Skip to main content

Full text of "Deuxième expédition antarctique francaise (1908-1910)"

See other formats


'    .9 


ê 


■i^-n 


^r'm. 


&m^i^mB 


'm:"-^ 


'yj^m 


'1^4^.  o,>^ 


y^ag^^ 


<-^ 


^t 


DEUXIÈME   EXPÉDITION 
"ANTARCTIQUE  FRANÇAISE 

(1908-1910) 


COMMANDEE    PAR    LE 


D^   Jean   CHARCOT 


>/^ 


I.Clarenoe 


,,-   gT^]iê-Gf;ycot 


Carte  delà  Cote  Ouest 

DE 

L'  Antarctide  Sud-Américaine 


-^^'î't-^i  c  C'S, 


CARTE  DES  RÉGIONS  PARCOURUES  ET  RELEVÉES  PAR  L'EXPÉDITION 


MEMBRES  DE  L'ETAT-MAJOR  DU  "  POURQUOI-PAS  ?   ' 

J.-B.    CHARCOT 

M.  BONGRAIN Hydrographie,  Sismographie,  Gravitation  terrestre,  Obiervalions  astronomiques. 

L.    Gain Zoologie  (Spongiaires.  EchinoJermes,  Arthropodes.  Oiseaux  cl  leurs  parasites),  Planklon,    Botanique. 

R.-E.  GODFROY Marées,  Topographie  côtière.  Chimie  de  l'air. 

E.  GOURDON    ....         ...      Géologie,  Glaciologie. 

J.     LiOUVILLE Médecine,    Zoologie    (Pinnipèdes    Cétacés.    Poissons.    Mollusques,   Cœlentérés    Vermidiens,    Vers 

Protozoaires.  Anatomic  comparée,  Parasitologie). 

J,     ROUCH Météorologie,  Océanographie  physique.  Electricité  atmosphérique. 

A,  SENOUOUE Magnétisme  terrestre,  Actinométrie,  Photographie  scientifique. 


OUVRAGE  PUBLIÉ  SOUS  LES  AUSPICES  DU  MINISTÈRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE 

SOUS   LA    DIRECTION   DE    L.  JOUBIN,    Prolesseur  au    Muséum    d'Hisloire    Nalurell,;.  ^.^^^    /->/* 

DEUXIÈME     EXPÉDITION 
ANTARCTIQUE    FRANÇAISE 

(1908-1910) 


COMMANDEE    PAR     LE 


D'  Jean  CHARCOT 


SCIENCES  NATURELLES  :  DOCUMENTS  SCIENTIFIQUES 


PYCNOGON I  DES 
Par  E.-L.   BOUVIER 

Professeur  au  Muse'um.   Membre  de  l'inslitut. 


OSTRACODES 

PHYLLOPODES    ANOSTRACÉS 

INFUSOIRES 

Par     E.     DADAY     DE     DÉES 

Professeur  à  l'Ecole   Polytechnique  de   Buda[)c<t. 


COPEPODES  PARASITES 
Par  a.   QUIDOR 


DIPTERES 
Par  KEILIN 


MASSON    ET  C\    ÉDITEURS 

120,    Bd    SAINT-GERMAIN.    PARIS    (VI») 
1913 

Tous  droits  de  traduction  et  de  reprcduction  réserves 


Made  în  France 


LISTE    DES    COLLABORATEURS 


MM.  Trouessart Mammifères. 

Anthony  et  Gain Documents  embryogéniques. 

LiouviLLE Phoques,  Cétacés  (Anatomie,  Biologie). 

Gain Oiseaux. 

*  Roule Poissons. 

Sluiter Tuniciers. 

JOUBIN Céphalopodes,    Brachiopodes,   Némertiens. 

*  Lamy Gastropodes,    Scaphopodes  et  Pélécypodcs. 

*  J.   Thiele Amphineures. 

Vayssière Nudibranches. 

*  Keilin Diptères. 


*  IVANOF Collemboles. 


Trouessart  et  Berlese.  Acariens. 

*  Neumann Mallophages,  Ixodides 

*  Bouvier Pycnogonides. 

CouTiÈRE Crustacés  Schizopodes  et  Décapodes. 

*  M"e  RicHARDSON Isopodes. 

MM.  Calman Cumacés. 

*  De  Daday Ostracodes,  Phyllopodes,   Infusoires. 

*  Chevreux Amphipodes. 

CÉPÈDE Copépodes. 

*  Quidor Copépodes  parasites. 

Calvet Bryozoaires. 

*  Gravier Polychètes,   Crustacés  parasites   et  Ptérobranches. 

HÉRUBEL Géphyriens. 

*  Germain Chétognathes. 

*  De   Beauchamp Rotifères. 

Railliet  et  Henry Helminthes  parasites. 

*  Hallez Polyclades  et   Triclades  niaricoles. 

*  Kœhler Stellérides,  Ophiures  et  Ëchinides. 

Vaney Holothuries. 

Fax Actiniaires. 

Billard Hydroïdes. 

TOPSENT Spongiaires. 

*  Pénard Rhizopodes. 

Fauré-Frémiet Foraminifères. 

Cardot Mousses. 

*  M"«  Lemoine Algues  calcaires  (Mêlobésiées). 

*  MM.  Gain Algues. 

Mangin Phyto  plancton. 

Peragallo Diatomées. 

Hue Lichens. 

Metchnikoff Bactériologie. 

Gourdon Géographie  physique.  Glaciologie,  Pétrographie, 

Bongrain Hydrographie,    Cartes,    Chronométrie. 

*  Godfroy Marées. 

*  Mùntz , Eaux  météoriques,  sol  et  atmosphère. 

*  ROUCH Météorologie,    Électricité    atmosphérique.    Océano- 

graphie physique. 

Senouque Magnétisme  terrestre.  Actinométrie. 

J.-B.  Charcot Journal  de  l'Expédition, 

Les  travaux  marqués  d'une  astérisque  sont  déjà  publiés. 


PYCNOGONIDES  DU  ''  POURQUOI  PAS?  "  ^'^ 

Par  M.   E.-L.  BOUVIER 


La  faune  des  Pycnogonides  antarctiques  est  beaucoup  plus  riche  et 
plus  intéressante  qu'on  n'avait  pu  le  croire  toutd'abord.  Longtemps  restée 
inconnue  comme  les  mers  qu'elle  habite,  les  premières  tentatives  faites 
pour  l'étudier  ne  remontent  guère  au  delà  d'un  demi-siècle  et  ne  firent 
connaître  qu'un  petit  nombre  de  formes,  pour  la  plupart  subantarctiques. 
La  campagne  du  «  Challenger  »  accrut  dans  des  proportions  notables  ce 
faible  contingent,  sans  toutefois  donner  l'espoir  de  récoltes  ultérieures 
très  abondantes.  Mais,  depuis  dix  ans,  les  expéditions  scientifiques  se  sont 
multipliées  dans  les  mers  australes,  et  chacune  d'elles  a  singulièrement 
enrichi  le  catalogue  des  Pycnogonides  antarctiques  ;  la  dernière  en  date, 
celle  du  «  Pourquoi  Pas?  »,  ne  le  cède  en  rien  à  la  plus  fructueuse  des 
expéditions  précédentes;  d'un  bond,  elle  a  donné  aux  Pycnogonides  antarc- 
tiques la  prépondérance  sur  ceux  des  mers  boréales,  si  bien  qu'on  peut 
se  demander  aujourd'hui  où  s'arrêtera  les  richesses  dune  faune  que  toute 
campagne  nouvelle  accroît  dans  de  si  grandes  proportions. 

Pour  fixer  cette  date  et  pour  donner  une  justification  à  ces  espoirs,  je 
crois  utile  de  résumer  brièvement  les  travaux  consacrés  jusqu'ici  aux 
Pycnogonides  des  mers  australes.  Dans  cet  examen  historique,  je  suivrai 
l'exemple  donné  par  M.  Hodgson  [i90T,  1908i  en  divisant  ces  mers  en 
une  région  antarctique  et  une  région  subantarctique,  (les  deux  régions 
confluent  à  60°  de  latitude  sud,  la  seconde  ayant  pour  limite  septen- 

(1)  La  nomenclature  des  diverses  parties  du  corps  et  des  appendices,  dans  le  présent  travail, 
est  celle  que  j'ai  adoptée  dans  mon  étude  sui-  les  Pycnogonides  du  .<  Français  >■  (1906'',  p.  5  et  6); 
toutefois,  pour  abréger  dans  les  tableaux  de  mensurations,  j'ai  désigné  sous  te  nom  de  céphalo- 
thorax la  partie  du  corps  qui  comprend  le  cé})halon  {ensemble  des  somiles  prépédifères)  et  le  tronc 
(somitespédifères).  Cette  dénomination  n'est  pas  aussi  vicieuse  qu'on  pouirail  le  croire,  car,  chez 
beaucoup  de  Pycnogonides,  les  somltes du  Ironc  no  sont  pas  ailiculés  et  forment  un  tout  continu 
avec  le  c^ohalon. 

Expédition  Charcol.  —  lîdtviEn.  —  l'ycnogonidcs  ilii  o  l'mmiuni  l'as?  ».  1 


2  PYCNOGONIDES   DU    «  POURQUOI   PAS  ?  ». 

trionale,  comme  l'admet  M.  Buchan  (1),  l'isotherme  de  45°  F.  (environ 
7°  C),  qui  passe  un  peu  au  nord  d'Auckland  et  des  îles  Falkland,  des  Crozet 
et  de  Kerguelen,  dans  une  direction  à  très  peu  près  parallèle  àl'équateur. 

Je  crois  bon  également  de  diviser,  comme  M.  Hodgson,  la  région  suban- 
tarctique en  trois  provinces  :  la  province  mayellanique  comprise  entre  20° 
et  130°  long.  0.  G.  ;  \aprovince  australienne,  entre  13°  long.  0.  G.  et  100° 
long.  E.  G.  ;  enfin  \di province  africaine  ou  de  Kerguelen,  qui  s'étend  sur  le 
reste  de  la  région  subantarctique  (de  100°  long.  E.  G.  à  20°  long.  0.  G.). 

Les  Pycnogonides  antarctiques  jusqu'à  l'expédition  du 
«  Pourquoi  pas?  ».  —  C'est  par  une  découverte  de  premier  ordre  que 
s'affirme  le  premier  travail  relatif  aux  Pycnogonides  antarctiques.  En  1834, 
dans  un  mémoire  très  explicite  et  accompagné  de  figures  bien  nettes, 
J.  EiGHTs  (1834,  203-206,  PI.  VII)  décrivit  sous  le  nom  de  Decolopoda  aus- 
Iralis  un  Pycnogonide  nouveau  et  de  grande  taille,  qui  différait  de  toutes 
les  espèces  jusqu'alors  connues  dans  le  groupe  par  la  présence  de  cinq 
paires  de  pattes  au  lieu  de  quatre,  qui  est  le  nombre  normal.  Ce  mémoire 
resta  inaperçu  jusqu'en  1905,  époque  où  M.  Hodgson  (1905^)  le  signala 
aux  zoologistes.  Dans  son  grand  travail  sur  les  Pycnogonides  du  «  Chal- 
lenger »,  M.  HoEK  (1881^,  G)  ne  le  cite  que  d'après  l'édition  anglaise  du 
Règne  animal  de  Guvier  et  semble  ne  pas  avoir  pu  se  le  procurer  : 
«  Dans  le  Boston  Journal  of  Natur al  History  (1836?),  dit-il,  Eights  men- 
tionne le  genre  Decolopoda,  mais  je  n'ai  pu  savoir  si  ce  genre  est  valable, 
ni  où  il  a  été  trouvé.  »  En  fait,  les  exemplaires  de  James  Eights  avaient 
été  capturés  aux  Shetlands  du  Sud,  ainsi  qu'il  est  dit  dans  le  mémoire  de 
l'auteur.  On  verra  plus  loin  que  l'espèce  existe  toujours  dans  cette  région 
et  qu'elle  se  trouve  en  outre  aux  Orcades  du  Sud. 

Il  nous  faut  maintenant  franchir  une  longue  période,  près  d'un  demi- 
siècle,  pour  trouver  d'autres  documents  relatifs  à  la  faune  des  Pycnogo- 
nides antarctiques. 

En  1875,  Ed.  Miers  signale  brièvement  quelques  Pycnogonides  suban- 
tarctiques recueillis  à  Kerguelen  par  A.  E.  Eaton,  le  Nymphon  gracilipes 
nov.  et  le  N.  styligerwn  nov.  (1875'^.  76),  auxquels  vient  s'ajouter  une 

(1)  A.  Buchan,  Report  on  atmospheric  circulation  based  on  Ihe  Observations  made  on  board 
H.  ÎM.  S.  CI  Cliallenger  »  (Challenger,  Phys.  and.  Chem.,  vol.  XI,  \i 


■       PYCNOGONIDES   DU    «  POURQUOI   PAS?».  3 

troisième  espèce,  le  yV.  hrevicaitdatum  nov.  (ISTB*^).  Ces  trois  Pyonogo- 
nides  furent  figurés  et  plus  explicitement  décrits  en  1879  par  le  même 
auteur  (1879,  211,  PI.  XI),  qui  établit  le  genre  Tanystijlum  pour  son 
yV.  stylificrtnn.  Les  deux  autres  espèces  furent  laissées  dans  le  g<'nre 
Ni/mphon,  mais  on  verra  plus  loin  que  le  N.  brevic(mdatwn  appartient 
au  genre  Cheetnnymplion,  plus  tard  établi  par  M.  G.  0.  Sars. 

En  même  temps  que  le  travail  de  Miers,  R.  liohiii  fit  paraître  (4879/  un 
mémoire  consacré  aux  Pycnogonides  du  Muséum  de  Berlin  et  principa- 
lement aux  espèces  recueillies  par  la  «  Gazelle  ».  Quelques-unes  de  ces 
dernières  proviennent  de  Kerguelen,  le  Nutiiphoti  f/racilipes  Miers,  le 
TV.  horridum  que  M.  Hoek  a  justement  identifié  avec  le  Cliœtonyrnphon 
hrevicaudatum  Miers,  VArhelia  Ueois  Hodge  qui  est  une  Achélie  pro- 
bablement distincte  de  l'espèce  établie  par  Hodge,  enlin  un  prétendu 
Pycnogonuni.  littorale  Strôni,  dontMôbiusa  fait,  dans  la  suite,  le  type  d'une 
espèce  nouvelle,  le  P.  may  ni  rostre.  Bôhm  signale  aussi  en  Patagonie  et 
dans  le  détroit  de  Magellan  la  Pallene  fluminensis  Krôyer,  qui  est  une 
Pallenopsis.  Le  mémoire  de  Bôhm  est  concis  et  accompagné  de  bonnes 
figures. 

Nous  voici  arrivés  en  1881,  époque  où  M.  Hoek  (1881'^)  publia  son 
remarquable  travail  sur  les  Pycnogonides  recueillis  parle»  Challenger  ». 
Cette  étude  passe  en  revue  toutes  les  espèces  du  groupe  jusqu'alors 
signalées;  elle  en  fixe  la  synonymie  et  les  répartit  en  famille  suivant  un 
système  de  classification  proposé  |)arrauteur.  .lusqu'alors  les  espèces  con- 
nues dans  les  mers  froides  australes  étaient  au  nombre  de  7,  toutes  suban- 
tarctiques à  l'exception  de  la  Decolopoda  australis]  du  coup,  ce  nombre 
est  porté  à  21  sans  accroître  d'ailleurs  la  faune  de  la  région  antarctique 
vraie,  toujours  réduite  à  la  seule  Decolopoda.  Ainsi  les  espèces  capturées 
par  le  «  Challenger  »,  dans  les  mers  australes  sont  toutes  subautarctiques  ; 
la  plupart  proviennent  de  la  province  africaine,  des  eaux  de  Kerguelen  où 
elles  ont  été  prises  dans  la  région  sublittorale  [Nymphon  brachyrliyticlam 
nov. ,  N.  fuscum  nov. ,  Nymphon{Chgetomjmphon)b7'evicaudattnii  Miers  iden- 
tifié avec  le  iV.  AomV/«/«  Bôhm,  Colossendeis  rolmsta  no\.,  C.  megalonyx 
nov.  trouvée  aussi  dans  la  province  de  Magellan];  les  autres  furent  prises 
dans  les  régions  abyssales,  principalement  au  voisinage  des  Crozel,  entre 


4  PYCNOGONIDES  DU   «  POURQUOI  PAS?». 

le  Cap  et  Kerguelen  \Nympho)i  hamatum  nov.,  Asco7'/iy/ic/ms  glabe)'  nov., 
Colossendeia  gi(jafi  nov.,    ('.    leptorhyncha   nov.,    (\   fjigas-lepturhyncha 
nov.,  C.  gracUis  nov.,  et  PhoxichilkUum  [Pallenopsis)  pilosum  nov.,  que 
l'expédition  a  également  recueilli  dans  la  province  australienne].   Les 
autres   provinces   subantarctiques  sont  moins  bien  partagées  dans  les 
récoltes  du  «  Challenger  »  :  celle  de  Magellan  s'enrichit  de  deux  espèces 
sublittorales,   le   Phoxichilidium   (Pallenopsis)  pntagonicum  nov.    et  la 
Colossendeismegalo7iyxivo\xyéQim?,'$,\kKQV^\\e\en  ;  laprovince  australienne, 
de  deux  espèces  abyssales,  le  Nymphon  meiidionale  nov.  et  le  Phoxichi- 
lidium [Pallenopsis)  pilosum  capturé  aussi  en  province  africaine.  A  cette 
liste,  il  convient  d'ajouter  le  Nymphon  compactmn  nov.,  recueilli  par 
1  100  brasses  près   d'Auckland  et  plus  tard  retrouvé  par  la  «  Scotia  » 
en   région   antarctique,    et    le   Phoxichilidium  (Pallenopsis)   fluminensc 
Krôyer,  signalé  par  Bohm  en  Patagonie  et  retrouvé  parle  «  Challenger  » 
à  Bahia.   Cette  dernière  espèce    est  sublittorale,  par   conséquent  peu 
sensible  aux  différences  de  température;  toutes  les  autres  recherchent 
les  eaux  froides  ou  presque  froides  et,  dès  lors,  sont  capables  de  se 
répandre  dans  les  mers  antarctiques. 

Les  seize  espèces  précédentes  ne  sont  pas  les  seules  capturées  par  le 
(.  Challenger  »  dans  la  région  subantarctique;  trois  autres  furent  décrites  et 
figurées  beaucoup  plus  tard,  en  1898,  dans  un  mémoire  spécial  dû  encore 
à  la  plume  experte  de  M.  Hoek  (4898,  290-295,  PI.  II  et  III)  :  le  Pycno- 
gonum  magellanicum  nov.,  des  parages  de  Magellan,  la  Pallene  dimorpha 
nov.  de  Kerguelen  et  V Anoplodactylus  neglecta  nov,,  trouvée  entre  les 
îles  Crozet  et  l'île  du  Prince-Edwards.  Les  deux  premières  habitent  la 
région  sublittorale,  la  troisième  est  franchement  abyssale. 

Les  recherches  du  lieutenant  italien  G.  Chierchia,  effectuées  à  bord  de 
la  corvette  «  Vettor  Pisani  »,  enrichissent  la  faune  subantarctique  d'une 
espèce  nouvelle,  le  Tanystylum  Chierchiœ,  signalée  par  M.  W.  Sciiimke- 
wiTSCH  dans  une  notice  préliminaire  (1887,  271),  puis  longuement  décrite 
^  et  figurée  par  le  même  auteur  dans  un  mémoire  spécial  (1889,  333, 
fig.  8-H).  Cette  espèce  fut  trouvée  aux  îles  Chonos.  La  même  expédition 
recueillit  aux  Abrolhos  et  dans  le  détroit  de  Magellan  la  Pallenopsis 
fluminensis  Krôyer,  déjà  signalée  par  Bôhm  dans  cette  dernière  région. 


PYCNOGONIDES  DU   «  POURQUOI  PAS  ?  ...  5 

En  même  temps  que  M.  Schimkewitsch  publiait  son  mémoire,  M.  G. 
Pfeffer  consacrait  une  étude  succincte  et  sans  figures  aux  Pycnogonides 
antarctiques  de  la  Géorgie  de  Sud  (1889,  41-49).  Les  espèces  décrites  par 
l'auteur  sont  le  Nyinphon  antarcticum  nos.,  le  Nymphon  [VJuetotiymphon) 
hrevicaudatum  Miers  déjà  signalé  aux  Kerguelen,  V Ammothea  grande 
iiov.  et  VA.  C/ausii  nov.,  VA.  Hoehii,  dont  on  doit  faire,  ce  me  semble, 
une  Am?woM?//a,  car  ses  palpes  comprennent  neuf  articles  ;  enfin  la  C/ote/iia 
f)n/ir/i/i,  que  je  considère,  avec  M.  Hodgson  (1907,  1908*),  comme  un 
Tanystylmn.  11  est  bon  de  rappeler  à  ce  propos  que  M.  Schimkewitsch, 
en  1887  et  1880,  fit  connaître  sous  le  nom  de  Tanystyhon  Dohmii 
nov.  une  espèce  trouvée  par  le  lieutenant  Chierchia  aux  îles  Abrolhos  ;  la 
Clotenia  de  M.  Pfeffer,  étant  un  Tnnystylum,  ne  saurait  conserver  le 
qualificatif  spécifique  Dohntii  que  lui  donna  l'auteur  ;  je  propose  d'attri- 
buer à  cette  espèce  le  nom  de  Tanystylum  Vfefferï  en  souvenir  du  savant 
qui  l'a  décrite. 

Avec  le  travail  de  Môriis  (1902)sur  les  Panlopodes  recueillis  par  la  «Val- 
divia  »,  le  catalogue  de  lafauneantarctique  s'accroît  encore,  non  pourtant 
dans  la  même  proportion  qu'à  la  suite  des  campagnes  du  «  Challenger  ». 
M.  Môbius  établit  le  nouveau  genre  Leionymphon  (Ammothea)  pour  des 
formes  essentiellement  antarctiques,  dont  M.  Pfeffer  avait  déjà  signalé 
deux  espèces,  le  L.  (iraiulc  et  le  L.  Clausii,  rangées  par  lui  dans  le  genre 
Ammothea.  Il  convenait  de  distinguer  ce  genre  des  Achelia,  mais  non  de 
l'éloigner  de  Ammothéides  pour  le  mettre  parmi  les  Nymphonides,  avec 
lesquels  il  ne  présente  aucune  affinité.  M.  Môbius  n'attribue  à  ce  genre 
qu'une  seule  espèce,  le  Leionymphon  {Ammothea)  striatum  nov.  recueilli 
par  la  «  Valdivia  »  aux  îles  Bouvet,  mais  sa  Colossendeia  gihhosa  nov., 
trouvée  aux  mêmes  lieux,  doit  y  prendre  place,  comme  l'a  montré  plus 
tard  M.  Hodgson,  qui  a  en  outre  identifié  très  justement  cette  espèce  avec 
le  Leionymphon  [Ammothea)  grande  Pfeffer.  Dans  les  eaux  sublittorales 
de  l'île  Bouvet,  M.  Môbius  signale  également  le  Chœtonymphon  altio- 
culatwn  nov.  identique  avec  le  f'h.  (lustralc  \\oà^%on  ;  \es  Pal/enopsis 
glahra  nov.  et  P.  brevidigitata  nov.  et  la  JKseadopallene  cornigera  nov.  ; 
il  retrouve  aux  Kerguelen  quelques  espèces  déjà  connues  :  le  Chœto- 
mymphon    hrevicaudatum    Miers,   la  Colossendeis    robusta    Hoek    et  le 


6  PYCNOGONIDES   DU   «  POURQUOI   PAS  ?  «. 

Pycnogonum  littorale  Bôhm,  dont  il  fait  à  juste  titre  une  espèce  nouvelle, 
le  P.  magnirostre.  Toutes  ces  espèces  habitent  les  eaux  sublittorales; 
elles  sont  décrites  et  figurées  avec  soin. 

Nous  arrivons  maintenant  aux  travaux  exclusivement  consacrés  à  la 
faune  des  régions  antarctiques.  M.  Pfeffer  avait  inauguré  cette  série  que 
M.  HoDGsoN,  grâce  aux  expéditions  anglaises,  va  continuer  d'une  façon 
brillante. 

La  campagne  du  «  Southern  Cross  »  n'offrit  pourtant  à  ce  zoologiste 
qu'une  seule  espèce,  le  Nymphon  australe  nov.  (1902,  257),  identifiée  dans 
la  suite  avec  le  Chœtonymphon  altloailatum  Môbius  (Hodgson,  1907^)  de 
la  «  Valdivia  ». 

Mais  la  National  antarctic  Expédition  de  la  '<  Discovery  »  fournit  à 
M.  Hodgson  la  matière  d'une  ample  revanche  (1907^).  Les  Pycnogonides 
recueillis  au  cours  de  cette  campagne  ne  comptent  pas  moins  de  vingt-huit 
espèces,  dont  toutes  sont  nouvelles  à  l'exception  de  cinq  :  la  Pseudopallenr 
cornigera  Môbius  et  la  Pallenopsis  glabra  Môbius  découverte  parla  «  Val- 
divia »  aux  environs  de  l'île  Bouvet,  la  Pallenopsis  pilosa  Hoek  capturée 
par  le  «  Challenger  »  dans  les  eaux  subantarctiques  de  la  province  afri- 
caine, le  Chœtonymphon  australe  Hodgson  {Ch.  altioculatum  Môbius) 
pris  au  cap  Adai^e  par  le  «  Southern  Cross  »  et  à  l'île  Bouvet  par  la  «  Val- 
divia »,  et  le  Leiony?nphon  (Ammothea)  grande  Pfeffer  déjà  signalé  dans 
la  Géorgie   du  Sud. 

Parmi  les  captures  faites  au  cours  de  l'expédition,  la  plus  importante 
est,  sans  contredit,  celle  du  Pentanymphon  antarcticum  nov.  (1904. 1905'', 
397;  1907*,  36-39)  ;  la  découverte  de  cette  forme  démontrait,  avec  une 
pleine  évidence,  non  seulement  que  le  type  décapode  peut  se  réaliser  chez 
les  Pycnogonides,  mais  en  outre  qu'iln'yestpas  uneanomalie  et  qu'il  peut 
apparaître  dans  des  groupes  bien  différentes  :  les  Pentanymphon,  en 
effet,  sont  de  vrais  Nymphonides,  alors  que  les  Decolopoda  se  rapprochent 
beaucoup  des  Colossendeis.  ïi  faut  relever  en  outre  dans  le  travail  de 
M.  Hodgson  la  description  de  deux  genres  nouveaux,  Austrodecus  etAws- 
troraptus,  qui  se  rangent  dans  la  famille  des  Amniothéides  et  semblent 
propres  aux  mers  antarctiques,  l'abondance  et  la  variété  dans  ces  mers  des 
Leionymphon  [Ammothea)   et  des   Chœtonymphon,   et  la  présence    des 


PYCNOGONIDES  DU   «  POURQUOI  PAS  ?  ^>.  7 

Rhynchofhomx,  formes  aberrantes  qui  semblaient  jusqu'alors  propres  à 
la  Méditerranée. 

Les  récoltes  de  la  «  Discovery  »  ont  été  faites  en  province  africaine, 
dans  la  mer  de  Ross  (baie  Mac-Murdo),  près  de  l'île  Coulman,  au  large  du 
cap  Adare,  du  mont  Terror  et  de  la  Barrière  ;  elles  sont  toutes  sublitto- 
rales, provenantpour  la  pluparlde  8  à  ISO  brasses,  rarement  de  300  ou  de 
500  brasses.  Les  formes  nouvelles  qu'on  y  trouve  sont  les  suivantes  : 
Pliojcichiliis  australis,  Pallenopsis  villosa  et  hiemalis,  C/i^toni/mphoti  villo- 
sum,  Inarticulatiun  et  inendosian-,  quatre  espèces  de  Njpnphon  ihiemale, 
/anare,  adaveanum  et  frigidum)  ;  autant  d' Ammolhea  [minor,  australis, 
spinosa  et  g/acialis);  trois  autres  Ammothéides,  VAiistrodccus glaciale,  \<i 
bizarre  Austrorapfus  polarité  et  le  Rhynchofhorax  aasiralis]  enfin  quatre 
espèces  dcColossendeis {riigosa,  frigida, glacialis ,  australh),  les  premières 
connues  danslarégionantarctique  proprement  dite,  où  elles  trouventà  de 
faibles  profondeurs  la  basse  température  que  recherchent  la  plupart  des 
représentants  du  genre. 

A  la  même  époque,  M.  1I(idgsii.\  entreprenait  l'étude  des  Pycnogonides 
recueillis  dans  la  province  de  Magellan  par  l'expédition  national  antarc- 
tique écossaise.  C'est  aux  Orcades  que  les  naturalistes  de  l'expédition 
retrouvèrent  la  fameuse /)eeo/o/JOf/«  australis,  et  c'est  M.  Hodgson  qui  eut 
l'heureuse  fortune  (1905^.  1905"^)  non  seulement  de  donner  droit  d'asile 
à  cette  curieuse  forme  méconnue,  mais  encore  de  faire  connaître  le  tra- 
vail oublié  de  h  Eights  qui  lui  avait  été  signalé  par  M.  Caïman  (1).  Les 
autres  espèces  antarctiques  capturées  par  la  «  Scotia  »  (Hodgson,  1908) 
sont  moins  nombreuses  que  celles  de  la  «Discovery  »,  et  toutes  diffé- 
rentes à  l'exception  du  Chœtongniphoti  inoiidomitn  et  du  Pentangwphon 
antarcticuni.  Certaines  étaient  déjà  connues  :  le  Ngmplwn  coniparUoii 
lloek  capturé  par  le  «  Challenger  »  aux  environs  d'Auckland  ;  le  Cluelo- 
ngmphoii  brevkaudalurn  Miers  depuis  longtemps  connu  aux  Kerguelen, 
signalé  par  Pfeffer  à  la  Géorgie  du  Sud  et  retrouvé  aux  Orcades;  \ Am- 
mothea  {Ac/ielia)  coni/nu/iis  Bouvier,  prise  par  le  «  Français  »  en  d'autres 
points  de  la  province  magellanique;  deux  Leionymphon  [Ammothea],  le 

(1)  WiLsoN  (1880,  407)  fail  entrer  le  genre  Deco/opoda  dans  son  tableau  systématique,  mais  il 
le  caractérise  seulement  par  ses  chélicères  et  ses  palpes. 


8  PYCNOGONIDES   DU   «  POURQUOI  PAS  ?  ». 

grande  et  le  Clausii  signalés  par  Pfeffer  à  la  Géorgie  du  Sud  et  retrouvés 
aux  Orcades,  enfin  la  Colossendeis  leptorhynchus  Hoek,  espèce  abyssale 
prise  par  le  «  Challenger  »  dans  la  province  africaine.  Les  espèces 
nouvelles  sont  les  suivantes  :  la  Pallenopsis  lanata  des  Orcades;  deux 
espèces  de  Ny77iphon,  articulare  et  longicoxa,  cette  dernière  espèce  abys- 
sale; deux  Chœtonymphon^  V orcadenfte  pris  aux  Orcades  et  aux  Falklands, 
et  Vassbnile  des  Orcades,  enfin  une  Colosse?ideis,  V oi^cadensis ,  également 
des  Orcades.  Toutes  les  espèces  recueillies  furent  capturées  dans  la 
zone  sublittorale  des  Orcades  ou  des  Falklands  et  sont,  par  conséquent, 
subantarctiques  ;  pourtant  la  récolte  comprenait  deux  espèces  abyssales, 
l'une  franchement  antarctique,  le  Nymphon  longicoxa,  et  l'autre  suban- 
tarctique, la  Colossendeis  leptorliyncha. 

Entre  temps,  M.  Hodgson  consacrait  un  mémoire  (4907^)  aux  Pycno- 
gonides  recueillis  par  l'expédition  magellanique  hambourgeoise.Ils  com- 
prennent six  espèces,  dont  trois  nouvelles  :  Nymphon  tridentatwn^ 
Tanystylum  longicaudatum  et  Colossendeis  patagonica  ;  les  autres  sont  : 
VAustrodecus  glaciale  Hodgson  trouvé  plus  au  sud  par  la  «  Discovery  », 
VAe/ielia  Wilsoni  Schimk,  V Ammothea  [Ammothella]  Hoekii  PfefTer  et 
V Anoplodactylus  petiolatus  Krôyer,  une  espèce  que  l'on  croyait  jus- 
qu'alors localisée  dans  les  mers  septentrionales,  où  elle  fut  décrite  par 
Hodgson  sous  le  nom  de  Pallene  pygmœa  et  par  Dohrn  sous  celui  de 
Phoxichilidium  longicolle.  Dans  ce  travail,  M.  Hodgson  identifie,  peut- 
être  à  tort,  le  genre  Clotenia  Dohrn  avec  le  genre  Tanystylum  fondé  par 
Miers  ;  il  établit  en  outre  la  division,  signalée  plus  haut,  des  régions  antarc- 
tiques et  subantarctiques  en  trois  provinces  :  magellanique,  africaine  et 
australienne. 

A  l'époque  où  M.  Hodgson  publia  ses  premiers  mémoires  relatifs  aux 
Pentanymp]ion\  et  aux  Decolopoda,  on  ne  croyait  pas  à  l'existence  de 
Pycnogonides  à  dix  pattes,  etM.  Loman  (1905),  quiavaiteu  connaissance 
du  travail  d'Eightssur  les  Decolopoda^  pensait  que  l'établissement  de  ce 
genre  reposait  sur  une  erreur  dans  la  numération  des  appendices. 

Mais,  après  le  travail  de  M.  \loA^%on%viv\e Pentanymphon  antarcticum, 
il  fallut  bien  se  rendre  à  l'évidence,  et  M.  Cole,  qui  avait  aussi  retrouvé 
le  travail  d'Eights,  publia  un  opuscule  (1905j  où  il  se  livrait  à  des  consi- 


PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?».  9 

déralions  phylogénétiqiies  fondées  sur  rexistcnce  de  Pycnosonides  déca- 
podes. Pour  cet  autour,  le  genre  Decolopoda  est  la  forme  actuelle  la  plus 
primitive  du  groupe  des  Pycnogonides,  et  l'on  peut  eu  faire  dériver 
deux  séries  divergentes  qui  constituent  le  groupe  :  la  première  série, 
Pycnogomorpha,  se  rattache  aux  Décolopodes  par  le  genre  Pentanym- 
phon  et  aboutit  aux  Pycnogonidés  en  passant  par  les  Nymphonidés,  Pal- 
lénidés,  Phoxichilidiidés  et  I*hoxichilidés  ;  la  seconde,  Colossendeomof- 
p/ia,  se  rattache  aux  Décolopodes  par  les  Eurycydidés  et  aboutit  aux 
Colossendéidés  en  passant  par  les  Ammothéidés.  Les  considérations  de 
M.  C.ole  sont  fort  intéressantes  et  montrent  bien  l'importance  des  pré- 
cieuses découvertes  elfectuées  dans  les  mers  antarctiques  ;  mais,  s'il  est 
juste  de  reconnaître  que  les  Decolopoda  sont  les  formes  actuelles  les  plus 
primitives  de  l'ordre  des  Pycnogonidés,  il  n'est  pas  possible  d'y  rattacher 
les  Penlanymphon,  et  moins  encore  de  les  sé|)arer  des  Colossendeis. 
M.  Ilodgson  a  très  habilement  mis  en  lumière  (1905cj  les  affinités  étroites 
de  ce  dernier  genre  avec  les  Decolopoda,  et  M.  Loman  (1908,  14)  s'est 
élevé  contre  l'éloignement  des  deux  formes. 

Les  études  (1905,  1906»^,  1906*';  que  j'ai  consacrées. aux  Pycnogonidés 
du  «  Français  »  sont  à  peine  postérieures  aux  prinnières  de  M.  Hodgson. 
Il  s'en  faut  que  je  les  trouve  irréprochables  ;  faute  de  matériaux  de  com- 
paraison et  sans  doute  aussi  parce  que  je  débutais  dans  le  groupe,  elles 
laissent  à  désirer  au  point  de  vue  de  la  distinction  des  espèces  et  sur- 
chargent fâcheusement  la  synonymie  :  ainsi  (|ue  l'avait  supposé 
M.  Hodgson,  le  Cordylocltt'le  Taniurti  iiov.  n'est  rien  nuire  chose  que  la 
Pseudopallena  rorniyeru^loh'xu'i,  et  j'ai  dû  moi-mt-Mic  identifier  la  flolos- 
setîdeis?  (Uiarcoti  nov.  avec  le  Lc'ioiiyitiphoii  [AiiniKitlim >  (irandc  Pf'etrer. 
J'ajoute  aujourd'hui  que  le  Le'ionymphon  [Ainiiiolhca)  anlarcùciun  nov. 
doit  être  identifié  avec  le  L.  Ciansii  Vîcïïev,  que  VAinniothea  [Aclielia) 
curcit/io  nov.  est  le  jeune  du  L.  (/ihhosum  Môbius,et  V Anuiiotliea  [Achelia] 
affinis  nov.  le  jeune  de  l'-L  com/nn/iis  nov.  Cette  dernière  espèce  est  la 
seule  espèce  du  «  Français  »  qui  soit  vraiment  nouvelle,  avec  une  seconde 
espèce  de  Decolopoda ,  la  D.  antarctica  nov.,  qui  se  distingui»  de  la  F),  aiis- 
trulis  par  divers  caractères,  entre  autres,  par  ses  palpes  qui  n'ont  que 
huit  articles  au  lieu  de  neuf.  Les  récoltes  du  «  Français  »  se  bornent  aux 

li.ipédition  C/iarcol.  —  BoiviEii.  —  Pycnogonidés  du  «  l'ouniuoi  Pasi  ».  - 


10  PYCNOGONIDES  DU  ii  POURQUOI  PAS  ?  k 

sept  espèces  précédentes  et  au  Pentanymplion  antavctlcum.  llodgson  ; 
le  tout  fut  capturé  en  pleine  région  antarctique,  dans  la  province  de 
Magellan,  à  des  profondeurs  qui  atteignaient  au  plus  40  mètres. 

Les  considérations  générales  qui  accompagnent  ces  études,  surtout  la 
dernière  (4906^),  me  paraissent  laisser  beaucoup  moins  à  désirer.  A 
l'exemple  de  M.  Ray  Lankester,  je  rattache  les  Pycnogonides  à  la  classe 
des  Arachnides  et  je  les  groupe  en  deux  séries  évolutives,  les  Colossen- 
déomorphes  et  les  Pycnogonomorphes;  ces  deux  séries,  toutefois,  ne 
ressemblent  ni  à  celles  établies  par  M.  Ray  Lankester,  ni  à  celles  de 
M.  Gole;  la  première  se  limite  aux  Décolopodidés  et  aux  Colossendéi- 
dés  ;  la  seconde  comprend  tous  les  autres  i*ycnogonides,  que  je  divise  en 
Euchelata^  CryptodieJcUa  et  A<:7<^/«/r/ suivant  le  système  de  M.  Sars.  Les 
deux  séries  se  rattachent  à  une  forme  ancestrale  hypothétique  assez  ana- 
logue à  V Arcinpycnofjonum  imaginé  jadis  par  M.  Hoek  (1881^,  494),  mais 
pourvu  de  cinq  paires  de  pattes  ;  les  deux  séries  divergent  à  partir  de  la 
forme  hypothétique  et  débutent  l'une  et  l'autre  par  un  genre  actuel  déca- 
pode,  la  première  par  les  Decolopoda,  qui,  directement,  conduisent  aux 
(■olossendek,  c'est-à-dire  à  desColossendéomorphes  octopodes;  la  seconde 
par  les  Pentani/mphon,  auxquels  font  suite  de  nombreuses  familles  octo- 
podes, avec  les  Pycnogonides  comme  famille  terminale. 

L'idée  dominante  de  ce  système,  empruntée  à  M.  Hoek  (1881^,  494), 
est  le  groupement  des  Pycnogonides  en  séries  évolutives,  chaque  série 
ayant  pour  point  de  départ  une  forme  décapode  considérée  comme  pri- 
mordiale ;  cette  idée  me  paraît  juste,  mais  le  système  qui  en  dérive  a  dû 
subir  des  modifications  importantes  à  la  suite  des  précieuses  découvertes 
effectuées  par  le  «  Pourquoi  Pas?  ». 

Les  récoltes  du  «  Pourquoi  Pas?  ».  —  1°  Leur  iMPonTAxcE  ac  point 

DK  VL'E    DE  LA  SYSTEMATIQUE  ET   DE    i/eVOLUTION  .    Dc    tOUtCS    leS    déCOUVerteS 

dont  on  est  redevable  an  »  Pourquoi  Pas?  »,  la  plus  importante  est,  sans 
contredit,  celle  d'un  nouveau  type  décapode  que  j'ai  appelé  Pe7ita- 
pijcnon  (IGlO^j,  pour  indiquer  à  la  fois  sa  structure  et  sa  position  zoolo- 
gique. Les  Pentapycnon,  en  effet,  sont  des  Pycnogonides  typiques  dont 
la  seule  diff(''rence  avec  les  Pycnogoman  est  la  présence  de  cinq  paires 
de  pattes  au  lieu  de  quatre. 


PYCNOGONIDES  DU  u  POURQUOI  PAS?».  ii 

Si,  comme  je  le  pense,  et  comme  on  le  démontrera  plus  loin  (p.  21), 
les  formes  décapodes  doivent  être  considérées  comme  primitives,  il  est 
impossible  de  placer  la  famille  des  Pycnogonidés  au  sommet  de  la  série 
des  Nymphonomorphes,  à  la  suite  des  Phoxichilidés  ;  les  formes  octo- 
podos,  c'est-à-dire  dérivées,  ne  sauraient  donner  naissance  à  des  formes 
primitives  ou  décapod<>s.  Au  surplus,  comme  Ta  justement  observé 
M.  Carpenter  (4894,  lOS)  et  à  sa  suite  M.  Lomaii  1988,  0  .  les  Pycnogo- 
nidés ont  une  structure  spéciale  fort  dilférente  de  celle  des  Phoxichilidés, 
de  sorte  qu'ils  ont  atteint  leur  état  de  dégradation  actuel  par  une  voie 
phylogénélique  indépendante.  Nous  sommes  donc  conduits  à  établir  pour 
la  famille  des  Pycnogonidés unt*  série  nouvelle;  j'ai  attribué  à  cette  série  le 
nom  de  Pi/cnofjonomorp/ia  (i9iO-^,i9W\  1911»)  proposé  par  M.  Pocock 
avec  un  sens,  d'ailleurs,  beaucoup  plus  étendu  (Uay  Lankester  (4904,  22;i). 

Nous  voici  donc  en  présence  de  trois  séries  évolutives  qui  comprennent 
chacune  à  leur  base  une  forme  décapode  :  les  (U)losften(leomoritlKi  avec 
les  Becoiopodu  coninir  l'oriiic  pitn)itive,  les  Njiiiipho/KiiiKifphti  avec  les 
PentaHijniplion  et  les  f^i/r//ofjo/io//iO)phaavec]efi  Pe/iliipjjciKui.  La  première 
série  se  réduit  à  deux  familles  (Décolopodidés  et  Colossendéidés),  la  troi- 
sième série  à  une  seule  (Pycnogonidés),  mais  la  seconde  en  renferme  un 
grand  nombre,  qui  semblent  évoluer  suivant  deux  directions  diffé- 
rentes :  les  unes  avec  une  trompe  d'ordinaire  assez  faible  et  la  réduction 
progressive  des  ovigères  de  la  femelle,  des  chélicèreset  des  palpes  dans 
les  deux  sexes,  —  les  autres  avec  une  lionipe  toujours  volumineuse, 
des  chélicères  faibles  ou  atiopliii'es  el  des  palpes  persistants  nuiis  très 
variables.  Le  premier  gi'(tu|ie  es!  remarcpiable  par  ses  enehahiements  : 
des  PonUiiujmphini  (h'capodes,  eiiehélates,  munis  de  palpes  et  d'ovigères 
bien  développés,  voire  de  formes  pins  pi'imilivos  encoi'e.  il  coniluil.  d'une 
part  aux  Nymphonidés  octopodes  et  aux  Pallénidés  où  les  palpes  satro- 
phient,  de  l'autre,  aux  Phoxichilidiidés,  où  se  fait  déjà  sentir  la  réduction 
des  ovigères  de  la  femelle,  et  aux  Phoxichilidés  où  disparaissent  totale- 
ment palpes  et  chélicères  dans  les  deux  sexes,  en  même  temps  que  les 
ovigères  dans  la  femcdle.  Le  ])reinier  groupe  constitue  la  série  des  Sipnpho- 
numorpha.  Le  second  groupe  forme  une  série  nouvelle,  les  Asrorlu/n- 
choniùiplui  qui   correspond    à    bien   peu    près   aux    C-ryptochélates    de 


12  PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?». 

M.  Sars  ;  il  si'  limite  dès  lors  aux  Eurycydidés,  dont  les  ovigères  ont 
une  grifFe  terminale  et  les  palpes  dix  articles,  et  aux  Ammothéidés,' 
qui  sont  moins  primitifs  parce  que  leurs  palpes  comptent  moins  de  dix 
articles.  Dans  nne  première  note  sur  les  Pycnogonides  du  «  Pourquoi 
Pas?  »  iidiO'^,  30),  j'avais  rangé  les  Ammothéidés  avec  les  Nymphono- 
morphes  ;  on  verra  dans  la  suite  pourquoi  il  convient  de  leur  donner  une 
place  à  la  suite  des  Eurycydidés. 

Ainsi,  d'après  les  découvertes  du  «  Pourquoi  Pas?  »,  /es Pi/ruof/onides se 
divisent  en  quatre  séries  évolutives  caractérisées  chacune  par  des  traits 
morphologiques  spéciaux  :  lesCoIossendéomorphes,  par  leur  grande  taille, 
leurs  orifices  sexuels  représentés  à  la  base  de  toutes  les  pattes,  la  conti- 
guïté de  leurs  palpes  et  de  leurs  ovigères;  les  Nymphonomorphes,  parleur 
trompe  ordinairement  réduite  et  l'atrophie  progressive  de  tous  leurs 
appendices  céphaliques  ;  les  Ascorhynchomorphes,  par  leur  trompe  volu- 
mineuse et  leurs  chélicères  faibles  ou  bien  réduites;  les  Py(;nogono- 
morphes,  par  leur  corps  condensé,  leurs  pattes  courtes,  leurs  oriiices 
sexuels  localisés  sur  les  pattes  postérieures  et  la  disparition  de  tous 
les  appendices  céphaliques  à  l'exception  des  ovigèi-es  du  mâle.  Ces 
quatre  séries  présentent  toutes  à  leur  base  une  forme  décapode,  sauf 
toutefois  celle  des  Ascorhynchomor[)hes,  qui  me  parait  moins  fortement 
établie  que  les  autres,  parce  qu'on  n'y  connaît  pas  encore  de  formes  à  dix 
pattes.  Il  n'est  pas  impossible  (jue  les  Ascorhynchomorphes  se  ratta- 
chent, comme  les  Phoxichilidiidc'-s,  à  des  Nymphonomorphes  plus  primitifs 
encore  que  les  Pentanymphon  et  munis  de  chélicères  à  scape  biarticulé, 
avec  des  palpes  de  dix  articles;  mais  cette  supposition  ne  repose  sur 
aucun  fait  précis,  et  le  groupe  diffère  à  tel  point  des  Nymphonomorphes 
qu'il  paraît  plus  juste  de  le  considérer  comme  représentant  à  lui  seul  une 
série  indépendante.  La  question  n'est  pas  résolue;  elle  sera  tranchée  si 
l'on  trouve  quelquesjours  un  Ascorhynchomorphe  décapode. 

Quoi  qu'il  en  soit,  ces  quatre  séries  sont  fort  différentes  les  unes  des 
autres  et,  comme  trois  d'entre  elles  nous  offrent  encore  des  représentants 
de  leur  état  primitif  décapode,  on  peut  en  conclure  que  les  Pycnogo- 
nides se  sont  différenciés  de  honne  heure,  lorsqu'ils  possédaient  encore  les 
dix  pattes  de  la  forme  tuwestrale  (ISlOa,  30).  Cette  conclusion  intéressante 


PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?«.  13 

do  iiKMiic  ([Ut'  la  tlivisiuii  des  Pycnogoiiides  en  quatre  séries  évolutives 
méritent  d'être  citées  au  premier  rani^'  parmi  les  i-ésultats  scientifiques  de 
la  campagne  du  «  l'ourcpioi  Pas?  »,  du  moins  relativement  au  groupe  qui 
nous  occu|)e. 

2°  Les  iii;(;(ii,Ti:s  ni'  ■<  l*ii|-|ini-iii  Pas?  »  vr  I'uint  dk  vi'k  FArNisTiyL:K  ; 
PvcNdcoMiiKs  \MAi{(;Tinri:s.  —  Grâce  au  zèle  intelligent  de  M.  Gain,  l'un  des 
naturalistes  de  rexpi'dilidii.  la  campagne  du  <(  Pour(|Uoi  Pas?  >>  fut  singu- 
lièrement fructueuse  ;  en  ce  qui  concerne  les  Pycnogonides,  elle  se  place 
sur  le  même  rang  que  la  plus  féconde  des  campagnes  antarctiques,  celle  de 
la  ((  Discovery  »,  ayant  rapporté  un  nombre  presque  égal  d'espèces  (27  au 
lieu  de  2Sj.  Il  est  vrai  (pie  celles-ci  ne  comiirennent  pasplus  de  12  formes 
nouvelles,  tandis  qu'on  en  compte  '2'.i  dans  les  récoltes  de  la  «  Disco- 
very >  ;  niiiis  il  ne  faut  pas  oublier  (jue  la  campagne  du  »  Pourquoi  Pas?  » 
est  la  deiiiière  en  date,  de  sorte  quelle  devait  forcément  capturer  beau- 
coup d'espèces  découvertes  par  les  expéditions  précédentes.  D'ailleurs,  il 
n'était  pas  sans  intérêt,  au  point  de  vue  faunistique,  de  retrouver  dans  la 
province  de  Magellan  les  espèces  découvertes  en  d'autres  Hpux  ;  et  la 
capture  du  'j^cnvr  /'r/i/ajii/r/io/t  ne  le  cède  en  rien,  comme  importance,  à 
celle  du  genre  /'r/i//iiii/n/p/i(»K 

Je  crois   iililc  dr   iclever  ici   un  compte  rendu  très  succinct  que  j'ai 
récemment  consacri' aux  Pycnogonides  recueillispai'le  <  Poiii-tiuoi  Pas?  » 
1911'»  1;  ce  compte  lendu    met    en  lumièi'c  rim|)(irlance   iannistiqiK!  des 
captures  faites  au  cours  de  rexpi-dilioii  \  I   . 

«  I.  ('olossoiuh'oiiKiriihi's.  —  Go  groupe  est  représenté  par  dos  Pycno- 
gonides ordinairement  volumineux  qui  recherchent  presque  tous  les  eaux 
froides,  de  sorte  (pTils  sont  abyssaux  dans  les  régions  tropicales  ou 
tempérées  et  ne  remontent  au  voisinage  du  littoral  ([ue  dans  les  régions 
polaires.  Le  groupe  conipr(Mi(l  deux  familles  :  les  Dérolopodidés  et  les 
Golossendéidés. 

«  Les  Df'ri)/ojMx(i(/és  sont  les  formes  primitives  du  gi'ou|>e,  car  ils  pré- 
sentent encore  des  chélicères  bien  développées  et  comptent  cinq  paires 
do  pattes.  La  famille  se  réduit  à  deux  espèces,  l'une  découverte  par  le 

(1)  J'ai  roctifii'  ceilains  nombres  nionlinnnés  dans  re  coinplc  rendu,  et  j'y  ai  ajouté  l'.lscoWij/H- 
chu.-i  ijiabtv  Hoek,  le  seul  Euiycydidé  propre  aux  uiers  antarctii|ues. 


14  PYCNOGONIDES  DU  u  POURQUOI  P.4S?«. 

«  Français»  {D.a/itarc(ica\io\i\.],  l'autre  (/).  aiistralis  Eights.)  ancienne- 
ment connue  et  rapportée  cette  fois  parle  «Pourquoi  Pas?»,  qui  l'a  trouvée 
aux  Shetlands.  Cette  seconde  espèce  paraît  moins  franchement  antarc- 
tique que  la  première. 

«  Les  (jildssenilridêfi  sont  octopodes  et  dépourvus  de  chélicères;  on 
en  connaît  32  espèces,  dont  (i  arctiques  et  1  i  antarctiques.  Os  dernières 
appartiennent  au  genre  Colossendeis  et,  dans  les  collections  du  «  Pourquoi 
Pas?  »,  ne  comprennent  (|ue  trois  formes  :  la  (\  rohusta  lÀoh'xn^  connue 
seulementà  Kerguelen,  la  (\ansfiri/is  llodgson  trouvée  par  la  «  Discovery  », 
et  une  forme  nouvelle,  la  C.  (j/afi/lpes,  qui,  très  voisine  de  la  C.  potagonica 
Hodgson,  s'en  distingue  par  divers  caractères,  mais  surtout  par  son 
fémur  plus  court  et  seulement  égal  au  premier  tibia.  De  ces  découvertes 
il  résulte  que  les  deux  premières  espèces  sont  vraisemblablement  circum- 
polaires et  que  la  C.  rofnisfa  est  à  la  fois  subantarctique  et  antarctique. 

'<  IT.  Njiniphdiiomorphes. — Les  Pycnogonides  appartenant  à  ce  groupe 
sont  bien  plus  variés  que  lesprécédents  comme  hnbitat  et  comme  formes. 
Ils  comprennent  quatre  familles  :  les  Nymphonidés,  les  Pallénidés,  les 
Phoxiehilidiidés  et  les  Phoxichilidés. 

«  Au  point  de  vue  de  l'hahitat,  les  .\iiiiiiliniii(h''s  ressemblent  beaucoup 
auxColossendéomorphes,  maisleurs  typessont  bien  plus  nombreux.  Ils  ne 
comptent  pas  moins  de  7o  espèces  réparties  en  ij  genres,  dont  2  purement 
avc{\([nQii{Pantni/mp/ion et  BoreoniimphoitK  I  antarctique  [Pentanjjmphon) 
et  2  autres  d'une  distribution  très  vaste  {Nijniplion  et  Cliœtcmipnphon). 

«  La  famille  débute  par  le  genre  primitif  Pentnni/inpJio)!,  qui  est  déca- 
pode  et  ne  comprend  qu'une  seule  espèce,  le  P.  ((nfarctinan  llodgson, 
espèce  circumpolaire.  Les  individus  assez  nonibiw'ux  recueillis  par  1(> 
«  Français  »  (?L  le  <(  Pourquoi  Pas?  »  dans  la  province  magellanique  sont 
un  peu  didcrents  de  ceux  trouvés  par  la  «  Discovery  »  dans  la  province  de 
Kerguelen  ;  ils  ont  le  eau  bien  plus  étroit,  de  sorte  qu'ils  représentent 
peut-être  une  forme  locale. 

«  Dans  le  genre  Nymphon,  on  connaît  aujourd'hui  ;)9  espèces,  dont  22 
arctiques  et  19  antarctiques.  Parmi  ces  dernières  se  trouvent  i  espèces 
nouvelles  trouvées  aux  Shetlands  par  le  «  Potnipioi  Pas?  ».  (les  quatre 
espèces  sont  dépourvues  de  griffes  auxiliaires  ;  trois  d'entre  elles  (sttjlops^ 


PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?».  15 

Cliarcoti,  li-nuipes)  se  rani;oiit  [jarmi  les  Nyinphoiis  où  le  premier  tibia 
n'est  pas  sensiblement  plus  long  on  reste  même  [)lus  oonrl  que  le  second  ; 
la  quatrième  espèce  (  iiroccroides)  appartient  au  groupe  où  le  second  tibia 
est  beaucoup  |)lns  court  (pie  le  premier  et  à  peu  près  éii,al  au  féimn'.  i.c 
N.  .'>////oyj.vpossèdeencoi'e  des  rudiments  de  griiïes  auxiliaires;  il  a  le  tronc 
court  et  un  tubercule  oculaiic  haut  et  j^rèle  où  les  yeux  font  quelquefois 
défaut;  c'est  une  espèce  pullulante,  à  en  jui^cr  par  les  nombreux  exem- 
plairescapturés  d'un  seul  coup;  il  se  rap[troclie  d'une  espèce  d'Auckland, 
le  (\  couiiiartnm  lloek,  où  d'ailleurs  le  tubei'cule  oculaire  reste  bas  et 
court.  Le  .A.  ^7/r//v'o// est  peut-être  la  plus  grande  espèce  du  genre  ;  son 
tubercule  oculaire  est  en  dôme,  et  son  fénuir  égale  le  premier  tibia  ; 
voisin  du  N.  capense  Hoek,  il  s'en  distingue  par  les  quatre  derniers  articles 
subégaux  de  ses  palpes.  Le  iV.  tenuipei<,  ainsi  nommé  à  cause  de  ses 
pattes  grêles,  est  caractérisé  par  la  longueur  prédoniinante  du  deuxième 
article  de  ses  [)alp('s,  en  (|uoi  il  ressemble  à  deux  es|)èces  chiliennes,  !<' 
N.  proceruiu  Hoek  et  le  .^ .  loiuficolluin  Hoek  ;  mais  son  tarse  est  aussi 
long  que  le  |)ropode,  tandis  (ju'il  est  plus  court  dans  les  deux  formes 
précitées.  Quant  an  X.  iniirproidrs,  il  ressemble  au  procennii  par  la 
forte  (lilalarKiii  Iciininalr  Ai'  la  deuxième  coxa  cluv.  les  femelles,  ce  qui 
le  distingue  du  A.  Iidiintlinii  lloek.  de  même  que  les  pinces  faibles  et  le 
tarse  plus  court  (pie  le  propode. 

«  Les  ('li;rf(niiiiiiplii)ti  sont  localisés  ])rès  des  p()les  ;  ils  comprennent 
8  espèces  antarctiques,  toutes  caractérisées  par  ieui'  tarse  |dus  long  (pu; 
la  moitii''  (lu  propode, et  "i  espèces  arc[i(pies  où  le  larse  égale  au  plus  la 
moitié  de  ce  derniei-  article.  Le  «Pourquoi  l'as?  »  a  capturé  en  pleine  zone 
antarctic(ue  le  C  h)-rri((iuil(ihnii  M(ibius,  oonsid<''ré  jiis(prici  comme  sim- 
plement su  ban  tare  ti  (pie. 

«  La  famille  des  l^<illriii(l<':s  compte  3  espèces  réparties  en  W  genres  :  les 
Pallcnc^  répandus pai'tout  et  ordinairement  sublittoraux;  les  Pdiapallpiip, 
de  même  habitat,  mais  inconnus  près  des  pôles;  les  ('(irdijlochrlc^  tous 
arctiques;  les  Psendopollcnc,  arctiques  ou  antarctiques,  et  les  yeopallcne, 
qui  habitent  la  région  méditerranéenne.  Les  Pallénides  se  rattachent 
étroitement  aux  Nymphonides  parles  Parapa//e?ie\  comme  l'a  établi  IJohm, 
et  comme  j'ai  pu  m'en  convaincre  en  étudiant  les  récoltes  de  M.  Harmand 


:i6  PYCNOGONIDES  DU  i^  POURQUOI  PAS  P  >>. 

au  Japon,  le  P.  hmgiceps  Bôhm  ades  palpes  aussi  longsque  la  trompe,  mais 
réduits  à  deux  articles,  dont  un  basilaire  fort  petit. 

«  Les  espèces  recueillies  par  le  <<  Pourquoi  Pas  ?  »  se  rangent  dans  le 
genre  Pseudopallene,  qui  compte  quatre  représentants  antarctiques.  Ces 
espèces  sont  au  nombre  de  trois  :  la  P.  cornigera  Môbius  {Cordylochelc 
Turqueti  Bouv.),  déjà  capturée  par  le  «  Français  »,  et  deux  espèces  nou- 
velles, la  P.  hrachi/urael  la  P.  a'istata.  La  première  espèce  est  voisine  de 
Vamtralis  Ilodgson,  dont  elle  se  dislingue  par  son  abdomen  réduit  à  une 
légère  saillie  verticale  et  par  ses  pinces  où  le  doigt  lixe  est  largement 
obtus  ;  la  seconde  est  richement  armée  d'épines,  comme  une  espèce  arc- 
tique, la  /*.  circularis  Goodsir  ;  elle  a  d'ailleurs  pour  caractères  propres  une 
trompe  effilée,  des  pinces  à  doigts  inermes  et  de  hautes  saillies  dorsales. 
«  Les  Phoxic h i/idii dés  se  rattachent  aux  Nymphonides,  comme  les  Pallé- 
nides,  dont  ils  diffèrent  par  leur  tubercule  optique  situé  très  en  avant. 
Leurs   espèces    sont    au   nombre    de   49,    distribuées    en    5    genres   : 
2  localisés  dans  la  zone  sublittorale  des  régions  chaudes  ou  tempérées 
[fiigona,    Halosoma)  et  3  autres  qui   ont   une    distribution   plus  large  : 
Phûxichilidiimi  avec  2  espèces  qui  sont  propres  à  l'hémisphère  boréal; 
Anoplodactylm  avec  19  espècesdont  2  subarctiqueset  2  subantarctiques  ; 
enfin  Pfdlenopsis^  qui  compte  également  20  espèces,  dont  2  arctiques  et 
7  antarctiques.  Trois  de  ces  dernières  ont  été  rapportées  par  M.  Charcot  : 
P.  pilosa  Hoek,  recueillie  d'abord  par  le  «  Challenger  »  et  retrouvée  par  la 
«  Discovery»;  /*.  y/f//>/Y< Môbius,  également  capturée  par  la  <'  Discovery» 
et  découverte  par  la  «  Valdivia  »  ;  enfin  une  forme  nouvelle,  la  P.  marro- 
7iyx,  ainsi  nommée  à  cause  de  sa  griii'e  terminale  à  peu  près  aussi  longue 
que  le  propode  ;  à  ce  point  de  vue,  notre  espèce  ressemble  à  la  /'.  hrecl- 
digitata  Môbius,  dont  elle  se  distingue  d'ailleurs partous  les  autres  carac- 
tères, notamment  par  son  corps  discoïde  et  par  ses  pattes  courtes,  où  le 
fémur  n'est  pas  plus  long  que  le  céphalothorax. 

'<  Reste  enfin  la  famille  des  P/ioxichilidés,  qui  sont  des  Pallénides  (des 
Phoxichilidiidés  plutôt)  où  les  chélicères  ont  disparu  de  même  que  les 
rudiments  de  palpes.  La  famille  ne  renferme  qu'un  genre,  Phoxickilas^ 
avec  7  espèces  littorales  ou  sublittorales,  dont  une  arctique  et  une 
antarctique.  Cette  dernière  est  le  /'.  ausfr(dis  Ilodgson,  dont  on  ne  cou- 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  P/IS?».  ï; 

naissait  qu'un  spécimen  capturé  par  la  «  Discovery  »  ;  le  «  Pourquoi  Pas  ?  » 
en  a  recueilli  plusieurs  individussur  lesquels  j'ai  pu  examiner  les  orifices 
des  très  nombreuses  glandes  cémentaires  ;  le  diamètre  de  ces  orifices 
n'excède  pas  50  [a  . 

«  III.  Ascorhytichomorphefs . —  Les  formes  décapodes  ne  sont  pas  encore 
connues  dans  ce  groupe  qui  comprend  deux  familles,  les  Eurycydidés  et 
les  Ammothéidés,  cette  dernière  justement  divisée  par  M.  Loman  en 
Nymphopsinés  et  Ammotliéinés. 

«  Aucune  espèce  antarctique,  sauf  VAscor/ii/nchus  rjlaher  Hoek,  et  seu- 
lement 4  arctiques  parmi  les  24  qui  composent  la  famille  des  EurijoijcUdés; 
aucune  espèce  polaire  parmi  les  10  Nymphopsinés  actuellement  connus, 
alors  que  l'on  trouve  17  espèces  arctiques  et  18  antarctiques  parmi  les 
56  espèces  de  la  sous- famille  des  Amniothéinés.  Les  18  espèces  d'Ammo- 
théinés antarctiques  appartiennent  à  7  genres,  parmi  lesquels  3 seulement, 
Leionymphon,  Ammothea  et  Auxtroraptiix,  sont  représentés  dans  les 
récoltes  du  «  Pourquoi  Pas?  » 

<i  Le  genre  Leionymphon  [Ammothea)  compte  10  espèces  toutes  antarc- 
tiques, à  l'exception  du  L.  carolinense  Leach.  Six  espèces,  dont  une  nou- 
velle, ont  été  recueillies  au  cours  de  l'expédition  :  le  L.  striatum  Môbius 
et  le  L.  (jibbosum  Môbius,  connus  seulement  à  l'île  Bouvet  où  ils  furent 
capturés  par  la  «  Valdivia  »  ;  le  L.  grande  Pfeffer  et  le  L.  Clamii  Pfeffer 
signalés  à  la  Géorgie  du  Sud  ;  le  L.  minus  Hodgson,  qui  est  une  espèce 
circumpolaire,  car  on  le  retrouve  aux  Sandwich  du  Sud  (exemplaire 
connnuniqué  par  M.  Lahille)  et  dans  les  parages  plus  antarctiques  visités 
au  cours  de  l'expédition  ;  enlin  une  forme  nouvelle,  le  L.  graci/ipes ,  qui 
se  distingue  du  L.  minus  par  ses  pattes  bien  plus  grêles  et  par  sa 
deuxième  coxa  bien  plus  allongée.  Ces  matériaux  très  riches  m'ontpermis 
d'éliihVir  que  VA7nmo(/iea  curculio  ïiou\.  est  le  jeune  du  L.  gihhosani  et 
(ju'il  convient  d'id(!ntifier,  comme  le  pensait  M.  \\oà^?,ox\,\e  L.  antarcticum 
Bouv.  avec  le  L.  Clausii. 

«  LesAw/??oM(?a(/lc/ii?/?V/)antarctiquesselimitentàtrois  espèces,  car  l'A. 
Hoekii  Pfeffer  est  sûrement  une  Annnothella.  Parmi  ces  trois  espèces,  deux 
seulement  sontbien  connues  etproviennentdescam|)agnes  françaises.  L'une 
est  l'.'l.  rommwi/".y  Bouv.,  espèce  pullulante  dans  la  province  magellanique 

ICj-lJéilition  Charcot.  —  Bouvieii.  —  l'ycnogoriiiles  ilu  «  l'ouniuoi  l'as  !  ».  !i 


i8  PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS  ?  >k 

OÙ  elle  fut  découverte  par  le  Fi^ançais,  puis  retrouvée  par  le  «  Pourquoi 
Pas  ?  »,  et  une  espèce  nouvelle  que  j'appellerai  A.serratipalpis  à  cause  de 
ses  palpes  dont  les  articles  7,  8  et  9  se  dilatent  inférieurement  et,  par  leur 
ensemble,  forment  une  sorte  de  scie.  La  même  disposition  s'observe  dans 
le  Leionympho7i  minus  et  le  L.  gracilipes  ;  au  surplus,  l'espèce  nouvelle  est 
la  plus  primitive  du  genre,  car  son  corps  est  peu  condensé  et  nettement 
articulé  ;  son  armature  épineuse  est  réduite  au  minimum  et  ses  pattes 
sont  notablement  allongées. 

«  Je  signale,  pour  terminer,  une  espèce  rarissime,  le  singulier  Austro- 
raptus  glaciale  Hodgson,dontle  «  Pourquoi  Pas?  »  a  capturé  d'intéressants 
exemplaires. 

«  IV.  Pyc?iogo7}omoiyhes.  —  Ce  groupe  est  représenté  par  19  espèces 
réparties  près  du  littoral  ou  à  de  faibles  profondeurs.  Il  ne  comprend 
qu'une  seule  famille  avec  les  deux  genres  Pentapycuon  et  Pijcnogonum^ 
étudiés  dans  des  Notes  antérieures,  ha  ^^nve  Pentapycnon  est  décapode 
et  se  place  à  la  base  du  groupe  ;  il  est  représenté  par  deux  espèces  :  l'une 
antarctique,  le  P.  C /i atxot i  Bouy.,  l'autre  de  la  Guyane  où  elle  fut  trouvée 
par  Geay  [P.  Geayi  Bouv.).  La  découverte  des  Pentapyction  est  cevtai- 
nement  l'une  des  plus  belles  etdes  [»lussuggestivesparmicelles  dontnous 
sommes  redevables  aux  naturalistes  du  «  Pourquoi  Pas  ?  »  On  sait  que  les 
mêmes  naturalistes  ont  capturé  un  vrai  Pycnogonum,  le  P.  Gaini,  dans 
les  eaux  antarctiques.  » 

En  résumé,  l'étude  des  Pycnogonides  recueillis  par  le  «Pourquoi  Pas?» 
conduitàcette  conclusion  que  la  faune  du  groupe  est  très  riche  dans  les  i^égioîis 
antarctiques  ^  beaucoup  plus  riche  certaijiementque  dans  les  régions  arctiques . 
Cetterichesseprédominanleestunfaitacquis  désormais  :avantla  campagne 
onconnaissait68espècesde Pycnogonides  antarctiques  et62  aulourdel'au- 
tre  pôle  ;  aujourd'hui  la  différence  est  plusgrande  encore  ;  les  Pycnogonides 
des  mers  froides  de  la  région  australe  sont  au  nombre  de  82  espèces, 
alors  que  ceux  des  mers  arctiques  restent  au  chiffre  ci-dessus  fixé. 

Mais,  comme  jje  l'ai  fait  observer  (1910^,  1141),  «  ce  n'est  là  qu'un 
début;  explorées  depuis  très  longtemps  avec  beaucoup  de  soin  par  les 
chercheurs  des  deux  mondes,  les  régions  boréales  ne  nous  réservent 
plus  guère  de  surprises,  tandis  que  les  campagnes  antarctiques,  peu  nom- 


PYCNOGONIDES  DU  i^  POURQUOI  PAS?».  19 

breuses  encore,  rapportent  toutes  des  trésors  insoupçonnés.  Celle  du 
«  Pourquoi  Pas?  »,  la  dernière  en  date,  ne  nous  donne-t-elle  pas 
12  formes  nouvelles  sur  28  et,  dans  ce  nombre,  le  type  des  Pentapycnon, 
qui  justifie  les  modifications  profondes  introduites  dans  la  phylogénie  et 
le  classement  des  Pycnogonides  ?  Afin  de  montrer  jusqu'à  quel  point  on 
peut  compter  sur  les  campagnes  antarctiques  pour  étendre  nos  connais- 
sances zoologiques,  il  me  suffira  de  rapporter  le  fait  suivant.  Dans  la 
baie  de  l'Amirauté,  aux  Shetlands,  par  420  mètres  de  profondeur,  un 
seul  coup  de  chalut  a  rapporté  les  4  espèces  nouvelles  de  Nijniphon,  le 
Pentapycnon  Charcotï,  une  Pallenopsis  nouvelle  [P.  macronyx),  sans 
compter  2  espèces  des  plus  rares,  la  Pseudopallene  cornigera  Mobius  et 
le  Leinoymplion  Clausii  PfelTer.  Une  vraie  pêche  miraculeuse  ! 

((  Cette  richesse  de  la  faune  antarctique  n'est  certainement  pas  propre 
aux  Pycnogonides;  elle  doit  s'étendre  à  d'autres  groupes.  Il  convient  de 
l'attribuer,  ce  me  semble,  à  la  présence  d'un  continent  polaire  dont  les 
rives  et  les  îles  avoisinantes  hébergent  d'abondantes  Diatomées  et  une 
végétation  sous-marine  où  peuvent  trouver  un  aliment  toutes  les  espèces, 
quel  que  soit  leur  régime.  » 

La  liste  des  espèces  antarctiques  et  subantarctiques  a  été  soigneu- 
sement établie  par  M.  Hodgson  (1912,  162).  Je  relève  cette  liste 
en  la  complétant  avec  les  espèces  recueillies  au  cours  de  la  cam- 
pagne du  «  Pourquoi  Pas  ?  »  (ces  espèces  sont  indiquées  par  un  asté- 
risque) et  en  y  établissant  les  divisions  systématiques  adoptées  dans 
l'ouvrage  (p.  20). 

Sur  la  signification  des  Pycnogonides  décapodes.  —  Les 
l'ycnogonides  sont  normalement  pourvus  de  huit  pattes.  Malgré  la  décou- 
verte d'une  espèce  du  genre  Decolopoda  par  Eights,  en  1834,  c'est 
M.  Hodgson  qui  a  eu  le  mérite  de  faire  connaître  l'existence  dans  le  groupe 
de  formes  décapodes:  il  a  exhumé  (1905*),  pour  aiusi  dire,  le  mémoire  de 
.1.  Eights  et  soigneusement  décrit  cette  espèce  que  la  '<  Scotia»  redécouvrit 
aux  Orcades  ;  il  a  en  outre  signalé  au  monde  scientifique  le  curieux  Penta- 
nymphon  (mtarcticum  trouvé  dans  les  mers  antarctiques  par  la  <(  Disco- 
very  »  (1904).  Après  ces  travaux  développés  dans  des  mémoires  impor- 
tants (1906,  1907)  et  justifiés  par  les  découvertes  de  M.  Jean  Charcot,  on 


20 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?». 


I.  —  Colossendeomorpha. 

1"  Decolopodid.e. 

Decolopodaaustralix  Eights .  . 

*  —         antarclica^ouVi&T. 

2°  Colossendeid.î:. 

(,'ofossenrleis  ffif/ns  Hoek 

—  h'ptorhi/ncha  Hoek 

—  ffigas /eploryttchn  Hoek.. 

—  mer/alonyx  Hoek 

*  —     robusta  Hoek 

—  gracilis  Hoek 

*  —     ausiralis  Hodgson 

—  glacinlis  Hodgson 

—  frhjida  Hodgson 

—  l'ugosa  Hodgson 

—  7J«^rt^o?i(c«  Hodgson. .. . 

*  —  gracilipes  nov 

—  orcadensis  Hodgson 


II.  —  Nymphonomorpha. 

1°   Nymphonid.e. 

'  Penlanymphon     antarclicum 

Hodgson 

Nymphon  gracile  Leach 

—  grarilipes  Miers 

—  brachyrliyncliuin  Hoek.. 

—  Iiamatuin  Hoek 

—  prnceroides  nov 

—  fusr.um  Hoek 

—  méridionale  Hoek 

—  aîitnrcl ictnn  Pfefïer 

—  hiemale  Hodgson 

—  lanare  Hodgson 

—  ndareanum  }{odgson..  .  . 

—  frigidum  Hodgson 

—  Iridenlalnm  Hodgson... 

—  a rticula re  Yiod^son 

—  longicoxn  Hoek 

—  compacium  Hoek 

*  —    stylops  nov 

''    —     Charcoti  nov 

*  —     tenuipes  nov 

*  Chxlonyinphon     brevicaiida 

lum   Miers 

—  villosum 

—  biarticulatum   Hodgson. 

—  mendosum   Hodgson.... 

—  australe  Hodgson 

—  orcadense  Hodgson 

—  assimile  Hodgson 


X 
X 


X 


X 
X 
X 
X 

X 
X 
X 
X 
X 
X 

X 
X 
X 
X 
X 
X 
X 


X 


X 
X 

X 


X 


2°  Pallenid.e. 
Pallene  dimorpha  Hoek  .... 

*  Pseudopallene  cornige?'a  Môb. 

—  auslralis  Hodgson 

*  —     bracliyura  nov 

*  —     cristata  nov 

3°  Phoxichilidiid.e. 

Pallenopsis  patagonica  Hoek. 

*  —    pilosa  Hoek 

—  /luminensis  Krôyer 

*  —    glabra  Môbius. ." 

—  villosa  Hodgson 

—  hiemalis  Hodgson 

—  lanata  Hodgson 

*  —     marronyx  nov 

Anojilvdactylus  neglectus  Hoek. 

—  peliolu/us  Krôyer 

4°  Phoxichilid.e. 
*P/ioxichilusaustralisl{odgson. 

III.  —  Ascorhynchomorpha. 

1°  Ammotiieid.e. 

*  Ainmothea  stria  fa  Môbius .  . . .  ■ 

*  —    grande  Pleller • 

*  — •    gibbosa  Môbius ■ 

*  —     m/n«r  Hodgson 

—  gracilipes  nov 

—  Clausii  Pfeffer 

—  glacialis  Hodgson   

—  spinosa  Hodgson 

Ammothella  Hoekii  Pfeffer. . . 
Achelia      Wilsoni       Schimke- 

wilsch 

—  serralipaljiis  nov 

—  co/nw(i/7î /.s' Bouvier 

Auslrodecus  glaciale  Hodg. .  .  . 
Austroraptus  polaris  Hodg. . . 
Tanystylum  styligerum  Miers 

—  Pf''iïeri  Bouvier 

—  Chierchix  Schimk 

—  longicaiidatiim  Hodgson 
liliyncholtiorax auslralis  Hod 

2°  EURYGYD1D/E. 

Ascorhynchus  glaber  Hoek.. 
IV.  —  Pycnogonomorpha. 

PvCNOGONin.E. 

Pentapycnon  Charcoti  nov. . 
Pycnogonum  Gaini  nov 

—  ynagellanicuin  Hoek 

—  magnirostre  Môbius. .  .  , 


X 
X 
X 
X 


X 

X 
X 
X 
X 
X 


X 
X 
X 
X 
X 
X 
X 
X 


X 
X 
X 
X 


X 


X 
X 


X 
X 


PYCNOGONIDES    DU  «  POURQUOI  PAS?  ».  21 

ne  pouvait  plus  douter,  comme  avant,  de  l'existence  de  Pycnogonides  à 
dix  pattes. 

Je  ne  crois  pas  que  M.  llodgson  ait  émis  une  opinion  au  sujet  de  ces 
formes  extraordinairement  curieuses,  mais  d'autres  zoologistes  se  sont 
montrés  moins  discrets.  M.  (".oie  !l905),  on  Ta  vu  plus  haut,  considère 
les  Decolo/joda  comme  une  forme  ancestrale  persistante  d'où  sont  issus, 
d'un  côté  les  Eurycydides,  Ammothéides  et  Colossendéides,  qui  consti- 
tuent son  groupe  des  Colossendeoinorpha,  de  l'autre  les  Pentanijmphon 
qui,    avec  toutes  les  autres  familles,  forment  le  groupe  des  P/yr/i^yo/io- 
nwrplia.  Je  crois  bien  qu'à  l'heure  actuelle,  et  surtout  depuis  la  découverte 
des  Pentapycnoii,  le  savant  zoologiste  américain,  auquel   on  doit  de  si 
bonnes  études  sur  les  Pycnogonides,  serait  le  premier  à  introduire  des 
modifications  dans    le    précédent  système.  Comme  l'a  justement  écrit 
M.  Loman  (1908,   ly),«  il  n'est  pas  possible  d'établir  de  parenté  entre 
Pentanympho7i  eiDecolopoda  »,  le  premier  genre  ayant  une  segmentation 
très  nette  qui  fait  défaut  au  second,  et  d'ailleurs,  dans  toutes  les  parties 
de  son  corps  et  de  ses  appendices,  une  structure  absolument  difîerente. 
Ce  sont  deux  formes  primitives,  qui  ne  peuvent  dériver  l'une  de    l'autre, 
encore  que   la  seconde  soit  plus  ancestrale  que  la  première,  car  elle  est 
moins  différenciée  dans  ses  ovigères  comme  dans  ses  pattes;  le  scape  de 
ses  chélicères  compte  encore  deux  articles  et  ses  palpes  sont  complexes. 
Malgré  ces  observations,  il  faut  reconnaître  que  M.  Cole,   avant  tout 
autre,  a  considéré  comme  un  caractère  essentiel  la  présence  de  cinq 
paires  de  pattes  chez  les  Pycnogonides. 

Cetteopinion  me  paraît  absolument  justifiée,  et  je  l'ai  soutenue  à  diverses 
reprises,  d'abord  dans  mon  étude  sur  les  Pycnogonides  du  «  Français  » 
(1906*'),  puis  en  faisant  connaître  le  genre  Pcntopyoïon  découvert  parle 
«  Pourquoi  Pas  ?  )>  (1910^*1  elle  Pcntapyrnon  Geayi  de  la  Guyane  (1911*), 
enfin  récemment  dans  une  note  présentée  au  Congrès  international  d'ento- 
mologie 1^1911''). 

M.  le  P'  d'Arcy  W.  Thompson  (1909,  529)  semble  se  ranger  à  cette 
manière  de  voir  et,  en  tout  cas,  considère  les  Decolojjoda,  sinon  les 
autres  formes  décapodes,  comme  ayant  un  caractère  ancestral.  Par 
contre,  M.  Carpenter,  etplus  récemment  M.  Caïman,  émettent  une  opinion 


22  PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PASP^k 

contraire  et  regardent  les  genres  décapodes  comme  issus  des  genres 
octopodes.  A  vrai  dire,  M.  Carpenter  (1905)  n'est  pas  affirmatif,  car 
il  dit  simplement  que  «  peut-être,  la  cinquième  paire  de  pattes  de  ces 
genres  représente  une  acquisition  relativement  récente  »  (the  fiftli 
pair  of  legs  in  thèse  gênera  may  possibly  represent  a  comparatively 
new  development),  par  suite  une  acquisition  qu'auraient  faite,  indépen- 
damment, les  Decolopoda  et  Pentanymplion^  les  seuls  genres  décapodes 
connus  à  l'époque  où  M.  Carpenter  écrivit  son  mémoire. 

M.  Caïman  s'est  prononcé  nettement  en  faveur  de  l'hypothèse  précé- 
dente. «  On  doit  admettre,  écrit-il  (4909),  que  la  constance  du  nombre 
des  somites  et  des  appendices  au  milieu  des  variations  de  structure 
relativement  étendues  présentées  par  les  Pycnogonides  à  huit  pattes 
suggère  fortement  l'idée  que  ce  plan  de  structure  est  primitif,  c'est-à- 
dire  «  normal  »  dans  le  groupe  ;  par  contre,  le  fait  que  la  condition  déca- 
pode  se  présente  dans  deux  genres  ayant  peu  de  traits  communs  per- 
met de  considérer  celle-ci  comme  une  modification  secondaire  du  plan 
primitif.  »  11  y  aurait  beaucoup  à  dire  sur  ces  assertions  :  la  structure 
octopode  est,  de  toute  évidence,  l'état  normal  des  Pycnogonides,  mais  il 
n'en  résulte  pas  qu'elle  représente  l'état  primitif  du  groupe  ;  comme  la 
structure  normale,  c'est-à-dire  actuelle,  des  autres  groupes  zoologiques, 
elle  résulte  des  modifications  d'une  structure  primitive,  dont  certaines 
formes  (les  Pycnogonides  décapodes  dans  le  cas  qui  nous  occupe) 
ont  conservé  des  traces.  A  l'appui  de  sa  thèse,  M.  Caïman  cite  l'exemple 
des  Polyartemia^  qui,  par  un  accroissement  métamérique  secondaire, 
possèdent  19  paires  de  pattes  prégénitales,  alors  que  les  autres 
Phyllopodes  anostracés,  plus  primitifs  d'après  lui,  n'en  possèdent  que  1 1  ; 
mais  cette  opinion  est  manifestement  contredite  par  M.  E.  Daday 
dans  sa  belle  monographie  du  groupe  (1)  :  l'ancêtre  des  Anostracés, 
observe  cet  auteur,  «  avait  certainement  plus  de  19  paires,  et  ce  nombre 
ne  s'est  réduit  que  plus  tard  au  nombre  actuel...  Les  Polyartemia  ayant 
19  paires  de  pattes  et  les  Polijartemiella  17,  ces  formes  ont,  à  mon  avis, 
mieux  conservé  le  type  originel  que  les  genres  à  11  paires  de  pattes  ». 

(1)  E.  Daday  de  Deés,  Monographie  sysléinatique  des  Phyllopodes  anostracés  (Ann.  des  Se.  nat., 
(Zool.),  t.  XI,  p.  411,  412, 1910J. 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  P/IS?».  23 

On  peut  en  dire  autant  des  Pycnogonides  décapodes  relativement  aux 
Pycnogonides  octopodes  ;  toutefois,  il  ne  convient  pas  d'étendre  à  un 
groupe  les  considérations  phylogénétiques  applicables  à  un  autre  ; 
l'exemple  des  Myriapodes,  considéré  au  point  de  vue  du  nombre  des 
segments,  nous  en  donne  la  preuve. 

Dans  un  article  récent,  suscité  par  ma  note  préliminaire  sur  les  Pycno- 
gonides du  «  Pourquoi  Pas?  »,  M.  Caïman  (4910)  observe  que  la  décou- 
verte du  genre  Pentapijcnon  dans  les  mers  antarctiques  fortifie  beaucoup 
l'hypothèse  qu'il  a  soutenue  à  la  suite  de  M.  Carpenter  :  1°  parce  que  les 
Pycnogonides  décapodes  sont  tous  localisés  dans  les  mers  froides  australes 
et  qu'on  ne  saurait  admettre  que  les  Pycnogonides  ont  fait  exclusivement 
leur  évolution  dans  ces  mers  ;  2°  parce  que  le  genre  Pycnogonum  apparaît 
comme  très  spécialisé  et  que  le  genre  Pentapjjcnon  présente  une  struc- 
ture identique,  sauf  la  paire  de  pattes  supplémentaires.  Sur  ce  dernier 
point,  M.  Caïman  ajoute  très  justement  que  la  présence  d'orifices  sexuels 
sur  d'autres  pattes  que  les  dernières,  si  elle  était  réellement  constatée 
dans  le  genre  Pentapi/c7ion^  serait  de  nature  à  infirmer  son  hypothèse  et  à 
justifier  la  mienne. 

Je  tiens  à  reconnaître,  tout  d'abord,  que  ce  dernier  caractère  fait 
défaut:  les  orifices  sexuels,  dans  le  genre  Pentapycnon^  se  trouvent  loca- 
lisés sur  les  pattes  de  la  dernière  paire,  comme  dans  les  Pycnogonum^  et 
ceux  que  j'avais  cru  pouvoir  annoncer,  dans  ma  note  préliminaire 
(1910a,  28),  sur  les  pattes  des  autres  paires  sont  tout  simplement  des 
orifices  de  glandes  coxales,  comme  il  y  en  a  chez  la  plupart  des  Pycnogo- 
nides, sinon  chez  tous,  sur  la  face  dorsale  de  la  deuxième  coxa.  Ainsi,  les 
Pentapycnon  se  distinguent  seulement  des  Pycnogonum  par  la  présence 
d'une  paire  de  pattes  supplémentaires,  et  M.  Caïman  peut  utiliser  ce  fait 
bien  établi,  s'il  lui  trouve  de  la  valeur.  Par  contre,  il  ne  saurait  mainte- 
nir sa  première  objection  depuis  que  j'ai  fait  connaître  le  Pentapycnon 
Geayi  (191 1»,  49 1  ) ,  une  espèce  décapode  abondante  en  Guyane  ;  il  n  'est  plus 
exact  de  penser,  comme  je  le  croyais  moi-même,  que  les  Pycnogonides 
à  dix  pattes  sont  propres  aux  mers  froides  australes  ;  en  voici  un  qui  habite 
le  littoral  des  tropiques  où  les  eaux  sont  attiédies  par  le  soleil,  si  bien  que 
la  forme  décapode  nous  apparaît  indépendante  du  climat  et  des  lieux. 


24  PYCNOGONIDES  DU  f<  POURQUOI  PASP^k 

Mais  c'est  ailleurs  qu'il  faut  cliercher  la  preuve  du  caractère  ancestral 
des  Pycnogonides  à  dix  pattes.  On  ne  saurait  nier  que  les  genres  Decolo- 
poda  et  Colossendeis  présentent  des  affinités  fort  étroites  et  dérivent 
sûrement  l'un  de  l'autre  ;  il  est  de  toute  évidence  aussi  que  la  présence  des 
chélicères  est  un  caractère  primitif.  Or  les  chélicères  sont  très  déve- 
loppées et  présentent  même  un  scape  à  deux  articles  dans  les  Decolopnda^ 
tandis  qu'elles  font  totalement  défaut  chez  les  Colossetideis.  Abstraction 
faite  du  nombre  des  pattes,  ce  caractère  est  le  seul  qui  distingue  les  deux 
genres,  de  sorte  qu'il  est  impossible  de  dire  que  les  Deco/opodn  sont  des 
Colossendeis  ayant  acquis  récemment  une  paire  de  pattes  supplémentaire, 
et,  par  un  atavisme  singulier,  la  paire  de  chélicères  que  leurs  progéniteurs 
avaient  perdue.  N'est-il  pas  plus  simple  et  parfaitement  logique  d'admettre 
que  les  Colossendeis  dérivent  du  genre  Decolopoda  par  la  perte  de  deux 
formations  primitives,  les  chélicères  et  les  pattes  de  la  paire  postérieure? 
Ainsi  les  Colossendéomorphes  à  dix  pattes  sont  piùmitifs  par  rapport 
à  ceux  où  les  pattes  sont  au  nombre  de  huit,  et  il  n'y  a  aucune  raison  pour 
ne  pas  étendre  la  même  règle  aux  Pycnogonomorphes,  encore  que 
les  types  décapodes,  dans  ces  deux  groupes,  ne  présentent  aucun 
caractère  primitif  spécial    en  dehors  du  nombre   de  leurs  pattes. 

