la société civile leur disputait. Les mys-
tères furent la prppriété du sacerdoce, dans
le polythéisme doQt le sacerdoce n'avavt pas
1^ projiriét^.
De ces dogmes et de ces rites , dont ils
s'enrichissaient successivement , aucun n'é-
tait remplacé par l'autre, tous coexistaient;
et non-seulement ils coexistaient , quelque
contradictoires qu'ils fussent, mais chacun
d'eux était liù-même formé de plusieurs élé-
ments incohérents et hétérogènes (i). Lesdoc-
( I ) Nous tronvons dani tes mystère* de âamotlmce,
1° un sysiémed'émanBtloii assez pareil à celui de l'Inde ;
Aûero), lepremierdesCabiret, était l'unité d'où émanxient
^ous les dieux et tons les êtres ; a° un sjs^ème astrono-
mique, où les astres étaient divinisés, et qni poavaït
être venu d'Egypte; 3° une combinaison de ce système
avec des pierres animées par les astres et soamises i leur
action, notion étrusi]ue, qui étaliliitait tutvt l'aitroU-
^
LIVRE XIII, CHAPITRE VI. 87
tri Des philosophiques les plus avancées s'a-
roalgainaient aux traditions du plus abject an-
thropomorphisme. Dans la fable panthéistique,
et par conséquent très-raffinée, du massacre de
Bacchus par les Titans qui le font bouillir dans
une chaudière^ Jupiter est attiré par la jumée
du repas qu'on prépare : ce n'est que lors-
qu'il connaît la victime, qu'il foudroie les Ti-
tans et fait enterrer les membres épars de
Bacchus par Apollon (i). Les moindres rites
étaient susceptibles de plusieurs sens; les ra-
meaux portés dans les Thallaphories signi-
fiaient tantôt le souvenir des premiers aliment^
de l'homme , tantôt la découverte de l'olivier
par Minerve, tantôt le rapide déclin de la
vie , figuré par la branche desséchée. Pans les
mystères cabiriques, les deux premiers Cabi-
res étaient des dieux populaires, des dieux
sacerdotaux et des symboles, tantôt métaphy-
trie et l'adoration des pierres une liaison semblable à
celle qui unissait en É^fypte les astres et les animanx ;
4' one hiérarchie d'êtres intermédiaires, depuis l'unité
suprême jusqu'à l'homme ; 5® enfin une doctrine de pei-
nes et de récompenses à venir.
(1) Clkx. 11'Ai.Ex., dans Eusèbe, Prép. évang. 9.
-■* 9«"n rfi,.,, ,„■„„ ,,^^ 3,„'. '^«""Pour
« "»««..„. i révéi„ „„^ „ "' ''« ">y«é.
»•««.. p», de, die,,,. c„„d; "'■"'*"
1"«;4\«fi,«ie„t,|^ ^ W,.'»->aphj,i.
"««■•(Sl-l l'épo,,,, j, """""'" •■>" dua-
luon e„ln;tenait le, i,,;,-,. ."" ""'"Niable
H^-uMons , le, „,„,,,„^ .^ '" P'"" «uttile,
■r»pr sur Imagination du v, I ^'"^'"^
f»mt encore: les représen, r'"'' " P"^"'
9««u'aTaie„t po,m „,„•„ Di„:'°r ''"""'■
«ws P"rle. à la fi„ ,|„ '-'"'ysostôme
*s ténèbres el de la lumiè" "^ '
ihii'W i leurs regard» , '"1 "'"' "" '"ccé-
* • *•' ''""'" ''ont iU
Ithtt m, 48. ' ■^^'•'
l'O ÉMHg. de saint Jea„ , xu
(î; Oio CantsoiT. Or ,t\
a dM myiiercs, "^'["ications des fl«n,_
V
LIVRE XllI, CHAPITRE VI. 89
étaient les témoins ; en un inot, il peint les
mystères comme un spectacle (i).
Ce n'est pas ici le lieu de traiter des au-
tres genres d^iufluence qu'ils exercèrent sur
l'esprit philosophique des Grecs. Nous mon-
trerons ailleurs comment cet esprit , bien
que naturellement porté à une dialectique
eiacte et rigoureuse, s'empreiguit des concep-
tions gigantesques , et se jeta dans les subti-
lités indéfinissables qui caractérisent l'Orient,
et comment la philosophie grecque perdit en
logique et en clarté , ce qu elle parut gagner
quelquefois en élévation et en profondeur (a).
Il résulte, à notre avis, de tout ce que nous
venons d'exposer, que l'existence des mystères
grecs, loin d'invalider nos assertions sur la dif*
férence des religions sacerdotales et de celles
0 Orat., la.
>^) « Les mystères introduisirent chez les Grecs, et y
« coDseirèrent tootes les idëes orientales , qui élerèrent
' parfois aa-dessus du raisonnement la philosophie de ce
'peaple adonné naturellement à la dialectique. » (IYag-
'u, Idfen, etc., p. 76. ) Et moi aussi j'aime que le senti-
vnit religieux s*élève au-dessus de la dialectique : mais
f TCQx qu'il soit libre « et non qu'une autorité extérieure
-< fasse dévier de sa route et le dénature.
OO UE LA RELtGIOn,
qui demeurèrent indépendantes des prêtres,
appuie, .111 contraire, ces assertions et les
corrobore. C'est .précisément parce que le
sacerdoce grec n'avait pas, comme ailleurs,
lu monopole de la religion publique, qu'il se
créa, dans les mystères, un empire secret.
Mais aussi long-temps que ^ religion publique
conserva quelque force , elle repoussa tes opi-
iiions et les rttes que le sacerdoce avait ac
cueillis et comme naturalisés dans ses insti-
tutions mystérieuses.
\
LIVM£ XIII, CaA.PITRE VII. 9I
CHAPITRE VII
Des iniiiations graduelles , comme imitation de
la hiérarchie sacerdotale.
Le sacerdoce grec, niaitrç des mystères, 9^
se contenta pas d'y introduire les opinions , les
dogmes , les rites et (es usages sacei;dotaux , il
s'efforça d y établir une hiérarchie sacerdotale.
Il y eut différents ordres d'initiés , comme il
y avait en Egypte différents ordres, de prêtres.
L^ Éleusinies étaient divisées en grands et
petits mystères (i). Dans ces derniers, la pres-
1^ Un Scholiaste d'Aristophaoe (ad Plut, act. XY,
^•2, 23), dit que les petits mystères n'étaient qu'une
K^pantion ^ux grands. Il j avait de même trois espèces
^ Dionysiaques. (Buehken , ad Hesycb. Y^ Aievoç, et
^TTTUBACH, Bibl. CHt. , YII, 5i ; XII, Sg. ) L'on distin-
guait de plus les mystères annuels des mystères triennaires
oMriétérides. Sainte-Ceoix,/'! 28, Apulée (Met., XI), et
TiÉOH de Smyrne (Yoss. de Orig. et progr. Idolol. ,
r^aS-8a9), disent qu'il y avait cinq grades. Le premier *
()4 UELAKELIGIOn,
et de prolonger les épreuves. U ne dépendait
pas d'eux, disaieiit-iLs, d'admettre les candidats;
ils leur fallait un ordre, une manifestation par'
ticulière des dieux, comme l'accès du temple
(i'Isis Tithorée n'était ouvert qu'à ceux qu'un
songe y avait appelés ( i ). Us comparaient l'ini-
tiation prématurée au suicide, et de même
que les mortels n'ont pas le droit de quîttei
cette vie pour s'élancer vers un meilleur
monde, mais doivent attendre le signal de la
volonté divine , de même on ne pouvait accor-
der aux profanes la régénération des mystères
qu'après en avoir obtenu du ciel l'autorisatioii
miraculeuse(2). Apulée raconte, qu'un anaprès
qu'il eut été reçu aux mystères d'Isis, il lui
fut révélé qu'il devait se présenter à ceux d'O'
siris (3); il vendit ses vêtements pour subve-
nir aux frais de cotte initiation nouvelle, el
bientôt il se Ht initier une troisième fois.
Comme ces réceptions, d'abord gratuites, se
firent dans la suite à prix d'argent (4)t on ^
considéré les mystères cnmmé im moyen dÉ
^ÏTawwf., Phoc, ^r
,Met., XI.
LITRE XlII, CHAPITRE VII. gB
richesse pour le sacerdoce. Ce calcul a pu être
celui de quelques individus , mais non le but
principal de Tordre. Nous reconnaîtrions plu-
tôt dans ces conditions pécuniaires un effort
pour écarter la classe pauvre , sans la repous-
ser directement , ce qui, dans les états repu-
ilicainsdela Grèce , aurait blessé le sentiment
ombrageui de l'égalité, que mécontenta même
cette exclusion indirecte ( i ).
\\] AniR. de Ari. Rhet.
96 DKtA RELIGION,
CHAPITRE VIII.
De l'objet réel du secret des mjrstères.
A.V milieu de celle accumulation de doctrines
et de révélations incohérentes, on a souvent
demandé quel était l'objet du secret dans les
mystères. Ce secret , nous n'hésitons pas à t'ai-
firmer, ne résidait ni dans les traditions, ni
dans les fables, ni dans les allégories, ni dans
le.s opinions, ni dans la substitution d'une
doctrine plus pure, en remplacement d'une
plus grossière (1): toutes ces choses étaient
(i) ' J'ai hoQte, dit Momtis, dani l'atiemblée des
dieux de Lucien , de faire le reccoacment des sioges, des
cigognes , des boites, el de tant d'antres choses plus ab-
surdes encore, que les Égyptiens ont, je ne tais pour-
quoi, fait monter au ciel. Comment ponvez-ious suppo-
ser, TOUS antres dieux, qu'on adore ces êtres ridicules,
avec autant et plus de respect que vous? Sans doute, rc-
pond Jupiter, ce que tu diï des Égyptiens est honteux :
>
LIVRE XIII, GHAPITâf: VIII. g*
connues. On confiait aux récipiendaires des
faits qu'ils ayaient ouï raconter ailleui*s , des
lIctioDs qii^ils avaient lues dans tous les poètes,
des hypothèses qui étaient dans la bouche de
tons les philosophes. Les courses de Gérés ,
les malheurs des dieux, les combats des Titans,
étaient représentés sur le théâtre, gravés sur
le marine, chantés dans d^ hymnes publics.
Les systèmes de cosmogonie étaient contenus
dans des ouvrages ouverts à tous les profanes.
On n'apprenait point par Pinitiation les opi-
nions philosophiques; mais qtiand on était
philosophe, on lès y reconnaissait. Ce qu'il y
avait (le secret n'était donc point les choses
qu'on révélait, c'était que ces choses fussent
ainsi révélées , qu'elles le fussent comme dog-
■*^
•I ■ • il
(«pendant phisieofsde des choses renferment des énig^'
■es dont les profaffies ne doivettl point se moquer. Vrai-
■cQt , réplique Monitis , je n'ai pas besoin de mysrères
pour tSToir qne les dieux sont des dieux, et que ceux qtii*
«tdes têtes de chien som des chiens. »> Ce passage tsi
^atportani, i^ parée qu'il atteste la figure de plusieurs di-
ctes dans les itaystèrés , el j? par<^ qu'on voit les mè-^
*cinillen«s dirigées ccAitre les mystères et 'contre le
fiihe public. '
''■ 7
i
,jH DE Lk BELlGtOH,
■lies el pratiques d'uQO religion occulte, qu'^cs
le i'tisseat progressivement, de manière k lais-
sei' toujours en perspective des rérélatioDS ul-
lérieures, qui dissiperaient en tempe of^>or-
Inii toutes' l«s objections, et qui lèveraient
tous les doutes. Ceqully avait de fixe, ce n'é-
taient point les doctrines, c'étaient les signes
et les mots de ralliement communiipiiés aux
initiés, et les cérémonies qui accompagoaieiil
ces communications (i).
Les impies qui furent poursuivis pour leurs
inHiscrétiotis sacrilèges, Diagoras (a) i Artsla-
(il Arriea, dani Éjiictéle, blâme un homme qui ji»-
lifiail sa doctrine , eo aFErmant qu'il n'enseignBil que cf.
qui éiait euieigné d.ins les mystères. Ooi, lui répond-il,
tu ensei^ei les mêmes choKS, mais dans ua autre lim.
iaa% les cérémovifs, saiu la soleonit^, mm la pitMl^.
sanï le respect religion I q«i lei rendent tUilta. SiHK«wi
{ £pi9t. , gS}, «n comparant la plùla*ophi« à ClBitiqttoB.
dit que les précepte» itaicat couus des prolfuei, siai*
que Irt plus sainte* ciriiMotûaê éUiest tifné» aiii
seuls adepte*. Peut-être aouî leur «(ipr«oait-«n qualqiiM
noms différents donnés aux dieits.
[Il A.BISTOPM. Aws , 1071-10741 Schal.,Jb. Ltsiu
couir. Andocid. ATSEific. de Légal.
gore (i), Âldbiade (a], Andocide (3), ne fu-
reot jamais aeeusés d'avoir divulgué-unedoc-
tiîne , mais d'avoir contrefait des cérémonies.
La même accitsfitiop pe^ f^f ^rî.9tof e. Aucune
portion de sa philosophie ne fut alléguée con-
tre lui par rhiérophante, son persécuteur;
mais un sacrifice aux mânes ^e sa femme , avec
des rites réservés à Cérès éleusinienne (4)*
ft.tt ht
• « •
• • V 1 •
(i) Schol. ÂRisTOPH. , Nub., 6^6.
(i) Plot, in Aleib.
{}) A009SID. do Bfy«U
(4) Dbog. LAmmT. . V, i-5^ j
M
' • (
' t »
I I I «^Bi>».»***-fc*^
;i
' • »
; '! «Mi
i
' 1 I • . • • • <
..il''
' . •
I •
> » » t \
1 t
CHAPITRE IX;
» fu'on a données des mys.
fc«*— Irniut fdcile, à ce qu'il nous ;
kh. <At coocevoir l'erreur de ta pliipar
«PM fn nous ont précédé dans ces rec
^K. Crttr erreur est de la même nature
air «H érudits dont nous avons parlé <
«MR pmnier volume (i). Le théisme, le t
lAnaae. les crises de la nature physique
JtriMrrerle des arts, les progrès de la civi
M», toutes cçi& choses se trouvaient dans
■TStvres; mais aucune n'en était la docti
M^iie, .-lucune n'y élail enseignée exclusi
•enl, aucune n'y était révélée à tous. Le
cmiocv du polythéisme indépendant agis:
«vers les profanes, comme nous avons vu
(inVlres du polythéisme sacerdotal agir envi
\ LIVRE Xtll, CHAPITRE IX. lai
les étrângen (i). Depuis le dévot le mcnns
éclairé, jusqu'au philosophe amoureux dés
spéculations les plus abstraites, tous y reneou-
traîent, en raison de leurs lumières, des rêvé-*
htions satifiiisantes (2). Les hiérophantes de la
Grèce laissaient croire à Platon que les mys-
tères contenaient des préceptes de morale (3);
à Yarron, que des vérités physiques y étaient
renfermées (4) ; ils permettaient à Diodore d'y
reconnaître des (ails (5); « Plutarque^ des doo-i
trines, tantôt le dualisme (6) , tantôt les peines
et les récompenses à venir (7); ils révélaient à
(i) T. m, p. g%.
{%) Si le lecteur voolait trouver de nonveaox dévdop-
penents k joindre à ceux que nous lui avons présentés
nr k diversité des eiplications que les prêtres donnaient
simoltanémenl, mais aux diverses classes des initiés,
* il pourrait consulter SonsnT, de Saoerdot. et Saorifi
£g7pt. , p. 7^.
(3) Pi.ATOBy Gorgias.
(4) Âuo. Cîv. I>et,yiI,2S.
(5) DiOD. I, aa.
(6) Plutaacb. de Or.Def., i3-i5 ; de fac. inOrb. Lan.;
delsid.y 45.
(7) Plutarque cite les mystères comme enseignant les
panifions des âmes impures, et les récompenses pro-
fressives des âmes purifiées dans cette vie.
b£ L A SELIurUK
oooal redoutable, coin|wsé de prêtres, i
>ODI à-U-foU juges et parties, prononcent i
peines capitales contre l'indiscret et cod
Timpie. Le sacnlége est puni de mort ; i
*"«w confisqués sont vendus à l'enchère, j
•■et à prix la tète de Diagoras (ij et c^
cT.^ristagore i^a,. Les services les plus émineg
'^'wlns à U patrie, la gloire la mieux méril)
o»itt les aroKS el daos les sciences, ne serv«^
P*s d'égide. Athènes niécoonaît également *
^'elJe doit au bras d'Alcibiade, et aux aM
dllatioos d'.\n>tole; le peuple s'irrite de J
IcDleur des juges et derance leur sévérilj
£schjle , au milieu des applaudissemeâj
^'obtiennent ses tragédies, est prêt à se vuij
dédûr^ par la mulritude, pour avoir mis suj
U scrae des objets mi-stérieus, ou trahi, pd
quelque allusion . le secret des mystères (3]
Vktiiœ plus obscures, deux jeuties AcarQà|
i
Are).. 107I: Ran»|
r., i«r. HU1-. V. ;
1
J
LIVRE XIII^ CHAPITRE X. fo5
nieos sont massacrés , en punition d'une fauté
de même nature (i). Euripide, malgré sa haine
contre les institutions de son pays, et "ses iu-
tentions irréligieuses, distingae avec soin les
mystères de Bacchus des Dionysies, pour ne
pas encourir une accusation infailliblement fu-
neste (a). Les philosophes ne se séparent point
a cet égard du vulgaire ; ils prodiguent aux
mystères les plus grands éloges (3); Socrate ,
qui paya de sa vie sa désapprobation publique
de la mythologie populaire ; Platon , dont tous
les écrits tendent à flétrir cette mythologie,
(i) Tm-LiTB, XXXI.
(a) SAurTB-Cmoix, p. 412.
Ti Déméter, dit Isog&ate ( Panëgyr. ) , a enrichi nos
ii«ax de deoz inestimables trésors : le blé , grâce
tsqvel nous nons sommes élevés an-dessiis des ani-
aaiix;et rinitialion, qui remplit de donces espérances
nrU fin de la vie et sur l'existence de l'homme, ceux
fai en reçoivent le bienfait. Comme les dieux sont au-
^os des héros , les Éieusinies sont au-dessus de tou-
tes les institutions établies par les hommes. ( Pausah. »
If Si.) En général, tontes les fois que les orateurs, les
pands hommes et les sages de l'antiquité parlent de l'îm-
nortalité de l'ame, prise dans le sens le plus relevé, ou
^ Tonité de la première cause, ils font des allusions
<ix mvslères d'Eleusis.
f ,
106 DC LA RELIGlOir^
ue s'expriment tou6 deux qo'avee un respect
profond sur le culte secret
D'une autre part , Iton^seulement la p»tU
cipation à de certaina mystères est quelquefois
ua sujet de blâme (i)^ mais Anstophane in-
sulte à ceux que les Grecs révèrent le plus ,
aux Thesmophories et aux Dionysiaques (a). I^e
peuple d'Athènes les soumet à l'inspection des
magistrats civils (3> Il se réserve, au mépris
des déclarations formelles destinées à sous^
traire k tout adoucissement les lois venge-
resses des mystères, le droit d'annuler le»
jugements des Eumolpides contre les profana-
teurs ; et les sages qui rendent un éclatant
hommage au sens sublime de cts institutions,
se dérobent pourtant à l'honneur d*étre ini-
tiés (4). Les Romains, qui nous ont offert,
dans un livre précédent, le spectacle de la ré-
^1) DiacosTX. contr. CtëMphon.
(a) BcRGLBft , Not. in AristOfA*.» ad Ran. , ▼• si^; Pin-
tus y V. 846-84^.
(3) L*Archonic-roi avait Tinsf eodon dea myt^ère» de
Bacchiis , et en nonamait lea prôtrca. Sv feinme lea fflré-
»idait.
(4) Socrate ne voulut jamais se lairci inkîer.
LIVRE Xlll, QHAPITAf X. Wj
stance opposée par le génie grec aux rites
i aux doctrines du sacerdoce, en agirent envers
>$ mystères avec une défiance plus soulenoe
t plus implacable. Ce peuple grave et soup»
doneux promulgua contre leur introduction
es édita sévètes* Les Bacchanales lurent dé-
indues par le sénat ( i ) ; les Ëleu&inies ne forent
imais admises : les étrangers même qui tou^
ûeat célébrer par des rites occultes le Bac-
bus sabazien^ en furent empêchés par lea
«éteurs « malgré la tolérance romaine (a) ; et
»sque les arcpes de la république eurent sou-
dis la Grèce » les peines contre les profana-
eais furent fort mitigées (3)<
Ces contradictions paraîtront expliquées,
i Ion réfléchit que d'une part le sacerdoce
;rec employait en faveur des rajslères toute
m influence, tous ses moyens d'agir sur
imagination d'une nation mobile et crédule,
!t que l'esprit géïi^al du polythéisme, touj-
ours disposé à recevoir tous les dieux et à
I) TiT.-Lïv., XXXIX, i5 et i6,
i) Val. Bliix., 111,3.
1' HftsYca. V* Eovcoxoc.
fo8 Dl LA KKLIGIOII,
célébrer tous le* rites, favorisait les effort^
do sacerdoce. Les Grecs adoptaient des ctté-
monies qui venaient du dekors , par le néroe
motif qui leur faisait dresser des autels à dr^
dieus inconnus ; mais le génie national
se soulevait contre tout ce qui portait rea-
preinte barbare et sacerdotale ( f ). De leur c6tr j
les philosophes, impatients de la grossièrrtd
des croyances vulgaires, étaient disposés fam>^
rablement envers des institutions qui précei»^
daient Tépurer. Ils y retrouvaient leurs docti^
nés subtiles , les découvertes ou les conjecturri
qui leur avaient coûté tant d*études ; 1^
théisme, qui sul>sti tuait à des diversités CMii
{(antes Fimposante unité; le dualisme, qM
seul absout VpJrr suprême de la présence A\
mal; le panthéisme, qui repose Timaginatitii
en réalisant pour elle cet infini , sa terre pnl
mise« qu'elle aperçoit à travers les nuagH
ions jamais y entrer. Mats d*une autre part . I
.1 L'oppotitKM été my%ièm an gé^^ àe% Gr^
fr«p|M <le toai traip* lr« Mpriu obMrvatcvrs. • Q— éi
« bsrliam, •*érnatt C Jument d*Alrsan«lnCt sirat «le y i
• rttU mvfttrm, • U bonnr hearr; iMiit 4m Grrc% I
LIVRE XIII, CHAPITRE X. IO9
maure (|ue les philosophes pénétraient dans
les secrets .<lf& mystères 9 ils voyaieat se tnéler
aux opinions qui. pouvaient leur plaire un
alliage étrange et contre nature, qui ne préfait
au culte national un sens moins déraisonnable
en apparence que pour le corrompre en réalité,
par des hypothèses plus fantastiques et des pra-
tiques plus scandaleuses.
De-ià ce mélange de repoussement et d*at-
nit, d'admiration et de blâme, de respect et
l'horreur. Quand on disait aux Grecs que dans
es mystères ces dieux étaient affranchis de leurs
ices, de leurs imperfections, de leur jalousie
x>ntre de faibles mortels, et toujours amis
le la race humaine , toujours protecteurs
e la justice , prêtaient aux prières une
itille propice, et à l'innocence un appui gé-
éreux, le sentiment religieux des Grecs croyait
oir dans ces améliorations l'accomplissement
e ses espérances , la sanction de son travail
puiiâtre sur le caractère de ses dieux ; mais
uand du fond des temples s'échappaient des
acchantes échevelées, demi-nues, blessant les
isards par le Phallus obscène , et remplissant
âirde hurlements sauvages, ces mêmes Grecs
I
SIO OB LA BBLlOlOlf,
fie deoMifidaîenl d*oii pouvawnt sortir on hor
des frénétiques, et quel affreux podige éHh
guraît ainsi le culte traosom par Hooderr.
^uré par Sophocle, et quo de teHês ongir^
sembbieot profaner.
DE LA RELIGION,
GONSIDiRÉE
DANS SA SOURCE,
ses FOIUUES ET SES DÉVEXOPPEMEWTS.
LIVRE XIV.
DE LÀ RBI^IGION SGAHOIlf AYE ET DE IiA REVOLIFTION
QUI SUBSTITUA EN SCANDINAVIE UNE CRQYANCE
SACERpOTAIiB AU POLYTHEISME INDEPENDANT.
t^ *■ I ■'■/
CHAPITRE PREMIER
Observation préliminaire.
iN os lecteurs - s'attendent probableoient k
rencontrer 9 chez les Scandinaves, tin fMily*-
théisme très-difFérent des croyances de TOrient
et du Midi y et même de la religion grecque ,
v>it grossière, telle qu Homère nous la. pré-
sente, soit épur^, telle que Sophocle nous
1 lu Ur LA RFLiniOB,
la fait coniiaitrc. Otie supposition est nalti-
n*lle. Le caractère, les habitudes, les morur^.
les passions des peuples du Nord les dtsiin-
guenti sous beaucoup de rapports, des na-
tions qui habitent des zones plus heureuses,
des terres plus fertiles. Nous avons déjà re-
connu cette vérité (i j; mais nous avons ajoutr
que, si le Midi était le domaine du sacerdoce,
le NonI avait été sa conquête. Or« l'intérêt du
sacerdoce étant le même, les lois auxquelles
vm intelligence est soumise .'i) étant idenliqii<-%
dans tous les climats, il doit eu n'*sulter pour
la religion, publique ou secrète, populaire ou
scientifique , des conformités qui seraient inex-
plicables , si elles ne remontaient à cette cauM*
On verra qn'eo effet le Scandinave, qui n*exi%
tait que pour la guerre et pour la rapîoe* a
eu néanmoins, sous des formes plus Apre% ,
les mêmes pratiques, les mêmes dogmes, W\
mêmes cosniogoni(*t que Tlndien, qui ne rt^s-
pire que k douceur, la mollesse ^t la paix. 1^
problème se résout fiicilement, quand le» fait^
1^ V I, II, Vit. If. rli -B
t v. I. m, ii« ▼t«ciii,p 1V14
LIVRE XIV, CHAPITRE I. Il3
démontrent que toutes ces choses furent im*
portées.
Qu'on ne s'étonne donc point, si nous n'a-
percevons d'abord , dans le polythéisme Scan-
dinave, qu'une croyance assez pareille à celle
des Grecs hooîériques, et plus tard une reli-
gion peu différente, dans ses base^, des opi-
nions orientales et méridionales. Nous ne pré-
tendons point que tous les peuples se soient
i^essemblé; nous ne contestons pas que la
reKgion se soit modifiée , suivant lé climat
tn les circonstances. Si, au lieu de nous
borner à l'histoire des formes religieuses,
nous avions entrepris une histoire univer-
selle , nous aurions eu devoir et mission
dentrer dans le détail de toutes les diffé-
rences; mais, obligés de-^nous renfermer dans
notre sujet, et de. suivre la ligne' qui nous
• tait tracée, nous n'avons pu les indiquer que
sioimairement, en ramenant toujours la pen-
^e du lecteur sur les conformités plus géné-
rales et plus essentielles. Ainsi , nous avons
remarqué que' la religion , guerrière dans le
^ord, était pacifique dans l'Orient; mais cette
diversité de. caractère n'a changé que peu de
chose à l'action des prêtres, n'a limité qu'ac-
V. 8
ii4
UH LA RELIGION,
cidentellement et par interyalies la puissance
qu'ils ont exercée, et ne les a point empêchés
d'introduire, dans la croyance du peuple, les
dogmes qui leur étaient favorables, et^ dans
leur doctrine occulte , les notions vers les-
quelles leurs méditations les avaient conduits.
Cette explication préalable étant bien com-
prise, nous ne craindrons plus d'être accusés
d'une erreur, que nous avons trop souvent
reprochée k des écrivains d'ailleurs recom-
roandables, pour ne pas avoir mis tous nos
soins à l'éviter nous-mêmes; et nous peindrons
avec fidélité, sans redouter le Sroupçon d'une
partialité aveugle pour un s.ystème exclusif,
1 autorité du sacerdoce, chez les Scandinaves,
après leur seconde révolution religieuse »
comme presque aussi étendue qu'elle lavait été
chez les Égyptiens.
LIVRE XIV^ CHAPITRE II. Il5
CHAPITRE II.
Comment les Scandinaues passèrent du féti-
chisme au polythéisme.
JMous nous- étions proposiez en GomiDençant
cet ouvrage, de réunir dans iiu seul Uvr^ \x^%
ce qui a rapport- i jU relig^ou de la Scandiaâr
vie. Mais nous avQW été forcés , ii plusieurs
reprises, de puiser daas cette religion des faits
destinés à prouver nos assertions sur les cul-
tes soumis à la direction sacerdotale.
Il en résulte .<{ue beaucoup de choses qui
devaient ici trouver leur place, sont répan-
<lues dans nos quatre précédents volumes.
Nous avoQsidû les supprio)^, et nous ne trai-.
terons de la composition et de la marche du
polythéisme dd TVord, que sous un point de
vue général et d^une manière fort abrégée.
La Scandinavie comprend; spécialement le
8.
i
.'M^ittl ■»
1(8 D£ LA RELIGION^
suivadt Bofin; roi des Vandales (i). suWant
Eckard {^).
Nous disons le premier Odin ; il y en a eu
plusieurs. Odin ou Wodan, comme on sait,
n'était qu'un noni générique, ainsi qtiHer-
cule, Brama, Osîris. Ce nom générique parait
au milieu des ténèbres de la mythologie sep-
tentrionale comme une grande ombre, autour
de laquelle s'agitent et se rassemblent les
fables. Toutes les tribus du Nord faisaient re-
monter à Odin leur origine; leurs rois s'en
.;-'i\
(i) De orig. Germanor.
(a) Nous laissons de côté la question insoluble de Té-
poque dé l'invasion d'Odin en ScandinaTie. Ceux qui eu
fixent la date soixante-dix ou cent ans avant notre ère,
confondent le premier Odin avec ceux qui lui succédè-
rent. Il est très-vraisemblable que le plus ancien de tous
vivait du temps ou avant le temps de Darius , fils d'Hys-
taspc. Nous écartons de même toute recherche sur la pa-
trie du premier Odin. Suivant Snoriro, il régnait sur les
Ases, peuples d'Asie, e! de-là le nom d'Asgard, pour sa
capitale. Botin, dans son Histoire de Suède, reconnaît
en lui Sigge , qui, dit-il , traversa TEsthonie et le Dane-
mark. ËcxARD prétend qu'Odin ne vint point d'Asie , et
que Terreur qui Tcn fait sortir a pris sa source dans le
nom d'Ases, donnée ses compagnons, et qui signifiait
seif^neur.
LIVKK XIY, CHA.FIT11S II. I I9
disaient descendus. On lui attribuait la dé-
couverte de tous les arts, le mérite de toutes
les institutions civiles et religieuses.
Ce nom identique, désignant à la fois plu-
sieurs périodes de Tétat social et plusieurs in-
dividus qui se sont succédé à de longs in*
tervalles, a induit la plupart des écrivains,
occupés du sujet que nous traitons , dans une
erreur (adbeusie (i). Ils n*ont pas réfléchi que
s'il s'agissait des époques , la religion de cha-
cune pouvait avoir été différente, et que s'il
Il était question que des individus, chaque Odin
pouvait aussi avoir différé de ses prédécesseurâ
dans ses moyens, dans son but, dans ses doc-
trines; ils ont vu dans tous, la réunion du
prophète et du guerrier ; ils ont fait du premier
Odin, comme du second, ou du troisième,
car il faut peut-être en compter jusqu'à trois ,
,'1) Noos ne parlons ici, ni de ceux qui, Toulant 9*af>
TriDchir de tontes les difficaltés , ont pris le parti com-
■ode de rqeter entièrement Texistence de tous les Odins,
Menqa*ils ne puissent appuyer leurs dénégations d*ancniie
preuve, ni de ceux qui ont hasardé les conjectures les
pbii absurdes, prétendant qu'Odin était Priam, Anténor
00 Ulysse, et qii'Asgard, sa^capiiale, était Troie.
120
DE LA RELI GION,
un Mahomet armé pour fonder une religion ^
et l'ayant fait triompher par ses victoires.
Le premier Odin ne fut point un inspiré
qui établit sa croyance par le glaive. Ce fut
un conquérant, auquel ses succès valurent
l'apothéose. Il ne devint point guerrier, comme
Mahomet, parce qu'il était prophète; mais il
passa plus tard pour prophète, parce qu^il
avait été un guerrier vainqueur, et que des
prpphètes postérieurs prirent le méraé' nom.
, Comme les colonies égyptiennes avaient
réuni les fétiches des Pelages, Odin, en poli-
çant, jusqu'à un certain point, les hordes
sauvages de la Scandinavie, rassembla les
idoles que ces hordes adoraient isolées (i). Une
montagne fut leur Olympe, un. frêne irnooense
leur ombrage; et, retranchés dans une cita-
delle, ils se partagèrent, comme les dieux des
■
I
(i) Le genre de cette réTolution s'accorde très-bien
avec rhypothcse vraisemblable que le premier Odin fut
antérieur au second de cinq cents ans; car les Cimbres de
la Scandinavie, que le second Qdin subjugua, étaient
déjà dans la deuxième période de Tétat social, dans la
barbarie, et, par conséquent, n*avaienr plus pour reli-
gion le pur fétichisme.
LIVRE XIV, CUAPITUE II. I!2f
Grecs, les fonctions que jadis les fétiches
exerçaient indistinctement. Baider dirigea le,
char du soleil, Thor présida^aux exploits guer-
riers, Freya aux peines et aux plaisirs de l'a-
mour.
Cette révolution ne s'opéra point aussi
pacifiquement qu'en Grèce. La légende de
Regner-Lodbrog, auquel le Scalde païen ( i ), qui
Fa composée f attribue évidemment plusieurs
des exploits d'Odin, fait allusion à des guerres
acharnées contre les adorateurs des vaches et
de^ taureaux. Deux génisses vierges et la vache
Sibylia, dont le nom rappelle celle qui, aux
Indes, mit les guerriers de Wischamitra en
fuite (a), repoussent long-temps les efforts de
Régner, et ses fils ne sont victorieux qu'après
^mort (3).
fi) Le paganisme du poète est prouvé par le mépris
qu^il affecte poar la religion chrétienne. Il écrivait dans
nn temps où cette religion travaillait à s'établir , et re-
cueillait d'autant plus fidèlement les légendes les plus an-
ciennes dn polythéisme antiqne.
(a) V. t. III, p. 319-222.
(V- Dans d'autres fables, au contraire, Regner-Lod-
brog, est possesseur de la vache Sibylia, qui contribue à
ses victoires. (V. t. III, p. 260.) Mais cette vache n'en
^»t pas moins une divinité, un fétiche.
laa DE LA RBLIGlOir,
Par une circonstance qui n'avait pas <
existé en Grèce , et qui était une suite natu- i
relie des victoires Au premier Odin, le coo- |
quérant, qui avait opéré la révolution reli- !
gieuse, dut être placé à la tète des dieux (i). j
La gloire qui t'entourait, la terreur qu'îns- I
piraient ses triomphes , lui donnèrent les
moyens, non d'imposer aux vaincus d'autres
opinions que celles qui étaient analogues aux
notions de leur époque, ce qui est au-dessus
de toute puissance humaine, mais <)e trans-
porter chez des barbares son culte , qui était
approprié à la barbarie; il profita de l'enthou-
siasme de ses frères d'armes pour présider aux
festins des braves , après leur mort , comme
il présidait k leurs, exploits et à leurs ban-
quets, pendant cette vie.
Il en résulta qu'en Scandinavie, le^ premier
polythéisme fut ta transplantation , dans un
pays conquis, de la religion professée par les
i
(i) Quelques mythologm
jjzarre qne, chez une nati
ScaudinavES , le dieu de la guerre proprEiui
pas occnpéle premier rang. C'est qu'OUin l'oc
frlait regardé comme son fils. ( Riih, Scandin.
it remarqué qu'il était
bizarre que, chez une nation BumÏ belliqueuse qu«
proprEment dit n'ait
,'OUin l'orcupail. Thor
3a-33. 1
LIVRIE 3iiy, CHAPITRE II. Il3
ainqaeurs, mdîs conforme à la progression
aturelle de la croyance des vaincus; tandis
[ue le premier polythéisme des Grecs avait
té Taroalgame pacifique du fétichisme des
auvages, avec le polythéisme des colons plus
lolicés.
D ailleurs, les dieux de TEdda, comme ceux
le la Grèce, ue sont que des êtres puissants et '
orts, protecteurs ou ennemis des mortels,
mvant leurs fantaisies ou leurs intérêts, et
ouvent exposés à porter la peine de leurs
>réf(érences, ou de leurs inimitiés capricieuses.
lis descendent du ciel , avides de sang et se
complaisant dans le carnage. Ils sont tour à
lour vainqueurs ou vaincus; les héros les dé-
fient; de simples guerriers, des, géants sur-
tout, les blessent ou les contraignent à pren-
ez la fuite (i). Des magiciens se, jouent d'eux
par leurs enchantements (a).
i; Loke, enlevé par un géant transformé en aigle,
réchappe au trépas qu'en promettant de livrer la déesse
Idnna qui rajeunissait les dieux. (Edda , 5i* fable. ) Odin
^ deai autres dieux voyageaient ensemble. Us tuèrent le
fiU d*an géant. Les frères du mort se saisirent d'eux , et
«forcèrent à se racheter. H est vrai que les dieux se par-
{«rèrent.
2j Thor et Loke avaient pénétré dans le pays des
■24 OE LA RELIGION,
Si l'on accorde ce qu'il faut accorder aux di
férences accidentelles qui distinguaient d(
Grecs les habitants de la Scandicavie; si l'o
substitue lin climat terrible (i) au plus bea
climat , des terres stériles et incultes à un se
heureux et fécond, des sens tournaentés pa
géanti. Le roi de ce pays le* invite â le mesurer avec *«
sujets. Loke se vante qu'il engloulira tons les mets qui
lui seront présentés : mais le géant qu'on lui oppose d»
TOre • la lois les nhairs et tes os des animaux déposa
snr la table royale. Thor ne peut finir une coupe qu'il
, l'était ofTert i vider d'un seul trait. Il essaie Tainetnetf
de soulever un chat qui, malgré ses «fforta, demenn
immobile; et Thialf, compagnon de Thor , est vaincu 1
la course parnn rival qui le laisse loin derrière hti. Too-
lei ces victoires étaient des prestiges. Le compétiteur di'
Loke était le feu qui consume. La coupe où btivaii Thei
touchait à l'Océan dont elle pompait les ondes. Le cou-
reur, plus léger que Thiair, était la pensée: le chat,'
c'était le monde. Après avoir ainsi convaincn les dkul'^
de faiblesse et d'impuiuance , le géant disparut pour M-
dérober à leur colère. ^
(i) Le climat de la Scandinavie devait être autrefoii
encore plus sévère qu'aujourd'hui. Les forêts n'étaient p^)
tombées tous la cof^uée , les marais n'étaient pas devenusl
des plaines cultivées. Au défaut de l'agriculture , la cbsue
et la pécbe étaient les seuls moyens de subsistance, eti-.
par une transition naturelle, la pèche faisant paistrhf
Scandinaves à la piralcric, la férocité des mcenr» dut ra,
résulter. >
LIVRE XIV, CHAPITRE II. 1^5
lUe uature hostile k des sens flattés par une
âture douce et amie, la nécessité, par cela
déroe, l'habitude et bientôt Taraour de la
uerre, la soif du sang (t) , Tardeur du
ûllage au mélange de repos et d'action
|ui , chez le^ Grecs , favorisait à la fois
e développement des facultés physiques, Té-
bt de rimagination et les progrès^ de la pen-
k\ si l'on fait ensuite la comparaison avec
xactitude, on reconnaîtra que le polythéisme
ies deux nations était d'ailleurs le même po-
ythéisme, établissant entre les dieux et les
brames précisément les mêmes rapports.
L'esprit de rapine est plus caractérisé dans
les sagas des peuples du Nord que dans les
poèmes homériques , et leur Odin , chef de la
iKffde victorieuse , sort du Valhaila pour par-
ticiper, comme on mortel, aux combats ^ oo-
"ipations d< l'époque; Jupitet*^ au contraire,
^ borne à les contempler dû' haut de l'O-
lympe, décidant du succès, sans prendre part
i) C^Ue différence éclate dan» les plus petits détails.
>^ premier déluge des Scandinaves^ à 11 mort d'Ymer,
«tde$ang an lieu d'être d*ean. (Monk , Symbol., p. 3 19.)
I aG II K L 4 R E L I G I o :i «
il la lutte. Du restr^ tout est identique «i^;.*
les deux religions.
Si loH dieux scandinav<*s, roercenaîrf^ « cnif
et parjurea coinnie ceux des Grecs, .M>nl |»lf««
belliqueux « le caractère de leurs adomlfup
eu est cause; mais ces habitants du dri cm *
également avec les guerriers dt*s ctmirauuu «
tions directes. ludrid et Haquin sout sol(Jjt«
et augures, comme llélénus et Polydannas. I* >
héros manifestent de la haine et du mépr
pour les prêtres, comme Agamemnoo po«.-r
Calchas et Chrvs^'s; ils se révoltent coiilrr h-
dieux, et les combattent comme Dioroede. L»
morale commune trmtrr pour rien cUais
religion. Il ii*v a point ih* juges des mort^ 1«
Nificim est ime imitation de la vie; le % «-
ihalla, un lieu de plaisance pour l<*s c<Hnp«-
gnons d*(Klitt. C/est» en uu mot« le piÀ\
théisme homérique « plus âpre , pkia socnbr
H plus orageux.
LIVRE XIV, CHAPITRE III. 1^7
CHAPITRE III.
JtéwUition dans le polythéisme Scandinavie.
1 E L était l'état religieux de la Scandinavie ,
lorsque, par un événement sur les causes du-
quel les annalistes diffèrent, le pouvoir sa-
cerdotal s*y établit.
Les uns croient que ce fut par une révolu-
tion intérieure. Un des successeurs du premier
Odin, disent-ils, ayant voulu engager ses peu-
ples dans une guerre contre les Romains, fut
chassé du trône, et un sénat dé prêtres s'em-
para du pouvoir.
Les autres attribuent cette révolution à
larrivée d*un second Odin, non - seulement
comme le premier, un chef belliqueux,. mais
un prêtre conduisant une colonie sacerdo-
Ule(i).
M... Ii«— «■
■»» ■ ^'
i) O second Odin niiqait, disent les chrooiqu^» U
Il8 UELARELlGIOn,
Its racontent avec détail le grand change-
ment qui fut son ouvrage (i).
Lors de son arrivée, disent-ils, la Suède
était gouvernée par un roi nommé Gylfe (a).
qui, sur les bruits des exploits d'Odin, alla le
consulter déguisé. Leurs entretiens portèrent
sur des questions de cosmogonie et de méta-
physique, ce qui annoncerait la révélation de
dogmes symboliques et scientifiques. Gylif
donna sa fille à SkioUt , fils du conquérant ;
mais il disparut tout à coup. Ne serait-ce pas
un indice d'une révolution opérée par le prê-
tre étranger contre le pouvoir politique (i'^^
peu près un «ièvle et <lemi avant J. C, tnr les bords du
Tanail. Il se nommait Siggej il était Gis de Friddulf. l»
motifs de son émi{|;ratiou en Scandinavie, furent des dé-
ffliles dans ses guerres avec les Romains ou avec Mîtlii'i'
date. (Riih. 15-3?.)
fi) V. TÔbfoeus et Saxon i* Grahmaibikh. *
(a) Ce nom de Gylfe est cause d'une confusion grave
dans les traditions. Il est donné tour it tour au cbefdo
gonvememeni temporel, renversé psr le second Odio, <'.
au président du sénat des dieux. Il est évident qu'on i
sappoté deux individus de ce même nom , ou qu'il a e'ie
irausporlé de l'un à l'autre, sans que les historiens lf>
aient distingués,
(3) L'n écrivain danois, M. de Wedel Jarsberg, dan»
LIVRE XIV, CHAPITRE III. 1^9
Gyife est précisément celui qui, d^os une Saga,
se vante d'avoir brisé la massue d'un dieu. Plu-
sieurs traditions, en effet, trahissent une lutte.
Saxoa le Grammairien raconte qu'en l'absence
d'Odin, un compétiteur qui usurpa son nom
et sa puissance , renversa le culte établi , abo-
lit les fêtes où Ton honorait tous les dieux en-
semble et les remplaça par des rites spéciaux
en l'honneur de chaque divinité (i). Ne recon-
naît-on pas à ces traits un effort du poly-
théisme libre qui adore isolément ses idoles,
contre la tendance sacerdotale qui fait de ses
divinités un ensemble? Odin revenu, continue
Saxon (a), tua son rival, dégrada les dieux
dont il avait relevé les autels, et bannit les
magiciens ses complices. Or, nous avons re-
marqué déjà que les cultes vainqueurs pros-
Mn Essai sur l'ancienDe histoire des Cimbres et des
<^tlis scandinaTÎens ( Copenhagne , 1781 ) , prétend
comme nous , que le second Odin dont il fait le troisième,
Hait an grand-prétre qni détrôna Gylfe, le chef du gon-
vemement. Il appuie son opinion sur une foule d'auto-
rités, tirées des chroniques islandaises.
U) Sax. GaAMMAT., lib. I.
1) M,Ub. Ilï.
^- 9
l3u , DKLAHELIGION,
crivent toujours , comme magiciens , les pon-
tifes des cultes vaîocus.
L^ souvenir de cette lutte semble avoir
passé de rbistoire dans la mythologie; c'est
ce qui arriva chez tous les peuples. Odiii,
chassé par un autre dieu, rentre dans le Va-
Ihalla au bout de dix années, met son com-
pétileur en fuite et ressaisit les rênes de l'uni-
vers ( ( ).
Ne pourrions -nous pxs aussi démêler dans
les géants et les nains, auxquels les légendes
assignent, au fond des autres et des cavernes,
une place à la fois subalterne et mal&isante,
les adhérents de l'ancienne religion , cher-
chant un asile au haut des montagnes et dan&
les cavités des rochers i"
Quoi qu'il en soit de ces deux hypothèses,
dont l'une doit nécessairement élre admise,
le sénat des dieux devint encore une corpo-
ration semblable à celle de la Perse et de l'E-
gypte. I^s Drottes furent à la fois des prêtres,
des juges et des législateurs (a); on les appela
(i) S»x.Gkikm , lib. III.
(a) L* division de l'ordre sacerdotal , cheï le» Si^odi-
I«iVRB XIV, CH4P1THE III. l3l
dieux, et leurs paroles, paroles divines (i). Us
dominèrent les rois, les déposèrent, leur otè*
reni la vie (a), négnèrent à leur pl^e, éten-
dirent leur autorité sur les individus, fixèrent
la croyance, la maintinrent par des châti-
ments sévères, frappèrent les incrédules d'exil
ou de mort (3). Payés d'abord par un impôt
leré sur tout le peuple (4) , ils envahirent bien-
tôt de vastes dcmiaines.
'■ ' ■ I
nares, d'après VÎBStittitioo du second Odin, ressemblait
parCsiicmeot à celle des Dtruides. les Droites, pro*
pxement dits , comme les Druides supérieurs , étaient
chargés exclusiTement de ce qui concernait la religion,
la doctrine mystérieuse et la justice. Les Scaldes, comme
le» Bardes, chantaient les hymnes et les hauts laits
des héros, et les Tyrspakurs , ainsi que les £ubages de
Steabon dévoilaient Tavenir. Freya avait aussi des pré-
tresses qui gardaient le feu sacré. Mallet (introduct. ,
p. 67 ) prétend qoc tout l'ordre sacerdotal était hérédi-
taire. Le tribunal des Drottes siégeait à Sigtuna, ville
anjonrd*hui détruite , alors la capitale de la province ou
Stockholm est bâtie.
(i) Ruh. p. 123-124-
(a) V. t. IV, p. an.
(3) Nous avons dit ailleurs qu*un Norvégien fut cou-
Hamné .au bannissement pour avoir nié la divinité de la
déesse Frigga. (Mallet., Introd., 98.)
(4) Cet impôt s'appelait nefgioeld , naeskatt. (Sitoeeo-
.SruELBSoy.)
9-
)3.l OK LA RKLIGIOIT,
Ainsi que les Druides dans les Gaules, ils
s'emp»rèrent du monopole de la poésie. Les
Scaldes , qui depuis le preinier Odin chantaient
en liberté tes actions des dieux et les exploits
des braves, soumis désormais par des initia-
Hons subalternes à l'ordre des Droites, furent
subdivisés en plusieurs classes, dont chacune
eut sa sphère tracée, ses révélations détermi-
nées, son échelon marqué, sans qu'il fut pos-
siblei'de monter plus haut. Les chants héroï-
ques I devinrent des chants religieux : mais
comme l'asservissement des Scaldes ne leur
enleva pas la mémoire, ils confondmjnt sou-
vent les deux cultes, et de-là le mélange de
iiaditions, de dogmes et de doctrines qui
nous importune.
Toutefois en dépit des réminiscences poéti-
quf;s, h religion Scandinave change de na-
ture. Elle ne perd point son empreinte belli-
queuse ; le premier Odin l'avait trop profon-
dément gravée dans l'ame de ses sectateurs,
et l'Apreté de leur climat, leur avidité de riches-
ses , qu'ils ne pouvaient conquérir que le glaive
rn main, ne leur permettaient pas d'oublier les
leçons de leur maître. Aussi le dieu qui ordonne
les combats, et qui a pour Bis celui qui est
- i
LIVRE XlVf CHAPITRE III. 1 33
spécialement cnargé de la guerre, Odin conti-
nue à tenir l'univers sous son empire. Il pré-
side aux naissances, aux mariages, à la morl.
Ses prétresses aux voix prophétiques se pré*
cipitent dans la mêlée. Mais les guerriers n'en
sont pas moins soumis aux pontifes , et oes der-
niers décident des entreprises, donnent le si-
gnal des expéditions , concluent les traités de
paix qui ne sont que des trêves.
En même temps, ils introduisent en Sciui*
dinavie, ils enseignent, ils imposent tais les
rites, tous les symboles, toutes les doctrines
que nous avons rencontrées chez les nations
soumises aux prêtres (i).
(i) La ressemblance de la religion des Scandinaves et
de celle des Perses a été déjà souvent aperçue. Si le
denxième Odin fut an Scythe, il pot facilement avoir
quelque connaissance des dogmesde Zoroastre. (Whaetoh,
On the orig. of romantic fiction in Eurfrpe^ in the firsl
▼ol. of hii Hist. of engl. poetry.) Toutefois, sites dogmes
ft les pratiques offrant de grandes conformités, 1« but
et l'esprit différent. La religion de Zoroastre respire la
paii , celle d*Odtn hi guerre. La première annonce le re-
loar d'une félicité pecdue, la seconde promet une féli-
cité à venir Cette opposition lient probablement à ce que
is révolution religieuse des Scandinaves est, an quelque
,34 OK LA KELIGIUN, i
L'ilstrolâtrieBertdebaseàteurreligîon.iOdm
trslteKoletl,Freyala lune. Une' autre déesse,qui
pi^sitlo également à cette planète, ou qui est
tin autre nom dé Freya, Ostar, nous rappelle
l'Astarté sacerdotale. La nuit et le jour qui se
suivent, en disant le tour des cieux, sans pou-
voir s'atteindre; l'aurore, qui n'est que l'é-
cume dont lé courrier de la nuit inonde son
frein; les étincdieà du monde lumineux qui
forment les astres, tes deux nainB qui figurent
la croissinoe et la décroissance dé la lune;
Hati , l'étoile do matin; Skoell, l'étoile du soir;
le pon t Bifrost , qui ebt l'arc-en-ciel ; Asgard , la
ville (les dieux, qui est le zodiaque, leurs
douze trônes qui en sont les signes (i); la
ceinture de Thor, le pendant de la cuirasse
d'Amasis (2) ; tous ces symboles sont astro-
sorh^, lii rpv«)utiun perse retournée. Odin vainqueur
donna sa religion^aax vaiocus. Les Mèdei.Taincos don-
nèrent leur religion au]t vainqueurs.
;i.) Noiiï.rtftTqdtiisoa* ici en peu d'.ligpc* quelquf»
laiis qui *«:'tra«v.fnt .iiifliqués dan» le .Ul* tr)., mU
qull 110119 » paru esMDiiel de rappeler à nos lecienr*.
Kous en aginon* de même pour la démonoiogie.
,ïp V T. U,p. 37.
^
L1VR£ KIV,. CHAPITRE lit.- l35
iiomiques. Les fêtes se célèbrent a des pério*
des qui tiennent égalefnent à rastrononiie(i).
Les anciennes fables se ressentent de ce ca-
ractère nouveau. Les dieux , dans le Yalhalla ,
jouaient aiA dés, pour se gagner réciproque*-
ment les richesses qu'ils avaient apportées en
montant aux cieux. Maintenant ces dés, qui
roulent sur la table céleste, expriment par leur
éclat la splendeur des astres, et par leurs
mouyements qui ne sont plus fortuits, le cours
régulier des corps planétaires.
On voit apparaitt^ les divinités hermaphro-
dites (a). Le respect pour la virginité se corn*
(i) La fable d'Idnna, dont nous avons parlé ailleurs
[t. lY , p. 27) , a aussi son sens astronomique. C'est sous
la forme d'une hirondelle que Loke va chercher la pomme
merreiUeuae dont la prÎTation condamnait ks diettx aox
infirmités de la vieillesse. L'hirondelle était le symbole du
printemps. Le printemps rend aux dieux leur première
force, parce qu'il ranime la nature abattue sous les ri-
gueurs de rhiver.
(a) V. pour les dieux hermaphrodites des Scandinaves,
le t. m , p. 270, et IV , p. 193. Loke a des enfants comme
bomme et comme femme ; il est le père d'Héla, du SM^ent
Mitgard et du loup Fenris y qu'il engendre avec la géante
Angastabode. Il est la mère de Sleipner qu'il procrée
l36 DE LA RELIGlUn,
biue avec les eiifantemeuts des vierges (i), et
le Nord reçoit avec surprise, mais sans résis-
Uiice, les cosmogonies ténébreuses et bizar-
res de rOrieiit (a). Le dieu supwme seul , puis
avec les géants de la Gelée , médiie sur la créa-
tion , comme Brama avec les neuf Bichis. Les
membres d'un de ces géants formeut le monde,
comme le corps partagé de la déesse Omorca :
ce monde doit être détruit, et nous avoos
rapporté la peiuture effrayante que les Eddas
présentent de cette dectruction (S).
Mais il y a plus. Indépeiidamment de ce
dogme, inhérent à toutes les croyances qu'en-
seignent les prêtres, une notion plus subtile
et non moins sacerdotale plane dans quel-
ques parties des Eddas. La création n'y est
uTecSuadel&ri. Freya , pu une analogie frappante avec
Cybèle , est hermaphrodite, quoique femme d'Odin.
(i) La vii^mté a une protectrice spéciale parmi Ica
iléeues , Ge'Sooa , surnommée la bienheureuse. Heim-
dall, le portier céleiie, est le fiU de oeuf vierges à la
t'ois. £dda,a5' fable.
(a) Rnh, Scandin. Nous avons exposé ailleurs ( t. III ,
)!• 969-370) la cosmogonie Scandinave, nous ne la repro-
duisons pas ici.
{V/ V. t. IV, p. 184.
>
LIVRE XIV, OHAPITHE III. 1 37
qu'une illusion , les dieux créateurs u'existent
qu'en apparence, le temps qui contient la
création n'a pas plus de réalité, et là seule-
ment, où Tiui et l'autre s'évanouissent, com-
mencent le vrai, l'éternel, l'unique (i). Tout
ceci est identique avec le Bhaguat-Gita.
Le monde étant créé, un dieu supérieur
domine tous les autres dieux (2) : à côté de
lui se place un rival, mais inférieiu*, chef
des divinités malfaisantes (3). Un dieu mé-
diateur essaie de rétablir l'harmonie dé-
truite (4). Un dieu mourant expie l'univers,
et il faut observer que ce dieu, Balder, est le
plus doux , le plus pacifique , le plus vertueux
de tous : aussi ne monte-t-il point dans le
Vâlhalla. C'est dans le Nifleim qu il va conti*
Quer sa paisible carrière. Idéal de la perfection
divine, agneau céleste et sans tache, il meurt
par une suite mystérieuse de sa perfection
même, pour purifier Odin de son premier
[1} MoiTK, Symbol., 479.
a) T. IV, p. 1 ai.
(5) Ib., 148.
4j Tb,, 16S.
■ 38 DE Là. RELIGION',
meurtre, <lii meurtre du géant Ymer. Qu
pourrait méconnaître ici une doctrine sacer
dotale (0?
Une démonologie, non moins régulière qu(
celle de l'Egypte ou de la Perse, peuple l'aziii
des cieux, la surface de la terre, et les gouf-
fres profonds où les humains ne pénètrent pas
IjCs Woles, interprètes des lettres runiques.
parcourent les champs où luttent les braves,
tour à tour parques inexorables , brisant le
fil qu'elles ont tissu, ou Valkyriés charmantes,
tiédommageant par leurs appas les héros at-
teints d'une mort précoce, tantôt encore cy-
gnes ou corbeaux, ou bien invisibles, identi-
fiées avec l'onde qui murmure et l'air qu'elles
agitent. Les Elves, fils de la lumière et bril-
lants comme le Soleil, peuplent un royaume
qui porte leur nom (a), et ils en descendent
pour servir les hommes. D'autres, noirs comme
la poix, demeurent sous la terre (3). Nains la-
(i) Les dieux qui. Ion du Raguarokur, marchenl
à une mort certaine, pour combattre I.oke, *&nt <n»i»*-
f;é8 par plusieurs mythologties, comine s'iniinolant pont
la destruclion du mal.
(a) Alfshdna , Grimnisroil , Str. 5.
(t) Nouvrllc E(kla , fable i5.
\
LIVRE XIT9 GHAPITRK III. iSg
l)orieax , nés de la nuit et de la poussière ( i ),
ra de l'anion des dieux et des géantes , parce
({ue le moment de créer Thoinnie n'était pas
encore venu, ils travaillent les métaux, for-
cent les armes, arrachent Tor du sein dds abî-
mes, le défendent contre les mortels, se gran-
dissant alors en géants formidables,. ou plus
perfides , prodiguent aux humains cet or fu-
neste qui sème la discorde ,. enfante les haines,
occasionne les meurtres (a).
U est è remarquer que , dans les fables scan*
dinaves. For tieiit la place qu'occupent les
femmes dans les fiotions indiennes. Toutes les
fautes des dieux de l'Inde, à commencer par
Brama, épris de Saraswâtty, toutes les faibles-
ses des pénitents, presque toutes les guerres
ont pour cause des amours illicites ou des en-
lèvements. Dans le Nord, l'amour, sans être
exclu , joue un moins grand rôle. Ce sont des
trésors qu'on envie, qu'on ravit, qu'on s'ar-
i) Nonvelle Edda, i3* fiible. Voluspà. Sfr. 10.
.» Cette dëmonologie â aussi son sens scientifiqoe.
Us nains qni travaillent les métaux , sont le règne miné-
ral; les TÎerges qui sortent de la racine de Tarbre Igdra-
'it 1 sont le règne végétal.
l4o DK LA RELIGION,
lacbe ; et quelquefois pour rétablir ta p»x , cel
or maudit, trompant les compétiteurs avides,
est précipité dans la mer, coreime la source
(le tous les maux.
La trinité se retrouve dans les trois diew
pleins d'amour, qui veulent enfin se manifes-
ter (expression presque indienne); deux ar
bres Imiguissaient stériles et inanimés, les trois
ieux leur donnent ta vie (i).
La métempsycose peut se présumer, par
>s vierges qui, après leur mort, deviennent
(les cygnes, par les béros changés en loups,
par les géantes métamorphosées eo louves.
A coté des dogmes, se rangent les rites
cruels, les sacrifices humains (2), les immo-
i) Edda, î" fable.
a} T. IV,p. aii-a34-34a. L« prélret «1 le» pr*(iM-
qui préudaient à cet *«crifîces étaient appelés homiBci
de lang (More, Symb. , p. 936) : pour ia*oit
ient immoler dei vÎRlimes humaines , il* iTiien'
un mode particulier de dÏTinatton. Ils contai-
un cheval tacré, et suivant le pied qu'il levait , H
il si l'offrande ^taJI acceplée ou nou. Cet nngc
la vie à un mitsioonairc , maigre la résitiance >'■'
sacrîGtaieiir, qni accuMit le dieu des chrétiens de diri-
ger, invisible, le cheval inr lequel il était aMia. (Mofl(>
Jbid., ■;.,.
LIVRE XIV, CHAPITRE III. l4l
liions ftméraires; Brynhild, ou Branhylda,
tvant de se brûler elle-même , fait brûler sur
a tombe de Sigourd huit serviteurs fidèles. Plus
oin sout des traces dp rites obscènes ( i ). Les
(preuves par 1 eau et le feu terminent les pro-
«s (a).
L'efficacité des invocations, des imprécations,
les talisnaans , des caractères magiques , si
nerveilleuse en Perse et aux Indes, est pro-
rlamée par le second Odin (3). La puissance
;i) T. IV, p. a58.
(a) « Qao eTenit ut Danî pleraque causarum judicia
» experimenti geneie constatura décernèrent, contro-
'enîaniin examen rectins ad arbitrium diviniun qnam
idbmnaiiain rixam relegandnm putantes. »Saxo Gkam.,
X, ^g^. Poppo le Danois mit, en présence du peuple, un
pnt de fer rougi an feu.
(3) « On était persuadé qu'Odin parcourait le monde
' en un clin-d'œil, disposait de Tair et des tempêtes, pre-
nait toutes sortes de figures, ressuscitait les morts,
^ prédisait l'avenir, ôtait , par ses enchantements, la force
et la santé à ses ennemis , découvrait les trésors cachés
«otis terre, faisait entr*ouvrir les plaines et les mon-
' tagncs, et sortir les ombres des abîmes, u (Mallbt,
^irod. ,p. 43.) Ces prestiges du second Odin n'étonne-
foot pas nos lecteurs, s*ils se souviennent qu'à une épo-
<iue bien plus grossière , les jongleurs ont déjà Thabileté
B^essaire pour se servir de pareils moyens.
(4» DE LA KKLIGIOM,
de son prédécesseur était le glaive ; la sieD«
est la parole, ou l'écnture qui n'est que la
parole graTée , et cette distinction sépare le pon-
tife d'avec le guerrier. > Savez-vous , dit-il daa<>
l'Havamaal, comment on écrit les Runes, com-
ment on les explique, comment on assurr
leurs effets? J'en connais qu'igiKtrent les reines
et tous les en&nts des hommes. Elles chas-
sent les maladies, la tristesse et les plaintes,
émoussent les armes , brisent les chaînes .
apaisent les tempêtes , guérissent les bles-
sures. Je charme les orages dans les airs, et ils
s'arrêtent. Les morts viennent à moi, quand,
sur la pierre, je grave les Runes. Si je les
prononce, en versant l'eau sainte sur un nou-
veau-né, il est invulaérable. Dieux, génies,
mortels , rien n'échappe à ma vue. J'éveille
l'amour des vierges, et ma bien-aimée m'aime
à jamais. » Freyr, raconte l'Edda, épris de ta
belle Gerdour, dont l'éclat merveilleux se ré-
pandait sur tout l'univers, et dont les bras
arrondis brillaient d'une splendeui' qui éblouis-
sait les regards , se mit en route avec on ser-
viteur fidèle pour conquérir l'objet de ses
vœux. Gymir, père de Gerdour, la tenait ren-
fermée dans un palais entouré de feux que rien
(
LIVR£ XIV, CHAPITRE III. l43
ne ])ouvait éteindre. L'épée magique du héros
surmonta cet obstacle. U pénétra jusqu'à la
beauté qu'il voulait posséder : il lui peignit
en langue harmonieuse la flamme qui le dévo*
rait. Ce fiit en vain. 11 lui offrit onze pommes
de lor le plus pur, des diamants d'un prix ines-
timable, mais vainement encore. Il la menaça
du glaive étincelant; menace inutile. Son corn-
pagnon prononça enfin les paroles puissantes,
et la belle Gerdour céda.
Les doctrines philosophiques complètent
I œuvre sacerdotale. « Comment t'adorerai -je ?
dit au dieu suprême le président du sénat
céleste, rappellerai - je Odin, Thor ou This?
Ai£idur est ton nom. Sous ce nom t'hono*
nient nos ancêtres, avant qu'on leur eût ap-
porté des dieux étrangers; » expressions carac-
téristiques du travail des prêtres, attribuant
toujours au théisme, quand ils l'insèrent dans
leurs doctrines, une priorité chimérique (i).
II est également impossible de méconnaître le
dualisme (2) et le panthéisme (3).
' i) V. \\y. I, ch. 9, p. 167.
f î) T. III , p. a68. ^ •
^) T. III, ib.
l/)/i l>F. LA RELIGION ,
Enfin, la morale prend sa place. Le Girole
et le Naatrond , sans supplanter le Mifleim et
le Valhalla , offrent à la. vertu des récom-
penses que le premier Odin n'avait accordées
qu'à la valeur, n'assignant au vice et au
crime aucune punition , car ce n*en est pas
une que d« recommencer les occupations
de cette vie.
Plusieurs écrivains ont commis, retativt^
ment au Nifleim , la même erreur que les
érudtts français qui ont introduit la mo-
rale dans l'enfer d'Homère. Les textes des
Eddas sont positifs : les habitants du Nifleim
conservent leurs rangs, leurs dignités, leurs
habitudes, jouissent des plaisirs terrestres,
s'enivrent d'hydromel. Us arrivent à cette de-
meure en passant le pont Giallar, à pied ou a
cheval, souvent au nombre de cinq fois cinq
mille. Nous avons parlé ailleurs (i) des dieux
mêmes qui y sont renfermés , parce qu'ils iw
sont pas morts en combattant. On ne voit
nulle part qu*Héla, qui r^ne sur le Nifleiro.
ptmisse les coupables. Tous les morts, y sont
réunis, les héros exceptés; ils y vivent paisi-
T,lV,p. 9,.
irv
L1VR£ XIV, CHAPITRE III. 14^ .
hlement et terminent même celte seconde
carrière, comme les guerriers du Valhalla, .
par ane bataille où ils périssent. Ce ne fut que
lorsque les prêtres eurent transformée le Gimle,
jadis séjour des génies, en un lieu de récom-
penses, au^essus du Valhalla , et qu'ils eurent
inventé le Nastrond, séparé soigneusement du
Niflheim, ce ne fut qu'alors, disons*nous, qu'ils
supposèrent un jugement, précipitant dans un
lieu de supplices les pervers. C'est du Nastrond
que la prophétesse parle , quand elle voit les
meurtriers, les parjures, les séducteurs qui
murmurent l'amour, en s'approchant furti-
vement des vierges promises, se débattant
contre des vagues empoisonnées, et déchi- -
rés par les loups et les serpents (i). C'est
encore au Nastrond, que se rapportent ces
denx strophes de THavamaal, qui ne man-
quent pas de beautés poétiques : « I^s richesses
périssent, les amis périssent, tu périras, mais
la bonne renommée qu'on acquiert ne périt
point. Les trésors disparaissent , les frères d'ar-
mes sont abattus , tu le seras toi-même; mais
i) Voluspa.
|ifî UEtlIELIGIOH,
une cbosc dure toujours, c'est le jugement
pconoDcé sur chaque mort (i). »
Le Ifastrond est, avec tes couleurs sacerdo-
tales, l'enfer de Pindare ,^ succédant k celui
dHoinère. Seulement, par uu effet de la répu-
gnance de» prêtres à rien retrancher , l'enfer
et le paradis primitifs subsistent à côté de ceux
qui viennent d'être créés. Chez 'les Grecs, en
raison du progrès des idées, le même enfer
est diversement employé. Chez les Scandina-
ves , il y a deux enfers pour des usages difFé-
reDts, et, dans la description du dernier en-
fer, l'empreinte sacerdotale n'est pas à mé-
connaître (a). IjB palais d'Héla est la douleur.
sa table la famine, son glaive la faim, son
cUve la lenteur, son vestibule le précipice
son lit la souffrance, sa tente la malédiction.
Dix fleuves roulent leurs eaux noirâtres à tra-
vers ce séjour d'horreur ; les noms de ces fleu-
ves sont l'angoisse, le chagrin, le néant, Ir*
désespoir, te gouffre, la tempête, le tourbillon.
(i) Hiivamaa), stroph. 77-78.
(3) V. ce que noui avons «lit de U deicriptioo desHe-
meures de* morts, t. IV, liv. IX, ch. S.
LIVRB XIV, CHAPITRE III. 1^7
\e rogisBetnent , le liurlement et Vabime (i).
Si de œs Iraits généraux nous voulions ded*
œndre à des détails presque minutieux , nous
montrerions entre les Eddas et les iivres sacrés
(les autres nations soumises aux prêtres , des
conformités qui prouvent l'origine et la mis-
sion du second Odin. Ainsi , quand Igdrasitl
esl proclamé le premier des arbres, Skith-
bladner des vaisseaux, Odin des dieux, Sietpner
des chevaux, Bifrost des ponts, Bragi des poè-
tes , Habrok des éper viers , Garmur des chil«ns,
qui ne songe à Grishna, se proclamant le pre*
rnier de chaque espèce (ij? Le Sigurd des Ni-
belungen, tradition non méconnaissable des
Eddas, ne peut être blessé qu'entre les deux
épaules, comme la divinité indienne n'est vul-
nérable qu'au talon. I^ vache OEduIma est la
vache féconde 4 créée par la réimion de tous
les dieux (3). I^a fable de Tenlèvement du
breuvage poétique par Odin, et de ses com-
bats avec le géant Suttung, est évidemment
1) EJàdk, i'«*t 6" fables.
i) V.l. III, p. i56.
\) T. in^p. 179.
10.
DF. L Sl ItEl-IG I
calquée sur celle de l'Anirita et des querelles
des dieux et des géants, pour la possession de
ce trésor qui confère l'immortalité. Odin qui,
lors du Ragnarokur , se régénère au sein
des flammes, diflère peu des Brachmanes avi-
des de ce moyen de purification, dès le temps
d'Alexandre, et dont le sacrifice a été fré-
quemment renouvelé par les Bouddhistes.
L'arrivée d'un second Odin, prêtre, pro-
phète et conquérant à la (ois, explique, et
nous ajouterous qu'elle explique seule les
contradictions qui nous frappent à la lec-
ture des Eddas (i). On comprend alors com-
(t) Un uvanl allemind, nommé Graeter, auteur d'an
jonrt»! intércMant ( Bragur et Uermode ] lur les antiqui-
tés islandaises, remarquant,' dans le sens cosmogonit^uF
des fables Scandinaves, plusieurs traits de ressemblance
avec le* doctrines des philosophes gcecs , notamment Ué-
racliie et Hélissiis, en a conclu que le second Odin aiait
connu le* sages de la Grèce : mais, outre que ce système
aurait toujours besoin de l'hypothèse que nous présentons,
pour rendre compte de la traniplantatÎDndecei doctrines
en Scandinavie, il ne repose que sur des analogie* qui ont
dA naître partout de l'observation des phénomènes les
plus ordinaires, puisqu'elles se rapportent lonte* à l'op-
position du froid et de U chaleur. Un autre antiquaire,
M. de Sahm, s'est appuyé des allégorie* pbysiqnes , intrr-
f >
LIVRE XIV/CHAPITRE III. l4gi ^
ment Odin, appelé sans cesse le père de toutes
choses, le dieu suprême, l'être éternel, est
pourtant condamné à périr un jour, en don-
nant la mort au mauvais principe. Ce dogme
est inconciliable avec la fondation du culte
antérieur par le premier Odin , et ne s'accorde
point avec son apothéose. Se serait -il an-
noncé lui-même comme une divinité passa-
gère? Aurait-il prédit le renversement de sou
propre empire? Aurait -il inventé ce terrible
Ragnarokur, ou crépuscule des dieux, qui de-
vait l'anéantir avec l'univers? Mais le dogme
de la destruction du monde est un dogme favori
du sacerdoce, et nous avons expliqué pour-
quoi les religions qu'il domine enveloppent
toujours dans cette destruction les divinités
actives (i).
posées dans les Eddas, pour euTisager toute la mytholo-
gie da Nord oomme un système de physique. Cest l'er-
reur de Vairon, sur la théologie grecque et romaine.
(i) Ci-dessas, p. 179 etsuiy. Un auteur que nous avons
consulié plus d'une fois (Ruh> Scand., p. 268-369),
^ppéde l'opposition de ce dogme avec les notions fonda-
Bteotales do premier polythéisme d^s ScandinaveSi Va sup-
posé introduit, après l'établissement du christianisme»
^r des moines chrétiens. Cette conjecture prouve assez
I30 UELl.RELIGIOir,
On cobçoit aussi pourquoi, tandis que le
premier Odin avait recommandé si expressé-
ment , si exclusivement le courage guerrier , et
dirigé toutes les espérances et- toutes les
craintes vers un centre unique, t'amoiir de la
gloire et des combats, marquant d'infamie
toute mort naturelle et frappant d'opprobre
la paix, le second Odin, défaisant l'ouvrage
(le son prédécesseur, a prodigué à des qua-
lités, jusqu'alors subalternes, le prix de la
valeur. I^ sacerdoce a dû vouloir remplacer
des dogmes qui n'avaient d'influence que sur
qu'on n« peut étudier les antiquité! du Hoid , hds y re-
roarquer de* doctrines d'époque* différenlei. Mai* )e Rvg-
iiarokur n'a paa besoin do cette eiplicalion. Il a dû être
]e réiultat de la révolution qui fit trîgmpher le génie m-
i:erdotal. Le même raisonnement nous porte à repousser,
:i plot forte raison, l'idée que tous les Eddai' aient été
l'ouvrage des missionnaires. Nul doute qu'il n'y ail en
des intei^olations et des fraudes pieuses : mai* tonte
mie mythologie, créée pour s'en moquer, est une hypO'
ilièse ridicule. Les reMemblences de la mythologie du
Xord avec le christianisme ne sont pas plus frappante*
<\ae celles de la même mythologie avec les légende* de
l'Inde, On y retrouve , par exemple, la hble de l'Amrita,
que les chrétien* n'ont pu y insérer, puisqu'ils l'ignO'
iH5. '.
. ^
LIVAIC XIV, CHAPITRE fil. l5l
une portion des actions humaines f par des opi-
nions propres à influer sur toutes ces actions,
et à lui assurer ainsi une puissance plus in-
time et plus habituelle.
Nous avons dit que la morale ne pénétrait
pas progressivement, mais tout à coup, sous
forme de code, dans les religions soumises
aui prêtres (i); telle elle apparaît chez les
Scandinaves. Elle est contenue tout entière
dans l'Havamaal , ou le cantique sublime
d'Odin. c Mon père me chanta ce cantique,
dit un héros, d^uis une Saga ; ce cantique ,
qui rend les guerriers humains et justes. Ce-
lui qui l'ignore, insulte au faible, dépouille le
voyageur, fait violence aux femmes, égorge
les enfants. Mais celui qui en observe les pré-
ceptes, défend le paysan, le voyageur, le
vieillard, Tenfant et Thonneur des femmes (a);
et, pour récompense, il est, après sa mort,
transporté dans le Gimle, où il vit éternelle-
ment heureux. »
(i) T. IV, p. 479. ^
[%) Presque tons ses préceptes sont en opposition a^ec
^s exemples et les promesses du premier Odin à ses
compagnons : le pillage est leur vie , l'ivresse leurs dëli-
|5a DK la RKLIGlOir,
De tous «les poèmes qui composent les
Ëddas , lHavamaal est celui que les Scatdes
attribuaient le plus spécialement au premier
, Odin, et c'est à nos yeux une démonstration
additionnelle , que ce cantique était l'ouvrage
du sacerdoce. Ce que les prêtres devaient faire
remonter avec le plus de soin à leur fondateur
fabuleux, était précisément ce qu'ils avaient
ajouté à sa doctrine (i).
Essayons maintenant de déterminer à la-
quelle des deux époques des religions sep-
tentrionales se rapportent tes traditions et les
monuflpenls qui nous restent. Les £ddas se
divisent en quatre parties (a). Nous écarterons
les subdivisions (3).
ce» , et l'Havamaal défend le pillage et condamne l'i-
vreiae. (M^iiL., Hiil. du Dan., tl, aSo.)
(i) V. BikTBOLin, de Caus. xontempt. mortû, ilf ,
p. I93t Gbbh., Hiii. Dan. I, 35.
(a) MALLET(lliit. du Dan., It, 33) n'en compte que
troii; mais c'en qu'il rejette la Lokaieniu. L'on verra
que c'est à tort.
(3) Cei (ubdiTtiioDs «ont norobreutes et arbitraire*.
Pour Ici airopliSer, noua réuniMont à la Voliupa, pro*
prement dite, comme étant de la même époque, le Vafï-
rndnismal, ou te combat d'Odin contre on géant; le
lal, ou la c]iier«ll(> d'Odin et de la femme Preya,
^
LIVRE XIV, CHAPITR£*III. l53
I^ première est la Voluspa , le chant de la
grande magicienne : elle contient les fables. La
seconde est l^avamaal, dont nous venons de
parler; il faut y joindre le Lokfafnismal ou
le chant de la sagesse. La troisième est le
Rnnathal, et traite de la magie. La quatrième,
qni ne se trouve que dans le plus ancien des
Eddas, celui de Soemund, est la Ijokasenna.
Enfin, nous ne pouvons exclure de cette énumé-
ration ni les Nibelungen, ni le livre des héros (i),
composés long-temps après par des auteurs
chrétiens , et soumis à une forme chrétienne :
mais l'empreinte du paganisme perce à chaque
pour Tempire da monde; le chanf d'Alyis le nain; le
Tbiymsgoida, ou Thistoire de Thor, de Loke et da géant
Thrymmer ; l^HymUguida , on le récit cosmogoniqne , re-
i'ûf au géant Ymer; les trois légendes qui racontent la
lotte de Thor contre un nain qu*il ne peut Taincre^ les
amourt du dieu Freyr , et les énigmes résolues par Svip-
dagr; la mort de Balder; la généalogie des héros, fils
des dieux , ou le passage Be la race divine à la racé hé-
roïque; le chant du corhcan , consistant principalement
^ prédictions sur la destruction du monde.
(i) Le Heldenbnch. Ce livre des héros , plus ré-
cent que les Nibelnugen , et attribué à Henri d'Ofterdin-
g<n, poète du xiii* siècle, n*en est pas moins rempli de
éditions pareilles aux légendes anciennes du Nord.
l54 - BC LA RELIGION,
instant sous cette forme. La catastrophe du
poème germanique est manifestement emprun-
tée du crépuscule des dieux, et le nom seul de
Sigfrid ou de Sigourd rappelle le père d'un des
Odins, chez les Scandinaves.
La Voluspa appartient aux deux époques.
Les prêtres y déposèrent toutes les fables ,
devenues successivement parties de leurs lé-
gendes. Aussi les contradictions qui attestent
la coexistence de plusieurs doctrines, sont-
elles entassées dans la Voluspa. Elle est à quel-
ques égards^ pour la mythologie du Nord, ce
qu'est Hésiode pour celle de la Grèce.
L*Havamaal et le Runathal ou ^chapitre
Runique sont de l'époque du second Odin.
Nous avons montré que l'un contenait une
doctrine différente de la doctrine primitive, re-
commandait d'autres vertus, promettait d'au-
tres récompenses, établissait, en un mot, un
tout autre système religieux et moral. Le cha-
pitre qui traite de la magie, trahit les pré-
cautions du sacerdoce contre des rivaux , et
par-là même indique un moment où les prê-
tres étaient en mesure de persécuter ceux qui
allaient sur leurs brisées.
I^ I^kasenna est le banquet où Loke, après
LIVRB Xiy, GQAPITHE IJI. l55
avoir causé U iport de Balder, vieni insulter
aux dieux courroucés. La salle du festin est
un asile inviolable. Odin lui-même protège
Loke , à cause de 1% sainteté du lieu ; et ce
dernier , sûr d'être impuni , reproche aux ha-
bitants du Valhalla leurs actions coupables et
leurs penchants vicieux. Ce poème doit être
contemporain du plus ancien polytbéismescan-
dinave , et antérieur au second Odin.
Sans doute ces poésies ont pu et ont dû su-
bir diverses transformations. La caste sacerr
dotale en était saule dépositaire ; elle les trans-
mettait, oralement et partiellement , à un
peuple étranger k toute littérature et pour
qui Texamen eût été un sacrilège.
Quant aux Nibelungen et au livre des hé-
rosy ce que nous avons dit indique assez qu'on
ne doit les consulter qu'avec précaution. I^es
réminiscences de deux mythologies, rappor-
tées par des écrivains qui professaient une
troisi'ème croyance , ont été nécessairement
très-détigurées , et les notions des deux épo-
ques s'y trouvent mêlées , confondues et amal-
gamées de plus avec le christianisme, qui les
avait remplacées, et les poursuivait encore de
^es haines et de ses défiances.
l56 DE LA RELIGION,
Si, malgré les preuves morales que nous
croyons avoir portées jusqu'à Tévidence ,
on persistait à nous en demander d'un autre
genre , fondées sur d#s témoignages his-
toriques et des dates certaines, nous répon-
drions que les monuments de ces temps re-
culés n'ayant été recueillis qu^après que leur
authenticité était devenue douteuse et leur
époque inconnue , les règles de la chronolo-
gie ordinaire ne sauraient servir de guides.
Les Scandinaves n'ont eu d'historiens qu'à
dater du onzième siècle (i). L'usage de l'écri-
ture était interdit dans tout ce qui avait rap-
. port à la religion , à* l'histoire , aux lois. Les
hymnes, les légendes, les récits mythologiques
ne se transmettaient que verbalement. Si nous
. trouvons des caractères r uniques attribués à
Odin , dans des poésies encore païennes , ik
n'étaient employés qu'à des usages magiques.
Soemund Sigfusson , le premier qui osa
\i) Suivant Torfoeus, il s'est écoulé onsie cents ans
depuis Odin jusqu'au premier historien Islandais, Isleif*
évéque de Scalholt, qui mourut en 1080 ( Mallet, In-
trod. , p. 46), et rodin dont Toefoeus parle, n'est pa»
le premier, mais le second Odin.
LIVRE XIV, CHAPITRE 1 1 i. iSj
mettre par écrit les Sagas et les poèmes dont
la réuuion forme les Eddas, vivait en loS*}.
Un sièclç et demi plus tard, sa collection fut
abrégée 'par Snorro Sturleson.
Ainsi, recueillis deux fois, à cent cinquante
ans de distance « après le triomphe d'une reli-
gion nouvelle, par des hommes qui 'avaient
pour but bien plus d'inspirer à leurs contem-
porains une haute idée de l'antique poésie du
Nord (i), que de tracer la marche des opi-
nions religieuses dans cette partie du globe,
les monuments du polythéisme Scandinave
ont été placés à côté les uns des autres, plu-
tôt que classés dans leur ordre primitifs
(i) Edda ftigirifie Poëtique, art de la poésie. Les Eddas
iODtdonc unrecaeil pour former des poètes, et non un li-
^re religieux. Le» apprentis Scaldes conservaient ^dans
lenrs poèmes les fictions de Tancienne mythologie, bien
qu'elle fût détruite. (Mall. , Uist., II, !i5-26.) Ce qui
montre que les compilateurs des Eddas ne mettaient d'in-
térêt qa*à la poésie, c'est une fable burlesque évidem-
ment interpolée , et qui est un persiflage contre les mau-
vais poètes. Odin, ayant avalé le bredvage poétique,
sWolait sous la forme d'un aigle : poursuivi par un des
S^ts gardiens de ce trésor, il en laissa échapper une
partie, et ce breuvage souillé de la sorte, devint le par-
tage des mauvais poètes.
t58 D-E LA RRLIGlOir,
Avant d'être rassemblés, Us avaient subi plu-
sreurs transformations. Ixirsqu'ils reçurent par
l'écriture, pour la première fois, une forme
stable, les opinions qu'ils rentennent n'éuient
plus âornioantes. Ceux qui les transcrivaient
n'avaient aucun intérêt à rechercher s'ils ne
contenaient pas des notions contr»t)ictoires,
de diverses époques, et qui s'étaient supplan-
tées, ou du moins succédé dans l'esprit des
peuples.
Il est donc impossible de distinguer par
des dates précises les monuments qu'ont ag-
glomérés les deux compilateurs, et de-làune
nécessité mttnifcste de suppléer à la chrorlo-
togie positive par une sorte de chronologif
morale.
LIVRB Xlt, CHAPITRE IV. 1 59
i*«^*»%^%^%'*^»^%m<^%^>^v%^%*«%*<%^^»^»%^>%^m/%^'
CHAPITRE IV.
Que la question de savoir s^il n^y a pas eu en
Scandinavie une troisième révolution reli-
gieuse est étrangère à notre sujet.
m
JNous pourrions tenter de résoudre un pro-
blème ultérieur. La Scandinavie n'a-t-elle pas
subi, postérieurement au second Odin, une
nouvelle révolution, qui a détruit ou du moins
fort diminué le pouvoir des prêtres?
Beaucoup de circonstances^ éparses , rap-
portées par des écrivains , scrutateurs soi-
gneux des traditions antiques , nous le fe-
raient penser. . .,.,
Un troisième Odin parait avoir anéanti
lautorité du sénat des dieux, que le second
avait établie. Allié 4'abord à Gylfe (i)t pré&i*-
;i) Od a vu dans une note précédente Tattrlbution Àm
nom de Gyire à deux individus de situations tout opposées. ^
lOu OE LA RELIGION,
dent de ce sénat despotique, il 1^ fit bientôt
mettre à mort, et sur les débris de la puis-
sance sacerdotale, il érigea une monarchie
temporelle.
Dans cette hypothèse, la religion Scandi-
nave aurait changé trois fois, et chaquç fois,
par l'arrivée d'une colonie. La première y au-
rait introduit un polythéisme indépendant
des prêtres, ot dans lequel le sacerdoce n'aii*
fait exercé qu'une 'influence très-limitée; \»
seconde aurait substitué à ce polythéisme une
religion soumise aux prêtres; la troisième,
brisant ce joug, aurait replacé les Scandinaves
dans leur indépendance primitive.
Ce qui pourrait donner quelque vraisem-
hlance à cette supposition, c'est que les cheB
dti gouvernement de l'Islande exercèrent sur
les prêtres, dans des temps postérieurs, une
surveillance qui assignait à ceux-ci un rang fort
secondaire (i).
[| ipmblerait qu'on a également placrf le même fait Hans
l'histoire de toaa I» deux , en les prëieniant comme ■»
dépositaires, tantdt du poDToir temporel, tantôt rferaii-
tnriié sacerdotale.
Il) WinKi.-J4aLsnKRc,p. i^'i-fj^iyS-adg-^-ji.
_ ^
LIVRE XIV, CHAPITRK IV. l6f
Mais cette question nous est étrangère. Ce
que nous avions à démontrer, c'était Texis-
tence et la succession des deux révolutions
antérieures. Le chapitre suivant prouvera com-
bien cette démonstration était importante.
y.
1 1
PK LA BELIGtOV,
CHAPITRE V.
Que les deux révolutions du polythéisme
Scandinave confirment nos assertions sur
la nature et les di^rences des deux pofy-
théismes.
Vjvse des vérités que nous avons tâché d'é-
tablir, c'est que la religion est différente, sui-
vant qu'elle est affranchie de la domination
sacerdotale, ou soumise à cette dominatioD.
Nous avons présenté cette vérité sous quatre
points de vue, et dans chacun, nous en avons
trouvé la preuve incontestable.
En Grèce, du temps d'Homère, point d'as-
trolatrie, et partant point de prêtres; point
de pi-ètres, et en conséquence, dans la reli-
gion publique , point de rites sanglants ou
obscènes, point de théogonies, ou cosmogo-
iiies ténébreuses, point de doctrines subtiles,
^
LIVRE Xjy, CHàPlTR£ ▼. l63
de dualisme , de panthéisme , abcnitissant à
une incrédulité recouverte d'un voile my^é-^
rieux, et a£fectant la solennité de là reli-
gion. Plus tard , un sacerdoce sans influencé ,
et par conséquent , le culte populaire dé-
mewant exempt de tout raffinement' sacei**
dotal, se perfectionnant graduellement par le
seul effet de la marche et des progrès de
lesprit humain; mais une religion occulte/
empruntée du dehors, et introduite en Grèce,
presque contre les lois, par un sacerdoce
qui veut se dédommager ainsi du peu de
puissance qu'il pdstéde dans l'état, et cette
religion occulte, appelant, invoquant, s'incor*
porant tous les rites et tous les dogmes sa-
cerdotaux.
Dans tout l'Orient, dans le Midi, dans les
Gaules, des prêtres tout - puissantis , et avec
(îux, tout ce dont nous avons remarqué l'ab-
sence en Grèce , l'état stationnaire , l'immobi-
lité de l'intelligence et la servitude.
Chez les Romains, la lutte de l'esprit sacer-
dotal contre le polythéisme indépendant, la
conservation de tout ce qui caractérise les
religions sacerdotales, aussi long-temps que
leurs vestiges se perpétuent ; mais la disparu-
I r.
l64 DK LA RELIGION, LIV. XrV, CB. V.
tioii de toutes ces choses, dès que le pou-
voir des prêtres est vaincu.
Maintenant nous venons de voir en Scao-
dinavie une marche inverse; d'abord un po-
lythéisme libre de la domination sacerdotale;
plus guerrier que celui des Grecs, mais repo-
sant sur les mêmes bases, n'admettant que le
même anthropomorphisme; puis une colonie
de prt'Ires qui remporte une victoire funeste
et soudaine. L'anthropomorphisme simple, na-
turel, pro[)ortionné à l'époque, est aussitôt
reni|jli)C(!- par tous les égarements, toutes les
barbaries, toutes les subtilités inhérentes au
polythéisme sacerdotal.
DE LA RELIGION,
COHSIDBBBB
DANS SA SOURCE,
SES FORMES ET SES DÉVELOPPEMENTS.
LIVRE XV.
RÉSULTATS DE LOCVRAGB.
CHAPITRE PREMIER.
Question à résoudre,
JN ous avons terminé nos recherches, du moins
pour la première moitié de la carrière que nous
a^ons rintention de parcourir. Mous avons
décrit les changements progressifs de la pre-
mière forme religieuse que Tfaomme se soit
créée, et nous avons suivi cette forme jusqu'à
son plus haut point de perfectionnement. La
seconde moitié de nos recherches embrasera
l66 DE LA RELlGIOir,
sa chute. Nous indiquerons les causes de sa
décadence, les efforts du sentiment, quand,
l'ayant améliorée, il la trouve rebelle à ses
besoins ultérieurs; ses tentatives pour la plier
à ces besoins nouveaux, la destruction qui en
résulte; les destinées de la philosophie, dV
bord inoffensive, bientôt persécutée» par-!à
même hostile, enfin victorieuse; l'immobilité
apparente des religions sacerdolales , agitées
dans l'intérieur par un ébranlement invisi-
ble, leurs dehors demeurant immuables, jus-
qu'à ce que les londements s'écroulent. Au
milieu du chaos, qui résulte de cet écroule-
ment universel, une forme nouvelle, triom-
phant de celle qui a été brisée, et que la race
mortelle semble ne pouvoir remplacer ni re-
::onstruire, ralliera cette race errante, et dé-
couragée. Autour de cette forme jeune et pure,
se groupera tout ce qui aura survécu au grand
naufrage, tout ce qui restera de sentiments
j, d*espérance5 consolantes; mais nous
irir aussi loules les réminisces-
litions du sacerdoce, les corpo-
lopole, les tyrannies, les ifD-
•"■«udes antiques, avides de re-
^ LIVRE XV, CHAPITRE I. lÔ*)
ITanticîpoos point sur ravenir et recueillons
ce que le passé nous enseigne.
Nous ne récapitulerons point les &its. Pour
les lecteurs attentifs, ce serait superflu ; pour
l^s^ inattentifs, inutile.
Les formes religieuses sont de deux espèces.
ijds uneS) soumises à des corporations qui
^ noaiatiennent stationnaires ; les autres, in-
dépendantes de toute corporation , et se per-
fectionnant progressivement.
L'homme peut se trouver sous l'empire de
* une ou de Vautre de ces formes. .
Due troisième hypothèse serait celle où les
^^3t formes seraient repoussées.
Celte hypothèse es^e^e admissible? nous
^ '« pensons point. Historiquement, nous
^ ^'^ ▼oyons d'exemple nulle part. Psychologie
^«^eioent, Texistence du sentiment religieux
j^^"^We y mettre obstacle.
^ ^otDaifis se croyaient dans cette srtua-
Y ^f*** 'e premier siècle de notre ère (r).
^jj. ^ ^^^ ^'^^ P^"* ^^^^ ' *^® convictions
^>*^^«es avaient pénétré de nouveau dans
|69 D^E LA RELIGION,
tous les esprits, la foi reconquis toutes les
âmes.
Nous pensiops également, en France, H y
a cinquante ou soixante années , être parve-
nus au dédain de tout ce qui n'est pas suscep
tible de démonstration , et Jbeaucoup de cir-
constances avaient conspiré à nous y pousser.
Une dévotion qui avait eu pour objet bien
moins la Divinité que le monarque, se débat-
tait sur son tombeau , chargé des malédictions
d|i peuple. Le temps n'était plus où madame
de Sévigné aurait voulu mourir pour la pré-
sence réelle (i), parce qu elle avait dansé avec
le grand roi. Les dogmes encore consacrés, les
idées déjà victorieuses, étaient en lutte, parce
que toute proportion était rompue. Des sou-
venirs de persécution, des persécutions mi-
tigées par le caprice, irritaient les intelli-
gences. Le pouvoir , en contradiction avec
lui-même , sévissait par routine contre des
principes qu'il affichait par vanité. La li-
berté de la pensée était le besoin des es-
prits élevés. : la licence des mœurs tentait les
i) Lettre 640, édit. de Grouvclle.
LITRE XV, CHAPITR£ 1. 169
ames corrompues; et comme . od avait donné
pour base à la morale une religion positive ,
la chute de cette religion favorisait la li-
cence.
Un clergé intolérant dans ses actes, mais
insouciant de ses doctrines: et déconsidéré
par la conduite d'un grand nombre de ses
membres, imprimait au culte dominant une
teinte à la fois odieuse et frivole , mélange in-
cohérent qui prétait au ridicule, tout en sou-
levant l'indignation. Des ministres des autels
écrivaient d'obscènes romans, et se glori-
fiaient d'une vie mondaine, au moment où
Rajnal et Rousseau étaient proscrits, Helvé-
lius inquiété, et où le sacerdoce menaçait Vol-
taire, jetant un regard mécontent sur Montes-
quieu, un regard défiant sur Buffon, qu'il eût
traité volontiers comme Galilée.
Et qu'où ne fasse pas valoir les adoucisse-
ments apportés de fait aux rigueurs apparen-
tes. Celte inconséquence nuisait à la religion.
On la méprisait davantage, sans la haïr moins.
Le dédain se réunissait à l'hostilité. L'on ache-
tait de perdre toute conviction , en voyant
que rien n'était grave pour personne, que les
professions de foi, les pratiques, les sévérités
tous f**'. t
^ Jes formes mensongères
une . ^,^4^ - ,
_ »*^^fl est siir¥enoe. On eût dil
^ '^ Je la philosophie incrédule-j
*■ ***»* *^® V^ * rapport aux no-|
( i*^'V.;,uses (nous ne parlons pa« dei|
t^ jgat '1 ne faut accuser aucune doc-:
^''"'^gr la religion elle-mênie serait souvent]
"^Ible), c'était, dison»-nous, l'incréduIiM
f^fe hautement, reçue avec faveur. Q«aH
nW a"' ** *°"* écoulés : examinez où nou«|
„ soiDines. Ce qui est usé, s'écroule sam!
(touie; ce qui est mort ne peut renaître : mais]
une agitation mystérieuse , un désir de croire.i
une soif d'espérer, se manifestent de toute»|
parts. Partout vous discernez des sectes paist-|
blés , parce que le siècle est paisible i mais en-|
thousiastes, parce que le besoin d'enthousiasme
est de tous les temps. Contemplez ces métho-|
distes anglais, ces Momiers de Suisse; à Ge-'
nève , ces habitants des cimetières , voulant ai
tout prix renouer la communication avec le
monde invisible , et le commerce avec les
morts; en Allemagne, toutes le» philosophie*
imprégnées de mysticisme. En France même .
où la génération la plus positive, s'emparant ne
i
LIVMS XV, CHAPITRS I. 17!
terre, semblait naguère vouloir s'y con*
Dtrer, s'élèvent , du sein de cette génération
rieuse et studieuse, des efforts isolés , se**
^ts , mais qui protestent contre la tendance
ilérielle, tradition aujourd'hui, plutôt que
sièae.
Cette disposition des esprits en jette plu^*
!urs dans des inconséquences bizarres. Pleins
i respcet pour toute opinion religieuse
lelle qu'elle soit , ils louent Mécène d'avoir
Khorté Auguste à honorer et à faire hono-
sr les dieux , bien que ces dieux fussent ceux
Q paganisme , et qu'une manière de les ho-
orer fut de livrer les chrétiens aux bétes. Ils
«rient presque avec la même vénération de
eau bénite et de l'eau lustrale, de Mem-
)1ms et du Vatican.
liy a, dans tout cela, des parties d'extrava-
jance : mais l'extravagance a une cause. Le
(nouvemeut qui survit à la mort apparente,
prouve que le germe n'est pas privé de vie.
£t remarquez comment l'instinct de cette
ovation saisit nos prosateurs et nos poètes.
^ qui demandent-ils des effets? à l'ironie , aux
^phtegmes philosophiques, comme Voltaire ?
^^Q • à ta méditation vague, à la rêverie,
^nt les regards se tournent toujours vers
17a DE LA MBLIGIOI*,
Tavenir san» borne» et vers TiaBni. Beaucoup
se perdent dans les nuages : mais letir eUt
vers les nuages est une tentative pour appro-
cher des cieux. Us sentent que c'est ainsi qiif
s'établira leur correspondance avec un puLl c
nouveau, public que Tincrédutité fatigue, eti
qui veut autre chose, sans savoir peut-riri
encore ce qu*i! veut.
L absence de toute conjecture , de tmit srr
timent, de toute espérance religieuse , Tincr-
dutité dogmatique, sont donc impossibles |v«ui
la masse de Tespèce humaine.
Observez c|ue nous ne parlons ici qtie •:!
rincrëdulilé dogmatique. Nou% nr la ^--r^
fondons |H>int avec U* doute. Nous conct*^*--^
le doute autant et plus que |x*rs4>nne 1 ; rii«i
le doute nVxclut point !«* «efitimrnt rchct- \
Ije doute a se^ dêdonimaperornt^ , d a m-^ % « v i
et Min espoir; il nVuferme p.is Tliomme ti..-!
un cercle de fer, ou il \c déliât avec tf-rr- tj
et avec angoisse. Du sein de Tob^runtr .^i
renvrlop|>e « le doute voit sVc*liap[M»r «! i
rayons liiminiMii , il m* livre a dc^ prr^vc-i.*
I Cor ma I koow nou|;ht» soihtnf I denv,
Kffàrm , rr|^t , ronirod , éod , ia Ual kD«»« you
fjord Bvftov
LIVRE XV, CHAPITRE I. 1^3
lents qui le raniment et le consolent. Loin
e repousser, il invoque. Il ne nie pas, il
^ore; et tantôt échauffée par le désir, tantôt
Dpreinte de résignation^ son ignorance n'est
is sans douceur. Mais la négation de toute
aissauce supérieure à nous, de toute com-
lunication avec cette puissance, de tout ap-
elàsa bonté et à sa justice contre l'injustice
tia perversité, le renoncement à un monde
pilleur que le nôtre, à un monde de répara-
on et (le pureté , aucune société ne s'en con-
ffltera.
Il faut donc en revenir à l'un des deux
tats compatibles avec notre nature , la reli-
ion imposée, la religion libre.
Uquel des deux est le meilleur?
Llnde, l'Ethiopie, l'Egypte, la Perse of-
ftnt lexemple du premier de ces états. Tout
^fogrès est interdit à l'intelligence , tout avan-
tment est un crime , toute innovation un sa-
riége. La religion ne dépose point les hideux
^<^tiges du fétichisme, la figure des dieux
^te informe, leur caractère vicieux. La mo-
'ïif est faussée , la liberté proscrite , le
crime ordonné. Vénale à la fois et menaçante,
^ religion , prodigue de terreurs , est avare
^^ consolations. Celles qu'elle accorde , elle
tn/f DE LA HBLIGIOH, '
les vend. Froissée entre les mains de ses ni^
très, avilie dans l'ame de ses esclaves, elle ts
pour les premiers un instrument qu'ils d^gra
dent, pour les seconds, un joug qui leur pèst
Objet de calcul sans bonne .foi , ou A'obëi
sance sans examen , elle corrompt ceux qï
en profitent, comme ceux qu'elle opprime. EU
condamne la crainte k l'hypocrisie, et train
au supplice la sincérité, donnant une prim
à ce qui est abject, et réservant le ch&limei
au courage.
Une caste oppressive exige successiveinei
de l'hMnme le renoncement à ses penchant
à ses aflections, à ses vertus, à son intell
geiice. Elle applique à la croyance le mèa
principe qu'à tous les autresgenres d'offrande
La foi devient d'autant plus méritoire, que
dogme qui la réclame est plus difficile k croD
ou à comprendre. Le sentiment religieux , dai
son exaltation, favorise cette exigence du s:
cerdoce. Il se plaît à immolw à son dieu »
acuités les plus précieuses. Le même fanatisn
qui a obtenu du père l'holocauste de son e:
tant , de la vierge celui de la pudeur, obliei
que la raison suicide s'abjure elle-mèin
L'erreur ou la vérité, n'importe, sont égal
FHpnt imposées. I/horome et ses fecultés di
L1VR£ XV, CHAPITRE I. 1^5
l^raissent : il ne reste que le prêtre et ses
calculs.
Ajoutes à tous ces fléaux l'esprit de per-
sécutioo, conséquence inévitable d'un pareil
système. Voyez ches le peuple le plus doux
de la terre, le massacre des Bouddhistes,
diezles Égyptiens, l'oppression des Hébreux.
Tel a été, pour les temps anciens, l'effet
du principe slatîonnaire dans la religion*
Nous ne voulons rien exagérer. Nous ne
prétendons nullement que le sacerdoce ait été
Paatenr de tous les maux qui ont pesé sur le
monde. Des causes nombreuses et de diverses
nature , ext^ieures ou intérieures , fortuites
OQ permanentes, ont souvent et puissamment
réagi. L'aristocratie des guerriers a, jusqu'à un
certain point, contre • balancé le pouvoir des
prêtres, comme le despotisme des rois a dé*
tràné plus tard l'aristocratie guerrière , et
comme aujourd'hui l'industrie renverse le des-
potisme des rois. Mais en estnl moins vrai que
le sacerdoce a toujours entravé cette extension
des droits et des jouissances, se communi-
quant d'une caste à l'autre , et enfin de tous
les privilégiés à l'espèce entière ? C'est là ce
p
1^6 DE LA RELIGION,
que nous affirmons; c'est là ce que prouvt
l'histoire. Nous accordons à toutes les eau
ses qui ont déterminé le sort de l'homme
leur part d'influence : mais, consacrant na
efforts à décrire l'une des plus actives, nou
avons dû peindre ses effets avec vérité.
Des littérateurs, hommes distingués, nous on
objecté qu'à uneépoqueoù les prêtres ét;tientl
portion la plus éclairée des sociétés, il était na
turel et juste qu'ils leur servifisent de guides
Nous ne le nions point. Nous avons recoani
que chez les sauvages, le sacerdoce a fait quel
quefois du bien (i). Mais les écrivains auxquel
nous répondons n'ont, à ce qu'il nous semble
envisi^é qu'un coté de la question. -Sans doute
il est naturel et juste que les intelligences su
périeures marchent à la tète des association
humaines, bien que nous considérions la chos<
plutôt comme un fait que comme un droit
si l'on en fait un droit , le» plus forts se di
ront les plus intelligents, et opprimeront!
reste* Pour que le système de l'aristocralie in
tellectuelle ne devienne pas aussi funeste qU'
(0 V. i.I.liv. ll,ch. 6.
LIVRK XV, CHAPITRK 1. i^'J
tout aulre système aristocratique , ilfaut que
sa poissance se borne à la persuasion , à la
communication des lumières, sans moyens
politiques ou coercitifs. Quand la supériorité
de l'intelligence réclame Tappni de Tautorité,
elle sort de sa sphère, elle s'attribue des droits
D>ntestables. Ce genre de supériorité pouvant
toujours lui être disputé, elle arrivé à des me-
*iures de vexation qui ne la rendent guère
moins odieuse que les forces matérielles et
aveugles. Nous reconnaissons que lorsque la
multitude est plongée dans l'ignorance, les
plus instruits doivent la diriger; mais, si à
cette faculté que la nature leur confère, et
qu'il n'est .pas besoin que la loi sanctionne,
ils veulent joindre le droit d'arrêter les pro-
grès des générations futures, ils sacrifient Ta-
venîr au présent ; et pour faire mûrir à la hâte
quelques connaissances bornées et împar-
&ites, ils frappent de stérilité des perfection-
nements plus réels et plus nobles. Or, cette
tendance a toujours été, elle sera toujours
celle d'un sacerdoce réuni en corps, et revêtu
d'une autorité temporelle. J^e sacerdoce de
raiitiquité a pu quelquefois être de bonne foi,
^ croire à la légitimité de ses prohibitions.
[^B DE LA HRLIGIOH,
comme à la vérité de ses doctrines. Il a pu élre
sincère, même dans ses ruses : servir Dieu pv
la fraode, comme on sert un maitre, est un
raouvement assez naturel, dans les concep-
tions de l'anthropomorphisme ; mais la teo*
dance à laquelle ce sacerdoce obéissait, n'en
■A pas moins motivé toutes les tyrannies qui
ont accablé l'homme. C'est contre cette len-
dance et non contre l'influence légitime de la
supériorité des lumières, et par conséquent
des hommes qui, à chaque période sociale,
en sont investis , que ooos nous sommes
élevés.
Maintenant à côté de l'immobilité sacerdo-
tale, contemplons la Grèce libre et progressive.
Partant d'un fétichisme grossier, le senti-
ment religieux arrive bientôt au polythéisme,
le. dégage <le tous' les vestiges de la barbarie,
le perfectionne, l'épure. Tout s'ennoblit dans
ses dogmes et dans ses rites publics. Les Grecs
empruntent de toutes parts ce qui séduit leiir
imagination active et curieuse, mais ils embel-
lissent tout ce qu'ils empruntent.
Ils arrachent aux corporations théocratiques
de l'Orient et du Midi , les éléments des scien-
ces, que ces corporations retenaient captive».
LIVRB KV, CHAPJTJIE I. f 79
De iai^uissanles et dHinpaifûtes qii'étiieiiC ces
scieooesdaDS la ouil di]$aactiiaire,eHes revivent,
s'étendent, se développent à la clarté du jour;
et rintellîgeoce , suivant sa marchte hardie et
s'élaïaçaiil d'hypothèse en hypothèse, à travers
mille erreurs , sans doute , anive néamnoms ,
»DOQ jusqu'à la vérité absolue, qui est peut-
être inaccessible pour l'homine , du moins jus-
qua ces vérités, besoins de chaque 4^oque,
et qui sont autant d'échdkMis pour atteindre
d'autres vérités, toujours d'un ordre phis re-
levé et d'une importance supérieure. La reli-
gion se ressent de cette activité de Fintelli-
geDce. Des torrents de lumière l'inondent
pour la pénétrer et .la refondre.
La morale , plus douce et plus délicate , parce
que le sentiment rel^ieux y verse ses nuaU'-
ces raffinées , demeure indépendante de la sé-
cheresse et de l'âpreté des dogmes positife.
Viffiune volonté capricieuse , aucune puissance
discrétionnaire, aucune autocratie (i) mysti-
(i) V. ci-dessnsy la note où oous rappelons qn'un
théologien , en tiaîtant des lois hébraïques , dit que
Idio?ah décidait du mérite des actions » en vertu de son
droit d'autocratie,
12.
1 8o nt: LA K E 1. 1 <; I U N ,
que ne transforment le bien en mal et le mal en
bien. Ce qui est vertu, reste vertu; ce qui est
crime, demeure crime. Aucun pontife insolent
n'ose, au nom du ciel, ordunner ce qui est
coupable, ou Justifier ce qui est atroce. Aucun
prêtre mercenaire ne fait de l'impunité ache-
tée le gage d'une impunité future qu'on acbè-
terail de nouveau. Les dieux, comme les hu-
mains, se soumettent aux luis éternelles, et la
conscience inviolable i;t respectée prononce
sur les volontés des uns, (.oinme sur la con-
duite des autres.
Certes, après cette comparaison, la question
est résolue.
Et toutefois l'état progressif, ie plus noble
et le plus digne pour la religion, le plus sa-
lutaire pour l'espèce bumaiue, ne nous appa-
raît point, même en Grèce, libre de toute en-
trave, et ceci uous conduit à démontrer les
corporation dont Tintérét
soit st;itionnaire, même
1 pas le pouvoir de
LIVRE XV, CHAPIXmB II. l8l
CHAPITRE II.
Des incon^nienis du principe siaiionnaire ,
même dans les religions qui ne confereru au
sacerdoce qu*un pouvoir limité,
iiiEir que les Grecs fAssent le ^ seul peu*
pie de rantiquité qoi n'eût pas subi le joug
de la puissance sacerdotale, il y avait pour-
tant un sacerdoce en Grèce ; ce sacerdoce
avait quelque autorité. Il était parvenu, au-
tant que l'indépendance de Tesprit national
1© lui avdit permis , à conquérir, pour la re-
ligion et pour ses dogmes , une place légale
**^s la constitution de l*état. i
Q^'en pésulta-t-il?
^s lumières s'étaient répandues , et repous-
saient des fablts absurdes. Les mœurs adou-
cies s'étaient mises en opposition avec des tra-
itions plus ou moins barbares. Le caractère
^es dieux subissait les changements que cette
DE LA Rl':LIGIon ,
iloiit la base est une rdigidii d'état, on
ut penser, comme Socrate, de cette
« religion , et publier ce qu'on en pense, sans
.1 nuire it cette religion, et, par coDSÛquent,
" sans troubler l'état Socrate ne s'élève tant,
I' Comme philosophe, que précisément à con-
•• ditiuri d'être coupable comme citoyen. Sa
u mort ét^it forcée et le résultat nécessaire
" de ta luire qu'il avait engagée contre le dog-
•' niatisnit' religieux ; i). '
i) Tradiict. de Pin ton , par V. Con§in, AT^meni de
lologje, p. S6 et 59. Ceci nom «emble répondre pé-
iii i-eax de» adversairei da cbriitiani-UDe
qui , pt>ur le metihe ■n-rieMoaa de* lelipîon* anctennea,
■>nl at!riliii(' à cet dernière» le, niérîre de U loléranc.
].x idUiranc-- du polythéisme, même chei les Çrcci
"U les RnmaitJJ. ne repouti poini gur le respecr dû par
la sociéii- Hiu upii^ioni de» individni. Les peuples, tolé-
iHiiis 1rs uns en*er« les autres, contme a^régtlioiu p«li-
liqiie», n'en niérnnnaUiaienl pas n>oina ce piincipe éter-
nel, qiiprliacnn a le droit d'adorer son diea de la manière
<]ui lui jerable la niFilleure. I.rs L-ilu^fns étaient , an con-
fnire, temiv dr m conformer an eultc de la cité. Le* Im«
de^ripiolènir et de Dracop défeodweRl, «pus peia« de
e déTiaiton de la religion pttbliqoe (PoaPHva.
V, nLiilriteHrmiippe,<trLr|:isI.-il<>r. I, IT, Jo-
■e ^WOK.II, ^^J\rt}rs Athénirn» prêtaient
' ir avDnettrrà celle diapoMllam. (lioc^kT. .
LfVRf: XV, CHAFITRE 11. î85
Rien de plus évident. Mais de cette évi-
dence en résuke une autre ; c'est que tant
que la religion servira de |>rétexte à l'existence
d'un corps chargé de l'enseigner et de la main-
Panath., Stobke.) Nnl n'avait la liberté d'adopter an
coke étranger, bien que ce culte fût autorisé pour les
étrangers qui le pratiquaient. Ces étrangers eux-m^mes
deraient rester fidèles à la croyanoe de Icfurs^antAir**.
Julien 9 dans une épftre aoz habitants d'Aleiaadrîe , éta-
blit ee principe du polythéisme. Ce qu'il reproche le plus
amèrement aux chrétiens , c'est d'avoir abandonné la re»
ligion de leurs pères. Il les appelle de faux Hébreivx' ré-
voltés, et' juge les Suifs avec plus d'indulgence. Platon
déclare légitimes les accusations d'impiété. 11 ne'ftut
pas, dit- il, qn'on souffre les incrédules. Jusqu'ici, nous
connaissons plus d'un moderne qui sera de cet avis; mais
il ajoute : On devra rendre un culte aux planètes, et ceux
qui oseront soutenir que les planètes ne 9ont pas des
dieux , devront étte punis comme impies. Ici les inqoi-
iiteors de nos jours se sépareront de Platon. C'est ce qui
arrive à tous les hommes qui adoptent la légitimité de
llntolérance. Ils s*accordent dans la persécnlion ééë opi-
nions contraires aux leurs, ^t se divisent sur celle an
nom de laquelle ils veulent persécuter. Les Romains n'é-
taient pas plus tolérants, n Separatim nemo habes^e Deos
nevenovos, neve âdvenas, riisipubli ce accises, privatim to-
liinto. * (Loi des Douze Tables, citée par CiciéiON.) « Ne qui,
nisi Komani dii, neaqno aliomore quam patrio ocHeren-
tar. • f Liv. IV, 3o ). ^i^noties , dit le consul Posthumiutf ,
hoc patnim , avnmmque »tate nëfi^otium datnm est Mta-
m LA AEiaeiogr, -
tenir, le dt^matÙDie religieux aura, ^MÎv^nt
es pays et suivant l'époque , ses eviU, ses ca-
chots, sa ciguë ou ses bûchers.
Les raisonDemeDtsqui,sousce point de vue,
justifient la mort de Socrate, iraient bien plus
haut, si nous le voulions. L'auteur du traité sur
gistraiibui, ut. Mcr» extenii G«n itMMnt, omMm tU>-
l'iplinam ucrifloandi, pnaterqium more nMniipg, •Iwlv-
rcDi. .^ Ib. XXXIX, i6i T. «uni IX, XXVI. Le* premiers
philosophei qui aient adopté les priacipca de la t4riwhl«
ioléranGe,H>nt Wnoni'aaai platonicîciu. Cei| qae la re-
poiitiva tqitohait à wn terme. Nou* tie pouvaiu
mpéchar, «n finisunt cette noie .ie nous féliciter
qnf nous a rendu l'un dr no* critiques les
II, en reconoaisHut qae notrr manière d'en-
visager 1» religion est identique au fond avec celte de
M. Cousin. L'auteur do Catholique (XXXIII, 35i-3S8),
eu analysant le court de pliiloso|ifaie d" œt illustre pro-
fenïcur, t'exprime en ces mots : • La religion naturelle
' n'est pas l'instinct de la nature traversât le inonde et
< s'ëUnraDijuaqn'àDieuJiesjstèniedeM.Coiutantselron-
bout de cette théorie. Le çulie, dit M. Cou-
• *in , est I4 réalisation du (cntimeat religteui. C'est pré-
• cisifroent ce que M. Confiant, dai)^ sa haipeconlre le aa-
• cenloce, a prélenda naguère. • Cependant, H. Cousin
étions partis de bases trés-différeDtei. Il adairc
l*is grandes corporations sacerdotales de l'antiquité, nous
les dcieslons. Mais les homnes île bonne foi finissent
toujours par se rencontrer.
LIVRE XV, GBAl»ltllB II. î^
les kû dt Moïse sVst laneé dan» celte oamèro
hérissée d'écueils, nous ne Vy suivrons pas. Maïs
le principe admis, la religion de l'état transfor-
mée en loi, les conséquences qu'il en déduit
ne sont pas contestables. Pour le$ éluder, il
6iut supposer les juges reconnaissant la mis«
sioQ divine. Alors euxrnaénies auraient é*é des
enoemis de ror<k*e établi , des rebelles punis^
sables par les lois- Ce n'est point sur eux,
c'est sur ces lois , que le reproche- tombe. Ce
sont tes lois qu'il eut fallu d^oiir* •
Si nous avions pu traiter ici de Tensemblii
do polythéisme romaii^, noua aurions fait res<;
sortir plus clairement encore les suites fuites^
tes du principe stqtionnaire , bien plus solen-^
oeUement consacré à Rome , qu'en Gvèoe. Sans
doute, et nous le démontrerons ailleurs, le poly-
théisme romain était sous plus d'un rapport su*
périeur dans sa partie morale à la religion grec-
que. Mais tout ce qui a été vicieux, oppressif,
léroce (i) dans cette république aristocratique,
( I ) Une «pecdote curteufte mon tre le sacerdoce romain,
■ôie 44as un tw^pi où les tumièjc?» combiytudeiit «on
influence, l'exerçsnl aux dépens des affections les plus
DK LA HKLIGIOn,
n'en doit pjis moins être attribué aux traditions
religieuses, perpétuées malgré la marche de
la civilisation.
i/d servitude des plébéiens, errants sans
patrimoine, privés d'asile, sur le sol qu'ils
avaient conquis, dépouillés de tout droit réel,
cA n'arrachant à leurs tyrans «Quelques insti-
tutions défensives, qu'en se révoltant ooa-
ti'o (les lois sanctionnées par des souvenirs
ïiacerdotaux , rinterdiction tles mariages
entre les deux ordres, cette continuation à
peine adoucie de la division «n castes, la
privation d'une part égale aux 'Céréinonies du
culte, tout ce qui, en froissant les intérêts, en
blessant l'orgueil légitime, préparait des con-
vulsionssaiis terme et sans remède, fat la suite
du prilicipe stationna ire. Grâce -au patrio-
tisme de ces plébéiens m maltrattésj Romb
s et des dpTuirs les plui sacres. Sjlla-célëbraii d«s
jeux en l'honnear d'Hercule. Méiella sa feinine tomba
dangereusement malade. Lra prèires déclarèrent qu'il ne
lui éiait permis, aii moment oô il s'occupait d'une cér^
r religieuse, 'ni devoir sa femme, ni de la laiMrr
tn mafMn. Il la répudia, on la porta dcfiors
il Inî Til ensuite de magnifiqne* fwn^railtts.
LIVRE XV, CUA.P1TRK 11. 189
eut sa période de gloire; grâce à l'énergie
machiavélique d'un sénat despote au-dedans,
redoutable au -dehors, mais dont les discus-
sions servaient toutefois à entretenir le mou-
vement salutaire de la liberté politique, bien
que concentrée dans un monopole, Rome eut
son temps de force et de stabilité.
Mais le principe stationnaire avait déposé
dans sa constitution religieuse et civile un
germe de destruction.
Précisément parce que la politique romaine
s'était emparée de la religion , et en repous-
sait toute nouveauté, pour que Tinstrument
restât plus sûrement dans sa dépendance, la
religion, en tant qu'immobile, perdit son prin-
cipe de vie, la perfectibilité, et eu tant qu'es-
clave, sa puissance réelle, la conviction.
On ne crut plus à rien, parce qu'il fallait
tout croire. Rien ne fut respecté, parce qu'on
reconnut partout le calcul. Ce fut parce c[ue
les augures employaient à gouverner Rome
une divination décréditée, qu'ils ne pouvaient
se rencontrer sans sourire; et ce sourire était
l'avant-coureur infaillible de la perte de la re-
li^on.
Nous avons dû nous interdire ces dévelop-
i^ ■
iqo 1>F. LA RBLIGIOIF,
pemeots , H nous borner à ce que nous avons
exposé plus haut du mélange de l'héritage
étrusque et de l'influence grecque. Les épo-
ques qui ont suivi appartiennent à un se-
cond ouvrage.
i
LIVRE XV, CHAPITRE Ilf. 1^1
CHAPITRE III.
Que la pureté de la doctrine ne diminue en
rien les dangers du principe staiionnaire
dans la religion.
lE UT-ETRE serait -on tenté de croire que
la pureté dans la doctrine , ou Thunianité
dans les préceptes , dégage le principe que
nous combattons du poison qu'il renferme.
Ce serait une erreur.
La conservation forcée d'une doctrine re-
ligieuse, fixe et immuable, entraîne des consé-
quences identiques, quelle que soit la doc-
irine en elle-même. Sous une forme bieu plus
épurée que le polythéisme , les catholiques se
^Dt montrés implacables contre les réforma-
teurs, les réformateurs contre les sociniens,
^ les socintens n'auraient pas été sans doute
igT. DE LK RKLIGION,
plus indulgents pour ceux qui auraient nié
la mission humaine du prophète dont ils
niaient la divinité. Le cardinal de Lorraine «a
fait tuer Coligni; Calvin, qu'aurait fait brûler
le cardinal de Lorraine, a fait brûler Servet.
Considérer une religion comme ne pouvant
jamais être améliorée, c'est la déclarer la seule
bonne, la seule salutaire. Dès-lors la faire
adopter à tous, devient un impérieux devoir.
Non -seulement il est permis, mais il est or-
donné d'employer à cette œuvre pieuse les
moyens de force, si les moyens de persuasion
ne suffisent pas (i).
(i) Toute religion positive, toute forme immuable
conduit, par une route directe, à l'intolérance, si Ton rai-
sonne conscquemment. « L'intolérance, dit un auteur
« italien, l'intolérance que ceux qui veulent tolérer l'er-
« reur , nomment une terrible doctrine , et le désir de
« convertir toutes les nations, sont les deux plus beaux
« caractères du christianisme, et malgré les clameurs des
« profanes irrités, nous n'avons pas lieu d'en rougir. Je
• voudrais savoir comment on ose nier que, puisque la
• vérité qui fait le bonheur de cette vie et de l'autre a été
« enfin découverte , c'est une noble , humaine et sociale
« entreprise de la répandre, et de la transplanter par-
ti tout , et de la défendre contre la fourberie et les atta-
« qnes de ses ennemis, d'abord par la perstuision, en-
LIVRB XV, OHA»iTaX III. 103
Si rautorilé politique se joint au zèle reli-
gieux pour la perpétuité de la foi , et le prin-
cipe uoe fois admb , e)Ie doit s'y joindre ; eHe
investit nécessairement le sacerdoce de ces
moyens de force. De là, Tiotroductiop d'un
pouvoir matériel dans le domaine de la coq-
5cienoe; de là les persécutions et les supplir
cd(i).
■ saitey quand U persuasion est sans effet, par toute la
• force du magistrat et des lois. Tel est l'esprit de con-
• Tersion et d'intolérance du christianisme, s'il est juste
• de corriger, de réprimer et de punir ceux qui avancent
« des doctrines contraires à l'état , pourquoi serait-il iiH
> juste et cruel d'en faire autant pour le bien du christia-
« usine : qui, d'après les témoignages des écrivains pro-
< bii€s eux-ménes . est le plus grand bien que les hon^
« mes puissent donner ou recevoir, le meilleut de tou§
' les systèoBes, et même pour cette vie, la source la plus
' pure et la plus vraie de la félicité terrestre et sociale ? »
(Histoire critique des révolutions de la philosophie dans
les trois derniers siècles, par Appiano Buonafede, géné"-
nl des Célestins , sous le nom d'Agatopisto ÛKiHnaiEzjsjpe. '
TV, p. 65.)
(i) La Charte française, même améliorée, n'est pas
exempte de ce défaut. En déclarant que la religion çatho^
^oe est celle de la majorité des Français, ou elle déclare
m fait qui était inutile à déelarer, ou elle entend donner
i cette religion une «iprématie indirecte sur les autres ,
K i3
1^4 »2 L^ RKLIGIOV,
Mais ce n'est pas le seul danger.
Ijès que le sacerdoce est parvenu à former
une alliance avec la puissance politique, il
s'applique à la fortifier, à l'afïranchir de toute
autre résistance que celle qui viendrait de lui;
et le despotisme temporel est la suite inévi-
table du despotisme des prêtres. Les mages,
consultés par les rois de Perse, applaudis-
saient à leurs incestes, et les proclamaient au-
dessus des lois. Toutes les fois que le sacer
doce a eu pour complices l'aristocratie ou U
royauté, il a prononcé l'anathème contre toute:
les libertés et les droits des peuples (i). Et, di
ce qui est un danger éveotuel. Heureiuement HIe coo
Mcre pliis Ioîb l'égalilé des cnllei, ce qui rend lei droit
de la majorité illusoires ou iaorTensifs.
(i] Dans le mo^en Age, dit un historien, le clergé dé
clemait en chaire contre les communes : il les appela
exécrables. Il s'indignait de. ce que, contre tout droil
d«p esclaves se dérobaient par force à leurs maîtres , t
qui prouve que si la religion chrcticnne a détruit l'escli
vage, ses ministres ne l'ont guère aidée dans eette œuvi
de charité. Voici ce qu'un écrivain du temps raconte à
l'évéque Guilbert : « Inter missas sennonem habuil c
execrabilibus communiis , in quibus contra jus et Ets vie
Icnter servi a dominorum jure se subtrahuut. > Le mot c
r
LIVRE XV, CHAPITRE III. 195
nos jours encore, lisez les ouvrages de ceux
qui voudraient ressusciter la théocratie. La
douceur à laquelle le siècle les force ne sert
que de voile bien diaphane à leurs regrets,
leurs apologies, leurs appels à l'inquisition (i).
rommune lui semblait an mot nouveau et détestable, «no-
vam ac pessimnm nomen. » Ducange, Gloss. Verbo Corn"
nutnia.
(i) Les auto-da-fë, dit l'autenr do Catholique , se
célébraient avec une pompe qui nous parait horrible. L'in-
qoisition a été nationale en Espagne , elle n'a pas étoulM
le génie castillan, elle n'a pas empêché les grands poètes,
les grands historiens de fleurir dans la Péninsule , elle
n'a fait aucun tort à l'industrie (c>st-i-dire que depuis
l'expulsion des Maures et surtout depuis Philippe II , la
population de l'Espagne a diminué des deux tiers ) , les
Espagnols ne s'en sont jamais plaints : elle ne s'est pro- V
noncëe, en général , contre les athées et contrôles impies,
qae lorsqu'ils cherchaient a faire des prosélytes; elle n'a
jamais tourmenté les consciences et n'a frappé que la
contagion du crime, ( Cathol. , XY, 4^3 -4^4- ) Ailleurs, pas
on mot de pitié pour Arnaud de Bresse, de la satisfaction
de ce que Serret expie ses erreurs sur le bûcher, de ce
que Sayonarole périt dans les flammes, de l'approbation
du gouTemement de Pologne proscrivant la secte en-
lière des Sociniens (Cathol., VI, 4ia-4ai-42i6-43a); et
M. de Maistre qui , en parlant de l'inquisition et de set
sopplicps, les appelle Texécution légale d'un petit nom-
i3.
iq6 DE LA RELIGION,
Voyez combien l'indépeudauce de la pensée^
la liberté de la discussion, tout ce qui peut
répandre les lumières hors de Fenceinte privi-
légiée, les blesse et les courrouce (i). Écou-
tez Bossuet : Pourquoi commandent les hom-
mes , si ce n'est pour que Dieu soit obéi (2) ?
Écoutez un auteur plus moderne : L'Église est
la vraie souveraine; elle juge le temporel, le
I
bre d*hommes, ordonnée par on tribanal lëgitime, en
verln d'une loi aiitérieare, dont chaque ▼ictime était par-
faitement libre d'éyiter les dispositions, et suppate dé-
daigneusement les gouttes de sang coupable, versées de
loin en loin par la loi I ( Des Sacrifices , p. 428 et 429-)
(i) «Lire devrait être la prérogative de ces intelligen-
n ces fortes , qjii , après avoir bien compris , enseigne-
m raient ce qu'elles auraient ainsi appris elles-mêmes. Les
« esprits trop faibles pour s'adonner à des études graves
« se détériorent en lisant : c'est un acte de folie que de
<i livrer les trésors de l'intelligence a la merci d'une foule
« avide, qui les dissipe, et ne sait point les faire servir à
« son profit. C'est un des plus grands crimes que l'on
« puisse commettre, d'initier le vulgaire à la lecture d'é-
«I crits sophistiques , où il ne peut puiser que de crimi-
• ncUes inspirations. > (Ze CoiàoUque^ n? 8.)
Ne dirait-on pas un mage ou un brame , voulant faire
verser de l'huile bouillante dans la bouche de ceux qui
parlent, on fendre la tête de ceux qui lisent ?
{%) Oraison funèbre de la reine d'Angleterre.
LIVRK XV, CHAPITRE III. I97
condamne ou Tabsout, lie et délie dans les
cieux comme sur la terre (i). Ces écrivains
seraient aujourd'hui , s'ils le pouvaient , ce
qu'étaient les prêtres, il y a six cents ans.
Soit. Qu'ils s'épuisent en emphatiques ou pa-
thétiques lamentations ; qu'ils nomment la ser*
vitude dont, après tant de siècles, Fhomrne
a commencé de s'affraûchir, l'ère primordiale,
la législation primitive; qu'ils déplorent la
cessation de ce temps où le monde n!était,
disent -ils, qu'un temple : nous ne voyons,
dans cette ère primordiale, que Tesclavage,
dans cette législation primitive, qu'une révol-
tante in^alité, une usurpation flagrante, que
n'a pu légitimer aucun laps de temps. Ces
écrivains ne contemplent que la caste usurpa-
trice; ils lui vouent leur admiration. Nous
fixons nos regard sur les castes opprimées;
nous leur vouons notre intérêt et notre pitié.
Ils ne songent qu'à quelques centaines d'hom-
mes, accaparant les trésors intellectuels et
matériels que la nature avait donnés à tous.
Nous pensons aux centaines de millions gé-
(1^ LeC:athol.,n'XIX,S6.
198 DE LA RCLlOfON,
coissant dans le dénûment, Tignoraoce et les
fers; et si, dans cet échafaudage d'astuce et de
tyrannie y nous voyons un temple, c'est le
temple de ces divinités malfaisantes, où les
sacrificateurs . sont quelques-uns, les victimes
le nombre immense. Mais quand les victimes
ne sont plus agenouillées, les sacrificateurs
disparaissent.
LIVRE XV, CHAPITR1S IV. Ifjg
CHAPITRE IV.
Combien est funeste à la religion même tout
obstacle opposé à sa perfectibilité progrès»-
sii^e.
>
JLoasQu'oN prétend maintenir intacte une
doctrine née à une époque où les hommea»
méconnaissaient toutes les lois de la nature
physique , on arme contre cette doctrine
toutes les découvertes relatives à ces lois. Plus
le monde matériel nous est dévoilé, plus la
doctrine se trouve ébranlée. Avons -nous be*
soin de rappeler l'avantage que l^s incrédules
ont tiré de la physique et de l'astronomie de
la Kble?
De même, quand les mœurs se sont adou*
des, quand la morale s'est améliorée, n'est-il
pas clair que , si l'on veut perpétuer dans la
religion les rites et les pratiques qui ejûstaient
aUO DE LÀ BtLIGlOII,
avant celle amélioraiioD et cet adoucusemeul •
une lotte doit sVIever, et qae, malgré les
triomphes plus ou moins prolongés qu*uiir
assistance extérieure peut valoir k des cuit»
dont le terme est arrivé, ces cultes ne sau-
raient sortir de cette lutte que déconsidères
et décrédités?
Cest donc une erreur grave que de sup-
poser la religion intéressée k demeurer im-
muable; elle Test, au contraire, à ce que la
faculté progressive qui est une loi de la na*
ture de Thomme, lui soit appliquée.
Elle doit réfre aux dogmes, ainsi qu*au%
ntes et aux pratiques. Que sont en effet le%
dogmes? la rédaction des notions conçues fiar
lliomme sur la Divinité. Quand ces notion^
sVpurent» les dogmes doivent changer. Qiir
sont 1rs rites et les pratiques? Des convention^,
supposées n(*crssaires au commerce des étre%
mortels avec les dieux qu^ils ndorrnt* L*an-
ffhn>pomorphi!%me sert de base à celte idée. I^r^
hcMumes ne connaissant pas récipr(x|uemmt
leurs dispositions secrètes, leurs mteiiti(Mt\
cachées, ils ren>édient à cette ignorancr, en
attachant un %eu% convenu à den démnnsini*
lions rvtériftirr^ (Vite langue artificielle hnir
LrYA£ XV, CHAPITRE IV. aOf
serait inutile, s'ils pouvaient lire au fond des
cœurs. Supposer la nécessité de ce langage
pour s'adresser à TÉtre infini, c'est circonscrire
ses facultés , c'est le rabaisser au niveau des
hommes, c'est transporter dans le séjour cé-
leste une imitation des coutumes humaines.
L'anthropomorphisme disparaissant, les rites
sont condamnés k le suivre. '
Si les croyances religieuses restent en arrière
de la marche générale de l'esprit humain , hos-
tiles et isolées qu'elles sont, ayant transformé
leurs alliés en adversaires, elles se voient,
pour ainsi dire, assiégées par les ennemis
qu'elles se sont créés à plaisir. L'autorité qui
peut, disperser ces ennemis « ne saurait les
vaincre. Us croissent chaque jour en force et
en nombre ; ils se recrutent par leurs défaites
mêmes, et ils renouvellent avec obstination
des attaques qui ne peuvent manquer, d'a-
boutir à une victcHTe d'autant plus complète,
qu elle a été plus long-temps contestée.
Désormais, si l'on veut rendre à la religion
le seul hommage qui soit digne d'elle, et l'ap-
puyé^ en même temps sur les seuls fondements
qui soient solides et inébranlables, il faut res-
pecter sa progression.
lOa DE LA. HBLlt^lOlf^
L'espèce humaine n'a aucun principe plus
cher et plus précieux à défendre. Aussi n'en
a-t«eile défendu auctin. au prix de pkis de sa-
crifices et de plus de sang. Pareille à la mé-
tempsycose des Brames , où les âmes traver-
sent quatre-vingt mille transmigrations avant
de monter jusqu'à Dieu , la religicm se régé-
^nère indéfiniment : ses formes seules, sujettes
à la mort, sont, en quelque sorte ^ comme ces
momies d'Egypte, qui ne servent qu'à consta*
ter les existences du passé.
Ceci n'implique nullement qu'un peuple
doive clianger sa religion , toutes les fois qu'elle
se modifie. Il est heureux, pour ee qui tient à
la politique, qu'une nation croie avoir toujours
la même constitution , même quand sa consti-
tution s'améliore. C'est ce qui a fait long-temps
la forée de l'Angleterre, et cette persistance
dans la dénomination n'est point un mensonge.
Une constitution signifie les lois d'après les-
quelles une nation se régit. Qu'une loi de dé-
tail soit changée, la constitution n'en subsiste
pas moins. La religion signifie l'ensemble des
rapports qui existent entre l'homme et le
uiônde invisible. Qu'un dogme se modifie, la
religion n'est pas pour cela détruite. En géiié-
LIVRE XVt CU&PITRE IV. ao3
ni, il faut éviter de proclamer les cbange-
inents, si la nécessité n'est pas urgente.' C'est
leur susciter des résistances. Tout se fait gra-
Huellement, et, pour ainsi dire, impercepti-
blement par la nature. Les hommes doivent
l'imiter. Pourvu qu'il n'y ait point de contrainte
ciercée sur les consciences, point d'obstacle
opposé à la pratique des cultes divers, le nom '
est utile à conserver. Il ne nuit point au fond
des choses, et il rassure les espnts suscepti-
bles de s'effaroucher.
Qu'on ne craigne pas non plus de nuire
» la divinité de la religion , ou , pour
mieux dire , du sentiment intime sur lequel
reposent les convictions religieuses. Plus un
croit à la bonté et à la justice d'une Provi-
dence qui a créé l'bomme et qui lui sert de
pide, plus il est naturel d'admettre que cette
Providence bienfaisante proportionne ses en-
lisements à l'état des intelligences destinées
1 les recevoir.
Cette doctrine seule concilie tes idées que
les hommes religieux conçoivent de cette Pni-
'^Wence avec la nature de l'esprit humain, i tu
le saurait nier que l'esprit humain n'ait un
I penchant invincible it l'investigation et à I txa-
ao4 l>'î LA a£LiGIOJDr,
men. Si sou devoir le plus impérieux , si son
plus grand mérite était une crédulité impli-
cite, pourquoi le ciel l'aurait-il doué dune
faculté qu'il ne poiurrait exercer sans crime?
Pourquoi Taurait-il soumis à un besoin qu'il ne
pourrait satis&ire , sans se rendre coupable ? Se-
rait-ce pour exiger de lui le sacrifice absolu
de cette faculté? Mais ce sacrifice le réduirait
au rang de pure machine; ce serait, comme
nous l'avons dit, un suicide moral : le Dieu
qui l'imposerait à l'homme, ressemblerait plus
à l'Amida de ces idolâtres, qui se font écraser
sous les roues du char où est placéç leur idole ,
qu'à l'intelligence pure et bienveillante offerte
à nos adorations et à notre amour.
Cette crédulité implicite, cette immobilité
dans les dogmes, ce caractère stationnaire
dans les croyances , toutes ces choses contre
nature, qu'on recommande au nom de la. re-
ligion, sont ce qu'il y a de plus opposé au
sentiment religieux. Qu'est-ce, en effet, que
ce sentiment? Le besoin de se rapprocher des
êtres dont on invoque la protection. Il est dans
son essence d'essayer, pour se satisfaire, de cha-
que forme religieuse qu'il se crée , ou qu'on
lui présente ; mais il est aussi dans son es-
LIVRE XV, CHAPITRE IV. Uo5
seoce, lorsque ces formes religieuses ne le
satisfont plus, de les modifier de manière à en
écarter ce qui le blesse. Le borner au présent
qui ne lui suffit jamais, lui interdire cet élan
vers l'avenir, auquel Tibsuffisance du présent
Tinvite, c'est le frapper de mort. Partout où
il est ainsi enchaîné , partout où il y a impos-
^ilité de modifications successives, il peut
y avoir superstition , parce que la superstition
est l'abnégation de l'intelligence ; il peut y
a?oir fanatisme, parce que le fanatisme est
la superstition devenue furieuse : mais il ne
saurait y avoir religion , parce que la religion
est le résultat des besoins de l'ame et des ef-
forts de l'intelligence, et que des dogmes sta-
tionnaires mettent l'une et l'autre hors de la
question.
Ce système n'exclut nullement ces commu-
nications surnaturelles , dont beaucoup d'es-
prits s'indignent , et qu'en secret tant de
cœurs implorent. Que, par exemple, la notion
du théisme ait apparu tout à coup comme
on phénomène inexplicable , au milieu d'une
tribu ignorante, quand le sentiment religieux,
égaré par des formes absurdes, ne pouvait se
^yer une meilleure route; que, plus tard.
2o6 DELARBLICION,
un secours imprévu ait aidé l'esprit humain,
qui s'étant élevé jusqu'à Tunité , n'avait néan-
moins pas la force de transformer cette idée
abstraite en une doctrine animée et vivante,
chacun peut le croire : cela ne change rien à
ce que nous affirmons : la tendance existait ,
et le secours additionnel ne s'est exercé que
conformément à cette tendance. Que l'homme
ensuite, abandonné à lui-même, ait recom-
mencé son travail suivant sa nature, qu'il se
soit débattu autour de la grande découverte ,
qu'il lui ait donné des formes grossières qui ont
voilé sa sublimité, il n'en aura pas moins con-
servé le souvenir ineffaçable, et, par d^;rés,
des formes plus pures , des conceptions plus
justes lui auront permis de jouir sans mélange
de l'inestimable bienfait.
Mais, quoi qu'il en soit des assistances di-
vines, ne mêlons point des mains humaines à
ces moyens impénétrables et mystérieux. Les
théologiens ont dit cent fois que les abus de
la religion ne venaient pas délie, mais des
hommes. Pour remédier à ces abus, il faut que
les hommes, c'est-à-dire le pouvoir, la force
matérielle, ne se mêlent pas de la religion.
Ixiissons-la à Dieu et à elle-même. Toujours pro-
LIVHK XV, CHAPITRE IV. làO'J
portionnée, elle marchera avec les idées, s'é-
clairera avec la raison , s'épurera avec la mo-
rale, et à chaque époque elle sanctionnera ce
qu'il y aura de meilleur.
A chaque époque aussi, réclamons la liberté
religieuse , illimitée , infinie , individuelle ; elle
entourera la religion d'une force invincible et
garantira sa perfectibilité. Elle multipUera les
formes religieuses, dont chacune sera plus
épurée que la précédente. Toute secte nais-
sante aspire à l'excellence de la morale^ et la
secte délaissée réforme ses propres mœurs,
lie protestantisme améliora pour un temps le
clergé catholique; et si nous voulions, ce que
nous n'aimons guère, nous adresser, à l'auto-
lité, nous lui prouverions que la liberté reli-
gieuse est dans son intérêt. Une secte unique
est une rivale toujours redoutable. Deux sec*
tes ennemies sont deux camps sous les armes.
Divisez le torrent, ou, pour mieux dire, lais-
sez-le se diviser en mille ruisseaux. Us fertili-
seront la terre que le torrent aurait dévastée.
FIN DI7 CIITQUIEMK KT DBBNIKK V0L1IMK.
v\ix »mf%»r*'fc^'»r» ^■»»%»*»»^^fc*»*>»^»^%>^»%^^>^^»^^<^i^<^^»^^*^i^% «^ *
TABLE
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE,
A.
As»in>>MoTHALBB, gtand-père de Mahomet, «dairé
par une réyélatioii miraculeuse, retrouye la pielre
noire de la Gaaba, II, 53.
AsEtLM» trouvées dans la sépulture des monar<{aes
francs* II, 4^* ^^^ mjstérieut attache à son
bourdonnement. 16. Étaient l'emblème de là ci-
TUisation. MtK
Abia reproche en vain aux Hébreux leur culte in-
fidèle. II , a33.
Abiathab, y. Salomon.
Abipors ( chaque Camille chez les ) change de nom ,
quand elle perd un de ses membres. 1 , 3o3.
Abischbca, cérémonie indienne dans laquelle on
répand sur celui qui ed est l'objet une liqueur
composée d*eau et de miel. lY, 5o.
Abeaham , Y. Aidun,
Abitdad , le taureau cosmogonique chez les Perses ,
renfehnant le germe de toutes choses. III, a43.
V. i4
Acuotr. Roman tâtt sur dei esU>n|i«s destinées à
un autre ouvrage. I, i65.
AcBBBi, V. Lapant.
Arhillb. I , i65. Analogie de la description de son
bouclier avec celle de Brama aux Indes. III , J^jS^,
AÀah avait, suivant les rabbins, la même ame
qu'Abraham, David et le Messie. I, iSa.
Adsrbidjah , province de l'empire perse , favorisant
le pouvoir sacerdotal par ses phénomènes physi-
ques. II , ig6.
Asm. n, 4o. Fille de Daschka, 61s de Bnuna. V.
AdU^at.
Abittas, mélange d'aqtroaomie et de oosmogoaie.
JU, 180-181.
Adohis, II, 437- Amalgame des traditions de dive^
M« contréa*. Ib. Comment modiiîéfii par les Grecs.
,&. Adonis est le même que Moïse, swvaat Hdet.
I ib, 438. Triatesse des fÀes d'Adcmis, répugnant
à l'esprit grec. 439* Tradition qui ait dire à Ber-
, cule qu'il ne connktt.ni la divinité ni le ouke
d'Adonis. Ib.
^.jËGioios , dé nbiu gettis Elia. V. Eli«..
J^^iXfi. Il, toi. Sur les prêtres égyptiens, V. Sa-
cerdoce.
AFaïQHiB ( sacrifices humains chez les .hahitanis de
iacôted').!, 348-349»
KxulG tué par Samuel. II, 248.
AfiAMBHitoK immole les victimes de sa propre main.
11 , 089, V. Grecs. Immole un sanglier au soleil
et un. à la terre. 3o8.
r
ALPUABÉTIQUK CT ANALYTIQUE. 211
Agathaacbidb décrit les hordes africaines telles
quelles sont encore de nos jours. I ^ xS6.
Agathogi»ss, y. Sacrifices hmnains* /
AoDistis, fable orientale introduite dans lés mystè-
res. II, 44o- Hermaphrodite. Ib,
Agbsipolis, roi de Sparte ^ interprète lui-même les
oracles, sans le secours des prétreSéll, 3o3. Re-
fuse, sous ce prétexte^ une trêve aux Argiens.
Ibid.
Aghi ( le dieu du feu ) devient amoureux des fem-
mes des Se{>t Richis. II, 4o.
AGBAPATa, chef des Perses barbares, conquiert la
Médie et se fait nommer Cyrus. II, i83.
Alaiaa , morceau de bois , idole des Arabes. II , 5 1 .
Alsaivs , irrites contre la' fortune, quittent le culte
de leurs dieux. II, 35a.
ALcnroiTs préside aux cérémonies religieuses. II,
289. Y. Grscs.
ALXXAHnBB. I, 78^9* Néarque, son amiral, i55. Y.
Egypte. Offre des sacrifices au s<^l et à la lune
après avoir passé FEuphrate. II , 287.
AuBXARnRB YI. I , XXI. Sous lui , laî communion pré-
cédait et la confession suivait le meurtre.
Alexahdbib (poètes d* ) n'ont ni poésie ni religion,
m , 3o4* Prosateurs de la même école, compila-
teurs fiaistidieux ou critiques ridicules. 3o6.
ALriDoa , Aii-VATBB. Dieu suprême de la religion sa-
c^otale des Scandinaves. I. 178.
AiLaT. Idole des Arabes , simulacre de pierre. II. 5 1 .
Allsgobibs , peuvent rester les mêmes à toutes les
14.
U'I !2 TABLE
«poques , pai*ce qu elles expriment des idées qui
ne varient pas. I. 199. Y. Fables. Leur influence
sur la figure des dieux. III. 3âo, 3a i. Les dieux
du polythéisme homérique point allégoriques.
3a8. Erreur des poètes modernes sur rallégorie.
3^9. Combien lallégorie est Iroideet peu poétique,
>parce que tout est prévu. Ib.
AuLBMÀGifiç protbstautk. I. ia4- Vérité à laquelle
les Allemands s^attachent, c'est que tout est pro-
igressif. /&. Leur système sur la marche gra-
duelle des révélations. i3o, i3i.y. Miracles y Pro-
phéties. Ce système proposé «n Angleterre par
J.Craigs'en 1689./^. Rejetécomme impie. 1 3 1. Pro-
fessé en Allemagne en i8ia, i3i-i3s. Se rap-
tproche , sous quelques rapports , de la doctrine
indienne des incarnations. i32. On trouTe quel-
*que chose d'analogue chez les Juifs. /&.
Alrdnes, lettres sacrées des Scandinaves. On appe-
lait de ce même nom les dieux et les prêtres.
Étaient employées à la magie% Y, i56.
Amalthbb^ nourrice de Jupiter. I. 160.
Amalzorbs (habitants des rives du fleuve des ). I. 273.
V. Loango. .
Am AzoHBS ( les ) vierges , et offrant à Artérois des vic-
. limes humaines, ressemblent beaucoup à une na-
tion ou institution sacerdotale. II. 3yS.
Ambai^ischeb. y. Sainteté de la douleur.
Amboine (insulaires d') ont le même soupçon des
morts que les habitants de la Nouvelle-Hollande.
1. 3oa* Y. Nou^elle^Hollande y Nitos.
ALPHABETIQUE ET ANALYTIQUE. ai 3
Ame. Les Sauvages supposent qu'elle est semblable
au corps. I. 29$. Quand il est mutilé, elle ïest
aussi. 296. V. Autre vie^ Grœnlandau^ Angp^
koksy Patagons, Chili ^ Grand Esprit. Les aroes
errent tristement autour des habitations des hom-
mes. 3oi. Le malheur qu'elles éprouvent les rend
malfaisantes. 3oi. V. Caraïbes. Idée des Patagons
sur lame. 295. Passage des livres juifs qui ferait
croire qu'ils supposaient que l'ame renaissait dans
1 état du corps. 297. Que les notions grecques et
les notions indiennes sont les deux opinions exr>
trémes sur l'état des âmes q)rès leur mort. IV.
81. Sont des êtres individuels dans l'enfer d'Ho-
mère , ne sont que des abstractions chez les In-
diens. 81 -8a. Loi mosaïque gardant sur l'immor-
talité de l'ame un silence absolu. 8a. Les prophè-
tes semblent ne prévoir au-delà du tombeau que^
le néant. Ib. Passages qui le prouvent. Ib. La secte
de^ Saducéens niait formellement toute récom-.
pense et toute punition après cette vi^, Ib. Qu'on
s'est néanmoins fort exagéré l'absence de tout
dogme sur l'existence de l'ame dans 1^ iieUgion
juive. 83. Que cette exagération date de Warbur-
ton, qui entraîna sur ses pas un grand nombre de
théologiens. Ib. Moïse dans le Deutéronome, par-
lant de révocation des * morts. Ib. Allusions fré-
quentes des écrivains sacrés à l'immortalité de
l'ame. Ib. Passages qui prouvent d'une manière
incontestable que ce dogme ne leur était point
étranger. 83*84. Gomment on peut concilier ce(t«
a I 4 T A6L£
contradiction apparente. 84«*85-86. Fait général,
incontestable, l'imitation delà vie réelle est la base
de la vie ftiture. 86. L ame du monde formée dans
la coupe de l\inité. V. 47* Ames partielles, cod«
damnées à la naissance, sortent de la coupe de
division. 76. Pourquoi ces dernières ne peuTent
échapper à l'individualité. 47*4^* Ce qu'elles de-
viennent lorsqu'elles jettent un regard sur le mi-
roir mystérieux. 4^ ^ s^^* Coupe de la sagesse
dans laquelle elles boivent et qui dissipe leur éga-
rement. 5o. Deviennent alors immortelles , selon
Mercure Trismégiste. 5o. Nombre de migrations
que Pindare exige pour quf'elles parviennent à la
félicité. 5o. Prière orphique, transmise par Pro-
ckis , tendant à fermer le cercle , c'est-à-dire à
ne plus rentrer dans un corps mortel. 5 1 .
Ambitthès (1*), autre monde des Égyptiens , copie
de celui-ci. IV, 87.
Am^atCAiNS, montrant les ossements de leurs pères^
et refusant de les quitter. I, a86. Croient à une se-
conde moit. 288-289. Peu d'influence des jon-
gleurs chez eux. 357. V. Jongleurs»
Amhonium (collège de prêtres à) qui recevaient les
caravanescommercantes.il; i68.
Amour. On pourrait raisonner contre l'amour,
comme contre le sentiment religieux. 1 , 33.
AHraiARAus. Comment il acquit le don de prophé-
tie, n. 293.
Ajurital, breuvage de l'immortalité. I^ iSp. Cette
fable est semblable à celle des Scandinaves.
