Skip to main content

Full text of "Deuxième expédition antarctique francaise (1908-1910)"

See other formats


DEUXIÈME   EXPÉDITION 
ANTARCTIQUE  FRANÇAISE 

(1908- 1910) 


COMMANDEE    PAR    LE 


D^   Jean   CHARCOT 


Itinéraire    du 
"POURQUOI-PAS" 
(  1908-1910)  


Carte  delà  Cote  Ouest 

DE 
L'  ANTARCTIDE  SUD-AlVlÉRlCAINE 


erfeG<Tà<jcot 


CARTE  DES  RÉGIONS  PARCOURUES  ET  RELEVÉES  PAR  L'EXPÉDITION 


MEMBRES  DE  fETAT-MAJOR  DU  "  POURQUOI-PAS? 

J.-B.    CHARCOT 

M.  BONGRAIN Hydrographie,  Sismographie,  Gravitation  terrestre.  Observations  astronomiques. 

L.    Gain Zoologie  (Spongiaires,  Echinodermes,  Arthropodes,  Oiseaux  et  leurs  parasites),    Planktor,   Botanique. 

R.-E.  GODFROY Marées,  Topographie  côtiêre,  Chimie  de  l'air. 

E.  GOURDON Géologie,  Glaciologie. 

J.      LIOUVILLE Médecine,    Zoologie     (Pinnipèdes    Cétacés,    Poissons,    Mollusques.   Cœlentérés    Vcrmidiens,    Vers 

Protozoaires,  Anatomie  comparée,  Parasitologie). 

J,     ROUCH Météorologie,  Océanographie  physique.  Electricité  atmosphérique. 

A,  SENOUOUE Magnétisme  terrestre,  Actinométrie,  Photographie  scientifique. 


OUVRAGE  PUBLIÉ  SOUS  LES  AUSPICES  DU  MINISTÈRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE 

SOUS  LA    DIRECTION  DE    L.  JOUBIN,     Professeur  au    Muséum    d'Histoire    Naturelle. 


^^L 


DEUXIÈME     EXPÉDITION 
ANTARCTIQUE    FRANÇAISE 

(1908-1910) 


COMMANDEE    PAR     LE 


D^  Jean  CHARCOT 


SCIENCES  NATURELLES   :  DOCUMENTS  SCIENTIFIQUES 


MELOBESIEES 

RÉVISION  DES    MÉLOBÉSIÉES    ANTARCTIQUES 
Par  M""   Paul  LEMOINE 


MASSON    ET   C",    EDITEURS 

120,    Bd    SAI  NT-GERMAI  N,    PARIS    (VP) 
1913 

Tous  droits  de  traduction  ei  de  reproduction  réservés 

Ks'^e  !:i  F:  arce 


LISTE    DES    COLLABORATEURS 


MM.  Trouessart Mammifères. 

Anthony  et  Gain Documents  embryogéniques. 

LiouviLLE Phoques,  Cétacés  (Anatomie,  Biologie). 

Gain Oiseaux. 

*  Roule Poissons. 

Sluiter Tuniciers. 

TouBiN Céphalopodes,   Brachiopodes,   Némeriiens. 

*  Lamy Gastropodes  et  Pélécypodes. 

Vayssière Ntidihr  anches. 

Keilin Diptères. 

*  IvANOF Collemboles . 

Trouessart  et  Berlese.  Acariens. 

*  Neumann Pédiculines,  Mallophages,  Ixodides. 

Bouvier Pycnogonides. 

CouTiÈRE Crustacés  Schizopodes  et  Décapodes. 

*  M"s  RiCHARDSON Isopodes. 

MM.  Calman Cumacés. 

De  Daday Entomostracés. 

*  Chevreux Amphipodes. 

CÉPÈDE Copépodes. 

QuiDOR Copépodes  parasites. 

Calvet Bryozoaires. 

*  Gravier Polychèies,  Alcyonaires  et  Ptérobranches. 

HÉRUBEL Géphyriens. 

Germain Chétognathes. 

De    Beauchamp Rotifères. 

Railliet  et  Henry Helminthes  parasites. 

Hallez Polyclades  et  Triclades  maricoles. 

*  Kœhler Stellérides,  Ophiures  et  Ëchinides. 

Vaney Holothuries. 

Pax Actiniaires. 

Billard Hydro'ides. 

ToPSENT Spongiaires. 

*  Pénard Rhizopodes. 

Fauré-Frémiet Foraminifères 

Cardot Mousses. 

*  M'"^  Lemoine Algues  calcaires  (Mêlobésiées). 

*  MM.  Gain Algues. 

Mangin Phyto  plancton. 

Peragallo Diatomées. 

Hue Lichens. 

Metchnikoff Bactériologie. 

GouRDON Géographie  physique,  Glaciologie,  Pétrographie. 

BoNGRAiN Hydrographie,    Cartes,    Chronométrie. 

*  GoDFROY Marées. 

MÙNTZ Eaux  météoriques,  sol  et  atmosphère. 

*  RoucH Météorologie,  Océanographie  physique. 

Senouque Magnétisme  terrestre,  Actinométrie. 

J.-B.  Charcot Journal  de  l' Expédition. 

Les  travaux  marqués  d'une  astérisque  sont  déjà  publiés. 


MÉLOBÉSIÉES 

REVISION   DES  MÉLOBÉSIÉES  ANTARCTIQUES 
Par  M'"e  Paul  LEMOINE 


l'aniii  les  itiipoil.iiits  (Idcimienls  i';i|)|)orlés  par  la  cluiixirmc  Mission 
Cliarcof  i  IOU8-I!)10),  so  tioiivent  des  Mélobésiées  (Algues  calcaires)  qui 
ont  ('II''  récollées  par  M.  Louis  (iain,  naturaliste  de  l'expédition. 

.Lai  l'té  chargée  de  leiii'  étude,  et  j'exposerai  ici  le  résultai  de  mes 
délermiualiitns.  Mais,  pour  iairc  ressortir  tout  rint(''rél  des  matériaux  de 
la  Mission  (".luircol,  j'ai  j)(Misé(pril  était  nécessaire  de  comparer  les  échan- 
tillons de  la  Mission  (Iharcol  avec  ceux  des  expéditions  antarctiques 
antérieures  et  de  faire,  en  cpielque  sorte,  une  monographie  des 
Mélobésiées  antarctiques. 

Voici  la  liste  des  princi|)ales  expéditions  antarctiques  ayant  récolté  des 
Algues  calcaires,  avec  l'indication  des  musées  où  les  écliantillons-ty[)es 
sont  conservés  : 

l'iti;\iii;i!i;  kxi'Kditidn  sikhoisk,  l8!lo-1897.  —  Expédition  de  Nordenskjold 
aux  Terres  .Magi'llanii|ii('s;  Mr'lolx'siées  l'ecueillies  par  Dusen,  étudiées 
par  Koslie  [l\}Oi)j. 

K.M'KiMTiuN  iii:i.,;(:,  |SÎ)7-I.S!)!I. — Expédition  delà  <<  iJelgica  «conuuandée 
piH'  (!•'  (ii'rlachc;  Mi'IulK'sic'cs  réçu||(''(>s  par  Hacovilza,  (''Indiées  par 
Ileydrich    l'.KM)  . 

Exi'ÉuninN  .\Li.i;\i\M)i:,  l!)Ol-l!)(j;].  —  Expédition  du  «  (lauss  »,  dirigée 
par  Drygalski;  Mélobésiées  récoltées  par  Gundersen,  ('-tudiées  par  Koslie 
(1908)  et  conservées  au  Musée  de  Dahlein,  près  Berlin. 

Deuxième  expédition  suédoise,  IîI01-I1»0:L  —  Expédition  de  1"  »  Antarclic  » 
sous  la  direction  de  Nordenskjold  ;  Mélobésiées  recueillies  par  Skotlsberg, 
étudiées  par  Foslie  1 1005  et  l!)07j  ;  éclianlillons  conservés  au  Musée  de 
Slockbolm. 

li.ipet/iliuii  Cliiircol.  —  Lemhine.  —  .Mrlobt'siées.  1 

4:5999 


2  MLLOBESIEES. 

Expédition  écossaise,  1902-1903.  —  Expfklition  de  la  «  Scotia  »,  dirigée 
par  Bruce  ;  Mélobésiéos  récoltées  par  Rrown,  étudiées  par  Foslio  (190a)  et 
par  Holmes  (1905). 

Expédition  ANGLAISE,  1901-1904.  — Expédition  delà  »  Discovery  »,  dirigée 
par  Scott;  Mélobésiéos  déterminées  par  Foslie  (i90."i  et  1907)  et  conservées 
au  British  Muséum. 

Première  Expédition  ihançaise,  1903-1905. — Expédition  du  "  Français  », 
sous  la  direction  du  D'  Cliarcot;  Mélobésiées  recueillies  par  Turciuet, 
étudiées  par  Foslie  m  Hariol  (1906),  conservées  au  Muséum  d'Histoire 
Naturelle  de  Paris. 

De  plus,  j'ai  jugé  intéressantde  rechercher  quelles  analogies  ou  dissem- 
blances se  remarquaient  entre  les  espèces  du  pôle  Antarctique  et  du  pôle 
Arctique.  J'ai  été  ainsi  conduite  à  la  comparaison  de  nombreux  échantillons. 

Pour  mener  à  bien  ce  travail,  je  ne  pouvais  me  contenter  des  descrip- 
tions détaillées  publiées  jusqu'alors  ;  en  efTet,  ces  dernières  se  basent  le 
plus  souvent  sur  l'aspect  extérieur;  cet  aspect,  comme  je  crois  l'avoir 
démontré  (Lemoine,  1911),  est  très  variable  et  rarement  caractéristique. 
Seule  la  connaissance  de  la  structure  anatomique  permet  d'arriver  à  une 
détermination  précise. 

J'ai  donc  dû  me  reporter  aux  échantillons-types,  et  j'ai  étudié  à  cet  effet 
les  échantillons  renfermés  dans  les  Collections  du  Muséum  d'Hisloire 
Naturelle  de  Paris  (Herbier  de  Cryptogamie  du  Muséum  et  Herbier 
Bornet-Thuret). 

Ces  importantes  collections  se  trouvent  au  laboratoire  de  cryptogamie, 
où  ce  travail  a  été  fait.  L'accès  de  ces  collections  m'est  d'ailleurs  rendu 
facile  par  l'excellent  accueil  que  M.  le  Professeur  Mangin,  membre 
de  l'Institut,  a  toujours  bien  voulu  me  réserver.  Je  tiens  à  lui  exprimer 
ici,  ainsi  qu'à  M.  Hariot,  assistant,  mes  plus  vifs  remerciements. 

J'ai  dû  également  faire  appel  aux  divers  musées  étrangers  et  à  l'obli- 
geance de  leurs  conservateurs.  MM.  Rendie  et  Gepp  du  British  Muséum, 
M.  Engler  du  Musée  de  Dahlem,  M.  Skottsbergd'Upsala,  M.  le  Directeur 
des  Jardins  botaniques  de  Kew  et  M.  Cotton,  M.  Holmes,  ont  bien  voulu 
m'envoyer  des  échantillons-types;  l'extrême  amabilité  avec  laquelle   ils 


MÉLOBËSIÉES.  3 

ont  répondu  à  mes  domandes  m'a  beaucoup  touchée,  et  je  leur  cm  suis 
très  reconnaissante. 

Répartition  géographique  des  Mélobésiées  des  régions  antarctiques. 

Dans  le  cas  |)arliculier,  on  ne  saurait  donner  à  la  région  anlarclitjue  la 
limite  quo  lui  assignent  les  géographes,  c'est-à-dire  la  limiter  au  cercle 
polaire  (lu  67°.  En  effet,  au  delà  du  07°  vers  le  [)ole,  on  ne  connaît 
encore  qu'une  seule  espèce,  le  Lithothamniwn  coulmanicum.  Je  com- 
prends, sous  le  terme  de  régions  antarctiques,  les  régions  comprises  en 
deçà  de  la  limite  des  glaces  llottantes,  limite  qui,  ainsi  (ju'on  le  sait,  ne 
correspond  pas  à  un  cercle  de  latitude  ;  on  ne  sera  donc  pas  étonné  de  voir 
mentionner  au  cours  de  ce  travail  lîle  Kerguelen  (49°),  aussi  bien  que 
les  îles  Falkland  (52°),  les  Orcades  (62°),  etc.  Dans  son  mémoire  sur 
l'ensemble  des  Algues  antarctiques,  M.  L.  Gain  a  d'ailleurs  adopté  la 
même  limite. 

Ceci  posé,  j'ai,  pour  laclarté  de  l'exposition,  subdivisé  la  région  antarc- 
tique en  trois  régions  correspondant  aux.  trois  pointes  continentales  qui 
s'avancent  vers  elle.  Ces  trois  grandes  provinces  sont  : 

1°  La  hégion  sud-atlantique  ou  sud-américaine.  —  Terre  de  Feu,  détroit 
de  Magellan,  lie  des  États,  îles  Falkland,  Géorgie  du  Sud,  Orcades  du  Sud 
(les  îles  Shetland  feraient  partie  de  cette  même  région,  mais  je  n'aurai 
pas  l'occasion  d'en  parler,  car  aucune  Mélobésiée  n'en  a  été  rapportée 
jusqu'ici).  Terre  Louis-Philippe,  Terre  de  Graham  ; 

2°  La  itEGioN  SUD-AUSTRALIENNE.  — Ile  Aucklaud,  Terre  Sud-^'ictoria  i^ile 
C-oulman)  ; 

3°  La  regkin  sud-indienne.  —  Ile  Kerguelen. 

Voici  la  liste  des  espèces  connuesjusqu'ici  dans  chacune  de  ces  régions. 

I.  —  Région  sud-atlantique. 

Lilhotliniiimiuii  (iittnni'icaiii  i  llmiK.  elll  \hv.  )  Heyd.  — -  Détroit  de  iMagel- 
l;ui.  Terre  de  Feu,  cap  Ilorn,  îles  Falkland.  Géorgie,  Orcades.  Celte  espèce 
vit  aussi  dans  les  régions  sud-australienne  et  sud-indienne. 

LitlKithamnimn  fuegianum  Fosl.  —  Détroit  de  Magellan  (île  Désolation), 
lies  Falkland. 


4  MÉLOBÉSIÉES. 

IJlhotliaiiniiinii  (irfiniilif'cftini  F(isl.  —  lie  des  Élats. 

L'ilJiolhaiiin'iHm  lielerucUidum  Imisl.  —  Sud  de  la  Patagonie,  détroit  de 
.Magellan,  ile  des  États. 

LitliotiHiiiin'nnii  Miirllrri  (Lemih.m.)  R(is.\n.  —  Terre  de  Keu.  dette  espèce 
se  trouve  aussi,  en  dehors  des  régions  antarctiques,  dans  le  Sud  de 
Madagascar,  en  Australie,  en  Tasmanic,  et  en  Nouvelle-Zélande. 

Lilhntluunniiiiii  Sc/u///f:ii  (Haii.)  IIevd.  (==  L.  iiiagellaniraia  Fosl., 
L.cremdalniit  l'dsi..,  L.srutelloidp'^  IIevd.).  —  Sud  delà  Patagonie,  détroit 
de  Magellan,  Terre  de  Feu,  cap  Ilorn,  ile  des  États,  îles  Falkland,  Géorgie, 
Orcades. 

LitliothaiiiniHiii  rariabi/e  Fosl.  —  Iles  Falkland. 

Lif/iojj/ii///tn/i  falklandiciim  Fusi,.  —  Iles  Falkland. 

LilliopJijlHumrugostdii  (Fosl.)  Lkm.  —  Sud  de  la  Patagonie,  Terre  de 
Feu,  détroit  de  Magellan  (île  Désolation),  île  des  États. 

Litlioplnjlhim  [DermatoUlkon)  conspectian  F(isl.  — Terre  de  l'eu. 

Litliopltj/lhon  [Antarrticophyllum )  œquahile  Fosl.  — Géorgie,  Orcades, 
îles  Shetland,  Terre  Louis-Philippe,  Terre  de  Graham(île  Booth-Wandel). 

Lilhophyllum  [AiitaiTticopht/Uidii)  suhantarcticmn  Fosl.  —  Sud  de  la 
Patagonie,  île  des  États,  Orcades. 

Pseudolithophyllinn  disroideum'\Yn<>L.)  Lem.  {=^  L.  f ueg ia/ium  Heyu.). 
—  Patagonie,  Terre  de  Feu,  île  des  Étals,  îles  Falkland. 

II.  —  Rêgkin  sud-aisthalienne. 

Lithotlianinium  antarrticuniiWnnK.  etIlAi{v.)llEVD.  —  Ile  Auckland.  Cette 
espèce  existe  aussi  dans  les  régions  sud-atlantique  et  sud-indienne,  et  en 
dehors  des  régions  antarctiques,  en  Tasnianie. 

Lithothaiiinium aurldaiidicuiii  I'usl.  —  Ile  Auckland. 

LithotIia)iniii(ni  rntiliium'niiiii  Vo^\..  — Ile  Coulman. 

L'ithotlimiinhiiii  Patcita  (IIook.  et  IIarv.)  Fosl.  —  lie  Auckland.  En 
dehors  des  régions  antarctiques,  celte  espèce  vit  au  cap  de  Ronne- 
Es|)érance,  en  Australie  et  en  Nouvelle-Zélande. 


MÉLOBÉSIËES.  5 

III.  —  Ki-GioN  sn)-iM)ii:NM:. 

Litholhaniniinii  aiilaniiiiim  [Xhiov..  cl  IIahv.)  IIkyd.  —  Ile  K('i'ii,uol<Mi. 
Cetfo  espèce  vit  égaleinciil  dans  les  iM'j^ioiis  siid-atlaillicjue  et  sud-aiistra- 
rn'lllie. 

Llthotluinnintni  hcninclciinin  !  DicKii;)  F(isi..  —  Ile  Kerguelen. 

Lilliolluiiiniiiiiii  LciKniiiiiniVi    AiiKscii.  1  h^isi,.  —  Ile  Ivej'i;uel('ii. 

Lithitihaiiiiuinii  luuilcrhini  l'H-i..  —  Ile  l\eri;uel('ii. 

Lilli(illt(Uii/innu  (ihl('<hiliiiuVi\^[..  —  Ile  Kei'i;ii('leii. 

PseudoUlliopInjlliiui  cfiiisocialinu  iFosl.)  Lem.  —  lie  Kerguelen. 

Avant  de  tirer  de  eette  liste  des  Mélobésiées  actuellement  connues 
dans  TAnlarctide  les  conclusions  qu'elle  comporte  (Voir  p.  illi),  il  faut 
auparavant  procéder  à  sa  revision  et  faire  (^n  mèin(^  temps  l'étude  des 
Mélobésiées  de  la  Mission  Charcot. 

(icDif    LITHOTHAMNIUM. 

Ce  genre,  abondamment  représenté  sur  tout  le  globe,  comprend  éga- 
lement un  certain  noml)re  d'espèces  antarctiques.  .l'essaierai  de  rattacher 
ces  espèces  à  celles  des  autres  régions  et  de  les  faire  rentrer  dans  des 
sections  établies  [)ar  ailleurs  '  Lemoine,   101 1  ). 

En  eiïet.  un  cerlain  nombre  d'espèces  antarcticjues  ont  une  slrudiire 
analui;ue  à  vvWv  îles  espèces  des  régions  tempérées  ;  elles  seront  décrites 
tout  d'abord  (  |)rcmier  groupe). 

Hnebpies  espèces  monlriMil.  an  contraire,  un  caractère  (pii  |iarait  spé- 
cial à  (pielques  Algues  antarctiques  :  leur  tissu  p<''rithallien  est  formé  de 
rangées  de  cellules  superposées  ;  ces  espèces  constitueront  le  truisième 
groupe  des  Ulhothunnuiini . 

Ces  deux  groupes  ne  n'iircrnienl  ()iic  des  espèces  crustacées;  j"(''tu- 
dierai  à  part  (deuxième  groupe)  la  seule  espèce  ramiliée  de  l'Anlarclide, 
ne  piiiivani,  en  lalisence  de  ci'dùle  de  base,  la  rallacber  à  Tun  <mi 
l'autre   groupe. 


MÉLOBÉSIËES. 


PREMIER   GROUPE  (Sections    I,    II,   III). 

Par  opposition  au  troisième  f;roupe,  je  range  dans  ce  premier  groupe 
les  espèces  dont  le  périthalle  est  formé  de  files  cellulaires  verticales, 
ou  qui  ne  forment  pas  de  périthalle. 

Parmi  ces  espèces  il  faut,  d'après  les  caractères  de  l'hypothalle, 
mettre  à  part  le  Lithothamnium  Mangi/ii,  qui  montre  une  réduction 
complète  de  l'hypothalle;  cette  espèce  fait  partie  de  la  section  III. 

Les  autres  espèces  montrent  un  hypothalle  plus  ou  moins  développé  ; 
elles  se  répartissent  entre  la  section  I  [L.  gra?iuliferum),  qui  renferme  des 
espèces  dont  le  périthalle  est  formé  de  fdes  cellulaires  lâches,  et  la 
section  II,  qui  groupe  des  espèces  dont  l'hypothalle  et  le  périthalle  sont 
formés  de  files  cellulaires  très  serrées.  Les  espèces  de  la  section  II  se 
distinguent  les  unes  des  autres  par  divers  caractères,  ainsi  qu'on  le  verra 
page  '60. 

L'absence  de  périthalle  caractérise  les  deux  espèces  L.  neglectum  et 
A.  (iiilaicticimi. 

Section   I. 

Lithothamnium    granuliferum  Foslie. 

1005.  Lithothaminon  y ranuliferwn  Fosiae,  Bolan.  Saml.,  p.  2. 

1007.  —  —  Foslie,    Ant.    and.    subanl.    Corail.,   p.   7,  PI.   1, 

fig.  10,  1 1 . 

Aspect  exterieuu.  —  L.  graniiUfri'ion  est  une  des  espèces  récoltées 
par  la  Mission  Charcot;  elle  forme  des  croûtes  extrêmement  minces,  qui 
recouvrent  généralement  d'autres  espèces  de  Mélobésiées,  par  exemple  le 
Lith()phylh(ni  suhantarclicum (  PI .  11,  fig.  1  )  ;  on  les  distingue  facilement  par 
plusieurs  caractères  et  en  particulier  par  leur  couleur  rose-saumon  etleur 
as|)ect  mamelonné.  An  l)ord,  la  croûte  est  irrégulièrement  découpée,  et 
les  lobes  moiili'cnl  des  stries  concentriques;  ils  sont  lisérés  de  blanc. 

La  surface  de  la  croûte  est  finement  mamelonnée  et  montre  de  petites 
épines,  abondantes  surtoulsurlesspécimens  âgés.  L'épaisseur  delacroûte 
varie  entre  170  et  230  y.  .\  l'état  jeune,  l'Algue  forme  de  petits  thalles 


MLLOBLSIEES.  7 

(le  loi'ino  d»^clii(|ii('l(''i',  (|iii  prennent  plus    Inrd  ime    fui-mc  ;iss(v    vv'j^w- 
liùrenient  rii-culaiic 

STiiiuniiu-:  AN.vïoMinri;.  —  L'hypolliallc  csl  Irrs  peu  dévcloppi'  ;  il  csl 
souvent  fnr'inô  seulciniMil  (riiiu'  ou  deux  liles  do  cellules,  dont  les  cellules 
sont  à  peine  i)lus  yi'aiides  (pie  celles  du  périthalle  ;  elles  mesurent  12  à 
Ki  I.'  de  longueuc  et  i  ['■  de  largeur.  Les  files  cellulaires  de  l'ii)  |iiillialle 
se  relèvent  et  se  continuent  par  les  liles  lâches,  formées  de  petites  cellules 
ovoïdes  reclauf;idaii'es  de  7  à  1(1  y.  de  longnenr,  qui  consliliient  le 
[)érithalle.  A  la  partie  su[)erieiire  du  périthalle.  les  cellules  sont  plus 
larges  que  hautes;  elles  se  coloreui  moins  parles  réactifs  et  constituent 
une  éeorce  d'une  (''paiss(MM'  d'euvii'ou  "iO  <j.. 

Org.\m:s  HKPiieoiCTKiRS.  —  Les  ci'oùtes  de  L.  f/ronii/ifo'tim,  rapport('es 
par  l'Expédition  Charcot,  étaient  pourvues  d'organes  reproducteurs  et 
montraient  deux  sortes  de  conceptacles  ;  mais  les  conceptacles  à  spo- 
ranges et  les  conceptacles  à  cystocarpes  sont  sur  des  croûtes  dillV'reiiles. 

Lesconcepfac/cfi(is/i(i/a/i(/rs  oui  un  diamètre  de  200  à  300  a,  d'après 
les  descriptions  de  l'aideur  de  l'espèce;  la  dimension  22;i  y-  lue  [larait 
être  la  plus  fréquente  ;  le  couceptacle  esl  plat,  entouré  d'un  rebord 
(drculaire,  de  forme  très  carach'i'isliipie,  rappelant  ceux  du  A.  Ijikii- 
iiKiinli.  Le  toit  est  traversé   par   vingt  à    trente  canaux. 

Les  conceptacles  observ(''s  renfennaienl  deux  tétraspores  de  (l'i  à  70  y. 
de  longueui-  et  3."j  ;-»-  de  largeur.  La  présence  de  tétraspores  (  Inv.  cette 
espèce  est  1res  intéressante  ;  on  n'avait  observé  jusqu'à  |)réseiit  (pie  des 
hispores,  et  on  s'était  appuyé  sur  ce  fait  pour  admettre  que  les  espèces 
polaires  ne  montrent  que  des  hispores  iVoir  p.  62).  J'ai  également  vu 
une  létraspore  dans  un  (''chautillon  de  M.  Skottsberg  ;  elle  mesurait 
40  [j.  de  longueur  et  20  y.  de  largeur;  c'était  probablement  une  sp(ir(> 
jeune.  Les  bispores  décrites  par  M.  Foslie  mesuraient  'JO  à  (12  y.  de  lon- 
gueur et  20  [j.  de  largeur.  Il  l'aiii  conclure  de  ce  (pii  pn''C('de  (pn-,  ainsi 
que  dans  d  autres  espèces,  le  A.  iininulifciiini  peut  former,  suivant 
certaines  circonstances,  soit  des  bispores,  soit  des  tétraspores. 

V.Q?,  conceptacles  à  rjislDcdriics  o\\[   une   fornu'   h(''misph('ri(pn'    el    son! 
plus  volumineux  que  les  conceptacles  à  sporanges. 

(".n\n'\UAlSe\  AVEC  LES  ESPÈCES  VOISINES.   —  A.  IJ rdlllllifci'lllll  el   A.  Sr/i/i/ifzii 


8  MËLOBËSIËES. 

ont  (les  analogies  lorsqu'ils  sont  rencontrés  à  l'état  jeuno  ;  mais  leur 
structure  les  éloigne  Fun  de  l'autre  (Voir  p.  '2.1).  D'autre  part,  L.  f/ia- 
iixlifrfinii  est  une  espèce  voisine  de  A.  funihidimn  du  Sud  de  l'Australie. 
Peut-être  uièuie  l'audra-t-il  réunir  ces  deux,  espèces  (Ij,  car,  d'après  les 
descriptions,  tous  leurs  caractères  sont  semblables,  sauf  cependant  la 
dimension  des  sporanges  (80  à  100  \i.  de  longueur  et  30  à  ."iO  [7.  de  largeur 
chez  L.  ftiiiiigatuiii  ;  00  à  70  7.  de  longueur  et  \M\  >j.  de  largeur  chez 
L.  granxliferam).  D'autre  part,  L.  <iianaUI'<'i'inii  formerait  des  croûtes 
plus  minces  que  le  L.  fidiiifidluiit^  dont  l'épaisseur  peut  atteindre  1  milli- 
mètres. 

Enfin,  parla  présence  de  lins  [uberculessur  les  croûtes,  L.ijranuhl'erain 
rappelle  l'espèce  Lilliopli.  rugosinii;  ce  dernier  s'en  distingue  par  les  ran- 
gées conceniriques  de  riiypolhalle. 

Haiutat  kt  itKi'AitïirioN  (iKdGiiAiMiioii;.  —  L.  (ininnlifcrniii  n'était  connu 
jusqu'à  présent  que  de  l'Ile  de  l'Observatoire,  |)rès  de  l'ilc  des  États; 
il  y  vivait  à  une  profondeur  d'environ  25  mèlres.  J'ai  étudié,  provenant 
de  cette  localité,  un  échantillon  que  m'a  envoyé  M.  Skottsberg. 

