DEUXIÈME EXPÉDITION
ANTARCTIQUE FRANÇAISE
(1908- 1910)
COMMANDEE PAR LE
D^ Jean CHARCOT
Itinéraire du
"POURQUOI-PAS"
( 1908-1910)
Carte delà Cote Ouest
DE
L' ANTARCTIDE SUD-AlVlÉRlCAINE
erfeG<Tà<jcot
CARTE DES RÉGIONS PARCOURUES ET RELEVÉES PAR L'EXPÉDITION
MEMBRES DE fETAT-MAJOR DU " POURQUOI-PAS?
J.-B. CHARCOT
M. BONGRAIN Hydrographie, Sismographie, Gravitation terrestre. Observations astronomiques.
L. Gain Zoologie (Spongiaires, Echinodermes, Arthropodes, Oiseaux et leurs parasites), Planktor, Botanique.
R.-E. GODFROY Marées, Topographie côtiêre, Chimie de l'air.
E. GOURDON Géologie, Glaciologie.
J. LIOUVILLE Médecine, Zoologie (Pinnipèdes Cétacés, Poissons, Mollusques. Cœlentérés Vcrmidiens, Vers
Protozoaires, Anatomie comparée, Parasitologie).
J, ROUCH Météorologie, Océanographie physique. Electricité atmosphérique.
A, SENOUOUE Magnétisme terrestre, Actinométrie, Photographie scientifique.
OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
SOUS LA DIRECTION DE L. JOUBIN, Professeur au Muséum d'Histoire Naturelle.
^^L
DEUXIÈME EXPÉDITION
ANTARCTIQUE FRANÇAISE
(1908-1910)
COMMANDEE PAR LE
D^ Jean CHARCOT
SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES
MELOBESIEES
RÉVISION DES MÉLOBÉSIÉES ANTARCTIQUES
Par M"" Paul LEMOINE
MASSON ET C", EDITEURS
120, Bd SAI NT-GERMAI N, PARIS (VP)
1913
Tous droits de traduction ei de reproduction réservés
Ks'^e !:i F: arce
LISTE DES COLLABORATEURS
MM. Trouessart Mammifères.
Anthony et Gain Documents embryogéniques.
LiouviLLE Phoques, Cétacés (Anatomie, Biologie).
Gain Oiseaux.
* Roule Poissons.
Sluiter Tuniciers.
TouBiN Céphalopodes, Brachiopodes, Némeriiens.
* Lamy Gastropodes et Pélécypodes.
Vayssière Ntidihr anches.
Keilin Diptères.
* IvANOF Collemboles .
Trouessart et Berlese. Acariens.
* Neumann Pédiculines, Mallophages, Ixodides.
Bouvier Pycnogonides.
CouTiÈRE Crustacés Schizopodes et Décapodes.
* M"s RiCHARDSON Isopodes.
MM. Calman Cumacés.
De Daday Entomostracés.
* Chevreux Amphipodes.
CÉPÈDE Copépodes.
QuiDOR Copépodes parasites.
Calvet Bryozoaires.
* Gravier Polychèies, Alcyonaires et Ptérobranches.
HÉRUBEL Géphyriens.
Germain Chétognathes.
De Beauchamp Rotifères.
Railliet et Henry Helminthes parasites.
Hallez Polyclades et Triclades maricoles.
* Kœhler Stellérides, Ophiures et Ëchinides.
Vaney Holothuries.
Pax Actiniaires.
Billard Hydro'ides.
ToPSENT Spongiaires.
* Pénard Rhizopodes.
Fauré-Frémiet Foraminifères
Cardot Mousses.
* M'"^ Lemoine Algues calcaires (Mêlobésiées).
* MM. Gain Algues.
Mangin Phyto plancton.
Peragallo Diatomées.
Hue Lichens.
Metchnikoff Bactériologie.
GouRDON Géographie physique, Glaciologie, Pétrographie.
BoNGRAiN Hydrographie, Cartes, Chronométrie.
* GoDFROY Marées.
MÙNTZ Eaux météoriques, sol et atmosphère.
* RoucH Météorologie, Océanographie physique.
Senouque Magnétisme terrestre, Actinométrie.
J.-B. Charcot Journal de l' Expédition.
Les travaux marqués d'une astérisque sont déjà publiés.
MÉLOBÉSIÉES
REVISION DES MÉLOBÉSIÉES ANTARCTIQUES
Par M'"e Paul LEMOINE
l'aniii les itiipoil.iiits (Idcimienls i';i|)|)orlés par la cluiixirmc Mission
Cliarcof i IOU8-I!)10), so tioiivent des Mélobésiées (Algues calcaires) qui
ont ('II'' récollées par M. Louis (iain, naturaliste de l'expédition.
.Lai l'té chargée de leiii' étude, et j'exposerai ici le résultai de mes
délermiualiitns. Mais, pour iairc ressortir tout rint(''rél des matériaux de
la Mission (".luircol, j'ai j)(Misé(pril était nécessaire de comparer les échan-
tillons de la Mission (Iharcol avec ceux des expéditions antarctiques
antérieures et de faire, en cpielque sorte, une monographie des
Mélobésiées antarctiques.
Voici la liste des princi|)ales expéditions antarctiques ayant récolté des
Algues calcaires, avec l'indication des musées où les écliantillons-ty[)es
sont conservés :
l'iti;\iii;i!i; kxi'Kditidn sikhoisk, l8!lo-1897. — Expédition de Nordenskjold
aux Terres .Magi'llanii|ii('s; Mr'lolx'siées l'ecueillies par Dusen, étudiées
par Koslie [l\}Oi)j.
K.M'KiMTiuN iii:i.,;(:, |SÎ)7-I.S!)!I. — Expédition delà << iJelgica «conuuandée
piH' (!•' (ii'rlachc; Mi'IulK'sic'cs réçu||(''(>s par Hacovilza, (''Indiées par
Ileydrich l'.KM) .
Exi'ÉuninN .\Li.i;\i\M)i:, l!)Ol-l!)(j;]. — Expédition du « (lauss », dirigée
par Drygalski; Mélobésiées récoltées par Gundersen, ('-tudiées par Koslie
(1908) et conservées au Musée de Dahlein, près Berlin.
Deuxième expédition suédoise, IîI01-I1»0:L — Expédition de 1" » Antarclic »
sous la direction de Nordenskjold ; Mélobésiées recueillies par Skotlsberg,
étudiées par Foslie 1 1005 et l!)07j ; éclianlillons conservés au Musée de
Slockbolm.
li.ipet/iliuii Cliiircol. — Lemhine. — .Mrlobt'siées. 1
4:5999
2 MLLOBESIEES.
Expédition écossaise, 1902-1903. — Expfklition de la « Scotia », dirigée
par Bruce ; Mélobésiéos récoltées par Rrown, étudiées par Foslio (190a) et
par Holmes (1905).
Expédition ANGLAISE, 1901-1904. — Expédition delà » Discovery », dirigée
par Scott; Mélobésiéos déterminées par Foslie (i90."i et 1907) et conservées
au British Muséum.
Première Expédition ihançaise, 1903-1905. — Expédition du " Français »,
sous la direction du D' Cliarcot; Mélobésiées recueillies par Turciuet,
étudiées par Foslie m Hariol (1906), conservées au Muséum d'Histoire
Naturelle de Paris.
De plus, j'ai jugé intéressantde rechercher quelles analogies ou dissem-
blances se remarquaient entre les espèces du pôle Antarctique et du pôle
Arctique. J'ai été ainsi conduite à la comparaison de nombreux échantillons.
Pour mener à bien ce travail, je ne pouvais me contenter des descrip-
tions détaillées publiées jusqu'alors ; en efTet, ces dernières se basent le
plus souvent sur l'aspect extérieur; cet aspect, comme je crois l'avoir
démontré (Lemoine, 1911), est très variable et rarement caractéristique.
Seule la connaissance de la structure anatomique permet d'arriver à une
détermination précise.
J'ai donc dû me reporter aux échantillons-types, et j'ai étudié à cet effet
les échantillons renfermés dans les Collections du Muséum d'Hisloire
Naturelle de Paris (Herbier de Cryptogamie du Muséum et Herbier
Bornet-Thuret).
Ces importantes collections se trouvent au laboratoire de cryptogamie,
où ce travail a été fait. L'accès de ces collections m'est d'ailleurs rendu
facile par l'excellent accueil que M. le Professeur Mangin, membre
de l'Institut, a toujours bien voulu me réserver. Je tiens à lui exprimer
ici, ainsi qu'à M. Hariot, assistant, mes plus vifs remerciements.
J'ai dû également faire appel aux divers musées étrangers et à l'obli-
geance de leurs conservateurs. MM. Rendie et Gepp du British Muséum,
M. Engler du Musée de Dahlem, M. Skottsbergd'Upsala, M. le Directeur
des Jardins botaniques de Kew et M. Cotton, M. Holmes, ont bien voulu
m'envoyer des échantillons-types; l'extrême amabilité avec laquelle ils
MÉLOBËSIÉES. 3
ont répondu à mes domandes m'a beaucoup touchée, et je leur cm suis
très reconnaissante.
Répartition géographique des Mélobésiées des régions antarctiques.
Dans le cas |)arliculier, on ne saurait donner à la région anlarclitjue la
limite quo lui assignent les géographes, c'est-à-dire la limiter au cercle
polaire (lu 67°. En effet, au delà du 07° vers le [)ole, on ne connaît
encore qu'une seule espèce, le Lithothamniwn coulmanicum. Je com-
prends, sous le terme de régions antarctiques, les régions comprises en
deçà de la limite des glaces llottantes, limite qui, ainsi (ju'on le sait, ne
correspond pas à un cercle de latitude ; on ne sera donc pas étonné de voir
mentionner au cours de ce travail lîle Kerguelen (49°), aussi bien que
les îles Falkland (52°), les Orcades (62°), etc. Dans son mémoire sur
l'ensemble des Algues antarctiques, M. L. Gain a d'ailleurs adopté la
même limite.
Ceci posé, j'ai, pour laclarté de l'exposition, subdivisé la région antarc-
tique en trois régions correspondant aux. trois pointes continentales qui
s'avancent vers elle. Ces trois grandes provinces sont :
1° La hégion sud-atlantique ou sud-américaine. — Terre de Feu, détroit
de Magellan, lie des États, îles Falkland, Géorgie du Sud, Orcades du Sud
(les îles Shetland feraient partie de cette même région, mais je n'aurai
pas l'occasion d'en parler, car aucune Mélobésiée n'en a été rapportée
jusqu'ici). Terre Louis-Philippe, Terre de Graham ;
2° La itEGioN SUD-AUSTRALIENNE. — Ile Aucklaud, Terre Sud-^'ictoria i^ile
C-oulman) ;
3° La regkin sud-indienne. — Ile Kerguelen.
Voici la liste des espèces connuesjusqu'ici dans chacune de ces régions.
I. — Région sud-atlantique.
Lilhotliniiimiuii (iittnni'icaiii i llmiK. elll \hv. ) Heyd. — - Détroit de iMagel-
l;ui. Terre de Feu, cap Ilorn, îles Falkland. Géorgie, Orcades. Celte espèce
vit aussi dans les régions sud-australienne et sud-indienne.
LitlKithamnimn fuegianum Fosl. — Détroit de Magellan (île Désolation),
lies Falkland.
4 MÉLOBÉSIÉES.
IJlhotliaiiniiinii (irfiniilif'cftini F(isl. — lie des Élats.
L'ilJiolhaiiin'iHm lielerucUidum Imisl. — Sud de la Patagonie, détroit de
.Magellan, ile des États.
LitliotiHiiiin'nnii Miirllrri (Lemih.m.) R(is.\n. — Terre de Keu. dette espèce
se trouve aussi, en dehors des régions antarctiques, dans le Sud de
Madagascar, en Australie, en Tasmanic, et en Nouvelle-Zélande.
Lilhntluunniiiiii Sc/u///f:ii (Haii.) IIevd. (== L. iiiagellaniraia Fosl.,
L.cremdalniit l'dsi.., L.srutelloidp'^ IIevd.). — Sud delà Patagonie, détroit
de Magellan, Terre de Feu, cap Ilorn, ile des États, îles Falkland, Géorgie,
Orcades.
LitliothaiiiniHiii rariabi/e Fosl. — Iles Falkland.
Lif/iojj/ii///tn/i falklandiciim Fusi,. — Iles Falkland.
LilliopJijlHumrugostdii (Fosl.) Lkm. — Sud de la Patagonie, Terre de
Feu, détroit de Magellan (île Désolation), île des États.
Litlioplnjlhim [DermatoUlkon) conspectian F(isl. — Terre de l'eu.
Litliopltj/lhon [Antarrticophyllum ) œquahile Fosl. — Géorgie, Orcades,
îles Shetland, Terre Louis-Philippe, Terre de Graham(île Booth-Wandel).
Lilhophyllum [AiitaiTticopht/Uidii) suhantarcticmn Fosl. — Sud de la
Patagonie, île des États, Orcades.
Pseudolithophyllinn disroideum'\Yn<>L.) Lem. {=^ L. f ueg ia/ium Heyu.).
— Patagonie, Terre de Feu, île des Étals, îles Falkland.
II. — Rêgkin sud-aisthalienne.
Lithotlianinium antarrticuniiWnnK. etIlAi{v.)llEVD. — Ile Auckland. Cette
espèce existe aussi dans les régions sud-atlantique et sud-indienne, et en
dehors des régions antarctiques, en Tasnianie.
Lithothaiiinium aurldaiidicuiii I'usl. — Ile Auckland.
LithotIia)iniii(ni rntiliium'niiiii Vo^\.. — Ile Coulman.
L'ithotlimiinhiiii Patcita (IIook. et IIarv.) Fosl. — lie Auckland. En
dehors des régions antarctiques, celte espèce vit au cap de Ronne-
Es|)érance, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
MÉLOBÉSIËES. 5
III. — Ki-GioN sn)-iM)ii:NM:.
Litholhaniniinii aiilaniiiiim [Xhiov.. cl IIahv.) IIkyd. — Ile K('i'ii,uol<Mi.
Cetfo espèce vit égaleinciil dans les iM'j^ioiis siid-atlaillicjue et sud-aiistra-
rn'lllie.
Llthotluinnintni hcninclciinin ! DicKii;) F(isi.. — Ile Kerguelen.
Lilliolluiiiniiiiiii LciKniiiiiniVi AiiKscii. 1 h^isi,. — Ile Ivej'i;uel('ii.
Lithitihaiiiiuinii luuilcrhini l'H-i.. — Ile l\eri;uel('ii.
Lilli(illt(Uii/innu (ihl('<hiliiiuVi\^[.. — Ile Kei'i;ii('leii.
PseudoUlliopInjlliiui cfiiisocialinu iFosl.) Lem. — lie Kerguelen.
Avant de tirer de eette liste des Mélobésiées actuellement connues
dans TAnlarctide les conclusions qu'elle comporte (Voir p. illi), il faut
auparavant procéder à sa revision et faire (^n mèin(^ temps l'étude des
Mélobésiées de la Mission Charcot.
(icDif LITHOTHAMNIUM.
Ce genre, abondamment représenté sur tout le globe, comprend éga-
lement un certain noml)re d'espèces antarctiques. .l'essaierai de rattacher
ces espèces à celles des autres régions et de les faire rentrer dans des
sections établies [)ar ailleurs ' Lemoine, 101 1 ).
En eiïet. un cerlain nombre d'espèces antarcticjues ont une slrudiire
analui;ue à vvWv îles espèces des régions tempérées ; elles seront décrites
tout d'abord ( |)rcmier groupe).
Hnebpies espèces monlriMil. an contraire, un caractère (pii |iarait spé-
cial à (pielques Algues antarctiques : leur tissu p<''rithallien est formé de
rangées de cellules superposées ; ces espèces constitueront le truisième
groupe des Ulhothunnuiini .
Ces deux groupes ne n'iircrnienl ()iic des espèces crustacées; j"(''tu-
dierai à part (deuxième groupe) la seule espèce ramiliée de l'Anlarclide,
ne piiiivani, en lalisence de ci'dùle de base, la rallacber à Tun <mi
l'autre groupe.
MÉLOBÉSIËES.
PREMIER GROUPE (Sections I, II, III).
Par opposition au troisième f;roupe, je range dans ce premier groupe
les espèces dont le périthalle est formé de files cellulaires verticales,
ou qui ne forment pas de périthalle.
Parmi ces espèces il faut, d'après les caractères de l'hypothalle,
mettre à part le Lithothamnium Mangi/ii, qui montre une réduction
complète de l'hypothalle; cette espèce fait partie de la section III.
Les autres espèces montrent un hypothalle plus ou moins développé ;
elles se répartissent entre la section I [L. gra?iuliferum), qui renferme des
espèces dont le périthalle est formé de fdes cellulaires lâches, et la
section II, qui groupe des espèces dont l'hypothalle et le périthalle sont
formés de files cellulaires très serrées. Les espèces de la section II se
distinguent les unes des autres par divers caractères, ainsi qu'on le verra
page '60.
L'absence de périthalle caractérise les deux espèces L. neglectum et
A. (iiilaicticimi.
Section I.
Lithothamnium granuliferum Foslie.
1005. Lithothaminon y ranuliferwn Fosiae, Bolan. Saml., p. 2.
1007. — — Foslie, Ant. and. subanl. Corail., p. 7, PI. 1,
fig. 10, 1 1 .
Aspect exterieuu. — L. graniiUfri'ion est une des espèces récoltées
par la Mission Charcot; elle forme des croûtes extrêmement minces, qui
recouvrent généralement d'autres espèces de Mélobésiées, par exemple le
Lith()phylh(ni suhantarclicum ( PI . 11, fig. 1 ) ; on les distingue facilement par
plusieurs caractères et en particulier par leur couleur rose-saumon etleur
as|)ect mamelonné. An l)ord, la croûte est irrégulièrement découpée, et
les lobes moiili'cnl des stries concentriques; ils sont lisérés de blanc.
La surface de la croûte est finement mamelonnée et montre de petites
épines, abondantes surtoulsurlesspécimens âgés. L'épaisseur delacroûte
varie entre 170 et 230 y. .\ l'état jeune, l'Algue forme de petits thalles
MLLOBLSIEES. 7
(le loi'ino d»^clii(|ii('l(''i', (|iii prennent plus Inrd ime fui-mc ;iss(v vv'j^w-
liùrenient rii-culaiic
STiiiuniiu-: AN.vïoMinri;. — L'hypolliallc csl Irrs peu dévcloppi' ; il csl
souvent fnr'inô seulciniMil (riiiu' ou deux liles do cellules, dont les cellules
sont à peine i)lus yi'aiides (pie celles du périthalle ; elles mesurent 12 à
Ki I.' de longueuc et i ['■ de largeur. Les files cellulaires de l'ii) |iiillialle
se relèvent et se continuent par les liles lâches, formées de petites cellules
ovoïdes reclauf;idaii'es de 7 à 1(1 y. de longnenr, qui consliliient le
[)érithalle. A la partie su[)erieiire du périthalle. les cellules sont plus
larges que hautes; elles se coloreui moins parles réactifs et constituent
une éeorce d'une (''paiss(MM' d'euvii'ou "iO <j..
Org.\m:s HKPiieoiCTKiRS. — Les ci'oùtes de L. f/ronii/ifo'tim, rapport('es
par l'Expédition Charcot, étaient pourvues d'organes reproducteurs et
montraient deux sortes de conceptacles ; mais les conceptacles à spo-
ranges et les conceptacles à cystocarpes sont sur des croûtes dillV'reiiles.
Lesconcepfac/cfi(is/i(i/a/i(/rs oui un diamètre de 200 à 300 a, d'après
les descriptions de l'aideur de l'espèce; la dimension 22;i y- lue [larait
être la plus fréquente ; le couceptacle esl plat, entouré d'un rebord
(drculaire, de forme très carach'i'isliipie, rappelant ceux du A. Ijikii-
iiKiinli. Le toit est traversé par vingt à trente canaux.
Les conceptacles observ(''s renfennaienl deux tétraspores de (l'i à 70 y.
de longueui- et 3."j ;-»- de largeur. La présence de tétraspores ( Inv. cette
espèce est 1res intéressante ; on n'avait observé jusqu'à |)réseiit (pie des
hispores, et on s'était appuyé sur ce fait pour admettre que les espèces
polaires ne montrent que des hispores iVoir p. 62). J'ai également vu
une létraspore dans un (''chautillon de M. Skottsberg ; elle mesurait
40 [j. de longueur et 20 y. de largeur; c'était probablement une sp(ir(>
jeune. Les bispores décrites par M. Foslie mesuraient 'JO à (12 y. de lon-
gueur et 20 [j. de largeur. Il l'aiii conclure de ce (pii pn''C('de (pn-, ainsi
que dans d autres espèces, le A. iininulifciiini peut former, suivant
certaines circonstances, soit des bispores, soit des tétraspores.
V.Q?, conceptacles à rjislDcdriics o\\[ une fornu' h(''misph('ri(pn' el son!
plus volumineux que les conceptacles à sporanges.