Au  surplus  si,  comme  le  pensent  M.  Carpenter  et  M.  Caïman,  la  paire 
de  pattes  postérieures  est  une  paire  surajoutée  dans  les  types  décapodes, 
les  orifices  sexuels  des  Pentapycnon  devraient  se  trouver  à  la  même  place 
que  chez  les  Pjjcnogonum^  à  savoir  sur  les  pattes  de  la  quatrième  paire, 
alors  qu'ils  sont  situés  sur  la  cinquième.  Je  crois  d'ailleurs  avoir  la  preuve 
que  la  paire  de  pattes  dont  les  types  octopodes  sont  dépourvus  n'est 
point  la  dernière  des  types  octopodes,  mais  la  précédente  ou  avant-der- 
nière. Comme  on  le  verra  plus  loin  (p.  1H6  et  139),  quand  on  compare  le 
Pentapycnon  Charcoti  au  Pycnogonum  Gaini,  qui  en  est  fort  voisin  et  peut- 
être  en  dérive,  on  constate  que  les  tubercules  segnientaires  dorsaux  sont 
en  même  nombre  dans  les  deux  espèces;  le  tubercule  dorsal  postérieur, 
celui  qui  correspond  à  la  quatrième  paire  de  pattes  du  Pentapyction  Char- 
coti^ est  encore  parfaitement  développé  dans  le  Pycnogonum  Geayi^  où 
d'ailleurs  la  paire  de  pattes  correspondante  a  disparu.  On  constate  la 
même  persistance  du  tubercule  chez  d'autres  espèces  de  Pycnogonum, 


PYCNOGONIDES  DU  ^i  POURQUOI  PASP«.  25 

notamment  dans  los  deux  espèces  conimunes  de  nos  mers,   le  /'.  crassi- 
l'osfreelle  P.  littorale  Strom. 

Ainsi  les  Pi/awf/rmides  dècapodea  sottf  iirimitifn  par  rapport  aii.r  Pi/cuo- 
gonides  octopodes  ;  ils  tiennent  des  ancêtres  dx  groupe  un  scgnu>nt  sup/jlr- 
mentaire,  le  r/uatrirnie  du  tro/u-,  t/id  pu/ult  se  fusionner  arec  le  ciuiiuirnw 
et  perd  ses  appendices  dans  les  espèces  octopodes. 

Il  est  probable  que  les  formes  primordiales  de  l'ordre  possédaient  plus 
de  cinq  paires  de  pattes,  et  fort  possible,  comme  je  j'ai  dit   ailleurs 
(1906*',  o,  13),  que  dételles  formes  aient  encore  des  représentants  dans  les 
mers  actuelles.  En  tout  cas,  elles  étaient  pour  le  moins  décapodes,  avec 
des   chélicères   en  pinces   bien  développées  et  munies  d'un   scape    à 
deux  articles,  des  palpes  richement  articulés,  des  orifices  sexuels  et  des 
glandes  coxales  sur  la  deuxième  coxa  de  toutes  les  pattes,  un  abdomen 
articulé  à  sa  base  et  des  ovigères  à  griffe  terminale.  Les  chélicères  et  les 
palpes  des  Pycnogonides  correspondent  aux  appendices  de  même  nonides 
Arachnides  et  s'en  rapprochent  tout  à  fait  par  leur  structure  ;  quant  aux 
ovigères,  ils  ont  certainement  pour  homologue  les  pattes  antérieures  des 
animaux  de  cette  dernière  classe.  Comme  l'ont  observé  plusieurs  zoolo- 
gistes (je  citerai  entre  autres  M.  Iloek  et  M.  Loman),  les  ovigères  ont  été 
primitivement  locomoteurs  et  se  sont  adaptés  ensuite   à  un  rôle  sexuel, 
celui  de  jtorter  les   œufs,  ainsi  qu'on    l'observe   fréiiuemment  chez   les 
Arthropodes, etenparticulierchezbeaucoup d'Araignées;  ilsdevaientdonc 
avoir  la  même  structurequeles  pattes  et  présenter,  comme  elles,  une  griffe 
terminale.  En  fait,   cette   griffe  est  présente  chez   tous   les    Pycnogo- 
nides  primitifs,  et  si,  chez  ces  derniers,    on  trouve  aux  ovigères  deux 
articles  de  plus  que  dans  les  pattes  (10  au  lieu  de  8j,  il  faut  sans  doute 
attribuer  cette  différence    à  une  subdivision   en  trois  parties   du  pro- 
pode  f  1). 

Affinités  des  Pycnogonides.  —  Dans  mon  travail  sur  les  l'ycno- 
gonides  du  <'  Français  »,  j'ai  minutieusement  passé  en  revue  les  carac- 

())  Les  Opines  modifiées  qui  se  tiouventau  buid  interne  des  quatre  derniers  articles,  sur  les 
ovigères,  sont  les  homologues  des  épines  situées  sur  le  tarse  et  le  propode  des  pattes  dans 
beaucoup  de  Pycnogonides.  <'.ela  ne  semble  pas  douteux  et  justifie  l'hypothèse  de  la  subdivision 
du  propode  dans  les  ovigères.  D'apiès  M.  Loriian  (1908,  !',•),  la  piernière  ada|>talion  des  ovigères 
fut  d'abord  sensorielle  el  caractérisée  parla  présence  d'épinesmodiliées;  ellediivint  ensuite  pure- 
ment sexuelle. 

E.rpé<lilioii  Charcot.  —  Boivikh.  —  l'ycnoyonides  ilu  "  l'nui'quoi  l'as  ?  ».  4 


26  PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS  P  ^k 

tores  qui  permettent  de  rattacher  le  groupe  à  la  grande  classe  des 
Arachnides,  telle  que  l'envisage  M.  Ray  Lankester. 

Ces  considérations  (1906°,  7-1  j  )  n'ont  rien  perdu  de  leur  valeur,  et  je 
crois  utile  de  les  relever  intégralement  ici,  car,  on  le  verra  plus  loin,  ce 
problème  soulève  encore  des  litiges. 

«  A  l'exemple  de  plusieurs  zoologistes,  et  notamment  de  M.  Ray  Lan- 
kester (i),  je  considère  les  Pycnogonides  comme  appartenant  à  la  grande 
classe  des  Arachnides,  qui  se  distingue  essentiellement  des  Crustacés 
par  la  présence,  chez  l'adulte,  d'une  seule  paire  d'appendices  pré- 
buccaux. 

((  Ainsi  comprise,  la  classe  des  Arachnides  s'étend  depuis  les  Trilobiles 
jusqu'aux  Acariens,  en  passant  par  les  Xiphosures  et  tous  les  Arachnides 
normaux.  Elle  présente  ainsi  un  assez  grand  polymorphisme,  toutefois 
sans  être  moins  homogène,  à  ce  point  de  vue,  que  la  classe  des  Crustacés  : 
abstraction  faite  des  formes  très  modifiées  par  le  parasitisme  ou  par  la 
fixation,  il  ne  me  paraît  pas  y  avoir  plus  de  diflerence  enti'C  un  Trilobite 
et  un  Oribate  qu'entre  un  Rranchipe  et  un  Cloporte,  entre  un  Pycnogo- 
nide  et  un  Palpigrade  qu'entre  une  Caprelle  et  un  Ostracode. 

«  Les  Pycnogonides  se  distinguent  par  beaucoup  de  caractères  qui 
appartiennent  également  à  certains  Arachnides  les  plus  normaux  :  ils  ont 
(souvent)  des  chélicères  triarticuléeseten  pince  comme  les  Scorpions,  les 
l'alpigrades  et  les  Opilionides;  une  trompe  réduite  à  l'état  larvaire  et, 
dans  tous  les  cas,  homologue  de  la  saillie  buccale  des  Pédipalpes,  des 
Chernètes,  des  Galéodes  et  surtout  des  Palpigrades;  des  palpes  pluri- 
articulés  et  vraisemblablement  tactiles,  comme  un  très  grand  nombre 
d'Arachnides,  et  d'ailleurs  sans  aucune  relation  avec  raj)pareil  buccal, 
comme  ceux  des  Palpigrades.  Leurs  appendices  de  la  troisième  paire  sont 
modifiés  et  constituent  des  ovigères,  de  même  qu'ils  se  difierencient  en 
appendices  palpiformes  chez  les  Pédipalpes. 

(t  Les  ovigères  des  Pycnogonides  servent  le  plus  souvent  à  porter  les 
œufs,  comme  les  appendices  des  paires  antérieures  chez  les  Ilclcropoday 
les  Pkolcus  et  les  Dohrnedes  ;  il  est  vrai  que  cette  fonction  est   dévolue 

(I)  E.  Ray  Laxkf.steh,  The  Sirutture  and  Classification  of  Ihe  Arachnida   (Qiiurl.  Journ.    mie. 
Science,  vol.  XLVUI,  part.  II,  p.  16o-20'.l,  1904). 


PYCNOGONIDES  DU  '^POURQUOI  PAS?».  27 

aux  mâles  des  l*ycnogonides,  mais  M.  lloek  (1)  la  vue  remplie  par  les 
femelles  chez  le  \i/j/i/>/iii/i  hi  l'vicfiadatunt  Miers,  et,  d'ailleurs,  il  semble 
bien  qu'on  ne  la  trouve  pas  encore  développée  dans  les  foloasouleis  (>t  les 
Decolopnda,  ainsi  que  l'a  observé  M.  llodgson  (1905c). 

«  Le  céphalon  des  Pycnogonides  est  toujours,  chez  l'adulte,  entière- 
ment fusionné  avec  le  premier  segment  du  tronc,  pour  constituer  ce  que 
M.  Sars  ap\)(A\e  \c  se(///te/iti(//t  rfji/i/i/lrii///  (d  .M.  lloek  le  cophuhthoraric 
spfjinent  ;  or  cette  partie  du  corps  a  rigoureusement  son  homologue  dans 
la  partie  antérieure  libre  du  céphalothorax  des  Palpigrades,  des  Tarta- 
rides  et  des  Solifuges;  bien  plus,  chez  les  Solifuges,  on  trouve  ré(iniva- 
lent  du  céphalon  des  Pycnogonides  dans  la  grande  pièce  tergale  oculifère 
qui  se  rattache,  par  une  ligne  de  suture,  autergite  étroit  des  pattes  de  la 
deuxième  paire  (2  .  Ouaiit  aux  quatre  ou  cinq  segments  munis  de  pattes 
loconiotrices  qui  constituent  le  tronc  des  Pycnogonides,  ils  corres- 
pondent aux  trois  segments  thoraciques  postérieurs  des  Arachnides  nor- 
maux et  aux  segments  ijui  leur  l'ont  suite  sur  l'abdomen,  segments  (jui 
sont  appendiculés  chez  l'embryon  et  parfois  même  chez  l'adulte  oper- 
cule génital  et  peignes  des  Scorpions).  A  ce  point  de  vue  encore,  il  y  a 
quelques  ressemblances  entre  les  Pycnogonides  et  certains  Arachnides; 
chez  les  Opilionides  notamment,  où  le  grand  tergite  céphalo-thoracique 

(1)  P.  I».  C.  HoEK,  loc.  cit.,  p.   Uâ. 

(2)  Dans  son  inU-ressant  travail  :  On  llie  Uclationships  bi'lwoen  llie  Classes  of  llic  Ailliropoda 
{l'roc.  lioij.  lri<h.  .1,71./,,  vol.  X\IV,  sect.  15.  p.  3:20-300,  l',t03),  M.  G.-ll.  C.AiifKMrR  idciililie 
cftte  réftion  Iriappendiciilée  du  corps  dos  Solifuges  avec  le  sciinientiiin  cc/>/irt/icum  (|uadri-ai'liculé 
des  Pycnogonides;  et,  d'un  colé,  s'ap|>uyant  sur  celte  idenlilication,  de  l'autre  sur  la  présence 
d'une  paire  d'appendices  vesligiaux  entre  les  cliélicèi-es  et  les  palpes  des  Araignées,  conclut  que 
h'i  Araciiiiiilcs  normaux  dilTt'M'ent  esseiilieliemeiit  des  l'ycnogonides  par  ralro[)hie  des  palpes 
qui  peisistpiit  chez  ces  derniei'S  :  "  Les  Pycnogunides,  ('cril-il  p.  34.'),  semltlent  èlre  un  oidre 
al)t'i-ianl  d'Aiacliiiidcs.  Non  seuk'incnl  leur  histoire  enibryogénique.  telle  ipie  l'a  décrite  Mor'- 
gan,  la  foime  en  cliélicères  des  appendices  de  la  paire  antérieure  et  la  présence  de  quatre  paires 
de  pattes  ambulatoires  suggèrent  des  aflinités  araclinidiennes,  mais  aussi  le  fait  quelessegmenls 
portant  les  trois  paires  de  pattes  postérieures,  chez  les  diverses  familles  de  Pycnogonides  comme 
chez  les  Solifuges,  ne  se  fusionnent  p;is  avec  le  segment  céphali(|ue  qui  porte  les  quatres  paii-es 
d'appendices  fiontaux.  ■■  .M.  T.arpenter  est  plus  que  personne  convaincu  des  étroites  aflinités 
aiachnidienni's  des  Pycnogonides.  mais  il  a  été  beaucoup  tiop  trappe  par  le  caractère  octopode 
(le  ces  animaux,  et  il  accepte  trop  volontiers  l'observation  de  LendI  relative  aux  appendices  ves- 
ligiaux des  Araignées.  Quant  à  l'identilicalion  qu'il  propose,  elle  est  sûrement  moins  vraisem- 
lilable  que  celle  où  l'on  voit  dans  le  SiV/inrntiim  rrphaliriim  des  Pycnogonides  l'homologue  de 
la  partie  antérieure  libie  du  céphalothorax  des  Solifuges,  des  Palpigrades  et  des  Tartaiides.  .\u 
surplus,  quaiiil  il  écrivit  smi  mémoiri',  M.  ('.arpenter  ne  connaissait  pas  les  Pycnogonides  déca- 
podes. 


28  PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?». 

est  conlluent  avec  les  tergites  abdominaux  et  })arfois  même  se  confond 
avec  les  plus  antérieurs  de  ces  derniers. 

u  Les  pattes  des  Pycnogonides  me  paraissent  construites  sur  le  même 
plan  que  celles  des  Arachnides,  mais  d'un  type  plus  primitif,  en  ce  sens 
qu'aucun  de  leurs  articles  ne  devient  épisternal  (1)  et  qu'elles  présentent 
de  ce  fait  trois  articles  basilaires  bien  distincts,  les  trois  articles  coxaux. 
Chezles  Arachnides,  lesdeux premiers  articles  coxaux  semblent  fusionnés 
en  un  seul,  qui  est  toujours  plus  ou  moins  épistermal  ;  pourtant  il 
n'en  est  pas  encore  ainsi  chez  les  Limules,  où  le  premier  article  coxal 
est  encore  distinct,  mais  réuni  au  suivant  par  une  suture  immobile,  le 
troisième  article  coxal  jouant  le  rôle  de  trochanter.  En  fait  il  me  semble 
qu'on  peut  identifier  comme  il  suit  les  divers  articles  des  pattes  chez  les 
Arachnides  normaux  et  les  Pycnogonides  : 

Pycnogonides.  Arnchnides  normaux. 

d"'^  coxa )  ,, 

,,  >  Hanche  ou  coxa. 

2^  coxa ) 

3«  coxa Trochnnier. 

Fémur Fémur. 

Premier  libia Palella. 

Deuxième  tibia Tibia. 

Tai-se Métatarse. 

Propode Tarse. 

«  Ce  qui  donne  une  réelle  valeur  à  cette  interprétation,  c'est  le  fait  que 
les  orifices  des  glandes  sexuelles  des  Pycnogonides  s'observent  toujours 
sur  le  deuxième  article  coxa!  et  les  orifices  des  glandes  coxales  des  Arach- 
nides normaux  sur  la  hanche.  En  leur  qualité  d'organes  segmenlaires  né- 
phridiens,  les  glandes  coxales  des  Arachnides  sonttrès  propres  à  s'adapter 
aux  fonctions  vectrices  génitales,  et  ce  qui  porte  à  croire  qu'elles  rem- 
plissent bien  réellement  ce  rôle  chez  les  Pycnogonides,  c'est  l'étrange 
ressemblance  que  présentent  les  glandes  génitales  de  ces  Arthropodes 
avec  les  glandes  coxales  des  Limules.  Que  l'on  compare   à  ce  point  de 

(1)  ,1'entends  par  arlicle  épisternal  un  article  (jui  se  fusionne  largement  avec  le  corps  et  joue 
le  rôle  de  pièce  pariétale.  Le  premier  article  basilaire  devient  épisternal  chez  presque  tous  les 
Arthropodes  un  peu  élevés  en  organisation  ;  on  l'observe  encore  plus  ou  moins  apparent  dans 
les  pattes  qui  ont  conservé  un  caractère  primitif  (Blattes,'  Argules,  pattes  abdominales  des  Crus- 
tacés), mais  le  jilus  souvent  il  perd  toute  indépendance.  —  Voir  à  ce  sujet  :  pour  les  Blattes, 
J.  Wood-.Masox,  .Morplioloixical  Notes  bearing  on  the  origin  of  Insects  (Truns.  ent.  Soc.  London, 
1879,  p.  136),  et  pour  les  Crustacés,  H.-J.  Hansen,  Zur  Mor])lic)logie  der  C.liedmassen  und  Mund- 
theilen  bel  Crustaceen  und  Insecten  (Zoo/.  .l»:ei(/er,  Jahrg.  .\VI,  p.  193-198,  201-212,  1893). 


PYCNOGONIDES  DU  ^i  POURQUOI  PAS?».  29 

vue  les  glandes  coxales  de  Linmhis  jinlijjiliPinKs^  telles  que  les  a  figu- 
rées Packard  (1),  avec  la  description  et  les  figures  des  glandes  génitales 
données  par  M.  Ilock  (2)  pour  les  Fycnogonidos.  Abstraction  faite  de 
l'anastomose  postérieure,  qui  i-éunit  les  glandes  coxales  des  deux  côtés, 
c'est  l'xactement  la  même  disposition  anatomique.  Il  est  vrai  que  les  pores 
sexuels  des  Pycnogonides  se  trouvent  souvent  (mais  non  toujours)  sur 
plusieurs  paires  de  pattes,  et  parfois  même  sur  toutes,  tandis  que  les  ori- 
fices coxaux  des  Arachnides  so  localisent  sur  les  appendices  de  la  troi- 
sième ou  de  la  cinquième  paire;  mais  on  peut  penser  que  ces  orifices 
étaient  plus  nombreux  chez  les  Xiphosures  primitifs,  et  d'ailleurs  on  sait, 
depuis  I(>s  recherches  do  M.  Hertkau  (3),  qu'ils  existent  simultanément 
sur  les  troisième  et  cinquième  n|)pendicesdans  les  Araignées  théraphoses 
du  genre  Afi/pifs. 

«  (^omme  la  plupart  des  Arachnides,  les  Pycnogonides  présentent  sur 
l'intestin  moyen  de  nombreux  prolongements  caecaux,  qui  pénètrent  dans 
les  pattes  comme  ceux  des  Opilionides  ;  cette  pénétration  est  vraisem- 
blablement la  conséquence  de  la  réduction  du  corps  dans  le  sens  trans- 
versal, mais  on  ne  saurait  en  dire  autant  de  la  présence  même  des  cKca, 
et  le  fait  que  ces  derniers  existent  chez  les  Pycnogonides  comme  chez 
presque  tous  les  Arachnides  normaux  semble  bien  indiquer,  chez  ces 
Arthropodes,  une  origine  commune.  J'ajoute  que  les  yeux  des  Pycnogo- 
nides sont  (lu  même  type  (pu»  les  yeux  médians  des  Arachnides  nor- 
maux, et  (|U('  les  spermatozoïdes  ont  la  forme  ordinaire  tilamcntcusc  dans 
l'un  ou  l'autre  group(>.  On  sait  (pie  co  dernier  caractère  n'existe  pas  dans 
les  Crustacés,  sauf  toutefois  dans  Tordre  des   (lirrhipèdes. 

«  Faut-il  ajouterqueles  Pycnogonides  ont  des  métamorphoses  comme  les 
Acariens  et  que  leurs  larves  ou  formes  embryonnaires  libres  présentent, 
comme,  chez  certains  de  ces  derniers,  des  phénomènes  d'atrophie  et  de 
régénération  de  membres?  Chez  les  Gamasides  et  les  Ixodes,  ce  sont  les 


(1)  Voy.  à  co.  sujet  la  figure  schéinati(|ui'  tir-re  du  mémoire  de  Packard  par  M.  Itay  Lankesler 
dans  son  travail  sur  la  struclui'c  et  la  riassidcation  des  Arachnides  (Quart.  Jotirn.  Micr.  Science, 
vol.  XLVIII,  pari.  Il,  tig.  28). 

(2)  P.  P.  C.  HoEK,  loc.  cit..  p.  iiS-i:i->,  et  l'I.  .\.\l,  lig.  10. 

(3)  Pli.  Beiitkai-,  Zu  .1.  Lcbedinsky  ••  Uie  Entwicklung  der  Co.xaldrûse  bei  Phalangium  »  (Zon/. 
Anzrifjn-,   Hd.  W,  p.  177,  ISO.'). 


30  PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?^^. 

pattes  de  la  quatrième  paire  qui  disparaissent  dans  la  forme  embryon- 
naire libre  pour  réapparaître  ensuite  ;  chez  les  Pyonogonides,  l'atrophie 
p;jrtesurles  appendicesde  ladeuxièmeet  de  la  troisième  paire,  qui  réappa- 
raissent sous  la  forme  de  palpes  et  d'ovigères.  D'après  M.  Meinert(l),  qui 
a  bien  étudié  ce  dernier  phénomène,  on  ne  saurait  identifier  les  palpes 
et  les  ovigères  avec  les  deux  paires  d'appendices  i|ui  ont  disparu;  mais 
cette  conception  me  paraît  sujette  à  critiques,  et,  dans  tous  l(!s  cas,  il 
convient  d'attribuer  aux  mêmes  somites  les  membres  de  l'adulte  et  ceux 
de  la  forme  embryonnaire  (2). 

«  Beaucoup  des  caractères  que  nous  venons  de  passer  en  revue  sont  éga- 
lement applicables  à  certains  Crustacés,  mais  ce  fait  n'atténue  en  rien  les 
puissantes  affinités  arachnidiennes  des  Pycnogonides,  et  il  peut  seule- 
ment servira  prouver  que  les  Crustacés  et  les  Arachnides  sont  issus  d'une 
souche  commune  (3),  les  premiers  avec  deux  paires  d'appendices  pré- 
buccaux, les  seconds  avec  une  seule  paire.  » 

Depuis  l'époque  où  parurent  ces  lignes,  M.  Caïman  a  consacré  un 
intéressant  article  au  problème  des  Pycnogonides  (1909).  Il  observe  jus- 
tement que  ces  animaux  ne  présentent  aucune  affinité  directe  avec  les 
Crustacés,  car  ils  ont  une  seule  paire  d'appendices  en  avant  de  la  bouche, 
deux  paires  dépourvues  de  fonctions  masticatrices  en  arrière,  alors  que 
les  Crustacés  ont  deux  paires  d'appendices  prébuccaux  et  au  moins  trois 
paires  d'appendices  post-buccaux,  dont  les  articles  basilaires  jouent  un 
rôle  masticateur.  M.  Caïman  semble  considérer  comme  plus  grandes  les 
affinités  des  Pycnogonides  et  des  Arachnides,  mais  ne  va  pas  toutefois 

(1)  Fn.  Meinert,  Pycnogonida  ['l'hc  Uniihh  Ingolf  Expédition,  vol.  III  (I),  1899,  ]i.  27  et 
suiv.]. 

(2)  «  For  my  paît,  dit  M.  Meinert  (p.  28),  1  miist  legarded  il  as  a  dccided  fact  that  in  ail  Pyc- 
nogonida Ihe  enibryonal  legs  are  quitelhrown  oll'during  Ihe  second  laival  stage,  and  that  Ihey 
are  in  no  way  idenlical  with  the  laller  imaginai  fore  linibs,  llit;  [lalps  and  the  ovigerons  legs, 
which  latter  aiso,  and  ol' lliis  lliere  is  no  doulit,  aiise,  allliougli  on  the  same  metameres.  slill  In 
other  pars  oC  thèse  metameres.  » 

(3)  C'est  ainsi  ([ue  s'expliquent  les  ressemblances  indéniables  qui  existent  entre  les  Pycnogo- 
nides et  les  Crustacés,  surtout  à  l'état  larvaire.  Ces  ressemblances  ont  été  foit  bien  mises  en 
relief  par  M.  .1.  Meisenheimei-  dans  un  intéi-essant  travail  [Ueber  die  Entwicklung  der  Pantopoden 
iind  ihi'e  systematische  Stellung  (Verh.  dcul.  Z'Ol.  Gcs.,  Xll  .lalir.,  p.  .IT-Oi,  1902)  |,  où  sont  d'ail- 
leui's  méconnues  les  affinités  arachnidiennes  des  Pycnogonides.  Il  est  évident  (|ue  la  structure 
en  pince  des  chélicéres  est  d'origine  secondaire  par  rapport  à  la  souche  commune  des  Arachno- 
carides  ;  miis  ce  fait  prouve  seulement  que  les  Pycnogonides  et  les  .\rachnides  se  sont  d'abord 
adaptés  dans  un  sens  et  les  Crustacés  dans  un  autie. 


PYCNOGONIDES  DU  '<  POURQUOI  PAS?».  31 

jusi|u"à  ri'imir  les  deux  groupes  diins  une  même  classe,  à  rexciiiple  de 
MM.  ('..ii'penter  et  Ray  Lankester.  Où  liouvor,  en  eflet,  chez  I(;s  Aracli- 
nides,  les  deux  paires  d'appendices  post-buccaux  (palpes  et  ovigères)  qui 
caractérisent  les  Pycnogonides?  Kn  adoi)tanl,  avec  M.  t'.arpenler,  l'obser- 
vation de  LendI  (|ui  aurait  vu,  chez  les  end)ryons  d'Araignées,  une  paire 
d'appendices  embryonnaires  entre  les  chélicères  et  les  palpes?  Mais  cette 
observation  unique  aurait  grand  besoin  d'èlii'  v('iiliée  et,  d'ailleurs,  fùt- 
elle  vraie,  ne  résoudrait  pas  le  problème,  car  les  Arachnides  normaux 
ne  possèdent  jamais  que  quatre  paires  de  pattes,  tandis  que  les  Pycnogo- 
nides  peuvent  en  avoir  cinq.  Os  diflicultés  disparaissent  si  l'on  accepte 
les  vues  de  M.  Ray  Lankester,  qui  homologue  les  ovigères  des  l'ycnogo- 
nidesà  la  première  paire  de  patles  des  Arachnides  et  les  pattes  postérieures 
des  premiers  aux  api)endices  antérieurs  de  l'abdomen  des  seconds.  Mais 
alors  surgit  une  objection  sérieuse  bien  mise  en  évidence  par  M.  Caïman  : 
<(  La  distinction  entre  les  segments  prosomatiques  et  mésosomatiques, 
écrit  l'auteur,  est  fortement  mar(|niM'  chez  tous  les  Arachnides  qui  nous 
sont  connus  depuis  le  silurien  jusqu'à  l'r'pocpie  actuelle.  On  peut  établir 
en  règle  générale  que,  dans  joute  subdivision  des  Arthropodes  où  s'est 
bien  établi  un  groupement  des  a|)pendices  en  séries  distinctes  ou  «  lag- 
mata  >',  ce  groupement  s'oblitère  rarrnienl  tout  à  l'ait,  sinon  jamais,  au 
cours  de  l'évolution  ultérieure  du  groupe...  Dès  lors,  lidenlité  absolue  de 
structure  entre  les  pattes  postérieures  et  celles  des  paires  précédentes 
chez  les  ]*ycnogonides  semblerait  inq»li(pier  (dans  les  vues  de  M.  Ray 
l^ankester)  que  la  distimiion  eiiltr  les  régions  prosomatiijues  et  mésoso- 
matiques ne  s'était  pas  encore  établie  quand  les  Pycnogonides  se  dét.;- 
chèfciit  du  tronc  principal  des  Arachnides.  » 

On  ne  saurait  mieux  dire.  M.  Caïman  observe  toutefois  que  cette  con- 
ception fait  remonter  très  haut  et  «  très  loin  en  arrière  »  l'origine  com- 
mune des  deux  groupes,  à  uno  époque  où  les  segments  du  corps  n'étaient 
pas  encore  diilerenciés  en  tagmata  comme  aujourd'hui.  Mais  cela  importe 
peu,  si  l'on  admet  avec  nous  qu'il  convient  de  ranger  dans  le  phylum 
des  Arachnides  tous  les  Arthropodes  qui  furent  ou  qui  sont  actuellement 
munis  d'une  paire  d'appendices  prébuccaux  avec  des  appendices  |iost- 
buccaux  dontlesfonctions  maxillaires  sont  réduitesou  nulles.  Ainsi  caracté- 


32  PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?». 

risé,  ce  phylum  apparaît  bien  distinct  de  celui  des  Crustacés,  dontil  se  rap- 
proche certainement  par  l'intermédiaire  desTrilobites;  il  est  plus  distinct 
encorede  celui  des  Trachéates,  encore  que  les  deuxgroupes  de  ce  phylum, 
les  Insectes  et  les  Myriapodes,  aient  aussi  divergé  de  bonne  heure, 
c'est-à-dire  avant  la  spécialisation   segmentaire  en  thorax  et  abdomen. 

Nous  voici  donc  conduits  à  ranger  les  Pycnogonides  dans  la 
classe  des  Arachnides,  telle  que  l'envisage  M.  Ray  Lankester.  Ce  savant 
(1904,  213)  a  divisé  la  classe  en  deux  séries:  les  Atwmoméiistif/ ues ,  dans 
lesquels  le  nombre  des  somites  est  variable,  et  \q%  Nomoméristiques^  où  ce 
nombre  est  primitivement  constant.  Ayant  tantôt  cinq,  tantôt  quatre  seg- 
ments pédifères,  les  Pycnogonides  devraient  se  ranger  dans  la  première 
série,  comme  les  Trilobites,  mais  ils  se  distinguent  profondément  de  ces 
derniers  et  se  rapprochent  davantage  des  Arachnides  normaux  à  cause 
de  leurs  chélicères,  de  sorte  que  les  deux  séries  proposées  par  M.  Ray 
Lankester  semblent  peu  naturelles.  On  peut  en  conserver  les  termes  sans 
leur  donner  une  valeur  systématique,  ainsi  que  j'avais  cru  devoir  le  faire 
dans  mon  étude  sur  les  Pycnogonides  du  »  Franrais  ». 

Comme  je  l'écrivais  dans  ce  dernier  travail,  je  ne  crois  pas  qu'on  puisse 
voir  dans  les  Pycnogonides  des  formes  dégénérées;  «  ce  sont  tout  sim- 
plement des  Arachnides  primitifs  ayant  subi  une  adaptation  spéciale  ». 
J'ai  montré  plus  haut  qu'ils  se  rapprochent  des  formes  ancestrales  du 
groupe  par  leurs  formes  décapodes,  mais  ils  présentent  d'autres  caractères 
primitifs  parmi  lesquels  on  doit  citer  «  la  persistance  de  l'article  basilaire 
des  pattes,  l'indépendance  de  cet  article  par  rapport  aux  suivants  .et  aux 
parois  du  corps,  la  répétition  métamérique  des  prolongements  sexuels, 
des  pores  coxaux  et  des  ca^ca  digestifs,  enfin  et  surtout  la  structure 
scalariforme de  la  chaîne  nerveuse  ventrale.  Ce  dernier  caractère,  à  lui  seul, 
suffirait  pour  établir  que  les  Pycnogonides  sont  des  formes  primitives  ;  il 
diffère  totalement  du  système  nerveux  condensé  qu'on  observe  chez 
tous  les  Arachnides,  à  l'exception  des  Xiphosures  et  des  Scorpionides, 
qui  sont,  eux  aussi,  très  rapprochés  delà  souche  commune  »  (1906^,  12). 


PYCNOGONIDES  DU  <>  POURQUOI  PAS?«.  33 


CLASSIFICATlOxN 

La  classification  des  Pycnogonides  présente  des  difficultés  sérieuses, 
qui  sont  dues,  pour  une  pari,  à  riiomogénéité  apparente  du  groupe,  pour 
une  autre  à  la  valeur  systématique  douteuse  des  caractères  qui  diiïérencient 
les  familles  et  les  genres.  On  se  rendra  compte  de  ces  difficultés  en  com- 
parant entre  eux  les  divers  systèmes  proposés  jusqu'ici  par  les  divers  zoolo- 
gistes pour  établir  des  subdivisions  dans  le  groupe. 

La  plupart  des  auteurs  anciens  se  sont  bornés  à  réunir  les  Pycnogonides 
en  familles,  sans  s'accorder  au  demeurant  sur  les  genres  qui  devaient  entrer 
dans  ces  dernières.  A  une  époque  plus  récente,  on  a  tenté  des  groupements 
basés  sur  les  caractères  des  chélicères  et  des  palpes.  L'un  de  ces  sys- 
tèmes est  celui  proposé  par  Wilson,  qui  divise  les  Pycnogonides  comme  il 
suit  (1880,  469)  : 

i  Des  palpes  .. .   XYMPiioxtD.E    [A'ijinphon,   Ainmotltert,    Phanodemus, 
Deco/opodai. 
Pas  de  palpes.   Pallesid-e  tPa/lf ne,  PlioxicInlUlium,  Pseudopallene. 
Anoplodactylus). 

Des  chélicères  simples Achelid.e  iAchelia,  Tanijalylinn,  Conugerl=:  Lecijtlio- 

rhynclius),  Eurynjde.  Ascuvhynchus,  Parihœa). 
'  Des  palpes  . . .  Pasithoid.e  {Pasithoe,    Endeis,   Rhopalorhynchus  et 

,     ,  ,,.  ,  \  Colossendeis). 

oie  cnclicères     / 

Pasdepalpes.  Pw.xoco^iid.'e  {P/toxicfiil/is,  Pyrnogonum). 

Bien  plus  récemment,  M.  G.  0.  Sars  (1891)  a  présenté  un  système  ana- 
logue, mais  très  étudié,  qui  sert  encore  de  guide  à  beaucoup  de  zoologistes, 
etquej'ai  moi-même  partiellement  suivi,  comme  on  l'a  vu  plus  haut  (p.  10), 
dans  mes  études  antérieures.  Dans  ce  système,  les  Pycnogonides  sont 
divisés  en  trois  ordres  qui  comprennent  les  familles  et  les  genres  suivants  : 

1"  ordre  :  ACHELATA (  Pycnooonid.î:  {Pycnogoriuin}. 

(Pas  de  chélicères.)  ?  Phoxichilid.e  (P/ioxic/ii/ux). 

Phoxichilidiid.k  {P/ioxichi/idiuin,  Anoplodactylus). 

2*  ordre  :  EUCHELA  TA \  Pallenid.e  {Pallene,  Pseudopallene,  Cordyloc/tele). 

(Chélicères  bien  développées.)  j  Xympho.vid.e  {Nymphon,  Boreonymphon,  Cheetonym- 

p/ion). 

3' ordre:  CnyPTOCf/ELATA.\i'''''''''''^'''''j~i''''''"^^^^^^^ 

(Chélicères  réduites.)  /  EuuvcvDm.-E  (^.ry.yrf.,  Aseorhynekus). 

^  '  Pasithoid.e  {Colossendeis). 

M.  Loman  a  justement  critiqué  ces  systèmes,  qui  s'appuient  sur  les 

Expédition  Charcot.  —  BouviEn.  —  Hycnogonides  du  «  l'mirquoi  l'as  ?  ».  5 


34  PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS  ?  «. 

modificalions  d'appendices  ('iiiinemment  propres  aux  adaptations  secon- 
daires. Mais,  dit-il(1908,  17),  «  si  l'on  trouve  chez  tous  les  Pantopodes  un 
organe  particulier  qui  présente  des  modiilcations  en  divers  sens,  non  pas 
au  point  de  vue  du  nombre  et  de  la  grandeur  de  ses  articles,  mais  dans 
sa  structure  générale,  ses  fonctions,  etc.,  et  permette  ainsi  de  séparer  des 
types  différents,  un  tel  organe  doit  avoir  une  grande  valeur  systématique  » . 
Or  un  seul  organe  lui  parait  actuellement  répondre  à  ces  exigences;  il 
s'agit  des  ovigères  du  mâle,  qui  sont  évidemment  des  pattes  adaptées  à  un 
rôle  spécial  et  qui  semblent  fournir  la  base  sérieuse  d'un  bon  groupement 
systématique  ;  c'est  ainsi  que  M.  Loman  est  amené  à  répartir  les  Pycno- 
gonides  en  deux  sections  :  1°  ceux  qui  ont  des  ovigères  munis  d'une  griffe 
terminale,  avec  10  articles  dont  les  trois  premiers  sontcourts  et  subégaux, 
comme  les  articles  de  la  partie  coxale  des  pattes  ;  2°  ceux  où  la  griffe  est 
absente,  le  nombre  des  articles  pouvant  d'ailleurs  se  réduire  et  les  trois 
premiers  étant  inégaux  avec  une  longueur  assez  grande.  Chacune  de  ces 
sections  se  subdivise  en  deux  familles  d'après  la  structure  des  palpes  et 
des  chélicères  ;  la  première  comprend  les  Eurycydidés  (avec  trois  sous- 
familles  :  Colossendéinés,  Ascorhyncliinés  et  Pycnogonmés)  et  les  Nymplio- 
nidés  (avec  les  deux  sous-familles  des  Nymplioninés  et  des  Palléninés)  ; 
la  deuxième  embrasse  les  Ammolhéidés  (avec  deux  sous-familles  :  Nym- 
phopsinés,  Ammothéinés)  et  les  Plioxichilidés  (avec  les  deux  sous-familles 
des  Phoxichilidi'més  et  des  PhoxichUinés). 

Je  crois  bien,  en  effet,  que  les  ovigères  ont' une  valeur  systématique 
supérieure  à  celle  des  chélicères  ou  des  palpes,  mais  il  me  paraît  excessif 
de  leur  subordonner  toute  la  classification  des  Pycnogonides,  d'autant 
qu'ils  présentent  des  passages,  d'une  section  à  l'autre,  et  que  leur  utili- 
sation exclusive  conduit  à  rapprocher  des  formes  manifestement  très 
différentes  à  tout  autre  égard,  par  exemple  les  Pycnogonides  et  lesColos- 
sendéidés,  les  Phoxichilidés  et  les  Ammothéidés. 

Comme  je  l'ai  dit  plus  haut  (p.  11),  on  évite  ces  rapprochements  inso- 
lites, et  l'on  tient  compte  des  modifications  progressives  de  chaque  organe 
en  divisant  les  Pycnogonides  en  séries  évolutives  ayant  chacune  pour  point 
de  départ  une  forme  décapode  et,  par  conséquent,  primitive.  Cela  fait  trois 
séries  évolutives  :  (lolossendeomorpha^  Nympltonomorplia  et  Pycnogono- 


PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?».  35 

moiyha\  mais  je  crois  bien  qu'il  faut  en  établii'  une  quatrième,  celle  des 
Ascoi'hynchomorpha,  pour  les  Eurycydidés  et  Ammothéidés,  encore  que 
la  forme  décapode  soit  actuellement  inconnue  dans  ce  groupe.  La  série 
des  Colossendeomoipha  se  divise  en  deux  familles,  Décolopodidés  et 
Colossendéidés,  d'aprrs  la  présence  ou  l'absence  des  chélicères.  Celle  des 
P i/cnogonomorjtlia  ne  comprend  que  la  famille  des  Pycnogonidés  ;  quant 
aux  deux  autres  séries,  elles  se  subdivisent  en  familles  d'après  les  règles 
établies  par  M.  Loman,  c'est-à-dire  en  tenant  compte  tout  d'abord  des 
ovigères,  et,  après  coup,  des  chélicères  et  des  palpes,  comme  on  le  verra 
plus  loin,  dans  la  partie  systématique  de  cet  ouvrage. 

C'est  à  M.  Hoek  1^1881^,  i9ij,  le  savant  zoologiste  hollandais,  que  revient 
le  mérite  d'avoir  groupé  les  Pycnogonidés  en  séries  évolutives  parallèles 
dérivant  d'une  forme  ancestrale  commune.  LWrchipycnogontcm,  ou  forme 
ancestrale  imaginée  par  M.  Hoek,  me  paraît  très  voisin  du  genre  Decolo- 
jHxffi,  ainsi  que  je  l'ai  montré  dans  une  élude  antérieure,  mais  il  était 
supposé  octopode  comme  tous  les  Pycnogonidés  connus  à  celte  époque. 
Se  ne  sais  quelle  est  l'opinion  de  M.  Hoek  sur  les  Pycnogonidés  déca- 
|)odes;  mais,  si  Ton  admet  que  VArrhipjjcnogonwn  était  pourvu  de  dix 
pattes,  le  système  du  savant  hollandais  présente  dans  ses  traits  essentiels 
les  mêmes  caractères  que  le  nôtre,  car  il  divise  les  Pycnogonidés  en 
quatre  séries  parallèles  qui  se  rattachent  isolément  à  la  forme  type 
ancestrale.  Certaines  des  séries  établies  par  M.  Hoek  sont  presque  iden- 
tiques aux  nôtres  ;  celles  des  Ascorhynchidés  et  des  Colossendéidés  cor- 
respondent, à  bien  peu  près,  à  nos  Ascorhijchnmorplui  et  Colossemleo- 
morpha,  mais  les  Nymphonidés  de  M.  Hoek  ne  conqjrennent  qu'une 
partie  de  nos  Xijiiphouomorplm,  les  Nymphonidés  et  Pallénidés,  l'autre 
partie  (Phoxichilididés  et  Phoxiohilidés)  se  trouvant  jointe  aux  Pycno- 
gonidés, pour  constituer  la  (juatrième  série,  celle  des  Phoxichilidés,  qui 
se  trouve  dès  lors  beaucoup  plus  étendue  que  nos  Priçgnngonomnrphd . 
M.  Loman  a  suivi  l'exemple  de  M.  Hoek  en  séparant  les  Pboxichilidiidés 
et  les  Phoxichilidés  du  groupe  des  Nymphonidés  et  des  Pallénidés,  mais 
il  a  justement  observé  que  les  Pycnogonidés  ne  présentent  que  des  rap- 
ports de  convergence  avec  les  Phoxichilidés. 

Il  ne  faut  pas  oublier  que  la  classification  de  M.  Hoek  remonte  à  1881 , 


36  PYCNOGONIDES  DU  ^i  POURQUOI  PAS?». 

c'est-à-dire  à  une  époque  relativement  ancienne,  où  Ton  était  loin  de 
soupçonner  l'existence  des  Pycnogonides  décapodes;  elle  est  par  consé- 
quent très  en  avance  sur  son  époque,  et  on  doit  la  considérer  comme  un 
essai  des  plus  méritoires. 

J'ai  montré  plus  haut  (p.  9)  comment,  après  les  belles  découvertes 
de  M.  Hodgson  sur  les  Deculopoda  et  les  Pentanymphon,  ce  groupement 
en  séries  évolutives  l'ut  repris  et  modifié  par  M.  Cole  (1905)  et  par  moi- 
même  (1906)  sous  des  formes  différentes,  l'une  et  l'autre  sujettes  à  cri- 
tique, mais  intéressantes  à  cause  de  leur  pointde  départ.  C'est  ajuste  titre 
que  M.  Caïman  a  qualilié  ces  groupements,  du  moins  celui  dont  je  suis  l'au- 
teur, de  fovced  and  un7iatural^  mais  les  découvertes  du  «  Pourquoi  Pas?  » 
n'étaient  point  encore  réalisées.  J'espère  qu'on  sera  plus  indulgent  pour 
la  classification  sériale  proposée  à  la  suile  de  ces  découvertes  et  dont  je 
crois  devoir  donner  le  développement. 

CLASSE.  —  ARACHNIDA. 

SO\]ii-CLASSE.  —  PYCNOrjONIDEA  Latreille  1910  {Pantopoda  Gerst.). 
(Podosomata  Leach  1815;  Pantopoda  Gerstâcker  1862.) 

PREMIER  ORDRE.  —  ('OlossendEOMORPHA  L.-J.  Cole  [pro parte). 

Le  cpplialon  est  court  et  la  trompe  très  f/rande;  les  chélicères  ont  un 
scape  de  deux  articles,  mais  le  plus  souvent  font  défaut  chez  l'adulte.  Les 
palpes  so7it  longs,  formés  de  8  ou  9  articles,  et  portés  sur  une  saillie 
ventila  le.  Les  ovigères  se  composent  de  iO  articles  sans  compter  la  griffe 
terminale;  ils  existent  dans  les  deux  sexes,  et  leurs  quatre  derniers  articles 
sont  munis  d'épines  non  denticulées;  chaque  ovigère  est  inséré  sur  une 
saillie  ventrale  analogue  à  celle  des  palpes  ;  les  bases  des  deux  ovigères 
sont  contiguës  ou  très  rapprochées,  de  même  que  la  base  de  chaciue  ovigère 
et  celle  du  palpe  correspondant.  Les  trois  articles  coxaux  des  pattes  et 
des  ovigères  sont  presque  toujours  forts,  peu  allongés,  et  pris  ensemble, 
beaucoup  plus  courts  que  le  fémur.  Il  y  a,  dans  les  deux  sexes,  un  orifice 
sexuel  sur  la  face  ventrale  de  la  deuxième  coxa  de  toutes  les  pattes;  ces 
der?îières  -mit  longues,  souvent  très  grêles,  avec  le  tarse  et  le  propode 


PYCNOGUNIDES  DU  «POURQUOI  PAS?».  37 

i/iermes,  sans  griffes  auxiliaires.  La  taille  est  firesque  toujours  (jrande 
ou  fort  grande. 

Le  groupe  se  distingue  au  premier  abord  par  la  position  relative  des 
ovigères  et  des  palpes,  ces  appendices  étant  très  rapprochés  ou  contigus 
à  leur  base,  qui  est  formée  par  une  saillie  ventrale  étranglée  à  la  base.  La 
saillie  basilaire  des  palpes  est  considérée  comme  un  article  par  la  plupart 
des  auteurs,  M.  Loman  excepte,  et  j'ai  moi-même  précédemment  suivi  la 
règle  courante  ;  mais  c'est  une  simple  protubérance  étranglée  à  son  origine, 
non  un  article  mobile.  Les  Rhopalorliynchus  semblent  se  distinguer  par  la 
position  de  leurs  palpes,  qui  sont  un  peu  éloignés  des  ovigères;  tel  est  du 
moins  ce  qu'on  observe  dans  une  figure  de  M.  Loman  représentant  de 
côté  le  Rhop.  Krëyeri  Wood-Mason  (1908,  fig.  215);  parcontre,  les  deux 
appendices  sont  représentés  contigus  à  leur  base  dans  une  figure  con- 
sacrée par  M.  Carpenter  au  Rh.  rlaviger  Carp  (1893,  PI.  Il,  fig.  3);  je  ne 
puis  trancher  cette  question,  n'ayant  pas  eu  sous  les  yeux  des  exemplaires 
de  ce  genre. 

L'ordre  des  Colossendéomorphes  comprend  les  deux  familles  suivantes  : 

Première  famille.  —  DECOLOPODIDAi.  —  Décapodes,  avec  de  puis- 
santes chélicères  en  pinces.,  dont  le  scape  comprend  deux  articles.  Palpes 
de  9  ou  8  articles.  Un  seul  genre  :  Decolopoda  Eights  1834. 

Deuxième  famille.  —  COIMSSENDEID.E.  —  Octopodes  sans  'chélicères 
et  à  palpes  de  9  ou  8  articles.  La  famille  se  divise  en  trois  genres  :  Colos- 
sendeis  Jarzynsky  1870,  Rhopalorhynchus  Wood-Mason  1873  et  Pipetta 
Loman  1904:  elle  se  relie  aux  Décolopodidés  par  les  Colossendeis, 
qui  ressemblent  tout  à  fait  aux  Decolopoda,  sauf  les  chélicères  et  le 
nombre  des  pattes. 

DEUXIÈME  ORDRE.  —  nymphonomorpiia    \\.  l.  Pocok  (emend.). 

Le  céphalon  est  ordinairement  allongé  et  le  cou  bien  distinct  ;  hi  trompe 
est  courte,  le  plus  souvent  conique  ou  subcylindrique;  les  chélicères  sont 
presque  toujours  très  développées,  avec  le  scape  d'un  ou  deux  articles  et  la 
pince  ramenée  en  avant  de  la  bouche.  Les  palpes  ne  sont  bien  développés 
que  dans  les  formes  primitives,  où  ils  comptent  5  articles,  rarement  7  ; 


38  PYCNOGONIDES  DU  n  POURQUOI  PAS?». 

ils  font  défaut  dans  les  autres  ou  «'//  sont  représentés  que  par  wi  court 
bourgeon  ;  leur  insertion  se  fait  en  avant  sur  une  saillie  légère  ou  nulle. 
A  leur  base,  les  ovigères  sont  très  largement  séparés  et  éloignés  des  chéli- 
cères ;  chez  les  formes  primitives,  ils  se  composent  de  10  articles  sans 
compter  la  grifl'e  terminale,  et  les  quatre  articles  qui  précèdent  cette 
dernière  portent  en  série  des  épines  modifiées;  à  mesure  qu'on  s'éloigne 
de  ces  formes,  on  voit  la  griffe  terminale  et  les  épines  modifiées  dispa- 
raître, les  ovigères  se  réduire  dans  la  femelle  où  ils  disparaissent  dans 
certains  cas  complètement.  Les  trois  articles  coxaux  des  pattes  sont  de 
longueur  variable,  mais  d'ordinaire  plus  longs  que  dans  le  groupe  pré- 
cédent. Il  g  a  un  orifice  sexuel  sur  la  face  vetitrale  du  deuxième  aiHicle  coxal 
de  toutes  les  pattes  dans  la  femelle  et  sur  les  pattes  de.',  deux  ou  trois  der- 
nières paires  dans  le  mâle.  Les  pattes  sont  de  longueur  variable,  avec  le 
tarse  de  plus  en  plus  court  et  finalement  très  court  à  mesure  qu'on 
s'éloigne  des  formes  primitives  ;  le  propode  est  armé  d'épines  sur  son  bord 
interne,  et  les  griffes  auxiliaires  peuvent  faille  défaut.  La  taille  est  médiocre 
ou  petite. 

Ce  groupe  commence  par  la  famille  des  Ngmpho)iid;i%  qui  contient 
encore  une  forme  primitive  décapode,  le  genre /'é'7ita«//wyVjo;«,  et  dont 
tous  les  représentants  sont  munis  de  palpes  et  de  chélicères  bien  déve- 
loppés ;  elle  se  continue  par  la  famille  des  Pallenidee^  où  les  palpes 
manquent  presque  toujours  et  restent  rudimentaires  quand  ils  existent.  La 
plupart  des  Pallénidés  ont  des  ovigères  normaux,  munis  de  griffes  et 
d'épines  modifiées  ;  dans  la  famille  parallèle  des  Pho.virlnUdiidic,  la 
griffe  est  absente,  de  même  que  les  épines  modifiées,  et  l'on  voit  en 
outre  se  réduire  les  ovigères  chez  les  femelles.  Les  Phoxichilidœ 
occupent  le  sommet  du  groupe  à  la  suite  des  Phoxichilidiidés,  dont  ils  se 
distinguent  par  la  disparition  totale  des  chélicères  dans  les  deux  sexes, 
par  l'absence  des  ovigères  chez  la  femelle  et  par  la  réduction  de  ces 
appendices  à  sept  articles  chez  le  mâle.  Les  Phoxichilidiidés  ne  dérivent 
probablement  pas  des  Nymphonidés  actuels,  mais  de  quelque  forme  plus 
primitive,  car  les  chélicères  de  certains  d'entre  eux  ont  un  scape  de 
deux  articles. 

PREMiÈnE  FAMILLE.  —   NY MP HONI D^H .  —  Chélicères  à  scape  simple; 


PYCNOGONIDES  DU  ><  POURQUOI  PAS?».  39 

palpes  de  5  ardcles,  rarement  de  1  [Paranyniphon  )  ;  ooigères  de  10  articles  (  1  ) 
présents  dans  les  deux  sexes,  avec  une  griffe  terminale  et,  sur  les  quatre 
derniers  articles,  des  épines  denticulées ;  pattes  au  nombre  de  cinq  [Pen- 
ianymphon)  on  quatre  paires,  à  propode  droit  ou  peu  arqué,  et  parfois 
moins  long  que  le  tarse,  qui  n' est  jamais  court .  —  Pentanymphon  Hodgson 
1905,  Paranymplwn  Caullery  1800,  Nymphon  Fabricius  1794,  Chœlo- 
nymphon  (1.  ().  Sars  1888,  Borconymphon  G.  0.  Sars  1888. 

Deuxième  famille.  —  PALLEXID.E.  —  (Jéphalon  bien  développé  en 
avant  et  avec  les  yeux  en  arrière  ;  cliélicères  à  scape  simple  :  palpes  absents 
ou  dans  certains  cas  rudimentaires  [Neopaltene  q*,  quel(|ups  Pallene  et 
Parapallene);  ovigères  de  II)  articles,  presque  toujours  avec  une  griffe 
/^/•/wm«/e  (absente  dans  la  plupart  des  Pallene  el  quelques  Parapallene) 
et  des  épines  modifiées  sur  les  quatre  derniers  articles  (sauf  cbez  deux 
Parapallene).  Octopodes  ;  tarse  beaucoup  plus  court  que  le  propode,  qui  est 
plus  ou  moi/is  (in/i/é.  —  iXcopallene  \)ohvn  ISS  [,  Pallene  iohnsUm  1837, 
Parapulleuii  Carpenter  1892,  Cordyloclwle  G.  O.  Sars  1888,  Pseudo- 
pallene  Wilsoii  1878. 

Troisième  famille.  —  PHOXIC IIILIDIID/E.  —  C.éphalon  peu  ou  pas  déve- 
loppé en  avant,  où  il  porte  le  tubercule  oculaire  ;  cliélicères  à  scape  simple 
ou  de  deux  articles  [Pallenopsis);  palpes  rudimentaires  [Pallenopsis)  ou 
nuls;  ovigères  variables,  7nais  sans  épines  ni  griffe  terminale ,  de  10  articles 
dans  les  deux  sexes  [Pallenopsis,  Higona)  ou  de  ,5  à  0  articles  chez  le 
nulle  et  absents  chez  la  femelle.  Octopodes.  Lck  pattes  comuu;  dans  la 
famille  précédente.  —  Pallenopsis  V^ihon  1881,  Rigona  Loman  1908, 
Anoplodactylus  Wilson  1878,  //alosoma  Gole  1904,  Phoxichilidium 
H.Milne-Edwai-ds  1840. 

Qu.\TRiÈME  famille.  —  P IlOXP' lll IJD.K .  —  Corps  allongé,  à  céphalon 
court;  chélicères  et  palpes  absents  ;  ovigères  dr  7  articles  su/is  griffe  ter- 
minale et  sans  épines  modifiées,  toujours  absents  chez  la  femelle.  Octopodes 
à  seconde  coxa  longue,  à  tarse  court  cl  à  propode  plus  ou  moins  arqué  ;  des 
griffes  auxiliaires.  —  PhoxichilusL^\\'{}\\W  iSOi. 

(I)  C'est  il  loiL  (ju'on  alliibiiail  jiiS(iu'ici  aux  l'aranyinphon  dos  ovigères  de  8  articles  :  M.  Loman 
vient  de  montrer  ^1912,  •'>)  ([ue  ces  articles  sont  au  nombre  de  10,  sans  compter  la  grilTe  ter- 
minale. 


40  PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?». 

Cet  ordre  renferme  tous  les  Euchélates  de  M.  Sars,  avec,  en  outre,  les 
Phoxichilidés  que  le  même  auteur  rangeait  dans  ses  Achélates  à  côté 
des  Pycnogonidés.  M.  Hoek  {iBSi^)et  M.  Loman  (1908)  le  divisent  en 
deux  groupes,  qu'ils  séparent  profondément  l'un  de  l'autre;  le  premier 
groupe  comprend  les  Nymphonidés  et  les  Pallénidés,  qui  forment  pour 
M.  Hoek  une  série  spéciale  et  que  M.  Loman  rapproche  des  Eurycydi- 
dés  ;  le  second  s'étend  aux  deux  autres  familles  que  M.  Hoek  réunit 
dans  une  même  série  avec  les  Pycnogonidés  et  que  M.  Loman  rapproche 
des  Ammothéidés.  Pour  justifier  cette  division  en  deux  parties,  M.  Hoek 
s'appuiesurla  structure  deschélicères,  dont  le  scape  se  compose  de  deux 
articles  chez  les  Pallenopsis,  et  M.  Loman  sur  la  structure  des  ovigères, 
qui  sont  dépourvus  de  griffe  terminale  dans  les  Phoxichilidiidés  et  les 
Phoxichilidés. 

On  ne  saurait  nier  l'importance  de  ces  deux  caractères,  et  j'ai  adopté 
les  vues  des  deux  excellents  auteurs,  mais  sans  aller  aussi  loin  qu'eux: 
les  quatre  familles  présentent  un  faciès  commun  et  me  paraissent  dériver 
d'une  forme  primitive  qui  avait  leschélicères  des  Pallenopsis  et  les  palpes 
des  Nymphonidés;  les  Nymphonidés  et  les  Pallénidés  se  rattachent  à  cette 
forme  dont  ils  ont  conservé  la  griffe  ovigérienne,  mais  non  le  scape  à 
deux  articles;  l'inverse  s'est  produit  dans  les  Phoxichilidiidés  et  les 
Phoxichilidés  qui  ont  perdu  la  griffe  des  ovigères,  en  conservant  parfois 
{Pallenopsis)  le  scape  chélicérien  des  deux  articles. 

TROISIÈME     ORDRE.    —    ASCORHYACHOMORPHA    R.   I.   Pocock    (emend.). 

Le  céphalon  est  très  variable.  La  trom'pe  est  grande  et  forte,  souvent 
aussi  longue  ou  plus  longue  que  le  corps,  presque  toujours  ovoide  ou  en  înas- 
sue,  et  fréquemment  ramenée  obliquement  en  arrière  au-dessous  de  la  face 
ventrale  ;  les  chélicèr.es  sont  réduites,  rudimentaires  ou  nulles;  elles  dépassent 
rarement  le  bout  de  la  trompe,  et  alors  leurs  pinces  ne  sont  pas  ramenées  en 
avant  de  la  bouche.  Les  palpes  varient  beaucoup,  tantôt  plus  longs  que  la 
trompe  et  formés  de  10  articles,  puis  de  plus  en  plus  courts,  avec  de 
moins  en  moins  d'articles  ;  ils  ne  font  défaut  que  dans  un  seul  genre 
(Bannonia).  Les  autres  caractères  comme  dans  les  Nymphonomorphes. 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PASP^k  41 

Les  Ascar/ii//ir/io/iioip/ia  correspondent  aux  (.'//jjjior/ir/aladn  .M.  G.  U. 
Sars.  Ils  ne  forment  pas  un  groupe  aussi  naturel  (lue  lesdeux  groupes  pré- 
cédents, et  l'on  n'y  connaît  pas  do  formes  décafiodes  ;  peut-être  devra-t-on 
le   remanier  ou   le  joindre  au  groupe  des  A7/////yAo/<o//i'o/y>//<^/.   Les  deux 
familles   réunies   dans  les  Asct)//ii//ir/ioiiiorjj/in  ne  semblent  pas  absolu- 
ment indéptmdanle   Tune  de  l'autre,   et  les   Nymjjhopsinés    paraissent 
établir  une  liaison  entre  elles;  ces  derniers  se  rapprochent  évidemment 
desAmmothéinés,et  M.  Loman  les  place  justement  dans  lamème  faniille  : 
pourtant  ils  ont  d'ordinaire  le  corps  long  et  étroit   de  bcaucouii   d'Kury- 
cydides,  des  chélicères  souvent  analogues  avec  un  scape  de  deux  articles, 
des  palpes  à  nombreux  articles,  et  certains,  tels  que  les  Ci/itnculus,  ont 
la  trompe  et  le  faciès  des  Asror/ii/nr/ias.  La  grande  différence,  ainsi  que 
l'observe  M.  Loman,  est  due  à  la  structure  des  ovigères,  qui  ont  une  grille 
terminale  et  des  épines  modiiiécs  dans   les  Eurycydidés,    tandis  que   la 
griffe  et  parfois  lesé[)ines  manquent  aux  Ammothéidés;  mais  on  a  vu  que 
ces  caractères  se  modifient  graduellement  chez  les  Nymi)lionomorphes. 
J'ajoute  que  les  ovigères  des  Annnothéidés  du  genre  Rliyncliothorax  sont 
munis  d'une  griffe  terminale  et  que  beaucoup  de  Nymphopsinés  ont  des 
épines  ovigériennes  difVérenciées. 

Premikre  famille.  — EiI(Y(.Yf)lI).E.  —  Corps  d'ordinaire  ncttoniciit  ar- 
ticulé; trompe  ramenée  en  arrière,  nu  à  i/isprtiontoutàfaitventra/e(/io/tmia). 
Palpes  de  10  articles,  parfois  de  9  {Oorlii/nc/ius)  ou  7  Œohinia).  Clu'Uri'res 
réduites,  à  scape  souvent  de  deur  articles.  Orif/f'res  de  10  articles,  arec  i'inncs 
modifiées  et  (iriffc  teriiiinalf.  l'as  de  ijriffcs  au.iiliaires.  —  lîurijci/dc 
Schiôdte  18o7  (Ze/ev  Krôyer  18fô),yl.srr;rA///<c////.s  (1.  O.Sars  i876.[6r'//w///^- 
torhynchus  Bôhm  1879,  Scu'hnlnincliKs  NN'ilsoii  1  88 1 ,  Barana  Dohrn  I SS I , 
Parazetes  Slater  1879|,  Oorlujnclius  Hoek  1881,  Biiltiuia  lloeU  1881. 
Deuxième  lAMiLLH.  —  AMM(tTIIElD.E.  —  Corps  articulé  ou  non.  Trotnpe 
dirigée  en  ara/it,  parfois  c/i  arrière  \Sripif)las,  au  o/)li(juenu'/it  située 
Palpes  de  9  ou  10  articles .  l'hèlieères  réduites  nu  nulles.  Ovigères  sans  griffe 
terminale  (sauf  dans  llannoaia  et  Hhgnehothora.r),  arec  ou  sans  épines 
modifiées.  Presque  toujours  des  griffes  auxiliaires. 

Avec  M.  Loman,  il  convient  de  diviser  les  Ammothéidés  en  deux  sous- 
familles. 

Expédition  Charcot.  —  Bouvier.  —  l'ycnogonidcs  ilu  ..  Pourquoi  Pas  ?  ».  6 


42  PYCNOGONIDES  DU  >i  POURQUOI  PAS?». 

1°  iXijmp/iopsifhv.  — Corps  étroit  à  prolonçieiitonls  latéraux  largement 
séparés.  Des  cfiélicères.  Palpes  de  9  articles,  rarement  de  6  [Fragilia). 
Pattes  grêles  et  longues.  —  Fragilia  Loman  1008,  Scipiolus  Loman  1908, 
Cilunculus  Loman  1908,  Lecythorhgnchus  Bôhni  1879,  Ngmphopsis 
Haswell   1881. 

2"  Ammotheinsp .  —  Corps  condensé  à  prolong einent s  latéraux  plus  ou 
moins  rapprochés;  palpes  de  10 à 4 articles  (nulsdans  Hannonia)  ;  chélicères 
réduites  on  nulles;  pattes  médiocres  à  propode  aniué  et  griffes  auxiliaires 
[sauï  dann  Hannonia). —  Rhgnchothorax  Costa  1881,  Ammolliella  Cole 
1904,  Animothea  Leach  1814  [Leiongmphon  Mobius  1899],  Achelia 
Hodge  1804  [Amm(9/Am  des  auteurs (1)],  Trggœus  Dohrn  ['6'è\ ,  Austrode- 
cus  Ilodgson  \^01 ,  Amtroraptu'<  Hodgson  1907,  Tan//stglumMievs  1879, 
C lotenia  Dohvn  1881,  D iscoarachne  Hoek  \SS\,  Hannonia  Hoek   1881. 

Il  ne  sera  pas  sans  intérêt  de  justifier  la  place  que  j'accorde  à  certains 
genres  critiques  dans  l'une  ou  l'autre  de  ces  deux  Familles. 

Les  deux  genres  d'Eurycydidés  typiques  sont  évidemment  Eurycyde, 
Ascor/ignchusQt,  pour  M.  Loman  (1908),  ils  méritent  seuls  de  prendre 
place  dans  la  famille.  Eurgcgde,  comme  l'observe  M.  G.  0.  Sars  (1891, 
128)  est  synonyme  de  Zetes  Krôyer  ;  ce  dernier  nom  ayant  été  préalable- 
ment donné  aune  « /l/Z/e*;  »,  il  convient  de  conserver  le  premier.  Le  même 
auteur  range  ajuste  titre,  parmi  les  Ascorhgnrlius,  le  Gnamptorln/nchus 
ramipes  Bôhm  (1879),  et  M.  Cole  (1909,  187),  à  l'exemple  de  M.  Iloek 
(1881,  147),  \e  Sœorhynchus  armatus  Wilson  1881.  M.  Cole  pense  njéme 
que  VAscorliync/ius  Agasizii  Schimkewitsch  (1893)  doit  être  identifié 
avec  cette  dernière  espèce,  encore  que  M.  Norman  maintienne  le  genre 
établi  par  Wilson.  D'autre  part,  M.  Loman  a  établi  que  le  Parazetes  auche- 
nicus  Slater  devait  être  identifié,  comme  le  Gnamptorhynchm  ramipes,  avec 
V Ascorhynchus  japonicus  (1911,  <5);  en  outre,  l'examen  des  formes  méditer- 
ranéennes lui  a  récemment  permis  (1912,  8)  de  justifier  les  suppositions  de 
M.  Hoek,  qui  soupçonnait  l'identité  des  Barana  et  des  Ascorhynclius. 

Restent  les  genres  Oorhgnchus  et  Bôkmia,  l'un  et  l'autre  représentés 
par  une  seule  espèce.  Le  genre  Oorliynchus  fut  établi  par  M.  Hoek 
(1881,  -H))  pour  un  Pycnogonide  court  et   trapu,  l'Ô.   Aucklandiœ  Hoek 

(1)  Voir  p.  4j. 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PASP«.  43 

(1881);  M.  Loinan  en  fait  un  Ammolhôidé,  mais  iime  parait  bicMi  plus  voi- 
sin des  Ancar/i/j/ir/nis,  dont  il  diiK're  surtout  par  ses  cliélicères  réduites  à 
un  bouton  et  par  sa  trompe  dépourvue  do  scape  ;  comme  cIk'z  h's  Kurycy- 
didés  et  contrairement  à  ce  (|ue  l'on  observe  chez  les  Ammotliéidés, 
VO.  Aiichiandiie  est  dépouvu  de  griffes  auxiliaires  et  présente  une  griffe 
ovigéricnne  ;  il  y  a  une  épine  denticulée  sur  les  deux  articles  qui  précèdent 
cette  griffe.  Ouant  au  genre  Bolim'ifi,  il  fut  établi  par  M.  Iloek  (1881,  24) 
pour  une  espèce  décrite  par  Bôhm  (1879,  102-104,  Taf  II,  iig.  5-5  d)  sous 
le  nom  de  Pj/rnnç/nnKni  rhdatam.  Le  corps  et  la  morphologie  générale  de 
cette  espèce  rappellent  en  effet  quelque  peu  les  l'ijcnogonum,  et  M.  Loman 
(1908)  fait  du  genre  fiidmùa  un  Pycnogonidé.  Je  dirai  plus  loin  (p.  150) 
pourquoi  il  ne  m'est  pas  possible  d'accepter  cette  manière  de  voir  ;  il  suf- 
lit  ici  d'observer  que,  d'après  les  figures  de  Bôhm,  la  Bohnùn  cholatu  se 
rapproche  des  Ascor/ii/)ic/iuspar sa  trompe  ventrale  et  ramenée  en  arrière, 
ses  ovigères  de  dix  articles  avec  griffe  terminale  et  épines  spéciah^s,  ses 
pattes  dépourvues  de  griffes  auxiliaires  ;  ses  chélicères  sont  à  peu  près 
identit|ues  à  celles  du  Bmana.  La  Bôhin'm  dielata  est  un  Eurycydidé  dont 
la  trompe  est  conique  et  dont  les  palpes  se  réduisent  à  sept  articles  ;  avec 
VOorlii/nchus  Ain'ldfmdiœ,  cette  espèce  se  range  parmi  les  formes  les 
plus  modifiées  de  la  famille. 

La  position  zoologicjue  des  Bhj/nrltotlinia.r  est  plus  difUicile  à  établir. 
A  l'exemple  de  Dohrn  (1881,  210),  M.  Loman  (1908)  place  le  genre  dans  la 
famille  des  Pycnogonidés,  sans  doute  en  se  basant  sur  l'aspect  général  du 
corps,  (jui  rajjpellc  celui  des  Pijcnoyonmn^  surl'atrophie  complète  des  ché- 
licères et  sur  la  position  des  orifices  sexuels,  qui  sont  localisés  sur  les 
pattes  postérieures  comme  dans  ce  dernier  genre. 

Mais  ce  sont  les  seuls  caractères  qui  permettentde  rapprocher  les  lihijn- 
c/ioûiorax  de  la  famille  des  Pycnogonidés;  les  deux  espèces  du  genre 
{R.  7nediternmeiis  Cosla,  B.  ansfra/ls  llodgson),  par  la  forme  du  corps, 
rappellent  pour  le  moins  autant  les  Auunothéidés  que  K-s  /'//ctiof/oinn/i,  et 
(]uant  à  l'absence  des  chélicères,  elle  se  manifeste  dans  beaucoup  de 
familles,  notamment  chez  les  Aiislrodectis  et  Disrorar/ine,  dans  la  famille 
des  Ammotliéidés.  Les  autres  caractères  distinguent  le  genre  B/if/nc/io- 
t/iorax  des  Pi/cfwgomo/i  et  le  rapprochent  des  Ascorhynchomorphes  : 


44  PYCNOGONIDES  DU  <^  POURQUOI  PASP^>. 

les  palpt's  de  cinq  à  huil    articles  ressemblent  à  ceux  des  Ammothéidés, 
alors  qu'ils  disparaissent  complètement  chez  les  Pycnogonides,  les  ovi- 
gères  sont  bien  développés  dans  les  deux  sexes,   tandis  qu'ils  font  défaut 
chez  le  mâle  dans  la  famille  des  Pycnogonides,  oùd'ailleursilssont  réduits 
<à  neuf  articles  (au  lieu  de  dix)  et  sont  dépourvus  d'épines   spécialisées; 
enfin  les  glandes  cémentaires,  qui  n'existent  pas  chez  les  Pycnogonides, 
.ont  été  observées  par  Dohrn  chezle////.  //f^'(///r/'/r(rieu.s{iSSi,'2,{[),  où  elles 
ressemblent  beaucoup  à  celles  des  Ammothéidés,  mais  s'ouvrent  sur  une 
saillie  du  troisième  article  coxal  et  non  sur  une  saillie  du  fémur,  comme 
chez  les  Ammothéidés.  En  somme,  les  Rltjjnchothorax  présentent  surtout 
des  affinités  avec  les  Ascorhynchomorphes.  Peut-être  convient-il,  comme 
je  l'ai  proposé  jadis  (4906^,  18,  note),  de  leur  doimer  une  place  dans  la 
famille  des  Eurycydidés,  dont  ils  seraient  l'une  des  formes  terminales. 
Mais  ils  s'éloignent  des  Eurycydidés  par  la  position  de  leur  trompe  et  par 
la  présence  de  griffes  auxiliaires,  ce  qui  les  rapproche  des  Ammothéidés, 
avec  lesquels  ils  présentent,  d'ailleurs,  les  importantes  resseinblances 
signalées  un  peu  plus  haut.   Les  Rliyncliothora.r  me  paraissent  être  des 
Ammothéidés  où  l'évolution  des  divers  caractères  se  montre  fort  inégale, 
très  avancée  pour  certains  (réduction  extrême  du  nombre  des  orifices 
sexuels,  disparition  des  chélicères),  ce  qui,  par  convergence,  rapproche  le 
genre  des  Pycnogonides,  —  très  faible  pour  d'autres  et  surtout  pour  les 
ovigères,  qui  ont  conservé  la  structure  primitive  (dix  articles  et   grifte 
terminale)  particulière  aux  Eurycydidés  dans  la  série  des  Ascorhyncho- 
morphes. Comme  les  Onrhi/nchas  et  les  Bolunia,  ils  montrent  que  les  deux 
familles    d'Ascorhynchomorphes,  Eurycydidés    et    Ammothéidés,    sont 
confluentes  par  certaines  caractères  et  ne  se  laissent  pas  aisément  séparer. 
.T'en  dirai  autant  du  genre  tiannonia  Hoek  (1881,  92),  dont  l'unique 
espèce,  H.  typica  Hoek,  est  rapprochée  des  Pycnogonides  par  M.   Hoek 
lui-même  et  par  M.  Loman,  encore  qu'elle  présente  des  chélicères,  voire 
des  chélicères  dont  le  scape  aurait  deux  articles  d'après  M.  Hoek,  l'un 
basai  court,  et  un  second  tout  à  fait   rudimentaire  (4881,  93).  Avec  le 
corps  un  peu  allongé,  les  ovigères  de  dix  articles  et  munis  d'une  griffe 
terminale,  les  pattes  dépourvues   de  griffes  auxiliaires,    cela   rappelle 
surtout  les  Eurycydidés,  mais  les  ovigères  ne  présentent  pas  d'épines  spé- 


PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?».  45 

ciîiles,  co  qui  est  un  ('.n'aclrro  d'A?/u/iot/irn.  ot  les  palpes  fout  di-faul 
comme  dans  les  Pallénklés.  .lavais  placé  le  ^i^uve  f/niitionin  dans  cette 
dernière  famille,  mais  il  me  semble  préférable  aujourd'hui  de  le  consi- 
dérer comme  un  Ammothéide  ayant  conservé  certains  traits  des  Kury- 
cydidés. 

J'ai  maintenu,  provisoirement  du  moins,  le  j^enre  ('lutenia  établi  par 
Dobrn,  en  1881,  pour  une  espèce  méditerranéenne,  la  Cl.  conitoslris 
(1881,  HiOj,  que  M.  Carpenter,  en  189.'),  a  retrouvée  sur  la  côte 
d'Irlande,  et  ((ue  M.  Norman  (1908,  220)  identifie  justement  avec  une 
espèce  américaine  décrite  par  Wilsonen  1879,  le  Taui/s/i/Iun/  orhirithnp. 
(Conformément  aux  prévisions  de  Doiirn,  ces  deux  zoologistes  réunissent 
le  genre  C/ofc/iia  axi  genre  Tanjjstijhim,  et  M.  Loman  vient  de  suivre 
leur  exemple  (1912,  12).  En  attendant  que  soit  justifiée  cette  identi- 
fication, je  crois  sage  de  maintenir  les  deux  genres  que  M.  Cole  a  bien 
caractérisés  dans  une  étude  récente  1904,  277,  280)  et  qui  se  distin- 
guent surtout  par  la  structure  des  palpes  (de  (>  ou  7  articles  dans 
Tanijstijlum,  de  i  dans  Clotenia).  A  l'heure  actuelle,  on  connaît  sept 
espèces  du  premier  genre  \T(in.  stjiVuionnn  Miers  (1879),  D)lirni  Schindc 
(1887),  rr///VvVr>.v//'e  Schimk  (1887),  P fr/frii  uow  pour  la  (lotonia  Dohmi 
Pfeffer  (1889)  (Ij,  Chienhim  Schimk  i  1889),  itilmiH'dimu  Colei  I90i)et 
Itmri'wawlatmn  lloek  (1907)],  et  trois  du  second  \i'U>l.  orbkulare  Wilson 
(1879),  iKi'kianitni  Schimk.  (1887),  et  oi-ridrnlaHs  Cole  (1904)]. 

Pour  clore  ces  observations  relatives  aux  Ascorhynchomorphes,  je  dois 
dire  quelques  mots  sur  la  Irnnspositioii  de  nom  ([uc  j  ai  dû  faire,  dans  les 
Ammothéinés,  pour  me  conformer  aux  règles  de  la  nomcnclatuic  en  ce 
qu'elles  ont  de  juste  :  le  nom  de  Leioni/ntiilioti,  établi  par  .Môbius  en  1899, 
disparait  pour  céder  la  |)lace  à  celui  iVAmiiiof/ifa  introduit  par  Leach 
en  1814,  et  (|uant  aux  espèces  communément  désignées  sous  le  nom 
A'Amniothea  elles  recevront  la  dénomination  (VAfhrlia  établie  par  llodge 
en  1864.  C'est  M.  Loman  qui  aura  provo(|ué  cette  innovation,  sans  le 
vouloir  d'ailleurs,  car  il  est  loin  d'avoir  une  admiration  sans  bornes  pour 
les  règles  outrées  de  la  nomenclature  ;  mais  en  montrant  (1908,  p.  I  I  1  que 

(I)  \'i)ir  |]lus  liani,  p.  !i. 


46  PYCNOGONIDES  DU  u  POURQUOI  PAS  ?«. 

respèco  Atmnothoa  ra/'n/l/inisis,  pour  latiuelle  Leach  (1814,  V,  I,  p.  33, 
fig.  D)  avait  établi  son  genre  Ammotltea,  présente  tous  les  caractères 
des  Leioni/mpfion,  il  a  sûrement  ouvert  la  voie  aune  réforme  qui  va 
bouleverser  quelque  peu  les  habitudes.  Je  n'ai  pas  plus  d'enthousiasme 
que  mon  savant  confrère  poui-  les  réformes  de  cette  sorte  ;  elles  sont 
plutôt  fâcheuses  quand  on  les  justifie  simplement  par  des  comparaisons  de 
textes,  et  seules  me  paraissent  acceptables  celles  qui  reposent  sur  l'examen, 
par  un  spécialiste  compétent,  des  types  originaux.  C'est  précisément  le 
cas  pour  VAmmothra  cfiiolincnsis  ;  le  type  de  cette  espèce  existe  encore  au 
British  Muséum,  où  il  a  été  vu  et  bien  examiné  par  M.  Ilodgson,  qui  a 
justifié  complètement  les  suppositions  de  M.  Loman,  et  a  proposé  (1912) 
la  réforme  adoptée  dans  ce  mémoire.  Pourvu  au  moins  que  le  nom  à'Aclielia^ 
attribué  désormais  aux  Ammothées,  ne  subisse  pas  trop  de  vicissitudes  ! 
car  il  a  eu  de  nombreux  prédécesseurs,  bien  plus  âgés  que  lui,  sinon  moins 
sujets  à  caution  :  Plianodemus  de  Costa  (1836),  Pephredo  et  Pasitliop  de 
Goodsir  (1842),  Farihœa  qXEiuMs  de  Philippi  (1843),  Plati/chelns  et  Alci- 
nous  de  Costa  (1861).  Pour  toutes  ces  déterminations  litigieuses,  voyez  le 
remarquable  historique  donné  par  Dohrn  dans  sa  faune  des  Pantopodes 
de  Naples  (1881,  227-239;. 

QUATRIÈME  ORDRE.  —  pyonogonoMORPUa  R.  1.  Pocock.  iemend.). 

Le  céphalon  est  coiui  et  lari/e,  autant  pour  le  moins  <iue  le  tronc,  qui  est 
lui-même  courte  trapu^  d'ailleurs  souvent  articulé.  La  trompe  est  forte, 
un  |)eu  plus  courte  que  le  céphalothorax,  ordinairement  rétrécic  en  avant, 
rarement  ovoïde  ou  subcylindrique.  Les  eltèlieères  et  les  palpes  manquent 
toujours.  Les  o vif/ères  maruptetit  également  chez  la  femelle;  daîis  le  nu'ile 
ils  se  composent  de  8  à  iO  articles^  y  compris  la  (jriffe  terminale.,  sont 
contigus  ou  éloignés  à  leur  I  ase  et  présentent  quelques  épines  simples 
sur  leurs  articles  terminaux.  Les  pattes  sont  comtes  et  ''paisses:  leur 
partie  coxale,  au  moi/is  aussi  lone/ue  que  le  fnnur,  se  compose  de  trois 
articles  à  peu  près  éyau.r;les  orifices  sc.ruels  des  deux  sexes  sont  localisés 
sur  le  deuxième  article  eoxal  des  pattes  postérieu?'es  ;  tes  tarses  sont 
courts.,  et  les  propodcs  longs  et  arqués,  munis   de  pnes  soies  spiniformes 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?».  47 

sur  leur  boni  interne;  les  griffes  auxiliaires  font  généralement  défaut.  La 
taille  est  mécliocro  ou  pctilo. 

Famille  rNioLi:.  —  l*Y(.\OGO\ID.E  comprenant  le  genre  Penta- 
pj/oion  Bouvier  lilll,  décapodo,  et  le  genre  l'ijcnofjonuin.  Bruiinich 
l7Gi,  octopode. 

On  peut  exprimer  comme  il  suit  la  classilication  et  les  affinités  des 
Pycnogonides. 

Pijcaogonidés  ancestraux.   —  Corps  urliciilé,  ô  paires  de  pattes  au  moins, 
sca[)0    'ha   chùlicères  de   2  articles,    palpes   de   9   articles,  ovigères   de    10  articles 

à  épines  et  griffe  terniinulc 

J 

1  \  I  '  I 

l"'  ordre  :  2«  ordre  :  :^«  oi'dre  :  4»  ordre  : 

COLOSSENDEOMORPHA.    N VMPHONOMOllPIiA.         AscOIt H VNCllOMOnPIIA-   PyCNOGONOMOUPIIA. 


Decolopodidœ. 

I 

llolossendeidœ. 


Type  ancestral 
décapodo. 

i 
Pentnni/in  piton 

(dccapdiJc) 

et  A'!/iiip/ionid;i'  Eitrycijdid;v. 

(oclopodes). 

immotheidiv. 

/'(il/cnif/'f.     J'/i().rir/ulidii(/;v 

P/iii.ric/ii/ii/:i\ 


Pentapi/cnon. 

I 
Pijcnogonum. 


PREMIER  ORDRl'].  —  COLOSSEADKOMOliPHA    L.-.l.  Cole  {pro  parte). 

Première  Faniiile.  —  DECOLOPODID.;e  L.-.J.  Coït-  [pro parte). 
Genre  Decolopoda  Ij^hts. 
La  famille  des  Décolopodidf's  se  limite  actuellciiiciil  ;ui  seul  genre 
D('coli>p(>il((^  qui  doit  se  raiiproclier  beaucoup  de  la  rormc  aiiccstrale  du 
groupe,  encore  que  les  segments  du  tronc  ne  préseiilciil  ])lus  d'articula- 
tions mobiles,  ni  même,  parfois,  des  traces  de  lignes  articulaires.  Le 
genre  est  représenté  par  deux  espèces  connues  spiilcmenl  dans  b'S  eaux 
antarctiques  de  la  province  magellanique  :  la  l).aii.'<traHs  Kights,  dont  les 
palpes  comprennent  0  articles,  et  une  espèce  à  pattes  plus  longues  et 
plus  grêles,  la  D.  anlarctica  Bouvici',  (|ui  |)résente  des  palpes  de 
8  articles.  Les  naturalistes  du  «  PourcjUGi  Pas?  »  n'ont  rapporté  que  la 
première  de  ces  deux  espèces. 


4S  PYCNOGONIDES  DU  <i  POURQUOI  P.4S?». 

Decolopoda  australis  J.  Eights. 

183i.  Decolopoda  australis  J.   Eights  (1834),  p.  203-200,  PI.  VII. 

1902.  Decolopoda  australis  T.-R.-R.  Stehbing  (1902^,  p.  185-180. 

1905.  Decolopoda  australis  J.-C.-C.  Loman  (1905),  p.  722-723. 

1905.  /H'colopoda  australis  T.-V.  Hodgsori  (1905"),  p.  :;0-i2,  PI.  III. 

1905.  Decolopoda  australis  T.-V.  Hodgson  (1905"=),  p.  25i-2.5(j. 

1905.  Decolopoda  australis  L.-J.  Cole  (1905),  p.  405. 

1900.  Decolopoda  australis  G.-H.  Carpenter  (1905),  p. 

1900.  Decolopoda  aus/ralis  E.-L.  Bouvier  fl906ij,  p.  10-18. 

1900.  Decolopoda  australis  E.-L.  Bouvier  (igoeb),  p.  21-29,  PI.  II,  (ig-.  0-9. 

1908.  Decolopoda  australis  T.-V.  Ilodgson  (1908),  p.  181-184,  PI.  III,  fig.  2,  2^  2",  2^ 

1909.  Decolopoda  australis  d'Arcy  Thompson  (1909),  p.  .53. 

1909.  Decolopoda  australis  W.-T.  Caïman  (1909). 

1910.  Decolopoda  australis  E.-L.  Bouvier  (1910=*),  p.  27. 

1911.  Decolopoda  australis  E.-L.  Bouvier  (19111»),  p.  1130. 
1911.  Decolopoda  australis  E.-L.  Bouvier  (1911''),  p.  1. 

Dragage  n°  XVllI,  27  décembre  1909;  Shetlands  du  Sud,  dans  l'anse 
ouest  de  la  baie  de  rAmirauté  (île  du  Roi-George)  :  75  mètres,  tempé- 
rature de  l'eau  sur  le  fond  +  0^,2  ;  vase  grise  et  cailloux.  «  Un  exemplaire 
d'un  très  beau  rouge  orangé  »  {n°  738). 

L'exemplaire  précédent  est  une  femelle,  comme  le  type  unique  de  la 
D.  antarctica  E.-L.  Bouv.  capturée  par  le  «  Français  ».  Cette  coïncidcnc(î 
est  heureuse,  car  en  donnant  les  moyens  de  comparer  des  individus  de 
même  sexe,  elle  peiiiict  de  iixer  définitivement  les  caractères  propres 
des  deux  espèces.  La  liste  des  caractères  distinctifs  que  j'ai  donnée 
(1095*,  27)dans  mon  étude  sur  les  Pycnogonides  du  «  Français  »  a  besoin 
d'être  reprise,  car  elle  fut  établie  en  comparant  le  type  femelle  de  la 
D.  aidarctlca  avec  un  mâle  de  B.  australis  capturé  aux  Orcades  et  avec  le 
spécimen  de  cette  dernière  espèce  figuré  par  Hodgson  (1905*,  PI.  III), 
qui  était  probablement  aussi  un  mâle,  encore  que  le  sexe  n'en  soit  pas 
indiqué. 

Afin  de  discuter  comme  il  convient  les  caractères  des  deux  espèces, 
j'ai  réuni  dans  un  même  tableau  les  dimensions  principales  relevées  dans 
mon  précédent  mémoire  et  celles  de  l'exemplaire  de  D.  australis  capturé 
par  le  «  Pourquoi  Pas  ?  ». 


PYCNOGONIDES  DU  <i  POURQUOI  PAS?». 


49 


Longueur  totale  du  corps  (sans  la  trompe  ). 

—  du  tronc 

Largeur  maxima  du  tronc 

—  —       du  disque  central 

Longueur  du  céphalon 

—  de  la  trompe 

—  du  i"  article  des  chéiicères. . . . 
;  Longueur  des  trois  coxae 

,^  ,,  \      —  du  fémur 

^fe        _  du  tibia  1 

'•     ]      —  du  tibia  2 

(       —  des  trois  derniers  ai'licles. 

!  Longueur  des  trois  cox;p 
—  du  fémur 
-  du  tibia  1 
—  du  tibia  2 
—          des  trois  derniers  artirics 

/Longueur  des   trois  cox;i' 

Patfel       ~  du  fémur 

UT     >       —  du  libia  1 

'"•  '      —  du  libia  2. •.. 

—  des  trois  derniers  articles 


DECOLOPODA    AUSTRALIS. 


ce  (?)  des 

Orcades   tigurt- 

par 

M.  ïiodgson. 


Millim. 

16,0 
6,8 
10,2 
5, -2 
3,i 
11,0 
5,7 
8,3) 
17,0 
17,0  82,3 
10,0 
21,0) 
8,3 
1!) 

19,3)88,0 
20,1 
21,0! 
8,4 
18,3 

10,8)87,5 
■20,0' 
21,0 


Cf    d>s 

)  inndt's 

dnnno    nu 

MiistHiiii    l»a 

M.   I.ahillv. 


Millim. 

14,0 

6,3 

8,4 

4.2 

3,2 

10,6 

4,2 

6,6 

14,2 

16,0 

16,0 

7,(1 
1,5,8 


7,0 


9   i-rise  au 

Siiellands 

par  le 

Pourquoi  pas.' 


Millim. 

11,5 
5,2 

7,0 

;5,o 

2,0 

10,0 
4.0 


12,5 
14.0  045 


15,5l 
17,0) 

5,5] 


1 

15.0' 66,5 
16, (A 
16,.5l 
5,5) 
13,5 

14,5'66,0 
16, 0( 
16,5 


OECOLOPODA 

anlarctica 

lype  9- 


Millim. 
18,6 

9,0 
10,8 

4,6 

3,6 
17.0 

8.9 


9,0) 
25,0/ 

27,0129,01 
32„5 
35,5' 
10,7 
26,0| 
28,4 
33,71 
36,4 
i0,2\ 
26,0/ 
27,5 
33,0' 
35,3 


135.8 


132.0 


D'après  les  dimensions  relevées  dans  ce  tableau,  il  semble  que  la 
forme  du  tronc  soit  un  caractère  de  nature 
sexuelle.  En  effet,  le  rapport  de  la  longueur 
à  la  largeur  du  tronc  est  de  0,83  dans  la  Dfro- 
lopoda  australis  q*,  de  0,74  dans  la  Q  de 
même  espèce  (fîg.  1)  et  de  0,70  dans  la  Ç 
de  D.  antarctica.  Ainsi,  chez  les  i)(''coloi)o- 
des,  le  tronc  serait  plus  étroit  et  moins  dis- 
coïde chez  les  femelles  que  chez  les  mâles. 
Mais  avant  de  poser  en  règle  générique  la 
différence  précédente,  il  conviendra  de  véri- 
fier le  fait  sur  d'autres  D.  australis  et  d'attendre 
la  découverte   du  mâle  de  la  D.   antarctica. 

Abstraction   faite  de  ce  caractère,   les  différences   qui  distinguent  la 

Expédition  Charcot.  —  BouviEn.  —  l'yciiogonides  du  «  l'ouiquoi  l'as  ?  ».  ' 


Fig.  I .  —  Decolopoda  australis 
Kighis,  Ç  ilu  «l'ouiquoi  pas?». 
—  Le  coips  c>l  la  partie  basale 
des  appendices  vus  de  dos.  Gr.  4. 


go  PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?«. 