ALPHABÉTIQUE BT ANALYTIQUE. ai 5
AmsemÂSPàMB , à figure d'animaux , prëtUant aux sept
pknAles. III , a4a.
A«Aina( Vénus). Ses auteb servis par de nombreux
esdaves. Il, 109. Son culte ohex les Perses, un
aouJgame de l'astrolâtrie et d'un culte étranger,
m, aSi.
Aeaiiix, V. Aza>
AiAXAoomB. I, 46. Cité par La Mennrâ^ i, 1^0.
TAthènes pour ses opiniMis sur l'immaté-
é des dieux. V, x8a.
AiGBXOKS, prêtres groénkndais raceommodent les
âmes* 1 , 096.
AacumauiB. I, 88. Gomment est Tétat des recher-
ches religieuses en Angleterre* ix9*iao«iai*iaa.
Le dogmatisme et rincrédulité se la partagent.
AnHAux. Combien il est naturel è.Thomme de les
adorer. I, aaB-aag. Y. Sammgu^ Troglodytes^
Serpont. Qu'ils ne s'oooopenii pas, comme l'homme,
de lev destinée après la mort. 3o3-3o4. Opinion
des Sauvages qu'il y a entre l'homme et les ani«
maux une sorte de parenté. aSx. Explication
du culte des animaux par dmrs auteurs. III , 6a.
Peu de fondement dans les eaplioatioDs de Dio-
dore. 6a<63. Exeès de subtilité dans les explica-
tions de Plutarque. 64- Celles delforphyre. 65. Ri^
dicule des explications modernes, les animaux
adorés comme calendrier ou comme alphabeth.
66.
Animaux vabvleux cbbz les Chinois. II ,, a69. (M-
ai6 TABLE
seaux fiintàstûiues, Garouda et Arouna ches les
Indiens. III , x a4-i sS. Rattachés à Tastrolâtrie. li.
Figurant les astres chez les Perses. a44* Animaux,
fabuleux introduits dans toutes les religions sacer-
dotales. IVy x5.
Anna PBRBimA,/uivant Ovide , quelcpiefois la lune^
quelquefois Thémis. I, x6o. Nourrit les Romains
sur le Mont-Sacré. li. Conformité de sa légende el
de celle d*Anna Puma Dévi. /&• Y« Anna Puma
Dé^L Paterson compare l'Anna Per^nna d'Ovide
avec FAima Puma des Indiens»
AnH A PuRNA Divi nourrit Viasa Muni et ses dix
■mille pupilles. I, i6o. Est la femme de Yrichna
Iswara, dieu de la justice. Ib. Porte un croissant.
Ib. Nourrice de Schiven. lb^.Anna Perennoy Scki"
P€n.
Anthbopoiiorphumb. V. Sauvages^ Auire vie. Dieux
de l'anthropomorphisme mélangés de vices et de
vertus. IV. i34. S'améliorent gradueUement. Ib.
Nul ne ùSst le- bien sans intérêt, mais aucun ne
ftit le mal pour le mal. Ib*
Ahubis. Le Mercure Anubis conducteur des signes
cachés sous l'hémisphère et des. âmes dans les
enfers. I, i^p^aoo. En Egypte, à la fois le pro-
totype des chiens et l'horizon. lU, 75.
AraAxnxs (Vénus). V. Phénomènes phgrsiquBe*
Apis. Les Juifs remplacent le bouf Apis par deux
veaux d'or. U, a35. Dieu astronomique et en
même temps représentant du Nil. III, 74» ^*
Égxpte.
ALPHABÉTIQUE £T ANALYTIQUE. ai^
Apollov. Sa oolire contre les Grec» chaoge de mo*
ûb suirant le progrès des idées sur le caraùlère'
des dieux* I, aoo. aoi. Y. CaUimaque. Ses rap-
ports ayecla.mythologie indienne et avec Grishna.
II, 394. Pourquoi Ton voyait une souris à coté
de ses atatues. 394-395. Le loup, son symbole
dans quelques lieux de la Grèce, comme à Lyco-
polis. Ib* Hymne homérique à ce dieu. 395. N'est
pas authentique. Ib, Apollon distingué d'Hélios
dans les poètes lyriques. 397. Y. Hélias. Les Da-
phnéphories , fêtes d'Apollon i Thèbes , étaient
une commémoration astronomique. 396. Flam-
mes révélant Tayenir sur l'autel d'Apollon à Thèbes
et à Ol3fmpie. 396-397. L'esprit grec dégage ce
dieu et ses fêtes de toute signification scientifique
ou sacerdotale. 397. Apollon sans attributs astro-
nomiques dans la religion populaire, les reprend
dans les mystères. 4oi- Apollon, son caractère
dorien. III, a85. Apollon surnommé Loxias, à
cause de ses réponses ambiguës. 373. Significa-
tion astronomique de cette épithète. Jb»
Apomiosss (différence entre les) et les incarnations
ttcerdotales. II , 44S« L'apothéose contraire , l'in-
carnation farorable à la puissance sacerdotale.
mS. Les Grecs divinisèrent plusieurs che& des
colonies étrangères. 44^* Combien la chose était
naturelle. 44^447- Ancien roi d'Egypte pourtant
déifié. 446* Distinction de Jidien entre Hercule
et Bacchus, montrant* la différence des apothéo-
ses et des incarnations. 447* Apothéose de tous
les instruments aux Indes. III, i6a-i63.
%î$ TA.BLB
ApârBBS (le Syinl>ole des) ne parut qu'au lY^ siè-
cle. I9 61.
ApPAAinoivd. Orédolité dessauTages à oet égard. I,
340. Partagée par le^ Espagnob. li.
Apuu&e. I, Si. a traduit un dialogue attribué faus-
sement au Mercure égyptien. 175. Sa peinture
du panthéisme égyptien. III, 43*44*
Arabbs. Leur indépendance durant les premiers
temps de Fislamisme. I, 87*88. Comment r^-
nérés par Mahomet. i5-i6. Y. Auire ^vie. Les
astres au nombre de leurs diviïiités , mais comme
fétiches^ II , 49* L'autorité des prêtres nulle chez
eux. 5o. Trèsssidonnés au culte des pierres. 5o-5r
Pierre du temple de la Caaba. Ib. La tribu des
'Dumatiens offrait à une pierre dés victimes hu«
maines. Si, lY, 217. Autres divinités des Arabes,
l'acacia , le lion , l'aigle , le cheval. Ib. Les mages
fugitifs leur portèrent des rites sacerdotaux, pro-
bablement dans ce nombre les sacrifices humains.
5a-53, lY, 217. ICstoire de la pierre noire de la
Caaba. Sa.
Abavcahibhs. Croient à un dieu méchant. I, ^4^'
AacADiBNs. Ce qu'ils racontent du dieu Pan , une
^lusion astronomique. Il, 4^^*
ArchélaÙs. Cité par La Mennais. I, 170.
AftCHoirrB. Larchonte-roi chargé de TadministFa-
tion du culte d'Athènes, n'était. pas preOre, voxxs
tiré au sort. II, 3oa.
Arduissour. Eau vierge et primitive chez les Perses,
m, !i4a.
AsBs. Y. Mars,
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. lig
Aftcsirs (le maints d*). I9 127.
Aiicis (forêt d*). Consacrée à Diane. III, 9. Usage
anqnel Tadoration des arbres avait donné nais-
sance. Ib.
Ausnnx. V. La Mennaù.
Aaistophaub. Prouve que les Grecs nWoraient pas
les astres. II , «87. N'est pas moins nécessaire à
étudier que les tragiques. lY, 4^* Peintures ou-
trageantes qu'il £ait des dieux- de la Grèce. 16,
Causes qui eipHquent cette singularité. li. Ses
pièces pour la plupart des parodies de quelque
œuvre tragique, et surtout des ouvrages d'Euri-
pide. 46a-463. Exemples. 4^3. Bergler à ce sujet.
Ib. Travestit aussi quelquefois Pindare. 463-464-
Effet que ces parodies produisaient sur l'esprit
des specrtateurs. Ib.Ce que Plutarque raconte des
Athéniens prisonniers en Sicile, 464- Allusions
d'Aristophane à dî£Gfrents vers d'Euripide. Ib.
La progression des idées religieuses, une des
Cluses de Tindulgenoe des Athéniens envers ses
sarcasmes. Ib, Comment nous le prouvons. 4^*
Que nos ei^lications sur cette indulgence sont
plus naturelles et plus satisfaisantes que celles
qa on en a données jusqu'ici. 4^6. Pourquoi.
A. Autre explication que nous donnons de la
contradiction qui existe entre la conduite des
Athéniens envers ce poète, et celle qu'ils tinrent
à l'égard de quelques philosophes coupables des
mêmes hardiesses. 467* Subterfuges adroits que
se ménageait Aristophane contre les sévérités lé-
aaO TABLE
gales. 469. Ces subterfuges iinpossibles aux phi*
losophes. Ib. Pourquoi. /&.RédeTenait quelquefois
l'auxiliaire du sacerdoce. 47 <• Fut frappé néan-
moins par le pouvoir qu'il ayait servi. Ib. Quon
a eu tort de révoquer en doute Finfluence de sa
comédie des Nuées sur la mort de Socrate. 47 >•
M. Cousin a parfiiitement éclairci cette question.
47a* Indifférence coupable du poète à la mort
du philosophe. Ib. Comment elle s'explique. Ib.
Ajustotb. Son IXeu une abstraction dont aucune
religion ne peut s'emparer. 1, 170-171. Comment
cité par La Meni^ab. Ib, Y. Castes.
AjiJODiv. Héros du Bhaguat-Gita ; sa prière panthéis-
tique à Crishna. lU, 44*4S*46.
AaiioBB. Sur la liberté des écrits. 1 , 53-53. Y. Ci-
ceron.
Aet dramatique en Grèce. lY, 4^8. Ses trois épo-
ques. Ib. Se retrouvent ' parmi nous dans Cor-
neille, Racine et Yoltaire. ^^%. EUes sont mar-
quées par les trois Éiectres des tragiques grecs.
458.
AscjLBPnrs. Dialogue attribué au Mercure égjf tien.
I, 175.
AscAED. La cité des dieux Scandinaves et le zodia-
'que. m, 264.
AsiB (Mineure). Le rendez-vous de toutes les reli-
gions. II y 373.
AssBavissBXBNT. Y. Indépendance.
AsTARTB. La lune chez les Carthaginois. II, 44-
Y. Baal.
ALPHABÉTIQUE F.T ANALYTIQUE. 22 1
•
AsTBOiATEU. Une des deux formes primitives de
la religion. II , 26. Donne au sacerdoce un pou-
voir sans bornes. ap-So. Conduit à lastrologie. Ib.
Le pouvoir du sacerdoce s*en accroît. 3i. Est
souvent réunie an culte des éléments. 26. Erreur
•
des savants qui ont attribué lastrolâtiie à tous
les peuples, et en ont fait le seul culte. 26-27.
Se combine souvent avec le pnr fétichisme. Ib,
L adoration des astres mêlés à d'autres divinités
ne Constitue pas l'astrolàtrie. 28. Dans ceUe-ci
les astres sont les premiers des dieuji; mais, là où
les astres ne sont qu'au nombre des dieux, ils ne
sont que des divinités secondaires. 28. Preuve ,
Apollon et Diane chez les 'Grecs , distincts d'Hé-
lios et de Séléné. Ib. V. Ferses^ Indêj Chme^
Mexique^ Carthaginois^ Hébreux. Que chez les
natioDS étrangères à Fastrolâtrie et au culte des
éléments le sacerdoce n'a eu que peu de pouvoir.
V. Grtes^ Sa puissance et son étendue dansrlesTe-
ligtens saœrdotides. IV,6 1 . Son application s'étend
jusqu'à la «édeetne. A. Livres composés à Alesan*
drie, exposant les rapports des constdiatioas avec
les plantes. Ib. Les mêmes superstitions régnant
sur les Indiens. Ib. Exemples. 61*62. De même
cheK les Chaldéens. Ib. Les professions diverses
mises sous la protection des astres. Ib. Dubois et
Diodore à ce siqet. 62-63. Prêtres mexicains éga-
lement attachés à l'astrologie. 63. Leurs périodes
composées du nombre treize. Ib.
AsTaoLoaiB. Tenant d'une part à la science sacer-
aa4 TABLE
AzAEiAs. Est chassé du temple par les lévites. II,
ao5*ao6. Proscrit le culte des dieux étrangers.
234.
B.
Bâal (le soleil). Dieu des Carthaginois. II, 44* ^'^'
léphant lui était consacré. Ib. Pourquoi. It.
BjjBTLOiiB, Babtloniehnss (Prostitudon des). 1,71}
78, 35o«-35i.
Bacghus, son culte d'origine indienne. II, 4i9-
Gonuré^ qu*il traTersa pour tenir en Grèce. li.
Modification de ses fables. Jb.. Son identité avec
Qsîris» ib. Avec SchiTea. ib^ Progression de ce
culte suivant Yoss. ^21. Ses rites ne forent ja-
mais incorporés dan3 la reUgioa publique de la
Grèce. Jb. Guerres et malheurs causés en Grèce
par Imtroduction de ce culte. 4^%. Délvas, sui-
cidesi meurtres, provenant de la même cause, tt*
, Homère ne parle de Baocèius qu ime seule fais.
4a3.
Bactrianb. Opinions de ce vieux empire, atttibiiées
.. aux: Perses barbares. I, 178. Religion sacerdotale
de cette contrée, consacrait la division en castes
et Tautorité du sacerdoce. II , i85. Cyrus ébloui
par ses pompes. Jb* Le climat de la Bactriane
favorisait le pouvoir sacerdotal. ipS.
Baurakalt 9 divinité indienne , fille de Schiven. Uh
3a 3. Son analogie avec Hécate. /(«Sa figure mons-
trueuse. Ib.
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. 2^5
Bagiaadbr , V. Sainteté de la douleur,
Bala et AttibaIiA, formules indiennes ayant le
pouToir d'attirer les dieux sur la terre. lY , 49*
Balbits, ses erreurs surlorigîne de ridolâtrie. I|.aoi.
Balder, dieu des Scandinaves y dirigeait le char du
soleil. V, I2Z,
Banda y fanatique de la secte des Sikhs, yerse des
torrents de sang. III, ai a. Égorge son fils de sa
propre main. Ib, Meurt déchiré par des tenailles
ardentes , sans pousser un cri. Ib.
Baouth, ancienne idole indienne. III, iio. Son
culte plus ancien que le bramalsme. iii.
Babbabs (l'état). Description de cet état, qui est
un pas de plus/que Tétat sauvage. U^ 4* Féti-
chisme insuffisant à l'homme sorti de l'état sau-
vage, et parvenu à l'état de barbarie. 5-6. Y. jPe-
tichisme,
BAaTBBLBMT ( la Saint-). 1 , 8o , 1 1 1 . Apologie de la
Saint-Barthélémy , d'après les exemples contenus
dans les livres juifs. II, a44«
Babiologci , Bibliotheca rabbinica, Y. Adam.
Batta, de l'école bramanique de Niaga, fait mas-
sacrer les Bouddhistes. II [, 107. Se bràle ensuite
lui-même en expiation du sang qu'il avait répan-
du. Ib,
Batle, faiblesse de sa réfutation du système de
Spinosa. m, 27.
Begee , auteur allemand d'une relation de Califor-
nie. I, 5-6. Prétend à tort que les Californiens
nont pas de religion. Ib*
L
ai6 TkVLK
Bbir , V. Luite du pouvoir ten^rel contre U pouvoir
spirituel. Appelé aussi Vena, prince indien, per-
sécuteur des brames et tué par eux. II , tyj,
Bblu , oitlre de prêtres chez les sauvages. I, Sai.
Macérations et mutilations pour y être admis.
SaS. Hymne obscène chanté parles prêtres de cet
ordre. 3So.
Bblumbh , V. Baal.
Bélus, tuant Omorca, dont les deux moitiés for-
ment le monde. III, 338. Se coupe la tête à lui-
même, pour procéder à la création. Ib. Person-
nage cosmogonique , mythologique, astronomi-
que , peut-être historique. aS^.
BsNGÀLB , V. CuoU, Autre vie.
Bbbcbi , auteur allemand ; son opinion sur la prio-
rité du théisme. III, 354.
Béth-bl , pierre adorée par les Hébreux , trace de
fétichisme. I, 287.
BBAGUAT-Gm. I, 174- ^ but de son auteur, sui-
vant le traducteur anglais , était de renverser te
polythéisme des Vèdes. Ib. Ses principes de tolé-
rance. II, \^^.y .Climat. Est un système de pan-
théisme. III, io4-io5, 1 54. Passages qui le prou-
vent, Ib. Le traducteur anglais le reconnaît. to6.
Doutes jetés dans le Bhaguat-Gîu sur l'immorta-
lité , h- l'ame. III, i54-i55.
i(Htv\-4i, divinité indienne; plusieurs de ses rites se
rerroiivent cheit les nations du Nord. I, ï5p.
Nnîi lie Brahm. III, S5. Donne naissance à Brah-
Tiii, Wichnou etSchîven. Ib.
ALPHABÉTIQUE KT ANALYTIQUE. ^27
Bicoîs, nymphe étrusque, ses livres astronomiques.
BissAO (nègres de) se fabriquent eux-mêmes leurs
divinités. 1 , 327.
BoHfiMiBHS. Leur feu sacre. III , a6i. Présentaient*
leurs nouveau-nés au feu sacré, /ft.
BouKGBROKB. 1 , 121. A tous Ics défauts des philo-
sophes français. I2I-t22.
BoNAPARTB, sa posîtiou vis-à-vis du clergé catholi-
que , la même que celle de Cyms vis^-vis des
mages. 1 , 1 52.
BoNZBs, nom générique des prêtres de Fo. III, 58.
Leur athéisme. Ib.
BoRifjÉo, V. Cirimonies Jumrairei^
BossuBT, plutôt un juge qui condamne qu'un obseï*:
vateur qui examine ou un historien qui raconte.
I, 109-110. Quelquefois défenseur de la liberté
à son insu. Ib, Sa politique de rÉoriture-SaintC)
|in code de despotisme. Ih, Phrases de cet au-
teur qu'on pourrait croire tirées des Yèdes. Il ,
iio. Loue les rois juifs externimateurs de leurs
propres parents pour cause d'hérésie. Ib.^ 237.
I^ue Samuel d'avoir égorgé Agag. /6., 248.
BoDiuDHA ou BiKooKA, uu uom générique. II, 121.
Signifiant s»vant, intelligence supérieure. 122. ITne
incarnation de Wichnou. III, 109-110. Incterti-
tu^e sur la personne et ^l'époque de Buddha et la
révolution opérée par lui. 1 10. Deux opinions des
savants sur Buddha. Les uns le placent avant le
brama tsme^ les autres après* M. Difficulté pour
16.
aa8 TABLK
cdâircîr cette question. U. Elle deriendraît phu
claire I si Ton reconnaissait deux Buddhas* m.
Bttddha , suirant Georgi, un nom générique , »•
gniBant un sage, i ta. Dix-huit sens du mot Bod*
dha. A. Anecdotes attribuées indifTéremment s
Rama et à Buddha. Ib. Réciu des Buddhistes sur
Buddha. Ib. Arc magique de Rama et de Baddha.
114. Conduite contradictoire des dieui indiens
enrers Buddha. Dans cette légende, on voit à la
fois Taversion des Indieiu pour Buddha , et leur
cropnce en sa divinité. 11 5. Félicité de Bud-
dha, Tapathie absolue. 11 6. Différents noms «le
Buddha. 116-117. Lutte de Buddha et de Boa»-
maxo. 1 17. Dans la légende où Btiddha s'incarwe
pour détruire des géants féroors , il est un av«r
Wichnou. 118. Considéré pourtant toujoitr»
comme l'auteur d'une hérésie exé«Table. Ib. Rf*
forts de Bouddha contre la division en easlc«.
a 16.
BoDooBisTxs, cruellement persécutés par les brames,
II, i55. V. Climat. Opcndant tout l'extérieur
du bouddhaisme est parril à €*elui du bramaismc.
m. 1 19. Les livres sacrés des bou<ldhistes , nom-
més Chéritras. Ib. Le Ramakien imité du Ramajaa.
Ib. Les bbles des deux sectes prrsque tdcntîqvftrs.
Ibid.
BooLASoaa. 1» 6, auteur de TAntiqtûté dévoîk^
par ses usages.
BocLBVsasaiiavTs physiques. Comment les peêtrr^
même dès l'état sauvage, savent en profiter. 1,
ALPHABÉTIQUE KT ANALYTIQUE. aSkQ
333-336. Que ces bouleversements ne sont pour-
tant pas la cause principale de laocroissement du
pouvoir sacerdotal. II, i6. Quelle puissance
instantanée ces événements donnent au sacer-
doce. II, 1 5. Causés, d'après les prêtres indiens,
par la diminution du respect pour Tordre sacer-
dotal. 178. Dans l'une de ces catastrophes, la
caste des guerriers détruite en entier , et le gou-
vernement donné à la caste des bramines , dans
la personne de Rama. Ib. Fêtes rappelant par-
tout ces épouvantables catastrophes. IV, 176. Dif-
férentes cependant chez les nations sacerdotales
et chez les nations qui ne sont pas soumises aux
prêtres. 176-177» Les rites des premières à la fois
commémoratifs d'anciens malheurs et prophéti-
ques de nouveaux. 177.
BovaouiGNONs. V. Sacerdocei.
BiAHM. L'unité absolue crée le monde par ses pé-
nitences. II , 143. y. Sainteté de la douleur.
Bbama. II, 40-67. Crée quatre fils , tiges des quatre
castes dans les Indes. 67. Révèle à firahm, l'un
d'eux , les Vèdes émanés de ses quatre bouches.
/&., 68, 70, 91. Sa naissance. i34* Ne peut rési-
ster aux pénitences de Bagiraden. i43-i43« V-
WUwamiira, Accorde à Erunia-Rasyapa le privi-
lège d'être invulnérable. i45; III , 45- ^.Arjoun.
Reçoit la loi divine , la traduit en sanscrit et en
ferme les quatre Vèdes. 99, 1 1 3-i i4*i i S. V. Budr
dha. Pierre dans laquelle il est censé résider,
ui-iaa. Y. Inde. Communique , ainsi que Saras-.
\
a3o TABLE
«vatti, sa fitle, l'art de La musique aux hommes.
i34, i4i> V- Thèiime. Est invoqua dans les cé-
rémonies nuptiales. 146. Ses prières engagent
Wichnou à retirer la terre de l'abîme où le géant
Ëruniaschken l'avait plongée. 147- £st toute la
race humaine. i55. S'unit à Saraswatti; famille
qui naît de cet inceste. 179. Enbote le feu. Ib.
Deijent en s'incamant un Tchandala impur, qui se
nourrit long-temps par le toI ou par le meurtre.
9og-aio. Mais s'élève bientôt au premier rang
des poètes et des inspirés: a 10. Devient Valmiki ,
et se condamne à célébrer Wichnou. Ib. Analo-
gie de ses représentations avec le bouclier d'A-
chille. 4%- Description symbolique qu'en donne
Porphyre.lV, lo-ii-ia. Se rend coupable de vol.
3i. Peine qu'il subit. 3o-3t. Le Dieu suprême
dans les Uvres sacrés, il est supplanté dans les
fables par Siva ou par Wichnou, suivant les di-
verses sectes. IV, 116. Que cela tient à l'abolition
de son culte. Ib.
BxjLHBs. I , VII, XVU, XVUI. V. Castes. Presi-
dent à toutes les fêtes religieuses des Indiens. II ,
91. Fixent les jours heureux ou funestes. /£. En-
seignent les prières. Ib. Si un autre les rêvait ,
sa tétese fendrait. 9 i-gs, Se réservent la divination.
93. Brins de paille bénis par un brame nécessaires
à ceux qui se baignent dans le Gange. 92-93.
Pierres qui doivent à l'invocation des brames
leur nature sacrée, cfi. Présence de b Divinité
dans les objets matériels. Ib. Admise par les
AJJ^HABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. a3l
Grecs et les Romains. Ib, Cette opinion professée
par les nouTeaux platoniciens et consacrée dans
les mystères. 93-94* Douze bramines gouvernant
au nom du roi des Marattes. 98, Y. E^communi^
auion. Les brames sont héritiers, à défaut de
parents. 108. Ne peuvent être mid a mort avec
effusion de sang. Supplices plus cruek qui en
résultent pour eux. iio. V. Climat. Bramines in-
' terdits pour avoir traversé llndus. II , 345. Pré*
sentent à la lune leurs enfants âgés de huit jours,
pour leur obtenir l'absolution de leurs &utes,
IV. 494.
BuTAGHB (GaAROE-). Sou ancienne mythologie
peuplait de déesses les lacs et les rivières. III,
262.
Bbiaus,. né du Ciel et de la Tenre, ainsi que ses
frères Cottus et Gygès. I, 160.
BauGs. Sa description de l'Afrique. I^ i56«
BaucKEE, Histoire critique de la philosophie. 1, 176.
BauTUs. 1 9 92-93, i34« Ses derniers entretiens avec
Gassius. y, Cassius»
BuziGBS , Athénien , inventeur de la charrue* II ,
453.
Btrom ( LOBD ). Ses vers pleins du sentiment religieux.
I, 142.
C.
Cabuies ( figure d(*s). II , 33i. Les deux grandes for*
ces de la nature dans la langue des prêtres. 43o.
ai^ TÀBLK
ait eu une autre c^iuse dan$ la contrée où
« pris naissance. 56-57. Attribuée sans fon-
II àSésostris par Aristote. 57-58. Attribuée
plus de raison par les Indiens au besoin de
soirtir dtf lanarchie. 58. Devoir de servitude im-
p«we «Il Soudra. 58-59* ^'^ P^^ '^ même principe
«{«M^ le gouvernement militaire. 5g. Rois indiens
«««(]ttmat$9 ne pouvant pénétrer dans la caste
Jm» ImAies* 59-60. Une seule exception , d après
KWbuhr 60. Hypothèse de Meiners sur Torigine
Je ta division en castes. 60-61. Elle a sa source
Jhum la disposition naturelle de l'homme « et n'est
d^ttv pas une invention sacerdotale. 61. L'homme
e«4 enclin à perpétuer les fonctions de père en fils.
(f.n .^riculteurs et chasseurs héréditaires chez les
t>v«(«K^ et les Algonquins. 62. Juges héréditaires
c)W4 iesi Turcs. 73. Magiciens héréditaires chez les
Iji|hi4is. là. Médecins et poètes héréditaires chez les
Ki^issais. Ib. Mais la véritable cause de la prolonga-
tion de la division en castes est pourtant le calcul sa-
€«rt)otal.63.Eifet du climat sur les idées de souillure.
/A.Rang que ces idées occupent^ans les religions sa-
cerdotales. 63-64- Arbitraire dans ces idées, preuve
du calcul sacerdotal. 64.De la part que peut avoir le
sentiment religieuzà la division en castes./^. Profes-
sions qui entraînent les souillures. 65. Essëpiens
chez les Hébreux divisés en quatre classes. 65.Pard
que tire le sacerdoce des idées de souillure. 7^. La
division en castes plus clairement et solidement
établie dans les pays astrolàtres et soumis aux
▲LPHASéTlQUE £T ANALYTIQUE. a35
prêtres. 67. Histoire mythologique de son établis*
sèment par Brama. Ib. En Egypte établie par Isis ^
en Perse par Diemschid, en Assyrie par Ma-
habad. 67-69. Attachement à cette division de la
part du sacerdoce. 69. Persécution dans Tlnde
contre les Bouddhistes qui voulaient Fabolir. 69.
Cette division reproduite, sous les Bouddhistes mê-
mes , dans l'ile deCeylan. 69* Les subdivisions des
castes assez uniformes. 70. Leur nombre incer-
tain aux Indes. Ib, Les Indiens immondes obli-
gés d'apostasier. 72. Slariages entre les castes dé-
fendus. 73. Les Parias, caste proscrite. 73-74*
Les Parias se déclarant immondes entre eux. 76.
Castes en Egypte , 76-77. Les prêtres la première ,
comme aux Indes. 77. Les gardeurs de. troupeaux ,
les Parias de TEgypte. 77-78. La division en cas-
tes, plus administrative et moins religieuse en
Egypte quaux Indes. 78-80. Cause du mépris des
Égyptiens pour les gardeurs de pourceaux. 78. La
part de la politique exagérée par Heeren. 78-80.
Caste d'interprètes formée par Psamméticus.79-80^
Repoussée par les nationaux. 80. Y. Ethiopie^
Êgjrpte^ Inde^ Perse. Empêchement, par la divi-
sion en castes, de la communication des hommes
entre eux. 149. V. Bactriaue. Thésée, suivant
quelques traditions, établit en Grèce quelque
chose de pareil à la division en castes. 307. Fer-,
raod , son enthousiasme pour les castes. 480.
Câton. y. La MennaU. I, i34.
Cecaya. V. jisivapatjr.
a36
TABLE
GsLiBJLT (mérite attaché au) chez les sauvages. I,
253.
Geltus. V. PofypKeme.
GÉNBB. Adorait sa lance et forçait les passants à Ta-
dorer. Il, 367.
Gbnrbzt au Tibet , est un mélange de notions di▼e^
ses , astronomiques et panthéistes , avec l'idée du
sacrifice de la rédemption , et des récits mytho-
r logiques ou historiques. III, i83"i84*
Gensorinus, consul romain. II, 43-44* Députés da
clergé de Garthage qui vont le trouver , lors du
dernier siège de Garthage, pour apprendre les vo-
lontés du sénat. Ib.
Gbbbmonibs. Une des causes de leur multiplicnté. II,
i5t-iS8. V. Fertilité du sol.
GiBBS. Ses courses imitées de celles d'Isis. II, 4^9*
Iden^tité de leurs fables. Ib. Vestiges de traditions
sacerdotales dans la fable grecque de Gérés. 44^*
Gbbidws;v, la force aveugle des Gallois, s'unit avec
le taureau primordial sorti de son sein et en-
fante avec lui l'œuf cosmogonique. III , 271-272*
Gi&SAR cède à l'ascendant des superstitions romai-
nes. I, 53. Ne connaissait que les frontières de
la Germanie. II , 49* ^* Germains.
Ghaldéeks , leur nécessité aveugle. III , 21. Suivant
Gicéron, non pas une caste, mais un peuple.
236.
Ghampollion , V. Egypte. Ce qu'il dit de l'obscénité
des monuments égyptiens. II , 126.
Gharlbs-Quiiit. 1 , 88. Son intérim semblable au
iLLPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. ^^J
concordat de Tempereur chinois long-lo. II, 274.
Chablbs II , un de ses moyens pour détruire la
liberté, fut d avilir la religion par le ridicule. I ,
Charles IX dirigé, suivant la cour de Rome, par la
volonté de Dieu. II , 249* Son hypocrisie envers
Coligny et les protestants considérée, par Gapilu«
pi, comme un don de Dieu. Ib. 244'^4S*
Ceaelbmagnb. Ses Capitulaires. 1 , 328. V. Saxons.
CHASTETi (vœux de) parmi les Hurons. I, a55-a56.
Chez les nègres. 256. Son mérite provenant de
ridée du raffinement dans le sacrifice. 349-35o.
V. Sacerdoce,
Chateaubriand s*est laissé entraîner au système de
l'utilité. I, I i4-i iS. Anachronisme qu'il a commis
dans ses Martyrs. i65. Qu'en le critiquant, nous
n'en rendons pas moins hommage à son talent
et à son caractère. 167. Observation juste de lui
sur rOlympe et le paradis. III, 355.
Châtiments des dieux. I, 266. V. Sauvages, Féti"
ches. Chez les Chinois. Exemple rapporté par Le-
comte. 261-262. Chez les chrétiens du moyen
âge. 263. Chez les Napolitains, en 1793 et en
i8o4« Jb. IV, 44 6^ svLiY.
Chsops fait élever les plus grandes pyramides. II ,
160. N'ose s'y faire enterrer. 161.
Cheoc-fou , cérémonie chinoise qui consiste à re-
cevoir les captifs pris à la guerre et à déterminer
leur sort, n, 271.
Chephben persécute le sacerdoce. II, 160. N'ose se
Îl38 TABLfe
faire enterrer dans la pyramide qull avait fait bâ-
tir. 16 1.
Cherbury. I, I2t,
Chili ( habitants du), croyant les aliments des
morts de couleur noire et de saveur amère. I,
3oo.
Chin (lés), objets mystérieux dé Tadoration antique
en Chine. II, 261. Nous n>n connaissons ni la
nature ni les attributs. It. Leur ressemblance avec
les divinités indiennes et égyptiennes. li. ^
Chiitb , V, Fétichisme. Le peuplé y adore les ser-
pents. I, 235-236. Chinois préférant la mort à
avoir la tête rasée. I, 296-297. V. Mogols, Pla-
tonisme ou théisme de quelques philosophes chi-
nois. 236. Immobilité chinoise, avenir de l'Europe,
si elle manque la liberté. Ib. V. Châtiments des
dieux. Culte des éléments à la Chine. Empire
des prêtres. II , 4 1-42. Rabaut sur la Chine.
42. Lancienne religion de la Chine une re-
ligion sacerdotale. 260. V. Cosmogonie^ Tritiitéf
Figure des dieux , Incestes des dieux , Firginité^
Dualisme , Animaux fabuleux \ Sacrifices hu-
mains. L*autorité sacerdotale détruite à la Chine
par un événement dont nous ignorons les
détails. II , 264. Résultat de cette victoire du pou-
voir temporel. 1b. ^ 265-273. Contradictions, su-
perstitions , matérialisme, oppression, magie,
4 remplaçant la religion. Id. , ib. Système des Chi-
nois sur rétat des âmes, apràs la mort, point
d'individualité. 269. Secte qui admet Timmortalité
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. li()
de Tame. Ib. Définition matérialiste de l'esprit par
les Chinois. 269-270. V. Con/ucius. Exemple ré-
cent de la cruaaté chinoise. Ib.j 272. BretiTage
d'immortalité cherché par les empereurs chinois.
273. QuelquesTuns meurent pour lavoir bu. Ib,
Efforts inutiles de quelques empereurs, pour ra*
mmer la croyance. 274* Ia Chine en quelque
sorte une théocratie d'athées. 276. Regardait la
naissance de Fo-hi comme miraculeuse , en ce
qu'il n'avait point de père. IV, 1284.
Chihhono, dieu chinois, inventeur de l'agriculture.
II, 261. Avait une tête de bœuf, un corps hu-
main et un front de dragon. Ib. Sa victoire sur
Tchi-yeou. 262.
CHi-rsoTTG. II, 273. Comble de richesses les bornes
des deux sectes ennemies de Fo et de Laot-së. Ib.
Crorizontes, secte de critiques, qui contestaient
l'authenticité des épopées homériques. III, 438-
439.
CHRÉTrENS. I, XLIII-XLI V.Preïniers chrétiens mépri-
sent les pompes païennes, ne dressent point d'au-
tels, ne révèrent point de simulacres. 60. Amis de
la Bberté. 87. Traités de rebelles par les païens.
Ib. Vopiscus leut reproche de n'être jamais con-
tents. Ib.
ChristiaiTiSmb. Son excellence, quand il est dans
sa pureté. II , 4^S. Sa perfectibilité. 486. Modifi-
cations qu'admettent, sans le «avoir, même les
catholiques. 487. Citation de Frapsinous. Ib. A
peine était-il fofiné , que les chrétiens divisèrent
/
a40 TJLBLE
la partie publique de la partie secrète du culte.
V, 6.
Ch&ohos, le temps. I, 179. Précédant en apparence
les divinités réelles. Ib, N*est un objet, ni d'espé-
rance, ni de crainte, ni d'invocation. 196.
Chrtsb, Tune des Cjclades, célèbre par l'es mal-
heurs dePhiloctèt^ II, 375. Traces de sa dispa-
rution aperçues par M. de Choiseul-Gouffier. Ib.
Chute primitive (notion d'une). IV, i6a. A pris
sa source dans l'opposition du bien et du mal
dans l'intérieur de l'homme. 1 62-1 63. Traces
qu'on en trouve dans toutes les mythologies. i63.
Cette hypothèse n'acquérant de l'importance et
de la durée que dans les religions sacerdotales.
Ib. Cette notion ayant pénétré dans les systèmes
philosophiques des Grecs. i63. Platon à ce sujet.
Ib. Ses idées sur l'état des âmes. Ib. Sont à peu
près semblables à celles des Indiens. 1 63- 164.
Disciples d'Orphée regardant le corps comme une
prison. Ib. Différences existant entre les doctrines
philosophiques et les systèmes religieux. Ib. Que
cette notion , reçue dans les mystères , ne se re-
connaît, dans la croyance publique des Grecs,
qu'à quelques traces assez confuses. 164. Exem-
ples. Ib. Les expiations sans rapport avec une
dépravation naturelle. i65. Délit antérieur à no*
tre race imaginé par le sacerdoce. i65. Dans le
Shastabade , la rébellion desDebtahs. Ib. Au Tbi-
bet , l'union des sexes , le crime des anges. Ib.
Intérêt qu'ont les prêtres à accréditer cette no-
ALPHâBlÊTIQUE ET ANALYTIQUE. a/^l
tion. i66. Supposition d'une chute encourue par
la Divinité elle-même. Jb. Pour exemple , Brama.
166-167. Doctrine des manichéens qui plaçaient
le mal dans la matière. 167. Combinaison de cette
notion avec celle de la métempsycose. Ib.
GiCBRON. I, 6. Les Romains attachés au poly-
théisme voulaient qu'on brûlât ses livres. 52è-53.
Cité par La Mennais. 170, II , 98* Yl Comana.
CoicoRcisiON.Ne viendrait-elle pas de l'idée d'impu-
reté attachée à l'union des sexes ? 1 , 257.
Cliitdb , empereur. Ses superstitions. I, 53.
CusHBirT D'ÂLBXAifnRiB ( axiome tolérant de }. 1, 6f .
Cité par La Mennais. 170.
Clbomèhs sacrifie un taureau à la mer. II , 3o8.
Climat. N'a pu contribuer que secondairement à
l'autorité du sacerdoce. II, 149 16. Le sacerdoce
a été revêtu de l'autorité la plus illimitée dans
tous les climats. i4 9 Y. Conformités^ etc. Dans
des climats tout-à-fait analogues^ il a eu tantôt
beaucoup, tantôt peu de pouvoir. V. Cai^^i.Qu'Hel-
vétius a en tort de nier l'influence du climat. i32.
Comparaison de Vin fluence du climat du Groenland
et de celui de l'Inde. i32-i33. Comparaison de la
mythologie indienne et de la mythologie Scandi-
nave, sous ce rapport. i34-i35. Influence du cli-
mat sur les fables des indigènes de Saint-Domin-
gue. i35.Sur cellesduGroënland.i36. Différences
des fêtes d'Italie et d'Egypte, suivant le climat de
ces deux pays. i36. Action du climat sur les fa-
bles kamtschadales. 1 36- 137. V. Ganga. Excès du
F. 16
i/Jl'l TA.BLK
chaud et du froid , également contraire au dé?e-
loppement des bcultéi ; preuves , Esquimaux ei
peuples du Labrador, liy. Les prêtres n'ont cd
d'influence dans le Nord que par les coloniu.
i36. Action du cKmat du Midi sur le sacerdoce.
Ji. Les racines de son pouvoir mtûns profondes
dans le Nord que dans le Midi. tH-t^S' '^^'
des brames n'a été atteint que légèrement par lu
étrangers, celui des druides détruit par les Ro-
mains en deux siècles. lig. Facilité avec laquelle
les peuples du Nord ont cbangé de croyance, t^
nacité des Indiens à cet égard- 139-140. Moyens
des Indiens et des Scandinaves pour influer sur
leurs dieux en raison du climat. i43-i44-^-^'''
lédictions , imprécations. Austérités, prières , effet
stationnaire des climats du Midi. i48. Us favori'
sent la polygamie. 149. V. Polygamie. En rendant
le pouvoir du sacerdoce plus étendu , ils l'adou-
cissent. i5o. Les druides toujours féroces, les
brames quelquefois humains. i5o-i5i. Ils incul-
quent le pardon des injures. iSi. Poètes indiens
et persans, Sadi , Hafiz, sur le pardon des injures.
Ib. Le climat de l'Inde inspire la tolérance. i53.
Principes de tolérance dans le Bhaguat-Gita. i53-
i54. L'ennemi de Dieu tué par lui est sauvé par
là même. iS4- Le sacerdoce triomphe pourtant
parfois de la douceur du climat. 164. Atrocité
dans la persécution des bouddhistes. i54-i^5-
Lutte du climat de la Perse et de la Bactriane,
relativement au pouvoir sacerdotal. ig5. Variété
ALPHABETIQUE ET ANALYTIQUE. %^3
des cUraats de lempire perse prouvée p^ les
figures des ruines de Persépolis. igS, La disposi-
tion k la paresse et à Tapathie inspirée aux Indiens
par le climat, influe sur leurs fables. Les êtres
chargés par le Dieu suprême de créer le monde
s y refusent , pour se livrer à la contemplation. III,
178-179. Charme du climat de Tlnde. 191. Son
influence sur leurs cérémonies. 3oa-ao3. Efforts
des brames coptre le climat. ai6.
CLEms. I, 79. Assassiné par Alexandre. Ib.
Chbfh, dieu suprême des Égyptiens. IV, 118. L œuf
cosmogonique sorti de sa bouche produit Phthas ,
auparavant le premier principe. 119.
Coixnfs, I, 121. Incrédule anglais.
CoLURs, auteur A%V AccowUo/New IVales^ prétend
à tort que 1^ hc^itants de la Nouvelle-Hollande
nont aucune religion. 1,5.
C01.0NIBS. Que toutes les nations rapportent leur
origine ou leur civilisation à des colonies. II, 17.
Qu il faut distinguer dans lantiquité quatre es-
pèces de colonies. 19. Colonies purement conqué-
rantes. Ib. 20. Purement sacerdotales. ao-ai.Ni
sacerdotaleis ni conquérantes. 21. Conquérantes
et sacerdotales. Ib. Aucune de ces colonies n a pu
être la cause première du pouvoir sacerdotal. 24.
Qa on s*est exagéré Tinfluence des colonies sur
la Grèce. 339. Erreur de Heeren à cet égard. Jb.
Cette erreur favorisée par les écrivains grecs eux-
niêmes« Pourquoi. 34i Les colonies égyptiennes
uëtaient pas composées de prêtres. 344* Doivent
16.
. a44 TABLE
être dirigées en deux catégories : les unes sacer-
dotales, allant par terre en Assyrie, etc., et y
établissant le pouvoir sacerdotal ; les autres , non
sacerdotales, allant par mer en Grèce. 346. Goer-
res sur ces dernières. 348. Elles ne'^connaissaient
que les dehors de la religion égyptienne. 349-
Sainte-Croix a là-dessus la même opinion que
moi. Ib. Peu d'intervalle entre les lumières de ces
colonies ei celles des Grecs indigènes. /*. Cette
circonstance favomble à la civilisation des Grecs.
Ib. Condition pour qu'une colonie civilise des
sauvages. /Â. DiFTérence des langues facilite le rap-
prochement apparent des opinions. 35 1. Exemple;
tiré de la Chine. 353. Qu'il en fut des colonies
thraces, comme des égyptiennes. 355. Fausses
idées des modernes sur les colonies. SSp. Colo-
nies sacerdotales de Méroé civilisant et asservis-
sant l'Egypte. III , 69. Règle de ces colonies égyp-
tiennes d'adopter, en se l'identifiant, une partie
du culte extérieur des indigènes. Ib.
CoHLitA ( le pontife de ) était en état de résister au
roi par les armes. Il, 98. Potnpéeet César y réu-
nissent les fonctions pontificales aux fonctions
royales. 99. V. Sacerdoce.
CoHÉDis. IV, 460. A quoi elle doit sa naissance en
Grèce. Ib. V. Aristophane. Sa ressemblance dans
ses premiers temps avec tes pièces appelées mys-
tères par les chrétiens, 461. Idée profonde qui
peut avoir présidé à ces imiutions impies en ap-
parence. Ib, Qu'il y a dans la gaieté et surtout
ALPHABETIQUE ET AMALTTIQUE. i^S
dans l'ironie quelque chose qui approche du vice^
46a. La raillerie un besoin pour le peuple d'A-
thènes.
CoNHUifioM , à certaines époques, précédant le
meurtre. 1 1 xxi.
Coufsssioh , à certaines époques, suivant le meur-
tre. I, XII. Saint Chrjsostôme dit qu'il faut se
confesser à Dieu et non aux hommes. 63.
Conformités dans les cosmogonies , les traditions,
les usages, les rites de tous les peuples. I, i58,
1S9, 160. V. PeupU primitif , jinna puma devi,
. Atma perenna. Dans les épreuves imposées aux
jongleurs et dans celles des mystères. 3a3. Dans
l'admission des prêtres chez les montagnards de
l'Inde et dans celle des jongleurs. 3a3. Entre les
mages, les druides, les prêtres de l'Egypte, les
brames et les droites de la Scandinavie. II,i4-iS.
Usage commun aux Grec» et aux Arabes d'arroser
d'huile et de vin les pierres qu'ils adoraient. Si.
Coufucris. Ses ouvrages peu favorables à la dignité
ou à la liberté de l'espèce humaine. Sa morale tri-
viale, sa politique servile. II, 371. Est l'auteur de
l'Yking, ou livre des sorts. Ib.
CoiiGo(pa;s deV y . PhénonùrKS physiques.
CoHSTAHTiK. Massacres religieux qui suivireut s.t
conversion. I, 61.
CoHSTiTUAHTS (assemblée), Sesdécreisimprudenu,
quant au clergé, 1, i5o.
ConTuisMCE EXCESSIVE , supplice douloureux. I .
3^6 TABLE
CoRBDLOR détroit la capitale de l'Arménie sur la foi
d'un miracle. I, 3o3. V. Tacite.
CoBiiiTaB( courtisanes de). III, 386.
CosiHGA. V, Sacerdoce.
CosHoooHis. Les divïnités cosmogoniqaes des Grecs
précèdent en apparence leurs divinités réelles.
I, 179. V. Chronot, Rhée , VÉrèbe. Leurs fêtes
sans rapports avec les relations des dieux et des
hommes. 196. Œuf cosmogonique chez les Chi-
nois. II, a6i. Les divinités cosmogoni^es ne
sont pointl'objet d'un culte national. 387. Cosmo-
gonie phénicienne et égyptienne. III, 54- Res-
semblance des coamogonies chinoise, indienoe
et Scandinave. 55. Mythologie nouvelle créée par
les cosmogoiiies. 87. Générations monstrueuses,
viols, meurtres, dam la cosmogonie indienne,
comme dans toutes les cosmogonies sacerdo-
tales. 173. Fable d'Atri.et deson gertneflottant
dans l'Océan et devenant la lune. III, t^S. Cos-
mogonies sanglantes et obscènes chex les Chal-
déens. a38.
CoTTos. y.Briarée.
CoTTTTO ( prêtres de ).' 1 , 78.
CoDHiSB GiBELiif , suF le théisme primitif. I,3ia-
3i3.
CooBTiSARS du roi de Perse élevant dans leurs repas
un autel au génie du roi. II, 193, Adoration qui,
au grand scandale des Grecs, tut imitée par un
Argien nommé Nîcostrate. 16.
CkjLigs ( Jean ) , auteur des principes mathémati-
ALPHABÉTIQUE KT AKALTTIQUE. rktfj
ques de k religion chrétienne. V. Allemagne
protestante,
Chjbtb, route par laquelle les religions sacerdotales
se rapprochèrent de Grèce. II , 376.
CBEUTa^B. I, x36, 137, i33. V. Guignaud. Recon-
naît la différence entre les religions sacerdotales
et celle dés Grecs. II , 1187-288. Croit à tort à la
supériorité des prêtres sur le peuple. li. 3o5-3o6.
Se trompe en croyant le symbole et Timage la
science d'une caste, tandis que ce n'était primiti*
Tement que le langage universel. A. Son erreur
sur la fête des Apaturies. 347. Ses regrets sur la
chute de la religion sacerdotale en Grèccw M. 358.
Il reconnaît, malgré son système, le caractère
particulier de la religion grecque, 457* Son élogé
du régime des castes. 483. Son erreur aur les in-
carnations, m, ai3. Ses aveux sur l'esprit non
symbolique du polythéisme homérique. 3ia. Sa
définition de la mythologie comparée à celle
d*Herman. III, 3i4* Reconnaît deux doctrines
diez les Perdes, Funité et le dualisme. lY, i54-
Mais méconnaît les fluctuations du sentiment re-
ligieux. Ib.
CaisHNA. Révèle des vérités déjà annoncées aux
hommes, mais oubliées. Antiquité mise en avant
par tous les réformateurs. I , i75« Lorsquil ouvre
sa bouche vermeille, y montre réunies les tner-
veilles de Fuhivers. II, t34. Sa tolérance, i53.
Son identité avetï Apollon. II , 394. V. Apollon.
Peinture de Chrischna par Aijoun. III, 44» 4^»
a48 TABLE
46. V, Ârjoun. Se définit luî-mime. 47i ^^k-
Relère les aines des femmes de l'anathème (jui
peiait sur elles. io5. Discours qu'il adresse à son
disciple Arjoun. io4-io5. Est la huitième ou U
dix-septième incarnation de Wichnou. 109. Daiu
son enfance dérobait aux nymphes le lait de leurs
troupeaux. 160. Son histoire tout astronomi-
que. i3o. Ses efforts contre les pratiques licen-
cieuses. }b. 9i5-ai6.
Cucis. Montagnards de Tipra, bien que fétichistes
et très-féroces, adorent un grand esprit. I, 338-
aSp. V. Bengale, Tipra.
CnnwORTB. Ses explications de Mithra. I, i85. V.
MUhra.
CiTLTE. Nécessaire à l'homme pour lui constater
qu'il est avec ses semblables en communauté de
€uvyance. I, 4<.
CnT-TBBTBs. Caste des guerriers dans l'Inde; ils se-
couent l'autorité des bramines. Il, 176. Sont dé-
faits et exterminés par les bramines commandes
par Para-Surama. Ib. V. Lutte du pouvoir tempo-
rel contre le pouvoir spirituel, Beia. La caste des
guerriers détruite en entier dans un des boule-
'versements physiques du monde. 178.
Ctbklb. Son culte et ses mutilations , d'origine
phrygienne. II, 377. Identité de ses fables et de
celles de Cérès. 43g.
Ctcliqdbs (poètes). Ne nous apprennent sur la re-
ligion grecque que ce qu'Homère nous apprend.
Ut, 3oi.
ALPHABÉTIQUE BT ANALYTIQUE. ^49
Ctbus. V. Bonaparte^ Agradate. Sa harangue pour
soulever les Perses contre les Mèdes. 11^ i83-i84*
Sa TÎctoire sur ce peuple efféminé. Ib. i85. A^
cendant de la civilisation Mède sur lui. i86. Ma-
nière dont il accueille la religion des Mèdes, en
la faisant réformer par Jaroastre. 190/Entoure
la royauté des honneurs divins, iga. Y. Perse.
Erreur de Michaèlis sur Cyrus, qu'il croit s*être
converti au culte des Juifs. III, a47*^4^*
CTaus-LB-JsmiB. III, 25i. Son polythébme. /£• A«-
pasie, sa maîtresse, érige une statue à Vénus.
Ib. En devient la prêtresse après la mort de son
amant. /£.
D.
Dabistah. Livre indien. II, 68»
Dâchsa. Beau-père de Schiven. IV , 8-9. V. Malé"
dictions^ Schiven. Finit par être un symbole pan-
théiste. 9. V. Aditjras. '
Dacttlbs. II, H75. Adoraient les éléments^ 376.
Combinaient la métallurgie et FastronomicK*
Daiei. Chef du spirituel aU Japon. II, 275. Est
subordonné au Koubo, chef du pouvoir tem-
porel. Ib.
Djuiascius. De principus. V. Perse.
DiMus. V. Pêne.
DiTiD. V. Adam. Brigue i'amitié d'Hannon , roi des
Ammonites. II, 207.
DinREs. Portent à leurs morts de quoi se nourrir.
a5o TABLE
I, 285.6e prétendent totu prêtres et devins. 358.
Décébalx. V. Gitet.
DelawarU. Leurh^ne du combat; esprit religieui
dont il est empreint. I, 270-271. Attribuent leur
civilisaiion aux animauK. iio. Leur tradition mr
les Iionneiirs divins rendus à la chouette. a34.
DÉLOs. Les cérémonies qu'on j pratiquait étaient
difTérentes des rites populaires de la Grèce. 11,
374.
.Delphes. Circonstances qui y étaient favorables >
' l'exaltation religieuse. II, 368. V. Greei. Homère
ne taie point mention de Delphes. 3G9. \,TAracei.
DKNnr.niTE. I, 6. Un de ceux qui disent que le
seniiiiieat reKgieux n'est qu'une grande erreur, li.
Oémomilogis. rV, laî. D'où vient cette immensité
lie Ak'ux subalternes, de génies et d'intermédiaires
qui peuplent les croyances soumises eux prètres-
1 24- f)énions égyptiens appelés Décans , au nom-
bre (le trente-six, suivant Celse. 16. Trois attachés
à chaque dieu supérieur, fi. Chacun comman-
dant .1 des intelligences inférieures, ce qui porte
Ifcur nbmbre i trois Cent soitante. It. Leur acii-
vité. 1 2 j- 12 5. Pureté des unsjlenr bienfaisance;
■ 'pArotct'tiOW qu'ils accordent aux mortels. laS.Oni
pour chef Osiris. Ib. Impureté des autres; leur
malignité trahie par une queue dé serpent. Z^-
Vaincus par Horus; leur sang m&é i la terre
prodiiît II vigne. ia5i Ont pour chef Typhon. /*■
La nation des divinités méchantes étrangères au
pulythéârtté IndépebdiHt, faisant toigours partie
ÀLPHABÉTIQUB KT ANALYTIQUE. %Bt
du polythéisme sacerdotal. H. Hiérarchie insti-
tuée dans les enfers comme dans le cieL ia6.
S'identifie d'un côté avec la religion populaire,
et rentre d'un autre dans la doctrine scientifique.
Ib. Sens astronomique qui s'y trouve attaché. Jb.
Typhon devient Sérapis, le soleil en hiver. /&.
Est le dieu des eikfers dans la croyance du peu-
ple. Ib. Qail tn est de même de la démonologie
des Perses. 137. Preuves. Ib. Les fervers, idées
prototypes conçues dans l'esprit du premier être,
derenant des créatures vivatites. Ib* Ces fervers
h 'source ée tout bien et de toute perfection.
n8.C!haque être dans la nature a son ferrer, Ib.
Démonologle indienne peu différente de l'égyp-
tienne. Ib. Dévétas, démons siibaltemes au nom-
bre de plusieurs millions. Ib. Qu^ les Hébreux
enrent aussi lèuf démonologie, surtout depuis
1» captivité de Bàbylone. i^g. Leurf anges sem-
blables aux dévétas indieiirs» Ib. Dieu entouré de
^pt anges, comme les sejit amschaspan5./(.Gette
démottologie fondée pritioipalëment sur le sys-
tème des émanations. Ib. Éons^ pareils aux Atres
intermédiaires des écoles orphiques, pythago-
nciennes et platoniciennes. Ib. Trois créent le
nonde et conmluniqûent aux hommes les décrets
''Wns. Ib. Chrétiens, selon Greutzer, ayant em-
pninté leur démonologie en partie des Hébreux ,
^Q partie des platoniciens; Ib. Autorités qu'il cite
il appui. Ib, Démonologie inférieure des nations
«cerdotales. i3o, Esprits de l'air, des fleuves.
)
à>i
il«6boi9,etc. en Allemagne. Ih. Fanusques pluioi
que méchants. lù. Géniea des sources du fiagarjii
lUx Indes. Ib. Enlèvent les adolescents des àm
sexes, qui deviennent semblables àeux./A. Histoin
d'un en&nt tombé dans leurs pièges. i3o-i3i. Re-
lation entre la croyance religieuse et cette démo-
uologie inférieure , prouvée par la faculté d« pK-
dire l'avenir , accordée aux brames qui pénélraicDi
dans les lieux habités par ces esprits. lè. Le ma'
<^/non signifiant dieudansriliade./£. Que la démo
nologieneparutenGrècesouslenomdema^wqui
lors de la décadence du polythéisme indépeiwlin'
i3i-i3a. Qu'Hésiode qui parle des démons, ani
puisé ces idées dans des traditions méridionale
1 3a. Creutzer à ce sujet. lè. Qu'il en fut de mèm
des philosophes. Ji. Que la croyance populaire de
Grecs repoussa long-temps ces additions eiou
<{ues. i33. Que même lorsqu'ils eurent admis dt
dieux secondaires , ces dieux ne formèrent janui
qu'une foule anarchiqui: et incohérente, sans coi
sislance, sans hiérarchie. 16. Debtahs destin»
séduire les créatures qui doivent être éprouïé»
i5S. Ames corrompues chez les Egypùens, pow
sant au mal les nouveaux corps dans lesquels ell<
uniraient, fô. Les dieux cliez les Grecs queiqut
fois instigateurs des crimes, mais pour leur inK
lèt personnel. 1 5g. L'hypothèse d'esprits se cor
sacrant au mal, pour le seul plaisir de le fai"
iippaitenant exclusivement aux religions sa«rûo
taies. iSg. Contradiction des théologiens sur I
ALPHABETIQUE ET ANALYTIQUE. a53
diable. i5g. Supposition d'un d'entre eux. Ib. In-
fluence fâcheuse de cette notion sur la morale.
îb. Anecdote de lami de saint Bruno. i€o.
Dexys d'HALicAB nasse. I, 5i. Sur les superstitions
romaines. Ib.
DucBTo. Son histoire et celle de Séniiramis chez les
Syriens. III , 240. D^abord moitié femme et moi-
tié poisson. lY , 7. Bientôt femme de la tête aux
pieds. Ib. Sa figure se complique de nouveau. Ib,
DssiTiB, manuscrit indien. II, 68.
Des Brosses. Sur le culte des dieux fétiches. II ^ 60.
DisTiNEB. Cette notion , une explication ou une ex-
cuse, quand les dieux manquent au traité que la
religion suppose. III, 358« Contradictions iné-^
Titables dans cette notion. 73. Manière opposée
dont les hommes l'enTisagent tour à tour. Ib. Faits
à Tappuî. Ib. Les dieux eux-mêmes Tinvoquent
pour se justifier. 36 1. Lucien s*égaie sur ces con-
tradictions. 362. Mêmes contradictions dans les
rapports des hommes avec la destinée. Ib, Exem-
ples. Ib. Qu'une fatalité absolue serait destruc-
tiYc de tout culte. 364* Les peuples qui se croient
fatalistes , les Mahomëtans , par exemple , se trom-
pent sur leurs opinions qu'ils démentent par leurs
actes. Ib. Que Tunité de Dieu rend le problème
plus insoluble. 364*365. La question ne peut
ttre résolue qu'en abjurant tout anthropomor-
phisme. 365. Que le problème n'est pas moins
insoluble dans les religions sacerdotales que dans
les croyances libres. IV, 55. Que les prêtres sef-
a 54 TABLE
forcent seulement de l'éluder par des sopb
mes plu) compliqués et des subtilités plus îninb
ligibles. li. Destinée immuable pesant sur 1
dieux et les hommes. 55. Idées de» Indiens à >
sujet. 55-56. Enlèvement de Sita , malgré les in.
mortels. 56. Fatalité thibétaine ayant fixé par di
lois invanables tous les événements, depuis l
commencement des êtres jusqu'à leur fin. II/. Lt
dieux de la Scandinavie essayant en vain de ré-
sister au décret fatal qui condamne Balder à l
moi't. lè. Ce flieu protégé par Freya , mourani
blessé par la ronce que le déesse avait oublié iJ«
solliciter. 56. Contradiction renfermée dans ce ré-
cit. Ji. Que les dieux ont quelquefois de Yauio-
rite sur la destinée, mais que quand ils se sont
prononcés, ils ne peuvent plus revenir surleurs
propres décrets. S^. Brama inscrivant sur la tète
de chaque individu qui naît le sort qui l'attend,
et jugeant ensuite chacun selon ses œuvres. In-
conséquence qui se reproduit partout. 16. Be- i
latiors d'Odîn avec la destinée. lè, Gioirt i
des dieux tenant quelquefois la place de la >
destiDee. 16, Saint Phibppe à cet égard. /^. Q"^ *i
cette gloire , au fond , n'est qu'une borne «
à leur puissance. 58, Prescience divine, autreâil- ^
ficultc. It. Ce qu'elle est dans le polythéisme ho- <
méritjue. 16. Beaucoup plus étendue dans '^ ^' ''
gtiat-Gita. Ib. Qu'on ne peut accorder la pi**' i
cience des effets avec l'ignorance des causer- '''' k
Subtilités de saint Philippe à ce si^et H- Lop?"^ ^
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. a55
des prêtres impuissante. S9. N'ont qu'un privi»
lége, celui d'interdire i'examen. Sp.
DiTERDRBir j chef des demi<lieux. V. MaUdiciion. Ses
amours illégitimes et sa punition. III, i48. Ex-
plication astronomique de cette iàble. Ib. Chefi
des génies du secqnd ordre, dans la démonolo-
gie sacerdotale. Ib*
Detihs cases différant des prêtres , et n'étant pas
membres du sacerdoce. II, 3o3-3o4. V. Xino*
phon.
DiÀOTAS, hérétiques indiens. III, laS. Leurs rites
et leurs opinions. Ib. Leur doctrine aboutit au
panthéisme. ia6.
DuHs , hermaphrodite , dans le 7* hymne orphique.
II, 399. Puissance cosmogonique à Délos. 4^3.
Féroce chez les Scythes. Ib, Monstrueuse par ses
formes. Ib, Sa figure sacerdotale à Ephèse. 4o4*
Description de sa statue. Ib, Combien elle est dif-
férente dans la mytiiologie grecque. 4o5. Déesse
delà chasse en Grèce, parce qu'Isis, à la tête
d'une meute , avait cherché le corps d'Osiris. 4o6.
La lune, parce qu'Isis était la lune. Ib, Malfai-
sante, parce qu'identique btcc Tithramho. Ib,
Séparée ensuite de la lune par les Grecs. 407. Sa
virginité, une idée sacerdotale. Ib, Elle préside
aux ac<;ouchements et cause aussi les maladies et la
mort des femmes. Combinaison du pouvoir qui
crée et du pouvoir qui détruit. J^/oj, Son carac-
tère dorien. III , ^85.
Du&XEUASTBS , critiques qui , suivant les scholiastes
»56 TABLE
de Venise , retravaillèrent les poèmes homériques.
lU, 448.
D«MscHiD , chez les Perses ,■ l'année solaire, l'inven-
teur de la scii-nce et un conquérant. III, a44-
DiEcx. Pourquoi leur» vices ne corrompent pas tou-
jours leurs aitiiraieurs. I, 64» 8a. Caractère pu-
c et caractère privé des dieux. /ft.V. Châtiments
des dieux. Les jongleurs prétendent pouTwr
faire violence aux dieux. C'est une prétention
(les prêtres à toutes les époques. Sag. Leur
Sgure maintenue hideuse par le sacerdoce. 355.
Ceux de lÉgypte et de l'Inde toujours mons-
trueux. Ceux (le la Grèce d'une beauté idéale, ib.
N'ont point de dénominations distinctives dans
le fétichisme , en prennent dans l'état de barlw-
rie. II, 8. Dieux animaux, Apis, Anubis , Buba»-
tis, III, lo-ii. Leur caractère dans les rebgions
sacerdotales, IV, 19. Traits distinctifs des diem
homériques. 20. Ceux du sacerdoce non moins
mercenaires et non moins superbes , mille fois
plus capricieux , etc. Ib. Pourquoi. Ib. Les dieux,
instruments d'une corpordtîon , doivent vouloir
tout ce qu'elle veut. Ib, Modes d'adorations, l'hu-
miliation et l'abaissement, ai. Qu'on ne pouvait
entrer dans les forêts de la Germanie sans s'êire
fait charger de lers. Ib. Vénalité et avidité de ces
dieux, aa. Rusos que les Brames emploient pour
s'attirer des dons. Ib. Les dieux du sacerdoce ont,
comme les dieux d'Homèi-e, les meeurs des peu-
ples qui les encensent. 2i-aa. Preuves, aaetsuiv.
ALPHABÉTIQUE ST ANALYTIQUE. sSy
surnomA de ces dieux. aa-^S. Ijes dées-
ses ont plus de crédk dans le Valhalk que dans
rOlympe. a4. Dieux se (aisant expier des meurtres
qu*ils ont commis; *i4*^S* Leurs aliments apprê-
tés sur le modèle de ceux des hommes. Ib. Letir
▼oiacité. Ib. L autel appelé la table de Dieu chez
les Hâbreux. Ib, Dieux affamés chez les habitants
de la Bohême. 26. Leurs forces bornées. Ib, Leurs
infirmités. 26-27. Leurs , infortunes. Ib. Lac for-
mé des pleurs de Siya et Wichnou. Ib. Sont acces-
sibles- à VetÏToi. Exemples. 27. La vieillesse les
atteint. Ib, Une pomme les rajeunit. 16. Leur vue
biUe et circonscrite. 28. Jéhovah s'éveille la nuit
et se levé le matin pour surveiller les prophètes. Jb.
Ils sont exposés à la mort. Ib. Bornes de leurs fa-
cultés morales. 29^ Corbeaux d'Odin. Ib. Sa jalou-
sie contre un géant Ib. Source de la science. Ib.
Himisla garde. 3o. Odin le corrompt, en lui lais-
sant un de ses jeux en gage. 3o. L'erreur souvent
le partage de ces dieux. 3o. Sont semblables par
ieors passions aux dieux de Tlliade. 3o-3i. Ëxem -
pies. 3i. Anecdotes où les dieux sont pris pour
dupes. 3o. Leurs parjures. 32-33. Point de res-
semblance du dieu des Juifs avec les dieux d'Ho-
mère. 33. Que le sacerdoce fait assez habituelle-
ment un mérite à ces dieux de l'artifice et de la
ruse. 33*34. Mahomet appelle Dieu le plus admira-
ble des trompeurs. 34« Cali > par la fraude , gagne
aujeuleroyaumedeNala^roi deNishada. Ib. L'en-
Yîe tourmente ces dieux. 35. Le plus grand crime
V. 17
358 TIBLB.
à leurs yeux,c'c»t l'oi^ueil. Ib. Rois punis de leur
prospérité. H. V. Grecs modernes. Géants du pajs
d'Anahuac , frappés de la fondre. Pourqaoi. 36.
Histoil« de Zernojewitch et de la fille du doge de
Venise. Ib. A l'envie et à l'imposture se joint U
trahison. 87. Précautions absurdes qu'on prend
pour s'en garantir. /&. Apollon enchaîné par les Tj-
riens. Ib. Délivré par Alexandre. Ib. Signification
mystérieuse de cet usage. 3^-38. Double sens que
le sacerdoce 7 attachait. 38. Le plus vulgaire do-
minait seul dans la religion publique. Ib. Véné-
Tatiou peu sincère que ces dieux inspirent à leurs
adorateurs. Ib. Fables qui montrent les hommes
prêts à se révolter contre eux. "i^^a. Que ces fa-
bles prouvent l'ascendant de la logique surlei
prêtres et sur le peuple. Comment. 4o-4i- opi-
nion que les dieux peuvent être punis par les hom-
mes, inhérente au fétichisme, s'affaiblitsant â
mesure que le polythéisme bit des progrès. 44-
Achille reconnaît son impuissance à se venger
-d' Apollon. 4S- Pausanias ne voit que de la dé-
mence dans l'action de lyndare, faisant voiler la
statue de Vénus , pour la punir du dérèglement
de ses filles. 45. Que l'homme policé revient ce-
pendant quelquefois à cette idée dans les calami-
tés imprévues. Ib. Exemples. 4^4^- Que cette
fureur sacrilège qui n'est qu'un mouvement for-
tuit dans le polythéisme indépendant, devient
dans les religions sacerdotales un dogme consa-
cré. 46. Prêtres d'Egypte immolant des animaux
ALPHABÉTIQUE £1* ANALYTIQUE. ^aS^
tonsacrés dans les grandes calamités. 46-47* Thra-
ces lançant, durant l'orage, des flèches contre le
del pour punir le dieu du tonnerre. Ib. PsyUes
dëdâoant la guerre à la Ditinité qui dirigeait le
▼ent du midi. Ib. Indiens accablant leurs dieux
d Injures et fermant leurs temples avec des fagots
d^épines. U. Tous les peuples soumis aux prêtres
ont pensé qu'on pouvait contraindre les dieux .48.
Talismans des Sabéens. tt. Docteurs jaifs ensei-
gnant des moyens de contrainte contre Jéhovah.
Ib, V. Maniramsj Bala, Guigniaudk ce sujet, ainsi
que Ménandre et saint Chrysostôme. 49-^0* Puis-
sance des prêtres dans FAttereya-Brachmana du
Rigreda élevée fort au-dessus de celle des dieux.
5o, Prêtres, dans les cérémonies funéraires, fai-
sant descendre les dieux , puis les congédiant. Ib.
Prétextant, si ces dieux ne sont pas dociles, un
oubli ou une souillure de la part de leurs adora-
teurs. 5o-5i. Malédictions dans la bouche des
prêtres, douée d'une aussi vaste influence que la
prière. Y. Malédiction^ CUmaL Bouddha, mau-
dit par une de ses amantes, est abandonné de
tous ses adorateurs. 5i. La fille de Tarouka est
transformée en monstre par 1 anathème d'un sage.
5i. Parwatti est privée de son culte par les im-
précations d'un pénitent qu'elle avait outragé; Ih.
Dieux de l'Egypte exposés aux mêmes périls. Sa.
Menaces que leur font leurs prêtres. Ib. Que cette
juridiction révèle la cause d'un fait célèbre dans
rhiatoîre grecque. Ib. D'où venait Tétonnement
'7-
•^* TABLE
«OUI* /reventes dans les r Jk * ^""°"P
fo. les dieux de h Grèce „,"•• ^"""^«O'-
«««de, ne prouve ril . *''""'* ^'«'«J»'" H-
cie /"l-w!^Xte iàWe tt ''^ ^ •"'«^^«
de i'Qrient. V». Ou?i ' ^'''«™«»* empruntée
ie paI,U.éi.„.e li«i,:S '^^'^'^ •"'»« '^-
<*« *« Indiens Som! t. °**"* «"P«^rieurs
"6- Chez les^;f?T' '"'''^ « »«"»»• "5-
i« Scandinave, S ^''""-Akreine. li. chez
^«1*. /*. Cette' st^"' *• ^'''*'«« ^^en».
*^**^'* aux reuZ ^"*^ •»"' ^Priment ce
^««««««up^'^^Sfr: ^^«Jotales. ,.6 et suiv.
.^«t« dive«i,^. ^«-GiU immuable, étranger à
«^us le, élément. Il *" ^"P^"' «P«« de
«-««•«n» du monde )/*<:!"^^*'"* P°'"» '«» «K^-
-?i*»««. Plonséda'n. ^°"»«»«««dom chez les
#^*^ ^^ Ses e£for^!! "" "TP^' î"« ri«" «e trou-
Si*»»' *'*'^e ne . • "'•P<»'"^«oi./*.Leur
TI*»* *«"«• «nvth "î •"*?,* ««pendant aucun rôle
-'^^^^c d^^r'"^"- '^*- ^ob-cur Aleph, dieu
If *r^ liaison mume de ces conceptions
ALPHABériQUe ET AITALTTIQUB. a6f
sar rimpassibilité de la Divinité avec le pan-
théisme. Ih. Dieu suprême, placé en dehors du
monde. i23. Que le sentiment religieux ne peut
l'atteindre. Ib. *
DioGLiriBif . I , XLI. Que nous sommes , proportion
gardée , presque aussi corrompus que les Romains
de son temps. Ib.
DioDOBB. Maladies des hordes africaines subsistant
de nos jours, comme il les décrit I, 1 56- 157.
Cité par La Mennais. 170. Il distingue entre le sa-
cerdoce des Chaldéens et des Égyptiens et celui
des Grecs. II, aSS» Partisan du système d*Eyhé-
mèrê. 446- Ses explications sur Osiris et Bacchus.
On toit qu'il pensait à Alexandre et à ses succes-
seui^ III, 90. Motif qu'il attribue au roi d'Egypte
Amasis , pour rompre avec Polycrate , tyran de Sa-
moa , plus moral que celui d'Hérodote. IV , 4o8-
409. Ecrivit à une époque de h religion plus avan-
cée que ce dernier. 4o9- Comparaison qu'il fait
de la justice des Romains dans leurs guerres ,
avec Vmjustice de Philippe de Maéédoine et d'An-
tiochus, roi de Syrie. Ib. Cette comparaison une
flatterie,' Ib.
DioMinB, blessant Vénus. I, 267.
Dion CAsstus. I, 53. Cité en preuve des supersti-
tions romaines. Ib.
DioH CHRTSosTÔifB. V. Persc.
Divination. Ardeur de l'homme pour connaître Ta-
venir.I, 338^39. Combien cette connaissance lui
serait funeste. SSg. Pouvoir qui résulte pohr
t6%
TABLC
les prêtres de leur prétendue science à cet égard.
339. lY , 68. La révélation de l'avenir toujours at-
tribuée aux morts. 346. Ou aux génies malfaisants.
340. y. Sacrifices humains. La divination , une
suite du culte des éléments. Pyromancie chez les
Perses, suite du culte du feu. II, 3o. V. Culte
des éléments. \ai divination, une science dédaignée
dans les temps héroïques. III, 368. Preuves. Ib.
Ne prend faveur qu'à une seconde époque de la
religion grecque. Ib. Son crédit sans bornes à
Sparte. 368-369. Pourquoi. 369. Se composant à
la fois de l'interprétation des phétiomènes et du
sens arbitraire attaché aux accidents les plus ha-
bituels. IV , 64. Les divers modes de divination
variant suivant les climats. Ib. Ce qu'elle était chez
les Etrusques. Ib. Chez les Phrygiens et les Ci-
liciens. Ib. Chez les Egyptiens et les Babyloniens.
65. Comment Heyne explique la divitiation des di-
vers peuples. 64*65. Tous les phénomènes maté-
riels ayant un sens prophétique. 65. Exemples. 65
et suiv. Versets du Coran appliqués par les Ma-
hométans à la divination. 65-66. Vers d'Homère
employés au même usage par les Grecs. Ib. Ceux
de Virgile par les Romains. Tb. Songes , de toutes
les espèces de divination , celle à laquelle l'anti»
quité accordait le plus de confiance. Ib, Perses
réunissant la pyromancie à l'astrologie et à la di-
vination. 67. Prêtres Scandinaves interprétant
le croassement des corbeaux. Ib, Phansicars du
'royaume de Mysore recourant à la divination in-
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. a63
dienoe, bien que ne professant a uinine reli-
gion. Ib, Germains attachant une importance
extrême aux paroles des femmes. 67,68. Pour*
quoi. 68. Druides faisant leur unique occupation
de 1 etttde des signes. 68. Jeune noblesse gauloise
employant ao années à les comprendre. et à les
interpréter. 69* Les prophétesses germaines les
Nomes terrestres. 68. Dérivation de leur nom.
Ib, Peuple juif 9 par ses lois , étranger à ces su**
perstitions. 69. Grecs redevables.de la divination
aux Phrygiens et aux Cariens. Romains aux Étrus-
ques. Jb. Pourquoi Ton en rencontre moins de
traces dans Homère que dans les écrivains pos-
térieurs, et dans les poètes que dans les historiens.
70. Epreuves ou jugements de Dieu , lapplication
des moyens divinatoires aux relations existant
entre les honmies. 71. Le clergé chrétien sancti-
fiant les épreuves par le duel. Ib. Ces épreuves
admises die^les SeandinaTes et les Germains. 7 il
Préférence que.oes peuples donnaient au duel. Ib.
Admettaient les autres épreuves, mais à des con-
ditions presque impossibles. Ib. Indiens soumet-
tant leurs divinités à ces épreuTes.7a.-Exemp1es./£.
Épreuve du beurre bouillant , encore aujourd'hui
en usage parmi eux. Ib, Coutume chez les Perses
ayant trait à la même notion. 7a«73. Agathias n'ap-
pliquant cette superstition qu aux morts et à la vie
future. 73. La même hypothèse existant , selon
SteHer, chez les Kamtscbadales. /£. Opinion des
Hébreux au sujet des épreuves. 73. Que les Grecs
i64 TABLE
nioffreDt qulim seul vestige de pratiques sem-
blahlea. /^. Quon peut voir dans ce hit une alln-
siûh .à des^ coutumes étrangères; 74« Cea moyens
de justification admis rarement cbeZtles Romains.
Jù. La vestak Tuaeia. 16. Épreuve du feu dans le
sanctuaire de F^ronia. 7&. Contradiction mani-
feste qui résulte de toutes ces hjpcithèses. 74-
.Cause qui lui donne naissance, ji,
DocmiivB SBCRSZB DES paBTRZs. III, i5. Traditions
orales , oon&ervées dans le sanctuaire. Livres fer-
més à la multitude. i6. La doctrine secrète divi-
sée en deux parties. La seconde la plus .mysté-
rieuse» i8. V. Sacerdoce, Indiens^ Egyptiens, Ma-
. g€s. Systèiiies dominants dans la doctrine secrète,
panthéisme , athéisme , 1 héisme, surtout le théisme
abstrait, ai. Explication de labsence de religion
' . dans la doctrine secrète. 16. Plusieurs modernes
ont remarqué comme nous que Tinorédulité fiû-
. i sait partie de la doctrine secrète de Fantiquité.
3 1 . Se sont trompés , en croyapt que cette incré-
dulité ccmiposait toute la doctrine secrète. 3a.
Cette doctrine n*àvait point d'imité. li. Elle était
le lieu de dépôt de toutes les connaissances que
le sacerdoce acquérait progressivement. III , 3a.
Combien peu Vunité de la doctrine secrète impor-
tait aa sacerdoce. 33. Que la diversité des hypo-
thèses le servait dans ^ses explications envers les
étrangers. 33*34- Toutes tes doctrines théistes,
panthâstes, athées > sceptiques, confondues clans
' la doctrine secrète, io. Erreur de ceux qui ont vu,
ALPBJLBÊTIQUfe Vt ANALYTIQUE. a65
diDsk ckictriDe secfète^ tê\ au tel système eichlsi-
fcinisiit. Tous y etaient.49.Les 'ConnaisMuoes dépo-
sât» dans k doetrine secrète ne changeaient rien
à H IffôSàièretéde k religion publique. SS.V . 6. Les
prêti^ cotemuntquâiettf graduellement leur doc-
trine secrète mit étrangers; 921. ils avaient exigé
le s^Âetet d'Hérodote. Ils ne lexigeaient plus de
Diodore. /^. Du temps des Ptolémées, les prêtres
ne convenaient pas que leur doctriM secrète fût
^Niréè de k religion^ pubKque, ni qu'ils admis-
sent des idéè^ nouvelles ; ils prétendaient que tout
ce qtills enseignaient, avait toujours été dans kur
doctrine , et que cette doctrine avait toujours fait
partie de la religion populaire. III , 93. L'irréli-
gion admise dans la doctrine secrète, à l'égal de
tous 1^ autres systèmes et «pus- la condition du
mystère. 49- Le théisme, le dualisme^ même le
scepdd^me ic6té du diéisme et du panthéisme,
fusaient paFrtk de cette doctrine. 35« Points: de
rapproéhement^ entre les divers systèmes, le
ihéi&me , le dttalisme , k panthéisme. 49-So. Oer-
laines fables, d'abord secrètes, sont révélées suc-
cessivement et remplacées par d'autres qui sont
secrètes à leur four. III , S&' Chaque divinité dans
la doctrine seicrète, le symbole de toutes les doc-
trines mdme ks plus- dtsoovdantes. 98. Toutes les
hypothèses co-existent dans cette doctrine. 171.
A mesure que certaines sciences deviennent pu-
bliques , d'autres pénètrent dans la doctrine se-
crète, par exemple: Quand ks connaissances as-
266
TABLE
crofiomiqaes se. fiureht répandues hoç$ du saBc-
fuaire, les hypothèses métaphysiques les y rem-
plaoèrient. III, ^Sy-^aSS. L admission des initiés à
la connaissance de ce que le sacerdoce appelait
des Qiystères, n'impliquait point renseignement
des doctrines secrètes. V. Mystères^
DoDoitB (prêtres de). Comment décrits par Ho-
mèrCi^II . 33^. Peut-être en Grèce un débris d'une
corporation sacerdotale détruite. 334* Ces prêtres
-les jongleurs des G^ecs. 33â-333. Se mutilaient.
. 335. Leurs abstinences. .336.. l^ur mépris pour la
:Bàytb6]ogie populaire de la Grèce. Ib^ Pourquoi
ils flattribùaient une origine égyptienne. 337* Di-
vinités, sacerdotales adorées à Dodone. 335.
DoGMBs* Influent par; les souTenûrs qu*ik laissent,
même quand Us; paraissent le plus décrédités. I y
2o3-*ao4- Lattachement aux dogn^es nuit à tou-
. tes lés reeherdies histpriques. 119. Que Topposi-
M tion du bien et du mal a- donné lieu au dogme du
• maurais principe. IV ^.i6si.. Dogmes bicarrés , ré>
snltaht du pericbauit de l'homme, à prêter à ses
dieux ses inclinations, ses sentiments et ses aven-
tures. a83-a84* Naissanceis miraculesuses des dieux
chez différentes nations soumises, aut prêtres. Ib.
Tagès né d*une vicjrge^ décrite par Diodore. Ib.
Aventure qu.*Hérodote lui attribue, tb, Xaca au
Thibet, Mexidi et Vitzliput2di au Mexique, sor-
tis du sein d'une vierge. /&• Dioscures indiens nés
d*u9e cavale fécotadée par les rayoqs du soleil. Ib.
.Autres exemples tirés de la religipn indienne. 2.84*
ALPHABiTIQDE ST AHALTTIQDE. 967
aSS. CequidonBe.lieiià.ceftteidée< ^ASj R^stem»
bhnce de ^dicpies andenhes .images: de )m TÎerge
avec la mène de CrischiÀ. Ib» Lunion- tks sexes
réproïKrée dans les ciekix comme sur .k terre. /(.
Ficûons des pi^tivs plus indéoentea que la no-
tion Tiilgaire* a8S*^86. PoûrquoL là. Amogha ,
Andant, HanoQman.'/& Qu'on ne voit rien' de
semblable chcs ksGMcs, àil epo^a^ où leur my-
thologie devient mn système régolier. 286^ Excep-
tions tirées d'Hésiode et de Nonnus^ne condmiit
rien contre nous. It. Motif que nouaen donnons.
286-98^. D'ott.natt, chex.plusiràrs nations, le ^
dogme da sacrifice d'un dieu. a88. Qiie cette idée
Tamenait^ daoa le polythéisme sacenkEal , la sup-
position que les dieux ne sont point à l^abri de
hmort. 288. Gosmogoniesindiennes , jfondééssur
le panthéisme, où Ja création est un eacrificê.* Ib.
Légende de Bacchus déchiré par^les-nDitans. ^9.
D'Qsijris.en Égyptie, de Mithras^n Perse, de Oen-
resEy au Thibet. It. Bouddha mis en *pièces>par
les démofls« J6» Les dieux sacrifiant quelquefois
leur^ en&ms.<&; Etrange usageauquel cette no-
tion avait donné 1 heu auMexiquCi 16. Choses cu-
rieuses qiie dit un auteur à ce siYJèt. apo. .Antre
dogme, mérite de la douleur volontaire chez les
dieux, 290. Dieux aux en£ers pendant Soo géné-
ratieDS* JH. Dieux et déesses., chez plusieurs na-
tions, se mutilant et faisant pénitence. 2901-^9 1.
LeuKs macérations; leur mort. 491. Uhypodièse
de la chute primkivev le nœud de ce drame. 292.
968
TABLE
Lapùrifié&tionderhommes'opënitil par les tour-
menu du dieu médiateur. li. Cette expiation
désignée çn Chine et dans le Thibetpur le mot ri-
dempttofi. Ib. Opinion des chrétiens indianîsants
de nos jours. ^a-apS. De M. de Maistreen par-
ticuliet*. Ih. Rien de pareil dans les religîotis in-
. dépendantes. Ib» Qu*on ne doit point voir dans
notre réfutation une attaque dirigée contre U
croyance que nous respectons. Ib.
Dom&BM. Vv Grôcs.
DouLBuA (saint;eté de la). V. Saupages, Sacrifice y
FJorides, ^aZ/i. Mutilations des Syriens. II, 38. V.
SffTticHs.hà puissance attachée au mérite de la dou-
leui' ,est le motif dès incroyables austérités des
Indiens. i4i. IV, ay4 ^ «uiv. Efficacité des
jeAhes de Druweh. Ib. Les dieux s*en effraient et
. lui cèdent. i4a. Puissance des austérités d'un des
sept Richis , defiagiraden et de Wiswamitra. t4^-
143. Même récit sur Ambalischen. i43. Le monde
créé par les pénitences de Brahm. Ib. V. Brakm,
Austérités et douleurs auxquelles Tesprit de corps
soumet les membres du sacerdoce. III , 57. IV,
68*-69 et suiVé Austérités contribuant à la création
:da monde. IV, 288. Mutilations des dieux dans les
religioiis sacerdotales. III, 55. Que la tendance aux
macérations est dans le cd>ur de Thomme. IV ,
267-2(68. C'est par la douleur que Thomme s a-
méliore. Ib. Effets qu elle produit sur nous. Ib.
Que le sentiment religieux la cherche quelquefois
ponry retremper sa pureté ou sa force. Ib. Dîrec-
\
ALPHABiTIQUS ET AITALTTIQUE. 269
ûon btusÊC et déplorable que le saceAioce im-
prime à ce iDOUTement. li* Auteurs nombreux
(pie Von peut consulter sur les austérités des prê-
tres chez lesdirorsesnatioiis* 269 et suiv. Admi-
ration qu'on avait naguère pour saint Sîméon
Stylite et François d'Assise et d'autres saints de
même espèce. 270*271*271. Pénitence de saint
Godin. 27 a, De sainte Catherine de Gordone. 272-
2jh Ceinture de fer garnie de pointes que portait
PascaL 273. Bibliothèque chrétienne de l'abbé
ioiadonJi» La sœiur Angélique y est proposée pour
modèle aux jeunes filles. Ib. Ce qu elle fit pour
gsgner le ciel. A. Même avidité de souffrance
manifestée par les lettres des missionnaires de la
Chine et du Japon; 73. Hésolution désespérée du
pénitent Vicramaditya. 274* Cali lui apparaît. 275.
Les dieux lui cèdent. 16. Autre pénitent se cou-
pant toujours la tête et obtenant chaque fois l'ob*
jet de sa prière». là. Le moindre relâchement en-
lève aux mortifications leur mérite. 275. Exemple
de Wischwaroitra:. /(. Les Hédeschins , des eunu-
ques matilés par dévotion. 275-276. Rites licen-
cieux se combinant avec les macérations et les
pénitences. 275. Exemples. 275<»276« Princesse
d'Allemagne passant tous les ans qnarànte jours
à se macérer I et se préparant ensuite de nouveaux
sujets d'expis^on pour l'année suivante. 276.
Raffinement dans les tortures poussé jusqu'à la
mort. 276. Exemples. 276-277. Influence de l'idée
d une chute primitive sur le mérite attaché à la
370 TABLt
donkor. 977. Cette idée le btfe des cwyMci
oMÛcMOce. le. PMepie do N^diteen. i». IW
les dirieiiiei de M«m Gojmi. 978. Notion dr u
difMÎoo en dem subeonieet ferrifiant égehfit
le pendieat de rhonme e«s meoéretiom. /^
CoiUMot. th. Le dogme de la nkiteid de h <l»«r
leur cittie det rafliaeiiients dem let iecrî£er«b'ï«
maille. 978»97c. Exemples chet lee Heiif «*
979. Que oe dogme eut besoin d*écre eecoiidr ^'•
le diflmt« Ih. Qu on ne doit pat oonfoodre k» m^
oéralîooa det peuples du BlidiaTeelestuirtdiHfrr.
quenltdaot le Nord. Ib* Poorqnoi* Ib, Obeetftb'n
juste de M« de Montetquîeo tur b contfa^icn^
qui eaitle estre la mollmss du Midi et la maavr «
dont ses habitants bivvcnt la motl. 980, <^ tî M
ra œpeiidaolque \e% causes secomhires de nrtti
oontradictioo. It, Que les Grecs repoussèrmi u^
j<mfs de leur religion poblique les marératmw
981. Philosophes, jusqu'au 9* siècle de notre rsi
crojraot les solitaires de b Tbébaide tniffr% i
délire. U. Diflërence des Sroicieiis et des sobt^ir^'
981 •989.
DaAOoaa AftBS. 1 , 80. Impunité de letirs atrtenr* i
Uaoffas, magistrats et prêtres Scandinaves, le^t
tis taidivemeot dun très^graiid pouvoir. 1 , 1 *
V. i3o-i3i. Prêtres et juges tout a b fois. Il
i09.Leiir msembbncr arec les druides supmrc 1
V. i3i. Leur tribunal siégeait à Sigtnns. ^
aujourd'hui détruite. Ib. S'emparèrent de b p»^^
et assenrirent les Scaidrt. l'ig.
▲LPHABÉTIQDB ET ANALYTIQUE. 27!
DiniDBs. I , Ta. Persécutés par Tibère et Claude,
n, 48. Les nobles poayaient entrer dans oel or-
dre, dit César. Tous pouvaient j être admis , dit
Porphyre. 83. Cette dernière assertion contredite
par Diodore. 84» Expliquent seuls les présages.
88, Prononcent et faisaient exécuter les juge-
ments criminels* loa. Y. Sacerdoce , Excommu*
nicatiûn* Leurs immenses propriétés , temples au
ser?ice desquels plus de 6ooo serfe étaient atta-
diés. lop. Exemptés de la profession des armes,
iio. y. Climat. Leur sagesse divine 9 c'est-à-dire,
leurs traditions et leurs secrets. III, 17.
DausBS. Leur anathème contre tout profane qui
connaîtrait leurs livres sacrés. II , 118.
DiuwBH • y. Sainteté de la douleur*
DniLiSHB. Son origine. Combien la question de la
source du mal a exercé les philosophes. 1 , 245.
V. Sauvages , Sentiment religieux* Le dualisme des
Perses donne au bon principe la suprématie sur
le mauvais. 24^*^47* Le sacerdoce favorise l'idée
de dieux essentiellement malfaisants. 355-356.
V. Fertilité du soL II, i58. Dualisme chez les Chi-
nois. Ib. 26a. Le dualisme peut prendre deux for-
mes : i^ supposer les deux principes égaux;
2^ admettre Vinfériorité définitive du mauvais prin-
cipe. III, 38. Dualisme à la Chine, les deux prin>
ripes réunis dans le grand tout, 5o. Combats des
prêtres , pour figurer Fopposition des deux prin-
ripes. 67. Dualisme figuré en Egypte par Typhon
et par le double caractère de Nephthys. III, 85.
^'J2 TAILLE
Dualisme indien. i68. Wicfanou oombattant le
mal sous diverses formes. 169. Dieilx. à la fois
bons et méchants: exemple, Varouna aui Ifuies.
Ib. Ressemblance du dualisme persan et de ses
fiables, avec le dualisme indieii et ses fables. 170.
Dualisme chez les Chaldëens. ^38. Oromaze et
Arimane chez les Perses , quelqueibîs deux prin-
cipes égaux. a43. La conception de dieux mal&i-
sants TœuTre de Tintérét chez le sauvage. IV, i34.
Dieux de lanthropomorphisme mélangés de vices
et de vertus. Pourquoi. Ib. Qaon ne trouve au-
cune divinité essentiellement méchante dans le
polythéisme grec. i35. Contrées de la Grèce, se-
lon Plutarque , reconnaissant deux pHncipes op-
posés. /&. Qu'on ne peut rien en conclure contre
ùotre première assertion. i36. Non plus que de
la fable de Circé et de celle des Géantsl i36-i37.
Motifs que nous en donnons. lui Fables delà my-
thologie grecque dérivées de celle de Typhon.
Ib, Nonnus à ce sujet. Ib, Ses divinités infer-
nales ayant sans doute quelque chose de mal-
veillant et desombre. 137. Preuves i38. Mais
ces divinités n'agissant que très-rarement sur la
terre. Ib, Hécate une divinité étrangère , cessant
d'être malfaisante par l'action du génie grec. i38-
139. Erreur de Sainte-Croix sur un passage d'Hé-
siode , concernant cette divinité. Ib. Diverses cau-
ses concourant à la prolongation du culte des di-
vinités méchantes dans les religion^ sacerdotales.
i4o et suiv. Cali et Bhavani à la fois la lune et
ALPHABériQUE SJ ANALYTIQUE. 273
k force destractive. i4o. Les Druses, le seul
peuple qui reconnaisse positivement que Dieu est
I auteur du mal. i4i* Citation tirée. de leur caté-
chisme. lA. DénoiTiinatioiis honorables que les
prêtres donnent aux dispositions cruelles ou ca-
pridenses de leurs divinités. 16. Dilemme d*£pi-
cure sans réponse, tant qu'on voudra s'en tenir à
lalc^'que. i4a. Danger de lanthropomorphisme.
Ib, Que tout s'explique si Ton conçoit l'Être Su-
prême comme ayant marqué à sa créature non le
bonheur, mais lamélioration pour but. i49-i43*
Toute autre solution de l'existence du mal insuf-
fisante. Ib. Lire , pour s'en*convaincre, les Soirées
de Saintf-Péters}K>urg', de M. de Maistre. 1 43-i 44^
Danger qu'il y aurait à regarder les calamités qui
pèsent également sur les fidèles et sur les impies,
toujours comme le châtiment de quelque faute %
cachée. .ji43-i44*i4S* Qu'il faut assigner au mal
une autre cause que la justice divine. i45. Le
mauvais principe, une explication momentané-
ment satistiadsante. Ib^ Ce dogme un récitât iné-
vitable des perfections divines. Ib» Philosophes
grecs se rapprochant du dualisme. 146. Cette ten-
dance visible dans les ouvrages des Platoniciens.
Ib. Maxime de Tyr, sur l'origine du mal. Jb. Cir-
constances locales et événements particuliers qui
ont dû favoriser le dualisme. 1 46-1 47* Autre
route par laquelle le dogme du mauvais principe
s*est introduit dans la religion. i47* La femme,
toujours sa victime ou son agent, ou l'une et l'autre.
F, 18
VABLE
A
Ib. Loke , le mauvais principe ehei
ives. i48. Comparaison de la fable qui
•Tcc celle de Prométhée. Ib, Typhon
k$ Égyptiens. Ib. Temples qu'on lui élevait^
t^^ Mliienc^ malfaisante de deux planètes chei
lui» Chaldéens. Ib, Le hibou Tlacatecololotl da
Mrùoftiiis. 148-149* Moïsasour, chef des ange^
chez les Indiens, étend son empire sut
moitié de la nature. i4.9* L'idée dunedivi^
«lié malfeisante point étrangère à la religion juiye.
i49« Eichhom à ce sujet. Ib. Le cliristianisme
■Mil compris lui accordant une place éminente./^<
Koms que les chrétiens lui donnent. i5o. Obscu^
rites qui enveloppent ces notions chez les Perses,
Ib. Cause à laquelle elles tiennent. i5o-i5i. Ce
dogme long-temps concentré dans l'ordre des ma*
ges. i5i. Manière dont sa publicité se manifeste.
Ib. Pourquoi les prêtres laissent toujours planet
sur' ce mystère le doute et l'incertitude. i53. L^
mal , selon les mages , n'ayant qu'une durée pas-
sagère. i54* Ceux d'entre eux qui regardaient les
deux principes comme éternels, traités d'héréti-
ques. i54* Nouvel inconvénient qui se présente.
i54*iS5. Sophismes vaiAs dont on se sert pour la
résoudre. Ib. Le mauvais principe purifié devant
se réconcilier à la fin avec le principe bienfaisant.
i55- 156. Fables égyptiennes dans lesquelles cette
idée se reproduit. Ib. Cérémonies tendant à adou^
cir la notion du mauvais principe. i56. Sérapis^^
le Nil; devenus dieux bons, de dieux msUais^i^^
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. 278
quib étaient. 1 56^1 57. Qné le sentiment religieux
aime mieux ses divinitës capricieuses qu'essentiel-
lement méchantes. 157. Le Varouna des Indiens
etia Wila des Serbes. 167. Conséquences de ce
dogme dans les religions sacerdotales. iSS. Divi-
nités corruptrices revêtues de formes attrayantes.
160. Mohamroaya , Tillusion , Loke , Dsyé. 160.
Bas-rdief du Vatican où les Furies sont jeunes et
belles. li. Le contraire quelquefois pour les di-
mitéB bienfaisantes. Ib,
Ddbois (le cardinal). I, m.
Dirpois. I, i36. Réfutation de son système. iSS-ipi.
Reconnaît malgré lui la différence entre la reli-
gion grecque et les religions sacerdotales. II, 382.
E.
ÉcHRiis , roî d*Épîre. Fable qui le concerne. II ,
334.
f y
EcuTumE. £tait-dle en usage du temps d'Homère ?
m, 439* ProbalMHtés contre cette opinion. 439-
440.
EcKiYijHs. Ne sont que les organes des opinions
dominantes.«I, 87. Confondent souvent les opi-
nions de leur temps avec celles qu*ils vetilent dé-
crire. agS.
Edjdàs (ks) des Scandinaves, Se divisent en quatre
parties. Y, i5a. La i^^ la Yoluspa. Ib.Ge quelle
contient* /&. La a% THavamaal et le Lokftmsmal.
18.
^7^ TABLE
i53-i53. La 3«, le chapitre Rtinique. 1 53. La 4^,
la Lokasenna. i53. Qu'il faut y joindre les Nibe-
lungen et le livre des Héros. Ib. Subdivisions nom-
breuses de ces poèmes. Ib. Quelques-uns compo-
sés par des auteurs chrétiens. i53-i54* A quelle
époque appartient le Voluspa. i54- Doù vien-
nent les contradictions qui y sont entassées. IL
UHavamaal et le chapitre Runique évidemment
de répoque du ' a« Odîn. Ib. La- Lokasenna
est antérieure. i55. Ce qu'elle renferme. Ib,
Quon ne doit consulter quavec précaution
les Nibelungen et le livre des Héros.* i55. Pour-
quoi. Ib, A quelle époque les Eddas furent écrits
pour la première fois. 1 67. Ce que leur nom signi-
fie. Ib. Fable burlesque. Ib, Ce qu'elle prouve. Ib.
Egtptb. ly VII. Dieux monstrueux de l'Egypte in-
troduits dans le p<ilythéisme romain à sa déca-
dence. 53, 85, 93, 175. Ses hiéroglyphes. 3a3.
Epoques de la religion égyptienne: i^^ sous Cam-
byse, qui envahit l'Egypte ; a* sous Alexandre et ses
successeurs. 176^ Causes différentes assignées par
Plutarque et par Hérodote à l'usage égyptien de se
raser le corps. 177. V. Typhon^ Astronomie y Pro-
gression y Castes. DWiûon en castes existant chez
eux de la manière la plus marqueta. Il, 81. L'im-
molation d'une victime non marquée du sceau sa-
cerdotal était punie de mort. 88. Rois obligés
, de se faire recevoir dans l'ordre sacerdotal. 94-9'^-
, Elus par les prêtres et les soldats , inais beaucoup
plus par les prêtres. 95. Soumis en tout aux pfé-
t
ALPHABÉTIQUK £T ANALYTIQUE. 1Ï'J*J
très. Ib. Censurés par euic. ^. Sanctifiés par eux
à leur agonie. gS^gy. Statues ifes prêtres à coté de
celles des rois. 96. Déférence de Xerxès pour le
grand*prétre de Vulcain. /&. V. Saeerdoeê. Les
prêtres d'Egypte ne payaient aucun tribut. 107.
Possédaient le tiers du territoire**/^. En possédè-
rent probablement dabord la totalité. loy^toS.
L ordre de choses se modifia ensuite. 108. Pha-
raon dépouillant ses sujets, ne dépouilla pos^ les
prêtres. lA. Les prêtres seuls historiens en Egypte.
112. Hymnes chantées aux fêtes égyptiennes dans
un langage que personne ne comprenait. 1 16. Les
Egyptiens avaient* deux ou trois espèces d'écri-
ture. 116-117. Les hiéroglyphes n'étaient pas le-
criuire hiératique ou sacrée. 117. L'écriture in-
terdjte au vulgaire des Egyptien^. 1 16. Division
en classes dans là hiérarchie du^ satterdoee-^égyp^
lien, 119. V. TAotf Hennés, JUereurs é^pVkn,
Les scienees y atteignent un certain degré cie
perCBction^, puis.s arrêtent. iiS. Opinion erronée
de M. Champollion à ce sujet. ia6. V. Climat,
ChemHis; Chefihren, Nécessité du traçait-. Pkc-
wmsHes physiques. Le caractère des Égyptiens
toujours pacifique. 166. «Getaradère' favorable à
f autorité sacenlotale. /A. V. Sésos^m. Trois cent
treo|e-de«iz rois d'Egypte se^uccèdiont ^ sans qtt'un
i^ul se distingue des autres;* 166. V. MigMtions.
Leur règne des dieux finit après 18000 ans dans
h personne d'Horus. 179, lévokes contre les rois
d'Egypie, à cause de leur impiété, suivant Dio-
«7»
TAILK
4oaw» /^. MdD^ ayant Uarité le pouvoir de% pré-
tufà I ils ftmt ^[Taterdes mal^ictions sur sa tombe
par Techoatis. iSo.Sabacon refuse de (aire mas-
sacrer les prêtres ^ comme un songe le lui avait
ordontié. Ib. La sAreté de FÉgypte dépendait dej
l'eiaclitude des calculs astronomiques. 286. De là le •
pouvoir de ses prêtres. It^ La religion deTÉgypte'
.doublée 343. La mer, le mauvais principe chez les
,E^[yptîens. 344- Tout voyage par mer interdit à ^
Itiiiurs prêtres. /S(. Guerres en Egypte pour des,
aaaimaux sacrés. 3S5/Malte-Brun sur TEgypte. II,
. 4y6. Erreurs. de Bossuet sur eette contrée. 47^-
Admifatioa de Ferrand peur les Égyptiens. 479*
. Tfttttes les fêtes égyptiennes consacrées aux dieux
, fnùdiDaiUL. III , .9. Manière dont les prêtres d'E-
, •fSSP^ variaient leurs explication^ avec Hérodote,
Platon I Diodove. 34- La combinaison des élé-
.. ments du palyth^îsrae sacerdotal se vbit claire-
, m^nt en Ëgypie. 6i. Enumération des animaux
,^q^PQ y ^âo^U.Ià, .Vestiges de cet ancien calte,
\4^ temps de Maillet, 61-62. Le culte des Nègres
pigrfiiiteinent \seiikblable au col^ extérieur des
JJgypti^ns. 6S. i Heeren , justesse^ de ses idées là-
, 4fl9^UA^ /^. La > doctrine secrète des prêtres égyp-
ti^m S0 icpinposait de plusieurs systèmes incohe-
, if^m^^Ul, aie W. Doetrùfe secrèéé. Indiôation des
, ^UJ^mau^ adorés en Egypte et de leur significa-
..riqn syR^iolique. 70. Chaque aymbole, avait plus
.,^■^1)^ signiQcajlÎJon^ i^^ Il en était de même des
^r^res. i^. In(}u^pce des localités dans cette con-
ALPHABETIQUE BD AITALTTIQUE. 2Ç^i
tiée. 'j%f^fi. IkbDjère dont TEgjrpie b^t p^u^ilëe
et ioflumqe de .celte oMnière sur ^ rel^iop* 73.
Uentîté40>la dpçtri^e^gyptieoq^sur, le passage
de 1 an^ dOsiris daii;»;tpus \^ A|>.is,'suçoe#Aive-
meot^ «74G Tespèc^ d*ii9inprtalit6 du Lama. 74»
Le théisme égjptîea retombe dwas I^ paptbéisme.
8o* CqsmpgQmes et théogonies égfpû^nes. 83.
Contradictions des apden^i sur la jrdigion égyp-
tienne } et explication, de ces contradictions» lU^
89. La figure de leurs dieux stationnaire. IV,
a-3. Impossibilité de* distinguer en. Egypte au-
caoet progression, de peinture^ d arçhftecturq ou
de sculpture, jusqu'aux Ptoléme'çs. a. Quç. If s
Egyptiens n'ont jamais placé Thomn^^ parmi leurs
divinités- 5i« E^ur de Porphyre et d*Eusêbe à
oe siJ^et. Ib. Crqyaient ^pis.né d'u^c géqi^se fé-
condée ga.r le spleil. a83.
{xxAZAil , père de Pbinés. V. Elie^
EuBNJ^HTs (Çult{»^des),, lune de^ fpiTues pTij^eûtives
de la.r.çUgio.n. U^ 25. PQuy.Qir qui) donne au sa-
cerdoce, et ^O^guoi. 39-3p. EtHides.qp'il néces-
site! SovÇonduit à la. divination. .3 JE. IÇropire de
la diTinç^tion.et.par.là du. sacerdoce. //&. Ce q^lte
^t souvent. rétfni a rastrolitnc« 27.. Y. Perses^
Inde., Çhtnfi^jS{^crific^ humains, Mfijcigue, Car-
thage^ Gaule ^ Germaifis. 'Que le sac^doce a, eu
peu de pouvoir,, dans , les, pays oji il hy, a eu ni^
astrQl4ti:ie, m.mh^ .de^ elémfin^», ^,S^tq..^Q. V.
Grecs. C'était en adoration des élémen^tl qffisjes
Troyens jetaient des chevaux vivapts dfins le,
alfa . *.T*BLE
ÉvnniT». Leur^édaio peu foBdé.pow là.nythiilo-
gie populaire. I, aoi - aoa, V. yUloisoH. Les an-
I ci«iu>se. suit tvompÀ contra e les modcnieak soi.
Eb«i*m KiATiitA., géntt iodien; V. Âustâritês.
BlwpusCHiif', gésBL Sdd oionipbe 4UC les dûui
et.lfis homme* réunie. lU , 147.
EscHTLB. I, 121. Cité par Là MentMÙ. C70. Pen-
chait pour b «acte pyl^ugorioMniM:, Hiùnat Cî-
c^ron. IV, 4i4- Se» efforts pour élever Alliènes
au-dessus (le. Delphes. 4iS.âe9 éloge» de £at«o-
*. pae<<t point: canumindés par son sujeL 4i'S-4i&
ïlorissait vers le même teinpft-que Piadare. 4'7'
Queila Jtligion paraît touteCois.'hien menus amé'
lioiap dwiases tragédifli. que.dauftieaodcadu se-
. cond. Jh. Qiie «on Prométhée BoaafkitiDeciiler
i;juBi{^'à. VQiadfi. Paunpvn. |^. Aassetublance d«s
' 4imz avec le& hommea dau cette pièce; ^lA. iu-
piter regardé comme un t^ivO' Bk Langage de
- .Pl»nlélhée[Ot^lui.d'Ha chef d'une fiction vaincue
vid«BS'Uiie.çén>liuion politique.>4i 8^-419. Les dieui
dam sét: autres tragédies, t«u)ovrsp^t& à trahir
-iieBfv, adorwUiuxa. 419. Le\u» macs^laturs men-
songes, leurs défections, :li)ur,j^k)iisiu./3. Que
-iipoUr jugW: Ësob^le en connoissfi^eedeaause, >1
fout faire entrer en ligne de compte s(m caractère
'•<pttMoititehiA.I«pétuo«itédei(Mi^nie le. portant
à peindre de préférencelcs^o(pk^omgeuteai4^>
'<l4MhjǫU(jtiMpQ*ki^anatureUeenflQreaiigiDe"*^
-'ftoRtes-cinjorislançes i^ns leEqueUes il m. timiTa.
43o.SBhaine(Ie la servi tudeet son amoiUEpioat lai'*
ALPHABÉTIQUE £T ANALYTIQUE. a83:
berté. /(.Son exil volontaire d*Athèpe»^ apràa sa
débite par Sophocle. .420-49^1- Ctiactèra de son
stjle. 4^1. Pomper dont il acco<Qipagna ses vepvé-
senfiation^ théâtral^^» U. Effet terriUe produit par
sa pièce de^Euméaides. lè. Cçlteaniecdote prouve
que les femneS' n'étaient pas etobies *des théâ-
tres chez les anciens. Ji. Cooicessioa cpi'il est
obligé de £^re àspa siècle. 421-433» Q^o ^ i^"*
nion de plusiencf d^ ses tragiédiea est néoessaîre
pour former ifa tout complètement régulier. 4^2.
Ses trilogies. 4^3*4^3. Une exp^ssion manifeste
de la marche du polythéisme grec> 4^X Passa-
ges qui le prouvent. 4^4'4^^' Autre explication
des maximes diyerses qui s'y rencontrent, déeou-
lant d un pa^ssage de Quintili^n«. 4^$» Bafoles des
athéniens à ,ce sifj^. Jb. Sa jMicveryei le typ^ du ca-
ractère idéal de^t die«x. 4^^4^$*^ Vn ^pfi^li^A
EsDRAs, rédacteur des livres juifs, après la capti-
vité de Babylon^,,. lors du retpur des Juifs^à Jérui
salen^. Il^ ^4^^. Plus cruel queMoise, pafGe.|}ue
plus imbu die lej^prit sacerdotaL /A* .
Esprit humain. Qu il se montre plus incpiiséqu/^pt,
plus déraisonnable^, moins religieux uiêfuei lors*
qu'une classe dhommes s'arroge 4e privilège de le
guider, que lpi:sqi^'il suit go .lîj)er|;é^.warclie
naturelle. IV, S4-
Esprit (G^Nn) dfîs sauyages, Iq germe dutliéiwie.
I, 263. Vf ^auvage^y^Manitou y Théisi^f |\éMnion
des âmes avec, le Grand Esprit, iloor^Soï. N'est ja-
mais outragé par 1^ sauvage, poram^ le& fétiches.
•
a84 TABLE
317. Les jongleur^ distraient les sauvages de l'i-
dée du Grand Esprit. 344- Noms que les sauTagra
lui donnent et qui impliquent sa suprématie. 347'
a48. Le font inierrenir toutes les fois que la mo-
rale est întÀ«ssée. i^9. N'est jamais exposé aux
châtiments qu'ils infligent à leurs fétiches. Si^.
Esquimaux. I, ao. V. Climat.
■ Étbiopix. 1, XT. Sa religion tout astronomique etas-
gervissantle pays aux prêtres de Méroé. II, 38. Les
Éthiopiens , l'un des peuples chez lesquels on aper-
çoit le plus clairement la division en castes. 81-
181. V. Castes^ Astrotwmie. Sacerdoce chassant
les rois du trône, ou les condamnant à mort.
97. Décidant de la guerre et de la paix. Ib. Apo-
logie des prêtres de Méroé , par M. de Paw. Ib. Le
commerce qui limitait l'aulorité sacerdotale i Car-
thage, la fevorisait en Ethiopie. 168. V. Bâigra-
tionr, Ergaménes.
Éthoiiie. V. Phénomènes physiques, Mézence. Féti-
chisme des Étrusques. III, 8-j[.'LeurdémonoIogîe
astronomique et métaphysique. a4i. IV, 3oo et
8UÎT. Fluctuation de leur doctrine entre le théisme
et le panthéisme. IV, 804. Fédération étrus-
que composée de douze vitles, IV , agS. Volsi-
nîum , le lieu où se rassemblait la diète, générale. .
Ib. Les chefs politiques soumis' à un pontife com-
' mun. Ib. Caste oppressive, semblable à la casie
sacerdotale d'Egypte , à laquelle la nation obéis-
sait. 296. Nom générique de celte caste. Ib. Tra-
vaux dont elle accablait les peuples. Ib. Causes de
ALPHABJÎTIQUE £T AlfALTTIQUE. a85
plusieurs révoltes. Ib, Collée de prêtres. 297.
Leur pouvoir sans limites. Ib. L*ëtude de la mé-
decine et de Tastlronomîe leur était réservée. Ib.
Avaient dans ces deux sciences des connaissances
assez étendues. Ib, Secours que Numa tira de leurs
lumières. /6. Leur renommée dans tout TOccident.
Ib, Seuls historiens. 398. Leurs annales, comme les
pouranas indiens,, une hiiftoire sacerdotale. Ib.
Cette histoire renfermée dans un cycle astrono-
mico-théologique. Ib. V. Astrolâtrie y Sacerdoce ^
Culte des éléments. Fétichisme^ Dieux animaux.
Oracle de Mars , à Matiène • semblable à celui
de Dodone. VL^g. Dieux des Étrusques à figures
monstrueuses^ 3oo et suiv. Foule des attributs
de Janus, d'abord un dieu astronomique. 3oi . Son
temple. Ib. Son analogie avec Mithras. Ib. A pour
'épouse Vesta. 3oa-3o3. Tradition qui le concerné.
3o3-3o4* Sert d*enveloppe à la doctrine mysté-
rieuse de l'expiation de> Thomme par la mort
d un Dieu. Ib. Leur Jupiter Tina , leur dieu su-
prême. Ib. Leur démonologie. 3o4-3o5. Divini-
tés malfaisantes qui y figurent. 3o5-3o6. Leurs
dix âges semblables aux yogs des Indiens. 3o6. Le
dixième, selon le devin Yulcatius, commença au
milieu des jeux que célébrait César. 307. Leurs
prophètes. 3o6. Leurs rites obcènes. 307. Leurs
sacrifices huniaîns. Ib. Lactance à ce sujet. Ib.
Vers d'Ënnius sur cette ooutume barbare. 3o8.
• • • • -
Idem de Martial siat un ancien usage des Sabins.
Ib. Fêtes du printemps, /ft^. L'institution des ves-
lui fiiît de s'être laiué corrompre par les Corin-
thiens. Ib. Parait d'abord vouloir se livrer àui
affaires publiques. .44o- ^ consacre ensuite k h
philosqphie. 16. Y renonce bientôt pour le théâ-
tre. 44i- Disposition qu'il porte dans ses travaux
littéraires. 16. Nombre de ses pièces et de ses
triomphes. 16. Est en butte aux raiUeries d'Aris-
tophane. 16. A, comme Voltaire, toujours un but
autre que la perfection de ses ouvrages. 44*' Ttii^
nombreux de ressemblance entre ces deux au-
teurs. 44* et suiv. Comparaison de l'Electre de
Sophocle et de celle d'Euripide, Irèa-propre à
&ire connaître la différence des deux poètes. 443-
Idem del'OËdipe Roi dp premier et des Bacchan-
tes du second. 447-448' Anecdote de Pluurqueà
l'occasion de celui-ci. 44^- A.hus qu'il fait du mer-
veilleux. 449- A quoi tiennent ses défauts. 16. Le
fond dans ses tragédies toujours sacrifié aux ac-
ctasoires. 4^^- Vic^ ^^ ses expositions. 16, Idem
de ses chœurs./^. Son Cyclopela Jeanne d'Arc des
Grecs. 4^3. Raison pour laquelle- nous le jugeons
plus favorablement que ne le jugeaiuit ses contem-
porains. 45a-453. Pourquoi notre digression surcet
auteur était indispensable. 4S4. Son inexactitude
dans les petites comme dans les grandes choses-
16, Exeinples. 434-4^5. Fait en mal ce que So-
phocle lait en bien. 16. Qu'en analysant toutefois
ses pièces avec attention, l'on peut y remarquer
des preuves incontesubles des progrès de la re-
ligion. 456. Preuves. 456 et suiv. Ses ofirraçet
ÀLPHÀJBÉTIQUB ET AlîALYTIQUE. ' a89
les premiers où TiDcrédulité ait revêtu des for*
ioes publiques et populaires. 4^* Késunié de tout
ce que nous^ a^ons dit sur cet auteur. 4^9*
EosBBB. Histoire epdésiastique. I^ 6i. V. Perses,
ETKiMxmB. I, a6. Ni lui ^ ni se% imitateurs , ne peu-
vent nous servir que pour l'histoire de la déca-
dence du polythéisme. III , 507.
EicoNMiJifiCAYiON. Ses effets chez |es peuples du
Nord. II ^ io5. Rendue moins terrible chez les
Indiens et les Perses par la domination étran-
gère. Ib. Les ma^ et les brames j suppléent par
des menaces. fto^S-ioô* Effet de lexcommunica-
tion expulsant, les Inidieiis d!une^ caste supérieui^e
dans une inférieure* 106-^07. .
EiriATioH. IV, 4&6* Le sacerdoce, s en arroge seul
k pnTÎlége. Ib* Son efficacité» lorsqu'elle reppse
sur la disposition injtéi:iei;.rç,et,sur la conduite fu-
ture du coupable. Ib, Qu'il n'en est point ainsi
dans les rdig^€ins sacerdotales. Ib» P^tiques mi^
nutieuseft auxquelles est attaché^ .. l'absolution des
ciîiaiea: lsft.pJiis(j9iQirs. Ib. Indien sauvé y lorsqu'e»
mourant il tient en sa main la queu^ d'une ^va-
jche. ift;NDm.d0|Wic^^l9^l (Prononcé sans intçDfe-
tion, aysiilt.l^iiiouvoijr deflii^cer tou^ les crimes.
497* Ablutions purifiant l'homme des actions les
plus coupables*, selon les brames. Ib, Temple bâti
par Amara De^a, dont la Tue purifie du péché.
Ib, Temple de Rama , à Ceylan , à la visite du*
<{tttl«fi6tjai^achék{ paidon de tous las péchés^ Ib^
EfitKoifé desie^ux du Gange pour la xemise des
2QO TIBLZ
pécht-5. 497'49^- L'opinioD des ofarétient des pr»-
mlcTs siècles , sur la vertu du baptême, très-peu
ilifférttnte de celle des Indiens. 4^. Cette cérém»
nie souvent ajournée jusqu'au moment de la mort.
/^.Pourquoi. /^.'Syllabes, chez les Indien s, oompo-
saiii une prière ti'ès-efficace pour la rëmUsion des
péchés. lè. Autres superstitions semblaUes. 16.
L'expiation devient quelquefois l'objet d'un trafic
honieiii. 499- Opinion des brames sur l'efiScacité
des donations de terres. 1$. Prêtres desDrfue* et des
Talapuïns secbai^eant de faire pënîunce pour les
profanes. lè. Qu'il en est des expiations comme
du droit de grâce sons les gouTememenu ab-
solus et sous les gouvemements constkutieonels.
!)oo. Efficacité des expiations dans les mystères.
V, ys. S'achetaient quelquefois ifune manière qui
r,ippelle la vente des indulgences. A. Exemples.
7,-73.
Exp 1:1 CATIONS HisTORiQDKs. ËiTeBr des Ustoneits
qui rapportent tont à «ne seule. I^-i$5. -
ÉzÈcHiAs, le premier roi juif qni prohiba- le onlte
du serpent d'airain. I ^ a'iy.
KzorRvÉnAM(r). t^s un livre sacrë-deri-Indiens, nais
supposé par un missionnaîM. lU, i44- '
FASLlfs puFCL&iHBs. (ïhangoit, pàroc^'eUssiespn'
titem-des idées qui varient. 1, 19^ CoastîbieDt
ALPHABETIQUE ET ANALYTIQUE. '^91
linfluence réelle de la religion. ao4- Servent
i une certaine époque cI*apoIogie aux coupables.
IV, 3S8. Exemples tirés d'Ovide et d'Eschyle. Ib.
Fadhb et Picus, dieux médecins de Tan tique Italie.
II, 114.
FxKBLoir. I , XXX. Sa théorie de l'amour Texpression
du sentiment religieux cherchant à se placer sous
des dogmes fixes. 46*47* ^ manière d'envisager
la religion. ti5-ii6. Y. Innocent XII ,
FiETfUTB. Que la fertilité ou la stérilité du sol mo-
difie le pouvoir sacerdotal. II , i3o. Le Nègre tou-
}ourB actif , parce que son sol est stérile ; l'Indien ,
pour la raison contraire, toujours paresseux. 1.56.
L'activité un cdïstacle an pouvoir saeerdotal;
l'inactivité lui est favorable. iSj. La richesse du
régné végétalajoute 9l\x pouvoir des prêtres comme
médecins. /&. Effet de la fertilité du sol sur la
multîpticité des cérémonies* Ib. Parti que le sacèr^
dooe en tireL 1S8. La fertilité suggère la notion
du bon principe, la stérilité celle dit mauvais. Ib.
FificnsM^. V. Scmvagfu. A la C)ùne ou les manda-
rins sont athées, le peuple est fétichiste. I , a3S-
336. Dana les ames.corrooipue», la.- religion n'est
que du fétichisme. a64* Louis XI était fétichiste,
<|iiand il*voalait sédkiire Notre-Dame dé Gléry par
des présents. Ib* Mt.KamUcfuuiales, Le fétichisme,
la religion à l'époque la plus brute del'espcit hu-
main. 268; Le aentîment reUgienx sous 3a pre-
mière Ibnne. 969. V.Malabarey Arment. Mdchàn-
ceté de» fétiches, suivaoi les jongleura^ 3b{4*34S.
«9-
Fétichisine interdit chex les HAreux , seulement
sous Ëzéchias. aS^, Noms que divers tribus sau-
vages leur donnent. Ib. Cb&tinients infligés aui
Fétiches par différentes tribus sauvages. 360. Les
Ost)aques,les La pons, les peuples d'Ouechib, les hi-
l>|[itnts du Congo et delà baîed'Hadson. 360-961.
Fétîebbmede Louis XI. 264-365. V. Groënlandais.
Marchands d'esclaves Européens profitant du fé-
tichisme pour corrompre les nègres^ 377-378.
Multipliait le nombre de leurs fétiches dpus les
occasions importantes. 358. V. État bariare. Les
fénches des sauvages se chargent de tout pour
un seul; les dieux de leiat barbare, d'une seule
chose, pour tojfs. II , 7. Des traocs de fétichisine
.se retrouvent dans toutes les religions , soit sscer-
dotales, soit indépendantes, et àtoutes Ws épo-
ques de ces religions, ft-9. Se perpétue même
ilans le théisme. Les nègres mahométans adorent
le Murabo-Jumbo. 9. Traces de fiéticbisfiie chez
le* modernes, saint Janvier, lestnadones. If, 33i.
Le fétichisme se place naturellement sous le cplte
des éléments et des astres. III, 6. Les commu-
nications avec les fétiches plus fréquentes qu'avec
les astres ou les élémenti. III, 9. Partage des
fétiches entre les individus en Egypte et aux Indes.
/^.Manière dont les prêtres modifient le fétichisme
pour s'en feire un instrument. 10 .Fébcbe^ réunis
en corps, fi. Fétiche archétype. Ib. Apis , Anubis,
Bubastis. ii.L'espritbumaîn conserve les fétiches
individuels sous les fétiches génériques: la. Por*
ALPHABiTJQUE ET AirALTTlQUE. agS
phyre attribue le fétichisme au. sentiment reli-
gieux cherchant Dieu partout et l'adorant où il
croit le trouver. 66. Embellissements des squve-
nirs du fétichisme dans la religion indienne. xa4.
Le fétichisme subsistant dans son intégrité dans
diverses contrées de Tlnde. 126^ Les dieux popu-
laires toujours plus rapprochés des fétiches que
des divinités symboliques. III ,88. Fétichisme
chez les Chaldéens. 336. Leurs fétiches symboles
des planètes. ^Zy. Les arbres sont les demeures
des divinités qui président aux étoiles. Ib. Syriens.
Le soleil adoré comme astre du jour et habitant
sur la terre dans une pierre ronde. aSg. Élxusques.
Leur amalgame de l'adoration de Tina , la cause
première, hypothèse métaphysique, avec le culte
des arbres, des pierres, des lances. a4o. Se pro-
longe jusqu'au milieu de la civilisation daps les
religions sacerdotales. IV, 4* Faits qui le prouvent.
53. Singularités du culte de la. déesse Dourga, au
Bengale, venant à l'appui de notre opinion. /&.
Ftu (culte du). Manière dont les prêtres s'asservis-
sent ce culte en instituant un feu sacré. III, 11.
FiGUBB DBS DIEUX. MoDStrucuse chez les Chinois. II,
261. La fable indienne qui raconte qu'un tigre et
un taureau obtinrent, par les prières d'un richt
ou pénitent , la figure humaine , est un hommage
à la prééminence de cette figure. III., lao. La fi-
gure de Wichnou dans ses incarnations , se rap-
proche progressivement de la forme humaine.
21 5. Figures des dieux chez les Chaldéens. a36«
1^4 TABLE
Leur embellissement progresssif dans le poly-
théisme liomerique. 3i6. Anciennes figures^ soit
monstrueuses, soit d'animaux, attribuées aux
dieux les plus anciens de la Grèce. 3i8. V. Grecs.
Inlluence du sacerdoce persan sur la figure des
dieux grecs. 111, 3a3. Que la figure des dieux
reste stationnaire dans les religions sacerdotales.
IV, 2. Starro, dieu des Frisons, un morceau de
bois. Lucain et Claude à ce sujet. 4- Quetzalcode,
dieu de l'air chez les Mexicains j un serpent.
L'idole d'Anabin, pas un homme, mais pro-
bablement un singe de l'espèce des cynocépha-
les, 6. Que le sacerdoce cède tôt ou tard au
penchant de l'homme pour la figure humiline. 6.
des formes d'animaux dans les divinités
qui prennent la figure humaine dans les religions
sacerdotales. 7. Figures monstrueuses des dieux
S3cerdoi:iux.8. La déesse Ganga. 9. Le sens mys-
térieux des formes des dieux, le principal, chez
les nations sacerdotales, le contraire chez les
Grecs. 9. Quadruple empreinte que porte la fi-
ure des di<;ux dans les religions sacerdotales ,
fétichisme , esprit symbolique , allégories scienti-
fiques, desJr d'effrayer. 9-i3. Quand ce» dieux
^jr la figure d'animaux, on en voit à
leur suite ou leur servant de monture. lo. Indiens
de nos jours tellement imbus de ces idées, que
voyant quelques saints du christianisme accom-
pagnés d'un animal , ils attribuentà ces saints des
transformât il) us miraculeuses. Ih. Figure symbo-
ALPH\BÉTIQUB BT ARALTTIQOK. 39$ *
%u de CM dieux. 1 1. DivÏBite* poljrcéphales. la.
fiffm de Chandica. i3. Puestricb des Vandatei.
li. Les dmoitÀ grecques simples, et élégaatei.
Les dinaités des barbares surcharge d'orne-
mcnts et de donires. t4> Différeoce de la figure
des dieux et de celle de Nala dans le Mababarat.
t4-i5. laâueDcequa sur les artistes lliabitude des
prêtres de n'ofitir à l'adoration publique que des
fonues bisarres. i5. Foule d'aoiipaux iniaginaires
qn'ik introduisent dans les mytbologies sacerdo-
tales. 16. Qu'il n'en est pas de même chez les
Grecs. Ib, Ressemblance des animaux de l'Âpoca-
. Ijpse avec ceux des religions sacerdotales. i5.
Qn'oa ne troure aucune forme pure et régulière
dans les ruines de Persépolis. li.
fatiàXDAia , leur cosmogonie. Le dieu créateur s'eii-
geudrant lui-même dans le vide , III , aÔQ.
Fmiois, leur feu sacré entretenu par leurs prêtres.
m, 361. OfEmieat des victimes aux léxards. 16.
FtitaiBK. I , xn.
Flcudx. Mime opinion cbez ses habitants que cbez
les OtabitieDS. V. Otahitiens. Sacrifices humains
cbea eux. 1 , 349- Femmes qui se flagellaient et se
dedûraient. V. Saintaté de la douleur. Adorateurs
des astres, et soumis aux prêtres, ont des sacri-
fice* humains et des rites licencieux. II , 34-
Po, (bote d'animaux dans lesquels son ame passe,
liaison du fétichisme et du panthéisme. 111, 53.
Sa confidence à ses disciples ne les détourne point
du coite extéiieur. 59-60. 16. 171. Athéisme
agô TABlt
dans SI doctrine, i^p. Enseignemenu contraires
' donnés au peufrfe par ses secuteurs. Ib.
Fd-hi, dieu Cbinois. Était un serpent à tête dlioiDme.
H, 361. Sasoenr était en même temps sa femme. Ih.
FoKDicDLES , fêtes romaines. Leur anah^e avec des
usages hébreux. I, iSp.
FdRHBS BiLiGiKosis. Nécessité de distinguer entre
elles et le sentiment. 3^. Que l'homme a besoin
d'une forme fixe. 4°- De-là nne forme positive
proportionnée à l'état de cha(]ue époqife. 4i ■ Mais
cette forme lutte contre le sentiment qui se dé-
veloppe et enfin la brise. 4^. Quand une forme
appelée par l'époque vient à paraître, tout s'y
attadie. 57-58. Les formes religieuses peuvent ,
créer un pouvoir ennemi de U liberté. 90-91.
Avantage des formes nouvelles contre les formes
vieillies. 95. V. Pldn de rtmvrage. La forme reli-
gieuse , le mojen que l'homme emploie pour se
mettre en communication avec les forces incon-
nues. V. Sentiment religieux. Pourquoi nécessaires
i l'homme. 4i. V. Cuite. Répugnance du senti-
ment religieux pour le joug de» formes. 59-60^1.
V. TertuîlUn , Grégoire de Nazianze. Opinion des
Allemands sur les formes du judaïsme et du chri-
stianisme. 1 3o- 1 3 1 . Chaque forme religieuse a ses
gradations et offre en petit l'histoire de la pro-
gression religieuse en général. 368. Que la se-
conde moitié de nos recherches embrassera la
chute de la première forme religieuse que l'homme
se soit créée. V. i65-i66.Quenou5ferons voir une
ÂLPHABlSTIQUfi Bt ÂlfàLTTlQCS. 297
forme nouvelle triomphant de celle qui a été
brisée et ralliant tout ce qui restera de sentimmts
généreux, d'espérances consolantes. 166. Les for-
mes religieuses sont de deux espèces , les unes
soumises à des corporations qui les malintiennent
stationnaires, les autres indépendantes de toute
corporation et se perfectionnant progressivement.
167. Peut-il n'en exister aucune? Ib, Non. Ib.
Preuves. 167 et suiv.
FoBTUKB DBS FBHMEs. I, x84« V. f^éturiû, Euvisogée
par Court de Gébelin comme uniquement la
fête du soleil vainqueur de Thiver. Ib.
Fou-PAO j» devenue enceinte à l'apparition d'une nuée
brillante. Il, 262. Donne le jour à Hoang^ti. /&•
François I*'. I, ii8.
Frayssikous. II , 487- Sa réfutation de la doctrine
que hors l'Église il n'y a point de salut. Ib, Plus '
tolérant que Luther. 488.
Fhbdébic il Son incrédulité. Son influence sur
l'Allemagne. I, ia6<-i29.
Fb^ret. I, i36. Conformités qu'il trouve entre les
divers usages des peuples. iSp. V. Stunte^Croùc,
Fréta , déesse des Scandinaves y présidait aux peines
et aux plaisirs de l'amour. Y, lai.
FuREBAiBSS (cérémonies). V. Autre vie. Esclaves en-
terrés avec leurs maîtres, prisonniers avec les
vainqueurs y femmes avec leurs maris , chez les
Nègres^ les Natchez, les Caraïbes. I, 294. Les
habitants de l'Ile de Bornéo tuent ceux qu'ils ren-
contrent, pour avoir des esclaves dans le monde
TABL8
«.& VkoBa T<dontaires ches tes Nalchez,
MaK-kMabe de leurs oheb. 3o5-3o6.
MMB*, poime indien où les éléiaenb soot
(^1. hifyphème.
. t. uin.
a, tua bésitation dans Is persécution det
^95. I, i53. Ses mesures rappellent la ré?o-
■ Je ledit de Nantes. Ib.
, leurs taureaux sacrés. III, a6a. Adoraient
t-Mt, V Ifu t le soleil. Ib. Allusions liréquentes i
^a^wioiiiie par leurs bardes. Jb., 264. Leur ceuf
lirr \r"'T"i 'oBuf <l£ serpent des druides.
tJAM»- V. Potyphème.
iàj<»i.\. t-E Gai«bb. Source d'eau chaude à sa nais-
!^«. Il , iSj. Influant sur des fables indiennes.
Hk Avale par Jahnou. III, i58.
itltmwui., monture de Wichnou. II, 441. Sa des-
■.t^boti. II).
^M4>- 1 . VII. V. Tautalès, Climat. Culte des éle-
wralsdiins la Gaule, attesté par Grégoù-e de Tours.
U,45. Veux, delà Saint-Jean , vestiges de ce culte,
IJ. Sanilices humains. 46. IV, aïo-aii. LesGau-
kw IrgiMieiit en mourant leurs biens aux prêtres.
1,,^. Leurs prêtres les seuls poètes, les seuls
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. 299
inatituteurs de la jeunesse. ii3. Les sévis méde-
COIS. SoleDiiités avec lesquelles ils cueillaient le
samolus et la sébgo. 11 S. La figure des dieux
stationnaire che2 les Gaulois. IV, a. Grossièreté
de leurs simulacres jusqu'au temps de César. 4*
Avaient cependant des statues d'or de son temps.
5. Simulacres d'osier qu'ils remplissaient <levicti«
mes humaines pour y mettre le feu. an.
GiTATfti , sa définition. III ^ i58. La même dans une
de ses significations que la Trimourti. Ib. Un
rbythme, un hngage, une déesse et mille autres
choses. i8a-i83.
GxDion, fait, des dépouilles des vaincus un orne-
ment pour les prêtres : les Juifs en font un objet
decahe. II, a33.
Géockaphie des Aircisirs, progressive. 1, 170-171.
GEtHAiH s , ont pour auteur Mannus, fils de Tuision.
Adoraient les éléments; sacrifiaient des hommes
à Hertha, la ten^e. II ^ 4^. N'adorant/ suivant
Coar, que des dieux visibles^ les astres. 47-
ITayant ni temples, ni prêtres, malgré leur astro-
Utrie. Ib. Suivant Tacite , ils avaient des prêtres
paissants et sacrifiaient des hommes. 48. Manière
dont on a voulu concilier cette contradiction. Ib.
L'explication n'est pas satisfaisante. Ib. Le pou^
Toir des prêtres de la Germanie remonte à un
temps immémorial. 4^49- Fétichisme des Ger-
mains. III , a63. Adoraient aussi les astres.
m
159-260. Transportaient leurs dieux nationaux
dans des caisses et sur des chars. 263. Leurs fo-
300 TABL1E
réu, du temps des Bomains, un objet d*époii-
▼an te poui^ les voyageurs. IV, a 12. Vierges pié-
cipitées dans le lac de Rugen. Ib.
Gbtbs'. II, 100. Chez eux les prêtres étaient au-
dessus dé toutes les autres classes. Ib. Ambassade
de Décébale à Trajan. Ib.
61AGUB8. Punitions des femmes qui acooncheot
I, 256. Sont peut-être une secte, non une tribu.
II, 35. Adorateurs des astres et asservis aux
prêtres. Ib* V. Calandola.
Gibbon. Son érudition. 1, 122. Sa partialité. Ib.
Glôbb ( bouleversements du). 1 , 335. Combien fré-
quents. Ib. Que le sentiment religieux aime à se
plonger dans la contemplation de ces grandes
catastrophes. 334- Avantage qu'en retire le pou-
voir des prêtres et des jongleurs. 335-336.
Gonwiir. I, laa.
GoBRBEs. 1 , 1 36. Manière ingénieuse dont il montre
que la religion per$e peut recevoir toutes sortes
d'explications. III, 258.
Gopis (fable des) femmes de Sirendiep^ enceintes
toutes, au nombre de 1600, dans la même nuit)
par une opération divine. III, 139.
GoTHs. Y. Sacerdoce.
Gracbs (les). Fable qui les concerne. II, 4^^*
Leurs attributions morales, 4o3~4o3*
Grxgs. I, y III. 200. Dans quel sens le culte des astres
leur fut toujours étranger. 176-177. V. CUmat»^^
prêtres eurent^toujours peu de pouvoir en Grèce.
II, i5. Leur adoration des astres ne fat jama^
ALPHABliTIQUS ET ANALYTIQUE. 3oi
de rastrd&trie pure. a8. L*a$tronoinie leur était
peu nécessaire. a86. Leurs progrès dans oette
sdenoenereoionteotpas bien haut. Ib. Y. Platon^
Aristophane^ Rang subalterne que les prêtres oc-
cupent chez eux. II, 389. Toutes les fonctions sa-
crées remplies par les vieillards etr les pères. Ib.
V. Sacerdoce. Le sacerdoce grec acquiert graduel-
lement plus d'influence , mais jaia^s une com-
(Jète. ^90-39 1. Leurs homogtes éa^iuents possè-
dent le don de prophétie, sans être prêtres. II,
açi. De même chez les Troyens, paroe qu'Ho*
mère -attribue aux Troyens les mçsur? des Grecs.
a9a-a93. Mauvais traitements auxquels les prê»
très, Théoclymène, Leiodès, Calchas, sont ex-
posés. agS-agâ. Homère les met de pair avec des
professions peu r^eyées. 996. Éimmératioii des
famâles sacerdotales en Grèce. .^97. Ces familles
en général d*u«e origine étrangère. ^99. Ne do-
minaient que dans les mystères et avaient peu de
rapports av^ec la religipn publique. 3oo. Y. Mys^
Ares. L*éppql|e4e Uplus gtm^e- puissance du sa-
cerdoce ^^ Qi^èœ, le, temps 4^. Sophocleji^.Soi.
V. SopkoeJ^e^ Les prêtres, mânpre alors, ne for-
maient point un cprps.ip4^.?"d^^^f ®^ n'araient
nul poii¥pir eÎTil, politique,, ou judiciaire*/^. Les
fonctions du .sacerdoce étaient: temporaires. Ceux
qui lesexevçai^raat, jrentrai^t ensnite.d^ms l94^sse
des simple^ çi^o^ns^ n'étaient pas exempts du
service mAiiair« i^t restaioit .soumis aui( tribu-
naoa ordînaîres» Ib. 3oî2. Y* QUUaSj Ewnolpidesy
309 TABLfi
Héhastes^ Pausanias général êpoiiiat»^ ^gesipo^
Us, ÊphoreSj Devins^ XénophoUj Socrate. Le
• peuple révisait à Athènes les jugements defaréo-
' page, relativement à la religion. /3. Les rois de
Sparte étaient prêtres de Jupiter. 3o3. Le sacer-
doce plus subalterne à Sparte qU'à Amènes. /^.
' La connaissance des réponses d'Apollon Delphien
réservée aux rois de Sparte. Ib. Faits qui feraient
croire qu'à une époque antérieure aux temps hé-
roïques, les' Grecs furent gouvernés par des cor-
' porations sacerdotales. 3o6. Les patres mentioa-
nés par Homère comme antérieurs au siège de
Troie, plus puissant» que ceux de cette époque.
3o6-3o7. V. Tïrésias, Vestiges du culte des élé-
ments et des astres, dans quelques temples an-
ciens. 3o8. V. CUomène , totems. Feu sacré brû-
lant au Prytanée d'Athènes. 3o8* Autel de la terre.
/i&. Adoration de la mer distincte de Neptune. /i.
Sacrifices de cIrevauxparleS'Arglens. 309. V«nts
aidorés par lés Thûriens et ïeS Atliéniens. Ih Culte
des Arcadrens ayant rapport -à' ra^ti^onomie. Ib.
Formes hideuses d'anciennes diviirités gr^qaes.
3 10. ftévdlulioTi àntisacerdotate cti Gràde,- cer-
taine, mais les'Uétaits ignorés-. 3iif; 'Homère j ni
Hérodote, ne nous donnent là-d^ssus aucun dé-
' tail) 3 1 1 . Tefn de besoin que les -GrécS avaient de
rastronomié; 3ia. Circonstances* qtiî s'opposaient
àû pouvoir sacerdotal en Qf^êt: H; La uradttion
' des Danaïdes peut^'étretin sbut^r d^ûn maèsacre I
de "prêtres par feà géei^érs. 3 rtf .: V. -fyfi-kmy Ti-
ALPHABÉTIQUE ET AK ALTTIQUE. 3o3
ions, Prométhée une tradition de la TÎctoire du
culte grec sur le culte des Pelages. II, 3i5*3i6.
Combats des prêtres d'ApoUon et de Bacchus , à
Argos. 3i6. Opinion de Schlegel sur la révolu-
tion antisacerdotale de Grèce. 3i6-3i7. Rechute
(les Grecs dans le fétichisme. 3d3. Faits qui
le prouvent. 326-329. Conformité cfes cérémo-
nies grecques, conservées du fétichisme, avec 1er
coutumes des sauvages. 329. Dieux maltraités par
les Grecs, comme par les sauvages. Ib. Punition
des dieux , suivant Hésiode. 33o. Amalgame des
réminiscences des colonies et du fiétichisine grec.
35o. Influence limitée des colonies égyptiennes
sur le fétichisme grec. 35a. Permkmon. donnée
aux Grecs de consulter leur oraeleL 355.. La reli-
gion grecque ntïlIéitieHt la même que ceHé des
colonies. 359. Instittitions fondées en Grèce par
les eoloiiied. Dynasties royales. 366. Partage de
la royauté et du sacerdoce à' AthèiiaifeRtrerÉfec-
thée et un préfiré thralcd^ ^ôyvSkmtàtmgéogm'-
phiquedela Grèce '&vorGlblei»1^1^ti3ddttclion des
dogmes et des rites étrangers. S^sr/lLes^poâtes
qui transmirent aux 4îrecM^')eÀ''dègmes sacerdo-
taux fiirefit lèàjour^ iti^xïgëfl6::'^ÏJ Oracles sa-
cerdotaux confites jpàr les'Gr0espS^9v Dait8.dia-
que divinité gfi^e^e, il y^a'taii'niélange de fiction
et de doetWtie 'saeerJotale. 3^é' Victoire de. l'es-
I r ■ ^
pfrit grec' et refonte déees fiêtionâ« 1^. Biédas lios-
nogotifqiies des 'Grecs ^ paMb ârceux .dés reli-
gions saôetdbtal^; tHait^'iÛy attadiaiem peu
3o4 T4BLE
d'impoTtavce, parce que ces récits ne se mêlaient
point à leur religion populaire. 385. Les diyinités
cosmogonîques ne sont chei les Grecs Tobjet
d'aucun culte national. 387. Instituts sacerdotaui
à Delphes y Olympie, etc. 368.. Le§ Grecs connu-
rent la Ckilohide, peuplée par une colonie d*Egypte.
- 378. Les diTUDÎtés sacerdotales transportées en
Grèce y devinrent souvent des dieux secondaires,
ou des demi-dieux. 4^y. Le tmyail de l'esprit grec se
' remarque dans toutes les divinités empruntées du
dehors. 436. Rites, introduit^ eniGrèce de l'étran-
ger. 442* Contîneace imposée en Grèce à certai-
nes prêtresses, mais plus restreinte qu'ailleurs. Ib.
Premier élément de la religion grecque, le féti-
chisme. 444«:S>eco<Mi éléoftent, réunion des féti-
ches en'dieux.natioiiaux par les colonies. Jb. Indi-
vidus consenrajM.des oLye^ d'adoration privée.
444'-44S« Aniecdole d'Hérodote à ce sujet. 44^-
' ' Cérémoniea .et rites doni le sens était oublié, mais
apportés' iH» Grèce par le^ eoloiûes. 4So. Tradi-
tionâi etlIriiks'gNfCques ajoutées à celles des co-
lonies. '4^it^ .GbifQDQl^e idéale dans laquelle se
- «oncentrenttouiesQestradUÎpps^kpm]gamées.453<
; Les &gia^hér4)[qMS, r^n£e^més;^ns cinq généra-
tions. Ibi^£èKmipPiC€i.4^ ten^psj beaucoup trop res
serré. La pifèiHr4'ei^.est,dap# k; comparaison de
voyagea dHérctffo.et de Thfsée ^vec celui de Té
. lémacpfee. 4Si^4^* Élein^fm^ véritables du poly
ihéiame greo» 49^ Homogénéité ^.esprit uni
forme dans :1a feMgiou gr^cqw^ «malgré la diver
ALPHABÉTIQIJB ET ANALYTIQUE. !)o5
site des âements. 4^7. Les juges des enfers que
la religîoB grecque n'admet point ^ à sa première
époque, y entrent quand la morale devient partie
de la religîon. 4fio^4^i. Mal qui serait résulté
pour Tespèce humaine, si les Grecs fassent de-
meurés soumis au pouvoir sacerdotal. 4^1» Con-
traste des fêtes sacerdotales et des fêtes grecques.
467.Heeren sur les conséquences heureuses de Tin-
dépendance deaGrecs. 469. Introduction du culte
du feu en Grèce. III , isi. Etat des Grecs dans les
temps barbares ou héroïques. 277. Séparation de
la population de la Grâce en ileux races. 283. Ces
deux races, les Ioniens et les Doriens, pourraient
encore se atxbdÎTiser. aSs-aSS. Contrées habitées
par ces deux races. a83. Caractères des Doriens.
A. Des Ioniens. 16, Que lopposition du carac-
tère de ces deux races n*a influé que légèrement
sur la croyance des temps homériques. a84' Res-
semblance de tous les Gcecs d'Homère , suivant
Heeren. 987. Admiration des Grecs pour la beauté.
3a3-3a4« Anecdote de Philippe de.Crotone. A. Le
symbole toujours samfié à la beauté par les Grecs.
324. Influence heureuse de l'amour de la beauté
sur la morale. It. Les festins des dieux chez les
Grecs, peut-être introduits dans leur mythologie
à Tinstar de quelque cérémonie égyptienne on
éthiopienne. Ces festins toujours placés en Ethio-
pie. 353. Ils y avaient une signification astrono-
mique. 354* Que pour nous faire une juste idée
de leur premier polythéisme, nous écartons tou-
r. 20
3o6 TABLE
tes les explications symboliques. 3og. Que les
plus raisonnables des ërudits allemands sont
revenus à notre opinion. 3io. Hermann démon-
tre qu'Homère n*a pas compris le sens symbo-
lique des fables qu'il a rappelées. 3ii. Par exem-
ple, il parle des Sirènes, sans comprendre la
ùgnification sacerdotale de cette faUe. /6. La
Minerve Glaucopis et la Junon Boopis chez les
Grecs, réminiscences de la vache et du hibou.
3i8-3ao. Action de l'esprit grec sur la figure des
dieux dans les religions sacerdotales : exemple ,
Sérapis. 321. Les formes des dieux grecs ne fu-
rent pas embellies sur les monnaies. 324* Les
dieux de VIliade mercenaires. 33o. Le langage
des Grecs à leurs dieux pareil à celui des sau-
.vages à leurs fétiches. 34i* Les dieux homéri-
ques secondent les entreprises criminelles, en
raison des sacrifices. 333. Leur perfidie. là. Sur-
noms qui expriment leurs vices. 334* Hospita-
lité violée par les dieux. Hercule tue son hôte.
335. Ils sont les instigateurs du crime. 337. Pour-
quoi les Grecs invoquaient en fiiveur de la morale
«des dieux si corit>mpus. 338. Les dieux grecs
ne punissent pas même toujours le parjure. 34o.
. Mauvaise opinion qu'expriment les Grecs sur
. leurs dieux. 73. Précautions injurieuses qu'ils
prennent contre eux. 34 1« Dieux enchaînés. Ib.
Explication des simulacres enchaînés. 34 1-342.
Dieux séduits par des largesses. 34^. Anecdote
sur les Eginètes et les statues de Damia et
ALPHABÉTIQUE FT ANALYTIQUE. So^
d'Anxésîa. 343. Diaux forcés de suivre le&rs
suDulaores. Ib. Leur jalousie. 344* Mée des Grecs
modernes sur la jalousie des dieux. 345. Dégra*
dadou des attributs métaphysiques des dieux.
III , 345. Bornes de leurs (acuités physiques. li.
Leur Tue limitée. li. Ignorance où ils sont de
ce qui les intéresse le plus. 346. Ils sont exposés
au sommeil et à la fa^gue. 347> Us changent de
formes y mais sont reconnus malgré leurs dégui-
sements. 349* Pourquoi ils entendent de par^
tout. lâ. Ils subissent les infirmités de la vieil-
lesse. Ib. Ils peuvent mourir. 349*354* Us imi-
tent- les usages des. hommes. 35 1. Mépris que
les hommes conçoivent malgré eux pour de telles
divinités. ïb. Combats des mortels . contre les
dieux. 3$4- Q^^ <^s combats ne sont point .des
allégories. Ib, Combien les dieux des^Grecs dé-
vient de leur destination primitive. lil^ 355.
Quel était l'espoir des hommes, en les créant,
et comme cet. espoir a été. déçu. Ib. La société
des dieux grecs s'occupe d'elle et non> des hom-
mes. 356. Le premier enfer des Grecs ^ une co-
pie exacte de la vie terrestre. 379. hà morale , à
cette époque , était complètement étrangère ^tux
notions des Grecs sur l'autre vie« 3S2. Toutes les
fables où il y a morale, jugements des morts, etc.,
sont postérieures aux temps homériques. .383.
Cause de Terreur des écrivains à cet égard. Ib,
11 n'est question de récompenses après cette vie
que dans l'Hymne 0 Cérès, pour la première fois ;
ao.
3o8 TàBLE
mais cet ouvrage est bien moins ancien xfue l'I-
liade et rOdyssée. 385. Les supplices dans les
enfers , non des actes de justice , maïs des Ten-
. geances personnelles de la part des dieux, 387,
388. Le travail inutile, le plus grand malieur
aux yeux des Grecs des temps, héroïques. 388.
. Les Grecs dépouillent de toute morale les £aibles
. sur Fautre vie qu ils empruntent d^Egypte. 389.
Deux erreurs sur le polythéisme grec : lune,
qu'il n'a pas été une ventile religion ; l'autre ,
qu'il n y avait dans cette religion que des absou-
tes. 4oa. Avantages de la religion grecque , ses
fêtes. 4o4* ^ trêves. li. L*Elide consacrée à la
paix./(.La religion greoqUeapaise les haines par les
expiations. 4^5* Combien ces expiations étaient
sacrées.l(fr.Elle ouvre des asiles. 466. Ces asiles sont
une preuve que Tutilité d^end des époques. Un
avantage , dans les tmnps barbares , un inconvé-
^ nient, quand les lois régnent, li. Amphictyo-
nies créées par la religion. It. Tout ce qui est
chef aux hdmmes se rattache au polythéisme
• grec. 4^7*
GaÀckiiiiB Vil. I, XV. Lançant ses foudres contre
les trônes. It. '
Gaioonut Bx Naziahzb, sur la liberté religieuse,
dont tout chrétien doit jouir sans s'astreindre
aux formes. I, 69.
GxBGOiaB OK Tours, sur le culte des éléments en
Germanie et en Gaule. II , 45.
GxoBiTLAHnÂis, ont sur la mort les mêmes opinions
ALPBA.BJtTIQUS ET AlTàLTTIQUE. 3o9
que les peuples de la Guinée. I ^ 288. Y. Guinée.