J'ai  rappoi'té  à  cette  espèce  de  nondjreux  échantillons  récoltés  à  l'île 
Petermann  (Terre  de  Graham)  (stations  589,  501,  593,  595,  598,  (507), 
les  30  et  31  octoln-e  et  P''  novcnilire  190!).  Un  de  ces  ('(•hantillous  a  été 
figuré  PI.  II.  lig.  1. 

Section  TI. 

Lithothamnium  kerguelenum  (Dickio)  Foslio. 

1S70.  Melobesia  kerguelena  Dickie,  Notes  alg^.  Kerguclen,  p.  200. 

180'.).  Lilholluunnion'-f  /.■rri/urlrnuiii  Dirkic;   Fosmk,   Somc  new   or  cril.   Lilli..  p.    10, 

(non  I'.  obiccluld). 
1000.  Lilholhiimniiin    /,fir/ii('/enuiii    Dickie;  Foslie,  Cale.  alg-.  Fiiegia,  p.  (iî.  ex  parle. 
lOOS.  —  —  —      FosLiE,    Die   Lilli.    Deutscli.  suclp.    Kxp., 

p.  207,  fig-.  2. 

Asi'KCT  E.XTKitiEUii.  — Lc //.  /ifiyt/r/ciu////  a  un  aspect  tout  à  l'ait  carac[<''- 
ristiquc  parmi  les  Mélobésiécs  ;  il  forme  une  croûte  épaisse  dont  la  sur- 

(1)  Dans  ce  cas,  c'esl  le  nom  do  fumùjntiiiii  ipii  devrait  cire  seul  consoivc;  celle  espèce  a  élc 
créée  en  1901  (I'oslie,  Nl-w  Mcloh.,  p.  7).  Il  faut  remarquer  que.  si  on  léunit  L.  oraiiulifcruiH  et 
L.  fainiijatuin,  il  faudrait  sans  doute  conserver  au  contraire  l'individualité  du  /..  aucklandiciim 
(Voii'  p.  :U),  espèce  dont  M.  Foslie  n'avait  d'abord  fait  (|u'utu!  forme  du  L.  fumigaluiu. 


MËLOBItSIÉES.  9 

face  ost  souvent  rij^oiircusciiKMil  piano,  quelquefois  li'-i'èrement  mame- 
lonnée; de  nombreux  conceptacles  très  grands  forment  des  rangées  con- 
centriques Irrs  rapprochi'es  et  très  régulières.  jus(pi(^  sur  le  bord  de  la 
croûte. 

L'épaisseur  d(>  la  ('l'oùlc  est  remarquablement  constante  ;  elle  est  le 
plus  souvent  voisine  de  1  millimètre.  J'ai  pu  examiner  des  échantillons- 
types  du  A.  kergueleniun  de  l'île  Kerguelen  rappoiiés  par  l'expédilion 
delà  «  \"énus  »,  grâce  à  l'amabilité  ilu  directeur  des  Jardins  botaniques 
de  Kew  et  de  M.  (lotton,  assistant. 

Sthucture  ANATOMinn:.  —  Le  caractère  le  plus  saillant  dune  coupe  de 
L.  kerquelenum  est  le 
grand  développement  de 
riiy[)otballe  (//,  tig.  Ij, 
plus  épais  que  dans  toutes 
les  autres  espèces  antarc- 
ticjues  ;  son  épaisseur  est 
souvent  de  130  à  200  [i.  et 
|)eut  atteindre  250  a  d'é- 
j)aisseur.  Les  cellules  de 
riiypothalle  sont  rectan- 
gulaires ;  elles  ont  1  i)  à 
23  a  de  longueur  et  !)  [/. 
de  largeur;  leurs  dimen- 
sions moyennes  sont  IS 
à   19  y.  X  9  y.. 

A    bnir  base,    les    (Iles 
liypotlialliennes    se    l'ccotiibent   quebpielois   ci    rornieni    le   (b'but    tl'un 
nouveau  périthalle. 

Vers  sa  pai'tie  supérieure,  l'Iiypollialle  se  continue  par  le  périthalle  nor- 
mal. i\v i)êrilhallo  { !>,  lig.  I  ),  est  formé  de  liles  verticales  de  cellules  rec- 
tangulaires de  S  à.  17  y.  (le  longueur,  \o  plus  souventdelOà  12  a  X  1 
à  H  y..  L'épaisseur  du  périthalle  varie  enire  200  et  700  a. 

Les  cellules  de  l'hypothalle  et  du  périthalle  se  colorent  très  fortement 
par  les  réactifs  ;  lorsqu'elles  sont  traitées  par  un  colorant  de  la  cellulose, 

Expédition  Charcot.  —  LF.MiUNE.  —  Mélobésiées. 


ÇXOCD<=3^^ 


Vv^.    I.    • —    railii'S    iW  riiyiinlh.illr  /(    ri    (lu   pihilliallc  /;,   iTuno 
couiM.'  vcrlicale  ili:  la  crciûlo  di'  /..  la'rt/uelciiuin. 


10  MÊLOBÉSIÉES. 

les  cellules  d'une  même  file  paraissent  très  nettement  séparées  les  unes 
des  autres  par  des  lignes  non  colorées  qui  correspondent  à  la  couche  de 
composés  pectiques,  très  développée  chez  cette  espèce. 

Cette  espèce  très  caractéristique  ne  peut  être  confondue  avec  aucune 
autre  espèce. 

Organes  reproducteurs.  —  Les  conceptacles  à  sporanges  sont  disposés 
en  rangées  concentriques;  ils  sont  convexes  et  mesurent  oOO  à  600  (^.  ;  le 
toit  est  traversé  par  de  nombreux  canaux;  les  sporanges  sont  encore  in- 
connus chez  cette  espèce.  Certains  conceptacles,  de  forme  plus  haute, 
percés  d'un  pore  unique  au  sommet,  sont  les  conceptacles  à  cjjstocarpes. 
En  coupe,,  les  conceptacles  à  sporanges  apparaissent  comme  des  cavités  de 
forme  ovale,  tandis  que  les  conceptacles  àcystocarpesont  une  forme  plutôt 
triangulaire. 

Habitat  et  répartition  géographique.  —  L.  kcfgueletmm  a  été  plusieurs 
fois  trouvé  à  l'île  Kerguelen,  en  particulier  à  S^vains  Bay,  en  compagnie 
du  L.  neglectuin,  à  une  profondeur  de  4  à  0  mètres  (Foslie,  1908);  il  n'a 
pas  encore  été  trouvé  ailleurs  jusqu'à  présent. 

Lithothamnium  Lenormandi  (Areschoug)  Foslie. _ 

1851.  Melobesia  Lenormandi  Areschoug,  J.  Ag.  sp.  Alg-.,  II,  p.  514. 

1888.  Lithothamnium  pnhjinorplium  auct.  ;  Askenasy,  «  Gazelle  »  Exped.,  p.  54. 

1908.  Lithoth.  anmdatum  Foslie,  Die  Lilh.  d.  Deutsch.  Sudp.  Exped.,  p.  206,  (îg-.  1. 

J'ai  trouvé,  parmi  les  espèces  recueillies  par  la  Mission  Charcot,  des 
croûtes  de  faible  épaisseur  que  j'avais  rapprochées  tout  d'abord  du  Litho- 
thamnhim  anmdatum  Foslie,  de  l'île  Kerguelen.  Mais,  en  essayant  ensuite 
de  faire  une  comparaison  des  Algues  arctiques  et  antarctiques,  je  me  suis  . 
aperçue  que  la  description  du  L.  annulalnm  de  M.  Foslie,  ainsi  que  celle 
que  j'avais  rédigée  sur  les  échantillons  de  l'Expédition  Charcot,  cor- 
respondaient rigoureusement  avec  celle  (\vi  Lithotltaniniuin  Lenormandi; 
je  ne  vois,  par  conséquent,  aucune  raison  de  conserver 'le  nom  de 
L.  annulatuni^  et  je  signale  donc,  pour  la  |»reniirre  fois,  la  présence  du 
Z.  Z,ewo/7««;*6?/  dans  l'Antarctide  proprement  dite.  Cette  espèce  paraît 
extrêmement  répandue  dans  les  régions  européennes,  mais  elle  n'a  pas 
été  signalée  encore  en  Afri(|ue.  Par  contre,  elle  a  déjà  été  signalée  en  Cali- 


MÉLOBÉSIÉES.  ii 

lornio  et  en  Australif  |);ir  .M.  Foslio  cl  à  la  Terre  do  Keu  |)ai-  .M.  Hariot. 
C'est  certainement  une  espèce  ubiquisle.  Dans  l'Antarctide,  elle  n"a  pas 
été  trouvée  dans  la  zone  littorale,  où  on  la  trouve  au  contraire  coniniuné- 
nienl  dans  nos  régions;  mais  elle  a  été  draguée  aune  grande  profondeur, 
environ  oO  mètres. 

J'ai  déjà  dit  que  tous  les  caractères  concordaient  avec  ceux  dn 
/>.  LciKniiKiiidi.  ainsi  (lu'oii  |M>iii'i'a  s'en  rendre  compte  en  comparant  les 
descriptions.  (Icpciidaiil  M.  Foslie  avait  signali'  la  prf'sence  de  cinquante 
canaux  dans  Ir  toit  du  coiiceplacle  de  L.  aiimilahtm  de  Kerguelen  ;  j'ai 
au  contraire  noté  vingt-deux  à  vingt-huit  canaux  dans  les  échantillons 
antarctiques;  c'est  également  le  même  nombre  qui  existe  dans  le  L.  Lnior- 
iiiinidi  de  l'Atlantique.  La  seule  différence  serait  celle  des  sporanges  : 
les  sporanges  du  L.  Lotuiiiniuidl  tuesurent  60  à  80  <j.  X  20  à  35  ;j.;  au 
contraire,  ceux  du  L.  antiulatiim  de  Kerguelen  mesureraient,  d'après 
M .  Foslie,  no  à  130  v.  X  t)0  à  70  [/.  Je  n'ai  malheureusement  pas  observé 
de  sporanges  dans  l(>s  échantillons  antarctiques.  Le  caractère  le  plus 
saillant  du  L.  anni/htlmii,  la  présence  d'un  rebord  ou  d'un  anneau  restant 
en  saillie  lorsque  le  toit  du  conceptacle  s'affaisse,  existe  aussi  dans  le 
L.  Lenonnandi,  ainsi  que  dans  phisieurs  autres  espèces.  Comme  ce 
caractère  est  particulièrement  net  pour  les  spécimens  antarctiques,  on 
peut  en  faire  une  variété  (var.  a/mulata  Fos\.). 

Parmi  les  espèces  polaires  on  ne  peut  comparer  le  L.  Lenormandi 
(pian  L.  <//YW«<///(?r«<m,  espèce  antarctique  ;  les  deux  espèces  ont,  en  par- 
ticulier, des  conceptacles  send)lables  comme  forme  et  comme  dimension  ; 
L.  iiranuliferum  se  distingue  par  de  nombreuses  excroissances  ou  courtes 
branches  et,  au  point  de  vue  de  la  structure  anatomique,  par  plusieurs 
caractères  (Voir  p.  ti),  en  particulier  par  son  hypothalle  peu  déve- 
loppé. M.  Foslie  avait  aussi  rapproché  le  L.  atumlatum  du  L.  f'cvcmuhim^ 
espèce  arctique;  les  conceptacles  se  présentent  en  effet  sous  le  même 
aspect  dans  les  deux  espèces;  mais  la  structure  les  différencie  ;  l'hy[)0- 
thalle  est  très  réduit  dans  le  A.  [(vcumlum^  et  les  cellules  du  périthalle 
sont  ovoïdes,  tandis  qu'elles  sont  rectangulaires  dans  le  L.  Lenormandi. 

Je  ne  reviendrai  pas  ici  sur  la  description  du  LUholhamn'mm  A?/?or- 
mcr?if/?  des  régions  tempérées,  dont  j'ai  déjà  parlé  ailleurs  (Lemoine,  101  1  ). 


13  MÉLOBÉSIÊES. 

Les  échantillons  de  rAiitarctide  rapportés  par  l'Expédition  Charcot 
forment  de  petites  croûtes,  d'une  épaisseur  généralement  très  faible, 
variant  entre  100  et  1 70  y-,  exceptionnellement  de  700  u-;  leur  couleur  est 
rose-saumon  ;  elle  se  présenle  tout  d'abord  sous  l'aspect  de  croûtes  à 
contour  circulaire,  ainsi  qu'on  le  voit  PI.  I,  fig.  \ .  Plus  tard  les  différentes 
croûtes  sont  unies  et  recouvrent  entièrement  le  support;  au  bord,  les 
croules  sont  déchiquetées,  et  les  lobes  montrent  de  fines  stries  concen- 
triques. La  surface  de  la  croûte  est  un  peu  irrégulière,  occupée 
par  de  nombreux  conceptacles.  On  sait  d'ailleurs  que  le  L.  Lenor- 
mandi  est  une  des  espèces  qu'on  trouve  le  plus  fréquemment  fructi- 
fiées. 

Au  point  de  vue  anatomique,  j  ai  observé,  dans  ces  échantillons 
antarctiques,  une  disposition  assez  curieuse.  Les  échantillons  normaux 
dont  l'épaisseur  est  de  100  à  170  [j.  sont  constitués  par  un  hypothalle  et 
un  périthalle  (fig.  2).  Mais  d'autres  croûtes  sont  beaucoup  plus  épaisses 
et  atteignent  700  y-  d'épaisseur  ;  l'étude  de  ces  croûtes  montre  que  cette 
épaisseur  est  produite  par  la  superposition  de  six  à  sept  croûtes  sem- 
blables à  la  croûte  primitive,  chaque  croûte  étant  constituée  par  un 
hypothalle  et  un  périthalle.  C'est  un  phénomène  que  j'ai  déjà  indiqué 
pour  l'espèce  des  régions  du  nord  L.  polnDiorphuiii  ;  à  cause  de  cette 
croissance  évidemment  rapide,  chaque  croûte  contribuant  à  former  la 

croûte  complexe  ne  dé- 
passe pas  100  [J-  d'é- 
paisseur. 

Habitat.  —  L.  Lc- 
nonnandi  a  été  récolté 
par  dragage  sur  la  côte 
nord-est  de  l'île  Peter- 
mann  (Terre  de  Gra- 
hani),  dans  1(>  chenal  de  Lemaire.  Cette  espèce  vivait  sur  des  piei-res  schis- 
teuses à  une  idwifondcur  de  iJO  à  SO  mètres  (stations  033,  634)  ;  elle  a  été 
récoltée  les  17  et  18  novembre  l'.IOU.  Dans  l'Antarctide,  cette  espèce  a 
déjà  été  signalée  à  la  Terre  de  Feu  fILiriol,  1SS8);  je  n'ai  pu  malheu- 
reusement comparer  les  échantillons   de   la  .Mission  Charcot  avec  ces 


Fig.  2.  —  Partio  d'une  eoupc  verliralo  d'une  eroùlc  i\c  Lilliolliamniui/i 
Lenormandt,  montrant  l'hypothalle  li,  et  le  début  du  périthalle,  p. 
(liclianlillon  de  l'I'^xpédilion  Charcot,  iie  Petennann,  station  633.) 


mElobésiées.  13 

derniers  tjui  ont  été  sacrifiés,  poui-  la  recherche  des  Diatomées,  peu  de 
temps  après  avoir  été  étudiés. 

Lithothamnium  coulmanicum  l'osl. 

1905.  Lithoth.  coulmanicum  Foslie,  Botan.  SamI.,  p.  i. 

11)07.         —  —  FosLiK.  National  aiitarclic  Exped.,  avec  fig. 

Cette  espèce,  extrêmement  intéressante,  puisque  c'est  la  seule  qu'on 
ait  (IfMouvorte  jusqu'ici  dans  la  région  de  la  Terre  Sml-Vicloria,  forme  un 
revêtement  continu  sur  les  cailloux  ;  l'épaisseur  de  la  croûte  est  extrême- 
ment faible,  oO  à  120  [I.  dans  réehantillon  que  j'ai  eu  entre  les  mains, 
300  [A  dans  ceux  (jiie  M.  Foslie  a  étudiés.  L'Algue  est  tout  à  fait  adhé- 
rente an  substratum,  et  il  est  très  difficile  d'en  détacher  des  fragments 
pour  létude. 

Les  croûtes  jeunes  ont  une  forme  irrégulière  ;  plus  tard,  elles  entourent 
presque  complètement  le  substratum  ;  on  observe  queUiuefois  à  leur 
surface  des  zones  concentriques  peu  distinctes.  La  surface  généralement 
très  unie  devient  légèrement  rugueuse  et  un  peu  irrégulière  dans  les 
spécimens  âgés. 

STRUCTunK  ANATuMiQLK.  —  L' luj ijdlliallc  cst  formé  de  tiles  très  serrées, 
dont  les  cellules  sont  étroites  et  assez  longues  ;  elles  mesurent  22  à  iO  >j. 
de  longueur,  en  général  22  à  30  ;/  de  long  et  4  à  5  [j.  de  large.  Je  crois 
(]uil  faut  rectifier  les  dimensions  que  M.  Foslie  avait  indiquées  pour 
l'hypolhalle  (12  à  18  y.)  et  (jui  sont  beaucoup  trop  faibles. 

Le  iicritltallr,  peu  épais  dans  les  échantillons  très  minces  (pic  j"ai 
étudiés,  est  formé  de  cellules  de  8  à  12;^.  de  longueur  et  ti  à  8  7.  de 
largeur. 

Organes  hki-ikuucteurs.  —  Les  concpptacloK  à  fijKJvanf/es.  convexes, 
peu  proéminents,  mesurent  300  à  100  y.;  leur  toit  est  traversé  par  30  à 
iO  canaux.  Les  rnnre placier  n  cijstorarjics.  de  forme  légèrement  conique, 
mesurent  300  à  iOO  y.  comme  les  précédents.  Les  spores  (bispores) 
mesurent  MO  ;i  1  20  y  x    U)  h  iiO  y  (Foslie). 

Cii\ii'Ai;\i-ii\s  iT  iiiFi-i:iiKNCEs.  —  La  crofile  stérile  ressemblerait  à  celle 
du  Lillioph.  sithiinliirrtiraiii .  On  voit  par  li'  lableaii  |).  [!l  à  \\\\  (|ue  les 
deux  espèces  sont  très  éloignées  l'une  île  I  autre. 


14  MÉLOBËSIÉES. 

Habitat.  —  L.  conlmanicKm  a  été  rapporté  de  l'île  Coulman,  près  la 
Terre  Sud-Victoria,  par  l'expédition  anglaise  «  The  Discovery  ».Elley 
vivait  à  une  profondeur  de  33  mètres.  J'ai  étudié  cette  espèce  sur  un  des 
échantillons  types  conservés  au  British  Muséum. 

Lithothamnium  neglectum  Foslie. 

1900.  Lithoih.    Miii'lleri    (Len.)    Rosanofî,    f.    neglecta    Foslie,    Cale.    alg.    Fuegia, 

p.  69,  note. 
1900.  Lithoth.  Muvlleri,  f.  neglecta  (Len.)  Ros.  ;  Foslie,  New  or  crit.  cale,  alg.,  p.  17. 
1908.  L'uhoth.  negicctutn  (Len.)  Ros.;   Foslie,  Die  Lilh.  Deutsch.  Sudp.  Exp.,  p.  207, 

flg-.  3,  PI.  XX,  fig.  4  h  7: 

L.  neglectum  est  une  jolie  espèce  formée  de  sortes  de  feuilles  de  1  cen- 
timètre de  diamètre,  qui  croissent  les  unes  au-dessus  des  autres  ;  elles 
sont  disposées  de  façon  variahle,  soit  lâchement,  soit  au  contraire  en 
écailles  serrées;  enfin  les  feuilles  sont  quelquefois  en  grande  partie 
adhérentes  et  n'ayant  presque  de  libre  que  leur  bord,  recourbé  vers  le 
substratum;  la  surface  est  parcourue  par  des  lignes  concentriques. 

La  var.  frag'ilh  est  plus  petite,  formée  de  feuilles  plus  fragiles,  dont 
l'épaisseur  n'est  que  de  150  à  170;x.  Au  contraire,  dans  les  formes  plus 
robustes,  l'épaisseur  est  de  250  à  280  [j.. 

Structure  ANATOMiQUE.  —  L'épaisseur  de  la  croûte  est  d'environ  loO  à 
280  y-,  après  décalcification,  dans  les  échantillons  que  j'ai  eus  entre  les 
mains.  V liy pothalle  constitue  presque  seul  l'épaisseur  de  la  croûte  ;  suivant 
les  échantillons  considérés,  son  épaisseur  varie  entre  100  et  180 y-:  elle 
est  donc  relativement  assez  grande. 

L'hypothalle  est  formé  de  files  de  cellules  d'aspect  rigide,  très  serrées; 
les  cellules  sont  rectangulaires,  très  étroites  par  rapport  à  leur  longueur; 
elles  mesurent  22  à  32  \j.  de  longueur  et,  très  souvent,  28  à  32  ;'.,  et  5  à  6  [j. 
de  largeur.  M.  Foslie  a  observé  chez  certains  échantillons  une  plus  grande 
longueur  (jusqu'à  64  a)  pour  ces  cellules;  c'est  sans  doute  exceptionnel. 

he périthaUe  est  très  peu  développé;  il  ne  correspond,  en  somme,  qu'à 
la  partie  où  les  files  hypothalliennes  se  relèvent;  les  cellules  sont  sem- 
blables à  celles  de  l'hypothalle,  mais  leur  longueur  ne  dépasse  pas  22  [j.. 

Organes  reproducteurs.  —  Les  conceptacles  à  sporanges  sont  extrême- 
ment nombreux,  de  sorte  que  leurs  toits  se  déforment  et  deviennent  angu- 


MÉLOBÉSIÉES.  15 

loiix  ;  leur  diamètre  varie  entre  iOO  et  ()00  y..  Lorsque  le  conoeptacle  est 
vide  et  que  le  toit  a  été  dissous,  la  cavité  se  remplit  par  une  i'ormatiou 
nouvelle  de  tissu.  Le  toif  du  cnnceptacle  est  |)ercé  de  cinquanle  canaux 
environ. 

Les  trlrdsfKiri's  iiii'surciil  1  iO  à  ISO  y.  de  longueur  et  iO  à  00  y.  de 
largeur. 

Les  concf'ijUule.'i  à  cijslorarpes  ont  une  lurme  presque  cuui(|ae.  Les 
descriptions  des  organes  rej)roducteurs  sont  résumées  ici  d'après  Foglie. 

Co.\ip.\H.visox  AVEC  LES  ESPÈCES  VOISINES.  —  L.  ne(jlefU(m  ressemble  sur- 
tout au  L.  lickenoides,  en  particulier  à  la  variété  depressa  Foslie.  Il  s'en 
dislingue  par  ses  conceptacles  de  plus  petit  diamètre  ;  il  en  est  d'ailleurs 
très  éloigné  par  la  structure,  puisque  le  L.  lichenoides  a  la  structure  des 
Litltoplii/lhan  typiques. 

L'aspect  du  L.  noglectum  rappelle  aussi  celui  de  plusieurs  autres 
espèces  :  L.  hrniiirh'ndin.  L.  Mticllcri.  Comme  on  le  voit  dans  le  tableau 
(p.  iO  .  il  se  distingue  de  L.  Lrrunrlcmini  par  l'absence  presque  complète 
de  p('rithalle  cl  (h^  A.  Mui'Ucri  par  le  cai'actère  des  files  cellulaii'es  du  péri- 
llialle.  Enliii  il  y  aurail  une  certaine  ressemblance  avec  A.  siinuncdilanlain 
el  A.  clidUtiiiciisc,  de  l'ile  C.Iialhaiii,  espèces  que  je  n'ai  pas  pu  étudier 
jusipiici. 

llAurrAT  ET  uÉPAurnidN  (iKdGiiApiuuiE.  — A.  ;??(//^«'7////Mi'est  encore  connu 
(|ue  de  l'île  Kerguelen,  mais  il  y  a  été  trouvé  en  plusieurs  points  : 
Swains  IJay  (Eaton);  Royal  Suud  (lunderseni;  baie  de  l'Observaloire 
^WerthV 

J'ai  ('tudif'  celte  espèce  sur  un  éciiautilloii  du  Musée  de  Dalileu), 
l'écolté  par  Wertli,  et  sur  un  érliantillon  du  British  iMuseum  rapporté 
|)ar  Eaton  de  l'expédition  de  la  «  Vénus  »  et  décrit  par  Dickie  sous  le 
nom  de  L.  lichenoides. 

Lithothamnium  antarcticum  'Hook.  et  Harv.)  Heyd. 

1845.  Mflobesid  vcrrucdUi  var.  anlarclicu  IIooKEii,  Crypl.  l3ol.,  p.  17(). 
1847-lSiO.  Melohesia  antarclicu  Uook.  et  llarv.  ;  Haiivev,  Nereis  Aui^ti'alis,  \).  111. 
1895.    Lithophijlliim  antarcticum  Ilook.   et  Ilarv.  ;  [Iahiot,  Nouv.  contrib.  alg:.  reg-, 

niag-..  p.  90. 
iUUU.  Llt/tol/iainnion  lichenoides  Ï.Utntarctica  Ilook.  et  Ilarv.;  Foslie,  Cale.  alg-.  Fue- 

gia.  p.  70. 


i6 


MÉLOBËSIÉES. 


1901.  Litlioth.  {intnrcliritm  Hook.  el  llarv.  ;  Hevdhich,  Lith.  Mus.  Paris,  p.  544. 
1905.        —        lichenoides  L!  antarc/ica  Hook.  et  Harv.  ;   De  Tûni,  Sylloge  alg.,  IV, 

p.  1752. 
1907.  IJl/iot/i.  aniorctiriim  Hook.  et  Harv.;  Foslie,  Ant.  and  subant.  Corail.,  p.  3. 


L'espèce  L.  antarcticum  a  été  i-oconnue  par  la  plupart  des  auteurs  qui 
ont  jusqu'à  présent  étudié  les  Algues  antarctiques.  Elle  a  même  été  rap- 
portée assez  fréquemment  ;  on  peut  en  elFet  la  récolter  facilement,  car 
elle  vit  fixée  sur  d'autres  Algues. 

Certains  auteursont  remarqué  l'analogie  qui  e.N.iste  dans  l'aspect  entre 
les  deux  espèces  L.  antarcticum  et  Litlujplijillaiit  lichenoides  et  les  ont 
réunies.  L.  lichenoides  est  une  espèce  atlantique  et  méditerranéenne  qui  vit 
sur  les  côtes  de  Grande-Bretagne  et  de  France  et  dans  l'hémisphère  Sud, 
au  cap  de  Bonne-Espérance  (Bai^ton).  Après  une  étude  approfondie  des 
deux  espèces,  je  crois  qu'on  doit  leur  conserver  à  chacune  leur  individua- 
lité :  le  L.  lichriioidcs  doit  rester  dans  le  genre  Lithophiilhinnx  cause  de  sa 
structure,  tandis  que  le  L.  antarcticum  est  un  vrai  Lithothamnium. 

Structuhe  AN.vTOMinuE.  —  La  croûte,  extrêmement  mince,  a  une  épaisseur 
d'environ  70  ;.  (lig.  3)  ;   elle  est  uniquement  constituée  par  Vhijpothalle. 

Cet  hypothallc  montre  cinq  à  six  files 
cellulaires  dont  les  cellules  mesurent 
15  à  18  u.  ;  leur  longueur  ne  dépasse 
pas  20  [j.. 

A    la  partie    supérieure,    les    files 
de   l'hypothalh»    se   relèvent  ;    là    les 
cellules  mesurent  10  à   13  [j.  de  lon- 
gueur et  7  à  8  ;y.  de  largeur.  La  struc- 
ture est,  on  le  voit,  extrêmement  sim})le. 

Org.vnes  uEi'iuiuucTEURS.  —  l^cs  orgaucs  reproducteurs  sont,  chez  cette 
espèce,  voisins  de  ceux  du  L.  lichenoides  etduZ.  Patena.  Les  concep- 
tacles  à  sj)oranges  mesurent  500  à  700  a. 