D.  austmlis  de  la  D.antarctka  sont  exactement  celles  relevées  dans  mon 
pi'écédent  travail,  à  savoir  : 

1°  La  structure  des  palpes  qui  ont  neuf  articles  au  lieu  de  huit  ; 

2P  Le  développement  beaucoup  plus  réduit  des  pattes,  celles  de  la 
deuxième  paire  égalant  huit  h  neuf  fois  la  largeur  maxima  du  tronc  dans 
la  D.  australis,  au  lieu  de  douze  fois  comme  dans  la  D.  antarctica  ; 

3°  La  brièveté  et  l'épaisseur  plus  grandes  du  premier  article  des 
chélicères,  cet  article  égalant  au  plus  les  35  centièmes  de  la  longueur  du 
tronc  et  étant  à  peu  près  trois  fois  aussi  long  que  large;  tandis  que  dans 
\?iD.  antarctica  il  mesure  les  48  centièmes  de  la  longueur  du  tronc  et  sa 
longueur  égale  six  fois  sa  largeur  ; 

4°  La  forme  des  pinces  des  chélicères  dontia  portion  palmaire  est  courte 
dans  la  D.  amtralis,  où  elle  se  termine  par  des  doigts  fortement  infléchis 
en  arceau  demi-circulaire,  tandis  que  chez  la  D.  antarctica  la  portion  pal- 
maire est  assez  longue  et  se  termine  par  des  doigts  médiocrement 
arqués; 

5°  Le  développement  de  la  trompe,  qui  est  bien  plus  courte  (les  75-85 
centièmes  de  la  longueur  du  corps  au  lieu  de  91  centièmes)  et  notable- 
ment plus  étroite  dans  la  D.  australis  ; 

6°  Le  faible  développement  du  tubercule  oculaire  qui  est  bien  plus 
étroit  que  la  moitié  du  céphalon,  tandis  qu'il  est  plus  lai'ge  dans  la 
D.  a?itarctica. 

Je  laisse  de  côté  les  caractères  moins  importants  ou  quelque  peu 
variables,  tels  que  la  longueur  du  2^  article  tibial  et  les  soies  spiniformes 
du  tronc,  des  pattes  et  de  la  trompe  ;  dans  la  0.  australis  du  «  Pourquoi 
Pas?  »  ces  dernières  sont  particulièrement  peu  nombreuses  sur  le  tronc 
comme  sur  la  trompe,  beaucoup  moins  nombreuses  que  dans  l'exem 
plaire  figuré  par  M.  Hodgson  (igOB*^,  PI-  III;  1908,  PI.  III,  fig.  2). 

Faut-il  considérer  comme  un  caractère  spécifique  la  forme  des  orifices 
sexuels  femelles?  Je  ne  saurais  le  dire,  faute  de  matériel  suffisant.  Mais, 
comme  on  le  verra  dans  les  figures  jointes  à  ce  mémoire,  les  orifices 
sont  ovales  dans  l'exemplaire  de  D.  australis  (fig.  2,  3,  4)  et  subtriangu- 
laires dans  la  D.  antarctica  (fig.  5,  6,  7).  J'ajoute  qu'ils  sont  notablement 
plus  grands  dans  cette  dernière  espèce,  presque  le  double  (530  ^i.  au 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?».  51 

lieu  de  270),  mais  ces  différences  sont  peut-être  dues  à   hi  taille  des 

spécimens. 

Lacoloration  pourraithien  être  un  caractère  plus  important.  Elle  est  très 

variable  et  proba- 
blement caractéris- 
tique des  Algues  où 
se  tient  l'animal 
chez  \aD.  austral is  : 
'<  Quelques  exem- 
plaires, dit  M.  Hod- 


Fifj.  2. —  Decolopoda  aitstra-  Fig.  3.  —  Uecolopoda  australis,  nièiiie  ç.  FiR.  i.—  Dccotopoda  auslra- 

lis,    même     Ç.    —   Orifice  —   Abdomen   et   coxîb    des   pattes  pos-  lis,    môme     Q.    —    Oi'ifice 

sexuel  de  la  l'«  patte  gau-  lérieures.     face    ventrale     avec    orifice  sexuel  de    la    patte   posté- 

che.  Gr.  8.  sexuel.  Gr.  8.  rieure  gaucUe.  Gr.  40. 


gson  (1908,  183),  sont  de  couleur  paille  très  légère,  sans  aucune 
trace  de  pigment,  sauf  dans  un  ou  deux  cas  où  Ion  trouvait  un 
peu  de  celui-ci  à 
l'extrémité  de  la 
trompe.  D'autres 
exemplaires  sont 
d'une  riche  cou- 
leur brun-olive, 
(|ui  est  considé- 
rablement plus 
foncée,  presque 
noire,  sur  la 
trompe,  les  man- 
dibules (chélicères)  et  les  palpes.  Dans  un  spécimen,  les  pattes 
étaient  également  très  foncées.  Les  notes  de  couleur  qui  m'ont  été  trans- 
mises et  qui  furent  relevées  au  moment  de  la  caphire  montrent  que 
certains  exemplaires  étaient  d'une  brillante  couleur  écarlate,  comme  l'a 
décrit  Eights  ;  d'autres  étaient  d'un  rouge  très  sombre,  et  alors,  avec  la 


Vi^.  s.  —  Decolopoda  an-  Ph^.  G.  —  Uecolopoda  an-  Fig.    7.    —     Decolopoda 

larclica    Bouv.  —  Ori-  tarclica.      —     Orifice  anlarclica.    —    Orilice 

fiée    sexuel    de    la   i"  sexuel  de    la    1"  patle  sexuel    de   la  5'   patte 

patte  gauche.  Gr.  4.  gauche.  Gr.  46.  gauche.  Gr.  4. 


53  PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?». 

trompe  presque  noire.  La  couleur  écarlate  paraît  uniformément  distribuée 
sur  le  tronc  et  les  membres,  la  trompe  et  les  parties  adjacentes  étant 
plus  foncées  que  le  reste.  »  Comme  on  le  voit  d'après  ce  passage,  la  couleur 
varie  notablement  et  paraît  assez  fugace  dans  l'alcool;  l'exemplaire  du 
((  Pourquoi  Pas?  »  était  d'une  belle  couleur  rouge  au  moment  où  il  fut 
capturé,  et  sa  décoloration  est  complète  à  l'heure  actuelle. 

Au  contraire,  la  D.  antarctica  est  d'une  teinte  brun  clair  légèrement 
olivâtre  ;  voici  quatre  ans  que  le  type  de  l'espèce  se  trouve  dans  l'alcool, 
et  sa  coloration  n'a  pas  varié.  On  peut  donc  croire  que  la  D.  antarctica  se 
distingue  de  la  D.  australis  par  l'insolubilité  de  son  tégument  dans  la 
liqueur  alcoolique. 

Les  deux  espèces  n'ont  pas  identiquement  la  même  distribution  géo- 
graphique. Toutes  deux  appartiennent  à  la  province  magellanique  telle 
que  l'a  définie  M.  Hodgson,  mais  laZ).  «?(!.s7/r///5paraîtlocalisée  entre  le  61° 
(Orcades  du  Sud)  et  le  63°  (Shetlands)  de  latitude  sud,  tandis  que  la  D.  an- 
tarctica  fut  trouvée  à  Port-Gharcot  par  65°  de  latitude  sud.  Cette  dernière 
espèce  paraît  donc  plus  franchement  antarctique  que  la  précédente. 

Deuxième  Famille.  —  COLOSSENDEID^  P.  P.  C.  Hoek. 

Cette  famille  se  distingue  de  la  précédente  par  sa  structure  octopode  et 
par  la  disparition  des  chélicères  ;  elle  comprend  les  genres  Colossendeis 
Jarz.,  Rhopalorliynchm  Wood-Mason  et  Pipetta  Loman.  Les  deux  pre- 
miers genres  sont  des  Colossendéomorphes  absolument  normaux,  encore 
que,  d'après  M.  Loman  (4908,  PI.  XV,  fig.  215),  les  palpes  semblent 
éloignés  des  ovigères  dans  les  Rhopalorhynckus  ;  le  genre  Pipetta  est  mi 
peu  aberrant  en  ce  sens  que  le  2^  article  coxal  des  pattes  est  très  allongé 
au  lieu  d'avoir  la  même  longueur  que  les  deux  articles  contigus.  Il  ne 
saurait  être  question  de  faire  dériver,  avec  M.  Cole  (1905,  410),  les 
membres  de  celte  famille  des  Ammothéidés.  Ainsi  que  l'ont  montré 
M.  Hodgson  (190  ,  41)  et  M.  Loman  (1908,  15),  les  Colossendeis  se 
rattachent  étroitement  aux  Decolopoda,  et  le  second  de  ces  auteurs 
range  même  le  genre  Decolopoila  dans  la  famille  qui  nous  occupe. 

Comme  je  l'ai  fait  observer  antérieurement  (1906'',  15),  le  genre  dou- 
teux Pasithoe  Goodsir  ne  rentre  pas  dans  cette  famille  et  doit  prendre 


PYCNOGONIDES  DU  ^<  POURQUOI  PAS?«.  53 

place  parmi  les  Ammothéidés,  même  s'il  est  bien  réellement,  comme 
l'adit  Goodsir,  dépourvu  de  chélicères  (Voir  p.  139),  ce  qui  le  rappro- 
cherait des  Discoarachrne.  Et  dès  lors,  le  nom  de  Pasithoidés  que  M.  Sars 
et  M.  Gole  attribuent  aux  (^olossendéidés  doit  disparaître  de  la  nomen- 
clature zoologique. 

Le  genre  miopalorlujnchiis  est  représenté  par  deux  espèces  sublittorales 
localisées  dans  les  mers  indo-pacifi(iues  et  le  genre  l'ijiclta  par  la  P.  \Ve- 
heri  Loman,  capturée  ou  sud  dAmboine,  à  2  081  mètres  de  profondeur, 
par  la  «  Siboga».  Les  Colossendeis  ont  au  contraire,  on  le  verra  plus 
loin,  une  distribution  fort  vaste,  et  représentent  seules  la  famille  dans  les 
eaux  nntarctiques. 

Genre  Colossendeis  Jarzynsky. 

Les  Colo-^sendeis  sont  vraisemblablement  issues  des  Decolopoda  ;  la 
plupart,  il  est  vrai,  ont  un  cor[)S  allongé  et  plus  ou  moins  grêle,  fort 
différent  du  tronc  discoïde  qui  caractérise  les  Decolopoda,  mais  on  observe 
une  structure  à  peu  près  identique  dans  la  C.  proboscidea  Sab.  des 
mers  arctiques.  Il  est  d'ailleurs  certain  <\ne\Q?,€olossendeh  ont  eu  pour 
progéniteurs  des  espèces  de  Decolopoda  plus  |)rimitives  que  les  deux 
actuellement  connues,  car  la  C.  arlUnlata  Loman  présente  un  tronc 
nettement  articulé,  alors  que  cette  structure  a  disparu  dans  nos  Decolo- 
poda. 

Les  Colossendeis  sont  répandues  dans  toutes  les  mers  du  globe  et  ne  se 
plaisent  qu'en  eau  froide,  de  sorte  qu'elles  sont  abyssales  dans  les  régions 
chaudes  et  peuvent  devenir  littorales  ou  sublitlorales  à  mesure  qu'on  se 
rapprochedes  pôles.  Leur  taille  est  médiocre  ou  grande,  parfois  très  gran- 
de ;  c'est  parmi  elles  qu'on  trouve  les  représentants  les  plus  volumineux 
de  l'ordre. 

Le  genre  est  actuellement  représenté  par  28  espèces,  qui  peuvent  se 
répartir  en  deux  groupes,  les  longitarses  et  les  brevi/arses  ;  dans  le  premier 
groupe,  les  trois  derniers  articles  des  pattes  pris  ensemble  égalent  au 
moins  les  trois  quarts  du  second  tibia  et  .souvent  même  dépassent  en  lon- 
gueur cet  article;  dans  le  second,  ils  présentent  toujours  une  longueur 
beaucoup  plus  faible. 


54  ,PYCNOGONIDES  DU  i^  POURQUOI  PAS?>l 

Les  Colossendeis  longitarses  sont  plus  primitives  que  les  autres,  d'abord 
parce  qu'elles  se  rapprochent  davantage  du  genre  Decolopoda,  ensuite  parce 
qu'elles  comprennent  deux  formes  très  primitives  du  genre,  la  C.probos- 
cidea  sub.  et  la  ('.  articulatn  Loman  ;  c'est  parmi  elles  que  se  trouvent 
toutes  les  espèces  franchement  arctiques  et  antarctiques.  On  compte 
6  espèces  de  Colossendeis  dans  les  régions  arctiques  ou  subarctiques  et 
12  dans  les  régions  antarctiques  et  subantarctiques;  mais,  à  vrai  dire, 
le  nombre  des  espèces  franchement  polaires  est  beaucoup  plus  réduit, 
car  plusieurs  des  espèces  précédentes  sont  abyssales  et  se  répandent 
sous  les  tropiques  ;  en  fait,  les  seules  espèces  localisées  au  voisinage  du 
pôle  sont  la  (\  prohoscidea  sub.  et  la  C.  clavata  Meinert  pour  les  mers 
arctiques,  les  C.  amtralis  Hodgs.,  glacialis  Hodgs.,  frigida  Hodgs., 
7'M^05rt  Hodgs.,  o>'cadensisîloàgs.,patagofiica  Hodgs.  qI  gracitipes  Bouv. 
pour  les  mers  antarctiques.  Or  toutes  ces  formes  sont  des  Colossendeis 
longitarses;  les  autres  [angusta  Sars,  colossea^ih.,  macerrima  Wils. 
et  minuta  Hoek  pour  les  régions  boréales  ;  gigas  Hoek,  leptorhynchus 
Hoek,  megalonyx  Hoek,  robusta  Hoek  et  gmcilis  Hoek  pour  les  régions 
australes)  sont  les  unes  longitarses,  les  autres  brévitarses,  maisrecherchent 
les  abysses  et  peuvent  se  trouver  fort  loin  des  pôles.  En  tous  cas,  il  ressort 
de  ce  qui  précède  que  les  Colossendeis  sont  beaucoup  plus  nombreuses 
dans  les  mers  australes  que  dans  celles  du  nord. 

Les  trois  espèces  recueillies  par  le  «  Pourquoi  Pas?  »  sont  longitarses  ; 
deux  d'entre  elles,  C.  rohmta  Hoek  et  C.  australis  Hodgson,  étaient  déjà 
connues;  la  troisième,  C.  gracilipes,  est  nouvelle  pour  la  science. 

Colossendeis   robusta  Hoek. 

1881.  Colossendeis  robusta  P.  P.  C.  Hoek  (1881='),  p.  06,  Pi.  IX,  fig.  4-5. 
1902.  Colossendeis  robusta  R.  Môbius  (1902),  p.  190,  Taf.  XXIX,  fig-.  i-5. 
1911.  Colossendeis  robusta  E.-L.  Bouvier  (1911)^,  p.  1137. 

Dragage  n»  X,  22  janvier  1909  ;  près  de  la  Terre  Alexandre  I^r,  latitude 
sud  66°  55',  longitude  ouest  Paris  72°  40';  chalut,  297  mètres,  tempé- 
rature de  l'eau  sur  le  fond, +  0°  6;  roche,  vase  bleue.  Un  exemplaire  mâle: 
«  Corps  jaune  brun,  pattes  passant  du  jaune  brun  au  rouge  orangé.  » 

(NO  280.) 


Fig.   8.   —    Colossenrleis    robusta    cf.   —   Corps   du   côté  gauche 
.ivoc  la  palpe  et  rovigiirc.  Gr.  i. 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  P.l.S;».  55 

L'exemplaire  précédent  diffère  du  type  unique  de   l'espèce  par  les 
caractères  suivants  : 

1°  Sa  trompe  (fig.  8 
et  9j  est  notablement 
plus  allongée  et  plus 
étroite,  avec  les  dilata- 
tions du  milieu  et  du 
bout  moins  accentuées  ; 
elle  est  plus  courte  que 
le   tronc   dans  la  figure 

donnée   par   M.   HoeU,   un   peu   plus  longue    dans    notre   exemplaire, 
ainsi  qu'on   le  verra  dans  le  tableau    comparatif  donné  ci-dessous  ; 

2°  Son  tubercule  oculaire 
(fig.  8)  est  un  cône  large  à 
sommet  très  obtus  et  même 
arrondi,  tandis  qu'il  est  en 
forme  de  cône  étroit  et  très 
aigu  dans  la  figure  4  du  mé- 
moire de  M.  lloek; 

30  Dans  le  type  de  M.  Hoek, 
le  fémur  et  le  tibia  sont  de 
même  longueur  et  notablement 
plus  longs  que  le  tibia  I  ; 
le  fémur  semble  un  peu  plus 
large  que  le  tronc  dans  l'étran- 
glement qui  sé|)are  les  pattes 
2  et  3;  en  outre,  la  griffe 
terminale  égale  environ  la 
moitié  de  la  longueur  du 
propode  ;  dans  notre  exem- 
plaire, par  contre,  le  fémur 
(fig.  10)  est  beaucoup  plus  long 
que  b'  premier  tibia  et  légè- 
rement   plus    allongé  (]ue   le    deuxième  ;    sa  largeur   est   plus   faible 


lYï' 


Fig.  9.  —  Cotosseinleis  robiisla  cf.  —  Le  corps,  les  palpes, 
les  ovigèrcs  et  la  base  des  palte.s  vus  de  dos  ;  on  voit, 
sur  los  pattes  des  deux  paires  antérieures,  le  pore  coxal. 
(ir.  l>. 


56  PYCNOGONIDES  DU  i^  POURQUOI  PAS  P  >k 

que  celle  du  tronc  dans  l'étranglenient  signalé,  et  la  griffe  (fig.  il)   est 
notablement  plus  longue  que  la  moitié  du  propode. 

40  L'abdomen  est  plus  long  et,  au  lieu  de  s'atténuer  d'avant  en  arrière, 

se  dilate  un  peu  en  massue  (fig.  9). 
Le  tableau  suivant  donne  les  di- 


Fig.  10.  —  Colosseiideis  lobusla,  o".  —  Patio  antO-      Fig.  11.—  Colossendeis  robusla. —  Les  trois  articles 
rieure  droite.  Gr.  nat.  terminaux  de  la  patte  antérieure  droite.  Gr.  2. 

mensionsdes  diverses  parties  de  l'animal,  dans  le  type  du  «Challenger», 
d'après  la  figure  4  de  'SI.  lloek,  et  dans  notre  spécimen  (1);  mais  on  y  a 
joint  les  dimensions  d'un  exemplaire  mâle  cnpturé  par  le  »  Valdivia  »  et 
attribué  par  Môbius  à  la  même  espèce. 


Long'ueur  de  la  trompe 

Diamètre  maximum  de  la  trompe 

Long-ueiir  du  céphalothorax 

Largeur  du  même  entre  les  pattes  2  et  3 
Longueur  de  Tabdomen 

—  des  coxœ  de  la  patte  3 

—  du  fémur 

—  du  tibia  1 

—  du  tibia  2 

—  du  tarse 

—  du  propode 

—  de  la  griffe 

Largeur  du  fémur 

Longueur  des  coxae  de  la  patte  2 

—  du  fémur 

—  du  tibia  1 

—  du  tibia  2 

—  du  tarse 

—  du  propode 

—  de  la  griffe 


Type  (J 

du 

«  Challeiicrer  ii. 


Millim. 

30 

7,.5 
30 
4,8 
0,4 
19 
52,5 
46 
53 
20,5 
15 
7 


213 


Type  5 

du 

l*oiiriluoi  Pas  ?  n. 


Millim. 

19,2 
4,2 

17,7 
4 

4,5 
10 
33 
29 
31 
13 

9 
7(? 

3 
11 
36 
31 
35  , 
14 

9,5 

7,5 


5  f  144,5 


'lype  cf 

de  la 

«  \'aldivia  i 


Millin 

17 

» 

15 


120 


123 


(1)  Dans  le  lype  du  «  Challenger  »,  la  seule  patte  complètemeiil  figurée  est  la  troisième  du  côté 
gauche.  Mais,  dans  notre  exemplaire,  cette  patte  fut  brisée  et  se  présente  à  l'état  de  bourgeon 
repoussant,  de  sorte  qu'il  a  été  nécessaire  de  relever  les  dimensions  sur  la  patte  du  côté  droit. 


PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS  ?  ^k  57 

Certaines  des  différences  précédentes,  notammenlla  plus  f^rando  largeur 
du  tronc  et  la  gracilité  relative  des  pattes,  sont  peut-être  dues  au  sexe, 
mais  la  ()lupart  correspondent  à  des  variations  individuelles.  Car  notre 
exemplaire  appartient  très  certainement  à  l'espèce  du  «  Challenger  »  ;  il 
en  a  totalement  le  faciès  et,  abstraction  faite  des  différences  précédentes, 
il  répond  jusqu'au  détail  à  la  description  de  M.  Hoek. 

On  est  en  droit  de  se  demander  s'il  en  est  de  même  du  Pycnogonide 
capturé  dans  les  parages  de  Kerguelen  par  la  «  Valdivia  »  et  considéré  par 
Mobius  comme  une  (j)/.  robusta.  D'après  les  dimensions  relevées  par 
Mobius,  il  ressemble  beaucoup  plus  à  notre  spécimen  qu'à  celui  du 
«  Challenger  »,  et  comme  il  est  figuré  avec  un  tronc  fort  large,  des  pattes 
relativement  grêles,  il  y  a  des  raisons  de  penser  que  réellement  ces  deux 
derniers  caractères  sont  de  nature  sexuelle  dans  l'espèce.  Par  malheur,  il 
est  difficile  d'être  aflirmatif  sur  ce  point,  car,  avec  son  tronc  démesurément 
large,  ses  prolongements  latéraux  à  peine  écartés,  ses  hanches  sans  dila- 
tation terminale  et  ses  griffes  presque  aussi  longues  que  le  propode,  la 
figure  d'ensemble  (4902,  fîg.  \)  donnée  par  Mobius  devrait  fort  juste- 
ment être  rapportée  à  une  autre  espèce.  Mais  cette  figure  fut  exécutée  à 
coup  sûr  sans  grand  souci  de  l'exactitude  (trompe  et  abdomen  dépourvus 
de  l'articulation  basilaire,  articles  des  pattes  de  longueurs  dissemblables), 
et  laissée,  on  doit  le  croire,  à  la  fantaisie  du  dessinateur.  Une  fois  cette 
conviction  acquise,  on  reconnaît  à  certains  détails  (forme  de  la  trompe, 
grosseur  des  palpes)  l'espèce  du  «  Challenger  » ,  et  les  figures  de  détail  don- 
nées par  Mobius  ;1902,  fig.2,  3,  4,  0) viennent  forlifiercetteconviclion. 

Je  dois  ajouter  que,  dans  la  figure  1  de  Mobius,  le  dessinateur  a  dû 
singulièrement  exagérer  les  lignes  articulaires  des  segments  du  tronc. 
Ces  lignes  ne  sont  ni  figurées,  ni  représentées  par  M.  Hoek;  elles 
existent  très  nettement  dans  l'exemplaire  du  «  Pourquoi  Pas?  »,  où  elles 
se  voient  surtout  bien  quand  l'évaporation  a  fait  disparaître  des  tégu- 
ments l'alcool  superficiel.  Ces  lignes  ne  sont  nullement  indi(|uées  par  un 
sillon  articulaire,  comme  on  pourrait  le  penser  d'après  la  figure  1  de 
Mobius;  elles  résultent  simplement  de  la  différenciation  du  revêtement 
cutané,  qui,  en  ces  points,  reste  clair,  au  lieu  de  présenter,  comme 
partout  ailleurs,  de  minuscules  taches.  Ces  dernières  paraissent  jaunâtres 

Expédition  Charcot.  —  Boutier.  —  Pycnogonides  du   «  Pourquoi  Pas  î  ».  8 


58  PYCNOGONIDES  DU  ^i  POURQUOI  PAS?>k 

dans  l'exemplaire  décoloré  que  nous  avons  sous  les  yeux,  mais  elles 
sont,  à  n'en  pas  douter,  des  centres  de  formations  pigmenlaires. 

Quoi  qu'il  en  soit,  l'exemplaire  du  «  Pourquoi  Pas?  »  permet  de  ratta- 
cher sans  conteste  (il  me  semble)  l'exemplaire  étudié  par  Môbius  à  celui 
décrit  par  M.  Hoek  sous  le  nom  de  C.  robusta. 

Ces  trois  exemplaires  sont,  à  l'heure  actuelle,  les  seuls  représentants 
connus  de  l'espèce  :  le  type  9  f'u  '<  Challenger  »  fut  pris  par  120  brasses 
de  profondeur,  au  large  de  Christmas  Harbour,  îles  Kerguelen  ;  —  c'est 
également  aux  Kerguelen,  par  88  mètres,  avec  une  température  de  fond 
de  4°,  que  fut  pris  l'exemplaire  çf  de  la  "  Valdivia  ». 

Ainsi,  avant  la  campagne  du  «  Pourquoi  Pas  ?  »,  l'espèce  était  tenue 
pour  subantarctique  et  étroitement  localisée.  Aujourd'hui,  on  doit  la  con- 
sidérer aussi  comme  antarctique  et  certainement  circumpolaire,  car  la 
Terre  Alexandre  l^^,  où  M.  Gain  captura  notre  spécimen  mâle,  se  trouve 
presque  à  l'opposé  des  Kerguelen  (par  72°  longitude  ouest  au  lieu  de 
64°  longitude  est),  et  la  température  du  fond  où  vivait  l'animal  ne  s'('devait 
pas  au-dessus  de  -j-  0°,6. 

La  coloration  sur  le  vivant  était  d'un  «  beau  rouge  orangé  »  dans  le 
type,  «  rouge-minium  »  dans  l'exemplaire  de  la  «  Valdivia  »,  «  jaune 
brun  »  sur  le  corps  avec  les  «  pattes  passant  du  jaune  brun  au  jaune 
orangé  »  dans  notre  spécimen.  Il  existe  donc,  là  aussi,  des  variations  indi- 
viduelles. 

Colossendeis  gracilipes  E.-L.  Bouvier. 
19J1.  Colossendeis  gracilipes  E.-L.  Bouvier  (1911"),  p.  1137. 

Dragage  n^  X  :  22  janvier  1909  ;  près  de  la  Terre  Alexandre-Ier;  latitude 
sud  68035',  longitude  ouest  Paris  72° 40';  chalut  I,  297  mètres;  tempé- 
rature de  l'eau  sur  le  fond  -1-  Oo,0  ;  roche,  vase  bleue.  —  Un  mâle  adulte 
«orangé»  à  l'état  vivant  (N»  281). 

Dragage  n°  XVIII  :  27  décembre  1909;  Shetlands  du  Sud,  anse  ouest 
de  la  baie  de  l'Amirauté  dans  l'île  du  Roi-Georges;  chalut  I,  75  mètres, 
température  de  l'eau  sur  le  fond  +  0°,2;  vase  grise,  cailloux.  —  Une 
femelle  adulte  «  d'un  bleu  rougeàtre  »  sur  le  vivant  (N°  741). 

Cette  espèce  est  voisine  de  la  C.  robusta,  mais  plus  petite  et  avec  des 


PYCNUGUNIDES  DU  i^  POURQUOI  PAS?».  59 

pattes  bien  plus  grêles  ;  elle  se  rapproche  certainement  aussi  beaucoup 
de  la  C.  patafjomca  llodgson  (1907b,  jg)^  dont,  par  malheur,  on  ne  con- 
naît pas  la  taille. 

Par  la  brièveté  et  h;  faible  élargissement  antérieur  du  cépludoii  (lig.  12 
et  13)  dont  le  bord  antérieur 
est  droit,  par  les  dimensions  du 
tronc  et  le  grand  écartement 
de  ses  prolongements  latéraux 
qui  sont  rétrécis  à  la  base,  par 
la  forme  de  l'abdomen  qui  se 
dilate  un  peu  en  massue  dans 
sa  partie  terminale,  notre  es- 
pèce ressemble  complètement  à 
la  C.  rohusta\  le  tubercule  ocu- 
laire est  également  identique 
dans  les  deux  espèces,  un  peu 
plus  large  pourtant  dans  la 
nôtre,  où  il  envahit  une  plus 
grande  partie  du  céphalon  ;  au- 
dessus  des  yeux,  qui  sont  noirs 
et  parfaitement  limités,  le  tu- 
bercule se  termine  par  un  cône  aigu  très  régulier.  Comme  dans  la 
C.  rohusla,  les  yeux  de  la  face  antérieure  sont  beaucoup  plus  grands 
que  ceux  de  derrière.  La  face  dorsale  du  céphalon  est  dépourvue 
du  monticule  obtus  que  j'ai  observé,  à  droite  et  à  gauche,  près  des 
angles  latéraux  antérieurs  dans  notre  spécimen  de  C.  rohusta.  Toutes 
ces  parties  du  corps  sont  unies  et  sans  poils,  sauf  quelques  très  courtes 
soies  distribuées  sur  la  ligne  médiane  dorsale,  dans  l'exemplaire  mâle. 
Les  lignes  intersegmenlaires  sont  effacées  conqilètement  dans  la  femelle, 
et  peu  sensibles  dans  le  mâle. 

Les  soies  sont  bien  plus  nombreuses  et  sensiblement  plus  longues  sur  la 
trompe  (fig.  12  et  13),  qui  est  nue,  comme  on  sait,  dans  la  C.  robmta.  Cet 
organe  appartient  d'ailleurs  au  même  type  dans  les  deux  espèces,  en  ce 
sens  qu'il  se  dilate  à  partir  du  milieu  et  devient  ensuite  beaucoup  plus  large 


Fij,'.  \i.  —  Colossendeis  gracilipes  Bouv.,  $,  —  Corps 
avec  les  palpes,  les  ovigéres  et  la  base  dos  pattes, 
face  dorsale.  Gr.  4. 


Fi;; 


13.  —  Colossendeis  r/mcilipes    9.  —    Le   corps   du 
côte  gauche  avec  palpe  et  ovigère.  Gr.  4. 


60  PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PASP^k 

jusqu'au  sommet.  Mais,  tandis  que  cette  partie  dilatée  présente,  dans  la 
C.  robusta,  un  renflement  basilaire  et  un  renflement  terminal,  elle  est  à 
peu  prèscylindriquedans  notre  espèce,  tant  ces  deux  renflements  sontpeu 
marqués.  J'ajoute  que  la  trompe  est  presque  droite  et  nettement  plus 
courte  que  le  céphalothorax  dans  notre  espèce,  tandis  qu'elle  est  à  peu 
près  aussi  large  ou  plus  large  dans  les  deux  autres  espèces,  et  d'ailleurs 

nettementrecourbée  vers 


le  bas  dans  la  C.  rohusta. 
Les  palpes  (fig.  12  et 
13)  sont  presque  identi- 
ques à  ceux  de  la  C.  ro- 
husta^  mais  richement 
pourvus  de  soies  raides 
dans  notre  espèce,  tan- 
dis qu'elles  sont  plutôt 
très  rares  dans  la  C.  rnhusta.  L'article  terminal  est  étroit  et,  au 
plus  de  la  longueur  du  précédent  chez  cette  dernière  espèce,  alors  qu'il 
est  assez  large  et  notablement  plus  long  que  les  articles  8  et  9  dans  l'espèce 
du  «  Pourquoi  Pas?  ».  Au  surplus,  dans  cette  espèce,  les  dimensions 
relatives  des  divers  articles  à  partir  du  deuxième  sont  exprimées  par  les 
nombres  10  —2  —  6,5  —  2,5  —  4  —  2,7  —  2,7  —  3,4.  Ces  mêmes 
rapports  sont  les  suivants  dans  notre  exemplaire  de  C.  rohusta,  où  les 
nombres  qui  les  expriment  représentent  des  millimètres:  9,5  —  1,5 
—  6,2  —  2,2  —  3  —  2,4  —  2,3  —  2,1 .  Dans  la  C.  patagonka  Hodgs, 
espèce  également  très  voisine,  lesrapports  sont  exprimés  parles  nombres 
10  —  1,5  —  5  —  3  —  3,5—1,5—2  —  3. 

Par  les  dimensions  relatives  de  leurs  articles,  dont  les  quatre  derniers 
sont  subégaux,  les  ovigères  ffig.  12  et  13)  de  notre  espèce  ressemblent  tout 
à  fait  à  ceux  des  deux  espèces  précédentes.  Mais  la  griffe  terminale  et 
les  épines  spéciales  sont  tout  autres,  et  d'ailleurs  diffèrent  considérable- 
ment dans  le  mâle  et  dans  la  femelle.  La  griffe  du  mâle  (fig.  14  et  15)  est 
bien  développée,  quoique  fort  étroite  et  égalant  au  plus  la  moitié  de  la 
longueur  de  l'article  précédent;  quant  aux  épines  des  quatre  articles  ter- 
minaux, elles  sont  très  longues,  étroites,  obtuses  ou  subaiguës  et  sans 


Fif;;.  14.  —  Colossendeis 
ararilipes,  tf.  —  Partie 
liTiiiinale  de  l'ovigère 
gauche.  Gr.  10. 


Fig.  15.  —  Colossendeis 
gracitipes  Bouv.  —  Ovi- 
g6re  gaucho  du  o',  arti- 
cle terminal  et  griffe. 
Gr.  -23. 


PYCNOGONIDES  DU  ii  POURQUOI  PAS?».  6l 

denticulations  apparentes  sur  les  bords.  Dans  la  femelle  (fig.  16  et  17)  au 
contraire,  la  griffe  est  totalement  absente  des  deux  côtés,  et  les  épines  des 
quatre  articles  sont  très  courtes,  arrondies  en  sommet,  comme  si  elles 
étaient  usées  et  réduites  à  leur 
base.  Il  y  en  a  d'ailleurs  trois 
rangées  fort  nettes  dans  les 
deux  sexes,  comme  dans  la 
('.  pataf/o?iica. 

Les patles  (fig.  18  et  19)  sont 
plus  grêles  que  dans  la  C.  ro- 
busta;  leur  fémur  est  à  peu  près 
de  même  longueur  que  le  tibia  1 , 
beaucoup  plus  long  que  le  ti- 
bia 2,  ce  qui  rappelle  ainsi  la 
C.  patagofiica,  tandis  que  dans  la  C.  rohusta  c'est  le  tibia  1  qui  est  l'ar- 
ticle le  plus  court,   le  tibia  2  et  le  fémur  étant  de  longueur  subégale. 

Le  doigt  est  un  peu  plus  long  que  la  moitié  du 
propode  (fig.  19),  lequel  égale  lui-même  le    trois 
quarts  du  tarse.  Les  arti- 
cles coxaux  sont  courts  et 
subégaux. 

L'abdomen  (lig.  1 2)  égale 
à  peu  près  en  longueur  le 
dernier  segment  du  tronc  ; 
il  est  légèrement  recourbé 
de  haut  en  bas  et  dilaté 
en  massue  dans  son  tiers 
postérieur. 

Les  pattes  sont  munies 
de  courtes  soies  spinifor- 
mes  disposées  en  rangées 
longitudinales  (fig.  IS,  19).  Les  rangées  |)rincipales  sont  au  nombre 
de  trois  au-dessus  et  au-dessous  des  lignes  latérales.  Entre  ces  rangées 
essentielles  on  trouve  d'autres  saillies  spinifères  moins  régulièrement 


Fig.  16.  —  Colossendeis  r/ra- 
cillpes.  Ç .  —  Partie  termi- 
nale de  l'ovigère  gauche, 
qui  est  di'pourvu  de  grille. 
Gr.  10. 


Fig.  17.  —  Colossendeis  gra- 
cilipes,  Ç.  —  Article  termi- 
nal des  ovigéres  avec  ses 
lîpines.  Gr.  23. 


62  PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS  ?  >k 

disposées,  surtout  chez  la  femelle,  où  elles  sont  particulièrement  nom- 
breuses et  abondantes. 

Les  très  petits  orifices  génitaux  du  mâle  occupent  leur  position  ven- 
trale ordinaire,  près  du  bord  distal 
un  peu  relevé  du  deuxième  article 
coxal.  Dans  la  femelle,  où  l'orifice  est 
beaucoup  plus  grand,  il  occupe  la 
déclivité  proximale  d'une  assez  forte 


Fig.   18.    —    Colossendeis   f/racilipes, 
patte.  Gr.  2. 


Cf.    —   Une 


Fig.  19.  —  Colosneudeis  yracilipes,  o',  —  Les  3  ar- 
ticles terminaux  de  la  patte  de  la  figure  18.  Gr.  4. 


bosse  située  distalement  sur  le  côté  ventral  du  même  article.  Par  contre, 
le  pore  glandulaire  dorsal  est  beaucoup  plus  apparent  dans  le  mâle  que 
dans   la   femelle,    où    d'ailleurs   il  occupe    la   même    place    (fig.    12), 
sur  la  ligne  médiane,  à  la  naissance  du  tiers  terminal  de  l'article. 
Voici  les  dimensions  des  deux  exemplaires  types  de  l'espèce  : 


a 

9 

Longueur  de  la  trompe 

.Millim. 

7 

1,5 

8 

1,5 

2,3 

4 
16 
16 
13 

6 

4,5 

2,5 

1,3 

Millini. 

8 

10 

1,8 

2,0 

4,7 

18,4 

18,3 

14,5 

7 

4,7 
2,7 
1,4 

Diamètre  maximum  de  la  trompe 

Longueur  du  céphalothorax 

Largeur  du  même  entre  les  pattes  2  et  3 

Longueur  de  l'abdomen 

—          des  coxae  de  la  patte  3 

—          du  fémur            —           

—          du  tibia  1            —           

—          du  tibia  2           —           

—          du  tarse             —           

—          du  propode       —           

—          de  la  griffe        —           

Largeur  maximum  du  fémur 

D'après  les  mesures  précédentes,  les  pattes  sont  relativement  plus 
courtes  chez  la  femelle  que  chez  le  mâle  ;  le  rapport  de  leur  longueur  à 
celle  du  céphalothorax  est  de  7,75  chez  le  mâle,  tandis  qu'il  se  réduit  à 
7,03  chez  la  femelle. 


PYCNOGONIDES  DU  ii  POURQUOI  PASPr,.  63 

Affinités.  —  En  somme,  mali^ré  ses  pattes  plutôt  prèles,  l'espèce  qui 
nous  occupe  appartient  bien  au  type  des  Coloasendeis  longitarses.  Comme 
nous  l'avons  vu,  elle  se  rapproche  surtout  de  la  C.  rohustn  et  de  la  C.  pa- 
lagonica  ;  mais  elle  se  distingue  aisément  de  la  première  par  ses  pattes 
bien  plus  grêles,  sa  trompe  droite  et  plus  courte,  ses  palpes  dont  le  der- 
nier article  est  plus  long  que  le  précédent,  mais  surtout  par  ses  pattes, 
dont  le  fémur  et  le  tibia  1  sont  subégaux  et  beaucoup  plus  longs  que  le 
tibia  2  (le  tibia  1  est  l'article  le  plus  court  dans  la  C  rohusta)  ;  elle 
se  distingue  de  la  seconde  par  la  longueur  plus  grande  du  troisième 
article  des  palpes,  la  réduction  extrême  des  griffes  des  ovigères  et  par 
les  dimensions  plus  réduites  du  fémur,  qui,  dans  la  C.  ijutagonica^  est 
beaucoup  plus  long  que  le  tibia  \  ;  j'ajoute  que  le  premier  article  coxal 
est  très  nettement  distinct  du  prolongement  latéral  qui  le  porte  dans  notre 
espèce,  tandis  qu'il  s'en  distingue  à  peine,  et  seulement  par  une  fine 
ligne  articulaire,  dans  la  C.  patarionica. 

On  sait  que  la  C.  pntagonica  fut  recueillie  par  l'expédition  magellanique 
hambourgeoise,  dans  les  régions  patagoniennes  de  l'Amérique  du  Sud, 
sous  14°  1  i'  latitude  sud  et61o23'  longitude  ouest  Greenwich,  la  profon- 
deur étant  de  00  brasses. 

Colossendeis  australis. 


1907.  Colossendeis  australis  T.  V.  Hodgson  (1907-),  p.  59;  PI.  IX,  fig-.  1,  1»,  1"=;  PI.  X, 

fig-.  1  et  2. 
1911.  —  —        E.-L.  Bouvier  (leil"),  p.  1137. 


Dragage  \\°  IX  :  21  janvier  1009  ;  au  sud  de  l'île  Jenny;  latitude  sud  68°, 
longitude  ouest  Paris  70°  20'  ;  chalut  1;  270  mètres;  température  de  l'eau 
sur  le  fond  +  0^,5  ;  sable  vert  et  roche.  —  Un  exemplaire  nifUe  (fig.  20) 
«  jaune  orangé  »  sur  le  vivant  (N^  258). 

Les  dimensions  de  ce  magnifique  exemplaire  sont  les  suivantes  : 

.Millim. 

Longueur  de  la  trompe 35,5 

Larg-eur  maxima  de  la  trompe 5,0 

liOngueur  du  tronc -0 

Largeur  du  tronc  entre  les  deuxième  et  li'oisicmc  pattes h,2 

Longueur  de  l'abdomen 5,8 

Patte  droite  de  la  dcuxiùmo  paire  : 

Longueur  totale  des  coxœ 9 


64 


PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?«. 

Millim. 

Long-ueur  totale  du  fémur 33 

—  du  premier  tibia 34 

—  du  deuxième  tibia 32 

—  du  tarse 1^ 

—  du  propode ^ 

—  de  la  eriffe -4,2 


Fig,  20.  —  Colossendeis  ausiralis,  o'.  —  Cùté  gauche  avec  le  palpe  cl  l'ovigère.  Gr.  2. 

Millim. 

Patte  droite  de  la  troisième  paire  : 

Longueur  totale  des  co.xae 8,9 

du  fémur 31,2 

—  du  premier  tibia 32,2 

—  du  deuxième  tibia 31,4 

—  du  tarse 14 

—  du  propode 7,8 

—  de  la  griffe 4,1 

Cet  exemplaire  ressemble  tout  à  l'ait  au   type  décrit  par  M.  llodgson  ; 
pourtant  les  doigts  des  pattes  (fig.  21)  égalent  en  longueur  la  moitié  du 


Fig.  21.  —  Colossendeis  ausiralis  Hoflgson.  —  Les  5  derniers  arlicles  rie  la  deuxième  patte  droite.  Gr.  2. 

propode  et  se  distinguent  d'ailleurs  par  un  rétrécissement  terminal  fort 
brusque,  non  signalé  dans  les  types.  Malgré  un  examen  très  minutieux, 
je  n'ai  pu  y  reconnaître  des  glandes  coxales. 


PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?^k  65 

Distribution.  —  Les  exemplaires  types  de  la  «  Discovery  »,  un  mâle  et 
une  femelle,  furent  capturés  dans  la  province  africaine,  l'un  à  l'île 
Coulman,  au  large  du  cap  Wadworth,  par  8  à  15  brasses  de  profondeur, 
l'autre,  au  large  des  monts  Erebus  et  Tcrror,  par  500  brasses.  L'espèce 
semble  donc  être  circumpolaire. 

DEUXIÈME  ORDRE.  —  nymphonomobp/JaR.  l.  Pocock.  (emend.). 
Première  Famille.  —  NYMPHONID^  P.  P.  C.  Iloek. 

Des  quatre  familles  que  j'attribue  à  l'ordre  des  Nymphonomorphes, 
celle  des  Nymphonidés  est  certainement  la  plus  primitive,  car  tous  les 
appendices  y  sont  bien  développés.  Elle  se  rattache  aux  Pycnogonides 
ancestraux  par  l'intermédiaire  de  formes  disparues  ou  qu'on  ne  connaît 
pas  encore;  le  scape  des  chélicères,  en  effet,  ne  compte  qu'un  article, 
même  dans  le  genre  /Vw/a?iymjo/<on  Hodgson,  qui  est  décapode,  et  tous 
les  représentants  de  la  famille  ont  des  palpes  de  cinq  articles,  à  l'exception 
du  genre  Paranympho7i  CauUery,  qui  en  compte  sept. 

Outre  ces  deux  genres,  la  famille  comprend  les  Nymphoii  Fabr., 
ChœtonympJion  et  Boreomjmphon,  formes  octopodes  très  voisines  les 
unes  des  autres  et  qui  dérivent  vraisemblablement  des  Pentanymphon  par 
l'intermédiaire  des  Nyniphon.  On  peut  dire  sans  exagération  que  les 
Nymplwn  sont  des  Pentanymphon  octopodes,  les  Chœtonymphon  des 
Nymphon  trapus  et  pileux,  à  pinces  courtes,  les  Boreonymphon  des  Chœ- 
tonymphon aveugles  dont  les  pinces  sont  inermes  et  les  épines  des 
ovigères  privées  de  denticules.  Quant  au  genre  Paranymphon,  il  dérive 
d'une  forme  plus  primitive  que  l'espèce  actu(îllement  connue  du  genre 
Pmtanymphon,  car  il  a  des  palpes  de  sept  articles.  On  peut  admettre  que 
cette  forme  éUitun  Pentanymphon  h  palpes  richement  articulés  :  la  varia- 
tion dans  le  nombre  des  articles  des  palpes  se  manifeste  dans  le  genre 
Decolopoda\  elle  a  pu  tout  aussi  bien  se  produire  chez  les  PentanyinpJion. 

Les  genres  Paranympho)i  et  Boreonymphon  sont  localisés  dans  les 
mers  arctiques  ou  dans  leur  voisinage  et  comptent  chacun  une  espèce; 
les  trois  autres  genres  ont  des  représentants  dans  les  mers  antarctiques  et 
fournirent  quelques  espèces  aux  naturalistes  du  «  Pourquoi  Pas?  ». 

Expédition  Chatxol.  —  liouviEn.  —  Pyciiogonidos  du  «  l'ouniuoi  l'as  ?  ».  'J 


66  PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  P/IS  ?  ». 

Genre  Pentanymphon  Hodgson. 

Le  genre  Pentanymphoti  a  été  fondé  par  M.  Hodgson  (1904,  4o9)  pour 
une  espèce  curieuse  trouvée  parla  «  Discovery  »  dans  labaie  Mac-Murdo. 
Il  présente  cinq  paires  de  pattes,  mais  est  moins  primitif  que  le  genre 
Decolopoda^  car  le  scape  de  ses  chélicères  est  simple  ;  ses  palpes  n'ont  que 
cinq  articles,  et  ses  orifices  sexuels  sont  moins  nombreux,  du  moins  chez 
les  mâles.  Il  n'offre  aucune  affinité  avec  ce  dernier  genre,  et,  en  tout  cas, 
ne  saurait  en  dériver,  ainsi  que  le  pensait  M.  Cole  (1905).  C'est  un  Nym- 
phonomorphe  très  typique  et  le  plus  primitif  de  l'ordre,  au  moins  parmi 
les  formes  actuellement  connues. 

L'unique  espèce  du  genre  est  le  Pentanymphon  ontarcticum  découvert 
par  la  «  National  antarclic  Expédition  »  ;  ce  Pycnogonide  présente  des 
griffes  auxiliaires  bien  développées,  et  ses  tarses  sont  à  peu  près  de  même 
longueur  que  le  propode. 

Pentanymphon  antarcticum  T.  V.  Hodgson. 

1904.  Pentanymphon  antarcticum  T.-V.  Hodg-son    (1904),  p.  459  et  PI.  XIV. 
i905.  _  _  _  (1905''),  p.  35. 

1905.  _  _  _  (1905»),  p.  397. 

1905.  —  —  L.-J.  Cole  (1905),  p.  405. 

1906.  —  —  E.-L.  Bouvier  (1906'),  p.  18. 

1906.  —  —  —  .  (1906"),  p.  30,  fig.  3-6. 

1907.  —  —  T.-V.  Hodgson  (1907"),  p.  36-39,  PI.  V. 

1908.  _  _  _  (1908),  p.  177. 

1909.  —  —  d'Arcy  Thompson  (1909),  p.  537. 

1910.  —  —  E.-L.Bouvier  (1910)p.  28. 

1911.  _  _  _  (1911''),  p.  1137. 
1911.  _  _                   _  (1911'-),  p.  1. 

Les  spécimens  recueillis  par  le  «  Pourquoi  Pas?  )>  ressemblent  à  ceux  du 
«  Français  »  et  diffèrent  du  type  de  la  «  Discovery  »  par  la  forme  du 
céphalon,  dont  le  cou  est  plus  étroit  (fig.  22)  etla  partie  antérieure  bien  plus 
dilatée,  le  rapport  des  largeurs  de  ces  deux  parties  étant  de  2,5  à  2,8, 
tandis  qu'il  se  réduità  1,56  dans  la  figure  du  type  donné  par  M.  Hodgson. 
Les  tibias  1  de  ces  formes  sont  d'ailleurs  relativement  plus  courts,  com- 
parés aux  tibias  2;  le  rapport  varie  entrel,42  et  1,53,  tandis  que,  dans  les 
figures  de  M.  Hodgson,  ce  nombre  s'élève  à  1,58;  souvent  aussi  le  propode 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PASP^k  67 

est  de  même  longueurou  plus  long  que  le  tarse,  alors  que,  dans  le  type, 
il  est  notablement  plus  court. 

On  croirait,  dès  lors,  se  trouver  en  présence  de  deux  formes  géographi- 
ques de  la  même  espèce  :  l'une  a?if/ustico/le 
fig.  22),  l'autre  /aticolle{i\g.  23)  :  la  première 
appartenant  à  la  province  magellanique,  où 
elle  a  été  trouvée  par  le  «  Pourquoi  Pas?  » 
elle  M  Français  »,  l'autre  habitant  les  par- 
ties australes  de  la  province  de  Kerguelen, 
où  elle  aété  prise  par  la  «  Discovery  ».  D'a- 
près quelques  indications  données  par 
M.  Hodgson  (1908,  177)  sur  l'exemplaire 
capturé  au  Orcades  du  Sud  par  l'expédition 
antarctique  écossaise,  il  semble  que  cet 
individu    présente    surtout  des    analogies 


Fig.  22.  — Pentanymp/ion  antarclicum 
Hodgson.  —  Trompe,  céphalon  et 
base  (les  oppendiees  correspondants, 

avec  la  première  forme,  ce  qui  fortifierait      '•^"'^  "°  individu  a  k  long.  con. 
l'hypothèse. 

Il  ne  parait  guère  possible  d'attribuer  ces  différences  à  la  taille  ni  à 
l'âge,  encore  que,  dans  lescollections  du  «  Pourquoi  Pas?  »,  le  seul  indi- 
vidu à  peu  près  iden- 
tique au  type  de  M. 
Hodgson  soit  plus  petit 
que  les  autres,  et 
presque  de  même  taille 
que  l'exemplaire  figuré 
par  l'auteur  anglais. 
Abstraction  faite  de  cette 
coïncidence,  les  carac- 

Fif,'.  2:i.    —  l'enlinii/mphon    aniarclicum.  —    l'artie   aniiiiourc   du 
tèreS        morpholociqueS        corps  dune  Ç  à  cou  brel':    on  voit,   sur  la    i'  coxa,  les   orifices 
^  ^  ^  sexuels.  Gr.  9. 

de  l'espèce  nous  appa- 
raissent comme  indépendants  de  la  taille.  M.   Hodgson   ne    donne  pas 
les  dimensions   maxima  et    minima   des  exemplaires  qu'il    a  étudiés, 
mais  il  observe  qu'elles  «   varient  considérablement»  sans  entraîner  de 
modifications  importantes  dans    les  caractères  spécifiques.  Et,  d'autre 


68  PYCNOGONIDES  DU  i^  POURQUOI  PASP^k 

part,  il  suffit'dejeterun  coup  d'œil  sur  le  tableau  relevé  plus  loin  pour 
voir  qu'un  exemplaire  peut  être  franchement  angusticolle,  avec  une  taille 
plus  réduite  que  celle  du  type  laticolle  figuré  par  M.  Ilodgson. 

Ainsi  le  Pentamjmphon  antarctkum  semble  bien  représenté  par  deux 
formes,  l'une  angusticolle,  l'autre  laticolle,  ayant  chacune  dans  l'Antarc- 
tide une  distribution  propre.  Il  va  sans  dire  que  cette  conception  réclame 
le  bénéfice  de  contrôles  ultérieurs. 

D'après  M.  Hodgson  (1907,  38),  les  orifices  sexuels  de  la  femelle  se 
trouvent  sur  la  seconde  coxa  de  toutes  les  pattes  et  sont  assez  distincts 
chez  l'adulte.  Les  orifices  du  màlo  sonttoujours  «  difficiles  à  observer»,  et 
l'auteur  n'a  pu  les  «  apercevoir  que  sur  les  pattes  des  trois  paires  posté- 
rieures ». 

En  ce  qui  concerne  les  récoltes  du  «Pourquoi  Pas?  »,  je  considère 
comme  femelles  tous  les  exemplaires  où  les  orifices  génitaux  sont  bien 
distincts;  ces  orifices  apparaissent  ventralement  sur  la  seconde  coxa,  très 
peu  éloignés  de  son  bord  distal.  Les  individus  ainsi  faits  sont  un  peu  plus 
massifs  que  les  autres  et  présentent  des  pattes  un  peu  plus  fortes,  surtout 
dans  la  région  fémorale.  Parce  double  caractère,  ils  correspondent  bien 
aux  femelles  de  M.  Hodgson,  mais  ce  dernier  auteur  n'a  pas  indiqué  la 
position  des  orifices  génitaux  dans  les  exemplaires  qu'il  a  étudiés. 

Par  contre,  je  tiens  pour  mâles  tous  les  exemplaires  où  je  n"ai  pu 
découvrir  les  orifices  sexuels.  Ces  exemplaires  ont  les  pattes  grêles; 
j'y  ai  découvert  dorsalement,  à  la  naissance  du  tiers  distal  delà  deuxième 
coxa,  sur  toutes  les  pattes,  une  légère  saillie  où  s'ouvrent  sans  doute  des 
glandes  coxales.  Peut-être  ces  glandes  coxales,  comme  les  glandes 
sexuelles  du  mâle,  ne  s'ouvrent-elles  pas  qu'à  l'époque  de  la  reproduc- 
tion. 

Dragage  no  III  :  26  décembre  1908;  chenal  de  Roosen,  au  nord  de 
l'îlot  Casablanca;  latitude  sud  64° 48',  longitude  ouest  Paris  65o51'  : 
chalut  II,  129  mètres;  température  de  l'oau  sur  le  fond  +  Oo,;)5  ;  cailloux, 
roche,  vase.  Trois  exemplaires  (N»  22)  «  rouge-brique  et  blanc  »,  dont 
les  orifices  sexuels  n'ont  pas  été  aperçus.  Ces  trois  exemplaires  me  pa- 
raissent être  des  mâles;  leur  saillie  porifère  coxale  est  très  nette,  mais  les 
pores  y  sont  rarement  visibles.  Deux  de  ces  exemplaires  sont  à  peu  près 


PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?«.  69 

de  même  taille  et  plus  grands  que  le  type  figuré  par  Hodgson  ;  l'autre  est 
plus  petit.  Tous  sont  franchement  argusticolles,  mais  l'un  des  premiers 
a  le  propode  très  légèrement  plus  court  que  le  tarse.  On  trouvera  les 
dimensions  de  cet  exemplaire  et  du  petit  dans  le  tableau  de  la 
page  suivante. 

Dragage  no  V  :  29  décembre  1908;  chenal  Peltier,  entre  l'îlot  Gœtschy 
et  l'île  Doumer;  chalut  II,  92  mètres  ;  température  de  l'eau  sur  le  fond 
—  00,1  ;  vase  grise,  gravier.  Un  exemplaire  (No  48)  «  jaunâtre  à  taches 
plus  foncées  ».  Cet  exemplaire  est  un  angusticolle  très  net  à  cou  allongé  ; 
il  ressemble  d'ailleurs  au  type  de  M.  Hodgson  par  les  dimensions  relatives 
des  divers  articles  des  pattes.  Il  appartient  probablement  au  sexe  mâle. 

Un  second  exemplaire  (N^  49)  était  «  jaune  très  pcàle  »  ;  il  ressemble 
tout  à  fait  au  précédent  par  sa  taille  et  par  ses  pattes,  où,  pourtant,  certains 
propodes  sont  aussi  longs  que  les  tarses. 

Un  troisièmeetdernierexemplaire(No50),  «jaunâtre  )),avec  des«  taches 
plus  foncées  tirant  sur  le  rouge  ».  Cet  exemplaire  est  également  angusti- 
colle, mais  son  cépbalonest  assez  court,  égalant  au  plus  2  millimètres,  alors 
que  le  céphalothorax  mesure  o^m^s  ;  les  pattes  et  le  tronc  sont  plus  mas- 
sifs que  dans  les  exemplaires  précédents,  de  sorte  que  l'animal  ressemble 
à  une  femelle  ;  pourtant  je  n'y  ai  pu  voir  les  orifices  génitaux.  Les  pro- 
podes sont  aussi  longs  ou  plus  longs  que  les  tarses. 

Dragage  N»  VII:  16  janvier  1909,  prèsde  la  Terre  Alexandre-I^';  atitude 
sud  68»  54',  longitude  ouest  Paris  72o  5';  chalut  I,  250  mètres;  tempéra- 
ture de  l'eau  sur  le  fond-|-  1^,0;  roche.  Un  exemplaire  (N°  159)  «  jaune 
pâle  ». 

Cet  exemplaire  (fig.  22)  est  un  mâle  angusticolle  à  très  long  cou,  le 
céphalon  mesurant  3  millimètres  alors  que  le  céphalothorax  atteint  C^^^^S  ; 
le  tronc  et  les  pattes  sont  d'ailleurs  fort  grêles,  de  sorte  que  l'individu  est 
très  probablement  un  mâle.  Les  pattes  ressemblent  tout  à  fait  à  celles 
du  type  figuré  par  M.  Hodgson,  le  rapport  de  t^  à  /"  étant  de  1 ,57  (Voir  le 
tableau  de  la  page  suivante). 

Un  second  exemplaire  mâle  (N»  160),  de  même  couleur,  présente  les 
mêmes  caractères,  abstraction  faite  du  cou,  qui  est  moins  long  et  plus 
épais,  un  peu  moins  pourtant  que  dans  le  type. 


70 


PYCNOGONIDES  DU  i^  POURQUOI  PASP^k 


TYPE 

figuré  par 

M.  Hodgson 

(lolicoUe). 


Longueur  de  la  trompe 

Diamètre  de  la  trompe 

Longueur  du  céphalothorax 

—       du  céphalon 

Largeur  maxima   antérieure  du  céphalon 

—  minima  du  céphalon  au  cou 

Rapport  des  deux  dernières  dimensions.. 

!  Entre  les  prolongements 
latéraux 
Avec  les  prolongements 
latéraux 

Longueur  totale  des  trois  coxœ,  patte  2. . . . 

—  de  la  deuxième  coxa 

—  du  fémur 

—  du  tibia  1 

—  du  tibia  2 

—  du  tarse 

—  du  propode  

—  de  la  griffe 

Longueur  totale  de  la  patte  2 

Rapport  de  la  longueur  du  tibia  2  à  celle 

du  tibia  1 


1,83 

0,00 

5,3 

1,82 

0,83 

0,53 

1,56 


3 

3,5 
1,83 
4,36 
5 

7,93 
1,45 
1,15 
0,50 
23,89 

1,58 


FORMES     ANGUSTICOI.LKS 

du  ((  Pourquoi  Pas  ?  ». 


Drag.   X 

Drag   3 

Dragag 

petit  ei.). 

(grand  ex.). 

tf 

i,î 

2,1 

2,3 

0,55 

0,8 

1,0 

4,8 

G,G 

7,3 

1,35 

2,3 

2,3 

1,14 

1,4 

1,5 

0,25 

0,50 

0,54 

2,5 

2,5 

2,8 

0,88 

1,2 

1,0 

2,5 

3,6 

3,2 

2,85 

4,6 

5,0 

1,45 

2,1 

2,5 

3,90 

5,6 

6,1 

4,50 

6,1 

6,5 

6,40 

9,2 

10,0 

1,17 

1,7 

2,0 

1,32 

1,6 

1,9 

0,48 

0,7 

0,8 

20,02 

29,3 

32,3 

1,42 

1,51 

1,53 

2,3 

1,0 

7,0 

2,0 

1,20 

0,4 

3,0 

1,0 

2,85 
4,0 
2,0 
5,3 
5,3 
7,5 
1,5 
1,9 
0,8 
26,3 

1,41 


Dragage  n»  XV  :  26  novembre  1909,  devant  Port-Lockroy,  chenal   de 

Roosen  ;  latitude  sud  64»  19',  longitude  ouest 
Paris  60049';  chalut  I,  70  mètres  ;  vase  et 
cailloux.  Quatre  exemplaires  de  «  colo- 
ration brun  jaunâtre  clair  avec,  sur  les  pattes, 
des  raies  orangées  transversales  et  circu- 
laires ».  Ces  exemplaires  (N°  60I)  sont 
de  grande  taille,  leur  céphalothorax  me- 
surant de  7  à  8  millimètres  ;  trois  sont  des  fe- 
melles où  les  pores  génitaux  apparaissent  fort 
nettement  ;  le  quatrième  est  un  mâle  (fig.  24) 
"?'  "^  <r,  Exemplaire  à  cou  bicf,    où  je  n'ai  pu  découvHr  d'autres  pores  que 

du  n»  6a[.  Gr.  4.  J  r  ri 

ceux  situés  sur  la  face  dorsale  de  la  deuxième 
coxa.  Les  quatre  spécimens  sont  assez  angusticolles,  avec  un  cou  de  lon- 
gueur médiocre  (fig.  23).  Les  dimensions  du  plus  grand,  que  je  tiens 


Fig.  24.  —    Pentanymphon   aniarcti- 
cum 


PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?yK  71 

pour  mâle  (fig.  2  i),  sont  relevées  dans  la  quatrième  colonne  du  tableau  de 
la  page  précédente. 

Un  autre  exemplaire  (N»  653),  «  jaune  sale  pâle  »,  est  beaucoup 
plus  petit,  son  céphalothorax  ne  mesurant  pas  plus  de  4  millimètres  de 
longueur.  Cet  exemplaire  se  distingue  par  la  brièveté  relative  du  cé- 
phalon,  qui  est  angusticoUe,  le  rapport  de  sa  dilatation  antérieure  à  la 
partie  la  plus  étroite  du  cou  étant  de  2,6.  C'est  probablement  un  mâle. 

Je  relève,  dans  le  tableau  de  la  page  70,  les  dimensions  du  type  laticoUe 
figurépar  M.  Ilodgïîon  et  cellesde  troisexemplairesangusticolles recueillis 
parle  »  Pourquoi  Pas  ?»  : 

Genre  Nymphon  Fabr. 

Les  N/pyiphon  sont  actuellement  représentés  par  08  espèces  environ, 
y  compris  les  quatre  nouvelles  recueillies  parle  «  Pour(|uoiPas?  »  au  cours 
de  sa  campagne.  Ces  espèces  me  paraissent  devoir  être  réparties  en  deux 
groupes  :  celles  où  les  grilTes  auxiliaires  sont  rudimentaires  ou  nulles  et 
celles  où  ces  griffes  sont  bien  développées. 

Le  second  groupe  est  de  beaucoup  le  plus  vaste,  car  il  comprend 
toutes  les  espèces,  à  l'exception  de  1  i  qui  seront  signalées  plus  loin.  Il  se 
trouve  dans  toutes  les  mers,  et  celles  situées  au  nord  de  l'équateur  n'en 
renferment  pas  d'autres.  La  seule  espèce  qui,  dans  cette  dernière  région, 
pourrait  être  rapprochée  du  premier  groupe  est  le  N.  longimanum 
G.  0.  Sars,  qui  habite  la  mer  de  Kara  ;  dans  cette  forme,  en  effet,  les 
griffes  auxiliaires  sont  très  réduites  et  égales  au  plus,  en  longueur,  au 
dixième  de  la  grille  principale. 

Les  espèces  du  premier  groupe  se  trouvent  toutes  dans  la  région  aus- 
trale et  presque  toutes  dans  les  eaux  subantarctiques  ou  antarctiques. 
Les  seules  qui  n'appartiennent  pas  à  ces  deux  dernières  régions  se  ren- 
contrent au  voisinage  :  le  N.  capensc  llodgson  dans  les  mers  du  Cap,  le 
N.  procenini  Hoek  au  large  de  Valparaiso  et  le  .V.  longicollum  Hoek  dans 
les  eaux  chiliennes.  Les  griffes  auxiliaires  sont  extrêmement  réduites  dans 
cette  dernière  espèce  ;  elles  font  absolument  défaut  dans  les  deux  autres. 

J'ajoute  que,  parmi  les  8  espèces  subantarctiques  du  premier  groupe, 
une  seule  présente  encore  des  griffes  auxiliaires,  qui  sont  d'ailleurs  à 


72  PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?^>. 

peine  perceptibles,  c'est  le  N.  stf/lops,  une  espèce  nouvelle  recueillie  en 
abondance  par  le  <<  Pourquoi  Pas  ?  » . 

Ainsi,  alors  que  l'hémisphère  austral  renferme  des  espèces  des  deux 
groupes,  l'hémisphère  boréal  n'en  comprend  aucune  sans  grifies  auxi- 
liaires ;  d'où  il  faut  conclure  que  les  Njjmphnn  ont  évolué  plus  vite,  à  ce 
point  de  vue  du  moins,  dans  les  régions  australes. 

Les  Ni/f7îp/ion  se  tiennent  à  toutes  les  profondeurs  et  se  rencontrent 
fréquemment  près  du  littoral,  même  dans  les  pays  chauds,  où  ils  semblent 
d'ailleurs  plus  rares  que  dans  les  mers  tempérées  et  froides.  Leurs  espèces 
arctiques  ou  subantarctiques  sont  au  nombre  de  22  et  celles  des  régions 
australes  au  nombre  de  19.  Ces  dernières  se  distribuent  dans  les  deux 
groupes  et  peuvent  être  caractérisées  de  la  manière  suivante  : 

Premier  groupe  (gTifFes  auxiliaires  rudimentaires  ou  nulles). 

/.  —  Le  tibia  1   n'est  pas  sensiblement  plus  long  ou  est  plus  court  que  le  tibia  2. 

—  '  rnu •     ,      '  Tubercule  oculaire  en  lon^-ue  colonne  ordi- 

"  1  ibia    11                                                  °                             . 

S  ;  1       I           \      nairement  munie  d'veux  (des  erifîes  auxi- 

g-  plus  long-          ,.   .      >                         J         \        & 

cl  1    f.         y      liaires) stulops  nov. 

o  l  que  le  fémur. r  _,  ,          ,           ,  .                                , 

"  \  .  lubercule  oculaire  court  et  aveug-le compactum 

S  \  Hoek. 

S  1  Letibiala  ,  Les  4    derniers    articles    des    palpes    sub- 

f  peu  près  de  \      égaux Charcoti  nov. 

O,    la  longueur  i  Les  2  derniers  articles  des  palpes  bien  plus 

j3  \   du  fémur,      courts capense  Hodgs. 

t.  9£.  /Le  tarse   I  Le  fémur  est  presque  égal  au 

Ë  tn       Le  ~«  article,     est  plus    \      tibia    1    (des    griffes  auxi-     longicollum 

2j  o ^ I  des  palpes  ^  court  que        liaires) Hoek. 

ii  §"^1         *^^'  \         le         i  Le   fémur  égale    les  3/4    du 

_«  ïj^lâ  '     '^  P'*^^       /  propode.  (       tibia  1 proceruni  Hoek. 

~  ??-'  I       long.         ; 

^'£■^1  \  Le  tarse  est  aussi  long  que  le  propode...        nuipes  nov. 

^~       Les  articles  2  et  3  des  palpes  subégaux;  tarse  plus  long 

'-^  ,^         que  le  propode lanare  Hodgs. 

Le2«  article  coxal  égale  environ  les  2/3  du  fémur,  qui  égale  la  moitié 

du  tibia  2 longicoxa  Hoek. 

//.  —  Le  tibia  1  plus  long  que  le  tibia  2,  lequel  est  à  peu  près  égal  au  fémur. 

Pinces  fortes  à  longs  doigts,  2«  article  coxal  normal,  le  tarse  plus 

long  que  le   propode hamatum  Hoek. 

Pinces  médiocres  à  doigts  médiocres;  2«   article  coxal    très  piri- 

forme  chez  la  9  '>  tarse  plus  court  que  le  propode proccroides  nov. 


£3 

s 

o 

c 


3 
bC 
C 

_o 
© 

T3 

"S 
y! 

o 
o 


a} 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?». 


73 


Deuxième  groupe  (griffes  auxiliaires  bien  développées). 

/.    —  Tarse  à  peu  près   aussi  long  ou  plus  long  (jue  le  propode. 

Le  fémiii'  ot  lus  deux  tihias  suljùyaux articulare  Ilodg-- 

SOIl. 

Le  2"  article  des  palpes  nettement  plus  court  que  les  sui- 
vants       hracliijrhynchum 

lloek. 
L'abdomen    éj^ale   la  distance   du   front   au 

bord    postérieur   du  segment    1 antarcticum 

PfefTer. 
2''  article  des  palpes    plus  de  deux  fois 

aussi  long  que  le  3' gracilipes  Miers. 


3 

e 


es  cr.2 
.2  o/dS 


Le 

2"  article 

des 


j  3  3     palpes   plus    ^  l  -f 


J^  S. 
a" 

3 
O 
o 

3 

ce 
aj 
-Q 


Le  b' 
article 


long- 
que  les 
autres. 


<"    'l    m     3 

a 


Fémur  égalant  le  ti- 
bia 1  et  plus  pelit 

,  ,        <      que  le  tibia  2 friaiilum  Ilodgs. 

des  palpes  )  „.  ,  -^  " 

.      I    I    ■"  /  J^'^'^ur  plus  petit  que 

"  '        les  tibias  i  et  2...     fusrum  Ilock. 


^  \  2.   'H  i   ^  f  Le  scape  des  chéli-  \         ...       , 

S  I  o  ^  J   Le  5"  art.    l        -  j.  ,       méridionale 

o  -.i:   c  1  ,  ,        \     ceres    dépasse    la  ;      ^t     i 

2  hs       [des  palpes        t  ./ \      Hoek. 

'"      s.  plus  court   I  ,  ,        u   I-   ■ 

i_5     0}  '  I  Le  sca|ie  des  chclice- 

\  i  "^  '[     res  égale  la  trompe,     hieniule     llodgs. 

//.  —  Le  tarse  bien  plus  court  que  le  projtode. 

Tarse  plus  long  que  la  moitié  du  propode  ;  article  2  et  3  des  palpes 

subégaux gracile  Leach. 

Tarse  plus  court    '^'"'•^^'^^  ~'  •^'  ^  ^es  palpes  subégaux tridentaluni 

que  la  moitié        .,•,.,  j  ,         ^  ,       ,  ,  Pfdler. 

I       .        .         j  Article  3  des  palpes  beaucoup  plus  long  que  les    adareanum 

'      [      autres Ilodgson . 

Les  quatre  espèces  recueillies  par  le  «  Pourquoi  Pas  ?  »  sont  nouvelles 
et  appartiennent  au  premier  groupe. 


Nymphon   stylops  E.-L.   Bouvier. 
1011.  Nymphon  stylops  E.-L.  Bouvier  (igil"),  p.   1137. 

Dragage  no  XVII  :  26  décembre  1!)0!»  ;  SlicLlaiuls  du  Sud,  ilc  du  Roi- 
George,  baie  de  l'Amirauté  ;  latitude  sud  02°  12',  longitude  ouest  Paris  00»  o5' 
environ  ;  chalut  I,  420  mètres  ;  température  de  l'eau  sur  le  fond-f-  0",3. 
Trois  lots  de  celte  espèce,  le  premier  (N°  723)  avec  10  exemplaires  munis 
d'yeux  et  un  aveugle,  le  second  (no  721)  avec  200  exemplaires  environ,  dont 
vingt-cinq  aveugles  et  quel(|ues  mâles  avec  des  œufs  ou  des  larves.  Les 
variationsdecesexemplairessontétudiéesplusloin(p.  79)  ;les  mâles  àpeu 

Expédition  Ckarcot.  —  BoiviEn.  —  l'ycnogonidcs  du  «  Puuriiuoi  Pas  î  ».  10 


74  PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?yy. 

près  en  même  nombreque  lesfemelles.  D'après  M.  Gain,  ces  Pycnogonides 
sont  «  brun-marron  »,etcelase  voit  encore trèsbien  dansl'alcool,  oùd'ail- 
leurslacolorationn'estpastoujours  uniforme,  principalementsurlespattes. 
Les  exemplaires  aveugles  sont  presque  tous  incolores,  de  même  qu'un 
très  petit  nombre  d'exemplaires  oculés.  Le  troisième  lot(N°  735) ne  com- 
prend que  deux  spécimens,  qui  sont  aveugles  et  incolores  ;  sur  le  vivant, 
d'après  M.  Gain,  ils  étaient  d'un  «  blanc  sale  ». 

Voici  les  dimensions  de  deux  exemplaires  très  normaux,  un  mâle,  une 
femelle. 


Longueur  de  la  trompe 

Diamètre  maximum  de  la  trompe 

Longueur  du  céphalon 

—  du  pédoncule  oculaire 

Largeur  du  céphalon  dans  sa   partie  antérieure  la  plus 

large 

Largeur  du  céphalon  au  cou 

Longueur  totale  du  céphalothorax 

Largeur  du  céphalothorax   dans  la  partie  antérieure  du 

■J^  segment 

Largeur  du  céphalothorax  avec  les  prolongements  coxaux 

(2^  segment) 

Longueur  des  coxœ  de  la  patte  2 

—  du  fémur 

—  du  tibia  1 

—  du  tibia  2 

—  du  tarse 

—  du  propode  

—  de  la  griffe 


Millim. 

2,8 
1,25 
1,8 
1,1 

1,9 

0,85 
5 

1,2 

^'"^ 

3,9 

5,8 

5 

2  2 

1^8 

0,9 


Millim. 

o  o 

1 

1,5 
1 

1,7 

0,75 

/i 

1,1 

3 

3,5 

3,7 

5 

4,4 

1,3 

0,7 


Le  corps  (fig.  25)  est  court  et  fort  dans  toutes  ses  parties,  non  sans 
grande  ressemblance  avec  celui  du  N.  compactwn  Hoek,  espèce  qui  s'en 
rapproche  le  plus. 

La  courte  trompe  (fig.  25,  26,  29)  n'atteint  pas  tout  à  fait  l'extrémité 
distale  du  scape  des  chélicères  ;  elle  atteint  son  maximum  de  largeur  un 
peu  en  avant  du  front,  puis  se  rétrécit  légèrement  et  régulièrement 
jusqu'à  la  partie  antérieure  ;  sa  section  transversale  est  un  triangle  à 
faces  un  peu  convexes  et  angles  largement  arrondis.  Cette  forme  se 
retrouve  à  son  bout  antérieur,  au  centre  duquel  se  trouve  une  dépres- 
sion en  cercle  ayant  au  centre  une  fente  triangulaire  dont  les  sommets 


PYCNOGONIDES  DU  <i  POURQUOI  PAS?>k  75 

correspondent  aux  milieux  des  faces  de  la  trompe  ;  le  sommet  infé- 
rieur est  situé  sur  la  ligne  médiane,  les  deux  autres  plus  haut,  l'un  à 
droite,  l'autre  à  gauche,  sui-  le 
même  plan  horizontal.  La  trom- 
pe est  nue  et  à  peu  près  deux 
fois  aussi  longue  que  large. 

Le  cêphalon  (fig.  25,  20,  29) 
est  court,  en  avant  aussi  large 
que  sa  longueur,  fort  rétréci  au 
niveau  du  cou,  qui   est  un  sim- 
ple étranglement  à  partir  duquel 
se  dilatent  les  parties  antérieure 
et  postérieure  du  cêphalon.  Sur 
la    partie    postérieure    s'élève 
verticalement  le  tubercule  ocu- 
laire, qui  devient  ici   une   co- 
lonne  subcylindrique    presque 
aussi  haute  que  la  longueur  du 
cêphalon.  Cette  colonne  remarquable  varie  quelque  peu  dans  sa  forme  : 
tantôt  elle  est  isodiamé- 
trique  depuis  son  épate-    ^^^"^-^\j, 
ment     basilaire  ;    tantôt 
elle    se  rétrécit  un  peu 
jusqu'au    sommet  ;  par- 
fois, au  contraire,  elle  se 
dilate     légèrement.     Sa 
partie     terminale,      très 
obtuse,  est  couverte  par 
les  quatre    yeux    noirs, 
qui  sont  presque  toujours 

très  rapprochés    ou    COn-     Flg.  20.  —  Nijmphon   slylops.  o\    —  Lanimal   vu  du  cMÙ  gauche 

avec  rovigèri'  cl  la  base  des  appendices  coirespondants.  Gr.  10. 

tigus. 

Le //wic  est  épais  et  massif  ;   il  se  compose  de  segments  courts,  plus 
larges  que  longs  et  nettement  articulés.  Les  prolongements  latéraux  sont 


Fig.  23.  —  Nyinp/ionsly/ops  Bouv.,  Cf.  —  L'animal  vu  du 
cùli5  dor.sal  avec  les  ovigéros  et  la  base  des  autres  ap- 
pendices ;  les  porcs  coxau.x  sunt  ligures.  Gr.  (>  2/3. 


76  PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  P/IS?». 

courts,  à  peu  près  de  la  longueur  du  deuxième  segment  et  un  peu  dilatés 
à  partir  de  leur  base  ;  la  distance  qui  les  sépare  à  leur  origine  est  au  plus 
égale  au  tiers  de  leur  propre  largeur.  Les  seuls  ornements  de  ces  parties 
du  corps  sont  de  longues  soies  raides  et  dressées,  situées  sur  les  pro- 
longements latéraux  ;  ces  soies  se  rencontrent  au  nombre  de  trois  à  cinq 
ou  six  sur  chaque  prolongement  latéral,  accompagnées  d'ordinaire  de 
quelques  soies  beaucoup  plus  courtes. 

L'abdomen  est  horizontal,  sans  articulation  basilairc  et  nettement 
comprimé  dans  le  sens  dorso-ventral  ;  il  égale  à  peu 
près  en  longueur  la  moitié  du  tronc  et,  vu  du  côté 
dorsal,  présente  la  forme  d'une  large  lancette  à 
sommet  obtus.  On  y  trouve  un  petit  nombre  de 
soies  menues  et  très  courtes. 

Lescapedes  c//(?//cères  (fîg. 
27,28)  se  dilate  un  peu  de  la 
base  au  sommet;  il  est  dor- 
salement  orné  de  quelques 
soies  longues  et  raides,  insé- 
rées, avec  des  soies  réduites, 
sur  des  saillies  transverses 
peu  marquées  ;  il  y  a  notam- 
ment un  groupe  de  trois  ou 
quatre  grandes  soies  près  du 
bord  antérieur.  Les  pinces 
(fig.  28)  ne  sont  pas  sensible- 
ment plus  longues  que  le 
scape.  La  portion  palmaire 
se  dilate  un  peu  vers  le  milieu  sans  dépasser  le  scape  en  largeur; 
elle  n'est  pas  du  tout  comprimée  et  porte  quelques  brèves  soies. 
Les  doigts  sont  à  peu  près  aussi  longs  que  la  portion  palmaire,  un  peu 
infléchis  sur  elle  et  légèrement  arqués;  ils  se  croisent  longuement  à  la 
pointe  et  portent  sur  leur  bord  interne  une  armature  continue  de  dents 
aiguës  et  très  inégales. 

Les  palpes  atteignent  ou  dépassent  à  peine  la*base  des  doigts  des  ché- 


Fig.  27.  —  Ni/mp/ion  slylops,  Fig.  28.  —  Nymplion  slylops, 
cf.  —  Chélicéro  giiuche.  o".  —  La  pince  do  la  cliùli- 
Gr.  16.  cère  gauche.  Gr.  28. 


PYCNOGONIDES  DU  >(  POURQUOI  PAS?».  77 

licères  ;  leurs  articles  2  et  3  sont  subégaux,  de  même  que  les  articles  4 
et  5,  qui  égalent  à  peu  près  les  deux  tiers  des  précédents.  Il  y  a  quelques 
soies  raides  sur  les  divers  articles  des  palpes. 

Les  ovigères  (fig.  26,  29)  sont  relativement  courts,  dépassantàpeinel'ex- 
trémitédistale  desfémurs  anté- 
rieurs. Leur  troisième  article 
est  un  peu  plus  long  que  les 
deux  précédents,  et  les  quatre 
derniers  sont  presque  sub- 
égaux, encore  que  progressi- 
vement un  peu  plus  courts 
de  l'article  7  au  10^;  celui-ci 
se  termine  par  une  grifTe  té- 
nue, mais  pour  le  moins  aussi 
longue  que  les  deux  tiers  de 
l'article  lui-même  et  armée  de 
sept  à  huit  denticules  spinifor- 
mes  sur  son  bord  interne.  Les 
épines  barbelées  des  articles 

terminaux  sont  longues  et  profondément  échancrées,  ce  qui  produit  de 
chaque  côté  trois,  quatre  ou  cinq  découpures;  ces  épines  se  trouvent  au 
nombre  de  neuf  à  onze  sur  l'article?,  de  six  ou  sept  sur  les  deux  suivants, 
et  de  sept  ou  huit  sur  l'article  10.  Il  y  a  de  nombreuses  soies  sur  ces 
articles,  surtout  à  leur  bord  dislal,  où  elles  deviennent  plus  longues.  Les 
mâles  se  distinguent  fortement  des  femelles  par  la  structure  des  articles 
moyens  de  leurs  ovigères  ;  l'article  4  est  fort  et  arqui",  l'article  o  un  peu 
plus  long,  rétréci  et  comme  pédicule  à  sa  base,  fortement  dilaté  dans  ses 
deux  tiers  terminaux  ;  l'article  6  égale  à  peine  la  moitié  de  la  longueur  du 
précédent  et,  lisse  comme  lui,  également  dépourvu  de  poils,  se  dilate 
à  sa  base  et  prend  la  forme  d'une  longue  poire.  Dans  la  femelle,  au  con- 
traire, ces  articles  sont  tout  à  fait  normaux;  droits,  munis  de  quelques 
poils  et  sans  dilatation  aucune,  l'article  6  étant  à  peine  plus  court  que  les 
deux  autres,  qui  sont  subégaux. 

Les /Jrt/to(llg.  30, 3ijontunelongueurmédiocre,  ('galant  au  pluscinqfois 


Fig.  20.  —  Ni/inphon  sitjlops  Bouv.,  cf.  —  L'animal  vu  du 
oùIl'  vi^nti-al,  avec  les  ovigùros,  la  base  des  autres 
appendices  et  les  pores  sexuels.  Gr.  0  2/3. 


7^  PYCNOGONIDES  DU  <i  POURQUOI  PASP>k 

la  longueur  du  céphalothorax;  elles  sont  plutôt  fortes  et  épaisses,  surtout 
dans  la  région  fémorale.  Le  second  article  coxal  se  dilate  régulièrement 
de  la  hase  au  sommet  et  égale  à  peine  en  longueur  les  deux  autres 
//^(^f^..-  articles  coxaux    réunis.  Le  fémur 

égale  en  longueur  les  trois  quarts 
environ  du  tibia  1,  lequel  égale  en 
longueur  le  tibia  2,  ou  le  dépasse 


Fig.  30.    —   Nyniphon   stylops,   o'. 
droite.  Gr.  5. 


La  2"    patte      Fig.  31.  —   Ni/mphon  .lii/lops,  o".  —  Extrémité  de  la 
2=  patte  droite.  Gr.  10. 


quelque  peu,  cela  variant  d'une  patte  ou  d'un  individu  à  l'autre.  Le  tarse  et  le 
propode  sont  beaucoup  plus  grêles  et,  au  total,  à  peu  près  de  la  longueur  du 
fémur  •,  le  propode  égale  à  peu  près  les  quatre  cinquièmes  de  la  longueur 
du  tarse.  La  griffe,  très  faible,  égale  au  moins  la  moitié  du  propode  ;  à  sa 
base,  dorsalement,  sur  le  bord  distal  de  ce  dernier,  on  voit  au  microscope 
deux  griffes  auxiliaires  ayant  environ  un  dixième  de  millimètre.  La 
ligne  latérale  n'est  pas  distincte,  sauf  sur  le  tarse  et,  à  un  moindre  degré, 
sur  le  tibia  2.  Les  longs  poils  dressés  des  prolongements  latéraux  du 
tronc  se  retrouvent  sur  les  coxa;  un  peu  plus  nombreux  ;  ils  se  retrouvent 
également,  d'ailleurs  épars,  sur  les  trois  articles  suivants  ;  les  deux 
soies  de  l'extrémité  distale  du  tibia  2  sont  particulièrement  fortes  et 
presque  spiniformes.  Les  deux  articles  suivants  ne  présentent  que 
des  soies  peu  nombreuses  et  fort  réduites. 

Les  orifices  sexuels  du  mâle  (fig.  29)  sont  extrêmement  petits  et  très 
difficiles  à  apercevoir  ;  d'après  l'examen  particulier  des  nombreux  spéci- 
mens de  la  collection,  je  crois  pouvoir  dire  qu'ils  sont  localisés  sur  les 
pattes  des  deux  dernières  paires,  où  ils  se  trouvent  sur  la  ligne  médiane 
ventrale  de  la  deuxième  coxa,  à  une  très  petite  distance  du  bord  distal. 
Même  sur  ces  pattes,  je  n'ai  pas  toujours  pu  les  apercevoir,  et  je  me 
demande  si,  dans  cette  espèce  comme  dans  les  Pentanymphon,  ils 
ne  sont  pas  clos  à  certains  moments.  On  a  vu  que  les  mâles  se  distin- 


PYCNOGUNIDES  DU  u  POURQUOI  PASP«.  79 

guent  aisément  des  feniollcspar  la  dilatation  remarqnajjlc  des  trois  grands 
articles  moyens  de  leurs  ovigères. 

Les  orifices  sexuels  des  /hne/les  sont  assez  grands,  ovalaires  et  plus 
éloignés  du  bord  distal  ;  ils  sont  bien  développés  sur  toutes  les  pattes.  Ces 
dernières  se  distinguent  de  celles  du  mâle  par  leur  fémur  un  peu  renflé. 
Par  contre,  tous  les  articles  des  ovigères  sont  assez  grêles;  pourtant  ils 
étaient  dilatés  presque  autant  que  ceux  du  mâle  dans  un  exemplaire 
femelle. 

Sur  plusieurs  centaines  d'exemplaires  de  cette  espèce,  je  n'ai  trouvé 
que  dix  mâles  chargés  de  la  progéniture,  huit  avec  des  oeufs,  les  deux 
autres  avec  des  larves.  Les  œufs  forment  sur  chaque  ovigère  un  petit 
paqa(!t  frambroiséetréniforme(fig.  26, 29),  qui  en  compte  à  peu  près  iO  ;  la 
masse  varie  du  bleu  rougeàtre  au  jaune;  elle  se  rattache  à  l'article  5  des 
ovigères,  dont  elle  embrasse  la  partie  basale  rétrécié  en  pédoncule  :  le 
cément  forme  une  sorte  de  cravate  qui  passe  comme  un  pont  au-dessus 
du  hile  de  la  masse  d'œufs  réniforme  et  de  la  partie  rétrécié  de  l'article  ÎJ  ; 
cela  constitue  un  collier  sans  aucune  adhérence  avec  l'article  et  qui  peut 
glisser  sur  la  partie  rétrécié  de  ce  dernier.  Les  œufs  ont  un  diamètre 
de  600  à  700;... 

Les  larves  sont  accrochées  par  leurs  pattes  aux  lambeaux  adhérents  du 
saccémentaire  qui  reliait  les  œufs.  Je  les  ai  toujours  trouvées  hexapodes, 
avec  une  large  et  forte  saillie  oculaire  dirigée  en  avant,  et  quelques  grosses 
épines  au  bout  des  articles  des  appendices.  Ni  palpes,  ni  ovigères.  Le  tarse 
n'est  pas  encore  séparé  du  propode  ;  les  grifl'es  auxiliaires  et  les  grifTes 
principales  sont  relativement  plus  longues  que  chez  l'adulte. 

Vavialiom.  —  De  toutes  les  variations  de  cette  espèce,  les  plus  impor- 
tantes de  beaucoup  sont  celles  relatives  aux  yeux.  Nous  savons  déjà  que 
les  tubercules  columnaires  qui  les  portent  sont  variables  dans  leur  forme, 
tantôt  plus  rétrécis  à  la  base  qu'au  sommet,  tantôt  plus  larges,  le  sommet 
lui-même,  ordinairement  obtus,  pouvant  devenir  aigu,  ou  former  deux 
ou  quatre  saillies.  Quant  aux  yeux  eux-mêmes,  ils  sont  normalement  au 
nombre  de  quatre,  mais  [irésentenl  des  variations  extraordinaires  qui 
conduisent  à  la  cécité  complète.  Dans  les  exemplaires  où  ils  sont  le  plus 
développés,   ils  confluent  totalement  et  ne   présentent  pas  de  limites 


8o  PYCNOGONIDES  DU  ^>  POURQUOI  PAS?». 

distinctes,  puis  on  lesvoit  se  séparer  doux  par  deux,  puis  tous  les  quatre, 
et  alors  se  réduire  de  plus  en  plus  jusqu'à  disparaître.  A  vrai  dire,  les 
exemplairesaveugles  sont  rares,  et  c'est  àpeine  si  j'en  ai  trouvé  25  sur  plus 
de  200  individus  ;  mais  ils  représentent  bien  un  état  vers  lequel  semble 
évoluer  cette  espèce.  Au  surplus,  ils  sont  d'ordinaire  blanchâtres,  tandis 
que  les  autres  ont  presque  toujours  une  teinte  brunâtre  plus  ou  moins 
foncée;  d'ordinaire  aussi,  leurs  soies  sont  plus  longues  et  leur  colonne 
oculaire  plus  étroite.  Mais  il  ne  saurait  être  question  d'en  faire  une  variété 
ou  une  espèce  distincte. 