Ib, Croient que pendant le sommeil Tame chasse
ou Yoyage. 1 , 296. V. Ame^ Angekoks. Enterrent
avec leurs enfants des chieos destinés à leur ser-
vir de guides, et croient cependant à la métem-
psycose. 298. V. Jongleurs, Croient leurs fétiches
exposés à la mort 267. V. CUmat.
Gaornis offre les massacres rapportés dans les livres
des Hébreux comme des exemples à suivre. II ,
a37.
GusBBBs. II, 38. Leur respect pour le feu et l'eau.
Ibid.
GniGKiAUD. Mérite de sa traduction de Creutzer.
1 ) 137. Reproche peu fondé qu'il bous adresse.
III , 53. Regarde trop exclusivement le panthéisme
comme la doctrine indienne. /6. 166.
Gimris (peuples de la). Croient à une seconde
mort. I, 288*289.
GirrAinB^ mAme usage qu'au Paraguay envers les
pères â la naissance de leurs enfiints. I, 267.
Y. Paraguay, Union des sexé^.
GvTOH (madame)* Y. .&ftfr<y!c«.
Gtgbs. y* Briarie,
Gtlfb, roi de Suède. Y, ia8. Donne sa fille au fils
d'Odin. Ib. Sa lutte avec ce dernier. 1^8-129. Est
mis à mort et le culte des dieux dont il avait re-
levé les autels proscrit. Ib. Confusion que son
nom apporte dans les traditions des Scandi-
naves. 1 28.
3lO TABLX
H.
Haviz, poète persan. II y i5i. Y. Climat.
Hamiixae ou Himiixo ^ général carthaginois. V. Sa^
enfuies Juàmains,
Hamtaeites (tribu arabe) adoraient le soleil. II, 5o.
HAEPOCRicTB (statue mystérieuse d*). III, 78. Siens
divers qu'on y attache. 78-79.
HjéBRBUx. V. Judaïsme y Fordiculesy Jéhovah, Traces
de fétichisme chez eux. I, 237. V. Serpent ^ Bethél*
Leurs notions sur la résurrection des âmes dans
Kétat du corps. '2^97. Ezëchiel atteite Fastrolâtrie
des nations voisinet des Hébreux et Tapostasie
fréquente de ceux*civ II, 4S. V. Castes. Hérédité
du sacerdoce chez les Hébreux. 83. Ferment le
sanctuaire à tout profane. 89, Faits qui prouvent
les privilèges exclusifs de leurs lévites. Abiron,
Dathan, Aizza, les 5o,ooa Bethsamîtes. Ib* Apo-
logie de leur châtiment par Guénée. 89-90.
Azarias chassé du temple par le grand-^prêtve. 90.
Louanges que Bossuet donne à ce grand-prétre.
/&. Les Juifs consultaient leur grand-prétre sur le
choix de kura généraux. 97. Y. Moïse. Avaient
pour médecins leurs lévites. 11 4* Lutte du pou-
voir spirituel et temporel chez les Hâ>reux. 198.
D'abord une théocratie pure. /&• Délégation par
Bloîse des fonctions civiles à des hommes présen-
tés par le peuple. 199. Germe de Tautoriié tem-
porelle. 73. Disparaît sous Josué, qui réunit de
ALPHABETIQUE ET ANALZTIQUE. 3ll
noureau les deux puissances. Ib* Après lui les
juges, ou plutôt des généraux, réclament «d^
droits politiques, mais sans fruit. 199- aoo. Ap-
parition formelle du pouyoir temporel dans la
demande d'un roi. aoo. Résistance du sacerdoce,
aoi. Tableau de la royauté |>ar Samuel. Ib. Lutte
manifeste dans l'histoire de Saûl et de Samuel.
2oa. Samuel était-il prêtre? 2o3. Efforts contra^
dictoires de Saûl pour dompter ou désarmer le
sacerdoce. ao4. Massacre de quatre>yingt*cinq
prêtres. Ib, Chute de Saûl. Ib, Lutte continuelle, à
dater de cette époque , entre les rois et les prêtres.
205-209. Révolution sacerdotale de Jéhu pareille
i celle de Saûl et de Dayid. 206-207. Jéfau fait
massacrer Joram, Jézabel, les fils d'Achab, les
frères d'Ochosias , les prêtres de BjmL Ib. Allian-
ces étrangèrjes, recheix^hées par les. rois contre le
pouvoir des prêtres. Ib. Penchant des rois juifs à
ridolfttrie, cqmroe moyen de lutter contre les
prêtres. Ib» 209. Combien superficiels les écri-
vains du 18' siècle qui ont traité les Juifs avec
tant de mépris. 210. Leur religion supérieure à
toutes les autres , non-seulement quant aux doc-
trines, mais quant aux rites. 217. Point de sa-
crifices humains ni de rites obscènes. 218. La
divination interdite. Ib. Reconnaissance dés droits
du peuple dans la législation de Moïse. 219.
Germe d^ l'abolition du monopole sacerdotal.
Anecdote d'Eldad et Médad. 220-22 1. La pureté
du théisme juif ne peut être expliquée par le
3ia, TABLE
raisbaneinent. aai. Deux choses à distinguer
dans les livres hébreux el dans la législation de
Moïse : la doctrine de Tunité de Dieu et la mo-
rale, d une part ; de l'autre les circonstances et les
barbaries, motivëeis, dans un état peu aYancé de
la civilisation, par ces circonstances. %22. L'en-
treprise de la délivrance des Juifs par Moïse pure-
ment humaine, bien qu'il la crût une inspiration
divine. aaa*2a3. Mais cette entreprise motivant
des actes de férocité, des massacres, ces actes
ne doivent point être attribués à la même source
que la morade et la doctrine. aaS. Les Juifs regar-
dés comme immondes par les Égyptiens. 16. His-
toire de Moïse. 223-224. Sortie d'Egypte, racon-
tée par Josèphe et par Diodore. ^24-^26. Périls
qui menaçaient Moïse et son peuple. Ib. Habitudes
^[yptiennes contractées par les Juifs. 226. Efforts
de Moïse contre ces habitudes. Ib, Ses efforts
souvent inlructueux. 227. Ressemblance entre les
coutumes des Hébreux et celles des Egyptiens.
227-28. Travail de Moïse pour isoler son peuple.
228. De-la ses lois barbares. 229. La nécessité leur
sert d'une sorte d'excuse. 16. Adoucissements que
lui-même y introduit. 229-230. Les pontifes pos-
térieurs à Moïse beaucoup plus cruels que lui.
23o.*En admettant la révélation de Moïse, il £siut
reconnaître qu elle n'a rien de commun avec ses
moyens de gouvernement et de cqpquête. 23o.
Qu'il n'a pas assez consulté la disproportion de
sa doctrine avec les lumières de son peuple. 23 1.
ALPHABIÉTIQCB BT ANALYTIQUE. 3l3
Note renCemumt le tableau de la lutte des Juifs
contre le théisme» a3i«a36« Jëhovah, un dieu na-
tional. 23a. L*idolàtrie reparaît sans cesse. a33.
Les rois lui sont favorables, Ib. En Juda, sur vingt
rois, quatorze idolâtres ; dans Israël, sur le même
nombre, dis-neuf. ^35. Question: L'esprit humain
serait«-ii arrivé au théisme sans un secours sur-
naturel? a36. Uexemple des nouveaux platoni-
ciens semble annoncer le contraire. a36-337. Que
Moïse, devançant son siècle, a été contraint à
des rigueurs excessives. a33. Qu'il a créé un sa-
cerdoce trop puissant et qui a abusé de sa puis-
sance. 234-235. £n regardant comme divins, dans
les. livres juifs, les actes aussi bien que les doctri*
nés, oii est tombé dans une confusion déplorable.
237. Les massacres et les incendies n étaient point
des choses, divines. Ib. La législation mosaïque
plua équitable que toute autre envers l'esclave et
Fétranger. a4o. Manière dont les annales hébraï-
ques ont été rédigées. 241 • Tous les livres sacrés
brAlés par un général de Nabuchodonosor. Ib.
Recomposés par Esdras sur des copies qui n'étaient
ni authentiques, ni complètes. Ib. Opinion des
Albigeois que l'Ancien Testament était l'ouvrage
du mauvais principe* 24a*343« Apologie de la
Sain^BarthéleraJ, par Gapilupi , d'après les exem-
ples des livres hébreux. 244-^43* Jéhu placé sur
le trôné, lui et les quatre générations qui devaient
le suivre, pour avoir fait massacrer par trahison
les prêtres de Baal. 246-247* Bienfaits que, tout
3f4 TâBLK
€onipeiisrf> le monde doit à la Ugisbtkw 6e
Moise. a49*3^5i. Que les aonales hâmiquca
moignent du detporiaoïe complet et n
des prêtres jusqu'à rétablissement de la
chie. IV, 85.
HacÀTa. Seule divinitë monstmeuse en Gfècr.
III , 3a3. Est, selon Jablonski, la Titiambo égy^
tienne. IV, iSg. Ses attribua, ses fonction »»•
nombrables, un mélange de physique, JalUf otii
de magie, etc. It. Représentée qnelquefcis arver
une léte de chien. It, La nuit primitiipe. /A. La
lune. li. Son identité avec Diane et a^ec laia. s4o^
Ses qualités oosmogoniques. li.
HÈUAÈTMê. Tribunal ou tous les Athéniens ftgéa de
trente ans pouvaient siéger et prononçaient «■ drr*
nier ressort sur les causes religieases. II ^ 3o3.
IV, 467.4fi8.
HiLios, distingué d*Apollon. II, 397. Description
sacordotale d'Hélios dans les poètes I j 1 ign^s ■ 39IL
U a quatre mains. 399. Il n'a point de cniio
les Grecs. 3g9*4oo. il est peut-être diea
réminiscence de leur ancienne religion
taie. 400.
HaLTinos. I ^ xxti ; II , 1 3a. Prineipai fondntcmr du
système de rintérét bien entendu. I , aicst. E»t
beaucoup moins inconséquent que ses
seurs. n.
Hanai III. I , ui. Le meurtre commis sur kn
soulevé Topinion contre l'assassinat rdigisns là.
Haaai IV. I, ut.
ÂLPHABlÉTIQU£'£-r ANALYTIQUE. 3l5
Isirai IV (Fempereur). Attendant pieds nos dans
b neige, qu'un pape Toulùt l'absoudre. il , aSS.
Iimii Vlil. I, 119. Le protestantisme s'établit de
force en Angleterre, sous son r^[ne. Ib.
IsaAcuDE obPouI', disciple de Platon etd'Aristote.
rV, 408. Cause qu'il assigne à la destruction de
Sjrbaris par les Crotoniates. Ih.
IiAAixiixB. ly 4i* Tâche d'identifier wa hypothè-
ses avec ce qu'il nomme la plus ancienne thëolo>
gie. 176.
9iBCDiJs, le Soleil, et ses douze traTaux, le zodia-
que. I^ 198. Mais ces dogmes scientifiques étran-
gers aux opinions populaires. Ib, Origine étran-
gère des faUes d'Hercule. II, 4i4- Analogie
d*Hercule avec Osiris, Rama, Djemschid et Mi-
thraa. Ib, A Thèbesen Egypte, le soleil. 4iS*
Ses légendes sacerdotales. Ib. Hérodote déclare
que c*est en Égjrpte qu'il fiiut chercher le sens de
toutes les tradittons qui se rapportent à Hercule.
4i6. La Grèce voit dans Hercule, au lieu du sens
mystérieux , le sens littéral, tb. L'Hercule Aiolo-
morphos de l'hymne orphique. Ib. Comment l'Her-
eole Aîolomorphos matérialisé par les Grecs. 4<7«
LUercale égyptien incorporé avec la Divinité par
la contemplation, le Grec se brûlant sur un bû-
cher. 4i8* Fable unique relative à Hercule à la
fois aux enfers et dans le ciel. 419* Abolit lés sacri-
fices humains en Italie. IV, 33o. Son nom, un nom
générique. 33i. Sacrifice qu'on offrait. tous les ans
à Rome, en son honneur. Ib. Les seules* iamilles
3l6 TABLB
Mctrdotakf qui esisiaiimt cUm cette tillr M
étaient oonnorëes. Ib. Tewplei et aateb «» »4<
honneor, esMUmtaTuit kfdocUtîoBdelUMMi. /»i
HmaDim. Philosophie de lliittoîfe. Croît au porfe <
tionnemettU progratsifii de U religioa. tSo.
Uiuin. EoTÎMgée oonme vohMitaire «c tr«i:i
oomme un crime. I, io5.Se prend eo ho^^t pari
per teé pienûen écriTiîas du chmtieiikMeu 6 1 \
Unaeni». Roi de Malva dans le Hahahnraa^ vwmc-^
par les bramines. II. 176.
HmanAfaaonmi (dîcus) en Egypte. L'Êtve imnni
•'engendra lui-méaie, étant à la foia reposa i
lepooae, le pète et le 61a. UI, 85. Chen le» CImI
déena. a38. Chea les Étrusques. a4i. Le «lira u
prêoie hermaphrodite chea les Pênes. %4^. Lr vi
et Tean tantôt hermaphrodiles, tanlAt de ara h
différents. U. Mithras hermaphrodite. H. Ca^r 1
mors, le premier homme hermaphrodifen. M. CloJ
et le aoleil hermaphrodites chea les ^ ■■■ *'iii — 1
ajo. Divinités vandales hermapheodllea. JSft. I
lune hermaphrodite chea les Lithuaateaa. M. I
géant Ymer chez les Scandîmnres. ^fjo^%jn. j
culte qu'on leur rend, cooséqœnoe aatamBc \
la notioodengendrer.lv, 191. Dieu bet^HipU:!
<lites chea diverses nations. 19a et aair. Cwl
d'Aphroditus transporté dans IHe de Chype«. s ^^
Confondu avec la lune. It. Idée de» Batilaa •!
Tarte de la génération. ipS. légende aeamdwkB'^
une réminiscence des dieua hrrmaplumAaaa. j
Cette notion ayant pénétré dans Ira r<iesm 4
mystiques chrétiens. ipS. Antoinette
ALPHAB^IQUB XT ANALYTIQUIE. 3îJ
▼oyait Adam dooë des deux seies. 19$. Adopis
hermaphrodite chez les Syriens, n'était en Grèce
qu'an beau jeune homme. 199. Ghapefle d'A-
thènes où Hermès et Venus étaient représentés
comme unis 1 un i l'autre. li. Veuves y suspéh*
dant leurs couronnes. Ib.
Herxbs. V. Mercure égyptien. En Egypte , tous les
ouvrages sur la religion et les sciences portent
le nom d'Hermès. Il, 12a. Il était la personni-
fication de l'ordre des prêtres. Ik. Le dieu du
commerce. i^S. Foule d'autres significations
d^Hermès. ia4. V; ThoL Ce qu'il était dans la
religion égyptienne. 4o8. Contradiction sur Her-
mès dans lé 24^ livre de l'Odyssée, lorsqu'on
rapproche ce passage des autres détails sur ce
dieu, dans la mythologie homérique. 4^j 409.
Attributs et mythes sacerdotaux devenant étran-
gers à THermès ou Mercure grec. 409. V. ilfer-
ciire. Analogie des légendes de l'Hermès des
hymnes orphiques , avec les indiennes , notam-
ment de Grishna. 41I9 4t^* L'Hermès sacerdotal
en Étrurie devint , chez les Romains , le dieu
Terme. Les Romains adoptèrent ensuite l'Hermès
grec. 4t3, 4i4-
IiRMBS A Phallus, pélasgique, suivant Hérodote.
II, 307.
Ibïodotb. I, 170. Ignore ce qu'Homère entend par
l'Océan. 196. Sur les Scythes. i58. Comment
cité par La Mennais. 170. V. Egypte^ Corres-
3 1 6 TABLS
sacerdoudes qui existassent dans cette Tille loi
étaient consacrées. Ib. Temples et autels en «on
honneur , existant avant la fondation de Rome. A.
HBaDBa. Philosophie de Thistoire. Croit aux perfec^
tionnements progressifs de la religion. i5o.
HÉaisiB. Envisagée comme volontaire et traitée
comme un crime. I, xo5« Se prend en bonne part
par W premîeni écrivains du christianisine* €i.
Ubbgbbs.' Roi de Malva dans le Mahaharat, vaincu
par les bramines. II. 176.
Hbrmafhboiutibs (dieux) en Egypte. L*Être étentdi
s'engendre kii-méme, étant à la fois l'époux et
réponse , le père et le fils. III , 85. Chez les Cbai^
déens. 2^8. Chex les Étrusques. nJ^i. Le dieu su^
prémè hermaphrodite chez les Perses. a45. Le ^^
et l'eau tantôt hermaphrodites, tantôt de sexes
différents. /£. Mithras hermaphrodite, là. Cay^
mors, le premier homme hermaphrodite. /3.0din
et le soleil hermaphrodites chez Xés Scandinaves.
270. Divinités vandales hermaphiodites. Ib» I^
lune hermaphrodite chez les lithuaniens. Ib. l^
géant Ymer chez les Scandinaves. ^70*271- ^
culte qu'on leur rend, conséquence naturelle de
la nodon d'engendrer. IV, 191. Dieux hermaphro'
dites chez diverses nations, jpa et suiv. Culte
d'Aphroditus transporté dans l'île de Chypre. 19^*
Confondu avec la lune. Ib. Idée des Bardes sur
l'acte de la génération. tpS. Légende Scandinave'
une rémi.niscence des dieux hermaphrodites, i^*
Cette notion ayant pénétré dans les rêveries des
mystiques chrétiens. igS. Antoinette Bourignon
ALPHAB^IQUB XT ANALTTIQUK. 3f7
▼oyait Adam dooë des deux seies. 19$. Adonis
hermaphrodiie chez les Syriens, n'était en Grèce
qu'un beau jeune homme. 199. GhapeHe d'A-
thènes où Hermès et Vénus étaient représentés
comme unis lun i l'autre. Ib* VeuTes y suspeti*
dant leurs couronnes. Ib.
Hkavss. y. Mercure égyptien. En Egypte , tous les
ouvrages sur la religion et les sciences portent
le nom d^Hermès. Il, 123. Il était la personni-
fication de l'ordre des prêtres. Ib. Le dieu du
commerce. ia3. Foule d'autres significations
d^Hermès. 1^4* V; Thot. Ce qu'il était dans la
religion égyptienne. 4^8. Contradiction sur Her-
mès dans le ^4^ ^Àvve de l'Odyssée, lorsqu'on
rapproche ce passage des autres détails sur ce
dieu, dans la mythologie homérique. ^tA^ 4^9.
Attributs et mythes sacerdotaux devenant étran-
gers à l*Hermès ou Mercure grec. 4^9. V. Mer^
cure. Analogie des légendes de l'Hermès des
hymnes orphiques , avec les indiennes , notam-
ment de Crishna. 4i > 9 4i^- L'Hermès sacerdotal
en Étrurie devint , chex les Romains , le dieu
Terme. Les Romains adoptèrent ensuite l'Hermès
grec. 4i3, 4^4*
HuMBS A Phallus , pélasgique , suivant Hérodote.
Il, 307.
HïHODOTB. I, 170. Ignore ce qu'Homère entend par
l'Océan. 196. Sur les Scythes. i58. Comment
«té par La Mennais. 170. V. Ègjrpte^ Corres-
<•
3lO TABLE
n^rd «es aUégoUies plutôt phénicien nés qu'égjp-
tiennes» 36o. Preuves que nous en donnons.
36o et suiv. Les OEavtes et lés Jours , an ou-
vrage agronomique embrassant Tétat social tout
entier. 36a. Est un monument précieux de la
plus ancienne civilisation. Ib, Imerpolatioiis que
- ses œuvres ont subies, li. Heyne et Pausanias
à ce sujet. 362^ 363. Nature de ces poèmes. 363,
364* Indication certaine de 1 époque à laquelle
ils ont été composés. 73. Son style une troi-
sième preuve qu*il écrivait dans un moment de
crise et d'agitation sociale. 364- Caractère de ce
style. Ib. Sa description des différents âges de
l'espèce humaine. 365. Ses prophéties sinistres.
li. Contradictions frappantes introduites dans
les notions religieuses par Tétat social soîis 1 in-
fluence duquel Hésiode vivait. 366 et suiv. Sa
mythologie se rapprochant davantage de FOdjs-
sée que de l'Iliade. 368.
IlsTivB. V. Explicatians scientifiques.
HiéROOLTtHEs. V, Egypte. Comment les hiérogly-
phes introduisent des fables dans la religion.
111,87.
HusaoMNBMONS, prêtres chargés des câ^monies re-
ligieuses dans rassemblée des amphictyons,
avaient le pas sur tous les autres membres. U^
3o2 , 3o3. Se tiraient au sort. Ib. .
HiiBKo»RAHTiDES , prétresses des mystères d*£leûsj5,
nommées par les matrones d'Athènes , dans la (a-
- miDe des Philléides. II, 3o2.
ALPHAB£TrQI]£ ET ANALYTIQUE. 3^1
HiSTOBiBNs GBECS. Ne jugeaient pas niieux que
Dons de la religion des temps héroïques. III,
3o6, 307. Que nou^ n'avons point d'historien
grec y contemporain du polythéisme homérique.
IV, 393. Qu'Hérodote, par àe^ notions reli-*
gieuseSy correspond asses avec l'époque d'Hé-
siode. 16. V. HprodoUp Qu'ot jrepiarque entre
Hérodote et les historiens .qui lu ont succédé,
le même intervaUe qu'ent» Hésiode et Pindare.
4oS. y. Xènophon. Que les.ecri^vains postérieurs
à Hérodote, assignent des. causes morales aux
événmnents auxquels il n'anfait assigné aucune
cause. 4o8.
HoBBBs. I, lai. La religion lui paraissait un
moyen de tyrannie,, et il la ménageait sans y
croire. Ib.
Holbach (lé baron d'). I, m^^ Ssi méuiphysique
superficielle reproduite par Thomas Payne. Ib*
HoLLAiTDE (Nouvelle-). Habitants de. Aocusent*les
morts de s'abreuver du sang des vivants endor-
mb. 1 , 3da.
HoMBEs. I, 43> i65, 171, 196. Son enfer mal connu
deXeclerc de JSeptchènes. 169. Y. Progression. Il
paraît quelquefois favorable au sacerdoce, bien
qu'il le peigne comme un état subordonné , et
pourquoi.. II, 296*-a97. Autorité religieuse des
poèmes qui portent son nom. III , 290. Le repré.
sentant et l'organe du polytliéisme populaire. 3o8 .
Wood renuirque qu'Homère vai^t mieux que .son
iupiter. 4o3. Les héros d'Homère sont supérieurs
F. Il
322
TABLE
à leurs dieux. 4<)3-4o4* Notre igorance sur sa ?ie.
459. Acceptions diverses de son nom; Ib, Peut- ,
être un nom générique. 461. Ne parle point des
mystères. V, 17.
Homériques (poèmes). Importance de l'autbenti-
cité de ces poèmes, pour l'histoire de Tespèce hu-
maine. II, 409. Le 24^ livre de TOdyssée est évi-
demment une interpolation. Ib, La religion d€ 11-
liade est différente de celle de TOdyssée. III, ^^
410. Dans celle-ci la morale est une partie essen-
tielle de la religion. 4io. Les effets de la religion
sont plus diversifiés dans FOdyssée que dans l'I-
liade. 4^3. Il n*y a point dans l'Odyssée eomnie
dans riUade, de combats des mortels contre les
dieux. 4i^* Les différences entre FOdyssée etll-
liade s'étendent à beaucoup d'autres objets que
la religion. ^iG^J^i^j. L'Iliade peintl'état barbare,
rOdyssée la civilisation naissante, les premiers
essais du commerce, etc. 417* Différence de
Tétat des femmes dans ces deux poèmes, 4i9«
Nausicaa, sa pudeur. 419-4^0* Pénélope la seule
femme vertueuse des temps héroïques. Ji^i. Hé-
lène presque respectable dans l'Odyssée. 429. £^
reur dans le sens qu'on a prêté à un discours de
Télémaque à sa mère. Ib, Pourquoi la destinée des
captives est la même dans l'Odyssée que dans
l'Iliade. 4^3-424- li*épisode où Mercure plaisante
sur l'infidélité de Yénus, prouve une civilisation
plus avancée que celle de l'Iliade. 4^6. L'hospi-
talité plus douce dans TOdyssée. 427* Différences
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. 3a3
littéraires entre FOiade et TOdyssée. 4^y'^4^S,
Unité dans rOd7Ssée./ift. Combien ily en apeudans
l'Iliade. 4^g. L'Odjssée moins brillante et moins
poétique. 43 1. Les difFérences entre l'Odyssée et
riliade ne sont pas expliquées par la supposition
* d ane différence d'âge dans l'auteùn 434* Hypo-
thèse de Longin peu satisfaisante. Ib. La seule
manière d'expliquer ces différences est d'assigner
à rniade et à l'Odyssée deux époques et deux au-
teurs. 438. L'authenticité des poèmes homéri-
ques a paru douteuse à des critiques de tous les
siècles. là. L'existence de récriture à l'époque où
l'on place Homère, ne déciderait rien en faveur
de lauthenticité de ses épopées. 44^* Elles ont
été transmises long-temps oralement et de sou-
yenin 443« Les rhapsodes les ont chantées sur
les places publiques^ jusqu'au temps de Pisistrate,
qui , le premier, les fit rassembler. 444*44^- Qt^^
ces rhapsodes ont dû confondre les compositions
de divers auteurs. 449« Q^^ ^^^ poèmes d'Ho-
mère ont dû subir de nombreuses interpolations.
45a-453. Contradictions qui s'y trouvent. 4^4-
Uniformité du style et de la couleur poétique
commune à tous les poètes de cette époque. 454*
456. Diversité de stjrl^) même dans l'Iliade. 4^y.
Résultats sur les épopées homériques. 464* Trois
espèces de mythologie y sont réunies, i^ mytholo-
gie populaire, a^ mythologie perfectionnée dans
rOdyssée. 465. Disproportion de la description
21.
324 TA.BLE
de 1 état des morts avec la croyance. Ib. Accrois-
sement de la dignité des dieux dans le a4* liTre
de riliade. 466.^3^ Mythologie cosmogonique et
allégorique. 467* Celle-ci d'origine Sacerdotale. Ib,
Très-incomplète et très-confuse. 468. Gommen-
,tateuji^ étontaés de la trouver dans Homère, iï.
Résumé. 47^*
HoNOVBa, le verbe , chet les Perses. III^ 94^*
HoEACiS. Cité par La Mennais* I, 171.
HoTTSNïOTS. Mutilation de leurs én&nts. I , ^67.
V. Union des sexes.
HoB-su. Sumomméek fleur attendiiei ôu la fiUedu
Seigneur. II, 262. Ce qui lui arrivé sur les bords
d*un fleuve. /&• Met au monde Fô4ii, au bout de
. dou2e ans. IK
QuGuSNOTS. Traînés sur la claie, et (leûplant les ga-
lères. II I 259» y. MandeloL
HuLi, Fêtes indiéilnes retraçant l'usage du poisson
d'avril. I , i5^.
HouB. Combien son histoire naturelle de la religion
est ilidigne du sujet. I, laa.
Huiu>. I, X19. A re^>ritdominateurdeBoàsu6t, sans
avoir son génie. Ib,
HnaoKs. V. Chasteté. I, n56. V. Mort.
Hûssrrcs. Vengeant leur chef livré auxflaïnmes, en
violation des promesses impériales. II, aSp.
HtPftRBOHiEirs. Envoient des présents aux dieux,
à travers le pays des Scythes. II, 879.
k
ALPHABETIQUE HT AHALTTIQOB. 33$
Icuu. Autels iieréê à ^n dùeo, II, 33a.
Ibb» imiiss ( qae ootre système sur le sentiment
religieux ne tient point à l'bjpotbése des }. l,»4-
Una (Journal littéraire à'), l, i33.
luios. I, i66. Les dieux de l'Iliade, loin d'£tre
ceux des poètes romains ou des lyriques et tra-
giques grecs, ne sont pas même exactement ceux
de l'Odyssée. 166. Les dieux purement égoïstes
dans le polythéisme de l'Iliade, aoo, aoi. Ses
fictions , comparées aux réàts des Nègres et des
Ramtschadales. 345. -L'Iliade nous présente-t-elle
la peinture fidèle de la croyance des âges que
son auteur a voulu décrire? III, a8a.-Héponse
affirmatÎTe. aga , apS.
Illthishs. V. Pûljrplùm».
I11PBJSC&.T10MS. V. Malédictioiu.
hcABHA/noRS (les) indiennes des époques de réfor-
me, m, 109. ai 3. Guigniaud reconnaît cette
rérité. Ib, Paroles expresses du Bagavadam à ce
sujet. 109. La théorie des incamations indiennes
est presque raisonnable, aoy. Combien cette no-
tion, telle que les Indiens la conçoiveiit, est fa-
vorable à la marche progressive de la religion.
aia. Manière dont les brames, sans contester la
divinité des incamations , éludent les réformes.
334. Analogie de leur conduite à cet égard avec
relie des réformateurs chrétiens. li.
I
I
I
I
3l6 TABLE
Incestes des dieux rapportés dans la cosmogonie
chinoise. II, a6i. Mêmes incestes aux Indes et
en Étrurie. III, 55. Et en Egypte. 84* Inceste
d^Ady-sakty, ponr enfanter les trois dieux. 174*
De Brama et de Saraswatty^ sa fille. 179. Inceste
d'Omorca chez les Chaldéens , pour engendrer le
monde visible. 238. Indeste cosmogonique de
Janus et de Camazène, chez les Étrusques. 24 k*
Ceridwen, la nécessité, objet de Famour du Tau-
reau, son fib, chez les Gallois. 271. Freya,
femme et fille d*Odin. 270.
Incrédulité. Apparaît toujours lorsque la forme re-
ligieuse a duré un certain temps. I, 43- N'est
pas Teffet de Tascendant ou de la volonté de quel-
ques individus. 43* Fanatisme d'incrédulité que
la persécution fait naître. 48 ^ 49* ^ combinai-
son avec le despotisme. 89, 90. Que l'oppression
religieuse peut rendre incrédules les hommes les
plus distingués. 91. Lutte de leur ame contre
cette doctrine. Ib. Erreur des inci'édules qui
pensent qu on peut extirper tout sentiment reli-
gieux. X o3.L*incrédulité flétrie en France,méme par
lopinion , sous Louis XIV. 107. Les incrédules du
dix-huitième siècle, estimables sous beaucoup de
rapports, m. Soulevés contre la religion par
une indignation juste des persécutions religieuses.
Ib. Crises d'incrédulité qui suivent la destruction
des formes religieuses, x 45. L'incrédulité le plus im-
pardonnable des attentats, aux yeux du sacerdoce.
IV, io3. L'incrédulité dogmatique impossible pour
ALPHABÉTIQUE KT ANALYTIQUE. 327
k masse de l'espèce humaine, V. lya. Que nous
ne la confondons pas avec le doute. Ib. Celui-ci
n'exclut point le sentiment religieux. 17a, 173.
IiDB. I, VII, XV. Sa langue sacrée. 332. V. Un-
gamj Huit, Sacerdoce, Soleil. Relations des fa-
bles indiennes avec lastronomie. II, 4i. Invoca-
tion des éléments dans le Gajourveda. Ib. Voyez
Théisme, Castes. G)mbien la division en castes
profondément consacrée chez eux. 8i. V. Climat.
Energie intérieure des Indiens qui , sans les ren-
dre capables d'agir, les rend capables de tout
supporter. i4i. Recourent à ce moyen contre
leurs ennemis, leurs parties adverses et leurs
créanciers. i45. Et contre les dieux. Ib. Anec-
dotes récentes à ce sujet. 1469 147. Le suicide
facile aux Indiens. 147. Cette disposition favora-
ble à la puissance du sacerdoce. 147^ i48- Dou-
ceur des Indiens , même dans les sacrifices hu-
mains. i5i. Paroles que le sacrificateur adresse
à la victime. 1S2. Rites qui prouvent leur répu-
gnance pour leffusion du sang. Ib, Ces rites le
contraire de ceux des peuples du Nord. iSa,
kS3. V. lAitte dupoiwoir temporel contre lepouifoir
spirituel ^ Cutteries. Combien la religion indienne
funeste. 476. Buchanan sur cette religion. Ib.
La doctrine secrète des prêtres indiens contenait
plusieurs systèmes de métaphysique. III, 20.
^« Doctrine secrète. La combinaison du poly-
théisme sacerdotal .la même, quoique moins fa-
cile à reconnaître, dans la religion, indienne que
3a8 TABLE
dans lëgyptieaoe. 94- Hatoe des Indiens pour les
étraDgers, g4) 9^- Dubois, sur cette haine. $5.
Les iDonumeQU sur la religion indienne ne for-
ment pas un ensemble. ^5 , 96. Ënumëration de
cas monuments. là. Distinction subtile, miù
fausse, que Hearen veut établir entre la rdigion
et la mythologie indienne, entre les Vèdesd'une
pM-t, et le Ramajan et le Mahabhu-at de l'antre.
m , 97. ËnumératioD dëpopéva indiennes qui ne
sont pas au nombre des livres sacrés. 98. Carac-
tère des poèmes sacrés de l'Inde. Hérolutioiu de
la religion indienne au nombre de 4 > ''^ même
de S. 107. Monuments qui les constatent. Tem-
ples regardés comme consacrés aux mauvais gé-
nies, li. Schlegel reconnaît qu'aucun des lirres
des Indiens actuek n'est conforme k la religion
populaire d'aucune époque. 16. 120. Les étémenis
de la religion indienne sont les mêmes que ceux
de l'égyptienne. lai. Ces éléments, le fétichisme,
l'astronomie , les hypothèses métaphysiques , les
oosmogonies. li. Le culte des arbres, des oi-
seaux, des quadrupèJes, des pierres, assodé à
celui des dieux supérieurs qui y résident. IHi
lai. Pierres de Wichnou, de ScbiveD. /*■ Ado-
ration d'une pierre noire dans les grandes ob-
mités. 133. Taureaux indiens marqués comme les
Egyptiens, lit'i. Adoration de la vache aux Indes
en 1808. ia4' La religion scientifique des I"'
(liens fondée sui' l'astronomie et l'astrologie, i ^9-
l>es hypothèse-s métaphysiques plus subtiles an^
ALPHABÉTIQUE £T. ANALYTIQUE.^ Ssp
Indes qu'en Egypte. 137. Fables populaires fiarvo-
rables au polythéisme, rapportées dans le Baga-
vadam, à côté de la doctrine du théisme, i4'i* La
religion de llnde, quoi(]ue semblable à beaucoup
d'égards à toutes les religions sacerdotales, leur-
est supérieure sous plus d'un rapport. 188, 189.
Elle est plus bienveillante, plus espansive, plus
douce , plus accessible à la pitié. III , 189. Deux
causes de cette différence, igo. L*une, le climat.
Ib. y. Climat, VsLntre , les incarnations, V« 7/t*
carnations, G>ntradictions des Indiens dans leurs
notions des incarnations. Le dieu incamé s'ignore
lui*même. aïo. Prolongation de ces idées jus-
qu'à nos jours, an. V. Sikhs. Bien que dans les
récita indiens le bramaïsme précède le sdûvaîsme,
celui«ci est certainement le plus ancien. 2x4^ Ré-
sumé sur la religion indienne, telle que les bra-
mes l'ont &ite. 324* Golebrooke, sur la législa-
tion des Indiens. Ib. Minutie et multitude des
préceptes religieux. Ib* Absurdité des dogmes.
225. Définitions inintelligibles de Dieu dans
rOupnekaL 226. Jugement du chevalier Jones,
sur les Indiens. 227. De Buchanan , sur les bra-
mes. 228. Questions fondamentales sur la religion
indienne. 229. Leur solution affirmative. 233. Ca-
ractère des cérémonies indiennes, à la fois douces et
brillantes. III, 202. Fêtes des seipents et des vaches
aux Indes. 23 1. L'immortalité de lame, une con-
viction absolue pour les Indiens. IV, 79. Font
k
33o TABLE
consister le bien suprême dans une insensibilité
qui équivaut à l'anéantissemenl. Ib.
Ikdbpindâhcb (Que 1') ou l'asserrissement à l'étran-
ger modifie le pouvoir sacerdotal. II, i3o.
Irdka. V. Excommunicatio». Quelquefois choisi par
les dieux pour leur chef suprême. IV, ii6. Son
trône bâti arec des textes tires des Vèdes. Ib. Cé-
rémonies de son installation pareilles au sacre des
rois indiens. Ib.
Irdiat0THbh. V. Malédiction!.
Ihitiations. Seul avantage qu'avaient les initiés dans
les reliions sacerdotales. V. 9. L'initiation est une
condition indispensable de lafelicilé après cette vie.
69. Son but d'après Ëpctète. 69-70. Aristophane,
^^hine et Sophocle sur le bonheur des ini-
ties. 70. Eux seuls pouvaient espérer des récom-
penses dans un autre monde. Ib. Tableau de
Polygnote représentant deux femmes condam-
nées à un éternel supplice, faute d'avoir été re-
çues dans les mystères de Cérès. Ib. Que celte
idée a donné naissance à l'axiome que hors de l'E-
glise il n'y a point de salut. 71. Athéniens se
croyant obligés de se faire initier avant de mou-
rir. 71. Morts revêtus d'babits d'initiés. Ib. Re-
présentations dramatiques auxquelles on avait re-
cours , pour graver cette opinion plus profondé-
ment dans lésâmes. 71-73. Un initié toujours un
homme juste dans le langage des prêtres. 73. Les
philosophes s'élèvent avec force contre cette par-
i
ALPHABETIQUE ET ANALYTIQUE. 33f
tie des mystères. y3. Paroles de Diogène sur son
absurdité. 73. Mises en vers par Voltaire. 74* ^n
quoi ces témoignages sont importants. 74. Des
différents ordres d'initiés. 91. Éleusinies divisées
en grands et petits mystères. 91. Dans ces derniers
b presque totalité des Grecs était initiée. Ilf. En
quoi ils consistaient. 9a. Contenaient cinq gra-
des. 91^2. Les initiations aux grands mystères
étaient moins prodiguées, et ne se communiquaient
pas en une seule fois. 92. Les initiés plus ou moins
iDstruits suivant les grades qu'ils avaient atteints.
Ik Aucun n'était sur de l'être complètement. Ib,
Pourquoi. gS.Subdivisionsdes grands et des petits
mystères. 16. Différence de doctrine dans chacune
de ces subdivisions. 73. Ne détruisant en rien, dans
l'esprit des initiés, le respect et la confiance. 93.
Pourquoi. /&. Prétexte qu'avaient trouvé les prê-
tres pour suspendre l'initiation et prolonger les
épreuves. 93-94* Ils comparaient l'initiation pré-
maturée au suicide. 94. Songe il'Apulé.e. lâ. Il
vend ses vêtements pour subvenir aux frais d'une
iDÎtiatîon. Ib. Qu'on a considéré à tort les initia-
tions comme un moyen de richesse pour le sacer-
doce. 94-95. Ce qu'on doit plutôt reconnaître
dans ces conditions pécuniaires. 95.
[^iniuBs (pardon des). Y. Climat.
InocKiïT XII. Son bref contre Fénélon. I, 47-
bsKHSBs (adoration des) par les sauvages. I, 332.
Supposés être inspirés par quelque chose de di-
^n , chez les Turcs , les Persans et les Arabes. 16.
1^
332 TABLE
Cette opinion attribuée à Aristote par (^céron. Ib
Enfanti épileptiques choisis pour éUves pir le
prâtres. 333.
iKT^âr. Rôle qu'il'Joue dans la formalîoB des R-
ligions. I, a47-348- 'Il rabaisse la forme religieux
à son niveau. 34S- Intervention de Imtërèt (bm
la notion dn sacrifice. aSg. La religion deneatui
trafic. B59-a6o. Son action sur les notions d'uni
Tie future. 987. Son action sur l'idée du sacrifice.
344.
ImnÉBÂT BiBM SHTBnnn. I, XX. Suffit-il pour U mo-
rale ? Ib. Que ia religion sans doute a fait coni'
mettre autant de crimes que l'intérêt, xxi-nii
Mais en n'écoutant que l'intérêt bien entendo
l'espèce hnmaine abdique ses plus belles faculté
xxni. 11 tue ce qui est sublime comme ce qu
est vicieux, xxiv-xxv. Dire qu'il nous porte :
la Tenu, pour jouir de notre approbatioa «>te
rieure, est un jeu de mots. xxt. Ce qu'a futl'ù
térêt bien entendu, depuis traite années, xia
Il a défendu l'ordre, et trahi la liberté, sxxi. ^'
gradé l'intelligence , en la développant, xxxu. R'
baissé les vertus, xxxiii, xxxiv. Combien plus ^
rible au milieu des orages, xxxvii. Ne lait d
l'homme que le plus habile des animaux, oto
A gouverné le monde sous le Bas-Empire, n
XLI, XLII.
-lo. V. jinna Périma.
IoKfi-u>, empereur chinois. V. CharUj-Qui'^-
loNiBKS. V. Grect.
\
ALPHABETIQUE ET ANALYTIQUE. 333
[âSSis (saint). Sa lettre au pape Victor, pour ren-
gager à être tolérant. I, 6x»
liOQDOis. Donnent à leurs fils les mêmes conseils
qae Socrate à ses disciples. I^ a43. Croient à un
dieu méchant. a46* Sont aussi inconséquents
qae les Groénlandais , relativement à la mé-
tempsycose. apS. Attribuent leur civilisation
lux animaux. a3o. V. Manitousj Mori^ Castes.
IsiÏE, Périt d'un supplice honible par ordre de Ma-
aassé. II, a34.
I&UQUES (prêtres). Leur délire. I, 5o.
Isis Pharia, ou navigatrice^ présidant jk la naviga*
tion en Égjrpte. If, 346.
Isis. Sa chapelle en Phodde. II , 369^ Anecdotes de
Pausanias sur cette diapelle* £70. Ses courses
pour retrouver l'organe générateur d'Osiris. III ,
85. Sens astronomique d'Isis et d'Osiris. Ces deux
divioités en même temps des fétiches. 86.
liiUE. V. ClùnaS. .
J.
JiiLQusKT. Son système de théisme égyprien , fondé
sur le renversement ,de l'ordre des idées et de la
suite des Êiits. III , 91.
Jahuou, avale le Gange , mais il le laisse ressortir par
une incision faite à sa cuisse. III, i58.
liMBUQUB^cité par La Mennais. 1, 170. Admiration
"
334 TABLE
que lui inspirait le mystère dont s'eDtonraient l«
prêtres égyptiens, il, ii6.
ARUS. Ce qu'il était chez les Étrusques. III , a^o)
IV, 3oi et SUIT. V. Étruru.
Iaponais, sont dans le même état reGgieux quelet
Chinois. II, ayS-a^fi.
KXBMu. V. Sédécias.
BCNES. "V. Sauvages, Guyane, Abipons. AccoInp^
gnés de tortures. 1 , 333. Nécessaires chez les Abî-
pons, pour devenir prêtre. Ib. V. SaiiUeté Jela
douleur.
loACHiH. Piyiit Uriedu dernier supplice, il, ioû.
out. Fait massacrer Athalie. II, aoS. Joas , pta(^
par lui sur le trône, l'accuse de dilapidation, fi
fait lapider son £ls Zacharie. Ib,
'OAS. V. Joad. Il retourne au cuhe des idoles. 11^
a33. Est assassiné par les prêtres. au5.
loNBS (le chbvaueb). Soh dilemme sur la Genèse
I, ..9.
lOHGLBCBS , nom générique des prêtres chez les sa"-
vagea. I, 3a i. Cherchent à former un corps. Il>
Longueur de leur noviciat, rigueur des épreuT<»
3a2. De quelle obscurité et de quelle terreur il'
eatourent leurs cérémonies. 3a9-33o. Ont unf
langue inintelligible aux assistants. 33i. V. Bou-
leversements du globe, Rêves, Divination , IVil»'
Répugnance des jongleurs à consulter les ntoris
I, 34i. Leur action sur l'idée du sacrifice. V. Sa-
cerdoce, Grand Exprit, Fétichisme. Qu'à côté du
ALPHABETIQUE ET ANALYTIQUE. 335
mal qulls font, ils font aussi du bien. 357. Ont
peu d mfiuence dans Fétat sauvage* Ib* Bien que
font au sauvage les illusions dont ils le bercent.
36i-36a. Forcent les sauvages à l'activité. 362.
Au mariage. Ib. Les peuplades où il n'y a pas de
jongleurs, les plus abruties. Ib. Portrait d'un
jongleur. 33o-33i. V. VentrUoques, Réunion chez
eux de la médecine et du sacerdoce. II. ii4.
Jorâm , retourne au culte des dieux étrangers. II ,
233.
JosxpH n. Mal causé par ses réformes intempestives.
I, i5o.
Josus, massacre les prêtres des idoles. II , 234*
JosuÉ. L'idolâtrie reparait chez les Juifs , immédia-
tement après lui. II, 233.
JcDAÎsMB. 1, 14. Cette loi bonne seulement pour un
temps. 1, 14, i3o. V. Sentiment religieux^ La Men-
nais. Migrations.
Jnu>AH. Prétresses de Juidah vouées au métier de
courtisanes. I, 35o. Les nègres de Juidah ont
pour fétiche un grand serpent. 234- Histoire
qu'ils racontent à ce sujet. 234. U, 35.
JcuEN l'apostat. Scs imitateurs modernes. I, i53.
Ju.^ON. V. Jupiter, Quelques traditions cosmogoni-
ques sur cette déesse , rapportées dans Homère.
II, 435. Produit Tîphoée à elle seule, sans le
concours d'un époux. Ib,
JcpiTER, ses querelles avec Junon,. allégories phy-
siques, sans rapport avec le culte public. I, 198.
!Vt8 TABLE
ses assertions contre le sentînient religieui. Ib.
Sur les Juift. io5, io6, 107, 108. S'indi^e de
ce qu'on honore la mémoire de Socrate, d'Aris-
tide ou de Caton. 106. Cite des auteurs de toutes
les époques, à tort et à travers. 170.
Lambttrie. I, 127. Audacieux par ordre, impie
par culte pour le pouvoir. 16.
LjUigaos. Qu'A ne faut chercher son origine que
dans la nature de l'homme. I, ^3, a4-
LiPOMs. i, 372-399. Espèrent dans l'autre monde
une meilleure espèce de rennes. 399. Appellent
leurs prêtres noaids. 3ao. Pierres, qu'ils adorent,
a|iprochant de la forme humaine. 337, aaS.Voj.
Noaids, Sacerdoce, Castes.
Latonk. Peut-être une dinnit^ égyptienne dans l'o-
rigine. II , 395 , 396. L'étoile du soir dans la my-
thologie astronomique. Ib.
I.ECLEBc DB Sbptchènbs. Cite toutes sortes d'su-
leurs indistinctement et sans se soucier de leur
date. I, 169.
I.znÂ. V. Cabires.
l.EMRos. Boute par laquelle les religions sacerdo-
ules se rapprochèrent de Grèce. II, 374-
IjÉok X. Amenant la réfurme par ses réaiitances-
I.i5i.
I.F.nir XII. I, XIV, XV. Qu'aucim souverain de nos
jours ne voudrait voir entre les mains de Léon XII
les foudres que Grégoire Vif lançait contre le»
trônes. Ib,
IjEssirg. I, 137. Semble quelquefois se rapproche''
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. 339
des lettrés firançais du dix-huitième siècle par ses
opinions. Ib. ^
L'Eybqub. Dans son histoire de Russie, place en
Tartarie l'origine de toutes les religions. I , t85.
Lévites. N'étaient pas seulement les interprètes des
livres sacrés, mais les médecins, etc. II, 114.
y. SacerdAHiêy Hébreux.
Liberté* Accord des préceptes fondamentaux de
toutes les religions avec ses principes. I, 84* La
liberté , une des conceptions fevorites du senti-
ment religieux. 86. Les hommes qui oppriment
la liberté au nom de la religion , ne sont pas des
hommes religieux. 89, 90.
Lœrtb heligibusb. Invoquée par le sentiment,
dans les premiers temps de toutes les croyances.
1,58,59.
Ldoussa. Mélange de mythologie, de féerie, de
métallurgie et d'agriculture. III , a65 , ^66.
LaGAM (danses des Indiennes devant le). I, 71.
Se rencontre partout. IV, 196. Trois formes
que le culte du Lingam a prises chez les
Indiens. 197. Adoration du Lingam tellement
enracinée dans l'Inde , que les missionnaires sont
d>ligés de permettre aux femmes qu'ils conver-
tissent, d*en conserver l'image. 197. Cette ado-
ration ne renfermant dans l'origine aucune idée
d'indécence. Ib. Rédt des brames de la pagode
de Perwattum. 198. Ce culte repoussé par les
peuples indépendaDCs des prêtres. 198. Ne fut
iaaais admis dans la religion puUique des Grées,
22.
l
RT
340 TABLE
Ib. Preuves. 199. Il en fut autrement dans les
mystères. Ib,
LivoKiBHS. Leur dieu principal un oiseau qui est on
mâmé temps le dieu du jour. III, 360.
Litres sacrés des nations sacerdotales, fermés à
la multitude. III, 16. Les découvertes, les re-
mèdes, les observations astronomiques, la divi-
nation par l'observation de la nature, y éuient
consignés. Ib. L'histoire des arts et àe la légis-
lation , ainsi que des événements , en taisait
partie. 17. La division en castes et les privilèges
de l'ordre sacerdotal' y éuient enregistrés. Ib.
Contiennent non pas une doctrine, mais diverses
doctrines qui portent l'empreinte des efforts feits
pour modifier la doctrine reçue. III , 104.
LoANGo (nègres de), I, 272. Leurs idoles d'argile,
de pierre , (le bois ou d'étoffes , et à forme hu-
maine. 272, 273. V. Insensés,
Logique. Ce qu'elle exige de l'homme dans ses no-
tions religieuses. I, 245. Suggère à l'homme sau-
vage l'idée de dieux bons et de dieux méchants.
V. Dualisme. Son impuissance, dès qu'elle sort
de sa sphère. 147 , i4S. Son empire sur les no-
tions religieuses de l'homme. III, 357- Ascen-
dant de la It^que sur les prêtres. IV, 40-
Lou qui constituent la nature de chaque espèce.
1 , 1 , 2,3. Qu'il ne faut pas chercher «u-dehors
les <»uses de ces lois. a3.
LoKi,dieu du mal, divinité hermaphrodite des Scandi-
naTes.V,i35.Estlepèred'Héla,du8erpentMî^ard
ALPHABÉTIQUE £T ANALYTIQUE 34 f
et du loupFenris, et la mère de Sleipner. i35, i36.
Lodis-le-Dbbonnairb. Fait pénitence aux pieds d'un
légat. li y a58.
Louis IX. 1, 4^.
Louis XL 1 , 43* Rassemble près de son lit de mort
les reliques de toute la terre. !i66. Y. Fétichisme.
Espérait corrompre Notre-Dame de Gléry, mais
Jie s adressait pas à Dieu même. 264 9 ^65 , ii66.
Louis XIV prépara la France à Tirréligion par son
austérité et l'hypocrisie de sa cour. I, loa,
loSyXio, 111-118. Mal causé par ses persécu-
tions. i5o.
Louisiane (les sauvages de la) ne croient pas
qu'on' puisse se passer de nourriture dans l'autre
mondev 1 , 287.
Loui-Tzu, mère de Cbao-Hao, devient grosse à
laspect d'une étoile. Il, 26a.
Lucibn. I, 26, 43 9 44} i65-i68. Comment cité par
La Mennais. 170.
Lucrèce. I , a6. Proclame la mortalité de lame. lù.
Luther. Ne voulait que réformer les abus de l'é-
glise romaine, et non s'en séparer. I , i5i.
Lutte entre le christianisme naissant et le poly-
théisme à sa décadence. I , pS à 100. Du pouvoir
politique et militaire contre le pouvoir sacerdo-
tal. II, 174 à 278. V. Sacerdoce j CutterieSj Inde^
Egypte , Perse , Hébreux,
Lyriques ( poètes ) , écrivaient à une époque de la
religion plus avancée que l'époque homériqu€k
III, 3oa. Modifiaient les traditions religieuses. Ib.
Ml
M.
Macérations. V. Sainteté de la douleur.
Macadha (rois de). Proscriu par les Brames pour
avoir permis aux lettrés de leur cour de rendre
la science populaire. UI, 137.
Mages, i , xa.. V. Pertes. Souvent menaces ou pro-
scrits par les rois, mais toujours puissants. II >
4o-4i. Portent leurs usages en Aralùe, en s'y ré-
l'ugiant. Bd.y. Castes. Ils étaient chaînés de toutes
les ofriandes, de toutes les invocations, et de la
consécration de toutes les victûnes. 8y, V. Ex-
communication. Seuls chargés de l'éducation en
Perse. 1 r3. RésisUnces que les Perses opposaient
aux Ma^^es. 189. Cyrus leur conserve leur di-
gnité, niais non leur pouvoir. tpS. Introduits
pour la première fois par Gyrus, suivant Xéno-
plion , ilans l'empire qu'il avait fondé. Ib. Ef-
forts <k's Mages pour regagner leur ancienne
puissance. i94> L'usurpation du faux Smerdis
nne de leurs tentatives. lè. Autres symptômes de
cetle lutte, sous Darius. Ib. Massacres des Mages.
lù. Supplices de plusieurs d'entre eux , sous Cam-
bjse et Darius. Ib. Leur doctrine secrète renfer-
mait plusieurs systèmes différents et même op-
posés. NI, ai. V. Doctrine secrite. Ils empnin-
taient dans leurs mystères, à ce que dit Porphyre,
le nom de quelque animal. ^46.
Magie, magiciens, rivaux de!^ prêtres ou des jon- ,
i
A.LPBAIIBTIQDE ET AirALTTIQUE. 3^3
gleurs. I, 3a3. N'e*t que la religion réduite aux
notions que l'intérêt suggère à l'homme. 3a4-
Persécution des magiciens par les prêtres. 335.
Les ministres des cultes déchus , toujours pro-
scrits comme magiciens. Sa^, Remplissent chez
les fBUTages les mêmes fonctions que les jongleurs.
399. Les sauvages confondent les magiciens et les ,
prêtres. Ib. Sorciers punis de mort par les sau-
vages indiens ou nègres. SsS. Noyés dans le
royaume d'Issini. Ib. La magie attribuée aux fem-
mes. 388.
MiAABAMAT, ses poïou de ressemblance avec l'O-
dyssée. 111, aoi.
Habokbt, le soleil suivant Dupuis.1, 188. Régénère
les Arabes. i5-i6. V. Arabes. Me veut point de
prêtres. 88.
MuifTEifOM ( MADAME Ds). I, III. Madame de Prie
lui succède. Conséquences qui en résultent. Ib.
M11.ABAXB. Prend son fétiche à témoin dans les cir-
constances solennelles. 1 , ayy. V. Serment. Choisit
pour fétiches le premier objet qu'il renconu^
aay.
MiiiDionoifS. Leur puissance chez les Indiens. H ,
i44- Indratuymen changé en éléphant par celles
d'un solitaire. Ib. Devendren chassé du ciel par
c^es d'an autre. Ib, Malédictions réciproques de
Schiven et de Dachsa s'accomplissant. Ib. IV, Si.
V. Dieux.
Mallbt, Sur le théisme des Scandinaves. 1, 3i2.
Ml», pierre informe , idole des Arabes. Il , 5i.
344 TABLR
Mahaub, rétablît les idoles dans tous leurs hon-
neurs. II, a34-
MutDAHiRg (mépris des) pour les bonzes. II, 264.
Les chassent de leurs pagodes quand ils veuleni
j \oger leur suite. Ib, Opinion erronée de Vol-
taire à leur sujet. a65. Exercent impunémeni
sur leurs inférieurs l'arbitraire le plus capricieux.
a66.
Mandblot, gouverneur de Ljon, loué par Capilupi
de la dextérité avec laquelle il fait périr a5,ooo
Huguenots. II, a45.
MiNiTOD prototype des sauvages de TAinérique. I,
339, 270. Grand Manitou de la terre, chez les
Delawares. 370. Les Iroquois appellent ainsi leurs
fétiches. a37.
MAnnvs, père des trois fîls à qui les Germains rap-
portent leur origine. I, iSp. V. Tuiston.
flIj(.ifTBi.HS. IV, 48, 49- Prières ou formules con-
sacrées qui ont la vertu d'enchaÎDer les dieux , «■
qui leur imposent une obéissance dont ib ne
sauraient s'affranchir, ^g. Opinions des Indiens
à leur sujet. li'. Celles des chrétiens du moyen
âge sur l'efficacité de la prière, peu différentes. 49-
Marathon. I, a66. Avant la bataille qui porte ce
nom , les Athéniens instituèrent le culte de Pan. ii-
Marche de l'homme dans la religion. V. Pldn àe
l'ouvrage. Obstacles qui s'opposent à cette mar>
che. 1, 145, 146. Obstacles intérieurs. 146. Obsta-
cles extérieurs. 147. Elle ne peut néanmoins être
que retardée, 149. Deux routes, celleque l'honioie
suit.
lI-PIIABETlQUIi
(juand il est llv
I.YTIQIIE. 345
* propres foices, et
celle où le sacerdoce l'enlraîne.
MiuutnEs (habitants des ilf s). Ne ra lia client point
le malheur ou le bonheur de l'autre vie à des pu-
nitions ou des recompenses. 1 , 390.
MiRiE d'Angleterre. 1, 118. Grâce à ses cruautés,
le piotestantismc s'est idenlitië avec la constitution
qti\ a fait long-leinps l'orgueil .de ^'Angleterre. /A.
MiHiE, l'Egyptienne. Ses légendes une réminis-
iiNce des aventures d'Isis. IV, 2J5.
MlBIliS. I , XLIV.
Mtu. Ses amours avec Vénus, allégories physi-
que» sans rapport avec le culte public. I, 198. Le
Mats de Phénicie, type de l'Arès d'Homère. Naît
lie Junou seule qui avait respiré le parfum d'une
fleur. U, 436. C'est une idée indienne, date tra-
oition rappelée par Ovide. lù. Ses modilications
grecques. 437-
UtMsiLLAis. Se réjouissaient aux funérailles et pleu-
raient aux naissances. U, 463.
luMATH (victoire de ) remportée par Samuel sur
I» Philistins. Il, 200. Cause de l'élévation de
Samuel. 2o3.
HustLLON. I, XIX. Ses leçons aux monarques. 16.
'iiXkjak { négresses de ), 1 , 3o2. Se plongent dans
I" nier, pour noyer lame de leurs maris. Ht.
HiimBde Tyr, cîtépar La Mennais. 1, 170.
""t, l'illusion aux Indes. Elle se retrouve dans
wVanaheîm des Scandinaves. 111, ati8-a6p,
^ÊlilATBiiRs (dieux). Se rencontrent chez tous les
3^6 TABLE
peuples fiOumis aux prêtres. IV, 168-169. ^*^^'
dieu niëdiateur en Chine. /&. Mîthras en Perse.
M. Différents auteurs à ce, sujet. 16. Incamatioo^
(]ui tiennent lieu d'un dieu médiateur chez Im
Indiens, fb. Tbor, quelquefois considéré comme
un médiateur dans la religion des Scandînaves.
1//. Polythéisme grec n'admettant point de dieui
nKtdiateurs |iro^ement dits. It.Hercuie cepen-
mt, dans la tragédie de Prométhée^ une espèce
de dieu médiateur. 170. Mais cette tradition em-
pruntée de sources étrangères. Ib.
Meikers. Voit le féticbisnie partout. I, ao4-
Mélamfus. a la fois prêtre et médecin. II, iM-
V. Sacerdoce.
rn. V. Baal.
i. I, Tii. (Danses immodestes des femmes de)
MzNDÙs, en EgTpte, la semaine, le monde et laforce
productive. III, 67-68,
Mknès. V. Progression^ Egypte.
Mbnou. Son code n'a pu être l'ouvrage d'un seul
hnnime,ni d'un seul siècle. III, loa.
Mehcube égyptien. Dialogue qu'on lui attribue faus-
sement. I, 175. V. Jimbis. N'est pas dans Ho-
mère le conducteur des âmes, igç-aoo. Quan-
tité prodigieuse d'ouvrages qui lui sont attribués.
H, t^n. Plusieurs réservés aux classes supérieu-
res. ](i. Là division de wi livres semblable à celle
des Vède». Ib. V. Thot, Hermèt. L'attribut df
protacieur - du commerce donné à Hermès par
ALPHABÉTIQUB >T AirALTTIQUE. 3/|7
les Grecs Tenait des conseils donnés jur les prê-
tres égyptiens aux caravanes; mais cette fonc-
tion était devenue en Grèce un objet de raillerie.
4ii. Origine recherchée que Dupuîs assigne à
cette attribution. Ib. Ses livres. III, 17. Mer-
cure phénicien rappelant par la couleur blanche
de l'un de ses bras et par la couleur noire de
Uulre, la succession des jours et des nuits. IV,ia.
UiioB. I, XVIII, 1 56. V. Ethiopie. Collèges de prêtres
à Méroé, recevant les caravanes commerçantes.
II, 168. V. Ergaménit.
Hiaou, la monUgne sainte des Indiens. III, 1 56.
HiMii. V. Adam.
'U^nMFSTcosB. Parait incorirâliable avec une autre
TiepareiUe k celle-ci. I, 297. IV, io5. Est une idée
luez naturelle. 397, Est rapidement délaissée ou
Kparée de toutes 5ta conséquences. 397-298. V.
Gnatiandais , Iroçaois. Quenous ne la retrouvons
ni dans le culte public des Grecs, ni dans celui des
Romains, bien qu'elle eût pénétré dans leurs sys-
tèmes philosophiques et dans leurs mystères. IV,
■06. A été consacrée de la manière la plus posi-
tive dans toutes les religions sacerdotales. ïb. Se
«imbine tautât avec des abstractions métaphysi-
fus, tantôt avec des calculs d'astronomie. lè. Vè-
■Ici assignant cet univers pour purgatoire aux âmes
^ ont méconnu leur céleste origine. 16. Opinion
àts Gngalèses sembbble à celles qui sont conte-
nues dans les Vèdes. Ib. Comment favorisée dans
« climats du Midi. 107. Transplantée probable-
348 TABLK
ment dans le Nord par des colonies. io^i(»*( \
été conserrée partout. io8. Pourquoi. U. K%^
pénétre dans la religion des Gaulois, des Prrw«
des Gètes, et n*a pas toujours été ëiraQgrrr j
mythologie des llélirrux. Ib, Passage de J<Mr{<
qui l'indique. 16. Éuit chez eux la récomprofr «i**
bonS| au lieu d'être la punition des méchants. ■
Que la prolongation de ce dogme à coté dlijp •
ihèses qui auraient dA lexclure, confirme cr i|i-i
nous avons dit ailleurs de la double doctrinr c i
prêtr««ji. KK). (>>mhinaîson de la métrrop»^«' i
avec un monde souterraini par les prêtres d \ ^
gjpte. Système à la fois mystique et scienn! q'
loc;. Que \ irgilc a trans|M>rté cette ct»mbiBAi«- H
dans son Énc^ide. 109. Kmprunu que firmt 1
premiers Pères de l'Ki^lise à la doctnoe r.i
tienne. It. Saint Augustin p(*Hectionna ceitr
Itine. 1 10. Réponseaux objections de M. dr P-
reLli% entent a la me te m psychose dans la tc-l . 1
indienne, ito. Que la muUitu«le cmyait t«»i.r-.i
tour à la mêlemp%yeo9c et à l'amenthès, saiss « 1
lrapp«*e de l'opposition des deux opinions. 1 1 1
III.
Mftxivi R, Mrxicins. V. /^i/^ioyNflsA. lueurs %^
tiet*» huuuiiis. I, ^8; IV, aïo. Leur aïkKji 1
«lu sol«*il : le pouvtiir sans bornes de leur% | I
lre%. Il« .1'^* l^ulte d«*s éléments au Mexique. I
'ronib«*aux d«*s rois, eu même lem|»% c4»«cf ^ 1
loin-s. 43. .\strulogie cultivée |iar 1rs ttH%. I
Nombre immeiist* de pn*lM-s inexie^ains. M I - 1
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. 349
hiérarchie. Ib. Hérédité du ssicerdoce chez les
Mexicains. 83. V. Migrations. Mangeaient les vic-
times humaines qu'ils immolaient. lY , âzo. Leurs
déesses Centeotle et Huirtourhaal. Ib. Leur.Tex-
cat-Zoucat, dieu du yin. Ib.
Mezkncb , roi d*Etrurie. Ce qu on rapporte sur ce
prince indique une lutte entre la royauté et le
sacerdoce. II, i8i.
HxÂ-o-TSB, peuples soumis par l'empereur Kien»
long. II, 271. Description du supplice de leurs
princes. 271 , 272.
Nichas, prend un lévite à son service, pour encen-
ser les dieux étrangers. II, 233.
Midi (climats du). V. Climat,
HiGRATioHS. Leur effet sur le pouvoir sacerdotal.
II, i3o. L'affaiblirent en Grèce et probablement
ë
au Mexique. 172. Les colonies sacerdotales d'E-
thiopie n'établirent pas le pouvoir des prêtres en
Egypte, aussi complètement que dans leur pays.
Ih, La migration juive eut un effet contraire.
173.
MiHERVB. y. CaUimaque. Ses éléments sacerdotaux
modifiés par l'esprit grec. II, 388. Confondue
avec Onga, divinité phénicienne, l'intelligence
de l'univers. 389. Pourquoi née sans mère ^ Parce
qu'Onga, tantôt vierge et tantôt hermaphrodite.
Ib, Minerve appelée homme et femme tout à-la-
fois , dans le 3i' hymne orphique. Ib. Préside aux
travaux des femmes, parce que la Neith égyp-
tienne travaillait à la toile de la nature. 389, 390.
350 TA»L1
Nom de Hiiwrve peut-être égyptien. 3go. Poor-
<iuoi la déesse de la guerre? Parce que Neith pré-
sidait a la caste des gucniers. 390. Pourquoi in-
ventrice de 1« flâte? Parce que les divinité
sacerdotales présidaient à l'hartncuie des spbèro.
391. Pourquoi porte-t-elle la tête de Méduse?
Parce qu'elle avait emprunté cet attribut de li
Pallas libyenne. Ib. Combien, mal^é ces élé-
ments, Minerye est purement grecque, Sga. La
Grecs admettaient une Minerve étrangère. La ftl-
las libyenne défendait Troie que la Minent
grecque attaquait. îgî.
MiNDTiiis FÉLIX. V. Origene.
Miracles. Écartés par le système des théologteas
novateurs de l'Allemagne. I, i3i. V. Allemagn'
protestante.
Missio?ifi*iERs- Croyance accordée par eux aux mi-
racles «les jong'-eurs, I, 3a6, 327.
ts , considéré par Cudwortli comme le dieu
unique. I, i85. Quelquefois le soleil et un dieu
mctliaieur. III, a43. Ses divers caractères , Diéta-
pbyslqueS, dualistes, cosmogoniques , dieu souf-
frant et mourant pour l'homme, l'image du seieà
en hiver, «t victime expiatoire de l'espèce hu-
maine. Ib. Un intermédiaire tantôt entre le sole"
et la lune, tantôt entre Oromaze et la terre, tan-
tât entre Oromaze et Arimane. a43, l44-
Ordonnent aux Chinois de se raser la lète.
996.
u ( prêtres de ). 1 , 76. Avaient leur témoi-
ALPHABETIQUE ET ANALYTIQUE.
35 1
gnage. IB. Nom sous lequel les Carthaginois ado-
raient le soleil. Il, 44. V. BaaI.
Morde (destruction du). IV, 176. La destruction
, du monde et sa création, une et même chose
dans la métaphysique indienne. 177, Dieu créa-
\ l««ir dans lun des Oupanishads , englouti.ssant
wn œuvre aussitôt qu'il l'a prodnile, 178. Pièce
indienne représentant la destructio» du monde.
Il: Le panthéisme comhinant la destruction du
monde avec l'être infini , placé au-dessus de tous
les autres dieux. 179. Rrama, à la fin de douze
mille années divines qui compo.*ent un de ses
jiiiirs, s'endort, et tout ce qu'il a créé disparaît.
Ih. Meurt lui-même au bout de cent ans, et en-
traîne tous les êtres dans sa destruction. Ib. Noms
ijue les Indiens donnent à ces révolutions. Ib,
I heanyogs des âges pareils à ceux de la mytho-
logie'grecque. Ib. Le géant Nirinachéren des bra-
mines de Mahahalipour. Ib. Description de la
destruction du monde dans le Bagavadam. 180.
Ces révolutions au nombre de six mille selon
quelques livres sacrés. Ib. Le Shastabade n'en ad-
met que quatre, et le quatrième rige dure encore.
A. Etre mystérieux , chez les Birmans , dont
l'apparition sur la terre présage la destruction du
monde. 181. Des quatre âges des Mexicains, trois
•ont déjd écoulés. Ib. Le terme du quatrième peu
âoîgn^. Ib. Ce qu'ils font, dans cette attente, à
fapntion de chaque siècle. 181-182, La durée
■ -in inonde divisée en 4? périodes, au dire des
4
35» TABLE
Tibétains. i8a. Leurs sept incendies w re-
nourelant sept fois. Jb. Incendie universel dis
Egyptiens devant avoir lieu tous les 3,ooo »ni,
à lequinoxe du printemps ou à celui d'autoDuiï.
t83-i83. Est moins une destruction qu'un re-
nouvellement de la nature. i83. Fête solennelle
rappelant et annon^nt ces révolutions. li. Des-
criptions non moins lamentables des livres sacres
du Nord. Ib. Crépuscule des dieux, ou Bagoa-
Rockur. 184 etsuiv. Que, dans ce tableau, tout»
les idées sacerdotales se combinent. i8€-iS;.
Perses s'atlendant à un incendie universel. Druides
annonçât une inondation générale. Ib. Les co-
mètes, dans le Zendavesta, comme dans le Ha-
habarad , devant mettre fia au monde actuel-
i9y. Passages relatifs à cette catastrophe, dans
les écrits des chrétiens. Ib. Que le dogme de la
destruction du monde tient l'espèce entière dans
une longue agonie. 188.
MoADB PRIMITIF de Court de Gebelin. 1 , i83, i84-
MoHSBTS, sauvages. Leur fable sur l'origine de leur
adoration pour le loup. I, a3o.
MoRTESQUisn. [, i. N'a pu traiter de la religion
qu'en passant, i ly. A pu adgpter dans son Esprit
. des lois une forme didactique. 3i5.
MoNTBznHE. V. Nezual-puUi.
MoBAXB. V. Religion, Serment, Sauvages, Fétickitme,
Autre vie,Grand KsprA. La morale sacerdotale
toute factice. IV, loa. A quelle époque elle de-
vient le centre de la majorité des intérêts. I^i
I
ALPHiBÉTIQUÏ ET ASAI.TTIQUF. 353*
348. Lea dieux lui prêtent une assistance surna-
turelle. 35o,Opinion de Zaleucus sur les offrandes.
Ib. Epoque de l'introduction de la morale dans la
religion. 35a. S'identifie davantage avec cette der-
nière, à mesur« qae la civilisation l'ait des pro-
grès. 355, 474- l'es dieux deviennent moins in-
téressés. 16. Erreur d'un écrivain à cet éf-ard. lù.
La morale épure U religion qui la sanctionne.
356. Observation curieuse à faire sur les hom-
mes qui, k cette époque, s'obstinent à rappelei-
les traditions dégradantes. 356, 35^. Voltaire et
Bossuet sur te massacre d'Agag par Samuel.
'iiy. L'incrédulité toujours viisine du triomphe
complet de U morale dans U rehgion. lù. Pour-
quoi. 357, 358. La murale alors une espèce di;
pierre de touche à laquelle on soumet les notions
religieuses, 358. Nouveau jour suus lequel l'in-
troduction de U morale dans la religion place
tous les faits. 4<^8, 409- S'introduit par degrés
dans le polythéisme indépendant. 474- ^^^ cepen-
dant encore quelquefois sacrifiée aux caprices et
aux exigences des dieux. 47^- Exemples. 47^ ,
476. Reste néanmoins indépendante, en principe
général. lâ. Preuves. 476) 477- Deux choses né-
cessaires pour que cela nu fût pas. 4/7' '" '^^^
dieux tout puissants, a" Dans ces dieux des vo-
lontés unanimes. IB. Que ces deux choses ne peu-
vent pas exister. 16. Raisons que nous en don-
nons, 477) 478.' Circonstance dans laquelle la
religion se soumet à l'autorité de la morale, et
jl56 tablk
Mort. Le centre de toutes les conjectures reli-
gieuses. I, i84- L'homme n'y croit pas réelle-
ment. 384. Plus il est près de l'état sauvage,
moins il y croit. a85. V. Paraguay, Sentiment
religiatx. Ce que l'idée de la mort porte le sau-
vage à faire pour luî-méme dans l'autre vie, est
de l'égoïsme. Ce qu'il ikit pour les morts qui le
précèdent , est du sentiment religieux, agî. Con-
tradictions des sauvages dans leurs sentiments,
relativement aux morts. 3o3. V. Animaux. Tou-
jours consultés sur l'avenir. 34o. V, Divination.
Fête des morts chez les Hurons et les Iroquois.
3o5. Ardeur des sauvages dans les honneurs
qu'ils rendent aux morts. 3o8. Combien les
sauvages et les peuples barbares, les Grecs,
par exemple , sont occupés de la mort. IH , 377.
Morts ( Demeures des ), IV, g3. Que le polythéisme
homérique n'en indique qu'une seule. 93. Cette
demeure n'est point un lieu de châtiments réser-
vés au crime. Ib. Enfers nombreux des religions
sacerdotales, /i. .L'Edda en compte deux: le
Nifleim et le Nastrond ; les Indiens, tantôt trois,
tantôt quatorze, et jusqu'à quatre-vingts. 93, Q^.
Les Perses , sept. Ib. Les relèguent au-delà de
l'Océan. Ib. Les Birmans, dnq. Ib: Les Japonais,
trente-trois. /^., Les Tibétains, trois, subdivisés
en dix-neuf régions où les peines sont diversi-
fiées. 94- Leurs noms. Ib. Peines qu'y subissent
les damnés. Ib. Enfers des livres Zend placés au
bord d'une onde _fétide. 94,95. L'Ifurin des Gau-
ALPBA.B^IQDE ET AHA.LTT1QUE. 35^
lois, une ayitrée impénétrable aus rayons 'du
jour. 95. Supplices qu'on y fait éprouver aux
damnés. /*. Vers d'un Barde à Fun de ces der-
niers, raillant deux vers de Voiuire. t)5, 96.
I.ies Indiens , malgré leur douceur naturelle, n'ont
pas des enfers moins épouvantables. 96. Ch&ti-
ra«>ta fu'on y subit. 96,97.0esrafBnemenn de
tortures inhérents k l'esprit sacerdotâk ' 97.
Preove tirée d'un catholique orthodoxe. 7*. Qu'on
a reproché à M. de Chftteaubriand d'avoir oiii'ert
aux païens l'entrée du purgatoire. 97. Que la
multiplicité d'epfers tr%hit,le désir dft rendre plus
profonde l'impression produite par l'épouvante
de l'avenir. 97, 98. Les prêtres, pour présider
aux sentence», font souvent paraître un dieu
nouveau. 98. Mêlent aussi l'espérance à la terreur,
et multiplient les paradis comme les entiers. Ji.
Le Gimle, le paradjs des Scandinaves. /(. Les
habitants de Ceylan en comptent vingt-six. ^.
Comment les jvstes j parviennent. Ib. Paraidis
inférieurs des Indiens, destinés aux plaisirs ma-
tériels: Ib. Levas paradis supérieurs consabr^ à.
des. plaisiin pins purs. D^ns i|flur Chattia-L<^ra-,
)e plus élevé de tov*i 'l'^Di* incorpore à la
Divinité. lè. Divers moyens employés par les
prêtres pour provoquer les libéralités des fiAèles.
99, 160. Anoétres aûfsiant inVinbles auxiMpts
et aui sacri^oes.. là. M&nas «'asseyant •9toar<'du
foyer paternel. Ib. ¥été -d'A^hérina-Ghan', en
Perse. 16. La morale ne décidant en rien de l'é^
^1^^^
'i59 TABLE
tat des moru <lans la poljUiâaiBd homérique. J6.
SoD influence dans les relîgîoDS sacecdotalas. Id.
Motif de cette différence. loo, loi. Juges placés
à l'entrée de chaque enfer des Birmans. loi. Ju-
gement des morts en Eg^^pte. Ib. Tombeau égyp-
tien déposé au Muséum britanni({«e. 16. Eftcut
de Denon au snj^ d'un rouleau de papynu ap-
porté d'ï^[3^te. Ib. Heeren, sur le jugenrant des
morts. loi , loa. ChÂtîmeat de celui qui'troinpe
un brame, loa. Histoire d'un renard jadis homme.
iq3. lacrédulité punie plus sévèrement que
l'homicide. lè,
MossRiH. I , 61. Son liypothéK sur Mhhra.
i85.
IVIoTSK. Avantages que sa législation assure aux lé-
vites. Il , 109. Gomment a-l-il pu devancer son
siècle dans la pureté de son théisme?' U, ai3.
Que son théisme n'est pas venu d'É^ypte. Ib.
ai3, ai4t Que les co»cea«ions deMojse k son
peuple plus grossier que lui, consisteM plus
dans les mots quedans les choses. 3i5. Qu'il laisse
de, côté toutes les questions însoluhles. 2l6, 317.
Sans Moyse et sa religibn, l'espiit humain , après
les travaux de la philosophe qui ne l'avait con-
duit qu'au doute, se fût perdu petu-âtre dans
l'athéisne ou le panlbéisnte. 2S0, aS^.
Mi}iABa(Ottft<îed). Sott.opiniop sur les dieu&d'Hu-
mère par&iteroent semblable à la niàtxe. Ill , tgi.
MuMBO-JoHao. V. Fétkhitme.
MuBBX ( poète ). Grossièreté de sa description
\
ALPHABÉTIQUE KT AHALTTIQOE. 35^
du bonheur eékàte, snivast Maton. II, 335.
McsBS. V. CaUima^ue. N'étaieot primitiveinent que
les sept oordes de la lyre d'Apollos. II,4os. Tra-
vail de l'esprit grec dans la fable qui les con-
cerne. 4o3-4oS.
Htbtûbs. I, VUI. Furent le dépit des doctrines,
des tradituMa et des cérémonies étrangères.
Pourquoi; 16, Pointa de vu« sous fes^nda il but
les envisager, pour les connaître à fond. V, a>3.
Auteurs qu'on peut consulter pour les bits de
détail. 3-7-8. Qu'on leicontnc des mystères chez
toutes les nations. 6-7. Les mages de la Penc célé-
braient les leur*, dans des antres oiucurs. j. Ceux
des Hébreux i«nfennës dans leur cabale- lé. C'est
par erreur qu'on a cru que ks mystères se com-
posaient de la doctrine secrète des prêtres dbns
les religions sacerdotales. 7-8. Ea quoi consis-
taient ceuK qui' étaient révélés par l'initiation.
8-9. Uénxtote, admis dans le» mystères des
Égyptiens, n'acquit aucune connaisaanre de leur
tbéologie occulte; 9. Dit tVtmdlement que ces
niysièrefi étaient la représenlaïuon noctvnw des
aventures des .dieux. IL Ce qwe le peuple
' voyait dans ces représentations, ti. Origines
étrangères des mystères grecs. 10. Diff^en-
tes traditioiM à ce sujet. là. Se composèrent
de cérémonies, de processions dank l'ialcrîcur
des temples> d« pantomimes. la. Goerres i ce
sujeL Ih^ Plutarqièe, sur les ressemUanc^es des
rctiu égypliena-aur Isis «t Osiris, avec les vécil»-
36o Table
grecs sur Gérés. ïb. Fondateurs des mystères en
Grèce, cherchant à ajouter à la fidélité de l'imita-
tion, en les célébrant en des lieux semblables à
ceux de leur ancienne patrie. i3. Mystères de
Bacchus à Athènes^/^. Idem, du même à Leme.
16. Ces mystères d'abord 'des représentations de
fables connues. Je. Ensuite de fables secrètes. It.
Dénominations, formules inintelligibles apportées
en Grèce avec les mystères. i3-i4. Analogie de
Cérès et de Proserpine avec la reine des enfers,
chez les Indienst i4- Les trois mots mystérieui
avec lesquels, i la fin des grandes Eleusinies, on
congédiait les initiés, trois mots sanscrits. /^>
Creutzer k ce sujet. Ib. Étrangers fondateurs des
mystères, joutant à leurs réminiscences locales
la commémoration des dangers inhérents aux na-
vigations lointaines. lA. Traditions qui le prou>
vent. i5-i6. Comment les mystères changèrent
de nature. 16 et suiv. Quels en turent les pre-
miers prêtres. 18. I^es Céryces d'origine athé-
nienne, de simples sacrificateurs. 16. Les quatre
premiers ministres des mystères -toujonrs chcHsis
dans la famille des Eumolpides. Ib. ]>ur multi-
plicité. 19. Cause qui y donna lieu. Ib. Leur videi
leur futilité. 19-90. Statues des dieux qu'on di-
sait tombées du ciel, et que les prêtres seuU
avaient ie droit de voir. Ib. Réticence sur \es
noms des dieux bisant partie des mystères de
l'Egypte, ao. Thesmophories. It. En quoi elles
consistaient. ao-3t. Les hommes enétaient exclus-
ALPHABÉTIQDB ET ANALYTIQUE. 36l
li. Fêtes de la bonne déesse à Home, comment
devenues fameuses. Ib. Toutes les hypothèses,
toutes les pratiques sacerdotales se trouvent daps
les mystères, ai. Deux choses néanmoins à ob-
server pour bien saisir ce rapprochement, aa.
Pourquoi nous cirons quelquefois des auteurs
d'une antiquité peu recalée, aa. -Figure mons-
trueuse des dieux dans les mystères. aS. Bacchus
sous le nom de Zagréus , y paraissait avec une tête
(le taureau, et avec des ailes sous celui de Psîtas,
33-a4. Ce qu'exprimaient ces-deux attiibuts. a4.
Les prêtres y prenaient le costume de leurs dieux.
34, a5. Confusion que cet usage a produite. Ib.
Ces déguisesKnts passant quelquefois des mystè-
res dans les rites publics. a5. Exemples. Ih. Ca-
nctàre double de plusieurs drrinitt^s mystérieuses.
ib. Sacrifices humains dans les mystères, niés à
tort. a6. Preuves et auteurs que nous citons en
témoignage» i^< Adrien est obligé de les pro-
hiber,dans laS'Mitbriaques. Ib. Assertion de Lam-
pride, si «De est vraie, n'en prouvant pas moins
leur coaformiié avec le polythéisme sacerdotal. 37.
Purifications usitées dans les mystères de même
luiure- et de même genre que chez les nation»
sounùflcs aux prêtres. 27. Exemples. Ib. Dogme
sur lequel elles étaient fondées. a8. Parti que l'E-
glise rcimaine en tira jusqu'à la réformation. Ib.
Interdictions de certains aliments. Ib. Animaux
reniés comme sacrés dont il était défendu de se
nourrir. /&. Motif que les prêtres dunnaientiTabs-
1
i
3(ja TABLE
linence du poisson chez les Syriens. 39. Reoon-
teinent aux plaisirs des sens, un des devoirs pres-
crits tant aux initiés qu'aux hiérophantes, ay-
Celui d'ËlËUsis. lù. Breuvage qu'il prenait pour
rendre la privation moins rigoureuse. lù. Absti-
nence des prêtres de Diane, à Éphèae. Ib. Dw
prêtres «t des pri-tresses de Diana Hymnia, en A^
cadie. là. Serment queuient obligésde prêter les
prêtresses des Dionysies à Athènes. M. Pri«lion
commandée aux Athénienne» qui se préparaieni
aux Thesniophories. 3o. Herbes dont elles se «>
valent pour mieux la supporter, iù. Célibat or-
donné dans les grades les plus relevés des Mî-
tliriaques. ') i . Distuiction de Creutzer au sujet de
ces mystères. Ib. Ce que les Pères de lÉgli»
voyaient dans ces cérémonies. 16. Étaient (t*i>s
l'erreur. lè. Dieux honorés dans les mystères, n«
d'une vierge. lè. Adoration des organes genén-
teurs. 16. Canéphores des Dionysiaques portant
dans la corbeille sacrée le phallu.i? qu'on tpp«'
chait des lèvres du récipiendaire, lis. De quelle
matière il était. lù. D'où vint 1 uwge de plantef
M
des phallus sur les tombeaux. St. CéréainoiiS
licencieuses doiitte culte secwBêiaitaocompap'B-
â
:i3. U débauche ifui souiltiit oea l'èi« décn"
1
vénal. Il>, L'AulidAW "•• P"^J« <*'
Mm
Teitulljflll^^^^ iil'- aa sujet
i
i
dev«»^H^^^^B
ALPHABériQUB ST ANALYTIQUE. 36.)
hemiaphirodite ailé. 35. Le lièirre son symbole.
Ib. Adonis înYoqué comme une jeune vierge et
un adoksœnt. Ib. Prêtres selon Lydus, mettant
des habits de femmes dan» les mystères. li. In-
ceste Gosmogonique, base dés Dionysiaques. 36.
PFêtres des mystères rapportant à la religion le
aéritede tout ce qu al y a d'utile dans les métiers ,
de beau dans les arts ^ de sage dans les lois. iy.
Ce que retraçaient tes mystères des Corybantes.
li. Cour desCufàtes. là. Cettxdes Dactyles. Ib.
Rites rebutants et grossiers transfbrmés en sym-
boles profonds et sublimes. 16. Délire des Bac-
chantes, li. Repas horrible qu elles faisaient. Ib.
Sens qu'on y attachait. Ib. Festin pareil des ini-
tiés des Dionysiaques. 38. Ce qui valut à Gérés
l'épithète de législatrice. /6. Antres emblèmes et
symboles. 38, 39. Avaient plusieurs significations.
Ib. Exemples tirés, de la légende de Baechus. 39.
Rang qu'occupait l'astronomie dans lès mystères.
«^ y 4o. Danses sabâziennes. 4o. Échelle à huit por-
tes. Ib. Prêtres d'&eosis jouant dans les mystè-
res le rôle des divinités astronomiques. Ib, As-
trologie se joignant à lastronomie. Ib* Les planètes,
dans le 6^ hymne orphique, les dispensatrices
des destinées. Ib. Mystères consacrés à Hercule ,r
chez les Athéniens , où il était à Ta fois le dien du
soleil 9 et celui qjui présidait à lepuration des âmes
par le feu et la lumière. 4o , 4i* Qu'on y retrou-
vait également la démonologie. 4< • Suite de Bac-
(*hu8, des génies intermédiaires. Ib. L'initiation
3C4 TtILC
a IX «Djet. li. Hj^ae iii|ilâ^Bi «fcaaaé iua \xt
Diooysici. tf. TnditiaiB» arimoia ^^^ c^'"''
tûm. 4i , 4s. La méumfaycaÊK t'^K (1m doc-
trines «{u'os rérââtXTcc Jepéwi^mliMaili dani
Im mjMcns. A. Coasest oa b ' ■" '"g- ■* duii
les HhhnMiDa. 4^. EnblèMe qvi ncraee Im boa-
lerenesenu de b nature^ 4^. Kéwnktéoas pht-
Mqoe», connient figurées. Jt. Les six i^ du
moade. Ib. Dîeoxqni j présidant. A. Fngiii«iil>
de tbrt^ODÎe et de cosnM^oBÎe se yàfoasa au
di^^es «cientifiques. /^. Cosou^onie tMfhiquï
enseignée dans les mystères, empruntée des cm-
mt^ooies sacerdoules. 4^- Citations qui le proD-
TCRt. 44 '*■ stiîv- L'ceuf cosmogoDitpie prodiùi
Phanés ou le grand tout. 44 j 4^- Trinité samo-
thracienne. 4^ > 47- Symbole des coupes et da mi-
roir, faisant encore mieux ressortir l'idfiitite
de ce» dogmes et de ceux des nations sacerdo-
tales. 4;. Caractère de ces objets. 16. Infla«ic«
qu'ils ont sur la destinée des âmes. 47 ^* '"'''
Qu'on retrouve dans le pays de Galles le penAn"
de la coupe de l'unité. S i . La coupe du saint Grail
une réminiscence des coupes mystiques. Ib. Aus-
térités, tourments Tolontai/es que s'imposaient 1^
initiés. Sa , 53. 8o degrés d'épreuves étaient néces-
saires pourparticiper aux Mithriaques. 53. Cru>u'«
et longueur de ces épreuves mettant quelquefois
la vie des candidats en danger. /i> Que ces prt-
tiques rappellent le d<^me de la saînielé "''
ALPHAB^IQDE ET AHALTTIQUE.
365
b douleur. Ib, Dieux daos les mystères, comme
dans les religions sacerdotales , aspirant à la sanc-
tification par les tortures. Ib. Jupiter se mutilant
lui-même, pourquoi. 54- Esmoitn abjurant son
sexe, devient le huitième des Cabires. Ib. Pré-
lention des Cretois donnant naissatM» au pro-
lerbe que les Cretois sont menteurs. Ib. Dieux,
dans les mystères, mourants et renaissants, au-
tre conformité avec les reU^ons sacerdotales.
55. Civutzer à ce sujet. Ib. Lamentadons force-
nées qui annonçaient leur trépas , joie immodé-
rée par laquelle on célébrait leur résurrection.
56. Idées politiques qui se mêlèrent à ces dogmes
en Grèce. 56, Sy. Plutarque i ce sujet. Sy. Com-
ment les différents systèmes de philosophie de-
vinrent partie des mystères. 59. Que l'irréligion
s'y introduisit avec eux. Ib. Preuves. Ib. Le dua-
lisme une des e^licatïons des mystères. Ib. Ju-
lien et Creutzer cités en preuves. 39, 60. Fable
concernant Vénus, indiquant la corruption de
la matière résistant à la main du Créateur. 60.
Que le théisme , le panthéisme, l'athéisme même
devinrent partie de la révélation mystérieuse.
60 et suiv. Cette dernière communication ne se
faisait qu'à un très-petit nombre d'élus et avec
<le grandes précautions. 6i ,>64.: Sainte-Croix re-
jeite à tort l'idée que l'unité de Dieu fut ensei-
gnée daus les mystères. 60, 61. Explications des
fables panthéistiques concernant Bacchus. 62 ,
. ^3, 64. Ces hypothèses irréligieuses présentées
aux initiés avec toute la pompe de la religion.
64> Douille motif qui engageait les prêtres à ]«)
recevoir daas leur doctrine cachée. 65. A tfitWt
époque la morale entra dansâtes mystères. 6^.
Tribunal d'ori^ne sacerdotale en Samotbn».
Ib. Crimes sur lesquels il prononçait. 67, 6S.
Préceptes intmlqués aux récipiendaires , pen-
dant la cérémonie de l'initiation. 68. Us
étaient obligés de taire une confession génénlt.
Ib. On frappait d'exclusion les coupables. 69. l*
suicide condamné dans les mystères. 76. De i'«^
prit qui y régnait. 77. Mélancolie profonde, W.
Cérémonies tristes et funèbres. Ib. Gémissements
des femmes aux Thesmophories. Ib. Leur dan»
même annonçant le découragement et la dou-
letir. 78. Le malheur de la vie un dogme incul-
qué dans tous les mystères orphiques. Jb. Obser-
vation curieuse d'un savant moderne relatÎTei
l'objet qui nous occupe. 78, 79, So. Les bnu^*
fonneries bruyantes passèrent également d»n!
les rites mystérieux. Exemples. 80, 81. Anecdow
bizarre de Cérès. 81. Julien se croyant obligé de
railler les dieux aux fêtes des Saturnales, i^-
Qu'on y retrouTe aussi la haine et la jalousie de
toute distinction personnelle. 81, 82. Athénien
trané en justice pour avoir nommé l'hiérophante.
82. Bésumé. 83 et suiv. Que les mystères con-
tinrent a la fois et le culte public et les doctrines
secrètes des religions sacerdotales. 83. Q"''^
en furent l'Apocalypse et l'Encyclopédie. 84- ^^
AUHABliTIQUE ET ANALYTIQUE. 867
jection qu'on pourrait nous faire. Ib. Comment
nous la résolvons. 85, 86. Furept la propriété
(lu sacerdoce, dans le polythéisme dont le sacer-
Joce Davait pas la propriété, 86. Que tous les
dogmes et les rites qui les composaient coexis-
taient ensemble, quelque contradictoires qu'ils
fussent. Ib. Preuves. 86, 87. Les moindres rites
étaient susceptibles de plusieurs sens. 87. Exem-
ples. 87 , 88. Dion Chrysostôme peint les mys-
tères comme un specucle. 88 , 89. Résulut. 89 ,
90, Objet réel du secret des mystères. 97, 98.
Dialogue de Jupiter et de Momus dans Lucien.
96, 97. Ce qu'il prouve. 97. Blâme qu'Arrien,
dans Ëpictète, adresse à un homme qui justi-
fiait sa doctrine, en affirmant qu'il n'enseignait
que ce qui était enseigné dans les mystères. 98.
Impies poursuliis pour avoir contrefait des céré-
monies. 99. Erreur de ceux qui nous ont précédé
dans cette recherche. 100. Cette erreur de ta
même nature que celle des érudîts dont nous
avons parlé dans notre premier volume. Ib. Ex-
plications que les prêtres des mystères donnaient
aux profanes , pareilles à celles que le sacerdoce
(les religions qui dépendent de lui donnait aux
(itrangers. 100,101, loa. Que notre hypothèse sur
les mystères explique seule la disposition souvent
contradictoire des Grecs envers ces instiwtious.
io3. Exemples divers que nous donnons de ces
contradictions. io3 et suiv. Manière dont nous
croyons devoir les concilier. 107 et suiv.
366 TABLE
MmroLOGiu ancibhiies. Subrersion qu'elles ont
subie, et qui a placé les dogmes récents à une
époque antérieure aux plus anciens. I, 171,
17a. Motif de cette subversion. 171 , 17a, i"^,
174- Exemple dans le Bhaguat-Gita. 174, 17^-
Dans le dialogue du Mercure égyptien, 175.
Chez les sages de la Grèce. 176. Tous les raffine-
ments des mythologies postérieurs aux tâbl»
populaires , mais placés avant ces fables- dans b
clu-onologie ostensible. 176, 177. V. Cftmogonie.
Que toutes les mythologies constatent la préfé-
rence de l'homme pour sa propre forme. IV, 6.
Passages de la Genèse, d'Ovide et du Rigveda qui
le prouvent , 6,7.
N.
Nabdi^bdah, général de Nabuchodonozor, bWkle
le temple de Jérusalem. Il, i^i.
Njlnac. Douceur de son théisme. III, an. Se»
points de ressemblance avec le christianisme pri-
mitif. Ib. Cruautés exercées en son nom par se%
successeurs. Ib. V. Boudda.
NandbjL, roi de Magadha, tué par un Braniine qui
met sur le trône une autre dynastie. II, 179.
Nanhi, dieu des Nègres, méchant. I, 345.
Nahtss (édit de). I, m. V, Galère.
Napolitains. V. Châtiments des dieux.
Nakada. Rencontre qu'il fait sur les bords duo
ALPaABérlQDB £T AHJLLTTIQDE. 369
lac. 111, laS. Apprend qae its Vèdos sont des
dieux. t»g.
Natchbz. V. Cérémonies funéraires.
NiAUiBSEM, Shaster indien contenant un système
de théisme postérieur à la religion populaire. Ill ,
io4- Regardé par les Jndous du Bengale comme
un Shastet sacré, et rejeté par ceux du Décan,
de Coromandel et du Malabar. là. Est un pur
système de métaphysique. li.
IfumiBR, auteur d'un Esaai sur Julien et son siè-
cle.!,4i.
NÛRQDE, amiral d'Alexandre, décrit les hordes qu'il
a visitées, comme elles sont aujourd'hui. I, i55.
NÈGaxs. V. Chasteté. Font expier aux enfants nou-
yeau-nés le péché de l'union des sexes dans'
leurs parents , par des opération» douloureuses.
I, 256. Croient la mort un événement extraor-
dinaire. a85. V. Mort. Nègre qui ne demandait
qu'une chose, de n'£lre plus l'esclave d'un blanc.
390. V. Autre vie. Cérémonies Junéraàvs , jime.
Jongleurs, Insensés, Fétichisme, Nanni, Bîssao,
Laèat, Serpent.
Sbpbtsts, femme de Typhon, une expression du
dualisme. III, 85. Ses ressemblances avec la
Mohanimaya et avee la Boudhevi des Indiens. li.
Neptuhe. V. Saturne.
Niioii. I, xxui, 46, 87. Il fonde les Juvénalea le
jour où , pour la première fois , il se lait couper
ta barbe. 184.
NnuiL-Pu-Li , roi d'Alco-Huacom, du temps de
K a4
370 TAULE
la conquête du Mexique par les Espagnols, était
renommé pour ses progrès dans là science de
l'astrologie. II, 43. Montézume, eflrayé par des
présages funestes, eut recours à lui pour se les
faire expliquer, li.
NicoLAî. I, 127. Auteur allemand, fait partie de
l'école philosophique du dîx-huitièdie siècle, li.
NiEBvnn. Description de l'Arabie. 1, 1R6.
N1F1.EIM (le). Royaume du froid et des ténèbres
cliez les Scandinaves. III ,' 370. Renferme les féni'
mes, les enfants, les vieillards qui ont atteint
sans effort le terme dune vie obscure. IV, 91.
Ils y conservent leurs rangs, et recommencent 1
une nouvelle carrière, qu'ils terminent par une .
bataille. V, i44j '45- Point un lieu de châti-
ments pour les morts. 75.
NiTos , divinités malfaisantes de l^e d'Ainboine.
I, 340. Consultées sur l'avenir par les jongleurs./)^.
Niu -V*. La plus célèbre des mères vierges en Chine.
II , 263. Comment surnommée. It. Ses prières
lui valent ses en&ntements miraculeux. /(.' Pou-
vait revêtir soixante-dix formes différentes en
une seule journée. It. Ses rapports avec la Ba-
dracaly indienne et l'Hécate grecque. Ib.
Nix. Trace du' culte des Seuves en Allemagne.
III, 8.
NoAins. V. Lapons. Instrutu méthodiquement dans
le métier sacerdotal. I, 3a3.
NoÉ. Ses trois enfants. I, t6o.
Nnnn (peuples du). V. CAmaï. ' "
ALPHAB^IQUG ET U!TA.LyTtQDE. 3^t
NoRNES , Parqties des Scandinaves , d'abord des fé-
tiches , puis des êtres allégoriques. I, 178.
IVoRwsGiBMS. Adoraient les chevanx. III, 361.
Ndea-Hita (île de). Toute sa police fondée sur la
religion. I, 380. La propriété consacrée par une
cérémonie sacerdotale. ïi. Les choses et les per-
sonnes ainsi consacrées, appelées Tabou. 16.
O.
Oahnés, tout à la fois dieu et l^slateur des Chal-
déens. in , aSy. Sa forme. /5.
OcBAZ place les idoles dans le temple mâme de Jé-
rusalem. II , a34-
OcHinrs. II , 45i- Son histoire. li.
Odir, dieu suprême de la religion populaire des
ScandinaTes, I, 178. Veut s'emparer de l'hydro-
mel. iSg. V. Âjnrîta. Est le fils de Bor. II, 84.
Confondu avec le soleil hermaphrodite. III, 370.
S'nnJt k Freya, sa fille. Ib. Ses amours. IV, 3i.
Est piiré de Tempire pendant dix années. Ih,
Fondement historique sur lequel repose cette tra-
dition. Ib, Il y a eu plusieurs Odins. V. 118. Odin
ou Wodan , un nom générique. Ib. Toutes les tri-
bus du Nord taisaient remonter à loi leur origine.
118, iig. Lui attribuaient l'inTention de tous les
arts. 119. Erreur dans laquelle sont tombés la
plupart des écrivains à son égard. Ih. En ont fait
à tort un Mahomet , armé pour fonder une reli-
>4.
ffion. ii9> lao. CîrcoDstHice prticiilière qui
pl,i(;;i ve guenin- à la t^ des dimx Scandinaves.
132. Ce qu'il en rënilu. laa, ia3. Opinion dr
M. Wedttl Janberg, semblable il la nôtre, sut le
rl(-iixîéme Odin. 129. Était en même temps guer-
rier et grand-prêtre, /i. Sa hitte contre GytTe.
//'. Son triomphe. 139, i3o. Le souvenir de cette
lutte a passé de l'histoire dans la mythologie. i3o.
Pi'i'iire. là. Préside aux naissances, aux mariages,
:■ 1.1 mort. i33. Ses prestiges. 141. Défait lou*
via^'t! de son prédécesseur. i5o, iSi. Pourquoi
Icn Scalde» aitribuaieni l'HaTamaal au premier
Oïlin. i5a. Qu'il pourrait bien avoir existé un troi-
sième Odin, lequel aurait anéanti l'autorité du
Ni'iiiit des dieux, et mis à mort Gylfe, président
iti< rt> sénat. t6o.
OuvniiiIb. I, 166. Que sa religion dilTére de celle de
riliiuli. ni, 470. Qu'elle est d'une époque posté-
rieure. 16, 47a.
OEurcosmogonique. On le trouve partout. UI 54
176'. Œat tombé dans la mer chez les SyrieDs.
Vénus en est éclose. Rapport de cet œuf ayec l'œuf
cusmogonîque. a^O.
O1.BS, chef ou nom générique d'une colonie sacer-
doLile. a, 37a, 373. Platon dit qu'Hésiode em-
prunta les doctrines d'Olen. 16.
Om 011 Hott. L'arbre de vie chez les Perses. III, a43.
Omboitrisoha. V. Saci-ifices humains.
Omorca. V. Bêtiu.
Onumacutb. Ami de Pisistralc, falsiEa les poé-
ALPHABÉTIQUE BT ÀRALTTIQtJE. 373
sies d'Orphée et de Musée. III , 4^q.
Okacuu. Bendus en Egypte par les dieux aaimaux.
III, 9. Plftcés près des sources, au fond des fo-
rêts, près des tombeaux. 369, 3^0. Leur puissance,
malgré les ^ignimmes. 370, Celui de la fontaine
TiLphossa. Ib. Leur ambiguïté en Grèce. 371.
Canstu. de cette ambî^îté. là. Cette ambtguité
augmente en raison de la perfection des dieux. 16.
Faits postérieurs aux temps héroïques, sur l'am-
biguité de» oracles. 37a. Que les mêmes inconsé-
quences sur les prédictions des dieux se sont re-
produites à des époques plus épurées que le po-
lythéisme. 375. Saint Phitippe tax les Gabaïtei et
sur saint Bernard. 875, 376. embarras des ohré-
tiens sor la véracité des oracles païens. 376. RolUn
à ce sujet. 16.
Okéhoqox. I , aSs. Que ses bords sont le thé&tre de
pénitences aussi rigoureuses que celles qui étwtnè-
rent jadis les déserts de la Thébûde. a5ï, a5i3. -
OuGSHB dît que la primitive église ne veut ni tem-
ples m autels. 1, 60, j3a.
Okomâzb. Le verbe incamé, l'infini et en ni^me
temps l'aigle etl'épervier. III. a^.
OapasB cité par I^ Mennais. I, 71. Ses hymnes
apocryphes. 16. La fable d'Orphée et d'Eurydice
se retrouve au Caaads. Ai88..Fables grossières ao-
créditées par Orphée. II , 3a4, 3a5. Un nom gé-
nérique en Thrace. 357. Ses poèmes assez re-
cuits, là. I
OuxiQUB (doctripp).. Std>ti]ité de sa métaphysique-
-m
»ur la reliai oi
de s«s orgies. 11, 357. Ses dogmes les
ne ceux, des Kgypticns, Ib. V, 46. Cette
rtrangère au polythéisme popuLiire de ta
11,358. Oubliée lorsde laformatiotMlecepo-
iie. III. Les pliilosophes grecs s'en emparent.
t^ L«role orphique origiaaire de Tlirace. 4o3-
gu'on peut opposer les mythes orphiques lux
ûMunialions de Wiuhnoii. U, 388.
Bi (poèmes). Que nous ne pouvons les coa-
i I»
i'oî(]ues. lU,
M)3. Les hymnes orphiques l'expression du pas-
Mf|4> t'oniplet des allégories et cusmogODtes sa-
c«>rduiale3 dans la poéâie tliéologique des inysiè-
MS grecs. V. 4^- Ressemblaient d'une manière
itMDÎl'este aux prières qui se trouvent dans tes livres
At Zoi-oastre. 45, ^G.
Ofti«*i déposé par les lévites. Gct acte des lévites loué
par Dussuet. II, a48,
(iMKiii. Lo soleil suivant Dupuis. 1, 187, iSS.Aia fois
l'année et l'agriculture. IIC, 67-^8. Sa mort pent-
^ir« la commémora lion d'un événement réel. yS.
0 dieu quelquefois une momie. 11 est parlé de
,«cs tombeaux. De ceux d'Isis jamais. ^5 , ^. Ex-
liistorique des légendes d'Osiris par Sy- id
mwitw. 90- ' -i
0«tiAUuni<' I) 364. Prennent leurs fétiches à ténusin fli
iljnulescirconslaneessolennelles.ajy, •i'jH.\ .Star- ^
inguenl le dieu supii^nede la i
vin qu'il a mise en œuvre. 1, a43, 244^*0*0^°*
;4;iC>aitait ^
ALPHABÉTIQUE £1 ANALYTIQUE. 37$
quedan* l'autre monde ils retrouTerçnt leurs fem-
mes et en auront de. nouyeajux enfants. 387,388.
OviOB. 1, 167, 300. Dîtqu'on regardait Aqna Perenna
tantôt comme la lune , tantôt comme Thémîs ,
d'autres fois comme lo, etc. i6o.\.Anna Perenna.
PiH. Le Pan astronomique des Romains désignant
le fi4^eil. I, ig8. N'est dans le culte public
({u'un dieu subalterne. V. Athéniens. Le grand
tout eu £g^te. II, 435. Son analogie avec l'Ha-
Douman indien. Ib. Comment modifié par la my-
thologie grecque. 436. Son temple en Arcadie.
428. Sa place auprès de Jupiter Olympien. 439.
V, Athéniens. Aide les Macédonien^ à remporter
une victoire sur les Barbares. Ib- Vient au se-
cours d'Antigone Gonatas, attaqué par les Gjiu-
lois. Dépouillé de ses attributs co9mogoiii<j;ues à
son entrée dans la religion populaire de la Grèjce,
il les reprend à l'époque des mystères et de la
philo>ioplfîe.46i.
Pardoq (les cinq fils de). Doivent leur naissance à
l'efBc^Û.té d'ivifi prière magique. Il, i44-
PiBxoD,.ou Pan-CHeou, est produit par Ip chaos.
Description de ce dieu cbinoi^. II , a6,i . V. Ymer.
Se rentern^e 1,800 ans dans iin œuf. III, 54i.55.
Autre p^en^lance 9vec Ymer et Tpeuf indien de
Prwlja^^t. /(S.
^Vi
\\i
Ni
376 TàaLK
PAHTBiBs. Statues ainsi nomm^. I, 54'
PihtbAishs. Aliments spécieur en sa fâTeur, et
point de Vue sous lequel il a qudqne chose de
séduisant. III, aS. Sa lutte contre le polythâsme.
Ib, Il est plus raisonnable que l'athéisme, lû.
Cest au panthéisme qu'aboutissent la mysUcîté
dans la religion et l'abstraction dans la philoso-
phie. Ih, Il est destructif de toute religion. a8>
39. Il éuît allié au spiritualisnie dans l'Egypte
* ancienne ; il Test également dans l'Inde moderne.
35. Il est allié au matériaKsrae au Thibet, à
Ceylan , à la Gbitie. Ib. Panthéisme chinois. Ib.
Panthmme matériel au Tonquin. 35,36. Pan-
théisme atomiste. 36. Conttadictioa résultant de
' la langue symbolique et inévitable dans le pan-
' théisme. 47- ^lemple de cette contradiction dans
le Bhaguat-Gita. Ib, Le panthélàme le dernier
terme de toutes les doctrines religieuses, quand
le sentiment ne s'y oppose pas. III, "Si. Descrip-
tion du panthéisme égyptien par Apulée, et de
l'indien par Crishna. III ^ 43. Inscription pan-
théiste du temple de Sais , en Egypte. 76. Cette
inscription postérieure à Hérodote. Ib. Isis, Osi-
ris, Neith, Sérapis, le Nil, pris tour k loor en
Egypte pour le grand tout. 77. Panthéisme con-
tenu d<ins plusieurs livres sacrés des Idâîens. iSa.
Commentateurs panthéistes des Vèdes. Ib. Ain-
théisme dans la philosophie védantiste, dans le
symbole des brames, dans l« Bagavadam. i53,
i54. Manière dont les panthéistes latttfchent à
ALPBABiriQllB' Kt ARALTTIQDS. 3^7
leur sjstème tés ftbiefl populaires. liG. Dùcônn
de Crishna. lè. Fable panthéiste de Crishna et
d« Yasoda, sa nourrice. 160. Fable de TriTicrama,
se terminant pstrune profession de foi panthéiste.
160,161. Panthéisme s'introduisant dans le poly-
théisme par àka subtilités. Raisonuements deh
Brames pour oineilier , avec le panthéisme , l'ado-
ratioD des parties séparées de la DÏTinité. 163.
Adoration à la fois pantbâste et polythéiste aux
iodes de tout ce qaî sert «U culte et aux profes^
sions. li. Le panthéisme perce dans le Ramayan,
sous des formes de polythéisme, et bien que les
difinîtés, semblables en apparence à celles d'Ho-
mère, accréditent la pluralité des dieux. i63, 16S.
Profession de foi panthéiste des Indiens suivie
d'adorations polythéistes. 166. Combien le pan-
théisme de rindc' est plus animé et en quelque
sorte plus religieux que celoî de la Chine et du
Thibet. aoS, io6. ■ ■
PiPBs , raisonnant comme les nègres, «ur la vali-
dité des serments aux in&dèles. I, 278. 1
PiBaourr (sauvages du). CfaercheMdansleBbui»'
sons les araea des moru. I, a85. Fustîgeht-les
pères pour les punir d'avoir eu dés enfants. aS^-
V. Union des aaiet. ' ' '
Piaus, revenus à l'adoration des animaux et dés
arbres. I, a35, V. Ctuta. Autrefois on pouvait les
tuer sans crime. U , 74- Sont les exécuteurs des
luutes-œuvres. Ib, Se nourrissent de cadavres. 76.
m
376 , TABLE;
Pakolx. 1, 35. Son impmiflianeiBà cfod^ ce qoi tient
à l'ame. Z^. _ ,
Parqves. 1, 178. V, TVomM.
Pasiphaé , jEatile jéti^Dgère t astreinte par l'etprit
grec. II, 439.
Patagons. Croient que les âmes «e logent dans det
oiseaux qui ^Sûmt^ tristepieiu. 1, 3oo; Lame,
cliez etiXf l'ÏQiagfs tcm«p«reive dje l'hppiiqe fîvvil.
Pata^jali (^ serpent)* PreiQÏer «uteuir de U gnin-
maire. lU,, i3,5. ,.;
Patkrs<jx. y. j/nna Pgremta-
Pacsanias. (^t^ pvr La Alennaiff. I, 170.
pADSAniASjigent^^ sj)arvate,ii«aiolaDt les victimes.
U,3o3. , . -,
Paw. Veut qju'i^.pjpnple puisse pt^fectionner sa re-
ligion conune.seslqifi:!, siQ,-i5o, Sofi ^erpeM'' sur
lu culte 4es ao^oiMO. en Egypte. {Il , Ç2. .
Payne (Tbomas). I, laa. N'a Jut qg# reproduire
(1^115 un style trivial et souvent. grossier la aéta-
physlque «upierfiçielle ^u lï?i»ç d'Holbftch. Ih.
Pear&on. Com^^eiitaire sur le «yinbole des apâiri6J.
PiLAcss, offrant des sacrifice^ humains. il,iofi-
Pellodtier, auteur d'une hjLst^^ijre àfs Geljieï- H,
45. V. Grégoire de Tours. \ ,' „
PisEa de l'Église,,, LfiHF tplérftnjw, Ï:^6q,6*,6^-
y. Sailli Ç(fwmf4'.-4^^'^°4'!i^tSaàuÇtryW*/^'i
Saint /ujtfn., ,■..,, . r. .
ALPBAB^IQUB «T AMALYTIQUE. 379'
PuutDRA, U Théiia de Pola^ii& ill, 365.
PEUÉCDTioif. S«s\effetSt I) 48. S«volle, au lieu de
soumettre. 48) 49* ' '
PiUK. I, Sk4« 178. V. Dualisme, Zoraatlre. Erreur
d«s éoriieaios qui ont dté au tutard toutes sortes
d'auteur* «^c la rfdigwn At» Pec»^ 169. L^ur
raligion fondés sua VactreUune et le culte des
élénwQta. Ili,,38i> 39. De là le^pd pouvoir jdes
mi^s. 39, '40' y.Hçgst^ L« rdivuiot) «t» cartes
iétaimrée «hmieut pur Vf&ef 4u- |MiuT<Hr royal ,
niit le «aceedoee, ou l'ordre d«s tasgea demeu-
oot neakiBioitaa hipremière oaqte et héréditaire.
81. V.'.GMfMw Effet 4e la connue;» ,de la Médie
par lea Partes iitiiicres ,. ^uV la religion des
Persei. Ii,,t83,,.tffj, Les Pers«s conservèrent
lenrs anciens . (Ueiix y mâmc après. U réfontu^ de
Zofoastrei >/£. cBS^iiSy. Comp^ikitP d« leur po-
ijùtaaAf. lU.i,i'i4t , aSj. Laur. pAljtlJiéisine fo-
palake , . ijHo^aé; par les nût,.adq|tté «a public
par lea.inag^.i]JI, 346, ^4y.'FaÀ\t constatant
leur poljthwfoifti. 124^. iTroi*. époques d«^UEeli-
{ion ipéna. ' aàS. Ëmprôote jacArdPlWlA 4« Œt^
Klipon. 359. LaTSf^ePuiioibijv,' iwfe de ieur
' féiîcUsiiie. 34ai' .'
Pucasaslrs ^ tribus {[tii n'ont pas de prêtres, les
plus abrutis des sauTagtS. I, 3fo< M .
raiFLB PKuuTiF. Son iNÛtfaio^ AembLe indiquée
par les «onfoEmités .^qili' «e trqu^ept.entw tous
les peuples. 1, iS6,.r57., i58' .IkecheEcb«ft o«-
i poor rononter à ce fieupte.iS6oi i^i 1
jm
r
3tto T&BLB
i6a. Qu'après l'aToir découvert, nous en serions
au point où nous en sommes. M.
Phallus, à Tyrinthe et k Mjcèues comne m'
Egypte. II , 3o8. Ce simubcre perdit en Gréa
sa forme indécente. III, ^9 , SaS. R^iignaDCt|
que nous avons à en parler. IV, 189. Conùdé-
rations qui nous la font surmonter. Ib. Qii« le>
religions indépendantes ne s'en sont souillées ijue
maigre elles dans leurs rites secrets, tgo. Se ren-,
contre partout. 196. Phallus ooloasal du templti
de Saturne décrit par Lucien. 16. Celui d'Oiin
d'une grondeur énorme, poni dans les fêtes da
ce dieu en Egypte. li. On y montrait auisile
Myllios, ou Ctéis. 16. Anecdote d'Amobe, eipli-<
quant l'origine de ce calte. /£. Femmes égyp-
tiennes portant à leur col l'image du Phallnt. It-
Phallus à Hiérapolis, haut de troi« cents coudées.'
Ib. Osîris Arsaphès, le Phallus déplt^anl son!
énergie. It. Explication d'Hérodote, au sujet daj
Phallus que Sésostris fit ériger partmit où il p^,
nétra li. DuUure, sur le culte qu'on lui rendùL
197. Erlik-Khan, dan^la religion laiDaïque,îiidi-'
quant par un Phallus énorme la réunion delij
production et de la destruction. 197. Qu'il pro-
fana rarement les temples publics des Grecs. 3ix>.
Phbors, fabuliste. I, 5i.
PniiREATEs. Peuple d'Arcadie. II, 45i. Leur w-
nière de célébrer les fêtes de Cérès. 16.
Phénombhss physiques. V. Climat. Phéfiomàw à'
. hi fécondation de l'Egypte. H, i6a. ERhabiiwns^
ALPHABÉTIQDB Wt ANALYTIQUE.
38 1
du bc Serimnù, contribuant au dogme da miu-
nii principe. Jb. Mél^res et autres phénomènes ,
une des causes de la religion sacerdotale de rÉ.t
tnirie. i63. V. Sacerdoce. Tremblements de terre
fréqueuts en Êtrurie. i64> Lac en Egypte, près
du temple dé Vénus Aphakids. Ib. Treinblenients
de terre, inondations, épidémies dans le pays de
CoDgo : de U le grand pouvoir des prêtres dans
ce pays. 16.
hiBus. I, t36, 373.
Pbiliph de Macédoine. 1 , 77, 78.
hiLiMx AnensTE, déidare le pape Innocent III un
luurpateur, quand ce pape met son royaume en
interdit j mais reconnaît les droits de ce dernier,
lorsqu'il dépose à son profit Jean , roi d'Angle-
terre. II, 269, a6o.
Phtlippb II. I, 118.
PiELLÉiDBs. V. HiérophantitUs.
NiLosorHEs oKBca. Leur admiration pour tout ce
qui leur venait de Tétranger. Pourqutù. II , 343.
Lecole ionienne fidèle aux traditions sacerdoules,
par exemple , dans la fable des Cabires. 4^4 > III 1
3i. Pourquoi nous n'avons pas traité encore de
b philosophie grecque. III, 3 1. Les interprétations
philosophiques des poèmes d'Homère beaucoup
trop raffinées, 289.Les philosophes grecs étaient op-
posés au polythéisme populaire, qu'ils voulaientou
modifier ou combattre. 307. Ils s'efforcèrent long-
temps de le concilier avec la morale et de l'épurer.
'V,473,Leur«efforlsn'aboutirentqu'àlachutedela
wm
«il^_^
croyance publîqtie. Ib. Probiètne qui Im a lou-
jours embarrasses, 5o5, 5o6. Ressemblance Aa
axinmes des Sloîciens de Rome avec les disconrei
des héros d'Homère. 5o6. Philosophes dans I«
religions fondées sur le théisme, donnant à la m»
raie le nom de religion. Ib. Ce qu'était le «OJ-
cisme. 5o8. Sorte d'effort qui rendait son infltience
s salutaire et moins durable. Ih. Idée qui lui
■ qui lui manquent, âog.
donne la vie et la chalei
Partie occulte des pliilosophies de l'antiquité, dé-
signée en grec par le même mol que les mystère»
de la religion. V, 5, V. Pylha^nre. Secrets que h*
philosophes anciens ne communiquaient à Icun
disciples qu'après des épreuves presque sembla-
bles aux initiations. Ib,
Puisés, fils d'Éléazar. V. ÈUc.
Photics. Bibliothèque. I,6i.
PiBnAC. Sa lettre sur les afiàires de France une ri-
euse de la Saint-Barthélémy. II, li,^.
Piccs. V. Faune.
PinoARx. 1, 43. Ses dieux ne sont pas les mêmes tp'
ceux d'Homère. l65. Nomme Pan le danseur el
le plus parfait des dieux. II, ^%^. Récomp6i"*
qu'il en reçoit, /i. Raisons pour lesquelles non*
passons d'Hésiode à Pindare. IV, 375,376. Ecri-
vait près de 5oo ans après le premier. Ib. "*
tombe presque jamais dans les inconséquences
dont celui-ci est rempli. 37$. Ses idées sur le*
dieux. 376 et suiv. Érige en principe la nécessite
d'épurer la mythologie dans le sens de la morale.
J
\
ALPHABETIQUE ET AKALTTIQUE. 383
Ib. Vent qu'on rejette les fables désayantageuses
aux dieux et aux hëros^. 877. Opinion sembla-
ble de 1 épouse xl'Odin , dans l'Edda. Ib. Que cette
critique morale aboutit en définitive à Tincrédu-
litë. 377 , 878. Ses efforts pour rendre plus dé-
cente^ les fictions populaires. 379. Caractère qu'il
donne à Némésis. 38o, 38 1. Combien la progres-
sion de la religion grecque se fait apercevoir
clairement dans cette conception de Némésis. 38 x,
38a. Passage de Mésomèdes, contemporain d*Â-
drien , où il célébré les louanges de cette déesse.
382, 383. Description que Pindare fait de l'enfer.
386 et suiv. Bannit de l'Éljsée l'agriculture et la
navigation. 887. Cette tentative de ne plus £siire
du monde futur la copie de celui-ci un progrès.
387. Comparaison de son enfer avec celui d'Ho-
mère. 388 , 389. Réflexion relative à la situation
des poètes que la lecture d'Hésiode nous a déjà
suggérée et que celle de Pindare corrobore. 390.
Erreur de l'auteur d'Ânacharsis à cet égard. 391.
Pindare frappé d'une amende pat ses conci-
toyens. 39a. Est vaincu cinq fois par Corinne. Ib.
Ses éloges d'Hiéron y roi de Syracuse. Ib. Ses
plaintes. Ib.
PisiSTRATE. ni, 444- A le premier recueilli les poé-
sies d'Homère. 44^* C'est le sentiment de Plu-
tarque. 447* Auteurs qui pensent différemment.
446, 447.
Plan de notre ouvrage. I, i4i. Les formes reli-
gieuses, nécessairement proportionnées à la si-
384 T4BLB
tuation dm peuplei. i43. Progrettioo de €r%
formes. 16» Première époque, créatioii de u
forine. i44« Deauème époque^ diftproporlM» rt
lutte. 16. Trobième époque, detlnictioii de U
forme. i45. NiiMaooe d*une nouTelie forme. /'
Pourquoi nous tTons commencé pir les rri>
gîoDs Mccrdotalei. an. Époque à laqudk num»
nous sommes arrêtés, a i a. Qu'il sers fadk d i-
ier au'delà , en suÎTant les conséquences de !>•>«
principes. 16. Que nous n*aTons point entrcpr*
une histoire détaillée de la religion, ai 4* I^^
routes à suivre. Tune à ^itoni*, rautreÀ^otr«rw-
pourquoi nous avons choisi la seconde. aaO|S)t
Plavoh attribue ses hypothèses i la plus aneieai^
théologie. 1, 176. Prête aux Grecs le culte A^
astres. 16, Admet la dirination. ao3. Cite pa**
La Mennais. 170, 176. Sans lui, le christiania»'
n*eût peut-être été qu'une secte juive. II, )'-
Son erretar dans le Cratjle, sur le premier rui*'
de la Grèce, a86| a87. Malgré son respect fo^f
rÉgjpte, il laisse percer de la défiance pour i"
tat sacerdotal. agS.
PLATonicuas (nouveaux )• I , xliii. Traces da «c -
timent religieux qui s aper^^oivent chea ces f *
losophes. 46- Ot>( essayé vainement de hmdff
une religion. II, a 36.
Puaa L Aaciaa, sur les Troglodytes. I, a33. 1*^
rlare que rt'nivers seul est Dieu. 171.
PLbcna ( lahbé ). Son erreur, suivant le tradoctr
de Warburton. I| i8a.
ALPHABETIQUE ET ANALYTrQUE. 385
PtuTARQUE. Sa description de l'état des esprits de
ses contemporains. 1) 5o, 54* Comme il peint
le sentiment religieux. 4^. V. La Mennais,
Cité par La Mennais, 170. V. Egypte, Ses con-
tradictions sur la religion égyptienne. Qu'il n'y a
pas toujours erreur dans ses contradictions. Ill, go.
Plutou . y. Saturne.
PoLOiCAis. Chacun de leurs villages avait ses dieux
particuliers^ à forme monstrueuse. III, ^6i.
PoLTBE. II, 4^- Rapporte qu'avant leur conférence
avec Scipion , les ambassadeurs carthaginois ado-
rèrent la terre. 73.
PoLTGAMus. Ses cffcts , suivaut Heeren. II , 149.
PoLYGHOTE. V, Enfer. Peint Thésée dans les en-
fers, enchaîné sur un trône d'or. III, 4^^* 4^^*
Le fait assister à la bataille de Marathon. 3.
PoLYPHBiiB avait , avec Galatée , donné le jour à Cel-
tus , à lUyricus et à Gallus. I , iSp.
PoLTTBBisME. Réunit les fétiches en un corps.
I, a68. V. Fétichisme, Les peuples polythéistes
changent de dieux, quand les leurs ne les protè-
gent pas efficacement. II, 352. Différence de la
tolérance du polythéisme ancien et de la tolé-
rance moderne. II, 355. Le polythéisme indé-
pendant ou homérique, malgré ses contradic-
tions, est un système que l'homme perfectionne,
et qui , à son tour , perfectionne l'homme. III ,
4oa. L'homme a gagné, par le passage du féti-
chisme au polythéisme. 402 , 4^3. Le poly-
théisme réunit les individus que le fétichisme
^. 25
386 TABLE
isole. 4^4- Que dans le polythéisme indépendant,
l'anthropomorpliisme remplace I" rétidiisme, IV,
4. Qu'il n'en est pas de même dans les religionj
sacerdotales. lè. Que tout ce qui, dans le poly-
théisme indépendant, ne frappe l'imagînalioii
que d'une manière vague et passagère, est enre-
gistré dans le polythéisme sacei-dotal. m. Que
pour juger du polythéisme dans son enfance,
il faut s'arrêter à l'Iliade ; mais qae pour le
connaître dans sa perfection , c'est Sophocle iju'il
faut consulter. 435 , 436-
P01.TTBÉISME sacerdotal. Son întoléraoce. II, 35i.
Son action sur le sentiment religieux. 46^- tris-
tesse de toutes les religions sacerdotales. I^. In-
décences et cruautés des cultes sacerdotaux. 464-
Que nous ne sommes point aussi garantis qu'on
le pense, d'un retour au pouvoir sacerdotal. 47"'
471. Voss. Citation de son Antisymbotik. 47*-
Admiration de certains auteurs pour les corpora-
tions sacerdotales. 474- Les dieux du polythéisme
sacerdotal, en wni qu'objets de l'adoration po-
pulaire, sont de la même nature que ceux dw
sauvages, III, y. Ce polythéisme consacre le cuUe
des pierres, des animaux, des arbres. III. Rien,
dans ce polythéisme, ne s'adresse au senliinenl
religieux pour l'épurer ou l'ennoblir. W. Com-
position du polythéisme sacerdotal. III, 5o. En
haut , a&trolâtrie et culte des éléments :
le fétichisme. Ib.
fique perfectible
ILPHIBÉTIQBE FT A.IT1LTTIQDE. SSj
«bsses asWTTÎes. 5i. Hypothèa» philosophiques
«t métaphysiques. 5t, Sa. Ces hypothèses exis-
tant chacune à part. 5a. Terminologie symbo-
lique revêtant le tout. Ih. Ce qu'expriment ces
lerminologies. 53. Identité des éléments du po-
lythéisme indien et égyptien. 172. Manière dont
]es éléments divers d«s religions sacerdotales se
rattachent les uns aux autres et se combinent.
187. Différences entre le polythéisme .sacerdo-
tal et Vindépmdant ; dans celui-ci, point de
fétiches, point d'abstraction, point de cosmo-
gonies, d'allégories, de double ou triple sens,
de monopole de science, de-mystères, de pan-
thâsme, III, 374> Tout disproportionné dans le
premier, tout proportionné dans le second. a^S.
Les dieux invisibles et immatériels du polythâsme
sacerdotal , sont plus vicieux que les dieux visi-
bles et matérids du polythéisme libre. IV, 17,
18. Les premiers valent moins que les dieux
«l'Homère, ao. Ils exigent des modes d'adoration
humiliants, ai. Des offrandes multipliées, àa.
Ils imitent les mœurs des hommes. Ib. Ils se font
expier de leurs crimes , dans les deux polythéis-
me». 34- Leurs forces physiques sont bornées. a(ï.
Ils soni exposes aux infirmités. Ib. A la vieillesse,
ay. A l'erreur. 3o, Leur immortalité est dou-
r imites de leurs facultés morales. 29.
ahilla et de nhaT:itil. 3o. Vices des
otaux. 3r. AiunuradidtèredeLachmi
Ib- Dérèglements d'Odin qiri Is
m^~
388 TABLE
font chasser dti Vallialla par les dieux, le. Frau-
des, vnis l't châtiment de ftramii. 3i, 3a. Ces
dieux se parjurent. 3^. Ils sont envieux. 35.
Leurs trahisons. Sj. Combats des hommes contre
ces dieux. 38. Eloges donnes par les prêtres à
ces (lieux et démentis par les faits. <ji. Beaucnup
plus de contradictions dans le polythëisme sacer-
dotal, que dans le polythéisme indépendant. Ib.
Les vices du polythéisme sacerdotal une preuve
que riiomme a besoin d'une croyance. 42-
PoPE. Sur les espérances des sauvages relativement
à une autre vie- I, 289.
PoRPBTBB. Cité par La Mennais. 1, 170.
PrjUàpati. 11, 4«- V. Cajoun-eda.
Praxitèle. I, i36.
PnÉsENoE nÉBLLE. V. Brames.
Pria»i. Paroles de ce prince dans Homère , indi-
quent de la défiance et du mépris pour les prê-
tres. II, 394.
Pbie (madame de) occupe sous le régent ta pUce
de madame de Maintenon sous Louis xiv. I,iii-
i£. Ses effets , suivant les Indiens. Il, i44-
V. Climats. IV, 48-49-50. V.^/ewx.
(mauvais). V. Dualisme. Mantus et Ve-
dius, dieux malfaisants des Étrusques. III, ^ji-
Eschem, divinité méchante chez les Persei-
a4i.
Principe DESTHncTEcs. Pourquoi le théisme indien
accorde presque toujours la préférence au prin-
cipe destructeur. III, i43. Schiven toujours ladi-
ALPHABÉtlQUE ET ANilLTTIQnE. 389
▼inité principale dans les guerres des dieux contre
les géants. i44-
Paojms. I, xuii.
PaoGaBSsioif. Reconnue en Allemagne, long-temps
repoussëe en France, i, I2i4' ^- Pl^f^ de Pou»
frage. Est la source de tout bien. Le mal n'est ja-
mais dans ce qui existe, mais dans ce que pro-
longent la force ou la ruse. 363. Progression/
régulière dans la religion grecque, depuis Homère
jusqu'à Périclès. Aucune, en Egypte, de Menés à
Psamméticus. U, 36, iy. La progression n'est pas
reconnaissable dans la religion indienne. III, ai4-
Que tout progrès est un crime dans les religions
sacerdotales. Y, 173. Que l'àat' progressif , même
en Grèce, ne nous apparaît point libre de toute
entrave. V, 180. La progression est le principe le
plus cher et te plus précieux que l'espèce hu-
maine ait à défendre, ooa.
PaoMBTHBE. h 195. V. EjepUçations- scientifi-
ques,
PaoniBTns, Prophètes. L'acte de prophécisjer tou-
jours censé pénible. I, 34i ) 34a. Les prophéties
écartées par le système des théologiens novateurs
de FAllemagae. V. Allemagne protestante. Pro-
phètes jiii&. Il , 207, 208. Le don de prophétie
souvent réuni à la royauté, chez les Grecs. 293.*
Le don de prophétie considéré quelquefois par
les Grecs comme héréditaire. A97-299.
Paorrss'ïANTisMB. Préserva l'Europe de la monarchie
universe^e. 1, 88. L'Angleterre lui doit sa con-
stitution:: 88 9 119. Absurdité du dogmatisme
Sqo table
dans le protestaniane. 119, laa Ce qttU élMt
autrefois en Allemagne. 1 a5. Change d'esprit pr
l'effet de rincréduUté de Frédéric. U, t^j^Mm
ses défenseurs le traitent chacun i sa gnasect c«
abandonnent certaines parties, pour ■lieam^
fendre les autres. 1 a8. Déclarés ennemis du chm-
tîanisme par les orthodoxes. iag,i3o. Système ér
christianisme créé par les no? atetim protestaau
de TAllemagne. i3o. Beautés et imperfeetiom dr
ce système. i3o*t33.
PsAMMBTictJ*. V. Ptvgruiionj Casées.
Pi-aucATioa (mode de] de cet ouvrage* 1, v. L*ob>
jet de plusieurs critiques fondéesw U. Modf f w
nous la bit choisir, vi. Objections qui puufiet
nous être faites, tu, vm. Peines que noua épioo-
verions d'être confondus arec ces écrivains pm
scrupuleux qui se précipitent sur toiu les obfrti
de respect que le genre humain s'est crrea. n, t.
Cependant contraint par Icridence à être
X. Accusations contre le sacerdoce des
inapplicables aux prêtres dea religiona
XI. Raisons diverses que nous en donnons. xs«ivi.
Notre censtve contre le sacerdoce de qudqur*
pol jthéismeSi bien moins amère même que le ji»>
geinent porté contre lui par les Pèraa de rÉghar •
mi par les théologien» qui ont marché tmt leur»
traces. xvL Notre réprobation du sacerdoce et du
despotisme n'atleigiuint point le chrîsta
Pourquoi, xix. Notre détermination. It.
qu'elle nous suggère. XX. Horomesfrappca desdaa
géra du sentiment religietU| voulant lut
ALPHikBÊTIQUB ET ANALYTIQUE. Sgi
les calculs de Tintérét bien entendu. Un Funestes
conséquences d'un tel système, xxirxxvni. V. Sert"
timent feligieux,
Pddeuh naturelle à Thomnie a pu faire attacher
une idée de crime aux jouissances de Tamour. I,
254) 255. V. Union. des sexes,
Ptboiiahgib. V. Divination.
Pra&HiJs, fils d* Achille, attaquant Toracle de Del-
phes. II, 3i4-
Ptthagors. Cité par La Mennais. I, 170. Ses pré-
tendus vers dorés. 171. Chasse de son école Hip-
parque, à cause de quelques indiscrétions, et le
remplace par une. colonne. V, 5. Condition sous
laquelle il laisse ses ouvrages à Damo , sa fille. 73*
Ptthu. V. Soeraie. La pythie à Delphes, était prise
parmi les femmes de la ville. II, 3oi.
R.
Rabaut, est tombé dans les mêmes erreurs que Du-
puis. II, 383, 384.
Hadegast, TApollon des Vandales. III, a65.
Radis ou Radias, parias de l'île de Ceylan. II, 69.
V. Castes,
Ragas (fiction agréable des six). III, i35.
Ragnaaokur, ou crépuscule des dieux dans la reli-
gion des Scandinaves. Y, 149.
Rahou (Fable du dragon). III, i32, i33. Ses rapports
avec le Fenris des Scandinaves. Ib.
AaianabalL (habitants des montagnes de). Croient
I93 TABLE
À bméwmpajrcoM, etfontdu corps dea uiJmaux
tt> séjour du imes dégradées. I, 299. V. Magie.
Leur Maungy ou chef politique ofScifl daaslesn-
tej religieux. 359-
Rama. V. Bouleversements physiques. Armes magi-
ques que les dieux lui donnent. III, i64-
Ramatan. Charme de cetteépopéeindîenne.UI, 193.
Description des courtisanes par Risch^ Schringl.
Ib. Discours de Dasohaiatta comparable pour le
|iatbétiq[ueaux adieux d'Hector et d'Androaoaque.
193. CcHiibien serait curieuse la comparaison du-
Itamayan avec l'Iliade. igS. Opposition de b
poéue homérique et de la poésie indienne. 198.
RAMNOBnn-Roy , brame tbéftte de nos jours ,
prouve que le polythéisme règne encore -aux Io-
des, m, i5a
RsGnxH-LoDBROG , menant avec lui la vache Sibilia
i]ui mettait les ennemis en fuite. III, a6o.
It£i,[Gion (sources prétendues de la). 1,6. Se retire
(Jo <Se que les hommes connaissent, mais se place
toujours à la circonférence de ce qu'ib savent. 7.
D'où viennent les attaques dirigées contre elle.
7, 8. Que toutes nos consolation»^ sont relieuses.
^,g. Qu'on a dénaturé la religion. 10. Que le
irgiie de l'intolérance est .passé, ti. Immensité
(Ih la recherche, la. Qu'on n'a examiné que l'ex-
ti^rieur. i3. La terreur n'est pas son unique
source. 17. Ni l'ignorance des causes. iS. Ni la
Mipéciorité de l'organisation. 19. Même, lors-
(iii'im la considère comme une iUnsion , elle
\
ALPHA^jh'IQUJK ET ANALYTIQUE. SqS
est particulière à l'espèce humaine. 21. La
supériorité de lorganisation humaine serait
une cause d'irréligion , si le sentiment religieux
n^exislait pas. ai|aa. Qu'il ne faut chercher ni à
le détruire, ni à le maintenir. I, 25. Le fonds in-
destrttety>le , les formes périssables. Jb. Que Tin-
crédttlité ne prouve pas que Thonmie ne veut pas
de religion, mais qu'il ne veut pas celle qu'il a.
26. Ck>mbien avilie, durant le despotisme impé-
rial. 85« A été fautivement envisagée par les trois
partis qui s'en sont occupés. 10 1. Chute de la
religion, après Louis XIV. loa, io3. Conunent
considérée avant le commencement au, dix-hui-
tième siècle. io5. On la dégrade quand on veut
lui appliquer le principe de l'utilité. 1 1 3. Philo-
sophes allemands qui la coni^oivent comme la
langue universelle de la nature. .1 35. Utilité de
ce point de vue, pour pénétrer le sens symboli-
que dés mythologies. i36. Cette hypothèse doit
rmnplacer momentanémeût en France le système
de Dupuîs. 137. Objections contre ce système.
138, 139. La religion renaît plus beHe, après la
destruction de chacune de ses formes. i45* Une
nation n'a pas à la fin d'un siècle, la même reli-
gion qu'au commencement. i64-' Lors même
que ks religiocis prennent' un sens scientifique,
elles ne perdent pas leur sens littéral. 181, 182.
La masse des hommes prend la religion comme
eHe se ^ésente. igB.^'Distînction entre les reli-
gions sac^dotales et celles qui sont indépen-
394 T4BL1
liantes du ncerdoce. aoS; II, 9. V. Sacerdoce.
Faute de cette distinction , l'on a suivi uoe biuse
toute. 3to. Les religions non sacerdotales les plus
humaines et les plus pures, aii.V./n/erâ.Quela
morale peut être étrangère ï la religion. 373. Que le
^îciitiinent religieux l'y fait entrer. 274- Que lardi-
^'ion prend sous sa sauvegarde 14ntërét commun.
27 L>. Toutes les crises religieuses ont dut du bien.
1, i5. La religion est naturellement l'alliée de la
lilierté. 109, iio. Doit pouvoir se perfectionner.
149 , iSo. V. Paw. Chaque religion se divise en
plusieurs époques. lyS, 176. Suivant les érudits,
la religion n'est que la s<nence, suivant lea incré*
iliiles, l'imposture, suivant les croyants, Dieu ou
' diable, on n'a vu nulle part le cœur humain.
31)4, io5. Pourquoi nous commençons par l'ana-
lyse des religions sacerdotales.ai i.La religion, ini>
muable quant au fond , historique dans les dé-
veloppements, 316. La révolution qui s'opère
dans la reUgion par le passage de l'eut sauvage
à l'état barbare, le pendant de la divisioo du tra-
vail. 11,7. Problème à résoudre. IV, 19. Deui
sortes de religion , l'une le résultat de toutes
les erreurs d'une multitude ignorante, l'autre
l'œuvre de l'élite de l'espèce humaine. Ib. Que la
seconde ne mérite pas la préférence, comme on le
croirait. 30. Lea religions sacerdotales beaucoup
plus extravagantes que les religions indépendantes.
/^.(bntradictions plus nombreuses et phu palpa-
l)leb dans les religions sacerdotales , que dans les
ALPHABETIQUE ET AlfALTTIQUE. SqS
croyances simples et grossières que se construit
Fesprit humain* 4i* Pourquoi. Ib. Que l'absurdité
de certaines formes religieuses , loin d*étre un ar-
gument contre la religion^ est uue démonstration
que nous ne pouvons nous en passer. 4h 43.
Deux causes pour lesquelles le sacerdoce main-
tienti dans la. religion des pratiques blessantes
poQr la Divinité. 48* x"* Sa persistance dans tous
les anciens usages; 2* parce que seul intermé-
diaire entre le ciel et la terre, il est en quelque
sorte responsable de la conduite des dieux. li.
La religion, dans ses rapports avec la morale, tou-
jours placée entre deux écueils. 5oo. Lesqueb. /(.
Sont beaucoup moins fâcheux, dans les religions
libres, que dans les sacerdotales'. li, La dignité de la
i^Iigion toujours méconnue. 5o2. Tortqu*on a eu
d'en (aire un code pénal. Soa , -SoS. Ne peut rien
changer au mérite des actions des hommes. 5o3.
Est en même temps un recours contre l'imperfec-
tion de la justice humaine, et une sanction des
lois générales que cette justice a pour but de
maintenir. 5o4. Etat de la religion en France, il 7 a
soixante ans. y, 168, 169. Intolérance et frivolité du
dergé. 169. Ses effets. 169, 170. Ceux de la ré-
volution contraires à ce qu'on en attendait. 170,
171 . Nouvelles sectes qui s'élèvent de toutes parts.
ià. Bizarreries, extravagances de quelques-unes.
171. Prouvent cependant que le germe reli-
gieux n'est pas détruit. Ji, Qu'il faut toujours en
avenir à l'un des deux états compatibles avec
^.
t
i«^
*'
396 TABLE
notre nature, la religion iiupuaëe , la religion
libre. 173. Lequel est le meilleur. /A. L'Inde, l'E-
thiopie, l'Egypte, la Perse, utfrent l'exemple Ju
pcemier. Ii>. Résumé de i« que nous en STons
(lit. lyi et suiv. Objection que nous ont laite quel-
ques hommes distingués. 176. N'ont envisage
qu'un côté de la question, Ilr, tnconvénieDU tiu
principe stationnaire, même dans les religions qui
ne conTèren t au sacerdoce qu'un pouvoir limité. V,
181. En Grèce, par exemple,/^, et suit. Exil d'A-
naiagore. 18a. Mort de Socrate. 182,1 83. Opinion
de M. Cousin sur cet attentat. iS3,i84- £«t ""'
réponse aux détracteurs du christianisine. 7*. E"
quoi. îù. Évidence- qui en résulte. i85, rSti. l"
principe stationnaire bien plus solennellemeDl
consacré à Rome qu'en Grèce. 187. Ses suites. M
et suiT. Anecdote de Sylla. 187, 188. Pourquoi 11
religion romaine perdit son principe de vie, 1^
perfectibilité. 189. Que la pureté de la duclrme
ne diminue en rien les dangers du principe su-
tifmnaire dans la religion. 191. Exemples tirés àa
dilTërentes sectes qui sont nées du christianisinf
191, 192. Toute religion positive conduit à l'»'
tolérance, /i. Passage d'Appiano Buonafede à «
, Miîta. iga, 193. Suites inévitables de l'alliaDce d'
l'uitorité politique avec le zèle religieux, pouf *
perpétuité de la fui. 193, 194, Conduite du cler^
.envers les communes, dans le moyen âge. ig4, •!*•■■
Regrets de quelques auteurs de nos jours, 1^"'^
a|K»logies, leurs appels à l'iuquisitiun. i95, ^9"
ALPHABÉTIQUE ET ANA^LYTIQUE. 897
Leur courroux contre Tindépendaince de la 'pen-
sée •! la liberté de la diftcùssiôn. 196. Combien
est funeste à la religion même tout obstacle op-
posé à fà. perfectibilité progressive. 199. Preuves.
199,200. Qu*elle est intéressée à ce que la faculté
progres^ye lui soit appliquée. 200. Pourquoi. 200
et sniy. Comment nous entendons cette progres-
sion. 202, 2o3. Qu elle ne nuit en rien à la divi-
nité de la religioni 2o3,2o4. Le caractère station-
naife dans les croyances , ce qull y a de plus
opposé au sentiment religieux. 204. Preuves. 204,
2o5. Que notre système n exclut nullement les
communications surnaturelles. 2o5, 206. La li-
berté, source de toute perfection dans la religion.
207.
kuGioH HÀTURBLLB. Système de ses partisans. I,
104.
KsTÉLATtoN universelle. I, 16. Que Dieu peut pré-
senter à Thomme la révélation dune manière sui^
naturelle et len affranchir aussi d'une manière
suroaturelle. i3, i4* Que notre système sur la
succession des formes religieuses ne conduit point
à nier la révélation. i4* V. Sentiment religieux,
Rapports heureux qu établit ce système entre la
Providence et les hommes. i33, i34. Comment
on doit considérer les révélations surnaturelles.
II, 2ll-2l3k
^▼u. Que rhabitude seule nous familiarise avec
ce phénomène. 1,'336. Respect et obéissance des
sauTages pour les rêves. 336, 337, ^^^* Puissance
i
I
398 TABLE
qu'y puisent les prêtres en le» interpFét«nL '33B.
Les sauvages choisissent pour FMdies les objeu
qu'ils voient dans leurs rêves. 937.
R^ot-tmon fkaitçaisb. Son action sur la religion,
I, 117,118. Persécution exécrable qu'elle a mk
née. 118. Réaction qui s'en est suivie. ti8.
Révolutiors politiques. Qu'elles modifient le pou-
voir sacerdotal. II, i3o, 169;
RsAPSonss. III, 444, 445. Leur profession fort «n
honneur. J6. Quelquefois appelés homérides. /i.
Erreur des savants à cet égard. 16. Empire quiii
exerçaient sur leurs auditeurs. 44^, 44^' ^^^ P"*"
fession s'avilît en devenant mercenaire. 16.
RaiB, femme de Chronos, Saturne ou le Tempi-
h 179-
Rbodb. Ueber Alter und Werth einiger morgenla^*
discher Urkunden. Ses observations sur les con-
séquencesscientifiquesde tropde soumission aui
dogmes. I, 119, lao. Distingue entre deui i'p'
tèmes religieux, et approche, mais sans l'app^^
fondir suffisamment, de noire division des reli-
gions sacerdotales et des religions libres. Il|
IO,fI.
Rhodbs (île de). L'une des routes par lesquelles les
religions sacerdotales se rapprochèrent de Grécf.
n, 376.
BicBis (les sept). V. Sainteté de la Jouteur.
Rites licendeux, provenant du raffinement dans le
sacrifice. I, 35o. Combinés avec de» notions eu-
gérées sur la chasteté. 35o, V. Juidak. Corpora*
ALPHABÉTIQUE ET AHALTTJQUE. 399
don de prêtres, chez les nègres, chantant des
hymnes obscènes. Ib, Y. Babyloniennes^ Memphis,
Que ces rites appartiennent au sacerdoce. 353.
y .Mexique^Vitzl>PutzU^ lingam. Les rites licen-
cieux des mystères , étrangers à la véritable reli-
gion grecque, et une importation des religions
sacerdotales. 353. Les explications scientifiques
àes rites licencieux, partie des philosopbies sacer-
dotales, ne changent rien au sens populaire. 354*
V« Floride , Syriens. Obscénités dont les céré-
monies indiennes sont mêlées. III, 204. Meschia
et Meschiane, fable obscène chez les Perses. III,
246. Egyptiennes formant des danses lascives au-
tour du taureau de Lycopolis. lY^ a54* Se livrant
à Ghemnis aux embrassements du bouc Mendès.
a55. Congrégations de filles vouées à la volupté
dans Achmin , reste des rites licencieux. Ib.
Phallus en Syrie, sous le nom de Péôr ou Phé-
gor, auquel les jeunes filles sacrifiaient leur virgi-
nité. Ib. Prophètes juifs se plaignant fréquemment
de ce que les faux dieux séduisaient les Israélites
par des pratiques impudiques. a55^ a56. Belphé-
gor, dieu des idolâtres, avait des formes priapi-
qaes ; rites licencieux qu'on célébrait en son hon-
neur, a 56. Phallus érigé en pompe dans le tem-
ple de Jéhovah. Ib. Culte de Prlape admis dans le
ropume de Juda, sous Osias. Ib. Josias l'abolit.
Ik Rites licencieux chez le& Mexicains. Ib, Danses
obscènes des jeunes Indiennes devant les pagodes.
257. Jeunes mariées offrant les prémices de leur
4oO TABLE
virginité à ces images, li. Obscénité des figures
du temple de Schiven à Eléphantine. là. Histoire
lii^ncieuse de la déesse Mariathale. fb. Ctdie de
Cali. Ib. Représentation théAtrale des plaisirs
contre nature, aux Indes et au Mexique. iS^, 358.
Le péché contre nature, l'incarnatioii du diable,
«uivant Antoinette Bourignon.aSS. Débauchesaux-
quelles se livraient les Scandinaves à la fèlf de
'Hior. Ib. La religion perse plus circonsjSecte. 139.
Qu'on peut cependant apercevoir quelques restes
de rites licencieux, dans la permission qu'avait le
roi de Perse de s'enivrer le jour de la (iSte de Mi-
thras. Ib. Autres peuples diei lesquels ces rites
étaient en usage. Ib. Explications scientifiques de
ces rites. aSg, a6o. Sectes indiennes rendant hom-
mage aux organes générateurs, se divisant en deux
branches. 260. Gomment les Indiens représen-
tent ces deux subdivisions. Ib. Qu'on n'aperçoit
rien de pareil dans les religions indépmdantes.
Ib. Fêtes en Grèce, cependant, dans lesquelles des
femmes paraissaient nues, mais ces femmes des
courtisanes.' 260, a6i. Femmes à Corinthe vouées
au culte de Vénus , selon Strabon. s6i. Nom qu'il
leur donne. Ib. Qu'on ne peut rien en conclure
contre notre assertion , non plus que des danses
des jeunes filles de Sparte avec les jeunes garçons.
/^.Lespratîques licencieuses introduites en Grèce,
se rattachant toujours à des dieux étrangers. Ib.
Comment les poètes expliquent la naissance dv
Priape; a6i , a6a. Proscription des fStes obscènes
ALPHAB^IQUB ET ANALYTIQUE. i^QÏ
à Thèbes , par-Diagondas. '>62. Prapositioiique
fait Aristophane, dans une de^s oomédies. Ib,
Pratiques révoltantes des hérétiques de diverses
époques. 263. Des Manichéens. Ib» Des Adamites,
des Picards, des Anabaptistes. Ib. Processions
des Flagellants. Ib. DescripticMis, allégories, images ^
indécentes des mystiques. Ib. Antoinette Bouri- ^
gnon. a64- Passages curieux d'un autevfr sur les
rites licencieux. Ib. Extrait qu'il donne du poème
de Jayadéva. a64 et suiv.
RoBERTSoir • Inexactitude des voyageurs qu'il a<aités.
' I5 4> 5.
RoBOAM, Les royaume^ d'Israël et. de Juda se sé-
parent sous son règne. I(, a33, U sabaudonn^ au
culte des idoles. Ib^
BoMAiNS. I, ;lli, i83. Institutions politiques «qui
comprimaient le sacerdoce en,, se Tincorporant.