CoMi'.utAisoN  AVEC  LES  ESPÈCES  VOISINES.  —  Lcs  dillerenccs  Ics  plus  intéres- 
santes à  signaler  sont  celles  qui  permettent  de  distinguer  L.  lichenoides  et 
L.  antarcticum.  Dans  le  L.  //V7<i^;io/f/es  (LemoinelOU  ,  lîg.  (30),  l'hypothalle 
est  formé  de  rangées  concentri(|ues  séparées  par  des  cloisons  épaisses 


f  ° 

10 
.20^1 


Eig.  3.  —  Goii|ic  lie  l'cxlromilé  d'un  lliiiUe  ilo 
L.  auliirclicuin;  on  voit  que  la  crurile  ii'rsl 
ronslilurc  i|iic  par  l'hypotlialle. 


MÉLOBÉSIÉES.  17 

fif^urant  des  éventails  successifs.  Au  contraire,  dans  le  L.  antarcticum, 
riiypothalle  est  formé  de  files  juxtaposées.  La  différence  qui  sépare  les 
deux  espèces  est  de  même  nature  que  celle  qui  sert  de  base  pour  diffé- 
rencier les  deux  genres  Lithothanmium  et  Lithophxjllum. 

La  dimension  des  cellules  est  d'ailleurs  assez  différente  aussi  ;  les  cel- 
lules mesurent  30  y.  chez  L.  lichenoides  et  ne  dépassent  pas  20  jj.  chez 
L.  antarcticum.  D'autre  part,  un  caractère  commun  serait  la  grande  réduc- 
tion du  périthalle  chez  les  deux  espèces. 

l'ar  rapport  aux  autres  espèces  antarctiques,  le  L.  antarcticum  est 
assez  bien  défini  ;  les  dimensions  des  cellules  de  l'hypothalle  sont  plus 
grandes  dans  les  deux  espèces  Z.  Schmitzii  et  L.  Muelleri  (cellules  de  20  à 
30  a  de  longueur;  ;  le  L.  antarcticum  se  distingue  de  plus  de  presque 
toutes  les  autres  espèces  antarctiques  par  la  réduction  du  périthalle. 

Il  y  aurait,  d'autre  part,  une  certaine  analogie  entre  L.  antarcticum  et 
deux  espèces,  L.  Patena  ('Voir  p.  3 1  )  et  Z.  capense,  toutes  deux  appartenant 
au  genre  Lithothamnium  et  fixées  sur  des  Algues  d'une  façon  lâche. 
L.  I*ntena  est  reconnaissable  parce  qu'il  forme  de  petites  croûtes  ovales, 
très  entières,  ayant  l'aspect  de  petits  écussons  rigides.  Les  conceptacles 
(le  Z.  Patena  seraient  plus  grands  (700  à  1  000  p.  de  diamètre)  que  ceux 
(lu  A.  (udarcticum  (500  à700;j.).Z.  capense  du  cap  de  Bonne-Espérance 
se  dislingue  surtout   par  la  présence  d'un  périthalle  assez  développé. 

RÉPAnTiTio.N  GÉOGRAPHIQUE.  —  Z.  antarcticum  est  la  seule  espèce  qui  ait 
été  signalée  à  la  fois  dans  toutes  les  régions  antarctiques.  Elle  est  connue 
à  la  Terre  de  Feu  :  Ushuia  ;  au  détroit  de  Magellan  ;  Punta  Arenas,  baie 
Orange  ;  île  Wollaston;  au  cap  Horn  :  île  Hermite  ;  aux  îles  Falkland; 
aux  Orcades  :  Scotia  Bay  ;  à  la  Géorgie  du  Sud  ;  à  l'île  Kerguelen 
(I)i(Ui(',  1876)  ;  à  l'île  Auckland;  en  dehors  de  la  limite  que  j'ai  tracée 
pdui'  les  terres  antarctiques,  Z.  antarcticum  est  connu  en  Tasmanie. 

Le  support  le  plus  fréquent  estBallia;  mais  il  a  été  signalé  aussi  sur 
Cnial/ina  et  Cladostephus. 

On  peut  conclure  de  l'étude  qui  précède  qu'il  faut  considérer  le  Litlio- 
Ithijllam  lichenoides  comme  une  espèce  européenne  et  africaine,  vivant 
dans  les  régions  tempérées  et  chaudes. 

Expédition  Charcot.  —  Lesihise.  —  Mùlobésiées.  3 


i8  MÉLOBÉSIÉES. 

Au  conlrairo,  le  Lithotliamnium  antarcticwn  serait  caractéristique  dos 
régions  antarctiques  et  subantarctiques.  L'espèce  signalée  par  les  auteurs 
dans  les  régions  australes  sous  le  nom  de  L.  lichenokles  n'est  en  général 
que  le  L.  aniarct'icum  ;  l'espèce  décrite  par  Dickie  sous  ce  nom  est  le 
L.  ne(jleclum{yo\v  p.  15),  ainsi  quej'ai  pu  m'en  convaincre  par  l'étude  d'un 
échantillon  authentique  du  British  Muséum. 

SiiCTKtN  ni. 

Lithothamnium  Mangini  Lem.    et    Rosenv.  sp.  nov. 

Sur  la  plupart  des  cailloux  récoltés  par  l'Expédition  Charcot,  on 
remarque  la  présence  de  petites  croûtes  extrêmement  minces,  d'une 
couleur  lie  de  vin,  qui  forment  soit  des  croûtes  circulaires,  soit  une 
croûte  continue  recouvrant  entièrement  le  substratum.  Grâce  à  l'abondance 
des  matériaux  recueillis,  j'ai  pu  étudier  cette  petite  espèce  et  me  rendre 
compte  qu'elle  ne  ressemblait  à  aucune  des  espèces  antarctiques  décrites 
jusqu'à  présent. 

J'ai  seulement  eu  des  doutes  sur  ses  analogies  possibles  avec  les 
espèces  arctiques,  et  c'est  pourquoi  j'ai  fait  appel  à  l'amabilité  de 
M.  Rosenvinge,  dont  on  connaît  la  grande  compétence  en  ce  qui  concerne 
les  Algues  arctiques  et  en  particulier  les  Mélobésiées.  Nous  avons  été 
d'accord  pour  admettre  l'autonomie  de  cette  espèce,  et  nous  avons  été 
heureux  delà  dédier  à  M.  le  Professeur  Mangin,  membre  de  l'Institut. 

Bien  que  cette  espèce  n'ait  jamais  été  décrite,  j'ai  pu  me  convaincre 
qu'elle  avait  déjà  été  récoltée  ;  mais  elle  a  pu  passer  facilement  inaperçue, 
si  on  n'en  possédait  que  des  fragments,  à  cause  de  sa  très  faible  épaisseur. 

Cette  espèce  sera  étudiée  avec  soin  dans  les  pages  suivantes.  Voici  la 
description  sommaire  qu'on  peut  en  donner  : 

Thallo,  crustas  1-2  cm.  diam.  ;  150-200  ;/.  cr.,  irregulares  primitus  et  subtiliter  conci- 
sus,  dein  circulares,  in  crustam  unicam  uoalescenti-confluentes  efficiente;  contextu 
perithallo  filis  verlicalibus  distinctis  constituto,  cellulis  7-10  p.  longis,  7  à  !)  (j.  lalis, 
i-otundatis;  hypolhallo-cellularum  seriem  singularem  formante  ;  conceptaculis  immersis, 
125-300  [A  diam.;  letrasporis  75  p.  longis,  50  \t.  lalis. 

Species  e  gxege  L.  compacti  arctici,  in  regione  anlarclica  austro-americana  (Terre 
de  Graham),  lapidibus  zonœ  littoralis  adfixa,  frequens.  Fuegia  etiam  incola. 

Aspect  extérieur.  — L.  Mangini  se  présente,  à  l'état  le  plus  jeune,  sous 


MËLOBËSIÉES.  19 

l'aspect  de  croûtes  très  |)etites,  déchiquetées  aux  bords  ;  puis  ensuite 
le  thalle  prend  une  forme  circulaire  caractéristique,  bien  visible  PI.  II. 
fîg.  3.  Par  accroissement,  les  divers  thalles  arrivent  à  se  rencontrer  et 
forment  ainsi  une  croûte  continue  qui  recouvre  uniformément  les  cailloux  ; 
cependant  le  contour  circulaire  des  croûtes  jeunes  s'observe  encore 
loni^temps.  Chaque  croûte  montre,  à  sa  périphérie,  une  bordure  qui  est 
légèrement  gaufrée  quand  on  l'observe  à  la  loupe. 

L'épaisseur  des  croûtes  adultes  est  toujours  très  faible  :  elle  varie 
entre  150  et  200  ;y..  A  cause  de  sa  faible  épaisseur,  cette  espèce  est  très 
fréquemment  recouverte  par  d'autres  ;  dans  ce  cas,  si  l'on  fait  des  coupes 
dans  ces  espèces,  on  observe,  à  leur  base,  des  croûtes  de  L.  Mangrni, 
arrêtées  dans  leur  croissance  et  dont  l'épaisseur  est  alors  à  peine  d<' 
1)0  [j..  Je  l'ai  observée,  dans  ces  conditions,  à  la  base  de  L.  xquahi/e, 
L.  d/scoideiuu,  L.  granuliferum. 

On  remarquait,  dans  ces  thalles  de  L.  Mangini.,  que  la  dernière  rangée 
de  cellules  s'était  allongée  considérablement  par  rapport  aux  autres 
cellules,  comme  pour  lutter  contre  l'envahissement  des  autres  espèces 
calcaires.  Ces  cellules  atteignent  en  eflet  13  à  20 [j.  de  longueur,  tandis  que 
la  longueur  ne  dépasse  généralement  pas  10  ;/.  dans  cette  espèce.  Elles  se 
colorent  très  fortement  par  les  réactifs.  On  peut  donc  les  considérer 
connue  constituant  en  quelque  sorte  des  cellules  de  défense  ;  celles-ci 
n'existent  d'ailleurs  pas  dans  les  thalles  de  L.  Mangini  non  recouverts 
par  d'autres  espèces. 

Structure  anatomique.  —  En  coupe  verliculc,  l'aspect,  du  tissu  de  L.  Man- 
gi/iic?,tlvîis  curieux;  l'hypothalle  (A,lig.4) 
lait  défaut  et  n'est  représenté  que  par 
une  rangée  unique  de  cellules  obliques 
d'où  s'élèvent  les  files  du  périthalle.  Ces 
lilcs,  /y,  verticales,  ne  montrent  aucune 
ramilication  ;    elles    sont  distinctes    les   pig  ,,  _  coupe  vnnicaie  .lu  thaiie  de 

1  .  I  II     1  •     1  Lilholha)7iniuni  Mannini. 

unes   des   autres;    les  cellules   qui  les      /,,  hypou.aiie  ;  p,  ponthaiie. 
comj)Osent  ont  à  peu  près  la  même  hau- 
teur et  la  même  largeur  :  elles  mesurent  7  à  10  ;j-  de  longueur  et  7  Ji  !•  <j. 
de  largeur,  souvent  7  à  8  (x  X  7  p.  ;  leurs  contours  sont  bien  distincts. 


20  MÉLOBÉSIËES. 

Organes  reproducteurs.  —  Les  conceptacles,  en  grand  nombre  sur  les 
croûtes,  sont  enfoncés  et  forment  des  dépressions  à  leur  surface;  seule 
la  bordure  périphérique  du  thalle  reste  stérile.  On  peut  les  observer  sur 
toutes  les  croûtes  figurées  PI.  II,  fig.  3.  Leur  diamètre  varie  entre  125 
et  3^0  II..  Il  y  a  deux  sortes  de  conceptacles  au  point  de  vue  de  leur  dimen- 
sion, localisés,  semble-t-il,  sur  des  thalles  différents.  Certains  thalles 
montrent  des  conceptacles  de  225  à  350  ii.  de  diamètre;  ce  seraient  les 
conceptacles  à  spora)iges  ;  unetétraspore,  contenue  dans  l'un  de  ces  concep- 
tacles, mesurait  75  (j.de  longueur  et  50  (/.  de  largeur. 

D'autres  thalles  montrent  des  conceptacles  do  même  forme,  mais  plus 
petits  et  plus  serrés  :  leur  diamètre  n'est  que  de  125  à  175  \i..  La  différence 
de  taille  de  ces  deux  sortes  de  conceptacles  est  très  sensible,  vue  à  la 
loupe  ;  car  ils  se  trouvent  sur  des  thalles  distincts,  mais  comme  les 
thalles  arrivent  à  se  réunir,  il  n'est  pas  toujours  facile  de  distinguer  les 
uns  des  autres  ces  différents  thalles. 

Les  croûtes  portant  ces  deux  sortes  de  conceptacles  ont  été  étudiées  ; 
elles  montrent  rigoureusement  la  même  structure  anatomique. 

Comparaison  avec  les  autres  espèces.  —  L.  Mangini  ne  peut  être  con- 
fondu avec  aucune  des  espèces  antarctiques,  car  il  est  le  seul  parmi 
les  Lithotliamnium  qui  montre  une  réduction  totale  de  l'hypothalle. 

Parmi  les  espèces  arctiques,  il  montre  des  caractères  communs  avec 
L.  compactum  var.  circumscripta.  En  effet,  les  deux  espèces  ont  un  hypo- 
thalle  réduit;  l'aspect  du  tissu  est  assez  semblable,  mais  les  cellules  du 
L.  compactum  sont  plus  petites  et  moins  larges.  De  plus,  on  observe  dans 
une  coupe  du  tissu  de  L.  compactum  des  zones  superposées  plus  colorées 
que  le  reste  du  tissu,  caractère  qui  n'existe  pas  dans  L.  Mangitii.  Les 
dimensions  des  conceptacles  sont  identiques  ;  mais,  chez  L.  cojnpactum,  ils 
sont  généralement  remplis,  après  l'expulsion  des  spores,  par  de  nouveau 
tissu,  ce  qui  n'est  pas  le  cas  ici. 

M.  Rosenvinge  insiste,  en  particulier,  sur  les  différences  suivantes 
entre  les  deux  espèces  : 

1°  La  croûte  est  souvent  très  épaisse  dans  le  L.  compactum  type  ;  elle 
est  très  mince  dans  la  var.  circumscripta^  mais  elle  n'est  jamais  aussi 
uniformément  mince  que  celle  du  L.  Mangini. 


MÊLOBËSIÊES.  21 

2o  Les  conceptacles  sont  plus  serrés  et,  par  suite,  de  forme  plus  angu- 
leuse dans  le  L.  coinpactam. 

J'ai  développé  assez  longuement  les  différences  des  deux  espèces, 
puisque  c'est  la  seule  espèce  dont  on  pourrait  la  rapprocher. 

Habitat  et  répartition  géographique.  —  L.  Mangini  a  été  récolté  en  de 
très  nombreuses  stations,  et  il  paraît  extrêmement  abondant  dans  la 
i-égion  antarctique  sud-américaine. 

Il  a  été  trouvé  dans  la  Terre  de  Graham,  au  cap  Tuxen  (station  5o2j 
et  à  l'île  Petermann  (stations  Îi81,  582,  583,  589,  590,  591,  593,  594, 
.■)95,  598,600,  606,  607,608).  lia  toujours  été  récolté  à  marée  basse;  les 
dates  des  récoltes  sont  8  janvier,  7,  30,  31  octobre,  l^r  novembre  1909. 

Cette  espèce  peut  encore  être  signalée  en  deux  autres  localités  :  je  l'ai  en 
effet  observée  à  la  base  d'une  coupe  de  L.  aequahile  provenant  de  l'île  Wandel 
et  récoltée  parla  première  Expédition  Charcot;  celte  découverte  permet  de 
supposer  que  l'espèce  estabondante  dans  toute  cette  région.  Je  l'ai  observée 
également  à  la  base  d'une  coupe  de  L.  discoideum  de  la  Terre  de  Feu. 
Cette  très  petite  espèce  a  dû  passer  inaperçue  jusqu'à  présent. 

DEUXIÈME  GROUPE 

Section  IV. 

Une  seule  espèce  se  place  dans  le  deuxième  groupe,  le  L.  heterocladuni,  la 
seule  espèce  antarctique  dont  le  thalle  soit  ramifié  et  repose  librement 
sur  le  fond  de  la  mer. 

En  l'absence  de  croûte  basilaire,  il  est  difficile  d'établir  des  compa- 
raisons entre  les  espèces  ramifiées  et  les  espèces  crustacées  ;  c'est  pourquoi 
j'ai  précédemment  réuni  ces  espèces  en  branches  dans  une  section  dis- 
tincte (section  IV).  D'après  les  caractères  du  tissu  formé  de  files  serrées, 
ces  espèces  se  rapprochent  surtout  des  espèces  crustacées  de  la  section  II . 

Lithothamnium  heterocladum  Foslie. 

1877.  Melobesia  calcarea  auct.  ;  Dickie,  Suppl.  notes  on  a\g.  of  «  Challeng-cr  »  Exp.,  p.  55. 
1901.  Lithothamniun  squarrulosum  f.  australis  Foslie  ;  Heydrich,  Lith.  Mus.  Paris, 

p.  541. 


22  MÊLOBÉSIÉES. 

1905.  Lithoth.  heterodadum  Foslie,  Botan.  Saml.,  p.  2,  f.  gracilis,  f.  crassa. 

1907.        —  —  Foslie,  Ant.  and  subant.  Corail.,  p.  9,  PI.  I,  flg-.  16  à  22. 

Aspect  extérieur.  —  L.  heterodadum  est  la  seule  espèce  antarctique  qui 
forme  un  massif  ramifié  non  fixé.  Son  aspect  est  très  analogue  à  celui  de 
l'espèce  de  nos  côtes,  L.  calcareum,  et  c'est  sous  ce  nom  qu'elle  avait  été 
désignée  tout  d'abord.  Bien  que  le/,,  heterodadum %Q\[.io\x]o\xvs  stérile,  et 
qu'on  ne  puisse  pas  s'appuyer  sur  les  caractères  des  organes  reproduc- 
teurs pour  caractériser  cette  espèce,  M.  Foslie  a  cru  cependant  devoir  la 
distinguer  du  L.  calcareum. 

Structure  anatomique.  —  Dans  ces  conditions,  les  données  qu'apporte 
l'étude  du  tissu  sont  particulièrement  intéressantes  et  ont  d'autant 
plus  de  valeur. 

En  coupe  transversale,  les  branches  sont  constituées  pardes  files  cellu- 
laires extrêmement  serrées;  les  cellules  sont  rectangulaires;  elles 
mesurent  8  à  15  [j.  de  longueur  et  4  à  5  [j.  de  largeur;  les  dimensions 
moyennes  sont  8  à  12  [a  X  4  j^..  On  remarque,  de  plus,  que  les  parois  longi- 
tudinales des  cellules  se  colorent  mieux  par  les  réactifs  colorants  que  les 
parois  transversales,  de  sorte  que  les  limites  des  cellules  d'une  môme  file 
n'apparaissent  pas  très  nettement. 

CoMPAR.usoN  AVEC  LES  AUTRES  ESPÈCES.  —  Les  données  qui  précèdent 
permettent  d'affirmer  l'individualité  du  L.  heterodadum  ;  en  effet,  chez 
le  L.  calcareum,  le  tissu  est  formé  de  petites  cellules  ovoïdes,  qui  ne 
sont  réunies  entre  elles  que  par  une  partie  très  rétrécie. 

L.  heterodadum  se  présente  sous  deux  formes  :  l'une  à  branches  épaisses, 
var.  cms5«FosL.,  dont  les  branches  ont  3  à  4  millimètres  dediamètre 
et  qui  rappelle  le  Lithothamnmm  pulchrum;  l'autre,  var.  gracilis  Fosl., 
dont  le  diamètre  des  branches  n'est  que  de  2  millimètres  et  qui  ressemble 
à  Lithothamtiiwn  australe.  Cependant  il  faut  ajouter  que,  d'après  les 
dessins  donnés  de  ces  deux  espèces,  L.  australe  et  L.  pulchrum  (Weber 
et  Foslie,  SihogaExp.,  1904,  fig.  10  et  18),  il  ne  me  paraît  pas  y  avoir 
aucune  relation  comme  structure  entre  ces  espèces  et  L.  heterodadum. 

En  ce  qui  concerne  le  L.  calcareu?n,  je  ïerâ'i  remarquer  que  ce  n'est  pas 
une  espèce  arctique,  et  qu'il  aurait  plutôt  été  étonnant  de  le  retrouver 
dans  les  régions  antarctiques  ou  même  subantarctiques. 


MËLOBËSIËES.  23 

Habitat.  —  L.  hcterodadum  est  une  espèce  commune  dans  toute  la 
i'éf;ioii  du  détroit  de  Magellan  et  de  la  Terre  de  Feu,  où  il  forme  des  bancs 
entiers  à  une  profondeur  d'environ  15  mètres.  Il  a  été  signalé  aux 
localités  suivantes  :  Smyth  Channel,  Puerto  Bueno  (von  Paessler),  Long 
Island  (Michaelsen),  Beagle  Channel  (Skollsberg),  Isthmous  llarbour 
(Dickie).  Il  est  également  connu  à  l'île  de  l'Observatoire,  près  de  l'île  des 
États,  à  l'est  de  la  Terre  de  Feu.  C'est  de  cette  dernière  localité  que 
M.  Skoltsberg  m'a  envoyé  l'échantillon  étudié.  Il  paraît  y  vivre  à  une 
profondeur  plus  grande  (26  mètres)  que  dans  le  détroit  de  Magellan. 

TROISIÈME    GROUPE 

Section  V. 

Caractères  différentiels  des  «  Lithothamnium  )>  du  troisième  groupe 
(section  V).  —  L.  Miiellcri  est  en  quelque  sorte  le  type  d'un  certain 
nombre  de  Lithothamnium  antarctiques  dont  le  caractère  commun  est  de 
posséder  un  périthalle  formé  de  rangées  de  cellules  (fig.  6).  Au  con- 
traire, toutes  les  autres  espèces  de  Lithothamnium,  montrent  des  files 
cellulaires  distinctes  dont  les  cellules  ne  sont  pas  disposées  en  rangées, 
ainsi  qu'on  peut  le  remarquer  sur  la  figure  1 .  Ce  caractère  du  périthalle  ne 
paraît  exister  que  dans  certaines  Algues  antarctiques  et  m'a  paru  motiver 
la  formation  d'une  nouvelle  section.  Dans  les  Algues  de  cette  section, 
l'hypothalle  normalement  développé  ne  présente  aucun  caractère  spécial. 

/^.  Muelleri  est  ainsi  le  type  d'une  section  dans  laquelle  il  faut  ranger  : 

L.  Muelleri; 
L.   Sclimitzii  ; 
L.  fuegianum. 

Ces  trois  espèces  ont  de  grandes  affinités;  l'épaisseur  de  la  croûte  ne 
dépasse  pas  400  y.  ;  la  croûte  est  surtout  constituée  par  l'hypothalle  ;  le 
périthalle  est  peu  développé,  surtout  dans  les  régions  du  thalle  où  so 
forment  les  conceptacles  ;  il  n'est  souvent  constitué  que  par  trois  à  quatre 
rangées  de  cellules. 

Leurs  caractères  distinctifs  sont  indiqués  page  50;  on  peut  encore  en 


24  MÊLOBÊSIÊES. 

citer  quelques-uns  :  Thypothalle  est  plus  développé  chez  L.  Muelleri  que 
dans  les  deux  autres  espèces;  les  cellules  de  l'hypothalle  et  du  périthallo 
de  L.  fiiegianum  sont  plus  courtes  que  celles  des  espèces  L.  MuellciK 
L.  Schmitzii.  L.  Schmifzii  offre  un  caractère  particulier  :  l'hypothalle 
forme  sur  les  bords  du  thalle  des  rangées  concentriques. 

Enfin  l'épaisseur  du  tissu  ne  paraît  pas  dépasser  200  i^.  chez  L.  fuegia- 
?n(?n,  tandis  qu'elle  atteint  300  à  360  i>.  chez  L.  Schmitzii. 

D'autre  part  les  conceptacles  atteignent  \  000  u.  de  diamètre  (400  à 
1  000  ^.)  chez  L.  fuegianum,  tandis  qu'ils  ne  dépassent  pas  500  jx  chez 
L.  Schmitzii  et  300  [a  chez  Z.  Muelleri. 

Enfin,  au  point  de  vue  de  leur  aspect  extérieur,  L.  Muelleri  forme 
généralement  des  croûtes  entourant  d'autres  Algues  et  formant  quelque- 
fois de  véritables  manchons.  L.  fuegianum  est  également  épiphyte  et  se 
rencontre  sur  des  Algues.  L.  Schmitzii  ne  paraît  vivre  que  sur  les 
rochers,  où  il  forme  des  croûtes  très  fragiles,  pourvues  de  lobes  secon- 
daires en  écusson. 

Lithothamnium  Muelleri  (Lenorm.)  Rosan. 

1866.  Lithoth.  Muelleri  Lenormand  in  Herb.;  Rosanolî,  p.  101,  PL  VI,  flg-.  8  à  11. 
1895.      —  —  Len.  ;  Hariot,  Nouv.  contr.  alg.  rég.  mag.,  p.  99. 

1897.  Lit/iot/i.  ?  Muelleri  Len.;  Heydrigh,  Melob.,  p.  413. 

1901.  Lithoth.  Muelleri  Len.;  Heydrigh,  Lith.  Mus.  Paris,  p.  544. 

1902.  Lithoph.  pseudolichenoides  Heydrigh,  Nouv.  Melob.  Mus.  Paris,  p.  475. 

1905.  Lithoth.  Muelleri,  L.  pseudolichenoides,  de  Toni,  Sylloge  alg.,  IV,  p.  1750,  1790. 

Aspect  extérieur.  —  L.  Muelleri  forme  souvent  un  manchon  autour  des 
tiges  d'autres  Algues;  c'est  ce  qui  a  d'ailleurs  favorisé  sa  récolte  dans  les 
régions  antarctiques.  La  surface  n'est  pas  lisse  ;  elle  est  généraleinonl 
irrégulière  par  suite  delà  présence  de  mamelons  et  de  petites  crêtes.  La 
croûte  n'est  fixée  que  dans  sa  partie  centrale,  et  les  bords  sont  libres. 
Elle  a  été  trouvée  soit  sur  les  stipes  de  grandes  Algues,  soit  sur  les 
frondes  de  Floridées. 

Structure  an.\tomique.  —  L'hypothalle,  bien  développé,  atteint  environ 
100  17.  d'épaisseur;  il  est  formé  de  files  cellulaires  très  serrées  les  unes 
contre  les  autres;  les  cellules  sont  rectangulaires,  de  20  à  30  p.  de  lon- 
gueur et  6  à  8  p.  de  largeur. 


MËLOBÉSIÊES.  25 

Le  pénthalle,  peu  développé,  est  formé  de  deux  à  trois  rangées  de 
cellules  mesurant  10  à  11  u.  X  8  y.. 

Organes  reproducteurs.  —  Les  conceptacles  à  sporanges  mesurent  300  ]>. 
de  diamètre  environ.  Je  les  ai  observés  sur  un  échantillon  de  l'Herbier 
Thuret-Bornet;  leur  toit  est  percé  de  nombreux  pores.  Les  spores  n'ont 
pas  été  observées  depuis  Rosanoff. 

Les  conceptacles  à  cystocarpes  mesurent  270  à  300  [a  de  diamètre  et  sont 
percés  d'un  grand  orifice  de  30  à  40  |y.  ;  les  carpospores  mesurent  75  [a  de 
diamètre. 

Habitat  et  répartition  géographique.  —  J'ai  réuni  (1911,  p.  85,  note) 
les  deux  espèces  L.  Muellevi  et  L.  pseiidolichetioides,  qui  ne  m'ont  pas  paru 
pouvoir  être  distinguées.  La  répartition  du  L.  Muelleri  est  la  suivante  : 
Australie  du  Sud  (Rosanoff  et  Herbier  Thuret-Bornet)  ;  Tasmanie  (Herbier 
Thuret-Bornet)  ;  Nouvelle-Zélande  (Herbier  du  Muséum  de  Paris)  ; 
Extrême-Sud  de  Madagascar  :  Fort-Dauphin  [L.  pseudolichenoides 
Heyd.).  Dans  les  régions  antarctiques,  il  n'est  encore  connu  qu'à  la  Terre 
de  Feu  :  île  Picton  (Ilariot).  C'est  donc  une  espèce  connue  surtout  en 
dehors  des  régions  antarctiques,  mais  qui  devait  cependant  figurer 
ici.  Ses  relations  avec  les  autres  espèces  antarctiques  du  même  groupe 
ont  été  résumées  précédemment  (p.  23). 