A  ce  sujet,  il  convient  de  signaler  deux  exemplaires  où  les  pédoncules 
oculaires  sont  extraordinairement  anormaux,  en  forme  d'un  haut  et  large 
cône  aigu,  dont  la  base  embrasse  toute  la  largeur  du  céphalon  ;  l'un  de  ces 
exemplaires  a  des  yeux  réduits;  l'autre  est  complètement  aveugle. 

Il  convient  de  signaler  également  des  variations  assez  notables  dans  la 
longueur  relative  des  deux  articles  tibiaux  et  dans  la  position  de  l'abdo- 
men qui  s'incline  assez  fréquemment  et  se  dirige  alors  un  peu  vers  le 
haut. 

Affi7iilés.  —  Cette  espèce  est  très  voisine  du  N.  compactum  Hoek 
(1881 ,  41 ,  PI.  II,  fig.  6-8;  PI.  XV,  fig.  10),  qui  s'en  distingue  :  lo  par  ses 
tubercules  oculaires  toujours  aveugles  et  d'ailleurs  réduits  à  un  simple 
bouton  obtus  {hhmt  Ktiop):,  2°  par  les  doigts  de  ses  chélicères  beau- 
coup plus  longs  que  la  portion  palmaire  ;  3°  par  la  structure  des  ovigères 
du  mâle,  où,  d'après  lafigure de  M.  Ilodgson  (1908,  PI-  I,  fig.  5),  l'article  5 
est  peu  rétréci  à  la  base  et  l'article  G  dilaté  sur  presque  toute  sa  longueur 
et  presque  aussi  long  que  le  quatrième  ;  4opar  l'absence  de  griffes  auxiliaires. 

Le  A^.  cofnpactum  fut  trouvé  parle  »  Challenger  »,  par  1  100  brasses  de 
profondeur,  k  l'est  d'Auckland,  latitude  sud  40°  28',  longitude  ouest 
Greenvich  177o43';  d'après  M.  Hodgson  (1908,  168),  l'expédition  antarc- 
tique écossaise  l'a  recueilli  également  par  62°  10'  latitude  sud  et  41^20' 
longitude  ouest  Greenvich,  à  une  profondeur  de  1  775  brasses.  Le  N.  com- 
pactum est  donc  une  espèce  abyssale,  tandis  que  le  N.  st]ilopi<  se  tient  à 
de  plus  faibles  profondeurs  (420  mètres). 


PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?». 


8i 


Nymphon  Charcoti  K.-\..  Bouvier. 
1011.  Nymphon  Chnrroli  K.-L.   Bouvier    IGUM,  p.    II:;?. 

Dragage  11°  XVIII  ;  2(1  di-Lcmbiv  l'.IO!»,  Shetlands  du  Sud,  île  du  Roi- 
Georges,  baie  de  rAinirauté  ;  latitude  sud  62°  12',  longitude  ouest  Paris 
60°  53';  chalut  I,  i20  mètres;  température  de  l'eau  sur  le  fond  -)-  0o,3; 
vase,,  cailloux.  Trois  e.vemplaires  {N°  730),  dont  deux  uiàles  et  lui 
jeune.  (Coloration  sur  le  vivant,  d'après  M.  Gain:  «jaune  légèrement 
orangé  »  ;  la  pigmentation  a  complètement  disparu  dans  l'alcool. 

Un  exemplaire  mutilé  de  plus  grande  taille  a  été  donné  à  M.  Liouville 
(N°  730)  par  un  pêcheur  norvégien,  qui  l'avait  pris  sur  une  Balénoptère 
portant  des  PeneUa\  localité  :  Ghili  austral. 

Les  dimensions  du  mâle  et  de  la  femelle  types  sont  les  suivantes  : 


Long'ueur  de  la  trompe 

Diamètre  maximum  de  la  trompe 

Longueur  du  côpiialon 

Largeur  du  céphalon   dans  sa  partie  antérieure  la 

plus  larg-e 

Largeur  du  céphalon  au  eou 

Diamètre  du  tul^ercule  oculaire 

Longueur  totale  du  céphalothorax 

Largeur  du  céphalothorax  dans  la  partie  antérieure 

du  ■2«  segment 

Largeur  du  céphalothorax   avec  les  prolong-ements 

coxaux  i2®  segment  ) 

Longueur  du  1  «'  article  coxal 

—  du  2^      —  

—  du  3^      —  

—  du  fémur 

—  du  tibia  1 

—  du  tibia  2 

—  du  tarse 

—  du  propode 

—  de  la  griffe 


.Millini. 

1,9 

3,8 

2,9 
1,5 

1  a|ipr 
0,7 


.1 
ô,l 
1,7 
0.8 

11 

10,2 
3,6 
2,G 
3,1 


1,8 


2.1 
ô,2 


'.ippr.) 

0 

0,0 

1(1 

3,1 
3,8 


5,3 

3,8 

1,4 

1,3 

14,2 

2,8 

10 

3 

7,2 

2,8 
21 
22 
25 

5,7 

5 


Dans  le  mâle,  les  pattes  mesurées  sont  la  deuxième  et  la  quatrième 
du  côté  gauche;  dans  la  femelle,  la  quatrième  du  côté  droit,  la  seule  à 
peu  près  totalement  intacte. 

Le  corps  (fig.  32)  est  court  et  fort,  moins  condensé  pourtant  que  dans 
le  N.  stylops  et  le  /V.  compact um. 

Expédition  Charcot.  —  Boivieh.  —  l'ycnogonidea  du  «  Pourquoi  l'as?  ».  11 


82  PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?)k 

La  trompe  (fig.  32)  ressemble  beaucoup,  par  ses  dimensions  et  sa  forme, 
à  celle  du  N.  siy/ops,  mais  elle  est  beaucoup  plus  nettement  prismatique, 
encore  que  ses  anf;les  obtus  soient  remplacés  par  des  faces  arrondies  ; 
comme  dans  le  i\.  compactum,  sa  partie  dilatée  est  un  peu  rétrécie  vers  le 


Fig.  32.  —  Ni/mphon  Chnrcoti  Bouv.  —  Exemplaire  o'  vu  ilu  côté  dorsal.  Gr.  3  I/o. 

milieu.  La  face  buccale  de  la  trompe  est  un  triangle  dont  les  larges 
sommets  sont  obtus  et  légèrement  bilobés. 

Le  céphalon  est  fortement  et  presque  également  dilaté  en  avant  et  en 
arrière,  ces  deux  dilatations  étant  réunies  par  un  cou  plus  étroit  de  moitié  ; 
il  est  plus  large  que  long.  La  dilatation  antérieure  présente  un 
sillon  médian  qui  s'étale  et  se  perd  entre  les  deux  fortes  saillies  où 
prennent  base  les  chélicères.  Le  tubercule  occupe  la  moitié  postérieure 
de  l'autre  dilatation  ;  il  est  un  peu  plus  large  que  la  moitié  du  cou  et  a  la 
forme  d'un  faible  dôme  lisse,  régulièrement  arrondi.  Vers  le  sommet  du 
dôme  se  trouvent  quatre  petits  yeux  triangulaires  largement  séparés  par 
un  intervalle  en  forme  de  croix.  Dans  l'exemplaire  femelle,  le  dôme 
oculaire  est  rétréci  à  la  base. 

Les  segments  du  tronc  sont  un  peu  dilatés  en  arrière  et  très  nettement 
articulés;  dans  le  deuxième,  qui  est  le  mieux  développé,  la  longueur 


PYCNOGONIDES  DU  i^  POURQUOI  PAS?».  83 

est  notablement  plus  grantle  que  la  largeur  et  un  peu  plus  l'aihle  que  les 
prolongements  latéraux,  qui  sont  presque  cylindriques.  L'écartement  dos 
prolongements  latéraux  augmente  de  la  base  à  la  partie  distale  ;  il  est  un 
peu  variable  suivant  les  pattes  et,  dans  sa  pailic  la  plus  large,  il  atteint 
au  moins  la  largeur  des  prolongements  latéraux. 

Vahdomen  est  à  peu  près  aussi  long  que  le  segment  qui  le  porte  et 
auquel  il  se  rattache  sans  articulation  ;  cylindrique  partout,  sauf  dans  sa 
partie  terminale,  où  il  se  rétrécit  peu  à  peu,  il  se  relève  très  obliquement 
vers  le  haut,  formant  avec  l'horizontale  un  angle  d'au  moins  OQo. 

Outre  les  poils  très  courts  et  très  fins,  presque  imperceptibles,  qui  se 
trouvent  plus  ou  moins  nombreux  sur  les  diverses  parties  du  corps  et  des 
appendices,  le  tronc  présente  dorsalement  quekjues  soies  dressées  fortes 
et  assez  longues. 

Le  scape  des  c/«e7/mr.v(fig.32)est  subcylindrique,  avec  un  certain  nombre 
de  fortes  soies  raides,  les  unes  éparses,  les  autres  distribuées  en  unrangsur 
le  bord  distal.  La  pince  est  bien  plus  longue  que  le  scape  et  assez  forte- 
ment infléchie  en  dedans  suivant  une  courbe  régulière  ;  sa  portion  pal- 
maire se  dilate  un  peu  de  la  base  au  sommet  et  présente  quelques  soies 
dorsales;  elle  est  notablement  plus  courte  que  les  doigts,  qui  se  distin- 
guent d'ailleurs  par  leur  long  entrecroisement  terminal.  Les  dents  du  bord 
interne  des  doigts  sont  représentées  par  des  épines  grêles,  les  unes  longues, 
les  autres  plus  courtes,  qui  alternent  régulièrement;  il  y  a  d'ordinaire 
deux  épines  courtes  dans  l'intervalle  compris  entre  deux  longues  épines 
successives.  A  signaler  l'inflexion  très  forte  et  le  grand  allongement  du 
doigt  mobile  dans  sa  partie  terminale,  qui  prend  ainsi  la  forme  d'un 
crochet. 

Les  palpes  (fig.  32)  atteignent  à  peu  près  l'extrémité  des  chélicères;  ils 
se  distinguent  par  les  dimensions  presque  égales  de  leurs  quatre  derniers 
articles,  surtout  chez  la  femelle;  dans  le  mâle  qui  nous  a  servi  de  type,  les 
longueurs  respectives  de  ces  articles  sont  2°i"i,5,  —  3  millimètres,  — 
2°^™,  3,  ■ — 2  millimètres.  Les  deux  premiers  de  ces  articles  sont  notablement 
plus  forts  que  les  articles  terminaux,  dont  le  dernier  est  particulière- 
ment grêle,  surtout  chez  le  mâle,  où  il  s'atténue  singulièrement  de  la  base 
au   sommet.   H  y  a  de  petites  soies  raides  assez  nombreuses  sur  les 


Fig.  33.  —  Kijinjihon  Charcoti,  C  —  \i\- 
ti-émité  d'un  ovigùrc  iGi'.  lo)  et  une 
de  ses  épines.  Gr.   100. 


84  PYCNOGONIDES  DU  <i  POURQUOI  PAS  ?  ^k 

palpes,    très  peu  de  fortes  soies  et  seulement  sur  le  deuxième  article. 
Les  oy/^^?'^s(fig.  33, 34)  se  distinguent  par  la  brièveté  de  leurs  trois  articles 

basilaires,  surtout  des  deux  premiers,  par 
la  grande  dimension  de  l'article  6,  qui  est 
presque  aussi  long  que  l'article  4  et  autant 
que  les  articles  7  et  8  réunis,  enfin  pai-  la 
longueur  à  peu  près  identique  des  articles 
8,  9  et  10,  qui  sont  d'ailleurs  plus  courts 
que  l'article  7.  Au  surplus  les  différences 
sexuelles  ne  sont  guère  moins  accentuées 
que  dans  le  N.  stylops  :  chez  les  mâles 
(fig.  32),  l'article  4  est  large  et  presque 
droit  ;  l'article  5  bien  plus  long,  d'ailleurs 
tordu,  incurvé,  fortement  et  régulièrement 
rétréci  à  la  base;  l'article  6  a  subi  une  tor- 
sion en  S  fort  sensible  et  d'ailleurs  ne  se 
rétrécit  pas  notablementde  la  base  au  sommet.  Dans  la  femelle  (fig.  34),  ces 
trois  articles  sont  droits,  se  dilatent  régulièrement  de  la  base  à  la  partie 

distale,  et  si  l'article  4  présente  une  légère  in- 
flexion, les  autres  restent  absolument  droits.  Les 
griffes  sont  un  peu  plus  courtes  que  l'article  10 
dans  les  deux  sexes,  avec  un  bien  plus  grand 
nombre  de  dents  spiniformes  chez  la  femelle  (14) 
que  chez  le  mâle  (o).  Les  épines  barbelées  des 
quatre  derniers  articles  sont  analogues  dans 
les  deux  sexes,  c'est-à-dire  longues,  grêles,  tou- 
tefois plus  grêles  chez  le  mâle  (fig.  33)  et  avec  des 
barbelures  latérales  plus  fines  et  moins  nombreu- 
ses. Le  nombre  de  ces  épines  présente  des 
variations  considérables  ;  dans  l'ovigère  droit 
du  mâle  type,  ces  épines  sont  au  nombre  de  H , 
7,  6  et  8  sur  les  articles  respectifs  7,  8,  9  et  10, 
U),  7,6,  8  ;  dans  l'unique   ovigère   intact  de   la 


Fig.  34.  —  Nymphon  Charcoti, 
Ç.  —  Extrémité  d'un  ovigère 
(Gr.  8)  et  une  de  ses  épines. 
Gr.  100. 


dans  l'ovigère  gauche 
femelle  10,  9,  9.  H. 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?».  85 

Les  ;>«//?.«  (fig.  32)  se  caractérisent  par  rallongement  de  leur  partie  coxale, 
qui,  chez  le  mâle,  égale  presque  la  longueur  du  fémur  et  où  le  second 
article  est  sensiblement  plus  longque  les  deux  autresréunis.  Le  fémur  et  le 
tibia  1  sont  à  peu  près  de  même  longueur,  aussi  longs  ou  un  peu  plus  courts 
que  le  tibia  2  et  d'ailleurs  beaucoup  plus  forts.  Le  tarse  et  le  propode 
sont  longs  et  plus  grêles  encore  que  le  tibia  2,  parfois  subégaux,  encore 
que  d'ordinaire  le  tarse  dépasse  en  longueur  le  propode  ;  la  grille,  très 
grande  et  presque  droite,  dépasse  en  longueur  ce  dernier  et  ne  présente 
pas  de  griffes  auxiliaires.  Les  lignes  latérales  des  pattes  sont  très  nettes, 
surtout  à  partir  du  fémur.  On  trouve  sur  toutes  les  pattes  du  mâle,  prin- 
cipalement sur  leurs  faces  latérales  et  dorsales,  des  soies  raides  assez 
nombreuses  et  inégales,  dont  certaines  sont  plutôt  longues.  Ces  soies 
paraissent  moins  nombreuses  et  d'ailleurs  réduites  à  leur  base  dans  la 
femelle,  dont  les  pattes  se  distinguent  en  outre  de  celles  du  mâle  parla 
réduction  relative  de  leur  partie  coxale  et  par  leur  gracilité  [)lus  grande, 
surtout  dans  la  région  fémorale. 

11  n'est  pas  normal  de  voir,  chez  les  Pycnogonides,  les  pattes  et  notam- 
ment les  fémurs  plus  étroits  chez  la  femelle  que  chez  le  mâle.  Et,  si  l'on 
observe  d'ailleurs  que  notre  femelle  s'écarte  du  mâle  par  ses  téguments 
lisses  et  sans  grandes  soies,  par  ses  coxa?  relativement  réduites,  par 
l'égalité  presque  absolue  des  quatre  derniers  articles  de  ses  palpes,  et  par 
l'inégalité  beaucoup  moins  grande  des  fines  dents  spiniformes  de  ses  chéli- 
cères,  on  est  en  droit  de  se  demander  si  cet  exemplaire  femelle  n'appar- 
tient pas  à  une  autre  espèce  que  le  mâle,  aune  espèce  d'ailleurs  très 
voisine.  Cela  est  bien  possible  ;  mais  il  est  très  possible  aussi,  et  àmonsens 
plus  probable,  que  les  différences  précitées  sont  dues  aux  dimensions 
plutôt  réduites  des  mâles  par  rapport  à  notre  femelle.  Au  surplus, 
l'espèce  compte  certainement  parmi  les  Ni/tti/j/ion  de  grande  taille,  car  le 
premier  exemplaire  du  dragage  XVlll,  quoique  assez  volumineux  déjà(son 
céphalothorax  mesure  presque  8  millimètres),  n'est  pas  encore  sexuelle- 
ment différencié. 

Comme  dans  l'espèce  précédente,  le  mâle  se  distingue  de  la  femelle 
par  ses  ovigères  et  par  ses  orifices  sexuels,  qui  sont  très  réduits,  subter- 
minaux et  localisés  sur  les  pattes  des  deux  dernières  paires. 


86  PYCNOGONIDES  DU  (^  POURQUOI  PAS?». 

Affin'xtèsi.  —  Cette  espèce  est  nettement  caractérisée  par  ses  palpes,  ses 
coxœ,  ses  très  longues  griffes,  sa  forte  taille  ;  on  ne  saurait  la  comparer  à 
aucune  autre,  sauf  pourtant  au  N.  capense  Hodgson  (1908,  101,  65,  PI.  I 
fig.  2),  du  Cap,  dont  la  taille  est  d'ailleurs  petite  et  où  les  deux  derniers 
articles  des  palpes  sont  bien  plus  courts  que  les  deux  précédents;  j'ajoute 
que  les  ovigères  du  N.  capense  sont  peu  différents  dans  les  deux  sexes, 
avec  le  quatrième  article  plus  long  que  le  suivant,  alors  qu'il  est  beaucoup 
plus  court  dans  le  N.  Charcoti. 

Nymphon  tenuipes  E.-L.  Bouvier. 
1911.  Nymphon  tenuipes  E.-L.  Bouvier  (19Hb).  P-  1187. 

Dragage  n»  XVII  :  2(3  décembre  1909;  Shetlands  du  Sud,  île  du  Roi- 
George,  baie  de  l'Amirauté;  latitude  sud  62°  12',  longitude  ouest  Paris 
60o55'  :  chalut  I;  420  mètres  ;  température  de  l'eau  sur  le  fond-}-  Oo,.'3  ; 
vase,  cailloux.  Un  exemplaire  immature,  «  d'un  jaune  pâle  sale  ». 

Les  dimensions  de  cet  exemplaire  sont  les  suivantes  : 

Mlllim. 

Longueur  de  la  trompe 0,9 

Diamètre  maximum  de  la  trompe 0,33 

Longueur  du  céphalon 1,1 

Largeur  du  céphalon  dans  sa  partie  antérieure  la  plus  large. . .  0,5 

—  au  cou 0,22 

Diamètre  du  tubercule  oculaire 0,17 

Longueur  totale  du  céphalotiiorax   3,0 

Largeur  du  céphalothorax  dans  la  partie  antérieure  du  2«  seg- 
ment    0,3 

Largeur  du   céphalothorax   avec   ses  prolongements  coxaux 

(2'  segment) 1,25 

Longueur  des  coxae  de  la  patte  2  gauche 2,58 

—  du  fémur  —  3,0 

—  du  tibia  1  —  3,8 

—  du  tibia  2  —  4,4 

—  du  tarse  —  1,1 

—  du  propode  —  1,0 

—  de  la  grifTe  —  1,7 

Cette  espèce  est  grêle  dans  toutes  ses  parties,  et  notamment  dans  les 
pattes,  qui  sont  d'une  ténuité  extrême,  surtout  à  partir  des  tibias,  d'où 
le  nom  que  je  lui  attribue. 

La  trompe  [û^.  35)  se  dilate  un  peu  à  partir  de  la  base,  puis  devient  à  peu 


Fig.  33.  —  Nymp/ion  lenuipes 
Bouv.  —  Vue  dorsale  avec  la 
base  des  appendices.  Gr. 
14  \li. 


PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS  ?  >^.  87 

près  subcylindrique  ;  elle  estforte,  courte,  dépassant  à  peine  l'article  2  des 
palpes  et  n'atteignant  pas,  il  s'en  faut,  l'extrémité 
du  scape  des  chélicères. 

Le  cpphalon  (fig.  35)  est  assez  allongé,  avec  un 
cou  plutôt  étroit  et  la  partie  antérieure  fortement 
dilatée.  Le  tubercule  oculaire  forme  une  saillie 
large  assez  élevée,  à  sommet  arrondi  ;  sur  ce  som- 
met on  distingue  deux  bandes  pigmentaires  d'un 
brun  rougeàtre  formant  croix;  mais  ce  ne  sont 
pas  là  des  yeux,  car  on  observe  des  traînées  pig- 
mentaires analogues  en  d'autres  parties  du  corps. 
Si  les  yeux  existent,  ce  qui  me  paraît  peu  probable, 
ils  n'ont  pas,  dans  le  spécimen,  une  coloration  qui 
permette  de  les  distinguer. 

Le  tronc  est  relativement  étroit,  avec  des  pro- 
longements légèrement  dilatés  de  la  base  au  som- 
met, et  bien  plus  étroits  que  les  intervalles  qui  les  séparent.  Comme  les 
autres  parties  du  corps,  il  est  assez  transparent,  uni,  et  semble  totale- 
ment dépourvu  de  poils.  Ses  segments  sont  réunis 
par  des  articulations  très  nettes. 

Vabdomen,  par  contre,  ne  présente  pas  d'articu- 
lation basilaire  ;  il  est  à  peine  plus  long  que  les 
prolongements  coxaux  postérieurs  et  presque  ver- 
ticalement relevé.  Cylindrique  à  la  base,  il  s'atténue 
en  cône  au  sommet. 

Les  chélicères  (lig.  36)  sont  faibles,  mais  assez 
longues,  avecquelques  rares  soies  dresséessurlaface 
supérieure  de  leur  scape.  Lapince  est  àpeuprès  de 
la  longueur  de  ce  dernier  ;  elle  n'est  pas  sensible- 
ment infléchie,  ce  qui  est  rare  chez  les  Nymphons, 
et  se  dilate  régulièrement  depuis  la  base  jusqu'au  ni- 
veau des  doigts;  ces  derniers  sont  de  même  longueur 
que  la  portion  palmaire  et  régulièrement  recourbés  en  arc  dans  leur  par- 
tie distale;  leurs  bords  internes  sont  armés  de  fines  dents  spiniformes. 


Fig.  36.  —  Nymphon  lenui- 
pes. —  Cliclicère.  Gr.  30. 


88  PYCNOGONIDES  DU  u  POURQUOI  P.4S?». 

Les  jjâ/pes  ilig.  37;  atteignent  à  peu  pvrs  rexti'émitr  des  pinces  ;  leurs 
deux  derniers  articles  sont  subégaux  ;  le  deuxième  est  de  beaucoup  le  plus 
long.  Longueur  des  quatres  derniers  articles  :0°i°i,  72, 
Omm^57,    0'ii™,33.    0mm, 38.   Les   soies   des  palpes 

sont  Unes,  assez  nom- 
breuses, d'ailleurs  peu 
allongées. 

Les  oviçières  (fig.  38) 
sont  remarquables  par 
la  torsion  légèrement  sig- 
moïde  et  l'extrême  allon- 
gement de  l'article  .t, 
qui  égale  plus  de  trois 
fois  le  suivant  et  une  fois 
et  demie  le  précédent. 
Ce  dernier  est  régulière- 
ment arqué.  Les  quatre 
derniers  articles  {fig.39j  sont  courts,  subégaux,  encore  qu'ils  diminuent 

un  peu  de  longueur  du  premier  au  der- 
nier ;  leurs  épines  (fig.  40)  se  découpent 
assez  longuement  sur   les  bords;  j'en  ai 

compté  dix  à 
douze  sur  l'arti- 
cle 7.  La  griffe 
est    aussi   longue 


Fig.  37.  — Nymphon  lenui-    Fig.  38.  —  Xymphon  lenuipes. 
pes.  —  Palpe.  Gr.  36.  gère.  Gr.  14  i/i. 


Ovi- 


que  le  dernier  ar- 
ticle. Les  ovigè- 
res  sont  grêles 
sur  toute  leur 
étendue,  avec  de 
courtes  soies  épar- 
ses. 
Comme  on  le  voit  par  le  tableau  de  la  page  86,  lefémur(fig.  41;  est  un 
peu  plus  long  que  les  coxse,  notablement  plus  court  que  le  tibia  1   et 


•ii^ 


f^^" 


39.  —  Nymphon  tenuipes.    —  Extro-    Fig.  40.  —  Nymphon  lenuipes.  — 
mité  d"un  ovigère.  Gr.  100.  Une  épine  des  ovigèrcs.  Gr.  384. 


PYCNOGONIDES  DU  <i  POURQUOI  PASP^k  89 

beaucoup  plus  que  le  tibia  2  ;  le  deuxième  article  coxal  s'élargit  régulière- 
ment de  la  base  au  sommet  et  dépasse  en  longueur  les  deux  articles  con- 
tigus  réunis.  Le  tarse  est  à  peine  plus  long  que  le  propode  et  bien  plus 
court  que  la  grille,  laquelle  estlégèrementarquée,  sans  rudiment  apparent 


Fig.  41.  —  Nymphon  tenuipcx.  —  Palle  droite,  Gr.  Ifi. 

de  griffes  auxiliaires.  Il  y  a  de  très  longues  soies  raides  et  épaisses  sur  le 
fémur  etles  tibias. 

Je  n'ai  pu  apercevoir  les  orifices  sexuels  de  sorte  que  l'exemplaire  est 
peut-être  un  jeune. 

Affinités.  —  Cette  espèce  est  très  voisine  du  N.  longicoihim  Hoek  (1881, 
40,  PI.  m,  fig.  1-3;  PI.  XV,  fig.  U)  qui  s'en  dislingue  :  1°  par  son  tarse 
court;  2°  par  ses  grifi'es  auxiliaires  <|ui  sont  présentes,  encore  que  rudi- 
mentaires  ;  3°  par  le  grand  développement  du  deuxième  article  des  palpes, 
qui  est  plus  large  que  les  deux  suivants  réunis  ;  4°  par  son  tubercule 
oculaire  en  cône  aigu  ;  l)°  par  ses  griffes  plus  courtes  que  le  propode.  Elle 
s'éloigne  davantage  du  N.procerum  Hoek  (1881,  30,  PI.  II,  fig.  9-12),  dont 
le  tarse  et  la  grifl'e  sont  également  bien  plus  courts  que  le  propode,  dont 
le  deuxième  article  coxal  est  court  et  piriforme,  le  cou  dilaté  en  arrière 
du  milieu  pour  l'attache  des  ovigères,  et  dont  les  pinces  sont  très  longues 
et  fortement  infléchies,  la  trompe  ayant  d'ailleurs  une  autre  forme.   Le 

Expédition  Cluircot.  —  Bouvieh.  —  Pyonogonides  du   «  Poui'nuoi  Pas  ?  o.  12 


90  PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?». 

N.  longicolhim  fut  capturé  par  le  «  Challenger  »  au  large  du  Chili,  par 
222b  brasses,  etleyV.  j^rocer^«7^à^ouest  deValparaiso,  par  2  160  brasses. 


Nymphon  proceroides  E.-L.  Bouvier. 
1911.  Nymphon  proceroides  E.-L.  Bouvier  (1911  ),  p.  2137. 

Dragage  n"  XVII  :  26  décembre  1909;  Shetlands  du  Sud,  îles  du 
Roi-George,  baie  de  l'Amirauté  ;  latitude  sud  62°  12',  longitude  ouest 
Paris  60°  o.")';  chalut  I,  420  mètres  ;  température  de  l'eau  sur  le  fond -1-  0°,3; 
vase,  cailloux. 

Trois  exemplaires  femelles  (N°  724)  qui  se  trouvaient  noyés  dans  la 
masse  des  N.  stylops. 

Cinq  mâles  et  sept  femelles  (N°  732)  d'un  «  brun  pâle  ». 

Je  relève  ci-dessous  les  dimensions  d'un  mule  et  d'une  femelle  types  : 


Longueur  de  la  trompe 

Diamètre  maximum  de  la  trompe 

Long-ueur  du  céphalon 

Largeur  du   céphalon  dans  sa  partie  antérieure  la 

plus  large 

Largeur  du  céphalon  au  cou 

Diamètre  du  tubercule  oculaire 

Longueur  totale  du  céphalothora.x 

Largeur  du  céphalothorax   dans   la   partie    la   plus 

étroite  du  2«  segment 

Largeur  du  céphalothorax  avec  ses  prolongements 

coxaux  (2«  segment) 

Longueur  des  coxœ  de  la  patte  2  droite 

—  du  deuxième  article  coxal 

—  du  fémur 

— ■      du  tibia  1 

—  du  tibia  2 

—  du  tarse 

—  du  propode 

—  de  la  griffe 


MHlini. 

1,2 

0,56 

1,30 

0,9 
0,35 
0,27 
3,1 

0,38 

1,9 
2,3 
1,4 
2,5 
3,0 
2,6 
1,1 
1,2 
1,8 


Milliin. 

1,3 
0,7 
1,7 

1,0 
0,46 
0,50 
4,20 

0,.50 

2,35 

3,2 

1,9 

3,2 

4,7 

3,3 

1,35 

1,45 

0,7 


Les  pattes  de  ce  Pycnogonide  sont  moins  grêles  que  celles  de  l'espèce 
précédente,  mais  le  corps  a  une  structure  analogue. 

La  trompe  (fig,  42,  43)  atteint  à  peu  près  l'extrémité  distale  du  scape 
des  chélicères;  elle  se  rétrécit  un  peu  vers  la  base  et  devient  ensuite  à 
peu  près  cylindrique. 


PYCNOGONIDES  DU  '^POURQUOI  PAS?>k  91 

Le  cép/talon  (fig.  42, 43)  est  moins  allongé  que  le  tronc  ;  sa  partie  antérieure 
est  très  dilatée,  son  cou 
étroit  et  long  ;  tout  à  fait 
en  arrière  s'élève  le  tu- 
bercule optique,  dont  la 
base  est  aussi  large  que  la 
partie  la  plus  étroite  du 
cou,  la  hauteur  assez 
grande  et  le  sommet  ob- 
tus ;  le  tubercule  se  rétré- 
cit un  peu  depuis  la  base 
jusqu'à  la  région  oculai- 
re ;  les  yeux  sont  réduits 
et  largement  séparés  sur 
la  ligne  médiane. 

Le^/-onc(fig.  42,  43)  est 
étroit;  ses  articles  se  dila- 
tent d'avant  en  arrière  et  émet- 
tent des  prolongements  coxaux 
à  peu  près  aussi  longs  que  le 
segment  qui  les  porte  :  assez 
fortement  rétrécis  vers  la  base, 
ces  prolongements  deviennent 
ensuite  subcylindriques  (fe- 
melle) ou  se  dilatimt  légère- 
ment en  massue  (mâle),  ce  qui 
présente  d'ailleurs  quelques 
variations  dans  l'un  et  l'autre 
sexe;  ils  sont  séparés  par  des 
intervalles  aussi  grands  ou  plus 
grands  que  leur  largeur  maxi- 
ma.  Les  articulations   segmen- 

taireSSOnt  fort  nettes.  pig.  43.—  Ni/mphon  proceroides  Bouv.,  cf.  —  Laiiimal 

...  avec  si'S  chOlicèrcs,  ses  palpes,  ses  ovigères  cl  la  base 

L  abdomen  est  cylmdrilorme,      des  pattes,  lace  aoisaie.  Gr.  s. 


I''iK-  'i--  —  Si/mp/ioii  proceroides  Bouv.,  o'.  —  L'animal  avec  ses 
chijlicùres,  ses  palpes,  ses  ovigères  cl  la  base  des  pattes  (face 
dorsale).  Gr.  8. 


92  PYCNOGONIDES  DU  i<  POURQUOI  PAS?». 

horizontal,  à  sommet  obtus;  assez  long,  il  ch'passe  notablement  l'ex- 
trémité distale  du  prolongement  coxal  postérieur. 

Les  chélicères  (fig.  42,  43)  sont  assez  forfes.  Leur  scape  se  dilate  un  peu 
de  la  base  à  l'extrémité  distale  et  se  recourbe  un  peu  en  dedans.  Les  pinces 
sont  à  peu  près  de  la  longueur  du  scape  ;  leur  portion  palmaire  subglobu- 
leuse, ouplulôtfortementovoïde,  estbeaucoup  moins  longue  que  lesdoigts. 
Ces  derniers  sont  régulièrement  infléchis  de  dehors  en  dedans;  leur  arma- 
ture se  compose  d'un  peigne  de  longs  denticules  spiniformes  largement 
séparés,  sans  armature  intermédiaire  plus  petite. 

Lespalpes  (fig.  42,  43)  n'atteignent  pas  tout  à  fait  l'extrémité  des  pinces  ; 
l'article  3  est  à  peine  plus  long  que  l'article  2  ;  l'article  4  égale  les  deux 
tiersde  l'article  3  ;  l'article  o  est  plus  court,  plus  étroit  et  presque  atténué  en 
pointe.  Longueurdes  trois  derniersarticlesdanslafemelie  type  :  0™iii,73  — 
Omm^;jO^  —  0m™,40.  Il  y  a  quelques  poils  dressés  et  courts  sur  les  deux 
derniers  articles. 

Les  ovigères  (fig.  44,  45,  46)  sont  à  peu  près  identiques  dans  les  deux 


Fig.  44.  —  Nymphnn  proceroides,      Fig.  43.  —  Nymphon  procevoides,     Fig.  46.  —  Nymp/ioii  proceroides. 


-  Ovigèie  gauche.  Gr.  14  1/2. 


cf.  —  Extrémité  de  l'ovigére 
droit  (Gr.  30)  et  trois  de  ses  épi- 
nes. Gr.  100. 


Ç.  —  Extrémité  de  l'ovigére 
droit  (Gr.  36)  et  deux  de  ses 
épines.  Gr.  100. 


sexes;  leur  article  6  égale  la  moitié  de  l'article  4,  qui  est  lui-même  égal 
aux  trois  quarts  du  cinquième  ;  ces  deux  derniers  articles  sont  un  peu 


PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PASP^k  93 

arqués.  Les  articles  décroissent  un  peu  en  longueur  de  l'article  6  au  der- 
nier, qui  porte  une  griffe  étroite  presque  aussi  longue  que  lui-même. 

Longueur  des  quatre  derniers  articles  avec  le  nombre  de  leurs  épines 
denliculées  dans  le  type  femelle  (fig.  i-O)  : 

■      7»  article  :  0™™,00 

8e        __  On"n,40 

ye        _  (jmm  38 

IQe        _  0™m35 


8    opines. 
5      — 
4      — 


Lrs  paltes  (fig.  il-aO)  se  distinguent  par  la  réduction  de  leur  second 

tibia,  qui  est  à  peu  près  de  la  même 
longueur  que  le  fémur  et  notable- 
ment plus  court  que  le  tibia  1  ;  leur 
tarse  est  également  un  peu  plus 
court  que  le  propode  ;  les  griffes 
auxiliaires  font  totalement  défaut.  Le 
deuxième  article  coxalest  à  peu  près 
aussi  long  que  les  deux  autres  articles 
coxaux  ;  il  présente  dorsalement  une 


Fig.  47.  —  Symphon  proceroides  Bouv.,   cf.  —  La        Fig.  48.  —   Si/mp/ion  pioceroidcs    cf.  —  Les  tiois 
2'"  \>Mi'  (lroit(>.  (ir.  G  1/2.  arlirle.s  tcrjninaux  do  la  2''  patte  droi'e.  Gr.  16. 

saillie  subdistalc  sur  bicfuellc  je  nui  pu  voir  des  orifices  glandulaires. 
Cet  article  se  dilate  un  peu  de  la  base  au  sommet  chez  le  mâle, 
très  fort,  et  de  manière  à  devenir  piriforme  chez  la  femelle  (fig.  ')2), 
où  d'ailleurs  le  fémur  est  beaucoup  plus  renflé  que  chez  le  mâle.  Il  y  a 
un  orifice  sexuel  sur  toutes  les  pattes  dans  la  femelle,  et  Ton  voit, 
chez  certains  mâles,  une  rangée  de  saillies  à  pores  cémentaires  sur  le 
bord  ventral  du  fémur. 

Le  corps  est  dépourvu  de  pubescence,  mais  très  finement  granuleux  ; 
les  pattes  sont  ciliées  de  quelques  soies  fort  courtes. 


94  PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?«. 

Affinités.  — Cette  espèce  se  rapproche  surtout  du  N.hamatum  Hoek,  qui 
s'en  distinguo  d'ailleurs  par  ses  yeux  obsolètes,  ses  pinces  beaucoup  plus 
longues,  plus  arquées  et  plus   fortes,  ses  pattes  plus  allongées  et  plus 

grêles,  ses  palpes  où  l'article  2  est 


Fig.  49.  —  Nymphon  proceroides,  Ç.  —  La  2"  patte         Fig.  50.  —  Nijmphon  proceroides,  Ç.  —  Les  2=  et 
gauche  à,  parlir  ilu  2'  article  coxal.  Gr.  G  1/2.  3"  articles  coxaux  avec  l'oi'ifice  génital.  Gr.  18  1/2. 

beaucoup  plus  long  que  l'article  3  ;  il  rappelle  le  IV.  procerum  Hoek  par  la 
dilatation  (chez  la  femelle)  du  second  article  coxal;  mais  tous  ses  autres 
caractères  l'éloignentde  cette  espèce.  Le^V.  hamatam  en  une  espèce  sub- 
antarctique trouvée  par  le  <<  Challenger  »  dans  les  parages  des  îles  Crozet, 
par  1  375-1  600  brasses.  Le  N.  procerum  fut  également  capturé  par  le 
«  Challenger  »>  ;  c'est  une  espèce  abyssale  trouvée  à  l'ouest  de  Valparaiso. 


Genre  Chaetonymphon  G.  0.  Sars. 

Le  genre  Chœtonymphon  se  rattache  étroitement  aux  Nymphon,  dont 
il  se  distingue  par  le  corps  trapu,  la  pilosité  abondante  et  la  brièveté 
relative  des  pinces  des  chélicères.  Les  13  espèces  qu'il  renferme  sont 
toutes  localisées  au  voisinage  des  pôles  et  descendent  rarement  à  des 
profondeurs  un  peu  grandes;  8  d'entre  elles  sont  antarctiques  et  carac- 
térisées par  leur  tarse  plus  long  que  la  moitié  du  propode  ;  les  5  autres 
habitent  les  mers  arctiques  et  se  distinguent  par  leur  tarse  court,  qui 
atteint  au  plus  la  moitié  du  propode. 

Une  espèce  du  premiergroupe,  le  Ch.  brevicaudatum,  a  été  recueillie  par 
les  naturalistes  du  «  Pourquoi  Pas?  ». 


PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?«.  95 

Chaetonymphon  brevicaudatum  Miers. 

187.").  Nymphon  breincaiidatnm  E.-J.  Miers  (1875'),  p.  117. 

1879.  Nymphon  breviraiidntum  E.-J.  iMiers  (1879),  p.  200- 1.^4,  PI.  XI,  fig.  8. 

1879.  Nymphon  horridum  R.  Bohin  (1879),  p.  17.5,  Taf  I,  (ig-.  3-3 /•. 

1881.  Nymphon  brevicaudatum  P.  P.  C.  Hoek  (1881^).  p.  49,  PI.  IV,  Vig.  12-13,  et  PI.  V, 

(ig.  1-5.  (.'V.  hispidum  dans  les  planches). 
1888.  Nymphon  brevicaudatum  G.  Pfell'er  (1888),  p.  il,  1889. 

1902.  Chœtonymphon  brevicaudatum  K.  Moijius  (1902),  p.  181,  Taf.  XXVI,  fig.  1-0. 
1908.   Chxtonymphon  brevicaudatum  T.  V.  Ilo.igson  (1908),  p.  172. 

1910.  Chxtonymphon  brevicaudatum  E.-L.  Bouvier  (1910''),  p.  178. 

1911.  Chxtonymphon  brevicaudatum  E.-L.  Bouvier  (1911"),  p.  1138  (191^),  p.  41i. 

Dragage  n^  III  :  26  décembre  1008  ;  chenal  de  Roosen,  au  nord  de  l'île 
Casablanca;  latitude  sud  04°  48',  longitude  ouest  Paris  Go»  51'  ;  chalut  II, 
129  mètres;  température  de  l'eau  sur  le  fond  -f  Oo,55  ;  cailloux,  roche, 
vase,  grès  verdàtre.  Deux  exemplaires  «  brun  ptile  »,  l'un  mâle  avec  des 
œufs  qui  mesurent  un  peu  plus  d'un  demi-millimètre  (0°"»,7),  le  second 
femelle  (NO  20). 

Un  exemplaire  mâle  (N°  34),  où  je  n'ai  pu  apercevoir  les  orifices  sexuels. 

Cette  espèce  est  h.  la  fois  antarctique  et  subantarctique,  d'ailleurs  large- 
ment répandue,  puisqu'on  la  connaît  dans  la  province  de  Kerguelen  (à 
Kerguelen  d'après  Miers,  Bôhm,  Hoek,  Môbius,  Bouvier)  et  dans  la  pro- 
vince de  Magellan  [Nouvelle-Géorgie  (d'après Pfefler,  Bouvier),  Orcades  du 
Sud  (d'après  IIodgson)et  île  Casablanca  (d'après  les  recherches  du«  Pour- 
quoi l'as?  »)  I.  Elle  paraît  surtout  commune  à  Kerguelen,  où  on  la  trouve 
sur  le  rivage  et  jusqu'à  une  profondeur  de  450  mètres  (Mobius);  on  l'a 
prise  à  15  brasses  aux  Orcades  du  Sud. 

Les  trois  exemplaires  ci-dessus  sont  très  normaux,  avec  leur  céphalo- 
thorax concentré  (long  de  .3ii™,5),  leurs  pédoncules  optiques  coluni- 
naires  et  les  longues  soies  raides  qui  s'élèvent  sur  les  diverses  parties  de 
leur  corps,  notamment  sur  les  pattes.  Dans  la  femelle  du  N»  20,  il  y  a 
une  épine  denticulée  de  plus  sur  divers  articles  des  ovigères. 

Deuxième  Famille.  —  PALLENID.(E  P.  P.  C.   Hoek. 

Les  Pallénidés  sont  voisins  desNymphonidés,  ainsi  que  l'ont  reconnu 
la  plupart  des  auteurs,  entre  autres  M.  Loman  (1908,  40),  quis'estappli(|ué, 
non  sans  succès,  à  bien  meltre  en  évidence  les  caractères  distinctifs  des 


96  PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?«. 

deux  genres  principaux  de  cette  famille  :  les  Pallene  Johnston  et  les  Para- 
j)pUenc  Carp.  Les  palpes  font  presque  toujours  défaut  chez  les  Pallénidés, 
mais  on  en  trouve  encore  des  rudiments  dans  quelques  espèces  de 
Varapallene  [longiceps  Bolim,  langukla  Hoek)  et  de  Pallene  [dimorpha 
Hoek,  valida  Hasswell),  de  môme  que  chez  les  mâles  du  genre  Neopallene 
Dohrn.  Ces  rudiments  se  réduisent  à  un  court  bourgeon,  sauf  dans  la 
Parapallene  longiceps^  où  ils  sont  aussi  longs  que  la  trompe  et  comptent 
deux  articles,  ainsi  que  j'ai  pu  le  constater  sur  un  exemplaire  des  collec- 
tions du  Muséum  (4911''^,  1136).  Les  ovigères  sont  également  un  peu 
variables  :  d'ordinaire,  ils  ont  une  structure  primitive  et  se  composent  de 
dix  articles,  avec  épines  difierenciées  et  griffe  terminale;  pourtant  la  griffe 
manque  à  tous  les  Pallene^  sauf  dimorpha  Hoek,  et  à  deux  espèces  de 
Parapallene  {longiceps?  et  languida)  ;  il  n'y  a  pas  d'épines  spéciales  aux 
ovigères  des  Parapallene  capra  Loman  et  Gruhei\\oc^\^. 

La  famille  comprend  cinq  genres  :  Parapallene Çi?i.v[i,  Cordi/locheleG.  0. 
Sars,/^5e»f/o;j«//e??eWilson,/*«//i???e  Johnston  et /V^jo/ja/Z^rt^  Dohrn.  Les  trois 
premiers  se  distinguent  par  l'absence  de  grifies  auxiliaires,  tandis  que  les 
deux  autres  en  sont  pourvus.  Dans  le  genre  Parapallene^  les  doigts  des 
chélicères  sont  finement  et  régulièrement  denticulés,  comme  dans  les 
Nymphonidés,  alors  que  les  épines  sont  remplacées  par  de  grosses  dents 
souvent  absentes  chez  les  Cordylockele  et  Pseudopallene,  les  espèces  de  ce 
dernier  genre  ayant  sur  le  corps,  ordinairementaussi  sur  le  scape  des  chéli- 
cères et  sur  les  pattes,  une  armature  épineuse  qui  manqueaux  genres  pré- 
cédents. Quant  aux  Pallene,  elles  se  distinguent  des  Neopallene  par  leurs 
ovigères,  qui  sont  presque  toujours  dé[)ourvus  de  griffes  et  dont  les 
épines  spéciales  sont  obtuses  au  lieu  d'être  aiguës. 

Ainsi  comprise,  la  famille  compte  actuellement  31  espèces,  dont  5  seu- 
lement sont  antarctiques,  la.  Pallenedi?norphalloek,  et  4  espèces  du  genre 
Pseudo pallene.  Le  nombre  desespèces  arctiques  est  de  9. 

Les  trois  espèces  recueillies  par  le  «  Pourquoi  Pas?  »  appartiennent 
toutes  au  genre  Pseudo  pallene;  deux  d'entre  elles  n'étaient  pas  connues 
jusqu'alors. 


PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?».  97 

Genre  Pseudopallene  Wilson. 

Ce  genre  est  propre  aux  régions  polaires  ;  des  6  espèces  qui  le  repré- 
sentent, 2  habitent  les  mers  arctiques  {P.  spinipes  Fab.  et  P.  circularis 
Goodsir),  les  4  autres  sont  antarctiques.  A  l'exception  de  la  /*.  aush^alis 
llodgson,  ces  dernières  font  partie  des  récoltes  du  «  Pourquoi  l'as?  ». 

Les  Pseudopallene  sont  très  voisines  des  Cordijlochele,  qui  comptent 
3  espèces  toutes  arctiques.  J'ai  indiquéplus  haut(p.  90)  les  caractères  essen- 
tiels qui  différencient  les  deux  genres  ;  il  y  aurait  aussi,  chez  les  Pseu- 
dopallene, des  soies  menues  autour  de  la  bouche,  mais  il  ne  m'a  pas  été 
possible  d'observer  ces  formations  spéciales. 

Pseudopallene  cornigera  Mobius. 

1902.  Pseudopallene  cornigera  K.  Mobius  (1902),  p.  188G,  Tuf.  XXVII,  lîg-.  i4-2i). 

1905.  Cordijlochele  Turqueti  E.-L.  Bouvier  (1905),  p.  297. 

1906.  Cordi/lochele  Turqueti  E.-L.  Bouvier  (1906'),  p.  18. 

1906.  Cordijlochele  Turqueti  E.-L.  Bouvier  (1906''),  p-  33-39,  fig-.  7-18  bis. 

1907.  Pseudopallene  corniyera  T.  V.  Hodgson  (1907''),  p.  7,  PI.  I,  fig-.  3. 
1911.  Pseudopallene  cornigera  E.-L.  Bouvier  (1911''),  p.  1138. 

Dragage n» XVII  :  2(3 décembre  1909  ;  ShetlandsduSud,  île  du  Roi-George, 
baie  de  l'Amirauté  ;  latitude  sud  02°  12',  longitude  ouest  Paris  00°  '6'.V  \ 
chalut  I,  420  mètres;  température  de  l'eau  sur  le  fond  -f  0o,3;  vase, 
cailloux. 

Un  exemplaire  «  brun  »  sur  le  vivant  (n^  734),  aujourd'hui  tout  à  fait 
décoloré.  C'est  un  mâle  parfaitement  adulte,  encore  qu'il  ne  m'ait  pas  été 
possible  d'y  apercevoir  les  orifices  sexuels.  Vers  le  bout  distal  du  long 
articledesovigères  (le  cinquième),  se  trouve  encore  le  manchon  cémentaire 
qui  réunissait  les  œufs,  et  des  larves  sont  encore  agrippées  au  manchon.  Ces 
larves  n'ont  que  deux  paires  de  pattes  bien  développées,  la  troisième  étant 
réduite  encore  à  des  bourgeons;  les  chélicèresysont  puissantes;  la  trompe 
est  réduite. 

Cet  exemplaire  ressemble  tout  à  fait  à  celui  que  j'ai  désigné  antérieu- 
rement sous  le  nom  de  Cordijlochele  Turqueti,  notamment  par  sa  trompe 
qui  est  cylindrique  dans  la  moitié  basilaire  etensuife  franchcmentconique, 
par  ses  protubérances  céphaliques  peu  divergentes,  par  son  abdomen  fran- 
chement horizontal  et  par  les  saillies  à  peine  indiquées  de  ses  prolon- 

Expédiiion  Charcol.  —  Bouvieu.  —  l'ycnogonides  du  «  l'uuinuoi  l'as?  ».  13 


98  PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS  P  ^k 

gements  coxaux  ;  la  seule  difTérence,  c'est  que  les  ovigères  ne  se  terminent 
point  par  une  petite  griffe,  mais  par  une  épine  denticulée.  Il  semble  donc 
bien  que  les  deux  exemplaires  dus  à  M.  Charcot  se  distinguent  de  l'espèce 
de  M.  Môbius.  Pourtant  ils  ont  avec  elle  les  ressemblances  les  plus 
étroites,  et  je  pense  qu'il  est  sage  de  se  ralliera  l'opinion  de  M.  Hodgson 
qui  tend  à  identifier  les  deux  formes.  Toutefois,  comme  on  vient  de  le 
voir,  il  s'en  faut  que  cette  identité  soit  absolue  ;  l'espèce  ayant  été  capturée 
dans  la  province  de  Kerguelen  (aux  îles  Bouvet,  par  450  mètres,  d'après 
M.  Môbius),  dans  laprovinceaustralasienne  (entre  12l5et41  brasses  d'après 
M.  Hodgson),  puis  par  les  deux  expéditions  Charcot  dans  la  pro- 
vince de  Magellan  (Port-Charcot  et  Shetlands  du  Sud),  on  peut  croire 
qu'elle  présente  des  variations  assez  importantes  et  que  les  exemplaires 
de  la  province  magollanique  sont  notablement  différents  des  autres. 

En  tout  cas,  je  crois  que  cette  espèce  établit  un  passage  très  net  entre 
les  PseudojmUene  et  les  Cordijlochcle  et  qu'il  ne  convient  pas  de  distin- 
guer les  deux  gemmes  par  la  présence  des  soies  buccales,  car  je  n'ai  pu 
observer  ces  dernières  dans  les  deux  spécimens  rapportés  par  M.  Charcot. 

Pseudopallene  brachyura  E.-L.  Bouvier. 
1911.  Pseudopallene  brachyura  E.-L.  Bouvier  (1911''),  p.  1138. 

Dragage  no  VI  :  i5janvier  1909,  entrée  de  la  baie  Marguerite,  entre  l'île 
Jenny  et  la  terre  Adélaïde;  chalut  I,  254  mètres;  température  de  l'eau 
sur  le  fond  +  lo,18;  roche,  gravier. 

Un  exemplaire  femelle  «jaune  pâle  »  (N°  136). 

Voici  les  dimensions  de  cet  exemplaire  : 

MiUim. 

Longueur  de  la  trompe 1,8 

Diamètre  maximum  de  la  trompe  (au  milieu) 0,47 

Longueur  du  céphalon 1,27 

Largeur  du  céphalon  dans  sa  partie  antérieure  la  plus  large. . .  1,50 

—  au  cou 0,44 

Diamètre  du  tubercule  oculaire 0,42 

Longueur  totale  du  céphalothorax 4,00 

Largeur  du  céphalothorax  dans  la  partie  la  plus  étroite   du 

2®  segment 0,57 

Largeur  du  céphalothorax  avec  ses  prolongements    (2°  seg- 
ment)    2,60 


PYCNOGONIDES  DU  i^  POURQUOI  PAS?^^.  99 

Millim. 

Longueur  des  coxie  de  la  2«  patte  droite 3,40 

—  du  2»  art.  coxal  —  2,00 

—  fémur  —  ^i5 

—  tibia  1  —  -iiO 

—  tibia  2  —  ^"',2 

—  tarse  (fort  court)  avec  le  propode 1,0 

—  de  la  griffe 1,2 

La  Irompe  (fig.  51  )  est  un  peu  plus  courte  que  le  tronc  ;  insérée  oblique- 
ment et  ventralement  en  arrière  du  liord  anté- 
rieur de  la  partie  céphalique,  elle  s'étrangle  no- 
tablement au  niveau  de  son  premier  tiers,  puis 
se  dilate  un  peu  et  se  rétrécit  en  cône  terminal. 
Sa  pointe  buccale,  très  légèrement  dilatée, 
porte  quelques  menues  saillies  mais  no  semble  /^?<\<^0^ 
pas  ornée  de  soies. 

Le  céphalon  (fig.  51,  52)  est  médiocrement 
allongé;  il  se  dilate  un  peu  au  niveau  du  tuber- 
cule optique,  afin  de  donner  naissance  aux  ovi- 
gères,  puis  vient  un  cou  fort  étroit  et  une  région 
céphalique  très  large  qui  se  prolonge  en  dessus, 

,        ,  .,  ,  •     1        1-    •     '         11-  Fis-     51-  —    l'seuduiial/ene  ira- 

de  chaque  cote,  en  une  pointe  dirigée  oblique-      chyuva  Monv.,  9.— Lani.nai 

,    ,  I        .     1  1  1  •  i      >  vu  lie  (Ji)S  avec  les    cliélicères, 

ment  eji  dehors.  Le  tubercule  oplnpie  est,  a  sa      les  ovif,-. es  eiia  base  des  pattes. 
base,  aussi  large  que  le  cou,  peu  élevé  et  large- 
ment obtus  ;  il  porte  quatre  yeux  d'un   noir  rougCoître  bien  séparés  et 
assez  petits,  les  deux  antérieurs  étant  d'ailleurs  plusgrands  que  les  autres. 
Les  segments  du //w^c  (fig.  51 ,52)  sont  peu  larges,  nettement  articulés  et 

'A         à_     \  'Si-         -^    I? 

Fig.  .ï2.  —  Pseudopallene  brachyura,   Ç.   —  L'exemplaire   de  la    figure  pri'-rédenle  vu  du  coté  gauche, 
avec  les  cliélicères  et  la  base  des  pattes.  Gr.  IG.' 

rétrécis  en  avant;  leurs  prolongements  coxaux  sont  assez  longs  et  séparés 
par  de  grands  intervalles;  rétrécis  à  la  base,  ils  se  dilatent  ensuite  légère- 


100  PYCNOGONIDES  DU  ^i  POURQUOI  PAS?>k 

ment  et  se  terminent  par  deux  pointes,  l'une  située  en  avant,  l'autre  en 
arrière. 

Vahdomen  se  réduit  à  une  légère  saillie  subconique,  d'où  le  nom  de 
hrachyura  que  j'attribue  à  l'espèce;  il  est  à  peu  près  vertical. 

Le  scape  des  chélicères  (fig.  SI ,  52)  n'atteint  pas  l'extrémité  de  la  trompe  ; 
il  se  recourbe  en  dedans  et  se  dilate  assez  fortement  de  la  base  au  sommet. 
Les  pinces  sont  relativement  réduites,  un  peu  plus  courtes  que  le  scape, 
et  un  peu  moins  larges  que  les  parties  terminales  de  ce  dernier.  A  peu 
près  droites,  c'est-à-dire  sans  inflexion,  elles  se  distinguent  par  leurs 
doigts  qui  sont  dépourvus  de  dents  et  à  peu  près  de  la  longueur  de  la 
portion  palmaire.  Le  doigt  mobile  est  grêle,  peu  arqué  et  porte  une 
griffe  aiguë  ;  le  doigt  fixe  est  beaucoup  plus  large,  bien  droit,  et  se  termine 
sans  griffe  par  un  bout  largement  obtus. 

Les  ovigères  (fîg.  51,  53)  sont  forts  et  assez  courts  ;  l'article  2  est  plus 

long  que  le  premier,  et  le  troisième  à  peu  près 
de  même  longueur  que  les  deux  précédents  réu- 
nis ;  l'article  4  dépasse  d'environ  un  tiers  la  lon- 
gueur du  troisième  et  égale  le  suivant,  mais 
il  est  arqué  ;  les  autres  articles  sont  subégaux 
et  se  réduisent  de  plus  en  plus  en  largeur.  On 
observe  une  saillie  sur  le  bord  de  l'article  5. 

Les  épines  différenciées  des  quatre  derniers 

articles  portent  des  denticules  nombreux,  mais 

peu  saillants,  qui  prennent  une  forme  linéaire 

dans  la  partie  terminale.  L'état  des  ovigères  ne 

c/i^m-a  9- ovigére  gauche  vu   m'a  pas  pcmiis  de  fixer  le  uombrc  des  épines, 

du  côt(5  ventral  (Gr.  29)  et  deux  r         r  r  ' 

de  ses  épines  plus  grossies  (io3    q^i    paraissent  assez    nombreuses.    Celle   qui 

occupe    le   bout  du  dernier  article   ressemble 
à  une  griffe    dentée. 

Lespattes  (fig.  54)  sont  remarquables  par  les  deux  fortes  pointes  distales 
de  leur  premier  article  coxal,  parla  forme  et  la  dimension  de  l'article  2  qui 
se  dilate  régulièrement  de  la  base  au  sommet,  et  qui  égale  presque  en  lon- 
gueur la  moitié  du  fémur.  Ce  dernier  est  très  dilaté  dans  notre  type  qui 
est   une  femelle,   à  peine  plus  long  que  le  tibia  1,  mais  beaucoup  plus 


53.    —   Pseudopallene    bra- 


Fig.  54.  —  Pseudopallene  brachyura,  Ç.  —  La  2^ 
patte  gauche  (on  n'a  pas  figuré  les  soios  du  tarse 
et  du  propode).  Or.  6  ij2. 


PYCNOGONIDES  DU  fi  POURQUOI  PAS?«.  loi 

court  que  le  tibia  2.  Il  y  a  de  fortes  soies  spiniformcs  sur  le  bord  interne 
du  tarse,  qui  est  très  court,  et  du  propod<',  (jui  est  normalement  arqué  ;  la 
grilTe  est  presque  aussi  longue 
que  ce  dernier  article.  Le  deuxième 
article  coxal  (fig.  55)  présente 
quelques  faibles  saillies  coniques 
terminéesparunecourtesoieraide; 
des  saillies  plus  réduites  mais 
plus  nombreuses  et  longitudina- 
lement  situées  se  trouvent  sur  les 
deux  tibias,  où  elles  se  terminent 
aussi  par  de  courtes  soies;  les 
soies  fémorales  sont  rares,  plus 
réduites  et  sans  saillie  basi- 
laire. 

Les  orifices  sexuels,  grands  et 
ovalaires,  se  trouvent  sur  la  face  ventrale  et  presque  à  rextrémité  distale 
de  tous  les  deuxièmes  articles  coxaux. 

Affinités.  —  Cette  espèce  est  voisine  de  la  P.  australis  Hodgson 
(1907a,  10,  PI.I,  lig.  2),  capturée  parla  «  Discovery  »aulargede  la  Barrière, 
latitude  sud  78°  25',  longitude  est  Greenwich  1 85°  39',  à  300  brasses  de  pro- 
fondeur. Les  caractères  qui  distinguent  cette  dernière  espèce  de  la  nôtre 
sont  les  suivants  :  1°  la  trompe  ne  présente  pas  de  rétrécissement  dans  sa 
moitié  basilaire  ;  2°  la  partie  antérieure  du  céplialon  est  relativement 
beaucoup  plus  large  ;  3°  l'abdomen  est  assez  long,  fusiforme  et  oblique- 
ment relevé  ;  4°  les  saillies  terminales  aiguës  des  prolongements  coxaux  et 
du  picmier  article  coxal  sont  beaucoup  plus  réduites;  5°  la  pince  des 
chélicères  est  beaucoup  plus  large  que  le  scape,  et  son  doigt  fixe  se  ter- 
mine en  pointe  ;  6°  l'article  5  des  ovigères  est  beaucoup  plus  long  que  le 
précédent,  et  les  épines  différenciées  des  ([uatre  articles  terminaux  ne 
sont  denticulées  que  dans  leur  moitié  distale  ;  7o  l'article  tibial  2  des  pattes 
n'est  pas  plus  long  que  le  précédent.  Les  saillies  sétifères  des  pattes  sont 
à  peu  près  distribuées  de  môme  dans  les  deux  espèces. 


102  PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PASP>^. 

Pseudopallene  cristata  E.-L.  Bouvier. 
1911.  Pseudopallene  cristata  E.-L.  Bouvier  (1911"),  p.  1138. 

Dragage  n°  V  :  29  décembre  1908;  chenal  Peltier,  entre  l'îlot  Goetschy 
et  l'île  Doumer;  chalut  II,  92  mètres;  température  de  l'eau  sur  le  fond 
■ —  0°,  1  ;  vase  grise,  gravier. 

Un  exemplaire  mâle  «  brunâtre  »  (N"  45)  ;  un  autre  mâle  «  jaune  foncé  » 
avec  des  œufs  (N^  47). 

Dragage  no  VII  :  16  janvier  1909  ;  près  de  la  Terre  Alexandre  ;  chalut  I, 
250  mètres;  température  de  l'eau  sur  le  fond —  1°, 6  ;  roche. 

Un  exemplaire  mâle  «  jaune  sale  »  avec  des  larves  (N°  158).  Voici  les 
dimensions  de  ce  dernier  exemplaire  : 

Millim. 

Longueur  de  la  trompe 2,6 

Diamètre  de  la  trompe  à  sa  base 0,7 

Longueur  du  céphalon 1,7 

Largeur  du  céphalon  dans  sa  partie  antérieure  la  plus  large.  .  1,9 

—  —       au  cou 0,9 

Diamètre  du  tubercule    oculaire 0,4 

Longueur   totale    du   céphalothora.x 4 

Largeur  du  céphalothorax  dans  la  partie  étroite  du  2«  segment.  1,3 
Largeur   du   céphalothorax  avec   les  prolongements   latéraux 

(2»  segment) 3,2 

Longueur  de  l'abdomen 1,3 

—  des  coxae  de  la  2^  patte  droite 4 

—  du  2«  article  coxal 2 

—  du  fémur 5,3 

—  du  tibia  1 4,8 

—  du  tibia  2 5,5 

—  -  du  tarse  avec  le  propode 1,9 

—  de  la  griffe 1,3 

La/ram/>e(fig.  55)  est  longue  et  atteintle  milieudesdoigtsdeschélicères; 
elle  se  rétrécitun  peu  depuis  la  base  dans  son  premier  tiers,  beaucoup  plus 
ensuite  et  régulièrement  pour  se  terminer  en  un  bord  étroit  et  obtus,  de 
teinte  brunâtre,  qui  m'a  semblé  dépourvu  de  soies. 

.  Le  céphalon  (fig.  55,  56)  est  beaucoup  plus  large  que  long  à  cause  du  grand 
développementdesapartie  antérieure  qui  se  compose,comme  d'ordinaire,  de 
deux  lobes  ;  chacun  de  ces  derniers  se  prolonge  en  une  courte  pointe  dor- 
sale. Le  cou  est  un  simple  étranglement,  d'ailleurs  profond;  en  arrière,  le 


PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?».  103 

céphalon  se  dilate  un  peu  et  porte  le  tubercule  oculaire,  qui  est  un  mame- 
lon arrondi  au  sommet.  Les  yeux  sont  noirs  et  assez  grands,  surtout  ceux 
de  la  paire  antérieure  ;  des  intervalles  très  nets  les  séparent. 

Lessegmontsdu/ro/?f  (fig.55,  56)sontarticulésentreeuxetdorsalement 
saillants,  surtout  au  bord  postérieur,  où  ils  s'élèvent  en  une  forte  et  large 
pointe  inclinée  en  arrière.  Les  prolongements  coxaux  sont  presque  con- 
tigus,  étranglés  à  la  base  et  à  peine  aussi  longs  que  la  largeur  de  l'article  ; 
sur  chacun  de  leurs  angles  dorsaux  externes  s'élèvent  une  ou  deux  épines 

recourbées  en  dehors  et  semblables  à 
celles  (jue  nous  trouverons  en  abon- 
dance sur  les  pattes. 

V abdomen  (fig.  55,  50)  est  assez 


long,     fusiforme     et     notablement 


relevé. 


\^ 


"n'^- 


Fig.  00.  —  PseudopaUeiie  cristala  Bouv.  —  Un 
exeinpliure  cf  vu  de  dos  avec  les  cliélicéres  et 
la  base  des  paltes.  Gr.  8. 


Fig.  o(i.  —  Pseudopallene  cristala.  —  Un  Cf  vu  du 
coté  gauclie,  avec  la  cliélicère  correspondante. 
Gr.  8. 


Lescapedes(?//^7/céres(fig.55,56)estpeuinfïéchi,assezétroitdanssapar- 
tiebasilaire,ensuitebienpluslarge  et  subcylindrique.  Lespinces,  peupuis- 
santesetsans grande  inflexion,  présententù  peu  prèslalongueur  du  scape; 
assez  étroites  à  la  base,  elles  ollrenl  leur  largeur  maxima  un  peu 
avant  la  base  des  doigts  ;  ces  derniers  ont  à  peu  près  la  longueur  de  la  por- 
tion palmaire;  leurs  bords  internes  sont  incurvés;  leur  pointe  brune  est 
subaiguë;  le  doigt  mobileest  légèrement  arqué,  le  doigt  fixe  presque  droit. 
11  y  a  quelques  faibles  denticules  sur  laface  dorsale  du  scape  des  chéli- 
cères. 

Les  ovigères  (fig.  57)  sont  très  remarquables  par  la  longueur  et  la  forme  de 


104  PYCNOGONIDES  DU  «  POURQUOI  PAS?  ». 

leur  cinquième  article,  qui  est  aussi  long  que  les  quatre  précédents  réunis^ 
grêleetbacilliforme  dans  toute  son  étendue,  saufà  sa  partie  distale,oùil  s'é- 
largit brusquement  et  porte  en  outre 
une  sphérule  sur  sa  face  externe.  Le 
premier  article  est  très  court;  le 
deuxième   notablement    moins;  le 


Fig.  57.  —   Pseudopallene   cristata,  cf.  —  Ovigère      Fig.  58.  —  Pseudopallene  cristata,  cf.  —  Extrémité 
du    coté    di-oil,   vu    par    la     lace    dorsale.    Gr.  d'un  ovigère  (Gr.  34)  et  trois   de  ses  épines  plus 

4  d/2.  grossies.  Gr.  153. 

troisième  à  peu  près  aussi  long  que  les  deux  précédents  réunis,  mais  plus 
court  que  le  quatrième,  qui  est  arqué  en  sens  inverse;  les  cinq  derniers 
articles  sont  subégaux  (fig.  58).  Les  épines  différenciées  ont  un  bout 
obtus  et  portent  très  peu  de  denticules  ou  pas  du  tout,  comme  on  l'ob- 
serve notamment  sur  celles  des  septième  et  huitième  articles;  à  l'extré- 
mité distale  obtuse  du  dixième  article  j'ai  observé  une  très  légère  spinule 
dans  le  spécimen  dont  j'ai  fait  une  étude  approfondie.  Dans  cet  exem- 
plaire, les  épines  denticulées  des  articles  7,  8,  9  et  10  étaient  au  nombre 
de  13,  10,  9,  13. 

Lespattes  (fig.  59)  sont  tout  à  fait  remarquables  parleurs  épines  serrées, 
fortes  et  recourbées  en  dehors;  sur  le  fémur  et  les  deux  tibias,  ces  épines 
se  groupent  en  quatre  rangées  longitudinales  :  deux  dorsales,  une  en  avant, 
l'autre  en  arrière  ;  il  y  a  en  outre  une  rangée  ventrale  d'épines  beaucoup 
pluspetites;  sur  le  fémur,  la  rangée  dorsale  antérieure  est  incomplètement 
développée.  Il  y  a  simplement  deux  rangées  latérales  sur  les  articles 
coxaux,  et  encore  ne  sont-elles  bien  développées  que  sur  les  deux  pre- 


PYCNOGONinES  DU  ^^  POURQUOI   l'ASP».  105 

iniei's  tirticles,  |)Oiirl;iiil  une  fjiiblc  série  vrnli'ule  est  iiuiniresleiiienl  dillé- 
renciée  sur  le  deuxième.  Il  y  a  quelques  spiiiulcs  sur  la  face  dorsale  du 
tarse  et  du  propode,  des  soies  spinifonnes 
sur  le  bord  interne  de  ces  deux  articles.  La 
griffe  est  presque  aussi  longue  que  le  pio- 
pode,  qui  est  d'ailleurs  assez  court.  Le  leinur 
et  le  tibia  2  sont  à  peu  près  de  même  lon- 
gueur et  iiotablementplus  longs  que  letibial  . 
Le  deuxième  article  coxal  est  un  peu  plus 
long  que  les  deux  autres  réuni  s  ;  sur  sa  face 
dorsale  plane  s'élève,  à  la  naissance  du  tiers 
distal,  un  tubercule  obtus  probablement  glan- 
dulaire. Les  orifices  sexuels,  très  difficiles 
à  apercevoir,  m'ont  |)aru  localisés  sur  les 
deux  paires  de  pattes  postérieures,  où  ils 
occupent  ventralement  le  bord  distal  de 
l'article.  Diamètre  des  onifs,  300  u.. 

Affinités.  —  Par  le  revêtement  épineux 
de  ses  appendices,  sa  crête  dorsale,  la 
forme  du  corps  et  la  nature  du  tubercule 
optique,  cette  espèce  présente  des  affinités 
étroites  avec  la  /'.  circularis  Goodsir,  des  mers  boréales,  excellem- 
ment décrite  et  figurée  par  M.  G.  0.  Sars  (1891,  3M,  1*1.  III,  fig.  :^.  Mais 
elle  s'en  distingue  au  premier  abord  par  sa  trompe  effilée  (et  non  subcylin- 
drique), les  doigts  inermes  de  ses  pinces  et  (),ir  ses  tubercules  dorsaux, 
qui  sont  bien  plus  élevés  et  d'ailleurs  indivises.  Les  ovigères  des  mâles 
de  notre  espèce  sont  en  outre  très  |)articuliers. 


FiR.  SM.   —  l'seudopallene  crislala,  O'. 
—  l.n  2''  patli'  driiifi'.  Ijr.  ti  1/i 


Troisième  famille.  —  PHOXICHILIDIID^. 

Les  Phoxichilidiidés  sont  d'oi-dinaire  (•loignf's  des  deux  ramilles(|ui  pré- 
cèdent, et  M.  Loman  (1908),  à  l'exemple  di-  M.  Iloeki  Voir  plus  baut,  p.  iOj 
les  place  même  dans  une  série  différente,  fis  me  paraissent  présenter 
l'allure  spéciale  et  tous  les  caractères  essentiels  des  Nymphonomorpbes, 

Expédition  Cliiircol.  —  U.jivikh.  —  ('vi.nuguiiicio  Ju  «   l'ouniuui  l'as  ?  ».  l 'i 


io6  PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS  ?  >k 

mais  c'est  à  tort  que  je  les  ai  considérés  (1910»,  31  ;  1911^,  350i  comme 
issus  desPalléniclés,  car  leurs  chélicères  ont  assez  fréquemment  un  scape 
de  deux  articles,  et  ce  caractère  ancostral  fait  défaut  à  tous  les  Nympho- 
nidés  et  Pallénidés  actuellement  connus.  En  fait,  les  Phoxichilidiidés, 
avec  les  Phoxichilidés  qui  leur  font  suite,  constituent  dans  les  Nym- 
phonomorphes  un  rameau  parallèle  à  celui  desNymphonidés-Pallénidés, 
et  ils  se  rattachent  à  la  même  forme  primitive.  La  ressemblance  avec  les 
Pallénidés  est  très  grande  (palpes  rudimentaires  ou  nuls,  ovigères  sans 
griffe  ni  épines  comme  chez  certains  Pallénidés],  mais  elle  provient 
d'une  évolution  analogue,  non  d'une  filiation  entre  les  deux  familles.  Au 
surplus,  il  est  un  caractère  structural  qui  permet  de  distinguer  au  premier 
abord  les  Phoxichilidiidés,  c'est  la  position  du  tubercule  oculaire  qui 
se  trouve  en  avant  du  milieu  du  céphalon  au  lieu  d'être,  comme  de 
coutume,  situé  en  arrière;  ce  caractère  est  le  seul  qui  permette  à  coup 
sûr  de  distinguer  la  famille,  mais  il  est  le  résultat  d'une  adaptation  secon- 
daire et  ne  peut  suffire  pour  éloigner  les  Phoxichilidiidés  de  l'ensemble  des 
autres  Nymphonomorphes. 

M.  Loman  (1908,  63-G5j  a  justement  insisté  sur  linqjortance  et  les 
variations  des  ovigères  dans  cette  famille,  où  ils  sont  d'ailleurs  toujours 
dépourvus  d'épines  spéciales  et  de  griffes  :  ils  se  composent  de  dix 
articles  bien  distincts  dans  les  Pal/enopsis  Wilson,  genre  primitif,  où  le 
scape  des  chélicères  comprend  deux  articles  parfois  soudés  et  où  les  palpes 

« 

existent  encore  à  l'état  de  rudiments;  dans  les  Rigona  Loman,  qui  sont  des 
Pallenopsis  à  scape  simple  et  sans  palpes,  on  trouve  déjà  plusieurs 
articles  concrescents  aux  ovigères  de  la  femelle;  les  ovigères  manquent 
chez  la  femelle  dans  les  trois  autres  genres,  qui  constituent  le  reste  de  la 
famille,  ceux  du  mâle  comprenant  six  articles  dans  les  Anoplodachjlus 
Wilson  et  les  Halosoma'l  Cole,  et  cinq  seulement  chez  les  PhoxiclùUdium 
Edwards,  qui  nous  présentent  le  terme  de  I  "évolution  chez  les  Phoxichili- 
diidés. 11  va  sans  dire  que  ces  trois  derniers  genres  sont  dépourvus  de 
palpes  et  que  le  scape  de  leurs  chélicères  n'est  pas  articulé. 

La  famille  comprend  actuellement  49  espèces,  dont  5  arctiques  et  9  antarc- 
tiques. (]es  dernières  appartiennent  aux  genres  Pallenopsix  et  Anoplodac- 
tylus.  dont  un  seul  est  représenté  dans  les  récoltes  du  <<  Pourquoi  Pas  ?  ». 


PYCNOGONIDES  DU  >i  POURQUOI  PAS?».  107 

(jenre  Pallenopsis  Wilson. 

Avec  leurs  chélicèros  dont  le  scape  a  deux  articles  parfois  soudés, 
avec  leurs  palpes  rudimentaires,  leurs  ovigères  de  10  articles  dans  les 
deux  sexes  et  leur  corps  nettement  segmenté,  les  Fallrnopsis  se  placent 
à  la  base  de  la  famille  ;  elles  doivent  se  rattacher  aux  formes  ancestrales 
problablement  éteintes  dont  les  chélicères  avaient  un  scape  biarticub'. 

Le  genre  comprend  20  espèces,  les  unes  sublittorales,  les  autres 
répandues  à  des  profondeurs  diverses  et  même  abyssales.  Deux  seulement 
sont  arctiques,  tandis  qu'on  en  connaît  7  dans  les  régions  avoisinant  le  pôle 
■A\i%[,rs.\[flatnin('nsis  I\r.,/y//o.vrt  Hodgson,  cillosa  llodgson,  /rm«/^dlodgson, 
liiriiKilis  llod^aon,  pafrff/o/i ira  lloek,  f/ln/jra  Môbius,  /narro/fi/.r  Bouvier), 
dont  trois  ont  été  recueillies  par  le  »  Pourquoi  Pas?  ». 

Pallenopsis  pilosa  lloel<. 

18S1.  PlioxicliUidtum  pilnsum   P.  P.C.  Hoek.  ^1881",.  y.  Ofi,  PI.  XIII.  11--.   Iii-ir5. 

1883.  Pallenopsis  pilosn  P.  P.  C.  Hoek  (1883),  p.  0. 

l'.iiiT.  rnllenopsis  pilosn  T.  V.   Hodysoii  (1907»i,  p.  15,  PI.  II,  lig-.  2. 

l'.ili.   Pallenopsis  pilosd  E.-L.  Bouvier  (1911''),  p.  113'.!. 

Dragage  no  Vil  :  l.'i  janvier  1909,  entrée  de  la  baie  Marguerite,  entre 
l'île  Jenny  et  la  Terre  Adélaïde  ;  chalut  1,  2;ii  mètres;  température  de 
l'eau  sur  le  fond  +   1°,18  ;  roche,  gravier. 

Un  jeune  exemplaire  u  jaune  pâle  »,  dont  le  céphalothorax  atteint  à 
peine  3  millimètres  de  longueur  (N°  136).  Les  ovigères  n'(>xistent  pas 
encore,  même  à  l'état  de  bourgeon  ;  le  large  tubercule  oculaire  forme  une 
colonne  assez  haute,  qui,  au-dessus  des  yeux,  s'élève  en  un  puissant  cône 
aigu  séparé  du  sommet  de  la  colonne,  à  droite  et  à  gauche,  par  une  légère 
échancrure.  L'abdomen  est  très  fortement  relevé. 

Dragage  n°  Vil  :  16  janvier  1909,  près  de  la  Terre  Alexandre  l^^^  ;  cha- 
lut I,  2oO  mètres;  température  de  l'eau  sur  le  fond  +   l°,0;  roche. 

Une  femelle  adulte,  de  couleur  brune  sur  le  vivant  (.\°  l."i6);  le  céphalo- 
thorax mesure  (l^i'ïi,;)  et  l'abdomen  i  millimètres,  c'est-à-dire  un  |)eu 
plus  que  le  tronc.  Le  haut  tubercul(>  oculaire  (lig.  60)  s'élève  en  un  cône 
régulier,  sans  échancrure  aucune,  de  la  base  au  sommet,  (|ui  est  nettement 
obtus.  L'abdomen  est  dans  le  })rolongement  de  l'axe  du  corps. 


loS  PYCNOGONIDES   DU  a  POURQUOI  PAS?«. 

l)i-a^af;e  11°  X  :  22  janvipr  1000,  prt's  de  la  Terre  Alexandre  l^ ;  cha- 
lut 1,  2!)7  nièli-es;  lempérature  de  l'eau  sur  le  fond  +  Oo,0  ;  roche,  vase 

bleue. 

Une  femelle  de  môme  taille  et  de  même 
coloration  que  la  précédente,  mais  le  tu- 
bercule oculaire,  très  évasé  à  la  base, 
devient  presque  une  colonne  jusqu'au-dessus 
des  yeux,  après  quoi  il  se  continue  par  une 
saillie  arrondie  qui  présente  au  sommet  une 


Fig.  60.  —  l'aUeiinpsis  pilosa,  Ç .  — 
Partie  antérieure  du  céplialon 
avec  les  appendiies  du  côte 
^'auche  et  la  trompe.  Gr.  6  1/2. 


cicatrice  avec  un  léger  mucron.   L'abdomen 


est  très  légèrement  relevé  (N°  283). 

Comme  on  vient  de  le  voir,  les  variations 
des  tubercules  oculaires  et  de  l'abdomen  sont  assez  grandes  dans  ces 
exemplaires,  qui,  d'ailleurs,  partons  leurs  autres  caractères,  se  rapportent 
manifestement  à  l'espèce  de  M.  Hoek.  Il  y  a  sûrement  d'autres  variations, 
car,  d'après  M.  Ilodgson,  le  fémur  et  le  tibia  1  sont  de  longueur  égale  dans 
les  spécimens  de  la  «  Discovery  »,  alors  que  le  second  de  ces  articles  est 

notablement  plus  court  que 
l'autre  dans  nos  exemplaires 
(fig.  61).  D'après  le  même 
auteur,  le  scape  des  chélicères 
est  long  et  formé  d'un  seul 
article,  mais  il  présente  du 
côté  dorsal  un  élargissement 
submédian  ([ui  indique  la  fu- 
sion possible  de  deux  ar- 
ticles ;  M.  Hoek  n'a  point 
signalé  cette  fusion  et,  dans 

Fig.  61.  —  Pallenoijsis  jjilosa,  ç.  —  La.    2»  patte    gauche.      |e      texte     COmme      daUS        leS 
Gr.  4. 

figures,  signale  deux  articles 
indépendants;  nos  exemplaires  (fig.  60)  tiennent  le  milieu  entre  ceux 
qui  précèdent,  les  deux  articles  y  sont  encore  distincts,  mais  leur  anky- 
lose  est  totale,  encore  que  la  ligne  de  suture  apparaisse  fort  nette,  sur- 
montée dorsalement  par  la  saillie  qu'avait  décrite  M.  Ilodgson. 


-^ 


PYCNOGONIDES  DU  «  l'OU RQUOI  PAS  ?  >k  109 

Cette  espèce  avait  été  capturée  |)iu'  le  <  (^hallenf;er  »  dans  les  |)i'ofoncl('urs 
subantarctiques,  en  province  australasienne,  sur  fond  de  I  HOO  hrasses, 
en  province  africaine  par  I  O.iO  brasses.  C'est  éj^alement  dans  cette  dernière 
province,  mais  dans  la  merde  Ross,  en  pleine  zone  antarctique,  que  la  «  Dis- 
covery  »  l'a  retrouvée  par  300  brasses  de  profondeur.  Le  "  Pourquoi  Pas?  » 
ayant  réussi  à  la  prendre  dans  les  eaux  antarcti(|ues  de  la  province  de 
Magellan,  on  peut  conclure  (pie  l'espèce  est  pour  le  moins  partout  répan- 
due dans  les  océans  du  Sud. 

La  P.  pilosa  est  évidemment  très  voisine  dune  autre  espèce  de  la 
"  Discovery»,  la /*.  «///o.srt llodgson  (1907»,  13,  PI.  11,  fig.Ol),  qui  s'en  dis- 
tingue d'ailleurs  par  ses  pinces,  dont  les  doigts  ne  sont  pas  courts  et 
contigus,  mais  longs,  courbes  et  largement  écartés,  })ar  son  tubercule 
oculaire  en  colonne  inclinée  en  avant,  par  ses  ovigères  dont  l'article  (')  est 
plus  court  que  l'article  .'i  au  lieu  d'être  moins  allongé.  I);ins  la  P.  ri/losti, 
les  deux  articles  du  scape  des  chélicères  sont  bien  distincts. 

Pallenopsis  glabra  .MiWiins. 

1902.  Pallenopsis  ginbm  K.  Mnbius  (1902j,  p.  18i,,Tar.  .\.XVII,  (if;-.  1-0. 
100*.  Pallenopsis  glabru  T.  V.  Hodf^son  il907'),  \^.  11. 
IDU.  Pallenopsis  glabra  K.-L.   Bouvier  (19^^^,  p.    li:!ii. 

Dragage  n»  Vil  :  Kijanvier  11)09;  près  de  la  Terre  Alexandre-I^r;  chalutl, 
2oO  mètres  ;  température  de  l'eau  sur  le  fond  +  lo,()  ;  roche. 

Un  exemplaire  (^No  Io7)  0  jaune  sale  »,  dont  le  céphalothorax  mesure 
à  peu  près  ^)  millimètres  de  longueur.  Les  ovigères  y  sont  incon)plètement 
développés,  et  je  n'ai  pu  apercevoir-  les  orifices  sexuels.  C'est  pres(|Ue 
certainement  un  mâle. 

Dragage  n»  VIII  :  20  janvier  lUO!»  ;  baie  Marguei'ite  ;  chalul  I, 
200  mètres  ;  température  de  l'eau  sur  le  fond  +  1°,  IH;  roche,  gravier, 
vase. 

Quatre  exemplaires  (Nos  132  et  183)  »  jaune  brunâtre  »  :  une  femelle 
dont  le  céphalothorax  mesure  12"i™,.")  el  trois  nulles  immatures  où  la 
même  région  ducorpsatteint  environ  8  millimètres  ;  l'abdomen  en  massue 
n'est  pas  toujours  netlemeni  relevé,  mais  toujour-s  s'incurve  vers  le  bas; 
dans  le  grand  e\eiii|ilaire,  la  p(jiiile  du   cône  supra-oculaire  est  obtuse. 


iio  PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PASP^k 

Dragage  n°X  :  2ojanvior  1900,  près  de  la  Terre  Alexandre-I^"";  dialut  T, 

2!*7  mètres;  température  de  l'eau  sur  le  fond  +  0°,B  ;  roche,  vase  bleue. 

L'n  mâle  «  brun  »  (N"  282),  dont  le  céphalothorax  mesure  0  millimètres. 

Le  cône  supra-oculaire  est  surbaissé  et  un  peu  obtus  ;  les  orifices  sexuels 

sont  absents  et  les  ovigères  incomplètement  développés. 

Je  rapporte  les  exemplaires  précédents  à  l'espèce  décrite  par  M.  Môbius, 
car  ils  en  présentent  à  peu  près  tous  les  caractères,  entre  autres  :  mêmes 
dimensions  relatives  dans  les  diverses  parties  du  corps,  égalité  du  fémur 
et  du  tibia  2  chez  la  femelle,  longueur  un  peu  plus  grande  de  ce  dernier 
article  dans  le  mâle,  forme  de  l'abdomen  qui  est  en  massue  et  recourbé 
vers  le  bas,  structure  fort  typique  du  doigt  mobile  des  pinces  qui  se  pro- 
longe en  une  saillie  externe  à  la  base  de  sa  griffe,  petites  protubérances 
éparses  sur  les  téguments  (notamment  sur  les  pattes)  et  qui  servent  de 
baseà  des  soiesinégalestoujourspeuallongées,ctc.  Pourtantjedois  signaler 
deux  ditTérences  importantes,  l'une  relative  au  scape  des  chélicères  et 

l'autre   à  la  structure  des  ovigères.  M.  Mô- 
bius   décrit  et    figure    les  deux  articles    du 
scape    comme   bien    distincts,    alors    qu'ils 
y^^       sont      complète  - 
ment      fusionnés 
danslesexemplai- 
res      précédents, 
où    le    seul  reste 
de   leur   articula- 
tion primitive  est 
un  coude  légère- 
ment   renflé,    le 

plus  souvent  sans  trace  de  suture  (fig.  62,  63).  Quant  aux  ovigères,  ils 
ne  sont  bien  développés  que  chez  la  femelle  (fig.  64),  où  leurs  articles 
présentent  à  peu  près  les  longueurs  relatives  suivantes  :  1,25  —  2  —  2 
—  3 —  2,5  — 2  —  1  +  1  —  1  —  1,  les  articles  7  et  8  étant  coalescents 
et  séparés  par  un  sim|)le  sillon,  alors  qu'ils  sont  représentés  libres 
dans  la  liguic  '.\  de  M.  Môbius.  Je  ne  crois  pas  que  ces  dilVérences 
soient  suffisantes   pour  caractériser    une  espèce  ;    elles   me  paraissent 


Fig.  62.  —  Pallennpuis  r/labra.  — 
Chélicères  et  tubercule  oculiiin 
d'un  immature,  face  dorsiile 
V.v.  r,. 


Fig.  (i3.  —  Pa/letiopsis  glabra.  — 
Clii'lirère  gauche  ot  tubercule  oiu- 
laire  vus  de  cùté  dans  un  iiiinja- 
lure.  Gr-  6. 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?».  m 

individuelles  et  peut-être  dues  à  l'âge  dillereiit  des  spéiimeiis.  lui  cllel, 
la  /'.  ;//nhra  est  cenaincment  une  espèce  d'assez  grande  taille,  car,  mal- 
gré leur  dimension    respectable,    tous     les  "C*"''''^ 


exemplaires  que   je   tiens  pour   des    mâles 
sont    immatures,   sans   orifices    sexuels  ap- 


^^      '    \ 


Fifç.  114.  —  l'alleiiopsis  ylii/ira.  Ç.  —  Ovif^ore  droit.  Gr.  11  1/2. 


Fig.    65.     —    Palleiiopsis    glabru. 
Ovigère  d'un  iiiiiualuri'.   Gr.  13. 


parents  et  avec  des  ovigères  courts  où  tous  les  articles  sont  soudés  à 
partir  du  sixième  (fig.  65). 

Les  deux  exemplaires  de  la  «  Discovery  »  que  M.  lludgson  rapporte  à 
cette  espèce  me  paraissent  bien  plus  dilférents  des  types  de  Môbius, 
surtout  à  cause  de  la  structure  de  leurs  pattes,  dont  le  fémur  est  beaucoup 
plus  court  que  le  tibia  ;  mais  il  est  presque  certain  que  les  mesures  de 
M.  Hodgson  ont  été  prises  sur  un  mâle. 

La  /'.  (jlahra  fut  capturée  par  la  «  Valdivia  i»  dans  la  |)rovince  de 
Magellan,  à  l'ouestdes îles  IJouvcl,  par  i'iO mètres  de  profondeur.  Les  exem- 
plaires de  la  «  Discovery  >•  sont  au  contraire  de  la  province  australasienne 
(Winter  Quarters)  et  se  trouvaient  par  ■)-20  brasses  de  profondeur.  Ceux 
du  «  Pourquoi  Pas?  »  a[)partiennent,  comme  les  premiers,  à  la  provincede 
Magellan.  L'espèce  paraît  essentiellemeut  antarctique  ;  il  va  lieu  de  cioii-e 
(|u'elle  existe  aussi  dans  la  province  de  Kergueleii. 

Gomme  l'a  fait  remarquer  M.  Môbius,  la  /'.  (flahra  est  voisine  de  la 
P.  fluininenm  Kr.  etde  la  P.  forficifer  Wilson,  mais  elbMue  paraît  se  rap- 
procher surtout  de  la  P.  Ti'itoni  lloek  i^l885i,  i|ui  est,  avec  la  /'.  phiin'utc-i 
Mein.,  la  seule  /V///^«o/>.'?w  des  régions  boréales  del'Atlanliipie.  D'ailleurs, 
la  P.  Tritonl  a  le  corps  très  robuste,  des  yeux  fort  réduits  et  semble 
dépourvue  de  saillie  sur  le  doigt  mobile  des  pinces. 