II, i65. Ils firent des divinités secondaires des
dieux qu'ils empruntèrent deb Étrusqu|i$s. 4^7*
Romain (polythéisme). Durée de la luttci 4e l'esprit
sacerdotal contre l'esprit grec, dans Cd- pply*
théisme. IV, a94* Etat de l'Etrurie -au moment
de la fondatipn de Rome* 2g4 ^t suiv. V. Ecrurie.
Auteurs qu'on pçut consulter sur l'origûiie des
diverses peuplades d'Iulie. 2^49 apS* Tètes du
Tibre, un res^f^ du culte des fontaines. 3^«Les
Romains puisent également dans. |la religion de
l'Italie antique et dans ceUç 4® ]a Grèce. ;3i9,
320. Niebuhr sur Romulus et Tu|iu$. tfqstilîus.
Jb, Romulus f selon lui , le nom géoériquQ du; peu*
4oa TABLI
. pk romnn; Ib. Tout ce qui est aacerdoul dtns
la iclîgàoo comune descend de l'Étrurie , tout ce
qui apparaent an polythâsme indépendant vient
de^Grèee. 3ai. Faits qui le prouvent. Sai
lineaâttrilmés àNunia , livrés aux flammes quatre
cents ans après sa mort 3a3. Noa conjectures
ce sujet. /6. Tite-Live et Clavier sur le même làïi.
3a3-}a4. Résisunce de Tullus Hoetilius au sa-
eendocej 3ii4- Dérobe aux préttvs lelin conjura-
tions, révélées à Numa par Picus et par Faune.
334-3a(>' Manière dont les prêtres l'en punissent.
3a5. Origine qu'on attribue à Tarquin l'Ancien.
3x5-3s6. Il repousse la rdigion étrusque. Ib. Ap-
- pelle k Rome des familles greeques. li. Passages
de IHte-Live sur lui et sur son fils, Sad-Sa^. Il em-
»;pnu)te des Toscans leurs jeux sacrés et quelques
cérémonies religieuses. 317-398. Hommage bar-
bare que sMi âls rend aux Iivf«s sibyllins, 3^^-
L'établissement de la république détermine la vie
' toire en faveur du polythéisme grec. li. Gonsé-
qQenees de cette victoire. 338-33^. Les expéditions
IfOerrières des Romains eontribnent aiUsi à l'eu-
blir. 319, ftSot 'Formes phis élégantes que pren-
DéM les dieux à cette époque. /<fr. ' AboÛtioo des
sacrîBces huouins. 33o. Attribuée k Hercule seloo
qudques-ans, A. Au Lacédémonien Euthymus,
selon d'autres. 433. Fàbla qu'on rapporte à ce
sujet. /(.Humanité <de'Jiiiriu9 Brntiis. 33o-33i-
'33a. leux institués en mémoire de ce triomphe.
33a.' Les sacrifices hutiiains repaimssent dans des
JULPHABÉTIQEE ET ANALYTIQUE. ifôb
ciroonstanoes extraoïdiiiairas^ 353^; Qreês et Gau-
lois des deux sexes enierrés TÎvants. /^. Sacrifice
expiatoire offert tous les ans aux aiftMs' de «tes
victîmes. li. Ces ritBs barbares révoqués en doute
par Ovide. 333'>334* A tort* I64 Soti dialogue à cet
égard, entre Jnpiter et Numa. li* Rome emploie
sa puissance à interdiic<0 les sacrifices humains
ciies les peuples alliés ou Tainens.' 335. Exemples*
li* Éloges, que Pfine fait de ses compatriotes à ce
sujet. K* Combats de gladiateurs considérés à tort
par quelques écrivains comme des sacrifices bu-
mains. 335. Ces combats des amusements fétùces^
non descépémoflies religieuses. 16. PreuvCé 336.
Rites licencieux également-écartés du polythéisfhe
ronuiin% li* Tentative du sacerdoce toscan , poi!ir
7 introduire des pratiques indécentes. là. A quelle
occasion. 336-337. Ne réussit point, /fr. Cérémo-
nie des. Lupevcales, 337^ Déoret du sénat contré les
Bacchanales. Ji. Jeux floraux datant de là ueH^bn
de VÉtrurie. Ib. Tradition qui âttribUeletlfiti^titu-
tîou à une- courtisane n<Mnaiéd>'Fi6r». '938-/Priiti*
ques li(5endeuse9 reparaissant ^à rapproché 'de
l'empire. Ji. Mitigatton- des privations bonite na-
ture. /&; Torturés volonlair^s neslntrodnissim que
fort tard dans la religion romaine. 33|^.'L^s Ibis
des Douze Tables les défendent. Ib. Divinités, lé-
gendes et rites que la religion italique fournit aux
Romains. 34o. Modifications que le génie grec leur
fait subir. Ib. Politique des Romaitiis peuplant YÀ
collèges dés" pontifes^ defs ^dtoyeti^ 4es pitrs énii^'
a6.
:^o4 TABLE
neotsen dignité. 34i- Se bit de la divination nn
instrument. Ib. Emprunte des Étrusques quelque
chose de la diviaion en castes. 34a. Motif de cet
nm prtuit. Ib. Livres de Tagès sur la divination ,
traduits par Labéon. 34i. La divibacion Mmaine
(livi&eeen deux grandes branches, selon CîcéroD.
i^i-'i^i. Vestiges remarquables que>les tiaditionï
et lus dogmes étrusques laissèrent dans les notions
des Romains, même les plus édûrés. 34^-343.
RuussEAU (J.-J.). Empreint du sentiment i^ligîeux.
1, ii6. N'a rien dit de précis à cet égard. Ib.
Accusé par La Menntis, 78.
Rdgiavitb, dieu des Vandales; ses sept tètes et ses
sept épées figurent la semaine. 111^ a6&.
Russes [paysans). Empruntent le» saints de leurs
voisins, quand la récolte a été nunvaia& 1,
iGIS. V. Fétichitm». CheK les tribus .fétichistes,
voisines de la Russie, ]es schammans. ou jongleurs
ont peu d'influence. 3S8. V. Jongîeait , Lét^ue.
Mettent saint Nicolas au nombre de leurs féti-
ches. 3Ç6. Anciens fétiches des Russes. lU, 361.
Leur Wolkou, [uince-du pays, ayant la figure
d'un crocodile. .%66. Leur Wladiniîit, ieuji.i»i et
le soleil, lèi Ses ,exfiùUM pareils, à iceux> de l'A-
potloa grec. 367. ^^ I l. >^ ..
S.
Sabacon. V. Egypte. '
Sacerdoce. A. toiyQurs travaillé à rendre la religion
^ >\
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. l\oS
rennemie de la liberté. I, 84> 85. Met obstacle à
la marche naturelle de la religion. 147 « i48rv./{e-
lîgion. Le pouvoir du sacerdoce doit être sans bor-
nés y quand il existe en corps , dès la formation des
sociétés. 2M)6. Pourquoi il a peu de pouvoir dans
rétat sauvage. Ib. Son action sur la religion. 208.
Qu'il ne faut pas s'exagérer cette action. 209. il
ne crée pas , mais il coordonne et il enregistre.
Ik V. Sacrifice. Abuse da piencbant de l'homme
au sacrifice. 258. Y. Abstinence. Tend à former
un eorps, dès l'état sauvage. 32i. V. Jongleursj
Magie y Dieux ^ Bouleversements du globe j Rêves ,
Divination y Nitos. Conséquences de son appari-
tion dans le culte des sauvages. 343. Gomment
les jongleurs se rendent maîtres de l'idée du sa-
cri6ce. 344. Leurs, fétiches méchants. 344» 34^-
Le sacerdoce aiiteur de la prolongation des sacri-
fices humains. 349*Dcs rites licencieux. 353.Action
du sacerdoce sur la figure des dieux. 355. Favorise
l'idée de dieux mal&isants. Ib. Lutte contre Tindé-
pendance du sentiikient religieux. 47» 4S« Associa-
tions de prêtres chez les sauvages de l'Amérique.
32i.MonopoIede toutes les fonctions parVordre des
prêtres, chez plusieurs tribus sauvages. Iby.Con-
/ormitésyBelli.Le» prêtres accompagnent leurs opé-
rations de mystères , de convulsions et de hurle-
ments. 329, 33o. V. Daures, Chez les Lapons, les
Indiens^ les Kamtschadales , quiconque voit son
génie, peut se déclarer prêtre. 3.59* ^- Scham-
mans. Certaines circonstances étendent le pouvoir
4o8 'TABLE
nom sur la religion ou la philosophie. It. 120.
Lt;s fonctions du sac«rdoce n'étaient jamais con-
gées à un seul individu, lai. l/histoire ne nous
transmet le nom d'aucun individu distingué dans
les castes sacerdotales, 16. V. Sanckoniaton. Dan-
ger que le sacerdoce apercevait dans toute préé-
minence individuelle. ia4- Que le sacerdoce mo-
derne n'a pu se plier à ce calcul , parce qu'aujoui^
d'hui l'individualité est trop puissante. ia5. Que
dans les corporations sacerdotales tout était mo-
notone et immobil& 127, 138. Que chez les na-
tions sacerdotales, le pouToir sacerdotal n'a pas
toujours été le même. 139, i3o. Causes qui
l'ont modifié. i3o. V. Climat, Fertilité , Stérilité ,
Caractère nationeil, Indépendofwe, Âssemitte-
ment à l'étranger. Révolutions politiques, Néeei-
sité dtttravail, Phénomènes pkysiqius,Migrations.
Sacerdoce transplanté en Etrurie par des colo-
nies de Pelages. 164. Résumé de nos r^herches
sur le sacerdoce. 279, 283. Que malgré les formes
difEérenies , le pouvoir sacerdotal surnagea tou-
jours. aSo , a8i. Que s'il a rendu des ser-
vices à l'espèce humaine, dans l'enfance des so-
ciétés, i) a mis obstacle à leur perfection-
nement. 281, 283. Le sacerdoce n'intervient
point dans la purification générale de l'armée des
Grecs. 390, 391. Fraternité naturelle entre tous
les sacerdoces. SSy. V, Pol/théism^ sacerdotal-
Mal qu'a fait à l'homme le sacerdoce de l'anti-
quité. U, éfi^. Imitation du sacerdoce de l'anti-
AXPHAB^IQUB ET ANALYTIQUE. 4^9
quité par celui du moyen ftge. 4^3. Impuis-
sance de la civilisation , de Tindustrie, des sciences
et de la philosophie contre l'oppression sacerdo-
tale. Notre yéritable sauve-garde est le sentiment
religieux. 4^4 f 48^* Admiration absurde de la
philosophie du dix -huitième siècle pour les na-
tions soumises aux prêtres. 48 1» 4^* ^^ sacer*
doce, en suivant , partout où il a régné, une
marche uniforme^ na point conçu, dans l'ori-
gine, un plan fixe. III, 2. Position hostile de
tout monopole. 3. Le sacerdoce contraint à re-
chercher les causes des faits qu'il observe. 19.
Questions qu'il est forcé de se proposer, ao. Les
prêtres, sans perdre l'esprit de preuves, devien-
nent métaphysiciens et philosophes. lA, Preuves
du monopole de la science par le sacerdoce-, dans
la religion indienne. i3i. Le Squrya-Siddhanta ,
le plus ancien Traité d'astrotiomie, considéré
comme une révélation. Ib. Efforts des prêtres
pour concilier leurs découvertes successives avec
l'infaillibilité de leurs premiers enseignements.
i3a. La légblation ,• partie des Shasters. i33. La
médecine, le présent d'un dieu. Ib. L'anàtomie
renfermée dans' l'un des Upanishads des Vèdes.
Ib, La géographie dans les Pouranas. Ib, La mu-
sique sous la protection de sept divinités. i34-
Récit indien sur l'invention de la musique. 16,
L'astronomie associée à la musique. Ib, La gram-
maire ayant pour auteurs Patanjali et Panini,
inspirés et prophètes. i35. Traces du système
^
4 I n TABLB
de l'altrflctîoD dans des poèmes indienc. i36. Le
Hamayan atteste, à chaque page et avec éloge,
.VaaMTvissemeDt des JndieiM au sacerdoce. III,
217. Faits qui le constatent. 319. Présents de
Dascbaratia aux Brames qui disent que leur mis-
sion n'est pas de ce monde. Ib. Brames précepteurs
des rois. Les rois et les dieux embrassant les genoux
des brames. Conseils de Dascharatu à son fils, sur
1« respect et la soumission qu'il doit aux brames.
aaa. Combien, chez les Grecs des temps hënû-
ques, les poètes étaient plus favorisés que les
prêtres. 3 1 a , 3i 3. Prâuvs égyptiens faisant jurer
à leurs rois, en les consacrant, qu'ils n'introdui-
raient, sous aucun prétexte, aucun usage étran-
ger. IV« 2. Motif pour lequel les prêtres dans
les religions sacerdotales, ne permettent aucune
ïonovation dans la figure des dieux. 3. Toute
tentaiÎTe de cette espèce, regardée comme un
sacrilège. 4- Piques et troncs d'arbres chez les
Gaulois regardés avec plus de yénération que les
statues d'or de leurs dieux. 4i 5. Prêtres égypùens
niant toute apparition des dieux sous une forme
humaine. 6. S'adaptaient dans leurs cérémonies
des têtes d'animaux. 7. Le satïerdoce trahissant
quelquefois le désir de revêtir les dieux d'une
beauté supérieure. i4- Que l'homme est loin d'a-
Vcûr recueilli quelque avantage de sa soumission
au sacerdoce. 4^- L'esclavage, l'erreur et l'effroi ,1e
seul fruit qu'il en ait retiré./&Que le sacerdoce coui^
iMe À la fois le «enùment religieux , l'intérêt et une
^
ALPHABÉTIQUE <IT AHALTTIQUE. 4l>
certaine ardeur d'abiAiactitm qui ft'etn|Mtre quel-
quefois des tÂtes hiimunea. lai, laa. Qu'après
aToîr prodamé l'existence de dieux malfaisanta , il
MDt le b«aoia de rassurer l'htmiiue contre cette
création. I&. Tendance qu'ont les prêtres à eom-
biner toujours la partie populaire des cultes arec
leurs hypothèses et leurs découTertes. V, 8. Que
le sacerdoce n'eut jamaîa en Grèce qu'un pouvoir
limité. i6. Pourqnoi. i6, 17. Travail qu'il fait
pour acquérir 'plus d'importance, iy et siiiv.
Creutzer à ce sujet. 19. Fait entrer dans les mys-
tères tout ce qui était repoussé par l'esprit indé-
pendant du culte national, ao. Impossibilité où
nous sommes de décrire ses efforts sur chaque
nbjet. ai. Cherche par politique à enrôler l'irré-
ligion sous ses étendards. 66. L'amonr-propre
liTorisaît cette transaction, li. L'incrédulité ipto-
fesiée par lès ministres mêmes des autels, vers
la 6n du dernier siècle. Ib. M. de Barante à ce
injet. 66, 67. Que le sacerdoce de l'antiquité a
pn quelquefois être de bonne foi. 177, 178. '
StcosTALA, (hénûne du drame célèbre de). U, t34-
i35. V. Climat.
SicamcB. Idée du sacrifice inséparable de la rblî'
^on. I, aSo. Comme de l'amour. Ib. Les amants
et les mystiques se l'imposent, aSo-aSi. V. &iii-
"ogts. L'idée du sacrifice d'abord exemple de raf-
finement devient graduellement plus con^Uqnée,
aSi-aSa. Cette teudanceà rainer sur le sacrifice,
PM assez remarquée par les philosophes. »53. lU
ont attribué ces ralïiiiements nux préirea.l
que le principe était dans la nature (le Vbxi
a53. y.Saiifagai, Chasteté, Virginité ^ l/nÀ
xexes. Double mouvement de l'homme, «
Tement au sacrifice: l'un désintéressé, l|
égoïste. 343-344. Raffinements dans le sac»|
admirables, quand le sentiment les dicte, aB
quand le calcul s'en empare. 346. Progrfl
funeste dans le raffinement des sacrifice^
V. Snetifices humnins, Chnstetè, Rites licenà
Le ralfinemenl dans les sacrifices tournant f
quefois au détriment des prêtres. Burattes I
fiant les leurs, dans de grands dangers. 349
sacerdoce ne perd jamais son intérêt de'
Quand il s'agit d'épurations qui récond
l'homme avec la divinité, les moyens épurât
sont toujours la hbéralité et la soumissiua
prêtres. III, 38. Les sacriSces s'adoiu;tssenti
le temps, même dans les religions sacerdol
ao4. V. Dieux. Nouveau point de vue ■
lequel le sacrifice se présente à l'homme ci*
rV, 2o3. Socrate à ce sujet. li. Réponse de BH
;'t la sagesse divine, sur la nécessité des sacril
II'. Que cette manière déconsidérer les sacril
n'a que des avantages dans les religions ini^
dan tes, 2o3-2o4. Qu'il n'en est pas de même I
les rehgions sacerdotales, 3o5. i
Sacbificks HiiuAtRS. Se réintroduisent dans Is
lylltéisme à sa décadence. 1, Sa. Leurs diii
causes. 346-347, Captifs immnl«». I&. Sacri
â
«LPHABÉTtQDSif? AHAtTTIQUE. 4l3
funéraircB, 34.7> JR-QW ou chets immolant des
hommes pour prolonger leUr propre ne, ou
comme messagers. 347< Recherche de l'aTenir. 7^.
La cause principale^ 1« raffinem^t dans Uiacrifice.
347-348. V, jiff^uA , FUtriiU , Qmtteté-, £ifes li-
cencieux. Cm fi«crifi<^ prolongs&ipar le sacer-
doce. 1, 349- Vï yialiputzUy Teittatès, Sacrifices
d'enfanu pAr leurs parents, provenant du laffine-
mem âmu le -riaonfice. 348. V. pionde. EaËmts
jetés dans, les rivières. à la Chine, vertiges du
culte des élémenu. U, 4? -V. C^iurf^ti^mtK'r, Gaule,
Gemaùts, Sacerdoce y' Inde, Lea CartWgino^ «5-
$iéf[és par Agathoderétabliiuent les; sacrifices hu-
mains. 170. CeUe; pratique usitée co. Chine. II,
a6d; Histoire 4u roi Qmbourisoh^ çt'du sacrifice
humain qu'il veut fiaire. 111, 19g. Valmiki, tout
ta rMonUnt coniçiflnt les dieux ampéchisnt
ce sacrifice, ne le,,bliine point «t loue la. piété
d'Omhourisch^ aoi. S'crifioes huinajn» offerts^n
Runie par VUdiunir. 266. Auteurs qfi'on peut
consulter wr.les sacrifices humsûfs, che* Jes di-
vers peuples^ ly, ao&sop-axo ft suiv, V. Car-
thage. Gaule, Çermoftif, Mexique,. ScanJùiqttes.
Idole dans le palais -dit.Samftrinirqi d«. C^licut,
qu'on faisait rqu;gir au fea.poujf^p)ac[«r des en-
faqtsdaB94a houche. ai3. Autoaut^T àla Chiae,
jouant aux éçbeçs ayec des ^ïctiii^t^ .qu'on piet-
laità mort si^elles perdai*:ntla pitrtifi./^.. Perdes,
dans leur injtaivop en Grèce^ ensevelissant, vi-^
»nu neuf }4U«4* gfirçpns «t qe^f Jeunes filles.
ai4- La reine Amestris taisant snrrilipr quat
rejetons des plus illustres familles. Ib. Figures qo on
aperçoit sur le» ruines de Persépolis. /A. Éthii»-
ptens sacrifiant des hommes au soleil et à la hinc
ai4-ai5. Égyptiens à Typhon. ai5. Opinion
d'Erntoslhène sur la tradition qui accusait Busl-
ris de sacrifier les étrangers. !b. Erreur d'Hern-
dote relevée par plusieurs auteurs. Ib, Vierge pré-
cipitée dans le Nil , pour obtenir une inondMÏon
l'avorable. !b. Différents sacrifices des Indiens.
ai6. Plaisir qu'ils pi-ocurent à la divinité, plus ou
moins grand, selon la qualité et le nombre des victi-
mes. ai6. Préceptes et rites du cliapitre de sang
du Calica-Pouran, Ib. Sculptures qui en retniceni
l'image. ïb. Invocation du sacrificateur. /£■ R'>i
captif égorgé par le chef des Sarrazins à U solde
des Rom.iins. 117. Le père de Mahomet et lui -
nif^nie dévoués u ce genre de mort. Ib. Exception
peu fondée que Creutzer veut iàire en faveur dt
la religion de Lycîe. Ib. Sacrificateur des SarmH-
Ics buvant le sang des victimes. 218. Saprifiit
d'Iphigénie et des filles d'Krecthée relégué an
rang des fables, aig. Légende de la premiàperev
[nblant à celle de Jeplité. 219. SacHfioeft -4
, en usage chez les (îrecs des |
temps, aiq-aao. Ces pratiques barbarflB r
sées par eux de bonne heure. Ib.
quelquefois par l'ascendant des $m
liques. 320. Ti-ois jeunes prit
(le Perse immolés aviint In lint:tîtt?"îl
«.LPaASÉTiqUI ST AHALTTIQim. 4lS
/&. Ces ■■i.iiini se prolongeint «n ArcaAe pliu
qu« dans les anins rontréc» de Is Grioe. 33t.
Pourquoi, it. Détails de Panssoias à ce SDJet. 3S3.
HuitièaBetnraîl d'Hercule, petit-^trenne traditioa
défigurée «le raboUnon de ces sacrifice*. 333. Ana-
droaiame sur leqnd elle repose. saS. Erreur de
I^omoe an stôet des sacriScc» humains dans
Vîle de ChjfKK. 16. L'horreur des Grecs pour ce*
rouniMrs éebtaBt daas loos les récib de Ican
laMarieBa. aa4- Exeatples. m^-^iS. Rîtes mmi^
111,'uMsïni ^IHs leur sabfmiieni. zaS-asd. Ac-
tes «le déwauc^wBt ▼oloatane cfaex les Grecs et
les B DMiiiwi ajaM ^k ^bssc analngie avec les
SKsifice» liiiwiies xaé-ss;. Ces actes l'cBiEC aorri-
ilruii I ca «puut— t d'ut patrie tif te dipw J'adnô'
mioa, BJaac «1^» se* écaitk aa^. Ces iacn"6<*«
s^âsual uu jouis «bas la Gaules , Malgré I* «^
«ùiat des Wi Tr»jns«. /». V- prr»««ig«aet t^trt
Ib ff II Cl les Goths jns^'an hcitiéwe >«érV.
ce tmfA. A. Chntxas lear *«w
s pour to<e misIh, /^. ledyrtx
m
Mk
4t6 TA.BLE
tribné à U prolongation des sacrifices hamaîni,
Ib, Paterson sur une ancienne représentation du
temps, sous le nom de Mahacal. a3i. Culte du
LiDgaiD ayant produit le meurtre. 16. Autres
exemples chez les différents peuples. a3i-a3a.
Dogme de la chute primitive ajrant motivé ers
lite» affreux. a3a. Vèdes à ce sujet. Ib. De Mais-
tre et ses élèves. a3a, a33, a34. Simple analo-
gie dans les mots , ou désir d'imilatioD produi-
siuii quelquefois des effets également iunestes.
a33-234- Kois dans le -Nord immolant leurs pro-
prei enfants. 334-235. Erreur de César sur la qua-
lité des victimes qu'on immolait dans ces sacriË-
rcs. a35. Présages que les prêtres, chez différenu
peuples, tiraient des signes ou des coomlsions
de la victime. a36. Le Galica-Pouran à ce sujet. 33^,
337. AdoucissemenU que ces sacrifices reçoivent
iitLiue dans les religions sacerdotales et rïtes
moins féroces qu'on leur substitue. 337 et suîv.
Images en cire ou en autre matière qui rempla-
cent la victime chez différentes nations. Ib. Va-
rhe du sacrifice à la célébration des noces, daos
rinde, renvoyée libre. ^4o. Opiniâtreté du sa-
cerdoce à maintenir ces sacriEces. a4o-34>- '^P'*
nion de M. de Mai&tre à leur égard. lii. Sacrifice!
tiinéraires disparaissant graduellement chez les
Grecs. a4a- Faits épars dool ou ne {>eut tirer
aucune induction en faveur de ,1a permanence
<le cet usage. 24^t243- U se mtùntient cho tes
nations qui sont soumises au SBccrdnce. 343-
ALPHABETIQUE KT ANAI.TTIQQB.
417
Escbves massacrés aux funérailles des princes
Scandinaves. 16. Femmes enterrées ou brûlées
avec eux. Ib. Celles des Caciques de Saint-Do-
mingue subissaient le même sort. Ib. Conduite
de Segridt, reine de Suèdeenvers Eric son époux.
Ib. Branhilda monte sur le bftcher de Sigourd ,
et se brûle avec lui. Ib. Autres exemples chez di-
férents peuples. 344 c' suiv. Hommes difformes
sacrifiés au Mexiipie , pour amuser leurs maîtres
dans l'autre monde. 244- Femmes de Bénarès et
de Bomba; se brûlant 'encore de nos jours, sur
le tombeau de leurs maris. 345-a4^-
Sun, poète persan, II, i5i. V. Climat.
SuHT Chrtsostôhe (axiome tolérant de). I, 6a.
V. Confession.
Suhtb-Croix. I, i36, 173. Ridicule de ses détails
anecdotiques sur Prométhée. II, 362. Passage
d'Hérodote tout contraire aux fajrpothèses de
Sainte-Croix, sur les guerres religieuses. 363. Ces
guerres ne peuvent être admises que comme ayant
eu lieu entre des divinités locales , ou entre les
prêtres et les guerriers , mais point entre les co-
lonies et les indigènes. 365. Erreurs de Fréret et
de Sainte-Croix. 366.
SiiNT-DoHtNGiiB. V. Climat.
SuHT laiifÉs. Recommande la tolérance au pape
Victor. I, 61.
SuRT Jbstin (axiome tolérant de). I, 6a.
SiiNT Pavl. Reconnaît qne Dieu a laissé les nations
le chercher par leurs propres forces. I, 14. Rejette
4l6 ' TABLE
les abstinences et les prÏTations arbitraire*. 69, 63.
Saiht PiBSKS. Le moins tolérant et le plus juduque
des apôtres. 1 , 60. Renonce aux abstinences pres-
crites par la loi juive, après une vision miracu-
leuse. 63.
Salivu, sauvages des bords de l'Orénotjue. Blessu-
res qu'ils font à leurs nouveau -nés. I, aSy.
V, Union des sexes.
Salomon. Bannit le pontife Abiathar. Il, ao5. Épouse
la fille de Pharaon. 207. Élève aux idoles denom-
breux autels. a33.
Saminêsrs. Peuple du Nord k qui les Indiens doi-
vent leur civilisation. II, 17-18. Colonie chinoise,
selon les uns, secte de philosophes, selon les
autres, ou réformateurs religieux, disciples de
Bouddha, chassés de leur patrie et triomphanu
dans d'autres contrées. 18.
Sahavsda, poème indien. II, ^i. Dialogue qui en
fait partie. Ib.
SamoiiDs. y. Gaulois.
Samotbbacb. Route par laquelle les religions sacer-
dotales se rapprochèrent de Grèce. Il, 374. Phé-
niciens abordant à Samothrace. 375.
SAMOTÈnss. Appellent leurs prêtres Tadiles. I, Sao.
Samsor (les renards de), dans une fSte latine k Car-
séoles. I, i5g.
Sahosl. V. Hébreux, ^g^^-
Sancuohiatoh. Cité par La Mennais. I, 170. Nom
générique, annexé à des livres supposés, l'ji.
il.iai.
A.LPH iB^TIQUE ET AMALYTIQUR. /|I9
Sàmahidu. II , 39. Dynastie des Per»es. Ib.
Satohmb. Presque jamais un objet d'invocalion. I,
tç6, A trois fils, Jupiter, Neptune et Pluton. iSg-
160. Pourquoi les poètes lui donnent une be-
quiUe. U, 410-
Saul. Engagements qu'il prend avec le sacerdoce à
ton aTénemeot. II, aoa-aoS. V. Hébreux.
SA.WA.aEa (athéisme prétendu de quelques tribus).
I, 4> L'eut sauvage est-il l'état primitif? t53.
Légèreté avec laquelle les philosophes du dix-
huitième siècle ont prononcé sur celte question.
t53, 154. Vices de leurs raisonnements. i54-
. L'homme sauvage stationnaire. i55. Nous ne
prenons poiut L'état sauvage pour le premier,
mais le plus grossier. 157. Peut-être l'eflet d'une
chute. 16. II, a. V. Sacerdoce. Ëlàt des tribus
sauvages que nous connaissons. a.m. Les unes
dan« UD. état presque brut. 16. Les autres un peu
aurdessus. 3s3. Action du sentiment religieux
sur le sauvage. aa4- Q»* '^ crainte n'est pas la
première cause de sa disposition religieuse. 3^4.
Ni l'intérêt. aaS-. Adore tout ce qu'il rencontre ,
parce qu'il faut qu'il adore quelque chose. 16.
Croit que partout où il y a mouvemenl, il j a
vie. aa6. Place la religion toujours dans l'inconnu.
16. Partout où il croit qu'il y a vie , il suppose
une intention qui le concerne. Jb. Se regarde
- comme le centre de tout. ay. Le hasard décide
des objets de ses adorations. 16. L'adoration des
animaux lui est très- naturelle. aaS. Remarque de
37.
Heerfn. a3o. Circonstances fortuitM qui déet-
dent le aauvage dans ses horamages religieux.
233. L'idée de l'utilité entre pour peu de chose
dans 1 adoration des anirnfux. 334- Que l'homme
n'est jamais l'objet de l'adoration de l'homme.
ai5. Le culte du sauvage, l'adoration des ani-
maux , des arbres , des pierres. aSS. On l'a nomné
fétichhtne. i35. Au-dessus des fétiches, est tou-
jours la notion d'un Grand Esprit. aSy, a38.
V. Ciicis, Manitou, Spiritualité, Iroquoit. Le
sauvage croit à des dieux bons et à des dieux
inécliants. V. Dualisme. Le sauvage croit que le
Loi) principe est plus puissant que le mauvais.
246. V. Intérêt. But du culte chez le sauvage.
349. Suppose l'objet qu'il adore semblable k lui-
même. Ib. A peine le sauvage a-t-il des dieux, que
Vidée ilu sacrifice se présente à lui. aSi. S'impose
le rt'libat ou la virginité comme sacrifice. aSi,
a5a. V. Célibat, Chasteté, f^irginité. Union det
si'j-es. Le sauvage punit son fétiche. a6o. Les fé-
tidités d'un sauvage deviennent les ennemis des
féticlies de ses ennemis. a63. Les sauvages mul-
tiplient leurs fétiches dans de grands dangers.
7.6'J. V. Kamtschadales , Grand Esprit, Hurons,
Ostrnqiies , Koriaques , Delawares , Sentiment reli-
gieux. Rapprochent le plus qu'ils peuvent leurs
idoles de la figure humaine, ayi. V. Lapons,
OCnhitiens, Loango, Nouvelle-Zélande, Amazo-
nes, Caraïbes, Téléoutes, Tatars, jtttai. Serment.
Respeet des sauvages pour les envoyés des tri-
N
ALPHABIÎTIQOC KT AKALYTIQUl. 4^1
Lus eonèmies, 1 , 379. V. Mort, Paraguay, Dan-
res, jiméricains, Groenlandais , Guinée. Anec-
dote 'toudiante de deux sauvages qui aTiiem
perdu leur enfant. agS. V. Ame , Natchez, Bornéo.
Idées des sauvages sur la métempsycose. 397. Sur
ta tristesse de la vie future. V, Patagoaa, Chili,
Tschérémisset , Mataméa, Sauvages qui n'osent
prononcer le nom des morts, ni bire du bruit ,
de peur de les réveiller. I, 3o3. V, Abipons. Que
les notions religieuses des sauvages se composent
à la fois du fétichisme et de vagues idées d'un
Grand Elsprit. 3i8, Sip. Dès que le sauvage a
conçu l'idée d'êtres qu'il adore, il cherche des
êtres qui lui servent d'intermédiaires auprès de
ces êtres. 3ao. V. Jongleurs, Magie. Adorent les
insensés et les épileptiques. 333. V. Béves, Divi-
nation, Nitot. Que toutes les nouons qu'on
trouve k toutes les époques de la religion , sont
en germe dans l'esprit du sauvage. 365 à 368.
Pourquoi nous avons consulté sur les sauvages
les voyageurs les plus anciens. 333. Sauvage re-
gardant une lettre comme un être animé qui avait
trahi un secret. aa6. Qu'il y a dans le culte des
sauvages autre chose que le fétichisme. 397. Leur
adoration pour le joleil. V. Soleil, Monieys,
Serpent k ton/lettes. Rendent un culte au mau-
vais principe , mais croient que le bon sera
vainqueur. 346, 347. Leurs jeûnes sévères. aSa.
Leurs mutilations, le. V. Floride , Théisme ,
BeUi.
i\11 TA.BLE
Saxons. Leurs dieux transformas «n diables, dans les
Capitulaires de Charlemagne. 1 , 3a8.
ScALDES , poètes du Nord. Leur rang distingué.
III , 460.
Scandinaves. Apparence trompeuse de la marcbe
de leur mythologie prise à la lettre. I, 178-179.
V. MaUi't , Climfll.IïeaT lutte contre les prêtres,
une stiiie de leur caractère belliqueux. Il, 166,
167. V. Wedel-JarUberg. Ont eu des animaux
pour i<lo1es. 359. V, 1 16. Leurs trois grandes fStes
a stro nu iniques. III, a6if. Leurs nains, person-
nages mythologiques, aii nombre de trente-six; •
signiBcations astronomiques de ces nains. a64,
965. Ces nains adonnés k la métallui^e. 365. Le
Ginning'-Gagap des Scandinaves, pareil auZervan-
Akerenc des Perses. 370. Sacrifices humains qu'ils
offraient à Odin. IV, m. P.nvoyés rais à mort
sur la tombe des héros. Ih. Rois mêmes n'en étant
pas exreptés. Ib. Ruhs-au sujet de ces sacrifices.
211-212. Vase dans le temple de Thor, destiné
à recevoir le sang des victimes. 3ii-3ia. Pierre
de ïlior, son usage, aia. Observation prélimi-
naire. V, m et suiv. Pourquoi nous ne traita
rons de ia composition et de la marche du poly-
théisme du Nord, que sous un point de vue géné-
ral, II 5. Contrées qui forment la Scandinavie. ii5,
116. Comment désignées par Tacite. ii6.Les Scan-
dinaves passent du fétichisme au polythéisme, de la
même manière epie les Grecs, par l'arrivée d'une ou
de plusieurs colonies. 117. Les plus anciennes n'a-
. ^
ALPHABiriQSB BT AHiLTTIQDZ. 4^3
vaieDt que des chefs guerriers pour guides. Ih.
DiJTérenCe cependant exïsUnt entre ces colonies
et celles qui civilisèrent la Grèce. Ib. Le premier
Odin les conduit. 117, 118. Obscurités dont l'his-
toire de ce chef est enveloppée. 1 1 8. U rassemble
les fétiches que les Scandinaves adoraient isolé-
ment, laa Leur Olympe. Ib. Leurs fonctions.
lai. Que cette révolution ne s'opéra point aussi
pad&quement qu'en Grèce. Ib. Guerres achar-
nées contre les adorateurs des vaches et des
taureaux, auxquelles la légende de Begner Lod-
brog -fait allusion. Ib. Ressemblance des dieux
de l'Edda avec ceux de la Grèce. ia3. Fable de
Loke enlevé par un géant. Ib. Autre fable de
Loke et de Thor prouvant la £iiblesse et l'impuis-
sance de ces dieux. ia3, 124. Que s'il existe quel-
que différence entre le polythéisme des Grées et
celui des Scandinaves, il faut l'attribuer à la dif-
férence des climats des deux peuples. t94i laS.
Du reste , tout identique , dans les deux religions.
136. Preuves. Ib. Manières diverses dont les au-
teurs racontent l'introduction du pouvoir sacer-
dotal chez les Scandinaves. 127 et suiv. Histoire
du roi Gylfe. ia8. Sa lutte contre Odîn, d'après
Saxon le Grammairien. 129. Qu'on i-econ naît dans
cette lutte un efî'ort du polythéisme libre contre'
la tendance sacerdotale. Ib. Le sénat des dieux,
une corporation semblable à celles de la Perse et
de l'Egypte. i3o. La religion Scandinave change
de natiuv , sans perdre néanmoins son empreinte
l>ellîqueuse. i3a, i33. Le sacerdoce y introduit
4^4 TABLB
toia le* riteit tou$ le* sjmboleAt tooMêê kt doc-
irinei qu'on renoonlre dans les religions ton*
mises aux prêtres. i33. Celle nhrolubon rdigiense
des Scandinaves, en quelque sorte la rérolotioa
^ene retourna. i33, i34. Lastrolàtrie, base 6r
cette religion. i34. Preuves. 16. Anciennes bhk*
se ressentant de ce caractère nouveau. 1 35. Vammr
merveilleuse dont la privation condannait W%
dieux aux infirmités de U vieillesse. M. Diviniu^
hermaphrodites. Ib. Cosm<^nies bixarrcs cl té-
nébreuses. i36. Respect pour la virginité, ti. Ij
déesse Gefiona en est la protectrice, ti. EoCiotr-
roents des vierges. /6. Heimdall « le portier cele»tr .
est le fibde neuf viciées à la fo'uJi. La création, u*:'-
simple illusion dans quelques parties des fAdà*
i36-i 37. Dualisme. 1 37. Dieu médiateur. /^. !>' -
mourant pour expier le monde. M. Son carat tfr-
pacifique IVidut du Valhalb. /(. Démonok^ ■
non moins régulière que celle de T^jpie 00 .-
la Perse. i38. Les Woles. 16. Les FJvea. ». U«
nains. 139. I^urs fonctions. 16. L'or« dans i^
fables Scandinaves, tenant la pbce qu'occupa'
les femmes dans les fictions indiennes. 16. Tn-
nité. 140. Métempsycose. 16. Rites cruels. 16. v
crifices humains. 16. Qualification des prtort ''
des prétresses qui y présidaient. 16. Mode p" *
culier de divination auquel ils rrrourairot, p -'
savoir s'ib devaient immoler des victimes 1---
maines. 16. Immolations funéraires. i4i* i^r'
menu de Dieu, tt. Efficacité des imprrcstftot • .
des Ulismans , etc. , proclamée par le second f > ' :
ALPHASiriQUC £t AVALTTIQtE. 4^^
i4i* Dbcoura qu'il tient dans l'Havamaal. 14^.
Puissance des Runes. Ib. Histoire de Freyr et de
la belle Gerdour. 14^1 143. Allocution théiste du
président du sénat céleste. i43. Introduction dd la
morale dans la religion Scandinave. i44* Le Gimle
et le Nastrond, une création du sacerdoce. Ib.
Erreur des savants , relativement au Nifleim. 144?
145. Le Nastrond est le lieu de chàtimenta des
morts. i45. Strophes de THavamaal qui s'y rap*
portent. i45, i46. Est l'enfer de Pindare. i46.
Description du palais d*Héla. Ib. Autres confor-
mités des Eddas avec les livres sacrés des autres
nations soumises aux prêtres. i47* Contradictions
qui nous frappent à la lecture des Eddas, com-
ment expliquées. 1489. i49* Conjectures de deux
savants, sur les fables Scandinaves. Ib. De Biih,
au sujet du dogme de la destruction du monde.
1499 iSo. Que les Scandinaves n'ont eu d'histo-
riens qu'à dater du onzième siècle. i56. Isleif,
évéque de Scalholt^ est le premier. Ib. L'usage de
récriture était interdit. Ib. Sœmund Sigfusson, le
premier qui osa mettre par écrit les Sagas et les
Eddas. iSy. Snorro Sturleson, son abréviateur.
Ib. Confusion qui règne dans ces compilations.
157, i58. Comment on doit y remédier. i58. Plu-
sieurs écrivains pensent que la religion Scandi-
nave a subi une troisième révolution. iSp. Fait
qui pourrait donner quelque vraisemblance à
cette supposition. 160. Mais cette question nous
est étrangère. 161. Que les deux révolutions du
4aÔ TAILE !
polythéisme Scandinave confirment nos assertioiu :
sur la nature et les différences des deux polj- |
théismes. 163, i63, 164. ,
ScfiPTicuMs, opposé à l'esprit du sacerdoce : n'a
pourtant pas été toujours étnnger à sa doctiine I
secrète. III, 38. Dubois prétend qu'il y a soi
Indes une école de philosophie sceptique. 39.
ScB^XTT, fille deDacbsa, femme de Scbiven. Fablt
qui la concerne, et qui aboutît au théisme. III,
i4o. '
ScBAHHANS.V. Tartan», Tartans y Sacvdoet. Csm-
bien ils sont mal payés. I, SSg.
ScaiTZN, nourri par Anna Puma. I, lâo. Réduit
à la lamine Viasa Muni et ses disdples qui lui
avaient préféré Wicbnou. Ib. V. Malédictions;
Ne peut résister aux austérités de Bagiraden. Il,
143. Malédictions réciproques de Schiven â
Dackscba, ayant leur effet. i44- ^^ cheveux àe-
Tenant des monstres. 4o3. Son identité avec Bac-
chus. 419, 430- Pierres dans lesquelles il est
censé résider. III, 131, i3a. V. liuUy TAatim.
Est presque toujours la divinité principale ,
dans les guerres des dieux contre les géanu.
t44- ^t invoqué dans les cérémonies nup-
tiales. 146. Schiven à la fois bon et méchant
■69.
SciSRCES, que les prêtres s'en réserraient le noono-
pole. II, 113. V, Sacerdoce.
SciBirriPiQDss (explications). I, 180. Leur utilité.
ia6. Erreur des érudits qui nous ont donné ces
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. 4^7
explications. Ih. Ils n'en ont adopté qu'une, à
Vexclusioadetoutesles autres. 180-181. V. Monde
primitif, f'éturie. On a inséré dans toutes les re-
ligions un système scientifique; maïs d'un sys-
tème scientifique on n'a point formé unerelipon.
194-195.669 systèmes n'ont jamais d'action directe
sur les effets moraux des croyances. igS.V. Har'
euie, Jupiter, Janon, Mars, Fènut, Allégorie,
Sjrmbole. Ne constituent point l'unique religion
des philosophes et des savants. ao3. V. Sacrale,
Xénophon, Platon. Les explications scientifiques
de la religion romaine n'excluant point les com-
mémorations historiques. i83. Malgrélaconfor-
mité de l'explication scientifique, rien n'est plus
. difFérent que les dieux grecs ou romains, des
égyptiens ou babyloniens. 197. Erreur de tout
système' qui limite la religion à une seule idée.
III, 67. DÎTcrsitë des explications des prêtres égyp-
bens. 83.
ScTTHBs. Disaient qu'ils descendaient de Targytaus
<pii avait eu trois fils. I, i $9. Crevaient les yeux à
leurs esclaves. II, 473. Culte des éléments chez
eux. III, 360. L'immortalité le privil^e de ceux
qui mouraient demort vjolente ou qui périssaient
■or les autels. fV. 6. Les regardaient comme des
messagers envoyés aux dieux. Ib. Idée des Grecs
à ce égard. A. Zamoixis, selon Lucien, devenant
on dieu, après avoir été esclave. Ib, Rapportaient
leur origine à une vierge accouchée par un pro-
dige d'un enfant qu'ils nommaient Scytha. a84.
438 TABLE
S^DBcus. Fait arrêter Jérémie. Il, 306^.
Sblâoo. V. Gaulois.
SéLisi. DistÎDcte de Diane. II, 399.
SiHimAH is. V. Dercéto.
âBXÈQaB le Philosophe. A connu le sentim^n
religieux. I, 4^- ^- ^'^ Mennais, Cité par U
MenDU^ 1^0. Que nous ne pouvons accorda
nue confiance eitlière uses assertions sur les Etnu
que», à cause de son attachement au stoïcisnit
IH, a4o.
Sbhtihbbt BBLiGiEux. I, x\-xxviii. S'il faut l'étouffef
il faut étouficr toutes les émotions involontaires
U pilié, Vamunr, et renoncer à la liberté. Ib. G
•entimeat un des caractères de l'espèce humaine
3. S'identifie à nos besoins, à nos intérêts el '
nos passions. \-^, Qu'on peut se faire une idé
du sentiment religieux , indépendamment de se
formes, 37. Tout ce qui, au physique, tient à lit
fini, au moral, au sacrifice , se rattache au senô
ment religieux. 3o. Contradiction de ce sentimei
avec notre but apparent sur cette terre. 3i.ToU
tes nos passions nobles sont inexplicables. 3i
33. Cette contradiction nait-elle du souvenir d'un
chute, ou est-olle le germe d'un perfectionne
mentfuturp 33-34. L*^ sentiment religieux la ré
pense aux besoins de lame. 35. Que tout cequ
tienti nos sentiments intimes est vague etnesaa
rail être défini. }b. Que le vague du sentîmen
religieux ne prononce rien contre la réalité de t'
qu'il révèle. 36, Qu'il se proportionne à tous 1^'
S
.^
A.LPHABÉTIQDB ET Alt<TIQDE. 4^9
ëuu de l'homme. iy-iS, Combattu par le* prê-
tres de toutes les religions. 44- ^ telre semble
devenir inhabitable, quand ce lentimeat &«iste
plus. 5y. Son indifférence pour les eérémonîes.
59-60. Sa tolérance. 60. Son éloignement. pour
toutes les obligations factices.6a. 11 contre-balance
les fables corruptrices , tant qu'il anime U ferme
religieuse. 68-73. Son absence foroiise toutes
les prétentions de la tyrannie. 88. Quand il
disparaît, les peuples tombent dans la lerritude.
8g. 11 naît du besoin que l'homme éprouve de se
mettre en communication avec la nature qni l'en-
toure et les forces inconanes qni lui semblent
animer cette nature, aao. V. Samvgti. Sëlauce
vers la notion d'un Grand Esprit, même du sein
du fétichisme; aSS. S'empare avec ardeur de la
notion de la spirimalité. 343 , i44- Modifie la no-
tion du dualisme, de manière k donner au bon
principe la suprématie sur le Tnaovns. 346. V./*»-
tichùme. Travail du sentiment religienx pour em-
bellir lesidoles du sauvage. 371. Qu'jl fait entrer
la morale dans la religion. 374 , , 37$ , sSa. V. j/it-
Ire vie. Développements qu'il reçoit de l'idée de
la mort. 386. S'empare de l'autre vie, pour y
placer la morale. 391. V. lUort. Et de la métem-
psycose, pour en faire un mode d'épuratton gra-
duelfe. 998. Que la différence de l'homme et des
animaux, relativement â la prévoyance de l'autre
vie, prouve le sentiment r^gieux. 3o3-. 307.
AciioTi de ce sentiment sur les notions.relatives à
3-=«r
43o TABLB
la^moit. Sby-Zog. Son action sur YiAée du sa-
crifice. 343- Qii il ne faut point l'accuser des eg>'
rements qui résultent du rafHriement sur le sacri
£ce. 354- Accepta la loi juive et s'en détadu.
i4.\.LaMer.
s,P/uiai
piatotticùas. Lutte des prêtres contre le senttmeoi
religieux. 47) 48. Sa répugnance pour le joi^
des formes. Sg, Go. V. Formes religieuses. Dé-
fense du sentiment religieux contre La Menoaû
V.Bjrron. N'a pu être la principale cause de l'au-
torité des prêtres. II, r3. V. Castes, Le senJ
nment religieux devient nécessairement étrangei!
aux corporations sacerdotales. III, ni. Tendooctj
du sentiment religieux vers le panthéisme. 37:
Le sentiment religieux s'empnrant quelquefois
des membres des corporations sacerdotales ou deJ
initiés, déguise alors les doctrines les plus ir-
réligieuses, par des expressions enthousiastes.
m, 43- l'^s paroles enthousiastes ne changent'
rien au fond de la doctrine. 4^, 47- Trarail!
du sentiment religieux sur tes dieux. D'ahord il
les rdèTe jusqu'à lui, de là des ressemblances.
Ensuite il les fait supérieurs à lui, delà des dlf-'
férences. Siy. Le sentiment religieux améliore le
caractèredes dieux; l'intérêt s'opposeà cette ann-
IJorMion. 3^6. Contradictions résultant de cetli-
lutte. 337. Comment ce sentiment s'efforce <!■■
t'âerer au-dessus de la forme homérique. 3^.^.
Que sans ces efforts l'homme aurait peu gagné
à passer du fétichisme au polythéisme. lè. Mais
\
ALPHÀBiriQDB ET AirALYTIQUE. ^3t
le MDtiinent invaille en mds inverse des dogmes
consacrés. 394 > ^S^- H déclare les dieus inTÏsi-
bles. 395. Immortels. I&, Il punit ceux qui lèreiit
le bras contre eux. SpSi 396. Il les déclare bien-
heureux. 396, igy. Il fait de l'Olympe une de-
meure éthéré«. 397. Il transforme le Tariare en
un lieu de ch&timents pour les crimes. 398.
Exemple de la manière dont i) s'écarte des tables
reçues. Ib. Il tire parti même de la vénalité des
dieux et en bit un moyen de fraternité entre les
hommes. 399. 11 fait de ta réunion des dieux vi-
cieux individudiement un ensemble parlait et ad-
mirable, là. Il accueille souvent des dogmes sa-
cerdotaux sur des apparences trompeuses. En
réunissant les dieux ea un corps, il prépare le
théisme. 4<>t. Il suppose l'ambiguité des oracles,
pour ne pas accuser les dieux. Jt, Éprouve qud-
fois le besoin de rejeter tout simulacre. IV, 16. Les
prêtres s'emparent de ce mouvement, pour le
diriger à leur gré. Jà, Aversion des habitanu du
HolsteÎD pour les simulacres. It, Cette baine point
particulière aux peuples du Nord. 16. Explica-
tions données par les prêtres d'Hiéropolîs sur les
deux tiAnes vacants , réservés au soleil et à la lune,
Ib, Que les prêtres aiment mieux briser le senti-
ment religieux que de modifier une tradition. 16.
Il De peut atteindre le dieu suprême qu'il a placé
trop haut. i33. Est impuissant pour rétablir entre
cet être et lui les liens que sa soif de perlection a
brisés. Jb. Que ces liens se reconstituent d'eux-
43a TABLli
laéuiea dans le» religions iudépendantes. Ih. Mais
qu'il n'en est pas de même dans ks religions dont
le sacerdoce dispose. ia4>PouFqnoi./d. Conséquen-
ces qui en résultent, ti. Efforts du sentiment reli-
gieux pour repousser le dogme du mauvais prin-
cipe. 1 53 .Cherche à rendre au bon la suprématie qur
le dualisme lui conteste. li. Introduit dans le ca-
ractère des dieux malfaisants des modifît^tinns qui
mitigent leurs mauvais penchants. iSy. Pourquoi
il est indispensable. 5o3. Qu'il épure, au lieu de
contraindre , ennoblit au lieu de punir. 5o5.
SEauKBS, tribu d« nègres. I, 5. Ne rendant,
selon fiobertaon , hommage à ancune dÎTÎ-
nité. Jb.
Seluis , dieu ég;yptien , le grand tout. III, 77.
SBaHBRT, garantie religieuse des sociétés. I, 376.
Etat des peuples qui m^^risent leurs serments.
li. Tribus fétichistes qui croient pouvoir se pai^
jurer impunément, quand elles ont af^ire à des
étrangers. Pourquoi. 278.
Sekpbut. Pourquoi il occupe une place distinguée
dans toutes les m;ythologies. I, a33. V. Chine-
Serpent d'airain élevé par Moïse, adoré par les
Hébreux. aS^. Son culte toléré par David, Josa-
phat et Jonathan. Ih. V. ÉzéchiaSy Labat. Fête
de Tiagara-Pantcbam^, dans l'Inde, en l'honneur
des serpents. III, a3l.
SEBPEifT À. soHHBTTEs adorépar des- tribus sauvages.
I, 33o.
SiaosTus, auteur de la division en castes, suivant
^
ALPHABÉTIQDI Kt iBULTTlQVE. 433
Amtote. II , 57 , 58. Ses coni]a£tes un objet de
scandale pour les prêtres. 166.
Sbthos , prêtre égjptien s'emparant du trône et
dépouillant de ses biens la caste militaire.' II, 180.
Sbxxs (union des). I, a53, 354. Mystère attaché à
cette union. 354. I^* i9i> V- Pudeur, Migres.
I«lée d'impureté qui lui est associée dès l'état sau-
nage. 356, 357. Macérations que les sauvages in-
fligent k eux-mêmes, à leurs femmes et à leurs
en&nU, en punition de l'union des sexes. Jt.
Maris faisant pénitence aux couches de leurs
femmes. 357. Continence prescrite aux nouveaux
mariés, chex les Sauvages, pendant un an. 357,
aStf. V. Giagius, Caraïbes, Paraguay, Guyane,
Salivas , Hottentots , Circoncision. Métaphore*
cosmogoniques, empruntées de l'union des sexes.
m, 4i j 54- E^et <^ ces méuphores pour don-
ner aux systèmes lea- plus opposés une fausse
similitude. Ib. Emploi de ces métaphores indit-
féremment, dans le théisme, le panthéisme et
l'athéisme. Ib. 4a* Obscénités des cosmogonies
par l'eflet des symboles empruntés de l'union
des sexes. 85. Que l'union des sexes doit attirer
toute l'attention de l'homme, aussitôt qu'il ré-
fléchit sur lui-même. IV, 190. Tout ce qui s'y rap-
porter en igma tique ^I inexplicable. Ib. Polythéisme
sacerdotal s'appuyant sur la pudeur,pour comman-
der k l'homme le renoncement aux plaisirs des
sens.348.Que le polythéismeindépendanta parfois
sanctionné ces injonctions rigoureuses. Ib, Prê<
y. a»
(
43a
mêmes d
qu il n ei
lesacerd
ces qui «
gieux p<
cipe.i53
le dualia
raetère <
niitigen
il est in
coDtrai
SifiBAIRSS
selon
nité. J
Sbrapis .
Sbrub^i
État
Ib.T
jurei
étrai
SjBAPE!
daD
Sei
He
pb
df
d/
Ssv
ï
DoBe. it hmfe et de
a B^ oitinence
». *>v b yta ac/ou-
seules
à une
. Ti. EioÀt a ce sujet,
a^ y %^4^ L* pc^yjirtaae mam^ sévère,
^49. Doom:» sectes ^'fsiiis le mariage
neA pa* ftrmx^ ma. pmni i li&action à
œtie k:M pcB«« 6e m^r. i Saftalbibet. /3.
Japonais, é^zàt îean pàffliajB.ài}s de s abs-
•enir des pLusàcs àr rjBcv.niiec leurs
épouses yt:piim&, r>x Can«ie favenir
attachée à la ctiastew, fi. Jasis péruvien.
ne» ▼ooees à h nrjuiic. 4 utart terribles
J" les attendaient, si A^ibsvœux
^^ de aa ** ^ nitHwe*iï(%)rava-
^*eiH>^ ^*ï^ ^^'- EipiioMteme con-
«**^ic^^*^ ^^'^'^^s<p:iV«. sra&eDce qui
"^"^ y^ J^^^^^^ Vorfcc.ïim. Rai.
*.»s*ûy^iw. fia» Ifeo \
ï
■IfilBKlâ iLPHABÉTlQDE BT AHALTTIQUE. 43£
MtflfiçJM ng (Verbe de Dieu),ila refusé d'adorer le
Mijmkfig neSaii^khaiig(imitateurdeDieuou prêtre).
i.pttl^p^ ammonacodoin lui-même puni pour avoir
irihiiAi^ un Talapoin. 107. Le Rama-Kien des Sia>
lindi^df araît n'être qu'une traduction duRamayan.
'■»4fc '9-
imfamm .1^ honles <lt: la) semblent distinguer Dieu
■â6,à}À n^tiére. i, 344- Pensent sur La mort comme
liM^ ^es. aSj. V. IVègns, Mort. Croient, quand
■.«■^ at inaljileï, que le feu qu'ils adorent est en
ltfM|i e. 249. ^-'o-
bmÔ ■ Description des trois premiers de notre
i.iaj i, 5o à 57.
T.Q. , ne d'une vierge. H , 4a4- Comment modifié
k, It > la mythologie populaire de la Grèce. Jb.
H^ LCKB. Le sentiment religieux est disposé à
0 { ter tout simulacre. IV, 16. Comment les
1^ très tâchent <le profiter de cet effort du sen-
■ lent religieux. 16, ty. U n'y a attendant au-
■ 'n exempte d'un peuple qui n'ait jamais eu de
f ' Qulacre. /^. Krreurs de plusieurs écrivains à
I égard. li. Opinion des Cingalèses sur les
mulacres de leurs dieux. 17.
ans. V. Grecs.
gf mu puni puur être sorti des enfers, sous le pré-
g,^ este de se faire enterrer, et ne voulant plus y
^,='«ntrer. 111, 38;.
^ ^^fBS. Adoraient les fieuves. III, 161.
.,. tM-k, rhythine indien. Fable graàeuse à ce sujet.
;^*^|h,i64.
Shsbdis. V. Mages.
SocHATE. 1 , 4^- Consultant la Pythie. ao3. V. Iro-
quois , Grand Esprit , La Mennaù. S> mort
est une preuve de l'influence, nuis non de l'au-
torité légale du sacerdoce. II, 3o4.
SocRATE. Histoire ecclésiastique. I, 6i.
Soleil. L'adoration des sauvages pour le soleil est
dilferente de l'astrolitrie. I, aaS, 329. Secte in-
dienne qui ne reconnaît d'autre dieu que le so-
leil. 11,41.
SoMMONACODOH, dieu suprême des Siamois. 106,
107, V. •Sùun.
Sophocle. Comment cité par La Mennais. I, 170.
Fait parler Tirésiaa tout autrement qu'Homère
lie l'élit parler Calchas. II, 3oi. Appelle la tore
la plus grande des déesses. Il, 3o8. Choisit de
pri^t'ereoce dans ses tragédies, tout ce qui peut
faire honneur aux Athéniens. IV, 4i€. Consacre
une (le ses tragédies entière à célélwer les louan-
ges de Thésée, le héros favori d'Athènes. I&. Ce
qu'on éprouve en passant d'Eschyle à lui. ^y&.
Est le poète le plus religieux de l'antiquité. Ib.
A toute la grâce de l'Inde, avec la pureté Je
goût de la Grèce. Ib. Impression que l'on reçoit,
en lisant son C£dîpe k Colone. Ib. Ses efforts
pour adoucir les traditions injurieuses aux dieux.
4a6, 427. Ce qu'est le chœur dans ses tragédies.
4^7. Sa moralité. 4^7) 4^8. Semble quelquefois
rétrograder vers des opinions moins épurées.
^■i^. Mais cette marche rétrograde s'appliquani
plutôt aux rites qu'aux maximes !h. Preuves.
AIJ>HABÉTIQIIB HT AHALTTIQUE. ^à-j
4a8 1 439- t'CÇon morale donnée aux Grecs par
Ulys«e, dans l'Ajax. 43o. DifFérence de Is pein-
ture des furies dans Eschyle et dans Sophocle.
43a, 43i> Set notions sur la justice des dieux
beaucoup plus pures que celles du premier. 4^i-
Preuves. 43 1 et suiv. Eschyle, l'Ancien Testament
du polythéisme , Sophbcle en enTËvangile. 453.
Leurs moyens diffifa^nts, lors même que leur
but est le même. 433. Sophocle, l'interprète tou-
jours fidèle de son siècle. Ib, Sa carrière digne
en tout de son talent. 433 , 434- ^1 repourae les
invitations des rois barbares. 434- Son heureuse
vieillesse. Ib. Ingratitude de ses enfiaots. ïb. Les
dieux lai épargnent le spectacle de la' décadence
de sa patrie. 4^4 1 43S. Change quelquefois U:
caractère des andens héros pour les aniélîorer.4S 5 .
SoaBORRB (la). Sa censure de l'ËDiile. Q^'Jlfig.
Contradictions qui s'y trouvent. Ib.
SoltcisBS. V. Magie.
SoDCÀT, philosophe athée, vivait à Kiïof, dans la
province de Béhac , environ deux mille ans «vont
J. C.UU, 59. JVe crojtfiît qu'aux cfaMes visibles.
Ib. Éèrivit contre' la religion, mais n'en menaçait
pas moins ses adversaires des peines à venir. Ib.
SociLLDBXs. Climats et professions qui en suggèrent
l'idée. II, 63-65. V. C^r«f.
SocBTA - SmoHARTÂ (le). Le plus ancien traité
d'astronomie des Indiens , est considéré comme
une réfélàtion. fil, i3i.
SozoMBffE. Histoire ecclésiastique. I, 61.
438 TABLE ^
Sraim ( description du ). III , 86.
Spikosa. I, 131. Tt^and lui doit tout son mé-
rite. Ib.
SpiRiTDALiTé , diez les aauTages. 1, a4'- Manière
doDt ils conçoivent la spiritualité. Ib. L'air leur
en suggère l'idée matérielle. a43- Cette idée se
fortifie de la lutte que l'homme remarque en lui-
même. n^Z, V. Iroquoir, Sentiment nligieiuc.
Stabrtks. Ntim que les Ostiaques donnent i leurs
fétiches. \y 337.
SriaitiTi. V. Futilité.
Sos (insulaires de la mer du). V. Insensés.
Suicide. Toutes les religions sacerdotales le con-
damnent; V, y4' Pourquoi. y5. Est souTent un
crime, presque toujours une faihlesse, mais quel-
quefoia une vertu. ^5. Est condamné dans les
mystères. 76, Ce qu'on pense des suicides dans
la religion lamaique. Ib. Les Botnains y TOTaient
plutôt un signe de force et de magitanimilé,
qu'un crime. Ib. Preuves. Ib,
SoFBitsTiTioNs délirantes et féroces , lors de la chute
du polythéisme. I, So^Si, 5a, 53. V. Jai^nel,
Tibulle, César, Claude, Plutargue. Ne disaient
pas partie de la religion publique, mais Tenaient
pour la remplacer. I, 96. Les marins, plus su-
perstitieux que les autres hommes. II, 349*
Stbtua ( la déesse ). Vache que le coitquérant Reg-
ner-Lodbrog menait avec lui dans toutes set
batailles, et dont les mugissements foitçaïent les
ennemis à se percer de leurs propres glarvei. IH,
AU>BABiTrQUB BT ANALYTIQUE. 4^9
360, a6i. Son nom rappelle celk <]ui, aui Indes,
mit les guerrien de Wiswamitra en fuite. V,
lai.
Strs. Secte indienne. Son chef une incaniatioD
dans le dix-huitième siècle. III, 3ii, 312.
Stli^. I , z1.IT.
Stmboi.es. V. allégories.
Stkibns. Adoraient le soleil et la lune sous les noms
d'Aglibolos et d« Malachbul. II , 58. Orgies et mu-
tilations du sacerdoce de Syrie. Ib. Leur œuf cos-
mogonique. III, a3g, ^^o. Que tous les systèmes
se trouvent dans leur religion , comme dans cellâs
de l'Egypte et de l'Inde. Ib.
Ststhhb db là Naterz. I, II.
Tabou, mot qui désigne à Nuka-hiva les personne*
et les choses inviolables. I, 38a. V. Nuka-kivB.
TiciTB. 1, xuii. Croît aux oracles. 184. Avait
des notions plus exactes que César, sur l'intérieur
de la Germanie. II, 49- V. Germains.
TutiLBs. V. Samojrtdes.
Tagbs. Ce que contenaient ses livres. III, 16, 17.
Ils renfermaient entre autres une doctrine de
théisme. a4i.
Tki-Kié. La matière première dans le panthéisme
chinois. 111,-36.
TtKiF (la tribu arabe de) adorait la lune. II, 5o.
1^
Mahomet détruit son «imulacre. It. Delà peut-
être l'origine du croissant chez les Turcs. Ib.
Taliésik, barde gallois. lU, 46t. Sa naissance. Ib.
Son nom , un nom générique, comme celui d'Ho-
mère. Ilr.
TANTA.LB. m, 387. Traditions divenes sur son
crime, //'.
Tâo, essence triple et inefl^le, orée le ciri et b
terre, en se divisant en trois personne», etc. U,
a6i.
Taoti-Huacom (les pyramides de), au Mexiipie,
étaient consacrées au soleil et à la lune. II, 4^-
Tabsitaos, V. Scythes.
Tarqcins. Une des explications de la fuite du roi
des sacrifices, la commémoration de leur expul-
sion. I, i83, t84> V, Explications scientifiques.
Tartahe, prison d'état pour les rivaux et les en-
nemis personnels des dieux, III, 385.
Tartahib. I, aSa. Tarures appellent leuw prêtres
Schammans. 33o. V. Léi^ue.
Tatahs. V. Tèlèoutes. Attm.
TADRCAti (sacrifice du), à Athèbes. U, 4So, 45 1-
Tacrobole. I, Si. Remplace les pratiques ordinaires
qui ne snfBsent plus à la superstition devenue
barbare. îb.
Ta-Vang (l'empereur). II, a63. Femmes étranglées
à ses funérailles. îb,
TcHiEN-Lo\G. Se proclamantBuddhaiDcarne.il ,375.
TcHi-VEOD, suivant le Chouking. Sa figure; était le
chef des mauvais génies. Il, 16a. "V. Chinnan^.
ALPHABÉTIQUE BT ÀHALTTIQUE. 44'
TSCBITATÈS. V. Égjrpt*.
Tblckiitbs. Leur adoration de la terre et du cîd , et
letin sacrifices buiDBÎiis. Il, 3o$, 376.
TiLBODTBSi Habille*! leurs fétiches comme des of-
ficiera de dragons. 1 , 373 , 3^3.
TiMPOHBL ( latie du pouvoir temfforel contre le pou-
voir Sfûrituel). Roi des Patagons bisatit -massa-
crer tous les prêtres. I, 3391 y . Rajamakall. Cette
lutte proure qae le pouvoir temporel ne peut être
regardé conme ta cause de l'accroissement de
l'autorité des prêtres. Il, 14, 174? 17^- Exemple
de cette lutte aux Indes. 176-179. En Egypte,
178-181. Eu Ethiopie. 181. En Etrurie. Ib. En
Scandinavie. ï8i, 182. En Perse. 183-197. Ma-
nière dont le pouvoir temporel se forme, même
là où le sacerdoce règne d'abord seul,- par la: dé-
légation du pouvoir administratif et militaire,
175, 176, V. Cuiteries. La lutte des guerriAs
contre Ws prêtres aux Indes, forme un épisode
du Mafaabarat. 7^.' Beinoii Vena chaSsb les bra-
nwne» , est maudit et wé par eux. 1 77. V. Egypte.
Triomphe de l'autorité spiritnelle inévitable, dès
qu'on admet que le sacerdoce a une mission ex-
closlve et spéciale. Il , aSa. Qu'on ne peut résis-
ter aux usurpations du sacerdoce, qu'en hissant
1* religion padaitemènt libre et individuelle. Ib.
>S3, 354- Absurdité des rois qui veulent que
les peuples soient soumis aux prêtres, en tout
«qui les concerne, et f eur résistent, quand il
* agit du pouvoir temporel. aSâ; Que l'opinion
^1
il
44a TABLE
et le sentiment ont toujours été pour les préttvfr
quand te pouvoir les a attaqués. nSy, Que la sou-
tiiissioii au pouvoir spirituel vaut encore mieux
<jue le (lespolisme , parce qu'il y a au noîas con-
viction, lù. Combien Henri IV empereur, ou
Louis-lcDeboDuaire, tourmentés par le sacer-
lioce, nous paraissent peu întéressants.sSS.V.C^
noîs. Que l'axiome, qu'il vaut mieux pnjreiiir
les crimes que de les punir , est une source in-
tarissnble de vexations, quand l'autorité tempo-
i-elle veut régler son intervention d'après cet
axioni<\ IV, 5o5.
Tërtullied. Ne veut point de sacerdoce. I, $9. Ni
d'alistinences arbitraires. 63-67.
Teutatès. Victimes humaines que les Gsnloîs lui s>-
crifiaient. I, 70.
TuiL£s. Gîté par La Mennais. I, 170.
Thêdiiïdb. I, a53.
Thki sme. Son germe dans le Grand Esprit, oulemani-
ton iieisa.uvti§e$.\f Gmmt Esprit, Manitoit,Sauva-
ges. ]S'u jamais étédans sa pureté la religion des sau-
vages. I,3io. Erreur des théologiensqui le leur ont
;itii'ibué. 3io, 3i I. Que tous les témoignages de
l'hiïUiire repoussent cette hyportièse. 3ii. Fai-
blesse de^ raisonnements à l'aide desquels on a
voulu la dé^mdre. 3i 1 , 3i9. Arguments contrai-
res à la priorité du théisme. 3i5. Que ces aigu-
iiicnts ne vont pcûot jusqu'à exclure tonte idée
lie ilunsme des notions du sauvage. 3i6. Ten-
biirc des Sauvages au théisme: pécheurs ade-
^
ALPUABÉTIQUE £T ANALYTIQUE. 44^
rant en commun le dieu de la p^he, chasseurs
celui de la chasse. 275. V. Afa//«f. Table indienae
qui se rapporte au culte des éléments et aboutît
au théisme. Il, 4i I^ thâsme te divise en deux
catégories : le théisme immuable et sans provi-
dence particulière, et le théisme à providence
particulière. IH , 36, La première espèce de théisme
s'accorde avec la partie scientifique de la doctrine
des prêtres. 37. Le théisme se combine aivec l'é-
manation , par l'hypothèse des créatures éma-
nées de Dieu et remontant vers leur source, grâce
à des épurations successives. 38. C'est le théisme
^piien. Ib. Le théisme se trouve dans presque
tous les livres sacrés de l'Inde, t38. Combiné
dans les lois de Meirou avec une fatalité absolue.
iSg. Théisme en Egypte, Discours d'Hermèrt'ris-
mégiSte tout théistique. 77, 78, Fable proclamant
le théisme dans le Bagavadam. i4o. Autraikhle:
DéS de Wichnou et de Brama. Ruse de c«1um:î.
Il est privé de ton culte , en punition de sa fraude,
et la foble se termine pat une professioa de
théisme, i4o. Le théisme ne constitue pas à lui
seul toute la doctrine bramaniqae, 14S, I^es ré-
cits mentes interprétés métaphysiquement en fe-
*enr du théisme, de même que les cérémonies
symboliques, accréditent U po^bëisme dans l'es-
pritdu peuple. 146, t47- Les théistes indiens ado-
rent toujours plus d'une, divinité, et chacun au
moins, la femme da dieu unique. i47- Le théisme
est enseigné comme tm mystère dans l'Ouppana-
yana. 149. Ilestauaaireprésentë cunoieunelie- '
résie. i5o. Théisme chez les Chaldéens. a38. In- 1
conséquence de Hyde, comme homme religieux, '
dans ses efl'onts pour attribuer aux Perses un ,
. théisme pur, 3S3 , a54- Berger sur la priorité du |
théisme. a54> 1
Thbhis. V. Anna Perenna. \
Tbsocrâtib. Place ses dieux en hostilité avec tous ,
les autres. I, a6S. École théocratique qui voudrait 1
. s'introduire «n France. III , a3a.
TaiocoHiss. Ce qu'elles étaient chez les Pênes. I
Thbsês. V. Costa, Mhènes, Sophocle. Tableau du '
combat de Marathon dans lequel Pofygnote le bit
. VÊtvaXitx à oette bataille:. IV, 416.
TnoA, dieu des Seandinares, présidait aux exploits
guerriers. V, lat. 1
TilOT,~antre nran pour Hermès. II, laa. Aussi gé-
nérique. Ib, Signifie assemblée de sages et de sa-
vants, ordre sacerdotaL îh. V.Hemùt, SÊeram
.égyptien. En' E^pte, à la fois le premier mois
«tTiofeUigenoe. lU, 67, 68;
TbucSs. y. Sacerdoce. Culte harfaiare de la Thrsce.
: Ilf 3Ei5. V. Colonies. Le sacerdoee thràce plus
puissant que celui d'Egypte. 356. Colonies saoer-
■ Nobles de Thrace venues en Grèce. Ib. Lune de
-. l'esprit grec centre les importations de cet co-
: lonies. Ib. Combien les colonies thraces odieuses
Btjx chefs des tribus grecques. 358. Colonies de
prêtres thraces qui se fixent à Delphes. 369. L'i-
S
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE. 44^
gnorance des Thraces ne doit pas être alléguée
contre la doctrine scientifique et secrète de leurs
prêtres. III^ i5.
Thucydide , historien grec , indifférent aux Opi-
nions religieuses. IV, 4o5. ♦
Thusaab, pierrje noire et carrée, etc., idole des Ara-
bes. Il, 5i. V. Arabes.
Tibet (Gellongs ou prêtres du). Égaux aux rois.
II, 98.
TiBULLE. Sur les superstitions romaines. I, 53.
TiLLOTsoif. I, 119. A lesprit dominateur de Bossuet,
sans avoir son génie. Ib.
TlMOLBOH. I, i34.
TniDALL. ly I2II. Incrédule angliûs Jb.
TiPHA. V. Cueis.
TnisiAs. V. Sophocle.
TiTAiTE. On y adorait les vents. II, 809.
Titahs. I, ipS. V. Explications scientifiques. Profes-
saient le culte des éléments et ile& astres. II, 3i5.
Jupiter adorant les dieux des Titans. Ib, Les Ti-
tans chassés de Grèce , victoire des guerriers sur
les prêtres. Ib.
ToLARD. I, I ai. Doit tout son génie àSpinosa. Ib.
ToLBBANCB. V. Inde ^ Clùnat. Ce quelle était chez
les Grecs et chez les Romains. Y. 184 et suiv. Lois
de Triptolème et de Dracon qui jui étaient con-
traires. 76. Reproche que Julien fait aux chrétiens.
i85. Intolérance de Platon. 1 85. Lois des Douze
Tables qui défendaient aux Romains d adorer des
dieux étrangers^ Ib. Les nouveaux platoniciens les
/|46 TABLE
premiers qui aient adopté les prinàpes de h vé-
ritable tolérance. 186. Pourquoi. Ib.
ToDGOnsBs. Adoraient les renards et les nbelioes.
ToKQDiN (fétichisme au). 1, aSy.
'FoPiTZQDi , prêtres du Mexique. U , 4^- Étaient au
nombre de six mille dans un seul temple de la
capitale. Ib. On en comptait quatre millions dans
nut l'empire. Ib. Avaient à leur lêle deux grands-
prdtres. Ib,
ToouUN. 1, lai. Incrédule anglais. Ib.
TaADiTions (analogie des) de presque tous les peu-
ples sur leur origine. I, 159. V. St^tket, Ger-
mains ^ Targitcm* i Mamui , TaittonyPtJypkeme,
Saturne, Briarée^ Noé.
TKI.C1Q11BS GKscs. Comment ils modifiaient les
dogmes de la religion. 111 , 3o3 , 3o3. Que chei
eux la même progression se fait remarquer que
dans Homère , Hésiode, Pindare, Hérodote et
Kéuophon. IV, 410. La tragédie d'abord une com-
position religieuse en Grèce comme aux Indes. li-
Les premiers essais des Grecs en ce genre, em-
preints de l'esprit sacerdotal, ^ii, ^n. Cet al-
liage bientôt repoussé. 412- Presque tous les su-
jets tirés de la mytbologie. Ib. Allusions fréquentes
que les tragiques font aux mystères. Ib. En épu-
rent la partie morale. Ib. Baison pour laquelle
nous ne pouvons entrer dans de grandes recher-
ches au sujet de leurs emprunts. 4i3. Pourquoi il
doit y avoir plus de contradictions sur le carac-
khPBABÈtîQaE ET ANALYTIQUE. 44?
tère des dieux dans la tragédie que dans 1 épopée.
414» 4iS* ^^ earactère des dieux, pratique dans
l'épopée et de théorie dans les tragiques. 4<S*
Autre circonstance qui rend le témoignage des
tragiques plus ou moins suspect , leurs allusions
fréquentes aux affaires du temps. 4^3. Exemples.
iiSy 4^6. Y. Eschyle^ Sophçcle. Fait qui montre
combien ils défiguraient Thistoire pour plaire à
la foule. 4i6. Leurs injures contre Ménélas, un
eifet de la haine des Athéniens contre Sparte. Ib.
Travail (que la nécessité du) modifie le pouvoir
des prêtres. II, i3o. Sa nécessité en Egypte. i58.
Les travaux nécessaires entraînent les travaux
inutiles. 160. L'oppression sacerdotale justifiée
par la nécessité du travail. Ib. Donne à la reli-
gion égyptienne un caractère plus sombre que
celui de la religion indienne. 161. Substitue ré-
change à la conquête. lY, 347»
Tbimourti indunnb. N*a rien changé à l'arithméti-
que. 1 , 70. Les trois dieux réunis en un seul coi*ps,
enfantés par Adysakty. III, 174. La déesse blan-
che, enfantée par les trois dieux, et les enfantant
à son tomr, une des formes de la Trimourti.
176.
Tbinité , chez les Chinois. II, a6i. Le Jupiter
Triophtalmos , à trois yeux, peut-être une trace
de la trinité, mais sans que les Grecs y attachas-
sent cette idée. lit, 3 1 8. Cette idée , selon Gœrres ,
prend une de ses origines du bon et du mauvais
prlnelipe , et d*un dieu médiateur. lY, 171. Formes
448 TABLE
Tariées sous lesquelles cette notion se M
cliez les Indiens. Ib. Leur dieu inconnu, i;
ïrimoiirli se composanl Je dieu, de Ui
du monde, ib. Idées semblables cbez l«
17a, 173. Mitliras absorbaniOromaie et A
173. Trinité en Phénicie, la lumière, le
aamme. le. En Egypte, l'intelligenre, 1(
et l'image du monde, Amoun , Phtbas e
Ib. Quelquefois la terre, l'eau et le feu.
pied des Cliinois. Ib. Au Tibet la irini
métaphysique. Ib. Dieux triples se réuni
un seul. 174. Fo, en Chine, absorbe K
Ouei. M. Pradjapati, l'unité chez les ini
La loi de Moïse n'offrant aucune trace d
i"5. Cette idée s'introduîsanl plus Urd
Hébreux, par leur démonologie. Ib. Qu«
théisme grec ne connaît aucune de ce
tés. Ib.
TRisxîfKor, transformé en paria, par Vi
d'un brame. II, 106.
TbivicbaMA. III, i6o, 161. Histoire qui
cerne. Ib.
Tboglodttes. Pourquoi ils adorent les t
233.
Thovens. Avaient la même religion que le,
11, 377. Jetaient des chevaux vivants ài
vières. Ib.
TscnÉBKMissES, entourent les tombeaux,
les morts n'en puissent sortir. I, 3oa.
iluence des jongleurs cli« eux. 358. V.
1
'TX
▲LPHA.BÉT1Q0E ET AtCALTTIQUE. 449
TinsTON. V. Germains.
TuEcs. Leuf aversion pour la promenade. 1 , 1 1 3.
V. Castes.
Ttndâridbs. V. Cabires.
Typhon. Symbole tantôt de Texpulsiou des rois ber-
gers, tantôt du dessèchement de la basse Egypte.
I, 1821. S'élance du sein maternel en le déchirant,
m, 85. A pour femme Nephthys. Ib.
TTESPULUESy prophètes des Scandinaves. Y, i3i.
U.
UpaASCHif ODAD. y. Perses.
Ultssb. Descend aux enfers pour savoir l'avenir. I,
341.
Uhanib. y. Astarté^ BaaL
Uraicus. I, 196. y. Explications scieat^ues. L'his-
toire de sa mutilation , sans effet sur la religion
populaire. 196, 197.
UmiB. y. Joachim.
Utilité. Le besoin d'utilité, le vice inhérent à l'es-
prit français. I, ii4.
V.
Vaiaalul, rOlympe des dieux Scandinaves. II, 14^*
y. Sacerdoce^ Scandinaves.
Valmhli, auteur du Ramayan. y. Vyasa.
Varron. Sa physique sacrée. III, 16.
l
45o TABLB
Vaudou, .ne demandant qui exercer patublement
leur culte. II, aSp.
Vbdbs. I, xvu, ia3. La lecture n*en était permue
qu'aux brames. II, ii8. Tout autre puai par le
supplice de l'huile bouillante. I^. V. Mercun
igypUen. Livres sacrés dçs Indiens , pareils i tous
les livres aacrii* des nations sacerdotales. III, 17.
Les Vèdes originaux perdus., de l'aveu des brames.
^. Combien de fois refondus. Ib. Récit des
brames sur la transmission des Vèdes. Ib. Leur
doctrine sur les trois mondes. i5a. Les Vèdes or-
donnaient les sacrifices humains, repoussés pos-
térieurement par les peuples de l'Inde. 108.
V. Cuhe des éléments. Récit de Narada sur la diri-
nité des Vèdes. laS. Admiration que professent
pour les Vèdes des hommes qui voudraient se
servir de l'Évangile comme les brames se servent
des Vèdes. III, a3i.
Vente iLOQCKs. Peut-être y en a-t-îl parmi les jon-
gleurs. I, 33i.
VÉifos. V. Mars. Est quelquefois appelée l'une des
Parques, combinaison du pouvoir destructeur et
créateur. II, 407. Séparation de la Vénus grecque
et de la Vénus syrienne. 43d. Les cérémonies de
ces deux déesses, différentes, suivant Pausanias.
Ibid.
\ititiE. Qu'il n'y a point de vérité absolue. I,
74, 75.
Vétdeie. Son ambassade près de Coriolan ^.1 lUK
des significations de la fortune des femmes. 1, 1S4.
>
ALPHABÉTIQUE ET AKALTTIQUE. '4^1
ViAfcA-Mt«rt.,V* Anna Pâma DM^ Sekhen:^ •
VtîçtdR, phpé. V» StAnt Irêtiéé.' • ;•'• ^'î--
Ytfi' (àtithâ)'. Que la lùt€e dti seHliiUêM rëli^ux
' et dé fimérér se plàéé sùrtbulf'bdtîs^ lé» «idées
cfuiie autre vie. I; iki^i^ : Pcà^àguay ^ Daiù^ ^
Intéhêt. Là ^è ' Mtttfe une ittiilâtibn dé ceUii-ci.
^67. y. Louisiane ^'Guinée ^ Groentkintiaii\; AYné-'
Hoatnâ. Les ttiodificatlons locales et acetd^dles
Dé chahgént rien à ce priiieipe fohdani'entà); âiSp.
tlësulrdt fàcHetix de éet atithi^opbkîiiorpfaiMiie pour
la motale. 296. V. ItésMariannes y \Sehtimëtèi reli-
'gieux. Prét^ûliOn^ des rivaMs pour sûbtebir aux
beâotn^ qiïîls &dttm1t datis laiittpte Vié. i^ i . Vv Car-
Hièôhàr-j Mort, ^Ftrnéstcs conséquences de- Jtdëe
<|Uë ià irië TtitUre rébsembté à -cellé-di agij 'kg4>
Mânièref flont lé sauvage cherché â éinbèHn* Fau-
ttre iië.y jig^.''ïà: conçoit pburtstot Inal^'lui
toiijbiiri tï4ite; 'îi99, 2o<: y:'Pàù!ig^ns,'eki/i,
Grand ÈspHt, Cdrdïies, Tsc^lhiiàki\'lâaiàma,
Aifl^onà. litritatiôn dans 'l'autre vU des u^Mgeft de
îcèlle-cf. Arabes fkiîimt iModtfé'iM-éhittéttii^sur
les tombée. 19^1. Hbmhié^ ^acHfiéU fidar'At^es-
dlavés dans r^ùti^ vie! â^S^: L^iôiitaim'^ Ut vie
après là tnort, êsït toujours èni^feirrtè de* te' ré-
pUghahcc'deThoHîMie pdur sa'dësthiëtibii'. I^out
est |{lûs triète darii Pàiltré Vie. ïil, àfed Hérdule
* qui fest hcùrëwx dans rOIympe, est^irîsU^tféins
^ les enfers. SSi. description Aé fsÉtifré "^e, ààns
Hoééré. ^90. \Pofenie latin' d'iiii auteu'r Wôdérhe ,
sur' rÀât dfo oiAlirès. /*. La' vW iuttiré V lè ^o-
45a TABLE . '
tnaiq« x}i4 l^cer^oce^ iy,.77«.JÉg7ptieo5 ne meK
tant d'importance qu'alla vie qui suit le ttépaa.
. : li. Gaulois et Scandinaves regardant la mort
r comme le b^t de la vie. 73.. Vers de Lucain sur
, le mépris des Gaulois pour la vie. Jb, Guerriers
.; S0. donfnant la mort, lorsqu'ils n'avaient pu la
- ttou^et dans.les combats. 77 , 78. Usage existant
'/,. Qhe«. les peuples du Nord. 78. Cet usage trans-
. porté à leurs dieux; 11k, Rocher surnomme le
Rocher d*Odin , du haut duquel ils se prédpi-
taiwt. Ib. Différents auteurs sur cette coutume.
/ Jb. Qu elle n'existait pas chez les Grecs. Ib, Qu'au
contraire la vieillesse chez eui^ était en honneur.
/ 79* Indiens pensant là-dessus comme les Scandi-
.naves et les Égyptiens , mais cette opinion pre-
. nant çh^ eux une autre fo^me; Ib, henr unique
.; désir, celui de ne plus revenir d$^ns ce monde,
;.t^pdi9 que oest l^espoir le plus yïf des .peuples
. qui,, luttent, ^içi-^b^Sx contré une destinée rigi)u-
. . reu|^^. Soi. Qpù vient cette différence* 80, 81.
, .Que cç désix modifie 4^ns la littérature des In-
di^s, juçqK^'aux ouvrages qui sont étrangers à
: la rj^lij^on. 81. Exeipples^r Ib> Le dénoAment de
. , leurs drames touyours heureux. Ib^ Les terreurs
. de la vie future des opinions auxiliaires pour les
préfres. 85. La vie (uture l'imitation de celle-ci.
86.. Femmes égyptiennes faisant ensevelir avec
. elles des couleurs et des pineeaux, pour ranimer
l'éclat de leur teint , ou se noircir les yeux. 87.
•Gaulois écrivant, amx amis quç la mort levi* enle-
ALPHA.BÉTIQUB XT AirA.LTTIQUE. 4^
vait et confiant leurs leAtres aux fiammaa. Ib.
Ajournant à leur réunion après cette vie leurs
comptes ayec leurs creaDclers et leurs débiteurs.
Jb. Diodore à ce sujet, Ib. Armes trouTées dans
le tombeau de Chilpéric I'' avec lesquelles il de-
▼ait'se présenter au dieu de la guerre. /&• Autres
exemples chez les Perses. 9%. Description du
tombeau de Cyrus par Arrien. Ib. Guèbres enter-
rant avec leurs morts tout ce qui leur a senri
dana ce mondé. 88. Culte des ancêtres à la
Chine. Ib. Habitants du Tonquin dans la fête
qu*ib célèbrent toutes les années, préparant leurs
maisons pour recevoir les morts. 88, 89. Mari-
gny à ce sujet. 89. Indiens plaçant des fruits et
du lait auprès des cercueils. ^ Ib. Hindous tenus ,
par un précepte des Vèdes, d'offrir un gâteau
aux mânes de leurs ancêtres, jusqu'à la troisième
génération. Ib, Voyages des habitants de l'autre
monde, empruntés de celui-ci. 90. Les âmes,
suivant le Garouda Pourana, réduites à im
poil^oe-dehauteu? transpirtées à travers les airs
par les serviteurs de Yama sur des montagnes
où ieUës séjôttrrient îun mois. 90. Font ensuite
an vciyage à pied sur les bords de l'Océan. Ib.
S'flivétent deux fois en route pour manger. Ib.
Cérémonies destinées à favoriser leurs voyages. Ib,
Ricfaâsses des guerriers Scandinaves brûlées sur
lewp bûcher. 76. Bien que ce sacrifice leur procure.
Ib. Leur dignité dans le .Vtflhalla dépend des
trésors qu'ils ont conquis. Ib^ Combats qu'ils y
454 TABLK
livrent* 91. Leurs festins. /&. Desoente dXMio
dans le palais d'Héla. 91 , 9a*
Vii.i.6i8oif (erreur de) qui pkoe la théologie phy-
sique des andenë avant les croyances grossières.
I, 173, 174-
ViHQBirritraduc teur du Périple de Néaique J^ 1 53, 1 56.
ViNBT. Sa distinction très'-jusK eaUîe l'évidenGe et
la certitude* fil , a4*
Viaoïu* 1| 168. Cité à lappui de Tenfer d'Ho-
mère. Ib. Son inadvertance relativement aux
usages antiques* II, 290. Quelquefois fidèle aux
coutumes homériques. Ib.
yiBiawirt. Vierges- sacrées parmi les Iroquois.
I, a55» Admiration des sauvages pour la virg[i-
nité. Ib^ Vierges mères chez les Chinois. 11^ a6i.
• Le sauveur promis par Wichnou, doit s'incarner
dans le sein d'iuie vielle. III, 2109.
Vx7«ti*Pnmu. Les Mexicains lui sacrifiaient des
hommes. I, 70, 71.
V^ASiBUR* V. Russes^
VourUT* Réftitation de ses hypothèsiSs. l, I9i«i94*
V. AUfronùmie^
Vot/ràiBM. I, a€, 43« Dit qu*il vaut mieux frapper
fort que juste» iia: Ne peut s'accorder avee^fré-
déric IL ia& Faiblesse de ses raiaooiw^ments
pimtre la réalité des rites hœpcietti; des «adens.
3Si, 332k. Son erreur ou sa mauvaise fiili Ifela-
livement aux sacrifices humains des Cbitieîs* II»
!2$3* Son éloge pompeox et nul fondé .de la
964-066:
ALPHABÉTIQUB BT ANALYTIQUE. 4^^
foKSCDS. y* Chrétiens.
JoTAAvama modernes. Hommages à leur couiageet
à leur patience* I , i6i , i6a.
Tucmif A^-IswABA. Y. jinna Puma DevL
i^uLCAXN. Son nom grec nous ramène en Egypte.
II, ^ig» Était dans Toiigine le Phthaa égyptien.
Ih II renferme des allégories cosmogooiques.
43o. Né de Junon^ sans la participation d*an
homme. Ib. Est chez les Grecs un dieu ridicule.
Ibid.
Vtà&jl, auteur du Mahabarat.et commentasenr des
Vèdes, peut-être un nom générique. III, loo.
Contradictions des Indiens sur Vyasa et Yâdmiki
auteur du Ramayan^ réparés Tun de l'autre ,
suivant la tradition, par un vaste intervallev^^
cependant oonfévant ensemble, là. Vyasa une té-
génération de Brama, loi. Une incarnation de
WichnouV par Kaly qui accouche de lui , sans
cesser d'étve vierge. loi , loa.
W.
WiGHsa. Tombé dans les mêmes erreurs que Du-
puis et Rabaut. II , 384. Sa division des religions
en quatre classes» Ihid.
^ABBTOïoN. 1 , 1 19. V. Placke. Les «feux origines
qu'il assigne à la fable. ipSi
Wi]>ii.4^Hi3BBBG. Ses hypothèses sur la religion
^ndinave. II, 182.
456 TABLB
Wicmcou. y. AmrUay Sc/uifen, Bouddha^ Incar^
nations , Excommunication. Sort du calîœ d une
fleur. II y i34* Venge Druwen de sa marâ-
tre, et lui donne le royaume de son père.
i4a* Ne peut refuser aucune demande à son ado*
rateur Ambalischen. i43. Tue le frère d^Érunia-
Kasjapa. Ce qui en résulte. i45. Les Indiens lui
font honneur de l'abolition des sacrifices san-
glants. III, io8« Ses grandes incarnations au
nombre de dix. 109. Pierres nommées Sala-
gramas, dans lesquelles il est censé résider. lai,
zaa. Leur prétendue efficacité dans les maladies,
la^i i4i- V. Théisme. Ses ruses pour yaincre,
sous la forme d*un sanglier, le géant Eruniaschken.
147 9 i48* Est le douzième des Aditîas , notion as-
tronomique. iSoy i8i. Est lun des dieux les plus
actifii de la mythologie populaire. Ib. Son incarna-
tion dans le sein de Kouscha-Lya , femme de
Dascharatha. 195. Ne se souvient qu'il est un dieu
qu'après avoir détruit les géants, an. Formes
qu'il prend dans ses différentes incarnations. ai5-
Sa doctrine plus pure que celle de Schiven, at-
teste la marche de la civilisation. Ib» La forme
humaine 9 l'attribut de ses dernières incarnations.
IV,7.
WiBLÀiTD. I, laj. Se rapproche, par ses doctrines,
des philosophes français du dix^huitième siècle J^*
WiiiPORD. Comment trompé par un Pandit. Ce <ait
donne Vidée des falsifications qu'ont pu subir ies
Yèdes. III, loa.
ALPHABÉTIQCB £T ANALYTIQUE. 457
Wiswj^MiTEA , vaincu par les imprécations d un
solitaire. II, io6. Forme le projet de devenir
brame. Ih. V. Slaintetê de la douleur. Lance
Trisankou au ciel, par la force de ses aùstéîtés.
Ilf, 184. Crée par ses austérités un nouveau fir-
marnent et de nouveaux astres. i85. Cette hîs-
toire indique, sous des formes mythologiques,
des découTertes en astronomie. /S. Histoire de
Wiswamitra. Supériorité du brame siir le guer-
rier. 219. Ses austérités lui condBent la faveur
des dieux contre un brame, a ao, a ai. Ses austé-
nié% mettent le monde en péril, et forcent les
dieux  lui conférer la qualité de brame, aai.
WooLSToif. 1,121. Incrédule anglais,
X.
Xénophamb. Son panthéisme. I, ir^i. Comment
cité par La Mennais. îb.
XiîîoPHoif. ^e conduisant d'après lés oracles. I, ao3.
Invite les devins, quels qu'ils soient, qui se trou-
▼aient dans son armée , à venir assister aux sacri-
fices. II , 3o4. Écrivit son Histoire grecque , en-
viron cent ans après Hérodotet IV ,' 406. Se^:
opinions SOT les dieux, th. Les regarde comme
les protecteurs de la morale. /*• Exemples quil
en donne. 406, 407. Éttfit d« tcni^^es honmieà:
'« plus soumis aux dogmes j comme aux ruratudes
de la religion, de son pay«; 407. i.- r ;.- •
W TAlKB.
CbapIMb IV, Goinbi«« flM Amcsts k là mU-
gion même tout obiiacle oppose i sa fer-
fedtibîlitlé progressive i t^
I Dl LA TABLB SES CBaFITKES.
»^
N
MÉLANGES
/
DE
LITTÉRATURE
ET
DE POLITIQUE,
FAft
M. BENJAMIN -CONSTANT.
PARIS,
PICHON ET DIDIER,
LlBBAIRES-éDITEimS y SDCCESSEOBS DE V^CRET AtlVÉ ,
qaai des Auguttint, n* 47-
%aaaa%^vimv%
18S9
PRÉFACE.
gbUioitë paf jyliSéiëAx^ ^pét^èàmi dé
résùir •» ua v^lumèf Ùhteré ë^iÉ ptï-
bliës à d'aufreâ 4ptiHttè^ dans deë l^bifèîU
përiodUqaes y j'y ai éidtièëntl df Autant ^Itii
toloDtiers ^ qud je potivab tâè Hviiéi- & dé
travail tons a» dét0ijirli€t d'ddèà'plGltJ6ti&
plus sérieuses et étiad tt^^ligét* dés Aë*-
Toirs plos impëriéns. Ëh |)i&ftditiràM lëè
morceaux d« priitiqtte «jù de littëratttf è
^ne je voulais ainsi ra&settibtei', fii tfbtifë
que plusieurs teuaietlt ti^ëp ëtlNiitetrlëtit
ans circoikstiiiiÊes tfvti tHë Veâ aVàiëùt dië-^
tés. Je n'ai coustiftë <{uè^ eëilx tfbii izi'diit
semble poiiymr inspii^ër vlû ttttë^t àti^
rable; j'ai remplace les ttUtré» |)âr dfiii
«ssaie eDe«« inëdila< Au reste ,- je ^èuY'^
rais donner cette qtiàlIfidattOn à là èèllëtS-
tion presque entièi<ei II n'est ttuciine de
SCS parties «pie je n'aie ^ctRyMue en k i^
lisant.
Si cette pnblioalidtk a qnel(|ne inërité ,
c'est cdni d'une nnifë cdtisfàiitë dé Vtiës.
(^ )
J'ai défendu quarante ans le même
principe , liberté en tout, en religion, en
philosophie , en littérature , en industrie,
en politique : et par liberté , j'entends le
triomphe de l'individualité , tant sur l'au-
torité qui voudrait gouverner par le des-
potisme, que sur les masses qui reclament
le droit d'asservir la minorité à la majo-
rité. Le despotistme n'a aucun droit. La
majorité a celui de contraindre la mino-
rité à respecter Tordre ; mais tout ce qui
ne trouble pas l'ordre , tout ce qui n est
qu'intérieur j comme l'opinion \ tout ce
qui , dans la manifestation de l'opinion ,
ne nuit pas à autrui , - soit en provoquant
des violences matérielles , soit en s'bppo-
sant à une manifestation contraire ; tout
ce qui ^ en fait d'iùdustrié, laisse l'indus-
trie rivale s'eiercer librement , est indi-
viduel , et ne saurait être légitimement
soumis au pouvoir social.
J'ai dit sur tous ces objets toute nia
pensée : peut-être déplairài-je paiement,
pour ce qui tient à la religion, aux dévots
et aux incrédules , à ceux dix moins qui
ont embrasse l'incrëdulitë comme une
doctrine dogmatique ; pour ce qui con-
cerne lliistoire de nos troubles , aux ad-
mirateurs bien intentionnés de Robes-
pierre* et de Saint-Just, et aux ennemis de
Malesberbes et de La Fayette ^ pour ce
qui a trait à Tempire, aux séides de Na-
poléon et à ses détracteurs. Peut-être mon
aversion des règles jalouses qui ont si
long-temps entravé les progrès de notre
littérature ^ me vaudra-t-elle l'inimitié de
ceux qui proclament l'imitation néces-
saire , parce que l'originalité leur est im-
possible. ^
Qu'importe ? ces choses n'ont d'impor-
tance que lorsqu'on a des vues person-
nelles. Celui-là seul qui veut , dans son
intérêt particulier, pour atteindre un but
qui lui est propre , traverser la foule, doit
savoir tourner ses voisins sans les heurter,
et se placer devant eux sans qu'ils s'en
fâchent.
Mais quand on n'a de but que de bien
( ^^ )
cpmwitre la gxaude crise qui s'est pré-
parée depuis deux siècles y et manifestée
depuis quarante ass , et de seconder le
mouvement qui entraîne yers une sphère
meilleure d'idées et d'institutions l'es-
pèce humaine entière , on peut et l'on doit
dire tout ce qu on pense*
La crise qui s'opère sous nos yeux 5 m
dépit des résistances de$ uns , des décla-
mations des autres j à Tinsu méuM de la
foule qui est entraînée à 7 ooncoorir,
n'est pas la (lernière qui changera la hce
du monde. Après les choses qui tomhent
aujourd'hui ^ beaucoup temhenHit encore.
Mais ces destructions^ ou pour mieftix dire
ces délivrances ultérieures,, sont réservées
à une autr^; époque» N'anticipons point
sur les temps : pénétrons-nons des doc-
trines que les ten^ps^ ont amenées et qu'ils
consolident.
En fait de gouvernement, Tégalité h
plus absolue des droits répartis entre toPS
les individus agglomérés en corps de na-
tion doit être et sera bien bât ^ dans tous
(«)
les pajs civilises , la première condition
de l'existence de tout gouvernement. Les
fonctions seront différentes, les formes se-
ront combinées de manière à maintenir
Tordre ^ mais des limites fixes seront tra*
cëes à tous les pouvoirs , parce qne les
pouvoirs ne sont que les moyens , et que
la conservation et Texercice des droits sont
le but. Par conséquent il y aura des varia-
tions possibles , des changemens progres-
sifs dans les fonctions y les formes y Té-
tendue, la compétence, les dénominations
des pouvoirs : mais le fond sera nécessai-
rement y sous ces diverses dénominations
ou ces diverses formes^ l'égalité de droits
que nous venons d'indiquer ; et tons ceux
qui posséderont ces droits seront autorisés
à concourir à leur défense , c'est-à-dire à
participer par un mode quelconque à la
confection des lois qui détermineront l'ac<-
tien du gouvernement.
En fait d'économie politique , il y aura,
quant à la propriété, respect et protection,
parce que la propriété est une convention
(O
l^Ie, nécessaire à Tëpoque : mais b (1j>-
position , la division , la sobdivisioo , U
circulation et la dissémination de U pn>*
priétéi ne rencontreront aucune restric-
tion y aucune entrave, parce que U libene
illimitée de conserver, d'aliéner, demt>r
celer , de dénaturer la propriété, est, dan»
notre état social , le droit inhérent, leb^
soin essentiel de tous ceux qui possêdeot
Tous les genres de propriété seront égal*^
ment sacrés aux yeux de la loi ; mais c\u
cnne prendra le rang et jouira de Ho-
fluence que lui assigne la nature d^
choses. I^ propriété industrielle se pU*
cera , sans que la loi s'en mêle ^ chaqu'
jour plus au-dessus de la propriété foo*
cière, parce que, ainsi que nous 1 avoo^ d.-
ailleurs, la propriété foncière est la raie-'
de la chose; Tindustrielle, la valeur d'
rhomme. Il y aura de plus, relativemes*
àTindustrie, liberté, concurrence, a--
sence de tonte intervention de 1 autonc'
soit pour préserver les individus de leor«
propres erreurs ( c'est a leur expérieoo -
( « )
les éclairer) , soit pour assurer au publie
de meilleurs objets de consommation (c'est
à son expérience à guider ses choix ) y et
tout monopole , tout privilège , toute cor-
poration protëgëe au détriment de Tacti-
vité et des entreprises individuelles, ài^
paraîtra sans retour.
En fait d'opinion, de croyances, de lu-
mières, il y aura neutralité complète de la
part du gouvernement , parce que le gou-
vernement, composé d'hommes de la même
nature que ceux qu'il gouverne , n'a pas
pins qu'eux des opinions incontestables ,
des croyances certaines , ou des lumiè-
res infaillibles. On lui accordera tout au
plus la faculté de réunir et de conserver
tous les matériaux de l'instruction , d'é-
tablir des dépôts, ouverts à tous , dans
lesquels chacun la puise à son gré , pour
en faire usage à sa guise , sans qu'aucune
direction lui soit imprimée.
Tel est, je le pense , l'état social vers le-
quel l'espèce humaine commence à mar-
cher. Atteindre cet état social est le be-
( »« )
soin , et sera ptir cotl^éc{uent la d^tiùée
de rëpoqtie« Vouloir reàter eti^ecà serait
peu sage ; aller au-delà serait prëmatar^.
Dtttatit ce tempB j beaucoup dé Choses
qui devieudrOAt superflues scnrout eticore
euvisagëes comme uëcessairës ;. beaucoup
qui deviendront nécessaires setont consU
dërëes comme problëmafiques y para- ■
doxales, peut^^tre criminelles. Ne nous '
en occupons point y à chaque àiéclè suffit ;
son travail^
TABLE DES MATIÈRES.
iWi
Artid». Pâfei.
I. Aperçus sur la marche et les révolu- ,
fions de la philosophie k Rome. . . 1-27
II. De la puissance de TAngletenre durant
la^guerre, et de sa détresse à la paix,
jusqu'en 1818 28- 4^
ilf . Du Parlement anglais sous Cromwell ,
•t du Tribunal, àtipB la constitution
4ç Vw Wh iitfqw'* «W <HM»tion. 4At 54
lY. L«lt^ ans Julie 55-74
¥. Fragmens sur la France; du i4 jui&et
1789 au 3i mars i8i4** 75-92
Yl. Du développement progressif des idées
religieuses 93-127
YII. De H. Dunoyer , et de quel<{ue»-uns
de ses ouvrages 128-162
Yin. De madame de Staël et de ses ouvrages. i63*2io
IX. De Godvfin , et de son ouvrage sur la
justice politique 211-224
X. De la Littérature dans ses rapports
|avec la liberté 225->239
XI. De la juridiction du gouvernement sur
Téducation 240-254
XII. De la guerre de trente ans , de la tra-
gédie de YYallstein , par Schiller , et
du tliéâtre allemand a55-32i
{ XIV )
ArtielM. Pags».
XIII. De M. Fox et de M. Pitt. ..;... 3aa-33i
XIV. De la révolution d'Angleterre, de 1640
à 1688 332.34a
XY. De l'effet du régime qu'on a nommé
ré\foluiionnaire , relativement au sa-
lut et à la liberté de la France. . . . 343-353
XVI. Des causes humaines qui ont concouru
à rétablissement du christianisme. . 354-386
XVII. De la perfectibilité de l'espèce humaine. 387-4^^
XVIII. De la division des propriétés foncières, ^x^^
XIX. Des erreurs que l'histoire favorise sur
les gouvememens absolus et les gou-
vernemens populaires. ^ 4^9*4^
XX. Pensées détachées 4^7*4?^
ri H DE LA TABLI
I
ERRATA.
La précipitation avec laquelle /ai été forcé de corriger
les épreuves, jointe à la faiblesse de ma vue ^ ont
laissé subsister plusieurs fautes dUmpression gui dé"
figurent le sens. Le lecteur est prié de Urt les indi'^
cations suivantes qui les rectifient.
Page ao, ligne 30, prëjage* , tiie% progrès
54, 17, ses Térités , titex des yévxié* '
76, 28, le despotisme, ajoutez ancien
89, 33, des peaples , tUez d*an peuple
86, 17, amende, /ûe« ramenée
><^f 9f ^ui se crée , tUez quMl se crée
io5, 33, ses ennemis, Usez ces ennemis
i3i, I, s'emparaient, /ûes s*em pareraient
148, 3r, légitime de défense , ôtez de
161, 30, qnand TOUS pensez , /lies pouvez
16a, 90, sopbisme, ttsez sopbismes
i83, ai , et de M. de Maltignes , ôtez de
^^' >4» caractère décidé, lisez nn caractère
, 193» 38, les auteurs , lisez les acteurs
307, 33 y regardée, lisez regardé
307, a4i nn de aee actes , Jise% un des actes
309, 19, qu'il euToya , lisez que ce dernier enTOja
313, 6y & nos lecteurs , lisez au lecteur
316, a8, en soupçonner , 6tez en
*33, 19, eondanme, lisez condamne
aSo, ' 31, et qui corrompra peut-être ce respect que nous
exigeons du gouTernement pour les droits des
pères. On objecfe que les classes, etc., lisez
et qoi corrompra les indÎTidus en les obligeant
à l'éluder. On objectera peut-être à ce respect
que nous exigeons du gouTemement pour les
droits des pères , que les classes , etc.
373, 6, à des TÏces , lisez à ces vices
175, 31, des poètes, lisez dn poète
p.g. M,
«p> .0
*
G
M lige.\ , lUet *OD ultiiiniùao t M qui cti
itiQce, ti uii mifprù h ce qai «i It^
W,
3,
ff.
•»
qiK ce paiM «ire , /ùei qa'ils puiutut Cm
iV,
■5,
d.lUOCl.,{l«. d». MKM
i».
3,
pffraot «nui, iUn ■!«>
«•.
a.
en daaa>Di , littz en ci^nt.
k
MÉLANGES
DE
LITTÉRATURE
ET
DE POLITIQUE.
I.
APERÇUS SUR LA MARCHE
ET
LES RÉVOLUTIONS DE LA PHILOSOPfflE
AROME.
Darant plusieurs siècles , les Romains ne
prirent aucun intérêt à la philosophie. Ils la
connaissaient à peine de nom. Occupés d'abord
i se défendre , puis à consolider leur puissance
sur les peuples voisins qu'ils avaient subjugués ,
1^ sagesse que leur fournissait leur expérience
était toute pratique. Un bon sens admirable ré-
sulta pour eux des difficultés de leur situation
ultérieure et de la jouissance d'une liberté poli-
ticpe toujours agitée , mais qui , par ses agita-
^ons mêmes , fortifiait et agrandissait les âmes.
1*
1
' t
<o
On a voulu attribuer k la philosophie pythago-
rienne quelque influence sur les institutions dei
Numa^ et Ton a pu 4'aufamt jAus fiteilement n»*
sembler à cet ^ard quelques yrmisemblanoes ,
qu'il est probable que Pythagore avait inséré
dans sa philosophie plusieurs firagmens de doc-
trines sacerdotales aiix<|ueUes Numa n'était plus
étranger; mais là doit se borner tout ce qu'il j i
de conmiun entre le philos(^he grec et le second
roi de Rome (i). Même après l'époque où les
Romains formèrent des liaisons avec les Grecs
d'Italie et de Sicile^ ils n'aperc^^ient e^cort
que légèreté , mollesse et corruption chez ces l
peuples, qui, de leur côté, les traitaient de bar-
bares (2).
Vers la fin de la première guerre punique ;
les Romains acquirent la connaissance de la lit-
térature dramatique de la Grèce. Des tragédies
^cques , traduites par Livius Andronicus, qui
mit aussi en vers latins YOdyssée , remplacèrent
les vers fescennins (5) , les jeux scéniques des
Étrusques , et les grossières farces atellanes (4)-
Ennius, que Caton l'Ancien ramena de Sardaigne
à Rome , non content des succès que lui procu-
(a) Cicer. pjCQ FUiçça , i;5- Penjf 4'iM(. , i»^, j^
(3) Çora^. , Epist xi , i4o.
(4) TU. Liv., VII, I.
(5)
raient des nmitations pareilles , voulut en puiser
de nouveaux dans une traduction de l'Histoire
sacrée d'Eyhemère (i). Ceût été chez tout autre
peuple un très grand pas dans la route philoso-^
phique , et peut-être était-ce l'intention de Tau-
tenr latin ; mais il parait que les Romains ne
virent d^abord dans les hypothèses d'Evbemère
qu'un objet de curiosité assez frivole. Us étaient
moins ombrageux que les Athéniens , parce
qu'aucune expérience ne les avertissait des con«
séquences de la philosophie pour la religion. Il
en fut de même de l'exposition du système
d'Épicure par Lucrèce. Ces deux ouvrages étaient
des germes jetés sur une terre qui n'était pas
encore préparée pour les recevoir.
Bientôt les conquêtes des Romains leur ouvrir
rent un mode de communication plus facile avec
la Grèce. Us transportèrent à Rome des esclaves
grecs , parmi lesquels il y avait des rhéteurs et
des grammairiens, et ils leur confièrent l'éduca-
tion de leurs énfans. Cet usage devint général ,
malgré la désapprobation de quelques Romains
austères, parmi lesquels il est assez curieux de
j compter le grand-père de Cicéron (2). Comme
(1) Lactant , de Fais. reL , i. On sait qu'EYhemére, fut le
premier qui prétendit que les dieux de la Grèce n^ëlaient que
dei hommes défiés.
(3) Cicer. , de Orat, , 11 , 66.
I..
l
(4) .
ces rhéteurs eoseignaient l'éloquence » objet
d'uoe si grande îraporlance dans ua pays libre,
les craintes et les soupçons cédèrent toujours à
l'avantage immédiat que leurs élèves pouvaient
retirer de leurs leçons.
C'était ainsi que la philosophie avait coii>-
mencé à se glisser à Rome d'une manière par-
tielle , isolée et presque insensible , lors de U
fameuse ambassade des trois philosophes, parmi
lesquels on distingue Carnéade (i). Cette am-
bassade était composée de trois hommes que l'on
pouvait considérer- comme les représentans de
la philosophie grecqae, de Coméade l'académi-
cien , du pénpatéticien Critolaus , et du stoïcien
Diogène.
Avides de briller , et flattés de l'eflet qu'ils
produisaient sur un peuple peu accoutumé à des
t-edierdies aussi subtiles , ces philosophes dé-
pIûjfweDt toute la profondeur ou toute la dex-
térité de leur dialectique devant les jeunes Ro-
mains, qui furent saisis d'enthousiasme en dé-
couvrant cet usage inconnu de la parole : car
L
(i) L'époque de cette nniburade est fix^, parCicéron, ■
l'an de Rome 598. Acad. Quatt. n, 45. Tusc. iv, a. II y •
qnclquei raisons de douta- de l'e»clitude de celle date ; m»i*
il est certain que l'ambassade eut lieu vers la fin du sixième
îiérle de Rome.
(5)
les hommes encore simples n'ont aucune idée de
sa prodigieuse flexibilité.
Le gouvernement 3*alarma de cette comnto-
tion sulHte. I^es vieux sénateurs s'armèrent de
toute l'autorité des usages pour repousser des
spéculations qu'ils déclaraient dangereuses , et
qu'ils dédaignaient connue futiles. Publius Gras-
sus disait que le petit livre qui contenait les lois
des douze Tables était supérieur à tous les
écrits des Grecs (i). Caton TÂncien obtint d'une
assemblée convaincue par des raisonoemens
rudes et agrestes ^ qu'on éloignerait de la jeu-*
nesse romaine de perfides rhéteurs qui trati-
yaiUaient à la destruction de toutes les traditions
révérées et au bouleversement de tous les. prin^
cipes de morale. Les sophismes de Carnéade
qui , se faisant un mérite du talent mépri$able
d'attaquer et de défendre iudifféi^mment les opi«
nions les plus opposées ^ parlait en public^ tdut6t
pour, tantôt contre k justice^ fournissaient à
Caton desargumens plausibles. La philosophie ,
dès son début, se présentait sous des apparences
défavorables. Caton ne savait pas qu'en la ju-
geant d'après un sophiste , il la jugeait mal , et
qu'un siècle plus tard , cette philosophie ^ qu'il
voulait proscrire y mieux approfondie et mieux
(0 Gioer. , de Oral» , i, 44*
..^
(6)
connue p serait le seul asile de son pedl-fils
contre les trahisons de la destinée et la démence
insolente de César.
On ne peut se défendre d'une sorte de sym-
pathie pour des vieillards vénérables ^ opposant
au torrent qui leur paraissait mettre en danger
la patrie , leurs cheveux blanchiis et leur expé-
rience antique , évoquant , pour repousser de
doctrines qui leur semblaient menaçantes^ les
mânes de leurs ancêtres ; levant au ciel leurs
bras fatigués de victoires^ et appelant à leur aide,
d'une voix débile^ mais prophétique, les sou-
venirs de six cents années de gloire et de liberté.
Si toutefois on fait succéder n cette impression*
naturelle une réflexion calme et impartiale,
on sera ôUigé de reconnaître que , pour arrê-
ter les progrès de la philosophie et même des
sophismes de la Grèce , le sénat prenait de mau-
vais nioyerts.
Tout ce qui est dangereux renferme en soi un
principe faux, déguisé peut-être avec artifice,
mais qu'il est toujours possible de découvrir.
Aflirmer le contraire serait accuser la Divinité
même ; câi^ y;si' elle avait mis le mal dans la con-
naissance de la vérité, elle aurait tendu un pi^
à rintelligence humaine. C'est donc à démon-
trer la fausseté des opinions pernicieuses qu'il
faut travailler, et non à proscrire un examen
(7)
qui y lorsqu'il est proscrit , ne s'en fait pas moins,*
mais se £iit imparfiiitementi avec trouble, pas-
sion , ressentimeat et violence.
Était-il donc si difficile de répondre au so^
phiste d'Athènes? Était-il si difficile de prou ver *
que SCS raisonnemens contre la justice n^'étaient'
que de misérables arguties? Était-ce une entre**
prise téméraire que d'en appeler datis le coeur de
la jeanesse romaine aux sentim.ens iùdélébileS'
qui sont dans celui de tous les hommes, de sou-;
lever ^ dans ces âmes encore neaves , les élénens^
primitife de notre nature , et de diriger leur in-
dignation contre une tbéorie qui, consistant»
tout entière en équivoques et en chicanes , de*-
vait, par ][a plus simple analyse, se voir bieptôt
couverte et de ridicule et 4e' mépris? •
On sourira de pitié peut-être à l'idée d'un
gouvernement se confiant à la raison au lieu
d'employer les prohibitions et les menaces; <m*^
aime^ bien mieux les édits et les soldats. Ges^
moyens sont commodes et paraissent sûrs; ils -
ont l'air de tout réunir, fiicilité, brièveté, dî^,
gnité. Ils n'ont qu'un seul défaut, celuir dé iie
jamais réussir : le sénat de ftome en fit Texpé^-
rience. Ce ne fut pas faute d'autorité qu'il échoua
dans ses efforts contre la philosophie grecque,
liélius et Scipion essayèrent vainement dé la
(8)
fendre (i). Caton s'applaudit sans doate dn
triomphe passager qn'îl remporta. Les dépoté
d'Athènes furent renyojrés précipitamniMt.
FeodaDt près d'un siècle^ des édits sévères, fre-
quemmeat renouTelés, luttèrent contre tonte
doctrine étrangère (3) ; lutte inutile : l'irapalsioD
était doouée, rien ne la pouvait arrêter. Les
jeuaes Romains conservèrent d'autant plus ob-
tinément dans leur mémoire les discours des so-
phistes, que ces organes d'une sagesse nouvelle
leur paraissaient injustement bannis; ils rega>
dèreut la dialectique de Caraéade^ moins comme
un sj'Stème qu'il fallait examiner^ que comme
un bien qu'il fallait défendre. L'étade de la phi-
losophie grecque ne fut plus une affaire d'opi-
nion, mais, ce qui parait bien plus préa'eoz
encore à l'époque de Ja vie où l'âme est donée de
toutes ses forces de résistance, un triomphe sur
J'iittorité. Les hommes éclairés d'un ige plus
mûr, réduits à choisir entre l'abandon de tonte
spéculation phUosophique et la désobéissance an
gouvernement,, furent fprcés à ce dernier parti
par le goût des lettres; passion qui, loi^u'une
fois elle a prw naissance, s'accroU chaque jour,
(,) Cicer-, 3\uc. 1, 3a.
(3) AiiIugeU. XV.
(9)
irce qne sa jouissance est en elle-même. Les
is suivirent la philosophie dans son exil d'A-
ènes, d'autres j envoyèrent leurs enfans. En**
1 la philosophie ^ lorsqu'elle revint de son
mnissement, eut d autant plus d'influence,
l'elle arrivait de plus loin et qu'on l'avait ac-»
lise avec plus de peine. Les généraux eux-
lénies f que leur éducation belliqueuse et leur
ie active auraient dû préserver de la contagion
es laniières, s y livrèrent au contraire avec
mpressement. Le métier des armes apprend à
homme à mettre un grand prix à l'opinion ; et
ette habitude , une fois contractée ^ se reporte
nsuite sur des objets étrangers au métier des
irroes. Cest pour cela que l'on voit souvent des
ionmies nés ou élevés dans les camps imiter
A mode autant qu'il leur est possible , et , lors«*
|Qe le siècle est doux et policé , choisir ou aflec-
ter des manières douces ou des occupations élé**
gantes. Ainsi, le farouche Mummius, voyant
qu'il était d'usage à Rome d'aimer les statues,
crut se devoir d'en envoyer de Corinthe, en
exigeant des navigateurs qui se chargeaient de
cet envoi de remplacer celles qui seraient per-
dues. De même, la philosophie étant en faveur,
les plus illustres capitaines se firent suivre dans
leurs expéditions par des philosophes qu'ils rame-
Itèrent à Rome après leurs victoires. Antiochus
l'académicien futle compagnon Je Lucu
l'Ancien céda lui-même à l'exemple un
suîvitf dumnt la seconde guerre put
leçons du pythagoricien Ncarque, à
Sylla fit transporter dans la capitale
llièque d'Appelicon de Theos, qu'Andi
Rhodes fut chargé de mettre eu ordi
d'Utique, tribun militaire en Maeédoii
voyage en Asie dans le seul espoir d'c
stoïcien Âthénodore qu'il abandonne!
traite do Pergame, et viendrait le ca
ennuis ot du tumulte des camps, EnHn
pendant sa carrière active et glorieuse
de consacrer à la philosophie tous lef
qu'il put derobei- à ses devoirs d'orateu
dat et de ciloyen. Dès son enfance, ir
de Diodote, disciple ensuite dePosidon
tecteur de Cratippe, il se plaisait à i-é|
devait ses talens et son éloquence bi<
la philosophie qu'à la rhétorique pt
dite (i).
Cependant les esprits qui de la so
vraient avec enthousiasme à la phi
n'étaient point préparcs pour la pIu]
spéculations abstraites par des àud
rieures. Il en résulta que la philosophi
dans la tète de ces nouveaux disciplesj ]
(i) Cicei". , de Oral., nt.
1
lire , en masse et dans son ensemble^ Elle ne
l'identifia point avec le reste deieurs opinions ,
ît son influence fut à la fois plus forte et moins
X)ntinue qu'en Grèce : plus foite dans les cir-*
x>nstances importantes, dans lesquelles Tbomme,
jeté hors de la routine et des habitudes, cherche
les appuis, des motifs ou des consolations ex-
traordinaires; moins continue, parce que la
philosophie, lorsque rien ne troublait Tordre ac-
coutumé, redevenait pour les Romains une
science qu'ils avaient apprise , plutôt qu'une
règle de conduite applicable à tous les instans de
la vie sociale. Nous n'apercevons à Rome auciin
individu qui se soit uniquement occupé de spé-
calations philosophiques, comme les principaux
sages de la Grèce ; mais, d'un autre côté, nous
ne voyons point que les Grecs aient su tirer de
la philosophie des secours aussi puissans que les
illustres citoyens de Rome, au milieu des camps,
des guerres civiles, des proscriptions, et à l'heure
de la mort. Ce n'est pas que plusieurs philo-
sophes grecs n'aient supporté les persécutions
avec un grand courage ; mais ce courage était
nne partie des devoirs de leur profession , une
conséquence forcée de la carrière dans laquelle
ils étaient entrés; au lie^u que les Romains, qui
sappuyèreût de la philosophie pour combattre
et pour mourir , étaient des guerriers , des
( "^ )
magistrats , des sénateurs i
D'après ce que nous venons de dire
iiière dont la pliilosopliie fut transporté
on peut concevoir racilcnient que les R
partagèrent plutùt entre les differenssy;
s'offrirent à eux , qu'ils ne les analysère
tage, résultat naturel de l'adoptiou s
d'une doctrine étrangère , dut être ai
du mode d'enseignement adopté par 1<
grecs. Les Grecs, pour la plupart escla
franchis, devaient , quelle que fût leur (
personnelle et leur attachement pour
en particulier, s'efforcer de plaire à leui
et quand ils remarquaient que telle '.
les repoussait pas sa rigueur, ou les fal
sa subtilité, ils se hâtaient de leur eu
autre. Tel est le lésultat de la dépend
mour iiiêmc de la vérité n'affranchit pa;
du joug; s'il ne transige pas sur le fo
opinions, il en change les formes; s'il
savoue pas, ils les défigure.
Lorsqu'à ces rhéteurs esclaves euren
les rhéteui-s mercenaires, l'avidité ne fut
complaisante que la servitude. Les doc
vinrent une denréedont les Grecs trafiq:
dont par conséquent ils donnèrent le cl
hommes auxquels les questions philo!
inspiraient plutôt de la curiosité que de
J
( «5)
Cependant, toutes les sectes ne trouyèrent
pas à Rome une fayenr égale. Bien que 1 epicu-
réisme eut eu lavantage d être exposé en très
beaux vers par Lucrèce , il fut d'abord repoussé
par un sentiment presque universel. Ce fut moins
a cause de sa morale ^ dont on ne prévoyait pas
encore toutes les conséquences , que parce qu'il
recommandait k ses disciples une vie spéculative
et retirée^ libre de la fatigue et du danger des
affaires. C'est en effet le principal reproche que
Cicéron adresse à la philosophie épicurienne,
qu'il poursuit dans ses ouvrages d'un blâme sé-
vère (i). Les citoyens d'un état libre ne peuvent
concevoir l'oubli de la patrie p parce qu'ils en ont
une; ils considèrent comme une faiblesse cou-
pable cet éloignement pour toute carrière active ,
qui y sous le dtespotisme p devient le besoin et la
Tertu de tous les hommes indépendans et in-
tègres.
lia philosophie épicurienne eut cependant pour
élève un Romain illustre : je ne veux pas parler
d'Àtticus, caractère équivoque et double , sans
principes et sans opinions ^ délicat dans ses rela-
tions privées et fidèle à ses amis malheureux ,
ce qui le distingue de ses imitateurs d^aujour-
dliai ; mais insouciant sur les intérêts publics,
(0 Cioer. , de Orat. , m.
( '4 )
plaçant son impartialité dans Findiffiérence ^ sa
modération dans Fégoïsme; production dan
siècle qui s'affaiblissait , avant-coureur certain
d'une dégradation peu éloignée , et donnant un
exemple d'autant plus funeste , que , sous des
formes élégantes , il apprit à la foule , encore
indécise et yacillante^ comment chacun pouvait
s'isoler avec adresse et trahir décemment tons
ses deyoirs. Le Romain dont je veux parler,
c'est Cassius , qui se voua dès son enfance à la
cause de la liberté ; qui , repoussant tous les
plaisirs^ toutes les douceurs de la vie, n'eut
qu'une pensée , qu'un intérêt , qu'une passion ^
la patrie ; qui fut l'âme des conspirations contre
l'usurpateur qui la menaçait ; qui voulait , dans
àa prévoyance, étendre sur Antoine la ven-
geance d'un peuple opprimé; qui combattit en
Fegrettadt de ne pouvoir appeler les dieux à
la défense de Rome; qui mourut en s'affligeant
de ne pas espérer une autre vie , et dont la car-
rière fut toujours de la sorte dans une honorable
opposition avec sa doctrine (i).
Les sectes de Pjthagore , d'Aristote et de
Pjrrhon rencontrèrent à Rome des obstacles
d'une autre espèce. La première, par une consé-
quence fâcheuse , mais naturelle , du secret dont
(i) Plutarch. in Bruto,
( «5)
eUe s'enveloppait depuis sanaissanee^ avait con-
tracté de grandes affinités avec plusieurs supers-
titions étrangères. C'est un des inconvéniens du
mystère , que ^ lors même que l'intention primi-
tive est pure ^ Timposture finit toujours pkr s en
emparer. Les prêtres et les astrologues , si sou-
vent chassés par. les décrets du sénat , et mé-
prisés toujours par tous les hommes éclairés , se
disaient pour la plupart disciples de Pjthagore.
Nigidius Tulus est le seul philosophe pythago-
ricien qui paraisse avoir joui chez les Romains
de quelque considération. L'obscurité d'Aristote
avait peu d'attraits pour des esprits étrangers aux
spéculations abstraites^ et plus curieux que mé-
ditatifs. Enfîn^ l'exagération du pyrrhonisme de-
vait révolter des raisons droiîes plutôt que sub-
tiles y et qui ne trouvaient rien d'applicable dans
un doute poussé jusqu'à l'extravagance et con-
traire aux témoignages des sens* Le platonisme »
qui n'était point encore ce qu'il devint , deux
siècles après, entre les mains des platoniciens
nouveaux , le. scepticisme modéré de la seconde
Académie , le stoïcisme furent les systèmes entre
lesquelles Romains se partagèrent. LucuUus,
Brutus et Varron fusent platoniciens. Cicéron ,
<pi Ht ses délices de l'examen et de la compa-
raison de toutes les doctrines diverses^ pencha
pour l'indécision de TÂcadémie. Le stoïcisme
! .6)
seul eut (lc!{ droits sur In grande âmt
Une observation me frappe ici.
macliinalenicnt de siècle en siècle , p:
lilé mcrveiileuse à dire ce qui a été i
philosophie a fait la perte de Home.
tous les hommes qui défendirent la
furent philosophes. Varron mérita d'i
par les triumvirs (i). Bmfus cliérissai
les doctrines grecques, qu'il n'existait
temps, nous dit Plutarque (2), une s
lui fût connue. Cafon mourut en lïs;
Cicéron , qui , moins fort de caractère
moins sincère dans ses opinions, sut
coup mortel sans faiblesse , se puni
d'avoir espéré d'Octave , s'était coq
philosophie de son exil et de toutes ses
L'histoire ne nous apprend pas que 1
teui-s de la liberté romaine eussent pt
ditation un pareil amour. Nous n'av
grands renseignemens sur la pliilosoj
tilina. César, à l'entrée de sa funest
professa dans le sénat quelques prin
irréligion triviale; axiomes gi-ossiers
que probablement ce jeune conspir
Ci)IUy.«ppaile
ihAjuc t't SCS propre.
(1) In BiutQ.
À
, C'7)
recueillis dans les rares intervalles de ses dc-
bauclies et de ses complots. Le voluptueux Maix:-
Antoine, rimbécUle et lâche Lépide ^ et tous ces
sénateurs avilis, et tous ces centurions féroces ,
dont les uns trahirent, dont les autres déchirèrent
Rome expirante ^ ne s'étaient ^ que je sache ,
formés dans aucune école.
Au milieu de ses erreurs nxôme, la méditation
désintéressée agrandit Tesprit et ennoblit lame ;
et la philosophie, tout en se trompant, a cet
avantage , qu'elle détache ses sectateurs de ces
intérêts ardens et avides, pour lesquels des am-*
bilieux , forcenés ou ignobles , dévorent ou
abrutissent les générations asservies, et boule-
versent le monde par leurs fureurs, ou pèsent sur
lui par leur niasse*
Avec Auguste commença, pour la philosophie
comme pour l'espèce humaine , une époque nou-
velle, dont les symptômes devinrent remar-
quables surtout sous Tibère.
Durant le règne d'Auguste , les imes , qui ,
étaient fatiguées des discordes civiles , mais qui
n'étaient pas façonnées au joug, s'occupèrent
d'abord de ce travail intérieur que l'homme fait
sur lui-même pour trouver une assiette fixe et
tolérable dans une situation qui le blesse ; travail
plus ou moins long , suivant que les peuples sont
plus on moins dégradés. Malgré la corruption
litaire sons Bnttas , il étail dereau ie flatteur
d'Augoste et le client de Mécène. Mais les esprits
d'une certaine trempe ont besoin de rattadicr
ieur conduite^ et jasqua leurs faiblesses^ à des
idées générales : Horace vanta donc Tépicapéisnie
qui justifiait sa résignation. Cependant on voit
tpi'il regrette fréquemment qu'une plus noble
doctrine lui soit interdite. Il rappelle sans cesse
la brièveté de la vie, comme sa consolation secrète
et son excuse à ses propres yeux. Il renonce k la
liberté publique; mais il ressaisit obstinément
son indépendance individuelle. U cherche la re-
traite; il fuit le crédit. Il échappe à Mécène p au
risque de lui déplaire*
Ce que fit Horace avec effort , d autres le firent
' avec plus de facilité, parce qu'ils avaient nrains
de talent et plus de bassesse. Là philosophie
d'Épicure devint la doctrine dominante.
Le vieux usurpateur, qui avait applaudi à ses
préjugés, tant qu elle ne lui avait paru propre
qu'à détacher les hommes de la liberté, s'en ef-
fraya lorsqu'il découvrit qu'elle les détachait
aussi de tout le reste ^ et que 1 egoïsme n*était pas
plus disposé à se sacrifier pour un maître que
pour la patrie. U voulut recourir à des mesures
répressives (i); mais il n'est pas donné aux au-
(i) DionGasfiiis, lib. ii.
(21)
tenrs de la GOiTfi{^tkm des peupks d'en ètn ki ^
réroitimteun* Le ciel préparait d'aiUenrs^ am
Romarosufie leçon plus sévère. Tibère ^Galigutay
Claude et Néron vinrent, comme cela devait
être , recueillir le fruit des-triompbes de César et
de la politique d'Auguste ; et la fiiiblesse ocMnnm
la force, le vice comme la vertu, la lâcheté
comme le courage, forent frappés indistinele*-*
ment. Les Romains apprirent qu'il ne suffit pasv
sous l'arbitraire , d'être soumis pour vivre paisi*«
blés, ni d*étre vils pour être épargnés. L*oppre»*
sioa , lorsqu'elle s'enveloppe de formes dcmces et
hypocrites, énerve et avilit fe^ce humaine 7
mais quand elle est suffisamment féroce ^ elle em
redevient la rigoui<euse et utile institutrice* C'est
à la cruauté sombre du fils de Lfvie, à là démence
de son successeur, à rimbécillité du marid'Agripk
pine, et à la dépravation sang^ijnaire et caprî-^
cieuse de son fils, que Rome dut la renaissance do
stoïcisme. Tous les philosophes de cette époqu#
furent stpîciens. Le scepticisme n'est suj^rtable
que dans un temps de prospérité, ou du moinî
de repes. On se plaît dans le doute quand' on est
heureux; mais lorsqu\3n soufRre, on a beaonË
d*nne opinion fixe. '
Les stoïciens, retrempés par le malheur, ne
s'égarèrent point, comme les philosophes grecs ,^
dans une métaphysique obscure et inapplicabk ;
t
ils ne s'attachèrent qu'à la morale. Sënèque traî-
tait avec tin grand mépris les frivolités épiaenses
çpxi avaient occu()é Chrysip|>e(i). Éjnctète, Inen
qu'il enseignât publiquement la philosc^ihie à
Nicopolis^ et fàt par oonsâjuent dans la même
position particulière que les stoïciens de la Grèce,
déclat^t pourtant que le but de ses leçons était la
cowiaissanqe et l'exercice pratique de la vertii> ei
qiie la dialectique n'était qu'ua moyen de mettre
pluis de clarté et d'ordre dans les idéeâ^ moyen dont
il lallait Soigneusement éviter l'abus. C'eét qu'a*
torS'Ce n'était pjœ l'esprit qui cherchait un théâtre
pxL déployer ses £aiciiltés brillantes , mais Tàme
4|uldemsmdait un asile où se réfugier , et la mohde
seule pouvait lui offrir cet asile.
• Les stoïciens 4e Rome tirèrent des consé-
qijMtnces sublimes de qu^elques axiomes qui n'é-
taient en Grèice que des sophismes et deâ arguties.
Afin de condilier là liberté humaine avec la né-
wssitéy les discipleè de Zenon avaient prétendu
qtië rh<mi«ie, pour êtris libre, ti'avait qu'à vou-
loir ce qliala pécieteité lui commandait : le stoï-
wm» tomain partit de c^te idée pour créer un
g^re^ de liberté qu'il plaça dans le fond ^es
cœurs comme dans un sanctuaire. Ne pouvant
sortir Tindividn de la grande chaîne des. été-
Séncc. , ep» xlv cl XLviit.
(23)
nemçDs sans rompre cette chalite^ et sans ren?
verser ainsi Tordre de la nature et les notions de
cause et d effet, ils imaginèrent de le rendre in-
dépendant des évènemens par le sentiment et
par la pensée ; et cette hypothèse , qui n avait été
en Grèce qu'un moyen d'éluder de pressantes
objections, devint un principe de force, de sû-
reté, d'héroïsme,, qui défia toutes les fureurs
des tyrans. Il en fut de même des ma:times
adoptées par cette secte sur * la prière. Pour pb-
fenir des dieux ce que nous voulons, avait-on
dit y il j&ut ne leur demander que ce qu'ils veulent.
Rédigé ainsi , cet axiome était presque une rail-
lerie contre la bonté divine et l'efficacité de nos
vœux. Cette subtilité néanmoins servit mer-
veilleusement à déterminer quelles sollicita-
tions nous . devons adi'esser aux dispensateurs
des destinées. Le sage n'attend point que les
dieux lui confèrent des faveurs extérieures et
visiUeç ; il ne les invoque pas contre les évc-
Qcoiens, mais contre sa faiblesse; il implore
Teux, noa la possession, mais le mépris des
richesses; non la prolongation de la vie, mais
c courage dans la mort(i). Il en fut de même
encore des raisonnemens sur l'existence du mal.
i/impossibilité de résoudre ce problème d'une
(i) Antoain , t, 'ii ; iz, \\o. Arricn , i , 16.
Cà4)
manière satisfaisante avait ^tiggéré plus dune
fois aux stoïciens grecs Fassertion hardie que le
tuai n'existait pas; les stoïciens romains ddnnè>
rcnt à cette assertion une forme plus raisonnable,
moins absolae et surtout plus fertile en fésultats
élevés. D n'existe , dirent-ils , d'autre mal que le
vice, d*autre bien que la vci*tu r il est donc libre
à tout bomme d'éviter le mal, puisque tout
bomime est libre d'être vertueux (t).
Fortifié par un tel système, Cassius Jnlius at-
tendit la moi*t sans crainte sous Caligula, et,
tournant sur lui-môme h ce moment solennel un
regard curieux , observa les gradations par les-
quelles le principe de Vie dépose ses organes et
Se sépare du corps (â).Tbraséas imprima par son
exemple, aux âmes les plus affaiblies, un ébran-
lement passager, mais salutaire (3) ; et le courage
tardif de Sénèque lui rendit quelques droits 2l une
estime mêlée de pitié.
Les tjrans de Rome redoublèrent en vain de
violence contre cette force morale qui bravait
leurs délateurs, leurs affranchis et leurs centu-
rions. Néron chassa de Rome le pliilosophe Maso^
nius ; mais, sous Domitien , les éloges de cet exilé
(r) Smec., ep, tvvi. de Proi^id, Anton., iv , 39.
(a) Scnec., ne TranquUl,^ i4.
■
(3) Tacit. , Anru W , 'io«
( a5 ).
étateot encore dans loii tes les boiicbes; et comme
l*aQ des caractères auxquels, dans tons les temps f
la tyrannie pent se reconnaître , c'est la poursuite
de ceux qui défendent les accusés , et qui devien-
nent à leur tour accusés pour en avoir défendu
d^autres, Domitien fit punir de mort un philor
sophe qui avait loué Musonius.
La philosophie s'éleva de la sor^e à la plus
grande hauteur à laquelle Tesprit . humain Teât
encore portée , et ce (ut soos les princes les
moins faits pour Tapprécier, les plus disposés à
la proscrire. Mais elle déchut bientôt de ce rang
sons des empereurs qui Thonoraîent de faveurs
spécules : tant il est vrai que Tintelligenoe hu*
maine n a pas besoin des faveurs du pouvoir , et
que, s'il fallait choisir, il vaudrait peut-être
mieux pour elle être proscrite que protégée !
Adrien, fier, ou plutôt vain de ses connais*,
sances dans la littérature grecque , rassembla près
de lui tout ce qui pouvait faire de sa cour une
académie, et comUa de bienfaits tous les gram-
mairiens et tous les rhéteurs qui accoururent au
premier signal pour lui composer un cortège phi^
losophique. Il leur prodigua , non-seulement des
trésors et des places, mais l'honneur plus pré*-
cieux de son intimité. Assis a sa table, ils agitaient
avec lui ou devant lui des questions abstraites.
Il aimait à les contempler, s'acharnant les uns sur
(a6)
Im antres, et 'se poursuivant de syllogisiiief.
Vidée de plaire au maître du monde enflammait
leur zèle. Souvent il se mêlait de leurs discossionsy
il acoaUait ses doctes convives d'interrogations
captieuses et d objections frivoles; maison sait
que trente légions donnaient du poids à ses rai-
sonnemens et de la finesse à ses railleries ( i)*
Alors la philosophie .changea de caractère : le
stoïcisme disparut; respritde secte sembla preiH
dre une activité qu* il n'avait jamais eue à Rome;
Ikiais ce ne fiit pas l'esprit des sectes greofues^
persévérant dans son investigation ^ ^ncère dans
sa ténacité, et ne se livrant des cfoiabats à. mort
sur deS'questions de peu d'importance , que parce
qu'il leur prêtait de bonne foi une importance
imaginaire; ce fut un esprit de secte factice,
caldulé par des sophistes avides pour amuser un
sophiste couronné.
Ce que les plus célébras ou les plus heureux
laisaient à sa cour, d'autres moins eonuus le
•firent plus obscurément dans tous les palais des
riche^. L'imitation créa simultaném^it deux
classes , les protégé et les protecteurs. On vit
de toutes parts des hommes couverts de man-
teaux déchirés ou de robes superbes, affecter, les
uns la i*udesse de Diogène , les autres la médita-
•
( 1 ) Spartinn. m Hadrian, , r5.
^ ^
on de Fjrthagore ou la gravité de Zenon; mais
I ressemUant tous eu ce point ^ qu-ils dévo-
ient Feutrage 9 prodiguaient la louange , et
lendiaient des présens ou même des repas ^ but
issager d'une ambition bien modeste.
La véritable philosophie toutefois s'éleva de
ouveauy mais pour un moment, sous Marc-Âu-
èle. On lui doit Texemple unique dHm homme
lallre d'un pouvoir sans bornes, et qui sut
len pas abuser. Du reste, les récompenses, les
alaires, lés -honneurs acoonlés aux philosophes,
es établissemens publias institués en leur Ci-»
rear par les Antonins , prouvent que la philoso-
ihie âait sur son déclin : au temps où elle flo-
mait, de tels encouragémens éiaiefit superflus;
k furent in^b»oes dès qu'ils parurent indis-
pensables.
Je tennine ici cet exposé rapide, parce qu'après
les Antonins la philosophie abandonna , en quel*
que sorte ,. la capitale du monde pour se trans-
porier a Alexandrie.
(28)
IL
DE LA PUISSANCE DE L'ANGLETERRE
DOmiNT LÀ OUSARB,
£T DE SA DÉTRESSE A LA PAIX , JUSQU'EN tM<
Pour la plupart des peuples, la guerre est une
cause de défrise et de souffrance ; la paix ea
est une de prospérité et de richesse. H en a été
autrement pour rÂu^eterre durant les vingt*
cinq années qui viennent de s'écouler, par rxtie
complication de circonstances très singulières.
C'est à la paix de i8i4 V^^ ^ misère de la classe
laborieuse, en Angleterre , a commencé; cette
misère a toujours été en s'aggravasi jusqu'à U
fin de i8i6« On s'en est ressenti en 1817* £"^
semble aujourd'hui toucher à son • terme : les
- fonds haussent , les capitaux reparaissent , 1^
peuple«retrouve du travail et des moyens dcus-
tence , et partout cette portion de la société, tant
calomniée, ne demande qu'à ne pas mourir de
faim pour vivre en repos.
Les périls qui menaçaient depuis quelques
années cette lie , célèbre diversement par sa
constitution intérieure et par son influence ao
(29)
dehors y 30nt donc ajournés. Le sont -ils pour
loDg-temps ? Le sont - ils ponr toujours 7 C'est
one question qm, selon moi ^ na été encore ni
examinée ni résolue.
Pour bien connaître Tétat de l'Angleterre , il
bivA distinguer soigneusement deux choses ; les
caBses de la détresse qu'elle a éprouvée depuis
i8i4y et les effets moins manifestes, mais non
moins graves , que cette détresse a produits.
L'état de gène dont l'Angleterre a été frappée
immédiateitient après la paix de Paris tenait k
la même cause que l'étonnante prospérité dont
elle avait joui pendant qu'elle était en guerre
arec toute l'Europe enrégimentée par Bonaparte.
Une lutte de viqgt ans^ d'abord contre la France ,
ensuite contre ses alliés ou ses vassaux , comme
on le voudra^ avait tourné l'activité anglaise ,
durant ce long espace de temps » vers des genres
dmdustrie et vers des spéculations qui avaient
pour base la guerre comme état permanent. Une
population d'entrepreneurs ,9 de manufacturiers,
de spéculateurs, de contrebandiers même, po-
pulation militaire en quelque sorte , s'était for-
•
mée; elle avait remplacé la population manu*
Êurtttrière et industrieuse des époques paisibles ,
€t était aussi venue au secours de la partie de
cette population qui restait sans emploi direct ,
ca l'associant , par des voies détournées, à ses
1
• (5»)
entreprises et à ses profits. Sa prodigieuse acti-
vité ^ nécessitée et favorisée par les circofiistances;
non-seuleiiieat (aisait ilKisioa, mais en réalilé
réparait au jour le jour les inconvéniens d'nne
position pai^ille. De là ^ cette espèce de pixxlige
de puissance qui a donné constamment un dé-
menti à toutes nos prédictions , et qui a &it qoe
plus TAngleterre a eu d'ennemis , et plus elle t
semblé accroître en force et en rjdiesse.
La paix est venue ; l'activité a dû cesser mo-
mentanément avec la guerre qui l'avait créée, et
qui seule l'alimentait; elle a dû cesser, avant
d'être remplacée par d'autres spéculations et
une autre industrie , parce que les canaux , de-
puis long-temps négligés , ne pouvaient se rou-
vrir immédiatement , ni la direction des capi-
tiux changer aussi vite que Ton signait un traité.
Par là même , les taxes devaient pour quelques
i istans devenir intolét*ables; car ce qui avait aidé
à les supporter , c'était la circulation rapide des
capitaux employés dans les entreprises de h
guerre, et les profits non moins rapides de ces
capitaux. Ces ressorts n'agissant plus, non-'seu-
lement les taxes devaient écraser ceux ^qui les
payaient, mais ces derniers n'ayant plus dé quoi
occuper la classe laborieuse , il devait en résulter
aussi pour cette classe une misère afireuse» Cest
te qui' est arrivé.
f 5i )
Je suis loi a d'ajouter foi aux exegéi*àtion$
decrivains trop passionna. Je n'ai jamais pense
que la détresse de rAngleterre, même lorsqu'elle
inspirait aux hommes d état de cette contrée les
inquiétudes les plus sérieuses , offrit à ses en-
nemis du dehors la moindre chance de succès.
Une vieille constitution encore libre, ouvrage
in temps plus que du calcul, et se prêtant aux
modifications requises avec une élasticité mer-
Teiliense; un patriotisme d'autant plus actif qu'il
€st moins scrupuleux , et d'autant plus détoné
aux intérêts nationaux qu'il est itooins cosmo-
polite , un immense orgueil national qui ne re-
grette aucun sacrifice et ne recule devant aucun
moyeu de vengeance quand il est Uessé , sont
des sauvegardes <|ui auraient préservé l'Angle^
terre de tous les périls extérieurs. Mais il n'en est
pas moins vrai que sa situation intérieure était ,
quant à la gêne des propriétaires et à la misère
du peuple , bien plu» alarmante que n'a pu le
croire le continent , qui avait pris l'habitude de
douter de tout à cet égard , parce qu'on lui en
avait trop raconté. Les plus riches particu^
tiers , écrasés d'impôts , étaient matériellement
hors d'état d'y faire £ace ; le peuplé était
sans ouvrage ; les classes nourries d'ordinaire
par les riches étaient repoussées par eux si**
laultauément , et restaient dénuées de toute
(5a)
resMurce; paysans, agriculteurs, fermiers, do-
mestiques, artisans, étaient réduits aux extré-
mités les plus désastreuses.
J apporte en preuve de mes assertions ks at-
troupemens qui eurent lieu alors dans diverses
provinces , et jusque dans le voisinage de Lon-
dres ; attroupemeus qui , vu la vigueur qu uoe
longue liberté donne toujours à une constitu-
tion, ne mirent point TÉtat en péril, mais qui,
dans tout autre pays, auraient fait craindre une
anarchie complète. J apporte en preuve les pro-
cessions de paysans que Ton a vues , durant
leté de 1816, entrer par bandes dans les maisons
de la capitale pour demander du pain ; ces autres
processions de charbonniers , attelés eux-mêmes
k leurs chariots , et partis de divei^s comtés pour
implorer le prince régent; dix, ou peut-être
vingt mille domestiques mis sur le pavé presque
au même jour dans la seule ville de Londres;
rinnombrable émigration des riches , qui s'ar-
rangeaient pour passer sur le continent des an-
nées entières, et qui licenciaient par cinquantaines
tous leurs serviteurs. J'apporterais volontiers
en preuve , car les grandes causes produisent aussi
de petits effets , cette économie subite qui étonne
dans le caractère anglais , et dcmt il est b)*u!t
dans toute TEurope ; économie qui vient de ce
que. les Anglais, nation conséquente, qui sait ce
(53)
qu'elle veut^ étant sortis de leur lie, parce quils
B avaient pas dequoiy vivre, économisent sans se
gèaer, etdans leur résolution d'éviter toute prodi-
galité, craignent assez peu Tiniputationd'a varice.
Cet état de choses a changé. L'industrie, cet
infatigable auxiliaire des nations contre les fautes
des goayernemen&, a triomphé d'une calamité
momentanée : les travaux ont repris leurs cours ;
les pauvres ne sont plus placés entre la mendicité
et le crime ; i] n'y a nulle comparaison , comme
bien-^tre, entre l'Angleterre en 1816 et l'An-
gleterre en i8i6«
Mais une autre question reste à résoudre. Le
tfipmphe remporté sur le mal présent garantira-
t-il l'Angleterre des conséquences dont la me-
nacent les changemens que ce mal, pendant qu'il
a duré, a produits dans une des bases les plus
essentielles de la constitution politique?
L'Angleterre n'est, au fond, qu'une vaste,
opulente et vigoureuse aristocratie. D'immenses
propriétés réunies dans les mêmes mains ; des
richesses colossales accumulées sur les mêmes
têtes ; une clientelie nombreuse et fidèle , grou-
pée autour de chaque grand propriétaire , et lui
consacrant l'uçage des droits politiques qu'elle
semble n'avoir reçus constitutionnellemen.t que
pour en faire le sacrifice; enfin, pour résultat de
celle combinaison , une représentation nationale
5
(54)
t
composée 9 d'une part, des salariés du gouver*
nementy et de lautre, des élus de rari$tocratîe :
telle a été Torganisation de TÂngleteiTe jusqu'à
ce jour.
Cette organisatioQ , qui parait fort imparfaite
et même fort oppressive en théorie, était adoucie
en pratique, tant par les bons effets de la liberté
conquise en 1688, que par plusieurs circons-
tances particulières à TAngleterre , et qu'œi n'a
pas, je pense, assez remarquées, quand on a
voulu transporter ailleurs certaines institutions
tenant aux privilèges, et empruntées, dans leurs
modifications , de la constitution britannique. Je
conviendrai même , de bonne foi , que je ne me
suis pas toujours suffisamment préservé de cette
erreur.
L'aristocratie anglaise n'avai t jamaisété^ comme
celle de plusieurs autres pays, l'ennemie du peu-
ple. Appelée , dès les siècles les plus reculés , à
revendiquer, contre la couronne, ce qu'elle nom-
mait ses droits, elle n'avait pu faire valoir ses
prétentions qu'en établissant certains principes
utiles à la masse des citoyens. La grande Charte,
bien que rédigée au sein de la féodalité et em-
preinte de beaucoup de vestiges du système féo-
dal, consacre la liberté individuelle et le juge-
ment par jurés, sans distinction de rang ni de
personnes*
(55)
En 1688, une grande partie de la pahrie an-
glaise avait concouru à la révolution qui a fondé, '
en Angleterre, le gouvernement constitutionnel ;
et, depuis cette époque, au lieu de se vquer à la
domesticité et aux antichambres, cette portion
de nobles était restée à la tête d*un parti d op-
position ^ qu elle servait de sa considération et de
sa fortune , en même temps qu elle en recevait
de la force.