(".n\n'\UAlSe\ AVEC LES ESPÈCES VOISINES. — A. IJ rdlllllifci'lllll el A. Sr/i/i/ifzii
8 MËLOBËSIËES.
ont (les analogies lorsqu'ils sont rencontrés à l'état jeuno ; mais leur
structure les éloigne Fun de l'autre (Voir p. '2.1). D'autre part, L. f/ia-
iixlifrfinii est une espèce voisine de A. funihidimn du Sud de l'Australie.
Peut-être uièuie l'audra-t-il réunir ces deux, espèces (Ij, car, d'après les
descriptions, tous leurs caractères sont semblables, sauf cependant la
dimension des sporanges (80 à 100 \i. de longueur et 30 à ."iO [7. de largeur
chez L. ftiiiiigatuiii ; 00 à 70 7. de longueur et \M\ >j. de largeur chez
L. granxliferam). D'autre part, L. <iianaUI'<'i'inii formerait des croûtes
plus minces que le L. fidiiifidluiit^ dont l'épaisseur peut atteindre 1 milli-
mètres.
Enfin, parla présence de lins [uberculessur les croûtes, L.ijranuhl'erain
rappelle l'espèce Lilliopli. rugosinii; ce dernier s'en distingue par les ran-
gées conceniriques de riiypolhalle.
Haiutat kt itKi'AitïirioN (iKdGiiAiMiioii;. — L. (ininnlifcrniii n'était connu
jusqu'à présent que de l'Ile de l'Observatoire, |)rès de l'ilc des États;
il y vivait à une profondeur d'environ 25 mèlres. J'ai étudié, provenant
de cette localité, un échantillon que m'a envoyé M. Skottsberg.
J'ai rappoi'té à cette espèce de nondjreux échantillons récoltés à l'île
Petermann (Terre de Graham) (stations 589, 501, 593, 595, 598, (507),
les 30 et 31 octoln-e et P'' novcnilire 190!). Un de ces ('(•hantillous a été
figuré PI. II. lig. 1.
Section TI.
Lithothamnium kerguelenum (Dickio) Foslio.
1S70. Melobesia kerguelena Dickie, Notes alg^. Kerguclen, p. 200.
180'.). Lilholluunnion'-f /.■rri/urlrnuiii Dirkic; Fosmk, Somc new or cril. Lilli.. p. 10,
(non I'. obiccluld).
1000. Lilholhiimniiin /,fir/ii('/enuiii Dickie; Foslie, Cale. alg-. Fiiegia, p. (iî. ex parle.
lOOS. — — — FosLiE, Die Lilli. Deutscli. suclp. Kxp.,
p. 207, fig-. 2.
Asi'KCT E.XTKitiEUii. — Lc //. /ifiyt/r/ciu//// a un aspect tout à l'ait carac[<''-
ristiquc parmi les Mélobésiécs ; il forme une croûte épaisse dont la sur-
(1) Dans ce cas, c'esl le nom do fumùjntiiiii ipii devrait cire seul consoivc; celle espèce a élc
créée en 1901 (I'oslie, Nl-w Mcloh., p. 7). Il faut remarquer que. si on léunit L. oraiiulifcruiH et
L. fainiijatuin, il faudrait sans doute conserver au contraire l'individualité du /.. aucklandiciim
(Voii' p. :U), espèce dont M. Foslie n'avait d'abord fait (|u'utu! forme du L. fumigaluiu.
MËLOBItSIÉES. 9
face ost souvent rij^oiircusciiKMil piano, quelquefois li'-i'èrement mame-
lonnée; de nombreux conceptacles très grands forment des rangées con-
centriques Irrs rapprochi'es et très régulières. jus(pi(^ sur le bord de la
croûte.
L'épaisseur d(> la ('l'oùlc est remarquablement constante ; elle est le
plus souvent voisine de 1 millimètre. J'ai pu examiner des échantillons-
types du A. kergueleniun de l'île Kerguelen rappoiiés par l'expédilion
delà « \"énus », grâce à l'amabilité ilu directeur des Jardins botaniques
de Kew et de M. (lotton, assistant.
Sthucture ANATOMinn:. — Le caractère le plus saillant dune coupe de
L. kerquelenum est le
grand développement de
riiy[)otballe (//, tig. Ij,
plus épais que dans toutes
les autres espèces antarc-
ticjues ; son épaisseur est
souvent de 130 à 200 [i. et
|)eut atteindre 250 a d'é-
j)aisseur. Les cellules de
riiypothalle sont rectan-
gulaires ; elles ont 1 i) à
23 a de longueur et !) [/.
de largeur; leurs dimen-
sions moyennes sont IS
à 19 y. X 9 y..
A bnir base, les (Iles
liypotlialliennes se l'ccotiibent quebpielois ci rornieni le (b'but tl'un
nouveau périthalle.
Vers sa pai'tie supérieure, l'Iiypollialle se continue par le périthalle nor-
mal. i\v i)êrilhallo { !>, lig. I ), est formé de liles verticales de cellules rec-
tangulaires de S à. 17 y. (le longueur, \o plus souventdelOà 12 a X 1
à H y.. L'épaisseur du périthalle varie enire 200 et 700 a.
Les cellules de l'hypothalle et du périthalle se colorent très fortement
par les réactifs ; lorsqu'elles sont traitées par un colorant de la cellulose,
Expédition Charcot. — LF.MiUNE. — Mélobésiées.
ÇXOCD<=3^^
Vv^. I. • — railii'S iW riiyiinlh.illr /( ri (lu pihilliallc /;, iTuno
couiM.' vcrlicale ili: la crciûlo di' /.. la'rt/uelciiuin.
10 MÊLOBÉSIÉES.
les cellules d'une même file paraissent très nettement séparées les unes
des autres par des lignes non colorées qui correspondent à la couche de
composés pectiques, très développée chez cette espèce.
Cette espèce très caractéristique ne peut être confondue avec aucune
autre espèce.
Organes reproducteurs. — Les conceptacles à sporanges sont disposés
en rangées concentriques; ils sont convexes et mesurent oOO à 600 (^. ; le
toit est traversé par de nombreux canaux; les sporanges sont encore in-
connus chez cette espèce. Certains conceptacles, de forme plus haute,
percés d'un pore unique au sommet, sont les conceptacles à cjjstocarpes.
En coupe,, les conceptacles à sporanges apparaissent comme des cavités de
forme ovale, tandis que les conceptacles àcystocarpesont une forme plutôt
triangulaire.
Habitat et répartition géographique. — L. kcfgueletmm a été plusieurs
fois trouvé à l'île Kerguelen, en particulier à S^vains Bay, en compagnie
du L. neglectuin, à une profondeur de 4 à 0 mètres (Foslie, 1908); il n'a
pas encore été trouvé ailleurs jusqu'à présent.
Lithothamnium Lenormandi (Areschoug) Foslie. _
1851. Melobesia Lenormandi Areschoug, J. Ag. sp. Alg-., II, p. 514.
1888. Lithothamnium pnhjinorplium auct. ; Askenasy, « Gazelle » Exped., p. 54.
1908. Lithoth. anmdatum Foslie, Die Lilh. d. Deutsch. Sudp. Exped., p. 206, (îg-. 1.
J'ai trouvé, parmi les espèces recueillies par la Mission Charcot, des
croûtes de faible épaisseur que j'avais rapprochées tout d'abord du Litho-
thamnhim anmdatum Foslie, de l'île Kerguelen. Mais, en essayant ensuite
de faire une comparaison des Algues arctiques et antarctiques, je me suis .
aperçue que la description du L. annulalnm de M. Foslie, ainsi que celle
que j'avais rédigée sur les échantillons de l'Expédition Charcot, cor-
respondaient rigoureusement avec celle (\vi Lithotltaniniuin Lenormandi;
je ne vois, par conséquent, aucune raison de conserver 'le nom de
L. annulatuni^ et je signale donc, pour la |»reniirre fois, la présence du
Z. Z,ewo/7««;*6?/ dans l'Antarctide proprement dite. Cette espèce paraît
extrêmement répandue dans les régions européennes, mais elle n'a pas
été signalée encore en Afri(|ue. Par contre, elle a déjà été signalée en Cali-
MÉLOBÉSIÉES. ii
lornio et en Australif |);ir .M. Foslio cl à la Terre do Keu |)ai- .M. Hariot.
C'est certainement une espèce ubiquisle. Dans l'Antarctide, elle n"a pas
été trouvée dans la zone littorale, où on la trouve au contraire coniniuné-
nienl dans nos régions; mais elle a été draguée aune grande profondeur,
environ oO mètres.
J'ai déjà dit que tous les caractères concordaient avec ceux dn
/>. LciKniiKiiidi. ainsi (lu'oii |M>iii'i'a s'en rendre compte en comparant les
descriptions. (Icpciidaiil M. Foslie avait signali' la prf'sence de cinquante
canaux dans Ir toit du coiiceplacle de L. aiimilahtm de Kerguelen ; j'ai
au contraire noté vingt-deux à vingt-huit canaux dans les échantillons
antarctiques; c'est également le même nombre qui existe dans le L. Lnior-
iiiinidi de l'Atlantique. La seule différence serait celle des sporanges :
les sporanges du L. Lotuiiiniuidl tuesurent 60 à 80 <j. X 20 à 35 ;j.; au
contraire, ceux du L. antiulatiim de Kerguelen mesureraient, d'après
M . Foslie, no à 130 v. X t)0 à 70 [/. Je n'ai malheureusement pas observé
de sporanges dans l(>s échantillons antarctiques. Le caractère le plus
saillant du L. anni/htlmii, la présence d'un rebord ou d'un anneau restant
en saillie lorsque le toit du conceptacle s'affaisse, existe aussi dans le
L. Lenonnandi, ainsi que dans phisieurs autres espèces. Comme ce
caractère est particulièrement net pour les spécimens antarctiques, on
peut en faire une variété (var. a/mulata Fos\.).
Parmi les espèces polaires on ne peut comparer le L. Lenormandi
(pian L. <//YW«<///(?r«<m, espèce antarctique ; les deux espèces ont, en par-
ticulier, des conceptacles send)lables comme forme et comme dimension ;
L. iiranuliferum se distingue par de nombreuses excroissances ou courtes
branches et, au point de vue de la structure anatomique, par plusieurs
caractères (Voir p. ti), en particulier par son hypothalle peu déve-
loppé. M. Foslie avait aussi rapproché le L. atumlatum du L. f'cvcmuhim^
espèce arctique; les conceptacles se présentent en effet sous le même
aspect dans les deux espèces; mais la structure les différencie ; l'hy[)0-
thalle est très réduit dans le A. [(vcumlum^ et les cellules du périthalle
sont ovoïdes, tandis qu'elles sont rectangulaires dans le L. Lenormandi.
Je ne reviendrai pas ici sur la description du LUholhamn'mm A?/?or-
mcr?if/? des régions tempérées, dont j'ai déjà parlé ailleurs (Lemoine, 101 1 ).
13 MÉLOBÉSIÊES.
Les échantillons de rAiitarctide rapportés par l'Expédition Charcot
forment de petites croûtes, d'une épaisseur généralement très faible,
variant entre 100 et 1 70 y-, exceptionnellement de 700 u-; leur couleur est
rose-saumon ; elle se présenle tout d'abord sous l'aspect de croûtes à
contour circulaire, ainsi qu'on le voit PI. I, fig. \ . Plus tard les différentes
croûtes sont unies et recouvrent entièrement le support; au bord, les
croules sont déchiquetées, et les lobes montrent de fines stries concen-
triques. La surface de la croûte est un peu irrégulière, occupée
par de nombreux conceptacles. On sait d'ailleurs que le L. Lenor-
mandi est une des espèces qu'on trouve le plus fréquemment fructi-
fiées.
Au point de vue anatomique, j ai observé, dans ces échantillons
antarctiques, une disposition assez curieuse. Les échantillons normaux
dont l'épaisseur est de 100 à 170 [j. sont constitués par un hypothalle et
un périthalle (fig. 2). Mais d'autres croûtes sont beaucoup plus épaisses
et atteignent 700 y- d'épaisseur ; l'étude de ces croûtes montre que cette
épaisseur est produite par la superposition de six à sept croûtes sem-
blables à la croûte primitive, chaque croûte étant constituée par un
hypothalle et un périthalle. C'est un phénomène que j'ai déjà indiqué
pour l'espèce des régions du nord L. polnDiorphuiii ; à cause de cette
croissance évidemment rapide, chaque croûte contribuant à former la
croûte complexe ne dé-
passe pas 100 [J- d'é-
paisseur.
Habitat. — L. Lc-
nonnandi a été récolté
par dragage sur la côte
nord-est de l'île Peter-
mann (Terre de Gra-
hani), dans 1(> chenal de Lemaire. Cette espèce vivait sur des piei-res schis-
teuses à une idwifondcur de iJO à SO mètres (stations 033, 634) ; elle a été
récoltée les 17 et 18 novembre l'.IOU. Dans l'Antarctide, cette espèce a
déjà été signalée à la Terre de Feu fILiriol, 1SS8); je n'ai pu malheu-
reusement comparer les échantillons de la .Mission Charcot avec ces
Fig. 2. — Partio d'une eoupc verliralo d'une eroùlc i\c Lilliolliamniui/i
Lenormandt, montrant l'hypothalle li, et le début du périthalle, p.
(liclianlillon de l'I'^xpédilion Charcot, iie Petennann, station 633.)
mElobésiées. 13
derniers tjui ont été sacrifiés, poui- la recherche des Diatomées, peu de
temps après avoir été étudiés.
Lithothamnium coulmanicum l'osl.
1905. Lithoth. coulmanicum Foslie, Botan. SamI., p. i.
11)07. — — FosLiK. National aiitarclic Exped., avec fig.
Cette espèce, extrêmement intéressante, puisque c'est la seule qu'on
ait (IfMouvorte jusqu'ici dans la région de la Terre Sml-Vicloria, forme un
revêtement continu sur les cailloux ; l'épaisseur de la croûte est extrême-
ment faible, oO à 120 [I. dans réehantillon que j'ai eu entre les mains,
300 [A dans ceux (jiie M. Foslie a étudiés. L'Algue est tout à fait adhé-
rente an substratum, et il est très difficile d'en détacher des fragments
pour létude.
Les croûtes jeunes ont une forme irrégulière ; plus tard, elles entourent
presque complètement le substratum ; on observe queUiuefois à leur
surface des zones concentriques peu distinctes. La surface généralement
très unie devient légèrement rugueuse et un peu irrégulière dans les
spécimens âgés.
STRUCTunK ANATuMiQLK. — L' luj ijdlliallc cst formé de tiles très serrées,
dont les cellules sont étroites et assez longues ; elles mesurent 22 à iO >j.
de longueur, en général 22 à 30 ;/ de long et 4 à 5 [j. de large. Je crois
(]uil faut rectifier les dimensions que M. Foslie avait indiquées pour
l'hypolhalle (12 à 18 y.) et (jui sont beaucoup trop faibles.
Le iicritltallr, peu épais dans les échantillons très minces (pic j"ai
étudiés, est formé de cellules de 8 à 12;^. de longueur et ti à 8 7. de
largeur.
Organes hki-ikuucteurs. — Les concpptacloK à fijKJvanf/es. convexes,
peu proéminents, mesurent 300 à 100 y.; leur toit est traversé par 30 à
iO canaux. Les rnnre placier n cijstorarjics. de forme légèrement conique,
mesurent 300 à iOO y. comme les précédents. Les spores (bispores)
mesurent MO ;i 1 20 y x U) h iiO y (Foslie).
Cii\ii'Ai;\i-ii\s iT iiiFi-i:iiKNCEs. — La crofile stérile ressemblerait à celle
du Lillioph. sithiinliirrtiraiii . On voit par li' lableaii |). [!l à \\\\ (|ue les
deux espèces sont très éloignées l'une île I autre.
14 MÉLOBËSIÉES.
Habitat. — L. conlmanicKm a été rapporté de l'île Coulman, près la
Terre Sud-Victoria, par l'expédition anglaise « The Discovery ».Elley
vivait à une profondeur de 33 mètres. J'ai étudié cette espèce sur un des
échantillons types conservés au British Muséum.
Lithothamnium neglectum Foslie.
1900. Lithoih. Miii'lleri (Len.) Rosanofî, f. neglecta Foslie, Cale. alg. Fuegia,
p. 69, note.
1900. Lithoth. Muvlleri, f. neglecta (Len.) Ros. ; Foslie, New or crit. cale, alg., p. 17.
1908. L'uhoth. negicctutn (Len.) Ros.; Foslie, Die Lilh. Deutsch. Sudp. Exp., p. 207,
flg-. 3, PI. XX, fig. 4 h 7:
L. neglectum est une jolie espèce formée de sortes de feuilles de 1 cen-
timètre de diamètre, qui croissent les unes au-dessus des autres ; elles
sont disposées de façon variahle, soit lâchement, soit au contraire en
écailles serrées; enfin les feuilles sont quelquefois en grande partie
adhérentes et n'ayant presque de libre que leur bord, recourbé vers le
substratum; la surface est parcourue par des lignes concentriques.
La var. frag'ilh est plus petite, formée de feuilles plus fragiles, dont
l'épaisseur n'est que de 150 à 170;x. Au contraire, dans les formes plus
robustes, l'épaisseur est de 250 à 280 [j..
Structure ANATOMiQUE. — L'épaisseur de la croûte est d'environ loO à
280 y-, après décalcification, dans les échantillons que j'ai eus entre les
mains. V liy pothalle constitue presque seul l'épaisseur de la croûte ; suivant
les échantillons considérés, son épaisseur varie entre 100 et 180 y-: elle
est donc relativement assez grande.
L'hypothalle est formé de files de cellules d'aspect rigide, très serrées;
les cellules sont rectangulaires, très étroites par rapport à leur longueur;
elles mesurent 22 à 32 \j. de longueur et, très souvent, 28 à 32 ;'., et 5 à 6 [j.
de largeur. M. Foslie a observé chez certains échantillons une plus grande
longueur (jusqu'à 64 a) pour ces cellules; c'est sans doute exceptionnel.
he périthaUe est très peu développé; il ne correspond, en somme, qu'à
la partie où les files hypothalliennes se relèvent; les cellules sont sem-
blables à celles de l'hypothalle, mais leur longueur ne dépasse pas 22 [j..
Organes reproducteurs. — Les conceptacles à sporanges sont extrême-
ment nombreux, de sorte que leurs toits se déforment et deviennent angu-
MÉLOBÉSIÉES. 15
loiix ; leur diamètre varie entre iOO et ()00 y.. Lorsque le conoeptacle est
vide et que le toit a été dissous, la cavité se remplit par une i'ormatiou
nouvelle de tissu. Le toif du cnnceptacle est |)ercé de cinquanle canaux
environ.
Les trlrdsfKiri's iiii'surciil 1 iO à ISO y. de longueur et iO à 00 y. de
largeur.
Les concf'ijUule.'i à cijslorarpes ont une lurme presque cuui(|ae. Les
descriptions des organes rej)roducteurs sont résumées ici d'après Foglie.
Co.\ip.\H.visox AVEC LES ESPÈCES VOISINES. — L. ne(jlefU(m ressemble sur-
tout au L. lickenoides, en particulier à la variété depressa Foslie. Il s'en
dislingue par ses conceptacles de plus petit diamètre ; il en est d'ailleurs
très éloigné par la structure, puisque le L. lichenoides a la structure des
Litltoplii/lhan typiques.
L'aspect du L. noglectum rappelle aussi celui de plusieurs autres
espèces : L. hrniiirh'ndin. L. Mticllcri. Comme on le voit dans le tableau
(p. iO . il se distingue de L. Lrrunrlcmini par l'absence presque complète
de p('rithalle cl (h^ A. Mui'Ucri par le cai'actère des files cellulaii'es du péri-
llialle. Enliii il y aurail une certaine ressemblance avec A. siinuncdilanlain
el A. clidUtiiiciisc, de l'ile C.Iialhaiii, espèces que je n'ai pas pu étudier
jusipiici.
llAurrAT ET uÉPAurnidN (iKdGiiApiuuiE. — A. ;??(//^«'7////Mi'est encore connu
(|ue de l'île Kerguelen, mais il y a été trouvé en plusieurs points :
Swains IJay (Eaton); Royal Suud (lunderseni; baie de l'Observaloire
^WerthV
J'ai ('tudif' celte espèce sur un éciiautilloii du Musée de Dalileu),
l'écolté par Wertli, et sur un érliantillon du British iMuseum rapporté
|)ar Eaton de l'expédition de la « Vénus » et décrit par Dickie sous le
nom de L. lichenoides.
Lithothamnium antarcticum 'Hook. et Harv.) Heyd.
1845. Mflobesid vcrrucdUi var. anlarclicu IIooKEii, Crypl. l3ol., p. 17().
1847-lSiO. Melohesia antarclicu Uook. et llarv. ; Haiivev, Nereis Aui^ti'alis, \). 111.