112  PYCNOGONIDES  DU  u  POURQUOI   PAS?». 

Pallenopsis  macronyx  E.-L.   Bouvier. 
i'.Ul.   P((//en(i/isis  murronij.r  E.-l>.   Bouvier  (1911''!,  p.  11311. 

Dra;.^afi,enoXVfT:  26  décembre  1909;  Shetlands  du  Sud, île  du Roi-Goorge, 
milieu  de  la  baie  de  l'Amirauté  ;  latitude  sud  62°  12',  longitude  ouest 
Paris  60°  .'j'i' ;  chalut  1,  420  mètres,  température  de  l'eau  sur  le  fond 
+  Oo,3;  vase,  cailloux. 

Deux  très  jeunes  exemplaires  (N°  724)  trouvés  sous  la  face  ventrale  du 
Nymphonstylops  (Voir  plus  haut,  p.  73j. 

Trois  mâles  (N°  729)  d'un  "  brun  sale  »  et  chai'gés  de  jeunes  munis 
presque  tous  de  leurs  huit  pattes. 

Treize  exemplaires  (N"  730),  la  plupart  des  femelles,  tous  d'un  «  brun 
jaunâtre  »  ;  certains  mâles  avec  des  œufs.  Une  vingtaine  de  jeunes,  les 
uns  quekjue  peu  plus  grands  que  ceux  portés  par  les  mâles  du 
No  729,  les  autres,  plus  nombreux,  ayant  déjà  des  bourgeons  ovigères  et 
un  céphalothorax  de  4  à  .")  millimètres.  Tous  ces  exemplaires  étaient  d'un 
«  blanc  jaunâtre»  (N°731).  Des  Cirrhipèdeset  des  Mollusques  gastéropodes 
sont  fixés  sur  beaucoup  d'exemplaires  ;  en  outre  un  jeune  trouvé  par 
M.  Kœhler  sur  un  Lopliasttef  nov.  sp.  étiqueté  716. 

Un  trouvera  plus  loin  (p.  113)  les  dimensions  de  deux  exemplaires 
adultes  :  une  grande  femelle  et  un  mâle  ovigère. 

dette  espèce  a  des  téguments  coriaces  très  flexibles  et  presque  partout 
recouverts  d'une  inflnité  de  poils  très  courts,  à  peine  perceptibles,  qui 
retiennent  facilement  la  vase.  Elle  a  en  outre  des  soies  caractéristiques, 
que  nous  étudierons  plus  loin. 

La  trompe  (iig.  66,  67)  est  insérée  sous  la  partie  antérieure  du  cépha- 
lon  et  se  dirige  un  peu  obliquement  en  avant,  cachée  presque  tout  à  fait 
par  le  scape  des  chélicères.  Elle  est  à  peu  près  de  la  longueur  du 
céphalon,  cylindrique  jusqu'au  delà  du  milieu,  ensuite  un  peu  plus 
étroite;  son  bout  est  arrondi. 

Le  f-èphalon  (fig.  66,  67,  68j  présente  sa  |iartii'  la  plus  étroite  à  l'at- 
tache des  prolongements  coxaux  antérieurs,  (jui  sont  presque  appliqués 
contre  ses  bords:  il  se  dilate  ensuite  assez  régulièrement  et  atteint  en 
avanl  sa  largeur  la  plus  grande,  qui  est  à  peu  près  égale  à  sa  longueur. 


PYCNOr.ONIDES  DU  «  roUROUOf   PAS? 


"3 


Longueur  de  la  tt-ompe 

Diamètre  inaxinium  de  la  trompe 

Longueur-  du  l'éplialon 

Largeur  du  céphalon  dans  sa  partie  antér-ieure  lu  plus 
large 

Largeur  du  céphalon  au  cou 

Diamètre  du  tubercule  oculaire 

Longueur  totale  du  cé|)lialotlio;"ix 

Largeur  du  céphalothorax  dans  la  partie  étroite 
du  2«  segment : 

Largeur  du  céphalothorax  avec  les  iirolongcini'nls  laté- 
raux (2«  segment) 

Longueur  de  l'abdomen 

—  du  scape  des  chélicères 

—  de  la  pince 

—  des  cox;e  de  la  2'  patte  droite 

—  du  fémur 

—  du  tibia  1 

—  du  tibia  2 

—  du  tarse  avec  le  propode 

—  de  la  grifTe 


Milliiii 

2,0 


2,0 

2  appr. 
(1,0 


1 
4 

0 

3,0 

:!,o 

Lr. 

1,5 

0 

0 

7 

7 

o.u 

0,8 

0,2 

0..-. 

1 

-'i.-.i 

4 

'.,3 

Milliiii. 

3,2 
1,3 
2,.') 

2.0. 

1,7  appr. 
0,7 

7 


Convexe  du  côté  dorsal,  il  porte  un  peu  en  arrière  de  son  bord  antérieur 

arrondi  le  tubercule  optique  qui  est 
\<'iti(  al,  se  dilate  un   peu   dans    la 


Hv- 


Fig.  60.  —    l'altenopsis    macmni/r   Bouv..    ç.    —      Fi^.  Cn.  —  l'ii/leiiopxis  mucroni/r,  Q ,  iniiiiiilUTe. — 
Kxemplaire    vu    du  cùtr  dorsal  avoc    les  chùli-  ^xiMiiplaiiu  vu  ilu  cùlé  dorsal  avec  le?   cliélici^res 

et'Tes  et  la  Imse  des  p.itles.  lir.  4  1/i.  et  la  hase  des  paltes.  (Jr.  (i  1/2. 

région  des  yeux,  puis  se  Iciiiiine  par  un  petit  dôme  mucroiié.  Il  est  plus 
haut  que    large.   Les  yeux  sont  bien   séparés,  et  les  antérieurs  un  peu 

Expédition  Charcot.  —  Boi'VIeh.  -   l'ycnoguiiides  du  i.  Pouri|uoi  l'as?  ».  lu 


ri4 


l'YCNOCONlDJ-S  DU  .iPOVR(jUOI   /MS?». 
plus  grands  t|ue  les  [.oslrriciirs.  Il  y  a  quoi(|ues  soies  raides  pfrs  du  bord 
autérieur  du  céphalon. 

Le  traite  {fi};.  60,  67,  68)  est  robuste  et  nettement  articulé;  ses  trois 
segments  antérieurs  s'élargissent  un  peu  en  arrière,  où  ils  présentent  une 
paire  de  saillies  larges,  mais  peu  hautes,  qui  portent  un  faisceau  de 
soies  raides;  le  segment  postérieur  est  plus  étroit;  il  porte  en  avant  de 
l'abdomen  deux  groupes  de  deux  ou  trois  soies.  Les  prolongements 
coxaux  sont  aussi  longs,  ou  un  peu  plus,  que  la  largeur  do  leur 
propre  segment  ;  ils  se  dilatent  notablement  de  la  base  au  sommet,  où  ils 
présentent  une  bordure  de  soies  raides;  les  deux  prolongements  moyens 
sont  latéraux  ;  le  prolongement  antérieur  est  presque  contigu  au  céphalon, 
et  le  prolongement  postérieur  s'applique  contre  l'abdomen.  Les  prolon- 
gements sont  un  peu  séparés  les  uns  des  autres. 

Va/)domp/i  est  à  peu  près  de  la  longueur  du  tronc,  un  peu  recourbé  et 

infléchi  vers  le  bas  ;   il   se 
dilate    régulièrement   jus- 
qu'à  la   naissance  de  son 
tiers  terminal,   après  quoi 
il  se  rétrécit  un  peu  pour 
se    terminer    en    un  bout 
arrondi      ou       faiblement 
échancré  ;   il    est  orné  de 
quelques  soies  raides. 
Le  scape  des  cht^Ucèi^es  (fig.  66,  67,  68)  est  subcylindrique,  garni  dor- 
salement  de   soies   raides  assez  nombreuses  et  formé  de  deux  articles 
séparés  par  une   ligne  suturale;  le    second  article   est  légèrement  plus 
conrt  que  le  premier  et  s'incline  en  peu  plus  vers  le  bas.  Les  pinces  se 
dirigent  en  bas  et  un  peu  en  arrière  ;  elles  sont  à  peu  près  aussi  longues 
que  le  dernier  article  du  scape,  mais  un  peu  moins  larges.  Leur  portion 
ovoïde  se  termine  par  des. doigts  sensiblement  plus  longs,  grêles,  aigus, 
fort  arqués  et  écartés,  d'ailleurs  complètement  inermes  ;  il  y  a  quelques 
petites  soies  raides  sur  la  portion  palmaire,  à  la  base  du  doigt  mobile. 

Les />ff//>?.v  (fig.  68j  sont  représentés  par  un  bourgeon  inarticulé  assez 
foi'l,  mais  plus  long  (|ue  large. 


Fig.  68.  —  l'allenopsix  mao'onyjr.  Ç .  —  Animal  vu  du  loIi' 
gaufhe  avec  la  fliélicèrp,  le  ludinienl  dr  palpe  el  l'ovigèie 
coi'iespon<lanls.  Gr.  5  1/2. 


PYCNOGONIDHS  DU  «POUIWUoi   l'ASP". 


Les  ovi (/ères  de  la  fcmollo  (ii|;.  <)9i  s'attémuMit  assez  r('i;iili('r('m(Mit  do 
la  base  au  sommet,  les  (|iia(fe  derniers  articles  étant  fort  étroits;  la 
longueur  respective  de  ieui-s  dix  articles  peut  être  approximativement 
représentée  du  premier  au  dixième  par  les  nombres  :  2  —  i  —  3-^6  — 
7—2  —  2-1  1/2—1  1/2;  il  y  a 
quelques  menues  soies  raides  sur  le 


FiR.  '10. 


l'dlleiiopah  macroni/.r,  Q. 
«auclif.  Gr.  Il  !/-• 


Ovii. 


Fig.  70.  —    /'(i//fnn/)sis  //uicrnn;/.'-,  cf.  —    Ovif,'L're 
ihoit.  Or.  Il   t/i. 


dernier  article.  —  Les  ovigères  du  mâle  (fig.  70j  sont  assez  différents, 

d'abord  par  les  dimensions  respectives  de  leurs  articles  :  1  1/2 i  — 

31/2  —  6  —  7  —  3  —  3  —  3  —  2 —  1  1/2,  ensuite  par  la  l'orme  de  ces 
derniers;  les  trois  premiers  articles  se  développent  en  une  courbe  et  les 
deux  suivants  en  une  courbe  opposée:  les  autres  sont  moins  grêles  que 
dans  la  femelle  :  le  dixième  est  lancéolé,  nmni  d'une  petite  pointe,  et, 
sur  son  bord  interne,  de  quelques  soies  raides;  il  y  a  aussi  quelques  soies 
sur  les  articles  précédents. 

Les  pattes  (fig.  71)  sont  relativement  courtes  et  fortes;  leurs  articles 
coxaux  se  dilatent  de  la  base  au  sommet,  le  deuxième  étant  un  peu  plus 
long  que  le  troisième  et  presque  deux  fois  plus  que  le  premier.  Des  trois 
articles  suivants,  le  fémur  est  le  plus  long  et  aussi  le  [)lus  fort,  surtout  chez 
la  femelle;  le  tibia  1  est  plus  court,  le  tibia  2  l'est  davantage.  Ce  dernier 
article  est  muni  dorsalement  de  fortes  soies  spiniformes  qui  consti- 
tuent ti'ois  rangées  longitudinales  contiguës  et  peu  régulières;  il  y  a  de 
chaque  enté,  et  aussi  sur  la  lace  venti'ale,  une  rangée  de  soies  semblables 
et,  entre  ces  rangées,  quebjues  autres  soies  plus  petites  et  éparses.  Le 


Fig.  71.  ^  l'atlenopshtnnrront/.r,   cf. 
La  3'  patti' droite.  Gi-.  I. 


ii6  PYCNOGONIDES  DU  <i  POURQUOI-  PAS?«. 

tibia  1  présente  une  disposition  semblable,  mais  la  rangée  ventrale  est 
remplacée  par  trois  séries  peu  régulières  de  soies  plus  réduites.   Sur  le 

fémur,  les  soies  sont  petites  et  moins 
régulièrement  distribuées.  11  y  a  une 
bordure  de  fortes  soies  spiniformes 
sur  le  bord  antérieur  de  cet  article  et 
des  suivants.  Au  tarse  très  court  fait 
suite  un  assez  grand  propode  légère- 
ment arqué,  beaucoup  plus  étroit  au 
sommet  qu'à  la  base  et  comprimé  sur 
les  flancs.  Ces  derniers  sont  nus, 
mais  le  côté  dorsal  est  garni  d'un 
revêtement  de  petites  soies  raides,  le 
bord  ventral  d'une  dizaine  d'épines 
semblables  aux  soies  spiniformes  des 
pattes,  mais  plus  fortes  ;  il  y  a  un 
groupe  des  mêmes  épines  sur  la  face  interne  du  tarse.  La  griffe  termi- 
nale est  aussi  longue  que  les  deux  articles  précédents  réunis,  d'où  le 
nom  de  macronyx  donné  à  l'animal  ;  elle  est  assez  étroite  et  un  peu 
arquée. 

Les  orifices  sexuels  du  mâle  sont  ronds  et  situés  sur  une  légère  saillie 
ventrale,  à  une  faible  distance  de  l'extrémité  distale  de  la  deuxième  coxa 
des  pattes  des  deux  paires  postérieures;  une  saillie  et  un  orifice  analogues 
se  trouvent  ventralement  au  milieu  du  fémur  de  toutes  les  pattes  (fig.  71). 
Ces  formations  fémorales  n'existent  pas  dans  la  femelle,  (|ui  présente 
d'ailleurs,  comme  le  mâle,  une  légère  protubérance  sur  le  milieu 
du  dos  de  la  deuxième  coxa  de  toutes  les  pattes.  Les  grands  orifices 
sexuels  de  la  femelle  se  trouvent  à  peu  près  à  la  même  place  que  ceux 
du  mâle,  mais  sur  toutes  les  pattes.  Les  œufs  ont  un  diamàtre  de  600  pt. 

Attachés  auxovigèresde  certains  mâles,  on  trouve  des  jeunes  à  divers 
stades.  Les  plus  avancés  (fig.  72)  ont  une  trompe  presque  verticale, 
légèrement  rétrécie  au  milieu  et  ventralement  située;  les  pinces  sont  déjà 
normales,  avec  le  doigtmobile  un  peu  pluslargeque  l'autre  ;  l'abdomen  est 
largement  ovoïde  :  le  tronc  est  articulé,  disciforme,  avec  des  prolongements 


PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS 


117 


coxanx  conlij^us  ;  le  (••'plinloii  csl  li'ùs  lav^e  avoc  un  liilicrciilc  o|»ti(|ue 
dépourvu  d'yeux.  Les  pattes  (fig.  73)  sonlpartieulièr-eiueiil  remarquables, 
avec  leurs  coxce  courtes  et  subé^^^ales,  leur  t'énuir  un 
peu  plus  court  qu(;  la  totalité  dos  coxa-,  leurs  deux 
articles  tibiaux  de  longueur  un  jx-u  moindre  et  leur 
propode  courbé,  qui  est  aussi  long  {|ue  ces  deux  der- 
niers articles  réunis;  la  grille,  très  arquée,  est  plus 
courte  que  le  propode,  sans  grilles  auxiliaires.  Les 
soies  spiniformes  sont  très  peu  di'veloppées.  F^a 
longueur  totale,  depuis  le  bord  anb-rieurdu  cé|)lialon 
jusqu'à  l'extrémité  de  l'abdomen,  est  ilc  1'"™,?. 

Les   immatures   libres  du  No73i   sont  encore  dis- 
coïdes avec  prolongements  coxauxconligus,  mais  leurs 
pattes  se   rapprochent   davantage  de   celles   de  l'adulte  ;   certains  sont 
encore  aveugles,  mais  beaucoup  (nil  (b'-jà  des  yeux  qui  sont  grands  et   en 
contact. 

Affinités.  —  Cette  espèce  ressemble  à  la  /*.  hrcridifiitata  Mobius  (1902, 


Kit;,  -i. 
marronyx.  —  Très 
jeune  exemplaire  avec 
ses  ehélieéres.   Gr.    23. 


'hv 


Kig.  73-   —  /'al/eiiojisis  marrnni/.r.  —  l'aile  d'un  très  jeune  cxeni|ilaiie.  Gr.  36. 

18."),  Taf.  XXVII,  lig.  7-13),  i)ar  ses  propodes  dép(UU'viis  de  grilles  auxi- 
liaires et  par  ses  grilles  principales  très  longues  ;  mais  elle  en  dill'ère 
par  tous  les  autres  caractères,  notammeni  par  son  corps  birn  plus  con- 
densé, ses  pattes  bien  plus  courtes,  son  large  céphalothorax,  et  les 
soies  spiniformes  ou  raides  des  diverses  parties  de  son  corps.  La  /'.  hre- 
vidigitala  fut  prise  par  la  «  Valdivia  »  dans  la  mer  des  Indes,  par 
450  mètres,  au  large  de  Dar-es-Salam  (Afrique  orientale  allemande). 


Quatrième  lainille.  —  PHOXICHILIDiE. 

Les  Phoxichilidés  font  naturellement  suite  aux  IMioxicbiruliidés,  dont 


ii«  PYCNOGONIDES   DU  i^  POURQUOI  PAS  P  «. 

ils  se  distinguent  par  l'atrophie  des  chélicères.  lis  se  rapprochent  sur- 
tout des  Phoxichilidlum,  c'est-à-dire  des  Phoxichilidiidés  chez  lesquels 
le  cou  est  assez  bref  et  où  les  tubercules  oculaires  s'éloignent  notable- 
ment du  bord  frontal  ;  mais  s'ils  sont,,  comme  eux,  dépourvus  d'ovigères 
chez  la  femelle,  les  ovigères  du  mâle  sont  plus  primitifs  et  comptent 
7  articles  au  lieu  de  o  ;  d'ailleurs,  le  céphalon  est  bien  plus  réduit. 

Dans  le  système  de  M.  Sars  (1891),  que  j'ai  suivi  partiellement  dans 
mon  étude  sur  les  Pycnogonides  du«  Français»  (1906^1,  les  Phoxichilidés 
sont  disjoints  des  Phoxichilidiidés  et  réunis  aux  Pycnogonides  dans  le 
groupe  des  Achélates.  Otte  faute  fut  d'abord  commise  (1881^,35),  mais 
vite  corrigée  par  M.  lioek(1881^,  494)  ;elle  aété  relevée  comme  il  convient 
par  M.  Carpenicr  (1894,  198)  et  par  M.  Loman  (1908,  19)  :  si  les  Phoxi- 
chilidés ressemblent  aux  Pycnogonides  par  la  disparition  des  chélicères, 
ils  s'en  distinguent  par  toute  leur  morphologie,  par  la  structure  différente 
des  ovigères  et  par  leurs  orifices  sexuels  beaucoup  plus  nombreux.  Ce 
sont  bien  des  Nymphonomorphes  du  type  des  Phoxichilidiidés. 

La  famille  se  réduit  au  seul  genre  Phn.richiliis  Lati-. 

Genre  Phoxichilus  Latr. 

Le  genre  Phoxichilus  est  répandu  dans  toutes  les  mers  du  globe  où  ses 
représentants  habitent  les  zones  littorale  et  sublittorale.  Il  comprend 
7  espèces,  dont  une  arctique  (spinosns  ^Mont.jet  une  antarctique  (a«A-^/y///.S' 
Hodgson).  Cette  dernière  a  été  recueillie  par  le  «  Pourquoi  Pas  ?  ". 

Phoxichilus  australis  T.  V.   Hodgson. 

1907.    Phoxichilus  australis  T.  V.   Hodg-son  (1907'M.  p.  5,  PI.  I,  lig-.  1. 
1011.   Phoxichilus  aiis/raUsK.-L.  Bouvier  (1911"  ,  [).  1139. 

Dragage  no  V  :  29  décembre  1908;  chenal  Peltier,  entre  l'îfot  Gœtschy 
et  nie  Doumer  ;  chalut  11,92  mètres  ;  température  de  l'eau  sur  le  fond 
—  Oo,l  ;  vase  grise,  gravier. 

Une  femelle  adulte  iNo41),  «jaune  brunâtre  ». 

Dragage  no  VllT:  20  janvier  1909;  baie  Marguerite  ;  chalut  I,  200mètres; 
températun»  de  l'eau  sur  le  fond  |o,18  ;  roche,  gravier,  vase. 

Un  mâle  adulte  i.\ol87),  u  brun  pâle  ■>. 


PYCNUGONIDES  DU  "POURijUOI   l'.lS?».  119 

Les  excinpliiircs  [)i'écédonl.s  ropoiick'iil  tout  à  l'ail  à  la  desLi'i|jtion  do 
l'ospèce  telle  que  Ta  donnéeM.  Ilodgson.  Ce  dernier  aiileur  n'ayant  pu 
étudier  ni  les  ovigères,  ni  les  glandes  cémentaires  du  niàlc,  il  ne  sera 
pas  inutile  de  combler  celle  lacune. 

Les  ovigères  (fig.  74)  dessinent  une  courbe  gracieuse  dans  laquelle 
('Mirent  leurs  cinq  derniers  articles  ;  ils  s'atténuent 
assez  régulièrement  pour  se  ferniiner  en  pointe  un 
peu  obtuse.  Les  articles  i  cl  ."»  sont  les  plus  longs 
et  subégaux;  les  deux  précédents  beaucoup  plus 
courts  et  égalemenl  subégaux  ;  l'article  i  se  di- 
date  dans  sa  partie  terminale,  où  il  présente  d'ail- 
leurs un  léger  étranglement.  A  |);iit  (juelques  rares 
soies  courtes  et  raides  situées  sur  le  dernier  ar- 
ticle, les  ovigères  ne  possèdent  pas  d'autre  revête- 
ment pileux  que  celui  des  pattes,  c'est-à-dire  de 
nombreux  et  très  courts  poils  insérés  sur  une  légère 


rugosité  tégumentaire. 


Fig.  74.  —  l'hojicliilus 
auslralis  Hu(lf,'suii.  — 
()vi;,'(.'rc  fjauilii^  ilu  cf. 
(ir.  U  1/i. 


Les  orifices  des  glandes  à  cément  sont  situés  sur 
de  petites    saillies  qui  forment  une  rangée  longitudinale  à  la  face  posté- 
rieure des  pattes  des  trois  dernières  paires.   Ces  saillies  ont  au  plus  un 
diamètre  de  50  >j.,  mais  leurs  dimensions  varient  notablement,  de  même 
que  leur  nombre  ;  on  en  trouve  environ  de  30  à  40  sur  chaque  patte. 

Sur  la  face  dorsale  de  la  deuxième  coxade  toutes  les  pattes,  on  observe, 
dans  les  deux  sexes,  unepetite saillie  obtuseau  sommet  de  la(|iielle  vient 
s'ouvrir  une  glande?  coxale.  La  saillie  s'élève  un  peu  au  delà  du  milieu 
de  l'article. 

Avec  le  /'.  //roc/Tus  Loman,  des  îles  Soulou,  et  le  /'.  (////ifa/iis  Mubius 
capturé  par  la  «  Valdivia  »  près  du  Imiic  Agliulas,  celte  espèce  se  distin- 
gue de  tous  les  autres /*//o./7V7/ ///AS  s/ii/iosus-  Mont,  des  mers  du  Nord, 
rliarahdœus  Dohrn  de  la  Mc'diierraïK'c,  ninUis  Carpenter  de  Ceyian 
et  meridionalis  Bôhm  de  Singapour!  par  ses  téguments  totale- 
ment dépourvus  d'épines  ou  de  soies  spiniformes.  D'ailleurs,  elle  n'a 
point  le  corps  condensé  ni  les  pattes  fortes  du  t*.  ch/iteatus,  mais  elle 
n'est  pas  non  plus  bacillit'orme  à  la  manière  exagérée  du  H.  procenis\  ses 


120  PYCNOGONIDES  DU  i^  POURQUOI   PAS?». 

pattes  sont  moins  grêles  ;  ses  propodes  ne  se  dilatent  pas  dans  leur 
partie  distale  et  sa  trompe  siibcyiindriquo  n'est  point  |»édifnléo  comme 
dans  cette  dernière  espèce. 

TROISIÈME  ORDRE.  —  ASCORHYNCHOMORPHA  R.  I.  Pocock. 

Cet  ordre  correspond  presque  exactement  aux  CryptochélatesdeM.  Sars 
et  à  la  série  des  Ascorhynchidés  établie  par  M.  Hoek  dans  ses  Nouvelles 
études  sur  les  Pijcnogonkles.  Il  comprend  deux  familles,  les  Eurycydidés 
et  les  Ammothéidés,  que  M.  Loman  (1908)  sépare  tout  à  fait  et  place  d-ans 
deux  séries  distinctes  en  se  fondant  sur  la  structure  des  ovigères.  J'ai 
donné  plus  haut  (p.  41)  les  raisons  qui  m'ont  porté  à  établir  le  groupe 
et  à  rester  dans  la  voie  indiquée  par  M.  Hoek  (4881^,  494). 

Première  famille   —  EURYCYDID.(E. 

Les  Pycnogonides  rangés  dans  cette  famille  se  rattachent  aux  formes  pri- 
mitives de  l'ordre,  car  ils  ont  des  ovigères  de  dix  articles  avec  griffe  ter- 
minale et  parfois  [Eunjrijde)  un  scape  chélicérien  de  deux  articles.  Les 
quatre  genres  qui  constituent  la  ftnnille  sont  représentés  par  24  espèces 
pour  la  plupart  sublittorales,  dont  4  arctiques  et  \  antarctique.  Cette 
dernière  est  V Ooi^hynchus  Aucklcmdiœ  Hoek,  capturée  par  le  «  Challenger  » 
dans  les  parages  d'Auckland,  par  700  brasses  de  profondeur,  et  non 
retrouvée  depuis. 

Deuxième  famille.  —  AMMOTHEID.^. 

Cette  vaste  famille  présente  des  variations  encore  plus  grandes  que 
celle  des  Eurycydidés,  dont  elle  est  peut-être  issue;  M.  Sars  (1891,  12<S) 
a  depuis  longtemps  mis  en  évidence  les  affinités  des  Nyinphopsis  avec 
les  Eurycyde,  et,  d'autre  part,  on  trouve  dans  les  Ammothéidés,  comme 
dans  les  Eurycydidés,  un  certain  nombre  de  formes  à  palpes  très  réduits 
[Discoarachne,  cinq  articles;  (lolenia.,  quatre  articles]  ;  si  les  chélicères 
de  Eurycydidés  du  genre  Oorhijuclnis  se  réduisent  à  un  simple  bourgeon, 
celles  de  certains  Ammothéidés  [Discouracliiie,  .l^^v//7Wec«A)  disparaissent 
sans  aucune  trace. 


PYCNOGONIDES  DU  '^POURQUOI  PASP^k  i2r 

Il  me  paraît  bien  dlIFicile,  dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances,  de 
relier  entre  eux  les  divers  genres  de  la  famille;  à  l'exemple  de  M.  Loman 
(1908),  je  les  répartis  en  deux  sous-familles  :  les  Nymphopsinés  et  les 
Ammothéinés,  dont  les  caractères  ont  été  relevés  plus  haut  (p.  42).  Avec 
leurs  chélicères  dont  le  scape  a  fréquemment  deux  articles  et  avec  leurs 
palpes  de  neuf  articles,  les  Nymphopsinés  se  rapprochent  beaucoup  des 
formes  primitives  de  l'ordre  [Eiirijcj/de)^  mais  les  Ammothéinés  du  genre 
Hliijnchothorax  et  les  Hannonias'en  rapprochent  aussi  par  leurs  ovigères, 
(jui  sont,  par  exception  unique,  armés  d'une  griffe  terminale.  11  ne  saurait 
d'ailleurs  être  question  de  faire  dériver  les  Ammothéinés  des  Rkynchotho- 
rax,  mais  ce  genre  nous  montre  que  la  sous-famille  provient,  elle  aussi, 
de  formes  primitives,  voisines  des  Eurycydidés  ou  des  Eurycydidés  eux- 
mêmes. 

La  sous-famille  des  Nymphopsinés  n'est  pas  connue  en  dehors  du  Paci- 
fique, où  ses  représentants  habitent  les  eaux  chaudes  sublittorales; 
les  5  genres  qui  la  constituent  renferment  en  tout  10  espèces. 

La  sous-famille  des  Ammothéinés  est  beaucoup  plus  riche,  car  elle 
compte  11  genres  et  54  espèces  toutes  littorales  ou  sublittorales,  dont 
7  arctiques  et  18  antarctiques;  ces  dernières  se  répartissent  entre  les 
genres  Rhynchothorax,  Ammothea  [Leionymphon] .  Ammothella,  Achelia 
[AmmotJiea  des  auteurs),  Austrodecus,  Austroraptus,  Tanystylum  et  Clo- 
tenia.  Les  caractères  essentiels  et  la  place  de  ces  genres  sont  indiqués 
dans  le  tableau  suivant,  qui  s'applique  à  toute  la  sous-famille  : 


Expédition  Charcot.  —  BofViEi».  —  l'vonogoniilcs  du  «  l'ourquoi  Pas?  ». 


122 


PYCNOGONIDES  DU  i^  POURQUOI  PAS 


A  griffe 

terminale; 

corps 

articulé. 


Orifices   sexuels   mâles   sur  toutes   les  pattes, 

)      chélicùres  réduites,  pjas  de  palpes Hannonia  Hoelc 

)  Orifices  sexuels  sur  une  paire  de  pattes,  ché-  ^  Rhynchothorax 
'      licères  nulles,  des  palpes \  Costa. 


o      -5 


T3 


O 


fcD 


S} 


Palpes  de  9  (10?)  articles, ^Chélicùresàscapede2articles, pin-  )  Ammothella 

tronc    articulé,    pas    de\     ce  rudimentaire  chez  l'adulte.  )  Cote, 

saillie  cémentaire  fémo-)Chélicères  à  scape  simple,  pince  )  Ammothea 

raie [     rudimentaire  chez  l'adulte.. . .  S  Leach. 

Palpes  de  8  articles  ;  articulations  du  tronc  pou  ou  pas  dis- 
tinctes ;  chélicères  réduites  à  leur  scape,  qui  est  simple  ; 
saillies  cémentaires  fémorales  ;  orifice  mcàle  sur  un 
tubercule 


Les  palpes 
ont  au  plus 
7  articles  ; 
articulations 
du  tronc 
nettes 
ou  nulles  ; 
pas  de  tuber- 
cules   sexuels  | 
chez  le  mâle. 


Corps  non  disco'ide  à  prolongements  laté- 
raux assez  écartés;  palpes  de  6  articles. .  ' 


Aciielîa   Hodge. 

A  iistroraptus 
Hodgson . 


Corps 
disco'ide 


par 

itig" 

des 


contiguïté 


prolonge- 
ments 
latéraux. 


Palpes  de  7-6  articles  ; 
tubercule  oculaire  et  / 
abdomen    peu    rap-  i 
proches y 

Palpes   de   4    articles,  \ 
tubercule  oculaire  et  ^ 
o          abdomen    très    rap-  i 
proches ) 

Chélicères  nulles,  palpes  de 
5   articles 


Tanystylum 
Miers. 


Clotenia 
Dohrn. 

Discoarachne 
Hoek. 


Ovigères  '  Palpes  de  7  articles;  chélicères  réduites  ;  tuber-  )  Tn/gaei/s 

de  6  ou  7  articles  ;  )      cule  oculaire  normal 'i      Dorhn . 

articulations  du    j  Palpes  de  G  articles  ;  chélicères  nulles  ;  tubercule  ;  Austrodecus 
tronc  fort  nettes.  \      oculaire  prolongé  on  avant \      Hodgson. 


Les  Ammothéinés  connus  dans  les  mers  antarctiques  appartiennent 
aux  genres  Rhynchothorax  (2  espèces  dont  une  antarctique),  Ammothea 
(10  espèces  toutes  antarctiques,  sauf  une  seule),  Ammothella  (6  espèces, 
dont  une  antarcti(iue,  A.  Hocki  PfefTer),  Achelin  (21  espèces  dont 
0  arctiques  et  3  antarctiques],  Austroraptus  (1  espèce  qui  est  antarc- 
tique), Tanystylum  (7  espèces  dont  3  antarctiques,  parmi  lesquelles  le 
Tanystylum  Dohrni  Pfeffer,  que  l'auteur  rangeait  parmi  les  Clotenia)  et 
Austrodecus  (1  espèce  qui  est  antarctique). 

Les  espèces  recueillies  parle  «  Pourquoi  Pas?  »  appartiennent  aux 
genres  Ammothea^  Achelia  et  Austrodecus. 


PYCNOGONIDES  DU  ii  POURQUOI  PAS?». 


I2j 


Genre  Ammothea  I^each  [Leionymphon  Mobius). 


Malgré  le  nom.quo  leur  a  donné  Mùhnis  1902,  1S:>  cl  la  place  qu'il  leur 
attribuait  dans  la  l'aniille  des  Nyniphonidés,  les  espèces  du  genre  Aw^//«o- 
tlien  sont  des  Aminothéides  sans  conteste,  ainsi  que  l'a  reconnu 
M.  llodgson,  le  savant  historiographe  de  ces  curieux  Pyenogonides 
(1907-'^, 30).  J'ai  exposé  antérieurement  (1906^, .)  i)  les  raisons  qui  justiiient 
ce  classement  ;  il  ne  me  reste  aujourd'hui  ([u'à  relever,  en  le  modifiant  un 
peu  et  en  le  complétant,  le  tableau  où  M.  Hodgson  a  mis  en  relief  les 
caractères  essentiels  des  diverses  espèces  antarctiques  du  genre  : 


cd  <i> 

C    3 
O    o 


o 
C 

o 


•s   tu 

2  s 


dl  'fi 


■■li   .- 

o  — 

X 


dus   palpes 


Trompe  incurvée  et 


rvee  et  ) 
nique..  ) 


.1 .   slriata 
Mobius. 


o  . 
c  o 
o  — 

■sa  ^ 


L(!    4°   article   uus    païues  i  ,.     , 

.    ,  \      cvlindro-conuiue. 

aussi   long-   ou    un    peu  '  ,,    '          .     •.       .     •  i       ,     ■   ,■ 

°         ,     .   '       i  Trompe  droite  et  in-  ,  .1 .  nldcialts 

plus  long  que  le  :i' f        ,,.  '                     '     '  ,,    , 

'              '^    '                              n  orme S  ii„j..^„^ 


llodg'son. 


o 


■yj 


<o 

^ 

'C 

3 

su 

c3 

r 

43 

r! 

> 

•U 

C 

OJ 

o 

.« 

F 

3 

6n 

C" 

<i> 

a; 

m 

(U 

O 

h 

3 

O 

H) 

J3 

uj 

C 

3 

T3 

'^  a. 

t/3 

(   —   — 

"S -a 


_  _   ^ 

S  S  tn 
P  o  cj 


3    O 

£3 


Le  4«  article 
des  palpes 

presque 

2  fois  aussi 

long  que 

le2«. 


Un  bourrelet  dorsal  au  bout  des  . 
prolongements  co.xaux  ;  soies  / 
dos  pattes  très  nombreuses  et  l 
peu  ou  pas  sériées y 

Deux  tubérosités  dorsales  au  bout 
des  prolongements  coxau.v; 
soies  des  pattes  moins  nom- 
breuses   et   long'itudinalement 


sériées 


■3  Trompe  n'ayant  pas  la  moitié  de  la  longueur  (tu  Ironc;  la  \ 
partie  médiane  des  bourrelets  dorsau.x  est  une  pointe  ;  , 
prolongements  coxau.x  à  éperons  courbes ' 


3     i 


A  .  grandis 
Pleller. 


.1 .  ijiùbosa 
Mobius, 


.1 .  spinusa 
Hodgson. 


,  Les  pattes  sont  larges  et  égalent  7  fois  j 

Les  articles  (5,  7,  8  des  |  ,^  céphalothorax  ;  la  2'   coxa  plus 

palpes    forment    une  eourlequelasomme  desdcuxaulros. 

scie  par  suite  de  leur  >  ^^^             ^^^^  ^.^.j^^  ^^  .^,^^,^^^  g  ^^.^ 

dilatation       ventrale  ;  J  ^^  ,^.,,i,;iiothorax  ;  la  2^  co.xa  plus  /  .| 

trompe  longue  et  pi-  f  ,^^^^^^^  ^^^^^    ,^^  ^^^^^^   ^^^    ^^^^ 

riforine,  petite  taule..  ^^l|.^,s 


.1 .  minor 

Hodgson. 


i/rdcilipes 
Houvicr. 


Un  bourrelet  bas  et  sans  j  ^^domcn  subvcrlical,  atteint  par  le  bord  )  .1.  Clausi 

haute  saillie  médiane  sur  /      p^si^i^-ieur  du  3"    segment )  Pfeiïcr. 

les  segments  du  tronc  ;>  ^^^^^^^^^^^  ^^j^^^^^   .,,^i„.^^  ^^^   ,^^j.^  ^^^  j    „ustmlis 

trompe  piriforme  ;  petite        ^.^.^^^^  ,j^  3..  g^^.^^nt \  Hodgson. 

taille / 


En  dehors  d(!  ces  espèces,  le  genre  Aiiiinotlicd  n'en  comprend  qu'une 
seule,  l'^l.  carolinensis,  qui  habite  la  Caroline  du  Sud  aux  État-Unis  et  pour 


124  PYCNOGONIDES  DU  (^POURQUOI  PASP^k 

laquelle  fut  établie  parLeach,  en  1814,  le  genre  Ammothea.  On  a  vu  plus 
haut  (p.  4o)  comment  M.  Loman  et  M.  Hodgson,  à  des  titres  divers,  ont 
contribué  à  établir  l'identification  de  cette  espèce  avec  les  Leionym- 
phon  de  Môbius,  ce  qui  a  conduit  à  remplacer  ce  dernier  nom  par  celui 
de  Leach.  VA.  carolinensis  est  la  seule  espèce  non  antarctique  du  genre  ; 
par  sa  taille,  la  structure  de  ses  palpes,  la  forme  de  sa  trompe,  la  saillie 
de  ses  bourrelets  dorsaux,  elle  prend  place  à  côté  des  A.  grandis  et 
gibbosa. 

Ammothea  striata  Môbius. 

i902.   Leionymphon  striatum  K.  Môbius  (1902),  p.  1<S3,  Tuf.  XXVI,  fig.  6-12. 
1911.   Leionymphon  striatum  E.-L.    Bouvier  (1911"),  p.    114(). 

Dragage  n°  XVIII  :  27  janvier  1909,  Shetlands  du  Sud,  anse  ouest  de 
la  baie  de  l'Amirauté,  dans  l'île  du  Roi-George;  chalut  I,  75  mètres; 
température  de  l'eau  sur  le  fond  +  0°,2;  vase  grise,  cailloux. 

Quatre  beaux  exemplaires  (N^  740),  femelles  adultes  d'un  «  brun  sale  » 
dont  le  céphalothorax  mesure  environ  12  millimètres  de  longueur. 

Un  mâle  adulte  (No758),  àpeuprès  demême  taille  et  d'unbrun  jaunâtre. 

Ces  exemplaires  répondent  tout  à  fait  à  la  description  et  aux  figures 
données  par  M.  Môbius,  les  seules  différences  provenant  de  légères 
variations  individuelles.  Ainsi  l'article  3  des  palpes  est  souvent  presque 
égal  à  l'article  2,  et  le  dernier  un  peu  plus  long  que  les  articles  qui  le 
précèdent  ;  l'abdomen  est  plutôt  ovoïde  que  cylindrique,  avec  un  sommet 
largement  obtus.  • 

Les  caractères  les  plus  frappants  de  l'espèce  sont  les  suivants  :  le 
céphalon(fig.  75)n"estpasrétrécien  arrière,  mais  s'y  déprime  latéralement 
comme  pour  indiquer  le  cou;  il  est  occupé  en  son  centre  parle  tubercule 
oculaire,  qui  est  un  large  tronc  de  cône  vertical  terminé  par  un  cône  bas  ;  — 
les  saillies  postéro-dorsalesmédianesdestrois  segmentsantérieursdu  tronc 
sont  légèrement  inclinées  en  arrière,  et  largement  obtuses  au  sommet,  qui 
porte  de  nombreuses  spinules  ;  —  les  prolongements  coxaux  pré- 
sentent à  leur  extrémité  deux  larges  protubérances  dorsales  contiguës 
et  peu  élevées,  qui  portent  des  spinules  semblables  aux  précédentes, 
mais  plus  réduites  ;  la  longueur  des  prolongements  est  telle  que  la  largeur 


PYCNOGUNIDES  DU  ^<  POURQUOI  PAS?».  125 

du  tronc,  au  deuxième  segment,  est  presque  égale  à  la  longueur  du  cépha- 
lothorax :  —  rabdomenest  aussi  long  que  lecéphalon  et  s'infléchit  vers  le 


'Hv 


Fig.  73.  —  Ammothea  slriala  Môbius,  o'.  —  Le  corps 
vu  du  coté  gaucho,  avec  les  appendices  antérieurs 
correspondants,  (ir.  1  3/4. 


Fig.    7C.    —    Ammolhea  slrlata,  (J. 
patte  droite.  Gr.  1  3/4. 


La  3" 


haut,  à  45°  pour  le  moins  ;  —  les  chélicères  sont  bien  développées  ;  —  les 
articles  2  et4  des  palpes  sont  subégaux,  de  même  que  les  cinq  suivants,  qui 
ne  se  dilatent  pas  notablement  à  leur  angle  antéro-inférieur  ;  —  le  fémur 
(fig.  76)  est  presque  aussi  long  que  le  tibia  2  et  l)eaucoup  plus  long  que 
le  tibia  1  ;  la  griffe  égale  au  plus  la  moitié  du  propode,  qui  est  très  peu 
ai(|ur'  et  sans  fortes  soies  spiniformes 
sur  son  bord  interne  ;  les  griffes  auxi- 
liaires qui  raccompagnent  égalent  au 
plus  sa  moitié,  enfin  les  spinuies 
des  pattes  se  groupent  en  séries  nette- 
ment séparées  par  des  espaces  nus, les 
séries  latérales  se  composant  presque 
d'uneseule  rangée  de  spinuies.  J'ajoute 
que  la  trompe  est  légèrement  plus 
longue  que  le  Ironc  ;  M.  Môbius  la  décrit  et  la  ligure  cylindrique  avec 
rétrécissement  basilaire,  tandis  qu'elle  se  cciréc'it  qiœ/que  jtcit  ri  très  régu- 
lièrement de  la  base  au  sommet  (sur  sa  face  supérieure)  dans  tous  les 
exemplaires  du  «  Pourquoi  Pas?  »  ;  au  surplus,  elle  est  nettement  arquée 
et  infléchie  vers  le  bas,  comme  dans  les  types  de  M.  Môbius,  de  sorte 
que  j'attribue  les  différences  précédentes  à  un  examen  superficiel  et  à 
une  faute  du  dessinateur  de  la  «  Valdivia  ». 


7.  —  Ammothea  ulriala,  cf.  —  Ovigére 
droit.  Ur.  6  1/2. 


136  PYCNUGONIDES  DU  ^i  POURQUOI  PAS?>>. 

VA.  slriatd  lut  trouvée  par  567  mètres  de  profondeur,  à  l'île  Bouvet, 
c'est-à-dire  dans  la  province  africaine  subantarctique  ;  les  découvertes  du 
«  Pourquoi  Pas  »  ?  montrent  que  c'est  également  une  espèce  delaprovince 
magellanique  et  des  eaux  antarctiques. 

Ammothea  grandis  PfelTur. 

1880.  Ammothea  grandis  G .   Pfeiïer   (1889),  [i.  43. 

1005.  Colossendeis  {■?)  C/i«/'co<«  E.-L.  Bouvier  (1905 1,  p.    29G. 

190G.  Colussendeis  (?)  C/iarcoli  E.-L.  Bouvier  (1906' ,  ]).   l'J. 

1907.  Leionymphon  grande  T.  V.  Hodgson  (1907"),  p.   41,  PI.  VI,  (ig.  1. 

1907.  Leionymphon  grande  E.-L.  Bouvier  (1906'>),  p.  00,  PI.   [II,  fig-.   G  et  fig-.    30-44 

du  texte. 

1908.  Leionymphon  grande  T.  V.  Hodgson  (1908),  p.  179. 
1911.   Leionmyphon  grande  E.-L.  Bouvier  (1911**),  p.   1140. 

Dragage  n°  V  :  29  décembre  1908,  chenal  Peltier,  entre  l'îlot  Gœtschy 
et  l'île  Doumer  ;  chalut  1  ;  92  mètres,  température  de  l'eau  sur  le  fond 
—  0°,1  ;  vase  grise,  gravier. 

Un  mâle  «  jaune  orangé  »  (N°37),  où  les  pinces  sont  encore  parfaitement 
normales,  encore  que  le  céphalothorax  mesure  déjà  11  millimètres;  cet 
exemplaire  n'est  sans  doute  pas  encore  adulte,  car  je  n'ai  pu  y  voir 
les  orifices  sexuels,  et  les  ovigères  n'ont  pas  tout  à  fait  leur  forme  défi- 
nitive. L'exemplaire  est  d'ailleurs  un  peu  anormal. 

L'il.^râ!/?(//.s  est  voisine  de  la  précédente,  mais  elle  s'en  distingue  par  sa 
taille  plus  grande,  sa  trompe  droite  et  rétrécie  à  la  base,  son  tubercule 
oculaire  plus  étroit,  ses  saillies  beaucoup  plus  hautes  et  légèrement  inflé- 
chies en  avant;  son  abdomen  court,  à  peine  oblique,  est  précédé  d'un 
tubercule  en  cône;  ses  palpes  sont  remarquables  par  leur  gracilité  et  par  la 
longueur  de  l'article  4,  qui  égale  presque  deux  fois  celle  du  deuxième.  Les 
pattes  ne  sont  pas  moins  caractéristiques  :  leur  tibia  2  est  très  notable- 
ment plus  long  que  le  fémur  ;  leur  propode  armé  de  soies  spiniformes  est 
plus  recourbé  que  celui  de  l'A.  slriata  ;  les  griffes  principales  sont  ])oiir 
le  moins  aussi  longues  que  ce  dernier  article,  et  les  griffes  auxiliaires  en 
égalent  au  moins  la  moitié  ;  les  téguments  présentent  un  aspect  chagriné, 
grâce  à  des  spinules  nombreuses,  qui,  sur  les  pattes,  ont  parfois  une 
légère  tendance  à  la  sériation  longitudinale. 

Cette  belle  espèce  compte  parmi  les   grands  Pycnogonides;  son  corps 


PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?>k  127 

peut  atteindre  13  millimètres  de  lon-^ueur,  abstraction  faite  de  la  trom|)e  et 
de  l'abdomen.  Elle  semble  localisée  dans  les  eaux  franchemcntantarctiqnes, 
surtout  dans  la  province  maj^ellanique,  où  elle  l'ut  signalée  par  M.  PlefFer 
(Géorgie  du  Sud,  12  brasses),  et  retrouvée  par  la  «  Scotia  »  (Orcades  du 
Sud,  1  i  brasses),  puis  par  les  naturalistes  du  "  Français  »  (Port-Charcot, 
20-25  mètres;  île  Booth-Wandel,  30  mètres);  on  a  vu  plus  haut  qu'elle 
y  a  été  capturée  par  le  ■<  J*ourquoi  Pas?  ».  On  la  rencontre  aussi  dans  la 
pioviiice  australasienne,  où  elle  lut  prise  par  la  «  Discovery  «  dans  les 
parages  de  l'île  Coulman  (S  à  15  brasses). 

La  coloration  sur  le  vivant  varie  du  jaune-soufre  ou  orangé  au  rouge 
brun. 


Ammothea  gibbosa  Miibius. 

1902.  Colnsxenileh  f/ihhona  K.  Mobiiis  (1902),  p.  1!»2,   Taf.  XXX,  fig-.  1-5. 

1900.  Ammolheii  rurculio  E.-I..  Bouvier  (1906-»),  p.  20. 

i'M).  Ammolhea  rurculio  E.-L.  Bouvier  (1906''),  p.  40,  fig-.  19-22. 

1907.  /A'iomjmp/ioii  ffibhosuin  T.-V.  Hodgson  (1907"),  p.  ■iO. 

1911.  Leionijmplion  gibbosuin  E.-L.  Bouviei-  (1911''),  p.  lliO. 

Dragage  n»  VT  :  15  janvier  1009;  entrée  de  la  baie  Marguerite,  entre 
l'îleJennyetla  Terre  Adélaïde;  latitude  sud  07°  45',  longitude  ouest  Paris 
70°  15' ;  chalut  I,  254  mètres;  température  de  l'eau  sur  le  fond  4-  1°,18; 
roche,  gravier. 

Un  exemplaire  «  roug<;  bi-un  »  (No  I3i),  immature  comme  les  types  de 
M.  Mobiuset  h  très  peu  près  de  la  même  taille,  le  céphalothorax  et  la 


Fi-î.  'S.  —  Arnmiillicii  f)ibbosa  Pfeiïer.  —  Iiniiialure  vu  du  ciJté  gauche  avec  les  cliélicùres.  palpe  et  saillie 

ovigérienne  (lu  même  coté.  Gi'.  8. 

trompe  mesurant  chacun  près  de  0  millimètres  ;  ovigères  réduits  à  de 
courts  bourgeons.  Cet  individu  (fig.  78,  70)  répond  tout  à  fait  à  la  dia- 
gnose  et  aux   ligures  de  l'espèce,  mais  1(>  lubei-mle  (icul.iire  se  Icriiiiiie 


128  PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?>^. 

par  un  cône  mucroné.   Les  soies   spinuliformes  des   pattes  sont  assez 
nombreuses  et  disposées  en  séries,   presque  comme   dans   VA.  s  tria  fa. 

La  trompe  ressemble  à  celle  de  cette  dernière 
espèce,  mais  elle  est  fort  peu  arquée  et  pré- 
sente la  vague  indication  d'un  étranglement  à 
quelque  distance  de  sa  base. 

Dragage  no  VIII  :  20  janvier  1909,  baie 
Marguerite  ;  chalut  I,  200  mètres  ;  tempéra- 
ture de  l'eau  sur  le  fond  +  lo,18;  roche,  gra- 
vier vase. 

Un  exemplaire  «  jaune  tirant  sur  l'orangé  » 
(N°  186),  immature  comme  le  précédent,  mais  de 
taille  un  peu  plus  réduite;  la  structure  est  d'ail- 
leurs la  même,  toutefois  le  tubercule  oculaire 
est  arrondi  au  sommet  avec  un  léger  mucron,  le 
Fig.  79.  —  Ammoihea  gibboxn.    fémur   u'égale    pas   tout    à  fait  le  tibia  1,  et  les 

—  Partie  antérieure  du  eorps 

et  ses  appendices  dans  un    spiuules    dcs     paltcs    sout     moins    nombreuscs 

immature,  face  dorsale.  Gr.8. 

et   plus    distinctement  sériées. 
Dragage  n°  Vil  :'16  janvier  1909,  près  de  la  Terre  Alexandre  ;  latitude 
sud  68'3 31',  longitude  ouest  Paris  72o0o';  chalut  I,  250  mètres;  tem- 
pérature de  l'eau  sur  le  fond  +  1°,G  ;  roche. 

Un  grand  mâle  de   couleur  «  jaune  sale  »  (N°149),  qui  pointe    quatre 

paquets  d'œufs  (fig.  80)  en  forme  de  man- 
chon, deux  sur  chaque  ovigère;  l'un  de  ces 
manchons  entoure  l'article  4,  l'autre  la  partie 
distale  de  cet  article  et  la  partie  basale  du 
suivant;  les  œufs  sont  très  nombreux  et 
mesurent  à  peu  près   1  millimètre    de  dia- 

Fig.  80.  —  Ammoihea  gibbosa,  cf.  —     niètre 
Ovigère  gauche.  Gr.  3. 

Cet  exemplaire  (fig.  81)  diffère  des  deux 
précédents  et  des  types  immatures  de  M.  Môbius  par  sa  trompe,  qui  res- 
semble à  celle  de  l'A.  gtYuide  (à  peu  près  droite,  rétrécie  et  avec  un 
léger  étranglement  dans  son  tiers  basilaire,  d'ailleurs  bien  plus  large 
dans  ses   deux   tiers   terminaux),  par  ses  petites  chélicères  où  la  pince 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?)).  129 

ost  réduite  à  un  bourgeon,  par  son  tul)ei'cule  optique  en  colonne 
dilatée  et  arrondie  au  sommet,  par  ses  saillies  dorsales  segmentaires 
qui  s'épaississent  beaucoup  en 
haut,  leur  petite  pointe  peu  appa- 


Fig.  81. —  Ammolhea gibbosa.  (3. —  Le  corps  vu  du       Fig.  82.   —  Ainiuolhca   gibbosa,  o'.  —  La   3"  palle 
c6U;  gauche  avec  les  appendices  céplialinues  cor-  gauche    avec  l'orilice  sexuel  et  la  saillie   coxale. 

respondanls.  Gr.  1  3/4.  Gr.  1  3/4. 

rente  étant  située  en  avant,  et  par  les  fémurs  (fig.  82)  qui  sont  très  légè- 
rement plus  longs  que  les  tibias  1. 

L'exemplaire  offre  d'étranges  ressemblances  avec  VA.  fjra/idiv,  mais 
il  s'en  distingue  et  ressemble  aux  types  immatures  de  l'espèce  par 
quelques  caractères  importants:  1°  la  plus  grande  hauteur  des  saillies 
dorsales  segmentaires  ;  2°  la  plus  grande  longueur  et  la  direction  très 
oblique  de  l'abdomen  ;  3°  le  développement  de  deux  lubérosités 
arrondies  à  l'extrémité  distale  des  prolongements  coxaux  et  du  premier 
article  coxal,  tubérosité  qui  remplace  un  léger  bourrelet  continu  dans 
l'A.  grandis  ;  4*'  les  spinules  des  pattesqui  sontbeaucoupmoinsnombreuses 
et  régulièrementsériées  (notamment  sur  lestibias),  au  lieu  d'être  disposées 
sans  ordre.  Pour  le  reste,  les  deux  espèces  me  paraissent  absolument 
identiques,  et  j'en  suis  encore  à  me  demander,  comme  je  le  faisais 
en  1907  (p.  64),  si  elles  ne  sont  pas  identiques  et  ne  devront  pas  être 
réunies  dans  la  suite  (1). 

Je  crois  utile  de  relever  ci-dessous  les  dimensions  du  mâle  adulte 
précédent  et  d'un  mâle  ovigère  de  l'^l.  r/randis. 

(Il  Dans  la  Q.  de  l'.l.  ijrnniiis  prise  par  la  «  Discovery  »  et  très  bien  figurée  pai'  M.  Hodg- 
son  (1908,  PI.  NI,  fig.  1),  les  spinules  du  tibia  sont  nettement  sériées,  l'abdomen  est  oblique,  et 
la  trompe  cylindiique  semble  rétrécie  à  la  base. 


Expédition  Ckarcol.  —  Bouvier.  —  Pycnogonides  du  «  Pourquoi  Pas  ?  ■ 


17 


130 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?>k 


Lonyuour  de  la  trompe 

Diainèlrc  maximum  de  la  trompe 

—  de  la  trompe  à  re.xtrémité  dislale 

Longueur  du  céphalon 

Largeur  du  céphalon  en  avant 

Longueur  totale  du   céphalothorax 

Largeur  du  céphalothorax  dans  sa  partie  étroite  (2"  seg- 
ment)   

Largeur  du  céphalothorax  avec  les  prolongements  coxaux 

(2"   segment) 

Longueur  de  l'abdomen 

—  des  coxse  de  la  2"  patte  droite 

—  du  fémur r 

—  du  tibia  1 

—  du  tibia  2 

—  du  tarse  avec  le  propode 

—  de  la  gi-ifle  principale 

—  des  griiïes  auxiliaires 


"   A.   GIBUOSA  ». 

«  A.  i^handis  ". 

Milliiii. 

MllIlMI. 

15,8 

i(),i; 

4,2 

4,5 

3,2 

4 

3,9 

4 

'1,5 

4,8 

14,8 

10 

O 

/, 

12,2 

12 

4,8 

3,0 

13,5 

14,5 

15 

1.5,5 

14,5 

15,2 

19 

19,2 

5 

6,8 

2,7 

3,0 

1,5 

2,1 

On  voit  par  co  tableau  que  les  adultes  des  deux  espèces  diffèrent  non 
seulement  par  la  longueur  de  l'abdomen,  mais  par  celle  des  griffes 
et  du  propode,  qui  sont  plus  longs  dans  l'A.  grandis.  Ces  différences  ne 
se  montrent  pas  encore  dans  les  jeunes,  non  plus  que  l'arceau  creux  et 
lisse  qui  se  trouve  en  avant  sur  les  protubérances  dorsales,  au-dessous 
delà  dilatation  qui  termine  ces  saillies. 

Les  deux  exemplaires  jeunes  qui  servaient  de  type  à  l'espèce  ont  été 
pris  par  la  «  Valdivia  )),dans  la  province  subantarctique  de  Kerguelen, 
aux  îles  Bouvet,  fond  de  567 mètres.  Les  campagnes  de  M.  Jean  Gharcot 
montrent  qu'elle  se  trouve  aussi  dans  les  eaux  antarctiques  de  la  province 
de  Magellan  ;  c'est  ce  qui  ressort  non  seulement  des  captures  faites  par 
le  «  Pourquoi  Pas?  »,  mais  aussi  de  celles  effectuées  antérieurement  par 
le  «  Français  ».  En  comparant  les  types  d'Ache/ia  curculio  Bouvier  (1906'', 
p.  iO,  lig.  19-21)  recueillis  au  cours  de  cette  dernière  campagne  avec  les 
jeunes  Ammothca  gibbosa  du  <>  Pourquoi  Pas?  »,  j'ai  acquis  la  certitude 
presque  entière  que  tous  ces  individus  appartiennent  à  la  même  espèce  et 
que  les  types  cVAchelia  curculio  sont  en  réalité  de  très  jeunes  Aminotlioa 
gibbosa,  beaucoup  plus  jeunes  et  plus  petits  que  ceux  du  «  Pourquoi  Pas  ?  » . 

En  tout  cas,  l'espèce  subit  avec  l'âge  des  modifications  profondes: 
jeune,  elle  a  une  longue  trompe  conique  très  caractérisée,  des  protubé- 


PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?y>.  131 

rances  dorsales  en  ((iiic  dès  aigu  ot  des  saillies  coxales  acuminées; 
adulte,  elle  ac(|uiert  une  trompe  pcklonculée  et  subcylindrique,  des  protu- 
bérances dorsales  larges,  obtuses  et  dilatr-es  au  soiimiel.  en  iiièiiie  temps 
que  ses  saillies  coxales  se  réduisent  et  cessent  d'être  en  pointe.  Alors 
elle  ressemble  beaucoup  à  VA.  yraiidis,  dont  elle  se  distingue  p;ir  les 
caractères  indiqués  plus  baul. 

Ammothea  minor  T.  \'.  [loil^son. 

1907.  Leioiu/mp/wn  minu.'<T.  V.  Hodgson  (1907'),  vol.  III,  [,.  i'i,  i>l.  \l,  liy.  >. 

l'.ill.  Leiotïijmp/ion  minus  E.-L.  Bouvier  (1911''),  ji.  11 'lU. 

l'.)ll.   l.i'iDHijmiihnn  minus  E.-T.,.  Bouvier  (1911''),  p.  ili.  • 

Dragage  no  III  :  20  décembre  1906,  chenal  de  Roosen,  au  nord  deTlle 
Casabianca;  latitude  sud  Gi°48',  longitude  ouest  Paris  05°  iJl';  chalut  11, 
120  mètres;  température  de  l'eau  sur  le  fond  +  0°,55;  cailloux,  roche, 
vase,  grès  verdàtre. 

Un  exemplaire  (fig.  83)  «  ocre  »  {N°24),  privé  d'une  partie  de  ses  pattes 
et  d'ailleurs  en  bon  état.  Cet  exem- 
plaire est  immature,  mais  ses 
ovigères  peu  allongés  comptent  déjà 
tous  leurs  articles  ;  son  céphalothorax 
mesure  2'"'^,o,  c'est-cà-dire  1  milli- 
mètre de  moins  que  les  types  de 
l'espèce.  Les  difTérences  avec  ces 
types  sont  rares  et  minimes  :  le 
tubercule  oculaire  forme  un  cône 
aigu  et  élevé  au-dessus  des  yeux, 
non  une  simple  pointe;  l'abdomen  est 

j)Ius  allongé  que  dans  le  tyj)e,  car  il  dépasse  nolablenieiil  b^s  prolonge- 
ments coxaux  postérieurs.  Les  pinces  S(tnl  di'jà  réduites  à  un  bour- 
geon (1). 

Comme  les  précédentes,  celle  espèce  appartient  au  groupe  des  A?h/>/o- 
//irr/  où  le  corps  est  condensé  et  où  les  segments  du  tronc  forment,  en 
arrière,  des  saillies  dorsales.  Elle  se  distingue  (lig.  83j  par  sa  taille  réduite, 


Fig.  8:i.  —  Ammothea  minor  Hodgson.  —  Le 
corps  d'un  iiiiniature  vu  du  cotr:  gaudie  avi'C 
les  appendices  correspondants.  Gr.  H  i/i. 


(1)  Les  diiDcnsions  de  cet  e.xemiilaire  sont  iiuiiijuéi's  à  la  page  l.'î.-i. 


132  PYCNOGONIDES   DU  «  POURQUOI  PAS  ?  ^^. 

par  la  forme  conique  de  ses  saillies  dorsales,  par  sa  trompe  piriforme  ou 
plutôt  longuement  ovoïde,  à  peu  près  droite  en  dessous  et  nettement 

arquée  en  dessus,  par  ses  pattes 
(fig.  84)  qui  sont  médiocrement 
longues  mais  comprimées  latéra- 
lement et,  par  suite,  plutôt  larges, 
enfin  et  surtout  par  la  structure 
de  ses  palpes,  dont  les  articles  6 
à  8  sont  égaux  et  très  dilatés  infé- 
rieurement,  ce  qui  donne  à  cette 
Fig.  Si.  —  A mmoiJiea  w/hoc.  —  La  3' patte  droite     partie   de  l'appeudice   uu   aspcct 

d'un  iiiiiiiature.  Gr.  7.  .  .      . 

serratiforme  très  caractéristique. 
Le  dernier  article  des  palpes  est  plus  long  que  les  précédents  et  ovoïde; 
les  téguments  sont  partout  recouverts  de  granulations  microscopiques, 
avec  çàetlà  quelques  courtes  soies. 

Le  type  de  l'espèce  fut  capturé  par  la  «  Discovery  »  dans  la  région 
antarctique  de  la  province  australasienne,  aux  Winlers  Quarters,  par 
129  brasses  et  à  l'île  Coulman  par  8-15  brasses  ;  elle  habite  également  la 
province  deMagellan,  comme  le  montre  la  découverte  du  «  Pourquoi  pas?». 
Elle  s'y  trouve  mémo  dans  la  zone  subantarctique  :  M.  Lahille,  en  effet, 
m'a  soumis  un  Pycnogonide  des  Sandwichs  du  Sud  (1911*,  414)  qui 
appartient  sûrement  à  cette  espèce  ;  l'exemplaire  est  un  immature 
de  lataille  du  précédent,  mais  qui  porte  encore  des  pinces  bien  dévelop- 
pées; il  fut  pris  par  M.  C.-A.  Larsen  à  Visokoi,  le  13  novembre  1908. 


Ammothea  gracilipes  E.-L.  Bouvier. 
1911.  Leionymphon  gracilipes  E.-L.  Bouvier  (1911'),  p.  1140. 

Dragage  no  VI  :  15  janvier  1909,  entrée  de  la  baie  Marguerite,  entre 
l'île  Jersey  et  la  Terre  Adélaïde,  latitude  sud  67°  45',  longitude  ouest 
Paris  70°  45;  chalut  1,254  mètres  ;  température  de  l'eau  sur  le  fond 
-|-1°,  18;  roche,  gravier. 

Une  femelle  adulte,  «jaune  sale  »,  dont  les  dimensions  se  trouvent 
relevées  plus  loin  (no  135). 


PYCNOGONIDES  DU  '' POURQUOI  PAS  P  >>.  133 

Dragage  n^  VHI  :  20  Janvifi-  lOOD,  baie  Marguerite;  chalul  I, 
200  mètres,  température  de  l'eau  sur  le  fond  +  l°j'^i  foche,  gravier, 
vase. 

Un  mâle  ovigère  «jaune  sale  "  (No  188)  et  un  jeune  «  brun  sale  » 
(N°256),  où  les  ovigèrcs  sont  incomplètement  développés. 

La  trompe  (fig.  85)  est  identique  à  celle  de  l'/l.  ininor^  c'est-à-dire 
piriforme,  très  peu  sensiblement 
infléchie  et  un  ])eu  plus  longue  que 
le  céphalothorax  ;  elle  atteint  sa 
largeur  maxima  (qui  ne  dépasse  pas 
celle  du  tronc  dans  sa  partie  mé- 
diane la  plus  étroite),  un  peu  au 
delà  du  milieu,  celui-ci  étant  indi- 
qué par  les  traces  fort  vagues  d'un 
étranglement;  à  partir  de  ce  point 
des  lignes  longitudinales  se  mani- 
festent assez  nombreuses  sur  les 
parois  de  l'organe. 

Le  cèphdhm  (fig.  85)  est  un  peu  plus  long  que  large  et  à  peine  plus 
étroit  en  arrière;  son  bord  antérieur,  carrément  tronqué,  porte  un  léger 
denticule  à  la  base  de  chaque  chélicère.  La  tubercule  oculaire  est  verti- 
cal, assez  haut  et  large  ;  il  se  termine  par  un  cône  aigu,  ou  par  une  pointe, 
au-dessus  des  yeux.  Ces  derniers  sont  largement  séparés,  très  nets,  peu 
étendus  et  ovales  ;  ceux  de  la  paire  antérieure  sont  sensiblement  plus 
grands  que  les  autres. 

Le  tronc  (fig.  85)  ressemble  tout  à  fait  à  celui  de  XA.  m\nùr\  tou- 
tefois ses  saillies  dorsales  s'infléchissent  très  légèrement  en  arrière,  et 
les  deux  saillies  qu'on  trouve  dorsalement  au  bout  de  chaque  prolonge- 
ment coxal  sont  moins  arrondies,  plus  anguleuses. 

V abdomen  (fig.  85)  se  dilate  peu  vers  sa  partie  terminale  ou  ne  se  dilate 
pas  du  tout;  dans  le  jeune  exemplaire  il  est  même  rétréci.  Sa  longueur 
est  à  peu  près  celle  du  dernier  prolongement  coxal  ;  il  est  beaucoup  plus 
relevé  que  dans  X \.  minor,  vertical  ou  presque. 

Les  chélicè?'es  (fig.  85)  ne  présentent  rien  de  particulier;  leur  pince, 


,,-v^ 


Fif,'.  83.  —  Àmmothea  //racilipes  Bouv.,  cS.  — 
Animal  vu  du  côté  f;.iu<-l\i'  avec  les  appendices 
antérieurs  correspondants.  Gr.  9. 


134  PYCNOGONIDES  DU  k  POURQUOI  PASP^. 

qui  est  encore  parfaite  dans  le  jeune  immature,  se  réduit  à  un  bouri;eon 

chez  les  deux  adultes. 

Les  pa/jjes  (fig.    S5)  sont  presque  identiques  à  ceux  de   l'A.  riiinor; 

pourtant  l'article    4   est  légèrement  moins 
•  long  que  le  deuxième  ;  les  articles  0-8  sont 
dilatés  et  donnent  à  cette  région   du  palpe 
une  apparence  serratiforme. 

Les  oingères  sont  également  presque 
identiques  dans  les  deux  sexes  ;  chez  le 
mâle  (fig.  86),  les  articles  8  et  9  sont  les  plus 
courts  et  l'article  5  est  plus  étroit  que  le 
quatrième,  contrairement  à  ce  que  Ton  ob- 
serve dans  les  figures  de  VA.  minor  données 
par  M.  Hodgson  (1907^,  PI.  VI,  fig.  2«)  ;chez 

v\g.  w-,.  -  Ammoihea  nraciiipes,  a .  -    \^   femelle  (fiii,'.  86),   le  dernier  article  est 

Ovigèrc  gauche.  Gr.  IG.  ^     *^  '' 

toujours  plus  long  que  le  précédent,  tandis 
qu'il  est  représenté  plus  court  par  M.  Ilodgson  (fig.  2  c).  Dans  notre 
type,  le  dernier  article  de  l'ovigère  gauclie  est  étroit  et  ovalaire,   tandis 

qu'il  est  arrondi  (comme 
dans  la  figure  de  M.  Hodg- 
son) dans  l'ovigère  op- 
posé. 

Les  pattes  (fig.  87)  sont 
fort  dissemblables  dans 
les  deux  espèces  :  leur 
deuxième  article  coxal  est 
plus  long  que  la  somme 
des  deux  articles  avoisi- 
nants  ;  leur  longueur  égale 
huit  fois  celle  du  cépha- 

Fig.  ^.-.-Ammolheaçiracnipes    cf   -  La  4»  patte  du  colù  gauclie      lothoraX,   et    c'cst  à    pcinC 

avec  lunlice  sexuel  ut  la  saillie  coxale.  Gr.  6  1/2.  '  ^ 

si  elles  sont  comprimées 
latéralement,  de  sorte  qu'elles  restent  fort  étroites  ;  la  longueur  du 
deuxièmelibia  égale  treize  fois  sa  plus  grande  largeur;  dans  VA.  mmor,  au 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?».  135 

contrains  le  deiixiôinc  article  coxal  est  plus  coiiil  (juc  la  somme  des 
deux  arliclcs  rontigus  ;  la  loii{j;ucur  des  pattes  éj:,ale  se|)t  fois  celle  du 
céphalothorax  et  la  loiif^ueur  du  deuxième  liliia  huit  fois  seulemeut  sa 
plus  grande  largeur.  Ces  dillérenccs,  et  (|uek]ues  autres,  apparaissent 
très  l^ien  dans  le  tableau  suivant,  où  j'ai  relevé  les  dimensions  du  jeune 
immature  de  VA.  mi/ior,  du  type  de  la  même  espèce  figuré  par  M.Hodgson 
et  du  ty[)e  femelle  de  l'espèce  (|ui  nous  occupe. 


Longueur  de  la  trompe 

—  du  céplialon    

I^argeur  du  cé|)lialon  en  avant 

Longueur  du  cé]ilialoUiora.\ 

—       de  l'abdomen 

Largeur  du  cé|ilialolhora.\  avec  les  prolongements 

coxau.x  du  2'^  segment 

Longueur  des  coxh'  de  la  2"^  patte  droite 

—  de  la  2"  coxa 

—  du  fémur 

—  du  tibia  1 

Largeur  du  libia   1 

fjongueur  du  tibia  2 

Largeur   à  la  base 

Long-ueur  du  tarse  avec  le  propode 


<<  A.  MINOR  ». 


Imni.itur 


.Milliiii. 

2,.S 
1 

0,8 
2Jy 
[,2 

2X> 

1,5 

4,3 
/. 

(t,'.l 
4.'.) 
0,75 


Type. 


1,2 


3, S 

•>  ;[ 

^4 

5,3 

» 

(■•,1 


«    A.   GBACI- 
LIl'ES     ». 


Millini. 

:!,3 

1,1 

0,87 

3,0 

1,1 

5,3 

2, S 

7,2 

G,î) 

0,85 

8,5 

0,65 

2,G 


Les  téguments  sont  granuleux  avec  quelques  petites  soies,  comme  dans 
VA.  nii/i»}'.  La  saillie  dorsale  delà  deuxième  coxa  est  bien  développée. 

Ainsi  VA.  gracilipes  peut  être  considérée  connue  une  .1.  ininor  dont 
les  pattes  sont  allongées  et  (rès  grêles  et  où  rabdomen  plus  court  se 
redresse  presque  verticalenuMit.  Il  fait  le  passage  à  V A.  ylacUilis  Woà'^'&on, 
qui  s'en  distingue  surtout  par  son  coi'ps  moins  condensé,  sa  trompe  |)lus 
large,  ses  palpes  non  serratiformes  et  les  soies  disposées  en  séries  longi- 
tudinales de  ses  appendices. 


Ammothea  Clausi  ITeller. 

1880.  Ammotliea  C/aitsi  fi.  PIVllur  (1889  ,  p.  45. 

l'.)05.  Ammotliea  tiii/arctica  E.-L.  Bouvier  (1905),  p.  296. 

lOOC).  Ammotliea  aniarctica  E.-L.  Bouvier  (1906'),  p.  10. 

1007.  Leioni/mphon  Cluu.'ii  T.-V.  Ilodgson  (1907a),  p.  40. 


136  PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?>k 

1907.  Leionymphon  antarctkitm   E.-L.   Bouvier  (1906''),  p.  56,   fig.   37-39,  et   PI.   III, 

(ip-.   'i,   5. 
1911.  Leionymphon  Clausi  E.-L.  Bouvier  (1911''),  p.  1140. 

Dragage  n°  \\\  :  26  décembre  1908,  chenal  de  Roosen,  au  nord  de  l'îlot 
Casablanca;  chalut  II,  129  mètres;  température  de  l'eau  sur  le  fond 
-f-  0o,55;  cailloux,  roche,  vase,  grèsverdàtre. 

Une  femelle  adulte,  couleur  «  ocre  »  (N»  24).  Le  tubercule  oculaire  est 
un  cône  vertical  très  aigu,  l'abdomen  un  cône  obtus  légèrement  incurvé 
en  arrière;  les  pattes  sont  un  peu  comprimées  latéralement. 

Dragage  n°  V  :  29  décembre  1908,  chenal  Peltier,  entre  l'îlot  Gœtschy 
et  l'île  Doumer;  chalut  II,  92  mètres  ;  température  de  l'eau  sur  le  fond 
—  0°  1  ;  vase  grise,  gravier. 

Une  femelle  «  brun  jaune  »  (No  44)  où  les  orifices  sexuels  sont  assez 
nets  elles  ovigères  bien  développés.  Le  tubercule  oculaire  se  rétrécit  en 
cône  très  aigu  au-dessus  des  yeux;  l'abdomen  est  vertical,  les  pattes  sont 
assez  comprimées  latéralement. 

Dragage  n°  XVII  :  26  décembre  1909,  baie  de  l'Amirauté,  dans  l'île  du 
Roi-George,  aux  Shetlands  du  Sud;  chalut  I,  420  mètres;  température 
de  l'eau  sur  le  fond  -|-  0o,3;  vase,  cailloux. 

Une  femelle  adulte  «  brun  grisâtre  »  (N"  733)  et  restée  telle  dans 
l'alcool  (comme d'ailleurs  le  type  de  VA.  antarctica)^  alors  que  les  autres 
exemplaires  sont  complètement  décolorés.  Trompe  remarquablement 
dilatée  et  assez  fortement  trifaciale,  tubercule  oculaire  en  cône  vertical 
très  aigu  et  assez  régulier,  abdomen  vertical,  cylindrique  à  la  base,  en 
cône  obtus  au  sommet;  les  pattes  ne  sont  pas  sensiblement  comprimées. 

Je  relève  ici  quelques  dimensions  des  trois  exemplaires  précédents, 
du  type  de  l'A.  Clausi  (d'après  Pfeffer)  et  du  type  de  VA.  antarctica. 


"A.  CLAUSI  1». 

«A.  ANTARC- 
TICA ». 

N»  24. 

K'  44. 

îV  733. 

Longueur  de  la  trompe 

Diamètre      maximum      de      la 
trompe 

Millim. 

1,5 

» 
» 

5 

Millim. 

5,1 

1,9 
5,1 

4,8 

Millim. 
5,9 

2  2 
4,3 

f    Millm. 

5,3 

2 
3,8 

3,9 

Millim. 

5,2 
2  2 

4;î 

4,2 

Long-ueur  du  céphalothorax. ... 
Largeur    maxima    du    2"    seg- 
ment   

PYCNOGONIDES  DU  <i  POURQUOI  PAS?».  137 

C'est  dans  le  type  de  l'A.  Clausiquc  la  trompe  atteintsa  longueur  la  plus 
faible  ;  mais  cet  organe  n'est  pas  sans  présenter  des  variations  et,  comme 
les  autres  parties  du  corps,  on  l'a  vu  plus  haut,  ne  sont  pas  sans  varier 
elles-mêmes,  les  différences  que  j'avais  relevées  jadis  1907,59)  entre 
VA.  antarcticaeiVA.  Clami  ne  sont  pas  de  nature  spécilique.  Ainsi,  comme 
le  pensait  M.  llodgson  (1907*,  iO),  il  y  a  lieu  d'idt'iililiiM'  les  deux  formes 
et  de  conserver  à  l'espèce  le  nom  donné  par  Pfeffer. 

L'A.  Clau-si  appartient  au  groupe  où  les  segments  du  tronc  ne  présentent 
pas  de  protubérance  dorsale;  pourtant  cette  dernière  y  est  encore  indiquée 
par  une  saillie  médiane  aiguë  des  plus  nettes.  L'espèce  est  remarquable 
(fig.  88)  parla  grande  condensation  de  son  corps,  par  son  abdomen  vertical 
et  presque  atteint  à  sa  base  par  le  bord  postérieur  du  troisième  segment, 


Fig.  88.  —  .li/iiHo/Ziea  CVausi  Pl'eCTcr,  9.  —    Le  corps  du        Fie.  89.  —   Ammo/hfii    Clmisi    ITellfi-,   Ç.  — 
cùti'  j^auclio,  avec  la  cliélicère,  le   palpe    et   l'ovigèrc  La  3'    palle   t'auehr    avci'   l'cirillce    sevueL 

correspondants.  Gr.  9.  Gr.  4. 

par  sa  forte  trompe  piriforme,  où  le  tiers  basilairc  moins  large  forme  une 
sorte  de  pédoncule  qu'un  sillon  d'étranglement  sépare  de  la  partie  dilatée, 
par  ses  palpes  où  le  deuxième  article  est  d'un  quart  plus  long  que  le 
(|uatrième,  par  les  deux  angles  saillanls  et  aigus  de  ses  prolongements 
coxaux  dans  leur  bord  distal,  et  i)ar  la  grande  dimension  des  griffes 
auxiliaires  qui  égalent  au  moins  les  deux  tiers  de  la  griffe  principale.  Les 
palpes  ne  sont  pas  serratiform'es  dans  leur  partie  terminale,  et  la  partie 
dilatée  delà  trompe  est  plus  oumoinstrifaciale.  Il  y  a  sur  les  pattes  (fig.  89) 
quelques  fortes  soies  éparses  et  d'autres  très  petites,  très  nombreuses  en 

Expédition  Charcot.  —  Biuviek.  —  l'ycnogonides  du  «  Pourquoi  l'as  f  ».  18 


138  PYCNOGONIDES  DU  h  POURQUOI  PAS  ?  ^k 

dehors  de  certaines  bandes  longitudinales  absolument  nues.  Le  premier 
article  coxal  est  beaucoup  plus,  court  que  le  troisième,  le  deuxième  éga- 
lant en  longueur  les  deux  autres.  Comme  dans  toutes  les  Ammothea,  la 
saillie  médiane  dorsale  de  cet  article  est  fort  apparente.  Le  fémur  est  un 
peu  plus  long  que  le  tibia  1  et  beaucoup  plus  court  que  le  tibia  2.  Le 
front  est  carrément  tronqué  avec  une  saillie  aiguë  à  chacun  de  ses  angles; 
le  tubercule  oculaire  se  termine  toujours  en  un  cône  haut  et  très  pointu. 

L'espèce  n'est  pas  connue  jusqu'ici  en  dehors  de  la  province  de  Magellan  ; 
elle  y  fut  découverte  à  la  Géorgie  du  Sud,  et  M.  Charcot  l'a  retrouvée  aux 
Shetlands;  mais  elle  est  également  antarctique,  ainsi  que  le  montrent 
les  captures  du  «  Français  »  (Port-Charcot)  et  du  «  Pourquoi  Pas?  ». 

L'espèce  n'est  pas  sans  affinités  avec  l'A.  rjlacialis  Hodgson,  mais  elle 
se  rapproche  surtout  de  VA.  austratù  Hodgson  (1907'^,  46,  PI.  VII,  fig.  1), 
qui  s'en  distingue  toutefois  par  son  tubercule  optique  arrondi,  par  son 
abdomen  oblique  et  éloigné  du  troisième  segment  du  tronc,  en  outre  par 
son  revêtement  sétifère  bien  plus  riche.  L'A.  aiinh^alis  îxxi  prise  par  la 
«  Discovery  »  dans  les  eaux  antarctiques  de  la  province  australienne. 

Genre  Achelia  Hodge  [Ammothea  des  auteurs). 

Les  Achelia  se  distinguent  des  Ammothea  par  leur  petite  taille,  leur 
corps  où  les  articulations  segmentaires  disparaissent  à  divers  degrés,  par 
leurs  palpes  de  huit  articles  (1),  par  leur  fémur  qui  présente  dista- 
lement  une  protubérance  où  s'ouvrent  des  glandes  cémentaires,  et  par 
le  tubercule  au  sommet  duquel  s'ouvre  le  pore  génital  des  mâles.  Elles 
ressemblent  par  leur  petite  taille  QxxxAmmothella,  qui  présentent  d'ailleurs 
des  chélicères  dont  le  scape  a  deux  articles,  avec  les  articulations  seg- 
mentaires, les  palpes  de  neuf  articles  (dix  peut-être  d'après  M.  Cole) 
(1904,  273)  et  les  fémurs  non  glandulaires  des  Ammothea.  C'est,  par  suite, 
avec  raison,  que  M.  Verrill,  en  1900,  a  établi  le  genre  Ammothella,  dont 
M.  Cole  (1904,  273)  a  donné  une  excellente  diagnose. 

L'espèce  type  du  genre  Ammothel/aesl  l'A.  rugi(/osa\evv\ll,  qui  semble 
bien  identique  à  une  espèce  plus  ancienne,  V Ammothea  appendiculata 

(1)  Les  palpes  n'auraient  que  7  articles  dans  VAchclia  gracilis  \'tM-iill,  ilonl  les  mâles  présentent 
d'ailleurs  des  tubercules  sexuels  comme  ceux  des  Achelia. 


PYCNOGONIDHS  DU  a  POURQUOI  PAS?».  139 

Dohrn,  que  M.  Cole  place  justement  dans  le  genre  AmmothcUn  ;  M.  Cole  a 
réuni  aux  Ammothelles  V Ammothea  biunguiculata  du  même  auteur,  mais 
je  croisqu'il  a  eu  tort  d'étendre  la  même  règle  à  1,4.  uniunguiculata  Dohrn, 
dont  le  corps  n'est  pas  complètement  segmenté  et  dont  les  palpes  ne 
comptent  que  sept  ou  huit  articles.  Comme  il  a  décrit  d'ailleurs  (1904) 
deux  espèces  (ÏAmmothella,  VA.  tuberculata  et  VA.  spmifera,  le  genre 
établi  par  M.  Verrill  comprend  à  coup  sûr  quatre  espèces.  A  celles-ci  on 
doit  ajouter,  il  me  semble,  V Ammothea  hispida  Dohrn  [A.  magnirostris 
Dohrn)  et  V Ammothea  Hoeki  Pfeffer  ;  cette  dernière  espèce  provient  de  la 
Géorgie  du  Sud  et  représente  à  elle  seule  la  forme  antarctique  du  genre. 

On  a  vu  plus  haut  que  V Ammothea  curcidin  Bouvier,  du  «  Français  », 
est  le  jeune  d'une  A»««oMra  (presque  certainement  de  VA.  gih/josa),  et  je 
montrerai  plus  loin  que  l'A.  affinis  Bouvier,  de  la  même  expédition,  doit 
être  considéré  comme  l'état  jeune  de  VAchelia  communis. 

La  dénomination  de  ce  genre  a  subi  des  vicissitudes  nombreuses  : 
Dohrn  (1881)  a  montré  que  les  genres  Phanodemus  Costa,  Pephredo 
Goodsir,  Endcis  Philippi,  Platijchcles  Costa,  Alcinons  Costa  et  les  Ammo- 
hea  des  auteurs  (Leach  excepté)  sont  synonymes  iVAchelia  Hodge  ;  il 
•  ensait  même,  et  peut-être  ajuste  titre,  que  cette  synonymie  doit  s'éten- 
dre au  genre  Pasithoe  Goodsir,  encore  que  l'unique  espèce  de  ce  genre, 
a  P.  vesiculosa  Goodsir,  soit  dépourvue  de  chélicères.  Depuis  lors 
M.  Loman  et  M.  Hodgson  ont  établi  que  (Voir  p.  iC»)  le  type  du  genre 
Ammothea.,  VA.  c«/'o/?Men5W  (1814)  Leach,  est  un  Lr/n/nj/i/iihon,  si  bien 
que  le  nom  d' A7nmothea  doit  être  donné  a\i\Leiony??iphon  et  remplacé  par 
celui  d'Achelia. 

M.  Hodgson  (1910,  436)  adopte  cette  nouvelle  dénomination,  mais  il 
me  semble  réunir  en  un  même  genre  les  Ammothrlht  et  Ammothea,  car  il 
attribue  à  ses  Achelia  des  palpes  de  huit  ou  iieul' articles. 

Dans  le  genre  Achclia  lui-même,  les  dilllcultés  sont  nombreuses  à 
cause  de  la  synonymie  des  espèces;  autant  ([u'on  en  |)euf  juger,  ces  der- 
nières se  réduisant  actuellement  ii  17  : 

,1.  viilgaris  Costu  18G1  ifraiiriscana  Dorhn  1881).  Naples. 

A.  uniunguiculata  Dohrn  1881 — 

A  .  Langi  Dohrn  1881 — 

A.    echinata     Hodg'o,     18G3    \ùreiu/ies     Hodg-e, 


140  PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?». 

achelioides    Wilson,    spinosa   Wilson,  ftbu- 

lifera  Dohrn,  pycnogonoides  Quatref.,  spini- 

palpis  PhilippiJ Méditerranée  à  Norvège. 

.4.  setulosa  Loman  1912 Iles  du  Cap-Vert. 

A.  gracilis  Verrill  1900 Bermudes. 

A.  Ixvis  Hodg-e  18G4 Mer  du  Nord,  Kerguelen  ? 

A .  scabra  Wilson  1878 N.-E.  de  l'Amérique. 

A .  bnrealis  Schimkewitsch  1895 Mer  Blanche. 

A .  latifrons  Cole  1904 Mer  de  Behring-. 

A.  pribilofensis  Cole  1904 — 

A.  a/askensis  Cole  1904 Alaska. 

A.  (jrucilipes  Cole  1904 Californie . 

A.  superba  Loman  1911 Japon. 

A.  assimilis  Haswell    1865 Port-Jackson . 

A.  brevicauda  Loman  1908 Port-Élisabeth. 

A .  nana  Loman  1908 Malaisie . 

A .  socoi's  Loman  1008 >         — 

.4.  WUsoni  Schimkewitsch  1890 Porto-Lagunas   et  île   Chonos. 

.4.  magniceps  Thomson  1884 Nouvelle-Zélande. 

A.  communis  Bouvier  1906 Antarctique. 

A.  serratipalpis  Bouvier  1911 — 

Toutes  ces  espèces  sont  littorales  ou  sublittorales.  Deux  espèces 
habitent  les  mers  subantarctiques  :  l'A.  lœvis  Hodge,  qui  se  trouverait, 
d'après  Bôhm  (1879,  180),  aux  Kerguelen,  et  VA.  WUsoni  de  la  province 
magellanique  ;  et  deux  les  mers  antarctiques,  l'A.  communis  à  VA.  serrati- 
palpis. Ces  deux  dernières  ont  été  recueillies  par  le  «  Pourquoi  Pas?  ». 

Achelia  serratipalpis  E.-L.  Bouvier. 
1911.  Ammothea  serratipalpis  E.-L.  Bouvier  (1911''),  p.  1140. 

Dragage  n°  III  :  26  décembre  1908,  chenal  de  Roosen,  au  nord  de  l'îlot 
Casablanca,  latitude  sud  (54°  48',  longitude  ouest  Paris  65°  51'  ;  chalut  II, 
129  mètres;  température  de  l'eau  sur  le  fond-|-  0o,55;  cailloux,  roche, 
vase,  grès  verdâtre. 

Un  mâle  adulte  (no  21)  dont  l'abdomen  est  légèrement  relevé  et  l'épine 
coxale  remarquablement  longue,  bien  plus  longue  que  le  premier  article 
coxal  où  elle  est  placée.  L'orifice  glandulaire,  situé  dorsalement  au 
milieu  de  l'article  coxal  suivant,  est  des  plus  nets. 

Dragage  n°  V  :  29  décembre  1908,  chenal  Peltier,  entre  l'îlot  Gœtschy 
et  l'île  Doumer;  chalut  II,  92  mètres  :  température  de  l'eau  sur  le  fond 
—  0°,1  ;  vase  grise,  gravier. 


PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PASP^k  141 

Une  femelle  udulle  «  jaune  »  (No  42);  l'épine  coxale  n'est  pas  plus 
longue  que  l'article  qui  la  porte;  l'abdomen  est  à  peu  près  horizontal;  les 
orifices  glandulaires  dorsaux  de  la  deuxième  coxa  sont  très  apparents. 

Une  autre  femelle  à  peu  près  identi(iue  à  la  préciklente,  mais  d'un 
<ij  aune  brunâtre  »  (N»  40]  ;  enfin  une  autre  troisième  femelle  «  jaunâtre  » 
(i\o  43),  où  l'abdomen  est  rudimentaire,  tous  les  autres  caractères  étant 
normaux. 

Les  dimensions  de  l'espèce  sont  les  suivantes  : 


Cf    N»  21. 