Faisant ainsi collectivement de son aristocratie
une des bases de la liberté, la noblesse anglaise
se conciliait en détail laffection de la classe dépen-
dante, par un patronage que sa durée et la fidélité
avec laquelle les patrons accomplissaient leure
devoirs avaient rendu presque héréditaire. Les
grandes propriétés des seigneurs anglais étaient
en partie tenues à bail par de riches fermiers qui
les cultivaient de père en fils, à des conditions
restées depuis très long-temps les mêmes; leurs
maisons étaient remplies de nombreux domes«
tiques, que le maître payait chèrement, et qui
lui paraissaient une charge inséparable de son
état. Chacun de ces grands seigneurs était en quel-
que sorte le chef d'un pçtit peuple, dont la for^
tune dépendait de lui, 'et qui le servait de son
zèle et des moyens divers que chaque individu de
ce peuple se trouvait posséder,
n était Insulté de cette organisation qu'en An-
5..
/(5C)
gleterre raristocratie n'était nullement odieuse à
la masse de la nation. Les lois mêmes qui sont
émanées du parti populaire aux époques où il a
tenu Je pouvoir en main , n'ont jamais été diri-
gées contre la noblesse. Il ne faut pas m'opposer
l'aboMtion de la Chambi^e des Pairs durant les
guerres civiles ; cette mesure de révolution n'é-
tait point en harmonie avec le sens vraiment
national. Les privilèges delà noblesse, modifiés
par l'usage plus que par la loi , s'étaient conservés
dans la Grande-Bretagne sans exciter l'irritation
qu'ils causent ailleurs,
.Au milieu de cette combinaison de liberté et
d'aristocratie-, de clientelle et de patronage, la
détresse est venue. La fortune des grands n'a plus
été suffisante pour subvenir au maintien de leurs
relations avec la population qui dépendait d'eux ;
les propriétaires ont haussé leurs baux on changé
leurs fermiers; les maîtres ont renvoyé leurs do-
mestiques: ils n'ont vu, dans cette manièred agir,
qu'une mesure d'économie. Je veux exanainer si
cette mesure n'est pas le germe d'un changement
dans les bases de l'ordre social , changement dpnt
je suis porté à croire que les symptômes sont
déjà visibles, bien que la cause en soit ignorée.
Partout où la masse des nations n'est pas com-
primée par une force majeure , elle ne consent à
ce qu'il y ait des huasses qui la dominent que
(57)
parce qu'elle crûit voir, dans la soprëmatie de ces
classes, de 1 utilité pour elle. L'habitude, le pré-
jugé, une espèce de superstîtioa, et le penchant
de rhomnde h considérer ce qui existe comme
devant exister, prolongent Tasceîndant de ces
dusses, mèfme après que leur uliUté a cessé; mais
leur existence est alors précaire, et la durée de
leurs prérogatives devient incertaine. Ainsi , le
deigé a vu diminuer sa puissance dès qull n'a
plus été leseul dépositaire des connaissances néces-
saires à la vie sociale : les peuples n'ont plus voulu
obéir implicitement à une classe dont ils pou-
vaient se passer. L'empire des seigneurs féodaux
a commencé à déchoir lorsqu'ils n'ont plus of-
fert à leurs vassaux , en compensation des privi-
lèges que ceux-ci consentaient à respecter, une
protection suffisante pour les dédommager de
leur soumission a ces privilèges. Les grands sei-*
gneurs anglais n'avaient ni le monopole des
sciences comme les ecclésiastiques, ni celui de
la protection comme les barons du moyen &ge ;
mais ils avaient celui du patronage , et ils fai-
saient tolérer ce monopole par les classes infé^
rieures , en s'attachant et se conciliant une vaste
clientelle. Us l'ont licenciée. Ils ont cru , et c'est
une erreur dans laquelle l'aristocratie tombe tou<-
jours, ils ont cru qu'ils pouvaient s'affranchir des
diarges et garder le bénéiice; mais les cliens, rq*
(38)
poussés par leors patrons , se soDt ^ par là mènBe^
sentis replaoes sur un terrain d*égalilé. Us en ont
été avertis par un instinct saurd et rapide ; et tonte
la disposition morale dei'Angleterre a été^diahgëe.
Les anciens fermiers payant plus cher^ on les
nouveaux fermiers qui ont remplacé les anciens^
ne sont plus les dépeodans des propriétairesi; ce
sont des hommes cpi, ajant^ traité avec eux da-
près les loîs^ ne reconnaissent pour latenkiâliaire
que ces lois, au nom descelles oa leur a imposé
récemment dès conditions plus onéreuses. Les
serviteurs renvoyés ont renforcé la daœe qui n'a
rien à perdre ^ classe déjà très nombreuse en An-
gleterre, à cause de ses détestables lois prohibi-
tives, et de ses parish laws^ si hoiribles contre
les pauvres. De la sorte , une grande portion du
peuple, qui était autrefois le soutien de l'aristo-
cratie , en est devenue Tadversaire.
Ce premier résultat du licenciement de la classe
dépendante ^n a produit un second, et ces deux
effets se sont accrus l'un par l'autre.
Jusqu'à ce jour, une portion de l'aristocratie
anglaise défendait franchement la liberté. Se
sentant à l'abri des orages populaires, il lui était
agréable de limiter à son profit la puissance du
trône. Les nobles de ropposition étaient flattés
de se montrer les tribuns d'un peuple qu'ils diri-
geaient. Aujourd'hui , cette portion noême de
(59)
1 aristocratie britaaniqae s'aperçoit que le gou-
veraail lui a échappé , et s'efiraie des principes
démocratiques qui font des progrès» En consé-
quence^ sa marche est incertaine. Elle ne de-
mande pins tout ce qu'elle demandait, et elle ne
désire pas tout ce qu'elle demande. Par exemple,
de tons les anciens whigs qui aTaient débuté par
rédamer la réforme parlementaire, il y en a
bien peu qui en parlent encore, et il n'y en a
pas un, j'ose le dire, qui l'effectuÂt, s'il le pour-
rait, pat un acte de sa volonté. Aussi l'opposi-
tion proprement dite a«-t-elle perdu la confiance
de la masse. C'est un inconvénient : car ceux qui
veulent conduire le peuple au-delà des bornes
profitent de ce qu'il n aqueux pour che&.
Pour faire concevoir toute l'étendue et toute
rimportauce d'un tel changement, une seule
observation suffira. Lorsque la détresse était au
plus haut point, que les ouvriei*s se voyaient
sans ouvrage^ les manufacturiers sans consom-
mateurs, les propriétaires sans revenu, les pau-
vres sans pain; lorsque des bandes d'artisans
étaient forcées, par le besoin, à parcourir le
royaume , pour implorer les secours insuffisans
d'une bienfaisance à laquelle la détresse même
traçait d'étroites limites ; lorsque des rassemble-
ineos, poussés par la faim à des pillages partiels
et mal coticertés, bravaient des peines égales à
(4o)
celles qu'auraient attirées sur eux des délits po-
litiques, aucune parole de rébeHion n'a été pro-
noncée, aucun sigûè de sedrtion arboré. Le peuple
au désespoir, entraîné par la misère à beaucoup
d'actes irrégulrers, a paru néanmoins complète-
ment étranger & toute intention de se soulever
contre Fautorité et de porter la moindre atteinte
k la constitution de l'État : au contraire, après
que les années les plu^ Acbeilses étaient tra-
versées , quand la détresse avait diminué , que
le penple avait retrouvé des ressources^ le pauvre
du travaH ; au moment où les fonds, thermomètre
de la sécurité des classes éclairées , indiquaient
qjiic les trraintes étaient dissipées et la confîanee
revenue , des conspirations ont éclaté, des asso-
ciations dangereuses ont été signalées , et l'on a
découvert qu'un nombre assez grand d'hommes
du peuple nourrissaient des désirs et des projets de
bouTevei*senient, et voulaient courir les basai'ds
d'une révolution sans direction, sans but fixe et
sans terme. J'admets qu'on ait exagéré la gravité
des sjmpt6mes. L'afFreûx expédient d'envoyer
des espions agiter les esprits ignorans et pro-
poser la révolte pour la dénoncer, a concouru à
ces niouvemens désordonnés; Les misérables ont
séduit ceux qui ont eu le malheur de les écouter,
et probablemont aussi ils ont accusé ceux qu'ils
n'avaient pu séduire. Comme on avait pris des
( 40
mesores extraordinaires^ il a (aUu donner le plus
de réalité qu'on a pu à des. hypothèses alar-
mantes; mais il y a ponrtant an fond de vérité
dans ces hypothèses. Le Courier même, journal
miniatàriely comme on sait , remarquait le fait,
sans indiquer k. cause. Maintenant que la misère
temporaire a cessé , disait-il dans un de ses nu-
raérosy les déouigogues se rejettent sur les droits
de Fhonmie* C'est que ce n'étaient plus les mêmes
démagogues. Ce n'était (Jus dans le parlement
que si^eait roppositiion, c'était a Spaiield. Tan»
dis, et peut-être parce que l'opposition ancienne a
renoncé, au fond de son cœur, à la réforme par-
lementaire, l'opposition nouvelle ne se contente
plus de cette réforme ; elle demande des parle-
mens* annuels: et le droit universel de suffrage,
sans distinction de propriété. Le lic^iciement de
la dientelle , l'abdication du patronage , car c est
abdiquer le patronage que n'en plus remplir les
obligations, ont amené une modification dans
letat social. L'aristocratie an^aise a fait contre
elle-niême ce que la puissance royale avait fait
dans d'autres pays contre l'aristocratie^
Quelles, seront les suites de^ce changement fon-
damental ? Je ne m'arroge point le droit de le
dire. Je suis spectateur, et non prophète. Je
Q énoncerai qu'un principe général. Il .est contre
nature que le niveau se maintienne quand les
i
(4")
poids sent devenus ÎDégaux. Peser aVec la naÎB
sur l'oD des baSHos de la balance, ce n'est pas
rétablir, maïs comprimer ]'éqnilibre; et, oonHae
la main se &tigue , les poids re8pecti& réprennent
leurs droite. L'arbitraire et le despotisme ne re-
médient à rien, même quand on j ajoate l'in-
grédient de l'espionnage, et il y a beaneonp àe
choses que la justice et la liberté adoticiraîeBt
Ah reste, j'ai tant de vœux i fiwmer poar mon
pays, que je n'aî pas le loisir d'en faire pour d'au-
tres, et le bien-être d'un village des Vosges m'in-
téresse pi us que la prospérité desTroisJloyaames.
P. S. Ces considérations , écrites en 1818, me
semblent avoir rcçn des éTènemens postérieurs
une confirmation -remarquable. Durant les onse
années qui se sont écoutées, l'aristocratie, tout
en conservant ses titres et ses propriétés, a perda
son pi'estîge et sa puissance morale. Les aristo-
crates , jadis populaires, les whigs ne tronvent
plus d'appuis dans le peuple et ne sont pins son-
tenus par l'opinion. Pour la première fois, de-
jKiis <]uela constitution britannique existe, on
a vu se former un ministère qui n'avait de
racines, ni dans des traditions nobiliaires, ui
(Uns des richesses colossales. Aussi les hommes
dont le nom s'était jusqu'alors ratlaché à toutes
les propositions libérales, et dont le langage
\
(4?)
était empreiiil d'vam certaine démocratie han«>
taine k H rétité y et qu'on pomait hoinnier féo^
dale^ 'ODt-4Is abjaré même cette apparence , et
« sont^ib râmis aux torys lenrs adyerâaires,
a>ntœ des ministres qù nn parvenu préskiait > et
qni n'élaieot que des parvenus eux«t mêmes. Lord
Grey , si longtemps l'un des chefs les pins ilhis*^
très de FdppQsitioQ , a dirigé contre Mw Ganning
NI superbe éloquence* On e&t dit un A{^ins ^
tonnant dans le sénat de Rome ^ contré un plé-
béien révoltée La piiilanthropie du dncde Bsd-**
ford ne l'a pas garanti de la contagion qni s'é-
tendait à.tonté sa classe. Lord HoUand seul a ré-
sisté à cette contagion , parce qu'il y à dans son
âme une bienveillance 'native qui dcvnine à son
iosu sod patriotisme» et lai donne une élévation
etunelai*géurplusioûsnsopolite que nationale. La
mort de M. Canning asnspendu la lutte qui com-*^
mençaity et doiit les résultats possibles sont de
la sorte demeurés incertains : car nul ne peut
prouver ce qu'aarait produit cette lutte, conduite
et probablement détournée de sa route naturelle
par un chef qui n'était au fond rien moins que
démago^pne 9 et qui n'avait reculé tardivement
vers la liberté , que parce que les ennemis de la
liberté s'étaient déclarés ses ennemis. Mais de ce
qae le dombat parait ajourné, il ne s'ensuit pa&
que la situation ^oit plus tranquille , ou soit
( 44 ).
moins pracaire. Les torys ont repris de Tasoeii*
dant : maisils ne sauraient ea ùàre usage en la-
veur de leur système ; ils ont en besoin poor
obtenir qu^on les tolër&t , de prendre pour éteo-
dard une grande illustration militaire dae an ta-
lent ou au hasard > peu importe , mais dépour-
vue d'ailleurs de toute qualité brillante et de
tonte capacité politique; et oe dictateur ^ que
l'oligarchie a choisi , la conduit-* il dans des
voies oligarchiques ? nullement. U reste biea
sta^nnaire pour ce qui re^rde la politique ,
parce qu'il n'y a pas assez de malaise pour pro-
voquer un mouvement : mais il concède aux
amis de la liberté^ et, il fÎEuit le dire^ k Texalta-
tion presque insurrectionnelle d'une population,
l'icmnense progrèsde 1 émancipation cath^que.
L'antique église est ébranlée et avec elle toutes les
traditions , tous les antéeédens qui de temps im*
mémorial servaient d'appui à l'aristocratie : ks
fbndemens de Tétat actuel de l'Angleterre cra-
quent de tous côtés. Je ne dis pas <pie la réno-
vation soit imminente , mais elle est infaillible.
Elle s'accomplira paisiblement ou avec violence.
lie temps des prolétaires est passé, comme celui
des ser& et des vassaux. Sans doute , les préjugés
favorables à la concentration des propriétés sont
encore profondément empreints dans les têtes
anglaises , et , chose bizarre ! dans les hommes
(45)
[a*on appelle , avec plus on moins de raison ,
[es factieux , autant que dans ceux qui sont re-
iommés comme des piliers de Tordre établi. Sir
'rancis Burdett pense à ce sujet comme lord
Sldon ^ et tous deux plaident cette cause comme
x>urraieDt le faire un seigneur russe ou un moine
espagnol. Mais ces plaidoyers sont inutiles. La
liyision des propriétés , ce grand scandale des
regards anglais^ ce phénomène que le$ voyageurs
le cette nation ne peuvent concilier avec la pros-
périté dont jouit la France , la division des pro-
priétés se fera jour en Angleterre : sera-ce par
le rapport des lois qui la prohibent et par des
Tentes légales ? «Sera-ce par des spoliations
cmelles et des lois colorant ces spoliations ? je
rigaore. Mais je reste convaincu en 1809 de ce
dont j^étais convaincu en 1818^ et le germe que
findiquais à cette dernière époque s!est déve-
loppé durant cet intervalle plus fortement et
plus vite que je n'aurais osé lauguren
(46)
lii.
DU PARLEMENT ANGLAIS
SO0S C&OMW^t
ET DU TfUBUNAT, DANS LA GONCTlTUTiON DC X/AN y^l,
jusqu^A soir iprRATioir.
Les prJQcipaax atteutats qui souillèrent la
révolution anglaise ^ notamment la mort de
Charles T', n'appartiennent point au Parlement
Plusieurs de ces attentats furent, au cx^atraire,
dirigés contre lui ; tous furent cpmmts par
larinée.
Dum pila Videntfortes torquere îaeerU
Degpnorem potière togam, refpwmque senaius P
LucAH. , Phars»
De méme> le Tribunal jusqu'à son élimination,
en i8oa^ est demeuré étranger aux principales
servilité qui se sont déployées sous Napoléon, et
qui étonneront nos neveux^ comme les senrilités
de l'empire romain nous étonnent.
Cependant^ ni le Parlement sous Cromwel, ni
le Tribunat sous Bonaparte , n'échappent à Fes-
pèce de dédain qui attend les assemblées délibé^
ratives , lorsqu'elles ne résistent pas assez éner-
giquement à la tyrannie. /
(47)
Je yeux essayer dç rendre copipjte des circons-
•
tances qoi ont gène le Parlement de la Grande-
Bretagne et le Tribunat de France , courbés l'un
et l'autre sous deux grands génies que grandis-
sait encore une admiration où l'enthousiasme
venait à Tappui delà lassitude, et je montrerai
qne ces deux corpwations opprimées ne méri-
tent point l'arrêt sévère que l'histoire parait dis-
posée à prononcer»
L'usurpateur qui arrive après une révolution
faite pour la liberté pu en son nom , a beaucoup
pins de moyens de se soutenir que toute autre
espèce de despote.
Lorsqu'un gouvernement établi opprime , la
nation se divise en deux partis., les opprimés
et les oppresseurs ; et comme il est de l'essence
de l'arbitraire de peser sur tous successivement ,
bientôt la partie opprimée devient la majorité
ou la totalité de la ^ nation , moins quelques
hommes.
Lorsqu'un usurpateur i^enverse un gouverne-
ment établi et se met immédiatement à la place
du gouvernement renversé , la nation ne se trouve
encore (divisée qu'en deux partis, celui de l'ancien
et celui du nouveau gouvernement. Mais lors-
^a'après une révolution faite dans l'esprit de la
Uberté, un usurpateur s'empare de la puissance,
il sdode en trois parts la nation : l'une regrette
(48)
l'ancien gouvernement et 3'efforce de ie rétablir;
lautre regrette la liberté ; la troisième défend
Fusurpateur dont elle partage la puissance. Biais
comme le parti qui regrette la liberté est celui
qui a fait la révolution , et que c'est aussi d'une
fraction de celui-ci que sW formé le parti de
l'usurpateur 9 ce parti se trouve le plus exposéi
le plus affaibli, le plus hors d'état d'agir» L'usur-
pateur se servant de la souix^e de son autorité,
des réminiscences et des intérêts de la révolu-
tion , subdivise encore ce parti , parce qu'il y
a dans les hommes une grande propensicm à
croire aux bonnes intentions de la puissance , et
que, quand la conviction n'existe pas, la lâcheté
en prend la forme pour paraître moins vile* De
la sorte le parti de la liberté se trouve réduit à
un très petit nombre d'hommes, qui voient,
dans toute tentative en sa faveur , outre un
danger personnel, une occasion de tri<miphe
pour les partisans de l'ancien despolisme.
L'usurpateur, de son côté, ne manque pas de
représenter, tantôt l'un, tantôt Tautre de ces
hommes , comme des agens , des fauteurs de
l'ancien gouvernement, et sème entre eux la
défiance.
Les amis de l'ancien gouvernement, qui aime-
raient mieux le despotisme qu'ils regardent
comme légitime, que le despotisme usurpé, ai-
( 49 )
knent mieux encore ce dernier que h libetiéi
d'abord comme vengeance contre leurà plus an*-
ciens ennemis , et secondement comme se rap-
prochant de ce qu'ils regrettent. Ils secondent
donc ce gouvernement , en tant que mettant
obstade aux institutions libres renversées par
leur idole ; s'il attaquent Tusurpateur , ce
n'est que secrètement, lorsqu'ils se croient bien
sûre de leur fait, et toujours d'une manière
qui empêche les amis de là liberté de faire cause
commune avec eux. Enfin, comme une révolu-
tion froisse toujours beaucoup d'intérêts, et
qu'inévitablement, après une révolution, le
peuple prend en haine les désordres et les dé^
chiremens qu'elle a causés, le parti ami de la
liberté se trouve* de tous les partis le jrfus défa-
vorablement placé dans l'opinion publique, ht
nouveau gouvernement procure au peuple un
repos réel, les partisans de l'ancien lui offi^enï
un repo&à venir qui né serait ^ à ce qu'ils disent,
troublé par personne , et se font pardonner ainsi
de menacer la tranquillité qui existe^ parce qu'ils
en promettent une plus durable ; mais les amis
de la liberté, que peuvent-ils offrir à cette dé^
sastreose époque ? Un bien auquel on ne croit
plus, et dont la petopeative d'aiUeurg ne pres-
sente ique quelque chose dfd vagué et d'indéfini ;
^tce bien doit être acheté par des agitations oMe
4
(5o)
vdles^ et après les agitetiom f rien a*
rien 0'est termioé, toat est k fiiiie.
Si FoD veat peter cet contideralMm, m ïm
pente qoe le Parlement tons Crocn wdl » MMlpt
la flonroe Ul^tinie de tes fomwmn, oea pi»
d*one fois montrer de la résislaaee , et
riter enfin llionnear d'être cassé, on
pent-*étfe m jn|[er moins se ?e rement Mlle corp^
ration malbenrenae*
De tontes les assemblées qni ont existé
la réralation finsnçaise jnsijnli la Qiamhns
mée en iSay, celle^ini a le miens rempli i
Toirs, ai Ton ealcnle les drconslsneasy a dit k
Tribnnat* Cda semble étrange k dira : je mis k
prouver.
Je dois observer d*abord que je ne pnrin ds U
€ondnitednTribnnatqnejnsi(n*à répoqneoè i inp
de ses membies inrent enpnisés» A œtle
le Tribunat eesia d*étie na ponvoir
Le Tribonat n*a pas fiét de grandes
il n*en pouvait , il n*en devait pas ftive. U
France sortait d*un élat de tronble qni •«■<
frappé la nation de hssilndo ot de lavsnsrt Isi
aonvenias des opprassions yévolntionnniras t é»^
vaetoriales étaient empreinis ilam tontes les
pinsienrs jonrnées» en violant le sjalknae
aentatif , favaient déponJMé de tont I iHiguH
mémo de tonte con^dératkm ; la
1
(5t)
riettre était encore menaçante , et p éaûs Tintée
rieur, un ponyoir central ., place d'autant pins
fayorabkment qu'il diffîrait de tout ce qui avait
exhtéf réunissait autour de lui toutes les forces
réelles et toutes les espérances*
Cest dans des circonstances pareilles que se
rassembla le Tribunat, corporatiMi d'autant pins
faible 9 qu'elle ne tenait plus de la nation la
mission de la défendre ; et la puissance qui avait
imposé à cette nation des représentans qu'elle
n'avait pas âus , se prévalait avec adresse contre
oesrepréseatan. de leur nomination éqmyoqi^,
00, pour mieux dire, illégale. Par une étrange bi-
zarenrie , la même opinion publiqne qui se dâ^
danat ouvertement oonire toute résistance am
pouvoir exécutif, et qui pesait d'un poids énorme
contre tons les hommes disposés à quelque ré^
damaftion, les mqprisait en même lemps de
leur patience. An plus léger de leurs meuve»
mens, elle eût prêté son assentiment k lenr
dispersion ; maïs lenr inaction lui paraissait aussi
ridicnle et coupable. C'est iiéanmoins dans ces
cîroottstaiices qu'un certain nombre de ntiembres
dtt Tribanat, ajant accepté lenrs fimottons dans
Tespoir de transmettre h, la France quelque trar-
ditioo de lib^é ^ développèrent dn calme , du ta-
lent, de la déeiâon et du eourage. Des apostats de
tous les partis éerivaient contre em^ , et Vcu
4..
k
(5.)
avait pris soin de leur 6ter la iàculté de répondre.
Des bruits de conspirations circulaient^ et pour
élre absurdes, ils n'en étaient ^ue plus dange-
reux. Des dénonciations > toujours démontrées
fausses , se reproduisaient toujours. Sans essayer
une lutte inutile, sans se livrer i l'impatience ,
sans p&lir devant les fureurs, sans s'effirayer des
calomnies, ces bommes suivirent une route uni-
forme , n'ayant pour appni que leur conscience,
pour but que leur devoir. Persuadés qu'an mi-
lien de l'Europe encore armée, il fallait ména-
ger le gpuvemement, ils ne crurent pas devoir
l'attaquer , malgré ses fautes. Ils ne se dégnisaïeut
point toutefois qu'en combattant ses projets, en
relevant, même sans aigreur , l'irrégularité de
plusieurs de ses actes, en professant invarîaUe-
nent une doctrine de liberté, cpie les adulateurs
appelaient des abstraction séditieuses, ilsné's'at-
•tiraient pas moins de baine que s'ils se fussent
dédarés ses ennemis. Ik diminuaient leur mérite,
ils ne diminuaient point leurs dangers.
L'Assemblée Constituante fut placée dans une
titnation pins heureuse; elle eut les honnears
(le la hravonre sans courir le moindre péril. Elle
avait à combattre le fantôme imposant d'nn pon-
voirlon^-temps absolu, mais ce fentAme n'existait
que poiirlagloiredesassaillans; le pouvoir absolu
«tnit (lo fait renversé. L'Assemblée Constituante
V
(53)
était entourée de troupes menaçantes ; mais ces
troupes étaient séduites , ou dévouées aux non-*
celles opinions. De grands talens se développèrent
dans cette assemblée; mais ces talens étaient sou^
tenus par des acclamations unanimes : les défen-*
senrs d'un peuple tout-puissant apercevaient d^un
bout de la France à l'autre et des alliés et des ven-^
geurs. L'Assemblée G>nstituante n'aurait eu be-
soin de courage que pour résister à l'impulsion
populaire , et c'est ce qu'elle ne fit pas» Elle ne
sut jamais modérer cette impulsion ^ même de-^
veque désordonnée et féroce , dévastant les
châteaux , envahissant les propriétés et mena-*
çant les propriétaires. L'énergie de l'Assemblée
Constituante fut l'énergie facile de l'obéissance
au mouvement général.
L'Assemblée Législative vota toujours contre le
sens de la majorité de ses membres , applaudit à
la chute du trône en le regrettant ^ et garda le
silence au milieu des massacres.
La Convention livra ses chefk à une minorité
sanguinaire y consacra le despotisme du Comité
du Salut public, et ne se réveilla que parce qu'elle
vit que la servilité n'était plus une garantie.
Le Tribunat , dans des circonstances plus dé-
fiivorables, fut plus courageux , plus désinté-*
ressé , plus indépendant. Il se vit en butte , non
point à un roi chancelant sur son trône , cerné
C54)
de tontes parts par des •roiontéivt des înstito-
tioos Tpbu qne rdpnblicaiiie»^ nuis à on pouvoir
jeune, altier, ssns limites, trritaUe, impé-
tueux; à une année £ère d« son dief, brillaute
de gloire , dédaigoint les lumidres et les discus-'
sioDS qui lui semUsient puériles auprès du tu-
multe des camps ; & une Dation enfin dont une
partie nombreuse , regrettant la monarchie ,
TOyait dans le despotisme un retour vers riJ>jet
de ses désîn, et dont la presque totalité , son-
vent déçue, toajoura victime, ne savait plus où
rattacher des espérances sans cesse trompées, et
' ne demandait que le repos.
Menacée par la &Tce, désavouée par la £ù<
blesse, repoussée par le découragement, la mi-
norité du Tribanat demeura toujours fidèle à
ses Tentés alors universellemeiit méconnues, à
des devoirs qu'on ne lui savait nul gré de rem-
plir, et à sa conscience, asUe solitaire où s'eficx--
çaient de la pounixivre les soopçons d'une foule
•veille et les calomnies de Tawlorité.
^
L
(55)
IV.
LETTRE SUR JULIE (i).
Votts me demandez de m'entretenir avec vous
de Fainie que nous avons perdue^ et que nous re-
gretterons toujours. Vous m'imposez une tâche
qui me sera douce à rempHr. Julie a laissé dans
mon cœur des impressions profondes^ et je trouve
a me les retracer une jouissance mêlée de tris-
EUe n'était plus jeune quatard je la rencontrai
pour la première fors : le temps des orages était
passé pour elle. II n'exista jamais entre nous que
de Famitié. Mais^ comme il arrive souvent aux
femmes que la nature a douées d^une sensibilité
véritable , et qui ont éprouvé de vives émotions,
son amitié avait quelque chose de tendre et de
passionné qui lui donnait un charme particu-
lier.
Son esprit était juste ^ étendn, toujours pi-
(i) Cette lettre concerne une personne morte depuis vingt-
fimtre ans , mais planeurs de nos contemporains l'ont comme,
et yerront peut-être avec quelcpie intéi^ cet hommage rendu k-
la mémoire d'une femme qui, dans sa jeunesse, avait eu beau-
coup d'admirateurs , et qui , dans un âge plus avancé , avaii
conserva beaucoup d'amis.
(56)
quant , quelquefois profond. Une raison exquise
lui avait indiqué les opinions saines» plutôt que
l'examen ne Yy avait conduite ; elle les dévelop-
pait avec force, elle les soutenait avec véhéoience.
Elle ne disait pas toujours peut-être tout ce
qu'il y avait à dire en faveur de ce qu'elle vou-
lait démontrer; mais elle ne se servait jamais
d'un raisonnement faux , et son instinct était
infaillible contre toutes les espèces de sophismes«
La première moitié de sa vie avait été trop
agitée pour qu'elle eût pu rassembler une grande
masse de connaissances; mais par la rectitude
de son jugement elle avait deviné en quelque
sorte ce qu'elle- n'avait pas a^ris« Elle avait ap-
pliqué à l'histoire la connaissance des hommes»
connaissance qu'elle avait acquise en société ; et
la lecture d'un très petit nombre d'historiens
l'avait mise en état de démêler d'un coup d'œil
les motifs secrets des actions publiques ^ et tous
les détours du cœur humain^
Lorsqu'une révolution mémorable fit naître
dans la tête de presque tous les Français des es-
pérances qui furent long-temps trompées, elle
embrassa cette révolution avec enthousiasme,
et suivit de bonne foi l'impulsion de son
âme et la conviction de son esprit. Toutes les
pensées nobles et généreuses s'emparèrent d'elle,
. et elle méconnut, comme bien, d'autres, les diiS?
(57)
es et les obstacles, et cette disproportion de*
sespérante entra les idées qu'on voulait établir
et la nation qui devait les recevoir^ nation affai-
blie par Texcès de la civilisation , nation devenue
vaniteuse et frivole par l'éducation du pouvoir
arbitraire y et chez laquelle les lumières mêmes
demeuraient stériles y parce que les lumières ne
font qu'éclairer la route, mais ne donnent point
aux hommes la force de la parcourir.
Julie fut une apiie passionnée de la révolution,
on j pour parler plus exactement , de ce que la
révolution promettait. La justesse de son esprit
en faisait nécessairement une ennemie impla-
cable des préjugés de toute espèce, et dans sa
haine contre les préjugés, elle n'était pas exempte
d'esprit de parti. Il est presque impossible aux
femmes de se préserver de l'esprit de parti ; elles
sont toujours dominées par des affections indivi-
duelles. Quelquefois ce sont ces affections indi-
viduelles qui leur saggèrent leurs opinions ;
d'autrefois leurs opinions les dirigent dans le
choix de leurs alentours. Mais dans ce dernier
cas même , comme elles ont essentiellement be-
soin d'aimer^ elles ressentent bientôt pour leura
alentours une affection vive , et de la sorte l'at-
tachement que l'opinion avait d'abord créé réa-
git sur elle et la rend plus violente.
Mais si Julie eut de l'esprit de parti , cet espiît
I
L
(58)
de parti même ne serrait qu'à mettre pins es
éTÎdencela bonté naturelle et la générosité de
son caractère. Elle s'aveuglait sur les hommes
qui semblaient partager ses opinions; maÔB elle
ne fut jamais entraînée a mécoonattre le mé-
rite, h justiBer la persécution de rionooeDoe,
on à rester sourde an malbenr. Elle baissait
le parti contraire an sieu, mais elle se dérotiait
avec zèle et avec perséTérance à la défense de
tout individu qu'elle voyait opprimé : k l'aspect
de la soufirance et de l'injustice, les senCimeos
nobles qui s'élevaient en elle faisaient taire tontes
les considérations partiales ou passionnées; et an
milieu des tempêtes politiques , pendant les-
quelles tous ont été successivement victimes ,
nous l'avons vue souvent prêter à la fiïis à des
homines persécutés, en sens opposés, tons les
secours de son activité et de son courage.
Sans doute, quand son cœur ne l'anrait pas
ainsi dirigée , elle était trop éclairée pour ne
pas prévoir que de mauvais moyens ne condoi-
serit Jamais k un résultat avantageux. Lorsqn'dle
voyait l'arbitraire déployé en ^venrde ce qu'on
nommait la liberté, elle ne savait que trop qoe
la liberté ne pent jamais naître de rarWtraîre.
Celait donc avec douleur qu'elle contemplait
lus défenseurs de ses opinions cbéries, les sa-
int dans leur base, sou^ prétexte de ks faire
^
(59)
liompher^ et s'eflbi^iit plutôt de se saisir k
eut tour au despotisme que de le dëtroire. Cette
naoière de Toir est un mérite dont il faut savoir
l'autaDt plus de gré à Julie ^ que certes il n'a pas
îté commun. Tous les partis, durant nos trou-*
blés, se sont r^ardés comme les héritiers les
ans des autres, et par cette conduite, ebacun
deux, en effet, a hérité de la haine que le parti
contraire avait d abord inspirée*
Une antre qualité de Julie, c'est qu'au milieu
de sa véhémence d'opinion, l'esprit de parti ne
Ta jamais entraînée à l'esprit d'intrigue.
Une fierté iouée Ten garantissait. Comme on
86 fait toujours ua système d'après ses défauts ,
beaucoup de femmes imaginent que c'est par un
par amour du bien qu'elles demandent pour leurs
^aoB des places, du crédit, de l'influence*. Mais
<inaad il serait vrai que leur motif est aussi
noUe qu'elles le supposent , il y a dans les
sollicitations de ce genre quelque chose de con«-
traire à la pudeur et k la dignité de leur sexe |
et lors même qu'elles commencent par ne songer
^'^ Fintérét public , elles se trouvent engagées
dans une route qui les dégrade et les pervertit.
Q y a daas cette carrière tant de boue à
traverser, que personne ne peut s'en tirer sans
^^daboussures. Julie, violente quelquefois, ne
^t jamais intrigante ni rusée. Elle désirait Jes
7
/
( 6o )
succès de ses amis, parce qu'elle;^
succès pour les principes qu'elle ç,*
mais elle voulait qu'ils dussent/ ^ A
mêmes, et non pas à des v(w^ ^-
les leur eussent rendus moiv ^- î ^
faisant contracter, comme ^ "^ *%. a '— »
temps, des engagemeir ^^"\ \ ^ vx ^k
£iussé la ligne qu'ils de I \/^ \ 4 V \t
1 ' 3. ^ ?" V* > '
tout hasarde pour le"^ % ^ V ^"^ u* % n;
mais elle n'aurait fi /'.'\ ^ V \ >*' ^ ^
pour leur obtenir ? % * J|,.a. » '
.J*'
f
raison, que jam-;
pend de la plac
la nature n'a ^ ^
privil^ese|/^r .-étaitpH-
PO-f-™.r -tsar les g^
occupe,,^ -droits et la dignité de
**"™ '^ -it la gaieté la plus piquante
«"J"*. - plus légère : elle ne disait p^
«* ^e ,^(,ts isoles qu'on pût retenir et ô-
**" aait encore là, selon moi, l'un- de ses
"■ .LS. Les mots de ce genre, frappaos en etn.
;s , ont rinconre'uieat de tuer la conversa^ ;
.(joii ; tu sont, pour ainsi dire, des coups de fbsil .
qiioii lire snr les idées des antres, et qiri les ,•
«(..Tltciit. Ceux qui parlent par traitls^nt l'air de '
se Ic'iiii- à l'affût, et leur esprit n'est employé qn'i (
pivpa l'cr une réponse imprêTue, qui, tout en &i^ î
\
(63)
> la 8aite des pensées, et pro^
;^ /^^ ^itient de silence.
' V^O "Wère de Julie, EUe faî-
%,/% t qn'elle-noênie; c'était
\t ^ \ He# ou elle discutait
)r, '^*'y% ^/ ' n'étaient jamais
y^'r, ^ ^^^"^^ \ Memeot le vé-
'^rv^ ''^ \ ' \ "^^ sérieuses ou
% ^'>, "^v '< \ '"^^ 'lait dire,
, <i, < '> '^ -^sse des
-^ ' ^ '^ .terie quelle
encore beaucoup plus
o étaient ses lettres. Elle
extrême ûcilitié, et se plaisait
anecdotes, les obtenrations fines,
uons profondes, les traits heureux se
,^ent sous sa jdûme sans trayail , et cepen*^
^nt toujours dans Tordre le {dus propre & les
feire valoir Tun par l'autre. Son style était pur,
preas, rapide el léger ; et quoique le talent épis-
toJaire soit reconnu pour appartenic particulier
'«nacDlaux femmes, j'oserai affirmer qu'il n'y en
a presque aucune que l'on puisse, à cet égard ,
^«ûparer à Julie. M°^*deSévigné,dont jene con-
lesterai point la supériorité dans ce genre, est plus
intéressante par son style que par ses pensées ;
die peiui ^yec beaucoup de fidélité, de vie et de
(6:.)
avec celui qai n'était [dus , de l'aTiliatenienf it
ceux qui existaient ena>re : tant il y avait dim
cette âme quelque cKose de romain t
En lisant ce que je viens d'écrire anr les opi'
nions de Julie en politique^ on se fîgnreiapeol-
étre qu'elle, avait abjuré la grâce et le cbarme k
son sexe pour s'occoper de œs objets : c'est et
qui serait arrivé sans doute si elle s'y f&t livrée
par calcul, dans le but de se faire renurqoerd
d'obtenir de la confiidération et de Viuflneace;
mais, comme je l'ai dit en commençant, elle de*
vait tout à la nature, et de la sorte elle n'avatt
acquis aocune de ses qualité ans dépens d'une
antre.
Cette mémefemmet dont la logique était pré'
€3se et serrée, lorsqu'elle parlait sur les grands
sujets qui intéressent les- droits et la dignité de
l'espace hnmaine, avait la gaieté la plus jMqnaatei
la plaisanterie la pins légère : elle ne disait pa»
souvent des mots isolés qu'on pût retenir et ci-
ter, et c'était encore là, selon moî, l'unde ses
cbannes. Les mots de ce genre , frappans en em-
tnémes, ont l'inconvénient de toer la coaveR*"
tion; ce sont, pour ainsi dire, des coups de fesu
qu'on tire sur les idées des aati^
abattent. Ceux qui parlent t
se tenir n l'^n'ùt, et leur e
préj^tror «ne reponsi
(6S)
sant rire, demige k suite des pensées, et pro-
doit toujours un iDoment de ulence.
Telle fi'etait pas la manière de Jolie. ^le fai-
sait valoir les autres aotaot qu'elle^néme ; c'était
pour eux, autaatquepour elle, qu'elle discotait
ou i^îsaïUaît, Ses expressions n'étaient jamais
recherchées; elle saisissait admirablement le vé-
ritable point de tontes les questions, sérieuses on
friT<Jes. EUe disait toujours ce qu'il fallait dire,
et l'on s'apercevait avec elle que la justesse des
idées est aussi néceâaire à la plaisanterie qu'elle
peut l'être a la raison.
Hais œ qui la distinguait encore beaucoup plus
que sa conversation, c'étaient ses lettres. Elle
écrivait avec une extrême facilité, et se plaisait
à écrire. Les anecdotes, les obiervations fines,
Us réflexions profondes, les traits heureux se
plaçaient sous sa pUune sans travail , et cepen-
dant toujours dans l'ordre le plus propre à les
(aire valoir l'un par l'autre. Son style était par,
précis, rapide et léger ; et quoique le talent épis-
(olaire soit reconnu pour appartoiic particulià-
: remcotaux femmes, j'oserai affirmer qu'il n'y en
3 presque aucune que l'on puisse, h cet égard ,
rer à Julie. M"*deSêvigoé,dontjeoecon-
point la supériorité dans ce genre, est plus
">■ son st^le que par ses pensées;
uçoiip de fidélité, de vie et de
, (64)
grâce ; mais le cercle de ses idées n*esl pas trèâ
étendu. La cour, la société ^ les caractères indi'^
yidoelsy et, en fait d'opinions, tout an plus les
plus reçues, les plus à la mode; yoila les bonies
qu'elle ne franchit jamais. Il y a dans les lettres
de Julie plus de réflexion ; elle s'élance souvent
dans une sphère plus vaste; ses aperçus sontpliis
généraux; et comme il n'y a jamais en elle ni
projet, ni pédanterie, ni emphase, comme tout
est naturel , involontaire , imprévu , les observa-
tions générales qu'elle exprime en une ligne,
parce qu elles se présentaient à elle , et non parce
qu'elle les cherchait, donnent certainement à sa
correspondance un mérite de plos.
Presque toutes les femmes parlent bien sur
l'amour : c'est la grande affaire de leur vie; elles
y appliquent tout leur esprit d'analyse , et cette
finesse d'aperçus dont la nature les a douées pour
les dédomniager de la force. Mais comme elles
ont un intérêt immédiat, elles ne sauraient
être impartiales. Plus elles ont de pureté-
d'âme, plus elles sont portées à mettre aux liai**'
sons de ce genre une importance , je ne dirai i
pas, pour ne scandaliser personne, exagérée/"^
mais cependant en contraste avec l'état nécessaire*'
de la société. '
Je crois bien que Julie, lorsqu'il s'agissart^
d'elle «<- même , n'était guère plus désintéressée i
(65)-
quuoe autre; mais elle reconaaissait au moios
qu elle était injuste, et elle en convenait. Elle sa-
vait que ce penchant impérieux , l'état naturel
d'un sexe 9 n'est que la fièvre de l'autre; elle com-
prenait et avouait que les femmes qui se sont
données et les hommes qui ont obtenu sont dans
une position précisément inverse.
Ce n'est qu'à l'époque de ce qu'on a nommé
leur défaite y que les femmes commencent à avoir
un but précis , celui de conserver l'amant pour
lequel elles ont fait ce qui doit leur sembler un
grand sacrifice. Les hommes , au contraire > à
cette même époque , cessent d'avoir un but : ce
qui en était un pour eux leur devient un lien.
D n'est pas étonnant que deux individus placés
dans des relations aussi inégales arrivent rapi-
dement à ne plus s'entendre ; c'est pour cela que
le mariage est une chose admirable, parce qu'au
lieu d'un but qui n'existe plus, il introduit des
intérêts communs qui existent toujours.
Julie détestait la séduction ; elle pensait à juste
litre que les ruses, les calculs, les mensonges
quelle exige dépravent tout autant que des
mensonge^, des calculs et des ruses employés
pour servir tout aiitre genre d'égoïsme; mais
partout où elle apercevait de la bonne foi, elle
'excusait l'incoi^^tan^ç , ' parce qu'elle la savait
inévitable , et qu'en prodiguant des noms odieux
(66)
aux lois de la natirre^ on ne parvient pas à les
éluder. Julie parlait doue sur Famour avec toute
la délicatesse et la grâce d'une femme, mais avec
le sens et k réflexion d'un homme. Je Fai vue
plus d'une fois entre deux amans , confidente de
leurs peines mutuelles , consolant, avec une
sympathie adroite, la femme qui s'apercevait
qu'on ne Faimait plus, indiquant à l'homme le
moyen de causer le moins de douleur possible,
et leur i&isant ainsi du bien à tous deux.
Julie n'avait point dldées relieuses, et j'ai
quelquefois été surpris qu'avec une sensibilité
profonde , un enthousiasme sincère pour tout ce
qui était noble et grand» eUe n'éprouvât jamais
le besoin de ce recours à quelque chose de sur-
naturel, qui nous soutient contre la souffrance
que nous causent les hommes, et nous console
d'être forcés de les mépriser; mais son éducation,
la société qui l'avait entourée dès sa première
jeunesse, ses liaisons intimes avec tes derniers phi-
losophes du dix-huitième siècle, l'avaient rendue
inaccessible à toutes les craintes comme à toutes
les espérances de cette nature. C'était le seul rap-
port sous lequel elle eût, pour ainsi dire , âdbjuré
son habitude de se décider par elle-ôiême , et
embrassé des opinions sur parole. Je suis loin
de regarder FincréduKté t comme une Êtufe ,
mais la conviction en ce gëiiire ne me parait
(67)
rootÎTée par rien , et raffirmatfon dans Fathée
me semble annoncer un grand TÎce de rai-
sonnement. Les dérots peuvent être entratnés
par les besoins de l'imagination et du co^r, et
leur esprit peut se plier à ces besoins sans être
faussé ; mais Thomme qui croit être arrivé par la
logique à rejeter sans hésitation toute idée reli-
gieuse est nécessairement un esprit faux.
L'incrédulité de Julie était au reste plutôt une
impression de Fenfance qu'une persuasion réflé-
chie, et il en était résulté que cette incrédulité
s'était logée dans un coin de sa tête , comme la
rdigion se loge dans la tête de beaucoup de
gens y c'est-à^re sans exercer aucune influence
SUT le reste de ses idées ou de sa condtrite, mais
en excitant toujouifs en elle une assez vive irri-
tation quand elle était contredite sur ce point.
Jai vu cette incrédulité aux prises avec Té-
preuve la plus déchirante. Le plus jeune des fiFs
de Julie fut attaqué d une maladie de poitrine
qui le conduisit lentement au tombeau ; elle le
soigna pendant près d'une année, l'accompa-
gnant de ville en ville, espérant toujours désai^-
mer la nature implacable, en cherchant des cli-*
mats pîus doux , ou des médecins plus habiles-
Toutes ses affections s'étaient concentrées sur ce
dernier de.ses enfains ; la perte des deux premiers
le lui avait rendu plus cher. L'amour maternel
5..
I
]
lu ni ici
^M objets
in
(68)
avait remplacé en elle toutes les autres passions;
cepeDdaiit) au milieu de ses anxiétés, de ses io-
certitutles, de SOD désespoir, jamais la religion
ne se présenta à son esprit que comme une idée
importuQe, et, pour ainsi dire, ennemie; elle
craignait qu'on ne tourmentât son fils de terreurs
chimériques; et dans tme situation qui aurait, à
ce qu'il semble, dû lui faire adopter presque
aveugiéinent les consolations les plus improba-
bles et les espérances les plus vagues, la direction
que ses Idées avaient prise, plus forte que les
bcsoius de son cœur, ne lui permit jamais de
considérer les promesses religieuses que comme
un nio^cn de domination et un prétexte d'into-
lérance. Je ne puis ici m'empècher de réfléchir
au mal que causent à la religion, et aux êtres
soulTraiis qui auraient besoin d'elle , l'esprit do-
miiiûteur et l'intolérance dogmatique. Qui ne
croirait, quand la douleur a pénétré dans les re-
plis les plus intimes de l'âme , quand la mort
nous a frappés de coups irréparables, quand tous
les liens paraissent brisés entre nous et ce que
nous chérissons ; qui ne croirait, dis-je , qu'une
voix nous annonçant une réunion inespérée,
t'uisant jaillir du sein des ténèbres éternelles une
lumière inattendue , arrachant au cercueil les
objets sans lesquels nous ne saurions vivre, et
que nous pensions ne jamais revoir, derrait n'ex-
( 69 )
citer que lajoie; la reconnaissance et l'assenti-
naent ? Mais le consolateur se transforme en
maître ; il ordonne , il menace , il impose le
dogme qnand il fallait laisser la croyance ger-
mer au sein de l'espoir , et la raison se ré-
Tolte^ et l'affection découragée se replie sur
elleHnémey et le doute, dont nous commencions
à être affiranchis, renaît précisément parce qu'on
nous a commandé la foi. C'est un des grands in-
conyénieiis des formes religieuses, trop station-
naires et trop positives, que l'aversion qu'elles
inspirent aux esprits indépendans. Elles nuisent
à ceux qui les adoptent , parce qu'elles rétrécis-
sent et faussent leurs idées ; et elles nuisent en-
core à ceux qui ne les adoptent pas , parce
qu'elles les privent d'une source féconde d'idées
douces et de sentimens qui les rendraient meil-
leurs et plus heureux.
On a dit souvent que l'incrédulité dénotait
une àme sèche , et la religion une 4me douce et
aimante. Je ne veux point nier cette règle en gé-
néral. U me parait difficile qu'on soit parfaite-
ment content de ce monde sans avoir un esprit
étroit et un cœur aride ; et lorsqu'on n'est pas
content de ce monde, on est bien près d'en dési-
rer et d'en espérer un autre. U y a dans les ca-
nidères profonds et sensibles un besoin de va-
gue que la religion seule satisfait, et ce besoin
(7°)
tient de si près à toutes les affections êiey
délicates, que celui qui ne l'éprouve pas e
que iofailliblenient dépourvu d'une porti
cicuae de sentimens et d'idées. Julie étaï'
moins une exception remarquable à cetb
U y avait dans sou cœur de la iuélancoli<
la tendresse au fond de son âme; si elle n
vécu dans un pays où ta religion avaî
temps été une puissance hostile et vexât
où son nom même réveillait des souvt
persécutions et de barbaries, il est possi
son imaginatiou eût pris une direction K
férente.
La mort du dernier fils de Julie fut
de la sienne , et le signal d'un dépérissen»
manifeste que rapide. Frappée trois fois e
de trois ans d'un malheur du même gei
ne put résister à ces secousses douloar
multipliées. Sa santé souvent cbaucelai
paru lutter contre la nature aussi long-te
l'espérance l'avait soutenue, ou que l'act
soius qu'elle prodiguait à sou lils mou:
vait rauimée; lorsqu'elle ne vit plus
à lui faire, ses forces rabaudonnérent.
vint à Paris, malade, et, le jour mêit
arrivée , tous les médecins en dëses]
Sa maladie dura environ trois mois,
•tout cet espace de temps , il n'y eut
(70
seule fois la moindre posàbilité d'espérance.
Chaque jour était marqué par quelque sympr
tome qui se laissait ^ucnpe ressource à l'ami-
tié, ayide de se tromper , et chaqiie lende-
main lyoutait au danger de la veille. Julie
seule parut toujours ignorer ce danger. lia naf-
tore de son mal favorise, dit-on, de telles illu-
sions ; mais son canctère contribua sans doute
beaucoup à ces illusions heureuses : je dis heu-
reuses , car je ne puis prononcer avec certitude
sur les craintes qu'une mort certaine lui aurait
inspirées. Jamais cette idée ne ^. présenta d'une
manière positive et directe à son e^rit ; mais je
crois qu'elle en e4t ressenti une peine vive et
profonde : on s'en étonnera peut-être. Privée
de ses en£ins , isolée sur cette terre, ayant à la
fois une âme énergique , qui ne devait pas être
accessible à la peur, et une 4me sensiUe, que
tant de pertes devaient avoir déchi|rée , pour
Y^t^elle regretter la vie ? Je ne mets p^
ea doute que si ses forces physiques eussent
mieux résisté à sa douleur m<Mrale , elle n'eût
pris en horreur la carrière sombre et solitaire
qui lui restait à parcourir. Mais menacée elle-
même au moment ou elle venaif^ ^e voir ô^sp^
ndtre tous les objets de'son affection , elle n'eut
pas le temps, pour ainsi dire, de se livrer k
»,:k-.
Ifc
- «5^
^ â. ^
ir nÊTf
'çxL pneoëdèrent
:i mille projets
; elledàaîfliit
r desoQete
'ie se- softtîr re-
<çsL Teatoa-
i&ooors
ctt TStet i prâie. Ott TOjraît
, iiîfnîse les cbimères dont ioo
r?r repaître, la mort
• -•"
<' w
{tasEqnefoÊs ma dissîimtlatioa
«uiKœde cette barrière qii e-
et wam cette contraiiile pefpe-
le blesser Famitië, en ht
adoBcir ses denupix m#^
(75)
mens» Je me demandais si la vérité n'était pas
UQ devoir; mais quel eût été le résaltat d'une
vérité que Julie craignait d'entendre?
J'ai déjà dit que le cercle de ses idées ne s'é-
tendait point au-delà de cette vie. Jusqu'à ses
malheurs personnels ^ la mort ne l'avait jamais
frappée que comme un accident inévitaUe ,
sur lequel il était siuperflu de s'appesantir. La
perte dé ses enfans, en déchirant son cœur ,
n'avait rien changé à la direction de son esprit.
Lorsque des symptômes trop peu méconnais-
sables pour elle, puisqu'elle les ayait observés
dans la longue maladie de son dernier fils , je-
taient à ses propres yeux une lueur soudaine sur
son état , sa physionomie se couvrait d'un nuage :
mais elle repoussait cette impression; elle n'en
parlait que pour demander à l'amitié , d'une
manière détournée , de concourir à l'écarter.
Enfin , le moment terrible arriva. Depuis plu-
sieurs jours son dépérissement s'était accru avec
une rapidité accélérée; mais il n'avait point influé
sur la netteté, ni même sur l'originalité de ses
idées. Sa maladie, qui quelquefois avait paru
modifier son caractère , n'avait point eu le même
empire sur son esprit. Deux heures avant de
mourir , elle parlait avec intérêt sur les objets
T^i Tavaient occupée toute sa vie, et ses ré-
flexions fortes et profondes sur l'avilissement de
*- *« -iirr""'^'™"*"'
•■fc *» _r^T '""'«»< le plu ii-
■*"fc^ _■■ •Bine i leierciM detal
'^Jkai^^ 2°™« "Dénie, Julie cod-
»*|Ma. -r fc *" """^^ «le Parler,*
*• ^ _■„,. _fSW: <fc reconnaisate. &
(75)
V.
FRAGMENS SUR LA FRANCE,
nu r4 ivfiABT 178;) AU 3i mâmb i8i4*
L'aaciett régime était un nélaiige de conmp^
lion y d'ftrbitntii» et de faiblettf . Le 14 juillet
renversa ce. régime. Mais ime révolption &ke
en TiQgt«H{aatre. heures pouvai^elle changer on
caractère national, produit de plusieurs sièdes?
L'ancien régime avait laissé des traces 4pii ne
permettaient guère d'espérer beaucoup du nou-
veau« Aussi l'observateur désit^ressé dùt-il re-
connaître , dans les concessions et dans les pnv-
oneises d'un pouvoir effrayé, de l'hypocrisie;
dans^ les ébullitions d'un patriotisme de salon ,
ime vanité qui avait d'assea bons effets, pu!»-
qu'elle inspirait du désintéressement -et des sa^
crifioes, mais qui n'en devait pas mo)ns, tM ou
tard, avoir les piauvais effets de la vanité j daos
ladasse intermédiaire, qu'on nommait alors la
iMïargeoiaie, une ignorance et une crédulité qui
^ livraient à toutes les suggestions et h toutes
les impostures de l'esprit de parti ; enfin , dans
■^ classes inférieures , une misère qui exigeait ,
P^V première condition de l'ordre, une.rapar-
QF " '
fc«-y»fc^w^ liai i^iiiU'irth
liea^, ^mjae victariai
làr^atèeicr punù les ni
■■rt JUta ^ ■uténaax p
A» mal. OpeudAiit la n
«■■mk; nen n'était cb
■ iffOCTisK dans les ■
Aasles autres, mêtnen
t;ct, de plus, la creatÏM
, soi-<ii$aQt républicains,*
it, embrassaient des crimesi
i<l«r 4» opinions, dogmes non raoioi
% <t «OB arains iovëlérés, tout réceas qà
tt, tjoe les dogmes soi-disant monarehiqw
ijui parlaient liberté voulaient le desp9
iraient pour lui ; ceux qui pW
(77)
âent république youlaienl un despotisme. nou-
eau.
Aa i8 brumaire , l'Europe et la France se
emplirent du uom déjà célèbre de Bonaparte : le
aOQde le proclama son libérateur. Ce libérateur
tait ^ sous plus d'un rapport , un très puissant
[énie, et, sous tous les rapports , un homme
l'esprit : il voulait du pouvoir ^ beaucoup de
x>uvoir, tout le pouvoir qu'il était possible de
^rendre ; mais ce qu'il voulait avant tout, c'était
ane dose de pouvoir quelconque, et, s'il eût
trouvé résistance, il eût négocié. Bien loin de là ,
J trouva une nation qui se prosterna devant
lui, comme un seul homme, et qui, loin de
s'effaroucher -de l'autorité qu'il s'arrogeait, sem-
Uait s'irriter de ce qu il ne s'en arrogeait pas
encore assez. On dirait que nos têtes françaises
n'ont de capacité que pour recevoir une seule
idée; cette idée devient une espèce de religion,
et les croyans traitent ceux qui pensent avoir
deux idées au lieu d'une comme des hérétiques
et des impies. L'idée dominante, en 8g, était,
détruisons tout pour tout • recréer ; et quand on
disait à ces destructeurs si bénévoles qu'il fallait
peut-être se dépécher moins , et que , dans
l'histoire , les révolutions qui s'étaient appuyées
sur des portions du passé avaient été les moins
^i^geuses et les plus durables, anathème était
}
(78)
oonlre k moniteur impori
■Hie, i la fin de 94, était ; pi
Is far&iCs de 93. Les hommes II
brthâatf à hie-Iète, an non)
^ tiaBiHts dont le refrain 1
hmatÊKmàKs: et qnand on osait ri
c si^B^ ie rioipalsion
■■V'^irasRBblêe unique eti
^Hfes Itt ornes commis par
if» « s»» firein , c'était frap^
,^rtK- te causes, on était tml
■iÇ^. Ap complice de la terreoi
I* ifannuDte fut : la liberté noa
■MR se roulons plus de liberté
B «licraaenl modestement à «
rfewrnivde que les maux de li
imi preciseraent de ce que I
^■riiiHa «MU 5Kpendu toute liberté, étaieilj
^PBMH» Jhk Ik Sftlom du nom de jacobïnj
« j^MiAii**»- (-Be nation qui demandait t'es-
j^^t^t 4M <Wf militaire couvert de gloir« d
^ ^ S««b aas. dmit être servie à souhait j
^^ ^ 4^ %• cOKolat succéda l'empire. Ldî
t restèrent dans les camps';
t ie h Convention prirent ptacd
^ ^ v-iMMâ^ . fes paladins de la contre-T^
t te antichambres. Ils y retrou-
(79)
Malheurenseoient pour Us fiervitenn comme
mr le maître > le despotisme frappe de folie
» plus distiogaés comme les plus médiocres,
îs nos conseryent de la grandeur , de la génë-
isité y quelquefois de la justice , quand leur
myoir n'est ps^ compromis ; voyez Napoléon :
s autres sont des monstres abjects et féroces ;
oyez Don Miguel*
Bonaparte despote devait se précipiter du
^ne : lui seul le pouvait ; i) le fit. Ceux qui se
ont dits ses vainqueurs étaient ses vassaux et
es esdaves»
Tout homme qui n'aurait comparé que les
brces matérielles eu i8ia » aurait parié cetit
»atre un. pour Bonaparte.
L'Ettînopese divisait en deux parts^ en apparence
Tort inégales. D'un c6té» l'Angleterre^ l'Espagne
st la Russie ; de l'autre , la France avec toute l'Ai*
lemagne , l'Italie, la Suisse et le Danemarck» qui
semblait devoir neutraliser la Suède.
Aa premier coup d'œil ^ le succès de la France
semblait in&illible ; ses ennemis étaient ëepàré^
les un& des autres par des distance iocommenr-
durables , et chacun d'eux était travaillé iotërieu-^
ornent d'ntie maladie secrète qui l'aflEEiiblissait*
L'Angleterre, épuisée par sa dette ^ n'ay aiit de
forces disponibles que celles qu'il lui fallait pour
^limenteir la résistance espagnole , était tourment
\
(80)
■ --U-JI. » .tlriboait «nmilaK,
*^^ ' . „ ■■■laiw serwt accru
■ ,„:— ■ à U tmtàert..
^ "'"""«^tiedonner»*'
(8i)
La Prusse^ qui aurait eu plus dé motiâ de
ressentiment y était contenue par son impuis-
sance. Les suites de sa dernière tentatiye lui
faisaient considérer toute résistance comme un
acte insensé. Si eUe espérait des dédommage-
mens, c'était aux dépens de la Russie, qui ne
s'était pas retusée à lui enlever le district de
Bialystock par un traité où elle stipulait comme
son alliée; et c était de très bonne foi que
Frédéric-Guillaume désapprouvait tout ce qui
pouvait lui donner un air de trahison qui n'était
pas au fond de son cœur.
Quant au roi de Bavière , il avait fait preuve
de fidélité; celui de Saxe s'était montré plus
loyal encore, et l'on ne saurait oublier l'obstina-
tion généreuse avec laquelle il s'est dévoué.
Ajoutez à cela les liens secrets des ministres de
ces princes avec le dominateur de la France, liens
dont leur fortune et leurs cordons actuels rendent
encore témoignage.
Telle était la position de l'Europe en 1813.
Assurément celle de la France était brillante;
elle avait pour auxiliaires tous les gouverne-
mens, elle n'avait pour ennemis que les peuples.
Tant que la prospérité dure , la haine des peu-
ples n'est rien; mais au premier revers, cette
baine éclate, et elle est invincible.
Le terrible hiver de 18 12 à 18 1 3 détruisit l'ar-
6
2:i^Sl
Jifi-juckiiseinenldelw
lupoiaiiv vainquit les léii-
uuat de la France.
\
(83)
Les mêmes causes qui avaient renverse Napo-
léon en AUemagne devaient Ij^ renverser sur le
sol natal. Id tomme ailleurs il avait tue toùfes
les libertés ^ et , par là ^ soulevé contre lui toutes
les facultés intellectuelles et industrielles qui as*
piraient à se développer.
Ou a oublié aujourd'hui le sehtimetat de fati-
gue et d'aversion qui , vers la fin de l'empire >
s'attachait même aux victoires que la Frailce était
condamnée à remporter. Ou a oublié ce senti*
ment 9 dis^-je, comme à cette époque On avait
oublié le fol enthousiasine avec lequel on avait
reçu Tarrivant d'Egypte, quatorze aiis plus tôt;
mais le fait est qu'à l'exception de l'armée féutlie
^us ses ordres, et que la vue de l'étendard étran-
'-ger remplissait d'une indignation patriotique, il
- y avait en France bien peu de persouiiea qui
-fissent des vœux sincères pour la prolongation
de son règne. Ceux qu'il avait conodiléade bien-
-■ &its lui savaient mauvais gré de ce qu'en ^
mettant en péril lui-même, il les troublait dans
- la jouissance des foveurs qu'il leur avait accor-
dées* Le maintien de ces Êiveurs tontre toutes
les vicissitudes semblait un engagentëiït qu'il
avait pris , et lorsqu'on le voyant compromis on
- se sentait compromis soi*!-mênàe, on ûe le plai-
giuiit pas, on l'accusait plutôt. d'un manque de
parole.
6..
mee
Je Ri
Fran
leur
son :.
sei-v:
ans;
légii
aussi
intép
prém
porté
traire
quiî n
joug c
courom
peut de
Ans...
plfs se
temps li
défia itivt
gent louj
clarèrenl
patrie. Lt
tant-es roy
très à rede
■ snong
^4)
^^ j se trompent quand ils
^^11 ^ tâWitë de leurs adbérens
^^tm^ ^ bornes à leur muniâ-
^TÊTT . fls leur donnent plus de
^^^^Kt, if par là même ils mdtt-
^^^-v-aMofi- d'ibandonner le pouvoir
^^^HiB«r a»ec la Tortane. Ceux qui
^^^»m» Je Las-Cases doivent se soq-
^i,r «wne •.-omblée des bienfaits de
^— ^ j»«ipi «.TÎTBÎt : « Grâces au ciel, je
^^^^>« tomber, et nous serons de vé-
^^^■■«6. t Ce qu'elle disait ainsi naî-
^^itptmMe de presque tout le monde.
^|— ■«■ de comtesses impériales, il
^-py«»ir gens intéresses à donner à
^^^aam de la légitimité.
_^^M9a^r, ne trouvant nul appui
i - Frnnçais , Napoléon suc-
_, . -ixHÎiiîes de talent et de cou-
.^.jcMieul séparé sa chute d'avec la
«»v t)HVn effet ce sont deux choses
. -us-vincis avaient déclaré vingt
sttfmhiiont imposer à la France
.^iiiK- lorme de gouvernement
, ].• tn'itie était vacant, et qnel-
l'i-oltsse sur la légitimité, son
. toutes choses étant égales et
(85)
toutes prétentions étant contestées^ eUe jette un
poids dans la balance en faveur de celui qui peut
l'inTOqueF.
D'ailleurs, avec le petit Napoléon venait une
régence autrichienne, qui ne tentait les amis ni
de la France ni de la liberté. Le prince des Pays-
Bas, qui ne portait pas encore ce titre,, avait
servi contre les Français en Portugal ; Bemadotte,»
séduisant par les formes et souvent républicain
dans ses expressions, n'en avait pas moins le tort
irrémissible d'avoir soulevé les étrangers contre
son pays natal. M. le duc d'Orléans n'était pas en
France.
La restauration s'accomplit. Mon dessein
n'est ici ni d'esquisser son histoire, ni d'indi-
quer les &utes commises par les hommes aux-
quels le pouvoir fut alors confié. J'ai tâché de
remplir cette dernière tâche dans mes Mémoires
sur les cent jours : je ne dirai donc que quelques
mots sur ce que l'état des esprits , à cette
époque , prescrivait de £siire ou permettait de
tenter.
Napoléon n'avait été renversé ni par les hour^
ras des Cosaques, ni par l'or de l'Angleterre, ni
par la diplomatie autrichienne; ces choses avaient
servi de moyens, mais la véritable cause de sa
chute était un amour de la liberté que son desr
potisme avait réveillé dans le cœur et des étraur
(M)
I- «-é» irwÊOB'- Quand oo lit les ^i
g «K MKH aiiiil à U ËUDease aifaa
— i^ÀBC. cm acnt que i'emral»fi»n
^ *• h» *Brt, paisqne ces 1km
-^^A. tmc in* Ims leur vie, le na
mmtÊm «a taHT*, mis elle est tj
- 1» anuiiK èr 9o qui oat icn
' a »-7mmtnnr vnf Tabas de ces ■
> anw». pour rendu
<Ba* Ml bal plus q
^ » cdOe qu'elle i
n, k iBtaHrktiâo vfm
^nfcr. Ans le gouverne'
K^BacîpB «]ui I avaieni
r X ces principes dM
*s aDiés. -^
- — --aer »ii»y» ; les peuples i
^ t^ « >i0nuchir du ja
ttf^ ''* po'^'' ^ul de se |
a joug doniesliqB
e fVauchement avw
pw^o , les eludians,
•ms métamoi-pljosés fl
Bitcs constitulioiis; le
(8?)
^uTeraim les avaient promises. Le plus poissant
'entre eux était alors l'avocat le plus anlent, le
lus éloquent panégyriste des droits de rkomme
ans toute leur étendue^ et l'on pourrait indiquer
ncore quels salons de Paris ont retenti d'impé-
iales harangues en faveur de la Kberté. Ces ha-
angues^ reproduites aujourd'hui^ formeraient
in singulier supplément aux conversations cou-
Identielles divulguées depuis à la tribune par
m de nos ministres. La France ^ en donnant
'exemple du respect pour les conventions stipu-
lées entre les trônes et les nations , n'aurait rien
fait d'hostile contre les uns^ et se serait acquis
des droits solides à la confiance des autres.
Le moment était favorable : les rois délivrés
étaient reconnaissans , les peuples libérateurs
avaient de ces dispositions bienveillantes qui
naissent du sentiment du bien qu'on a fait^ et
qui se refusent à prévoir l'ingratitude; c'était
entre les sujets et les princes une époque pareille
à celle d^ la lune de midi ^ honejr rnoon, entre
les époux.
En même temps le gouvernement royal , se
^darant avec franchise pour la liberté consti-
totionnelle,. aurait satisfait au vœu national. Les
inquiétudes^ que M. de Chftteaubriand indique
^i bien comme un résultat inévitable du rétablis-
(88 )
Bcmenl des Bourbons (i) , se seraient calméet. |
Force et considération au dehors, amour et co*
Gani-e au dedans, tel fût été le partage delà i
tauration sî elle eût adopté ce système.
Que si, voyant les choses de moins haut, e
n'eût voulu que travailler à sa consolidation x
térielle, une autre route lui était ouverte.
J'ai parlé des défections qui avaient signal
les derriiei-s instans de l'empire: ces dérectta
avaient eu pour motif le désir de mettre <
sûreté, sous un auti-e que Napoléon, les bîensi
les honneurs que Napoléon avait accordés, n
qu'il ne pouvait plus garantir; en donnant i
possesseurs de ces honneui-set de ces biens pleid
sécurité sur ce point, la restauration conqnéra
une armée; et certes, sï le penchant secret de
ministres de cette restauration était d'étouffer I
liberté, rien ne conduisait plus directement à fl
but que la coopération d'une masse d'homnid
qui, en ce genre, avaient fait leurs preuves^ qlll
avaient servi pendant quatorze ans le despotisnHf
le plus complet qui eût jamais existé; qui étaient
habitués aux affaires; qui connaissaient parfaite-
ment le terrain, et qui avaient, dans toutes les,
portions de l'empire, des relations intimes et «i*
clieutelle zélée.
(i) Rpflrxions /iitlîtiquef , Aft-hnges , p. i55.
( 89 )
Je ne veux point ici faire la satire d'une classe
le gensqni^ depuis 1814^ a reçu l'éducation , je
le dirai pas de l'adversité , le mot serait trop
fort , mais de la vexation et de l'arbitraire. Je
luis convaincu que les instrumens de Napoléon^
séparés du pouvoir et n'en recueillant plus les
avantages , en ont découvert les inconvéniens ,
et que , jetés par les circonstances dans l'oppo-
sition p ils ont appris à aimer la liberté à foï*ce
de la défendre. Mais en 1814 ^ ils n'en avaient
encore ni les doctrines ni les habitudes, et s'ils
avaient retrouvé, sous le gouvernement de la
restauration , protection , garantie et activité ,
plusieurs, je crois pouvoir Taffirmer sans injus-
tice , lui auraient transporté le zèle et le dévoue-
ment qu'ils avaient déployés naguère pour le
gouvernement impérial. Ceux que le hasard a
préservés du dédain ou de la réprobation du
parti triomphant, et que ce parti a daigné ad-
mettre, nous ont donné d'assez beaux échan-
tillons de leurs dispositions à l'obéissance aveugle
et passive.
En disant ce que la restauration aurait pu
faire en ce genre, je suis loin de regretter
qu'elle ne l'ait pas fait '; la liberté aurait pu
être indéfiniment ajournée ; mais je me place ,
quand je raisonne , dans la position et dans l'in-
térêt des gens dont je parle, tout en me ré-
(go)
joaksa»! peut-être de ce qu'ils n'ont pas conid
cvitt* position, et de ce qu'ils ont mal entend
leur inlêrêt.
Eulîn, si le ministère de la restauration a
voulait ni de la liberté avec la nation eu masse
ni du despotisme avec ceux qui avaient si btfl
secondé le despotisme de l'Empereur, un troi
sièmc [>arti restait, hasardeux sans doute, atd
le seul praticable , dès que les deux premin
étaient rejetés, c'était de refaire franchement J
monarchie de Louis XIV, avec les adhéreos i
l'ancien régime. Je dis que ce parti était hai
sardeux : c'était se mettre en contradiction av<
les déclarations oflicielles de l'Europe et avfl
la disposition réelle de ta France ; car l'étendar
du pouvoir absolu n'avait pas encore été relei
par les étrangers, et, comme Je l'ai dît pli|
haut , la France était revenue d'intention i
d'espoir à 1789.
Mais, du moins, le ministère qui aurait teol
de la sorte une contre-révolution frtinche eft
rallié autour de lui une niasse d'intérêts qaeU
conques; les rois alliés n'étaient pas tellemeit
libéraux, qu'on n'eût pu les convertir en leiri
disant dès lors ce qu'eux-mêmes ont tant
pété depuis, que c'est à eux seuls à faire ta
bonheur des peuples, et à leur donner la dos»
de libellé qui leur convient : les oreilles rojale*
(90
Duvrent aisédiént à ce langotge. Quant ^ la
rance, la majorité eût été mécontente; mais
! Gouvernement aurait eu pour lui Ja mino-
té, et une minorité compacte, bruyante, pla-
k au sonfmel de H hiérarchie sociale , par-*
ient aisément , nous en avons eu plus d'une
>is la preuve I à se donner une apparence de
oajorité.
Ce parti , je le répète , eût été hasardeux ;
I eût de plus été immoral ; mais il vaut mieux ,
romme sûreté , prendre un mauvais parti que de
l'en point prendre.
Eq ne suivant aucune de ces lignes, en voulant
plaire à la majorité nationale par une Charte,
et à la minorité anti-nationale par la violation
de cette Charte, le ministère de la restauration
calculait très mal .
Nous subissons encore aujourd'hui la peine de
ses fautes. Elles ont entraîné tous les malheurs
de i8i5 , et les injustices qui suivirent ces mal-
heurs, et l'hostilité qui sembla s'établir entre
le Gouvernement et la nation en i8ao, et la
victoire momentanée d'une faction en i8ai , et
k douloureuse incertitude qui se prolonge en-
core depuis la chute de cette faction en 1827.
^aot il est vrai qu'un premier pas dans une &usse
^Qte entraine de fS^cheuses et durables coûsé-
q\ieûces, et tant il importe à la puissance de
I
j
^■iB
(90
bien se connaître elle-même avant de se^
en marche , de sayoir
QuiJ vaUant kameri, tfuidjin
el de ne vouloir dès l'origine que ce qu'ell
fùie de vouloir toujours.
4
1
(95)
VI.
DU DÉVELOPPEMEIVT PROGRESSIF
DES IDÉES RELIGIEUSES.
G>Dsidërer la religion comme une chose fixe ,
mmuable , qui doit être la même à toutes les
Spoques de la dvilisation , c'est partir d'un prin-
ripe qui ne peut conduire qu'à des erreurs gros-
âères et dangereuses. Tout ce qui tient à l'homme
st à ses opinions , sur quelque objet que ce soît ,
est nécessairement progressif, c'est-à-dire variable
et transitoire. Cette vérité est évidente en politi--
que, en science y en organisation sociale , en
économie , soit administrative , soit indus-
trielle.
L'état sauvage parait être un état stationnaire :
mais il ne peut servir de base à aucun système ,
parce qu'il est impossible d'expliquer , soit pai* le
raisonnement y soit par les faits, de quelle ma-
nière l'hpmme en est sorti , et l'instant même où
il en sort est le signal d'un mouvement de pror
gressîon auquel l'espèce humaine obéit avec
nne persévérance et une activité infatigables^
Lorsqu'elle rencontre des obstacles sur la route ,
cUe travaille à les surmonter. Son travail est
ni|-:"«iii«Z3
(94!
iilus OU moins manifeste,
obstacles et les dangers t^
vaincre ; mais lors même q
perçu , il ne s en cootinoe |
liiùtive , c est toujonrs en £
ijoe le succès se déclare.
Vovei la marche deksodd
<fDe . An sortir de réfai a
h ibéocnbe. Le j
^ ,^^«rfrs da de! «t 4
jl»^ ferte raisea, d'é
^^^*»fcr |W»> tard (hi Jroi
^riS^TKresl un komn
^^fUre son égal, mais
^^t^' <■' 1"« '« vicissiti
^^«»les reduit i un état d
j»«i. Lesclarc du prdtre,
^^ 01 inférieiir i son maitre^
^^«e : cVst une créature in
. fii ne peut se racheter d|
"I imprimée sur elle dèi<
(95)
; qu'elle porte gravée sur son froiit jusqu'au
«nbeau.
A la théocratie I détruite probablement par
I soulèvement des guerriers contre les prêtres >
iccède la servitude civile : c'est un pix>grès dont
2S conséquences sont^ à la vérité» plus impor-
mtes d'abord dans la théorie que dans la prat-
ique, parce que les habitudes guerrières donnent
ce nouvel esclavage des formes farouches et
jnguinaires; mais le fMTOgrès n'en existe pas
aoins. Ce n'est plus une volonté divine y immuà*
ik» irrésitible qui divise la race humaine en
oppresseurs et en opprimés; c'est le sort des ar«-
Jiesy le hasard des combats* Le maitre peut
kyenir esclave à son tour. La sanction reli-
gieuse» la consécration du mystère» la différence
de nature entre la caste qui impose et celle qui
porte des fers, toutes ces choses ont disparu.
A cet ordre social» si imparfait encore etsî
vexatoire » en succède un autre qui n'est plus
piécisément l'esclavage» bien qu'il lui res$em«-
ble à be|i\ftcoup d'égardâ. Mais » tout en admet-
tant un Vaste intervalle ^entile la caste qui cpm*
Q^nde et pelle qui obéit» il su^k)^ cependant
^fie espèce de pacte tacite. enti*e ces deiuc classes»
Garilreco|maitde$drQits,respecti& :Vestlè régime
T^'on a. ppmQié iéoidalité. L'esdave » sou$. la
tli^ralâe» p';avait pas rang d'homme; l'esdave»
(96 )
SOUS la loi de la conquête, ne se voyait pi
disputer cette qualité, mais était dépouillé
tous les droits qui en dérivent; sa vie étaîl
la merci de son maître , et toute propriété
était étrangère. La vie du serf est, sioun i
rantie, du moi as appréciée par les lois, d'i
manière iuégale et révoltante , mais qui proi
pourtant qu'elle commence à avoir quelques
leur, Sa propriété est précaire, soumise à
conditions iniques , et souvent livrée sans i
fense an caprice et à l'avidité du seigneur. T
tefois la spoliation n'est ni si rapide ni si i
traire; elle exige des formes, trompenses
doute et trop facilement éludées , mais
contiennent le germe d une justice à venir
impartiale, et sont un hommage rendu au pr
sentiment de celte justice. Qui peut nier ici
progrès important, avant-coureur manifeste
cause certaine de progrès futurs?
Bientôt la noblesse remplace la féodalité-
noblesse n'est en réalité que la féodalité àt
pouillée de ses prétentions les plus odieuses,
vie, la propriété, la liberté personnelle du pli
béien acquièrent des sauvegardes. Ce qu'il y
de blessant subsiste ; ce qu'il y a de raenaçi
s'adoucit. La voie des richesses s'ouvre pour
ire , et la noblesse, qui ne peut s'y oppose)
Lconsole par les appai-eiices du dédain ,
(97 )
s'en tlédommage par un monopole de faveurs
qui Ini reste quelque temps encore. Mais corn-
fiarez ]*e$clave de la théocratie primitive , l'ilote
de Sparte, le serf du moyen âge, au plébéien,
même seus Louis XIV, et vous verrez la car-
rière immense que Tespèce humaine a franchie.
Il n'est pas de notre sujet de la suivre plus loin
dans cette marche toujours progressive. Ceux
qui écriront dans cinquante années auront biçn
d autres pas à tracer.
Ce que nous disons de i'avancement de la so--
ciété politique ou civile, nous pourrions le dire
avec non moins de raison des sciences ; mais tout
développement serait superflu, parce que la vé-
rité est trop évidente : et il Csiut remarquer que
la progression n'a pas lieu uniquement en ce
sens, que ceux qui s'occupent des sciences mar«
dient d'une découverte à l'autre, et font avancer
ainsi la science qui forme l'objet de leurs mé-
ditations ; la progression s'exerce encore d'une
autre manière , que nous nommerions volontiers
horizontale , si nous ne répugnions aux expres-
sions insolites. Non-seulement les hommes ins-
tmits sont plus instruits, mais une portion plus
considérable de Tespèce humaine entre dans la
classe des hommes instruits. Les connaissances
qui étaient jadis la propriété d'un petit nombre
deviennent celles d^in nombre beaucoup plus
j Tl
graP
toui
n
d'ai
met
san
règ
gn'
lié
l'ît
un
dé^
Ire;
ce
de
obji
L
chai
créa
que
scnr
teiit;.
n'esp'
liumi
^opiiele foncière est la valeur de
«ik^-jjjtfic telle de l'homme. L'e'poqae
fcï**' -[^ loacière se voit domptée par
•■* ■ (sl-à^'"-' fo'"'^'^^ *^*^ prendre la n»-
(W*^' jjffllère et de se mettre à son ni-
"" nâk'''"* "ouveau progrès dans la
rt*' jfur morale et du perfeclioone-
*»'"'^\(ile ces divers exemples pour eo
"'^jeiL'ite une loi de progression qui
4^~^Bjos les sens et sur tous les objets.
rf^^^uîe en serait-elle exempte ? Tan-
t''^Ljesin8titutions,aucune des. formes,
jl^^^ions contemporaines de l'enfance
^^ ^t ne saurait convenir à un état
à*v^',U religion serait-elle condamnée
^"^^réiite et stationnaire , au milieu du
«'•'j goiversel et de l'amélioration gé-
^*
^' Joute. Dire que la nicnie religion
jrà une horde sauvage et à un peuple
if-' iZ nation plongée dans l'ignorance
^lé éclairée , c'est dire une absurdité
Alt tous les esprits , si on ne l'avait
111 prestige quilafaît regarder comme
^uil en rien à la divinité de la reli-
mieux dire, du sentiment in-
( I-OI )
tîme sur teqnel reposent les coavictions reli-
gieuses. Plus on croit à la bonté et h la justice
d'une providence qui a créé lliomme, et qui lui
sert de guide , plus il est naturel d'admettre que
celte providence bienfaisante proportionne ses
euseignemens à l'état des intelligences auxquelles
ces enscignemens sont destinés.
11 y a plus : cette doctrine seulfe concilie les
idées que les hommes religieux conçoivent de
cette providence avec la nature de l'esprit hu-
main. On ne saurait nier que l'esprit humain
n^ait un penchant invincible à l'investigation et à
l'examen. Si son devoir le plus impérieux, si son
plus grand mérite était une crédulité implicite ,
pourquoi le ciel l'aurait* il doué d'une faculté
qu'il ne pourrait exercer , l'aurait-il soumis à un
besoin qu'il ne pourrait satisfaire sans se rendre
coupable? Serait-ce pour exiger de lui le sacrifice
absolu de cette faculté ? mais oe sacrifice le ré-
duirait au rang de pure machine : ce serait une
espèce de suicide. Le dieu qui Timposerait à
l'homme ressemblerait plus à^l'Amida de ces ido-
lâtres qui se font écraser sous les roues du char
où est placée leur idole, qu'à l'inteUigence pure
et bienveillante que le christianisme offre à nos
adorations et à notre amour.
Il y a plus encore : cette crédulité implicite ,
cette immobilité dans les dogmes ^ ce car^içtèrQ
^_^ f ion ) ^^
<,tionn»lr-e Uaiwles croyances, loules K.clo
contre nature, 1"'on recommande au,™ J,
rellgici. , SO..I ce <,„',| y ^ j^ p,^ „pp^„ '
liment rclig'C"»; Qu est-ce, en effi,l,quc„
tirociit? »c iKsoii, de connaître les râppovte,
ciUunl en»" I homme cl les étm misitle.,
iiinoenl sur sa deaioM. Il est dao, son esse'
d'essDjer , |»»f se salis&l„ , de ctaque for
Migie»'-'* l"' « crée ou qu'on lui prèeuie ; m
i\ csl »o4S' 'l^'» »n essenœ, lorsque ces fora
jligica-» ne le satisfont plus, de les niodif
« maoic" " '"""lerce qoi le blesse, oo ma
Je maoïc" a euixarierce qui le blesse, oo ma
a -akiplCT quelque Corae mnelb fù lui 0^
,\cunc mieui. Le iaa^^fàat. ^ m |
,0^1 jamais, !■ iMii ii 1 m ili 1 m, J'ave»
11-., r Aj»»«rqdte, c'est
r«|j|'e<a^'eaei„|u
^*^ Aï modificalia
»s*es cro^-ancia
-, "»9»elasapen
■Ttamy^uix et l'an,
^^^^__H^ ' 'i|i "("SMS; a pe»
_^^i^» ^ ■?" I' Suatisme estjj
'___j^^' ■"■* ■' "« Murait
r k religion est le ré~
<* des efToru de i'/n-
, «s statiounaires ijiet-
Àe la question.
( »o3)
Si nous voulions appuyer cette assertion de
faits irrécusables ^ nous montrerions d'un côté
l*Italie^ de l'autre l'empire ottoman. En Italie ,
les progrès de l'intelligence n'étant pas arrêtés
sous d'autres rapports que ceux de la religion,
qu'arrive-t-il?que l'Italie , éclairée d'ailleurs sur
plusieurs points » est , quant a la croyance , livrée
à la fois à la superstition et à l'incrédulité. Cbez
les Turc^y la prévoyance de leur prophète ayant
rendu stationnaire, non-seulement la doctrine
religieuse, mais tout ce dont l'esprit humain
aurait pu s'occuper, que voyons-nous? une apa-^
tfaie complète dans les temps ordinaires , et un
faoatisme qui se réveille dans les grandes crises,
farouche etstupide, comme il l'était sous Omar.
Mais , dans les deux cas , il n'y a plus de place
pour le sentiment religieux , pour la religioa
proprement dite. La religion n'est salutaire, elle
n'existe réellement, elle n'exerce le genre d'in-
fluence qu'elle doit exercer^ que lorsqu'elle est
d'accord avec toutes nos £sicultés et qu'elle ne
reste en arrière d'aucune de nos connaissances..
Dans toute autre hypothèse , ces facultés qu elle
veut comprimer, ces connaissanees qu'elle re-^
pousse, se soulèvent et se rénniissent pour se
teuger et pour la détruîi*e.
Quand vous prétiendez mainlenîr intacte une
.nex c«>ot7r celle dn^-: ^ '^
tend est COOŒH . |»ns la ~,i:„,„ .
ortie coaa..s«.o«da „„„j^ m=le,;d 50 Imm
AruJee. Avo.ns-.cn,» besoin de «„ .
•j I ' °*^ 'appeler tawaih-
tageqoe les .ocr^i^les on, „Ve j^, p;, .
lie r.Aslronomie de h Bible ? "/"î"»*
De même, quand les ma.nre.,.^„, j •
qoaiKl b morale ,esl am,;!;^,^^ ^,^_ "^
clair ^. si l-o,. veu, pe.p„„er da„, ,a „=,igi^
celleameLoralion el ce. adoucisse™™,, „ne l.«e
doil sëlever, e. que „,„g,^. ,^^ _
plus ou mo,n, prolonges ,„u„e assis,a„ce exlf
Heure peut valoir à des cultes doo, le le™,
est arrivé , ces cultes ue sauraient sortir de celte
Inticque déconsidères « décrédités '
Si te bornes que nous nous sommes „^cées
-« '- P""""-™'. uous en appel,erir„n
Ito.»- " "°"^ ™™«re.i„„s <,„7e'es. Z^
««jours parce ,„„ les défeuseu™ des rX
■■-• -■ "':.';"=■""".• --"i à des perfectio^t
n«n,c de ceux qui ne vouUien,
— jf- <■" corriger une partie. Les
( io5)
rétres d'Athènes^ ainsi qne nous l'avons observé
illeurs (i), ayant les premiers rompu la bonne
itellîgence qui subsistait entre la philosophie et
; polythéisme 9 quelques philosophes en souffri-
enf , mais ce fiit néanmoins le polythéisme qui
omba. La philosophie lui survécut; et plus
ard, rinflexibilité de Léon X décida , pour une
grande partie de rEuix>pe , l'abolition du catho*
iicisme^ que Luther lui-même n'avait point en
vue en commençant ses attaques contre les abus
de Véglise romaine.
Cest donc une erreur grave que de supposer
la religion intéressée à demeurer immuable;
ette Test au contraire à ce que la faculté pro-
gressive, qui est une loi de la nature de l'homme^
lui soit appliquée. Quand les croyances reli-
gieuses restent en airière de la marche générale
de l'esprit humaip , hostiles et isolées qu'elles
sont, ayant transformé leurs alliés en adver-
saires^ elles se voient, pour ainsi dire^ assiégées
par les ennemis qu'elles se sont créés à plaisir*
L'autorité qui peut disperser ses ennemis, ne
saurait les vaincre. Us croissent chaque jour en
force et en nombre ; ils se recrutent par leurs
déGailtes mêmes, et ils renouvellent avec obs-
(0 De la Religion, elc. , tome I, page i5i. Chez Picliou
«l Didier , libraires , quai des Augiistins , n, 47'
il
( .06)
tioation des attaques qui ne peuvent msiujo
(l'abûQlîr à une victoire d'autant plus compU
qu'elle a été plus long-temps contestée.
Mais si l'intérêt de la l'eligion est de au
cher d'un pas égal avec l'intelligence, tel n\
pas l'intérêt du sacerdoce. L'immutabilité i
doctrines fait sa force et la progression éhr»i
sa puissauce.
Aussi, dans tous les temps, le sacerdoce
toutes les religions a-t-il frappé d'anathème l'i
du cliangemciit, la tentative ou seulement i'i
poil- de l'amélioration. Nous n'avons besoin <|
de rappeler à nos lecteurs les prêtres d'Egjfp
les pontifes de l'ancienne lîome, et le saccrdi
clirélien jusqu'au protestantisme.
Le protestantisme lui-même, bien que i
principe fut d'accord avec la vérité que n
proclamons, et qu'il ne pût justifier sa scîss
que par l'adoplion de cette vérité dans to^
sou étendue; le protestanlisme , disons-noa
a paru en dévier dès son origine. Après aw
réclamé In lugitimité du libre cxamea ^
voulu s'approprier le libre examen comme ]
monopole , et tandis que l'église calhollque dU
à ses ndèles. Croyez et n'examinez pas, le |
tcstantisme a dit long-temps aux siens, Ëxanaiiu
mais croyez comme si vous n'aviez point ea
miné. Certes, entre ces deux manières de i
( Ï07 )
iDoer p l'ayantage était du c6të de régUse
ithûlique.
NéanmoicSy conuBe toute vérité porte ses fruit»,
illequi avait réveillé dans l'àmedes réformateurs
Il quinzième siècle le sentiment des droits de
ladépendance intellectuelle n'a pas tardé à bri-
\T les chaînes dont ses premiers organes pré-
ludaient la charger. Et c'est du sein de leglise
rotestante que le christianisme , rendu tout-à-
i4bi$ à sa pureté ancienne et à sa perfectibilité
rogressive, se présente aujourd'hui comme une
octrine contemporaine de tous les siècles, parce
aelle n^arche avec tous les siècles; ouverte
toutes les lumières , parce qu'elle accueille et
[aelle adopte toutes les lumières; s'enrichissant
le toutes les découvertes, parce quelle ne lutte
notre aucune découverte; se plaçant à chaque
^xxjue au niveau de l'époque, et déposant par
:ela même toutes les notions qui sont en ar-
rière des pas que fait chaque jour l'esprit humain.
Que si quelqu'un, par ignorance ou n^au-
Taise foi , ou peut-être par des considérations de
coQYenances locales ou personnelles, contestait
ce que nous affirmons, nous le renverrions aux
ouvrages des principaux théologiens protestans
àt TAUemagne.
Noos pensons donc que c^est désoimais de
ce principe qu'il faut partir, si l'on veut rendre
( ">8 )
a la religion 1c seul hommage qtii soil di
d'elle et si l'on veut, eu même temps, l'appi
sur les seuls fondcniens qui soient solide)
inébranlables, et c'est ainsi que noasprocédt
dans les considérations suivantes.
Nous disons que la religion est un sentîi
inhereiil à l'homme. Voyez en effet tous
peuples sauvages ou policés se prosternant
pieds des autels.
Nous disons que la forme que revêt la relij
est toujours pcoportionnée à l'état social des
lions ou tribus qui la professent. Et en el
!e féticliisme chez le sauvage, le poljtliéii
tel que le décrit Homère chez les Grecs
âges héroïques, ce même polythéisme pei
lionne chez les Athéniens du temps de Péril
la morale et la spiritualité introduites dans i
croj'ance depuis cette époque, le besoin
écarter les traditions grossières et dégrada
pour les objets de l'adoration , la tendance
l'unité à uue époque encore postérieure,!
parition du théisme, au moment où la refle
et l'expérience commencent à démootrer l'ii
lité de plusieurs causes pour expliquer les ]
«iioniénes de la nature ou les vicissitudes
•' destinée, enfin le triomphe de la docl
iiMÎIairc qaand l'esprit humain achève de
<.Iairer,'!îîlHSrccs eiioses composent mic !
{ »09 )
e faits qui démoalrent les rapports constans
e \a religion avec les progrès de l'intelIigeBCC ,
t sa tendance h se mettre tonjours au niveau
.e ces progrès. Qu'ensuite ^ à de certaines épO'
ues, des moyens au-dessus de notre nature fai-
<le et împarraîte aient favorisé cette tendance;
ue, par exemple, quand l'homme était inca-
•able de recevoir la notiondu théisme, celte no-
ion ait tout à coup apparu , -comme un phéno-
nène inexplicable, au milieu d'une tribu igno-
anle; que, j^ns tard^ Tesprit humain s'étaot
levé jusqu à TuDité > mais se trouvant Iiors d'état
léaDmoins de transformer cette idée abstraite en
me doctrine animée et vivante, un secours inat-
eodu l'ait aidé, cela ne change rien à ce que
)OBs affirmons: la tendance existait, et le secount
idditionnel ne s'est «xercé que conformément à
xtte tendance.
Nous disons enfin que le sacerdoce fait perpé-
:uellement des eflibrts pour arrêter ou retarder
xtte marche; et en effet, le jongleur du féti-
:)iisme lutte contre le polythéisme qui, en at-
ribuant aux dieux la ligure humaine , brise les
iimulacres hideux des fétiches, et détruit l'in-
Huence des évocations et des sortilèges de leurs
interprètes. Héritiers ou représentans de la plus
grossière des croyances, les prêtres de Dodone
conservent les mœurs, les habitudes, la divina-
(MO)
tion tics jongleurs, persistent dans les homrd
qu'ils rendent aux colonibes divines , aux cb
prophétîqnes, et déclarent une invention raod
et sacrilège la religion d'Homère, quï,ida(
ses enseignenicns à la société naissante, rend
dieux en un corps, parce que leurs adorai
composent un peuple.
Quand le polylliéisme homérique a trioini
le sacerdoce, qui s'efTorce de s'en emparer,
de sa puissance, bien que précaire et tonj
contestée, pour empêcher celte forme reli^
d'avancer avec les notions contemporaina
s'oppose à ce que le caractère des dieux sa
liore, lors même que la morale des honifl
s'est améliorée. Il ne veut pas que lenr e
devienne plus pure ; il interdit à la mét3|l
sique de lenr appliquer l'hypothèse obsd
mais séduisante, de l'immatérialité. Il procl
corunte articles de foi et dogmes immaaï
leurs besoins, leurs passions, leurs faibtd
leurs vices. Il proscrit le spiritualisme d'Ad
gore, il punit ta morale de Socrate, il aifll
la logique d'Aristole , sans réRcchir qu'en iso
ainsi la religion du mouvement général , il a
contre elle ce mouvement même et prOVD
rîncrédulité.
Enfin, lorsqu'en dépit de ces résistances si
Iculées, le polythéisme a subi les modificati
(■•")
n^itables , le sacerdoce , réMgné à ces modîfî-
ations, essaie de noaveaa de planter sa bannière
!l de s'arrêter; et, quand il Toit s'avancer le
iiéisme , dont ces modifications contiennent le
^ne et préparent le develâppement , il soalère
xmlre lui l'autorité , toujours alliée du présent >
oujonrs ennemie de l'avenir, et la populace,
iDxiliairc féroce de cette autorité qui la sou-
loie, accompagne de ses cris les dirétiens au
.irque , et se repaît de l'agonie des martjFrs.
Voilà donc, ce nous semble, nos trois pre-
iiln-es assertions, l'universalité da senlim^t
religieux, la tendance de ce sentiment à per-
fectionner la forme qu'il revêt, la résistance
du sacerdoce an perfectionnement de celte for-
me; voilb , disons-nous , nos trois premières a*-
wrtions prouvées ; mais il nous reste à indiquer
la circonstance qui , favorisant le système sta-
lionnaire, a trompé les esprits les plus obser-
l'ateurs, et leuracachéla marche nécessairement
progressTve de la religion.
Dès que l'homme a des dieux , et il a des
àknx dès qu'il porte ses regards autour de lui.
On que, se repliant sur lui-même, il consulte
son sentiment intime, il éprouve le besoin de
se rendre ces dienx favorables. H essaie mille
manières de satisfaire ce besoin. Il voit ses «em-
Mables à côté de lui se livrer aux mêmes tenta-
tlOIt
pr-
êt
. ^^"" Anos ealoom
"^ * ■■"tell , imflM
«a- t^ profession a
■ V " .*"■"*' «IcnJ. ■
« • *«k*i«ne même, 1m j
V"''*e*"". un traîna
*•» religion learprop
J^— ■ •
*■'" '■'■■" ' *= "■''«u des hordes 11
^^f. * «e renfermenl dans une eo
^^..«r..** " Tulpire. Voyc-le., non,
^^ ,« fe dra.des de la Gaule ou les h,
*i»i**"™"«1°i litnlà leurs fonctio.
„»>. i"?<»" •» candidat qui solliciie so
^" •*=* épreuves longues, donloureu
55, louer à uue mon que des sup
^—* |>r«i»ieiit les t^màiircs qui neg)
^ ^iigneol ValBlijaira jifeariv. coram^
■ ibUc mystère, iiTniiiot uik langue i
ci Un: profane, cnlnorrr leurs œn
s ée léoeii
Tfs ol de teiTenrs. Appn
"instinct secret|
sdllicronalà
* oheisseni
ÎJcsooi-poratio
( >.3)
Mais le feticliisrae lutte psr 9a nature contre
empire sacerdotal. Le fétiche est un être porta-
if et disponible qae son adorateur peut (ion-
alter lui-même dans tontes les circonstances ,
t avec lequel il &it son traité directement,
« qai lui rend souvent l'intervention étrangère
mportane oii superflue. Aussi les jongleun: ,
nvestis qndquelbts d'un pouvoir terrible , voient
^pendant ce pouvoir remis «n question etcon-
teste sans cesse. Comment donc se fait-jl que
plnsieurs peuples, en sortant du fétichisme» ou
même en demeurant attachés ^ cette o^yance ,
sous uae forme plus régulière, accordent aui:
prêtres une autorité durable et illii)iitée ?
Le climat suffit- il pour nous expliquer ce
phénomène ? Non : car le sacerdoce a possédé
quelquefois na ascendant sans Umites dans tous
les clinMts.
Les bouleversemens physiques seraient-41s une
cause ^ns satis&isaate ? Non : car tontes le<^
parties du globe ont subi ces bouleversemens ,
«t il y a des portions du globe où les prêtres
sont restés, sans pouvoir.
Réussinons*nou3 mieux à dérober ce secret à
Vhi^ire, si. nous cherchions le mot de l'énigme
dans l'action des colonies? Non : car l'action de?.
«Jonies ne peut être admise comme une cause
première. Dire que telle colonie a imposé des
( "i )
tel pays . c'est exp)i<|aer pour-
•Mm» y p'y'^ subjugué les a reçues ; mais H
jQjK WCOie à rechercher pourquoi elles él&ival
<>ilMim dans la patrie ancienne de la coIwM
Mt tes a portées au dehors.
la cause du pouvoir sacerdotal réside diu
uuo cii"constance qui tient de plus près auxttft
Itous que l'homme conçoit des êtres qu'il adore,
et qui est à la fols indispensable à la solution 00
problème, et suUisaute pour cette solutioa.
II y a des peuples dont toute l'existence dé-
pend de l'observation des astres.
Il y en a d'autres chez lesquels abondent tIcS
phénomènes physiques de toute espèce : les pre-
miers sont entraînés à substituer au félichlsmC'
ou à introduire dans le fétichisme le culte do
corps célestes ; une nécessité non moins trapé-
rieuse force les seconds à l'adoration des éléroeai.
Or ces deux systèmes créent immédiatement
un sacerdoce revêtu d'une puissance que n'ont
et ne peuvent avoir les jongleurs des sauvage*.
Pour conoallre le mouvement des astres, pour
observer les phénomènes physiques » il faut W
certaio degré d'attention et d'étude.
Cette nécessité constitue , dès l'origine des so- ,
uétés et taudis que la niasse du peuple est encore
toute sauvage , des corporations qui fout de l'e-
tude des astres leur occupation, de l'observalioa
("5)
« la nature leur but , et des découTertesqu'ulles
ecueilleot sur ces deux objets leur propriété.
Dès lors , il y a deux espèces de sociétés, celles
|ai sont indépendantes des prêtres et celles qui
ont soumises à leur autorité, et'ces deux espaces
le sociétés ont deux religions toutes difTérentes.
Dans les premières , la |HY)grefisioa continue
telle (pie nous l'avoDS décrite plus haut; dans les
secondes , elle s'arrête , et la religion demeure
stationnaire.
Tel est le spectacle que nous offrent l'Inde ,
l'Ethiopie, l'Egypte. La faculté progressive y est
frappée d'immobilité ; toute découverte lui est
interdite, tout avancement est un crime, toute
innovation un sacrilège. L'usage de cet art pré-
cieux qui em-egistre et transmet au loin lapensée
«st prohibé comme une impiété. La religion ne
dépose point les vestiges faideox dn grossier féti-
cliisme; la figure des dieux reste înffHTaey leur
caractère vicieux et passionné.
Chez les Grecs , au contraire^ affratichis du
joug sacerdotal , au moins à dater des temps hé-
roïques , tout est progressif. Ils arrachent aux
corporations théocratiques de l'Orient et du Midi
les ilémens des sciences , que ces corporations
^tenaient captives dans leur mystérieuse en-
ttiate. De languissantes et d'imparfaites qu'é'
tiient ces sdeaces dans la nuit du sanctuaire ,
(
institutions à tel pay- „
quoi le pays subjup .'^ ** °'*^" '„'*
,-o.t« ■ t f'^jour; et l'mte i-
reste encore a reche , _i- , ,
flablies dans la p ' ." .
, ■ I ., - *rfé*, a travers mille er-
«jui les a porteef . •■r^ .
I , ■ .««néanmoins, sinon jns-
L-a cause du X ■ . • 4 ■
nn. circonstar :>?■" .''* Pf"t-é'""-ce«.
tions que llr >>'»«'«J"«Ï"'' «-•«« vérités re.
i est ■ ■ ■;>*^"* époque, et qui sonl
--' ^P*"*" atteindre d'autres veri-
ct qui est à
problème
Ilyn
pend d-
"j ,
phen ^.
mie
^■^p^iean. La religion se ressent de
'^/f*' * notelligeiice ; des torreos de
^l'ufgtdent de toutes paris, pour la pé-
. /i itf Jôndre.
f^BfWi». *■* '** ^^^^ "■■' • "" mouvement
„.e i lunpalsion dominante lutte coriire
gi ifi ««illations de celte lutte peuvent iu-
w rt ce""" '^ observateurs qui n'ont pas
-1, rente première.
p'aoi p-'rt, comme nul effort humain nerem-
jur les lois uatureUes uuc victoire com-
og^ li prf^rcssîon se fait jour aossi, dans les
Jigitii^ <•■•'< rdolales, lentement et par des voies
ru, (^< : nuis alors elle a ceci de particulier,
— >■ l'iiik-lliniice étant concentrée dans une
^j^, U pi%3gressiOi) ne s exerce que dans celte
^^ et riiitérêl de cette caste étant oppose à la
^^^ir^ti>:i . loin de se féliciter des pas qu'elle
( "7 )
ilVaie; loin de s'en vanter, tife
.«usement à tout ce qui n'est pas
"^ /s mystères.
*>,^ "* :; part, l'intérêt sacerdotal étant coii-
^ ' ^' progression , même dans les religions
vâantes , lu sacerdoce Uche de l'arrêter ,
pècbe souvent qu'elle ae soit manifeste.
1 résolte de là qoe ceux qui ne remarquent
.as suffisamment l'enchaînement des faits, et ne
remoatent pas à leur cause première , n'apet--
çoivent la progression régulière nulle part. Ils
voient partout^ en Grèce comme en ^jptc ,
dans le protestantisme le plus perfection nt-
comme dans le catholicisme le plus immuable ,
des dogmes, des pr6tres, et des, philosophes, nit~
tagonistes des dt^mes et victimes des prêtres.
l''incrédalité , qui est un effet, ils la prennent
pour une cause; ils croient qu'elle est volon-
taire, tandis qu'elle est forcée ; ils travestirent
une époque en une révolte.
Us se trompent. Ce u*est pas une fantaisie chez
les peuples .que d'être dévots ou irréligieux. On
ne doute point parce qu'on veut douter, comme
on ne croit point parce qu'on veut croire. Il y
a des temps où il est impossible de semer lu
doute; il y en a où il est impossible de ramener
la conviction.
L'iocrédulité oatt de la disproportion qni
( "S)
Miste entre les objets offerU à r.donrtion c
les dogmes présentés à la croyance, et l'état des
esprits auxquels ou commande cette ador.ti(».
et qu'on veut soumettre à celte croyance j et K
poque de celte disproportion arrive che» 1«
peuples indépeudaus plus tôt, che. fes peupb
soun,,, aux prêtres plus tard; mais eUe .m,t
inlaill.Mement chez tous les deux.
Elle arrive plus tôt chez les première , para
que 1 oppression sacerdotale nesl cl,e» «.x quW
accdent une exception à la règle; elle -L^
plus tard chez les seconds , parce que l'opp^^
..ou sacerdotale est elle-même la règle, ^WZ
P us d eflorls pour s'en aflraacbir, et ™'il . .
plus de périls dans la tentative.
il J- a donc , entre ces deux espèces de «li-
g-on , d.flereuee pour le temps ; il y . .„«; Jif.
lerence pour le mode.
Dans les religions libres, chaque modifia-
fou, s opérant par Popiniou q„| se modifie, .«
^pcrçne, avant même quelle ucsoit accomplie.
Les ntes changent, les traditions se retirent Sm
*n o,„,a,n ofecur, qui fait que les erovans les
««bltent, et que les incrédules seuls les r.ppel-
« pour les attaquer. Les nouvelles idfe»
.^irenl presque sans voile; tout se fait au
L'œil le moins exercé peut distinguer
de celle de Pindare ; et
\
-dans le culte rtnnaio^ qiii, bien que sacerdotal
par son origine ârûsque, devint grec de bonne
-beàre ^ à beaucoup d'égards, même arant l'éta-
blissement de la république , il est impossibit;
de ne jjas voir llntèrvaile qui sépare les sacri-
fices humains des sirniilacres de paille jetés dans
le Tibre.
- Les religions sacerdotales se modifient , au
contraire , à bois c!os , dans les ténèbres. Les
formes , 1«8 expressions , les rites , restent les
-mondes. Sou& les empereurs, comme avant Me-
nés, left Égyptiens précipitaient encore dans le
Nil une jeune vîei^. Tout semblé îmmuable
jnsqu*à la desiraËtion complète de ces religions.
Dans le premier cas , c'est un édifice qu'on
élève , qu'on répare, qu'on embellit à la Vue de
tous , jt^qu'au moment où les réparations , les
embellissemens, les altérations qn'îl iubît amè-
nent sa cbute ; dans le second, l'édlBce conserve
an dehors tontes l'es apparente dé la solidité
qa'iln'a frins an dedans, etl'on n'est averti qnll
est menacé que -lorsqu'il tombe en k-nines.
Le dévéloppednent de ceis vérités exigerait des
Tfrfumes. Nous le réservons pour, une occasion
où nous serons moins gênés par le tçmps et l'es-
pace (i). Nous invitons ici nos lecteurs à penser
( I ) Noiu avons rappelé pliu haut, nés brilverodit, qiietquu-
r
( >«-)
par eux-mémtij , plutôt que nous ne peasfl
pour eux ; et , comme nous croyoQS cjue le i
sultat de leurs méditatîous ne peut quel re ulj
nous ne nous aflligeroas point d'être devam
Dans le grand travail que nous avons eatrepl
nous ne verrous jamais dans nos rivaux quel
auxiliairus.
Nous laissons donc de côté les preuves fat^
riques , la réponse aux objections et les 1
nombreux que nous poumons invoquer ,
nous allons déduire les conséquences du pÉ
cipe que nous avons établi. Voici, selon na|
ces conséquences. I
La religion est progressive : par un efiet de
caractère, elle s'améliore, se perfectionne , s'
pure graduellement. Quand la progressioa d'oi
pas interrompue, la religion ne peut faire (
du bien : pourvu qu'elle soit indépendante, (
a sous cLacune de ses foi'mes son utilité , qu^
mécounaît quand ces formes sont tombées,
qui disparait lorsqu'on veut prolonger ces fora
au-delà de leur durée nalurclle.
Le fétichisme, tout absurde qu'il est, par c
seul qu'il contraint le sauvage à reconnaître s
idées fondamentales exposées dans les deux pre
volumes de notre ouvrage sur la religion. Le déîdoppe
do celles que nous intliquons ici se Iroiivem , appuyé depp
\es , dam les TOluniea siilvaus.
( ■:■' )
orce supérienre à lui , lai apprend à ne poiat
aire de sa propre force l'unique arbitre du juste
:t de l'iDJuste , du iHén et du mal. Il introduit»
ntre ce sauvage et ses semblables, la sainteté
lu semoeot; il fait pénétrer dans son àme la no-
lîon da sacrifice.; il .lui enseigne à triompher
quelquefois de ses passions fougoeoses et de ses
pencbans grossiers ; et c!est beaucoup daos uoo
àluatioa presque pareille à celle des brutes,
que de faire germer , au sein de l'ignorance, la
L'onception d'un monde, invisible , et je ne sais
f]ael .pressentiment d'inunortalité. Laisses l'in-
telligenf»> libre , ce germé seia fécondé.
Le polythéisme le plus imparfait ajoute des
bieu&its nouveaux au féticl^isme qu'il remplace.
La société naissante trouve- dans cette croyance
sa base et sa sauctiou; des trêves consacrées in-
terrompeot les guerres acharnées des tribus bar-
bares. Des fêtes religieuses rapprodient ces peu-
plades détiantes et fiarouches ; les dieux , bien
(jne passiounés et égoïstes comme leurs adora-
teurs , forment un public plus auguste devant
lequel ces derniers rougissent des actions hon-
teuses , et qu'ils craignent d'indigner par des
actions coupables.
Plus perfectionné , le polythéisme devient
chaque jour plus salutaire. Cette assemblée des
immortels se dégage de sa ressemblance avec U
( '^^ )
nature humaine; ses formes s'embeltisseut ,
peDclians s'épureut ; elle prête sa garantie «
naturelle à toutes les vertus; elle dirige sa 9^
rite contre toutes les injustices; elle ëteoj
protection sur le faible et sur l'e'tranger: s|
avoir consolide les liens de patrie qui unis!
les individus en leur qualité de citoyens , 1
établit des liens d'humanité , d'hospitalité,
les unissent en leur qualité d'hommes ,
voit apparaître celte notion sublime de fraten
universelle que le céleste auteur de
croyance a proclamée , mais que la reltgîa
libre de toute autorité matérielle, avait déjào
çue et mûrie.
Enfin l'homme, acquérant chaque jour des
mières nouvelles , ne peut tolérer plus Ion
temps le morcellement de la nature infinie
divine entre une foule d'êtres partiels et boni)
il les réunit dans la notion d'un seul être 1
prême , et le théisme descend du ciel sur
tei're. <
Sans doute , au nom de b religion, l'on a' I
beaucoup de mal à l'humanité. Les auto-daJ
ont remplacé lessacrifices liumains; un nouve
monopolo , s'éteudant sur toutes les connai
.sauces et sur tous les genres d'instruction, a t
jete, pour plusieurs siècles, les peuples dansl'
1
( <'^ )
Mais qu'eu doit-on cooclare? Que des corpo-
atioDs tiiéocrati<]Des oat dënaturë le senliment
eligieax, en éternisant des fonhes qui n'étaient
lonoes que pour nu tnnps ; que ce seutiment a
lé sans cesse en lutte avec ces corporations puis-
antes ; qne^ tandis qu'il tend à perfectionner
es formes qu'il revêt , et à les nièttre dans une
iroportioB Juste et salutaire avec les idées con-
lemporaines de chaque époque, les corporations,
(pli ne Tout envisagé que comme base de leor
empire, ont voulu rendre statiounaire ce qni
devait être passager, et qu'une lutte violente,
eatre la tendance naturelle li l'homme et les vo-
lontés de ces corporations, a &it d^un espoir une
épouvante., d'une consolation une servitude ,
d'na bienfait un fléau.
Quoi de plus injuste d6nc et de pins absurde
que de confondre le sentiment religieux qui tend
toujours k se développer avec les efforts des cas-
tes, dont le travail , opintitre et funeste , tend
it étoutTer ce développement ! N'est-ce pas ab-
jarer tout discernement qt^e de frapper d'un égal
anathème et la victime et les bonrremx?
Non , le sentiment religieux n'est en rien res-
ponsablede ce qu'ont fkitensoa nom des hommes
qui n'étaient pas religieux ; car ils ne sont point
nligienx, ceux qui font de la religion un moyeu
d'empire. Les membres des corporations sacer-
Jolafcsijut, cil Égjpte, tyrannisait ni lei
t( ift pi.'up't;s , ou qui prêtaient eu Pen
jMuJ mcR-eiiaire à l'oppression politique
n«inlaieiil point comme une chose dlvîl
mile lion t ils abusaient: oii ne spécule'
Mirles choses que l'on croit divines (i).
D'ailleurs, il faut le dire à la génératîoi
selcve : elle vaut iiiieuv, celte génération
noDS ne valions à son âge; elle est grave,
iliciise, pleine d'amour du bien, et pén
(l'une idée fort juste; c'est qu'avant tout et
tout, il faut savoir. Mais, comme toute
gcneralions naissantes , elle se croit appe
rcfoiitlre le monde que ses prédécesseurs t
fjil quVbranler; et néanmoins, comme tout''
Its générations naissantes, elle est sous l'emnir
des piïjug'^s et des habitudes de ces prédl
seur» qu'elle dédaigne. Je ne sais qoeXtfl
tiwlulite frivole, qui n'est plus ni une di^
,1e l'ànic ni une conviction de J'espn't
nui* q"' surnage comme une tradition cons»
■g long-temps, et qui conserve en quelq»
^l'autorité de la chose jugée, étourdit fl
_^ cette gcncralioii forie d'étude et faiW«
'g^gPfX- Le positif lui semble avoir mislc
^^1 hors de cause, et, à lenlcn^
( "5 )
religion sera désormais étrangère à ce <^î
nstituB le réel de la vie : elle se trompe. De
lelque manière qu'on attaque les hypothèses
les espéraoces qui président aux croyaoces
lîgieusesy de quelque anathème ironique ou
rieux qu'un siècle les frappe, ce qui fait leur
sence survivre.
Qui n'eût pensé qu'elles étaient vaincues an
împs de Juvénal -, ou lorsque les ap^daudis-
emens du monde civilisé, encourageaient Ln-
:iea dans les iosultes qu'il leur prodiguait ?
cependant, le sentiment religieux reparut bien-
iot, plas puissant que jamais, sous une fomie
nouvelle; et, chez les peuples modernes «nx-
mêmes, l'inlolérance n'a-t-ette pas fait tout ce
qn'rfle a pu pour rendre odieuse la relîgioh?
Une plaisanterie me'prisante n'a-l-èlle pas tout
essaya pour la rendre ridicule, et le sentiment
religieux s'agite de toute part. Voyez en An-
gleterre cette foule de sectes qui en font l'objet
de leur ardeur la plus vive et de leurs médi-
tations assidues : l'Angleterre est pourtant le
premier des pajs européens pour le tr«vail, la
production , l'industrie. Voyez l'Amérique : plus
benreuse que l'Angleterre, car ellen'a pas comme
elle un clergé qui réclame et maintient l'op-
pression d'une province sous prétexte qu'elle est
,:,fïS=
âssiii
Ei.i'»»'i«(iiecoiin« JesmersikM
* « in» plus qu'aucun penplt i
»«. More pl,j.si,ue; «cep»
^laanli! àa sentiment religion
■*t. I» souvent ane seule baO,
m Hàenis sectes , sjns qne ceti! Ji.
■* •• P»"! O" l'affection don»
t^ les membres de cette éml
Woralion d'une proTidtM
le, comme de, »o^,geiii5«
^ m bot <jniU ont atteint |w
1 du sentiment religicnin'M
I comme autrefois il elie^,
» i k iwt Ubre, pure et eoiiolilit,
MC atfnibb, U repousse les ptéires dt
ai. r-ifortnoani de leurs cris, le ri-
■ciiBsixoices, et le lilignantdeleuis
1. «la» ses plus ficheus adversaires et sts
.fe^iasdingereux.
Klild^k» i elle-même.- toujoiin
w euieni êcriiis svam i'ùnBicip».
w que noiu aurions pu citer i fjp.
■" '' P^Srt. i«f.iUil,te H itrtii.
"«»»«I»™''>1««M. Cm»,,
.»,>rlu> même leuLer! Coi^^ ,^
■ ^""»" sVr<p»rune foreedc
* »BI que le* insinnnen»!
("7)
ogreasive et toujours prc^rtionnée, ell« roar-
era avec les idées , elle s'édairera arec Ho-
lligence, elle s'e'purera arec la morale, elle
actionnera à chaque époque ce qu'il y a de
eiUenr. A chaque époque, réclamoDs sans cesse
liberté religieuse; elle entourera la religion
nue force inTiociUe et garantira sa perfectibi-
té. Ainsi l'entendait le divin auteur de notre
royance , lorsque^ flétrissiut les pfaariueiis et les
oibes, il rédagoait pour tous laefaarité, poui-
DDS la lumière , pour toas la liberté.
Jlu.i.
^
VII.
DE M. DUNOYER,
DE QUELQtîES-UNS DE SES Ot'VRAGES.
Il y a quinze ans que la France passa d"an i
potisme devenu ïntolérahle à une forme de g
vcrnement qui reconnaissait les droits
toyens et promctiait ile les respecter. Coiuni
arrive presque toujours, les actes ne t
pas h différer des promisses. Une loi bizarre ftl
dirigée contre la liberlé de la presse, parce <|U<
c'est toujours la première qu'on atlaque, et ave*
raison. Tant qu'elle subsiste , toutes les autre
peuvent renaître ; mais lorsqu'elle est diitnûk
aucune n'est en sûreté. Cependant les lois écrijl
quelque absurdrs qu'elles soient, ont cet avfl
lage , quà force d'éludé , on parvient à les ai-
der. La loi sur la presse soumettait à la ceasarc
les ouvrages au-dessous de viugt feuilles d'im-
pression. Aussitôt des livres de vingt feuilles d
demie se publièrent: et les écrivains qui, n'avaot
qu'une vérité à de'velopper , t'auraient énond^
en quatre pages , en cherclièrcnt d'autres qd
-•wiics, pussent former un volunit
^
/
( '29 )
Telle fat l'origine da Censeur européen, dont
les auteurs y MM. G>inte et Danojer, se livré'*
rent avec bonne foi et avec courage , à la re-
cherche , pour ainsi dire expërimentale , de la
solidité des garanties que le nouveau pacte pro^
mettait à la nation.
Des lots contraires à ces garanties ayant été
proposées par un ministère timide et astucieux»
et votées par des Chainhres ignorantes et do^
ciles^ M. Dunoyer les combattit. Cette audace
patriotique ayant soulevé contre lui des per-
sécutions f il se montra , dans sa défense , plus
occupé de l'intérêt public que du sien propre,
il saisit y à ses risques et périls, cette occa-
sion de dévoiler les vices de notre législation,
l'insuffisance de la protection que les citoyens
peuvent en attendre , et Tarbitraire que l'au-
torité puise dans les dispositions administratives
et judiciaires léguées par l'empire à la mo-«
narchie.
Il conquit de la sorte > pour nous et à ses
dépens, une partie de nos libertés ) car, bien
qu'il ne soit point parvenu à obtenir pour elles
les institutions qui les rendraient Inviolables, son
exem|de et ses écrits ont popularisé des notions
<{tti f lors même qu elles ne sont pas consacrées
ea théorie , deviennent victorieuses en pi*atique,
<pund l'assentiment général les entoure.
9
>».>,
»- i
•jjStSSSaâ.,
( '3o)
C'est aiii>i qu'aiijourd'iiui la presse triomplie
et des préjugés iuhérens aux cours, et de l'ii
patience tiatui'ellcaux luinislres, et des luanœa
vres plus dangereuses qui soat la ressource da
associations occultes et des congrégations dé^tù
sées ; tant il est vrai que, pour arriver au bieo
il ne faut que discuter et attendre! Les germe
déposés , en i8i4> dans le Censeur européen^ j
sont développes et fructiiieat.
Cependant , soit que le succès ait inspiré i
M. Dunoyer une sécurité trop grande, soitqi
ses principes se soient modiliés , nous voyou!
dans un des ouvrages qu'il a publié^^ plus tard,
De l'Imhtstric et de la Morale dans leurs rap
ports avec In liberté , moins de sévérité coûte
les gouverneniens , et plus de défiance enves
les nations. Ce n'est pas, selon lui , dans les gou-
verneniens que les plus grands obstacles existent]
les nations sont la matière dont les gouverne*
mens sont faits ; ils sortent de leur sein; c'eS
dans leur sein qu'ils se recrutent, qu'ils se reuGU
vellent; par conséquent, loi-squ'ils sont mal»
\iù&, il faut bien qu'elles ne soient pas exce^
lentes.
Ce nouveau principe est nécessaire à exa-
"»iocr : tout ce qui décrédile les peuples est avii
Incueiili par le pouvoir, et contre l'in-
de M. Dutioyer, des autorités Iri's <^
C '5. )
pressives s'emparaient aisément de cette partie
de son ^stème.
Mais remarquons premièrement, qu'il n'est
pas exact de dire que les gouvernemens sortent
toujours des nations. Quelquefois ils leur sont
imposés par la conquête ; alors , ils leur restent
certainement tout-à-faît étrangers. D^autres fois,
ils sont rhéritage d'un passé dont tous les él^
mens ont été détruits par riaéritaUe progrès des
luiiiières et les changemens qui en sont résultés
dans les intérêts.; et rien, en ce cas, n'est moins
homogène que les gouvernemens et les peuples.
Secondement , lors même que tes gouTeme-
mens sortent du sein des nations, il est dans
leur nature d'être stationnaii-es , tandis qu'il est
dans cdle des nations d'être progressives. Il s'en-
suit qu'une nation peut devenir beaucoup meil-
leure, et son gouvernement rester très mauvais.
Qu'arrive- t-il alors? que le gouvemement , pour
maintenir la nation dans l'état où il a besoin
qu'elle demeure afin de la gouverner, travaille-
et réussit i la détériorer et à l'avilir.
Si donc il est raisonnable quelquefois d'ac-
cuser les nations ées vices des gouvememens,
il est beaucoup plus souvent de stricte justice
d'accuser les gouvememens des vices des na-
tions; il y a déplus, dans les deux cas, cette
différence, que les nations ne pèchent jamais
9-
/
iiistres, e'' %
C '30 )
C'est aîii.-i qu'aujourd'imi la preMC^^
el des préjugés inhéreos
patience iiatiireUeaux m.
vres plus dangereuses qui sont 1/^
associations occultes el des coaf"%
sées ; tant il est vrai que, por
il ne faut que discuter et aV^
sont développes et fructifi'*^ % ' ^ '^ ^ ^^
Cependant , soit que '^ ^ ^ ^ 9^ "^ '
M. Dunoyer une séturij^, -^ ^ '^ ■V '^^ ■"
ses principes se soieutç 'h %. '-. ^ ^^
dans un des ouvragef^ ^
ports avec la liber\ a '
les gouvernemenfi,, - ^
les nations. Ce n^ p.
vernemensquel '^
les nations sooî \ 'i
mens sont faj ^. ''
dans leur ser, 4 '
vellent; pa^
vais , îi fv ¥
lentes.
^ nègres
pas avancer
morale sons le
-Ouvre ua jour une
dr de front le perfec-
L la résistance ne'cessaîre,
^récieuse. Jusqu'alors , msl-
_s opprimés , il sera juste de
la part du hlàme dû aux crini»
lèverons une erreur dans laquelle
er nous semble être tombe; erreur
Npli
%•
( i33 )
las que nous ne h; pta-
^ écrivains superficiels
^%|tent. Dans ua de
^'ilÉme catégorie,
'te sais quel
'tetrea^,
"haù-
, psr
.déclare
.i dépendre le^
avis l'accnsatîoc
d M. de Cb&teau-
,, nous laissons à cet
soin de se disculper, si
^uant à ce qui nous regarde,
yer tire deceque nomavonsdit,
arrivé à une civilisatioa excessive
^.-adé durant quelques générations , la
^ence que nous voudrions qne la civîlisa-
pût reculer, il n'est ni exact ni j uste . Voici nos
jroles :. h Chaque foisqaé le genre humain arrive
atioe civilisation excessive, il parait dégradé du*
«ni quelques générations. Ensuite, il se relève
de cette dégradation passagère, et se remettant,
pour ainsi dire, en marche avec les nouvelles
décoavertes dont il s'est enrichi , il parvient à
( i50
qoe par ignorance, et que les gouvernemen»
pèchent d'ordinaire sciemment et intentionnel-
lement. Sans doute » il est fort à désirer qae
les nations» en même temps qu'elles tâchent de
seformer leurs gouveniemens, travaillent simul-
tanément sur elles-mêmes. Malheureusement,
les gouvememens qu'elles voudraient corriger
ne leur en laissent guère le temps*
Les colonies espagnoles avaient peu le loisir
de s'occuper de leur amélioration ialérîenre
pendant que la métropole faisait égorger leurs
défenseurs. Avant de s'adoucir et de s'éclairer,
les Grecs ont à éviter le pal et à empêcher le
rapt de leurs enfans, que les pachas traînent
en Egypte pour y être circoncis ou vendus, à
la grande satisfaction des fauteurs de l'intolé-
rance et des ennemis de l'humanité. Les nègres
de Saint-Domingue ne pouvaient pas avancer
beaucoup dans leur éducation morale sons le
fouet des colons. Si l'on découvre un jour une
recette pour faire marcher de front le perfec-
tionnement désirable et la résistance nécessaire,
la découverte sera précieuse. Jusqu'alors, mal-
gré les dé&uts des opprimés , il sera juste de
faire plus large la part du blâme dû aux crimes
des oppresseurs.
Nous relèverons une erreur dans laquelle
M. Dunoyer nous semble être tombé; erreur
( .55 )
^ni surprend d'autant fjus que nous ne k pla-
çons point an rang de ces éciÎTains superGciels
tfuî ne lisent pas ce qu'ils réfutent. Dans un de
ses chapitres, il range sous une même catégorie,
Rousseau, M. de Châteaubrîant, je ne sais quel
pamphlétaire anglais soldé par lord Casteh^agh,
M. de Montlosier, M. Bellart, M. de Marchaa-
gjr et l'auteur de cet Essai ! Et pour légitimer
cet étrange amalgame , il cite des phrases par
lesquelles chacun de ceux qu'il attaque se déclare
l'ennemi de la civilisation.
Nous ne sommes point chaîné de défendre les
autres; et> bien qu'à notre avis l'accasatîoc
soit aussi peu fondée contre M. de Ch&teau-
briant que contre nous, nous laissons à cet
illustre acadéinicieu le soin de se disculper, si
cela lui convient. Quant à ce' qui nous regarde,
lorsque M. Dunojer tire dece que nous avonsdît,
que l'homme arrivé à une civilisation excessive
parait dégradé durant quelques générations , la
conséquence que nous voudrions que la civilisa-
tion pût reculer, il n'est ni exact ni juste. Voici nos
paroles : h Chaque fois que le genre humain arrive
à une civilisation excessive, il parait dégradé du-
rant quelques générations. Ensuite, il se relève
de cette dégradation passagère, et se remettant,
pour ainsi dire, en marche avec les nouvellea
découvertes dont il s'est enrichi , il papvi^it ^
( -M )
UQ plus haut degré de perfectionDCmeut ! m Ët^
après cette phrase , qui est éTidemment îocom-
patible avec l'iotentioa que M. Danoyer noos
prête , nous ajoutons que ce n'est point la cîtî-
lisation qu'il faut proscrire, et qu'on ne pent ni
ne doit 1 an-éter.
Au reste, ce n'est point pour rectifier on {ait
qui, Donsétaut personnel, a peu d'intàrét pour
le public; ce n'est pas non jivs pour reprocher
à M. Dunoyer urie assertion plus ou moins ir-
réfléchie que nous relevons ici sa méprise ; c'est
qu'en effet , partisan comme lui de la civilisa'
lion, nous croyons qu'il faut que les peuples
et les écrivains qui peuvent influer sur l'opinion
des peuples se mettent en garde contre quelques
résultats de cette civilisation, résultats passa-
gers, mais qui, tant qu'ils subsistent, n'en sont
pas moins afiligeans et dangereui. Ainsi nous
ae faisons pas un crime à la civilisation de
procurer à l'homme beaucoup de jonîssanf:es
et de lui en rendre l'acquisitioD pins facile;
mais, comme ces jouissances et la facilite que
l'homme trouve à les obtenir attachent c^cnn
à k posifioti qui les lui assure, il est évident
que chacun éprouve plus de répugnance à ris-
fpier cette fiusitioa , même quand le devoir l'y
) îarife.
En couséqueiicti, eet état de civilisation, tend
( ,55 )
k la stabilité, et, si l'on veut, au boa Mdrc
plus qu'à la vertu morale. Or, le bon ordre ,
chofié ntile, chose indispensable aux progrès et
' JT' là prospérilë des soâétés , est plofAt un
moyen qu'un but. Si , pour le maintenir, on
sacrifie toutes les émolions généreuses, on réduit
les bommes à un état peu différent de celui
de oertaios animaux industrieux , dont les rudies
bien ordonnées et les cases artistement cons-
imites ne sauraient pourtant ètm le beau idéal
de l'espèce bumaine.
Il est donc important de contre^balancer eet
effet de la dvilisation, en recueillant et en entre-
tenait, le plus qu'il est possible, les seotimens
nobles et désintéressés. Cela est important , afîn
de préserver la civilisation elle-même des dangers
qui résultent pour elle de sa propre tendance.
Le plus imminent de ces dangers est une es-
pèce de résignation fondée sur le calcul, et qui,
balançant les inconvéniens des résistances avec
les inconvéniens des transactions , nuit égale-
ment et au maintien de la liberté contre le
despotisme intérieur, et à la défense de l'indé-
peadance contre les invasions étrangères,
M. Dunoyer invoque iesétymaiogiei à l'appui
de son opinion. Les étynwlo^es proKvent peu
de chose, qnand il est question de termes que
/
1
ï
f ,56)
0 ééviev de leur signification stricte
jT ^ffsafic tonjoais par des étymologies
. ii(0iDes qni veulent fonder des sys-
f hitzrttSf faux ou exagérés, }e* intre-
^^* 0» ^ défendent. Ainsi , les parlî-
I fmtéfét qu'ils nomment bien entendu ,
i«0K>ater le mot d'inAérèt à son accep-
. I Jqs philosophique , établissent que Fin*
i^j«|,oin0ie étant d'agir toujours dans soa
ff^ni avantage , et la durée étant ua des
Vi^^ Je cet avantage , il est de son; intérêt
étendu de s'abstenir de tout ce qui lui
. 'j QD mal durable en échange d'une joui&-
passagère, et par conséquent de ne «pas
. l-ef rmte'rêt d'autrui , qui tôt ou tard, excr-
'f contre lui de fâcheuses et inévitables
^lles. Mais la masse n'interprète pas ainsi
rnût d*iD^^^^ * ^^^ ^^^ prête une signification
j rfstt^î^^^' une application plus immédiate,
™.. jjfésulte que, quand vous lui dites qu'elle
. gouverner d'après son intérêt, elle entend
, \u ioit lui sacrifier tous les intérêts opposés
àiasif P^^ prendre un exempte encore plus
JLfcb^^ certains écrivains qui aspirent à faire
jg^ber l'unité religieuse sur les ruines de
, fierté de conscience et d'examen, et qui oaC
( '^«7 )
S le titre de catholiques, en oppositioa avec
L? protestantisme et toutes les doctrines dissi*
lovites, se justifient de toute vue d'intolérance
t <le persécution, en remontant à l'étymologie
lia. mot catholique , qui au fond ne signifie
\u'aniyerseL Mais on ne lui donne pas de nos
ours cette signification abstraite : on n'entend
p»oint par catholicisme une doctrine universelle,
ixiais la doctrine spéciale de l'église de Rome,
qui excommunie et proscrit tout ce qui ue re-
i^onnait pas son autorité.
Aussi, les écrivains en question, catholiques
suivant l'acception première du root, quand-il
leur faut échapper aux reproches que leur ten-
dance mérite, i^edeviennent catholiques dans
le sens ordinaire , quand il s'agit d'accabler leurs
adversaires par l'anathème de Fautorité.
Ltes étjmologistes de cette trempe ressemblent
a la chauve-souris de La Fontaine, montrant tour
à tour ses pieds et ses ailes, suivant qu'il lui
convient d'être souris ou oiseau.
Peu nous importe que le -mot civilisation
vienne du mot civitas; ce qui est certain , c'est
que son acception a changé en route. La civili-
sation n'est plus, dans la pensée de ses par-
tisans comme de ses ennemis , uniquement ce
qui rend les hommes plus propres à la société»
mais ce qui procure aux membres de la société
^
t i58)
une plus grande sorame de joaissaDces. Or, it
faut examiner si cette somme de jouissaocK,
devenant chaque jour plus précieuse à coaserver,
ne nous rend pas plus timides, moins cU^Moés à
risquer ce qui pourrait nous les faire perdre.
Nous ne prétendons point qne le ciMimge
individael ne survive point à cet effet de la ci-
vilisation; mais le courage public, le coorage
uational soutient cette épreuve avec moînsd'aTau-
tages : la raison en est simple.
Pourvu que l'ordre soit maintenu, les jou»-
sances de la civilisation subsistent pour un temps j
plus ou moins long , n'importe sous qii<^ mai- |
très; or^ les transactions, les capitulations, les 1
concesùons sont des moyens plus sûrs pour que j
l'ordre ne soit pas détruit; que des résistances i
qui , surmontées , amènent des violences, et qui , i
même victotienses, entraînent un état transi- i
toire d'anarchie.
Quels sont les empires qui ont résisté au vain-
queur du monde? La Russie, dont les sommités
sont civilisées , mais qui a ses forces réelles dans
ses ti'ibiis l>arbares, pépinières fécondes de ses '
arraccs , si terribles par leur aveugle et passive j
obtiissancc ; l'Espagne , dont la population igno- '
rante at;oati:«^>alanoé, par une lutte désespérée,
la 50uiiiL«sioa empressée des classes supérieures
où le germe de la civilisation s'était introduit. .
I >l
C '59)
Quel peuple combat et meurt sous nos jeiut
•our son iodêpencUnce? Les Grecs; et c'est dans
a barbarie des Klephtes que la Grèce trouve
lae sauvegarde contre la I>arbarie de Turcs.
En conclurons-nous qu'il faut retarder la ctvi-
isatioD, rentr3Ter,la maudire, marcher contre
ûle avec du gros canon , comme M. de Mont-
tosier le propose? Non, certes.
La civilisation est dans la destinée de l'espèce
liumaine. L'homme a été créé pour s'instruire «
pour s'éclairer, et , par là même , pour s'adoucir
et s'améliorer. Honle et malheur à ceux qui , par
la force ou par la ruse, le détournent de la route
r]uî lui est tracée ! Si la civilisation a des iu-
convéniens, ils sont momentanés, et c'est à
elle qu'il faut recotirir pour y porter remède.
Le mal qu'uue civilisation imparfaite produit
quelquefois, une civilisation plus parfaite le
fait disparaître. Elle nous 6te une portion de
notre éaei^e, et des barbares peuvent en pro-
filer. Mais étendez la civilisation là oîi la barbarie
règne encore, la civilisation n'aura plus rien k
craindre; car il n'y aura plus de barbares. Elle
nous inspire un attachement à nos jouissances,
qui offre des chances de succès au despotisme
intérienr. Mais répandez plus de lumières, le
despotisme misa nu s'écroulera faute d'appui. Un
sentimeut d'infériorité et de faiblesse l'entourera.
^
l
( ^o )
le pénétrera , paralysera tous ses mouTemens, tt,
après quelques bravades, mal calculées et nul
soutenues, vous le verrez, biea qa'à son iosa,
s'abjurer lui-même, et s'aOàîsser souslepoiè
de ses propres craintes et de sa propre absui-
dité. Nous en avons la preuve. -Le langage àa
possesseurs et des instrumens dn pouvoir absala
nous semble bien insolent et bien insensé:
comparons-le à leur langage il y a deux cent!
I ans , nous lé trouverons modeste et timide. U
civilisation est la lance d'Achille, elle^éntles
maax qu'elle cause. Ces maux ne sont que pas-
sagers , et la guérison est étemelle.
I Mais, en attendant, il est bon de recoDna^
I les faits, parce que la vérité est toujours bonne
à savoir; toutes les subtilités ne lui ôtent passa
! force; et quand on ferme les yenx à l'évidence,
il s'ensuit bien qu'on ne la voit pas ; mais ew
existe et prend au dépourvu les aveugles.
Ainsi en favorisant la civilisation de tous nos
cflbrts, tâchons de conserver au sein de la àn-
Tisation les idées nobles, les émotions géné-
reuses que les jouissances tendent à étoaffef-
Repoussons ces systèmes étroits qui n'offrent pour
Ibut à IV-spèce humaine que le bien-être physîqW'
Ne nous renfermons pas dans cette vie si courte
et si imparfaite, monotone à la fois et agitée.
*1 qui, circonscrite dans ses bornes raatcrielle*i
^
(^4- )
a rien qui la distingue de celle des animaux.*
onorons et encourageons cette puissance de
crifice , celte faculté de dévouement , objets
*s moqueries de quelques esprits subalternes ,
li se croient justes parce qu'ils sont abjects,
: piquans parce qu'ils poursuivent de plaisan-
tries dont l'invention ne leur appartient pas ,
>ut ce qui s élève .au • dessus de leur nature
jnoble et de leurs conceptions rétrécies. De la
orte , nous servirons la civilisation elle-même ;
ar si, tout en profitant de ses bienfaits, nous
lous laissons amollir par elle, nous ne saurons
»sla défendre au besoin, et sa cause sera trahie
3u abandonnée par les sj^barites quelle aura
créés.
Nous trouvons , dans le système de M. Du-
BOjrer, une autre inexactitude que nous regret-
tons de voir placée à la suite de beaucoup de vé-
rités. Il présente d'abord une définition de la li-
berté très juste et tràs lumineuse, ce C'est, dit-il,
letiit où l'homme se trouve quand il peut se
servir de ses facultés sans rencontrer d'obstacles.
U est d'autant plus libre, qu'il les exerce avec
moins d'empêchement. Il en résulte que, pour
disposer librement de nos facultés , il faut que
nous nous en servions de manière à ne pas
nuire à nos semblables. Nous avons bien , dans
une certaine mesure, le pouvoir de nous livrer
( »40
au crime; mais nous n'avons pas celui de noas
y livrer sans diminuer proportionneUement
notre liberté d'agir. Tout homme qui emploie
ses facultés à faire le mal , en compromet par
cela même Fusage. Cest en quelque manière
se tuer que d'attenter à la vie d'autrui ; c^e^
tX)mpromettre sa fortune que d'entreprendre sur
celle des autres. 11 n'est sûrement pas impossible
que quelques hommes échappent aux consé-
quences ^ ou du moins à quelques-unes des
conséquences d'une vie malfaisante ; mais les
exceptions, s'il y en a de réelles, n'infirmen!
point le principe. L'inévitable effet de l'injustice
et de la violence est d'exposer l'homme injuste
et violent à des haines , à des vengeances , à
des représailles, de lui hter la sérénité et le
repos, de l'obliger à se tenir continuellement sur
ses gardes ; "Xloutes choses qui diminuent évidem-
ment sa liberté. U n'est au pouvoir d'aucun
homme de rester libre , en se mettant en guerre
avec son espèce. On peut dire même que cela
n'est au pouvoir d'aucune réunion d'honnnes.
On a vu bien des partis, on a vu bien des peu*
pies chercher la liberté dans la domination* On
n'en a point vu que la domination, à travers
beaucoup d'agitations , de périls et de malheurs
pixmsoires , n'ait conduits tôt ou tard à une
ruine définitive, n Rien de plus sage que ces
( »43)
Aexions ; rien de plus fayorable à là fois à la
lerté et aix bon ordre que cette démonstra-
>n de la nécessité du respect pour la liberté
» autres , comme condition première et seule
luyegarde assurée de la liberté pour soi. Mais
I. Dnnoyer joint k ces considérations si raison-
aUes une sorte de réprobation contre les écri*
ains qui représentent la liberté comme un droit
obèrent à l'espèce humaine.
Un publknste anglais, Jérémie Bentham , a le
Mremîer donné l'exemple de nier les droits
laturels, inaliénables, imprescriptibles. Il a pré-
tendu que cette notion n'était propre qu'à nous
égarer, et qu'il fellait mettre k sa place celle de
lutîUté, qui lui parait plus simple et plus intel-
ligible. Nul doute qu'en définissant convenable-
ment le mot d'utilité, Ton ne parvienne à en
tiTCT précisément les mêmes règles que celles qui
découlent de l'idée du droit naturel et de la jus-
tice. En examinant avec attention toutes les
({uestions qui paraissent mettre en opposition ce
^i est utile et ce qui est juste , on trouve tou-
jours que ce qui n'est pas juste n'est jamais utile;
mais il n'en est pas moins vixii que le mot d'w/i-
^itéj suivant l'acception vulgaire, rappelle une
motion différente de celle de la justice ou du
droit. Or, lorsque l'usage et la raison commune
attachent à un mot une signification déterminée,
( '44)
il est daDgereux de changer cette significatÏM;
on explique Tainement ensuite ce qu'on a youh
dire : le mol reste, et l'explication soublie.
On ne pent, dit Bentfaam (i), raisonner avec
des fanatiques armés d'un droit naturel que cb»*
coa entend comme il lutptalt et appliqae comme
il lui convient. Mais, de ton aren même, le prio*
àpe de l'utilité est susceptible de toat autant
dTinterprétatioos et d'applicatioiis contradictoi-
res. L*utilité, dit-il (3), a été souvent mal ap-
pliquée : entendue dans un sens étroit» elles
prèle son nom à des crimes; mais on oe doit pas
rejeter sur le principe les fantes qui lui sont
contraires, et que lui seul peut servir à rectîGer.
Comment cette apologie s'appliquerait-elle à
l'utilité, et ne s'appliquerait-'clle pas au droit
naturel?
Le principe de l'utilité a ce danger de plus que
celai du droit, qu'il réveille dans l'esprit de
Ffaorame l'espoir d'un profit et non le sentiment
d'un devoir. Or, l'évaluation d'un profit est ar-
bitraire; c'est l'imagination qui en décide; mais
ni ses erreurs ni ses caprices ne sauraient cban-
îjcr la notion du devoir.
iCS actions ne peuvent pas être plus ou moins
) Prùte^t de législaikm , chap. un.
,J md. , ehup. T.
(i45)
justes 9 mais elles peuvent être plus ou moios
utiles. En nuisant à mes semblabljes, je viole
leurs droits; c'est une vérité incontestable : mais
si je ne juge de cette violation que par son uti-
lité, je puis me tromper dans mon calcul , et
trouver de l'utilité dans cette violation. Le prin-
cipe de l'utilité est par conséquent bien plus vague
que celui du droit naturel.
Loin d'adopter la terminologie de Benthaip,,
je voudrais, le plus . possible , séparer l'idée du
droit de la notion de l'utilité. Ce n'est qu'une
différence de rédaction , mais elle est plus impor-
tante qu'on ne pense.
Le droit est un principe, l'utilité n'est qu'un
résultat ; le droit est une cause , l'utilité n'est
qu'un effet-
Vouloir soumettre le droit à l'utilité, c'est
vouloir soumettre les règles étemelles de l'Arith-
métique à nos intérêts de chaque jour.
Sans doute, il est utile, pour les transactio^is
générales des hommes entre eux qu'il existe
entre les nombres des rapports immuables; mais
si l'on prétendait que ces rapports n'existent que
parce qull est utile que cela soit ainsi, on ne
manquerait pas d'occasions où l'on prouverait
qu'il serait infiniment plus utile de faire plier
ces rapports ; on oublierait que leur utilité
constante vient de leur immutabilité, et cessant
10
• ( i46 )
d'être immuables, ils céderaient d'être utiles.
Ainsi l'utilité, pour avoir été trop âivoralile-
ment traitée en apparence, et transformée en
cause au lieu qu'elle doit rester effet, disparaî-
trait bientôt totalement elle-^nême.
Il en est ainsi de la morale et du droit. Vous
détruisez l'utilité, par cela seul que vous la fâa-
cez au premier rang. Ce n'est que lorsque la
règle est démoQtrée , qu'il est bon de £ûre res-
sortir l'utilité qu'elle peut avoir.
Les expressions que Bentham veut interdire
rappellent des idées Uen jdns claires et bien pins
précises que celles qu'il prétend l^ur substituer.
Dites à un homme : Vous ayez le droit de n'être
pas mis h mort ou dépouillé arbitrairement; vous
lui donnez un bien autre sentiment de sëcarilé
et de garantie que si vous lui dites : 11 n'est pas
utile que vous soyez mis à mort ou dépouillé
arbitrairement. On peut démontrer qu'ei^ effirt
cela n'est jamais utile. Mais en parlant du droit,
vous présentez une idée indépendante de tout
calcul; en parlant de l'utilité, vous semblés ia-
viter à remettre la ctiose en question, en la sou*
mettant à une vérification nouvelle.
Quoi de plus abfturde , s'éerie l'ingénieux et sa-
vant c€41aborateur de Bentkam(i), que des drab
(i) M. Dumont de Genève* ^
( i47)
inaliénables q«i ont toujours été aliénés^ des
droits imprescriptibles qui ont toujours été pres-
crits ! Mais en disant que ce$ droits sont aliéna-*
blés et imprescriptibles , on dit simplement qu'ils
ne doivent pas être aliénés , qu'ils ne doivent pas
être prescrits; on parle de ce qui doit être, non
de ce qui est.
Benthara y en réduisant tout en principe d'uiti-»
lité , s'est condamné à une évaluation forcée d^
ce qui résulte de toutes les actions humaines^
évaluation qui contrarie les notions les plus sim^
pies et les plus halntuelles. Quand il parle de la
fraude 9 du vol, etc., il est otHigé de convenir
que s'il y a perte d'un côté, il y a gain de l'autre,
et alors son principe pour repousser des actions
pareilles, c'est que bien de gain n'est pas équi-*
Talent à mal de perte ■: mais le bien et le mal
étant séparés , l'honmie qui commet le vol trou-»
vera que son gain lui importe plus que la perte
d'un autre. Toute idée de justice étant mise hors
de la question, il ne calculera plus quel gain il &it ;
il dira : gain pour moi est plus qu'équivalent à
perte d'autrui. Il ne sera donc retenu que par la
crainte d'être découvert. Tout motif moral est
anéanti par ce système.
Enrepoussant le premier principe de Bentham,
je suis loin de méconnaître 1^ mérite de cet écri*
vaÂn . Ses ouvrages sont pleins d'idées neuveis et de
10..
( '48)
vues profoodes.Tontes les conséquences qu'il tire
desonpriDcipesoat des vérités précieuses en elles-
Toémes; c'est que ce principe n'est pas faux, U
terminologie seule est vicieiise. Dès qae Taiiteiir
parvient à se dégager de sa. tenninok^ie , il réo'
nit , dans un ordre admirable, les .notions les
plus Saines sur l'économie politique, sur les pré-
cautions avec lesquelles le Gouvernement doit
intervenir dans les affaires des individus, sur la
population , sur la religion , sur le commerce ,
sur les lois pénales, sur la proportion des châti-
mensavecles délits; mais il luiestarrivé, comme
k beaucoup d'auteurs estimables, de prendre
une rédaction pour une découverte , et de tout
sacrifier alors à cette rédaction. M. Dunoyer .a
commis la même erreur; il a suivi un mauvais
exemple. 11 faut conserver la notion de droits,
parce qu'elle est claire , qu'elle satisfait la lo-
gique sévère , qu'elle répond aux sentimeos
intimes , encourage les opprimés dans une
légitime de défense , et réveille ces passions
généreuses dont les temps de calme et de faon-
heur peuvent se passer, mais qu'il.est bon de
retrouver au besoin dans les temps d'avilis-
sement et de tyrannie.
M. Dunoyer est partisan du système nouveau
que des écrivains ingénieux ont établi sur la ilif-
Icrcnce des races. Ce système a sa portion de vé-
( »49 )
rite ; il est carieux à elcaminer , et la science peut
s'en enrichir, mais nous pensons qu'il &ut Tëcarter
soigneusement de la politique. Le pouvoir n'est
que trop dispose à représenter ses propres ex-
cès ^ ses excès capricieux et volontaires, comme
une suite nécessaire des lois de la nature. De
l*infériorité reconnue de telle irace et de la su-»
périorité de telle autre a l'asservissement de la
première, la distance est trop facile à franchir;
et ce que la philosophie ne considère que comme
la démonstration d'une vérité spéculative ^
les colons Tout i^pété pendant trois cents ans ,
pour maintenir l'oppression la plus illégitiraie
et la férocité la plus exécrable. D'ailleurs, ce
système nous parait faux en ceci, que, s'il y
a des races plus parfaites, toutes les races sont
susceptibles de perfectionnement. La route peut
être plus longue pour celles dont b point de
départ est le plus éloigné, mais le terme est
le même.
Les noirs d'Haïti sont devenus des législateiiis
fort raiéonaables, des guerriers assez disciplinés,
des homme d'état aussi babOes et aussi polis
que nos diplomates. Ils avaient à vaincre le
double obstacle d'une organisation regardée
comme inférieure à la nôtre , et de l'éducation
de la servitude - épouvantable que nos calculs
inâmes leur disaient subir, lisse sont mis au ni-»
i
( i5o )
v^H As a>B 1b plai parfaites , cous le rapport,
< nécessùres, mais da
i, d(Mrt oods ttooTons la tsott-
nie et U coiabiiuiaoD si
. Lnv caasdtotioa vaut mieux ^pe I*
pkpvt éet OMsdtatioafi de l'Europe. LaisBOas
J— c le» phTsiofagirtes s'occnper 'des diflerenoes
s ^mt la pfT&ctibililé dont toufe fes-
«fcnaée sanDOOte l6t on tard, et gar-
■ d'armer b politique de ce nouTeaa
piùi-UL dBM^aUle et d'oppressioa.
BMdons jastice, a« reste» à H. DuMyo-;
3 a aeati lù-niéaie que sa dîgréssîoa aar l'in-
iâioiité des races qu'il nomnie obsËiires, n'é-
^t pas sans danger; il a cru devotf dMwroiier
Ib c— ïe'qafncrT de son principe. <r De ce qae
, dît-il, esA \e mathenr de nous itre
, je se Teax pas inférer qu'il &nt les
! pins misérableB. Je ne protends
t pas remettre en question si les ladiens
aaat des hommes, ni s'il &at nécESsairémeat des
InUes da pape ponr les traiter comme teb.
■ Je B'enteBds excuser, je prie le Icctear de
la doîrc , ta la traite et l'esdarage des Afin-
cwK. vi le massacre des indig^KS de TAmé-
nqu(-. ni I Viat de mioorifié perpétwdie wyel
hr» Espa^iiiiis ont rédwt le pen dlndions qu'ils
a'avmw^til p^^ «zieminés. AssaréoMiit, si quel-
^
( .5. )
[|ue chose pouvait rendre douteuse la supériorité
de notre race , ce serait bien la conduite qu'elle
a tenue envere ses parens d*Afriq;ue et d'Améri-
que,. et la ma;aière dont elle a prétendu justifier
ses attentats, n
Ces réâexions partent d'un bon coeur et d'un
esprit éq^table : mais il vaudrait encore mieux
n'avoir pas besoin de cette explication; et^
comme nous l'avons dit et comme les &its le
prouvent y toutes les races étant perfectibles ^ il,
ny a nul avantage à faire entrer dans des con-
sidérations politiques une inégalité dont les pro-
grès naturels à l'espèce entière tendent à relever
ses différentes fractions.