1895. Lithophijlliim antarcticum Ilook. et Ilarv. ; [Iahiot, Nouv. contrib. alg:. reg-,
niag-.. p. 90.
iUUU. Llt/tol/iainnion lichenoides Ï.Utntarctica Ilook. et Ilarv.; Foslie, Cale. alg-. Fue-
gia. p. 70.
i6
MÉLOBËSIÉES.
1901. Litlioth. {intnrcliritm Hook. el llarv. ; Hevdhich, Lith. Mus. Paris, p. 544.
1905. — lichenoides L! antarc/ica Hook. et Harv. ; De Tûni, Sylloge alg., IV,
p. 1752.
1907. IJl/iot/i. aniorctiriim Hook. et Harv.; Foslie, Ant. and subant. Corail., p. 3.
L'espèce L. antarcticum a été i-oconnue par la plupart des auteurs qui
ont jusqu'à présent étudié les Algues antarctiques. Elle a même été rap-
portée assez fréquemment ; on peut en elFet la récolter facilement, car
elle vit fixée sur d'autres Algues.
Certains auteursont remarqué l'analogie qui e.N.iste dans l'aspect entre
les deux espèces L. antarcticum et Litlujplijillaiit lichenoides et les ont
réunies. L. lichenoides est une espèce atlantique et méditerranéenne qui vit
sur les côtes de Grande-Bretagne et de France et dans l'hémisphère Sud,
au cap de Bonne-Espérance (Bai^ton). Après une étude approfondie des
deux espèces, je crois qu'on doit leur conserver à chacune leur individua-
lité : le L. lichriioidcs doit rester dans le genre Lithophiilhinnx cause de sa
structure, tandis que le L. antarcticum est un vrai Lithothamnium.
Structuhe AN.vTOMinuE. — La croûte, extrêmement mince, a une épaisseur
d'environ 70 ;. (lig. 3) ; elle est uniquement constituée par Vhijpothalle.
Cet hypothallc montre cinq à six files
cellulaires dont les cellules mesurent
15 à 18 u. ; leur longueur ne dépasse
pas 20 [j..
A la partie supérieure, les files
de l'hypothalh» se relèvent ; là les
cellules mesurent 10 à 13 [j. de lon-
gueur et 7 à 8 ;y. de largeur. La struc-
ture est, on le voit, extrêmement sim})le.
Org.vnes uEi'iuiuucTEURS. — l^cs orgaucs reproducteurs sont, chez cette
espèce, voisins de ceux du L. lichenoides etduZ. Patena. Les concep-
tacles à sj)oranges mesurent 500 à 700 a.
CoMi'.utAisoN AVEC LES ESPÈCES VOISINES. — Lcs dillerenccs Ics plus intéres-
santes à signaler sont celles qui permettent de distinguer L. lichenoides et
L. antarcticum. Dans le L. //V7<i^;io/f/es (LemoinelOU , lîg. (30), l'hypothalle
est formé de rangées concentri(|ues séparées par des cloisons épaisses
f °
10
.20^1
Eig. 3. — Goii|ic lie l'cxlromilé d'un lliiiUe ilo
L. auliirclicuin; on voit que la crurile ii'rsl
ronslilurc i|iic par l'hypotlialle.
MÉLOBÉSIÉES. 17
fif^urant des éventails successifs. Au contraire, dans le L. antarcticum,
riiypothalle est formé de files juxtaposées. La différence qui sépare les
deux espèces est de même nature que celle qui sert de base pour diffé-
rencier les deux genres Lithothanmium et Lithophxjllum.
La dimension des cellules est d'ailleurs assez différente aussi ; les cel-
lules mesurent 30 y. chez L. lichenoides et ne dépassent pas 20 jj. chez
L. antarcticum. D'autre part, un caractère commun serait la grande réduc-
tion du périthalle chez les deux espèces.
l'ar rapport aux autres espèces antarctiques, le L. antarcticum est
assez bien défini ; les dimensions des cellules de l'hypothalle sont plus
grandes dans les deux espèces Z. Schmitzii et L. Muelleri (cellules de 20 à
30 a de longueur; ; le L. antarcticum se distingue de plus de presque
toutes les autres espèces antarctiques par la réduction du périthalle.
Il y aurait, d'autre part, une certaine analogie entre L. antarcticum et
deux espèces, L. Patena ('Voir p. 3 1 ) et Z. capense, toutes deux appartenant
au genre Lithothamnium et fixées sur des Algues d'une façon lâche.
L. I*ntena est reconnaissable parce qu'il forme de petites croûtes ovales,
très entières, ayant l'aspect de petits écussons rigides. Les conceptacles
(le Z. Patena seraient plus grands (700 à 1 000 p. de diamètre) que ceux
(lu A. (udarcticum (500 à700;j.).Z. capense du cap de Bonne-Espérance
se dislingue surtout par la présence d'un périthalle assez développé.
RÉPAnTiTio.N GÉOGRAPHIQUE. — Z. antarcticum est la seule espèce qui ait
été signalée à la fois dans toutes les régions antarctiques. Elle est connue
à la Terre de Feu : Ushuia ; au détroit de Magellan ; Punta Arenas, baie
Orange ; île Wollaston; au cap Horn : île Hermite ; aux îles Falkland;
aux Orcades : Scotia Bay ; à la Géorgie du Sud ; à l'île Kerguelen
(I)i(Ui(', 1876) ; à l'île Auckland; en dehors de la limite que j'ai tracée
pdui' les terres antarctiques, Z. antarcticum est connu en Tasmanie.
Le support le plus fréquent estBallia; mais il a été signalé aussi sur
Cnial/ina et Cladostephus.
On peut conclure de l'étude qui précède qu'il faut considérer le Litlio-
Ithijllam lichenoides comme une espèce européenne et africaine, vivant
dans les régions tempérées et chaudes.
Expédition Charcot. — Lesihise. — Mùlobésiées. 3
i8 MÉLOBÉSIÉES.
Au conlrairo, le Lithotliamnium antarcticwn serait caractéristique dos
régions antarctiques et subantarctiques. L'espèce signalée par les auteurs
dans les régions australes sous le nom de L. lichenokles n'est en général
que le L. aniarct'icum ; l'espèce décrite par Dickie sous ce nom est le
L. ne(jleclum{yo\v p. 15), ainsi quej'ai pu m'en convaincre par l'étude d'un
échantillon authentique du British Muséum.
SiiCTKtN ni.
Lithothamnium Mangini Lem. et Rosenv. sp. nov.
Sur la plupart des cailloux récoltés par l'Expédition Charcot, on
remarque la présence de petites croûtes extrêmement minces, d'une
couleur lie de vin, qui forment soit des croûtes circulaires, soit une
croûte continue recouvrant entièrement le substratum. Grâce à l'abondance
des matériaux recueillis, j'ai pu étudier cette petite espèce et me rendre
compte qu'elle ne ressemblait à aucune des espèces antarctiques décrites
jusqu'à présent.
J'ai seulement eu des doutes sur ses analogies possibles avec les
espèces arctiques, et c'est pourquoi j'ai fait appel à l'amabilité de
M. Rosenvinge, dont on connaît la grande compétence en ce qui concerne
les Algues arctiques et en particulier les Mélobésiées. Nous avons été
d'accord pour admettre l'autonomie de cette espèce, et nous avons été
heureux delà dédier à M. le Professeur Mangin, membre de l'Institut.
Bien que cette espèce n'ait jamais été décrite, j'ai pu me convaincre
qu'elle avait déjà été récoltée ; mais elle a pu passer facilement inaperçue,
si on n'en possédait que des fragments, à cause de sa très faible épaisseur.
Cette espèce sera étudiée avec soin dans les pages suivantes. Voici la
description sommaire qu'on peut en donner :
Thallo, crustas 1-2 cm. diam. ; 150-200 ;/. cr., irregulares primitus et subtiliter conci-
sus, dein circulares, in crustam unicam uoalescenti-confluentes efficiente; contextu
perithallo filis verlicalibus distinctis constituto, cellulis 7-10 p. longis, 7 à !) (j. lalis,
i-otundatis; hypolhallo-cellularum seriem singularem formante ; conceptaculis immersis,
125-300 [A diam.; letrasporis 75 p. longis, 50 \t. lalis.
Species e gxege L. compacti arctici, in regione anlarclica austro-americana (Terre
de Graham), lapidibus zonœ littoralis adfixa, frequens. Fuegia etiam incola.
Aspect extérieur. — L. Mangini se présente, à l'état le plus jeune, sous
MËLOBËSIÉES. 19
l'aspect de croûtes très |)etites, déchiquetées aux bords ; puis ensuite
le thalle prend une forme circulaire caractéristique, bien visible PI. II.
fîg. 3. Par accroissement, les divers thalles arrivent à se rencontrer et
forment ainsi une croûte continue qui recouvre uniformément les cailloux ;
cependant le contour circulaire des croûtes jeunes s'observe encore
loni^temps. Chaque croûte montre, à sa périphérie, une bordure qui est
légèrement gaufrée quand on l'observe à la loupe.
L'épaisseur des croûtes adultes est toujours très faible : elle varie
entre 150 et 200 ;y.. A cause de sa faible épaisseur, cette espèce est très
fréquemment recouverte par d'autres ; dans ce cas, si l'on fait des coupes
dans ces espèces, on observe, à leur base, des croûtes de L. Mangrni,
arrêtées dans leur croissance et dont l'épaisseur est alors à peine d<'
1)0 [j.. Je l'ai observée, dans ces conditions, à la base de L. xquahi/e,
L. d/scoideiuu, L. granuliferum.
On remarquait, dans ces thalles de L. Mangini., que la dernière rangée
de cellules s'était allongée considérablement par rapport aux autres
cellules, comme pour lutter contre l'envahissement des autres espèces
calcaires. Ces cellules atteignent en eflet 13 à 20 [j. de longueur, tandis que
la longueur ne dépasse généralement pas 10 ;/. dans cette espèce. Elles se
colorent très fortement par les réactifs. On peut donc les considérer
connue constituant en quelque sorte des cellules de défense ; celles-ci
n'existent d'ailleurs pas dans les thalles de L. Mangini non recouverts
par d'autres espèces.
Structure anatomique. — En coupe verliculc, l'aspect, du tissu de L. Man-
gi/iic?,tlvîis curieux; l'hypothalle (A,lig.4)
lait défaut et n'est représenté que par
une rangée unique de cellules obliques
d'où s'élèvent les files du périthalle. Ces
lilcs, /y, verticales, ne montrent aucune
ramilication ; elles sont distinctes les pig ,, _ coupe vnnicaie .lu thaiie de
1 . I II 1 • 1 Lilholha)7iniuni Mannini.
unes des autres; les cellules qui les /,, hypou.aiie ; p, ponthaiie.
comj)Osent ont à peu près la même hau-
teur et la même largeur : elles mesurent 7 à 10 ;j- de longueur et 7 Ji !• <j.
de largeur, souvent 7 à 8 (x X 7 p. ; leurs contours sont bien distincts.
20 MÉLOBÉSIËES.
Organes reproducteurs. — Les conceptacles, en grand nombre sur les
croûtes, sont enfoncés et forment des dépressions à leur surface; seule
la bordure périphérique du thalle reste stérile. On peut les observer sur
toutes les croûtes figurées PI. II, fig. 3. Leur diamètre varie entre 125
et 3^0 II.. Il y a deux sortes de conceptacles au point de vue de leur dimen-
sion, localisés, semble-t-il, sur des thalles différents. Certains thalles
montrent des conceptacles de 225 à 350 ii. de diamètre; ce seraient les
conceptacles à spora)iges ; unetétraspore, contenue dans l'un de ces concep-
tacles, mesurait 75 (j.de longueur et 50 (/. de largeur.
D'autres thalles montrent des conceptacles do même forme, mais plus
petits et plus serrés : leur diamètre n'est que de 125 à 175 \i.. La différence
de taille de ces deux sortes de conceptacles est très sensible, vue à la
loupe ; car ils se trouvent sur des thalles distincts, mais comme les
thalles arrivent à se réunir, il n'est pas toujours facile de distinguer les
uns des autres ces différents thalles.
Les croûtes portant ces deux sortes de conceptacles ont été étudiées ;
elles montrent rigoureusement la même structure anatomique.
Comparaison avec les autres espèces. — L. Mangini ne peut être con-
fondu avec aucune des espèces antarctiques, car il est le seul parmi
les Lithotliamnium qui montre une réduction totale de l'hypothalle.
Parmi les espèces arctiques, il montre des caractères communs avec
L. compactum var. circumscripta. En effet, les deux espèces ont un hypo-
thalle réduit; l'aspect du tissu est assez semblable, mais les cellules du
L. compactum sont plus petites et moins larges. De plus, on observe dans
une coupe du tissu de L. compactum des zones superposées plus colorées
que le reste du tissu, caractère qui n'existe pas dans L. Mangitii. Les
dimensions des conceptacles sont identiques ; mais, chez L. cojnpactum, ils
sont généralement remplis, après l'expulsion des spores, par de nouveau
tissu, ce qui n'est pas le cas ici.
M. Rosenvinge insiste, en particulier, sur les différences suivantes
entre les deux espèces :
1° La croûte est souvent très épaisse dans le L. compactum type ; elle
est très mince dans la var. circumscripta^ mais elle n'est jamais aussi
uniformément mince que celle du L. Mangini.
MÊLOBËSIÊES. 21
2o Les conceptacles sont plus serrés et, par suite, de forme plus angu-
leuse dans le L. coinpactam.
J'ai développé assez longuement les différences des deux espèces,
puisque c'est la seule espèce dont on pourrait la rapprocher.
Habitat et répartition géographique. — L. Mangini a été récolté en de
très nombreuses stations, et il paraît extrêmement abondant dans la
i-égion antarctique sud-américaine.
Il a été trouvé dans la Terre de Graham, au cap Tuxen (station 5o2j
et à l'île Petermann (stations Îi81, 582, 583, 589, 590, 591, 593, 594,
.■)95, 598,600, 606, 607,608). lia toujours été récolté à marée basse; les
dates des récoltes sont 8 janvier, 7, 30, 31 octobre, l^r novembre 1909.
Cette espèce peut encore être signalée en deux autres localités : je l'ai en
effet observée à la base d'une coupe de L. aequahile provenant de l'île Wandel
et récoltée parla première Expédition Charcot; celte découverte permet de
supposer que l'espèce estabondante dans toute cette région. Je l'ai observée
également à la base d'une coupe de L. discoideum de la Terre de Feu.
Cette très petite espèce a dû passer inaperçue jusqu'à présent.
DEUXIÈME GROUPE
Section IV.
Une seule espèce se place dans le deuxième groupe, le L. heterocladuni, la
seule espèce antarctique dont le thalle soit ramifié et repose librement
sur le fond de la mer.
En l'absence de croûte basilaire, il est difficile d'établir des compa-
raisons entre les espèces ramifiées et les espèces crustacées ; c'est pourquoi
j'ai précédemment réuni ces espèces en branches dans une section dis-
tincte (section IV). D'après les caractères du tissu formé de files serrées,
ces espèces se rapprochent surtout des espèces crustacées de la section II .
Lithothamnium heterocladum Foslie.
1877. Melobesia calcarea auct. ; Dickie, Suppl. notes on a\g. of « Challeng-cr » Exp., p. 55.
1901. Lithothamniun squarrulosum f. australis Foslie ; Heydrich, Lith. Mus. Paris,
p. 541.
22 MÊLOBÉSIÉES.
1905. Lithoth. heterodadum Foslie, Botan. Saml., p. 2, f. gracilis, f. crassa.
1907. — — Foslie, Ant. and subant. Corail., p. 9, PI. I, flg-. 16 à 22.
Aspect extérieur. — L. heterodadum est la seule espèce antarctique qui
forme un massif ramifié non fixé. Son aspect est très analogue à celui de
l'espèce de nos côtes, L. calcareum, et c'est sous ce nom qu'elle avait été
désignée tout d'abord. Bien que le/,, heterodadum %Q\[.io\x]o\xvs stérile, et
qu'on ne puisse pas s'appuyer sur les caractères des organes reproduc-
teurs pour caractériser cette espèce, M. Foslie a cru cependant devoir la
distinguer du L. calcareum.
Structure anatomique. — Dans ces conditions, les données qu'apporte
l'étude du tissu sont particulièrement intéressantes et ont d'autant
plus de valeur.
En coupe transversale, les branches sont constituées pardes files cellu-
laires extrêmement serrées; les cellules sont rectangulaires; elles
mesurent 8 à 15 [j. de longueur et 4 à 5 [j. de largeur; les dimensions
moyennes sont 8 à 12 [a X 4 j^.. On remarque, de plus, que les parois longi-
tudinales des cellules se colorent mieux par les réactifs colorants que les
parois transversales, de sorte que les limites des cellules d'une môme file
n'apparaissent pas très nettement.
CoMPAR.usoN AVEC LES AUTRES ESPÈCES. — Les données qui précèdent
permettent d'affirmer l'individualité du L. heterodadum ; en effet, chez
le L. calcareum, le tissu est formé de petites cellules ovoïdes, qui ne
sont réunies entre elles que par une partie très rétrécie.
L. heterodadum se présente sous deux formes : l'une à branches épaisses,
var. cms5«FosL., dont les branches ont 3 à 4 millimètres dediamètre
et qui rappelle le Lithothamnmm pulchrum; l'autre, var. gracilis Fosl.,
dont le diamètre des branches n'est que de 2 millimètres et qui ressemble
à Lithothamtiiwn australe. Cependant il faut ajouter que, d'après les
dessins donnés de ces deux espèces, L. australe et L. pulchrum (Weber
et Foslie, SihogaExp., 1904, fig. 10 et 18), il ne me paraît pas y avoir
aucune relation comme structure entre ces espèces et L. heterodadum.
En ce qui concerne le L. calcareu?n, je ïerâ'i remarquer que ce n'est pas
une espèce arctique, et qu'il aurait plutôt été étonnant de le retrouver
dans les régions antarctiques ou même subantarctiques.
MËLOBËSIËES. 23
Habitat. — L. hcterodadum est une espèce commune dans toute la
i'éf;ioii du détroit de Magellan et de la Terre de Feu, où il forme des bancs
entiers à une profondeur d'environ 15 mètres. Il a été signalé aux
localités suivantes : Smyth Channel, Puerto Bueno (von Paessler), Long
Island (Michaelsen), Beagle Channel (Skollsberg), Isthmous llarbour
(Dickie). Il est également connu à l'île de l'Observatoire, près de l'île des
États, à l'est de la Terre de Feu. C'est de cette dernière localité que
M. Skoltsberg m'a envoyé l'échantillon étudié. Il paraît y vivre à une
profondeur plus grande (26 mètres) que dans le détroit de Magellan.
TROISIÈME GROUPE
Section V.
Caractères différentiels des « Lithothamnium )> du troisième groupe
(section V). — L. Miiellcri est en quelque sorte le type d'un certain
nombre de Lithothamnium antarctiques dont le caractère commun est de
posséder un périthalle formé de rangées de cellules (fig. 6). Au con-
traire, toutes les autres espèces de Lithothamnium, montrent des files
cellulaires distinctes dont les cellules ne sont pas disposées en rangées,
ainsi qu'on peut le remarquer sur la figure 1 . Ce caractère du périthalle ne
paraît exister que dans certaines Algues antarctiques et m'a paru motiver
la formation d'une nouvelle section. Dans les Algues de cette section,
l'hypothalle normalement développé ne présente aucun caractère spécial.
/^. Muelleri est ainsi le type d'une section dans laquelle il faut ranger :
L. Muelleri;
L. Sclimitzii ;
L. fuegianum.
Ces trois espèces ont de grandes affinités; l'épaisseur de la croûte ne
dépasse pas 400 y. ; la croûte est surtout constituée par l'hypothalle ; le
périthalle est peu développé, surtout dans les régions du thalle où so
forment les conceptacles ; il n'est souvent constitué que par trois à quatre
rangées de cellules.
Leurs caractères distinctifs sont indiqués page 50; on peut encore en
24 MÊLOBÊSIÊES.
citer quelques-uns : Thypothalle est plus développé chez L. Muelleri que
dans les deux autres espèces; les cellules de l'hypothalle et du périthallo
de L. fiiegianum sont plus courtes que celles des espèces L. MuellciK
L. Schmitzii. L. Schmifzii offre un caractère particulier : l'hypothalle
forme sur les bords du thalle des rangées concentriques.
Enfin l'épaisseur du tissu ne paraît pas dépasser 200 i^. chez L. fuegia-
?n(?n, tandis qu'elle atteint 300 à 360 i>. chez L. Schmitzii.
D'autre part les conceptacles atteignent \ 000 u. de diamètre (400 à
1 000 ^.) chez L. fuegianum, tandis qu'ils ne dépassent pas 500 jx chez
L. Schmitzii et 300 [a chez Z. Muelleri.
Enfin, au point de vue de leur aspect extérieur, L. Muelleri forme
généralement des croûtes entourant d'autres Algues et formant quelque-
fois de véritables manchons. L. fuegianum est également épiphyte et se
rencontre sur des Algues. L. Schmitzii ne paraît vivre que sur les
rochers, où il forme des croûtes très fragiles, pourvues de lobes secon-
daires en écusson.