Lithothamnivun  Schmitzii  (Har.)  Heyd. 

i895.  LithoplujUum  Sc/tmitsii  Hauiot,  Nouv.  contr.  alg.  Magell.,  p.  98. 
1890.  Lithothamnion  magellanicum  Foslie,  New  or  crit.  Lith.,  p.  8,  fig.  S. 
1900.  Lithoth.  scutelloides  Heydrich,  Exp.  ant.  Belge,  p.  563. 

1900.  —        magellanicum  Fosr.iE,  Cale.  alg.  Fuegia,  p.  71. 

1901.  —        Schmitsii  Har.;  Heydiuch,  Die  Lilh.  Mus.  Paris,  p.  541. 
1901.        —        magellanicum  F'oslie,  Die  Heyd.  Melob.  Arb.,  p.  28. 
1905.        —  —  f.  crenulala;  Foslie,  Botan.  Saml.,  p.  3. 

1905.        —  —  —  Fosl.  ;   Holmes,  Some  south  Orkney  alg., 

p.  197. 
1907.  Lilholh.  crenulatum  Foslie,  Alg.  not.,  IV,  p.  5. 
1907.        —        Schmitzii  Har.  ;  Foslie,  Alg.  not.,  IV,  p.  8. 
1907.        —        magellanicum  Foslie,  Ant.  and  subant.  Corail.,  p.  4,  PI.  I,  fig.  1  à  3. 

Bibliographie  du  L.  Schmitzii.  —  Le  L.   Schmitzii  a  été   nommé  et  décrit  par 

M.   Hariot,   grâce  aux  échantillons  rapportés  de  la  Terre  de  Feu   et  du  détroit  de 

Magellan  par  Michaelsen  en  1893  (Hariot,   1895).  Cette  même  espèce  a  reçu,  la  môme 

année,  de  M.  Foslie  (1896,  p.  8,  fig.  8)  le  nom  de  L.  magellanicum,  nom  donné  aux 

Expèdilion  Charcot.  —  Lemoine.  —  Mélobësiées.  4 


26  MÉLOBÉSIÉES. 

échantillons  communiqués  par  M.  Hanot  à  M.  Foslie.  M.  Poslie  a  ensuite  (1901,  p.  28) 
émis  l'hypothèse  que,  parmi  les  échantillons  du  L.  Schmitzii  —  magellanicum,  on 
pourrait  en  réalité  reconnaître  deux  espèces  de  Lithothamnium  :  le  L.  Sc/imitcii  Har. 
str.  sensu  et  le  L.  magellanicum  Fosl. 

Je  crois  cependant  que  les  deux  descriptions  correspondent  bien  à  la  même  espèce,  et 
je  ne  vois  pas  sur  quels  caractères  nettement  établis  on  pourrait  baser  cette  distinction.  Je 
conserve  donc  le  nom  de  L.  Schmitsii;  celui  de  L.  magellanicutn  tombe  en  synonymie. 

Je  fais  également  rentrer  dans  la  même  espèce  le  L.  sculelloides  Heydrich,  ainsi 
que  l'a  proposé  M.  Foslie;  et  le  L.  crenulatum  décrit  d'abord  par  MM.  Foslie  et  Holmes 
comme  une  forme  du  L.  magellanicum  (1905)  puis  considéré  par  M.  Foslie  comme  une 
espèce  distincte.  Enfin  c'est  encore  le  L.  Schmilzii  qui  a  été  signalé  par  M.  Hariot 
(1888)  sans  nom  d'espèce,  et  par  le  même  auteur  sous  le  nom  de  L.  hapalidioides 
(1888  et  1895). 

Aspect  extérieur.  —  Je  décrirai  tout  d'abord  cette  espèce  d'après 
les  échantillons  rapportés  par  la  Mission  Charcot;  l'un  d'eux  est  figuré 
PI.  I,  fig.  3. 

L.  Schmitz-ii  forme,  sur  les  rochers,  des  croûtes  de  couleur  rose  franc, 
d'environ  300  à  360  y-  d'épaisseur,  unies  ou  légèrement  mamelonnées; 
la  surface  peut  même  être  surmontée  de  sortes  de  cônes  lorsque  l'Algue 
recouvre  des  inégalités  du  substratum,  mais  son  épaisseur  reste  toujours 
très  faible.  La  croûte  est  à  peine  fixée  au  substratum;  il  suffit  souvent 
de  la  toucher  très  légèrement  pour  qu'elle  se  détache;  d'ailleurs,  dans 
sa  partie  périphérique,  elle  est  tout  à  fait  décollée  du  substratum. 

La  croûte  principale  peut  donner  naissance  à  de  petits  lobes  secon- 
daires en  forme  d'écussons,  visibles  sur  la  figure  (Pi.  I,  fig.  3).  Le  nom  de 
L.  sculelloides  a  été  donné  par  M.  Heydrich  à  un  échantillon  dans  lequel 
les  lobes  secondaires  étaient  très  nombreux  et  développés  les  uns 
au-dessus  des  autres. 

Lorsque  la  croûte  de  L.  Schmitzii  s'est  développée  sur  une  coquille  ou 
un  caillou  de  petite  dimension,  il  n'y  a  pas  formation  de  lobes  secon- 
daires, et  la  croûte  est  plus  adhérente.  La  première  description  donnée 
par  M.  Hariot  de  cette  espèce  s'appliquaità  de  petites  croûtes  sur  coquilles. 
On  pourrait  considérer  comme  types  de  l'espèce  les  échantillons  cor- 
respondant à  cette  première  description  de  L.  Schmitzii,  et  désigner,  au 
contraire,  sous  le  nom  de  var.  sculelloides  Heyd.,  les  croûtes  presque  déta- 
chées du  substratum  et  donnant  naissance  à  de  petites  croûtes  secondaires 
en  forme  d'écussons.  Les  échantillons  de  la  Mission  Charcot  (de  la  Terre 


MËLOBÉSIÉES.  27 

de  Feu)  correspondraient  uniquement  à  la  var.  sciiteUoides .  M.  Ileydrich 
aurait  observé  des  échantillons  (de  l'île  des  États)  encore  plus  caractéris- 
tiques de  cette  variété  que  ceux  de  la  Terre  de  Feu  décrits  ici. 

Structuue  anatomique.  —  J'ai  étudié  un  échantillon  de  cette  espèce, 
récolté  à  la  Terre  de  Feu  par  M.  Hariot,  et  plusieurs  échantillons  de  la 
Terre  de  Feu  (île  Désolation)  de  l'Expédition  Charcot  que  je  rapporte  à 
cette  espèce. 

Lorsqu'on  étudie  une  croûte  dans  sa  partie  centrale,  elle  montre  un 
hypothalle  et  un  périthalle.  L'%/^o/Afl//e  est  formé  de  cellules  de  22  i^de 
longueur  et  de  7  à  8  [j.  de  largeur. 

Le  périthalle  est  formé  de  cellules  disposées  en  rangées,  de  même  que 
dans  les  autres  espèces  du  même  groupe, Z.  Miielleri,L.fuegianum.Lovsqw 
la  croûte  est  fructifiée,  il  n'y  a  pour  ainsi  dire  pas  de  périthalle  ;  l'hypo- 
thalle,  h  (fig.  o),  occupe  la  plus  grande  partie  de  l'épaisseur  de  la  croûte. 


Fig.  5.  —  Schéma  de  la  structure  d  une  croûte  de  /..  Schmitzii,  dans  la  région  centrale  pourvue  de  con 
ceptacles,  c;  la  croûte  est  presque  unu]uonient  constituée  par  l'iiypothalle,  h. 

Eneffet,  au-dessus  de  l'hypothalle,  on  observe  une  écorce  puis  une  rangée 
de  conceptacles  c,  surmontés  par  l'écorcc  la  plus  récente  ;  la  formation  du 
périthalle  est  évidemment  troublée  parla  présence  des  conceptacles. 

Dans  la  partie  périphérique  d'une  croûte,  où  elle  n'est  pas  fixée  au 
substratum,  la  croûte  est  plus  mince 
que  dans  la  partie  centrale  ;  elle  est  en- 
core presque  uniquement  constituée  par 
l'hypothalle.  Cet  hypothalle  n'a  pas  les 
iiirines  caractères  que  dans  la  partie 
adhérente  de  la  croûte  :  il  a  tendance  à 
former  des  rangées  concentriques,  ainsi 
que  c'est  souvent  le  cas  pour  les  parties  non  adhérentes  des  croûtes  de 


Fif 


6.  _  Porithalle  de  LithoUiamnium 
Sclimitsii. 


28  MÊLOBÉSIÉES. 

Lithothamnium.  Le  périthalle  forme  quelques  rangées  de  cellules  ;  ces 
cellules  mesurent  15  à  20  p.  x  5  (^.  (fîg.  6). 

En  résumé,  la  croûte  de  L.  Schmitzil  est  constituée  principalement  par 
riiypothalle  dont  l'épaisseur  varie  entre  130  et  210  [y.  ;  le  périthalle  est 
formé  par  une  à  trois  rangées  de  cellules;  son  épaisseur  ne  dépasse  pas 
150  p.  ;  l'hypothalle  est  formé  de  files  horizontales  dans  la  partie  centrale, 
adhérente,  de  la  croûte  ;  il  a  tendance,  au  contraire,  à  constituer  des 
rangées  concentriques  vers  la  périphérie. 

Organes  reproducteurs.  — Les  échantillons  rapportés  par  l'expédition  du 
«  Pourquoi  Pas?  »  sont  couverts  de  conceptacles  ;  on  trouve  les  deux  sortes 
de  conceptacles  sur  des  individus  différents. 

Les  conceptacles  à  s'poranges  ont  350  à  400  \i.  de  diamètre  ;  M.  Foslie  a 
observé  dans  cette  espèce  des  conceptacles  de  300  à  500  p.  de  diamètre  ;  le 
toit  est  plat,  légèrement  déprimé,  traversé  par  25  à  35  canaux,  à  ce  qu'il 
m'a  semblé.  Les  tétrasporanges  ont  été'observés  par  M.  Foslie  ;  leurs 
dimensions  sont  120  à  130  p.  de  longueur  et  40  à  60  p  de  largeur. 

Les  conceptacles  à  cystocarpes  ont  une  forme  caractéristique,  avec  un 
pore  très  large  au  sommet  (fig.  5)  ;  ils  mesurent  250  à  400  p  de  diamètre. 

Comparaison  avec  les  espèces  voisines.  —  Comme  l'a  fait  remarquer 
M.  Heydrich,  cette  espèce  est  très  voisine  du  L.  Muelleri  ;  mais  cette  der- 
nière espèce  ne  forme  jamais  de  lobes  secondaires  et  affecte  le  plus  sou- 
vent l'aspect  d'un  manchon  entourant  les  tiges  (Voir  p.  24). 

J'ai  considéré  comme  une  variété  du  L.  Schmitzii  le  L.  crenulatum  Fosl.  , 
qui  ne  me  paraît  pas  suffisamment  caractérisé  comme  espèce  d'après  les 
descriptions  qui  en  ont  été  données  ;  mais  je  n'en  ai  pas  vu  d'échan- 
tillons. 

Habitat  et  répartition  géographique.  —  L.  Schmitzii  a  été  récolté  dans  le 
sud  de  la  Patagonie,  le  détroit  de  Magellan  ;  la  Terre  de  Feu  :  baie 
Orange,  Beagle  Channel  (Ushuia),  etc.;  le  cap  Horn;  l'île  des  États 
[L.  scutelloides  Heyd.). 

La  localité  nouvelle  de  l'île  Désolation  est  intéressante,  car  le 
L.  Schmitzii  n'était  pas  encore  connu  dans  la  partie  ouest  de  la  région  de  la 
Terre  de  Feu.  Il  y  a  été  trouvé  à  2  mètres  de  profondeur  dans  la  baie 
Tuesday  (stations  656-657).  L.  Schmitzii  est  une  des  espèces  lesplus  répan- 


MÉLOBÉSIÉES.  29 

dues  dans  la  région  de  la  Terre  de  Feu.  En  dehors  de  cette  région,  il  a 
été  signalé  aux  îles  Falkland  (Berkeley  Sound),  à  la  Géorgie  et  aux 
Orcades  (Scotia  Bay).  Aux  Orcades  et  en  Géorgie,  la  var.  crenulata  Fosl. 
[L.  crcnulatum)  serait  seule  connue  jusqu'à  présent.  Elle  y  vivrait  à 
un(^  profondeur  de  17  à  35  mètres. 

/..  Sc/imifzii  a  été  récolté  à  l'état  fructifié  pendant  les  mois  de  jan- 
vier, mars  et  juillet,  d'après  les  recherches  de  M.  Foslie  ;  les  échantillons 
de  l'Expédition  Charcot,  récoltés  le  3  février  1909,  étaient  fructifies,  mais 
je  n'ai  pas  observé  de  sporanges  dans  les  conceplacles. 

Lithothamnium  fuegianum  Foslie  (1). 

19U0.  Lithothamnion  kerguelenum  (Dickie)  Fosl.,  f.  fuegiana  Fosl.,  Foslie,  Gale,  alg., 

Fuegia,  p.  69. 

1905.  Lithothamnion  kerguelenum  (Dickie)  Fosl.,  f.  fuegiana   Fosl.;   Foslie,  Bolan. 

Saml.,  p.  3. 

1906.  IJthoth.  fuegianum  Foslie.  Alg.  not.,  II,  p.  9. 

1907.  —  —  —       Ant.  and  subant.  Corail.,  p.  5,  PI.  I,  fig.  4  à  6. 

Aspect  EXTÉRiEuu.  —  L.  fuegianum  forme  de  petites  croûtes  roses  de 
forme  irrégulière,  fixées  seulement  en  quelques  points  de  leur  surface 
inférieure  à  des  tiges  d'Algues.  On  observe  souvent  des  lignes  concen- 
triques vers  les  bords  du  thalle.  En  coupe,  malgré  leur  surface  irrégulière, 
ces  croûtes  ont  une  épaisseur  très  constante,  200  y.  le  plus  souvent,  quel- 
quefois 175  u.  en  certains  points.  Jusqu'à  présent,  cette  espèce  n'a  jamais 
été  rencontrée  sur  des  pierres.  Sur  les  échantillons  fructifies,  on  remarque 
la  présence  de  très  grands  conceptacles  peu  proéminents. 

Strl'ctuue  an.vtomique.  —  Vhypotkalle  est  l)ien  développé;  il  est  formé 
de  huit  à  neuf  files  cellulaires;  les  cellules  sont  courtes;  leur  longueur 
varie  entre  13  et  22  f^-;  elle  est  de  20  à  22  \j.  pour  les  cellules  des  files  les 
plus  inférieures  ;  la  largeur  est  de  4  à  6 1-»-. 

Le  périthalle  est  formé  de  cellules  disposées  dans  leur  ensemble  en 
rangées  superposées  ;  elles  sont  rectangulaires,  à  angles  arrondis  ;  elles 
mesurent  6  à  10  y.  x  3  à  4  u.. 

Organes  reproducteurs.  —  Les  conceptacles  à  sporanges  mesurent  400  à 

(1)  M.  Heydrich  a  donné  le  nom  de  fuegianum  en  1901  à  une  autre  espèce,  le  L.  dibcoidcum 
Foslie  (1900;  ;  le  nom  donné  par  M.  Foslie  a  la  priorité  et  doit  être  conservé  pour  cette  espèce-ci. 


30  MÉLOBÉSIÉES. 

700  [y.  de  diamètre  ;  leur  toit  est  convexe,  puis  ensuite  aplati,  traversé  par 
120  canaux  ;  les  tétrasporanges  mesurent  130  à  200  ^l  de  longueur  et  40  à 
80  y.  de  largeur. 

Les  conceptacles  à  cystocarpes,  coniques,  mesurent  SOO  à  1000(x  de 
diamètre.  Les  conceptacles  à  anthéridies,  de  forme  également  presque 
conique,  mesurent  200  à  300  a. 

Répartition  géographique.  —  Cette  espèce  a  été  trouvée  aux  îles  Falkland 
(Berkeley  Sound)  et  à  la  Terre  de  Feu  (île  Désolation).  J'ai  étudié  cette 
espèce  sur  des  échantillons  du  Muséum  de  Paris  provenant  delà  Terre  de 
Feu  et  sur  un  échantillon  recueilli  par  M.  Skottsberg  aux  îles  Falkland  ; 
ces  deux  échantillons  avaient  été  déterminés  par  le  créateur  de  l'espèce. 


Je  ne  veux  pas  passer  sous  silence  quelques  autres  espèces  de  Litho- 
thamnium  dont  je  n'ai  pas  pu  me  procurer  d'échantillons  et  dont,  par 
suite,  je  ne  pourrai  pas  tenir  compte  dans  les  tableaux  de  détermination 
des  espèces.  Ces  espèces  rentrent  très  probablement  dans  le  premier 
groupe  et  dans  les  sections  I  et  IL 

Lithothamnium  variabile  Foslie.  —  Cette  espèce,  décrite  par  Foslie 
{Alg.9iot.U, p.  10,  [9m;Ant.andsi(bant.ComlL, p. ù,F\.l,rig.7h9,i907), 
forme  des  croûtes  plus  épaisses  que  la  plupart  des  espèces  que  nous 
avons  vuesjusqu'ici;  elle  se  présente  sous  l'aspect  de  croûtes  dont  l'épais- 
seur atteint  1  millimètre;  l'aspect  est  irrégulier  par  suite  de  la  présence 
d'excroissances,  et  les  croûtes  peuvent  s'ajouter  les  unes  aux  autres,  for- 
mant des  expansions  irrégulières.  Les  conceptacles,  peu  proéminents, 
sont  répartis  en  petits  groupes;  leur  diamètre  est  de  400  h  GOO  ['■;  le 
toit  est  traversé  par  90  canaux.  En  coupe,  on  constate  la  présence  d'un 
hypothalle  très  développé  et  d'un  périthalle.  L.  variabile  est  une  espèce 
caractéristique  des  îles  Falkland,  où  elle  est  déjà  connue  en  plusieurs 
localités. 

Lithothamnium  obtectulum  Foslie.  —  Cette  espèce,  décrite  tout  d'abord 
comme  une  forme  du  L.  kerguelenum  (Foslie,  Some  new  or  crit.  Lith., 
p.  10,  1899)  puis  comme  une  espèce  distincte  {Die  Lith.  Deutsch.  Sadp. 
Exp.,    p.  210,  PI.  XX,  fig.  1  à  3,   1908)  n'est  encore  connue  qu'à  nie 


MÉLOBÉSIÉES.  31 

Kerguelen.  Elle  vit  fixée  aux  coquilles  et  aux  pierres  et  forme  des  croûtes 
irrégulières  pourvues  d'excroissances;  comme  dans  l'espèce  précédente, 
les  croûtes  se  superposent  les  unes  aux  autres. 

Les  conceplacles  à  sporanges  sont  nombreux  dans  la  partie  centrale 
de  la  croûte;  leur  diamètre  est  do  300  à  400,".;  le  toit  du  conceptacle 
est  traversé  par  cinquante  à  quatre-vingts  canaux.  Les  conceptacles  vides 
forment  autant  de  cavités  polygonales  dont  Tensemble  dessine  un  réseau 
comme  on  l'observe  dans  le  Llthoith.  suhantarcticum.  Les  conceplacles 
à  sporanges  sont  coniques.  En  coupe  verticale,  les  deux  tissus  hypo- 
thalle  et  périthalle  existent. 

Lithothamn'nim  aucklamUcum  Foslie  avait  d'abord  été  décrit  comme 
une  forme  du  L.  fumigatimi  {F osUe,  Botan.  Saml. ,  1905,  p.  2),  puis  ensuite 
comme  une  espèce  distincte  (Foslie,  A/g.  not.  IV,  1907,  p.  18).  Il 
semble^  d'après  les  descriptions,  qu'on  doive  en  effet  séparer  les  deux 
espèces.  Il  se  distingue  du  L.  fumigntum  par  ses  cellules  hypothalliennes 
atteignant  36  u.  et  ses  conceptacles  à  sporanges  atteignant  à  peine  400  y- 
de  diamètre  (250  à  360  u.).  Dans  la  croûte,  les  deux  tissus  hypothalle  et 
périthalle  existent.  Cette  espèce  n'a  pas  été  signalée  ailleurs  qu  a  l'ile 
Auckland. 

Lithothamnium  Patem{}iook.  et  llarv.)  Fosl.  (Voirp.  17).  Cette  espèce 
n'appartient  pour  ainsi  dire  pas  à  la  région  antarctique.  C'est  une  espèce 
du  sud  de  l'Australie,  de  la  Nouvelle-Zélande  et  du  cap  de  Bonne- 
Espérance,  dont  lalimite  d'extension  vers  le  sud  paraît  être  l'île  Auckland. 
C'est  pourquoi  je  n'insiste  pas  davantage  sur  cette  espèce,  qui  est  à  peine 
une  espèce  subantarctique. 

Genre   LITHOPHYLLUM. 

Il  a  été  décrit  sept  espèces  de  Lithophyllum  antarctiques  ;  mais  il  faut 
mettre  à  part  deux  espèces,  L.  discoideumeiL.  consociatum,  qui  n'ont  rien 
de  commun  avec  les  Lithophyllum  et  que  j'ai  distinguées  sous  le  nom  de 
Pseudolithophyllum . 

Les  autres  espèces  restent  dans  le  genre  Lithophyllum,  en  faisant  tou- 
tefois cette  restriction  qu'une  seule  espèce  montre  l'hypothalle  caractéris- 
tique des  Lithophyllum.  C'est  pourquoij'ai  dû  créer  le  sous-genre  Antarc- 


32  MÊLOBÉSIÊES. 

ticophyllum  pour  deux  espèces  dont  l'hypothalle  est  formé  de  files  cellu- 
laires horizontales,  comme  chez  les  Lïthothamnium^  Archseolithotham- 
nium^  etc. 

En  résumé,  les  espèces  de  Litliophyllum  se  répartissent  dans  les  sec- 
lions  et  sous-genres  suivants,  tels  qu'ils  ont  été  définis  (Lenioine,  191 1)  : 
1°  La  section  1,  qui  groupe  les  Lif/iophylhrm  l-^p'iqnes  dont  l'hypothalle 
est  formé  de   rangées   concentriques,  est  représentée  par  une  espèce, 
L.  imgosum  ; 

2°  Une  autre  espèce,  caractérisée  par  l'absence  complète  de  l'hypothalle, 
L.  falklandicum  fait  partie  de  la  section  IV  ; 

3°  Le  sous-genre  Dermatolithon,  dont  je  n'avais  pas  eu  l'occasion  de 
m'occuper  en  1911,  est  représenté  par  le  L.  conspectum.  Dans  ce  sous- 
genre  l'hypothalle,  réduit,  est  constitué  par  une  seule  rangée  de  cellules 
obliques; 

4°  Enfin  le  nouveau  sous-genre  Antarcticophijllum,  dont  l'hypothalle 
est  formé  de  files  horizontales  superposées,  renferme  deux  espèces, 
L.  œquahile  etZ.  subantarcticiim.  Cette  dernière  espèce  forme  un  type  de 
transition  v«rs  le  nouveau  genre  PseudolitltopJiyllum. 

On  voitainsi  queles  sections  I,  II,  III,  crééespourdes  espèces  tempérées 
et  tropicales,  à  structure  normale,  ne  sont  représentées  dans  l'Antarctique 
que  par  uneseule  espèce,  Z.ri<^05Mm.  Et  encore  faut- il  l'aire  cette  restriction 
que  cette  espèce  doit  plutôt  être  considérée  comme  type  de  transition 
entre  les  genres  Lithothanmium  et  Lithophyllum,  car,  par  ses  organes 
reproducteurs,  elle  appartiendrait  au  genre  Lithothanmium.  C'est  un 
nouvel  exemple  à  ajouter  à  celui  du  L.  lichenoides,  que  j'ai  déjà  signalé 
en  1911. 

Il  faut  en  conclure  que  le  genre  Lithophyllum  est  représenté,  dans 
l'Antarctique^  par  des  espèces  aberrantes  oxx  point  de  vue  de  la  structure. 

Section  I. 

Lithophyllum  rugosum  (Foslie)  Lemoine. 

1900.  Lilfiothamnion  rugosum  Foslie  ;  Foslie,  Cale.  alg.  Fuegia,  p.  66. 

1901.  —  —  —  NewMelob.,  p.4,  f. g-enu/na  F.  ;  nonf.  t'aZjdaF. 
(=  Litli.  validum  Foslie),  non  f.  crassiuscula  F.  (=  Litli.  paciflcum  F. 
f.  crassiuscula  F.). 


MÊLOBÉSIÊES.  33 

1901.  Lithoth.  rugosum  Fosl.;  Poslie,  Die  Heyd.  Melob.  Arb.,  p.  21. 

1907.        —  —      FosLiE,  Antarct.  and  subant.  Corail.,  p.  8,  PI.  I,  lig-.  12  à  15. 

1907.        —  —      FosLiE,  Alg.  nol.  III,  p.  lU. 

Aspect  extérieur.  —  L.  rugosum  forme  sur  les  cailloux  des  croûtes 
atteignant  1™™,5  d'épaisseur  ;"les  croûtes  sont  pourvues  de  petites  excrois- 
sances en  forme  d'épines  ou  de  courtes  branches  ;  ces  branches  sont 
simples,  quelquefois  ramifiées,  plus  ou  moins  serrées. 

Structure  anatomique.  —  Vhypothalle  [h,  fig.  7  et  8)  occupe  une  épais- 
seur de  100  \j.  dans  une  section  verticale  de  la  croûte  de  L.  rugosum  ;  ses 
cellules  sont  disposées  en  rangées  concentriques  et  mesurent  10  à  15;^. 
de  longueur  (surtout  12  à  14  j^.)  et  5  «.  de  largeur. 

Il  est  surmonté  par  \e  périthalle  (p,  fig.  7  et  8),  formé  de  files  distinctes 
de  petites  cellules  ovoïdes,  de  8  à  9  y-  de  longueur  et  5  |x  de  largeur. 


Fig. 7.  —  Coupe  verticale  d'une  croûte  de  Lilhophyllum      Fig.  8.  —  Détail  de  la  figure  7  montrant  l'hypo- 
rugosum.—  A,  hypothalle  ;  p,  périthalle.  (Échantillon  thalle.  /(,  et  le  périthalle,  p. 

de  la  Terre  de  Feu,  Hariot,  1883.) 

L'étude  de  la  structure  m'a  conduite  à  placer  cette  espèce  dans  le 
genre  Lit/tophy/lum,  tandis  que  jusqu'alors,  à  cause  des  caractères  des 
organes  reproducteurs,  elle  avait  été  placée  dans  le  genre  Lithothamnium. 
C'est  en  somme,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut  (p.  32),  une  espèce  de 
transition. 

Organes  reproducteurs.  —  Les  conceptades  à  tétrasporanges  sont  géné- 
ralement peu  proéminents  et  de  forme  peu  définie  ;  ils  sont  surtout 
groupés  au  sommet  des  branches.  Leur  diamètre  est  350  à  400  \j.  ;  leur  toit 
est  percé  de  trente  à  quarante  pores;  vers  la  maturité  des  spores,  le 
conceptacle  est  souvent  déprimé.  Les  sporanges  sont  encore  inconnus.  Ils 
avaient  seulement  été  observés  dans  la  f.  crassiuscula,  séparée  ensuite  de 

l'.'pédition  Chai'cot.  —  Lemoine.  —  Mélobésiées.  «^ 


34  MËLOBÉSIËES. 

cette  espèce.  Les  conceptacles  à  crjstocarpes  sont  très  élevés.  Après  l'ex- 
pulsion dos  sporanges,  les  cavités  des  conceptacles  sont  remplies  par  des 
liles  cellulaires  nouvelles. 

Comparaison  avec  les  autres  espèces.  —  L.  rugosuin  ressemble  au  Litho- 
thamnium  coUkulosum,  espèce  arctique,  mais  la  structure  éloigne,  à  mon 
avis,  les  deux  espèces.  L.  rugosiun  rappellerait  aussi,  par  son  aspect, 
L.  mamillare  de  Californie. 