Ce système n'est pas non plus n^essaire pour
noua rassurer sur la possibilité de notre asser*-
vissement : si nous ne possédions pas de meil-»
leures garanties, la sécurité serait mal fondœ. Si
nottsn'avonsi point le crâne aplati desCalmouks,
nos fronts ne s'en courbent pas moins as^z.
facilement devant la puissance ; et si l'on peut
invoquer pour témuoins de la dignité de notre
nature |. « las' aacîe&Qoes républiques de la Grè^^
el de ftome» et les républiques italiennes du
moyen âge , et celles 4ç la Suisse et de la Hdi^
laede, et miles du nord et du sud de l'Amérique^
et les monarchies pluR ou moins limitées de l'An-
gleterre et de la France , et les magnanimes
à
( ,50
efforts que fait sous nos yeux la Grèce pour
s'arracher k la domination des Turcs, m on reit-
contre malheureusement aussi des témoins d'une
autre espèce, dix-huit cents ans d'atbîtraîre dont
l'Angleterre ne s'est affranchie <jae depuis cent
trente-sept ans, et la France depuis trente, el
aujourd'hui encore en Espagne , en Portaga),
tous les genres' d'oppression , de vexation et
d'inquisition religieuse et politique rebouvelà
des temps anciens.
M. Dunoyer est sur un bien meilleur lerraia,
lorsque , renonçant à des systèmes qui ne sool
nullement utiles aux vérités qnll a pour but
de faire triompher, il combat les philosophes
du dernier siècle , qui ont méconnu ces Térîtés,
et , dans leur haine contre les institutions vesa-
toires de leur patrie policée, ont vanté la li-
berté de l'état sauvage.
Ses réfutations- des exagérations de Rousseaa,
de Raynal , de Mably , sont excellentes , et ÎI ré-
pond de la manière la plus péremptbire et h
plus satis&isante à leurs amplifications , plus ou
moins éloquentes, sur l'état des tribus nonpeii-
cées , que l'un d'eux proclame sonveraÎDemeot
libres , parce qu'elles sont sans patrie , sans lots
et ne vivent que de rapines; que l'autre admira'
parce qu'elles errent dans les forits , sans autre
Ruidc que le vent et le soleil , sans autre pw^^
>
( '5.'5 )
ion qu^un arc et des flèches; que le troisième
lit aussi heureuses que le permet la nature, parce
{u'elles cousent leurs habits de peaux avec des
spines ou des arêtes, et qu'elles ne s'appliquent
^'aux ouTfages qu'un seul peut faire et aux arts
qui n'ont pas besoin du concours de plusieurs
mains.
u Rousseau nous apprend, dit-il, comment
nous pouvons être libres en consentant à ne
lien produire, à ne rien posséder. M'ayez que
des arbres pour abri , ne vous couvrez que de
peaux d'animaux, interdisez-vous toute industrie,
réduisez-vous à la condition des brutes, et vous
serez libres. • • Libres I de quoi faire? de vivre
plus misérables que les bétes mêmes ? de périr
de fipoid ou de faim? Est-ce à cela que vous
réduisez la liberté humaine? Étrange, manière
de nous prouver la liberté , que de commencer
par interdire tout perfectionnement à nos
forces, tout développement à nos plus belles
facultés I
» Lés hommes ne sont pas libres en raison
de leur puissance de souffrir, mais en raisoo
de leur pouvoir de se satisfaire. La liberté ne
consiste pas à savoir vivre d'abstinence , mais à
pouvoir contenter ses besoins avec aisance et à
savoir les contenter avec modération. Elle ne
consiste pas à pouvoir fuir , comme dit Rousseau ,
( i54)
ni à sOivoir battre Teiuieiiii, ooinnw dit Rayu],
mais à saroir diriger ses forées de telle série qui
soit possible de yivre paisiblement easeMtf
de telle sorte qu'on ne* soit pas réduit k hàt
ou à s'entre-tuer. La liberté , finalement y ne coa-
siste pas à se faire béte , de peur de devenir m
méchant homme ^ mais à tâcher de derenir,
autant qne possible, un honme mdastrien,
raisonnable et moral.
«Sous quelque point de yue, continue-t'il,
que l'on considère les sauvages, il est visik
qu'ils sont infiniment moins libres que rbonuK
caltivé. Us le sont moins physiquement : ife ont
moins de forces corporelles, et ne sont pas ct-
pables, à beaucoup J^rès, de tirer dé lems foico
le même parti. Ils le Soùt moins noraleaient:
ib n'ont, sous auCun rapport, aussi bien appris
k régler leurs sentimens et leurs actions^ Usit
sont moins , en. uil mot , dïins tonte lenr nu*
nière d'être; ils soilt exposes à une maltîtmfe
de privations , de misères , d'infirmités > de vo*
lenoes , dont l'homme cmUsé sait se préserver
par un usage plus étendu, plus juste et pbs
ndsonnable de ses fisicultés. ¥0702 le sauvage
dans les sitoations les ]f4us ordinaires desa ^i^*
en proie à la famine que lui font souffrir son
ignorance et sa paresse, dans Télat d'knmd»^
lité stupide où le retient son inertie 1 m s^^
( i55)
e rivresse brutale où l'a p^oagé son inteni'*
érance , environoé des périU qu'il a proto^
vtés par ses âureure , et Voos recoimaltitist
pifà aucun aiatre âge de 4a vie âocUle ^ l'hoiume
ke fait de ses foi^ce^ Jâa usag^ auasi iMtoé,
lassi stérile, aussi violent ^ aussi dommageaUe,.
il <pie f t>*r cou^uent ^ à aucun awAre.jige,. il ne
jouit d'a«fisi peu» de liberté. »
V^là des vérités utiles , daû^ment et vigou^
reosement exprimées. Elles sont particulièrement
coi^vmiait^l^s 91 une génération qu'importimenl et
qiiie tnoul^nt encore If s phrase» somores qiM
le dix-j^huitièmô siècle lui a léguées r phrases qvûe^
motiiiait elt justifiait Fétat de l'espèce kuitiaim à
à cette ^lOcfiie, mais quin'oùl jaittais enqu'ua
merite^ri^latif I qu'elles out perdu depuis le pno*
grès de no^ instifuttoolB et de nos idées } cav^
il Ê4rt le dire |L la philosophie <fo diit^MuAièihe
siëde I tsrpt iteDe de Rousseau que celle de Vot
taire, et à plus.fortie raison> cdle d& leurs imin
tateur9> était, dans plwieurs de sks parties , el
surtout.dw^ ^ notions de reMgton et de libevté».
TeipressioB dlunéMmabdiCde la Mciété. Sans
dMite» Vaurien : région» ,- malgré ses ioégalitiéa
et Mu arbitraire,: valait mieux que Jd vie sau-
Tâge, et Paria, avec. la Bastille, était préférable
aux fouets alors incultes du Nouveau-Moude;
mais tout était néanmoins absurde, ^offensant ,
( ,56 )
et l'on conçoit que , dans l'irritatiiHi pro-
duite par tant d'iosaltes au bon sens et it
blessures à la Terité , nos philosophes en^nu-
tasseut aux bords de l'Orénoque des exempJa }
' destinés à faire rougir les habitans des bords de i
la Seine. '
Aujourd'hui, malgré des résistaoces |dns lidi- !
cules encore que âcbeuses, tout est changé |
dans l'état des choses. Le langage doit changer
aussi. j
Les mêmes él(^es sont dus aux obserratîonsde
M. Dunoyer, sur la marche progressive des so-
ciétés, depuis l'état saurage. D 7 a beaucoup de fi-
nesse, de justesse et m^e de nouveauté dans se
aperçu». Sa distinction entre la liberté desandem
et celle des modernes, et entre l'état indestrielet
l'état Renier, est fort ingénieuse, bien qu'elle
soit moins originale. Plusieurs écrivain», M. de
Sismoiuli notamment et l'autenr de cet Essai)
aTaienl, ily a quatorze ans, dit les mêmes choses*
peu prùs dans les mêmes mots. Mais nous soriuks
loin do faire à M. Dunoyer le moindre reprocbe
de ne les avoir cités que ponr attaquer go*^'
ques- unes de leurs opinions de détail , et d'arotr
ainsi transformé ses prédécesseurs en adversaires-
Les idées Mnt la propriété commune de tout »
montie, et il n'y a plus que les auteurs de vau'
«leviUcs qui réclament contre le plagiat- ^"i
^
un des plus grands mérites de M. Dunoyer,
est de s'être séparé d'une secte nouyelle qni
ouJait se £ûre une égide de son nom. Cette
scte , qui heureusement est obscure et faible ^
laralt suscitée par quelque génie ennemi de
espèce humaine pour prêcher l'asservisse-
nent à rautorité, au moment où ces deux
léaux semblaient céder aux progrès de la raison.
:111e veut fonder un papisme industriel, priyé
le tout ce qui donnait au papisme de Rome de
la dignité et de la grandeur » c'est-à-dire l'in-
tervention du ciel , les promesses, les menaces,
les espérances, les terreurs religieuses. Elle prend
pour base la prétention de quelques hommes
qui se proclament les guides de tous.
Dans toute dissidence d'opinions, dans toute di-
yei^ence d'efforts, cette secte voit l'anarchie. Elle
s'efiraie de ce que tous les hommes ne pensent
pas de même, ou, pour mieux dire, de ce que
beaucoup d'hommes se permettent de penser
autrement que ne le yeulent ses chefs ; et pour
mettre fin à ce scandale, elle inyoque un pou-
voir spirituel, qui, par des moyetis qu'elle a la
prudence de ne pas nous révél/er encore , ramè-
nerait cette unité si précieuse , suivant elle ,
comme suivant les auteurs plus célèbres de l'/n-
différence^ en matière de Religion j et des Soirées
de Saint-Pétersbourg. « Les idées de liberté
L
( .58 )
n'ont aujourd'hui , dit cette secte , <jae pn
de cboM à fme, parce que noos entrons im
ane e'poque où il est bien pins urgent de ax»
dooaer que de dissoadre, et oii la théorie pod-
tive doit succéder aux théories critiques.
EntendoQS-nODS enfin sar ces mots , coastimn,
coordonner, édifier. Il est urgent de coordoo-
ner, uns doute ; mais de coordonner qnol? le
moyens par lesquels la société, garantissanl i
chacun de ses membres le plus de liberté pos-
sible, chaque iDdividn, grAce à cette liberté^dé-
reloppera ses facultés sans obstacle, et tcmnoi,
dans ce développement , la plus grande somme
de bien-être physique et de jouissances ïdIcHk-
tuelles qu'il est dans sa nature d'atteindre. Si,
k cette définition de ce qu'il est nécessaire de
coordonner, tous substituez l'idée qu'il hntcoor-
domier les doctrines, les opinions, les efforts.
vous organisez la tyrannie; et, en l'orgaaisant,
la secte dont nous parlons est bien jÀus iaesca-
sable que celle de M. de La Mennais on de M. it
Maistre. Ceux-là du moins font descendre leur
taÎ85i<»i du ciel ; ils se déclarent les organes, el
non k-; auteurs de la révélation sous laqnelleib
«aient courfwr nos têtes.
[Is peuvent allier pour motif de leurs pK-
fcmtions une conviction dont nul n*a le droit de
• la sincérité; leurs émules en înlo'^
( «59 )
x-auoe et en dogmatisme ne peuvent offrir en
justification de leur entreprise que leur propre
confiance en eux*mèmes. Les premiers nous di-
sent : (( Croyez et obéisses ; car Dieu nous For-
clonne et nous vpus l'ordonnons en son nom. j»
Lies seconds nous crient : <r. Obéissez et croyez ;
car nous ayons des lumières supérieures. » Et
qui donc le prouye ? qui donc yous reconnaît ces
lumières?
Ce n'est pas cette foule d'esprits dont vous
déplorez si pathétiquement Tanarchie ; car cette
anarcbie^ pour l'appeler ainsi d'après vous , dé-
montre que yotre infaillibilité est £t>rt contestée.
C'est donc de yotre autorité, seul^ que vous venez
nous proposer un joug nouveau; cW de votre
autorité seule que vous vous arrogez le privil^e
de la science; c'est de votre autorité seule que
vous proscrivez ce que vous nommez la doctiîne
critique, c'est-à-dire le Hbre examen.
Afin de justifier cette proscription, vous posez
en fait que le libre examen est devenu inutile^
paice que toutes les erreurs sont détraites , et
que désormais il n'y aura plus, en philosophie,
en politique, ep morale, conmie dans les sciences
exaictes, qu'à croire aux vérités démontrées. Mais
où eont*elles ces vérités démontrées? et, pour
les reconnaître comme démontrées, le libre exa-
men n est«il pas requis ?
(i6o)
, dites-vous y qae la
t infaSliblement les bom*
les classes de la société;
s exercera toujours, et û
lOBÉenir, de votre pouvoir
ji: anoùpe Bmière que TOtisïor-
r. -ex .iOBBffi ^mne inqniation pri'
?*>-:^- -rfimf«»w ^:At se décoraient b
^"— s» r 15- nHniâteais de Madrid.
■>**T:-iigiiiv D a rien à craiodre
.Bsudiie morale I ^t de
:-T I T&LifiL gw letat aiturelydéâ-
bqndledu*
. .^ ^ isDNREF. iD «jBirs» sa dispo-
on
libcet
• •>A
•. S^ -■ te ^
!-• e
( 161 )
croire snr parole ^ qui l'a tenu durant tant de
siècles dans l'apathie et l'engourdissement ; tous
lui auriez 6të son principe d'action et son énergie;
vous auriez brisé son ressort et détruit la force
dont la Prpyidence l'a doué pour quil aille en
avant et se perfectionne.
Vous vous croyez appelés par un privilège
spécial à fixer dès à présent la régénération du
monde, et, pour employer vos propres paroles,
a le transporter d'un état transitoire à un état dé*
finitif. Eh bien! désabusez -vous, rien n'est dé^-
fiûitif sur la terre ; ce que nous prenons pour
définitif n'est qu'une transition comme une au-
tre , et il est bon que cela soit ainsi ; car ce qui
serait définitif serait stationnaire , et tout ce qui
est stationnaire est funeste.
Respectez donc la liberté d'examen que vous
exercez contre vos prédécesseurs et vos adver-
saires, et qu'il est fort juste qu'on exerce contre
vous ; et quand vous pensez être d'utiles coUa^
boraleurs dans le grand travail qui se fait et
qui doit se faire indéfiniment , ne devenez pas
d'intolérans pédagogues et ne parodiez pas les
prêtres de Thèbes et de Memphis.
Tandis que nous relisons ces lignes, nous
apprenons que quelques adeptes de la secte
contre laquelle nous croyons, de voir réclamer en
Êiveur de la liberté intellectuelle, ont senti la
II
**'ei - — z -73. am-TC' pour la li-
"'^■■" - _- • fir -aznras , nnptrieux et
'Zii^Tù fombattDS par
TiBanl , lorsque Ja
: £ itî;:aC eo oppositloa
: c r;::: ■=. ilc ainait, ou lors-
.-7 ».irr::cr m; rtrpelait qu'il
T:aiui za.-t^-3f d-ose de bien
^ TiE- ± JLLTS d'aoe cause
1 £i:c -as pro[tfe à la
ra is? m^^s «Tane ré-
« ^iinirii; tie son père
jr-iicUL xrrse Je sln-
-■^r 3iis- et; «ntrajoee
.'ï"-- et !2 TTvadte de
sïorcss eplié-
es dÎTfTS
la j.i>dc«
--g-a^j. E:i*3aiiie de
(r65)
je Tai toujours me tenir à honneor de manifester
sur ces intérêts importans de nobles pensées^ et je
ne crois [loint qu'elle approuvât un silence timide.
Je ne Tobserverai donc pas : je dirai seulement
qu'il me semble qu'on peut lui pardonner d avoir
désiré et chéri la liberté , si Ton réfléchit que
les proscrits de toutes les opinions lui ont trouvé
plus de zèle pour les protéger dans leur infor**
txine, quils n'en avaient rencontré en elle pour
leur résister durant leur puissance. Sa demeure
était leur asile , sa fortune leur ressource ^ son
activité leur espérance. Non*seulement elle leur
prodiguait des recours généreux, non-seulement
elle leur offrait un refuge que son courage ren-
dait assuré , elle leur sacrifiait même ce temps
si précieux pour elle, dont chaque partie lui
servait à se préparer de nouveaux moyens de
gloire et de nouveaux titres 3t rillustration^.
Que de fois on l'a vue , quand la pusillanimité
des gouvernemens voisins de la France les ren-*
dait persécuteurs, st^pendre des travaux aux-^
quels elle attachait, avec raison, une grande
importance,, pour conserver à des fugitifs fa
retraité oii ils étaient parvenus avec effort, et
d'où l'on menaçait de les exiler I Que d'heures^
que de jours elle a consacrés à plaider leur cause!
Avec quel empressement elle renonçait aux
succès d'un esprit irrésistible , pourfaire^séi^it
( i66)
i»t esprit tdut entier à défendre le malheur!
Quelquefr-uns de ses ouvrages s'en ressentent
peut-être. Cest dans riatçryalle de cette bien-
faisance activé et infatigable qu'elle en a com-
posé plusieurs^ interrompue qu'elle étah sans
cesse par ce besoin constant de secourir et de con-
soler; et l'on trouverait^ si l'on connaissait toute
aa vie, dans chacune des Itères incorrectioBS
de son style , la trace d'une bonne action. Ici
une triste réflexion me frappe.
Plusieurs de ceux qui lui ont dû leur retour
inespéré dans une patrie qui les avait repous-
ses, la restitutiop inattendue d'une fortune dcmt
la confiscation avait £iit sa proie , la conser-
vation même d'une vie que menaçait ie glaive
des lois révolutionnaires , ont obtenu , sous oa
gouvernement qui avait comprimé l'anàrcbiey
mais en tuant la liberté , du crédit , des faveurs,
de l'influence : et ils sont restés speetatenrs in*
difi*érens de l'exil de leur bienfaitrice,, et delà
douleur déchirante que cet exil lui causait, J'eo
ai vu qui, dans leur ardeur à justifier un des-
pîotisme qui n'avait pas besoin de leurs serviles
apologies, accusaient sa victime d'avoir in^iré»
par son activité, son esprit, son impétuosité
généreuse , des terreurs fondées à une au-
torité qui s'établissait. Oui , son ac^vité , saas
doute , était infatigable , son esjMÎt était pw»-^
( »«7 )
saut; elfe étintimpétaeinaoerili'e'toMcè qui était
injuste ou tjiranniqne. VatiS'-deT«% le savoir^ tàt
cette actÎTité^ yotis fa séoourtis dans votre misera
et protégés dans Vos' périls; œt esprit puis-
sent s'est consacré à plaider TOtrb cause; cette
impétuosité , que n'arrêtaient ni les Calculs de
rintërét, àk lit crainte d^iattirer sul^ elle-même
la persécution dont elle ^'eflbrçait de vous
garantir , s'est plaoée entre yous et ceux qui
vous proscrivaient. tAinisiirgmtslcourtîéans tnîh
decablès I voiis lui^ves fett pn crime des vertus
qui vous ont sauvés.
Si telle était maéttile de -fitaël pour toUs les
Mrés soiirfEranB^ qtîe n'étaii^eilè pas pour ceux
que l'amitié unissait à elle ? Comme ils étaient
sikrs >que -jon esprit répondrait a toutes lieùrs
pensées ; que son àme devinerait la leur! Avec
quille sensibilité < profonde elle partageait leurs
moiadreseaiotioas I Avec quelle flexibilité pleitte
de grâces y elle se péaéfarait de leurs iitipres-
sions les j^s fugitives!- Avec quelle pénétra-
tion in^nieuse elle développait leurs aperçus
les pks vagues, et les feisait valoir à leurs pro-
pres yeux ! Ce talent • dé conversation merveil-
leux ^ unique, œ talent que tous les pouvoir^
qui ont médite Pinjustice cmt itoujours redouté
eomme vn adversaire et comme un juge, sem-
Uait akm ne lui avoir 4i%é donné crue pour
( '68)
revêtir riatùnîté d'une magie îadéfiniâaable, et
pour remplacer, dans la retraite la pins nnifbrme,
le mouvement vif et varié de la société la pins
animée et la plus brillante. Même en s'éloignant
d'elle , ou était encore loog-temps sootena par le
cbarme qu'elle avait répandu sur ce qui Ven-
tourait ; on crojait encore s'entretenir avec elle;
on lui rapportait tontes les pensées que des objets
nouveaux faisaient uattre : ses amis ajoumaÎCTt,
pour ainsi dire, une portion de leurs sentimens
et de leurs idées jusqu'à l'époque où ils espéraient
la retrouver.
Ce n'était pas seulementdans les situations pai-
sibles que madame de Staël était la plus aimable
des femmes et la plus attentive des amies; dans
les situations difficiles, elle était encore,' comme
nous l'avons dit, la plus dévouée.
Si je voulais en fournir des preuves, j'en
appellerais , sans hésitation , à un homme au-
quel l'étendue et la flexibilité de son esprit,
l'habileté de sa conduite à toutes les époques ,
et sa participation presque constante aux plas
grands évèneinens qui ont marqué le premier
quart ,1c ce siècle, ont fait une réputation eu-
ropcc-rinc. Lorsque, relégué par la proscription
dans une contrée lointame, dont la simplidlé
pesait a son âme habituée aux jouissances d'une
civilisation 1res avancée, il supportait avec peine
( i69)
Vennui des mœurs oommerciales et républi-
cain^^ roadamede Staël» au sein des agitations
politiques et des distractions de la capitale,
devinait cet ennui comme par une syiupalhie
d'afiection qui lui faisait éprouver pour un autre
ce qu'elle n'aurait pas ressenti pour elle-même.
Ce fut elle^qui, par sa persistance , obtint , bien
que suspecte à un gouvernement ombrageux^
à des néophytes en liberté, qui travestissaient
leui^ défiances en patriotisme , le rappel. d*uti
citoyen dont le rang, le nom, les habitudes
n'avaient rien de commun avec les formes sé-
vères d'un républicanisme nouveau. Elle sur-
monta tous les obstacles, vainquit toutes les repu^
gnances^ brava des soupçons qui empoisonnèrent
sa vie entière, et rendit à^Tamî dont elle était
alors la seule protectrice , le séjour de la France
que, par cela même p elle dut bientôt quitter.
Et là ne se borna point Fenthousiasme de son
amitié active ; elle voulut, pour cet ami, des
honneurs , des dignités, des richesses, elle vou-
lut qu'il lui ;fut redevable de toute son ' exis-
tence : elle réussit; et après avoir contemplé
•la première fête qui constatait la prospérité dont
elle était Tunique auteur , elle emporta dans
Tesii la consolation du bien qu'elle avait fait, et
le sentiment ^ la reconnaissance qu'avait méritée
son dévouement.
( -7»)
- Mille exemples da même genre me se-
raient aisés à citer. Aussi ses amis comptaient
sur lèlle. comme sur use sorte de provideaoe.
Si^ par ludique malheuT imjvrfni» l'un d'eotre
eok eût [widn toaln sa fortune, ii savait où la
putrreté ne pouvait' l'atteindre ; s'il eût été
coéfraint à prendre la fuite , il savait dans
quels lieux on le remercierait de dH>isir un
asile; s'il s'était vu plongé dans un cacbot, il
se serait attendu avec certitude que madame de
Staël y pénéti^rait pour le délivrer.
- Parmi lès affections qui ont rempli sa vie, son
amour pour son père a toujours occnpé la pre-
mière place. Les paroles aemUaient loi manquer
quand elle voulut exprimer ce- qu'elle éprou-
vait.pour lui. Tous ses autres seatimens étaient
modifiés ^r Gette pensée. Son attachement pour
la France r s'augmentait de l'idée que c'éuit le
pays qu'avait servi son père, et du l>esoin de
voir ropioion rendre à M. Necker la justice qui
loi était due ; elle eût désiré le ramener dans
cette contrée où sa prépuce lui psraisait devoir
dissiper toutes les préventions et concilier tons
les esprits. Depuis sa mort, l'espoir île Huit
triompha aa mémoire l'animait et renconiQ'
gcait bit'ti plus que tmite perspective de succès
personnel : l'histoire fié la vîe de M. Necker était
son occupation constante; et, dans cette affreuse
(»7»)
maladie qu'aoe aatoré inexorable semblait avoir
compliquée pour épuiser sur elle toutes les souf-
frances^ son regret habituel était de n'avoir pu
achever le monument que son amour filial s'était
flatté d'ériger.
Je viens de relire Tintroduclion qu'elle a placée
à la tête des manuscrits de son père. Je ne sais
si je me trompe , mais ces pages me semblent
plus propres à la faire apprécier, à la faire
cbérir de ceux mêmes qui né Font pâs-con*-
nue , que tout ce qu'elle a publié de plus élo«-
quent, de plus entraînant sur d'autres sujets;
son âme et son talent s^y peignent tout en-
tiers. La finesse de ses aperçus, l'étonnante variété
de ses impressions, la chttleur de sOti éloquence ,
la £oKe de sa '^raison, là vérité de son enthou-
siasme, son amour pour la liberté et pour la
justice, sa sensibilité {msÂonnée^ la itlélancolie
qui soavOKtt la 4istinguaà , •même dan^ ses jpro^
duclions purement littéraires , tout ici est c6n*-
sacré k porter la lumière sur un seul' foyer, à
exprimer Utt seul sentiment, à faire partager
une pensée unique. C'est là seule fais quelle
ait traité un objet avec toutes les ressources
de son esprit , toute la profondeur de son kme y
et sans être distraite par quelque idée étrangère.
Cet ouwagie, peut-être, n'a pas eticore été consi-
déré sous ce point de vue : trop de différences
( »7^ )
d^opinions sy opposaient pendant la vie de
xnadaroe de Staël. La vie est uae puissance oootre
laquelle s'arment , tant qu'elle dure , les sou-
venirs^ les rivalités et les intérêts; mais quand
cette puissance est brisée , tout ne doit*il pas
prendre un autre aspect ? Et si , comme j'aime
à le penser, la femme qui a mérité tant de gloire
et &it tant de bien est aujourd'hui l'objet d'uoe
sympathie universelle et d'une bienveillance
.unanime , j'invite ceux qui honorent le talent ,
respectent l'élévation , admirent le génie et
chérissent la bonté, à relire aujourd'hui cet
hommage tracé sur le tombeau d'un père par
scelle que ce tombeau renfermé maintenant.
Après cette notice sur M. Necker , deux ou-
.V4*ages qui, si je ne me trompe, font le mieux
connaître, soit le caractère, soit les Qj^ions
.de madame de Staël , ce sont d'une part Corùmej
et de l'autre les Considératkms sur la Réwlai^
frojiçaise. Disons donc quelques mi^ts.de ces deux
productions si remarquables, dont la première
•a créé , pour ainsi dire , une ère nouvelle! dans
la littérature française > et. dont l'autre a élevé
.aux principes de la.liberté, proclamés en 1789,
avant qu'elle ne se fût souillée par des mîmes
qu'avaient {Hrôvoqués des résistances . mal cal-
culées , le monument le plus durable qu'on kor
nit encore érigé.
( '75 )
Pour juger un ouvrage comme il doit èfrè
jugé, certaines concessions ^ que j appellerai ^ra*
matiqfies f sont indispensables. Il faut permettre
a Fauteur de créer les caractères de ses héros
comme il veut , pourvu que ces caractères ne
soient pas invraisemblables. Ces caractères une
fois fixés y il faut admettre les évènemens, pourvu
qu'ils résultent naturellement de ces caractères.
Il faut enfin considérer Tintérét produit par la
conibinaison des uns et des autres. Il ne s'agit
point de rechercher si les caractères ne pour-
raient pas être différens. Sont^ils naturels? sont-*
ils touchans ? conçoit-on que telle circonstance
ait dû être l'efTet de la disposition de tel person-
nage principal? que cette disposition existant,
telle action ait dû être amenée par telle circons--
tance? est-on vivement ému? l'intérêt va-t-il
croissant jusqu'à la fin de l'ouvrage? Plus- ces
questions peuvent être résolues par Taffirmaûve ,
plos l'ouvrage approche de la perfection.
Corinne est une femme extraordinaire , enthou»
siaste des arts, de la musique, de la peinture,
surtout de la poésie; d'une imagination exaltée^
d'une sensibilité excessive , mobile à la fois ,et
passionnée; portant en elle-même tous les moyens
de bonheur , mais accessible en même temps à
tous les genres de peine; ne se dérobant à la
souffrance qu'a Taide des distractions; ayant be-
( M)
soin d'étïe .applaudie , parce qu'elle a la coas-
cience de ses forces , mais ayant plus encore
besoin d'être aimée; menacée ainsi toujours
d'une destinée fatale^ n'échappant à cette des-
tinée qu'en s'étourdissant^ pour ainsi dire, par
l'exercice de ses facultés ^ et frappée sans res-
sourcci dès qu'un sentim^t exclusif, une pensée
unique s'est emparée de son éme.
Pourquoi 9 dira-t-on, choisir pour héroïne une
telle femme ? Veut^on nous l'offrir pour mo«
dèle ? et quelles leçons son histoire peut-elle nous
présenter?
. Pourquoi choisir pour héroïne une telle femme?
Parce que ce caractère ^'identifiait mieux qu*un
autre , et je dirai même s'identifiait seul avec la
contrée que l'écriTain youlait peindre ; et c'est là
Viàée heufeusé dans l'ouvrage de madame de
Staël. Elle n'a point, ainsi qne les auteurs qui,
avant elle, ont prétendu, réunir deux genres
divers , promené froidement un étranger au mi-
lieu d'objets nouveaux , qu'il décrivait avec
une surprise monottme ou une* attention nmo*
tieuse; elle a pénétré son héroioe de tous les
sentimens, de toutes les passions, de toutes les
idées que réveittent le beau cid , le climat su-
pwbe, la nature amie et bienÊnsante qu'elle avait
à décrire. L'Italie est empreinte dans Corinne;
Corinne est une mrodnction de l'itdîe; eUe est
( I7S )
a fille de ce ciel, de ce climat^ de cette na-
:are; et de là, dans oet onyrage, ce charme
particulier qu'aucun voyage ue nous présente.
Foutes les ia^pre^ions, toutes les descriptions
mit animées et comme vivantes , parce qu'elles
semblent avoir traversé l'àme de Gcmnne et y
savoir puisé de la passion. *
Le caractère de (Corinne était donc nécessaire
au tableau de Tltalie, tel que madame de
Staël se préposait de le présenter; mais , indé*
pendamment de cette considération décisive ^
ce caractère est-il improbable? Y a-t-il dans
cette réunion de qualités et de défauts, de force
et de faiblesse , d'activité dans l'esprit et de sen-
sibilité dans l'ime , des choses qui ne puissent
exister ensemble? Je ne le crois pas» Corinne est
un être idéal, sans doute; mais c'est un être idéal
conune les belles statues grecques, et je ne sache
pas que, parce que ces statms sont auniessus
des proportions ordinaires, et qu'en elles sont
combinées des beautés qui ne se trouvent que
sqiMuément dans la xéalilé> on les ait jamais
accusées dSnvraisemblance.
Mais qudUe est la morale de Corinne? Ici,
je pense qu'il fmt s'entendre. Si , par la mo*
^ d'un ouvrage, on. comprend une morale
^cte, exprimée en toutes lettim, comme celle
VÛ SQ trouve à la .fin des fidiles de I«a Eon-
à
C»7«)
taine^ j'affirme qae, dans ua ouvrage d'imagi-
nation , une pareille morale est un grand défaut.
Cette morale devient nn bot auquel l'auteur
sacrifie y même à son insu, la probabilité des
éyènemcns et la vérilé des caractères. U plie les
uns, il fausse les autres pour les faire- concourir
à ce but. Ses personnages ne sont plus des in-
dividus auxquels il obéit^ pour ainsi dire, après
les avoir créés, parce qu*ils ont reçu de son
talent une véritable existence , et qu'il n'en est
pas plus le maître qu'il ne serait le maître d'in-
dividus doués d'une vie réelle ; ce sont des ins-
trumens qu'il refond, qu'il polit^ qu'il lime,
quHI corrige sans cesse , et qui perdent par là
du naturel , et par conséquent de l'intérêt.
La morale d'un ouvrage d'imaginatiou se
compose de l'impression que son ensemble laisse
dans l'âme : si, lorsqu'on pose le livre, on est
plus rempli de sentimeus doux, nobles, géné-
reux qu'avant de l'avoir commencé, l'ouvrage
est moral, et d'une haute moralité.
La morale d'un ouvrage d'imagination ressem-
ble à l'effet de la musique ou de la sculpture. Ua
homme de génie me disait un jour qu'il se sentait
•meilleur après a voir contemplé long temps l'Apol-
lon du Belvédère. Il y a, je l'ai déjà dit ailleurs,
mais on ne saurait trop le redire, il y a, dans U
contemplation du beau en tout genre , quelque
( '77 )
c^ose qui nous détache de nous-méme, en nous
faisant sentir que la perfection vaut mieux que
nous, et qui, par cette conviction, nous inspi-
rant un désintéressement momentané, réveille
en nous la puissance du sacrifice , puissance
mère de toute vertu. Il y a dans l'émotion ,
quelle qu'en soit la cause, quelque chose qui fait
circuler notre sang plus vite, qui nous pro-
cure une sorte de bien-^étre, qui double le
sentiment de nos forces, et qui par là nous
rend susceptibles dune élévation , d'un courage,
d'une sympathie au-dessus de notre disposition
babituelle.
Corinne n'est point représentée comme une
personne parfaite, mais comme une créature
généreuse, sensible, vraie, incapable de tout
calcul, entraînée par tout ce qui est beau, en-*
thousiaste de tout ce qui est grand , dont toutes
les pensées sont nobles, dont toutes les im-
pressions sont pures, lors même qu'elles sont
inconsidérées. Son langage est toujours d'accord
avec ce caractère, et son langage fait du bien
à rame. Corinne est donc un ouvrage moral.
Je ne sais pourquoi cette morale qui , ré<-
s^ltant des émotions naturelles, influe sur la
teneur générale de la vie, parait déplaire à
beaucoup de gens. Serait-ce précisément parce
qu'elle s'étend à tout, et que , se confondant avec
( 178)
notre disposition tout entière , el)e iQodîfi^
<:essairement notre conduite^ au lieu qpe les
axiomes directs restent , pourainsi dire , ^ans leur
niche I comme ces pagodes de llnde que leurs
adorateurs saluent de loin, sans en apjNnocher
jamais? Serait-ce qu'on n aimerait pas pour soi
la morale qui naît de l'attend rissemènt et de
Tenthousiasme , parce que cette morale force en
4{uelque sorte l'action , au lieu que les maximes
précises n'obligent les hommes qu'à les répéter?
Et ferait-on ainsi de la morale upe masse com-
pacte et indivisible, poi;r qix'elle £>e rpêlât le moins
possible aux intérêts journaliei*s , et laiasàt plos
de liberté dans tous les détails?
Un ouvrage d'imagination ne doit p^s avoir
un but moral, mais un résultat moral. U doit
ressembler, à cet égard, à la vie humaine qui
n'a pas uif but» mais qui ):oi;JQm:$ a un résultat
dans leguel la moi'^le trquve nécessairement sa
place. Or, 4 j^ voula^ ip'étendre encore sur ce
points relativement à Corifme, je montrerais
s^nq peine que son r^iiltat moral n'est méconr
nai$sable qif e pour cei|x qui se plaisent à le mé-
connaître. Aucun ouyr^ge pe présente ayea plus
d'évidence cette imppft^ntQ leçon , quâ plos on
a de ff cultes brillantes, plus il faut $9Voir les
dompter; que lorsqu'on o0ra aux -reats m-
pçt^eijL^ d^ si v^tes ypîles , il ne fiiut pas
( 179 )
nîr un gouvernail faiUe d une main tremblante ;
que plus les dons de la nature sont nombreux
éclatans et diversifiés, plus il faut marcher au
milieu des hommes avec défiance et avec re-
serve; qu'entre le génie révolté et la société
sourde et sévère, la lutte n'est pas égale ^ et
qne pour les âmes profondes , les caractères fiers
et sensibles, le$ imaginations ardentes, les esprits
étendus, trois choses sont nécessaires, sous peine
de voir le malheur tomber sur eux, savoir
vivre seul , savoir souffrir , savoir mépriser.
Mais Corinne est enthousiaste, et Venthou-
siasme a bien des dangers. Vraiment , je ne me
doutais pas que ces dangers nous entourassent :
je regarde autour de moi, et, je l'avoue, ^e ne
m'aperçois pas qu'en fait d'enthousiasme , le feu
soit à la maison. Où sont-ils donc ces gens en-
traînés par l'enthousiasme , et qu'il est si près*
sant d'en préserver? Voyons -nous beaucoup
d'hommes, ou même beaucoup de femmes, sa*
crifier leurs intérêts à leurs sentim.ens, négliger
par exaltation le soin de leur fortune , de leur
considération ou de leur repos ? S'immole-t-on
beaucoup par amour, par amitié , par pitié , par
justice, par fierté? Est-il urgent de mettre un
terme à ces sacrifices ? A voir tant d'écrivains
courir au secours dç l'égoïsme, ne dirait-on pas
qu'il est menacé ? Rassurons-nous ; il n'a rien à
13..
( .«o )
craindre. Nous sommes àl*abride Tenthousiasme*
Les jeunes gens mêmes y sont inaccessibles,
admirables par leur amour pour Tétude, leur
soif de connaissances , leur impartialité, leur
raison, cette raison semble les sortir de l'enfance,
pour les porter de plein saut dans Tàge mûr.
Le caractère de Corinne une fois établi ,
il fallait, pour donner à Fouvrage le plus vif
degré d'intérêt , lui opposer un caractère
assez semblable au sien, pour sentir tout son
charme et se mêler à ses impressions, et néan-
moins assez différent par ses penchans, ses habi-
tudes^ ses opinions, ses principes même^ pour
que ces différences amenassent des difficultés que
ni les circonstances ni la situation ne pouvaient
produire. Ce caractère ne pouvait être celui d un
Français, d'un Allemand ou d'un Italien. En
France, l'opinion est tranchante dans les formes,
mais elle permet beaucoup de dédommagement
à ceux qui s'écartent de ses règles, pourvu qu'ik
ne disputent pas son autorité. Corinne était iso-
lée, indépendante. Un Français amoureux de
Corinne, et parvenant à lui inspirer un senti-
ment profond et durable, n'eût vraisemblable^
ment travaillé qu'à la séduire. En Allemagne,
les seules distinctions fortement marquées sont
celles des rangs. L'opinion , d'ailleurs , est
assez indulgente, et tout ce qui sort de la
( .81 )
reglB commune est plutôt accueilli avec bien^
veillance que traité avec dé&veur. Un Alle-
mand eût donc épouse G>rinne , ou , s'il eût
été retenu par des considérations tirées de Tobs-
curitë qui enveloppait sa naissance, son hésita^
tiou ne reposant que sur des motifs de conve-
nance extérieure , eût été d'un effet commun et
dénué d'intérêt. Un Italien se fût consacré à elle,
comme les mœurs de ce pays fautorisent.
Pour faire naître des combats qui eussent leur
source au fond du cœur, il fallait que Tamant de
Corinne fut un» Anglais, c'est^à'^lire l'habitant
d'un pays où* la carrière des hommes fût ti*acée
d'avance, où leurs devoirs fussent positifs , ou
l'opinion fût empreinte d'une sévérité mêlée de
préjugés et' fortifiée par l'habitude, enfin ^ où
tout ce qui est extraordinaire fût importun ,
parce que tout ce qui est extraordinaire y de*
vient nuisible. Lord Nelvil est un mélange de
timidité et de fierté, de sensibilité et d'indéci-*
sion , de goût pour les arts et d'amour pour la
vie régulière, d'attachement aux opinions corn--
munes et de penchant à l'enthousiasme. C'est un
Anglais déjà empreint des préjugés et des mœur»
de sa nation , mais dont le cœur est encore agité
par la mobilité naturelle à la jeunesse. Il y aune
époque dans la vie où le caractère se consolide
et prend une forme indestructible. A cette épo->
( .80
anc sHfV'^ P^y^t 1^ hommes devieaoeat
-^fM0es et avides, ou seùletnent sérieux ei
mevhtt; nuis toujours est-il qu'alors Tàme se
ùg^e AUX impressions nouvelles ; elle cède à
Ia^Ïi^'I ^^ habitudes et à l'autorité des exem-
-^- die se moule, pour ainsi dire, d'aprèsk
^oole universel. Avant cette époque, la nature
latte contre des règles qu'elle ne connaît pas clai>
icnient ; et c'est durant cette lutte que l'homiDe
est en proie aux égaremens de l'imagination
cornmc- au^ orages du cœur. Cest ainsi qu'Oswald
se présente, lorsque^ pour la première fois, il
iriicontre Corinne. Sans doute, dès cette pre-
mière rencontre, le destin de tous deux est dé-
cidé. Ils ne peuvent pas être heureux ensemble,
ils ne pourront plus être heureux sépares. Oswald
parcourt l'Italie avec Corinne; il en contemple
toutes les merveilles. Le langage éloquent, la
voix harmonieuse, l'enthousiasme poétique de
son amie prêtent à tous les pbjets une splendevr
su itiatu relie. En sa présence, les ruines se re-
lèvent, les souvenirs renaissent, la nature se pare
d'un éclat nouveau : l'Italie antique parait envi-
ronnée de tontes ses pompes; l'Italie-modeme
brille de toute sa beauté. Mais, au milieu de ce dé-
lire qui l)ooleverse son cœur et ses sens, Oswald
se rappelle sa patrie, ses devoirs, la carrière qui
lui était tracée. Ravi sans être convaincu, cbai>'
( i85)
MBS être 90uihl6 , auvent heuretix , jkoiaîs
CM^ntent d^ lui-même , il suit à pas incertains lé
ehar triomphal de Fêtre ëtoonant quile subjugue
et renchatîte. Il est etiivrë de ramôùr qu'il ins*-
pire y il est ébloui de la gloire qu^il contemple ,
il est orgueilleux des succès dont il est témoin ;
KKiais il jette, malgré lui, quelquefois un regard
de regret Ters le pays qui lui promettait des
jouissances et plus digties et plus calmes. Il trouve
dans l'air qu'il respiré je ne sais quoi de léger
qui ne remplit pas fea mâle poitrine. Cette poésie,.
ces beaux-arts, ces tableaux, cette musique, lui
selnblent les pâtures de la vie ; mais la vie elle-
même, la vie active, utile et noblement occupée,
il 8e demande où elle est, et la cherche vaine-
ment autour de lui.
Indépendamment dti caractère d'Oswald , t^J
en a , dans Corinne, plusieurs autres qui décèlent
«ne profonde connaissance de la hatiirë et du coeui*
bumain. Je n'en indiquerai qîié trois, Lucile, le
comte dïrfeuil et de M. de Maltigues.
Le portrait de Lucile se compose d une foule
de traits épars qu'il serait Impossible d'extraire
et de réunir sans leur foire perdre leur déli-
catesse et quelque chose de leur vérité. Ja--
mais on n'a revêtu de cduleurs plus fraîches,
))lu6 douces et plus pures à la fois , le charme de
k jeilnesie , de h podetir tremblante , du my sr
(i84)
tère qui Tentoure et la prot^e, et de celle
serve craintive qui , par je ne sais quel pressent-
timent des .maux de la vie , parait demander
grâce d'avance à une destinée qu'elle ignore en-
core.
Le tableau des relations contraintes de lord
Nelvil et de Lucile qu'il a épousée , sont dé-
crites avec une finesse d'observation admi*
rable. Il n'est personne peut-être qui n'ait ,
plus d'une fois dans la vie, été dans une si-
tuation pareille, dans une situation où le mot
nécessaire, toujours sur le point d'être prononcé,
ne l'était jamais, où Témotion qui aurait été dé-
cisive, était toujours interrompue, où il y avait
entre deux âmes qui avaient besoin de s'entendre
une barrière invincible, un mur de glace qui les
empêchait de se rapprocher.
Le portrait du comte d'Erfeuil est un cbef-d^Bo-
vreen son genre; on voit qu'il est observé d'après
nature et décrit sans malveillance. Le comte d'Er-
feuil est un homme dont toutes les ojHnions sont
sages, toutes les actions louables ; dont la conduite
est généreuse sans être imprudente ^ raisonnable
sans être trop circonspecte; qui ne se compromet
ni en servant ses amis ni en les abandonnant;
qui secourt le malheur sans être ému, le souffre
sans être accablé; qui porte dans sa. tête un petit
code de mwimes littéraires, politiques et mor-
( i85 )
raies, ramenées toujours à propos dans la con-
v^ersation, et qui, muni de la sorte, traverse le
inonde commodément, agréablement, élégam-
ment«
On a reproché à madame de Staël quelque exa-
gération dans la teinte innocente et légère du
ridicule qu'elle donne qnelquefois au comte d'Er*
feuil. On a prétendu qu'il n^étaitpas possible qu'un
Français , à Rome , appelât une Italienne beUe
étrangère. On avait donc oublié ce trait si connu
d'un Français dînant avec beaucoup d'autres Fran-
çais cbez un prince d'Allemagne, et lui disant tout
à coup : C'est singulier^ Monseigneur y il ri y a que
votre jé liesse d* étranger ici. Celui qui écrit ces
Vignes a vu de ses yeux , dans un spectacle alle-
mand , un comédien français s'avançant pour
haranguer le parterre , et . commençant son dis-
cours par ces paroles: Respectables étrangers....
M. de MaUigues est un autre caractère dont on
n'a pas assez remarqué la profondeur, parce que
madame de Staël ne l'a montré qu'en passant.
C'e$tun homme très corrompu, ne voyant dans
la'tvié de but que le succès, professant cette opi-
nioh avec une sorte d'impudeur qui naît de la
Tantté, mais la pratiquant avec adresse. M. de
MaUigues est le résultat d'un siècle où l'on a dit
<iue la morale n'était qu'un calcul bien entendu ,
fit qu'il fallait surtout jouir de la vie^; où l'on a
tère
•t)
qui
cisi
e>
•• .t.
serve cr. •""■■■ ''^■*^«î^
timent " "*' "' ■™**^- ** '«^«a» -r
grâce cl --• «^efleeatitfleŒxim
core. ^* -i'»»nieairhow,Txt:m ^
Le t :i». -^ 1.JX9X ^ imitatt -r. ^^.^
Nel vil ^ ^^ '' ^^^^'^^^ ^ * «'- '^î.^:5î?uf t:
criles • ■'• '"• •'^"^ ^^ i^iopor- ano,- i^r t
plus ( ■ . ' -se -ar ;i lBT5s5àf:aaiît; ae soi. m-
tuatû ■■- = "auKruiLîtîaBBe JlKl^:^5^
nécc^ '«ce- aB»«^ Tïrnaawc ammif niH
ne 1' iKîr ^ iniT ai- «Di iittés de ces?
'Tr-^albsar w^^ r^ f n se maaim:
en' _ • . -^-TiesMSriuLssrrîCMes, cet
• m
.m^ ..:: in« zsux en cxaunionit
.- :r-T^. . :onKiIàBi]etde)I.de
■•^. - • « anTctruE^iport
-? - i^ncR VK ^oe font op-
■^— T -^snor i«É-3 pas ^ il
^ - . .'R*js .jmt Icstetksckises
* ne
: THBSe dTrfinâ
i. r^ni» en tire les
T.i
(i87)
I ^ e cotnte 4'Erfeuil est la frivolité bonne et
• » I ncte ; M. de Martigues ^ 1 egoisme spéculant
r la friyob'té y et profitant de l'impimité qu elle
i assure : tant il est vrai qu'il n^ a de moral
1 e ce qui e$i profond ; qu'en répoussant les im-
essioDS sérieuses, on ôtë à la vertu toute ga-
utie et toute base; que, sans enthousiasme,
;st— â-dire sans émotions désintéressées^ il li'y a
le du calcul , et que le calcul conduit à tout*
Ce .caractère n'est au reste que le dévelop-*
nient d'une pensée que madame de Staël avait
lîqué dan^ son ouvrage sur. la littérature.
Depuis Ion g- temps y avait-elle dit, oh appelle
ractère décidé celui qui marche à son inté-
t y au mépris de tous ses devoirs; un homme
i rituel, celui qui trahit successivement avec
t tous les liens qu'il a formés. On veut donner
la vartu l'air dé la duperie, et faire passer le
ce pour la grande pensée d'une âme forte. Il
ut s'attacher à faire sentir avec talent que l'im-
loralilé du cœur est aussi la preuve des bornes
e l'esprit; il faut parvenir à mettre en souf-
^ance l'amoor-^propre des hommes corrompus,
t donner au ridicule une direction nouvelle. Ces
lommes, qui veulent faire recevoir leurs vices
ît leurs bassesses comme des grices de plus, dont
la prétention à l'esprit est telle qu'ils se van*
tecaient presque à vous-mêmes de vous avoir
crée •
mot
seuJc
coni
mer
n'ai
ac(i
tri
da
; P
1
^mÊmt p» que tous k saa
■"^■o. «pi veulent cacher b«
_ -■ -«-«elenlessG , se flatfanl ij$
mtrsM a^BG <{D'aii esprit « fd
mm mmtté\c est si ûiWe liaj
^■^ «iioqaes; ces caractères s! iV
e.^. !■■•■ des hommes honnêtes, Et
m-t-'^ ŒÛe des homnies pdsssnt,
«^«■ss^eesfroDdeursdesprtndpal
- ^MMiaB des âmes seosibles, c'td
m -«BV «■ ridicule ; il faut les <lé-
^K js états misérables, et les stus-
.'aaeâsai&is(i).
■■■^ B^we, forte de Terile, poîs-
^<f wpreiDte d'une indlgnitioit
le souvenir d'eipé-
de Staël l'a réilisee
j^ aiHBeiàïJL deHalligaes, et,sODSce
■y- .MB. iVmmt est nue production do
^,. ■ 7Htt.xiâ*e(le plus moral.
«KaartBHBl dans une autre splière, e(
jcH-<<aaZ3poê, je le pense, de cette T^
3 anc. ie cette noîversallte' de raes,
_ _ iiiiMi «K écmain politique du premier
^ .jL. iiÉiT ÎBge'nieoï des faiblesses ai
^_^ff* et k peiatre fidèle des souSho»»
. ( «89)
T)^s l'instant où la mort eût frappé le père de
idame de Staël ^ elle conçut le projet d'écrire
listoire de la vie politique de cet homme il-
stre. Les persécutions dont elle fut Tobjet^
îducation de ses enfans^ ses voyages dans toute
Surope^ une foule de distractions , enfin , les
les douloureuses, les autres brillantes, retardè-
tnt lexécution du dessein qu'elle avait formé ,
t son sujet s'agrandit à son insu devant. elle.
•e propre des esprits supérieurs, c'est de ne pou*
oir considérer les détails, sans qu'une foule d'i-
lées ne se présente à eux sur l'ensemble au-
[uel ces détails appartiennent.
Bien que madame de Staël fût très jeune lors-
:^ue la révolution éclata , elle se trouvait mieux
placée que personne pour en démêler toutes les
causes , les causes générales , parce qu'elle ren-
contrait sans cesse , dans la maison de M. Necker,
les hommes qui alors dirigeaient, ou, pour mieux
dire, exprimaient l'opinion; les causes particu-
lières, parce que sa société intime se composait
de ces grands seigneurs, dont plusieurs par
amour du bien , quelques- uns par vanité, d'au-
tres par l'inquiétude d'une activité non employée,
favorisaient les réformes et les changemens
qui se préparaient. Dotfée d'un esprit d'ob-
servation admirable , qui l'emportait malgré elle
sur ses affections privées , madame de Staël ne
( igo ) I
pouvait s'empftcfaer de remarquer ce qu'il y avaâ
de naturel ou de foctice , de géoérenz od de
calcula , dans le dérouemenl de ces classes sapé-
rieures, qui s'acquittèrent pendant quelque tempi
avec élégance et avec un snccès pajé chèrement
ensuite, du rôle brillant d'organes de l'opinion
populaire. Le temps , qui nécessairement refroidit
les affections lorsqu'elles ne sont pas fondées sur
une complète s^nnpathie, avait achevé de donner
aux jugemena de madame de Staël le mérite 6e
l'impartialité , à l'époque où elle entreprit de »
rendre compte de ce qui s'était passé sous ses yeux.
Sans doute, si elle cAt voulu peindre plus son-
vent et plt}S en détail les individus , son ouvrage,
en descendant k un rang moins élevé , comme
composition littéraire, aurait gagné peut-être en
intérêt anecdotîque. On ne peut s'empécber de
regretter qu'elle n'ait pas appliqué a la peintare
des caractères politiques , le talent qu'elle a
déployé dans le roman de Delphine. Personne
n'aurait raconté avec plus de grâce et avec des
expressions plus piquantes tant d'apostasies dé-
guisées en principes , tant de calculs transformés
en conversons; et ces préjngés, repris aujoni^
d'hui comme moyens par des hommes qui hier
les combattaient comme obstacles , et ces ves-
tales du vice, qui en conservent la traditioD
comme le feu sacré, et qui , trahissant tour î
V
( '9- )
Dur le despotisme et la liberté^ sont nastees fî-
lèles à la corruption , comme, un bon citoyen
'est à sa patrie. Mais madame de Staël a préféré
e genre de l'histoire à celui des mémoires par-*
ticuliers.
Ceux qui haïssent M. Necker pour le bien
c[a'il a fait , ou pour celui qu'il a voulu faire ,
trouyeroat de l'exagération dans l'admiration
constante que sa fille ténioigne pour lui. Il était
difficile de voir souvent M. Necker sans concevoir
beaucoup de vénération pour ses vertus privées^ et
une grande idée de la sagacité de ses vues^ et de la
finesse de ses aperçus* U était impossible de vivre
arec lui sans être frappé de la pureté de son ca-
ractère et de la bienveillance habituelle qui se
manifestait dans ses paroles ei dans ses actions.
Gomme honmie d'état^ M. Necker a eu le sort
de tous ceux qui ont vOnlu et qui ont été cott'-
traints de vouloir conduire une révolution dear-
tinée , par la force des choses , k échapper à tons
les calculs et à se frayer sa route elle-mèine.
Si l'on réfléchit à la disposition des esprits à
cette époque y si l'on considère les intérêts op*
posés des divers partis , qui n'avaient de com-
ninn entre eux qu'une égale inexpérience , et
dont les opinions , rédigées en quelques phrases
tranchantes , étaient violentes comme des pré-
jiigéB et inflexibles comme des principes > on
1
( >9^ )
sentira qu'aucune énergie , aucune pradence
humaine , ne pouvait maîtriser de tels élëmeos.
C'est ce que madame de Staël démontre , et elk
justiGe très bien son pèi*e contre ceux qui i'ac-
cusent d'avoir mis ces élémens eu fermentation.
Elle décrit, d'une manière juste et rapide» Yétat
de l'opinion en 1789. La monarchie » sinon ab-
solue, du moins arbitraire^ avait, sous Louis XIY^
fatigué la nation par des guerres toujours ion*-
.tiles , enfin malheureuses , et l'avait aliénée sons
la régence, par le spectacle de la corruption, et
sous Louis Xy, par celui de lïnsouciance et de
la faiblesse. Les grands corps de la magistrature
réclamaient des droits sans base , et faisaient va-
loir des prétentions sans limites. Les membres du
clergé , tout en professant , comme un devoir de
forme, les maximes héréditaires d'une intolé-
rance usée , se donnaient le mérite d'afficher une
incrédulité alors à la mode. La noblesse avait
contre elle la perte de sa puissance , la conse^
vation de ses privilèges, et les lumières mêmes
des nobles les plus éclairés. Le tiers-état réunis-
sait toutes les forces réelles, le nombre, la ri-
chesse, l'industrie, et se voyait pourtant con-
tester 1 égalité de fait , qui était dans Tordre exi^
tant, et l'égalité de droit, qui est imprescrip-
tible. Enfin, les classes inférieures étaient plon-
gées dans un état misérable, et elles étaient
(«95)
aiTertieSy par la portion parlante de la classe qui
iominait ropinion , que cette misère était ia<^
juste. Qui ne voit qu'indépendamment de tout
projet dé réforme, un bouleversement devait
avoir lieu?
Je dis ceci pour les lecteurs équitables ^ et
non pour ces interprètes soudoyés de vieilles
haines , qui s'élancent contre les tombeaux ,
parce qu'ils les savent sans défense, comme ils
s'élancent contre les vivans quand ils les croient
garottés. Lies ramener est impossible , parce qu'ib
ne jugent rien avec letur intelHgence , mais tout
avec leur intérêt. Les convaincre est un espoir chi-
mérique ; ils n'ont pas l'organe de la conviction ,
qui est la consciencey 11 faut leur laisser répéter
leurs mensonges toujours démasqués , toujours
reproduits , comme on laisse aboyer la nuit les
dogues affamés.
Cet essai n'étant l'analyse des ouvrages de m»*
darne de Staël , ni sous le point de vue politique,
ni sous le point de vue littéraire , je ne me pro-
pose de parcourir ici que quelques-unes de ses
idées dominantes.
*
(f La révolution de France, dit-elle, est une des
» grandes époques de l'ordre social. Ceux qui
» la considèrent comme un éîrènement atcîden-
» tel n^ont porté leurs regards ni dans le passé
^ ni dans l'avenir, ifs ont pris les auteurs poui^
i3
V •
( '94)
>) la pièce ^ et, afin de satisfaire leurs passimiSi
n ils ont attribué aux hommes du monaent ce
») que les siècles avaient préparé. »
Cette observation est pleine de justesse. Befta-
coup de gens ne voient la cause des évènemens
du jour que dans les hasards de la veille. À. les
entendre , si l'on eût empêché tel mouvement
partiel y rien de ce qui a eu lieu oe serait
arrivé; en comblant le déficit des finances, on
€&t rendu inutile la convocation des États-Gé-
néraux ; «n faisant feu sur le peuple, qui entou-
rait la Bastille , on eût prévenu rjnsnrrection ;
si l'on eût repoussé le doublement du tiers, TAs-
semblée Constituante n'eût pas été factieuse ; et
si l'on eût dispersé l'Assemblée Constituante, la
révolution n^eût pas éclaté. Spectateurs aveugles,
qui ne voient pas que le déficit dans les finances
n'était pas une cause, mais un effet, et que la
même forme de gouvernement qui avait produit
ce déficit en eût bientôt ramené un autre ^ parce
que la dilapidation est la compagne constante
de l'arbitraire ; que ce ne Ait pas une &ntaisie
subite dans les habitabs de Paris que la destruc^
tion de la Bastille, et que la Bastille, préservée
aujourd'hui , aurait été menacée de nouveau de-
main> parce que lorsque la haine des vexations a
soulevé- un peuple , ce n'est pas en protégeant
lef vexations .par l'artillerie, mais en y mettant
( 195 )
un terme^ qu'on rétablit une paix durable ; que
le doublement du tiers ne fit que. donner des
organes de plus k une opinion qui , privée d'or-
ganes^ s'en fut créé de plus redoutables; qu'en
dispersant l'Âsseniblée Constituante^ on n'eût pas
anéanti le besoin de liberté qui agitait les têtes
et remplissait les cœurs; que la puissance du
tiers-état aurait survécu , et que cette puissance
voulait être satisfaite ou se satisfaire elle-même;
enfin , que les véritables auteurs de la révolution
ne furent pas ceux qui , étant ses instrumens ,
parurent ses chefs I Les véritables auteurs de la
révolution furent le cardinal de Richelieu et sa
tyrannie , et ses commissions sanguinaires^ et sa
cmanté; Mazarin et ses ruses, qui rendirent mé-
prisable l'autorité, que son prédécesseur avait
rendue odieuse ; Louis XIV et son faste ruineux,
et ses guerres inutiles , et ses persécutions el ses
dragonnades. Les véritables auteurs de la révolu-
tion furent le pouvoir absolu., les ministres
despotes , les nobles insolens , les favoris avides.
Ceci n'est point une apologie des révolutions.
J'ai montré, dans plus d'un ouvrage, que je n'ai-
mais point les révolutions en elles-mêmes. D or«-
dinaire elles manquent leur but en le dépassant;
elles interrompent le progrès des idées qu'elles
semblent ûivoriser. En renversant, au nom de
la liberté , l'autorité qui existe , elles donnent à
i3..
( «96)
Viiutorite qui la rexnplace des prétextes spécieux
oontre la liberté* Mais plus on craint les révoln-
tions^ plus i) faut s'éclairer sur ce qui les amène.
. T&a partant da principe incontestable que les
causes du bouleversement de l'ancienne monar-
<^ié remontent bien plus haut que 1789, ma-
dame de Staël a dû bhercher à découvrir ces
causes; et , conduite ainsi à examiner rorgani-
sation sociale des peuples modernes, elle a été
frappée d'abord de la différence fondamentale
qui distingue ces peuples de ceux de Tantiquilé.
Elle exprime cette différence en peu de mots ,
mais ces mots sont pleins d'énerjgie : « Le droit
» public de la plupart des états européens re-
y> posé encore aujourd'hui sur le code de la
» conquête. »
Sans doute; et c^est pour cette raison que Ion
a rencontré , de nos jours , tant d'obstacles à
l'établissement de la liberté. Cest pour cette
raison qu'ainsi qu'on l'a observé souvent ^ la li-
berté parait à beaucoup d'esprits qui la cherchent
et qui la désirent moins précieuse encore que
l'e'galite'.
Lors même que les progrès de la civilisation
eurent adouci les effets de la conquête , ses soD-
venirs restèrent; la noblesse eut même souvent la
maladresse de les rappeler. Dans ses protestations,
QBûs ses appels k ses droits anciens , à son origine
( »97 )
/éodale, elle semblait dire au peuple : Comment
ne serait-ce pas à dotis à voas gouverner^ puiscfue-
ce sont nos aïeux qui ont dépouillé vos pères?
I>e la sorte , l'irritation a survécu aux causes qui
Favaient produite ; elle est devenue , pour ainsi
dire, une. tradition. Cette tradition a été la source
de beaucoup de fautes. En poursuivant non-seule-
ment les privilèges héréditaires y mais les posses-
seurs de ces privilèges ^ les amis de la liberté ont
eux-mêmes, à leur insu, été dominés pat des pré-
jugés héréditaires. Voyez les révolutions des ré-
publiques italiennes du moyen âge , elles ont eu
pour but de repousser des conquérans plutôt que
de donner des droits égaux à des citoyens (i)/
Je suis loin d approuver les rigueurs dirigées
cpntre la noblesse après son abolition; mais j'ai cru
devoir, par-occasion^ expliquer la. cause de ces
rigueurs. C'était,. en quelque sorte, une loi du
talion exercée par lie dix-huitième siècle contre
le cinquième ; loi que la distance et le changement
des mœurs , des institutions et des habitudes
rendaient inapplicable et inique^ . ,
Le code de la conquête , continue madame de
Staè'l, produisit le régime féodal.
■
(i) Rien n*ést plus remarquable que la^ conformité des lois
fiiites en Iulie, à Florence surtout, contre les nobles , avec les.
Iw'de là Gtiiyentiom
( 19» )
La condition des serfe était moins dure* que
celle des ésdayes. Il y avait diverses manières
d'en sortir; et, depuis ce temps, différentes classes
ont commencé par degrés à s'affranchir de la^des-
tinée des vaincus. C'est sur l'agrandissement
graduel de ce cercle que k réflexion doit se
porter.
Ici madame de Staël donne à l'aristocratie la
préférence sur le gouvernement absolu d'un seul.
Cette opinion a excité beaucoup de réclama-
tions. Elles tiennent en partie, si je ne me trompe^
à une confusion d'époques. Dans un temps de
commerce et de lumières, l'aristocratie est cer-
tainement plus funeste que le pouvoir absolu
d'un seul; mais c^est que , dans un temps de com-
merce et de lumières , le pouvoir absolu d'un
seul ne saurait exister réellement. Pour le con-
cevoir dans toute sa plénitude et se pénétrer de
tout ce qu'il a d'odieux, il iaut remonter à des
siècles barbares et se transporter dans des pays
qui ne soient pas comraerçans. Voyez- le dans
l'antiquité, en Perse, ou à Rome sous les empe-
reurs ; voye2-le de nos jours à Alger ou à Maroc.
Pourrons-nous encore long-temps ajouter à Lis-
bonne I Certes, l'aristocratie vaut mieux. Tout en
haïssant le sénat romain, je le préfère à Cali-
gula ; et sans aimer l'oligarchie vénitienne^
*' ime encore moins le dey d'Alger et ses Maures^;
( '99)
Mais dès que les lumières ont fait des progrès ,
et surtout dès que le commerce existe , le des-
potisme d'un seul devient impossible. Ge com-r
laierce , en donnant à la propriété une qualité
nouvelle y la circulation ^ affranchit les indivi-
dus > et, en créant le crédit, il rend Fautorité
dépendante.
Or, dès que le despotisme pur est impossiUe ,
te Yeritable fléau , c'est l'aristocratie ; et cela ex-
plique comment certains peuples modernes , les
Danois I par exemple,, ont consenti, pour s'en
délivrer, à de si incroyables sacrifices.
Lia question de savoir lequel vaut mieux du
pouvoir absolu d'un seul ou de l'aristocratie est
d'ailleurs parSaiitement oiseuse aujourd'hui. Je
défie le pouvoir absolu d'un seul de subsister dix
années dans tout pays éclairé. Bonaparte lui-
même n^ pu ni le conquérir complètement ni
le faire durer; et je défie l'aristocratie de sub-
sister un demi-siècle»
La constitution de l'Angleterre est l'objet cons*
tant de l'admiration de madame de Staël. Je ne
méconnais assurément point ce que nous devons
à cette constitution ; son nom seul a rendu à la
liberté d'immenses services : la France , en
croyant l'imiter, est arrivée à des institutions in-
finiment, meilleures et à une liberté beaucoup
plus réelle , sinon de fait , au moips de droit ,
I
(aoo)
^ M» >.j«M jim ces lois exceptioimeUei,
■;q. -sraaea à k sn^nsioa de VAabeas cor-
^a, ..1» rnait des dectiotis sincères , an lies
^ «^11:^ MEîRs ui^ais. Nous sommes pré-
,r-e: iK x^ oMceatratioa des propriétés,
«tfcre m sffiêrc et germe infaillible de réroUi-
3iB> "jJiaiiK de Staël a peat-étre méconDo dos
sg^asç^ yânfiorte , il est boa de rendre faom-
fAA l^até pulDut où elle se trouve, et i
t se mêle pour nous ooe réflezioB
Z.A ioifUk ont dû les qualités qui leur ont
^^^mmpi nia k considération de l'Europe,
yi^j^ueiBeat • leur cCHi&tîtution, bien qu'elle
■jff loKOop trop empreinte d'ÎD^alité et de
^srÙÊ^B. Or , sans vouloir faire le moindre
3aï a » PB*>P^ V^ ^ ofièrt au monde de
«mS «mBfJcs durant à peu près Êent qoa-
g^b au , m conviction est que , si nne
^,:_^" .i:'.-) libre a eu pour lui- de si bons ef-
^, tHe en aun pour nous de meiUeon eo-
^ge \otre climat nest-il pas plus beau , uoe res-
^■RS pla> réelles , nos mœurs plus polies, ooe
^^■fti plits douces et moitis personnelles,
^^aptit pins flexible et plus rapide, notre
^^acv plus hospitalier? Si néanmoins la li'
^^a Joooé aux Anglais , pendant plus d'un
^Uœ éminenle parmi. les nations, h
( ^oï ) .
liberté nous rendra le rang, qui nons est assigna
par la nature.
Une erreur que madame de Staël a énergi**
cpjement réfutée , c'est celle des écrivains qui
regrettent Je repos et le bonheur de l'ancienae
xxionarchie.
a En lisant les déclamations de nos jours ^ dit-
» elle^ on^ croirait que ses quatorzesièdes ont été
n des temps tranquilles , et que la nation était
M alors sur des roses. On onblie les templiers;
n brûlés sous Philippe-le-Bel ; le triomphe det
M Anglais sous les Valois ; la guerre de la jacque»
» rie ; les assassinats du duc d'Orléans et du due
j> de Bourgogne; les cruautésperfîdesde LouisXI ;
» les protestans français condamnés à d*affreu±
n supplices sous François V', tandis qu'il s'alliait
» lui-même aux protestans d'ÂlleiHagne ; lés^
n horreurs de la ligue , surpassées toutes encoli3
» par le massacre de la Saint-Barthélemi ; les
» conspirations contre Henri IV, et son assassinat,
» œuvre effroyable des ligueurs; les échafaudi
» arbitraires élevés par le cardinal de Richelieu ,.
« les dragonnades, la révocation de l'édit de
M Nantes , l'expulsion des protestans et la guerre
n des Cévennes sous Louis XIV. n
J'ai pensé qu'il était bon de citer ce petit abrégé-
de Thistoire de notre monarchie ayant qu'elle
f&t constitutionnelle. Il répond assez péremptoi^
( 202 )
rement y ce me semble^ à œux qui préteodeiit
que nous n'ayons cessé d'être heureux que parce
que nous avons voulu être libres. U {>rDuve aussi
que tes principes démagogiques ne sont pas ri-
goureusement nécessairespourmotiver descrimes
assez bien conditionnés. Ce n'était point par pbi«
losophie que Philippe-le-Bei faisait brûler les
templiers. L'on n'invoquait point les droits de
l'homme quand on plongeait à plusieurs reprise
les protestans dans les flammes sous les yeux de
la cour de François V' ; et l'assassin de Henri IV
s'appuyait de la souveraineté du pape et non de
celle du peuple.
Le jugement de madame de Staël , sot
Louis XlVy a révolté tous ceux qui voient la
majesté dans la pompe > le bon ordre dans fé-
tiquette , le triomphe dés lettres dans un peu
d'argent jeté aux poètes, et la gloire dans la
pédanterie portée jusqu'au milieu des batailles,
oit le peuple prodiguait son sang, tandis que
le roi leur donnait son nom , retenu qull était
par sa grandeur loin de la mêlée (i).
(c Le roi qui a pensé que les propriétés de 'ses
» sujets lui appartenaient , et qui s'est permis
» tous les genres d'actes arbitraires , c'est n^adame
(i) Gëmit de sa grandeur qui l'attache au rivage.
BoiLBAir.
■ —
1
( ao5 )
de Staël qui parle , le roi (ose-t-on le dire/ et
pent-OD l'oublier) qui vint ^ le fouet à la main,
interdire comme une offense le dernier reste
de Tombre d'un droit, les remontrances du
parlement , ne respectait que lui-même , et n'a
jamais pu concevoir ce que c'était qu'une
» nation, n
On s'est indigne surtout de deux assertions :
a première , ce que le code lancé cpnt^ les re-
> ligionnaires pouvait tout4i-&it se comparer
) aux lois de la Convention contre, les émi-*
> grés. » La seconde, « que la gloire des grands
»> écrivains du dix -septième siècle appartenait
» à la France, et ne devait pas être concentrée
» sur un seul bomme , qui, ap ccmtraire, a
» persécuté quelques-uns de ces ! écrivains., et
») en a dédaigné beaucoup d'autres.'.»
Quant au premier point , j'ai lu , il est vrai^
dans un écrit récent , que les lois contre les rélir
gioimaires étaient rigoureuses , et que lés Uns
contre les émigrés étaient atroces; mais je n'ai
point découvert pourquoi ce qui était atroce en
1 79? , n'était que rigoureux un siècle plus tôt ,
et je persiste à croire que les crimes sont des cri-
mes et les cruautés des cruautés, quelle que soit
l'autorité qui s'en rende coupable.
Pour ce qui regarde la part qu'il faut attribuer
à l'autorité royale dans les travaux et les suc-^
(204)
oès de notre littérature, il me semble qaWl
sert mieDl la gloire nationale , en montraDt que
lelalent'se déTeloppa par sa propre force, dès
ipie la fia des guerres civiles eut rendu à I esprk
firançais quelque sécurité et quelque repos, qn eo
dierdiant à pr^nter nos grands écrivains comme
des en&ns de la protection et des créatures de k
txweiat. Arnaud , Pascal , Port-Royal tout entier,
, Racine , sont les preuves des bornes
, dellntolérancealtière, de rinconstana
oprkieuse de cette faveur ^ vantée; et, tout ai
plaignant ces génies supérieurs, les uns persécu-
tés 1^ autres affligés par un despote , nous poa*
1 quelque sorte, aujourd-hui qu'ils reposent
la tombe, nous féliciter dés injustices' qu'ils
Ottt subies. Os nous ont épargné la douleur de
GTOÙe que Teqièce humaine dépend de l'arbitraire
dun bomme, et que tant de germes féconds se-
nMQtdemeurésstériles, tantdefacultésémînentes
inactites, tant de voix éloquentes muettes, à
le sourire de cet homnie ne les eàt encouragés.
J^iilsiste sur ce sujet , parce que ladmiratioo
pour Louis XlVn'estpas uneiopinion particulière,
une erreur de théorie qu'on peut laisser pour
ce quVJle est, sans avoir à redbuter ses consé-
quences pratiques. La monarchie de .LouisXlV
est le tjrpe d'une tnonarchiè absolue ; tons ceux
qui regrettent ou désirent une mdnarcbie sem-
( aoS )
ible entonnent^ en Thonneur de Louis XIV,
i hymne si parfaitement le ménoei malgré
dirersité des circonstance^, qu'on le dirait
sréotypë pour, être transmis d'un régime à
lutre. Lorsqu'un homme, qui n'a pas voulu
re Washington, a commencé à s'égarer dans
s routes du despotisme , tous les panégyristes
e Louis XIV se sont groupés autour de lui ; et
otez que ces panégyristes d'alors n'étaient
utres que ceux d'à présent. Sans doute il y avait
me portion de leur doctrine qu'ils passaient pru*
iemmèttt tous silence; mais à cette exception près,
Is tenaient le langage qu'ils tiennent encore.
Ils apportaient en tribut, à l'autorité nouvelle,
les souvenirs, les pompes, les étiquettes ,
toutes .les traditions de servilité en un mot,
héritage d« l'autorité déchue; heureux d'esqui-
ver ainsi la liberté, et pardonnant au pouvoir
son origine en considération de son étendue. Le
gouvernement impérial n'a été qu'uïie appUca*-
tion trop fidèle du mot fameux, F État ^ c'est
moi; ainsi, l'exemple de Louis XIV nous a fait -
du mal j même sous Bonaparte. Il est donc utile
d'empêcher qu'il ne nous en fasse encore au»-
jonid'hùî.
Madame de ^tael termine ses observations sur
liôtiîs XIV par tiBC remarque pleine de force et
de vérité. <«,li Hé 6ut jamais^ dit-èlie, juger
(ao6)
• des despotes par les succès momentuMs qie
m fntensioii même do pouvoir leur £iit obiaàr.
m Cest réiaf dans lequel ils laissent le pajrs à lecr
m mort on à leur chute^ c*est ce qui reste de
m leur règne, qui révèle ce quHs ont âé. b
Cest là , ai effet le véritable point de vue sous
leqod fl £rat considérer ce règne de Louis XIT,
dûol la durée avait tellement fetîgué la France,
^*an décès du monarque , le premier mon-
vcBMot du peuple lut de troubler ses faoé-
nîDes, et la première mesure du parlement
de <lrwilirif à sa volonté. Quand les entbou-
de farislocratie s évertuent à les célé-
, ik sont plus généreux qu'ils ne croient;
ik tjtlèhtcnt Fauteur de leur perte. Lespnéfé-
de Louis XIV achevèrent l'ouvrage des
ngoeuis de Rîdidieu. La noblesse, désarmée
aoos Louis XIEI , devint odieuse sous son succès-
senr. Le dix^fauitième siède ne fit qu'obéir, à
Fimpulsion qu'une trop longue compression
avait rendue plus forte. La révolution de
1 789 se fît spécialement contre les privil^es. La
Toyanié, qui n'était point menacée, voulut en vain
s'ideniifler a une cause qui n'était pas la sienne.
Entraînée momentanément dans* la chute com-
mune, ses efforts ne servirent qu'à fournir on
exemple. triste^t n^émoral^U dn danger. des al-
( ^^7 )
Luces imprudentes. Ce danger est passe; la
yaixié relevée , constituée , limitée , repose
aintenant sur la nation ; et ceux-là seraient de
Ltiestes royalistes , qui s'obstineraient à la repl»-
ir sur d'autres bases,. et à lui donner d'autres
ppuîs.
Bien que je n'aie voulu parler que de deux
uvrages de madame de Staël , pour la présenter
i\a fois comme, un de nos premiers poètes ef
omme un de nos publicistes les plus éclaira ,
e ne puis m'empécher de dire quelques mots de
îes Dîa: années d^exU^ qui ont provoqué de si
mes, et j'ajouter^ai de si absurdes attaques. Deux
accusations ont été dirigées contre elle. On lui
ai reproché d'être injuste pour Napoléon, et d'a-^
voir oublié ce que, mémet exilée, elle devait
à la France.
Certes, je ne méconnais ni le génie extraordi-
naire, ni la force de volonté, ni surtout les talens
militaires de l'homme qui a, durant quatorze
années, gouverné lesFrançais et dompté l'Europe;
mais j'ai toujours regardée je regarderai toujours
la persécution longue et obstinée qu'il a fait peser
sur madame de Staël comme un de ses actes de
tyrannie les moins excusables de son règne, où
néanmoins les ac^es de ce genre sont assez nom-
breux. Des hommes qui font retentir le ciel et la
t^rre lorsqu'on commet contre eux la moindre in-
rr?— *-* .aniirr a tic jtiçcàt lïapoIéoD r:
" "'■**— "^ ^ -'anRfnrceqiiQnleiirnff^jse
^ ^^i---z r.i sscjA leur ctre eue; nuLs
— ^ ■^--'* ^ ^ -irime de Feiil le pu.^
^^ '— =r*r=j^ 'ç dirai le plus izzii^
* =" ^ -TT liisr i^^aoUe que la fer:^
-vJLj^-mL 3r j£ génie désarmé, ce «
■fe •?«£:-?* X esaabsme qui faiwcii^
'^s: ^-- ^ ;;:s!sacc^^ la sqaraît de toie â£ï
.-c ^- r-a TiroQre8éciiîtqQe£
-?nr - •*«? -sni» ïull mdail â mil-
•cTL-ae- rsTTTsnmi attcaée et fcnl-
:r. T!r 2:^ rx r -snnsatraît Ssposait
:.- rr. r:- <i --k-^^. .rzittrcnÈB nûllîons
• «Mi
ne
^f^-r'-.T' -$ :='ie 'imt part et
X iBT* as- ^-=j^:.Œ:iiars i:riiims et nos
i^^^^^^ ' ^^— ^ * crr rie noas lui
— — '"^ ^ =™^ ^ :î».T:y cr:*y? D &ut
ISS
( io9 )
pour soi; il ne fiiut jkis se croire le seul objet
digne d'intérêt , et lorsqu'on aspire à l'honnèttr
de lutter contre le pouvoir du jour^ il ne faut
pas justifier les excès du pouvoir de la veille.
J^admire Bonaparte quand il couvre de gloire
les drapeaux de la nation qu'il gouverne. Je l'ad-
mire, quand ^ prévoyant l'instant où la mort
brisera son bras dé fer, il dépose dansie Gode
civil des germes d'institutions libérales; je l'ad*
mire quand il défend le sol de la France; mais,
je le déclare, sa persécution d'un des plus beaux ta-
lens de ce siècle, son acharnement contré l'un des
caractères les plus élevés de notre époque , sont
dans son histoire une tache ineffaçable. L'exil d'O-
vide a flétri la mémoire d'Auguste, et si Napoléon,
à beaucoup d'égards, est bien supérieur au trium-
vir qui prépara la perte de Rome , sous le pré-
texte bannal d'étouffer l'anarchie, le versificateur
licentieux qu'il envoya périr sous un del loin-
tain, n'était en rien comparable à l'écrivain qui
a consacré sa vie entière à la défense de toutes
les pensées nobles , et qui , au milieu de tant
d'exemples de dégradation et d'apostasie, est
resté fidèle aux principes de liberté et de dignité
sans lesquels l'espèce humaine ne serait qu'une
horde de barbares ou un troupeau d'esclaves.
Quant a l'amour de madame de Staél pour
cette France dont une tyrannie si impitoyable
i4
( ^^o )
la teoftit sëparae , il fiiot n*a?ôir pas li
Dix années d'exil pow mMOimalIr
qu'ayait sur sod âme cet amour iDàe^tgm£làt
Les victoires des alliés renrenaient la k«nm
cootre laquelle elle s'était si loag-temiskiite,
et toatefoift* elle déplocait amèreoMot ca ^c-
toires. Elle assistait de ses Tceux son pemc»
cateur, parce qull protégeait le aol caiaki; ù
oubliait ses loogoes souCrsoceSi sea jmlm piài
Me repoussait les espérances que lu nwid s
diste d'on emaemi imfdacaUe, poar oetsir^
llatértt^ la gloire, riudépeiidaace de b pim
( aî« )
IX.
DE GODWIN, ET DE SON OUVRAGE
SOR LA JUSTICE POLITIQUE.
»
Gfodwin y Tanteitr de Caleb fFilUams , a joni ,
pendant quelque temps ^ en Angleterre et même
en France, d'aaeeâébrilé assez grande. Ses deux
xomans, œhii que je viens de nommer et un
autre inûtalQSaint^LSn , ont été Iw avec ctirio^
site, et traduits dans tontes les langues^- Le pre^
mier, qui est fort supérieur k l'antre, peint
avec beaucoup d'énergie, et- sous des couleurs
très soml^res, l'impossifailife de cachçv un crime ,
et la combinaison de Circonstances,- souvent Ih-^
zarces y nais presque toujours inévitables , gràco
à ilaqueUe cei qu'on ctaàt avoir déro)>e à tous les
regards parait soudain au fppand jcmn. Le ^se-^
cond romam, bien que rempli -ifapeiîeus bardis
et iagénÎNix , intéresse: moins, parée que Tauteur
ya iatroduitilGsomaforel , ce qui empèbhe qu'on
ne^soit, frappé de la véritié dés caractères et de la
consniasance du çoeun bumàin, qui , sans ce mé*
lange mal entendu de sortilège et de magie, place-
raient cejl 9^??^g6 à iju x^ug tT^ éley év Çi^ rompis,,
toutefois, ont moina contribue à :k câ^rité ida
i4«*
n
('•') I
, ^mmThùtéiurlafiutitxpolUi^iie,
jWiiw * été commcDcée plusimn
.g^T, et d's jamais été publiée; coaniK
^,;à«aait elle ne le sera point, jepre-
> melqnes détails sur ce livre k dé-
1 Ms lecteurs.
t édition de la Justice politvjm i/t
-^^„ -— r^n Angleterre, en 1793, dans an
_^ ^ [1 Ttvolution française , remfdissut
-r^ lft^rtf.mea t et d'épouvante , engageât
^^MgJe rhumapité à réfléchir sur les hutt
^-. jwtif"**'"^ pour découvnr les mojeas
. '■^mif on d'extirper les abus qui araient
^j Mlle ciise si violente et sous quelques
^g0gr^ à (onesle.
^am, pMté parle genre de son esprit à re-
^gff" abstractions les plos subtiles pour les
t:_^ à la réalité , se propose d*a{^MY>foDâir
^M le qoKtÎQns relatives ji la nature de
T^^^e, il ses droits et à ses devoirs, et d'ar-
'. ^^ il déterminer la loi unique et fim-
^p^tole qui doit servir de règle aux inrii-
p. des peuples comme aux relatioas des
j^ ; c'est cette loi qu'il Domine Justùx
_a-K. ■ i ' il «Aoisit ce titre pour son ouvn^
■- -,i»i!i f.iaussil'wleiird'uiieauiteil'E'MBMJMrrJKÀ-
flut^x^ «l^n* *•" ('»"'"*' intitulé Vlru/uirer, et qui iwt
- — itéeti'HUMnoMwlIefc
C at5 )
Cet ottTTftge peut être divise en trois parties;
it il aurait mieux valu , du moins comme pro-*
iuction littéraire , que Tëcrivain se fût astreint
lui-même k cette division; car ayant traité
souvent au hasard les mêmes sujets dans plus
d'un chapitre y il est tombé- dans un désordre
el dsLXkÉ des répétitions qui rendent Tintelligence
de son livre assez difficile et sa lecture très
£itigante«
Aussi y pour en donner à nos lecteurs quel-
que idée , nous adopterons l'oMne que fauteur
a négligé y et nous parlerons séparément de la
partie métaphysique ^ de la partie morale et de la
partie politique proprement dite.
La métaphysique de Godwin est fausse et
commune. Il ne dit rien qu'on n'ait pu lire
dans plusieurs métaphysiciens du dix-huitième
siècle , dont je ne veux point rabaisser le mé-
rite , mais qui , poussant à Fexcès les principes
de Locke , qui lui-même avait beaucoup trop
étendu celui d'Aristote ( qu'il ny a rien dans
rintelligence qui n'ait été auparavant dans les
sens)i dépouillent Thomme de toute force in-
térieure , le représentent comme le jouet passif
des impressions du dehors, et méconnaissent la
réaction qu'il exerce sur ces impressions^ réac-^
tion qui fait qu'elles sont modifiées par lui ,
(214)
quand il hs reçoit, pour le moins ««taBl qa'dk»
le modifient.
La partie morale de Godwîn , celle on H
déyeloppc les devoirs des individus entre eax,
est encore plus défectueuse. Séduit par lldée
de la justice abstraite , il veut soumettre à celle
justice stricte tous les mouvemens, tontes les
affections^ tous les engagemens de TliWBiDe;
de là , ses paradoxes sur la pitié, la reconnais'
sance et les promesses. Comme la véracité la
plus scrupuleuse est un des traits distinctî& de
son caractère et de ses écrits, je le crois de
bonne foi; mais ces assertions dénotent une
telle ignorance de Tbomme en société , igno-
rance qui est le résultat, ditH3n , d'une vie con-
templative, que, toutes bizarres qu'elles sont,
elles méritent à peine d'être réfutées. Ce n'est pas
en étouffant les affections les plps douces que l'on
donnera du bonheur à l'espèce humaine* U ne faut
point que l'homme soit toujours impartial et
juste ; il faut au contraire, et c'est le plus beau pri-
vilège de son indépendance individueUe , qu'il
soit partial par goût, par pitié, par entraînement.
Magistrat, juge, homme public, son devoir,
sans doute, est la justice; mais la plus pré-
cieuse partie de son existence privée, sur la-
quelle la société ne doit avoir nul empire , c'est
de s^entourer d'êtres à part, d'êtres chéris, ses
semblable par exceUence^ distincts de fous les
êtres de soa espèce. Quavd il s'agît des antres,
il lui sui&t de ne jamais leur nuire et quelquefois
de les servir; mais à ce cercle favorisé, à ce cercle
d'amour, d'émotions, de souvenirs, appartiennent
son dévouement, son occupation constante j, e^
tous les ^nres de partialité,
La partie politique . de Godwin est donc la
seule importante. Ce n'est pas que cette pfirtie
de son ouvrage soit exempte de grandes erreurs»
Il part d'un principe faux, he gouvernement j dit-il,
est un mal nécessaire. Cette idée , qui n'est paa
de lui, parait, au premier coup d'œil, une
pensée forte, et n'est ^ au fond, qu'une expresr
sion bizarre. Le premier écrivain qui l'employa
dut, je le conçois, frapper ses lecteurs. Il y a des
gouvememeus qui sont, je ne dirai pas un mal
nécessaire^ nouiis un mal très superflu. Cependant,.
si nous approfondissons l'idée de Godwin, dans
le sens général et ahsolu qu'il donne au mot
de gouvernement , nous le trouverons complè--
temeut erroné.
Le gouvernement a une sphère qui lui est
propre. Il est créé par les besoins de la société,
et pour empêcher que ses membres ne se nuisent
mutuellement; aussi long-temps qu'il reste dans
cette ^hère , il ne pèse sur les citoyens qu'autant
qu'ils se nuisent. Il n'est donc point un mal,
(ai6)
si ce Q*est pour les coupables , et c'est un bien
qu'il leur soit un mal. Il n'est pas même , comme
le prétend Godwin, un mal absolu, en même
temps qu'un bien relatif. Dès que le gouterae-
ment sort de sa sphère^ il devient un mmï, cftno
mal incalculable; mais ce n'est point alors <»maie
gouvernement , c'est comme usurpation qu'il
est un mal. Sans doute, lorsque , pour atteindre
les coupables, il vexe les innocens; lorsque, sous
prétexte de prévenir les délits , il porte atteinte
à la liberté ; lorsque , s'arrogeant une foule de
fonctions qui ne lui appartiennent pas , il s^érige
en instituteur, en moraliste , en juge des opi-
nions, en surveillant des idées, en directeur
des lumières, il se rend singulièrement nai»ble.
Mais, nous le répétons, ce n'est pas en sa qualité
de gouvernement. H devient alors simplement
une force qui peut être saisie par un seul individu
et qui le serait par plusieurs, ou qui serait même
répartie entre les mains de tous, qu'elle n'en
serait pas plus légitime.
Que si l'on disait que le gouvernement ne peut
atteindre les coupables sans froisser quelquefois
les innocens , nous répondrions que cet incon-
vénient n'appartient pas au gouvernement , mais
à la nature de l'homme. Le sauvage qui trouve
en revenant de la chasse , sa hutte détruite , oa
ses en fans égorgés, peut en soupçonner à tort
( ^«7 )
aatre sauvage^ et faire tomber sur lui utie
engcsance peu méritée. Le gouyemement peut
s tromper de même. Cest pour éviter ces mé-
»x-i8es qu'il institue des formes. Si ces formes
ont bonnes et qu'il les respecte^ loin d'être un-
aal , il est un bien.
Godwin parle beaucoup ^ et ayec raison, de
' i n fluence touj ours funeste que la pression de Tau*
orité a sur le bonheur et sur les qualités morales
le rfaomme. Mais lorsque la pression de Tau-
torité se fait sentir de la sorte, c'est qu'elle a
rranchi ses limites et dépassé sa sphère. Aussi
long-temps qu'elle s'y renferme , cette pression
n'existe pas. Il faut que l'innocent l'ignore ; elle
n*esC donc pas un mal pour lui : il fiiut que le
coupable la craigne; elle est donc un bien pour
lotis.
Ce n'est point une chose indifférente que de
rectifier cette rédaction. Lorsqu'on déclare le
gooremement un mal, ou se flatte d'inspûner aux
goaTemés une défiance salutaire; mais comme le
besoin du gouyemement se £ût toujours sentir,
tel n'est point l'effet qu'on produit.
D anÎTe^ au contraire, que les gouTememens
adoptent cette doctrine. Os se résignent k être on
mal , et en leur qualité de mal nécessaire, ils re-
présentent comme înéTitable tout celui qu'ils
causent.
L,
Pcrtid'iu) principe inexact, Godwin s'est ^ir
jy^ a marche. Le goDveraemenl a'éUut, sekw
loi, oa'on mal nécessaire , il a conclu qn'il n'en
fglfait que le moins possible. C'est une seconde
sfffear. Il n'en &at point hors de sa sphère ; mais,
dans cette sphère, il ne saurait en exister trop.
Im Uberté gagne tout à ce qu'il soit .sévèrement
nKOntcrit daos l'enceinte légitime ; mais elle ne
sague rien, elle perd au contraire, à ce ijae,
dans cette enceinte , il soit faible ; il doit toajoois
y £tre tont-puissant.
Par nne suite nécessaire de cette théorie, i*vr
tÎTeà son origine, Godwîa est allé jusqu'à pré-
tendre qu'un jour il n'existerait plus de goaiet-
nement, et il a regardé cette époque oomme le
plus beau moment de l'espèce humaine. 11 n'a
pas senti que le gouvernement^ renfermé dans
sa sphère , c'est-à-dire uniquement occupé à g»-
raiilir les individus de leurs torts réciproques et
des invasions de l'étranger, existerait toujours de
droit, lors même qu'il n'agirait pas de bit, et
que, dès k présent, il ne doit exister de fait que
lorsque les individus ont besoin de sa garantie.
La somme Intime de l'antcmté du gooveme-
ment sera toujours la même; seulement, l'ac-
tivité du gouvernement peut augmenter on
décroitre suivant les circonstances, c'est-à-dire
suivant que les hommes, poussés par leurs vices,
( ai9 )
heurs fBsàoas oa leurs errems, entrent en pkii
Xft moins grand nombre dans Fenceinte où le
^onv^srnement doit agir.
Autant la doctrine générale de Godwin est
iéfectueuse^ autant ses détails sont fertiles eu
Aperças heureux, en vérités neuves, en idées
profondes. On ne trouve nulle part une . aussa
ingénieuse et convaincante analyse des inoou'^
véniens de 1 autorité y lorsqu'elle ne se borne pas
a protéger et à garantir, mais qu'elle veut éclai-
rer, améliorer ou conduire. Éducation , instiCu*
tiens, dogmes religieux, lumières, sciences,
commerce, industrie, population, propriété^
Godwin examine l'action du gouvernement sur
toutes ces choses, et démontre que le mieux ^ le
plus sur et le plus juste est de maintenir la paix
et de laissa faire. Aucun publiciste n'a plus clai-
rement prouvé que dès qu'on gêne L'intérêt, sons
prétexte de le diriger, on le paralyse; que dès
qu'on entrave la pensée sous prétexte de la xtc*
tifîer, on la fausse; et que tout autre guide que la
raison de diacun, pour l'intelligence de diacun,
dénature cette intelligence; aucun n'a réfuté
d'une manière plus satis£siisante l'hypothèse per^
fide et dangereuse, qu'il peut y avoir des erreurs
utiles ; aucun , enfin , n'a |mieux démasqué ces
prétentions renaissantes des partis qui se succè«
dent, et qui ne cherchent à limiter le pouvoir que
pute qu'ils ne le powcdent pes, prêta ^Ik
toojonif à reckiner pour eiu les a
qa'ils disputaient k leors adTeisaires, cl
affiitnsQt que ce qu*ils disaient hier être
est derenu suintement salutaire anjoord
Le grand mérite de Godiffin est d*
franchement toutes les questions, et do les
avec la sagacité dont il est dooé,
jamais y par timidité ou par système,
les résultats. Biais, comme il arrÎTe
ce mérite produit par un amour paasâosiaé dr ii
rérité, amour qui donne à Godwia «ae
sance étonnante d'iuTestigatioD , et qm le
senre de se fatiguer d'aucune loogoevr , s
sVflGm>ucherd*auconecooséquenoe, n*
inconréniens pour ceux qui le lisent.
Tant6t il néglige les ménagi
pour fiiire accueillir ou même exam
pognance des notions trop diflërenftes
nions reçues. Tantôt il ne soupçonae
laMttude que doit causer le trop grand
pement des idées communes^ On tRMire
quefbis exprimé en une seule phrase une
efct demandé dix pages d*explicatioo , et d)
fins dix pages sont consacrées à dénoalfcr di»
▼érités dis long-temps admises, et qnll eèt
d*indiquer. La vérité, ou ce qneGod
▼érité, lut parait dune iaporlanoe
( a^ï )
toateBseslMVBclies^ Il s'eosmtcpie , parce qu*îl ne
les appaie d'aucune preuve^ dans un endroit, les
assertions semblent bizarres , et que, dans un au-
tre, elles sont surabondamment incontestables^
Un autre dé&ut de God^in , c'est de joindre
fréquemment à la témente des hypothèses la ma*
ladresse des détails ; c'est ce qui lui est arrivé ,
surtout quand il a parlé de la perfectibilité de
Fespèce humaine , de cette espérance qui n'est
repoussée que par ceux quelle afflige, comme
les hahitansde je ne sais quel yillage déploraient
ramëlioration des grandes routes, parce qu'ils
gagnaient à ce que les. voyageurs brisassent leurs
voitures en te traversant.
Godwia s'est laissé emporter dans ses conjec-
tures sur cette matière , par le besoiii de décrire
ce qu'il ne devait que pressentir. Il a tenté de
détailler des découvertes qui ne sont pas faites; et
frappé de plusieurs inconvéniens moraux et pliy-
siques, dont le remède nous est encore inconnu,
il a voulu devancer le temps , qui pourra seul
nous l'indiqaer.
Lorsqu'on présente au puUic une opinion qoi
peut aemUer étrange , il faut se garder de Tac-
oompagoer de conjectures plus extraordinaires
encore. C'est bien assez, pour eUe d'être neuve,
sans qu'elle ai ta lutter contre la défaveur de son
entourage* 11 &nt, au contraire, en lui donnant
( 222 )
pour alliées des propofiîtidBS commuMà, fad fime
pardonner soa air étraoger; et ce n'est que
lorsqu uB priacipe n'ert plus an kAte adads arec
peine et défiance ^ mais qu'il a obtenu le droit de
cité et coïkqnis son domicile , qn'on peut Ini per^
mettre d'appeler à lui et d'avoner haniemeift k
nombreuse clientelle de aès conséquences.
Il est aisé de voir, par toutce que je viens de
dire , que louTrage de Godwin est loin» d'être un
bon ouvrage; mais il invite le lecteur aMestif à
penser par lui-même^ et il le dispose à juger
toutes les doctrines et toutes les institutions arec
impdrtiaUté et iadépendaoce.
J'ajouterai que jamais auteur ne (ut pins que
Godwin ennemi des révolutions , n'en fit une
peinture p)us effrayante, ne redouta phis les
maux de /l'anardiie, ne recommanda plus t>*
vement anx hommes d'atttadre tout des efiorls
de la raison^ neleiir répéta déplus de manièares
que la violence qui veut devancer la conviction
EL est qu'uni fléau., et que ' la conviction rend la
violence inutile. Godwin est un ami mlé de la
IUb|^nlé,t dirais il Fest «iissî -de la paix;
•U' eét .lé- défenseur ({uelquefois «exagéré de
Végalâfé^JBats il est l'adversaire noà moins cm-
tagenxdeitoihte Innonratîon tttnraltuèuser etmèine
de toktte» améliorâtioti pDéGi{âlée« > U pousse jus-
qu'au (Soru{ittle la toléMucepoiv tdùta les opî-
( 225 }
nions oj^sees aax sienne», les mënagemens
pour les insUtntions contre lesquelles runanimité
de Vassociation ne se serait pas prononcée j^ lin-*
térêt pour les classes privilégiées oà Ton eftt
troo vé , dk*il , si on ne les avait pas blessées et
proscrites , plus d'un partîsandes lumières ^tdl'ua
ami de lliumanité. C'est toujours aux apôtres init*
modérés des révolutions qu'il s'en prend des obs*
tacks que la liberté rencontre; c'est leur impa-«
tieaee, lêàr intolérawcey leur-esprit persécuteur
qu'il accuse* On s'aperçoit en le lisant ^que^
lorsqu'il écrivait , ceux qu'il censure étaient les
plus forts, et il ne prévoyait pas qu'un jour
plus d'un opprimé dont il plaidait la cause serait
l'émule des opfM^sseurs.
J'ai dit, en commençant^ que probablement
l'ouvrage de Godwin ne serait jamais traduit
en français. J'en avais ^ il y a plus de vingt ans,
entrepris et même achevé la traduction. Une
considération m'a fait renoncer à la publier; j'ai
craint que ce qu'il y a de chimérique dans les
prédictions et d'anti -social dans quelques-uns
des principes du philosophe anglais , ne jetât de
la dé£aiveur sur les vérités dont il s'est déclaré
l'apôtre et dont il. s'est montré le défenseur élo-
quent.
On trouve, au reste, une analyse très bien faite
de sesdoctrines sur les lois positives, l'undes objets
sur lesquels il > répandu le [dus de lumière, dm
un ouvrage intîtalé 77e SHomme et de la SodéU.
Mklhenreaieinent celte analyse est fHrécédee d'aa
Bjslèmede métaphysique doutrensembleest abs-
trait et plusieurs des propositions douteuses;
mais si l'on formait un ouvrage à part des trois
chapitres que l'auteur a empruntés à Godwiii,
on Terrait amibien sont sages et modérées plu-
sieurs des idées d'un écrÎTain que beaucoDpdt
gens considèrent ccMnme un réreur bîsam m
comme un démagogue insensé.
( 325 )
X.
DE LA LITTÉRATURE
j
DA5S SES RAPPORTS AVEC LA LIBERTÉ.
Geax qui découvrent ou qui établissent des
vérités, n'importe en quel genre, ont une des-^
tinée singulière. On les accuse d'abord d'être des
visionnaires , des insensés ; ou des séditieux ; on
leur reproche de dire ce qui n'avait jamais été
dit, et de menacer par là tout ce qui existe; on crie
à l'innovation, au renversement, au mépris du
passé. Lorsque, malgré cette tactique, lesvé-
ritâ qu'ils ont proclamées triomphent^ on change
de langage : ils ne sont plus des novateurs , ik
sont dés plagiaires; ce qu'ils disent a été dit
cent fois avant eux ; tout le monde l'avait pensé ,
et ils ont usurpé l'honneur de la découverte.
Si on lit avec attention ceux de nos écrivains
qui se sont voués à combattre les idées de liberté,
ma remarque paraîtra fondée. Pendant trente
ans, ils ont appelé les philosophes du dix-hui-
tième siècle des factieux , et fait valoir l'atta-
chement des grands hommes du dix-septième
au pouvoir absolu , comme une preuve de l'ex-
cellence de ce pouvoir; aujourd'hui, qu'ils sen-
i5
( 226 )
lent leur caiùe minée ^ ils s'appliquent à ravir t
Tiosphilosophes la gloire d'être les premiers qnî
se $oiéht élevés contre le despotisme , et ils ré-
clament la prionté pour l'époque de Louis XfV.
Tous les principes de liberté^ disent-ils , se
trouvent dans Mas^illon ^ dans Bourdaloue^ et
même dans Bossuet.
Qu'ils aient tort ou raison , cette révolution
tlans leur langage n'en prouve pas mcûns une
chose importante, c'est que la victoire est demeu-
rée auic principes de la liberté, «t que toute gloire,
ancienne ou moderne, a besoin maintenant,
pont se conserver , d'être associée k ces principes.
Au reste , tsonime j'aime k reconnaître la vérité ^
avant toutes choses, et comme je suis en taéme
fétnpS charmé qu'en faisant le dénombrement
dies défenseurs d'une noble cause, on rencontre
parlai eUx les grands tàlens de toutes les époques,
j'adopte volontiers le tiduveau système des écri-
vains dont je parle , et je o^ois faire une chose
utile en leur fournissant des raisonnemens et
des fkits qui viennent à l'appui de ce nouveau
sj^tèkne , tuais auxquels , vraisemblablement , ils
n'ont pas songé ^ palx^ë qu'ils n'ont pas envisage
la questtoti d'assez haut. L'horixon de res{Nnt de
pÀrti manque toujours d'étendue.
Pour qu'un écrivain ait des idées de liberté,
il n'est pas îiiidispeusable qu'il s'attache k cer-
( 2^7 )
taiaes formes d'orgaDÎsation sociale , que chacun
peut considérer comme plus ou moins favorables
h la liberté. Il y a telle phrase qui prouve mani-*-
festement que tel écrivain ne peut être un ami du
despotisme, quelles que soient ses idées sur les
institutions positives. S'il n'a pas sur ces objets
des idée^s justes, c'est qu'il ne sait pas comment
arriver à la liberté; mais il la désire, il en est
l'ami : de même, de ce qu'un homme est attaché
à telle forme de gouvernement, libre en ap*
parence, il ne s'ensuit pas qu'il soit un ami
de la liberté. Il peut en être l'ennemi; nous
en avons eu, durant la révolution, plusieurs
exemples.
Je prends en preuve de ce que j'affirme ici
l'histoire de la littérature romaine.
On a souvent attribué au pouvoir absolu d<Mit
Auguste s'empara la splendeur littéraire du
siècle qui porte son nom, et, après avoir établi
ce fait comme démontré, on a voulu lui assi-
gner une cause. On a prétendu que rien n'était
plus £aivorable aux progrès et au perfectionne-
ment de la littérature proprement dite, que
l'autorité sans bornes d'un seul. Cette forme de
gouvernement, a-t-on dit, répand un grand
édat sur le possesseur de la puissance , encou-
rage le luxe , maintient la paix intérieure , étouffe
l'ambition, réveille la vanité, met ofastade à
i5..
9
( ^^ )
patitH|«e, rédott aiosi les
djIliMfc iliiin à la ckerdicr
les lellns, et mohiplîe le
a œ gêner de glaire, en
que la paarreié
lueiaiuqneSy que
'liK gpôm ■rpoosse point à des
> m que lenr rang n';^
NI secondaire do
kcet ciBt de dboses, a-t-on contim
tant ce ^im nest pas le people,
<ie âmaes, nne dâkalesse de soût,
de pins, pour la dasse
V qne les SQOcès littéraires ,
la Gîberlé règne , etdansles-
s agitent, ne sont qne des
bot phn important, de-
le bot principal^ on même
le fcnl aniqne'des lionm«',s instmits ; ces hommes
cahifcnt dTantant mîeox le domaine qui leur
^ qnife j sont renferma plos exclusivement.
Je pense, an contraire, qu'il est aisé de prou-
qne les diefe-d'œuvre de la littérature ro-
que plusieurs aient paru sous un
^ despote, ont dû leur existence et leur mérite
anx dânis de la liberté, })arce qne les progrès
- I ..^-
C aag )
de la littéràtare , quelque s«parëe qu'on aime
à la concevoir de toute idée politique , tiennent
toujours, noD pas sans doute à une liberté explicite
et ^rantièy jnai&à un mouvement dansles es^Hrits
qui; n'est jamais comjdèteiaent étranger aux-
souTenirs, à la possession , à l'espérance > au sen-
timent, en un mot, de la liberté.
Geseotinient et le.regret de ne pas oser le mani-
fester, se retronvent dans tons les grands écrivains
du siècle d'Auguste. Ils l'ontcombiné malheureu-
sement avecla flatterie la plus vile. Un des crimes
de la tyrannie, c'est de forcer le talent à se dé>
grader. Mais ce sentiment existait en secret et
CMDprimé , . et ' U faisait < la beauté principale des
ouvrages mêmes que la flatterie déshonorait.
Une <rfiservation première ae présente à moi ;
c'est qu'à l'exception d'Horace, d'Ovide et de
Virgile, tous les hommes éminemment distin-
gués dans là littérature romaine sont antérieurs à
l'âfiermissemeiit du pouvoir d'Auguste, et que
plusieurs furent les ennemis de ce tyran.
Lucrèce et Catulle moururent avant l'usurpa--
tien de César. Ce dernier détestait l'usurpateur.
Noos avons encore quelques-unes des épigraniitics
qu'il compo^ contre lui; et Suétone, que nous
devons regarder plutôt comme un organe do
VofiiaioD que comme un homme jugeant pac
(,5o)
lui-même, ditqnecesi^gramniesBreDtà César
lies blessures mortelles.
Salluste trahit la cause nationale ; noaîs il
s'était dégradé par de honteux plaisirs ; et la
corruption qni,. chez beaucoup d'hommes, est le
rtisullat de l'esclavage, en fut, chez Salluste, le
principe. Eu donnant des conseils à la tyrannie,
il lui prostitua, mais il ne lui dut pas son tateot.
CicéroD avait composé le ]dns grand aoaibre
(le ses chefe-d'œuvre, non-seulement avant le
despotisme d'Octave, mais avant que César eût
été assassiné.
César lui-même, cpi'il £aut détester pour sea
crimes envers sa patrie, était l'un de ses orateurs
les plus éloquens, et ses Commentaires nous le
l'out connaître, comme nu écrivain plein d'âé-
gaiice, de force et d'adresse.
Par conséquent, sur huit on dix écrivains qui
composent la richesse littéraire de ce beao stède,
ciiKi des principaux aj^rtiennent aux temps de
la liberté.
J'observerai qae je n'ai parlé ni d'Eonius,
tii de Lucile, ni de Varron dont il ne nous reste
({ue des fragmens, ni même de Térence, mort
plus d'un siècle et demi avant César, et dont le
langage, le plus pur, le plus élégant peut-être
que nous trouvions dans aucun écrivain de l'anti-'
quité, annonce nne littérature très perfectionnée.
(a5i )
Quand on réfléchit que T^pen^e n*e6t sépare
Plaute, dont la force comique n'excusç pas la
grossièreté 9 que par un intervalle de vingt-huit
ans, les progrès de cette littérature ne] peuvept
être contestés^ et la protection éclatante de (jé-
lius et de Scipion envers resclave^fricuin prouve
que , pour les Romains les plus iUu$tre$9 çe^ pro-
fères n'étaient pas un objet d'indifférence.
La littérature romaine n a donc pas eu besoiq, .
pour s'élever à un haut degré de mérite , de ce
qu'on a nommé l'abri du pouvoir absolu. Vim-*
pulsion /était donpéeà tous les esprits» h go^
s'épurait chaque jour. Si nous tcouvons d^
expressions grossières dans Saliu^ et 4ans Lur-
crèce» nous n'en trouvons aiscune dans Cîcéroily
dans €ésar, ni même dans CatuUe^^à moii|S qu'il
ne se jette à plaisir dans l'obscénité ». œ qui est
une débaudbe d'esprit YXilontaire« Dr» il &ut dî^
tinguer ce <pii tient à la littérature d'un siède , de
ce qui n'est que l'égarement passager» l'amuse-
ment condamnable» niais momeiytané^ dSm. écrir
vain. Horace^ sousAu^^te» est plus indécent
encore que Catulle ; et je ne pense^ pas qu'où
puisse Goncbure de la licence de Voltaire dsns
la Guerre de Genèi^e bm peu de délicatesse de
la littérature française à l'époque où il écrivait.
Les lettres étaient arrivées à Rome à. ce point où
le goût va toujours ens'épurant. Cette flexibilité
( aSa )
dans Fesprit, cette finesse dans les mœurs, œtte
rapidité dans les allnsions ^ cette propriété dais
les termes, qni font la perfection de l'art, et
qu'on attribue à l'absence des intérêts politi^pes
et à la protection des despotes, le temps , sans le
secoors funeste de cette protection dégradante ,
aurait achevé de les donner aux littérateurs ro-
mains, car déjà nous les admirons dans CicâtHt.
Voyons maintenant si les maîtres de Rome firent
ndeox que le temps n'aurait pu faire.
Jai déjà dit que , parmi les grands écriraios
de Rome , trois seulement appartiennent réelle-
ment an siiècle d'Auguste : je veux parler de Vir-
gile, dfHoraoe et d'Ovide. Les deux premiers,
'aboffd fn«*<nis dXklave, devinrent ses pro-
(ut sa victime. Je ne m arre-
celni*^ , d'abocd parce
deux autres^ et ensmte
jt mt rmx «f«iiidiquer q^uelques
jt fimmWf je le crois , qu'Horace
^ ^^^^«Ai'. **■ * devoir la perfection de
despotisme, tournèrent toujoujs
k tttfW des regards de regret ou de désir,
4«§»rset ces regrets, dont Texpressioo
^^jMait maigre eux , constituent ce qu'il
. ^ 4lr pks beau , de plus profond et de plus
^«r jws; leurs ouvrages.
*" — nomme on sait, avait combattu sous
(;i55 )
t ratas. U ayait été tribun militaire sous ce der-
lier défenseur de la liberté romaine; et puis-
pie , fils d'un affranchi , il avait obtenu cette
lignite y disproportionnée avec sa naissance,
Quem rodunt omîtes libertine paire natum,
Nunc qUia sum tibi, Mcecenas , corwictor, ut oUm
Quod miki pareret legio Romana tr^un»,
#
il est vraisemblable qu'il s'était distingué sous les
étendards de la république , avant la bataille
de Philippe. Il jeta son bouclier, nous dit-il, et
prit la fuite à cette bataille :
ReUeUf non bene pamiuld;
et de ce bon mot d'un vaincu devenu poète , on
s^est empressé de concltire qu'il s'applaudissait de
sa lâcheté, et qu'il avait vu succomber sans regret
la cause qu'il avait servie. Mais savons-nous jus-
qu'à quel point il se croyait force d'exagérer la
honte de sa défaite et Pexcès de sa terreur? Le'des^
potisnie condamne les hommes à déguiser leurs
vertus, comme les goiivememens vraiment libreé
les obligent à cacher leurs vices. Horace nous* dît
ailleurs que, par zèle pour la cause de la patrie,
il avait quitté les douces l'etraites d'Athènes,
«
Dura sed emovére loco me tempora grato ,
Civilisque rudem beUi tulit œstus in arma,
Cœsaris Augusti non responsura lacertis ;
Vnde simul prin^m me dimisére PfMppi,-
( a54 )
erm \
Et Urii eijmmii,
dinipé a foitone el risqiié sa vie. Pauvre,
praKrîty fagitîf 9 il verînt à Sbme, et cé-
iamÊ, arec r«m¥CRy 3 se cx^oiIml devant Octaye»
d iBeadîa la prolectx» de Mécène. Maïs, au
Kuxm iDcnM Ae celte résignatûm, DnUe part
« 3 &rt Im ctt saTCMT gré> n'insnltean
aral défenda , nulle part il ne le
[ &âe Angnsie, mais ce n'est ja-
â^tnit la liberté, c'est comme
du nom rainam. 0
son compéti'
cdfes^a'ilarem-
£ xtk mitux : tout cefot'
ï £jiflUffaUe pour les de^
i^krte, sous un îisuijwteor
[, il le place dans ses
la gloire et la mort
passages sont an nanibre
àsxuAÎiBKs de ses poésies.
pDbli<{ae d'Horace, , nous pas-
!, nous y recoan^lïO"^ '"
sa sûreté , et qui cherche a
leadant agïéable à la pvissiocei
les espérances civiques de sa jc^"*
. 1 i« léfv^ dans les plaisirs, comme '«
\ d une vie que la liberté a^
(a35)
ne pas. Si nom le lisons avec attention,
us serons frappés^ tontes les fois que son
jet le ramène aux souvenirs qu'il repousse ,
je ne sais quels ëlans involontaires qui le
^rtent à prononcer anathème contre la tyran-
e même devant laquelle il baisse le front. Tan-
t il représente Thomme juste ^ inébranlable
svant le maître qui le menace ; ailleurs, dans
le ode à la Fortune, en faveur d'Auguste, il est
itralné tout à coup, malgré lui, à peindre les
ranâ vêtus de pourpre , craignant que la des-
née ne renverse leur colonne d'un pied inju-
eux, et que le peuple assemblé ne crie de
mtes parts aux armes et ne brise leur empire*
Purpurei metuwU tyranid ,
Injurioso ne pede proruas
Stantem columnam , neu popuias frequens
Ad arma cessantes, ad arma
ConcUet, ùnpenumque/rangat.
Je ne veux assurément pas présenter Horace
omme un enthousiaste de la liberté; je veux
salement dire que les souvenirs de la liberté
le furent ni étrangers à son àrae ni inutiles k
on talent; que peut-être son génie ne se f&t
amais élevé si haut, si , dans sa jeunesse, il n'eàt
lonnu que les idées de la soumission et les pra-
iques de Tc^issanoe; que c'est au compagnon
( a36 ) ^
de Brutus que le courtisan de Mécène dut xtnt
partie de la pompe de ses expressions et de la su-
blimité de ses pensées, et que Ton se £ùt dHoracr
une fausse idée, quand on llmagitie éleyé, £»-
çonné , formé sous le despotisme.
Virgile ne partage pas avec Horace rhooaeur
d'avoir été l'adversaire armé de la tyrannie,
mais il eut du moins, comme lui, c^elni d'être
frappé par elle* : il fut chassé des champs pater*
nels par des satellites d'Octave. On renamtre
dans ses poésies, comme dans celles d'Horace,
des flatteries pour le tyran; mais on y trouve
de même des éloges pour les martyrs de 12
liberté. C'est Gaton qu'il choisit parmi tous \^
héros qui avaient existé jusqu'à son temps
pour donner des lois aux justes dans l'Éiysée.
Plaignons-le et ne le blâmons pas trop sévè-
rement de n'avoir point osé nommer Gcéroo.
Quel est celui d'entre nous qui , dans des temps
d'orage, n!a pas tu quelquefois ce qu'il devait
dire? Et Virgile, en louant les orateurs grecs ,
était sÀr que tout ce qui restait de Romains
dans Rome penserait tout bas au grand citoyen
qu'il ' s'interdisait^ de nommer.
Ainsi d<mc, au milieu des prospérités de la
servitude, nous voyons Horace chercher des
consolations dans la philosophie épicurienne^
dans l'insouciance et dans les plaisirs des sens;
( 257 )
ras voyons Virgile se livrer à une inâanoolie
ibituelle. Tous deux fuient la cour et n'aspû*eBt
x'à la retraite. Certes^ si les encouragemens de
autorité^ si la protection des dépositaires du
ouvoir absolu sont les biens les plus estimés
ar ceux qui cultivent les arts et les lettres ^ il est
izarre que les deux plus grands poètes du siècle
'Auguste^ comblés de ses bontés , aient tou-
oars éprouvé le besoin de se dérober à sa pré-^
ence. Je ne sais si je me trompe , mais en exa*
nînant leur conduite , je serais tenté de croire
{ue tous ces bienfaits de la puissance , si vantés
xir les esprits subalternes, sont, pour le véri-
table génie, plutôt une nécessité qu'il subit
c[a'une prospérité qu'il ambitionne. Si vous re*
tranchez des beatix temps de la littérature
romaine, Lucrèce, Salluste, César, Gcéron,
Catulle , et si vous êtes obligé de convenir
qu'Horace et Virgile n'avaient pas été formés
par Auguste , mais s'étaient soumis à son joùg
après avoir essayé de f^ir et de résister , que
vous restera -t -il en preuve de. l'efficacité du
despotisme pour encourager le talent?
Et si vous descendez plus bas, si vous suives
cette littérature romaine , depuis le siècle d'Au-
guste, qu'apercevez -vous? une décadence qui
se fait remarquer de deux manières , par l'avi-
Ussement où lesclavage plongea la tourbe des
( 258 )
âmes vulgaires, et par rinitation ok ce même
esclà-vage jeta le petit nombre d'imes encore
profondes et ëleyëes. Dans tous les auteurs esti-
oiables qui écrivirent sous les empereurs , on
trouve quelque chose de raide, d empbati^pie ,
d'exagéré , fi*uit de la contrainte qu'ils éprou-
vaient et de la douleur d'une indignation tou-
jours contenue. Les hommes qui ont vécu sous
la tyrannie, sans se dégrader entièrement, savent
que l'existence physique elle-même y devient pé-
nible. L'air qu'on y respire y parait lonrd; li
poitrine se soulève avec effort; je ne sais quelle
montagne pèse sur le cœur. Lisez Lucain, Se-
nèque , Perse , Ju vénal : si , dans cette déca-
dence littéraire, vous cherchez la source des
beautés qui restent à ces écrivains, vous la
trouverez encore dans le stoidsme où s'était ré-
fugié Tamour de la liberté. Yelléius Fatercolos ,
ce misérable flatteur de Séjan, qui expia proba-
blement sa bassesse au moment où son protecteur
expia ses crimes, s'anime en louant Gcéron, et
la haine des tyrans fournit des traits sublimes
même à Suétone. Sous Traji^n , la patrie réparait
et Tespoir de la liberté s'éveille ; aussi vous voyez
briller Quintilien et Tacite. Avec l'apparence de
la liberté , la littérature se relève. * Cependant
Tacite se ressent du despotisme qui l'a précédé .
c'est un auteur admirable, mais il est, littéral-
(a59)
«ment parlant, bien loin de la pureté de goût
lui distingue les écrirains du siècle d'Auguste,
liSL liberté s'éclipse de nouveau , et la littérature
^icpire avec Pline le j^eune.
i
I
(240)
XI.
DE LA JURIDICTION DD GOUVERNEMENT
SUR L'ÉDUCATION.
L'cd«Uboa peut être considérée sods deux
•4n& ^ Tae. On peot la regarder en premier
item «BM^w m mojen de transmettre h la gé-
néMbfm «usante les connaissances de tout genre
ncqmaes par ks géaéntions antérienres. Sons ce
-a^^iMt, «Seest de la cmnpétence desgoaveme-
inens. La cOBsemlkin et raccroissemeat de
> est un bien positif; le gon-
( doit nom en garantir la jouissance.
Hnè on peut Toir ansâ dans l'édncatioo le
^oTcn de s'en|nrer de l'opinioti des hommes,
-««r ks foconner à l'adoption d'nne certaine
•B^rtité dldees, soit religieuses, smt morales ,
$oît phîlosophiqoes, soit politiques. Cest sur-
font comme menant à ce but que les écriTaÎDS
tie tons les siècles lui prodiguent leurs éloges.
Nonspourrions d'abord, sans revogneren doute
les &its qui servent de base à cette théorie, nier
que ces faits fussent applicables à nos sociétés
.nctnelles. L'empire de l'édncation , dans la tonte
uuissance qu'on lui attribue, et en admettant
(i4« )
cette tonte^puissance comme dëmoatrée ches les
anciens y serait encore parmi nonç plutôt mie ré-
m
mioiscence qu'un fait existant. On méconnaît
les temps , les nations et les époques , et l'on
applique aux modernes ce qui n'était praticable
qu'à une ère différente de l'esprit humain.
Parmi des peuples qui , comme le dit Condor-
cet (i), n'avaient aucune notion de la liberté
personneUe , et où • les hommes . n'étaient que
des machines dont la loi réglait les. ressorts et
dirigeait les mouvemens , l'action de l'auto^
rite pouvait influer efficacement sur l'éduca*-
iion^ parce que cette acticm ûnifqrme et cons-r
tante n'était combattue par rien. Mais aujour<*
d'hui la société entière se soulèverait contre
la pression de l'autorité.^ et l'indépendance
individuelle que les hommes ont reconquise
réagirait avec force sur l'éducation des enfens.
La seconde éducation , celle du monde et des
circonstances ^ déferait bien vite l'ouvragé de la
première (2).
De plus , il serait possible que nous prissions
pour des faits historiques les romans de quelques
philosophes imbus des. mêmes préjugés que les
écrivains qui , de nos jours, ont adopté leurs
( t ) 3tém, sur l'imstrud* ffUÙUque.
(a) HeWëtiu» , «fe l*Hemme.
16
iiBwr ati li)6U d'avoir été,
"^ ^^ mt rétité pratique , ne
.. -MT mfkaiée d'^ ett 4ge.
^^ ^ « eflfet> cette pnïssainx
.«■ [fT*""? Est-ce à Athènes?
^1^^ flàâfne> coiïtocrée par i'^to-
^^^^^■■edans les écoles snbaélenles,
^^^iftampleifistitietiotij il^sTait
l> V- «* Maplète dVoseigB^etit. Est-
I ^,^w? L'écrit uniforme et dhhu-
_ ^mtm leaait à un ensemble d'instilo-
^^_^. ^itfolion ne faisait tfU'une partie, et
Il -" * k pense, ne ïerait Mi fiucîle ni
^^ i MBoatder patin! notis; &t-ce «n
^ ^ Ib GtêttÀs étaient te ^p]e le plia
^^ ««las ioqiiwt> le plus cottompvt de
j»ihi^»arelB8in>litaUomdelëumft<fete^
^^lémré diaprés «e qu'elles ^iént des^
^^ aMdure> sabs prendre en cottaM^ation
.^^•ot pKidait en réalité.
B aMS dte les Perses et les Égyptiens. Vktik
^ m oanBaissoni très ibiparfaitenièlkt. Les
^^MVgiecBootdmisilBPerbeétlIËgjpfeepon
^gr niae Kbre cimère k lears spéénlatioBs^
^■rl^dtéavait, dans te môme but > cboisifa
Mwe;ils ont mis en action chez des peuples
^1 ■-> ce qu'ils auraient désûré voir établi dans
Hinc. Lenrs mémoires sur les institntioas
t ^45 )
^lyptiennes et persaaned sont qnehiuefois dë-
mbntrës faoïr par la seule impossibilité manifeste
des faits qu'ils contiermetit> ei presque toujours
rendus très douteux par des contradictions in*
conciliables. Ce que nous sarons d'une manière
ceriaine^ c'est que les Perses et les t^^jrptiena
ëtaiisnt gouTernës despotiquement^ et que la
lâcheté, la corruption, ravUissement , suites
étemelles du despotisme > étuent le partage de
ces nations niisérabtes*. Nos philosophes en eon*
viennent dans les pages mêmes où ils nous les
proposent pour exemples, relativement. i Fédu-^
êation : bizarre faiblesse dé l'espirit humain qui,
n'apercevant les objets qu'en détail, se laisse telles
ment dominer par une idée favorite > que les
efifets les plus décisifis ne Téclairent pas sur l'im*^
puissatice des causes dont il Im convient dé
proclatner le pouvoir! Lés preuves historiques
reisemblenl ^ pour la plupart ^ à celle que M. de
Montesquieii |all^uè. en feveiii* de la gjmkiabti^
que. L'excicioe delà lutte ^ dit-il, fit g£^er a^^
TMbains la bataille éé Ledotres. Mais sur qui
gugnèreAt-^ils cette bataille? siir les Lacédémo^
nietiBi qui s'esèrçaieiàt à la gymtuÉtiqné depuis
quatre cents ans.
Le système qui met l'éducation mus la itaain
du gouvernement repose sur deux ou trois pé*
tîtions de priuoipesw
i6.«
( M» )
pÂiici|wft;etRlorB<e6 System», àuKiett d'avoir été,
du tttoihs autrefois ^ une vérité pratique , ne
serait tpi'une«rréur perpétnb'e d'itgb en ège.
Où voyiMU'-tratts, len «fibtt cette pnissanoB
ménfeilleuse de l'éducation? Est-ce à Atbèots?
Mais l'éducition pab)i<pie> coiïia<erée par r»to-
rite, y était renfènnée dans les écoles subiAieriies,
t(a\ 'ée boroAient k la simple instiUeliota ; il y avait
d'ailleurs liberté complète d'enseignetttetit. Est-
ce A Lacédémotae ? L'esprit uhiferme et - oiodi-
cal des Spartiates tenait à un ensemble d'instîts-
tions dont l'éducation ne faisait ïpi'une partie, et
cet en^mble > JË le pense, ne ftentit ni £iicile m
désirable à ^nottvdteir pahut nous. &t-ce «n
Oifète? Mais le* Gf^étnis 'étaient te peuplé le plus
féroce^ 1« plus inquint^ 1« plus cotv-ompn de
la Grèeei On sépare les institutions de lëurb eflfbts,
et ob les admiré d'après ee qu'elles <^i&nt ides*
tinétsà produire ( saba prendre ett coawdértttiop
«e (^'elles ont p^dnit in réalité.
On nous cite les Perses et les Égyptiens. Umb
nous les oonnaissoni 'très iUiparfAttecnèllt. Les
écrivains grecs ont choisi la Perse et l'iîgj'ptc pom
donner une libre carrière à leurs spécnlatioDS- ,
comme Tacite avait , dans le même kul » ctloisiU
Germanie; ils ont misen .t ' ■• chc •!*
lointains ce qu'il&jiufMvr js
leur pati i ' = n. uj
( 245)
mies^ Famour du sang, la haine de la pitié.
N'est-ce pas ce qu'aurait fait le gouvememeot
révolutionnaire s'il avait duré plus long-temps ?
et le gouvernement révcdutionnaire était pour-
tant on gouvernement.
Ce raisonnement n'aura pas moins de force si
nous l'adressons à des amis d'une liberté sage
et modérée. Vous voulez^ leur dirons -nous,
que, dans un gouvernement libre, l'autorité
domine Téducation, pour former les citoyens,
dès l'âge le plus tendre, à la connaissance et
au maintien de leurs droits, pour leur apprendre
à braver le despotisme , à résister au pouvoir in-
juste, à défendre l'innocence contre l'oppression.
Mais le despotisme emploiera l'éducation à cour-
ber sous le joug ses esclaves dociles , a briser dans
les cœurs tout sentiment noble et courageux,
à bouleverser toute notion de justice, à jeter
de l'obscurité sur les vérités les plus évidentes ,
à repousser dans les. ténèbres , ou à flétrir par le
ridicule tout ce qui a rapport aux droits les plus
sacrés, les plus inviolables de l'espèce humaine.
N'est-ce pas ce que feraient aujourd'hui, s'ils
étaient revêtus de quelque pouvoir, ces enne^
mis ardens de toute lumière, ces détracteurs
de toute philosophie , ces calomniateurs de tonte
idée noble, qui, trouvant là carrière du crime
déjà parcoarae, s'en dédommagent au moikis
amflemeot dans celle de la bassesse ?
Oa croirait que le Directoire avait éta d^tiné
à noi|s donner de méqiQrables leçons sur. tons
les objets de cette natnre. Nous ra¥90S yh,
pendant i|uatm ans , vonlant diri^ç l'éduaatÎQn ,
ti^finnentant les instituteurs , les réprimandanl,
(es déplaçant, les ayilissant hux yeux de leurs
élàwB, les soumettant à rinquisition de seS agens
les p^us subalternes et d^ hpmmes les moins
éclairés y entravant Tinstmction particulière ^ et
troublafi| l'instructîofi publique p^r une action
perpétuelle; et puérile. Le Directoire n'ét^t-il pai;
unt go^yernemcfff ? J^ ^Puçlrai^ pounaltre la ga-
rwtie çijsténeus(3 qi^e l'p^ a rpçuiq , que j^mjf {$
Ffiyenir ^e ressemblera au passé.
Dans toutes ces hjpqthèses, ce que Ton dé-
sire que le gouveroement fasse en bien, legou-
vernetnent peut le faire en mal. Ainsi, les
espérances peuvent être déçues, et Tautorité que
Ton étend à l'infini , d après des suppositions
gratuites , peut marcher en sens inverse du but
pour lequel on Ta créée.
L'éducation qui vient du gouvernement doit
se borner à l'instruction seule. L'autorité peut
multiplier les canaux, les moyens de l'instmc-
tion, mais elle ne doit pas la diriger. Qu'elle
assure aux ôtoyens des moyens éga^x de s'ins-
( H7 )
tii:|^re; qu'elle procure wxx professions divei^si
renseigaenient des çoimaissaiipes po^iti^^ qui
eii facilif qnf )'exe]çcicç ; qu'elle firaie auij inàâr
▼idu^ une. ro^tç lU>re pour ^priver à tputes les
y^ritçs d^(*it copMmfiçs.(ï), çt p9^ parye^iir
au ppvit ^'o}f^ ^e^^ wtfilj^gei^cp pput s'e^sw^y
spWlftiBéffiepti 4çsdçcpi^vertes»o,^.v^l^î qu'e^lçi
rasseoibjlç^ pp^^* l'\)^ç ^ tpijs les esprit îu-
vest^g^t^^TS, les mcmumens ^e to^i^tes les pp^-
nioi^y )^ îuYçpt^qa£i de ip\^ les ^i^lei$> les dé-
couverte^ ^ç toutes lef méthodes; qu'ePe org^nibe
enan r^tructipp de x^mer^. à ce que cl^acu^
puissie y coiis^crer le ^enops qv.i coqv^eilit ^ sop
ic^térét 911 à soci d^ir,, ^t ^ p^ectionuer d^ns
le m^ti^r j^ l'art ou la çciepc^ aui^quels s^ goûts.
ou sfi destiuëe l'appellent; qu'elle ne upxipme.
poiat les instituteurs ^ qu'elle nf; leur accp^4ç
qu'un traitement qv^i , leur ^^ura^t le x^écessaire,
leur ren4e pourtf^it désirable l'afflui^nçe des-
élèves; qu'cjUe po^nfoie à leui^^be^izis, Iprsque
l'âge ou les infirmités auront mis ^i^ ^erme ^
Içur c^Tnère actite ; qr^'elle nç. puis^ point les
destitif er ^ns 4es causes graves et $£(ps le concours
d'hon^xnçs indépendans d'elle {2) ; car les institu-,
raisoimemeiia. ÇoipxiBiair*
(2) Pour les détails de r^ws«9^li9^ ^^ Tif^triKlioil PM-
blique qui ne soiU pi^ du re^W^i de ç^le çQvn^g^ , >e rea^qie
(a4S)
tenrs soumis au gouvernement seront a la fois
négligens et servîtes • Leur servilité leur fera par-
donner leur négligence ; soimiis à l'opinion seule^
ils seraiwt à là fois actifs et iridépèndans (/}.
En dirigeant l'éducation , le gouvernement
s'arroge le droit et s'impose la tâche de mainte-
nir un corps de doctrines. Ce mot seul indicpe
les moyens dont il est obligé de se servir. En
admettant qu'il choisisse d'abord les plus doux,
il est certain du moins qu'il ne permettra d'en-
seigner dans ses écoles que les opinions qu'il
préfère (2). U y aura donc rivalité entre Féducar
tion publique salariée et l'éducation particulière :
il y aura dés opinions investies d'un privilège ;
mais si ce privilège ne suffit pas pour faire domi-
ner les opinions favorisées, croyez-vous que Tau-
torité, jalouse de sa nature, ne recoure pas k Vau-
tres moyens? Ne voyez-vous pas, pour dernier
résultat, la persécution, plus ou moins déguisée,
mais compagne constante de toute action super-
flue de l'autorité?
Les gouvernemens qui paraissent ne gêner eu
rien l'éducation particulière, favorisent néan-
moins toujours les établissemens qu'ils ont fou-
le lecteiir aux Mémoires de Condorcet, où tontes les questioas
qui se rapportent k cette matière sont examinées.
(i) Smith y Richesse des ÏVaUons.
(2) Ck>ndQrcet , Premier Mémoire ; page 55.
( ^9 )
és, en exigeant de tous les candidats aux places
relatives à l'éducation publique , une sorte d'ap-
prentissage dans ces ëtidilisseniens. Ainsi, le talent
qui a suivi la route indépendante , et q9Î > par un
travail solitaire , a réuni peut-être autant de con-
naissances , et probablement plus d'originalité
qu'il ne l'aurait fait dans la routine des classes , '
trouve sa carrière naturelle , celle où il peut se
communiquer et se reproduire , fermée toût^ k
coup devant lui (i).
Ce n'est pas que, toutes choses égales, je ne
préfère l'éducation publique à l'éducation privée.
La première fait faire à la génération cpii s'élève
un noviciat de la vie humaine plus utile que toutes
les leçons de pure théorie, qui ne suppléent
jamais qu'imparfeitement à la réalité et à l'ex-'
pénence.
L'éducation publique est salutaire surtout dans
les pays libres. Les hommes rassemblés à quelque
âge que ce soit , .et surtout dans la jeunesse , cou-
(i) Toat ce qui oblige ou engage un certain nombre d'ëlu*
dièns à rester à un collège ou à une université , indépendam-
ment du mérite ou de la imputation des maîtres , comme , d'une
part, la nécessité de prendre certains degrés qui ne peuvent
être conférés qu'en certains lieux, et, de l'autre, lesboiûrseset
assistances acooniées k l'indigenee itudieuae , otat Feffet de ra-
lentir le zèle et de rendre moins approfondies lae connaissances
des maîtres , ainsi privilégiés sous une forme quelconque.
i Smitb, V, I.
( aSo )
tractent I par m efEpt naturel ^e leura relatiott
rëçJiprQqa«S| un aontinpiient d^ ji|$tica et de^ lu-
bM^ d'égftlité ({^i Ifi^ pfpparent « d^YOMr de
citpy^us q^rag6u:i( «t flp^ flnneinis.4* Tarbi*»»-
Qa a^ vu, «ow ]^ d^p^ti^me w^m9:, 4» écoles
dépendantes de V^^tçrite, ^^fp^uire, «H dépt
d'elle j ^es geimef. dç lil>9ilé qu'eU^ ^'effprç^it eu
vaii| 4'étq^ffer«
I^^i^ je pftQ^ <}uecet fiY^^tage peut êtar^ pbtena
sans contrainte. Ce qui est bon q*a jamais bemia
d^ privilèges 2 et \^ privilèges^ dénaturent tou-
jours ce i^\ esjt litQn. Il jmpprte d^ailleurs que si
leçjstèn;^ 4'^vcfitîûa que le g(>uvernem?n^ favo-
rise e^ cm pavait èf re viiçieuiç à quelque Î9flivi-
dus,^)s puissent rççpurir à l'éduçatipn particoUire^
ou i des in^Utut^ san^ raj^piort avec le gpuv^me:-
ment. La société doit respecter les droits d^es
individu^ , et , df ns ces ^rqits , sont çoBip^
ceun de$ pères sur leqrs enfaq^ (0*. ^ ^^ ec|ion
les blesse ^^ une résistance s'élèvera , qui rendia
l'autorité tyrannique , et qui corrompra peut-être
ce respect que nous exigeons du gouvernement
pourles droits des pères. On objecte que les classes
inférieures du peuple, réduites, par leur ^isere, à
tirer parti de leurs eni^Qs, dès que ceuxrci sont
capables de les seconder dans leurs travaux , ne
(i) Con^orçet, Premier Mémoire, page 44*
( 25l )
es £pvq^t ppiipit instruire d^ns. h$ çwvfiLV^s^oQ^
léo^^^irfSii ^iost^|çtjo^ fiitTf^le vièoie gratuit«ii
i l0 gpuveri^incpdt n'est ^qtorisé a leçî y çfffàr
raindre. Aff is cett^ objection jepOiSfi sqr rbyp(H
hpsa [^^Xl^^ telle opU^ç dans le peuple, qu Vefi
:^Ue mî^èpe^ rieu ne peut e¥i$ter dfl l?om, Qb
[{if'U ^nf 9 c'est qqfi cette niv^ce n'ei^iste ps^. Dèi^
que le peuple jouira de lai^^pe qui lui est dne,
loin de retenir ses enfans dans l'ignorancp, il
s empires?^^ de )pur donner de l'instmçtiçn ; il y
iqef ti^ d^ la yai^^té , il en ^e^U^a VintarMi Lft
pSQclifipt le plqs naturel ^u^ pèrfs est d'éleyet!
leurç fsn&nç ^mrd^n^ de l^ur état; ç'e^ ce ^uç.
Bous^oyons^ en Angleterre ^ et ce que ^u$ f^yops
vu ^ifi France penfl^nt la réy9l^tiQn• Durant
cette époque, bien quelle fà\ agitée, et qne le
peuple e^t beancqnp à ^uffrir sous^on gouverc
nementî pepen4apt, p^iif cela seul quHl acquit
plus d^aisance ^ l'instruc(ipn Qt, des progrès étonr
nan^ daxis çefte classe ; p^rtq^t 9, riastruction dif .
penple est en proportion de son aisance.
Nous avons dit^ au cqmmenoeinent de oe cb^-
pjtrff, quç 1^ Athéniens n'avaieqt ^uoiis i^ l'ips^^
pection ^es magistrats que les écoles subalternes ;
celles 4e pbilosopbiç restèrent toi^yours dans Tiur
dépendance la plus absolue^ et ce peuple éclairé
nous a transmis à ce sujet un mémorable exemple.
Le démagogue Sophocle ayant propp^ de subor*
I
(^50
r à raotoritë renseignement des pfaUoso-
Msscestiommesqai, malgré leurs eimn
> doivent à jamais servir de modèle et
j^^weamoordela vérité et comme respect pour
k ttlérance, se démirent de lears fbnctioDs. Le
■Mple réuni lés déclara solennellement affiandiis
ii tonte inspection du magistrat, et condimna
>ear absurde adversaire à une ameade de àaq
tslens (i).
Mais, dint4-on, s'il s'élevait on étal>lissemeot
d'éducation, reposant sur des principes cootnires
à la morale, disputeriez-vous au gonvememeot
le droit de réprimer cet abus? Non, sans doute,
pas plus que celui de sévir contre tout écrit et
toute action qui troubleraient l'ordre public.
Mais la direction est autre chose que la ii^>res-
sion, et c'e^ la direction que j'interdb à l'au-
torité. D'ailleurs, on oublie que, pour qu'un
établissement d'éducation se forme et subsiste,
il faut des élèves , que pour qu'il y ait des élèves,
Il faut que leurs parens les y placent , et qu'en
mettant à part^ ce qui néanmoins n'est nulle-
ment raisonnable, la moralité des parens, il ne
sera jamais de leur intérêt de laisser égarer le
jugement et pervertir le cœur de ceux avec
lesquels ils Ont, pour toute la durée de leur
i) Diogéne-Laërce , Fie de Tbéophtasie.
( a53 )
rie j leç relajiions les plus importantes et les plus
ntimes. La pratique de l'injustice et de la per-
rersité peut être utile momentanément et dans
me circonstance particulière, 'mais la théorie ne
peut jamais ayoir aucun avantage. La théorie
ne sera jamais professée que par des fous, que
repoussfsrait incontinent Topinion générale, sans
même que le gouyemement s'en qiêlàt. Il n'au-
rait jamais besoin de supprimer les établissemçns
d'éducation où l'on donnerait des leçojis de vice
et de crime, parce qu'il n'y aurait jamais d'éta-
Uîssemens semhlables, et que, s'il y en avait, ils
ne seraient guère dangereux , car les instituteurs
resteraient tout seuls. Mais au défaut d'objec-
tions plausibles, on s'appuie de suppositions
absurdes; et ce calcul n'est pas sans adresse;
s'il y a du danger à laisser ces suppositions
sans réponse, il parait y avoir, en quelque
sorte , de la niaiserie à les réfuter.^ . .
J'espère beaucoup plus, pour le perfectionne-
ment de l'espèce humaine, des établis^mens
particuliers d'éducation que de l'instruction pu-
blique la mieux organisée par Tautorité.
Qui peut limiter le développement de la pas-
sion des lumières dans un pays de liberté? Vous
supposez aux gouvernemens l'amour des lu-
niières. Sans examiner ici jusqu'à quel point
cette tendance est dans leur intérêt, nous vous
( ^54 )
dânàiidèrMd séukmdTit j[K>iirtjttôl vdtis ne sap-
poMz pas le mithe jatnbttir ibtis ies ittdiTÎdtfîi de
Ift da^se cnhxrie , dam 1» ntsprits ëclain^, dtas
les Atotes généreuses. Partout où l'âutoriléuë pèse
pas Sût les hemnies, partout où elle uë dMhrompI
pâ6 la richesse eu couspirant atëc iellé contre k
justice, leslelti^es) Tétude, les sciences , ragtran-
dissëmtent et l'exercice des fecultés îutêllëctuelles
sont les jouissances (kvorites des classes Opulentes
de la société. VbjreK, eu Jlugleterre , comme
elles agissent, ise coalisent, s'empressent de toutes
•pkrtB. Conteibplez ces musées , tki sarans voués
tittiqnemeut k la recherche de la vérité, ces TOja-
]geurs bravknt tons lés dangers pOtor fainé avau-
ter d'un pAs les connaissances humaines.
fift éducation î comme éta tout, que le gou-
Vè^étfaetit veille et qé'il pfr&erf e , mais qu*il
tf ënti'àve tti ne dirige ; <}tt il écarte lés ol»^
tacles, qu'il aplanisse les chemins i On peut
s'en rémetttie aux individus pour y Uifeiirctier
avetf succës'. • ■
j '
( ^55 )
XII.
DE LA ÔUEtlAE i)É l'îlElyrte ANS,
m LA TRAGÉDIE DE WAltSTEIN, PAR SGBILLIX,
ET DU THÉÂTRE ALLEMAND.
La guerre de trente an» est une des époques
les pliib ' remarquables de rhîstoîre moderne*
Cette guerre éclata ^d'abord dans une Tille de la
Bohéikie» mais elle s^éféndit avec rapidité sur la
plus ifrande partie de l'Europe. Les opinions re-
ligieifises q^i lui servaient de principe cbangè--
mit <de forme; la secte de Luther remplaça
presque génëhdieaiekit celle de Jean Hckss; mais
iâ mémoine du supplice atroce . inilîgé à ce der^
nim* ëonttttfttà d'animer les esprits des novateurs^
nlétaie uptè* qu'ils se fuient écartés de sa doc*
triHeb
La guerre de trente ans eut pour mobile ^ dans
lés peuples , le beslbiià d'acqiririr fa liberté tfeli-
gibuse) dlin^ les |iniicés> le dé^r de conserver
leur indépendahce ^itiquei Af^ès une lobgàe
et lehible lutte » ces deux buts furent atteists.
lia paix dé i648 assura aux protestans lexercioe
de leur culte ^ et aux petite sbuTerains de TAlle»-
( a56 )
magne la jouissance et raccroissement de lenrs
droits. L'influence de la guerre de trente ans a
subsisté jusqu'à notre siècle.
Le traite de Westphalie donna à l'empire ger^
manique une constitution très compliquée; mais
cette constitution^ en divisant ce corps immense
en une foule de petites souverainetés particu-
lières, valut à la nation allemande, à quelques
exceptions près , un siècle et demi de liberté ci-
vile et d'administration douce <st modérée. De
cela seul que trente millicms de sujets se trouvè-
rent répartis sous un a&sez grand nombre de
princes indépendans les uns des autres, et dont
l'autorité, sans bornes en apparence, était li-
mitée de fait par la petitesse de leurs possessions,
il résulta pour ces trente millions d'bommes
une existence ordinairement paisible, une asses
grande sécurité, une liberté d'opinion presque
complète , et la possibiUté, pour la partie éclairée
de cette société, de se livrer à la culture des let-
tres, au perfectionnement des arts, à la recherche
de la vérité.
D'après cette influence de la guerre de trente
ans, il n'est pas étonnant qu'elle ait été Fondes
objets faroris des tnivaux des historiens et des
poètes de rAUemagne. Ils se sont plu à retracer
k la génération actuelle , sous mille formes di-
verses, quelle avait été l'énergie de ses ancêtres;
(a57)
et cette génération, qui recueillait dans le calme
le bénéfice de cette énergie qu'elle avait perdne,
contemplait arec curiosité , dans l'histoire et sur
la scène , les hommes des temps passés , dont la
force, la détermination, l'activité, le courage,
revêtaient I aux yeux d'une race affiiiblie, les
annales germaniques de tout le charme du mer-
veilleux.
La guerre de trente ans est encore intéressante
sous un autre point de vue.
On a vu sans doute, depuis cette guerre, plu-
sieurs monarques entreprendre des expéditions
belliqueuses et s'illustrer par la gloire des armes;
mais l'esprit militaire proprement dit est de-
venu toujours plus étranger à l'esprit des peuples.
L'es^Hrit militaire ne peut exister que lorsque
l'état de la société est propre à le faire naître ,
cest<4-dire lorsqu'il y a un très grand nombre
d'hommes que le besoin , l'inquiétude , l'absence
de sécurité, l'espoir et la possibilité du succès,
l'habitude de l'agitation ont jetés hors de leur
assiette naturelle. Ces hommes alors aiment la
guerre pour la guerre , et ils la cherchent en un
lieu quand ils ne la trouvent pas dans un autre.
De nos jours , l'état militaire est toujours su-
bordonné à l'autorité politique. Les généraux ne
se font obéir par les soldats qu'ils commandent,
qu'en vertu de la mission qu'ils ont reçue de cette
( a58 )
autorité ; iU ne sqnt poiqt chefe d'une troupe k
eux ^ soldée par cux^ et prÀte à les: sûi^fe sans
qu'ils aieat l'ayeu d'aiieun soMverain. An con-
menceinent et jusqu'au milieu du dix-septième
siècle» au contraire , on a vu des hommes , sus
autre mission que le sentiment de leurs talens et
de leur courage , tenir à leur solde des corps de
troupes , réunir autour de leurs étendards parti*
culiers des guerriers qu'ils dominaient par le seul
ascendant de leur génie personnel , et tantôt se
vendre avec leur petite armée aux sonverains
qui les achetaient ^ t^^ntôt e^sayer^ le fer en tmmx »
de devenir souverains eux*mèmes. Tel fn€ ce
comte de Mansfeld (a), moins célèbre enooane par
quelques victoires que par rhabileté qu'il déplaça
sans cesse dans les revers; tels furent^ bien qu 'is^
sus des maisons souveraines les plus illustres de
rAUemagne , Christian de Brunswick , et même
Bernard de Weymar {b); tel fut enfin Wallstem ,
duc de Friedland (c).
Ce WaUstein , à la vérité p ne porta jamais
les armes que pour la maison d'Autricbe ; mais
l'armée qu'il commandait était à lai , réunie en
son nom, payée par ses ordres, et avec les con-
tributions qu'il levait sur l' Allemagne , de sa
propi^ autorité (d). Il négodait^ comme nn polen-*
tatj, du sein de sooi cauip^ avec les raMianfaes
ennemis de l'empereur. Il voulut enfin s'assorer.
( 35$ )
de droit , t'indépêndatice dont il jouissaxt de firit ;
et d'il échoua dans cette entreprise , il ne faut
^8 attribuer sa chute à Viosaffisance des mo3rens
dont il disposait) mais aux fautes que lui fit
<}Otnmettre un mélange hisarre desuper^tion et
d'incertitude. L'espèce d'existence des généraux
du dix-^septième siècle donnait à leur caractère
une originalité dont nous ne pouvons plus avoir
didée.
L'originalité est toujours le résultat de l'indé-
pendance. A mesuré que Tautorité se concentré^
les individus s'effacent. Toutes les pierres taillées
pour la coastrucfion d'une pjrramide et façon*
nées pour la place qu'elle^ doivent renotplir pren-
nent un extérieur uniforme. L'individualité dis-
parait dans l'homme^ en raison de ce qu'il cesse
d'être un but, et de ce qu'il devient un moyen:
cependant l'individualité peut seule inspirer de
l'intérêt ^ surtout aux nations étrangères ; car les
Français, comme je le dirai tout à l'heure, s'en
passent beaucoup plus facilement que les ÂUe^.
mands et les Anglais.
On conçoit donc sans peine que les poètes
de TAlIemagne qui ont voulu transporter Sur
la scène des époques de leur histoire, aient
choisi de préférence celles où les individus
existaient le phrs par ettr-mêmeâ et se livraient
avec le moins de réserve à leur caractère na^
17..
( a6o )
turel. C'est ainsi que Goethe , Tauteur de Wer--
thetf a peint, dans Gœtz de Berlichingen, la lotte
de la cfaeyalerie expirante contre l'autorité de
l'empire, et Schiller a de même voulu retracer^
dans WaUsteiny les derniers efforts de l'esprit
militaire , et cette vie indépendante et presque
sauvage des camps , à laquelle les progrès de la
civilisation ont fait succéder, dans les camps
même , l'uniformité , l'obéissance et la discipline.
Schiller a composé trois pièces sur la conspi-
ration et sur la mort de Wallstein. La premi^
est intitulée le Camp de WaJULstein; la seconde. Us
PiccolomirU; la troisième, la Mort de JVallsteùu
L'idée de composer trois pièces qui se ^vent
et forment un grand ensemble est empruntée
des Grecs, qui nommaient ce genre une trilogie.
Esch^'le nous a laissé deux ouvrages pareils, son
Prométhée, et ses trois tragédies sur la famille
d'Agamemnon. Le Prométhée d'Eschyle était,
comme on sait, divisé en trois parties , dont
chacune formait une pièce à part. Dans la pre-
mière, on voyait Prométhée, bienfaiteur des
hommes , leur apportant le feu du ciel et leur
faisant connaître les élémens de la vie sociale.