Lithothamnium Muelleri (Lenorm.) Rosan.
1866. Lithoth. Muelleri Lenormand in Herb.; Rosanolî, p. 101, PL VI, flg-. 8 à 11.
1895. — — Len. ; Hariot, Nouv. contr. alg. rég. mag., p. 99.
1897. Lit/iot/i. ? Muelleri Len.; Heydrigh, Melob., p. 413.
1901. Lithoth. Muelleri Len.; Heydrigh, Lith. Mus. Paris, p. 544.
1902. Lithoph. pseudolichenoides Heydrigh, Nouv. Melob. Mus. Paris, p. 475.
1905. Lithoth. Muelleri, L. pseudolichenoides, de Toni, Sylloge alg., IV, p. 1750, 1790.
Aspect extérieur. — L. Muelleri forme souvent un manchon autour des
tiges d'autres Algues; c'est ce qui a d'ailleurs favorisé sa récolte dans les
régions antarctiques. La surface n'est pas lisse ; elle est généraleinonl
irrégulière par suite delà présence de mamelons et de petites crêtes. La
croûte n'est fixée que dans sa partie centrale, et les bords sont libres.
Elle a été trouvée soit sur les stipes de grandes Algues, soit sur les
frondes de Floridées.
Structure an.\tomique. — L'hypothalle, bien développé, atteint environ
100 17. d'épaisseur; il est formé de files cellulaires très serrées les unes
contre les autres; les cellules sont rectangulaires, de 20 à 30 p. de lon-
gueur et 6 à 8 p. de largeur.
MËLOBÉSIÊES. 25
Le pénthalle, peu développé, est formé de deux à trois rangées de
cellules mesurant 10 à 11 u. X 8 y..
Organes reproducteurs. — Les conceptacles à sporanges mesurent 300 ]>.
de diamètre environ. Je les ai observés sur un échantillon de l'Herbier
Thuret-Bornet; leur toit est percé de nombreux pores. Les spores n'ont
pas été observées depuis Rosanoff.
Les conceptacles à cystocarpes mesurent 270 à 300 [a de diamètre et sont
percés d'un grand orifice de 30 à 40 |y. ; les carpospores mesurent 75 [a de
diamètre.
Habitat et répartition géographique. — J'ai réuni (1911, p. 85, note)
les deux espèces L. Muellevi et L. pseiidolichetioides, qui ne m'ont pas paru
pouvoir être distinguées. La répartition du L. Muelleri est la suivante :
Australie du Sud (Rosanoff et Herbier Thuret-Bornet) ; Tasmanie (Herbier
Thuret-Bornet) ; Nouvelle-Zélande (Herbier du Muséum de Paris) ;
Extrême-Sud de Madagascar : Fort-Dauphin [L. pseudolichenoides
Heyd.). Dans les régions antarctiques, il n'est encore connu qu'à la Terre
de Feu : île Picton (Ilariot). C'est donc une espèce connue surtout en
dehors des régions antarctiques, mais qui devait cependant figurer
ici. Ses relations avec les autres espèces antarctiques du même groupe
ont été résumées précédemment (p. 23).
Lithothamnivun Schmitzii (Har.) Heyd.
i895. LithoplujUum Sc/tmitsii Hauiot, Nouv. contr. alg. Magell., p. 98.
1890. Lithothamnion magellanicum Foslie, New or crit. Lith., p. 8, fig. S.
1900. Lithoth. scutelloides Heydrich, Exp. ant. Belge, p. 563.
1900. — magellanicum Fosr.iE, Cale. alg. Fuegia, p. 71.
1901. — Schmitsii Har.; Heydiuch, Die Lilh. Mus. Paris, p. 541.
1901. — magellanicum F'oslie, Die Heyd. Melob. Arb., p. 28.
1905. — — f. crenulala; Foslie, Botan. Saml., p. 3.
1905. — — — Fosl. ; Holmes, Some south Orkney alg.,
p. 197.
1907. Lilholh. crenulatum Foslie, Alg. not., IV, p. 5.
1907. — Schmitzii Har. ; Foslie, Alg. not., IV, p. 8.
1907. — magellanicum Foslie, Ant. and subant. Corail., p. 4, PI. I, fig. 1 à 3.
Bibliographie du L. Schmitzii. — Le L. Schmitzii a été nommé et décrit par
M. Hariot, grâce aux échantillons rapportés de la Terre de Feu et du détroit de
Magellan par Michaelsen en 1893 (Hariot, 1895). Cette même espèce a reçu, la môme
année, de M. Foslie (1896, p. 8, fig. 8) le nom de L. magellanicum, nom donné aux
Expèdilion Charcot. — Lemoine. — Mélobësiées. 4
26 MÉLOBÉSIÉES.
échantillons communiqués par M. Hanot à M. Foslie. M. Poslie a ensuite (1901, p. 28)
émis l'hypothèse que, parmi les échantillons du L. Schmitzii — magellanicum, on
pourrait en réalité reconnaître deux espèces de Lithothamnium : le L. Sc/imitcii Har.
str. sensu et le L. magellanicum Fosl.
Je crois cependant que les deux descriptions correspondent bien à la même espèce, et
je ne vois pas sur quels caractères nettement établis on pourrait baser cette distinction. Je
conserve donc le nom de L. Schmitsii; celui de L. magellanicutn tombe en synonymie.
Je fais également rentrer dans la même espèce le L. sculelloides Heydrich, ainsi
que l'a proposé M. Foslie; et le L. crenulatum décrit d'abord par MM. Foslie et Holmes
comme une forme du L. magellanicum (1905) puis considéré par M. Foslie comme une
espèce distincte. Enfin c'est encore le L. Schmilzii qui a été signalé par M. Hariot
(1888) sans nom d'espèce, et par le même auteur sous le nom de L. hapalidioides
(1888 et 1895).
Aspect extérieur. — Je décrirai tout d'abord cette espèce d'après
les échantillons rapportés par la Mission Charcot; l'un d'eux est figuré
PI. I, fig. 3.
L. Schmitz-ii forme, sur les rochers, des croûtes de couleur rose franc,
d'environ 300 à 360 y- d'épaisseur, unies ou légèrement mamelonnées;
la surface peut même être surmontée de sortes de cônes lorsque l'Algue
recouvre des inégalités du substratum, mais son épaisseur reste toujours
très faible. La croûte est à peine fixée au substratum; il suffit souvent
de la toucher très légèrement pour qu'elle se détache; d'ailleurs, dans
sa partie périphérique, elle est tout à fait décollée du substratum.
La croûte principale peut donner naissance à de petits lobes secon-
daires en forme d'écussons, visibles sur la figure (Pi. I, fig. 3). Le nom de
L. sculelloides a été donné par M. Heydrich à un échantillon dans lequel
les lobes secondaires étaient très nombreux et développés les uns
au-dessus des autres.
Lorsque la croûte de L. Schmitzii s'est développée sur une coquille ou
un caillou de petite dimension, il n'y a pas formation de lobes secon-
daires, et la croûte est plus adhérente. La première description donnée
par M. Hariot de cette espèce s'appliquaità de petites croûtes sur coquilles.
On pourrait considérer comme types de l'espèce les échantillons cor-
respondant à cette première description de L. Schmitzii, et désigner, au
contraire, sous le nom de var. sculelloides Heyd., les croûtes presque déta-
chées du substratum et donnant naissance à de petites croûtes secondaires
en forme d'écussons. Les échantillons de la Mission Charcot (de la Terre
MËLOBÉSIÉES. 27
de Feu) correspondraient uniquement à la var. sciiteUoides . M. Ileydrich
aurait observé des échantillons (de l'île des États) encore plus caractéris-
tiques de cette variété que ceux de la Terre de Feu décrits ici.
Structuue anatomique. — J'ai étudié un échantillon de cette espèce,
récolté à la Terre de Feu par M. Hariot, et plusieurs échantillons de la
Terre de Feu (île Désolation) de l'Expédition Charcot que je rapporte à
cette espèce.
Lorsqu'on étudie une croûte dans sa partie centrale, elle montre un
hypothalle et un périthalle. L'%/^o/Afl//e est formé de cellules de 22 i^de
longueur et de 7 à 8 [j. de largeur.
Le périthalle est formé de cellules disposées en rangées, de même que
dans les autres espèces du même groupe, Z. Miielleri,L.fuegianum.Lovsqw
la croûte est fructifiée, il n'y a pour ainsi dire pas de périthalle ; l'hypo-
thalle, h (fig. o), occupe la plus grande partie de l'épaisseur de la croûte.
Fig. 5. — Schéma de la structure d une croûte de /.. Schmitzii, dans la région centrale pourvue de con
ceptacles, c; la croûte est presque unu]uonient constituée par l'iiypothalle, h.
Eneffet, au-dessus de l'hypothalle, on observe une écorce puis une rangée
de conceptacles c, surmontés par l'écorcc la plus récente ; la formation du
périthalle est évidemment troublée parla présence des conceptacles.
Dans la partie périphérique d'une croûte, où elle n'est pas fixée au
substratum, la croûte est plus mince
que dans la partie centrale ; elle est en-
core presque uniquement constituée par
l'hypothalle. Cet hypothalle n'a pas les
iiirines caractères que dans la partie
adhérente de la croûte : il a tendance à
former des rangées concentriques, ainsi
que c'est souvent le cas pour les parties non adhérentes des croûtes de
Fif
6. _ Porithalle de LithoUiamnium
Sclimitsii.
28 MÊLOBÉSIÉES.
Lithothamnium. Le périthalle forme quelques rangées de cellules ; ces
cellules mesurent 15 à 20 p. x 5 (^. (fîg. 6).
En résumé, la croûte de L. Schmitzil est constituée principalement par
riiypothalle dont l'épaisseur varie entre 130 et 210 [y. ; le périthalle est
formé par une à trois rangées de cellules; son épaisseur ne dépasse pas
150 p. ; l'hypothalle est formé de files horizontales dans la partie centrale,
adhérente, de la croûte ; il a tendance, au contraire, à constituer des
rangées concentriques vers la périphérie.
Organes reproducteurs. — Les échantillons rapportés par l'expédition du
« Pourquoi Pas? » sont couverts de conceptacles ; on trouve les deux sortes
de conceptacles sur des individus différents.
Les conceptacles à s'poranges ont 350 à 400 \i. de diamètre ; M. Foslie a
observé dans cette espèce des conceptacles de 300 à 500 p. de diamètre ; le
toit est plat, légèrement déprimé, traversé par 25 à 35 canaux, à ce qu'il
m'a semblé. Les tétrasporanges ont été'observés par M. Foslie ; leurs
dimensions sont 120 à 130 p. de longueur et 40 à 60 p de largeur.
Les conceptacles à cystocarpes ont une forme caractéristique, avec un
pore très large au sommet (fig. 5) ; ils mesurent 250 à 400 p de diamètre.
Comparaison avec les espèces voisines. — Comme l'a fait remarquer
M. Heydrich, cette espèce est très voisine du L. Muelleri ; mais cette der-
nière espèce ne forme jamais de lobes secondaires et affecte le plus sou-
vent l'aspect d'un manchon entourant les tiges (Voir p. 24).
J'ai considéré comme une variété du L. Schmitzii le L. crenulatum Fosl. ,
qui ne me paraît pas suffisamment caractérisé comme espèce d'après les
descriptions qui en ont été données ; mais je n'en ai pas vu d'échan-
tillons.
Habitat et répartition géographique. — L. Schmitzii a été récolté dans le
sud de la Patagonie, le détroit de Magellan ; la Terre de Feu : baie
Orange, Beagle Channel (Ushuia), etc.; le cap Horn; l'île des États
[L. scutelloides Heyd.).
La localité nouvelle de l'île Désolation est intéressante, car le
L. Schmitzii n'était pas encore connu dans la partie ouest de la région de la
Terre de Feu. Il y a été trouvé à 2 mètres de profondeur dans la baie
Tuesday (stations 656-657). L. Schmitzii est une des espèces lesplus répan-
MÉLOBÉSIÉES. 29
dues dans la région de la Terre de Feu. En dehors de cette région, il a
été signalé aux îles Falkland (Berkeley Sound), à la Géorgie et aux
Orcades (Scotia Bay). Aux Orcades et en Géorgie, la var. crenulata Fosl.
[L. crcnulatum) serait seule connue jusqu'à présent. Elle y vivrait à
un(^ profondeur de 17 à 35 mètres.
/.. Sc/imifzii a été récolté à l'état fructifié pendant les mois de jan-
vier, mars et juillet, d'après les recherches de M. Foslie ; les échantillons
de l'Expédition Charcot, récoltés le 3 février 1909, étaient fructifies, mais
je n'ai pas observé de sporanges dans les conceplacles.
Lithothamnium fuegianum Foslie (1).
19U0. Lithothamnion kerguelenum (Dickie) Fosl., f. fuegiana Fosl., Foslie, Gale, alg.,
Fuegia, p. 69.
1905. Lithothamnion kerguelenum (Dickie) Fosl., f. fuegiana Fosl.; Foslie, Bolan.
Saml., p. 3.
1906. IJthoth. fuegianum Foslie. Alg. not., II, p. 9.
1907. — — — Ant. and subant. Corail., p. 5, PI. I, fig. 4 à 6.
Aspect EXTÉRiEuu. — L. fuegianum forme de petites croûtes roses de
forme irrégulière, fixées seulement en quelques points de leur surface
inférieure à des tiges d'Algues. On observe souvent des lignes concen-
triques vers les bords du thalle. En coupe, malgré leur surface irrégulière,
ces croûtes ont une épaisseur très constante, 200 y. le plus souvent, quel-
quefois 175 u. en certains points. Jusqu'à présent, cette espèce n'a jamais
été rencontrée sur des pierres. Sur les échantillons fructifies, on remarque
la présence de très grands conceptacles peu proéminents.
Strl'ctuue an.vtomique. — Vhypotkalle est l)ien développé; il est formé
de huit à neuf files cellulaires; les cellules sont courtes; leur longueur
varie entre 13 et 22 f^-; elle est de 20 à 22 \j. pour les cellules des files les
plus inférieures ; la largeur est de 4 à 6 1-»-.
Le périthalle est formé de cellules disposées dans leur ensemble en
rangées superposées ; elles sont rectangulaires, à angles arrondis ; elles
mesurent 6 à 10 y. x 3 à 4 u..
Organes reproducteurs. — Les conceptacles à sporanges mesurent 400 à
(1) M. Heydrich a donné le nom de fuegianum en 1901 à une autre espèce, le L. dibcoidcum
Foslie (1900; ; le nom donné par M. Foslie a la priorité et doit être conservé pour cette espèce-ci.
30 MÉLOBÉSIÉES.
700 [y. de diamètre ; leur toit est convexe, puis ensuite aplati, traversé par
120 canaux ; les tétrasporanges mesurent 130 à 200 ^l de longueur et 40 à
80 y. de largeur.
Les conceptacles à cystocarpes, coniques, mesurent SOO à 1000(x de
diamètre. Les conceptacles à anthéridies, de forme également presque
conique, mesurent 200 à 300 a.
Répartition géographique. — Cette espèce a été trouvée aux îles Falkland
(Berkeley Sound) et à la Terre de Feu (île Désolation). J'ai étudié cette
espèce sur des échantillons du Muséum de Paris provenant delà Terre de
Feu et sur un échantillon recueilli par M. Skottsberg aux îles Falkland ;
ces deux échantillons avaient été déterminés par le créateur de l'espèce.
Je ne veux pas passer sous silence quelques autres espèces de Litho-
thamnium dont je n'ai pas pu me procurer d'échantillons et dont, par
suite, je ne pourrai pas tenir compte dans les tableaux de détermination
des espèces. Ces espèces rentrent très probablement dans le premier
groupe et dans les sections I et IL
Lithothamnium variabile Foslie. — Cette espèce, décrite par Foslie
{Alg.9iot.U, p. 10, [9m;Ant.andsi(bant.ComlL, p. ù,F\.l,rig.7h9,i907),
forme des croûtes plus épaisses que la plupart des espèces que nous
avons vuesjusqu'ici; elle se présente sous l'aspect de croûtes dont l'épais-
seur atteint 1 millimètre; l'aspect est irrégulier par suite de la présence
d'excroissances, et les croûtes peuvent s'ajouter les unes aux autres, for-
mant des expansions irrégulières. Les conceptacles, peu proéminents,
sont répartis en petits groupes; leur diamètre est de 400 h GOO ['■; le
toit est traversé par 90 canaux. En coupe, on constate la présence d'un
hypothalle très développé et d'un périthalle. L. variabile est une espèce
caractéristique des îles Falkland, où elle est déjà connue en plusieurs
localités.
Lithothamnium obtectulum Foslie. — Cette espèce, décrite tout d'abord
comme une forme du L. kerguelenum (Foslie, Some new or crit. Lith.,
p. 10, 1899) puis comme une espèce distincte {Die Lith. Deutsch. Sadp.
Exp., p. 210, PI. XX, fig. 1 à 3, 1908) n'est encore connue qu'à nie
MÉLOBÉSIÉES. 31
Kerguelen. Elle vit fixée aux coquilles et aux pierres et forme des croûtes
irrégulières pourvues d'excroissances; comme dans l'espèce précédente,
les croûtes se superposent les unes aux autres.
Les conceplacles à sporanges sont nombreux dans la partie centrale
de la croûte; leur diamètre est do 300 à 400,".; le toit du conceptacle
est traversé par cinquante à quatre-vingts canaux. Les conceptacles vides
forment autant de cavités polygonales dont Tensemble dessine un réseau
comme on l'observe dans le Llthoith. suhantarcticum. Les conceplacles
à sporanges sont coniques. En coupe verticale, les deux tissus hypo-
thalle et périthalle existent.
Lithothamn'nim aucklamUcum Foslie avait d'abord été décrit comme
une forme du L. fumigatimi {F osUe, Botan. Saml. , 1905, p. 2), puis ensuite
comme une espèce distincte (Foslie, A/g. not. IV, 1907, p. 18). Il
semble^ d'après les descriptions, qu'on doive en effet séparer les deux
espèces. Il se distingue du L. fumigntum par ses cellules hypothalliennes
atteignant 36 u. et ses conceptacles à sporanges atteignant à peine 400 y-
de diamètre (250 à 360 u.). Dans la croûte, les deux tissus hypothalle et
périthalle existent. Cette espèce n'a pas été signalée ailleurs qu a l'ile
Auckland.
Lithothamnium Patem{}iook. et llarv.) Fosl. (Voirp. 17). Cette espèce
n'appartient pour ainsi dire pas à la région antarctique. C'est une espèce
du sud de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et du cap de Bonne-
Espérance, dont lalimite d'extension vers le sud paraît être l'île Auckland.
C'est pourquoi je n'insiste pas davantage sur cette espèce, qui est à peine
une espèce subantarctique.
Genre LITHOPHYLLUM.
Il a été décrit sept espèces de Lithophyllum antarctiques ; mais il faut
mettre à part deux espèces, L. discoideumeiL. consociatum, qui n'ont rien
de commun avec les Lithophyllum et que j'ai distinguées sous le nom de
Pseudolithophyllum .
Les autres espèces restent dans le genre Lithophyllum, en faisant tou-
tefois cette restriction qu'une seule espèce montre l'hypothalle caractéris-
tique des Lithophyllum. C'est pourquoij'ai dû créer le sous-genre Antarc-
32 MÊLOBÉSIÊES.
ticophyllum pour deux espèces dont l'hypothalle est formé de files cellu-
laires horizontales, comme chez les Lïthothamnium^ Archseolithotham-
nium^ etc.
En résumé, les espèces de Litliophyllum se répartissent dans les sec-
lions et sous-genres suivants, tels qu'ils ont été définis (Lenioine, 191 1) :
1° La section 1, qui groupe les Lif/iophylhrm l-^p'iqnes dont l'hypothalle
est formé de rangées concentriques, est représentée par une espèce,
L. imgosum ;
2° Une autre espèce, caractérisée par l'absence complète de l'hypothalle,
L. falklandicum fait partie de la section IV ;
3° Le sous-genre Dermatolithon, dont je n'avais pas eu l'occasion de
m'occuper en 1911, est représenté par le L. conspectum. Dans ce sous-
genre l'hypothalle, réduit, est constitué par une seule rangée de cellules
obliques;
4° Enfin le nouveau sous-genre Antarcticophijllum, dont l'hypothalle
est formé de files horizontales superposées, renferme deux espèces,
L. œquahile etZ. subantarcticiim. Cette dernière espèce forme un type de
transition v«rs le nouveau genre PseudolitltopJiyllum.
On voitainsi queles sections I, II, III, crééespourdes espèces tempérées
et tropicales, à structure normale, ne sont représentées dans l'Antarctique
que par uneseule espèce, Z.ri<^05Mm. Et encore faut- il l'aire cette restriction
que cette espèce doit plutôt être considérée comme type de transition
entre les genres Lithothanmium et Lithophyllum, car, par ses organes
reproducteurs, elle appartiendrait au genre Lithothanmium. C'est un
nouvel exemple à ajouter à celui du L. lichenoides, que j'ai déjà signalé
en 1911.