Je  rapporte  provisoirement  au  L.  rugosmn  une  espèce  du  détroit  de 
Magellan,  de  Punta  Arenas,  le  L.  exasperatitm  Foslie  [Alg.  not.  III,  1907, 
p.  9).  D'après  la  description  de  l'espèce,  et  de  l'avis  même  de  l'auteur, 
c'est  une  espèce  très  voisine  de  L.  rugosum.  En  l'absence  d'échantillons, 
je  me  borne  à  signaler  cette  espèce  et  à  admettre  provisoirement  son 
identité  avec  L.  rugosum. 

Habitat  et  répartition  géographique  (1).  —  L.  rugosum  est  connu  sui- 
les  côtes  de  Patagonie  et  de  la  Terre  de  Feu,  à  la  Terre  Désolation 
(Puerto  Angosta)  ;  dans  le  Détroit  de  Magellan  :  Smyth  Channel  ;  à  l'île 
de  l'Observatoire,  près  de  l'île  des  États. 

L'échantillon  étudié  a  été  récolté  par  M.  Hariot  à  la  Terre  de  Feu 
en  1883  et  a  été  déterminé  par  M.  Foslie. 

Section  IV. 

Lithophyllum  falklandicum  Foslie. 

1905.  Lithopli.  Marlothii  Heyd.,  f.  falklandica  Foslie;  Foslie,    Botan.  Saml.,  p.  3. 

1906.  —        falklandicum  Foslie,  Alg-.  not.  II,  p.  24. 

1907.  _  _  _      Ant.  and  subant.  Corail.,  p.  14,  PI.  II,  fig.  10  à  13. 

Aspect  extérieur.  —  L.  falklandicum  forme  une  croûte  très  mince 
recouvrant  des  coquilles  ;  l'épaisseur  de  cette  croûte  est  d'environ  120  [7,  ; 
elle  donne  naissance  à  de  nombreuses  petites  nodosités  simples  ou  rami- 
fiées formant  quelquefois  de  petites  branches  ou  des  épines.  La  couleur 
est  violacée. 

Structure  anatomique.  —  L.  falklandicum  est  caractérisé  par  la  ré- 
duction de  son  hypothalle,  caractère  que  j'ai  déjà  eu  l'occasion  de  signaler 

(1)  L.  rugosum  a  été  signalé  à  diverses  reprises  en  Californie  :  San  Diego,  San  Pedro,  Washing- 
ton ;  ces  échantillons  appartenaient  aux  formes  valida  et  crassiuscuta  rattachées  ensuite  à  d'autres 
espèces  (Voir  plus  haut). 


Fig.  9.  —  a,  coupe  d'une  crowlc  do  Lilhophyllum  falklandicum  consti- 
lui'C  uniquement  par  le  périthallc, /)p;  l'iiypotliallu  /t  ne  lornie  ([ue  la 
rangée  basilaire  :  h,  c,  tissu  des  brandies  formées  de  rangées  ;  les 
cloisons  sont  queliiuelois  très  épaisses,  ainsi  qu'il  est  ligure  en  c. 
(lichantillon  des  iles  Falkland,   récolté  par  M.  Skotlsberg.) 


MÊLOBÉSIÉES.  35 

pour  plusieurs  espèces  tropicales.  Cet  hypothallc  (//,  fij;.  9)  forme  une 
rangée  de  cellules  plus  larges  que  hautes,  qui  se  touchent  de  manière  à 
former  une  assise  basilaire  dont  la  hauteur  n'est  que  de  0  y..  La  croûte, 
très  mince,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  est  composée  de  seize  cellules 
superposées  en  files  verticales  qui  constituent  \c pèrithalle  {pp,  a,  fig.  9). 
Le  périthalle  est  ainsi 
formé  de  fdes  dont 
les  cellules,  de  forint^ 
carrée,  mesurent  li  à 
7  a  de  hauteur  et  7  à 
9  y.  de  largeur.  Les  files 
cellulaires  sont  ser- 
rées les  unes  contre 
les  autres,  et  le  tissu 
a  un  aspect  com- 
pact. 

La  croûte  jeune  n'est  constituée  que  par  ce  seul  tissu.  Au  contraire,  au 
niveau  d'une  nodosité,  le  tissu  a  pris  un  caractère  différent  [b,  fig.  9)  ; 
les  cellules  se  sont  disposées  en  rangées,  séparées  par  des  cloisons  con- 
tinues, extrêmement  épaisses,  ayant  jusqu'à  7  y.  en  certains  points,  et  se 
colorant  très  vivement  par  les  réactifs.  Ces  cellules  ont  7  à  I3y.de  hau- 
teur et  6  à  7  y.  de  largeur.  Ce  tissu  des  branches,  différant  du  tissu 
primaire  de  la  croûte,  est  le  pàrit/udle  secondaire,  /«.  En  résumé, 
le  L.  falklandicum  développe  successivement  deux  tissus,  le  périthalle 
primaire,  pp,  qui  compose  à  lui  seul  la  croûte  unie,  et  lo  périthalle 
secondaire,  ps,  qui  apparaît  pour  constituer  les  petites  excroissances  du 
thalle. 

J'ai  déjà  insisté  sur  l'intérêt  de  cette  disposition  à  propos  de 
/y.  pallescem [Lernoxne,  i9H,p.  irî7). 

Organes   reproducteurs.  —  Les   conceptacles   à  sporanges,  de  forme 

convexe  ou  presque  conique,  ont  un  diamètre  de  120  à  200 y..  Lorsqu'ils 

ont  terminé  leur  évolution,  il  reste  à  la  surface  du  thalle  de  petits  trous 

à  la  place  qu'ils  occupaient. 

CoMPAH.viso.N  AVEC  LES  .\UTREs  ESPÈCES.  —  La  structure  si  intéressante  du 


36  MÊLOBÉSIÉES. 

L.  fallilandicum,  avec  ses  deux  tissus  apparaissant  successivement, 
rappelle  celle  que  j'ai  déjà  décrite  chez  Lithoph.  Kaiserii  et  Lithoph.  pal- 
lescens.  L.  falklancUcmn  se  place  au  voisinage  de  ces  deux  espèces,  avec 
lesquels  il  a  un  autre  caractère  commun,  la  réduction  de  l'hypolhalle. 

L.  f'alklandicum  est  très  voisin  du  L.  Marlothii  du  sud  de  l'Afrique, 
dont  il  se  distingue,  à  l'aspect,  par  des  excroissances  plus  fines  ;  à 
cause  de  leur  relation,  M.  Foslie  avait  d'abord  réuni  les  deux  espèces. 
Le  tissu  est  analogue,  mais  je  n'ai  pas  observé  l'hypothalle  de  L.  Marlo- 
thii, et  je  ne  puis  pas  préciser  davantage  leurs  relations. 

Habitat  et  répartition  géographique.  —  L.  falklandicum  est  une  espèce 
abondante  aux  îles  Falkland  :  Berkeley  Sound,  Stanley  Harbour,  Port- 
Louis,  Seal  Gove.  L'Algue  étudiée,  reçue  de  M.  Skottsberg,  en  provient. 
Elle  y  vit  jusqu'à  une  profondeur  de  7  mètres. 

^        Sous-g-enre   DERMATOLITHON. 

Lithophyllum  (Dermatolithon)  conspectmn  Foslie. 

1907.  Lithoph.  {Dermatolithon)  conspectum  Foslie,  Alg.  not.  IV,  p.  29. 
1909.  Dermatolithon  conspectum  Foslie,  Alg-.  not.  VI,  p.  58. 

Cette  espèce  forme  une  croûte  assez  mince,  adhérente,  et  à  surface 
unie,  qui  se  distingue  assez  difficilement  des  autres  espèces  antarctiques 
par  l'aspect.  La  structure,  très  caractéristique,  a  conduit  M.  Foslie  à  la 
placer  parmi  les  Dermatolithon,  c'est-à-dire  dans  un  groupe  d'espèces 
dans  lesquelles  l'hypothalle,  réduit,  est  représenté  par  une  seule  rangée 
de  cellules  obliques,  par  rapport  aux  files  verticales  du  périthalle. 
L'épaisseur  des  croûtes  de  L.  conspectum  est  environ  400  à  600  ]j.. 

Structure  anatomique.  —  On  distingue  en  section  verticale  (fig.  10), 
à  la  base  une  rangée  de  cellules  obliques,  rectangulaires,  représentant 
l'hypothalle  et  mesurant  environ  20  à  35  p.  de  longueur  (la  longueur 
atteindrait  05  |j. d'après  M.  Foslie)  et  8  à  \^]j.  de  largeur. 

Au-dessus  est  le />er//A«//<?y>,  composé  de  cellules  rectangulaires  rela- 
tivement grandes  par  rapport  à  celles  des  autres  espèces  antarctiques  ; 
elles  mesurent  15  p.  de  longueur  et  9  p.  de  largeur  à  la  partie  inférieure 
et  6  à  10  p.  X  7  |A  à  la  partie  supérieure  du  périthalle  ;  leur  longueur 
maxima  est  20  p.. 


MÊLOBÉSIÉES. 


37 


Les  cellules  sont  généralement  au  même  niveau  dans  toutes  les  files 
cellulaires,  surtout  vers  la  partie  supérieure  du  tissu  :  les  cloisons  se 
colorent  fortement  par  les  réactifs.  On  distingue 
très  nettement  deux  pores  dans  chaque  cellule. 
Dans  son  ensemble,  le  tissu  du  L.  coiispeclum  est 
constitué  par  des  files  toujours  distinctes  de  grandes 
cellules  rectangulaires. 

Dans  certaines  coupes,  au-dessus  des  concep- 
tacles,  on  observe  une  rangée  de  grandes  cellules 
obliques,  analogues  à  celles  de  l'hypothalle  ;  il  y 
aurait  réapparition,  à  un  moment  donné,  d'un 
deuxième  hypothalle,  surmonté  d'un  nouveau  péri- 
thalle,  ainsi  que  le  fait  a  été  signalé  pour  de  nom- 
breuses espèces. 

Organes  reproducteurs.  —  Les  conceptacles  me- 
surent 120  à  250  (A  de  diamètre  d'après  M.  Foslie. 
Des  conceptacles  vides,  observés  en  coupe,  au 
milieu  du  périthalle,  mesuraient  215  a  de  largeur  et  100  ;/  de  hauteur. 

Habitat  et  répartition  géographique.  —  L.  compectum  n'est  connu, 
jusqu'à  présent,  que  de  la  Terre  de  Feu  (baie  Orange).  L'échantillon 
étudié  a  été  récolté  par  M.  Hariot  et  déterminé  par  M.  Foslio  ;  il  fait 
partie  des  collections  du  Muséum. 


Fig.  10.  —  Coupe  verti- 
cale d'une  coupe  de  L. 
conspeclum.  —  h.  hypo- 
tlialli'  ;  p,  périthalle. 
(Échantillon  de  la  Terre 
de  Feu.  Hariot,  1883.) 


Lithophyllum   (Dermatolithon)  sp. 

11  faut  très  probablement  ajouter  à  la  flore  antarctique  une  espèce  de 
Dermatolithon  de  l'Herbior  du  Muséum  de  Paris  récoltée  par  M.  Hariot  à 
la  Terre  de  Feu  et  qui  parait  nouvelle.  Comme  il  n'existe  de  cette  espèce 
qu'une  très  petite  croûte  non  fructifiée,  je  préfère  ne  pas  dénommer  cette 
espèce.  Elle  vit  fixée  sur  le  Callophi/llis  variegata. 

En  coupe,  son  tissu  est  composé  d'un  hypothalle  et  de  trois  à  (|uatre 
rangées  de  cellules  formant  le  périthalle  ;  enfin  à  la  partie  supérieure  est 
une  écorce. 

L'hypothalle  est  formé  d'une  rangée  de  cellules  obliques  de  13  à  lo  ja 


3S  MÉLOBÉSIÉES. 

de  longueur  ;  les  cellules  périthalliennes  ont  7  à9  ^a  de  longueur,  la  der- 
nière étant,  soit  plus  petite  (5  \j.),  soit  plus  grande  (10  jx)  que  les  autres. 
Enfin  les  cellules  corticales  n'ont  que  3  à  ij  ;j.  de  hauteur.  L'ensemble  du 
thalle  a  40  h.  55  [j.  de  hauteur. 

Il  faut  remarquer  la  très  faible  hauteur  de  Thypothalle  par  rapporta 
celle  des  autres  espèces  du  sous-genre  Dermatqlithon  et  aussi  la  petite 
taille  des  cellules. 

Ces  caractères  anatomiques  empêchent  de  rapporter  cette  espèce  au 
L.  (D.)  pustulatum,  espèce  ubiquiste  dont  il  existe  d'ailleurs  une  forme 
arctique,  f.  Laminariœ. 

Sous-g-enre  ANTARCTICOPHYLLUM  nov.  s.  g. 

Ainsi  qu'il  a  déjà  été  dit,  j'ai  groupé  sous  le  nom  d'An(arc/ico/j/)i////fm 
n.  s.  g.  deux  espèces  antarctiques  dont  les  caractères  de  Vhypothalle 
diffèrent  totalement  de  ceux  de  tous  les  Lif/wp/ii/lhim  que  j'ai  examinés 
jusqu'ici.  L'hypothalle,  formé  de  files  cellulaires  superposées,  est  ana- 
logue à  celui  des  Lit/wt/iamniion,  des  Archœolithothamnium^  des  Poro- 
/itho?i;  il  ne  correspond  pas  à  la  description  que  j'ai  donnée  de  celui  des 
LithophyUum  typiques.  Le  périthalle,  au  contraire,  rappelle  celui  des 
LithophjjUum  de  la  section  IV  ;  il  est  formé  de  cellules  disposées  à  sa 
base  en  files  distinctes  (périthalle  primaire)  et  à  sa  partie  supérieure  en 
rangées  superposées,  séparées  par  des  cloisons  épaisses  et  fortement 
colorées  par  les  réactifs. 

Ce  sous-genre  renferme  les  deux  espèces  L.  fiubantarcticuw  et 
L.  œquabile,  toutes  deux  caractéristiques  des  régions  antarctiques  sud- 
américaines,  où  elles  paraissent  très  abondantes. 

Caractères  de  différenciation  des  deux  espèces  de  «  LitlioplnjUmn  "  du 
sous-genre  «  Antarcticophyllutn  ».  —  Les  deux  espèces  L.  [A.)  œqaahilc 
et  L.  {A.)  suhantarcticum  sont  voisines  par  leur  structure;  les  échan- 
tillons typiques  se  distinguent  facilement,  à  l'aspect,  mais  quelquefois 
il  y  a  une  certaine  ressemblance  entre  certains  échantillons  des  deux 
espèces. 

Je  vais  donc  résumer  rapidement  les  caractères  qui  permettent  de 
les  distinguer. 


MÉLOBÉSIÉES.  39 

LithopInjUum  œquabile  forme  généralomonl  une  croûte  plus  épaisse  que 
celle  (lu  L.  subantavcticum,  et  surtout  assez  caractéristique  en  ce  qu'elle 
est  régulièrement  circulaire  et  plus  épaisse  en  son  centre,  tandis  qu'elle 
diminue  d'épaisseur^  vers  les  bords  de  la  croûte.  Au  contraire  L.  suban- 
tarcticum  a  une  épaisseur  moindre  et  très  uniforme. 

Fertile,  L.  a'fjuahilc  l'orme  une  croûte  piquetée  de  petits  trous  dans  sa 
partie  centrale.  Sur  une  croût(!  de  L.  sabantarcticum^  les  conceptacles  très 
nombreux  et  très  serrés  forment  plutôt  de  petites  cavités  alvéolaires  ; 
la  surface  de  la  croûte  est  ainsi  alvéolée  ou  réticulée.  Ces  différences 
peuvent  être  observées  PI.  II  (fig.  2)  et  PI.  I  (fig.  2),  où  il  a  été  figuré  des 
échantillons  typiques  de  ces  espèces. 

En  coupe,  les  conceptacles  ont  à  peu  près  la  même  forme  et  la  même 
dimension  ;  ils  sont  un  peu  plus  grands  chez  le  L.  subantarcticum  ;  enfin, 
après  l'expulsion  des  spores,  les  conceptacles  seraient  remplis  par  de 
nouvelles  formations  de  cellules  chez  le  L.  subantmxticum  seulement. 

Les  deux  espèces  se  distinguent  aussi  par  leur  structure.  Dans 
L.  sequabile,  le  périthalle  est  presque  uniquement  constitué  par  des  rangées 
de  cellules  séparées  les  unes  des  autres  par  d'épaisses  cloisons  transver- 
sales ;  à  la  base,  et  seulement  sur  une  petite  épaisseur,  on  constate  que 
les  cellules  ne  sont  pas  disposées  en  rangées,  et  que  les  files  sont  distinctes 
(fig.  11).  Au  contraire  L.  subantarcticum  montre,  dans  la  plus  grande 
partie  du  périthalle,  des  files  cellulaires  lâches,  et  c'est  seulement  vers 
la  partie  tout  à  fait  supérieure  que  se  trouve  réalisée  la  disposition  en 
rangées  (fig.  12). 

Lithophyllum  aequabile  Foslie. 

1905.  Lithoph.  discoideum  f.  lequahili/t  Foslie,  Botan.  SamI.,  p.  3. 

11)05.        —  —  —        Foslie  ;  Holmes,  Some  South  Orkney  alg-.,  p.  lOG. 

l'.JOfi.  l.itlwph.  œrjunbilf  Foslie,  Alg-.  not.  II,  p.  22,  f.  icandelica  Foslie. 

inOC).        —  —         f.  icandelica  Foslie  in  Haiuo'i',  Expéd.  ant.  franc.,  p.  9. 

l'.iOT.        —  —        Foslie,  Ant.  and  subant.  Corail.,  p.  12,  PI.  Il,  fig.  G  à  9. 

LithopInjHmn  œquabile  paraît  être  l'espèce  la  plus  fréquente  des  terres 
antarctiques  de  la  région  sud-atlantique.  Elle  couvre  la  plupart  des 
cailloux  rapportés  par  l'Expédition  Charcot  et  avait  d'ailleurs  déjà  été 
signalée  par  la  première  Expédition  Charcot.  Elle  joue,  dans  ces  régioDs 


40  MÉLOBÉSIÉES. 

lointaines,  le  même  rôle  que  notre  espèce  française  L.  incrustans,  qui 
recouvre  tous  les  rochers  immergés,  et  qui  lui  ressemble  d'ailleurs 
d'une  façon  frappante  ;  je  me  hâte  d'ajouter  que  l'analogie  ne  se  poursuit 
pas  quant  à  la  structure  anatomique. 

Aspect  extérieur.  —  L.  xquabile  forme  sur  les  rochers  des  croûtes 
planes,  de  forme  orbiculaire,  d'une  épaisseur  variable,  mais  toujours  plus 
minces  vers  les  bords.  Cette  espèce  débute  par  des  croûtes  déchiquetées  ; 
plus  tard,  le  contour  devient  entier  et  la  forme  générale  circulaire.  Une 
croûte  bien  développée  et  d'aspect  typique  est  représentée  PI.  II,  fig.  2. 

La  surface  est  piquetée  de  petits  trous  qui  sont  les  conceptacles  ;  ils 
sont  visibles  PI.  II,  fig.  2  et  PI.  I,  fig.  2.  Ils  occupent  surtout  la  partie 
centrale  des  croûtes. 

Lorsque  plusieurs  croûtes  de  L.  sequahile  sont  développées  sur  le 
même  substratum,  elles  arrivent  à  se  rencontrer  et  forment  des  rebords 
ou  des  excroissances  en  hauteur  à  la  limite  des  thalles;  c'est  cet  aspect 
que  M.  Foslie  a  désigné  sous  le  nom  de  var.  wandelica.  Parmi  les  échan- 
tillons rapportés  par  le  «  Pourquoi  Pas?  »,  l'un  d'eux,  le  n^  593,  peut  être 
rapporté  à  la  var,  wandelica  ;  les  autres  croûtes  sont  planes  et  dépour- 
vues d'excroissances. 

La  couleur  est  rose  violacé  intense  à  l'état  frais  ;  plus  tard,  elle  devient 
jaunâtre  ou  rose  pâle. 

Structure  anatomique.  —  A.  œquabile  est,  parmi  les  Algues  calcaires  des 
terres  antarctiques  proprement  dites,  l'espèce  formant  les  croûtes  les 
plus  épaisses. 

En  coupe  verticale,  on  constate  que  le  tissu  est  composé  par  l'hypo- 
thalle  et  le  périthalle.  Ainsi  qu'il  a  été  dit  page  38,  L.  xiiuahile  ne  montre 
pas  un  hypothalle  semblable  à  celui  des  autres  Lithopltijlhau  ;  c'est  pour 
cette  raison  qu'il  a  été  rangé  ici  dans  un  sous-genre  nouveau,  Anfarclico- 
phyllum.  Cet  hypothalle  (A,  fig.  11)  est  en  général  peu  développé  ;  il  est 
formé  de  files  cellulaires  dont  les  cellules  étroites  et  longues  mesurent 
20  à  32  (X  de  longueur,  surtout  22  à  30  |x. 

he  périthalle,  très  épais^  peut  atteindre  700  [x  d'épaisseur;  il  est  com- 
posé de  rangées  horizontales  de  cellules  (jos,  fig.  11);  ces  rangées  sont 
séparées  par  des   cloisons  transversales,    fortement    colorées  par  les 


MÊLOBÉSIÊES.  41 

réactifs;  les  cellules  se  colorent  également  bien  et  montrent  des  pores 
très  visibles.  La  dimension  des  cellules  varie  entre  10  et  18  (i  pour  la 
longueur  ;  elle  est  généralement 
de  12  à  16  f^.;  la  largeur  est  de 
6  a.  Ce  tissu  peut  acquérir  un 
grand  développement  sans  subir 
aucune  variation,  ni  être  inter- 
rompu par  un  autre  tissu. 

Tout  à  t'ait  à  sa  base,  près  de 
l'hypothalle,  ce  périthalle  a  un 
caractère  dilFérent  ;  il  est  formé 
de  files  cellulaires  distinctes, 
dont  les  cellules  mesurent  8  à 
10  u.  X  7  à  8  p..  Mais  ce  tissu  pri- 
maire, qu'on  peut  désigner  sous 
le  nom  de  périthalle  primaire 
[pp,  fig.  11),  n'occupe  pas  plus 
de  70  i>-  en  hauteur  et  passe  en 
somme  très  rapidement  au  péri- 
thalle secondaire,  ps. 

Organes  reproducteurs.  —  Les  conceptacles  apparaissent,  lorsqu'ils  sont 
mûrs,  comme  de  petits  trous  à  la  surface  du  thalle;  à  cet  état  les  spo- 
ranges ont  déjà  été  expulsés  et  le  toit  a  déjà  disparu.  Dans  une  coupe  du 
tissu,  ils  forment  des  cavités  ovales  de  200  à  260  {a.  A  l'état  jeune  ils 
apparaissent  comme  de  petits  points  plus  clairs,  mais  le  toit  n'est  pas 
déprimé;  il  est  percé  d'un  pore.  Je  n'ai  observé  aucune  spore,  bien  que 
les  échantillons  de  la  Mission  Charcot  aient  été  récoltés  à  différents 
mois  de  l'année  :  octobre,  novembre,  décembre,  février. 

Ressemblances.  — L.  aequabile  ressemble  surtout  à  Ps.  discoideum,  mais 
cette  dernière  espèce  est  une  espèce  subantarctique  et  ne  dépasse  pas  le 
sud  de  la  Terre  de  Feu,  tandis  que  la  localité  la  plus  septentrionale  où 
l'on  ait  signalé  L.  sequabile  est  la  Géorgie  du  Sud.  J'ai  montré  page  31 
les  différences  anatomiques  qui  séparent  les  deux  espèces  et  permettent 
de  les  placer  dans  deux  genres  différents. 

Expédition  Charcot,  —  Lehoine.  —  Mélobésiées.  i> 


Fig.  H.  —  Coupe  verticale  d'une  croûte  de  Lilhophyl- 
lum  {Antarct.)  squabile  montrant  l'hypothalle  A,  le 
périlhallo  primaire  formé  de  files  distinctes  pp,  et  le 
périthalle  secondaire  ps,  qui  constitue  la  plus  grande 
partie  de  la  croûte.  {Échantillon  de  l'Eipédition 
Charcot,  station  oïd.) 


42  MÉLOBÉSIÊES. 

D'autre  pari  Ps.  consociatnm  et  L.  falklandicum  montrent,  à  l'état  jeune, 
une  certaine  ressemblance  avec  L.  œquabile.  On  verra  par  l'étude  de  ces 
deux  espèces  (p.  48  et  p.  34)  qu'elles  se  distinguent  toutes  deux  du 
L.  œquabile  "^Kv  leur  hypothalle  réduit  à  une  seule  rangée  de  cellules. 

Enfin  L.  œquabile  et  L.  subantarcticiim  montrent  quelquefois  une  cer- 
taine ressemblance;  leurs  différences  ont  été  résumées  page  38. 

Habitat.  —  L.  œquabile  est  une  espèce  commune  de  la  région  antarc- 
tique sud-américaine.  L'Expédition  Charcot  l'a  recueillie  dans  la  Terre  de 
Graham,  à  l'île  Petermann  le  7,  30,  31  octobre  et  le  l^r  novembre  1009 
(St.  nos  581 ,  388,  590,  592,  593,  595,  596,  597*  598,  599,  607,  608)  ;  dans 
l'archipel  Palmer,  à  Port-Lockroy,  île  Wiencke,  le  28  décembre  1908 
(St.  nos  110,  111,554). 

La  première  Expédition  l'avait  déjà  découverte  dans  la  Terre  de 
Graham,  à  l'île  Booth-Wandel.  Ce  n'est  donc  pas  une  espèce  nouvelle 
pour  la  région;  mais  M.  Gain,  naturaliste  de  l'Expédition,  a  fait  des 
remarques  très  intéressantes  sur  son  mode  de  vie.  L.  œquabile  vit  à 
peu  près  à  la  limite  des  marées  ou  un  peu  au-dessous.  Il  est  extrêmement 
abondant  dans  toute  la  région  de  la  Terre  de  Graham  explorée  par  le 
«  Pourquoi  Pas?  »  et,  en  certains  points,  comme  par  exemple  à  l'île 
Wiencke,  il  forme  une  ceinture  continue  sur  tous  les  rochers  un  peu  au- 
dessous  de  la  limite  de  la  basse  mer;  il  couvre  de  plus  tous  les  galets  et  les 
cailloux  des  plages,  surtout  lorsque  ces  cailloux  sont  dans  des  endroits 
abrités. 

Par  son  abondance  et  son  aspect,  L.  œquabile  rappelle  beaucoup 
L.  incrustans  des  côtes  atlantiques  de  France.  Comme  lui,  on  le  trouve 
soit  sur  les  rochers,  soit  dans  de  petites  mares  découvrant  à  marée 
basse  ;  mais,  à  cause  des  glaces,  il  vit  seulement  sur  des  cailloux  situés 
en  arrière  des  rochers  exposés,  ou  à  l'abri  sous  le  surplomb  des 
rochers;  il  est  en  somme  toujours  abrité  des  glaces.  Il  n'a  pas  été 
récolté  par  dragage.  Au  contraire,  aux  îles  Orcades,  il  a  été  récolté  à 
1 8  mètres  de  profondeur  (Holmes). 

Répartition  GÉOGRAPHIQUE.  —  L.  œquabile  a  été  signalé  dans  les  régions 
suivantes  :  Géorgie  ;  Orcades  (Scotia  Bay)  ;  îles  Shetland  :  Snow  Island 
(Skottsberg,    nommé    L.    discoideum)  ;    Terre    Louis-Philippe    :    cap 


MÉLOBÉSIÉESi  43 

Roquemaurel  (Skottsbcrg,  1906);  Terre  de  Graham  :  île  Petermann,  île 
Boolh-Wantlel;  archipel  Palmer  :  île  Wiencke. 

Lithophyllum  (Antarcticophyllum)  subantarcticum   Foslie. 

1006.  Liilioplujlluni  decipiens  Fosl.,  f.  snbantarctica  •.l]  Foslie,  Alg.  not.  II,  p.  18. 

1007.  Lilhoph.  decipiens  Foslie,  f.  subantnrrtica  Foslie,  Ant.  and  subanl.  Corail., 

p.  10,  PI.  I,  fig.  11;  PI.  II,  fig-.  1,  2. 
1007.  Litliopit.  subanlarcticum  Foslie,  Alg.  not.  III,  p.  23. 
1900.        —  —  Foslie,  Alg.  not.  VI,  p.  12. 