Dans la seconde, la seule qui soit venue jusqu'à
nous, Prométhée est puni par les dieux, jaloux
des services qu'il a rendus à l'espèce humaine.
(^I )
La troisième montrait Prométhée dâivré par
Hercule et réconcilié avec Jupiter.
Dans les trois tragédies qui se rapportent à la
fiimille des Atrides, la première a pour sujet la
mort d' A gamemnon ; la seconde , la punition de
Cljtemnestre; la dernière^ l'absolution d'Oreste
par l'Aréopage. On voit que, chez les Grecs ^ cha-
cune des pièces qui composaient leurs trilogies
avait son action particulière^ qui se terminait
dans la pièce même. Schiller a voulu lier plus
étroitement entre elles les trois pièces de son
FFaUstein. L'action ne commence qu'à la seconde
et ne finit qu'à la troisième. Le Camp est une
espèce de prologue sans aucune action. On y
voit les mceurs des soldats sous les tentes qu'ils
habitent : les uns chantent , les autres boivent ,
d'autres reviennent enrichis des dépouilles du
paysan. Ils se racontent leurs exploits; ils par-*
lent de leur chef, de la liberté qu'il leur accorde ,
des récompenses qu'il leur prodigue. Les scènes
se suivent sans que rien les enchaîne l'une à
l'autre; mais cette incohérence est naturelle;
c'est un tableau mouvant où il n'y a ni passé ni
avenir. Cependant le génie de Wallstein préside
h ce désordre apparent : tous les esprits sont
pleins de lui ; tous célèbrent ses louanges , s'in-
quiètent des bruits répandus sur le mécontente-
ment de la cour, se jurent de ne pas abandonner
( ^2 )
W général qui les protège. Oa aperçoit tins les
symptômes d^une inaurrectîon prête à édater, si
le $îgqal en est donné par WaUsteîo. On dé-
mêle en même temps les motife secrets qni^ dans
chaque individu , modifient son déYOuement i les
craintes, les soupçons, les calculs particuliers,
qui viennent croiser l'impulsion universelle. On
Toit ce peuple armé, en proie à toutes les agita^
lions populaires $ entraîné par soa enthousiasme,
thraolé par 9es défiances, s'efforçant de raison**
ner, et n'y parvenant pas, faute d'habitude; hra-«
vant Tautoriié, et mettant pourtant son hoancor
à obéir à son chef; insultant i la religion, et
recueillant avec avidité toutes les traditions ai»*
peretitieuses ; mais toujours fier de sa force,
toujours plein de mépris pour toute autre pro-
fession <)ue celle des armes, ayant pour vertu le
courage, et pour but le plaisir du jour.
Il serait impossible de transporter sur notre
tbéàti^ cette singulière production du génie , de
Texactitude, et je dirai même de l'érudition al-
lemande ; car il a fallu de l'érudition pour ras-
sembler en un corps tous les traits qui distin-
guaient les armées du dix-septièœe siècle , et
qui ne conviennent plus à aucune armée mo*
deme. De nos jours, dans les camps comme
dans les cités, tout est fixe, régulier, soumis. La
iplioe a remplace refiervesceiv^; sll y a des
déifoains ptrtidb, :oe sont des exceptiofid qa'oti
tâche de pneveairi Dans la goerre de trente ans,
au cootraife, ces désorAres «taient Tëtat perma<«'
nent , et la jouissance d une liberté grossière et
iiwacieuse » le 4Udpinaia|^flMDt des dahgers et
de» fatigqaSé
La seconde pièoc a pour titre les Piccolomini.
DaM qêtte pièce • comnieQoe l'aelâon; mais la
pîèM filiit saasqwf IWion^se termine. Le noeud
se {anm # les oaractàres se développent , la der^
nièna scène idu cinquième apte arrive, et la toile
tombe» Ce n*est que (Jaas la troisième pièce , dans
la Idortde Wallsteiny que le poète a placé le dé-
DonemeBt. Les deux premièves ne cmit donc, en
réalité , qu'une expositkm , et €ette eapositioû
contient plus ù» quatoe mille vers.
Las trois pièces de Schiller ne Semblent pas
pouyi^if èftre représentées séparément ; elles le
sont cependant en Allemagne* Les Allemands
lolèi^sirt aînsi > tatilèt une pièce sans action , le
Camp 4e JVaUsteùt; tant6t une action sans dé«-
npiK9Pieiit^ lu Picoolcmiinif iaïa^lnti dénoue*
ttimi sans mposkion^ la Afort de Wallstem.
On a essayé phiswurs fois de transporter ces
tt^îs pièces smr la scèos française ; ces essais n'ont
pM névttû» Mon imitation de fVaUstein j la plus
epactç de tontes , a été l'objet de beaucoup de
critiques» Dégagé afli)om)d'liiii de cet amawr-
(a64)
propre qui aaiœe un auteur dans les premiers
momena de la publication d'un ouvrage, je re-
connais que fdusieurs de ces critiques étaient
fondées.
En me condamnant à respecter toutes lea rè-
gles de notre théâtre , j'avais détruit , de plu*
rieurs manières , lefiet dramatique.
Je m'étais proposé , à l'exemple de Schiller ,
de. peindre Wallstein à - peu pris tel qu'A étaitt
ambitieux à la vérité, mais en même temps su-
perstitieux , inquiet , incertain , jaloux du sucoes
des étrangers dans sa patrie , lors même que leurs
succès favorisaient ses propres entreprises, et
marchant, souvent contre son but, en se laissant
enbialner par son caraotèiie.
Je n'avais pas même voulu supprimer «on pen-
chant pour l'astrologie, bien que les lumières de
notre siècle puissent faire regarder comme hasar-
dée la tentative de revêtir d'une teinte tragique
cette superstition. Nous n'envisageons guère en
France la superstition que dé son côté ridicule;
elle a cependant ses racines dans le cœur de
l'homme, et la philosophie elle-même, lorsqu'^e
s'obstine à n'en pas tenir compte , est superficielle
et •présomptueuse. La nature n'a point finit de
l'homme un être iscdé, destiné seulement à cul*
tiver la terre et à la peupler, et n'ayant, avec
tout ce qui n'est pas de son espèce que les * rap-
( a65 )
ports aride» et fixes que l'atilite l'invite à établir
entre eux et lui. Une grande correspondance
existe entre tous les êtres moraux et physiques,
n n'j a personne , je le pense , qui , laissant errer
ses regards sur uH horizon sans bornes , ou se
promenant sur les rires de la mer que viennent
battre les vagues, ou levant les yeux vers le fir-
mament parsemé d'étoiles^ n'ait éprouvé utte sorte
d'émotioti qu'il lui était impossible d'analyser ou
de définir. On dirait que des voix descendent du
haut des cieux » s'élancent de la cime des rochers ^
retentissent dans les torrens ou dans les forêts
agitées, sortent des profondeurs des abîmes. Q
semble y avoir je ne sais quoi de prophétique
dans le vol pesant du corbeau , dans les cris fur
nèbres des oiseitex de la nuit,, dans les rugisse*
mens, éloignés des'bètes Sauvages. Tàvà ce qui
n'est pas civilisé^ tout ce qui'n^estpas soumis k la
domination artificielle de l'homme répond k son
cœur. U n'y a que les dioses qull a façonnées pour
son usage qui soient muettes, parce qu'elles sont
mortes ; mais ces choses mêmes , lorsque le temps
anéantit leur utilité, reprennent une vie mystique;
la destruction les remet, en passant sur elles,
en rapport avec la nature* Les édifices modernes
se taisent , mais les ruines parlent.
Tout l'univers s'adresse à l'honmie dans un
langage inefiable qui se fait entendre dans l'in-
(a66)
tarietir de son àme^ dans un« partie de son èbte,
ineonane à lut^mâme , et qmi tient à la fois des
sens et de la pensée. Quoi de plus ainaple que
d'imaginer que cet effort de la nature pour péné-
trer en nons n'est pas sans une mystérieuse sîgRÎ<-
fication? Pourqodi cet ébranlement intime, «pi
parait nous rérâer ce que nons oache la yieoom*
m«ae7 Lanôson, sans doute, nepeut l'expliquer;
lorsqu'elle Fanal jse, il dispâtrait; mais il est parla
même essentiellement du domaine de la poésie.
Consacré [ter elle, il trouve dans tons les ooems
des cordes qui lui répondent. Le sort annoncé
par les astres, les pressentimeos , les songea, les
présages ^ ces ômbi^es de Tavenir qui plnaeirt
autour de nons, souvent non moins funèbres
que les ombres ilu passé, sont de tons les paya,
de tous lei temps , de toutes les crojances. Qnel
est celui qui , iMsqu'un grand intérêt 1 anime , ne
prête pas, en tremblant ^ l'oreiUe à « qu'il croit
la Toix de la destinée? Chacun , dans le sanctuaire
de sa pensée, s'explique cette Toir conime il peut.
Chacun s'en tait avec les antres, parce qu'il n'j a
point de paroles pour mettre en oomawn œ qui
jamais n'est qu'individoeL
J'avais donc cru devoir oonaenrer éBin$ le ca»
ractère de Wallstein nue saperstitioa qu'il par-
tageait avec presque tons les hommes remar-
quaUes de son siècle, (e)
(367.)
MaiSf par jfgard pour aqs i*èglea> j avais placé
dans un récit l'exposé de la disposition $upei:$^
titiensc de roon héros , au lieu de la fairQ res^
sortir sur le théâtre même» de circonstances aç<^
cidentelles*
Ainsi ^ dans la pièce de Schiller^ Wallsteiu
commençant a se déshabiller sur le théâtre ,
pour aller prendre du repos , voit se casseir
tout à coup la chaîne à laquelle est suspendu
Tordre de la Toison d'Or. Cette chaîne était
le premier présent que Wallstein eût reçu
de Tempereur , alors archiduc , dans la guerre
du f niopi., lorsque , tous deux à Ventrée de la
yie , étaioat nuis par une affection que ri^ ue
semblait devoir troubler (J^p WaJstein tient eu
main les fragmens de cette chaîne brisée; il sf
retrace toute l'histoire de sa jeunesse : des sou-»
venirs mêlés de remords l'assiègent ; il éprouva
une crainte vague; son bonheur lui avait paru
long-^temps attaché à la conservation de s:e pre-
mier don d'uue amitié maintenant abjurée. Uea
contemple tristement les déluis f il les rejette
enfin loin de lui avec effort, « Je m^rçhe.^ s'é-^
Jt) crie-'t^^ily dans une carrière opposée r la &vo^
» de ce talisman n'existe plus, »
he spectateur^ qui sait que le poignard est
suspendu sur la tète du hévo^f reçoit une im^
pression très profonde de ce présa^ que Walls^
(a68)
tein méconnaît y et des paroles qui lui échappent
sans qu'il les comprenne. Ce genre d^efiet tient
à la disposition dn cœnr de l'homme, qui, dans
tontes ses émotions de frayenr, d'attendrisse-
ment on de pitié , est toujours ramené a ce que
nous appelons la superstition , par une force mys-
térieuse dont il ne peut s'afiranchir. Beaucoup
de gens n'y voient qu'une faiblesse puérile. Je
suis tenté, jeTavoue, d'avoir du respect pour
tout ce qui prend sa source dans la nature.
J'avais de plus méconnu une différence essen-
tielle entre notre caractère et celui de nos voi-
sins d'outre-Rhin. Nous avons un besoin d'unité
qui nous fait repousser tout ce qui, dans le ca-
ractère de nos personnages tragiques , nuit à
l'effet unique que nous voulons produire. Nous
supprimons de la vie antérieure de nos héros
tout ce qui ne s'enchaîne pas nécessairement au
fait principal.
Qu'est-ce que Racine nous apprend sur Phèdre?
Son amour pour Hippoly te , mais nullement son
caractèn^ peiwnnel , indépendamment de cet
amour. Qu'estce que le même poète nous fait con-
naître d'Oreste ? Son amour pour Hermione. Les
fureurs de ce prince ne viennent que des cruau-
tés de sa maltresse. On le voit à chaque instant
prêt à s'adoucir, pour peu qullermiône lui donne
quelque espérance. Ce meurtrier de sa mère pa-
(^69)
ait même avoir tout- à-fait ouhlié le forfait qu'il
commis. Q n'est occupé que de sa passion; il
larle, après son parricide, de son innocence qui
ai pèse; et si, lorsqu'il a tué Pyrrhus , il est
poursuivi par les Furies , c'est que Racine a
rouvé dans la tradition mythologique l'occa-
ion d'une scène superbe , mais qui ne tient point
L son sujet, tel qu'il l'a traité.
Ceci n'est point une critique. Andromaque est
'une des pièces les plus parfaites qui existent
:liez aucun peuple , et Racine ayant adopté le
ystème français, a dû écarter, autant qu'il le
Mouvait, de l'esprit du spectateur, le souvenir
lu meurtre de Ciytemnestre. Ce souvenir était
nconciliable avec un amour pareil à celui d'O-
este pour Hermione. Un fils couvert du sang de
a mère , et ne songeant qu'à sa maltresse , aurait
>roduit un e£fet révoltant. Racine l'a senti, et
K>ur éviter plus sûrement cet écueil, il a sufH
>osé qu'Oreste n'était allé en Tauride qu'afin de
e délivrer par la mort de sa passion malheu-
'ease.
Il en résulte que les Français , même dans
:eUes de leurs tragédies qui sont fondées sur
a tradition et sur l'histoire , ne peignent qu'un
kit ou une passion ; les Allemands , dans les
eurs, peignent une vie entière et un caractère
mtier.
(270 )
' Quand je dis qû^U peignent une rie entière,
je ne Yeux pas dire qu'ils embrassent dans leurs
pièces toute k rie de leurs bërbs ; mais ils n'en
omettent aucun événement important ; et Ja réu-
nion de ce qui se passe sur la scène et de œ que
le spectateur apprend par des récits ou par des
allusions^ forme un tableau complet, d'une scru-
puleuse exactitude.
• Il en est de même du caractère. Les Allemands
n'écartent de celui de leurs personnages rien de
ce qui constituait leur individualité; ils nous les
présentent avec leurs faiblesses, leurs inconsé-
quences , et cette mobilité ondoyante qui appar--
tient à la nature humaine et qui forme les êtres
réels.
L'isolement dans lequel le système fraioçais
présente le fait qui forme le sujet, et la passion
qui est le mobile de chaque tragédie, a dlncon-
testaUes avantages.
En dégageant le fait que Ton a choisi de tous
les faits antérieurs, on porte plus directement
l'intérêt sur un objet unique; le héros est plus
dans la main du poète qui s'est aflfram^hi da
passé: mais il y a peut être aussi une couleur un
peu moins réelle, parce que l'art ne peut jamais
suppléer entièrement à la vérité, et que le specv
tateur, lors même qu'il ignore la liberté que Fau-
teur a prise, est averti, par je ne sais quel ins-
( ^7» )
tinct^ qoe fie û'est pià qn peraomnage hktoriqoe^
mais un hétw iKtice y une créature d'inyentîoti
c|u*On lui pirésente*
£a ne peignant qu'une passion au Heu d'em-
brasser tout un caractère individuel , on obtient
des effets plus constamment tragiques , parce que
les caractères individuels, toujours mélangés^
nuisent à l'unité de l'impression. Mais la Terité
y perd peut-être encore. On se demande ce que
seraient les héros qu'on voit , s'ils n'étaient do**
minés par la passion qui les agite , et Ion trouve
qu'il ne resterait dans leur existence que peu de
réalité* D'ailleurs il y a bien moins de variété
dans le& pas$ions propres à la tragédie que dané
les caractères individuels , tels que les crée la na-*
ture. Les caractères sont innombrables ; les pa&«
sioos théâtrales sout en petit nombre. Sans doute
l'admirable génie de Racine , qui triomphe de
toutes les entraves , met de la diversité dans cette
utiifof mité même. La jalousie de Phèdre n'eft
pas celle d'Uemiione, et l'amour d'Hermione
n'est pas celui de Roxane ; cependant la diversité
me semble plutôt encore dans la passion que dans
le cara^re de l'individu,
U y a bien peu de différence entre les carac-
tères d'Aménaïde et d'Âkire. Celui de Poly-
phonte convient k presque tous les tyrans mis
sur notre théâtre, tandis que celui de Richard III,
( a?^ )
dans Shakespeare, ne convient qu'à Rickard Œ.
Polyphonie n'a que des traits généraux , expri-
més avec art 9 mais qui n'en font point un être
distinct, un être individuel. Il a de Fambition,
et, pour son ambition, de la cruauté et de I7ij«
pocrisie. Richard III réunit à des vices qui sont
de nécessité dans son rôle, beaucoup de choses
qui ne peuvent appartenir qu'à lui seul ; son mé-
contentement contre la nature, qui, en lai don-
nant une figure hideuse et difforme , semble la-
voir condamné à ne jamais inspirer d'amoor, ses
efforts pour vaincre un obstacle qui rirrite, sa
coquetterie avec les femmes , son étonnemeot
de ses succès auprès d'elles , le mépris qu'il con-
çoit pour des êtres si faciles à séduire, l'ironie
avec laquelle il manifeste ce mépris , tout le rend
un être particulier. Polyphonte est un genre,
Richard III un individu.
Un autre inconvénient de mon imitation de
WaUstein , consistait dans les allusiims trop fré-
quentes aux évènemens de détail qui se nq^Mr-
taient à la guerre de trente ans.
Tout ce qui a trait à cette guerre , dont le
théâtre a été en Allemagne , est national pour
les Allemands, et, comme tel , est connu de tout
le monde. Les noms de Wallstein, de Tillj(g'},
de Bernard de Weymar ( A ) , d'Oxenstiem ,
de Mansfeld , réveillent dans la mémoire de
( ^75 )
tons les spectatettr» êes soavenirs qui n existent
point pour nous. La superstition pei'sécutrice de
Ferdinand II (£) a laissé de profondes traces eu
Bohème, en Hongrie, et ses ordres barbares *&
ses généraux sont encore gravés en traits de
sang sur les murs de Magdebourg. De là ré-
sultait pour Schiller la possibilité d'une foul^
d allusions rapides que ses compatriotes corn*
prenaient sans peine. Il y a , en général , parmi
«ous , une certaine négligence de l'histoire étran-
gère f qui s'oppose presque entièrement à la com-
position des tragédies historiques , telles qu'on
enyoit dans leslittératui[es voisines. Les tragédies
mêmes qui ont pour sujet des traits de nos propres
annales sont exposées à beaucoup d'obscurité.
L'auteur des Templiers a dû ajouter k son oa«
vrage des notes explicatives , tandis que Schiller,
dans sa Jeanne ctj^rc, sujet français qu'il pré-*
sentait au public allemand, était sur de ren-
contrer dans ses auditeurs assez de connaissances
pour le dispenser de tout commentaire. Les tra«
gédies qui ont eu le plus de succès en Francs
sont ou purement d'invention, parce qu'alors
elles n'exigent que très peu de notions préala-
bles, ou tirées, soit de la mythologie grecque,
soit de l'histoire romaine, parce que l'étude de
cette mythologie et de cette histoire fait partie
de notre première édocation.
i8
(274)
Eji imitant qoelquefoifi le st/le femilier que
permettent aax tragiques allematids leurs vers
ïambiques on noo riioéii, j'arais ealeré à raa
tragédie la pompe poétiqve à laquelle oas oreil-
les sont accoutumées, La langue de la tragédie
allemande n'est point astreinte à des règles »wÂ
délicates » aussi dédaigneuses que la nôtre. La
pompe inséparable des alexandrins nécessite dans
l'expression aoe certaine noblesse sontenne. Les
auteurs allemands peuvent employer, pour le flc-
veloppement des caractères, une quantité de cîp-
constances atxesaoires, qu'il serait impossible de
mettre snr notre tbéitre sans déroger à la dignité
requise ; et cependant ces petites ci rconstanoes ré-
pandent dans le tableau présenté de la, sorte
beaucoup de vie et de Tmté. Dans le Goetz dr
PeHiching^, de Goethe, ce gueirier, asûégé
dans son château par une armée impériale, donne
à ses soldats un dernier repas pour les encoura-
ger. Vers la fin de ce repas , il demande dn vin
à sa femme, qui, suivant les usages de ces temps,
«st a la fois la dame et la ménagère du château ;
elle lui répond à demi-voix qu'il n'en reste ph»
qu'une seule cruche, qu'elle a réservée pour loi.
Aucune tournure poétique ne permettvaitde trans-
porter ce détail sar Jiolre théâtre : t'onphase des
paroles ne fisMÏt que gifter le naturel de la sttoa-
1 , et ce qui est touchant en aUemaiid ne serait
L
( ^75 )
en français que ridicule, II me' semble néan-
moins &cile de concevoir, malgré nos habitudes
contraires, que ce trait emprunté de la vie com-
mune est plus propre que la description la plus
pathétique à faire ressortir la situation du héros
de la pièce, d'un yienx guerrier couvert de gloire,
fier de ses droits héréditaires et de son opulence
antique, chef naguère de vassaux nombreux ^
maintenant renfermé dans un dernier asile, et
iattant avec quelques amis intrépides et fidèles
contre les horreurs de la disette et la vengeance
de Tempereur. Dans le Gustai^e Vasa de Kot-^
zebue, on voit Christiern, le tjran de la Suède^
tremblant dans son palais qui est entouré par une
multitude irritée. Il se défie de ses propres gar-
des, de ses créatures les plus dévouées , efforce
un vieux serviteur qui lui reste encore à goûter
le premier les mets qu'il lui apporte. Ce trait,
exprimé dans le dialogue le plus simple et sans
aucune pompe tragique, peint, iwlon moi, mieux
que tous les efforts des poètes n'auraient pu le
faire, la pusillanimité, la défiance et TabjectioB
du tyran demi-vaincu.
Schiller nous montre Jeanne d'Arc dénon-»
cée par son père comme sorcière, au milicfO
même de la fête destinée au couronnement de
Charles Vil, qu'elle a replacé sur le' tr^ne de la
France. Elle est forcée de fuir; elle cherche un
i8..
( :,,& )
asile k>in du peuple qui lamenaceetde la court|Qi
l'abandonne. Après une route longue et pénible,
elle arrive dans une cabane : la fatïgnc l'accable,
la soif la dévore; an paysan , touché de com-
passion , lui présente un peu de lait. Au moment
où elle le porteàses lèvres, un enfantqai l'a rt^ar-
dée pendant quelques îustans avec attention , lui
arrache la coupe et s'écne : C'est la sordère d'Or-
léans! Cetableau,qu'(1«erait impossible de trans-
porter sur la scène fcançaiw, fait toujours éprou-
ver aux spectateurs un frénaissenaent uniTersel,
ilsse sentent frappésàla fois, et de la proscription
qui poursuit , jusque, dans les lieux les plus re-
culés, ta libératrice d'un grand empire, et de la
disposition des esprits, qui rend cette proscrip-
tion plus inévitable et plus cruelle. De la sorte,
les deux choses importantes, l'époque et la situa-
tion, se retracent à l'imagination d'un seul mot,
par une circonstance purement accidentelle.
En restreignant le nombre des personnages (i ),
l'avais renoncé , sans compensation, à uu autre
avantage qu'avait eu Schiller. Les personnages
subalternes , qui ne tiennent point au sujet ,
fournissent aux Allemands un genre d'effets que
itous ne connaissons point sur notre tfaéÂtre. Dans
nos lr;ij^c(lîes, lout se passé immédiatement entre
_ ' ^ 1 1 11 1 .i (juarBiile-huil actenrs dans le Wallsteiit ■llemaDd;
n » iiiM douie dans l'imitation françaiie.
( ^77 )
• «
\cR héros et le public. Les confîdens sont toujours
soigneusement sacrifiés. Ils sont là pour écouter,
quelquefois pour répondre , et de temps en temps
pour raconter la morl du héros, qui, drms ce cas,
ae peut nous en instruire lui-même; mais il n'y
a rien de moral dans toute leur existence : toute
réftexion, tout jugement, tout dialogue entre
eux leur est sévèrement interdit. Il serait con-
traire k la subordination théâtrale qu'ils excitas-
sent le moindre intérêt. Dans les tragédies alle-
mandes , indépendamment des héros et de leurs
confidens, qui, comme on vient de le voir,
ne sont que des machines , dont la nécessité
nous fait pardonner Tinvratsemblance , il y a,
sur un second plan, une seconde espèce dac*
teurs, spectateurs eux-mêmes, en quelque sorte,*
deVaction principale qui n'exerce sur eux qu'une
influence très indirecte. L'impression que produit
sur cette classe de personnages la situation des
personnages principaux m'a paru souvent ajou-
ter à celle qu'en reçoivent les spectateurs propre-
ment dits; leur 0[Hnion est, pour ainsi dire,
devancée et dirigée par un public intermédiaire ,
plus voisin de ce qui se passe, et non moins im-^
partial qu'eux.
Tel devait être à peu près , si je ne me trompe ,
l'effet des, choeurs dans les tragédies grecqnes.
Ces chœurs portaient un jugement sur les senti-
( 1,8)
mens et les actions des rois et des héros doot ik
conteoipUîeDt les crimes et les misères. 11 s'éb-
blissatt, par ce jugement, une correspoodinx
morale entre la scène et le parterre» et ce dernier
devait trouver quelque jouissance à -voir décnltt
et déBnies, dans au langage harmcKiieDx, let
émotions qu'il éprouvait.-
Je n'ai vu qu'une seule fois une pièce dm
laquelle on avait tented'iutroduire les chœurs det
anciens; c'était la Fiancée de MeSiine. Je m'j
étaisrendu avec beaucoupde préjugés contre celle
imitation de l'antique. Néanmoins, ces maximes
générales, exprimées par le peuple, et qui pre-
naient plus de vérité et plus de chaleur, parce
qu'elles lui paraissaient suggérées par la coodoîte
de ses che& et par les malheurs qui rejaillissaîeiit
surlui-méme; cette opinion publique, persomû-
fiée eu quelque sorte, et qui allait chercher au ibad
de mon cœur mes propres pensées, pour me
les présenter avec plus de précision, d'élégance
et de force [ cette pénétratitm du poète, qui de-
vinait ce que je devais sentir, et donnait un corps
à es qui n'était en mot qu'une rêverie vague
et iudétisnninée, me firent éprouver an genre de
satisfaction dont je n'avais pas encore eu l'idée.
L'introduction des chœurs dans la tragédie n'a
point eu cependant de succès ei
est probable qu'on
( ^79 >
Mnbarras de l'exëcntioti. II faudrait des acteurs
très exercés pour qu'un certain nombre d*enlre
eux , parlant et gesticulant tous en même temps,
ne produisissent pas une confiision toistne du ri-
dicule (i). Schiller y d'ailleurs^ dans sa tentative «
avait dénaturé le chœur des anciens ; il n'avait
pas osé le laisser aussi étranger à l'action qu'il
Test dans les meilleures tragédies de l'antiquité ,
celles de Sophocle; car je ne parle pas ici des
cbceurs d'Euripide , de ce poète admirable , sana
doute , par son talent dans la sensibilité et dans
l'ironie y mais prétentieux, dédamateur, ambi-
tieux d'effets, et qui, par ses défauts, et mériio
par ses beautés, ravit le premier à la^ tragédie
grecque la noble simplicité qui la distinguait*
Scbiller, pour se rapprocher du goût de so»'
siècle , avait cru devoir diviser le chœur en deux
moitiés, dont chacune pétait composée despaiv
tisans des deux héros qui, dans sa pièce , se
disputent la main d'une femme* Il avait, par ce
ménagement mal entendu, dépouillé le chœur
de l'impartialité qui donne h ses paroles du poids
et' de la solennité.
Le chœur ne doit jamais être que Torgane , le
représentant du peuple entier ; tout ce qu'il dit
(i) Schiller n'avait pas introduit les cBœurs chanUns, mais
parlans.
i
(232)
vent à développer d'une manière piqnaiitei
profonde les caractères prindpatix. Yfi
connu , même en France, par le succès tnailêf
sa tragédie de Luther y et qui réunissait a«
haut degré deux qualités inconciliables en^l
renoe, l'observation '^rituelle et sonv^ent fiif |
santé du cœur humain , et une mëianooKe
thousiaste et rêveuse; Werner, dans soa Aiik\
présente à nos regards la cour nombreuse
Valentinien , se livrant aux danses, aux
â tous les. plaisirs, tandis que le Fléau-<le^i
est aux portes de Rome. On voit le jeune empel
i^ur et ses favoris, n'ajaut d'autre soin que dr
repousser les nouvelles fâcheuses qui pourraieflf
interrompre leurs amusemens, prenant la yé-
rite pour un indice de malveillance , la pré-
voyance pour un acte de sédition ; ne constdéraot
comme des sujets fidèles que ceux qui nient les
faits dont la connaissance les importunerait , et
pensant faire reculer ces faits en n'écoutant pas
ceux qui les rapportent. Cette insouciance mise
sons les yeux du spectateur le frappe beauccmp
plus qu'un simple récit n'aurait pu le &ire.
Et pour tirer de FPTUlstein i&éme deux autres
exemples, Tersky, son beau-^frère et son con-
fident , fait signer à des généraux en foule,
après un festin , l'engagement de rester fidèles
a Wallstein , contre la volonté de la cour.
( ^85 )
■aflÎQfte scène, dans laquelle Tersky , pour les
ocips^ner à son but ^ leur rappelle tons les bien*-
lei:^ qu'ils ont reçus de leur chef ^ bienfaits
K^t l'énumëration seule forme un tableau pi-
c&ant de Fëtat de cette armée , de son indisci-'
éi^e, de son exigence et de Tesprit d égalité
; mai se combinait alors avec Fesprit militaire; celte
jjj^^e , difr^e, est d'une originalité remarquable
^r^ une grande Tenté locale; mais elle ne pou-
.,inît être l*endue qu'avec des expressions que
r^.»tre style tragique repousse.
^.Plus loin, Buttler assemble de simples soldats
, ,. mr les engager à assassiner Wallstein ; et si ,
yjtns Shakespeare^ les scènes des assassins de
^..anco sont frappantes par leur laconisme et leur
^ oergîe , celles des assassins de Wallstein ont un
,Qtre genre de mérite. La manière dont Schiller
développe Ic^ motife qu'on leur présente et gra-
ine l'effet que produisent sur eux ces motîfe; la
^Qtte qui a lieu dans ces âmes farouches ^ entre
10
/attachement et l'avidité ; l'adresse avec laquelle
celui cpi veut les séduire proportionne ses argu*
mens a leur intelligence grossière , et leur fait du
crime un devoir, et de la reconnaissance un
crime; leur empressement à saisir tout ce qui
peut les excuser à leurs propres yeux , lorsqu'ils
se sont déterminés a verser le sang de leur gêné*
^^U le besoin qu'on aperçoit, même dans ces
( ^54 )
cœurs corrompus, de se &ire illusioo et àe
tromper leur propre conscience en couvrant '
d'une apparence de justice l'attentat qu'ils vont
exécuter ; enfin le raîsouaement qui les dé-
cide, et qui décide , dans tant de situations
différentes, tant d'hommes qui se croient \iofi-
nètes, à coftinaettre des actions que leur sentimait
intérieur condamne, parce qu'à leur défautd'ao-
tres s'en rendraient les instrumens : loot cela, est
d'un grand effet tant moral que dramatique. Mais
le langage de ces assassins est vulgaire, coomie
leur état et lears sentimens. Leur prêter des ex-
pressions relevées, c'eût été manquer à la vérité
des caractères, et, dans ce cas, la noUesse du
dialogue serait devenue une inconvenance. J'a-
vais essayé de mettre en rédt ce que Schiller a
raïs en action. Je m'étais appliqué surtout à faire
ressortir l'idée principale, la considération déci-
sive qui impose silence à tontes les objections et
l'emporte sur tous les scrupules. Buttler , après
avoir raconté ses efforts pour convaincre ses
complices , finissait par ces vers :
Lorsque je leur ai dit que «'offrant à leur place,
D'autt'cs bi'igiiaicnt déjà mon choix camme use ({réoF.
Que le prix tiait prés, que d'autres, «tie nuit,
Oe leur riik'liié recueilleraient le fruit,
dacuti a rcgardd son plus proche complice ;
tnn jeu» hrillaienl d'efpoir , d'enrie et d'avarice ;
( a85 )
D^une sombre rougeur leurs fronts se sont couverts;
lU répétaient tout bas : d'autres se sont offerts.
Mais j'ai senti bientôt que je tomberais dans
une invraisemblance qu'aucun dëta/1 ne rendrait
excusable. Buttler cherchant à faire partager à
Isolan son projet d'assassinat , ne pouvait sans
absurdité s'étendre avec complaisance sur la bas-
sesse et l'avidité de ceux qu'il avait choisis pour
remplir ses vues.
L'obligation de mettre en récit ce que , sur
d^autres théâtres , on pourrait mettre en action ,
est un écueil dangereux pour les tragiques fran-
çais. Ces récits ne sont presque jamais placés na-
turellement ; celui qui raconte n'est point ap-
pelé par sa situation ou son intérêt à raconter de
la sorte. Le poète d'ailleurs se trouve entraîné
invinciblement à rechercher des détails d'autant
moins dramatiques , qu'ils sont plus pompeux.
Ou a relevé mille fois l'inconvenance du superbe
récit de Théramène dans Phèdre. Racine ne pou-
vant, comme Euripide , présenter aux specta-
teurs Hippolyte déchiré y couvert de sang, brisé
par sa chute, et dans les convulsions de la dou-
leur et de l'agonie , a été forcé de faire raconter
sa mort: et cette nécessité Ta conduit à blesser
dans le récit de cet événement terrible , et la
vraisemblance et la nature, par une profusion
de détails poétiques ^ sur lescniels un ami ne peut
s'étendre et qu'un père ne peut écouter.
Mon respect pour nos habitudes et nos mœurs
m'avait fait commettre une erreur plus gniye
encore. Le caractère de Thécla, fille de Walkteîn,
excite en Allemagne un enthousiasme universel;
et il est difficile de lire Touvrage de SchiUer,
dans sa langue originale , sans partager cet en-
thousiasme ; mais j^avais draint qu'en France
ce caractère n'obtint pas l'approbation du pnblic.
L'admiration dont il est Pobjet chez les AUemands
tient à leur manière de considérer Tamotir , et
cette manière est très difierehte de la nôtre. Nous
n'envisageons l'amour que comme une passion
de la même nature que toutes les passions bu-
maines, c'est-à-dire ayant pour effet â^égstrer
notre raison, ayant pour but de nous procurer-
des jouissances. Les Allemands voient dans l'a-
mour quelque chose de religieux , de sacré, une
émanation de ta divinité même, un accomplisse-
ment de la destinée de l'homme sur cette terre, un
lien mystérieux et tout-puissant enti*e deux âmes
qui ne peuvent exister que l'une pour l'autre.
Sous le premier point de vue, l'amour est com-
mun à l'homme et aux animaux; sous le second,
il est commun à l'homme et à Dieu.
n en résulte que beaucoup de choses qui nous
paraissent des inconvenances, parce que nous ny
( a87 )
aperoevo^isque le» suites d une passion , semblent
aux Allemands légitimes et même respectables ,
parce qu'ils croient y reconnaître l'action d'un
sentiment céleste.
U y a- de la Térité dans ces deux manières de
voir; mais» suivant qu'on adopte l'une ou Tautre,
l'amour doit occuper, dans la poésie comme dans
la morale y une place différente.
Lorsque l'amour n'est qu'une passion , comme
sur la scène française ,■ il ne peut intéresser que
par sa violence et son délire. Les transports des
sens f les fureurs de la jalousie , la lutte àe9
désirs contre les remords^ voilà l'amour tragique
en France. Mais lorsque l'amour , au contraire ,
est, comme dans la poésie allemande , un rayon
de la lumière divine qui vient échauffer et puri-
fier le cœur, il a tout-à-Ia-fois quelque chose de
plus calme et de plus fort ; dès qu'il parait, on
sent qu'il domine tout ce qui Fentoure. U peut
a^oir a combattre les circonstances, mais non les
devoirs; car il est lui-même le premier des
devoirs, et il garantit l'accolnplissement de tous
les autres. U ne peut conduire à des actions
coupables^ il ne peut descendre au crime , ni
même à la ruse ; car il démentirait sa nature ,
et cesserait d'être lui. U ne peut céder aux obs-
tacles, il ne peut s'éteindre; car son essence est
( !i88 )
immortelle; il ne peut que rêtoorner dans k
sein de son créateur.
C'est ainsi que Famoar de Thécla est repr^ote
dans la pièce de Schiller. Tbécla n*est point uof
jeune (ille ordinaire , partagée entre riadinafion
quelle ressent pour un jeune homme et sa sou*
mission envers son père, déguisant ou conte-
nant le sentiment qui la domine, JHSfjn'à ce
qu elle ait obtenu le consentement de celui qui 2
le droit de disposer de sa main; effrayée d&
obstacles qui menacent son bonheur ; enfin ,
éprouvant elle-même et donnant au spectateur
une impression d'incertitude sur le rësaltat de
son amour et sur le parti qu'elle prendra si
elle est trompée dans ses espérances. Théda
est un être que son amour a élevé au-dessus de
la nature commune, un être dont il est devenu
toute Texistence , dont il a fixé toute la destinée.
Elle est calme, parce que sa résolution ne peut
être ébranlée; elle est confiante, parce quelle
ne peut être trompée sur le cœur de son amant;
elle a quelque chose de solennel , parce que Ton
sent qu'il y a en elle quelque chose d'irrévo-
cable ; elle est franche , parce que son amour
n'est pas une partie de sa vie, mais sa vie
entière. Thécla, dans la pièce de Schiller, e5t
sur un plan tout différent de celui où ^t place
le reste des personnages. C'est un être, pour
wnsi dire aérien , qui plane sur cette foule d'am-
bitieux, de traîtres y de guerriers fairouches, que
des intérêts ardens et positifs poussent les uns
contre les autres.
On sent que cette créature lummeose et pres-
que surnaturelle est descendue de la sphère
éthérée , et doit bientôt remonter vers sa patrie.
Sa Yoix si douce , à travers le bruit des armes ,
sa forme délicate au milieu de ces hommes
tout couverts de fer , la pureté de son àme , op*
posée à leurs calculs avides , son calme céleste
qui contraste avec leurs agitations, remplissent
le spectateur d'une émotion constante et mélan-
colique, telle que ne la £iit ressentir nulle tragédie
ordinaire.
Aucun des personnages de femmes que nous
voyons sur la scène française n en peut donner
ridée .Nos héroïnes passionnées, Âlzire^Âménaide,
Adélaïde du Guesclin , ont quelque chose de mâle ;
on sent qu'elles sont de force à combattre contre
les évènemens, contre les hommes, contre Iç
malheur; on n'aperçoit aucune disproportion
entre leur destinée et la vigueur dont elles sont
douées. Nos héroïnes tendres, Monime, Bérénice,
Esther, Atalide, sont pleines de douceur et de
grâces; mais ce sont des femmes faibles et timides;
les évènemens peuvent les dompter. Le sacrifice
de leurs sentioiens n'est point présenté comme
«9
(»Ôû)
Lpapossikle. Bérénice se résigne à vivre metns Tî-
tff^, Monime à épouser Mitbridate, Atallde à voir
Bajaset s'unir à Roxaoe; Estber n'aime poiot
Assuérus. Les heVoïnes de Voltaire luttent C€min
Iffs obstacles i celles de Racine leur cèdent , parce
t{VKe les unes et leë autres sont de la même nature
qt^ tout ce qui les entoure. Tfaécla ne peut latter
ni céder; elle aime et elle attend. Son sort est
fixé; elle ne. peut en avoir un autre ^ mais elle ne
peut pas non plus le conquérir en le disputant
ç^iatre les hommes : elle nV point d'armes contre
mjc;.ta force est toute. intérieure. Par là même,
■ -
tQu.sontymeal i affranchit de toutes les couve-
nnnees que prescrit la< morale que nous sommes
habitués à voir sur la scène.
Thécla n'ohserve aucun .des déguisemens im-
posés à nos héroïnes f elle ne couvre d'ianeuB
vpile son aoiôur profond , exclusif et pur; eDe
en parle sans rései*ve à son amant, ce Oùserait, lai
j», dit-^l}e, la Vérité sur la terre, si tu ne Ijappimais
^[ par W9L bouche ? » Elle n'anooQce point qu'elle
£ii^( dépendre s^s espérances de l-aveu de son
p^je ;. oo. piré^loit même que s'il lé refiise^ elleae
^ .Ccoira pa5;Cit>upâl7le de lui résister. Son amour
l;Oqcupç et . If^bsorhe tout entière ^ elle n'existe
que pQur )e sentiment qui remplit louée aon âme.
Stk.^ si lai n de toasidérer eomme une &ate
a Ibite de U maison paternelle , loraqu'eUe ^
( agi ■)
pt'etid que céloi qu-elle aime a été tué , ' qu'elle
croit, àtt contraire, accomplir un devoir. J^avaîs
pensé que des spectateurs français n'auraient pu
tolérer dans une jeune fille cette exaltation , cette
indépendance, d'autant plus étrangère à nos idées,
qu'il ne s'y mêle aucun égarement, aucun délîrèi
Je crois encore que notre public serait choqué
de cet oubli de toutes les relations , de cette ma-
nière d'envisager les devoirs habituels comme
secotidaires ; enfin , d'une absence si complété
de là soumission qu'il àdînire dans Iphtgénie. Un
tel enthousiasme ne peut servir de base à un sys-
tème général , et nous n'aimons en France que
Ce qui peut être d'une application universelle.
Le principe de l'utilité domine dans notre lit-
térature comme dans notre vie. La morale du
théitre en'France est beaucoup plus rigoureuse
que celle du théâtre en Allemagne. Cela tient
à ce que fes AUéiiriands prennent le sentiment
pour base de la morale, tandis que pour nous
cette base est la raison. Un sentinient sincère ,
complet, sans bornes, leur pai*alt, non-seulement
excuser ce qu'il inspire, maïs l'ennoblir, et, si
j'ose employer cette expression , le sanctifier.
Cette manière de voir se fait remarquer dans
leurs institutions et dans leurs mœurs , comme
dans leurs productions littéraires. Nous avons des
principes infiniment plus sévères, et nous ne
19..
■^
C aga )
pous ea -À:artO[is jamais en théorie. Le seeti-
mentqui mécoanalt ua devoir ne uous pardt
qu'uae faute de plus. Nous pardonnerions plo»
fadletneat a l'iolérét, parce que l'iotérct met
toujours daus ses Iraasgressions plus d'habileté et
plus de décence. Le sentiment brave ropiDion,et
elle s'en irrite; l'intérêt cherche à la troo3per eo
la méoageant, et , lors même qu'elle décourre la
tromperie , elle sait gré a l'intérêt de cette espèce
d'hommage. J'avais donc rapproché Théclades
proportioosfFançaises,enm'e0brçaDtdelui coa-
senrer quelque diose du coloris allemand. J'avais
tâché de traosporter dans son caractère sa doa-
cenr, sa sensibilité, son amour, sa mélancc^ie;
mau tout le reste m'avait paru-^rop directement
opposé à nos habitudes, trop empreint de ce que
les littérateurs français, qui possèdent b langue
allemande , appellent le mysticisme' allemand.
Par celte altération, sans 6ter à Thécla la teinte
étrangère , trop vagne et trop rêveuse pour
plaire à nos classiques français, je ne lui avais
pas doBué la couleur régulière requise pour nos
héroïnes turques, grecques ou romaines , mais
toujours convenablement nationalisées. Le ré-
sdtat m'a prouvé que j'avais eu torL
Plus prévoyant, pu plus hardi, j'aurais évité
des fautes que je viens d'indiquer dans
"Ouvrage. J'auraisdftpressentirqu'nne
( ^95 )
révolution politique entraînerait une reyolbtioii:
littéraire , et qu'une nation qui n'avait renonce
momentanément à la liberté que pour se préêi*
piter dans tous les hasards dés conquêtes ne se
contenterait plus des émotions faibles et incom*
plètes qui pouvaient suffire à des spectateurs
énervés par les jouissances d'une vie paisible et
d\ine civilisation raffinée.
Ce qui m'a trompé, c'est l'espèce d'immobilité
dont le régime impérial avait frappé toutes îea
ftmes^ et qu'il avait gravée , pour ainsi dire, sun
tous les visages. La littérature partageait cette
immobilité. Bonaparte aimait la discipline par«
tout, dans Fadministration, dans l'armée, dan$ les
écrivains, et la soumission de ces derniers n'était
ni la moins prompte ni la moins empressée. Ce
qui était dans le chef tine faiblesse, funeste à la
France et à lui-même , je veux dire le désir d'imi-
ter Louis XIY , comme si* ce n'eût pas été des-
cendre au lieu de monter, était, dans les lettrés
qui aspiraient à ses faveurs une complaisance
intéressée à la fois et vaniteuse ; car en obéissant
au nouveau Louis XIY, ils se croyaient les égaux
des grands hommes qui avaient encensé l'ancien.
De la sorte , les règles du théâtre , comme l'éti-
quette de la cour, paraissaient partie obligée du
cortège impérial.
De plus, il 'y a toujours eu, dès le commcn*
( a94)
cernent de nos troubles ^ chez les hommes le
plus révolutionnaires en politique , une tendana
à proclamer leur attachement et leur re^Kd
pour les doctrines routinières de la Uttérainre
du dix-septième siècle et les règles recomman-
dées par le précepteur en titre du Parnasse franr
çais. On eût dit qu'en se montrant , dans koK
ouvrages , scrupuleux et dociles ^ ils voulaient
expier la vivacité et l'énergie de leurs autres
opinions , et prouver que leurs doctriaes popo*
laires n'entachaient pas la pureté de leur goût
Us croyaient par là se réhabiliter aux yeux de ce
qu'on nommait encore la bonne compagnie ,
cotterie prétentieuse et compassée ^ qui préfère
l'oubli des devoirs à celui des formes. La révolu-
tion avait dispersé l'ancienne ; mais Napoléon
s'efforçait d'en créer une nouvelle^ d'autant plus
susceptible pour les convenances sociales et théâ-
trales , qu'elle éprouvait une ardeur de néo-
phyte, et le sentiment qu'elle courait risque de
broncher souvent sur le sol inconnu oùsoumaitre
la plaçait.
En conséquence , tous les écrivains de l'empire
étaient classiques.
Chénier lui-même ^ le plus beau talent de son
époque ^ comme auteur dramatique , Chénier
«ym, jeune et entraîné par son républicam'sme^
même avant la chute de la monarchie, avait
(.^95)
foule aux pMcb^ dans Charies IX , tes barrftret
qui ranmientgèné, ëtait'devaiiu, à la fin de M
eourte carrière^ le partisan le plus zélé de tontes
les entrâTes léguées par Aristote iet<x)n6acréss pair
Boîleau.
Ces barrières sont renversées maintenant. Lk
poésie a ocniquis sa liberté. Les dimensions dé
notre théâtre se sont agrandies^ et les règles qui
étaient autrefois des lois rigoureuses , d'après les^
quelles la critique jugeait les auteurs, ne sont
pins que des- traditions dont les auteurs sônX
jnges.
La yietoûre est doue rempoitée; elle Test trop
pcnttêtre momentanément dans l'intérêt de Yarti,
C'est en France qu'a été inventée la maxime
quil valait mieux frapper fort que juste. ; ' ^'
U en résulte. <{ue nos écrivains frappent sou-
vent si fort qu'ils ne frappent phsn juste dm toûf.
•
Us ont pour but exclusif de faire effets et lors^
que, avec raiscni, ils s'affrancbÎBsent de certaines
4
règles > ils ont fréquemment le tort de ^'écarter
de la vérité, de la nature et du goût. t
Comme il est beaucoup pins &cile dé faire effet
parles rencontres fortuites, la multiplicité des
acteurs, le changement des lieux > et même les
spectres, les prodiges et le^ éoliafauds,'que par
les. situations, les ^sentimens et lesi'Cefradères, il
serait k craindre que nos • j.èuives auteui^ S'élati^
çant daùs cette route avec trop de fougae , noû
ne vissions plus sur notre théâtre que des écbi-
fauds, ^es coçibats, des fêtes, des apparitkiDs et
une succession de décorations ébloùîssaiites.
Il y a dans le caractère des Allemands une fi--
délité, une candeur, un scrupule qui retiennent
toujours riroagination dans de certaines bornes.
Leurs écrivains ont une conscience littéraire qm
leur donne presque autant le besoin de Fexacd-
tude historique et de la vraisemblance morale
que celui des applaudissemens du public. Us ont
dans le cœur une sensibilité naturelle et profonde
qui se plaît à la peinture des sentimens vrais; ils
y trouvent une telle jouissance, qu ils s'occupent
beaucoup plus de ce qu ils éprouvent que de leflet
qu'ils produisent.
En conséquence , tous leurs moyens estérieurs,
quelque multipliés qu'ils paraissent, ne sont que
des accessoires. Mais en France, où Ton ne perd ja-
mais de vue le public, on Ton ne parle , n'écrit et
•n'agit que pour les autres , les accessoires pour-
raient bien devenir le principal.
Ce n'est assurément pas que je réclame un res-
pect puérile pour des règles surannées. Celle des
unités de temps et de lieu est particulièrement
absurde; elle fait de toutes nos tragédies des
pièces d'intrigue ; elle force les conspirateurs à
concerter la mort du tyran dans son palais même;
i
(^97)
«Ue 8*oppose à ce que Coriolan passe du Forum
xomain dans le camp des Volsques, où il doit
pourtant se mettre k la tète des ennemis de son
ingrate patrie.
Les unités de temps et de lieu circonscrivent
nos tragédies dans un espace qui en rend la com**
position difficile^ la marche précipitée, l'action
fatigante et invraisemblable.
Elles contraignent le poète à négliger souvent,
-dans les évènemens et les caractères, la vérité
de la gradation, la délicatesse des nuances. Ce
défaut domine dans toutes les tragédies de Vol-
taire ; on y aperçoit sans cesse des lacunes , des
transitions trop brusques; on sent que ce n'est
pas ainsi qu'agit la nature; elle ne marcbe point
d'un pas si rapide; elle ne saute pas de la sorte
les intermédiaires.
U est donc incontestable que nos écrivains
doivent s'affranehir de ce joug dans leur nou-
veau système tragique. 11 faut seulement qu'ik
se tiennent en garde contre les changemens de
lieu trop fréquens ou trop brusques. Quelque
adroitement qulls soient effectués , ils forcent le
spectateur à se rendre compte de la transposition
de la scène , et détournent ainsi une partie de
son attention de l'intérêt principal. Après chaque
décoration nouvelle, il est obligé de se remettre
dans l'illusion dont on Ta fait sortir. La même
chose arrive lorsqu'un espace de temps trop con-
sidérable s*écoule d'au acte à l'autre. Dans oa
deux caSy le poète reparait, poiw ainsi dire, es
ayant des personnages , et il y a une espèce de
prologue ou de préface sous-entendue qui nuit à
la continuité de l'impression.
Au reste, ces inconvéniens inévitables, en lit*
térature comme en politique, ne seront pas de
longue durée : partout où la liberté existe , la
raison ne tarde pas à reprendre l'empire. Les
écrits stationnaires ont beau crier que les in*
uovations corrompent le goût du public : le goût
du public ne se corrompt pas; il approuve ce qm
est dans la vérité et dans la nature ; il repousse
ce qui fausse la vérité , ce qui s'écarte de la na-
ture en l'exagérante Les masses ont un instinct
admirable. Cet instinct a déjà tracé à nos exi«>-
gences politiques les bornes nécessaires pour
concilier l'ordre et la liberté; cet instinct travaille
et réunit à placer . la religion dans la sphère
qui lui appartient, entre l'incrédulité et le &-
natisme; ce même instinct exercera son influence
sur la littérature, et réprimera les écrivains sam
les garotter^
( m )
NOTES SUR LA GUERRE DE TRENTE ANS(i).
(a) Erbest de Mansfeld est l'un des plus remar*
quaLIes condottieri do dix-septième siècle. II
était fils naturel du comte de Mansfeld , officier
autrichien , qui avait commandé avec distinction
les arméçs espagnoles dans les Pays-Bas. L'em-
perettr .Rodolphe légitima Ernest de Mansfeld,
qui fit lui-même ses premières campagnes sous
les drapeaux de rAutricfae, et contre les protes-;-
tans. Mais ayant changé de religion , il se mit au
service du protestantisme. Il fil la guerre en
Bohâme^ dans le Palatinat, la Franconie, TÂl-
sace, la Lorraine^ en Hollande, en Westphalie ,
en Basse- Saxe y dans la Moravie , dans le Bran-
debourg et dans la Hongrie. H se montra le plus
sélé défenseur de Frédéric Y, électeur Palatin ,
qui fut quelque temps roi de Bohême. Il fut mis
trois fois au ban de l'empire. Presque toujours
battu f il reparaissait . plus fort après ses dé-
faites. Toujôu^ occupé de pillage , il vécut pau-
vre , n'employant ce qu'il enlevait aux peuples
que pour recruter des soldats* Dès la première
(i) Pour k raison que fai ënoncëc , page ayS , j*ai cru de-
Toir joindre c^uelques aclairciâsemens historiques à l'essai pré-
cëdent.
1
( 5oo )
année de la guerre de trente ans , il mardia ao
secours de» insurgés bohémiens, et s*empara, le
21 novembre i6i8» de Pilsen, Tune des plos
grandes villes de ce pays; mais le lo join i6ïq,
il fut complètement battu par Bucquoi et Walk-
tein, et reperdit toute la Bohème. Il se jeta dans
le Palatinat, échappa au duc de Bavière, en le
trompant. par de fausses négociations, dâivra
Franckental, assiégé par les Espagnols , et alla
piller 1 evéché de Spiiie, le Brisgauet l'Alsace; re-
passant ensuite le Rhin , il défît complètenaent le
Êimeux Tilly.
Mais Frédéric, Télecteur Palatin , pour lequel
il combattait, ayant licencié ses troupes, Mans-
feld passa , avec sa petite armée, au service de la
Hollande , et dévasta la Westphalie an nom de-
cette république. Les Hollandais ne le conser-
vèrent pas long-temps à leur solde, et il se mit
en marche pour le Mecklenbourg , où il appuya
lexpédition du roi de Danemarck. Enfin, vainca
par Wallstein , près de Dessau, il se réfugia en
Transylvanie, et voulut engager Betfalem Gabor
. à le soutenir. Celui-ci , effrayé des victoires de
Wallstein , se hâta de renvoyer Mansfeld de ses
états, où il aurait attiré la guerre. Mansfeld dirigea
ses pas vers Veuîse, après avoir congédié son
armée qu'il ne pouvait plus entretenir, et snivî
seulement de quelques officiers qui ne voulurent
( Sot )
pas le quitter. Il tomba malade à Spalalro. Lors-
^l^'il sentit la mort approcher , il se fit reyétir
cle son Hniforme , ceignit son épee , et «'appuyant
sur deux de ses compagnons, il expira .debout,
Âgé de quarante-six ans , le 20 novembre 1 626»
(b) Bernard de Weymar, le plus audacieux des
généraux allemands qui servaient sous Gustave-
Adolphe , ne dut qu'à lui - mêro« ses succès
et sa gloire ; car , bien qu issu' d'une maison
souveraine, il ne possédait point detats^ et eut
souvent à combattre le chef de sa famille, dont
le caractère indécis n'osa se déclarer contre lem-
pereur que lorsqu'il s'y vit foncé. Bernard de
Wey mar, après la bataille de Lutzen , fut nom-
mé général en chef, par les acclamations de toute
Farmée suédoise, à la place de Gustave. Sa pre-
mière opération fut de prendre Ratisbonne. Son
opiniâtreté fut cause de la défaite de Nordlin-
gen; mais c'est la seule faute qu^on puisse lui
reprocher. Il remporta sur les Autrichiens la vic-
toire, de Rhinsfeld, où quatre des plus illustres
généraux de l'empereur furent faits prisonniers.
A la suite de ce triomphe, il s'empara de toute
l'Alsace; et il avait osé concevoir le projet de s'y
maintenir et de s'en déclarer le souverain, en
résistant à la fois aux armées françaises et aux
forces impériales. La mort mit un terme à ses
desseins ambitieux. Il mourut à Neuboui^ sur
( 5oa )
# • • i
leRhm^ tramais de juillet iGSg, kK4ge de trente-
six afM.
(c) Albert*Wenceslas-Eusèbe de Wâldsteîn,
Wallenstein ou Wallstein^ naquit le 14 septem-
bre ï585, a Prague, d'une famille noble, qui
professait la croyance luthérienne. Son père
s'appelait Guillaume de Wàllsteîn, seigneur dUer-
mannilz, et sa mère Marguerite de Schtnirfitzlj.
On 1 envoya ^ dans sa première jeunesse , à une
école de Silésie, oà les protestans des contrées
Voisines faisaient élever leiirs enfans. Il y montra
bientôt le caractère inipéttieux et altier' qoi de-
puis le rendit si remarquable ; et sa conduite ir-
régulière le fit renvoyer de cette école. Il conserva
toute sa vie le souvenir de cette circonstance de
ses premières années; et,. trente ans après, étant
en Silésie, comme généralissime de Tempereur
Ferdinand, il fit chercher par des soldats son
vieux mattre d'école, qui parut en tremblant de-
vant lui. Wàllsteîn , après s'être amusé quelque
temps de sa frayeur, le renvoya comblé de pré-
sens.' Wallstein fut placé comme page à la cour
du margrave de Burgovie, pritice de la maison
d Autriche , qui le fit voyager dans presque toute
VSuvo^. H se distingua dans ses voyages par la
fecilitë avec la'quelle il apprenait les langues et
adoptait les mœurs des pays qu il parcourait; on
le surnomma l'Alcibiade de son temps. II fit en-
C 5o5 )'
suite uùe caknpagne en HoKigrie^ â^ a son re*^
Cour , ' il épousa une veuve âgée » mais dont il
considérait la fortune comme nécessaire à ses
projets d'arabiti(Hi. Sa femme monrui bîéntÀt et
lui légua toutes 'ses richesses. Wallstein épons»
en secondes noces une fille dn comte de Harrach,"
laypri de l'empereur Ferdinand II, et obtînt suc-!
cessivement le grade de o^onel , celui de généraly
le titre de duc de Friedland , de prince d'empire^
et enfin , malgré les réclamations de rAllemagne
etitière, la souveraineté du Mecklenbourg, dont
il fut dépouillé à Fépoque où le commandement
des armées impériales lui fat enlevé. Il les avait
commandées deux fois i la première^ au mo-
ment où Christian IV, roi de ]>anemarck , se
mit à la tête dos protestans; la seconde, à
l'époque où Gustave-Adolphe remplaçaCl)ristiaili
Dans Tune et dans Vautre de ces circonstances^
l'Autriche se trouvait dans les embarras les plu^
pre^sans. Lors de Vapparitioa de Christian IV,
Tilly ^ à la vérité , avait remporté plusieurs vic^
toifes pour la ligue catholique; il avait battu le
margrave' de Bade^ Mansfeld et Christian de
Brunswick; maia les mesilres hostiles des états
de Basse^Saxe, la marche de Christian en AK
lemagne, les subsides envoyés à l'union pro-
testante par Jacques I*' d'Angleterre , rendaient
de nouveau la situation de Ferdinand très cri-
( 5o4 )
tique. Il Êtllait une seconde armée qu'on pèt
envoyer contre les Danois; on n'apercevait nul
moyen de la lever. Les ministres dédaraient
qu il n y avait pas dans le trésor de quoi sou-
doyer seulement vingt mille hommes. Walls-
tein se présenta, et offrit d'en lever cinquante
mille, a Cinquante mille hommes, disait-il, se
D nourrissent eux-mêmes aux dépens des pays
» conquis, tandis que vingt mille ne sont pas assez
» forts pour employer ce moyen de subsister. »
Les offres de Wallstein ayant été acceptées , il
mit sur pied , non -seulement cinquante mille
hommes, mais cent mille. Avec cette armée, il
s'empara du cercle de la Basse-Saxe , de la Lu-
sace , de la Franconie , battit partout Mansfeld ,
Bethlem-Gabor , prince de Transylvanie, les
Danois, et força enfin Christian à quitter V Alle-
magne et à se retirer honteusement dans ses
états.
An moment où Wallstein venait de rendre
à rAutriche ses états héréditaires, de dompter
la moitié de TAllemagne et de chasser les Da-
nois, tous les princes allemands qu'il avait ir-
rités se réunirent au duc de Bavière , son ennemi
personnel ; aux jésuites , qui soupçonnaient la
bonne foi de sa conversion ; aux Espagnok , ja-
loux de ses succès, et aux agens secrets de la
France, pour demander sa destitution. La
( 5o5 )
de Ratisbbnne mit à ce prix l'élection d'un roi
des Romaibs, élection que Ferdinand II sollicitait
pour son fils. L'empereur, qui ne se laissait
entraîner que malgré lui à cet acte d'ingrati-
tude, voulut l'adoucir par des formes amicales.
U dépêcha vers Wallstein deux de ses amis in-
times, qui devaient, en l'engageant à se sou-
mettre et à résigner son pouvoir, l'assurer de la
bienveillance impériale. Wallstein les reçut ma-
gnifiquement, et ne leur laissant pas le temps
d'entamer leur négociation : « Les astres, leur
» dit-il , m'ont annoncé déjà ce qui m'était
» réservé. L'étoile de l'électeur de Bavière l'em-
») porte sur celle de l'empereur. Je n'accuse donc
}} point Ferdinand, et je ne suis fôché que pour
» lui de ce qu'il n'a pas la force de me dé«-
» fendre. » U renvoya ensuite les deux députés
avec de. riches présens, et se retira dans ses
terres de Bohême. Il y vécut avec une magnir-
ficence extraordinaire, donnant des pensions à
une foule d'officiers qui s'étaient distingués sous
ses ordres, et en offrant même à des hommes
célèbres par d'aiitres genres de mérite. U voulut,
par exemple, s'attacher Hugo Grotius, pour
l'engager à écrire son histoire. La retraite de
Wallstein dans ses terres ne fut pas de longue
durée. Gostave-Adolpheavait chassé les impé^
riaux de la Poméranie et du Brandebourg; il
20
fc^
(5o6)
avait pénétré jusqu'au centre de l'AUeniagne,
et battu Goraplétemeiit T'd\y près de Leipùdi;
les électeurs de Brandebourg et de Saxe s'étaieat
~ déclarés coaire Ferdinand, avec d'autres princes.
L'électeur de Trêves était en négociation anc
la France ; cdui de Bavière raèrae , le plu
fidèle allié de l'empereur jusqu'alors , |H^lait
l'oreille à des propositions équivoques. Li
Bohème avait été envahie; Prague était tombé
■u pouvoir des ennemis.
Ferdinand, pressé de toutes parts par le roi
de Suède, se résolut de recourir une seconde
fois à Wattstein. Celui-ci témoigna d'abord la
plus grande répugnance à reprendre la direction
des armées de l'empereur,- il. alloua même un
serment par lequel il avait fait vœu de ne plus
servir, et dont Ferdinand lui offrit de le &îre
relever par le pape. La cour lui envoya , pour
vaincre sa résistance, son neveu le comte Maxi-
milien de Wallstein , et son ami le prince
d'Eggenbei^. U ne céda aux instances des en-
voyés de l'empereur FerdieaBd , et ne se re-
nit à la tète des troupes impà-iales qu'eu pres-
crivant les conditions suivantes : qu'il aurait
seul te droit de faire la paix on de continuer la
guerre; qu'il serait et demeurerait toujours gd-
"^-"'■-sime de l'empire; qu'après avoir terminé
t, il attrait pour récompease, en toute
( 3o7 )
souveraineté, Tun des états héréditaires de la
maison d'Autriche; qu'il prononcerait seul, et
sans appel et en dernier ressort, toutes les confia*
cations ; qu'il aurait seul le droit de faire grâce ;
^ue le duché de Mecklenboui^ lui serait assuré
par un des articles de la paix; enfin, que toutes
les nominations, tous les ayancemens, toutes
les récompenses , dans son armée , seraient en-
tièrement et irrévocablement à sa disposition. Ces
conditions furent acceptées, et Wallstein exigea
leur accomplissement, celui surtout de la der-
nière, avec une hauteur qui dut humilier et
ofifenser Ferdinand. Quand il recevait des ordres
contraires : « Encore quelque nouvelle produc*-
» tion de l'oisiveté des ministres de sa Majesté,
*D i^épondait-il : dites-lui qu'elle s^occupe à Vienne
I) de la chasse et de la musique; mes soldats
» n'ont pas besoin des avis de ses courtisans. )i
Un gentilhomme lui ayant apporté une patente
par laquelle l'empereur le nommait colonel du
premier régiment qui viendrait à vaquer, Walls-
tein assembla tous les colonels de son armée,
leur présenta cet étranger comme leur héritier
présomptif, et après l'avoir exposé aux railleries
de la soldatesque , il le renvoya honteusement.
. Â peine eut-il consenti k lever une armée, que
son nom fit accourir sous ses drapeaux une mul-
titude de vétérans de tous les pays, sans accep*
ao..
( 5o8 )
tîon de croyance ; car les armëes qui combat-
taient, dans la guerre de trente ans, soit pour,
soit contre la maison d'Autriche, étant compo-
sées en grande partie de soldats levés par des
partisans qui les soudoyaient avec le pillage, et
se vendaient avec eux au plus offrant, il arrivait
que les catholiques servaient sous les drapeaux du
protestantisme et que les protestans se trou-
vaient dans les armées impériales. Buttler, Gordon
et Lesley, les trois assassins de Wallstein, étaient
protestans. Le dernier général qui commanda
les troupes autrichiennes dans la guerre de trente
ans était uoHessois calviniste, nommé Meilander.
tJn fait assez singulier prouve la lutte de Fesprit
militaire et de la croyance religieuse à cette
époque. L'un des lieutenans de Wallstefn, le
général Holk , avait dévasté la Saxe de la manlëre
la plus cruelle , et persécuté les protestans avec
un acharnement inexprimable. Étant tombé ma-
lade, et sentant sa fin prochaine, il se déclara
protestant lui-même, et demanda un ministre
de cette religion pour l'assister dans ses derniers
momens. On en chercha vainement un de tous
côtés. Holk les avait fait poursuivre avec une
telle rigueur que tous avaient pris la fuite. Le
général mourant envoya ses soldats à leur re-
cherche, promettant six cents écus à quiconque
lui en ramènerait un. Leurs effi>rts furent long-
( 3o9)
temps inutiles. Eofin, l'on en découvrit un qui
s^ëtait caché dans le creux d'un arbre, au fond
d'un bois. On le conduisit vers le général , mais
celui-ci venait d'expirer.
Wallstein lui-même était né protestant : mais
tombé dans sa jeunesse dun troisième étage, il
attribua son salut à Tintervention de la vierge
Marie, et se fit catholique. Toutefois il ne devint
point persécuteur. Il fît bâtir k Gitschin un cou-*
vent pour les chartreux, un collège pour les jé-
suites, et à Glogau une église ppur les luthériens.
11 se proposait d'établir en Bohême la liberté de
conscience, et de rendre aux protestans exilés,
qull aurait fait revenir, celles de leurs terres con-
fisquées dont l'empereur lui avait donné la pro-
priété.
Indépendamment du pillage qu'il prodiguait
à ses soldats , il captivait leur dévouement par
son attention à rappeler devant toute l'armée
leurs actions brillantes, dont il n'oubliait aucune.
Il se promenait souvent au milieu d^eux , et met-
tant la main sur la tête ou sur lepaule des braves
qui s'étaient distingués, u C'est à celui-ci, disait-
» il, que nous devons le gain de telle journée;
» la hardiesse de celui-là nous a sauvés en telle
n occasion. » Aussi la victoire ne tarda-t-elle pas à
reparaître. Wallstein reprit la Bohême, et arrêta
Gustave devant Nuremberg. L'armée impériale ^
(5io)
j se troava toat à coap de
ONnlnttaiis» Ce fi|t ainsi que
■■1 hoamie changea subitement
derEorope.
Does an faite de la gtoire
^ Walkteîn conçut enfin le pio*
ici de plaoer sur son firont la couronne de
BdkcMep et il entra en n^ociation avec Gus-
tsn, anrec Qienstiem et avec plusieurs princes
négociait jamais que par des agens su-
, et son penchant pour l'astrologie lui
ùisMiA sonrent modifier on ajourner ses projets,
il ne d<Muiait à ces agens que des instructians
'ngaes, qu'ils étaient exposa à ontre-passer. On
en tronye la preuve dans un ouvrage curieux^
rédigé, après la mort de Wallstein, par un des
hommes qu'il avait le plus souvent employés
comme émissaires^ Cet ouvrage ^ resté manu&-
critj est intitulé. Relation véritable de ce qui
s'est passé j depMÙs Van i65o^ époque à laquelle
k duc de Friedlandjut destitué du commande--
WÊtfU par sa Ma/esté impériale jjusqu^àCan i654,
jmV/ a péri, entre le comte Terskjr, le duc de
Fifiedlandy le comte de Thoum^ le roi de Suède^
et le soussigné, Jaroslaw Sesjrna Baschin. Ce
Sc^yiia Raachia, V^gexA habituel de Wallstein,
obtint sa gr&c«, après Fassassin^t de son maître^
(3i.)
en remettant à la comr cb» Vienne cette notice de
toutes les négociations dont il avait été chargé.
Wallstein proposa an roi de Snède de Ini confier
quinze mille hommes» auxquels se joindraient
ses adhérons. 11 se faisait fort, ayec cette armée >
de surprendre Vienne , et de chasser Ferdinand
jusqu'en Italie. Wallstein fit faire cette offre an
roi par le comte de Thourn. Gustave la rejeta
sous divers prétextes , et son refus laissa dans le
cœur de Wallstein un ressentiraient qui ne s*e^
faça jamais. Lorsqull reçut la nouvelle de sa
mort, t< Heureusement pour moi et pour Ini^
» s'écria^t-il , il n'existe plus. 11 ne faut pas dam
» l'empire deux tites pareilles, n Gustave ayant
été tué, Wallstein entra de nouveau en négo-
ciation avec Oxenstiern pour la Suède ^ et avec
Amim pour la Saxe. Il proposa ses conditions f
t(a\ furent acceptées ; mais , lorsqu'Amim lui de*
manda par quels moyens il comptait joindre ses
(oTCes à celles des alliés, « C'est aux Allemands^
D dik-il, à se réunir pour chasser Fennemi corn-*
M mun^ les Suédois. » Oxenstiern écrivit à
Wallstein de sa propre main , pour lui offrir son
assistance, parce qu'il savait, ajoutait-il, que
lefle avait été Tîntention du feu roi. Wallstein
lai fi* répondre verbalement que le moment
n'était pas venu. Les négociartions de Wallsééin
avec Feuquières euresl le métns fltott« EUeree
(5,a)
traitèrent par un intermédiaire, sans pouTOÎrs
écrits, et furent aussi rompues par Wallsfein. Au
milieu de ces pourparlers, il attaqua un corps de
de Saxons et de Suédois près de Steinan , et Je
fît prisonnier avec toute son artillerie et tous ses
bagages. Oxenstiem déclara plus d'une £ns
qu'il n'avait jamais pu démêler les TérîtaUes
intentions de Walistein. , Sa conduite finit par
inspirer aux alliés une telle . défiance, qu'ils le
soupçonnèrent de se feindre mécontent de l'em-
pereur, pour les surprendre et pour livrera Fer*
dinand les troupes qu'ils lui auraient confiées.
Ses vacillations , cependant, ne sont pas inexpli-
cables. Independamment.de ce qu'il se laissait
diriger par ses astrologues , Wallstein avait on
double but. U voulait enlever à l'empereur Je
trône de Bohême ; mais il voulait aussi délivrer
TAllemagne de toute domination étrangère. U
répétait sans cesse qu'il fallait se défaire des Sué-
dois, (c Ces intrus , disait-^il, n'ont rien à voir
>i dans l'empire. Renvoyons^les en les payant,
iè si nous le pouvons ; et s'ils s'y refusent , chas*
» sons-les sans les payer. »
Alarmé sur les projets de Wallstein, Ewdinand
se détermina à le faire assassiner, ou du moins
s'exprima de manière à ce que des serviteurs am-
bitieux et avides crurent plaire à leur prince en
massacrant leur, bienfaiteur.
(5.5)
Bottier, Écossais ou Irlandais y que Wallstein
avait élevé aa rang. de colonel , de simple dra-
gon qu^il avait été pendant trente ans ; Lessley,
lientenant-colonel, et Gordon, colonel et com-
mandant d'Égra, tous deux également combla
des faveurs de Wallstein, complotèrent ce crime.
Ce dei*nier invita à souper chez lui , dans la cita-*
délie , Illo, Tersky.et Kinsky, les trois confidens
de Wallstein, et, à. la fin du repas, il les fit égor-
ger par trente soldats du régiment de Buttler.
S'étant réuni easuite à Buttler lui-même, et à
an antre Irlandais nommé Déveroux, capitaine
dehallebardiers, ces trois hommes» suivis de six
ballebardiers de la compagnie de Déveroux, pé-
nétrèrent dans l'appartement de Wallstein, qui
était déjà couché; celui-ci , que le bruit réveilla,
s'élança.de son lit vers la fenêtre. Déveroux ^'ap-
prochant.de lui, lui cria : « Es-tu le scélérat qui
» veux arracher à l'empereur sa couronne? tu vas
» mourir» .Wallstein le regarda fixement, ouvrit
les bras, et présenta sa poitrine sans prononcer
un seul mot. Les assassins le percèrent de leurs
hallebardes, et il tomba mort, sans qu'aucun gé-
missement lui échappât.
Il périt ainsi, le 25 février 16349 à l'âge de cin-
quante ans. U fut enterré à Gitschin, dans un
couvent do Chartreux qu'il avait fondé. Sa fille
unique épousa dans la suite un comte de Kauoitz.
(5i4)
Presque tons ses biens furent cooisqnéi} m m
laissa à sa yenve que la terre de ffcuscHonn
Silésie.
(d) On a TU , comment Wallsleia
sait ses troupes. Ou évalue à six cent
millions d*ëcus , près de trots millianb 4f
monnaie f les contributions le?ées en qaiiif m
par ce général en Allemagne.
(e) Walktein ne fut pas le seul homm à
son siècle qui s*adoona à Taetrologit. Le»-
pereur Rodolphe H négligeait , pour i; S*
Trer , ainsi qui 1 alchimie, tous les iniMe*
son empire. Frédéric V, électeur palaln , cm
perdit ses états héréditaires pour avoir scofv
la couronne de Bohème , selaitdélenniaf î<tA
entreprise hasardeuse, et au-dessus égalr^r^^
son caractère et de ses forces , par le couKÎi èi
astrologues. Tillj croyait aux présages» et b •-
perstilion le rendit humain une lois en • «^
LorsqoHl s'empara de Leipsick , il se ptépsini i
faire éproorer à cette ville les traitemens np^
reoz qu*il prodiguait i toutes œllei qus ^
mauvais sort lui soumettait ; mais le tmÊti ^
qu*il fut logé ches un foasojeur qui , pk<> *
goût pour sa profession , avait décoré ss ck^b'
d*ossemens et de télés de morts* Tillj dnac»
de couleur i cette vue : les erainles ftf9 t^
sentit valurent k Letpsick des ménageinsM <«'
(5i5)
uels ses habitans ne poavaient s attendre ^ et ses
ispositions dans la bataille qu'il livra peu de
3urs après et qu'il perdit , portèrent encore l'em-
ireinte du trouble qui le dominait. Ce fut du-
an t ses voyages , et surtout à Padoue, que Walls«*
3in commença à se livrer à l'astrologie. U prit
esleçonSy dans cette science, d'un Italien nommé
Lrgali; et depuis, il eut toujours avec lui un
utre Italien, Battista Séni| qui consultait les
stres sur tout ce que Wallstein voulait entre-
prendre. Ce Séni s'était engagé au service de
Yallstein pour vingt-cinq écus par mois ; mais
^Vallstein trouva ce salaire au-dessous de l'im-
)ortance de cette profession et de sa propre di-**
;nité , et porta, les appointemens de Séni à deux
nille écus. On prétend que cet astrologue était
rendu à la cour de Vienne , et qu'il contribua à
entretenir Wallstein dans l'indécision qui causa
>a perte. Ce fut par ses conseils qne Wallstein
x>nsentit , lors de sa première destitution , à se
lémettre sans résistance du commandement. Séni
le détourna de même d'un traité qu'il avait déjà
conclu avec la Suède et les princes dcfen-«
^urs du protestantisme. Ayant la bataille de
Utzen, où Gustave fut lue , Wallstein con--
sulta son astrologue. Celui-ci répondit que le
ciel ne lui promettait pas la victoire, mais me-
i^H d'un grand malheur le général ennemie
( 3i6 )
Seni avait annoncé à Wallstein qa*en s'emparant
de la couronne de Bohême^ il affrontait an dan-
ger priesque inévitable, w Soit , s*écria-t-il , je
}) mourrai avecla gloire d^avoir été roi de Bobéme,
» comme Jules-César , bien qu'assassiné , a oon-
I) serve celle d'avoir été empereur romain. » Le
jour de sa mort^ et à llieure même qui précéda cet
événement , Wallstein s'était enfermé avec Séai ,
et causait sur l'astrologie. Séni lui prédit un grand
péril pour cette journée. Wallstein^ examinant
les astres y prétendit que le péril avait existé,
mais était déjà passé. Feu d'instans après, Séni
le quitta, les assassins forcèrent sa chambre et le
massacrèrent.
(J) L'empereur Ferdinand n'était encore qu'ar-
chiduc de Graetz , lorsque Wallstein znérîtaL son
amitié , en levant , à ses propres dépens , on corps
de trois cents cavaliers, avec lequel il marcha au
secours de l'archiduc, engage dans une guerre
contre l'état de Venise. Wallstein se distingua
dans la défense de Gradiska , assiégé par les Vé-
nitiens. Il acquit de nouveaux droits à la recon-
naissance de Ferdinand, en se déclarant pour lot
au commencement des troubles de Bohème. 0 le
délivra, un jour qu'il était entouré dans son ca-
binet de mécontens bohémiens qui voulaient
lui arracher par des menaces la confirmation de
leurs privilèges, mais qui, à l'arrivée de Wals-
(5i7)
lein , se crurent environnés de troupes^ et tom-'
bèrent aux genoux de Tenipereur en demandant
grâce. Ferdinand, pour récompense, donna à
AVallstein beaucoup de terres confisquées sur les
rebelles. Ces services d'une part et ces faveurs de
de Fa ut re formèrent entre Wallstein et Ferdinand
une liaison très étroite, qui dura jusqu'à la desti*
tution du premier.
(g) Tilly n'est que trop connu par sa cruauté,
et par la prise et l'affreux pillage de Magdebourg.
On prétend qu'il avait été jésuite dans sa jeu-
nesse, qu'il ne but jamais de vin et ne connut
jamais de femme. Il descendait d'une famille
noble du pays de Liège. Il avait fait la guerre des
Pays-Bas, et ensuite celle de Hongrie sous Ro-
dolphe IL Entré au service de l'électeur de Ba-
vière , il donna à l'armée bavaroise une oi^ani-
sation qui lui valut de grands succès. Il fut
généralissime de la ligue catholique, et à la re-
traite de Wallstein , il le remplaça dans le com-
mandement de l'armée impériale. Il combattit,
avec une fortune diverse, mais le plus souvent fa-
vorable, contre les généraux protestans, fut tour
à tour vainqueur de M ansfeld et vaincu par lui ,
et enfin , ayant été complètement défait par Gus:
tave sur le Lech , il mourut de ses blessures à
Ingolstadt, le 1 6 avril i632.
{h) Axel Oxenstiern» chancelier de Suède,
( 5i8 )
Tami et le confident de Gustave-Adolphe , avait
été appelé par ce prince en Allemagne , à la fok
comme guerrier et comme négociateur. Au com-
mencement de Texpéditlon suédoise , il com-
manda en Prusse un corps de réserve fort de dix
mille hommes. Mais Gustave le chargea bientôt
de traiter en son nom avec lès États protestans.
Il cotivoqua dans ce but une assemblée de ces
États; elle allait s'ouvrir dans la ville d'Ulm,
lorsque la mort inattendue du héros de la Suède
jeta Oxenstiern dans une situation très difficOe.
Simple chevalier dans son pays, il ne pouvait
guère se flatter que les princes des plus illustres
. maisons de FEurope se laissassent diriger par un
homme d'un rang si inférieur à celui qu'ils occu-
paient. L'activité, l'adresse et la fermeté d'Oxens-
tiem surmontèrent tous les obstacles » et après
cinq mois de travaux , de voyages et de négocia-
tions, il obtint des électeurs de Saxe et de Bran-
degourgy et de tous les princes confédérés, qulls
lui confieraient, presque sans réserve, la direc-
tion de la guerre. Il devint alors l'arbitre des
destinées de l'Allemagne, dont il partageait les
provinces entre les princes qui servaient sous les
drapeaux de la Suède. Chacun de ces princes de-
manda et obtint de lui ce qui lui convenait du
territoire allemand, à titre de fief de la couronne
suédoise. Oxenstiern , malgré l'intérêt qu'il avait
( 5.9 )
à ne pas s'aliéner le cœur d4 ses aUiës , ne put
toujours déguiser sou mépris pour l'avidité avec
laquelle des souverains allemands sollicitaient
d'un étranger quelques débris de leur propre pa-
tiâe* ce Qu'on enregistre dans nos annales, disait-
u il un jour, pour en conserver Té ternelle mé-
>• moire, qu'un prince de l'empire germanique
n demanda une portion du sol germanique à un
M gentilhomme suédois, et qu'un gentilhomme
n fiuédois accorda cette demande à un prince de
» l'empire germanique. »
(/) Ferdinand II professait pour les prêtres la
vénération la plus profonde, a S'il m'arrivait ,
» disait - il souvent , de rencontrer en même
» temps un ange et un religieux , le religieux
» aurait mon premier hommage , et l'ange le
» second. » Il devait à son éducation cette ma-
nière de penser, qui , du reste , était celle de la
plupart des princes de sa maison. Rodolphe II
était de même^sous la domination des jésuites*
Ferdinand ayant perdu, dès sa douzième an-
née , son père , l'archidue de Styrie , avait été
mis , par sa mère , sous la tutèle de son oncle ,
le duc dé Bavière , qui l'avait fait élever par les
jésuites , à l'université d'ingolstadt. Lorsqu'il
prit en main le gouvernement des états patei*'^
neb, il voulut aller en personne à Rome , de-
mander à Qément VIII sa bénédiction > et , en
( 520 )
visitant Lorette , il s'engagea , par un vœn so-
lennel envers la Vierge , à faire triompher k
catholicisme au péril de son trône et de sa vie.
Deux jésuites , dont les noms ont acqais dam
lliistoire des malheurs d'Allemagne une triste
célébrité, Lammerman et Weîngàrtner , le gou-
vernaient despotiquement. Sa faiblesse pour eux
était si notoire , qu'elle lui fut publiquement
reprochée à la diète de Ratisbonne , même par
les princes catholiques. Lorsque les insurgés de
Bohême , sous la conduite du comte de Thoum,
étaient sur le point de prendre Vienne , on
trouva Ferdinand avec son confesseur , aux pieds
d'un crucifix ; et au milieu des succès du roi de
Suède I tandis que la Bohême était envahie et
l'Autriche menacée , cet empereur ordonnait des
processions pour obtenir du ciel qu'il détournât
ces malheurs. Mais si la superstition le rendait
ainsi pusillanime dans les revers, elle le rendait,
dans les succès^ féroce et parjure.
Rodolphe II , menacé par les états de Bohême
qui levaient des troupes contre lui, avait signé
la lettre de majesté, par laquelle il accordait aux
utraquistes (protestans de Bohême) les mêmes
droits qu'à l'église catholique. U leur avait cédé
l'université de Prague : il leur avait permis de
se nommer un consistoire particulier , entière-
ment indépendant du siège archiépiscopal de la
t
( 521 )
ville. Toutes les églises qu'ils possédaient leut
avaient été assurées. Les gentilhomoies et les
bourgeois avaient obtenu la faculté d'en bâtir
de nouvelles. Les états avaient été autorisés a en-
tretenir dix protecteurs ou défenseurs de la li-
berté , investis du droit de lever des . troupes.
Mathias , successeur de Rodolphe , avait con-
firmé la lettre de majesté. Mais après la prise de
Prague par Tillj^ Wallstein et Bucquoi, la lettre
de majesté fut remise en original aux généraux
autrichiens par les états de Bohème , et Ferdi-
nand ^ assis sur son trône, la coupa en mor-
ceaux avec des ciseaux , et en brûla les fîrag-
mens.
Après l'assassinat de Wallstein , ce prince ,
qui récompensa libéralement ses meurtriers, fit
dire trois mille messes pour le repos de son âme.
ai
( 522 )
XIII.
DE M- FOX ET DE M. PITT.
Des passions impétueuses ; ud grand amour et
un grand besoin de Sensations fortes; une ambi-
tion ardente, mais généreuse; un patriotisme
assez éclairé pour ne pas exclure la philanthro-
pie; une sensibilité profonde et vraie; une fidé-
lité à toute épreuve dans l'amitié ; une constance
dans les affections qui remportait sur les haines
et sur les intérêts de parti ; un mélange d'en&nce
et de supériorité rempli de charme; un esprit
fin f pénétrant , quelquefois ironique , mais que
tempérait une bonté parfaite, et dont la puis-
sance ne servait qu'à combattre des doctrines fu-
nestes ou à seconder les mouvemens d'une noble
indignation; une éloquence entraînante, mais
souvent inquiète et précipitée, comme si d*in-
norabrables idées assiégeaient l'orateur et le
poussaient malgré lui; un instinct admirable et
rapide dans tout ce qui avait trait à la liberté; le
goût de tout ce qu'il y a d'élégant dans les arts
et de beau dans la nature ; le don d'estimer l'es-
pece humaine et de n'éprouver la défiance que
lorsque les faits l'avaient méritée : telles étaient
( 535 )
les qualités qui plaçaient M. Fox au rang des plus
grands et des meilleurs hommes dont rAngleterre
ait pu s'honorer.
Celles de M. Pitt étaient différentes : sa dialec-
tique était puissante ; sa docl rine pure et souvent
élevée; son ambition immense ^ mais calme;
toutes ses passions s y étaient concentrées; au-
cune affection I aucun entraînement, aucun goût
pour les arts, pour le plaisir, pour les femmes,
ne l'en détournaient. Le bruit public prétend
qu'il se permettait de temps à autre d'obscures et
vulgaires jouissances ; mais il a fourni sa carrière
sans ressentir une fois l'amour. On a dit, et je
crois avec raison, que, dans sa jeunesse, il se
livrait avec ceux qu'il appelait ses amis , aux dis-
tractions que procurent en Angleterre les longues
séances après les repas; mais son ivresse même
^tait sage ; elle n'établissait aucune intimité entre
lui et ses convives, parce qu'aucune sympathie
n'existait dans son âme entre eux et lui. Avant
d'arriver aux premières places , il avait , comùie
• le font toujours tous les candidats au ministère,
professé les principes de la liberté. Mais si l'on
C9mpare les discours qu'il a prononcés à ce sujet
(ils sont à la vérité en très petit nombre, puis-
qu'il a été ministre à vingt-trois ans) avec ceux
qu'il a consacrés, pendant le reste de sa carrière ,
à favoriser l'accroissement du pouvoir, on voit
( 5^4 )
que la défense du peuple n'était pas un terrain
propre au développement de ses facultés. Eil<s
brillaient surtout quand il s'agissait de déclamer
contre la cause populaire. L'autorité était son
atmosphère, comme la liberté celle de M. Fox.
Cependant, je ne le nierai point, il y a beau*
coup de discours de M. Pitt qui sont parfaitement
codktitutionnels. Une constitution représentative
a cet avantage, qu'elle fait entrer les idées des
droits et des garanties dans l'esprit de tous ceux
qui aspirent à prendre part au gouvernement, et,
k foi*ce de répéter pour leur intérêt des maximes
de cette espèce , ils se persuadent enfin qu'ils y
croient. Mais la manière dont ces deux hommes
célèbres considéraient la constitution anglaise
n'était point la même. M. Fox y voyait un noble
espoir de perfectionnement pour toutes les classes
de l'espèce humaine, M. Pitt, un moyen de
puissance régulière et de stabilité pour l'oligar-
chie.
J'ai parlé de la constance de M. Fox dans ses
affections, et les Anglais sont encore émus quand
ils se rappellent les larmes versées par lui en
plein parlement lors de sa rupture avec M. Burke.
Je ne sais si M. f itt a jamais pleuré jtnais assu-
rément ce n'a jamais été sur de vieilles amitiés
brisées. M. Fox a eu des amis, M. Pitt des asso-
ciés , ou plutôt des subalternes.
( 525 )
Le mioistère de M. Pitt a été, en 1 789, proba-
blement une grande calamité pour TEurope. Je
ne sais quel auteur a dit que Tàme avait encore
plusd'espritque l'esprit tout seul. Un ministre plus
cosmopolite et moins anglais que M. PittauraitTu,
dans le grand mouvement imprimé k la France,
une époque qui pouvait devenir heureuse pour
rhumanité. M. Pîtt n'y aperçut qu'une crise qui
affaiblissait la natioarivale de l'Angleterre. Il vou-
lut accroître le mal au.lieu de seconder le bien. Il
réussit à plonger la France dans un épouvantable
chaos ; mais la destinée est équitable : la France
est sortie de ce désordre, et l'Angleterre a été quel-
que temps sur le point d'y entrer. Je ne veux point
ici, comme des écrivains exagérés et trop soupçon-
neux, accuser M.. Pitt d'avoir soudoyé toutes les
hprreurs de la démagogie sanguinaire de 179^.
U y a des crises durant lesquelles les (actions
n'ont pas besoin d'être séduites pour être folles.
Les torts de M. Pitt remontent plus haut. C'est en
1789 et en 1790 qu'il combattit, par tous les
moyens secrets qui étaient entre ses mains, les
efforts de M. Necker pour apaiser la France; et
je tiens de ce dernier, qu^entre autres obstacles
à toutes les mesures .qui pouvaient rétablir le
calme, au succès des approvisionnemens , par
exemple, durant le terrible hiver de 1789» il
rencontra souvent l'influence anglaise.
( 5a6 ) ^
M. Fox , on n'en peut douter , annit agi
bien différemment. U eut favorisé la tendance
amicale qui se développait alors entre les denx
nations ; il eût offert auit Français agit^ , tour-
mentés par les fléaux des saisons , par ceux des
divisions intestines et par des intrigues étran-
gères ^ une noble et loyale alliance. Au lieu d^ex-
citer les souverains de l'Europe k lever Fétendard
contre un peuple qui voulait respecter l'indépen-
dance de ses voisins, sous la seule condition que la
sienne serait respectée, il eût employé l'influence
du cabinet de Saint-James a faire sentir à la
première coalition qu'il ne fallait pas irriter
vingt*cinq millions d'hommes enthousiastes de
la liberté; et par cette conduite , il eût vraisem-
blablement sauvé Louis XYI et les milliers
de victimes qui l'ont précédé et qui Font suivi.
A la vérité, l'Angleterre n'eût pas , durant vingt
ans, exercé au même point le monopole du com-
merce; elle n'aurait pas été l'unique puissance
maritime de l'Europe; mais aussi elle n'aurait pas
vu à Stockport, à Manchester, à Smithfield, des
rassemblemens de soixante-dix mille mécontens;
la constitution n'aurait pas été menacée; l'obéis-
sance aux lois n'aurait pas été remise en problème;
d'insensés démagogues n'auraient pas cru marcher
i la liberté par l'anarchie; et à la justice par l'as-
sassinat, tristes résultats d'un insolent triomphe.
( 5:.7 )
M.Pitt est le fondateur de récQle.politi<|Qe qui
domine actuellement en Angleterre ..L'égoisme^
le mépris des hommes et lamour de largent en
sont les mobiles. M. Fltt, néanmoins^ était per-
sonnellement au-dessus des considérations inté-^
ress^es; son intégrité pécuniaire pétait reconnue^
La médiocrité seule est avide, et le talent qu'a-
vait M. Pitt, et qui ne distingue aucun de ses
élèves , le préservait des calculs sordides. Mai^ il
y a dans les hommes qui ont soif du pouvoir unei
sorte d'arrogance qui fait qu'ils ne sont pas (à-,
chés de voir leurs instrumens dirigés par des
passions moins nobles. Outre qu'ils jouissent de,
se sentir supérieurs à ces instrumens^ ils s'en
croient plus sûrs , parce qu'on regarde comme sa
propriété ce que l'on achète.
Durant la longue administration de M. Pittji,
les titres se sont multipliés, les sinécures se sont
accrues. D avait oublié au timon des affaires ce.
qu'il avait dit lors de son entrée au parlement.^
cr Messieurs 5 disait-il^ les ministres devraient
I) au moins donner au peuple la consolation de
A voir que le souverain prend part à ses souf-.
» frances, et offre lui-même l'exemple hono-
#) rable d'une sage économie, dans un moment^
') si critique ; ils devraient cpnsulter la gloire ,et,
I) l'honneur de leur maître • et le relever encore,
» s'il est possible, dans l'opinion de ses sujets.
( 528 )
D en lui faisant le mérite de retrancher ce qui
appartient à la magnificence, pour ne conser-
ver que ce qui est nécessaire au besoin, âq
lieu d'attendre les demandes d'un peuple ac-
cablé, ils devraient accroître sa popularité par
un abandon volontaire de revenus superflus.
Si les ministres n'ont pas fait leur devoir, ce
n'est pas. une raison pour que cette chambre
ne fasse pas le sien. Âcti& en tout ce qui con-
cerne l'intérêt de leurs représentans, les mem-
bres de cette chambre saisiront tous les moyens
raisonnables qui se présenteront d'eux-mêmes;
et certes, nul n'est plus positif et plus flatteur
que celui de l'économie. Leur caractère leur
impose le devoir de suivre ce principe jus-
qu'au pied du trône même, en conseillant
k la couronne d'abandonner une ostentation
inutile , afin de conserver le pouvoir néces-
saire ; de diminuer un peu de sa pompe royale,
afin d'assurer d'autant le respect qui lui est
dû; de restreindre enfin sa grandeur exté-
rieure , pour augmenter encore sa dignité per-
sonnelle • • . • Ce n'est pas déroger à la gran-
deur royale que d'écouter avec intérêt les
plaintes du peuple. Parler de la tutelle de
cette chambre serait peut-être employer une
expression trop forte ; mais avouer sa curatelle
» ne peut ofiVnser un roi constitutionnel. La di-
( 3^9 )
minutîon de ses dépenses superflues n'attaque
pas la royauté; et loin que sa magnificence
et sa grandeur puissent être atteintes par une
sage économie, dans un temps aussi critique^
son existence semble, au contraire, prendre
une force plus réelle par la réduction des dé-
penses . • • • La liste civile a été accordée à Sa
Majesté par le parlement, pour tout autre
motif que pour son usage personnel; Elle a été
allouée afin de soutenir le pouvoir et la dignité
de rempire, afin de maintenir sa grandeur,
afin de payer les juges et les ministres étran-
gers; enfin pour entretenir la splendeur et le
respect dus au gouvernement , par l'entretien
des grands-officiers de la couronne, propor-
tionnellement à l'opulence du peuple, »
Ainsi parlait M. Pitt, dans sa vingt-deuxième
année , sur les bancs de l'opposition , contre lord
North. Il serait curieux de rapprocher ces paroles
du gouvernement de M. Pitt, ministre. M. Fox
a laissé des tracesineffacables dans tous les cœurs
des amis de la liberté en Angleterre; M. Pitt a
laissé une secte d'adorateurs qui célébraient en-
core son machiavélisme dans le moment où
l'Angleterre en portait la peine. Sir S. Romîlly ,
sir James Mackintosh, M. Bennet, M. Tiemey,
sont les disciples deM*Fox. Les ^èves de M. Pitt
sont assez connus sans que je les nomme.
( 53o )
Deux drcoastances établissent entre iLTcn et
M« Pitt une ressemblance apparente. Tous deni
ont réclamé la réforme parlementaire; maisUvaut
la peine de comparer leurs discours sur cette
amélioration* Quelle chaleur^ quel entraloementi
quelle sincérité dans l'un I Quel sang-froid^ quelle
élégance compassée, quelle absence dame dans
l'autre! L'un va jusqu'au fond, l'autre reste à
la surface ; l'un veut des réalités, l'autre s'at-
tache aux formes; l'un veut que le peuple soit
vraiment plus libre , lautre que l'oligarchie soit
mieux déguisée. Tous deux ont échoaé dans
leurs tentatives sincères^ ou apparentes ; mais
il est probable que M, Fox a gémi de sa dé-
faite, et que M, Pitt s'en est réjoui. L'ayenir
décidera lequel jugeait mieux de la situation de
l'Angleterre.
Un second rapport sous lequel M. Pitt et
M. Fox se ressemblent , c'est qu'ils sont morts
tous deux dans la vie privée; mais il y a entre
eux cette différence , que les ministres qui ont
remplacé M. Fox étaient ses adversaires. Ilapa>
comme membre de la chambre des commuDeSi
rendre toujours à son pays le service important
d'une opposition constitutionnelle , et sa xné-
moire n'est point responsable des fautes de ses
successeurs ; tandis que tous les minières qi»
ont eu le pouvoir depuis M. Pitt, formés i
( 351 )
son écolei ou d'après ses traditions^ et empreints
de son esprit, ont agi suivant ses maximes, et
que la responsabilité de tous leurs actes retombe
sur lui.
K
(354)
l'opinion ne roulait pas cette moit, tout,
lesactes du parti qui se disait populaire, derint '
tyranoique. A Londres, l'année fit TÏolence an
parlement; dans les provinces, des comités se
formèrent pour surveiller, dénoncer, arrêter, dé-
tenir les cavaliers «t les malignans. On sequestn,
puis on vendit les biens ; on incarcéra et qnel-
quefolt on massacra les personnes.
Ces malignans et ces cavaliers étaient , ponr la
plupart, ceux qui avaient encouragé leur mal-
heureux prince à résister aux besoins et aux ré-
damatioiLS encore fondées d'un peuple alors op-
primé. Us l'avaient enivré de leurs flatteries,
étourdi de leurs protestations , trompé par des
démonstrations emphatiques d'une force qu'ils
n'avaient pas. Ils l'avaient entraîné à sa mine , et
dans sa ruine ils trouvaient la leur.
Ceci, encore une fois , est un fait, et non une
excuse. Les comités révolutionnaires qui s'é-
taient partagé les provinces d'Angleterre, les
jugemcns. («évôtaux de ces comités, étaient des
choses exécrables; mais la première source de
ces choses exécrables «tait dans une opiniitre^
cnal entendue,, dans des prétentions absurdes,
dans une obstination insensée à résister à ce qui
était juste. En résistant à ce qui était juste, OQ
avait produit ce qui était atroce.
Ainsi, jusqu'à présent, poos royota chacun
^
( 555 )
puni de ses fautes , puni beaucoup trop séyère-
ment^ et par des bommes beaucoup plus oou^
pables. A Dieu ne plaise que nous penskms à le
contester; mais de même que Cfaaries V"" , plus
prudent y eût écbappe k son soi*t funeste; de
même les royalistes, en n'égarant pas ce roi mal»-
faeuteiix| en ne le poussant pas au-delà des
bornes de la modération, en ne raveuglant pas
sur les intérêts de son trône et de sa vie, au^
raient échappé aux persécutions qui sniTirent
pour eux la mort de Charles P'^
Nous continuons , et nous allons voir la même
rétribution s'étendre avec la même sévérité sur
des fautes d'un autre genre.
La révolution, étant devenue tyrannique,
faisait peser sur les Anglais tous les maux contre
lesquels cette révolution avait, dans son principe^
été dirigée* Il était clair qu'après avoir dépassé son
fafut , die allait contre ce but même ; elle devait
donc finir par se détruire. La duperie des peuples
n'est jamais longue : quand on les opprime, on
a beau leur parier de: liberté, ils ne tardent pas
à s'apercevoir qu'il y a despotisme, ett:e despor
tisme qui les insulte lie leur convient pas mieux
que tout autre* . .
Un événement particulier suspendit le inour*
vement rétrograde, qui dès lors était inévitable*
Cet événement fut l'apparition de CromvfeL La
( 556)
nature crée^ par mterralles, ilw
Tant lesqnek le reste dea hommes
frappe de stupeur. Ces earactèrea
empreints du génie de leur ëpoqne; ik s<
rent de toutes les passions dominants»
mettent à toutes de les satisfaire »
satisfidsant en effet jusqu'à un
les transformer en intérêts; effrnieitt
les uns par les autres, et les tiennent
chaînés. Tel fut Gromwd, tel lui
Biais ces caractères extraordinai
pas la marche des choses; ils la
quand ils disparaissent, les
comme auparavant.
La tjrannie révolutionnaire derail
ber k la mort de Cromvrel; elle s*é
tellement un effet nécessaire de ton! oe
eu lieu sous cette tjrnnnie, qull
sible d'assigner k cette chute une
diate. Toute la puissance était entre
des républicains. L'armée, dirigée
mité d*officiers républicains, était
toute la force intérieure , et ancm
gère n'avait l'intention ni la têcaJài dl
Dans le parlement, siégeaient
nombre des juges de Charies 1**; t«ina
paraissaient réunb contre le pnnee
bit mourir le père. Mais on avait
(557)
coup d'i naquîtes au nom de la république; il fal-«
lait que la république en portât la p^ue. Tout
l'écha&udage de stabilité, qu'on eût dit indestruc^ '
tible , s'évanouit comme un songe , et Charles II
monta 8iu\le trône.
Trois routes lui étaient ouvertes : celle de la
violence, celle de la loyauté, celle de la ruse.
11 ne voulut pas risquer son trône en entrant
dans la première ; il ne put se résoudre à suivre
la seconde, parce qu'il détestait la liberté; il
choi^t la troisième , et son choix décida la chute
de son successeur et de sa famille.
Comme il gouverna vingt^cinq ans , on pour-
rait croire que ce choix fut du moins conforme
à son intérêt personnel; mais, si l'on entre dans
les détails de son administration et de sa vie in->
térieure, on le verra tourmenté sans cesse par
les deux partis qu'il trompait; importuné des
royalistes, qui ne lui savaient aucun gré de tolé-
rer leur audace, parce qu'il éludait leurs préten-
tions; effrayé des complots qu'il attribuait aux
républicains; se défiant des hommes sages qui
se défiaient de lui; brouillé avec son frère, qu'il
fut obligé de reléguer hors de l'Angleterre ; men-
diant les secours pécuniaires d'un roi despotique
qui rencourageait comme un apprenti despote ,
mais qui le traitait avec dédain, comme ayant
vendu son pays à Tétranger ; enfin , poussé mal-
22
( 538 )
gré ses craintes vers la Contre^-réyidutîoa dont il
désirait raccomplissement et redoutait lestxmsé-
quences^ et mourant couvert du sang d'Essex ,
de Russel et de Sidaey • Certes , une telle carrière
est une trisie indemnité pour le travail honteor
d'uùe dissimulation perpétuelle, et nous pen-
sons que Charles II n'aurait rien perdu à régner
avec bonne foi. La bonne foi a sur les peujsles
une extrême puissance. La mort de Charles II
le mit à Fahri des résultats amers qui accom-
pagnent la duplicité. Son frère mérita et re-
tnieillit ce triste héritage ; tnsàs l'expérience avait
instruit les Anglais. « C'est un grand maître
» (ici j'emprunte les expressions d'un écrivain
>» qui a très bien apprécié cette époque ) , c*est
>» un grand maître qu'une longue et cilielle ré-
» volution. Lorsque les Anglais se soulevèrent
n contre Charles P', ils voulaient la liberté,
» mais ils ne la comprenaient pas plus que
» Charles et Buckingham ne se rendaient compte
» à eux-mêmes de leur despotisme et des résul-
» taf s qu'il pourrait amener. Les Anglais , en
» rompant leurs chaînes, ne songèrent pas qu'ils
» ne pouvaient se passer de frein, et, semi^
» blables aux esclaves de naissance qu'on a£fran«
» chirait tout à coup sans les avoir prépara à
» un si grand changement de condition, ils cm*
( 539)
>i rent qu^étre. libres cVîtait ne plus obéir à per-»
» sonne ^ et sortont n avoir plus de roi.
» Ils s'aperçurent avec le temps et à Técole ila
i> malheur^ qu'il n'est point de joug pins pesant
K> que celui qu'on reçoit de ses égaux ; que le
» peuple en niasse ne peut agir directement , et
» qu'il lui suflSt d'influer; que le résultat direct
>i de l'action de tous est la destraction ; qu'il faut
j» toujours en revenir à confier le pouvoir à un
n petit nombre j que c'est encore ie petit nombre
H qui mène tout, lors même que le peuple en«
» fier vote ou délibère^ et qu'au moment où il
M se persuadeque c'est lui qui dirige y il n'est reel^
n lement que l'instrument de quelques hommes,
» Lorsque le peuple anglais eut senti sa propre
» incapacité 9 il sentit aussi la nécessité de se
» soumettre y et il se soumit; mais il avait acquis
n de l'expérience; il avait appris à connaître la
n liberté; il savait qu'elle ne consistait pas k être
n affranchi de toute obéissance, mais à n'obéir
n qu'à des lois faites pour le bonheur de tous ; à co
H que l'honmie ne fàt pas à la merci de l'homme ;
» à ce qu'il pût jouir tranquillement et en
ia pleine sûreté de sa fortune et dci son talent, de
M ses facultés locomotives p intellectuelles et se-
M ciales^ sous la seule condition de ne troubler
M personne dans les mêmes jouissances.
D Voilà la source de cette sorte d'instinct p«-
(54o)
».Uic, d'one part^ contre l'esprit
Il naire et Tancien penchant an soulèvement^ et,
n de lantre part, en faveur du système des ga-
a ranties. »
Nul homme éclairé ne saurait , ce mesemUe,
méconnaître les leçons de tout genre que ces
trms règnes de lliistoire d'Angleterre pr^entent
à tous les peuples.
Cette histoire dit aux princes , au nom de
Charles V* : Quand la raison publique demande
une chose, ne vous y refusez pas; n'attendez pas
qu'il soit trop tard. Si vous luttez par l'arbi-
Uraire et avec violence , la colère' remplacera la
raison. Quand vous voudrez faire le bien, il ne
sera plus temps ; vous aurez perdu l'État et vous-
même.
. Elle leur dit, au nom de Charles II : Soyez
justes et soyez sincères. La duplicité est un mé-
tier pénible, fatigant, qui ne rapporte pas ce
qu'il coûte. Les nations sont clairvoyantes; on
ne les trompe plus ; elles comprennent ce qu^on
ne leur dit pas, sous ce qu'on leur dit; elles rient
du mensonge et entendent le silence.
Elle leur dit , au nom de Jacques II : N'ioia-
giaez pas que vous êtes forts parce que des flat-
teurs extravagans vous le disent. Tant que vous
n'avez pas tenu en main le pouvoir, ils vous ont
garanti le succès de Tnsage que vous en feriez.
- ( 541 )
Ils ont condamné les ména^mçns, inculpé tes
tefinporlsations , déclamé contre ce qu'ils nom*
ncBaîent pusillanimité et Êiiblesse. Us parlaient
bien à leur aise , parce que le moment de la crise
était encore loin. Ce moment est yenu; la viô*
lence a déployé ses bannières,, et Jacques II,
monté sur le trône en 1 685, en est tombé en x688«
Il fut tout étonné, Jacques II,. de yoir que
pas une ^>ée ne fîit tirée pour sa défense; que
Louis XIY, qui layait encouragé, abandonna sa.
cause; que, parmi ses courtisans^ ceux qui la-^
vaient le plus eiccité à la tyrannie se déclarèrent
pour son expulsion, Sunderland, changeant deux
fois de religion en six moîs , vendu à la France ^^
vendu à Jacques II,. vendu à Guillaume, est le '
type de ces courtisans.
L'histoire crie aux princes : Prenez-y garde : il
y a autour de vous plus d'un Sunderland •
Mais cette même histoire, institutrice sévère
et impartiale dans tous les sens , crie aussi aux
peuples : Si vous dépassez le but primitif que
vous vous proposiez dans vos réclamations légi-
times, vous serez entraîné» dans une route se-
mée d'abîmes que vous ne prévoyez pas. Si vous
êtes injustes, inhumains, féroces, votre iniquité,
votre barbarie , retomberont sur vous. Si vous
tuez vos rois, vous aurez des tyrans, vous recu-
lerez devant votre ouvrage ; vous désespérerez
(34a)
de voiis*inéoie ; vous désavouerez vos principes ,
parce que vous rougirez de vos* actions. Après
vous être souillés par des crimes, vous vous con-
sumerez en serviles expiations; et succombant
de lassitude pour avoir . voulu l'anarchie , vous
vous déclarerez , par un nouveau blasphème,* in-
dignes de la liberté.
^f^i^mmm^
( 543^ ).
XV.
DES EFFETS DIMVÉGIME
QU*Oir..A NOMUi A^VOLUTIOlUfAIBE^
RELATIVEMENT AU SALUX ET A LA LIBÇRTÉ.
»
P£ LA. 7Ri^ÇS< ,
Plu&ieurs. fois , dorant notre longue et ora-
geuse. reYolution., on a. professé une doctrine
qui a^dïins mon opinion y beaucoup d'importance
et qui ne me parait ni vraie ni. sans danger. Je
Tavals réfutée il y a trente ans. Des^écrivains dis-
tingués la reproduisent: je veux l^aminei:de
npuYeau*.
Cette doctrine consiste à établir que les ri-
goieurs illégales qui ont souillé quelques époques
de nos troubles civils ont servi la liberté au lieu
de Ijù nuire;, que, dans l'état où se trouvait la
France^ il fallait que l'État périt ou que le gou-*
vernement devint im gouvernement de sang;
que la terreur qu'il inspira était nécessaire pour
fqrcep l'obéissance au dedans, et la disçi[dine au
dehora; que cette terreur passa des armées fran-
çaises: aux armées, ennemies; qu'elle gagna les
souverains éti*àngers, et. nous v<ilnt, avec' la
( 544)
moitié de l'Europe , des traités bononUo: ^
pour ne pas succonal)er à la violence des naja
employés contre elle, la liberté devait ncamzi
des moyens plus violens encore*
Je suis loin de reprocher aoïc autcwsdea
système les conséquences qn'il joae pumtzm-
La plus simple expérience des honaiEiessarb»
nière dont les idées se combinent dans lems tels,
nous apprend que les conséquences €pii naos sa-
blent résulter éridemment d'un principe sont»-
vent méconnues par ses plus zAés partisans. Ift
légère différence dans Tun des chaînons àit^y
tème^ dans le sens d*iuie expression, daasBK
idée intecmédiaire , peut mener a nae sene A
raisonnemens et à des conclusions âîreeteo^
Opposées. Rien de plus injuste que de faire l^
tomber sur un écrivain l'odieux ou réhsat(at
de prétendues conséquences qu'il n'a pas tirées
de ses principes et que nons en tircms sans sa
Avei^z il faut les développer, pour qu'il lesauf^
pare à celles qu'il en tire; mais ce nest ]^f^
que par une injustice coupable que ce déveiop-
pensent peut dégénérer en accusation.
Je commence donc par déclarer hautement qo^
je ne soupçonne point Tintention des àékns^^^
du système que j'ai exposé ; mais oe qui Q^ P^
été leur but serait le résultat positif de leur sjs-
tème, qui me parait cent fois plus fune^/^f^
I '^: ( 345 )
^ '^{areiiieiislesplasdéplorablesd'unemultitude
^^^e et furieuse. Cette multitude^ on Ja com--
^ ""^iCf on la replace sous le joug des lois ; mais le
^^^°^$me qui régularise des excès, qui leur donne
^^^^ apparence, je ne dirai pas de légalité, mais
^fol^dre et de symétrie, est d'un danger penna*
îifsktt et incalculable. U tend à éblouir les plus
^.se& p k pervertir les plus humains. L'établisse*
^^vacBAt d'un régime tel que celui qui a souillé nos
^'aopfsaales en i ygS et en 1 794 aurait £ut sortir du
sz^elieu de la nation la plus douce des monstres
ilestbnme nous en avons vu. L'institution de tribu*-
ïpres^nx sans ^gles, sans formes, sans défenseurs ,
«zKfjinnait créé des juges bourreaux parmi les peuples
mi^ moms féroces. U est un degré d'arbitraire qui
eipfaffit pour renverser les têtes , corrompre les
.oiuOeors, dénaturer touteslesafièctions. Les hommes
gi^m les corps, revêtus de pouvoirs sans born^,
} Ëi^eviennent ivres de ces pouvoirs. Il ne faut ja-
,r^:tnais supposer que, dans aucune circonstance,
^;<une puissance illimitée puisse être admissible ,
jf.;et dans la réalité, une telle puissance n'est ja-
:^ mais nécessaire.
Le régime affreux qu'on a nommé la terreur
;^, n'a. point contribué au salut de la France; la
^ France a été sauvée malgré ce régime. Il a cr^
, h pli^rt des obstacles dont on lui attribue le
V renversement; ceux qu'il n'a pas créés auraient
( 346)
éîé surmoatés d'une manière plus &ctle et pki
durable par un gouvernement juste. Telles sont
les yérîtés que je yeux démontrer.
Cette démonstration n'est point superflue. Noœ
ne manquons point d'hommes qui, aajoord'hu
encore, admirent, sinon le but, au moins Fâier-
gie de. Robespierre et de Marat« Ds youdraient
que la monarchie, s'emparantd'une énergie sem-
blable, frappât comme eux ceux quelle soiqH
eonne. Prouvons donc à la monarchie qae la to^
reur n a pas servi , mais perdu le goayemeaieot
ropublicain«.
Lorsquoa veut faire sonapol<^e, on tombe
dansun abus, de mots; oi^ confond la terreur avec
lea mesures: qui ont existé à càté de la terreur.
On ne considère pas que, dans les gou^Feroeoiens
les {dus tyranniqnes, il y a une partie lé^le,
répressive et coercitive, qui leur est commune
avec les gouvememens les plus équitables, p»
une raison bien simjde^ c est que cette partie est
la base de lexisteuce de tout gouvernement.
Ainsi Ton dit que ce fut la terreur qui fit mar»
cher les Français aux frontières, qui rétablit la
discipline dans, les armées , qui frappa d^épou-
vante ceux qui conspiraient, qui réduisit à l'im^
puissance toutes les factions.
Tout cela est faux. Les hommes qui. opéraient
toute&ceschoses furent en effet les mêmes hommes
( 347)
«fti Csiisaient peser la terreur sur la France; ma&
e ne fut point par la terreur qu'ils les opérèrent.
L y eut, dans l'exercice de leur autorité, deux
Arties , la partie gouvernante, et la partie atroce,
^'est à l'une qu'il faut attribuer leurs succès, à
autre leurs dévastations et leurs crimes.
Comme en même temps qu'ils opprimaient et
lëvastaient ' le pays, il leur fiillait, pour leur
existence y gouverner, la terreur et le gouverne-
nent coexistèrent , et de là la méprise qui fît
prendre le gouvernement pour la terreur, et la
terreur pour le gouvernement.
Que si l'on dit que Tune aida l'autre, et que
L'effroi qu'inspira Tautorité, par sa partie atroce,
redouUa la soumission à sa partie légitime > on
dit une chose évidente et commune; mais il
n*en résulte pas que ce redoublement d'effroi
fï^t nécessaire , et que le gouvernement n'eût pas
eu par la justice les moyens sufflsans pour forcer
l'obéissance.
Sans doute, lorsqu'un juge condamne à la fois
un innocent et un coupable, la terreur s^empare
de tous les coupables comme de tous les ^innocens ;
mais la punition du coupable aurait rempli de
ce but tout ce qui était nécessaire.. Les coupables
auraient également tremblé, quand le crime
seul eut été frappé. Lorsqu'on voit à la fois une
atrocité et une justice, il faut se garder de faire
( 548 )
de ces deux choses un maoslrueux gnsemMc. (
ne faut pas sur cette coufiision déplorable £
bâtir un système d'iodiflereoce sur les moje^;
il ne faut pas attribuer sans discernement tom
les effets à toutes les causes, et prodiguer an la*
sard son admiration à ce qui est atroce et a ce
qui est légal.
Séparons donc, dans Thistoire de Tépoque ré-
volutionnaire , ce qui appartient au gonveme*
ment et les mesures qu'il eut droit de prendre
d avec les crimes qu il a ciHnmis et qu*il a*avai<
pas le droit de commettre*
Le goïiveroement ( je ne le considère pas îo
sous le rapport de sou origine , mais simptemect
en sa qualité de gouvernement) avait le didt
d'envoyer les citoyens repousser les enneisis. Ce
droit appartient à tous les gouvernemens; ik
l'ont dans les pays monarchiquqs et dans ks
pays républicains; ils l'ont en Suisse , aussi bies
qu'en Russie ; et comme la gravité d'utt délit ré-
sulte des conséquences qu'il peut avoir ^ le gou-
vernement avait encore le droit d'atta<:her la
peine la piu$ séyère au refus de partir pour ks
armées, à la désertion, à la fuite des soldats*
Mais ce n'est pas là ce que firent les hommes
qui se vantaient d'oiganiser la terreur. Us dé-
cimèrent des armées obéissantes et couraipeases;
ils abolirent toutes les formes de jugemeos^ même
(549)
ilitaii^es; ils revéthrent leurs instrumens depbn«^
>ir$ illimités; ils remirent le sort des individus
I. caprice, et le sort de la goerre à k frénésie,
es horreurs ne servirent de rien à la république.
ors même que des proconsuls n'eussent pas jait
érir des milliere dmnocens i Farmée du Rhin,
Eiraiée eût-elle moins bien combattu? Ne flét-
rissons pas nos triomphes dans leur source, et
:>ogeons qu'on ne peut attribuer ni à des Aireure
»rocoBsulaires ni à des échafauds permainens les
'ictoires d'Arcole et de Rivoli.
Le gouvernement avait le droit de scruter sé«
rërement la conduite de ses généraux, victorieux
>u vaincus, et de fiaiire juger sans indulgence
les traîtres ou les lâches. Mais les décemvirs li^
vrèrent h des bourreausc ceux qu^'ls haïssaient ou
soupçonnaient; ils versèrent le sang de guerriers
inréprodiables. Ces meurtres n'étaient d'aucune
nécessité, puisqu'il £aiut examiner la nécessité
des meurtres»
Le goavemement avait le droit de surveiller»
de poursuivre, de traduire devant les tribunaux,
ceux qui conspiraient ; mats des tribunaux sans
formes, sans appel, assassinèrent sans jugement
soixante victimes par jour.
On a prétendu que ces atrocités n'étaient pas
sans fruit , et que la mort ne choisissant pas, tout
tremblait. Oui , tout tremblait sans doute ; mais
( 55u )
il eût stefli que les coupables (recublasseitt , die
supplice de vieillards octogéoaires , et d'accœè
^ou interrogés , ne ponràit être nécessaire pov
effrayer les<x>nspirateurs.
Ije gouvernement avait le droit de réprimer
ceux des ministres de k religion qui , ne se res-
fermant point dans leurs fonctions spirituelles,
troublaient l'État par des suggestions Êictîeoses.
Mais la terreur proscrivit > assassina > voulol
anéantir lous les prêtreis. Elle créa de nouveai
une classe pour la massacrer ; et , tandis que b
justice eut apaisé la superstition et enlevé an
fanatisme les prétextes dont il se couvrait , b
terreur y en poursuivant^ en combattsuat par l^îo-
justice et la cruauté cette superstition et ce £ina-
tisme , en fit des objets sacrés tax yeux de
quelques - uns ^ respectables aux jenx d'oa
grand nombre ^ intéressans aux yeux de tons*
Je ne pousserai pas plus loin cet eramen des
effets de la terreur ; j'en conclus qn'eUe n*a fait
que du mal^ et qu'elle n'a produit aucun bien.
A côté d'elle a existé ce qui était indispensable <
tout gouvernement , mais ce qui aurait existé sans
elle , et ce qu^elle a corrompu et empoisonné en
s y mêlant.
Ce qui trompe sur ses effists, c'est qu'on loi a
feit un mérite du dévouement de nos citoyens et
de nos guerriers. Tandis que des tyrans
( 35. )
leot leur patrie , ils persistaient à la servir et à
ourîr pour elle. Menacés de Tassassinat , ils
en marchaient pas moins à la victoire.
Ce qui trompe encore , c'est qu'on admire la
rreur d'avoir renverse lesobstaclesqu'elle*même
ail créés; mais ce dont on J'admire ^ on de-
ait l'en accuser.
En effet > le crime nécessite le crime. La féro-
té du comité de salut pubKc ayant soulevé tous
s esprits , tous s'égarèrent dans ce soulèvement ^
: la terreur fut nécessaire pour les comprimer;
laîs avec la justice , le soulèveHnetit n'eût pas
ciste ^ et l'on n'eût pas eu besoin , pour prévenir
e grands dangers , de recourir à d'affreux re-
lèdes.
Ccst à cet horrible abus de là force qu^il faut
Kribuer encore aujourd'hui la répugnance de
uelques hommes hon nêtes pour tous les principes
ai ne conduisent pas au repos et au silence sous
3 despotisme. La frénésie de 1794 ^ ^î^ abjureï",
tardes esprits faibles, les lumières de 1789.
Ce régime abominaUe n'a point , comme on
adît , préparé le peuple à la liberté, il l'a pré-*
)aré k subir un joug quelconque : il a courbé les
êtes, mais en dégradant les esprits, en flétris-
ml les cœurs : il a servi pendant sa durée , les
imis de l'anarchie, et son souvenir sert main-
( 35a)
tenant les amis de l'esclavage et de TaTiliae-
ment de l'espèce humaine.
Et disons ici une vérité sans cramdre les ia-
terprétationa malveillantes. Les véritables r^-
bUcains ne furent ni les fondateurs ni les instn-
mens de ce régime ; ils le combattireDl^ an mo-
ment où ils le virent s'élever. Qs appelèrent à
leur secours tous ceux que des motî& pressais,
rintérét de leur fortune, de leur repos , de leur
vie, auraient dû engager à se réunir à eux. D'ab-
surdes ressentimens, un timide^msine, na désir
stnpide d'être yengé de ses vainqueurs, même
par ses assassins , empêchèrent cette reanion. Les
républicains furent abandonnés, ils succombè-
rent, ennemis de Robespierre, et non ses com-
plices, mart^ de l'ordre- social, non ses destruc-
teurs. La terreur commença par leur défaite,
«t s'aflermit sur leurs tombeaux.
P. S: Plusieurs de ces réftexitms furent publiées
«n 1797. Je ne les aurais pas reproduites, je n'aa-
rais pas rappelé de tristes souvenirs , st je n'avais
pensé qu'il importait à la France, quelles que soient
désormais ses destinées , de ne pas voir confondre
ee qui est digne d'admiration et ce qui n'est
digne qued'horreur. Justifier le régime de 1 79? ,
peiodre des forfaits et du délire comme une né-
cessité qui pèse SQF les peuples, toutes les (ois
qu'ils essaient d'être libres , c'est nuire à une
( 555 )
cause sacrée, plus que ne lui nuiraient les atta-
ques de ses ennemis les plus déclares. C'est ainsi
qu'on frappe de réprobation , aux yeux du vul-
gaire , toutes les idées qu'embrassaient autrefois
avec enthousiasme les âmes généreuses, et qu'a-
doptaient , par imitation , les âmes communes ;
et certes , les évènemens ont suffisamment cor-
roboré , depuis trente années , toutes mes asser-
tions et toutes mes craintes. Lises les séances de
la Convention , du 3i mai au 9 thermidor , le
Moniteur de 1800 à 18121 , vous verreas que les
hommes qui avaient demandé du sang ont brigué
des chaînes.
Séparez donc soigneusement les époques et les
actes; flétrissez ce qui est éternellement cou-*
pable ; ne recourez pas à une métaphysique afas-*
traite et subtile pour prêter à des attentats l'ex-
cuse d une fiitalité irrésistible qui n'existe pas ;
n'6tez pas k vos jugemens toute autorité , à vos
hommages toute valeur.
2^
( 554)
XYI.
4 •- M »
DES CAUSES UUMAIINES
QUI ONT COMCOUnU
A L'ÉTABLISSEMENT DU CHRISTIANISME.
Bien avant notre ère, le polythéisme était
parvenu à son point le plus haut de perfection
relative ; mais la perfection relative est passagère,
oomme tout ce qui tient de notice nature. Impar-
fait dans Eschyle, parfait dans Sophocle , le poly-
théisme déclina au même instant , puisque les
germes* de sa décadence s'aperçoivent dans Eu-
ripide. Ces germes étaient nombreux.
Les dieux s'étaient multipliés jusqu'à l'infini ,
par les personnifications et lès alléj^ies. De là,
une confusion étrange dans les doctrines , les lisi-
bles et les pratiques.
Une disproportion toujours croissante entre
les dogmes du polythéisme et l'état des lumière
s'était introduite.
Les progrès des connaissances physiques , dé-
couvrant à i'homme les causes naturelles des évè-
nemens qu'il considérait jadis comme miracu-
leux, avaient ébranlé les traditions religieuses.
La lulte inévitable entre le pouvoir religieux
C 355 )
et te pouvoir politique avait produit un effet
Hicheux sur lopinion des profanes.
La philosophie, après avoir marché lotig-
temps à côté du polythéisme , s^était tournée
contre lui, parce qu'il avait voulu Topprimer*
Les opinions les plus discordantes s'étaient en-
tassées dans la partie occulte de la religion , et
les dépositaires de cette partie mystérieuse, or-**
gueilleux comme on Fest toujours de posséder
des secrets, les avaient laissé deviner au pcuplcé
De toutes ces causes était résulté, pour la
classe éclairée , un partage inégal entre dcà
opinions philosophiques ^ qui, toutes, étaient
opposées au polythéisme; et pour le peuple, une
incrédulité brutale, aussi folle que la plus (oUe
superstition, puisque , ainsi que la superstition,
elle n était b/i^dée sur aucun examen.
Cependant le sentiment religieux cherchait à
se satisfaire. La raillerie, en sapant la croyance,
ne détruit pas le besoin de croire : elle en fait en
quelque sorte un besoin honteux de lui-*même ,
mais qui n'en est que plus irritable et plus ar-
dent , parce qu'en s'y livrant on le cache , et qu'on
le satisfait ainsi incomplètement, à la hâte , âveâ
trouble, sauf, si l'on est découvert, à se relever
dû ridiaile, en se moquant de soi-même.
A cette époque, l'état de l'espèce hunuiine est
25,
( 55G )
des plus étranges, et cet état étrange devient
bientôt letat le plus triste.
Le scepticisme a détruit toute conviction dans
ses racines. La morale est ébranlée, moins encore
par l'effet direct de l'incrédulité , que par le sou-
venir des traditions religieuses qui survivent à
cette incrédulité. Ces traditions, dans les temps
crédules , servaient d'appui aux idées morales ;
l'appui s'écroulant, ces idées s'écroulent. Il n^est
pas toujours sûr que telle religion fasse du bien,
pendant qu'on y croit; mais il est sûr que tonte
religion fait du mal , quand on n'y croît pas.
L'univers, au moment de l'apparition du
christianisme, était dans cette position. Fatiguée
de l'incrédulité dont elle s'était vantée, une por-
tion de l'espèce humaine cherchait à remplacer
la croyance perdue par l'adoption des religions
étrangères; une autre y substituait les extrava-
gances de la magie; une autre encore essayait
de se rattacher à la religion tombée.
Cette dernière tentative est la seule qui nous
intéresse, parce qu'elle fut la cause principale de
la lutte que le christianisme eut à soutenir, et des
obstacles qu*il eut à combattre. C'est donc de cette
tentative que nous devons nous occuper exclosi*
vement*
Lorsqu'il s'agit de revenir à une croyance dé-
créditée, ceux mêmes qui désirent lui rendre
(357)
de rautbrité ou de la faveur ne sont pas d'ac-
cord sur ce qu'il est utile et possible d'en con-
server ou d^en rétablir.
En conséquence , immédiatement avant la
chute définitive du polythéisme, nous voyons
ses partisans se diviser^ suivant leurs intérêts et
leurs habitudes, entre deux routes très diifé-*
rentes , bien que promettant toutes deux de les
conduire au même but. Les premiers voulaient
qu'on retournât au polythéisme, tel qu'il avait
été professé dans les temps d'une piété docile ,
avant les doutes et les objections philosophiques.
Transmis, disaient-ils, de génération en géné-
ration, antérieur à toutes les spéculations abs-
traites qui n'aboutissent qu'à de vagues conjec-
tures, nVt-il pas, durant une longue; suite de
siècles, assure la pureté des mœurs, la tranquillité
des états, le bonheur des peuples? Au lieu de
s'abandonner aux tâtonnemens des prétendus
sages qui se démentent et se contredisent, ne
vaut-il pas mieux que l'homme adopte, comme
règle de la vérité, les enseignemens de ses pères,
et qu'il prenne pour guides ces hommes favorisés,
illustres ancêtres de la race hunaaine , et disci-
ples des dieux, dès l'origine du monde (i)?
Aucun des ouvrages qui contenaient ce système
(0 Voyez le discours de G^ilius, dans MinuUus Félix,
i
( 358)
d'orthodoxie dans le polythéisme ne noas est
parvCDU, maisFlutarque(t)noiisapprend,pariia
exemple, quelle était la logique de ses défenseius. '
Les incrédules d'alors avaient puisé des objec- \
tioiis contre la divinité des oracles, daos le style j
souvent barbare de la pythie, à peu près comme
les incrédules du dix-huitîèrae siècle avaient i
cherché des arguraens contre la Bible dans cer- '
taines expressions qui paraissent étranges. Les I
polythéistes orthodoxes, loin de convenir que le [
style de la pythie f'ùtharhare, répondaient qu'il
ne semblait tel qu'à une génération indigne d'en
sentir les beautés simples et primitives, et que
ce n'était pas le langage des dieux qu'il fallait
changer, mais les hommes qu'il fallait de noa- ,
veau rendre capables d'en apprécier la subli- /
mité.
Ainsi , loin de capituler avec l'incrédulité sur
les imperfections et ta grossièreté supposée des
notions précédentes , ils aiBrmaient que ces ac-
cusations n'étaient dictées que par la présomp-
tion de l'homme, toujours ami de la nouveauté.
Ne courbons point la religion , disaient-ils, sous
des modifications arbitraires; faisons au con-
traire plier sous son joug les esprits rebelles que
l'habitude d'un examen téméraire a corrompus
rj De Pjtk. crae.
\
( 55o )
et qui prétendent sacrifier les tradîiioiis saintes
k leurs vaines et fausses délicatesses.
Ce parti voulait qu on brùlit les! livres de Cicê-
ron ( 1 )• Il repoussait les interprétations des philo-
sophes ; il prouvait , par des faits incontestables^^
que les mœurs avaient été d autant plus sévères ,
qu*on avait adopté avec une foi plus littérale les
iables qu'une raison présomptueuse affectait de
dédaigner; il répétait ce qu'avaient affirmé les
grands hommes des siècles passés , et il avait cet
avantage, qu'il présentait quelque chose de fixe,
tandis que ceux qui s*écartaient de la rigueur de
l'orthodoxie n'offraient nen que de vague et
d'indécis.
Ces efforts toutefois ne pouvaient obtenir au-
cun succès. L'homme ne reprend pas du respect
pour ce qni a cessé de lui sembler i^spectable.
Au fond de l'enthousiasme apparent pour l'an-
cien polythéisme, il n'y avait que du calcul. A
cette époque de sa décadence, on désirait y
croire , parce que la misère du doute faisait re-
gretter les jouissances d'une foi sincère ; comme
à une époque antérieure, on s'était efforcé de le
maintenir, parce qu'on regardait comme utile
que d'autres y crussent. Mais sa faiblesse était
trop dévoilée; les outrages qu'il avait subis j^
(i) Arnob. , jéth. gent.
ii^
( 56o )
trop irréparables. Lorsque les croyances sont
déchues , les souvenirs planent autour des aateb
qu'on veut entourer d'une majesté qui s'est
éclipsée. Si l'incrédulité n'est plus une preuve
de lumières, un Sujet de gloire, elle est deyenne
une habitude, et de même que dans ses coounea-
cemens des réminiscences religieuses importn*
nent les incrédules ^ des réminiscences incré-
dules importunent les hommes qui voudraient
se faire religieux.
Les défenseurs orthodoxes du polythéisme ne
pouvaient donc obtenir aucun succès. Mais ua
autre parti se présentait ,• dont les espérances pa-
raissaient plausibles et dont les concessions à
l'esprit du siècle devaient rendre la résistance de
l'opinion moins violente, en jetant sur les ad*
versai res de la religion qu'ils défendaient ro-
dieux de l'obstination. et de l'hostilité.
Ce parti s'eflbrçait d'expliquer allégorîque-
ment ou métapbysiquement les fables qui cho-
quaient les convictions contemporaines j il les
justifiait par un s^s mystérieux. La poésie d'une
part, la philosophie de l'autre, lui fournissaient
des moyens d'apologie ou d'explication , et rien
li'eât plus curieux que d'observer les efforts des
hommes les plus ingénieux des second et troi-
sième siècles de notre ère, pour combiner deux
choses inconciliables, l'enthousiasme le plus
( 36i )
exalté dont i\k sentaient le besoin dans la i^con&«
truction d'une croyance, et Tabstraction la plus
aride, dont leur philosophie leur avait fait une
nécessite non moins impérieuse. Nous ne sau-
rions ici donner des exemples , ils nous jette-
raient hors de notre sujet; mais tous ceux qui
ont lu les Erméades de Plotin, ont ctà remarquer
qu'il part de la supposition d'un premier principe
dépoilrvu d'intelligence,, de yolonté, de toute
qualité physique ou morale , pour arriver à un
système grâce auquel il s'unit par l'extase quatre
fois par jour avec la Divinité.
Ces novateurs , polythéistes plutôt en appa-*
rence qu'en réalité, ne pouvaient donc réussir
mieux que les polythéistes orthodoxes. Us com-
posaient une i*eligion de distinctions insaisis-
sables et de notions incompatibles ; et cette re-
ligion n'était susceptible d'acquérit* ni la faveur
de la popularité comme l'ancien polythéisme
dans sa force, ni l'appui du raisonnement comme
les doctrines philosophiques. L'état de l'opinion
devait donc rester le même, et continuer à flot-
ter entre l'incrédulité comme théorie, et la su-^
perstition comme pratique.
Il fallait un culte nouveau, plus jeune et plus
fort , dont l'étendard n'eût point encore été pro-
fané, et qui, remplissant les âmes d'une exalta-
tion réelle, étouflat les doutes au lieu de les
( ^1 )
discuter, et triomphât des objections, en ne leur
permettant pas de naître.
Ce culte ne pouvait être que le tbéiame. Il j
a dans le sentiment religieux une tendance yers
Tunité : si l'homme rCy arrive qu'api*ès beaucoup
de révolutions successives , c'est que les circons-
tances dans lesquelles il se trouve troublent son
sentiment et donnent à ses idées une direction
différente. L'ignorance assigne à chaque effet de
détail une cause à part ; l'égoïsme divise la puis-
sance divine pour la mettre plus à sa port^;
le raisonnement fonde ses syllogismes sur les
témoignages trompeui*s des apparences exté-
rieures.
Mais l'ignorance se dissipe, l'égoïsme s'éclaire,
k raisonnement se perfectionne par l'expérience.
Plus la régularité des effets est évidente, plus
l'unité de la cause devient vraisemblable. I^
vue des désordres, des boule versemens , des ex-
ceptions, en un mot, à la règle générale, avaient
procuré au polythéisme sa supériorité. Il est
connu maintenant que ces exceptions ne sont
qu'apparentes : le polythéisme perd donc son
principal appui.
En même temps» le besoin du théisme se fait
sentir à l'homme plus fortement que jamais; il
est parvenu au dernier terme de la civilisation ;
son àme, rassasiée, fatiguée, épuisée, s'inflige
( 565 )
k ellii-ménie ses propres souffrances, plus amères
que celles qai lui viennent du dehors. Que
forait-il contre ces souffrances des dieux gros-
siers dont la protection toute matérielle suffi-
sait à ses ancêtres ignorans? Que ferait-il du
fétiche qui ne procurait au sauvage qu'une
chasse ou une pèche abondante ? Que ferait-
il de ces divinités de TOlympe, qui, ne sé-
vissant que contre les crimes, ne préservent
leurs protégés que des maux extérieurs? Il lui
faut d autres dieux qui le comprennent, le ra-
niment , lui rendent une force qu il n*a plus ,
Ife sauvent de lui-même, sondent ses plus se-
crètes blessures, et sachent y vei^ser, d'une
raain secoura])le» les bienfaits d une indulgente
pitié. Tels sont les dieux ou plutôt tel est le dieu
quil lui faut; car plusieurs divinités, bornées
dans leui*s facultés, divisées d'intéœts, impar-
faites par ces bornes et cette division même ,
ne sauraient remplir ces fonctions délicates.
Aussi , immédiatement avant rétablissement
du christianisme, Tunité était -elle devenue
l'idée dominante de tous les systèmes tant re-
ligieux que philosophiques.. Cette idée avait
pénétré partout; elle était célébrée par les poètes ;
elle était réclamée par les érudits comme la
découverte oubliée de l'antiquité la plus reçu*
lée; elle était enseignée par les moralistes; clic
( 564)
se glîsBait jusque dans les ouvrages des écri-
vains, sans réflexion propre , et se reprodaisait
sons la plume des simples compilateurs.
Quand cette doctrine d'unité ne composait pas
la partie principale et avouée d'un système , elle
était annoncée comme son résultat. Quand elle
n'était pas sur le devant du tableau , on l'aper-
cevait en perspective; ici, combinée avec la
croyance populaire ; là , présentée comme Texplî-
cation de cette croyance; le peuple méaie se
créaîtdesimagessensiblesde cette notion abstraite.
Partout étaient placées sur les autels domestiques
des statues où se reunissaient et se confondaient
les attributs de toutes les divinités (i).
Dans cet état de choses, i'esprit Humain sem-
blait arrivé jusqu'à l'extrême frontière du poly-
théisme; on eût dit qu'un pas seulement lui restait
à faire pour proclamer l'unité d'un Dieu , et pour
ériger en religion pratique cette théorie sublime.
Mais la même civilisation qui avait rendu la durée
du polythéisme impossible avait privéThomme de
cette jeunesse de sentiment, de cette énei^îe in-
térieure, de cette puissance de conviction , de
cette faculté d'enthousiame ^ conditions néces-
saires pour qu'une religion nouvelle s'établisse,
et pour que les h&itations des philosophes, les
(i) Le» statues panthées.
( 365 )
secrets compliqués çt confus des prêtres , les vœux
et les regrets fugitifs des âmes souffrantes, mais
afiaiblies et découragées, se réunissent en un
corps, et composent une croyance publique,
nationale et consacrée.
Le théisme était partout en principe , il n*était
nulle part en applicatiou.
L'autorité ne pouvait le vouloir; elle ne le
connaissait guère que comme une doctrine en--
nemie de l'ordre établi , et ne l'apercevait sous une
forme distincte que chez des philosophes qu'elle
croyait dangereux.
Les prêtres , dans leurs révélations a des ini-
tiés, tantôt défiguraient le théisme, tantôt le
repoussaient. Ils lui imposaient toujours une
alliance forcée avec les anciennes traditions, et
quand il voulait s'y soustraire , c'était à ces tra-
ditions mystérieusement interprétées que le sa-
cerdoce donnait la préférence.
Beaucoup de philosophes adoptaient le théisme; .
mais il était discuté sans cesse, soumis chaque
jour a un examen nouveau , cité devant le tribu-
nal de chacun de ceux qui commençaient à fré-
quenter les écoles, compris par chacun d'une
manière différente. Une portion nombreuse de
ses partisans rejetait l'influence des cérémonies,
l'efficacité de la prière , l'espoir des secours sur-
naturels , et faisait ainsi du théisme une opi-
L
( s» )
n'ion abstraite qui ne pouvait servir de base k
Un culte.
Dans les rangs supérieurs âes sociétés» la ten-
dance nu thcisme existait sans doute ; mais les
intérêts de la terre, pressans et continns, cou-
vraient aisément cette voix intérieure- Chez In
peuples très civilisés, les hommes éclairés sont
fort ardens pour leurs intérêts et 1res modères
dans leun^ opinions : or, les partis modérés con-
servent ce qui est , mais fonte création est au-
dessas de leur force.
Le pcuplene pouvait admettre comme religion
une opinion qui n'avait nul ensemble , nnlle
consistance; il répétait quelques formules qui
impliquaient l'unité d'un Dieu , mais plitt6t par
imitation que par conviction. Tandis qne les
habitudes de l'incrédulité rendaient , ponr la
classe sopérieure, la renaissance d'une forme re-
ligieuse presque impossible, la raagie rendait,
pour la multitude, cette renaissance presque sn-
pei-flue, parce qu'elle offrait à l'imagination des
appâts plus puissans, et à l'espérance des pro-
messes d'une exécution plus rapprochée.
Pour réunirl'espècehumaineautourdn théisme,
il suffisait d'un étendard; mais nul bras n'était
assez fort, et l'étendard restait à terre.
Elle s'est toutefois eff'ectHée, cette révolution
mémorable. Une circonstance cxtraoïtlinaire a
( 567 )
rendu tout à coup aux âmes assez d énergie, amtf
intelligences assez d autorité, pour donner aux
désirs, aux besoins, aux espérances , une forme
positive. Nous traitons ki de cette circonstance
sous ses rapports humains; mais nous dirons
que nous ne saurions nous plaire à combattre
l'opinion qui assigne à cette révolution impor-*
tante des causes surnaturelle»*
Certes^ alors que nous contemplons l'homme
tel qu'il est quand il a rejeté toute foi religieuse ;
alors que nous voyons le sentiment religieux im-*
puissant el vague, se précipiter tantôt dans la
magie, tantôt dans lextase et le délire; l'enthou-^
siasme enfanter des extravagances d'autant plus
incurables qu'elles partent du raisonnement pour
arriver méthodiquement à la folie ; la raison
n'offrir, pour résultat de huit siècles de travaux,
d'abord que le néant, puis de chimériques et
contradictoires hypothèses ; FinteUigeBce parve-
nant à tout détruire et hors d'état de rien réta-
blir; oserons -nous dire qu'à cette époque, la
pitié céleste ne soit pas venue au secours du
inonde ; qu'un éclair n'ait pas sillonné la nue
pour montrer la route à notre race égarée ; qu'une
main divine ne l'ait pas aidée à franchir la bai^
rière contre laquelle elle se brisait ?
Toutseraitensuiterentrédansrordre.L'homme
abandonné de nouveau à lui-même, aurait re-
( 570 )
ches le peuple qui le professait^ il est douteux
qu'il eût obtenu le succès qui a fait de l'adoration
d'un Dieu unique la croyance universelle de
tous les peuples civijises.
Des esprits accoutumés aux subtilités dune
philosophie qui avait raffiné sur toutes les com-
binaisons des idées et sur toutes les formes de la
dialectique, auraient vraisemblablement rejeté
une doctrine dont la simplicité dogmatique im*
posait des articles de foi , au lieu de présenter
une série de raisonnemens. -
L'absence presque totale de notions sur la na-
ture de Fàme et sur son immortalité aurait blessé
ces mêmes esprits, préparés par le platonisme
à se livrer à des espérances et à se lancer dans
des hypothèses sur Texistence future de Thomme.
Le caractère du Dieu des juifs, représenté
comme despotique, ombrageux et jaloux , n'au-
rait pu s'accorder avec les conceptions plus douces
et plus abstraites des sages de la Grèce. La mul-
titude des rites, des cérémonies et des pratiques
aurait fatigué des hommes dont les plus rdigieux
pensaient que le culte intérieur et la pureté de la
conduite étaient les hommages les plus agréables
à l'Etre suprême. Enfin , la morale même du ju-
daïsme, qui faisait de l'assentiment à de certaines
propositions la vertu principale et indispen*
sable, aurait contrasté trop fortement avec les
( 571 )
principes de tolérance universellement adoptés.
Mais les juifs , initiés depuis long-temps^ et sur^
tout depuis leur séjour à Alexandrie ^ dans toutes
les discussions de la philosophie^ avaient fait dans
cette icarrière des pas presque égaux à ceux des
philosophes païens. Ils ne s'étaient pas montrés
moins subtils qu'eux dans les recherches méta-
physiques, et vers l'époque où le christianisme
parut 9 Je judaïsme avait subi des modifications
suffisantes pour que la doctrine qui sortait de
son sein put attirer la curiosité» fixer L'attention
et bientôt captiver lé suffrage d'un grand nombre
d'hommes éclairés* Ce fut donc appuyé d'une
part sur le judaïsme, et fort en même temps de
tous les travaux des siècles antérieurs, ches les
nations plus avancées que la masse des juifs ,
que le christianisme apparut au monde.
On a beaucoup dit qu'il ne fut adopté, lors de
son apparition, que pai' la classe la plus igno-
rante et la plus vile ; rien n'est plus faux^ et rien
n'aurait été plus inexplicable.
C'était par les progrès des lumières que le
genre humain avait été poussé du polythéisn^e
au théisme. Le christianisme était la plus pure
des formes du théisme , et cependant elle n'au-
rait été embrassée que par la populace , sur la-
quelle le progrès des lumières avait dû produire
le moins d'effet !
24* •
crlieK 1^' _^ fcn" la natore des diois
qu )l < ^^ » -voies tes classes Tadoptas-
d un ^ ^ Mi jJors conrenait le mieai,
tous ^.^,jMt senle, était celle qoi âe-
r* ^ „ r"" àe tous les objets tîsïUce,
pi*' _^ ^ menne des institutions reli-
!><' . .iKflf ^>^itées, fa aucune des im-
di -,•','«5 qui étaient oppressives; U
" .*/ -«^^ble était celle qui, daosiin
r .•.-Mttons n^étaîent que des troa-
< .,,i««^. cbeK lesquels le patriotisaie ne
p,«rv rasseroblaH tontes ces natkxK
, .^v-aMM foi, et transformait en 6rèrcs
^^ nti n'étaient plos des concâtoyeot.
.^,a ofcrélienne réunissait tous ces aTan-
, .Mtcrivant la sensualité, l'amoDr des
^ «rtes les passions ignobles, en an-
,.(..«11 de la tombe une vie pitis impor
^ ^ Jurée étemelle, que tontes les flâf-
. t -erre, elle se conciliait tous ceux qui
t0ietré le sentim«<it de la, dignité fau-
^-wodaniantin» révélation immédiate,
^.^■nicatiDit âirecto av0c k Dirmîté, et
^d> il'inOMrataAna nlifAMtiss -wtftw la
n d'ios^retïmis obtenues par la foi
' .tf*^ et aCcOiApagnées de forces samatu-
jt-^isait i «wx -cpie la soiFdn mervcil-
«Mtfuveau platonisme avaient accoutuns
nerce habituel avec les nstures
( 373 )
surhumaines. ËasuJ^tituaatciescéréaiOQiiçç siz^-
pies, modestes 9 et en petit nombre^ à des ritp$ ,
les uns révoltans , les aijitres décrçditési elle sa-
tîsfsuisait la raison Elle présentai t aux pauvres les
secours^ aux opprimés la justice, aux esclaves la
liberté , comme un drpit. Enfin ^ et ce ne fut pas
à cette époque unde^smoindresavant^es^ elle
s'interdisait soigneusement tontes les recherches
philosophiques et mét^b jsiques ^ recherches
frappées de discrédit par les souvenirs; tOjutes les
questiox^ sur la nature et la subsli^Qce ^de Dieu ,
toutes les hypothèses sur les lois et lep ^oirces de
la nature et, sur l'action du mopde invisible ,.'
toutes les discussion^ sur la destinée en opposi-
tion avecja providence. SJle ne disait .qu'un fait
et n'offrait qu une e^>érance. Or Thopime avait
besoin d'uzie pierre pour rc^poser sa tête; il lui
fallait un fait, un &it miraculeux^ pourvue,
délivré du tourment du doute^ il pàt respirer,
reprendre des forces et recommencer .ensuite le
grand travail iutellectueL
Aussi ,1a foi en Jésus-Christ fut-*eUe ^mbr^s^ée
dè^ les premiers tem(ps par une .multitude qui
n'étaîtéjLirangèrenidrinstruction ni à l'opulenc^^
PUoe atteste que déjàt, sous le rcgne de Trajau ,
des personnes de ^tput éitat se r^fiissij^ent au
pied de la croix. Des hommes consulaires , des^
(i) Mttm omàUmUAUy énUtis crdin» / vihusfuè sêpcés.
(374)
sénateurs^ des matrones de la plus noble extrac-
tion s'étaient voues à ce culte : les chrétiens ,
comme ils le disent eux-mêmes dans lears apo-
logies, abondaient à la cour, dans les camps, dans
le Forum.
Néanmoins, Tétendard une fois levé, la Intfe
devait suivre ; et dans cette lutte , le cbristianisnie
rencontrait parmi ses ennemis l'autorité, les ji^
très, une partie des philosophes, et la populace.
L'autorité n'examine jamais, elle juge sur les
apparences. Elle voyait une société dlioomies
qui ne voulaient point de culte extérieur , die
les déclarait athées.
Dans ses rapports avec l'existence humaîne,
le christianisme était diamétralement opposé à
l'idée que des hommes d'état, dans un siècle in-
crédule surtout , se forment de l'utilité de la re-
ligion. A leurs yeux, elle doit être intimement
liée aux intérêts de la société. Cette vie est le but,
la religion un moyen. Les chrétiens considé-
raient au contraire la vie comme un moyen d'at-
teindre un autre but. Leur enthousiasme pour
un monde futur les détachait des soins de ce
monde , et de toute occupation d'un présent pas-
sager et périssable. L'amour de la patrie, dont
les gouvernemens parlent toujours d'autant pins
que la patrie existe moins, était menacé par leur
mépris des choses terrestres. On le.ur en faisait
( 375 )
un crime; et raccusation portée contre eux s est
reproduite sous la plume de leurs détracteurs mo-
dernes. Mais de. quelle patrie leur reprochait-un
cle se détacher? Était-ce une patrie que cet em--
pire immense^ assemblage informe de mille na-
tions garrottées au lieu d'être réunies , et qui
n'avaient de commun entre elles que le même
malheur sous le même joug?
Les moyens de Tautorité contre Topinion sont
les mêmes dans tous les pays et dans tous les siè*
clés : ce sont les délations , les persécutions et les
supplices. Les effets de ces moyens sont aussi
toujours les mêmes : les opprimés obtiennent la
sympathie de. toutes les âmes qui ont quelque
valeur. Ils donnent au sein de l'adversité, en pré-
sence de la mort, de sublimes exemples de dé-
vouement et de constance. Qu'importe qu'on ait
exagéré peut-être ou la fréquence des persécu-
tions ou le nombre des martyrs? Leur courage
en fut-il moins admirable? C'est une triste, im-
partialité que celle qui se place entre les bour-
reaux et les victimes.
Les rigueurs de Tau ton té contre le christia-
nisme accélérèrent donc ses progrès. 11 y a quel-
que chose de contagieux dans le spectacle du
désintéressement y de l'intrépidité et de Tespé-*
raace , au milieu d'une race abâtardie et dégé-
nérée.