Il faut en conclure que le genre Lithophyllum est représenté, dans
l'Antarctique^ par des espèces aberrantes oxx point de vue de la structure.
Section I.
Lithophyllum rugosum (Foslie) Lemoine.
1900. Lilfiothamnion rugosum Foslie ; Foslie, Cale. alg. Fuegia, p. 66.
1901. — — — NewMelob., p.4, f. g-enu/na F. ; nonf. t'aZjdaF.
(= Litli. validum Foslie), non f. crassiuscula F. (= Litli. paciflcum F.
f. crassiuscula F.).
MÊLOBÉSIÊES. 33
1901. Lithoth. rugosum Fosl.; Poslie, Die Heyd. Melob. Arb., p. 21.
1907. — — FosLiE, Antarct. and subant. Corail., p. 8, PI. I, lig-. 12 à 15.
1907. — — FosLiE, Alg. nol. III, p. lU.
Aspect extérieur. — L. rugosum forme sur les cailloux des croûtes
atteignant 1™™,5 d'épaisseur ;"les croûtes sont pourvues de petites excrois-
sances en forme d'épines ou de courtes branches ; ces branches sont
simples, quelquefois ramifiées, plus ou moins serrées.
Structure anatomique. — Vhypothalle [h, fig. 7 et 8) occupe une épais-
seur de 100 \j. dans une section verticale de la croûte de L. rugosum ; ses
cellules sont disposées en rangées concentriques et mesurent 10 à 15;^.
de longueur (surtout 12 à 14 j^.) et 5 «. de largeur.
Il est surmonté par \e périthalle (p, fig. 7 et 8), formé de files distinctes
de petites cellules ovoïdes, de 8 à 9 y- de longueur et 5 |x de largeur.
Fig. 7. — Coupe verticale d'une croûte de Lilhophyllum Fig. 8. — Détail de la figure 7 montrant l'hypo-
rugosum.— A, hypothalle ; p, périthalle. (Échantillon thalle. /(, et le périthalle, p.
de la Terre de Feu, Hariot, 1883.)
L'étude de la structure m'a conduite à placer cette espèce dans le
genre Lit/tophy/lum, tandis que jusqu'alors, à cause des caractères des
organes reproducteurs, elle avait été placée dans le genre Lithothamnium.
C'est en somme, comme je l'ai dit plus haut (p. 32), une espèce de
transition.
Organes reproducteurs. — Les conceptades à tétrasporanges sont géné-
ralement peu proéminents et de forme peu définie ; ils sont surtout
groupés au sommet des branches. Leur diamètre est 350 à 400 \j. ; leur toit
est percé de trente à quarante pores; vers la maturité des spores, le
conceptacle est souvent déprimé. Les sporanges sont encore inconnus. Ils
avaient seulement été observés dans la f. crassiuscula, séparée ensuite de
l'.'pédition Chai'cot. — Lemoine. — Mélobésiées. «^
34 MËLOBÉSIËES.
cette espèce. Les conceptacles à crjstocarpes sont très élevés. Après l'ex-
pulsion dos sporanges, les cavités des conceptacles sont remplies par des
liles cellulaires nouvelles.
Comparaison avec les autres espèces. — L. rugosuin ressemble au Litho-
thamnium coUkulosum, espèce arctique, mais la structure éloigne, à mon
avis, les deux espèces. L. rugosiun rappellerait aussi, par son aspect,
L. mamillare de Californie.
Je rapporte provisoirement au L. rugosmn une espèce du détroit de
Magellan, de Punta Arenas, le L. exasperatitm Foslie [Alg. not. III, 1907,
p. 9). D'après la description de l'espèce, et de l'avis même de l'auteur,
c'est une espèce très voisine de L. rugosum. En l'absence d'échantillons,
je me borne à signaler cette espèce et à admettre provisoirement son
identité avec L. rugosum.
Habitat et répartition géographique (1). — L. rugosum est connu sui-
les côtes de Patagonie et de la Terre de Feu, à la Terre Désolation
(Puerto Angosta) ; dans le Détroit de Magellan : Smyth Channel ; à l'île
de l'Observatoire, près de l'île des États.
L'échantillon étudié a été récolté par M. Hariot à la Terre de Feu
en 1883 et a été déterminé par M. Foslie.
Section IV.
Lithophyllum falklandicum Foslie.
1905. Lithopli. Marlothii Heyd., f. falklandica Foslie; Foslie, Botan. Saml., p. 3.
1906. — falklandicum Foslie, Alg-. not. II, p. 24.
1907. _ _ _ Ant. and subant. Corail., p. 14, PI. II, fig. 10 à 13.
Aspect extérieur. — L. falklandicum forme une croûte très mince
recouvrant des coquilles ; l'épaisseur de cette croûte est d'environ 120 [7, ;
elle donne naissance à de nombreuses petites nodosités simples ou rami-
fiées formant quelquefois de petites branches ou des épines. La couleur
est violacée.
Structure anatomique. — L. falklandicum est caractérisé par la ré-
duction de son hypothalle, caractère que j'ai déjà eu l'occasion de signaler
(1) L. rugosum a été signalé à diverses reprises en Californie : San Diego, San Pedro, Washing-
ton ; ces échantillons appartenaient aux formes valida et crassiuscuta rattachées ensuite à d'autres
espèces (Voir plus haut).
Fig. 9. — a, coupe d'une crowlc do Lilhophyllum falklandicum consti-
lui'C uniquement par le périthallc, /)p; l'iiypotliallu /t ne lornie ([ue la
rangée basilaire : h, c, tissu des brandies formées de rangées ; les
cloisons sont queliiuelois très épaisses, ainsi qu'il est ligure en c.
(lichantillon des iles Falkland, récolté par M. Skotlsberg.)
MÊLOBÉSIÉES. 35
pour plusieurs espèces tropicales. Cet hypothallc (//, fij;. 9) forme une
rangée de cellules plus larges que hautes, qui se touchent de manière à
former une assise basilaire dont la hauteur n'est que de 0 y.. La croûte,
très mince, comme je l'ai dit plus haut, est composée de seize cellules
superposées en files verticales qui constituent \c pèrithalle {pp, a, fig. 9).
Le périthalle est ainsi
formé de fdes dont
les cellules, de forint^
carrée, mesurent li à
7 a de hauteur et 7 à
9 y. de largeur. Les files
cellulaires sont ser-
rées les unes contre
les autres, et le tissu
a un aspect com-
pact.
La croûte jeune n'est constituée que par ce seul tissu. Au contraire, au
niveau d'une nodosité, le tissu a pris un caractère différent [b, fig. 9) ;
les cellules se sont disposées en rangées, séparées par des cloisons con-
tinues, extrêmement épaisses, ayant jusqu'à 7 y. en certains points, et se
colorant très vivement par les réactifs. Ces cellules ont 7 à I3y.de hau-
teur et 6 à 7 y. de largeur. Ce tissu des branches, différant du tissu
primaire de la croûte, est le pàrit/udle secondaire, /«. En résumé,
le L. falklandicum développe successivement deux tissus, le périthalle
primaire, pp, qui compose à lui seul la croûte unie, et lo périthalle
secondaire, ps, qui apparaît pour constituer les petites excroissances du
thalle.
J'ai déjà insisté sur l'intérêt de cette disposition à propos de
/y. pallescem [Lernoxne, i9H,p. irî7).
Organes reproducteurs. — Les conceptacles à sporanges, de forme
convexe ou presque conique, ont un diamètre de 120 à 200 y.. Lorsqu'ils
ont terminé leur évolution, il reste à la surface du thalle de petits trous
à la place qu'ils occupaient.
CoMPAH.viso.N AVEC LES .\UTREs ESPÈCES. — La structure si intéressante du
36 MÊLOBÉSIÉES.
L. fallilandicum, avec ses deux tissus apparaissant successivement,
rappelle celle que j'ai déjà décrite chez Lithoph. Kaiserii et Lithoph. pal-
lescens. L. falklancUcmn se place au voisinage de ces deux espèces, avec
lesquels il a un autre caractère commun, la réduction de l'hypolhalle.
L. f'alklandicum est très voisin du L. Marlothii du sud de l'Afrique,
dont il se distingue, à l'aspect, par des excroissances plus fines ; à
cause de leur relation, M. Foslie avait d'abord réuni les deux espèces.
Le tissu est analogue, mais je n'ai pas observé l'hypothalle de L. Marlo-
thii, et je ne puis pas préciser davantage leurs relations.
Habitat et répartition géographique. — L. falklandicum est une espèce
abondante aux îles Falkland : Berkeley Sound, Stanley Harbour, Port-
Louis, Seal Gove. L'Algue étudiée, reçue de M. Skottsberg, en provient.
Elle y vit jusqu'à une profondeur de 7 mètres.
^ Sous-g-enre DERMATOLITHON.
Lithophyllum (Dermatolithon) conspectmn Foslie.
1907. Lithoph. {Dermatolithon) conspectum Foslie, Alg. not. IV, p. 29.
1909. Dermatolithon conspectum Foslie, Alg-. not. VI, p. 58.
Cette espèce forme une croûte assez mince, adhérente, et à surface
unie, qui se distingue assez difficilement des autres espèces antarctiques
par l'aspect. La structure, très caractéristique, a conduit M. Foslie à la
placer parmi les Dermatolithon, c'est-à-dire dans un groupe d'espèces
dans lesquelles l'hypothalle, réduit, est représenté par une seule rangée
de cellules obliques, par rapport aux files verticales du périthalle.
L'épaisseur des croûtes de L. conspectum est environ 400 à 600 ]j..
Structure anatomique. — On distingue en section verticale (fig. 10),
à la base une rangée de cellules obliques, rectangulaires, représentant
l'hypothalle et mesurant environ 20 à 35 p. de longueur (la longueur
atteindrait 05 |j. d'après M. Foslie) et 8 à \^]j. de largeur.
Au-dessus est le />er//A«//<?y>, composé de cellules rectangulaires rela-
tivement grandes par rapport à celles des autres espèces antarctiques ;
elles mesurent 15 p. de longueur et 9 p. de largeur à la partie inférieure
et 6 à 10 p. X 7 |A à la partie supérieure du périthalle ; leur longueur
maxima est 20 p..
MÊLOBÉSIÉES.
37
Les cellules sont généralement au même niveau dans toutes les files
cellulaires, surtout vers la partie supérieure du tissu : les cloisons se
colorent fortement par les réactifs. On distingue
très nettement deux pores dans chaque cellule.
Dans son ensemble, le tissu du L. coiispeclum est
constitué par des files toujours distinctes de grandes
cellules rectangulaires.
Dans certaines coupes, au-dessus des concep-
tacles, on observe une rangée de grandes cellules
obliques, analogues à celles de l'hypothalle ; il y
aurait réapparition, à un moment donné, d'un
deuxième hypothalle, surmonté d'un nouveau péri-
thalle, ainsi que le fait a été signalé pour de nom-
breuses espèces.
Organes reproducteurs. — Les conceptacles me-
surent 120 à 250 (A de diamètre d'après M. Foslie.
Des conceptacles vides, observés en coupe, au
milieu du périthalle, mesuraient 215 a de largeur et 100 ;/ de hauteur.
Habitat et répartition géographique. — L. compectum n'est connu,
jusqu'à présent, que de la Terre de Feu (baie Orange). L'échantillon
étudié a été récolté par M. Hariot et déterminé par M. Foslio ; il fait
partie des collections du Muséum.
Fig. 10. — Coupe verti-
cale d'une coupe de L.
conspeclum. — h. hypo-
tlialli' ; p, périthalle.
(Échantillon de la Terre
de Feu. Hariot, 1883.)
Lithophyllum (Dermatolithon) sp.
11 faut très probablement ajouter à la flore antarctique une espèce de
Dermatolithon de l'Herbior du Muséum de Paris récoltée par M. Hariot à
la Terre de Feu et qui parait nouvelle. Comme il n'existe de cette espèce
qu'une très petite croûte non fructifiée, je préfère ne pas dénommer cette
espèce. Elle vit fixée sur le Callophi/llis variegata.
En coupe, son tissu est composé d'un hypothalle et de trois à (|uatre
rangées de cellules formant le périthalle ; enfin à la partie supérieure est
une écorce.
L'hypothalle est formé d'une rangée de cellules obliques de 13 à lo ja
3S MÉLOBÉSIÉES.
de longueur ; les cellules périthalliennes ont 7 à9 ^a de longueur, la der-
nière étant, soit plus petite (5 \j.), soit plus grande (10 jx) que les autres.
Enfin les cellules corticales n'ont que 3 à ij ;j. de hauteur. L'ensemble du
thalle a 40 h. 55 [j. de hauteur.
Il faut remarquer la très faible hauteur de Thypothalle par rapporta
celle des autres espèces du sous-genre Dermatqlithon et aussi la petite
taille des cellules.
Ces caractères anatomiques empêchent de rapporter cette espèce au
L. (D.) pustulatum, espèce ubiquiste dont il existe d'ailleurs une forme
arctique, f. Laminariœ.
Sous-g-enre ANTARCTICOPHYLLUM nov. s. g.
Ainsi qu'il a déjà été dit, j'ai groupé sous le nom d'An(arc/ico/j/)i////fm
n. s. g. deux espèces antarctiques dont les caractères de Vhypothalle
diffèrent totalement de ceux de tous les Lif/wp/ii/lhim que j'ai examinés
jusqu'ici. L'hypothalle, formé de files cellulaires superposées, est ana-
logue à celui des Lit/wt/iamniion, des Archœolithothamnium^ des Poro-
/itho?i; il ne correspond pas à la description que j'ai donnée de celui des
LithophyUum typiques. Le périthalle, au contraire, rappelle celui des
LithophjjUum de la section IV ; il est formé de cellules disposées à sa
base en files distinctes (périthalle primaire) et à sa partie supérieure en
rangées superposées, séparées par des cloisons épaisses et fortement
colorées par les réactifs.
Ce sous-genre renferme les deux espèces L. fiubantarcticuw et
L. œquabile, toutes deux caractéristiques des régions antarctiques sud-
américaines, où elles paraissent très abondantes.
Caractères de différenciation des deux espèces de « LitlioplnjUmn " du
sous-genre « Antarcticophyllutn ». — Les deux espèces L. [A.) œqaahilc
et L. {A.) suhantarcticum sont voisines par leur structure; les échan-
tillons typiques se distinguent facilement, à l'aspect, mais quelquefois
il y a une certaine ressemblance entre certains échantillons des deux
espèces.
Je vais donc résumer rapidement les caractères qui permettent de
les distinguer.
MÉLOBÉSIÉES. 39
LithopInjUum œquabile forme généralomonl une croûte plus épaisse que
celle (lu L. subantavcticum, et surtout assez caractéristique en ce qu'elle
est régulièrement circulaire et plus épaisse en son centre, tandis qu'elle
diminue d'épaisseur^ vers les bords de la croûte. Au contraire L. suban-
tarcticum a une épaisseur moindre et très uniforme.
Fertile, L. a'fjuahilc l'orme une croûte piquetée de petits trous dans sa
partie centrale. Sur une croût(! de L. sabantarcticum^ les conceptacles très
nombreux et très serrés forment plutôt de petites cavités alvéolaires ;
la surface de la croûte est ainsi alvéolée ou réticulée. Ces différences
peuvent être observées PI. II (fig. 2) et PI. I (fig. 2), où il a été figuré des
échantillons typiques de ces espèces.
En coupe, les conceptacles ont à peu près la même forme et la même
dimension ; ils sont un peu plus grands chez le L. subantarcticum ; enfin,
après l'expulsion des spores, les conceptacles seraient remplis par de
nouvelles formations de cellules chez le L. subantmxticum seulement.
Les deux espèces se distinguent aussi par leur structure. Dans
L. sequabile, le périthalle est presque uniquement constitué par des rangées
de cellules séparées les unes des autres par d'épaisses cloisons transver-
sales ; à la base, et seulement sur une petite épaisseur, on constate que
les cellules ne sont pas disposées en rangées, et que les files sont distinctes
(fig. 11). Au contraire L. subantarcticum montre, dans la plus grande
partie du périthalle, des files cellulaires lâches, et c'est seulement vers
la partie tout à fait supérieure que se trouve réalisée la disposition en
rangées (fig. 12).
Lithophyllum aequabile Foslie.
1905. Lithoph. discoideum f. lequahili/t Foslie, Botan. SamI., p. 3.
11)05. — — — Foslie ; Holmes, Some South Orkney alg-., p. lOG.
l'.JOfi. l.itlwph. œrjunbilf Foslie, Alg-. not. II, p. 22, f. icandelica Foslie.
inOC). — — f. icandelica Foslie in Haiuo'i', Expéd. ant. franc., p. 9.
l'.iOT. — — Foslie, Ant. and subant. Corail., p. 12, PI. Il, fig. G à 9.
LithopInjHmn œquabile paraît être l'espèce la plus fréquente des terres
antarctiques de la région sud-atlantique. Elle couvre la plupart des
cailloux rapportés par l'Expédition Charcot et avait d'ailleurs déjà été
signalée par la première Expédition Charcot. Elle joue, dans ces régioDs
40 MÉLOBÉSIÉES.
lointaines, le même rôle que notre espèce française L. incrustans, qui
recouvre tous les rochers immergés, et qui lui ressemble d'ailleurs
d'une façon frappante ; je me hâte d'ajouter que l'analogie ne se poursuit
pas quant à la structure anatomique.
Aspect extérieur. — L. xquabile forme sur les rochers des croûtes
planes, de forme orbiculaire, d'une épaisseur variable, mais toujours plus
minces vers les bords. Cette espèce débute par des croûtes déchiquetées ;
plus tard, le contour devient entier et la forme générale circulaire. Une
croûte bien développée et d'aspect typique est représentée PI. II, fig. 2.
La surface est piquetée de petits trous qui sont les conceptacles ; ils
sont visibles PI. II, fig. 2 et PI. I, fig. 2. Ils occupent surtout la partie
centrale des croûtes.
Lorsque plusieurs croûtes de L. sequahile sont développées sur le
même substratum, elles arrivent à se rencontrer et forment des rebords
ou des excroissances en hauteur à la limite des thalles; c'est cet aspect
que M. Foslie a désigné sous le nom de var. wandelica. Parmi les échan-
tillons rapportés par le « Pourquoi Pas? », l'un d'eux, le n^ 593, peut être
rapporté à la var, wandelica ; les autres croûtes sont planes et dépour-
vues d'excroissances.
La couleur est rose violacé intense à l'état frais ; plus tard, elle devient
jaunâtre ou rose pâle.
Structure anatomique. — A. œquabile est, parmi les Algues calcaires des
terres antarctiques proprement dites, l'espèce formant les croûtes les
plus épaisses.
En coupe verticale, on constate que le tissu est composé par l'hypo-
thalle et le périthalle. Ainsi qu'il a été dit page 38, L. xiiuahile ne montre
pas un hypothalle semblable à celui des autres Lithopltijlhau ; c'est pour
cette raison qu'il a été rangé ici dans un sous-genre nouveau, Anfarclico-
phyllum. Cet hypothalle (A, fig. 11) est en général peu développé ; il est
formé de files cellulaires dont les cellules étroites et longues mesurent
20 à 32 (X de longueur, surtout 22 à 30 |x.
he périthalle, très épais^ peut atteindre 700 [x d'épaisseur; il est com-
posé de rangées horizontales de cellules (jos, fig. 11); ces rangées sont
séparées par des cloisons transversales, fortement colorées par les
MÊLOBÉSIÊES. 41
réactifs; les cellules se colorent également bien et montrent des pores
très visibles. La dimension des cellules varie entre 10 et 18 (i pour la
longueur ; elle est généralement
de 12 à 16 f^.; la largeur est de
6 a. Ce tissu peut acquérir un
grand développement sans subir
aucune variation, ni être inter-
rompu par un autre tissu.
Tout à t'ait à sa base, près de
l'hypothalle, ce périthalle a un
caractère dilFérent ; il est formé
de files cellulaires distinctes,
dont les cellules mesurent 8 à
10 u. X 7 à 8 p.. Mais ce tissu pri-
maire, qu'on peut désigner sous
le nom de périthalle primaire
[pp, fig. 11), n'occupe pas plus
de 70 i>- en hauteur et passe en
somme très rapidement au péri-
thalle secondaire, ps.
Organes reproducteurs. — Les conceptacles apparaissent, lorsqu'ils sont
mûrs, comme de petits trous à la surface du thalle; à cet état les spo-
ranges ont déjà été expulsés et le toit a déjà disparu. Dans une coupe du
tissu, ils forment des cavités ovales de 200 à 260 {a. A l'état jeune ils
apparaissent comme de petits points plus clairs, mais le toit n'est pas
déprimé; il est percé d'un pore. Je n'ai observé aucune spore, bien que
les échantillons de la Mission Charcot aient été récoltés à différents
mois de l'année : octobre, novembre, décembre, février.