Le  Lithoj)lijjlhim  subantarcticum  (1)  a  été  trouvé  en  abondance  dans  la 
Terre  de  Graliam  [)ar  l'Expédition  Charcot.  Sa  présence,  dans  cette  région, 
est  d'autant  plus  intéressante  que  M.  Foslie  avait  cru  pouvoir  conclure, 
de  l'examen  d'éclianlillons  des  Orcades,  que  cette  localité  devait  cons- 
tituer la  limite  d'extension  du  L.  subantarcticum  vers  le  Sud.  Cette 
espèce  avait  d'ailleurs  déjà  été  récoltée  pai'  la  première  expédition 
Charcot;  mais,  mélangée  au/-,  œquahile,  auquel  elle  ressemble  beaucoup 
(Voir  p.  38),  elle  avait  passé  inaperçue. 

Aspect  extérieur.  —  L.  subantarcticum  (PI.  II,  fig.  I  et  2)  forme  des 
croûtes  d'une  épaisseur  uniforme,  toujours  moins  épaisses  que  celles  du 
L.  œquabile^  et  de  couleur  plus  rose.  Chez  cette  espèce  il  n'y  a  jamais 
de  crêtes  aussi  élevées  que  chez  le  Z,.  œquahilc.  On  distingue  seulement 
des  rebords  marquant  la  limite  de  différents  thalles  (PI.  Il,  fig.  2). 

La  surface  de  la  croûte  est  couverte  de  conceptacles  qui  forment 
comme  autant  d'alvéoles  ;  à  la  loupe,  l'aspect,  très  curieux,  rappelle 
grossièrement  celui  d'un  gâteau  de  miel.  Cette  disposition  est  très  nette 
I  PI.  11,  lig.  1)  où  l'Algue  a  été  grossie. 

Les  cavités  des  conceptacles,  vues  de  la  surface,  mesurent  300  à  350  jy.  de 
diamètre;  ces  dimensions  ont  été  prises  sur  des  conceptacles  mûrs  conte- 
nant des  sporanges.  Lestétraspores  observées  mesuraient  00  y-  de  longueur 
et  43  i>.  de  largeur. 

Structure  .^natomique.  —  L'Iujpothalle  est  un  peu  plus  développé  que 

(I)  L.  suh  intarcUcum  avait  d'abord  iHé  considéré  comme  une  forme  du  L.  decipiens  de  Cali- 
fornie. Je  ne  connais  pas  le  L.  decipiens.  L'échantillon  de  l'Herbier  'l'hurel-Bornet  qui  porte  ce 
nom  doit,  d'après  une  des  dernières  publications  de  M.  Foslie,  être  rangé  parmi  le  L.  Samoense. 

Quant  au  L.  pinguicnse  Heyd.  admis,  à  un  moment  donné,  par  .M.  Foslie,  comme  synonyme  du 
L.  decipiens,  il  est  très  différent  du  L.  suba}ita7Cticum  par  sa  structure. 


44 


MÊLOBÉSIÉES. 


D^^^B' 


celui  du  L.  xquabile;  son  épaisseur  est  d'environ  20  à  40  p.;  les  cellules 
sont  courtes  et  assez  variables  de  longueur;  elles  mesurent  1 1  à  22  [..,  sur- 
tout 13  à  20  [X  de  longueur  (A,  fig.  12). 

Le périthal/e  est  formé  de  deux  parties  :  à  la  base,  il  est  formé  de  files 

lâches,  distinctes,  dont  les  cellules, 
rectangulaires  ovoïdes,  sont  situées  à 
des  hauteurs  différentes  dans  les  dif- 
férentes files  de  cellules  {pp,  fig.  12)  ; 
les  cellules  mesurent  12  à  13  p. 
de  longueur  et  6  [j.  de  largeur  et 
communiquent  entre  elles  par  de 
nombreux  canaux. 

Vers  la  partie  supérieure,  les  cel- 
lules deviennent  plus  carrées  :  leurs 
dimensions  sont  6  à  8  (/.  x  4  à  ; i  y.. 
Les  files  cellulaires  sont  plus  ser- 
rées qu'à  la  partie  inférieure,  et  les 

Fig.  12.  —  Coupe   de  la  croûte  de  L.  subantarcti- 
Ci/m  montrant  l'hypothalle, /i.  le  périthallepri-      cellules      Se     disposeut     CU      rangées 
maire,   pp,  qui    constitue  la  plus  grande  partie 

de    l'épaisseur  de   la    croûte,  et  le  périthalle      superposéCS.    Ce    SCCOUd    tisSU   OSl  Ic 
secondaire,  ps.  '       ' 

périthalle  seco7idaire  {ps,  fig.  12). 

Suivant  l'épaisseur  de  la  croûte,  elle  est  constituée  par  les  deux  tissus  ou 
par  le  périthalle  primaire  seulement. 

Habitat  et  répautition  géographique.  —  L.  suhantarcticuni  est  connu 
dans  le  Sud-Est  de  la  Patagonie  (rivière  Rio-Grande),  à  l'île  des  États,  aux 
Orcades.  Il  n'a  cependant  pas  encore  été  signalé  à  la  Terre  de  Feu. 

Dans  la  Terre  de  Graham,  où  il  a  été  découvert  par  l'Expédition 
Charcot,  il  vivait  en  compagnie  duZ.  œquabile,  dans  les  mêmes  localités 
et  sur  les  mêmes  pierres.  Il  a  été  trouvé  à  l'île  Petermann  (stations  581, 
588,  589,  590, 591 ,  592,  593, 595, 597,  598,  599,  600),  à  marée  basse,  sur 
les  cailloux  et  les  rochers,  dans  de  petites  mares,  le  7,  30,  31  octobre  et 
le  1er  novembre  1909. 

Il  vit  aussi  à  l'île  Booth-Wandel,  où  l'avait  recueilli  la  première 
Expédition  Charcot  (Voir  p.  43). 


MÉLOBËSIÉES. 


45 


M4 


PSEUDOLITHOPHYLLUM    nov.  g. 

J'ai  été  amenée  à  réunir  dans  un  même  jjroupe  plusieurs  Lithophyllitm 
dont  la  structure  se  difl'érencie  très  nettement  de  celle  des  autres  espèces. 
Ce  sont  des  espèces  dont  le  tissu  est  formé  de  files  cellulaires  distinctes 
sur  toute  leur  hauteur;  elles  ne  peuvent  pas  être  rangées  parmi  les  Litho- 
phyllum,  chez  lesquels  les  cellules  forment  toujours,  au  moins  à  un  moment 
donné,  des  rangées  transversales  séparées  par  des  cloisons  continues, 
fortement  colorées  par  les  réactifs. 

Chez  les  Pseudolithoplujllwn,  le  tissu  est  formé  de  fines  liles  cellulaires, 
formées  de  cellules  rectangulaires  réunies  par  de  nombreux  canaux  qui 
permettent  la  communication  des  files 
cellulaires  entre  elles.  Il  faut  relever 
aussi  un  caractère  commun  à  ces 
espèces  :  la  réduction  de  l'hypo- 
thalle,  constitué  par  une  seule  rangée 
de  cellules. 

Au  point  de  vue  des  organes  repro- 
ducteurs, il  ne  semble  pas  exister  de     pj 
diflérence  importante  à  signaler  avec 
ceux  des  Lithopkyllum.  Les  concep- 

tades  sont  de  petite  taille,  300  j/.  au  maximum;  ils  apparaissent  à  l'état 
de  petits  points,  d'abord  légèrement  convexes,  et  forment  ensuite  de 
petites  cavités  dans  la  croûte,  lorsque  le  toit  a  disparu  ;  en  coupe,  ils 
forment  des  cavités  de  forme  ovale,  dans  le  tissu  de  l'Algue. 

Ces  Pseudolithoplajllum  dérivent  de  certains  LitJwphylluin  aberrants 
auxquels  on  peut  les  rattacher. 

Le  Psrudolithophylhim  consociatmn  ressemble  beaucoup  au  Lithophyl- 
Iwn  falklamUcum  (Voir  p.  -li),  et  ces  deux  espèces  montrent  toutes 
deux  la  réduction  de  l'hypolhalle. 

Le  Ps.  discoideuin  rappelle  les  deux  espèces  d'Antarctico/j/iyUu/n, 
L.  [Ant.)  œquahile  et  L.  [Ant.)  suhantarcticum  (Voir  p.  39  et  43).  L'étude 
de  la  structure  montre  une  relation  très  nette  entre  P.  discoideum  et 
L.  [Ant.)  subantarcticum\  il  suffirait,  pour  passer  de   l'une  à  l'autre,  de 


13   et  14.  —  Files  cellulaires  du  P.   dis- 
coideum  (A,    fig.    13)  et   du  P.  consociatum 

(B,  lig.  14). 


46  MÉLOBËSIÉES. 

m 

supposer  que  l'apparition  du  périthalle  secondaire,  qui  n'a  lieu  qu'assez 
tard  dans  le  développement  de  L.  (Ant.)  suhcmtm^cticiim,  est  retardé  indé- 
finiment dans  le  P.  cUscoideum. 

Aux  deux  espèces  antarctiques  de  Pseudolithophjjllum,  L.  consocialum 
et  L.  discoideam,  il  faut  ajouter  le  L.  Marçjantœ,  espèce  californienne 
(Voir  p.  48),  dont  le  tissu  a  les  plus  grandes  analogies  avec  celui  de 
L.  discoideum.  J'avais  déjà  montré  (Lemoine,  1911,  p.  173)  que  cette 
espèce  Z.  Margaritœ  Har.,  possédait  une  structure  aberrante  par  rapport 
à  celle  des  autres  Lithophyllum. 

Le  genre  Pseudnlithophjjllum  renferme  donc  jusqu'à  présent  d<nix 
espèces  en  croûte,  P.  consociatiuu  et  P.  discoideum,  et  une  espèce  rami- 
fiée, P.  Margaritw. 

Pseudolithophyllum  discoideum  (Fosl.)  Lem. 

1900.  Lithophyllum  ?  discoideum  Foslie,  Cale.  alg.  Fuegia,  p.  73. 

1900.  Lithoph.  capitulatum  Heydrich,  Exp.  ant.  belge,  p.  560. 

1901.  —  fuegianum  (i)  Heydrich,  Die  Lith.  Mus.  Paris,  p.  533,  PI.  XI,  fig.  1  à  3. 
190G.       —        discoideum  Foslie,  Alg.  not.  II,  p.  22. 

1907.       —  _  _      Ant.  and  subant.  Corail.,  p.  10,  PI.  II,  fig.  1  à  5. 

1009.       —  —  —      Alg.  not.  VI,  p.  20. 

Cette  espèce  a  été  étudiée  sur  deux  échantillons  de  la  collection  du 
Muséum,  provenant  de  la  Terre  de  Feu,  qui  portent  tous  les  deux  les  deux 
noms  synonymes  de  L.  discoideum  Fosl.  et  L.  fuegianum  Heyd.  (1).  J'ai 
adopté  le  nom  le  plus  ancien. 

J'ai  pu  rapporter  à  cette  espèce  un  échantillon  indéterminé  de  la 
collection  Bornet-Thuret,  récolté  par  M.  Hariot  à  la  Terre  de  Feu. 

Aspect  EXTÉRIEUR.  —  L.  discoideum  forme  tout  d'abord  une  croûte  plane, 
de  forme  orbiculaire  ;  à  cet  état,  il  ressemble  beaucoup  au  L.  (equahile  ; 
plus  tard  l'épaisseur  augmente  ;  différents  thalles  arrivent  à  confluer,  et 
à  la  limite  se  forment  des  excroissances  assez  élevées;  quelquefois  les 
bords  du  thalle  se  recourbent,  en  se  détachant  du  substratuni,  figurant 
des  sortes  de  grandes  boucles  dont  l'aspect  est  très  curieux  (Heydrich, 
1901,  PI.  XI,  fig.  1  à  3). 

Structure  ANATOMiQUE.  —  Malgré  sa  grande  épaisseur  (1  500  y.),  la  croûte 

(1)  11  ne  faut  pas  confondre  le  L.  fuegianum  He\d.  (1901)  et  le  L.  fuegianum  Fosl.  (1900)  (Voir  p.  29). 


MËLOBÉSIÉES.  47 

n'est  constituée  que  par  un  seul  tissu,  le  périthalle.  Llnjpothalle  n'est 
en  effet  constitué  que  par  une  seule  rangée  de  cellules  disposées  verti- 
calement; leur  forme  est  ovoïde;  elles  mesurent  7  à  10 y.  X  o  à  7[;.  et 
rappellent  celles  de  l'espèce  européenne  Lithophijllum  cjpanmm.  La 
présence  de  ce  rang  unique  de  cellules  avait  été  signalée  par  M.  lloydrich 
dans  la  description  du  L.  capitulatwn. 

Le  périthalle  est  formé,  sur  toute  son  épaisseur,  de  files  cellulaires 
toujours  distinctes  (A,  fig.  13,  p.  4o)  ;  l'aspect  du  tissu  est  élégant;  les 
cellules  sont  rectangulaires,  à  parois  un  peu  gonflées  ;  les  cellules  sont 
réunies  entre  elles  par  une  multitude  de  canaux  très  fins,  qu'on  observe 
sur  les  coupes  sous  l'aspect  soit  de  canaux,  soit  de  pores.  Les  dimensions 
des  cellules  sont  :  10  à  17  j^.  pour  la  longueur,  en  particulier  souvent  de 
13  à  lo  p.  et  de  5  à  6  [j.  pour  la  largeur.  Dans  tout  le  tissu,  les  cellules  ne 
sont  presque  jamais  au  même  niveau  dans  les  différentes  files  parallèles. 
Organes  reproducteurs.  —  Les  conceptaclex  sont  d"abord  légèrement 
convexes  et  mesurent  180  à  2oO  ^j.  et  même  300  ;j-  vus  de  la  surface  ;  puis 
plus  lard,  lorsque  le  toit  a  disparu,  ils  apparaissent  comme  autant  de 
petites  cavités.  En  section  verticale,  leur  forme  est  ovale. 

Les  tétraspores  observés  par  Foslie  et  par  Heydrich  mesurent  60  à 
100  [j.  X  30  à  50  (/..  Les  spores  seraient  mûres  en  juillet  et  décembre. 
En  résumé,  les  conceptacles  sont  semblables  à  ceux  du  Lithoph. 
œquahile. 

Comparaison  avec  les  autres  espèces.  —  Par  l'aspect  Ps.  discoideum 
rappelle  L.  lequahile.  L'étude  de  la  structure  permet  de  faire  les 
remarques  suivantes  :  dans  A.  oHjKahde,  à  un  périthalle  primaire  formé 
de  files  distinctes  succède  un  périthalle  secondaire  formé  de  rangées  de 
cellules  (fig.  11)  ;  dans  Ps.  discoideimi,  le  tissu  est,  comme  je  l'ai  montré 
plus  haut,  indéfiniment  formé  de  files  distinctes  (fig.  13)  ;  de  plus  cette 
dernière  espèce  montre  dans  la  plupart  des  cellules  des  pores  ou  des 
canaux. 

Ps.  discoidemn,  de  même  que  L.  scquabile,  rappelle  l'espèce  atlantique 
L.  incrustans,  mais  ce  dernier  est  un  vrai  Lithophijllum.  Il  est  curieux  de 
constater  une  fois  de  plus  une  si  grande  différence  de  structure  dans 
deux  espèces  dont  l'aspect  extérieur  peut  être  assez  analogue. 


48  MÊLOBÊSIÉES. 

D'autre  part,  Ps.  discoideum  rappelle  aussi  Ps.  consociatum,  lorsque  ces 
deux  espèces  développent  des  excroissances. 

Enfin  la  structure  permet  de  faire  un  rapprochement  très  intéressant 
entre  Ps.  discoideum  et  Ps.  Margaritœ,  espèce  formée  de  branches  rami- 
fiées, vivant  dans  le  golfe  de  Californie.  Chez  ces  deux  espèces,  dont 
l'aspect  extérieur  est  absolument  différent,  le  tissu  est  formé  de  files  dis- 
tinctes et  a  un  aspect  très  élégant;  les  cellules  sont,  dans  les  deux 
espèces,  rectangulaires,  pourvues  de  pores  et  de  canaux.  La  seule  diffé- 
rence anatomique,  c'est  que  les  cellules  de  Ps.  Margaritœ  sont  au  même 
niveau  dans  les  différentes  files  cellulaires  (Voir  Lemoine,  19H,  PI.  II, 
fig.  2),  ce  qui  n'est  pas  le  cas  pour  Ps.  discoideum.  Les  caractères  des 
organes  reproducteurs  sont  très  voisins.  C'est  pourquoi  j'ai  été  amenée 
à  placer  ces  deux  espèces  dans  le  même  genre,  ainsi  qu'il  a  été  dit  plus 
haut. 

Habitat  et  répartition  géographique.  —  Aux  îles  Falkland  et  sur  les  côtes 
de  Patagonie,  Ps.  discoideum  a  été  signalé  dans  la  région  sublittorale 
jusqu'à  une  profondeur  de  26  mètres. 

Ps.  discoideum  a  été  récolté  sur  la  côte  est  de  Patagonie  :  Rio-Grande; 
dans  la  Terre  de  Feu  :  Beagle  Channel  (Lapataia)  ;  à  l'île  des  États  ;  aux 
îles  Falkland. 

Pseudolithophyllum  consociatum  (Fosl.)  Lem. 

1905.  Lithophyllum  consociatum  Foslie,  Bot.  Saml.,  p.  1. 

1907.  —  —  Fosl.,  f.  connata  Foslie,  Alg.  not.  IV,  p.  28. 

1908.  —  —  Foslie,  Die  Lith.    d.    Deutsch.   sud.   Exp.,  p.  221, 

PI.  XX,  fig.  8  à  12. 

Aspect  extérieur.  —  Ps.  consociatum  se  présente  d'abord  sous  l'aspect 
d'une  croûte  orbiculaire,  dont  la  surface  est  unie  ;  à  un  stade  ultérieur, 
il  forme  des  excroissances  irrégulières  ayant  jusqu'à  1  centimètre.  Il  vit 
sur  des  pierres  et  des  coquilles. 

Structure  anatomique.  —  La  croûte  de  Ps.  consociatum  n'est  constituée 
que  par  un  seul  tissu  ;  en  elfet  V hij pothalle  fait  défaut  et  n'est  représenté 
que  par  une  rangée  basilaire  de  cellules,  hepérithalle  (B,  fig.  14,  p.  45) 
débute  ainsi  immédiatement  à  la  base  de  la  croûte.  Il  est  formé  de  files 


MÉLOBÉSIÉES.  49 

rigides,  se  séparant  et  se  fragmentant  très  facilement  et  rappelant  celles 
du  L.  pallescens.  Ces  files  sont  toutes  distinctes  les  unes  des  autres  ;  les 
cellules  mesurent  7  à  9  y.  de  long  et  4  à  o  y.  de  large  ;  les  cloisons  sépa- 
ratrices des  cellules  d'une  même  file  no  sont  pas  très  apparentes.  A  un 
moment  donné,  ce  tissu  se  modifie;  les  cloisons  des  cellules  deviennent 
plus  nettes  et  proéminent  sur  les  bords  ;  enfin  les  cellules  se  disposent 
à  peu  près  au  même  niveau.  Jamais  on  n'observe  la  disposition  en 
rangées  superposées,  régulières,  des  Lithopinillum,  pas  plus  dans  la 
croûte  que  dans  les  excroissances. 

Ce  tissu  est  très  caractéristique  par  l'élégance  des  files  cellulaires.  La 
dimension  des  cellules  est  très  constante  dans  toute  la  hauteur  du  péri- 
thalle,  qui  atteignait  500  [j.  dans  l'échantillon  étudié. 

Organes  reproducteurs.  —  Les  conceptacles  apparaissent  d'abord 
comme  de  petits  points  convexes  de  200  à  300  <j.  de  diamètre;  puis  le 
toit  s'affaisse  et  disparaît.  En  coupe,  ils  forment  des  cavités  de  forme 
ovale  arrondie. 

Co.viPARAisoN  AVEC  LES  ESPÈCES  VOISINES.  —  Pn.  consociatum  rappollc,  par 
l'aspect  du  thalle,  L.  obtectulum  (Voir  p.  30).  La  var.  connata  rappelle 
L.  falselhim  var.  plicata. 

Habitat  et  répartition  géographique.  —  /'.v.  <:onsoc/fl/i<m  paraît  jusqu'à  pré- 
sent être  localisé  à  Kerguelen,  où  il  a  été  trouvé  à  Betsy  Cove, 
Royal  Sund,  Observatory  Bay.  J'ai  étudié  cette  espèce  grâce  à  un  échan- 
tillon récolté  à  Kerguelen  par  Werth  et  conservé  au  Musée  de  Dahlem. 

Tableaux  synoptiques  de  détermination  des  Mélobésiées  antarctiques  (1). 

Genre  Lithothamnium. 

ESPÈCES    EN    CROUTE. 

Périthalle  nul  ou  formé  de  cellules  non  disposées  en  rangées. 
i.  Hypothalle  plus  ou  moins  développé, 
a.  Files  cellulaires  lâches  (Section  I). 

X  Hypothalle  très  peu  développé  formé  souvent  d'une  ou  deux  files 
de  cellules;  cellules  de  12  à  15  [x  x  4  [i.  Périthalle  :  cellules  rectan- 
gulaires ovoïdes  de  7  à  10  [i.  X  -t  |x. 

L.  granuliferum. 

(1)  Ce  tableau  complète,  pour  18  espèces  antarctiques,  le  tableau  déjà  donné  pour  un  certain 
nombre  d'espèces  (33*  des  régions  chaudes,  tempérées  et  arctiques  (Lemoine,  1911,  p.  192  et 
suiv.). 

Expédition  Charroi.  —  Lemoine.  —  Mi'lobC'siées.  ' 


go  MÉLOBÉSIÉES. 

b.  Files  cellulaires  serrées  (Section  II). 
+  Périthalle  développé. 

X  Hypothalle  très  développé  (épaisseur  :  200  à  250  [a)  ;  cellules, 
18-19  (X.  Périthalle  très  développé,  croûtes  épaisses.  Cellules  du 
périthalle  de  8  à  17  [i  x  8[x. 

L.  kerguelenum. 
X  Hypothalle  de  100  ja  d'épaisseur;  files  de  l'hypothalle  très  serrées; 
cellules  de  22  à  30  (A  X  4  à  5  fx.  Cellules  du  périthalle  de  8  à  12  |x 
X  6  à  8  jj-,  Hypothalle  plus  développé  que  le  périthalle. 

L.  coiilmanicum. 

X  Hypothalle  de  50 [x  d'épaisseur  environ;  files  extrêmement  serrées; 
cellules  de  15  à  22|x  X  3  à  4  lA.  Périthalle  formant  un  tissu  com- 
pact; cellules  rectangulaires  de  6  à  7[a  x  4  à  5  [a.  Hypothalle  plutôt 
moins  développé  que  le  périthalle. 

L.  Lenormandi. 
+   Périthalle  presque  nul. 

X  Hypothalle  de  100  à  200  jx  d'épaisseur.  Piles  rigides;  cellules  rec- 
tangulaires de  22  à  32  [A  X  5  à  6  |a. 

L.  neglec/um. 
X   Hypothalle  de  60  [a  d'épaisseur  environ,  formé  de  cinq  à  six  ran- 
gées; cellules  de  15  à  18  |a. 

L.  antarclicum. 
2.  Hypothalle  très  réduit  (Section  III). 

X  Hypothalle  représenté  par  une  rangée  de  cellules.  Périthalle  formé 
de  files  lâches,  cellules  rectangulaires  ovoïdes  de  7  à  8  [a  x  ~  |a. 
Croûte  très  mince. 

L.  Mangini. 
Périthalle  formé  de  rangées  de  cellules  (Section  V). 

Hypothalle  ayant  plus  de  iOO  (a  d'épaisseur  (100  à  200  jx).  Cellules  de  l'hypothalle  de 
20  à  30  [A  de  longueur. 

X  Épaisseur  de  l'hypothalle  100  [x.  Périthalle  formé  de  deux  à  trois 
rangées  de  cellules;  cellules  de  10-11  [a  x  8(x. 

L.  Muelleri. 
X   Épaisseur  de   l'hypothalle   150   à  200  ja.  Cellules  de   l'hypothalle 
22  [A  X  7  à  8  [A.  Cellules  du  périthalle  15  à  20  |a  x  5  [x. 

L.  Schmitsii. 
Hypothalle  de  moins  de  60  ia  d'épaisseur.  Cellules  ne  dépassant  pas  22  [a. 

X   Cellules  de  l'hypothalle  de  13  à  22  |a  x  4  à  6  [a.  Cellules  du  péri- 
thalle de  6  à  10  [A  X  3  à  4  |A. 

L.  fuegianum. 

ESPÈCES   EN    BRANCHES. 

Thalle  ramifié;  tissu  formé  de  files  cellulaires  serrées  (Section  IV). 
Cellules  rectangulaires  de  8  à  12  |j.  en  files  rayonnantes  distinctes. 

L.  heterocladum. 

Genre  Lithophyllum. 

1.  Hypothalle  développé. 

a.  Hypothalle  formé  de  rangées  concentriques  (Section  \). 


MÉLOBÉSIËES.  51 

Cellules  de  l'hypothalle  de  12  à  15  a  x  ">  (a.  Périthalle  formé  de  files  verticales 
distinctes. 

L.  riigosum. 
h.  Hypothallc  formé  de  /lies  horiconl'iles  (Antarcticophyllum). 

Hypothalle  peu  développé.  Périthalle  primaire  peu  dévelo[)pc  ;  cellules  au 
même  niveau  de  8  à  10  (jl  X  7  à  8  ja.  Périthalle  secondaire  formant  des  ran- 
gées ;  cellules  de  12  à  IGu.  x  G  ja. 

L.  {A.)  sequabile. 
Hypothalle  développé.   Périthalle  primaire  formé  de  files  lâches  ;  cellules  non 
au  même  niveau;  cellules  de  12  à  13  [a  x  G  |a.  Périthalle  secondaire  très  peu 
développé  formé  de  cellules  de  0  à  8  [a  x  4  à  5  [a,  en  rangées. 

L.  {A.)  subantarcticum. 
2.  Hypotlialle  réduit,  formé  d'une  seule  rangée  de  cellules. 

i.  Hypothalle  formé  d'une  rangée  de  petites  cellules  (Section  IV). 

Périthalle  primaire  formant  la  croûte,  formé  de  files  distinctes;  cellules  carrées 
de  5  à  7  [A  X  7  à  OiA.  Périthalle  secondaire  formant  les  branches,  formées  de 
rangées  superposées,  cellules  de8àl3[AX  Gà7iA;  cloisons  très  épaisses. 

L.  falklandicum. 
2.  Hypothalle  formé  d'une  rangée  de  hautes  cellules  obliques  (Dermatolithon). 
Cellules  de  l'hypothalle  de  20  à  65  [a  de  longueur. 
Périthalle  formé  de  cellules  rectangulaires  de  10  à  15  ja  x  7  à  9  |a. 

L.  (D.)  conspectum. 

Genre  Pseudolithophyllum. 

Hypothalle  nul,  réduit  à  une  seule  rangée  de  cellules. 
Tissu  formé  de  files  toujours  distinctes. 

Périthalle  formé  de  files  grêles  rigides  ;  périthalle  primaire  :  cellules  ?  à  0  ia  x  'i  à 
5  [A  à  cloisons  peu  visibles.  Périthalle  secondaire  :  cellules  à  cloisons  nettes, 
à  peu  près  au  même  niveau. 

l's.  consociatum. 
Périthalle  de  la  croûte  et  des  branches  formé  de  cellules  rectangulaires  de  13  à 
15  (A  x  5  à  6  [A.  Cellules  non    au   même    niveau,  réunies  par  de  nombreu.\ 
canaux . 


CONSIDERATIONS    GENERALES 


RÉSULTATS  DE  LA  MISSION  CHARCOT 

La  Mission  Gharcot,  grâce  à  M.  L.  Gain,  naturaliste  de  l'expédition, 
a  rapporté  un  grand  nombre  d'échantillons  de  la  région  antarctique 
sud-américaine,  en  particulier  de  la  Terre  de  Graham  et  de  l'archipel 
Palmer. 