Longueur  de  la  trompe, 

Diamètre  maximum  de  la  trompe 

Longueur  du  céplialon 

Largeur  du  céjihalon  en  avant 

Longueur  du  céphalothorax 

Largeur  du  ~«  segment  du  céphalothorax  en  avant 

—  du  2«  segment  du  céphalothorax  avec  ses  prolon 
gements  coxaux 

Longueur  de  l'abdomen 

—  des  cox;v  de  la  2«  patte  droite 

—  de  la  2«  coxa 

—  du  fémur 

—  du  tibia  1  . . . , 

—  du  tibia  2 

—  du  tarse-propode 

—  de  la  griire  principale 

—  des  grilles  auxiliaires 


Millini. 

1,90 
0,55 
0,50 
0,75 
2,10 
0,07 


1,10 
1,70 
1,30 
3,30 
3,30 
3,70 
1,02 
0,88 
0,i0 


9   N«  42. 


Millini. 

1,9 

0,62 

0,45 

0,78 

2,10 

0,5G 

1,65 
1,30 
2,50 
1,50 
3,10 
3,30 
3,70 
1,02 
(1,86 
0,44 


Cette  espèce  est  remarquable  par  son  corps  peu  condensé  et  ses  pattes 
plutôt  grêles,  surtout  par  la  partie  terminale  de  ses  palpes,  qui  est  forte- 
ment serratiforme. 

La(rom/je(i[g.  00,91)  est  un  {)eu  moins  longue  que  le  céphalothorax,  piri- 
forme  avec  sa  partie  basilaire  un  peu  rétrécie  en  pédoncule  ;  son  diamètre 
maximum  se  trouve  un  peu  avant  le  milieu  et  n'oflre  que  des  dimensions 
médiocres,  surtout  chez  le  mâle  ;  la  |)artie  terminale  est  assez  étroite  et 
obtuse. 

Le  c('phal<m  (iig.  00,  01)  est  plus  large  que  long,  surtout  en  avant,  où 
il  se  termine  [)ar  un  boi'd  arqué  ;  un  peu  rélrt'ci  en  ai'i-ière.  il  est  séparé 
par  un  intervalle  des  prolongements  coxaux  antérieurs.  I.f  IiiImmciiIc 
oculaire,  assez  large,  esta  peu  jjrès  aussi  haut  que  l.i  idiigucui-  du  cépha- 


Fig.  90.  —  Achclia  serratipiilpis  Bouv.,  cf.  — 
Exemplaire  vu  ilu  cùlù  dorsal  avec  le.s  chélicéros, 
les  palpes  et  la  base  des  pattes.  Gr.  11  1/2. 


142  PYCNOGONIDES  DU  <^  POURQUOI  PAS?». 

Ion;  dilaté  à  la  base,  il  devient  ensuite  subcylindrique,  puis  se  termine 
par  une  voussure  basse  et  mucronée.  Les  yeux  sont  petits  et  largement 

séparés.  Le  tubercule  est  presque 
vertical  ;  il  se  trouve  immédiate- 
ment en  arrière  du  bord  antérieur 
du  céphalon. 

Le  tt'onc  (fig.  !)0,  91)  se  rétrécit 
régulièrement  d'avant  en  arrière  ; 
ses  segments  sont  séparés,  très  net- 
tement articulés  et  à  peine  con- 
vexes dorsalement.  Les  prolonge- 
ments coxaux  sont  plus  longs  que 
la  largeur  des  segments  qui  les 
porte,  assez  éloignés  les  uns  des 
autres  et  étranglés  à  la  base  ;  du 
côté  dorsal,  ils  présentent  distale- 
ment  une  paire  de  tubercules  inégaux,  plus  développés  chez  le  màlc. 

Vabdofnen  (fig.  90,  91)  est  long  et  étroit  ;  il  se  dilate  un  peu  de  la  base 
au  sommet,  puis  se  rétrécit  en  un  bout  obtus.  Horizontal  ou  un  peu 
relevé,  il  atteint  et  parfois  même  dépasse  l'extrémité  distale  de  la  pre- 
mière coxa.  Dans  la  fe- 
melle du  N°  43,  l'abdomen 
est  réduit  à  une  simple 
saillie. 

Les  ckélicères  (fig.  90, 
91)  n'atteignent  pas  tout 
à  fait  le  milieu  de  la 
trompe  ;  leur  scape  est 
un  peu  dilaté  en  avant, 
leur  pince  réduite  à  un 
bouton. 

Les  palpes  (fig.  90,  91) 
dépassent  la  trompe  presque  de  la  longueur  do  leurs  quatre  derniers 
articles.   Les   articles   2  et  4  sont  subégaux  ;  les  trois  articles  suivants 


l'ig.  91.  —  Achclia  serratipalpis,  ç.  —  Animal  vu  du  côt 
gauche  avec  les  appendices  céphaliques  correspondants. 
Gr.  11  1/2. 


PYCNOGONIDES  DU  ^i  POURQUOI  PAS?».  143 

sont  courts,  étroits  à  Icui-  Ikisc,  puis  dilatés  en  languette  sétifère  en 
avant  et  en  dessous,  ce  qui  donne  aux  palpes  une  apparence  serrati- 
forme  très  caractéristique  ;  le  huilièine  est  un  peu  plus  long  que  les  pré- 
cédents, étroit,  ovalaire  et  également  muni  de  courtes  soies. 

Les  ovigères  (fig.  92,  03)  ne  présentent  rien  de  p;itli(iili<'r  ;  leurs  deux 
articles  les  plus  allon- 
gés, les  quatrième  et 
cinquième,  sont  à  peu 
près  égaux  ;  vient  en- 
suite le  deuxième  ;  les 
sixième  et  septième 
sont  subégaux,  les  au- 
tres plus  réduits,  sur- 
tout le  dernier,  qui 
est  tuberculiforme.  Les 
épines  différenciées  des 
quatre  articles  terminaux  sont  toutes  fortement  et  longuement  denticu- 
lées  chez  le  mâle  (fig.  92),  sauf  la  dernière,  qui  a  l'aspect  d'une  griffe. 
Au  surplus,  les  ovigères  du  mâle  sont  beaucoup  plus  robustes  que  ceux 
de  la  femelle  (fig.  93). 

Sauf  une  forte  saillie  spiniforme  qui   occupe  en  dessus  l'extrémité 


Fig.  92.  —  Achelia  .leiratipalpix,    Fig.  93.  —  Ac/icliti  serralipalpis, 
o".  —  Ovigère  di-uil,  Gr.  4i.  ç.  —  Ovigrrc  droit.    Gr.  42. 


Fig.    94.  —  Achelia  serralipalpis,   cf.  —  La       Fig.  95.  —  Achelia    serralipalpis.    Ç.    —    La  3'    patte 
3''  patte  droite.  Gr.  7.  droite  avec  l'orifice  sctucl  et  la  saillie  coxalc.  Gr.  7. 


distale  de  la  première  coxa,  les  pattes  (fig.  9i,  O.'i)  sont  complètement 
inermes  et  d'ailleurs  plutôt  longues  et  grêles.  La  deuxième  coxa  est  assez 


144  PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS  ?  >k 

fortement  rétrécie  à  la  base  et  aussi  longue  ou  un  peu  plus  longue  que  les 
deux  articles  coxaux  contigus  ;  son  orifice  glandulaire  dorsal  se  trouve 
un  peu  au  delà  du  milieu  de  l'article,  sur  une  petite  saillie.  Le  fémur 
et  le  tibia  1  sont  subégaux,  le  tibia  2  étant  un  peu  plus  allongé.  Au  tarse 
très  court  fait  suite  un  propode  arqué  assez  long  et  peu  rétréci  distale- 
ment  ;  il  y  a  une  épine  sur  le  tarse  et  deux  ou  trois  analogues  dans  la  par- 
tie avoisinante  du  propode.  La  griffe  principale  égale  à  peu  près  les  deux 
tiers  de  ce  dernier  article  ;  elle  est  accompagnée  de  deux  fortes  griffes 
auxiliaires  moins  longues  de  moitié.  De  courtes  soies  éparses  ou  peu 
régulièrement  distribuées  se  trouvent  en  assez  grand  nombre  sur  les 
divers  articles  des  pattes  ;  la  brièveté  et  la  finesse  de  ces  soies  sont 
telles  que  les  pattes  semblent  nues  au  premier  examen. 

Les  pattes  des  mâles  (fig.  04)  se  distinguent  de  celles  des  femelles 
(fig.  93)  :  1°  par  la  saillie  obtuse,  assez  développée,  au  sommet  de 
laquelle  s'ouvre  l'orifice  sexuel  sur  la  deuxième  coxa  des  deux  pattes 
postérieures;  2°  par  l'épine  dorsale  beaucoup  plus  forte  de  la  première 
coxa  ;  3°  par  la  dilatation  un  peu  plus  grande  du  fémur.  La  saillie  dorso- 
distale  de  ce  dernier  article  est  un  cône  à  la  pointe  duquel  s'ouvrent  les 
glandes  cémentaires. 

Affinités.  —  Cette  espèce  est  évidemment  l'une  des  plus  primitives  et 
peut-être  la  plus  primitive  du  genre  Achelia,  car  elle  a  les  pattes  plus 
grêles  et  plus  longues,  le  corps  plus  étroit,  la  segmentation  plus  parfaite 
et  l'armature  épineuse  plus  réduite  que  toute  autre  espèce.  La  forme  par- 
ticulière de  ses  palpes  lui  donne,  en  outre,  une  place  à  part  dans  le  genre 
et  la  rapproche  des  Animothées  à  palpes  serratiformes. 

Achelia  communis. 

1900.  Ammothea  communis  E.-L.  Bouvier  (1906'),  p.  20. 
i907.  Ammothea  communis  E.-L.  Bouvier  (1906  ),  p.  44. 
1707.  Ammothea  af/inis  E.-L.   Bouvier  (1908  ),  p.  50,  fig-.  33-30  (juv.),    PI.  IH,  fig-.  3 

cl  fig-.  23,  32  du  texte. 
1908.  Ammothea  communis  T.-V.  Hodgson  (1906),  p.  172,  IM.  II,  lig.  1  et  1  «. 
1911.  Ammothea  communis  E.-L.  Bouvier  (1911»),  p.  1140. 

Dragage  no  III  :  26  décembre  1908,  chenal  de  Roosen,  au  nord  de 
Tilol  Casablanca;  latitude  sud  64°  48',  longitude  ouest  Paris  65°5r; 


PYCNOGONIDES  DU  ^i  POURQUOI  PAS?».  145 

chalut  II,  129  mètres  ;  température  de  l'eau  sur  le  fond  +  0*^05  ;  cailloux, 
roche,  vase,  grès  vcrdàtre. 

Une  femelle  adulte  (N°  21)  en  compagnie  d'une  A.  serratipalpis. 
10  octobre  1909,  Port-Circoncision,  dans  lile  Pctermann.  Une  femelle 
adulte  trouvée  sur  une  Algue  brune  { Desmarestia)  par  4  mètres  de 
fond  ;  les  glandes  dorsales  de  la  deuxième  coxa  y  sont  très  apparentes 
(NO  453). 

16  octobre  1909  :  plage  des  Rookeries,  dans  l'Ile  Petermann. 

Deux  jeunes  «  trouvés  à  marée  basse,  sur  les  galets  d'une  petite  plage  ; 
couleur  d'un  jaune  légèrement  orangé  »  (No  492).  —  Un  jeune  «  trouvé 
sur  un  gros  galet,  à  marée  basse,  en  un  endroit  de  la  plage  qui  ne  décou- 
vre pas  (O^ijBO  d'eau)  »  (No  493).  —  Un  mâle  «  trouvé  à  marée  basse 
sur  un  galet,  sous  une  colonie  de  Bryozoaires  (0'",60  d'eau).  Couleur 
»  orangé  pâle  »  (No  494).  Qe"  mâle  porte  des  œufs  qui  mesurent  un  peu 
plus  de  100  i^-. 

30  octobre  1909  :  même  localité.  Une  trentaine  d'exemplaires  «  récoltés 
à  marée  basse...  Ils  se  trouvent  principalement,  et  en  grande  quantité, 
sur  les  cailloux  qui  ont  de  nombreuses  colonies  de  Bryozoaires  et  d'Antho- 
zoaircs.  Couleur  brun  jaunâtre  pâle  »  (iNo  ol.j).  Il  y  a  là  des  jeunes,  des 
femelles  et  beaucoup  de  mâles  ovigères  dont  les  œufs  mesurent  100  ;j.. 

31  octobre  1909  :  plage  de  l'île  Petermann.  Une  trentaine  d'exemplaires 
des  deux  sexes.  Ces  Pycnogonides,  observe  M.  Gain,  sont  «  nombreux 
à  la  partie  inférieure  des  cailloux  et  galets,  sur  lesquels  sont  fixés  des 
Bryozoaires  et  Coralliaires.  Couleur  jaunâtre  »  (No  537). 

1er  novembre  1909  :  deux  femelles  et  un  mâle  ovifère  <<  rapportés  par 
M.  Liouville  de  la  plage  de  l'île  Petermann  ;  trouvés  à  la  face  inférieure 
des  cailloux,  parmi  les  Spongiaires  »  (No  566). 

29  décembre  1909  :  baie  de  l'Amirauté,  dans  l'île  du  Roi-George,  aux 
Shethlands  du  Sud.  Ouarantc  exemplaires  environ,  dont  la  moitié  de 
mâles  pour  la  plupart  ovifères.  «  Trouvés  sur  les  rochers  d'une  plage  de 
l'anse  est  de  la  baie  »  (No  706). 

Cette  espèce  est  nettement  caractérisée  par  ses  palpes  un  peu  serrati- 
fonnes,  où  le  dernier  article  est  étroit  et  plus  long  que  les  précédents;  par 
la   segmentation  du  tronc,  qui  est  toujours  fort  nette  entre  les  trois  pre- 

Expédition  Charcol.  —  Bouvieh.  —  Pycnogonides  du  «  Pourquoi  Pas  ?  ».  19 


146  PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS  ?  ^k 

miers  segments,  mais  variable  et  parfois  nulle  entre  les  deux  derniers  ; 
parles  deux  tubercules  situés  dorsalement  au  bout  des  prolongements 
coxaux  et  par  les  deux  saillies  spiniformes  qui  occupent  dorsalement 
l'extrémité  distale  de  la  première  coxa.  Les  autres  parties  du  corps  et  des 
appendices  sont  dépourvues  de  saillies;  le  deuxième  article  coxal  est 
court,  presque  globuleux  chez  la  femelle  et  en  massue  chez  le  mâle  ;  on 
peut  assez  fréquemment  y  apercevoir  du  côté  dorsal  Torifice  glandulaire, 
qui  n'est  point  porté  sur  une  saillie. 

VA.  co/?w?m«',s  mérite  largement  le  nom  que  je  lui  ai  donné,  car  elle 
pullule  aux  points  où  elle  fut  découverte  par  le  «  Français  »  (baie  des 
Flandres,  île  Booth-Wandel  et  île  Wiencke)  et  où  l'ont  trouvée  à  leur  tour 
les  naturalistes  du  «  Pourquoi  Pas?  ».  On  a  vu  plus  haut  que  ces  derniers 
l'ont  prise  en  abondance,  non  seulement  en  pleine  zone  antarctique,  mais 
aux  Shetlands  du  Sud,  qui  s'éloignent  davantage  du  pôle.  L'espèce  est  donc 
largement  représentée  dans  les  eaux  antarctiques  de  la  province  magel- 
lanique,  où  elle  se  trouve  à  la  côte,  rarement  à  une  certaine  profondeur 
(129  mètres,  N°  21).  Elle  paraît  très  rare  dans  la  province  de  Kerguelen, 
où  l'expédition  écossaise  n'en  prit  que  deux  exemplaires  (à  Scotia  Bay,  par 
10  brasses  de  profondeur)  ;  on  ne  l'apas  trouvée  jusqu'ici  dans  la  province 
australienne,  et  M.  Hodgson  ne  la  mentionne  pas  dans  sa  belle  étude  sur 
lesPycnogonides  de  la  «  Discovery  ». 

Celte  espèce  présente  quelques  variations,  entre  autres  dans  ses  pro- 
longements coxaux,  qui  peuvent  être  contigus  ou  séparés,  dans  la  saillie 
des  tubercules  qui  se  trouvent  au  bout  de  ces  prolongements  et  dans  la 
direction  de  l'abdomen,  qui  peut  être  plus  ou  moins  relevé.  Ces  variations 
se  manifestentde  bonne  heure,  et  je  suis  persuadé  maintenant  que  l'A.  a^- 
?iis  Bouvier  du  «  Français  »  représente  simplement  un  stade  jeune  de 
l'A.  communis. 

Genre  Austrodecus  Hodgson. 

Dans  ce  genre,  l'atrophie  des  chélicères  est  complète  comme  dans  les 
Pmithoe,  Discoarachne  et  Hh//?ichothorax  ;  les  palpes  ont  six  articles, 
comme  dans  les  Austrorapius,  elle  tronc  présente  des  articulations  très 
nettes  commedans les  Trygeeus. 


PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?^^.  147 

On  ne  connaît  qu'une  espèce  d'Aus/indecits,  VA.  t/larid/e  Ilodgson, 
remarquable  par  sa  taille  minuscule  et  j)ar  le  pédoncule  oculaire,  qui  est 
fort  long  et  dirigé  en  avant.  Cette  espèce  fait  partie  des  collections  du 
«  Pourquoi  Pas  ?  ». 

Austrodecus  glaciale  Hodgson. 

1907.  Austrodecus  glaciale  T.  V.  llod-snn  (lOOV-),  p.  r,:',,  l'I.  VIH,  lif,-.  1. 
1007.  Anstrodecus  glaciale 'V.  V.  lloriysoii  (1907"),  p.  10. 
1011.  Austrodecus  glaciale  VjAj.  Bouvior  (1911"),  p.  H  iO. 

Dragage  n^  111  :  26  décembre  1908,  chenal  de  Roosen,  au  nord  de  l'ilol 
Casablanca  ;  latitude  sud  Ui"  18',  longitude  ouest  Paris  6Îjo  51';  chalut  II, 
129  mètres,  température  de  l'eau  sur  le  fond  +  Oo,oo;  cailloux, 
rocher,  grès  verdâtre. 

Une  femelle  àovigères,mais  où  les  orifices  sexuels  ne  sont  pasdistincts  ; 
le  céphalothorax  mesure  environ  l^m^S  (^o  33^^ 

Dragage  no  VI  :  15  janvier  1909,  entrée  delà  baie  Marguerite,  entre 
l'île  Jenny  et  la  Terre  Adélaïde  ;  latitude  sud  67°  4;!',  longitude  ouest  Paris 
70°  45'  ;  chalut  T,  254  mètres,  température  de  l'eau  sur  le  fond 
-|-  1°,18  ;  roche,  gravier. 

Un  mâle  de  couleur  «jaune  pâle  »,  à  peu  près  de  même  taille  (|ue  le 
précédent  ;  les  ovigères  mesurent  de  300  à  400  [j.  et  paraissent  normaux, 
mais  je  n'ai  pu  apercevoir  les  orifices  sexuels  (N^  137). 

1"  novembre  1909,  île  Petermann  :  sept  exemplaires  dont  (|uatre 
adultes,  ou  presque,  ayant  la  taille  des  précédents,  et  trois  jeunes  bien  plus 
petits.  Ces  exemplaires  furent  «  ra[)portés  par  M.  Liouville  de  la  plage 
et  trouvés  à  la  face  inférieure  des  cailloux,  parmi  les  Spongiaires  »,  en 
compagnie  àçVAchelia  communis  (N°5G6).  Deuxdesfemellessont  adultes, 
carj'ai  pu  y  apercevoir  les  orifices  génitaux,  (|ui  sont  ti-ès  grands,  arron- 
dis, et  situés  vers  le  milieu  de  la  face  ventrale  de  la  deuxième  coxades 
pattes  I,  2,  3;  les  deux  autres  adull(>s  sont  des  mâles,  encore  qu'il  ne 
n)'ait  pas  été  possible  d'y  apercevoir  les  orifices  sexuels  ;  leurs  ovigères 
ont  une  largeur  plus  grande  que  ceux  des  femelles  et  portent  un  ])lns 
grand  nombre  d'épines. 

Cette  espèce  n'était  jus((u'ici  représentée  que  par  deux  exemplaires  : 


148  PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?». 

une  femelle  (type)  trouvée  parla  u  Discovery  »  aux  Winter  Quarters  de 
la  baie  Mac-Murdo,  par  moins  de  10  brasses,  —  et  un  jeune  sans  ovi- 
gcre  trouvé  par  l'expédition  hambourgeoise  de  Magellan  dans  la  baie 
Uschaia,  canal  du  Beagle,  au  niveau  le  plus  bas  de  la  marée.  Beaucoup 
plus  riches,  les  captures  du  «  Pourquoi  Pas  ?  »  permettent  de  combler 
certaines    lacunes   laissées    par    M.    Hodgson   dans   la  description    de 

ce  curieux  Pycnogo- 
nide. 

J'observerai  tout 
d'abord  que  les  exem- 
plaires du  «  Pourquoi 
Pas?  »  (fig.  96)  pré- 
sentent tous  les  ca- 


Fifi;.  96.  —  Aiislrodecus  glaciale  Hodgson  9  .  —  Animal  vu  du  coté  gau- 
che avec  les  palpes  correspondants. 


ractères  essentiels  de 
l'espèce 


allonge- 
ment bizarre  des  pédoncules  oculaires,  qui  ressemblent  à  un  rostre  de 
charançon  et  portent  à  leur  sommet  quatre  petits  yeux  très  rapprochés, 
tubercules  dorsaux  segmentaires,  gracilité  de  la  trompe  dans  sa  partie 
terminale  qui  est  infléchie  vers  le  bas  et  nettement  annelée,  structure 
particulière  des  palpes,  où  le  deuxième  article  est  très  long,  tandis  que 
les  deux  derniers  restent  fort  petits,  présence  dedeuxforts  éperonsspini- 

formes  sur  la  première  coxa  et  grand 
allongenient  des  propodes  qui  sont  un  peu 
arqués  et  dépourvus  de  grandes  épines. 

Les  ovigères  (fig.  97)  se  composent  tou- 
jours de  six  articles,  comme  ceux  de  la 
femelle  étudiée  par  M.  Hodgson,  mais  on 
peut  se  demander,  avec  ce  dernier  auteur, 
si  le  pédoncule  assez  long  qui  les  porte  n'a 
pas  la  signification  d'un  article.  Dans  les 
deux  sexes,  les  trois  articles  basilaires  sont 
courts  mais  inégaux,  le  deuxième  étant  de 
beaucoup  le  plus  grand  ;  le  quatrième 
article  est  un   peu  plus  court  (|ue   les  trois  précédents    réunis,  le  cin- 


Fig.  97.  —  Austrodecus  r/laciale.  —    Ovi- 
gère  gauche  du  cf  et  de  la  Ç  .  lir.  28. 


PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?>u  149 

quiènie  est  petit,  le'  sixième  est  toujours  le  plus  développé.  Chez 
les  mâles,  les  ovigères  sont  robustes  et  présentent  sur  la  moitié  terminale 
de  leur  dernier  article  une  douzaine  de  petites  épines  artjuécs  ;  chez  les 
femelles,  ils  sont  aussi  longs,  mais  plus  grêles,  etieur  armature  se  limite 
à  deux  épines  terminales.  En  tout  cas,  les  ovigères  sont  fort  petits  dans 
lun  et  l'autre  sexe  et  n'attcignentjamais  un  demi-millimétre  de  longueur. 

Étant  données  ces  faibles  dimensions,  on  peut  se  demander,  avec 
M.  llodgson,  si  lesovigèresont  bien  acquis  leur  développement  définitif  et  si 
lesreprésentants  connus  de  l'espèce  sont  bien  adultes.  Laquestionn'estpas 
encore  résolue  :  si,  dunepart,  les  ovigères  ont  une  forme  propre  à  chaque 
sexe,  et  si  l'on  aperçoit  les  orifices  sexuels  chez  les  femelles,  il  est  bon 
de  noter  qu'il  m'a  été  impossible  d'apercevoir  ces  derniers  chez  les  mâles 
et  que,  même  chez  les  femelles,  où  ils  sont  très  grands,  jamais  je  n'ai 
pu  constater  leur  présence  sur  les  pattes  de  la  dernière  paire,  où,  pourtant, 
les  signale  M.  llodgson.  Je  crois,  en  fait,  que  les  exemplaires  dont  j'ai  pu 
fixer  le  sexe,  de  même  (|ue  lafemellede  M.  Hodgson,  sont  des  individus 
bien  près  d'être  adultes. 

Comme  on  l'a  vu  plus  haut,  V Austrodecus  glaciale  est  une  espèce  litto- 
rale ou  sublittorale,  antarctique  et  subantarctique;  elle  est  probablement 
répandue  partout  autour  du  pôle  Sud,  bien  qu'on  ne  l'ait  pas  encore 
signalée  dans  la  [irovince  de  Kerguelen.  Elle  n'est  sans  doute  pas  rare, 
mais  sa  très  faible  taille  el  sa  gracilité  la  rendent  peu  visible  ;  c'est  en 
triant  avec  soin  un  \oi  A'Aclielia  cowm?^;?/.s>  que  j'ai  pu  trouver  les  sept 
exemplaires  du  N"  îiGO. 

QUATRIÈME  ORDRE.  —  l'YCNOGONOMûRPUA  R.  T.  Vocock{pro  parte). 

Famille  unique.  —  PYCNOGONID^. 

Tel  que  je  l'ai  défini  |)lus  haut  (p.  40),  l'ordre  des  Pycnogononiorphes 
ne  l'enferme  qu'une  faniilb',  (('Ile  des  Pijcnogonidœ,  et  cette  famille  ne 
comprend  ({ue  les  deux  genres  Pentapijcnon  Bouvier  et  Pi/cnogonum 
Rrùnnich.  Comme  l'ont  observé  récemment  les  meilleurs  spécialistes 
(Voir  p.  1 1 ,  3M)  et  comme  le  pressentait  déjà  M.  Hock(4881''),  il  convient 


150  PYCNOGONIDES  DU  (^POURQUOI  PAS?«. 

d'attribuer  à  unphénomcne  de  convergence  la  disparition  des  chélicères, 
des  palpes  et  des  ovigères  dans  les  Phoxichilidés  et  les  Pycnogonidcs  ;  c'est 
à  tort  que  j'ai  réuni  jadis  les  deux  familles  (1906^,  10),  à  l'exemple  de 
M.  G.-O.  Sars,  dans  le  groupe  des  Achélates;  elles  sont  fort  éloignées 
l'une  de  l'autre  et  appartiennent  sans  conteste  à  deux  ordres  différents. 

Est-il  naturel  de  réunir  aux  Pycnogonidés,  comme  l'a  fait  M.  Loman 
(4908),  les  genres  BoJmiia  Hoek,  Rhynchothorax  Costa  et  Hannonia  Iloek  ? 

Quand  on  examine  les  caractères  que  M.  Loman  attribue  à  la  famille 
des  Pycnogonidés  (I),  un  seul  paraît  général  et  ne  présente  qu'une  impor- 
tance médiocre,  puisqu'il  est  simplement  relatif  à  la  forme  du  corps,  une 
forme  qu'on  retrouve  au  surplus  ailleurs  et  notamment  chez  beaucoup 
d'Ascorhynchomorphes.  Il  est  vrai  qu'on  pourrait  considérer  la  famille 
des  Pycnogonidés,  ainsi  conçue,  comme  une  famille  par  enchaînements, 
où  l'on  partirait  de  formes  primitives,  telles  que  les  Dolnnia,  pour  arriver 
aux  Pycnogonwn  par  l'intermédiaire  des  Hhynchothorax  et  des  Hannonia  ; 
mais  alors,  quelle  serait  la  place  des  Pentapyaion dans  cette  famille  s'il  est 
exact,  comme  je  crois  l'avoir  établi  plus  haut  (p.  21-2o),  quelesformesdéca- 
podes  sont  plus  primitives  que  les  formes  octopodes  ?  Les  Bô/miia,  Rhyn- 
chothorax  et  Hannonia  se  rapprochent  surtout,  il  me  semble  (Voirp.  42-43) 
des  Ascorhynchomorphes  ;  et,  dans  tous  les  cas,  il  me  paraît  sage  de 
caractériser  la  famille  par  les  traits  fort  nets  que  lui  attribuent  presque 
tous  les  auteurs  ;  elle  se  limitera  ainsi  aux  deux  genres  Pentapycnon  et 
Pyctiogonimi.  y  ai  montré,  dans  une  note  récente  (1911^),  que  les  espèces 
appartenant  à  l'un  et  l'autre  genre  peuvent  se  diviser  en  deux  groupes 
suivant  que  leur  surface  chitineuse  est  chagrinée,  ou  lisse  avec  des  lignes 
tégumentaires  différemment  pigmentées  qui  dessinent  un  réseau. 

Genre  Pentapycnon  Bouvier. 

Le  genre  Pentapycnon  est  aux  Pycnoyonutn  ce  que  le  genre  Pentanym- 
phon  est  aux  Nymphon^  c'est-à-dire  décapode,  sans  autres  caractères 
disLinctifs.  C'est  à  tort  que  j'avais  cru  apercevoir  des  orifices  sexuels  sur 

(1)  Voici  les  caractères  attribués  par  M.  Loman  à  la  famille  des  Pycnogonidés  :  «  Corps  épais, 
fort,  à  courts  et  hauts  segments.  Ciiélicères  rudimentaires  ou  0.  Palpes  avec  peu  d'articles  ou  0. 
Ovigères  avec  H  articles  ou  moins,  leurs  articles  terminaux  munis  d'épines  ou  de  poils  {1908). 


PYCNOGONIDES  DU  ^<  POURQUOI  PAS?«.  151 

les  pattes  qui  précèdent  celles  de  la  paire  postérieure  ;  dans  les  Pe}ila- 
yi?/f;«on,  ils  sont  localisés  sur  ces  dernières  pattes,  qui  Ibrmentune  cinquième 
paire,  etnon  sur  la  quatrième,  comme  dansles  Pi/ctwgommi,  desorte  qu'on 
ne  peut  aisément  croire,  avec  MM.  Carpenter  et  Caïman,  que  cette  cin- 
([uième  [)aire  est  surajoutée.  Pour  cette  raison  et  pour  d'autres  signalées 
plus  haut  (p.  21-25),  il  convient  de  regarder  les  Petifapijaioîi  comme  des 
types  primitifs  qui  ont  conservé  le  caractère  ancestral  décapode. 

Ce  curieux  genre  a  été  découvert  parle  «  Pourquoi  Pas?  »  dans  les  mers 
antarctiques,  où  il  est  représenté  par  une  forme  géante,  le  P.  Chai^coti 
Bouvier  (1940=^,  20)  ;  mais,  contrairementàce  que  j'avais  cru  tout  d'abord,  il 
est  également  répandu  dans  la  zone  littorale  des  mers  chaudes  ;  sous  le  nom 
de  /'.  Geaiji,  j'ai  signalé,  en  ell'et  (4911'^j,  une  petite  espèce  de  Pcnlapijcnon 
(pic  le  regretté  Geay  a  recueillie  en  abondance  sur  les  côtes  de  la  Guyane 
française.  Les  téguments  du  /'.  Charcoli  sont  chagrinés  ,  ceux  du  P.  Geayi 
réticulés. 

Pentapycnon  Charcoti  E.-L.  Bouvier. 

l'.IIO.  /'cnlfipi/rnon  Charcoti  E.-L.  Bouvier  (1910"),  p.  29. 
l'.)li.  /'cittapijcnon  Charcoti  E.-L.  Bouvier  (1911»),  p.  iOl. 
l'.M  L   /'cnta/iijcuon  Charcoli  E.-L.  Bouvier  (1911"),  p.  1140. 
lUll.  Pentapi/cnon  Charcoti  E.-L.  Bouvier  (1911'-'),  p.  345,  33G. 

Dragage  no  XVII  :  Shetlands  du  Sud,  île  du  Roi-George,  baie  de 
l'Amirauté;  chalut  I,  420  mètres;  température  de  l'eau  sur  le  fond 
+  0°,o;  vase,  cailloux. 

Un  jeune  dont  le  céphalothorax  dépasse  à  peine  (>  inilliniètres  de 
longueur  et  où  les  ovigères  se  réduisent  à  une  li'ès  légère  saillie;  '>  cou- 
leur jaune  légèrement  orangé  très  pâle  »  (N»  72G),  complètement  dépig- 
mentée dans  l'alcool. 

Un  second  jeune  un  peu  plus  avancé  que  le  précédent  :  le  céphalothorax 
atteint  10  millimètres,  mais  les  ovigères  ne  sont  pas  plus  développés. 
La  coloration,  d'un  <i  bleu  pâle  »,  s'est  quelque  peu  conservée  dans 
l'alcool  (NO  727). 

Un  mâle  adulte  avec  des  œufs;  sa  coloration,  d'un  »  brun-marron 
foncé  »,  est  persistante  dans  l'alcool. 

Les  dimensions  de  cetexemi)laire  sont  les  suivantes  : 


152  PYCNOGONIDES   DU  i^  POURQUOI  PASP^k 

Millim. 

Longueur  de  la  trompe 7,7 

Diamètre  maximum  de  la  trompe 3,6 

Longueur  du  cépiiaion ■ 2,8 

Diamètre  maximum  du  céphalon 4,0 

Longueur  du  céphalothorax 17,0 

Largeur  du  (ronc  entre    la  base  des  prolongements  coxaux 

(pattes  2) -4,6 

Largeur  du  tronc  avec  les  prolongements  coxaux  (pattes  2). . . .  10,0 

Longueur  de  l'abdomen 4,0 

Longueur  totale  des  coxœ  de  la  patte  2  droite 6,2 

—  du  fémur 0,0 

—  du  tibia  1 6,0 

—  du  tibia  2 4,8 

—  du  tarse-propode 4,0 

—  de  la  griffe 2,5 

Cette  remarquable  espèce  est  de  beaucoup  la  plus  grande  forme  de  toute 
la  famille;  même  ses  deux  jeunes  mentionnés  plus  haut  présentent  des 
dimensions  qui  dépassent  notablement  celles  de  presque  tous  les  autres 
Pycnogonidés.  Nous  allons  d'abord  décrire  le  mâle  adulte,  après  quoi 
nous  indiquerons  les  différences  observées  chez  les  jeunes. 

L'animal  est  partout  recouvert  -de  granules  irréguliers  et  contigus 
qui  donnent  à  ses  téguments,  vus  sous  la  loupe,  une  apparence  finement 
chagrinée  ;  les  griffes  seules  restent  dépourvues  de  ces  granules.  On 
n'observe  pas  la  moindre  trace  de  réticulation  dans  les  téguments. 

La  trompe  (fig.  98,  99)  est  aussi  longue  que  les  trois  premiers  segments 
du  tronc  réunis  et,  quoique  large  et  puissante,  plus  étroite  que  le 
céphalon.  Elle  est  un  peu  recourbée  vers  le  bas,  ovoïde  dans  ses  deux 
tiers  basilaires,  puis  munie  de  trois  gros  tubercules  obtus,  un  sur  la  face 
dorsale  et  deux  autres  aux  angles  latéro-inférieurs  dans  son  tiers  terminal , 
qui  est  assez  nettement  trifacié  ;  vu  d'en  haut,  le  borddistal  paraît  arrondi 
et  noirâtre,  au  contraire  des  autres  parties  du  corps,  qui  sont  d'un  brun 
jaunâtre;  vu  de  face,  il  montre  un  vaste  orifice  buccal  triangulaire, 
au  centre  duquel  la  fente  de  la  bouche  apparaît  triradiéc. 

Le  céphalon  (fig.  98,  99)  est  fort  large  ;  très  peu  en  arrière  de  son 
bord  antérieur  régulièrement  arrondi,  il  devient  contigu  avec  les  prolon- 
gements coxaux  antérieurs,  puis  se  fusionne'avec  eux.  Derrière  le  tuber- 
cule oculaire,  il  présente  une  saillie  dorsale  plus  réduite  qui  indique, 


Fig.  98.  —  Ppiilapi/cii'Dt  Clinrcoli  Bouv. 
—  Exoiiiplain;  iiiàlc  vu  du  côte  dorsal. 
Gr.  2. 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?>k  153 

à  mon  sens,  sa  limite  postérieure  et  correspond  sans  doute  au  segment 
ovigérien.  Le  tubercule  oculaire  occupe  à  sa  base  environ  le  cinquième 
de  la  largeur  du  céphalon  ;  à  peu  près 
aussi  haut  que  large,  il  se  rétrécit  jus- 
qu'au sommet,  qui  est  largement  obtus  ; 
il  est  un  peu  convexe  en  arrière  et 
s'incline  légèrement  en  avant.  Les  youx 
y  sont  largement  séparés,  mais  peu  dis- 
tincts, leur  pigment  noir  étant  localisé  sur 
un  petit  arceau  terminal  fort  étroit. 

Le  tronc  iûg.  98,  99)  est  fort  nettement 
articulé;  ses  quatre  segments  antérieurs 
se  terminent  en  arrière  par  un  bourre- 
let obtus,  au  centre  du(|uel  s'élève  un 
très  fort  tubercule  arrondi  ;  les  trois  pre- 
miers segments  sont  à  \)vn  j)rès  d(>  lar- 
geur égale  ;  le  quatrième  est  un  peu  plus  étroit  et  le  cinquième  beaucoup 
plus,  sa  largeur  n'étant  guère  que  la  moitié  de  celle  du  segment  précé- 
dent. La  face  ventrale  est  presque  plaie,  sans  tubercule,  avec  un  fort  sillon 
longitudinal  sur  toute  la  longueur  du  dernier  segment,  et  un  bourrelet 
transverse  sur  le  bord  postérieur  des  deux  segments  qui  précèdent.  Les 
prolongements  coxaux  sont  bien  plus  larges  que  longs,  faiblemciil  dila- 
tés dans  leur  partie  terminale  et  munis  dorsalemenl  d'un  lubercule 
arrondi  près  de  leur  bord.  Sur  les  prolongements  coxaux  postérieurs,  qui 
sont  très  courts,  les  deux  tubercules  présentent  des  dimensions  |)lus 
fortes  et  ne  sont  séparés  l'un  de  l'autre  que  par  une  dé])ression  étroite, 
mais  profonde. 

Voklomon  (fig.  98,  99)  jjrend  naissance  à  la  limite  [)OsLérieure  de  cetLc 
dépression,  au  contact  des  deux  tubercules;  la  face  dorsale  du  corps 
se  continue  régulièrement  sur  la  sienne  propre,  mais  en  dessous  il 
est  bien  loin  d'atteindre  la  face  ventrale  du  corps.  Vu  par  cette  face, 
l'abdomen  semble  nettement  articulé,  mais  il  n'en  est  rien,  comme  on 
peut  s'en  convaincre  en  examinant  l'animal  du  côlt'  du  dos.  L'abdomen  est 
un  peu  plus  long  que  le  deuxième  segment  du  tronc  ;  il  dépasse  beaucoup  la 

Expédition  Charcol.  —  Bouvieu.  —  rycnn;joiiidi  s  ilu  0  Piiun(uoi  l'as?  ».  20 


Fig.  99.  —  Pentapi/cnon  Charcoli.  —  Exem 
plaire  mâlo  vu  du  côté  inférieur.  Gr.  2. 


154  PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?y>. 

première  coxa  ;  très  fortement  dilaté  en  massue,  il  est  beaucoup  plus 
étroit  à  sa  base  que  dans  sa  partie  anale,  qui  est  tronquée  ;  sa  plus  grande 
largeur  est  au  niveau  du  bord  distal  de  la  première  coxa. 

Les  ovigères  (fig.  99)  se  fixent  à  la  face  ventrale  du  céphalon,  sur  une 

paire  de  larges  mais  légères  saillies  con- 
tiguës  à  leur  base  ;  leur  longueur  est  de 
Hmm^;  leurs  articles  basilaires  sont 
assez  larges,  mais,  à  partir  du  troi- 
sième, qui  se  dilate  beaucoup  en  avant 
du  côté  interne,  leur  diamètre  se  ré- 
trécit graduellement,  et  le  dixième  ou 
xr^^  js^  /  ^  '  "^V  dernier  a  la  forme  d'un  stylet.  Les  ar- 
ticles sont  de  longueur  subégale  ;  pour- 
_/-rf^*i/ l^^'^^Vw  tant  le  troisième,  le    cinquième  et    le 

_^^  ^    -*«4i  sixième    sont    légèrement    plus    longs 

que  les  autres  ;  et  le  stylet  terminal  est 
un  peu  plus  court  que  l'article  précé- 
dent. Il  y  a  encore  autour  des  ovigères  les  restes  froissés  du  cément  qui 
englobait  les  œufs. 

Les  pattes  (fig.  98,  99,  100)  sont  fortes 
et  assez  longues.  Leurs  trois  articles 
coxauxont  des  longueurs  à  peu  près  égales, 
mais  leur  largeur  va  en  décroissant  du 
premier  au  troisième.  Près  de  son  bord 
distal,  le  premier  présente  deux  larges 
saillies  obtuses,  l'une  antérieure  assez 
faible,  l'autre  postérieure  plus  élevée  ;  le 
deuxième  est  analogue,  mais  son  tubercule 
antérieur,  fort  réduit,  présente  à  son 
sommet  une  teinte  claire  qui  paraît  indi- 
quer l'orifice  d'une  glande  (fig.  98);  il  en 
est  ainsi  du  moins  dans  les  quatre  premières 
paires  de  pattes;  sur  la  dernière,  les  saillies  font  défaut,  mais  la  tache 
claire  reste  fort  nette;   au  surplus,  on  observe  sur  la  face  ventrale  de 


Fig.  100.  —  Pentupijcnon  Charcoli.  — 
La  5«  patte  gauclie,  face  inférieure 
vue  un  peu  obliquement  en  avant 
pour  montrer  l'orifice  sesuel.  Gr.  3. 


PYCNOGONIDES   DU  i^  POURQUOI  PAS?>k  155 

ce  dernier  article  coxal  une  forte  voussure  antéro-externe,  où  l'on 
aperçoit  en  avant  l'orifice  reproducteur,  qui  est  petit  et  subtriangulaire 
(fig.  99,  iOOj.  Ainsi,  contrairement  à  ce  que  j'avais  pensé  tout  d'abord, 
les  orifices  sexuels  màlcs  sont  localisés,  comme  dans  les  Pycnoijonimi, 
sur  les  pattes  postérieures.  Le  troisième  article  coxal  ne  présente  rien 
de  remarquable. 

Le  fémur  est  à  peu  près  aussi  long  que  les  coxse,  mais  plus  fort;  il  est 
sensiblement  infléchi  en  S,  le  sommet  de  la  première  inflexion  étant 
dilaté  en  arrière  et  un  peu  tuberculiforme  ;  à  ce  niveau,  le  fémur  montre 
ventralcment  une  large  surface  plus  unie  et  plus  claire.  Le  tibia  1  est  sen- 
siblement de  même  longueur,  plus  étroit,  d'ailleurs  rétréci  à  la  base.  Le 
tibia  2  est  plus  court  que  le  précédent,  plus  étroit  aussi  et  isodiamé- 
trique.  Le  tarse  est  très  court,  surtout  du  côté  dorsal  ;  le  propode  est 
légèrement  arqué,  à  peine  plus  étroit  au  sommet  qu'à  la  base  et  complè- 
tement inermc  comme  le  tarse.  La  forte  griffe  terminale  est  arquée  et 
plus  longue  que  la  moitié  du  propode  ;  il  n'y  a  pas  de  griffes  auxiliaires. 

Telle  est  la  structure  du  mâle  adulte.  Dans  le  plus  petit  des  jeunes 
(N°  726),  le  corps  est  bien  plus  condensé  d'avant  en  arrière,  presque  dis- 
coïde; ses  bourrelets  dorsaux  sont  bien  plus  saillants  et  ses  prolongements 
contigus  ;  les  tubercules  du  dernier  segment  du  corps  se  présentent  sous 
la  forme  de  simples  voussures  très  larges  ;  ceux  des  prolongements 
coxaux,  des  coxse  et  de  la  trompe  apparaissent  à  peine,  mais  la  saillie 
fémorale  est  tuberculiforme;  enfin  les  divers  articles  des  pattes  sont  plus 
courts  que  chczl'adulte;  l'abdomen  est  moins  nettement  en  massue  et  plus 
vaguement  tronqué  en  arrière.  L'autre  jeune  (N^  727),  un  peu  plus  grand, 
se  rapproche  davantage  de  l'adulte  ;  les  orifices  glandulaires  de  la 
deuxième  coxa  sont  bien  nets,  et  la  Irompe  présente  en  avant  ses  trois 
tubercules;  l'abdomen,  toutefois,  est  subcylindrique,  avec  une  légère 
saillie  postérieure  où  s'ouvre  l'anus.  Dans  une  note  antérieure,  j'avais  à 
tort  regardé  ces  deux  jeunes  comme  des  femelles. 

Cette  espèce  appartient  au  groupe  des  Pycnogonidés  à  téguments  cha- 
grinés, ce  qui  la  distingue,  de  même  que  sa  grande  taille  et  la  plupart  de 
ses  caractères  spécifiques,  du  Pcntapycnon  Geayi  Bouvier  (Voir  p.  101), 
trouvé  sur  le  littoral  de  la  Guyane  française.  Elle  peut  être  considérée 


156  PYCNOGONIDES  DU  ii  POURQUOI  PAS  ?  ^k 

comme  la  plus  belle  trouvaille  faite  au  cours  de  la  campagne  et  méritait 

à  ce  titre  d'être  dédiée  à  M.  Charcot. 

Genre  Pycnogonum  Briinnich. 

Les  Pjicnogomim  sont  octopodes,  avec  les  orifices  sexuels  sur  les  pattes 
de  la  paire  postérieure,  qui  est  la  quatrième.  A  part  cela,  rien  ne  les  dis- 
tingue des  Pentapycnon.  On  ne  saurait  douter,  à  mon  sens,  qu'ils  dérivent 
de  ce  dernier  genre,  et,  chez  certains  d'entre  eux,  on  peut  même  constater 
que  le  quatrième  segment  des  Penlapijcnon  s'est  fusionné  avec  le  cinquième 
en  perdant  ses  appendices  ;  cette  fusion  semble  manifeste  dans  le  Pycno- 
gonum Gaini  (Voir  plus  loin,  p.  159  et  fig.  101,  102)  et  justifie  encore 
le  caractère  primitif  que  nous  attribuons  aux  Pycnogonidés  décapodes  ; 
elle  apparaît  môme  dans  d'autres  espèces,  notamment  dans  le  P.  littorale 
Strôm. 

Les  Pf/cnogomim  sont  répandus  dans  toutes  les  mers,  où  ils  habitent  la 
région  littorale  ou  sublittorale,  rarement  àdcs  profondeurs  un  peu  grandes. 
On  en  connaît  17  espèces,  dont  13  à  téguments  chagrinés  et  4  à 
téguments  réticulés.  C'est  parmi  les  premières  que  se  trouvent  les  espèces 
qui  fréquentent  le  voisinage  des  pôles  :  2  arctiques  et  subarctiques, 
notre  P.  littorale  Strôm  et  le  P.  crassirostre  G.  0.  Sars  ;  2  espèces 
subantarctiques,  leP.?/««^?i«>os/reMôbius(P.////om/fc'Bôhm)desKerguelen, 
et  le  P.  magellanicimi  Hoek,  des  parages  de  Magellan,  sans  compter  le 
P.  Gmwî  Bouvier, espècedegrandetailledécouvei'teparle  «  PourquoiPas?  » 
dans  les  eaux  franchement  antarctiques,  où  d'ailleurs  le  genre  Pycnogonum 
n'était  pas  connu  jusqu'ici. 

Pycnogonum  Gaini  E.-L.  Bouvier. 

1910.  Pijcnogoimm  Gaini  E.-L.  Bouvier  (1910'),  p.  30. 

1911.  Pycnogonum  Gaini  E.-L.  Bouvier  (191 1'^),  p.  493. 
1911.  Pijcnofjonuni  Gaini  E.-L.  Bouvier  (1911''),  p.  1140. 
1911.  Pycnogonum  Gaini  E.-L.  Bouvier  (1911'),  p.  353. 

Dragage  n»  XV:  devant  Port-Lockroy,  chenal  de  Roosen;  latitude  nord 
64°  49',  longitude  ouest  65°  49'  ;  chalut  1,  70  mètres  ;  vase  et  cailloux. 
Une  femelle  adulte,  d'un  «  brun  jaunâtre  sale  »,qui  s'est  conservée  dans 


PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS?».  157 

l'alcool  (No  6o2).  Les  dimensions  de  cet  exemplaire  sont  les  suivantes  : 

Millim. 

Longueur  de  la  trompe ^,'~ 

Diamètre  maximum  de  la  trompe 2,1 

Longueur  du  céphaion 2,5 

Largeur  maxima  du  céplialon 3,0 

Long-ueur  du  céphalothorax 10,2 

Larg-eur  du  tronc  entre   la   base  des  prolongements  coxaux 

(pattes  2) 4,2 

Largeur  du  tronc  avec  les  prolongements  coxaux  (pattes  2). . . .  7,0 

Longueur  de  l'abdomen 3,0 

Longueur  totale  des  coxae  de  la  patte  2  droite 5,0 

—  du  fémur 5,2 

—  du  tibia  1 '1,8 

—  du  tibia  2 3,8 

—  du  tarse-propode 3,0 

—  de  la  grille .  1,7 

Cette  belle  espèce  me  paraît  être,  de  beaucoup,  la  plus  grande  du  genre 
Pi/cnogonum  ;  comme  on  le  verra  plus  loin,  elle  présente  des  affinités  assez 
étroites  avec  le  Pentapi/ouni  C/iarcofi,  ce  qui  lui  donne  un  vif  intérêt. 

Comme  dans  cette  dernière  espèce,  les  téguments  sont  chagrinés  par- 
tout, sauf  sur  les  griffes  et  au  bout  de  lu  trompe,  mais  les  granules  qui 
produisent  la  rugosité  sont  peut-être 
un  peu  plus  forts  ;  au  surplus,  la  co- 
loration est  presque  la  même,  un  peu 
moins  brune  toutefois  dans  notre  spé- 
cimen. Vi  V-'jii   ^S 

La  trompe  (lig.  101-103)  est  toutefois 
très  différente  dans  les  adultes  des  deux 

espèces;  elle   se  dilate  à   peine  d'ar-  ^^^ — '^^W^'\-^ 

rière  en  avant  sur  sa  moitié  basilaire        _r^.    ysT^'^'^^jE    / 
dans  le  P.  Gaini,  puis  se  rétrécit  jus- 
qu'à   l'extrémité    antérieure,   ([ui    est  ^     «  >!) 
étroite  ;  elle   est  par  conséquent  dé- 
pourvue  de  la  dilatation  terminale  mu- 

l'if,'.  lui. —  l'ijrnogonum  Garni  Uouv.,   ç.  — 

nie  de  trois  tubercules  qui  caractérise       Animai  vu  <iu  aUé  dorsal  avec  ks  orinces 

'  sexuels.  Gr.  3  l/i. 

si  nettement  la  trompe  du  Pentapijcnon 

Charcoti,  mais   il  faut  observer  (juc   cette  dilatation  est  réduite,  dans 


158  PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?>k 

le  plus  jeune  immature  de  l'espèce  décapode,  où  d'ailleurs  les  tubercules 

sont  à  peine  indiqués. 

Le  céphalofi  (fig.  101-103)  est  à  peu  près  identique  dans  les  deux 

espèces,  toutefois  un  peu  moins  saillant  en  avant  dans  le  P.  Gaini,  car 

il  se  fusionne  plus  vite  avec  les 
prolongements  latéraux  de  la  pre- 
mière paire.  Les  principales  dillé- 
rences  relatives  à  cette  partie  du 
corps  sont  l'atrophie  presque  com- 

Fig.  iO-2.  —  Pycnogonum  Gaini,  9 .— Animal  vu  du      plète,   daUS  le    P.    Guini,  du   tuber- 

côté  gauclie  sans  les  pattes.  Gr.  3  1/2. 

cule  céphalique  postérieur  et  la 
structure  tout  autre  du  tubercule  oculaire.  Ce  dernier  est  plus  large  dans 
le  P.  Gaini,  ayant  à  peu  près  le  quart  de  la  largeur  du  céphalon  ;  il 
s'élargit  un  peu  à  la  base  parallèlement  au  bord  céphalique,  puis 
conserve  le  même  calibre  pour  se  terminer  en  dôme  au-dessus  des 
yeux,  qui  sont  petits  et  largement  séparés,  comme  dans  le  Pe7itapyc7i07i 
Charcoti.  Ici  encore,  les  jeunes  de  cette  dernière  espèce  ressemblent 
davantage  au  P.  Gaini,  tant  par  la  forme  ou  le  développement  de  leur 
tubercule  oculaire  que  par  la  dilatation  basale  qu'ils  présentent  parallè- 
lement au  bord  antérieur. 

Le  tro7ic  (fig.  101,  103)  est  constitué  de  même  dans  les  deux  espèces, 
avec  un  fort  bourrelet  arrondi  sur  le  bord  postérieur  de  tous  les  segments 
(à  l'exception  du  dernier)  et  un  tubercule  dorsal  au  milieu  de  ce  bourrelet. 
Les  prolongements  coxaux  sont  également  identiques,  avec  un  gros 
tubercule  dorsal  arrondi  près  de  leur  bord  externe.  La  différence  essen- 
tielle entre  les  deux  espèces  a  trait  aux  tubercules  dorsaux  médiaux, 
qui  sont  en  cône  à  sommet  obtus  dans  le  P.  Gaini  et  largement  arrondis 
dans  le  Pentapijcnon  Charcoti.  Un  autre  caractère  distinctif  est  la  pré- 
sence, dans  le  P.  Gaini,  d'un  tubercule  dorsal  médian  sur  le  segment 
postérieur  du  corps  (fig.  101,  102),  un  peu  en  avant  des  deux  tubercules 
qui  s'élèvent  sur  les  prolongements  latéraux  ;  ce  tubercule  est  certai- 
nement l'homologue  du  tubercule  des  segments  qui  précèdent  et 
représente  vraisemblablement  le  quatrième  tubercule  du  Pentapycnon 
Charcoti  (fig.  98).  De  sorte  que  le   Pycnofjonum  Gaini  posséderait   en 


Fig.  403.  —   Pycnorjonum  Gaini,    Ç.  —  Animal  vu 
du  cùlé  venlral,   sans  les  pattes.  Gr.  3  1/2. 


PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?«.  159 

rôalité  cinq  segments,  comme  les  PetUapycnrm,  seulement  le  quatrième 
est  réduit,  tout  à  fait  confondu  avec  le  cinquième  et  indiqué  seulement 
par  son  tubercule  dorsal  métamé- 
rique.  Une  disposition  identique 
s'observe  dans  iVautresPijc?wgo7iu7n, 
notamment  dans  nos  deux  espèces 
arctiques,  P.  crassirostre  Sars  et 
/'.  Utlorale  Strom  ;  dans  ce  der- 
nier, le  souvenir  métamérique  des 
Pentapycnoti  est  même  poussé  plus 
loin  que  dans  notre  espèce,  car  on 
retrouve  le  tubercule  du  segment 
ovigérien  situé  en  arrière  du  tu- 
bercule oculaire.  Ces  constatations 
paraissent  de  nature  à  montrer 
que  les  Pi/cnogonum,  espèces  oc- 
topodes,  dérivent  des  Pentapi/cfw?i,  qui  sont  décapodes  (Voir  p.  21-25). 

Vahdomen  (fig.  101,  103)  de  notre  espèce  dépasse  le  milieu  de  la 
deuxième  coxa  des  pattes  postérieures  ;  il 
est  notablement  comprimé  dans  le  sens 
dorso-ventral,  et  à  peu  près  de  même  lar- 
geur sur  toute  son  étendue  ;  son  extrémité 
postérieure  est  carrément  tronquée,  avec 
une  légère  saillie  à  chaque  angle.  On  sait 
que  sa  dilatation  terminale  est  très  faible 
dans  le  grand  immature  de  Pentaprjcnon 
Charcoti. 

Les  pattes  (fig.  104)  sont  peu  différentes 
dans  les  deux  espèces  ;  la  première  coxa 
porte  deux  tubercules  dorsaux,  mais  la 
deuxième,  qui  est  un  peu  plus  longue,  n'a 
qu'un  seul  tubercule  où  se  voit,  sur  certaines  pattes,  une  tache  claire  ; 
le  grand  orifice  femelle,  arrondi,  est  situé  en  arrière  de  ce  tubercule, 
sur  les  pattes  postérieures.  Le  fémur  est  tordu  en  S,  avec  une  très  légère 


Fig.  104.  —  Pijcnogortxim  Oaini.  Ç.  — 
La  4"  i)att('  droito  avec  l'oriUcc 
sexuel.  Gr.  3  1/2. 


i6o  PYCNOGONIDES  DU  ^i  POURQUOI  PAS?y^. 

dilatation  postérieure  au  niveau  de  la  première  courbure,  et  une  assez 
forte  saillie  obtuse  dans  la  partie  dorsale,  au-dessus  de  l'articulation 
du  tibia  1 .  Les  autres  articles  sont  de  môme  forme  que  ceux  du  Penta- 
pycnon  Charcoti  et  présentent  des  longueurs  à  peu  près  analogues. 

Notre  espèce  appartient  au  groupe  des  Pycnogonum  où  les  téguments 
ne  présentent  pas  de  dessins  en  réseaux,  mais  sont  chagrinés.  Elle  se 
rapproche  surtout  d'une  espèce  arctique,  le  P.  crassirosf7^e  Sars,  qui  s'en 
distingue  surtout  par  sa  petite  taille,  son  abdomen  arrondi  en  arrière, 
ses  tubercules  dorsaux  moins  élevés  et  la  saillie  plus  forte  du  fémur. 
Il  y  a  un  léger  tubercule  post-oculaire  sur  le  céphalon  dans  cette 
dernière  espèce  (Voir  Sars,  1891,  fig.  2^);  ce  tubercule  est  beaucoup 
moins  saillant  que  dans  une  autre  espèce  arctique  voisine,  le  P.  litlorale 
Strôm,  mais  il  a  totalement  disparu  dans  notre  espèce.  En  tout  cas, 
comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  les  trois  espèces  se  rapprochent  du  Penta- 
■pxjcnon  Charcoti  par  la  présence  d'un  tubercule  médian  sur  le  segment 
qui  paraît  terminal  (fig.  101, 102).  Ce  tubercule  fait  défaut  dans  une  espèce 
californienne  également  très  voisine,  le  P.  Sfear7isiY\es. 

En  fait,  malgré  des  différences  assez  grandes  dansla  forme  de  la  trompe, 
le  P.  Gaini  paraît  dériver  du  Pentafycnon  CJiarcoti  par  suppression  des 
appendices  du  quatrième  segment  de  cette  espèce,  réduction  et  fusion 
de  ce  segment  avec  le  dernier.  Les  deux  formes  se  rapprochent  non 
seulement  par  leur  structure,  mais  aussi  par  leur  grande  taille,  qui  les 
fait  placer  parmi  les  géants  dans  la  famille  des  Pycnogonidés. 

APPENDICE 

Afin  de  mettre  au  courant  nos  connaissances  sur  le  genre  Pentapjjcnon 
découvert  par  le  '<  Pourquoi  Pas?  »,  je  crois  utile  de  décrire  ici  une 
seconde  espèce  du  même  genre  trouvée  en  1900  à  la  Guyane  par  mon  vieil 
ami,  M.  Geay,  que  la  mort  a  fauché  brusquement,  l'année  dernière,  sur 
le  continent  australien,  où  il  poursuivait  ses  belles  et  fructueuses  explora- 
tions scientifiques.  J'ai  fait  connaître  cette  espèce  sous  le  nom  de  Penta- 
pycnon  Geajji  (1911''^)  en  mémoire  du  très  regretté  explorateur  ;  elle  est 
petite,  de  la  taille  des /'ycvjo^ro/?^/^  ordinaires,  et  fut  considérée  pour  une 


PYCNOGONIDES  DU  ^^  POURQUOI  PAS.>^k  r6i 

forme  de  ce  dernier  ^enre  quand  elle  entra  dans  les  collections  du 
Muséum  ;  je  regrette  vivement  cette  confusion,  qui  a  privé  mon  vieil  ami 
du  grand  plaisir  de  voir  son  nom  attaché  à  la  découverte  du  premier 
Pycnogonide  décapode  véritablement  incontesté.  Sans  doute,  le  genre 
Decolopoda  fut  décrit  par  Eights  à  une  date  bien  plus  ancienne  (1834),  mais 
il  était  resté  méconnu,  et  c'est  en  1905  seulement  que  M.  Hodgson,sur  les 
indications  de  M.  Caïman,  révéla  aux  savants  la  découverte  d'Eights. 
L'année  précédente,  en  1904,  le  même  naturaliste  fit  connaître  le  genre 
Pentanijmphon,  trouvé  par  la  h  Uiscovery  »  dans  la  baie  Mac-Murdo,  et 
c'est  en  1900  que  M.  Geay  captura  en  Guyane  la  curieuse  espèce  dont 
on  va  lire  la  description. 

Pentapycnon  Geayi  E.-L.  Bouvier. 

1911.  Pentapycnon  Geayi  E.-L.  Bouvier,  1911",  p.  491. 
1911.  Pentapycnon  Geayi  E.-L.  Bouvier,  1911',  \).  UiO. 
1911.  Pentapycnon  Geayi  E.-L.  Bouvier,  1911^,  p.  353. 

Cette  espèce  fut  trouvée  par  Geay  à  la  Guyane  française,  «  parmi  les 
Hydraires  »,  où  elle  doit  être  plutôt  commune,  les  spécimens  recueillis 
étant  assez  nombreux.  Ouclques-uns  ont  été  capturés  à  «  l'îlot  la  Mère  », 
qui  se  trouve  au  large  de  l'embouchure  du  Mahury,  vers  le  sud-est  de 
Cayenne  ;  les  autres  proviennent  sûrement  de  la  côte  dans  la  région  de 
Cayenne,  encore  que  leur  étiquette  d'origine  porte  tout  simplement  pour 
mention  «  Guyane  française  ». 

L'espèce  présente  la  taille  et  l'aspect  des  Pijcnogonum  les  plus  nor- 
maux. Voici  les  dimensions  principales  d'une  femelle. 

Millim. 

Longueur  de  la  trompe 2,5 

Diamètre  maximum  de  la  trompe 0,9 

Longueur  du  céphalon 0,65 

Diamètre  maxinuun  du  céphalon 1,2 

Longueur  du  céphalothorax 2,7 

—         de  l'abdomen 0,8 

Largeur  du    tronc  entre    la  base  des  prolongements  coxaux 

(patte  2) 1,1 

Largeur  du  tronc  avec  les  prolongements  coxaux  (patte  2). . . .  2,2 

Longueur  totale  des  coxœ  de  la  2«  patte  droite 1,45 

—  du  fémur  de  cette  patte 1,25 

—  du  tibia  1 1,30 

Expédition  Charcot.  —  Bouvier.  —  Pycnogonidcs  du  «  l'ourquoi  Pas?  ».  21 


102 


PYCNOGONIDES  DU  if  POURQUOI  PASP^k 


Millim. 


Longueur  du  tibia  2 0,75 

—  du  tarse-propode 0,98 

—  de  la  griffe 9,42 

Les  mâles  sont  en  général  un  peu  plus  petits  que  les  femelles. 
Les  téguments  de  l'animal  paraissent  unis  au  premier  abord,  mais  ils 
ont,  en  fait,  la  surface  finement  irrégulière  et  présentent  une  infinité  de 
légères  saillies  étroitement  contiguës;  les  griffes  seules  sont  à  peu  près 
lisses.  Une  riche  réticulation  (fig.  IO0-IO8)  apparaît  dans  toules  les 
parties  du  corps,  sauf  sur  le  tarse,  le  propode  et  la  griffe  des  pattes,  sauf 
également  sur  une  partie  do  l'abdomen.  Cette  réticulation  varie  quelque 
peu  suivant  les  exemplaires,  mais  ses  principaux  dessins  restent  constants. 
L?i fro/npc{û'^.  105,  106)  est  presque  aussi  longue  que  le  céphalothorax; 
elle  a  la  forme  d'un  tronc  de  cône  à  sommet  obtus  et  se  rétrécit  régulière- 
ment de  la  base  à  l'extrémité  distale.  Les  mailles  de  sa  réticulation  se  rétré- 
cissent et  deviennent  vagues  ou  nulles  dans  sa  moitié  la  plus  étroite,  pour 

disparaître  sur  la 
ligne  médiane  dans 
cette  région  ;  à  la 
base,ellessonttrès 
nettes  et  disposées 
à  droite  et  à  gau- 
che d'une  ligne 
dorsale  médiane. 
Le  céphalofi  (fig. 
105,  106)  est  un 
[)cu'  plus  large  que 
la  partie  basale  de 
la  trompe  ;  son 
bord  antérieur  et 
ses  côtés  sont  lé- 
gèrement convexes;  il  se  rétrécit  un  peu  en  arrière  et  se  sépare  à  peine 
du  premier  segment.  La  tubercule  oculaire  est  largement  conique,  obtus 
au  sommet  et  un  peu  comprimé  d'avant  en  arrière  ;  les  yeux  sont  vague- 
ment différenciés  et  à  peu  près  contigus  ;  ceux  de  la  paire  postérieure 


Fig.  103. 


Pentai>ijcnon  Geayi  Bouv.,  Ç .  —    Animal   vu    du   cùtO  dorsal 
avec  l'orifice  sexuel.  Gr.  0  1/2. 


PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?».  163 

se  trouvent  séparés  des  antérieurs  par  un  étroit  hiatus,  il  n'y  a  pas  de 
tubercule,  même  iiidimenlaire,  en  arrière  des  yeux.  Le  réseau  tégu- 
mentaire  présente  trois  mailles  principales,  Tune  impaire,  polygonale, 
qui  entoure  le  tubercule,  et  deux  mailles  latérales    arrondies. 

Le  Ironc  (fig.  105,  106)  ne  paraît  pas  articulé,  les  segments  ipii  le 
composent  n'étant  pas 
mobiles  les  uns  sur 
les  autres.  Du  côté 
dorsal,  le  bord  posté- 
rieur de  chaque  seg- 
ment s'élève  un  peu 
en  bourrelet  transver- 
sal et  présente  au  mi- 
lieu un  tubercule  coni- 
que à  sommet  obtus; 
en  avant  et  en  arrière 
du  bourrelet,    la  réti- 

Culation        forme        une     Fig.  IW.  —  Penlapycnon  Gea>/i.  Ç.    —  Animal  vu    du   coté  venlral. 

(ir.  (il/2. 

ligne   transversale  sur 

tous  les  segments,  h  l'exception  du  premier;  il  y  a  également  une 
ligne  en  arrière,  ot  celle-ci  pourrait  être  prise,  sur  les  animaux  des- 
séchés, pour  une  ligne  d'articulation.  Le  dernier  segment,  fort  étroit,  est 
dépourvu  de  bourrelet,  de  tubercule  et  de  ligne.  Les  prolongements 
coxaux  sont  contigus  et  se  dilatent  un  peu  de  la  base  au  sommet  ;  leurs 
lignes  réticulaires  forment  deux  aires  séparées  par  une  ligne  longi- 
tudinale qui  se  continue  jusqu'à  une  légère  échancrure  du  bord  dislal. 
Du  côté  ventral,  on  observe  deux  lignes  d'épaississement  transversales  sur 
chacun  des  quatre  segments  antérieurs  et,  sur  les  prolongements  coxaux, 
un  dessin  à  peu  près  analogue  à  celui  de  la  face  supérieure. 

L'abdomen  est  ovoïde,  un  peu  réticulé  et  sans  articulation  basale  ;  il 
se  dirige  horizontalement  en  arrière  et  dépasse  le  premier  article  coxal 
des  pattes  postérieures. 

Los  pattes  [ii^.  105-108)  des  cinq  paires  sont  subégales  et  semblables, 
sauf  ([uelques  différences  dans  la   disposition  des  mailles  du  réseau  ; 


Fig.  107.   —  Pentapyrnon  pjg.    los.  —  Penlapijcnon 

Geayi,  Ç.  ~  F.ici'  anli'-  (;ea'ji,  Ç.  —  Face  iiosté- 

rieure    de     la   2"     ijattc  lieuie    de    la    2«     patte 

droite.  Gr.  G  l/i.  droite.  Gr.  6  1/2. 


164  PYCNOGONIDES  DU  a  POURQUOI  PAS?^^ 

leur  surface  n'est  pas  très  régulière,  mais  on  n'y  observe  pas  de  tubercules, 
sauf  une  paire  de  très  légers  au  bout  supérieur  distal  du  fémur  et  du 

premier  tibia,  et  quelques  faibles 
saillies  aiguës  sur  le  bord  infé- 
rieur du  fémur.  Leur  région 
coxale  est  un  peu  plus  longue 
que  le  fémur,  lequel  est  lui- 
même  légèrement  plus  court 
que  le  premier  tibia  ;  ces  deux 
,  derniers  articles  sont  plus  dilatés 

que  les  suivants;  le  tarse  est  très  court,  le  propode  un  peu  plus  long  que 
le  tibia  2,  lequel  égale  environ  les  deux  tiers  du  tibia  1.  La  griffe  est  un 
peu  plus  longue  que  la  moitié  du  propode  et  dépourvue  de  griffes 
auxiliaires.  Le  réseau  de  ces  articles  se  compose  de  grandes  mailles 
plus  ou  moins  quadrangulaires  que  sépare  une  ligne  longitudinale  dor- 
sale, de  chaque  côté  une  ligne  latérale  et,  sur  plusieurs  articles,  une 
ligne  ventrale;  ces  lignes  sont  irrégulières,  comme  les  mailles,  et  se 
compliquent  un  peu  sur  la  face  dorsale  du  second  tibia.  Le  réseau  dis- 
paraît totalement  sur  le  tarse,  le  propode  et  la  griffe. 

V orifice  sexuel  {J\^.  105)  de  la  femelle  est  situé  dorsalement  près   du 
bord  postérieur  de  l'article  2  coxal  de  la  dernière  paire  de  pattes. 

L'orifice  du  mâle,   plus  petit,  occupe  la  face  ventrale  du  même  article. 
Les  ovigères  (fig.  109)  sont  courts  et  se  composent  de  huit  articles   y 
compris  la  griffe  terminale  ;  très  éloignés  l'un  de 
l'autre  à  leur  base,  ils  prennent  naissance  au  bord 
postéro-externe   du    céphalon,   contre  le  prolonge- 
ment coxal  des  pattes  antérieures.  Leur  article  basai 
est  ovoïde  et  beaucoup  plus  grand  que  le   suivant  ; 
il  est  sans  doute  formé  par  la  fusion  de  deux  ar- 
ticles, car  j'y  ai  vu,  dans  un  spécimen,  les  traces 
d'une  ligne  articulaire  ;  l'article  4  est  un  peu  plus 
long  que  les  articles  3,  5,  6  et  7;  ce  dernier  pré- 
sente une  soie  sur  son  bord  interne.  La  griffe  est  un'peu  plus  courte  que 
l'article?.  Le  diamètre  des  œufs  varie  autour  de  100  a. 


Fig.  109.  —  renlapycnon 
Geayi,  o'.  —  Ovigùre  droit 
d'un  adulte.  Gr.  4(i. 


PYCNOGONIDES  DU  k  POURQUOI  PAS  ?  ^k  165 

I^a  drcuuwvU'  du  /'c/i/aj/i/r/io/i  (irai//  a  eu  des  conséquenceszoologiques 
intéressantes.  Elle  a  montré:  l0([ue  les  Pycnogonicles  décapodes  ne 
sont  pas  localisés  dans  les  mers  arctiques,  comme  je  le  pensais  moi- 
même  et  comme  on  le  croyait  jusqu'alors  ;  2°  que  les  deux  espèces  du 
genre  Pefilapi/aiofine  sont  pas  au  même  degré  d'évolution,  le  P.  Geai/i, 
comme  je  le  montrerai  plus  bas,  étant  moins  primitif  que  le  /'.  C/iarcod; 
3°  que  les  Pentapt/cuon  se  diflérencient  de  la  même  manière  (|ue  leurs 
descendants  les  Pi/owgonta/i,  soit  par  leurs  téguments  (|ui  peuvent  être 
chagrinés  ou  réticulés,  soit  p;ir  la  ])Osition  de  leurs  ovigères,  dont  les 
bases  peuvent  être  contiguës  ou  très  largement  séparées. 

Le  /'.  Gcai/i  a  les  téguments  réticulés  et  les  ovigères  très  distants  à 
leur  base,  et  cela  suffirait  pour  le  distinguer  du  P.  Clinrcofi,  dont  les 
téguments  chagrinés  sont  dépourvus  de  réticulations  et  les  ovigères 
pres([ue  contigus.  Mais  on  peut  relever,  entre  les  deux  espèces,  d'autres 
différences,  et  celles-ci  présentent  une  signification  plus  grande,  parce 
qu'elles  tiennent  à  l'évolution  propre  de  chaque  espèce.  Le  P.  ('harcoti 
est  remarquable  par  ses  caractères  primitifs  très  évidents  :  ses  segments 
pédifères  sont  articulés  et  très  mobiles  les  uns  sur  les  autres;  son 
segment  ovigère,  quoique  certainement  fusionné  aveclatête  et  le  premier 
segment  pédifère,  rappelle  encore  les  segments  du  tronc  par  la  présence 
d'un  petit  tubercule  dorsal  situéen  arrière  du  tubercule  oculaire  ;  enfin  les 
ovigères  eux-mêmes  sont  primitifs  en  ce  sens  qu'ils  comptent  un  grand 
nombre  d'articles,  10  en  tout,  y  compris  la  griffe  terminale.  Dans  le 
/*.  Gmi/i^  tous  ces  caractères  primitifs  ont  dis[)aru  :  les  segments  ne  sont 
plus  articulés;  le  tubercule  ovigère  a  disparu,  et  les  ovigères  ne  com- 
prennent plus  que  huit  articles  ;  l'espèce  se  trouve  par  conséquent  à  un 
stade  évolutif  plus  avancé  que  sa  congénère  antarctique.  Au  point  do  vue 
des  ovigères,  elle  se  trouve  môme  en  retard  sur  la  plupart  des  Pijcnocjo- 
nuiii,  puisque  ces  derniers  présentent  généralement,  sinon  toujours,  neuf 
articles  ovigériens  au  lieu  de  huit. 

Le  P.  Charcnti  est  en  outre  remarquable  par  sa  grande  taille,  tandis 
que  le  P.  Gmyi  a  des  dimensions  réduites  et  ressemble  en  cela  aux 
Pt/cfiogonn/H.  En  faut-il  conclure  (|ue  les  l'ycnogonomorphes  ont  été  pri- 
mitivement des  animaux  assez  volumineux    c'est  bien  possible,  surtout  si 


i66  PYCNOGONIDES  DU  «POURQUOI  PAS?». 

l'on  observe  que  le  Pycnogonuin  Gaini,  très  voisin  du  Pentapi/cnoi}  f'Iiar- 
coti,  csl  beaucoup  plus  grand  que  les  autres  espèces  du  genre.  Mais  on 
sait  que  le  gigantisme  affecte  assez  souvent  les  animaux  des  mers  gla- 
ciales, et  cela  nous  oblige  à  n'avancer  qu'avec  précaution  la  conclusion 
qui  précède. 


INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE 

[Les  numéros  sans  astérisque  ont  seuls  trait  à  des  espèces  antarctiques.) 


1012.   lÎELL  (F.  Jeffhk'i).  —  A  g-eneral  Notice  of  thc  biological  Memoirs  [Nat.  antarct. 

Exp.  «  Discocery  »,  A'at.  Ilist.,  vol.  VI,  3  p.,  11)12). 
187',).   BoiiM  (R.).   —  Ueber  die  Pyonogoniden  des  kônigl.  zoologischen  Muséums  zu 

Berlin,  inshesondere  iibcr  die  von  S.  M.  S.   «  Gazella  »  milgebrachten  Arten 

[Monatsb.  kon.  preuss.  Akad.  Wiss.  zu  Berlin,  p.  170-l'.i'i,  2  PI.,  1870). 
11X)5.   Bouvier  (E.-L.).  —  Observations  préliminaires  sur  les  Pycnoy:onides  recueillis 
dans  la  région  antarctique  par  la  mission  du  "   Français  »  [liull.  Mus.  d'' Ilist. 

nat.,  1905,  p.   204-297). 
lOOO.  h).  —  Nouvelles  observations  sur  les  Pycnogonides  recueillis  dans  les  régions 

antarctiques  au  cours  de  la  campag-ne  dirigée  par  M.  Jean  Churcot  (Comptes 

rendus  Acad.  des  sciences,  t.  CXLIl,  p.  15-22,    190G). 
1906°.  Id.  —  Pyenogonides  du  «   Français  »  {Expéd.  antarct.  française,  09  p.,  3  PI., 

48  lig.  dans  le  texte,  1900). 
1910».  Id.  —  Les  Pyenogonides  à  cinq  paires  de  pattes  recueillis  par  la  Mission  antarc- 
tique Jean  Cliarcot  à  bord  du  «  Pourquoi  Pas  ?  »  [Comptes  rendus  Acad.  des 

sciences,  t.  CLI,  p.  20-32,  1910). 
lOlO"".  In.  —  Note  sur  les  Arthropodes  marins  recueillis  par  M.  Rallier  du  Baty  aux 

lies  Kerguelen  (Bull.  Mus.  d' Ilist.  nat.,  1010,  p.  178-179,  1010). 
1011".  Id.  —  Observations  sur  les  Pycnogonomorphes  et  principalement  sur  le  l'enlapi/c- 

non  Geayi,  espèce  tropicale  à  dix  pattes  [Comptes  rendus  Acad.  des  sciences, 

t.  CLIl,  p.  113()-ll'i2,  1911). 
1911'.  Id.  —   Les  Pyenogonides  du   «  Pourquoi  Pas  ?  »  [Comptes  rendus  Acad.   des 

sciences,  t.  CLII.  p.  1136-1142,  1911). 
1011''.  Id.  —  Les  Pyenogonides  décapodes  et  la  classification  des  Pyenogonides  (Con^/ré's 

international  d'enloinolo;/ie,  Bruxelles,  1010,  p.  345-355,  1911). 
1911'!.  Id.  —  Algunos  animales  marines  de  las  Isias  Sandwich.  Pyenogonides  [Ann. 

Museo  A'ac.  Buenos-Aijres,  t.  XXI,  p.  413,  414,  1011). 
1909.  Calman    (W.    t.).    —  The    Problem  of  the  Pycnogonous  [Science  Progress, 

1900). 
1010.   Id.  —  Anlarctic  Pycnogonous  (A'«<«/'(?,  vol.  LXXXIV,  ji.   104,  1910). 
*1893.  CAUPENTEn  (G.  H.).  — •  Reports  on   the  Zoological  Collections  made  in  Terres 

Straitsby  Professer  A.  G.  Haddon,  iSS8-18S9.  Pycnogonida  (Supplément)  [/Voc. 

roy.  Soc.  Dublin  (N.  S.),  VIII,  p.  21-27,  PI.  II,'  1893). 
1894.  Id.   —    Pycnogonida    from   Killala  Bay  lP7'0c.    roy.    Soc.  Dublin   (N.   S.)  V, 

18941. 
1905.   Id.  —  Notes  on   the  segmentation  anil  l'hylogeny  of  the  Anthropoda,  with  an 

account  of    the   maxillae  in    Polyxenus   layurus    [Quat.    Journ.   Mie.    Se, 

t.  XLIX,  p.  400-491,  PI.  XXVIII,  1905). 
*19(ii\  CoLE  i^L.-J.j. —  PycMogoniiia  of  the  West  Coast  of  North  America  (//a/Tiwan 

Alaska  Expédition,  vol.  X,  p.  249-298,  PI.  XI -XX VI,   1904). 


i68  INDEX    BIBLIOGRAPHIQUE. 

"igOâ".  CoLE.  —  Pycnogonida  collecter!  at  Bermuda  in  the  Summer  of  1903  (Proc.  Boston 
Soc.Nat.  Hist.,  vol.  XXXI,  11°  S,  p.  315-324,  PI.  XX-XXII,  1904). 

1905.  Id.  —  Ten-leg-g-ed  Pycnogonids,  with  Remarks  on  the  Classification  of  the  Pycno- 
gonida [.l;i/i.  andMag.  ofNat.  Hist.  (7),  vol.  XV,  p.  405-415,  1905]. 

*1909.  Id.  —  Reports  on  the  scientific  results  of  the  Expédition...  «  Albatross  ».  Pycno- 
gonida (5m«.  Mus.  comp.  ZoOL,  vol.  LU,  p.  185-191,  PL  Mil,  1909). 

1909.  D'Arcv  (W.  Thompso.n).  —  Pycnogonida  {Cambridge  Natural  History,  vol.  IV, 
p.  501-542,  fig.  202-287,  1909). 

*1881.  DoHRN  (Anton).  —  Die  Pantopoden  des  Golfes  von  Neapel  {Fauna  und  Flora 
des  golfes  von  Neapel,  III  Monogr.  ;  252  p.  et  17  PI.,  1881). 

1834.  EiGHTS  (J.).  —  Description  of  a  new  Animal  belonging  to  the  Arachnides  of 
Latreille,  discovered  in  the  Sea  along  the  shores  of  Ihe  New  Shetland  Islands 
{Boston  Journ.  Nat.  Hist.,  vol.  I,  p.  203-200,  PI.  VII,  1834-1837). 

1902.    HoDGsoN  (T.  V.).  —  Pycnogonida  («  Southern  Cross  »  Exp.,  p.  256-258,    1902). 

1904.  Id.  —  On  a  new  Pycnogonid  from  the  South  Polar  Ragions  [A7in.  and  Mag.  Nat. 

Hist.  (7),  vol.  XIV,  p.  458-402,  PI.  XIV,  1904]. 
1905*.  Id.  —  Scotia  collections.  On  Decalopoda  australis  Eights  an  old  Pycnogonid 

rediscovered  (/'roc.  roy.  phys.  Soc.  Edinburgh,  vol.  XVI,  part.  I,  p.  35-42, 

PI.  III.    1905). 
1905»'.  Id.  —  Preliminary  Report  of  the  biological  Collections  of  the  «  Discovery  »  {Geogr. 

Journ.,  p.  .390-400,  1005\ 
1905'.  Id.  —  Decalopoda  and  Colossendeis  [Zool.  Ans.,  Bd.  XXIX,  p.  254-256,  1905). 
1907\  Id.  —  Pycnogonida  [Nat.   antarct.   Exp.  «  Discovery  »,  Zoology,  vol.  III,  72  p. 

et  10  PI.,  1907). 
1907».  Id.  —  Pycnogoniden  [Ergeb.   Hamburg.   Magalhaenische   Sammelreise,  20  p. 

et  6  fig.  dans  le  texte,  1007). 
1908.   Id.  — The  Pycnogonida  of  the  Scottish  national  antarctic  Expédition  (Trans.  roy. 

Soc.  Edinburgh,  vol.  XLVI,  part,  I,  p.  159-188,  3  PI.,   1908). 
1881\  HoEK  (P.-P.-C).  —  Report  on  the  Pycnogonida  dredged  by  H.  M.  S.  "  Challen- 
ger »    during  the  years    1873-1876  [Challenger  Report,  Zool.,  vol.  III,  67  p., 

21  pi.,  1881). 
1881".  Id.  —  Nouvelles  études  sur  les  Pyenogonides  [Arch.  i:ool.  e.vp.,  t.  IX,  p.  444-542, 

PI.  XXIII-XXX,  1881). 
1898.  Id.  —  On  four  Pycnogonids  dredged  during  the  Cruise  of  the  «  Challenger  » 

(Tijdschr.  ned.  Dierk.  Vereening,  vol.  V,  p.  200-301,  PI.  II  et  III,  1898). 

1905.  LoMAN  (J.-G.-C.).  —  Decolopoda   Eights   oder  Colossendeis  Jarz.  [Zool.  An:., 

Bd.  XXVIII  p.   722-723,    1905). 
1908.  Id.  —  Die  Pantopoden  der  Siboga-Expedition  [Siboga-Expeditie,  Monog.  XL, 

88  p.  et  15  PL,   1908). 
*1911.  Id.  —  Beitrage  zur  Naturg.  Ostasiens,  von  D'  F.  Doflein.   Japanische  Podoso- 

mata  [Abh.  math. -phys.  Kl.  der  K.  Bayer.  Akad.   Wiss.,  II.  suppl.,  Bd.  IV, 

p.  1-18,  Taf.  I,  II,  1911). 
*1912.  Id.  —  Note  préliminaire  sur  les  «  Podosomata  »  (Pyenogonides)  du  Musée  océa- 
nographique de  Monaco  i^Bull.  Inst.  océan.,  n"  238,  p.  1-14,  1912). 
*1899.  Meineut  (Fr.).  —  Pycnogonida  [The  danish  Ingolf-Exped.,  vol.  III,  1,  70  p., 

5  pi.,  1899). 
1875».  MiERS  (Ed.).  —  Descriptions  of  new  Species  of  Crustacea  coUected  at  Kergue- 

len's  Island  by  the  Eev.  A.  E.  Eaton  [Ann.  and  Mag.  of  Nat.  Hist.  (4),  vol.  XIV, 

p.  73-76,   1875J. 


INDEX    BIBLIOGRAPHIQUE.  169 

1875".  MiEns  (Ed.).   —   Descriptions  of   tliree  additiunal    specios    of   Cruslacea    from 

Kei'g-uelen's  Land  and  Crozet  Island  willi  Remarks  upon  Ihe  genus  Paramnera 

\Ann.  (ind.  Mitfj.  of  Nat.  /lis/.  ('1),  vol.  XIV,  p.  115,  118,  18751. 
187'J.  Id.  —  Tlie   Colleclions    Ironi  Kei'jjuelen    Island.   Pycnogonids    {l'Uil.    Trans., 

vol.  CLXVIII,  p.  211-214,  PI.  XI,  fig-.  7,  8,  9,  1879). 
1902.   Momus  (K.).    —  Die  Pantopoden    der  deutschen  Tiefscc  Expcdilion    1808-1809 

[Wiss.  Errjeb.  «  VaUUriu  ■>,  Bd.  III,  Liof.  I,  p.  178-10(;,  Tuf.  XXIV-XXX,  IO(i-J  . 
*1908.  Norman  (A. -M.).  — •  The  Podosomata  (Pycnog'onida)  of  the  temperalo  Atlantic 

and  Arclic  Océans  {Journ.  fJnti.  Soc,  Zool.,  vol.  XXX,  p.  107-2:i8,  PI.  XXIX, 

1908). 
1889.    Pfeffer  (G.).  —  Zur   Fauna  von   Sud-Goorgien.   Pycnogoniden   [Ja/irh.   Ilinn- 

hurg.  \Viss.Aiutalt.,ia.\\r<^.  VI,  2««  llaiftc,  p.  'il-'jO,  1880). 
*l81'i.   Leach.  —  Zoological  Miscollany,  V,   1. 
MOO'i.  R.\Y  Lankester  (B.).  —  Tlie  structure  and  Classification  of  ttie  Arachnida  [Quai. 

Journ.  Micr.  Se,  vol.  XLVIII,  part.  Il,  p.  i()5-2()9,  lOOi).   La  classification  des 

Pycnogonides,  dans  ce  mémoire,  est  l'œuvre  de  M.  Pocock. 
*1891.  S.\RS  (G.  0.).  —  The  Norwegian  North  Atlantic  Expédition  1870-1878  ;  Pycno- 

gonida,  1891. 
1887.  ScHiMKEWiTSCH  (W.).  —  Sur  les  Pantopodes  de  l'expédition  du  «  Vcttoi'  Pisani  », 

[Zool.  .lni:.,.lalirg.  X,  p.  271,  272,  1887). 
1889.   Id.  —  Sur  les  Panto[>odes  recueillis  par  M.  le  lieutenant  G.  Chierchia  pendant  le 

voyage  de  la  corvette  «  Vellor  Pisani  »  en  1882-1885  [Alli  IL  Accnd.  dei  Lincei 

(IV),  vol.  VI,  p.  ;«0-347,  une  pi.,  1880J. 
1902-03.    STEBniNG  (V.  R.  R.).    —   The  Nohodies,   a    Sea-faring    b'aiiiiiy   [Knoirlcdge, 

vol.  XXV  (1902),  p.  37-40,  73-70,  1.37-140,  185-189  ;  vol.  XXVI  (1903),  p.  14-17, 

145-1481. 
*1900.  Verhu.i.  (A.  E.).  —  Additions  lo  the  Crustacea  and  Pycnogonida  of  the  Bermudas 

[Trans.  Connecticut  Acad.,  vol.  X,  part  2  :  Pycnogonida,  p.  580-582). 
1880.  WiLsoN  (E.  B.).  —  Report  on  the  Pycnogunids  of   New    Englaml    and   adjacent 

W'aters  {/ii'p.  f.  S.  Comin.  Fish  and  Fis /w  ri  es,  part.  0,  [>.  4o3-50(),  PI.  1- VII, 

1880). 


Expédilion  Charroi  —  Boivier.  —  l'ycnogonides  ilii  «  Pourquoi  l'as  i  ». 


OSTRACODES  MARINS 

Par  E.   Daday  de   DEÉS 

PROFESSEUR   A    LIX.CJLE  l'OLyTECHNIQUE  bl'PÊRIElHE  DE    BUDAPEST 


M.  L.  Gain,  membre  de  la  seconde  expédition  antarctique  française 
(1908-1!(09),  dirigée  par  M.  le  D' Jean  Gharcot,  a  recueilli  desOstracodes 
marins  sur  les  rivages  de  l'île  Petcrmann  (05°10'34"  de  latitude  sud  et 
60° 32' 30"  de  longitude  occidentale)  et  de  l'île  du  Roi-George,  dans  l'ad- 
mirality  bay  (62°  12'  de  latitude  sud  et  60° 55'  de  longitude  occidentale). 
M.  le  P'  E.-L.  BdiiviEii  m'a  remis  cette  petite  collection  pour  l'étude; 
elle  ne  comptait  que  trois  espèces,  dont  on  trouvera  ci-dessous  la  des- 
cription. 

1.  Paradoxostoma  Gaini  Dad. 

(PI.  I,  fig.  1-20.) 

Mâle  :  PI.  1,  fig-.  1-3,  5,  G,  0-12,  15-20. 