Ressemblances. — L. aequabile ressemble surtout à Ps. discoideum, mais
cette dernière espèce est une espèce subantarctique et ne dépasse pas le
sud de la Terre de Feu, tandis que la localité la plus septentrionale où
l'on ait signalé L. sequabile est la Géorgie du Sud. J'ai montré page 31
les différences anatomiques qui séparent les deux espèces et permettent
de les placer dans deux genres différents.
Expédition Charcot, — Lehoine. — Mélobésiées. i>
Fig. H. — Coupe verticale d'une croûte de Lilhophyl-
lum {Antarct.) squabile montrant l'hypothalle A, le
périlhallo primaire formé de files distinctes pp, et le
périthalle secondaire ps, qui constitue la plus grande
partie de la croûte. {Échantillon de l'Eipédition
Charcot, station oïd.)
42 MÉLOBÉSIÊES.
D'autre pari Ps. consociatnm et L. falklandicum montrent, à l'état jeune,
une certaine ressemblance avec L. œquabile. On verra par l'étude de ces
deux espèces (p. 48 et p. 34) qu'elles se distinguent toutes deux du
L. œquabile "^Kv leur hypothalle réduit à une seule rangée de cellules.
Enfin L. œquabile et L. subantarcticiim montrent quelquefois une cer-
taine ressemblance; leurs différences ont été résumées page 38.
Habitat. — L. œquabile est une espèce commune de la région antarc-
tique sud-américaine. L'Expédition Charcot l'a recueillie dans la Terre de
Graham, à l'île Petermann le 7, 30, 31 octobre et le l^r novembre 1009
(St. nos 581 , 388, 590, 592, 593, 595, 596, 597* 598, 599, 607, 608) ; dans
l'archipel Palmer, à Port-Lockroy, île Wiencke, le 28 décembre 1908
(St. nos 110, 111,554).
La première Expédition l'avait déjà découverte dans la Terre de
Graham, à l'île Booth-Wandel. Ce n'est donc pas une espèce nouvelle
pour la région; mais M. Gain, naturaliste de l'Expédition, a fait des
remarques très intéressantes sur son mode de vie. L. œquabile vit à
peu près à la limite des marées ou un peu au-dessous. Il est extrêmement
abondant dans toute la région de la Terre de Graham explorée par le
« Pourquoi Pas? » et, en certains points, comme par exemple à l'île
Wiencke, il forme une ceinture continue sur tous les rochers un peu au-
dessous de la limite de la basse mer; il couvre de plus tous les galets et les
cailloux des plages, surtout lorsque ces cailloux sont dans des endroits
abrités.
Par son abondance et son aspect, L. œquabile rappelle beaucoup
L. incrustans des côtes atlantiques de France. Comme lui, on le trouve
soit sur les rochers, soit dans de petites mares découvrant à marée
basse ; mais, à cause des glaces, il vit seulement sur des cailloux situés
en arrière des rochers exposés, ou à l'abri sous le surplomb des
rochers; il est en somme toujours abrité des glaces. Il n'a pas été
récolté par dragage. Au contraire, aux îles Orcades, il a été récolté à
1 8 mètres de profondeur (Holmes).
Répartition GÉOGRAPHIQUE. — L. œquabile a été signalé dans les régions
suivantes : Géorgie ; Orcades (Scotia Bay) ; îles Shetland : Snow Island
(Skottsberg, nommé L. discoideum) ; Terre Louis-Philippe : cap
MÉLOBÉSIÉESi 43
Roquemaurel (Skottsbcrg, 1906); Terre de Graham : île Petermann, île
Boolh-Wantlel; archipel Palmer : île Wiencke.
Lithophyllum (Antarcticophyllum) subantarcticum Foslie.
1006. Liilioplujlluni decipiens Fosl., f. snbantarctica •.l] Foslie, Alg. not. II, p. 18.
1007. Lilhoph. decipiens Foslie, f. subantnrrtica Foslie, Ant. and subanl. Corail.,
p. 10, PI. I, fig. 11; PI. II, fig-. 1, 2.
1007. Litliopit. subanlarcticum Foslie, Alg. not. III, p. 23.
1900. — — Foslie, Alg. not. VI, p. 12.
Le Lithoj)lijjlhim subantarcticum (1) a été trouvé en abondance dans la
Terre de Graliam [)ar l'Expédition Charcot. Sa présence, dans cette région,
est d'autant plus intéressante que M. Foslie avait cru pouvoir conclure,
de l'examen d'éclianlillons des Orcades, que cette localité devait cons-
tituer la limite d'extension du L. subantarcticum vers le Sud. Cette
espèce avait d'ailleurs déjà été récoltée pai' la première expédition
Charcot; mais, mélangée au/-, œquahile, auquel elle ressemble beaucoup
(Voir p. 38), elle avait passé inaperçue.
Aspect extérieur. — L. subantarcticum (PI. II, fig. I et 2) forme des
croûtes d'une épaisseur uniforme, toujours moins épaisses que celles du
L. œquabile^ et de couleur plus rose. Chez cette espèce il n'y a jamais
de crêtes aussi élevées que chez le Z,. œquahilc. On distingue seulement
des rebords marquant la limite de différents thalles (PI. Il, fig. 2).
La surface de la croûte est couverte de conceptacles qui forment
comme autant d'alvéoles ; à la loupe, l'aspect, très curieux, rappelle
grossièrement celui d'un gâteau de miel. Cette disposition est très nette
I PI. 11, lig. 1) où l'Algue a été grossie.
Les cavités des conceptacles, vues de la surface, mesurent 300 à 350 jy. de
diamètre; ces dimensions ont été prises sur des conceptacles mûrs conte-
nant des sporanges. Lestétraspores observées mesuraient 00 y- de longueur
et 43 i>. de largeur.
Structure .^natomique. — L'Iujpothalle est un peu plus développé que
(I) L. suh intarcUcum avait d'abord iHé considéré comme une forme du L. decipiens de Cali-
fornie. Je ne connais pas le L. decipiens. L'échantillon de l'Herbier 'l'hurel-Bornet qui porte ce
nom doit, d'après une des dernières publications de M. Foslie, être rangé parmi le L. Samoense.
Quant au L. pinguicnse Heyd. admis, à un moment donné, par .M. Foslie, comme synonyme du
L. decipiens, il est très différent du L. suba}ita7Cticum par sa structure.
44
MÊLOBÉSIÉES.
D^^^B'
celui du L. xquabile; son épaisseur est d'environ 20 à 40 p.; les cellules
sont courtes et assez variables de longueur; elles mesurent 1 1 à 22 [.., sur-
tout 13 à 20 [X de longueur (A, fig. 12).
Le périthal/e est formé de deux parties : à la base, il est formé de files
lâches, distinctes, dont les cellules,
rectangulaires ovoïdes, sont situées à
des hauteurs différentes dans les dif-
férentes files de cellules {pp, fig. 12) ;
les cellules mesurent 12 à 13 p.
de longueur et 6 [j. de largeur et
communiquent entre elles par de
nombreux canaux.
Vers la partie supérieure, les cel-
lules deviennent plus carrées : leurs
dimensions sont 6 à 8 (/. x 4 à ; i y..
Les files cellulaires sont plus ser-
rées qu'à la partie inférieure, et les
Fig. 12. — Coupe de la croûte de L. subantarcti-
Ci/m montrant l'hypothalle, /i. le périthallepri- cellules Se disposeut CU rangées
maire, pp, qui constitue la plus grande partie
de l'épaisseur de la croûte, et le périthalle superposéCS. Ce SCCOUd tisSU OSl Ic
secondaire, ps. ' '
périthalle seco7idaire {ps, fig. 12).
Suivant l'épaisseur de la croûte, elle est constituée par les deux tissus ou
par le périthalle primaire seulement.
Habitat et répautition géographique. — L. suhantarcticuni est connu
dans le Sud-Est de la Patagonie (rivière Rio-Grande), à l'île des États, aux
Orcades. Il n'a cependant pas encore été signalé à la Terre de Feu.
Dans la Terre de Graham, où il a été découvert par l'Expédition
Charcot, il vivait en compagnie duZ. œquabile, dans les mêmes localités
et sur les mêmes pierres. Il a été trouvé à l'île Petermann (stations 581,
588, 589, 590, 591 , 592, 593, 595, 597, 598, 599, 600), à marée basse, sur
les cailloux et les rochers, dans de petites mares, le 7, 30, 31 octobre et
le 1er novembre 1909.
Il vit aussi à l'île Booth-Wandel, où l'avait recueilli la première
Expédition Charcot (Voir p. 43).
MÉLOBËSIÉES.
45
M4
PSEUDOLITHOPHYLLUM nov. g.
J'ai été amenée à réunir dans un même jjroupe plusieurs Lithophyllitm
dont la structure se difl'érencie très nettement de celle des autres espèces.
Ce sont des espèces dont le tissu est formé de files cellulaires distinctes
sur toute leur hauteur; elles ne peuvent pas être rangées parmi les Litho-
phyllum, chez lesquels les cellules forment toujours, au moins à un moment
donné, des rangées transversales séparées par des cloisons continues,
fortement colorées par les réactifs.
Chez les Pseudolithoplujllwn, le tissu est formé de fines liles cellulaires,
formées de cellules rectangulaires réunies par de nombreux canaux qui
permettent la communication des files
cellulaires entre elles. Il faut relever
aussi un caractère commun à ces
espèces : la réduction de l'hypo-
thalle, constitué par une seule rangée
de cellules.
Au point de vue des organes repro-
ducteurs, il ne semble pas exister de pj
diflérence importante à signaler avec
ceux des Lithopkyllum. Les concep-
tades sont de petite taille, 300 j/. au maximum; ils apparaissent à l'état
de petits points, d'abord légèrement convexes, et forment ensuite de
petites cavités dans la croûte, lorsque le toit a disparu ; en coupe, ils
forment des cavités de forme ovale, dans le tissu de l'Algue.
Ces Pseudolithoplajllum dérivent de certains LitJwphylluin aberrants
auxquels on peut les rattacher.
Le Psrudolithophylhim consociatmn ressemble beaucoup au Lithophyl-
Iwn falklamUcum (Voir p. -li), et ces deux espèces montrent toutes
deux la réduction de l'hypolhalle.
Le Ps. discoideuin rappelle les deux espèces d'Antarctico/j/iyUu/n,
L. [Ant.) œquahile et L. [Ant.) suhantarcticum (Voir p. 39 et 43). L'étude
de la structure montre une relation très nette entre P. discoideum et
L. [Ant.) subantarcticum\ il suffirait, pour passer de l'une à l'autre, de
13 et 14. — Files cellulaires du P. dis-
coideum (A, fig. 13) et du P. consociatum
(B, lig. 14).
46 MÉLOBËSIÉES.
m
supposer que l'apparition du périthalle secondaire, qui n'a lieu qu'assez
tard dans le développement de L. (Ant.) suhcmtm^cticiim, est retardé indé-
finiment dans le P. cUscoideum.
Aux deux espèces antarctiques de Pseudolithophjjllum, L. consocialum
et L. discoideam, il faut ajouter le L. Marçjantœ, espèce californienne
(Voir p. 48), dont le tissu a les plus grandes analogies avec celui de
L. discoideum. J'avais déjà montré (Lemoine, 1911, p. 173) que cette
espèce Z. Margaritœ Har., possédait une structure aberrante par rapport
à celle des autres Lithophyllum.
Le genre Pseudnlithophjjllum renferme donc jusqu'à présent d<nix
espèces en croûte, P. consociatiuu et P. discoideum, et une espèce rami-
fiée, P. Margaritw.
Pseudolithophyllum discoideum (Fosl.) Lem.
1900. Lithophyllum ? discoideum Foslie, Cale. alg. Fuegia, p. 73.
1900. Lithoph. capitulatum Heydrich, Exp. ant. belge, p. 560.
1901. — fuegianum (i) Heydrich, Die Lith. Mus. Paris, p. 533, PI. XI, fig. 1 à 3.
190G. — discoideum Foslie, Alg. not. II, p. 22.
1907. — _ _ Ant. and subant. Corail., p. 10, PI. II, fig. 1 à 5.
1009. — — — Alg. not. VI, p. 20.
Cette espèce a été étudiée sur deux échantillons de la collection du
Muséum, provenant de la Terre de Feu, qui portent tous les deux les deux
noms synonymes de L. discoideum Fosl. et L. fuegianum Heyd. (1). J'ai
adopté le nom le plus ancien.
J'ai pu rapporter à cette espèce un échantillon indéterminé de la
collection Bornet-Thuret, récolté par M. Hariot à la Terre de Feu.
Aspect EXTÉRIEUR. — L. discoideum forme tout d'abord une croûte plane,
de forme orbiculaire ; à cet état, il ressemble beaucoup au L. (equahile ;
plus tard l'épaisseur augmente ; différents thalles arrivent à confluer, et
à la limite se forment des excroissances assez élevées; quelquefois les
bords du thalle se recourbent, en se détachant du substratuni, figurant
des sortes de grandes boucles dont l'aspect est très curieux (Heydrich,
1901, PI. XI, fig. 1 à 3).
Structure ANATOMiQUE. — Malgré sa grande épaisseur (1 500 y.), la croûte
(1) 11 ne faut pas confondre le L. fuegianum He\d. (1901) et le L. fuegianum Fosl. (1900) (Voir p. 29).
MËLOBÉSIÉES. 47
n'est constituée que par un seul tissu, le périthalle. Llnjpothalle n'est
en effet constitué que par une seule rangée de cellules disposées verti-
calement; leur forme est ovoïde; elles mesurent 7 à 10 y. X o à 7[;. et
rappellent celles de l'espèce européenne Lithophijllum cjpanmm. La
présence de ce rang unique de cellules avait été signalée par M. lloydrich
dans la description du L. capitulatwn.
Le périthalle est formé, sur toute son épaisseur, de files cellulaires
toujours distinctes (A, fig. 13, p. 4o) ; l'aspect du tissu est élégant; les
cellules sont rectangulaires, à parois un peu gonflées ; les cellules sont
réunies entre elles par une multitude de canaux très fins, qu'on observe
sur les coupes sous l'aspect soit de canaux, soit de pores. Les dimensions
des cellules sont : 10 à 17 j^. pour la longueur, en particulier souvent de
13 à lo p. et de 5 à 6 [j. pour la largeur. Dans tout le tissu, les cellules ne
sont presque jamais au même niveau dans les différentes files parallèles.
Organes reproducteurs. — Les conceptaclex sont d"abord légèrement
convexes et mesurent 180 à 2oO ^j. et même 300 ;j- vus de la surface ; puis
plus lard, lorsque le toit a disparu, ils apparaissent comme autant de
petites cavités. En section verticale, leur forme est ovale.
Les tétraspores observés par Foslie et par Heydrich mesurent 60 à
100 [j. X 30 à 50 (/.. Les spores seraient mûres en juillet et décembre.
En résumé, les conceptacles sont semblables à ceux du Lithoph.
œquahile.
Comparaison avec les autres espèces. — Par l'aspect Ps. discoideum
rappelle L. lequahile. L'étude de la structure permet de faire les
remarques suivantes : dans A. oHjKahde, à un périthalle primaire formé
de files distinctes succède un périthalle secondaire formé de rangées de
cellules (fig. 11) ; dans Ps. discoideimi, le tissu est, comme je l'ai montré
plus haut, indéfiniment formé de files distinctes (fig. 13) ; de plus cette
dernière espèce montre dans la plupart des cellules des pores ou des
canaux.
Ps. discoidemn, de même que L. scquabile, rappelle l'espèce atlantique
L. incrustans, mais ce dernier est un vrai Lithophijllum. Il est curieux de
constater une fois de plus une si grande différence de structure dans
deux espèces dont l'aspect extérieur peut être assez analogue.
48 MÊLOBÊSIÉES.
D'autre part, Ps. discoideum rappelle aussi Ps. consociatum, lorsque ces
deux espèces développent des excroissances.
Enfin la structure permet de faire un rapprochement très intéressant
entre Ps. discoideum et Ps. Margaritœ, espèce formée de branches rami-
fiées, vivant dans le golfe de Californie. Chez ces deux espèces, dont
l'aspect extérieur est absolument différent, le tissu est formé de files dis-
tinctes et a un aspect très élégant; les cellules sont, dans les deux
espèces, rectangulaires, pourvues de pores et de canaux. La seule diffé-
rence anatomique, c'est que les cellules de Ps. Margaritœ sont au même
niveau dans les différentes files cellulaires (Voir Lemoine, 19H, PI. II,
fig. 2), ce qui n'est pas le cas pour Ps. discoideum. Les caractères des
organes reproducteurs sont très voisins. C'est pourquoi j'ai été amenée
à placer ces deux espèces dans le même genre, ainsi qu'il a été dit plus
haut.
Habitat et répartition géographique. — Aux îles Falkland et sur les côtes
de Patagonie, Ps. discoideum a été signalé dans la région sublittorale
jusqu'à une profondeur de 26 mètres.
Ps. discoideum a été récolté sur la côte est de Patagonie : Rio-Grande;
dans la Terre de Feu : Beagle Channel (Lapataia) ; à l'île des États ; aux
îles Falkland.
Pseudolithophyllum consociatum (Fosl.) Lem.
1905. Lithophyllum consociatum Foslie, Bot. Saml., p. 1.
1907. — — Fosl., f. connata Foslie, Alg. not. IV, p. 28.
1908. — — Foslie, Die Lith. d. Deutsch. sud. Exp., p. 221,
PI. XX, fig. 8 à 12.
Aspect extérieur. — Ps. consociatum se présente d'abord sous l'aspect
d'une croûte orbiculaire, dont la surface est unie ; à un stade ultérieur,
il forme des excroissances irrégulières ayant jusqu'à 1 centimètre. Il vit
sur des pierres et des coquilles.
Structure anatomique. — La croûte de Ps. consociatum n'est constituée
que par un seul tissu ; en elfet V hij pothalle fait défaut et n'est représenté
que par une rangée basilaire de cellules, hepérithalle (B, fig. 14, p. 45)
débute ainsi immédiatement à la base de la croûte. Il est formé de files
MÉLOBÉSIÉES. 49
rigides, se séparant et se fragmentant très facilement et rappelant celles
du L. pallescens. Ces files sont toutes distinctes les unes des autres ; les
cellules mesurent 7 à 9 y. de long et 4 à o y. de large ; les cloisons sépa-
ratrices des cellules d'une même file no sont pas très apparentes. A un
moment donné, ce tissu se modifie; les cloisons des cellules deviennent
plus nettes et proéminent sur les bords ; enfin les cellules se disposent
à peu près au même niveau. Jamais on n'observe la disposition en
rangées superposées, régulières, des Lithopinillum, pas plus dans la
croûte que dans les excroissances.
Ce tissu est très caractéristique par l'élégance des files cellulaires. La
dimension des cellules est très constante dans toute la hauteur du péri-
thalle, qui atteignait 500 [j. dans l'échantillon étudié.
Organes reproducteurs. — Les conceptacles apparaissent d'abord
comme de petits points convexes de 200 à 300 <j. de diamètre; puis le
toit s'affaisse et disparaît. En coupe, ils forment des cavités de forme
ovale arrondie.
Co.viPARAisoN AVEC LES ESPÈCES VOISINES. — Pn. consociatum rappollc, par
l'aspect du thalle, L. obtectulum (Voir p. 30). La var. connata rappelle
L. falselhim var. plicata.
Habitat et répartition géographique. — /'.v. <:onsoc/fl/i<m paraît jusqu'à pré-
sent être localisé à Kerguelen, où il a été trouvé à Betsy Cove,
Royal Sund, Observatory Bay. J'ai étudié cette espèce grâce à un échan-
tillon récolté à Kerguelen par Werth et conservé au Musée de Dahlem.
Tableaux synoptiques de détermination des Mélobésiées antarctiques (1).
Genre Lithothamnium.
ESPÈCES EN CROUTE.
Périthalle nul ou formé de cellules non disposées en rangées.
i. Hypothalle plus ou moins développé,
a. Files cellulaires lâches (Section I).
X Hypothalle très peu développé formé souvent d'une ou deux files
de cellules; cellules de 12 à 15 [x x 4 [i. Périthalle : cellules rectan-
gulaires ovoïdes de 7 à 10 [i. X -t |x.
L. granuliferum.
(1) Ce tableau complète, pour 18 espèces antarctiques, le tableau déjà donné pour un certain
nombre d'espèces (33* des régions chaudes, tempérées et arctiques (Lemoine, 1911, p. 192 et
suiv.).
Expédition Charroi. — Lemoine. — Mi'lobC'siées. '
go MÉLOBÉSIÉES.
b. Files cellulaires serrées (Section II).
+ Périthalle développé.
X Hypothalle très développé (épaisseur : 200 à 250 [a) ; cellules,
18-19 (X. Périthalle très développé, croûtes épaisses. Cellules du
périthalle de 8 à 17 [i x 8[x.
L. kerguelenum.
X Hypothalle de 100 ja d'épaisseur; files de l'hypothalle très serrées;
cellules de 22 à 30 (A X 4 à 5 fx. Cellules du périthalle de 8 à 12 |x
X 6 à 8 jj-, Hypothalle plus développé que le périthalle.