L'étude  de  ces  échantillons  apporte  une  contribution  intéressante  à  la 

connaissance  de  la  flore  de  cette  région.  Jusqu'à  présent,  une  seule  espèce 

avait  été  signalée  dans  le  continent  de  Graham,  le  Litlwphyllam  œquabile , 

qui  y  avait  d'ailleurs  été  récolté  par  la  première  expédition  Gharcot 

en  1 905 .  Actuellement  cinq  espèces  de  Mélobésiées  peuvent  être  signalées  : 

Lithophyllum  {Antarcticophyllum)  sequabile. 

—  —  subantarcticum, 

Lithothamnium  Lenormandi. 

—  granuliferum. 

—  Mangini  nov.  sp. 

De  plus  le  Lithothamnium  Schmitzii  a  été  récolté  à  la  Terre  de  Feu. 

A  l'île  Petermann  (Terre  de  Graham),  on  trouve  quatre  de  ces  espèces 
abondamment  représentées,  ce  sont  :  Lithophyllum  sequabile^  L.  subantarc- 
ticum, Lithothamnium  granuliferum,  L.  Mangini  ;  on  les  trouve  à  marée 
basse  sur  tous  les  galets  et  sur  tous  les  rochers,  vivant  toutes  ensemble 
sur  les  mêmes  supports.  Au  cap  Tuxen,  voisin  de  l'île  Petermann,  il  n'a 
été  récolté  que  le  L.  Mangini.  Dans  la  même  région,  à  l'île  Rooth-Wandol, 
la  première  Expédition  Gharcot  avait  déjà  récolté  L.  œquabile,  L.  suban- 
tarcticum et  L.  Ma?ighii,  mais  la  première  seule  de  ces  espèces  avait  été 
signalée  ;  enfin,  par  dragage  dans  le  chenal  de  Lemaire,  le  long  de  l'île 
Petermann,  on  a  ramené  de  grandes  profondeurs  :  50  à  80  mètres,  une 
espèce  Lithothamnium  Lenormandi,  qui  n'a  pas  été  trouvée  à  marée  basse 
dans  la  même  région. 

Un  peu  plus  au  nord,  à  l'île  Wiencke,  à  Port-Lockroy  (archipel  Palmer), 
M.  Gain  n'a  récolté  que  L.  œquabile. 


MÊLOBÊSIÊES.  53 

Aucune  Mélobésiée  n'a  été  trouvée  dans  des  régions  plus  voisines  du 
Pôle. 

Parmi  ces  espèces,  L.  œquabile  était  déjà  connu  de  ces  régions.  L.  suban- 
tarcticum  avait  été  signalé  en  différents  points  de  la  région  sud-allantique, 
mais  on  pensait  qu'il  ne  vivait  pas  au  sud  des  Orcades. 

L.  granitlifrrum  n'était  connu  que  de  l'ile  des  États,  par  conséquent  de 
la  région  subantarctique.  Enfin  Z.  Lenoi^mandi,  qui  paraît  être  une  espèce 
ubiquiste,  n'avait  encore  été  signalé  dans  les  régions  antarctiques  qu'à 
l'île  Kerguelen  (sous  le  nom  de  L.  annululum)  et  à  la  Terre  de  Feu.  Enfin 
L.  Mangini  est  une  espèce  antarctique  qui  parait  surtout  caractéristique 
de  la  partie  sud-américaine  de  l'Antarctide,  mais  qui  vit  aussi  à  la  Terre 
de  Feu. 

Conditions  de  vie  des  Mélobésiées  dans  la  région  explorée 
par  le  «  Pourquoi  Pas  !  »  et  dans  les  régions  antarctiques  pro- 
prement dites.  —  Les  Mélobésiées  recueillies  par  M.  L.  Gain,  lors  de 
l'Expédition  Charcot,  proviennent  de  nombreuses  récoltes  faites  à  marée 
basse  ou  en  draguant  (stations  633,  634),  près  de  l'île  Petennann.  Grâce 
aux  indications  relevées  au  moment  des  récoltes,  nous  savons  à  présent 
dans  quelles  conditions  vivent  ces  Algues  dans  les  régions  antarctiques. 

Profondeur.  —  Il  faut  remarquer  qu'elles  vivent  tout  à  fait  dans  les 
mêmes  conditions  que  sur  nos  côtes  ;  elles  vivent  toujours  immergées,  el 
on  les  récolte  par  conséquent  soit  à  marée  basse,  soit  dans  des  creux  qui 
conservent  l'eau,  soit  sur  les  rochers  situés  un  peu  au-dessous  de  la  limite 
de  la  basse  mer;  on  peut  enfin  ramener  par  la  drague  celles  qui  vivent  à 
une  certaine  profondeur. 

Ces  Algues  sont  souvent  si  abondantes  un  peu  au-dessous  de  la  limite  de 
la  basse  mer  qu'elles  forment  une  ceinture  continue  sur  les  rochers  ; 
elles  recouvrent  tous  les  galets,  et  on  rencontre  habituellement  plusieurs 
espèces  sur  les  mêmes  cailloux.  Mais,  au  lieu  de  vivre  indifféremment  sur 
toute  l'étendue  de  la  surface  rocheuse  des  côtes,  on  les  trouve  seulement 
à  la  partie  inférieure  des  rochers,  abritées  dans  des  anfractuosités  ou 
derrière  de  gros  rochers,  de  façon  à  se  soustraire  à  l'action  des  glaces- 
SuBSTRATUM.  —  Ou  remarquera  que  toutes  les  espèces  récoltées  par  le 
«  Pourquoi  Pas  ?  »  sont  fixées  sur  des  rochers.  Ce  fait  est  général  dans  l'en- 


54  MÉLOBÉSIÉES. 

semble  des  régions  antarctiques,  où  la  plupart  des  espèces  vivent  sur  des 
rochers  ou  des  cailloux.  Il  n'existe  que  trois  espèces  épiphytes  :  Litho- 
thamniumantarcticum,  L.  Muellen,L.  fuegianum  ;  deux  d'entre  elles  sont 
des  espèces  subantarctiques  :  seul,  L.  antarcticum  a  été  signalé  aux 
Orcades,  dans  les  régions  antarctiques  proprement  dites  ;  mais  il  est  sur- 
tout représenté  dans  les  régions  subantarctiques  (île  Auckland,  Terre  de 
Feu,  îles  Falkland,  etc.). 

Au  contraire,  dans  les  autres  régions  du  globe,  existent  de  nombreux 
thalles  épiphytes  de  Mélobésiées  appartenant  aux  genres  Mclobesia,  Epili- 
thon  et  au  sous-genre  de  Lithophylhan,  DermatoVithon.  J'ai  signalé  la  pré- 
sence d'une  espèce  de  Dermatolitlion,  mais  elle  est  saxicole;  il  en  existe 
une  seule,  non  décrite,  épiphyte  de  la  Terre  de  Feu  (Voir  p.  37).  Les 
genres  Melohcsia  et  Epilithon  n'ont  pas  de  représentants  dans  les  régions 
antarctiques. 

Je  suppose  que  l'absence  presque  totale  des  Mélobésiées  épiphytes 
dans  les  régions  antarctiques  proprement  dites  est  due  au  caractère  mêmn 
de  l'ensemble  de  la  flore  algologique  de  ces  régions.  Les  Algues  non  cal- 
caires doivent  se  développer  et  terminer  le  cycle  de  leur  évolution  en 
l'espace  de  quelques  mois.  11  faudrait  que  l'Algue  calcaire  se  développât 
dans  un  temps  très  court,  car  la  spore  de  Mélobésiéedoit  trouver  tout 
d'abord  un  support,  une  Algue  déjà  développée,  pour  s'y  fixer  et  se  déve- 
lopper à  son  tour. 

On  peut  en  conclure  que  le  développement  des  Mélobésiées  n'a  pas 
suivi  la  même  accélération  que  celui  des  autres  Algues  de  ces  climats 
antarctiques  et  est  resté  trop  lent  pour  pouvoir  s'elTectuer  sur  un  substra- 
tum  éphémère.  Le  même  fait  se  présentera  pour  les  régions  arctiques 
dont  il  sera  question  plus  loin. 

Un  caractère  des  Mélobésiées  des  régions  antarctiques  proprement  dites 
est  leur  très  grande  adhérence  au  substratum.  Dans  d'autres  régions  du 
globe,  on  trouve  un  certain  nombre  d'espèces  formées  de  sortes  de  feuilles 
à  peine  fixées  au  substratum.  Dans  les  régions  subantarctiques  même,  on 
trouve  plusieurs  espèces  à  peine  adhérentes  au  substratum,  en  particulier 
L.  Schmitzii,  L.  neglecturn^  etc. 

Au  contraire,  les  espèces  récoltées  par  le  «  Pourquoi  Pas?  »  sont  fixées 


MElOBÉSIÉES.  55 

d'une  façon  extrêmement  complète  au  substratum,  et  il  est  impossible 
de  les  détacher.  Il  en  est  de  même  pour  la  seule  espèce  connue  de  la 
Terre  Sud-Victoria,  L.  coulmanicum. 

Aspect.  —  Les  Mélobésiées  ne  sont  représentées,  dans  la  région  qui 
nous  occupe,  que  par  des  eftpèces  crustacées  ;  les  nombreux  dragages 
faits  à  bord  du  «  Pourquoi  Pas?  »  n'ont  ramené  aucune  espèce  formée  de 
branches. 

Si  on  envisage  l'ensemble  des  Mélobésiées  antarctiques,  la  proportion 
des  espèces  crustacées  est  considérable  :  il  n'existe  qu'une  seule  espèce 
ramifiée,  L.  heterocladum,  tandis  qu'on  connaît  21  espèces  crustacées. 
Dans  d'autres  régions,  les  nomjjres  des  espèces  en  croûte  et  des  espèces 
en  branches  seront  sensiblement  égaux,  ou  tout  au  moins  assez  voisins. 

Enfin  les  espèces  antarctiques  forment  en  général  des  croûtes  très 
minces,  et  on  a  vu,  d'après  la  description  des  espèces,  que  l'épaisseur  est 
très  fréquemment  de  100  à  300  fx  ;  quelques  espèces  sont  plus  déve- 
loppées, mais  elles  n'atteignent  jamais  l'épaisseur  de  celles  de  nos  côtes. 

Il  est  probable  que,  si  le  caractère  cruslacé  domine,  la  cause  en  est  à 
l'action  rabotante  des  glaces  qui  empêche  peut-être  le  développement  des 
rameaux.  On  peut  aussi  penser  que  l'intensité  de  la  vie  est  beaucoup 
moindre  que  dans  les  autres  régions. 

L'action  des  glaces  laisse  d'ailleurs  des  stries  très  nettes  sur  les 
Algues  calcaires,  qu'on  peut  observer  sur  plusieurs  échantillons. 

HÉPAUTITION  GÉOGRAPHKJUE  DES  MÉLOBÉSIÉES  ANTARCTIQUES 

J'ai  distingué  (Voir  p.  3)  trois  grandes  régions  dans  les  régions  antarc- 
tiques :  la  région  sud-atlantique,  la  région  sud-indienne,  la  région  sud- 
australienne. 

Grâce  aux  données  nouvelles  recueillies  par  la  Mission  Charcot,  il  faut 
modifier  le  nombre  d'espèces  de  Mélobésiées  connues  dans  la  région  sud- 
atlantique. 

Il  existe  22  espèces  antarctiques  de  Mélobésiées  ;  parmi  ces  22  espèces, 
1d  vivent  dans  la  région  sud-atlantique,  4  dans  la  région  sud-australienne 
et  6  dans  la  région  sud-indienne. 


56  MÉLOBÉSIÉES. 

Une  seule  espèce  paraît  exister  à  la  fois  dans  les  trois  régions,  c'est  le 
Lithothamnium  antarctkwn^  qui,  en  dehors  de  la  limite  des  régions  antarc- 
tiques, ne  vit  qu'en  Tasmanie. 

Certaines  espèces  sont  caractéristiques  de  chacune  de  ces  trois  ré^-ions- 
c'est  ainsi  que  13  espèces  sont  localisées  dans  la  région  sud-atlantique, 
2  dans  la  région  sud-australienne,  4  dans  la  région  sud-indienne  (Ker- 
guelen). 

Enfin  certaines  espèces  existent  dans  l'une  des  régions  antarctiques, 
mais  elles  se  rencontrent  aussi  dans  des  localités  situées  en  dehors  de  la 
limite  des  régions  antarctiques:  c'est  ainsi  que  le  Lithothamnium  Muelleri 
est  connu  dans  la  région  sud-atlantique  et  de  plus  en  Australie,  en  Nou- 
velle-Zélande et  dans  le  sud  de  Madagascar,  Le  Lithothamnium  Patena  a 
une  répartition  géographique  analogue  :  il  est  connu  à  l'île  Auckland,  et 
de  plus  en  Australie,  en  Nouvelle-Zélande  et  au  Cap,  mais  il  ne  paraît 
pas  vivre  dans  la  région  sud-atlantique. 

Enfin  on  trouve  dans  les  régions  antarctiques  une  espèce  ubiquiste,  lar- 
gement répandue  dans  le  reste  du  globe,  le  Lithothamnium  Lenormandi. 
Dans  l'Antarctide  il  vit  dans  les  régions  sud-atlantique  (Terre  de 
Graham)  et  sud-indienne. 

En  résumé  il  n'existe  que  quelques  espèces  qui  ne  sont  pas  exclusive- 
ment localisées  dans  les  régions  antarctiques  ;  étant  donné  le  nombre  res- 
treint d'espèces  du  groupe  des  Mélobésiées,  ces  espèces  en  représentent 
à  peu  près  le  quart. 

1»  Comparaison  des  Mélobésiées  des  différentes  régions  de 
la  région  sud-atlantique.  —  La  région  antarctique  la  mieux  connue, 
en  ce  qui  concerne  les  Mélobésiées,  est  la  région  sud-atlantique.  Les 
contrées  qui  ont  fourni  le  plus  grand  nombre  d'espèces  sont  :  d'une 
part,  la  Terre  de  Feu  et  le  détroit  de  Magellan  ;  d'autre  part,  les  îles 
Falkland  et  les  Orcades.  On  connaît  12  espèces  de  Mélobésiées  dans 
la  région  de  la  Terre  de  Feu,  6  espèces  aux  îles  Falkland,  4  espèces 
aux  Orcades,  5  à  la  Terre  Louis-Philippe. 

Sur  ce  nombre,  4  espèces  sont  communes  à  la  Terre  de  Feu  (en  y  com- 
prenant le  cap  Horn  et  l'île  des  États)  et  aux  Falkland  ;  3  espèces  sont 
communes  à  la  Terre  de  Feu  et  à  chacune  des  régions  Géorgie  et  Orcades. 


MÉLOBÉSIÉES.  57 

2°  Relations  de  la  Terre  de  Graham  et  des  régions  voisines. 
—  On  remarque  que,  sur  cinq  espèces  connues  sur  la  côte  ouest  du 
continent  de  Graham,  quatre  espèces  sont  communes  à  la  région  de  la 
Terre  de  Feu;  mais  l'analogie  est  loin  d'être  complète,  car  cinq  espèces 
de  la  Terre  de  Feu  ne  paraissent  pas  dépasser  le  cap  Horn  vers  le 
pôle. 

D'autre  part,  deux  espèces  sont  communes  à  la  Terre  de  Graham  et  aux 
Orcades. 

Il  est  curieux  de  constater  qu'il  n'y  a  aucune  analogie  entre  la  Terre 
de  Graham  et  les  îles  Falkland:  ces  deux  régions  n'ont  aucune  espèce 
commune.  On  ne  peut  établir  aucune  comparaison  avec  les  îles  Shetland, 
où  on  n'a  jusqu'à  présent  récolté  qu'une  seule  Mélobésiée  ;  dans  les  baies 
où  l'Expédition  Charcot  a  débarqué,  les  roches  étaient  des  tufsvolcaniques 
trop  friables  pour  permettre  la  fixation  des  Algues  calcaires. 

En  résumé,  on  constate  que  la  Terre  de  Graham  montrerait  plutôt  plus 
d'analogie  avec  la  région  de  la  Terre  de  Feu  qu'avec  les  îles  Orcades,  les 
îles  les  plus  voisines  où  l'on  ait  récolté  des  Mélobésiées.  La  flore  est  beau- 
coup plus  pauvre  que  celle  de  la  Terre  de  Feu  ;  mais  l'abondance  des  indi- 
vidus supplée  à  la  pauvreté  de  la  flore.  On  y  constate  l'abondance  du 
Lithothanmium  iVangini,  qui,  quoique  vivant  sans  doute  aussi  à  la  Terre 
de  Feu,  n'y  avait  pas  encore  été  signalé  avant  cette  étude  et  qui  doit  y 
être  rare. 

CARACTÈRES  ANATOMIQUES   DES  MÉLORÉSIÉES  AiNTARCTIQUES 

Les  Mélobésiées  sont  représentées  par  les  genres  Lithothanmium, 
Lithophijllum,  Pseudolithophy llum  nov.  g.  Les  genres  de  Mélobésiées 
Archeeolithothamniam,  Porolithon,  Mastophora  sont  des  genres  de  régions 
chaudes  ou  tropicales  ;  enfin  les  genres  Epiitthon  et  Melohesia,  abondants 
dans  les  régions  tempérées  et  chaudes,  et  le  genre  Tenarea  n'existent  pas 
dans  les  régions  polaires. 

Aucun  travail  n'a  été  fait  sur  l'ensemble  des  Mélobésiées  antarctiques, 
et  on  n'a  jamais  cherché  à  comparer  la  flore  antarctique  avec  celle  des 
autres  régions.  Cette  comparaison  ne  peut  d'ailleurs  être  faite  que  par 

ition  Charcot.  —  Leuoine.  —  Mélobésiées.  8 


58  MÉLOBÉSIÊES. 

l'étude  de  la  structure  anatomique  de  ces  Algues,  qui  m'a  permis  de  faire 
la  série  de  remarques  que  je  vais  exposer. 

LiTHOTHAMNiu.M.  —  Le  genre  Lithotkmnnium,  répandu  sur  tout  le  globe, 
mais  particulièrement  dans  les  régions  tempérées  et  froides,  est  repré- 
senté dans  les  régions  antarctiques  par  lo  espèces.  On  peut  y  distinguer 
deux  séries  : 

Un  certain  nombre  d'espèces  montrent  des  caractères  que  j'ai  déjà  fait 
connaître  pour  les  espèces  des  autres  régions  du  globe  ;  elles  ne  montrent 
donc  aucun  caractère  spécial  à  la  région  antarctique.  Ce  sont  les  espèces 
des  sections  H,  III  et  IV. 

Au  contraire,  quelques  espèces  se  distinguent  par  un  caracLèro  de 
leur  tissu  périlhallien,  caractère  qui  me  paraît,  quant  à  présent, 
n'exister  que  chez  des  espèces  antarctiques.  Ces  espèces  [L.  Muelleri, 
L.  Sckmitzli,  L.  fuegianum)  forment  une  section  distincte  (Section  V). 
LiTHopHYLLUM.  —  Les  remarques  les  plus  intéressantes  concernent  le 
genre  Lithophyllum.  Le  genre  Lithopltyllum,  qui  renferme  des  espèces 
qui  sont  pour  la  plupart  des  espèces  des  régions  chaudes  et  tempérées, 
n'est  représenté  que  par  5  espèces,  et  encore  ces  espèces  sont-elles 
plutôt  des  espèces  aberrantes.  Jusqu'à  présent,  on  avait  signalé  la 
présence  de  Lithophyllum  dans  l'Antarctique  sans  faire  aucune  restriction 
à  cet  égard.  Or  l'étude  de  la  structure  montre  que,  dans  l'Antarctique, 
sur  5  espèces,  il  n'existe  qu'un  seul  Lithophyllum  typique. 

|o  J'ai  considéré  comme  typique  une  structure  où  l'hypothalle  et  le 
périthalle  sont  normalement  développés,  et  où  l'hypothalle  est  constitué 
par  des  rangées  cellulaires  concentriques  figurant  comme  une  série 
d'éventails  emboîtés  ;  c'est  la  structure  des  sections  I  et  II  du  genre 
Lithophyllum.  Ces  deux  sections  ne  sont  représentées  dans  les  régions 
antarctiques  que  par  une  seule  espèce,  Lithophyllum  rugosum  de  la  Terre 
de  Feu,  espèce  subantarctique. 

2°  Le  tissu  hypothallien  existe  cependant  dans  deux  espèces  antarc- 
tiques; mais,  chez  ces  espèces,  il  est  formé  de  files  cellulaires  super- 
posées, comme  chez  les  Lithothamnium  et  les  ArchxoUthothamnium  ; 
comme  le  tissu  périthallien  présente  de  grandes  analogies  avec  le  tissu  de 
certains  Lithophyllum,  les  espèces  en  question  doivent  être  laissées  dans 


MÉLOBÉSIÉES.  59 

le  genre  Lithophyllam  ;  mais  il  finit  néanmoins  les  distinguer  en  les  plaçant 
dans  un  sous-gonro  de  Lithophi/llum,  que  j'ai  désigné  (p.  38)  sous  le  nom 
de  Antarcticopfnjllwn  n.  s.  g.  ;  les  espèces L .  suhantarcticum  et  L.  œquabile 
en  font  seules  partie.  On  remarque  que,  chez  le  L.  snbntitarcticum,  les 
cellules  de  l'hypothalle  ont  quelquefois  tendance  à  constituer  des  rangées 
concentriques.  Cette  espèce  formerait  donc,  à  cet  égard,  un  point  de  tran- 
sition avec  les  Lithophyllum  typiques. 

3°  On  avait  déjà  reconnu  l'existence  d'un  sous-genre  de  Lithophyllum. 
caractérisé  par  une  grande  régression  de  riiypothalle,  qui  n'est  constitué 
que  par  une  rangée  de  hautes  cellules  obliques  ;  c'est  le  sous-genre 
Dermatolithon. 

Il  est  représenté  par  une  espèce,  D.  conspectum. 

4°  Enfin  une  autre  espèce  reste  dans  le  genre  Lithophijllum  tel  qu'il  a 
«té  défini  précédemment:  c'est  le  L.  fal/i/andician,  qui  appartient  à  la 
section  IV,  caractérisée  par  la  réduction  complète  de  l'hypothalle. 

PsEUDOLiTiioPHYLLUM.  — Il  faut  placer  tout  à  fait  à  pari,  parmi  les  espèces 
antarctiques,  Lithophyllum  consociatum  et  Lithophyllum  discoideum,  chez 
lesquels  l'hypothalle  atteint  le  même  degré  de  régression  que  dans 
l'espèce  L.  falklandicam.  Mais  le  reste  du  tissu  est  formé  de  files  lâches, 
distinctes  ;  on  n'observe  jamais  la  présence  de  rangées  cellulaires  super- 
posées, caractéristiques  de  Lithophyllum. 

C'est  pourquoi  j'ai  été  amenée  à  créer  pour  ces  espèces  un  nom  de. 
genre  nouveau. 

Ce  genre  ne  sera  pas  uni((uemcnt  antarctique.  J'y  fais  rentrer  une 
espèce  californienne,  L.  Moiyaritx^  qui  montre  absolument  le  même 
tissu,  bien  que  l'aspect  de  son  thalle,  formé  de  branches  d'aspect  élégant, 
ne  rappelle  en  rien  celui  des  deux  espèces  cruslacées  antarctiques. 

Le  genre  Pseudolithophyllum  se  rattache  aux  Lithophyllum  par  ses 
organes  reproducteurs.  On  peut  aussi,  par  la  structure,  le  rapprocher 
du  L.  [A.)  subantarcticimi,  qui,  pendant  longtemps,  montre  les  files  dis- 
tinctes de  Pseudolithophyllum. 


6o  MÉLOBÉSIÉES. 


COMPARAISON  DES  MÉLOBÉSIÉES  ARCTIQUES  ET  ANTARCTIQUES 

Grâce  aux  recherches  de  ces  dernières  années,  on  sait  à  présent  que 
les  Mélobésiées  sont  très  abondantes  dans  les  régions  froides  et  qu'elles 
vivent  vers  les  pôles  aussi  loin  qu'ont  été  les  explorations  scientifiques. 

La  question  de  l'analogie  ou  de  la  différence  des  espèces  végétales  des 
deux  pôles  ayant  souvent  été  abordée,  j'en  dirai  quelques  mots  en  ce  qui 
concerne  les  Mélobésiées. 

J'ai  déjà  dit  que  la  flore  des  Algues  calcaires  antarctiques  se  composait 
de  22  espèces:  15  espèces  de  Lithothanmium  (1),  5  espèces  de  Lilhophijl- 
lum  (dont  1  espèce  de  Dermatolithon  et  2  espèces  de  Antarcticophyllwn) 
et  2  espèces  de  Pseudolithophyllum. 

J'ai  essayé  de  faire  le  même  tableau  pour  la  flore  arctique  :  je  com- 
prends dans  les  régions  arctiques  le  Groenland,  le  Spilzberg,  la  Nouvelle- 
Zemble,  la  mer  Blanche  et  la  Norvège  jusque  vers  la  latitude  de  Tromso. 
Si  on  suivait  les  indications  des  cartes,  on  devrait  faire  rentrer  dans  ces 
régions  arctiques  la  Norvège  tout  entière.  Mais  il  m'a  semblé  que,  à 
partir  de  Tromso,  apparaissent  des  espèces  qui  vivent  dans  des  régions 
plus  tempérées  ;  il  faut  d'ailleurs  se  rappeler  l'existence  d'une  branche 
du  Gulf  Stream,  qui  rend  les  côtes  de  la  Norvège  si  différentes  de  celles 
du  Groenland,  à  la  même  latitude. 

On  trouve,  pour  les  régions  arctiques  ainsi  définies,  18  espèces  : 
16  espèces  de  Lithothamnium  et  2  espèces  de  Lithophyllum  (appar- 
tenant au  sous-genre  Dermatolithon).  C'est-à-dire  que  le  nombre  total 
des  espèces  arctiques  et  antarctiques  est  assez  voisin  et  que  la  proportion 
des  espèces  de  chaque  genre  est  très  comparable. 

Il  ne  paraît  pas  exister  d'espèces  polaires  communes  aux  deux  pôles. 
Les  analogies  qu'on  a  signalées  d'après  l'aspect  extérieur  n'ont  aucun 
intérêt,  car  je  n'ai  jamais  observé  qu'elles  correspondent  à  des  analogies 
réelles  dans  la  structure.  La  seule  parenté  qu'il  y  ait  lieu  de  signaler  à  | 

mon  avis  entre  les  espèces  arctiques  et  antarctiques  est  celle  du  Lithotham- 

(1)  Dans  ce  nombre  est  compris  le  L.  Patena,  qui  est  à  peine  une  espèce  antarctique  et  que  je 
n'avais  pas  fait  rentrer  dans  les  espèces  antarctiques  dans  une  note  précédente  (1912  a). 


MÉLOBÉSIÉES.  6i 

nit(7}i  rompactiim  et  du  Lithothamnium  Mànf/ini^  ces  deux  espèces  se 
distinguent  de  toutes  les  autres  espèces  polaires  par  l'absence  ou  plutôt  la 
réduction  de  l'hypothalle  et  se  rapprochent  ainsi  l'une  de  l'autre.  Mais,  en 
étudiant  avec  soin  ces  deux  espèces,  nous  avons,  M.  Hosenvingc  et  moi, 
conclu  à  leur  individualité.  Il  i'allait  simplement  signaler  cette  parenté  ; 
peut-être  ces  deux  espèces  se  sont-elles  individualisées  grâce  aux  condi- 
tions dévie  difl'érentes  et  descendent-elles  d'une  espèce  polaire  commune. 

S'il  n'existe  pas  d'espèce  polaire  commune  aux  deux  pôles,  il 
existe  du  moins  une  espèce  ubiquiste,  LithothamnkmiLenormandi^  dont  la 
présence  dans  l'Antarctique  n'avait  pas  été  mise  en  évidence  parce  qu'elle 
y  avait  été  désignée  sous  un  nom  nouveau  [L.  anmdatum)  (1). 