(576)
La penecntion a ceci da particnl
qu'aile ne réfoke pat , cW qa*alla
oaanire: le peaple qui la aooffra
eraîndre. Qiiaad elle eat néccaiaire
et par là même devient tontile.
A cette conndéralion » ipplîcaUe
nîame comme à tontea les opmioaa
menacées ^ ajoutez uoe ciropnrtince
tîqne de Tépoque : nooa TonI
mentis que rantorité ae donnait k elle*
parce qu'elle ne se sentait apptjfée «Ti
morale. Galère » lun des plus fimMes
christianisme p sarréisnt tout à coup
rière de sang et de tjrannie,
par lequel il acoosde aux cbrétiena
momentanée, en les invitant à imploser
la Divinité qu'ils adorent; preuve
peu de conviction des poljtbéislss,
plus violons dans leurs eflbrta pour
religion vaincue » et de Tinstinct
entraînait vers la croyance obfet 4e
reurs ( i )•
Le sacerdoce ne pouvait pas
succès contre la religion nouvuUe qi
Vainement rassemUait^l ses farces
(t) EuÉfth,, Prmp.ê%'. x\n , t;. LMUal, Or
cbap. xixiv.
(577)
brnrailHl des alliâiices monstrueuses contre Ten-
lemi commun ; raidement lakaît-Hl un appel à
outes les doctrines qui , n'insporte à quelle ëpo-
]ue, s'étaient glissées dans la religion qu'il vou^^
ait défendre , doctrines que long-temps il avait
'epoussées. Par une méprise assez naturelle , il
nroyait se fortifier du nombre et de la dirersité
!e ses troupes , tandis que ce nombre même et
a bigarrure de ses auitiliaîres discordans le dis-
Teditaieot encore.
Il cherchait à conserver ou à rétablir te do^
nination sur l'esprit du peuple^ en redoublant
le pratiques et de traditions aulquelles il s'ef-
brçait de donner un air d'antiquité. Ix>in de
éformer ce qu'il y avait d'indécent dans ses
nystères^ devenus à peu près publics^ il comp^
ait plutôt sur leur indécence , comme leur
méritant l'appui de la corruption du siècle^ Il
ntroduisait dans ces mystères toutes las priva-
ions à côté de toutes les obscénités; il y intro^
iuisait les pratiques sanguinaires, les mutila-
tions , les supplices volontaires dont il faisait
un devoir aux initiés.
Et en même temps, jongleurs semi-pbilo^
iophes , les prêtres de la religiou ancienne pro-
posaient leur doctrine plutôt qu'ils ne l'impo-
uûeut; leurs rites étaient affreux ^ leur langage
timide. lU portaient l'hésitatioi!! jusque daos l'a-
(578)
nalhème, et levant une main pour lancer U
fondre, de Tantfe ils faisaient signe qu'ils se prête-
raient a des transactions ; mais nulle transaction
n était possible. Us offraient de placer-le nouyeaa
Dieu parmi les divinités antiques. Les sectateurs
du Christ s'indignant à cette pensée, qui leur sem-
blait un outrage , forcèrent au combat les adver-
saires qui aspiraient à négocier^
On a de nos jours voulu savoir gré au poly-
théisme de cette tolérance , de cette doaceur, de
ces intentions conciliatrices : en effet , d^armé
qu'il était à cette époque , ou plutôt anéanti , ses
apparences sont moins véhémentesi son st jle plus
débonnaire que celui du christianisme naissant ;
mais c'est que le christianisme existait, tandis que
le polythéisme était une ombre vaine. Sa lon-
ganimité , ses complaisances , toutes les qualités
qu'on admire en lui n'étaient que les vertus des
moiis. Les hommes recommençaient à lutter,
parce qu'ils recommençaient à vivre, et loin de
chercher dans cette lutte énergique un sujet d'ac-
cusation contre le christianisme, il faut lui rendre
grâce d'avoir ranimé la vie de l'âme et réveillé
la poussière des tombeaux.
Tandis que les chrétiens marchaient entoura
dincontestables miracles, parce qu'ils étaient
pleins dune conviction inébranlable, leurs ri-
vaux leur opposaient des prodiges factices , pué-
(379)
riles, révoqués en doute , copies effacées de ceux
qu'ils imitaient; car ils imitaient le christianisme
pour lui résister, en croyant le combattre avec
ses propres armes. li'un des malheurs et l'une
des maladresses des vaincus , c'est de conclure
des victoires de leurs advei^saires à la puissance
de leurs moyens , et de s'emparer de ces moyens,
sans examiner si ce n'est pas au but pour lequel
oa les emploie qu'ils doivent leur force.
Les çhrétien:% avaient pour eux et le raisonne-
ment et la foi. En dirigeant le raisonnement
contre leurs adversaires, ils ne craignaient point
de compromettre leur propre cause. Elle avait
son protecteur dans le ciel; elle ne pouvait être
compromise. Les païens essayaient aussi du rai-
sonnement et de renthousia3me ; mais leur en-
thousiasme était Êiible et forcé; leurs raisonne-
mens réagissaient contre eux , et nuisaient plus
encore à ce qu'ils affirmaient qu'à ce qu'il était
dans leur intention de contester.
Nous avons parlé déjà de cette fraction de
philosophes qui tâchaient d'étayer l'édifice ruiné
du polythéisme , et nous avons indiqué la cause
qui frappait leurs efforts d'une incurable impuis-
sance.
Quant à la populace , elle criait : Les chrétiens
aux bêtes ! conmie elle criera bientôt : Les païens
aux bûchers ! Elle déchirait ou voyait avec joie
( 58o )
dëcbirer des hommes au nom dé Jupiter , comme
hientôt avec le même délice elle en verra dœfairer
au nom de l'Homousia ou de rHomoousia. Elle
se montrait ce qu'elle est toujours , ivi^ de fo-
reur, en faveur de la force , là où elle l'aperçoit ,
et 'déployant la même fureur, et passant à la
même ivresse dans le sens oppose, quand k
force passe d'un parti à l'autre. ,
Clair et cohérent , simple et précis , calmant
les passions terrestres que l'espèce humaine avait
en satiété , la sortant de l'atmosphère de corrup-
tion où elle respirait avec angoisse et arvec ua
dégoût profond d'elle-même «se catlacfaant k
tous les souvenirs; à la philosophie, par des doc-
trines qu il conservait pures en les rendant moins
subtiles; à l'histoire, par les traditions d'un
peuple dont il consacrait l'antique splendeur,
sans les proposer pour objets d'imitation ; aux
anciens usages , en retranchant ce qu Ils avaient
de minutieux y de sévère et d'hostile; délivrant
la raison des interminables difficultés de la dia-
lectique ; parlant à l'àme le langage qu'elle avait
besoin d'entendre , le christianisme devait triom-
pher d'un rainas d'ennemis sans accord entre
eux, sans système fixe , n'ayant à leur disposi-
tion que la force brutale , et pressentant leur dé-
faite au montent même où ils employaient des
moyens atroces pour la retarder.
(58, )
il triompha d6nc en effet. Un non^el ordre de
choses commença pour Thomme ^ et cet ovdre
de choses ^ lancé comme du haut du ciel par une
n-t ai D toute-puissante, après avoir régénéré les
peuples corrompus y adoucit et cÎTilisa les peuples
barbares.
Sans doute , ce qu'il j a d'imparfeit dans la
nature de rhomme, méJa, presque dès l'origine ,
à cette amélioration immense un alliage funeste.
L'intolérance qui, sous le régne du polythéisme,
semblait une exception à ses principes fonda-
mentaux , parut devenir pendant long - temps
l'esprit permanent du christianisme. Le sacer<^
doce s'arrogea une autorité pareille à celle qui
avait courbé sous son joug le plus grand nombre
des nations anciennes; il étendit cette autorité
terrible sur des peuples qui jusqu'alors; avaient
échappé il son des(K>tisme. La morale feussée et
pervertie tomba dans la dépendance d'interprétâ^
tiens ardues et de préceptes arbitraires^ Les fa-
cultés humaines furent frappées d'immobilité, et
ne parvinrent k reconquérir , nous ne dirons pas
leur liberté légitime qui leur a toujour» été^di»»-
putée, mais le droit d'exister , q^'a trateic une
persécutkHi qui atteignit les hommes les plus
courageux «t les plus éekirés.
Ginsidérons néMinoios de pitèpces grands in--
convéniens. Ne se retrouveroot^ls pas tc^ts dans
( 5«3 )
le polythéisme des nations soumises aux corpo-
rations saœrdotales?
Transportez la croyance et les prêtres de
l'Egypte à Madrid on à Goa , tous aurez , an nom
d'Isis et dlïorus , des inquisiteurs qui ne le cé-
deront en férocité ou en hypocrisie à nul de leun
collègnes modernes, et tous aurez de plus des
sacritices humains , des orgies licencieuses , <Jes
cérémonies révoltantes, qui n'ont jamais souillé
le christianisme, même corrompu.
D'ailleurs , les philosophes qui ont loué la to-
lérance du polythéisme sont tombés, peut-être îd-
volontairement , dans une erreur bizarre : la to-
lérance qu'ils vantaient dans cette croyance ne
reposait point sur le respect que la société doit
aux opinions des individus. I«s peuples , tolé-
rans les uns envers les autres comme corps de
nation , n'en méconnaissaient pas moins ce pnn-
dpe éternel, seule base de toute tolérance éclai-
rée , que chacun a le droit d'admrer son dieu de
la manière qui lui semble la meilleure. Les ô-
toyeos étaient, au contraire, teons de se coo-
former au culte de la cité; ils n'avaient pas b
liberté d'adopter un culte élrauger, bieu qu'an-
torisé dans la cité pour les étraogns qui le pn'
tiquaient. L'indépendance de la pensée, celleda
seiitimciil religieux ne gagnaient donc riea à
celte toléraiiti- du polythéisme.
( 585 )
Certes I le zèle de Cbosrpès^ qui ne voulait
traiter avec ses ennemis que s'il rendaient bom-
iTiage à ses dieux , les fureurs réciproques des
tenty rites et des onibrites (i) , les guerres achar-
nées que se livrèrent les habitans d'Oxyrinque et
de Cynopolis , jusqu'à ce que lés Romains les eus-
sent forcés à la paix (a) ; la baine qui divise aux
Indes les adorateurs de Schiven et de Wîcbnou ;
les proscriptions auxquelles furent tour à tour en
butte les bramines et les bouddhistes, démen-
tent suffisamment les éloges prodigués en haine
du christianisme aux cultes supplantés par lui.
Disons4e franchement : partout où la puissance
du sacerdoce n'a pas été renfermée dans ses justes
limites, il y a eu intolérance; et si Ton con-
sidère le fond des croyances , la véritable tolérance
na existé jusqu'ici que dans le christianisme
affranchi de tout pouvoir étranger. C'est là
seulement que le Dieu suprême , père de tous
les hommes, tout amour, toute bonté, ne re-^
proche point à ses créatures les efforts qu'elles
font pour le seiTÎr avec plus dé zèle. Leurs
erreurs ne sauraient exciter que ssî pitié ; tous
les hommages lui sont également agréables,
quand les intentions sont également pures.
(i) JuTdnal.
(a) Platarque.
I i
» r
( 584)
L'autre accusation est-elle plus fbnflée'
raziome qu'il vaut mieux obéir à Dieu qu'aei
hommes a coodait des fanatiques chrétiens ara
plus grands forfaits; si l'on a proclamé » uw
ce prétexte, que la cruauté» le raffinement cUb-
les supplices > l'oubli des liens du sang et <lt
l'afiection, le parjure envers les partisans de
toute autre croyaoce, étaient les devoirs de
chrétiens fidèles; ouvrez te Schastabadé , it
Bhaguat-GUa, les livres Zend, vous trouvent
ces désastreux préceptes inculqués d'une maniât
bien plus pontive et bien plus fervente , et il
y aura cette diilërence , que chez les Perses et
les Hindous* cette morale abominable se ren-
contre dans leurs livres sacrés mêmes, tandis que
chez les chrétiens on ne l'aperçoit que chct des
commentateurs misérables, falsifiant les textes
de l'Évangile dans l'intérêt de leur corporation
ou de leur caste.
Enfin, si une tjrannie insolente a quelque-
fois, au nom du Christ qui la désavouait, en-
chaîné, l'essor des facultés, humaines, le pins
beau don delà Providence, ces facultés étaient-
elles plus lihres chez ceux des peuples polr-
théistes , auxqueb la moindre altération dam
leur croyance, dans la figure, dans les attribnk
'^ dieux, la moindre connaissancede l'écritare,
' ( 585 )
la moindre participation aux sciences, étaient in-
terdites?
Ainsi , sous quelque point de vue qu'on en-
visage le christianisme ) lors même qu'il était
corrompu par les hommes, il valait mieux encore
que le polythéisme de la plupart des nations ; et
délivré de cette corruption qui lui est étran-
gère, il a des avantages que ne saurait avoir
le polythéisme le plus perfectionné.
On s'est trompé grossièrement sur le sens d'une
assertion qui sert de base à un ouvrage dont le der*
nier volume n'a point encore paru (i). De ce que
l'auteur distinguait les formes religieuses du sen-
timent religieux^ on a prétendu qu'il profes-
sait une indifférence égale pour toutes ces formes.
Bien au contraire , ces formes sont progressives ,
les unes toujours meilleures que les autres , et
les meilleures arrivant toujours en temps op-
portun.
Et ce système , ce n'est pas celui d'un écrivain
moderne 9 c'est celui de saint Paul^ de saint
Paul, qui dit, en termes exprès, que lorsque
l'homme était encore enfant, il était assujetti
aux premières et plus grossières instruc-
tions que Dieu lui eût données (2) , et que
(x) De la Religion , etc.
(a) Ep, aux Galai, , iv, 3.
25
( 586 )
fëtst tn^onnce étant patte» Dieu a envo^k
Qirist sur la terre pour abolir raDdentieloi(i).
Ainsi, Suivant la doctHoe des premiers dirctieos
enx-mémes, Dien proportionne ses instrndiiM
à l'état de l'homme : ses premières instruction,
qne saint Paal ({ualiGe de grossières, étaient a
qu'il fallait aux peuj^es eafans. Ces instroctioBS
ont dû disparaître quand l'état d'enfance a cott
Reconnaître cette progression dans la boulé di-
rloe, eat-ce se montrer irréligieux ? Les phi-
rialeiu le disaietit aux «p6ii*es « les empenn
fttttaains aux nutjrrs.
\.
(587)
XVIL
DE LA PERFECTIBILITÉ
DE L'ESPÈCE HDHAIRB.
Parmi les differens systèmes qui se sont suivis,
combattus et modifies , un seul me semble ex--
pliquer l'énigme de' notre existence individuelle.'
et ^Mriàléy un seul me parait propre à donner un
but à nos travaux , à motiver nos recherches , k
aous soutenir dans nos incertitudes, à nous re-
lever dans nos découragemens. Ce système est
c^elui de la perfectibilité de l'espèce humaine.
Pour qui n'adopte pas cette opinion , Tordre so-
cial , comme tout ce qui tient , je ne dirai pas
seulement à l'homme, mais à Tunivers, n'est
qu'une de ces mille comlûnaitons fortuites, l'une
de oes mille formes plus ou moins passagères
qui doivent perpétuelleipent se détruire et se
remplacer, sans qu'il en résulte jamais aucune
amélioration durable. Le système de la perfecti-^
bilité nous garantit seul de la perspective infeil*"
lible d'une destruction eomplète, qui ne laisse
aucun souvenir de nos efforts, aucune trace de
nos succès. Une caluoiité physique, une religion
nouvelle , une invasion de barbares ou quelques
( 588 )
siècles d^oppressions continues pourraient en-
lever à notre espèce tout ce qui relève, tout ce
qui Tennoblit, tout ce qui la rend k la fois, et
plus morale, et plus heureuse et plus éclairée.
Vainement on nous parle de lumières , de liberté,
de philosophie: sous nos pas peuvent s^ouvrir
des abîmes, au milieu de nous peuvent fondre
des sauvages, de notre sein même des iniposleim
peuvent s'élever, et plus facilement encore nos
^ouvernemens peuvent devenir tyranniques. S'il
n'existe pas dans les idées une durée indépeo-
dante des hommes , il faut fermer nos livres , re-
noQcer à nos' spéculations , nous affranchir d'in-
fructueux sacrifices , et tout au plus nous borner
aces arts utiles ou agréables, qui rendront moins
insipide une vie sans espérance , et qui décorent
momentanément un présent sans avenir.
Le perGectionnement progressif de notre es-
pèce établit seul des communications assurées
entre les générations. Elles s'enrichissent sans se
ûonoaitre , et tant est profondément gravé dans
l'homme l'instinct de cette opinion consolatrice,
que chacune de ces générations fugitives attend
et trouve sa récompense dans l'estime des géné-
rations lointaines qui doivent fouler un jour sa
oendre. insensible.
Dans ce système i les connaissances humaines
ferment une masse éternelle, à laquelle chaque
( 589)
individu porte son tribut particulier, certain
qu'aucune puissance ne retranchera la moindre
partie de cet impérissable trésor. Ainsi, ràmi de
la libellé et de la justice lègue aux sièdes* futurs
la plus précieuse partie de lui-même ; il la met
à l'abri de Tignorance qui le méconnaît et de
IVippression qui le menace; il la dépose dans un
sanctuaire dont ne peuvent jamais approcher
les passions dégradantes ou féroces. Celui qui ,
par la méditation , découvre un seul principe ,
celui dont la main trace une seule vérité, peut
laisser les peuples et les tyrans disposer de sa
vie; il n'aura pas existé vainement^ et si le temps
efface }usqu'au nom qui désignait sa passagère
existence, sa pensée restera néanmoins empreinte
sur l'ensemble indestructible à la formation du-
quel rien ne pourra faire qu'il n'ait pas contribué.
Je me propose donc de nechercher s'il existe dans
l'homme.une tendance k se perfectionner, quelle
est la cause de cette tendance, quelle est sa na-
ture, si elle a des limites ou si elle est illimitée,
enfin quels obstacles retardent ou contrarient ses
effets.
Dans tons les temps, des écrivains d'opi-
nions différentes se sont occupés de ces ques-
tions ; mais ils ne les ont considérées que d^une
manière fort incomplète , et leurs travaux n'ont
guère servi qu'à les obscurcir. Les uns se sont
( SgO
t^eçoive, quelque avidement qu'il les mnltipiief
chacune d'elles venant seule, passant seale, dis-
paraissant seule y traverse la solitiide^ mais sans
la peupler.
Les idées, au contraire , se conservant dans la
partie pensante de notre être , s'associant , se re-
produisant, constituent à Thomme une pro-
priété véritable. Sans doute, pour recevoir ses
idées , comme pour recevoir ses sensations ,
Phomme est dans la dépendance des objets exté-
rieurs; mais les Idées lui restent, lorsqu'une fois
elles lui sont acquises, et s'il ne peut ni les rap-
peler ni les multiplier à sa volonté, elles ont do
moins, comme nous l'avons dit, l'avantage înap-
préciable de se rappeler et de se multiplier l'une
par l'autre.
Si chacun se gouverne, ou, pour mieux dire,
est gouverné par ses sensations proprement dites,
et que la nature ait voulu qu'elles dominassent
ou même seulement balançassent Tinfluence des
idées, il ne faut espérer aucun perfectionnement.
Les idé^ s^iméliorent , les sensations ne peuvent
s'améliorer. Dans cette hypothèse, nous avons
été de tout temps ce que nous sommes, nous
sommes ce que nous serons toujours.
Si, au contraire, l'homme se gouverne par les
idées, le perfectionnement est assuré. Lors même
que nos idées actuelles seraient fausses, elles por*^
( 595 )
lent en elles un germe de combinaisons toujours
iiouveUeSy de rectificationsplns ou moins promp
tes, mais infailibles, et de progression non inter-
rompue.
U ne faut pas prendre la question que nous
agitons ici pour un lieu conmiun de morale;
c'est un fait qu'il importe d'éclaircir. Nous n'en
sommes pas à répeter cet adage de tous les siè-
cles , que rhomme doit s'affranchir de la sujé-
lion des sens et se conduire par les lumières de
la raison; nous recherchons ce quHl fait, sans
nous occuper de ce qu'il doit faire.
Soit qu'il se dirige par ses sensations propre-
ment dites , ou par ce que nous nommons idées ,
c'est-à-dire par le souvenir et la combinaison
de ses sensations passées , sa conduite est con«-
forme à sa nature ; il n'en changera pas , il n'en
peut changer; seulement , comme nous venons
de le dire^ si l'empire est aux sensations ^ l'espèce
humaine sera stationnaire ; si l'empire est aux
idées y elle sera progressive.
Maintenant l'examen le plus superBciel suffira
pour nous convaincre que l'homme se gouverne
entièrement et exclusivement par les idées /et
qu'à moins qu'un choc violent et subit ne le prive
de Tusage de toutes ses fsrcultés , il sacrifie tou-
jours la sensation présente aux souvenirs de la
sensation passée ou à l'espoir de la sensation
bn
^^ au
^^ po
^^^^^ Têi
(594)
future , c'est-à-dire à une id^. Les faits que Dfm
rapportons daos le langage vulgaire , comdae vm
preuve de la puissance des sensations , sont , dam
la re'alite', une preuve de la puissance des idées.
Ceci n'est point une subtilité chimérique. ItOrsqae
Léandre traversait la mer à la nage pour alla-
rejoindre Héro , il supportait uoe doalear réelle
dans l'espérance d'un plaisir futur ; et dans le fâit^
il sacrifiait une sensation à une idée. Cessamfioci
se répètent à chaque instant dans la vie de diacnn
de nous; et les hommesles plus égoïstes^ Ie6 plus
sensuels s'y soumettent aussi fréquemment, aussi
constamment, pour mieux dire, que les [^os dé-
sintéressés et les plus généreux.
On doit en conclure qu'il existe danfi la naton
humaine une disposition qui lui donne perpé-
tuellement la force d'immoler le présent à l'a-
venir, et par conséquent la sematîon à l'idée.
L'opération est la même dans l'ouvrier labo-
vieax qui s'épuise de travail pour BOnrrtr sa fit-
mille , dans Tavare qui sup[»orte 1« froid et b
faim pour conserver son or, dans l'amant qui
brave la fatigue et riotempérie des nuits pour
attendrir sa maîtresse , dans l'amlûtieux qui re-
pousse lu sommeil ou néglige une blessare pour
asservir sa pairie, dans le citoyen généreux qui
veille , combat et souffre pour la sauver. Il y «
ns toun , possibilité de sacfifice; dans tous,
(595)
eo un mot p domiosticm smr les seittfttions par
les idées.
L'homme ne se gOQTeme donc pas par les sen*
sations proprement dites ; il est au contraire en
lulte perpétuelle avec elles, et les subjuguant
toujours; et l'on pourrait démontrer que la vie
du plus faible, du plus yoluptueux, du plus
efféminé sybarite est une série non interrompue
de triomphes de ce genre.
L'homme, quoique essentiellement modifiable
par les impressions extérieures , n'est donc point
dans une dépendance absolue et passive de ces
impressions. Il oppose sans cesse l'impression
d'hier à celle d'aujourd'hui, et fait chaque jour,
pour les plus petites causes et pour les plus faibles
intérêts , une opération' suffisante pour les plus
beaux actes d'héroïsme et de désintéressement.
S'il en est ainsi , on ne doit plus opposer la puis^
sancè des sensations à la puissance des idées ; il ne
faut plus parler que de la puissance comparative
des idées entre elles. Or , qui dit la puissance des
idées dit la puissance du raisonnement; car, dans
tous ces sacrifices , tellement communs dans la
vie de chacun de nous, que nous ne nous en aper^
cevons pas nous-mêmes, il y a comparaison,
et par conséquent raisonnement.
Lorsque le plus sensuel des hommes s'abstient
de boire avec excès d'un vin délicieux pour
(396)
mieux posséder sa maîtresse, il y a sacrifice, par
conséquent comparaison. Or,. pour porter cet
homme à des actions nobles , générenses, ntîles,
il ne faudrait que perfectionner en lui la &calte
de comparer.
Nous avons , ce me semble, gagné un grand
point. Ce n'est plus la nature de l'homme qu'il fanl
-subjuguer, ce ne sont plus ses sensations qu'il hat
vaincre; c'estuniquement sa raison qu'il faut per-
fectionner. Il n'est plusqnestioD de créeren lainiw
force éti-angère, mats de développer et d'étendre
une force qui lui est propre.
Pour nier cette assertion, il faudrait nier la
série de faits que nous avons allégués , et cela
parait impossible. Ce ne sont point les sensa-
tions qui dirigent les dctions des hommes, œ
sont les idées; elles sont toujours accompagnées
de comparaison , de jugement. La nature de
l'homme est tellement disposée au sacrifice,
que la sensation présente est- presque infailli-
blement sacrifiée lorsqu'elle est en oppositioo
avec une sensation future, c'est-à-dire avec
une idée.
La puissance que Zénon , qu'Épictète , que
Marc-Aurèle, attribuaient à l'homme sur sa
propre existence, n'est autre chose que le déve-
loppement de cette vérité. C'est la suprémalie
des idées sur les sensations , en d'autres termes,
(597)
l'asseiiioD que lliomme par le sauvenir , le&
combinaisons, l'usage, en un mot, des impres-
sions qu'il a reçues, peut dompter les impres-
sions qu'il reçoit.
Depuis que Socrate avait , pour employer
une expression consacrée , £iît descendre la
philosophie du ciel pour la placer sur la
terre, et l'appliquer à nos affections de chaque
jour et k nos intérêts de chaque heure , les
sages de l'antiquité avaient étudié l'homme
sous tous les points de vue. Ils avaient trouvé
pour résultat de leurs recherches , cpie les idées
doivent l'emporter sur les sensations , que plu&
les premières se multiplient , se développent et
se perfectionnent , plus leur empire est incon-
testé , et ils en avaient conclu pour l'espèce hu-
maine, la possibilité d'une indépendance morale,
complète et illimitée.
Tous leurs efforts tendaient à consolider l'em-
pire des idées sur les sensations , à rendre
l'homme maître de lui , à lui conserver toujours
cette indépendance morale , source de dignité ,
de repos et de bonheur.
Plusieurs causes, parmi lesquelles je range en
première ligne l'arbitraire des anciennes monar-
chies , nous ont ravi cette indépendance en nous
énervant et nous corrompant. Devenus libres ,
il faut redevenir forts ; il faut considérer la vo*
(598)
lonté de rhomme comm« Gonstituaat le nun^ct
comme toute-^pnistante sur la natuire phjâqoe.
Ses organes , ses sensations , cette nature ph j-
sique sont ses premiers instrumens. A l'aide de
ce dernier, il dompte les objets étrangers, et de
ces objets il se fait 4^. instrumens seccmdaires ;
mais auparavant , il fant qu'il se soit assuré li
conquête de ses premiers moyens , et quH ei
possède l'empire absolu. Il doit être maître dia
lui ayant de l'être au dehors.
Les passions mêmes peuvent et doivent être
les instrumens de la volonté. Elles peuvent êtrei
comme les liqueurs fortes , des moyens à l'aide
desquels , lorsque nous avons besoin de telle im-
pulsion f nous la donnons à nos oi^anes , en ob-
servant toujours de ne pas la donner telle que
nous ne paissions la diriger, comme nous oIh
servons, en recourant à des liqueura spiritueuses
pour nous ranimer , de ne pas nous enivrer de
manière à n'être plus maîtres de nous.
. Dans la seule faculté du sacrifice est le genue
indestructible de la perfectibilité. A mesure que
l'homme l'exerce , cette faculté acquiert {dus
d'énergie ; l'homme embrasse dans son horiioii
un plus grand nombre d'objets. Or, Terreur ne
provient jamais que de Tabsence de quelque âé-
ment qui doit constituer la. vente ; on la rectifie
en complétant le nombre des éléraens néoe&*
(89&)
saires. Lliomme doit donc chaque jour acqué-^
rir ua plti$ haut degré de rectitude.
Le perfectionnement qui s'opère de la sorte
dans l'individu se communique à l'espèce^ parce
que de certaines vërités^ répétées d'une manière
constante et universelle, sont à la longue entou-
rées par l'habitude d'une évidence entière et ra-
pide ; car une vérité évidente n'est autre chose
qu'une vérité dont le signe nous est tellement fa-
milier 9 qu'il nous retrace à l'instant même l'o-
pération intellectuelle par laquelle cette vérité
a obtenu notre assentiment.
Dans les vérités morales^ comme dans les véri«^
tés numériques ^ il n'est question que de sîmpli-*
fier les signes. Si nous saisissons fout d'un coup ,
et sans calcul , que deux et deux font quatre , et
si nous ne saisissons pas avec la même rapidité
que soixante-neuf et cent quatre-vingt-sept font
deux cent cinquante-six , ce n'est pas que la pre-»
mière de Ces pi^positioni soit plus incontestable
que l'autre^ c'est que le signe de deux répété deux
fois rappelle plus promptement l'idée qu'il dé-
signe que la réunion des signes de soixante-neuf
et de cent quatre-vingt-sept.
De la rétiilion de ces vérités » adoptées par tous
les ibdividus, et de lliabitude des sacrifices qtke
ces vérités leur imposent , se forme une raison,
s'établît une morale commune à tous^ dont les
(4oo)
principes, reçus sans discussion , ne se mettent
plus en doute. Alors Tindividu n'est plus oUigé
de recommencer une tâche remplie avant' lui ; il
part, non du point où le placerait son inexpé-
rience individuelle , mais du point où Va porte
Fexperience de l'association.
En même temps que la perfectibilité de llionune
s'exerce intérieurement, en le conduisant, lente-
ment sans doute, d'une manière imperceptible,
de vérités connues à des vérités encore obscures,
elle s'exerce extérieurement en le conduisant de
même de découvertes en découvertes.
On peut , en prenant dés époques de l'histoire
éloignées Tune de l'autre, montrer la mardie
de la perfectibilité extérieure et intérieure.
Pour la perfectibilité intérieure , c'est-à-dire la
morale, nous avons l'abolition de l'esclavage ,
qui est pour nous une vérité évidente, et qa'i
était le contraire pour Aristote.
Dans la lutte de la révolution française, les
aristocrates les plus invétérés n'ont pas songé a
proposer le rétablissement de l'esclavage , el
Platon, dans sa répiiblique idéale, ne saj^pose
pas qu'on puisse s'en passer.
Telle est la marche de l'esprit humain , que les
hommes les plus absurdes d'aujourd'hui ne
peuvent , en dépit d'eux , rétrograder aa point
où en étaient les plus éclairés des siècles antê*
( 4oi )
rieurs. Quand le temps et le raisonnement ont
fait complètement justice d'une institution fausse,
la sottise même et l'intérêt personnel n'osent plus
la réclamer.
Pour la perfectibilité extérieure, nous ayons
une multitude de découvertes : celles de Galilée ,
de Copernic, de Newton ; la circulation du sang,
rélectricité, et une foule de machines qui ren-*
dent l'homme tous les jours plus maître de l'u-
nivers matériel; la poudre à canon, la boussole ,
l'imprimerie, la vapeur , moyens physiques pour
la conquête du monde.
Cette marche de la perfectibilité peut être sus-
pendue , et même l'espèce humaine forcée de ré-
trograder en apparence ; maiè elle tend à se re-
placer au point où elle était ^^ et elle s'y replace
aussitôt que la cause matérielle qui l'en avait
éloignée vient à cesser.
Ainsi, les convulsions de la révolution fran-
çaise avaient bouleversé les idées et corrompu
les hommes ; mais aussitôt que ces convulsions .
ont été apaisées, les honmies sont retournés aux
idées de morale qu'ils professaient immédiate-
ment avant l^es secousses qui les avaient égarés ;
de manière qu'on peut dire que les excès de la
révolution ont perverti des individus , mais
non substitué au système de morale qui existait
un système de morale moins parfait ; et c'est
26
( 402 )
racï oéanmoins qu'il faudrait prOaver pour dé-
luonlrer que l'espèce humaine se détériore.
, U en est de même de ce que oons avons nom-
mé la perfectibilité extérieure.
L'homme a conquis beaucoup plus de moytas
d'agir sar les objets extérieurs et de les faire céder
à sa volonté cfn'îl n'en avait autrefois. C'est un
perfectionnement pour l'espèce. Prenez cent
hommes au hasard, dans tel peuple qne vous
voudrez de l'antiquité, et cent hommes dans
les natîoni européennes de nos temps modernes ;
placez chacune de ces bandes, avec les décou-
vertes de son époque, dans une lie d&erte, hé-
nssée de rochers et de forêts : les cent hommes
de l'antiquité périront^ ou retouiTieronf à l'état
sanvage , faute de jpaoyens de défrichement; les
cent hommes des tempsmoderaes se replaceront,
par leurs travaux, au point d'où vous les aurez ti-
rés, et partiront ausshàtde là poor arriver k un
degré de civilisation plus élevé. Cette différence
tiendrai quelques découvertes physiques, à I'd-
sage, psr exemple, de 4a poudre à canon. Or, on
ne ;pëut nier que ce ne soit nn véritable per-
fectionn«n«nt pour l'espèce htimaine. Le mot
deYauban , cité contre la perfectibilité, prouve
au contraire en sa faveur. Si César revenant au-
jourd'hui se trouvait en quinze jours an niveau
-limes les plus habiles, existant actuelle-
( 4o5 )
ment , cW-k-dire bien au-dessus de son siècle, ^
ne serait-ce pas une démonstration que notre
espèce part d^nn point plus avance , ^ par con-
séquent va plus loin qu'alors ?
Ceux qui ne veulent pas reconnaître cette
marche progressive supposent que Tespèc^ hu-
maine est condamnée à décrire perpétueUement
un cercle , et , par une alternative étemelle , h.
repasser san$ cesse de rignorance aux lumières
et des lumières à l'ignorance , de l'état sauvage
k ]'état civilisé et de l'état civilisé à 1 état sau-
vage! Cest qu'ils s'arrêtent à quelques portions
de la terre, à quelques sodétésplus ou moins
resserrées, à quelques individus remarquables
ou dans leur siècle ou dans leur .patrie. Mais
pour apprécier le système de la perfectibilité , il
ne faut |ias le juger partiellement. Peu importe
que telle peuplade, à telle époque, ait joui à»
plu& de bonheur ou possédé {dus de lumières que
telle autre peuplade, à une époque suivante , «Hl
est démontré que la masse des hommes coexis^
tant dans un temps quelconque est toujours
plus heureuse que la maase des hommes coexis-
tant dans un temps antérieur.
Il ne fout pas dire : les Athéniens étaient jdkis
libres que nous; donc le genre humain perd «eto
liberté. Les Athéniens étaient une petite partie des
ba)>îtaus de laOrèce^ la Grèce une petite partid de
a6..
(404)
l'Europe, et le reste da monde était barbare, et
rimmeose majorité des habitansde la Grèce elle-
même était composée d'esclaves. Que l'on noos
moatre dans l'histoire une époque semblable î
la oàtre, prise en graud. L'Europe eotière est
exempte du fléau de l'esclavage; les trois quarts
de cette partie du globe sont afirancbîs de U
féodalité , la moitié délivrée des privilèges de U
noblesse. Sur cent vingt millions d'bommes, il
□'en existe pas un seul qui, légalement, ait sur tu
antre le droit de vie et de mort. Dans les pa^
mêmes où oe règne pas encore la philosophie, la
religion recommande la tolérance. Partout le des-
potisme couvre ses forfaits de prétextes ridicules
sans' doute , mais qui annoncent une pudeur
jusqu'à présent inconnue. L'usurpation s'excuse
comme nécessaire , l'erreur se justifie comme
utile.
J'ai parlé dans un essai précédent, des ijnatre
grandes révolutions qui se font remarquer jus-
qu'à uos jours : la destruction de la ihéotratie,
celle de l'esclavage, celle de ta féodalité, celle
de la noblesse comme privilège. Mon sujet m'jr
raméiiL', et j'ajouterai quelques développemeas.
Ces quatre révolutions nous offrent une suite
d'améliorations graduées ; ce sont des échelons
^sposés régulièrement.
La noblesse priv ïlégiée est plus près de nous que
\
( 4o5 )
la féodalité 9 la féodalité que l'esclavage , Tescla-
vage que la théocratie. Si nous voulions rendre
la noblesse plus oppressive , nous en ferions la
la féodalité; si nous voulions rendre la féodalité
plus odieuse, nous en ferions l'esclavage ; si nous
voulions rendre l'esclavage plus exécrable, nous
en ferions la théocratie: et, par une marche
inverse, pour adoucir l'état des castes que la
théocratie proscrit , nous élèverions ces castes au
rang d'esclaves; pour diminuer l'avilissement des
esclaves, nous leur donnerions l'imparfaite ga-
rantie des serfs; pour affranchir les serfs, nous
leur accorderions l'indépendance des roturiers.
Chaque pas, dans ce sens, a été sans retour.
N'est -il donc pas évident qu'une progression
pareille est une loi de la nature, et que cha-
cune de ces époques portait en elle-même les
élémens des époques qui devaient la rem-
placer?
La durée de la théocratie nous est inconnue ;
mais il est probable que cette institution détes-
table a subsisté plus long-temps que l'esclavage.
Nous voyons l'esclavage en force pendant plus
de trois mille ans , la féodalité pendant douze
cents anSy les privilèges de la noblesse sans féoda-
lité à peine pendant deux siècles.
U en est de la destruction des abus comme de
l'accélération de la chute des corps : à mesure
l
( 406 )
qulls s'approchent de la terre, ils se [fféoipiteiil
plus rapidemeot. C'est que les abus sont d'au-
tant plus faciles à maintenir qu'ils sont plos
grossiers et plus complets , car ils aviliseeDl
d'autant plus leurs victimes. L'esclavage était
plus facile à maintenir que la féodalité f la féoda-
lité que la noblesse. Lorsqu'on comprime toute
l'existence et tontes les facultés de l'homme,
il est bien autrement incapable de résistance
que lorsqu'une portion .seulement est com-
primée' La main qui reste libre dégage l'autre de
ses fers.
L'histoire nous montre l'établisement de la
religion chrétienae et l'irruption des barbares
du nord, comme les causes de la dfistfactioa
de l'esclavage ; les croisades , comme celles de la
destruction de la féodalité; la rcvolutiob fran-
çaise, comme celles de la destruction des privi-
lèges de la noblesse.
• Mais ces destructioas n'ont point été l'efièt ac-
cidentel de circonstances particnlières; l'inva-
sion des barbares , l'établissement du christia-
nisme, les croisades, la i-évolution française en
ont été l'occasion , mais non la cause. L'espèce
humaine était mûre pour ces délivrances suc-
cessives. La force éternelle des choses amène les
révolutions à leur tour. Celle que nous prenons
""'•" 'effet immédiat d'une circonstance im-
( 4o7 )
prévue «ctt une ère de l'esprit humain , et
rhomxne ou réyèn^ment qui tuaa^ parait Ta-*
voir causée n'a £ût que partager plus psteaftible-
xaent l'impulsion générale imprimée a tous les
êtres.
Ces quatre révolutions , la destnietion de Vesk-
clavag^ théocratique 9 de l'esclavage civil ^ de k
féodalité, de la noblesse privilégiéet sont autant
de pas vers le rétablissement de l'égalité naturelle.
La perfectibilité de l'espèce humaine n'est antre
chose que la tendance vera l'égalité.
Cette tendance vient de ce que l'égalité senle
est conforme a la vérité, c'est^Kiire aux rapports
des choses entre elles et dés hommes entre eux*
L'inégalité est ce qui seul constitue Tinjustice»
Si nous analysons toutes les injustices générales
ou particulières, nous trouverons que tontes ont
pour base l'inégalité*
Toutes les fois que l'homme réfléchit, et qu'il
parvient , par la ré^xion , à cette force de sacri-
fice qui forme sa perfectibilité, il prend l'éga-
lité pour point de départ; car il acquiert la con-
viction qu'il ne doit pas faire aux autres ce qu'il
ne voudrait pas qu'on lui fît , c'est-à-dire qu'il
doit traiter les autres comme ses égaux y et qu'il
a le droit de ne pas souffrir des autres ce qu'ils
ne voudr«aîent pas fdBffrir de lui ; c'est-à-dire
que les autres doivent le traiter comme leur égal.
N.
(4o8)
U en résulte que toutes les fois qu une yérité
se découvre , et la vérité tend par sa nature à se
découvrir , l'homme se rapproche de réalité.
S'il en est resté si long-temps éloigné , c^est
que la nécessité de suppléer aux vérités qull
ignorait la poussé vers des idées plus ou moins
bizarres , vers des opinions plus ou moin&erron-
nées, II faut une certaine masse d'ojHoions et
d'idées pour mettre en action les forces physi-
ques , qui ne sont que des instrumens passif.
Les idées seules sont actives ; elles sont les
souveraines du. monde ; l'empire de Faniveis
leur a été donné. Lors donc qu'il n'existe
pas dans les têtes Humaines assez de vérités
pour servir de levier aux forces physi<pies,
l'homme y supplée par des conjectures et par
des erreurs. Lorsque ensuite la vérité parait,
les opinions erronnées qui tenaient sa place s'éva-
nouissent , et c'est la lutte passagère qu'elles
soutiennent ( lutte toujours terminée par
leur anéantissement ) qui change les états ,
agite les peuples , froisse les individus , pro«
duiti en un mot^ ce que nous appelons des ré-
volutions.
De là découlent plusieurs conséquences im-
portantes.
U est incontestable que la majorité de la
humaine, par une progression régulière et
(4o9)
3n interrompue (i), acquiert chaque jour en
onfaeur et surtout en lumière. Elle avance tou-*
¥VLrs d'un pas plus ou moins rapide. Si quelq-
uefois , pour un instant , elle semble rétrograder,
est pour réagir immédiatement contre l'obstacle
«puissant que bientôt elle surmonte. Quand
stte yérité ne serait démontrée que relative--
lent aux lumières , la perfectibilité de l'homme
*en serait pas moins prouvée; car si le bon-
eur est le but immédiat , et l'amélioration le
»iit éloigné f les lumières sont les moyens ; et
Aus nous acquérons de moyens d'atteindre au
lut, plus i)0U5 en approchons, lors même que
lous ne paraissons pas en approcher.
2". L'espèce humaine, puisqu'elle n'est pas
iationnaire , ne peut juger que d'une manière
'elative de ce qui n'est pas inhérent à sa nature,
le ce qu'elle ne porte pas en elle , mais dont elle
e sert dans la route , comme ressource supplé-
(i) On peut divûer la carrière de l'espèce humaine en trois
f>artie5:
Partie constatée.
Partie douteuse ,
Partie inconnue.
Elle ne revient jamais sur la partie constatée. Lorsqu'on croit
qu'elle rétrograde, c'est qu'elle s'agite dans la partie douteuse
qui a une certaine latitude. A mesure qu'elle avance, la partie
douteuse devient constatée, la partie inconnue devient dou-
t<;use.
(4'o)
mentaice et nomealaaée. Ainsi , parmi les opi-
aîoQS et ks institutions ( car ies instïtutîoDt i
|*«r angine ne soat ^ae des opinions nna
WM yratinii ) , «cUes <fDe doos considérons aa-
ji^rVii f— mr des abw peareat avoir eo
kiw iHnpft iTiitilité, de accessilé, de perfèc-
|H« eilative. Ainsi , celles tfme aaas regankxB
OMMM infispensables , et qui sont telles à oatat
^^ud, poorroat, dans qudqoes âèeles, êbc
reponssees comme des abus. ITeD conclnons pas
ntianoMMos que, parce que la {dnpart des abus
ottt en leur temps d'utilité, il &iUe soignen-
SMient conserver ceux qui existent au mitîeo
de nous. La nature seule se diarge de créer et
dtf conserver les abus utiles. L'espèce hamaioe
M ae défait jamais de ce dont elle a besoin.
Lorsqu'un abns tombe, c'est que son nlililt
n'exbte plus ; mais on ne peut pas dire de
mârae , que lorsqu'un abus ne tombe pas, c'est
que son utilité existe encore; il peut y avoir
d'autres causes.
L'utilité relative des institutions varie cbaqne
jour , parce que chaque jour nous découvre nn
peu plus de vérité. L'abus utile de la veille
est l'abus inutile du lendemain. Or, tout abus
inutile est funeste, et comme obstacle aux progrès
de nolrt; espèce, et comme occasion de lutte
"> les individus.
(4" )
Cest presque toujours par nù greiDcl mal que
les rëyolutions qui tendent au bien de Hiu*-
manité s'opèrent. Plus la chose à détruire est
pernicieuse, plus le mal de la rétokition est
cruel. Cela tient à ce que, pour qu'une insti-
tution très pernicieuse s'introduise ^ il faut qu'à
l'époque de son introduction , cette institution *
soit ou paraisse très nécessaire. Or^ le souye^
nir de cette nécessité survit à cette nécessité
même, et ce souvenir oppose une résistance
obstinée à qui veut détruire l'institution, lors
même qu'elle a cessé d'être nécessaire.
Prouver qu'un abus est la base de Tordre so-^
cial qui existe, ce n'est pas le justifier. Toutes
les fois qu'il y a un abus dans l'ordre social , il
en parait la base, parce qu'étant hétérogène et
seul de sa nature, il faut, pour qu'il se conserve,
que tout se plie à lui, se groupe autour de lui,
ce qui fait que tout repose sur lui. Certes, lors«
que l'esclavage était en force, l'asservissement
de la classe qui fertilisait la terre, qui seule était
chargée de tous les travaux , qui assurait à ses
maîtres le loisir indispensable à l'élégance des
mœurs et à l'acquisition des lumières , paraissait
bien la base de Tordre social. Sous l'empire de
la féodalité, la dépendance des serfs semblait in-
séparable de la sûreté publique. De nos jours,
les privilèges de la noblesse ont été réclamés
!
(4iO
cooinie les seules garaaties de la proqm
tionale. L'esdayage néanmoins a été dans
l'ordre social a subsisté. La féodalité seAss.
lée , et Tordre social n'en a pas soQffen.\i
avons va. tomber les privilèges de la nobi
et si Tordre social a été ébranlé , la butess,
pas été à la destruction de ces privilèges. i
à l'oubli des principes , à Thabitude debi
ruption, à la domination de la sottise^ auë^
qui a paru long*temps saisir tour à toar \»
hommes ayant du pouvoir.
La destruction des privilèges de la B(^i
est le commencement d'une époque Donve^
c'est Tépoque des conventions légales»
L'esprit humain a trop de lumières po^
laisser gouverner plus long-temps par U
ou par la ruse , mais il n'en a pas assez fo^*
gouverner par la raison seule* Il lui faut qoe^?
chose qui soit à la fois plus raisonnable ^
force, et moins abstrait que la raison. ^^^
besoins des conventions légales, c'est-à-dire i'^
sorte de raison commune et, convenae, fc f
duit moyen de toutes les raisons indiriduete
plus imparfaite que celle de quelques-uns, r
parfaite que celle de beaucoup d'aufr^V ^^f
compense le désavantage de soumettre des esp^
éclairés à des erreurs qu'ils auraient secoo^
par l'avantage d'élever des esprits grossiw^*
^
(4i5)
srités qu'ils seraient encore incapables de com-
rendre.
En traitant des conventions légales, il ne faut
Ltnais perdre de vue un premier principe, c'est
ue ces conventions ne sont pas des choses na-
irelles ou immuables, mais des choses factices,
isceptibles de changement, créées pour rem-
lacer des vérités encore peu connues , pour
iibvenir à des besoins momentanés, et devant
>ar conséquent être amendées, perfectionnées,
t surtout restreintes, à mesure que ces vérités se
iécouvrent, ou que ces besoins se modifient.
On demandera peut-étre pourquoi nous distin-
;uons l'époque actuelle sous le nom d'époque des
inventions légales, puisqu'il y a eu de tout
empsdes conventions de ce genre. C'estque cette
îpoque est la première dans laqueUe les conven-
ions légales aient existé seules et sans mélange;
1 y a toujours eu sans doute des conventions lé-
gales, parce que les hommes ne peuvent se passer
le lois; mais ces conventions n'étaient que des
:hoses secondaires; il y avait des préjugés, des
erreurs, des vénérations superstitieuses qui les
sanctionnaient , qui occupaient le premier rang,
et qui caractérisaient ainsi les époques precé^
dentes.^ Ce n'est qu'aujourd'hui qu'arrivé au point
de ne plus reconnaître de puissance occulte qui
L
{4'4)
ait le droit de maîtriser sa raùoD, l'I
Tent consulter qu'elle , et ne se prête tout aa pins
qu'aux coaTeatioas qui résultent d'aoe transic-
tion avec U raiaOD de ses semblables.
Nous croyons BToir prouvé par le raisonue-
meat ta perfectibilité de l'espèce humaine, et,
par les fiuts, la marche de l'espèce bumaiiie dans
les divers développemeus de cette fecnlte qui li
distingue.
Lanatare a imprimé à l'homme une dîrectitMi
que les tyrans les plus barbares, les usnrpateais
les plus inscdens ne peuvent contrarier.
L'espèce humaine n'a pas reculé sons la ty-
rannie insensée des empereurs romains; elle n'a
pas reculé, lors même que le double fléau de li
féodalité grossière et de la superstition dégradante
pesaient sur l'univers asservi. Après ces méniora-
bles exemples , tl faut désespérer du graad oravre
de notre abrutissement.
Si Pergtanadextrd
De^iuii postent , eliatnh/lcdefensdJuistefU.
U serait ii désirer que cette ccmriction pût se
faire jour chez les gouvemans, de quelque pjs
et de quelque «spèce que ce priisse être ; elle lenr
epar^ratt des luttes sanglantes et d'infhictneiii
(^rts. INous, du moins, qui ne sommes pis
( 4»ô )
sourds k la voix de Texpérience , et qui trouvons
dans l'étude des siècles des preuves éclatantes de
cette vérité décisive, ne nous laissons pas abattre
par des retards accidentels. Sars^jue nous sommes
de notre pensée et de la nature , peu nous im*
porte la perversité des tyrans , ou l'avilisse-
ment des esclaves : un infaillible appel nous reste
à la raison et au temps.
C4i6)
XVIII.
DE LA DIVISION
DES PROPRIÉTÉS FONCIÈRES.
Les peuples qui, après s'être donné des ins-
titutions Douvelles, veulent consolider ces ins-
titutions, sODt exposés à plus d'un danger et
ont à lutter contre plus d'un obstacle. Dans le
nombre de ces obstacles et de ces dangers, il
fautplac^, peut-être au premier rang, lacmi-
servalion imprudente , et souvent inaperçue ,
d'usages, d'habitudes, et même de lois, con-
traires aux principes sur lesquels les nouvelles
institutioas doivent s'appuyer. Nous somoies au-
jourd'hui, je le peose, dans un embarras de cette
Le grand bieo&it de la révolution firançaise,
celui qui compense tous les maux que cette ré-
volution a causés, c'est introduction de la classe
intermédiaire dans Tadmiaistration des afiaim
de l'État.
Autrefois, sans doute, des hasards heureni,
ou des feveurs qui n'étaient pas toujours méri-
tées , appelaient au pouvoir, de temps à autre, des
(4i7)
haainie$ ck la classe iot^nnédiaise ; mais c'était
caaune>exception, et^ pour obtenir ov couserver
cetie exoeptioQ, il fallait sauvent s'ea montrer
indigne. Le cardinal Dubois et le prince de la
Paix en sont des exemples mémorables. Les mi-
nistres sortis de la masse du peuple gisaient fré-
f(V^nmient hommage à Toligarcbie, des droits
de œ peuple dont ils cherchaient à s'isoler.
La réroluticHi a changé cet état de choses. Lies
hoipmQS de la classe injbermédiaire, la force de la
nation, entrent de pl^n,droit dans le maniement
des intérêts nationaux ; ils ne sant plus l'objet
d'une .condescendance insolente de la part d'une
qa&te orgueilleuse. Il n'y a plus de privilège, plus
de monopole poUtiijue.
Mais, en rétablissant TégaliAé des droits, la ré^
Yolution^ quoi qu'on en dise, n!a pas rétabli l'é-
galité des fortunes : Taristocratie , dont plusieurs
membres ont .subi des persécutions et des apolia^
tions, que .certes je suis bien loin d'excuser, est
pourtant restée plus riche par elle-knéme que les
autres classes. Je dis plus riche par elle-même,
parce que les négocians, les manulàcturiers, les
hommes tjui font valoir leurs capitaux industriels
ou intellectuels, sont riches par leurs travaux ,
parleur activité, par leur persévérance. L'aris^
tocratie est riche ^sans que le 4ravai,l .lui soit in;!^
posé , sans que l'acUvité soit exigée d'elle ; elle vît
37
(4i«)
aoblemeot , dans le sens qu'el)e-mème a donné 1
ce mot , £'est-4i-dire en jouissant de ce dont
elle hérite , et riche des richesses de ses pèf«s,
comme elle est on se croit brillante encore de
leur gloire.
Il en résulte que pendant long-temps , et jus-
qu'à l'époque où l'égalité des partages aura fait
descendre l'aristocratie au niveau du reste de k
nation , il n'y a guère qu'elle en France qui puise
remplir des fonctions qui absorbent an temps
considérable , et détonrnent nécessairement ceux
qni en sont revêtus de toutes les occupations la-
cratives , à moins qu'on n'attache aux fonctions
de ce genre des salaires qui indemnisent cenx qui
les exercent : mauvais moyen, source de sur-
charge pour les gouvernés qui paient, et de cor-
ruption pour les geuvernans qui sont payés.
Je ne suis point du nombre de ceux qui vou-
draient écarter les noble& sans distinction des
hautes dignités de l'État : je ne vens d'exclusions
d'aucune espèce, et je repousse même c^es qui
pourraient être excusées par l'expérience. Mais
d'one autre part il est évident que, si les nobles,
en leur qualité de grands propriétaires j s'empa-
raient en majorité de la direction des destinées
de la France , la France perdrait en peu d'années,
peut- être en une seule, le fruit de quarante ans
'tes, d'efforts héroïques, de victoires qoi
( 4»9 )
surpassent les temps fabuleux de lautiquitë , et
de revers supportes arec un courage qui n'arieu
d'égal dans les siècles mpderoes.
U n'en est pas de la France comme de l'Ângle-*-
terre^ où les grands propriétaires^ réunis au peuple
ccmtre les empictemens de ia <:ouirûnnc^ ont ^ de
temps immémorial, senti la nécessité, éprouvé le
besoin de la liberté. Les grands propriétaires ont
toujours parmi nous cherché plutôt à partager le
pouvoir qu'à le limiter; ils ont préféré les pri--
viléges aux droits et les finveurs aux garanties.
Il est donc manifeste que, dans l'intérêt de
notre monarchie constitutionnelle, il faut encou-
rager le plus qu'il est possible la dissémination
des propriétés , surtout des propriétés foncières.
La propriété foncière n'îest point , pour - le mo«-
ment, comme dan^ les circonstances ordinaires,
la première et la plus indispensable des garanties
politiques: ce genre de richesse peut aujourd'hui
trouver son avantage à bouleverser l'Étal. Les
amis des révolutions peuvent se rencontrer dans les
grands possesseurs de terres, et c'est dans la classe
moyenne que sont les ennemis dés révolutions. *
Cependant, qui le croirait? nous avons conservé
dans nos lois fondamentales les traditions suran-
nées d'un temps qui n^est .plus , et les com-
binaisons pins récentes d'un temps qui. doit
. essser d'Mte. Les- substîtutidn&, .l^éritage dé la
37..
(4to)
ffodalhéi ie ^repeoètàaetsi: smis k^Emneds
fMjoratSy créatim «du despoliêiife. Ijcs jiropnétBi
d'exception coiftmstenifc d'tme manièm bicarré
avec le Èjslème général et régulier de nos lois ,
oonmie ooplakisédiikses gothiques, certmiies met
étroites et tortoeuses, dépaerent enoeve l'élëgaans
et la iêymétne de la capitale de la Franœ.
Quel esti'bomme xpd, a -il réfléchit um îastaat,
ne aente ^e toutes ces choses sont direotawent
en o{q>ositioD a^ee les principes q«e la révo^
Intion a «établis et ifoe èa nstauration a cob«-
sacrés?
Je laisse de c6té les raisonoemens «pM ponr-
eaienl mefeamir les saines teaxiinesderéoanoeait
poUtiifne en ùiyemc de la di v^isioa^iles propncaés;
je ne reproduirai point ici les i^mtés t^n'Adam
Smidi et 'd'autres écriTaiss ont ealrarées 4e
^ant de lumières. Déclarer des propriéfees imUé-
■afales, c'est tfinrcer'tel homme à consenrer œ qni
iui est à chai^ , en empèdtant 4el ^antne 4'ee-
^yoénr ee iq[ai Ini est aiyaniagenK; car cdui qui
'vcnft wcndre indique ^r tiuqK'tl n'a pas les nmjem
ou Aa fiolonté d'améUorer^ et cehn qni vant ladie-
^ter annonce qu'il a ceMe Tolonté et mè maoy^as.
Mais je n'^nivisage h ^qnestaon qne aons ks
«apports politiques^ idaaa sues «iroonstanocs ao*
indles.
tia elnae ^i^ «lédlras de «es iprivî!^» ^^-'
(4:^1 )
aioiLy Tonémi se orëee dkft.ftfiviliigp^ée^ peom
pméiéf rèM leii8afaalîtittknM^ie& êééshwmnm
et les majorataL ïol fëodUKlé^ tf tequée d«w M
suprématie p(^i(oe^ qatea sm chItMttY et sm
seîgaBvrtei^ il 7 a dein< ssècksi et 4e néfogî^
dans k cbonasticité des eoials som le noso^dei wir
hkmes MmnUmdstt tUe sent k tarram des cown
s'éliraBkr sons sea f»f et tcnudrak se rafiigiar de
Bovfeoa dana sas tarées^ eu ka teodaitt imliéri
■aUe»^ sens k nooi de grande propaiété^ Hm
k glande propriété inaUsnabk est atis^î cou*
traire que k féodalité à l'état présent de la eiTÎli^
saiion« L'effet de k cÎTilisatiQii est d'ourrir «ne
eanrière plna vasteet plna Ëbre à k forée moMk
de riioBnae^^tf de ns«d>îlisar^ si Von peut $wpfir*
ma ainsi ^ détendre dîapembkatoas leamajr^nf
à Taide desqnek il: ettrœ. eette Ibrct^ La ff»*
psiété fendère n!eal: anjourd'hni qe'u* de cas
■Miyena; elk tend en cooséqiMMice à ae divi$et
ponr eiienke plna oeauBodànent* Tont ee qui
oentrariendi cette tendance, serait sana résolMit»
Anssitôt qu'nne partk de k propriété fonçiài??
ent passé dana ks mains du tiers-rétat, k féOr
dalité fut Taiacn:|e. Au^Oittrd'km^ Tinduatrie^ qei
est tout entière dana les mains de ce mlmie
tiera^étati yaincra k propriété fonciàre,^ c!eal^
à^«dire k rangera à son niTeau, k rendra œefaik#
dmsée, ciieiiknte à Vittfini. Toua ka efforts
(4M )
des castes pour Tempècher de prendre ce non--
Tèau caractère seroat împtiissaxis : elle a changé
de nature. Bu accordant ce qu'il faut accorder
aux habitudes de la génération contemporaine,
on peut affirmer que dans cent ans Içs classes iKm
agricoles n'auront de propriétés foncières que
comme jouissance de luxe, et la propriété £oor
cière ,. divisée et subdivisée, sera presque uni-
quement dans les mains de la classe laborieuse^
La grande propriété est à peu près Je dernier
anneau de la chaîne dont chaque siècle dëtadie
et brtse l'un des anneaux.
Résister à cette révolution serait inutile; s'en
affliger est insensé. Une difficulté presque i
lubie a etisté chez tous les peuples anciens et
beaucoup de peuples modernes ; elle a tanl6t ce*
tardé l'établissement, tantôt troublé la jouissance
de la liberté. Cette dt$culté, c'était le peu de
lumière de la classe vouée au travail, et le peu
d'intérêt que cette classe, composée de prolétaires,
prenait au maintien de l'ordre. L^antiquité n'avait
trouvé de remède à ce fléau que dans l'esclavage.
Tous les philosophes de la Grèce dÀdaraient Tes-
davage une condition inhérente et indispensable
de l'état social. N'est-il pas trop heureux que la
division des propriétés délivre de ce péril les so-
ciétés de 'nos- joues, et qu'elle attache lé grand
^~^bre* a la sCsd^ilHé des institutions par soii i«r
(4»5)
f ërél ? Les gens qui dëplpreât cette division sont
précisémeiit cei» qu'elle sauve, eu répandant
des lumières , de laisance et du calme dans la por-
tion du peuple la^plus dangereuse quand elle, est
ignorante, pauvre et agitée.
La propriété foncière elle-ménie y gagn^en
culture et en valeur. Contemplez ce qui a eu
lieu en France depuis la révolution ; comparez
notre agriculture et. ses produits à l'agricul*
ture et aux. produits du. siècle dernier ; mé-r
dite^ èo&a sur l'effet politique et agricole de la
concentration des propriétés foncières chiqss leç
Anglais.
Si on laisse la. propriété fdneière suivre paisi-
blement la direction que lui imprime la.nature,
si cm ne la rend pas stationnaire et indivisible ,
par desrèglepiens absurdes /en contradiction avec
les besoins: du, temps /.elle changera, souvent de
maître y elle se divisera d'elle-même. L'égalité
des .partages , l'action des opérations commercia-
les^ l'indépendance de l'industrie, en triplant les
richesses de la France , placeront ces richesses
dans les mains qui les auront méritées et qiii en
feront usage dans le sens de la liberté»
Si y au contraire^ vous mettez obstacle h cette
révolution insensible et graduelle, vous çonser-<
verez dans le corps social des élémens de fer-
mentation: et de désordre. Quand la richesse est
(4^4)
Moie de te qui exktd, eUe tu^ est le m«3ieiir
soutien : mâts ptëdsénient parte (fa^eXie est très
puissante, il famt ériter ^'elle> seit eïmettne êe
ce qai existe ; csr ald9r& eHe serait ou dostmcéve
ou détruite.
Vtfjez la plupart àes TépoatiicftltàB ânefieMMes^
cherchant partout un remède h cette domina*
tion de là 'propriété siristocratique qni menaçait
la démocratie que leurs institution^; omsa^
craiènt, comme elle menace atrjotird'hm n6tpe
monarchie constitutionnelle. Ges> répnUkjues
recouraient à des mesurer vetatoires^ injustes et
spoliatrices; à des lois agraires, à des paftag«s
forcés: tristes eij^édiens, funestes à ht fois et
inefficaces; car tout ce qui- blesse les droits des
individus ne sert qu'à rétablir, par des scscoosses
fâcheuses, une égalité factice qui Ht peut durer.
Durant notre révolution, on a v^émla recourir
à des moyens plus violens encofe, dont le réstA^
fat a* été encore plus triste. L'iniquité, aprbi
avoir frappé dans son cours des innocens, vienA
toujours retomber de tout son poids sur lai tèia
de sels auteurs.
Il faut donc renoncer aut âfvantages appavens
d'une rapidité qui n'est pas compatible avec la
justice. Il jr a des incdnvénictas inséparables an
passage d'une position sociale k une autre. Sjr
résigner est le seul parti sage, et il y a injustice
st imf»r«donc« k M nbnttrtr elvfiiiNt eu
M^ais sillet ttid^Mtidii''€l^âj<»tiM#àee9 ÎMmvrf**
niéfitt qMttd 0n n'y ert pas* forcée il est iÉBupim^
àent de dépoiev dans le9 iostHotMiis destâtiéest ^
régler l'ayeûip^ dm geri&M qui ne servindèiiA
qu'à prolonger tes inégalité» 4'<iii passé * dotii
nous deTdm mms efiweer df'e^aeer kr traoe.
Toléréfis ce qui est^ ittaîa e» p^^raûl ce qui
doit étrei et $stm pvétevdre, d'un coup âw kb*
guette ou d'un coinp ée ktdff', iàke tmmpliey
Fégaltlé , laiMoiia la Klnerté agir lâweaeiM» lik
pourvoit à tout; eQe euricUt le pauvre sans dén
poniller fe riche} die ne fait pas diapaiatlve yié-^
lemmeot lea fortuaieftdisproperttoiioéed ^ nwiaéii
le^ empêchant de se perpétuai^ , elle le»r enHve
ce qu'elles ont d'oligarchique et de dangereux*
Point de fiubatitution^ , poiM de majorataj
point de propriétés inaliénables^, et , àtm Httà
peu de génératione^ â n^y aura pas phia en
Fraoce de privilégiés de fiûl qufil n'y en a déjà
nisintenant de droit*
Chose singulière , ce que certaine homnea
Tondraient empocher dans une mooardiîe consp*
titutionnelle se feit depuis vingt ans en Pmsse ^
par la volonté d'un monarque afasoln^ Diaprée Ica
lois promulguées dans ce pays de idi^à i8slo>
\h bourgeois et les paysans seront^ é^M le conta
â-un siècle^ les propriétaires du sol de la Prusse
C 436 )
oomem ik \o9Mt Bor les bords du Rhia. La m^
Uessft^qjoâs'fistllMrt irtitée de ces lois lorsqii*elks
fnreiilipromiilgpëefi, y anéanmoins beaiieoiip ga-
gné. La fecuLté d'aliéner les terres- ajoate à lew
valeur .vénale; .car aussitôt que la. terre devient
libre , et que il!agricuUure est dégagée de tontes
les. entraves, la population et Taisance ai^;men-
teiit^ eti'effet de cette augmentation est la hausse
des terres, et pan conséquent une plus grande ri-
chesse pour ceux qui possèdent les propriétés les
plus considérables* <r Partout où ily adesacbeteun
il y a des vendeuiB, .dit à ce sujet un aateor pims-
sien ; mais les meilleurs acheteurs sont in^mtes-
tablement eeua qui pew^ent payer plus <:her un
objet, ceux par conséquent pour qui cet objet a
le plus de valeur et rapporte davantage. Or, c est
pour le paysan que ragrieul ture est surtout produo
tive, pour le paysan qui visite son champ le pre-
mier le matin, et qui le quitte le dernier le soir.
La sueur du cultivateur est le meilleur engrais
des terres ; il est de la nature de l'homme d'ai-
laaea la propriété, et aussitôt que Fon permet à
la classe agricole d'acquérir, elle en trouve les
moyens. . Cette classe alors se marie de b<Miae
heure, parce .qu'elle u'a pas d'inquiétude sur sa
subsistance ; elle sait que son travail est sa li^
çbesse ^t que se$ bras sont ses capitaux. Le ber--
ceaii ne ' tj^rde paiS k se pjiacçr. auprès du lit
( 4^7 )
onjQ^, et; U pcupvkhAïQtk s'wûfoitiàwsijm UA
ays |MEr€8q«ie aussi vilO} que. sw^;le^si4 ^^tifW
ierge. de l'AxnéJiqi;^ SQpteofUioi^aljQ. Ce«. opltih-
'ateurs achètent arpent |>âx arpenl^iid'abot^feKr
niers , ensuite propriétaires , ils supplantent
bientôt cette race d'agriculteurs héritière et imi-
latrice de la féodalité et de la noblesse , et qui a
un précepteur pour ses enfans, une femme de
chambre pour sa femme', un cocher pour ses
chevaux , un chasseur pour ses chiens , un maître
valet pour ses ouvriers et une femme de charge
pour ses servantes. Chez le vrai paysan, le maître
et la maltresse remplissent toutes ces fonctions
en une seule et même personne.
» Il est indifférent à l'État de savoir entre quelles
mains la terre se trouve, pourvu qu'elle .soit
confiée à des mains actives et laborieuses; que cea
mains laborieuses aient pour ancêtres des privi-
légiés, est une chose de peu d'importance : la pro-
priété et la liberté, voilà ce qu'il faut. Partout où
cesdeux choses existent, l'homme est actif et l'agri-
culture florissante, comme le prouvent les marais
de la Hollande. Là où ces choses n'existent pas,
l'agriculture tombe , et avec elle la population ,
comme le démontre l'Espagne , où , les quatre
cinquièmes du territoire étant entre les mains du
clergé et de la noblesse, une population de trente
xnillions a été réduite à neuf. La Prusse, qui a dans
(438)
c« Moment orna tnWÎM» d'haMtsns , éfta
avoir wiie cUm Vm i85o , pv le seri A
éa M novrelle Wgiriatlan snr l'igriodAuedÀ
la drrimm des propriAfe. ■
(4a9)
i
ES £RR£DIiS QUE L'«ISTOZB£ FAVÛRISI^
flUa us QOtms&lfEMBfS AS90UJS
B
ET LES GOUVERNEMEHS POPULAIRES (i).
Plusiears chefs du ^ouyernement répuJblicam
.e la France ont commis beaucoup de fautes^
pelques-uns beaucoup de forfaits. Mais- que de
ris n'ont pas retenti contre eux dans le monde
sntier ! de quelle réprobation n'ont-ils |>as é\i
ustement frappes I
Un roi de cette même contrée a banni trpif
millions de ses sujets (2). Après les avoir ban-
nis , il leur a défendu tout k coup de quitter
*
( i) J'entends pur gOMTemeniciift popnlaicef toutef lei >aisga*
nisalîons politiques où h peuple esl admis per ki-rmime « .ou
per,sesj:ipr<taitaiis. Il prendre ,iMu;t A J« confeoiondefikss^
dMis et casL. "«^ monarcfaie oamtititfioBiielle £êIL lia Boiirainer
ment populaire. Je mutais d'abord servide respFeBsiaa goonftpr"
nemens libres : mais-oonune j'indique diverses -ciyooBstanceS'oA
les gouvecnemenspopul^îlieai^pprâaeat le iiherti^ , il 7 auiait
e^,i^M iypeleryiiiwsgiiltyifl»»id^
(a) « Le loi a résolu de faire sortir du fOfatmie ^td ïm
9 gens de la religion qui y restent. H cMdBsqtas Jewfliiweiis ,
» et leujr àmmtJ jmmtm9k4e ^e^Mêmit oùôl leiv ^it^* Il
» lesfera eonduire hors du royaum». ^ {tlfé>idm»«ri> ^twi-
(45o)
Wor patrie. Les frontières ont été* gardées (i);
les fugitif ressaisis envoyés aux galères; oen
qvi édia|^iaient y déponillés de leurs biens;
ohtx ^ se soumettaient, privés d'en Aspo-
ser (2) ; les geulilshommes , jetés dans les ca-
cLots; les rotoriers, espèce plus yile, entassé
sur des Taîsseaul / poui^ aller expirer dêi^ des
cootrées lointaines et insalubres (5). Les gens de
la cour se sont partagé les bîens des prœcnfs (4),
L'acbat de ces biens est devenu le titre le plus
sur à Ta faveur dn monarque. Les courtisans
ont dressé des projets de déportation en masse (5),
Dix mille bom'mes , en trois a», ont été la proie
des TOueS) des flammes tr it^ gibets (6). Les in-
tendansde provincer rr. 'u-mèines per£ectionoé
'0 « Ob «f vt-tJ' • as- i Tianjuis du Bordagc swvSi «îe
• ui^ mar^ e 'f -- -» "^ Snabre et Meuse. Il TOoki
» Me*^ ik'piiMT» MP>s -imille. Sa femme « été U^
• £ir -»«r jf •» *» ""^ ^ Bor&ge dinsla citatddk if
Tflp de Guifanî , et
V <inis cale de Trmwmm^^ '^
ft Ptns , Mt ils seront tHisudty ôb
Oc zABKsemCay
i'Édâ ^ Nantes , H
fcmit publies pu- r«*t
die méièÊme ée'J^fgmttênon.
(4$i )
es tortures (i)« On ^s'est cru doux %t datant en
ïrdoimant aux soldats de ne tirer^ que tard.
les réunions religieuses qui ne' se
3as (:2). Un supplice honteux a frappé des
ards infirmes (3) ; on les a poursuivis jusque
lansles convulsions de Tâgonieetà rbeureso*
le:nnelle de la mort (4) ; et le roi par l'ordre d«H '
jvkél ces atrocités ont été commises ia'est pas utt
le ces rois baii>ares qu'on peut regarder comme
iine calamité extraordinaire , c^est le roi que
["histoire a nommé Louisp-le-Grand.
On se tromperait, certes, si Toncrojait voirdans
ze rapprochement le désir d'excuseir- des cruau-
tés plus récentes. Haine et. mépris auv-oppres*
seurs > quelque dénomination qu'ils portent ^
quelque étendard qu'ils arborent! et s'il .est dès
degrés dans notre mépris et dans notve haine,
que l'excès en soit réservé à ceux qui pro-
fanent les couleurs de liberté ! Mais ' n'ést-il pas
étrange que les mêmes horreurs qui ont coor
vert d'un juste opprobre les cbe6 pas8aga*s de
la plus orageuse des révolutions, soient repré*
sentées tout au plus comme des fautes excusables
dans le monarque d'un vaste empire , et qa'eUes
(t) Rhuliéres, aga.
(2) ibid. , n , 339.
l4) lbid.,l,3Sj ; II, 177.'
(45>)
'ai—t porté ^'aoaatteiate 9sm» ïégkvmmuK hon-
l^Êorape Im jnenéait ei que, malgré
lui reodow encoife?
Qd ne dkm pas qu€ cette 4ifféceBce dans les ju-
pepens aoîl Feffet des victoires de Louis XIV et
deleobt guerrier de^oo règne. Des victoires an
flMÎi» égales OQt<ététremportées par les Fraoçais
•ons le ccMxiitéde salut public > et i'iiistoire mili-
tràe de la France , à Tépocfue des excès les plus
kaprihles , est eent fois iflufi fanUante ijac celle
du temps où les avinées rétoient commandées pir
ifls Tnrenne et;ks Gatiaat.
D'où "vient^telle donc y œtle •diffémnce? De ce
ffos^ jusqu'à nos JMirB^ leslûstojrîeRas, jxiêaK avec
let sieiHeiBres intentiiMfi «de fidélité et d'eue-
tsiudej^ . n'ont, pu nous donner que des idées
fausacB :8ttr les ^uveraenaens popcdaixes et ks
-gowememens dbs<^s.
ii'bîistoire ^se compose des jugemeus oontem-
•parains sur les individus et. swr les époques.
Oftr^ les ûontmiiqKMraiBS Ae:se pem»e)ttent guère
-de juger les gounrememens absolus que lorsqu'ils
«drit'dmix ^ modérés» 'Qnand ils s«it vi^deos,
oa ne les Juge pas^ 4m les flatte, et les tra-
ditions de cette flatterie couvrent plus ou moins
la vérité des faits. Voyez la réputation d'Au-
guste et encore plus celle de François V.
Comme au contraire , lorsqu'il j a eu 4e6 cou-
( 455 )
vulsions, des désordres et de l'anarchie dans les
gouvernemens populaires, ces gouveruemens ont
peri , on les a jugés après leur chute et avec le
souyenir des calamités dont elle avait été pré-
cédée.
Les gouvernemens absolus ( nous parlons de
ceux qui reposent sur une transmission régu-
lière ) oppriment leurs sujets dans le calme ,
en détail, sans éclat, sans secousses.
Les gouvernemens populaires oppriment les
citoyens par mouvemens impétueux et désor-
donnés , au milieu des tempêtes , et en masse ,
ce qui' rend les calamités qui signalent ces
momens d'orage plus remarquables et plus ef-
frayantes.
Socrate est une époque chez les Athéniens. Les
innombrables victimes de Louis XI, les protes-
tans brûlés à petit feu sous François P**, le
supplice de De Thou sous Richeb'eu, les dragon-
nades de Louis XIV nen sont pas une dans l'his-
toire de France.
Four que la Sainl-Barthélemy devint Tobjet
de l'horreur européenne et de l'animadversion
des historiens, il a fallu que la populace s'en
mélàt. Sans les égorgemens exécutés dans les
rues, l'histoire eût été bien moins sévère envers
les massacres médités dans le palais.
Quand les gouvernemens absolus dégénèrent
28
, C434)
es OBc tjnanie sanguinaire, ils coramandent
k silence; les iajnstices se cominetteat sans que
les reduiutioDS soient permises, le mal se £ûl
sans bfuît.
Dans les goavernemens populaires , le mal se
Eût aussi, cela n'est que trop vrai, mais publi-
quement, à trarers les réclamatîous et les ré-
sktanœs. Les (^primés protesteut, et leurs pro-
testations. même inatiles, devieuneut instmc-
tnres : rkistoire les enregistre.
Les goaTeracmens absolus se louent ; les goo-
■eiiieimus popolaîres se calomnient. Les princes
Aespotiqaes se soccèdent sans se renverser. Celai
qw est snr le tr6ne n'a pas besoin de faire reft-
sortir les iniquités ou les vices de celai qnll
moplaoe ; an contraire, la plupart du temps,
3 ne permet pas qu'on eo parle. Mais dans les
gooTememens populaires , les factions ne se
SQCCvdent qu'en se renversant, et pour se jus-
tifier des renversemens qu'elles ont ope'rés,
elles doivent présenter sous des couleurs odieuses
to«t ce qni a précédé leur élévation. Ainsi , ilaos
vv .icriiurr cas. On a la faculté de médire an
uioiu» tl'i passé. Le gouvernement absolu nous
U coult-ïtc. On ne s'est poiut , à l'avènemeut
Charles VUl, exprimé sur Louis XI avec
'4 d« sévérité que sur le comité de salut
1
(455)
paUlic lors 4u dirçctoù^i ou mv 1? directoire
Iprs du consulat.
Au inilieu dçs convukîons et de lauarcbie, 1^
personnages éminens sont les plus menacés. Âpuis
les gouverneniens absolus, rpppms^n pèiie pw
la classe pbscure ; celle-^^i f^% wu^tttj ) elliç s^t
à peinç qu'elle a droit d^ se pUîpdri*^ ; l'autre ^^C
est active .et parlante ; ^s cr^^ retentis^prt.
Dans les gouvememens populaires, les «a^seWr
blées qui exercenl Je pouvoir WPt prç^que jdqu-
jours divisées eu dçw^c partie , «t te blâjiue ^i^
place à cdlé de 1 eioger lUes gQuvçrij^ej^e^s nh^^
lus u'ajant qu'un çhef^ le blajqoe o? tprpifye .nfij
place ni prétexte ; il n'y a de tplérp qu'w ÇPPPPrt
d'éloges, et ce concert d'éloges fausse i'ppîiiiip^i,
Dans les gouvernemens populaires , quand il
y a liberté, on jouit et l'on se tait; quand il y a
tyrannie, on soirffre et l'on murmure , ou , si la
tyrannie est trop ombrageuse, on se tait encore.
Sous un maître absolu, on souffre et l'on re-
mercie.
L'histoire a jusqu'à présent recueilli sans discer-
nement et sans examen les remerciemens comme
les plaintes, et il en résulte que ses couIeui*s som-
bres et sévères , quand il s'agit des excès commis
au nom de la liberté, sont singulièrement douces
quand il s'agit des fureurs du despotisme. Certes,
l'estrapade, sous François I*% les hérétiques plon-
a8..
(456)
gésdans les flammes^ et retirésaussitôtpoar j être
ploDgés derechef, sous les yeux du prince, à côté
de sa maîtresse, l'adultère offrant aussi à la re-
ligion des victimes humaines; toutes ces choses
sont-elles moins horribles que les attentats com-
mis par d autres monstres , à Nantes ou à Lyon?
Nous nommons François P' le père des lettres,
et qui d'entre nous oserait prononcer le nom de
Carrier ?
Une génération nouvelle s'élève ; elle foiùlle
dans les monumens de notre histoire; elle la re-
fait d'après ces monumens. Qu'elle persévère!
elle rend un grand service à l'espèce humaine,
car l'histoire n'a servi long^temps qu'a la tromper
et à l'avilir.
( 457 )
PENSÉES DÉTACHÉES.
£11 prêtant l'oreille au retentissement de toute
rSarope, en voyant la disposition générale de
tous les individus et de tous les peuples, que
pourraient espérer encore ceux qui marchent
dans un sens opposé aux besoins et aux vœux
universels? Ils prennent pour un caprice mo-
mentané, pour une fantaisie passagère, ce qui
est une volonté fixe, une résolution inébranla-
ble. Ils pensent que la grande habileté est de
louvoyer, d'attendre , de gagner du temps; mais,
en toutes choses, le temps est fauxiliaîre de la
raison, et, sous ce rapport, il est loin de prêter
son secours à ceux qui repoussent les désirs içsd^
sonnables de l'espèce humaine.
2.
11 y a des gens qui croient qu'on crée les véri-
tés parce qu'on les déclare , et qui s'en prennent
de l'existence de ces vérités à ceux qui leur ré-
vèlent cette existence ; mais ces vérités n'en exisr-
taraient pas moins , lors méime qu'on ne les au-
■" f-"" «»' ««rodons..
~ /•"="'• ^^ d«, ,-„a:>_. ..
\
(439)
'e titre, cette précipitaCioii daDgePsuee^ aonfc
lins à reporter , sur les vérités ménies qui en
*t l'objet, leur désapprobation de ht^fonne^
^ diiipQsitîoQ' est natuneHe , m^.dle est dér*
•cée et peut devenir fîmeste. C'est toujoun
r un fau^ calcul. que ]'*on se consacré à .une
auvaise cause. Il vaut mieux partir de la yé*
té qui est proclamée, fût-elle même intem-
estiy^ ; ^t vlorsqu'elle est jeté^ sans préparation
ans UA système pratique qui ne devrait se çpm-
oser que de vérités reconnues, il £aut, non
efforcer vainement de* la (^e rétrograder, x:ar
lie ne rétrograde pas , iwâs Tçiitourer au plus
/'iite de l'évidenirequ'ielle n'a {i^s encore açqui^i
3t que ne savent p^s lui doi;iner les hooiines im^
patiens ^t fougueux qui n'aiTiv^nt à ejUei que par
l'instioct^ En se:i:on4amna3;ità défendre rerreur,
on décradite la raispp et la modération i?îiême ;
oes deui;; choies si ( précieuses se ressentent
. d'être employées en faveur de principes qui ne
- sont pas parfaitement ^t ri^ureju^ment vrais ,
-el la portion de sophisme à laquelle on les allie
rejaillit sur elles et les affaiblit. D'ailleurs, tous
les hommes éclairés ne se mettent pas de ce côté.
Il en est qui suivent les principes à travers les
agitations et les écueils. L'éKte de ia Mtion se
divise. Ce nombre, si petit, se titwrve encore
partagé. Des noitos également estimables servent
(44o )
d'égide aux deux fiartis extrêmes, à celui qui
Teut oonserrer l'erreur, ainsi qu'à celui qui se
presse trop de feire triompher la vérité, et le
désordre s'augmente et se prolonge , par cela
même que les bommes conaciencieux soat déso-
nis sur les moyens de le réprimer.
Lorsque l'on cODsidère d'une manière an peu
générale la marche de l'espèce humaÎDe j oo
roit que dans le mouvemeut progressif, tout a
servi, et que les abus d'aujourd'hui étaient les
betoins d'hier. Ces abus ont eu leur tempe atile.
Durant cette époque , ils ont été regardés comme
d'incontestables principes, et dans un sens rela-
tif , ils méritaient d'être considérés comme tels.
Peut-être en est-il de même de quelques-uns
des principes qui nous paraissent incontestaUes;
mais cette utilité des abus n'implique nnllement
la nécessité de les rétablir quand ils s'écroulent.
Tant qu'ils sont utiles, ils se conservent d'eux-
mêmes , et quand ils tombent, c'est qae leur
utilité a cessé.
6.
11 y a dans l'univers deux principes, la fiïn»
et la raison. Ils sont toujours en quantité in-
verse l'un de l'autre. Lorsque la raison a ùit
(44« )
un pas^ il faat nécessairement que la force re^
cale 9 car la raison ne peut reculer. Lorsque. la
force résiste y des luttes désastreuses s'élèveiit.
Ce n*est pas la faute de la raison , c'est celle de la
force. U serait contre l'essence de la raison de ne
pas s'étendre y ou de retourner à ce qu'elle a dé-
couvert n'être pas raisonnable; mais il n'est pas
contre l'essence de la force d'être convaincue;
quelque opposition qu'elle y apporte ^ elle finit
toujours par là. On appelle d'abord les parti-
sans de la raison des séditieux , et l'on s'aper-
çoit enfin que ses ennemis étaient des rebelles.
7.
Si l'espèce humaine suit une marche invaria-
ble y il faut s'y soumettre. La résignation seule
épargnera aux hommes des luttes insensées et
d'affreux malheurs. Si , de plus , après avoir re-
connu la nécessité d'une résignation générale ^
on découvre le genre de résignation particulière
applicable à l'époque où l'on vit, cette décou-
verte vaudra la première. Les sacrifices seront
éclairés : on évitera les résistances vaines, et les
exagérations superflues, et les efforts erronnés,
et les directions fausses. On saura précisément ce
qui doit être repoussé a vet force , souffert avec
patience, adouci avec adresse, amélioré avec
zèle. Je parle également pour ceux qui perdent
( 44a )
et pour ceax qui gagnent , poor ceux qui ox-
gnent et poor ceux qui desbent, pour ce»
qui TiTaient des abus et pour ceux qm b
abus dévoraient ; tous ont nn égal besoin delic
instruits du sort qni les attend et des ciro»^
tance qui les environnent. Les Innnières soet
nécessaires à tous. Vainqueurs et vaimms, il m-
porte aux uns et aux autres de reconnaitre k
diamp de bataille; l'ignorance du temna k$
précipiterait dans des abîmes, et ils joindiaksl
aux maux iaéritables de la guerre les calamités
inutiles du hasard.
8.
L'observateur superficiel croit voir d'invisibles
opinions dominées par des forces visibles^ et ne
s'aperçoit pas que c'est à ces opinions qu'est due
l'existence de ces forces. L'habitude nous em*
pèche detre surpris du miracle de rautorité.
nous voyons le mouvement f mais nous mécoo-
naissons le ressort. La société ne nous parait
qu un grossier mécanisme ; nous prenons le poi>-
voir pour une cause , tandis que ce n'est qu'oo
effet , et nous croyons qu'il est possible de se
servir de Fefifet contre la cause. C'est cependant
aux opinions seules que l'empire du monde a éèé
""inné. Co sont les opinions qui créent la fan:e,
donnant des sentimens^ on des passMins, od
( 445 ^
es enthousiasmes. Elles se forment et s élaborent
ans le silence; elles se rencontrent et s'électriseut
ar le commerce des individiis. Ainsi, soute-
ues j complétées l'une par Fautre, elles se pré«
ipitent bientèt avec mie impétuosité itréslsti**
Ae. Jamais une idée vraie mise en circulation
l'en a été retirée i jamais une révolution fondée
urune idée vraie n'a man^é d'en établir rem*»
nre, h. lïioins que l'idée ne îiA incomjrf^te. Alors
a révolution n'était qu'un symptôme, avant-
:oureur delà véritable crise, et elle s'est achevée,
lès que ridée complétée, c'est-à-dire rendue plus
évidente pour la majorité des esprits, est revenue
k la charge. Ce qui trompe quelquefois sur les
révolutions que produisent les idées, e^est qu on
prend des accessoires pour le but principal.
Ainsi, par exemple, on croit que la révolu-
tion d'Angleterre, en 1640, 0 échoué , parce que
la royauté a été rétablie ; mais ce n'était pas l'idée
d'une république qui afvait causé la révolution ,
c'était celle de la liberté civile et religieux. La
répttblique était l'exagération de quelques hottK-
mes; cette exagération n'a pu se soutenir. L'idée
dominante en a souffert momentanément ; mais
^tte idée dominante, telle d'une liberté consti-
tutionnelle, a reparu et a triomphé.
(444)
9.
I
LesSpartiatesseplaignaieatdeleDrs Uotei;)s
patrideas de Rame , des plelMiens ; les seignees
féodauf, de leurs ser&; les colons se plaîgnentda
n^res. J'ai lu dans VHistoîre générale des Vojtr-
ges , compilée par La Harpe^la pbrase sntrute :
M Les loups marins sont des animaux tellementfe-
» roces, qu'ils se défendent quand on lesattaque. >
10.
L'un des symptômes les plus FemarquaUs
dans les hommes qui tâchent aujourd'hui de
s'opposer à la marche de l'espèce humaine, c'est !
qu'ils soQt eux-mêmes entraînés par cette nur 1
che. Leurs opinions sont empreintes des opiniwii j
qu'ils croient réfuter. En se déclarant les cham-
pioos des siècles antérieurs , ils sont, malgré eux. i
des hommes de notre siècle. Us n'ont, en consé- '
quence, ni la conviction qui donne la force, ni
l'espoir qui assure le succès. Ils ont encore b l
violence dans l'injure, mais ils ont perdu U
certitude dans l'afSrmation. Ils capitulent sans i
le savoir. Ils transigent toutes les fois qu'ils s'oo-
cupentd'u ne question en elle-même, et qu'ils nese |
font pas de cette question une arme contre le parti
contraire. Oavoit que s'ilssetrouvaientseuls, ils j
Ttengeraieot sur beaucoup d'objets comme oeui
(445)
[uHls combattent. La lutte leur est nécessaire,
>our qu'ils restent dans le sens dans lequel ils veu-
ent rester. Usabandonnentlaplupartde leurs prin-
cipes, quand ils nesont pas avertis de lesdéfendre.
Il faut que la présence de leurs adversaires leur
rappelle leur propre cause, pour qu'ils lui soient
fidèles. Or , une cause est perdue quand elle n'a
que de semblables appuis.
Cette réflexion m'a été suggérée par la lec-
ture des Pensées (i) d'un écrivain qui a du talent,
de l'obscurité et des bizarreries. Sous ce point
de vue, rien n'est plus amusant que les contra-
dictions dans lesquelles cet écrivain s'est vu
entraîné, par les modifications qu'ont apportées à
ses opinions, malgré sa volonté et à son insu,
les lumières qui l'entourent. Quand il est homme
de parti , c'est le quinzième siècle tout pur ;
mais quand il perd de vue sa doctrine obligée
et d'étiquette, et l'on a toujours des momens de
distraction , on voit le dix-neuvième siècle re-
paraître ; et il reparait avec avantage , car l'au-
teur a le malheur d'exprimer beaucoup mieux
les vérités qui lui échappent que les préjugés
qu'il veut défendre. En voici un exemple :
« Bonaparte, dit-il, page 2108, avait des idées
» plus justes sur la constitul^ion que sur l'admi-
(i) M. de Bonald.
(446)
» nistration^parcequ'ilpremitkspremièresda»
>i son esprit 9 et le^ aulres 4aoB se^ babîtodci
i) toutes militarres* n
Ced est ua éloge bien direct du 4espotîsiiie;
éloge tellement senti , qu'il a entraîné le pa-
négyriste i louer un homme qu'aujourdlioi ^
certainement, il n'avait pas dessein de Jouer.
Si Bonaparte avait des idées justes sur la coi^
titution^ il en resuite que Tanéantisseniefit de
toute liberté, de toute discussion dans les a»*
semblées y de tout pouvoir intermédiaîw , àt
toute limite à l'autorité , sont des idées justes.
U peut être Càcheux qu'un usurpateur s'en soit
emparé; mais l'usurpateur étant renversé $ ce»
idées justes doivent re|H*endre tout- leur em-
pire, et nous aurons le pouvoir absolu, U
pouvoir unique, le despotisme, en tin mot,
moins l'usurpateur.
Mais , voici ce que nous lisons , page $5 :
« Bonaparte ayalt été obligé d'empjayer uae
D force excessive dans son admioistration, parce
u qu'il n'y en avait aucune dans m constitih
» tion. L'exemple est séduisaoït, mai$ il est
» dangereux, n Que veut dii^ cette phrase ? Pour-
quoi n'y avait-il aucune force dans la <X)nsti-
tution de Bonaparte? C'est qu'il n'y Avait au-
cune liberté ; car assurément ce n'était pas
^'autorité du chef de l'État qui ixianquftit de
(447 )
force. Cette autorité a éti la force de &ire di&-
paraitre toutes les autres^ de rendre impossîLIe
toute résistance , de régner seule , sans oppo<-
ûtioQy au milieu de l'obéissance et du silence
universel. Si la constitution de Bonaparte n'avait
pas de force , c'est que la force d'une constitution
n'est pas dans l'autorité du chef de l'État, mais
dans l'équilibre , dans la division et dans la ba-
lance des pouvoirs. Je défie l'écrivain de donner
une autre interprétation à sa pensée. D'où vient
donc qu'il dit ailleurs que Bonaparte avait eu
des idées justes sur la constitution ? £st*ce une
idée juste que d'organiser une constitution sans
aucune force? C'est que^ page :2od^ l'écrivain
n'est qu'un homme de parti , et que, P^g^ 65,
il redevient, sans s'en douter, un homme de
notre temps*
Dans plusieurs endroits , le même auteur dé-
fend vivement la noblesse héréditaire , non telle
que la pairie la consacre aujourd'hui, mais telle
qu'elle existait sous l'ancien régime. (Page i5.)
Et même il veut ^ page i6, pour la symétrie
apparemment, qu'à cdtédes familles illustrées
par les services de leurs aïeux > il y en ait
d'autres flétries par les crimes de leurs pères.
Mais tout d'un coup il dit, page 2^ : « Toute
n Cunille qui a rendu de grands services à l'État
» a rempli sa destination. Elle peut périr dans
(448)
» la fiociétë, puisqu'elle doit vivre dans Vh»-
■
» teire. Beaucoup de familles^ ajoute-t-il , oitf
» vécu trop d'uoe génération, m
Certes , rien de plus sévère n'a été écrit contre
la noblesse , par ceux des amis de rëgalité qui
la désapprouvent en principe. Je ne parle {hs
de ceux qui ont voulu proscrire ou persécuter ie^
nobles; ils ne doivent être rangés parmi les par*
tisansd'aucunsystème, mais parmi les conpaUff
ou les insensés.
Si beaucoup de familles ont vécu trop d'noe
génération, comment fera l'auteur pour que IV
pinion ne le sente pas aussi bien que lui? £t
comment maintenir alors la noblesse contre ïo-
pinion?
Qui peut méconnaître dans ces phrases oppo-
sées une double tendance : la volonté de l'aotear
qui se consacre à la résurrection du passe , et
l'influence du présent, qui agit sur son esprit
sans qu'il s'en aperçoive, et qui a lair de glisser,
comme par une sorte d'ironie, à travers des [
sophismes entassés, des raisonnemens qui les dé-
jouent? C'est le clair de lune perçant les nuages
et nous montrant que ce qu'on veut nous faire
admirer comme un château possible à recons-
truire, n'est qu'un monceau de débris épars.
Un exemple encore; ce sera bien assez, peuf-
être trop.
(449) ^
Notre ëcrivain s'élève, avec raison, P^S^ 79>
contre ceux qui crient à la sédition, quand les
assemblées représentatives montrent quelque
énergie. Tout ce qu'il dit dans cet endroit est
très bien pensé; mais j'arrive à la page 147^ et
y Y trouve ces paroles :
ce On ne devrait assembler les hommes qu'à
» rëglise ou sous les armes, parce que là ils ne
>} délibèrent point, ils écoutent et obéissent, n
Je remonte à la page 37 , et j'y lis :
ce L'opposition, inévitable dans tout gouver-
» ment représentatif, y est toujours dangereuse :
» elle intimide le gouvernement quand il fau-
» drait Tenhardir ; elle l'irrite et le pousse quand
» il faudrait le retenir; et, peut-être, partout
» où l'opinion du gouvernement est bien connue,
n ceux c|ui ne la partagent pas et qui sont en état
» delà combattre, devraient s'abstenir de prendre
» part à la législation. »
Accordez ces trois assertions, si vous pouvez.
Quant à moi, je ne -les conçois que grâce à l'ex-
plication que j'ai déjà donnée. L'auteur croit
marcher dans le sens de ses désirs, et il est poussé
dans celui de son siècle. Il se retourne quand il
y pense , et alors il croit se rapprocher de son
but, parce qu'il le regarde.
^9
1/
y
( 45o )
11.
Un homme d'esprit disait , il y a quelques an-
nées, quil y avait dans les sociétés deux nations
ennemies que rien ne pouvait rapprocher ni ré-
concilier Tune avec laulre, et que le calme n'exis-
terait que lorsqu'une noiivelle nation aurait rem-
placé ces deux corps d'armée , entre lesquels nul
traité n'était possible. Je n'adopte point cette pen-
sée qui serait affligeante , ni le remède qu'il pro-
pose et qui est impraticable; car la génération
actuelle n'abdiquera pas ses droits en faveur
de la génération à venir; mais je crois , avec
l'orateur dont j'ai rapporté la prédiction lu-
gubre , que des doctrines et des intérêts contraires
divisent notre génération en deux classes, et
le seul moyen de prévenir une lutte funeste,
me semble être de prouver à celle de ces deux
classes qui ne peut point ne pas être Taincuei
que tous ses efforts, ne chaoï^eront rien à la des-
tinée. Elle peut s'épargner beaucoup de maux,
et nous en épargner haancoiq» à aous-mémes,
si elle se résigae* Elle peut, en se nuisant beau-
coup, nous nuire, aussi, quoiqne dans un àtffi
moindre ; mais elle m saurait réusiir. Ses cbeft
eux-mêmes sont entraînés hors de la ligne qu'ils
veulent suivre; les idées nouvelles les cernent,
(4«»)
les domiaeiil , et il sont forces , comiiM le pro-
phète juif ^ k rendre bonmiBge à oe qii^ls vou^
dniieat maudire. Le sort en est j^té, Tarrét n'est
plus férocable , et tout le passé , mis en bataille ,
ne triomphera pas du présent.
Une vérité constante me parait indubitable
aujourd'hui : s'il est impossible de régir les
peuples sans constitution, rien n'est plus £icile
que de les gouverner paisiblement d'après les
principes d'une liberté constitutionnelle.
Beaucoup de causes de désordres se sont affai-
blies. Les trois principales, celles qui tenaient
l'antiquité et les républiques du moyen âge dans
une fermentation perpétuelle , opt cessé d^exis-
ter : je veux parler , i* des difficultés à peu
près insurmontables que rencontraient les non-
propriétaires pour arriver à la propriété ; a^ des
privilège de la noblesse ; 3^ de l'influence des
chefs de parti.
Grâce k l'industrie , la propriété est ouverte à
tous; grâce aux lumièreset aux habitudes qu'elles
introduisent, en attendant les lois qu'elles appel--
lent, la noblesse n^est rien, quand elle n'est pas une
magistrature, et alors c^est autre chose que la no-
blesse; enfin , grâce à l'instinct des peuples , per-
fectiopaé par une longue expérience, aucune
• ag..
(45a)
populdribf. 4iuigc^U£e ne peut sui^r dads les
âlat» loodernes : car ce ne sont plus les iodi-
vidusqui sont pt^Hilatres, ce sont les principes.
11 y a aujourd'hui dans toutes les nations une
niasse d'hommes qui veut jouir du repos , goûter
de la sécurité, exercer à son gré son industrie,
développer paisiblement toutes ses facultés, et
qui iie< demande à l'autorité que d'avoir assez de
force pCMir la préserver des troubles, et assez
de bon sens pour n'être pas elle-même une cause
de trouble. Une douzaine d'idées simples et
justes , que la discussion ». mises à la portée de
chacun, tels sont les étendards autour desquels
se rallie cette classe immense qui a réfléchi sur
ses intérêts et qui les entend.
Cette masse d'hommes est parfaitement indif-
férente aux individus; elle ne les suit que comme
des guides pour marcher vers son but; et. s'ils veo-
VqI U mener ailleurs, elle ne les suit plus; lieu
■ekur donne assez de pouvoir pour imprimer à
aOemallitude pensante une autre direction,
^pclj pendant la révolution, on a mis œr-
:De(nes en avant. Sous les jacobins, on eût
- ;,^Dy avait de salut que dans la républi-
^ -'.qu'il fallait tout immolera la repu-
^■.iiU patrie; maïs la masse nationalea
^'BMclé que ce qu'on nommait la ré-
^■«tiai pas la liberté, et que la patrie
(453)
se composait précisément de toutes les afiiéctions,
de toutes les jouissances dont on exigeait le sacri-
Hce au nom de Tabstraction qu'on désignait ainsi.
J'ai entendu, dans ce temps, les harangues les
plus animées; j'ai vu les démonstrations les plus
énei^ques; j'ai été témoin des sermens les plus
solennels : rien n'y faisait* La nation se prêtait à
ces choses, comme à des cérémonies, pour ne
pas disputer , et ensuite chacun rentrait ches
soi sans se croire ou se sentir plus engagé qu'au-
paravant.
Pareil spectacle s'est offert sous Bonaparte. Les
écrivains et les rhéteurs s'évertuaient à vanter le
prestige des conquêtes, à céléliyer l'éclat des
victoires; mais la nation qui remportait ces vie*
toires^ parce qu'elle est éminemment brave, ne
s'en enthousiasmait point, parce qu'elle est émi-*
neramentTaisonnable; et ce qui prouve la sa--
gacité de son jugement, c'est qu'dtte s'est .ré-^
conciliée avec sa gloire militaire, depuis que
les circonstances ont £aiit, de cette ancienne
gloire , une garantie pour son indépendance ac-
tuelle. Au milieu des succès les plus capables
de l'enivrer, elle n'attachait nul prix à ces succès,
parce qu'ils n'avaient aucun but, aucun avan-
tage véritable. Au sein des revers, elle attaché
un grand prix au souvenir des succès passés,
parce qu'il est bon que ce souvenir dure, afin
(454) ■
qae l'Europe B*oublte pas que U Fraaœ a mon-
tré ce qu'elle savait '&ire, et qu'il né émtt pM
lui reridre nue volooté avec laquelle elle «t
toujours victorieuse , etqu'eUe n'avait plusqtuad
die a été TBÎncae.
Les gouTcmemeDs aotueb ont donc aajour-
d'hm beaucoup moms de dangers à redoutK
^'sntrefois. ii d'j a {dus dans les sociétés po-
Kliquee de classes intéresiéea , comme mtreibiB,
aux bouleversemeas; jl n'y a |riu8 que des in-
dividus vicieux, et la force publique a.toujoan'
boa marché deB tndividift.
Leb uBtioas Jie pcttveat jdns âtre ttompées rar
ee qu'ellcsdésivént; elles repoussent les eimaais
de l'ordre public, tout commcceuxdcla liberté,
et il est facile aux gonveruemens de donner aux
notions ce qu'elles désirent, sans rien sacrifier
de leur autorité nécessaire et sans abdiquer «»■
eun iRvantage regrettable; car le vœu des as-
tioDS se borne <k trouver stfus leurs gouvens-
meas, ia paix, la sûreté peisonsielle, et oe qai
garantîtitfïttesùr^, l'indépendance des opiaioDS»
la discusàon sanfe péril , l'adtatuistralion de la
justice, sans excâptioiu, sans arbitraire, sànt
lois/de oinconstUKiet Les g«uveroeaiens ae per-
dent rien à accorder tovt cela. .
• ( 455 )
m
15.
Il est assez cariéux d'entendre Louis XIV sur
le despotisme. Il en fait Tapologié , et non sans
« Oki doit demeurer d'accord , dit-^il dans ses
M Mémoires ^ qu'il n'est rien qui établisse avec
» tant de sÀrete le bonheur et le repos des pro-
» rinces, que la parfaite réunion de toute Tau-
» torité dans la personne du souverain. Le
» moindre partage qu'il en âiit produit toujours
M de très grandis malheurs ; et soit que les par-
» ties qui en sont détachées se trouTent entre les
)} mains des particuliers ou dans celles de quet-
» ques compagnies , elles n'y peuvent jamais
» demeurer que comme dans un état violent. Le
» pri oce, qui doitles conseryer unies enlui-méme,
» n'en saunit permettre le dackiembrement sans se
» «endre coupable de tous les désordres qui en ar*-
M rivent. Sans compter ks révoltes et les guerres
I» intestines que lambîtion des puissans produit
i) iofailliblesient, lorsqu'elle n'est pas réprimée ,
» mille autres maux naissent eàcore du rel&-
» cheikient du souverain. Ceux qui Tapprodieul
» de plus près , vojrant les premiers èa faiÛesse ^
/' sont aussi les premiers qui en pelivent pro^
» fiter. Chacun d'eux, ajant tiécfssaîrekil^it des
N gens qi^i servent de ministres à leur avidité ,
(456)
» leur doDoe en même temps la liceoce de les
>i imiter. Ainsi, de degré en degré , la cormp-
» tion se communique partout^'et devient égale
M en toutes les professions ... De tous ces crimes
» divers, le peuple seules! ta victime. Ce n'est
» qu'aux dépens des faibles et des misérables que
» tant de gens prétendent élever leurs mons-
» trueuses fortunes : au lien d'un seul roi que
» les peuples devraient avoir, ils ont à la fois
» mille tyrans. »
Tout ce raisonnement est fondé sur l'hypo-
thèse que le despotisme doit toujours être quel-
que part, et que s'il n'est pas dans les mains
d'un seul, il tombera dans celles de plusieurs.
Mais au lieu du despotisme, il peut y avoir
une chose qu'on nomme la liberté. Alors il ne
résulte point de ce que le chef suprême du pou-
voir n'a qu'une autorité limitée, que les agens
subalternes aient ce qui manque à l'autorité pâur
être absolue- Eux aussi n*ont qu'une autorité
liniilée ; et loin que l'oppression se dissémine et
descende d'éclielon eu échelon , tous sont ctm-
tenos el réprimes. Louis XïV nous peint un
gouvernemeni libre comme si le despotisme j
m ^tait p.ii-lout et la liberté nulle part. C'est tout le
lontraire: le despotisme n'y est nulle part, parce
pilR>liberté y est partout.
(45?)
.14.
Ceux qui ne veulent pas de monarchie consti-
tutionnelle répètent souvent que l'opinion tem-
père les monarchies les plus absolues. Cela n'est
vrai qu'à une époque très avancée de ces monar-
chies, quand elles ont à la fois pour appui et
pour modérateurs les souvenirs, les habitudes,
les intérêts, qui, se groupant toujoui^ avec lé
temps autour de ce qui existe , pallient, à la loti-
gue et, adoucissent les institution^ les plus défec-
tueuses. Alors, a la faveur de la paix publique et
de la sécurité du pouvoir, l'opinion naît, prend
des forces, se glisse à travers les dangers, se re-
lève de mille échecs , et s'érige enfin en autorité.
Les lumières , l'influence du commerce et des ri-
chesses, quelques corporations d'origine équivo-
que , mais fortes d'une longue antiquité , et fai-
sant valoir, avec plus ou moins de succès, des
prétentions plus ou moins vagues , modèrent la
puissance du monarque. Ce ne sont point là des
limites légales, des bornes précises; ce sont des
barrières quelquefois efficaces, nullement invio-
lables et toujours à la merci du hasard.
Ces sauvegardes peuvent paraître suffisantes
au premier coup d'œil. Elles le sont en* eflfet
d'oixlinaire pour les classes supérieures ; mais leur
efficacité diminue en raison de l'obscurité des
(458)
individus qui auraient besoin de leur pratectioD.
La raison en est simple. Lorsqu'il y a des ga-
ranties constitutionnelles , il suffit d'avertir la toi :
une plainte légale le peut Mais lorsque la garantie
est dans l'opinion , il faut que Topinion s*é veille,
et Topinion ne s'éveille dans les temps calmes que
pour les hommes qu elle connaît. Vers les der-
nières années de la monarchie qui a précédé h
révolution y monarchie la plus douce qui ait
existé sans limites constitutionnelles, un éa>
vain célèbre, un magistrat distingué , jetés dans
les prisons , étaient sûrs à peu près de recouvrer
leur liberté , par le seul effet de ropitiion pnbln
que ; mais dix mille individus d'une condition
peu relevée et sans moyens d'attirer FatteoticHi
auraient passé quarante ans dans les fers, que
, personne ne s'en serait indigné , parce que per-
sonne ne l'aurait su. Nous n'avons aj^ris les oial-
heurs de Latude que lorsque, sorti des cachots,
il a pu se faire entendre ; mais durant les trente-
sept années qu'il y avait gémi, aucune réclama-
tion ne s'était élevée, parce que rigoorance
universelle sor son sort avait mis obstacle k toute
pitie.
C'était cependant à la «léme époque qu écri-
vaient Voltaire et Rousseau. làEspril des LoU
avait paru ; les principes die la liberté rempli»*
salent toutes les têtes , formaient le sujet de
(459)
entreUens ; oa discutait partout la lëgitiimtë
le la resiMutcvi américawe; Tinjustice esèrcëe
rocitreM. delà Chalotais soulevait tous les es{>Ttls;
»ai8 ropiaion ue pouvait reprimei' que ce qui
Minrenait à sa ooonaissance.
Cette observation n'est point iodiffërente. Il y
% quelques années qn'un journal, écrit Sous l'io*-
nuence de la police impériale, faisait dire à un
pajsan , qui était censé parler à d'autres paysans
de la révolution française : iv On se plaignait de
» la Bastille, je ne vous en dirai rien; cela re-*.
M gardait les gens de la cour. On' ne nous y
» envoyait pas. » On aigrit ainsi la nias9S du
peuple contre les hooinies distingués qui deaian»
dent de bonnes institutions politiques , en lui
persuadant que ces hommes ne travaillent que
pour eux , que c'est pour eux que les actes turhir»
traires sont à craindre, et qu'ils ont seuls besoin
des garanties de la liberté individuelle, parce
qu ik s'exposent seuls aux ressentimens de Tauto**
rite. Rien n'est plus £uix. Dans ces. monarchies
absolues ^ modérées par l'opinion , la célébrité^
qui est un danger, est en màme temps une défetee^
Les individus Obscurs paraissent moins exposés;
mais la multi{rficité des agens subalternes rend le
péril égal pour euk , et la défense -est nufle ; car,
knsqu'ils sont frappés , victimm ignorées , il ne
leur reste aucun recours.
( 46o )
Dans UD gouvernement constitutionnel , Tar-
bitraire est . un accident contre lequel tous les
intérêts sont en armes , tontes les institutions
organisées. Dans une monarchie absolue , quel-
que mitigée qu^elle soit par Topinion , Farbitrûre
est un état habituel; c'est la condition nécessaire
de rinstitutioD.
Ce qui le prouve ^ c'est que l'une des qualité
qu'on vante alors le plus dans les princes, c^est Tac-
tivité. Sans doute, quand l'autorité estarbitraire^
il est bon que le pouvoir suprême qui ne profile
point, comme ses agens, des injustices de détail,
soit toujours en mouvement pour les réprimer.
Les gouvernés n'ont que lui pour protecteur, que
sa surveillance pour sauvegarde i s^il s'endort un
instant, les subalternes redoublent de vexations
et d'iniquités.
Mais est-ce un état digne d'éloges que celui dans
lequel les instrutnenssontsi peu réglés qull faille
que la main qui les dirige soit sans cesse armée
contre eux? Plus une constitution est bonne,
ipoins ce genre d'activité est nécessaire ; tout va
tout seul , parce que tout va bien.
Ce que. je vietis de dire regarde les peuples;
mais voici qui regarde les goùvernemens. Tonte
monarchie absolue est près de sa chute, loiv-
que l'opinion devient assez forte pour la tem*
pérer.
C46. )
M. de Montesquieu se sert, dans un «c!bapitrc
de Y Esprit des Lois, d'une comparaison qui était
plus exacte qu'il ne le croyait lui-même :
Ut esse Phœbi dulcius lumen solet
Jeunjam caderUis.
Il faisait allusion à la douceur de la monarchie
d'alors. L'événement n'a pas tardé à démontrer
qu'en effet c'était Phœbi lumen jamjam ca-
dentis.
Des barrières constitutionnelles peuTicnt être
stables I parce qu'elles sont fixes; mais l'action
de l'opinion livrée à elle-même est aggressive de
sa nature, et finit par détruire ce qu'elle a com-
mencé par limiter.
Il faut donc des constitutions; il en faut pour
les peuples comme garanties, il en faut pour les
gouvememens comme moyens^ de durée.
15.
Il y a des gens qui ont sur la stabilité des idées
singulières.
(( Les Chinois, dit un auteur qu'on a essayé de
» rendre célèbre (i), sont le peuple dont les an-
» nales remontent le plus haut, et dont les an-7
» ciennes habitudes se rapprochent le plus des
*
(i) L'auleur dt la Théorie des répolations.
( 460
» mcçws patrîarcliflesb Ces! le m«I où doqs
>i trop viQns le gouvememeiit tel qa'U était îl j a
» trois mille ans; c'est le seul où la marche et k
>i résultat des révolutions soient absolament ks
» mêmes. •
>} Sur vingt et une dynasties précipitées de
» tràne^ dtx-nenf l'ont été ou par des princes
» tributaires devenus trop puissans , on par des
» sujets audacieux qui profitaient du méconleD-
» tement public. La chute de la première djnas-
)i tie a même cela de remarquable , que le snjd
n porté au trône par le vœu général , ne se servit
» d'abord de son pouvoir que pour rendre la coa-
» ronne au monarque légitime. Kia , sans profi-
» ter de cette leçon . s'étant de nouveau aban-
» donné à tous les vices, une seconde révolution
» donna encore une fois la couronne à Ching-
» Tang. Le monarque détrôné finit sa vie eo
» exil , . . Cette révolution qui se fit en*£siveur de
>i Ching-Tang, presque malgré lui ^ n'avait dé-
» placé que le monarque sans toucher à la mo-
» narchie. »
L'a^teur rappelle ensuite l'élévation de la do-
quième d^na^tie , foxidée par Liefi-Sapg » chef de
brigands; de H huitième» fondée par Lien-Vo,
cordonnier ; de la quatorzième , commencée par
Cbu*Veu, chef de voleurs j et de la vingtruoième,
( 465 )
établie par Cko , valet d'un monastère de bonaes,
a l'exclusion dea descendans de Gengis.
0 observe , en parlant de cette d/nastie tar-
tare^ que u son triomphe fut marqué par tous
» les désordres qui accompagnent et suivent de
» grandes conquêtes; que la résistance des Chi*-
» nois avait été longue et sanglante; que la mort
» de plus de cent mille hommes , celle de tous
» les membres de la famille impériale , tombés
» sous le fer de rennemi, ou victimes volontaires
» de leur désespoir ^ avait signalé cette terrible
» révolution , mais qu'elle finit au moment
» même de l'arnvée du vainqueur dans la ca-
» pitale. »
Enfin , il prouve , par des faits nombreux , que^
dans ces évènemens^ rien ne changeait,^/ ce n'i^^^
dit-il y la race régnante.
cf Cette observation y continue-^t-il , suppose^
n par une telle identité de faits , un principe
I) toujours subsistant, toujours indépendant des
>} é^ènemens, et dont l'action indélébile, i^ésislant
n également k la barbarie passagère d'un vain^
» queur étranger et au retour trop fréquent de
» crimes nationaux , faisait toujours contribuer
)i au bien général les moyens qui semblaienl les
n moins propres à l'opérer. Ce principe tient bien
0 certainement à l'opinion, innée dans la Chine,
» qu^ le gouyememeiit , en quelques mains qu'il
(464)
» soit f a plus de tendance an bien qu'au mal ;
» que lorsqu'il fait le bien , c'est son régime ha-
M bitnel, c'est son état de santé; que lorsqull
» fait le mal, c'est une maladie dont il est at-
» teint ; que , d'après cela , toutes les fois qu od
Il veut l'attaquer I ou même l'entraver, on s'ex-
»> pose beaucoup plus à des chances dange-
» reuses qu'à des chances favorables; que, par
}} conséquent y le meilleur moyen de diminuer
» le danger des premières , est , puisque les vice»
» de l'humanité . doivent amener des révolu-
I) tions, de ne faire porter les changemens que
» sur les personnes , en conservant les insti-
» tutions.
» Cet antique attachement des Chinois au
» pouvoir qui les régit est bien constanmaeot
» inhérent au pouvoir même, mais se trouve
>) tout à coup reporté sur la famille qui en est
» revêtue. Quelque récente que soit son éleva-
» tion, elle reçoit des témoignages de fidélité,
» tels que^ dans notre Europe, quelques nation^
» en- ont donné à leurs anciennes^races rojales.
» Il semble que ce peuple soit persuadé cpa'il ne
» doit /^n bonheur qu'à la stabilité de son gou-
h vernenaent seul ; qu'il est avantageux pour loi
ti de garantir et de défendre tout ce qui le main-
» tient : il le regarde comme étant réellement
ff une propriété nationale qu'il conserve soigneu-
/
( 465 )
99 sèment dans totite son intégrité ^ même an mi-
x> lieu des mutations de ceux à qui il en donne ^
M il en àtoi, il en laisse prendre rnsnfinit.
» L'honneur de cette stabilité appartient aux
» sages législateurs , anx profonds moralistes qui
M ont plus en vue Içs principes que les individus.
» Cette tranquillité^ qui est le fruit des antiques
» habitudes ^ des mêmes pratiques journalières f
» et qui distingue êi particaliàrement le peuple
» chinois y est en même temps oe qui garantit son
» existence politique au milieu des révolutions. ^
» parce que c'est elle qui , même après les plus
i) grands troubles, assure au gouvernement une
» action prompte , forte « universelle p exercée par
n les personnes sans leur être inhérente , ne
» changeant point avec elles, et reprenant > après
V une interruption momentanée, la même marche
» sur les mêmes choses , avec les mêmes moyens.
n C'est ce qui £aiit qu'en Chine les révolutions
)} sont comme les orages.: la tempête passée ^ on
» voit quelques individus de moins ; on en voit
D d'autres occuper des places dont ib semblaient
» éloignés; mais, du reste, aucun changement
}} sensible»
» Fendant que les divers états de l'Europe
» semblant suçoassivement condamnés à toutes
» les vicissitudes humaines, il ecft curieux de voir
» un peuple riche de la fertilité de son sbl , de la
5o
(466)
M beauté de son climat, de rimmensité de sa
» population, suivre ses plus anciennes lois,
» concentrer ses révolutions sur quefcqpes indi-
ji yidus, etc. »
D après ce principe, il faut soutenir le gonver-
nemenl sit6t qu'il existe , et , légitime on ill^;î-
time, il ne faut pas même vouloir l'entraver. Cest
à ce principe, suivant Fauteur de la TTtéorieda
Résfolutions^ que les Chinois doivent leur bonheur
( on a vu quel était ce bonheur an milieu des dé-
trônemens et des massacres ) ; car ils le doivent t
la stabilité de leur gouvernement seul , propriété
nationale , qu'ils conservent dans toute son inté-
grité, au milieu des mutations de ceux à qui ik
en donnent, ils en ôtent , ils en laissent prendre
Fusufruit.
Si Ton ne connaissait , d'ailleurs , par le reste
d«r livre, les opinions de l'auteur, on ponrrait
entrevoir ici le dogme de la souveraineté du
peuple , puisque le gouvernement est une pro-
priété nationale dont le peuple donne, ôte ou
laisse prendre l'usufruit. Mais qu'on ée rassurer-
Fauteur ne veut point la souveraineté du peu-
ple ; il est fort opposé à ce que le peuple soit sou-
verain'; il est assez indififêrent,- comme on voit,
à ce que les dynasties tombent : ce qu'il veut,
c^est la stabilité des institutions,
i Les hommes, ceuxv surtout que l'esprit de
' ( 467 )
parti domine, sont endinsà s'enivrer de certaines
phrases, à s'enthousiasmer pour certaines for-
mules; pcNirva qu'ils les répètent, peu. leur im^
porte le fond des choses. Deux ans id'uiié servie
tude horrible et sanglante n'empêchaient pas
nos gouvemans de dater leurs actes de l'an qua-
trième de la liberté. Vingt révolutions» vingt
changemens de dynastie , et cent mille hommes
égorgés tous les cent ans n'empêchent pas. l'an**
teur de la Théorie d^ BévoiutiQns de v^ter la
stabilité des institutions chinoises. Cette stabilité
n'existe pas pour les gouvernés, puisque les gou-
vernés sont périodiquement proscrits^ chasses,
massacrés en grand nombre , au moins une fois
dans chaque siècle , à l'avèneoient de chaque
usurpateur qui fonde sa dynastie. Cette stâJtnlité
n'existe pas non plus pour les gouvernans , puis-
que le trône est rarement le partage de là même
famille pendant plusieurs générations; miis cette
stabilité existe pour les institutions , et c'est là
ce qu'il admire. Il voit, tout au plus, dans le
reste , quelques individus de moins. On dirait
que la stabilité des institutions est le but unique,
indépendamment du bonheur des hommes , et
que rois et peuples , sujets et souverains, ^e sont
ici bas que pour être offerts en holocauste à la
stabilité des institutions. Je me suis arrêté sur
cette théorie^ parce qu'il me semble utile de
5o..
( 468 )
démontrer que. taules les dooferines extféraies se
touchent. G;lle de la stabilité des institutioiiSy
lorsqu'on la traiifforme ea une abstmclioB mé*
tapfaysique à laquelle ou reut tout sacrifier, est
aussi dangereuse qu aucuoie autre.
De nos jours, le peuple s'est mal trouTé de
s*élre laissé conduins par oeux qui, exagérant
les principes dé la liberté, l'ont immolé k oo
exagérations , et l'ont rendu , au nom <}e h
liberté, misérablement' esdave« Les souTeraim
se trouveraient égidement mal de se fier à ceox
qui , saisis d'un respiect- fa«atique pour la sta-
bilité, regardent les malheurs des individus et
des races régnantes comme ttH léger accideot
au prix duquel la stabilité n'est pas trop pa jée ,
et qai| après avoir reconnu qu'en Chine il ne
s'est guère passé un siècle sans que cet empire
ait subi des guerres civiles ^ des invasions, des
démemhremens et des conquêtes , et après avoir
avoué que ces crises terribles éjtt^rtaihaient cha-
que fois des générations entières , ne s'en écrieat
pas moins : Honneur à Ja j^ro^ode sagesse qui
a écarté de la Chine toute nouveauté dange-
reuse (i)! Je semis curieux de savoir ce qn'aturait
produit de fdus fâcheux une nouveauté.
(i) KsprH de VOigêoùte, «h. dria Gkine. - •
(469)
16. '
Il y a daa époques de rhistoir^ ou Thoaind^
parait joair de la plénitade de sea facultés. Il left
applique ayec un égal succès à, toutes Iqsî si^
tuations dans lesquelles il se trouve. Les arts ,
les professions 9 les talcais p ne sont pta des sphères
teUement séparée», qu'il luiacit interdit de pjV9ser
de FuBe à Tautre. Suivant, les circooataacesj^
le même Jiomnie couchât pour sa patrie , et çbante.
oa raconte ses tomh^k Le^;p3feriier rest^^cUQjTW»:
Torateur ou le philosophe ne recule .pas dei^ant
1« danger et la gloire dés armes.
€'est pariiculièrement ou mémo uniquement
dans les états librea que. se hit remarquer cette
application rapide- et variée de toutes les £»r-.
cultes a tous les besoins^ £a Grèce ^ nous voyOfi$,
Socrate, interrompant 1 étude paisible de la phi-^
Sophie et Tinstruetion de la jeunesse -nombreuse
et dodle qui se pressait antour.de^.Iui pour
recueilltr ses leçons^ et marohailt comme ly^dat
à la bataille de Potidéé , ou défendant à la
tribune lès généiaux accutés après le ,coml)at
des Arginuses. Périclès se montrait tour à tpnr
homme d'état^ orateur et généraU I/auteuf à^
Pfxmétbée combattait à Salamine^. et çtAui^QE^
dipeà Colonne était .apqhdntei A.Bk>mê^.Cio^ron
piH>t6geait la république contre CatUina , ^u*-*
les Tku-
a ttft tais Fim tics Rcost
de difisioaa
as
QpOD
, radililé pnbr
intact, se coiH
^■1 ^ruthlg lui pronetlR
pÀns aerlamft et plus farilrs. L'écri-
xjQr, Ir gnciiiei de penser,
a «laÉ XecBÎre. B en resolie me absentt
'je^md le iv^potiimc scsÈagie , et que les
da despotisme» à^
de hMHUHi «iont ik se distrîbœirf
les de:grés« oâèiMeiit à FenTi comme one li-
Qme le pajsaa bbome , que le âbricsot fr
brique, qoe la fetmne file, que le prêtre psal-
OMdicy que le soldat tire des coops de Asii;
que chacou ^ eofia , £Mse son métier , est b devise
àm poofvoir, lorsque le ponyoir vent opprinier
les hommes. Ainsi, chacftie âicultë, resti&nle
(47' )
t mutilée^ est . attachée à une operatiQn sué-
aniqne y comme ces animaux condamtiës pour
oujours à un travail circulaire^ et qu'on tient
Lans les ténèbres pour qu'ils ne voient pas ce
|xd se passe autour d'eux. En agissant ainsi,
e pouvoir absolu sait bien ce qu'il fait. Mor-
ale de la sortCj l'homme. ne se défeiid plus;
il n'y a plus que des instrumens , entre lesquels
aucune correspondance commune. n'existe et qui
suivent passivement l'impulsion partielle qtte la
main de l'autorité leur imprime.
Plusieurs ^ouvememens avaient travaillé, et
plus ou moins réussi à réduire leurs sujets à cette
situation. Heureusement des gàiies. supérieurs ,
parcourant l'espace comme des comètes excentri-
ques, et violant les règles, dérangeaient de temps
à autre cette symétrie égyptienne, malgré les
efforts et la désapprobation des hommes d'état qui
leur criaient sans cesse : ^De quoi vous mêlez^
vous? ce ne sont pas vos affaires.
La révolution a éclaté; et, de quelques dé*-
sastresque la témérité de l'Europe et notre propre
imprudence l'aient accompagnée, elle a eu cet
important avantage , que sa violence même a
rompu les compartimens factices au moyen
desquels on parquait les hommes pour les gou-
verner. L'immense majorité de la nation a senti
.que non-seulement elle avait le droit de parvenir
I
(470
à lotit, miis qu'elle posmEdut aam kt&coba
n^flaMim pour t^at le feit consacrit le dnà
Dm géaénuTc sortis des comptoirs et des etni<
ont flx^ la victoire sous leurs éteadardt; ie
nrfgociiiteurs, ignorant les traditions d'oneS-
l^omalte «uraonée , ont représente cUgnemestii
Franco; d« ministres n'ont pas dccUigné d'èti
^crinias ; des «(erivains sont devenns mùnistK
k cainM de leurs talens littéraires qa «n ii£-
«pMÎent d'antres j des hommes bvi^Bs de b
l^ro des armes ont pris place am laig de
«ralean, et, en d^it des prérlirtïw ■■stre,
ynfeâeémeat parce que chacun b a jmm iài mù-
tm îi ■niiif r^^
^
, ,...
TABLE
ANALYTIQUE ET ALPHABÉTIQUE
DES MATIÈRES.
Adrien. Aimait à se moquer cipe exagéré par les secta-
des philosophes qu'il proté- leurs de Loclce , ai 5. Ne
geait, a5. croyait pas que Tesclavage
Aiextmdrie, Influence du se- pût élre aboli , 4oo.
jour des Juifs à Alexandrie, Arnaud (le Grand), Persécuté
sur leur religion , 37 1 • par Louis XTV, 2o4-
Amérique. N'a point de reli- Assemblée constituante , 62 ,
gion ni de clergé qui domi- 194.
nent, laS, laô. Assemblée législative, 53.
Amida. Idole dont les adora- Astrologie, Beaucoup de per-
teurs se font écraser, en se sonnages éminens au i^^siè-
jetant sous les roues de son cle y croyaient, 3i4-
char, 10 1. Aiellanes ( farces) ^ a.
Amour, chez les Allemands et Athéniens, 0. L'éducation par-
cbez les Français , 266. fai temen t libre chez eux,a43 •
Anaxagore, no, Athénodore, 10.
Andronicus (Livius), 2. Atticus, i3.
Angleterre, 28, 79. La domi- Attila , tragédie de Wemer,
nation de son clergé, i25. 282.
Admiration de madame de Auguste, 17, 19. Exile Ovide,
Staël pour la constilution an- 209. Que son despotisme
glaise, 199. Nous vaudrons n'est point la cause de l'éclat
mieux que les Anglais avec dont la littérature brilla sous
des institutions libres , 200. son ràgne , 227.
AnUochus, 9. Aurèle {Marc-), Son système
Antoine {Marc-) , i4, 17- sur l'empire de l'homme sur
Apellicon de Théos, 10. lui-même , 396.
"Jppius, 43. Autriche^ 80.
Aristote, i4) i5, 1 10. Son prin-
5i
( 4-/4 )
Barthékmy { massacre de la
SaùU-),30t.
BattiUt. Qu'il n'est pu vrai
Ju'onn'j mdtaitque k«gEii«
e U cour, 459-
Boi'ière (roi de), 81.
Bedford (duc de), 43.
Bellart, i33.
Senthaiii (Jérémie). Son ob-
ïeclian contre la noliou des
droits, i44, 145.
Btrlichijigen (Gatide), tragé-
die de Goethe , 360. Episode
daus cette tng^ie, 374.
Bernadolle, 85.
Bhaptat GUa. Sa morale into-
lolërante et cruelle , 384.
Biafyitack (district de). Enlevë
par la Russe i la Prusse ,
son alliée, ea 1807, Bi.
Bible. Son Astronomie el sa
Phnique, («4.
BonaU (M. de). Fluctuation
dans sej penéet entre l'a-
t^igula, ai, a4.
Canniitg, 43, ta$>
Oainvimk-, 4, 5.
- ■ .i^6.
Casllervagfi, i53.
Catholique [le), jourtial. Signi-
fications opposées que ses au-
teurs donnent à son titre ,
i qui.' cela leitr con-
iM, 137.
"Ancien), a, 5, 10.
Utigue, 10. Trouve
lalion dans la phi-
mour du passe et des mm
sions involontatres enicn k
présent, 44^- Sesconlndic-
tiooi sur itonaparte , 44^.
Bonaparte, ag, 46, 77, 79. 8".
84. Sa persécution coDlrc
madame de Slacl, 307, Qi&
siquc, en sa qualitédeda-
pote, aQ3. ContradictiouJi
H. deBonald sur Ini, 4^6.
Bossuet, 11G,
Bouddhistes, proscrits et bu-
nis de l'Inde. 383.
Bourbons, 88.
Bourdaloua, a56.
Brames, iia, SoBlpcnémâ
et leur dieu priT^ de m
c«lle,383.
Bninuûr«(lé 18), 77.
BruniwicK {Christian ie), (*■
■éral daua la goerredc iraK
ans , 358.
Brutus, t5, 16-
Mmdet {sir Framk) , (^
losopTiie pbtoniciemK, i5<
Est loué deux fois ptBa-
race, a34; et pïaté ii^
l'Élysée par Virgile, JÏt
Catulle. Ennemi deCënr,i>}
César, 6, 16, 31. ËpigranoO
de Catulle contre mi', 1^
Ecrivain plein d'd^g»"*'
33o. Le plus éloquent ^
orateurs, le plusnibilt*'
Sénéraux, le plus êiff"^
es écrivains, 470.
C/utrles I", 46. Sra prilaiiii?"
et sa doctrine du droit it^i
causes de ses malheur!, 33^'
(475)
Charles II, roi d'Angleterre. auteur des Tasculftnes,47o«.
Sa duplicité, 537. Tristes Civilisation» Qu'elle remédie à
résultats pour lui-mémede sa ses propres inconvéniens ,
conduite fausse et tprtueuse, iSg.
ibid. Claude j ai.
Charte (/a), 9 1 . Comle (M.)* auteur du Censeur
Chdteauhritmd, 87, i33. eun>péen, 129.
Chénier, classique à la fin de Condorcetf sur l'éducation,
sa carrière, 294* ^i? sS^.
Chœurs dans Us tragédies Convention, 53, 78.
grecques, 377. Copernic, Fait avaneer l'es-
Cnosroès, roi de Perse qui ne péce humaine par ses décou-
voulait traiter avec ses enue- vertes» ^o i .
mis que s'ils rendaient hom- Corinne (roman de) par ma-*
mage à se^ dieux , 383. dame de Staël, 17a. Ouvmge
Christianisme. Causes humai- d'une haute morale par 400
nés de son établissement, résultat, 175..
354- Adopté du temps de Corinthe, 9.
Trajan par les classes supé- Cosaques, 80, 85.
rieures, ^73. Crassus {Publius\ 5.
Chrysippe, aa. Cratippe, lo.
Cicéron, 3, 10, |3» Préférait Cretois. Éducation en Crète,
la nouvelle académie à tou- a4a. Les Cretois, le peuple
tes les autres sectes, i5. Élé- le plus féroce et le plus cof-
ganoe soutenue de Cîcdron, rompu de la Gréce^ ibid.
a3 1 . Polythéistes orthodoxes CritolaQs, 4 •
qui voulaient qu'on brûlât Cromvvell, 46, 5o. Son caraç-
ses livres, 359. Gouverneur tire^ 336.
de provinces, orateur, e» CyW/e (prêtres de), ia6.
D.
Diodote, 10. ouvrages, laS. Son livre sur
Diogène, 4, ^6. l'industrie et la morale dans
Doaone (prêtres de), 1 09. leurs rapports avec la liberté,
Pogmes politiques, mis en i3o. Son opinion que les
avant durant la révolution, vices des gouvenvmens pro-
454. viennent des nations, i3o.
Domitien, a4. Adopte le système de Ben-
Druides, 11 a. tham, i48. Est partisan de
Dumont (M.) de Genève, colla- la distinction des races, ibid.
borateur et traducteur de Réfute très bien Rousseau
Bentham, i46. et Mablj sur l'éUt sau-
Dunoyer (M.), auteur du Cen- vage , i5a.
sçur européen , et d'autres
(476)
£
'' ' «lion, 340. chose que la suprématie àa
nt bui sur iddes sur les sensatïcnis, îgê.
. Llililé de Êpkare, 3, ig.
«Joe, î5o. Ese/^e. Sa trilogie de PiWBë-
f>>7«r rrrtrcï <k randaniej, ihde, n6o. CombatUDl 1 S*-
~;i:^ :L4. lamine, 46q-
£j»jeiHM,I.«^ngTificesfatt- EKlavage, g5.
*■■ ■! I II PiimIim uiiiiim Etpagne, 80, i38.
h. »4a. Étrusquet, a.
Elrmologits. Leurs ÏDcoit**-
niçnJ,.35.
Evhémèrr, 3.
A duré prés de Fescenaint (tmi), '
3. FétichisnK, iia, la
D, eropereur, ajB. Fdj: (caractère de H ), Sîi.
$• \cnenliaD pour les pré-
Irrs. 3 1 g. Sfs parjures en-
ïTT* s« (i«jples. 5ao.
Fer-oJiJ ,M,', auteur de l'Es-
pnt de rUisloiie et de la
Théorie des RéTolulious ,
4t>i. Admire la stabîlit
Tous les amis de la Liberli
sortent de sou école, 3ag.
François I", faisant bnUer kf
hërcLiques k petit feu, loi.
Fausseté de u rëpulatii»
U3 , qu'on lui a faite, ^a.
des FndÉric-GuiUaume , roi de
Prusse, 81.
C^re, persécuteur des chré-
tiens , et les ioTilaut àprier
leur dieu pour lui, 3^6.
ti^i'ftr. Ses découvertes , un
wi>jea de perfectibilité pour
l'espèce humaine, 4°'-
jiumr de Caleb-
Wilh^ms . de Saint-Léon, de
flnquirer . et de la Justice
—'^V"-- l'iEMgèrefe»
Tsde Locke, 3l3. Sa
métaphyMcroe U
« (àasse et con-
a mor^e déféc-
1 1 4- Sa partie poli-
tique seule importante, aiS.
Qu'il B tort de dire que le
gouvernement est un mal ,
ibid. Son mérite, une grande
sagacité et un amour pas-
sionné de la Térité, aao. Est
^rand ennemi des rérolu-
(477 )
O^fëthâj le premier poète de
rAllemagne, a6o.
Gretts, 3y io8, it5«
Grecs modernes» iSq.
Grey (lord) , 43.
Cruerre de trente ans, une des
époques les plus remarqua-
bles de l'histoire moderne ,
a55. IntéresisaDte par l'es^
prit militaire qui la carac-
térise , 257. Sujet de beau-
coup d'ouvragt» allemands,
tant historiaues que drama-
tiques , ibia.
H
ATolù'. Le gouvernement de
cette fie prouve la perfecti-
bilité de ta racç négr^, 149"
i5o<
Hébreux* Le seul peuple qui
eût conservé une conviction
religieuse, lors de la chute
du polythéisme , 368.
Hehétius, distingiiA entre Té*
ducation proprement dite.qlt
' celle du monae, 24 1<
HiéropoUsj 112.
^o/i^/i£f(1ord), 43.
Homère, son polythéisme, 108,
lio, 118.
Horace j 19» 2^9^ La liamceel
l'obscénité de quelques-unes
de ses poésies nç tiennent
point à la grossièreté de son
siècle, qui était aa contraire
parvenu à un haut degré de
raffinement , 23 1 . Ami de la
liberté dans sa jeunesse, 223.
Ne se ré$ign^ qu'avec regret
à être le flatteur d'Auguste ,
et cherche toujours la retraité
235. Vante les.grauds .hom-
mes ennemis de la tyrannie,
ibid,
Huss {Jean)» Son supplice, 255.
I
Ilotes, y ojez Sparte.
inde, 112,
/iMlWtm. Son origine, 98. Sa
progresnon , 99. La supério-
rité qu'elle acquiert sur la
propriété foncière , 99^ 100.
Italie. Union de la superstition
et de l'incrédulité Wï% cette
contrée , io3.
Jacques P', roi d'Angleterre,
Jacques II, roi d'Angleterre.
Son obstination et sa bigo-
terie, causes de sa perte, 34 1 .
Jongleurs, 112.
JuiUet (le i4) , 75.
Julie, 55.
Jutius (Cassius) , 24-
JwfénàL Incrédulité univer-
seUe attestée par ce poète,
125. — Ses défauts littéraires
tiennent À.son indignation
coQtre la corruption, effet de
l'esclavage, 2^* Ses vers
sur les Ombrites et les Ten-
tyrites, 383.
(47»)
Klephtes. kur barbwie, iS^.
Kottebue. Son G«MbvE Via.
376. -
lM:édémoniens.tiàacatàoiithez Louis XIF", go, ^. SoabUt.
' M3 guerres cl ses pa^écu-
tioas prëparérent la rérolo-
tion fj-aoftiise, igS. Sa ww-
CBtioQ de l'cdit de TJnile,
aoi.Pers^cutcAraaud, Pu-
cal, FëDëlon, Racine, aoj,
3a6. Ses atrocités comIk Ibi
proleslam, 4^- ^^ ^^
gie du despotisiov, 4^
Louis Xyi. 86.
LmUXFIIh 66.
La harpe. Ce an'il dit des
loups marins, M4-
ta Menruâs (l'abÛde), i5B.
£<u Cases. Ses Mémoires, 84'
Lalude. Ses malheurs ignorés
iusqu'i sa sortie de la Bas-
tille, 458.
£^n X, io5.
■ Lélius, 7. Protecteur de Të-
pe,23i.
■rlslh
Lapide,
Littérature. Ses rapports avec Lucile. Poète s^riqw «n»'
la liberté, 3:i5. le siècle d'Auguste, aja.
iocAe, eiagère le principe ZMerèce.lt, i5. Mttrt ««Hfc
n'ait
d'Arislote, qu'il n'y a
dans l'intelligf
ëté dans les sens, 3i3.
Louis XI,io\.
Louis Xin. Domestidlë de la
noblesse «ommcnfant sous
«on régiM, 3o€.
régne d'Auguste, 339- Q>*l'
que rudesse dans son stjlti
Luther, io5. Sa secte reiM*«
cfiUe de J«u Htt», >!>»■
Mably (l'abhë de). Ses absoi^ Miguel (don)
dit^ sur l'eut sauvage, iSï. " - '
lUaistre (M. De) , i58.
Mansjieid, cëljbre coiuhttieri,
258,399.
Marchangjr, i35.
MassilUif, 336.
flWn ^1« cardinal). Iiemé-
ris (|ii'inspira sa diiplidlé.
Montes^ideu. Ses preuv» »
faveur de la GyrenaJiiq'».
343. Son opinion sur te»*
narchies modérdes , jâi.
Montîosier, i53, »3S'
Jtfoïie. Distinction à ftir* «'^
sa doctrine et celle duJKO'
doce juif, r
la:
oignées de Mummius, 9.
nfraofaise, igS. Musonius, 34-
>
( 479 )
N
Manies (révocation d« Tëdît
de), •SOI.
y^éarquej lo.
Decker (M.) Attachement pas-
sionne de sa iiUe pour lui ,
170. Vertus de M. riecker et
-vâiération qu'il in^iratl à
ceux qui leconnaiwaifn^KQi»
Héron, ai, ^*
NêwU>n. Ses dëoouvenes sont
un pas dans la peTl^Aibilitë
de Pespéce humaine, 4ox*
NU. Sacrifice d'une vierge dans,
ce fleuve, it^.
Noblesse, 96.
Numa, 2.
€>ctave {Auguste)^ 16,
Odyssée, 2.
Omar, io3.
Orléans {àxxcd*), 85.
Ovide, Exile par Auguste,ao9,
aag. Très inférieur k Horace
et à Virgile, aSa.
Oxenstiem ,, chancelier de
Suède, 372. Son influence sur
l'Allemagne, 317.
Oar^rm^ue^habitansd'). Leurs
guerres pour des animaux
sacres, contre les habitans de
Gynopolis, 383»
Parlement anglais^ ifi*
Paterculus {Felléms). Flatteur
de Sdjan , loue Qicéron, 938.
P€uil ( saint ) , dit que Dieu
proportionneses instmetions
à l'état de l'homme, 386.
Payst^Bas (prince des) , 85.
Perfectibilité de l'espèce ihu-
maine, 387. Son germe est
dans la puissance du sacri-
fioe, 598. N'est autre chose
Î[ue la tendance vers Téga-
ild , 4^7.
Périclês, 108. Homme d'ëtal,
orateur et général , 469.
Perte, lag. Corporations sa-
cerdotales qui, en Perse, prê-
taient leur appui au despo-
tisme , id. Combien nous
connaissons peu lès Perses ,
a43.
fyrse, poète romain. Son amer-
tume er ton ohscfuritë, cau-
pëes par la compression de la
tyrannie, a38.
Pmlippe'lê^Bet, Taisant briUer
les Templiers, aoi.
Philosophie, i.
Pindare, 118.
Pitt (caractère de M.) , SaS»
Son opinion sur la liste ci-
vile, 527. Machiavélisme de
mn écble et de ses imitateurs,
329.
Platon^ 16.
Piaute, séparé de Térencp par
un intervalle de 28 ans, a ,3 1 •
Pline le Jeune ^le dernier écri-x
vain distingue de Rome, 239.
PluUtrque, xo. Nous a transmis
les raisonnemens des défen-
seurs orthodoxes du poly-
théisme, 358.
Polythéisme y io8 , 121. Ses-
( 4âo )
perfectkmnemeiis, lai. Sa yelléité de ae OQOSlitiKr i»
chute, 122. Grossier dans Es- pires, i6i.
chyle , parvenu au plus haut Propriété {Jbncièré). Ses np-
point de perfection daiu.S<v ports avec l'iiidastrie, 99,
phocle, dédinant dë|À du 100. Nécessité de sa divisos,
jemp^cV£4iripidey354» Deux ^16. Qu'elle est av^onidlis!
systèmes de ses partisans lors à; un rmg secondaire, 2s<
dcsadéf»dence,3Sb.Gta!l8es desstras de la propriété»
qui rendaient set chute iné- dustrielle, 4^i.
vitable, 36a. . , ProtestunUsme. Ct<^^û^
Posidonius, 10. isespu'tisfl'BS* companicf
Pn^(eii/Âoi»d'unenouvellesecte que le catholicisme dit aa
qui s'opposeau libre examen, siens, to6*
iSj.Cettesecteplusprësomp- Pm^^e^ 81. Lois récentes <ieb
tueuse que ceux qui combat* Prusse , favorisant k an
tent cette liberté au nom des sion des propriétés , 4^'
révélations, i58. Ses adeptes Pythagore, a, i4t i5, 27.
ont depuis quelque temps la Pyrrhon^^ i4*
QuintiUen, aSS.
R
Sacine, ne nous apprend de BévoluthnJrançaise((OMûâàt
Phèdre que son amour pour rations sur laj, par M"* ^
Hippolyte; d'Oreste, que Staël, 189.
son amour pour Hermiime, Richelieu '(le cardioti àe';^
268. Inconvénient de la né- INine des causes de la révolu-
cessité des rà;its, prouvé par tion française, igS, 201.
celui âe Théramènf!) a85. Romains, i'. Leur culte , etras-
RtFjrnal (l'abbé). Ses ,déclama- que d'abord, devint grec co-
tions sur l'état sauvage, x5a. suite, 119.
Religieuses (idées). De leur dé- Rousteau (/.-7.). Ses e^S^
veloppement progressif, 93. tiens sur l'état sauvage, i5a.
Religion. Qu'elle suit une mar- Sa philosophie, Ymi^^
che régulière et progressive, d'un état maladif oe b so-
100. . . ciété, i55.
Restauration. Ce au'elle aurait Russie, 80, i38.
dû faire, ce qu elle n'a pas
fait, 86, 9a.
^mdoce grec. Sa lutte contre de la liberté, a3o. Son ^j}f
Vi^ilosophie, 110. mêlé d'expressions grossie
déserteur de la causa res , a3i.
J
(4«t )
9aitH publie ^comité de) , 53. mettre les philosophes â Vkvf-
S!au<^a^ rëtatjstationnaire, 93. toritiS, a53.
Saace (roi de), 81. Spafield, ^i.
Schiller, auteur de Wallstein , Sparte Hlotes de), 97.
aôo. Sa Jeanne-d'Arc, a^S. Stabilité. SingaHor enthoit-
Sa Fiancée de Messine, 278. siasme de quelques hommes
Son Gnillauroe-Tell, a8o. pour la stobilitë , indëpen^
Schiven, Haine de ses adora- damment des individus^ des ^
teurs contre ceux de Wicb- dynasties , des rois et des
non, 383. peuples , ^Gà.
Sciences (leur marche progrès- Staël (madame de). Son carae-
sive), 97. tére, x63. Sa générosité pour
Scipion, 7. Protecteur de Té- les vaincus de tous les par-
rence , a3 1 . tis, 1 65. Ingratitude de plu-
Sénèque, aa. Son stoïcisme et sieurs de ceux qu'elle a sau-
son courage Urdif, 24* ^^y <^- Services qu'elle a
Sévigné, 63. rendus à M. de Talleyrand,
ShoKespear* Diflfiîrence de son 168. Sa notice sur la vie de
Richard HI et du Polj- son père, 171. Son roman de
phontedeMérope,!27 1 . Scène Corinne , 1 73. Morceau élo-
des assassins de Banco, dans quent dans son ouvrage sur
Macbeth j comparée à celle la littérature, 187. Ses cou-
des assassins de Wallstein ^ sidérations sur la révolution
dans Schiller, s85« française, 189. Ses dix an-
Shastabade recommande Tin- nées d'exil, 2107. Persécution
tolérance et la violation de barbare de Bonaparte contre
tous les devoirs envers les dlé, ao8. Son amour pdur
infidèles, 384. la France , 209. Préfère l'a-
Sismondi a distingué avant ristocratie au gouvernement
M. Dunoyer la liberté pro- d'un seul, 198. Son adimira-
pre aux anciens, de celle qui tion pour la constitution an-
cou vient aux modernes, i56« glaise, 190.
•$>itiltA(^4&(in), sur l'éducation. Stoïcisme^ Philosophie domi-
24^- nante à Rome, 2a. Tous les
Socrate, iick Instruisant la ieu- grands écrivains s'y réfu-
nesse, combattant à Poliaée, gient sous les empereuJcs, 338.
plaidant la cause des accu- Suétone» La haine des tyrans
ses , 469. l'élève au-dessus de sa mé-
Sophocle j auteur tragique et diocnlé naturelle , a38.
archonte, 4^* Superstition. Combien natu-
Sophocle , démagogue , con- relie k l'homme, 264^
damné pouravoir voulu sou- Sylla, 10.
Tables (livre des douze)^ 5. beautés mêmes l'état d'irriU-
Tacite. On aperçoit dans ses tion dans lequel Ita servitude
(41b)
MinMMMiarh
Poof^ttPt TMilcvra dâ'rac-
eoMptfgiHsr de aotes '
f{t\wtk^ 373.
TMfyriUê» Lears gnemi
trf! let Ombritcs, 3tô.
Tér^nce, Mort ua «iéck d d»*
mi avaot Gter, aSo.
Ttrrtur. Nom loui lequel on I^iti ^
d<M|{oe le régime révolu- lene,
tloanâir»9 345. Tne^ac 1a Btteainir ^
ThéiU, fille de Wallsiein. Eik tm nuiaM awin^ a
tliouaMMne que ce perwm- Tribum^, 4p^ Sa. jj.
itege de la Ingédie de Schil- Tulm {Jfà^dkÊg- , S
ier evdie ca AUmnagoe , l\trcs. JLciv gwtiiii sr
eKî. Son carectére comparé dhe et aiaiîaBaMSi; ^li*. -
, pertonnage de la dans la
Imgfidie d'Attila, deWemer, K'on ma uiim iir Car
^Kftt. l36. Soviffre de h (v*^
fWmM» i5, 16. Noutn'aTons en s'y souMeHaat if
«fite qtirk|iMe Aragmens de Foliaire» Sa phSai^ '*
•ee ouvmgv'S, aSo. note un état wê^M p
^iimAan. Son mot, que ai Gësar société, i tS. Sa p^
■«▼enait sur la terre, il serait dans le poëme de s Gv"
en quinte jouri , au aiyeau de Génère, a5i.Kep«f'
dM capitaines les plus ha- la passion dans ia^''
U^'JZSa^Kri^'^ '*"*"' ^»°« Alzire;latjnaii»«^
la perfectibilité, 4oa. Polyphonte , »« "» ^
;^^fe , bum que «atleur du caràctértse hnëvàm^
tyran, évite la cour et vit ayi,
W
' '^i^i^'?^ ^"^ ^5 Fnedland , tJne trilogie, 260. Le»^?
géhdralissime de l'empire , de Wallstein prtmiàf P^;
258. Son indépendance, ib. tie de cctle trAope, i^
Sa superstiuon, 264. Sa vie, Les Piccolomini.lîsecoi-k
»w?l • ^^j- ji a^.. A*mortdeWaltoin,l»ej'
f^<t(fetem,tragédiedcSchUler> sième, ibid. TAha 0^
(485)
camp d6 Wallfl- de Luther, aSa. Sa tragédie
tein, 261. Plusieurs imita- d'Attila, aSs.
fions ou traductions de WestpIiàUe (traité de)^ 956.
A^allstein, a63. La mienne, W^rmar (Bernard dé) , gêné-
ibid, rai prolestant dans la guerre
f^ashington, 2o5. de trente ans, a58. Sa vie ,
f^ellifiglon (duc de\ 4^, laS. 3oi.
"Verner, auteur de la tragédie JFichnou, Voyez Sckiven.
Zend ( livres ). Permettent la Zénon^ 23, a4« Puissance au*il
cruauté et le parjure envers attribue k l'homme sur tui-
les sectateurs de toute autre même, SgG.
4;royance, 384.
Flir DX LA TABLE.