Vues  de  côté,  les  deux  valves  ont  à  peu  près  la  forme  d'un  œuf;  leur 
plus  grande  hauteur  surpasse  un  peu  la  moitié  de  leur  longueur;  les 
lignes  de  leurs  bords  sont  presque  identiques,  et  elles  ne  diffèrent  sensi- 
blement que  par  la  manière  dont  s'effectue  le  contact  des  bords  dorsal 
et  postérieur  (PI.  I,  lig.  1-2). 

Le  bord  antérieur  est  assez  prolongé,  arrondi,  celui  de  la  valve  gauche 
un  peu  plus  long  que  celui  delà  valve  droite.  Le  même  bord  est  plus  bas 
que  le  bord  postérieur  et  passe  insensiblement  aux  bords  dorsal  d  ven- 
tral; pas  de  canaux  |)orifères,  mais  sur  le  bord  antérieur  une  très  étroite 
zone  transparente  qui  se  continue  sur  les  bords  ventral  et  postérieur 
(PI.  I,  fig.  1-2). 

Le  bord  dorsal  est  recourbé,  obtus;  il  s'incline  vers  les  bords  antérieur 
et  postérieur,  passant  insensiblement  au  premier,  mais  formant  avec  le 
second  un  angle  assez  accentué.  A  leur  jonction,  les  bords  dorsal  et  pos- 

Expcdition  Charcol.  —  Daday.  —  Ostracodes  uianns.  22 


172  OSTRACODES  MARINS. 

térieur  de  la  valve  droite  produisent  une  colline  arrondie,  assez  obtuse 
(PI.  I,  fig.  1),  tandis  que  les  bords  dorsal  et  postérieur  de  la  valve  gauche 
forment  ensemble  un  angle  obtus  (PI.  I,  fig.  2). 

Le  bord  postérieur  est  courbe  et  passe  par  degrés  insensibles  au  bord 
ventral  ;  sur  son  trajet,  il  renferme  des  canaux  porifères  formant  des 
saillies  coniques  (PI.  I,  fig.  1-2). 

Le  bord  ventral  est,  un  peu  avant  le  milieu,  largement  mais  à  peine 
sensiblement  excavé  ;  avant  cet  enfoncement,  il  est  presque  droit,  ensuite 
un  peu  courbé  ;  des  canaux  porifères  n'y  existent  point  (PI.  I,  fig.  1-2). 
Vues  d'en  haut  ou  d'en  bas,  les  valves  présentent  à  peu  près  la  forme 
d'unœuf,  dontlesdeux  extrémités  sont  pointues,  mais  l'antérieure  estplus 
étroite  que  la  postérieure  (PI.  I,  fig.  3)  ;  les  deux  bords  latéraux  sont 
arqués,  obtus;  le  diamètre  devient  maximum  après  le  milieu. 

La  paroi  des  valves  esta  peine  sensiblement  granuleuse  ;  on  pourrait 
même  dire  lisse;  sa  couleur  est  pâle,  jaune  brunâtre,  sans  tache  remar- 
quable ;  à  la  surface  on  trouve  épars  les  orifices  des  canaux  porifères. 

Longueur  des  valves,  1  millimètre;  hauteur,  Omm^O;  le  plus  grand 
diamètre,  Omn\  35. 

Les  huit  impressions  musculaires  se  groupent  en  quatre  lignes  parallèles, 
rangées  l'une  au-dessus  de  l'autre,  une  paire  entrant  dans  chaque  groupe 
(PI.  I, fig.  5). 

l^La  partie  frontale  de  la  tête  est  saillante  et  arrondie  (PI.  I,fig.  H). — 
2°  L'orifice  de  la  bouche  est  circulaire,  ayant  au  bord  un  col  saillant  conique, 
dont  le  fond  est  pourvu  de  soies  à  l'intérieur  (PI.  I,  fig.  6-11).  Près  du 
bout  antérieur  de  la  lèvre  inférieure,  il  y  a  une  saillie  conique,  derrière 
laquelle  se  trouvent  de  fines  soies  touilucs  (PI.  1,  fig.  M).  —  3°  La 
mandibule  est  longue  et  a  pris  la  forme  d'un  poignard  tournant  sa  pointe 
vers  l'orifice  de  la  bouche,  comme  c'est  le  cas  chez  toutes  les  espèces  de 
ce  genre.  Le  palpe  mandibulaire  est  composé  de  trois  articles,  l'article 
basai  étant  plus  long  et  plus  épais  que  les  autres,  tandis  que  les  deux  sui- 
vants sont  presque  de  même  longueur.  La  pointe  de  l'article  apical  porte 
cinq  longues  soies  fines  (PI.  I,  fig.  11).  —  i»  Le  palpe  de  la  maxille  n'est 
qu'une  petite  soie. 

Parmi  les  prolongements  masticatoires  de  la  maxille,  le  premier  est  très 


OSTRACODES    MARINS.  173 

court,  avec  deux  longues  soies  à  la  pointe  ;  le  deuxième  (;t  le  troisième 
sont  deux  fois  aussi  longs  que  le  premier  et  portent  à  leur  pointe  plusieurs 
soies  Unes.  Les  deux  soies  proximales  de  l'appendice  branchial  s'élèvent 
d'une  base  connnune  en  forme  de  doigt  et  sont  beaucoup  plus  longues 
que  les  autres  (PI.  I,  fig.  1 1 ,  15). 

Les  deux  antennes  supérieures  sont  remarquablement  minces.  Le 
bord  inférieur  de  leur  troisième  article  est  pourvu  de  soies  disposées  sui- 
vant une  ligne  ;  le  bout  distal  supérieur  est  surmonté  d'une  soie  plus  forte. 
Le  Ixnil  distal  supérieur  du  (juatrième  article  porte  une  soie,  celui  du 
cin(|uième  en  porte  deux  ;  il  y  a  aussi  une  soie  au  bout  distal  inférieur  du 
cinquième  article.  La  pointe  de  l'article  apical  est  pourvue  d'une  soie 
sensorielle  et  d'une  soie  simple  (IM.  I,  fig.  9). 

Les  deux  antennes  inférieures  sont  plus  courtes,  mais  plus  fortes  que 
les  premières.  La  soie  fileuse  correspondant  àl'exopodite  a  trois  articles, 
l'article  dislal  étant  beaucoup  plus  court  que  les  deux  autres  avec  la 
pointecoupée  obli((uement  (1*1.  I,  lig.  10).  Parmi  les  articles  de  labranchc 
correspondant  à  l'endopodite,  l'avant-dernier  est  plus  long  que  tous  les 
autres,  mais  il  est  plus  mince  que  les  deux  articles  qui  le  précèdent  et 
seulement  un  peu  plus  gros  que  le  suivant  ;  son  bord  et  son  bout  sont 
pourvus  d'une  soie.  Le  bout  de  l'article  apical  porte  deux  petites  grifFes 
et  une  petite  soie  (PI.  I,  fig.  10). 

L'organe  pénicilliforme  est  assez  gros,  en  forme  de  do'gl  ;  il  porte  au 
bout  une  houppe  de  soies;  près  de  sa  base,  il  présente  un  appendice  latéral 
en  forme  de  faucille,  a[)pendic(!  cylindrique  dont  les  deux  bouts  sont  mu- 
nis de  deux  soies  longues  et  d'une  soie  courte  (PI.  I,  lig.  12). 

Dans  l('cor{)s,  les  bandes  du  squelette  intérieur  des  trois  paires  de  pattes 
se  sont  soudées  en  croissant  et  forment  en  queUjue  soile  un  ri'>.raii  ;  delà 
base  (le  ce  réseau  surgit  le  S(|uelette  spécial  de  chaque  patte  (PI.  I,lig.  10). 

En  passant  du  boutantérieur  au  bout  postéri(!ur,  nous  trouvons  que  les 
pattes  grandissent  de  telle  sorte  que  la  première  paire  est  la  plus  courte 
et  la  troisième  lapins  bjngue.  De  courtes  soies  se  rangent  suivant  une 
ligne  au  bord  antérieur  du  deuxième  article  pénullième  de  toutes  les  j)attes. 

Une  couronne  de  |)etites  dents  s'élève  à  la  base  de  la  grille  qui  se 
trouve  à  la  |»oint(^  du  dernier  article  de  la  troisième  |iaire  de  pattes  (PI.  I, 


174  OSTRACODES   MARINS. 

fig,  20).  La  griffe  qui  se  trouve  à  la  pointe  de  chaque  patte  est  un  peu 
courbée  en  faucille  avec  une  partie  basale  et  une  partie  apicale  (PI.  I, 
fig.  16-19). 

L'organe  de  copulation  se  divise  en  une  partie  basale  et  en  une  partie 
apicale.  La  partie  basale  ressemble  un  peu  à  un  quadrilatère  aux  angles 
arrondis,  dont  le  bord  antérieur  est  droit,  presque  perpendiculaire,  le 
bord  postérieur  recourbé  en  s'inclinant;  au  milieu,  il  y  a  une  petite 
soie  ;  près  de  l'angle  supéro-externe  surgit  un  prolongement  en  forme  de 
poignard  qui  s'incline  en  haut  et  en  arrière;  la  pointe  distale  inférieure 
sert  d'origine  à  la  partie  apicale,  dont  la  base  porte  aussi  une  soie  senso- 
rielle. Au  côté  externe  de  la  partie  basale,  non  loin  du  bord  postérieur,  il 
y  a  des  collines  caractéristiques  dont  les  contours  sont  bien  accentués 
(PI.  I,  fig.  14).  La  partie  apicale  forme  deux  prolongements  séparés  : 
un  prolongement  antérieur  presque  droit,  en  forme  de  doigt,  et  un  pro- 
longement s'inclinant  en  arrière  en  forme  de  faucille  ;  ce  prolongement 
a  une  base  large  et  droite,  mais  s'amincit  par  degrés  et  se  termine  par 
une  pointe  (PI.  I,  fig.  14).  L'organe  de  copulation  est  d'une  grandeur 
telle  qu'il  sort  de  la  coquille  et  que,  par  suite,  on  peut  reconnaître  le 
mâle  déjà  sous  un  faible  grossissement. 

Femelle  :  PI.  I,  fig.  4,  7,  8,  13. 

Vues  de  côté,  les  valves  ressemblent  beaucoup  à  celles  des  mâles,  et 
seul  le  bord  postérieur  diffère  sensiblement;  il  est  beaucoup  plus  bas  que 
celui  des  mâles  et  forme  avec  le  bord  dorsal  un  angle  beaucoup  plus 
pointu,  —  mais  l'angle  de  la  valve  droite  est  arrondi  (PI.  I,  fig.  7),  pen- 
dant que  celui  de  la  valve  gauche  est  pointu  (PI.  I,  fig.  8)  ;  enfin  le  bord 
dorsal  est,  à  la  base  des  angles,  sensiblement  enfoncé  (PI.  I,  fig.  7,  8). 

Sur  le  bord  interne,  parallèle  au  bord  dorsal,  près  du  tiers  antérieur  et 
postérieur  des  valves,  il  y  a  un  appareil  d'occlusion  conique  (PI.  L  fig-  7, 
8),  mais  qui  ne  peut  être  vu  qu'en  regardant  les  valves  du  côté  interne. 

Vues  d'en  haut  ou  d'en  bas,  les  valves  présentent  la  forme  d'un  œuf 
avec  le  bout  antérieur  pointu  et  le  bout  postérieur  fortement  arrondi  ; 
les  bords  latéraux  sont  courbés,  obtus;  le  plus  grand  diamèlre  se  trouve 
au  milieu  (PI.  I,  fig.  4). 


OSTRACODES  MARINS.  175 

Les  mesures  des  valves  correspondent  à  celles  des  valves  des  mâles  ; 
la  structur<>  ilo  la  paroi  des  valves  et  l'arrangement  des  impressions  mus- 
culaires sont  également  identiques  à  celles  des  mâles. 

[1  n'y  a  pas  non  plus  de  différence  entre  les  mâles  et  les  femelles  con- 
cernant la  structure  de  la  bouche  et  des  extrémités. 

Le  prolongement  supra-anal,  en  forme  de  poignard,  est  recouvert  de 
petites  soies  touffues  et  se  redresse  directement  en  arrière  (PI.  T,  fig.  13). 
Les  lames  furcales  sont  représentées  par  1-1  grande  soie  pennée  et  1-1 
petite  soie  lisse. 

Plusieurs  mâles,  des  femelles  et  des  jeunes  exemplaires  furent  trouvés 
le  4  octobre  1909,  sur  le  rivage  de  l'île  Petermann,  par  une  profondeur 
de  3  mètres,  collés  sur  une  algue  brune  [Desmarestia) . 

Celte  espèce,  que  je  nomme  en  l'honneur  de  M.  L.  Gai?i,  rappelle  beau- 
coup V espèce  Paradoxostoma  Ket^guelense  G.  W.  Miill.,  surtout  par  la 
structure  de  l'organe  de  copulation  du  mâle  ;  mais  elle  en  dillV-i-c  par  la 
structure  des  valves  des  mâles  et  des  femelles,  si  bien  que,  par  cette 
différence,  on  peut  tout  de  suite  et  aisément  distinguer  les  deu.\  espèces 
l'une  de  l'autre  (cf.  G.  W.  Millier,  Die  Ostmcoden  der  deutschen  Siid- 
polar-Expediliofi,  1901-1993,  p.  120,  fig.  1-4). 

2.  Cythereis  consors  Dad. 
(IM.  I,  tig-.  21-28;  PI.  11,  lig-.  1-5.) 

Les  deux  valves,  vues  de  côté,  sont  un  |>ou  réniformes,  mais  elles 
diffèrent  l'une  de  l'autre  aussi  bien  par  leur  grandeur  que  par  la  direc- 
tion de  leurs  bords  (PI.  I,  lig.  21 ,  22). 

La  longueur  de  la  valve  droite  est  presque  le  double  de  sa  plus  grande 
hauteur.  Le  bord  antérieur  est  plus  haut  que  le  bord  postérieur,  égale- 
ment courbé,  obtus;  il  est  un  peu  ondulé  et  passe  par  des  transitions 
imperceptibles  aux  bords  dorsal  et  ventral  (PI.  1,  fig.  21  ;  PI.  II,  fig.  1  );  il 
n'a  pas  de  zone  cuticulaire,  mais  est  pourvu  de  deux  sortes  de  soies.  Les 
soies  appartenant  à  l'une  des  sortes  sont  petites,  minces  et  lisses,  — 
pendant  que  celles  qui  appartiennent  à  l'autre  sorte  sont  épaisses,  falci- 
formes,  s'amincissant  peu  à  peu  vers  la  pointe  ;  le  bord  supérieur  est 
pourvu  de  poils  fins,  ou  près  de  sa  i)ointe  de  soies  fendues  en  deux  ou 


176  OSTRACODES  MARTNS. 

trois  branches  (PI.  II,  fig.  1),  surtout  clans  le  quart  supérieur  du  bord  de 
la  valve  (PI.  I,  fig.  21).  Les  deux  sortes  de  soies  se  suivent  alternative- 
ment, les  ondulations  marginales  portent  les  soies  fortes  et,  entre  les 
ondulations,  dans  les  vallées,  se  trouvent  les  soies  minces.  Intérieure- 
ment et  parallèlement  au  bord,  il  y  a  une  zone  assez  grossièrement  granu- 
leuse, percée  de  canaux  porifères.  La  zone  des  canaux  porifères  est  d'une 
largeur  considérable  ;  les  canaux  porifères  sont  fusiformes,  droits,  sans 
branches,  ordinairement  renflés  au  milieu  (PI.  Il,  fig.  1). 

Le  bord  dorsal  de  la  valve  forme,  près  de  l'œil,  une  saillie  arrondie 
considérable  ;  à  partir  de  ce  point,  il  s'incline  vers  le  bord  antérieur, 
mais,  en  arrière,  il  suit  une  ligne  à  peine  courbe,  presque  droite  et 
inclinée  ;  dans  son  quart  postérieur,  il  forme  un  coin  arrondi,  obtus,  puis 
fortement  incliné,  il  descend  jusqu'au  bord  postérieur  (PI.  I,  fig.  21). 

Le  bord  postérieur  est  arrondi,  mais  assez  pointu  ;  il  passe  ]»ar  des 
transitions  imperceptibles  au  bord  ventral  ;  la  zone  cuticulaire  manque; 
les  soies  du  bord  sont  égales,  à  pointes  fendues,  un  peu  pénicilliformes. 
La  zone  des  canaux  porifères  est  identique  à  celle  du  bord  antérieur 
(PI.  I,  fig.  21). 

Le  bord  ventral  est,  avant  le  milieu,  sensiblement  enfoncé;  avant  cet 
enfoncement,  il  est  assez  courbe,  puis  presque  droit  ;  il  est  courbé  et 
remarquablement  obtus  après  l'enfoncement  ;  ce  ne  sont  que  ses  quarts 
antérieur  et  postérieur  qui  portent  des  soies  (PI.  I,  fig.  21). 

La  hauteur  de  la  valve  gauche  surpasse  de  beaucoup  la  moitié  de 
sa  longueur;  elle  est  plus  haute  que  la  valve  droite,  mais  un  peu  plus 
courte  (PI.  I,  fig.  22). 

La  courbe  du  bord  intérieur  de  la  valve  gauche  est  plus  large  et  plus 
obtuse  que  celle  de  la  valve  droite  et  ne  paraît  pas  être  plus  haute  que 
la  courbe  postérieure  ;  nous  n'y  trouvons  pas  de  zone  cuticulaire, 
mais  elle  est  onduleuse  et  munie-  de  soies  identiques  à  celles  de  la  valve 
droite.  La  zone  des  canaux  porifères  correspond,  sous  tous  les  rapports, 
à  celle  de  la  valve  droite  (PI.  I,  fig.  22). 

Le  bord  dorsal  ne  forme  pas  de  saillie  près  de  l'œil,  mais  s'incline  en 
courbe  vers  le  bord  antérieur,  auquel  il  passe  par  degrés  insensibles. 
A  partir  de  la  région  de  l'œil,  le  bord  dorsal  est  courbé,  obtus;  en  s'incli- 


OSTRACODES   MARINS.  177 

liant,  il  passe  au  bord  postérieur  et  forme  un  anj^le  en  pointe  obtuse  avec 
ce  dernier  (PI.  I,  fig.  22). 

Dans  sa  moitié'  supérieure,  le  bord  postérieur  s'incline  en  dehors  ;  sous 
la  ligne  médiane  de  la  valve,  il  est  courbé,  mais  assez  pointu,  et  là  il  |)asse 
par  degrés  insensibles  au  bord  ventral  ;  il  est  dépourvu  de  zone  cuticulaire  ; 
ses  soies  sont  houppées  (IM.  I,  fig.  22). 

Le  bord  ventral,  vers  son  milieu,  est  à  peine  sensiblement  enfoncé, 
presque  droit,  —  mais,  vers  le  bord  antérieur,  il  paraît  un  peu  courbe  et 
obtus  ;  ses  premier  et  dernier  quarts  seuls  portent  des  soies  qui  sont 
minces,  lisses  et  simples  (FI.  I,  fig.  22). 

Vues  d'en  haut  ou  d'en  bas,  les  deux  valves  présentent  la  forme  d'un 
œuf,  dont  les  deux  bouts  sont  pointus;  mais  le  bout  antérieur  est  plus 
étroit  que  le  bout  postérieur  ;  les  bords  latéraux  sont  courbes,  obtus  ;  le 
plus  grand  diamètre  se  trouve  derrière  le  milieu  (PI.  I,fig.  28). 

La  paroi  des  valves  est  finement  granuleuse  et  pourvue  des  orifices 
de  canaux  porifères  irrégulièrement  dispersés,  couleur  jaune  brunâtre 
pâle. 

11  y  a  sept  impressions  musculaires  rangées  en  deux  groupes,  dont 
l'un  embrasse  cinq,  l'autre  deux  impressions  musculaires  (PI.  I,  fig.  27). 

L'article  basai  de  la  paire  supérieure  d'antennes  est. un  peu  recourbé 
en  forme  d'S  ;  au  bord  inféiieur,  il  présente  des  soies  très  fines  en  deux 
hou[)[)es,  dont  l'une  se  trouve  juste  au  milieu  de  l'article,  l'autre  au  tiers 
proximal.  Le  deuxième  article  est,  vers  le  milieu,  un  peu  renllé  (;t  là, 
aux  bords  inférieur  et  supérieur,  présente  de  fines  soies  en  houppes,  — 
en  outre,  une  longue  et  forte  soie  surgit  de  la  pointe  distale  infé- 
rieure (PI.  l,  fig.  2o). 

Le  deuxième  article  pénultième  est  très  court,  pas  plus  long  que  l'ar- 
.  ticle  apical  ;  il  porte  à  la  [)oiiile  distale  supérieure  une  courte  soie  forte 
etspiniforme.  L'article  pénultièmeest  presque  aussi  long  que  le  deuxième 
article  basai  ;  au  bord  supérieur,  vers  le  milieu,  il  présente  deux  longues 
soies  fortes  et  deux  courtes  soies  moins  fortes  ;  la  pointe  distale  supé- 
rieure est  pourvue  de  deux  longues  soies  fines  et  d'une  épine  dentelée. 
A  la  pointe  de  l'article  apical  s'élèvent  trois  soies  fines,  une  épine  et  une 
soie  sensorielle  (IM.  I,  fig.  25). 

Expédition  Charcot.  —  Dadaï.  —  Osliacodcs  marins.  23 


lyS  OSTRACODES  MARINS. 

Près  de  sa  base,  au  bord  interne,  l'article  basai  du  protopodite  de 
la  paire  inférieure  des  antennes  présente  des  soies  fines  suivant  une 
ligne  demi-circulaire  ;  le  bord  extérieur  du  deuxième  article  porte  trois 
petites  soies  et,  à  sa  pointe  distale  inférieure,  a  une  longue  soie  plumeuse. 
La  soie  fileuse  correspondant  à  l'exopodite  a  deux  articles;  elle  est  pointue 
et  beaucoup  plus  longue  quel'endopodite  (PI.  II,  fîg.  2). 

Le  bord  supérieur  du  premier  article  de  l'endopodite  est  pourvu  d<' 
soies  et  porte  à  sa  pointe  distale  supérieure  deux  longues  soies 
simples  ;  l'article  distal  inférieur  présente  une  longue  soie  plumeuse  et 
une  soie  sensitive.  A  la  pointe  distalc  inférieure  de  l'article  pénultième 
s'élèvent  deux  courtes  soies  fines.  L'article  apical  est  très  court  ;  il  atteint 
à  peine  un  quart  de  l'article  précédent  ;  au  milieu  de  son  bord  interne 
se  trouvent  deux  soies  moins  grandes  ;  sa  pointe  est  munie  d'une  grande 
épine  en  forme  de  griffe  (PI.  II,  fig.  2). 

La  lame  branchiale  du  palpe  mandibulairc  est  représentée  par  deux 
longues  soies  (PI.  I,  fig.  26)  ;  le  bord  extérieur  du  deuxième  article  proxi- 
mal  a,  vers  son  milieu,  une  houppe  transversale  composée  de  courtes 
soies  fines.  A  la  pointe  distale  supérieure  de  l'article  pénultième,  outre 
les  soies  simples,  une  longue  et  forte  soie  sensorielle  s'élève  sur  une 
saillie  en  forme  de  colline.  L'article  apical  est  aussi  long  (jue  l'article 
pénultième,  mais  il  atteint  à  peine  la  moitir-  de  l'épaisseur  de  ce  dernier  ; 
à  la  pointe,  près  des  soies  fines,  il  y  a  aussi  une  soie  sensorielle  (PI.  I, 
fig.  26). 

La  longueur  de  l'article  apical  du  palpe  maxillaire  ne  surpasse  que  de 
peu  la  largeur  ;  parmi  lès  soies  de  la  pointe,  l'une  est  plus  forte  que  les 
autres  et  présente  à  peu  près  la  forme  d'une  grilTe  (PI.  I,  fig.  23). 

Les  prolongements  masticatoires  s'allongent  par  degrés  de  l'intérieur 
vers  l'extérieur  ;  parmi  les  soies  des  pointes,  l'une  est  plus  forte  que  les 
autres  et  a  à  peu  près  la  forme  de  griffe.  Les  soies  du  bord  extérieur  de  la 
lame  branchiale  sont  très  grandes  et  ont  entre  elles  de  beaucoup  plus 
grands  intervalles  que  les  autres  soies  (PI.  I,  fig.  23). 

Les  paires  de  pattes  s'agrandissent  de  telle  sorte  que  la  première  est  la 
plus  courte  et  la  dernière  la  plus  longue.  Le  bord  antérieur  du  dernier 
article  de  la  troisième  paire  de  pattes  est  recouvert  de  courtes  soies 


OSTRACODES   MARINS.  179 

disposées  suivant  une  ligne.  La  grill'c  qui  sl'  trouve  au  bout  de  chaque 
paire  de  pattes  est  à  peine  sensiblementcourbée,  presque  droite,  finement 
dentelée  (PI.  Il,  lîg.  3,  4,  5). 

Au-dessus  de  l'ouverture  anale,  s'élève  un  prolongement  lisse  en  forme 
de  poignard  qui  se  dresse  directement  en  arrière.  L'appendice  furcal  est 
représenté  par  2-2  soies  plumeuses  assez  courtes  (PI.  1,  iîg.  24). 

Habitat  :  iie  du  Hoi-tleorge,  Shetlands  du  Sud,  où  —  le  26  dé- 
cembre 1909  —  M.  L.  Gain  a  trouvé  deux  femelles. 

Par  sa  forru(>,  cette  espèce  rappelle  beaucoup  l'espèce  Ci/f/tcreis 
Bourifri  Dad.,  qui  fut  recueillie  parM.J.  Charcot,  lors  de  sa  |)rcmière 
expédition,  près  du  rivage  de  Tîle  Booth-Wandel.  Mais  la  structure  des 
bords  antérieui'  el  ])ostérieur  des  valves,  des  soies  des  bords,  aussi  bien 
qu(!  des  canaux  porifères  présente  une  telle  dillV-rence  entre  les  deux 
espèces  qu'il  est  impossiide  de  contester  i"indt''[)endance  mutuelle  de 
celles-ci. 

3.  Cythereis  devexa  G.  W.  Miill. 
(l'I.  II,  fig.  G-20.) 

Ci/t/tcrcis  dcrcxa   Miillor    G.  W.,  Die   Ostracoden   der    deutschen   Siidpolar-Expedi- 
tion  K)0I-1'.)II3,  p.   i:;7,  Tuf.   17,  fi-,  -'j,  S. 

Les  deux  valves,  vues  de  côté  (PI.  II,  fig.  7,  8),  resseniltienl  un  peu  à  un 
quadrilatère  irrégulier  el  allongé  ;  leur  plus  grande  hauleui'  sur- 
passe la  nioiti(''  de  leur  longueur  et,  quant  à  leur  structure,  il  y  a  entre 
elles  une  assez  grand*'  dilVérence. 

Le  bord  aniérieur  de  la  valve  droile  est  beaucoup  plus  haul  (pic  le  bord 
postérieur;  il  suit  une  eourbe  assez  régulière  et  passe  par  degrés  insen- 
sibles aux  bords  dorsal  el  venli-al  ;  il  présente  aussi  une  zone  culiculaire 
el  une  zone  de  ranaux  porifères  1  PI.  11,  lig.  7,  10).  La  zone  cuticulaire  est 
assez  large  ;  son  bord  libre  est  dcnleli'  el  recouvert  de  courtes  soies 
lisses,  assez  fortes.  A  l'intérieur  de  la  zone  cuticulaire,  nous  voyons  une 
zone  grisâtre,  grossièrement  granuleuse,  en  dedans  de  laquelle  se  trouve 
la  zone  des  canaux  porifères  (PI.  Il,  fig.  10).  Les  canaux  porifères  sont 
allongés,  fusifornies,  lenlb'-s  le  plus  vers  le  milieu;  ils  paraissent  abou- 
tir à  la  limite  intérieure  de  la  zone  culiculaii-e. 


i8o  OSTRACODES  MARINS. 

Lo  bord  dorsal  des  valves  forme,  dans  la  région  des  yeux,  une  saillie 
pointue,  puis  il  descend,  fortement  incliné,  vers  le  bord  antérieur.  Der- 
rière la  saillie,  le  bord  dorsal  s'incline  suivant  une  courbe,  de  telle  façon 
qu'au  milieu  il  est  convexe  et  obtus  ;  près  de  la  saillie  et  du  bord  posté- 
rieur, il  est  concave  et  penché,  formant  avec  le  bord  postérieur  un  angle 
arrondi  (PI.  Il,  fig.  7). 

Le  bord  postérieur  des  valves  est  fortement  incliné  dans  sa  moitié 
supérieure  et  fortement  recourbé  dans  sa  moitié  inférieure  ;  à  la  limite  de 
sa  contingence  avec  le  bord  ventral,  il  y  a  un  petit  cône  pointu.  Ce  n'est 
que  dans  la  partie  courbée  du  jjord  que  la  zone  cuticulaire  s'est  déve- 
loppée, formant  trois  saillies  arrondies  se  trouvant  très  près  l'une  de 
l'autre  et  entre  lesquelles  nous  trouvons  1-1  fine  soie  (PI.  II,  fig.  7).  Il 
n'y  a  pas  de  différence  entre  la  structure  de  la  zone  des  canaux  porifères 
de  ce  bord  et  celle  du  bord  antérieur  des  valves. 

Le  bord  ventral  des  valves  ne  peut  être  vu  que  par  dedans,  car  en 
dehors  la  plus  grande  partie  en  est  cachée  par  la  paroi  de  la  valve  (Pi.  IL 
fig.  7).  Pour  le  reste,  le  bord  ventral  des  valves  est  droit. 

Le  bord  antérieur  de  la  valve  gauche  ne  paraît  pas  être  plus  haut  que 
le  bord  postérieur;  il  est  courbé,  assez  obtus  et  passe  par  des  transi- 
tions imperceptibles  au  bord  dorsal,  mais,  avec  le  bord  ventral,  il  forme 
un  angle  largement  arrondi  (PI.  II,  fig.  8).  En  ce  qui  concerne  les  struc- 
tures de  la  zone  cuticulaire,  des  soies  des  bords,  de  la  zone  des  canaux 
porifères,  ce  bord  ne  diffère  pas  du  bord  antérieur  de  la  valve  droite. 

Le  bord  dorsal  des  valves  forme,  près  des  yeux,  une  colline  saillante, 
large  et  courl)e,  un  peu  obtuse;  puis  il  descend  fortement  penché  vers  le 
bord  antérieur.  On  peut  dire  que,  partant  de  cette  colline,  le  bord  dor- 
sal suit,  en  général,  une  ligne  inclinée,  mais  il  forme,  dans  son  milieu, 
une  saillie  largement  arrondie  en  forme  de  colline,  avant  et  après  laquelle 
il  est  faiblement  concave  (PI.  II,  fig.  8).  Le  bord  dorsal  et  le  bord  posté- 
rieur forment,  l'un  avec  l'autre,  un  angle  largement  arrondi  et  obtus. 

La  moitié  supérieure  du  bord  postérieur  des  valves  est  presque  perpen- 
diculaire et  droite,  mais  sa  moitié  inférieure  paraît  être  un  peu  courbée,  et 
la  zone  cuticulaire  y  forme  cinq  saillies  assez  larges  et  arrondies.  Parmi 
les  saillies  de  la  zone  cuticulaire,   (piatrc  sont  rapprochées    l'une  de 


OSTRACODES  MARINS.  i8i 

l'autre  ol  regardent  dirccleincnt  en  arrière;  la  cin(|uiènie  se  trouve  plus 
loin,  à  la  limite  de  contact  des  bords  postérieur  et  ventral.  Entre  les  sail- 
lies des  bords  se  trouvent  des  soies  fines  (PI.  II,  fig.  8).  La  structure  de  la 
zone  des  canaux  porifères  ne  diffère  pas  de  celle  du  bord  postérieur  de  la 
valve  droite. 

Le  bord  ventral  est,  vers  le  milieu,  largement  et  (aii)lenient  enfoncé, 
mais  il  n'est  visible  ([n'en  dedans,  parce  que  la  j)ar()i  (l<;  la  valve  le 
recouvre.  Vu  en  dehors,  le  bord  ventral  de  la  valve  gauche  parait  courbe 
conmie  celui  de  la  valve  droite,  obtus  au  milieu  à  cause  de  la  pai-oi  (jui 
descend  assez  profondément  sur  le  côté  ventral  (PI.  II,  fig.  7,  8). 

Le  bord  interne  des  valves  est  relativement  large  et  partout  parallèle 
aux  bords  extérieurs.  Au  bord  interne  dorsal  de  la  valve  droite,  sous  la 
saillie  antérieure  et  l'angle  postérieur  du  bord  externe,  nous  trouvons  un 
fort  prolongement  d'occlusion  ;  au  bord  interne  dorsal  de  la  valve  gauche, 
il  y  a  un  enfoncement  d'occlusion  correspondant  au  prolongement  (|ue 
nous  venons  de  mentionner. 

Vues  d'en  haut  ou  d'en  bas,  les  valves  ressemblent  à  un  chaland,  dont 
la  pointe  antérieure  est  plus  j)ointue  que  la  pointe  postérieure  et  dont  les 
bords  latéraux  sont  un  peu  déprimés  au  milieu  (PI.  II,  fig.  6). 

Longueur  des  valves  :  Inm^,!")  ;  la  plus  grande  hauteur  :  G"*"", 7. 

La  paroi  des  valves  est  doublement  réticulée,  car  elle  j)résente  de 
grandes  aires  à  contours  prononcés  qui  ne  font  pas  saillie  à  la  surface  — 
et,  dans  ces  aires,  d'autres  plus  petites  avec  des  contours  indécis,  entre 
lesquels  on  voit,  çà  et  là,  des  embouchures  de  canaux  porifères  (PI.  II, 
lig.  OS,  II,  12). 

Chaque  valve  a  quinze  impressions  musculaires,  (|ui,  sur  cluupie  valve, 
sont  dispersées  d'une  façon  |)articulière  et  ne  sont  pas  toutes  de  la 
même  grandeur  (PI.  2,  fig.  Il,  12). 

Au  bord  inférieur  de  j'arlicle  basjii  de  la  paire  supérieure  desantennes, 
près  de  la  base,  s'élève  une  houppe  de  fines  soies.  La  paroi  du  deuxième 
article  est  très  épaisse;  le  bord  inférieur  est,  au  milieu,  courbé,  saillant, 
avec  une  houppe  de  fines  soies;  le  bord  supérieur  en  est  droit  et  porte 
des  soies  fines,  rangées  en  trois  lignes  transversales  que  séparent  des 
intervalles    égaux   (PI.    II,   lig.    \',\j.    La  pointe   distale    supérieure  du 


i83  OSTRACODES   MARINS. 

deuxième  article  pénultième  est  munie  d'une  forte  soie  spinifornie.  Au 
milieu  du  bord  externe  de  l'article  pénultième,  aussi  bien  qu'à  son  extré- 
mité supérieure  distale,  s'élèvent  deux  longues  soies  fines  et  une  longue 
soie  spiniforme.  La  pointe  de  l'article  apical  est  surmontée  de  trois  soies 
minces  et  d'une  forte  griffe  (PI.  II,  fig.  1 3). 

L'article  basai,  un  peu  falciforme,  de  la  paire  inférieure  des  antennes 
s'incline  en  haut.  La  soie  fileuse  correspondant  à  l'exopodite  a  deux 
articles  ;  son  article  basai  est  beaucoup  plus  court  que  l'article  apical  ;  il 
est  remarquablement  large,  tandis  que  l'article  apical  a  la  forme  d'un 
fouet  et  surmonte  de  beaucoup  la  pointe  de  l'endopodite  de  l'antenne 
(PI.  II,  fig.  14).  La  pointe  distale  intérieure  du  premier  article  de  l'endo- 
podite porte  une  longue  et  forte  soie.  Le  deuxième  article  est  remar- 
quablement long;  vers  le  milieu  de  son  bord  extérieur,  il  présente  des 
soies  fines  transversales  et  deux  longues  soies  vers  son  tiers  distal. 
Vers  le  milieu  du  bord  interne,  nous  trouvons  deux  soies  simples  et  une 
soie  sensorielle  ;  à  la  pointe  distale  interne,  il  y  a  une  petite  soie  simple. 
L'article  apical  est  muni  d'une  petite  griffe  latérale  et  d'une  plus  grande 
griffe,  à  sa  pointe  (PI.  II,  fig.  14). 

La  lame  branchiale  du  palpe  mandibulaire  est  représentée  par  deux 
longues  soies  surgissant  d'une  petite  saillie.  Près  de  la  pointe  distale 
interne  de  l'article  basai  s'élèvent  une  soie  et  une  épine  sensorielle.  Le 
deuxième  article  porte  deux  soies  plumeuses,  le  troisième  une. 
L'article  apical  n'atteint  que  la  moitié  de  l'épaisseur  du  précédent  et 
est  muni  de  deux  longues  soies  en  forme  de  griffes  (PI.  II,  fig.  16). 

La  pointe  distale  externe  de  l'article  basai  du  palpe  maxillaire  est 
pourvue  d'une  courte  soie  lisse  et  d'une  soie  remarquablement  longue, 
assez  forte  et  plumeuse  d'un  côté.  L'article  apical  est  très  court, 
presque  aussi  épais  que  long;  à  sa  pointe,  se  trouve,  parmi  des  soies 
courtes,  une  forte  épine  en  forme  de  griffe  (PI.  II,  fig.  15,  17),  Les 
prolongements  masticatoires  maxillaires  sont  minces  et  presque  de  même 
longueur  ;  la  pointe  du  prolongement  supérieur  possède  —  outre  les 
soies  —  deux  griffes  lisses.  Les  soies  de  l'appendice  branchial  sont,  à 
l'exception  de  deux,  également  fortes  (PI.  Il,  fig.  15). 

Les  trois  paires  de  pattes  grandissent  de  telle  sorte  que  la  première 


OSTRACODES  MARINS.  183 

est  la  plus  courte,  la  Iroisièinc  la  plus  longue,  cette  dernière  étant  pour- 
vue d'une  couronne  de  soies  au  bord  apical  des  deux  derniers  articles 
(PI.  II,  fig.  18-20).  La  grille  qui  se  trouve  à  la  pointe  de  chaque  patte  est 
faiblement  recourbée,  falciforme,  lisse.. 

Au-dessus  de  l'orifice  anal,  il  y  a  deux  petites  épines  lisses.  L'appendice 
furcal  est  représenté  par  2-2  soies,  dont  Tune  est  longue,  l'autre  moins 
(PI.  II,  fig.  9). 

Habitat  :  Port-Circoncision,  île  Petermann,  où,  le  10  octobr<>  I90!>, 
M.  L.  Gfii/t  n  captur»'  une  femelle,  par  une  profondeur  de  ('»  mètres. 
Cette  femelle  uni([ue  fut  mise  à  ma  disposition,  et  j'y  ai  trouvé  deux 
exemplaires  des  Colhufnidjisis  suhglohosa  Dad.  collés  à  rinléricnr  di' 
ses  valves. 

Le  mâle  de  cette  espèce,  recueilli  par  la  Deutsclio  Siidpolar-E.tpedi- 
fio/i  /90l-lf>0:]  dans  les  environs  de  la  Gaussstation  (O.jo  de  latitude 
sud  <'t  90°  de  longitude),  fut  décrit  par  M.  G.  W.  Mïdler  (Cf.  «  Vorkom- 
meu  :  Gaussstation,  ein  (^f,  dt<'i  leere  Schalen,  diverse  Larv<>n  »,  dans 
Oslnirodender  (lentschen  SudpoUir  Expédition  10QI-I903,  p.  138). 

P.ir  la  forme  de  ses  valves,  il  est  évident  que  la  femelle  dont  nous 
venons  de  faire  la  description  correspond  au  mâle  décrit  par  G.  W.  Mïdler 
el  n'en  dilÏÏMi^  ([ue  par  certains  détails.  D'abord  il  y  aune  difterence  entre 
les  deux  exem|)laires  au  point  de  vue  des  saillies  du  bord  postérieur  des 
valves,  car  les  pointes  des  saillies  des  mâles  sont  dentées,  tandis  que 
cell(>s  des  femelles  que  nous  venons  de  décrire  ont  une  pointe  lisse.  Une 
autre  différence  consiste  en  ce  que  la  paroi  des  valves  du  mâle  (>st  seule- 
mentsimplement  réticulée,  ayant  des  aires  à  des  contours  indécis  ;  la  paroi 
des  valves  de  la  femelle  est,  au  contraire,  doublement  réticulée  et,  parmi 
ses  aires,  les  grandes  ont  des  contours  bien  ()rononcés.  En  outre,  la  paroi 
des  valves  du  ui.Ue  ne  descend  —  de  côté  —  pas  autant  que  celle  de  la 
femelle  et  ne  recouvre  pas  le  bord  ventral.  Les  différences  que  je  viens 
de  citer  ne  sont,  à  mon  avis,  (|ue  des  traits  caractéristicpies  se  rapportant 
au  sexe. 


EXPLICATION    DES   PLANCHES 


Fig.     1. 


Fis 


PLANCHE  I 

Pamdoxostoma  Galni  Dud.  cf.  Valve   droite,  face   externe.    Reich.,  Oc.  G, 

obj.  2. 

—     cf.  Valve  gauche,    l'ace  externe.  Reich.,  Oc.  G, 

obj.  2. 
_  —        —     cf.  Valve  vue  d'en  haut.   Reich.,  Oc.  G,  obj.  2 

_  _        _     9.  Valve  vue  d'en  haut.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  2 

—        —     (f.  Impressions  musculaires.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4 

_  —cf.  Ouverture  de  la  bouche.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4 

_  _        —     Ç.  Valve  droite,  intérieur.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  2 

—        _     9.  Valve  gauche, intérieur.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  2 

—         —     (f.  Antenne  supérieure.   Reich.,  Oc.  G,   obj.    4 

—         —     cf.  Antenne   intérieure.   Reich.,   Oc.   G,    obj.  4 

_  —        —    cf.  Tête,  mandibule  et  maxille.  Reich.,   Oc.  G, 

obj.  4. 
_  —        —    (f.  Organe  pénicilliforme.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 

_  _        _     9.  Partie  anale.  Reich.,  Oc.  6,  obj.  4. 

—     ^.  Organe  de  copulation.   Reich.,  Oc.  0,  obj.  4. 

_.  —        —     cf.  Maxille.,  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 

lg_  _  —        —     cf.  Trois  paires  de  pattes.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 

_  —        —     (f.  Endosquelette   des   trois    paires    de    f)attes. 

Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 

pjo-.  20.  —  —        —     cf  •  Grille  apicale  de  la  troisième  paire  de  pattes. 

Reich  ,  Oc.  G,  obj.  7. 
Cythereis    consors      Dad.     9.  Valve  droite,  extérieur.  Reich.,  Oc.  0,  obj.  2. 

_  —     9  .  Valve  gauche,  extérieur.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  2. 

_  —  —     9.  Maxille.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 

_  —  —     9.  Partie  anale.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 

—  —     9-  Antenne  supérieure.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 

_  _  —     9.  Mandibule.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 

_  —  —     9-  Impressions    musculaires.    Reich.,    Oc.     G, 

obj.  4. 
_  _  —     9-  Valve  vue  d'en  haut.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  2. 

PLANCHE  H 

Cythereis      consors      Dad.     9.  Rord    antérieur   de   la    valve    droite,  côté 

interne.  Reich.,  Oc.  i,  obj.  7. 

—     9.  Antenne  inférieure.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 

9.  Trois  paires  de  pattes.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 
.    9.  Valve  vue  d'en  haut.  Reich.,  Oc.  7,  obj.  1. 
9.  Valve   droite,    extérieur.    Reich.,    Oc.   2, 
obj.  2. 


Fig. 

3. 

Fig. 

4. 

Fig. 

5. 

Fig. 

6. 

Fig. 

7. 

Fig. 

8. 

Fig. 

9. 

Fig. 

10. 

Fig. 

11. 

Fig. 

12. 

Fig. 

13. 

Fig. 

14. 

Fig. 

15. 

Fig. 

IG- 

Fig. 

19. 

Fig. 

21. 

Fig. 

22 

Fig. 

23. 

Fig. 

24 

Fig. 

25 

Fig. 

26 

Fig. 

27 

Fig.  28. 


Fis 


Fig. 
Fig. 
Fig. 
Fig. 


3-5.  —  —  — 

G.  Cyl/iereis  devexa  G.-W.  Mlii 
7.  —  —  — 


EXPLICATION  DES   PLANCHES.  185 

Fig-.     8.  Cyt/iereis  devexa  G.-W.  Mïdï.   Ç.  Valve    gauche,  exlérieur.    Reich.,   Oc.  G, 

obj.  2. 
Fig'.     0.  —  —  —  9-  Partie  anale.  Reicli.,  Oc.  (5,  obj.  4. 

Fig'.  10.  —  —  —  9-  Bord   antérieur  de    la   valve   droite,    côté 

interne.  Reich.,  Oc.  1,  obj.  7. 
Fig.  11.  —  —  —  9-  Impressions  nnusculaires  de  la  valve  droite. 

Reich.,  Oc.  0,  obj.   'i. 
— .  —  9-  Impressions    musculaires     de     la     valve 

g'auche.  Reich.,  Oc.  6,  obj.  4. 

—  —  9-  -Vntcnne  supérieure.  Reich.,  Oc.  0,  obj.  4. 

—  —  9-  Antenne  inférieure.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 

—  —  9.  iMaxille.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 

—  -  9-   Mandibule.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 

—  —  9-  Palpe  de  la  niaxille.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  7. 

—  —  9  •  Trois  paires  de  pattes.  Reich.,  Oc.  G,  obj.  4. 


Fig. 

12. 

Fig. 

13. 

Fig:. 

14. 

Fig. 

15. 

Fig-. 

IG. 

Fig. 

17. 

Fig. 

IS-'.^O. 

Expédition  Charcot.  —  Daday.  —  Oslraoodcs  iiiaiiiis.  a-i 


Deuxième  Expédition  (TiarcoL  <  E  Daday  de  DeéS 


PI  1 


E    Dadav"  del. 


Imp  L  Lafontaine.Pans 


BoiscTOTitiei"  lit>i 


Ostracodes    marins 


Masson  &  C"  Editeurs 


Deuxième  Expédition  (liarcot   (  E  DadâV  de  Deés  ) 


PI   11 


E.  Daday  cLel 


Imp  L  Lafontaine  Pans 


BoïBcrontier  hth 


Ostracodes    marins 


Maason  8c  C"  Editeurs 


PHYLLOPODES  ANOSTRACÉS 

Par  E.  Daday  de  DEÉS. 


Sp.  Branchinecta  Gaini.  l)a<i. 

(Kig.    I,  "-7.1 

Jlraiuliinecla     Gaini    Daihiy    K.    de,     Quelques    Phyllopodcs     anosliacés    nouveaux. 
Ann.  Se.  A'a/.  ZuuL,  !)«  séiie,  l.  XII,  p.  242,  fig.  1. 

Mas.  —  (lorpus  subcrassuni,  dimonsionilnis  s<'cundiuii  loralitates  sat 
vîiriabililjus.  Ti'uncus  loni^itiulinc  abdominis  sino  corcopodilms  plus 
niiiiiisvc  brcvior,  sei;rnentis  in  su|)erlicio  politis.  Abdomen  novom  segmen- 
taluin,  Irunco  multo  gracilius,  sognicntis  cylindricis,  diverse  longis. 
Segmenta  (i-H  abdominis  multo  longiora  quam  lata,  longitudiiiem  segmen- 
toruni  reterorum  nnillo  s<'pcr;iiitia.  Segmenta  i-8  pro|)re  marginem  poste- 
riorem  in  lalere  utroquc  diseo  verrucoso,  seta  sensoria  armato  vestita 
(fig.  I,  l).  Segmenlum  ullimum  abdominale  in  medio  marginis  posterioris 
l)ilobatuni. 

(lercopodes  cnsiformes,  artieulatione  distincta  a  segmenlo  abdominali 
ultimo  disjuncti,  longitiulinem  articuii  abdominis  ultimi  nnillosuperantes, 
sed  longitudinem  arlicuiorum  anlecedenlium  duorum,  simul  junclorum 
Miullo  non  attingentes,  sat  angusti,  apicem  distaleni  vei'sus  sensim  attc- 
niiali,  marginibus  dense  u'ijualilerque  setosis  (fig.  I,  h. 

(laput  tVonte  inermi,  late  arouata.  Antenn;e  superiores  liliroi'ines,  l'ère 
longiludine  artieuli  basalis  anteiinaruni  inferiorum  in  margine  interiore 
ulcinKpie  serrubilie  (lig.  I,  a\,  apice  subclavaceo,  setis  \  longiusculis 
marginalibus  l)aciilis(pie  minutis  sensoriis  ;ipicalibus  armato  (fig.   \,  g). 

Articulus  i>asalisanleniiai'iim  inreiidiiiin  subcrassns,  in  parte  proxiinali 
subgeiiicuialus,  in  margine  inleriore  vel  aiiteriore  cai'inatus,  carina  in 
latere  dorsali  et  in  margine  denticulata  (tig.  I,  a,  r  .  Ai'liciiliis  apicalis 
antennarum  inferiorum    arliculd    basali    brevioi-,    siil)labiriiriiiis.    apice 

E.rprUition  Charcol.  —  Uviiav.  —  l'li\  llujiOili's  iino.>tiaci'S.  2i' 


i88  PHYLLOPODES  ANOSTRACÉS. 

acuminato,  acuiiiinc  inirni-sum  curvato  (fig.  1,  (i,r},  in  laterc  cxteriore  vel 


Fig.  1.  —  lirancliiiii'cld  (iiiiiii  —  a,  o'  eapul  supra  visuiii,  1-S:  b,  Ç  caput  supra  visuiii,  1-8  ;  c,  cf  dinii- 
diuni  capilis  suprii  visurii,  lioich.  Oc.  I,  Obj.  o;  d.  o'  anlenna  inlciiur  a  lafeie,  Reich.  Oc.  1,  Obj.o; 
e,  o"  antenna  iufei-ior  a  latcre  inlerioi-o,  Reich.  Oc.  I,  Obj.  o  ;  /",  cJ  labruin,  Ri/ich.  Oc.  I,  Obj.  o  ; 
g,  C  pars  apicalis  antenn.i'  superioris.  Reich.  Oc.  I,  Obj.  1.  ;  /*,  o'  pes  primi  paris,  Reich.  Oc.  I,  Obj.  o: 
i,  cf  pes  7  paris,  Reicli.  Oc.  I,  Obj.  o  :  A-,  o'  pes  11  paris,  Reicli.  Oc.  I,  Obj.  o  ;  ^  cf  segmenta  duo 
abdominis  ulliraa  cuiii  cercopodibus,  1-8;  m,  cf  pénis,  Reich.  Oc.  I,  Obj.  o  ;  «,  cf  pes  prinii  paris, 
Reich.  Oc.  I,  Obj.  o  :  o.  ç  pes  0  paris,  Reich.  Oc.  1,  Obj.  o;  p,  Ç  pes  11  paris,  Reich.  Oc.  I,  Obj.  o; 
7,  9   abdomen  cuni  sacrulo  ovigero  el  cercopodibus  a  latere  diirsali.  1-8. 

posterioro  convexus,  in  iatero  inleriore  vel  antoriore  concavus,  sicut 
excavatus  (fig.  1,  e),  in  silu  diverse  forma  variabili  (fig.  1,  c-e),  superficie 
dilule  graniilosa. 


PHYLI.OPODES   ANOSTRACÉS.  189 

Oculi  |»i'(liinfulati  ïvrr  lonii,itu(lin<'  dimiclia  antcnii.iniiii  su|)('ii(iruin, 
ca[)itul()  in  siipcrlicic  hi'vi.  Labruiii  in  lalei'ibus  valdc  sliniialinn,  ;ini;iilis 
posticis  l'otiuidatis,  supciTiiic  dense  sotosa,  processii  niari^inis  postei'ioris 
breviusculo,  inernii  (lig.  1,  /). 

Podos  structura  suhsiniili.  l'edes  1-10  paris  lamina  branchiali  majus- 
cula,  in  niarj^inibus  rotundatis  seri-alo-donticulata  lif;.  1,  />.  /'),  |)edes 
vercj  11  paris  lamina  brancliiali  r-ndinienlaria,  solnm  liiliei'cnluin  parvuni 
formante.  i*edes  1-10 paris  sacrulo  lirandiiali  liene  evolnto  in  marjuinibus 
integro,  digitiformi,  coiniilanato  (  lig.  1,  //,  />,  pedes  voro  I  1  paris  sacculo 
brancliiali  rudimentario  ^iig.  1,  /,).  Endopoditum  pedum  {trimi  paris 
exlrorsum  reirorsumqne  prodnctum,  utcunque  cunéiforme,  angulo  acuto 
rolnndalo,  marginibus  redis,  declivibns.  iMargo  poslerior  v<'l  inferior 
endopoditi  aculeatus,  acnb'is  sensini  crescenlibus,  in  latere  inleriore 
minute  selosis.  Angulus  endopoditi  selis  i  longiusculis,  acub'iformibus 
in  margino  inferiore  minute  setosis.  Margo  exlerior  endopodili  setosus. 
solissimplicibus,  sensim  decrescentibus.  Exopodilum  latiusculum,  longi- 
tudinem  dimidiam  pailis  cetera'  non  attingens,  marginibus  crenulalis, 
sat  dense  setosis  (fig.  1,  //).  Enditatria  late  coniformia,  in  apice  aculeata, 
in  marginibus  setis  2-3  longis  armata. 

Pedes  ceteri  (2-10)  pedibus  aiilei'ioi'ibns  posterioriliusque  (11  paris) 
majores,  structura  parinn  divergente.  Endopoditum  nb  inupie  iiineiforme 
postice  producluni.  margine  posteriore  declivi,  acub'alo,  aiigubi  acntius- 
cub)  rotundato,  margin<'  exh-rioïc  recio,  setoso.  l'ixopodilnm  in  niecUo 
vakb'  dilatatum,  apice  cbslali  sal  bile  rolundab),  niai'giniiius  (  rennbilis  sat 
dense  setosis,  bjngitudine  diniidia  partis  cetera' (tig.  1,  /). 

Endopoditum  pedum  I  1  paris  eeb'ris  ninlto  minorum  parnm  produclum, 
angulo  disb-ili  bilinscub)  rdliMKhilo,  margine  exb'riore  in  pai'le  superiore 
|tarum  sinnalo.  Exopodilum  aciile  leiiiiinalnm,  bjugilnibnem  dimidiam 
partis  cetera'  nuilto  supcrans  (lig.  1 ,  /,|. 

l'enis  basin  inins  lidx-rcnb)  conifoi'nn,  bdo,  in  a|>ice  rotundato.  Arti- 
cnbis  l)asalis  pénis  in  paiMe  b'rlia  proximab  marginis  inl(>i'ioris  processu 
coniformi  parvo.  in  mai'gine  exb'iinre  [irope  .-ipiceni  Inbercnii»  acnb'is 
minutis  veslito  armalns  Jig.-l,  ///  . 

Longiliido  totalis  a  fronte  usqne   ad  a(jiceni  cercopo(him  I  1-1.S,2  mm.  : 


igo  PHYLLOrODES   ANOSTRACES. 

loiii^itudo  triinci  0-8  mm.  ;  lonyitudo  abdominis  5-9  mm,;  longitudo  c&v-^ 
copodum  1-1  ..2  mm. 

Femina.  —  (lorpus  dimonsionibus  maris  superans.  Triincus  luiif^iludine 
abdominis  sine  cercopodibus  paiiim  brevior.  Sc5j;menta  9-1 1  thoracalia 
in  angulo  posteriore  utrinque  processu  parvo  pleiirali,  coniformi.  Abdo- 
men trunco  gracilius,  cylindricum,  superficie  dilate  granulosa.  Segmenta 
abdominis  anteriora  fere  œquilonga.Segmentum  génitale  prinmm  angulo 
posteriore  utrinque  producto,  lobum  conicum  formante.  Segmentum 
génitale  secundum  in  lateribus  postice  extrorsumque  productum,  et  in 
processu  brevi,  coniformi,  granuloso  exeuns  (fig.  1,  y).  Segmentum  abdo- 
minale tertium  in  margine  posteriore  supra  in  processum  brevem, 
utcunque  aculeiformem,  granulosum  productum.  Segmenta  'ô-l  prope 
marginem  posteriorem  utrinque  disco  verrucoso,  setam  sensoriamgerente 
vestita.  Segmentum  abdominale  ultimum  longitudineni  dimidiam  arti- 
culiantecendentis  multo  superante,  in  medio  marginis  posterioris  bilo- 
batum. 

Cercopodes  ensiformes,  apicem  versus  sensim  atlenuati,  longitudinem 
segmenti  antecedentis  multo  superantes,  articulatione  distincta  a  seg- 
inento  abdominis  ultimo  disjuncti,  marginibus  dense  aH|ualiterque 
setosis(tig.  i,  c/;. 

Caput  fronte  late  rotundata,  inermi.  Antennœ  superiores  longitudine 
antcnnarum  inferiorum,  filiformes.  Antenna;  inferiores  coniformes, 
acuteterminatff',  in  medio  marginis  interioris  lobo  rotundato,  in  margine 
exteriore  utcun(]ue  unduiata-  in  latere  dorsali  parum  inflata>.  Oculi 
pedunculati  longitudinem  dimidiam  antennarum  superiorum  mullo  supe- 
rantes (fig.  1,  h). 

Pedes  structura  maris  subsimili.  Lamina  branchialis  sacculusque 
branchialis  peduni  1-10  paris  pcdnm  maris  similes,  pedes  11  pa- 
ris   sacculo     brancbiali    rudimentario,      lamina     liranchiali     carentes 

Endopoditum  pednm  ommium  postice  soluni  mediocriler  productum. 
Endopoditum  pediim  primi  paris  extrorsum  productum,  margine  pos- 
teriore in  medio  sinuato,  setoso  (fig.  1,  //).  Endopoditum  pedum 
medioi'um   (2-10  paris)  marginibus  late  rotundatis  (fig.    1,  0),   pedum 


PHYLLOPODES   ANOSTRACÉS.  191 

deniquc   1 1  paris  nuiii;ii)('  interiore  rotuiidalo,  exteriore  vero  subrecte 

(fig-i,y>). 

Exopoditum  pcdiiin  primi  paris  longitudinc  tortia  partis  cetera*,  peduin 
medioruni  lougitudiiic  diinidia  |)artis  (('tera'.  pcduiii  d('ni(]iic  ]  I  paris 
longitudinein  diinidiam  paris  cetoraî  supcrans  (fii;.  I,  n,  o,p]. 

Sacculiis  ovigor  laie  fusiformis,  apicc  posloriorc  acuto,  loiii^itudine 
fere  scgmcntoruni  ii  alidoniinis  aiileriorum  sirnul  junctoruin  ffii:,.  I,  yi. 
Ova  iiitra  \  itam  virosceiitia. 

Longiludo  totalisa  IVontc  usquc  ad  apiceni  cercopodum  18-20  mm.; 
loni^itiido  h'unci  8  min.;  loiii^itudo  abdominis  9-10  mm.;  ioiif^itiido 
corcopodum  l,;}-l,.>  mm.;  longitudo  sacculi   ovif^eri  '>  mm. 

Patiua  :  liisula  l'etennami  (Siind)  et  insula»  parvji'  propo  insulam 
Petermann  in  regione  polari  antarctica.  Specimina  numerosa  collegit 
D.  L.  Gain,  memhrnm  expeditionis  antarctica^  a  Uomino ./.  Chm'rot 
directee,  anno  1!M)!I,  diebus  7-12  mensis  februarii,  preeterea  dicbus 
1,  î),  7,  13  mensis  Martii. 

Cette  nouvelle  espèce  est  dédiée  à  M.  L.  Gain,  qui  l'a  découverte  au 
cours  de  la  campagne  du  u  Pourquoi  l*as?  »  dirigée  par  M.  .Ican  Charcot. 
C'est  la  seule  du  sous-ordre  des  Phyllopoda  anostraca  comuie  (l(>  nos 
jours  dans  la  régione  antarctique  ;  elle  lut  trouvée  par  fio»  10'  31"  de  lati- 
tude méridionale  et  OO»  32'  30"  de  longitude;  occidentale  (méridien  de 
Paris).  Elle  semble  être  bien  fréquente  là-bas,  car  M.  (iain  en  recueillit 
de  nombreux  exemplaires  dans  diverses  localités,  et  ces  exemplaires 
ne  présentaient  entre  eux  que  des  diiïérences  de  grandeur.  Les  exem- 
plaires provenant  df  l'île  Petermann  sont  les  plus  grands,  ceux  des 
îlots  voisins  les  plus  petits.  D'après  les  notes  de  M.  Gain,  la  vie  de  cette 
espèce  dure  deux  mois  (février,  mars),  et  des  exemplaires  vivants  furent 
pris  dans  les  îlots  environnant  l'île  Perlermann  sous  une  couche  de  glace 
de  i  à  7  millimètres  d'épaisseur.  LaBranchinecta  Gaini  re|)résente,  dans 
la /oneantarclique,  deux  espèces  arctiques,  Artemiella  Skorikowi  et  la 
Branchinecta  Tolli,  dont  la  première  vit  au  67»,  la  seconde  au  08°  de 
latitude  septentrionale. 

La  Branchinecta  Gaini  nous  rappelle,  [)ar  la  structure  de  l'article  basi- 


ir)2  PHYLLOPUDES   ANOSTRACES. 

lairc  (les  antennes  inférieures  du  mâle,  la  Branchinecta  païudosa 
(0.  F.  U.)  ;  par  la  structure  de  l'article  apical  des  antennes  du  mâle,  la 
Branchinecta  Lindahli  Pack  et  la  Branchinecta  coloradensis  Pack  ;  enfui 
les  petits  prolongements  pleuraux  des  sej^ments  !>-l  1  du  tronc  de  la 
femelle  nous  rappellent  la  Branchinecta  ToUi  iCi.  0.  Sars). 


DEUX  IM  l  SOIRES  NOUVEAUX 

DE  LA  i;i:(iroi\  ANTAUcrrouE 

Par  E.  Daday  de  DEÉS. 


.M.  .).  (lliarcol  ;i  recueilli  peiidjinl  ses  voyaf;os  l'.-iils  (mi  I!M):5-I1)0"i  ol 
li)OS-l!>00,daiislaréj;ioii  aiil;u(ti(iiic,  aussi  quol(|ues(  ►slracodesque  M.  L. 
liouvior,  profosscur  au  Muséum  d'Histoire  Naturelle  de  Paris,  a  hieii  voulu 
communiquer  à  l'auteur.  En  étudiant  ces  Ostracodes,  i'auteura  eu  la  chance 
de  découvrir  sur  deux  individus  deux  nouveaux  Infusoires  provenant  de 
la  l'aune  antai'cli(|ue  et  doni  voici  les descriplions. 

1.   Cothurniopsis  antarctica  iJail. 
(l-'i^-.    I,   rt,  C.) 
Co//iunii(i/isis  inihirrlicd  Dmlay,  !•'.  île,  Deux  Inlusoires  nouveaux  ilc  la  réjiioii  aiitaro 
li(|iii'.  Alla/.  /\o:/n/i.  l'.tll,  I.  XI,  \>.  HT,  lis-.  1. 

La  logctte  a  la  foi-me  d'un  entonnoir  se  rétrécissant  fi;radueliement  vers 
la  liase  ;  sesdeux  laces  sunl  laiilôt  pr(>s(puMiniformémentdroites  (Tig.  1,  a), 
tauldl  l'une  esl  ;i  peu  près  droite  el  l'autre,  [xMil-èlic  la  l'ace  dorsale, 
pkisou  nidiiis  légèrenienl  ai'cpn'e  (ii:;.  I  ,  h,  r  ,.  L'ouverture  de  la  loi;etle  est 
tronquée,  circulaire,  avec  un  diamètr<' de  Onin\03.  Sa  base  est  excavée,  et 
cette  excavation  sei't  à  l'iusertiou  du  pédoncule  (lii'-.  1,  //,  li,  '■);  I:'  paroi 
de  la  loj^ette  y  esl  [)rolon^('e  iiu  peu  en  arrière  ets'appTHpie  sur  les  deux 
côtés  du  pédoncule. 

La  paroi  de  la  logette  est  décolorée,  lrans|)arente,  sans  aucune  structure  ; 
sa  moitié  ajjicale  présente^  des  iuq)ressions  annulaires,  dont  le  nomlire 
varie  d<>   I  à   \.  Elles  sont  assez  larges,  (Vi"»,(KMi  à  ()">'", 0()!l. 

La  loi;elte  est  de  ()">m,0;')  l-0"i">,()()  (U?  lonj;,  avec  uu  diamètre  niaxiniuni 
de  0'"m,03,  mais  à  la  hase,  près  de  l'insertion  du  pédoncule,  son  diamètre 
n'atteint  que  Om"i,OUS-0>nm,01 . 

Erpédition  Charcof.  —  Du»av.  —  Ul-ux  Iiit'tisoiies  nouveaux.  ■-''' 


jg^  DEUX  INFUSOIRES   NOUVEAUX. 

Le  pédoncule  est  partout  d'égale  épaisseur  et  paraît  être  formé  de  libres 

lont^itudinnl(<s.  droHes,  mais  ilexil^les,  tandis  qu'à  sa  surface  on  remarque 

de  très  fines  fibres  circulaires  disposées 
à  dillërentes  distances.  La  longueur  du 
pédoncule  est  un  peu  variable,  0n^'n,04- 
0mm  o;;  ;     son     épaisseur    varie    entre 

0mm^007et0mm^00(). 

La  structure  du  corps  ne  présente  rien 
de  remarquable.  On  peut  reconnaître 
cependant  b'  noyau  plus  ou  moins 
arrondi  (fifi,.  1 ,  n,  r). 


Fig.  1.  —  Colhurniopsis  aiilarclica  Dad. 


L'auteur  a  trouvé  neuf  logettes  de  cette 


espèce  fixées  sur  le  corps  et  les  extrémités  d'un  Ostracode  marin  [Plulo- 
medes  lœvipes  Dad.)  récolté  près  de  l'îb^  Rootb-Wandel. 


2.  Cothurniopsis  subglobosa  Dad. 

(Fig-,  :.^  a,  h.) 
Cothurniopsis  suhglohnsa  Daday  E.  de,  loc.  cit.,  p.  98,  fig.  2. 

La  lo}i,ette  ressemble  à  une  outre  arrondie,  plus  sensiblement  rétrécie 
un  peu  avant  l'ouverture  (fig.  2,  a)  ousans  un  tel  rétrécissement anté-apical 
(fig.  2,  b).  L'ouverture  est  circulaire,  droite  avec  un  diamètre  variant  entre 
Qmm  028  et  Qn^nijOGi.  Lcsdeux  faces  de  lalogette  sont  faiblement  arquées; 
sa  base  ne  présente  qu'une  faible  excavation,  où  est  inséré  le  pédoncule. 

La  paroi  de  la  logetteest  transparente,  sans  aucune  structure  ;  sa  longueur 
est  0inm,04:i  à  0mm, o:j  avec  un  diamètre  de  O^m^Oifi  à  O^m^OoS. 

Le  pédoncule  est  partout  d'égale  épaisseur  (fig.  2,  h)  ou  un  peu  plus 
épais  près  de  son  insertion  à  la  logette  (fig.  2,  a)  ;  il  paraît  être  formé  de 
fibres  longitudinales  flexibles  et  peu  arquées  et  présente  à  sa  surface  de 
très  fines  fibres  circulaires  qui  se  trouvent  à  dillërentes  distances.  Sa  lon- 
gueur est  de  Oinm,035  à  0mm^037,avec  une  épaisseur  de  O^m^oO-'j. 

L'auteur  a  trouvé  dans  une  logette  deux  individus  assez  petits  et,  dans 
une  seconde  logetle,  un  seul  individu  beaucoup  plus  grand  (fig.  2,  a,  h). 
Il  n'est  pas  impossible  que  les  deux  premiers  individus  enchâssés  dans  la 
même  logelte  soient  les  produits  d'une  division  complètement  terminée. 


DEUX  INFUSOIRES  NOUVEAUX.  195 

tandis  que  le  second  individu  solitaire  soit  un  exeniplaiie  |jrèt  à  se  diviser. 

Le  plasma  inégalement  granulé  renferme  un  noyau  falciforme 
(fig.   2,  a,  h). 

Les  deux  exemplaires  (iiii  ont  servi  à  cette  description  ont  été  trouvé 
dans  l'intérieur  de  la  carapace  d'un  nouvel 
Ostracode  marin  appartenant  au  genre 
Cyllierds  et  capturé  près  de  Port-diroonci- 
sion  (île  F^eterman),  dans  uik'  profondeur 
de  6  mètres. 

Les  deux  nouvelles  espèces  décrites  ci- 
dessus  sont  tellement  caractérisées  par  la 
forme  de  la  logette  et  par  la  longueur  du 
pédoncule  qu'on  ne  peut  les  comparer  avec  aucune  espèce  connue  jusqu'à 
présent.  La  ('ofharnioiisis anffu'rf'ufi ,  avec  sa  logetteannelée,  se  rapproche 
un  peu  de  C  ('ohni  (S.  K.);  mais  les  impressions  annulaires  de  la  première 
espèce  sont  situées  dans  la  partie  apicale  et  celles  de  la  seconde  dans  la 
partie  basale  de  la  logette. 

On  n'a  connu  jusqu'à  présent  que  8  espèces  (6  d'eau  douce  et  2  de  la 
mer)  du  genre  Cothurniopsis  Entz,  qui  se  trouvent  à  peu  près  toutes  sur 
des  Entomostracés  ou  d'autres  animaux  aquatiques  (AslacHs)  et  y  vivent 
en  symbiose  ou  en  commensalisme.  Avec  les  deux  espèces  décrites  ci-des- 
sus, le  nombre  total  drs  ('of/iurniojisls  monte  à  10  t^t  (m'Uh  des  espèces 
marines  à  i. 


Fis.  2. 


Cothurniopsis  subr/tohosa  Dad. 


COPEPODES   PARASITES 

Par  A.   QUIDOR: 


Les  (;o|)(''|)()d('s  païasilcs  recueillis  |)ai'  le  IK  Jacques  Liouville  dans 
rAntat(ti(|ue  ajipartienneiil  aux  fleures  l'enella,  Lerun-n  et  lha<hi<'lia, 
représentés  tous  trois  par  des  espèces  nouvelles  : 

Peiu'lla  antarctifd  :  /'.  Chtircdll  :  P.  lÀouv^Uci. 

L.    Go(lf'rt)i/i. 

IL   (iauii. 

Mais  /'.  nnlarctica  est  à  |)eu  près  identique  à  une  Penelle  recueillie 
jjar  }\.  Loiauchet  sur  un  llun]|)l)ack  capturé  à  Kerguelen  et  décrit  dans 
une  note  préliminaire  comme  /'.  halœnoiitcni'  (  K.  et  I).^. 

La  diversité  et  l'ahondance  des  récoltes  faites  par  le  W  J.  Liouville 
nous  ont  permis,  en  ellet,  de  préciser  les  idées  exposées  dans  cette  note 
et  de  tenter  une  revision  partielle  du  j^enre  Penella. 

FAMILLE  DLS  LERNzEI/LE. 

Genre  Penella  (Oken), 

Le  f;enre  Poirlht  conq)rend  les  Lermr'idœ^  caractérisés  par  la  division 
du  corps  en  trois  jiarties  :  tèt(!,  thorax,  ahdomen  nettement  dilVérenciés. 

La  tète,  à  peu  près  sphérique,  présente  ventralenient  deux  antennes 
rudimentaires  et  une  réj^ion  buccale  couverte  d'appendices  chitineux  plus 
ou  moins  ramifiés.  Elle  porte  en  arrière  des  appendices  désignés  sous  le 
nom  (le  cornes  céphaliques.  Il  existe  toujours  des  cornes  latérales  dirigées 
le  plus  soiivciil  d'avaiil  eu  anièic  l't  doiil  li'  (lt''\('l(i(i|iciiicnl  varie  non 
seiilciiicnt  avec  l'csprcr,  mais  ciicniT  avec  l'individu  ((insidcic.  Il  peut 
exister  dorsalemeul  une  corne  iiurali'. 

Expédition  Charcot.  —  Ouinoii.  —  CopOpodcs  parasilis.  2-) 


igS  COPÉPODES   PARASITES. 

La  région  thoracique  présente  trois  ou  quaire  paires  de  pattes  nageuses 
rudimentaires  généralement  biramées.  Cette  région  se  prolonge  par  une 
partie  grêle,  le  cou,  dépourvu  de  toute  trace  de  segmentation  et  d'appen- 
dices. Puis  vient  le  segment  génital,  également  cylindrique,  mais  dun 
diamètre  beaucoup  plus  grand.  11  porte  en  arrière,  sur  la  l'ace  dorsale,  les 
orifices  de  ponte  d'où  sortent  deux  longs  sacs  ovigères  filiformes. 

Le  segment  génital  peut  êtr<'  considéré  comme  le  premier  segment  de 
l'abdomen.  Celui-ci  se  rétrécit  brusquement  en  arrière  des  orifices  de 
ponte  et  se  termine  par  deux  jjetites  pointes  coniques,  entre  lesquelles 
s'ouvre  l'anus.  Il  porte  latéralement  des  appendices  simples  ou  ramifiés 
qui  recouvrent  plus  ou  moins  sa  face  dorsale.  La  région  abdominale 
rappelle  assez  bien  l'aspect  d'une  plume  dont  l'abdomen  serait  le  rachis  et 
les  appendices  ramifiés  les  barbes  et  les  barbules. 

Les  barbes  sont  fixées  directement  sur  l'abdomen  ;  elles  portent  les 
barbules  primaires  sur  lesquelles  s'insèrent  les  barbules  secondaires, 
donnant  elles-mêmes  naissance  aux  barbules  tertiaires. 

Le  mâle  (?)  serait  très  petit,  presque  sphi'rique  et  porterait  sur  sa  face 
inférieure  deux  paires  de  mains  subcbéliformes  qui  le  fixeraient  à  la 
femelle. 

DU  DÉVELOPPEMENT  DES  PENELLES 

Lûtken  considère  comme  une  jeune  Penelle  la  forme  pélagique  décrite 
par  Lubbock  sous  le  nom  de  Bnculus  ehmjatas.  Celte  opinion  fut  d'ailleurs 
reprise  ultérieurement  par  Mrâzek. 

A  l'appui  de  cette  hypothèse,  Lûtken  cite  la  grande  ressemblance  qui 
existe  entre  Bacidas  elonqatm  et  les  jeunes  Penelles  qu'il  a  décrites  en 
collaboration  avec  Steenstrup.  11  invoque  en  outre  la  vie  pélagique  de 
Baralas  et  de  PeneUa.,  qu'il  oppose  à  la  vie  littorale  des  jeunes 
lernées. 

Quanta  Mrâzek,  il  constate  l'identité  de  UesseUu  (■ijlnidnca  (Brady)  et 
de  Bnculus  elongatus  (Lubbock)  et  conclut  comme  Lûtken  que  l'une  et 
l'autre  forme  sont  de  jeunes  Penelles. 

Il  convient  d'observer  cependant  que   le  caractère  tiré  de  la  vie  pela- 


COPÉPODES  PARASITES.  199 

^i(|iie  de    cos  doux   larvns    ne   |)Out    touriiir    (|u'iiii    ;irjj;nm('nt    n'Ialif. 

Los  courants  peuvent  entiainer  loin  de  leur  lieu  d'orij-ine  les  lat'ves 
litlorales,  qui  deviennent  alors  accidenlellenient  pélagi(|ues. 

D'autre  part,  Liitken  et  Steenslrup  ont  donné  des  jeunes  i'enelles  une 
description  à  peu  près  identique  à  celle  d'une  jeune  Ppiiella  filosa  longue 
de  \'l  millimètres,  trouvée  sur  Xlpliias  g/m/ias  et  décrite  par  I$rian 
(iillO). 

Cette  dernière  rappelle  assez  bien  le  jeune  Ler/uen  hrattclùalis.  Mais  ses 
premières  antennes  ont  deux  articles  <'t  non  quatre,  et  les  secondes  sont 
mieux  développées.  Le  siphon  est  cylindrique  au  lieu  d'être  conique  et 
abrite  deux  mandibules.  Le  céphalothorax  porte  les  maxilles  et  deux 
paiies de  maxillipèdes,  alors  qu'il  n'existe  qu'une  paire  de  maxillipèdes 
chez  la  Lernée  et  chez  Racuias.  Les  maxillipèdes  n'ont  d'ailleurs  pas  été 
observés  ch(^z  HesseUacjjlindrica. 

Enfin  les  quatre  paires  de  pattes  nageuses  de  la  jeune  Penelle  sont 
biramées,  et  chaque  rame  comprend  deux  articles,  landis  que  les  deux 
premières  paires  seules  sont  biramées  chez  Lermva  liroitcliialis,  linculus 
chitifiatiis  et  Hp>tseU(i  ciil'uulrird. 

Il  en  résulte  donc  que  IJi'ssella  (ijUndrica  et  liaccithta  rlongatiis^  iden- 
tiliés  par  Mrâzek,  sont  fort  voisins  de  Lpnuea  hranr/iia/is  et  dilFèrent 
sensiblement  de  la  jeune  Penelle.  Les  premières  antennes  de  celle-ci  étant 
formées  d'un  plus  petit  nombi-e  d'articles,  deux  au  lieu  de  cin(|,  il  paraît 
diflicile  de  considérer  Hpssplhi  ri/lindrica  et  Bandus  eUmijalus  comme 
des  formes  larvaires  de  Penelles. 

D'autre  part,  l'étude  d  une  jeune  l'i'ni'lladiodontis,  longue  de  1  \  milli- 
inèlres  environ,  nous  permet  de  donner  un  aperçu  du  développement  des 
appendices  de  la  n'-gion  iuiccale  et  de  montrer  que,  contrairement  à  l'opi- 
nion émise  par  (^arl  Vogt  et  reprise  récemment  par  M.  le  1*""  Wilson, 
la  régression  des  appendices,  tout  au  moins  chez  les  Lernéidés,  ne  se 
fait  pas  dans  un  ordre  inverse  à  celui  de  leur  apparition. 

Les  secondes  antennes,  les  mandibules  et  les  premiers  maxillipèdes 
persistent  en  ellet  alors  (|ue  les  premières  antennes,  les  maxilles  et  les 
seconds  maxillipèdes  soni  dégénérés  et  remplacés  par  des  appendices 
(pii  recdiivi'eiit  la  i'(''gi(iii   buccale  de  l'adidle.   Les  appendices  qui  dispa- 


200  roPÉPODES   PARASITES. 

raissent  les  premiers  ne  sont  pas  cenx  qui  sont  a|)parus  les  derniers  chez 
la  larve,  mais  bien  ceux  qui  sont  devenus  inutiles.  Si  les  secondes  antennes 
persistent  ainsi  que  les  premiers  maxillipèdes,  c'est  qu'ils  contribuent 
à  la  iixation  proConde  du  jeune  parasite  sur  son  hôte.  Quant  aux  mandi- 
bules, leur  présence  prouve  (|iie  le  régime  aliinenlaire  du  Jeune  est 
durèrent  de  celui  de  l'adulte. 

La  persistance  des  pattes  thoraciques  chez  les  femelles  adultes  des 
Lrrnœklœ  justifie  d'ailleurs  notre  objection  au  princijje  de  C.arl  ^'oJ;t.  Il 
est  vrai  qu'on  pourrait  aussi,  à  première  vue,  y  trouver  une  otjjcclion 
sérieuse  contre  le  principe  fi;énéral  (pic  nous  avons  rap|)elé.  Les  pattes 
thoraciques,  devenues  inutiles,  auraient  dû  disparaître. 

Mais  les  observations  de  Wierzeijski  sur'  Priidla  raiians  monti'cnt  que 
ce  C-opépode  est  parasite  successif  de  deux  hôtes  dillerents.  Le  A'(it//)/ii(s^ 
ou  plutôt  la  forme  cyclopoïde  (|ui  en  df'-rive  se  iix<'  sur  les  branchies 
de  la  Seiche  ou  du  Calmar,  et  abandonne  son  hôte  au  moment  d(,> 
l'accouplement.  Les  femelles  fécondées  se  fixent  dans  les  téguments  du 
Dauphin  et  y  achèvent  leur  existence. 

Si  l'on  considère  que  ces  observations  sont  analogues  à  celles  de  Claus 

surle  développement  de  Z6^?7?tT«^/Y//*/^'A/V///.v,  il  estpermisde  les  généraliser 

►  et  d'attribuer  la  persistance  des  paltes    thoraciques  au    rôle  im|)ortant 

qu'ellesavaient  à  remplir  chez  la  femelle,  alors  que  celle-ci,  en  changeant 

d'hôte,  traversait  une  période  critique  de  son  existence. 

L'importance  fonctionnelle  des  appendices  paraît  donc  bien  dominer 
les  faits  de  régression  constatés  cliez  les  Lormeidir. 

DES  CARACTÈliES  SPÉCIFIQUES  DANS  LE  GE.M'iE  l' EXELLA 

Les  observations  de  Steenstrup  et  de  Liitken,  reprises  par  Claus,  ont 
montré  que  la  longueur  du  cou,  la  taille  et  le  nombre  des  appendices 
céphaliques,  thoraciques  et  abdominaux,  ne  pouvaient  fournir  de  carac- 
tères spécifiques  certains. 

Pour  Sir  William  Purncr,  la  longueur  relative  du  segment  thoracique 
et  du  segment  génito-abdominal  fournirait  un  caractère  spécifique  impor- 
lanl.  'Le  premier  serait  deux  fois  plus  long  que  le  second  chez  /'.  hiihmo- 


COPÉPODES  PARASITES.  201 

pterse  (K.  et  D.),  aussi  long  chez  P.  Iiktiopliori  (Th.  )  et  deux  fois  moins  long 
chez  /*.  (Undonlis  (Okcn). 

L"»Hudc  comparée  des  Penellcs  provenant  de  la  seconde  Mission  Charcot, 
des  collections  du  Muséum  et  du  Laboratoire  de  Roscofl",  nous  permet 
d'appuyer  les  observations  de  Steenstrup,  de  Li'ilken  et  de  Claus  et  de 
montrer,  en  outre,  l'importance  que  peut  avoir  le  caractère  spécifique 
proposé  par  W.  Tiirner. 

Le  tableau  suivant  résume  dans  ce  buL  les  observalions  de  W.  Turner, 
de  JJrian  et  les  nôtres  : 


Turner. 

Nord  m  an  11. 

Thomson. 

Pcrceval  Wright. 

» 

Chamisso 

et  Eysenhardt.     ) 

A.  Brian. 


A.  Qiiidoi-, 


/'.  Iialivnopterœ . . 

I'.  stiijil/a 

P.  Iiistiophori  . . . 
/'.  orthaf/nrisri  .  . 
P.  cxurœll 


P.  d  union  tis 


(  a 
P.  fil  osa  .  1  ■ 


/'.  crossirorni: 
/'.  (inUirclirii. 


\  a. 


'■I  1, 
\  a  . 
'  1). 
P.  lialn'iwpd'rx . . 

P.  Charcoli 

/'.  c.roro'/i 

/•".  Lioiiril/t'i 

\  a.  Iloscoff.     i 
'  b.  Canilinilijc 

/'.  dioflonlis. .     1  "  ' 


/*.  fil  osa. 


Xi/ihias  (jlaillus 


Xoiirrntcsiliu'lor 
Hal.i'no|ilùie. 

/;.   Siljhaldi. 
lialaMiiiplrrr. 

Kxocct. 

Kxnccl. 

Or.liiij|niis(iis  iiiolii. 
■) 

Uiodon. 


120 

CiO 

17 

i(l 

115 

IL'O 

isr) 

10.-) 

is 

K) 
H 
70 
û,5 
3 


3   *';   5 


75  H-  o7 
17  +25 
:{()  +  15 
.T)  +  18 
51)  +  25 
iU  +  2\ 
05  +  30 
\'i  +  20 

18 
8  +  10 

70 

7,5  +  5 

7+4 


1 
1 

0,5 

1,(18 
0,8:{ 
0,;J8 
0,77 


•> 

î,702 

1 

1 

0,(')2 

1 

(),'ii". 

0,27 


Il  l'ésulle  de  rexamen  de  ce  tableau  (|ue  le  rapport  euhiî  la  longueur 
relative  du  segment  thoraci(|ue  et  génito-abdominal  est  variable,  pour 
une  espèce  donnée,  avec  le  développement  de  l'individu  considéré.  Le 
segment  thoracique  n'atteint  en  ellet  (pie  tardivement  sa  longueur  défi- 
nitive, alors  que  le  segment  génito-abdominal  parvient  rapidement  à  son 
complet  développement. 

Alors  même  que  ce  caractère  spécifique  seiait   limilc   aux   parasites 

Expédition  Charcot.  —  QuiiMin.  —  CopOpodos  parasites.  20 


2(52  COPÉPODES  PARASITES. 

adultes,  il  n'aurait  qu'une  importance  relative.  Comme  le  reconnaît 
Sir  William  Turner  lui-même,  le  rapport  entre  la  longueur  du  segment 
thoracique  et  la  longueur  du  segment  génito-abdominal  est  parfois  le 
même  pour  des  espèces  dillérentes.  Il  en  est  ainsi,  en  particulier,  pour  les 
Penelles  parasites  des  BaUenoptères.  C'est  donc  lorsque  la  diagnose  est 
la  plus  délicate  que  ce  caractère  ne  fournit  aucune  indication.  Une  autre 
cause,  toute  matérielle  il  est  vrai,  rend  encore  ce  caractère  peu  pratique. 
La  récolte  des  Penelles,  dans  les  conditions  où  elle  s'opère,  n'est  pas  sans 
difficultés,  et  le  plus  souvent  la  diagnose  doit  être  faite  sur  des  individus 
incomplets. 

Si,  d'auli'c  part,  nous  avons  reconnu  comme  Steenstrup,  Liitkcn  et 
Claus,  (|ue  la  longueur  des  diverses  régions  du  corps,  la  taille  et  le 
nomlue  des  appendices  céphaliques,  thoraciques  et  abdominaux  variaient 
dans  une  même  espèce  et  ne  pouvaient,  par  conséquent,  fournir  aucun 
caractère  spécifique  précis,  nous  avons  trouvé  dans  le  mode  d'insertion 
et  de  ramification  des  appendices  abdominaux  un  caractère  spécifique 
iHq)ortant. 

La  longueur  et  la  complexité  de  ces  appendices  varient  bien  avec  la 
taille  du  parasite,  mais  comme  ils  se  développent  librement  dans  le  milieu 
ambiant,  ils  paraissent  échapper  aux  variations  pouvant  provenir  d'un 
changement  d'hôte.  Leurs  modes  d'insertion  et  de  ramification  seraient 
donc  soumis  à  des  lois  variables  avec  l'espèce  considérée,  mais  identiques 
pour  les  individus  d'une  même  espèce. 

C'est  ainsi  que  des  Penelles  de  taille  dilTérente  et  d'origines  diverses 
présentent  un  même  mode  de  ramification,  ce  que  nous  avons  constaté 
pour  les  Penelles  du  Môle  et  pour  celles  des  Bala^ioptères  antai-ctiques. 

Ce  caractère  spécifique  permet  d'ailleurs  une  diagnose  précise,  alors 
même  que  le  parasite  est  incomplet. 

La  détermination  de  jeunes  Penelles  dépourvues  encore  d'appendices 
abdominaux  reste  seule  incertaine,  mais  il  en  est  de  même  pour  tous  les 
parasites  dont  le  développement  nous  est  inconnu. 

D'autre  part,  les  Penelles  présentent  les  phénomènes  de  torsion  et 
de  flexion  qu'on  ne  retrouve  que  chez  lesLernœidw.  Les  uns  et  les  autres 
résultent  du  mode  de  fixation  profonde  du  parasite,  de  l'action  du  milieu 


COPÉPODÉ's  parasites.  203 

ambiant  et  des  mœurs  do  riiôto.  La  torsion  est  dirocto  ou  inverse  selon 
qu'elle  se  fait  dorsalemenl  de  la  i;auche  à  la  droite  du  parasite  et 
d'avant  en  arrière  dii  en  sens  contraire.  Or  nous  avons  montré  (|iie  les 
parasites  d'une  niènie  espèce,  fixés  symétriquement  de  |)art  et  d'autre 
d'un  Ilote  déterminé,  présentaient  une  torsion  de  sens  conlraire.  11  élait 
donc  nécessaire  de  d(''linii' la  loi'sion  sp(''citique,  et  nous  avons  convenu 
que  celle-ci  serait  celle  du  parasite  llxé  sur  le  côté  droit  de  l'hôte. 

Le  sens  de  la  torsion  jieut  fournir  un  caractère  spécilicpie  impoi-tant. 
(j'est  ainsi  que  deux  (espèces  de  l'enelles,  parasites  d<'  TKxocet,  pré- 
sentent une  torsion  spéciliipie  de  sens  contraire.  Toutes  deux  étant  lixées 
sur  le  côté  gauche  de  leur  liôle  respectif,  l'une,  Ppiiclld  Lioitrillei,  pré- 
sente une  torsion  directe  et,  l'autre,  Pcuclla  p.rocœti,  une  torsion  inverse. 
La  torsion  spécifique  est  donc  inverse  pour  la  première  et  directe  pour  la 
seconde. 

La  torsion  est  d'ailleurs  mesurée  par  l'angle  compris  entre  les  rayons 
mem's  parles  projections,  dans  un  même  cercle,  des  orilicos  buccal  et 
anal.  Taxe  longitudinal  de  l'aiiinial  étant  toujours  supi)os(''  l'octiligne  et 
le  (•enlr(^  du  cercle  à  égale  dislance  des  antennes  et  de  l'orilice  buccal. 