L. coiilmanicum.
X Hypothalle de 50 [x d'épaisseur environ; files extrêmement serrées;
cellules de 15 à 22|x X 3 à 4 lA. Périthalle formant un tissu com-
pact; cellules rectangulaires de 6 à 7[a x 4 à 5 [a. Hypothalle plutôt
moins développé que le périthalle.
L. Lenormandi.
+ Périthalle presque nul.
X Hypothalle de 100 à 200 jx d'épaisseur. Piles rigides; cellules rec-
tangulaires de 22 à 32 [A X 5 à 6 |a.
L. neglec/um.
X Hypothalle de 60 [a d'épaisseur environ, formé de cinq à six ran-
gées; cellules de 15 à 18 |a.
L. antarclicum.
2. Hypothalle très réduit (Section III).
X Hypothalle représenté par une rangée de cellules. Périthalle formé
de files lâches, cellules rectangulaires ovoïdes de 7 à 8 [a x ~ |a.
Croûte très mince.
L. Mangini.
Périthalle formé de rangées de cellules (Section V).
Hypothalle ayant plus de iOO (a d'épaisseur (100 à 200 jx). Cellules de l'hypothalle de
20 à 30 [A de longueur.
X Épaisseur de l'hypothalle 100 [x. Périthalle formé de deux à trois
rangées de cellules; cellules de 10-11 [a x 8(x.
L. Muelleri.
X Épaisseur de l'hypothalle 150 à 200 ja. Cellules de l'hypothalle
22 [A X 7 à 8 [A. Cellules du périthalle 15 à 20 |a x 5 [x.
L. Schmitsii.
Hypothalle de moins de 60 ia d'épaisseur. Cellules ne dépassant pas 22 [a.
X Cellules de l'hypothalle de 13 à 22 |a x 4 à 6 [a. Cellules du péri-
thalle de 6 à 10 [A X 3 à 4 |A.
L. fuegianum.
ESPÈCES EN BRANCHES.
Thalle ramifié; tissu formé de files cellulaires serrées (Section IV).
Cellules rectangulaires de 8 à 12 |j. en files rayonnantes distinctes.
L. heterocladum.
Genre Lithophyllum.
1. Hypothalle développé.
a. Hypothalle formé de rangées concentriques (Section \).
MÉLOBÉSIËES. 51
Cellules de l'hypothalle de 12 à 15 a x "> (a. Périthalle formé de files verticales
distinctes.
L. riigosum.
h. Hypothallc formé de /lies horiconl'iles (Antarcticophyllum).
Hypothalle peu développé. Périthalle primaire peu dévelo[)pc ; cellules au
même niveau de 8 à 10 (jl X 7 à 8 ja. Périthalle secondaire formant des ran-
gées ; cellules de 12 à IGu. x G ja.
L. {A.) sequabile.
Hypothalle développé. Périthalle primaire formé de files lâches ; cellules non
au même niveau; cellules de 12 à 13 [a x G |a. Périthalle secondaire très peu
développé formé de cellules de 0 à 8 [a x 4 à 5 [a, en rangées.
L. {A.) subantarcticum.
2. Hypotlialle réduit, formé d'une seule rangée de cellules.
i. Hypothalle formé d'une rangée de petites cellules (Section IV).
Périthalle primaire formant la croûte, formé de files distinctes; cellules carrées
de 5 à 7 [A X 7 à OiA. Périthalle secondaire formant les branches, formées de
rangées superposées, cellules de8àl3[AX Gà7iA; cloisons très épaisses.
L. falklandicum.
2. Hypothalle formé d'une rangée de hautes cellules obliques (Dermatolithon).
Cellules de l'hypothalle de 20 à 65 [a de longueur.
Périthalle formé de cellules rectangulaires de 10 à 15 ja x 7 à 9 |a.
L. (D.) conspectum.
Genre Pseudolithophyllum.
Hypothalle nul, réduit à une seule rangée de cellules.
Tissu formé de files toujours distinctes.
Périthalle formé de files grêles rigides ; périthalle primaire : cellules ? à 0 ia x 'i à
5 [A à cloisons peu visibles. Périthalle secondaire : cellules à cloisons nettes,
à peu près au même niveau.
l's. consociatum.
Périthalle de la croûte et des branches formé de cellules rectangulaires de 13 à
15 (A x 5 à 6 [A. Cellules non au même niveau, réunies par de nombreu.\
canaux .
CONSIDERATIONS GENERALES
RÉSULTATS DE LA MISSION CHARCOT
La Mission Gharcot, grâce à M. L. Gain, naturaliste de l'expédition,
a rapporté un grand nombre d'échantillons de la région antarctique
sud-américaine, en particulier de la Terre de Graham et de l'archipel
Palmer.
L'étude de ces échantillons apporte une contribution intéressante à la
connaissance de la flore de cette région. Jusqu'à présent, une seule espèce
avait été signalée dans le continent de Graham, le Litlwphyllam œquabile ,
qui y avait d'ailleurs été récolté par la première expédition Gharcot
en 1 905 . Actuellement cinq espèces de Mélobésiées peuvent être signalées :
Lithophyllum {Antarcticophyllum) sequabile.
— — subantarcticum,
Lithothamnium Lenormandi.
— granuliferum.
— Mangini nov. sp.
De plus le Lithothamnium Schmitzii a été récolté à la Terre de Feu.
A l'île Petermann (Terre de Graham), on trouve quatre de ces espèces
abondamment représentées, ce sont : Lithophyllum sequabile^ L. subantarc-
ticum, Lithothamnium granuliferum, L. Mangini ; on les trouve à marée
basse sur tous les galets et sur tous les rochers, vivant toutes ensemble
sur les mêmes supports. Au cap Tuxen, voisin de l'île Petermann, il n'a
été récolté que le L. Mangini. Dans la même région, à l'île Rooth-Wandol,
la première Expédition Gharcot avait déjà récolté L. œquabile, L. suban-
tarcticum et L. Ma?ighii, mais la première seule de ces espèces avait été
signalée ; enfin, par dragage dans le chenal de Lemaire, le long de l'île
Petermann, on a ramené de grandes profondeurs : 50 à 80 mètres, une
espèce Lithothamnium Lenormandi, qui n'a pas été trouvée à marée basse
dans la même région.
Un peu plus au nord, à l'île Wiencke, à Port-Lockroy (archipel Palmer),
M. Gain n'a récolté que L. œquabile.
MÊLOBÊSIÊES. 53
Aucune Mélobésiée n'a été trouvée dans des régions plus voisines du
Pôle.
Parmi ces espèces, L. œquabile était déjà connu de ces régions. L. suban-
tarcticum avait été signalé en différents points de la région sud-allantique,
mais on pensait qu'il ne vivait pas au sud des Orcades.
L. granitlifrrum n'était connu que de l'ile des États, par conséquent de
la région subantarctique. Enfin Z. Lenoi^mandi, qui paraît être une espèce
ubiquiste, n'avait encore été signalé dans les régions antarctiques qu'à
l'île Kerguelen (sous le nom de L. annululum) et à la Terre de Feu. Enfin
L. Mangini est une espèce antarctique qui parait surtout caractéristique
de la partie sud-américaine de l'Antarctide, mais qui vit aussi à la Terre
de Feu.
Conditions de vie des Mélobésiées dans la région explorée
par le « Pourquoi Pas ! » et dans les régions antarctiques pro-
prement dites. — Les Mélobésiées recueillies par M. L. Gain, lors de
l'Expédition Charcot, proviennent de nombreuses récoltes faites à marée
basse ou en draguant (stations 633, 634), près de l'île Petennann. Grâce
aux indications relevées au moment des récoltes, nous savons à présent
dans quelles conditions vivent ces Algues dans les régions antarctiques.
Profondeur. — Il faut remarquer qu'elles vivent tout à fait dans les
mêmes conditions que sur nos côtes ; elles vivent toujours immergées, el
on les récolte par conséquent soit à marée basse, soit dans des creux qui
conservent l'eau, soit sur les rochers situés un peu au-dessous de la limite
de la basse mer; on peut enfin ramener par la drague celles qui vivent à
une certaine profondeur.
Ces Algues sont souvent si abondantes un peu au-dessous de la limite de
la basse mer qu'elles forment une ceinture continue sur les rochers ;
elles recouvrent tous les galets, et on rencontre habituellement plusieurs
espèces sur les mêmes cailloux. Mais, au lieu de vivre indifféremment sur
toute l'étendue de la surface rocheuse des côtes, on les trouve seulement
à la partie inférieure des rochers, abritées dans des anfractuosités ou
derrière de gros rochers, de façon à se soustraire à l'action des glaces-
SuBSTRATUM. — Ou remarquera que toutes les espèces récoltées par le
« Pourquoi Pas ? » sont fixées sur des rochers. Ce fait est général dans l'en-
54 MÉLOBÉSIÉES.
semble des régions antarctiques, où la plupart des espèces vivent sur des
rochers ou des cailloux. Il n'existe que trois espèces épiphytes : Litho-
thamniumantarcticum, L. Muellen,L. fuegianum ; deux d'entre elles sont
des espèces subantarctiques : seul, L. antarcticum a été signalé aux
Orcades, dans les régions antarctiques proprement dites ; mais il est sur-
tout représenté dans les régions subantarctiques (île Auckland, Terre de
Feu, îles Falkland, etc.).
Au contraire, dans les autres régions du globe, existent de nombreux
thalles épiphytes de Mélobésiées appartenant aux genres Mclobesia, Epili-
thon et au sous-genre de Lithophylhan, DermatoVithon. J'ai signalé la pré-
sence d'une espèce de Dermatolitlion, mais elle est saxicole; il en existe
une seule, non décrite, épiphyte de la Terre de Feu (Voir p. 37). Les
genres Melohcsia et Epilithon n'ont pas de représentants dans les régions
antarctiques.
Je suppose que l'absence presque totale des Mélobésiées épiphytes
dans les régions antarctiques proprement dites est due au caractère mêmn
de l'ensemble de la flore algologique de ces régions. Les Algues non cal-
caires doivent se développer et terminer le cycle de leur évolution en
l'espace de quelques mois. 11 faudrait que l'Algue calcaire se développât
dans un temps très court, car la spore de Mélobésiéedoit trouver tout
d'abord un support, une Algue déjà développée, pour s'y fixer et se déve-
lopper à son tour.
On peut en conclure que le développement des Mélobésiées n'a pas
suivi la même accélération que celui des autres Algues de ces climats
antarctiques et est resté trop lent pour pouvoir s'elTectuer sur un substra-
tum éphémère. Le même fait se présentera pour les régions arctiques
dont il sera question plus loin.
Un caractère des Mélobésiées des régions antarctiques proprement dites
est leur très grande adhérence au substratum. Dans d'autres régions du
globe, on trouve un certain nombre d'espèces formées de sortes de feuilles
à peine fixées au substratum. Dans les régions subantarctiques même, on
trouve plusieurs espèces à peine adhérentes au substratum, en particulier
L. Schmitzii, L. neglecturn^ etc.
Au contraire, les espèces récoltées par le « Pourquoi Pas? » sont fixées
MElOBÉSIÉES. 55
d'une façon extrêmement complète au substratum, et il est impossible
de les détacher. Il en est de même pour la seule espèce connue de la
Terre Sud-Victoria, L. coulmanicum.
Aspect. — Les Mélobésiées ne sont représentées, dans la région qui
nous occupe, que par des eftpèces crustacées ; les nombreux dragages
faits à bord du « Pourquoi Pas? » n'ont ramené aucune espèce formée de
branches.
Si on envisage l'ensemble des Mélobésiées antarctiques, la proportion
des espèces crustacées est considérable : il n'existe qu'une seule espèce
ramifiée, L. heterocladum, tandis qu'on connaît 21 espèces crustacées.
Dans d'autres régions, les nomjjres des espèces en croûte et des espèces
en branches seront sensiblement égaux, ou tout au moins assez voisins.
Enfin les espèces antarctiques forment en général des croûtes très
minces, et on a vu, d'après la description des espèces, que l'épaisseur est
très fréquemment de 100 à 300 fx ; quelques espèces sont plus déve-
loppées, mais elles n'atteignent jamais l'épaisseur de celles de nos côtes.
Il est probable que, si le caractère cruslacé domine, la cause en est à
l'action rabotante des glaces qui empêche peut-être le développement des
rameaux. On peut aussi penser que l'intensité de la vie est beaucoup
moindre que dans les autres régions.
L'action des glaces laisse d'ailleurs des stries très nettes sur les
Algues calcaires, qu'on peut observer sur plusieurs échantillons.
HÉPAUTITION GÉOGRAPHKJUE DES MÉLOBÉSIÉES ANTARCTIQUES
J'ai distingué (Voir p. 3) trois grandes régions dans les régions antarc-
tiques : la région sud-atlantique, la région sud-indienne, la région sud-
australienne.
Grâce aux données nouvelles recueillies par la Mission Charcot, il faut
modifier le nombre d'espèces de Mélobésiées connues dans la région sud-
atlantique.
Il existe 22 espèces antarctiques de Mélobésiées ; parmi ces 22 espèces,
1d vivent dans la région sud-atlantique, 4 dans la région sud-australienne
et 6 dans la région sud-indienne.
56 MÉLOBÉSIÉES.
Une seule espèce paraît exister à la fois dans les trois régions, c'est le
Lithothamnium antarctkwn^ qui, en dehors de la limite des régions antarc-
tiques, ne vit qu'en Tasmanie.
Certaines espèces sont caractéristiques de chacune de ces trois ré^-ions-
c'est ainsi que 13 espèces sont localisées dans la région sud-atlantique,
2 dans la région sud-australienne, 4 dans la région sud-indienne (Ker-
guelen).
Enfin certaines espèces existent dans l'une des régions antarctiques,
mais elles se rencontrent aussi dans des localités situées en dehors de la
limite des régions antarctiques: c'est ainsi que le Lithothamnium Muelleri
est connu dans la région sud-atlantique et de plus en Australie, en Nou-
velle-Zélande et dans le sud de Madagascar, Le Lithothamnium Patena a
une répartition géographique analogue : il est connu à l'île Auckland, et
de plus en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Cap, mais il ne paraît
pas vivre dans la région sud-atlantique.
Enfin on trouve dans les régions antarctiques une espèce ubiquiste, lar-
gement répandue dans le reste du globe, le Lithothamnium Lenormandi.
Dans l'Antarctide il vit dans les régions sud-atlantique (Terre de
Graham) et sud-indienne.
En résumé il n'existe que quelques espèces qui ne sont pas exclusive-
ment localisées dans les régions antarctiques ; étant donné le nombre res-
treint d'espèces du groupe des Mélobésiées, ces espèces en représentent
à peu près le quart.
1» Comparaison des Mélobésiées des différentes régions de
la région sud-atlantique. — La région antarctique la mieux connue,
en ce qui concerne les Mélobésiées, est la région sud-atlantique. Les
contrées qui ont fourni le plus grand nombre d'espèces sont : d'une
part, la Terre de Feu et le détroit de Magellan ; d'autre part, les îles
Falkland et les Orcades. On connaît 12 espèces de Mélobésiées dans
la région de la Terre de Feu, 6 espèces aux îles Falkland, 4 espèces
aux Orcades, 5 à la Terre Louis-Philippe.
Sur ce nombre, 4 espèces sont communes à la Terre de Feu (en y com-
prenant le cap Horn et l'île des États) et aux Falkland ; 3 espèces sont
communes à la Terre de Feu et à chacune des régions Géorgie et Orcades.
MÉLOBÉSIÉES. 57
2° Relations de la Terre de Graham et des régions voisines.
— On remarque que, sur cinq espèces connues sur la côte ouest du
continent de Graham, quatre espèces sont communes à la région de la
Terre de Feu; mais l'analogie est loin d'être complète, car cinq espèces
de la Terre de Feu ne paraissent pas dépasser le cap Horn vers le
pôle.
D'autre part, deux espèces sont communes à la Terre de Graham et aux
Orcades.
Il est curieux de constater qu'il n'y a aucune analogie entre la Terre
de Graham et les îles Falkland: ces deux régions n'ont aucune espèce
commune. On ne peut établir aucune comparaison avec les îles Shetland,
où on n'a jusqu'à présent récolté qu'une seule Mélobésiée ; dans les baies
où l'Expédition Charcot a débarqué, les roches étaient des tufsvolcaniques
trop friables pour permettre la fixation des Algues calcaires.
En résumé, on constate que la Terre de Graham montrerait plutôt plus
d'analogie avec la région de la Terre de Feu qu'avec les îles Orcades, les
îles les plus voisines où l'on ait récolté des Mélobésiées. La flore est beau-
coup plus pauvre que celle de la Terre de Feu ; mais l'abondance des indi-
vidus supplée à la pauvreté de la flore. On y constate l'abondance du
Lithothanmium iVangini, qui, quoique vivant sans doute aussi à la Terre
de Feu, n'y avait pas encore été signalé avant cette étude et qui doit y
être rare.
CARACTÈRES ANATOMIQUES DES MÉLORÉSIÉES AiNTARCTIQUES
Les Mélobésiées sont représentées par les genres Lithothanmium,
Lithophijllum, Pseudolithophy llum nov. g. Les genres de Mélobésiées
Archeeolithothamniam, Porolithon, Mastophora sont des genres de régions
chaudes ou tropicales ; enfin les genres Epiitthon et Melohesia, abondants
dans les régions tempérées et chaudes, et le genre Tenarea n'existent pas
dans les régions polaires.
Aucun travail n'a été fait sur l'ensemble des Mélobésiées antarctiques,
et on n'a jamais cherché à comparer la flore antarctique avec celle des
autres régions. Cette comparaison ne peut d'ailleurs être faite que par
ition Charcot. — Leuoine. — Mélobésiées. 8
58 MÉLOBÉSIÊES.
l'étude de la structure anatomique de ces Algues, qui m'a permis de faire
la série de remarques que je vais exposer.
LiTHOTHAMNiu.M. — Le genre Lithotkmnnium, répandu sur tout le globe,
mais particulièrement dans les régions tempérées et froides, est repré-
senté dans les régions antarctiques par lo espèces. On peut y distinguer
deux séries :
Un certain nombre d'espèces montrent des caractères que j'ai déjà fait
connaître pour les espèces des autres régions du globe ; elles ne montrent
donc aucun caractère spécial à la région antarctique. Ce sont les espèces
des sections H, III et IV.
Au contraire, quelques espèces se distinguent par un caracLèro de
leur tissu périlhallien, caractère qui me paraît, quant à présent,
n'exister que chez des espèces antarctiques. Ces espèces [L. Muelleri,
L. Sckmitzli, L. fuegianum) forment une section distincte (Section V).
LiTHopHYLLUM. — Les remarques les plus intéressantes concernent le
genre Lithophyllum. Le genre Lithopltyllum, qui renferme des espèces
qui sont pour la plupart des espèces des régions chaudes et tempérées,
n'est représenté que par 5 espèces, et encore ces espèces sont-elles
plutôt des espèces aberrantes. Jusqu'à présent, on avait signalé la
présence de Lithophyllum dans l'Antarctique sans faire aucune restriction
à cet égard. Or l'étude de la structure montre que, dans l'Antarctique,
sur 5 espèces, il n'existe qu'un seul Lithophyllum typique.
|o J'ai considéré comme typique une structure où l'hypothalle et le
périthalle sont normalement développés, et où l'hypothalle est constitué
par des rangées cellulaires concentriques figurant comme une série
d'éventails emboîtés ; c'est la structure des sections I et II du genre
Lithophyllum. Ces deux sections ne sont représentées dans les régions
antarctiques que par une seule espèce, Lithophyllum rugosum de la Terre
de Feu, espèce subantarctique.
2° Le tissu hypothallien existe cependant dans deux espèces antarc-
tiques; mais, chez ces espèces, il est formé de files cellulaires super-
posées, comme chez les Lithothamnium et les ArchxoUthothamnium ;
comme le tissu périthallien présente de grandes analogies avec le tissu de
certains Lithophyllum, les espèces en question doivent être laissées dans
MÉLOBÉSIÉES. 59
le genre Lithophyllam ; mais il finit néanmoins les distinguer en les plaçant
dans un sous-gonro de Lithophi/llum, que j'ai désigné (p. 38) sous le nom
de Antarcticopfnjllwn n. s. g. ; les espèces L . suhantarcticum et L. œquabile
en font seules partie. On remarque que, chez le L. snbntitarcticum, les
cellules de l'hypothalle ont quelquefois tendance à constituer des rangées
concentriques. Cette espèce formerait donc, à cet égard, un point de tran-
sition avec les Lithophyllum typiques.
3° On avait déjà reconnu l'existence d'un sous-genre de Lithophyllum.
caractérisé par une grande régression de riiypothalle, qui n'est constitué
que par une rangée de hautes cellules obliques ; c'est le sous-genre
Dermatolithon.
Il est représenté par une espèce, D. conspectum.