D'ailleurs,  les  conditions  dévie  des  deux  régions  polaires  doivent  être 
assez  différentes  ;  l'aspect  même  des  Mélobésiées  est  tout  à  fait  différent. 
Dans  les  régions  antarctiques,  les  Algues  calcaires  ne  frappent  pas  l'obser- 
vateur par  leur  abondance  ;  au  contraire,  on  a  souvent  parlé  des  bancs  de 
Mélobésiées  des  côtes  du  Spitzberg  et  du  Groenland.  Les  espèces  de  ces 
régions  arctiques  forment,  pour  la  plupart,  des  croûtes  épaisses,  fixées, 
surmontées  de  branches,  ou  des  thalles  ramifiés,  libres  sur  le  fond  de  la 
mer,  formés  de  branches  divergentes.  Aucontraire,  lesAlgues  antarctiques 
forment,  comme  je  l'ai  déjà  dit  plus  haut,  des  croûtes  de  quelques 
millimètres  ou  de  quelques  centaines  de  [/.  d'épaisseur  seulement.  II  y  a 
donc  là  une  différence  d'aspect  tout  à  fait  remarquable  dans  les  espèces 
de  Mélobésiées  des  deux  régions,  différence  qui  méritait  d'être  signalée. 

Un  caractère  commun  aux  deux  régions  est  la  rareté  des  espèces 
épiphytes.  J'ai  fait  déjà  remarquer  (p.  ;>  )  qu'il  en  existait  seulement 
trois  dans  les  régions  antarctiques,  et  encore  deux  sont-elles  uniquement 
des  espèces  subantarctiques.  On  connaît  deux  espèces  épiphytes  dans 
les  régions  arctiques,  toutes  deux  sur  les  stipes  de  Laminaires,  espèces 
qui  vivent  longtemps  [Litkoph.  {Dei'in.)  pustidatiiin  f.  Laminarix  et 
Lithoph.  [Derm.)  Cî'ouani].  Ce  fait  confirme  donc  l'opinion  émise  plus  tôt 

(1)  Il  existe  au  Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Paris  un  é(-hantillon  de  laTei-re  de  Feu  inlilulé 
L.  rjlaciale;  la  détermination  est  exacte  à  mon  avis  ;  la  présence  dune  espèce  arctique  comme 
L.  fjlaciale  à  la  Terre  de  Feu  serait  fort  intéressante.  Mais  l'espèce  n'a  jamais  été  récoltée  à 
nouveau,  bien  que  la  Terre  de  Feu  soit  à  présent  bien  ex|>loréc;  sans  doute  ne  faut-il  pas  atta- 
cher trop  d'importance  à  ce  fait  isolé  et  supposer  avec  M.  Foslie  (1902)  qu'il  y  a  eu  erreur 
d'étiquette. 


62  MÉLOBÉSIÉES. 

sur  l'impossibilité  qu'ont  les  Mélobésiées  des  régions  polaires  de  se  fixer 
sur  des  Algues  non  vivaces,  comme  dans  les  autres  régions  du  globe. 

Relation  entre  la  formation  des  bispores  et  l'influence  des 
climats  polaires.  —  J'ai  déjà  signalé  ailleurs  (19H,  p.  52  à  54)  l'im- 
portance donnée  à  tort,  à  mon  avis,  à  la  présence  de  bispores  dans  les 
espèces  des  régions  polaires. 

11  existe  en  effet  quelques  espèces  polaires  ne  formant  que  des  bis- 
pores; mais  on  avait  certainement  tiré  trop  tôt  des  conclusions  de  faits 
peu  nombreux.  Dans  les  régions  antarctiques  en  particulier,  Lithotham- 
nium  coulmanicum  est  seul  à  montrer  exclusivement  des  bispores  ;  en 
effet  j'ai  signalé  (p.  7)  la  présence  de  tétraspores  dans  une  autre  espèce 
L.  granulifenim,  dans  laquelle  on.  n'avait  encore  observé  que  des  bis- 
pores. Dans  les  régions  arctiques,  d'autre  part,  il  existerait  seulement 
quatre  espèces  formant  exclusivement  des  bispores.  En  somme,  on 
constate  que  la  présence  exclusive  de  bispores  n'est  réalisée  que  dans 
quelques  espèces  seulement. 

Toutefois  il  existe,  dans  les  espèces  polaires  arctiques,  une  tendance 
très  réelle  à  la  formation  de  bispores  :  elle  se  traduit  par  la  formation 
simultanée  de  tétraspores  et  de  bispores.  J'ai  signalé  le  fait  pour  une 
seule  espèce  antarctique  ;  ce  phénomène  est  plus  fréquent  dans  les  régions 
arctiques,  où  il  existe  dans  huit  espèces  (1)  sur  dix-huit.  Deux  espèces  en 
particulier,  L.  compactum  etZ.  lœve^  forment  seulement  des  bispores  dans 
les  régions  les  plus  septentrionales  de  leur  aire  d'extension  ;  elles 
forment  à  la  fois  des  bispores  et  des  tétraspores  dans  les  régions  situées 
à  la  limite  vers  le  sud  de  cette  aire. 

11  faut  retenir  de  ce  qui  précède  une  tendance  à  la  formation  de  bispores, 
soit  seules,  soit  mélangées  aux  tétraspores,  dans  les  régions  arctiques. 
Mais  rien  ne  nous  autorise  à  généraliser  cette  observation  aux  régions 
froides  en  général,  caries  régions  antarctiquesn'offrentrien  de  semblable. 

La  cause  de  la  formation  des  bispores  reste  encore  à  élucider. 

(1)  La  liste  des  espèces  à  bispores,  comme  d'ailleurs  la  liste  des  espèces  arctiques,  est  difficile  à 
dresser.  11  aurait  fallu,  pour  quelques  espèces  douteuses,  faire  une  revision  complète,  pour 
s'assurer  ou  non  de  leur  individualité.  J'ai  déjà  été  amenée  à  réunir  plusieurs  espèces  arctiques 
sous  le  même  nom,  mais  je  n'ai  pu  encore  faire  cette  étude  pour  toutes  les  espèces  arctiques. 


BIBLIOGRAPHIE 


1888.  AsKENASY.  —  «  Gazelle  »  Expédition.  IV,  Botanique,  Algues.  Berlin,  1888. 

1876.  DiCKiE.  —  Notes  on  Alg'ae  found  at  Keryuelen  Land  'Journ.  of  Linnean  Society. 

XV,  n"  84,  p.  198-201,   ISTG). 

1877.  DicKiE.  —  Supplemental  notes  on  Algae  coUected  by  the  «  Challenger»  Expédition 

froni  various  localilies  {Journ.  of  Linnean  Society,  XV,  1877). 
1893.  FosLiE.  —  New  or  critical  Lilhothamnia  {Det.  Kyl.  norske  vid.  selsk.  Skrifter. 

1895,  n"  2,  Trondbjem,  paru  en  1896). 
1897.  FosLiE.  —  On  some  Lilhothamnia  [Det.  Kgl.  norske  vid.  selsk.  Skrifter,  Trondh- 

jem,  1897,  n"  1). 
1899.  FosLiE.  —Some    new  or  critical  Lithutliamnia,  1898,  tfi  Q,  Trondhjem,  paru  en 

1899. 
1900a.  FosLiE.  —  New  or  critical  calcareous  Algae,  1899,  n°  5,  Trondhjem,  paru  en  190i). 
1900  6.  FosLiE.  —Calcareous  Algœ  from  Fuegia  [Wissenschaft.  Eryeb.  il.  sckwedischcn 

Expédition  nach  den  Magellanslanden,  1895-1897,  Stockholm,  1900). 

1901.  FosLiE.  —New  Melobesiae  [Del.  Kyl.  norske  vid.  selsk.   Skrifter,  IdOO,   n"  C, 

Trondhjem,  paru  en  1901i. 

1902.  FosLiE.  —  Bieten  die  Heydrichschen  Melobesien-Arbeiten  eine  sichere  Grundlage 

{Del.  Kgl.  norske  vid.  selsk.  Skrifter,  1901,  no  2,  Trondhjem,  1902). 

1905.  FosLiE.  —  Den  botaniske  Samling  {Kgl.  norske  vid.  selsk.  Aarsberelning,  idO'i, 
Trondhjem,  paru  en  1905). 

190G.  FosLiE.  —  Algologiskenotiser  II  (Z)t'/.  Kgl.  norske  vid.  selsk.  ^'Arî/Zer, Trondhjem, 
1906,  n"  2). 

1907  a.  FosLiE.  —  Algologiske  notiser  III  (Z>e^  ^</;.  norske  vid.  selsk.  Skrifter,  Trondh- 
jem, 1907,  no  8). 

1907  b.  FosLiE.  —  Antarctic  and  subantarctic  Corallinaceae  {Wissensch.  Erg.  d.  Scliwe- 
dischen  Sudpolar  Expédition  1901-1903,  unter  Otto  Nordenskjold,  IV,  5, 
Stockholm,  1907). 

1907  c.  FosLiE.  —  Algologiske  notiser  IV  {Det.  Kgl.  norske  vid.  selsk.  Skrifter,  Trondh- 
jem, 1907,  no  G). 

1907  rf.  FosLiE.  —  Marine  Algae,  II,  Corallinaceae  {National  antarctic  Expédition,  1901- 
1904,  Natural  History,  III,  Londres,  1907). 

1908.  FosLiE.  —  Die  Lithothamnien  der  Deutschen  Sudpolar  Expédition  {Deutsche  Sud- 

polar Expédition,  1901-1903,  VIII,  Botanik,  1  planche,  6  figures  dans  le  texte, 
Berlin,  1908). 

1909.  FosLiE.  —   Algologiske    notiser    VI    {Det.  Kgl.    norske    vid.    selsk.   Skrifter, 

Trondhjem,  1909,  n°  2). 
1912.  G.\iN.  —  La  Flore  algologique    des    régions  antarctiques    et    subantarctiques. 

Deuxième   Expédition  antarctique   française    (1908-1910)  commandée   par  le 

D' Gharcot,  Paris,  Masson,  1912. 
1888.  Hariot.  —  Algues  {Mission  scientifique  du  cap  Horn,  1882-1883,  V,  Bolanique,^ 

p.  82-85,  Paris,  1888). 


64  BIBLIOGRAPHIE. 

1895.  Hariot.  —  Nouvelle  contribution  à  l'étude  des  Algues  de  la  rég-ion  magellanique 

{Journ.  de  botan.,  IX,  p.  95,  1895). 
1906.  Hariot.   —    Algues    {Expédition  antarctique  française,  1903-1905,  commandée 

par  le  />'  Charcot,  Paris,  Masson,  1900). 
1849.  Harvey.  —  Nereis  austraiisor  Algae  of  the  Southern  Océan,  Londres,  1847-1849. 
1897.  Heydrich.  —  Melobesiae  {Beric/ite  d.  deutschen  botanischen  Gesellschaft,  XV, 

p.  403-420,  1897). 

1900.  Heydrich  in  de  Wildeman.  —  Note  préliminaire  sur  les  Algues  rapportées  par 

Racovitza  {Expédition  antarctique  belge)  {Bull,  de  l'Acad.  roy.  de  Belgique, 
p.  565,  Bruxelles,  1900). 

1901.  Heydrich.  —  Die  Lithothamnien  des  Muséum  d'Histoire  naturelle  in  Paris  (^n^/er"s 

botan.  Jahrbuch,  XXVHI,  Heft  5,  p.  529-545,  Leipzig,  1901). 

1902.  Heydrich.  —  Sur  quelques  nouvelles  Mùlobùsiées  du  Muséum  de  Paris  {Bull,  du 

Muséum  d'Hist.  nat.  de  Paris,  VIH,  p.  473-476,  1902). 

1905.  Holmes.    —  Some   South  Orkney  Algœ  {Journ.  of  Botany,  XLHI,  p.  196-198, 

1905). 
1845.  HooKER.  —  The  Cryptogamic  Botany  of  the  antarctic  Voyage  («  The  Discovery  »), 

1839-1843,  Londres,  1845. 
1911.  Lemoine  (M™«  Paul).  —  Structure  anatomique  des  Mélobésiées  (thèse  de  Doctorat 

{Ann.  de  l'Inst.  océanographique,  II,  fasc.  1,  Monaco,  mars  1911). 
1912  a.  Lemoine  (M"»  Paul).  —  Sur  les  caractères  généraux  des  genres  de  Mélobésiées 

arctiques    et    antarctiques    (C.    R.    de    VAcad.   des  sciences,    CLIV,   p.   781, 

18  mars  1912). 
1912  6.  Lemoine  (M™«  Paul).  —  Algues  calcaires  (Mélobésiées)  recueillies  par  l'Expédi- 
tion Charcot,  1908-1910  {C.  R.  de  l'Acad.  des  sciences,  CLIV,  p.  1432,  28  mai 

1912). 
1866.  RoSANOFF.  —  Recherches  anatomiques  sur  les  Mélobésiées  {Mém.  de  la  Soc.  imp. 

des  sciences  natur.  et  tnathém.  de  Cherbourg,  [2],  II,  XII,  112  p.,  7  pi.,  IBCiO). 

1906.  Skottsberg.  —  Observations  on  the  végétation  of  the  antarctic  Sea  (AjW/man« 

Botaniska  studier,  Upsala,  1906,  p.  243-264,  PI.  VII-IX,  1  carte). 
1905,  De  Toni.  —  Sylloge  Algarum,  IV,  Padova,  1905. 


LISTE   DES   FI&URES 


Pig-  1-  —  Hypothalle  et  périthalle  d'une  croûte  de  Lithothaninium  kerguelenum,  p.  9. 

Fiff-  2.  —  Coupe  verticale  d'une  croûte  de  Lithothaninium  Lenormandi,  p.  12. 

Pig-.  3.  —  Coupe  iïla  périphérie  d'une  croûte  de  Lithothamnium  antarctimm,  \\.  10. 

Fig-.  4.  —  Coupe  verticale  d'une  croûte  de  Lithothamnium  Mangini,  p.  19. 

Pig-.  5.  —  Schéma  de  la  structure  d'une  croûte  de  Lithothamnium  Schmitsii  fructifiée, 

p.  27. 
Fig.  6.  —  Périthalle  de  Lithothamnium  Schmitsii,  p.  27. 
Fig.  7  et  8.  —  Structure  d'une  croûte  de  Lithophgllum  rugosum,  p.  33. 
Fig.  9.  —  Tissu  de  la  croûte  et  des  branches  de  Lithophgllum  falklandicum,  p.  35. 
Fig.  10.  —  Coupe  verticale  d'une  croûte  de  Lithophyllutn  conspectum,  p.  37. 
Fig.  11.  —  Coupe  verticale  d'une  croûte  de  Lithophgllum  (Ant.)  3equabile,i>.  41. 
Fig.  12.  —  Coupe  verticale  d'une  croûte  de  Lithophgllum  (Ant.)  subantarcticum,  p.  44. 
Fig.  13  et  14.  —  Tissu  des  branches  de    Pseudolithophgllum  discoideum  et  Pseud. 

consociatum,  p.  45. 


Expédition  Charcot.  —  Lemoi.ne.  —  Mélobiisiées, 


LISTE  DES  ESPECES  CITÉES 


œquabile  Fosl.,  4,  19,  21,  32,  38,  39, 

43,  44,  45,  4(3,  47,  51,  52,  53,  50. 
annulatum  Fosl.,  10,  11,  53,  61. 
antarcticum  Hook.  et  IIarv.,  3,  4,  5,  G, 

15,  50,  54,  50. 
(lucklandicum  Fosl.,  4,  8,  31. 
australe  Fosl.,  22. 
calcnreiim  Pall.,  21,  22. 
capense  Hohen.,  17. 
capitulatum  Heyd.,  40,  47. 
chatamenseFosL..  15. 
circtimscriptum  Stromf.,  20. 
colliculosum  Fosl.,  34. 
compactum  Kjellm.,  18,  20,  21,  01,  02. 
consocidtiim  Fosl.,  5,  31,  42,   45,   40, 

48,  51,  50. 
conxpectiim  Fosl.,  4,  32,  36,  51,  50. 
coulma?iicumFosL.,  3,  4,  13,50,  55,  02. 
crassiuscula  Fosl.,  32,  33,  34. 
crenulalum  Fosl.,  4,  25,  20,  28,  29. 
Croît  uni  Fosl.,  01. 
decipiens  Fosl.,  43. 
disccndeum  Fosl.,  4,  19,  21,  20,  31,  30, 

41,  42,  4.5,  46,  51,  59. 
exasperatutn  Fosl.,  34. 
expansum  Ph.,  47. 
l'alldandicitm  Fosl.,  4,  32,  34,  42,  'i5, 

51,  50. 
l'alsellum  Fosl.,  40. 
fœciindiiin  Ivj.,  11. 

fuegianum  Fosl.,  3,  23,  2i,  27,  29,  Kl, 

.50,  5 'i,  58. 
l'ueijianiun  IIevu.,  4.  20,  iO. 
futnigalum  Fosl.,  8,  31. 
glaciale  Kjellm.,  01. 
granuliferum  Fosl.,  4,  6,   11,  10,  40, 

52,  .5.3,  02. 
hapalidioides  Crouan,  20. 
hetcrodadum  Fosl.,  4,  21,  50,  55. 


hicrusfans  Phil.,  40,  42,  47. 
Kniscrii  Fosl.,  30. 
I.erguelenum  Dickie,  5,  8,  15,  29,  30, 
lœve  Stromf.,  62. 
Luininariœ.  Chouan,  38,  01. 
Lenormandi  Aresch.,  5,  7,  10,  .50, 

53,  56,  01. 
hr/ienoides  Piiil.,  15,  16,  17,  18,  32 
magellanicum  Fosl.,  4,  25,  20. 
mamillare  Harv.,  3i. 
Mangini  Lem.  et  Rose.nv.,  0, 18,  .50, 

53,  .57,  01. 
Margaritae.  Har.,  46,  48,  .59. 
Marlothii  Fosl.,  34,  .30. 
Muelleri  (Len.)  Rosan.,  4,  l'i,   15, 

23,  24,  27,  28,  50,  54,  56,  58. 
negh'ctutn  Fosl.,  5,0, 10,  14, 18,  .50, 
ohtectiiluni  Fosl.,  5,  8,  30,  49. 
pacificum  Fosl.,  32. 
pallescetts  Fosl.,  35,  30,  49. 
/'«/en«HooK.etHARv.,4, 10, 17,31,-50. 
pinguiensc  Heyd.,  43. 
jinlgmorp/iuin  AVCr..  10,  12. 
pseud(dic/ieuoides  Heyd.,  2i,  25. 
jmlchrum  Fosl.,  22. 
jiuxtiilatum  Lmx.,  38,  (U. 
rugosum  Fosl.,  4,  8,  32,  51,  58. 
Sumoensc  Fosl.,  43. 
Schmitsii  Har.,  4,  7,  17,  23,  2i,  25, 

.52,  .54,  58. 
scute/loides  Heyd.,  4,  25,  20,  27,  'JS. 
squarrulosum  Fosl.,  21. 
subantarcticum  Fosl.,  4,  G,  1:>,  31, 

.38,  39,  42,  43,  45,  40,  51,  .52,  .53, 
synanablaslum  Fosl.,  15. 
validum  Fosl.,  32,  34. 
variabilc  Fosl.,  4,  30. 
verrucaCa  Lmx.,  15. 
wandelica  Fosl.,  30,  40. 


50. 


i; 


0(1. 


-.0, 


50. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES 


PLANCHK   I. 


FiR'.  1.  —  Croûtes  jeunes  de  Litliotliainniiiin  l.eiKiniutiidi  (\o\v  \^.  IOl  On  remarque 
que  la  partie  droile  de  la  figure  montre  des  croûtes  très  jeunes  dont  le  contour  est  très 
visible,  tandis  que  vers  la  gauche  on  ne  distingue  déjà  plus  les  limites  des  thalles  pri- 
mitifs. —  Expédition  Charcot,  Terre  de  Graham,  côte  nord-est  de  l'ile  Pelermann, 
chenal  de  Lemaire  :  draguées  à  50  mètres  de  iirofondeur  'station  ('>.\'X\. 

Fig.  "J.  —  Croûtes  de  LithoplujUiim  {Ântairlirophij//uui)  xquahile  (Voir  p.  :i'Jj  portant 
des  fructifications.  —  Expédiliim  Cliandt.  anhiprl  Palmcr,  Port-Lockroy  (sta- 
tion 111). 

Fig.  3.  —  Croûtes  de  Lilhiilluinin'nnn  Srlnnii-zii  (Voir  \\.  'i'i].  —  Expédition  Charcot. 
Terre  de  Feu,  Terre  Désolation  (station  (mO). 

PLANCHE  II. 

Fig.  1.  —  Thalle  de  Litholhamnhim  (jranuliferum  (Voir  |i.  l'i)  ayant  poussé,  sur  des 
croûtes  de  Lithophi/Uum  subantarcticum.  Le  thalle  de  L.  f/raiitt/iferum,  couvert  de 
mamelons,  est  entouré  d'un  trait  noir.  Les  thalles  de  Z,.  s«<6«7!^rt/'r//ci^//i  sont  parsemés 
de  petites  cavités  qui  correspondent  aux  fi'uctillcations.  iGross.  2  fois.)  —  Expédiliim 
Charcot,  Terre  de  Graham  :  ile  Petermann    station  595). 

Fig.  2.  —  Croûte  de  Lithophyllum  xquabilc  ayant  poussé  sur  des  croûtes  de  lAUioph. 
su/jaiUnrcticum  (Voir  p.  'lo).  Les  deux  espèces  montrent  des  fructifications.  On  distin- 
gue encore  les  limites  des  dill'érents  thalles  de  L.  siiùantarclicitin.  —  Expédition 
Charcot  :  île  Petermann  (station  5!>5). 

Fig-.  3.  —  Nombreuses  croûtes  de  Lilhothamniiim  Mant/ini  (Voir  p.  IS^;  on  voit,  en  cer- 
tains points,  la  forme  circulaire  [irimitive  du  L.  Mungini;  en  d'autres  points,  les 
croûtes  se  sont  unies  et  simulent  déjà  une  croûte  unique  continue.  —  Expédition 
Charcot,  Terre  de  Graham,  ile  Petermann  (station  582). 


Deuxième  Expédition  Charcot.  (Mme  P.  Lemoine). 


PI.  I 


Mélobésiées. 

Masson  &  de.  Éditeurs 


Pholotvi.ie  Brrlliaiid,  Parii 


Deuxième  Expédition  Gharcot.  (Mme  P.  Lemoine). 


PI.  II 


r*?-' 


fciJ":>*i5?  !:■■<:' 


-  >.^- ■  ^-v*^''  ^«L2^.*X  iT^^i-.  ,^ÊilÀ-  -•^t>«e^^afcr   AJ^ ^:i^à 


«"•"•"••'■Çv^-?--..-; 


Mélobésiées. 


}ilasson  &  Cie,  Éditeurs 


Phototfpfe  B«rthaad,  Ptrii 


OUVRAGE  PUBLIÉ  SOUS  LES  AUSPICES 
DU  MINISTÈRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBUQUE 

Sous  LA  Direction  PE  L.  JOUBIN 

PROFESSEUR   AD   MCSÉUH    D'HISTOIRE   NATURELLE 


DEUXIÈME    EXPÉDITION 
ANTARCTIQUE    FRANÇAISE 


(1908-1910) 


X 


COMMANDEE   PAR   LE 

D^   Jean  CHARCOT 


SCIENCES  NATURELLES  :  DOCUMENTS  SCIENTIFIQUES 


MELOBESIEES 

RÉVISION  DES  MÉLOBÉSIÉES  ANTARCTIQUES 
Par  M"^  Paul  LEMOINE 


MASSON    ET   C'%    EDITEURS 

120.    Bd    SAINT-GERMAIN.    PARIS    (VI') 
1913 


K    8AN3   MAJORATION 


,;  X  . 


Commission  chargée   par  l'Académie  des   Sciences 
d'élaborer  le  programme  scientifique  de  l'Expédition 


m 

f            MM.  les  Membres  de  l'Institut  : 

Bouquet  de  la  Gbye. 

GlARD. 

DE  Lapparent. 

MÛNTÏ. 

BOBITET. 

GUYOU. 

Mangin. 

Ed.  Perrier 

Bouvier. 

Lacroix. 

Mascart. 

Roux. 

Gaudry. 

Commission  ,nommée  par  le  Ministère  de  l'Instruction  Publique 
pour  examiner  les  résultats  scientifiques  de  l'Expédition 


MM.  Ed.  Perrier Membre  de  l'Institut,  Directeur  du   Muséum  d'Histoire 

naturelle,  Président. 
Vice-Amiral  Fournier,  Membre  du  Bureau  des  Longitudes,  Vice-Président. 

Ahgot Directeur  du  Bureau  central  météorologique. 

Bayet Correspondant  de  l'Institut,  Directeur  de  l'Enseignement 

supérieur. 

BiGOURDAN Membre  de  l'Institut,  Astronome  à  l'Qbservatoire  de  Paris. 

Colonel  Bourgeois.  . . .   Directeur  du  Service  géographique  de  l'Armée. 

Bouvier Membre  de  l'Institut,  Professeur  au  Muséum  d'Histoire 

naturelle. 

Gravier Assistant  au  Muséum  d'Histoire  naturelle. 

Commandant  GuYOu..  Membre  de  l'Institut,  Membre  du  Bureau  dés  Longitudes. 

HanuSse Directeur  du  Service  hydrographique  au  Ministère  de  la 

Marine. 

JouBiN Professeur  au  Muséum  d'Histoire  naturelle  et  à  l'Institut 

Océanographique. 
Lacroix Membre  de  l'Institut,  Professeur  au  Muséum  d'Histoire 

naturelle. 
LALtEMAND Membre  de  l'Institut,  Membre  du  Bureau  des  Longitiides, 

Inspecteur  général  des  mines. 

LippMANN ..Membre  de  l'Institut,  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences 

de  l'Université  de  Paris.        /  ^ 

MûNTz Membre  de  l'Institut,  Professeur  à  l'Institut  agronomique. 

Rabot Membre  de   la  Commission   des   Voyages  et   Missions 

scientifiques  et  littéraires. 

Roux Membre  de  l'Institut,  Directeur  de  l'Institut  Pasteur. 

VÉLAiN Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  l'Université  de  Paris. 


DEUXIÈME  EXPÉDITION  ANTARCTIQUE  FRANÇAISE 

(1908-1910) 


Fascicules  publiés  en  19 îî 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES,   par  J.  Rouch. 

/  fascicule  de  2^0  pagea  {i  6  planches) 34  /'r. 

VERS Annélides  Polycbètes,  par  Ch.  Gravier. 

i  fascicute  de  165  pages  {12  planches) 24  /r. 

MOLLUSQUES Gastropodes  prosobr anches,  Scapbopode  et  Pélécypodes, 

par  Ed.  Lajiy. 

Ampbineures,  par  Jou.  Thiele. 

/  fascicule  de  84  pages  (  /  planche) 4  />■. 


Fascicules  publiés  en  1912 

ÉCHINODERMES. .     Astéries,  Ophiures  et  Échihides,  par  R.  Koeuler. 

/  fascicule  de  .270 pages  [16 planches  doubles) .     3A  fr. 

BOTANIQUE Flore    aJgologique    antarctique   et   subantarctique,   par 

L.  Gain. 

/  fascicule  </e  -  /  .^  jjuycs  [S  planches) 24  /"/■. 

ÉTUDE  SUR  LES  MARÉES,  par  R.-E.  Godfroy, 

/  fascicule  de  74  pages  (/  /  planches) 16  />. 


Fascicules  publiés  en  1913 

CRUSTACÉS Crustacés  isopodes,  par  H.  Richardson  ;  Crustacés  parasites, 

par  Gh.  Gravier  ;  Ampbipodes,  par  Ed.  Chevreux  ;  Mallo- 
phaga  et  ixodidœ,  par  L.-G.  Neumann  ;  CoUemboIes,  fir 

IVANOF. 

/  fascicule  de  204  pages 16  />. 

RHIZOPODES  D'EAU  DOUCE,  par  E.  Pénard  . 

/  fascicule  de  16  pages 2  fr. 

MÉLOBÉSIÉES Révision    des   Mélobésîées   antarctiques,    par   .M""»  Paul 

Lemoine. 

/  fascicule  de  ?  2  pages  {2  planchés) 7  fr. 

POISSONS far  L.  Roule,  avec  la  collaboration  de  MM.  Angel  et  R.  Despax. 

/  fascicule  de  32  pages  (4  planches  en  noir  ef 

en  couleurs) '. '. 8  /r. 


CouBKii..  Imprimerie  Outré.