La  valeur  île  l'angb^  de  torsion  die/  l'adulte  peut  fournir  des  caractères 
spéciiiqnes  très  précis;  mais  il  convient  de  dét<M'iiiiiiei-  si  cette  valeur  est 
la  nièiiie  chez  le  jeune  ipie  chez  Tadulte.  Hien  (pi'il  jiai'aisse  eu  èli'e  ainsi 
(oui  au  moins  clii'z  certaines  espèces  où  la  torsicju  serait  précoce  et 
s'accomplirait  alors  (|ue  les  légumenls  sont  minces  et  peu  l'ésislants,  de 
nouvelles  recherches,  bas(''es  sur  l'observation  de  parasiles  en  place,  sont 
ici  nécessaires.  Elles  fourniront  sans  doute  \\n  crili'iiuni  pr(''cis  pour  la 
diagnos(\  Il  est  [lermis  d'esi^M'er  (ju'elles  perinellronl  de  considérer 
cei'taiiies  espèces  actuelles  comme  d(;s  variétés  d'une  espèce  iiiiiipie  (>f, 
par  cela  même,  d'établir  les  lois  physi(pies  (|ui  |>araissenl  dnniiiier  les 
variati(nis  des  caractères  secondaires. 

Lu  longueur  des  cornes  céphaliques,  par  exemple,  parait  fonction  de 
la  vitesse  du  déplacement  de  l'hôte,  alors  que  la  longueur  relative  du  cou, 
la  longueur  et  la  complexité  des  appendices  alidominaux  seraient,  pour 
une  espèce  donnée,  fonction  de  la  taille  du  parasite. 

On  ne  saurait  donc  présenter  actnellenienl  une  classification  définitive 


204  COPÉPODES   PARASITES. 

des  Penelles.  Toutefois,  nous  rapporterons  à  deux  espèces  distinctes  les 
Penelles  recueillies  par  M.  Anthony  sur  un  Balénoptère  échoué  à  Cette 
et  décrites  sous  le  nom  de  P.  halœno/jterœ.  Mais  on  ne  peut  affirmer  que 
l'une  et  l'autre  soient  des  espèces  distinctes  ou  simplement  des  variétés  de 
deux  espèces  distinctes  modifiées  par  un  changement  d'hôte. 

Ces  réserves  faites,  le  tableau  suivant  résume  notre  étude  des  Penelles 
provenant  de  la  lAIission  Charcot,  des  collections  du  Muséum  ou  du  Labo- 
ratoii'c  do  Roscofï'. 


COPÉPODES  PARAFilTES. 


205 


*î 


B 
O 

O 


S 


o 


B 


o 
o 

o 


«s 


5  ,A  « 


2~ 


e 


0 

5 


« 

8J 


?S^ 


-=  5- 


a,  tn 

2  « 


K  es 


•g  .2 

■S  £ 

4)    O 
—  È" 

>  c 

ii 
«■g 

cd   (fi 

— '  o 
X  Se 

05   >; 

5  S 

o   o 

oi-s  ce 

«1  .r  o 
o  "^  o 

j3 


co   w   c 

s  £  2 

10   P   o 


a> 


c 
„  os  o 

c3  i>  ai 

—  ^  _. 

g  °  « 

>  c 

c   S  01 

o       c 

c    3    L. 

t-  E  o 
m  ■;=  — 

—  ce 

X    z.    o 
a  Qi  m 

<D       'l1  : 
U    OJ    c 

,-  3  "r 
■■   —  C3 

-r  ^  o 


-  ??  9-.Ï 


05    c/3 


O  'C     —    05 


05    Q,  05  • 

J2       '   i 


C    ( 

O    • 

cij  s 


^  K  ■_  o  o  -^ 


-  -r    .  05  M  r- 


03 


_  ^-o  o 


<"    05 
11 


•-    O    o 


-P        TS 
U    =    ^ 


o 


05 

m 

.  ci  a 
_o—  « 

c  •£*    o 

—    05 


05    05 


mm 


~  ai  F 
■~~  o 


■A    r.   •  - 

^_Ç5    o 


'    S    C  -05 

a  — '       — 


05 

05  — 


z.  C'T-.        z.  o  — 


a 

a. 

-05 


^  S  =. 


■—    C5    c 

'  (fi  -p-    O 


o  -Oj    c    05 

!«  ■=;  6d  es  -p 

i:       S-     -a 

.^    05—   — 

«  ca  P 


o  — 
ic  a 


bc 


-     05 
3    C 


c  o  o  & 

—  05  -^ 

>^x-a  - 

03  05 

o   tn        -S 

,  'r  ii  m   oc 

CfO   05  -V 

2  Tc^^  ~ 

3  .-     t.    '05 

.2"  =-  ôD  3 


—   c/3  r"    — 

OJ     ~     ? 
2    3    o    o 


o    C3  ' 

ce  ^ 


I     05  —    i" 

■S-|  s  2 


o 


a  o  o 


^  i-- 


ai  -r 


c  tu 
o   3 


r-oiz;  o 


^  £  .,§"  ^  !5  05 
3  .2  o  £  ?  -3 


3      2^^2.2  g:s:5 


'"^D  °i 


■u   o   —   c   c  -- 


05  a) 


c3 


CQ 


o  — 


oj  — -L  —  ïJ  " 

-     05 
_     _     05    =-3 


o 
-ci; 

ifTiJ-c 

=    «•    - 


0:^ 


Ji  Ô5  a 


^    «    05 

^33 

—    C3    — 

^05;- 

ï  s  o  c 

-  5  O  J 

0?  0;   3   m 

-  5   rt-a 


O  r^  05 


^  :^  "^ 


3    > 

0)  _o 

-a  -.05 


0) 


t/) 


c   — * 
c  05  ; 

~  o 


1 

tn   tn 

1 

a  0 

•r" 

c 

C— 

—    . 

-1 

•J    0) 

tn 

r 

S- 

tn     - 

0 

3 

— 

^ 

<^    M 

i« 

3 

S  2 

C3  O 

-O  3 

C  — 

-9  es 
CD  tn 

*j  ^ 

tn  D 

05  tn 


-  .h  5  05  ;; 


^    ■^    (71    <Ji 

=   O  — ^ 
3 

5 


tn  tn'  ,—  oi 
-=£   tnh 

--.§  ô 

o  05  c:   - 

3_  3   c   tn 


c   o  :z:  ~   c. 

<D  -  e    ,  ,^ 

L-    —   en    0) 

.2  CE.  05-^ 

>'  =  -îr  -^    "" 


O  • 
tn 

05  • 


c  -^  _  ^  ce 
S  — 
Te" 

•05  ir. 
t.   OJ 

a  3 
—   :C 

05    C 
3    O 


^3^ 


C 
05 


C  a 

05  -3 

o 
o  tn 

05 


•oT  cc:2 

^  ^   7-  o  tn 


o   ( 
bc 

■05 

aï 


2  9 

S  tn 

X  o 

05  3 


tn   3"  >i   tn 

c    3    3    O 

O    O    05  .3 


O 


tn  .3 


■—    O    '-'    '- 
■g   tn-   C- 

5   ■/!   -   tn 

=3    ^    l._05 

~   c   3 


c  3)J3 


3-è-' 

3     3     C3  f 


05  I  I  t/:  tn  • 
c  'S  ::  0:-  05  . 
£-^  E-  — —  to 

-2  ïï   tn   2  P  g 

3  ~  -2  :^  -  -5 


.2  ' 


■  r  3  S 


X  , 


tn  c  c 
05 

3 

fcc 


05 


o  S 


a  0) 


05  tn  .0 
-a  ^  "5 

x;  —   •—— .  3   — .^  -05 


cr 

x 

1- 

■05 

r 

.t- 

>■ 

3 

3 

0 

tn 

<!> 

0 

O) 

— 

0 

1 

a 

^ 

0 

0 

(- 

3 

u 

tn-2 

t:;  C  3   Ci 

r.o.§ 


-z—:^-Z. 


o 
■^  3 


01 


oa 


S  5  ^.2 


3    05 

0  3 
tn  ^ 
o  ^ 
tn  c3 


«    05    £     3    =.^ 

C  ■;;  -05  S  P  3 
'5_2  a 


^  -^  7;    in 

CD    tn   '-'    C 

£■=  S-2.22  « 


•S  s    P    3 
O  "^  ■"    *    ''■> 


05    05 

-3    O 


2o6  COPÉPODES   PARASITES. 

Penella  antarctica  (n.  s.). 

Dans  une  note  préliminaire  publiée  dans  le  Bulletin  du  Musèimi,  nous 
avons  rapporté  à  P.  halœnopterœ  (K.  et  U.)  deux  Penelles  d'origine  diffé- 
rente. L'une,  dépourvue  des  régions  céphaliquc  et  thoracique,  provenait 
d'un  lluin[)back  capturé  à  Kerguelen  et  l'autre  d'un  lialienoptera^Uiltaldl 
dont  nous  ignorons  l'origine. 

Mais  le  mode  d'insertion  et  de  ramification  des  appendices  abdominaux 
diffère  nettement  cbez  ces  deux  parasites.  Il  est  d'ailleurs  le  même  chez  la 
Penelle  de  Kerguelen  que  chez  de  nombreuses  Penelles  recueillies  par 
la  mission  Charcot.  Il  caractérise  une  espèce  nouvelle,  Penella  antarctica. 

P.  antarctica  diffère  d'ailleurs  de  P.  halœnopterx  du  Bahenoptera 
Sihhaldi  par  une  région  thoracique  plus  grêle.  Le  diamètre  de  cette 
région,  nettement  inférieur  à  celui  de  la  région  céphaliqué  dans  la  pre- 
mière espèce,  lui  devient  égal  ou  supérieur  dans  la  seconde. 

Le  plus  petit  des  individus  recueillis  par  la  Mission  Charcot  mesure 
185  millimètres  et  le  plus  grand  224.  Nous  décrirons  tout  d'abord  le 
premier  |)Our  donner  ensuite  le  tableau  comparatif  des  dimensions  des 
diverses  régions  du  corps  des  deux  parasites. 

La  tète  est  globuleuse,  d'un  jaune  brun,  et  mesure  3  millimètres  de 
long  et  5  de  large.  Elle  comprend  deux  masses  renflées  séparées  par  un 
sillon  longitudinal  et  présente,  en  outre,  quelques  traces  d'appendices  : 
une  paire  d'antennes  et  des  appendices  chitineux  courts  et  trapus,  assez 
nombreux,  disposés  symétriquement  autour  de  l'orifice  buccal.  Enfin,  sur 
la  face  ventrale,  s'observent  deux  saillies  dont  l'extrémité  porte  des 
appendices  rudimentaires,  qu'on  peut  considérer  comme  secondes  pattes- 
màchoires.  Deux  éminences  chitineuses  placées  latéralement  dans  le 
sillon  qui  sépare  les  régions  dorsale  et  ventrale  représenteraient  les 
premières  paires  de  pattes-màchoires. 

En  arrière  de  la  tête  se  trouvent  deux  cornes  latérales  longues  de 
22  millimètres.  La  partie  basalea  2  millimètres  de  diamètre  et  la  partie 
terminale  environ  3.  La  corne  dorsale  est  sectionnée.  Elle  na  que 
10  millimètres  de  long  et  1  millimètre  de  diamètre. 

L'examen  d'autres  individus  montre  que  les  cornes  latérales  sont  près  de 


COPÉPODES   PARASITES.  207 

deux  fois  plus  longues  que  la  corne  dorsale  et  tjiie  rcxtiéiuilé  de  celle-ci, 
recourbée  en  avant,  est  également  renflée. 

Le  thorax  présente  trois  paires  de  pattes  rudinientaires  séparées  par 
des  intervalles  |)roportionnels  aux  nombres  2  et  1.  La  longueur  du  cou 
atteint  120  millimètres  et  son  diamètre  2  millimètres  environ.  Comme  la 
tète  et  le  thorax,  le  cou  est  d'un  jaune  brun  dans  sa  région  antérieure. 
11  devient  brunàti-e  dans  sa  région  postérieure. 

Le  segment  génital  mesure  iO  millimètres  de  long  et  son  diamèhe 
3°^°!,;}.  Sa  face  ventrale  présente  une  striation  très  nette  qui  limite  une 
trentaine  de  segments  (\i  se  retrouve  sur  l'abdomen .  Ce  dernier,  long  de 
21  millimètres,  porte  les  barbes  et  les  barbules  (|ui  forment  des  houppes 
disposées  dorsalement  en  deux  rangées  séparées  par  un  sillon  profond. 
Chaque  houppe  comprend  une  barbe  courte  formée  plus  ou  moins  nette- 
ment par  la  réunion  de  deux  l)arl)ulcs  primaires  dont  I  une  présente  une 
ramitication  bilatérale  avec  barbules  secondaires  simples  et  l'autre  une 
ramification  unilatérale  dont  les  barbules  sont  comprises  entre  les  deux 
barbules  primaires.  —  Enfin  la  torsion  est  ici  inverse  et  mesure  13.")0, 
alors  (ju'elle  est  directe  et  de  135°  pour  le  plus  grand  des  deux  parasites. 

Penella  anlayctïca  est  parasite  des  genres  Balœnoptera  et  Mpijaptovd. 
Le  ))lus  grand  des  individus  observés  provient  de  li.  borealis  [Lesson) 
capturé  sur  la  côte  sud  du  Chili  oriental. 

Dimensiomt  romparées  de  deux  <>  Pcnclla  anldixtica  ». 

Longueur  totale 

Tête 

Cou ; 

Segment  génilid 

Abdomen ._ 

Cornes  lalurales 

Corne  dorsale 

Penella  Charcoti  (n.  s.). 

Pcnelln  r/ff/?-!^»// est  parasite  d'un  Rala-noptère  antarctique  La  tète  et 
le  cou  sont  dun  jaune  lu  un  ;  le  segment  g(''iiital,  I  alidoinen  et  les  appen- 
dices noirâtres.  Vue  dorsalement,  la  tète  est  |)lus  large  eu  avant  (pien 


A. 

B. 

185 

224 

4 

\ 

120 

14ô 

40 

50 

21 

2ô 

22 

■45 

10 

25 

2o8  COPÉPODES  PARASITES 

arrière  et  rappelle  assez  bien  la  forme  d'un  clou  de  girofle.  Les  diamètres 
antérieur  et  postérieur  mesurent  respectivement  6  et  i  millimètres,  tandis 
que  la  longueur  atteint  i'"™,ri  de  Textrémité  antérieure  à  la  naissance 
des  cornes  céphaliques  postérieures.  Les  cornes  latérales  sont  bien 
développées.  Leur  longueur  est  de  17  millimètres  et  leur  diamètre,  qui 
est  uniforme,  de  2  millimètres.  Mais  la  corne  nucale  est  réduite  à  une 
simple  protubérance  de  2'""\."J  de  long  sur  2  de  large. 

Ventralement,  la  tête  a  la  forme  d'une  ellipse  dont  l'axe  transversal 
mesure  7  millimètres  et  l'axe  longitudinal  o.  Elle  présente  un  disque 
Ijuccal  central  où  s'observent  des  appendices  aplatis,  digités,  disposés 
symétriquement  par  rapport  au  petit  axe.  Les  deux  appendices  antérieurs 
sont  tridentés  et  peuvent  être  considérés  comme  les  secondes  antennes. 
II  existe  en  outre  trois  paires  d'appendices  centraux  plus  ou  moins 
digités  et  trois  paires  d'appendices  latéraux.  Les  uns  et  les  autres 
représentent  des  appendices  buccaux  dégénérés. 

En  dehors  du  disque  buccal  se  trouvent  deux  antennes  frontales  rudi- 
mentaires  et  les  vestiges  de  deux  pattes-mâchoires.  Le  thorax  a  3  milli- 
mètres de  largeur  à  la  naissance  des  cornes  latérales.  Il  porte  quatre 
paires  d'appendices  locomoteurs  atrophiés  séparés  par  des  intervalles 
proportionnels  aux  nombres  1 ,  3  et  \.  Il  se  continue  par  un  cou  grêle, 
long  de  20o  millimètres,  dont  le  diamètre  mesure  environ  2  millimètres 
et  qui,  en  certains  points,  ne  dépasse  pas  1  millimètre.  La  formation  de 
ces  étranglements  s'explique  sans  doute  par  la  présence  d'Algues  li- 
néaires enroulées  autour  de  ce  parasite.  Les  Algues  se  seraient  fixées 
avant  que  le  parasite  n'eût  atteint  son  complet  développement.  Cette 
région  n'atteint  donc  que  tardivement  son  diamètre  définitif.  Cette  obser- 
vation confirme  d'ailleurs  celles  que  nous  avons  faites  précédemment  sur 
le  développement  tardif  de  cette  région. 

Le  segment  génital  atteint  4i  millimètres  de  long  et  son  diamètre  i.  Tl 
présente  dans  sa  moitié  antérieure  dessillons  circulaires  (jui  limitent  une 
dizaine  d'anneaux  et,  dorsalement,  les  orifices  de  ponte  avec  deux  ovisacs 
longs  et  grêles,  d'un  jaune  brun. 

L'abdomen  a  20  millimètres  de  long  et  son  diamètre  mesure  3  milli- 
mètres à  la  base  et  2  à  son  extrémité  terminale.  Il  porte  latéralement 


COPÉPODES  PARASITES.  209 

seize  touffes  d'appendices  rigides,  noirs,  longs  de  10  millimètres.  Chaque 
houppe  comprend  une  barbe  formée  plus  ou  moins  nellement  par  l'union 
de  deux  barbules  primaires.  La  bar])ule  interne  porte  des  ramifications 
bilatérales  et  la  barbule  externe  des  ramifications  unilatérales.  Ces  der- 
nières ne  sont  pas  d'ailleurs  comprises  entre  les  barbules  primaires. 
Enfin  la  torsion  est  inverse  et  mesure  180°. 

Penella  Liouvillei  n.  s. 

Ponella  Liouvillei  est  parasite  de  l'Exocet.  Sa  région  céplialique,  enl'ouie 
de  9  millimètres  environ  dans  les  tissus  de  l'hôte  au  point  d'insertion  de 
la  nageoire  pectorale  gauche,  mesure  ti  millimètres  de  largeur  et  3  milli- 
mètres de  longueur.  Elle  j)résente  dorsalement  deux  protubérances 
hémisphériques  latérales  reliées  par  une  partie  plane.  L'hémisphère 
gauche  porte  deux  petites  saillies  coniques,  dont  la  plus  grande  est 
externe,  et  l'hémisphère  droit  deux  petites  saillies  à  partie  terminale 
élargie  et  plus  ou  moins  bifide. 

En  arrière  et  dans  le  plan  médian,  une  corne  longue  de  2™"^, 5  se  dirige 
obliquement  vers  la  région  postérieure.  A  gauche,  un  second  appendice 
long  de  G  millimètres  se  dirige  vers  l'arrière  en  faisant  avec  le  cou  un 
angle  de  40°  environ.  11  porte  sur  la  face  ventrale  un  rameau  de  i  milli- 
mètres environ.  Enfin,  sur  la  droite,  une  deuxième  corne  à  partie  ant('- 
rieure  convexe,  longue  de  .">  millimètres,  sedirige  versia  partie  ant<''rieui'e 
de  l'animal  et  fait  avec  le  cou  un  angle  de  90°  environ .  Elle  porte  également, 
mais  sur  face  dorsale,  un  rameau  secondaire  de  2  millimètres  environ. 

La  région  céphalique,  vue  par  la  face  ventrale,  est  plus  ou  moins  ovoïde 
et  présente  un  assez  grand  nombre  de  productions  chitineuses  blanchâtres 
aplaties,  disposées  à  l'intérieur  d'une  ellipse.  Les  bords  latéraux  [Ktrtent 
des  expansions  chitineuses  élargies. 

Le  cou  mesure  le  millimètres  de  long  et  son  diamètre  1""",,").  11  porte 
les  traces  de  quatre  paires  de  pattes  nageuses,  dont  les  intervalles  sont 
sensiblement  proportionnels  à  2,  2  et  1 . 

Le  segment  génital  atteint  8  millimètres  de  long  et  son  diamètre  2  milli- 
mètres. Il  se  termine  par  un  abdomen  large  de  1  millimètre,  long  de 
10  et  sur  Iripiel  s'insèrent  latéralement  les  barbes  dont  les  deux  premières 

Expédition  C/iarcot.  —  Qlidoh.  —  CopOpodes  parasites.  27 


210  COPÉPODES  PARASITES. 

et  les  trois  dernières  sont  simples.  Les  autres,  longues  de  5  milli- 
mètres, portent  une  barbule  primaire  dont  la  longueur  est  d'autant  plus 
petite  que  la  barbe  considérée  est  plus  voisine  de  l'extrémité  de 
l'abdomen. 

Enfin  la  torsion  est  directe  et  mesure  90°  chez  l'individu  observé.  La 
torsion  spécifique  de  /'.  Li'))/ri/lei est  donc  inverse. 

Genre  Lernsea  (Linné). 

Lernaea  Godfroyi  9   "•  s. 

Lernœa  Goclfroyi  provient  d'un  Cottoperca  Do//oi[?)  péché  au  tramai I, 
dans  la  baie  Tuesday. 

La  fixation  du  parasite  provoque  la  formation  de  petites  tumeurs  à  la 
partie  supérieure  des  arcs  branchiaux.  Sa  région  céphalique  comprend 
une  partie  antérieure,  le  mufle  buccal,  saillie  conique  de  Inini,!)  environ, 
et  trois  appendices  cornus,  un  postérieur  et  deux  latéraux,  légèrement 
infléchis  de  haut  en  bas.  L'appendice  postérieur,  long  de  2'ii'",o,  est 
bifide,  et  les  deux  pointes  qui  le  terminent  sont  inégales  et  divergentes. 
L'appendice  gauche,  bilide  et  légèrement  rétréci  à  la  base,  atteint  2°im^5, 
Celui  de  droite  est  multifide  et  ne  dépasse  pas  2  millimètres. 

La  région  céphalique  porte  les  vestiges  de  trois  paires  de  pattes  nageuses 
dont  les  deux  premières  sont  les  plus  rapprochées.  Elle  se  continue  par 
un  cou  chitineux,  rigide,  de  1  millimètre  de  diamètre  et  dont  la  longueur 
totaleatteint  16 millimètres.  Ce  cou  est  enfoncé  verticalement  de  <î  milli- 
mètres environ  dans  l'axe  branchial  et  se  dirige  ensuite  obliquement 
sur  une  longueur  de  10  millimètres  à  travers  les  filaments  branchiaux 
qui  l'enserrent  et  lui  forment  une  véritable  gaine.  Il  atteint  alors  le 
segment  génital  long  de  T™™,;]  et  dont  le  diamètre  mesure  3  millimètres 
dans  la  région  antérieure  et  3™™, 5  dans  la  région  postérieure.  Convexe 
en  avant,  il  est  continué  par  un  abdomen  dont  le  diamètre  atteint  2  milli- 
mètres et  la  longueur  7. 

Enfin  la  torsion  mesure  90°  chez  Lermi'fi  Gndfroiii,  (|ui  présente  d'ailleurs 
des  phénomènes  de  flexion  très  nets. 


COPÉPODES   PARASITES.  2il 

ricnroBrachiella  (Cuvier). 
Brachiella  Gaini  a.  s. 

nrarJtirlla  iifiini  a  été  tiouvéo  sur  les  Itrancliies  cl  sur  les  parois  de  la 
cavité  branchiale  d'un  7"/ r/nnfodtts  capturé  h  l*orl-Lockroy. 

La  longueur  totale,  ovisacs  compris,  est  de  12  millinièlres.  Le  cou,  le 
segment  génital  et  les  ovisacs  mesurent  respectivement  4,  3  et  ."i  milli- 
mètres de  longueur. 

I^e  cou  a  1  millimètre  de  largeur.  Il  porte  à  son  extrémité  la  région 
céphalique.  Les  antennes  sont  coniques  et  formées  de  trois  articles  d(»nt 
le  dernier  porte  un  crochet  terminal.  Les  secondes  anlcmies  sont  vigou- 
reuses et  à  trois  articles.  Le  dernier  comprend  une  branche  supérieure 
élargie  et  denté»'  et  une  branche  inférieure  deux  fois  plus  petite,  terminée 
par  de  petites  dents  coniques.  Ces  antennes  forment  donc,  comme  chez 
tous  les  LeriK'opodidés,  un  organe  de  fixation  temporaire  cl  puissant. 

Entre  les  premières  aiilciiiics  se  place  un  rostre  i)uccal  ayant  la  foi'iiie 
d'un  tronc  de  cône.  Il  compi'ciul  une  lèvre  supérieure  très  pelile,  recou- 
verte latéralement  par  une  lèvre  inférieure  bien  développée,  dont  les  bords 
portent  des  cils  nombreux  dirigés  vers  le  centre  de  l'orifice  buccaL  Le 
rostre  renferme  deux  stylets  aigus  ei  deux  mandibules  lermim'-es  par  un 
partie  élargie  et  dentée. 

L'n  |)eu  en  ai'rièie  du  lostre  se  i)laceiit  deux  maxilles  lamelleuses  dans 
lesquelles  on  retrouve  la  iorme  typi(pie  delà  patte  nageuse  desCopépodes  : 
un  exopodite  bii'auié  et  un  endopuditi'  simple.  Enfin,  la  première  paire  d(î 
patles-màchoires  est  foi-UK-e  |)ar  une  pièce  basale  vigoureuse  dont  le  bord 
interne  est  finement  denté  dans  sa  partie  terminale  et  se  termine  par 
un  crochet  aigu,  recourbé,  dont  l'extri-miti'  att(Mnl  la  base  de  l'appendice. 

Le  cou  présente  des  nodosités  j)lus  ou  moins  nettes,  visibles  par  traiis- 
l)arence,  variables  d'un  individu  à  l'autre  et  (|ui  donnent  à  cet  le  ri'gion  une 
apparence  articulée. 

O'tle  région  |)()rle  des  traces  évidentes  d'une  segineiiiation  primitive 
accusée  par  desreplis  chilineux  très  nets.  Les  segments  seraient  au  nombre 
de  quatre,  et  le  troisième  paraîtrait  plus  dévelopjié  (pie  les  autres.  Le  cou 


212  COPÉPODES  PARASITES. 

est  en  effet  un  peu  plus  large  au-dessus  du  point  d'insertion  des  bras  ;  son 
diamètre  y  atteint  I,o.  Il  se  rétrécit  ensuite  brusquement  pour  atteindre 
le  segment  génital. 

Les  bras  formés  par  les  secondes  pattes-mâchoires  ont  S""", 5  de  long. 
Ils  sont  épaissis  à  la  base  et  dans  leur  partie  médiane.  Leurs  extrémités 
sont  sphériques  et  distinctes,  bien  que  légèrement  fusionnées. 

Le  segment  génital  estcordiforme.  Il  mesure  3 millimètres  de  longueur 
et  2"i°i,  5  d'épai  sseur .  La  plus  grande  largeur  est  de  3°^™,  5 ,  mais  il  ne  dépasse 
pas  2™™, 5  dans  sa  partie  antérieure.  Il  présente  un  abdomen  piriforme 
rudimentaire,  de  chaque  côté  duquel  s'observent  deux  petites  lamelles 
chitineuses  Iniides.  Les  ovisacssont  des  cylindres  de  1  millimètre  de  dia- 
mètre et  longs  de  4'»°», 5.  Les  œufs  sont  nombreux  et  petits.  Leur  diamètre 
n'atteint  pas  un  tiers  de  millimètre. 

Le  mâle  est  inconnu. 


EXPLICATION    DES    PLANCHES 


PLANCHE  I 


Dkssins  schématiques  des  appendices  abdominaux  de  Penelles. 

Fig'.     I.   —  l'enella  Lionvi/let  {n.  s.]  de  VEsocol. 

Fig.     '^.  —  /-•.  diof/otUis  (lu  Diodon. 

Fig-.    3.  —  /'.  exocœti  de  l'Exocet. 

Fig-.     i.  —  P.  sar/itta  de  Lio/i/ius  liu/uJns. 

Fig-.     5.  —  /'.  filosd  de  OrthfKjuriscux  in<il(i. 

Fig-.     0.  —  P.  filosa    (hôte  ?j    du    Musée   de    Cambridge,    \."  spécimen. 

Fig.     7.  —  /'.  filout  du  Musée  de  Cambridge,  2«   spécimen. 

Fig.     S.  —  /'.  fUosd   du   Musée  de   Cambridge,  2®  spécimen. 

Fig.     '.).  —  /'.  Anthoniji  [n.  s.)  Ae  Baleenoptera  physalus. 

Fig.   Kl.  —  /'.  /llosa  de  Xiphias  (sp  ?). 

Fig.  11  el  \2.  —  /'.  Cetteiin.  s.)  de Bafasnoptern physalus. 

Fig.  13.  —  P.  Charcoti  {n.  s.). 

Fig-.  14.  —  P.  balnniopteree  de  lialamoplera  Sibbaldi. 

Fig.   l.j.  —  P.  antarctica  de  lialœiwplera  borealis,  ler  spécimen. 

Fig-.   10.  —  P.  anlfirr/ica  de  Bahrnoptrni  bori'dlix.  2*  spécimen. 

Fig.  17.  —  P.  aniarclica  de  Balœnoptera  buri'dlis,  5^  spécimen. 

Fig.  IS.  —  P.  anlarctica  du   Humpback  de  Kerguelen. 

PL.\NCHE  II 

Fig-.  10.  —  Pi'ndffi  (lindoîitis.  Région  céphalique,  face  dorsale.  X  15. 

Fig.  20.  —  —        Abdomen,  face  ventrale,  x  15. 

Fig-.  21.  —  —        Région  tlioraci(|ue,  face  ventrale.  X  35. 

Fig-.  22.  —  —        Région  céphalique  antérieure,  face  ventrale,  x  50. 

Fig.  23  «.  — Lornaea  Godfroyi.  n.  s.  Région  céphalique  antérieure,  face  ventrale.  X  2,5. 

Fig.  23  6.  —  —        Tète  et  cornes  céphaliques  projetées  horizontalement. 

X  2,5. 
Fig.  24.  —  Brachiella  Gaini  (n.  s.).  Région  céphalique.  x60. 
Fig.  25.  —  Penella  Charcoti  (n.  s.).  Face  ventrale,  x  3. 
Fig.  26.  —      Llouinllei  (n.  s.).  Face  ventrale,  x  8. 

PLANCHE  III 

Clichés  stéréoscopiques. 

Fig.  27.  —  Brachiella  Gaini  (n.  s.),  x  4. 

3 
Fig.  28.  —  Penella  Liouvillei  (n.  s.).  Face  dorsale,  x  ^. 


214 


Fig:. 

20. 

Fig:. 

30. 

Fig-. 

31. 

Fig-. 

32. 

Fig. 

33. 

Fig. 

34. 

Fig. 

35. 

Fig. 

30. 

Fig. 

37. 

Fig. 

38. 

Fig. 

39. 

EXPLICATION   DES   PLANCHES. 

PLANCHE  IV. 

1 
Echelle  _-. 

20.  —  Penelln  nntarrtica  9  (i-  s.). 

—  Ci'itei  9  (n.  s.).  {Balœnoplera  p/ii/t'aliis  de  Celle). 

—  Ani/iomji  9  (n.  s.).  {Dahvnopteru  /t/ii/sa/us  de  Celte). 

—  baUvnopterx  (K  et  D.).  {lialœnopteru  Sibbiildi). 

—  Cliarcoli  (n.  s.). 

—  nntarctica  9  (n.  s.).  (Humpback  de  Kerguelen). 

—  l'dosa  9  Linn.  [Orthagoriscns  inola  de  Roscoll). 

—  filosa  9  Linn.  (hôte?  —  Musée  de  Cambridge). 

—  lAoncilli'i  9  ('1-  s.)-  i  Exocet). 

—  <//o(/a/i//s  9  Oken  (Diodoii). 

—  r.vocœti  9  Hoiten  (Exocet). 


BIBLIOGRAPHIE 


175'i.  LiNNK.   —  Si/sl.  A'a/iir.  cl  Aiiki'ii.   Acn//.,    IV. 

[802.  HoLTEN.  —  A'atiirhiiit.  SArifIcr. 

1821.  Oken,  CfiAMisso  et  Esenhaut.  —  .Xor.  Ait.  Acad.  Cws.  Lcs/i..  Hmm.  X. 

182'2.  De  Bi.ainvili.k.  —  .fonrn.  '/>'  plti/xique,  vol.  XC\^ 

1823.  —  Dii'lionnaii-e  ilus  sciences  naturelles,  vol.   X.W'I. 

1823.  Lesuelu.  —  .hiiirii.  Ad.  .Xii/.  .Vr.   l'Iiihid. 

1830.  CuviER.  —  Le  rèf^ne  aniiiuil. 

1S3.J.  HuiiMEiSTER.  —  Xova  acta  |ihysico-modica  (.1«k/.  Cif.-i.  Lesp.  Curol.,  vol.  XXVII). 

IS'iO.  GiÉiiiN.  —  Icon.  Zuojtli. 

1840.  Mil.ne-Edwauds.  —  Hist.  Nal.  Ciusl. 

18i7.  Baiud  (W.).  —  Anna/s  and  Maija:.  of  Xat.  Jli.'sl.,  vol.  XI.X. 

1800.  —  Hist.  of  Brilish  Kntomostoraca  {Ray  Socieli/,  Lmidon). 

1801.  Steenstrup  et  Lih-ken.  —  lîidraij  fil  Kiiadskab. 

1800.  Sahs.  —  For/iand/iiu/cr  i    l'idcns/aiùs  .VcAs/i. ,  Cliristiuiiia. 

187(1.  WiuciiiT.  —  Ann.  and  .Mng.  A'at.  Ilixt. 

1870.  Van  Beneden.  —  Acad.  roij.  dr  Hrh/'Kjiie. 

1877.  KoREN   AND  Daniei.ssen.  —   l'"auiia   littoralis  Norvegite,  Bergen. 

18'.)!).  Basset  Smith.  —  Proc.  Zool.  Sor.  /.ondon,  .April. 

l'.)OD.  Anthony  et  Cai.vkt.  —  Sor.  iiliilomatique,  '.)«  série,  Vil. 

1!)05.  Thompson.  -Bio/,  /lu//.   \\'ood'.i  floll.,  vol.  VIII. 

l'.)().-).  Turner  (W.'i.  —   Trans.  roi/.  Soc.  Edin..  vol.  XLI. 

l'.MIO.  Brian.  —  Copepodi  Parassiti,  Genova. 

1010.  A.  QuiDOR.  —  Bull,  du  Muséum.  i\°  2. 

1910.  WiLSON.  —  Zoolof/isr/ier  Anceigcr,  X.K.W'-"  vol. 

1012.  A.    Brian.    —  Résultats   des   campagnes  scientiliipies  de   S.    A.  S.    le   Prince 
Albert  1"  de  Monaco,  fasc.  XXXVIIl. 


Deuxième  Expédition  Charcot.  ( Quidor.-Copépodes.) 


pi 


Quidor  del 


'mp  [.Lafontame, Paris. 


Boxsgontier  lith 


Schémas  des   appendices  abdominaux    de    Penelles. 


Deuxième  Expédition  Chavcoi.  (  Qzddor Copépodes  ) 


V'  y 


20 


24? 


9.6 


\y 


hTip.  L.  Lafontainâ. Paris 


BciscionuOT  iith 


Penella  diodontis.^Lerneea  Godfroyi._Bpachiella  Gaini 
Penella  Charcoti  et   Penella  Liouvillei. 


Deuxième  Expédition  Charcot.  (Quidor.  -  Copépodes). 


PL  UI 


Fig.  27.  —  Brachiella  Gaini  (n.  s.)  X  ^* 


Fig.  28.  —  Penella  lAouvUlei  (n.  s.)  face  tlorsalc  (  y(^'ii2). 


Penella  Liouvillei  et  Brachiella  Gaini. 


Massoix  S:  Cie,  Editeum 


Deuxième  Expédition  Charcot.  (Quidor.  -  Copépodes). 


PI.  IV 


39 


Demi-grandeur  naturelle 


Divers  types  de  Penelles. 

.tfasson  et  Cit.  Éditeurs 


DIPTERES 

BIX&ICA  AMARCTICA   JACOBS    " 
Par  D.   KEILIN 


Lo  matériel  d<>  l)i|)t('i'es  recueilli  par  M.  Gain  au  cours  do  l'expédition 
du  «  l*our(|uoi  Pas  ?  »  renferme  exclusivement  des  individus  de  lielgirâ 
nnlarclha  Jacobs  aux  diverses  phases  de  leur  développement. 

neU/ira  (iiitdrttird  Jacobs,  ainsi  que  Jacobsiella  ïmujeUunicu^  Diptères 
antarctiques  à  ailes  réduites,  ont  été  découverts  par  Uacovitza,  au  cours 
de  l'expédition  antarcticpic  de  S.  Y.  «  IJelgica  »  (1897-18U8I. 

Le  premier  de  ces  Diptères,  toujours  accompagné  de  larves  d'un 
('biionomide,  a  été  trouvéau  niveau  du  détroit  de  Gerlache;  le  tleuxième 
beaucoup  |)lus  au  nord,  sur  la  côte  de  la  baie  du  Grand-Glacier  (Terre  de 
Feu).  Ces  deux  Diptères  ont  été  décrits  par  Jachhs  (2i  et  étudiés  avec 
beaucoup  de  soin  par  IUibsaamkn  (3). 

L'Expédition  Antarctique  française  (l903-l!K)')j  et  l'cxijédition  du 
«  l'ourtpioi  Pas?  )>  ont  recueilli  des  llclfilcd  (uitarrlica  Jacobs  avec  les 
larves  de  (Ihiiouomides  (pii  les  acconjpayiient,  mais  elles  n'ont  pas 
retrouvé  Jambsirlla.  Cela  tient  sans  doute  à  ce  que  les  endroits  habités 
par  Jacolisirlhi  n'ont  pas  été  explorés.  En  cil'et,  on  l'a  cherché  dans  les 
régions  où  vit  llrlijlid  (inidniird,  c'est-à-dire  au  niveau  du  détroit  d(! 
Gerlache,  tandis  que  Racovitza  ne  la  Irouvé  qu'il  10°  au  nord  de  ce 
détroit. 

La  station  de  ./«co/ys/VV^/ est  séparée  de  celle  de  BcUiicn  par  une  dis- 
tance de   I  000  kilomètres  de  l'océan  Antarctique.  Si  on  se  rapporte  à  la 

(Il  Les  résultats  principaux  de  ce  travail  ont  été  publiés  dans  la  C.  U.  Ac.  des  Se,  1912, 1.  GLIV, 
p.  72a. 

(2)  Ann.  Soc.  entoinolo<jique  belg . ,  1900,  I.  XL1\',  p.  106. 

(3)  Résultats  du  voyage  du  S.  V.  «  Belpica  »,  1906,  Ivsectex,  p.  T.'i-S.ï. 

Ejcpédilion  Charcot.  —  Keilin.  —  Diptères.  28 


2i8  DIPTÈRES. 

etirto  z()0-g(''ogTa])hiqiie  ciu'Endkrlkin  (1j  a  dressée  d'aju-rs  rélude  du 
matériel  recueilli  |);ir  la  »  Dpulsche  siidpolar  Expédition  »  et  par  les 
expéditions  antarcti(|U('s  précédentes,  on  voit  que  .A/ro/w/cV/c/  nmfiellanica 
appartient  à  la  région  subantarctique,  tandis  ([ue  BoJçfini  tmhnrtkà  est 
localisé  dans  la  zone  antarctique. 

M.  Rac(ivitz\,  ti-ouvant  partout  des  imagos  de  Belçjica  nntarctira  accom- 
pagnées de  larves  d'iiii  Cliironomide,  les  a  inscrites  dans  son  registre  sous 
la  rubrique  :  «  Adultes  elleur-s  larves  » .  Ruhsaamkn  a  reproché  à  Rac(ivitza 
celte  inscription  non  légitimée  par  l'élevage  ;  et,  quanta  lui,  l'étude  de 
radulle  et  des  larves  (ju'il  a  faite  l'aurait  amené  à  la  conclusion  (jue  les 
larves  n'appartiennent  pas  à  fielfiica  antarcticu  ;  les  larves  sont  incontes- 
tablement des  Chironomides,  tandis  (|ue  BoUficn  (mUirctica  serait,  à  son 
dire,  plutôt  des  Sciarides.  Une  objection  analogue  a  été  faite  à  Racovitza 
par  Skvriun  dans  l'introduction  du  fascicule  des  Insectes  de  Hhidtat  du 
\'oi/a(je  (In  S.  )  «  /Ir/f/ira  ».  Racovitza  a  accepté  ces  conclusions  et,  dans 
la  remarque  (|u'il  a  ajoutée  au  travail  de  lîiutSAAMEN,  on  lit  :  «  J'ai 
donc  trouvé  au  même  endroit,  dans  et  autour  des  mêmes  llaques  d'eau, 
un  Diptère  némocère  adulte  et  une  larve  de  Moustique.  Je  n'ai  capturé  ni 
vu,  d'autre  part,  aucun  autre  Diptère  dans  l'Antarctique.  J'en  ai  conclu, 
sans  d'ailleurs  examiner  les  animaux  de  plus  près  (l'unique  naturaliste  de 
la  «  Relgica  »  avait  bien  d'autres  choses  à  faire  à  ce  moment-là)  que  la  larve 
étaitla  progéniture  del'adulte,  et  j'ai  inscrit  sur  mon  registre  :  «  Adultes  et 
l(Mirs  larves  ».  Les  belles  et  consciencieuses  recherches  de  M.  Rubsaamen 
démontrent  que  j'ai  eu  tort  de  formuler  cette  conclusion... 

...  Mon  erreur  démontre  une  fois  de  plus  qu'en  sciences  naturelles  la 
logique  est  mauvaise  conseillère  et  que  seule  l'expérience  peut  conduire 
à  d'impeccables  résultats.  Comme  le  fait  observer  avec  raison 
M.  l»iil!SA.\^u:^,  l'élevage  des  larves  aurait  été  le  seul  moyen,  dans  le 
cas  qui  nous  occupe,  d'ai'river  à  une  certitude.  (Jr  cet  élevage,  je  n'ai  pu 
l'effectuer.  » 

Le  matériel  de  Diptères  recueillis  au  cours  de  l'Expédition  antarctique 
IVaiiçaise  (lî)J3-l  0!)  l)  n'a  pxspi^rmis  à  RoiiuvrD(2)  d'ajouterde  faits  nou- 

(1)  Deulsche  sûdpolar  Expédition  (1901-1903),  1909,  Bd.  X. 

(2)  Expédition  anlarcliqno  française  (I903-I00!j),  Arthropodes,  p.  10-11. 


DIPTÈRES.  219 

veaux  ni  (TiMlan'cr  les  lappoils  culic  la  larve  dr  (iliironomidv;  ii[  lirhjird 
anUircticd.  En  se  basant  sur  les  recherches  de  l{iM!SA.\Mi:N,il  dil:  "  Si,  comiiiic 
paraissciil  le  démontrer  les  recherches  de  Rub^aamf.n,  les  Diptères  en 
question  appartionncnl  hicii  à  la  raniillc  des  Sciaridcs,  les  larves  qui  les 
accompafj;nent  laissent  su|)poser  la  présence  d'un  Cliiinnoniide  encore 
inconnu  dans  les  iM'^ions  anlarctiques.  »  Or,  les  études  (|ue  j'ai  laites 
me  |ieiinellent  d'aliimier  (|ne  les  larvesde  C-hironotnides  sont  liien  celh-s 
de  /ic/(/ira/t/il(i)t//rfi  .];\c<)\)ii,  et  (pie,  par  conséquent,  celui-ci  esl  un  Clii- 
ronomideel  non  un  Sciaride;  |)ar  contre,  il  n "existe  aucun  lait  (|ui  indique 
"  la  pr(>seuce  tl'un  ('liirouomide  encore*  incomin  dans  les  i-i'-gions 
antarcti(|ues  ". 

Le  seul  lait  cjue  cette  larve  a  été  exclusivement  renconlr<''e  à  côt<''  de 
nrlfiicfumlardira  au  cours  de  trois  expéditions  successives,  et  eu  noiidue 
considi-rahle  durant  la  dernière,  peut  suggérer  l'idée  qu'elle  appartient 
à  //.  (inldvclird.  C'est  d'ailleurs  l'opinion  exprimée  par  M.  (Iai.n  dans  la 
note  (pii  accompagne  le  maté- 
riel :  "  Les  larves  de  l)i|)tères, 
dit-il,  (lécrit(>s  dans  les  publications 
de  la  «  lîelgica  »  et  retrouvées  au 
cours  de  notre  (>xp(''dilion  doivent, 
selon  moi,  èti'e  attril)uées  à  BeUficd 
dnldiclicd.  Malgré  toutes  mes  re- 
cbercbes,  je  n'ai  pu  trouver  trace 
d'aucnn  autre  Diptère  dans  la  i-é- 
gion  antarctique  explorée  par  le 
"  l'oui'ipioi  l'as?  )i. 

Au  surplus,  le  mal(''i'iel  abondant 
recueilli  pimdant  la  dernière  expé- 
dition m'a  permis  de  l'aire  des  cons- 
tatations précises,  .l'ai  pu  trouver 
quebines  individus  (iig.  1)  chez 
lescpu'ls  la  nymphe  ('tant  enfermée 

dans  la  peau  larvaire,  dontellen'a  pas  [msedébarrasser,  loutau  moinsd'une 
façon  c(Hiiplèl(\renrerniail  l'iusecle  adulte  prêt  àéclore  et  parfaitement  re- 


V\\i.  1.  —  Les  trois  slailrs,  larvaire,  ii\  iiiiilial  et 
imaginai,  supeiposOs.  —  a,  U'-ir  di'  l.i  larve  ; 
/,  |)oau  larvaire  ;  n.  poau  tlo  la  nyiiipho  ;  i,  l'ar- 
iiiature  Kt^nitali-'  "làle  ('<-'  l'imago.  X  3:t. 


220  DIPTÈRES. 

connaissable.  En  étudiant  avec  beaucou|)  de  soin  la  peau  larvaire  (/  et  a, 
ïvj^.  l  I,  j'ai  pu  laramener  sans  aucune  difficulté  à  la  larve  de  Chironomide  qui 
accompagne  toujours  les  fi.  (nilardicd,  tandis  que  l'adulte  (/)  s'est  laissé 
facilement  identifier  à  //.  (inhirctud.  J'ai  trouvé  aussi  quelques  nymphes 
libres,  pareilles  à  la  précédente,  et  renfermant  les  différentes  phases  de  la 
formation  de  l'imago  ;  j'ai  trouvé  un  mâle  de  B.  antarctica  en  train  d'éclore, 
déjà  presque  libre,  ayant  l'extrémité  postérieure  de  l'abdomen  et  les 
extrémités  des  pattes  engagées  dans  la  peau  nymphale.  Enfin  ce  matériel 
ieiif(>rmait  quelques  peaux  nymphales.  Tous  ces  faits  m'ont  permis  de 
raccorder  d'une  façon  incontestable,  stade  par  stade,  la  larve  deChirono- 
mide  h  l'insecte  parfait  /?.  antarctica  Jacobs. 

D'aufres  faits,  et  ceux-ci  d'ordre  anatomique,  permettent  de  ramener 
la  Belgicu  antarctica  aux  Chironomides  :  d'abord  les  cerques  de  la 
femelle,  comme  l'a  bien  remarqué  RiinsAAMEN,  présentent  chez  Belgica  un 
seul  article,  au  lieu  de  deux  comme  chez  les  Sciarides;  ensuite  la 
dissection  et  les  coupes  des  femelles  adultes  montrent  que  les 
organes  génitaux  appartiennent  au  type  de  ceux  des  Chironomides  ; 
comme  chez  ces  derniers,  ils  possèdent  une  énorme  glande  à  mucus 
(w,  iig.  11)  qui  donne  aux  pontes  de  Chironomides  leur  aspect  si  parti- 
culier. Enfin,  la  ponte  de  Belgica  antarctica,  qu(>  M.  Gain  a  pu  trouver, 
est  tout  à  fait  du  type  de  celle  des  Chironomides.  Voici  la  description  qu'il 
en  donne  :  «  .')  janvier  1909  :  en  examinant  les  amas  de  Belgica  antarctica 
j'ai  trouvé  la  ponte.  Je  me  suis  aperçu  qu'il  y  avait  entre  les  individus  de 
longs  filaments  ayant  jusqu'à  lOà  15  millimètres  de  longueur  sur0in™,3de 

largeur,  filaments  incolores  avec  dans  l'axe 
des  œufs  blanchâtres  disposés  en  chapelet.» 
J'ai  pu  vérifier  cette  observation  sur  le  maté- 
riel fixé  (fig.  2j  ;  j'ai  trouvé,  en  effet,  plusieurs 

Fig.  2.  —  Un  fragment  iJe  la  pontu  de        n  ii  ™  ,  ,.  .,  „  ,, 

Belgica  (intavciica.  imcohs.  x  31,5,        icmelles  gontlees  remplies  d  œuts  ;  d  autres 

avaient  leurs  pontes  en  forme  de  longs 
filaments,  renfermant  plus  de  soixante-dix  œufs,  accrochés  à  l'abdomen 
ou  aux  pattes  ;  certains  groupes  étaient  formés  de  deux  ou  trois  mâles 
accrochés  sur  une  femelle  et  des  morceaux  de  filaments  de  la  ponte  prise 
entre  les  pattes  et  les  abdomens  de  ces  individus.  Le  bocal  renfermait 


DIPTÈRES.  221 

eiilin   plusieurs   filaments  de  la  ponte  ou  morceaux  de  filauieiils  lihies. 


La /arve  de  Helgica  anhirclica  est  une  laive  typique  de  Chironomide. 
L'étude  de  celte  larve  a  été  faite  pai'  lîiir.sA ami.n.  .le  m'arrêterai  seulement 
dans  le  [)résent  travail 
sur  celles  de  mes  obser- 
vations qui  ne  sont  pas 
en  accord  avec  celles  de 
RiJBSAAMEN,  et  je  décrirai 
les  or{i;anes  dont  il  n'a 
point  parlé. 

La  tête  (ilg.  3).  —  Avec 
beaucoup  de  soin,  Uuit- 
SAAMEN  a  étudié  la  réparti- 
tion des  ori;anes  sensoriels 
(le  la  tète  ;  il  en  compte 
jus(|u"à  dix-huit  paires  ; 
j'ai  retrouvé  la  plupart  de 
ces  poils  sensitils,  mais  ils 
sont  beaucoup  plus  longs 
(|U('    ne     les     icprc'sente 

KUBSAAMICN    et  ne     sont  pas      ^^'^-  ^rT'''"  ''•;'"  ''1'^  ''''  ""•  '""""■';™  ^"'^  ''"'  l.rolil  ...onlrant 

1  la  ilisposition  îles  organes  scnsilifs.  —  m.  niaxille.  x  -"J3. 

toujoursaux  endr()its(pril 

indique.  Celte  dillerence  dans  les  dimensions  est  probablement  due  à 
ce  que  IJuiîsaamicn  a  étudié  la  tète  préparée  dans  un  liquide  caustique  quel- 
conque (|ui  a  dissous  en  partie  la  chitine  des  poils.  Je  n'ai  pas  trouvé  les 
poils  13  et  //,  et  le  poil  S  est  beaucoup  plus  rapproché  de  I'omI  que 
ne  le  représente  Huiîsaamkn. 

L{i//re{iii^.  i).  —  Les  figures  et  la  descri[»tion  de  KiiitsAAMi-N  relatives  à  la 
lèvre  supérieure  sont  en  partie  inexactes  cl  très  incomplètes.  .Je  ne  m'arrê- 
terai donc  pas  sur  sa  description.  La  figure  i  montre  le  labre  vu  de  trois 
quarts  par  sa  face  ventrale.  On  voit,  au  sommet  de  la  lèvre  et  du  côté 
dorsal,  une  zone  plus  claire  moins  chitinisée  o.  (\u\  présente  un  certain 
nombre  d'organes  sensoriels  :  d'abord  une  paire  de  bâtonnets  épais  un 


Fii;.  i.  —  La  fiice  viMilralu  du  lahii'  viiu  tic  ti'ois  qiiarts 
montrant  la  disposition  des  oiganus  sensilifs  et  prélien- 
siles.  (l'our  explir.  des  lettres,  voir  le  texte.)  x  "^0. 


222  DIPTÈRES. 

peu  recourbés  eu  forme  de  corues  [a)  ;  à  cùlé  de  clinctiii  d'eux,  se  trouve 
un  petit   bâtonnet  [h]  ;    en  avant,  ou  plus  près  du  bord  antérieur  ventral, 

on  voit  une  paire  de  poils  [c 
dont  l'extrémité  est  laciniée; 
extérieurement  par  i-apporl  à 
ces  ])(>ils,  se  trouvent  cinq 
poils  ordinaires  qui  se  re- 
coiiriient  sur  la  face  ventrale. 
Les  plaques  chitineuses  (rf), 
(|iii  limilent  en  avant  la  zone» 
claire,  ne  se  réunissent  pas  sur 
la  ligne  ni(''diane  ventrale. 

Kn  arrière  et  ventralement 
par  rapport  à  la  plaque  il,  la 
lèvre  présente  une  bande  transversale  cliitinisée  et  dentée  [f).  L'oryane 
énigmatique  qui  se  trouve  sur  la  face  ventrale  de  la  lèvre,  —  organe  qui 
existe  chez  toutes  les  larves  encéphales  de  Diptères,  ■ —  est  formé  des 
pièces  suivantes  :  trois  dents  médianes  (/.j,  une  paire  de  dents  ou 
crochets  chitinisés  (/)  ;  deux  paires  de  crochets  transparents,  dont  le  bord 
postérieur  est  découpé  en  brosse  (y)  et  une  paire  de  crochets  [h) 
analogues  à  ceux  de  /'.  Toutes  ces  formations  sont  entourées  par  un  anneau 
chitineux  (7)  qui  se  prolonge»  en  arrière  par  une  petite  surface  quadran- 
gulaire  de  chiliiK!  plus  foncée  \n).  Les  parties  latérales  élargies  des 
pièces  il  s'articulent  avec  une  paire  des  pièces  chitineuses  (m),  très 
fortes  eu  forme  de  main,  dont  le  bord  libre  élargi  est  découpé  en  doigt. 
Ces  pièces  sont  mobiles  et  jouent  probablement  le  rôle  d'organes 
préhensiles. 

Maxille  (fig.  îi).  —  Les  maxilles  sont  à  peine  indiqués  par  lîtiiiSAAMEN  : 
il  les  représente  comme  étant  internes  par  rapportaux  mandibules  ;  or  ceci 
est  inexact;  les  maxilles  des  larves  de  BeUjka  (ininri-l'icd,  comme  d'ailleurs 
de  toutes  les  autres  larves,  sont  extérieures  aux  mandibules.  Elles  sont 
formées  de  deux  parties  :  maxilles  proprement  dites  et  les  palpes  maxil- 
laires. La  maxille  preqjrement  dite  présente  ime  large  base  («)  avec  deux 
longs  poils   sensitifs  très   raj)prochés   (//)  ;  le  bord  libre  de  la  maxille 


DfPTÈRES. 


Fis.  0. 


Maxille  (Iroito 


la  lar-M'.  x  "io. 


(j  ni  |irôs(MitP  l:i  |iaili('  liaiicli;mle  |M)i'lt'  plusieurs  poils  di'  diuirusiiin 
variable  ;  iei,  eelte  pailie  u'i-lanl  pas  fortement  chitinisée,  no  permet  [)as 
h  la  maxillo  dojouci'  un  rôle  autre  ipu'  |)réhensile.  I.a  uiaxille  présonfo 
eueore  un  liàtouiui  sensitiC 
('urour('  daus  une  sorte  de 
eapsulf^  (V/i,  un  poil  sensilif  (f) 
et  une  sorte  de  fossette  {e). 
Le  [)alpe  maxillaire  présente 
à  sa  base  une  paire  de  poils  ana- 
logues aux  [)oils  basilaires  [h) 
de  la  maxille.  Le  sommet  du 
palpe  présente  plusieurs  bâ- 
tonnets (0  à  lOi  et  trois  poils 
ordiiuiires. 

On   peut  enfin   signaler  la 
présence  d'un  endolabium  sous  forme  d'une  pièce   médiane    charnue 
cachée  par  le  luentum  et  couverte  par  un  grand  nombre  de  poils  en  forme 
de  palette,  à  bord  libre  découpé. 

Les  s('(jments  thoiaciiiiics  ne  présentent,  comme  organes  sensitifs,  qu'un 
bouquet  de  trois  poils  en  face  de  chaque  disque  imaginai  de  pattes  (fig.  7). 
Os  formations  sensitives  existent  chez  toutes  les  larves  de  Diptères 
sans  exception. 

Les  seçimentsdhthiiiiiiiiiu.r  ne  présentent  rien  de  particulier-,  et  le  dernier 
segment  caractéristique  des  larves  de  Chironomides  est  conforme  à  la 
description  de  UiiiiSAwiKN. 

Analdiiiie.  —  Le  tube  digestif  avec  ses  annexes,  le  système  nerveux 
sont  tout  à  fait  com|)arabl(>s  à  ceux  des  autres  (Miironomides.  Ce 
sont  surtout  les  (lis(|u(>s  imaginaux  (|ui  pn'senteut  un  inli-rèl  parti- 
culier chez  les  larves  àQ  BpUj'h <i.  Si  on  prend  une  larve  âgée  (fig.  0), 
à  disques  imaginaux  visibles  par  Iranspaiciice,  on  voit  (juau  moment 
où  les  disques  imaginaux  de  la  tète,  ceux  des  pattes  et  ceux  de 
l'armature  génilah;  sont  bien  développés,  les  discpies  imaginaux  des 
ailes  sont  encore  petits,  ceux  des  balanciers  à  peine  prononcés  et 
cntin    ceux     des     cornes     prothoraciques    nymphales     complètement 


224 


DIPTÈRES. 


absents.    Si    on    étudie    les    coupes    (fig.    7),     on    arrive     au     même 

résultat. 


La Ny//ip/ie  {û^.  M).  —  L'expé- 
dition du  «  Pourquoi  Pas?  »  est  la 
première  qui  ait  rapporté  des 
nymphes  de  Belgica  antàrctica.  Leur 


■^/^ 


O 


■p- 


a^- 


Fig.  6.  —  La  partie  antérieure  du  corps  de  la  larve. 
—  a,  disque  imaginai  de  Taile  droite  ;  A,  disque 
imaginai  du  balancier  ;  n,  système  nerveux  ; 
0,  œsophage;  \p,  Sp,Spi  disques  iiuaginaux  des 
1'»,  2=  et  3«  paires  de  pattes  ;  s,  glande  sali- 
vairo.  X  87. 


^ 


Fig.  7.  —  A,  coupe  transversale  de  la  larve  de 
B.  antàrctica  passant  par  le  disque  imaginai  de 
la  2«  paire  de  pattes  p,  et  par  le  disque  imaginai 
de  l'aile  n  ;  B,  coupe  transversale  passant  par  le 
disque  imaginai  do  la  3°  paire  de  pattes  p  et  par 
le  balancier  b.  x  277. 


aspect  général  ne  présente  rien  de  particulier;  on  peut  facilement  distinguer 
les  nymphes  mâles  des  femelles,  grâce  à  la  forme  du  dernier  segment,  qui, 
bien  que  rudimentaire,  est  déjà  celle  de  l'armature  génitale  adulte  mâle  ou 
femelle.  La  nymphe  ne  présente  de  traces  ni  des  cornes,  ni  des  branchies 
prothoraciques  ;  à  ce  point  de  vue,  on  peut  les  rapprocher  des  Orthocladim 
diversus  ou  (' amptorlodius  hyssi7nis  Schrank.  Les  ailes  de  la  nymphe,  bien 
qu'un  peu  réduites  si  on  les  compare  à  celles  des  autres  nymphes,  sont 
cependant  encore  assez  grandes.  Les  neuvièmes  sternite  et  tergite  sont 
séparés  par  un  sillon  complet,  ce  qui  laisse  supposer  que  cette  séparation 


DIPTÈRES.  225 

existe  aussi  chez  radulte.  Enfin,  si  on  feii,ard<'  la  lèle  de  la  nyini)hf,  on 
remarque,  en  bas  et  extérieurement  par  rapport  à  cha(jue  œil  iinai;inal,  tin 
pclit  d'il  larvaire  très  pigmenté.  Ces  yeux  lar- 
vaires persistent  chez  l'imago  et  occupent  la 
même  |jlace.  En  ellet,  si  on  regarde  une  imago 
de  flrliilcd,  1res  jeune  encore,  au  moment  oùhx 
peau  est  fnil  peu  pigmentée,  l'œil  larvaire  tran- 
che bien  sur  le  fond  jaune  clair  de  la  tête.  A 
mesure  que  la  coloration  foncée  de  l'animal 
s'accuse  et  tourne  presque  au  noir,  il  devient 
dillicile  à  voir.  Mais  il  suffit  de  rendre  l'ani- 
mal transparent,  pour  que  cet  œil  redevienne 
bien  visible. 

Cette  persistance  des  yeux  larvaires  chez 
l'imago  n'est  pas  un  fait  isolé.  Elle  a  déjà  été 
signalée  chez  d'autres  Diptères  par  Radl  (1)  (lOOOi,  J.  Z.wiux  (^1007)  (2)  et 
DiETHiciu  1900)  (3),  chez  les  Lépidoptères  par,IuHANNSEN(  1803)  (4)  et  chez  les 
Coléoj)tères  par  Karl  Gûntiikii  (1012)  (5). 
Mais,  dans  la  coexistence  de  ces  deux 
paires  d'yeux,  il  ne  faut  point  chercher  la 
confirmation  de  rhypothèsedeRADL(  1 000) 
sur  rorigiiie  double  des  yeux  dArthro- 
|)(i(les,  hypothèse  qui  était  acceptée  par 
ZAviiEL.  En  eflel,  un  grand  nombre  de  I 


l''ig.  S.  —  Partie  posti'i'icui'u  i\k  la 
nyiiiplio  l'emelle  de  II.  nnlarctica. 
—  Vue  ilo  côté  gauche  :  9s, 
9=  sternitc  ;  9/,  9»  tcrgite.  X  07. 


Fi.^.   il.    —  T('lc  lit!    li.   aiitarctka   adulte, 
(le  lar-  iiKiiiliant   la    position  de    l'uil   accessoir 

(larvaire),  x  9S..Ï. 


dans  ce  cas,  l'hypothèse  de  la 


ves de  Diptères  orthorhapbesn'onl  qu'une 

seule  paire  d'yeux  simples  (\e/)enauf/e) 

duplicité  [Duplicitàt)  serait  basée  sur  l'apparition  ch<!z  la  larve  âgée  ou  chez 

la  nymplie  d'une  autre  paire  d'yeux  composé  [HaHptdiaje)^  plus  ou  moins 

éloignée  de  la  première.  Or  celle  dernière  pair(>  n'est  qu'une  paire  d'yeux 

1)  Kludc  sur  les  yeux  doubles  des  Arlliropodcs  [Actn.  Soc.  Enlom.  IMwiuiiv ,  l!d.  III). 

(2)  Die  Augcn  der  Diploronlarven  und  Puppen  {7.ool.  Anz.,  [îd.  XXXI,  1907). 

(3)  Die  Faceltenaugên  der  Diplei-en  {'/.ctischr.  f.  nm.  ï.noL,  Rd.  XCIII,  1909). 

(l)   Die  Eiilwickliiiiic  (li'<  linai,'nauKes  von  Vanessii  uriir.i'    V.ool.  Juhrli.  .\ht.f.  Anat.,  lid.  XI, 
189:1). 

(:>)  Die  Sehofgane  der  Larve  und  linaiio  von  Dvti^cus  inarginalis  [leitschr.f.  irisn.  ZooL,  1912, 
1  lleft). 

Ji^rpediliuii  Charcul.  —  Kkilix. —  Diptères.  29 


226  DIPTÈRES. 

imaginaux,  dont  le  rapport  avec  les  yeux  larvaires  doit  être  couru  de  la 
mênie  manière  (|ue  le  rapport  entre  un  orfj;ane  imaginai  (pielconquc  cl 
l'organe  larvaire  qui  lui  corr(>spond.  .le  pense  que  chez  tous  les  Insectes  à 
métamorphose  complète,  dontla  larve  possède  des  yeux  simples,  ces  yeux 
persistent  chez  l'imago.  Us  peuvent  ètreplusou  moins  déplacés  et  masqués 
par  les  yeux  imagina ux  qui  gagnent  en  surface.  Dans  notre  cas,  les  yeux 
composés  imaginaux  n'étant  pas  très  grands  ont  laissé  suhsister  les  yeux 
larvaires  tout  près  d<'  la  surface,  grâce  à  quoi  ils  sont  bien  visibles. 

Je  n'entrerai  pas  dans  la  description  de  Bchjira  aniarcùcd  adulte, 
description  (|ui  est  suffisamment  bien  faite  par  Ruusaamen. 

lit'diirlittii  (IcsaJIcs.  — Les  ailes  de  HeJgiai  (m(arc(icfi,aïn^ï  que  celles  de 
Jarohsie//fi  maf/r/fanicft^  sont,  à  l'état  adulte,  extn^Mnement  réduites.  Nous 
avons  vu  plus  haut  que,  chez  les  larves  de  /?.  a/i/a/r/ira^  les  disques  ima- 
ginaux des  ailes  sont  un  peu  réduits,  que  l'aile  nymphale  de  Belgica  est 


Fig.  10.  —  L'aile  nyinplialo  n-nlVMinanl  à  son  intérieur  l'aile  imaginalo.  x  KÎO. 

plus  petite  que  celle  des  autres  Chironomides.  Mais  la  réduclion  de  l'aile 
imaginale  ne  résullc  pas  seulcuieni  de  la  réduction  des  disques  imaginaux 
des  ailes  chez  les  larves.  (Test  au  moment  de  la  nymphose  (jue  se  |)roduit 
le  véritable  processus  de  réduclion.  L'aile  imaginale,  au  lieu  de  proliférer 
à  l'intérieur  du  sac  chitiu<'u\  constituant  l'aile  nymphale,  se  réduit  au 
contraire,  probablement  par  résorption,  de  telle  sorte  qu'elle  devient  beau- 
couj)  plus  petite  que  celle  de  la  Nymphe.  Les  muscles  alaires  qui  comblent, 
chez  tous  les  Insectes  ailés,  la  cavité  du  thorax,  sont  tout  à  fait  réduits. 

On  connaît  depuis  longtemps  un  grand  nombre  d'Insectes,  appartenant 
à  des  ordres  diilérents,  ayant  des  ailes  très  réduites,  ou  qui  les  ont  perdues 
d'une  façon  complète.  Ces  Insectes  sont  pour  la  plupart  localisés  dans  les 
îles  comme  Madère  et  Kerguelen.  La  première  explication  de  cette  conver- 


DIPTÈRES  227 

f^ence  inlôressantc  a  <'lé  donnée  par  (lli.  Dauwin  i  IS.'iO,  De  rmifiiuc  des 
osiiéres,  cliap.  \  .  11  ,  (|ui.  en  se  basant  snr  les  l'cchcrches  de  Wollaslon, 
envisagea  le  vent, —  ractcur  prépondt'rant  |)onr  tontes  ces  régions, — 
comme  tactenr  de  la  sélection  :  les  Insectes  qni  voleiil  ixancoup  sont 
emportés  [nw  le  vent  cl  noy<''s  dans  la  mut,  tandis  que  ceux  (piiontles  ailes 
moins  développées  ne  donnent  pas  prise  au  vent  et  se  repi'oduisenl  entre 
eux.  Lèvent  peut  agir  aussi,  d'après  Daiîwin.  directement  sur  l'individu 
en  enipèchanl  les  Insectes  de  voler,  ce  (jui 
entrainciail  ralrnpliic  d(^s  ailes  [)ar  iion-usage. 

Au  coui's  de  ses  études  sur  les  Insectes 
d(;  Kerguelen,  Endkrlein  (1)  a  ctc  .amené  à 
une  nouvelle  interprétation  d<>  l'aptérisme. 
En  étudian!  V Aiaildldnla  foiiiiKifonnis,  un 
liorhnrinir  aptère,  l'auteur  a  remarqué  que  les 
femelles  adultes  avaient  des  ovaires  très  rudi- 
mentaires,  il  en  conclut  que  les  Insectes  de 
Kergueh-n,  à  ailes  réduites  ou  complètement 
dépourvus  d'ailes,  écloraient  à  l'état  non  par- 
fait, et  c'est  seulement  pendant  la  vie  iniaginale 
qu'ils  arriveraient  à  la  maturité  génitale,  tan- 
dis que  les  ailes  resteraient  rudimentaires  par 
non-usage  cl  manque  de  matériaux  niiliiiil's. 
L'hérédité  et  la  sélection  auraient  renforcé  ce 
processus. 

Il  me  semble  qu'il  n'y  a  aucun  rapport  de 
cause  à  elFet  entre  la  maturité  génitale  et  l'éclo- 
sion  de  l'imago;  en  elVet,  les  femelles  (riiii 
grand  nombre  de  Miptères  de  nos  régions,  par 
exemple  (UiU\jihiir(t,  I'hIIchki  et  autres  Musci- 
dées,  éclosent  en  état  inmialure,  bien  <pie  leurs 
ailes  soient  parfaitement  (b'velnppées  ;   ils  n'arrivent   à   In    mafui'ilc  que 

(I  )  Ans  ilii'si'ti  ('■iihkIcii  eischciiil  es  mir  sclir  «uliisilicinlicli.  dass  tlii'  ln>i'ktrn  il  ci-  ki'tfjuplen 
mit  rMulimciit.iicii  odci'  (t'IilciKlfii  l'liif;('ln  sicli  in  eiiieni  i)ij;.inis('li  unrt'i'lii;(Mi  SUidiiiin  ans  diT 
Piippe  zuni  lma,i,'()  imd  ei'sl  iin  lmai,'enall('l)('n  v.w  (iesclilechslt-eife  enlwickcln.  wobei  die  nocii 
uiienUvickidten    Kluijel   diiirh    .M(litl)iaui'li    iind  dnirli  die   infidirp  der  iiiin  nidifr  ".'ewocdciii'n 


-  Nymphe  femelle  de 
/)'.  antarctica  jacolis,  vue  de 
prolil.  —  1  et  2,  1"  cl  2»  seg- 
mrnls  alidoiiiinaux  ;  il^  il»  tei- 
gile  :  'Js,  !•'■  stérilité:  w.  {glande 
à  mucus  ;  0,  ovaire  ;  r,  récep- 
tacle siMiiiiial.  X  33. 


228  DIPTÈRES. 

du  quinzième  au  vinjj;tième  jour  après  l'éclosion.  La  maturité  génitale  est 
en  rapport  immédiat  avec  la  quantité  de  substance  de  réserves  emmaga- 
sinée pendant  la  vie  larvaire  ;  si  ces  réserves  ne  sont  pas  suffisantes,  les 
ovaires  ne  se  développent  que  lorsque  l'imago  a  absorbé  une  certaine 
quantité  de  nourriture. 

D'autre  part,  dans  le  matériel  du  «  Pourquoi  Pas?  »,  j'ai  trouvé  quelques 
lidgica  antarctica  femelles  très  jeunes  (fig.  H),  encore  enfermées  dans 
la  peau  nymphale  et  dont  l'ovaire  (o)  développé  remplissait  l'abdomen, 
envahissait  même  la  cavité  du  thorax,  et  pourtant  Belgka  présente  les 
ailes  très  réduites  (1). 

Il  serait  intéressant  de  préciser  dans  quelle  mesure  la  réduction  des  ail  es 
coïncide  avec  celle  de  muscles  alaires.  Il  est  fort  possible  que  les  muscles 
subissent  l'influence  de  facteurs  externes  et  commencent  à  s'atrophier 
avant  même  que  les  ailes  ne  se  réduisent.  Malheureusement  on  n'a  pas 
encore  étudié  les  Insectes  qui  ne  volent  pas  ou  volent  très  peu,  bien  (|u'ils 
possèdent  des  ailes. 

Belgka  anktrctka  Jacobs  habite  la  région  antarctique,  au  niveau  du 
détroit  de  Gerlache,  entre  64°  et  65°  27'  de  latitude  sud. 

Les  larves  vivent  dans  de  petites  mares  parmi  les  Algues  vertes  ou  sous 
la  mousse  immergée  dans  l'eau;  sous  la  mousse  vivent  des  adultes  que 
l'on  rencontre  également  sur  la  terre  elrochershumides;  sous  les  coquilles, 
des  Patelles  ou  tous  autres  débris.  Parfois  ils  forment  de  vraies  agglomé- 
rations qui  flottent  à  la  surface  dune  mare  ;  à  ce  sujet,  M.  Gain  s'exprime 
ainsi  :  «  Le  5  janvier  1909,  sur  les  petites  flaques  d'eau  (provenant  de  la 

Ergiinzung  der  Entwickelung  der  Sexualoi-gane  boiliiigte  Atrophie  dei'selben,  unenlw  ickell  blei- 
ben.  Durch  Vererbuns;  und  Auswalil  wurde  dies  verstarkt  (WissenschafWchc  Ertjebitisse  der  Deut- 
schen  Tiff-See  Expédition   Wuldivia  IS9S-iS'J9,  p.  iU2-20:)). 

(d)Tout  récemment  De\vitz(C.  R.  Ac.  des  Se,  1912,  p.  386)  a  essayé  d'éluciiler  expéri mentalement 
le  phénomène  de  l'aptéii'^mc.  11  a  soumis  des  nymphes  de  quelques  Diptéies  à  l'action  de  dill'é- 
rents  facteurs,  froid,  chaleur,  air  conQné,  acide  cyanhydrique,  et  il  a  obtenu  un  certain  pour- 
centage d'individus  aptères.  Il  me  semble  que  Uewitz  n'a  ainsi  obtenu  que  des  modilications 
d'ordre  paliiologique;  en  elfet  il  dit  lui-même  :  «  11  arrive  aussi  que  les  Insectes  dont  les  pupes 
ont  subites  traitements  indi(iués  ou  dautres(entre  autres, l'influence  de  l'acide  acétique)  marchent 
diflicilemenl  ou  sonl  inca]ialiles  de  prendre  leur  vol  malgré  la  présence  d'ailes  parfaitement 
développées.  » 

11  n'est  pas  étonnant  qu'un  facteui'  agissant  sur  une  nymidie  d'une  façon  assez  intense  pour 
amener  un  état  pathologique  général  se  traduise  extérieurement  sur  un  organe  en  voie  de  pro- 
lifération, ce  qui  est  le  cas  de  l'aile  chez  la  nymphe  du  Diptère. 


niPTËRES. 


229 


fonlo  dos  neiges)  du  sommet  do  lilc  PeU^vm^n,  poussées  par  /r  /yv</,  fonuaiit 
radeau,  des  quantités  de  Mouclies  antarfti(|ues  étaient  accumulées,  les 
unes  à  côté  des  autres  [j'ai  évalué  à  près  d'un  millier  le  nombre  de  mouches 
antarctiques  formant  l'un  de  ces  radeaux  (1)].  Ce  radeau  avait  environ 
6  à  7  centimètres  de  longueur  sur  ;)  à  6  centimètres  de  largeur.  Les  réu- 
nions de  ces  Diptères  ne  semblent  se  former  (ju'au  moment  de  l'accou- 
plement et  de  la  ponte.  Je  n'en  ai  jamais  remarqué  en  aucun  autre  moment. 

«  Les  Diptères  enfermés  dans  les  bocaux  nos  101 ,  102  et  103  formaient 
environ  un  tiers  de  ce  radeau.  Ces  petites  mares,  pendant  la  période  froide 
d(!  la  journée ,  se  recouvraient  parfois  d'une  couche  de  glace  qui  fondait  aux 
heures  chaudes  de  la  journée  pour  se  reformer  de  nouveau  le  soir.  » 

En  effet  les  bocaux  101,  102  et  103  renfermaient  de  nombreuses  pontes 
et  des  individus  accouplés. 
Quant  au  nombre  des  indi- 
vidus formant  ce  <<  radeau  ". 
M.  Gain  était  bien  au-dessous 
du  chiffre  réel  :  ces  bocaux 
renferment  environ  2  000  in- 
dividus, et,  s'ils  ne  consti- 
tuent qu'un  tiers  de  l'agglomé- 
ration, il  faut  supposer  qu'elle 
était  composée  d'au  moins  o  à 
()000  individus.  Si  on  compte; 
le  nombre  des  individus  de 
chaque  sexe,  on  est  frappé 
par  la  disproportion. En  eiïet, 
sur  1  (»G7o^,  iln'yai|ue361  Ç  , 
c'est-à-dire  que  les  femelles  ne  font  t|U(^  18  p.   100  environ  du  total. 

(I)  Il  ust  iiiirMi'ssant  de  iDniparci-  aux  l'oiinatioiis  de  ces  ><  radeaux  »  les  aggloméi'ations 
cuiieusi's  d'un  Tipulide,  Dicfunoiiinia  iiiodesla,  que  ('iIaiu>  a  observé  sur  les  côtes  dc^  Winiereux 
(l'as-de-Calais).  «Certaines  années,  àrairière-saison,  quand  les  premières  gelées  nocturnes  com- 
mencent à  se  faire  sentir,  ces  Insectes,  engourdis  par  le  froid  et  poussés  par  le  vent,  volent  avec 
diflieullé,  s'accrochent  les  uns  aux  aulies  par  leurs  longues  pattes  et  forment  ainsi  de  grosses 
pelotes  (souvent  aussi  volumiiumscs  (|ue  la  tète  d'un  enfant),  (|ue  la  brise  fait  rouler  sur  les 
pentes  gazonnées  et  (|ui  vont  jiai  lois  s'accumuler  en  énormes  amas  dans  quelque  coin  mieux 
abrité.  [Curieuses  agglomérulions  de  Dicranomuia  modeslu  Wind.  (F.  des  jeunes  y<ittir.,  \XXIV, 
p.  107,  1904)J.  * 


Fig.    12. 

parasite  intestinal   do    la   larve    de    lielgira   aiilarclica. 
{.\  LtB)  X  lOGO;  (C  et  D)  x  906. 


230  DIPTÈRES. 

Les  larves  de  /ieh/ica  antarctica  vivent  aux  dépens  de  détritus  végé- 
taux ;  on  les  retrouve  dans  leurs  tubes  digestifs. 

Ea  étudiant  les  coupes  des  larves,  j'ai  constaté,  à  plusieurs  reprises,  la 
présence  d'une  grégarine  monocystidée  (fig.  12)  dans  leur  intestin.  N'ayant 
pas  retrouvé  les  kystes  et  les  spores,  il  m'est  impossible  de  l'attribuer  à  un 
genre  quelconque.  11  me  semble  pourtant  qu'elle  a  une  ressemblance  avec 
Stjjlorystis  que  Léger  a  trouvé  chezles  larves  d'un  Chironomide,  Tnnjijms. 

Les  grégarines  se  trouvent  localisées  dans  le  tronçonpostérieur  de  l'in- 
testin moyen.  La  figure  12  donne  une  idée  suffisante  des  différentes  formes 
de  cette  grégarine  à  l'état  végétatif,  depuis  l'état  jeune,  presque  sporo- 
zoïte,  jusqu'à  la  forme  adulte. 


LISTE   DES   STATIONS 


94  (28  décembre  1908).  —  Ilot  Gondier,  Porl-Lockroy,  clienal  de  Rooscn  :  environ 
'lOÔ  larves  grandes,  prèles  à  se  translornu'i' rt  |ieliles  (l™'",5),  SA  arliiltes  cf  et  3  9  • 
dans  lu  mousse  el  la  lerrc  humide. 

9.J  (30  décembre  1908).  —  Dans  la  mi)us-,c  cl  lerrc  liinnidc,  a'i  dclili'  <\r  la  lla:'lic,  |,i 
i-olline  Jeanne.  Ile  Booth-Wandel  :  lô  larves  grandes  el  petites. 

98  (3  janvier  1909).  —  Mousses,  terre,  rochers.  Colline  Jeanne.  Ile  Bunlli-Wandel, 
7  (^  et  4  9   [^  9  "^'1  l'idn  de  pondre). 

100  (o  janvier  1909).  —  Dans  une  mousse  de  la  colline  ilu  (Aiirn.  Ile  lionlh-Wandel  : 
1  nym|>he  9- 

101  +  102+103  (.">  janvier  1909i.    —  Surface  de   ilai|ues   d'can    du    sommel    de  l'ile 
de  l'etcrmann  (12.')  mètres),  mâles  el  femelles  accoujtlés,  |iiinle.  Il  \  a  1  .■)8()  (f  et  348  9  • 
ces  individus  loi  niaient  le  radeau  dont  il  était  question  plus  haut. 

:î5(j(i7  IV^vrier  lOUÔ!.  —  Algues  vertes  des  peliles  mares  du  sommet  do  Pelermami. 
.\llilude  :  125  mètres.  Un  très  grand  nond)r(!  de  larves  de  taille  variable  :  il  y  a  au 
moins  3  000  individus.  Les  radeaux  n'exislaieni  plus  à  la  surface  des  ])eliles  niai'es. 

.■i.")8  (21  février  1900 1.  —  Mo\isses  humides  sur  les  rochers  de  l'ilc  Pclcrnianu  :  :!(•  Inrves; 
40  d*  et  10  9  ;  18  nymphes  :  9  cf  et  11  9. 

372  (4  mars  1909).  —  Dans  les  petites  mares  sur  les  ilols  au  sml  de  l'ih^  Peleiinann. 
d"uu  brun  violacé,  4(1  larves  grancles  cl  ]ieliles. 


L.\     «    liEMJICA    ANT.VUCTIC.V    »     .V    KTK     VIK     \l.\    KMllidITS    SIIVANTS     '. 

Ilot  Casablanca,  ilôt  Condier  [Porl-Loclu'oy  (ilc  ViencUci  larves  el  ailullesj: 
L.  04°49'.S3",:î  s.  :  n.  0r)<'49'18'' W.  P. 

IleBfJolb-Wandeladulleset  larvesdaus  la  mousse  luiniidi',  :  L.ri.-)"(i:;'S  ;  (  i.(i;i"22'  W.  P. 

Ile  Pelermaiiu        (  —  —  —  )  :  L.05»  10' S.;  (LOO"  32  W.  P. 

(îap  Tu.xeii,  S  janvier  190!)  i  larv(<s  ailulles)  fjusqu'à  ail.  200  m.;:  L.  (15»  15' S.  ; 
(1.  ()0o30  W.  P. 

Iles  Argentines,  février  1909  (adulte    ;   au   Sml  de  l'ile  Pelermami. 

Cap  des  3-Pérez,  février    1909   adullc,  ;   L.  (;5"27'S.  :  G.  G0''28' W.  P. 


COliBEIL.    —    IMITiIMElUE     CRETE. 


OUVRAGE  PUBLIÉ  SOUS  LES  AUSPICES 
DU  MINISTÈRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBUQUE 

Sous  LA  Direction  de  L.  JOUBIN 

PROFESSEUR   AU   MUSÉUM   D'HISTOIRE   NATURELLE 


DEUXIÈME    EXPÉDITION 
ANTARCTIQUE    FRANÇAISE 


(1908-1910) 


COMMANDÉE   PAR   LE 


D'   Jean  CHARCOT 


SCIENCES  NATURELLES  :  DOCUMENTS  SCIENTIFIQUES 


PYCNOGONIDES 
Par  E-L.  BOUVIER 

ProfciwHir  au  Mui^um,  Membre  de  l'Injiiiai, 


OSTRACODES 
PHYLLOPODES    ANOSTRACÉS 

INFUSOIRES 
Par    E.     DADAY    DE    DÉES 

ProfMMur  i  rÊcoU  Polyiechnfque  de  Bud«(v.i, 


COPÉPODES  PARASITES 

Par  a.  QUIDOR 


DIPTÈRES 
Par  KEILIN 


MASSON    ET   a\   ÉDITEURS 

120,    Bd    SAINT-GERMAIN,    PARfS    (VI') 

1913 


--      ~      •ir-'  -■■>■  — 


Commission  CHARGÉE   par   l'Académie  des  Sciknces 

d'élaborer  le  programme  scientifique  de  VExpédition 


MM.  les  Membres  de  l'Institu; 

^UQUKT  DE  LA  GrYE.       I      GURD. 
BORNÎT.  1      GlïOU. 

Bouvier.  i     Lacroix. 

Gaudry.  I 


DS  Lappabent. 
Manoin. 

Mascabt. 


MÙNTZ. 

Ed.  Pbrwer. 

Roux. 


ComiISSION  ;t^QMMÉE    PAR_LE  j MINISTÈRE   DE    L  INSTRUCTION    PuBLIQUE 
^07/r  examiner  les  résultats  scientifiques  de  r Expédition 


MM.  Ed.  Pebrier Membre  de  l'Institut,  Directeur   du   Muséum  d'Histoire 

"  -  naturelle,  Président. 

Vice-Amiral  Fournikr,  Membre  du  Bureau  des  Longitudes,  Vice-Président. 

An,,ot Directeur  du  Bureau  central  météorologique. 

Bayet Correspondant  de  l'Institut.  Directeur  de  l'Enseignement 

supérieur. 

DiGQURDAK Merobre.dcrinstitut,  Astronome  à  l'Observatoire  de  Paris. 

Colonel  Bourgeois.  .. .  Directeur  du  Service  géographique  de  l'Armée. 
Bouvier...... ..Membre  de  l'Institut,  Professeur  au  Muséum  d'Histoire 

naturelle. 

Ghaviek Assistant  au  Muséum  d'Histoîcé  naturelle. 

Commandant  Guyoc.  Membre  de  l'Institut,  Membre  du  Bureau  des  Longitudes. 
Hanusse Directeur  du  Service  'hydrographique  au  Ministère  de  la 

iMarine. 
Jo^;bi^ Professeur  au  Muséum  .d'Histoire  naturelle  et  à  l'Institut 

Océanographique. 
£acroi.\ Membre  de  l'Institut,  Professeur  au  Muséum  d'Histoire 

naturelle. 
Lallemand Membre  de  l'Institut,  Membre  du  Bureau  des  Longitudes, 

Inspecteur  général  des  mines. 
LiPPiUKN  Membre  de  l'Institut,  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences 

de  l'Université  de  Paris. 

viuNTZ Membre  de  l'Institut,  Professeur  à  l'Institut  agronomique. 

R^BOT Membre  de   la  Commission  des   Voyages  et  Missions 

scientifiques  et  littéraires. 

RoLx Membre  de  l'Institut,  Directeur  de  l'Institut  Pasteur, 

ViLAiN Professeur  àla  Faculté  des  Sciences  de  l'Université  de  Paris. 


DEUXIÈME  EXPÉDITION  ANTARCTIQUE  FRANÇAISE 

(1908-Î910) 

Fascicules  publiés 

CARTES.  .  Onze  caries  eu  couleurs  dressées  par  M.  Bongrain 

*  et  R.-E.  PionFROy,  pli<''*"«  pi  r/oini-^-^ 34  //• 

RHIZOPOOES  D'EAU  DOUCS,  par  E,  PÉNAru. 

/  fascicule  de  i  6  pages 2  />■  ■ 

ÉCHINOOERMES. .     Astéries,  Ophiures  et  Écbinides,  par  R.  KœHLEn. 

i  fascicule  de  S70  pages  {{  6  planches  doubles).     3i  fr. 

VERS Polyciadea  et  Triclades  maricoles,  par  P.  FIallez  ;  Ptéro- 

brancbes,  parCu.  Gravier;  Cbétogaatbee,  parL.  Germain- 
Rotifères,  par  P.  de  Beauoump.  ' 

/   fas<ici;le  de  llti  pages   {9_  plfiii.  15  fr, 

Annélides  Polycbètes,  par  Ch.  Gh^her. 

1  fascicule  de  i  65  pages  {12  planches) 24  /"r. 

CRUSTACÉS  Crustacés  isopodes,  par  H.  Richardson  ;  Crustacés  parasites 

par  Ch.  Gravier;  Amphipodes,  par  Ed.  Cbevhelx  ;  Mallo- 
pbaga  et  ixodidœ,  par  1,-0    \e,  mann-  :  CoJlemboles    par 

/  fascicule  de   ■■iUi  pages 16  /> 

PVCNOQONIDES    .     Par   E.-L.    Bouvier  ;  Ostracodes  marins,   par  îi.    Daimï  i,e 

Dees  ;  Pbyllopodes  anostracés,  par  E.  Daday  de'  Diîes  • 
Infusou-es  nouveaux,  par  E.  Daday  de  Dées  ;  Copépodes 
parasites,  par  A.  Quidor  ;  Diptères,  par  Keilin.  "^^^°°** 
/  fascicule  de  232  jHiges  avec  fîg.  {6. plancfies).     18  fr. 

MOLLUSQUES Gastropodes  prosobrancbes,  Scapbopodes  et  Pélécypodes 

par  Ld.  Lamy ■  AmîJhineures,  par  Jeu.  Thiele. 

/  fascicule  de  34  pages  (  /  planche) 4  />.. 

•^'^^^"^^ ''"'■  L-  Houle,  avec  la  collaboration  de  JfM.  A.vgei.  el  R.  Des.-ai 

/  fascicule  de  $2  pages  {4  planches  en  noir  el 
en  couleurs} g   . 

BOTANIQUE Flore  jlgologique    antarctique    et   subantarctique^  pv.r 

i  fascicule  de  218  pages  {8  planche  .     24  /,-. 

Révision   des   Mélobésiées   antarctiques,    j>nr  .M»>»  Palx 

/  fascicule  de  72  pages  {2plancht^  7  />. 

OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES,   par  J.  Rouen.   " 

/  fascicule  de  260  pages  {16  planch,-^  34  a, 

ÉTUDE  SUR  LES  MAREES,  par  R.-E.  Godfrûv. 

/  fascicule  de  74  pages  (11  planch  16  fr 

OBSERVATIONS   D'ÉLECTRICITÉ  ATMOSPHÉRIQUE,  par  J.  Rouui. 

/  fascicule  de  40 pages  { 1  pUinclus)  ..  9  /,. 

OCÉANOQRAPHIE  PHYSIQUE,  par  J.Rooch. 

i  fascicule  de  46  pages  [8  planc/ic.  8  fr 

EAUX  MÉTÉORIQUES.  SOL  ET  ATMOSPHÈRE,  par  A.   M,  nt^  et   i;    L.,>É 

/  fascicule  de  47  pa.jes  avec  figures 6  /r. 


i;838.-»  CoRDBiL.  Imi>rimerie  CnÉTÉ. 


M 

m 

1'    av^  ■ 

?m 

|l:l 

#1 

"^™*Br: 

''«*  ^So":(j* 

,%1p.' 

'    è"-^ 

^^'^ 

°é'3É 

^ 

0  ç^      ■' 

y 


^ 


«-(^ .