4° Enfin une autre espèce reste dans le genre Lithophijllum tel qu'il a
«té défini précédemment: c'est le L. fal/i/andician, qui appartient à la
section IV, caractérisée par la réduction complète de l'hypothalle.
PsEUDOLiTiioPHYLLUM. — Il faut placer tout à fait à pari, parmi les espèces
antarctiques, Lithophyllum consociatum et Lithophyllum discoideum, chez
lesquels l'hypothalle atteint le même degré de régression que dans
l'espèce L. falklandicam. Mais le reste du tissu est formé de files lâches,
distinctes ; on n'observe jamais la présence de rangées cellulaires super-
posées, caractéristiques de Lithophyllum.
C'est pourquoi j'ai été amenée à créer pour ces espèces un nom de.
genre nouveau.
Ce genre ne sera pas uni((uemcnt antarctique. J'y fais rentrer une
espèce californienne, L. Moiyaritx^ qui montre absolument le même
tissu, bien que l'aspect de son thalle, formé de branches d'aspect élégant,
ne rappelle en rien celui des deux espèces cruslacées antarctiques.
Le genre Pseudolithophyllum se rattache aux Lithophyllum par ses
organes reproducteurs. On peut aussi, par la structure, le rapprocher
du L. [A.) subantarcticimi, qui, pendant longtemps, montre les files dis-
tinctes de Pseudolithophyllum.
6o MÉLOBÉSIÉES.
COMPARAISON DES MÉLOBÉSIÉES ARCTIQUES ET ANTARCTIQUES
Grâce aux recherches de ces dernières années, on sait à présent que
les Mélobésiées sont très abondantes dans les régions froides et qu'elles
vivent vers les pôles aussi loin qu'ont été les explorations scientifiques.
La question de l'analogie ou de la différence des espèces végétales des
deux pôles ayant souvent été abordée, j'en dirai quelques mots en ce qui
concerne les Mélobésiées.
J'ai déjà dit que la flore des Algues calcaires antarctiques se composait
de 22 espèces: 15 espèces de Lithothanmium (1), 5 espèces de Lilhophijl-
lum (dont 1 espèce de Dermatolithon et 2 espèces de Antarcticophyllwn)
et 2 espèces de Pseudolithophyllum.
J'ai essayé de faire le même tableau pour la flore arctique : je com-
prends dans les régions arctiques le Groenland, le Spilzberg, la Nouvelle-
Zemble, la mer Blanche et la Norvège jusque vers la latitude de Tromso.
Si on suivait les indications des cartes, on devrait faire rentrer dans ces
régions arctiques la Norvège tout entière. Mais il m'a semblé que, à
partir de Tromso, apparaissent des espèces qui vivent dans des régions
plus tempérées ; il faut d'ailleurs se rappeler l'existence d'une branche
du Gulf Stream, qui rend les côtes de la Norvège si différentes de celles
du Groenland, à la même latitude.
On trouve, pour les régions arctiques ainsi définies, 18 espèces :
16 espèces de Lithothamnium et 2 espèces de Lithophyllum (appar-
tenant au sous-genre Dermatolithon). C'est-à-dire que le nombre total
des espèces arctiques et antarctiques est assez voisin et que la proportion
des espèces de chaque genre est très comparable.
Il ne paraît pas exister d'espèces polaires communes aux deux pôles.
Les analogies qu'on a signalées d'après l'aspect extérieur n'ont aucun
intérêt, car je n'ai jamais observé qu'elles correspondent à des analogies
réelles dans la structure. La seule parenté qu'il y ait lieu de signaler à |
mon avis entre les espèces arctiques et antarctiques est celle du Lithotham-
(1) Dans ce nombre est compris le L. Patena, qui est à peine une espèce antarctique et que je
n'avais pas fait rentrer dans les espèces antarctiques dans une note précédente (1912 a).
MÉLOBÉSIÉES. 6i
nit(7}i rompactiim et du Lithothamnium Mànf/ini^ ces deux espèces se
distinguent de toutes les autres espèces polaires par l'absence ou plutôt la
réduction de l'hypothalle et se rapprochent ainsi l'une de l'autre. Mais, en
étudiant avec soin ces deux espèces, nous avons, M. Hosenvingc et moi,
conclu à leur individualité. Il i'allait simplement signaler cette parenté ;
peut-être ces deux espèces se sont-elles individualisées grâce aux condi-
tions dévie difl'érentes et descendent-elles d'une espèce polaire commune.
S'il n'existe pas d'espèce polaire commune aux deux pôles, il
existe du moins une espèce ubiquiste, LithothamnkmiLenormandi^ dont la
présence dans l'Antarctique n'avait pas été mise en évidence parce qu'elle
y avait été désignée sous un nom nouveau [L. anmdatum) (1).
D'ailleurs, les conditions dévie des deux régions polaires doivent être
assez différentes ; l'aspect même des Mélobésiées est tout à fait différent.
Dans les régions antarctiques, les Algues calcaires ne frappent pas l'obser-
vateur par leur abondance ; au contraire, on a souvent parlé des bancs de
Mélobésiées des côtes du Spitzberg et du Groenland. Les espèces de ces
régions arctiques forment, pour la plupart, des croûtes épaisses, fixées,
surmontées de branches, ou des thalles ramifiés, libres sur le fond de la
mer, formés de branches divergentes. Aucontraire, lesAlgues antarctiques
forment, comme je l'ai déjà dit plus haut, des croûtes de quelques
millimètres ou de quelques centaines de [/. d'épaisseur seulement. II y a
donc là une différence d'aspect tout à fait remarquable dans les espèces
de Mélobésiées des deux régions, différence qui méritait d'être signalée.
Un caractère commun aux deux régions est la rareté des espèces
épiphytes. J'ai fait déjà remarquer (p. ;> ) qu'il en existait seulement
trois dans les régions antarctiques, et encore deux sont-elles uniquement
des espèces subantarctiques. On connaît deux espèces épiphytes dans
les régions arctiques, toutes deux sur les stipes de Laminaires, espèces
qui vivent longtemps [Litkoph. {Dei'in.) pustidatiiin f. Laminarix et
Lithoph. [Derm.) Cî'ouani]. Ce fait confirme donc l'opinion émise plus tôt
(1) Il existe au Muséum d'Histoire naturelle de Paris un é(-hantillon de laTei-re de Feu inlilulé
L. rjlaciale; la détermination est exacte à mon avis ; la présence dune espèce arctique comme
L. fjlaciale à la Terre de Feu serait fort intéressante. Mais l'espèce n'a jamais été récoltée à
nouveau, bien que la Terre de Feu soit à présent bien ex|>loréc; sans doute ne faut-il pas atta-
cher trop d'importance à ce fait isolé et supposer avec M. Foslie (1902) qu'il y a eu erreur
d'étiquette.
62 MÉLOBÉSIÉES.
sur l'impossibilité qu'ont les Mélobésiées des régions polaires de se fixer
sur des Algues non vivaces, comme dans les autres régions du globe.
Relation entre la formation des bispores et l'influence des
climats polaires. — J'ai déjà signalé ailleurs (19H, p. 52 à 54) l'im-
portance donnée à tort, à mon avis, à la présence de bispores dans les
espèces des régions polaires.
11 existe en effet quelques espèces polaires ne formant que des bis-
pores; mais on avait certainement tiré trop tôt des conclusions de faits
peu nombreux. Dans les régions antarctiques en particulier, Lithotham-
nium coulmanicum est seul à montrer exclusivement des bispores ; en
effet j'ai signalé (p. 7) la présence de tétraspores dans une autre espèce
L. granulifenim, dans laquelle on. n'avait encore observé que des bis-
pores. Dans les régions arctiques, d'autre part, il existerait seulement
quatre espèces formant exclusivement des bispores. En somme, on
constate que la présence exclusive de bispores n'est réalisée que dans
quelques espèces seulement.
Toutefois il existe, dans les espèces polaires arctiques, une tendance
très réelle à la formation de bispores : elle se traduit par la formation
simultanée de tétraspores et de bispores. J'ai signalé le fait pour une
seule espèce antarctique ; ce phénomène est plus fréquent dans les régions
arctiques, où il existe dans huit espèces (1) sur dix-huit. Deux espèces en
particulier, L. compactum etZ. lœve^ forment seulement des bispores dans
les régions les plus septentrionales de leur aire d'extension ; elles
forment à la fois des bispores et des tétraspores dans les régions situées
à la limite vers le sud de cette aire.
11 faut retenir de ce qui précède une tendance à la formation de bispores,
soit seules, soit mélangées aux tétraspores, dans les régions arctiques.
Mais rien ne nous autorise à généraliser cette observation aux régions
froides en général, caries régions antarctiquesn'offrentrien de semblable.
La cause de la formation des bispores reste encore à élucider.
(1) La liste des espèces à bispores, comme d'ailleurs la liste des espèces arctiques, est difficile à
dresser. 11 aurait fallu, pour quelques espèces douteuses, faire une revision complète, pour
s'assurer ou non de leur individualité. J'ai déjà été amenée à réunir plusieurs espèces arctiques
sous le même nom, mais je n'ai pu encore faire cette étude pour toutes les espèces arctiques.
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LISTE DES FI&URES
Pig- 1- — Hypothalle et périthalle d'une croûte de Lithothaninium kerguelenum, p. 9.
Fiff- 2. — Coupe verticale d'une croûte de Lithothaninium Lenormandi, p. 12.
Pig-. 3. — Coupe iïla périphérie d'une croûte de Lithothamnium antarctimm, \\. 10.
Fig-. 4. — Coupe verticale d'une croûte de Lithothamnium Mangini, p. 19.
Pig-. 5. — Schéma de la structure d'une croûte de Lithothamnium Schmitsii fructifiée,
p. 27.
Fig. 6. — Périthalle de Lithothamnium Schmitsii, p. 27.
Fig. 7 et 8. — Structure d'une croûte de Lithophgllum rugosum, p. 33.
Fig. 9. — Tissu de la croûte et des branches de Lithophgllum falklandicum, p. 35.
Fig. 10. — Coupe verticale d'une croûte de Lithophyllutn conspectum, p. 37.
Fig. 11. — Coupe verticale d'une croûte de Lithophgllum (Ant.) 3equabile,i>. 41.
Fig. 12. — Coupe verticale d'une croûte de Lithophgllum (Ant.) subantarcticum, p. 44.
Fig. 13 et 14. — Tissu des branches de Pseudolithophgllum discoideum et Pseud.
consociatum, p. 45.
Expédition Charcot. — Lemoi.ne. — Mélobiisiées,
LISTE DES ESPECES CITÉES
œquabile Fosl., 4, 19, 21, 32, 38, 39,
43, 44, 45, 4(3, 47, 51, 52, 53, 50.
annulatum Fosl., 10, 11, 53, 61.
antarcticum Hook. et IIarv., 3, 4, 5, G,
15, 50, 54, 50.
(lucklandicum Fosl., 4, 8, 31.
australe Fosl., 22.
calcnreiim Pall., 21, 22.
capense Hohen., 17.
capitulatum Heyd., 40, 47.
chatamenseFosL.. 15.
circtimscriptum Stromf., 20.
colliculosum Fosl., 34.
compactum Kjellm., 18, 20, 21, 01, 02.
consocidtiim Fosl., 5, 31, 42, 45, 40,
48, 51, 50.
conxpectiim Fosl., 4, 32, 36, 51, 50.
coulma?iicumFosL., 3, 4, 13,50, 55, 02.
crassiuscula Fosl., 32, 33, 34.
crenulalum Fosl., 4, 25, 20, 28, 29.
Croît uni Fosl., 01.
decipiens Fosl., 43.
disccndeum Fosl., 4, 19, 21, 20, 31, 30,
41, 42, 4.5, 46, 51, 59.
exasperatutn Fosl., 34.
expansum Ph., 47.
l'alldandicitm Fosl., 4, 32, 34, 42, 'i5,
51, 50.
l'alsellum Fosl., 40.
fœciindiiin Ivj., 11.
fuegianum Fosl., 3, 23, 2i, 27, 29, Kl,
.50, 5 'i, 58.
l'ueijianiun IIevu., 4. 20, iO.
futnigalum Fosl., 8, 31.
glaciale Kjellm., 01.
granuliferum Fosl., 4, 6, 11, 10, 40,
52, .5.3, 02.
hapalidioides Crouan, 20.
hetcrodadum Fosl., 4, 21, 50, 55.
hicrusfans Phil., 40, 42, 47.
Kniscrii Fosl., 30.
I.erguelenum Dickie, 5, 8, 15, 29, 30,
lœve Stromf., 62.
Luininariœ. Chouan, 38, 01.
Lenormandi Aresch., 5, 7, 10, .50,
53, 56, 01.
hr/ienoides Piiil., 15, 16, 17, 18, 32
magellanicum Fosl., 4, 25, 20.
mamillare Harv., 3i.
Mangini Lem. et Rose.nv., 0, 18, .50,
53, .57, 01.
Margaritae. Har., 46, 48, .59.
Marlothii Fosl., 34, .30.
Muelleri (Len.) Rosan., 4, l'i, 15,
23, 24, 27, 28, 50, 54, 56, 58.
negh'ctutn Fosl., 5,0, 10, 14, 18, .50,
ohtectiiluni Fosl., 5, 8, 30, 49.
pacificum Fosl., 32.
pallescetts Fosl., 35, 30, 49.
/'«/en«HooK.etHARv.,4, 10, 17,31,-50.
pinguiensc Heyd., 43.
jinlgmorp/iuin AVCr.. 10, 12.
pseud(dic/ieuoides Heyd., 2i, 25.
jmlchrum Fosl., 22.
jiuxtiilatum Lmx., 38, (U.
rugosum Fosl., 4, 8, 32, 51, 58.
Sumoensc Fosl., 43.
Schmitsii Har., 4, 7, 17, 23, 2i, 25,
.52, .54, 58.
scute/loides Heyd., 4, 25, 20, 27, 'JS.
squarrulosum Fosl., 21.
subantarcticum Fosl., 4, G, 1:>, 31,
.38, 39, 42, 43, 45, 40, 51, .52, .53,
synanablaslum Fosl., 15.
validum Fosl., 32, 34.
variabilc Fosl., 4, 30.
verrucaCa Lmx., 15.
wandelica Fosl., 30, 40.
50.
i;
0(1.
-.0,
50.
EXPLICATION DES PLANCHES
PLANCHK I.
FiR'. 1. — Croûtes jeunes de Litliotliainniiiin l.eiKiniutiidi (\o\v \^. IOl On remarque
que la partie droile de la figure montre des croûtes très jeunes dont le contour est très
visible, tandis que vers la gauche on ne distingue déjà plus les limites des thalles pri-
mitifs. — Expédition Charcot, Terre de Graham, côte nord-est de l'ile Pelermann,
chenal de Lemaire : draguées à 50 mètres de iirofondeur 'station ('>.\'X\.
Fig. "J. — Croûtes de LithoplujUiim {Ântairlirophij//uui) xquahile (Voir p. :i'Jj portant
des fructifications. — Expédiliim Cliandt. anhiprl Palmcr, Port-Lockroy (sta-
tion 111).
Fig. 3. — Croûtes de Lilhiilluinin'nnn Srlnnii-zii (Voir \\. 'i'i]. — Expédition Charcot.
Terre de Feu, Terre Désolation (station (mO).
PLANCHE II.
Fig. 1. — Thalle de Litholhamnhim (jranuliferum (Voir |i. l'i) ayant poussé, sur des
croûtes de Lithophi/Uum subantarcticum. Le thalle de L. f/raiitt/iferum, couvert de
mamelons, est entouré d'un trait noir. Les thalles de Z,. s«<6«7!^rt/'r//ci^//i sont parsemés
de petites cavités qui correspondent aux fi'uctillcations. iGross. 2 fois.) — Expédiliim
Charcot, Terre de Graham : ile Petermann station 595).
Fig. 2. — Croûte de Lithophyllum xquabilc ayant poussé sur des croûtes de lAUioph.
su/jaiUnrcticum (Voir p. 'lo). Les deux espèces montrent des fructifications. On distin-
gue encore les limites des dill'érents thalles de L. siiùantarclicitin. — Expédition
Charcot : île Petermann (station 5!>5).
Fig-. 3. — Nombreuses croûtes de Lilhothamniiim Mant/ini (Voir p. IS^; on voit, en cer-
tains points, la forme circulaire [irimitive du L. Mungini; en d'autres points, les
croûtes se sont unies et simulent déjà une croûte unique continue. — Expédition
Charcot, Terre de Graham, ile Petermann (station 582).
Deuxième Expédition Charcot. (Mme P. Lemoine).
PI. I
Mélobésiées.
Masson & de. Éditeurs
Pholotvi.ie Brrlliaiid, Parii
Deuxième Expédition Gharcot. (Mme P. Lemoine).
PI. II
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Mélobésiées.
}ilasson & Cie, Éditeurs
Phototfpfe B«rthaad, Ptrii
OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES
DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBUQUE
Sous LA Direction PE L. JOUBIN
PROFESSEUR AD MCSÉUH D'HISTOIRE NATURELLE
DEUXIÈME EXPÉDITION
ANTARCTIQUE FRANÇAISE
(1908-1910)
X
COMMANDEE PAR LE
D^ Jean CHARCOT
SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES
MELOBESIEES
RÉVISION DES MÉLOBÉSIÉES ANTARCTIQUES
Par M"^ Paul LEMOINE
MASSON ET C'% EDITEURS
120. Bd SAINT-GERMAIN. PARIS (VI')
1913
K 8AN3 MAJORATION
,; X .
Commission chargée par l'Académie des Sciences
d'élaborer le programme scientifique de l'Expédition
m
f MM. les Membres de l'Institut :
Bouquet de la Gbye.
GlARD.
DE Lapparent.
MÛNTÏ.
BOBITET.
GUYOU.
Mangin.
Ed. Perrier
Bouvier.
Lacroix.
Mascart.
Roux.
Gaudry.
Commission ,nommée par le Ministère de l'Instruction Publique
pour examiner les résultats scientifiques de l'Expédition
MM. Ed. Perrier Membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire
naturelle, Président.
Vice-Amiral Fournier, Membre du Bureau des Longitudes, Vice-Président.
Ahgot Directeur du Bureau central météorologique.
Bayet Correspondant de l'Institut, Directeur de l'Enseignement
supérieur.
BiGOURDAN Membre de l'Institut, Astronome à l'Qbservatoire de Paris.
Colonel Bourgeois. . . . Directeur du Service géographique de l'Armée.
Bouvier Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire
naturelle.
Gravier Assistant au Muséum d'Histoire naturelle.
Commandant GuYOu.. Membre de l'Institut, Membre du Bureau dés Longitudes.
HanuSse Directeur du Service hydrographique au Ministère de la
Marine.
JouBiN Professeur au Muséum d'Histoire naturelle et à l'Institut
Océanographique.
Lacroix Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire
naturelle.
LALtEMAND Membre de l'Institut, Membre du Bureau des Longitiides,
Inspecteur général des mines.
LippMANN ..Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences
de l'Université de Paris. / ^
MûNTz Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut agronomique.
Rabot Membre de la Commission des Voyages et Missions
scientifiques et littéraires.
Roux Membre de l'Institut, Directeur de l'Institut Pasteur.
VÉLAiN Professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris.
DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE
(1908-1910)
Fascicules publiés en 19 îî
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES, par J. Rouch.
/ fascicule de 2^0 pagea {i 6 planches) 34 /'r.
VERS Annélides Polycbètes, par Ch. Gravier.
i fascicute de 165 pages {12 planches) 24 /r.
MOLLUSQUES Gastropodes prosobr anches, Scapbopode et Pélécypodes,
par Ed. Lajiy.
Ampbineures, par Jou. Thiele.
/ fascicule de 84 pages ( / planche) 4 />■.
Fascicules publiés en 1912
ÉCHINODERMES. . Astéries, Ophiures et Échihides, par R. Koeuler.
/ fascicule de .270 pages [16 planches doubles) . 3A fr.
BOTANIQUE Flore aJgologique antarctique et subantarctique, par
L. Gain.
/ fascicule </e - / .^ jjuycs [S planches) 24 /"/■.
ÉTUDE SUR LES MARÉES, par R.-E. Godfroy,
/ fascicule de 74 pages (/ / planches) 16 />.
Fascicules publiés en 1913
CRUSTACÉS Crustacés isopodes, par H. Richardson ; Crustacés parasites,
par Gh. Gravier ; Ampbipodes, par Ed. Chevreux ; Mallo-
phaga et ixodidœ, par L.-G. Neumann ; CoUemboIes, fir
IVANOF.
/ fascicule de 204 pages 16 />.
RHIZOPODES D'EAU DOUCE, par E. Pénard .
/ fascicule de 16 pages 2 fr.
MÉLOBÉSIÉES Révision des Mélobésîées antarctiques, par .M""» Paul
Lemoine.
/ fascicule de ? 2 pages {2 planchés) 7 fr.
POISSONS far L. Roule, avec la collaboration de MM. Angel et R. Despax.
/ fascicule de 32 pages (4 planches en noir ef
en couleurs) '. '. 8 /r.
CouBKii.. Imprimerie Outré.